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Full text of "La dévotion des confr`eries : ou, Recueil des pratiques et pri`eres .."

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LA 


DÉVOTION  DES   CONFRÉRIES. 


UECUEIL  DES  PliATIQUES  ET  PRIERES, 

Propres  aux  principales  Confréries  approuvées 
jiar  le  St.  Siège  ;  celles  du  St.  Rosaire,  du  Sca- 
pulaire,  de  Notre  Dame  Auxiliatrice  ;  celle 
du  Sacré  Cœur  de  Jésus,  du  St.  Sacrement; 
celle  du  St.  esclavage  de  Marie  ;  celle  de  la 
Bonne  Mort,  8cc. 


Recueil  utile  à  toutes  les  âmes  pieuses,  mata  surtout  à 
ceux  qui  sont  membres  de  qxielqu'' une  des  susdites 
fon/>  èries. 


9  Baltimore  : 
IMPRIMÉ  POUR  L'EDlTRttR; 

PMI  J.  nOBINSOV. 


182^. 


INTRODUCTION. 

La  dévotion  des  chrétiens  pour  les  pieuses 
Conltèries,  s'est  l'ait  remarquer  dans  tous  les  si- 
ècles, et  sur  tout  dans  les  derniers  lems,  où  il  a 
été  comme  nécessaire  que  les  bous  se  réunis- 
sent entr'eux.  pour  résister  aux  méchanls,  et 
opposer  une  digue  au  torrent  d'impiété,  qui  vou- 
loit  inonder  la  terre.  Kien  n'est  plus  unie  ù  un 
chrétien,  que  de  se  faire  recevoir  dans  ces  pieu- 
ses Asso-iations,  où  l'on  prie  les  uns  pour  les 
autres,  oi  la  réunion  des  cœurs  et  des  prières, 
fait  une  sorte  de  violence  au  Ciel,  pour  en  aiti- 
rer  les  grâces.  On  s'y  engage  mutuellement  â 
de  certaines  pratiques  de  piété,  à  la  fréquenta- 
tion des  sacrements,  a  célébrer  les  fctes  avec 
plus  de  dévotion:  de  sorte  que  la  piéi^  y  trouve 
de  puissants  motifs,  et  ne  manque  pas  d'en  être 
bien  augmentée. 

C'est  pour  cela  sans  doute  que  les  Souve- 
rains Pontifs  ont  favorisé  toutes  les  confr -ries, 
qv'ils  ont  approuvées,  en  leur  ouvrant  le  trésor 
des  Indulgences  et  des  grâces  spirituelles,  dont 
notre  Seigneur  leur  a  confié  la  distribution. 

St.  François  de  Sales  dans  l'Introduction  à  la 
vie  dévote,  2e.  partie,  c.  15,  conseille  aux  à. nés 
dévotes,  d'entrer  dans  les  confréries  pieuses; 
et  les  y  exhorte  par  bien  des  raisons.  "  entrez 
"  volontiers  dans  les  confrtries  du  lieu  où  vous 
"  demeurez,  et  principalement  e  i  celles,  dont 
"  les  exercices  vous  feront  espérer  plus  d'uti- 
"  lité  et  d'édification.  Ce  sera  une  manière 
"  d'obéissance  fort  agréable  à  Dieu  :  car  bien 
"  que  l'on  ne  vous  commande  rien  sur  ce'point 


lY.  INTRODUCTION. 

"  là;  il  est  toutcsfois  aisé  de  voir  (|uc  l'E- 
"  glisc  nous  le  recommande  ;  et  ses  intcnlions 
"  se  font  assez  connoitre  par  les  Indulgences 
"  et  les  autres  privilèpcs,  qu'elle  accorde  à  ces 
"  pieuses  Sociétés.  Dailleurs  c'est  un  vrai  éx- 
"  ercice  de  la  charité  chrétienne,  que  d'entrer 
"  dans  les  saintes  intentions  des  autres,  et  de 
"contribuer  à  leurs  bons  desseins;  et  quand 
"  même  vous  feriez  en  votre  particulier  et  avec 
"  plus  de  goût  quelque  chose  d'aussi  bon,  que 
"  ce  qui  se  fait  dans  ces  confréries,  pensez 
"  que  Dieu  y  est  plus  glorifié  par  cette  union, 
"  que  la  piété  y  fait  des  esprits,  et  des  oblalions." 
Il  seroit  inutile,  après  cet  avis  d'un  si  grand 
maitre  de  la  piété  chrétienne,  d'ajouter  ici  de 
nouveaux  motifs,  pour  engager  les  fidèles  à 
embrasser  la  dévotion  des  confréries  Aussi  le 
seul  objet  en  vue,  en  présentant  au  Public,  le 
présent  Recueil,  a  été  de  favoriser  la  piété  des 
membres  de  chaque  confréries  en  leur  réunis- 
sant, dans  un  même  livre,  les  prières  et  prati- 
ques de  chaque  confrérie,  qu'ils  auroient  eu 
peine  à  se  procurer,  lors  qu'elles  etoient  dis- 
persées dans  tant  de  livres  différents.  Et  pour 
rendre  ce  Recueil  encore  plus  utile,  nous  le 
commençons  par  une  Manière  très  pieuse  d'en-v 
t^dre  la  Messe,  les  jours  de  communion. 


MANIERE 

J3' ENTENDUE  LA  MESS  II. 

LES  JOUKS  DE   LA   COMMUNION. 


Ati  commencement  de  la  Messe,  il  f:uit  diri.çer  son 
intention  en  cette  manière  ou  anlre  semblable. 


ORAISON. 

M»»K  Dieu,  je  vous  offre  le  saint  Sacrifice 
de  la  Messe,  et  la  conimiinion  que  je  vais 
faire,  pour  obéii*  au  précepte  de  notre  Mèie 
la  sainte  Kglise,  pour  vous  rendre  le  sou- 
verain culte  d'ador-ation  qui  n'est  dû  qu'à 
vous  :  Je  vous  consacre  toute?  mes  pensées. 
par(tles  et  actions  de  ma  vie ,  en  reconnois- 
sance  de  ce  que  vous  êtes  mon  premier  j)rin- 
cipe,  mon  souverain  hien  et  ma  dernière 
iu\  ;  pour  vous  priei'  d'etablii"  votre  rèsçne  en 
moi,  uva))pliquer  les  mt^rites  infinis  de 
votre  mort  et  passion  ;  me  pai-donner  mes 
pécliés.  et  nr  accorder  enfin  toutes  les  grâces 
nécessaires  pour  changer  de  vie,  et  me  don- 
ner un  jour  Ja  vie  éternelle,  que  vous  avez 
l>romise  à  ceux  qui  mangeront  dignement 
Notre  Co!|)s  sacré  dans  cet  auguste  Safre- 
nicot.  ,!e  vous  y  veux  recevoir,  mon  Sau- 
vt'iii-,  pour  toutes  les  intentions  que  vous 
a\ez  eues  en  i'instiluant  :  unissant  ma  Corn- 


0  MANIERE   D  ENTF.VDHK   r.\    MK.SSK 

miininn  à  colles  de  votre  sainte  Mère,  îles 
Apôtres  et  de  tous  les  Saints  ;  souhaitant 
lie  participer  à  leurs  dispositions,  potir  vous 
honorer  autant  qu'une  créature  en  est  capa- 
l)le.  C'est  aussi,  mon  adoralde  Redeiii|i- 
teur,  pour  teinoi.ujner  dans  le  Ciel  et  sur  la 
tene,  que  je  veux  mourir  comme  un  lidele 
vraiment  chrétien.  Je  vous  supplie  de  ré- 
pandre vos  grâces  sur  l'Eglise  et  s>ir  tous 
les  Fidèles;  augmentez  en  eux  la  foi,  con- 
vertissez les  pécheurs,  conservez  les  Justes 
en  grâce,  délivrez  les  âmes  du  l'urgatoire, 
N.  N.  ;  assistez  mes  parens  N.  N.  ;  mes 
amis  et  ennemis,  vivans  et  tréspassés. 

Au  Cuiijiteor,  il  faut  faire  des  actes  de  Contrition 
de  tous  ses  péchés,  en  cette  manière  ou  autre  sem. 
blable. 

Jicte  de  Contrition. 
Mon  très  miséricordieux  Seigneur,  pros- 
terné aux  pieds  de  votre  divine  Majesté, 
avec  le  plus  grand  sentiment  de  regret  et  de 
douleur  qu'il  m'est  possible,  je  vous  de- 
mande très-humblement  |>ardon  de  tous  les 
péchés  qne  j'ai  commis,  et  spécialement  de 
ceux  <iue  j'ai  faits  deptiis  ma  dernière  con- 
fession ;  je  les  déteste  tous  en  général  et 
chacun  en  particulier,  parce  qu'ils  offensent 
votre  bonté,  et  qu'ils  vous  ont  attaché  à  la 
Croix. 

Depuis  le  Confiteovjiisqu'  à.  l'Kvang'ile,  on  produira 

les   actes  d'Humilité,   fondés  sur  la  considération  de 

la  grandeur,  de  la  puissance  et  de  la  majesté  de  celui 

qu'on  doit  recevoir,  et  de    notre  bassesse,  de   notre 

indignit-  et  peu  de  i)rtparation. 


Les  JOUitS    DE    LA   COMMUNION  7 

^de  (VHumUité, 

ie  ne  mérite  pas,  ô  mon  Sauveur,  d*as* 
sister  à  votre  oblation  ;  mes  péchés  me 
rendent  «lijçne  d'être  chassé  de  votre  Autel 
et  de  votre  Table  sainte,  et  j'ai  un  très- 
grand  sujet  de  craindre  que  je  n'y  sois  trou- 
vé sans  cette  robe  nuptiale  de  l'innocence 
et  de  la  charité,  que  je  sais  avoir  perdue 
tant  de  t'ois  par  mes  crimes,  et  que  je  ne 
suis  pas  assuré  d'avoir  recouvrée  par  Ja 
pénitence  :  c'est  pourquoi  je  prends  les  sen- 
timens  de  St.  Pierre,  lorsque,  par  un  excès 
d'humilité,  vous  voulûtes  lui  laver  les 
pieds  Quoi  !  Seigneur,  Fils  de  Dieu,  vous 
tout  puissant,  la  sainteté  même,  vous  vous 
abaissez,  non-seulement  à  mes  pieds,  mais 
jusqu'à  vouloir  bien  entrer  dans  mon  ame  ? 
Votre  Eglise  sainte  entre  dans  des  trans- 
ports d'admiration,  et  elle  ne  considère 
qu'avec  étonnement,  que  vous  n'avez  j)as  eu 
horreur  d'entrer  dans  le  sein  d'une  Vierge 
immaculée.  S.  Jean-Baptiste  avoue  qu'il 
n'est  pas  digne  de  délier  le  cordon  de  vos 
souliers  :  un  tel  Saint,  une  telle  ame,  si 
pure,  si  innocente,  et  si  ardente  en  votre 
amour  !  Quels  sentimens  dois-je  donc  avoir 
en  m'approchant  de  vous  !  Quand  j'aurois 
toute  la  sainteté  des  Anges  et  de  hommes» 
qu'est-ce  que  cela,  comparé  à  vos  grandeurs, 
et  à  votre  pureté  infinie  ?  Non-seulement  je 
n'ai  pas  cette  sainteté,  mais  au  contraire  je 
suis  rempli  de  tant  de  péchés,  de  tant 
A  4 


•  MAMUtK  D  KXTCKORE  IJ^  MUSE 

d'ioijxTfections,  de  tant  de  misères  H*** 
toutes  Ifs  puissances  de  mi»n  atue  s'écrient 
dans  un  aneanti><if mtnt  pr«ifond  :  "  Seig- 
neur, retirez-vous  de  moi,  parce  que  je  suis 
un  grand  pécheur. 

A  l'ETaji^le,  il  £uit  faire  des  Ac:e&  de  Foi  ea 
eette  muùc  re  : 

Jcie  de  Pot. 

Je  crois  fermement,  mon  Seigneur,  que 
Ti»us  fini  êtes  vrai  Dieu  et  vrai  liorame,  et 
qui  n'avez  avec  le  Père  et  le  Saint  Esprit 
qu'une  même  nature,  une  même  majesté  et 
une  même  puissance:  je  crois,  dis-je,  que 
\ou>  êtes  véritablement  et  réellement  pré- 
sert  dan<i  ce  Sacrement,  pui^u'etant  la 
rerite  même,  vous  avez  dit:  Ceà  est  mon 
Corps.  Oui,  je  crois  tout  ce  qu'a  dit  le  Fils 
de  mon  Dieu  :  rien  n'est  plus  vrai  que  cette 
parole,  qui  est  sortie  de  la  boucbe  de  la  vé- 
rité, 

O  bonheur  inconcevable  !  je  vais  recevoir 
dans  mon  ame  mon  Sauveur  et  mon  Dieu, 
qui  s'est  fait  homme,  qui  a  bien  voulu  naître 
dans  une  crèche,  être  circoncis,  mener  une 
vie  si  pauvre  et  si  peniLile,  et  enân  mourir 
■■r  la  Croix  pour  mou  salut;  qui  est  res- 
saacité  .çlorieux,  et  est  monté  aux  Cieux, 
4*oè  il  vieadra  un  jour  pour  joger  les  vivans 
et  les  Morts.  Je  vais  recevoir  ce  Corps 
adorable^  qui  par  son  attouchement  a  gjièri 
tsst  de  malades,  ce  Sang  précieux  repanda 
cette  Aow  sainte,  source  de  gr»- 


l.IiS    JOURS   DE  LA   f;0MMLN10N.  i» 

ws,  de  vertus,  de  niéi'ites  ;  enfin,  je  vais 
recevoir  mon  Seii^nenr  et  mon  Dieu  :  je  le 
crois,  et  je  ni'en  tiens  plus  assui-é  (|uesije 
le  voyois  de  mes  j)ropi"es  yeux,  piu-ce  que 
mes  yeux  jjeuvent  me  tromper,  et  (|ue  votre 
parole,  ô  mon  Dieu,  est  int'aillible.  0!i  ! 
que  je  me  réjouis  de  ce  que  ce  mystère  est 
imperceptible  à  mes  sens,  incompréhensible 
à  nia  raison,  afin  d'honorer  davantage  votre 
majesté  par  la  soumission  de  mon  entende- 
ment à  votre  parole,  captivant  mes  sens  sous 
l'obéissance  de  la  Foi. 

A  rOblation  jusqu'à  la  Prcfiice,  il  faut  offrir  le  saint 
Sacrifice  et  sa  Communion  en  cette  nianiùre  : 

Recevez,  ô  mon  Dieu  !  ce  Sacrifice  inef- 
fable que  vous  offre  toute  votre  Eglise  ;  re- 
cevez la  Communion  que  je  vais  faire  en 
odeur  de  suavité;  recevez,  ù  Dieu  éternel 
l'oblation  d'un  Dieu  éternel  connue  vous, 
qui,  pour  vcmis  rendre  l'adoiation  (pie  vous 
méritez,  a  bien  voulu  se  faire  homme,  et  par 
ce  moyen  se  niettre  en  état  de  victime  et  de 
mort  ;  recevez  en  lui  et  par  lui,  tout  ce  que 
nous  vous  devons. 

0  mon  Dieu  !  c'est  pour  vous  adoier 
comme  notre  Dieu,  vous  reconnoitre  com- 
me notre  Souverain,  vous  loiier  comme 
li'ois  lois  Saint,  et  vous  aiiuer  connue  l'in- 
compréliensibie  bonté,  que  nous  vous  offrons 
cette  adorable  lioslie,  voti-c  Fils  unique, 
fih  !  que  j'ai  de  joie  de  ]»ouvuir  vous  offrii*  un 


10  MAMEllli  d'eNTKNDRE  LA    MUSSK 

l)i(Mi  qui  se  sacrifie  pour  votre  jçloire,  et  qui 
vous  iioiiore  autiiiit  (jue  vous  le  méritez  ! 

C'est  encore,  o  mon  Dieu  !  pour  vous 
rendre  d'Iiumbles  actions  de  grâces  pour 
tous  les  bienfaits  (jue  j'ai  reçus  de  votre  in- 
finie bonté,  particulièrement  de  ma  créa- 
tion, conservation,  rédemption,  vocation  au 
Cbristianisme,  et  de  tant  de  grâces  «pie  j'ai 
reçues  de  votre  libei-alité,  n«»nobstant  moa 
indignité  et  mes  infidélités.  Je  vous  offre,  ô 
mon  Dieu!  avec  l'Eglise,  votre  Fils Jesus- 
Christ,  pour  remerciment  de  nous  l'avoir 
donné  ;  un  tel  don  ne  pouvant  être  payé 
que  par  une  telle  offrande. 

0  mon  Dieu  !  votre  cber  Fils  n'est  pas 
seulement  une  Victime  eucbaristiquc,  c'est 
encore  une  Hostie  d'expiation  pour  tous  les 
crimes  dn  monde  :  acceptez-la  donc  en  sa- 
tisfaction de  tous  mes  péchés,  et  de  ceux  de 
tous  les  hommes  qui  vivent  sur  la  terre,  et 
des  âmes  fidèles  qui  souffrent  dans  le  Pur- 
gatoire. 

Je  vous  l'offre  enfin,  6  mon  Dieu  !  pour 
obtenir  de  votre  bonté  tout  ce  (|ui  m'est 
nécessaire  ;  et  comme  vous  m'avez  déjà 
donné  votre  Fils,  et  en  lui  toute  sorte  de 
biens,  je  vous  offre  ce  même  Fils  pour  vous 
supplier  instamment  de  m'en  conserver  la 
possession,  et  de  me  faire  la  grâce  que  je 
ne  sois  jamais  séparé  de  lui  ;  ce  »jue  je 
vQus  demande   aussi,    ô  mon  Dieu  !    pour 


LtS  JOURS  DE    LA    COMMl/MON.  1  i 

mes  pareiiH,  nmis  et  ennemis,   particulière- 
ment j)onr  N.  et  N. 

On  peut  spocifier  et   demander  ici  ses   plus  grands 
besoins. 

O  Jésus,  mon  Sauveur  !  je  vous  offre 
cette  Communion  en  honneur  et  en  union  à 
toutes  les  très  saintes  et  divines  intentions 
pour  lesquelles  vous  avez  institué  ce  Sacre- 
ment adorable.  Je  souhaite  de  tout  mon 
cœur  entrer  dans  vos  desseins,  et  en  tirer 
tout  le  fruit  que  vous  prétendez,  et  particu- 
lièrement pour  me  donner  à  vous  si  absolu- 
ment, que  vous  viviez  et  rejouiez  seul  en 
moi,  pour  m'unir  indissolublement  avec 
vous,  afin  que  vous  demeuriez  en  moi,  -  et 
moi  en  vous,  et  que  rien  désormais  ne  soit 
capable  d'affoiblir  en  moi  la  sainte  grâce  de 
votre  amour,  et  de  rompre  les  liens  de  votre 
éternelle  charité.     Ainsi  soit-il. 

A  la  PréfacCf  Prière. 

Ne  permettez  pas,  Seigneur,  que  je 
mente  au  Saint-Esprit,  lorsque  le  Prêtre 
me  disant  d'élever  mon  cœur,  je  lui  réponds 
que  je  le  tiens  élevé  vers  vous;  degagez-le 
de  la  terre,  et  remplissez- le  de  votre  amour, 
dans  l'union  qui  se  fait,  en  ce  moment,  de 
l'Eglise  du  Ciel  et  de  la  Terre,  pour  opé- 
rer et  vous  offrir  ensemble  ce  Sacrifice  ter- 
rible. Faites,  s'il  vous  plait,  que  je  me 
joigne  de  cœur  aux  Anges  et  à  tous  les  Es- 
J»rit8  bienheureux,  pour  adorer  votre  sainte- 


12  MANIERE  d'entendre  LA  MESSE 

té  innnîe,  par  la  sainteté  de  l'Hostie  qui 
va  vous  être  sacrilicc  sur  l'Autel,  eu  vous 
(lisant  avec  eux  :  8aint,  Saint,  Saint  est  le 
Sei,çneur,  le  Dieu  des  aimées  ;  qu'il  soit 
béni  et  glorifie  dans  le  temps  et  dans  l'éter- 
nité. 

Ainsi  soit-il. 

Depuis  le  Sanctua  jusqu'à  l'Elévation,  il  faut  s'exercer 
dans  des  Actes  de  confiance  et  d'Amour  de  Dieu. 

Acte  de  coiifiance. 
Les  choses  saintes  sont  pour  les  Saints, 
il  est  vrai,  ô  mon  divin  Sauveur;  mais  vos 
Mystères  sanctifient  ceux  qui  y  particijicnt  : 
ils  mettent  dans  leurs  âmes  les  dispositions 
qu'ils  demandent,  et  rendent  dignes  de  les 
recevoir,  ceux  dont  ils  veulent  être  reçus 
dignement.  Vous  êtes  par  votre  sainteté 
très  éloigné  des  pécheurs,  mais  votre  amour 
vous  en  lait  approcher,  afin  de  les  attirer  à 
vous  et  de  les  rendre  Saints.  J'espère  donc, 
ô  mon  Seigneur,  que  vous  ne  me  rebuterez 
pas  ;  et  j'ai  une  telle  coîifiance  en  votre  cha- 
rité incomparable,  que  j'es|>ère  en  vous,  et 
j'attends  de  votre  bonté  infinie  toute  sorte 
de  biens  et  de  grâces.  Si  cette  femme  mala- 
de  dont  parle  l'Evangile,  avoit  tant  de 
confiance  en  vous,  qu'elle  se  croyoit  assurée 
de  sa  guérison,  si  elle  pouvoit  seulement 
toucher  la  frange  de  votre  robe,  que  doisje 
donc  espérer,  en  vous  recevant  dans  mon 
cœur,  vous  qui  êtes  le  souverain  bien  par- 
essence,  la  source  de  la  grâce,  le  pain  de 


LKS  JOCRS  DE  LA  COMMUNION. 


l3 


vie  descendu  du  Ciel,  le  remède  de  l'iin- 
jnortalite,  l'antidote  céleste  contre  le  peclic, 
l'abondance  divine,  enfin  le  don  (|ui  .sur> 
passe  toute  plénitude  ? 

»icte  iVJimour. 

0  Sacrement  de  piété  !  ô  lien  de  cliarité  ! 
ô  gaeje  signalé  de  l'amour  divin  !  6  excès  de 
bonté  !  comment  pourrois-je  reconnoitir  un 
tel  amour?  Je  vous  aiine,  ô  mon  Dieu! 
parce  que  vous  m'avez  créé  ;  je  vous  aime, 
parce  que  vous  m'avez  aime  ;  je  vous  aiujc, 
parce  que  vous  êtes  infiniment  digne  d'être 
aimé  ;  je  vous  aime  de  tout  mon  cœur,  de 
toute  mon  ame  et  de  toutes  mes  forces.  0 
feu  merveilleux,  qui  brûlez  toujours  et  qui 
ne  vous  éteignez  jamais,  je  vous  aime  ;  mais 
ce  n'est  pas  assez  ;  faites  que  je  vous  aime 
encore  davantage.  Biùlez  mes  reins  et  mon 
cœur,  afin  qu'ils  soient  consumés  du  feu 
«livin  de  votre  amour. 

A  V Elévation. 

C'est  ici  véritablement  mon  Dieu,  et  je 
n'en  reconnois  point  d'autre.  Je  vous  adore, 
ô  mon  divin  Sauveur,  dans  cet  excès  de  vo- 
tre amour  qui  vous  a  fait  descendre  du  Ciel, 
pour  vous  revêtir  de  notre  bumanité,  qui 
vous  a  fait  mourir  sui-  la  Croix,  et  réj)andre 
votre  précieux  Sang  pour  mon  salut,  et  qui 
vous  fait  descendie  de  nouveau  sur  ce  saint 
^4utel  pour  vous  donner  encore  à  moi.     Je 


14  MANIERE  D  ENTENDUE  I.A  MKSSK 

VOUS  a«l(»re,  ô  mîijesté  sainte  et  souvpfaiui^, 
rjii()i<|ue  voilt'C  sons  rcs  csprrcs.  ()  Dieu 
rarhe,  ma  loi  vous  dccouvir  sous  ces  \vui-- 
bres  sariccs  qui  vous  environnent  ;  mou 
amc  s'anéantit  profondément  dexant  vous, 
et  se  réjouit  de  dépendre  de  vous,  comme 
votre  ciéature  et  votre  esclave. 

Depuis  rKlévation  jusqii'd  la  Communio  n. 

Aspiration  d'une  ame  qui  dL-sirc  anlenMTient  la  sainte 
Communion. 

Grand  Dieu,  que  j'adoi-e  voilé  sous  ces 
foibles  espèces,  est-ii  bien  possible  rpie  vous 
soyez  réduit  à  cette  vile  demeure,  pour  ve- 
nir chez  moi,  et  demeurer  corporellement 
en  moi  ? 

Les  Cieux  pour  vous  loger  sont  tn»p  in- 
di,2;nes,  et  \ous  \ous  réduisez,  pour  être 
toujours  avec  moi,  sous  les  simples  ajipai'cti- 
ces  du  pain  et  «lu  \\u. 

O  bonté  inconcevable,  pourrols  je  bien 
croire  cette  .ajrande  mei'\eille,  si  vous-mê- 
me ne  m'en  assuiiez?  Mais  encore  <  scio  s- 
je  bien  penser  (pie  vous  daiiçnassiez  venir 
ilans  n»a  bourbe,  vous  rcposej-  sur  ma  lan- 
gue, et  habiter  en  moi,  si  vous  ne  m'en 
aviez  averti  ?  A'ous  le  voulez  donc,  et 
pour  m'y  convier,  vous  me  promettez  mille 
biens  ! 

O  Dieu  de  majesté,  mais  Dieu  d'amour, 
que  ne  suis-je  tout  entendement  jiour  cou- 
noitre  cette   miséricorde,    tout  cœur  pour 


I.ES  JOUIIS  Dli  LA  rOMMUNIOV.  15 

U  bien  ressentir,  et  toute  langue   pour  lu 
pulilier  ! 

Etos-vous  donc  le  Dieu  qui  m'avez  créé, 
pour  être  l'objet  de  votre  charité  infinie  et 
îc  sujet  de  vos  inefiables  bontés  ? 

Les  Anges  ne  se  lassent  Jamais  de  vous 
voir,  ils  désirent  cette  laveur  pendant  même 
qu'ils  en  jouissent  ;  et  moi,  puis-je  ne  point 
souhaiter  de  vous  recevoir  ? 

Puisfjue  tel  est  votre  bon  plaisir,  o  mon 
aimable  Jésus,  puis<|ue  mes  besoins  m'obli- 
gent de  le  désirer,  et  que  votre  bonté  me 
permet  de  l'espérer,  je  vous  oflTrc  mon  cœur, 
je  vous  offre  ma  langue,  ma  bouche  et  ma 
poitrine. 

Venez,  venez,  6  mon  divin  Soleil,  je  suis 
plongé  dans  des  ténèbres  horribles  d'igno- 
rance et  de  péché.  Venez  écarter  ces  obscu- 
rités, et  faites  briller  en  mon  entendement 
les  divines  lumières  de  votre  connoissance 
Venez,  ô  mon  adorable  Sauveur  :  après 
vous  être  livré  tout  entier  pour  me  retirer 
des  enfei's,  je  suis  retombé  miseiablement 
sous  la  servitude  du  péché.  Venez  encore 
cette  fois  rompie  mes  liens,  briser  mes  fers, 
et  me  rendre  la  liberté. 

Venez,  ô  charitable  Méilecin  de  mon 
ame  ;  après  m'avoir  fait  un  bain  de  votre 
Sang,  m'avoir  rendu  dans  le  baptême  et 
plus  sain  et  plus  saint  «[ue  je  ne  ineritois, 
je  me  suis,  par  ma  faute,  engagé  dans  mille 
dangereuses  maladies  qui  portent  le  dégoût 


16  MANIERE  D  ENTENDUE  LA  MEUSE 

à  mon  cœur,  la  foiblesse  à  mon  courage,  et 
la  n.ort  à  mon  atiie. 

Venez  donc  me  j^iiérir,  o  mon  divin  Mé- 
decin ;  j'en  ai  plus  içranJ  hi'soin  que  ce  pa- 
ralytique à  qui  vous  (leinaiidiez  s'il  vouloit 
ëti-e  iruéri.  Oui,  mon  Uieu,  je  le  souhaite 
tout  de  bon  ;  et  vous  qui  coiinoissez  la  tié- 
deur de  ce  drsir.  autçmeiitez-  e  \i\eincntcn 
moi  \y.\\  vf»t»'o  infinie  miséricorde. 

Venez,  ô  le  ])lus  fulèle,  ô  le  plus  tendre, 
ô  le  plus  doux  et  le  plus  aimable  de  tous  les 
amis  I  venez  à  mon  secours  ;  celui  que  vous 
ailliez,  est  dans  fies  infirmités  et  des  lan- 
gueurs dangereuses  et  mortelles:  vous  le 
savez,  vous  <|ui  lisez  dans  le  fond  de  mon 
cœur.  Si  jusiju'ici  j'ai  été  insensible  à  mon 
malbeur,  et  assez  imprudent  pour  risquer 
de  me  perdre  ;  maintenant  par  votre  grâce 
je  me  sens,  Je  me  plains,  je  crie  et  j'implore 
votre  secours  ;  je  vous  conjure  par  la  fidé- 
lité inviolabie  de  votre  divine  parole,  de 
venir  me  soulager. 

Venez,  ô  la  vie  de  mon  cœur,  ô  l'&me  de 
ma  vie,  ô  le  seul  soutien  de  mon  aine!  O 
Pain  de  Anges,  incarne  pour  mon  amour, 
exposé  pour  ma  rançon,  réduit  sous  cette 
Hostie  pour  ma  nourriture  !  venez  me  ras- 
sasier abondainmcnt,  venez  me  soutenir 
fortement,  venez  me  faire  croire  hautement, 
venez  me  faire  vivre  de  vous,  en  vous  et  par 
vous,  mais  efficacement.  Ah  !  mon  unii|ue 
bien,  si  un  corps  privé  de  son  aine  la  pou- 
voit  recouvrer,    comment  l'appelleroit-il  ? 


LES  JOURS  DE  LA  COMMUNION.  17 

comment  la  clicrclieroit  il  ?  Ai  je  si  peu  de 
aentitneiit  de  vous  et  de  moi,  (|ue  je  ne  sache 
pas  ce  que  je  suis  sans  vous  ? 

Venez  donc,  ô  njon  Dieu  et  mon  tout, 
venez  animer  encore  une  l'ois  une  ame  lan- 
guissante ;  vous  êtes  tout  l'ornement  de  sa 
beaut.,  le  principe  de  ses  mouvemcns,  la 
source  de  sa  vie. 

Au  Pater,  le  dire  avec  le  Prêtre,  faisant  une  parti- 
culi.re  attention  sur  cette  demande  :  Donne z-iwiis 
aujourtThxd  notre  pain  quotidien  :  priant  instamment 
le  Fere  Kternel  de  nous  donner  ce  pain  vivant,  des- 
cendu du  Ciel  pour  donner  la  vie  au  monde. 

En  disant  le  Confiteor,  faire  un  Acte  de  contrition 
des  distractions  qu'on  a  eues,  et  des  négligences 
qu'on  a  portées  à  se  préparer;  suppliant  Notre-Seig- 
neur  que,  s'il  y  a  quelque  tache  en  notre  ame,  il 
l'efiace  par  son  infinie  miséricorde.  Ensuite,  il  faut 
dire  avec  le  Prêtre  :  Domine,  non  sjtm  diffnus,  s  hunii» 
liant  profondément  en  l'abime  de  son  néant. 

Le  temps  qui  reste  jusqu'à  la  Commcinion  pourra 
être  employé  â  dire  ce  qui  suit. 

Souhait  des  Dispositions. 

O  que  je  souhaiterois  avoir  les  dispositi- 
ons, avec  lesquelles  votre  sainte  Mère  vous 
reçut  dans  ses  sacrés  flancs  au  jour  de  votre 
Incarnation,  et  m'approcher  de  vous  avec 
la  révérence  que  cette  sainte  Vierge  et  tous 
les  Saints  ont  apportée  à  cet  auguste  Sa- 
crement ! 

Prière  à  la  Sainte  Vierge, 

O  sainte  Mère  de  Dieu,  c'est  à  vous  que 
je  m'adresse,  afin  qu'il  vous  plaise  me  corn- 


18  MANIERE  d'eNTF.NDUK  Là  MKSSK 

TnuiiirjiM'r  ()ucl<juc  paît  «les  pjrandps  et  siib- 
linics  dispositions  (|iie  vous  apportiez  à  re- 
(exoii-  votre  cher  Fils  en  ce  saint  Sacre- 
ment. 

Prière  à  l'Ange  Gardien. 

O  mon  saint  Ange  Gardien,  ayez  com- 
passion de  mon  impuissance  à  faire  digne- 
ment cette  sainte  action,  et  m'assistez,  s'il 
vous  plaît,  de  votre  favorable  secours. 

Allant  à  la  sainte  Commijnion,  il  faut  exciter  de 
nouveau  sa  foi  en  la  présence  rcelle  de  N.  S.  J.  C. 
dans  ce  saint  Sacrement,  produisant  ensuite  un  Acte 
d'Amour,   le  plus  ardent  qu'il  sera  possible. 

Jcte  (TJmour. 

0  feu  de  chaiité,  que  ne  puis  Je  m'ap- 
procher  de  vous  avec  le  même  amour  que 
vous  venez  à  moi  î  Je  vous  aime,  mon  Dieu, 
mais  ce  n'est  pas  assez,  faites  donc  que  je 
vous  aime  davantage.  Ouvrez-moi  les  bras 
de  votre  bonté.  Seigneur,  et  recevez  avec 
miséricorde  celui  qui  va  vous  recevoir  avec 
confiance  et  amour. 

11  faut  au  moins  employer  un  quart  d'heure  après 
la  Communion,  tant  en  actions  de  grâces  d'un  si 
grand  bienfait,  que  pour  jouir  de  la  douce  présence 
de  N.  S.,  faisant  grand  état  de  tout  le  précieux  in- 
ter%alle  de  temps  qu'il  demeure  chez  nous,  puis- 
qu'en  chacun  il  nous  peut  faire  de  grandes  faveurs,  si 
nous  les  savons  ménager  comme  il  faut.  A  cet  effet, 
il  faut  produire  diverses  affections  et  actes  de  vertus, 
particulièrement  de  Foi,  d'Adoration,  d'Amour, 
d'Humilité,  de  Remercîment,  Oflrande  et  de  De- 
mande de  ses  besoins  et  de  ceux  du  prochair». 


LES  JOURS  DE  LA  COMMUNION.  19 

^de  de  Foi. 

Vous  êtes  ici  dans  moi,  mon  Dieu,  je  le 
crois  ;  je  doutcrois  plutôt  de  mon  être  et  de 
ma  vie,  que  de  cette  vérité.  Quand  ce  Mys- 
tère seroit  encore  mille  fois  plus  incompré- 
liensiblc  qu'il  n*est,  je  n'en  formerois  pas  le 
moindre  doute,  appuyé  sur  votre  parole. 
0  que  ces  ténèbres  me  sont  agréables,  où 
j'ai  sujet  d'bumilier  mon  entendement  soujs 
votre  vérité  ! 

AdoraVon  humble. 

Est-il  possible  que  Dieu  habite  dans  mon 
eoiur,  que  celui  que  les  Cieux  ne  peuvent 
comprendi'c  soit  en  moi  ?  0  Dieu  de  majesté 
souveraine!  vous  donnez-vous  ainsi  à  man« 
.2;er  à  un  ver  de  terre  ?  vous  Monarque  de 
Tout  le  monde,  abaissez-vous  ainsi  votre 
grandeur  dans  cet  abîme  de  misères  ?  Eh  ! 
qui  suis  je,  pour  que  vous  ayez  daigné  seule- 
u  ent  vous  souvenir  de  moi.  O  communica- 
tion ineffable  !  6  excès  de  bonté  ! 

Jidoration. 

Mon  aimable  Sauveur,  rcconnoissant 
votre  divine  excellence,  je  m'abaisse  aux 
sacrés  pieds  de  votre  Majesté,  et  vous  adore 
comme  l'unique  Fils  de  Dieu,  mon  premier 
principe,  mot»  souverain  bien  et  ma  dernière 
lin.  O  que  je  m'estime  heureuse  de  dépen- 
dre ainsi  totalement  de  vous  !  Je  vous  adore 
de  rechef  de  tout  mon  cœur  et  de  toutes  les 
B 


20  MANIEHE  d'entendre  LA  MES8L 

affections  de  mon  amc  :  que  ne  piiis-je  vou» 
adorer  de  la  manière  que  le  t'ait  votre  sainte 
Mère,  et  que  le  font  tous  les  Anges  et  tous 
les  bien  heui  eux  liubitans  du  Ciel  ! 

Jde  de  Hemerciment, 

^ue  rendrui-jeau  Sngnmr  pour  tous  les  bi- 
ens qîtefai  ripis  de  lui  ?  Il  m'a  aime,  il  s'est 
]i\  ré  à  la  mort  pour  l'amour  de  moi  ;  il  vient 
de  se  donner  à  moi,  et  en  se  donnant  lut» 
même,  il  me  renjplit  de  grâces  et  me  pré- 
pare à  la  vie  éternelle.  0  mon  amc,  béniS' 
se»  le  Seigiieur  ;  que  tout  ce  qui  est  en  moi 
bénisse  son  JS'om  qui  est  saint!  O  mon  ame, 
béi.issez  le  iaeigneiir,  et  n^oubliez  jamais  les 
grâces  Mont  il  vous  comble.  Yiei-ge  sainte, 
que  Jesus^  le  fruit  de  votre  ventre,  soit  béni* 
Bénissez-le  et  remerciez-le  pour  moi,  es- 
prits célestes.  Saints  et  Saintes  qui  le  voyez 
et  qui  jouissez  de  lui.  Je  vous  bénis,  ô  mon 
Dit  u  !  et  je  \  ous  remercie  de  tout  mon  cœur. 
Jt  reconnois  par  la  loi  la  grandeur  du  pré- 
sent que  vous  venez  de  me  faire.  J'avoue 
que  je  n'en  étois  pas  diç,ne,  et  que  je  ne  le 
tiens  que  de  votre  miséricorde  et  de  votre 
glace  ;  j'en  suis  pénétré  de  reconnoissarice 
et  rie  joie.  Je  veux  faire  en  sorte  que  toute 
ma  vie  soit  une  action  de  grâces  continuel- 
les ;  et  je  vous  remercierai  sans  cesse  par 
une  ardente  charité,  par  le  désir  et  par  le 
soin  de  ne  rif d  dire,  de  ne  rien  faire  qui  ne 
TOUS  soit  agréable. 


LR3  JOURS  DE  LA  COMMUNION.  21 

Résolution  qu'on  peut  prendre  après  la  Communion. 

0  Jésus,  quand  Zachéc  eut  le  bonheur 
do  vous  recevoir  dans  sa  maison,  il  vous  en 
témoigna  sa  reconnoissance  par  la  i  ésolu- 
tion  qu'il  prit  devant  vous,  de  donner  aux 
pauvres  la  moitié  de  ses  biens  et  de  réparer 
les  torts  qu'on  pourroit  avoir  soufferts  de  sa 
part,  en  rendant  quatre  fois  autant.  Cest 
aussi  de  cette  manière  que  je  veux  présen- 
tement vous  remercier.  Je  prends  devant 
vous  la  résolution  de  réparer  mes  péchés 
passés,  en  pratiquant  les  vertus  qui  y  sont 
contraires,  et  de  faire  tout  le  bien  que  vous 
demandez  de  moi.  Je  renouvelle  pour  cela 
les  promesses  de  mon  baj  terne,  et  celles  «lue 
je  vous  ai  faites  en  recevant  le  pardon  de 
mes  péchés  dans  le  Sacrement  de  «îtiitence. 
Je  n'oublierai  point  que  j'ai  éfé  assis  à 
votre  Table  sainte,  et  que  j'ai  été  nourri 
de  votre  sacré  Corps,  je  m'en  souviendrai, 
pour  me  détourner  de  ce  qui  pourvoit  m'en 
reruire  indigne.  J'ai  goûté  dans  ce  Sacre- 
ment combien  vous  êtes  doux  :  ô  Seigneur  ! 
je  me  ferai  une  joie  de  venir  y  g(mter  sou- 
vent cette  même  douceur.  Je  regajderai 
comme  un  malheur,  et  comme  une  peine, 
d'en  être  éloigné;  je  me  préparerai  par 
d'ardens  désirs,  par  de  fréquentes  prières, 
et  par  une  vie  sainte,  à  vous  recevoir  encore 
bientôt  Je  vivrai  ;  ce  ne  sera  plus  mai  qui 
vivrai,  ce  sera  vous,  ô  mon  doux  Jésus,  qui 
vivre/  en  moi. 

B  2 


n  MANIERE  d'eNTRNDRB  LA  MÏ^SSK 

^de  d'Offrande. 

Oui,  mon  Dieu,  votre  charité  me  presse- 
Si  vous  avez  bien  voulu  vous  donner  à  moi, 
il  est  juste  que  je  me  donne  et  que  Je  me  con- 
sacre à  vous  •  II  est  juste  que,  me  nourris- 
sant et  vivant  de  vous,  je  ne  vive  plus  pour 
moi  même,  mais  pour  vous  qui  êtes  mort  et 
qui  êtes  ressuscité  pour  moi.  Je  vous  en 
conjure  donc  par  votre  miséricorde,  agréez 
l'offrande  que  je  vous  fais  de  moi-même.  Je 
vous  offre  mon  corps,  présentement  que  vous 
le  consacrez  par  votre  sainte  i)résence  ; 
faites  qu'il  soit  une  hostie  pure,  sainte,  vi- 
vante, et  qu'il  vous  soit  agréable.  Je  vous 
offre  mon  cœur,  pour  détester  et  haïr  le 
péché,  pour  vous  aimer  et  pour  vous  crain- 
dre ;  ma  mémoire,  pour  me  souvenir  de 
vous  et  de  votre  miséricorde  ;  mes  yeux 
pour  lii'C  votre  sainte  parole  j  mes  oreilles 
pour  l'écouter;  ma  langue  et  ma  bouche 
pour  chanter  vos  louanges,  et  pour  recevoir 
ertf  ore  votre  Chair  sacrée  ;  mes  pieds  pour 
me  conduire  dans  le  chemin  de  vos  com- 
mandemens  j  toute  ma  personne  enfin  pour 
servir  d'instrunient  à  la  pureté  et  à  la  jus- 
tice. Je  me  soumets  de  tout  mon  cœur  à 
votre  sainte  volonté  ;  j'accepte  tout  ce  qu'il 
vous  plaira  de  m'envoyer.  Je  ne  v(>us  de- 
mande ni  la  vie,  ni  la  mort,  ni  la  maladie, 
ni  la  santé,  ni  la  pauvreté,  ni  les  richesses  ; 
^ue  "votre  sainte  volonté  soit  Jaite^  ô  uiun 
Pieu,  Çt  non  la  mienne. 


LES  JOURS  DE  I.A   COMMUNION.  23 

Jde  de  Demande. 

Imis  êtes  en  inoif  Seigneur,  ne  vCahan- 
donnez  point.  Qiio  ne  dois-je  pas  espérer  ♦.'c 
votre  bonté,  après  vous  être  donne  vous- 
même  à  moi  ?  Auîçmentez  en  moi  la  foi, 
l'espérance  et  la  charité.  Faites-moi  aimer 
ce  que  vous  commandez,  et  désirer  ce  que 
vous  promettez.  Doimez-moi  ce  que  vous 
me  commandez,  et  commandez-moi  ce  (juc 
vous  voudrez.  Demeurez  en  moi  par  votre 
grâce,  et  faites  que  je  demeure  en  vous  par 
votre  amour,  et  par  l'obéissance  à  vos  com- 
mandemcns,  par  une  entière  fidélité  à  suivre 
la  voie  où  vous  avez  marché  le  premier. — 
Gardez-moi,  préservez-moi  du  péché,  et 
donnez-moi  tout  ce  qui  m'est  nécessaire  et 
pour  le  corps  et  pour  l'amc,  et  pour  cette 
vie  et  pour  Tautre. 

Ce  que  Je  vous  demande  pour  moi,  je  vous 
le  demande  aussi,  *  ô  mon  Dieu!  pour  tous 
les  Fidèles,  et  en  particulier  pour  mes  pa- 
rcns,  pour  mes  amis,  pour  mes  ennemis,  si 
j'en  ai  quelques  uns.  Donnez  à  chacun  les 
.jçràces  qui  leur  sont  nécessaires  ;  faites  leur 
connoitre  et  accomplir  votre  volonté.  Vous 
êtes  avec  votre  Egl'se,  et  vous  y  serez, 
comme  vous  l'avez  promis,  jusqu'à  la  con- 
sommation des  siècles.  Veillez  sur  elle, 
conduisez  la  et  maintenez  la  dans  l'union  et 
dans  la  paix.  Donnez  lui  des  Prèti-es  et  des 
Pasteurs  qui  soient  selon  votie  cœur  :  con* 
servez  ceux  que  vous  lui  avez  donnés,  et 
B3 


i4  MANIERE  d'entendue  LA  MESSE 

reiidrz-los  de  ili]2;nc.s  Ministres  «le  la  nou- 
velle alliance  en  les  i-eniplissant  (le  votre 
esprit.  Faites  que  les  justes  peisévèrent 
et  croissent  da»is  votre  amour  et  dans  votre 
{çrâre.  (Convertissez  1rs  péclicurs,  érlairez 
les  infidèles,  cons(doz  les  afTHiçés.  Donnez 
aux  Fidèles  qui  sojit  inoi-ts,  la  lumière  et  le 
repos  éternel.  O  mon  Dieu  j'ose  vous  de- 
mander toutes  clioses.  et  vous  prier  pour 
toute  sorte  de  personnes,  en  ce  moment  où 
vous  êtes  tout  à  moi. 

Entretien   avec  Notre-Seignenr  Jésus-Christ,   après 
la  Communion. 

Je  ne  puis  penser  au  bonheur  que  j'ai  eu 
«le  vous  recevoir,  o  mon  adorable  Sauveur  ! 
que  je  ne  sente  en  menie  temps  que  vous  êtes 
mon  Dieu,  ma  force  et  ma  vie,  et  que  je 
mourrai  dès  que  je  serai  séparé  de  vous, 
paice  que  je  sei-ai  séparé  de  la  vie.  Opérez 
donc  dans  mon  ame.  ce  que  mon  ame  opère 
dans  mon  corps.  Remplissez,  Seigneur, 
toutes  les  facultés  de  mon  ame,  bannissez 
pour  jamais  de  ma  ntémoire  le  souvenir  da»i- 
gereux  de  toute  ce  qui  pourroit  souiller  la 
pureté  de  mon  ame,  pour  la  rendre  di.içnc 
d'être  votre  sanctuaire,  et  l'image  de  votre 
infinie  pureté;  gravez  y  profondément,  et 
en  caractères  ineffaçables,  le  souvenir  de 
mes  misères  et  de  vos  miséricordes,  de  mes 
péchés  qui  sont  innombrables,  et  de  vos 
boutes  qui  sont  infinies  ;  que  je  n'oublie  ja- 
mais les  grâces  singulières  que  vous  m'avez 


LES  JOURS   DK  I.A  COMMUNIO.V.  25 

faites  par  cet  adorable  Sacrement  :  gravez -y 
le  souvenir  de  vos  douleurs,  de  votre  Pas- 
sion et  de  votre  Mort,  dont  la  Communion 
est  le  précieux  mémorial;    faites-y,  selon 
l'oracle  pronouncé  par  votre  Prophète,  une 
mémoire  tternelle  et  ineftaçables  des  mer- 
veilles que  vous  avez  opérées  en  ma  laveur, 
en  donnant  à  mon  ame  craintive  un  aliment 
ai  saint,  si  délicieux  et  si  capable  de  donner 
la  vie.     Formez  vous-même  mon  esprit,  ô 
mon  Sauveur,  ou  |dutot  que  le  mien  ne  pense 
que  par  le  Aôtre,  puisqu'il   est  présent  en 
m  *i  aussi  bien  que  votre  Corps  ad  jrable. — 
Soyf^z  vous-même  un  Esprit  de  vie  et  de 
vérité  dans  le  mien,  de  peur  qu'il  ne  tombe 
dans  l'erreur  et  dans  le  mensonge,  qui  sont 
les  œuvres  de  mort,  auxquelles  il  est  sujet 
depuis  qu'il  est  devenu  criminel  :  guérissez- 
le  de  ses  ténèbres  par  vos  lumières,  de  ses 
révoltes  par  l'autorité  de  votre  sainte  loi,  de 
ses  entèîemens,  de  ses  faux  préjugés  et  de 
ses  cuiiosittrs  inutiles,   par  une  foi  soumise 
etuneentièi'e  docilité  à  vous  écouter  ;  soyez 
la  règle  de  ses  connoissanccs  et  la  fin   de 
tous  ses  projets.     Instruisez  mon  ignorance 
des  seules  vérités  qui  peuvent  concourir  à 
mon  bonheur  éternel  ;    faites-moi  connoître 
et  détester  mes  erreurs,    éclaircissez   mes 
doutes,  soumettez  mon  orgueil,  portez  dans 
mon  esprit  aveugle  le  flambeau  des  vérités 
éternelles   dont   vous   êtes  la  source  et  le 
principe  ;  fournissez  lui  de  saintes  pensées, 
eloignez-en  celles  qui  peuvent  le  corrorapre,- 
B  4 


26  MANIERE  d'eNTENDKK  LA   MESSfc 

et  donnez  lui  la  facilite  de  s'occuper  de 
vous.  Soyez  ainsi  la  vie  de  mon  auie,  ô  mon 
Dieu  !  descendez  vous-même  en  ma  volonté, 
de  manière  qu'elle  soit  absolument  renfer- 
mée dans  la  vôtre,  et  ap|)renez  moi  à  ne 
rien  désirer  que  ce  que  vous  désirez  vous 
même  pour  votre  gloire,  pour  ma  sanctifi- 
cation et  pour  mon  salut.  Puisque  votre 
divin  cœur  est  jjréscnt  en  moi,  qu'il  a  bien 
voulu  choisir  sa  demeure  auprès  du  mien. — 
communiquez-lui  votre  amour  qui  est  sa  vé- 
ritable vie,  donnez-lui  un  sentiment  intime 
de  votre  divine  présence,*  qu'il  sente  effica- 
cement que  vous  êtes  auprès  de  lui,  afin 
qti'il  se  laisse  embraser  de  vos  divines  ar- 
deurs, et  qu'il  ne  sente  plus  de  flammes  que 
celles  que  vous  lui  ferez  sentir  ;  aimez  vous- 
même  en  lui,  et  ne  soufi'rez  pas  qu'il  aime 
hors  de  vous,  que  pour  l'amour  de  vous  ; 
détruisez  en  lui  tout  ce  qui  déplait  à  vos 
yeux,  abattez  en  lui  toutes  les  idoles  qu'il 
a  aimées,  au  })rejudice  de  ses  devoirs; 
faites-en,  Seigneur,  un  lœur  nouveau,  sur 
le  modèle  de  ce  sacre  Cœur  (jue  vous  avez 
bien  voulu  prendre  pour  m'aimcr  plus  sensi- 
blement et  avec  plus  de  tendresse:  apprenez- 
lui  enfin  à  n'aimer  que  j)i\r  vous  seul,  que 
pour  vous  seul,  et  comme  vous  nous  aimez 
vous  même. 

Comme  la  vie  divine,  dont  vous  vivez 
dans  l'auguste  Sacienient  de  l'Eucharistie, 
est  une  vie  toute  puissante,  et  qu'elle  peut 
tout  animer,  ne  vous  contentez  pas,  ô  Die« 


LES  JOURS  DE  LA  COMMUNION.  il 

vivant  !  de  porter  cette  vie  si  sainte  et  si 
précieuse  dans  mon  aine  ;  mais  conimuni- 
qiiez-la  aussi  à  mon  corps,  afin  que  tout  se 
sente  de  votre  divine  présence  :  car  il  est 
mort  sans  vous,  ou  sa  vie  n'est  qu'une  mort 
affreuse,  parce  qu'il  n'a  du  pencliant  que 
pour  les  œuvres  de  mort,  si  vous  ne  l'ani- 
mez, si  vous  ne  le  ])urifiez  et  ne  soutenez  sa 
foiblesse  par  le  précieux  aliment  de  votie 
Corps  et  de  votre  Sang.  Faites,  o  n»on 
Dieu  !  qu'il  ne  vive  (pie  pour  vous,  <pi'il 
soit  parfaitement  soumis  à  mon  esprit,  et 
mon  esprit  au  votie  ;  que  par  I  union  (pj'il 
contracTe  avec  le  votre,  il  ac(piière  une  pu- 
reté parfaite,  et  une  insensibilité  jiour  tous 
les  plaisirs  des  sens  ;  consacrez-en  tous  les 
organes,  de  peur  «pi'ils  ne  reçoivent  la  cor- 
ruptio)!,  et  que  l'ayant  reçue,  ils  ite  la  ])or- 
tent  dans  mon  cœur.  Vous  êtes  aussi  bien 
dans  mon  corps  que  dans  mon  ame,  par  ce 
divin  Sacrement  ;  soutenez,  sanctifiez,  vi- 
vifiez l'un  et  l'autre,  puisque  vous  êtes  ma 
vie. 

Vivez  donc,  ô  mon  ame  î  mais  vivez  de 
la  vie  de  Dieu,  puisque  vous  êtes  ntiuriic  de 
la  cbair,  du  sang,  de  l'esprit,  de  la  sub- 
stance et  de  la  vie  de  Dieu  même.  N'y  ap- 
portez point  d'obstacle  par  votre  froideur  et 
par  votre  nonchalance.  Que  l'esprit  du 
monde  n'entre  donc  jamais  en  vous.  Vous 
])ossedez  l'esprit  de  Dieu,  qui  est  un  esprit 
de  vie  et  vivifiant  ;  que  l'amour  profane 
n'entre  jamais  dans  un  cœur  où  celui  de 
B  5 


28  MAMEUE  d'entendue  LA  MES3E 

Jésus-Christ  a  fait  son  si  jour  ;  que  le  plaisir 
des  sens  ne  souille  jamais  une  chair  puritiéc 
tant  de  fois  et  consacrée  par  la  chair  trés- 
pure  de  l'Epoux  des  Vierges.  Ah  !  j'espère 
que  je  vivrai  de  la  vie  de  Dieu,  et  que  le 
démon  qui  veut  me  donner  la  mort,  trem- 
blera dorénavant  de  ni'ai)j)rocher,  quand  il 
saura  que  je  porte  dans  mon  corps  e1  dans 
mon  ame  le  redoutable  et  juste  Judt;e  qui 
l'a  condamne  à  la  mort  éternelle,  et  qui  est 
l'auteur  de  la  vie.  Je  m'offre  donc  à  vous, 
Seigneur,  ou  plutôt,  je  vous  offre  vous-mê- 
me à  vous-même  ;  car  ce  n'est  plus  moi  qui 
vis,  c'est  Jesus-Christqui  vit  en  moi.  For- 
tifiez la  vie  nouvelle  que  vous  m'avez  don- 
née: c'est  par  votre  grâce  que  je  la  con- 
serverai, et  que  je  continuerai  d'êtro  un 
membre  vivant  de  ce  Corps  mystique.  Ac- 
cordez la,  mon  Dieu,  cette  grâce  à  mes 
très-humbles  prières  ;  c'est  le  prix  de  votre 
Sang  que  je  viens  de  boire  dans  le  Sacre- 
ment ;  que  ce  soit  aussi  le  fruit  de  ma 
Communion,  afin  que  j'observe  vos  Com- 
mandemens,  que  je  ne  désire  que  vous,  que 
vous  demeuriez  en  moi  et  que  je  demeure 
éternellement  en  vous.     Ainsi  soit-il 

OraiscMi  après  avoir  communié,  pour  gagner  les  In- 
dulgences au  temps  du  Jubilé,  ou  en  visitant  les 
Eglises  auxquelles  l'Eglise  en  u  accordées. 

Seigneur,  qui  avez  établi  des  Sacrcmens 
dans  votre  Eglise,  comme  des  fontaines  sa- 
crées par  lesquelles  votre  Sang  adorable  est 


LKS  JOURS  DK  LA   CUMMUMON-  29 

communiqiu'  aux  F'uU'Us,  et  (|iii  m'avez  ré- 
concilie par  celui  de  la  l*éuiteiicc,  et  nour- 
ri de  votre  Chair  sacrée;  faites,  par  votre 
grâce,  que  je  conserve  en  u>oi  tous  les  seji- 
timcns  de  piété  et  de  religion  que  vous 
m'avez  inspirées  ;  <iue  je  renonce  ù  mes 
désirs  déréiçiés,  (|ue  je  mortifie  mes  pas- 
sions, et  que  je  vive  dans  la  pratique  de  la 
justice.  Lavez  moi  de  plus  en  plus,  Seii;- 
neur,  et  purifiez-moi  des  restes  du  péché  ; 
donnez-moi  la  force  et  le  courage  de  faire 
pénitence,  afin  de  satisfaire  à  votre  divine 
Majesté  «(ue  j'ai  offensée.  J'ai  poche,  je 
reronnois  mon  iniquité,  et  mon  péché  «n'est 
toujours  pi'ésent  ;  c'est  contre  vous  rpie  j'ai 
péché,  c'est  devant  vous  que  j'ai  commis  le 
mal.  Détournez  vos  yeux  de  dessus  mes 
péchés,  et  effacez  toutes  mes  iniquités. 
Délivrez-moi  de  la  damnation  éternelle,  et 
d'une  partie  des  peines  temporelles  que  mes 
péchés  méritent.  J'accepte,  avec  une  par- 
faite soumission  ù  votre  sainte  volonté, 
toutes  les  peines,  maladies,  infirmités,  que 
votre  justice  exerceia  contre  moi  qui  vous 
ai  offensé.  Que  les  l'asteu!-s  de  votre 
Eglise,  Seigneui-,  soient  selon  voti-e  cœur 
et  selon  votre  esprit  ;  que  tous  vous 
craignent,  et  qu'ils  défendent  la  gloire  de 
votre  nom.  Que  la  paix  règne  dans  tous 
les  royaumes  chrétiens;  que  l'union  soit 
parmi  tous  les  Princes  ;  que  tous  soutien- 
nent vos  intérêts.  Faites  cesser,  Seigneur- 
Terreur,  le  schisme  et  l'hérésie.     Conser- 


o<d  LES  JOURS  DE  LA  COMMUNION. 

Vc2  votre  grâce  en  nous,  et  faites  que  nous 
puissions  vivre  et  abonder  en  toutes  sortes 
de  bonnes  œuvres  Conservez  le  Souverain 
et  sa  famille.  Enfin,  la  prière  (jue  j'ose 
vous  faire,  c'est  la  deliverance  et  le  soula- 
gement des  âmes  du  l'urgatoire. 
Ainsi  soit-il. 

Dites  ensuite  cinq  Pater  et  cinq  Ave,  Maria. 

On  peut  ajouter  à  ces  Prières  le  Cantique  de  la 
Sa  nte  Vierge,  jyiagnijicut  ;  celui  de  Zacliarie,  Jiene- 
dictus,  et  sur-tout  celui  de  Siméon,  JVmmc  dimittis. 

Courtes  Prières,  ou  Elévation  à  Dieu,  qu'il  est  à 
propos  de  taire  le  jour  de  la  Comniuiuon  et  quel- 
ques jours  après. 

Mon  bien-airaé  est  à  moi,  et  je  suis  à  lui. 
Il  se  plaît  parmi  les  lys,  et  il  aime  la  pur- 
eté. 

J'ai  trouve  Jésus-Christ,  l'objet  de  mon 
amour;  je  le  conserverai  précieusement,  il 
ne  m'échappera  pas. 

Qui  pourra  me  séparer  de  l'amour  de  Jé- 
sus-Christ ? 

D'où  me  vient  ce  bonheur,  que  mon 
Seigneur  soit  venu  à  moi  ?  Mon  cœur  en 
tressaille  de  joie. 

Seigneur,  que  voulez-vous  que  je  fasse? 

Prière  qu'on  peut  faire  quelques  jours  après  celui 
de  la  Conaraunion. 

Je  n'ai  point  oublié  la  grâce  que  j'ai  re- 
çue de  vous,  ô  mon  Dieu  !  je  viens  encore 
Vous  en  remercier.     Qn»^    vous   êtes  bon. 


LBS  JOURS  DE  LA  COMMUNIOK.  31 

vSeitçnenr,  et  que  vous  faites  éclater  sur  raoi 
votre  bouté  (l'une  manière  merveileuse  ! 
Seroit-il  possible  que  je  ne  vous  aimasse 
j)as  (le  tout  mon  cœur  ?  Ne  permettez  pas 
(|ue  rien  me  sépare  Jamais  de  vous.  C(mti- 
nuez  et  achevez  votre  ouvrage,  en  me  sanc- 
tifiant tous  les  jours  de  plus  en  plus.  Met- 
tez ujie  garde  Hn)a  bouche  où  vous  êtes  en- 
tré, et  qu'aucun  mensonge,  ni  aucune  pa- 
role sale  n'en  sorte  jamais  Que  mon  corps 
et  mon  cœur,  dout  vous  avez  bien  voulu 
l'aiie  votre  demeure,  soient  purs  et  ornes 
de  sainteté.  Rendez-moi  digne  de  vous  re- 
cevoir encore  bientôt,  et  faiies-moi  veiller 
de  telle  sorte  sur  moi  même,  et  sur  t(mte 
ma  conduite,  que  je  ne  perde  point  la  grâce 
que  vous  m'avez  faite  et  que  je  sois  en  état 
(l'en  recevoir  l'augmentation  dans  une  nou- 
velle communion.  Nourrissez-moi  souvent 
de  ce  pain  sacre  ;  nounissez-m'en  pendant 
la  vie;  afin  que  j'y  trouve  la  force  dont 
j'ai  besoin  pour  a(  lio\er  le  chemin  qui  me 
reste  à  faire  ;  noui;  issez-m'en  à  la  fin  de 
ma  vie,  afin  que,  mourant  dans  votre  grâCQà 
j'obtienne  la  vie  éternelle. 
Ainsi  soit-il. 


LA 

CONFRÉRIE  DU  ST.  ROSAIRE. 


La  Confrérie  du  St.  Rosaire  de  la    St.  Vierge,  la 

filus  anci»  nue  de  tontes  celles  dont  nous  allons  par- 
LT,  fui  établie  par  St.  Dominique  dès  le  commence- 
meni  du  treizième  siccle;  et  ensuite  le  B.  Allain  de 
la  Roche,  Dominicain  de  Dinan,  en  Bretag-ne,  en 
renouvella  la  pratique  avec  un  ^and  zèle,  et  y  ré- 
cit plus  de  cent  mille  personnes.  Ce  fut  vers  l'an 
I46U  ;  et  l'Empereur  Frédéric  III,  s'y  fit  inscrire  en 
1476,  avec  un  grand  nombre  de  Prélats,  de  Princes 
et  de  Seigneurs.  Depuis  ce  tems  elle  a  continué 
d'être  fréquentée  dans  tout  le  monde  chrétien  ;  et 
Dieu  a  autorisé  cette  Dévotion  par  bien  des  mira- 
cles. 

La  confrérie  a  toujours  résidé  dans  l'Ordre  des 
Dominicains  ;  mais  le  Souverain  Pontif  Pie  VU, 
a  accordé  ;•  Monseig.  l 'Archevêque  de  Baltimore, 
le  pouvoir  d'admettre  dans  la  confrérie,  dans  l'éten- 
due de  s^iv.  Diocèse. 

Pour  y  être  admis,  on  doit  s'adresser  au  Prêtre  qui 
en  a  le  pouvoir,  et  avoir  soin  de  faire  inscrire'son  nom 
pai  lai  dans  le  Registre  de  la  confrérie.  Chaque  con- 
frère le  jour  qu'il  est  reçu,  doit  choisir  un  jour  dans 
l'année,  pour  y  faire  une  heure  d'adoration,  devant 
le  très  St.  Sacrament,  et  y  réciter  le  Rosaire  en  en- 
tier 

1  out  le  monde  siit  que  le  Rosaire  est  composé 
de  150  ^ve,  JMaria  ;  qu'on  divise  en  15  dixaines, 
dont  chacune  commence  par  un  Pater  noster,  et  se 
termine  par  un  G>or,a  Patri.  On  a  divisé  ces  15 
dizaines  en  trois  paities,  de  5  di.xaines  chacune; 
q'i'rin  apelle  chapelets  ou  couronnes  de  la  Ste 
Vierge, 


uu  sr.  uosARii^.  33 

l'our  réciter  le  Rosaire  avec  plus  de  dévotion,  on  y 
joint  la  mémoire  de  15  Mystères  de  la  vie,  de  la 
nioit,  et  de  la  Uesurrection  de  J.  C,  lestiuels  aussi  se 
divist'iil  en  trois  parties;  les  Mystères  joyeux,  les 
Mystères  douloureux,  et  les  Mystères  gloiieux. 
Quand  011  recite  le  Rosaire  en  entier,  oiiparcourt  les 
16  mystjCres  de  suite;  (juand  on  le  partajje  en  trois, 
et  qu'on  nerécite  qu'un  ciiapelet  de  ciiKj  dix  i  n.s, 
on  en  parcourt  cinq  seulement  ;  le  l-undi  et  J-  U'ii, 
les  mystères  joyeux;  le  Mardi  et  Vendredi,  les  m,  s- 
tères  douloureux  ;  le  Mercredi,  Samedi  et  Dimanclie» 
les  mystères  glorieux.  On  commence  le  cliapelet, 
et  aussi  le  Rosaire,  par  réciter  le  Symbole  des  Apô- 
tres, le  Patev,  et  trois  .ît'f,  avant  de  commencer  la 
première  dixainc:  puis  on  peut  parcourir  les  Mys- 
tères, comme  il  suit. 

PREMIER  ORDRE  DES  MYSTÈRES. 

I."  Mystbre  joyeux. 

V  Annonciation. 

Sur  la  première  dixaine,  considérez 
qu'un  Ange  envoyé  de  Dieu,  vient  annon- 
cer à  la  sainte  Vierge  le  choix  que  Dieu 
a  fait  d'elle,  pour  être  la  Mère  du  Verbe 
éternel  ;  que  Marie  reçoit  cette  ambasi^adc 
avec  une  pi'ofonde  humilité,  et  que  le  B'ils 
de  Dieu  s'incarne  en  elle  par  l'opération 
invisible  du  Saint-Esprit. 

Prière. 

Je  vous  reconnois,  ô  Vierge  Sainte  ! 
pour  véritable  Mère  de  Dieu  ;  je  vous  sa- 
lue comme  remplie  de  grâces  et  de  vertus  ;  je 
reitère  av^  Joie  cet  éloge  que  l'Ange  vous 


34,  L\    CONFKEKIE 

a  donné  le  premier,  et  que  toute  PEglise 
continue  de  vous  donner  après  lui.  Com- 
me, en  devenant  la  Mère  du  Vorbe  incar- 
né, vous  êtes  devenue  la  Mère  de  tous  les 
Fidèles,  montrez  que  vous  êtes  véritable- 
ment la  mienne,  et  faites  moi  ressentir  vo- 
tre tendresse  maternelle. 
Ainsi  soit-il. 

IL*  Mystère  joyeux. 

La  Visitation. 

A  la  seconde  dixaine,  représentez-vous 
tpie  la  sainte  Vierjçe  va  avec  diligence  dans 
les  montajçnes  de  la  Judée,  visiter  sa  cou- 
sine Elizabetli  ;  qu'à  son  arrivée,  toute  la 
maison  est  remplie  de  grâce  et  de  joie,  et 
que  St.  Jean-Baptiste  est  sanctifié  avant 
de  naitre. 

Prière. 

O  très-sainte  Verge  !  qui,  dans  le  Mys- 
tère de  la  Visitation,  avez  paiticulièrement 
fait  éclater  l'humilité  et  la  charité  qui  étoi- 
ent  en  vous  ;  obtenez  moi  de  Dieu  que  mon 
ame  soit  souvent  visitée  de  votre  cher  Fils, 
et  qu'elle  éprouve  quelque  chose  des  impres- 
sions sanctifiantes  que  sa  présence  fit  autre- 
fois dans  son  bienheureux  précurseur. 
Ainsi  soit-il. 


DU    ST.    K09AIRE.  3^ 

III.'  Mysterb  joyeux. 

La  JS'aissance  de  Jésus- Christ, 

Sur  la  troisième  dixainc,  entiez  en  espiit 
dans  Pétablc  de  Betlileein  ;  voyez  le  Fils 
de  Dieu,  naissant  dans  la  pauvreté,  la  souf' 
IVance  et  l'Iiuniiliation  ;  pour  vous  ajipien- 
dre  à  combattre  en  vous  l'amour  des  riclies- 
i^s,  des  plaisirs  et  de  la  gloire  mondaine. 

Prière. 

O  très-pure  Mère  de  Dieu  !  je  me  réjouis 
de  ce  que  vous  avez  donne  au  monde  celui 
qui  en  devoit  être  le  Sauveur.  Priez-le 
qu'il  daigne  prendre  une  nouvelle  naissance 
dans  mon  cœur,  et  qu'il  me  fasse  la  grâce 
d'imiter  les  vertus  de  sa  sainte  enfance,  la 
simplicité,  l'innocence,  la  docilité,  le  mé- 
pris de  tous  les  vains  objets  du  monde. 
Ainsi  soit-il. 

IV.*  Mystère  joyeux. 

V Adoration  des  Mages, 

A  la*  quatrième  dixaine,  prosternez  «vous 
spirituellement  avec  les  Mages,  pour  adorer 
Jésus-Christ  entre  les  bras  de  sa  sainte 
Mère;  et  au  lieu  de  l'or,  de  la  myrrhe  et 
de  l'encens,  offrez  lui  votre  esprit^  votre 
cœur  et  votre  corps. 


OÔ  LA    CONFRERIE 

Prière. 

0  Vierge  très-sainte  !  qui  fûtes  comblée 
(le  consolation,  lorsque  vous  vîtes,  en  la  per- 
sonne des  Mages,  les  grands  et  les  puissans 
de  la  terre  reconnoître  par  leurs  adorations 
la  souveraineté  de  votre  cher  Fils,  et  se 
présenter  à  son  berceau  comme  les  prémi- 
ces de  la  vocation  des  Gentils,  ne  dédaignez 
pas  de  m'offrir  à  lui,  afin  qu'il  me  reçoive 
plus  favorablement  par  vos  mains,  er  qu'il 
m'apprenne  à  assurer  ma  vocation  par  de 
bonnes  œuvres,  et  à  suivre  si  fidèlement 
l'étoile  de  sa  grâce,  que  je  parvienne  enfin 
Jus(|u'à  le  trouver  dans  le  Ciel.  Ainsi 
suit-il. 

V.'  Mystère  joyeux. 

Le  Recouvrement  de  l'Enfant  Jésus  dans  le 
Temple. 

Sur  la  cinquième  dixainc,  participez  à  la 
joie  qtreut  la  sainte  Vierge  de  retrouver  son 
BMls  dans  le  temple  de  Jérusalem,  après 
l'avoir  clierclié  avec  douleur  pendant  trois 
jours.  Clierchez-le  comme  elle,  dès  que 
vous  avez  eu  le  malbeur  de  vous  éloigner 
de  lui  par  quelque  faute. 

Prière. 

0  Vierge  affligée  par  l'absence  du  meil- 
leur fils  qui  fut  au  monde,  et  consolée  en- 
suite au-delà  de  tout  ce  qu'on  peut  penser. 


BU    ST.    ROSAIRE.  37 

par  le  bonheur  que  vous  eûtes  de  le  retrou- 
ver ;  obtenez  moi  la  jçràce  de  ne  le  perdre 
Jamais  par  mes  pèches,  de  sentir  vivement 
son  absence,  si  mes  infidélités  l'obligent  à 
s'éloignei",  et  «le  ne  goûter  aucun  repus  ni 
aucun  plaisir  hors  de  lui. 
Ainsi  soit-il. 


SECOND  ORDRE  DES  MYSTERES. 
I."   MySTBRB    DOULOUREUX. 

L'agonie  de  J\*otre- Seigneur,  au  jardin  des 
OU  tiers. 

A  la  sixième  dixaine,  voyez  Noti-e  Sei- 
gneur dans  le  Jardin  des  Oliviers,  pros- 
terné le  visage  contre  terre,  couvert  d'une 
sueur  de  sang;  acceptant  le  Calice  qui  lui 
est  offert  ;  priez,  gémissez  et  soumettez- 
vous  comme  lui. 

Prière 

0  Mère  d'un  Dieu  fait  homme  pour  sau- 
ver les  hommes  par  la  Croix,  vous  qui  avez 
participé  à  la  Passion  de  ce  cher  Fils  plus 
que  tous  les  Martyrs  ensemble,  obtenez-moi 
de  sa  bonté  infinie  une  contrition  forte  et 
amère  de  tous  mes  péchés,  une  ferveur  per- 
sévérante dans  mes  prières,  et  une  soumis- 
sion absolue  de  ma  volonté  à  la  sienne. 
Ainsi  soit-il. 


38  LA    CONFRERIE 

IL*  Mysteub  uoclourbux. 

La  Flagellation. 

Sur  la  septième  dixaitic,  regardez  Notre- 
Seis^riem  attaché  à  imc  colonne  et  cruelle- 
ment ilagcllc.  Ayez  horreur  de  tous  les 
mauvais  plaisirs  qu'il  expie  par  ce  tour- 
ment 

Prière. 

Mère  de  douleur,  qui  avez  fourni  les  plus 
pures  gouttes  de  votre  Sang,  pour  former 
l'humanité  adorable  de  votre  cher  Fils,  je 
v»us  conjure,  par  l'amour  qui  l'a  porté  à 
répandre  son  Sang  précieux  et  à  mourir 
pour  nous,  de  m'obtenir  la  grâce  de  fuir 
toute  ma  vie  et  les  plaisirs  criminels  et  les 
délicatesses  que  mon  Sauveur  a  V(uilu  expier 
par  sa  sanglante  flagellation.     Ainsi  soit-il. 

III.'  Mystère  douloureux. 

Le  Couronnement  d'épines. 

A  la  huitième  dixaine,  repi-ésentez-vous 
que  les  soldats  impies  font  de  Jésus  Christ 
un  Roi  de  théâtre  ;  ils  lui  donnent  un  lam- 
beau de  pourpre  poui-  vêtement,  un  roseau 
pour  sceptre,  et  des  épines  pour  couronne. 
Quand  aui«  z-vous  assez  de  vertu  pour  ai- 
mer un  peu  l'tiumiliation  et  le  mépris  ! 


DU    ST.    ROSAIKE.  S9 


Prière. 


0  cœur  sacré  de  Mai-ic,  pciré  de  toutes 
les  epini's  (|ui  ont  pénétré  \a  tetc  de  votre 
cher  Fils,  demandez  lui  pour  moi  la  haine 
de  l'or.sjueil,  do  ht  vainc  e:l()ire,  de  l'cntete- 
inent,  et  de  la  folle  estime  des  ,e;tandeurs 
humaines  ;  ohtenez  nous  assez  de  toi  et  de 
générosité  pour  ])référer  dans  mon  r œur  la 
couion!ie d'épines  démon  Sauveur,  à  toutes 
les  coui'onnes  d'or  et  de  pierreries  des  plus 
grands  Monarques  du  inonde.     Ainsi  soit-il. 

IV.*  Mystère  DociiOURBUx. 

Le  Fortement  de  la  Croix. 

A  la  neuvième  dixaine,  considérez  Notre- 
Seigneur  chargé  d'une  pesante  (3roix,  et 
montant  ainsi  la  montagne  du  Cahaiie: 
aidez-lui,  autant,  (jH'il  est  en  vous;  comme 
Simon  le  C} lenéen,  à  porter  sa  Croix,  en 
portant  courageusement  la  vôtre. 

Prière. 

Sainte  et  généreuse  Mère,  qui  avez  ac- 
compagné votre  cher  Fils  jusque  sur  la 
montagne  du  Calvaire,  et  qui  avez  senti 
dans  votre  cœur  le  poids  énorme  de  la 
Croix,  dont  ce  Fils  adorable  étoit  chargé  ; 
demandez  pour  moi  que  je  le  suive  pur  le 
chemin  que  son  Sang  précieux  nous  a  tracé, 
et  que  je  porte  de  bon  cœur  en  ce  monde 
toutes  les  croix  qu'il  plaira  à  sa  providence, 
C  2 


40  LA    OONFRURIK 

à  sa  miséricorde  ou  à  sa  justice  de  m'cnvoy- 
er.     Ainsi  soit* il. 

V.*  Mystère  douloureux. 

Je  sus- Christ  attaché  à  la  Croix, 

A  la  dixième  dixaine,  arrêtez  vos  yeux 
sur  le  Fils  de  Dieu  attaché  à  la  Croix,  et 
expirant  dans  l'opprobre  et  la  douleur.  Il 
meurt  jmur  vous;  la  reconnoissance  veut 
qu'au  moins  vous  viviez  pour  lui. 

Prière. 

O  Vieraje  !  ô  Mère  !  ô  Victime  de  souf- 
france et  de  compassion  !  qui  demeurâtes 
corauie  immobile  an  pied  de  la  Croix  de  vo- 
tre cher  Fils  mourant  dans  l'opprobre  et 
dans  les  tourmens,  et  qui  éprouvâtes  alors 
la  vérité  de  ce  qu'avoir  dit  le  bien  heureux  Si- 
méon,  que  le  glaive  de  douleur  pei'ceroit  vo- 
tre ame  :  obtenez-moi  de  ne  respirer  que 
pour  lui,  ou  d'expirer  avec  lui. 


TROISIEME  ORDRE  DES  MYSTÈRES.. 

I."^  Mystère  glorieux. 

La  Hésurredion  de  JVotre- Seigneur. 

A  la  onzième  dixaine,  le  Fils  de  Dieu 
sort  du  tombeau  tout  rayonnant  de  jçloire  : 
les  médians  en  sont  effrayés,  et  les  âmes 
saintes  en  sont  comblées  de  joie.     Deman- 


DE    ST.    UOSAIIIR.  4.1 

dez-lui  la  jçràcc  d'iiMc  résurrection  s|)iiitii- 
clk",  puis(iiic  dans  sa  personne  il  vous  en  a 
donne  le  parfait  modèle. 

Prière. 

Nous  ne  doutons  pas,  ô  Vierge  sainte  ! 
que  vous  n'ayea  reçu,  avant  tout  autre,  la 
nouvelle  de  la  résurrection  de  votre  adora- 
ble Fils,  et  que  votre  ame  en  ait  été  com- 
blée de  Joie:  faites,  par  votre  intercession, 
que  J'aie  le  bonheur  de  participer  à  l'état 
de  sa  nouvelle  vie;  que  je  sorte  réellement 
du  tombeau  de  mes  péchés  et  de  mes  mau- 
vaises habitudes  ;  que  Je  n'y  retourne  plus, 
et  que  Je  mène  par  sa  grâce  une  vie  toute 
nouvelle.     Ainsi  soit  il. 

II.«  Mystère  glorieux. 

V  Ascension 

A  la  douzième  dixaine,  quarante  Jours 
apiès  sa  résurrection,  le  Fils  de  Dieu  mon- 
te au  Ciel  en  présence  de  ses  Disciples  ; 
suivez-le  par  des  désirs  et  par  des  actes  de 
vertus  fervens  et  sincères,  si  vous  voulez  un 
jour  le  suivre  en  effet. 

Prière. 

O  Vierge  sainte  !  qui  avez  suivi  par  votre 
amour  et  par  vos  désirs,  votre  cher  Fils 
dans  le  Ciel  plus  parfaitement  que  tous 
ceux  qui  l'avoient  accompagné  sur  la  terre  ^ 
attirez-moi  par  votre  faveur  et  par  votre 

C3 


*2  IJi    CONFRRBIK 

iiiteircssion  après  vous  et  après  lui,  afin 
t|iu  je  nie  détache  de  plus  en  plus  des  biens 
peiissables,  et  que  je  coure  à  l'odeur  de  ses 
parfums,  en  avançant  à  jsjiands  pas  dans  le 
chemin  des  vertus <|u'il  a  |nati(|iiées,  et  dont 
vous  m'avez  donné  de  si  grands  cxamples. 
Ainsi  soit  il. 

m."  Mystère  gloreux. 

La  Pentecôte, 

A  la  treizième  dixaine,  lorsque  le  Sau- 
veur du  monde  tut  remonte  dans  le  Ciel,  il 
envoya,  selon  sa  promesse,  le  Saint-Esprit 
sur  son  Ejçlise;  ce  divin  esprit  descendit 
sous  la  forme  de  langues  de  feu.  Priez  le 
de  vous  éclaiier  de  sa  lumière,  de  vous  em- 
braser de  son  amour,  et  de  vous  faire  parler 
et  agir  conformément  à  la  loi  de  grâce 
qu'il  a  gravée  dans  les  cœurs. 

Prière, 

Je  vous  salue,  ô  Vierge  pleine  de  grâce, 
et  comblée  d'une  nouvelle  plénitude,  au  jour 
où  le  Saint  Esprit  descendit  pour  vous  enri- 
chir encore  plus  abondamment  de  ses  dons. 
Soyez  touchée  de  la  pauvreté  de  mon  ame, 
et  obtenez  pour  moi  quelqu'étincelle  de  ce 
feu  sacré  qui  vint  remplir  tout  le  Cénacle, 
afin  que  mon  esprit  soit  éclairé  de  la  lum- 
ière de  l'Evangile,  que  mon  cœur  soit  em- 
brasé de  l'ardeur  du  saint  amour,  et  que 
toute  mon  ame  soit  fortifiée  par  la  puis- 


DE    ST.    UOSAIRK.  43 

sancc  de  la  grâce  du  Saint-Esprit.     Airibi 
soit-il. 

IV.*  Mystère  glorieux. 

L'Assomption  de  la  sainte  Vierge. 

A  la  quatorzième  dixaine.  Quand  les 
temps  mai'<itiés  par  la  saïajesse  éternelle  sont 
accomplis,  la  sainte  Vierçe  quitte  la  terre  et 
va  recouvrer  son  cher  Fils  dans  le  Ciel. 
Réjouissez-vous  de  son  bonheur  et  de  sa 
gloire,  et  priez-la  de  vous  attirer  après 
elle. 

Prière» 

0  vous  qui  êtes  appelée  par  excellence  la 
Mère  du  plus  pur  et  du  plus  saint  amour, 
c*est  dans  votre  mort  et  dans  votre  Assomp- 
tion triomphante  que  cet  amour  a  été  en 
vous  au  plus  haut  point  de  sa  perfection. 
Obtenez-moi,  je  vous  prie,  la  grâce  d'une 
vie  pure,  d'une  mort  sainte  et  d'une  heur- 
euse participation  à  votre  bonheur  éternel. 
Ainsi  soit-il. 

V.*  Mystère  glorieux 

Le  Couronnement  de  la  Sainte  Vierge. 

A  la  dernière  dixaine.  Dans  ce  Mystère, 
le  Fils  le  plus  excellent  qui  fut  jamais,  re- 
çoit dans  le  Ciel  la  plus  sainte  de  toutes  les 
Mères,  '1  la  place  et  la  couronne  d'une  man- 
ière digne  de  lui  et  d'elle.     Si  vous  voulez 

C4 


44  LA    CONFRERIE. 

plaire  au  Fils,  aimez  ten('remeut  la  Mère. 
Si  \ous  voulez  plaiie  à  la  Mère,  obéissez 
fidèlement  au  Fils. 

Prière. 

Reine  des  Anges  et  des  hommes,  vous  que 
le  Ciel  et  la  terre  reconnoissent  en  cette 
qualité  sous  l'autorité  toule  ])uisante  de  vo- 
tre Fils,  recevez  avec  bonté  les  hommages 
que  je  viens  de  vous  offrir  par  le  Rosaire 
que  j'ai  récité  en  votre  honneur  ;  regardez- 
moi  comme  votre  enfant,  et  faites-moi  res- 
sentir en  tout  temi)s  les  effets  de  votre  sin- 
gulière protection,  jusqu'à  ce  que  j'aye  le 
bonheur  de  vous  voir  sur  le  trône  de  votre 
gloire. 

Ainsi  soit-il. 


AUTRE  METHODE  DU  ROSAIRE. 

rAB    M.    DE    MONTFORT,    M1SSIUKAIBE    AWOSTOUHVt, 


Je  m^unis  à  tous  les  Saints  qui  sont  dans 
le  Ciel,  à  tous  les  justes  qui  sont  sur  la 
Terre,  à  toutes  les  Ames  fidèles  qui  sont 
dans  ce  lieu.  Je  m'unis  à  vous,  mon  Jésus, 
pour  louer  dignement  votre  Sainte  Mère,  et 
vous  louer  en  elle  et  par  elle.  Je  renonce  à 
toutes  les  distractions  qui  me  viendront  pen- 
dant ce  Chapelet,  que  je  veux  dire  avec 
modestie,  attention  et  dévotion»  comme  si 
c*étoit  le  dernier  de  ma  vie. 


ou    ST.    UOSAIllK.  45 

Nous  VOUS  offrons,  Très-Sainte  Trinité, 
ce  Credo,  pour  honoror  tous  les  Mystères  de 
notre  foi  ;  ce  Puttr  et  les  trois  Ave  pour 
honorer  l'unité  de  votre  essence  et  la 
Trinité  de  vos  Personnes.  N(mis  vous  de- 
mandons une  Foi  vive,  une  ferme  espérance 
et  une  ardente  charité. 

Je  crois  en  Dieu,  &c. 

Notre  Père,  etc. 

Trois  foiSf  Je  vous  salue,  Marie,  etc. 

A  chaque  .Mystère,  après  ces  paroles:  Béni 
est  le  fruit  de  votre  ventre  Jésus,  ou  ajoute 
un  petit  mot  pour  se  rappeller  et  honorer  plus 
spécialement  le  Mystère;  par  exemple  ;  Jésus 
incarné  ;  Jésus  sanctifiant,  etc.  comme  il  est 
marqué  à  chaque  dixaine. 

Mystères  joteux. 

U  Incarnation. 

Nous  vous  offrons,  Seiîçneur  Jésus,  cette 
première  dixaine  en  l'hoMneur  de  votre  In- 
carnation dans  le  sein  de  Marie  et  nous  vous 
demandons  par  ce  Mystère  et  par  son  inter- 
cession une  profonde  humilité. 

Notre  Père.  Dix  fois,  Je  vous  salue. 

On  ajoute,  Jésus  incarné. 

Grâces  du  Mystère  de  l'Incarnation, 
descendez  dans  nos  âmes.     R.  Ainsi-soit-il. 


46  LA    CONFRERIE. 

La  Visitation. 

Nous  vous  offrons,  Sciajneiir  Jésus,  cette 
spconde  dixairie  en  IMiDnneur  de  la  Visitation 
(le  votre  Sainte  Mère  à  sa  cousine  Sainte 
Elisabetii,  et  de  la  sanctification  de  Saint 
Jean-Baptiste;  et  nous  demandons  par  ce 
Mystère,  et  par  l'Intercession  de  votre 
sainte  Mère,  la  charité  envers  notre  pro- 
chain. 

Notre  Père.     Dixjoist  Je  vous  salue. 

Jésus  Sanctifiant. 

Grâces  du  Mystère  de  la  Visitation  des- 
cendez dans  nos  anies.     R.  Ainsi-soit-il. 

La  J^aissance  de  Jésus. 

Nous  vous  offrons,  Seigneur  Jésus,  cette 
tr(»isieme  dixaine  en  l'honneur  de  votre 
Nativité  dans  l'Etable  de  Bethléem  ;  et  nous 
vous  demandons  par  ce  Mystère,  et  par 
l'Intercession  de  votre  Sainte  Mère,  le 
détachement  des  biens  du  monde,  le  mépris 
des  richesses  et  l'amour  de  la  pauvreté. 

Notre  Père.     Dix  fois.    Je  vous  salue. 

Jésus  Naissant. 

Grâces  du  Mystère  de  la  naissance  de 
Jésus,  descendez  dans  nos  âmes.  B.  Ainsi 
soit-il. 


DU    ST.    ROSAIUE.  47 

La  Présentation  au  Temple. 

Nous  vous  offrons,  Seigneur  Jésus,  cette 
quatrième  dixaine  en  l'Iionneur  de  votre 
Présentation  au  Temple,  et  de  la  Purifica- 
tion de  Marie;  et  nous  vous  demandons  par 
ce  Mystère,  et  par  son  intercession,  une 
grande  pureté  de  corps  et  d'esprit. 

Notre  Perc,     DijcfoiSf  Je  vous  salue. 

Jésus  Sanctifié. 

Grâce  du  Mystère  de  la  Purification,  des- 
cendez dans  nos  âmes.     R.  Ainsi  soit-il. 

Le  Reœuvrement  de  Jésus. 

Nous  vous  offrons,  Seigneur  Jésus,  cette 
cinquième  dixaine  en  l'honneur  de  votre 
Recouvrement  par  Marie,  et  nous  vous  de- 
mandons par  ce  Mystère,  et  par  son  inter- 
cession la  véritable  sagesse. 

Notre  Père.     Dix  fois.  Je  vous  salue. 

Jésus  le  Saint  des  Saints. 

Grâces  du  Mystère  du  Recouvrement  de 
Jésus,  descendez  dans  nos  âmes.  R.  Ainsi 
soit-il. 

Mystères  douloureux. 

VJgonie. 

Nous  vous  offrons.  Seigneur  Jésus,  cette 
sixième  dixaine  en  l'honneur  de  voti'e 
Agonie  mortelle  au  Jardin  des  Olives;  et 


48  LA    CONFRERIE 

nous  VOUS  demandons  par  ce  Mystère,  et 
par  l'intercession  de  votre  Sainte  Mère,  la 
contrition  de  nos  péchés. 

Notre  Père.     Ùijc  fois.    Je  vous  salue. 
Jésus  Agonisant. 

Grâces  du  Mystère  de  l'Agonie  de  Jésus, 
descendez  dans  nos  aines.     Ainsi  soit-ii. 

La  Flagellation. 

Nous  vous  offrons.  Seigneur  Jésus,  cette 
septième  dixaine  en  l'honneur  de  votre  sang- 
lante Flagellation  ;  et  nous  vous  demandons 
par  ce  Mystère,  et  par  l'intercession  de 
votre  Sainte  Mère,  la  mortification  de  nos 
sens. 

Notre  Père.     Dix  fois.    Je  vous  salue. 
Jésus  Flagellé. 

Grâces  du  Mystère  de  la  Flagellation  de 
Jésus,  descendez  dans  nos  âmes.  Ainsi 
soit-il. 

Le  Couronnement  (V Epines. 

Nous  vous  offrons.  Seigneur  Jésus,  cett« 
huitième  dixaine  en  l'honneur  de  votre  Cou- 
ronnement d'Epines  ;  et  nous  vous  deman- 
dons par  ce  Mystère,  et  par  l'intercession 
de  votre  Sainte  Mère,  le  mépris  du  monde. 

Notte  Père.     I)ioc  fois.    Je  vous  salue. 

Jésus  Couronné  d'Epines. 

Grâces  du  Mystère  du  Couronnement 
d'Epines,  descendez  dans  nos  âmes.  Ainsi 
soit-il. 


DU    ST.    BOSAIRE.  49 

Le  Portement,  de  Croix, 

îïous  vous  offrons  Seitçncur  J<*sus,  cette 
neiivicme  dixaiiic  en  riionncur  de  votre 
Portement  de  Croix;  et  nous  vous  deman- 
dons par  ce  Mystère,  et  par  l'intercession 
de  votre  Sainte  Mère,  la  patience  dans 
toutes  nos  croix. 

Notre  Père.     Dix  fois.   Je  vous  salue. 

Jésus  portant  sa  croix. 
Grâces  du  Mystère  du  portement  de  croix, 
descendez  dans  nos  âmes.     Ainsi  soit-il. 

Le  crucifiement. 

Nous  vous  offrons,  Seigneur  Jésus,  cette 
dixième  dixaine  en  l'honneur  de  votre  cruci- 
fiement et  de  votre  Mort  ignominieuse  sur 
le  calvaire  ;  et  nous  vous  demandons  j>ar  ce 
mystère,  et  par  l'intercession  de  votre  Sainte 
Mère,  la  conversion  des  i)éclieurs,  la  per- 
sévérance des  Justes,  &  le  soulagement  des 
Ames  du  Purgatoire. 

Notre  Père.     Dix  fois.    Je  vous  salue. 
Jésus  crucifié. 

Grâces  du  Mystère  du  crucifiement  de 
Jésu.s,  descendez  dans  nos  âmes.  Ainsi 
soit-it. 

Mystères  glorieux. 

La  Résurrection. 

Nous  vous  offrons.  Seigneur  Jésus,  cette 
onzième  dixaine  en  l'honneur  de  votre  Ré- 


50  LA    OONFREUIE 

sniMTCtion  jçlorieuso;  et  nous  vous  «îeman- 
dnns  par  re  Mystrir,  et  par  riiiterrosHioii 
(le  votre  Sainte  Mère,  l'amour  de  Dieu,  et 
la  f  iveur  dans  votre  service. 

Notre  l^ere.     Dix  fois.     Je  vous  salue. 
Jésus  ressuscité. 

Grâces  du  Mystère  de  la  Résurrecti<m, 
descendez  dans  nos  aines.     Ainsi  soit-il. 

VJscension» 

Nous  vous  offrons,  Seigneur  Jésus,  cette 
douzième  dixaine  en  l'honneur  de  votre 
triomphante  Ascension  ;  et  nous  vous  de- 
H; -indons  par  ce  Mystère,  et  par  l'interces- 
sion de  votre  Sainte  Mère,  un  désir  ardent 
du  ciel,  notre  chère  Patrie. 

Notre  Père.     Dix  fois.     Je  vous  salue. 

Jésus  montant  aux  cieux. 

Grâces  du  Mystère  de  l'Ascension,  des- 
cendez dans  nos  âmes.     Ainsi  soit-il. 

La  Pentecôte. 

Nous  vous  offrons.  Seigneur  Jésus,  cette 
treizième  dixaine  en  l'iionncur  du  Mystère 
de  la  Pentecôte  ;  et  nous  vous  demandons 
par  ce  Mystère,  et  par  l'intercession  de  votre 
Sainte  Mère,  la  descente  du  Saint  Esprit 
dans  nos  âmes. 

Notre  Père.     Dix  fois.     Je  vous  salue. 

Jf^sus  vous  remplissant  du  Saint  Esprit. 

Glaces  du  Mystère  de  la  Pentecôte,  des- 
cendez dans  nos  araes.     Ainsi  soit-il. 


UL     ST.    ROSAIUE.  j| 

VJlssomption  de  la  Sainte  Vierge. 

Nous  vous  offrons,  Scigncui'  Jésus,  cette 
quatorzième  dixaine  eu  i'Iionneur  de  la 
Résurrection  et  de  la  triompliaiite  Assomp- 
tion de  votre  Sainte  Mère  dans  le  ciel  ;  et 
nous  vous  demandons,  par  ce  Mvstère.  et 
par  son  intercession,  une  tendre  dévotion 
pour  une  si  bonne  Mère. 

Notre  Père.     Dix  fois.     Je  vous  salue. 
Jésus  vous  ressuscitant. 

Grâces  du  Mystère  de  l'Assomption,  des- 
cendeK  dans  nos  âmes.     Ainsi  soit  il. 

Le  couronnement  de  Mane. 

Nous  vous  offrons,  Sei.ajneup  Jésus,  cette 
quinzième,  et  dernière  dixaine  en  riionneur 
du  couronnement  de  votre  Sainte  Mère;  & 
nous  vous  demandons  par  ce  Mystère,  ^  \y.\v 
son  intercession,  la  persévérance  dans  ia 
grâce,  &  la  couronne  de  la  gloire. 

Notre  Père.     Dix  fois.     Je  vous  salue. 
Jésus  vous  couronnant. 

Grâces  du  Mystère  du  courormement  de 
gloire  de  Marie  descendez  dans  nos  aines. 
Ainsi  soit-iL  Dieu  seul. 


l.A  CONFftKIlll', 

DU  SCAPULAIRK. 


La  Confrérie  du  Scapulaire  de  la  St.  Vierge  est 
presque  de  même  antiquité  que  celle  du  Uosaire,  et 
n'est  pas  inuini  respeciable,  par  le  nombre  des  mem- 
bres qui  la  composent.  Elle  fut  établie  vers  l'an  1265, 
par  St.  Simon  Stock,  sixième  Général  de  l'Ordre  des 
Carmes  ;  auquel  )a  Ste.  Vierge  montra  dans  une 
vision,  la  forme  d'un  Scapulaire,  et  lui  ordonna 
d'établir  une  pieuse  Association  ou  Confrérie,  où  les 
Fid»  les  se  consacreroient  à  son  ser- ice,  et  se  feroient 
g-loire  de  porter  sa  livrée.  Cette  Confrérie  se  pro- 
pagea dans  l'Eglise  avec  une  rapidité  extraordinaire: 
elle  a  toujours  eu  des  membres  dans  les  rangs  les  plus 
distmgués,  parmi  les  Ecclésiastiques  et  parmi  les 
Laïques:  et  cette  dévotion  a  persévéré  jusqu'à  nos 
jours.  Dieu  a  souvent  donné  des  marques  extraordi- 
naires, et  même  miraculeuses,  de  sa  protection  spéci- 
ale, sur  ceux  qui  portent  le  scapulaire.  Aussi  le  St. 
Siège  a  donne  son  approbation  entière  à  la  confrérie, 
soit  par  l'abondance  de  grâces  spirituelles  et  d'Indul- 
gences, qu  il  lui  accorde,  soit  encore  plus,  par  la 
Fête  de  N.'  D.  du  Mont  Carmel  qu'il  a  établie  dans 
toute  l'Eglise. 

La  Confrérie  du  Scapulaire  appartient  à  l'Ordre 
des  Religieux  du  .Mont  Carmel.  Mais  dans  les  Pays 
où  il  ne  se  trouve  pas  de  Maison  de  leur  Ordre,  leur 
Général  accorde  facilement  aux  evèques,  la  permis- 
sion d'établir  la  confrérie  dans  les  Eglises  de  leur  di- 
occse;  ainsi  Monseigr.  l'Archevêque  de  Baltimore  a 
reçu  ce  pouvoir,  et  la  faculté  de  le  communiquer  à 
ses  Prêtres.  Le  Prêtre  bénit  d'aboi-d  le  scapulaire, 
et  le  |)lace  lui  même  sur  la  personne  qu'il  admet  dans 
la  Confrérie,  et  inscrit  son  nom  dans  le  Registre. 
Cette  réception  n'engage  à  rien  sous  peine  de  péché  ; 


DU    SCAPULAIRE.  55 

cepeiubiit  (iiiiconque  s'y  fait  recevoir,  doit  avoir  l'in- 
tention (l  en  observer  les  prutiijiies  ;  c'est  une  condi- 
tion essentielle,  pour  participer  aux  j;races,  et  yag-ner 
les  indulgences,  accordées  à  la  Confrérie. 

Les  pratiques  sont  I.  De  jiorter  liabituellemenl 
le  Scapulaire.  11.  Ue  reciter  chaque  jour  quelque 
pricre  à  l'iionneur  de  la  St.  Vierge.  On  récite  par 
préfeivnce  sept  fois  le  Pater  et  l'jive  ,■  qu'on  peut 
dire  en  mémoire  des  sept  Douleurs  de  la  Vierge,  se- 
lon la  formule,  qui  se  trouvera  vers  la  fin  de  ce  livre. 
I^a  récitation  du  chapelet  des  sept  Douleurs  de  la 
A'iergc,  peut  bien  suppléer  ù  la  recitation  des  sept 
Pater  et  Jtve.  Ceux  qui  récitent  l'Office  de  l'Eglise, 
ou  le  petit  office  de  la  Vierge,  ne  sont  tenus  a  rien 
déplus.  111.  De  pratiquer  l'abstinence  de  chair,  le 
Mercredi  et  le  Samedi,  à  l'honneur  <le  la  St.  Vierge  ; 
mais  dans  le  cas  qu'on  se  dispense  de  cette  abstinence, 
cesjours-la,  on  récite  une  seconde  fois,  les  sept  Pa- 
ter et  Jlve. 

Les  Indulgences  que  le  St.  Siège  accorde  aux  Con- 
frères du  Scapulaire,  srnt  comme  il  suit. 

I.  Une  Indulgence  plénièrc,  au  jour  de  leur  récep- 
tion. 

II.  Pareille  Indulgence,  à  chacune  des  principales 
Fêtes  de  la  St.  V  ierge  ;  sa  Conception,  sa  Nativité,  sa 
Présentation  au  Temple,  la  Visitation,  l'Annonciation, 
la  Purification,  et  l'Assomption 

m.  Pareille  Indulgence,  au  3e.  Dimanche  de 
chaque  mois. 

IV.  Pareille  Indulgence,  à  la  Fête  de  N.  D.  du 
Mont  Carmel,  le  15  Juillet,  et  aux  Fêtes  de  St  Jo- 
seph, le  19  Mars  ,■  et  de  St.  Anne,  le  26  Juil'et.  Et 
enfin  aux  Fétès  des  saints  9t  saintes  de  l'Ordre  du 
Mont-Carmel:  qui  sont.  St.  André  Corsin,  /e4  Fevriei\- 
St.  Ange,  le  5  Mai  ;  -X.  Albert,  le  7  Août  .■  St.  Thé- 
rèse le  15  Octobre  ;  et  St.  Marie  Magd.  de  Pazzis,  le 
25  Mai. 

V.  Pareille  Indulgence  plénière  à  l'Article  de  la 
mort  ;  si  étant  ré  vêtu  du  scapulaire,  et  formant  un 
acte  de  contrition  sincère,  v.en  cas  qu'on  ne  puisse  re- 
cevoir les  sacrements  de  Pénitence  et  d'Eucharistie) 


54  LA   CONFRERIE 

on  prononce  dévotement,  de  cœur  au  moins,  si  on  ne, 
le  jjeut  filire  de  buuclie,  les  saints  noms  de  Jésus  et 
de  ^Marie, 

L:i  formule  de  bénédiction  se  trouve  au  long',  dans 
le  petit  Rituel,  imprimé  récemment  dans  cette  ville. 
Le  Fip'.re  après  avoir  béni  le  scapulaire,  le  place  sur 
la  pv  isonnc  en  disant. 

"  Serviteur  de  Dieu,  recevez  ce  vêtement  béni  ; 
et  prions  la  très  sainte  Vierge  de  vous  obtenir  par  ses 
mérites  que  vous  puissiez  le  porter  sans  tache  ;  qu'il 
Aous  deffende  contre  toute  adversité,  et  vous  con- 
duise à  la  vie  éternelle.     Ainsi  soitil." 

Le  Prêtre  ensuite  donne  la  bénédiction  à  la  per- 
sonne, avec  de  l'eau  bénite  :  et  ajoute  :  "  Kt  moi,  en 
vertu  du  pouvoir  que  j'en  ai  reçu,  jevous  admets  à  la 
participation  des  prières  et  suffrages,  des  jeunes  et 
des  veilles,  des  SS.  Sacrifices  et  autres  bonnes 
œuvres  spirituelles,  qui  se  font  par  les  IJeligieux  de 
l'Ordre  du  Mont-Carmel:  au  nom  du  Père,  &c.  Ainsi 
soit-il. 

"Que  lé  Dieu,  Créateur  du  Ciel  et  de  la  terre  daigiie 
vous  bénir  !  lui  qui  a  daigné  vous  admettre  dans  la 
Confraternité  et  société  de  la  R.  V.  Marie,  du  Mont> 
Carmel  ;  laquelle  nous  supplions  d'écraser,  au  mo- 
ment de  votre  mort,  la  tête  du  Serpent  votre  adver- 
saire ;  et  de  vous  procurer  enfin  la  palme  et  la  cou- 
ronne de  l'héritage  éternel  ;  Par  J.  C.  notre  Seigneur. 
Ansi  soit-il.  ' 

vVo?a  Leprèmier  Scapulaire  étant  usé,  on  s'en 
procuse  un  autre,  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire 
bénir. 

^vant  de  recevoir  le  Scapulaire. 

Sainte  Marie,  Mère  de  mon  Dieu, 
Vierge  très-pure,  moi,  N.  vous  choisis  ce- 
jotir  d'Iiui  pour  ma  mère,  ma  patronne,  ma 
prnîecti  ice  et  mon  avocate  ;  je  propose  fer- 
mement de   vous   gervir,  de  vous  honorer 


DU    SOAPULAIRE.  55 

toujours,  et  de  ne  faire  ni  permettre  jamais 
rien  contre  votre  lionneur  :  je  vous  prie  de 
me  recevoir  pour  votre  serviteur,  et  de 
m'assister  en  toutes  mes  actions  et  à  l'Iicure 
de  ma  mort. 

Après  avoir  reçu  le  Scajtulaire,  et  au  Fêtes 
de  la  Vierge. 

0  sainte  Marie  !  Mère  de  mon  Dieu, 
quoique  je  sois  indigne  d'être  reçu  au  nom- 
bre de  vos  serviteurs,  appuyé  néanmoins  sur 
la  grandeur  de  vos  bontés,  et  animé  du 
désir  que  j'ai  de  vous  servir,  je  vous  choisis 
en  présence  de  mon  Ange-Gardien  et  de 
toute  la  Cour  céleste,  pour  ma  Mère,  ma 
Dame  et  ma  Maîtresse,  protestant  que  je 
vous  servirai  dorénavant,  et  vous  honorerai 
tous  les  jours  de  ma  vie,  et  que  jamais  je  ne 
permettrai  que  vous  soyez  déshonorée  de 
mes  sujets.  Je  vous  supplie  par  les  mérites 
de  votre  cher  ?.is  Jésus- Christ,  de  me  re- 
cevoir sous  votre  garde  et  protection,  et  de 
ni'impétrer  la  grâce  de  me  comporter  telle- 
ment toutes  me  actions,  que  jamais  je  n'of- 
fense votre  Fils.  Je  vous  prie  aussi  de  m'as- 
siste à  l'heure  de  ma  mort,  et  de  faire  en- 
sorte  que  je  puisse  éviter,  selon  vos  promca- 
ses,  le  feu  éternel.     Ainsi  soit-il. 

Jlprès  la  réception  du  Saint  habit. 

Mon  Dieu,  mon  Créateur  et  mon  Sau- 
veur, je  suis  extrêmement  réjoui  de  me  voir 
appelé  aux  richesses  de  votre  grâce,  par  la 
D 


56  LA   CONFRERIE 

même  voie  par  laquelle  vous  êtes  venu  vous 
abaisse!"  jusqu'aux  misères  de  notre  néant. 
Vous  voulez  que  je  sois  maintenant  à  vous 
par  la  sainte  V  ierge,  et  que  par  cette  alliance 
spirituelle,  je  sois  Frère  de  votre  citer  Fils, 
étant  le  Confrère  de  cette  Vierge  Mère  (jui 
la  fait  être  notre  Frère  aîné  en  sa  naissance 
humaine  et  temporelle.  Que  les  hommes 
donc,  o  l'amour  de  mon  âme!  que  les  Anges, 
mais  plutôt  que  ce  Frère  et  cette  Sœur,  cette 
Mère  et  cet  Enfant,  Jésus  et  Mai-ie,  remer- 
cient aujourd'hui  pour  moi  votre  bonté  de 
l'insigne  bienfait  que  je  viens  de  recevoir  en 
cette  adoption  spirituelle,  puisque  mon  néant 
et  mes  péchés  me  rendent  incapable  de  vous 
remercier  dignement. 

Et  vous,  ô  Vierge  sainte,  Marie  sans  pa- 
reille! sainte  Mère  de  mon  Sauveur  Jésus  ! 
bienheureuse  Patronne  de  votre  Confrérie, 
qui  produisez  tous  les  jours  tant  de  mer- 
veilles ;  qui  signalez  tous  les  momens  de 
votre  bonté  par  les  bienfaits  dont  vous 
comblez  vos  serviteurs  ;  puisque  ma  bassesse 
ne  me  peut  rien  fournir  qui  soit  digne  de 
vous  et  de  votre  amour  cn\ers  moi,  prenez- 
moi  tout  entier,  corps  et  âme,  puisque  je  suis 
tout  à  vous  ;  et  daignez  accepter  la  donation 
que  je  vous  fais  aujourd'hui  de  moi-même. 
Je  vous  appartenois  déjà  par  mes  deux 
conditions  de  l'être  naturel  et  de  l'état 
chiétien,  maintenant  je  vous  appartiens  par 
le  cboix  que  je  fais  de  cette  dévotion,  et  par 
le  nœud  d'alliance  spirituelle  que  je  n'oserois 


vu    SOAPULAIRE.  S7 

contracter  avec  votre  Majesté,  si  vosbontéB 
eiu^urageajit  mes  desiis,  n'a\ oient  rHacé 
les  sujets  de  ma  honte  et  de  ma  crainte. 
Jésus  Christ  m'avoit  autrefois  donne  à  vous 
en  qualité  de  Fils  à  sa  Mère,  lorsqu'il  se 
donna  à  vous  en  qualité  de  votre  Fils  et  de 
notre  Frère  :  aujourd'hui  je  m'offie  ;i  vous 
sous  la  livrée  de  vos  Frères,  afin  que  vous 
me  présentiez  à  lui,  comme  son  Frère  à 
double  titre. 

Ainsi,  demeurant  éternellement  attaché  à 
vous  et  à  lui,  je  vous  retj,arderai,  après  lui, 
comme  \i\o\\  uniiiue  Bicnraitrice,  et  je  vous 
serai  redevable  de  tout  ce  que  j'aurai  obteju» 
de  lui  par  vos  mérites.  Ainsi  très- satisfait 
de  l'état  heureux  anquel  vous  m'admettez 
par  la  volonté  de  Dieu,  je  proteste  à  la  lace 
du  Ciel  et  de  la  Terre,  qu'après  son  service, 
toute  mon  aftection  sera  dressée  vers  vous  et 
t(»us  njes  hommages  consacrés  aux  mérites 
de  vos  grandeurs,  sans  vouloir  posséder 
désormais  ni  être,  ni  vie,  ni  corps,  ni  âme, 
ni  richesses,  ni  grâces,  ni  vertus,  qui  ne 
viennent  de  Dieu  par  vous,  et  qui  par  \ous- 
meme,  ne  retournent  à  Dieu.  Possédez- 
moi  donc  tout  entier,  ô  sainte  Dame  !  sans 
que  le  péché  puisse  partager  ce  qui  vous  est 
dédie,  ni  profaner  votre  héritage.  Et  puis- 
que je  ne  puis  v(ms  remercier  qu'en  vous 
demandant,  obtenez-moi,  s'il  vous  plait,  de 
votre  cher  Fils,  qui  ne  vous  sauroit  rien  re- 
fuser, la  grâce  d'accomplir  ses  divins  Com- 
D2 


58  I.A    OONFRBRIE 

mandemcns,  d'imiter  ses  vertus  et  les  votre* 
en  l'état  où  sa  Providence  m'a  destiné  de 
toute  éternité;  la  ferveur  pour  ne  jamais 
ralentir  la  partiquc  de  mes  dévotions;  le 
zèle  pour  accroître  votre  honneur,  et  exci- 
ter par  le  bon  exemple,  plusieurs  personnes 
à  vous  servir  dans  les  dévotions  qui  vien- 
nent de  vous  et  qui  retournent  à  vous  ;  et 
enfin  la  persévérance  finale:  et  puisque  vous 
daignez  me  recevoir  pour  votre  Frère  de 
grâce  sur  la  terre,  que  par  vos  mérites  je 
puisse  être  aussi  un  jour  votre  Frère  dans 
le  Paradis,  participant  à  votre  gloire.  Ainsi 
soit-il. 

Litanies  de  la  Mère  de  Dieii. 

Srioneur,  jetez  les  yeux  sur  nous. 

Jésus  Christ,  mon  Seigneur  et  mon 
Dieu,  écoutez-nous. 

Mon  Sauveur  et  mon  Rédempteur,  ex- 
aucez-nous. 

Père  infini  et  tout  puissant,  ayez  pitié 
de  nous. 

Fils  unique  du  Père  infini,  ayez,  etc. 

Saint-Esprit,  Dieu  d'amour  infini,  ayez, 
etc. 

Sainte  et  très-adorable  Trinité,  ayez, 
etc. 

Incomparable  Marie,  priez  pour  nous. 

Fille  du  Père  Eternel, 

Digne  Mère  de  son  Fils, 

Epouse  admirable  du  Saint-Esprit, 

Saintes  délices  de  la  sainte  Trinité,      J 


S* 


DU    SOAPVLAIRE.  5f 

St.  Oracle  des  trois  divines  Personnes,  ^ 
Prodijçe  iiioui  et  chef-d'œuvre  des  mains 

de  de  Dieu, 
Océan  de  la  sainteté, 
Merveille  sans  éagle, 
Election  de  Dieu  dès  l'éternité, 
La  plus  sainte,  la  plus  chaste  de  toutes 

les  Vierges, 
Vase   très-capable    d'un    Dieu,    priez 

pour  nous. 
Vase  honoré  et  sanctifié  par  la  présence 

du  Verbe  incarné. 
Vase  où  sont  enfermés  tous  les  trésors 

de  grâces. 
Arbre  qui  a  porté  le  Fruit  de  vie, 
Arche  où  Dieu  a  habité  avec  complais-  *y^ 

ance,  ^ 

Palais  délicieux  du  divin  Jésus,  s 

La  Tresorière  de  tout  ce  que  le  Ciel     c 

possède, 
La  Dispensatrice  des  dons  de  Dieu, 
Source  inépuisable  de  tout  bien. 
Asile  des  misérables, 
Abyme  de  clémence  pour  les  affligés, 
Officieuse  Avocate  des  pécheurs, 
La  consolation  des  bannis, 
La  santé  des  malades, 
L'assistance  des  orphelins, 
La  deliverance  des  captifs, 
Souveraine  Lumière  du  monde. 
Maîtresse  absolue  de  l'univers, 
Restrauratrice  des  siècles, 
D3 


60  LA    CONFREUIE,  ScC. 

Toute  miraculeuse,  "^ 

Toute  admirable, 

Toute  parfaite, 

Toute  adorable, 

Mère  des  grâces, 

Mère  des  vertus, 

Mère  sans  pareille. 

Mère  du  saint  amour, 

Mèi'eenquije  mets  toutes  mes  espérances 

Belle  Aurore  du  jour  éternel. 

Beau  Soleil  sans  éclipse, 

Belle  Lune  toujours  pleine  de  perfection. 

Miroir  où   Jésus   se  contemple,  priez 

pour  nous. 
Temple  divin  de  sa  miséricorde, 
Glorieux  Autel  de  son  amour. 
Consolatrice  des  alflitçés, 
Vraie  es])érance  des  pédicures,  ?"  £ 

Reine  des  Anges,  j  s 

Princesse  des  Prophètes, 
Maîtresse  des  Apôtres, 
Force  des  Martyrs, 
Soveraine  des  Confesseurs, 
Mère  des  Vierges  et  des  Veuves, 
La  plus  sainte  de  tous  les  Saintes, 
La  plus  aimée,  la  plus  honorée  et  la 

plus  chérie  de  mon  cœur, 
Agneau  engendré  éternellement  dans  la 

bergerie  éternelle,  ayez  pitié  de  nous. 
Agneau  tout  divin,  offert,  pour  victime 

à  sa  Justice  divine,  ayez  pitié  de  nous. 
Agneau  innocent,  immolé  sur  la  Croix 

pour  le  salut  des  nos  âmes,  faites-nous 

inicéi'îrnrrlp. 


O 


o 


LA  CONFUEUIE  l)K 

N.  DAME  AUXILIATRICE. 


Cette  Confrérie,  érisçée  a  Munich  en 
Bavièir,  en  l'année  1683,  fut  confuinee  par 
le  Pape  Innocent  XI,  le  18  Août  1684  ;  et 
elle  s'est  répandue  dans  l'Europe  avec  ra- 
pidité: les  Fidèles  montrant  par  tout  un 
saint  empressement,  a  se  mettre  sous  la 
puissante  protection,  de  la  mère  du  Dieu. 

Ceux  qui  sont  reçcus  dans  cette  Confré- 
rie, doivent,  s'ils  sont  Prêtres,  dire  unmessc 
tous  les  ans  pour  les  Confrères  vivantes  et 
morts;  et  ceux  qui  ne  sont  pas  Prêtes  feront 
une  Communion,  s'ils  le  peuvent,  ou  au 
moins  diront  uu  Chapelet,  pour  la  même  fin, 
aux  six  grandes  fêtes  de  la  Sainte  Vierge  ; 
Sçavoir  La  Conception,  la  Nativité,  la  Pré- 
sentation, L'Annonciation,  la  Purification 
et  l'Assomption  ;  ils  ajouteront  à  la  fin  du 
Chapelet,  un  pater,  et  un  Jive  spécialement 
pour  les  âmes  des  Confrères  trépassés.  La 
Confrérie  ne  prescrit  pas  d'autre  pratique  ; 
et  celles  là  même  n'obligent  point  sous  peine 
de  péché  :  seulement  celui  qui  y  manque,  se 
prive  du  fruit  des  prières.  Communions  et 
Messes,  des  autres  membres  delà  Confrèi-ie. 

La  Confrérie  a  permis  a  tout  Prêtre  qui 
en  est  membre,  d'admettre  les  fidèles  qui 
désireront  s'y  faire  recevoir;  d'en  prendre 
les  noms,  qu'il  aura  soin  d'envoyer  au  Pré- 
fet de  la  Confrérie,  à  Munich,  en  Bavière 
D  4 


62  LA    CONFUERIE 

pour   être  inséiés   dans  les   Registres   (1« 
l'Assuciation. 

Règles  spéciales, 

Pour  la  Confrérie  de  JV*.  D.  Juxiliatrice, 

I.  Ceux  qui  auront  été  reçus  dans  la 
Confrérie,  tacheront  de  former  dans  leur 
cœur,  la  plus  grande  confiance,  dans  la  pro- 
tection de  cette  bonne  Mère,  et  auront  re- 
cours à  elle  dans  tous  leurs  besoins. 

IL  Ils  feront  aussi  ])roressiun  d'une  ten- 
dre dévotion  envers  le  St.  Enfant  Jésus; 
sachant  que  plaire  à  Jésus,  est  le  plus  sur 
moyen  de  plaire  à  sa  Ste.  Mère  ;  pour  cette 
fin,  ils  sont  invités  à  léciter  tous  les  w»ois, 
les  Litanies  du  St.  Enfant  Jésus,  le  25  du 
mois,  s'il  est  possible 

IIL  Ils  sanctifieront  d'une  manière  par- 
ticulière, toutes  les  Fêtes  de  la  Ste.  Vierge  f 
surtout  les  six  grainies  fêtes;  son  imma- 
culée Conception,  sa  Nativité,  sa  Présenta- 
tion au  Temple,  son  Annonciation,  sa  Purifi- 
cation, et  sa  Glorieuse  Assomption.  Chaque 
Associé  doit  réciter  le  Chapelet  pour  les 
Confrères,  à  chacune  de  ces  six  fè<es  ;  y 
ajoutant  un  Foter  et  un  Jive,  pour  les  Con- 
frères trespâssés. 

IV.  La  fête  de  la  Nativité  de  la  Vierge, 
étant  le  jour  anniversaire  de  l'institution  de 
la  C«nifrèrie,  sera  célébrée  d'une  manière 
plus  particulière.  Ce  jour  là,  ou  le  diman- 
ehe  suivant,  il  convient  que  chsujue  associé» 


WE    S.  D.    ALXiLIATRICE.  6i 

après  la  Communion,  fasse  la  rénovation  du 
Saint  cnjçajçoment  f|u'il  a  pris,  on  entrant 
dans  la  Confrérie  il  poura  réciter  pour  cela 
la  prière  qui  sera  mise  ci-après. 

V.  T  )us  les  jours  cJKUjue  associé  est 
invité  de  saluer  l'imaj^e  qu'il  a  reçu»*,  où 
est  marqué  le  Jour  de  sa  réception  ;  et  il  ne 
manquera  pas  de  réciter  alors  ce  qui  y  est 
écrit  ;  Jloi — JV*.  je  me  dédie,  é^'c. 

VI.  Les  Associes  auront  une  tendre  cliarité 
les  uns  pour  les  auti-es  ;  ils  s'assisteront 
mutuellement  dans  leurs  nécessitais  ;  ils  vi- 
siteront leurs  Confrères  malades,  et  les  sou- 
la.i^eront,  autant  qu'il  sera  en  leur  pouvoir, 
ils  s'avertiront  cliaritablement  de  leurs  fau- 
tes; et  si  quelqu'un  donnoit  du  >-candal,  on 
se  feroit  un  devoir  d'en  avertir  le  Prêtre  qui 
est  à  la  tète  de  la  Confrérie. 

VII.  Tous  les  Confrées  doivent  savoir, 
qu'il  y  a  une  communauté  de  prières,  et  de 
bonnes  œuvres  entre'eux  :  ainsi  leur  inten- 
tion doit  être  en  général,  que  toute  ce  qu'ils 
font  pour  Dieu,  serve  aussi  à  tous  leurs  Con- 
frères ;  et  dans  toutes  leurs  prières  ils  de» 
manderont  toujours  à  Dieu  ses  grâces  pour 
les  Confrères,  aussi  bien  que  pour  eux 
mêmes. 


D  5 


PKIEKES 

iJONFORMES  A  L'ESPRIT  DE  CETTE  ASSOCIATIOK. 


Oraison. 

Pour   U  Jour  de  l* admission  dans  la  Con- 
frerie. 

Glorieuse  Viere;e  Marie,  Reine  du  Ciel 
et  de  la  Terre,  moi  N.  très-chétive  créature, 
qui  après  Jésus  votre  divin  Fils,  ai  mis  en 
\ous  toute  ma  confiance,  je  me  prosterne 
humblement  à  vos  pieds  comme  le  dernier 
de  vos  serviteurs,  pour  me  consacrer  en- 
tièrement et  irrévocablement  à  votre  ser- 
vice, dans  cette  pieuse  Confrérie  éiigéc 
sous  votre  protection  ;  et  je  vous  promets 
(sans  toutefois  m'y  obli.a;er  par  vœu)  qu'aux 
jours  de  votre  Immaculée  Conception  JVàti- 
vite.  Présentation,  Aii'-ondation,  Visitatioiif 
Purification  et  Jssomption  ;  (ou  dans  un  au- 
tre temps,  si  je  ne  puis  alors)  je  réciterai 
le  Chapelet  en  votre  honneur,  avec  le  plus 
de  dévotion  qu'il  me  sera  possible,  pour 
tous  les  Associés,  afin  que  par  les  mérites 
infinis  de  Jésus-Christ  votre  cher  Fils,  et 
par  votre  toute-puissante  intercession.  Dieu 
les  |)i'éserve  de  tout  mal  spirituel  et  corpo- 
rel durant  cette  vie,  qu'il  les  bénisse  dans 
toutes  leurs  actions,  et  qu'il  leur  fasse  enfin 
a  grâce  de  mourir  de  la  mort  des  Saints. 


LA  CONFRERIE,    &.C.  6-5 

Comme  c'est  le  désir  de  vous  plaire  «|ui 
me  porte  ;i  embrasser  cette  dévotion,  et  à 
mVngager  pour  toujours  dans  cette  vénéra- 
ble (Jonl'rèrie,  je  vous  su|)plie,  trés-lium- 
blement;  Vierge  Sainte,  de  vouloir  bien  me 
recevoir  au  nombie  de  vos  serviteurs,  et  de 
permettre  que  je  m'attache  à  vous  par  le 
lien  indissoluble  d'une  amour  éternel. 

O  glorieuse  Viei'ge  !  daignez  jeter  sur 
moi  ce  regard  favorable  que  vous  accordez 
à  ceux  et  celles  qui  se  sont  dévoués  à  votre 
service.  Prenez,  je  vous  prie,  possession 
de  mon  cœur,  qui  est  disposé  à  vous  aimer 
véritablement,  sincèrement  et  éternelle- 
ment. Et  comme  je  fais  aujourd'hui  écrire 
mon  nom  dans  le  Livre  de  la  Confédération 
de  votre  amour,  écrivez  le  pareillement 
dans  votre  cœur  maternel,  et  priez  votre 
Fils  qu'il  lui  plaise  de  le  mettre  au  nombre 
de  ceux  qui  sont  écrits  dans  le  Livre  de  la 
Vie  éternelle. 

Oraison 

A  J^otre-Dame  Auxiliatrice,  qii'on  peut  ré. 
citer  les  jours  de  ses  Fêtes,    avant  de  dire 
le  Chapelet  pour  les  Associés. 

0  sainte  Vierge  Marie,  très-digne  de 
gloire  et  de  lowanges  !  je  vous  offre  par 
mon  saint  Ange-Gardien,  l'hommage  de  la 
Salutation  Angélique,  et  je  riens  en  ce  jour 
consacré  à  votre  honneur,  vous  rendre  le 
culte  et  la  vénération  qui  vous  sont  dus. 


66  LA    CONFREULE 

Que  je  suis  aise  que  la  vie  m'ait  etc  pro- 
lonî^cf  jusqu'à  présent,  pour  pouvoir  vous 
servir,  et  vous  rendre  quelque  lionneur  par 
la  récitation  du  Cliapelet  et  de  la  Confédé- 
ration de  votre  saint  Amour.  C'est  dans 
cette  vue,  Vierge  Sainte,  que  je  vais  le 
commencer,  désirant  de  le  réciter  tout  entier 
avec  tant  d'attention,  que  vous  en  puissiez 
ressentir  un  accroissement  de  joie  dans  le 
Ciel.  Que  ne  puis  je  réciter  Vjive,  Maria, 
avec  le  même  respect,  que  l'Archange 
Gabriel  le  prononça,  lorsqu'humblement 
prosterné  à  vos  pieds,  il  vous  dit:  Je  vmis 
salue,  jileine  de  grâce ^  le  Seigneur  est  avec 
vous,  vous  êtes  bénie  entre  toutes  les  femmes. 
Je  voudrois  aussi  être  pénétre  des  senti- 
mens  de  sainte  Elisabeth,  lorsque  le  cœur 
tout  embrasé  d'amour,  et  ravi  de  joie,  elle 
s'écria  ;  Vous  êtes  bé)iie  entre  toutes  les  fem- 
mes ;  et  le  fruit  de  vos  entrailles  est  béni. 
Je  veux  enfin  reciter  ce  Chapelet  avec  au- 
tant d'ardeur  et  de  dévotion  que  tous  vos 
vrais  Enfans  l'ont  jamais  récité,  et  qu'ils 
ont  imploré  ou  implorent  actuellement  la  fa- 
veur de  votre  protection,  en  disant:  Sainte 
Marie,  Mère  de  Dieu,  priez  pour  nous,  pau- 
vres pécheurs,  maintenant  et  à  l'heure  de  no- 
tre mort. 

Au  reste.  Vierge  Sainte,  mon  intention 
est  d'appliquer  le  fruit  de  cette  Prièi-e  à 
tous  les  Membres  de  la  Confraternité  de 
votre  saint  Amour,  lesquels  par  l'obligation 
du  saint  Sacrifice  de  la  Messe,  ou  par  la  ré* 


BK    N.   B.    AUXILIAIHU  K.  6" 

citation  de  votre  Couronne,  tarlieiit  de  s'ac- 
quitter de  leurs  devoii-s;  et  cela,  Hlii)(|ireux 
et  nous,  soyons  préservés  de  tous  les  maux 
de  Vnmc  et  du  corps,  que  le  Seiiçneur  nous 
bénisse  dans  toutes  nos  actions,  durant  cet- 
te vie,  et  qu'après  la  mort,  nous  parvenions 
51  la  vie  étei'uelle.     Ainsi  soit  il. 

On  commencera  le  Cfiapclet  en  (lissant 
d'abord:  An  J^^mi  de  Jésns  et  de  Marie.  Le 
Chapelet  Jini,  on  pourra  dire  la  Prière  sui- 
vante. 

Oraisox. 

Reine  du  Ciel  et  de  la  Terre,  incompara- 
ble Mère  de  mon  Dieu,  agréez,  je  vous 
prie,  ce  Chapelet  que  je  viens  de  réciter,  et 
qui  a  été  composé  en  votre  honneur.  Je 
l'offre  avec  tous  ceux  qui  vous  seront  offerts 
aujour  d'iiui  dans  toute  l'étendue  de  notre 
Confédération.  Ne  refusez  p.is  mon  offran- 
de. Je  vous  en  conjure  :  mais  écoulez  favor- 
ablement les  prières  de  vos  serviteuis  et  de 
vos  servantes.  Plusieurs  milliei's  de  per- 
sonnes de  notre  Confrérie  ont  imploré  avec 
moi  votre  puissant  secours;  et  vous  ont  ré- 
pété :  Sainte  Marie  Mère  de  Dieu,  priez  pour 
nous,  pauvres  pécheurs,  maintenant  et  à  l'heure 
de  notre  mort.  Exaucez,  s'il  vouspiait,  Di- 
vine Marie,  ces  prières  et  ces  vœux  multi- 
pliés, et  obtenez-nous  de  notre  Dieu  par  les 
mérites  de  Jésus  Christ,  et  par  les  vôtres, 
la  grâce  d'être  préservés  de  tout  mal  d'être 
bénis  dans  nos  actions  et  dans  nos  eatrepri- 


G8  LA   CONFRKRIE 

8es  pendant  cette  vie,  et  d'être  consolés  et 
assistés  d'une  manière  spéciale  à  l'Iieure  de 
notre  mort.  Ali  !  ne  permettez  point  qu'- 
aucun de  nos  Associés  termine  sa  vie  dans 
l'état  du  ()éché  :  mais  faites  qu'en  considé- 
ration du  saint  Sacrifice  de  la  Messe,  qui 
est  si  souvent  offert  en  votre  honneur,  pen- 
dant le  cours  «l'une  année,  et  de  tant  de 
Chapelets  que  vous  récitent  les  Associés 
aux  jours  de  vos  Fêtes,  tous  vos  enfans 
aient  à  cœur  leur  salut  éternel  ;  et  obtenez 
à  tous  une  heureuse  sortie  de  ce  monde, 
quand  il  plaira  à  Dieu  de  les  en  retirer. 

Je  vous  recommande  aussi,  Vierge  Sainte, 
les  âmes  de  tous  nos  Associés  dérunts,  en 
particulier  de  ceux  <jui  sont  dcc-dé*  cette 
année  ;  afin  qu'en  vertu  de  la  douloureuse 
Passion  de  Jésus  Christ  et  de  votre  puis- 
sante intercession,  elles  soient  délivrées  des 
tourmens  du  Purgatoire,  et  reçues  à  la  vie 
éternelle.  Et  afin  de  rendre  ma  prière  plus 
efficace,  je  vais  réciter  pour  elles  l'Uraison 
Dominicale,  et  la  Salutation  Angélique. 

Fater  nosten     dve^  Maria. 

Protestation  d'amour, 

^ue  i'oTi  peut  faire  à  J\rotre-Dame,   tous  les 
jours  de  ses  Fêtes. 

Très-aimable  Vierge  et  Mère  de  mon 
Dieu,  je  vous  salue  et  m'unis  de  toute  mon 
àiue  aux  honneurs  que  l'on  s'efforce  de  vous 
rendre  aujourd'hui  dans  tout  le  monde  chré> 


UE    N.   U.    AUXILIATUICV..  Gy 

tien.  Je  dcsire  renouveler,  ni  ce  jour  de 
votre  Fête,  l'obcissaiice  filiale  (jue  j'ai 
vouée  à  votre  cher  Fils  et  à  Vous,  ainsi 
que  la  ferme  confiance  que  j'ai  mise  en  sa 
bonté  et  en  votre  Protection  :  malgré  mou 
indi|çnite,  j'ose  unir  mon  cœur  au  votre  par 
un  nouveau  lien  d'amour  indissoluble.  Vouh 
savez,  ô  Vierge  sainte,  que  je  ne  me  suis 
engagé  dans  votre  Confrérie,  qu'à  dessein 
de  vous  servir  fidèlement  pendant  tout  le 
cours  de  ma  vie,  et  de  m'embraser  toujouis 
de  plus  en  plus  du  feu  sacré  dont  votre  cœur 
brûle  sans  cesse  pour  votre  divin  Fils. 
C'est  à  cette  intention  que  je  renouvelle 
le  ferme  propos  que  j'ai  fait  de  vous  servir, 
et  que  je  me  mets  humblement  sous  votre 
protection  puissante.  Une  m'est  pas  possi- 
ble d'exprimer  la  joie  que  je  ressens  d'être 
fait  membre  de  cette  sainte  ConlVaternité, 
où  tout  me  porte  à  espérer,  avec  une  hum- 
ble confiance,  que  par  les  grâces  qui  y  sont 
attachés,  j'obtiendrai  en  ce  monde  tous  les 
secours  dont  j'aurai  besoin,  et  la  vie  éter- 
nelle en  l'autre. 

Oui,  (pjelque  grand  pécheur  que  je  sois, 
et  quoique  par  mes  infidélités,  j'aie  mille 
fois  mérité  l'enfer,  j'ose  néanmoins  espérer 
qu'en  vue  de  tant  de  Sacrifices  et  de  Priè- 
res qui  sont  offerts  annuellement  pour  moi, 
je  serai  préservé  de  la  mort  des  impies,  et 
de  la  damnation  éternelle.  Je  les  offre  njoi- 
nième  par  vous,  Vierge  Sainte,  ces  Prières 
et  ces  Sacrifices,  à  votre  divin  Fils,  et  j'es- 


70  LA    OONFREniK 

père  qu'en  vartu  des  suffrages  que  vous 
adi'cssent  si  fr;quemment  pour  mon  salut, 
tous  les  MembiTs  de  notre  Confraternité, 
parmi  lesquels  il  y  a  sans  doute  quantité  de 
saintes  Ames,  j'obtiendrai  la  grâce  d'une 
heureuse  mort,  qui  me  conduira  à  la  vie 
éternelle. 

Ne  permettez  point,  aimable  Mère  de 
mon  Sauv  eur,  que  je  sois  frustré  de  mes  es- 
pérances :  mais  faites  que  par  vos  mérites 
je  sois  préservé  de  tout  mal  en  cette  vie  et 
en  l'autre. 

Ainsi  soit-il. 

Oraison. 

A  réciter  devaiit    Vlmage    de  J^oire-Dame 
Jiuxiliatnce.  , 

Très- Aimable  Vierge  Marie,  je  salue  vo- 
tre sainte  Image,  du  plus  profond  de  mon 
cœur,  brûlant  d'un  saint  désir  de  vous  ai- 
mer, de  vous  honorer,  et  d'imiter  autant 
qu'il  est  en  mon  pouvoir,  l'amour  et  l'bon- 
neur  que  le  divin  Jésus  vous  a  témoigné  sur 
la  terre.  Que  ne  puis-je  vous  donner  des 
marques  de  tendresse  (|ui  aient  un  parfait 
rapport  à  celles  que  ce  cher  Fils  vous  don- 
noit  d^ans  son  enfance  î  ô  ma  bonne  Mère  ! 
daignez  recevoir  mon  aine  pécheresse,  dans 
les  bras  de  votre  miséricorde  :  raprochez- 
la  de  vous,  et  pressez-la  sur  votre  cœur, 
comme  vous  paroissez  embrasser  l'aimable 
Jésus  dans  cette  Image.     Je  l'honore  et  ré- 


i)K   N.  u.  Atxn.iAi  lULt,.  7! 

vere  cette  nainte  Image,  avec  les  scntimens 
de  la  pliiH  res[>ectueuse  humilité.  J'aurai 
toute  ma  vie  \nn\r  elle  une  vénciatioii  spéci- 
ale, et  Je  désire  de  la  porter  en  mourant  sur 
ma  poitrine,  et  après  ma  mort,  dans  le  tom- 
beau. 

Cette  sainte  Image  me  servira  de  bouclier 
dans  ma  dernière  maladie;  par  elle  mon 
cœur  sera  impénétrable  aux  traits  enveni- 
mes de  l'esprit  internai  :  l'aimable  Mère  de 
mon  Dieu  en  repoussera  les  assauts  funes- 
tes, et  par  la  grâce  qu'elle  m'obtiendra,  mon 
cœur  sera  à  l'abri  de  toutes  leurs  atteintes. 
J'emporterai  cette  Image  dans  le  Tombeau, 
afin  qu'il  paroisse  que  j'ai  vécu  dans 
l'amour  de  Âlarie,  que  j'y  suis  mort,  et  que 
je  veux  éternellement  y  persévérer.  Je 
paroîtrai  sous  ses  auspices,  au  Jugement  de 
Dieu,  et  j'esj)ère  que,  reconnoissant  en  moi 
les  sentimens  et  les  œuvres  des  vrais  servi- 
teurs de  Marie,  il  me  regardera  d'un  œil 
de  miséricorde;  il  me  pardonnera  les  offen- 
ses que  j'ai  commises  contre  sa  divine  Ma- 
jesté, et  me  remettra  les  peines  que  j'ai 
méritées  en  les  commettant. 

Ainsi  soit-il. 

Prières 

Journalières    d'une  associé    à  <Xotre-Damc 
Auxiliatrice, 
O  Mère  tendre  et  fidelle!  je  viens  à  vos 
pieds,  pour  ratifier  la  consécration  que  je 


72  LA    CONFRERIR. 

VOUS  ai  faite  de  tout  moi-même,  dans  la 
Confédération  de  votre  saint  amour,  et  iH>ur 
vous  demander  avec  une  profonde  humilité, 
la  continuation  de  votre  secours  tout-puis- 
sant. Divine  Marie,  étendez  sur  moi  et 
sur  tous  mes  Confrères,  les  marques  de  vo- 
tre protection  spéciale,  et  mettez-nous  à 
couvert  des  traits  de  la  colère  de  Dieu,  dont 
nous  sommes  justement  menaces.  Proté- 
gez-nous, ainsi  (|ue  la  poule  met  à  couveii: 
ses  petits  sous  ses  ailes  pour  les  préserver 
du  milan  ;  que  votre  tendresse  maternelle 
nous  défende  contre  les  ruses  des  esprits  de 
ténèbres  toujours  prêts  à  nous  dévoi-er. 
Mon  àme,  hélas  !  souillée  d'une  multitude 
de  péchés,  a  tout  lieu  de  craindre  les  châti- 
mens  éternels  de  la  Justice  divine,  si  elle 
n'est  puissamment  secourue.  Aidez-la  donc, 
ô  Vierge  Sainte,  afin  qu'évitant  cet  horrible 
malheur  par  une  conversion  sincère,  elle 
puisse  à  jamais  chanter  vos  louanges  et  les 
miséricordes  du  Seigneur,  dans  la  société 
des  Saints.     Ainsi  soit-il. 

Oraison 

A  V Enfant  Jésus  entre  les  bras  de  sa  Mère. 

Aimable  Jésus,  je  vous  adore  entre  les 
bras  de  votive  sainte  Mère,  et  je  vous  rends 
du  plus  profond  de  mon  cœur,  les  hommages 
qui  vous  sont  dus.  Indigne  d'être  admis 
aux  célestes  faveurs  dont  vous  comblez  les 
âmes  qui  se  donuent  à  vous  sans  réserve, 


DE    N.    D.    AUXIMATRICB.  73 

permettez-moi  d'approcher  comme  Majçde- 
ieine,  mes  lèvres  pcclieres«es,  do  vos  Pieds 
sacrés,  et  de  mériter  d'être,  comiiie  elle, 
saintement  embrase  de  votre  divin  amour. 
Quand  je  vous  contemple  entre  les  bras  de 
votre  aimable  et  tendre  Mère,  Je  suis  ravi 
de  la  douceur  toute  divine  avec  laquelle 
vous  embrassiez  et  caressiez  cet  objet  de 
vos  plus  douces  complaisances.  Que  n'ai  je 
assez  de  pureté,  d'humilité  et  d'amour  pour 
recevoir  de  vous  «piehjue  jçrace  aussi  con- 
solante !  Rendez-m'en  digue  6  adorable 
Jésus  !  et  pour  l'amour  de  votre  sainte 
Mère,  baujiisscz  de  mon  cœur  tout  ce  qui 
vous  déplait,  et  unissez  le  inséparablement  au 
vôtre.  Je  vous  embrasse  de  toute  l'étendue 
de  mon  âme,  et  voudrois  qu'il  me  fut  permis 
de  vous  porter  sans  cesse  dans  mon  cœur. 
C'est  dans  ce  cœur,  quelque  misérable  qu'il 
soit,  que  je  vous  conjui  c  de  faire  éternelle- 
ment votre  séjour,  et  (i'viablirà  jamais  le 
règne  de  votre  Grâce. 

Divin  Jésus,  ne  peimettez  point  que  je 
me  sépare  jamais  de  vous,  mais  sur-tout  à 
l'heure  de  ma  mort,  soyez  dans  mon  âme,  et 
faites-la  triompher  de  toutes  les  attaques  du 
démon  ;  puisse  votre  Image  sacrée  être 
alors  placée  sur  ma  poitrine  :  puisset-elle 
sur-tout  être  gravée  dans  le  fond  de  mon 
cœur,  et  me  donner  en  ce  dernier  combat  la 
force  de  résister  à  tous  les  ennemis  de  mon 
salut  !  j'espère,  ô  mon  Jésus  !  que  vous 
me  ferez  jouir  de  votre  aimable  présence, 
E 


74 


LITANIES    DU    ST.    ENFANT   JESUS. 


à  cette  heure  dernière;  et  dans  cette  espér- 
ance, j'embrasse  avec  amour  cette  Image 
qui  doit  m'étre  si  chère,  et  me  recommande 
vivant  et  mourant  à  votre  divine  miséri- 
corde.   Ainsi  suit-il. 


LITANIES 

DU  ST.  ENFANT  JESUS. 


Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Jésus  ('hrist,  ayez  pitié  de  nous. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Jésus  enfant,  écoutez-nous. 

Jésus  enfatit,  exaucez  nous. 

Pè^e  céleste  qui  êtes  Dieu, 

Fils,  rédempteur  de  monde,  qui  êtes 

Dieu, 
Esprit  Saint  qui  êtes  Dieu, 
Sainte  Trinité  qui  êtes  un  seul  Dieu, 
Entant  Jésus-Christ, 
Enfant,  vraiment  Dieu, 
Enfant,  fils  du  Dieu  vivant 
Enfant,  fils  de  la  Vierge  Marie, 
Enfant,  engendre  avant  le  temps, 
Enfant,  Verbe  fait  chair. 
Enfant,  Sagesse  du  Père, 
Enfant,  conservateur  de  la  virginité, 
Enfant  image  de  votre  Père, 
Enfant,  oiigine  de  votre  Mère, 
Enfant,  splendeur  de  votre  Père, 


^4. 


ta 


LITANIES    DU    ST.    ENFANT   JESUS.  7. S 

Enfant,  lionncur  de  votre  Mère, 

Enfrtnt.  eijnl  à  votre  Père, 

En'anf,  scuiinis  à  votri-  Mère, 

EiiTaiit,  (It'iices  «le  votre  l'ère, 

Ei  raiit,  richesses  de  votre  Mère, 

E niant,  don  de  votre  Père, 

Enfant,  présent  de  votre  Mère, 

Efifant  né  d'une  Viei-p\ 

Enfant,  créntenr  de  l'homme. 

Enfant,  notre  Dieu, 

Enfant,  notre  Frère, 

Enfant,  qui  durant  le  voyçge  jouissez 
de  la  gloire. 

Enfant  qui  sur  la  terre  Jouissez  de  la 
vision  intuitive, 

Enfant,  Père  des  siècles. 

Enfant,  de  quelques  jours. 

Enfant,  nourri  de  lait,  quoique  source 
de  la  vie. 

Enfant,   Verbe  éternel   réduit  au    si- 
lence. 

Enfant,  qui  pleurez  dans  le  berceau. 

Enfant,  qui  tonnez  dans  les  Cieux, 

Enfant,  terreur  de  l'enfer. 

Enfant,  joie  du  paradis, 

Enfant,  redoutable  aux  tyrans. 

Enfant,  object  du  désir  des  Mages, 

Enfant,  exil-  du  milieu  de  votie  peuple, 

Enfant,  roi  dans  l'exil, 

Enfant,  destructeur  des  idoles. 

Enfant,  jaloux  de  la    gloire  de  votre 
Père, 

Enfant,  fort  dans  la  foiblesse» 
E2 


> 


& 


Ta 


>S: 


f6  LITAKIBS  DU  ST.  ENFANT  JKSUS. 

Enfant,  grand  dans  rabai^soinont, 
Enfant,  trésor  de,  la  grâce, 
Enfant,  soleil  de  gloire, 
Enfant,  fontaine  d'amour, 
Enfant,  source  de  la  sainteté, 
Enfant  vengeur  de  la  gloii-e  du  Ciel, 
Enfant   réparateur  des   crimes   de   la 

terre. 
Enfant,  roi  des  Anges, 
Enfant,  tige  des  Patriarches, 
Enfant,  parole  des  Prophètes, 
Enfant,  désir  d.es  nations. 
Enfant,  joie  des  bergers. 
Enfant,  lumière  des  Mages, 
Enfant,  salut  des  enfans, 
Enfant,  attente  des  justes. 
Enfant,  docteur  des  sages. 
Enfant,  prémices  de  tous  les  Saints, 
Sojez-nous  propice,  pardonnez-nous  Jésus 

Enfant, 
Soyez- nous    propice,    exaucez-nous    Jésus 

Enfant, 
Du  joug  de  la  servitude  des  "]  b 

enfans  d'Adam, 
De  l'esclavage  du  démon, 
De  rinicjuité  du  siècle, 
De  la  concupiscence  de  la  chair. 
Dé  l'orgueil  de  la  vie. 
Du  désir  déréglé  de  Bavoir, 
De  l'aveuglement  de  l'esprit, 
De  la  mauvaise  volonté, 
De'  nos  pèches, 
Par  votre  ti'ès-pui-e  conception, 


J  = 


I.llANlES   nu   SI.    F.M  AM-  .IF.SUïi-  77 

l'ar  la  protonde  humiliation  de  votre"!       b 

naissance,  *  1       ::-. 

Par  vos  larmes,  jq  ;;» 

Far    votre  très-douloureuse    circon-v.v^« 

cision,  I  §  § 

Par  votre  très-glorieuse    manifesta-  j  ^5 

tion,  S 

Par  votre  tres-picusc  présentation,    J       2 
Par  vos  très-saints  entretiens,  "] 

Par  votre  vie  toute  divine, 
Par  votre  pauvreté. 
Par  vos  souffrances. 
Par  vos  voyaj^es  et  vos  travaux. 
Agneau  de  Dieu  qui  effacez  les  pèches 

du   monde,  pardonnez-nous.  Entant 

Jésus. 
Agneau  de  Dieu  qui  effacez  les  péchés 

du    monde,     exaucez  nous.     Enfant 

Jésus. 
Agneau  de  Dieu  qui  effacez  les  péchés 

du  monde,  ayez  pitié  de  nous,  Enfant 

Jésus. 
Jésus  Enfant,  écoutez-nous. 
Jésus  Enfant,  exaucez-nous. 

Oraison. 

Seigneur  Jésusj  qui  avez  daigné  anéantir 
pour  nous  la  grandeur  de  votre  divinité  in- 
carnée, et  de  votre  humanité  tout  divine, 
jusqu'à  l'état  très  humble  de  la  naissance  et 
de  l'enfance;  faites  que,  reconnoissant  votre 
sagesse  divine  dans  votre  enfance,  votre 
puissance  dans  votre  foiblessc,  votre  majesté 
E  f? 


V 


.  a  LITANIES  OU  ST.  KNFANT  JESUS. 

dans  votre  petitesse,  nous  vous  adorions 
Eiil'ant  sur  la  terre,  et  nous  vous  contemp- 
lions dans  votre  (çrandeur  dans  le  Ciel  ;  vous 
<pii  étant  Dieu,  vivez  et  réî^nez  avec  le 
Vvn'  vn  l'unité  du  Saint  Esprit  dans  tous 
les  siècles  des  siècles.     Ainsi  soit- il. 


LA  CONl  UKRIE 

DU  SACRÉ  CŒUR  DE  JESUS. 


La  dévotion  au  Sacré  Caiir  de  Jésus,  a  pour  objet, 
d'honorer  ies  sentiments  d'amour  et  de  charité,  <h)nt 
l'ame  de  J.  C.  a  été  embrasée,  et  dont  on  regarde  le 
Cœur,  comme  étant  lo  centre  et  l'organe.  Cette  dé- 
votion envers  la  charité  de  .1.  C.  pour  nous,  a  été  cel- 
le de  Ions  les  Saints,  dans  tous  les  siccles  de  l'Kglise. 
Cependant  ce  n'est  que  depuis  le  siècle  dernier,  cjue 
les  fidèles  ont  dirigé  leur  dcvotion,  vers  le  Sacré 
Ca-ur  lie  Jésus,  d'une  manière  plus  spéciale,  en  Con- 
séquence d'une  révélation  de  N.  S.  Jésus-Christ,  à 
une  fervente  Heligieuse  du  Monastère  de  la  Visitation, 
à  F.iroy,  Diocèse  d'Aulun,  en  France,  laquelle  re- 
çut onlre  de  notre  Seigneur,  de  pro|. ager  cette  dé- 
votion ;  et  par  une  bénédiction  toute  particulière 
de  la  l'rovideuce,  la  piatique  s'en  répandit  avec  une 
extr-me  rapiditi^,  non  seulement  par  toute  la  France, 
mais  aussi  dans  les  pays  étrangt-rs,  même  les  plus 
éloignés  11  se  forma  en  divers  endroits  des  Associa- 
tions, pour  honorer  le  Saci  Cœur  de  Jésus  ;  et  plu- 
sieurs Souverains  Pontifs  les  approuvèrent,  et  ouvri- 
rent en  ]env  faveur  le  trésor  des  Indulgences. 

Le  Pape  Pie  VIL,  par  un  Bn.f  du  25  Janvier  1803» 
approuva  une  Association  du  Sacré  Cœur,  formée 
dans  l'Eglise  de  Notre  Dame,  ditte  .W  Pineum,  à 
Rome  ;  à  laquelle  il  accorda  de  grandes  Indulgen- 
ces, et  il  lui  per'iiit  de  s'aggréger  toutes  les  Associa- 
tions du  Sacré  Cœur,  qui  se  tbrmeroient,  dans  toute 
l'Eglise.  Monseigneur  l'Archevêque  de  Baltimore 
a  obtenu  la  faculté  d'en  ctablii  une  de  cette  sorte, 
dans  sa  Cathédrale,  et  dans  toute  autre  Eglise  de 
son  Diocèse.  Et  il  y  en  a  une  semblable  déjà  établie 
dans  l'Eglise  du  Monastère  de  la  Visitation  à  George- 
town- 

E  4 


80  LA    CONFRERIE 

Pour  être  reçu  djns  la  Confrérie  du  Sacre  Coenr,  ou 
s'adresse  au  Prêtre,  qui  peut  y  admettre  :  ou  lui  don- 
ne son  nom  et  l'heure  que  l'on  clioisit,  pour  la  Station, 
ou  adoration  annuelle,  que  !  on  promet  de  faire,  à  ce 
jour  marqué  ;  et  il  l'insère  dans  le  registre  de  la  Con- 
frérie. 

Ce  giiHl  faut  faire  pour  entrer  dans  V^ssoda- 
tion  du  Sacré  Cœur  de  Mire- Seigneur  Jé- 
su^  Christ. 

Le  jour  qu'on  se  fait  inscrire,  on  doit 
communier  à  l'intention  de  se  consacrer  en- 
tièrement à  Jésus-Christ,  par  amour  et 
par  reconnoissancc,  pour  honorer  son  divin 
Cœur,  et  pour  entrer  dans  ses  inclinations 
adorables.  En  ce  jour  on  gagne  Indulgence 
pléniere,  et  aussi  tous  les  ans  le  jour  de  la 
Fête  de  ce  Sacré  Cœur,  le  Vendredi  lende- 
main de  l'Octave  du  très  saint  Sacrement, 
et  encore  à  l'heure  de  la  mort. 

Les  devoirs  de  l" Association. 
I. 
Cette  Sainte  Association  n'engage  à  au- 
cune prière  d'obligation,  ni  mentale  ni  vo- 
cale ;  mais  elle  engage  à  aimer  plus  ardem- 
ment Jésus-Chr^j^t  noti-e  Sauveur,  en  se  dé- 
vouant à  son  Sacré  Cœur,  pour  travailler 
plus  efficacement  à  imiter  ses  divines  vertus, 
sur-tout  sa  religion  envers  Dieu,  sa  douceur 
et  son  humilité,  qu'il  nous  recommande  lui- 
même  par  ces  paroles  :  Apienez  de  moi  que 
je  suis  doux  et  humble  de  Cœur,  et  vous 
trouverez  le  repos  de  vos  âmes.     Sa  chari- 


DU  SACRE  CŒVR   DK  JKhUH.  H\ 

te   envers    tous  :    Aimez-vous,  nous   dit-il, 
les  uns  les  autres,  comme  Je  vous  ai  aimes. 

H. 

Ceux  qui  ne  savent  pas  lire  peuvent  être 
associés  comme  les  auti'es  ;  cet  aimable 
Sauveur  ne  s'est  mis  dans  rEucharistie  que 
pour  se  faii'e  aimei'  .^'énéralenient  de  tous  les 
lionimes,  des  ii^norans  coinute  des  savans: 
il  re2;;\!de  même  j)lus  Tavorablemejit  un 
cœur  embi'asé  d'an)oui',  (ju'un  espi-it  brillant 
de  liiniieie  ;  mais  ils  aui'ont  soin  de  se  faire 
instruiie  conxenablement,  afin  de  s'occuper 
d'une  manière  simple  et  facile.  Dieu  aime 
à  se  communique!"  aux  simples  et  aux  petits, 
c'est  à-dire,  aux  âmes  bumbles. 

IIÏ. 

Ceux  qui  ne  se  peuvent  occuper  avec  des 
raisonnemens,  et  dont  l'attrait  les  poi-te  à 
s'unii"  simplement  à  Dieu  sans  discours,  ne 
doivent  jioint  forcer  leurs  dispositions  :  ils 
satisferont  à  toutes  les  obligations  de  cette 
sainte  société,  en  suivant  les  moiivemens  de 
la  grâce  ;  l'amour  et  l'union  avec  Dieu  con- 
tiennent éminemment  tous  les  Actes. 

IV. 

L'heure  de  la  station  doit  être  passée  en 
adoration  et  en  prières  devant  le  très-saint 
Sacrement,  s'il  se  peut,  ou  au  pied  d'un 
Crucifix,  s'unissant  à  la  gloire  et  au  culte 
que  Jésus-Christ  a  rendus  à  Dieu  son  Père, 
E  5 


82  LA  CONFRERIE 

lorsqu'il  vivoit  sur  la  terre,  à  celui  quMl  lui 
rend  contiiiuelleinerit  dans  le  Ciel,  et  dans 
tous  les  lieux  du  monde  ou  il  est  léellement 
présent,  dans  l'au.a;uste  Sacrement  de  nos 
Autels,  où  il  demeure  avec  nous  et  pour 
nous  en  état  de  victime,  jusqu'à  la  consom- 
mation des  siècles.  Il  f»ut  alors,  en  union 
avec  tous  les  Associés,  faire  au  Sacré  Cœur 
de  Jésus  Clirist  répaiation  et  amende  lio- 
norable  pour  toutes  les  injures,  mé|)ris,  out- 
rages, oublis  et  iuiçratitudes  des  hommes, 
et  pour  nos  propi-es  irrévérences  envers  le 
très  saint  Saciement  :  prier  pour  les  be- 
soins de  l'Eglise  et  de  l'Etat,  pour  tous 
les  Princes  Chrétiens,  pour  ses  proches, 
pour  <-cs  amis  et  ennemis,  pour  la  conver- 
sion des  péchcuis,  des  Héréti(pies,  des  Infi- 
dèles, des  Juifs,  pour  les  Fidèles  trépassés, 
&  ])0ur  notre  jjropro  salut.  Tout  cela  se 
doit  faire  simplement,  sans  contrainte,  par 
le  désir  du  cœur  qui  fait  la  viaic  jjrierc  : 
une  intime  élévation  d'esj)rit  et  d'union  au 
Cœur  de  Jésus-Christ  suffit,  se  joignant 
encore  en  son  amour,  à  tous  ceux  qui  sont  à 
lui  et  qui  l'honorent.  Pour  animer  sa  pié- 
té, on  invoque  la  très  sainte  Vierge,  tous 
les  Anges  et  Saints  de  l'Eglise  triomphante. 

V. 

Si  par  maladie  ou  autre  empêchement, 
on  ne  peut  faire  son  heure  d'adoration  au 
Jour  et  à  l'heure  marquée,  on  la  remettra  au 


DU   SACIIK    («KUU   UK  JKSU.>.  «o 

premier    jour  libre,  ou  bien  on  se  fera  sup- 
pli;er  par  quelque  bonne  ame. 

VI. 

En  commençant  la  Station,  les  Associés 
pourront  dire  avec  une  iiiiinblc  cuniiancc  à 
Notre- Seijçneur  : 

0  le  Dieu  de  mon  cœur  !  unissez,  s'il 
vous  plait,  ma  Ibible  et  froide  Oraison  à  la 
sainteté  et  à  l'ardeur  de  la  vôtie,  k.  détrui- 
sez en  moi  ])our  jamais  tout  mouvement 
d'orgueil  &  d'amour  propre,  toute  lâcheté, 
distraction  et  négligence  envers  vous  ;  afin 
de  me  rendie  en  vous  et  par  votre  Sacré 
Cœur,  un  parfait  adorateur  de  votre  Père 
céleste,  en  esprit  et  en  vérité.    Ainsi  soit-il. 

Ou  bien  seulement  ces  paroles  dans  le 
même  esprit  et  la  même  intention  : 

0  vere  adorator,  et  unice  Dci  amator .' 
miserere  nobis.     Amen. 

0  vous  qui  seul  adorez  et  aimez  digne- 
ment et  infiniment  la  Majesté  de  Dieu  !  par 
votre  Sacré  Cœur,  ayez  pitié  de  nous,  et 
faites-nous  miséricorde.     Ainsi  soit-il. 

VII. 

Si  tous  les  Chrétiens  sont  obligés  de  ren- 
dre de  tems  en  tems  quelques  visites  à  Jésus- 
Christ  dans  le  saint  Sacrement,  les  dévots  à. 
son  Sacré  Ci  ur  doivent  signaler  leur  zèle 
pour  cette  sainte  pratique. 


84  LA  COKFHEIIIE 

Il  faut  sur  tf)ut  qu'ils  lui  fassent  leur  cour 
aver  plus  d'assiduité.  (|uaii(I  il  est  exjxisé 
sur  nos  Autels,  «prils  l'arconipaîçuent  lors- 
qu'on le  porte  aux  malatlcs,  et  dans  les  Pro- 
cès"-ions,  (pi'ils  iiiéna.j^eiit  leur  teins  pour 
\enii'  l'adorer  dans  ceux  où  les  Eglises  sont 
j)lus  désertes;  il  nous  y  attend  sans  cesse 
pour  nous  coujhler  de  mille  biens,  empres- 
sons-nous de  les  aller  recevoir,  et  encore  plus 
de  lui  lendre  nos  homages  par  amour  et  [»ar 
reconnoissance,  et  pour  réparer  l'oubli  et 
l'indifférence  de  tant  de  Clirétiens  à  son 
égard.  Quicontpie,  dit  saint  Faul,  n'aime 
point  Notre  Seigneur  Jcsus-Clirist,  qu'il 
soit  anatlieme. 

VIII. 

Les  Associés  doivent  encore  avoir  un  soin 
extraordinaire  de  mar<iuer  leui-  respect  et 
leur  amour  à  Jesus-Christ,  par  le  recueille- 
ment et  la  modestie  dans  les  Eglises,  par 
leur  application  à  faire  de  botjnes  et  saintes 
Communions,  tâchant  d'en  tirer  un  grand 
fruit;  ils  doivent  empêcher  les  légèretés  et 
irrévérences  de  ceux  sur  «jui  ils  ont  de  l'au- 
torité :  ils  doivent  porter  ceux  qui  leur  pa- 
roitront  bien  disposes,  à  entrer  dans  cette 
sainte  Association,  mais  sur-tout  par  leurs 
bons  exemples;  c'est  un  langage  muet  qui 
êpere  plus  que  les  paroles. 


I>VJ     SACKK    Cil-UR    DE    .THSUS.  »5 

ACTE  DE  PROTESTATrON, 

Pour  s*assoder  à  la  Dévotion  du  Sacré  Cœur. 


O  Cœur  adorable  de  mon  divin  Maitre 
Jésus-Christ,  mon  Seigneur  et  mon  Dieu, 
recevez  moi  selon  la  grandeur  de  \otre  mi- 
séricorde, et  selon  la  multitude  de  vos  bon- 
tés, au  nombre  fortuné  de  vos  fidèles  adora- 
teurs ;  rendez-moi  participant  de  toutes  le- 
bonnes  -.  uvres  qu'ils  font  et  feront  pour  vo- 
tre amour  et  pour  votre  gloire,  et  donnez- 
leur  part  au  peu  de  bien  que  votre  grâce  me 
fera  faire.  Je  vous  supplie  et  vous  conjure, 
ô  mon  Sauveur  !  d'étendre  par  toute  la  ter- 
re le  culte  et  la  Dévotion  de  votre  Sacré 
Cl  ur,  et  de  me  rendre  digne  de  faire  con- 
noitre  aux  autres  le  bonheur  infini,  et  les 
gi-aces  sans  nombre  dont  il  comble  ceux  qui 
lui  sont  dévoués. 

Possédez  moi,  ô  Cvur  adorable  !  rem- 
plissez moi,  embrasez  moi,  suffisez  moi  : 
régnez  absolument  en  moi  et  sur  moi,  qui 
mets  toute  ma  joie  et  toute  ma  consolation 
à  dépendre  de  vous  en  toutes  choses,  et  à 
n'être  et  ne  vivre  avec  vous  qu'à  Dieu  seul 
par  l'opération  de  votre  divin  Esprit,  et 
sous  ta  protection  de  votre  sainte  Mère  et 
de  tous  les  Anges  et  les  Saints.  Ainsi 
soit- il. 


8S  LA    OOVFRBHIK 


Jcte  de  Causé  craticti. 


Prosterné  en  votre  divine  présence,  u 
mon  adorable  Rédempteur!  je  me  consacre 
pour  jamais  à  votre  Sacré  Cœur,  et  lui  pro- 
teste une  fidélité  inviolable.  Je  vous  offre, 
ô  Jésus  !  mon  Seigneur,  ma  vie  et  tous  ce 
que  je  suis,  mes  pensées,  mes  paroles,  mes 
actions,  mes  souffrances  ;  ])our  accomplir 
toutes  les  volontés  de  Dieu  sur  moi  par  le 
très-pur  motif  de  son  amour  et  de  sa  plus 
grande  gloire.  Oui,  divin  et  aimable  Cœur 
de  mon  Sauveur,  je  suis  tout  à  vous  pour 
toujours  ;  soyez  donc  aussi  tout  à  moi  par 
grâce  et  par  miséricorde  ;  soyez  le  répara- 
teur de  tous  mes  défauts,  ma  force  dans  mes 
faiblesses,  le  protecteur  de  ma  vie  et  mon 
asyle  à  IMieure  de  ma  mort.  Préservez- 
moi  de  tout  péché,  et  me  pardoncz  ceux  que 
j'ai  commis  :  oubliez  mes  ingratitudes,  et 
dans  le  désir  ardent  que  j'ai  d'être  uni  à 
vous,  agréez  l'intention  que  j'ai,  ô  Co^up 
Sacré  !  de  répéter  autant  de  fois  que  je  res- 
pirerai, la  donation  et  consécration  entière 
que  je  vous  fais  de  tout  ce  que  je  suis,  ne 
voulant  vivre  désorm.ais  que  pour  vous  seul, 
qui  serez  à  jamais  îcs  délices  de  mon  c  •  ur  ; 
que  j'abime  en  vous,  ô  Cœur  adorable  ! 
pour  vous  aimer  de  votre  amour,  vivre  de 
votre  vie,  mourir  de  votre  mort,  pour  en- 
suite vous  glorifier  éternellement  dans  tous 
les  siècles  des  siècles. 

Je  vous  demande,  ô  Jésus,  mon  Seign- 
eur !  les  mêmes  faveui's  pour  tous  mes  chers 


J)U    SACHE    Cn:UIt    DE    JKSUS.  87 

Associos,  les  licureux  Adorateurs  de  votre 
divin  Cœur:  faites  (|uc  leurs  noaiset  le  mien 
y  soyeiit  écrits,  ainsi  (jue  dans  le  Livre  de 
vie,  et  accordez- nous  à  tous  la  jçrace  finale 
par  votre  infinie  bonté.     Ainsi  soit-il. 

LE  SACRÉ  SIGNAL. 

Tocs  les  Associés  à  la  Dcvotion  au  Sacre  Cœur  de 
.Icsus-Clirist  sont  invités  ;\  s'unir  particulièrement 
deux  fois  le  jour,  pour  se  trouver  en  esprit  dans  ce 
Cœur  adorable,  à  neuf  iieures  du  matin,  et  à  quatre 
heures  du  soir,  pour  lui  rendre  leurs  hommages  cha- 
cun selon  son  attrait  et  le  mouvement  de  la  grâce. 
Les  uns  pleureront  et  détesteront  leurs  péchés  ;  les 
autres  y  brûleront  de  l'amour  de  Dieu;  d'autres  s'y 
répandront  en  adorations,  en  louanges  &  en  actions  de 
grâces  pour  reparer  les  outrages,  injures  et  mépris 
des  pécheurs,  l'oubli  et  la  froideiu'  de  tant  de  Chré- 
tiens lâches  et  négligens  :  d'autres  s'uniront  à  la  très- 
sainte  Vierge,  aux  Anges  et  aux  Saints,  pour  glorifier 
et  aimer  Dieu  par  le  divin  Cœur  de  son  Fils,  et  prie- 
ront les  uns  pour  les  autres.  Une  simple  élévation 
intérieure  suffit  ;  ou  si  l'on  veut,  on  pourra  dire  à 
son  choix  une  de  celles  qui  suivent. 

l. 

0  Sacré  Coeur  de  Jésus  !  je  vous  adore, 
je  vous  aime,  je  m'unis  à  vous  et  je  vous 
invoque  avec  tous  nies  durs  Associés,  pour 
tous  les  inonicns  de  notie  vie,  mais  sur  tout 
j)<)ur  celui  de  notre  mort  :  soyez  alors  notre 
assuré  refuge.     Ainsi  soit  il. 

IL 

Mon  adorable  et  ineffable  Jésus,  je  vous 
cojijure  par  le  précieux  amour  de  votre  di- 


88  I,A    CONFRERIE 

vin  Cœur,  d'effacer  tous  les  péchés  de  mon 
ame,  et  de  siipplcer  à  tous  les  défauts  de  ma 
vie. 

III. 

0  Jésus  !  soyez,  par  votre  Sacré  Cfur, 
le  remède  de  ma  fra.^ilit- ,  l'oI)jet  de  mon 
parfait  amour,  et  l'assurance  de  mon  salut. 

IV. 

Je  m'unis,  ô  Cfvur  adorable  !  â  vos  pro- 
fonds an 'antissemens,  à  votre  contrition 
immense,  à  la  vue  d'un  Dieu  offensé. 

V. 

Je  m'unis  à  cet  amour  infini,  à  cette  élé- 
vation et  à  cette  prière  continuelle  et  inef- 
fable vers  Dieu  votre  Père,  dans  tous  les 
lieux  du  monde  où  vous  êtes  présent  dans 
la  divine  Eucharistie;  à  cet  état  d'adora- 
tion et  de  sacrifice  perpétuel,  seul  digne  de 
Dieu. 

Enfin  je  m'unis,  ô  divin  Cœur!  à  cette 
action  de  grâces,  et  à  cette  gtorilication 
éternelle  qui  rend  tant  de  gloire  à  la  suprême 
Majesté. 

YII. 

0  Jésus  !  je  renonce  à  tout  ce  que  je  suis, 
et  je  me  donne  à  tout  ce  «jue  \o(i  v!^;,  r-n 
lu'abimant  avec   un   profond   respect  dans 


DU    SACHE    CiKUR    DK    JKSUS.  89 

votre  Sacré  Cœur.  O  Cœur  (Hvin  et  ado- 
ralile  !  soyez  la  vie  de  notre  vie,  mainte- 
iiiiiit  et  à  jamaifl.     Ainsi  soit-il. 

En  tout  tems  quand  Vhorloge  sonne. 

Que  je  vous  consacre,  Seigneur,  tous  les 
inoinens  de  ma  vie,  et  que  je  ])uisse  vous 
aimer  \  bénir  éternellement  par  le  Sacré 
Cœur  de  Jtsus-Christ  votre  Fils. 

Jiutre. 

Faites-moi  la  grâce,  ô  mon  Dieu  !  par  le 
Sacré  C-ïur  de  Jésus  Christ,  que  je  passe 
cette  heure  sans  vous  offenser,  et  dans  le  par- 
fait accomplissement  de  votre  sainte  volon- 
té, vous  consacrant  tout  ce  que  je  penserai, 
dirai,  ferai  et  sufFiirai,  en  union  des  pensées, 
paroles,  actions  et  souffrances  de  votre  Fils 
mon  Sauveur.     Ansi  soit-il. 


EXERCICE   D'AMOUR, 

ENVERS  LE  SACRI^  CŒUR  DE  JESUS, 


0  C  ^ur  tout  aimable  de  Jésus,  qui  unis- 
sez aux  perfections  divines  propres  du  Cœur 
du  B'ils  de  Dieu,  toutes  les  perfections  hu- 
mamey  propres  du  Cœur  du  Fils  de  l'hom- 
me !  C  ui-  le  plus  noble,  le  plus  grand,  le 
plus  étendu,  le  plus  libéral,  le  plus  géné- 
reux, le  plus  magnifique  de  tous  les  cœurs  ; 


90  LA  CONFRERIE 

et  en  même  tems  le  plus  doux,  le  plus  Imm- 
blo,  le  plus  pur,  le  plus  imiorent,  le  plus  pa- 
tient, et  le  plus  cliaiitable  (pii  soit  jiossihle! 
Cœur  de  notre  Dieu,  de  nôtre  Rédempteur, 
de  notre  Bienfaiteur!  Cœur  de  nôtre 
ami.  de  notre  fVèro.  de  nôtre  Père,  de 
l'Epoux  de  nos  âmes:  di^ne  par  ces  aim- 
ables tities  de  toute  nôtre  tendresse  :  vous 
fûtes  tormé  du  jdus  pur  Sang  de  la  plus 
pure  des  Vierges  nôtre  mère.  Vous  lïites 
le  principe  de  la  Vie  de  THomme-Dieu,  de 
cette  Vie  divine  toute  consacrée  à  nôtre  sa- 
lut. Vous  fûtes  la  source  du  Sang  précieux 
rjui  nous  a  ra(  lietés.  Vous  êtes  le  siège  de 
la  miséricorde.  Vous  êtes  le  vrai  et  solide 
amateur  des  bommes,  qui  renfermez  dans 
vôtre  immense  cbarité  tous  les  Justes  et  tous 
les  pécbeurs.  Vous  fûtes  percé  d'une  lance 
sur  la  Croix  pour  nôtie  amour.  Vous  êtes 
ouvert  pour  être  le  refuge  des  âmes  pures  et 
le  lieu  de  leui-  repos.  Vous  avez  été  la  vic- 
time innocente  de  nos  péchés,  immolée  à  la 
Justice  divine  avec  des  douleurs  immenses 
pour  les  expier-  0  C  •  ur  sacré  qui  par 
toutes  ces  qualités  êtes  l'objet  le  plus  digne 
de  nôtre  amour,  de  nôtre  reconnoissance,  et 
de  nôtre  tendresse,  daignez  recevoir  ces  vi- 
ves et  tendres  affections  que  mon  cœur  vous 
offre.  Je  vous  rends  mille  et  mille  grâces 
de  l'amour  dont  vous  brûlez  pour  nous,  et 
des  bien  faits  sans  nombre  que  vous  avez 
répandus  sur  nous.  Je  m'unis  à  vous  le 
plus  étroitement  qu'il  m'est  possible.    Je 


DU    SACRE    COvUR    DE    ,IESUS.  91 

VOUS  embrasse,  et  je  vous  aime  do  foute 
l'affeclion  de  mon  ame.  Je  me  dévoue  et 
me  consacre  à  vous  pour  toujours.  Qu'à 
vous,  ô  le  plus  tondre,  ô  le  plus  doux,  ô  le 
plus  aimable  de  tous  les  cœui's  !  qu'à  vous 
soit  la  îçloire,  la  l(»iiangc,  les  actions  de 
grâces,  Tamour  de  tous  les  cœurs,  et  l'em- 
pire sur  tous  les  cœurs.     Ainsi  soit  il. 

Fiière  pour  invoquer  le  Sacré  Cœur  de  Jésus 

Cœur  de  Jésus,  seul  légitime   Domina- 
teur des  cœurs,   daignez  soumettre  à  votre 
obéissance   tous    nos   cœurs.     Possedez-les 
tous  :  et  ceux  même  qui  sont  ré  belles,  obli- 
gez-les par  cet  aimable  et  doux  empire  que 
vous  exercez  sur  eux,  quand  il  vous  plàit,  de 
s'assujétir  à  vous.     Ne  permettez  pas  qu'ils 
se  soustraisent  jamais  à  vôtre  domaine  si 
juste,  si  nécessaire,  et  si  glorieux  pour  eux. 
Rendez-les   dociles    à   toutes  vos  volontés. 
Soyez  en  même  toms,  ô  le  plus  saint  et  le 
plus  parfait  de  cœuis  !  le  modèle  des  nôtres. 
Rendez -les    semblables    à  vous,    humbles, 
doux,  patients,    charitables,    purs   comme 
vous.     Réprimez  les  passions  qui  les  agi- 
tent.    Purifiez  les  des  désirs  terrestres  qui 
les    soiiillent   par    l'infusion  des  affections 
célestes  dont  vous  êtes  la  source  féconde. 
Fixez  leur  inconstance:  abolissez  leur  du- 
reté :    enrichissez    lei:r    pauvreté  :    éleveX 
leurs  désirs  vers  le  Ciel  :  embrasez-les  de  ce 
feu   dont   vous  brûlez   vous-même.     Enfin 
rendez-les    tels  qu'ils    pusisent    vous  Hve 
F 


92  LA  CONFRERIE 

agréables,  vous  honorer,  vous  aimer,  vous 
imiter,  pour  vous  posséder  éternellement. 
Ainsi  soit  il. 

amande  honorable  au  sacré  Cœur  de  JésuSf 
pour  réparer  les  injures  quHl  reçoit  (la7is  le 
Saint  Sacrement 

0  Cœur  de  Jésus  toujours  embrasé  d'a- 
mour pour  les  hommes,  et  toujours  outragé 
par  l'ingratitude   de   ces  mêmes  hommes  ! 
Vous  n'avez  rien  oublié  sur  la  terre  durant 
vôtre  vie  mortelle,  pour  marquer  aux  hom- 
mes vôtre  am  )ur,  jusques  à  vous  épuiser  et 
à  vous  consumer  pour  eux.     Vôtre  amour  ne 
fut  payé  pour  lors  que  par  les  méj)ris  et  les 
injures  les  plus  atroces  :  les  hommes  ne  vous 
connoissoicnt  pas.     Vous  brûlez  aujourd'hui 
du  même  amour  dans  l'Eucharistie,  oii  vous 
êtes  réellement  au  milieu  de  nous  :  et  dans 
ce  Sacrement  d'amour,  vous  y  souffrez  en- 
core de  l'ingratitude  des  hommes  les  out- 
rages les  i>lus  cruels  ;  quoi  qu'ils  n'ignorent 
plus  ce  que  vous  êtes.     Je  vous  vois  sur  nos 
Autels  exposé    depuis   plusieurs   siècles  à 
mille  irrévérences,  à  mille  sacrilèges,  et  à 
mille  «injures,  dont  le  souvenir  me  remplit 
d'h  trieur,  et  t;ue  je  vois  renouveller  chaque 
jour,  même  parni  vos  Fidèles.  Touché  de  ces 
excès,  je  me  prosterne  devant  vous,  ô  C.  ur 
adorable,  pour  pleurer  sur  vôtre  amour  out- 
ragé. Je  vous  desiiande  pardon  des  ingratitu- 
des dont  je  me  sens  coupable  moi  même.  Je 
déteste  tous  les  péchés  que  j'ai  commis  en 


nu    SACRE    CœUR    DE   JESUS.  93 

votre  présence  par  mes  irrévérences,  mes 
froideurs,  et  mes  négligences.  Je  vous  en 
fais  amande  honorable  :  et  je  la  fais  en  mê- 
me tems  pour  toutes  les  abominations  com- 
misses contre  vous  par  tant  d'Heréti([ues, 
et  de  mauvais  Chrétiens.  Que  ne  puis-jc  par 
mes  profonds  hommages  et  par  ma  douleur 
réparer  votre  iionneur  méprise.  Que  ne 
puis-je  effacer  de  mes  larmes  et  de  mon 
sang  tant  d'outrages  que  je  dcplore.  Que 
ne  puis-je  compenser  par  quelque  nouveau 
genre  d'Iiommage  tant  d'irrévérences,  tant 
d'injures,  et  de  sacrilèges.  0  que  ma  vie 
seroit  bien  employée,  si  je  pouvois  la  donner 
pour  un  si  digne  sujet  !  Accordez  moi,  6 
Cœur  sacré,  par  votre  douceur  et  AÔtre 
miséricorde  infinie,  le  paidon  que  je  de- 
mande pour  moi  :  et  rendez  efficace  le  pro- 
pos sincère  que  je  forme,  de  ne  lien  oublier 
à  l'avenir  pour  vous  marquer  dans  ce  Sacre- 
ment d'amour  les  profonds  hommages,  la 
reconnoissance,  et  le  juste  retour  d'amour 
qui  vous  sont  dûs.  Je  projiose  de  rtparer 
constamment,  par  ma  modestie  dans  les 
Eglises,  par  mon  assiduité  à  vous  visiter, 
par  ma  dévotion  et  ma  ferveur  à  vous  rece- 
voir, les  fautes  passées.  Et  je  me  fais  en- 
core cette  loi,  pour  me  conformer  à  vos 
désirs,  de  réitérer  souvent  en  vôtre  présence 
l'amande  honorable  que  vous  avez  daigné' 
prescrire  :  pour  réparer,  autant  qu'il  sere 
en  moi,  les  injures  des  autres  à  quoi  vôtre 
amour  vous  a  exposé  dans  ce  divin  Sacre- 
F2 


94  LA  CONFRERIE 

mont.     Bénissez  ma  résolution,  et  reiidex- 
moi  fidèle  à  l'observer.     Ainsi  soit-il. 


AUTRE  AMENDE  HONORABLE 

wÎM  Sacré  Cœur  de  Jésus-Christ. 


Très  adorable  et  très-amiable  Jésus,  tou- 
jours rempli  d*amour  pour  nous,  toujours 
touché  de  nos  misères,  toujours  pressé  du 
désir  de  nous  faire  part  de  vos  trésors,  et  de 
vous  donner  vous-même  tout  à  nous,  Jésus 
mon  Sauveur  et  mon  Dieu,  qui,  par  l'excès 
du  plus  prodigieux  de  tous  les  amours,  vous 
êtes  mis  en  état  de  Victime  dans  Padorable 
Eucharistie,  où  vous  vous  offrez  en  sacrifice 
pour  nous  un  million  de  fois  chaque  jour  j 
quels  doivent  être  vos  sentimens  en  cet  état, 
ne  trouvant  pour  tout  cela  dans  le  cœur  de 
la  plupart  des  hommes,  que  dureté,  qu'oubli, 
qu'ingratitude  et  que  mépris  ?  N'étoit-ce  pas 
assez,  ô  mon  Sauveur!  d'avoir  choisi  la  voie 
qui  vous  étoit  la  plus  rude  pour  nous  sauver, 
quoique  vous  pussiez  nous  témoigner  un 
amour  excessif  à  beaucoup  moins  de  frais? 
N'étoit-ce  pas  assez  de  vous  abandonner 
pour  une  fois  à  cette  cruelle  agonie,  et  à  ce 
mortel  accablement  que  vous  devoit  causer 
l'horrible  image  de  nos  péchés,  dont  vous 
vous  étiez  charge?  Pourquoi  vouloir  en- 
core vous  exposer  tous  les  jours  à  toutes  les 
indignités,  dont  la  plus  noire  malice  des  hom- 


ui;  SACRE  ctrrn   iik  .tf.sus.  '.>5 

nirs  et  (les  démons  etoit  capalilc?  Ah  !  mon 
Dieu  et  mon  aimable  Ucdempteur  !  fiucls  ont 
e<é  les  scntiiuens  de  votre  Sucre  (.'u'iir  à  la 
vue  de  toutes  ces  ingiatitu<ies,  et  de  tous 
ces  p«'chés?  Quelle  a  été  l'amertume  où 
tant  de  sacrileiçes  et  tant  d'outrages  ont 
plongé  votre  Comu"  ? 

Touche  d'un  extrême  regret  de  toutes  ces 
indignités,  me  voici  prostci-né  et  anéanti  de- 
vant vous,  pour  vous  faire  amende  honora- 
ble aux  yeux  du  Ciel  et  de  la  Terre,  jmui 
toutes  les  irrévérences  que  vous  avez  reçues 
sur  nos  Autels  d^^puis  l'institution  de  cet  ado- 
rable Sacrement.  C'est  avec  un  cœur  con- 
ti'it,  humilié  et  brisé  de  douleur,  c[ue  je  vous 
demande  mille  et  mille  fois  très-humblement 
pardon  de  toutes  ees  indignités.  Que  ne 
puis-je,  o  mon  Dieu  !  arroser  de  mes  larmes 
et  laver  de  mon  sang  tous  les  lieux  où  votre 
Sacré  Cœur  a  été  si  horriblement  outragé, 
et  où  les  marques  de  votre  divin  amour  ont 
été  reçues  avec  un  mépris  si  étrange  !  Que 
ne  puis-je,  par  quelque  nouveau  genre 
d'hommage,  d'humiliation  and  d'anéantisse- 
ment, réparer  tant  de  sacrilèges  et  de  profa- 
nations? Que  ne  puis-je  pour  un  moment 
être  le  maître  du  cœur  de  tous  les  hommes, 
pour  réparer,' en  quelque  manière,  par  le  sa- 
crifice que  je  vous  en  ferois,  l'oubli  et  l'in- 
sensibilité de  tous  ceux  qui  n'ont  pas  voulu 
vous  connoître,  où  qui  vous  ayant  connu, 
vous  ont  si  peu  aimé  ? 
F  3 


96  LA   CONKREKIK 

Mais,  6  mon  aimable  Sauveur!  ce  qui  nie 
couNie  encore  plus  de  confusion,  ce  qui  me 
doit  faire  gémir  davanta.içe,  c'est  que  j'ai  été 
moi  m{*me  du  nombre  de  ces  ingrats.  Mon 
Dieu,  qui  voyez  le  fond  «le  mon  cœur,  vous 
savez  la  douleur  que  je  sens  de  mes  ingrati- 
tudes, et  le  regret  que  j'ai  de  vous  avoir  si 
indignement  traité.  Vous  savez  la  disposi- 
tion où  je  suis,  de  tout  souffrir  et  de  tout 
faire  pour  les  réparer.  Me  voici  donc,  Seig- 
neur, le  cœur  brisé  de  douleur,  humilié,  pros- 
terné, [)rèt  à  recevoir  de  votre  main  ce  qu'il 
vous  plaira  exiger  de  moi  pour  la  répara- 
tion de  tant  d'outrages. 

Frappez,  Seigneur,  frappez  ;  je  bénirai 
mille  fois,  et  je  baiserai  la  main  qui  exerce 
sur  moi  un  si  juste  châtiment.  Que  nesuis- 
je  une  victime  propr-e  pour  réparer  tant  d'in- 
juicb?  Que  ne  puis- je  arroser  de  mon  sang 
tous  les  lieux  où  votre  sacré  Corps  a  été 
traîné  par  terre  et  foulé  aux  pieds?  Troj) 
heureux,  si  je  pouvois  par  tous  les  tourmeris 
possibles  réparer  tant  d'outrages,  tant  de 
mépris,  tant  d'impiétés!  Que  si  je  ne  mé- 
rite pas  ces  grâces,  du  moins  agréez  le  véri- 
table désir  que  j'en  ai.  Recevez,  Père  Eter- 
nel cette  Amende  honorable  que  je  vous  en 
fais,  en  union  de  celle  que  ce  Sacré  Cœur 
vous  fait  sur  le  Calvaire,  et  que  Marie  vous 
fit  au  pied  de  la  Croix  de  son  divin  Fils  ;  et 
en  vue  de  la  prière  que  son  Sacré  Cœur  vous 
en  fait  :  pardonnez-moi  tant  d'indignités  et 
tant  d'irrévérences  commises,  et  rendez  effi- 


DU  SACHE  CCKUll  DK  JESU3.  07 

cace,  par  votre  grâce,  la  volonté  que  j'ai,  et  la 
résolution  <|ue  je  fais,  de  ne  rien  oublier  pour 
aimer  anlcniineiit,  et  pour  honorer  par  toutes 
les  voies  possibles  mon  Souverain,  mon  Sau- 
veur et  mon  Juge,  que  je  crois  réellement 
présent  dans  l'adorable  Eucharistie,  où  je 
prétends  faire  voir  désormais  par  la  respect 
dans  lequel  je  serai  en  sa  présence,  et  par 
mon  assiduité  à  lui  faire  la  cour,  que  je  le 
crois  réellement  présent;  et  comme  je  fais 
profession  d'honorer  singulièrement  son  Sa- 
cré C'vur,  c'est  aussi  dans  ce  même  Cœur 
que  je  veux  passer  le  reste  de  ma  vie.  Ac- 
conlez-moi  la  grâce  que  je  vous  demande, 
de  rendre  dans  ce  même  Cœur  le  dernier 
soupir,  à  l'heure  de  ma  mort.   Ainsi  soit -il. 

dcte  D'offrande  et  de  Consécratioii  au  Sacré 
Cœur  de  Jésiis-Clinst. 

Cœur  adorable  de  mon  aimable  Jésus, 
siège  de  toutes  les  vertus,  source  inépuisable 
de  toutes  les  grâces;  qu'avez  vous  pu  trou- 
ver en  moi  capable  de  vous  gagner  jus()u'à 
ce  point,  que  de  m'aimer  avec  tant  d'excès  ; 
tandis  que  souillé  de  mille  pécliés,  mon  cœur 
n'avoit  pour  vous  que  de  laik  dureté  et  de  l'in- 
diiîcrence;  les  témoignages  éclatans  de  la 
tendresse  de  votre  amour  i)our  moi,  lors 
même  que  je  ne  vous  aimois  point  et  que  je 
vous  oubliois,  me  font  espérer  que  vous 
agréerez  les  marques  par  lesquelles  je  veux 
vous  témoigner  que  je  vous  aime.  Agréez 
donc,  ô  mon  aimable  Sauveur!  le  de>;ir  aue 
F4 


98  LA    CONFRERIE 

j'ai  de  me  consacrer  entièrement  à  l'honneur 
et  à  la  gloire  de  votre  Sacré  C(Eur  :  agréez 
l'oflVande  et  la  (lonatioti  «jiie  je  vous  ("ais  de 
tout  ce  que  je  suis.  Je  vous  offre  and  con- 
sacre ma  pcrsoutie  et  ma  vie,  mes  actions, 
mes  peines  et  mes  souffrances,  ne  voulant 
être  désormais  qu'une  victime  consacrée  à 
votre  ,e;loiir,  maintenant  embrasée,  et  un 
jour  tout-à  fait  consommée  des  sacrées  flam- 
mes de  votre  ain<»ur. 

Je  vous  offre  donc,  ô  mon  Seiçneur  et  mon 
Dieu  !  je  vous  offre  mon  cœur,  avec  tous  les 
sentimens  dojkt  il  est  capable,  que  je  prétends 
être  toute  ma  vie  conforme  aux  sentimens 
de  votre  Cœur  adorable.  Me  voilà  donc, 
Seigneur,  tout  à  vous.  O  mon  Dieu  !  que 
vos  miséricordes  font  grandes  envers  moi. 
Dieu  de  Majesté,  eh  !  que  suis  je  pour  que 
vqus  daigniez  agréer  le  sacrifice  de  mon 
C;>ur;  11  sera  désormais  tout  à  vous,  ce 
cœur;  le  monde  n'y  aura  plus  de  part  ni  les 
créatures,  aussi  n'en  valent-elles  pas  la  peine. 
Soyez  désormais,  6  Jésus  !  mon  Père  'mon 
Ami,  mon  Maître  et  mon  tout  ;  car  je  ne 
veux  vivre  que  nour  vous.  Recevez,  aima- 
ble Sauveur  des  nommages  fait  à  votre  Sacré 
Ci'  ur,  pour  réparer  le  tort  que  jusqu'à  c?tte 
heure  je  n'ai  cessé  de  lui  faire,  en  correspon- 
dant si  mal  à  son  amour.  Je  lui  donne  peu  ; 
mais  du  moins  je  lui  donne  tout  ce  que  je 
puis  lui  donner,  et  tout  ce  que  je  sais  qu'il 
souhaite  ;  et  en  lui  consacrant  ce  cœur,  c'est 
pour  ne  le  repcendrc  jwniaj^. 


DU'  SACHE  0«j;L'R  dk  jksls.  'J*J 

Apijrenez-inoi,  ô  mon  aiiiialWc  Sauvciii'  î 
le  paifait  oubli  de  moi  même  ;  ]Miisquc  c'est 
la  seule  voie  qui  peut  me  donner  l'entrée  «|ue 
je  désire  dans  votre  Sacré  Cœur  ;  et  imis* 
que  je  ne  ferai  lien  désormais  <iui  ne  soit  à 
vous;  faites,  par  votre  .^lace,  «)ue  tout  ce 
que  je  ferai  soit  digne  de  vous.  Enseignez- 
moi  ce  que  je  dois  faire  pour  parvenir  à  l;i 
pureté  de  votre  amour;  mais  donnez-le  moi 
cet  amour,  et  un  amour  très  aident  et  très- 
génercux.  Donnez-moi  cette  profonde  Itu- 
milité,  sans  laquelle  on  ne  saui-oit  vous 
plaire:  donnez-moi,  en  un  mot,  votre  divin 
Esprit  et  sa  sainte  opération,  votre  Sacie 
Cœur  et  ses  très-saintes  dispositions,  et 
même  votre  divin  tempérament  qui  règle  le 
mien,  et  accomplissez  en  moi  pai-faitement 
toiites  vos  saintes  volontés,  dans  le  tems  et 
pendant  toute  l'éternité,  à  votre  plus  grande 
gloire.     Ainsi  soit-il. 

^de  (V Jidoraiion. 

Jésus  Christ,  mon  Seigneur  et  mon  Dieu, 
que  je  crois  très  réellement  et  véritablement 
présent  (hms  le  très  saint  Sacioriient  de 
l'Autel,  je  voiis  y  adoïc  avec  tout  le  res- 
pect dont  je  suis  capable,  en  action  de  grâce 
des  sentimens  d'amour  que  votre  Cœur  Sa- 
cré y  a  pour  moi  ;  je  vous  offre  tous  les  ac- 
tes d'adoration,  de  résignation  de  patience, 
d'anéantissement  et  d'amour  que  ce  Cœur 
adoi'able  a  faits  pendant  votre  vie  mortelle, 
et  qu'il  produit  sans  interruption  dans  ce 
F>.5 


lUO  LA    CONFRERIE 

divin  Mystère,  pour  réparer,  autant  rju'il 
est  en  moi,  toutes  mes  fioideurs,  mes  impa- 
tiences, mes  murmures,  mon  orgueil  et 
nioti  amour  propie. 

Ouvre/  moi,  Scijçncur,  votre  Cœur  Sacré, 
afin  qu'il  soit  le  lieu  de  mon  refuge  et  de 
mon  repos  ;  et  laites  cpie  je  n'aye  plus  d'au- 
tres intentions  que  les  siennes.   Ainsi  soit-il. 

^dc  de  Contrition. 

0  mon  Sauveur  et  mon  Dieu  !  dont  le 
Coiui'  bless'j  d'amour  et  de  douleur,  a  con- 
çu tant  de  reg?*et  de  tous  les  péchés  du  mon- 
de ;  (|ue  ne  puis-je  ressentir  la  même  dou- 
leur que  je  vous  ai  causée  par  les  miens  î 
Suppléez,  je  vous  conjure,  par  la  conti'ition 
que  vous  en  avez  eue,  à  celie  qui  me  man- 
que ;  imprimez  dans  mon  cœur  l'horreur  et 
la  crainte  des  offenses  les  plus  légères  : 
changez  et  réformez  mon  lâche  et  indigne 
cœur  sur  le  modèle  du  votre,  adorable,  infi- 
niment pur,  souverainement  saint,  et  tou- 
jours embrasé  de  l'an)our  de  votre  Père  cé- 
leste. Je  proteste  que  je  ne  veux  plus  dé- 
sormais aimer  que  ce  qu'il  aime,  comme  je 
déteste  tout  ce  qui  lui  déplâiL    Ainsi  soit-il. 

Mte  d'Amour. 

O  Très  amoureux  Cœur  de  mon  unique 
amour  !  ne  pouvant  vous  aimer  et  glorifier 
selon  l'étendue  du  désir  que  vous  m'en  don- 
nez, j'invite  le  Ciel  et  la  Terre  de  le  faire 
avec  moi  et  pour  moi  ;  je  m'unis  à  l'ardeur 


DU  SACRE  ((KL  II   DE  JKbUS.  10  I 

des  Sérapliins  pour  vous  aimer.  O  Cceur 
tout  brûlant  d'amour!  que  n'enflammez- 
vous  le  Ciel  et  la  Terre  de  vos  très-pures 
flammes,  pour  en  consommer  tout  ce  qu'ils 
renferment,  afin  que  toutes  les  créatures  ne 
respirent  plus  que  votre  amour  !  Changez- 
moi  tout  en  cœur  et  en  flammes,  pour  vous 
aimer,  en  me  consommant  dans  vos  plus  vi- 
ves ardeurs. 

0  feu  divin  !  ù  flammes  toutes  pures  du 
Cœur  de  mon  unique  amour,  brûlez  moi, 
consommez-moi  ;  venez  me  réduire  en  cen- 
dres !  Feu  dévorant  de  la  Divinité,  venez 
fondre  sur  moi  ;  venez  dans  tous  les  et  urs, 
et  consommez-nous  au  milieu  de  vos  pures 
flammes,  qui  font  vivre  ceux  qui  en  meu- 
rent! 

Consécration  à  Jésus-Christ  victime» 

C'est  pour  honorer  votre  état  de  victime 
dans  le  Sacrement  de  votre  amour,  que  je 
viens,  ô  Jésus  !  vous  supplier  de  me  rece- 
voir dans  cette  qualité  5  soyez  vous-même 
mon  Sacrificateur,  et  immolez-moi,  par  vo- 
tre gloire  sur  l'Autel  de  votre  aimable  Cœur. 
Mais  comme  cette  victime  est  criminelle  et 
indigne  de  vous  en  toutes  ses  parties,  je 
vous  conjure,  6  mon  divin  Sacrificateur! 
de  la  purifier  et  consommer  dans  les  ardeurs 
de  cet  adorable  Cœur,  et  d'en  faire  un  par- 
fait holocauste  par  une  nouvelle  vie  de 
grâce  et  d'amour;  faites  donc,  ô  Jésus! 
que  je  vive  et  meure  victime  de  votre  Sa- 


102  I.A    OONFRERIR 

cré  C<rur,  ne  voulant  avoir  désormais  d'au- 
tre gloire  <|ue  celle  de  vous  appartenir  en 
qualité  d'esclave  de  votre  pur  auiour:  \)his 
d'autre  désir  que  de  vous  plaire,  et  plus 
d'autre  volonté,  <|ue  la  votre. 

0  divine  Marie  :  qui  avez  tout  pouvoir 
aujjrès  du  divin  Cœur  de  votre  Fils  ;  faites 
qu'il  reçoive  et  accepte  ma  très  liumble  of- 
frande par  votre  entremise  :  j'ose  tout  es- 
pérer de  son  infinie  bonté,  si  vous  m'accor- 
dez votre  puissant  secours  et  votre  mater- 
nelle protection,  maintenant  et  à  l'heure  de 
ma  mort.     Ainsi  soit-il. 


ORAISON  DE  SAINTE    GERTRUDE 

Jlu  sacré  Cœur  de  Jésus-Christ. 


Je  vous  salue,  6  Sacre  Cœur  de  Jésus  ! 
source  vive  et  vivifiante  de  la  vie  éternelle, 
trésor  infini  de  la  Divinité,  fournaise  ar- 
dente du  divin  Amour;  vous  êtes  le  lieu  de 
mon  repos  et  mon  asjle,  ô  mon  aimable 
Sauveur!  embrasez  mon  cœur  de  l'ardent 
amour  dont  le  vôtre  est  tout  embrasé  :  ré- 
pandez dans  mon  cœur  les  grandes  grâces 
dont  le  vôtre  est  la  source  ;  et  faites  que 
mon  cœur  soit  tellement  uni  au  vôtre,  que 
votre  volonté  soit  la  mienne,  et  que  la  mi- 
enne soit  éternellement  conforme  à  la  vôtre  ; 
puisque  je  désire  que  désormais  votre  sainte 


nu  SACRE  CtKUH   DE  JESUS  103 

/lonté  soit  la  ves;\c  de  tous  mes  désirs  et  de 
.)iites  mes  actions.     Ainsi  soit-il. 

Jc/e  d\9néantisseinent  et  iV Amour. 

Je  n'ai  rien,  6  mon  Dieu  !  qui  puisse 
vous  plaire,  je  ne  suis  rien  et  je  ne  puis  ri- 
en ;  mais  j'ai  un  cœur  (juo  Je  consacre  en- 
tièrement au  vôtre,  et  cela  me  sullit.  On 
peut  m'cnlever  l'honneur,  les  biens,  la  san- 
té et  la  vie  même  ;  mais  on  ne  i)eut  m'cnlc- 
ver  mon  c  fur.  Ce  c  'ur  veut  vous  aimer,  6 
mou  aimable  Sauveur!  il  veut  vous  aimer 
toujours  et  croître  sans  cesse  dans  votre  pur 
amour,  en  faisant,  avec  votre  içracc,  ce  <jui 
vous  i)lait,  et  en  évitant  tout  ce  qui  peut 
vous  être  désagréable. 

Antre  Prière  très -dévote. 

Pei-e  éternel  ;  c'est  au  mouvement  du  Sa- 
cré Coeur  de  Jésus-Christ  votre  Fils,  que 
j'unis  toutes  mes  actions,  prières  et  souffran- 
ces ;  et  c'est  ce  même  divin  C  :  ur,  son 
am^)ur,  et  tous  les  actes  de  cet  amour,  que 
je  vous  offre,  pour  suppléer  par  là  à  tout  ce 
qui  me  ma!U[ue  de  ferveur  et  de  perfection. 
Je  me  retire  dans  le  Cœur  contrit  et  humi- 
lié de  mon  Sauveur,  pour  y  contempler, 
adorer  et  imiter  le  sacrifice  qu'il  y  fait  sans 
interruption  à  votre  divine  Majesté,  et  pour 
participer  à  toutes  les  saintes  dispositions, 
à  tout  l'amour  et  à  toute  la  religion  de  ce 
Coeur  adorable.     Ainsi  soit-il. 


101  i  I  A   CONFRERIE 

Oraison  au  Sacré  Caur  de  Jcsns,  pour  dire 
chaque  jour. 

0  Cœur  adorable  (le  .Irsus!  soyez  I'«)l)jet 
«le  notre  ainour,  le  terme  de  nos  saints  <le- 
sirs.  le  rentre  de  nos  cœurs,  notre  paix  et 
notice  espérance  en  tout  tems,  mais  surtout 
à  riieuve  de  notre  moi-t  ;  notre  vie  et  notre 
béatitude  pendant  toute  l'éternité. 

0  Cour  aimable  et  i)Iein  de  bonté!  soy- 
ez connu,  loué,  aimé  et  exalté  jusqu'aux 
extrémités  de  la  terre.  Comblez  de  giaces 
et  de  faveurs,  ô  divin  Cœur,  tous  ceux  qui 
vous  aimeront  et  (glorifieront  ;  .accordez- 
leur  l'effet  de  leurs  bumbles  supplications, 
que  leur  demeure  soit  pour  les  siècles  des 
siècles,  en  vous  leur  adorable  sanctuaire. 
Ainsi  soit-il. 

<âutre  Elévation. 

0  Divin  Cœur  de  Jésus  !  attirez  tous 
les  C'  urs  à  vous  et  en  vous,  pour  vivre  de 
votie  très  pur  amour,  et  pour  vous  rendre 
toute  la  gloire,  et  tous  les  liommages  possi- 
bles, et  par  vous  à  la  très-sainte  Trinité 
dans  les  siècles  des  siècles.    Ainsi  soit-il; 


LITANIES 

A  l*honneur  du  Sacré  Cœiir  de  Jésus. 


Sbigneur,  ayez  pitié  de  nous. 
Jesus-Christ,  ayez  pitié  de  nous. 
Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 
Jésus-Christ,  écoutez  nous. 
Jésus-Clirist,  exaucez-nous. 
Père  céleste  qui  êtes  Dieu,  ayez  pitié  d« 

nous. 
Fils  Rédempteur  du  monde  qui  êtes  Dieu, 

ayez  pitié  de  nous. 
Esprit  aaint  qui  êtes  Dieu,  ayez  pitié  de 

nous. 
Trinité  sainte  qui  êtes  un  seul  Dieu,  ayez 

pitié  de  nous, 
Cœur  de  Jésus,  Fils  du  Père  éternel," 
Cœur  de  Jésus  Fils  d*une  Mère  Vierge 
Coeur  de  Jésus,  siège  de  la  grandeur, 

et  de  la  Majesté  de  Dieu, 
Cœur  de  Jésus,  dans  lequel  réside  toute 

là  plénitude  de  la  Divinité,  ^ 

Cœur  de  Jésus,  dans  lequel  sont  refer-  y  « 

mes  tous  lefe  trésors  de  la  sagesse  et 

de  la  science  de  Dieu, 
Cœur  de  Jésus,  le  désir  des  collines 

séternclle. 
Cœur  de  Jésus,    qui  vous  nourrissez  j 

parmi  les  Lj^s,  4 


•-si 


lU6  LA  CONFIIERIE 

Co  ur  de  Jésus,  trésor  inépuisable,       "^ 

Cœur  de  Jésus,  qui  répandez  vos  riches- 
ses sur  tous  ceux  qui  vous  invoquent. 

Cœur  de  Jésus,  de  la   plénitude  duquel 
nous  avons  tout  reçu. 

Cft-ur  de  Jésus,  notre  vie  et  notre  résur- 
rection. 

Cœur  de  Jésus,  notre  paix  et  notre  re- 
conciliation. 

Cœur  de  Jésus,  fontaine  qui  rejaillit 
à  la  vie  éternelle. 

Co  ur  de  Jésus,  puits  des  eaux  vivantes. 

Cœur  de  Jésus,  l'objet  des  plus  tendres 
complaisances  de  Dieu  le  Père. 

Cœur  de  Jésus,  hostie  vivante,  sainte  et 
agréable  à  Dieu. 

Caur   de  Jésus,  la  propitiation   pour  f  ^: 
nos  péchés. 

Cœur  de  Jésus,  source  de  contrition. 

Cœur  de  Jésus,    rassasié  d'opprobres. 

C'iur  de  Jésus,  brisé  de  douleurs  pour 
nos  péchés. 

Cœur  de  Jésus,  fait  obéissant  jusqu'à 
la  mort  de  la  Croix. 

Cœur  de  Jésus,  percé  d'une  lance. 

Cœur  de  Jésus,  l'Agneau  immaculé  et 
sans  tache. 

Cœur  de  Jésus,  source  de    toutes  les 
grâces. 

Cœur  de  Jésus,  modèle  de  douceur  et 
d'humilité. 

Cœur  de  Jésus,  fournaise  d'amour. 

Cœur  de  Jésus,  océan  de  bonté.  J 


> 


a. 


DU  SACRE  Cœun  DE  JESUS.  10" 

Cœurde  Jésus,  Trône  de  la  miséricorde." 

Cœur  de  Jésus,  abyme  de  toutes  les  ver- 
tus. 

Cœur  de  Jésus,  refuge  des  pécheurs. 

Cœur  de  Jésus.  la  force  des  justes. 

Cœur  de  Jésus,  consolation  des  affligés. 

Cœur  de  Jésus,  soutien  de  ceux  qui  sont 
tentés. 

Cœur  de  Jésus,  la  terreur  des  démons. 

Cœur  de  Jésus,  sanctification  des  cœurs. 

Cœui-  de  Jésus,  source  de  toute  bénédic- 
tion. 

Cœur  de  Jésus,  notre  refuge  au  jour  de 
l'affliction. 

C<>  ur  de  Jésus,  le  salut  de  tous  ceux  qui 
espèrent  en  vous. 

Cœur  de  Jésus,  l'espérance  de  ceux  qui 
meurent  en  votre  grâce. 

C  :ur  de  Jésus,  la  joie  des  bienheureux, 
et  les  délices  de  tous  les  Saints. 

Cœur  de  Jésus,  le  Roi  et   le  centre  de 
tous  les  cœurs.  j 

Agneau   de  Dieu,   qui   ôtez  les   péchés  du 
monde,  Pardonnez-nous,  Seigneur. 

Agneau  de   Dieu,  qui  ôtez  les  péchés  du 
monde.  Exaucez-nous,  Seigneur. 

Agneau  de  Dieu,  qui   ôtez    les  péchés  du 
monde,  Ayez  pitié  de  nous.  Seigneur. 
V.  Jésus  Christ,  doux  et  humble  de  coeur 
B.  Faites  nos  cœurs  selon  votre  Cœur- 

Prions. 

O  Dieu  Eternel  et  tout-puissant  !  regar- 
dez le  cœtir  sacré  de  votre  Fils  bien  aimé. 


108  LA    CONFRERIE,    ScC. 

et  )cs  louanges  et  les  sancufications  qu'il 
rend  au  nom  des  pauvres  péclieuis  :  faites 
leui"  mis  licorde,  puisqu'ils  vous  la  deman- 
dent au  Nom  et  par  le  Cœur  adorable  de  ce 
même  Jésus-Christ  votre  Fils,  qui  vit  et 
règne  avec  vous  en  l'unité  du  saint  Esprit. 
Par  tous  les  siècles  des  siècles.  Ainsi  soit-il. 


MANIERE  ABREGEE, 

De  réciter  le  Chapelet  du  Sacre  Cœur  de  Jésus. 


Ce  Chapelet  est  composé  d'une  croix,  de  cinij 
g^os  grains,  et  de  trente  trois  petits  grains  :  pour 
honorer  la  Croix  de  J.  C.  ses  cinq  plaies,  et  les  trente 
trois  années  de  sa  vie  mortelle. 

Sur  la  Croix  on  dit  la  Prière  sidvante. 

"Ame  très  sainte  de  >lésus,  sanctifiez-moi.  Corps 
sacré  de  Jésus,  nourrissez-moi.  Divin  Cœur  de  Jésus, 
attirez-moi.  Plaies  de  Jésus  guérissez-moi.  Sang 
adorable  de  Jésus,  purifiez-moi.,  Divins  yeux  de  Jésus« 
regardez-moi.  Bouche  sacrée  de  Jésus,  appeliez-moi, 
à  l'heure  de  ma  mort.     Ainsi  solt-il." 

J  chacun  de  cinq  gros  grains,  on  dit. 

"  O  très  doux  Jésus,  rendez  mon  Cœur  semblable 
au  Votre  !  je  vous  adore,  Cœur  abîmé  dans  la  douleur, 
au  Jardin  des  Olives  et  sur  la  Croix  ;  et  qui  êtes  en- 
core à  présent  outragé  et  méprisé  par  les  impies  dans 
votre  divin  Sacrement  !  vous  êtes  le  seul  Saint,  le  seul 
Seigneui',  le  seul  Très-haut,  Jésus-Christ,  avec  le 
Père  et  le  Saint  Esprit.     Amen." 

Jl  chaque  petit  grain,  on  dit. 

"Cœur  Sacré  de  Jésus,  fournaise  d'amour  em- 
Wras^  mon  Cœur  de  vos  divines  flammes  !" 


L'ASSOriATrON, 

nu  St.  sachkmknt. 


La  dévotion  de  la  Ste.  EuchaiHStie  est  aussi  ancienne 
que  l'Eglise  elle-même,  :  elle  s'augmenta  encore 
lors  que  les  hércsics  s'élevèrent  contre  la  vérité  de  ce 
divin  Mystère  ;  et  dans  ces  derniers  tems,  les  Fidèles 
ont  formé  des  Associations  paiticulicres.pour  rendre 
à  Jésus  Christ,  déplus  parfaits  homages  dans  le  Sacre- 
ment de  son  amour. 

T^'Association  du  St.  Sacrement  étoit  établie  dans 
l'Eglise  de  St.  Pierre,  à  Baltimore  dès  avant  l'an  1794, 
en  union  de  toutes  les  Associations  semblables,  et  en- 
core bien  plus  antérieures,  établies  dans  les  Ejjlises 
Catholiques  de  l'Europe,  l'objet  de  ces  Associations 
est  lo.  de  rendre  à  J.  C.  dans  le  Sacrement  de  son 
amour,  les  plus  parfaits  devoirs,  d'adoration,  d'amour 
et  de  reconnoissance.  2o.  de  faire  à  J.  C.  une  répara- 
tion et  Amande-honorable,  pour  tous  les  outrages 
qu'il  reçoit  tous  les  jours  dansée  divin  Sacrement,  oii 
il  leside  jour  et  nuit,  pour  l'amour  de  nous.  ^'é?t  pour 
cette  fin  que  cliaque  Associé  choisit  un  jour  dans 
l'année,  pour  y  faire  une  heure  d'adoration,  devant  le 
St.  Sacrement;  d'où  il  résulte  que  par  la  succession 
continuelle  de  ces  adorations  dans  toute  l'Eglise, 
Notre  Seigneur  y  reçoit  l'iiomage  d'une  Adoration 
perpétuelle. 

Règles  de  V Assodaiion. 

lo.  Il  faut  donner  son  nom  au  Prêtre,  avec  le  jour 
et  l'heure  qu'on  choisit  dans  l'année,  pour  y  faire 
son"'  adoration  :  le  tout  doit  être  inscrit  dans  le  Re- 
gistre  de  l'Association. 

2o.  Le  jour  de  l'Adoration,  on  ne  doit  pas  manquât 
de  faire  une  fervente  Communion  ;  afin  que  les  born- 
ages qu'on  doit  rendre  à  J.  C.  ce  jour-là,  lui  soient 
plus  agréables,  [,'heure  d'Adoration  se  doit  passer, 
soit  en  méditations  pieuses,  soit  en  prières  ferventes; 
on  va  placer  ici  quelques  formuks  de  prières  très 


no  l'association 

dévotes,  dont  o(i  pourra  se  servir  alors,  et  en  toute 
autre  ocrusion. 

oo.  Tous  les  Associes  doivent  faire  »ine  profession 
ouverte  d'une  grande  dévotioj  envers  le  St.  hacre- 
ment;  frtquenter  les  Kg-lises,  assistera  la  Ste.  Messe, 
le  plus  assiduement  qu'il  leur  sera  possible,  commu- 
nier souvent  ;  accompagner  le  St.  Sacrement, 
quand  on  le  porte  aux  malades,  &.c. 

4o.  Le  jour  de  la  fi  te  du  St.  Sacrement,  est  le 
grai  d  jour  de  dévotion  pour  les  Associés  ;  comme 
aussi  le  .leudi-Saint,  jour  où  il  fut  institué  ;  et  en 
conséquence,  tous  les  jeudis  de  l'année,  surtout  le 
premier  jeudi  de  chaque  mois,  sont  regardés  comme 
des  jours  de  dévotion,  par  les  Associés. 

5o.  Les  indulgences  plénières  c)u'on  peut  gagner 
dans  l'associatiorf  sont  -.  lo.  Le  jour  de  la  récepiion, 
où  on  est  admis  dans  l'Association.  2o.  Le  jour  de 
l'Adnration  annuelle  qu'on  a  choisi.  3o.  Une  fois 
par  mois,  si  on  fait  aussi  une  adoration  du  St. 
Sacrement,  durant  une  heure.  5o.  Pareille  in- 
dulgertce.  Je  I  Dimanche  de  l'Avent,  le  I  Dimanche 
de  Carême,  le  .leudi  Saint,  le  I  Dimanche  de  May,  le 
Jour  de  l'Ascension  ;  le  Dimanche  dans  l'octave  du 
St.  i^acrement.  fio.  Enfin  pareille  indulgence  plénière 
à  l'artirJe  de  la  mort. 

N.  B.  Pour  gagner  ces  Indulgences,  il  faut  remplir 
les  trois  conditions,  que  le  St.  Siège  requière,  pour 
toute  indulgence  plénitres:  on  doit  se  confesser,  com- 
munier, et  prier  avec  ferveur,  selon  les  intentions  du 
St.  Père,  pour  la  conversion  des  infidèles,  hérétiques 
et  pécheurs,  pour  l'Exaltation  de  la  Ste.  Eglise  Ro- 
maine, et  j)our  la  paix  entre  les  Princes  Chrétiens. 


PRIERES  PJOUR  LES  ASSOCIES 

Pour  le  jour  qu'on  se  fait  recevoir  dans 
f  Association. 


Divin  Jésus,  R'  (J(  itr.îteiir  du  monde,  j'ose 
me  présenter  devant  vous,  et  vous  sui)pUer, 


I)U    ST.    SACRF.MKNT.  1  l  ' 

quoi  que  trt's  indigne,  de  m'admcttre  au- 
jomd'liiii  dans  la  Société  do  vos  lidélcs 
Adoi-ati'urs  ,•  afin  «nie  je  puisse  ni'unii.avcc 
ferveur  aux  hommages  qu'ils  vous  rendent 
inressament,  dans  le  Sacrement  de  vus  Au- 
tels. Vous  nous  y  donnez  votie  ciiair  et 
votre  Sang,  votre  âme  et  votre  Divinité,  eu 
un  mot,  tout  ce  que  vous  êtes  ;  et  par  un 
effet  de  votre  amour  inetfahle,  vous  y  rési- 
dez jour  et  miit,  sans  nous  quitter  un  seul 
instant.  C'est  donc  un  devoir  pour  nous 
de  ne  vous  y  laisser  jamais  seul,  et  que  vous 
y  receviez,  de  la  j)ait  de  vos  entans,  l'Iioui- 
mage  d'une  adoration  perpétuelle.  C'est 
aussi  cc((uese  propose  a  pieuse  Associati'in, 
à  laquelle  je  me  consacre  aujourd'iiui;  la- 
quelle nous  désigne  à  chacun  une  heure 
d'adoration,  a  un  jour  fixé  dans  l'année; 
afin  que  parmi  ses  membres,  qui  sont  si 
multiplies  dans  tout  le  monde,  il  y  en  ait 
tous  les  jours  quelqu'un  qui  vous  offie,  au 
nom  de  tous,  l'hommage  de  ses  adoratioîis. 
Je  choisis  donc  aussi  moi  même  l'iieute  de 
*  *  #  *  le  jour  de  *  *  *  *  chaque  aniu"  ;  et 
je  me  propose  d'y  être  fidèle,  a  employer 
toute  cette  heure  là  à  vous  offrir  mes  m  li- 
mages au  pieds  de  vos  Autels,  tant  [Uiur 
moi,  que  pour  tous  les  autres  Ass  xiés. 
Faites  moi  la  grâce,  o  bon  Sauveur  i  Ilo;  de 
nos  âmes  ;  qu'après  avoir  étq  assidu  à  vous 
faire  la  cour  ici  bas,  pendant  ma  vie  mor- 
telle, je  mérite  d'être  associé  à  vos  Saints, 
G  2 


1  12  LASSOCIytllON 

qui   vous    la  feront  cternelleinent  dans  le 
Ciel.     Ainsi  soit  il. 

Acte  d'adoratiow. 

Je  vous  adorcjilivin  Jésus,  aimable  Jésus, 
je  vous  adore  au  très-saint  Sacrement  de 
l'autel,  croyant  très-fermement  que  vous  y 
êtes  caché  sous  le  voile  des  espères  sacrées. 
Je  crois  aussi  que  c'est  le  même  sang  qui 
a  été  réj)andu  sur  le  calvaire  pour  me  sau- 
ver, et  tout  le  monde. 

<)  doux  Jésus,  je  vous  révère,  je  vous 
adore  et  je  vous  aime  dans  cette  hostie. 

0  Vierge,  mère  de  Dieu,  adorez,  bénis- 
sez et  aimez  votre  Fils  en  ma  place:  mon 
S.  Ange  et  tous  les  Saints,  présentez  vos 
ardeurs  en  mon  nom  à  ce  grand  Dieu  d'- 
amour, et  priez  que  Jésus  prenne  posses- 
sion de  mon  àme,  avant  que  je  parte  d'ici  ; 
qu'il  enflamme  mon  'cœur  de  son  amour,  et 
qu'il  me  donne  sa  sainte  bénédiction,  et  à 
toutes  les  personnes  pour  qui  je  suis  obligé 
de  prier,  et  aux  âmes  du  purgatoire  du 
soulagement  dans  leurs  peines. 

Amande  Honorable 

^  Jésus-Christf  au  très  Saint  Sacrement. 

O  Jésus,  notre  souverain  Seigneur,  et  le 
Roi  des  nos  cœurs  !  très-vivement  touchés 
des  affronts  et  injures  qui  vous  ont  été  fi\its, 
et  qui  vous  sont  faits  journellement  en  vo- 
tre très-augustoet  très-adorable  Sacrement, 


UU  ST.  SACRKMKNT.  I  13 

tant  par  nous  que  par  les  mauvais  Pn-ti-cs» 
par  (les  catholiques,  par  les  iiuiiies,  l)las[»lic- 
matcurs,  libertins,  hérétiques,  athées,  schis- 
matiques,  infidèles,  magiciens  et  sorciers  dans 
leurs  sabbats,  dans  vos  tem|)les,  à  la  sainte 
Messe,  et  dans  les  communions:  Nous  voici 
prosternés  en  toute  humilité  aux  pieds  de  vos 
autels,  en  présence  de  votre  divine  majesté, 
que  nous  adorons  sous  le  voile  de  cet  au- 
guste Sacrement,  pour  vous  témoigner  publi- 
quement notre  douleur:  et  comme  de  pau- 
vres criminels  dignes  de  la  mort  éternelle, 
que  nous  confessons  avoir  justement  méri- 
tée par  nos  énormes  péchés,  nous  faisons 
solemnellement  et  d'un  commun  accord, 
avec  un  cœur  vraiment  contrit  et  profondé- 
ment humilié,  Amende  honorable,  et  répara- 
tion d'honneur,  soit  pour  nous,  soit  pour  tous 
CLUx  en  général  qui  on  fait  jusrpi'à  présent 
quelque  outrage  à  votre  grandeur  dans  cet 
admirable  et  adorable  Sacrement.  Paidun, 
ô  Jésus!  du  peu  de  respect  et  d'amour  que 
nous  avons  porté  jusqu'à  cette  heure  -k  un 
si  auguste  et  divin  Sacrement  qui  est  l'abré- 
gé de  toutes  vos  merveilles,  et  le  don  par 
excellence  de  votre  excessive  charité  envers 
nous.  Pardon,  ô  cher  Sauveur  !  de  toutes 
nos  irrévérences,  saci'iléges,  désordres, 
abominr.tions,  immodesties,  insolences  et 
proCanations  commises  en  quehjue  manière 
que  ce  soit  dans  votre  sainte  maison  et  con- 
tre votre  personne  sacrée.  Nous  protestons 
hautement  devant  tous  les  Anges  qui  vous 
G  3 


!14  l'association 

environnent,  et  prônons  à  témoins  tous  ceux 
(|ui  assistent  ù  cet  Autel,  f|uc  nous  ne  vou- 
lons plus  inati(|Mer  au  respect  «pii  vous  est 
(lu  très  justement,  mais  (jue  nous  nous  effor- 
cerons à  l'avenir  de  procurer  par  tous  moy- 
ens, et  en  tous  lieux,  l'avancement  de  vo- 
tre gloire,  et  j)roniettons  d'enipeclier  de  tout 
notre  pouvoir  la  jjrolanations  de  vos  Ejçlises; 
pour  cet  effet,  o  zélateur  des  intérêts  de  vo- 
tre l'ère  céleste,  nous  vous  supplions  de 
nous  animer  d'un  zélé  ardent,  discret  et 
généreux.  O  gi-and  l'reti-e  de  la  nouvelle 
loi,  et  victime  d'un  prix  infini  !  nous  vous 
donnons  irrévocalileuicnt,  offrons,  consa- 
crons et  immolons  nos  cœurs  en  holocauste  ; 
rendczvous-en  le  maître  absolu  ;  régnez-y 
souverainement,  et  augmentez,  s'il  vous 
pi  ait,  notie  dévotion  pour  votre  état  d'hos- 
tie. Faites,  nous  vous  en  conjurons,  par 
votre  autorité,  rpic  votre  inestimable  Sacre- 
ment soit  reconnu,  honoré,  exalté,  et  sui*- 
exalté  comme  il  le  mérite,  par  toute  la  terre. 
Faites  que  nous  l'aimions  de  tout  notre 
cœ\ir,  et  que  nos  délices  en  cette  vie  soient 
d'être  aux  pieds  de  vos  autels,  pour  y  ren- 
dre nos  reconnoissanccs  et  Jios  services, 
comme  des  sujets  à  leur  Prince,  et  des  es- 
claves à  leur  cher  libérateur  ;  disons  iiices- 
sament  :  Loué  soit  à  janwis  le  très  saint 
Sacrement  de  l'Autel. 


DU   ST.   SAUKKMKNT.  1 '-3 

Oraison 

Pour  communier  spirituellement. 

Je  vous  adore,  ô  divin  Jésus,  vrai  Dieu 
et  vrai  homme,  et  c'est  avec  toute  la  t<Mi- 
dresse  et  la  dévotion  de  mon  cœur,  o  divini- 
té cachée,  qui  faites  votre  demeure  sous  le 
voile  des  espèces  du  pain,  que  Je  confesse 
que  vous  êtes  le  vrai  Fils  du  Dieu  vivant, 
et  je  suis  prêt  de  soutenir  cette  vérité  au 
péril  de  ma  vie. 

0  doux  Jésus,  que  mon  cœur  vous  désire 
ardemment!»  ({uand  sera  ce  que  vous  vien- 
drez le  visiter  ?  quand  sera-ce  que  vous  le 
réjouirez  de  votre  divine  présence,  et  que 
vous  le  rassasierez  parfaitement  en  vous 
donnant  à  lui  ?  Seigneur,  je  confesse  que 
je  suis  indigne  de  cette  faveur  ;  mais  ap- 
puyé néanmoins  sur  votre  bonté  et  miséri- 
corde infinie,  je  vous  demande  la  grâce  de 
venir  dans  mon  cœur  pour  le  purifier  de 
tous  péchés  et  de  toutc.i  ses  affections  déré- 
glées ;  car  si  vous  voulez,  vous  pouvez  par- 
faitement le  purifier.  Seigneur,  créez  en 
moi  un  cœur  pur  et  net,  arrosez  ce  cœur  qui 
est  un  jardin  ])lein  de  ronces,  et  arrachez- 
en  toutes  les  mauvaises  racines,  et  embel- 
lissez le  des  vertus  qui  vous  sont  le  plus 
agréables. 

Venez,  mon  doux  Jésus,  ne  différez  pas 
davantage  de  satisfaire   au  désir  de  \otre 
pauvre   créature.     Attirez-moi    à   vous,  et 
donnez-moi  votre  bénédiction  paternelle» 
G  4 


116  l'association 

Unissez  moi  tirs-étroitoment  à  vous,  at- 
taclicz  moi  inseparableinent  à  vous,  et  ne 
permettez  pas  (jue  jamais,  par  aucun  pê- 
che moitel,  ni  même  par  des  véniels,  je  me 
sépare  de  vous.  Je  vous  aime  sur  toutes 
choses,  ô  mon  Sauveur,  pour  vous-même  : 
et  je  suis  marri  de  toute  l'étendue  de  mon 
cœur,  de  ce  que  votre  bonté  souveraine  a 
été  offensée  par  une  créature  aussi  chétive 
que  je  le  suis. 

Pour  satisfaction,  je  vous  offre  tout  l'hon- 
neur que  vous  rendent  tous  les  Saints. 

0  mon  bon  Jésus  !  dites  à  mon  âme  :  je 
suis  ton  salut,  va-t'en  en  paix  :  je  vous 
louerai  et  je  vous  bénirai  dans  le  temps  et 
dans  l'éternité. 

Litanies  du  St.  Sackement. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Jésus,  ayez  pitié  de  nous. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

O  bienheureuse  Trinité,  écoutez-nous. 

O  adorable  Déité,  exaucez-nous. 

Père  céleste,  vrai  Dieu,  ayez  pitié  de  nous. 

Fils  de  Dieu,  Rédempteur  du  monde,  ayez 

pitié  de  nous. 
Esprit-Saint,  vrai  Dieu,  ayez  pitié  de  nous. 
Sainte  Trinité,  un  seul  Dieu,  ayez  pitié  de 

nous. 
Pain  de  vie,  descendant  du  ciel,  ayez  pitié 

de  nous. 
Corps  de  Jésus  donné  pour  la  vie  du  monde, 

avez  pitié  de  nous. 


UU   ST.  SAOREMKNI 


1  ir 


Dieu  caché  et  Sauveur,  avez  pitiC-  de  nous. 
^  Vous  qui  nous   aimez  d'un  amour   éternel, 
ayez  pitié  de  nous. 

Vous,  de  qui  la  conversation  n'a  point  d'a- 
mertume, ayez  pitié  de  nous. 

Vous,  de  qui    l'amitié   est  un  saint  conten- 
tement. 

Pain  savoureux  et  les  délico-.  des  Rois, 

Vous,  de  qui  l'entretien  porte  le  j>laisir  et  la 

Nourriture  des  Anges,  ayez  pitié  de  nous. 
Tain  vivant  «lui  nous  Ibrtiliez,  ayez  pitié  de 

nous. 
Vrai   breuvage  qui  nous  réjouissez,   ayez 

pitié  de  nous. 
Grande  douceur  à  ceux  qui  craignent  Dieu, 

ayez  pitié  de  nous. 
Vous,  de  qui  le  banquet  surpasse  le  miel  des 

abeilles. 
Froment  des  élus,  "J  ^ 

Vin  qui  j)roduisez  les  Vierges,  ^ 

Manne  cachée,  i  ^^ 

Vous,  en  qui  est  toute  espéi-ancc  de  vie  j  "H. 

et  de  vertu,  Y  «' 

Vous,  en  qui  est  toute  grâce  de  conduite  j  g- 

et  de  vérité,  = 

Abrégé  des  mervei'ics  de  Dieu,  |  = 

Pain  qui  surpassez  toute  substance,        J 
Verbe  iticarné  pour  nous. 
Vous,  qui  demeurez  toujours  avec  nous. 
Agneau,  sans  tache, 
Hostie  sainte  et  Calice  de  bénédiction, 
Céleste  préservatif  contre  le  poison  du  péché, 
G  2 


n 

N 

T3 


118  l'associatiok 

Principal  monument  de  l'amour  de  Dieu") 
envers  nous, 

Dieu  surpassant  toute  abondance. 

Hostie  de  projjitiation  pour  nos  péchés, 

Torrent  de  la  libéralité  divine, 

Gaçe  de  l'immortalité,  15! 

Festin  délicieux,  ou  les  Anges  font  le 
service. 

Lien  de  charité. 

Offrant  et  otTraïuîe,  }  p 

Douceur  spirituelle  goûtée  en  sa  source, 

Réfection  des  saintes  âmes,  j 

Viatifjue  de  ceux  qui  meurent  en  N.  S. 

So^i'ez-nous  propice,  pardonnez-nous,  Seig- 
neur. 

Soyez-nous  propice,  exaucez-nous.  Seig- 
neur. 

De  IMndigne  réception  de  votre  sacré  corps 
et  sang,  délivrez-nous  Seigneur. 

De  tout  consentement  aux  tentations,  dé- 
livrez. 

Par  le  gi-and  désir  que  vous  aviez  de  célé- 
brer votre  dernière  cène,  délivrez-nous. 
Seigneur. 

Par  votre  extrême  humilité  à  laver  les  pieds 

à  vos  disciples,  délivrez-nous.  Seigneur. 
Par  l'ardente  charité  qui  vous  a  fait  insti- 
tuer ce  divin   Sacrenjent,  délivrez-nous. 
Seigneur. 
Par  son  sang  précieux,  que  vous  nous  avez 
laissé  au  sacrifice  de  la  Messe,  délivrez. 
Pauvres  pécjienrs  que  nous  sommes,  Nous 
vous  prions,  écoutez-nous. 


DU   ST.  SACUEMENT.  1  11) 

Afin  qu'il  vous  plaise  nous  affectionner  à  la 
fréquente  communion,  avec  une  due  pré- 
paration et  conl'ession  de  nos  péchés,  nous 
vous  prions,  écoutez-nous. 

Afin  qu'il  vous  plaise  nous  garder  de  toute 
hércsie,  infidélité  et  aveuglement  d'esprit, 
nous  vous  prions,  écoutez  nous. 

Afin  qu'il  vous  plaise  nous  faire  la  grâce 
d'être  participans  des  divins  et  précieux 
effets  de  ce  très-saint  Sacrement,  nous 
vous  prions,  écoutez-nous. 

Afin  qu'aux  approches  de  la  mort,  il  vous 
plaise  nous  défendre  et  munir  du  Viaticjue 
céleste,  nous  vous  prions,  écoutez  nous. 

Vrai  Fils  de  Dieu,  nous  vous  prions  écoutez 
nous. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  péchés  du 
monde,  pardonnez-nous.  Seigneur. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  ])échés  du 
inonde,  pardonnez  nous,  Seigneur. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  péchés  du 
monde,  ayez  pitié  de  nous.  Seigneur. 

V.  Seigneur,  exaucez  ma  prière. 

R.  Et  que  mes  cris  parviennent  jusqu'à 
vous. 

Prière 

Que  les  Associés  peuvent  dire  chaque  jour. 

Très  aimable  Sauveur  !  que  ceux  là  sont 
heureux,  qui  peuvent  trouver,  entre  leurs 
occupations  temporelles,  le  loisir  de  venir 
vous  adorer  dans  votre  divin  Sacrement,  et 
vous  payer  assidûment   le  tribut  de  leurs 


120  l'association,  Sec. 

Iiotnmaîçes  !  liclas!  vous  savez  que  je  puis 
bien  raremcntjouir  de  ce  bonheur.  Mais,  ô 
mon  bon  Maitre,  Je  laisse  au  moins  mon 
Cl  ur  devant  votre  Tabernacle  ;  et  je  m'unis 
en  esprit  à  tous  ceux  qui  vous  y  adorent  en 
esprit  et  en  vérité.  Puissent  leurs  actes 
d'amour  et  de  ferveur  devenir  aussi  les 
miens,  en  vertu  de  l'Association  sainte,  qui 
doit  nous  unir  en  ce  monde  et  dans  l'autre! 
Ainsi  soit-it. 


ASSOCIATION 

AUX  NM'.UF  ClIŒUJiS  DKS  ANGES- 


I<A  création  des  Anges  est  un  des  chef-d'œvres  de 
la  toute  puissance  du  Créateur,  cjui  a  exprime  duiis  ces 
sublimes  liitelligences  les  traits  les  plus  vits  et  les 
plus  niarciiics  de  sa  resemhlance  et  de  ses  divins  attri- 
buts. Leur  excellence  et  leur  beauté,  si  l'on  en  ex- 
cepte l'auguste  Marie  leur  Reine  et  la  nôtre,  avec  son 
divin  Fils,  surpasse  tout  ce  qu'on  peut  imaginer  de 
plus  rare,  de  plus  précieux  et  de  plus  parfait.  Ce 
sont  les  aînés  dans  la  maison  de  Dieu,  les  Princes  de 
sa.  Cour,  les  Ministres  de  ses  volontés,  les  Distribu- 
teurs de  ses  grâces;  ce  sont  en  méme-tems  nos 
frères,  nos  amis  et  nos  protecteurs  auprès  du  grand 
Dieu  dont  ils  contemplent  continuellement  la  face. 

Les  Anges,  en  qualité  de  Ministres  du  Roi  des 
Rois,  sont  distribués  en  trois  Hiérarchies,  qui  forment 
comme  au  tant  de  départmens  et  qui  comprennent 
tout  le  service,  le  gouernement  et  l'administration 
du  Ciel  et  de  la  Tene.  Chaque  Hiérarchie  contient 
trois  Chœurs,  a  raison  des  différentes  fonctions  à  rem- 
plir dans  ctiaqiie  classe.  La  première  Hiérarchie 
compose  la  Cour  du  Souverain  Monarciue  du  Ciel  et 
de  la  Terre;  elle  est  toute  occupée  à  l'aimer,  l'ado- 
rer, le  contempler  et  le  servir  par  l'union  la  plus  in- 
time à  toutes  ses  volontés,  et  la  fidélité  la  plus  exacte 
à  accomjdir  tous  ses  ^rdres.  La  seconde  Hiérarchie 
gouverne  le  monde  ;  son  emploi  est  de  régler  et 
conduire  les  Astres,  les  Elémeiis  et  les  Saisons,  6on- 
fonnément  aux  volontés  du  Créateur  La  troisième 
Hiérarchie  veille  à  la  conservation  du  genre  humain  ; 
sa  fonction  est  de  garder  les  enfans  d'Adam,  les  pro- 
téger, les  défendre  de  leurs  ennemis  et  les  conduire 
au  port  du  salut,  par  Itis  mérites  de  Jésus-Ciirist,  seul 
Médiateur  de  Rîdemj)tion  et  unique  source  de  toutes 
les  grâces. 


132  ASSOCIATION 

C'est  par  le  ministère  des  Anges  qae  Dieu  reçoit 
nos  prières,  nos  bonnes  œuvres  et  nos  pieux  désirs  : 
ce  sont  eux  qui  sollicitent  sans  cesse  sa  miséricorde, 
pour  nous  procurer  de  nouvelles  grâces  :  ce  sont  en- 
fin des  canaux  (jui  entretiennent  un  comnerce  spiri- 
tuel de  grâces,  de  prières  et  de  bonnes  cruvres  entre 
le  Ciel  et  la  Terre  ;  ils  sont  comme  Médiateurs  entre 
Dieu  et  nous. 

Quel  bonheur!  quelle  consolation  dans  notre  exil, 
que  cette  correspondance  avec  les  Citoyens  de  la 
Jérusalem  céleste  !  quelle  bonté  !  quelle  miséricorde 
de  notre  Dieu,  de  nous  avoir  ménagé  cette  res- 
source dans  nos  malheurs,  de  nous  avoir  donné  pour 
protecteurs,  pour  intercesseurs  et  pour  gardiens,  des 
Princes  de  sa  Cour,  des  Esprits  célestes  toujours  at- 
tentifs, toujours  vigilans  sur  nos  besoins,  tOHJours 
prcts  à  nous  secourir  et  à  nous  défendre  des  embû- 
ches, que  l'ennemi  de  notre  salut  ne  cesse  de  nous 
tendre  de  toutes  parts;  des  amis  enfin  dont  le  zèle  n'a 
d'autre  but  que  de  nous  rendre  participans  de  la  gloire 
et  du  bonheur  dont  ils  jouissent  !  Combien  ne  se- 
roit  pas  grunde  notre  ingratitude  et  notre  lâcheté,  si 
nous  manquions  de  respect,  de  reconnoissance  et 
m'^me  d'attention,  po\ir  des  Bienfaiteurs  si  magnifi- 
ques, si  généreux  et  si  desi.-.téressés,  qui  ne  reçoivent 
notre  culte  et  nos  hommag-es,  que  pour  en  rapporter 
toute  la  gloire  et  tout  l'honneur  au  Dieu  de  Majesté 
dont  ils  sont  les  Ministres,  et  nous  en  procurer  la  ré- 
compense, en  nous  obtenant  de  nouvelles  grâces  de 
sa  bonté  et  de  sa  miséricorde,  sur-tout  à  l'heure  de 
la  mort. 

La  marque  de  reconnoissance  la  plu.s  belle,  la  plus 
grande  et  la  plus  agréable  que  nous  puissions  donner 
à  CCS  Esprits  bienheureux,  qui  ne  respirent  que  la 
gloire  de  Dieu  et  notre  salut,  c'est  de  méditer  le  bel 
ordre  et  l'admirable  subordination  qui  les  unit  et 
avec  Dieu,  et  entr'eux,  et  avec  nous  ;  c'est  de  louer 
et  adorer  Dieu  avec  eux,  en  imitant  leur  soumission 
à  ton' es  ses  volontés  et  leur  charité  à  l'égard  de  nos 
frères  ;  c'est  d'implorer  souvent  un  secours  et  une 
assistance  qu'ils  désirent  eux-mêmes  nous  accorder. 


AUX  NEUF  CHŒURS  DES  ANGES.  123 

pour  remplir  chrétiennement  tous  nos  devoirs  :  c'est 
de  les  prier  tic  suppléer  devant  Dieu  ù  notre  foibles- 
se  et  notre  insuffisance. 

Tel  est  le  but  de  la  petite  association  qu'on  vous  pro- 
pose, âmes  Chrétiennes;  ses  pratiques  n'oblipent 
sous  aucun  péché  et  ne  contiennent  rien  de  gt  nant  pi 
qui  puisse  préjudicier  aux  devoirs  particuliers  de 
cliaque  état;  la  fidélité  à  vous  acfiui  ter  de  ces  pra- 
tiques, contribuera  au  contraire  beaucoup  à  sanctifier 
vos  devoirs  et  à  vous  en  faciliter  l'accomplissement, 
tant  par  la  communication  des  prières  et  des  mérites 
de  vos  Associés,  que  par  la  protection  des  Saints 
Anges  qu'elle  vous  procurera  infalliblement. 

Pour  former  cette  Association,  il  faut  que  dix  per- 
sonnes se  réunissent  ensemble  de  cœur  et  d'esprit. 
Elles  partageront  entr'ellcs  les  différentes  fonctions 
que  remplissent  dans  le  Ciel  les  neuf  Chœurs  des  An- 
ges et  la  très  sainte  et  toujours  immaculée  Vierge 
Marie  leur  Reine  et  notre  bonne"  Mère,  et  chaque 
Associé  pratiquera,  autant  qu'il  est  possible  à  la  foi* 
blesse  humaine,  la  fonction  qui  lui  sera  échue. 

Pour  assigner  à  chaque  Associé  la  fonction  qu'il 
doit  remplir  et  la  vertu  à  laquelle  il  doit  s'appliquer 
particulièrement,  l'on  aura  dix  Billets  ou  dix  Numé- 
ros, dont  les  neuf  premiers  indiqueront  chaque  Chirur 
des  Anges  qui  y  répond,  et  le  dixième  indiquera  la 
très-sainte  Vierge.  L'on  tirera  au  sort  tous  les  mois 
ces  Billets  ou  Numéros,  et  chaque  Associé  s'applique- 
ra en  particulier  aux  pratiques  du  Billet  qui  lui  sera 
échu,  jusqu'à  ce  qu'il  en  ait  re^^u  un  autre. 

Si  l'on  se  trouvoit  plus  de  dix  personnes  qui  eus- 
sent la  même"  dévotion,  comme  il  arrive  ordinaire- 
ment dans  les  Communautés,  Ton  doubleroit  ou  m^  me 
l'on  tripleroit  les  Billets  ou  Numéros  à  proportion 
du  nombre  de  personnes  qui  se  trouveroient,  et  l'on 
pourroit  les  tirer  tous  ensemble,  quoique  plusieurs 
dussent  avoir  le  pareil  Billet. 

Outre  les  Pratiques  particulières  contenues  dans 
chaque  Bille^t,  et  partagées  entre  les  Associés,  ils  au- 
ront des  Pratiques  générales  communes  à  tous  les 


124  ASSOCIATION 

Associes  pour  les  diffcreiis  jours  de  la  semaine,  et 
les  Fctes  de  Notre-Seigneur  et  de  la  trcs-sainte 
Vierge.  L'objet  de  ces  Pratiques  gciiérales  est  de 
les  réunir  tous  dans  un  mc-me  esprit  et  même  inten- 
tion, tant  entr  eux  qu'avec  les  saints  Anges,  qui,  en 
qualité  de  nos  (iardiens,  ne  désirent  rien  tant  <pie  de 
nous  voir  associes  à  leur  bonîieur  et  au  culte  qu'ils 
rendent  continuellement  au  Dieu  trois  fois  Samt  dont 
ils  jouissent,  et  dont  l'amour  et  la  contemplation 
comble  leur  félicité. 


PRATIQUES  GÉNÉRALES 

Pour  chacun  des  associés. 


Le  Dimanche,  lo.  Se  représenter  la  foi 
vive  avec  laquelle  saint  Michel  et  les  autres 
Anges  fidèles  ont  adoré  dans  le  Ciel  les 
mystères  de  la  très  sainte  Trinité,  de  l'In- 
carnation du  Fils  de  Dieu,  et  autres  qui  leur 
ont  été  proposés  à  croire,  avant  la  création 
du  monde;  le  zèle  avec  lequel  ils  les  ont 
soutenus  et  ont  combattu  contre  les  Ançes 
apostats,  pour  défendre  la  gloire  et  les  privi- 
lèges de  Marie  qui  étoit  destinée  à  devenir 
la  Mère  de  Jésus  Christ.  2o.  Demander  à 
Dieu,  par  l'intercession  des  saints  Anges, 
une  augmentation  de  grâces  proportionnée 
à  celle  que  leur  a  procurée  leur  foi,  leur 
fidélité  et  leur  zèle  pour  la  gloire  de  Dieu, 
jusqu'au  moment  où  ils  ont  été  confirmés  en 
grâce.  3o.  Faire  àcette  intention  et  dans  le 
même  esprit  de  fréquens  actes  de  foi  et  d'- 
adoration pendant  la  journée. 


AUX   NKUK   CHCKUUS  DKS  ANGES.  125 

Le  Lundi.  Se  rcprrsciitcr  le  Saint-Esprit 
comme  le  Sanctificateur  dos  Anges  et  des 
Hommes,  l'adorer  avec  les  saints  Anges, 
comme  l'auteur  de  toute  bonne  pensée,  de 
tout  bon  désir,  de  toute  cliarité  et  de  tout 
bien  surnaturel.  £o.  L'inv(»»|ucr  souvent  de 
cœur,  d'esprit  et  de  bouciic,  pour  lui  de- 
mander les  grâces  et  les  lumières  qui  nous 
sont  nécessaires.  3o.  Eviter  avec  grand 
soin  tout  ce  qui  pourroit  le  contrister,  re- 
specter nos  corps  comme  ses  temples  et  pra- 
tiquer en  son  liunncur  quelqu'œuvre  de  clia- 
rité, sur-tout  envers  les  âmes  du  Purgatoire. 

Le  Mardi,  lo.  Se  représenter  la  majesté 
du  Dieu  trois  fois  Saint,  qui  précipite  dans 
les  enfers  les  Anges  rebelles  et  apostats,  et 
qui  communique  sa  sainteté  aux  Anges 
fidèles  et  soumis,  les  y  confirme,  en  récom- 
pense de  leur  fidélité  et  de  leur  zèle  à  défen- 
dre sa  gloire  et  les  privilèges  de  Marie,  et 
qui  les  établit  nos  Protecteurs  et  nos  Gar- 
diens contre  la  malice  de  Lucifer.  2o.  Invo- 
quer souvent  de  cœur  et  de  boucbe  les  Anges 
gardiens  de  nos  personnes,  des  lieux  où  nous 
nous  trouvons,  des  personnes  avec  lesquelles 
nous  avons  à  traiter,  de  nos  ennemis,  et  les 
saluer  intérieurement.  3o.  Pratiquer  quel- 
que mortification  intérieure  et  extérieure  en 
leur  honneur,  et  répéter  souvent  avec  eux: 
SanctuSf  SanduSy  Sandus  Dominus  Deus 
Sabaoth.  Pleni  snnt  cœli  et  terra  majestatis 
gloriœ  tuœ.  Ou,  Saint,  Saint,  Saint  le 
Seigneur  Dieu  des  armées.    Le  ciel  et  la 


126  ASSOCIATION 

terre  sont  rem|)lis  de  sa  (çloire  et  de  sa  ma- 
jesté.    Ou  neuf  Gloria  Patri,  Sçc. 

Le  Mercredi.  Se  représenter  une  multi- 
tude d'Anges  choisis  dans  tous  les  Chœurs 
pour  escorter  et  servir  la  sainte  Famille, 
Jésus,  Marie  et  Joseph,  ])endant  (pi'ils 
étoient  sur  la  terre  ;  admirer  leur  bonheur  et 
leur  joie  dans  les  services  qu'ils  rendoient  à 
leur  Roi  et  à  leur  Reine.  2o  Implorer  leur 
protection  auprès  de  saint  Joseph,  comme 
chef  de  la  sainte  Famille,  afin  qu'il  nous 
rende  propices  Jésus  et  Marie.  3o.  Honorer 
d'un  culte  spécial  saint  Joseph,  lui  adresseK 
pendant  la  journée  quelques  prières,  le  sa- 
luer intérieurement  et  demander  son  assis- 
tance dans  toutes  nos  affaires. 

Le  Jeudi.  Se  rej)resenter  une  multitude 
d'Anges  députésfpour  veiller  à  la  garde  des 
saints  Tabernacles,  qui  se  couvrent  la  face 
de  leurs  aîles,  se  prosternent  et  adorent  sans 
cesse  Jésus-Christ  présent  dans  la  sainte 
Eucharistie,  et  qui  redoublent  leur  culte  et 
leurs  adorations  pendant  le  saint  Sacrifice 
de  la  Messe.  2o.  Compatir  à  la  peine  et  à 
la  douleur  qu'éprouvent  ces  Esprits  bien- 
heureux, lorsqu'ils  voient  les  Eglises  déser- 
tes ou  fréquentées  par  des  Chrétiens  sans 
foi  et  sans  religion,  qui  semblent  n'y  entrer 
que  pour  insulter  le  Dieu  de  majesté  qui  y 
est  toujoui's  présent,  et  qui  cache  sa  puisr 
sance  et  sa  majesté  pour  exciter  la  confiance 
de  ses  enfans  à  lui  adresser  leurs  prières  et 
à  lui  demander  leurs  besoins.  So.  Assister 


AUX  NKUr  CHŒURS  DES  ANGES  127 

au  saint  Sarrifire  de  la  Messe,  s'il  est  possi- 
ble, faire  au  moins  en  esprit  une  visite  du 
saint  Sacrement,  et  prier  pour  la  réparation 
des  outrages  faits  à  Jésus  Cliiist  dans  ce 
Saciement  de  son  amour. 

Le  Vendredi.  Se  repi'tsenter  la  cruelle 
agonie  de  Jésus  Christ  dans  le  Jarditi  des 
Olives,  ia  tristesse  mortelle  dont  sa  sainte 
ame  fut  accablée,  et  le  secours  qu'il  daigna 
recevoir  par  le  ministeie  des  Aiiges  dans 
cette  occasion  et  dans  tnut  le  couis  do  sa 
Passion.  2o.  Prier  ces  Esprits  bienlieureux 
de  pénétrer  nos  cœurs  et  nos  anies  des  mêmes 
sentimens  dont  ils  furent  eux  mêmes  animés 
à  la  vue  des  opprobres  et  des  douleurs  du 
divin  Jésus.  3o.  Se  rapeller  sou\ent  pî^i- 
dant  la  journée  (pie  c'est  pour  nous  et  à 
notre  place  que  Jésus  a  souffert  toutes  ces 
ignominies  et  tous  ces  tourmens;  s'unir  à 
tous  les  sentimens  d'adoration,  d'amour  et 
de  con)passion  des  saints  Anges  envers 
Jésus-Christ,  et  de  sa  sainte  Mère  immolée 
au  pied  la  Croix  ;  pratiquer  quelques  afîes 
de  mortification  intérieure  et  extérieure  à 
cette  intention. 

Le  Samedi.  Se  représenter  le  ^signe  qui 
fut  manifesté  aux  Anges  dans  le  Ciel,  lors- 
qu'ils virent  une  Femme  re\étuedu  Soleil, 
qui  avoit  la  LUne  sous  ses  pieds,  et  une 
couronne  de  douze  Etoiles  fj*»r  sa  tète  ;  que 
ce  signe  appartient  à  la  très-sainte  Vietge 
Marie  destinée  à  devenir  la  ^lere  du  Fils 
de  Pieu,  et  manifestée  comme  telle  aux 
H 


128  ASSOCIATION 

Anjçps  dans  le  Ciel  ;  que  ce  signe  l'ut  connue 
le  sceau  de  la  répi'ohation  de  Lucifer  et  de 
ses  adliérens,  qui  voniii-ent  des  lilaspliénies 
contre  cette  incomparable  Femme,  comme  il 
ïe  lut  de  laconlitmation  en  grâce  pour  saint 
Michel  et  les  autres  Anges  fidèles,  qui  recon- 
nuirnt  avec  joie  Marie  pour  leur  Reine  et 
leur  Souveraine.  2o.  Implorer  le  secours  et 
l'intercession  de  Marie,  pour  nous  mettre  à 
couvert  des  pièges  et  des  attaques  du  dragon 
infernal.  3o  Se  réjouir  et  rendre  grâce  h 
Dieu  des  privilèges  qu'il  a  accordés  à  Marie, 
notamment  de  son  immaculée  Conception, 
et  de  ce  qu'il  nous  l'a  doimee  pour  Mère. 

Aux  têtes  de  Notre  Seigneur  et  de  la 
très  sainte  Vierge,  cliarpie  Associé  aura  soin 
de  s'unir  aux  saints  Anges,  et  d'implorei* 
leui'  secours  pour  célébrer  saintement  la 
Fête  ou  le  M,ystère  que  l'Eglise  honore  ce 
jour  là,  et  célébrera  les  Fêtes  de  saint 
Michel  et  des  saints  Anges  avec  une  dévo- 
tion particulière. 

J\uta.  Voici  les  dix  Numéros,  qu'on  doit 
se  distribuer  au  sort;  chacun  lii-a  tous  les 
jours  celui  qui  lui  aura  échu,  pour  le  Mois, et 
sera  fidèle  a  pratiquer  ce  qu,i  y  est  prescrit. 


LES  SERAPHINS 

JSTo.  I.     Premier  Chœur  de  la  première  Hiér- 
archie. 


Les  Séraphins,  qui  sont  tout  amour,  sont 
comme  aiftant  de  canaux  par  lesquels  Dieu 


AUX  NEUF   CH<i:unS  DES  ANGES.  129 

oomninnii]uc  son  amour  aux  autres  Anajos  ot 
aux  b2si)iits  (l'un  ordi'C  iiifnirur;  l'aïuour 
divin  les  occupe  et  les  unit  tellement  à  Dieu, 
qu'ils  ne  peuvent  s'occuper  ni  de  leur  pfo- 
prc  excellence,  ni  d'aucun  autre  objet  <|u'en 
Dieu  et  pour  Dieu.  Prions  les  Sérapliins 
de  communiquer  à  nos  âmes  une  portion  de 
ce  beau  t'en  dont  ils  brûlent. 
Pater  noster.  Ave  Maria.  Gloria  Patrie  ^c. 

Pratiques. 

lo.  De  fréquentes  aspirations  vers  Dieu, 
pour  lui  demander  son  amour  dans  l'union 
des  Séraphins. 

2o.  Le  détachement  de  tous  les  choses 
créées  et  le  renoncement  à  tout  ce  qui  pour- 
roit  être  contraire  à  l'amour  divin. 

Vertu.  L'amour  divin. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenir. 

Les  Chérubins 

JVo.  II.     Deuxième  Chœur. 

Les  Chérubins,  qui  sont  éclairés  immé- 
diatement de  Dieu,  sont  comme  autant  de 
flambeaux  qui  communi(iuent  la  lusniere 
divine  aux  autres  Anges  et  aux  Esprits  d'tin 
ordre  inférieur.  Leur  emploi  est  la  contem- 
plation de  la  Divinité,  et  leur  vertu  parti- 
culière est  la  connoissance  et  l'ititelligence 
des  choses  de  Dieu.  Prions-les  de  nous 
H  2 


130  ASSOCIATION 

éclairer  dans  la  vie  spirituelle  et  de  nous 
prùser>er  de  Pillusinn. 
Faternoster.  Ave  Maria.  Gloria  PatrifSfc. 

Pratiques. 

lo.  L'oraison  mentale,  pour  acquérir  la 
connoissance  de  Dieu  et  l'intelligence  des 
choses  divines. 

2o.  Le  renoncement  à  l'esprit  propre  et 
au  raisonneivieut  humain,  pour  goûter 
l'esp  it  de  Dieu. 

Vertu.  La  discrétion. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenii'. 

Les  Trônes. 

JVb.  m.     Troisième  Chœur, 

Les  Trônes  sont  des  Anges  de  paix  ;  on 
les  invoque  pour  l'obtenir;  la  source  delà 
leur  \  lent,  tant  de  l'amour  que  les  Séraphins, 
que  de  la  sagesse  que  les  Chérubins  leur 
communiquent.  Cet  amour  et  cette  sagesse 
les  unit  si  intimement  à  Dieu,  à  toutes  ses 
volontés  et  à  toutes  les  dispctsitions  de  sa 
P»  (vidence,  que  rien  n'est  capable  de  les 
troubler  ni  de  les  ébianler-  parmi  les  pins 
grands  troubles  et  les  plus  terribles  révolu- 
tions de  la  nature.  C'est  pour  cela;  qu'ils 
sont  appelles  Trônes  par  saint  Denis  et  par 
saint  Bernard,  d'autant  que  la  majesté  de 
Dieu  se  repose  sur  eux  ;  comme  sur  un  ti  ône 
ferme,  pour  manifester  ses  volontés  et  le 


AUX  NEUF  CHŒURS  DES  ANGES.  131 

l'aire  accomplir.  Adressons-nous  aux  Trônes 
])our  obtenir  la  paix  de  l'ame,  non  cette 
fausse  paix  que  le  monde  prêche  et  qu'il 
promet  à  ses  partisans,  mais  la  paix  des 
enfans  de  Uieu. 
Pater  noster.    ^ve  Maria.  Gloria  Patrie  Sfc. 

Pratiques. 

lo.  Se  soumettre  de  cœur  et  d'esprit  aa 
bon  plaisir  et  à  toutes  les  volontés  de  Dieu, 
et  adorer  dans  le  silence  les  desseins  de  sa 
Providence  dans  touts  les  événemens. 

20  Se  tenir  en  garde  contre  le  respect 
humain  et  mépriser  les  jugemens  des  hom- 
mes. 

Vertu.  La  fermeté  dans  l'exécution  des 
bonnes  résolutions. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenir. 

Les  Dominations. 

JVb.  IV.     Quatrième  Chœur,  et  le  premier  de 
la  deuxième  Hiérarchie. 

Les  Anges  de  la  deuxième  Hiérarchie 
sont  destinés  à  l'exécution  des  ordres  et  des 
volontés  de  Dieu  dans  le  gouvernement  de 
la  nîiture  et  des  choses  de  ce  monde.  Les 
Dominations  sont  comme  les  Secrétaires 
d'Etat  du  grand  Roi  du  Ciel  et  de  la  Terre. 
Ce  sont  eux  qui  reçoivent  les  ordres  immé- 
diatement de  Dieu.  La  vertu  propre  et 
particulière  des  Dominations  est  le  zèle  de 
H  3 


132  ASSOOlATrON 

la  .e^loire  et  de  l'autoi-ité  de  Dieu.  Leur 
emploi  est  de  manilester  ses  ordres  et  ses 
voUmtés  aux  Anpes  et  aux  Esprits  d*un 
ordre  inférieur.  Demandons  par  ces  Esprits 
bienheureux  la  grâce  de  conrwitre  la  vo- 
lonté de  Dieu  sur  nous. 
Pater  noster.  Ave  Maria.  Gloria  Patrif  ^c. 

Pratiques, 

lo.  Eviter  le  tumulte  du  monde  et  la  dissi- 
pation, pour  entendre  la  voix  de  Dieu  au  de- 
dans de  notre  cœur  et  ses  bonnes  inspira- 
tions. « 

2o.  Veiller  sur  ses  inférieurs,  afin  qu'ils 
remplissent  leurs  devoirs  envers  Dieu,  et 
qu'ils  observent  sa  sainte  loi. 

Veriu.  La  soumission  aux  ordres  et  à 
toutes  les  volontés  de  Dieu. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenir.  .  • 

Les  Vertus. 

JVo.  V,     Cinquième  Chœur. 

Les  Vertus  reçoivent  les  ordres  de  Dieu 
parle  canal  des  Dominations.  Leur  force 
et  leur  empire  s'étend  sur  là  nature  et  les 
élémens,  et  il  est  tel  que  rien  ne  peut  leur 
résister,  et  qu'ils  font  tout  plier  sous  les 
ordres  de  Dieu,  jusqu'à  opérer  des  miracles, 
quand  ils  de\iennent  nécessaires  pour  l'ac- 
complissement de  ses  volontés;  ce  sont  les 
Vertus  qui  commandent  à  la  mer  et  aux 


AUX  NEUF  CH(eUUS  DES  ANGEjJ.  133 

tlémens  et  «jui  règlent  les  saisons.  On  les 
invoque  avec  succès  dans  les  tU aux  et  les 
calamités  publiques.  Invoquons-les  dans 
nos  foiblesses  et  nos  misères  particulières 
pour  rcgler  notre  nature,  et  nos  sens,  et  les 
soumettre  aux  volontés  de  Dieu  et  au  joug 
de  l'Evangile. 
Pater  nostcr.  Are  Maria.  Gloria  Palri,  ^'c. 

Fratiqnes. 

lo.  Mortifier  ses  sens,  en  les  privant  des 
satisfactions  qui  ne  sont  pas  nécessaires  à 
la  santî. 

£o.  Supporter  ses  misères  corporelles  et 
spirituelles  avec  patience,  et  sans  se  dé- 
courager. 

Vei-tu.  La  dcGance  de  soi-même. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenir. 

Les  Puissances. 

M.  VI.     Sixième  Chœur. 

Le  Chœur  des  Puissances  a  reçu  de  Dieu 
lin  pouvoir  très-spécial,  pour  détruire  tous 
les  eftbrts  des  dénions  et  rendre  inutiles  tous 
les  artifices  qu'ils  emploient  pour  empêcher 
l'exécution  de  .ses  ordres.  Le  pouvoir  et  la 
force  des  Puissances  sont  tels,  qu'un  seul 
Ange  de  ce  Chœur  seroit  capable  de  com- 
battre et  de  mettre  en  déroute  toutes  les 
légions  infernales.  Il  faut  invoquer  les 
Puissances  quand  on  voit  des  tempêtes 
H  4 


134  ASSOCIATION 

s'élever  dans  l'Eglise  ou  dans  l'Etat,  ou 
contre  des  personnes  de  bien  qui  s'emploient 
à  la  gloire  de  Dieu  et  au  salut  des  âmes. 
Invoquons-les  sur  tout  dans  les  tentations  et 
les  assauts  que  notls  livrent  les  démons,  afin 
que  leur  force  nous  rende  victorieux  de  ces 
ennemis  invisibles  de  notre  salut. 
Pater  noster.  Ave  Maria.  Gloria  Patri,  Sçc. 

Pratiques. 

lo.  Confesser  humblement  sa  foiblessc  et 
implorer  le  secours  de  Dieu. 

2o.  Suivre  les  avis  du  Directeur  en  esprit 
d'obéissance  et  sans  raissonner. 

Vertu.  L'humilité  de  cœur  et  d'esprit. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'obtenir. 

Les  Principautés. 

JSTo.  VJI.     Septième  Chœur  et  le  premier  de  la 
troisième  Hiérarchie, 

Les  Anges  de  la  troisième  Hiérarchie 
sont  destinés  à  exécuter  les  ordres  et  les 
volontés  de  Dieu  dans  le  gouvernement  des 
hommes,  des  Royaumes  et  des  Provinces,  et 
de  ce  qui  a  rapport  au  bien  des  homuies. 
Les  Principautés,  comme  les  premiers  de 
cette  Iliérarchio,  reçoivent  les  ordres  de 
Dieu  par  les  Dominations,  pour  les  rendre 
ensuite  aux  Archanges  et  aux  Anges  qui 
sont  d'un  ordre  inierieur.     Honorons   les 


AUX    NKUl-     Clinr.URS    DKS    ANt.KS.  1 3o 

IVincipantis,  -rt    implofotis    leur    secours 
pour  la  reforme  de  notre  intérieur.' 
Faternoster.  Jlve Maria.  Gloria  Pairi, ^'c. 

Pratiques. 

lo.  Rentrer  souvent  en  soi-même  pour 
examiner  les  mouvemens  de  sou  propre 
cœur,  et  n'y  cntietenir  aucune  attache  ni* 
aucun  désir  contraire  au  bon  plaisir  de 
Dieu. 

2o.  Se  soumettre  de  cœur  et  d'esprit  à 
toutes  les  décisions  de  l'Eglise,  et  respecter 
les  avis  de  ses  Ministres  qui  s'intéressent  à 
notre  salut. 

Vertu.  La  Simplicité  chrétienne 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il -est  possi- 
ble, pour  l'rëtenir. 

Les  Archanges. 

JVo.  VIII.  Huitième  Chœur. 

Les  Archanges  sont  distingués  des  Anges 
par  la  qualité  et  l'importance  de  leurs  fonc- 
tions. Les  Archanges  sont  chargés  de  veil- 
ler sur  les  Empires,  les  Royaumes,  les  Pro-  ' 
vinces,  les  Villes  et  les  Bourgs.  S  Michel, 
comme  le  plus  zélé  défenseur  de  la  gloire  et 
des  intérêts  de  Dieu,  lui  «jui  précipita  Luci- 
fer, avec  sa  cohorte  rebelle,  du  ciel  au  fond 
de  l'abime.  L'Archange  S.  Michel  est  le 
protecteur  de  l'Eglise  universelle  et  de  la 
France  en  particulier.  C'est  lui  qui  nous  as- 
siste à  l'heure  de  la  mort  pour  combattre  le 
H5 


136  ASSOOIATtON 

démon  ;.  cVst  lui  qui  présente  nos  âmes  au 
jiiej'MiH'nt  de  Dieu  et  qui  les  introduit  dans 
le  Paradis.  Au  reste,  il  ne  faut  pas  croire 
que  les  Arclianpjes,  qui  forment  le  second 
chœur  de  la  troisième  Hiérarchie,  soient 
inférieurs  en  grâces,  en  mérite,  ni  en  excel- 
lence aux  Anges  des  deux  |)iTmieres  Hié- 
'laichies.  L'Archange  S.  Michel,  par  ex- 
emple, est  regardé  comnie  le  premier  des 
Séraphins  ;  S.  Gabriel,  <pii  a  été  chargé  de 
traiter  le  mystère  de  l'Incarnation  de  J.  G., 
n'est  pas  moins  élevé  en  gloire,  et  ainsi  des 
autres.  Honorons  les  Archanges,  prions- 
les  pour  le  souverain  Pontife  et  les  Pi'élats 
qui  gouvernent  l'Eglise,  et  pour  toutes  les 
personnes  qui  nous  gouverner»t. 

Paternoster.  ^ve Maria.  GlaHa Patrij ^c. 

Pratiques. 

lo.  Aimer  son  prochain  comme  soi-mê- 
me, à  l'exemple  de  J.  C.  et  lui  faire  tout  le 
bien  dont  on  est  capable. 

3o.  Honorer  toutes  les  personnes  consti- 
tuées en  dignité,  notamment  celles  qui  gou- 
vernent le  lieu  où  nous  habitons,  et  se  con- 
former à  leurs  réglemens,  tant  qu*ils  ne 
sont  pas  contraires  à  la  loi  de  Dieu. 

Vertu.  Le  zèle  de  la  gloire  et  des  intérêts 
fie  Dieu. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  pos<« 
sjble,  pour  l'obtenir. 


AUX  NKUF  CHCEUIIS  DES  ANGES.  137 

Les  Saints  Anges. 
M).  IX.  JYeuvime  Cœur. 

Les  Anges  du  neuvième  chœur  sont  ceux 
qui  sont  charités  d'exécuter  les  ordres  de 
Dieu  dans  les  choses  ordinaires.  Les  Aii.t^es 
.gardiens,  qui  sont  applicjués  à  la  conduite 
de  chaque  ame  en  particuliei-,  sont  ordi- 
nairement choisis  dans  ce  chœur.  Les  se- 
cours et  les  services  que  nous  recevons  j)ar 
le  ministère  de  ces  Intelligences  célestes 
sont  incroyables;  ce  sont  eux  (]ui  nous  dé- 
fendent contre  nos  ennemis  invisibles,  et  qui 
nous  préservent  d'une  infinité  de  périls  aux- 
quels nous  sommes  continuellement  exposés, 
tant  pour  l'ame  que  pour  le  C(irj>s  ;  ce  sont 
eux  qui  nous  excitent  continuellement  au 
bien,  qui  présentent  à  Dieu  nos  prières  et 
nos  bonnes  œuvres  pour  les  lui  faire  agréer, 
et  qui  sollicitent  auj)rés  de  lui  de  nouvelles 
grâces  pour  nous;  ce  sont  les  meilleurs 
amis  que  nous  ayons  et  les  plus  désintéres- 
sés; toute  la  reconnoissance  qu'ils  exigent 
de  nous,  c'est  notre  fidélité  à  coi'tespondre 
à  leurs  soins  amoureux;  et  toute  la  récom- 
pense qu'ils  attendent  de  leur  scr\  ice,  c'est 
le  plaisir  de  nqus  voir  heureux  et  de  nous 
rendre  paiticipans  de  leur  bonlieur  et  de 
leur  félicité.  Compatissons  aux  soins  infruc- 
tueux que  les  Anges  gardiens  prennent  pour 
tant  d'idolâtres,  d'infidèles,  d'hérétiques  et 
de  mauvais  chrétiens  qui  ne  pensent  pas  mê- 
me qu'ils  ont  un  Ange  qui  les  accompagne  et 


138  ASSOCIATION 

qui    les   assiste    continuellement.      Prions 

Dieu  poui"  la  conversion  de  ces  malheureux. 

Faternoster.  Ave  Maria.  Gloria  Patrie  ^c. 

PRATiqrEs. 

lo.  Converser  intérieurement  avec  les 
saints  Anges,  s'entretenir  souvent  avec  eux 
de  Dieu  et  des  choses  divines. 

2o.  Respecter  la  compagnie  de  son  Ange 
gardien,  et  ne  faire  jamais  rien  en  sa  pré- 
sence, qui  puisse  le  contrister. 

Vertu.     La  dévotion  aux  saints  Anges. 

Une  Communion  le  Mardi,  s'il  est  possi- 
ble, pour  l'olj tenir. 

La  reine  ues  Anges. 

JVo.  X. 

Fille  du  Père  Eternel,  Mère  de  son  di- 
vin Fils  et  l'Epouse  de  son  S.  Esprit,  la 
très  sainte  Vierge  Marie,  en  vertu" de  sa  di- 
vine alliance  avec  les  trois  Personnes  de 
la  très-sainte  Trinité,  est  placée  sur  un 
trône  dans  le  ciel  immédiatement  au-dessous 
de  son  divin  Fils,  couronnée  de  la  toute- 
puissance  du  Père  Eternel,  de  la  sagesse  de 
Jésus- Christ  et  de  la  charité  du  Saint-Es- 
prit;' chacune  des  trois  Personnes  a  pris 
plaisir  à  orner  sa  bien-ainiée  et  à  lui  com- 
muniquer les  dons  les  plus  capables  de  lui 
gagner  tous  les  cœurs  ;  de  sorte  qu'elle  peut 
disposer  de  tous  les  trésors  de  la  Divinité. 
Marie  fait  dans  le  ciel  la  joie  des  Anges  et 


AUX  NECF  CHŒURS  DBS  ANGES.  139 

«les  BieiHicurciix  qui  la  reCoiinoissent  pour 
leur  Keine  et  leur  Souveraine,  et  (|ui  sont 
tous  dévoués  à  soh  service  et  à  l'exécution 
de  ses  volontés.  Marie  n'est  pas  seulenieni, 
la  Reine  du  ciel  et  de  la  terre,  elle  est  en- 
core notre  Mère,  elle  nous  a  tous  adoptés 
pour  ses  entans  au  pied  de  la  croix,  dans 
la  personne  de  saint  Jean.  C'est  la  plus 
puissante,  la  j)lus  sage  et  la  plus  ten- 
dre de  toutes  les  Mères.  Adressons  nous 
donc  à  Marie  avec  une  confiance  pro- 
portioiinée  à  ses  qualités  et  a  nos  besoins, 
demandons-lui  l'amour  de  son  divin  Fils  et 
l'application  de  ses  mérites  à  nos  âmes:  et 
afin  de  nous  en  rendre  dignes,  prions-la.  en 
qualité  de  ?>eine  des  Anges,  de  nous  procur- 
er leur  protection  et  leurs  secours. 

Un  Pater  noster  pour  remercier  la  très- 
sainte  Trinité  des  privilèges  qu'elle  a  ac- 
cordés à  Marie,  et  trois  Jive  Maria  pour 
honorer  l'Incarnation  de  Jésus-Christ  dans 
son  chaste  sein,  et  les  services  qu'elle  lui  a 
rendus  en   le  portant  et  l'allaitant  de  soji 

lait  virginal. 

* 

Pratiques, 

lo-  Honorer  d'un  culte  spécial  l'Imma- 
culée Conception  de  Marie,  en  répétant 
souvent  l'antienne  totâ  putchra  es  Maria. 

2o.  Compatir  à  ses  douleurs  et  à  ses 
peines  intérieures  au  pied  de  la  croix  de  son 
divin  Fils,  s'y  rendre  souvent  en  esprit  pour 
l*y  contempler. 


14Û  ilSSOCIATIOlV,    Scu. 

So.  Travailcr  à  la  conversion  des  pe- 
chiMiis.  jiiier  jjour  eux  et  recommander 
leurs  amcB  à  Marie  en  recitant  le  saint  Ro- 
saire. 

Vertu    La  pureté  du  cœur  et  la  modestie. 

Une  Communion  le  Samedi,  s'il  est  pos- 
sible, pour  l'obtenir. 

J\i''ota.  Le  Pape  Pie  VI.  avoit  beaucoup  encouragé 
cette  Association  des  SS.  Anges;  par  deux  Décrets, 
l'un  (lu  24  Octobre,  et  l'aiitj-e  du  20  Décembre,  de 
l'ai'  17^9  :  il  accorda  des  Indulgences  à  ceux  qui  se 
sen/mt  associés  pour  cette  fin.  Voici  le  premier 
Dtcrel. 

N.  T.  S.  P.  le  Pape,  Pie  VI.  étant  duement  in- 
formé que  plusieurs  personnes  de  l'un  et  de  l'autre 
sext,  de  bonnes  vie  et  mœurs,  se  sont  unies  spirituel- 
lement, pour  lionorer  chaque  jour,  par  diverses  sa- 
lutations, la  bienheureuse  Vierge  Marie,  Reine  des 
Anges,  et  tous  les  chaurs  des  Anges  ;  afin  d'accroî- 
tre de  plus  en  plus  cet  exercise  de  piété,  Sa  Sainte- 
té accorde  t  tous  ceux  qui  le  pratiqueront,  pourvu 
qu'ils  soient  an  moins  contrits,  cent  jours  d'Indul- 
gence, qu'ils  pourront  gagner  trois  fois  par  jour; 
plus,  Indulgence  plénii  re,  applicable  aux  âmes  da 
Purgatoire,  par  forme  de  suffrage,  les  fêtes  de  l'Ar- 
chsinge  Saint  Michel,  et  des  Saints  Anges,  pourvu 
qu'  tant  véritablement  '^eptntans.  Confessés  et  ccfm- 
muniés,  ils  visitent  quel  qu'i-glise,  et  y  prient  dévo- 
tement quclqu-^  c<  mps,  suivant  l'intention  de  Sa 
Sainteté.  Lt-  présent  déciet,  rendu  sans  expédition 
de  Bref,  k  24  Octobre  1789,  est  à  perpétuité,  non- 
obstant toutes  choses  à  ce  contraires. 


ASSOCIATION 

DU  SAINT  ESCLAVAGE  DE  LA  MÈRE  DE  DIEU. 


La  dévotion  de  l'Esclavage  de  Notre-Dame,  n'est 
autre  chose  qu'une  obligation  d'amour  et  une  sainte 
transaction  que  l'on  fait  avec  la  sacrée  Vierge,  par 
laquelle  en  qualité  de  Reine  du  Ciel  et  de  la  Terre, 
qu'elle  possède  pour  appanage  de  sa  Majesté,  nous 
lui  consacrons  notre  liberté,  pour  passer  au  nombre 
de  ses  Esclaves,  la  faisant  la  Maîtresse  absolue  de 
nos  cœurs,  lui  cédant  le  droit  que  nous  avons  en  tou- 
tes nos  bonnes  actions  :  nous  dévouant  entièrement 
au  service  de  sa  grandeur;  et  en  en  faisant  une  haute 
protestation  :  cette  grande  Reii>e  s'obligeant  de  son 
côté  à  tout  ce  que  doit  une  boime  Maîtresse  à  son 
esclave  ;  c'est-."i-dire,  à  nous  obtenir  la  nourriture  et 
l'entretien  spirituel  de  toutes  les  grâces  qui  sont 
nécessaires,  afin  que  nous  la  puissions  un  jour  accom- 
pagner dans  le  Ciel,  suivant  la  promesse  de  notre 
Seigneur  son  Fils,  qui  veut  bien  que  ses  serviteurs 
soient  en  même  Palais  que  lui  :  Ubi  auni  ego,  illic  et 
minister  meus  erit. 

Et  parce  que  les  Esclaves  autrefois  portoient  une 
certaine  marque,  par  laquelle  on  reconnoissoit  à  qui 
ils  appartenoient  :  ceux  qui  se  veulent  mettre  au 
nombre  des  esclaves  de  Marie,  font  bénir  une  petite 
chaînette  pour  porter  toute  leur  vie  au  col,  ou  au 
bras,  à  la  ceinture,  ou  au  pied,  selon  leur  dévotion, 
pour  marque  de  leur  esclavage,  après  avoir  fait  la 
protestation  dont  nous  parlerons. 

De  plus,  d'autant  que  les  Esclaves  doivent  à  leur 
Maître  quelque  tribut,  ceux  qui  se  sont  Esclaves  de 
Marie  lui  en  payent  de  deux  sortes.  I..e  premier 
commence  le  jour  qu'ils  prennent  la  Chaînette,  et 
se  doit  renouveller  tous  les  ans  à  même  jour,  il  con- 
siste ou  bien  en  quelques  prières  extraordinaires, 
comme  le  grand  Office  de  N.  Dame,  le  Rosaire  en- 
tier, et  semblables,  ou  en  quelques  pénitences,  corn- 


142       ASSOCIATION  DU    SAINT  ESCLAVAGE 

me  serolent  jeunes,  disciplines,  et  autres  mortifica- 
tions par  l'avis  du  Confesseur  :  ou  en  quelque  action 
de  pieté,  comme  visiter  les  malades,  donner  quelciae 
aumône,  déliverer  quelque  prisonnier  nourrir  quel- 
que pauvre,  faire  dire  quelques  Messes  en  l'honneur 
de  N  Dauie,  ofTrir  un  cierge  à  son  Autel,  et  sem- 
blables que  nous  promettons  de  faire  tous  les  ans  au 
même  jour. 

Le  2e.  tribut  doit  être  journalier  et  pour  cela 
moindre  que  l'autre,  qui  serve  a  nous  faire  souvenir 
que  nous  ne  sommes  plus  à  nous;  dire  tous  les  jours 
l'Office  de  l'Immactdée  Conception,  ou  bien  les  sept 
Allcgresses  de  N.  D.,  ou  bien  le  Chapelet,  ou  bien 
tous  les  matins  renouveller  la  protestation  que  nous 
avons  faite  :  ou  bien  pour  les  personnes  plus  spiri- 
tuelles, un  certain  nombre  d'Actes  d'Amour,  de  res- 
pect et  de  soumission  pour  les  grandeurs  de  Marie, 
dont  nous  nous  professons  les  Esclaves,  lui  deman- 
dant sur  tout  une  heureuse  mort,  et  faisant  partici- 
pans  de  toutes  nos  prières,  tous  ceux  qui  sont  dans 
1  esclavage.  De  sorte  néanmoins  que  tous  ces  en- 
gagemens  n'apportent  aucune  obligation  sous  peine 
de  péché. 

tte  Vorgine  de  lu  dévotion  de  VKsclavage. 

I  Cette  dévotiort  est  fondée,  premièrement  sur 
l'exemple  de  J.  C  notre  Seigneur,  qui  pour  nous 
obliger  à  reconnoitre  la  sainte  Vierge  pour  notre 
maîtresse,  a  voulu  lui-même  se  soumettre  à  elle,  et 
ne  nous  a  laissé  pour  mémoire  de  ses  actions  pendant 
les  trente  premières  années  de  sa  vie,  que  ces  paro- 
les :  erut  subditus  illis. 

II  vivoit  pendant  ce  tems-là  soub  l'obéissajice  de 
Marie  et  de  Joseph. 

La  pratique  en  est  si  ancienne,  que  l'on  ne  scau- 
roit  presque  en  trouver  les  commencemens.  Il  est 
constant  néanmoins  que  depuis  plus  de  sept  cens  ans 
quc  notas  en  trouvons  des  marques  dans  l'Eglise,  elle 
s'est  répandue  partout  le  monde. 


DE    LA    MKRE    DU    DiKU.  \4-: 

PRATIQUS 

DE  CETTK  DKVOTION. 


La  dévotion  de  l'Esclavage  ne  consiste  pas  seule- 
ment à  rendre  à  la  Sainte  Aierge  quelques  honneurs, 
ou  à  reciter  en  son  nom  quelques  prières,  comme  le 
rest  des  Confréries  érigées  en  son  bonheur  ;  mais  el- 
le engage  entièrement  à  son  service  par  toutes  les  ac- 
tions de  la  vie  que  nous  ne  faisons  que  pour  elle,  en 
qualité  d'Esclave. 

Les  Papes  Grégoire  XV.  Urbain  VIIL  Alexandre 
VIL  ont  accordé  aux  fidèles  de  l'un  et  de  l'autre 
Sexe,  Indulgence  pleniére  le  jour  de  l'entrée,  à  l'ar- 
ticle de  la  mort  en  recevant  les  Sucremens  de  Péni- 
tence et  d'Eucharistie  :  cent  jours  d'indulgence  en 
recitant  la  couronne  de  trois  Pater  et  de  douze 
^ve  Maria.  Indulgence  pleniére  pour  reciter  la 
grande  Oraison  les  jours  de  Vierge. 

La  Fête  de  l'Annonciation  est  la  principale  Fête 
de  l'Esclavage  ;  on  doit  se  faire  un  devoir  d'y  com. 
munier,  et  de  visiter  quelques  Eglises  ou  Chapelles 
dédiées  à  son  honneur. 

On  prouve  son  zélé  en  mettant  pour  Inscription  au 
commencement  de  ses  écrits,  ^ive  Maria. 

11  faut  donc  que  celui  qui  prétend  à  cette  glorieuse 
qualité,  choisisse  quelque  jour  solemnel  comme  sont 
les  Fêtes  de  N.  S.  ou  du  N.  D.  et  qu'il  se  dispose  à 
cette  belle  action  de  cette  manière. 

1.  11  aura  soin  d'acheter  une  petite  Chaînette, 
comme  il  lui  plaira  et  selon  l'endroit  oii  il  la  veut 
porter,  et  de  la  faire  bénir  auparavant  par  un  Prêtre 
tel  qu'il  voudra,  avec  l'Oraison  qui  est  dans  ce  Livre 
pour  cela. 

2.  Il  fera  pour  se  mieux  disposer  une  bonne  Con- 
fession générale,  s'il  n'en  a  encore  jamais  fait,  ou  par- 
ticulière, depuis  sa  dernière  confession,  selon  sa  dé- 
votion et  l'avis  de  son  Confesseur,  et  ensuite  com- 
muniera en  intention  de  se  donner  entièrement  à 
Notre  Seigneur,  par  les  mains  de  Notre-Dame  à  qui 
^1  va  se  consacrer. 


144         ASSOCIATION  DU  SAINT  KSCLAVACK 

3.  Il  dcterminera  le  tribut  annuel  et  journalier, 
qu'il  veut  le  reste  de  sa  vie  jjayer  à  Notre  Uame, 
en  recoiuioissance  de  son  esclavage,  ainsi  qu'il  a  été 
dit  ci-dessus, 

4.  Le  matin  avant  que  d'aller  comjpunier,  ou  bieit 
pendant  la  Messe,  ou  bien  aprcs  la  Communion, 
selon  que  le  tems  le  permettra  :  il  considérera  en 
forme  de  méditation  la  formule  dont  il  se  doit  ottrirà 
N.  D.  que  nous  mettrons  ci-après,  et  tâchera  de  bien 
concevoir  la  grandeur  du  l'action  qu'il  va  faire,  selon 
les  paroles  dont  elle  est  exprimée. 

5.  Après  la  Communion  il  se  retirera,  et  avec  toute 
la  dévotion  qui  lui  sera  possible,  fera  ladite  protesta- 
tion à  N.  D.  qu'il  trouvera  dans  ce  livre,  ou  quelqu'- 
autre  à  sa  dévotion,  et  se  donnant  entièrement  à 
elle  en  qualité  de  son  Esclave,  prendra  la  Chaînette 
qu'il  aura  préparée,  pour  hii  servir  de  marque  éter- 
nelle de  rengagement  qu'il  veut  contracter  avec  la 
Keine  du  Ciel,  et  lui  offrira  le  tribut  qu'il  aura  choi- 
si, tant  pour  chaque  jour  que  pour  chaque  année. 

6  11  ne  s'imaginera  pas  que  tout  consiste  en  cette 
cérémonie  extérieure  ;  mais  il  sçaura  qu'il  est  obli- 
gé, le  reste  de  ses  jours,  de  vivre  en  vrai  serviteur 
de  la  Mère  de  Dieu,  de  porter  hautement  son  ser- 
vice dans  toutes  les  occasions,  se  déclarer  hardi- 
ment pour  son  serviteur  contre  tous  les  libertins,  de 
ne  faire  jamais  rien  indigne  de  cette  glorieuse  qua- 
lité ;  et  prier  Dieu  pour  tous  ceux  qui  ont  l'honneur 
d'être  ses  Esclaves  •  tâchant  selon  son  pouvoir,  d  en 
augmenter  le  nombre,  sur  tout  par  ses  bons  exemples  ; 
l'Oraison  qui  est  à  la  fin,  pourra  servir  sur  ce  sujet. 

7.  Pour  vivre  donc  en  fidèle  Esclave,  il  aura  soin  à 
toutes  les  Fêtes  de  sa  bonne  Maîtresse  de  con- 
fesser et  communier,  principalement  au  jour  de 
l'Immaculée  Conception  le  8  de  Décembre,  de  l'An* 
uonciation  le  25  de  Mars,  et  au  jour  de  l'Assomp- 
tion le  15  d'Août,  considérant  cette  Fête  com- 
me la  principale  pour  tous  les  Esclaves,  qui  dans 
les  triomphes  ont  coutume  de  faire  une  partie  de  la 
cérémonie,  il  renouvellera  ces  mènes  jours  la  pro- 
testation après   la  Communion,  comme  le  jour  qu'il. 


UK    LÀ    MF.UE    DE    DIKU.  145 

.prit  la  Cliaînettc,  et  sera  assure  que  le  mérite  de  ses 
rénovations  n'est  pas  petit,  étant  un  témoignage 
que  l'on  continue  toujours  dans  la  première  n olonté 
de  servir  N.  1).  de  tout  son  cœur.  C'étoit  le  senti- 
ment et  la  praticfuc  du  H.  F.  de  Lingendes  Jésuite, 
un  des  plus  illustres  Esclaves  que  N.  D.  ait  eu  en  ce 
dernier  siècle,  et  qui  lui  a  acquis  grand  nombre  de 
Captifs  ;  il  nous  en  a  laissé  par  écrit  toute  la  céré- 
monie dans  le  livre  qu  il  a  fait,  intitulé  :  (inelquet 
avis  poin  bien  vivre  selon  Dieu,  p.  2!29, 

8.  Afin  de  rendre  à  N.  D.  les  respects  que  lui 
doit  celui  qui  a  l'honneur  d'être  son  Ksclave,  qu'il 
mette  dans  sa  chambre,  ou  dans  la  salle  de  son  logis, 
une  Image  de  N.  D  en  peinture  ou  en  relief,  selon 
sa  commodité,  laquelle  il  établira  la  Maîtresse  du 
logis,  et  aura  soin  que  ceux  de  sa  famille  passant 
par  devant,  la  saluent  comme  leur  Reine,  et  s'assem- 
blent devant,  pour  y  prier  Dieu  les  soirs,  sil  est  père 
de  famille;  sinon,  lui-même  le  fera  eu  particulier 
et  exhortera  les  autres  de  le  faire.  O  !  l'heur- 
euse famille  qui  aura  pour  Mère  et  protectrice, 
celle  que  Jésus  Dieu  et  Homme  a  choisi  pour  sa 
Mère. 

9.  Tous  les  jours  en  se  couchant  il  aura  soin, 
comme  im  fidèle  serviteur,  de  demander  compte  à 
son  ame  de  toutes  ses  actions,  pour  voir  si  pas  une 
n'a  été  capable  d'ofienser  sa  Maîtresse,  et  s'il  les  a 
toutes  dirigées  à  la  gloire  de  J.  C.  son  Fils  et  à  la 
sienne.  11  seroit  bon  aussi,  si  sa  condition  lui  per- 
met, de  choisir  un  jour  de  chaque  mois  pour  se 
retirer  un  peu  des  aifairs,  et  vacquer  à  la  lecture 
spirituelle,  et  à  la  revue  de  tout  le  mois  passé,  et 
à  mettre  ordre  au  suivant.  Ce  seroit  là  un  excel- 
lent tribut  à  payer  tous  les  mois,  et  que  N.  Dame 
auvoit  fort  agréable,  aussi-bien  que  celui  de  l'exa- 
men pour  tous  les  jours. 

Voici  le  détail  de  ce  qu'il  faut  pratiquer  tous  les 
ans,  tous  les  mois,  toutes  les  semaines. 

La  gloire  de  Dieu  ne  se  rencontre  pas  précisément 
dans  le  grand  nombre  de  prières,  mais  dans  la  fer- 
veur avec  laquelle  on   les   fait  ;    un   Pseaume,    un 

I 


116  ASSOt'I.VnUN     i)U     bAlNT    tSCLAVAOl:. 

Caiitiquc,  une  Antienne  rccilée  avec  dcvotion,  sui- 
fisL-n'  pour  honorer  Dieu  el  sa  tivs  sainte  Mère  en 
qualité  cl'Ksclave.  On  recommande  les  fréijuentes 
OiMisons  jaciiluoires,  parce  qu'ordinairement  elles 
se  font  avec  |)lus  de  vue  de  Dieu  L'Ksclave  de  U 
sainte  Vier.^e  lâchera  de  dire,  toutes  les  Fjtes  de  la 
saint  Vierge,  la  g'ranùe  Oraison,  et  même  tous  les 
Samedis,  s'il  se  peut  ;  tous  les  jours  la  Couronne, 
ou  au  moins  trois  fois  la  semaine,  le  Lundi,  le  Mer- 
credi et  le  Vendredi 

U  doit  se  faire  honneur  de  se  dire  l'Esclave  de  la 
difjne    Mère   de  Dieu,   faire   ensorte  que  le   nombre 
s'en  augmente,    lire   souvent  des  livres  qui  traitent 
de  la  dévotion  à. la  Ste.  Vierge,  et  en  parler  souvent. 
11  doit  célébrer  avec  une  dévotion  particulière  les 
Fttcs  de    riminaoulée    Conception,   de    l'Annoncia- 
tion, du    Précieux    Cœur   de    la   glorieuse    Vierge, 
comme  les  grandes  Fêtes  de  l'Association  de  l'Escla- 
vage   de  la  Mère  de  Dieu.     Il  aura  une  grande  véné- 
ration pour  le  très  doux  Nom  de  Marie,  dont  la  Fête 
se  fjit  en    Septembre  ;     et  il  ne    prononcera  jamais 
ce  sacn.    Nom,   qu'avec  un  très-profond  respect;    il 
l'invoquera  avec  confiance  dans  tous  ses  besoins,  il 
y    aura   recours    en  toutes    ses  tentations  ;    il    dira, 
Ave  Maria  ou  J-xus  .Maria,  avec  une  dévotion  par» 
licuii -re  chaque  heure  du  jour,  en  saluant  le  monde 
en  rntrant   chez   soi  ;   il   pourra  encore    honorer  ce 
saint  N'>m  par  cinq  Hsciiumes  ou  cinq  Antiennes  ou 
H'.  niiiiS   qui  se    commencent  par   les  lettres  qui    le 
cômpos.^nt;    par  exemple,  recitant    \e   Maffiiificat  ; 
Ad  Doiiiinum  citm  tribalnrer  clamavi  ;  Rétribue  sei-vo  ; 
In    convertendo  ;  Ad  te  levuvi,  ou  Ave  maris  Stella; 
Résina  Cueli  ;    hiviolata  ;  Ave  Regiiia. 

il  faut  renouveller  tous  les  ans  le  désir  qu'on  a 
pris  de  vivre  et  de  mourir  Esclave  de  la  très  digne 
M^re  de  Dieu.  Il  est  bon  de  faire  tous  les  mois  un 
examen  de  toutes  ses  actions,  pour  voir  si  dans  la 
véri'.c  elles  sont  toutes  i  la  di- ine  Marie  ;  c'est  ici 
qu'il  faut  bien  examiner  si  la  profession  qu'on  fait  du 
saint  E^clavaire  -.si  sincère,  et  si  elle  consiste  plus  en 
paroles  qu'eu  efll'ets. 


DE    LA.    MERE    DE    DIEU.  147 

11  faut  avoir  une  Imag-e  de  la  sainte  Vierge  ^n  sa 
chambre,  1  lionorer  et  baiser  la  terre  devant,  en  pé- 
nitence des  fautes  commises;  il  faut  dire  sovne'it  et 
par  trois  fois  le  verset  de  V^ve  maris  Stella,  Jlnustra 
le  esse  JMuii  cm. 

L'F-sclave  de  la  sainte  Vierge  doit  avoir  une  chari- 
té spéciale  pour  les  Ames  du  Purgatoire,  gagnant  des 
Inchilgt-nces  i  leur  intention.  Il  est  bon  de  jeûner  la 
veille  des  Fêtes  de  la  sainte  Vierge  et  de  faire  quel- 
ques aumcjnes  selon  son  pouvoir. 


LES  ILLUSrRfc:S  ESCLAVES 

De  la  Reine  du  Ciel. 


11  paroit  que  la  France  a  été  la  première  source 
de  cette  dévotion  Le  premier  qui  l'ait  pratiqués,  a 
été  St.  Odilon,  Abbé  de  Chini,  qui  vivoit  i  an  H/40. 
En  reconnoissance  des  faveurs,  qu'il  avoit  reçu  ue  la 
Ste.  Vierge,  il  s'offrit  a  elle  dans  l'Eglise,  ayant  une 
corde  au  cou,  et  s'engageaà  <=-tre  son  Esclave,  le  reste 
de  ses  jours.  11  mourût  dans  cette  disposition,  le  l 
Janvier,  1048, 

Le  B.  Martin,  frère  du  B.  Pierre  Damien  Cardinal, 
qui  reçut  à  sa  mort  la  récompence  du  tribut  qu'il 
avoit  payé  fidellement  à  N.  D  pendant  sa  vie  11 
mourut  le  9  Juin  l'an  1078 

Le  B.  Gaultier  de  Birbak,  à  qui  N.  D.  ensuite  de 
cette  généreuse  action  fit  connoitre  qu'elle  voiiloit 
qu'il  achevât  de  lui  consacrer  sa  vie  dans  1  Ordre  de 
Cisteaux,  en  lui  faisant  donner  de  sa  part  une  Croix 
d'or  merveilleusement  belle,  comme  le  rapporte 
Csesarius,  témoin  oculaire.  Il  mourut  le  22  de  Jan- 
vier l'an  1220 

Catherine  de  Cardone  du  Sang  Royal  d'Arragon, 
qui  aprcs  avoir  quitté  la  Cour,  et  vécu  plusieui-s  an- 
nées dans  un  affreux  déseii,  se  mi"  sous  la  con.'uite 
des  PP  Carmes,  ei  rutil!Ms«'-e  pav  une  infinité  le  mi- 
racles.    Elle  portoit  au  col  la  marque  de  son  Escla- 

.         I  2 


148       ASSOCIATION    UU    SAINT    ESCLAVAGK 

vag^e,  qui  <;toit  un  petit  carquan  de  fer,  et  faisoit 
haute  profession  d'cire  enliéiement  à  N.  Dame. 
EUe  mourut  le  21  de  May  1557. 

(jieiiiciice  de  la  suinte  'l'rinité,  de  llllustre  Maison 
de  Muiu'ique,  Religieuse  reformée  de  la  Mercy,  si 
jaiouse  (le  ses  glorieux  liens,  (ju'elle  ne  signoit  ja- 
mais SviS  lettres  qu'en  ces  termes.  L'indigne  Esclave 
(le  ta  Mère  de  Dieu,  Elle  vouloit  même  avec  un  fer 
chaud  s'en  imprimer  les  Stigmates  sur  le  visage, 
mais  N.  Dame  l'en  empêcha.  Elle  mourut  le  26 
Avril  l'an  1612. 

Le  P.  Sauveur  Ferrari,  Theatin,  établit  cette  dé- 
votion par  toute  la  Sicile,  et  en  fit  ériger  une  belle 
Chapelle  à  Halerme.  N.  D.  envoya  par  S.  Joseph  le 
Tableau  qui  est  à  l'Autel,  et  qui  a  fait  plusieurs 
mi -acles,  au  Frère  Vincent  Scaparus,  le  fidèle  com- 
pagnon de  ses  travaux  et  de  sa  dévotion.  Il  mourut 
l'an  1613  le  15  d  Octobre. 

Le  P.  Jean  de  Lavalle,  illustre  Martyr  de  la  Com- 
pagnie de  .lésus  au  Mexique,  avança  soigneusement 
l'Esclavage  en  ce  nouveau  monde,  et  fut  couronné 
du  martyre,  travaillant  3  dresser  un  A.utel  à  N.  D. 
On  trou\a  après  sa  mort  sur  son  cœur,  la  cédule  de 
l'engagement  qu'il  avoit  contracté  avec  sa  bonne 
51a  iresse,  en  se  faisant  son  Esclave.  Il  mourut  le 
dix-huit  de  Novembre  l'an  1616. 

Le  P  Paul  Joseph  d'Ariaga  de  la  Compagnie  de 
Jésus,  qui  se  nommoit  toujours  l'Esclave  de  Marie, 
et  portoit  sur  son  cœur  l'écrit  par  lequel  il  s'étoit 
consacré  à  elle,  et  s'étoit  obligé  à  lui  payer  son  tri- 
but tous  les  ans,  tous  les  mois,  toutes  les  semaines, 
tous  les  jours  et  toutes  les  heures.  C'étoit  un  hom- 
me iort  scavant  et  zélé,  qui  mourut  en  embrassant 
son  ('nicilix,  sans  aucune  maladie,  le  6  Septembre 
l'an  1622. 

Le  P.  Simon  de  Royas,  de  l'ordre  de  la  Sainte 
Trinité,  Prédicateur  du  Roi  Catholique  Philippe  IIL  et 
C<i:ifesseui'  de  la  Reine  Marguerite  sa  femme,  lequel 
pour  rendre  cette  dévotion  universelle,  en  érigea  des 
associations  dans  toute  l'Espagne.    Il  mourut  le  29  de 


UK     LA     MKllK     i)l-.     UII-.L.  lit/ 

Scplciiibic  1604,  et  fut  honore  comme  nn  S;i'mi,  du 
consentement  de  tout  le  Clergé  il'Kspae'ne. 

Cullierine  de  Herrer.i,  Dame  de  liante  qualité,  qui 
s'étant  ranjjée  au  Tiers-Ordre  de  S.  Uominiriue,  éta- 
blit rKscUiva.çe  parmi  toutes  les  personnes  de  condi- 
tion, et  leur  fit  choisir  la  Fctc  de  l'Annonciation,  ])our 
payer  solemnellemcnt  leur  tribut  pur  un  dîner  magni- 
fique qu'elles  donnoient  aux  pauvres.  Elle  mourut 
le  25  Décembre  environ  l'an  1639. 

I.a  Yen.  Agnès  de  Jésus,  de  l'Ordre  de  S.  Domini- 
cpie,  laquelle  reçut  commandement  par  une  voix  du 
Ciel,  de  se  faire  Esclave  de  N.  D.  et  depuis  ce  tems  ne 
quitta  jamais  la  Chaîne  dont  elle  se  ceignit,  sinon  lors- 
que pour  prier  Dieu,  elle  se  la  mettoit  au  col.  Elle 
renouvelloit  sa  protestation  de  service  le  jour  de 
l'Annonciation;  et  N.  Dame  lui  témoigna  en  la  vi- 
sitant ce  jour-la,  que  cette  rénovation  lui  étoit  fort 
agréable,  et  qu'elle  gardoit  dans  le  Ciel  des  Couron- 
nes à  ceux  qui  auroient  porté  dignement  ses  Chaînes. 
Elle  mourut  à  Langeac,  le  19  Octobre  1634,  où  elle 
a  ftùt  plusieurs  miracles. 

Le  P.  Vincent  Caraffe,  septième  Général  de  la 
Compagnie  de  Jésus,  qui  pour  marque  de  sa  sainte 
servitude  portoit  au  pied  yn  cercle  de  fer,  et  disoit 
([ue  sa  douleur  étoit  de  ne  pouvoir  traîner  pubhque- 
ment  la  chaîne.  Il  mourut  en  haute  opinion  de  sain- 
teté   le  huitième  Juin   1643. 

Il  faudroit  un  grand  volume  pour  faii'e  un  dénom- 
brement exact  de  tous  les  glorieux  Esclaves  de 
llarie.  Ceux  dont  je  viens  de  parler  suffiront  pour 
nous  faire  estimer  notre  bonheur,  et  aimer  les 
chaînes  qui  nous  attachent  au  service  d'une  si  bon- 
ne Princesse. 


I  3 


150        ASSOCIATION    DU    SAINT    ESCLAVAGK 

PRIERES 

À  l'usage  des  pieux  Esclaves  de  Marie. 
ORAISON 

Pour  la  Bénédiction  des  Chaînettes. 

Le    Prêtre  dira:    Dominus    Yobiscum. 
R.  et  cuin  Spiritu  tuo. 

OREiMUS. 

Oninipotens  sempitei-iie  Deiis,  qui  vincii- 
la  pe(  catoiuin  nostroiuin  disrumpis, ut  libcr- 
tate  filioiutn  gaudeie  valcamus  ;  et  qui  ad 
viticula  salutis  liomines  advocas,  dicens,  iii- 
jice  pcdem  tuum  in  rompedcs  illius,  et  ne 
acedieris  iii  vinculis  ejus  :  hîec  vincula 
qu£e  in  signum  perpetute  servitutis  ad  lio- 
norem  Beat»  Vii-ginis,  servi  ejus  referre 
intenduiit,  Befnedicere  et  sanjctificare  diiç- 
iiei'is  :  et  concède  eis  sic  devotè  illagerere, 
ut  vivendo  candore  castitatis  illustientur, 
ac  moriendo  à  vinculis  peccatoruin  absoluti. 
inteicessione  ejusdern  sanctissim»  Matris 
Maiise,  tecum  et  cum  illa  in  regno  glorise 
congaudere  valeant  sine  fine.    Qui  vivis,  &c. 

Puis  le  Prêtre  asperge  les  Chainettes,  avec 
de  Veau  bénite» 


DE    LA    MERE    DE    DIEU.  151 


PROTESTATION,  OU  PRIÈRE, 

Pour  s'^offrir  à  In  Ste    Vierge,    en  prenant 
la  Chaînette. 

O  Roine  «lu  Ciel  et  de  la  Terre,  Marie 
Mère  «le  mon  Dieu,  coui'onnée  Impératrice 
des  Aiifçes  et  des  liomines,  Je  N.  r)uoi(|ne 
tr«^s-indig:ne  d'être  au  nombre  de  vos  Ser- 
viteurs, me  confiant  toute-fois  en  cette  bon- 
té si  miséricordieuse  qui  vous  fait  l'espé- 
rajice  de  tous  les  pécheurs,  je  vous  élis  et 
choisis  aujourd'hui  en  présence  du  Père 
Eternel,  dont  vous  êtes  la  Fille  ;  du  Fils 
Notre  Seigneur,  dont  vous  êtes  la  Mère, 
et  du  Saint  Esprit  votre  Epoux,  de  mon 
Ange  Gardien  et  de  toute  la  Cour  Céleste, 
dont  vous  êtes  la  Souveraine,  pour  mon 
uni(pie  Mère,  Avocate,  Maîtresse  et  Reine  f 
m'eiigageant  à  être  toute  ma  vie  votre  Vas- 
sal et  votre  Esclave,  et  en  cette  qualité 
n'entreprendre  jamais  rien  qu'avec  dépen- 
dance de  votre  sainte  volonté,  et  de  procurer 
unifiueinent  votre  service  en  tout  ce  qui  me 
sera  possible  ;  voulant  en  signe  de  l'obliga- 
ti<m  que  je  prens,  porter  sur  moi  cette 
Ciiairie  matérielle,  en  signe  que  ma  liberté 
vous  est  consacrée,  et  de  la  fi«îélité  qui  m'o- 
blige à  votre  service,  m'estimant  plus  glo- 
rieux d'être  votre  Esclave  (Marie  Mère  de 
bonté)  ((uc  de  porter  les  Couronnes  et  les 
Diadèmes.    Jo  vous  conjure,  Princesse  très'r 

I  4 


I  1'^        ASSOCIATION    DU    SAIVI     ESCLAVAOt 

aimabU'.  par  le  Siiiig  précieux  de  votre 
très  cher  Fils  repavitUi  pour  moi  en  l'arbre 
tle  la  Croix,  qu'il  vous  plaise  me  recevoir 
pour  votre  Serviteur  et  Esclave  perpétuel, 
me  préservant  par  v(»tre  puissance  des 
chaînes  honteuses  du  péché,  et  mo  présen- 
tant à  votre  très-cher  Fils,  comme  une  per- 
sonne qui  vous  appartient,  et  qui  vous  cé- 
dant, comme  je  lais  par  cette  présente  pro- 
testation, tout  ce  qu'elle  a  de  droit  sur  soi- 
même  et  sur  toutes  ses  actions,  ne  demande 
pour  recompense,  qu'une  vie  exempte  de  pé- 
ché, et  une  mort  digne  d'un  de  vos  Servi- 
teurs.    Amen. 

Recevez  aussi,  s'il  vous  ])laît,  grande 
Reine,  ce  petit  revenu  de  mon  escla\age: 
dès  maintenant  et  pour  le  reste  de  ma  vie, 
je  promets  tous  les  ans  de  payer  ce  tribut 
annuel  N.  et  pour  tous  les  jours  N.  ne  vou- 
lant plus  dépendre  ([ue  de  vous,  afin  d'être 
tout  au  Fils  par  le  moyen  de  la  Mère. 
Amen. 

GRANDE  PRIERE, 

Pour  réciter  dtTotemcnt,  surtout  aux  gran- 
des Fêtes  de  la  Vierge. 
Très-Sainte  et  suradorable  Trinité,  Père, 
Fils  et  Saint  Esprit,  Dieu  d'infinie  majesté, 
devant  qui  les  Cieux  et  la  terre,  tous  les  An- 
ges et  les  hommes  et  la  très-sacrée  Vierge 
même,  ne  sont  qu'un  pur  néant:  abîmé  de- 
vant vos  divines  grandeurs,  je  rcconnois 
que  je  ne  suis  rien  et  que  je   ne  puis  rien, 


DK    LA    MtLllB    DE    DIRU.  133 

non  pas  même  dire  une  soulc  ])arolc  cliré- 
ticnneineiit,  ni  avoir  la  inoinilre  hoiuie  pen- 
sée pour  rctei'iiilé;  [)énétre  de  cette  véri- 
té, je  mets  toute  ma  confiance  en  votre  seule 
vertu  5  je  n'espère  qu'en  vos  amoureuses 
bontés  ;  je  confesse  que  je  suis  un  serviteur 
inutile,  un  pauvre  pécheur  qui  ne  suis 
digne  que  de  l'enfer,  qui  ne  mérite  que 
votre  colère  et  à  qui  autre  chose  n'apparti- 
ent que  la  damnation  éternelle;  je  confesse 
que  mes  péch^'s  me  rendent  indigne  entié- 
ment  de  vos  miséricordes  que  j'implore.  O 
Père  Eternel  î  avec  le  secours  de  votre 
grâce,  par  les  mérites  des  souffrances  et  de 
la  mort  adorable  de  Jésus-Christ  notre 
Seigneur,  votre  Fils  bien  aimé,  mon  très- 
débonnaire  Sauveur  et  toute  mon  espérance, 
appuyé  sur  sa  divine  grâce,  je  déteste  et 
ai  en  hoi-reur  en  général  et  en  paiticulier 
tous  les  péchés  que  j'ai  commis  depuis 
l'usage  de  ma  raison  jusqu'à  présent,  parce 
qu'ils  vous  déplaisent  et  parce  qu'ils  \ous 
offensent.  Ni  la  crainte  de  l'entV r,  ni  la  peur 
de  perdre  le  Paradis,  ne  sont  les  motifs 
de  ma  douleur  ;  ce  n'est  pas  aussi  à  raison 
de  tant  de  bontés  que  vous  avez  eues  pour 
moi,  de  tant  de  miséricordes  et  de  grâ- 
ces, de  tant  de  dons  que  vous  m'avez  com- 
muniqué si  libéralement,  que  je  regrette 
mes  péchés  :  je  les  ai  en  horreur,  mon  Dieu, 
à  raison  de  ce  que  vous  êtes  ;  je  désiie  que 
mon  ame  en  ait  toute  la  douleur  possi- 
ble, parce  qu'ils  sont  contre  vous  ;  je  veux 
I  5 


154       ASSOCIATION'    DU    SAINT    ESCLAVAGE 

selon  vos  ordres  m'en  confesser  de  tous,  au 
Prêtre  votre  Ministre,  comme  vous  l'avez 
commandé  ;  et  à  l'avenir,  avec  le  secoiiis 
de  votre  grâce,  j'aimcrois  mieux  mourir 
que  de  vous  otreiiscr  :  faisant  une  ferme  ré- 
solution, non  seulement  d'éviter  le  péché, 
mais  toutes  les  occasions  prochaines  du 
péché,  et  désirant  sérieusement  satisfaire 
pour  tous  les  péchés  que  j'ai  commis  contre 
la  justice,  en  la  manière  que  vos  serviteurs 
me  l'ordonneront. 

Ensuite,  ù  mon  Seigneur,  mon  cœur 
dit  en  votre  divine  présence  et  sous  la 
pi'otection  de  votre  puissante  .main,  qu'il 
veut  dès  à  présent  commencer  une  nou- 
velle vie,  ne  vivant  phis,  6  adoral)le  Jésus 
mon  Sauveur,  qu'en  vous,  de  vous,  par  vous 
et  pour  vous  ;  tout  ce  qui  me  reste  donc  à 
faire  durant  toute  ma  vie,  est  de  vous  plaire, 
d'exécuter  vos  ordres,  suivre  fidellement 
vos  divines  volontés.  Je  vois  bien  que  c'est- 
là  la  grande  affaire,  l'affaiie  des  affaires,  et 
l'unique  affaire  que  nous  ayons  au  monde, 
il  est  vrai,  mon  Seigneur,  je  n'y  suis  ni 
pour  moi  ni  pour  aucune  créature,  hélas! 
nos  pauvres  cœui's  le  ressentent  bien,  ne 
pouvant  trouver  de  véritable  repos  en  au- 
cune chose  créée,  n'y  ayant  que  vous  seul, 
qui  en  soyez  le  centre  et  la  fin  aussi  bien 
que  le  principe.  0  mon  ame  !  que  tard 
nous  avons  bien  connu  cette  vérité,  nous 
laissant  aller  à  tant  d'égaremens  dans  la 
multitude  des  créatures  et  des  choses  du 
monde    que    nous    recherchions  !     0    mon 


DE    L/V    MEKE    DK    DI"EU.  155 

Dieu  !  je  renonce  aujourd'hui  par  une  réso- 
lution irrévocable  à  tout  ce  qui  uVst  pas 
vous  ;  et  je  n'ai  pas  d'autre  dessein  «i 
d'autre  volonté  que  de  vous  clierclier,  et  vo- 
tre t^loire,  en  tout  ce  que  Je  penserai,  dirai, 
ferai  ou  scujlîrirai  ;  c'est  vous  seul  que  je 
veux  ainicr  dans  toutes  les  amitiés;  c'est  vo- 
tre divin  intérêt  que  je  prétends  dajis  tous 
les  biens  que  je  veux  a>oir;  c'est  votre  or- 
dre que  je  veux  exécuter  dans  l'état  où  je 
suis,  dans  la  voct^tiou  où  vous  m'avez  ap- 
pelle, ne  m'y  regardant  que  comme  votre 
créature,  pour  y  ag'ir  coulurmément  à  vo- 
tre sainte  volonté;  laissant  là  toutt's  les 
considérations  de  la  terre  et  de  la  nature, 
de  famille,  de  proches,  d'aujis,  tous  les  res- 
pects hujnains,  toutes  les  vues  intéressées, 
soit  du  bioii,  soit  du  plaisir,  soit  de  l'hon- 
neur, ne  voulant  purement  dans  le  bien,  le 
plaisij'  ou  l'honneur  de  ce  monde,  que  le 
bien  de  votre  gloire,  que  votre  bon  plaisir, 
(ue  votre  honneur. 

Tous  les  jouis  donc,  ô  mon  Dieu  !  a 
mon  réveil  je  considérerai  ces  vérités, 
et  ne  vous  offrirai  pas  seulement  toutes 
mes  actions  de  bouche,  mais  bien  plus 
de  cœu!',  tâchant  de  poj*ter  ces  disposi- 
tiinis  par  état,  de  n'avoir  point  dans  le 
fond  de  mon  -  ame  d'auties  desseins  ;  je 
me  lèverai  donc  dans  la  vue  et  la  résolution 
de  vous  servir  dans  toutes  mes  actions.  Ce 
sera  pour  vous  que  je  serai  occupé  selon 
ma  vocation,  que  je   converserai  avec  les 


156        ASSOCIATION    DU    SAINT    ESCLAVAGE 

créatures,  que  j'agirai  avec  elles,  que  je. 
j)iendrai  des  desseins,  (juc  j'entreprendrai, 
toutes  mes  paroles  n'auront  point  d'ai'trc 
fin  (jue  vous  ;  Je  mangerai,  je  me  recréerai, 
je  marclici'ai,  je  travaillerai,  je  dormirai  ; 
je  m'arrêterai  en  un  lieu,  ou  je  ferai  des 
voyages;  tout  cela  unicpiement  pour  vous, 
afin  que  je  puisse  dire,  toutes  ces  choses 
n'ont  point  d'autre  fin  que  votre  gloire  ;  je 
])rendrai  garde  de  ne  rien  faire  qui  vous  dé- 
plaise, et  tacherai  de  les  faire  comme  vous 
le  voulez  et  en  la  manière  que  vous  le  dé- 
sirez, sans  empressement,  sans  inquiétude, 
sans  chagrin,  pour  la  nécessité  et  dans 
une  juste  modération  chrétienne;  et  puis- 
((ue  ce  n'est  que  votre  volonté  que  je  veux, 
je  me  mets  dans  une  entière  indifterence 
pour  recevoir  tout  ce  qu'il  vous  plaira  de 
m'envoyer,  soit  pauvreté,  perte  de  biens, 
réputation,  délaissement  de  mes  amis,  pri- 
vation des  personnes  les  plus  chères,  mé- 
pris, confusion,  maladie,  peine  d'esprit, 
m'abandonnant  sans  reserve  à  tout  ce  que 
vous  voudrez  ;  puisque  ce  n'est  pas  moi  que 
je  cherche,  puisque  je  ne  dois  vivre  ni 
pour  moi,  ni  pour  aucune  cièature.  Il  me 
tloit  bien  suiKre  que  votre  volonté  s'accom- 
plisse, et  tout  le  reste  me  doit  être  indiffér- 
ent :  puisque  vous  êtes  ma  fin,  nécessaire- 
ment il  faut  aller  à  vous  ;  les  uns  y  vont 
par  une  voye,  les  autres  par  une  autre:  ce 
n'est  pas  à  nous  d'ordonner  des  moyens  qui 
nous  conduisent  à  notre   fin  :  ce   que  nous 


I)K    LA    MKUK    DK    DIEU.  1 57 

avons  à  (.ùvc,  r'ost  de  nous  ((Miir  dans  la 
v<»i»>  où  notre  bon  Maitre  v{  ^r\'j;uvuv  nons 
met,  (|Ui'l(|iie  pénibU^  (|n"t'lk"  soit,  c'est  tou- 
jouis  pour  nou>  la  int'illenie  ;  cpic  les  autres 
aillent  par  des  rlieinins  plus  «loux,  pour 
nons  tout  notre  conlentemeiit  doit  être  de 
nous  conlenter  de  votic  bon  plaisir,  6  divin 
Créateni'  du  Ciel  et  de  la  teri-e  ! 

Mais  parce  (pie  votre  bon  plaisir  a  été  de 
vous  donner  à  nous  par  la  très  Sainte  Vierge, 
et  (pic  vous  voulez  (pie  nous  nous  donnions  à 
vous  par  cette  ,e;loii»'use  Princesse,  et  f]ue  dans 
cette  vu«^  vous  l'a\ez  clioisie  (mur  \otrc  très- 
sainte  Mère,  et  avez  bien  voulu  vous  assu- 
jettir à  elle  et  lui  obéir  par  une  obéissance 
inriiiiiiient  étonnante;  en  rii(^inieur  de  cet- 
te dépendance  admirable,  aujourd'hui  en 
présence  de  toute  la  Cour  céleste,  je  la 
lucnds  et  choisis  pour  ma  très  bonne  et  très- 
cbere  Mère,  ])our  ma  très  sainte  Patronne, 
j)our  ma  fidèle  Avocate,  pour  ma  cliere 
Maîtresse,  jjour  ma  ^■l>:Jvn■.lineet  ma  Reine, 
m'ensia^^eiit  à  être  !e  reste  de  ma  vie  son 
vassal  et  Esclave  (irande  Reine,  pros- 
tei-né  donc  à  vos  pieds  <nec  tous  les  i'esj)ects 
et  tous  les  sentimeiis  les  plus  tendres  dont 
mon  cœur  est  capable,  je  vous  consacre  ma 
liberté  et  vous  cède  tout  le  droit  que  j'ai 
sur  moi-même  et  sur  toutes  mes  actions, 
vous  en  laissant  la  disposition  entière,  au 
moins  autant  que  je  le  puis  selon  les  ordres 
de  votre  Fils  bien  aimé,  et  conformément 
à  mon  état  et  vocation,  pour  l'appliquer  où 
bon  vous  semblera,  me  l'étant  quand  il  vous 


158         ASSOCIATION    DU    SAINT    ESCI.AVAGK 

])1airi),  selon  votro  bon  i)laisir  et  «Uii-ant  ma 
vie  et  Jipi es  ma  moit.  0  mon  ame  !  (jnc 
nous  sommes  lienreiix  d'eti-c  cnliéiemenl  de 
la  sorte  à  la  (li\ine  Maiie.  ne  nous  rea;ar- 
(lons  donc  |)lns  Jamais  cpie  comme  njie  chose 
qui  lui  appartient  et  (pii  est  vérital)lement 
à  elle:  non,  «lous  ne  somnjes  plus  à  nous, 
lions  ne  sommes  ])lus  à  aucune  créatuic  du 
monde,  il  ne  faut  donc  plus  vivre  (jue  pour 
son  service,  et  n'entreprendjc  jamais  rien 
qu'avec  sa  dépendance.  0  mon  saint  Aji.içe! 
assistez-moi  dans  une  si  grande  rescdution, 
Espiits  célestes  de  tous  les  neuf  chœurs  des 
An.içes.  Espiits  si  aimans  et  si  aimables,  ai- 
dez moi  à  aimer  ma(li\  lue  J'iincesse  ;  offrez- 
lui  le  don  que  je  lui  fais  de  ce  (pic  je  suis  et  de 
tout  ce  qui  nrap|)artient.  Gloi  loux  Saints  et 
Saintes,  pa»ticulièreinent  nies  Patrons  et 
Patrotnies.  Bienheureux  Saint  Joseph,  aima- 
ble S.  Jean  l'£van.:;çcliste,  vous  tous  qui 
avez  excellé  sj)écialement  dans  l'amour  et 
la  dé\otion  de  ma  grande  Reine,  obtenez- 
moi  quelque  ])art  au  zèle  fervent  et  à  la  fidé- 
lité inviolable  que  vous  lui  avez  gardée 
pour  la  gloiie  et  en  l'honneur  de  Jésus- 
Christ  notre  Seigneur,  qui  vit  et  règne  avec 
le  Père  et  le  Saint  Esprit  aux  siècles  des 
siècles. 

//  faut  prendre  garde  a  dire  plus  de  cœur 
que  de  bouche  cette  suinte  Oraisoîi,  tâchant 
d'en  bien  concevoir  le  sens:  c* est  pourquoi  il 
sera  à  propos  de  la  méditer  avant  que  de  la 
lire. 


DE    LA    MERE    DE    DIEU. 


159 


On  peut  renouveller  en  abir^é,  ce  qui  est 
co7itenn  en  cefe  Oraisnn,  et  dire:  .le  irnoiire 
à  tout  ce  qui  n'est  pas  de  vous,  o  mon 
Dieu,, et  je  suis  iaclié  de  vous  av«)ir  oflVti- 
sé  ;  je  tais  la  resolution  de  ne  cliercliei-  à 
Jamais  (jue  vous  seul  et  votre  divine  v()l!>n- 
té,  dans  une  dépendance  entière,  en  qualité 
d'Esclave  de  voti'e  très  sainte  Mère. 

La  seule  bonne  volonté  est  nécessaire  pour 
être  associé  au  nombre  des  Esclaves  de  la 
sainte  Jlère  de  Dieu,  sans  ijnon  soit  obli'j;t  de 
se  faire  inscrire:  Cette  dévolioH  n'impose  au- 
cune charge,  et  ne  demande  aucun  autre  eX" 
ercice  de  piété,  que  celui  que  nous  prati- 
quons ordinairement  dans  notre  état  en  rap- 
portant nos  actions  à  la  suinte  Vierge  :  ce- 
pendant ceux  qui  auront  le  tems,  pourront 
pratiquer  dans  le  courant  de  Vannée  quel- 
ques bonnes  œuvres  qui  sont  spécialement  pro- 
pres aux  Esclaves  de  la  sainte  Vierge. 

Prière  Journalière. 

O  Maîtresse  Souveraine  des  Anges,  et 
des  hommes,  Marie  Mère  de  Dieu,  protec- 
trice de  tous  ceux  qui  se  confient  en  vos 
bontés,  je  vous  conjure  par  la  miséricorde 
avec  laquelle  vous  recevez  les  pécheurs 
qui  se  jettent  entre  vos  bras,  d'avoir  pitié 
de  tous  vos  Esclaves,  qui  vous  consacrent 
leui-  liberté  :  qu'il  vous  plaise  les  recevoir 
en  votre  sainte  protection,  et  leur  obtenir  la 
grâce  de  porter  tellement  vos  Cliaines  dans 
ce  monde,  qu'ils  puissent  se  dégager  de  celle 


l  60         ASSOCIATION    DU    SAINT   ESCLAVAGl. 

ilii  démon  et  <lii  pérlié,  et  se  rendre  diîçnes 
d'rti'c  un  jour  de  ceux  (jiii  vous  accom- 
pa.e^iieroiit  en  votre  triomphe,  et  vous  sui- 
vront romn)e  vos  Serviteurs.  Je  vous  en 
conjure  par  l'amour  de  votre  très  cher  Fils, 
dont  vous  avez  reçu  la  fpialité  de  Souver- 
aine du  Ciel  et  de  la  Terre,  et  avec  lefpiel 
vous  régnez  par  tous  les  siècles  des  siècles. 
Ainsi  soit-il. 

ORAISONS  JACULATOIRES 

^u'on  peut  faire  pendant  le  jour. 

0  Sainte  Mèi-e  de  Dieu,  montrez-vous 
être  ma  bonne  Mère. 

O  mon  ame  !  quand  serons  nous  tout  à 
Marie,  pour  être  tout  à  Jésus  ! 

Saint  Vierge,  je  veux  vous  aimer,  et  je 
vous  aime. 

0  mon  cœur  !  souvenons  nous  que  nous 
ne  sommes  plus  à  nous,  mais  à  la  Reine  du 
Ciel,  nous  ne  pouvons  plus  disposer  de  nos 
afTectiojis. 

Monde,  il  ne  faut  plus  avoir  aucune  pré- 
tention sur  moi,  puisque  je  ne  suis  plus  à  moi. 

Voih  les  principales  choses  nécessaires  à  l'Esclave 
de  la  Ste.  Vierge  ;  on  peut  pratiquer  cette  dévotion 
dans  tous  les  états  :  le  tout  consiste  à  être  bien  fidèle 
à  remplir  les  devoirs  de  chacun  son  état. 


ASSOCIATION 

POUR  LA  BONNE  MORT. 


Il  n'est  point  de  grâce  plus  précieuse,  et  qu'on 
doive  demander  à  Dieu  avec  plus  d'instance,  que 
celle  d'une  bonne  mort.  Un  puissant  moyen  j.our 
l'obtenir,  est  d'honorer  particulièrement  la  sainte 
Agonie  de  Jésus  expirant  sur  la  Croix,  et  le  doulour- 
eux Martjre  de  sa  sainte  Mère,  au  pied  de  sa  Croixt 
Ce  fut  pour  exciter  les  Fidèles  à  cette  dévotion,  que 
le  P.  Vincent  Caraffe,  Général  delà  Compagnie  de 
Jésus,  forma  en  1648,  le  dessein  d'ériger  à  Home  une 
Congrégation  ou  Association  sous  le  titre  de  la  Ste. 
Agonie  de  N.  S.  Jésus-Christ  mourant  sur  le  Calvaire, 
et  de  la  Ste.  Vierge,  ditte  J^'otve  Dame  de  Douleur. 
Cette  Association,  appellée  vulgaireinent,  de  la  bunue 
JYloi-t,  fut  d'abord  approuvée  par  le  Pape  InnocenlX.; 
et  plusieurs  autres  souverains  Pontifs  lui  ont  succes- 
sivement accordé  bien  des  faveurs  spirituelles. 

Pratiques. 

Recommandées  aux  dissociés. 

Cette  AssociATiox  étant  sous  le  titre  de  la  sainte 
.agonie  de  JV'.  S.  Jésus- Christ  îuourant  en  Croix,  et  de 
la  Sainte  Vierge,  dite  JK'otre-Dame  de  Douleur,  et  la  fin 
pour  laquelle  elle  a  été  instituée,  étant  d'obtenir  une 
bonne  Mort;  il  est  tout-à-fait  convenable  que  les 
Associés  honorent  d'une  manière  spéciale  les  Souf- 
frances de  Jésus  et  de  Mauie  ;  et  qu'ils  prennent 
les  moyens  les  plus  propres  pour  se  procurer  une 
bonne  Mort.  Yoici  donc  ce  qu'ils  pourront  faire  à 
cet  effet. 

lo.  Ils  se  rappelleront  souvent,  et  plus  particulière- 
ment les  Vendredis  de  chaque  semaine,  le  souvenir 
de  la  Passion  de  Notre  Seigneur,  et  des  Douleurs  que 
ressentit  sa  très-Sainte  Mère,  lorsqu'elle  le  vit  ex- 
pirer sur  la  Croix.     C^iaque  année,  ils  s'uniront,  a» 


162  ASSOCIATION 

moins  de  cœur,  pour  lionorcr  les  cinq  Plaies  de  Noire 
Seigneur,  le  \endrcdi  qui  suit  le  3  l)im.  de  Carime, 
jour  auquel  on  fait  une  l'cte,  avec  un  Office  particu- 
lier des  cinq  iMaies.  Ils  honoreront  de  même  les 
Douleurs  de  la  Tr.  s-Sainte  Vierge,  le  Vendredi  de 
la  semaine  de  la  Passion  ;  et  ces  deux  jours,  s'il  se 
peut,  seront  pour  eux  des  jours  de  Communion. 

2o.  Ils  se  confesseront,  et  communieront,  au  moins 
une  fois  chaque  mois,  au  Dimanche  qui  aura  ùlé  choisi 
dans  leurs  Paroisses  respectives,  pour  y  gagner  l'In- 
dulgence de  la  bonne  Mort  ;  et  feront  tout  ce  qui  est 
marque  pour  gagner  cette  Indulgence.  C'est-à-dire, 
qu'outre  les  Prières  accoutumées,  ils  assisteront  au 
Salut,  qui  se  doit  faire  ce  jour-là  après  Vêpres,  dans 
les  Eglises  où  la  Confrairie  est  établie.  Ils  auront 
soin  aussi  de  prôvoir  ce  qui  est  marqué  dans  ce  Livre 
pour  chacun  de  ces  Dimanches. 

3o.  ("ous  le  Vendredis,  ils  réciteront,  s'ils  le  peu- 
vent, les  Litanies  pour  obtenir  une  bonne  Mort, 
telles  qu'on  les  récite  à  Rome  d.ans  l'Eglise  de  Jésus: 
on  les  trouvera  à  la  fin  de  ce  Livre. 

4o.  Ils  auront  un  soin  particulier  de  procurer  aux 
Moribonds  tous  les  secours  qui  leur  sont  nécessaires, 
chacun  selon  son  état.  Ils  leur  diront  quelques  Uiots 
d'édification  ;  s'ils  ne  s'étoient  pas  encore  confesses, 
ils  leur  en  fourniront  les  moyens  ;  ils  leur  diront  les 
prières  des  Agonisants.  &c.  Chaque  jour  ils  prieront 
pour  eux.  La  prière  suivante  pourra  suffire.  "Seig- 
neur, je  remets  mon  ame  entre  vos  mains.  Je  vous 
recommande  aussi  les  âmes  de  tous  les  Agonisans, 
surtout  celles  des  Associés."  Pater,  ^ve.  Pour  ne 
point  oublier  cette  Prière,  on  pourroit  l'ajouter  au 
De  profundis  qu'on  dit  le  soir  au  son  de  la  cloche. 

5o.  Enfin,  ils  repasseront  souvent  dans  leur  esprit, 
et  auront  quelquefois  à  la  bouche  quelque  maxime 
jiropre  à  rappeller  le  souvenir  de  la  Mort. 

JVlemento,  Homo,  quiu  pulvis  ex,  et  in  pnlverem  rêver' 
teris.  Souviens-toi,  ô  Homme,  que  tu  es  poussière,  et 
que  tu  retourneras  en  poussière.      Gen.3.  19. 

JMentor  esto  (jnoniam  mors  non  tardât.  N'oubliez  pas 
que  la  mort  ne  tarde  point  à  venir. 


roUR    L\    BONNE    MORT.  1 6t3 

Estote  paruti,  quia  yvâ  nescitis  horA  Filius  Ifominii 
veutunis  est.  Soyez  pnts,  car  vous  ne  savez  pas  à 
quelle  heure  le  Fils  de  l'homme  doit  venir.  JMatth. 
24.  44. 

.-î  momcnto  pendet  JEtemitas.  L'Eternité  dépend 
d'un  moment. 

Inddlgences 

accordées  par  les  Souverains   Poniifs,   aux 
Ji  s  sodé  s. 

I.  Indulgence  plénicre,  le  jour  de  l'admission  dans  la 
Confrérie. 

II.  Semblable  Indulgence  aussi  à  l'article  de  la  Mort. 
m.  Une  aussi  le  I  Dimanche  d'Octobre,  Fête  solemn- 

elle  de  l'Association. 

IV.  Une  aussi  tous  les  Mois,  le  Dimanche  que  l'on 
voudra  choisir  potir  cet  effet. 

V.  Plusieures  Indulgences  parlielleg,  pour  diverses 
pratiques  de  piété  ;  quil  seroit  trop  long,  de  d.-lail- 
1er  ici:  on  peut  les  gagner,  par  une  intention 
générale,  de  gagner  toutes  les  indulgences,  ac- 
cordées auic  bonnes  œuvres  que  nous  pratiquons. 

Prières  Communes 

De  V Association  de  la  bonne  mort. 

Au  Nom  (lu  Père,  et  du  Fils,  et  St.  Esprit. 
Ainsi  soit-il.  Ouvrez  ma  bouche,  Seigneur, 
pour  bénir  votre  saint  Nom  ;  j)Hrifiez  mon 
cœur  de  toutes  vaines  pensées,  de  toute  dis- 
traction; éclairez  mon  esprit,  enflammez 
mon  cœur;  afin  que  je  puisse  réciter  les  priè- 
res de  ce  St.  Exercice,  avec  toute  l'attention 
et  la  dévotion  qu'il  demande,  et  queje  mérite 
d'être  exaucé  en  îa  présence  de  votre  divine 
Majesté  ;  ô  Jésus,  qui  vivez  et  régnez  avec 

K 


164  ASSOOIMION 

le  Père  et  le  St  Esprit,  dans  les  siècles  des 
siècles.     Ainsi  soit-il. 

Litanies. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  ni)iis. 

Christ,  ayez  pitié  de  nous. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Sainte  Maiie,  priez  pour  nous. 

Vous,  tous  SS.  Anges  et  Archanges,  priez 

pour  nous. 
Saint  Abel,  priez  pour  nous. 
Vous,   tous   les    Chœurs  des  âmes  Justes, 

priez  pour  nous. 
Saint  Abraham,  priez  pour  nous. 
St.  Jean  Baptiste,  priez  pour  nous. 
Vous  tous,  les  SS.  Patriarches  et  Prophètes, 

priez  pour  nous. 
Saint  Pierre,  priez  pour  nous. 
St.  Paul,  priez  pour  nous. 
St   André,  priez  pour  nous. 
Saint  Jean,  priez  pour  nous. 
Vous  tous,  S  S.   Apôtres   et  Evangéliste», 

priez  pour  nous. 
Vous  tous,  SS.  Disciples  du  Soigneur,  priez 

pour  nous. 
Vous   tous,   Saints    Innocents,  priez  pour 

nous. 
Saint  Etienne,  priez  pour  nous. 
Saint  Laurent,  priez  pour  nous. 
Vous  tous.  Saints  Martyrs,  priez  pournous. 
St.  Silvestre,  priez  pour  nous. 
St.  Grégoire,  priez  pour  nous. 
St.  Augustin,  priez  pour  nous. 


l'OL'U    LA    nONNE    MORT.  165 

Vous  tous,  SS.  Evèques  et  Confesseurs, 
priez  pour  nous. 

St.  Benoit,  priez  pour  nous. 

St.  François,  priez  pour  nous. 

Vous  tous,  SS.  Religieux  et  Hermites,  priez 
'pour  nous. 

Ste  Marie  Magdelaine,  priez  pour  nous. 

Ste  Luce,  priez  pour  nous. 

Vous  toutes,  SS.  Vierges  et  Veuves,  priez 
pour  nous. 

Vous  tous,  les  saints  de  Dieu,  priez  pour 
nous. 

Soyez-nous  propice  ;  pardonnez-nous,  Seig- 
neur. 

Soyez  nous  propice  ;  exaucez- nous,  Seigneur. 

Soyez  nous  propice;  délivrez-nous  Seign- 
eur. 

De  votre  colère,  délivrez-nous,  Seigneur. 

Du  danger  de  mort,  délivrez  nous,  Seign- 
eur. 

D'une  mauvaise  mort,  délivrez-nous  Segn- 
eur. 

Des  peines  de  l'Enfer,  délivrez  nous, 
Seigneur. 

De  tout  mal,  délivrez-nous.  Seigneur. 

Du  pouvoir  du  Démon,  délivrez-nous, 
Seigneur. 

Par  votre  Nativité,  délivrez  nous,  Seigneur. 

Par  votre  Croix  et  votre  Passion,  délivrez- 
nous.  Seigneur. 

Par  votre  Mort  et  votre  Sépulture,  délivrez- 
nous.  Seigneur. 

K2 


166  ASSOCIATION 

Par  votre  glorieuse  Résurrection,  délivrez- 
nous,  Seigneur. 

Pur  vutre  admirable  Assension,  délivrez- 
nous,  Seigneur. 

Par  la  grâce  du  St.  Esprit  Consolateur, 
délivrez-nous.  Seigneur. 

Au  jour  du  Jugement,  délivrez-nous,  Seign- 
eur 

Nous  pécheurs,  écoutez-nous,  nous  vous  en 
prions. 

Daignez  nous  pardonner  ;  écoutez-nous, 
nous  vous  en  prions. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous! 

Christ,  ayez  pitié  de  nous  î 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Oraison 

Daignez,  Seigneur,  fortifier  par  votre 
grâce  vos  serviteurs  dans  votre  amour;  afin 
qu'a  l'heure  de  leur  mort,  l'Ennemi  n*ait 
sur  eux  aucun  pouvoir;  mais  qu'ils  méritent 
d'entrer  avec  vos  saints  Anges,  dans  le 
séjour  de  la  vie  éternelle.  Par  Jesus- 
Christ,  notre  Seigneur.     Ainsi  soit-il. 

Dévotions 
Envers  la  Passion  de  JV*.  S.  Jésus- Christ. 

Dieu  tout  puissant,  et  Créateur,  plein  de 
miséricorde,  qui  pour  abreuver  votre  Peuple 
attiré  datia  le  désert,  avez  fait  couler  des 
torrents  d'eau  des  rochers  les  plus  durs  ; 
daignez  frapper  nos  cœurs  qui  sont  durs 
''-nime  des  rochers,  pour  en  tirer  les  larmes 


rOUU    LA    HONNE    MOllT.  167 

d'une  parfaite  contrition  ;  pour  nous  faire 
détester  tous  nos  [lécliés,  et  soupirer  unirpie- 
ment  après  le  l)onlieur  de  vous  voir  duos  le 
ciel.     Ainsi  soit-il. 

Jicte  de  Contrilion. 

Seigneur  Jésus,  Rédemjjteur  du  Monde  ; 
vous  me  voyez  ])i*osterné  à  vos  pieds,  moi 
qui  suis  la  plus  misérable  et  la  plus  ingrate 
de  vos  créatures.  Oui,  mon  Dieu  !  je  le 
confesse  ;  je  vous  ai  grièvement  offense,  par 
mes  pensées,  mes  paroles  et  mes  actions. 
Ce  sont  mes  crimes  qui  vous  ont  attaché  à 
la  Croix  :  c'est  pour  me  délivrer  de  la  dam- 
nation, que  vous  avez  souffert  cette  cruelle 
agonie,  pendant  trois  heures,  sur  le  Cal- 
v.'.ire,  j'ai  horreur  de  ma  conduite,  ô  mon 
Dieu  !  j'ai  un  extrême  regret  d'avoir  of- 
fencé  un  Dieu,  qui  nj'a  aimé  d'un  amour 
infini!  comment  est  il  possible  que  vous 
supportiez  encore  un  si  grand  pécheur,  tel 
que  je  suis  !  mais  je  vous  aimerai  désor- 
mais, ô  mon  Sauveur,  et  par  le  seul  motif  de 
cet  amour,  je  déteste  tous  mes  péchés,  et 
fais  la  plus  ferme  résolution,  de  ne  plus 
vous  offenser  à  l'avenii',  et  de  moui-ir  mille 
fois,  plutôt  que  de  commettre  un  seul  péché 
Oîortel.     Ainsi  soit-il. 

Les  Stations  de  (a  Passion. 
I. 
0  doux  Jésus,   qui  dans  votre  prière  au 
Jardin,  avez  été   couvert    d'une   sueur  de 
K  3 


168  ASSOCIA  riOK 

sanq,  ay.int  permis  que  votre  ame  sainte 
lut  accablée  d'une  tristesse  mortelle  ayez 
pitié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur  ayez  pi- 
tié de  nous  ! 

II. 

O  doux  Jésus,  qui  avez  été  livré,  par  le 
baiser  d'un  traître,  entre  les  mains  de  vos 
ennemis  ;  (jui  avez  souffert  d'être  saisi  et 
lié,  comme  un  voleur,  et  abandonné  par  vos 
Disciples  !  ayez  pitié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur  ;  ayez 
pitié  de  nous  ! 

III. 

0  doux  Jésus,  qui  par  une  très  injuste 
sentence,  avez  été  jugé  digne  de  mort,  par 
le  Conseil  des  Juifs  ;  trainé  ensuite  comme 
un  malfaiteur  devant  le  tribunal  de  Pilatc, 
et  moqué  par  l'inique  Hérode  :  ayez  pitié 
de  nous  î 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur,  ayez 
pitié  de  nous. 

IV. 

0  doux  Jésus,  dépouillé  de  vos  vête- 
ments, et  flagellé  cruellement,  à  la  colonne  ! 
ayez  pitié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur!  ayez 
pitié  de  nous  ! 

V. 

0  doux  Jésus,  couronné  d'épines,  souf- 
fleté, les  yeux  bandés,  révetu  par  dérision, 


POUR    LA    BONNE   MOUT.  169 

d'un  manteau  de  pourpre,  et  insulté  en  mil- 
le manières  ;  ayez  pitié  de  nous  î 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur;  ayez 
pitié  de  nous  ! 

VI. 

O  doux  Jésus,  réputé  plus  criminel,  que 
le  meurtrier  Barabbas  ;  rejette  des  Juifs,  et 
condamné  à  la  mort  ipjnominieuse  de  la 
croix  !  ayez  ])itié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur  ;  ayez 
pitié  de  nous  ! 

VIL 

O  doux  Jésus,  chargé  de  la  croix,  et  con- 
duit, comme  un  innocent  agneau,  vers  la 
place  de  votre  sacrifice  ;  ayez  pitié  de 
nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur,  Ayez 
pitié  de  nous  ! 

VIII. 

O  doux  Jésus,  crucifié  entre  deux  vo- 
leurs, insulté,  blasphémé,  abreuvé  de  fi.el 
et  de  vinaigre,  et  souffrant  de  si  cruels  tour- 
ments sur  la  croix,  pendant  trois  heures  ; 
ayez  pitié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur,  ayez 
pitié  de  nous  ! 

IX. 

O  doux  Jésus,  détaché  de  la  croix,  et 
arrosé  des  larmes  de  votre  mère  désolée  ; 
ayez  pitié  de  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur,  ayez 
pitié  de  nous  ! 

K4 


170  ASSOCIATION 

X. 

0  doux  Jcsps,  couvert  de  plaies,  les  pieds 
et  les  mains  percées,  embaumé  et  placé  dans 
le  sépulchre,   ayez  pitié  de,  nous  ! 

R.  Ayez  pitié  de  nous,  Seigneur,  ayez 
pitié  de  nous  ! 

Verset.  Il  a  pris  véritablement  nos  lan- 
gueurs. 

Réponse,  et  il  s'est  chargé  de  nos  douleurs. 

Oraison 

O  Mon  Dieu,  qui  avez  voulu,  pour  nous 
racheter  des  peines  de  l'enfer,  être  circon- 
cis, trahi  par  Judas  en  vous  donnant  un 
baiser,  cfiargé  de  pesantes  cliaines,  présente 
comme  un  criminel  à  Anne,  Caïphc,  Pilate 
et  Hérode,  accusé  par  de  (aux  témoins,  con- 
damné au  fouet,  couvert  de  crachats,  chargé 
d'opprobres,  couronné  d'épines,  recevoir 
des  soufflets  les  yeux  bandés,  être  frappé 
d'un  roseau,  conduit  au  supplice,  dépouillé 
nud,  attaché  avec  des  doux  à  la  Croix,  y 
être  élevé  et  mis  au  nombie  des  criminels, 
abreuvé  de  fiel  et  de  vinaigre,  percé  d'une 
lance  ;  je  vous  supplie,  ô  mon  Sauveur,  par 
toutes  ces  peines,  (jue  vous  avez  souffertes, 
et  que  j'honore,  quoicpie  j'en  sois  indigne; 
je  vous  supplie,  dis-je,  par  elles  et  par  votre 
Croix  adorable,  et  les  mérites  de  votre 
moit,  de  me  garantir  des  tourmens  de 
l'enfer,  et  me  conduire  dans  le  séjour  de 
\otre  gloire,  où  vons  condutsites  l'ame  du 


rOUR  LA  IIONNE  MORT.  I7i 

lai'ioii  pciiitetit,  qui  fut  crucifié  avec  vous  : 
qui  vivez  et  régnez  daus  les  siècles  des 
siècles.     Ainsi  soit- il. 

Dévotions 

Ju,x  cinq  plaies  de  Jésus- Christ. 

Adorons  les  ciiui  plaies  de  N.  S  sur  la  croix  ;  e). 
saluons-les  chacune  en  particulier;  avec  une  ferme 
confiance,  que  par  les  mérites  de  sa  Passion,  et  par 
la  coopération  de  sa  grâce,  nous  obtieiub'ons  la  ré- 
mission de  nos  péchés,  et  la  vie  éternelle.  Présen- 
tons nous  (levant  lui,  avec  un  Cœur  brise  de  douleur, 
à  la  vue  de  nos  offenses  et  de  nos  ingratituiles  en- 
vers sa  divine  bonté  ;  avec  un  ferme  propos  pour 
l'avenir,  de  fuir  toute  sorte  de  péché,  et  d'en  évi- 
ter toutes  les  occasions.  Nous  rendrons  aussi  nos  de- 
voirs à  sa  Ste  Mère,  prenant  part  à  sa  désolation,  et 
à  ce  glaive  de  douleur,  cjui  transperça  son  anie,  au 
pied  delà  Croix.  Enfin  nous  bénirons  la  divine  Tri- 
nité, qui  nous  a  comblé  de  tant  de  biens,  par  ces 
Mystères. 

Morons  la  Tlnie  du  pied  gauche* 

Seigneur  Jésus-Christ,  j'adore  la  plaie 
sacrée  de  votre  piet'i  gauche  ;  je  compatis 
bien  vivement  à  la  douleur  que  vous  y  avez 
ressentie,  et  à  la  peine  excessive  de  votre 
divine  Mère.  Pardonnez  moi  tous  mes  pé- 
chés ;  je  les  déteste  pardessus  tout,  ô  mon 
Dieu,  par  ce  qu'ils  offensent  votre  bonté  in- 
finie. Conduisez  moi,  et  tous  les  autres 
pécheurs,  à  une  entière  et  parfaite  conver- 
sion et  donnez  nous  votre  divine  lumière, 
qui  nous  fasse  connoitre  toute  l'énormité 
du  péché  mortel. 
K5 


ASSOCIATION 


Notre  rère,  &r.  Jevous  salue,  Mario, 
^c.  Gloire  au  Père,  au  Fils  et  au  St.  Es- 
prit, À.C. 

Adorons  laTlaie  du  pied  droit. 

Seigneur  Jésus  Cliiist,  j'adore  la  plaie 
sacrée  de  votre  pied  droit  ;  je  vous  rends 
grâces,  pour  cette  douleur,  que  vous  y  avçz 
souffert,  pour  mes  pécliés,  et  je  compatis 
bien  vivement  à  vos  souffrances,  et  à  la  dé- 
solation de  votre  sainte  Mère.  Je  vous  sup- 
plie de  me  fortifier  dans  toutes  les  tenta- 
tions, et  de  me  rendre  fidèle  à  observer  tous 
vos  commandements.  O  Jésus  !  Soyez  la 
consolation  des  ])auvrcs,  et  de  tous  ceux 
qui  sont  dans  l'affliction,  de  ceux  qui  sont 
tentés  ou  persécutés,  dirigez  ceux  qui 
sont  chargés  de  rendre  la  Justice;  et  as- 
sistez ceux  qui  travaillent  au  salut  des  âmes, 
soit  dans  les  pays  Chrétiens,  soit  parmi  les 
Infidèles. 

Notre  Père  &c.  Je  ous  salue,  Marie,  &c. 

Gloiie  au  Père,  au  B'ils  et  au  Saint 
Esprit,  &c. 

Adorons  la  plaie  de  la  main  gauclie. 

Seigneur  Jésus  Christ  !  j'adore  la  plaie 
sacrée  de  votre  main  gauche!  je  vous  rends 
grâce,  de  cette  extrême  douleur,  que  vous 
y  avez  souffert  pour  mes  péchés.  Je  com- 
patis de  tout  mon  cœur  à  vos  souffrances,  et 
à  la  désolation  de  votre  divine  Mère.  Je 
vous  supplie,  par  le  mérite  de  vos  tourments. 


l'UUR  LA  BONNE  MOUT.  ^7 ^ 

de  me  délivrer  de  ceux  de  Tenfer  que  j*ai 
mérités,  et  de  me  donner  la  patience  et  la 
conformité  à  votre  sainte  volonté,  dans  tou- 
tes les  j)eines  de  cette  vie.  Je  vous  offre 
toutes  mes  souffrances,  soit  intérieures  soit 
extérieures,  en  satisfaction  pour  tous  mes 
péchés.  Pardonnez,  Seigneur  à  mes  enne- 
mis, et  à  tous  ceux  qui  m'ont  fait  du  mal. 
Soulagez  les  malades  ;  donnez-leur  la  pa- 
tience ;  et  assistez  par  une  puissante  grâce, 
ceux  qui  sont  à  Tagonie,  afin  qu'ils  évitent 
la  perte  éternelle. 

Notre  Père,  &,c.    Je  vous  Marie,  &c. 
Gloire  au  Père,  au  Fils  et  au  St.  Esprit,  &,c. 

»i dorons  la  plaie  delà  main  droite. 

Seigneur  Jésus-Christ  !  j'adore  la  plaie 
sacrée  de  votre  maine  droite;  je  vous  bénis 
de  cette  cruelle  peine  que  votre  Charité 
vous  a  porté  à  souffrir  pour  mes  péchés.  Je 
compatis  bien  sensiblement  à  vos  souffran- 
ces, et  à  la  désolation  extrême  de  votre 
Sainte  Mère.  Je\ous  supplie,  divin  Sau- 
veur, de  me  donner  une  volonté  ferme,  pour 
l'œuvre  de  mou  salut;  et  de  me  conduire, 
par  une  heureuse  persévérance,  à  cette 
gloire  du  Ciel,  que  vous  nous  avez  achetée 
au  prix  de  votre  sang,  délivrez  les  âmes 
qui  sont  en  Purgatoii-e  ;  et  accordez  à  vos 
serviteurs  sur  la  terre,  et  spécialement  aux 
membres  de  cette  Association,  la  grâce  de 
faire  tous  les  jours  des  progrès  dans  la  per- 
fection. 


'74  ASSOCIATION 

Notre  Pore,  Kc.  Jcvoiis  salue,  Marie,  \;c. 
Gloire  au  Père,  au  Fils  et  au  Saint  Es- 
prit, &c. 

»9ilorons  la  plaie  du  Coté. 

Mon  Sauveur  Jésus-Clirist!  J'adore  très 
humblement  la  plaie  de  votre  sacré  Coté  ; 
et  vous  rends  mille  actions  de  grâces,  pour 
nous  y  avoir  ouvert  l'entrée  à  votre  divin 
Cœur,  qui  brûle  d'amour  pour  nous.  Ac- 
cordez-moi, ô  Jésus,  ce  pur  amour,  cette 
parfaite  charité;  afin  que  vous  aimant  par 
dessus  toute  chose,  et  toutes  choses  en  vous, 
je  sois  digne  de  me  réfugier  dans  la  plaie 
de  votre  coté,  et  dans  votre  divin  Cœur  ! 
Protégez  votre  Sainte  Eglise  Catholique, 
et  le  suprême  Pasteur,  votie  vicaire,  qui  la 
gouverne  ;  protégez  tous  les  ordres  Ecclési- 
astiques, et  généralement  tous  ceux  qui 
servent  à  la  sanctification  des  âmes  :  con- 
servez dans  votre  divin  service  tous  les 
Princes  Chrétiens;  ramenez  à  la  voie  do 
salut  tous  ceux  qui  s'en  sont  égarés,  soit  par 
malice,  soit  par  ignorance.  Soumettez  à 
voti'e  aimable  joug  les  Infidèles,  les  Héréti- 
ques, et  tous  les  autres  ennemis  de  votre 
saint  Nom.     Ainsi  soit-il. 

Notre  Père,  6cc.  Jevous  salue,  Marie,  &c. 

Gloire  au  Père,  au  Fils  et  au  S.  Es- 
piit.  ècc. 


POUR  LA  BONNE  MORT.  175 

Prières. 

Seigneur  Jésus-Christ,  le  Dieu  de  mon 
Cœur,  je  vous  supplie,  par  les  cinq  plaies 
que  votre  amour  vous  a  j)ortc  à  recevoir 
pour  nous,  daignez  secourir  tous  vos  servi- 
teurs, que  vous  avez  rachetés,  au  prix  de 
votre  sang.     Ainsi  soit-il. 

0  Rédempteur  plein  de  miséricorde,  je 
vous  supplie,  par  ces  tourments  inexprima- 
bles que  vous  avez  soufi'erts  sur  la  croix, 
surtout  quand  votre  bienheureuse  ame  fut 
séparée  de  votre  divin  corps  ;  protégez  ma 
pauvre  ame  au  moment  de  ma  mort,  et 
adressez  moi  les  mêmes  consolantes  paroles, 
que  vous  dîtes  au  bon  Larron  :  anjourtThui 
vous  serexi  avec  moi  dans  le  Paradis.  Ainsi 
soit-il. 

Dévotions 

Envers  JN'o/re  Dame  des  Sept  Douleurs. 

Adressons  nos  prières  à  la  Vierge  Immaculée,  la 
Mère  de  Dieu  ;  prions-la  de  nous  tenir  sous  sa  pro- 
tection, jusqu'à  ce  que  le  tems  de  la  colère  de  Dieu 
soit  passé  ;  qu'elle  nous  obtienne  une  vraie  contrition, 
et  une  heureuse  persévérance  dans  la  grâce  de  son 
divin  Fils.  Demandons  pour  chacun  de  nous,  par  son 
intercession,  ce  qui  nous  est  le  plus  nécessaire,  selon 
nos  besoins  spirituels  ou  temporels  :  et  pour  obtenir 
ces  grâces,  joignons  nos  prières  et  notre  ferveur,  aux 
sentiments  si  parfaits  d'amour  et  de  compassion,  qui 
pénétrèrent  le  ctcur  de  cette  divine  Mère  au  pied  de 
la  Croix. 


176  ASSOClATfON 

Stabat  Mater  dolorosa. 

Sous  la  Croix,  où  pour  notre  crime 
Le  saint  des  Saints  s'est  tait  victime. 
Sa  chaste  Mère  étoit  en  |>leurs. 

Et  dans  cet  état  pitoyable, 
Son  triste  cœur  inconsolable 
fut  percé  de  mille  douleurs. 

O  tristesse  incompréhensible 
Du  cœur  si  pur  et  si  sensible 
De  la  mère  du  Roi  des  cieux! 

A   tant  d'horreurs  être  présente, 
Et  voir  sur  une  croix  sanglante 
Son  Fils  expirer  à  ses  yeux  ? 

Qui  pourroit  sans  verser  des  larmes 
Çenser   aux   mortelles  allarmes 
Dont  tous  ses  sens  furent  surpris  ? 

Quelle  ame  sans  en  être  atteinte, 
Verroit  une  mère  si  sainte 
Souffrir  tant   avec  son  saint  Fils. 

Elle  vit  ce  Fils  adorable. 
Ce  F^ils  infiniment  aimable, 
Battu,  percé   pour  des    ingrats. 

Et  par  le   plus   cruel  supplice 
Mourir  enfin  en   sacrifice 
Dans  les  douleurs   de  cent  trépas. 

Mère  du  Dieu  de  la  nature, 
Du    pur  amour   source  trèsj)ure, 
Mêle  mes  pleurs   à  tes  soupirs. 

Allume  en  moi  ton  divin  zélé, 
Afin  qu'étant  pur  et  (îdéle, 
Moo  Jésus  ait  tous  mes  désirs. 


POUU   LA  B«1NNE   MOUT.  177 

Que  ses  (UmiIoups   les  plus  ciuelles, 
Que  ses  pointes  les  plus  mortelles 
Percent  mon  cœur  dans  ce  moment. 

C'est  pour  moi  fjue  Jésus  expire  ; 
C'est  pour  moi  que  l'on  le  déchire  ; 
Je  dois  partager   son  toui-ment. 

Que  ne  puis-je  à  cette  Croix  sainte. 
Qui  du  sang  de  Jésus  est  teinte, 
Attacher,  comme  toi,  mon  cœur. 

Hélas  !    ma  plus  pressante   envie. 
C'est  de  sentir  toute  ma  vie 
Et  ton  amour  et  ta  douleur. 

0   Vierge  que   le    Ciel  admire. 
Fais  que  sans   cesse  je  soupire 
Après    mon   Sauveur  mort    pour  moi. 

Et  que  dans  mon  ame  souffrante. 
Sa  sainte  mort  toujours  présente 
Nourrisse  mon  zèle  et  ma  foi. 

Que  dans  les  profondes  blessures 
Qu'il  reçut  de  ses  créatures, 
Mon  cœur  s'abîme  entièrement. 

Et  qu'un  pur  rayon  de  ta  flamme. 
Protège  et  défende  mon  ame 
Dans  le  grand  jour  du  jugement. 

Que  Jésus  pour  nioi  fait  victime. 
Par  sa    croix    effaçant  mon  crime. 
Me  rende  agréable  '4  ses   yeux  ; 

Et   qu'enfin    mon    ame  épurée. 
De  mon  corps  étant  séparer. 
Avec  lui   règne  dans  les  Cieux.     Ainsi 
sr)it-il. 

V.  Votre  ame  a  été  percée  par  le  glaive 
de  douleur. 


178  ASbOOlATION»    Sec. 

R.  Afin  que  les  pensées  de  plusieurs 
soient  révélées. 

ORAISON. 

Nous  vous  supplions,  Seigneur,  que  nous 
soyons,  secourus  auj>rès  de  votre  bonté 
maintenant  et  à  l'heure  de  notre  mort,  par 
l'intercession  de  la  bienheureuse  Vierge 
Marie  votre  mère,  dont  l'ame  fut  percée 
d'un  glaive  de  douleur  dans  le  tems  de  vo- 
tre passion  :  Vous  qui  étant  Dieu,  vivez  et 
régnez  éternellement  avec  le  Père  et  le  S. 
Esprit.     Ainsi  soit-il. 

Récitons  trois  fois  )e  Pater  et  l^Jlve,  en  mémoire  de» 
trois  heures,  que  notre  Sauveur  passa  sur  la  Croix  ; 
pour  le  repos  des  âmes  des  Fidèles  Trépassés,  qui 
étoient  membres  de  cette  congrégation. 

iNotre  Père,  &.c. 

Récitons  aussi  un  Pater  et  Ave,  pour  ceux  qui  ont 
le  malheur  d'être  en  péché  mortel. 

Notre  Père,  Sic 

Enfin  récitons  en  core  un  Pater  et  Jlve,  pour  celui 
d'entre  nous,  qui  doit  mourir  le  premier,  afin  qu'il  s'y 
prépare,  et  qu'il  ait  le  bonheur  d'avoir  reçu  les 
sacrements,  a'  ant  de  mourir. 

Notre  Père,  Sic. 


LA  COURONNE  OU  CHAPELET 

A  V honneur  des  sept  douleurs  de  la  très  Ste 
Vierge. 

si  le  souvenir  et  la  méditation  de  la  passion  de 
notre  Seigneur  Jésus-Christ,  est  une  pratique  si  re- 
commandée par  les  saint»  et  par  tous  les  maîtres  de 
la  vie  spirituelle  ;  le  rouvenir  et  la  méditation  des 
douleurs  de  Marie  ne  peuvent  être  qu'agréables  à 
Jésus  et  à  sa  sainte  Mère,  et  devenir  une  source  de 
grâce  pour  ceux  qui  s'adonnent  à  ce  pieux  exercice. 
Cette  dévotion  est  des  plus  anciennes,  des  mieux 
fondées  sur  l'écriture,  des  plus  accréditées  par  le 
témoignage  des  Pères,  et  une  de  ceRes  que  Dieu 
semble  avoir  pris  plaisir  de  justifier  par  le  nombre  et 
la  nature  des  grâces  qu'il  a  accordées  à  ceux  qui  en 
ont  suivi  fidèlement  les  exercices.  Aussi,  quoi- 
qu'aujourd'hui  la  ferveur  de  la  piété  chrétienne  se 
soit  beaucoup  refroidie  ;  quoique  les  pratiques  non- 
seulement  de  dévotion,  mais  même  de  nécessité, 
soient  ou  négligées  ou  abandonnés  par  un  trop  grand* 
nombre  de  personnes,  et  que  le  scandale  qui  en 
résulte  devienne  de  jour  en  jour  plus  contagieux  ;  on 
voit  néanmoins  dans  les  lieux  où  cette  dévotion  est 
établie,  le  peuple  chrétien  courir  en  foule  à  ses 
exercices,  et  chercher  dans  la  protection  de  Notre- 
Dame  des  Sept  Douleurs,  la  consolation  dans  ses 
tribulations,  ou  le  préservatif  de  ses  dangers. 

C'est  donc  faire  une  chose  aussi  agréable  à  Marie, 
qu'utile  aux  Fidèles,  que  de  faire  connoltre  cette 
dévotion  à  ceux  qui  l'ignorent,  d'encourager  ceux  qui 
la  pratiquent,  et  de  donner  aux  uns  et  aux  autres  une 
méthode  pour  réciter  avec  fruit,  la  couronne  ou  la 
chapelet  de  Notre-Dame  des  Sept  Douleurs. 


180  LA    COURONNE    OU    CHAPELET 

Apres  avoir  récité  l'Ofirande,  on  commence  le 
Cliapolet  par  la  méditation  et  la  prière  marquée 
pour  le  premier  Mystère  ;  et  l'on  dit  un  Pater  sur  le 
premier  gros  grain,  et  sept  .Ive,  sur  les  sept  petits 
grains  qui  suivent.  On  fera  de  môme  a  cliactin  des 
autres  Mystères.  A  la  fin  on  récite,  O  Jteine  drs 
Martyrs,  ifc.  et  sur  les  trois  petits  grains  prés  de  la 
Croix,  trois  ^ve,  pour  honorer  les  larmes  de  la  Ste 
Vierge  au  pied  de  la  Croix.  Enfin  on  prononce  l'acte 
de  Consécration  ;  Vierge  Sainte,  &c.  puis  sur  la 
croix  on  récitera  la  Prose,  Sttibat  Muter  Ùc.  laquelle 
est  cidevant  en  francois. 

Offrande  du  Chapelet. 

Mon  Dieu,  je  vous  offre  le  chapelet  qu« 
je  vais  dire  pour  votre  plus  grande  gloire 
et  pour  honorer  votre  sainte  Mère,  en  mé- 
ditant ses  douleurs  ;  afin  d'obtenir  les  ver- 
tus dont  vous  nous  avez  donné  Texemple, 
en  apprenant  d'elle  à  partager  vos  souffran- 
ces. Donnez  moi,  je  vous  prie,  l'esprit  de 
componction,  l'attention  et  l'humilité  dont 
j'ai  besoin  pour  gagner  les  Indulgences  et 
participer  aux  mérites  des  confrères  ;  je 
renonce  à  toute  négligence  et  à  toute  difî- 
traction. 

PREMIER  MYSTÈRE. 

.-Prophétie  Du  Vieiliard  Simeon. 

Il  faut  méditer  avec  une  profonde  humi- 
lité, quelle  fut  la  douleur  que  ressentit  Ma- 
rie, lorsque  présentant  son  Divin  Fils  au 
Temple,  le  saint  Vieillard  Siméon,  lui  an- 
nonça que  cet  Enfant  seroit  le  jprincipe  de 


DES    SEPT    DOULEURS    DE    MARIE.  181 

la  mine  et  de  la  résurrection  de  plusieurs, 
et  qu'à  son  occasion,  son  ame  seroit  percée 
d'un  glaive  de  douleurs.  Prophétie  qui  an- 
nonçoit  îi  Marie  la  passion  et  la  mort  de 
son  Divin  Fils  Notrc-Seiçneur,  et  la  perte 
de  beaucoup  d'aines,  quoique  rachetées  par 
son  précieux  Sang. 

Fruit  du  Mystère. 

Donner  à  Dieu  notre  cœur  et  nous  soumettre 
à  sa  sainte  volonté. 

Prière. 

O  Vierge  douloureuse  !  par  ce  glaive  qui 
perça  votre  ame,  je  vous  prie  de  m'obteiiir 
que  le  souvenir  de  vos  douleurs  et  des  souf- 
frances de  votre  Fils  me  soit  toujours  pré- 
sent, afin  que  faisant  à  Dieu  le  sacrifice  de 
mes  affections  les  plus  chères,  et  de  ma  vo- 
lonté, je  puisse  l'aîmer  désormais  d'un 
amour  pur,  ardent,  généreux  et  digne  de 
lui  ^  c'est  ce  que  je  vous  demande  de  tout 
mon  cœur. 

Récitez  un  Pater  et  sept  Ave  Maria, 

SECOND  MYSTÈRE. 

La  Fuite  en  Egypte. 

Le  second  sujet  de  douleur  pour  Marie 
fut  la  nécessité  où  elle  se  vit  de  fuir  en 
Egypte,  pour  soustraire  son  Divin  Fils  à 
la  persécution  de  l'impie  Hérode  qui  avoit 
résolu  de  le  faire  périr. 
L 


vS'J  T.A    COXFUEHIE 

lors(|u'il  vivoit  snt*  la  torrc,  à  relui  qu'il  lui 
rend  «••nitiinu'lli'iiifiit  dans  lo  Ciel,  et  dans 
tous  les  lieux  du  nu»tule  ou  il  est  irellement 
présent,  dans  rau;:;uste  vSacremcnt  de  nos 
Autels,  où  il  demeure  avec  nous  et  pour 
nous  en  état  de  victime.  Jusqu'à  la  consom- 
mation <les  siècles.  Il  faut  alors,  en  union 
avec  tous  les  Associés,  faire  au  Sacn-  Cœur 
lie  Jésus  Christ  ré|)aration  et  amen«le  lio- 
norable  j)our  toutes  les  injures.  mé|»ris,  out- 
rai^Ts,  oublis  et  iui^ratitudcs  des  hommes, 
et  pour  nos  propres  irieverences  envers  le 
tiès  saint  Sacrement  :  prier  pour  les  be- 
soins de  l'Eçlise  et  de  l'Etat,  pour  tous 
les  Princes  Chrétiens,  pour  ses  proches, 
pour  ces  amis  et  entiemis,  pour  la  convei'- 
sion  des  pécheurs,  des  Hùréti(pies,  des  Infi- 
dèles, des  Juifs,  pour  les  Fidèles  trépasses, 
&  ])oui'  notre  jjropre  salut.  Tout  cela  se 
doit  faire  simplement,  sans  contrainte,  par 
le  désir  du  cœur  qui  fait  la  vraie  prière: 
une  intime  élévation  d'esprit  et  d'union  au 
Cœur  de  Jésus-Christ  sufllt,  se  joignant 
encore  en  son  amour,  à  tous  ceux  qui  sont  à 
lui  et  qui  l'honorent.  Pour  animer  sa  pié- 
té, on  invo(|ue  la  très  sainte  Vierge,  tous 
les  Anges  et  Saints  de  l'Eglise  triomphante. 

V. 

Si  par  maladie  ou  autre  empêchement, 
on  ne  peut  faire  son  heure  d'adoration  au 
jour  et  à  l'heure  marquée,  on  la  remettra  au 


DU   SACHK    CO-L'Il   UK  Jli8U.>.  tto 

premier    jour  libi*e,  ou  bien  ou  se  fera  sup- 
pléer par  (luelijuc  bonne  anie. 

VI. 

En  commeneant  la  Station,  les  Associés 
pourront  dire  avec  une  buinble  coniiancc  à 
Notre- Seiiçncur  : 

O  le  Dieu  de  mon  cœur!  unissez,  s'il 
vous  plait,  ma  ioible  et  froide  Oraison  à  la 
sainteté  et  à  l'ardeur  de  la  vôtre,  k.  dctiui- 
sez  en  moi  pour  jamais  tout  mouvement 
d'or'çueil  ^  d'amour  propir,  toute  lacbcté, 
distraction  et  négligence  envers  vous  ;  afin 
de  me  rendre  en  vous  et  par  votre  Sacré 
Cœur,  un  parfait  adorateur  de  votre  Père 
céleste,  en  esprit  et  en  vérité.    Ainsi  soit-il. 

Ou  bien  seulement  ces  paroles  dans  le 
même  esprit  et  la  uiéme  intention  : 

O  vere  adorator,  et  unice  Dei  amator .' 
miserere  nobis.     Jmev. 

0  vous  qui  seul  adorez  et  aimez  digne- 
ment et  iniiuiment  la  Majesté  de  Dieu  !  par 
votre  Sacré  Cœur,  ayez  pitié  de  nous,  et 
faites-nous  miséricorde.     Ainsi  sott-il. 

VII. 

Si  tous  les  Cbrétiens  sont  obligés  de  ren- 
dre de  tems  en  tems  quelques  visites  à  Jésus- 
Christ  dans  le  saint  Sacrement,  les  dévots  à. 
son  Sacré  Ci ur  doivent  signaler  leur  zèle 
pour  cette  sainte  pratique. 


184      LA  COCHONNE  OU  CHAPELET, 

Fruit  du  Mystère. 

Supporter  avec  patience  les  croix  et  les  majix 
de  cette  vie. 

Prière. 

0  Vierge  sainte  !  puisque  mes  péchés,  en 
accablant  Jésus  sous  le  poids  de  la  croix, 
ont  été  cause  de  vos  douleurs  ;  j»;  vous  con- 
jure par  la  tendre  compassion  que  vous  eû- 
tes pour  ses  souffrances,  de  m'obtenir  la 
grâce  de  porter  avec  patience  la  croix  qu'il 
lui  plaira  de  m'cnvoyer,  afin  que  ma  résig- 
nation dans  les  peines  de  cette  vie  et  ma  fer- 
veur dans  son  service  le  glorifie  désormais, 
et  expie  les  outrages  dont  je  l'ai  comblé 

Un  Pater  et  sept  .âvc  Maria. 

CINQUIÈME  MYSTÈRE. 

Le  Crucijiement  de  Jésus. 

Le  cinquième  sujet  de  douleur  pour  la 
très  Sainte  Vierge,  fut  de  voir  ce  Divin 
Fils  attaché  à  la  Croix,  répandre  son  sang 
par  toutes  les  plaies  qu'on  lui  avoit  faites, 
et  expirer  entre  deux  scélérats. 

Fruit  du  Mystère. 

La  mortification  de  nos  sentimens. 
Prière. 

0  Marie  !  par  cette  douleur  inconcevable 
que  vous  ressentîtes  au  pied  de  la  croix  eu 


DES    SEIT    DOULEURS     OE    MARIE.  IHS 

voyant  expirer  Jésus  au  milieu  de  tant  de 
souffrances,  obtenez-moi  la  grâce  de  |)arta- 
ger  son  sacrifice,  en  crucifiant  continuelle- 
ment mes  passions  par  l'abnégation  de  moi- 
même,  daignez  me  soutenir  jusqu'à  la  fin 
dans  ce  pénible  combat,  je  l'cspére  de  vo- 
tre amour  et  de  votre  bonté. 
Uu  Fater  et  sept  ^ve  Maria. 

SIXIÈME  MYSTÈRE 

Descente  de  la  Croix. 

Le  sixième  sujet  de  douleur  pour  Marie, 
qu'on  peut  regarder  comme  le  plus  grand 
et  le  plus  sensible  qu'elle  eût  eu  jusqu'alors, 
fut  de  tenir  dans  ses  bras  son  Divin  Fils, 
lorsqu'on  l'eût  descendu  de  la  Croix,  après 
une  mort  si  douloureuse  et  si  cruelle,  et  de 
voir  son  côté  ouvert,  ses  pieds  et  ses  mains 
percés,  et  son  corps  couvert  de  plaies  «t  de 
sang. 

Fruit  du  Mysterb. 

Mériter  par  la  pénitence  et  les  bonnes  œuvres 
l'application  des  mérites  de  Jésus  Christ. 

Prière. 

0  Vierge  sainte  !  par  l'amertume  ex- 
ti'ème  dont  fut  inondé  votre  ame  lorsque  Jé- 
sus, déposé  de  la  Croix,  fut  remis  entre  vos 
bras,  je  vous  supplie  de  demander  à  ce  Di- 
vin Fils  qu'il  me  fasse  tellement  contempler 
dans  ses  plaies  sacrées  la  grandeur  de  son 
L3 


186  LA    COURONNE   OU  CHAPELET, 

amour  et  la  malice  dii  péché,  que  méritant 
par  une  véritable  pénitence  et  la  prati«|ue 
des  bonnes  œuvres,  l'application  de  ses  mé- 
rites, Je  ne  l'offense  plus  a  l'avenir  après 
avoir  lavé  dans  son  précieux  sang^les  souil- 
lures de  mon  ame. 
Un  Fater  et  sept  Âve  Maria. 

SEPTIÈME  MYSTÈRE. 

La  Sépulture  de  Jésus. 

Le  septième  sujet  de  douleur  pour  Marie, 
Reine  et  avocate  de  tous  les  hommes,  et  en 
particulier  de  ceux  qui  l'honorent  et  qui  im- 
plorent sa  médiation  auprès  de  son  Divin 
Fils,  fut  de  le  voir  ensevelir  et  renfermer 
dans  le  sépulclire  par  Joseph  etNicodême, 
et  de  ne  pouvoir  témoigner  sa  tendresse  ma- 
ternelle que  par  les  larmes  amères  qu'elle 
répandoit. 

Fbuit  du  Mystère. 

Faire  tout  pour  Dieu  seul. 

Frière. 

0  Mère  désolée  !  par  ces  douleurs  déchi- 
rantes que  vous  ressentîtes  lorsqu'il  fallut 
vous  éloigner  du  tombeau  de  votre  Divin 
Fils,  daignez  m'obtenir  la  grâce  de  con- 
noître  quel  est  le  malheur  d'une  ame  sépa- 
rée de  Dieu  par  le  péché  j  afin  qu'après 
avoir  déposé  mes  iniquités  dans  le  tombeau 
de  JésuSj  je  puisse  demeurer  en  assurance 


DES    SEPT    DOULEURS    DE    MARIE.  187 

dans  ses  plaies  sacrées,  et  pénétrer  jusqu^à 
son  cœur  adorable^  où  je  sois  embrasé  d'un 
amour  si  pur  et  si  constant  ((iie  je  ne  cher- 
che désormais  en  toutes  mes  actions  que 
l'intérêt  et  la  gloire  de  Dieu  seul.  Ainsi 
soit-il. 

Un  Pater  et  sept  Ave  Maria. 

PRIÈRE. 

O  Reine  des  Martyrs,  ô  Marie  dont 
l'ame  sainte  fut  abimée  dans  un  océan  de 
douleurs,  je  vous  prie,  par  les  larmes  que 
vous  avez  répandues  dans  ces  mystères,  de 
m'obtenir,  ainsi  qu'à  tous  ^es  pécheurs 
l'esprit  de  componction  et  le  don  des  larmes, 
afin  que  pleurant  sincèrement  nos  péchés, 
nous  les  expions  par  de  dignes  fruits  de 
pénitence. 

On  récitera  sur  les  3  grains  qui  sont  avant 
la  Croixy  trois  Ave  Maria,  pour  honorer  les 
larmes  de  la  Sainte  Vierge. 

Acte  de  consécration  après  le  chapelet. 

Vierge  Sainte,  Mère  de  mon  Sauveur, 
je  vous  choisis  aujourd'hui  pour  ma  souver- 
aine, ma  protectrice  et  mon  avocate  auprès 
de  Jésus  votre  Divin  Fils  ;  je  prends  la  ré- 
solution de  ne  jamais  abandonner  votre  ser- 
vice, et  de  chercher  de  tout  mon  pouvoir  à 
vous  procurer  l'honneur  et  la  gloire  qui  vous 
sont  dûs.  Pour  gage  de  ma  profonde  véné- 
ration, je  donne  à  vous  après  Dieu,  tout  ce 
L  4 


188  LA    COUROKNE    OU  CHAPELET, 

qui  est  à  moi,  particwliè rement  mon  cœur; 
pénétrez  le  des  douleurs  que  ressentit  le  vô- 
tre pendant  la  passion  de  votre  Divin  Fils. 
Je  vous  prie  de  me  recevoir  au  nombre  de 
vos  serviteurs,  vous  qui  au  pied  de  la  Croix 
m'avez  reçu  pour  votre  enfant  j  assistez- 
moi  dans  toutes  mes  actions,  et  surtout  à 
l'heure  de  ma  mort,  afin  que  vivant  désor- 
mais dans  une  fidélité  constante  à  votre  ser- 
vice, je  puisse  mériter,  par  l'imitation  de 
vos  vertus,  de  partager  éternellement  votre 
bonheur  et  votre  gloire,  après  m'être  uni 
dans  cette  vallée  de  larmes  à  vos  douleurs. 

Méthode  Abrecee 

Qu'oïl  peut  apprendre  aisémentf  à  ceux  qui 
ne  savent  pas  lire. 

Offrandre  du  Chapelet. 

Mon  Dieu,  je  vous  offre  ce  chapelet,  en 
mémoire  des  souffrances  de  votre  divine 
Mère,  que  je  désire  honorer  avec  toute  l'hu- 
milité et  la  dévotion  possible. 

/.  Mystère. 

La  Prophecie  de  Simeon. 

Mère  de  douleurs,  a  qui  Simeon  annonça 
que  votre  ame  seroit  transpercée  par  nn 
glaive  de  douleur:  obtenez-nous  la  grâce 
d'être  comme  vous,  parfaitement  soumis  a 
la  volonté  de  Dieu. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  salue,  Marie,  &c. 


DES    SEPT    DOULKL'IIS    DE    MAHIK.  18i) 

//.  Mystère. 
Jm  fuite  en  IJi^ijpte. 

Mère  de  douleurs,  qui  pleine  d'affliction» 
partîtes  jionr  l'E.e;yi>te,  emportant  votre 
cher  fils  dans  le  triste  exil;  obtenez  nous 
d'imiter  votre  parfaite  obéissance  aux  ordres 
de  Dieu. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  salue,  Marie,  &c. 

m.  Mystère. 

La  perte  de  Jésus  dans  le  Temple» 

Mère  de  douleurs,  par  ces  larmes  amères 
que  vous  versâtes  pendant  trois  jours  ; 
cherchant  votre  cher  fils,  que  vous  retrou- 
vâtes enfin  dans  le  Temple  ;  faites  nous  la 
grâce  de  chercher  J.  C.  avec  une  véritable 
contrition.  Notre  Père,  écc.  Je  vous  salue, 
Marie,  &c. 

J7^.  Mystère. 

La  rencontre  de  Jésus  portant  sa  Croix:. 

Mère  de  douleurs  ;.par  cette  extrême  af- 
fliction que  vous  causa  la  vue  de  votre  divin 
Fils  chargé  de  sa  croix,;  obtenez-nous  le 
courage  et  la  force  de  porter  toutes  les 
croix,  dont  il  plaira  a  Dieu  de  nous  charger. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  salue,  Marie,  &c. 


100  1,A    COURONNE    OU   CHAPELET, 

V  Mystère. 
Le  cnunfiement  de  Jésus. 

Mère  de  douleurs,  qui  debout  au  pied  de 
la  croix,  y  ave/  vu  dans  un  excès  de  désola- 
tion votre  tendre  Fils  y  versant  tout  son 
sang,  et  y  expiiant  dans  les  souffrances; 
apprenez  nous  d'entrer  dans  cet  esprit  de 
sacrifice,  et  d'oblation  parfaite  de  nous-mê- 
mes à  Dieu. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  salue,  Marie,  &c. 

VI.  Mystère. 
Le  descente  de  la  Croix. 

Mère  de  douleurs,  vous  fûtes  au  comble 
de  votre  désolation,  quand  vous  reçûtes 
entre  vos  bras,  le  corps  de  Jésus,  tout  cou- 
vert de  plaies  et  de  sang,  demandez  pour 
nous  l'horreur  du  péché,  qui  a  causé  tous 
ces  maux. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  salue,  Marie,  &c. 

VIL  Mystère. 
La  Sépulture  de  Jésus. 

Mère  de  douleurs,  par  cette  tristesse  ex- 
trême que  vous  avez  ressentie,  rjuand  votre 
Fils  fut  enseveli,  et  que  vous  vous  vîtes  pri- 
vée de  sa  présence  :  obtenez-nous  la  grâce  de 
souffrir  toute  sorte  de  privation,  pour  son 
amour,  et  de  ne  nous  attacher  qu'à  lui  seul. 

Notre  Père,  &c.  Je  vous  Salue,  Marie, 
&c. 


lïES    SEPT   DOULEURS    DE   MARIE.  191 

On  recitera  sur  les  trois  grains  qui  sont 
avant  la  croix,  trois  Jive,  po^ir  honorer  les 
larmes  de  la  Vierge  ;  et  sur  la  croioc  on  ter- 
minera, en  récitant  la  prière  suivante. 

Prière. 

O  Reine  des  martyrs,  abimée  dans  un 
Océan  de  douleurs  !  Nous  vous  supplions, 
par  les  larmes  que  vous  avez  rersécs  dans 
tous  ces  Mystères,  de  nous  obtenir  la  dou- 
leur de  nos  péchés,  et  la  grâce  de  les  expier 
par  de  dignes  fruits  de  pénitence.  Ainsi 
soit-il. 


LITANIES 

Pour  la  Bonne   Mort. 


Seigneur,  ayez  pitié  tle  nous. 

Jésus-Christ,  ayez  pitié  de  nous. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous. 

Jésus-Christ,  écoutez  nous. 

Jésus-Christ,  exaucez-nous. 

Père  Céleste  qui  êtes  Dieu,  ayez  pitié  de 
notre  ame  au  moment  de  notre  mort 

Fils  rédempteur  des  hommes,  qui  êtes 
Dieu,  ayez  pitié  de  notre  ame  au  moment 
de  notre  mort. 

Esprit  Saint,  qui  êtes  Dieu,  ayez  pitié 
de  notre  ame  au  moment  de  notre  mort. 

Adorable  Trinité,  qui  n'êtes  qu'un  seul 
Dieu,  ayez  pitié  de  notre  ame  au  moment 
de  notre  mort. 

Seigneur,  délivrez-nous  d'une  mort  su- 
bite et  imprévue,  selon  votre  grande  mis- 
ri  coder. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous 
d'une  malheureuse  mort,  selon  votre  grande 
miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  de 
tout  péché,  selon  votre  grande  miséri- 
corde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  des 
embûches  du  démon,  selon  votre  grande 
miséricorde. 


VOUR  LA  BONNK  MOUT.  193 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  des 
frajeurs  doce  dernier  moment,  selon  votre 
grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  des 
tentations  de  désespoir,  et  de  défiance,  se- 
lon votre  grande  miséricorde. 

Quand  jjous  mourrons,  délivrez-nous  de 
l'esprit  de  présomption,  selon  votre  grande 
miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  dclivrez-nous  de 
l'endurcissement  du  cœur,  selon  votre 
grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-uous  de 
votre  colère,  selon  votre  grande  miséri- 
corde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  de 
la  puissance  du  démon,  selon  votre  grande 
miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  de 
toutes  les  illusions  de  la  chair  et  du  monde, 
selon  votre  grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  délivrez-nous  des 
peines  de  l'enfer,  selon  votre  grande  misé- 
ricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous 
l'avantage  de  recevoir  nos  derniers  Sacre- 
mens,  selon  votre  grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez  nous  une 
contrition  parfaite,  selon  votre  grande  mi- 
séricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous  une 
foi  inébranlable,  selon  votre  grande  misé- 
ricorde. 


194  LITANIES, 

Quand  nous  mourrons,  accordez- nous  une 
ferme  espérance,  selon  votre  grande  misé- 
ricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous  une 
ardente  cliarité,  selon  votre  grande  miséri- 
corde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous  une 
patience  invincible  dans  les  douleurs»  selon 
votre  grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez- nous  la 
force  de  résister  aux  attaques  de  l'ennemi, 
selon  votre  grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez  nous  une 
soumission  parfaite  à  vos  ordres,  selon  votre 
grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez  nous  la 
protection  de  la  Sainte  Vierge,  l'assistance 
dep  Saints  Anges  Gardiens,  et  Pinterces- 
sion  de  tous  les  Saints,  selon  votre  grande 
miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous  les 
prières  et  les  secours  de  l'Eglise,  selon  vo- 
tre grande  miséricorde. 

Quand  nous  mourrons,  accordez-nous  un 
pressant  dcsir  de  vous  voir  au  Ciel,  selon 
votre  grande  miséricorde. 

Seigneur  Jésus- Christ,  Fils  du  Dieu  vi- 
vant, par  votre  sainte  Incarnation,  pardon- 
nez-nous nos  péchés,  et  sauvez-nous. 

Par  votre  sainte  Nativité,  pardonnez-nous 
nos  péchés  et  sauvez-nous. 

Par  votre  Baptême  et  votre  Jeûne,  par- 
donnez-nous nos  péchés  et  sauvez-nous. 


l'OUR    LA     nONNE    MO  UT.  195 

Par  votre  Vie  sainte  et  laborieuse,  par- 
do)inrz  nous  nos  pécli^s  et  sauvez-nous. 

Par  v<»trc  faim,  par  votre  soif,  et  par  vos 
veilles,  pardonnez-nous  nos  péchés  et  sau- 
vez-nous. 

Par  vos  gémissemens  et  par  vos  soupirs, 
pardonnez  nous  nos  péchés  et  sauvez-nous. 

Par  vos  larmes  très  amères,  pardonnez- 
nous  nos  péchés  et  sauvez  nous. 

Par  vos  frayeurs  et  par  vos  douleurs  ex- 
trêmes, pardonnez-nous  nos  péchés  et  sau- 
vez-nous. 

Par  votre  sueur  de  sang,  pardonnez-nous 
nos  péchés  et  sauvez-  nous. 

Par  les  liens  qui  ont  attaché  vos  mains 
sacrées,  pardonnez-nous  nos  péchés  et  sau- 
vez-nous. 

Par  les  opprobres,  les  soufflets  et  les  af- 
fronts que  vous  avez  enduré-s,  pardonnez- 
nous  nos  péclîés  ot  sauvez -nous. 

Par  les  cruelles  blessures  que  les  fouets 
vous  ont  faites,  pardonnez-nous  nos  péchés 
et  sauvez  nous. 

Par  votre  Couronne  d'épines,  pardonnez- 
nous  nos  péchés  et  sauvez-nous. 

Par  le  Sang  que  vous  avez  répandu,  par- 
donnez-nous nos  péchés  et  sauvez-nous. 

Par  votre  Croix  et  i)ar  votre  Passion, 
pardonnez  nous  nos  |iéchés.  et  sauvez  nous. 

Par  le  fiel  et  le  vinaigre  que  vous  avez 
goûtés,  pardoonez-nous  nos  péchés,  et  sau- 
vez-nous. 


196  LITANIES, 

Par  vos  cinq  Plaies,  pardonnez-nous  no.s 
péf  lies  et  sauvez-nous. 

Par  votre  triste  Agonie,  pardonnez-nous 
nos  péchés,  et  sauvez-nous. 

Par  votre  bieniieureusc  Ame,  que  vous 
avez  remise  entre  les  mains  de  votre  Père, 
et  qui  s'est  scparée  de  votre  corps  pourla 
réilemption  du  monde,  pardoimez-nous  nos 
péchés  et  sauvez-nous. 

Par  les  entrailles  de  votre  miséricorde, 
faites  que  nous  mourions  de  la  mort  des 
Saints. 

Par  les  mérites  et  l'intercession  de  la 
Sainte  Vierge,  Mère  de  Dieu,  faites  que 
nous  mourions  de  la  mort  des  Saints. 

Par  les  mérites  et  l'intercession  des  An- 
ges et  Archanges,  faites  que  nous  mourions 
de  la  mort  des  Saints. 

Par  les  méiitcs  et  l'intercession  des  Apô- 
tres et  des  Evangélistes,  faites  que  nous 
mourions  de  la  morts  des  Saints. 

Par  les  mérites  et  l'intercession  des  Saints 
et  des  Saintes  qui  ont  souffert  le  martyre, 
faites  que  nous  mourions  de  la  mort  des 
Saints. 

Parles  mérites  et  l'intercession  des  Saints 
Pontifes  et  Confesseurs,  faites  que  nous 
moulions  de  la  mort  des  Saints. 

Par  les  mérites  et  l'intei-ccssion  des  saints 
Pi-étres  et  des  saints  Lévites,  faites  que 
nous  mourions  de  la  mort  des  Saints. 

Par  les  mérites  et  l'intercession  des  saints 


rOUR  LA  MONNE  MOHT.         197 

Relijçioux  et  des  saints  Hcrmites,  faites  «juc 
nous  mourions  de  la  mort  des  Saints. 

Par  le  mérite  et  l'intercession  des  saintes 
Vierges  et  des  saintes  Veuves,  faites  que 
nous  mourions  de  ta  mort  des  Saints. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  péchés 
du  monde,  préservez-nous  d'une  mauvaise 
mort. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  péchés 
du  monde,  exaucez-nous  aux  approches  de 
la  mort. 

Agneau  de  Dieu,  qui  effacez  les  péchés 
du  monde,  ayez  pitié  de  nous  au  moment  de 
la  mort. 

V.  Que  je  meure,  Seigneur,  de  la  mort 
des  Justes. 

R.  Et  que  ma  fin  soit  semblable  à  la 
leur. 

O  RAISON. 

Je  vous  prie,  divin  Sauveur,  d'embraser 
tellement  mon  ame  des  douces  flammes  du 
saint  amour,  qu'il  la  détache  entièrement 
de  tout  ce  qui  est  périssable  ici-bas,  ensorte 
que  je  puisse  vivre  et  mourir  par  amour 
pour  vous,  comme  vous  avez  voulu  vivre  et 
mourir  par  amour  pour  moi. 

Adorable  Jésus,  en  vue  de  cette  cruelle 
amertume  que  vous  sentîtes  étant  attatché 
à  la  Croix  pour  mon  salut,  surtout  au  mo- 
ment que  votre  grande  ame  se  sépara  de 
votre  sacré  Corps  ;  daignez  avoir  pitié  de 
la  mienne  à  l'instant  d'une  si  dure  sépara- 


198  LITAKIES,    Sec. 

tion,  et  venez  alors  prendre  possession  de 
cette  ame  laclietée  de  votre  Sang,  pour  la 
rendre  participante  du  souveraine  bonheur. 
Ainsi  soit-il. 

Et  vous,  ô  Marie  Vierge  et  Mère,  re- 
fuge des  Crétieris,  Consolatiice  des  affligés. 
Reine  de  tous  les  Saints,  obtenez  nous  la 
grocc  de  vivre  si  bien,  que  notre  esprit,  ex- 
empt de  tout  péché,  et  n'ayant  plus  rien  à 
expier  après  la  mort,  mérite  d'être  reçu 
par  les  saints  Anges,  et  conduit  dans  l'éter- 
nelle Patiie.     Ainsi  soit-il. 

Saint  Michel  Archange,  Anges-Gardiens 
Es|)rits  célestes  de  tous  les  Ordres,  bien 
heureux  Patrons  que  nous  révérons  en  par 
ticulier,  défendez-nous  au  dernier  combat 
pour  nous  empêcher  de  périr  au  terrible  Juge 
ment  de  Dieu.    Ainsi  soit-il. 


REFLEXIONS  CHRETIENNES, 

Four  tous  les  jours  du  mois. 


Les  lîcflexions  qui  suivent,  out  paru  si  solides  el 
si  touchantes,  que  l'Eiliteur  de  cette  J)évotion  des 
Confréries,  a  cru  ne  pouvoir  rien  t'afrc  de  plus  utile, 
ni  de  plus  agréable  aux  Confrères,  que  de  leur  offrir 
des  sujets  lie  méditation,  très  pieux,  soit  pour  leurs 
Oraisons  de  cliaque  jour,  soit  pour  les  jours  d'ado- 
ration devant  le  très  Saint  Sacrement. 

I.    SUR    LA   VOLONTK    DE    DIEU. 

1.  Je  ne  suis  au  monde  que  pour  faire  ce 
que  Dieu  veut. 

2.  Je  ne  mérite  pas  d'exister,  si  Je  ne 
fais  ce  que  Dieu  vont.  v 

3.  Je  ne  serai  jamais  parfait,  si  je  ne 
fais  ce  que  Dieu  veut. 

4.  Je  n'fturai  jamais  de  repos,  si  je 
ne  fais  ce  que  Dieu  veut — au  contraire, 
quelle  paix  !  quel  bonheur  !  si  je  fais  ce 
que  Dieu  veut. 

5.  Juajer  comme  Dieu  juge,  c'est  être 
sage  comme  Dieu. 

6.  Vouloir  tout  ce  que  Dieu  veut,  c'est 
être  saint  comme  Dieu. 

7.  Ne  vouloir  que  ce  que  Dieu  veut, 
c'est  être  heureux  comme  Dieu. 

8.  Il  faut  de  gré  ou  de  force  que 
je  fasse  ce  que  Dieu  veut.  Ce  .-à-dire, 
ou  sans  mérite,  si   je   le  fais  pai*  force-— 

M 


200  REFLEXIONS    CHRETIENNES, 

OU   avec  nn  mérite   presqu'infini,  si  je   le 
fais  jiar  amour. 

9.  O  mon  Dieu  !  détruisez  ma  volonté, 
de  peur  qu'elle  ne  détruise  la  vôtre.  Tirez- 
moi,  si  je  ne  veux  pas  vous  suivre. 

10.  Faites  votre  volonté  de  moi,  si  je 
ne  veux  pas  l'aire  ma  volonté  de  la  vôtre. 
Faites  moi  servir,  si  je  ne  veux  pas  ai- 
mer. 

11.  O  mon  Dieu!  il  n*y  a  point  déplai- 
sir à  vous  déplaire.  Depuis  que  je  suis 
mal  avec  vous,  je  suis  mal    avec  moi. 

12.  Mon  ame,  ne  veux  tu  pas  être  su- 
jette à  Dieu  ?  Veux  tu  lui  faire  la  guerre  ? 
Espères  tu  de  pouvoir  l'emporter  sur  lui  ? 
Si  tu  l'affliges,  il  t'affligera.  Si  tu  le  trou- 
bles, il  te  troublera.  Si  tu  le  condamnes, 
il  te  condamnera. 

II.    Sur  l'obligation   d'aimeb  et  de 
SERVIR  Dieu. 

1.  O  mon  Dieu  !  puisque  vous  êtes  le 
premier  des  êtres,  je  me  dois  tout  à  votre 
amour. 

2.  Puisque  vous  m'avez  ibrmé  de  vos 
mains,  je  dois  aimer  ces  mains  si  bien- 
faisantes pour  le  passé — Si  bienfaisantes 
pour  le  présent — Si  bienfaisantes  pour 
l'avenir, 

3.  Puisque  vous  m'avez  formé  pour 
vous  aimer,  je  ne  dois  pas  pervertir  une  si 


rOUR   TOUS    LES    JOUIIS    DU    MOIS.  201 

belle  destination,  et  aimer  autre  chose  que 
vous. 

4.  Puisque  vous  m'avez  animé  de  votre 
esprit,  je  dois  être  tout  à  vous,  comme 
vous  êtes  tout  à  moi — Tout  de  feu  pour 
vous,  comme  vous  êtes  tout  de  feu  pour 
moi. 

5.  Puisque  vous  vous  promettez  tout  à 
moi,  avec  toute  votre  félicité  ;  je  me  dois 
tout  à  votre  amour,  avec  toutes  mes  facul- 
tés. 

6.  0  mon  Dieu  !  je  me  dois  à  votre 
amour  plus  que  tout  ce  que  je  puis  dire  ; 
et  d'autant  plus  que  tout,  que  vous  êtes 
plus  que  moi — A  qui  vous  vous  promettez — 
A  qui  vous  vous  oflfrez — Et  à  qui  vous 
vous  donnez,  pai*  un  excès  d'amour. 

7.  0  mon  Dieu  !  Que  je  cesse  de  vi- 
vre si  je  ne  veux  pas  cesser  d'aimer  les 
créatures  au  lieu  de  vous — Et  si  je  ne  veux 
pas  commencer  enfin  à  vivre  pour  votre 
amour. 

III.    SUR  LE    MEPRIS   DU   MONDE. 

1.  Qui  m'a  mis  en  ce  monde  ?  Pourquoi 
suis  je  en  ce  monde  ? 

2.  Qu'est-ce  que  je  fais  en  ce  monde? 
Quel  repos  ai-je  en  ce  monde  ? 

S.  Quand  sortirai  je  de  ce  monde  ?  Où 
irai-je  au  sortir  de  ce  monde  ? 

4.  Que  voudrois-je  avoir    fait  au  sortir 
de  ce  monde  ?     Pourquoi  ne  le  fais-je   pas 
tandis   que  je  suis  encore  en  ce  monde  2 
M  2 


202  IlEFLEXIONS    CHRETIENNES, 

5.  Peut  on  être  serviteur  de  Dieu  et  <lii 
monde  ? 

6.  F'aiit-il  me  damiici-  pour  les  biens  de 
ce  monde?  Et  pour  des  biens  passagers 
perder  les  biens  éternels  ? 

7.  Si  je  perds  mon  ame,  que  me  servira 
d'avoir  gagné  tout  ce  monde  ? 

8  0  mon  Dieu  !  Otez-moi  du  monde, 
ou  detacliez-moi  du  monde. 

9.  Ou  faites  mourir  le  monde  dans  mon 
cœur,  ou  ne  me  laissez  point  vivre  au 
monde. 

ÏV.    SUR  lA   MORT. 

1.  Vous  mourrez  une  fois.  Vous  ne 
mourrez  qu'une  fois. 

2.  Vous  ne  savez  quand  vous  mourrez. 
Vous  mourrez  plutôt  que  vous  ne  pensez. 

3.  Si  vous  n'y  pensez,  vous  mourrez 
sans  y  penser.  Et  telle  est  la  vie,  telle  est 
la  mort. 

4  On  n'apprend  point  en  un  moment  un 
métier  qu'on  n'a  jamais  fait.  Il  faut  donc 
mourir  tous  les  jours  à  soi-même,  et  faire 
souvent  la  préparation  à  la  mort. 

5.  Après  la  mort  vous  serez  jugé  ;  et 
quel  compte  n'aurez-vous  pas  à  rendre  ? 

V.    SUR   LE    JUGEMENT. 

1 .  Vous  serez  jugé  ausitot  après  votre 
mort,  par  un  juge  qui  a  tout  vu — qui  a  pris 
long  temps  patience — qui  vous  a  long-temps 


roL'u  TOUS  i.Ks  ,'()ui;s  nu  mois.         203 

ainu- — et  j)cut-rtrc  iiiiitilcmciit,  et  «jiii  enfii» 
est  inexorable. 

2.  Vous  serez  jug*'  sur  tout  le  mal  que 
vous  aurez  fait — et  sur  celui  que  vous  aurez 
fait  faire — ou  que  vous  auriez  pu  empêcher. 

3.  Vous  serez  juge  non  seulement  sur 
le  mal  que  vous  avez  commis  ;  mais  sur  le 
bien  que  vous  n'aurez  pas  fait — sur  celui 
que  vous  auriez  pu  faire  si  vous  eussiez  été 
plus  fidèle — et  sur  toutes  vos  résistances  à 
la  grsice. 

4.  Vous  serez  jugé  par  Dieu,  que  vous 
aurez  offensé,  et  dont  le  temps  de  la  miséri- 
corde sera  fini — par  votre  conscience,  qui 
verra  les  choses  tout  autrement  qu'à  pré- 
sent, mais  hélas  !  malheureusement  trop 
tard — par  votre  prochain,  qui  vous  accusera 
d'avoir  contribué  à  sa  perte  par  vos  mauvais 
conseils — par  vos  mauvais  exemples — par 
votre  défaut  de  zèle. 

5.  Vous  serez  jugé  en  présence  de  toutes 
les  créatures.  Oh  !  que  de  témoins  de  vos 
turpitudes  et  de  votre  méchanceté.  En 
présence  de  vos  amis  et  de  ceux  que  vous 
aviez  trompés  avec  tant  de  soin.  Oh  !  quel 
grand  jour  de  révélation.  En  présence 
de  ceux  que  vous  avez  méprisés,  calomniés. 
Oh  !  quel  jour  de  rectification  dans  les 
jugemens,  de  réparation,  dans  les  senti- 
mens! 

M  3 


2  04  UF.ri.KxiONS      muktif.nnks, 

VI.  suu  l'knfkr. 

1.  Aprt's  avoir  été  jupe,  vous  serez  ou 
sauvé  ou  dafnné — ou  heureux  pour  toujours 
avec  les  saints  <lans  le  ciel  ;  ou  malheureux 
à  jamais  dans  les  enfers  avec  les  démons, 

?.  lii'uler  continuellement  dans  les  flam- 
mes, quel  sort  malheureux  !  ne  pouvoir 
plus  brûler  de  l'amour  de  Dieu,  quoiqu'on 
en  sente  tout  le  bonheur — et  qu'on  recon- 
noisse  combien  il  est  aimable,  quel  déses- 
poir ! 

3.  0  vous  !  qui  aimez  tant  tout  ce  qui 
vous  cause  quelque  plaisir,  que  fcrez-vous 
dans  l'cnler,  où  il  n'y  a  pas  un  instant  de 
satisfaction,  pas  un  instant  de  consolation  ? 
0  vous  qui  redoutez  tant  tout  ce  qui  vous 
fait  un  peu  souffrir — que  ferez-vous  en  en- 
fer, où  il  vous  faudra  souffrir  de  la  part  de 
tous,  en  mille  manières,  et  pendant  toute 
une  éternité  ?  de  la  part  de  Dieu  qui  vous 
rejettera,  des  démons  qui  vous  entraîne- 
ront pour  vous  tourmenter;  des  flammes 
qui  vous  recevront  sans  jamais  vous  con- 
sumer. 

4.  L'enfer  est  la  prison  de  la  justice  de 
Dieu — l'arsenal  de  ses  vengeances — le  der- 
nier terme  de  sa  colère. 

5.  L'enfer  est  le  royaume  du  démon — 
un  lieu  de  tourment — le  pays  des  désespé- 
rés— une  région  de  larmes  et  de  hurleraens — 
une  terre  de  malédictions. 

6.  L'enfer  est  une  perte  sans  ressource — 
un  abyme  sans  fond— un  travail  sans  re- 


POUR    TOtb    LKS    .lOUKS    DU    MOfS.  JU5 

pos — une  douleur  sans  fin — et  le  souverain 
mal  sans  remède. 

VII.    SUR  L'jiTERNITE. 

1.  0  éternité  incompréhensible  !  cjui  me- 
surera ta  profondeur  sans  tond — sans  fonil 
— ta   longeur  sans  fin — sans  fin. 

2.  Des  millions  de  siècles  redoublés  au- 
tant de  fois  qu'il  y  a  de  grains  de  sable  dans 
la  masse  du  monde,  qu'il  y  a  d'atomes  dans 
ce  vaste  univei's,  ne  sont  rien  auprès  de 
l'éternité.  'J'ous  ces  millions  de  siècles 
étant  enfin  finis,  l'éternité  restera  encore 
toute  entière. 

3.  0  éternité  !  que  tu  es  longue.  0 
jamais  !  qui  ne  finit  jamais.  0  toujours  ! 
qui  durera  toujouis.  O  éternité,  que  tu 
es  teriible  ! 

4.  O  éternité  !  seule  digne  de  nos  pen- 
sées, et  de  nos  soins — et  seule  oubliée — 
nous  faisons  tout  pour  le  temps  de  la  vie 
qui  n*est  qu'un  point — et  rien  pour  l'éter- 
niîé,  qui  est  tout  ,•  quelle  folie  ! 

5-  Pratiquons  avec  courage  tout  ce  qui 
peut  C(!nduire  à  une  heureuse  éternité — 
fuyons  avec  horreui-  tout  ce  qui  mène  à  la 
malheureuse  éternité. 

VIII.    SCll   lE    PURGATOIRE. 

1.  Les  souffrances  du  purgatoire  surpas- 
sent de  beaucoup  tous  les  tourmens  des 
martyrs.    Oh  !  comment  pourrai-je  endurer 

M  4 


"^06  KKFI.F.XIONS    CHRETIENNES, 

tle  si  grandes   doulcuis?     Moi  qui  ai  tant 
do  peine  à  supporter  les  plus  petites. 

2  Les  moindres  iniperloctions  doivent 
être  punies  et  cfTacées  dans  le  purgatoire. 
Qu'en  sera-t-il  donc  de  mes  si  grands  pé- 
chés. 

3.  Alors  je  ne  jjourrai  plus  rien  faire 
pour  me  soulager  dans  mes  peines.  A  pré- 
sent je  puis  facilement  les  éviter  entière- 
ment.    Quelle  folie  de  ne  le  pas  faire  ! 

4.  Soulageons  de  tout  notre  pouvoir  les 
pauvres  amcs  du  purgatoire.  1  Quelle 
gloire  pour  Dieu  !  ■2.  Quel  bonheur  pour 
ces  âmes  !     3  Quel  avantage  pour  nous  ! 

IX.    SUR   LE  rtCH  C    MORTEL. 

1.  J'ai  offensé  une  Majesté  infinie.  J'ai 
outragé  des  perfections  infitiics. 

2  J'ai  voulu  détruire  une  bonté  infinie. 
J'ai  mis  à  mort  une  charité  infinie. 

3.  J'ai  transgressé  une  obligation  infi- 
nie. J'ai  donc  commis  une  injustice  infi- 
nie. Oh  !  je  mérite  donc  une  peine  in- 
finie. 

4.  Dieu  hait  le  péché  autant  qu'il  le 
peut  haïr.  Il  le  hait  autant  qu'il  s'aime 
soi-même. 

5.  Dieu  hait  nécessairement  le  péché. 
Il  le  hait  infiniment — il  le  hait  éternelle- 
ment. 

6.  O  mon  Dieu,  faut-il  que  j'aime  ce 
que  vous  haïssez  ?  Et  que  je  l'aime  au- 
tant que  vous  le  haïssez.     Hélas  j'aime  in- 


1 


1H3UR    TOU'S    LES   .lOURS    DU    MOU.  2(J7 

fuiimcnt   ce   que  vous    haïssez  inrniement. 
Quelle  inéchanceté  ! 

X.    SUR    LA    PENITENCE. 

1.  ïl  n'y  a  que  deux  chemins  pour  aller 
au  ciel,  celui  de  l'innocence,  ou  celui  de  la 
pénitence.  Si  j'ai  j)erdu  la  premi«''rc,  il 
faut  nécessairement,  nécessairement  que 
j'embrasse  la  seconde. 

2  Quand  je  serois  assuré  de  n'avoir  pas 
perdu  mon  innocence,  je  devrois  l'aire  péni- 
tence pour  la  conserver  ;  car  Notre  Sau- 
veur a  dit:  **  Si  vous  ne  faites  pénitence, 
vous  périrez  tons." 

S.  Au  lieu  de  faire  pénitence  je  marche 
par  la  voie  large — ^je  suis  la  coutume — ^Je 
me  rassure  sur  le  mauvais  exemple  des  au- 
tres— je  flatte  mes  passions.  Est-ce  l'ex- 
emple que  m'a  donné  mon  Sauveur  ? 

4.  Si  vous  ne  faites  pénitence  dans  le 
temps,  il  faut  la  faire  dans  l'éternité.  Si 
vous  ne  la  faites  promptement,  vous  mour- 
rez sans  l'avoir  faite. 

5.  0  mon  Dieu  !  ne  mépargnez  pas  dans 
le  temps,  ])Ourvu  que  vous  m'épargniez  dans 
l'éternité. 

XI.    SUR   lA   TIEDEUR. 

1.  Qu'une  ame  tiède  est  misérable.  El- 
le est  privée  des  consolations  de  son  Dieu — 
elle  est  hors  des  sa  providence  bienveillante 

M  5 


208  RKILEXIONS    CHUETIENNES, 

— elle  n'a  presque  plus  de  part  à  ses  fa- 
veurs. 

2.  Elle  pèche  sans  crainte.  EUe  fait  le 
mal  sans  remords.  Elle  n'ose  rentrer  en 
elle-même.     Quel  état  ! 

5  Elle  est  malade,  elle  ne  sent  point 
son  mal — elle  abuse  de  tous  les  remède»,  elle 
devient  tous  les  Jours  plus  malade. 

4.  Elle  est  méchante,  elle  se  croit  bon- 
ne— elle  est  esclave,  elle  se  croit  libre. 

5.  Elle  est  insensible  à  toutes  les  grâ- 
ces— elle  repousse  même  toutes  les  bonnes 
inspirations. 

6.  Elle  décrie  la  dévotion — elle  scanda- 
lise le  prochain  par  ses  mauvais  exemples. 

7.  Elle  est  à  charge  aux  communautés 
— elle  pèse  au  cœur  du  fils  de  Dieu. 

8.  Elle  l'oblige  de  la  vomir — de  la  re- 
jeter loin  de  son  cœur — elle  est  en  danger 
de  n'y  plus  rentrer. 

9.  O  mon  Dieu,  chassez-moi  si  vous 
voulez  de  votre  paradis  ;  mais  ne  me  chas- 
sez pas  de  votre  cœur. 

10.  Mon  ame,  souviens-toi,  d'où  tu  est 
déchue — et  reprends  ta  première  ferveur. 

1 1.  Oh  mon  Sauveur,  qu'il  y  a  long-temps 
que  je  vous  afflige  !  que  Je  suis  coupable  ! 
qu'il  y  a  long-temps  que  Je  suis  à  charge  à 
Totre  patience  !— qu'il  faut  qu'elle  soit 
grande  ! 


rOUR  TOUS  LES  JOUHS  I>U  MOIS.  509 

XII.    SUR     LA    MONNE      tT     MAUVAISE     Cf)N- 
SCIENCE. 

1.  Qu'il  fait  bon  scrvii-  Dieu!  qu'il  y  a 
de  i)Iaisii-  à  l'aimer  ! 

2.  Qu'il  est  bon  à  ceux  qui  l'aimeiit  ! — 
qu'il  est  terrible  à  ceux  (\u'i  l'oflensent  ! 

3.  Qu'une,  bonne  conscience  est  lieu- 
reusc  !  Qu'une  mauvaise  conscience  est  mal- 
heureuse ! 

4.  Que  de  repos  dans  une  bonne  ame  î 
Que  de  troubles  dans  une  méchante  ! 

5.  Que  la  vertu  est  aimable  !  Que  le  vice 
est  amer  ! 

G.  Que  la  mort  des  justes  est  précieuse  ! 
Que  la  mort  des  pécheurs  est  horrible  ! 

7.  Je  veux  mener  une  bmine  vie,  afin 
que  je  puisse  avoir  une  bonne  mort.  Je 
veux  vivre  en  grâce,  afin  que  je  puisse  mou- 
rir en  paix. 

XIII.    SUR  li'iMITATION  DE  JESUS-CURIST. 

1.  Jésus  a  dit  cela,  il  faut  donc  le  croire. 
Jésus  a  fait  cela,  il  faut  donc  le  faire. 

2.  Je  suis  hérétique  d'esprit,  si  je  ne 
crois  pas  ce  qu'il  a  dit.  Mais  je  suis  héi'éti- 
que  de  cœur,  si  je  ne  fais  pas  ce  qu'il  a  fait. 

5.  Si  je  suis  semblable  à  Jésus,  je  serai 
chéri  de  Bien.  J'aimerai  vraiment  Dieu. 
Je  serai  sauvé  et  irai  pendant  toute  l'etér- 
nité  auprès  de  Dieu, 

4.  Oh  !  quel  boniieur  d'être  semblable  à 
un  Dieu.     De  vivre  comme  un  Dieu.     De 


21t»  UKFLEXIONS  CH RETIENNES, 

pai'Icccuiunic  un  Dieu.     D'agir,  de  souffrir, 
de  te  mourir  comme  un  Dieu. 

XIV.    SUB  l.*AMOUR  DE    JESUS. 

1.  Jésus  est  mon  roi  et  mon  père;  mais 
le  plus  puissant  de  tous  les  rois  ;  le  plus  cha- 
ritable de  tous  les  pères. 

2.  Jésus  est  mon  frère;— mais  le  plus 
tendre,  et  le  j)lus  Hdèle  de  tous  les  frères. 

3.  Jésus  est  mon  époux.  Et  le  plus  par- 
fait de  tous  les  époux. 

4.  Jésus  est  mon  maitre,  et  mon  pasteur. 
Mais  le  plus  doux  de  tous  les  maîtres  et  le 
plus  zélé  de  tous  les  pasteurs. 

5.  Jésus  est  mon  médecin.  Et  le  plus 
charitable  de  tous  les  médecins. 

6.  Jésus  est  mon  salut  et  ma  rédemption. 
Mon  espérance  et  ma  consolation. 

7.  Jésus  m'aime  de  tout  son  cœur.  Il 
est  toujours  à  la  porte  de  mon  cœur.  11  m'a 
donné  sa  vie  pour  avoir  mon  cœur. 

8.  Ah  !  que  je  suis  ingrat,  si  le  lui  re- 
fuse mou  cœur.  Ah  !  (jue  je  suis  malheu- 
reux, si  je  veux  partager  mon  cœur. 

9.  O  cœur  de  tous  les  cœurs  !  que  je 
vous  aime  comme  vous  m'aimez.  0  amour 
de  tous  les  amours  !  que  je  vous  aime  comme 
vous  le  méritez. 

10.  Rien  au-dessus  de  Jésus.  Rien  comme 
Jésus.  Rien  avec  Jésus.  Et  rien  après 
Jésus. 


POUU  TOUS  LES  JOUllS    DU   MOIS.  311 

XV.  SUK   LES    VERTUS    UE  JESUS. 

I.  jésus  étoit  pauvre.     Et  je  veux  être 
riclie. 

i3.  Jésus  étoit  humble.     Et  je   suis  su- 
perbe. 

3.  Jésus   étoit  doux.     Et  je  suis  colère. 

4.  Jésus  étoit  patieut.  Et,  je  ne  peux 
rien  souflTrir. 

5.  Jésus  a  pardonné.  Et  je  veux  nie  ven- 
ger. 

6.  Jésus  a  obéi.  Et  je  veux  comman- 
der. 

7-  Jésus  a  été  haï.  Et  je  veux  être 
aimé. 

8.  Jésus   a   été   méprisé      Et  je  veux 
être  honoré. 

9.  Jésus  a  été  caché.  Et  je  veux  paroî- 
tre. 

10.  Jésus  est  monté  au  ciel  par  la  douleur. 
Et  je  veux  y  monter  par  le  plaisir. 

I I.  Est-il  juste  que  l'esclave  soit  miriix 
traité  que  le  maitre  Et  le  criminel  que 
l'injiocent 

12.  Oh  î  que  je  crains  d'être  réprouvé  ! 
étant  si  peu  semblable  au  premier  des  prédes- 
tinés. 

XVI.  DE  l'uumilite. 

1.  Qui  êtes-vous,  mon  Dieu?  Et  Jqui 
suis-je  ? 

2    Vous  êtes  tout      Et  je  ne  suis  rien. 
3.  Vous  savez  tout.     Et  je  ne  sais  rien. 


212  REFLEXIONS  CHUIiTlENNKS, 

4  Vous  pouvez  tout.  Et  je  ne  puis 
rien 

5  Vous  faites  tout      Et  je  ne  fais  rien. 

6  Vous  êtes  le  saint  des  saints.  Je  suis 
le  pécheur  des  pcclicurs. 

7  Vous  n'êtes  que  sainteté.  Je  ne  suis 
que  péché 

8.  Que  je  suis  fort  avec  vous!  Que 
je  suis  foiblesans  vous  ! 

9.  Mon  ame  humilie-toi,  ou  Dieu  t'humi- 
liera. Dieu  résiste  aux  superbes — et  donne 
sa  grâce  aux  humbles. 

10.  La  vertu  d'humilité  peut  suppléer  a 
tout  ce  qui  nous  manque — un  pécheur  même 
est  en  assurance  entre  les  bras  de  l'humilité 
— et  Dieu  qui  est  si  bon,  ne  sauroit  perdre 
celui  qui  s'humilie. 

11.  O  mon  Dieu,  vous  ne  mépriserez  pas 
un  cœur  contrit  et  humilié — l  Je  veux 
souffrir  le  mépris — 2  Je  veux  mépriser  le 
mépris — 3  Je  veux  aimer  le  mépris — 4  Je 
veux  chercher  le  mépris. 

XVII.  SUR  L!  S  HUMlLtATIONS  DU  SAUVEUR. 

1.  Le  Verbe  étoit  Dieu — et  il  s'est  fait 
homme — homme  pour  nous  communiquer  sa 
divinité — 0  Jésus  anéanti  sous  la  forme 
d'homme  ! — ayez  pitié  de  moi  malgré  mon 
orgueil. 

2.  Le  Verbe  étoit  bienheureux — et  il  s'est 
fair  miséi'able — misérable  pour  nous  com- 
muniquer sa  félicité — ô  Jésus  anéanti  sous 


rouR  TOUS  i,i:s  .rouRS  du  mois.        213 

lii   forme  de  misérable! — ayez  pitic  de  la 
plus  misérable  de  vos  créatures. 

3.  IjC  Verbe  ttoit  saint — et  il  a  pris  la 
forme  de  peclicur — de  pécheur  pour  nous 
communiquer  sa  sainteté — ô  Jésus  anéanti 
sous  la  foi-mc  de  pécheur!  ne  me  rejettez 
pas,  (pioique  Je  sois  le  plus  abominable  des 
pécheurs. 

4.  O  le  plus  srand  et  le  plus  i)etit!  0 
le  premier  et  le  dernier  !  O  le  plus  élevé  et 
le  plus  abaissé  !  mon  ame  scras-tu  superbe, 
voyant  un  Dieu  anéanti  ? 

5.  O  néant  !  ne  t'anéantiras-tu  jamais — 
d'où  est-tu  venu  ?  où  dois-tu  aller  ?  quels 
biens  as-tu  fait?  quels  maux  n'as-tu  pas 
fait  ?     Ne  seras-tu  jamais  à  ta  place  ? 

XVIII.  SUR    LA    PATIENCE. 

1.  Tout  ce  que  j'endure  n'est  rien — 1 
au  prix  de  la  peine  que  j'ai  méritée.  2  au 
prix  de  la  gloire  qui  m'est  préparée.  3  au 
jH'ix  du  mal  que  j'ai  commis.  4  au  prix 
du  bien  que  j'ai  omis.  5  au  prix  du  ciel 
qui  m'est  promis. 

2.  Si  je  suis  sans  croix,  je  ne  suis  point 
disciple  de  Jésus — si  je  ne  souffre  point 
avec  lui,  je  ne  régnerai  point  avec  lui. 

3.  Il  faut  souffrir  dans  le  temps  ou  dans 
l'éternité — on  passe  «les  délices  de  ce  mon- 
de, aux  supplices  de  l'autre — mais  les  souf- 
frances de  la  terre,  conduisent  infaillible* 
ment  aux  plaisirs  du  ciel. 


:il  IlEFLEXIONS    CHRETIENNES, 

4.  Lorsque  je  soufTrc,  1  Jésus  est  avec 
moi,  et  parles  souffrances  je  suis  la  victime 
de  son  amour — 2  Jésus  régne  dans  moi, 
et  par  les  souffrances  je  suis  le  trône  de  sa 
grâce — 3  Jésus  souffre  avec  moi,  et  par 
Jes  souffrances  je  suis  le  trophée  de  sa 
gloire. 

5.  Si  je  sais  bien  souffrir,  1  j'acquitte 
toutes  mes  dettes — 2  j'amasse  de  grands 
trésors — 3  je  pratique  toutes  les  vertus — 
4  j'ai  la  marque  des  prédestinés. 

O  mon  Dieu  !  qu'elle  consolation  n'ai  je 
pas  à  la  vue  de  votre  passion — combien  vo- 
tre exemple  ne  doitiJ  pas  adoucir  toutes 
mes  peines  ?  puis-je  sentir  ma  croix,  quand 
je  pense  à  la  vôtre  ? 

XIX.  SUR  l'exercice    de  la  patience. 

1.  Puisqu'il  y  a  tant  de  mérite  à  souffrir, 
ne  devrois-je  pas  mourir  de  douleur,  si  je 
vivois  sans  douleur  ?  souffrons  donc — mais, 
1  souffrons  pour  Jésus — 2  souffrons  avec 
Jésus — 3  souffrons  même  de  Jésus — 4 
souffrons  comme  Jésus. 

2.  l  Souffrons  sans  plainte  et  sans  mur- 
mure— 2  souffrons  avec  résignation  et  in- 
différence pour  quelque  souffrance  que  ce 
soit — 3  souffrons  avec  force  et  constance — 
4  souffrons  avec  joie  et  amour. 

3.  1  Souffrons  toutes  choses  quelque 
répugnance  que  nous  sentions — 2  souffrons 
de  tout  le  monde — ^3  souffrons  en  tout 
temps — 4  souffrons  en  toutes  manière. 


poun  TOUS  LES  .rauus  nu  mois.        215 

4.  1  Soiiftrons  les  croix — 2  adorons 
les  croix — 3  aimons  les  \  croix — 4  clier- 
clions  les  croix. 

5.  O  sainte  croix  !  puisque  je  suis  en- 
fant de  la  croix,  je  veux  vivre  dans  votre 
sein  et  mourir  entre  vos  bras — vous  êtes  la 
clet"  du  ciel — la  ressource  des  pécheurs — et 
la  consolation  des  aftiigés.  Oh  !  ma  plus 
grande  croix  sera  désormais  de  vivre  sans 
croix. 

XX.    SUR    LES    MALADIES. 

1.  Je  ne  puis  rien  faire,  mais  je  puis  souf- 
frir— je  puis  faire  beaucoup,  si  je  puis  souf- 
frir beaucoup. 

2.  Les  autres  font  pour  moi,  je  souffre 
pour  les  autres — ils  honorent  Dieu  par  leurs 
actions,  je  l'honore  par  mes  souffrances. 

3.  J'ai  bien  mérité  ce  que  j*endure — 
ce  que  j'endure  me  fait  bien  mériter. 

4.  J'acquitte  le  passé,  j'amasse  pour 
l'avenir.  Dieu  m'ôte  la  santé  pour  me  don- 
ner la  sainteté. 

5.  Il  est  avec  moi,  je  souffre  avec  lui — 
il  porte  ma  croix,  et  je  porte  la  sienne. 

6.  Que  mon  esprit  est  fort,  quand  mon 
corps  est  foible  !  que  mon  esprit  est  foible, 
quand  mon  corps  est  fort  ! 

7.  Je  suis  dégoûté  de  la  vie — mon  cœur 
n'aspire  plus  qu'au  ciel. 

8.  Mon  corps,  il  faut  faire  ton  purga- 
toire— si  tu  ne  le  fais  sur  la  terre,  tu  le  fe- 


216  REFLEXIONS    rU  RtTIENNliJj. 

ras  dans  les  flammes  de  l'autre  monde — 
mon  ame,  i<'J()uis-toi,  ton  ennemi  est  à  l)as. 
9.  O  mon  Dieu  !  Je  mérite  bien  d'etre 
malade,  puisque  j'ai  tant  abuse  de  la  sant»'. 
— j)uis<iue  vous  ne  m'épargnez  point  en 
cette  vie,  j'espère  que  \ous  nrépargnerez 
en  Tautre. 

XXI.    SUR    LA     FIDfcLlTE    DANS     LES    PETI- 
TES   CHOSES. 

1.  Les  grands  leux  naissent  des  petites 
étincelles — et  les  grandes  cliutes  d'un  \H'A\t 
péché — car  Dieu  a  dit  :  "  Celui  qui  seia 
infidèle  dans  les  ])etites  choses,  sera  infidèle 
dans  les  gi-andes." 

2.  Celui  qui  craint,  ne  néglige  rien — ce- 
lui qui  aime,  estime  tout. 

3.  Les  grandes  actions  contentent  l'hom- 
me— les  petites  contentent  Dieu — rien  n'est 
jtetit,  d'où  peut  dépendre  le  salut. 

4.  Dieu  n'estime  que  la  fidélité,  et  elle 
paroit  surtout  dans  les  petites  choses — faites 
ce  que  vous  savez,  et  Dieu  vous  enseignera 
ce  que  vous  ne  savez  pas — faites  ce  que  vous 
pouvez,  et  Dieu  vous  aidera  à  faiie  ce  que 
vous  ne  pouvez  pas. 

5.  0  mon  Dieu  !  puis  que  je  ne  vous  rends 
point  de  grands  services,  je  veux  vous  en 
rendre  de  petits — puisque  je  n'ose  entrepren- 
dre des  choses  diiliciles,  je  veux  faire  tout 
ce  qui  m'est  facile. 


POUR    TOUS    LES    JOURS    DU    MOIS.  217 

XXII.  qu'iL  FAUT  BIKN  FAIUK  TOUTES  SES 
ACTIONS. 

1.  Dieu  veut  être  honoré  de  moi  par  cette 
action — il  s'attend  que  je  le  serve  dans  cette 
action. 

^.  Dieu  a  attaché  sa  grâce  à  cette  action 
— il  reconnoitra  si  je  l'aime^  par  cette  ac- 
tion. 

3.  La  gloire  de  Dieu  dépend  de  cette 
action — sa  dignité  relève  cette  action. 

4.  La  sagesse  de  Dieu  a  disposé  cette 
action — sa  sainteté  consacre  cette  action. 

5.  La  volonté  de  Dieu  commande  cette 
action—  sa  providence  règle  cette  action. 

6.  La  grandeur  de  Dieu  ennoblit  cette 
action — son  amour  exige  cette  action. 

7.  Ma  paix  est  renfermée  dans  cette  ac- 
tion— mon  mérite  découle  de  cette  action. 

8.  Ma  perfection  est  attachée  à  cette 
action — peut-être  que  mon  salut  dépend  de 
cette  action. 

9.  Dieu  s'offensera  si  je  manque  à  cette 
action — je  n'aurai  point  les  grâces  qui  sui- 
vent cette  action — oh  !  je  veux  donc  ne 
m'appliquer  qu'à  bien  faire  cette  action. 

XXIII.    SUR  lA  CHARITE  DU  FROCHAIN. 

1.  1  Mon  prochain  est  homme  comme 
moi — 2  II  est  formé  à  l'image  de  Dieu 
comme  moi. 

2.  Mon  prochain  est  racheté  par  le  sang 
d'un  Dieu  comme  moi. 

N 


218  REFLEXIONS    CHRETIEITNES, 

3.  1  Mon  prochain  est  enfant  de  l'E- 
glise comme  moi — 2  II  est  nourri  des  mêmes 
sacremens  que  moi — 3  II  est  destiné  au 
même  paradis  que  moi. 

4.  Dieu  me  commande  de  l'aimer  comme 
moif-méme.  Jésus  m'en  prie  en  même-temps 
qu'il  me  l'ordonne. 

5.  1  Dieu  tient  fait  à  soi-même  tout  ce 
qu'on  fait  à  son  prochain — 2  II  l'a  substi- 
tue en  sa  place,  pour  que  je  lui  en  fasse  tou- 
jours davantage — 3  II  lui  a  fait  transport 
de  tout  ce  que  je  lui  dois 

6.  Je  ne  suis  point  disciple  de  Jésus,  si 
je  n'aime  pas  mon  prochain — ;je  ne  suis  pas 
même  chrétien,  si  je  ne  l'assiste  pas. 

7.  Si  je  méprise  mon  prochain,  Dieu 
me  méprisera — au  contraire  si  je  l'excuse. 
Dieu  m'excusera — Oh  !  j'estimerai  donc 
mon  prochain,  pour  être  moi-même  estimé 
de  Dieu. 

8.  Si  j'afflige  mon  prochain,  Dieu  m'af- 
fligera— si  je  le  suppoi'te,  Dieu  me  supporte- 
ra. Oh  !  je  le  supporterai  donc,  pour  être 
moi-même  supporté  de  Dieu. 

9.  Si  je  hais  mon  prochain.  Dieu  me 
haïra — si  je  lui  pardonne,  Dieu  me  pardon- 
nera. Oh  !  je  l'aimerai  donc,  pour  être 
aimé  de  Dieu — et  lui  pardonnerai,  pour 
être  pardonné. 

10.  Pour  tout  dire  en  un  mot:  comme  je 
traiterai  mon  prochain.  Dieu  me  traitera. 
Oh  î  je  travaillerai  donc  à  le  sauver,  por.i- 
éUe  sauvé  moi-même. 


roua  TOUS  LES  jouns  DU  MOIS.  219 

11.  J'aimerai  mon  prochain,  1  tendre- 
ment— 2  universellement — 3  généreusement 
— 4  constamment. 

XXIV.    SUR  LA   CHASTETE. 

1.  1  Jésus  aime  les  vierges — 2  Jésus 
a  choisi  une  mère  vierge — 3  Jésus  a  choisi 
un  disciple  vierge — 4  Jésus  au  ciel  est 
toujours  suivi  des  vierges. 

2.  1  Je  suis  plus  qu'ange  si  je  suis 
vierge — 2  Je  ressemble  à  Dieu  si  je  suis 
vierge — 3  J'aurai  une  récompense  parti- 
culière si  je  suis  vierge.  0  trésor  de  la 
virginité  que  tu  es  précieux  ! 

3.  Pour  être  chaste  il  faut  être  humble; 
car  Dieu  humilie  les  orgueilleux — il  abaisse 
ceux  qui  s'élèvent — il  punit  l'esprit  par  la 
chair. 

4.  Pour  être  chaste  il  faut  être  obéis- 
sant. Le  corps  obéit  à  un  esprit  obéissant 
— il  est  soumis  à  un  esprit  soumis — il  est 
rebelle  à  un  esprit  rebelle.  Celui  qui 
«'obéit  pas  à  son  supérieur,  perd  l'empire 
qu'il  a  sur  son  inférieur. 

5.  Pour  conserver  la  chasteté,  il  faut 
veiller  sur  les  sens — prier  beaucoup — fuir 
les  occasions — et  si  l'on  peut,  se  séparer 
entièrement  du  monde. 

XXV.  SUR  l'obeissance. 

1.  Qu'un  homme  obéissant  est  heureux  ! — 
il  fait  toujours  ce  que  Dieu  veut  :  il  est  en 
«quelque  façon  impeccable. 

N<2 


220  REFLEXIONS    CHRETIENNES, 

2.  L*hommc  obéissant  possède  toutes  les 
vertus — il  est  victorieux  de  tous  les  vices. 

3.  Qh'uu  sujet  désobéissant  est  miséra- 
ble !  qu'il  a  de  peine,  et  qu'il  gagne  peu  ! 
qu'il  est  vicieux  et  impartait — qu'il  est 
tenté  au  corps  et  en  l'âme  ! 

4.  Le  désobéissant  combat  la  volonté  de 
Dieu,  et  Dieu  combat  la  sienne — il  aban- 
donne l'ordre,  et  l'ordre  l'abandonne — il 
ne  veut  pas  plier,  et  Dieu  le  rompt — il  ne 
veut  pas  obéir,  et  Dieu  l'écrase. 

5.  0  ame  cbrétienneet  religieuse!  obéis- 
sez en  tout  ce  qui  n'est  point  pécbé — 1 
obéissez  à  tous  vos  supérieurs — 2  obéissez 
de  tout  votre  cœur — 3  obéissez  de  tout  vo- 
tre esprit — 4  obéissez  volontairement — 5 
obéissez  aveuglément. 

6.  Imitons  Jésus  obéissant  jusqu'à  la 
mort — et  perdons  la  vie  comme  lui,  plutôt 
que  de  perdre  l'obéissance. 

XXVI.    SUR  LA   PAUVRETE. 

1.  Un  pauvre  d'esprit  ne  possède  rien — 
un  pauvre  de  cœur  ne  désire  lien. 

2.  Un  pauvre,  véritablement  pauvre, 
est  content  quand  il  a  le  nécessaire — il  con- 
sent sans  murmure  à  manquer  du  néces- 
saire. 

3.  Peu  de  choses  manquent  à  uq  pau- 
vre content — tout  manque  à  un  riche  avare. 

4.  Peu  suffit  à  la  nécessité — rien  ne  suf- 
fit à  la  cupidité. 


l'OUR   TOUS    LES   JOUns    DU    MOIS.  22  i 

5.  Qu'un  homme  est  riche  qui  possède 
Dieu  !  ((u'uu  homme  est  pauvre  qui  a  perdu 
son  Dieu  ! 

'  6.  Qu'un  homme  est  heureux  qui  ne  veut 
que  Dieu  !  qu'un  homme  est  avare  qui  ne 
peut  se  contenter  de  Dieu  ! 

7.  Vous  aurez  tout,  si  vous  ne  désirez 
rien — vous  tnmverez  tout,  quand  vous  n'au- 
rez rien. 

8.  O  mon  Sauveur  !  que  c'est  un  riche 
héritage  que  la  pauvreté — que  v)us  faites 
de  bien  à  cehii  qui  s'est  dépouillé  de  tout. 

9.  Oh  mon  Sauveur!  peut-on  naître  plus 
pauvre  que  vous  êtes  né — peut-on  vivre  plus 
pauvre  que  vous  avez  vécu  !  peut-on  mourip 
plus  pauvre  que  vous  êtes  mort  ! 

10.  Vous  étiez  riche.  6  mon  Dieu  !  et 
vous  vous  êtes  fait  pauvre.  Je  suis  pauvre 
— et  je  veux  me  faire  riche — cependant, 
"  bienheureux  les  pauvres  d'esprit  ',  .car  le 
royaume  des  cieux  est  à  eux." 

XXVII.    SUR   LA    SOIITUUE. 

1.  1  Soyez  solitaire  de  corps — 2  soyez 
solitaire  d'esprit — 3  soyez  solitaire  de 
cœur. 

2.  1  Dieu  vous  visite  quand  vous  êtes 
solitaire  de  corps — 2  Dieu  vous  parle  quand 
vous  êtes  solitaire  d'esprit — 3  Dieu  vous 
remplit  quand  vous  êtes  solitaire  de  cœur. 

3    1    Si    vous    ne     vous    éloignez    des 
créatures,  Dieu  ne  sauroit  vous  visiter — 2 
N3 


-22  REFLEXIONS  CHRETIENNES, 

ai  VOUS  ne  faites  taire  les  créatures,  Dieu 
ne  sauroit  vous  parler — 3  si  vous  ne  vous 
détachez  des  créatures,  Dieu  ne  sauroit 
vous  aimer. 

4.  O  solitude  de  corps,  d'esprit  et  de 
cœur  !  c'est  chez  vous  qu'on  voit,  qu'on  en- 
tend, et  qu'on  goûte  Dieu  seul.  Allons 
dans  la  solitude,  mon  bien-aimi',  et  là  vous 
me  parlerez  au  cœur. 

XXVIII.    SUR   LA    PRESEISCE    DE    DIEU. 

1.  Dieu  est  devant  moi — est  avec  moi — il 
est  dans  moi — 1  devant  moi  pour  me  con- 
sidérer— 2  avec  moi  pour  me  gouverner — 
3  dans  moi  pour  m'animer. 

2.  Je  dois  être  devant  Dieu — avec  Dieu 
— et  dans  Dieu — 1  devant  Dieu,  ne  pen- 
sant qu'à  lui — 2  avec  Dieu,  ne  travail- 
lant que  pour  lui — 3  dans  Dieu,  n'aimant 
rien  que  lui. 

3.  1  Je  ne  suis  jamais  seul,  Dieu  est 
toujours  avec  moi — 2  je  ne  travaille  jamais 
seul.  Dieu  travaille  toujours  avec  moi — je 
ne  souffre  jamais  seul,  Dieu  souffre  en  quel- 
que façon  avec  moi. 

4.  1  N'est-ce  pas  être  en  paradis,  que 
de  penser  toujours  à  Dieu — 2  n'est-ce  pas 
être  en  enfer,  que  de  ne  penser  jamais  à 
Dieu. 

5.  0  mon  Dieu  !  1  vous  pensez  toujours 
à  moi,  je  ne  pense  jamais  à  vous — 2  vous 
êtes  toujours  avec  moi,  je  ne  suis  jamais 


POUn    TOUS    LES    JOURS    DU    MOIS.  223 

.ivec   vous-— vous    travaillez  toujours   avec 
moi,   et  je  no   travaille  jamais   avec  vous. 

XXIX.  SUR  l'amour  de  dieu. 

1.  1    Que   Dieu    est   beau  !    i)uis(iu'il    a 
leé  tant  (le  bejlcs  choses — 2  (juc  Dieu  est 

bon  !  |)uis<iu'il  a  créé  tant  de  bonnes  choses. 

2.  Qui  aiinerois  je,  si  je  n'aime  pas  Dieu 
qui  m'a  fait  tant  de  grâces  ])ar  le  passé — 
qui  prend  tant  de  soins  de  moi  pour  le  pré- 
sent— qui  me  promet  tant  de  biens  pour 
l'avenir. 

5.  1  Qui  mérite  mieux  mon  cœur  que 
Dieu  ? — 2  qui  m'offre  pour  l'avoir,  un  plus 
grand  prix  que  Dieu  ? — 3  à  qui  le  donnerai- 
je,  sinon  à  ce  Dieu  qui  m'a  donné  le  sien  ? 
— 4  à  qui  le  vendrai  je,  sinon  à  ce  Dieu- 
Homme  qui  l'a  acheté  de  son  sang  ? 

4.  Un  méchant  cœuj-  vaut-il  le  sang  d'un 
Dieu  ?  vaut-il  la  vie  d'un  Dieu  ? — vaut-il 
le  cœur  d'un  Dieu  ? — vaut  il  le  paradis  d'un 
Dieu. 

5.  0  moa  Dieu  !  je  ne  mérite  pas  de  vi- 
vre, si  je  veux  vivre  pour  d'autre  que  pour 
vous — je  ne  mérite  pas  d'avoir  un  cœur  si 
je  veux  aimer  quelque  autre  chose  que  vous. 

6.  0  mon  Dieu  !  que  je  vous  ai  trop 
tard  aimé? — Oh!  que  je  vous  ai  trop  tôt 
offensé — je  vous  aimerai  toujours,  et  je 
ne  vous  offenserai  jamais. 

N  4 


224  REFLEXIONS    CHRETIENNES, 

XXX.  i»B  l'anéantissement. 

1.  Pour  savoir  tout,  il  faut  ne  savoir 
rien — 2  Pour  goûter  tout,  il  faut  ne  goûter 
rien — 3  pour  avoir  tout,  il  faut  n'avoir  rien 
— 4  Pour  être  tout,  il  faut  n'être  rien. 

2.  O  mon  Dieu  !  »  Vous  êtes  mon  tout, 
et  je  ne  suis  rien — 2  Vous  êtes  ma  lumière, 
et  je  ne  sais  rien — 3  Vous  êtes  ma  force,  et 
je  ne  puis  rien — 4  Vous  êtes  ma  Sainteté, 
et  je  ne  suis  bon  à  rien. 

3.  Parlez,  mon  Dieu,  car  votre  serviteur 
écoute — ma  bouche  devant  vous  est  sans 
parole — mais  vous  savez  ce  que  mon  cœur 
vous  dit.  O  bienheureuse  l'ame  qui  écoute 
Dieu  dans  le  silence  de  tous  les  raisonne- 
inens!  taisez  vous,  pensées  humaines  et 
charnelles — que  toute  chair  se  taise  en  la 
présence  de  Dieu. 

• 
XXXI.  SUR  l'incomprehensibilite  de 

DIEU. 

i.  Dieu  est  incompréhensible  à  <ous  les 
tems — tous  les  tems  ne  peuvent  le  mesurer. 
O  mon  Dieu  !  je  suis  riche,  quand  je  n'ai 
rien  que  vous  ! — ali  !  alors  je  possède  tout. 

2.  Dieu  est  incompréhensible  à  tous  les 
lieux!  tous  les  lieux  ne  peuvent  le  renfer- 
mer !  O  mon  Dieu,  que  je  suis  éclairé, 
quand  partout  je  ne  vois  que  vous  ! — ah  ! 
alors  je  vois  tout. 


I 


i:OUU    TOUS    LES    JOURS    DU    MOU.  '^2j 

S.  Dieu  est  incompréhensible  à  tous  les 
esprits — tous  les  esprits  ne  sauroicnt  l'ap- 
profondir. 0  mon  Dieu!  «juc  je  suis  sa- 
vant quand  Je  îic  connois  rien  que  vous  ! — 
ah  !  alors  je  connois  tout. 

4.  Dieu  est  incompréliensiblc  à  tous  les 
cœurs — tous  les  cœurs  ne  sauroient  assez 
l'aimer.  0  mon  Dieu,  que  je  suis  heureux 
quand  je  ne  désire — que  je  ne  goûte — que 
je  n'aime  que  vous — ah  !  alors  je  goûte 
tout. 

5.  Dieu  n'est  rien  de  ce  que  je  vois — 
mais  il  est  plus  beau  que  toutes  les  beautés 
— c'est  un  être  invisible — insensible — et  in- 
compréhensible. 

6.  Dieu  n'est  rien  de  ce  que  je  touche, 
mais  il  est  plus  doux  (jne  toutes  les  douceurs 
— c'est  un  être  invisible,  etc. 

7.  11  n'est  rien  de  ce  que  je  sens  ;  mais 
il  est  plus  tendre  et  plus  vif  que  tous  les 
plaisirs — c'est  un  être,  etc. 

8.  Dieu  n'est  rien  de  ce  que  j'entends  ; 
mais  il  est  plus  agréable  que  tout  ce  (ju'il 
y  a  de  plus  charmant — c'est  un  être,  etc. 

9  Dieu  n'est  rien  de  ce  que  je  connois — 
mais  il  est  tout  ce  que  je  puis  imaginer  de 
bon — c'est  un  être,  etc. 

10.  Qu'ai-je  dit  dans  la  réflexion  précé- 
dente-'-non,  non.  Dieu  n'est  rien  de  ce 
que  je  puis  imaginer-"parcc  qu'il  est  infi- 
niment au-dessus  de  toutes  mes  pensées— 
c'est  un  être,  etc. 

N  5 


226  REFLEXIONS    CUHETIENNES,    8cC. 

11.  Dieu  est  à  l'homme  tout  ce  qu'il  peut 
désirer— il  est  la  lumière  aux  aveugles. 
La  sauté  aux  malades. 
La  consolation  aux  affligés. 
La  force  aux  foibles 
La  sainteté  aux  pécheurs. 
La  paix  aux  vivans. 
La  vie  aux  morts. 
Il  est  tout  à  tous. 
0  mon  Dieu,  et  mon  tout! 

LE  SEUL  HEUOS  EST  LE  CHRETIEN. 

Son  cœur  est  si  grand  qu'il  faut  un  DIEU 
pour  le  remplir  ;  ^ 

La  seule  Eternité  peut  suffire  à  sa  Pen- 
sée; 

Sa  tendresse  pcmr  ses  semblables  ne  con- 
nait  de  bornes  que  I'Univers. 

La  douleur  peut  quelque  chose  sur  son 
corps,  et  rien  sur  son  esprit; 

La  gloire  iuimainc  est  au-dessous  de  ses 
mérites  et  de  son  ambition  ; 

La  volupté  faite  pour  les  sens  ne  saurait 
avoir  de  prise  sur  lui  :  il  est  tout  ame. 

Qu'on  le  fasse  monter  aux  dignités,  il  les 
honore; 

Qu'on  le  dépouille  de  ses  titres,  il  reste  tout 
entier. 

Il  n'y  a  qu'uN  DIEU  capable  de  former 
UN  Chrétien. 


LES  X  COMMANDEMENTS 

DU   CŒUll   DE    JESUS. 


Aucun  plaisir  tu  ne  prendras, 

Que  dans  mon  Cœur  uniciueuieiit. 
A  mes  douleurs  tu  penseras. 

Sans  y  manquer  aucunement. 
Ta  propre  chair  cruciferas, 

Et  ton  esprit  pareillement. 
Souvent  tu  te  disposeras, 

A  parôitre  à  mon  jugement. 
Simple,  doux,  humble  tu  seras, 

Et  pauvre  volontairement. 
Les  mépris  tu  désireras. 

Les  endurant  joyeusement. 
A  ma  suite  tu  marcheras, 

Sans  t'en  écarter  nullement. 
Dans  tes  maux  tu  ne  te  plaindras, 

Qu'au  Cœur  de  Jésus  seulement. 
Au  plus  parfait  tu  prétendras. 

Me  le  demandant  humblement. 
Par  Marie  tu  m'adresseras, 

Tes  vœux  continuellement. 


LES  X   COMMANDEMENTS 

DU    CœUR   DE    MARIE. 


De  mon  Cœur  tu  repasseras, 

Les  tristesses  amèrement. 
Mon  Saint  Nom  tu  invoqueras, 

Jour  et  nuit  amoureusement. 
Sur  tout  tu  me  demanderas, 

D'aimer  mon  cher  Fils  ardemment. 
A  mon  exemple  tu  vivras. 

Dans  un  profond  recuillement. 
Le  moindre  péché  tu  craindras, 

Et  le  fuiras  soigneusement. 
La  prière  tu  chériras. 

Et  le  silence  également. 
A  la  lecture  vacqueras, 

Des  livres  saints  journellement. 
La  charité  pratiqueras, 

Envers  tous  généreusement. 
De  la  pureté  tu  feras. 

Ton  trésor  et  ton  ornement. 
L'oisiveté  tu  banniras, 

T'occupant  toujours  saintement. 


INDULGENCE  PLÉNIÈKE 


ACCORDEE 


PAR  N.  SS.  p.  LE  PAPE  PIE  VII. 


N.  SS.  P.  LE  Pape  PIE  VII,  par  son  Décret 
urbis  et  orbis,  du  10  avril  1821,  rendu  par  lor- 
gane  de  S.  E.  M.  le  Cardinal  Doria-Pamphili, 
Préfet  de  le  Congrégation  des  indulgences,  a 
daigné  accorder  à  perpétuité  la  faculté  de  pub- 
lier une  Indulgence  plénière,  et  la  délivrance 
d'une  ame  du  purgatoire,  comme  l'avoient  ac- 
cordée autrefois  Clément  VIII  et  Benoît  XIV 
à  tous  les  Fidèles  en  J.  C.  de  l'un  et  de  l'autre 
sexe  qui,  s'etant  confessés  avec  un  cœur  contrit, 
et  ayant  reçu  la  sainte  Communion,  réciteront 
dévotement  devant  un  crucifix,  et  en  quelque 
langue  que  ce  soit,  l'Oraison  suivante. 

ORAISON. 

O  bon  et  très-doux  Jésus  !  je  me  prosterne  à 
genoux  en  votre  présence,  et  je  vous  prie  et 
vous  conjure  avec  toute  la  ferveur  de  mon  amé, 
de  daigner  graver  dans  mon  cœur  de  vifs  sen- 
timens  de  foi,  d'espérance  et  de  charité,  un  vrai 
repentir  de  mes  égaremens,  et  une  volonté  très- 
ferme  de  m'en  corriger,  pendant  que  je  consi- 
dère en  moi-même  et  que  je  contemple  en  es- 
prit vos  cinq  plaies,  avec  une  grande  affection 
et  une  grande  douleur,  ayant  devant  les  yeux 
ces  paroles  prophétiques  que  prononçoit  déjà  le 
S.  roi  David:  "  Ils  ont fiercé  mes  mains  et  mes 
/lieds  ;  ils  ont  comhté  tous  mes  os." 


INDULGENTIA  PLENAHIA 

CONOESSA 

A  SS.  DD.  N.  PAPA  PIO  Vil. 


SS.  DD.  N.  PP.  Plus  VII,  Decreto  (*)  ur- 
bis  et  orbis,  ([\e  10  Aprilis  1821,  per  Em-  D. 
Cardinalem  ab  Aurià  Pamphili  Indulj^cntiarum 
Congregationis  Praefectum,  beni^;!!'^  in  perpetu- 
um  concessit  facultatem  puMicandi  plenaiiam 
pcccatorum  remissioneni,  et  uniiis  animae  à  pur- 
gatorii  pœnis  liberationem,  jampridem  à  Clé- 
mente VIII  et  Benedicto  XIV  decretam,  ab 
omnibus  utriuscpie  sexûs  Christi  Fidelibus  lii- 
crandam,  qui  corde  contrito  confessi  et  sacra 
refecti  Synaxi,  ante^;  sanctissimi  criicifixi  imagi- 
nem,  sequentem  Orationem  quocumque  idio- 
mate  piè  l'ecitavcrint. 

ORATIO. 

En  ego,  ô  bone  et  dulcissime  Jesu!  antè  cons- 
pectum  tuum  genibus  nie  provolvo,  ac  maximo 
animi  ardore  te  oro  atque  obtestor  ut  meum  in 
cor  vividos  fidei,  spei  et  caritatis  sensus  atque 
vc'  am  erratorum  meorum  pœnitentiam,  caque 
emendandi  firmissimam  voluntatem  velis  impri- 
mere,  dûm  magno  animi  affectu  et  dolore,  tua 
quinque  vulnera  mecum  ipse  considère  et  mente 
contemplor,  illud  pree  oculis  habens  quod  jam 
in  orc  ponebat  suo  D-vid  Propheta  :  Foderunt 
manus  meas  et  p.edes  meoa  ;  dinumeraverunt 
omnia  gksu  mea. 

(•}  Aulographum  la  Indulgentiarum  Secretario  Ro- 
JU«  asservatur. 


TABLE 

De  ce  qui  est  contenu  dans  ce  Recœuil. 

PART 
iNfRODrCTIOW.  m 

jyfaniere  d'entendre  la  messe,  pour    les  Jours  de 

Communion 1 

La    Confrérie  du  St.  Rosaire  ...  32 

Méthode  pour  réciter  le  Rosaire  ...  33 
Autre  méthode  du  Rosaire,  par  M.  De  Monfort, 

Missionnaire  Apos'olique  ...         44 

La  Confrérie  du  Scaptilaire  .  .  ,  .52 
Prière  avant  de  recevoir  le  Scapulaire  .  .  54 
Après  avoir  reçu  le  Scapulaire,  et  au  Fêtes  de  la 

Vierge         .......       55 

Après  la  réception  du  Saint  habit         ,         .  ib. 

Litanies  de  la  Mère  de  Dieu         .         .         .         .58 

La  confrérie  de  JV*  Dame  Auxiliatrire  .  .  61 
Règles  spéciales,  pour  la  Confrérie  de  N.  D.  Auxi- 

liatrice 62 

Prières  conformes  a  l'esprit  decefte  association  64 

Orai-on  a  Notre  Dame  Auxiliatrice  .  .         65 

Protestation  d'amour,  que  l'on  peut  faire  à  Notre 

Dame,  tous  les  jours  de  ses  Fêtes  .  .  68 
Litanies  du  St.  Enfant  Jésus  .  .  .  .74 
La  Confrérie  du  Sacré  Cœur  de  Jésus  .  .  79 
Devoirs  de  l'Association         .         .  .         .     .      80 

Acte  de  Protestation,  pour  s'associer  .  .  85 
Le  sacré   Signal         .         .  .87 


TABLE. 


Page 


Exercice  d'amour,  envers  le  Sacré  Cotur  de  Jésus 
Amande-Honorable,  au  Sacré  Coeur  de  Jésus     . 
Autre  amande-honorable         .... 
Actes  d'offrande    et   de  Consécration   au  Sacré 

Cœur         ....... 

Oraison  de  St.  Gertrude,  au  Sacré  Cœur 

Litanies  du  Sacré  Cœur  de  Jésus 

Manière   abreg-ée  de  réciter  le  Chapelet  du 

Sacré  Cœur  de  Jésus         .... 
L'association  du  Suint   Sacrement         . 
Prières  pour  le  jour  de  l'Association 
Amande-honorable  à  J.  C.  au  St.  Sacrement     . 
Oraison  pour  communier  spirituellement 
Litanies   du  Saint  Sacrement 
Prière  des  Associés,  pour  dire  chaque  jour 
L association  atix  neuf  Chœurs  des  Anges 
Pratiques  générales  pour  les  Associés 
Les  neuf  ./Ywmeros,  des  neuf  Chœurs  des  Anges 
L'Association  du  St.  Esclavage  de  J^Iarie 
Pratiques  de  cette    dévotion 
Les  illustres  Esclaves  de  la  Reine  du  Ciel 
Prière  pour  la  bénédiction  des  Chaînettes 
Protestation,  pour   s'offrir  à  la  Sainte  Vierge, 

En  prenant  la  Chainette         , 
Grande  prière  des  Associés         .... 
Prière  journalière  .         ,         .         .         . 

L'Association  pour  la  bonne  mort 
Pratiques  recommandées  aux   Associés 
Prières  communes  de  l'Association         .         • 
Dévotions  envers  la  Passion  de  N.  S.  J.  C. 
Dévotions  aux  cinq  plaies  de  Jésus-Christ 
Dévotions  envers  N.  Dame  des  Sept  Douleurs 
Lp  Stabat  Mater,  en  françois 


89 

y2 

94 

97 
102 
105 

108 
109 
110 
112 
115 
116 
119 
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124 
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141 
143 
147 
150 

151 
152 
159 
161 
161 
153 
166 
171 
176 
176 


TABLE.  233 

Page 

Le  Chapelet  de  N.  Dame  des  Sept  Douleurs    -  179 
Mdtliode  abrégée,  du  même  Chapelet         .       .188 

Litanies    pour  la  bonne  mort         .         .        .  1^9 
liefejfions   Chrétiennes         .         .         •         .        .192 

1.  Sur  la  Volonté  de  Dieu         .         .         .         .199 

2.  Sur  l'obligation  d'aimer  et  de  servir  Dieu     .  200 

3.  Sur  le  mépris  du  monde         ....  201 

4.  Sur  la  mort 202 

5.  Sur  le   Jugement 202 

6.  Sur  l'Enfer 204 

7.  Sur  l'Eternité -  205 

8.  Sur  le  Purgatoire 205 

9.  Sur  le  péché  mortel          ....  206 

10.  Sur  la  pénitence         .....  207 

11.  Sur  la  tiédeur 207 

12.  Sur  la  bonne  et  mauvaise  conscience        .  209 

13.  Sur  l'imitation  de  Jésus-Christ          .         .  209 

14.  Sur  l'amour  de  Jésus         ....  210 

15.  Sur  les  vertus  de  Jésus        ....  211 

16.  Sur  l'humilité         .        -         .        .        .  211 

17.  Sur  les  humiliations  du  Sauveur        .         .  212 

18.  Sur  la  patience 213 

19.  Sur  l'exercice  de  la  patience        .        .        .  214 

20.  Sur  les  maladies        .....  215 

21.  Sur  la  fidélité  dans  les  petites  choses         -  216 

22.  Qu'il  faut  bien  faire  toutes  ses  actions         .  217 

23.  Sur  la  charité  du  prochain        .        .        .  ib- 

24.  Sur  la  chasteté 219 

25.  Sur  l'obéissance ib. 

26.  Sur  la  pauvreté 22 

27.  Stir  la  Solitude 251 


J34  TABLE. 

l'âge 

28.  Sur  la  présence  de  Dieu  .  .         222 

29.  Sur  l'amour  de  Dieu         ....         223 

30.  Sur  l'anéanlissement         ....        224 

31.  Sur  rincomprchensibilité  de  Uieu  .  .  ib. 
Le  Seul  Héros  est  le  Chrétien  .  .  .  226 
Les  X  Commandements  du  Cœur  de  Jésus  .  227 
Les  X  Commandements  du  Coeur  d.e  Marie  .  228 
l'idulgence  plénière,  sur  une  prière  à  l'iionneur 

des  cinq  plaies 229 


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