LA
DÉVOTION DES CONFRÉRIES.
UECUEIL DES PliATIQUES ET PRIERES,
Propres aux principales Confréries approuvées
jiar le St. Siège ; celles du St. Rosaire, du Sca-
pulaire, de Notre Dame Auxiliatrice ; celle
du Sacré Cœur de Jésus, du St. Sacrement;
celle du St. esclavage de Marie ; celle de la
Bonne Mort, 8cc.
Recueil utile à toutes les âmes pieuses, mata surtout à
ceux qui sont membres de qxielqu'' une des susdites
fon/> èries.
9 Baltimore :
IMPRIMÉ POUR L'EDlTRttR;
PMI J. nOBINSOV.
182^.
INTRODUCTION.
La dévotion des chrétiens pour les pieuses
Conltèries, s'est l'ait remarquer dans tous les si-
ècles, et sur tout dans les derniers lems, où il a
été comme nécessaire que les bous se réunis-
sent entr'eux. pour résister aux méchanls, et
opposer une digue au torrent d'impiété, qui vou-
loit inonder la terre. Kien n'est plus unie ù un
chrétien, que de se faire recevoir dans ces pieu-
ses Asso-iations, où l'on prie les uns pour les
autres, oi la réunion des cœurs et des prières,
fait une sorte de violence au Ciel, pour en aiti-
rer les grâces. On s'y engage mutuellement â
de certaines pratiques de piété, à la fréquenta-
tion des sacrements, a célébrer les fctes avec
plus de dévotion: de sorte que la piéi^ y trouve
de puissants motifs, et ne manque pas d'en être
bien augmentée.
C'est pour cela sans doute que les Souve-
rains Pontifs ont favorisé toutes les confr -ries,
qv'ils ont approuvées, en leur ouvrant le trésor
des Indulgences et des grâces spirituelles, dont
notre Seigneur leur a confié la distribution.
St. François de Sales dans l'Introduction à la
vie dévote, 2e. partie, c. 15, conseille aux à. nés
dévotes, d'entrer dans les confréries pieuses;
et les y exhorte par bien des raisons. " entrez
" volontiers dans les confrtries du lieu où vous
" demeurez, et principalement e i celles, dont
" les exercices vous feront espérer plus d'uti-
" lité et d'édification. Ce sera une manière
" d'obéissance fort agréable à Dieu : car bien
" que l'on ne vous commande rien sur ce'point
lY. INTRODUCTION.
" là; il est toutcsfois aisé de voir (|uc l'E-
" glisc nous le recommande ; et ses intcnlions
" se font assez connoitre par les Indulgences
" et les autres privilèpcs, qu'elle accorde à ces
" pieuses Sociétés. Dailleurs c'est un vrai éx-
" ercice de la charité chrétienne, que d'entrer
" dans les saintes intentions des autres, et de
"contribuer à leurs bons desseins; et quand
" même vous feriez en votre particulier et avec
" plus de goût quelque chose d'aussi bon, que
" ce qui se fait dans ces confréries, pensez
" que Dieu y est plus glorifié par cette union,
" que la piété y fait des esprits, et des oblalions."
Il seroit inutile, après cet avis d'un si grand
maitre de la piété chrétienne, d'ajouter ici de
nouveaux motifs, pour engager les fidèles à
embrasser la dévotion des confréries Aussi le
seul objet en vue, en présentant au Public, le
présent Recueil, a été de favoriser la piété des
membres de chaque confréries en leur réunis-
sant, dans un même livre, les prières et prati-
ques de chaque confrérie, qu'ils auroient eu
peine à se procurer, lors qu'elles etoient dis-
persées dans tant de livres différents. Et pour
rendre ce Recueil encore plus utile, nous le
commençons par une Manière très pieuse d'en-v
t^dre la Messe, les jours de communion.
MANIERE
J3' ENTENDUE LA MESS II.
LES JOUKS DE LA COMMUNION.
Ati commencement de la Messe, il f:uit diri.çer son
intention en cette manière ou anlre semblable.
ORAISON.
M»»K Dieu, je vous offre le saint Sacrifice
de la Messe, et la conimiinion que je vais
faire, pour obéii* au précepte de notre Mèie
la sainte Kglise, pour vous rendre le sou-
verain culte d'ador-ation qui n'est dû qu'à
vous : Je vous consacre toute? mes pensées.
par(tles et actions de ma vie , en reconnois-
sance de ce que vous êtes mon premier j)rin-
cipe, mon souverain hien et ma dernière
iu\ ; pour vous priei' d'etablii" votre rèsçne en
moi, uva))pliquer les mt^rites infinis de
votre mort et passion ; me pai-donner mes
pécliés. et nr accorder enfin toutes les grâces
nécessaires pour changer de vie, et me don-
ner un jour Ja vie éternelle, que vous avez
l>romise à ceux qui mangeront dignement
Notre Co!|)s sacré dans cet auguste Safre-
nicot. ,!e vous y veux recevoir, mon Sau-
vt'iii-, pour toutes les intentions que vous
a\ez eues en i'instiluant : unissant ma Corn-
0 MANIERE D ENTF.VDHK r.\ MK.SSK
miininn à colles de votre sainte Mère, îles
Apôtres et de tous les Saints ; souhaitant
lie participer à leurs dispositions, potir vous
honorer autant qu'une créature en est capa-
l)le. C'est aussi, mon adoralde Redeiii|i-
teur, pour teinoi.ujner dans le Ciel et sur la
tene, que je veux mourir comme un lidele
vraiment chrétien. Je vous supplie de ré-
pandre vos grâces sur l'Eglise et s>ir tous
les Fidèles; augmentez en eux la foi, con-
vertissez les pécheurs, conservez les Justes
en grâce, délivrez les âmes du l'urgatoire,
N. N. ; assistez mes parens N. N. ; mes
amis et ennemis, vivans et tréspassés.
Au Cuiijiteor, il faut faire des actes de Contrition
de tous ses péchés, en cette manière ou autre sem.
blable.
Jicte de Contrition.
Mon très miséricordieux Seigneur, pros-
terné aux pieds de votre divine Majesté,
avec le plus grand sentiment de regret et de
douleur qu'il m'est possible, je vous de-
mande très-humblement |>ardon de tous les
péchés qne j'ai commis, et spécialement de
ceux <iue j'ai faits deptiis ma dernière con-
fession ; je les déteste tous en général et
chacun en particulier, parce qu'ils offensent
votre bonté, et qu'ils vous ont attaché à la
Croix.
Depuis le Confiteovjiisqu' à. l'Kvang'ile, on produira
les actes d'Humilité, fondés sur la considération de
la grandeur, de la puissance et de la majesté de celui
qu'on doit recevoir, et de notre bassesse, de notre
indignit- et peu de i)rtparation.
Les JOUitS DE LA COMMUNION 7
^de (VHumUité,
ie ne mérite pas, ô mon Sauveur, d*as*
sister à votre oblation ; mes péchés me
rendent «lijçne d'être chassé de votre Autel
et de votre Table sainte, et j'ai un très-
grand sujet de craindre que je n'y sois trou-
vé sans cette robe nuptiale de l'innocence
et de la charité, que je sais avoir perdue
tant de t'ois par mes crimes, et que je ne
suis pas assuré d'avoir recouvrée par Ja
pénitence : c'est pourquoi je prends les sen-
timens de St. Pierre, lorsque, par un excès
d'humilité, vous voulûtes lui laver les
pieds Quoi ! Seigneur, Fils de Dieu, vous
tout puissant, la sainteté même, vous vous
abaissez, non-seulement à mes pieds, mais
jusqu'à vouloir bien entrer dans mon ame ?
Votre Eglise sainte entre dans des trans-
ports d'admiration, et elle ne considère
qu'avec étonnement, que vous n'avez j)as eu
horreur d'entrer dans le sein d'une Vierge
immaculée. S. Jean-Baptiste avoue qu'il
n'est pas digne de délier le cordon de vos
souliers : un tel Saint, une telle ame, si
pure, si innocente, et si ardente en votre
amour ! Quels sentimens dois-je donc avoir
en m'approchant de vous ! Quand j'aurois
toute la sainteté des Anges et de hommes»
qu'est-ce que cela, comparé à vos grandeurs,
et à votre pureté infinie ? Non-seulement je
n'ai pas cette sainteté, mais au contraire je
suis rempli de tant de péchés, de tant
A 4
• MAMUtK D KXTCKORE IJ^ MUSE
d'ioijxTfections, de tant de misères H***
toutes Ifs puissances de mi»n atue s'écrient
dans un aneanti><if mtnt pr«ifond : " Seig-
neur, retirez-vous de moi, parce que je suis
un grand pécheur.
A l'ETaji^le, il £uit faire des Ac:e& de Foi ea
eette muùc re :
Jcie de Pot.
Je crois fermement, mon Seigneur, que
Ti»us fini êtes vrai Dieu et vrai liorame, et
qui n'avez avec le Père et le Saint Esprit
qu'une même nature, une même majesté et
une même puissance: je crois, dis-je, que
\ou> êtes véritablement et réellement pré-
sert dan<i ce Sacrement, pui^u'etant la
rerite même, vous avez dit: Ceà est mon
Corps. Oui, je crois tout ce qu'a dit le Fils
de mon Dieu : rien n'est plus vrai que cette
parole, qui est sortie de la boucbe de la vé-
rité,
O bonheur inconcevable ! je vais recevoir
dans mon ame mon Sauveur et mon Dieu,
qui s'est fait homme, qui a bien voulu naître
dans une crèche, être circoncis, mener une
vie si pauvre et si peniLile, et enân mourir
■■r la Croix pour mou salut; qui est res-
saacité .çlorieux, et est monté aux Cieux,
4*oè il vieadra un jour pour joger les vivans
et les Morts. Je vais recevoir ce Corps
adorable^ qui par son attouchement a gjièri
tsst de malades, ce Sang précieux repanda
cette Aow sainte, source de gr»-
l.IiS JOURS DE LA f;0MMLN10N. i»
ws, de vertus, de niéi'ites ; enfin, je vais
recevoir mon Seii^nenr et mon Dieu : je le
crois, et je ni'en tiens plus assui-é (|uesije
le voyois de mes j)ropi"es yeux, piu-ce que
mes yeux jjeuvent me tromper, et (|ue votre
parole, ô mon Dieu, est int'aillible. 0!i !
que je me réjouis de ce que ce mystère est
imperceptible à mes sens, incompréhensible
à nia raison, afin d'honorer davantage votre
majesté par la soumission de mon entende-
ment à votre parole, captivant mes sens sous
l'obéissance de la Foi.
A rOblation jusqu'à la Prcfiice, il faut offrir le saint
Sacrifice et sa Communion en cette nianiùre :
Recevez, ô mon Dieu ! ce Sacrifice inef-
fable que vous offre toute votre Eglise ; re-
cevez la Communion que je vais faire en
odeur de suavité; recevez, ù Dieu éternel
l'oblation d'un Dieu éternel connue vous,
qui, pour vcmis rendre l'adoiation (pie vous
méritez, a bien voulu se faire homme, et par
ce moyen se niettre en état de victime et de
mort ; recevez en lui et par lui, tout ce que
nous vous devons.
0 mon Dieu ! c'est pour vous adoier
comme notre Dieu, vous reconnoitre com-
me notre Souverain, vous loiier comme
li'ois lois Saint, et vous aiiuer connue l'in-
compréliensibie bonté, que nous vous offrons
cette adorable lioslie, voti-c Fils unique,
fih ! que j'ai de joie de ]»ouvuir vous offrii* un
10 MAMEllli d'eNTKNDRE LA MUSSK
l)i(Mi qui se sacrifie pour votre jçloire, et qui
vous iioiiore autiiiit (jue vous le méritez !
C'est encore, o mon Dieu ! pour vous
rendre d'Iiumbles actions de grâces pour
tous les bienfaits (jue j'ai reçus de votre in-
finie bonté, particulièrement de ma créa-
tion, conservation, rédemption, vocation au
Cbristianisme, et de tant de grâces «pie j'ai
reçues de votre libei-alité, n«»nobstant moa
indignité et mes infidélités. Je vous offre, ô
mon Dieu! avec l'Eglise, votre Fils Jesus-
Christ, pour remerciment de nous l'avoir
donné ; un tel don ne pouvant être payé
que par une telle offrande.
0 mon Dieu ! votre cber Fils n'est pas
seulement une Victime eucbaristiquc, c'est
encore une Hostie d'expiation pour tous les
crimes dn monde : acceptez-la donc en sa-
tisfaction de tous mes péchés, et de ceux de
tous les hommes qui vivent sur la terre, et
des âmes fidèles qui souffrent dans le Pur-
gatoire.
Je vous l'offre enfin, 6 mon Dieu ! pour
obtenir de votre bonté tout ce (|ui m'est
nécessaire ; et comme vous m'avez déjà
donné votre Fils, et en lui toute sorte de
biens, je vous offre ce même Fils pour vous
supplier instamment de m'en conserver la
possession, et de me faire la grâce que je
ne sois jamais séparé de lui ; ce »jue je
vQus demande aussi, ô mon Dieu ! pour
LtS JOURS DE LA COMMl/MON. 1 i
mes pareiiH, nmis et ennemis, particulière-
ment j)onr N. et N.
On peut spocifier et demander ici ses plus grands
besoins.
O Jésus, mon Sauveur ! je vous offre
cette Communion en honneur et en union à
toutes les très saintes et divines intentions
pour lesquelles vous avez institué ce Sacre-
ment adorable. Je souhaite de tout mon
cœur entrer dans vos desseins, et en tirer
tout le fruit que vous prétendez, et particu-
lièrement pour me donner à vous si absolu-
ment, que vous viviez et rejouiez seul en
moi, pour m'unir indissolublement avec
vous, afin que vous demeuriez en moi, - et
moi en vous, et que rien désormais ne soit
capable d'affoiblir en moi la sainte grâce de
votre amour, et de rompre les liens de votre
éternelle charité. Ainsi soit-il.
A la PréfacCf Prière.
Ne permettez pas, Seigneur, que je
mente au Saint-Esprit, lorsque le Prêtre
me disant d'élever mon cœur, je lui réponds
que je le tiens élevé vers vous; degagez-le
de la terre, et remplissez- le de votre amour,
dans l'union qui se fait, en ce moment, de
l'Eglise du Ciel et de la Terre, pour opé-
rer et vous offrir ensemble ce Sacrifice ter-
rible. Faites, s'il vous plait, que je me
joigne de cœur aux Anges et à tous les Es-
J»rit8 bienheureux, pour adorer votre sainte-
12 MANIERE d'entendre LA MESSE
té innnîe, par la sainteté de l'Hostie qui
va vous être sacrilicc sur l'Autel, eu vous
(lisant avec eux : 8aint, Saint, Saint est le
Sei,çneur, le Dieu des aimées ; qu'il soit
béni et glorifie dans le temps et dans l'éter-
nité.
Ainsi soit-il.
Depuis le Sanctua jusqu'à l'Elévation, il faut s'exercer
dans des Actes de confiance et d'Amour de Dieu.
Acte de coiifiance.
Les choses saintes sont pour les Saints,
il est vrai, ô mon divin Sauveur; mais vos
Mystères sanctifient ceux qui y particijicnt :
ils mettent dans leurs âmes les dispositions
qu'ils demandent, et rendent dignes de les
recevoir, ceux dont ils veulent être reçus
dignement. Vous êtes par votre sainteté
très éloigné des pécheurs, mais votre amour
vous en lait approcher, afin de les attirer à
vous et de les rendre Saints. J'espère donc,
ô mon Seigneur, que vous ne me rebuterez
pas ; et j'ai une telle coîifiance en votre cha-
rité incomparable, que j'es|>ère en vous, et
j'attends de votre bonté infinie toute sorte
de biens et de grâces. Si cette femme mala-
de dont parle l'Evangile, avoit tant de
confiance en vous, qu'elle se croyoit assurée
de sa guérison, si elle pouvoit seulement
toucher la frange de votre robe, que doisje
donc espérer, en vous recevant dans mon
cœur, vous qui êtes le souverain bien par-
essence, la source de la grâce, le pain de
LKS JOCRS DE LA COMMUNION.
l3
vie descendu du Ciel, le remède de l'iin-
jnortalite, l'antidote céleste contre le peclic,
l'abondance divine, enfin le don (|ui .sur>
passe toute plénitude ?
»icte iVJimour.
0 Sacrement de piété ! ô lien de cliarité !
ô gaeje signalé de l'amour divin ! 6 excès de
bonté ! comment pourrois-je reconnoitir un
tel amour? Je vous aiine, ô mon Dieu!
parce que vous m'avez créé ; je vous aime,
parce que vous m'avez aime ; je vous aiujc,
parce que vous êtes infiniment digne d'être
aimé ; je vous aime de tout mon cœur, de
toute mon ame et de toutes mes forces. 0
feu merveilleux, qui brûlez toujours et qui
ne vous éteignez jamais, je vous aime ; mais
ce n'est pas assez ; faites que je vous aime
encore davantage. Biùlez mes reins et mon
cœur, afin qu'ils soient consumés du feu
«livin de votre amour.
A V Elévation.
C'est ici véritablement mon Dieu, et je
n'en reconnois point d'autre. Je vous adore,
ô mon divin Sauveur, dans cet excès de vo-
tre amour qui vous a fait descendre du Ciel,
pour vous revêtir de notre bumanité, qui
vous a fait mourir sui- la Croix, et réj)andre
votre précieux Sang pour mon salut, et qui
vous fait descendie de nouveau sur ce saint
^4utel pour vous donner encore à moi. Je
14 MANIERE D ENTENDUE I.A MKSSK
VOUS a«l(»re, ô mîijesté sainte et souvpfaiui^,
rjii()i<|ue voilt'C sons rcs csprrcs. () Dieu
rarhe, ma loi vous dccouvir sous ces \vui--
bres sariccs qui vous environnent ; mou
amc s'anéantit profondément dexant vous,
et se réjouit de dépendre de vous, comme
votre ciéature et votre esclave.
Depuis rKlévation jusqii'd la Communio n.
Aspiration d'une ame qui dL-sirc anlenMTient la sainte
Communion.
Grand Dieu, que j'adoi-e voilé sous ces
foibles espèces, est-ii bien possible rpie vous
soyez réduit à cette vile demeure, pour ve-
nir chez moi, et demeurer corporellement
en moi ?
Les Cieux pour vous loger sont tn»p in-
di,2;nes, et \ous \ous réduisez, pour être
toujours avec moi, sous les simples ajipai'cti-
ces du pain et «lu \\u.
O bonté inconcevable, pourrols je bien
croire cette .ajrande mei'\eille, si vous-mê-
me ne m'en assuiiez? Mais encore < scio s-
je bien penser (pie vous daiiçnassiez venir
ilans n»a bourbe, vous rcposej- sur ma lan-
gue, et habiter en moi, si vous ne m'en
aviez averti ? A'ous le voulez donc, et
pour m'y convier, vous me promettez mille
biens !
O Dieu de majesté, mais Dieu d'amour,
que ne suis-je tout entendement jiour cou-
noitre cette miséricorde, tout cœur pour
I.ES JOUIIS Dli LA rOMMUNIOV. 15
U bien ressentir, et toute langue pour lu
pulilier !
Etos-vous donc le Dieu qui m'avez créé,
pour être l'objet de votre charité infinie et
îc sujet de vos inefiables bontés ?
Les Anges ne se lassent Jamais de vous
voir, ils désirent cette laveur pendant même
qu'ils en jouissent ; et moi, puis-je ne point
souhaiter de vous recevoir ?
Puisfjue tel est votre bon plaisir, o mon
aimable Jésus, puis<|ue mes besoins m'obli-
gent de le désirer, et que votre bonté me
permet de l'espérer, je vous oflTrc mon cœur,
je vous offre ma langue, ma bouche et ma
poitrine.
Venez, venez, 6 mon divin Soleil, je suis
plongé dans des ténèbres horribles d'igno-
rance et de péché. Venez écarter ces obscu-
rités, et faites briller en mon entendement
les divines lumières de votre connoissance
Venez, ô mon adorable Sauveur : après
vous être livré tout entier pour me retirer
des enfei's, je suis retombé miseiablement
sous la servitude du péché. Venez encore
cette fois rompie mes liens, briser mes fers,
et me rendre la liberté.
Venez, ô charitable Méilecin de mon
ame ; après m'avoir fait un bain de votre
Sang, m'avoir rendu dans le baptême et
plus sain et plus saint «[ue je ne ineritois,
je me suis, par ma faute, engagé dans mille
dangereuses maladies qui portent le dégoût
16 MANIERE D ENTENDUE LA MEUSE
à mon cœur, la foiblesse à mon courage, et
la n.ort à mon atiie.
Venez donc me j^iiérir, o mon divin Mé-
decin ; j'en ai plus içranJ hi'soin que ce pa-
ralytique à qui vous (leinaiidiez s'il vouloit
ëti-e iruéri. Oui, mon Uieu, je le souhaite
tout de bon ; et vous qui coiinoissez la tié-
deur de ce drsir. autçmeiitez- e \i\eincntcn
moi \y.\\ vf»t»'o infinie miséricorde.
Venez, ô le ])lus fulèle, ô le plus tendre,
ô le plus doux et le plus aimable de tous les
amis I venez à mon secours ; celui que vous
ailliez, est dans fies infirmités et des lan-
gueurs dangereuses et mortelles: vous le
savez, vous <|ui lisez dans le fond de mon
cœur. Si jusiju'ici j'ai été insensible à mon
malbeur, et assez imprudent pour risquer
de me perdre ; maintenant par votre grâce
je me sens, Je me plains, je crie et j'implore
votre secours ; je vous conjure par la fidé-
lité inviolabie de votre divine parole, de
venir me soulager.
Venez, ô la vie de mon cœur, ô l'&me de
ma vie, ô le seul soutien de mon aine! O
Pain de Anges, incarne pour mon amour,
exposé pour ma rançon, réduit sous cette
Hostie pour ma nourriture ! venez me ras-
sasier abondainmcnt, venez me soutenir
fortement, venez me faire croire hautement,
venez me faire vivre de vous, en vous et par
vous, mais efficacement. Ah ! mon unii|ue
bien, si un corps privé de son aine la pou-
voit recouvrer, comment l'appelleroit-il ?
LES JOURS DE LA COMMUNION. 17
comment la clicrclieroit il ? Ai je si peu de
aentitneiit de vous et de moi, (|ue je ne sache
pas ce que je suis sans vous ?
Venez donc, ô njon Dieu et mon tout,
venez animer encore une l'ois une ame lan-
guissante ; vous êtes tout l'ornement de sa
beaut., le principe de ses mouvemcns, la
source de sa vie.
Au Pater, le dire avec le Prêtre, faisant une parti-
culi.re attention sur cette demande : Donne z-iwiis
aujourtThxd notre pain quotidien : priant instamment
le Fere Kternel de nous donner ce pain vivant, des-
cendu du Ciel pour donner la vie au monde.
En disant le Confiteor, faire un Acte de contrition
des distractions qu'on a eues, et des négligences
qu'on a portées à se préparer; suppliant Notre-Seig-
neur que, s'il y a quelque tache en notre ame, il
l'efiace par son infinie miséricorde. Ensuite, il faut
dire avec le Prêtre : Domine, non sjtm diffnus, s hunii»
liant profondément en l'abime de son néant.
Le temps qui reste jusqu'à la Commcinion pourra
être employé â dire ce qui suit.
Souhait des Dispositions.
O que je souhaiterois avoir les dispositi-
ons, avec lesquelles votre sainte Mère vous
reçut dans ses sacrés flancs au jour de votre
Incarnation, et m'approcher de vous avec
la révérence que cette sainte Vierge et tous
les Saints ont apportée à cet auguste Sa-
crement !
Prière à la Sainte Vierge,
O sainte Mère de Dieu, c'est à vous que
je m'adresse, afin qu'il vous plaise me corn-
18 MANIERE d'eNTF.NDUK Là MKSSK
TnuiiirjiM'r ()ucl<juc paît «les pjrandps et siib-
linics dispositions (|iie vous apportiez à re-
(exoii- votre cher Fils en ce saint Sacre-
ment.
Prière à l'Ange Gardien.
O mon saint Ange Gardien, ayez com-
passion de mon impuissance à faire digne-
ment cette sainte action, et m'assistez, s'il
vous plaît, de votre favorable secours.
Allant à la sainte Commijnion, il faut exciter de
nouveau sa foi en la présence rcelle de N. S. J. C.
dans ce saint Sacrement, produisant ensuite un Acte
d'Amour, le plus ardent qu'il sera possible.
Jcte (TJmour.
0 feu de chaiité, que ne puis Je m'ap-
procher de vous avec le même amour que
vous venez à moi î Je vous aime, mon Dieu,
mais ce n'est pas assez, faites donc que je
vous aime davantage. Ouvrez-moi les bras
de votre bonté. Seigneur, et recevez avec
miséricorde celui qui va vous recevoir avec
confiance et amour.
11 faut au moins employer un quart d'heure après
la Communion, tant en actions de grâces d'un si
grand bienfait, que pour jouir de la douce présence
de N. S., faisant grand état de tout le précieux in-
ter%alle de temps qu'il demeure chez nous, puis-
qu'en chacun il nous peut faire de grandes faveurs, si
nous les savons ménager comme il faut. A cet effet,
il faut produire diverses affections et actes de vertus,
particulièrement de Foi, d'Adoration, d'Amour,
d'Humilité, de Remercîment, Oflrande et de De-
mande de ses besoins et de ceux du prochair».
LES JOURS DE LA COMMUNION. 19
^de de Foi.
Vous êtes ici dans moi, mon Dieu, je le
crois ; je doutcrois plutôt de mon être et de
ma vie, que de cette vérité. Quand ce Mys-
tère seroit encore mille fois plus incompré-
liensiblc qu'il n*est, je n'en formerois pas le
moindre doute, appuyé sur votre parole.
0 que ces ténèbres me sont agréables, où
j'ai sujet d'bumilier mon entendement soujs
votre vérité !
AdoraVon humble.
Est-il possible que Dieu habite dans mon
eoiur, que celui que les Cieux ne peuvent
comprendi'c soit en moi ? 0 Dieu de majesté
souveraine! vous donnez-vous ainsi à man«
.2;er à un ver de terre ? vous Monarque de
Tout le monde, abaissez-vous ainsi votre
grandeur dans cet abîme de misères ? Eh !
qui suis je, pour que vous ayez daigné seule-
u ent vous souvenir de moi. O communica-
tion ineffable ! 6 excès de bonté !
Jidoration.
Mon aimable Sauveur, rcconnoissant
votre divine excellence, je m'abaisse aux
sacrés pieds de votre Majesté, et vous adore
comme l'unique Fils de Dieu, mon premier
principe, mot» souverain bien et ma dernière
lin. O que je m'estime heureuse de dépen-
dre ainsi totalement de vous ! Je vous adore
de rechef de tout mon cœur et de toutes les
B
20 MANIEHE d'entendre LA MES8L
affections de mon amc : que ne piiis-je vou»
adorer de la manière que le t'ait votre sainte
Mère, et que le font tous les Anges et tous
les bien heui eux liubitans du Ciel !
Jde de Hemerciment,
^ue rendrui-jeau Sngnmr pour tous les bi-
ens qîtefai ripis de lui ? Il m'a aime, il s'est
]i\ ré à la mort pour l'amour de moi ; il vient
de se donner à moi, et en se donnant lut»
même, il me renjplit de grâces et me pré-
pare à la vie éternelle. 0 mon amc, béniS'
se» le Seigiieur ; que tout ce qui est en moi
bénisse son JS'om qui est saint! O mon ame,
béi.issez le iaeigneiir, et n^oubliez jamais les
grâces Mont il vous comble. Yiei-ge sainte,
que Jesus^ le fruit de votre ventre, soit béni*
Bénissez-le et remerciez-le pour moi, es-
prits célestes. Saints et Saintes qui le voyez
et qui jouissez de lui. Je vous bénis, ô mon
Dit u ! et je \ ous remercie de tout mon cœur.
Jt reconnois par la loi la grandeur du pré-
sent que vous venez de me faire. J'avoue
que je n'en étois pas diç,ne, et que je ne le
tiens que de votre miséricorde et de votre
glace ; j'en suis pénétré de reconnoissarice
et rie joie. Je veux faire en sorte que toute
ma vie soit une action de grâces continuel-
les ; et je vous remercierai sans cesse par
une ardente charité, par le désir et par le
soin de ne rif d dire, de ne rien faire qui ne
TOUS soit agréable.
LR3 JOURS DE LA COMMUNION. 21
Résolution qu'on peut prendre après la Communion.
0 Jésus, quand Zachéc eut le bonheur
do vous recevoir dans sa maison, il vous en
témoigna sa reconnoissance par la i ésolu-
tion qu'il prit devant vous, de donner aux
pauvres la moitié de ses biens et de réparer
les torts qu'on pourroit avoir soufferts de sa
part, en rendant quatre fois autant. Cest
aussi de cette manière que je veux présen-
tement vous remercier. Je prends devant
vous la résolution de réparer mes péchés
passés, en pratiquant les vertus qui y sont
contraires, et de faire tout le bien que vous
demandez de moi. Je renouvelle pour cela
les promesses de mon baj terne, et celles «lue
je vous ai faites en recevant le pardon de
mes péchés dans le Sacrement de «îtiitence.
Je n'oublierai point que j'ai éfé assis à
votre Table sainte, et que j'ai été nourri
de votre sacré Corps, je m'en souviendrai,
pour me détourner de ce qui pourvoit m'en
reruire indigne. J'ai goûté dans ce Sacre-
ment combien vous êtes doux : ô Seigneur !
je me ferai une joie de venir y g(mter sou-
vent cette même douceur. Je regajderai
comme un malheur, et comme une peine,
d'en être éloigné; je me préparerai par
d'ardens désirs, par de fréquentes prières,
et par une vie sainte, à vous recevoir encore
bientôt Je vivrai ; ce ne sera plus mai qui
vivrai, ce sera vous, ô mon doux Jésus, qui
vivre/ en moi.
B 2
n MANIERE d'eNTRNDRB LA MÏ^SSK
^de d'Offrande.
Oui, mon Dieu, votre charité me presse-
Si vous avez bien voulu vous donner à moi,
il est juste que je me donne et que Je me con-
sacre à vous • II est juste que, me nourris-
sant et vivant de vous, je ne vive plus pour
moi même, mais pour vous qui êtes mort et
qui êtes ressuscité pour moi. Je vous en
conjure donc par votre miséricorde, agréez
l'offrande que je vous fais de moi-même. Je
vous offre mon corps, présentement que vous
le consacrez par votre sainte i)résence ;
faites qu'il soit une hostie pure, sainte, vi-
vante, et qu'il vous soit agréable. Je vous
offre mon cœur, pour détester et haïr le
péché, pour vous aimer et pour vous crain-
dre ; ma mémoire, pour me souvenir de
vous et de votre miséricorde ; mes yeux
pour lii'C votre sainte parole j mes oreilles
pour l'écouter; ma langue et ma bouche
pour chanter vos louanges, et pour recevoir
ertf ore votre Chair sacrée ; mes pieds pour
me conduire dans le chemin de vos com-
mandemens j toute ma personne enfin pour
servir d'instrunient à la pureté et à la jus-
tice. Je me soumets de tout mon cœur à
votre sainte volonté ; j'accepte tout ce qu'il
vous plaira de m'envoyer. Je ne v(>us de-
mande ni la vie, ni la mort, ni la maladie,
ni la santé, ni la pauvreté, ni les richesses ;
^ue "votre sainte volonté soit Jaite^ ô uiun
Pieu, Çt non la mienne.
LES JOURS DE I.A COMMUNION. 23
Jde de Demande.
Imis êtes en inoif Seigneur, ne vCahan-
donnez point. Qiio ne dois-je pas espérer ♦.'c
votre bonté, après vous être donne vous-
même à moi ? Auîçmentez en moi la foi,
l'espérance et la charité. Faites-moi aimer
ce que vous commandez, et désirer ce que
vous promettez. Doimez-moi ce que vous
me commandez, et commandez-moi ce (juc
vous voudrez. Demeurez en moi par votre
grâce, et faites que je demeure en vous par
votre amour, et par l'obéissance à vos com-
mandemcns, par une entière fidélité à suivre
la voie où vous avez marché le premier. —
Gardez-moi, préservez-moi du péché, et
donnez-moi tout ce qui m'est nécessaire et
pour le corps et pour l'amc, et pour cette
vie et pour Tautre.
Ce que Je vous demande pour moi, je vous
le demande aussi, * ô mon Dieu! pour tous
les Fidèles, et en particulier pour mes pa-
rcns, pour mes amis, pour mes ennemis, si
j'en ai quelques uns. Donnez à chacun les
.jçràces qui leur sont nécessaires ; faites leur
connoitre et accomplir votre volonté. Vous
êtes avec votre Egl'se, et vous y serez,
comme vous l'avez promis, jusqu'à la con-
sommation des siècles. Veillez sur elle,
conduisez la et maintenez la dans l'union et
dans la paix. Donnez lui des Prèti-es et des
Pasteurs qui soient selon votie cœur : con*
servez ceux que vous lui avez donnés, et
B3
i4 MANIERE d'entendue LA MESSE
reiidrz-los de ili]2;nc.s Ministres «le la nou-
velle alliance en les i-eniplissant (le votre
esprit. Faites que les justes peisévèrent
et croissent da»is votre amour et dans votre
{çrâre. (Convertissez 1rs péclicurs, érlairez
les infidèles, cons(doz les afTHiçés. Donnez
aux Fidèles qui sojit inoi-ts, la lumière et le
repos éternel. O mon Dieu j'ose vous de-
mander toutes clioses. et vous prier pour
toute sorte de personnes, en ce moment où
vous êtes tout à moi.
Entretien avec Notre-Seignenr Jésus-Christ, après
la Communion.
Je ne puis penser au bonheur que j'ai eu
«le vous recevoir, o mon adorable Sauveur !
que je ne sente en menie temps que vous êtes
mon Dieu, ma force et ma vie, et que je
mourrai dès que je serai séparé de vous,
paice que je sei-ai séparé de la vie. Opérez
donc dans mon ame. ce que mon ame opère
dans mon corps. Remplissez, Seigneur,
toutes les facultés de mon ame, bannissez
pour jamais de ma ntémoire le souvenir da»i-
gereux de toute ce qui pourroit souiller la
pureté de mon ame, pour la rendre di.içnc
d'être votre sanctuaire, et l'image de votre
infinie pureté; gravez y profondément, et
en caractères ineffaçables, le souvenir de
mes misères et de vos miséricordes, de mes
péchés qui sont innombrables, et de vos
boutes qui sont infinies ; que je n'oublie ja-
mais les grâces singulières que vous m'avez
LES JOURS DK I.A COMMUNIO.V. 25
faites par cet adorable Sacrement : gravez -y
le souvenir de vos douleurs, de votre Pas-
sion et de votre Mort, dont la Communion
est le précieux mémorial; faites-y, selon
l'oracle pronouncé par votre Prophète, une
mémoire tternelle et ineftaçables des mer-
veilles que vous avez opérées en ma laveur,
en donnant à mon ame craintive un aliment
ai saint, si délicieux et si capable de donner
la vie. Formez vous-même mon esprit, ô
mon Sauveur, ou |dutot que le mien ne pense
que par le Aôtre, puisqu'il est présent en
m *i aussi bien que votre Corps ad jrable. —
Soyf^z vous-même un Esprit de vie et de
vérité dans le mien, de peur qu'il ne tombe
dans l'erreur et dans le mensonge, qui sont
les œuvres de mort, auxquelles il est sujet
depuis qu'il est devenu criminel : guérissez-
le de ses ténèbres par vos lumières, de ses
révoltes par l'autorité de votre sainte loi, de
ses entèîemens, de ses faux préjugés et de
ses cuiiosittrs inutiles, par une foi soumise
etuneentièi'e docilité à vous écouter ; soyez
la règle de ses connoissanccs et la fin de
tous ses projets. Instruisez mon ignorance
des seules vérités qui peuvent concourir à
mon bonheur éternel ; faites-moi connoître
et détester mes erreurs, éclaircissez mes
doutes, soumettez mon orgueil, portez dans
mon esprit aveugle le flambeau des vérités
éternelles dont vous êtes la source et le
principe ; fournissez lui de saintes pensées,
eloignez-en celles qui peuvent le corrorapre,-
B 4
26 MANIERE d'eNTENDKK LA MESSfc
et donnez lui la facilite de s'occuper de
vous. Soyez ainsi la vie de mon auie, ô mon
Dieu ! descendez vous-même en ma volonté,
de manière qu'elle soit absolument renfer-
mée dans la vôtre, et ap|)renez moi à ne
rien désirer que ce que vous désirez vous
même pour votre gloire, pour ma sanctifi-
cation et pour mon salut. Puisque votre
divin cœur est jjréscnt en moi, qu'il a bien
voulu choisir sa demeure auprès du mien. —
communiquez-lui votre amour qui est sa vé-
ritable vie, donnez-lui un sentiment intime
de votre divine présence,* qu'il sente effica-
cement que vous êtes auprès de lui, afin
qti'il se laisse embraser de vos divines ar-
deurs, et qu'il ne sente plus de flammes que
celles que vous lui ferez sentir ; aimez vous-
même en lui, et ne soufi'rez pas qu'il aime
hors de vous, que pour l'amour de vous ;
détruisez en lui tout ce qui déplait à vos
yeux, abattez en lui toutes les idoles qu'il
a aimées, au })rejudice de ses devoirs;
faites-en, Seigneur, un lœur nouveau, sur
le modèle de ce sacre Cœur (jue vous avez
bien voulu prendre pour m'aimcr plus sensi-
blement et avec plus de tendresse: apprenez-
lui enfin à n'aimer que j)i\r vous seul, que
pour vous seul, et comme vous nous aimez
vous même.
Comme la vie divine, dont vous vivez
dans l'auguste Sacienient de l'Eucharistie,
est une vie toute puissante, et qu'elle peut
tout animer, ne vous contentez pas, ô Die«
LES JOURS DE LA COMMUNION. il
vivant ! de porter cette vie si sainte et si
précieuse dans mon aine ; mais conimuni-
qiiez-la aussi à mon corps, afin que tout se
sente de votre divine présence : car il est
mort sans vous, ou sa vie n'est qu'une mort
affreuse, parce qu'il n'a du pencliant que
pour les œuvres de mort, si vous ne l'ani-
mez, si vous ne le ])urifiez et ne soutenez sa
foiblesse par le précieux aliment de votie
Corps et de votre Sang. Faites, o n»on
Dieu ! qu'il ne vive (pie pour vous, <pi'il
soit parfaitement soumis à mon esprit, et
mon esprit au votie ; que par I union (pj'il
contracTe avec le votre, il ac(piière une pu-
reté parfaite, et une insensibilité jiour tous
les plaisirs des sens ; consacrez-en tous les
organes, de peur «pi'ils ne reçoivent la cor-
ruptio)!, et que l'ayant reçue, ils ite la ])or-
tent dans mon cœur. Vous êtes aussi bien
dans mon corps que dans mon ame, par ce
divin Sacrement ; soutenez, sanctifiez, vi-
vifiez l'un et l'autre, puisque vous êtes ma
vie.
Vivez donc, ô mon ame î mais vivez de
la vie de Dieu, puisque vous êtes ntiuriic de
la cbair, du sang, de l'esprit, de la sub-
stance et de la vie de Dieu même. N'y ap-
portez point d'obstacle par votre froideur et
par votre nonchalance. Que l'esprit du
monde n'entre donc jamais en vous. Vous
])ossedez l'esprit de Dieu, qui est un esprit
de vie et vivifiant ; que l'amour profane
n'entre jamais dans un cœur où celui de
B 5
28 MAMEUE d'entendue LA MES3E
Jésus-Christ a fait son si jour ; que le plaisir
des sens ne souille jamais une chair puritiéc
tant de fois et consacrée par la chair trés-
pure de l'Epoux des Vierges. Ah ! j'espère
que je vivrai de la vie de Dieu, et que le
démon qui veut me donner la mort, trem-
blera dorénavant de ni'ai)j)rocher, quand il
saura que je porte dans mon corps e1 dans
mon ame le redoutable et juste Judt;e qui
l'a condamne à la mort éternelle, et qui est
l'auteur de la vie. Je m'offre donc à vous,
Seigneur, ou plutôt, je vous offre vous-mê-
me à vous-même ; car ce n'est plus moi qui
vis, c'est Jesus-Christqui vit en moi. For-
tifiez la vie nouvelle que vous m'avez don-
née: c'est par votre grâce que je la con-
serverai, et que je continuerai d'êtro un
membre vivant de ce Corps mystique. Ac-
cordez la, mon Dieu, cette grâce à mes
très-humbles prières ; c'est le prix de votre
Sang que je viens de boire dans le Sacre-
ment ; que ce soit aussi le fruit de ma
Communion, afin que j'observe vos Com-
mandemens, que je ne désire que vous, que
vous demeuriez en moi et que je demeure
éternellement en vous. Ainsi soit-il
OraiscMi après avoir communié, pour gagner les In-
dulgences au temps du Jubilé, ou en visitant les
Eglises auxquelles l'Eglise en u accordées.
Seigneur, qui avez établi des Sacrcmens
dans votre Eglise, comme des fontaines sa-
crées par lesquelles votre Sang adorable est
LKS JOURS DK LA CUMMUMON- 29
communiqiu' aux F'uU'Us, et (|iii m'avez ré-
concilie par celui de la l*éuiteiicc, et nour-
ri de votre Chair sacrée; faites, par votre
grâce, que je conserve en u>oi tous les seji-
timcns de piété et de religion que vous
m'avez inspirées ; <iue je renonce ù mes
désirs déréiçiés, (|ue je mortifie mes pas-
sions, et que je vive dans la pratique de la
justice. Lavez moi de plus en plus, Seii;-
neur, et purifiez-moi des restes du péché ;
donnez-moi la force et le courage de faire
pénitence, afin de satisfaire à votre divine
Majesté «(ue j'ai offensée. J'ai poche, je
reronnois mon iniquité, et mon péché «n'est
toujours pi'ésent ; c'est contre vous rpie j'ai
péché, c'est devant vous que j'ai commis le
mal. Détournez vos yeux de dessus mes
péchés, et effacez toutes mes iniquités.
Délivrez-moi de la damnation éternelle, et
d'une partie des peines temporelles que mes
péchés méritent. J'accepte, avec une par-
faite soumission ù votre sainte volonté,
toutes les peines, maladies, infirmités, que
votre justice exerceia contre moi qui vous
ai offensé. Que les l'asteu!-s de votre
Eglise, Seigneui-, soient selon voti-e cœur
et selon votre esprit ; que tous vous
craignent, et qu'ils défendent la gloire de
votre nom. Que la paix règne dans tous
les royaumes chrétiens; que l'union soit
parmi tous les Princes ; que tous soutien-
nent vos intérêts. Faites cesser, Seigneur-
Terreur, le schisme et l'hérésie. Conser-
o<d LES JOURS DE LA COMMUNION.
Vc2 votre grâce en nous, et faites que nous
puissions vivre et abonder en toutes sortes
de bonnes œuvres Conservez le Souverain
et sa famille. Enfin, la prière (jue j'ose
vous faire, c'est la deliverance et le soula-
gement des âmes du l'urgatoire.
Ainsi soit-il.
Dites ensuite cinq Pater et cinq Ave, Maria.
On peut ajouter à ces Prières le Cantique de la
Sa nte Vierge, jyiagnijicut ; celui de Zacliarie, Jiene-
dictus, et sur-tout celui de Siméon, JVmmc dimittis.
Courtes Prières, ou Elévation à Dieu, qu'il est à
propos de taire le jour de la Comniuiuon et quel-
ques jours après.
Mon bien-airaé est à moi, et je suis à lui.
Il se plaît parmi les lys, et il aime la pur-
eté.
J'ai trouve Jésus-Christ, l'objet de mon
amour; je le conserverai précieusement, il
ne m'échappera pas.
Qui pourra me séparer de l'amour de Jé-
sus-Christ ?
D'où me vient ce bonheur, que mon
Seigneur soit venu à moi ? Mon cœur en
tressaille de joie.
Seigneur, que voulez-vous que je fasse?
Prière qu'on peut faire quelques jours après celui
de la Conaraunion.
Je n'ai point oublié la grâce que j'ai re-
çue de vous, ô mon Dieu ! je viens encore
Vous en remercier. Qn»^ vous êtes bon.
LBS JOURS DE LA COMMUNIOK. 31
vSeitçnenr, et que vous faites éclater sur raoi
votre bouté (l'une manière merveileuse !
Seroit-il possible que je ne vous aimasse
j)as (le tout mon cœur ? Ne permettez pas
(|ue rien me sépare Jamais de vous. C(mti-
nuez et achevez votre ouvrage, en me sanc-
tifiant tous les jours de plus en plus. Met-
tez ujie garde Hn)a bouche où vous êtes en-
tré, et qu'aucun mensonge, ni aucune pa-
role sale n'en sorte jamais Que mon corps
et mon cœur, dout vous avez bien voulu
l'aiie votre demeure, soient purs et ornes
de sainteté. Rendez-moi digne de vous re-
cevoir encore bientôt, et faiies-moi veiller
de telle sorte sur moi même, et sur t(mte
ma conduite, que je ne perde point la grâce
que vous m'avez faite et que je sois en état
(l'en recevoir l'augmentation dans une nou-
velle communion. Nourrissez-moi souvent
de ce pain sacre ; nounissez-m'en pendant
la vie; afin que j'y trouve la force dont
j'ai besoin pour a( lio\er le chemin qui me
reste à faire ; noui; issez-m'en à la fin de
ma vie, afin que, mourant dans votre grâCQà
j'obtienne la vie éternelle.
Ainsi soit-il.
LA
CONFRÉRIE DU ST. ROSAIRE.
La Confrérie du St. Rosaire de la St. Vierge, la
filus anci» nue de tontes celles dont nous allons par-
LT, fui établie par St. Dominique dès le commence-
meni du treizième siccle; et ensuite le B. Allain de
la Roche, Dominicain de Dinan, en Bretag-ne, en
renouvella la pratique avec un ^and zèle, et y ré-
cit plus de cent mille personnes. Ce fut vers l'an
I46U ; et l'Empereur Frédéric III, s'y fit inscrire en
1476, avec un grand nombre de Prélats, de Princes
et de Seigneurs. Depuis ce tems elle a continué
d'être fréquentée dans tout le monde chrétien ; et
Dieu a autorisé cette Dévotion par bien des mira-
cles.
La confrérie a toujours résidé dans l'Ordre des
Dominicains ; mais le Souverain Pontif Pie VU,
a accordé ;• Monseig. l 'Archevêque de Baltimore,
le pouvoir d'admettre dans la confrérie, dans l'éten-
due de s^iv. Diocèse.
Pour y être admis, on doit s'adresser au Prêtre qui
en a le pouvoir, et avoir soin de faire inscrire'son nom
pai lai dans le Registre de la confrérie. Chaque con-
frère le jour qu'il est reçu, doit choisir un jour dans
l'année, pour y faire une heure d'adoration, devant
le très St. Sacrament, et y réciter le Rosaire en en-
tier
1 out le monde siit que le Rosaire est composé
de 150 ^ve, JMaria ; qu'on divise en 15 dixaines,
dont chacune commence par un Pater noster, et se
termine par un G>or,a Patri. On a divisé ces 15
dizaines en trois paities, de 5 di.xaines chacune;
q'i'rin apelle chapelets ou couronnes de la Ste
Vierge,
uu sr. uosARii^. 33
l'our réciter le Rosaire avec plus de dévotion, on y
joint la mémoire de 15 Mystères de la vie, de la
nioit, et de la Uesurrection de J. C, lestiuels aussi se
divist'iil en trois parties; les Mystères joyeux, les
Mystères douloureux, et les Mystères gloiieux.
Quand 011 recite le Rosaire en entier, oiiparcourt les
16 mystjCres de suite; (juand on le partajje en trois,
et qu'on nerécite qu'un ciiapelet de ciiKj dix i n.s,
on en parcourt cinq seulement ; le l-undi et J- U'ii,
les mystères joyeux; le Mardi et Vendredi, les m, s-
tères douloureux ; le Mercredi, Samedi et Dimanclie»
les mystères glorieux. On commence le cliapelet,
et aussi le Rosaire, par réciter le Symbole des Apô-
tres, le Patev, et trois .ît'f, avant de commencer la
première dixainc: puis on peut parcourir les Mys-
tères, comme il suit.
PREMIER ORDRE DES MYSTÈRES.
I." Mystbre joyeux.
V Annonciation.
Sur la première dixaine, considérez
qu'un Ange envoyé de Dieu, vient annon-
cer à la sainte Vierge le choix que Dieu
a fait d'elle, pour être la Mère du Verbe
éternel ; que Marie reçoit cette ambasi^adc
avec une pi'ofonde humilité, et que le B'ils
de Dieu s'incarne en elle par l'opération
invisible du Saint-Esprit.
Prière.
Je vous reconnois, ô Vierge Sainte !
pour véritable Mère de Dieu ; je vous sa-
lue comme remplie de grâces et de vertus ; je
reitère av^ Joie cet éloge que l'Ange vous
34, L\ CONFKEKIE
a donné le premier, et que toute PEglise
continue de vous donner après lui. Com-
me, en devenant la Mère du Vorbe incar-
né, vous êtes devenue la Mère de tous les
Fidèles, montrez que vous êtes véritable-
ment la mienne, et faites moi ressentir vo-
tre tendresse maternelle.
Ainsi soit-il.
IL* Mystère joyeux.
La Visitation.
A la seconde dixaine, représentez-vous
tpie la sainte Vierjçe va avec diligence dans
les montajçnes de la Judée, visiter sa cou-
sine Elizabetli ; qu'à son arrivée, toute la
maison est remplie de grâce et de joie, et
que St. Jean-Baptiste est sanctifié avant
de naitre.
Prière.
O très-sainte Verge ! qui, dans le Mys-
tère de la Visitation, avez paiticulièrement
fait éclater l'humilité et la charité qui étoi-
ent en vous ; obtenez moi de Dieu que mon
ame soit souvent visitée de votre cher Fils,
et qu'elle éprouve quelque chose des impres-
sions sanctifiantes que sa présence fit autre-
fois dans son bienheureux précurseur.
Ainsi soit-il.
DU ST. K09AIRE. 3^
III.' Mysterb joyeux.
La JS'aissance de Jésus- Christ,
Sur la troisième dixainc, entiez en espiit
dans Pétablc de Betlileein ; voyez le Fils
de Dieu, naissant dans la pauvreté, la souf'
IVance et l'Iiuniiliation ; pour vous ajipien-
dre à combattre en vous l'amour des riclies-
i^s, des plaisirs et de la gloire mondaine.
Prière.
O très-pure Mère de Dieu ! je me réjouis
de ce que vous avez donne au monde celui
qui en devoit être le Sauveur. Priez-le
qu'il daigne prendre une nouvelle naissance
dans mon cœur, et qu'il me fasse la grâce
d'imiter les vertus de sa sainte enfance, la
simplicité, l'innocence, la docilité, le mé-
pris de tous les vains objets du monde.
Ainsi soit-il.
IV.* Mystère joyeux.
V Adoration des Mages,
A la* quatrième dixaine, prosternez «vous
spirituellement avec les Mages, pour adorer
Jésus-Christ entre les bras de sa sainte
Mère; et au lieu de l'or, de la myrrhe et
de l'encens, offrez lui votre esprit^ votre
cœur et votre corps.
OÔ LA CONFRERIE
Prière.
0 Vierge très-sainte ! qui fûtes comblée
(le consolation, lorsque vous vîtes, en la per-
sonne des Mages, les grands et les puissans
de la terre reconnoître par leurs adorations
la souveraineté de votre cher Fils, et se
présenter à son berceau comme les prémi-
ces de la vocation des Gentils, ne dédaignez
pas de m'offrir à lui, afin qu'il me reçoive
plus favorablement par vos mains, er qu'il
m'apprenne à assurer ma vocation par de
bonnes œuvres, et à suivre si fidèlement
l'étoile de sa grâce, que je parvienne enfin
Jus(|u'à le trouver dans le Ciel. Ainsi
suit-il.
V.' Mystère joyeux.
Le Recouvrement de l'Enfant Jésus dans le
Temple.
Sur la cinquième dixainc, participez à la
joie qtreut la sainte Vierge de retrouver son
BMls dans le temple de Jérusalem, après
l'avoir clierclié avec douleur pendant trois
jours. Clierchez-le comme elle, dès que
vous avez eu le malbeur de vous éloigner
de lui par quelque faute.
Prière.
0 Vierge affligée par l'absence du meil-
leur fils qui fut au monde, et consolée en-
suite au-delà de tout ce qu'on peut penser.
BU ST. ROSAIRE. 37
par le bonheur que vous eûtes de le retrou-
ver ; obtenez moi la jçràce de ne le perdre
Jamais par mes pèches, de sentir vivement
son absence, si mes infidélités l'obligent à
s'éloignei", et «le ne goûter aucun repus ni
aucun plaisir hors de lui.
Ainsi soit-il.
SECOND ORDRE DES MYSTERES.
I." MySTBRB DOULOUREUX.
L'agonie de J\*otre- Seigneur, au jardin des
OU tiers.
A la sixième dixaine, voyez Noti-e Sei-
gneur dans le Jardin des Oliviers, pros-
terné le visage contre terre, couvert d'une
sueur de sang; acceptant le Calice qui lui
est offert ; priez, gémissez et soumettez-
vous comme lui.
Prière
0 Mère d'un Dieu fait homme pour sau-
ver les hommes par la Croix, vous qui avez
participé à la Passion de ce cher Fils plus
que tous les Martyrs ensemble, obtenez-moi
de sa bonté infinie une contrition forte et
amère de tous mes péchés, une ferveur per-
sévérante dans mes prières, et une soumis-
sion absolue de ma volonté à la sienne.
Ainsi soit-il.
38 LA CONFRERIE
IL* Mysteub uoclourbux.
La Flagellation.
Sur la septième dixaitic, regardez Notre-
Seis^riem attaché à imc colonne et cruelle-
ment ilagcllc. Ayez horreur de tous les
mauvais plaisirs qu'il expie par ce tour-
ment
Prière.
Mère de douleur, qui avez fourni les plus
pures gouttes de votre Sang, pour former
l'humanité adorable de votre cher Fils, je
v»us conjure, par l'amour qui l'a porté à
répandre son Sang précieux et à mourir
pour nous, de m'obtenir la grâce de fuir
toute ma vie et les plaisirs criminels et les
délicatesses que mon Sauveur a V(uilu expier
par sa sanglante flagellation. Ainsi soit-il.
III.' Mystère douloureux.
Le Couronnement d'épines.
A la huitième dixaine, repi-ésentez-vous
que les soldats impies font de Jésus Christ
un Roi de théâtre ; ils lui donnent un lam-
beau de pourpre poui- vêtement, un roseau
pour sceptre, et des épines pour couronne.
Quand aui« z-vous assez de vertu pour ai-
mer un peu l'tiumiliation et le mépris !
DU ST. ROSAIKE. S9
Prière.
0 cœur sacré de Mai-ic, pciré de toutes
les epini's (|ui ont pénétré \a tetc de votre
cher Fils, demandez lui pour moi la haine
de l'or.sjueil, do ht vainc e:l()ire, de l'cntete-
inent, et de la folle estime des ,e;tandeurs
humaines ; ohtenez nous assez de toi et de
générosité pour ])référer dans mon r œur la
couion!ie d'épines démon Sauveur, à toutes
les coui'onnes d'or et de pierreries des plus
grands Monarques du inonde. Ainsi soit-il.
IV.* Mystère DociiOURBUx.
Le Fortement de la Croix.
A la neuvième dixaine, considérez Notre-
Seigneur chargé d'une pesante (3roix, et
montant ainsi la montagne du Cahaiie:
aidez-lui, autant, (jH'il est en vous; comme
Simon le C} lenéen, à porter sa Croix, en
portant courageusement la vôtre.
Prière.
Sainte et généreuse Mère, qui avez ac-
compagné votre cher Fils jusque sur la
montagne du Calvaire, et qui avez senti
dans votre cœur le poids énorme de la
Croix, dont ce Fils adorable étoit chargé ;
demandez pour moi que je le suive pur le
chemin que son Sang précieux nous a tracé,
et que je porte de bon cœur en ce monde
toutes les croix qu'il plaira à sa providence,
C 2
40 LA OONFRURIK
à sa miséricorde ou à sa justice de m'cnvoy-
er. Ainsi soit* il.
V.* Mystère douloureux.
Je sus- Christ attaché à la Croix,
A la dixième dixaine, arrêtez vos yeux
sur le Fils de Dieu attaché à la Croix, et
expirant dans l'opprobre et la douleur. Il
meurt jmur vous; la reconnoissance veut
qu'au moins vous viviez pour lui.
Prière.
O Vieraje ! ô Mère ! ô Victime de souf-
france et de compassion ! qui demeurâtes
corauie immobile an pied de la Croix de vo-
tre cher Fils mourant dans l'opprobre et
dans les tourmens, et qui éprouvâtes alors
la vérité de ce qu'avoir dit le bien heureux Si-
méon, que le glaive de douleur pei'ceroit vo-
tre ame : obtenez-moi de ne respirer que
pour lui, ou d'expirer avec lui.
TROISIEME ORDRE DES MYSTÈRES..
I."^ Mystère glorieux.
La Hésurredion de JVotre- Seigneur.
A la onzième dixaine, le Fils de Dieu
sort du tombeau tout rayonnant de jçloire :
les médians en sont effrayés, et les âmes
saintes en sont comblées de joie. Deman-
DE ST. UOSAIIIR. 4.1
dez-lui la jçràcc d'iiMc résurrection s|)iiitii-
clk", puis(iiic dans sa personne il vous en a
donne le parfait modèle.
Prière.
Nous ne doutons pas, ô Vierge sainte !
que vous n'ayea reçu, avant tout autre, la
nouvelle de la résurrection de votre adora-
ble Fils, et que votre ame en ait été com-
blée de Joie: faites, par votre intercession,
que J'aie le bonheur de participer à l'état
de sa nouvelle vie; que je sorte réellement
du tombeau de mes péchés et de mes mau-
vaises habitudes ; que Je n'y retourne plus,
et que Je mène par sa grâce une vie toute
nouvelle. Ainsi soit il.
II.« Mystère glorieux.
V Ascension
A la douzième dixaine, quarante Jours
apiès sa résurrection, le Fils de Dieu mon-
te au Ciel en présence de ses Disciples ;
suivez-le par des désirs et par des actes de
vertus fervens et sincères, si vous voulez un
jour le suivre en effet.
Prière.
O Vierge sainte ! qui avez suivi par votre
amour et par vos désirs, votre cher Fils
dans le Ciel plus parfaitement que tous
ceux qui l'avoient accompagné sur la terre ^
attirez-moi par votre faveur et par votre
C3
*2 IJi CONFRRBIK
iiiteircssion après vous et après lui, afin
t|iu je nie détache de plus en plus des biens
peiissables, et que je coure à l'odeur de ses
parfums, en avançant à jsjiands pas dans le
chemin des vertus <|u'il a |nati(|iiées, et dont
vous m'avez donné de si grands cxamples.
Ainsi soit il.
m." Mystère gloreux.
La Pentecôte,
A la treizième dixaine, lorsque le Sau-
veur du monde tut remonte dans le Ciel, il
envoya, selon sa promesse, le Saint-Esprit
sur son Ejçlise; ce divin esprit descendit
sous la forme de langues de feu. Priez le
de vous éclaiier de sa lumière, de vous em-
braser de son amour, et de vous faire parler
et agir conformément à la loi de grâce
qu'il a gravée dans les cœurs.
Prière,
Je vous salue, ô Vierge pleine de grâce,
et comblée d'une nouvelle plénitude, au jour
où le Saint Esprit descendit pour vous enri-
chir encore plus abondamment de ses dons.
Soyez touchée de la pauvreté de mon ame,
et obtenez pour moi quelqu'étincelle de ce
feu sacré qui vint remplir tout le Cénacle,
afin que mon esprit soit éclairé de la lum-
ière de l'Evangile, que mon cœur soit em-
brasé de l'ardeur du saint amour, et que
toute mon ame soit fortifiée par la puis-
DE ST. UOSAIRK. 43
sancc de la grâce du Saint-Esprit. Airibi
soit-il.
IV.* Mystère glorieux.
L'Assomption de la sainte Vierge.
A la quatorzième dixaine. Quand les
temps mai'<itiés par la saïajesse éternelle sont
accomplis, la sainte Vierçe quitte la terre et
va recouvrer son cher Fils dans le Ciel.
Réjouissez-vous de son bonheur et de sa
gloire, et priez-la de vous attirer après
elle.
Prière»
0 vous qui êtes appelée par excellence la
Mère du plus pur et du plus saint amour,
c*est dans votre mort et dans votre Assomp-
tion triomphante que cet amour a été en
vous au plus haut point de sa perfection.
Obtenez-moi, je vous prie, la grâce d'une
vie pure, d'une mort sainte et d'une heur-
euse participation à votre bonheur éternel.
Ainsi soit-il.
V.* Mystère glorieux
Le Couronnement de la Sainte Vierge.
A la dernière dixaine. Dans ce Mystère,
le Fils le plus excellent qui fut jamais, re-
çoit dans le Ciel la plus sainte de toutes les
Mères, '1 la place et la couronne d'une man-
ière digne de lui et d'elle. Si vous voulez
C4
44 LA CONFRERIE.
plaire au Fils, aimez ten('remeut la Mère.
Si \ous voulez plaiie à la Mère, obéissez
fidèlement au Fils.
Prière.
Reine des Anges et des hommes, vous que
le Ciel et la terre reconnoissent en cette
qualité sous l'autorité toule ])uisante de vo-
tre Fils, recevez avec bonté les hommages
que je viens de vous offrir par le Rosaire
que j'ai récité en votre honneur ; regardez-
moi comme votre enfant, et faites-moi res-
sentir en tout temi)s les effets de votre sin-
gulière protection, jusqu'à ce que j'aye le
bonheur de vous voir sur le trône de votre
gloire.
Ainsi soit-il.
AUTRE METHODE DU ROSAIRE.
rAB M. DE MONTFORT, M1SSIUKAIBE AWOSTOUHVt,
Je m^unis à tous les Saints qui sont dans
le Ciel, à tous les justes qui sont sur la
Terre, à toutes les Ames fidèles qui sont
dans ce lieu. Je m'unis à vous, mon Jésus,
pour louer dignement votre Sainte Mère, et
vous louer en elle et par elle. Je renonce à
toutes les distractions qui me viendront pen-
dant ce Chapelet, que je veux dire avec
modestie, attention et dévotion» comme si
c*étoit le dernier de ma vie.
ou ST. UOSAIllK. 45
Nous VOUS offrons, Très-Sainte Trinité,
ce Credo, pour honoror tous les Mystères de
notre foi ; ce Puttr et les trois Ave pour
honorer l'unité de votre essence et la
Trinité de vos Personnes. N(mis vous de-
mandons une Foi vive, une ferme espérance
et une ardente charité.
Je crois en Dieu, &c.
Notre Père, etc.
Trois foiSf Je vous salue, Marie, etc.
A chaque .Mystère, après ces paroles: Béni
est le fruit de votre ventre Jésus, ou ajoute
un petit mot pour se rappeller et honorer plus
spécialement le Mystère; par exemple ; Jésus
incarné ; Jésus sanctifiant, etc. comme il est
marqué à chaque dixaine.
Mystères joteux.
U Incarnation.
Nous vous offrons, Seiîçneur Jésus, cette
première dixaine en l'hoMneur de votre In-
carnation dans le sein de Marie et nous vous
demandons par ce Mystère et par son inter-
cession une profonde humilité.
Notre Père. Dix fois, Je vous salue.
On ajoute, Jésus incarné.
Grâces du Mystère de l'Incarnation,
descendez dans nos âmes. R. Ainsi-soit-il.
46 LA CONFRERIE.
La Visitation.
Nous vous offrons, Sciajneiir Jésus, cette
spconde dixairie en IMiDnneur de la Visitation
(le votre Sainte Mère à sa cousine Sainte
Elisabetii, et de la sanctification de Saint
Jean-Baptiste; et nous demandons par ce
Mystère, et par l'Intercession de votre
sainte Mère, la charité envers notre pro-
chain.
Notre Père. Dixjoist Je vous salue.
Jésus Sanctifiant.
Grâces du Mystère de la Visitation des-
cendez dans nos anies. R. Ainsi-soit-il.
La J^aissance de Jésus.
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette
tr(»isieme dixaine en l'honneur de votre
Nativité dans l'Etable de Bethléem ; et nous
vous demandons par ce Mystère, et par
l'Intercession de votre Sainte Mère, le
détachement des biens du monde, le mépris
des richesses et l'amour de la pauvreté.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus Naissant.
Grâces du Mystère de la naissance de
Jésus, descendez dans nos âmes. B. Ainsi
soit-il.
DU ST. ROSAIUE. 47
La Présentation au Temple.
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette
quatrième dixaine en l'Iionneur de votre
Présentation au Temple, et de la Purifica-
tion de Marie; et nous vous demandons par
ce Mystère, et par son intercession, une
grande pureté de corps et d'esprit.
Notre Perc, DijcfoiSf Je vous salue.
Jésus Sanctifié.
Grâce du Mystère de la Purification, des-
cendez dans nos âmes. R. Ainsi soit-il.
Le Reœuvrement de Jésus.
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette
cinquième dixaine en l'honneur de votre
Recouvrement par Marie, et nous vous de-
mandons par ce Mystère, et par son inter-
cession la véritable sagesse.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus le Saint des Saints.
Grâces du Mystère du Recouvrement de
Jésus, descendez dans nos âmes. R. Ainsi
soit-il.
Mystères douloureux.
VJgonie.
Nous vous offrons. Seigneur Jésus, cette
sixième dixaine en l'honneur de voti'e
Agonie mortelle au Jardin des Olives; et
48 LA CONFRERIE
nous VOUS demandons par ce Mystère, et
par l'intercession de votre Sainte Mère, la
contrition de nos péchés.
Notre Père. Ùijc fois. Je vous salue.
Jésus Agonisant.
Grâces du Mystère de l'Agonie de Jésus,
descendez dans nos aines. Ainsi soit-ii.
La Flagellation.
Nous vous offrons. Seigneur Jésus, cette
septième dixaine en l'honneur de votre sang-
lante Flagellation ; et nous vous demandons
par ce Mystère, et par l'intercession de
votre Sainte Mère, la mortification de nos
sens.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus Flagellé.
Grâces du Mystère de la Flagellation de
Jésus, descendez dans nos âmes. Ainsi
soit-il.
Le Couronnement (V Epines.
Nous vous offrons. Seigneur Jésus, cett«
huitième dixaine en l'honneur de votre Cou-
ronnement d'Epines ; et nous vous deman-
dons par ce Mystère, et par l'intercession
de votre Sainte Mère, le mépris du monde.
Notte Père. I)ioc fois. Je vous salue.
Jésus Couronné d'Epines.
Grâces du Mystère du Couronnement
d'Epines, descendez dans nos âmes. Ainsi
soit-il.
DU ST. BOSAIRE. 49
Le Portement, de Croix,
îïous vous offrons Seitçncur J<*sus, cette
neiivicme dixaiiic en riionncur de votre
Portement de Croix; et nous vous deman-
dons par ce Mystère, et par l'intercession
de votre Sainte Mère, la patience dans
toutes nos croix.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus portant sa croix.
Grâces du Mystère du portement de croix,
descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il.
Le crucifiement.
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette
dixième dixaine en l'honneur de votre cruci-
fiement et de votre Mort ignominieuse sur
le calvaire ; et nous vous demandons j>ar ce
mystère, et par l'intercession de votre Sainte
Mère, la conversion des i)éclieurs, la per-
sévérance des Justes, & le soulagement des
Ames du Purgatoire.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus crucifié.
Grâces du Mystère du crucifiement de
Jésu.s, descendez dans nos âmes. Ainsi
soit-it.
Mystères glorieux.
La Résurrection.
Nous vous offrons. Seigneur Jésus, cette
onzième dixaine en l'honneur de votre Ré-
50 LA OONFREUIE
sniMTCtion jçlorieuso; et nous vous «îeman-
dnns par re Mystrir, et par riiiterrosHioii
(le votre Sainte Mère, l'amour de Dieu, et
la f iveur dans votre service.
Notre l^ere. Dix fois. Je vous salue.
Jésus ressuscité.
Grâces du Mystère de la Résurrecti<m,
descendez dans nos aines. Ainsi soit-il.
VJscension»
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette
douzième dixaine en l'honneur de votre
triomphante Ascension ; et nous vous de-
H; -indons par ce Mystère, et par l'interces-
sion de votre Sainte Mère, un désir ardent
du ciel, notre chère Patrie.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus montant aux cieux.
Grâces du Mystère de l'Ascension, des-
cendez dans nos âmes. Ainsi soit-il.
La Pentecôte.
Nous vous offrons. Seigneur Jésus, cette
treizième dixaine en l'iionncur du Mystère
de la Pentecôte ; et nous vous demandons
par ce Mystère, et par l'intercession de votre
Sainte Mère, la descente du Saint Esprit
dans nos âmes.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jf^sus vous remplissant du Saint Esprit.
Glaces du Mystère de la Pentecôte, des-
cendez dans nos araes. Ainsi soit-il.
UL ST. ROSAIUE. j|
VJlssomption de la Sainte Vierge.
Nous vous offrons, Scigncui' Jésus, cette
quatorzième dixaine eu i'Iionneur de la
Résurrection et de la triompliaiite Assomp-
tion de votre Sainte Mère dans le ciel ; et
nous vous demandons, par ce Mvstère. et
par son intercession, une tendre dévotion
pour une si bonne Mère.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus vous ressuscitant.
Grâces du Mystère de l'Assomption, des-
cendeK dans nos âmes. Ainsi soit il.
Le couronnement de Mane.
Nous vous offrons, Sei.ajneup Jésus, cette
quinzième, et dernière dixaine en riionneur
du couronnement de votre Sainte Mère; &
nous vous demandons par ce Mystère, ^ \y.\v
son intercession, la persévérance dans ia
grâce, & la couronne de la gloire.
Notre Père. Dix fois. Je vous salue.
Jésus vous couronnant.
Grâces du Mystère du courormement de
gloire de Marie descendez dans nos aines.
Ainsi soit-iL Dieu seul.
l.A CONFftKIlll',
DU SCAPULAIRK.
La Confrérie du Scapulaire de la St. Vierge est
presque de même antiquité que celle du Uosaire, et
n'est pas inuini respeciable, par le nombre des mem-
bres qui la composent. Elle fut établie vers l'an 1265,
par St. Simon Stock, sixième Général de l'Ordre des
Carmes ; auquel )a Ste. Vierge montra dans une
vision, la forme d'un Scapulaire, et lui ordonna
d'établir une pieuse Association ou Confrérie, où les
Fid» les se consacreroient à son ser- ice, et se feroient
g-loire de porter sa livrée. Cette Confrérie se pro-
pagea dans l'Eglise avec une rapidité extraordinaire:
elle a toujours eu des membres dans les rangs les plus
distmgués, parmi les Ecclésiastiques et parmi les
Laïques: et cette dévotion a persévéré jusqu'à nos
jours. Dieu a souvent donné des marques extraordi-
naires, et même miraculeuses, de sa protection spéci-
ale, sur ceux qui portent le scapulaire. Aussi le St.
Siège a donne son approbation entière à la confrérie,
soit par l'abondance de grâces spirituelles et d'Indul-
gences, qu il lui accorde, soit encore plus, par la
Fête de N.' D. du Mont Carmel qu'il a établie dans
toute l'Eglise.
La Confrérie du Scapulaire appartient à l'Ordre
des Religieux du .Mont Carmel. Mais dans les Pays
où il ne se trouve pas de Maison de leur Ordre, leur
Général accorde facilement aux evèques, la permis-
sion d'établir la confrérie dans les Eglises de leur di-
occse; ainsi Monseigr. l'Archevêque de Baltimore a
reçu ce pouvoir, et la faculté de le communiquer à
ses Prêtres. Le Prêtre bénit d'aboi-d le scapulaire,
et le |)lace lui même sur la personne qu'il admet dans
la Confrérie, et inscrit son nom dans le Registre.
Cette réception n'engage à rien sous peine de péché ;
DU SCAPULAIRE. 55
cepeiubiit (iiiiconque s'y fait recevoir, doit avoir l'in-
tention (l en observer les prutiijiies ; c'est une condi-
tion essentielle, pour participer aux j;races, et yag-ner
les indulgences, accordées à la Confrérie.
Les pratiques sont I. De jiorter liabituellemenl
le Scapulaire. 11. Ue reciter chaque jour quelque
pricre à l'iionneur de la St. Vierge. On récite par
préfeivnce sept fois le Pater et l'jive ,■ qu'on peut
dire en mémoire des sept Douleurs de la Vierge, se-
lon la formule, qui se trouvera vers la fin de ce livre.
I^a récitation du chapelet des sept Douleurs de la
A'iergc, peut bien suppléer ù la recitation des sept
Pater et Jtve. Ceux qui récitent l'Office de l'Eglise,
ou le petit office de la Vierge, ne sont tenus a rien
déplus. 111. De pratiquer l'abstinence de chair, le
Mercredi et le Samedi, à l'honneur <le la St. Vierge ;
mais dans le cas qu'on se dispense de cette abstinence,
cesjours-la, on récite une seconde fois, les sept Pa-
ter et Jlve.
Les Indulgences que le St. Siège accorde aux Con-
frères du Scapulaire, srnt comme il suit.
I. Une Indulgence plénièrc, au jour de leur récep-
tion.
II. Pareille Indulgence, à chacune des principales
Fêtes de la St. V ierge ; sa Conception, sa Nativité, sa
Présentation au Temple, la Visitation, l'Annonciation,
la Purification, et l'Assomption
m. Pareille Indulgence, au 3e. Dimanche de
chaque mois.
IV. Pareille Indulgence, à la Fête de N. D. du
Mont Carmel, le 15 Juillet, et aux Fêtes de St Jo-
seph, le 19 Mars ,■ et de St. Anne, le 26 Juil'et. Et
enfin aux Fétès des saints 9t saintes de l'Ordre du
Mont-Carmel: qui sont. St. André Corsin, /e4 Fevriei\-
St. Ange, le 5 Mai ; -X. Albert, le 7 Août .■ St. Thé-
rèse le 15 Octobre ; et St. Marie Magd. de Pazzis, le
25 Mai.
V. Pareille Indulgence plénière à l'Article de la
mort ; si étant ré vêtu du scapulaire, et formant un
acte de contrition sincère, v.en cas qu'on ne puisse re-
cevoir les sacrements de Pénitence et d'Eucharistie)
54 LA CONFRERIE
on prononce dévotement, de cœur au moins, si on ne,
le jjeut filire de buuclie, les saints noms de Jésus et
de ^Marie,
L:i formule de bénédiction se trouve au long', dans
le petit Rituel, imprimé récemment dans cette ville.
Le Fip'.re après avoir béni le scapulaire, le place sur
la pv isonnc en disant.
" Serviteur de Dieu, recevez ce vêtement béni ;
et prions la très sainte Vierge de vous obtenir par ses
mérites que vous puissiez le porter sans tache ; qu'il
Aous deffende contre toute adversité, et vous con-
duise à la vie éternelle. Ainsi soitil."
Le Prêtre ensuite donne la bénédiction à la per-
sonne, avec de l'eau bénite : et ajoute : " Kt moi, en
vertu du pouvoir que j'en ai reçu, jevous admets à la
participation des prières et suffrages, des jeunes et
des veilles, des SS. Sacrifices et autres bonnes
œuvres spirituelles, qui se font par les IJeligieux de
l'Ordre du Mont-Carmel: au nom du Père, &c. Ainsi
soit-il.
"Que lé Dieu, Créateur du Ciel et de la terre daigiie
vous bénir ! lui qui a daigné vous admettre dans la
Confraternité et société de la R. V. Marie, du Mont>
Carmel ; laquelle nous supplions d'écraser, au mo-
ment de votre mort, la tête du Serpent votre adver-
saire ; et de vous procurer enfin la palme et la cou-
ronne de l'héritage éternel ; Par J. C. notre Seigneur.
Ansi soit-il. '
vVo?a Leprèmier Scapulaire étant usé, on s'en
procuse un autre, qu'il n'est pas nécessaire de faire
bénir.
^vant de recevoir le Scapulaire.
Sainte Marie, Mère de mon Dieu,
Vierge très-pure, moi, N. vous choisis ce-
jotir d'Iiui pour ma mère, ma patronne, ma
prnîecti ice et mon avocate ; je propose fer-
mement de vous gervir, de vous honorer
DU SOAPULAIRE. 55
toujours, et de ne faire ni permettre jamais
rien contre votre lionneur : je vous prie de
me recevoir pour votre serviteur, et de
m'assister en toutes mes actions et à l'Iicure
de ma mort.
Après avoir reçu le Scajtulaire, et au Fêtes
de la Vierge.
0 sainte Marie ! Mère de mon Dieu,
quoique je sois indigne d'être reçu au nom-
bre de vos serviteurs, appuyé néanmoins sur
la grandeur de vos bontés, et animé du
désir que j'ai de vous servir, je vous choisis
en présence de mon Ange-Gardien et de
toute la Cour céleste, pour ma Mère, ma
Dame et ma Maîtresse, protestant que je
vous servirai dorénavant, et vous honorerai
tous les jours de ma vie, et que jamais je ne
permettrai que vous soyez déshonorée de
mes sujets. Je vous supplie par les mérites
de votre cher ?.is Jésus- Christ, de me re-
cevoir sous votre garde et protection, et de
ni'impétrer la grâce de me comporter telle-
ment toutes me actions, que jamais je n'of-
fense votre Fils. Je vous prie aussi de m'as-
siste à l'heure de ma mort, et de faire en-
sorte que je puisse éviter, selon vos promca-
ses, le feu éternel. Ainsi soit-il.
Jlprès la réception du Saint habit.
Mon Dieu, mon Créateur et mon Sau-
veur, je suis extrêmement réjoui de me voir
appelé aux richesses de votre grâce, par la
D
56 LA CONFRERIE
même voie par laquelle vous êtes venu vous
abaisse!" jusqu'aux misères de notre néant.
Vous voulez que je sois maintenant à vous
par la sainte V ierge, et que par cette alliance
spirituelle, je sois Frère de votre citer Fils,
étant le Confrère de cette Vierge Mère (jui
la fait être notre Frère aîné en sa naissance
humaine et temporelle. Que les hommes
donc, o l'amour de mon âme! que les Anges,
mais plutôt que ce Frère et cette Sœur, cette
Mère et cet Enfant, Jésus et Mai-ie, remer-
cient aujourd'hui pour moi votre bonté de
l'insigne bienfait que je viens de recevoir en
cette adoption spirituelle, puisque mon néant
et mes péchés me rendent incapable de vous
remercier dignement.
Et vous, ô Vierge sainte, Marie sans pa-
reille! sainte Mère de mon Sauveur Jésus !
bienheureuse Patronne de votre Confrérie,
qui produisez tous les jours tant de mer-
veilles ; qui signalez tous les momens de
votre bonté par les bienfaits dont vous
comblez vos serviteurs ; puisque ma bassesse
ne me peut rien fournir qui soit digne de
vous et de votre amour cn\ers moi, prenez-
moi tout entier, corps et âme, puisque je suis
tout à vous ; et daignez accepter la donation
que je vous fais aujourd'hui de moi-même.
Je vous appartenois déjà par mes deux
conditions de l'être naturel et de l'état
chiétien, maintenant je vous appartiens par
le cboix que je fais de cette dévotion, et par
le nœud d'alliance spirituelle que je n'oserois
vu SOAPULAIRE. S7
contracter avec votre Majesté, si vosbontéB
eiu^urageajit mes desiis, n'a\ oient rHacé
les sujets de ma honte et de ma crainte.
Jésus Christ m'avoit autrefois donne à vous
en qualité de Fils à sa Mère, lorsqu'il se
donna à vous en qualité de votre Fils et de
notre Frère : aujourd'hui je m'offie ;i vous
sous la livrée de vos Frères, afin que vous
me présentiez à lui, comme son Frère à
double titre.
Ainsi, demeurant éternellement attaché à
vous et à lui, je vous retj,arderai, après lui,
comme \i\o\\ uniiiue Bicnraitrice, et je vous
serai redevable de tout ce que j'aurai obteju»
de lui par vos mérites. Ainsi très- satisfait
de l'état heureux anquel vous m'admettez
par la volonté de Dieu, je proteste à la lace
du Ciel et de la Terre, qu'après son service,
toute mon aftection sera dressée vers vous et
t(»us njes hommages consacrés aux mérites
de vos grandeurs, sans vouloir posséder
désormais ni être, ni vie, ni corps, ni âme,
ni richesses, ni grâces, ni vertus, qui ne
viennent de Dieu par vous, et qui par \ous-
meme, ne retournent à Dieu. Possédez-
moi donc tout entier, ô sainte Dame ! sans
que le péché puisse partager ce qui vous est
dédie, ni profaner votre héritage. Et puis-
que je ne puis v(ms remercier qu'en vous
demandant, obtenez-moi, s'il vous plait, de
votre cher Fils, qui ne vous sauroit rien re-
fuser, la grâce d'accomplir ses divins Com-
D2
58 I.A OONFRBRIE
mandemcns, d'imiter ses vertus et les votre*
en l'état où sa Providence m'a destiné de
toute éternité; la ferveur pour ne jamais
ralentir la partiquc de mes dévotions; le
zèle pour accroître votre honneur, et exci-
ter par le bon exemple, plusieurs personnes
à vous servir dans les dévotions qui vien-
nent de vous et qui retournent à vous ; et
enfin la persévérance finale: et puisque vous
daignez me recevoir pour votre Frère de
grâce sur la terre, que par vos mérites je
puisse être aussi un jour votre Frère dans
le Paradis, participant à votre gloire. Ainsi
soit-il.
Litanies de la Mère de Dieii.
Srioneur, jetez les yeux sur nous.
Jésus Christ, mon Seigneur et mon
Dieu, écoutez-nous.
Mon Sauveur et mon Rédempteur, ex-
aucez-nous.
Père infini et tout puissant, ayez pitié
de nous.
Fils unique du Père infini, ayez, etc.
Saint-Esprit, Dieu d'amour infini, ayez,
etc.
Sainte et très-adorable Trinité, ayez,
etc.
Incomparable Marie, priez pour nous.
Fille du Père Eternel,
Digne Mère de son Fils,
Epouse admirable du Saint-Esprit,
Saintes délices de la sainte Trinité, J
S*
DU SOAPVLAIRE. 5f
St. Oracle des trois divines Personnes, ^
Prodijçe iiioui et chef-d'œuvre des mains
de de Dieu,
Océan de la sainteté,
Merveille sans éagle,
Election de Dieu dès l'éternité,
La plus sainte, la plus chaste de toutes
les Vierges,
Vase très-capable d'un Dieu, priez
pour nous.
Vase honoré et sanctifié par la présence
du Verbe incarné.
Vase où sont enfermés tous les trésors
de grâces.
Arbre qui a porté le Fruit de vie,
Arche où Dieu a habité avec complais- *y^
ance, ^
Palais délicieux du divin Jésus, s
La Tresorière de tout ce que le Ciel c
possède,
La Dispensatrice des dons de Dieu,
Source inépuisable de tout bien.
Asile des misérables,
Abyme de clémence pour les affligés,
Officieuse Avocate des pécheurs,
La consolation des bannis,
La santé des malades,
L'assistance des orphelins,
La deliverance des captifs,
Souveraine Lumière du monde.
Maîtresse absolue de l'univers,
Restrauratrice des siècles,
D3
60 LA CONFREUIE, ScC.
Toute miraculeuse, "^
Toute admirable,
Toute parfaite,
Toute adorable,
Mère des grâces,
Mère des vertus,
Mère sans pareille.
Mère du saint amour,
Mèi'eenquije mets toutes mes espérances
Belle Aurore du jour éternel.
Beau Soleil sans éclipse,
Belle Lune toujours pleine de perfection.
Miroir où Jésus se contemple, priez
pour nous.
Temple divin de sa miséricorde,
Glorieux Autel de son amour.
Consolatrice des alflitçés,
Vraie es])érance des pédicures, ?" £
Reine des Anges, j s
Princesse des Prophètes,
Maîtresse des Apôtres,
Force des Martyrs,
Soveraine des Confesseurs,
Mère des Vierges et des Veuves,
La plus sainte de tous les Saintes,
La plus aimée, la plus honorée et la
plus chérie de mon cœur,
Agneau engendré éternellement dans la
bergerie éternelle, ayez pitié de nous.
Agneau tout divin, offert, pour victime
à sa Justice divine, ayez pitié de nous.
Agneau innocent, immolé sur la Croix
pour le salut des nos âmes, faites-nous
inicéi'îrnrrlp.
O
o
LA CONFUEUIE l)K
N. DAME AUXILIATRICE.
Cette Confrérie, érisçée a Munich en
Bavièir, en l'année 1683, fut confuinee par
le Pape Innocent XI, le 18 Août 1684 ; et
elle s'est répandue dans l'Europe avec ra-
pidité: les Fidèles montrant par tout un
saint empressement, a se mettre sous la
puissante protection, de la mère du Dieu.
Ceux qui sont reçcus dans cette Confré-
rie, doivent, s'ils sont Prêtres, dire unmessc
tous les ans pour les Confrères vivantes et
morts; et ceux qui ne sont pas Prêtes feront
une Communion, s'ils le peuvent, ou au
moins diront uu Chapelet, pour la même fin,
aux six grandes fêtes de la Sainte Vierge ;
Sçavoir La Conception, la Nativité, la Pré-
sentation, L'Annonciation, la Purification
et l'Assomption ; ils ajouteront à la fin du
Chapelet, un pater, et un Jive spécialement
pour les âmes des Confrères trépassés. La
Confrérie ne prescrit pas d'autre pratique ;
et celles là même n'obligent point sous peine
de péché : seulement celui qui y manque, se
prive du fruit des prières. Communions et
Messes, des autres membres delà Confrèi-ie.
La Confrérie a permis a tout Prêtre qui
en est membre, d'admettre les fidèles qui
désireront s'y faire recevoir; d'en prendre
les noms, qu'il aura soin d'envoyer au Pré-
fet de la Confrérie, à Munich, en Bavière
D 4
62 LA CONFUERIE
pour être inséiés dans les Registres (1«
l'Assuciation.
Règles spéciales,
Pour la Confrérie de JV*. D. Juxiliatrice,
I. Ceux qui auront été reçus dans la
Confrérie, tacheront de former dans leur
cœur, la plus grande confiance, dans la pro-
tection de cette bonne Mère, et auront re-
cours à elle dans tous leurs besoins.
IL Ils feront aussi ])roressiun d'une ten-
dre dévotion envers le St. Enfant Jésus;
sachant que plaire à Jésus, est le plus sur
moyen de plaire à sa Ste. Mère ; pour cette
fin, ils sont invités à léciter tous les w»ois,
les Litanies du St. Enfant Jésus, le 25 du
mois, s'il est possible
IIL Ils sanctifieront d'une manière par-
ticulière, toutes les Fêtes de la Ste. Vierge f
surtout les six grainies fêtes; son imma-
culée Conception, sa Nativité, sa Présenta-
tion au Temple, son Annonciation, sa Purifi-
cation, et sa Glorieuse Assomption. Chaque
Associé doit réciter le Chapelet pour les
Confrères, à chacune de ces six fè<es ; y
ajoutant un Foter et un Jive, pour les Con-
frères trespâssés.
IV. La fête de la Nativité de la Vierge,
étant le jour anniversaire de l'institution de
la C«nifrèrie, sera célébrée d'une manière
plus particulière. Ce jour là, ou le diman-
ehe suivant, il convient que chsujue associé»
WE S. D. ALXiLIATRICE. 6i
après la Communion, fasse la rénovation du
Saint cnjçajçoment f|u'il a pris, on entrant
dans la Confrérie il poura réciter pour cela
la prière qui sera mise ci-après.
V. T )us les jours cJKUjue associé est
invité de saluer l'imaj^e qu'il a reçu»*, où
est marqué le Jour de sa réception ; et il ne
manquera pas de réciter alors ce qui y est
écrit ; Jloi — JV*. je me dédie, é^'c.
VI. Les Associes auront une tendre cliarité
les uns pour les auti-es ; ils s'assisteront
mutuellement dans leurs nécessitais ; ils vi-
siteront leurs Confrères malades, et les sou-
la.i^eront, autant qu'il sera en leur pouvoir,
ils s'avertiront cliaritablement de leurs fau-
tes; et si quelqu'un donnoit du >-candal, on
se feroit un devoir d'en avertir le Prêtre qui
est à la tète de la Confrérie.
VII. Tous les Confrées doivent savoir,
qu'il y a une communauté de prières, et de
bonnes œuvres entre'eux : ainsi leur inten-
tion doit être en général, que toute ce qu'ils
font pour Dieu, serve aussi à tous leurs Con-
frères ; et dans toutes leurs prières ils de»
manderont toujours à Dieu ses grâces pour
les Confrères, aussi bien que pour eux
mêmes.
D 5
PKIEKES
iJONFORMES A L'ESPRIT DE CETTE ASSOCIATIOK.
Oraison.
Pour U Jour de l* admission dans la Con-
frerie.
Glorieuse Viere;e Marie, Reine du Ciel
et de la Terre, moi N. très-chétive créature,
qui après Jésus votre divin Fils, ai mis en
\ous toute ma confiance, je me prosterne
humblement à vos pieds comme le dernier
de vos serviteurs, pour me consacrer en-
tièrement et irrévocablement à votre ser-
vice, dans cette pieuse Confrérie éiigéc
sous votre protection ; et je vous promets
(sans toutefois m'y obli.a;er par vœu) qu'aux
jours de votre Immaculée Conception JVàti-
vite. Présentation, Aii'-ondation, Visitatioiif
Purification et Jssomption ; (ou dans un au-
tre temps, si je ne puis alors) je réciterai
le Chapelet en votre honneur, avec le plus
de dévotion qu'il me sera possible, pour
tous les Associés, afin que par les mérites
infinis de Jésus-Christ votre cher Fils, et
par votre toute-puissante intercession. Dieu
les |)i'éserve de tout mal spirituel et corpo-
rel durant cette vie, qu'il les bénisse dans
toutes leurs actions, et qu'il leur fasse enfin
a grâce de mourir de la mort des Saints.
LA CONFRERIE, &.C. 6-5
Comme c'est le désir de vous plaire «|ui
me porte ;i embrasser cette dévotion, et à
mVngager pour toujours dans cette vénéra-
ble (Jonl'rèrie, je vous su|)plie, trés-lium-
blement; Vierge Sainte, de vouloir bien me
recevoir au nombie de vos serviteurs, et de
permettre que je m'attache à vous par le
lien indissoluble d'une amour éternel.
O glorieuse Viei'ge ! daignez jeter sur
moi ce regard favorable que vous accordez
à ceux et celles qui se sont dévoués à votre
service. Prenez, je vous prie, possession
de mon cœur, qui est disposé à vous aimer
véritablement, sincèrement et éternelle-
ment. Et comme je fais aujourd'hui écrire
mon nom dans le Livre de la Confédération
de votre amour, écrivez le pareillement
dans votre cœur maternel, et priez votre
Fils qu'il lui plaise de le mettre au nombre
de ceux qui sont écrits dans le Livre de la
Vie éternelle.
Oraison
A J^otre-Dame Auxiliatrice, qii'on peut ré.
citer les jours de ses Fêtes, avant de dire
le Chapelet pour les Associés.
0 sainte Vierge Marie, très-digne de
gloire et de lowanges ! je vous offre par
mon saint Ange-Gardien, l'hommage de la
Salutation Angélique, et je riens en ce jour
consacré à votre honneur, vous rendre le
culte et la vénération qui vous sont dus.
66 LA CONFREULE
Que je suis aise que la vie m'ait etc pro-
lonî^cf jusqu'à présent, pour pouvoir vous
servir, et vous rendre quelque lionneur par
la récitation du Cliapelet et de la Confédé-
ration de votre saint Amour. C'est dans
cette vue, Vierge Sainte, que je vais le
commencer, désirant de le réciter tout entier
avec tant d'attention, que vous en puissiez
ressentir un accroissement de joie dans le
Ciel. Que ne puis je réciter Vjive, Maria,
avec le même respect, que l'Archange
Gabriel le prononça, lorsqu'humblement
prosterné à vos pieds, il vous dit: Je vmis
salue, jileine de grâce ^ le Seigneur est avec
vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes.
Je voudrois aussi être pénétre des senti-
mens de sainte Elisabeth, lorsque le cœur
tout embrasé d'amour, et ravi de joie, elle
s'écria ; Vous êtes bé)iie entre toutes les fem-
mes ; et le fruit de vos entrailles est béni.
Je veux enfin reciter ce Chapelet avec au-
tant d'ardeur et de dévotion que tous vos
vrais Enfans l'ont jamais récité, et qu'ils
ont imploré ou implorent actuellement la fa-
veur de votre protection, en disant: Sainte
Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pau-
vres pécheurs, maintenant et à l'heure de no-
tre mort.
Au reste. Vierge Sainte, mon intention
est d'appliquer le fruit de cette Prièi-e à
tous les Membres de la Confraternité de
votre saint Amour, lesquels par l'obligation
du saint Sacrifice de la Messe, ou par la ré*
BK N. B. AUXILIAIHU K. 6"
citation de votre Couronne, tarlieiit de s'ac-
quitter de leurs devoii-s; et cela, Hlii)(|ireux
et nous, soyons préservés de tous les maux
de Vnmc et du corps, que le Seiiçneur nous
bénisse dans toutes nos actions, durant cet-
te vie, et qu'après la mort, nous parvenions
51 la vie étei'uelle. Ainsi soit il.
On commencera le Cfiapclet en (lissant
d'abord: An J^^mi de Jésns et de Marie. Le
Chapelet Jini, on pourra dire la Prière sui-
vante.
Oraisox.
Reine du Ciel et de la Terre, incompara-
ble Mère de mon Dieu, agréez, je vous
prie, ce Chapelet que je viens de réciter, et
qui a été composé en votre honneur. Je
l'offre avec tous ceux qui vous seront offerts
aujour d'iiui dans toute l'étendue de notre
Confédération. Ne refusez p.is mon offran-
de. Je vous en conjure : mais écoulez favor-
ablement les prières de vos serviteuis et de
vos servantes. Plusieurs milliei's de per-
sonnes de notre Confrérie ont imploré avec
moi votre puissant secours; et vous ont ré-
pété : Sainte Marie Mère de Dieu, priez pour
nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure
de notre mort. Exaucez, s'il vouspiait, Di-
vine Marie, ces prières et ces vœux multi-
pliés, et obtenez-nous de notre Dieu par les
mérites de Jésus Christ, et par les vôtres,
la grâce d'être préservés de tout mal d'être
bénis dans nos actions et dans nos eatrepri-
G8 LA CONFRKRIE
8es pendant cette vie, et d'être consolés et
assistés d'une manière spéciale à l'Iieure de
notre mort. Ali ! ne permettez point qu'-
aucun de nos Associés termine sa vie dans
l'état du ()éché : mais faites qu'en considé-
ration du saint Sacrifice de la Messe, qui
est si souvent offert en votre honneur, pen-
dant le cours «l'une année, et de tant de
Chapelets que vous récitent les Associés
aux jours de vos Fêtes, tous vos enfans
aient à cœur leur salut éternel ; et obtenez
à tous une heureuse sortie de ce monde,
quand il plaira à Dieu de les en retirer.
Je vous recommande aussi, Vierge Sainte,
les âmes de tous nos Associés dérunts, en
particulier de ceux <jui sont dcc-dé* cette
année ; afin qu'en vertu de la douloureuse
Passion de Jésus Christ et de votre puis-
sante intercession, elles soient délivrées des
tourmens du Purgatoire, et reçues à la vie
éternelle. Et afin de rendre ma prière plus
efficace, je vais réciter pour elles l'Uraison
Dominicale, et la Salutation Angélique.
Fater nosten dve^ Maria.
Protestation d'amour,
^ue i'oTi peut faire à J\rotre-Dame, tous les
jours de ses Fêtes.
Très-aimable Vierge et Mère de mon
Dieu, je vous salue et m'unis de toute mon
àiue aux honneurs que l'on s'efforce de vous
rendre aujourd'hui dans tout le monde chré>
UE N. U. AUXILIATUICV.. Gy
tien. Je dcsire renouveler, ni ce jour de
votre Fête, l'obcissaiice filiale (jue j'ai
vouée à votre cher Fils et à Vous, ainsi
que la ferme confiance que j'ai mise en sa
bonté et en votre Protection : malgré mou
indi|çnite, j'ose unir mon cœur au votre par
un nouveau lien d'amour indissoluble. Vouh
savez, ô Vierge sainte, que je ne me suis
engagé dans votre Confrérie, qu'à dessein
de vous servir fidèlement pendant tout le
cours de ma vie, et de m'embraser toujouis
de plus en plus du feu sacré dont votre cœur
brûle sans cesse pour votre divin Fils.
C'est à cette intention que je renouvelle
le ferme propos que j'ai fait de vous servir,
et que je me mets humblement sous votre
protection puissante. Une m'est pas possi-
ble d'exprimer la joie que je ressens d'être
fait membre de cette sainte ConlVaternité,
où tout me porte à espérer, avec une hum-
ble confiance, que par les grâces qui y sont
attachés, j'obtiendrai en ce monde tous les
secours dont j'aurai besoin, et la vie éter-
nelle en l'autre.
Oui, (pjelque grand pécheur que je sois,
et quoique par mes infidélités, j'aie mille
fois mérité l'enfer, j'ose néanmoins espérer
qu'en vue de tant de Sacrifices et de Priè-
res qui sont offerts annuellement pour moi,
je serai préservé de la mort des impies, et
de la damnation éternelle. Je les offre njoi-
nième par vous, Vierge Sainte, ces Prières
et ces Sacrifices, à votre divin Fils, et j'es-
70 LA OONFREniK
père qu'en vartu des suffrages que vous
adi'cssent si fr;quemment pour mon salut,
tous les MembiTs de notre Confraternité,
parmi lesquels il y a sans doute quantité de
saintes Ames, j'obtiendrai la grâce d'une
heureuse mort, qui me conduira à la vie
éternelle.
Ne permettez point, aimable Mère de
mon Sauv eur, que je sois frustré de mes es-
pérances : mais faites que par vos mérites
je sois préservé de tout mal en cette vie et
en l'autre.
Ainsi soit-il.
Oraison.
A réciter devaiit Vlmage de J^oire-Dame
Jiuxiliatnce. ,
Très- Aimable Vierge Marie, je salue vo-
tre sainte Image, du plus profond de mon
cœur, brûlant d'un saint désir de vous ai-
mer, de vous honorer, et d'imiter autant
qu'il est en mon pouvoir, l'amour et l'bon-
neur que le divin Jésus vous a témoigné sur
la terre. Que ne puis-je vous donner des
marques de tendresse (|ui aient un parfait
rapport à celles que ce cher Fils vous don-
noit d^ans son enfance î ô ma bonne Mère !
daignez recevoir mon aine pécheresse, dans
les bras de votre miséricorde : raprochez-
la de vous, et pressez-la sur votre cœur,
comme vous paroissez embrasser l'aimable
Jésus dans cette Image. Je l'honore et ré-
i)K N. u. Atxn.iAi lULt,. 7!
vere cette nainte Image, avec les scntimens
de la pliiH res[>ectueuse humilité. J'aurai
toute ma vie \nn\r elle une vénciatioii spéci-
ale, et Je désire de la porter en mourant sur
ma poitrine, et après ma mort, dans le tom-
beau.
Cette sainte Image me servira de bouclier
dans ma dernière maladie; par elle mon
cœur sera impénétrable aux traits enveni-
mes de l'esprit internai : l'aimable Mère de
mon Dieu en repoussera les assauts funes-
tes, et par la grâce qu'elle m'obtiendra, mon
cœur sera à l'abri de toutes leurs atteintes.
J'emporterai cette Image dans le Tombeau,
afin qu'il paroisse que j'ai vécu dans
l'amour de Âlarie, que j'y suis mort, et que
je veux éternellement y persévérer. Je
paroîtrai sous ses auspices, au Jugement de
Dieu, et j'esj)ère que, reconnoissant en moi
les sentimens et les œuvres des vrais servi-
teurs de Marie, il me regardera d'un œil
de miséricorde; il me pardonnera les offen-
ses que j'ai commises contre sa divine Ma-
jesté, et me remettra les peines que j'ai
méritées en les commettant.
Ainsi soit-il.
Prières
Journalières d'une associé à <Xotre-Damc
Auxiliatrice,
O Mère tendre et fidelle! je viens à vos
pieds, pour ratifier la consécration que je
72 LA CONFRERIR.
VOUS ai faite de tout moi-même, dans la
Confédération de votre saint amour, et iH>ur
vous demander avec une profonde humilité,
la continuation de votre secours tout-puis-
sant. Divine Marie, étendez sur moi et
sur tous mes Confrères, les marques de vo-
tre protection spéciale, et mettez-nous à
couvert des traits de la colère de Dieu, dont
nous sommes justement menaces. Proté-
gez-nous, ainsi (|ue la poule met à couveii:
ses petits sous ses ailes pour les préserver
du milan ; que votre tendresse maternelle
nous défende contre les ruses des esprits de
ténèbres toujours prêts à nous dévoi-er.
Mon àme, hélas ! souillée d'une multitude
de péchés, a tout lieu de craindre les châti-
mens éternels de la Justice divine, si elle
n'est puissamment secourue. Aidez-la donc,
ô Vierge Sainte, afin qu'évitant cet horrible
malheur par une conversion sincère, elle
puisse à jamais chanter vos louanges et les
miséricordes du Seigneur, dans la société
des Saints. Ainsi soit-il.
Oraison
A V Enfant Jésus entre les bras de sa Mère.
Aimable Jésus, je vous adore entre les
bras de votive sainte Mère, et je vous rends
du plus profond de mon cœur, les hommages
qui vous sont dus. Indigne d'être admis
aux célestes faveurs dont vous comblez les
âmes qui se donuent à vous sans réserve,
DE N. D. AUXIMATRICB. 73
permettez-moi d'approcher comme Majçde-
ieine, mes lèvres pcclieres«es, do vos Pieds
sacrés, et de mériter d'être, comiiie elle,
saintement embrase de votre divin amour.
Quand je vous contemple entre les bras de
votre aimable et tendre Mère, Je suis ravi
de la douceur toute divine avec laquelle
vous embrassiez et caressiez cet objet de
vos plus douces complaisances. Que n'ai je
assez de pureté, d'humilité et d'amour pour
recevoir de vous «piehjue jçrace aussi con-
solante ! Rendez-m'en digue 6 adorable
Jésus ! et pour l'amour de votre sainte
Mère, baujiisscz de mon cœur tout ce qui
vous déplait, et unissez le inséparablement au
vôtre. Je vous embrasse de toute l'étendue
de mon âme, et voudrois qu'il me fut permis
de vous porter sans cesse dans mon cœur.
C'est dans ce cœur, quelque misérable qu'il
soit, que je vous conjui c de faire éternelle-
ment votre séjour, et (i'viablirà jamais le
règne de votre Grâce.
Divin Jésus, ne peimettez point que je
me sépare jamais de vous, mais sur-tout à
l'heure de ma mort, soyez dans mon âme, et
faites-la triompher de toutes les attaques du
démon ; puisse votre Image sacrée être
alors placée sur ma poitrine : puisset-elle
sur-tout être gravée dans le fond de mon
cœur, et me donner en ce dernier combat la
force de résister à tous les ennemis de mon
salut ! j'espère, ô mon Jésus ! que vous
me ferez jouir de votre aimable présence,
E
74
LITANIES DU ST. ENFANT JESUS.
à cette heure dernière; et dans cette espér-
ance, j'embrasse avec amour cette Image
qui doit m'étre si chère, et me recommande
vivant et mourant à votre divine miséri-
corde. Ainsi suit-il.
LITANIES
DU ST. ENFANT JESUS.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus ('hrist, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus enfant, écoutez-nous.
Jésus enfatit, exaucez nous.
Pè^e céleste qui êtes Dieu,
Fils, rédempteur de monde, qui êtes
Dieu,
Esprit Saint qui êtes Dieu,
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu,
Entant Jésus-Christ,
Enfant, vraiment Dieu,
Enfant, fils du Dieu vivant
Enfant, fils de la Vierge Marie,
Enfant, engendre avant le temps,
Enfant, Verbe fait chair.
Enfant, Sagesse du Père,
Enfant, conservateur de la virginité,
Enfant image de votre Père,
Enfant, oiigine de votre Mère,
Enfant, splendeur de votre Père,
^4.
ta
LITANIES DU ST. ENFANT JESUS. 7. S
Enfant, lionncur de votre Mère,
Enfrtnt. eijnl à votre Père,
En'anf, scuiinis à votri- Mère,
EiiTaiit, (It'iices «le votre l'ère,
Ei raiit, richesses de votre Mère,
E niant, don de votre Père,
Enfant, présent de votre Mère,
Efifant né d'une Viei-p\
Enfant, créntenr de l'homme.
Enfant, notre Dieu,
Enfant, notre Frère,
Enfant, qui durant le voyçge jouissez
de la gloire.
Enfant qui sur la terre Jouissez de la
vision intuitive,
Enfant, Père des siècles.
Enfant, de quelques jours.
Enfant, nourri de lait, quoique source
de la vie.
Enfant, Verbe éternel réduit au si-
lence.
Enfant, qui pleurez dans le berceau.
Enfant, qui tonnez dans les Cieux,
Enfant, terreur de l'enfer.
Enfant, joie du paradis,
Enfant, redoutable aux tyrans.
Enfant, object du désir des Mages,
Enfant, exil- du milieu de votie peuple,
Enfant, roi dans l'exil,
Enfant, destructeur des idoles.
Enfant, jaloux de la gloire de votre
Père,
Enfant, fort dans la foiblesse»
E2
>
&
Ta
>S:
f6 LITAKIBS DU ST. ENFANT JKSUS.
Enfant, grand dans rabai^soinont,
Enfant, trésor de, la grâce,
Enfant, soleil de gloire,
Enfant, fontaine d'amour,
Enfant, source de la sainteté,
Enfant vengeur de la gloii-e du Ciel,
Enfant réparateur des crimes de la
terre.
Enfant, roi des Anges,
Enfant, tige des Patriarches,
Enfant, parole des Prophètes,
Enfant, désir d.es nations.
Enfant, joie des bergers.
Enfant, lumière des Mages,
Enfant, salut des enfans,
Enfant, attente des justes.
Enfant, docteur des sages.
Enfant, prémices de tous les Saints,
Sojez-nous propice, pardonnez-nous Jésus
Enfant,
Soyez- nous propice, exaucez-nous Jésus
Enfant,
Du joug de la servitude des "] b
enfans d'Adam,
De l'esclavage du démon,
De rinicjuité du siècle,
De la concupiscence de la chair.
Dé l'orgueil de la vie.
Du désir déréglé de Bavoir,
De l'aveuglement de l'esprit,
De la mauvaise volonté,
De' nos pèches,
Par votre ti'ès-pui-e conception,
J =
I.llANlES nu SI. F.M AM- .IF.SUïi- 77
l'ar la protonde humiliation de votre"! b
naissance, * 1 ::-.
Par vos larmes, jq ;;»
Far votre très-douloureuse circon-v.v^«
cision, I § §
Par votre très-glorieuse manifesta- j ^5
tion, S
Par votre tres-picusc présentation, J 2
Par vos très-saints entretiens, "]
Par votre vie toute divine,
Par votre pauvreté.
Par vos souffrances.
Par vos voyaj^es et vos travaux.
Agneau de Dieu qui effacez les pèches
du monde, pardonnez-nous. Entant
Jésus.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés
du monde, exaucez nous. Enfant
Jésus.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés
du monde, ayez pitié de nous, Enfant
Jésus.
Jésus Enfant, écoutez-nous.
Jésus Enfant, exaucez-nous.
Oraison.
Seigneur Jésusj qui avez daigné anéantir
pour nous la grandeur de votre divinité in-
carnée, et de votre humanité tout divine,
jusqu'à l'état très humble de la naissance et
de l'enfance; faites que, reconnoissant votre
sagesse divine dans votre enfance, votre
puissance dans votre foiblessc, votre majesté
E f?
V
. a LITANIES OU ST. KNFANT JESUS.
dans votre petitesse, nous vous adorions
Eiil'ant sur la terre, et nous vous contemp-
lions dans votre (çrandeur dans le Ciel ; vous
<pii étant Dieu, vivez et réî^nez avec le
Vvn' vn l'unité du Saint Esprit dans tous
les siècles des siècles. Ainsi soit- il.
LA CONl UKRIE
DU SACRÉ CŒUR DE JESUS.
La dévotion au Sacré Caiir de Jésus, a pour objet,
d'honorer ies sentiments d'amour et de charité, <h)nt
l'ame de J. C. a été embrasée, et dont on regarde le
Cœur, comme étant lo centre et l'organe. Cette dé-
votion envers la charité de .1. C. pour nous, a été cel-
le de Ions les Saints, dans tous les siccles de l'Kglise.
Cependant ce n'est que depuis le siècle dernier, cjue
les fidèles ont dirigé leur dcvotion, vers le Sacré
Ca-ur lie Jésus, d'une manière plus spéciale, en Con-
séquence d'une révélation de N. S. Jésus-Christ, à
une fervente Heligieuse du Monastère de la Visitation,
à F.iroy, Diocèse d'Aulun, en France, laquelle re-
çut onlre de notre Seigneur, de pro|. ager cette dé-
votion ; et par une bénédiction toute particulière
de la l'rovideuce, la piatique s'en répandit avec une
extr-me rapiditi^, non seulement par toute la France,
mais aussi dans les pays étrangt-rs, même les plus
éloignés 11 se forma en divers endroits des Associa-
tions, pour honorer le Saci Cœur de Jésus ; et plu-
sieurs Souverains Pontifs les approuvèrent, et ouvri-
rent en ]env faveur le trésor des Indulgences.
Le Pape Pie VIL, par un Bn.f du 25 Janvier 1803»
approuva une Association du Sacré Cœur, formée
dans l'Eglise de Notre Dame, ditte .W Pineum, à
Rome ; à laquelle il accorda de grandes Indulgen-
ces, et il lui per'iiit de s'aggréger toutes les Associa-
tions du Sacré Cœur, qui se tbrmeroient, dans toute
l'Eglise. Monseigneur l'Archevêque de Baltimore
a obtenu la faculté d'en ctablii une de cette sorte,
dans sa Cathédrale, et dans toute autre Eglise de
son Diocèse. Et il y en a une semblable déjà établie
dans l'Eglise du Monastère de la Visitation à George-
town-
E 4
80 LA CONFRERIE
Pour être reçu djns la Confrérie du Sacre Coenr, ou
s'adresse au Prêtre, qui peut y admettre : ou lui don-
ne son nom et l'heure que l'on clioisit, pour la Station,
ou adoration annuelle, que ! on promet de faire, à ce
jour marqué ; et il l'insère dans le registre de la Con-
frérie.
Ce giiHl faut faire pour entrer dans V^ssoda-
tion du Sacré Cœur de Mire- Seigneur Jé-
su^ Christ.
Le jour qu'on se fait inscrire, on doit
communier à l'intention de se consacrer en-
tièrement à Jésus-Christ, par amour et
par reconnoissancc, pour honorer son divin
Cœur, et pour entrer dans ses inclinations
adorables. En ce jour on gagne Indulgence
pléniere, et aussi tous les ans le jour de la
Fête de ce Sacré Cœur, le Vendredi lende-
main de l'Octave du très saint Sacrement,
et encore à l'heure de la mort.
Les devoirs de l" Association.
I.
Cette Sainte Association n'engage à au-
cune prière d'obligation, ni mentale ni vo-
cale ; mais elle engage à aimer plus ardem-
ment Jésus-Chr^j^t noti-e Sauveur, en se dé-
vouant à son Sacré Cœur, pour travailler
plus efficacement à imiter ses divines vertus,
sur-tout sa religion envers Dieu, sa douceur
et son humilité, qu'il nous recommande lui-
même par ces paroles : Apienez de moi que
je suis doux et humble de Cœur, et vous
trouverez le repos de vos âmes. Sa chari-
DU SACRE CŒVR DK JKhUH. H\
te envers tous : Aimez-vous, nous dit-il,
les uns les autres, comme Je vous ai aimes.
H.
Ceux qui ne savent pas lire peuvent être
associés comme les auti'es ; cet aimable
Sauveur ne s'est mis dans rEucharistie que
pour se faii'e aimei' .^'énéralenient de tous les
lionimes, des ii^norans coinute des savans:
il re2;;\!de même j)lus Tavorablemejit un
cœur embi'asé d'an)oui', (ju'un espi-it brillant
de liiniieie ; mais ils aui'ont soin de se faire
instruiie conxenablement, afin de s'occuper
d'une manière simple et facile. Dieu aime
à se communique!" aux simples et aux petits,
c'est à-dire, aux âmes bumbles.
IIÏ.
Ceux qui ne se peuvent occuper avec des
raisonnemens, et dont l'attrait les poi-te à
s'unii" simplement à Dieu sans discours, ne
doivent jioint forcer leurs dispositions : ils
satisferont à toutes les obligations de cette
sainte société, en suivant les moiivemens de
la grâce ; l'amour et l'union avec Dieu con-
tiennent éminemment tous les Actes.
IV.
L'heure de la station doit être passée en
adoration et en prières devant le très-saint
Sacrement, s'il se peut, ou au pied d'un
Crucifix, s'unissant à la gloire et au culte
que Jésus-Christ a rendus à Dieu son Père,
E 5
82 LA CONFRERIE
lorsqu'il vivoit sur la terre, à celui quMl lui
rend contiiiuelleinerit dans le Ciel, et dans
tous les lieux du monde ou il est léellement
présent, dans l'au.a;uste Sacrement de nos
Autels, où il demeure avec nous et pour
nous en état de victime, jusqu'à la consom-
mation des siècles. Il f»ut alors, en union
avec tous les Associés, faire au Sacré Cœur
de Jésus Clirist répaiation et amende lio-
norable pour toutes les injures, mé|)ris, out-
rages, oublis et iuiçratitudes des hommes,
et pour nos propi-es irrévérences envers le
très saint Saciement : prier pour les be-
soins de l'Eglise et de l'Etat, pour tous
les Princes Chrétiens, pour ses proches,
pour <-cs amis et ennemis, pour la conver-
sion des péchcuis, des Héréti(pies, des Infi-
dèles, des Juifs, pour les Fidèles trépassés,
& ])0ur notre jjropro salut. Tout cela se
doit faire simplement, sans contrainte, par
le désir du cœur qui fait la viaic jjrierc :
une intime élévation d'esj)rit et d'union au
Cœur de Jésus-Christ suffit, se joignant
encore en son amour, à tous ceux qui sont à
lui et qui l'honorent. Pour animer sa pié-
té, on invoque la très sainte Vierge, tous
les Anges et Saints de l'Eglise triomphante.
V.
Si par maladie ou autre empêchement,
on ne peut faire son heure d'adoration au
Jour et à l'heure marquée, on la remettra au
DU SACIIK («KUU UK JKSU.>. «o
premier jour libre, ou bien on se fera sup-
pli;er par quelque bonne ame.
VI.
En commençant la Station, les Associés
pourront dire avec une iiiiinblc cuniiancc à
Notre- Seijçneur :
0 le Dieu de mon cœur ! unissez, s'il
vous plait, ma Ibible et froide Oraison à la
sainteté et à l'ardeur de la vôtie, k. détrui-
sez en moi ])our jamais tout mouvement
d'orgueil & d'amour propre, toute lâcheté,
distraction et négligence envers vous ; afin
de me rendie en vous et par votre Sacré
Cœur, un parfait adorateur de votre Père
céleste, en esprit et en vérité. Ainsi soit-il.
Ou bien seulement ces paroles dans le
même esprit et la même intention :
0 vere adorator, et unice Dci amator .'
miserere nobis. Amen.
0 vous qui seul adorez et aimez digne-
ment et infiniment la Majesté de Dieu ! par
votre Sacré Cœur, ayez pitié de nous, et
faites-nous miséricorde. Ainsi soit-il.
VII.
Si tous les Chrétiens sont obligés de ren-
dre de tems en tems quelques visites à Jésus-
Christ dans le saint Sacrement, les dévots à.
son Sacré Ci ur doivent signaler leur zèle
pour cette sainte pratique.
84 LA COKFHEIIIE
Il faut sur tf)ut qu'ils lui fassent leur cour
aver plus d'assiduité. (|uaii(I il est exjxisé
sur nos Autels, «prils l'arconipaîçuent lors-
qu'on le porte aux malatlcs, et dans les Pro-
cès"-ions, (pi'ils iiiéna.j^eiit leur teins pour
\enii' l'adorer dans ceux où les Eglises sont
j)lus désertes; il nous y attend sans cesse
pour nous coujhler de mille biens, empres-
sons-nous de les aller recevoir, et encore plus
de lui lendre nos homages par amour et [»ar
reconnoissance, et pour réparer l'oubli et
l'indifférence de tant de Clirétiens à son
égard. Quicontpie, dit saint Faul, n'aime
point Notre Seigneur Jcsus-Clirist, qu'il
soit anatlieme.
VIII.
Les Associés doivent encore avoir un soin
extraordinaire de mar<iuer leui- respect et
leur amour à Jesus-Christ, par le recueille-
ment et la modestie dans les Eglises, par
leur application à faire de botjnes et saintes
Communions, tâchant d'en tirer un grand
fruit; ils doivent empêcher les légèretés et
irrévérences de ceux sur «jui ils ont de l'au-
torité : ils doivent porter ceux qui leur pa-
roitront bien disposes, à entrer dans cette
sainte Association, mais sur-tout par leurs
bons exemples; c'est un langage muet qui
êpere plus que les paroles.
I>VJ SACKK Cil-UR DE .THSUS. »5
ACTE DE PROTESTATrON,
Pour s*assoder à la Dévotion du Sacré Cœur.
O Cœur adorable de mon divin Maitre
Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu,
recevez moi selon la grandeur de \otre mi-
séricorde, et selon la multitude de vos bon-
tés, au nombre fortuné de vos fidèles adora-
teurs ; rendez-moi participant de toutes le-
bonnes -. uvres qu'ils font et feront pour vo-
tre amour et pour votre gloire, et donnez-
leur part au peu de bien que votre grâce me
fera faire. Je vous supplie et vous conjure,
ô mon Sauveur ! d'étendre par toute la ter-
re le culte et la Dévotion de votre Sacré
Cl ur, et de me rendre digne de faire con-
noitre aux autres le bonheur infini, et les
gi-aces sans nombre dont il comble ceux qui
lui sont dévoués.
Possédez moi, ô Cvur adorable ! rem-
plissez moi, embrasez moi, suffisez moi :
régnez absolument en moi et sur moi, qui
mets toute ma joie et toute ma consolation
à dépendre de vous en toutes choses, et à
n'être et ne vivre avec vous qu'à Dieu seul
par l'opération de votre divin Esprit, et
sous ta protection de votre sainte Mère et
de tous les Anges et les Saints. Ainsi
soit- il.
8S LA OOVFRBHIK
Jcte de Causé craticti.
Prosterné en votre divine présence, u
mon adorable Rédempteur! je me consacre
pour jamais à votre Sacré Cœur, et lui pro-
teste une fidélité inviolable. Je vous offre,
ô Jésus ! mon Seigneur, ma vie et tous ce
que je suis, mes pensées, mes paroles, mes
actions, mes souffrances ; ])our accomplir
toutes les volontés de Dieu sur moi par le
très-pur motif de son amour et de sa plus
grande gloire. Oui, divin et aimable Cœur
de mon Sauveur, je suis tout à vous pour
toujours ; soyez donc aussi tout à moi par
grâce et par miséricorde ; soyez le répara-
teur de tous mes défauts, ma force dans mes
faiblesses, le protecteur de ma vie et mon
asyle à IMieure de ma mort. Préservez-
moi de tout péché, et me pardoncz ceux que
j'ai commis : oubliez mes ingratitudes, et
dans le désir ardent que j'ai d'être uni à
vous, agréez l'intention que j'ai, ô Co^up
Sacré ! de répéter autant de fois que je res-
pirerai, la donation et consécration entière
que je vous fais de tout ce que je suis, ne
voulant vivre désorm.ais que pour vous seul,
qui serez à jamais îcs délices de mon c • ur ;
que j'abime en vous, ô Cœur adorable !
pour vous aimer de votre amour, vivre de
votre vie, mourir de votre mort, pour en-
suite vous glorifier éternellement dans tous
les siècles des siècles.
Je vous demande, ô Jésus, mon Seign-
eur ! les mêmes faveui's pour tous mes chers
J)U SACHE Cn:UIt DE JKSUS. 87
Associos, les licureux Adorateurs de votre
divin Cœur: faites (|uc leurs noaiset le mien
y soyeiit écrits, ainsi (jue dans le Livre de
vie, et accordez- nous à tous la jçrace finale
par votre infinie bonté. Ainsi soit-il.
LE SACRÉ SIGNAL.
Tocs les Associés à la Dcvotion au Sacre Cœur de
.Icsus-Clirist sont invités ;\ s'unir particulièrement
deux fois le jour, pour se trouver en esprit dans ce
Cœur adorable, à neuf iieures du matin, et à quatre
heures du soir, pour lui rendre leurs hommages cha-
cun selon son attrait et le mouvement de la grâce.
Les uns pleureront et détesteront leurs péchés ; les
autres y brûleront de l'amour de Dieu; d'autres s'y
répandront en adorations, en louanges & en actions de
grâces pour reparer les outrages, injures et mépris
des pécheurs, l'oubli et la froideiu' de tant de Chré-
tiens lâches et négligens : d'autres s'uniront à la très-
sainte Vierge, aux Anges et aux Saints, pour glorifier
et aimer Dieu par le divin Cœur de son Fils, et prie-
ront les uns pour les autres. Une simple élévation
intérieure suffit ; ou si l'on veut, on pourra dire à
son choix une de celles qui suivent.
l.
0 Sacré Coeur de Jésus ! je vous adore,
je vous aime, je m'unis à vous et je vous
invoque avec tous nies durs Associés, pour
tous les inonicns de notie vie, mais sur tout
j)<)ur celui de notre mort : soyez alors notre
assuré refuge. Ainsi soit il.
IL
Mon adorable et ineffable Jésus, je vous
cojijure par le précieux amour de votre di-
88 I,A CONFRERIE
vin Cœur, d'effacer tous les péchés de mon
ame, et de siipplcer à tous les défauts de ma
vie.
III.
0 Jésus ! soyez, par votre Sacré Cfur,
le remède de ma fra.^ilit- , l'oI)jet de mon
parfait amour, et l'assurance de mon salut.
IV.
Je m'unis, ô Cfvur adorable ! â vos pro-
fonds an 'antissemens, à votre contrition
immense, à la vue d'un Dieu offensé.
V.
Je m'unis à cet amour infini, à cette élé-
vation et à cette prière continuelle et inef-
fable vers Dieu votre Père, dans tous les
lieux du monde où vous êtes présent dans
la divine Eucharistie; à cet état d'adora-
tion et de sacrifice perpétuel, seul digne de
Dieu.
Enfin je m'unis, ô divin Cœur! à cette
action de grâces, et à cette gtorilication
éternelle qui rend tant de gloire à la suprême
Majesté.
YII.
0 Jésus ! je renonce à tout ce que je suis,
et je me donne à tout ce «jue \o(i v!^;, r-n
lu'abimant avec un profond respect dans
DU SACHE CiKUR DK JKSUS. 89
votre Sacré Cœur. O Cœur (Hvin et ado-
ralile ! soyez la vie de notre vie, mainte-
iiiiiit et à jamaifl. Ainsi soit-il.
En tout tems quand Vhorloge sonne.
Que je vous consacre, Seigneur, tous les
inoinens de ma vie, et que je ])uisse vous
aimer \ bénir éternellement par le Sacré
Cœur de Jtsus-Christ votre Fils.
Jiutre.
Faites-moi la grâce, ô mon Dieu ! par le
Sacré C-ïur de Jésus Christ, que je passe
cette heure sans vous offenser, et dans le par-
fait accomplissement de votre sainte volon-
té, vous consacrant tout ce que je penserai,
dirai, ferai et sufFiirai, en union des pensées,
paroles, actions et souffrances de votre Fils
mon Sauveur. Ansi soit-il.
EXERCICE D'AMOUR,
ENVERS LE SACRI^ CŒUR DE JESUS,
0 C ^ur tout aimable de Jésus, qui unis-
sez aux perfections divines propres du Cœur
du B'ils de Dieu, toutes les perfections hu-
mamey propres du Cœur du Fils de l'hom-
me ! C ui- le plus noble, le plus grand, le
plus étendu, le plus libéral, le plus géné-
reux, le plus magnifique de tous les cœurs ;
90 LA CONFRERIE
et en même tems le plus doux, le plus Imm-
blo, le plus pur, le plus imiorent, le plus pa-
tient, et le plus cliaiitable (pii soit jiossihle!
Cœur de notre Dieu, de nôtre Rédempteur,
de notre Bienfaiteur! Cœur de nôtre
ami. de notre fVèro. de nôtre Père, de
l'Epoux de nos âmes: di^ne par ces aim-
ables tities de toute nôtre tendresse : vous
fûtes tormé du jdus pur Sang de la plus
pure des Vierges nôtre mère. Vous lïites
le principe de la Vie de THomme-Dieu, de
cette Vie divine toute consacrée à nôtre sa-
lut. Vous fûtes la source du Sang précieux
rjui nous a ra( lietés. Vous êtes le siège de
la miséricorde. Vous êtes le vrai et solide
amateur des bommes, qui renfermez dans
vôtre immense cbarité tous les Justes et tous
les pécbeurs. Vous fûtes percé d'une lance
sur la Croix pour nôtie amour. Vous êtes
ouvert pour être le refuge des âmes pures et
le lieu de leui- repos. Vous avez été la vic-
time innocente de nos péchés, immolée à la
Justice divine avec des douleurs immenses
pour les expier- 0 C • ur sacré qui par
toutes ces qualités êtes l'objet le plus digne
de nôtre amour, de nôtre reconnoissance, et
de nôtre tendresse, daignez recevoir ces vi-
ves et tendres affections que mon cœur vous
offre. Je vous rends mille et mille grâces
de l'amour dont vous brûlez pour nous, et
des bien faits sans nombre que vous avez
répandus sur nous. Je m'unis à vous le
plus étroitement qu'il m'est possible. Je
DU SACRE COvUR DE ,IESUS. 91
VOUS embrasse, et je vous aime do foute
l'affeclion de mon ame. Je me dévoue et
me consacre à vous pour toujours. Qu'à
vous, ô le plus tondre, ô le plus doux, ô le
plus aimable de tous les cœui's ! qu'à vous
soit la îçloire, la l(»iiangc, les actions de
grâces, Tamour de tous les cœurs, et l'em-
pire sur tous les cœurs. Ainsi soit il.
Fiière pour invoquer le Sacré Cœur de Jésus
Cœur de Jésus, seul légitime Domina-
teur des cœurs, daignez soumettre à votre
obéissance tous nos cœurs. Possedez-les
tous : et ceux même qui sont ré belles, obli-
gez-les par cet aimable et doux empire que
vous exercez sur eux, quand il vous plàit, de
s'assujétir à vous. Ne permettez pas qu'ils
se soustraisent jamais à vôtre domaine si
juste, si nécessaire, et si glorieux pour eux.
Rendez-les dociles à toutes vos volontés.
Soyez en même toms, ô le plus saint et le
plus parfait de cœuis ! le modèle des nôtres.
Rendez -les semblables à vous, humbles,
doux, patients, charitables, purs comme
vous. Réprimez les passions qui les agi-
tent. Purifiez les des désirs terrestres qui
les soiiillent par l'infusion des affections
célestes dont vous êtes la source féconde.
Fixez leur inconstance: abolissez leur du-
reté : enrichissez lei:r pauvreté : éleveX
leurs désirs vers le Ciel : embrasez-les de ce
feu dont vous brûlez vous-même. Enfin
rendez-les tels qu'ils pusisent vous Hve
F
92 LA CONFRERIE
agréables, vous honorer, vous aimer, vous
imiter, pour vous posséder éternellement.
Ainsi soit il.
amande honorable au sacré Cœur de JésuSf
pour réparer les injures quHl reçoit (la7is le
Saint Sacrement
0 Cœur de Jésus toujours embrasé d'a-
mour pour les hommes, et toujours outragé
par l'ingratitude de ces mêmes hommes !
Vous n'avez rien oublié sur la terre durant
vôtre vie mortelle, pour marquer aux hom-
mes vôtre am )ur, jusques à vous épuiser et
à vous consumer pour eux. Vôtre amour ne
fut payé pour lors que par les méj)ris et les
injures les plus atroces : les hommes ne vous
connoissoicnt pas. Vous brûlez aujourd'hui
du même amour dans l'Eucharistie, oii vous
êtes réellement au milieu de nous : et dans
ce Sacrement d'amour, vous y souffrez en-
core de l'ingratitude des hommes les out-
rages les i>lus cruels ; quoi qu'ils n'ignorent
plus ce que vous êtes. Je vous vois sur nos
Autels exposé depuis plusieurs siècles à
mille irrévérences, à mille sacrilèges, et à
mille «injures, dont le souvenir me remplit
d'h trieur, et t;ue je vois renouveller chaque
jour, même parni vos Fidèles. Touché de ces
excès, je me prosterne devant vous, ô C. ur
adorable, pour pleurer sur vôtre amour out-
ragé. Je vous desiiande pardon des ingratitu-
des dont je me sens coupable moi même. Je
déteste tous les péchés que j'ai commis en
nu SACRE CœUR DE JESUS. 93
votre présence par mes irrévérences, mes
froideurs, et mes négligences. Je vous en
fais amande honorable : et je la fais en mê-
me tems pour toutes les abominations com-
misses contre vous par tant d'Heréti([ues,
et de mauvais Chrétiens. Que ne puis-jc par
mes profonds hommages et par ma douleur
réparer votre iionneur méprise. Que ne
puis-je effacer de mes larmes et de mon
sang tant d'outrages que je dcplore. Que
ne puis-je compenser par quelque nouveau
genre d'Iiommage tant d'irrévérences, tant
d'injures, et de sacrilèges. 0 que ma vie
seroit bien employée, si je pouvois la donner
pour un si digne sujet ! Accordez moi, 6
Cœur sacré, par votre douceur et AÔtre
miséricorde infinie, le paidon que je de-
mande pour moi : et rendez efficace le pro-
pos sincère que je forme, de ne lien oublier
à l'avenir pour vous marquer dans ce Sacre-
ment d'amour les profonds hommages, la
reconnoissance, et le juste retour d'amour
qui vous sont dûs. Je projiose de rtparer
constamment, par ma modestie dans les
Eglises, par mon assiduité à vous visiter,
par ma dévotion et ma ferveur à vous rece-
voir, les fautes passées. Et je me fais en-
core cette loi, pour me conformer à vos
désirs, de réitérer souvent en vôtre présence
l'amande honorable que vous avez daigné'
prescrire : pour réparer, autant qu'il sere
en moi, les injures des autres à quoi vôtre
amour vous a exposé dans ce divin Sacre-
F2
94 LA CONFRERIE
mont. Bénissez ma résolution, et reiidex-
moi fidèle à l'observer. Ainsi soit-il.
AUTRE AMENDE HONORABLE
wÎM Sacré Cœur de Jésus-Christ.
Très adorable et très-amiable Jésus, tou-
jours rempli d*amour pour nous, toujours
touché de nos misères, toujours pressé du
désir de nous faire part de vos trésors, et de
vous donner vous-même tout à nous, Jésus
mon Sauveur et mon Dieu, qui, par l'excès
du plus prodigieux de tous les amours, vous
êtes mis en état de Victime dans Padorable
Eucharistie, où vous vous offrez en sacrifice
pour nous un million de fois chaque jour j
quels doivent être vos sentimens en cet état,
ne trouvant pour tout cela dans le cœur de
la plupart des hommes, que dureté, qu'oubli,
qu'ingratitude et que mépris ? N'étoit-ce pas
assez, ô mon Sauveur! d'avoir choisi la voie
qui vous étoit la plus rude pour nous sauver,
quoique vous pussiez nous témoigner un
amour excessif à beaucoup moins de frais?
N'étoit-ce pas assez de vous abandonner
pour une fois à cette cruelle agonie, et à ce
mortel accablement que vous devoit causer
l'horrible image de nos péchés, dont vous
vous étiez charge? Pourquoi vouloir en-
core vous exposer tous les jours à toutes les
indignités, dont la plus noire malice des hom-
ui; SACRE ctrrn iik .tf.sus. '.>5
nirs et (les démons etoit capalilc? Ah ! mon
Dieu et mon aimable Ucdempteur ! fiucls ont
e<é les scntiiuens de votre Sucre (.'u'iir à la
vue de toutes ces ingiatitu<ies, et de tous
ces p«'chés? Quelle a été l'amertume où
tant de sacrileiçes et tant d'outrages ont
plongé votre Comu" ?
Touche d'un extrême regret de toutes ces
indignités, me voici prostci-né et anéanti de-
vant vous, pour vous faire amende honora-
ble aux yeux du Ciel et de la Terre, jmui
toutes les irrévérences que vous avez reçues
sur nos Autels d^^puis l'institution de cet ado-
rable Sacrement. C'est avec un cœur con-
ti'it, humilié et brisé de douleur, c[ue je vous
demande mille et mille fois très-humblement
pardon de toutes ees indignités. Que ne
puis-je, o mon Dieu ! arroser de mes larmes
et laver de mon sang tous les lieux où votre
Sacré Cœur a été si horriblement outragé,
et où les marques de votre divin amour ont
été reçues avec un mépris si étrange ! Que
ne puis-je, par quelque nouveau genre
d'hommage, d'humiliation and d'anéantisse-
ment, réparer tant de sacrilèges et de profa-
nations? Que ne puis-je pour un moment
être le maître du cœur de tous les hommes,
pour réparer,' en quelque manière, par le sa-
crifice que je vous en ferois, l'oubli et l'in-
sensibilité de tous ceux qui n'ont pas voulu
vous connoître, où qui vous ayant connu,
vous ont si peu aimé ?
F 3
96 LA CONKREKIK
Mais, 6 mon aimable Sauveur! ce qui nie
couNie encore plus de confusion, ce qui me
doit faire gémir davanta.içe, c'est que j'ai été
moi m{*me du nombre de ces ingrats. Mon
Dieu, qui voyez le fond «le mon cœur, vous
savez la douleur que je sens de mes ingrati-
tudes, et le regret que j'ai de vous avoir si
indignement traité. Vous savez la disposi-
tion où je suis, de tout souffrir et de tout
faire pour les réparer. Me voici donc, Seig-
neur, le cœur brisé de douleur, humilié, pros-
terné, [)rèt à recevoir de votre main ce qu'il
vous plaira exiger de moi pour la répara-
tion de tant d'outrages.
Frappez, Seigneur, frappez ; je bénirai
mille fois, et je baiserai la main qui exerce
sur moi un si juste châtiment. Que nesuis-
je une victime propr-e pour réparer tant d'in-
juicb? Que ne puis- je arroser de mon sang
tous les lieux où votre sacré Corps a été
traîné par terre et foulé aux pieds? Troj)
heureux, si je pouvois par tous les tourmeris
possibles réparer tant d'outrages, tant de
mépris, tant d'impiétés! Que si je ne mé-
rite pas ces grâces, du moins agréez le véri-
table désir que j'en ai. Recevez, Père Eter-
nel cette Amende honorable que je vous en
fais, en union de celle que ce Sacré Cœur
vous fait sur le Calvaire, et que Marie vous
fit au pied de la Croix de son divin Fils ; et
en vue de la prière que son Sacré Cœur vous
en fait : pardonnez-moi tant d'indignités et
tant d'irrévérences commises, et rendez effi-
DU SACHE CCKUll DK JESU3. 07
cace, par votre grâce, la volonté que j'ai, et la
résolution <|ue je fais, de ne rien oublier pour
aimer anlcniineiit, et pour honorer par toutes
les voies possibles mon Souverain, mon Sau-
veur et mon Juge, que je crois réellement
présent dans l'adorable Eucharistie, où je
prétends faire voir désormais par la respect
dans lequel je serai en sa présence, et par
mon assiduité à lui faire la cour, que je le
crois réellement présent; et comme je fais
profession d'honorer singulièrement son Sa-
cré C'vur, c'est aussi dans ce même Cœur
que je veux passer le reste de ma vie. Ac-
conlez-moi la grâce que je vous demande,
de rendre dans ce même Cœur le dernier
soupir, à l'heure de ma mort. Ainsi soit -il.
dcte D'offrande et de Consécratioii au Sacré
Cœur de Jésiis-Clinst.
Cœur adorable de mon aimable Jésus,
siège de toutes les vertus, source inépuisable
de toutes les grâces; qu'avez vous pu trou-
ver en moi capable de vous gagner jus()u'à
ce point, que de m'aimer avec tant d'excès ;
tandis que souillé de mille pécliés, mon cœur
n'avoit pour vous que de laik dureté et de l'in-
diiîcrence; les témoignages éclatans de la
tendresse de votre amour i)our moi, lors
même que je ne vous aimois point et que je
vous oubliois, me font espérer que vous
agréerez les marques par lesquelles je veux
vous témoigner que je vous aime. Agréez
donc, ô mon aimable Sauveur! le de>;ir aue
F4
98 LA CONFRERIE
j'ai de me consacrer entièrement à l'honneur
et à la gloire de votre Sacré C(Eur : agréez
l'oflVande et la (lonatioti «jiie je vous ("ais de
tout ce que je suis. Je vous offre and con-
sacre ma pcrsoutie et ma vie, mes actions,
mes peines et mes souffrances, ne voulant
être désormais qu'une victime consacrée à
votre ,e;loiir, maintenant embrasée, et un
jour tout-à fait consommée des sacrées flam-
mes de votre ain<»ur.
Je vous offre donc, ô mon Seiçneur et mon
Dieu ! je vous offre mon cœur, avec tous les
sentimens dojkt il est capable, que je prétends
être toute ma vie conforme aux sentimens
de votre Cœur adorable. Me voilà donc,
Seigneur, tout à vous. O mon Dieu ! que
vos miséricordes font grandes envers moi.
Dieu de Majesté, eh ! que suis je pour que
vqus daigniez agréer le sacrifice de mon
C;>ur; 11 sera désormais tout à vous, ce
cœur; le monde n'y aura plus de part ni les
créatures, aussi n'en valent-elles pas la peine.
Soyez désormais, 6 Jésus ! mon Père 'mon
Ami, mon Maître et mon tout ; car je ne
veux vivre que nour vous. Recevez, aima-
ble Sauveur des nommages fait à votre Sacré
Ci' ur, pour réparer le tort que jusqu'à c?tte
heure je n'ai cessé de lui faire, en correspon-
dant si mal à son amour. Je lui donne peu ;
mais du moins je lui donne tout ce que je
puis lui donner, et tout ce que je sais qu'il
souhaite ; et en lui consacrant ce cœur, c'est
pour ne le repcendrc jwniaj^.
DU' SACHE 0«j;L'R dk jksls. 'J*J
Apijrenez-inoi, ô mon aiiiialWc Sauvciii' î
le paifait oubli de moi même ; ]Miisquc c'est
la seule voie qui peut me donner l'entrée «|ue
je désire dans votre Sacré Cœur ; et imis*
que je ne ferai lien désormais <iui ne soit à
vous; faites, par votre .^lace, «)ue tout ce
que je ferai soit digne de vous. Enseignez-
moi ce que je dois faire pour parvenir à l;i
pureté de votre amour; mais donnez-le moi
cet amour, et un amour très aident et très-
génercux. Donnez-moi cette profonde Itu-
milité, sans laquelle on ne saui-oit vous
plaire: donnez-moi, en un mot, votre divin
Esprit et sa sainte opération, votre Sacie
Cœur et ses très-saintes dispositions, et
même votre divin tempérament qui règle le
mien, et accomplissez en moi pai-faitement
toiites vos saintes volontés, dans le tems et
pendant toute l'éternité, à votre plus grande
gloire. Ainsi soit-il.
^de (V Jidoraiion.
Jésus Christ, mon Seigneur et mon Dieu,
que je crois très réellement et véritablement
présent (hms le très saint Sacioriient de
l'Autel, je voiis y adoïc avec tout le res-
pect dont je suis capable, en action de grâce
des sentimens d'amour que votre Cœur Sa-
cré y a pour moi ; je vous offre tous les ac-
tes d'adoration, de résignation de patience,
d'anéantissement et d'amour que ce Cœur
adoi'able a faits pendant votre vie mortelle,
et qu'il produit sans interruption dans ce
F>.5
lUO LA CONFRERIE
divin Mystère, pour réparer, autant rju'il
est en moi, toutes mes fioideurs, mes impa-
tiences, mes murmures, mon orgueil et
nioti amour propie.
Ouvre/ moi, Scijçncur, votre Cœur Sacré,
afin qu'il soit le lieu de mon refuge et de
mon repos ; et laites cpie je n'aye plus d'au-
tres intentions que les siennes. Ainsi soit-il.
^dc de Contrition.
0 mon Sauveur et mon Dieu ! dont le
Coiui' bless'j d'amour et de douleur, a con-
çu tant de reg?*et de tous les péchés du mon-
de ; (|ue ne puis-je ressentir la même dou-
leur que je vous ai causée par les miens î
Suppléez, je vous conjure, par la conti'ition
que vous en avez eue, à celie qui me man-
que ; imprimez dans mon cœur l'horreur et
la crainte des offenses les plus légères :
changez et réformez mon lâche et indigne
cœur sur le modèle du votre, adorable, infi-
niment pur, souverainement saint, et tou-
jours embrasé de l'an)our de votre Père cé-
leste. Je proteste que je ne veux plus dé-
sormais aimer que ce qu'il aime, comme je
déteste tout ce qui lui déplâiL Ainsi soit-il.
Mte d'Amour.
O Très amoureux Cœur de mon unique
amour ! ne pouvant vous aimer et glorifier
selon l'étendue du désir que vous m'en don-
nez, j'invite le Ciel et la Terre de le faire
avec moi et pour moi ; je m'unis à l'ardeur
DU SACRE ((KL II DE JKbUS. 10 I
des Sérapliins pour vous aimer. O Cceur
tout brûlant d'amour! que n'enflammez-
vous le Ciel et la Terre de vos très-pures
flammes, pour en consommer tout ce qu'ils
renferment, afin que toutes les créatures ne
respirent plus que votre amour ! Changez-
moi tout en cœur et en flammes, pour vous
aimer, en me consommant dans vos plus vi-
ves ardeurs.
0 feu divin ! ù flammes toutes pures du
Cœur de mon unique amour, brûlez moi,
consommez-moi ; venez me réduire en cen-
dres ! Feu dévorant de la Divinité, venez
fondre sur moi ; venez dans tous les et urs,
et consommez-nous au milieu de vos pures
flammes, qui font vivre ceux qui en meu-
rent!
Consécration à Jésus-Christ victime»
C'est pour honorer votre état de victime
dans le Sacrement de votre amour, que je
viens, ô Jésus ! vous supplier de me rece-
voir dans cette qualité 5 soyez vous-même
mon Sacrificateur, et immolez-moi, par vo-
tre gloire sur l'Autel de votre aimable Cœur.
Mais comme cette victime est criminelle et
indigne de vous en toutes ses parties, je
vous conjure, 6 mon divin Sacrificateur!
de la purifier et consommer dans les ardeurs
de cet adorable Cœur, et d'en faire un par-
fait holocauste par une nouvelle vie de
grâce et d'amour; faites donc, ô Jésus!
que je vive et meure victime de votre Sa-
102 I.A OONFRERIR
cré C<rur, ne voulant avoir désormais d'au-
tre gloire <|ue celle de vous appartenir en
qualité d'esclave de votre pur auiour: \)his
d'autre désir que de vous plaire, et plus
d'autre volonté, <|ue la votre.
0 divine Marie : qui avez tout pouvoir
aujjrès du divin Cœur de votre Fils ; faites
qu'il reçoive et accepte ma très liumble of-
frande par votre entremise : j'ose tout es-
pérer de son infinie bonté, si vous m'accor-
dez votre puissant secours et votre mater-
nelle protection, maintenant et à l'heure de
ma mort. Ainsi soit-il.
ORAISON DE SAINTE GERTRUDE
Jlu sacré Cœur de Jésus-Christ.
Je vous salue, 6 Sacre Cœur de Jésus !
source vive et vivifiante de la vie éternelle,
trésor infini de la Divinité, fournaise ar-
dente du divin Amour; vous êtes le lieu de
mon repos et mon asjle, ô mon aimable
Sauveur! embrasez mon cœur de l'ardent
amour dont le vôtre est tout embrasé : ré-
pandez dans mon cœur les grandes grâces
dont le vôtre est la source ; et faites que
mon cœur soit tellement uni au vôtre, que
votre volonté soit la mienne, et que la mi-
enne soit éternellement conforme à la vôtre ;
puisque je désire que désormais votre sainte
nu SACRE CtKUH DE JESUS 103
/lonté soit la ves;\c de tous mes désirs et de
.)iites mes actions. Ainsi soit-il.
Jc/e d\9néantisseinent et iV Amour.
Je n'ai rien, 6 mon Dieu ! qui puisse
vous plaire, je ne suis rien et je ne puis ri-
en ; mais j'ai un cœur (juo Je consacre en-
tièrement au vôtre, et cela me sullit. On
peut m'cnlever l'honneur, les biens, la san-
té et la vie même ; mais on ne i)eut m'cnlc-
ver mon c fur. Ce c 'ur veut vous aimer, 6
mou aimable Sauveur! il veut vous aimer
toujours et croître sans cesse dans votre pur
amour, en faisant, avec votre içracc, ce <jui
vous i)lait, et en évitant tout ce qui peut
vous être désagréable.
Antre Prière très -dévote.
Pei-e éternel ; c'est au mouvement du Sa-
cré Coeur de Jésus-Christ votre Fils, que
j'unis toutes mes actions, prières et souffran-
ces ; et c'est ce même divin C : ur, son
am^)ur, et tous les actes de cet amour, que
je vous offre, pour suppléer par là à tout ce
qui me ma!U[ue de ferveur et de perfection.
Je me retire dans le Cœur contrit et humi-
lié de mon Sauveur, pour y contempler,
adorer et imiter le sacrifice qu'il y fait sans
interruption à votre divine Majesté, et pour
participer à toutes les saintes dispositions,
à tout l'amour et à toute la religion de ce
Coeur adorable. Ainsi soit-il.
101 i I A CONFRERIE
Oraison au Sacré Caur de Jcsns, pour dire
chaque jour.
0 Cœur adorable (le .Irsus! soyez I'«)l)jet
«le notre ainour, le terme de nos saints <le-
sirs. le rentre de nos cœurs, notre paix et
notice espérance en tout tems, mais surtout
à riieuve de notre moi-t ; notre vie et notre
béatitude pendant toute l'éternité.
0 Cour aimable et i)Iein de bonté! soy-
ez connu, loué, aimé et exalté jusqu'aux
extrémités de la terre. Comblez de giaces
et de faveurs, ô divin Cœur, tous ceux qui
vous aimeront et (glorifieront ; .accordez-
leur l'effet de leurs bumbles supplications,
que leur demeure soit pour les siècles des
siècles, en vous leur adorable sanctuaire.
Ainsi soit-il.
<âutre Elévation.
0 Divin Cœur de Jésus ! attirez tous
les C' urs à vous et en vous, pour vivre de
votie très pur amour, et pour vous rendre
toute la gloire, et tous les liommages possi-
bles, et par vous à la très-sainte Trinité
dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il;
LITANIES
A l*honneur du Sacré Cœiir de Jésus.
Sbigneur, ayez pitié de nous.
Jesus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez nous.
Jésus-Clirist, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié d«
nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu,
ayez pitié de nous.
Esprit aaint qui êtes Dieu, ayez pitié de
nous.
Trinité sainte qui êtes un seul Dieu, ayez
pitié de nous,
Cœur de Jésus, Fils du Père éternel,"
Cœur de Jésus Fils d*une Mère Vierge
Coeur de Jésus, siège de la grandeur,
et de la Majesté de Dieu,
Cœur de Jésus, dans lequel réside toute
là plénitude de la Divinité, ^
Cœur de Jésus, dans lequel sont refer- y «
mes tous lefe trésors de la sagesse et
de la science de Dieu,
Cœur de Jésus, le désir des collines
séternclle.
Cœur de Jésus, qui vous nourrissez j
parmi les Lj^s, 4
•-si
lU6 LA CONFIIERIE
Co ur de Jésus, trésor inépuisable, "^
Cœur de Jésus, qui répandez vos riches-
ses sur tous ceux qui vous invoquent.
Cœur de Jésus, de la plénitude duquel
nous avons tout reçu.
Cft-ur de Jésus, notre vie et notre résur-
rection.
Cœur de Jésus, notre paix et notre re-
conciliation.
Cœur de Jésus, fontaine qui rejaillit
à la vie éternelle.
Co ur de Jésus, puits des eaux vivantes.
Cœur de Jésus, l'objet des plus tendres
complaisances de Dieu le Père.
Cœur de Jésus, hostie vivante, sainte et
agréable à Dieu.
Caur de Jésus, la propitiation pour f ^:
nos péchés.
Cœur de Jésus, source de contrition.
Cœur de Jésus, rassasié d'opprobres.
C'iur de Jésus, brisé de douleurs pour
nos péchés.
Cœur de Jésus, fait obéissant jusqu'à
la mort de la Croix.
Cœur de Jésus, percé d'une lance.
Cœur de Jésus, l'Agneau immaculé et
sans tache.
Cœur de Jésus, source de toutes les
grâces.
Cœur de Jésus, modèle de douceur et
d'humilité.
Cœur de Jésus, fournaise d'amour.
Cœur de Jésus, océan de bonté. J
>
a.
DU SACRE Cœun DE JESUS. 10"
Cœurde Jésus, Trône de la miséricorde."
Cœur de Jésus, abyme de toutes les ver-
tus.
Cœur de Jésus, refuge des pécheurs.
Cœur de Jésus. la force des justes.
Cœur de Jésus, consolation des affligés.
Cœur de Jésus, soutien de ceux qui sont
tentés.
Cœur de Jésus, la terreur des démons.
Cœur de Jésus, sanctification des cœurs.
Cœui- de Jésus, source de toute bénédic-
tion.
Cœur de Jésus, notre refuge au jour de
l'affliction.
C<> ur de Jésus, le salut de tous ceux qui
espèrent en vous.
Cœur de Jésus, l'espérance de ceux qui
meurent en votre grâce.
C :ur de Jésus, la joie des bienheureux,
et les délices de tous les Saints.
Cœur de Jésus, le Roi et le centre de
tous les cœurs. j
Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du
monde, Pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du
monde. Exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du
monde, Ayez pitié de nous. Seigneur.
V. Jésus Christ, doux et humble de coeur
B. Faites nos cœurs selon votre Cœur-
Prions.
O Dieu Eternel et tout-puissant ! regar-
dez le cœtir sacré de votre Fils bien aimé.
108 LA CONFRERIE, ScC.
et )cs louanges et les sancufications qu'il
rend au nom des pauvres péclieuis : faites
leui" mis licorde, puisqu'ils vous la deman-
dent au Nom et par le Cœur adorable de ce
même Jésus-Christ votre Fils, qui vit et
règne avec vous en l'unité du saint Esprit.
Par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
MANIERE ABREGEE,
De réciter le Chapelet du Sacre Cœur de Jésus.
Ce Chapelet est composé d'une croix, de cinij
g^os grains, et de trente trois petits grains : pour
honorer la Croix de J. C. ses cinq plaies, et les trente
trois années de sa vie mortelle.
Sur la Croix on dit la Prière sidvante.
"Ame très sainte de >lésus, sanctifiez-moi. Corps
sacré de Jésus, nourrissez-moi. Divin Cœur de Jésus,
attirez-moi. Plaies de Jésus guérissez-moi. Sang
adorable de Jésus, purifiez-moi., Divins yeux de Jésus«
regardez-moi. Bouche sacrée de Jésus, appeliez-moi,
à l'heure de ma mort. Ainsi solt-il."
J chacun de cinq gros grains, on dit.
" O très doux Jésus, rendez mon Cœur semblable
au Votre ! je vous adore, Cœur abîmé dans la douleur,
au Jardin des Olives et sur la Croix ; et qui êtes en-
core à présent outragé et méprisé par les impies dans
votre divin Sacrement ! vous êtes le seul Saint, le seul
Seigneui', le seul Très-haut, Jésus-Christ, avec le
Père et le Saint Esprit. Amen."
Jl chaque petit grain, on dit.
"Cœur Sacré de Jésus, fournaise d'amour em-
Wras^ mon Cœur de vos divines flammes !"
L'ASSOriATrON,
nu St. sachkmknt.
La dévotion de la Ste. EuchaiHStie est aussi ancienne
que l'Eglise elle-même, : elle s'augmenta encore
lors que les hércsics s'élevèrent contre la vérité de ce
divin Mystère ; et dans ces derniers tems, les Fidèles
ont formé des Associations paiticulicres.pour rendre
à Jésus Christ, déplus parfaits homages dans le Sacre-
ment de son amour.
T^'Association du St. Sacrement étoit établie dans
l'Eglise de St. Pierre, à Baltimore dès avant l'an 1794,
en union de toutes les Associations semblables, et en-
core bien plus antérieures, établies dans les Ejjlises
Catholiques de l'Europe, l'objet de ces Associations
est lo. de rendre à J. C. dans le Sacrement de son
amour, les plus parfaits devoirs, d'adoration, d'amour
et de reconnoissance. 2o. de faire à J. C. une répara-
tion et Amande-honorable, pour tous les outrages
qu'il reçoit tous les jours dansée divin Sacrement, oii
il leside jour et nuit, pour l'amour de nous. ^'é?t pour
cette fin que cliaque Associé choisit un jour dans
l'année, pour y faire une heure d'adoration, devant le
St. Sacrement; d'où il résulte que par la succession
continuelle de ces adorations dans toute l'Eglise,
Notre Seigneur y reçoit l'iiomage d'une Adoration
perpétuelle.
Règles de V Assodaiion.
lo. Il faut donner son nom au Prêtre, avec le jour
et l'heure qu'on choisit dans l'année, pour y faire
son"' adoration : le tout doit être inscrit dans le Re-
gistre de l'Association.
2o. Le jour de l'Adoration, on ne doit pas manquât
de faire une fervente Communion ; afin que les born-
ages qu'on doit rendre à J. C. ce jour-là, lui soient
plus agréables, [,'heure d'Adoration se doit passer,
soit en méditations pieuses, soit en prières ferventes;
on va placer ici quelques formuks de prières très
no l'association
dévotes, dont o(i pourra se servir alors, et en toute
autre ocrusion.
oo. Tous les Associes doivent faire »ine profession
ouverte d'une grande dévotioj envers le St. hacre-
ment; frtquenter les Kg-lises, assistera la Ste. Messe,
le plus assiduement qu'il leur sera possible, commu-
nier souvent ; accompagner le St. Sacrement,
quand on le porte aux malades, &.c.
4o. Le jour de la fi te du St. Sacrement, est le
grai d jour de dévotion pour les Associés ; comme
aussi le .leudi-Saint, jour où il fut institué ; et en
conséquence, tous les jeudis de l'année, surtout le
premier jeudi de chaque mois, sont regardés comme
des jours de dévotion, par les Associés.
5o. Les indulgences plénières c)u'on peut gagner
dans l'associatiorf sont -. lo. Le jour de la récepiion,
où on est admis dans l'Association. 2o. Le jour de
l'Adnration annuelle qu'on a choisi. 3o. Une fois
par mois, si on fait aussi une adoration du St.
Sacrement, durant une heure. 5o. Pareille in-
dulgertce. Je I Dimanche de l'Avent, le I Dimanche
de Carême, le .leudi Saint, le I Dimanche de May, le
Jour de l'Ascension ; le Dimanche dans l'octave du
St. i^acrement. fio. Enfin pareille indulgence plénière
à l'artirJe de la mort.
N. B. Pour gagner ces Indulgences, il faut remplir
les trois conditions, que le St. Siège requière, pour
toute indulgence plénitres: on doit se confesser, com-
munier, et prier avec ferveur, selon les intentions du
St. Père, pour la conversion des infidèles, hérétiques
et pécheurs, pour l'Exaltation de la Ste. Eglise Ro-
maine, et j)our la paix entre les Princes Chrétiens.
PRIERES PJOUR LES ASSOCIES
Pour le jour qu'on se fait recevoir dans
f Association.
Divin Jésus, R' (J( itr.îteiir du monde, j'ose
me présenter devant vous, et vous sui)pUer,
I)U ST. SACRF.MKNT. 1 l '
quoi que trt's indigne, de m'admcttre au-
jomd'liiii dans la Société do vos lidélcs
Adoi-ati'urs ,• afin «nie je puisse ni'unii.avcc
ferveur aux hommages qu'ils vous rendent
inressament, dans le Sacrement de vus Au-
tels. Vous nous y donnez votie ciiair et
votre Sang, votre âme et votre Divinité, eu
un mot, tout ce que vous êtes ; et par un
effet de votre amour inetfahle, vous y rési-
dez jour et miit, sans nous quitter un seul
instant. C'est donc un devoir pour nous
de ne vous y laisser jamais seul, et que vous
y receviez, de la j)ait de vos entans, l'Iioui-
mage d'une adoration perpétuelle. C'est
aussi cc((uese propose a pieuse Associati'in,
à laquelle je me consacre aujourd'iiui; la-
quelle nous désigne à chacun une heure
d'adoration, a un jour fixé dans l'année;
afin que parmi ses membres, qui sont si
multiplies dans tout le monde, il y en ait
tous les jours quelqu'un qui vous offie, au
nom de tous, l'hommage de ses adoratioîis.
Je choisis donc aussi moi même l'iieute de
* * # * le jour de * * * * chaque aniu" ; et
je me propose d'y être fidèle, a employer
toute cette heure là à vous offrir mes m li-
mages au pieds de vos Autels, tant [Uiur
moi, que pour tous les autres Ass xiés.
Faites moi la grâce, o bon Sauveur i Ilo; de
nos âmes ; qu'après avoir étq assidu à vous
faire la cour ici bas, pendant ma vie mor-
telle, je mérite d'être associé à vos Saints,
G 2
1 12 LASSOCIytllON
qui vous la feront cternelleinent dans le
Ciel. Ainsi soit il.
Acte d'adoratiow.
Je vous adorcjilivin Jésus, aimable Jésus,
je vous adore au très-saint Sacrement de
l'autel, croyant très-fermement que vous y
êtes caché sous le voile des espères sacrées.
Je crois aussi que c'est le même sang qui
a été réj)andu sur le calvaire pour me sau-
ver, et tout le monde.
<) doux Jésus, je vous révère, je vous
adore et je vous aime dans cette hostie.
0 Vierge, mère de Dieu, adorez, bénis-
sez et aimez votre Fils en ma place: mon
S. Ange et tous les Saints, présentez vos
ardeurs en mon nom à ce grand Dieu d'-
amour, et priez que Jésus prenne posses-
sion de mon àme, avant que je parte d'ici ;
qu'il enflamme mon 'cœur de son amour, et
qu'il me donne sa sainte bénédiction, et à
toutes les personnes pour qui je suis obligé
de prier, et aux âmes du purgatoire du
soulagement dans leurs peines.
Amande Honorable
^ Jésus-Christf au très Saint Sacrement.
O Jésus, notre souverain Seigneur, et le
Roi des nos cœurs ! très-vivement touchés
des affronts et injures qui vous ont été fi\its,
et qui vous sont faits journellement en vo-
tre très-augustoet très-adorable Sacrement,
UU ST. SACRKMKNT. I 13
tant par nous que par les mauvais Pn-ti-cs»
par (les catholiques, par les iiuiiies, l)las[»lic-
matcurs, libertins, hérétiques, athées, schis-
matiques, infidèles, magiciens et sorciers dans
leurs sabbats, dans vos tem|)les, à la sainte
Messe, et dans les communions: Nous voici
prosternés en toute humilité aux pieds de vos
autels, en présence de votre divine majesté,
que nous adorons sous le voile de cet au-
guste Sacrement, pour vous témoigner publi-
quement notre douleur: et comme de pau-
vres criminels dignes de la mort éternelle,
que nous confessons avoir justement méri-
tée par nos énormes péchés, nous faisons
solemnellement et d'un commun accord,
avec un cœur vraiment contrit et profondé-
ment humilié, Amende honorable, et répara-
tion d'honneur, soit pour nous, soit pour tous
CLUx en général qui on fait jusrpi'à présent
quelque outrage à votre grandeur dans cet
admirable et adorable Sacrement. Paidun,
ô Jésus! du peu de respect et d'amour que
nous avons porté jusqu'à cette heure -k un
si auguste et divin Sacrement qui est l'abré-
gé de toutes vos merveilles, et le don par
excellence de votre excessive charité envers
nous. Pardon, ô cher Sauveur ! de toutes
nos irrévérences, saci'iléges, désordres,
abominr.tions, immodesties, insolences et
proCanations commises en quehjue manière
que ce soit dans votre sainte maison et con-
tre votre personne sacrée. Nous protestons
hautement devant tous les Anges qui vous
G 3
!14 l'association
environnent, et prônons à témoins tous ceux
(|ui assistent ù cet Autel, f|uc nous ne vou-
lons plus inati(|Mer au respect «pii vous est
(lu très justement, mais (jue nous nous effor-
cerons à l'avenir de procurer par tous moy-
ens, et en tous lieux, l'avancement de vo-
tre gloire, et j)roniettons d'enipeclier de tout
notre pouvoir la jjrolanations de vos Ejçlises;
pour cet effet, o zélateur des intérêts de vo-
tre l'ère céleste, nous vous supplions de
nous animer d'un zélé ardent, discret et
généreux. O gi-and l'reti-e de la nouvelle
loi, et victime d'un prix infini ! nous vous
donnons irrévocalileuicnt, offrons, consa-
crons et immolons nos cœurs en holocauste ;
rendczvous-en le maître absolu ; régnez-y
souverainement, et augmentez, s'il vous
pi ait, notie dévotion pour votre état d'hos-
tie. Faites, nous vous en conjurons, par
votre autorité, rpic votre inestimable Sacre-
ment soit reconnu, honoré, exalté, et sui*-
exalté comme il le mérite, par toute la terre.
Faites que nous l'aimions de tout notre
cœ\ir, et que nos délices en cette vie soient
d'être aux pieds de vos autels, pour y ren-
dre nos reconnoissanccs et Jios services,
comme des sujets à leur Prince, et des es-
claves à leur cher libérateur ; disons iiices-
sament : Loué soit à janwis le très saint
Sacrement de l'Autel.
DU ST. SAUKKMKNT. 1 '-3
Oraison
Pour communier spirituellement.
Je vous adore, ô divin Jésus, vrai Dieu
et vrai homme, et c'est avec toute la t<Mi-
dresse et la dévotion de mon cœur, o divini-
té cachée, qui faites votre demeure sous le
voile des espèces du pain, que Je confesse
que vous êtes le vrai Fils du Dieu vivant,
et je suis prêt de soutenir cette vérité au
péril de ma vie.
0 doux Jésus, que mon cœur vous désire
ardemment!» ({uand sera ce que vous vien-
drez le visiter ? quand sera-ce que vous le
réjouirez de votre divine présence, et que
vous le rassasierez parfaitement en vous
donnant à lui ? Seigneur, je confesse que
je suis indigne de cette faveur ; mais ap-
puyé néanmoins sur votre bonté et miséri-
corde infinie, je vous demande la grâce de
venir dans mon cœur pour le purifier de
tous péchés et de toutc.i ses affections déré-
glées ; car si vous voulez, vous pouvez par-
faitement le purifier. Seigneur, créez en
moi un cœur pur et net, arrosez ce cœur qui
est un jardin ])lein de ronces, et arrachez-
en toutes les mauvaises racines, et embel-
lissez le des vertus qui vous sont le plus
agréables.
Venez, mon doux Jésus, ne différez pas
davantage de satisfaire au désir de \otre
pauvre créature. Attirez-moi à vous, et
donnez-moi votre bénédiction paternelle»
G 4
116 l'association
Unissez moi tirs-étroitoment à vous, at-
taclicz moi inseparableinent à vous, et ne
permettez pas (jue jamais, par aucun pê-
che moitel, ni même par des véniels, je me
sépare de vous. Je vous aime sur toutes
choses, ô mon Sauveur, pour vous-même :
et je suis marri de toute l'étendue de mon
cœur, de ce que votre bonté souveraine a
été offensée par une créature aussi chétive
que je le suis.
Pour satisfaction, je vous offre tout l'hon-
neur que vous rendent tous les Saints.
0 mon bon Jésus ! dites à mon âme : je
suis ton salut, va-t'en en paix : je vous
louerai et je vous bénirai dans le temps et
dans l'éternité.
Litanies du St. Sackement.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
O bienheureuse Trinité, écoutez-nous.
O adorable Déité, exaucez-nous.
Père céleste, vrai Dieu, ayez pitié de nous.
Fils de Dieu, Rédempteur du monde, ayez
pitié de nous.
Esprit-Saint, vrai Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité, un seul Dieu, ayez pitié de
nous.
Pain de vie, descendant du ciel, ayez pitié
de nous.
Corps de Jésus donné pour la vie du monde,
avez pitié de nous.
UU ST. SAOREMKNI
1 ir
Dieu caché et Sauveur, avez pitiC- de nous.
^ Vous qui nous aimez d'un amour éternel,
ayez pitié de nous.
Vous, de qui la conversation n'a point d'a-
mertume, ayez pitié de nous.
Vous, de qui l'amitié est un saint conten-
tement.
Pain savoureux et les délico-. des Rois,
Vous, de qui l'entretien porte le j>laisir et la
Nourriture des Anges, ayez pitié de nous.
Tain vivant «lui nous Ibrtiliez, ayez pitié de
nous.
Vrai breuvage qui nous réjouissez, ayez
pitié de nous.
Grande douceur à ceux qui craignent Dieu,
ayez pitié de nous.
Vous, de qui le banquet surpasse le miel des
abeilles.
Froment des élus, "J ^
Vin qui j)roduisez les Vierges, ^
Manne cachée, i ^^
Vous, en qui est toute espéi-ancc de vie j "H.
et de vertu, Y «'
Vous, en qui est toute grâce de conduite j g-
et de vérité, =
Abrégé des mervei'ics de Dieu, | =
Pain qui surpassez toute substance, J
Verbe iticarné pour nous.
Vous, qui demeurez toujours avec nous.
Agneau, sans tache,
Hostie sainte et Calice de bénédiction,
Céleste préservatif contre le poison du péché,
G 2
n
N
T3
118 l'associatiok
Principal monument de l'amour de Dieu")
envers nous,
Dieu surpassant toute abondance.
Hostie de projjitiation pour nos péchés,
Torrent de la libéralité divine,
Gaçe de l'immortalité, 15!
Festin délicieux, ou les Anges font le
service.
Lien de charité.
Offrant et otTraïuîe, } p
Douceur spirituelle goûtée en sa source,
Réfection des saintes âmes, j
Viatifjue de ceux qui meurent en N. S.
So^i'ez-nous propice, pardonnez-nous, Seig-
neur.
Soyez-nous propice, exaucez-nous. Seig-
neur.
De IMndigne réception de votre sacré corps
et sang, délivrez-nous Seigneur.
De tout consentement aux tentations, dé-
livrez.
Par le gi-and désir que vous aviez de célé-
brer votre dernière cène, délivrez-nous.
Seigneur.
Par votre extrême humilité à laver les pieds
à vos disciples, délivrez-nous. Seigneur.
Par l'ardente charité qui vous a fait insti-
tuer ce divin Sacrenjent, délivrez-nous.
Seigneur.
Par son sang précieux, que vous nous avez
laissé au sacrifice de la Messe, délivrez.
Pauvres pécjienrs que nous sommes, Nous
vous prions, écoutez-nous.
DU ST. SACUEMENT. 1 11)
Afin qu'il vous plaise nous affectionner à la
fréquente communion, avec une due pré-
paration et conl'ession de nos péchés, nous
vous prions, écoutez-nous.
Afin qu'il vous plaise nous garder de toute
hércsie, infidélité et aveuglement d'esprit,
nous vous prions, écoutez nous.
Afin qu'il vous plaise nous faire la grâce
d'être participans des divins et précieux
effets de ce très-saint Sacrement, nous
vous prions, écoutez-nous.
Afin qu'aux approches de la mort, il vous
plaise nous défendre et munir du Viaticjue
céleste, nous vous prions, écoutez nous.
Vrai Fils de Dieu, nous vous prions écoutez
nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du
monde, pardonnez-nous. Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les ])échés du
inonde, pardonnez nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du
monde, ayez pitié de nous. Seigneur.
V. Seigneur, exaucez ma prière.
R. Et que mes cris parviennent jusqu'à
vous.
Prière
Que les Associés peuvent dire chaque jour.
Très aimable Sauveur ! que ceux là sont
heureux, qui peuvent trouver, entre leurs
occupations temporelles, le loisir de venir
vous adorer dans votre divin Sacrement, et
vous payer assidûment le tribut de leurs
120 l'association, Sec.
Iiotnmaîçes ! liclas! vous savez que je puis
bien raremcntjouir de ce bonheur. Mais, ô
mon bon Maitre, Je laisse au moins mon
Cl ur devant votre Tabernacle ; et je m'unis
en esprit à tous ceux qui vous y adorent en
esprit et en vérité. Puissent leurs actes
d'amour et de ferveur devenir aussi les
miens, en vertu de l'Association sainte, qui
doit nous unir en ce monde et dans l'autre!
Ainsi soit-it.
ASSOCIATION
AUX NM'.UF ClIŒUJiS DKS ANGES-
I<A création des Anges est un des chef-d'œvres de
la toute puissance du Créateur, cjui a exprime duiis ces
sublimes liitelligences les traits les plus vits et les
plus niarciiics de sa resemhlance et de ses divins attri-
buts. Leur excellence et leur beauté, si l'on en ex-
cepte l'auguste Marie leur Reine et la nôtre, avec son
divin Fils, surpasse tout ce qu'on peut imaginer de
plus rare, de plus précieux et de plus parfait. Ce
sont les aînés dans la maison de Dieu, les Princes de
sa. Cour, les Ministres de ses volontés, les Distribu-
teurs de ses grâces; ce sont en méme-tems nos
frères, nos amis et nos protecteurs auprès du grand
Dieu dont ils contemplent continuellement la face.
Les Anges, en qualité de Ministres du Roi des
Rois, sont distribués en trois Hiérarchies, qui forment
comme au tant de départmens et qui comprennent
tout le service, le gouernement et l'administration
du Ciel et de la Tene. Chaque Hiérarchie contient
trois Chœurs, a raison des différentes fonctions à rem-
plir dans ctiaqiie classe. La première Hiérarchie
compose la Cour du Souverain Monarciue du Ciel et
de la Terre; elle est toute occupée à l'aimer, l'ado-
rer, le contempler et le servir par l'union la plus in-
time à toutes ses volontés, et la fidélité la plus exacte
à accomjdir tous ses ^rdres. La seconde Hiérarchie
gouverne le monde ; son emploi est de régler et
conduire les Astres, les Elémeiis et les Saisons, 6on-
fonnément aux volontés du Créateur La troisième
Hiérarchie veille à la conservation du genre humain ;
sa fonction est de garder les enfans d'Adam, les pro-
téger, les défendre de leurs ennemis et les conduire
au port du salut, par Itis mérites de Jésus-Ciirist, seul
Médiateur de Rîdemj)tion et unique source de toutes
les grâces.
132 ASSOCIATION
C'est par le ministère des Anges qae Dieu reçoit
nos prières, nos bonnes œuvres et nos pieux désirs :
ce sont eux qui sollicitent sans cesse sa miséricorde,
pour nous procurer de nouvelles grâces : ce sont en-
fin des canaux (jui entretiennent un comnerce spiri-
tuel de grâces, de prières et de bonnes cruvres entre
le Ciel et la Terre ; ils sont comme Médiateurs entre
Dieu et nous.
Quel bonheur! quelle consolation dans notre exil,
que cette correspondance avec les Citoyens de la
Jérusalem céleste ! quelle bonté ! quelle miséricorde
de notre Dieu, de nous avoir ménagé cette res-
source dans nos malheurs, de nous avoir donné pour
protecteurs, pour intercesseurs et pour gardiens, des
Princes de sa Cour, des Esprits célestes toujours at-
tentifs, toujours vigilans sur nos besoins, tOHJours
prcts à nous secourir et à nous défendre des embû-
ches, que l'ennemi de notre salut ne cesse de nous
tendre de toutes parts; des amis enfin dont le zèle n'a
d'autre but que de nous rendre participans de la gloire
et du bonheur dont ils jouissent ! Combien ne se-
roit pas grunde notre ingratitude et notre lâcheté, si
nous manquions de respect, de reconnoissance et
m'^me d'attention, po\ir des Bienfaiteurs si magnifi-
ques, si généreux et si desi.-.téressés, qui ne reçoivent
notre culte et nos hommag-es, que pour en rapporter
toute la gloire et tout l'honneur au Dieu de Majesté
dont ils sont les Ministres, et nous en procurer la ré-
compense, en nous obtenant de nouvelles grâces de
sa bonté et de sa miséricorde, sur-tout à l'heure de
la mort.
La marque de reconnoissance la plu.s belle, la plus
grande et la plus agréable que nous puissions donner
à CCS Esprits bienheureux, qui ne respirent que la
gloire de Dieu et notre salut, c'est de méditer le bel
ordre et l'admirable subordination qui les unit et
avec Dieu, et entr'eux, et avec nous ; c'est de louer
et adorer Dieu avec eux, en imitant leur soumission
à ton' es ses volontés et leur charité à l'égard de nos
frères ; c'est d'implorer souvent un secours et une
assistance qu'ils désirent eux-mêmes nous accorder.
AUX NEUF CHŒURS DES ANGES. 123
pour remplir chrétiennement tous nos devoirs : c'est
de les prier tic suppléer devant Dieu ù notre foibles-
se et notre insuffisance.
Tel est le but de la petite association qu'on vous pro-
pose, âmes Chrétiennes; ses pratiques n'oblipent
sous aucun péché et ne contiennent rien de gt nant pi
qui puisse préjudicier aux devoirs particuliers de
cliaque état; la fidélité à vous acfiui ter de ces pra-
tiques, contribuera au contraire beaucoup à sanctifier
vos devoirs et à vous en faciliter l'accomplissement,
tant par la communication des prières et des mérites
de vos Associés, que par la protection des Saints
Anges qu'elle vous procurera infalliblement.
Pour former cette Association, il faut que dix per-
sonnes se réunissent ensemble de cœur et d'esprit.
Elles partageront entr'ellcs les différentes fonctions
que remplissent dans le Ciel les neuf Chœurs des An-
ges et la très sainte et toujours immaculée Vierge
Marie leur Reine et notre bonne" Mère, et chaque
Associé pratiquera, autant qu'il est possible à la foi*
blesse humaine, la fonction qui lui sera échue.
Pour assigner à chaque Associé la fonction qu'il
doit remplir et la vertu à laquelle il doit s'appliquer
particulièrement, l'on aura dix Billets ou dix Numé-
ros, dont les neuf premiers indiqueront chaque Chirur
des Anges qui y répond, et le dixième indiquera la
très-sainte Vierge. L'on tirera au sort tous les mois
ces Billets ou Numéros, et chaque Associé s'applique-
ra en particulier aux pratiques du Billet qui lui sera
échu, jusqu'à ce qu'il en ait re^^u un autre.
Si l'on se trouvoit plus de dix personnes qui eus-
sent la même" dévotion, comme il arrive ordinaire-
ment dans les Communautés, Ton doubleroit ou m^ me
l'on tripleroit les Billets ou Numéros à proportion
du nombre de personnes qui se trouveroient, et l'on
pourroit les tirer tous ensemble, quoique plusieurs
dussent avoir le pareil Billet.
Outre les Pratiques particulières contenues dans
chaque Bille^t, et partagées entre les Associés, ils au-
ront des Pratiques générales communes à tous les
124 ASSOCIATION
Associes pour les diffcreiis jours de la semaine, et
les Fctes de Notre-Seigneur et de la trcs-sainte
Vierge. L'objet de ces Pratiques gciiérales est de
les réunir tous dans un mc-me esprit et même inten-
tion, tant entr eux qu'avec les saints Anges, qui, en
qualité de nos (iardiens, ne désirent rien tant <pie de
nous voir associes à leur bonîieur et au culte qu'ils
rendent continuellement au Dieu trois fois Samt dont
ils jouissent, et dont l'amour et la contemplation
comble leur félicité.
PRATIQUES GÉNÉRALES
Pour chacun des associés.
Le Dimanche, lo. Se représenter la foi
vive avec laquelle saint Michel et les autres
Anges fidèles ont adoré dans le Ciel les
mystères de la très sainte Trinité, de l'In-
carnation du Fils de Dieu, et autres qui leur
ont été proposés à croire, avant la création
du monde; le zèle avec lequel ils les ont
soutenus et ont combattu contre les Ançes
apostats, pour défendre la gloire et les privi-
lèges de Marie qui étoit destinée à devenir
la Mère de Jésus Christ. 2o. Demander à
Dieu, par l'intercession des saints Anges,
une augmentation de grâces proportionnée
à celle que leur a procurée leur foi, leur
fidélité et leur zèle pour la gloire de Dieu,
jusqu'au moment où ils ont été confirmés en
grâce. 3o. Faire àcette intention et dans le
même esprit de fréquens actes de foi et d'-
adoration pendant la journée.
AUX NKUK CHCKUUS DKS ANGES. 125
Le Lundi. Se rcprrsciitcr le Saint-Esprit
comme le Sanctificateur dos Anges et des
Hommes, l'adorer avec les saints Anges,
comme l'auteur de toute bonne pensée, de
tout bon désir, de toute cliarité et de tout
bien surnaturel. £o. L'inv(»»|ucr souvent de
cœur, d'esprit et de bouciic, pour lui de-
mander les grâces et les lumières qui nous
sont nécessaires. 3o. Eviter avec grand
soin tout ce qui pourroit le contrister, re-
specter nos corps comme ses temples et pra-
tiquer en son liunncur quelqu'œuvre de clia-
rité, sur-tout envers les âmes du Purgatoire.
Le Mardi, lo. Se représenter la majesté
du Dieu trois fois Saint, qui précipite dans
les enfers les Anges rebelles et apostats, et
qui communique sa sainteté aux Anges
fidèles et soumis, les y confirme, en récom-
pense de leur fidélité et de leur zèle à défen-
dre sa gloire et les privilèges de Marie, et
qui les établit nos Protecteurs et nos Gar-
diens contre la malice de Lucifer. 2o. Invo-
quer souvent de cœur et de boucbe les Anges
gardiens de nos personnes, des lieux où nous
nous trouvons, des personnes avec lesquelles
nous avons à traiter, de nos ennemis, et les
saluer intérieurement. 3o. Pratiquer quel-
que mortification intérieure et extérieure en
leur honneur, et répéter souvent avec eux:
SanctuSf SanduSy Sandus Dominus Deus
Sabaoth. Pleni snnt cœli et terra majestatis
gloriœ tuœ. Ou, Saint, Saint, Saint le
Seigneur Dieu des armées. Le ciel et la
126 ASSOCIATION
terre sont rem|)lis de sa (çloire et de sa ma-
jesté. Ou neuf Gloria Patri, Sçc.
Le Mercredi. Se représenter une multi-
tude d'Anges choisis dans tous les Chœurs
pour escorter et servir la sainte Famille,
Jésus, Marie et Joseph, ])endant (pi'ils
étoient sur la terre ; admirer leur bonheur et
leur joie dans les services qu'ils rendoient à
leur Roi et à leur Reine. 2o Implorer leur
protection auprès de saint Joseph, comme
chef de la sainte Famille, afin qu'il nous
rende propices Jésus et Marie. 3o. Honorer
d'un culte spécial saint Joseph, lui adresseK
pendant la journée quelques prières, le sa-
luer intérieurement et demander son assis-
tance dans toutes nos affaires.
Le Jeudi. Se rej)resenter une multitude
d'Anges députésfpour veiller à la garde des
saints Tabernacles, qui se couvrent la face
de leurs aîles, se prosternent et adorent sans
cesse Jésus-Christ présent dans la sainte
Eucharistie, et qui redoublent leur culte et
leurs adorations pendant le saint Sacrifice
de la Messe. 2o. Compatir à la peine et à
la douleur qu'éprouvent ces Esprits bien-
heureux, lorsqu'ils voient les Eglises déser-
tes ou fréquentées par des Chrétiens sans
foi et sans religion, qui semblent n'y entrer
que pour insulter le Dieu de majesté qui y
est toujoui's présent, et qui cache sa puisr
sance et sa majesté pour exciter la confiance
de ses enfans à lui adresser leurs prières et
à lui demander leurs besoins. So. Assister
AUX NKUr CHŒURS DES ANGES 127
au saint Sarrifire de la Messe, s'il est possi-
ble, faire au moins en esprit une visite du
saint Sacrement, et prier pour la réparation
des outrages faits à Jésus Cliiist dans ce
Saciement de son amour.
Le Vendredi. Se repi'tsenter la cruelle
agonie de Jésus Christ dans le Jarditi des
Olives, ia tristesse mortelle dont sa sainte
ame fut accablée, et le secours qu'il daigna
recevoir par le ministeie des Aiiges dans
cette occasion et dans tnut le couis do sa
Passion. 2o. Prier ces Esprits bienlieureux
de pénétrer nos cœurs et nos anies des mêmes
sentimens dont ils furent eux mêmes animés
à la vue des opprobres et des douleurs du
divin Jésus. 3o. Se rapeller sou\ent pî^i-
dant la journée (pie c'est pour nous et à
notre place que Jésus a souffert toutes ces
ignominies et tous ces tourmens; s'unir à
tous les sentimens d'adoration, d'amour et
de con)passion des saints Anges envers
Jésus-Christ, et de sa sainte Mère immolée
au pied la Croix ; pratiquer quelques afîes
de mortification intérieure et extérieure à
cette intention.
Le Samedi. Se représenter le ^signe qui
fut manifesté aux Anges dans le Ciel, lors-
qu'ils virent une Femme re\étuedu Soleil,
qui avoit la LUne sous ses pieds, et une
couronne de douze Etoiles fj*»r sa tète ; que
ce signe appartient à la très-sainte Vietge
Marie destinée à devenir la ^lere du Fils
de Pieu, et manifestée comme telle aux
H
128 ASSOCIATION
Anjçps dans le Ciel ; que ce signe l'ut connue
le sceau de la répi'ohation de Lucifer et de
ses adliérens, qui voniii-ent des lilaspliénies
contre cette incomparable Femme, comme il
ïe lut de laconlitmation en grâce pour saint
Michel et les autres Anges fidèles, qui recon-
nuirnt avec joie Marie pour leur Reine et
leur Souveraine. 2o. Implorer le secours et
l'intercession de Marie, pour nous mettre à
couvert des pièges et des attaques du dragon
infernal. 3o Se réjouir et rendre grâce h
Dieu des privilèges qu'il a accordés à Marie,
notamment de son immaculée Conception,
et de ce qu'il nous l'a doimee pour Mère.
Aux têtes de Notre Seigneur et de la
très sainte Vierge, cliarpie Associé aura soin
de s'unir aux saints Anges, et d'implorei*
leui' secours pour célébrer saintement la
Fête ou le M,ystère que l'Eglise honore ce
jour là, et célébrera les Fêtes de saint
Michel et des saints Anges avec une dévo-
tion particulière.
J\uta. Voici les dix Numéros, qu'on doit
se distribuer au sort; chacun lii-a tous les
jours celui qui lui aura échu, pour le Mois, et
sera fidèle a pratiquer ce qu,i y est prescrit.
LES SERAPHINS
JSTo. I. Premier Chœur de la première Hiér-
archie.
Les Séraphins, qui sont tout amour, sont
comme aiftant de canaux par lesquels Dieu
AUX NEUF CH<i:unS DES ANGES. 129
oomninnii]uc son amour aux autres Anajos ot
aux b2si)iits (l'un ordi'C iiifnirur; l'aïuour
divin les occupe et les unit tellement à Dieu,
qu'ils ne peuvent s'occuper ni de leur pfo-
prc excellence, ni d'aucun autre objet <|u'en
Dieu et pour Dieu. Prions les Sérapliins
de communiquer à nos âmes une portion de
ce beau t'en dont ils brûlent.
Pater noster. Ave Maria. Gloria Patrie ^c.
Pratiques.
lo. De fréquentes aspirations vers Dieu,
pour lui demander son amour dans l'union
des Séraphins.
2o. Le détachement de tous les choses
créées et le renoncement à tout ce qui pour-
roit être contraire à l'amour divin.
Vertu. L'amour divin.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenir.
Les Chérubins
JVo. II. Deuxième Chœur.
Les Chérubins, qui sont éclairés immé-
diatement de Dieu, sont comme autant de
flambeaux qui communi(iuent la lusniere
divine aux autres Anges et aux Esprits d'tin
ordre inférieur. Leur emploi est la contem-
plation de la Divinité, et leur vertu parti-
culière est la connoissance et l'ititelligence
des choses de Dieu. Prions-les de nous
H 2
130 ASSOCIATION
éclairer dans la vie spirituelle et de nous
prùser>er de Pillusinn.
Faternoster. Ave Maria. Gloria PatrifSfc.
Pratiques.
lo. L'oraison mentale, pour acquérir la
connoissance de Dieu et l'intelligence des
choses divines.
2o. Le renoncement à l'esprit propre et
au raisonneivieut humain, pour goûter
l'esp it de Dieu.
Vertu. La discrétion.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenii'.
Les Trônes.
JVb. m. Troisième Chœur,
Les Trônes sont des Anges de paix ; on
les invoque pour l'obtenir; la source delà
leur \ lent, tant de l'amour que les Séraphins,
que de la sagesse que les Chérubins leur
communiquent. Cet amour et cette sagesse
les unit si intimement à Dieu, à toutes ses
volontés et à toutes les dispctsitions de sa
P» (vidence, que rien n'est capable de les
troubler ni de les ébianler- parmi les pins
grands troubles et les plus terribles révolu-
tions de la nature. C'est pour cela; qu'ils
sont appelles Trônes par saint Denis et par
saint Bernard, d'autant que la majesté de
Dieu se repose sur eux ; comme sur un ti ône
ferme, pour manifester ses volontés et le
AUX NEUF CHŒURS DES ANGES. 131
l'aire accomplir. Adressons-nous aux Trônes
])our obtenir la paix de l'ame, non cette
fausse paix que le monde prêche et qu'il
promet à ses partisans, mais la paix des
enfans de Uieu.
Pater noster. ^ve Maria. Gloria Patrie Sfc.
Pratiques.
lo. Se soumettre de cœur et d'esprit aa
bon plaisir et à toutes les volontés de Dieu,
et adorer dans le silence les desseins de sa
Providence dans touts les événemens.
20 Se tenir en garde contre le respect
humain et mépriser les jugemens des hom-
mes.
Vertu. La fermeté dans l'exécution des
bonnes résolutions.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenir.
Les Dominations.
JVb. IV. Quatrième Chœur, et le premier de
la deuxième Hiérarchie.
Les Anges de la deuxième Hiérarchie
sont destinés à l'exécution des ordres et des
volontés de Dieu dans le gouvernement de
la nîiture et des choses de ce monde. Les
Dominations sont comme les Secrétaires
d'Etat du grand Roi du Ciel et de la Terre.
Ce sont eux qui reçoivent les ordres immé-
diatement de Dieu. La vertu propre et
particulière des Dominations est le zèle de
H 3
132 ASSOOlATrON
la .e^loire et de l'autoi-ité de Dieu. Leur
emploi est de manilester ses ordres et ses
voUmtés aux Anpes et aux Esprits d*un
ordre inférieur. Demandons par ces Esprits
bienheureux la grâce de conrwitre la vo-
lonté de Dieu sur nous.
Pater noster. Ave Maria. Gloria Patrif ^c.
Pratiques,
lo. Eviter le tumulte du monde et la dissi-
pation, pour entendre la voix de Dieu au de-
dans de notre cœur et ses bonnes inspira-
tions. «
2o. Veiller sur ses inférieurs, afin qu'ils
remplissent leurs devoirs envers Dieu, et
qu'ils observent sa sainte loi.
Veriu. La soumission aux ordres et à
toutes les volontés de Dieu.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenir. . •
Les Vertus.
JVo. V, Cinquième Chœur.
Les Vertus reçoivent les ordres de Dieu
parle canal des Dominations. Leur force
et leur empire s'étend sur là nature et les
élémens, et il est tel que rien ne peut leur
résister, et qu'ils font tout plier sous les
ordres de Dieu, jusqu'à opérer des miracles,
quand ils de\iennent nécessaires pour l'ac-
complissement de ses volontés; ce sont les
Vertus qui commandent à la mer et aux
AUX NEUF CH(eUUS DES ANGEjJ. 133
tlémens et «jui règlent les saisons. On les
invoque avec succès dans les tU aux et les
calamités publiques. Invoquons-les dans
nos foiblesses et nos misères particulières
pour rcgler notre nature, et nos sens, et les
soumettre aux volontés de Dieu et au joug
de l'Evangile.
Pater nostcr. Are Maria. Gloria Palri, ^'c.
Fratiqnes.
lo. Mortifier ses sens, en les privant des
satisfactions qui ne sont pas nécessaires à
la santî.
£o. Supporter ses misères corporelles et
spirituelles avec patience, et sans se dé-
courager.
Vei-tu. La dcGance de soi-même.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenir.
Les Puissances.
M. VI. Sixième Chœur.
Le Chœur des Puissances a reçu de Dieu
lin pouvoir très-spécial, pour détruire tous
les eftbrts des dénions et rendre inutiles tous
les artifices qu'ils emploient pour empêcher
l'exécution de .ses ordres. Le pouvoir et la
force des Puissances sont tels, qu'un seul
Ange de ce Chœur seroit capable de com-
battre et de mettre en déroute toutes les
légions infernales. Il faut invoquer les
Puissances quand on voit des tempêtes
H 4
134 ASSOCIATION
s'élever dans l'Eglise ou dans l'Etat, ou
contre des personnes de bien qui s'emploient
à la gloire de Dieu et au salut des âmes.
Invoquons-les sur tout dans les tentations et
les assauts que notls livrent les démons, afin
que leur force nous rende victorieux de ces
ennemis invisibles de notre salut.
Pater noster. Ave Maria. Gloria Patri, Sçc.
Pratiques.
lo. Confesser humblement sa foiblessc et
implorer le secours de Dieu.
2o. Suivre les avis du Directeur en esprit
d'obéissance et sans raissonner.
Vertu. L'humilité de cœur et d'esprit.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'obtenir.
Les Principautés.
JSTo. VJI. Septième Chœur et le premier de la
troisième Hiérarchie,
Les Anges de la troisième Hiérarchie
sont destinés à exécuter les ordres et les
volontés de Dieu dans le gouvernement des
hommes, des Royaumes et des Provinces, et
de ce qui a rapport au bien des homuies.
Les Principautés, comme les premiers de
cette Iliérarchio, reçoivent les ordres de
Dieu par les Dominations, pour les rendre
ensuite aux Archanges et aux Anges qui
sont d'un ordre inierieur. Honorons les
AUX NKUl- Clinr.URS DKS ANt.KS. 1 3o
IVincipantis, -rt implofotis leur secours
pour la reforme de notre intérieur.'
Faternoster. Jlve Maria. Gloria Pairi, ^'c.
Pratiques.
lo. Rentrer souvent en soi-même pour
examiner les mouvemens de sou propre
cœur, et n'y cntietenir aucune attache ni*
aucun désir contraire au bon plaisir de
Dieu.
2o. Se soumettre de cœur et d'esprit à
toutes les décisions de l'Eglise, et respecter
les avis de ses Ministres qui s'intéressent à
notre salut.
Vertu. La Simplicité chrétienne
Une Communion le Mardi, s'il -est possi-
ble, pour l'rëtenir.
Les Archanges.
JVo. VIII. Huitième Chœur.
Les Archanges sont distingués des Anges
par la qualité et l'importance de leurs fonc-
tions. Les Archanges sont chargés de veil-
ler sur les Empires, les Royaumes, les Pro- '
vinces, les Villes et les Bourgs. S Michel,
comme le plus zélé défenseur de la gloire et
des intérêts de Dieu, lui «jui précipita Luci-
fer, avec sa cohorte rebelle, du ciel au fond
de l'abime. L'Archange S. Michel est le
protecteur de l'Eglise universelle et de la
France en particulier. C'est lui qui nous as-
siste à l'heure de la mort pour combattre le
H5
136 ASSOOIATtON
démon ;. cVst lui qui présente nos âmes au
jiiej'MiH'nt de Dieu et qui les introduit dans
le Paradis. Au reste, il ne faut pas croire
que les Arclianpjes, qui forment le second
chœur de la troisième Hiérarchie, soient
inférieurs en grâces, en mérite, ni en excel-
lence aux Anges des deux |)iTmieres Hié-
'laichies. L'Archange S. Michel, par ex-
emple, est regardé comnie le premier des
Séraphins ; S. Gabriel, <pii a été chargé de
traiter le mystère de l'Incarnation de J. G.,
n'est pas moins élevé en gloire, et ainsi des
autres. Honorons les Archanges, prions-
les pour le souverain Pontife et les Pi'élats
qui gouvernent l'Eglise, et pour toutes les
personnes qui nous gouverner»t.
Paternoster. ^ve Maria. GlaHa Patrij ^c.
Pratiques.
lo. Aimer son prochain comme soi-mê-
me, à l'exemple de J. C. et lui faire tout le
bien dont on est capable.
3o. Honorer toutes les personnes consti-
tuées en dignité, notamment celles qui gou-
vernent le lieu où nous habitons, et se con-
former à leurs réglemens, tant qu*ils ne
sont pas contraires à la loi de Dieu.
Vertu. Le zèle de la gloire et des intérêts
fie Dieu.
Une Communion le Mardi, s'il est pos<«
sjble, pour l'obtenir.
AUX NKUF CHCEUIIS DES ANGES. 137
Les Saints Anges.
M). IX. JYeuvime Cœur.
Les Anges du neuvième chœur sont ceux
qui sont charités d'exécuter les ordres de
Dieu dans les choses ordinaires. Les Aii.t^es
.gardiens, qui sont applicjués à la conduite
de chaque ame en particuliei-, sont ordi-
nairement choisis dans ce chœur. Les se-
cours et les services que nous recevons j)ar
le ministère de ces Intelligences célestes
sont incroyables; ce sont eux (]ui nous dé-
fendent contre nos ennemis invisibles, et qui
nous préservent d'une infinité de périls aux-
quels nous sommes continuellement exposés,
tant pour l'ame que pour le C(irj>s ; ce sont
eux qui nous excitent continuellement au
bien, qui présentent à Dieu nos prières et
nos bonnes œuvres pour les lui faire agréer,
et qui sollicitent auj)rés de lui de nouvelles
grâces pour nous; ce sont les meilleurs
amis que nous ayons et les plus désintéres-
sés; toute la reconnoissance qu'ils exigent
de nous, c'est notre fidélité à coi'tespondre
à leurs soins amoureux; et toute la récom-
pense qu'ils attendent de leur scr\ ice, c'est
le plaisir de nqus voir heureux et de nous
rendre paiticipans de leur bonlieur et de
leur félicité. Compatissons aux soins infruc-
tueux que les Anges gardiens prennent pour
tant d'idolâtres, d'infidèles, d'hérétiques et
de mauvais chrétiens qui ne pensent pas mê-
me qu'ils ont un Ange qui les accompagne et
138 ASSOCIATION
qui les assiste continuellement. Prions
Dieu poui" la conversion de ces malheureux.
Faternoster. Ave Maria. Gloria Patrie ^c.
PRATiqrEs.
lo. Converser intérieurement avec les
saints Anges, s'entretenir souvent avec eux
de Dieu et des choses divines.
2o. Respecter la compagnie de son Ange
gardien, et ne faire jamais rien en sa pré-
sence, qui puisse le contrister.
Vertu. La dévotion aux saints Anges.
Une Communion le Mardi, s'il est possi-
ble, pour l'olj tenir.
La reine ues Anges.
JVo. X.
Fille du Père Eternel, Mère de son di-
vin Fils et l'Epouse de son S. Esprit, la
très sainte Vierge Marie, en vertu" de sa di-
vine alliance avec les trois Personnes de
la très-sainte Trinité, est placée sur un
trône dans le ciel immédiatement au-dessous
de son divin Fils, couronnée de la toute-
puissance du Père Eternel, de la sagesse de
Jésus- Christ et de la charité du Saint-Es-
prit;' chacune des trois Personnes a pris
plaisir à orner sa bien-ainiée et à lui com-
muniquer les dons les plus capables de lui
gagner tous les cœurs ; de sorte qu'elle peut
disposer de tous les trésors de la Divinité.
Marie fait dans le ciel la joie des Anges et
AUX NECF CHŒURS DBS ANGES. 139
«les BieiHicurciix qui la reCoiinoissent pour
leur Keine et leur Souveraine, et (|ui sont
tous dévoués à soh service et à l'exécution
de ses volontés. Marie n'est pas seulenieni,
la Reine du ciel et de la terre, elle est en-
core notre Mère, elle nous a tous adoptés
pour ses entans au pied de la croix, dans
la personne de saint Jean. C'est la plus
puissante, la j)lus sage et la plus ten-
dre de toutes les Mères. Adressons nous
donc à Marie avec une confiance pro-
portioiinée à ses qualités et a nos besoins,
demandons-lui l'amour de son divin Fils et
l'application de ses mérites à nos âmes: et
afin de nous en rendre dignes, prions-la. en
qualité de ?>eine des Anges, de nous procur-
er leur protection et leurs secours.
Un Pater noster pour remercier la très-
sainte Trinité des privilèges qu'elle a ac-
cordés à Marie, et trois Jive Maria pour
honorer l'Incarnation de Jésus-Christ dans
son chaste sein, et les services qu'elle lui a
rendus en le portant et l'allaitant de soji
lait virginal.
*
Pratiques,
lo- Honorer d'un culte spécial l'Imma-
culée Conception de Marie, en répétant
souvent l'antienne totâ putchra es Maria.
2o. Compatir à ses douleurs et à ses
peines intérieures au pied de la croix de son
divin Fils, s'y rendre souvent en esprit pour
l*y contempler.
14Û ilSSOCIATIOlV, Scu.
So. Travailcr à la conversion des pe-
chiMiis. jiiier jjour eux et recommander
leurs amcB à Marie en recitant le saint Ro-
saire.
Vertu La pureté du cœur et la modestie.
Une Communion le Samedi, s'il est pos-
sible, pour l'obtenir.
J\i''ota. Le Pape Pie VI. avoit beaucoup encouragé
cette Association des SS. Anges; par deux Décrets,
l'un (lu 24 Octobre, et l'aiitj-e du 20 Décembre, de
l'ai' 17^9 : il accorda des Indulgences à ceux qui se
sen/mt associés pour cette fin. Voici le premier
Dtcrel.
N. T. S. P. le Pape, Pie VI. étant duement in-
formé que plusieurs personnes de l'un et de l'autre
sext, de bonnes vie et mœurs, se sont unies spirituel-
lement, pour lionorer chaque jour, par diverses sa-
lutations, la bienheureuse Vierge Marie, Reine des
Anges, et tous les chaurs des Anges ; afin d'accroî-
tre de plus en plus cet exercise de piété, Sa Sainte-
té accorde t tous ceux qui le pratiqueront, pourvu
qu'ils soient an moins contrits, cent jours d'Indul-
gence, qu'ils pourront gagner trois fois par jour;
plus, Indulgence plénii re, applicable aux âmes da
Purgatoire, par forme de suffrage, les fêtes de l'Ar-
chsinge Saint Michel, et des Saints Anges, pourvu
qu' tant véritablement '^eptntans. Confessés et ccfm-
muniés, ils visitent quel qu'i-glise, et y prient dévo-
tement quclqu-^ c< mps, suivant l'intention de Sa
Sainteté. Lt- présent déciet, rendu sans expédition
de Bref, k 24 Octobre 1789, est à perpétuité, non-
obstant toutes choses à ce contraires.
ASSOCIATION
DU SAINT ESCLAVAGE DE LA MÈRE DE DIEU.
La dévotion de l'Esclavage de Notre-Dame, n'est
autre chose qu'une obligation d'amour et une sainte
transaction que l'on fait avec la sacrée Vierge, par
laquelle en qualité de Reine du Ciel et de la Terre,
qu'elle possède pour appanage de sa Majesté, nous
lui consacrons notre liberté, pour passer au nombre
de ses Esclaves, la faisant la Maîtresse absolue de
nos cœurs, lui cédant le droit que nous avons en tou-
tes nos bonnes actions : nous dévouant entièrement
au service de sa grandeur; et en en faisant une haute
protestation : cette grande Reii>e s'obligeant de son
côté à tout ce que doit une boime Maîtresse à son
esclave ; c'est-."i-dire, à nous obtenir la nourriture et
l'entretien spirituel de toutes les grâces qui sont
nécessaires, afin que nous la puissions un jour accom-
pagner dans le Ciel, suivant la promesse de notre
Seigneur son Fils, qui veut bien que ses serviteurs
soient en même Palais que lui : Ubi auni ego, illic et
minister meus erit.
Et parce que les Esclaves autrefois portoient une
certaine marque, par laquelle on reconnoissoit à qui
ils appartenoient : ceux qui se veulent mettre au
nombre des esclaves de Marie, font bénir une petite
chaînette pour porter toute leur vie au col, ou au
bras, à la ceinture, ou au pied, selon leur dévotion,
pour marque de leur esclavage, après avoir fait la
protestation dont nous parlerons.
De plus, d'autant que les Esclaves doivent à leur
Maître quelque tribut, ceux qui se sont Esclaves de
Marie lui en payent de deux sortes. I..e premier
commence le jour qu'ils prennent la Chaînette, et
se doit renouveller tous les ans à même jour, il con-
siste ou bien en quelques prières extraordinaires,
comme le grand Office de N. Dame, le Rosaire en-
tier, et semblables, ou en quelques pénitences, corn-
142 ASSOCIATION DU SAINT ESCLAVAGE
me serolent jeunes, disciplines, et autres mortifica-
tions par l'avis du Confesseur : ou en quelque action
de pieté, comme visiter les malades, donner quelciae
aumône, déliverer quelque prisonnier nourrir quel-
que pauvre, faire dire quelques Messes en l'honneur
de N Dauie, ofTrir un cierge à son Autel, et sem-
blables que nous promettons de faire tous les ans au
même jour.
Le 2e. tribut doit être journalier et pour cela
moindre que l'autre, qui serve a nous faire souvenir
que nous ne sommes plus à nous; dire tous les jours
l'Office de l'Immactdée Conception, ou bien les sept
Allcgresses de N. D., ou bien le Chapelet, ou bien
tous les matins renouveller la protestation que nous
avons faite : ou bien pour les personnes plus spiri-
tuelles, un certain nombre d'Actes d'Amour, de res-
pect et de soumission pour les grandeurs de Marie,
dont nous nous professons les Esclaves, lui deman-
dant sur tout une heureuse mort, et faisant partici-
pans de toutes nos prières, tous ceux qui sont dans
1 esclavage. De sorte néanmoins que tous ces en-
gagemens n'apportent aucune obligation sous peine
de péché.
tte Vorgine de lu dévotion de VKsclavage.
I Cette dévotiort est fondée, premièrement sur
l'exemple de J. C notre Seigneur, qui pour nous
obliger à reconnoitre la sainte Vierge pour notre
maîtresse, a voulu lui-même se soumettre à elle, et
ne nous a laissé pour mémoire de ses actions pendant
les trente premières années de sa vie, que ces paro-
les : erut subditus illis.
II vivoit pendant ce tems-là soub l'obéissajice de
Marie et de Joseph.
La pratique en est si ancienne, que l'on ne scau-
roit presque en trouver les commencemens. Il est
constant néanmoins que depuis plus de sept cens ans
quc notas en trouvons des marques dans l'Eglise, elle
s'est répandue partout le monde.
DE LA MKRE DU DiKU. \4-:
PRATIQUS
DE CETTK DKVOTION.
La dévotion de l'Esclavage ne consiste pas seule-
ment à rendre à la Sainte Aierge quelques honneurs,
ou à reciter en son nom quelques prières, comme le
rest des Confréries érigées en son bonheur ; mais el-
le engage entièrement à son service par toutes les ac-
tions de la vie que nous ne faisons que pour elle, en
qualité d'Esclave.
Les Papes Grégoire XV. Urbain VIIL Alexandre
VIL ont accordé aux fidèles de l'un et de l'autre
Sexe, Indulgence pleniére le jour de l'entrée, à l'ar-
ticle de la mort en recevant les Sucremens de Péni-
tence et d'Eucharistie : cent jours d'indulgence en
recitant la couronne de trois Pater et de douze
^ve Maria. Indulgence pleniére pour reciter la
grande Oraison les jours de Vierge.
La Fête de l'Annonciation est la principale Fête
de l'Esclavage ; on doit se faire un devoir d'y com.
munier, et de visiter quelques Eglises ou Chapelles
dédiées à son honneur.
On prouve son zélé en mettant pour Inscription au
commencement de ses écrits, ^ive Maria.
11 faut donc que celui qui prétend à cette glorieuse
qualité, choisisse quelque jour solemnel comme sont
les Fêtes de N. S. ou du N. D. et qu'il se dispose à
cette belle action de cette manière.
1. 11 aura soin d'acheter une petite Chaînette,
comme il lui plaira et selon l'endroit oii il la veut
porter, et de la faire bénir auparavant par un Prêtre
tel qu'il voudra, avec l'Oraison qui est dans ce Livre
pour cela.
2. Il fera pour se mieux disposer une bonne Con-
fession générale, s'il n'en a encore jamais fait, ou par-
ticulière, depuis sa dernière confession, selon sa dé-
votion et l'avis de son Confesseur, et ensuite com-
muniera en intention de se donner entièrement à
Notre Seigneur, par les mains de Notre-Dame à qui
^1 va se consacrer.
144 ASSOCIATION DU SAINT KSCLAVACK
3. Il dcterminera le tribut annuel et journalier,
qu'il veut le reste de sa vie jjayer à Notre Uame,
en recoiuioissance de son esclavage, ainsi qu'il a été
dit ci-dessus,
4. Le matin avant que d'aller comjpunier, ou bieit
pendant la Messe, ou bien aprcs la Communion,
selon que le tems le permettra : il considérera en
forme de méditation la formule dont il se doit ottrirà
N. D. que nous mettrons ci-après, et tâchera de bien
concevoir la grandeur du l'action qu'il va faire, selon
les paroles dont elle est exprimée.
5. Après la Communion il se retirera, et avec toute
la dévotion qui lui sera possible, fera ladite protesta-
tion à N. D. qu'il trouvera dans ce livre, ou quelqu'-
autre à sa dévotion, et se donnant entièrement à
elle en qualité de son Esclave, prendra la Chaînette
qu'il aura préparée, pour hii servir de marque éter-
nelle de rengagement qu'il veut contracter avec la
Keine du Ciel, et lui offrira le tribut qu'il aura choi-
si, tant pour chaque jour que pour chaque année.
6 11 ne s'imaginera pas que tout consiste en cette
cérémonie extérieure ; mais il sçaura qu'il est obli-
gé, le reste de ses jours, de vivre en vrai serviteur
de la Mère de Dieu, de porter hautement son ser-
vice dans toutes les occasions, se déclarer hardi-
ment pour son serviteur contre tous les libertins, de
ne faire jamais rien indigne de cette glorieuse qua-
lité ; et prier Dieu pour tous ceux qui ont l'honneur
d'être ses Esclaves • tâchant selon son pouvoir, d en
augmenter le nombre, sur tout par ses bons exemples ;
l'Oraison qui est à la fin, pourra servir sur ce sujet.
7. Pour vivre donc en fidèle Esclave, il aura soin à
toutes les Fêtes de sa bonne Maîtresse de con-
fesser et communier, principalement au jour de
l'Immaculée Conception le 8 de Décembre, de l'An*
uonciation le 25 de Mars, et au jour de l'Assomp-
tion le 15 d'Août, considérant cette Fête com-
me la principale pour tous les Esclaves, qui dans
les triomphes ont coutume de faire une partie de la
cérémonie, il renouvellera ces mènes jours la pro-
testation après la Communion, comme le jour qu'il.
UK LÀ MF.UE DE DIKU. 145
.prit la Cliaînettc, et sera assure que le mérite de ses
rénovations n'est pas petit, étant un témoignage
que l'on continue toujours dans la première n olonté
de servir N. 1). de tout son cœur. C'étoit le senti-
ment et la praticfuc du H. F. de Lingendes Jésuite,
un des plus illustres Esclaves que N. D. ait eu en ce
dernier siècle, et qui lui a acquis grand nombre de
Captifs ; il nous en a laissé par écrit toute la céré-
monie dans le livre qu il a fait, intitulé : (inelquet
avis poin bien vivre selon Dieu, p. 2!29,
8. Afin de rendre à N. D. les respects que lui
doit celui qui a l'honneur d'être son Ksclave, qu'il
mette dans sa chambre, ou dans la salle de son logis,
une Image de N. D en peinture ou en relief, selon
sa commodité, laquelle il établira la Maîtresse du
logis, et aura soin que ceux de sa famille passant
par devant, la saluent comme leur Reine, et s'assem-
blent devant, pour y prier Dieu les soirs, sil est père
de famille; sinon, lui-même le fera eu particulier
et exhortera les autres de le faire. O ! l'heur-
euse famille qui aura pour Mère et protectrice,
celle que Jésus Dieu et Homme a choisi pour sa
Mère.
9. Tous les jours en se couchant il aura soin,
comme im fidèle serviteur, de demander compte à
son ame de toutes ses actions, pour voir si pas une
n'a été capable d'ofienser sa Maîtresse, et s'il les a
toutes dirigées à la gloire de J. C. son Fils et à la
sienne. 11 seroit bon aussi, si sa condition lui per-
met, de choisir un jour de chaque mois pour se
retirer un peu des aifairs, et vacquer à la lecture
spirituelle, et à la revue de tout le mois passé, et
à mettre ordre au suivant. Ce seroit là un excel-
lent tribut à payer tous les mois, et que N. Dame
auvoit fort agréable, aussi-bien que celui de l'exa-
men pour tous les jours.
Voici le détail de ce qu'il faut pratiquer tous les
ans, tous les mois, toutes les semaines.
La gloire de Dieu ne se rencontre pas précisément
dans le grand nombre de prières, mais dans la fer-
veur avec laquelle on les fait ; un Pseaume, un
I
116 ASSOt'I.VnUN i)U bAlNT tSCLAVAOl:.
Caiitiquc, une Antienne rccilée avec dcvotion, sui-
fisL-n' pour honorer Dieu el sa tivs sainte Mère en
qualité cl'Ksclave. On recommande les fréijuentes
OiMisons jaciiluoires, parce qu'ordinairement elles
se font avec |)lus de vue de Dieu L'Ksclave de U
sainte Vier.^e lâchera de dire, toutes les Fjtes de la
saint Vierge, la g'ranùe Oraison, et même tous les
Samedis, s'il se peut ; tous les jours la Couronne,
ou au moins trois fois la semaine, le Lundi, le Mer-
credi et le Vendredi
U doit se faire honneur de se dire l'Esclave de la
difjne Mère de Dieu, faire ensorte que le nombre
s'en augmente, lire souvent des livres qui traitent
de la dévotion à. la Ste. Vierge, et en parler souvent.
11 doit célébrer avec une dévotion particulière les
Fttcs de riminaoulée Conception, de l'Annoncia-
tion, du Précieux Cœur de la glorieuse Vierge,
comme les grandes Fêtes de l'Association de l'Escla-
vage de la Mère de Dieu. Il aura une grande véné-
ration pour le très doux Nom de Marie, dont la Fête
se fjit en Septembre ; et il ne prononcera jamais
ce sacn. Nom, qu'avec un très-profond respect; il
l'invoquera avec confiance dans tous ses besoins, il
y aura recours en toutes ses tentations ; il dira,
Ave Maria ou J-xus .Maria, avec une dévotion par»
licuii -re chaque heure du jour, en saluant le monde
en rntrant chez soi ; il pourra encore honorer ce
saint N'>m par cinq Hsciiumes ou cinq Antiennes ou
H'. niiiiS qui se commencent par les lettres qui le
cômpos.^nt; par exemple, recitant \e Maffiiificat ;
Ad Doiiiinum citm tribalnrer clamavi ; Rétribue sei-vo ;
In convertendo ; Ad te levuvi, ou Ave maris Stella;
Résina Cueli ; hiviolata ; Ave Regiiia.
il faut renouveller tous les ans le désir qu'on a
pris de vivre et de mourir Esclave de la très digne
M^re de Dieu. Il est bon de faire tous les mois un
examen de toutes ses actions, pour voir si dans la
véri'.c elles sont toutes i la di- ine Marie ; c'est ici
qu'il faut bien examiner si la profession qu'on fait du
saint E^clavaire -.si sincère, et si elle consiste plus en
paroles qu'eu efll'ets.
DE LA. MERE DE DIEU. 147
11 faut avoir une Imag-e de la sainte Vierge ^n sa
chambre, 1 lionorer et baiser la terre devant, en pé-
nitence des fautes commises; il faut dire sovne'it et
par trois fois le verset de V^ve maris Stella, Jlnustra
le esse JMuii cm.
L'F-sclave de la sainte Vierge doit avoir une chari-
té spéciale pour les Ames du Purgatoire, gagnant des
Inchilgt-nces i leur intention. Il est bon de jeûner la
veille des Fêtes de la sainte Vierge et de faire quel-
ques aumcjnes selon son pouvoir.
LES ILLUSrRfc:S ESCLAVES
De la Reine du Ciel.
11 paroit que la France a été la première source
de cette dévotion Le premier qui l'ait pratiqués, a
été St. Odilon, Abbé de Chini, qui vivoit i an H/40.
En reconnoissance des faveurs, qu'il avoit reçu ue la
Ste. Vierge, il s'offrit a elle dans l'Eglise, ayant une
corde au cou, et s'engageaà <=-tre son Esclave, le reste
de ses jours. 11 mourût dans cette disposition, le l
Janvier, 1048,
Le B. Martin, frère du B. Pierre Damien Cardinal,
qui reçut à sa mort la récompence du tribut qu'il
avoit payé fidellement à N. D pendant sa vie 11
mourut le 9 Juin l'an 1078
Le B. Gaultier de Birbak, à qui N. D. ensuite de
cette généreuse action fit connoitre qu'elle voiiloit
qu'il achevât de lui consacrer sa vie dans 1 Ordre de
Cisteaux, en lui faisant donner de sa part une Croix
d'or merveilleusement belle, comme le rapporte
Csesarius, témoin oculaire. Il mourut le 22 de Jan-
vier l'an 1220
Catherine de Cardone du Sang Royal d'Arragon,
qui aprcs avoir quitté la Cour, et vécu plusieui-s an-
nées dans un affreux déseii, se mi" sous la con.'uite
des PP Carmes, ei rutil!Ms«'-e pav une infinité le mi-
racles. Elle portoit au col la marque de son Escla-
. I 2
148 ASSOCIATION UU SAINT ESCLAVAGK
vag^e, qui <;toit un petit carquan de fer, et faisoit
haute profession d'cire enliéiement à N. Dame.
EUe mourut le 21 de May 1557.
(jieiiiciice de la suinte 'l'rinité, de llllustre Maison
de Muiu'ique, Religieuse reformée de la Mercy, si
jaiouse (le ses glorieux liens, (ju'elle ne signoit ja-
mais SviS lettres qu'en ces termes. L'indigne Esclave
(le ta Mère de Dieu, Elle vouloit même avec un fer
chaud s'en imprimer les Stigmates sur le visage,
mais N. Dame l'en empêcha. Elle mourut le 26
Avril l'an 1612.
Le P. Sauveur Ferrari, Theatin, établit cette dé-
votion par toute la Sicile, et en fit ériger une belle
Chapelle à Halerme. N. D. envoya par S. Joseph le
Tableau qui est à l'Autel, et qui a fait plusieurs
mi -acles, au Frère Vincent Scaparus, le fidèle com-
pagnon de ses travaux et de sa dévotion. Il mourut
l'an 1613 le 15 d Octobre.
Le P. Jean de Lavalle, illustre Martyr de la Com-
pagnie de .lésus au Mexique, avança soigneusement
l'Esclavage en ce nouveau monde, et fut couronné
du martyre, travaillant 3 dresser un A.utel à N. D.
On trou\a après sa mort sur son cœur, la cédule de
l'engagement qu'il avoit contracté avec sa bonne
51a iresse, en se faisant son Esclave. Il mourut le
dix-huit de Novembre l'an 1616.
Le P Paul Joseph d'Ariaga de la Compagnie de
Jésus, qui se nommoit toujours l'Esclave de Marie,
et portoit sur son cœur l'écrit par lequel il s'étoit
consacré à elle, et s'étoit obligé à lui payer son tri-
but tous les ans, tous les mois, toutes les semaines,
tous les jours et toutes les heures. C'étoit un hom-
me iort scavant et zélé, qui mourut en embrassant
son ('nicilix, sans aucune maladie, le 6 Septembre
l'an 1622.
Le P. Simon de Royas, de l'ordre de la Sainte
Trinité, Prédicateur du Roi Catholique Philippe IIL et
C<i:ifesseui' de la Reine Marguerite sa femme, lequel
pour rendre cette dévotion universelle, en érigea des
associations dans toute l'Espagne. Il mourut le 29 de
UK LA MKllK i)l-. UII-.L. lit/
Scplciiibic 1604, et fut honore comme nn S;i'mi, du
consentement de tout le Clergé il'Kspae'ne.
Cullierine de Herrer.i, Dame de liante qualité, qui
s'étant ranjjée au Tiers-Ordre de S. Uominiriue, éta-
blit rKscUiva.çe parmi toutes les personnes de condi-
tion, et leur fit choisir la Fctc de l'Annonciation, ])our
payer solemnellemcnt leur tribut pur un dîner magni-
fique qu'elles donnoient aux pauvres. Elle mourut
le 25 Décembre environ l'an 1639.
I.a Yen. Agnès de Jésus, de l'Ordre de S. Domini-
cpie, laquelle reçut commandement par une voix du
Ciel, de se faire Esclave de N. D. et depuis ce tems ne
quitta jamais la Chaîne dont elle se ceignit, sinon lors-
que pour prier Dieu, elle se la mettoit au col. Elle
renouvelloit sa protestation de service le jour de
l'Annonciation; et N. Dame lui témoigna en la vi-
sitant ce jour-la, que cette rénovation lui étoit fort
agréable, et qu'elle gardoit dans le Ciel des Couron-
nes à ceux qui auroient porté dignement ses Chaînes.
Elle mourut à Langeac, le 19 Octobre 1634, où elle
a ftùt plusieurs miracles.
Le P. Vincent Caraffe, septième Général de la
Compagnie de Jésus, qui pour marque de sa sainte
servitude portoit au pied yn cercle de fer, et disoit
([ue sa douleur étoit de ne pouvoir traîner pubhque-
ment la chaîne. Il mourut en haute opinion de sain-
teté le huitième Juin 1643.
Il faudroit un grand volume pour faii'e un dénom-
brement exact de tous les glorieux Esclaves de
llarie. Ceux dont je viens de parler suffiront pour
nous faire estimer notre bonheur, et aimer les
chaînes qui nous attachent au service d'une si bon-
ne Princesse.
I 3
150 ASSOCIATION DU SAINT ESCLAVAGK
PRIERES
À l'usage des pieux Esclaves de Marie.
ORAISON
Pour la Bénédiction des Chaînettes.
Le Prêtre dira: Dominus Yobiscum.
R. et cuin Spiritu tuo.
OREiMUS.
Oninipotens sempitei-iie Deiis, qui vincii-
la pe( catoiuin nostroiuin disrumpis, ut libcr-
tate filioiutn gaudeie valcamus ; et qui ad
viticula salutis liomines advocas, dicens, iii-
jice pcdem tuum in rompedcs illius, et ne
acedieris iii vinculis ejus : hîec vincula
qu£e in signum perpetute servitutis ad lio-
norem Beat» Vii-ginis, servi ejus referre
intenduiit, Befnedicere et sanjctificare diiç-
iiei'is : et concède eis sic devotè illagerere,
ut vivendo candore castitatis illustientur,
ac moriendo à vinculis peccatoruin absoluti.
inteicessione ejusdern sanctissim» Matris
Maiise, tecum et cum illa in regno glorise
congaudere valeant sine fine. Qui vivis, &c.
Puis le Prêtre asperge les Chainettes, avec
de Veau bénite»
DE LA MERE DE DIEU. 151
PROTESTATION, OU PRIÈRE,
Pour s'^offrir à In Ste Vierge, en prenant
la Chaînette.
O Roine «lu Ciel et de la Terre, Marie
Mère «le mon Dieu, coui'onnée Impératrice
des Aiifçes et des liomines, Je N. r)uoi(|ne
tr«^s-indig:ne d'être au nombre de vos Ser-
viteurs, me confiant toute-fois en cette bon-
té si miséricordieuse qui vous fait l'espé-
rajice de tous les pécheurs, je vous élis et
choisis aujourd'hui en présence du Père
Eternel, dont vous êtes la Fille ; du Fils
Notre Seigneur, dont vous êtes la Mère,
et du Saint Esprit votre Epoux, de mon
Ange Gardien et de toute la Cour Céleste,
dont vous êtes la Souveraine, pour mon
uni(pie Mère, Avocate, Maîtresse et Reine f
m'eiigageant à être toute ma vie votre Vas-
sal et votre Esclave, et en cette qualité
n'entreprendre jamais rien qu'avec dépen-
dance de votre sainte volonté, et de procurer
unifiueinent votre service en tout ce qui me
sera possible ; voulant en signe de l'obliga-
ti<m que je prens, porter sur moi cette
Ciiairie matérielle, en signe que ma liberté
vous est consacrée, et de la fi«îélité qui m'o-
blige à votre service, m'estimant plus glo-
rieux d'être votre Esclave (Marie Mère de
bonté) ((uc de porter les Couronnes et les
Diadèmes. Jo vous conjure, Princesse très'r
I 4
I 1'^ ASSOCIATION DU SAIVI ESCLAVAOt
aimabU'. par le Siiiig précieux de votre
très cher Fils repavitUi pour moi en l'arbre
tle la Croix, qu'il vous plaise me recevoir
pour votre Serviteur et Esclave perpétuel,
me préservant par v(»tre puissance des
chaînes honteuses du péché, et mo présen-
tant à votre très-cher Fils, comme une per-
sonne qui vous appartient, et qui vous cé-
dant, comme je lais par cette présente pro-
testation, tout ce qu'elle a de droit sur soi-
même et sur toutes ses actions, ne demande
pour recompense, qu'une vie exempte de pé-
ché, et une mort digne d'un de vos Servi-
teurs. Amen.
Recevez aussi, s'il vous ])laît, grande
Reine, ce petit revenu de mon escla\age:
dès maintenant et pour le reste de ma vie,
je promets tous les ans de payer ce tribut
annuel N. et pour tous les jours N. ne vou-
lant plus dépendre ([ue de vous, afin d'être
tout au Fils par le moyen de la Mère.
Amen.
GRANDE PRIERE,
Pour réciter dtTotemcnt, surtout aux gran-
des Fêtes de la Vierge.
Très-Sainte et suradorable Trinité, Père,
Fils et Saint Esprit, Dieu d'infinie majesté,
devant qui les Cieux et la terre, tous les An-
ges et les hommes et la très-sacrée Vierge
même, ne sont qu'un pur néant: abîmé de-
vant vos divines grandeurs, je rcconnois
que je ne suis rien et que je ne puis rien,
DK LA MtLllB DE DIRU. 133
non pas même dire une soulc ])arolc cliré-
ticnneineiit, ni avoir la inoinilre hoiuie pen-
sée pour rctei'iiilé; [)énétre de cette véri-
té, je mets toute ma confiance en votre seule
vertu 5 je n'espère qu'en vos amoureuses
bontés ; je confesse que je suis un serviteur
inutile, un pauvre pécheur qui ne suis
digne que de l'enfer, qui ne mérite que
votre colère et à qui autre chose n'apparti-
ent que la damnation éternelle; je confesse
que mes péch^'s me rendent indigne entié-
ment de vos miséricordes que j'implore. O
Père Eternel î avec le secours de votre
grâce, par les mérites des souffrances et de
la mort adorable de Jésus-Christ notre
Seigneur, votre Fils bien aimé, mon très-
débonnaire Sauveur et toute mon espérance,
appuyé sur sa divine grâce, je déteste et
ai en hoi-reur en général et en paiticulier
tous les péchés que j'ai commis depuis
l'usage de ma raison jusqu'à présent, parce
qu'ils vous déplaisent et parce qu'ils \ous
offensent. Ni la crainte de l'entV r, ni la peur
de perdre le Paradis, ne sont les motifs
de ma douleur ; ce n'est pas aussi à raison
de tant de bontés que vous avez eues pour
moi, de tant de miséricordes et de grâ-
ces, de tant de dons que vous m'avez com-
muniqué si libéralement, que je regrette
mes péchés : je les ai en horreur, mon Dieu,
à raison de ce que vous êtes ; je désiie que
mon ame en ait toute la douleur possi-
ble, parce qu'ils sont contre vous ; je veux
I 5
154 ASSOCIATION' DU SAINT ESCLAVAGE
selon vos ordres m'en confesser de tous, au
Prêtre votre Ministre, comme vous l'avez
commandé ; et à l'avenir, avec le secoiiis
de votre grâce, j'aimcrois mieux mourir
que de vous otreiiscr : faisant une ferme ré-
solution, non seulement d'éviter le péché,
mais toutes les occasions prochaines du
péché, et désirant sérieusement satisfaire
pour tous les péchés que j'ai commis contre
la justice, en la manière que vos serviteurs
me l'ordonneront.
Ensuite, ù mon Seigneur, mon cœur
dit en votre divine présence et sous la
pi'otection de votre puissante .main, qu'il
veut dès à présent commencer une nou-
velle vie, ne vivant phis, 6 adoral)le Jésus
mon Sauveur, qu'en vous, de vous, par vous
et pour vous ; tout ce qui me reste donc à
faire durant toute ma vie, est de vous plaire,
d'exécuter vos ordres, suivre fidellement
vos divines volontés. Je vois bien que c'est-
là la grande affaire, l'affaiie des affaires, et
l'unique affaire que nous ayons au monde,
il est vrai, mon Seigneur, je n'y suis ni
pour moi ni pour aucune créature, hélas!
nos pauvres cœui's le ressentent bien, ne
pouvant trouver de véritable repos en au-
cune chose créée, n'y ayant que vous seul,
qui en soyez le centre et la fin aussi bien
que le principe. 0 mon ame ! que tard
nous avons bien connu cette vérité, nous
laissant aller à tant d'égaremens dans la
multitude des créatures et des choses du
monde que nous recherchions ! 0 mon
DE L/V MEKE DK DI"EU. 155
Dieu ! je renonce aujourd'hui par une réso-
lution irrévocable à tout ce qui uVst pas
vous ; et je n'ai pas d'autre dessein «i
d'autre volonté que de vous clierclier, et vo-
tre t^loire, en tout ce que Je penserai, dirai,
ferai ou scujlîrirai ; c'est vous seul que je
veux ainicr dans toutes les amitiés; c'est vo-
tre divin intérêt que je prétends dajis tous
les biens que je veux a>oir; c'est votre or-
dre que je veux exécuter dans l'état où je
suis, dans la voct^tiou où vous m'avez ap-
pelle, ne m'y regardant que comme votre
créature, pour y ag'ir coulurmément à vo-
tre sainte volonté; laissant là toutt's les
considérations de la terre et de la nature,
de famille, de proches, d'aujis, tous les res-
pects hujnains, toutes les vues intéressées,
soit du bioii, soit du plaisir, soit de l'hon-
neur, ne voulant purement dans le bien, le
plaisij' ou l'honneur de ce monde, que le
bien de votre gloire, que votre bon plaisir,
(ue votre honneur.
Tous les jouis donc, ô mon Dieu ! a
mon réveil je considérerai ces vérités,
et ne vous offrirai pas seulement toutes
mes actions de bouche, mais bien plus
de cœu!', tâchant de poj*ter ces disposi-
tiinis par état, de n'avoir point dans le
fond de mon - ame d'auties desseins ; je
me lèverai donc dans la vue et la résolution
de vous servir dans toutes mes actions. Ce
sera pour vous que je serai occupé selon
ma vocation, que je converserai avec les
156 ASSOCIATION DU SAINT ESCLAVAGE
créatures, que j'agirai avec elles, que je.
j)iendrai des desseins, (juc j'entreprendrai,
toutes mes paroles n'auront point d'ai'trc
fin (jue vous ; Je mangerai, je me recréerai,
je marclici'ai, je travaillerai, je dormirai ;
je m'arrêterai en un lieu, ou je ferai des
voyages; tout cela unicpiement pour vous,
afin que je puisse dire, toutes ces choses
n'ont point d'autre fin que votre gloire ; je
])rendrai garde de ne rien faire qui vous dé-
plaise, et tacherai de les faire comme vous
le voulez et en la manière que vous le dé-
sirez, sans empressement, sans inquiétude,
sans chagrin, pour la nécessité et dans
une juste modération chrétienne; et puis-
((ue ce n'est que votre volonté que je veux,
je me mets dans une entière indifterence
pour recevoir tout ce qu'il vous plaira de
m'envoyer, soit pauvreté, perte de biens,
réputation, délaissement de mes amis, pri-
vation des personnes les plus chères, mé-
pris, confusion, maladie, peine d'esprit,
m'abandonnant sans reserve à tout ce que
vous voudrez ; puisque ce n'est pas moi que
je cherche, puisque je ne dois vivre ni
pour moi, ni pour aucune cièature. Il me
tloit bien suiKre que votre volonté s'accom-
plisse, et tout le reste me doit être indiffér-
ent : puisque vous êtes ma fin, nécessaire-
ment il faut aller à vous ; les uns y vont
par une voye, les autres par une autre: ce
n'est pas à nous d'ordonner des moyens qui
nous conduisent à notre fin : ce que nous
I)K LA MKUK DK DIEU. 1 57
avons à (.ùvc, r'ost de nous ((Miir dans la
v<»i»> où notre bon Maitre v{ ^r\'j;uvuv nons
met, (|Ui'l(|iie pénibU^ (|n"t'lk" soit, c'est tou-
jouis pour nou> la int'illenie ; cpic les autres
aillent par des rlieinins plus «loux, pour
nons tout notre conlentemeiit doit être de
nous conlenter de votic bon plaisir, 6 divin
Créateni' du Ciel et de la teri-e !
Mais parce (pie votre bon plaisir a été de
vous donner à nous par la très Sainte Vierge,
et (pic vous voulez (pie nous nous donnions à
vous par cette ,e;loii»'use Princesse, et f]ue dans
cette vu«^ vous l'a\ez clioisie (mur \otrc très-
sainte Mère, et avez bien voulu vous assu-
jettir à elle et lui obéir par une obéissance
inriiiiiiient étonnante; en rii(^inieur de cet-
te dépendance admirable, aujourd'hui en
présence de toute la Cour céleste, je la
lucnds et choisis pour ma très bonne et très-
cbere Mère, ])our ma très sainte Patronne,
j)our ma fidèle Avocate, pour ma cliere
Maîtresse, jjour ma ^■l>:Jvn■.lineet ma Reine,
m'ensia^^eiit à être !e reste de ma vie son
vassal et Esclave (irande Reine, pros-
tei-né donc à vos pieds <nec tous les i'esj)ects
et tous les sentimeiis les plus tendres dont
mon cœur est capable, je vous consacre ma
liberté et vous cède tout le droit que j'ai
sur moi-même et sur toutes mes actions,
vous en laissant la disposition entière, au
moins autant que je le puis selon les ordres
de votre Fils bien aimé, et conformément
à mon état et vocation, pour l'appliquer où
bon vous semblera, me l'étant quand il vous
158 ASSOCIATION DU SAINT ESCI.AVAGK
])1airi), selon votro bon i)laisir et «Uii-ant ma
vie et Jipi es ma moit. 0 mon ame ! (jnc
nous sommes lienreiix d'eti-c cnliéiemenl de
la sorte à la (li\ine Maiie. ne nous rea;ar-
(lons donc |)lns Jamais cpie comme njie chose
qui lui appartient et (pii est vérital)lement
à elle: non, «lous ne somnjes plus à nous,
lions ne sommes ])lus à aucune créatuic du
monde, il ne faut donc plus vivre (jue pour
son service, et n'entreprendjc jamais rien
qu'avec sa dépendance. 0 mon saint Aji.içe!
assistez-moi dans une si grande rescdution,
Espiits célestes de tous les neuf chœurs des
An.içes. Espiits si aimans et si aimables, ai-
dez moi à aimer ma(li\ lue J'iincesse ; offrez-
lui le don que je lui fais de ce (pic je suis et de
tout ce qui nrap|)artient. Gloi loux Saints et
Saintes, pa»ticulièreinent nies Patrons et
Patrotnies. Bienheureux Saint Joseph, aima-
ble S. Jean l'£van.:;çcliste, vous tous qui
avez excellé sj)écialement dans l'amour et
la dé\otion de ma grande Reine, obtenez-
moi quelque ])art au zèle fervent et à la fidé-
lité inviolable que vous lui avez gardée
pour la gloiie et en l'honneur de Jésus-
Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec
le Père et le Saint Esprit aux siècles des
siècles.
// faut prendre garde a dire plus de cœur
que de bouche cette suinte Oraisoîi, tâchant
d'en bien concevoir le sens: c* est pourquoi il
sera à propos de la méditer avant que de la
lire.
DE LA MERE DE DIEU.
159
On peut renouveller en abir^é, ce qui est
co7itenn en cefe Oraisnn, et dire: .le irnoiire
à tout ce qui n'est pas de vous, o mon
Dieu,, et je suis iaclié de vous av«)ir oflVti-
sé ; je tais la resolution de ne cliercliei- à
Jamais (jue vous seul et votre divine v()l!>n-
té, dans une dépendance entière, en qualité
d'Esclave de voti'e très sainte Mère.
La seule bonne volonté est nécessaire pour
être associé au nombre des Esclaves de la
sainte Jlère de Dieu, sans ijnon soit obli'j;t de
se faire inscrire: Cette dévolioH n'impose au-
cune charge, et ne demande aucun autre eX"
ercice de piété, que celui que nous prati-
quons ordinairement dans notre état en rap-
portant nos actions à la suinte Vierge : ce-
pendant ceux qui auront le tems, pourront
pratiquer dans le courant de Vannée quel-
ques bonnes œuvres qui sont spécialement pro-
pres aux Esclaves de la sainte Vierge.
Prière Journalière.
O Maîtresse Souveraine des Anges, et
des hommes, Marie Mère de Dieu, protec-
trice de tous ceux qui se confient en vos
bontés, je vous conjure par la miséricorde
avec laquelle vous recevez les pécheurs
qui se jettent entre vos bras, d'avoir pitié
de tous vos Esclaves, qui vous consacrent
leui- liberté : qu'il vous plaise les recevoir
en votre sainte protection, et leur obtenir la
grâce de porter tellement vos Cliaines dans
ce monde, qu'ils puissent se dégager de celle
l 60 ASSOCIATION DU SAINT ESCLAVAGl.
ilii démon et <lii pérlié, et se rendre diîçnes
d'rti'c un jour de ceux (jiii vous accom-
pa.e^iieroiit en votre triomphe, et vous sui-
vront romn)e vos Serviteurs. Je vous en
conjure par l'amour de votre très cher Fils,
dont vous avez reçu la fpialité de Souver-
aine du Ciel et de la Terre, et avec lefpiel
vous régnez par tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
ORAISONS JACULATOIRES
^u'on peut faire pendant le jour.
0 Sainte Mèi-e de Dieu, montrez-vous
être ma bonne Mère.
O mon ame ! quand serons nous tout à
Marie, pour être tout à Jésus !
Saint Vierge, je veux vous aimer, et je
vous aime.
0 mon cœur ! souvenons nous que nous
ne sommes plus à nous, mais à la Reine du
Ciel, nous ne pouvons plus disposer de nos
afTectiojis.
Monde, il ne faut plus avoir aucune pré-
tention sur moi, puisque je ne suis plus à moi.
Voih les principales choses nécessaires à l'Esclave
de la Ste. Vierge ; on peut pratiquer cette dévotion
dans tous les états : le tout consiste à être bien fidèle
à remplir les devoirs de chacun son état.
ASSOCIATION
POUR LA BONNE MORT.
Il n'est point de grâce plus précieuse, et qu'on
doive demander à Dieu avec plus d'instance, que
celle d'une bonne mort. Un puissant moyen j.our
l'obtenir, est d'honorer particulièrement la sainte
Agonie de Jésus expirant sur la Croix, et le doulour-
eux Martjre de sa sainte Mère, au pied de sa Croixt
Ce fut pour exciter les Fidèles à cette dévotion, que
le P. Vincent Caraffe, Général delà Compagnie de
Jésus, forma en 1648, le dessein d'ériger à Home une
Congrégation ou Association sous le titre de la Ste.
Agonie de N. S. Jésus-Christ mourant sur le Calvaire,
et de la Ste. Vierge, ditte J^'otve Dame de Douleur.
Cette Association, appellée vulgaireinent, de la bunue
JYloi-t, fut d'abord approuvée par le Pape InnocenlX.;
et plusieurs autres souverains Pontifs lui ont succes-
sivement accordé bien des faveurs spirituelles.
Pratiques.
Recommandées aux dissociés.
Cette AssociATiox étant sous le titre de la sainte
.agonie de JV'. S. Jésus- Christ îuourant en Croix, et de
la Sainte Vierge, dite JK'otre-Dame de Douleur, et la fin
pour laquelle elle a été instituée, étant d'obtenir une
bonne Mort; il est tout-à-fait convenable que les
Associés honorent d'une manière spéciale les Souf-
frances de Jésus et de Mauie ; et qu'ils prennent
les moyens les plus propres pour se procurer une
bonne Mort. Yoici donc ce qu'ils pourront faire à
cet effet.
lo. Ils se rappelleront souvent, et plus particulière-
ment les Vendredis de chaque semaine, le souvenir
de la Passion de Notre Seigneur, et des Douleurs que
ressentit sa très-Sainte Mère, lorsqu'elle le vit ex-
pirer sur la Croix. C^iaque année, ils s'uniront, a»
162 ASSOCIATION
moins de cœur, pour lionorcr les cinq Plaies de Noire
Seigneur, le \endrcdi qui suit le 3 l)im. de Carime,
jour auquel on fait une l'cte, avec un Office particu-
lier des cinq iMaies. Ils honoreront de même les
Douleurs de la Tr. s-Sainte Vierge, le Vendredi de
la semaine de la Passion ; et ces deux jours, s'il se
peut, seront pour eux des jours de Communion.
2o. Ils se confesseront, et communieront, au moins
une fois chaque mois, au Dimanche qui aura ùlé choisi
dans leurs Paroisses respectives, pour y gagner l'In-
dulgence de la bonne Mort ; et feront tout ce qui est
marque pour gagner cette Indulgence. C'est-à-dire,
qu'outre les Prières accoutumées, ils assisteront au
Salut, qui se doit faire ce jour-là après Vêpres, dans
les Eglises où la Confrairie est établie. Ils auront
soin aussi de prôvoir ce qui est marqué dans ce Livre
pour chacun de ces Dimanches.
3o. ("ous le Vendredis, ils réciteront, s'ils le peu-
vent, les Litanies pour obtenir une bonne Mort,
telles qu'on les récite à Rome d.ans l'Eglise de Jésus:
on les trouvera à la fin de ce Livre.
4o. Ils auront un soin particulier de procurer aux
Moribonds tous les secours qui leur sont nécessaires,
chacun selon son état. Ils leur diront quelques Uiots
d'édification ; s'ils ne s'étoient pas encore confesses,
ils leur en fourniront les moyens ; ils leur diront les
prières des Agonisants. &c. Chaque jour ils prieront
pour eux. La prière suivante pourra suffire. "Seig-
neur, je remets mon ame entre vos mains. Je vous
recommande aussi les âmes de tous les Agonisans,
surtout celles des Associés." Pater, ^ve. Pour ne
point oublier cette Prière, on pourroit l'ajouter au
De profundis qu'on dit le soir au son de la cloche.
5o. Enfin, ils repasseront souvent dans leur esprit,
et auront quelquefois à la bouche quelque maxime
jiropre à rappeller le souvenir de la Mort.
JVlemento, Homo, quiu pulvis ex, et in pnlverem rêver'
teris. Souviens-toi, ô Homme, que tu es poussière, et
que tu retourneras en poussière. Gen.3. 19.
JMentor esto (jnoniam mors non tardât. N'oubliez pas
que la mort ne tarde point à venir.
roUR L\ BONNE MORT. 1 6t3
Estote paruti, quia yvâ nescitis horA Filius Ifominii
veutunis est. Soyez pnts, car vous ne savez pas à
quelle heure le Fils de l'homme doit venir. JMatth.
24. 44.
.-î momcnto pendet JEtemitas. L'Eternité dépend
d'un moment.
Inddlgences
accordées par les Souverains Poniifs, aux
Ji s sodé s.
I. Indulgence plénicre, le jour de l'admission dans la
Confrérie.
II. Semblable Indulgence aussi à l'article de la Mort.
m. Une aussi le I Dimanche d'Octobre, Fête solemn-
elle de l'Association.
IV. Une aussi tous les Mois, le Dimanche que l'on
voudra choisir potir cet effet.
V. Plusieures Indulgences parlielleg, pour diverses
pratiques de piété ; quil seroit trop long, de d.-lail-
1er ici: on peut les gagner, par une intention
générale, de gagner toutes les indulgences, ac-
cordées auic bonnes œuvres que nous pratiquons.
Prières Communes
De V Association de la bonne mort.
Au Nom (lu Père, et du Fils, et St. Esprit.
Ainsi soit-il. Ouvrez ma bouche, Seigneur,
pour bénir votre saint Nom ; j)Hrifiez mon
cœur de toutes vaines pensées, de toute dis-
traction; éclairez mon esprit, enflammez
mon cœur; afin que je puisse réciter les priè-
res de ce St. Exercice, avec toute l'attention
et la dévotion qu'il demande, et queje mérite
d'être exaucé en îa présence de votre divine
Majesté ; ô Jésus, qui vivez et régnez avec
K
164 ASSOOIMION
le Père et le St Esprit, dans les siècles des
siècles. Ainsi soit-il.
Litanies.
Seigneur, ayez pitié de ni)iis.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Sainte Maiie, priez pour nous.
Vous, tous SS. Anges et Archanges, priez
pour nous.
Saint Abel, priez pour nous.
Vous, tous les Chœurs des âmes Justes,
priez pour nous.
Saint Abraham, priez pour nous.
St. Jean Baptiste, priez pour nous.
Vous tous, les SS. Patriarches et Prophètes,
priez pour nous.
Saint Pierre, priez pour nous.
St. Paul, priez pour nous.
St André, priez pour nous.
Saint Jean, priez pour nous.
Vous tous, S S. Apôtres et Evangéliste»,
priez pour nous.
Vous tous, SS. Disciples du Soigneur, priez
pour nous.
Vous tous, Saints Innocents, priez pour
nous.
Saint Etienne, priez pour nous.
Saint Laurent, priez pour nous.
Vous tous. Saints Martyrs, priez pournous.
St. Silvestre, priez pour nous.
St. Grégoire, priez pour nous.
St. Augustin, priez pour nous.
l'OL'U LA nONNE MORT. 165
Vous tous, SS. Evèques et Confesseurs,
priez pour nous.
St. Benoit, priez pour nous.
St. François, priez pour nous.
Vous tous, SS. Religieux et Hermites, priez
'pour nous.
Ste Marie Magdelaine, priez pour nous.
Ste Luce, priez pour nous.
Vous toutes, SS. Vierges et Veuves, priez
pour nous.
Vous tous, les saints de Dieu, priez pour
nous.
Soyez-nous propice ; pardonnez-nous, Seig-
neur.
Soyez nous propice ; exaucez- nous, Seigneur.
Soyez nous propice; délivrez-nous Seign-
eur.
De votre colère, délivrez-nous, Seigneur.
Du danger de mort, délivrez nous, Seign-
eur.
D'une mauvaise mort, délivrez-nous Segn-
eur.
Des peines de l'Enfer, délivrez nous,
Seigneur.
De tout mal, délivrez-nous. Seigneur.
Du pouvoir du Démon, délivrez-nous,
Seigneur.
Par votre Nativité, délivrez nous, Seigneur.
Par votre Croix et votre Passion, délivrez-
nous. Seigneur.
Par votre Mort et votre Sépulture, délivrez-
nous. Seigneur.
K2
166 ASSOCIATION
Par votre glorieuse Résurrection, délivrez-
nous, Seigneur.
Pur vutre admirable Assension, délivrez-
nous, Seigneur.
Par la grâce du St. Esprit Consolateur,
délivrez-nous. Seigneur.
Au jour du Jugement, délivrez-nous, Seign-
eur
Nous pécheurs, écoutez-nous, nous vous en
prions.
Daignez nous pardonner ; écoutez-nous,
nous vous en prions.
Seigneur, ayez pitié de nous!
Christ, ayez pitié de nous î
Seigneur, ayez pitié de nous.
Oraison
Daignez, Seigneur, fortifier par votre
grâce vos serviteurs dans votre amour; afin
qu'a l'heure de leur mort, l'Ennemi n*ait
sur eux aucun pouvoir; mais qu'ils méritent
d'entrer avec vos saints Anges, dans le
séjour de la vie éternelle. Par Jesus-
Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Dévotions
Envers la Passion de JV*. S. Jésus- Christ.
Dieu tout puissant, et Créateur, plein de
miséricorde, qui pour abreuver votre Peuple
attiré datia le désert, avez fait couler des
torrents d'eau des rochers les plus durs ;
daignez frapper nos cœurs qui sont durs
''-nime des rochers, pour en tirer les larmes
rOUU LA HONNE MOllT. 167
d'une parfaite contrition ; pour nous faire
détester tous nos [lécliés, et soupirer unirpie-
ment après le l)onlieur de vous voir duos le
ciel. Ainsi soit-il.
Jicte de Contrilion.
Seigneur Jésus, Rédemjjteur du Monde ;
vous me voyez ])i*osterné à vos pieds, moi
qui suis la plus misérable et la plus ingrate
de vos créatures. Oui, mon Dieu ! je le
confesse ; je vous ai grièvement offense, par
mes pensées, mes paroles et mes actions.
Ce sont mes crimes qui vous ont attaché à
la Croix : c'est pour me délivrer de la dam-
nation, que vous avez souffert cette cruelle
agonie, pendant trois heures, sur le Cal-
v.'.ire, j'ai horreur de ma conduite, ô mon
Dieu ! j'ai un extrême regret d'avoir of-
fencé un Dieu, qui nj'a aimé d'un amour
infini! comment est il possible que vous
supportiez encore un si grand pécheur, tel
que je suis ! mais je vous aimerai désor-
mais, ô mon Sauveur, et par le seul motif de
cet amour, je déteste tous mes péchés, et
fais la plus ferme résolution, de ne plus
vous offenser à l'avenii', et de moui-ir mille
fois, plutôt que de commettre un seul péché
Oîortel. Ainsi soit-il.
Les Stations de (a Passion.
I.
0 doux Jésus, qui dans votre prière au
Jardin, avez été couvert d'une sueur de
K 3
168 ASSOCIA riOK
sanq, ay.int permis que votre ame sainte
lut accablée d'une tristesse mortelle ayez
pitié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur ayez pi-
tié de nous !
II.
O doux Jésus, qui avez été livré, par le
baiser d'un traître, entre les mains de vos
ennemis ; (jui avez souffert d'être saisi et
lié, comme un voleur, et abandonné par vos
Disciples ! ayez pitié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur ; ayez
pitié de nous !
III.
0 doux Jésus, qui par une très injuste
sentence, avez été jugé digne de mort, par
le Conseil des Juifs ; trainé ensuite comme
un malfaiteur devant le tribunal de Pilatc,
et moqué par l'inique Hérode : ayez pitié
de nous î
R. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez
pitié de nous.
IV.
0 doux Jésus, dépouillé de vos vête-
ments, et flagellé cruellement, à la colonne !
ayez pitié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur! ayez
pitié de nous !
V.
0 doux Jésus, couronné d'épines, souf-
fleté, les yeux bandés, révetu par dérision,
POUR LA BONNE MOUT. 169
d'un manteau de pourpre, et insulté en mil-
le manières ; ayez pitié de nous î
R. Ayez pitié de nous, Seigneur; ayez
pitié de nous !
VI.
O doux Jésus, réputé plus criminel, que
le meurtrier Barabbas ; rejette des Juifs, et
condamné à la mort ipjnominieuse de la
croix ! ayez ])itié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur ; ayez
pitié de nous !
VIL
O doux Jésus, chargé de la croix, et con-
duit, comme un innocent agneau, vers la
place de votre sacrifice ; ayez pitié de
nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur, Ayez
pitié de nous !
VIII.
O doux Jésus, crucifié entre deux vo-
leurs, insulté, blasphémé, abreuvé de fi.el
et de vinaigre, et souffrant de si cruels tour-
ments sur la croix, pendant trois heures ;
ayez pitié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez
pitié de nous !
IX.
O doux Jésus, détaché de la croix, et
arrosé des larmes de votre mère désolée ;
ayez pitié de nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez
pitié de nous !
K4
170 ASSOCIATION
X.
0 doux Jcsps, couvert de plaies, les pieds
et les mains percées, embaumé et placé dans
le sépulchre, ayez pitié de, nous !
R. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez
pitié de nous !
Verset. Il a pris véritablement nos lan-
gueurs.
Réponse, et il s'est chargé de nos douleurs.
Oraison
O Mon Dieu, qui avez voulu, pour nous
racheter des peines de l'enfer, être circon-
cis, trahi par Judas en vous donnant un
baiser, cfiargé de pesantes cliaines, présente
comme un criminel à Anne, Caïphc, Pilate
et Hérode, accusé par de (aux témoins, con-
damné au fouet, couvert de crachats, chargé
d'opprobres, couronné d'épines, recevoir
des soufflets les yeux bandés, être frappé
d'un roseau, conduit au supplice, dépouillé
nud, attaché avec des doux à la Croix, y
être élevé et mis au nombie des criminels,
abreuvé de fiel et de vinaigre, percé d'une
lance ; je vous supplie, ô mon Sauveur, par
toutes ces peines, (jue vous avez souffertes,
et que j'honore, quoicpie j'en sois indigne;
je vous supplie, dis-je, par elles et par votre
Croix adorable, et les mérites de votre
moit, de me garantir des tourmens de
l'enfer, et me conduire dans le séjour de
\otre gloire, où vons condutsites l'ame du
rOUR LA IIONNE MORT. I7i
lai'ioii pciiitetit, qui fut crucifié avec vous :
qui vivez et régnez daus les siècles des
siècles. Ainsi soit- il.
Dévotions
Ju,x cinq plaies de Jésus- Christ.
Adorons les ciiui plaies de N. S sur la croix ; e).
saluons-les chacune en particulier; avec une ferme
confiance, que par les mérites de sa Passion, et par
la coopération de sa grâce, nous obtieiub'ons la ré-
mission de nos péchés, et la vie éternelle. Présen-
tons nous (levant lui, avec un Cœur brise de douleur,
à la vue de nos offenses et de nos ingratituiles en-
vers sa divine bonté ; avec un ferme propos pour
l'avenir, de fuir toute sorte de péché, et d'en évi-
ter toutes les occasions. Nous rendrons aussi nos de-
voirs à sa Ste Mère, prenant part à sa désolation, et
à ce glaive de douleur, cjui transperça son anie, au
pied delà Croix. Enfin nous bénirons la divine Tri-
nité, qui nous a comblé de tant de biens, par ces
Mystères.
Morons la Tlnie du pied gauche*
Seigneur Jésus-Christ, j'adore la plaie
sacrée de votre piet'i gauche ; je compatis
bien vivement à la douleur que vous y avez
ressentie, et à la peine excessive de votre
divine Mère. Pardonnez moi tous mes pé-
chés ; je les déteste pardessus tout, ô mon
Dieu, par ce qu'ils offensent votre bonté in-
finie. Conduisez moi, et tous les autres
pécheurs, à une entière et parfaite conver-
sion et donnez nous votre divine lumière,
qui nous fasse connoitre toute l'énormité
du péché mortel.
K5
ASSOCIATION
Notre rère, &r. Jevous salue, Mario,
^c. Gloire au Père, au Fils et au St. Es-
prit, À.C.
Adorons laTlaie du pied droit.
Seigneur Jésus Cliiist, j'adore la plaie
sacrée de votre pied droit ; je vous rends
grâces, pour cette douleur, que vous y avçz
souffert, pour mes pécliés, et je compatis
bien vivement à vos souffrances, et à la dé-
solation de votre sainte Mère. Je vous sup-
plie de me fortifier dans toutes les tenta-
tions, et de me rendre fidèle à observer tous
vos commandements. O Jésus ! Soyez la
consolation des ])auvrcs, et de tous ceux
qui sont dans l'affliction, de ceux qui sont
tentés ou persécutés, dirigez ceux qui
sont chargés de rendre la Justice; et as-
sistez ceux qui travaillent au salut des âmes,
soit dans les pays Chrétiens, soit parmi les
Infidèles.
Notre Père &c. Je ous salue, Marie, &c.
Gloiie au Père, au B'ils et au Saint
Esprit, &c.
Adorons la plaie de la main gauclie.
Seigneur Jésus Christ ! j'adore la plaie
sacrée de votre main gauche! je vous rends
grâce, de cette extrême douleur, que vous
y avez souffert pour mes péchés. Je com-
patis de tout mon cœur à vos souffrances, et
à la désolation de votre divine Mère. Je
vous supplie, par le mérite de vos tourments.
l'UUR LA BONNE MOUT. ^7 ^
de me délivrer de ceux de Tenfer que j*ai
mérités, et de me donner la patience et la
conformité à votre sainte volonté, dans tou-
tes les j)eines de cette vie. Je vous offre
toutes mes souffrances, soit intérieures soit
extérieures, en satisfaction pour tous mes
péchés. Pardonnez, Seigneur à mes enne-
mis, et à tous ceux qui m'ont fait du mal.
Soulagez les malades ; donnez-leur la pa-
tience ; et assistez par une puissante grâce,
ceux qui sont à Tagonie, afin qu'ils évitent
la perte éternelle.
Notre Père, &,c. Je vous Marie, &c.
Gloire au Père, au Fils et au St. Esprit, &,c.
»i dorons la plaie delà main droite.
Seigneur Jésus-Christ ! j'adore la plaie
sacrée de votre maine droite; je vous bénis
de cette cruelle peine que votre Charité
vous a porté à souffrir pour mes péchés. Je
compatis bien sensiblement à vos souffran-
ces, et à la désolation extrême de votre
Sainte Mère. Je\ous supplie, divin Sau-
veur, de me donner une volonté ferme, pour
l'œuvre de mou salut; et de me conduire,
par une heureuse persévérance, à cette
gloire du Ciel, que vous nous avez achetée
au prix de votre sang, délivrez les âmes
qui sont en Purgatoii-e ; et accordez à vos
serviteurs sur la terre, et spécialement aux
membres de cette Association, la grâce de
faire tous les jours des progrès dans la per-
fection.
'74 ASSOCIATION
Notre Pore, Kc. Jcvoiis salue, Marie, \;c.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Es-
prit, &c.
»9ilorons la plaie du Coté.
Mon Sauveur Jésus-Clirist! J'adore très
humblement la plaie de votre sacré Coté ;
et vous rends mille actions de grâces, pour
nous y avoir ouvert l'entrée à votre divin
Cœur, qui brûle d'amour pour nous. Ac-
cordez-moi, ô Jésus, ce pur amour, cette
parfaite charité; afin que vous aimant par
dessus toute chose, et toutes choses en vous,
je sois digne de me réfugier dans la plaie
de votre coté, et dans votre divin Cœur !
Protégez votre Sainte Eglise Catholique,
et le suprême Pasteur, votie vicaire, qui la
gouverne ; protégez tous les ordres Ecclési-
astiques, et généralement tous ceux qui
servent à la sanctification des âmes : con-
servez dans votre divin service tous les
Princes Chrétiens; ramenez à la voie do
salut tous ceux qui s'en sont égarés, soit par
malice, soit par ignorance. Soumettez à
voti'e aimable joug les Infidèles, les Héréti-
ques, et tous les autres ennemis de votre
saint Nom. Ainsi soit-il.
Notre Père, 6cc. Jevous salue, Marie, &c.
Gloire au Père, au Fils et au S. Es-
piit. ècc.
POUR LA BONNE MORT. 175
Prières.
Seigneur Jésus-Christ, le Dieu de mon
Cœur, je vous supplie, par les cinq plaies
que votre amour vous a j)ortc à recevoir
pour nous, daignez secourir tous vos servi-
teurs, que vous avez rachetés, au prix de
votre sang. Ainsi soit-il.
0 Rédempteur plein de miséricorde, je
vous supplie, par ces tourments inexprima-
bles que vous avez soufi'erts sur la croix,
surtout quand votre bienheureuse ame fut
séparée de votre divin corps ; protégez ma
pauvre ame au moment de ma mort, et
adressez moi les mêmes consolantes paroles,
que vous dîtes au bon Larron : anjourtThui
vous serexi avec moi dans le Paradis. Ainsi
soit-il.
Dévotions
Envers JN'o/re Dame des Sept Douleurs.
Adressons nos prières à la Vierge Immaculée, la
Mère de Dieu ; prions-la de nous tenir sous sa pro-
tection, jusqu'à ce que le tems de la colère de Dieu
soit passé ; qu'elle nous obtienne une vraie contrition,
et une heureuse persévérance dans la grâce de son
divin Fils. Demandons pour chacun de nous, par son
intercession, ce qui nous est le plus nécessaire, selon
nos besoins spirituels ou temporels : et pour obtenir
ces grâces, joignons nos prières et notre ferveur, aux
sentiments si parfaits d'amour et de compassion, qui
pénétrèrent le ctcur de cette divine Mère au pied de
la Croix.
176 ASSOClATfON
Stabat Mater dolorosa.
Sous la Croix, où pour notre crime
Le saint des Saints s'est tait victime.
Sa chaste Mère étoit en |>leurs.
Et dans cet état pitoyable,
Son triste cœur inconsolable
fut percé de mille douleurs.
O tristesse incompréhensible
Du cœur si pur et si sensible
De la mère du Roi des cieux!
A tant d'horreurs être présente,
Et voir sur une croix sanglante
Son Fils expirer à ses yeux ?
Qui pourroit sans verser des larmes
Çenser aux mortelles allarmes
Dont tous ses sens furent surpris ?
Quelle ame sans en être atteinte,
Verroit une mère si sainte
Souffrir tant avec son saint Fils.
Elle vit ce Fils adorable.
Ce F^ils infiniment aimable,
Battu, percé pour des ingrats.
Et par le plus cruel supplice
Mourir enfin en sacrifice
Dans les douleurs de cent trépas.
Mère du Dieu de la nature,
Du pur amour source trèsj)ure,
Mêle mes pleurs à tes soupirs.
Allume en moi ton divin zélé,
Afin qu'étant pur et (îdéle,
Moo Jésus ait tous mes désirs.
POUU LA B«1NNE MOUT. 177
Que ses (UmiIoups les plus ciuelles,
Que ses pointes les plus mortelles
Percent mon cœur dans ce moment.
C'est pour moi fjue Jésus expire ;
C'est pour moi que l'on le déchire ;
Je dois partager son toui-ment.
Que ne puis-je à cette Croix sainte.
Qui du sang de Jésus est teinte,
Attacher, comme toi, mon cœur.
Hélas ! ma plus pressante envie.
C'est de sentir toute ma vie
Et ton amour et ta douleur.
0 Vierge que le Ciel admire.
Fais que sans cesse je soupire
Après mon Sauveur mort pour moi.
Et que dans mon ame souffrante.
Sa sainte mort toujours présente
Nourrisse mon zèle et ma foi.
Que dans les profondes blessures
Qu'il reçut de ses créatures,
Mon cœur s'abîme entièrement.
Et qu'un pur rayon de ta flamme.
Protège et défende mon ame
Dans le grand jour du jugement.
Que Jésus pour nioi fait victime.
Par sa croix effaçant mon crime.
Me rende agréable '4 ses yeux ;
Et qu'enfin mon ame épurée.
De mon corps étant séparer.
Avec lui règne dans les Cieux. Ainsi
sr)it-il.
V. Votre ame a été percée par le glaive
de douleur.
178 ASbOOlATION» Sec.
R. Afin que les pensées de plusieurs
soient révélées.
ORAISON.
Nous vous supplions, Seigneur, que nous
soyons, secourus auj>rès de votre bonté
maintenant et à l'heure de notre mort, par
l'intercession de la bienheureuse Vierge
Marie votre mère, dont l'ame fut percée
d'un glaive de douleur dans le tems de vo-
tre passion : Vous qui étant Dieu, vivez et
régnez éternellement avec le Père et le S.
Esprit. Ainsi soit-il.
Récitons trois fois )e Pater et l^Jlve, en mémoire de»
trois heures, que notre Sauveur passa sur la Croix ;
pour le repos des âmes des Fidèles Trépassés, qui
étoient membres de cette congrégation.
iNotre Père, &.c.
Récitons aussi un Pater et Ave, pour ceux qui ont
le malheur d'être en péché mortel.
Notre Père, Sic
Enfin récitons en core un Pater et Jlve, pour celui
d'entre nous, qui doit mourir le premier, afin qu'il s'y
prépare, et qu'il ait le bonheur d'avoir reçu les
sacrements, a' ant de mourir.
Notre Père, Sic.
LA COURONNE OU CHAPELET
A V honneur des sept douleurs de la très Ste
Vierge.
si le souvenir et la méditation de la passion de
notre Seigneur Jésus-Christ, est une pratique si re-
commandée par les saint» et par tous les maîtres de
la vie spirituelle ; le rouvenir et la méditation des
douleurs de Marie ne peuvent être qu'agréables à
Jésus et à sa sainte Mère, et devenir une source de
grâce pour ceux qui s'adonnent à ce pieux exercice.
Cette dévotion est des plus anciennes, des mieux
fondées sur l'écriture, des plus accréditées par le
témoignage des Pères, et une de ceRes que Dieu
semble avoir pris plaisir de justifier par le nombre et
la nature des grâces qu'il a accordées à ceux qui en
ont suivi fidèlement les exercices. Aussi, quoi-
qu'aujourd'hui la ferveur de la piété chrétienne se
soit beaucoup refroidie ; quoique les pratiques non-
seulement de dévotion, mais même de nécessité,
soient ou négligées ou abandonnés par un trop grand*
nombre de personnes, et que le scandale qui en
résulte devienne de jour en jour plus contagieux ; on
voit néanmoins dans les lieux où cette dévotion est
établie, le peuple chrétien courir en foule à ses
exercices, et chercher dans la protection de Notre-
Dame des Sept Douleurs, la consolation dans ses
tribulations, ou le préservatif de ses dangers.
C'est donc faire une chose aussi agréable à Marie,
qu'utile aux Fidèles, que de faire connoltre cette
dévotion à ceux qui l'ignorent, d'encourager ceux qui
la pratiquent, et de donner aux uns et aux autres une
méthode pour réciter avec fruit, la couronne ou la
chapelet de Notre-Dame des Sept Douleurs.
180 LA COURONNE OU CHAPELET
Apres avoir récité l'Ofirande, on commence le
Cliapolet par la méditation et la prière marquée
pour le premier Mystère ; et l'on dit un Pater sur le
premier gros grain, et sept .Ive, sur les sept petits
grains qui suivent. On fera de môme a cliactin des
autres Mystères. A la fin on récite, O Jteine drs
Martyrs, ifc. et sur les trois petits grains prés de la
Croix, trois ^ve, pour honorer les larmes de la Ste
Vierge au pied de la Croix. Enfin on prononce l'acte
de Consécration ; Vierge Sainte, &c. puis sur la
croix on récitera la Prose, Sttibat Muter Ùc. laquelle
est cidevant en francois.
Offrande du Chapelet.
Mon Dieu, je vous offre le chapelet qu«
je vais dire pour votre plus grande gloire
et pour honorer votre sainte Mère, en mé-
ditant ses douleurs ; afin d'obtenir les ver-
tus dont vous nous avez donné Texemple,
en apprenant d'elle à partager vos souffran-
ces. Donnez moi, je vous prie, l'esprit de
componction, l'attention et l'humilité dont
j'ai besoin pour gagner les Indulgences et
participer aux mérites des confrères ; je
renonce à toute négligence et à toute difî-
traction.
PREMIER MYSTÈRE.
.-Prophétie Du Vieiliard Simeon.
Il faut méditer avec une profonde humi-
lité, quelle fut la douleur que ressentit Ma-
rie, lorsque présentant son Divin Fils au
Temple, le saint Vieillard Siméon, lui an-
nonça que cet Enfant seroit le jprincipe de
DES SEPT DOULEURS DE MARIE. 181
la mine et de la résurrection de plusieurs,
et qu'à son occasion, son ame seroit percée
d'un glaive de douleurs. Prophétie qui an-
nonçoit îi Marie la passion et la mort de
son Divin Fils Notrc-Seiçneur, et la perte
de beaucoup d'aines, quoique rachetées par
son précieux Sang.
Fruit du Mystère.
Donner à Dieu notre cœur et nous soumettre
à sa sainte volonté.
Prière.
O Vierge douloureuse ! par ce glaive qui
perça votre ame, je vous prie de m'obteiiir
que le souvenir de vos douleurs et des souf-
frances de votre Fils me soit toujours pré-
sent, afin que faisant à Dieu le sacrifice de
mes affections les plus chères, et de ma vo-
lonté, je puisse l'aîmer désormais d'un
amour pur, ardent, généreux et digne de
lui ^ c'est ce que je vous demande de tout
mon cœur.
Récitez un Pater et sept Ave Maria,
SECOND MYSTÈRE.
La Fuite en Egypte.
Le second sujet de douleur pour Marie
fut la nécessité où elle se vit de fuir en
Egypte, pour soustraire son Divin Fils à
la persécution de l'impie Hérode qui avoit
résolu de le faire périr.
L
vS'J T.A COXFUEHIE
lors(|u'il vivoit snt* la torrc, à relui qu'il lui
rend «••nitiinu'lli'iiifiit dans lo Ciel, et dans
tous les lieux du nu»tule ou il est irellement
présent, dans rau;:;uste vSacremcnt de nos
Autels, où il demeure avec nous et pour
nous en état de victime. Jusqu'à la consom-
mation <les siècles. Il faut alors, en union
avec tous les Associés, faire au Sacn- Cœur
lie Jésus Christ ré|)aration et amen«le lio-
norable j)our toutes les injures. mé|»ris, out-
rai^Ts, oublis et iui^ratitudcs des hommes,
et pour nos propres irieverences envers le
tiès saint Sacrement : prier pour les be-
soins de l'Eçlise et de l'Etat, pour tous
les Princes Chrétiens, pour ses proches,
pour ces amis et entiemis, pour la convei'-
sion des pécheurs, des Hùréti(pies, des Infi-
dèles, des Juifs, pour les Fidèles trépasses,
& ])oui' notre jjropre salut. Tout cela se
doit faire simplement, sans contrainte, par
le désir du cœur qui fait la vraie prière:
une intime élévation d'esprit et d'union au
Cœur de Jésus-Christ sufllt, se joignant
encore en son amour, à tous ceux qui sont à
lui et qui l'honorent. Pour animer sa pié-
té, on invo(|ue la très sainte Vierge, tous
les Anges et Saints de l'Eglise triomphante.
V.
Si par maladie ou autre empêchement,
on ne peut faire son heure d'adoration au
jour et à l'heure marquée, on la remettra au
DU SACHK CO-L'Il UK Jli8U.>. tto
premier jour libi*e, ou bien ou se fera sup-
pléer par (luelijuc bonne anie.
VI.
En commeneant la Station, les Associés
pourront dire avec une buinble coniiancc à
Notre- Seiiçncur :
O le Dieu de mon cœur! unissez, s'il
vous plait, ma ioible et froide Oraison à la
sainteté et à l'ardeur de la vôtre, k. dctiui-
sez en moi pour jamais tout mouvement
d'or'çueil ^ d'amour propir, toute lacbcté,
distraction et négligence envers vous ; afin
de me rendre en vous et par votre Sacré
Cœur, un parfait adorateur de votre Père
céleste, en esprit et en vérité. Ainsi soit-il.
Ou bien seulement ces paroles dans le
même esprit et la uiéme intention :
O vere adorator, et unice Dei amator .'
miserere nobis. Jmev.
0 vous qui seul adorez et aimez digne-
ment et iniiuiment la Majesté de Dieu ! par
votre Sacré Cœur, ayez pitié de nous, et
faites-nous miséricorde. Ainsi sott-il.
VII.
Si tous les Cbrétiens sont obligés de ren-
dre de tems en tems quelques visites à Jésus-
Christ dans le saint Sacrement, les dévots à.
son Sacré Ci ur doivent signaler leur zèle
pour cette sainte pratique.
184 LA COCHONNE OU CHAPELET,
Fruit du Mystère.
Supporter avec patience les croix et les majix
de cette vie.
Prière.
0 Vierge sainte ! puisque mes péchés, en
accablant Jésus sous le poids de la croix,
ont été cause de vos douleurs ; j»; vous con-
jure par la tendre compassion que vous eû-
tes pour ses souffrances, de m'obtenir la
grâce de porter avec patience la croix qu'il
lui plaira de m'cnvoyer, afin que ma résig-
nation dans les peines de cette vie et ma fer-
veur dans son service le glorifie désormais,
et expie les outrages dont je l'ai comblé
Un Pater et sept .âvc Maria.
CINQUIÈME MYSTÈRE.
Le Crucijiement de Jésus.
Le cinquième sujet de douleur pour la
très Sainte Vierge, fut de voir ce Divin
Fils attaché à la Croix, répandre son sang
par toutes les plaies qu'on lui avoit faites,
et expirer entre deux scélérats.
Fruit du Mystère.
La mortification de nos sentimens.
Prière.
0 Marie ! par cette douleur inconcevable
que vous ressentîtes au pied de la croix eu
DES SEIT DOULEURS OE MARIE. IHS
voyant expirer Jésus au milieu de tant de
souffrances, obtenez-moi la grâce de |)arta-
ger son sacrifice, en crucifiant continuelle-
ment mes passions par l'abnégation de moi-
même, daignez me soutenir jusqu'à la fin
dans ce pénible combat, je l'cspére de vo-
tre amour et de votre bonté.
Uu Fater et sept ^ve Maria.
SIXIÈME MYSTÈRE
Descente de la Croix.
Le sixième sujet de douleur pour Marie,
qu'on peut regarder comme le plus grand
et le plus sensible qu'elle eût eu jusqu'alors,
fut de tenir dans ses bras son Divin Fils,
lorsqu'on l'eût descendu de la Croix, après
une mort si douloureuse et si cruelle, et de
voir son côté ouvert, ses pieds et ses mains
percés, et son corps couvert de plaies «t de
sang.
Fruit du Mysterb.
Mériter par la pénitence et les bonnes œuvres
l'application des mérites de Jésus Christ.
Prière.
0 Vierge sainte ! par l'amertume ex-
ti'ème dont fut inondé votre ame lorsque Jé-
sus, déposé de la Croix, fut remis entre vos
bras, je vous supplie de demander à ce Di-
vin Fils qu'il me fasse tellement contempler
dans ses plaies sacrées la grandeur de son
L3
186 LA COURONNE OU CHAPELET,
amour et la malice dii péché, que méritant
par une véritable pénitence et la prati«|ue
des bonnes œuvres, l'application de ses mé-
rites, Je ne l'offense plus a l'avenir après
avoir lavé dans son précieux sang^les souil-
lures de mon ame.
Un Fater et sept Âve Maria.
SEPTIÈME MYSTÈRE.
La Sépulture de Jésus.
Le septième sujet de douleur pour Marie,
Reine et avocate de tous les hommes, et en
particulier de ceux qui l'honorent et qui im-
plorent sa médiation auprès de son Divin
Fils, fut de le voir ensevelir et renfermer
dans le sépulclire par Joseph etNicodême,
et de ne pouvoir témoigner sa tendresse ma-
ternelle que par les larmes amères qu'elle
répandoit.
Fbuit du Mystère.
Faire tout pour Dieu seul.
Frière.
0 Mère désolée ! par ces douleurs déchi-
rantes que vous ressentîtes lorsqu'il fallut
vous éloigner du tombeau de votre Divin
Fils, daignez m'obtenir la grâce de con-
noître quel est le malheur d'une ame sépa-
rée de Dieu par le péché j afin qu'après
avoir déposé mes iniquités dans le tombeau
de JésuSj je puisse demeurer en assurance
DES SEPT DOULEURS DE MARIE. 187
dans ses plaies sacrées, et pénétrer jusqu^à
son cœur adorable^ où je sois embrasé d'un
amour si pur et si constant ((iie je ne cher-
che désormais en toutes mes actions que
l'intérêt et la gloire de Dieu seul. Ainsi
soit-il.
Un Pater et sept Ave Maria.
PRIÈRE.
O Reine des Martyrs, ô Marie dont
l'ame sainte fut abimée dans un océan de
douleurs, je vous prie, par les larmes que
vous avez répandues dans ces mystères, de
m'obtenir, ainsi qu'à tous ^es pécheurs
l'esprit de componction et le don des larmes,
afin que pleurant sincèrement nos péchés,
nous les expions par de dignes fruits de
pénitence.
On récitera sur les 3 grains qui sont avant
la Croixy trois Ave Maria, pour honorer les
larmes de la Sainte Vierge.
Acte de consécration après le chapelet.
Vierge Sainte, Mère de mon Sauveur,
je vous choisis aujourd'hui pour ma souver-
aine, ma protectrice et mon avocate auprès
de Jésus votre Divin Fils ; je prends la ré-
solution de ne jamais abandonner votre ser-
vice, et de chercher de tout mon pouvoir à
vous procurer l'honneur et la gloire qui vous
sont dûs. Pour gage de ma profonde véné-
ration, je donne à vous après Dieu, tout ce
L 4
188 LA COUROKNE OU CHAPELET,
qui est à moi, particwliè rement mon cœur;
pénétrez le des douleurs que ressentit le vô-
tre pendant la passion de votre Divin Fils.
Je vous prie de me recevoir au nombre de
vos serviteurs, vous qui au pied de la Croix
m'avez reçu pour votre enfant j assistez-
moi dans toutes mes actions, et surtout à
l'heure de ma mort, afin que vivant désor-
mais dans une fidélité constante à votre ser-
vice, je puisse mériter, par l'imitation de
vos vertus, de partager éternellement votre
bonheur et votre gloire, après m'être uni
dans cette vallée de larmes à vos douleurs.
Méthode Abrecee
Qu'oïl peut apprendre aisémentf à ceux qui
ne savent pas lire.
Offrandre du Chapelet.
Mon Dieu, je vous offre ce chapelet, en
mémoire des souffrances de votre divine
Mère, que je désire honorer avec toute l'hu-
milité et la dévotion possible.
/. Mystère.
La Prophecie de Simeon.
Mère de douleurs, a qui Simeon annonça
que votre ame seroit transpercée par nn
glaive de douleur: obtenez-nous la grâce
d'être comme vous, parfaitement soumis a
la volonté de Dieu.
Notre Père, &c. Je vous salue, Marie, &c.
DES SEPT DOULKL'IIS DE MAHIK. 18i)
//. Mystère.
Jm fuite en IJi^ijpte.
Mère de douleurs, qui pleine d'affliction»
partîtes jionr l'E.e;yi>te, emportant votre
cher fils dans le triste exil; obtenez nous
d'imiter votre parfaite obéissance aux ordres
de Dieu.
Notre Père, &c. Je vous salue, Marie, &c.
m. Mystère.
La perte de Jésus dans le Temple»
Mère de douleurs, par ces larmes amères
que vous versâtes pendant trois jours ;
cherchant votre cher fils, que vous retrou-
vâtes enfin dans le Temple ; faites nous la
grâce de chercher J. C. avec une véritable
contrition. Notre Père, écc. Je vous salue,
Marie, &c.
J7^. Mystère.
La rencontre de Jésus portant sa Croix:.
Mère de douleurs ;.par cette extrême af-
fliction que vous causa la vue de votre divin
Fils chargé de sa croix,; obtenez-nous le
courage et la force de porter toutes les
croix, dont il plaira a Dieu de nous charger.
Notre Père, &c. Je vous salue, Marie, &c.
100 1,A COURONNE OU CHAPELET,
V Mystère.
Le cnunfiement de Jésus.
Mère de douleurs, qui debout au pied de
la croix, y ave/ vu dans un excès de désola-
tion votre tendre Fils y versant tout son
sang, et y expiiant dans les souffrances;
apprenez nous d'entrer dans cet esprit de
sacrifice, et d'oblation parfaite de nous-mê-
mes à Dieu.
Notre Père, &c. Je vous salue, Marie, &c.
VI. Mystère.
Le descente de la Croix.
Mère de douleurs, vous fûtes au comble
de votre désolation, quand vous reçûtes
entre vos bras, le corps de Jésus, tout cou-
vert de plaies et de sang, demandez pour
nous l'horreur du péché, qui a causé tous
ces maux.
Notre Père, &c. Je vous salue, Marie, &c.
VIL Mystère.
La Sépulture de Jésus.
Mère de douleurs, par cette tristesse ex-
trême que vous avez ressentie, rjuand votre
Fils fut enseveli, et que vous vous vîtes pri-
vée de sa présence : obtenez-nous la grâce de
souffrir toute sorte de privation, pour son
amour, et de ne nous attacher qu'à lui seul.
Notre Père, &c. Je vous Salue, Marie,
&c.
lïES SEPT DOULEURS DE MARIE. 191
On recitera sur les trois grains qui sont
avant la croix, trois Jive, po^ir honorer les
larmes de la Vierge ; et sur la croioc on ter-
minera, en récitant la prière suivante.
Prière.
O Reine des martyrs, abimée dans un
Océan de douleurs ! Nous vous supplions,
par les larmes que vous avez rersécs dans
tous ces Mystères, de nous obtenir la dou-
leur de nos péchés, et la grâce de les expier
par de dignes fruits de pénitence. Ainsi
soit-il.
LITANIES
Pour la Bonne Mort.
Seigneur, ayez pitié tle nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de
notre ame au moment de notre mort
Fils rédempteur des hommes, qui êtes
Dieu, ayez pitié de notre ame au moment
de notre mort.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié
de notre ame au moment de notre mort.
Adorable Trinité, qui n'êtes qu'un seul
Dieu, ayez pitié de notre ame au moment
de notre mort.
Seigneur, délivrez-nous d'une mort su-
bite et imprévue, selon votre grande mis-
ri coder.
Quand nous mourrons, délivrez-nous
d'une malheureuse mort, selon votre grande
miséricorde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous de
tout péché, selon votre grande miséri-
corde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous des
embûches du démon, selon votre grande
miséricorde.
VOUR LA BONNK MOUT. 193
Quand nous mourrons, délivrez-nous des
frajeurs doce dernier moment, selon votre
grande miséricorde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous des
tentations de désespoir, et de défiance, se-
lon votre grande miséricorde.
Quand jjous mourrons, délivrez-nous de
l'esprit de présomption, selon votre grande
miséricorde.
Quand nous mourrons, dclivrez-nous de
l'endurcissement du cœur, selon votre
grande miséricorde.
Quand nous mourrons, délivrez-uous de
votre colère, selon votre grande miséri-
corde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous de
la puissance du démon, selon votre grande
miséricorde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous de
toutes les illusions de la chair et du monde,
selon votre grande miséricorde.
Quand nous mourrons, délivrez-nous des
peines de l'enfer, selon votre grande misé-
ricorde.
Quand nous mourrons, accordez-nous
l'avantage de recevoir nos derniers Sacre-
mens, selon votre grande miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez nous une
contrition parfaite, selon votre grande mi-
séricorde.
Quand nous mourrons, accordez-nous une
foi inébranlable, selon votre grande misé-
ricorde.
194 LITANIES,
Quand nous mourrons, accordez- nous une
ferme espérance, selon votre grande misé-
ricorde.
Quand nous mourrons, accordez-nous une
ardente cliarité, selon votre grande miséri-
corde.
Quand nous mourrons, accordez-nous une
patience invincible dans les douleurs» selon
votre grande miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez- nous la
force de résister aux attaques de l'ennemi,
selon votre grande miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez nous une
soumission parfaite à vos ordres, selon votre
grande miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez nous la
protection de la Sainte Vierge, l'assistance
dep Saints Anges Gardiens, et Pinterces-
sion de tous les Saints, selon votre grande
miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez-nous les
prières et les secours de l'Eglise, selon vo-
tre grande miséricorde.
Quand nous mourrons, accordez-nous un
pressant dcsir de vous voir au Ciel, selon
votre grande miséricorde.
Seigneur Jésus- Christ, Fils du Dieu vi-
vant, par votre sainte Incarnation, pardon-
nez-nous nos péchés, et sauvez-nous.
Par votre sainte Nativité, pardonnez-nous
nos péchés et sauvez-nous.
Par votre Baptême et votre Jeûne, par-
donnez-nous nos péchés et sauvez-nous.
l'OUR LA nONNE MO UT. 195
Par votre Vie sainte et laborieuse, par-
do)inrz nous nos pécli^s et sauvez-nous.
Par v<»trc faim, par votre soif, et par vos
veilles, pardonnez-nous nos péchés et sau-
vez-nous.
Par vos gémissemens et par vos soupirs,
pardonnez nous nos péchés et sauvez-nous.
Par vos larmes très amères, pardonnez-
nous nos péchés et sauvez nous.
Par vos frayeurs et par vos douleurs ex-
trêmes, pardonnez-nous nos péchés et sau-
vez-nous.
Par votre sueur de sang, pardonnez-nous
nos péchés et sauvez- nous.
Par les liens qui ont attaché vos mains
sacrées, pardonnez-nous nos péchés et sau-
vez-nous.
Par les opprobres, les soufflets et les af-
fronts que vous avez enduré-s, pardonnez-
nous nos péclîés ot sauvez -nous.
Par les cruelles blessures que les fouets
vous ont faites, pardonnez-nous nos péchés
et sauvez nous.
Par votre Couronne d'épines, pardonnez-
nous nos péchés et sauvez-nous.
Par le Sang que vous avez répandu, par-
donnez-nous nos péchés et sauvez-nous.
Par votre Croix et i)ar votre Passion,
pardonnez nous nos |iéchés. et sauvez nous.
Par le fiel et le vinaigre que vous avez
goûtés, pardoonez-nous nos péchés, et sau-
vez-nous.
196 LITANIES,
Par vos cinq Plaies, pardonnez-nous no.s
péf lies et sauvez-nous.
Par votre triste Agonie, pardonnez-nous
nos péchés, et sauvez-nous.
Par votre bieniieureusc Ame, que vous
avez remise entre les mains de votre Père,
et qui s'est scparée de votre corps pourla
réilemption du monde, pardoimez-nous nos
péchés et sauvez-nous.
Par les entrailles de votre miséricorde,
faites que nous mourions de la mort des
Saints.
Par les mérites et l'intercession de la
Sainte Vierge, Mère de Dieu, faites que
nous mourions de la mort des Saints.
Par les mérites et l'intercession des An-
ges et Archanges, faites que nous mourions
de la mort des Saints.
Par les méiitcs et l'intercession des Apô-
tres et des Evangélistes, faites que nous
mourions de la morts des Saints.
Par les mérites et l'intercession des Saints
et des Saintes qui ont souffert le martyre,
faites que nous mourions de la mort des
Saints.
Parles mérites et l'intercession des Saints
Pontifes et Confesseurs, faites que nous
moulions de la mort des Saints.
Par les mérites et l'intei-ccssion des saints
Pi-étres et des saints Lévites, faites que
nous mourions de la mort des Saints.
Par les mérites et l'intercession des saints
rOUR LA MONNE MOHT. 197
Relijçioux et des saints Hcrmites, faites «juc
nous mourions de la mort des Saints.
Par le mérite et l'intercession des saintes
Vierges et des saintes Veuves, faites que
nous mourions de ta mort des Saints.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés
du monde, préservez-nous d'une mauvaise
mort.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés
du monde, exaucez-nous aux approches de
la mort.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés
du monde, ayez pitié de nous au moment de
la mort.
V. Que je meure, Seigneur, de la mort
des Justes.
R. Et que ma fin soit semblable à la
leur.
O RAISON.
Je vous prie, divin Sauveur, d'embraser
tellement mon ame des douces flammes du
saint amour, qu'il la détache entièrement
de tout ce qui est périssable ici-bas, ensorte
que je puisse vivre et mourir par amour
pour vous, comme vous avez voulu vivre et
mourir par amour pour moi.
Adorable Jésus, en vue de cette cruelle
amertume que vous sentîtes étant attatché
à la Croix pour mon salut, surtout au mo-
ment que votre grande ame se sépara de
votre sacré Corps ; daignez avoir pitié de
la mienne à l'instant d'une si dure sépara-
198 LITAKIES, Sec.
tion, et venez alors prendre possession de
cette ame laclietée de votre Sang, pour la
rendre participante du souveraine bonheur.
Ainsi soit-il.
Et vous, ô Marie Vierge et Mère, re-
fuge des Crétieris, Consolatiice des affligés.
Reine de tous les Saints, obtenez nous la
grocc de vivre si bien, que notre esprit, ex-
empt de tout péché, et n'ayant plus rien à
expier après la mort, mérite d'être reçu
par les saints Anges, et conduit dans l'éter-
nelle Patiie. Ainsi soit-il.
Saint Michel Archange, Anges-Gardiens
Es|)rits célestes de tous les Ordres, bien
heureux Patrons que nous révérons en par
ticulier, défendez-nous au dernier combat
pour nous empêcher de périr au terrible Juge
ment de Dieu. Ainsi soit-il.
REFLEXIONS CHRETIENNES,
Four tous les jours du mois.
Les lîcflexions qui suivent, out paru si solides el
si touchantes, que l'Eiliteur de cette J)évotion des
Confréries, a cru ne pouvoir rien t'afrc de plus utile,
ni de plus agréable aux Confrères, que de leur offrir
des sujets lie méditation, très pieux, soit pour leurs
Oraisons de cliaque jour, soit pour les jours d'ado-
ration devant le très Saint Sacrement.
I. SUR LA VOLONTK DE DIEU.
1. Je ne suis au monde que pour faire ce
que Dieu veut.
2. Je ne mérite pas d'exister, si Je ne
fais ce que Dieu vont. v
3. Je ne serai jamais parfait, si je ne
fais ce que Dieu veut.
4. Je n'fturai jamais de repos, si je
ne fais ce que Dieu veut — au contraire,
quelle paix ! quel bonheur ! si je fais ce
que Dieu veut.
5. Juajer comme Dieu juge, c'est être
sage comme Dieu.
6. Vouloir tout ce que Dieu veut, c'est
être saint comme Dieu.
7. Ne vouloir que ce que Dieu veut,
c'est être heureux comme Dieu.
8. Il faut de gré ou de force que
je fasse ce que Dieu veut. Ce .-à-dire,
ou sans mérite, si je le fais pai* force-—
M
200 REFLEXIONS CHRETIENNES,
OU avec nn mérite presqu'infini, si je le
fais jiar amour.
9. O mon Dieu ! détruisez ma volonté,
de peur qu'elle ne détruise la vôtre. Tirez-
moi, si je ne veux pas vous suivre.
10. Faites votre volonté de moi, si je
ne veux pas l'aire ma volonté de la vôtre.
Faites moi servir, si je ne veux pas ai-
mer.
11. O mon Dieu! il n*y a point déplai-
sir à vous déplaire. Depuis que je suis
mal avec vous, je suis mal avec moi.
12. Mon ame, ne veux tu pas être su-
jette à Dieu ? Veux tu lui faire la guerre ?
Espères tu de pouvoir l'emporter sur lui ?
Si tu l'affliges, il t'affligera. Si tu le trou-
bles, il te troublera. Si tu le condamnes,
il te condamnera.
II. Sur l'obligation d'aimeb et de
SERVIR Dieu.
1. O mon Dieu ! puisque vous êtes le
premier des êtres, je me dois tout à votre
amour.
2. Puisque vous m'avez ibrmé de vos
mains, je dois aimer ces mains si bien-
faisantes pour le passé — Si bienfaisantes
pour le présent — Si bienfaisantes pour
l'avenir,
3. Puisque vous m'avez formé pour
vous aimer, je ne dois pas pervertir une si
rOUR TOUS LES JOUIIS DU MOIS. 201
belle destination, et aimer autre chose que
vous.
4. Puisque vous m'avez animé de votre
esprit, je dois être tout à vous, comme
vous êtes tout à moi — Tout de feu pour
vous, comme vous êtes tout de feu pour
moi.
5. Puisque vous vous promettez tout à
moi, avec toute votre félicité ; je me dois
tout à votre amour, avec toutes mes facul-
tés.
6. 0 mon Dieu ! je me dois à votre
amour plus que tout ce que je puis dire ;
et d'autant plus que tout, que vous êtes
plus que moi — A qui vous vous promettez —
A qui vous vous oflfrez — Et à qui vous
vous donnez, pai* un excès d'amour.
7. 0 mon Dieu ! Que je cesse de vi-
vre si je ne veux pas cesser d'aimer les
créatures au lieu de vous — Et si je ne veux
pas commencer enfin à vivre pour votre
amour.
III. SUR LE MEPRIS DU MONDE.
1. Qui m'a mis en ce monde ? Pourquoi
suis je en ce monde ?
2. Qu'est-ce que je fais en ce monde?
Quel repos ai-je en ce monde ?
S. Quand sortirai je de ce monde ? Où
irai-je au sortir de ce monde ?
4. Que voudrois-je avoir fait au sortir
de ce monde ? Pourquoi ne le fais-je pas
tandis que je suis encore en ce monde 2
M 2
202 IlEFLEXIONS CHRETIENNES,
5. Peut on être serviteur de Dieu et <lii
monde ?
6. F'aiit-il me damiici- pour les biens de
ce monde? Et pour des biens passagers
perder les biens éternels ?
7. Si je perds mon ame, que me servira
d'avoir gagné tout ce monde ?
8 0 mon Dieu ! Otez-moi du monde,
ou detacliez-moi du monde.
9. Ou faites mourir le monde dans mon
cœur, ou ne me laissez point vivre au
monde.
ÏV. SUR lA MORT.
1. Vous mourrez une fois. Vous ne
mourrez qu'une fois.
2. Vous ne savez quand vous mourrez.
Vous mourrez plutôt que vous ne pensez.
3. Si vous n'y pensez, vous mourrez
sans y penser. Et telle est la vie, telle est
la mort.
4 On n'apprend point en un moment un
métier qu'on n'a jamais fait. Il faut donc
mourir tous les jours à soi-même, et faire
souvent la préparation à la mort.
5. Après la mort vous serez jugé ; et
quel compte n'aurez-vous pas à rendre ?
V. SUR LE JUGEMENT.
1 . Vous serez jugé ausitot après votre
mort, par un juge qui a tout vu — qui a pris
long temps patience — qui vous a long-temps
roL'u TOUS i.Ks ,'()ui;s nu mois. 203
ainu- — et j)cut-rtrc iiiiitilcmciit, et «jiii enfii»
est inexorable.
2. Vous serez jug*' sur tout le mal que
vous aurez fait — et sur celui que vous aurez
fait faire — ou que vous auriez pu empêcher.
3. Vous serez juge non seulement sur
le mal que vous avez commis ; mais sur le
bien que vous n'aurez pas fait — sur celui
que vous auriez pu faire si vous eussiez été
plus fidèle — et sur toutes vos résistances à
la grsice.
4. Vous serez jugé par Dieu, que vous
aurez offensé, et dont le temps de la miséri-
corde sera fini — par votre conscience, qui
verra les choses tout autrement qu'à pré-
sent, mais hélas ! malheureusement trop
tard — par votre prochain, qui vous accusera
d'avoir contribué à sa perte par vos mauvais
conseils — par vos mauvais exemples — par
votre défaut de zèle.
5. Vous serez jugé en présence de toutes
les créatures. Oh ! que de témoins de vos
turpitudes et de votre méchanceté. En
présence de vos amis et de ceux que vous
aviez trompés avec tant de soin. Oh ! quel
grand jour de révélation. En présence
de ceux que vous avez méprisés, calomniés.
Oh ! quel jour de rectification dans les
jugemens, de réparation, dans les senti-
mens!
M 3
2 04 UF.ri.KxiONS muktif.nnks,
VI. suu l'knfkr.
1. Aprt's avoir été jupe, vous serez ou
sauvé ou dafnné — ou heureux pour toujours
avec les saints <lans le ciel ; ou malheureux
à jamais dans les enfers avec les démons,
?. lii'uler continuellement dans les flam-
mes, quel sort malheureux ! ne pouvoir
plus brûler de l'amour de Dieu, quoiqu'on
en sente tout le bonheur — et qu'on recon-
noisse combien il est aimable, quel déses-
poir !
3. 0 vous ! qui aimez tant tout ce qui
vous cause quelque plaisir, que fcrez-vous
dans l'cnler, où il n'y a pas un instant de
satisfaction, pas un instant de consolation ?
0 vous qui redoutez tant tout ce qui vous
fait un peu souffrir — que ferez-vous en en-
fer, où il vous faudra souffrir de la part de
tous, en mille manières, et pendant toute
une éternité ? de la part de Dieu qui vous
rejettera, des démons qui vous entraîne-
ront pour vous tourmenter; des flammes
qui vous recevront sans jamais vous con-
sumer.
4. L'enfer est la prison de la justice de
Dieu — l'arsenal de ses vengeances — le der-
nier terme de sa colère.
5. L'enfer est le royaume du démon —
un lieu de tourment — le pays des désespé-
rés— une région de larmes et de hurleraens —
une terre de malédictions.
6. L'enfer est une perte sans ressource —
un abyme sans fond— un travail sans re-
POUR TOtb LKS .lOUKS DU MOfS. JU5
pos — une douleur sans fin — et le souverain
mal sans remède.
VII. SUR L'jiTERNITE.
1. 0 éternité incompréhensible ! cjui me-
surera ta profondeur sans tond — sans fonil
— ta longeur sans fin — sans fin.
2. Des millions de siècles redoublés au-
tant de fois qu'il y a de grains de sable dans
la masse du monde, qu'il y a d'atomes dans
ce vaste univei's, ne sont rien auprès de
l'éternité. 'J'ous ces millions de siècles
étant enfin finis, l'éternité restera encore
toute entière.
3. 0 éternité ! que tu es longue. 0
jamais ! qui ne finit jamais. 0 toujours !
qui durera toujouis. O éternité, que tu
es teriible !
4. O éternité ! seule digne de nos pen-
sées, et de nos soins — et seule oubliée —
nous faisons tout pour le temps de la vie
qui n*est qu'un point — et rien pour l'éter-
niîé, qui est tout ,• quelle folie !
5- Pratiquons avec courage tout ce qui
peut C(!nduire à une heureuse éternité —
fuyons avec horreui- tout ce qui mène à la
malheureuse éternité.
VIII. SCll lE PURGATOIRE.
1. Les souffrances du purgatoire surpas-
sent de beaucoup tous les tourmens des
martyrs. Oh ! comment pourrai-je endurer
M 4
"^06 KKFI.F.XIONS CHRETIENNES,
tle si grandes doulcuis? Moi qui ai tant
do peine à supporter les plus petites.
2 Les moindres iniperloctions doivent
être punies et cfTacées dans le purgatoire.
Qu'en sera-t-il donc de mes si grands pé-
chés.
3. Alors je ne jjourrai plus rien faire
pour me soulager dans mes peines. A pré-
sent je puis facilement les éviter entière-
ment. Quelle folie de ne le pas faire !
4. Soulageons de tout notre pouvoir les
pauvres amcs du purgatoire. 1 Quelle
gloire pour Dieu ! ■2. Quel bonheur pour
ces âmes ! 3 Quel avantage pour nous !
IX. SUR LE rtCH C MORTEL.
1. J'ai offensé une Majesté infinie. J'ai
outragé des perfections infitiics.
2 J'ai voulu détruire une bonté infinie.
J'ai mis à mort une charité infinie.
3. J'ai transgressé une obligation infi-
nie. J'ai donc commis une injustice infi-
nie. Oh ! je mérite donc une peine in-
finie.
4. Dieu hait le péché autant qu'il le
peut haïr. Il le hait autant qu'il s'aime
soi-même.
5. Dieu hait nécessairement le péché.
Il le hait infiniment — il le hait éternelle-
ment.
6. O mon Dieu, faut-il que j'aime ce
que vous haïssez ? Et que je l'aime au-
tant que vous le haïssez. Hélas j'aime in-
1
1H3UR TOU'S LES .lOURS DU MOU. 2(J7
fuiimcnt ce que vous haïssez inrniement.
Quelle inéchanceté !
X. SUR LA PENITENCE.
1. ïl n'y a que deux chemins pour aller
au ciel, celui de l'innocence, ou celui de la
pénitence. Si j'ai j)erdu la premi«''rc, il
faut nécessairement, nécessairement que
j'embrasse la seconde.
2 Quand je serois assuré de n'avoir pas
perdu mon innocence, je devrois l'aire péni-
tence pour la conserver ; car Notre Sau-
veur a dit: ** Si vous ne faites pénitence,
vous périrez tons."
S. Au lieu de faire pénitence je marche
par la voie large — ^je suis la coutume — ^Je
me rassure sur le mauvais exemple des au-
tres— je flatte mes passions. Est-ce l'ex-
emple que m'a donné mon Sauveur ?
4. Si vous ne faites pénitence dans le
temps, il faut la faire dans l'éternité. Si
vous ne la faites promptement, vous mour-
rez sans l'avoir faite.
5. 0 mon Dieu ! ne mépargnez pas dans
le temps, ])Ourvu que vous m'épargniez dans
l'éternité.
XI. SUR lA TIEDEUR.
1. Qu'une ame tiède est misérable. El-
le est privée des consolations de son Dieu —
elle est hors des sa providence bienveillante
M 5
208 RKILEXIONS CHUETIENNES,
— elle n'a presque plus de part à ses fa-
veurs.
2. Elle pèche sans crainte. EUe fait le
mal sans remords. Elle n'ose rentrer en
elle-même. Quel état !
5 Elle est malade, elle ne sent point
son mal — elle abuse de tous les remède», elle
devient tous les Jours plus malade.
4. Elle est méchante, elle se croit bon-
ne— elle est esclave, elle se croit libre.
5. Elle est insensible à toutes les grâ-
ces— elle repousse même toutes les bonnes
inspirations.
6. Elle décrie la dévotion — elle scanda-
lise le prochain par ses mauvais exemples.
7. Elle est à charge aux communautés
— elle pèse au cœur du fils de Dieu.
8. Elle l'oblige de la vomir — de la re-
jeter loin de son cœur — elle est en danger
de n'y plus rentrer.
9. O mon Dieu, chassez-moi si vous
voulez de votre paradis ; mais ne me chas-
sez pas de votre cœur.
10. Mon ame, souviens-toi, d'où tu est
déchue — et reprends ta première ferveur.
1 1. Oh mon Sauveur, qu'il y a long-temps
que je vous afflige ! que Je suis coupable !
qu'il y a long-temps que Je suis à charge à
Totre patience !— qu'il faut qu'elle soit
grande !
rOUR TOUS LES JOUHS I>U MOIS. 509
XII. SUR LA MONNE tT MAUVAISE Cf)N-
SCIENCE.
1. Qu'il fait bon scrvii- Dieu! qu'il y a
de i)Iaisii- à l'aimer !
2. Qu'il est bon à ceux qui l'aimeiit ! —
qu'il est terrible à ceux (\u'i l'oflensent !
3. Qu'une, bonne conscience est lieu-
reusc ! Qu'une mauvaise conscience est mal-
heureuse !
4. Que de repos dans une bonne ame î
Que de troubles dans une méchante !
5. Que la vertu est aimable ! Que le vice
est amer !
G. Que la mort des justes est précieuse !
Que la mort des pécheurs est horrible !
7. Je veux mener une bmine vie, afin
que je puisse avoir une bonne mort. Je
veux vivre en grâce, afin que je puisse mou-
rir en paix.
XIII. SUR li'iMITATION DE JESUS-CURIST.
1. Jésus a dit cela, il faut donc le croire.
Jésus a fait cela, il faut donc le faire.
2. Je suis hérétique d'esprit, si je ne
crois pas ce qu'il a dit. Mais je suis héi'éti-
que de cœur, si je ne fais pas ce qu'il a fait.
5. Si je suis semblable à Jésus, je serai
chéri de Bien. J'aimerai vraiment Dieu.
Je serai sauvé et irai pendant toute l'etér-
nité auprès de Dieu,
4. Oh ! quel boniieur d'être semblable à
un Dieu. De vivre comme un Dieu. De
21t» UKFLEXIONS CH RETIENNES,
pai'Icccuiunic un Dieu. D'agir, de souffrir,
de te mourir comme un Dieu.
XIV. SUB l.*AMOUR DE JESUS.
1. Jésus est mon roi et mon père; mais
le plus puissant de tous les rois ; le plus cha-
ritable de tous les pères.
2. Jésus est mon frère;— mais le plus
tendre, et le j)lus Hdèle de tous les frères.
3. Jésus est mon époux. Et le plus par-
fait de tous les époux.
4. Jésus est mon maitre, et mon pasteur.
Mais le plus doux de tous les maîtres et le
plus zélé de tous les pasteurs.
5. Jésus est mon médecin. Et le plus
charitable de tous les médecins.
6. Jésus est mon salut et ma rédemption.
Mon espérance et ma consolation.
7. Jésus m'aime de tout son cœur. Il
est toujours à la porte de mon cœur. 11 m'a
donné sa vie pour avoir mon cœur.
8. Ah ! que je suis ingrat, si le lui re-
fuse mou cœur. Ah ! (jue je suis malheu-
reux, si je veux partager mon cœur.
9. O cœur de tous les cœurs ! que je
vous aime comme vous m'aimez. 0 amour
de tous les amours ! que je vous aime comme
vous le méritez.
10. Rien au-dessus de Jésus. Rien comme
Jésus. Rien avec Jésus. Et rien après
Jésus.
POUU TOUS LES JOUllS DU MOIS. 311
XV. SUK LES VERTUS UE JESUS.
I. jésus étoit pauvre. Et je veux être
riclie.
i3. Jésus étoit humble. Et je suis su-
perbe.
3. Jésus étoit doux. Et je suis colère.
4. Jésus étoit patieut. Et, je ne peux
rien souflTrir.
5. Jésus a pardonné. Et je veux nie ven-
ger.
6. Jésus a obéi. Et je veux comman-
der.
7- Jésus a été haï. Et je veux être
aimé.
8. Jésus a été méprisé Et je veux
être honoré.
9. Jésus a été caché. Et je veux paroî-
tre.
10. Jésus est monté au ciel par la douleur.
Et je veux y monter par le plaisir.
I I. Est-il juste que l'esclave soit miriix
traité que le maitre Et le criminel que
l'injiocent
12. Oh î que je crains d'être réprouvé !
étant si peu semblable au premier des prédes-
tinés.
XVI. DE l'uumilite.
1. Qui êtes-vous, mon Dieu? Et Jqui
suis-je ?
2 Vous êtes tout Et je ne suis rien.
3. Vous savez tout. Et je ne sais rien.
212 REFLEXIONS CHUIiTlENNKS,
4 Vous pouvez tout. Et je ne puis
rien
5 Vous faites tout Et je ne fais rien.
6 Vous êtes le saint des saints. Je suis
le pécheur des pcclicurs.
7 Vous n'êtes que sainteté. Je ne suis
que péché
8. Que je suis fort avec vous! Que
je suis foiblesans vous !
9. Mon ame humilie-toi, ou Dieu t'humi-
liera. Dieu résiste aux superbes — et donne
sa grâce aux humbles.
10. La vertu d'humilité peut suppléer a
tout ce qui nous manque — un pécheur même
est en assurance entre les bras de l'humilité
— et Dieu qui est si bon, ne sauroit perdre
celui qui s'humilie.
11. O mon Dieu, vous ne mépriserez pas
un cœur contrit et humilié — l Je veux
souffrir le mépris — 2 Je veux mépriser le
mépris — 3 Je veux aimer le mépris — 4 Je
veux chercher le mépris.
XVII. SUR L! S HUMlLtATIONS DU SAUVEUR.
1. Le Verbe étoit Dieu — et il s'est fait
homme — homme pour nous communiquer sa
divinité — 0 Jésus anéanti sous la forme
d'homme ! — ayez pitié de moi malgré mon
orgueil.
2. Le Verbe étoit bienheureux — et il s'est
fair miséi'able — misérable pour nous com-
muniquer sa félicité — ô Jésus anéanti sous
rouR TOUS i,i:s .rouRS du mois. 213
lii forme de misérable! — ayez pitic de la
plus misérable de vos créatures.
3. IjC Verbe ttoit saint — et il a pris la
forme de peclicur — de pécheur pour nous
communiquer sa sainteté — ô Jésus anéanti
sous la foi-mc de pécheur! ne me rejettez
pas, (pioique Je sois le plus abominable des
pécheurs.
4. O le plus srand et le plus i)etit! 0
le premier et le dernier ! O le plus élevé et
le plus abaissé ! mon ame scras-tu superbe,
voyant un Dieu anéanti ?
5. O néant ! ne t'anéantiras-tu jamais —
d'où est-tu venu ? où dois-tu aller ? quels
biens as-tu fait? quels maux n'as-tu pas
fait ? Ne seras-tu jamais à ta place ?
XVIII. SUR LA PATIENCE.
1. Tout ce que j'endure n'est rien — 1
au prix de la peine que j'ai méritée. 2 au
prix de la gloire qui m'est préparée. 3 au
jH'ix du mal que j'ai commis. 4 au prix
du bien que j'ai omis. 5 au prix du ciel
qui m'est promis.
2. Si je suis sans croix, je ne suis point
disciple de Jésus — si je ne souffre point
avec lui, je ne régnerai point avec lui.
3. Il faut souffrir dans le temps ou dans
l'éternité — on passe «les délices de ce mon-
de, aux supplices de l'autre — mais les souf-
frances de la terre, conduisent infaillible*
ment aux plaisirs du ciel.
:il IlEFLEXIONS CHRETIENNES,
4. Lorsque je soufTrc, 1 Jésus est avec
moi, et parles souffrances je suis la victime
de son amour — 2 Jésus régne dans moi,
et par les souffrances je suis le trône de sa
grâce — 3 Jésus souffre avec moi, et par
Jes souffrances je suis le trophée de sa
gloire.
5. Si je sais bien souffrir, 1 j'acquitte
toutes mes dettes — 2 j'amasse de grands
trésors — 3 je pratique toutes les vertus —
4 j'ai la marque des prédestinés.
O mon Dieu ! qu'elle consolation n'ai je
pas à la vue de votre passion — combien vo-
tre exemple ne doitiJ pas adoucir toutes
mes peines ? puis-je sentir ma croix, quand
je pense à la vôtre ?
XIX. SUR l'exercice de la patience.
1. Puisqu'il y a tant de mérite à souffrir,
ne devrois-je pas mourir de douleur, si je
vivois sans douleur ? souffrons donc — mais,
1 souffrons pour Jésus — 2 souffrons avec
Jésus — 3 souffrons même de Jésus — 4
souffrons comme Jésus.
2. l Souffrons sans plainte et sans mur-
mure— 2 souffrons avec résignation et in-
différence pour quelque souffrance que ce
soit — 3 souffrons avec force et constance —
4 souffrons avec joie et amour.
3. 1 Souffrons toutes choses quelque
répugnance que nous sentions — 2 souffrons
de tout le monde — ^3 souffrons en tout
temps — 4 souffrons en toutes manière.
poun TOUS LES .rauus nu mois. 215
4. 1 Soiiftrons les croix — 2 adorons
les croix — 3 aimons les \ croix — 4 clier-
clions les croix.
5. O sainte croix ! puisque je suis en-
fant de la croix, je veux vivre dans votre
sein et mourir entre vos bras — vous êtes la
clet" du ciel — la ressource des pécheurs — et
la consolation des aftiigés. Oh ! ma plus
grande croix sera désormais de vivre sans
croix.
XX. SUR LES MALADIES.
1. Je ne puis rien faire, mais je puis souf-
frir— je puis faire beaucoup, si je puis souf-
frir beaucoup.
2. Les autres font pour moi, je souffre
pour les autres — ils honorent Dieu par leurs
actions, je l'honore par mes souffrances.
3. J'ai bien mérité ce que j*endure —
ce que j'endure me fait bien mériter.
4. J'acquitte le passé, j'amasse pour
l'avenir. Dieu m'ôte la santé pour me don-
ner la sainteté.
5. Il est avec moi, je souffre avec lui —
il porte ma croix, et je porte la sienne.
6. Que mon esprit est fort, quand mon
corps est foible ! que mon esprit est foible,
quand mon corps est fort !
7. Je suis dégoûté de la vie — mon cœur
n'aspire plus qu'au ciel.
8. Mon corps, il faut faire ton purga-
toire— si tu ne le fais sur la terre, tu le fe-
216 REFLEXIONS rU RtTIENNliJj.
ras dans les flammes de l'autre monde —
mon ame, i<'J()uis-toi, ton ennemi est à l)as.
9. O mon Dieu ! Je mérite bien d'etre
malade, puisque j'ai tant abuse de la sant»'.
— j)uis<iue vous ne m'épargnez point en
cette vie, j'espère que \ous nrépargnerez
en Tautre.
XXI. SUR LA FIDfcLlTE DANS LES PETI-
TES CHOSES.
1. Les grands leux naissent des petites
étincelles — et les grandes cliutes d'un \H'A\t
péché — car Dieu a dit : " Celui qui seia
infidèle dans les ])etites choses, sera infidèle
dans les gi-andes."
2. Celui qui craint, ne néglige rien — ce-
lui qui aime, estime tout.
3. Les grandes actions contentent l'hom-
me— les petites contentent Dieu — rien n'est
jtetit, d'où peut dépendre le salut.
4. Dieu n'estime que la fidélité, et elle
paroit surtout dans les petites choses — faites
ce que vous savez, et Dieu vous enseignera
ce que vous ne savez pas — faites ce que vous
pouvez, et Dieu vous aidera à faiie ce que
vous ne pouvez pas.
5. 0 mon Dieu ! puis que je ne vous rends
point de grands services, je veux vous en
rendre de petits — puisque je n'ose entrepren-
dre des choses diiliciles, je veux faire tout
ce qui m'est facile.
POUR TOUS LES JOURS DU MOIS. 217
XXII. qu'iL FAUT BIKN FAIUK TOUTES SES
ACTIONS.
1. Dieu veut être honoré de moi par cette
action — il s'attend que je le serve dans cette
action.
^. Dieu a attaché sa grâce à cette action
— il reconnoitra si je l'aime^ par cette ac-
tion.
3. La gloire de Dieu dépend de cette
action — sa dignité relève cette action.
4. La sagesse de Dieu a disposé cette
action — sa sainteté consacre cette action.
5. La volonté de Dieu commande cette
action— sa providence règle cette action.
6. La grandeur de Dieu ennoblit cette
action — son amour exige cette action.
7. Ma paix est renfermée dans cette ac-
tion— mon mérite découle de cette action.
8. Ma perfection est attachée à cette
action — peut-être que mon salut dépend de
cette action.
9. Dieu s'offensera si je manque à cette
action — je n'aurai point les grâces qui sui-
vent cette action — oh ! je veux donc ne
m'appliquer qu'à bien faire cette action.
XXIII. SUR lA CHARITE DU FROCHAIN.
1. 1 Mon prochain est homme comme
moi — 2 II est formé à l'image de Dieu
comme moi.
2. Mon prochain est racheté par le sang
d'un Dieu comme moi.
N
218 REFLEXIONS CHRETIEITNES,
3. 1 Mon prochain est enfant de l'E-
glise comme moi — 2 II est nourri des mêmes
sacremens que moi — 3 II est destiné au
même paradis que moi.
4. Dieu me commande de l'aimer comme
moif-méme. Jésus m'en prie en même-temps
qu'il me l'ordonne.
5. 1 Dieu tient fait à soi-même tout ce
qu'on fait à son prochain — 2 II l'a substi-
tue en sa place, pour que je lui en fasse tou-
jours davantage — 3 II lui a fait transport
de tout ce que je lui dois
6. Je ne suis point disciple de Jésus, si
je n'aime pas mon prochain — ;je ne suis pas
même chrétien, si je ne l'assiste pas.
7. Si je méprise mon prochain, Dieu
me méprisera — au contraire si je l'excuse.
Dieu m'excusera — Oh ! j'estimerai donc
mon prochain, pour être moi-même estimé
de Dieu.
8. Si j'afflige mon prochain, Dieu m'af-
fligera— si je le suppoi'te, Dieu me supporte-
ra. Oh ! je le supporterai donc, pour être
moi-même supporté de Dieu.
9. Si je hais mon prochain. Dieu me
haïra — si je lui pardonne, Dieu me pardon-
nera. Oh ! je l'aimerai donc, pour être
aimé de Dieu — et lui pardonnerai, pour
être pardonné.
10. Pour tout dire en un mot: comme je
traiterai mon prochain. Dieu me traitera.
Oh î je travaillerai donc à le sauver, por.i-
éUe sauvé moi-même.
roua TOUS LES jouns DU MOIS. 219
11. J'aimerai mon prochain, 1 tendre-
ment— 2 universellement — 3 généreusement
— 4 constamment.
XXIV. SUR LA CHASTETE.
1. 1 Jésus aime les vierges — 2 Jésus
a choisi une mère vierge — 3 Jésus a choisi
un disciple vierge — 4 Jésus au ciel est
toujours suivi des vierges.
2. 1 Je suis plus qu'ange si je suis
vierge — 2 Je ressemble à Dieu si je suis
vierge — 3 J'aurai une récompense parti-
culière si je suis vierge. 0 trésor de la
virginité que tu es précieux !
3. Pour être chaste il faut être humble;
car Dieu humilie les orgueilleux — il abaisse
ceux qui s'élèvent — il punit l'esprit par la
chair.
4. Pour être chaste il faut être obéis-
sant. Le corps obéit à un esprit obéissant
— il est soumis à un esprit soumis — il est
rebelle à un esprit rebelle. Celui qui
«'obéit pas à son supérieur, perd l'empire
qu'il a sur son inférieur.
5. Pour conserver la chasteté, il faut
veiller sur les sens — prier beaucoup — fuir
les occasions — et si l'on peut, se séparer
entièrement du monde.
XXV. SUR l'obeissance.
1. Qu'un homme obéissant est heureux ! —
il fait toujours ce que Dieu veut : il est en
«quelque façon impeccable.
N<2
220 REFLEXIONS CHRETIENNES,
2. L*hommc obéissant possède toutes les
vertus — il est victorieux de tous les vices.
3. Qh'uu sujet désobéissant est miséra-
ble ! qu'il a de peine, et qu'il gagne peu !
qu'il est vicieux et impartait — qu'il est
tenté au corps et en l'âme !
4. Le désobéissant combat la volonté de
Dieu, et Dieu combat la sienne — il aban-
donne l'ordre, et l'ordre l'abandonne — il
ne veut pas plier, et Dieu le rompt — il ne
veut pas obéir, et Dieu l'écrase.
5. 0 ame cbrétienneet religieuse! obéis-
sez en tout ce qui n'est point pécbé — 1
obéissez à tous vos supérieurs — 2 obéissez
de tout votre cœur — 3 obéissez de tout vo-
tre esprit — 4 obéissez volontairement — 5
obéissez aveuglément.
6. Imitons Jésus obéissant jusqu'à la
mort — et perdons la vie comme lui, plutôt
que de perdre l'obéissance.
XXVI. SUR LA PAUVRETE.
1. Un pauvre d'esprit ne possède rien —
un pauvre de cœur ne désire lien.
2. Un pauvre, véritablement pauvre,
est content quand il a le nécessaire — il con-
sent sans murmure à manquer du néces-
saire.
3. Peu de choses manquent à uq pau-
vre content — tout manque à un riche avare.
4. Peu suffit à la nécessité — rien ne suf-
fit à la cupidité.
l'OUR TOUS LES JOUns DU MOIS. 22 i
5. Qu'un homme est riche qui possède
Dieu ! ((u'uu homme est pauvre qui a perdu
son Dieu !
' 6. Qu'un homme est heureux qui ne veut
que Dieu ! qu'un homme est avare qui ne
peut se contenter de Dieu !
7. Vous aurez tout, si vous ne désirez
rien — vous tnmverez tout, quand vous n'au-
rez rien.
8. O mon Sauveur ! que c'est un riche
héritage que la pauvreté — que v)us faites
de bien à cehii qui s'est dépouillé de tout.
9. Oh mon Sauveur! peut-on naître plus
pauvre que vous êtes né — peut-on vivre plus
pauvre que vous avez vécu ! peut-on mourip
plus pauvre que vous êtes mort !
10. Vous étiez riche. 6 mon Dieu ! et
vous vous êtes fait pauvre. Je suis pauvre
— et je veux me faire riche — cependant,
" bienheureux les pauvres d'esprit ', .car le
royaume des cieux est à eux."
XXVII. SUR LA SOIITUUE.
1. 1 Soyez solitaire de corps — 2 soyez
solitaire d'esprit — 3 soyez solitaire de
cœur.
2. 1 Dieu vous visite quand vous êtes
solitaire de corps — 2 Dieu vous parle quand
vous êtes solitaire d'esprit — 3 Dieu vous
remplit quand vous êtes solitaire de cœur.
3 1 Si vous ne vous éloignez des
créatures, Dieu ne sauroit vous visiter — 2
N3
-22 REFLEXIONS CHRETIENNES,
ai VOUS ne faites taire les créatures, Dieu
ne sauroit vous parler — 3 si vous ne vous
détachez des créatures, Dieu ne sauroit
vous aimer.
4. O solitude de corps, d'esprit et de
cœur ! c'est chez vous qu'on voit, qu'on en-
tend, et qu'on goûte Dieu seul. Allons
dans la solitude, mon bien-aimi', et là vous
me parlerez au cœur.
XXVIII. SUR LA PRESEISCE DE DIEU.
1. Dieu est devant moi — est avec moi — il
est dans moi — 1 devant moi pour me con-
sidérer— 2 avec moi pour me gouverner —
3 dans moi pour m'animer.
2. Je dois être devant Dieu — avec Dieu
— et dans Dieu — 1 devant Dieu, ne pen-
sant qu'à lui — 2 avec Dieu, ne travail-
lant que pour lui — 3 dans Dieu, n'aimant
rien que lui.
3. 1 Je ne suis jamais seul, Dieu est
toujours avec moi — 2 je ne travaille jamais
seul. Dieu travaille toujours avec moi — je
ne souffre jamais seul, Dieu souffre en quel-
que façon avec moi.
4. 1 N'est-ce pas être en paradis, que
de penser toujours à Dieu — 2 n'est-ce pas
être en enfer, que de ne penser jamais à
Dieu.
5. 0 mon Dieu ! 1 vous pensez toujours
à moi, je ne pense jamais à vous — 2 vous
êtes toujours avec moi, je ne suis jamais
POUn TOUS LES JOURS DU MOIS. 223
.ivec vous-— vous travaillez toujours avec
moi, et je no travaille jamais avec vous.
XXIX. SUR l'amour de dieu.
1. 1 Que Dieu est beau ! i)uis(iu'il a
leé tant (le bejlcs choses — 2 (juc Dieu est
bon ! |)uis<iu'il a créé tant de bonnes choses.
2. Qui aiinerois je, si je n'aime pas Dieu
qui m'a fait tant de grâces ])ar le passé —
qui prend tant de soins de moi pour le pré-
sent— qui me promet tant de biens pour
l'avenir.
5. 1 Qui mérite mieux mon cœur que
Dieu ? — 2 qui m'offre pour l'avoir, un plus
grand prix que Dieu ? — 3 à qui le donnerai-
je, sinon à ce Dieu qui m'a donné le sien ?
— 4 à qui le vendrai je, sinon à ce Dieu-
Homme qui l'a acheté de son sang ?
4. Un méchant cœuj- vaut-il le sang d'un
Dieu ? vaut-il la vie d'un Dieu ? — vaut-il
le cœur d'un Dieu ? — vaut il le paradis d'un
Dieu.
5. 0 moa Dieu ! je ne mérite pas de vi-
vre, si je veux vivre pour d'autre que pour
vous — je ne mérite pas d'avoir un cœur si
je veux aimer quelque autre chose que vous.
6. 0 mon Dieu ! que je vous ai trop
tard aimé? — Oh! que je vous ai trop tôt
offensé — je vous aimerai toujours, et je
ne vous offenserai jamais.
N 4
224 REFLEXIONS CHRETIENNES,
XXX. i»B l'anéantissement.
1. Pour savoir tout, il faut ne savoir
rien — 2 Pour goûter tout, il faut ne goûter
rien — 3 pour avoir tout, il faut n'avoir rien
— 4 Pour être tout, il faut n'être rien.
2. O mon Dieu ! » Vous êtes mon tout,
et je ne suis rien — 2 Vous êtes ma lumière,
et je ne sais rien — 3 Vous êtes ma force, et
je ne puis rien — 4 Vous êtes ma Sainteté,
et je ne suis bon à rien.
3. Parlez, mon Dieu, car votre serviteur
écoute — ma bouche devant vous est sans
parole — mais vous savez ce que mon cœur
vous dit. O bienheureuse l'ame qui écoute
Dieu dans le silence de tous les raisonne-
inens! taisez vous, pensées humaines et
charnelles — que toute chair se taise en la
présence de Dieu.
•
XXXI. SUR l'incomprehensibilite de
DIEU.
i. Dieu est incompréhensible à <ous les
tems — tous les tems ne peuvent le mesurer.
O mon Dieu ! je suis riche, quand je n'ai
rien que vous ! — ali ! alors je possède tout.
2. Dieu est incompréhensible à tous les
lieux! tous les lieux ne peuvent le renfer-
mer ! O mon Dieu, que je suis éclairé,
quand partout je ne vois que vous ! — ah !
alors je vois tout.
I
i:OUU TOUS LES JOURS DU MOU. '^2j
S. Dieu est incompréhensible à tous les
esprits — tous les esprits ne sauroicnt l'ap-
profondir. 0 mon Dieu! «juc je suis sa-
vant quand Je îic connois rien que vous ! —
ah ! alors je connois tout.
4. Dieu est incompréliensiblc à tous les
cœurs — tous les cœurs ne sauroient assez
l'aimer. 0 mon Dieu, que je suis heureux
quand je ne désire — que je ne goûte — que
je n'aime que vous — ah ! alors je goûte
tout.
5. Dieu n'est rien de ce que je vois —
mais il est plus beau que toutes les beautés
— c'est un être invisible — insensible — et in-
compréhensible.
6. Dieu n'est rien de ce que je touche,
mais il est plus doux (jne toutes les douceurs
— c'est un être invisible, etc.
7. 11 n'est rien de ce que je sens ; mais
il est plus tendre et plus vif que tous les
plaisirs — c'est un être, etc.
8. Dieu n'est rien de ce que j'entends ;
mais il est plus agréable que tout ce (ju'il
y a de plus charmant — c'est un être, etc.
9 Dieu n'est rien de ce que je connois —
mais il est tout ce que je puis imaginer de
bon — c'est un être, etc.
10. Qu'ai-je dit dans la réflexion précé-
dente-'-non, non. Dieu n'est rien de ce
que je puis imaginer-"parcc qu'il est infi-
niment au-dessus de toutes mes pensées—
c'est un être, etc.
N 5
226 REFLEXIONS CUHETIENNES, 8cC.
11. Dieu est à l'homme tout ce qu'il peut
désirer— il est la lumière aux aveugles.
La sauté aux malades.
La consolation aux affligés.
La force aux foibles
La sainteté aux pécheurs.
La paix aux vivans.
La vie aux morts.
Il est tout à tous.
0 mon Dieu, et mon tout!
LE SEUL HEUOS EST LE CHRETIEN.
Son cœur est si grand qu'il faut un DIEU
pour le remplir ; ^
La seule Eternité peut suffire à sa Pen-
sée;
Sa tendresse pcmr ses semblables ne con-
nait de bornes que I'Univers.
La douleur peut quelque chose sur son
corps, et rien sur son esprit;
La gloire iuimainc est au-dessous de ses
mérites et de son ambition ;
La volupté faite pour les sens ne saurait
avoir de prise sur lui : il est tout ame.
Qu'on le fasse monter aux dignités, il les
honore;
Qu'on le dépouille de ses titres, il reste tout
entier.
Il n'y a qu'uN DIEU capable de former
UN Chrétien.
LES X COMMANDEMENTS
DU CŒUll DE JESUS.
Aucun plaisir tu ne prendras,
Que dans mon Cœur uniciueuieiit.
A mes douleurs tu penseras.
Sans y manquer aucunement.
Ta propre chair cruciferas,
Et ton esprit pareillement.
Souvent tu te disposeras,
A parôitre à mon jugement.
Simple, doux, humble tu seras,
Et pauvre volontairement.
Les mépris tu désireras.
Les endurant joyeusement.
A ma suite tu marcheras,
Sans t'en écarter nullement.
Dans tes maux tu ne te plaindras,
Qu'au Cœur de Jésus seulement.
Au plus parfait tu prétendras.
Me le demandant humblement.
Par Marie tu m'adresseras,
Tes vœux continuellement.
LES X COMMANDEMENTS
DU CœUR DE MARIE.
De mon Cœur tu repasseras,
Les tristesses amèrement.
Mon Saint Nom tu invoqueras,
Jour et nuit amoureusement.
Sur tout tu me demanderas,
D'aimer mon cher Fils ardemment.
A mon exemple tu vivras.
Dans un profond recuillement.
Le moindre péché tu craindras,
Et le fuiras soigneusement.
La prière tu chériras.
Et le silence également.
A la lecture vacqueras,
Des livres saints journellement.
La charité pratiqueras,
Envers tous généreusement.
De la pureté tu feras.
Ton trésor et ton ornement.
L'oisiveté tu banniras,
T'occupant toujours saintement.
INDULGENCE PLÉNIÈKE
ACCORDEE
PAR N. SS. p. LE PAPE PIE VII.
N. SS. P. LE Pape PIE VII, par son Décret
urbis et orbis, du 10 avril 1821, rendu par lor-
gane de S. E. M. le Cardinal Doria-Pamphili,
Préfet de le Congrégation des indulgences, a
daigné accorder à perpétuité la faculté de pub-
lier une Indulgence plénière, et la délivrance
d'une ame du purgatoire, comme l'avoient ac-
cordée autrefois Clément VIII et Benoît XIV
à tous les Fidèles en J. C. de l'un et de l'autre
sexe qui, s'etant confessés avec un cœur contrit,
et ayant reçu la sainte Communion, réciteront
dévotement devant un crucifix, et en quelque
langue que ce soit, l'Oraison suivante.
ORAISON.
O bon et très-doux Jésus ! je me prosterne à
genoux en votre présence, et je vous prie et
vous conjure avec toute la ferveur de mon amé,
de daigner graver dans mon cœur de vifs sen-
timens de foi, d'espérance et de charité, un vrai
repentir de mes égaremens, et une volonté très-
ferme de m'en corriger, pendant que je consi-
dère en moi-même et que je contemple en es-
prit vos cinq plaies, avec une grande affection
et une grande douleur, ayant devant les yeux
ces paroles prophétiques que prononçoit déjà le
S. roi David: " Ils ont fiercé mes mains et mes
/lieds ; ils ont comhté tous mes os."
INDULGENTIA PLENAHIA
CONOESSA
A SS. DD. N. PAPA PIO Vil.
SS. DD. N. PP. Plus VII, Decreto (*) ur-
bis et orbis, ([\e 10 Aprilis 1821, per Em- D.
Cardinalem ab Aurià Pamphili Indulj^cntiarum
Congregationis Praefectum, beni^;!!'^ in perpetu-
um concessit facultatem puMicandi plenaiiam
pcccatorum remissioneni, et uniiis animae à pur-
gatorii pœnis liberationem, jampridem à Clé-
mente VIII et Benedicto XIV decretam, ab
omnibus utriuscpie sexûs Christi Fidelibus lii-
crandam, qui corde contrito confessi et sacra
refecti Synaxi, ante^; sanctissimi criicifixi imagi-
nem, sequentem Orationem quocumque idio-
mate piè l'ecitavcrint.
ORATIO.
En ego, ô bone et dulcissime Jesu! antè cons-
pectum tuum genibus nie provolvo, ac maximo
animi ardore te oro atque obtestor ut meum in
cor vividos fidei, spei et caritatis sensus atque
vc' am erratorum meorum pœnitentiam, caque
emendandi firmissimam voluntatem velis impri-
mere, dûm magno animi affectu et dolore, tua
quinque vulnera mecum ipse considère et mente
contemplor, illud pree oculis habens quod jam
in orc ponebat suo D-vid Propheta : Foderunt
manus meas et p.edes meoa ; dinumeraverunt
omnia gksu mea.
(•} Aulographum la Indulgentiarum Secretario Ro-
JU« asservatur.
TABLE
De ce qui est contenu dans ce Recœuil.
PART
iNfRODrCTIOW. m
jyfaniere d'entendre la messe, pour les Jours de
Communion 1
La Confrérie du St. Rosaire ... 32
Méthode pour réciter le Rosaire ... 33
Autre méthode du Rosaire, par M. De Monfort,
Missionnaire Apos'olique ... 44
La Confrérie du Scaptilaire . . , .52
Prière avant de recevoir le Scapulaire . . 54
Après avoir reçu le Scapulaire, et au Fêtes de la
Vierge ....... 55
Après la réception du Saint habit , . ib.
Litanies de la Mère de Dieu . . . .58
La confrérie de JV* Dame Auxiliatrire . . 61
Règles spéciales, pour la Confrérie de N. D. Auxi-
liatrice 62
Prières conformes a l'esprit decefte association 64
Orai-on a Notre Dame Auxiliatrice . . 65
Protestation d'amour, que l'on peut faire à Notre
Dame, tous les jours de ses Fêtes . . 68
Litanies du St. Enfant Jésus . . . .74
La Confrérie du Sacré Cœur de Jésus . . 79
Devoirs de l'Association . . . . . 80
Acte de Protestation, pour s'associer . . 85
Le sacré Signal . . .87
TABLE.
Page
Exercice d'amour, envers le Sacré Cotur de Jésus
Amande-Honorable, au Sacré Coeur de Jésus .
Autre amande-honorable ....
Actes d'offrande et de Consécration au Sacré
Cœur .......
Oraison de St. Gertrude, au Sacré Cœur
Litanies du Sacré Cœur de Jésus
Manière abreg-ée de réciter le Chapelet du
Sacré Cœur de Jésus ....
L'association du Suint Sacrement .
Prières pour le jour de l'Association
Amande-honorable à J. C. au St. Sacrement .
Oraison pour communier spirituellement
Litanies du Saint Sacrement
Prière des Associés, pour dire chaque jour
L association atix neuf Chœurs des Anges
Pratiques générales pour les Associés
Les neuf ./Ywmeros, des neuf Chœurs des Anges
L'Association du St. Esclavage de J^Iarie
Pratiques de cette dévotion
Les illustres Esclaves de la Reine du Ciel
Prière pour la bénédiction des Chaînettes
Protestation, pour s'offrir à la Sainte Vierge,
En prenant la Chainette ,
Grande prière des Associés ....
Prière journalière . , . . .
L'Association pour la bonne mort
Pratiques recommandées aux Associés
Prières communes de l'Association . •
Dévotions envers la Passion de N. S. J. C.
Dévotions aux cinq plaies de Jésus-Christ
Dévotions envers N. Dame des Sept Douleurs
Lp Stabat Mater, en françois
89
y2
94
97
102
105
108
109
110
112
115
116
119
121
124
138
141
143
147
150
151
152
159
161
161
153
166
171
176
176
TABLE. 233
Page
Le Chapelet de N. Dame des Sept Douleurs - 179
Mdtliode abrégée, du même Chapelet . .188
Litanies pour la bonne mort . . . 1^9
liefejfions Chrétiennes . . • . .192
1. Sur la Volonté de Dieu . . . .199
2. Sur l'obligation d'aimer et de servir Dieu . 200
3. Sur le mépris du monde .... 201
4. Sur la mort 202
5. Sur le Jugement 202
6. Sur l'Enfer 204
7. Sur l'Eternité - 205
8. Sur le Purgatoire 205
9. Sur le péché mortel .... 206
10. Sur la pénitence ..... 207
11. Sur la tiédeur 207
12. Sur la bonne et mauvaise conscience . 209
13. Sur l'imitation de Jésus-Christ . . 209
14. Sur l'amour de Jésus .... 210
15. Sur les vertus de Jésus .... 211
16. Sur l'humilité . - . . . 211
17. Sur les humiliations du Sauveur . . 212
18. Sur la patience 213
19. Sur l'exercice de la patience . . . 214
20. Sur les maladies ..... 215
21. Sur la fidélité dans les petites choses - 216
22. Qu'il faut bien faire toutes ses actions . 217
23. Sur la charité du prochain . . . ib-
24. Sur la chasteté 219
25. Sur l'obéissance ib.
26. Sur la pauvreté 22
27. Stir la Solitude 251
J34 TABLE.
l'âge
28. Sur la présence de Dieu . . 222
29. Sur l'amour de Dieu .... 223
30. Sur l'anéanlissement .... 224
31. Sur rincomprchensibilité de Uieu . . ib.
Le Seul Héros est le Chrétien . . . 226
Les X Commandements du Cœur de Jésus . 227
Les X Commandements du Coeur d.e Marie . 228
l'idulgence plénière, sur une prière à l'iionneur
des cinq plaies 229
riNis.
à
t
çnv
xg
i:y^o $9.9