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Full text of "La Feuille des jeunes naturalistes"

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Annie  U2-Ui 
1912-lU 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 

REVUE   MENSUELLE   D'HISTOIRE    NATURELLE 


QUARANTE-DEUXIÈME    ANNÉE 
V"  SÉRIE   —    2-  ANNÉE 


1  9  1  S 


L»3«ARY 

^E^V  YORK 

eOTANICAL 

(iAKUBN. 


A    PARIS 
Chez   M.   Adrien    DOLLFUS,  5,   rue   Fresnel   (16*=) 


—   H    — 

'J'AHLE    DES    MyVTIHHES    DE    LA    XLIh  ANNÉE 
(1912   —   V'  Série  —  2'  Année) 


Martel  (H.).  —  Co(]uilles  de  Cancale,  iconographie  et  critique  de  quelques 

petites  espèces,  avec  8  fig.   (n"  493) ] 

BouLY  DE  Lesdain  (D').  —  Les  Dunes  pléistocènes  de  Ghyvelde  (Nord),  avec 

3  fig.  et  1  planche  (n°  493) 4 

Laville  (A.).  —  i.imons  à  Amandes  du  type  dit  Acheuléen,  de  Saint-Piat 

(Eure-et-Loir),  avec  3  fig.  (n"  493) 6 

Id.  —  Le  quaternaire  à  industrie  chelléo-moustiérienne  du  Dunois,  gisement 

de  Touchémont  (Eure-et-Loir)  (suite),  avec  3  fig.  (n°  493) 10 

Brôlemann  (H.  W.).  —  Matériaux  pour  servir  à  une  faune  des  Myriapodes 

de  France  {suite),  avec  5  fig.  (n°  494) 13 

Gros  (D""  A.).  —  Hypermétamorphose  (n"  494) 17 

Caziot  (C).  —  Mollusques  terrestres  de  la  haute  vallée  du  Var  (n"  494) 20 

Laville  (A.).  —  Terebratuîa  bellovacina  Lav.,  du  calcaire  pisolithiciue  de 

Laversines,  avec  1  fig.  (n°  494) 23 

Loiselle  (A.).  — ■  Deux  nouveaux  Insectes  Cécidogènes  :  Rhodites  Eiefferi 

n.  sp.  (Hym.),  Perrisia  Spirœœ  (Dipt.)  (n°  495) 25 

Caziot  (C).  —  Invasion  d'une  Vitrina  piémontaise  dans  le  département  des 

Alpes-Maritimes,  avec  2  fig.  (n°  495) 27 

Laville  (A.).  —  Paloplotherium  du  Sannoisien  de  la  Brie,  à  Romainville, 

avec  2  fig.   (n°  495) 29 

GouRY  (G.)  et  J.  GuiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Violariées  (n"»  495-496).  30,  40 
Laville  (A.).  — Gisement  préhistorique  de  Charentonneau.avec  4  fig.  (n°  496).  37 
Lacroix   (Joseph).   —  Contribution   à   l'étude    des   Névroptères   de   France 

(n°^  496,  497,  503) 40,  53,     162 

IvABAUD  (Etienne).  —  Notes  biologiques  sur  Larinus  vittalus  F.  et  sa  larve 

(n°  497)  56 

Laville  (A.).  —  Vertébrés  fossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien  des 

environs  de  Paris  (n™  497-498).: 61,       69 

Gros  (D''  A.).  —  Lydus  (dgiricus  L.,  ses  mœurs,  sa  larve  primaire  (n°  498)...  78 
Villeneuve   (D""  J.).  —  Des  espèces  européennes  du  genre  Carcelia  R.   D. 

(Diptères)    (n"   499) 89 

Martin  (René).  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikasso  (n°  499) 90 

Lanorand  (E.).  —  Les  Oyats  et  les  Dunes  (n"  500) 105 

Villeneuve  (D"'  J.).  —  Les  Travestis  (n°  500) 111 

Dautzenberg  (Phil.).  —  La  faunule  conchyliologique  marine  de  Paris-Plage, 

Pas-de-Calais  (n"  500) 113 

Manuel  (P.).  —  U Oppidum,  du  Ciuzel,  près  de  Pouvourville,  banlieue  de 

Toulouse  (n"  500) 114 

Dewitz  (J.).  —  L'importance  de  la  Physiologie  pour  l'Entomologie  appliquée 

(n"'   501,    502) 121,     137 

Pallary  (Paul).  —  Observations  sur  quelques  Férussacidées  de  la  Syrie  et  de 

l'Egypte,  avec  8  fig.   (n°  501) 123 


—  III  — 

GuiRAUD  (Honri).  —  Notu  préliniinaiiL'  sur  le  Jurassique  moyen  et  supérieur 

entre  Alais  et  Saiut-Aïubroix  (Gard)  (n"  501) 127 

Gros  (D''  Auguste).  —  Contribution   à  la   Biologie  des   Méloïdes  algériens, 

note  préliminaire  (n"  501) 131 

GouRY  (G.).  —  Etude  comparative  entre  le  Macrure/ihus  xanthostomtis  Ev. 
et  le  M.  Unearis  Schrk.  (Hyra.)  (n»  502) 142 

Caziot  (C).  —  Notes  sur  la  section  Cairico/lina  dans  le  genre  I/rh'x  et 
indication  do  la  dispersion  gcographii|ue  des  espèces  qui  en  font  partie 
(n°'  502,    503) 142,     157 

Lavillk  (A.).  —  Observations  sur  le  calcaire  pisolithique  de  Montainville 

(n-  503)' I6f) 

Caziot  (C).  —  Deux  variétés  nouvelles  de  Mollusques  dans  les  Alpes-Mari- 
times, avec  2  fig.   (n°  503) 166 

Oh.   Oberthijr.  —  Les  Synchthus  de  l'Europe  occidentale  et  de   l'Algérie 

(Lépid.   Kiiopal.)  (n"  504) 169 

P.  Pallary.  —  Liste  des  Mollusques  marins  des  côtes  de  la  Syrie  (n"  504) 171 

GouRY  (G.).  —  Observations  sur  la  chenille  de  Slenoptilia  zophoductijla  Dup. 
(Microlép.),  mœurs,  hibernation,  premiers  états  (n"  504) 174 

Falcoz.  —  La  rcchc'ifhf  di's  Artlii(]p(ifl<s  iliiiis  les  terrii'rs  (n"  504) 178 


Notes  spéciales  et  locales. 


Hugues  (Albert).  —  La  Sarja  serrata  (n"  493) 12 

Mercier  (L.).  —  A  propos  de  la  note  de  M.  Virieux  <(  sur  la  présence   de 

Polycelis  cornuta  dans  le  Jura  français  »  (n°  493) 12 

Cavro  (E.).  —  Mante  religieuse  dans  le  Pa.s-de-Calais  (n°  494) 24 

Dupont   (L.).   —  Répartition  géographique  en   France  d'Araschnia   leiaïui 

(n°  494)   24 

Le   Brun   (Pierre).    —  Flore   des  étangs  d'Ouroux,   canton   de   Montsauche 

(Nièvre)  (n°  495) 34 

Gasser  (A.).  —  Mante  religieuse  (n"  495) 35 

BuYSSON  (H.  du).  —  yeri/dafis  wnjor  Muls.,  iiec  Lin.  (n°  495) 35 

Id.  —  Cnethtjcnmi»!  piti/ocampa  F.  (n°  495) 35 

Mantz  (Emile).  —  Vrillette  {Ânolnum  pertiimx)  (n°  495) 36 

Giraudeau  (H.).  —  Crioceris  merdigera  (n°  495) .36 

Id.  —  Les  Hats  (n»  495) 36 

Letacq  (A.).  —  Question  (Sarcophaga  carnaria)  (n°  495) 36 

LOMOKT.  — Voyage  d'exploration  ornithologique  au  Nord  de  l'Europe  (n»  495).  36 
Loiselle  (A.).  —  Ponte  sur  une  feuille  d'arbre  d'un  insecte  à  larve  aquatique 

(n°  496)  49 

Falcoz  (L. ).  —  A  propos  de  Cnethorampa  pityocnmpa  (n°  496) 50 

Id.  —  Campagnol  des  champs  (Ariiroh  nnah'.i  Pallas)  (n"  496) 50 

Id.  —  Taupe  commune  (Ta/pa  ciiropoa)  (n"  496) 50 


—    IV    — 

BuYssoN  (H.  du).  —  De  l'uniformité  dans  la  préparation  des  Insectes  (n°  496).  51 

Id.  —  Nouveau  procédé  d'asphyxie  des  Micros  (n°  496) 51 

Smits  (A.).  —  Mante  religieuse  (n"  496) 52 

Delaoe  (Y.).  —  Monument  à  Henri  de  Lacaze-Duthiers  (n°  496) 52 

BouLY  DE  Lesdain.  —  Question  :  Herbier  de  Lichens  de  Grognot  (n°  496).  — 

Réponse  (A.  Bovet)  (n"  497) 52,  68 

LoiSELLE  (A.).  —  Quelques  rectifications  à  propos  de  Tenthrédines  (n°  497)...  65 
Thomas  (Maurice).  —  Sur  une  nouvelle  grotte  à  Ours  des  Cavernes  à  Besançon 

(n°  497)   68 

Smits  (Albert).  —  Nouvelle  aberration  de  Arctia  caja  Cf  (n°  497) 68 

Manuel  (P.).  —  Note  sur  deux  gisements  géologiques  des  environs  de  Gréoulx 

(Basses-Alpes)  (n°  498) 86 

GuiGNON  (J.).  —  Diptérocécidie  sur  Poteiitilla  verna,  avec  1  fig.  (n"  498) 86 

Id.  —  Hyménoptérocécidie  sur  Geum  urhanum,  avec  1  fig.   (n"  498) 86 

Id.  —  Aphidocécidie  sur  Geum  urbanum,  avec  1  fig.  (n"  498) 86 

Id.  —  Aijapatitliia  vil/osoviridescens  De  Geer  sur  Urtica  dioica  (n°  498) 88 

Haxet  (Charles).  —  Quelques  mots  sur  la  flore  de  Moisdon-la-Rivière  (n°  499).  100 

Rabaud  (Etienne).  —  L'inefficacité  d'un  moyen  de  protection  (n°  499) 103 

LiCHTENSTEiN  (Aug.).  —  Hyménoptères  (n°  499) 104 

Feostin  (A.-M.).  —  Le  Scdum  dasyphyllum  (n"  499) 104 

GuiGNON  (J.).  —  La  chenille  de  Calocampa  exoleta  et  les  plantes  basses (n°  500)  116 

Id.  —  Pnteiitilla  verna  et  son  cecidozoon  (n°  500) 117 

Id.  —  Polistes  galliciis  et  son  nid  (n"  500) 117 

Id.  —  Diptérocécidie  du  Géranium  sanguineum  (n"  500) 118 

Chappellier  (A.).  —  Inefficacité  d'un  moyen  de  protection  chez  les  Tortri- 

cides  (n"  500) 118 

Chopaed  (L.).  —  Même  sujet  (n°  500) 119 

Malinvaud  (Ernest).  —  Le  Sedum  dasyphyllum  L.   dans  la  flore  française 

(n°  500)    119 

Fkostin  (Abbé  A.-M.).  —  Plantes  rares  du  départ,  des  Côtes-du-Nord  (n°  500).  119 

Kerhervé  (B.  de).  —  Le  Gui  (Viscum  album)  (n"  501) 133 

Vibieux  (J.).  —  Action  déformante  de  Puccinia  Thlaspeos  sur  le  Thlaspi 

alpestre  (n"  501) 133 

DuMÉE  (P.).  —  La  chenille  de  Calocampa  (n°  501) 134 

SiEGUEY  (Paul).  —  Lucanus  cervus  (n°  501) 134 

GuiGNON  (J.).  —  Homoptérocécidie  chez  Lunaria  biennis  (n"  501) 135 

Id.  —  Un  des  effets  de  la  Cuscute  chez  le  Millepertuis  (n"  501) 136 

Agnus  (Albert).  —  Chrysomela  cerealis  sur  le  Dompte- Venin  (n°  502) 154 

MoREiLLON  (M.).  —  Nouveaux  habitats  du  Gui  (n°  502) 155 

Laville  (A.).  — Hélix  arbustorum  en  Seine-et-Oise  (n°  502) 155 

Id.  —  Découvertes  néolithiques  à  Montainville  (Seine-et-Oise)  (n°  502) 155 

Id.  —  Couleuvre  vipérine  et  Couleuvre  à  collier  dans  la  vallée  de  la  Mauldre 

(n"  502)   155 

KcECHLiN  (Georges).  —  Des  parasites  du  Pieris  brassicœ  (n°  503) 168 

Vuillet  (A.).  —  Nouveaux  habitats  du  Gui  (n°  503) 168 

Nécrologie.  —  M.  Galien  Miugaud  (n°  502);  le  colonel  Schlumberger  (n°  502). 

Bulletin  Bibliographique  (n<"  499,  500,  501). 

échanges  ;  39  notes  d'échange  (sur  la  couverture). 

Livres  nouveaux  publiés  en  langue  française  (sur  la  couverture). 


C^  jyYju.^     Janvier  1912 


V  Série,  42-  Année 


% 


LA  FEUILLE 


N    -493  ^gj^/^ 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSUELLE   D'HISTOIRE  NATURELLE 


-»-   -î- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  35,  rue  Pierre-Charron,  Paris  (S>^). .     6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"''  janvier 
(au   iitni  du   1"''  nov('inbic). 


Imprimerie    Obbrthur,     Rennes  — PXri» 


u 


1912 


1  ^  Janvier  1912  —  V'  Série,  41'  Année  —  N'  493 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


AVIS 


Nous  reprenons  aujourd'hui  la  publication  de  la  Feuille,  bien  que  notre 
inslallalion  nouvelle  ne  soit  pas  encore  achevée.  La  correspondance  devra 
donc  être  adressée  comme  précédemnionl,  :Jo,  i-ue  Piene-Charron.  Le  temps 
nous  a  manqué  pour  mettre  au  point  les  modilicalions  que  nous  avons  en 
vue  et  qui  sont  remises  à  plus  lard. 

Le  service  des  prêts  de  livres  sera  repris  à  partir  du  lo  janvier.  Nous 
espérons  pouvoir  envoyer  prochainement  à  l'impression  les  Catalogues 
pour  1012.  Rappelons  que  les  abonnemeiils  sont  valables  pour  l'année  1912 
tout  entière. 

La  Rédaction. 


COQUn^LES   DE   CANCALE 

ICONOGRAPHIE    ET   CRITIQUE   DE  QUELQUES   PETITES   ESPÈCES 


ODOSTOMIA 


Malgré  les  nombreu.x  et  remarquables  travaux  publiés  jusqu'à  présent, 
la  délerminalion  dos  Odoilnmia  de  notie  réiiinn  est  restée  fort  difficile  et  il 
y  a  un  cei-tain  nombre  de  pseudo-espèces  ipie  les  auteurs  conservent  en  se 
copiant  successivement  sans  remonter  aux  sources  oi-iginales.  Les  figures 
des  meilleui's  ouvrages  ne  peuvent  guère  ser\ir  tant  elles  sont  défectueuses  : 
il  y  a  souvent  plus  de  dilîérence  entre  celles  de  la  même  espèce  représentées 
par  des  auteurs  dilîérenls  qu'entre  des  espèces  différentes  dans  le  même 
ouvrage.  Le  but  de  cette  note  est  d'éclaiicir  la  question  sur  un  point  spécial. 

§  1".  —  Odostomia  eiUimoides  Hanlev. 

Odostomia  palUda  Jeffreys  (non  ^lontagu). 

Jeffreys  (Brit.  Conch.,  T.  IIL  p.  124i  adopte  le  nom  spécifique  de  Monlagu 
et  fait  tomber  en  synonymie  relui  de  llanley.  quoique  sa  minutieuse  desciip- 


H.  .Martel.  —  Coquilles  de  Cancale. 


Iimi  iir  siiil  (|u'iiii  (l('\('l<)|)|H'iiii'iil  (le  la  diaj,'iiosc  (luiiiiéc  pai'  cp  dernier  et  se 
trouve  l'ii  (lésaccdi'd  eoinplel  avec  celle  de  .M(iiilai;ii.  connue  on  peut  en  juger 
par  leui'  coniparaison. 

N'oici  la  diagnose  de  l'O.  i-utiiniiidc.'<  de  llanley  il'roc.  Zovl.  Suc.  Lviidon, 
1844,  p.   18);  jo  la  traduis  lilléralenient  du  latin  : 

•I  (locpiiile  oljjongne.  lurriculéc.  Ijlanc  de  neige,  lisse,  pulie,  suhpeliucide. 
))  C'uu\  loui-s  un  peu  rou\c\es,  Ir  dcrnici-  égalant  la  spiic.  Sidure  distincte. 
>i  Ouverture  oblougue,  lisse,  avec  un  pli  denlifunnc  au  nulieu  de  la  lèvre 
»  injeiieure.  I.èvic  extérieure  sulidilalée  à  la.  hase,  l)oril  à  peine  convexe. 
"  i.ongueur.   (P\H  (4""/"' 6):  largeur,    O^US   (2  7"'J.    » 

\'oici  la  diagnose  originale  de  Monlagu  l'/Vv/.  liril..  1804,  p.  32.")i;  je  la 
ti-aduis  litléralenient  de  l'anglais  : 

"  Turijo  avec  une  coquille  lisse,  blanche,  de  forme  assez  élancée,  avec 
»  six  ou  sept  spiies  s'etlilaid  jus(pi'à  un  sommet  modérément  lin.  Les  tours 
"  Ile  son!  |ias  très  convexes  mais  si'i)ari''s  par  une  ligne  hien  délinie.  (luver- 
n  Uni'  orhiculaiie.  lahic  aiipié.  tue  faihle  du|)licature  sui'  la  columelle 
»  dépouiNue  (le  hMde  dent  mais  formant  par  sa  réllexion  un  petit  ombilic. 
»  Longueur,  plus  d'un  huilième  île  pouce  f.'i"'  "2);  lai'geur.  à  |>eine  un  tiers 
»   de  |;i  longueui'  I  I  '"  '"I.   li 

Ainsi  la  coipiille  de  Monlagu  a  I  ou  2  tours  tie  spire  de  |dus  avec  une 
taille  sensihlemenl  moiiidie,  son  ouxerture  est  ronde  au  lieu  d'ohiongue  et 
ne  porte  pas  de  deid  visible.  D'après  Jeffreys,  Montagu.  dans  son  supplément 
de  18(18.  11.  V.Vl  noierait  expi-essément  "  le  pli  ou  denticule  allongé  sur  la 
columelle  11. 

,lelTi-eys  déclare  (ju'il  ne  ihnde  pas  de  l'idenlilé  des  deux  espèces,  mais 
il  avoue  (ju'ayaid  examiné  au  liritisli  Museiun  la  collection  de  Monlagu,  il 
n'a  trouvé  collé  sur  la  lahlelte  portant  en  tiessous  de  la  main  de  celui-ci  : 
<(  Turbo  pallidAis  >•  i|u'un  exem|)laire  roulé  et  brisé  de  Risaoin  pmra  var. 
inlcrnijita  l  ^lais  il  préfère  garder  son  opinion  et  attribuer  sa  déconvenue 
à  une  négligence  de  Leach  dans  le  classement  de  cette  collection. 

(Conclusion  :  l'espèce  de  llanley.  iiarfaitement  décrite  par  .telîreys  et  facile 
à  i-econnaître.  ne  coirespond  nullement  à  celle  de  Montagu  et  celte  dei'nière 
est  impossible  à  idenlilier  par  sa  diagnose  ou  sa  figure.  H  y  a  donc  lieu 
d'abandonner  complètement  le  nom  d'O.  pallida  et  de  conserver  seulement 
celui  d'O.  eulimoides  Hanley. 

Cette  espèce  est  d'ailleurs  1res  variable  de  forme  et  de  dimensions.  Son 
habitat  (U'dinaire  est  sur  les  oreillettes  de  Pi'clen  maximus  Linné. 

La  ligui'e  ci-joiide  re|iréseide.  dessiné  à  la  chambre  claire,  un  exemplaire 
de  Cancale  exactement  conforme  à  la  diagnose  île  Hanley  et  à  la  description 
de  Jeffreys.  J'y  ai  joint  les  calques  des  fignies  données  par  ces  auteurs  eux- 
mêmes  et  par  ^lontagn. 

§  2.  —  Odostomia  rissoides  Ilvxi.EV. 

Il  me  sendde  que,  pour  celle  espèce,  Jeffreys  a  faussé  la  diagnose  originale 
en  modiliant  certains  cai'actères  essentiels  et  en  en  ajoutant  d'autres  de 
son  cru. 

Voici  la  diagnose  originale  de  llanley  (Prnr.  Znnl.  Soc.  l.ovdon.  1844, 
p.  18):  je  la  traduis  liltéralement  de  l'anglais  : 

«(  Coquille  conique,  oblongue,  blanche,  lisse,  polie.  Cinq  tours  \m  peu 
»  convexes,  le  dernier  égalant  la  spire.  Suture  distincte.  Ouverture  égalant 
»  les  deux  cinquièmes  de  la  longueur-  totale.  Pli  columellaire  presque  obsolète; 
»  labre  lisse  intérieurement.  Longueur,  CIS  (4'"/'"6);  largeur,  O^IQ  (27°'3).  » 

llanley  ajoute  :  voisine  de  l'O.  exdimokles,  mais  la  bouche  est  bien  plus 
petite  eu  [iroportiou  ih'  la  hmgueui'  de  la  spii-e.  Le  f)li  se  trouve  si  en  arrière 


IKI  III.K    DES   JEINES    NATII5 AT.ISTES 
li>'  ANNÉE.  —   l'I.  I. 


SlPPI.EMKNT    AU     .N"    VJ3. 

J«'  Janvier  1912. 


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H.  MABiEr,.  —  ('(Kiuillrs  do  Cancalc. 


,|(.   |;i   cnliiini'lli'  iiuim   ohsoi-viilciii-  iii.illnilil   ne   le  discerne  pas.   (Ce  qwi 
ii'i'sl  pas  liiiijiuiis  exact.) 


Odostomia  euUmoiJcs  llanley 
de  Cancale,  dessinée  par  II.  Miuti'l. 


Odostomia  rissoiden  Hanley 
de  Cancale,  dessinée  par  11.  Marlel. 


Turbo  paUttlux  Odost.  paîlida      Odostomia  paUida     Odost.  risnoities  Qdost,  rUsoidt»  Odoat.  riMoidea 

MontJgii  Forbcs  et   Hanley            Jefireys                 Thorpo  IH-K  Forbes  ot  Hanley      .Teffreys.  1867. 

Test.  Brk.,  suppl.  lirit.  Uoll,  isr)0     lirit.  Conch.,  («H  t»  l'.rlt.  iiiar.  Conch.  lîrit.  Moll.,  1S60  lirit.  Conchol, 

l'I.  21,  rlR.  4.  ri     98,11»!.  l               PI.  73,  IIk.  5  1"1.  uniiiuo.  Us.  Il-         PI.  116,  tlg.l.             PI.  73,  flg.  4. 


,lult'ic>s  (liuiiic  les  (lirirrciicos  siiivanlos  ciilrc  les  ileiix  espèces  {liril. 
t'o)ir.h.,  T.  III,  p.  liitij  :  I/O.  /)«//((//(*;•  itpi'il assimile  à  \'().  eiiUmoides)  diffôre 
de  VO.  ri.isoides  par  sa  plus  grande  taille  (il  adapte,  je  ne  sais  pourquoi, 
à  VO.  ri.ssoitli's  les  dimensions  de  VO.  pnU'ulu  de  iMoidagii),  sa  ciniiciii'  lilanc 
de  lail,  sa  tcxliin'  sulide;  la  spire  esl  plus  éiancce  et  la  hase  est  pdiiiliic  ou 
,iiii,Milriise;  les  tours  ne  sont  pas  si  comcxes;  la  lioiiclic  est  ('onsidr-ralilcmi'iil 
(lilalcc  au-dessous  de  la  columelle  où  le  liord  intéiieui-  devient  à  peu  près 
droit  au  lii'ii  d'èti'e  courhé  comme  dans  raiilre  espèce  (0.  rissoides). 

Dans  sa  di'srriplion  de  VO.  rissoides,  .lellieys  donne  au  dernier  tour  les 
diii\  ciiiiiuièmes  de  la  lonij;ueur  totale  et  à  la  Itouche  les  deux  cinquièmes, 
ipielipielois  la  moitié  lU'.  la  lon.mieui'  de  la  spire. 

(lu  peut  donc  i-elever  cliez  .lelïicys  les  discoidances  siiixaiiles  a\ec  la 
diaynose  oiiirinale  :  taille  moindre;  tours  plus  convexes;  alors  que  Hanley 
emploie  pour  les  O.  ciirmtnidrs  cl  rissoides  la  même  expression  ■<  convexiiis- 
ciilis  '■:  dernier  lour  proporlionnelleiiieiit  jilus  coin  I  e|  uuverture  un  jieii 
l'ius  luiii^iie.  Il  avoue  d'ailleurs  (|iie  celle  espèi'i.'  élaiil  idinmiiiie  se  iiiniilre 
exlièmemeiil  xarialile. 

l'Ji  résumé.  10.  rissoiilcs  de  .le|'fix>y.^  est  liieii  dilïér(Mit  de  celui  de  llanley, 
comme  .son  0.  pallida  de  10.  adiïiwidi'S  et  il  n'y  a  pas  lieu  d'en  tenir  compte. 

Repi'cnant  les  cai'actères  différentiels  donnés  par  llanley  entre  ses  deux 
espèces,  mi  voit  qu'ils  sont  |)eu  imporlaiils  et  doivent  prolialilement  s'expli- 
quei'  par  une  différence  de  se.xe,  les  femelles  avanl  générah-menl  des  coquilles 


II.  Martel.  —  Coquilles  de  Cancale. 


jikis  vcalrucs  el  plus  trapues  que  les  mâles.  Celle  variulion  de  l'uriue, 
s'observe  notamment  chez  10.  ,«;u;'«l/,v  Moiilagu  comme  j'ai  pu  m'en  assurer 
sur  des  exemplaires  recueillis  eiisenihlc  à  Cancale.  Les  dilîéi-cnies  de  .lelîrtîys 
tiennent  à  des  varialious  individuelles  nu  à  l'âge;  elles  ne  son!  d'ailleurs  pas 
constantes  comme  nous  l'a  moulié  l'examen  de  nondireiix  spi'rjmens. 

Conclusion  :  les  di'ux  espèces  iVOdoslmitid  de  llanley  n'en  forment  en  réalité 
qu'une  seule  très  polymorphe;  le  nom  d'eulinio'ulrs  étant  le  premier  doit  être 
conservé  et  celui  de  rixsoides  ne  forme  pas  même  une  bonne  variété  constante. 
Jeffreys  a  décrit  comme  espèces  distinctes  une  quantité  de  formes  qu'il  a 
ensuite,  dans  sa  Drilif.li  Cdiirhotduii,  lattachées  à  lilre  de  vai'iétés  à  son 
0.  rissoiife.s;  pour  nous,  ttnit  cela  i-enlre  dans  l'O.  ciiliinnides,  les  cai-actèi-i's 
ilinV'renliels  n'étant  pas  cmislanls  el  la  distiiirlidu  l'-lanl  iiii|inssililc  dans 
la  plupart  des  cas. 

La  ligure  ci-dessus  représente,  dessiné  à  la  chambre  claii'c,  un  exi'mplaire 
de  Cancale  exactement  conforme  à  la  diagnose  de  Hanley.  .l'y  ai  joint  les 
caNjucs  des  ligures  données  par  Tliorpe,  llanley  el  .lelli-eys. 

Cancale.  H.  Martel. 


LES  DUNES  PLEISTOCÈNES  DE  GHYVELDE  (Nord) 


A  l'est  de  Dunkerque,  contie  la  frontière  belge,  et  sur  le  territoire  de  la 
commune  de  Ghyvelde,  on  remarque  une  rangée  de  dunes  larges  de  300  à 
300  mèli'ês,  qui  s'étendent  jus(|u'au  village  d'Adinkei(|ue  inelgi(|ue).  Elles 
sont  pai-allèles  aux  dunes  liltdralcs,  d(int  elles  sdul  séparées  par  une  bande 
de  polders  entièrement  cultivés,  large  d'environ  1,:)00  mètres. 

Ces  dunes  intei'nes  ne  paraissent  pas  jusipi'à  préseut  avuir  attiré  l'allenlidn 
des  géologues,  et  c'est  ainsi  que  ceux  qui  .se  soid  mi  upés  de  la  plaiu" 
llamande  (I),  les  passent  sous  sileiirc  mi  leur  assigueni  le  même  âge  qu  an\ 
dunes  littorales. 

M.  l'abbé  Delépine  pourlani,  dans  un  hès  intéressanl  ménidire  :  l'UiuIr 
(Ifuiriraphique.  Ij:s  cnnltDis  lillmvu.r  dr  lu  Flandre  jrançaisi',  Hailleul,  lOOli, 
"a  tout  spécialement  étudié  les  dunes  situées  à  l'est  de  Dunkei-que.  Voici,  p.  «i, 
les  conclusinns  ipi'il  tii-e  de  ses  ohseivalions  :  »  Les  dunes  d'Adinkei-que- 
Cliyvelde,  les  aflieuriMuenls  sabloiuieux  de  Cliyvelde-Télégliem,  avec  les  dunes 
intélieuies   (II'    Kunrke   el    ci'llcs   lUl    ('.iici|.    l'epi-ésenlrlil    une   première   VClUie 

(!)  Menoy  :  Essai  de  Géologie  praliquc  sur  la  Flandre  Française,  I.iUc,  tSôi.  Dans  son 
«  Tableau  statistique  prûsentant  par  commune  la  conslituUon  géologique  du  sol,  etc...  »,  signnJc 
le  sable  dans  les  communes  suivantes  :  Arnibouts-Cappcl,  Coudclœrque,  Coudekerque-Branche, 
TcHéghem. 

L,\DRn>nE  :  Excursions  dans  îc  quntj-'rnairo  du  Nord  de  la  France  cl  de  la  Belgique  {Ann. 
Soc.  Géol.  Nord,  XX,  1S02,  p.  2!K:i). 

GossiîLET  :  ICsquisse  géologique  du  Nord  de  la  France  et  dos  Contrées  voisines,  Lille,  1880-11)0.1. 

RLANCiiAnD  :  La  Flandre.  Etude  géogrni>liiquc  de  la  Plaine  Flamande  en  France,  Dunkerque, 
lOOG,  p.  1-48,  ...  à  resl  de  Dunkerque,  le  village  de  Ghyvelde  se  trouve  sur  une  éminence  sableuse 
plus  élevée  que  la  plaine  d'environ  2  mètres,  qui  commence  au  Mculhouck  de  Zu.\-dcoote  el  se 
ronlinue  jusqii'au  village  d'Adlnkerquo.  C'est  la  encore  \m  de  ces  bancs  tonnés  proliabloment 
dans  la  mer  flandrienne... 

Li-nu;m;  kt  Dor.\.\Mi  :  Aperçu  géologique  du  département  du  Nord,  Lille,  1900. 

Cai-te  géologique  do  la  Franco.  Dmikerque  (2). 

Carlo  géologique  de  la  lîelgiquo  dressée  paj-  ordre  du  Gouvcrnemetil,  Moëres-Furnes,  n»  51). 


Roi'i.Y  DE  f.ESDArN.  —  Jxs  Duvos  Pfmtnrf'nrf!  âe  Ghiivnidp  ISord).  :\ 

(II-  sables  i|ui  si;  Sdiit  aiiiassi-s  sur  des  liniils  fuiuis  ou  des  îlots.  Par  les 
iiili'ivalli's  laissés  l'iilrc  ces  îlots,  la  inrr'  |)riir'lrail  lihicriiciil  dans  la  dépros- 
sion  de  la  i'Iaiiio  inaiiliiiio.  I^o  i  i\agi'  dos  l'Iaiidics  se  lioiivail  donc  roporlé 
au  sud  de  sa  |iosilioii  acluelic...  » 

i-es  (lunes  inleines  siml  bien  visibles  à  l'est  du  viliai,'e  de  (ibyvelde,  où  elles 
lorment  des  monticules  liauls  de  2  à  •'{  nièli-es  qui  se  relèvent  assez  brus- 
'lueinenl  piès  Av  la  rioniièir  beli,'e,  pdui  alleindre  jusipi'à  8  et  !)  mètres  de 
hauteur. 

.\  l'ouest,  elles  ne  sont  plus  i  i'|iié.sent^'es  ipie  par-  des  allleuremenls 
sableux,  eoinuie  au  Meulen-liock.  au  sud  de  Zuydcoote,  et  à  Tétéyliem;  dans 
cette  deinièi'e  conuuune,  ils  soid  l(''i,'èi'einenl  élevés  au-dessus  de  la  |ilaine. 
f'.onuiie  l'a  lecdiuui  M.  l'abbé  Dch'pine  :  /"i-.  n'^,  p.  4,  ces  nriieureuienis 
[ilon^'enl  pai'  endroits  sous  une  couche  d'un  limon  ai'gileux,  qui,  au  village 
do  Lot'frinckoucke,  près  de  l'église,  alteini  une  épaisseur  de  l^oO. 

M.  fabbé  Delépino  n'a  pu  suivir  les  allleuremenls  sableux  fi  l'ouesl  de 
TélégluMii;  plus  lieureiix.  je  les  ai  relinuvés  le  long  du  canal  de  Meigm^s 
près  le  l'orl-I.ouis.  où  des  talus  sablonneux  ciuixerts  de  Dijilnld.iis  IcniiilaUd, 
erdouient  des  praiiies  mai'(''cageuses  dont  la  Jloi'e  :  (iliiu.r  innril'min,  SaiiKibis 
\'td('r<i)nli.  Iljidrocoliilc  nilijdris,  Chlnra  ])crj(>Uala,  Emjlhrœa  raniosissima, 
llrrminiinn  nmiinrchi'^.  etc..  rappi'lle  celle  des  pannes  humides  des  dunes 
li  Morales. 

Kn  descendant  encore  vers  l'ouest,  on  retiouve  le  sable  dans  quelques 
champs  de  la  l'ouuuune  d'Armbouls-Caiiiiel;  entre  ce  village  cl  le  canal  de 
Hergues,  une  l'ciine  porte  d'ailleurs  le  imni  bien  caraclérislique  de  :  La 
•  '■arenne. 

Il  est  probable  ijue  sur  ces  allli'ureineids  s'i'levaient  autrefois  des  petites 
(limes,  dont  le  sable  a  été  onl(>vc  par  les  habitants,  au  fur  et  h  mesure  de 
l(Mirs  besoins. 

Les  dunes  les  plus  inléressanles  soid  situées  dans  la  propriété  de  l\.  Dan- 
sctle  :  elles  débutent  h  800  ou  000  mètres  de  la  gare  de  Ghyvelde,  pour  se 
continuer  jus(]u'à  la  froidière,  le  long  d'un  petit  sentier  qui  conduit  au  village 
d'Vdinkei-que. 

l-',llcs  étaicnl  autrefois  enlièrement  couvertes  de  P'mii<:  sUvestris  et  de  Pn- 
}niJits  mnriilili'ni,  mais  les  travaux  d'assèchement  des  Moëres,  poussés 
beaucoup  plus  activement  ces  dernières  aniu'-es,  ont  amené  avec  le  dessè- 
chement des  dunes  voisines,  la  diminution  et,  par  places  même,  la  disparition 
de  nondu'cuses  plant(^s  (pii  maiidenaienl  le  sable.  Les  dunes  sont  deveiuies 
ainsi  de  joui-  en  jfuu'  plus  s(''clies  el  plus  mobiles,  ce  qui  n'a  pas  tardé  fi 
amener  uru^  diminution  considéiable  des  arbres,  dont  les  derniers  dispa- 
raissent peu  à  peir  à  chaque  tempête.  (La  tempête  du  30  sept.  1911  en  a 
abattu  environ  '70.) 


Dunes  inicrnes  de  Ghyvelde. 
a  Dunes  Ilolocènes  avec  débris  de  cuisine  du  Moyen  ftge. 
,3  Dunes  Pleistocènes  avec  Mollusques  el  petites  pierres. 


Trop  éloignées  du  bord  de  la  mer  pour  qire  le  vent  puisse  amener  des 
coquilles  et  i-enouveler  ainsi  leirr  provision  de  calcair-e,  ces  dunes  plus  ou 
moins  (hValcifiées  par  l'eau  de  pluie  chargée  d'acide  cai'bonique,  sont  cou- 
vertes d'une  flore  calcifuge.   C'est  ainsi  qu'on  observe  les  phanérogames 


6         BouLY  DE  Lesd.mn.  —  Lcs  Dunes  Pleislocènes  de  Glujvelde  iS'ordj. 

siiivanls  :  Tecsdalin  nudicauUs,  Omilhopus  perpusilhis,  PoUmllUa  oirientea, 
Sorothavimis  scopariu.^,  Nnrdiis  striclo.  etc.,  et  qiicKiiies  mousses  :  Hhtiio- 
niitrium  canescens,  Pobjtriclunii  pUilcnnn,  lliildcomiinn  Ii-Kiuclnon,  Ihipinnii 
Scltrebcii,  elc...,  qu'un  clieirliei-ail  vaiiieineiit  dans  les  dunes  litlui-ales. 

Je  n'ai  pu  jusqu'à  présent  trouver  de  traces  de  l'industrie  préhistoi'ique, 
bien  que,  non  loin  de  là,  dans  les  dunes  de  La  l'anne  (!)  on  ail  l'ecueilli 
(luehjues  silex  taillés.  Par  contre,  les  morceaux  de  poteiies  du  Moyen-Age 
sont  assez  nomlireux,  soit  éjiars  sur  le  sol,  soit  mélangés  à  des  débris  de 
cuisine  et  siiués  dans  de  petites  dépi-essions  (2),  que  le  vent  a  par  places 
recouvert  d'une  couche  de  sable  de  I  à  2  nièlres  de  liauleur.  In  anneau  de 
bronze  recueilli  à  cùlé  des  llelix  pleislocènes  aitpailicnl  probablemi'iil  à  une 
éi)oque  plus  ancienne. 

il  est  probable  que  ces  dunes,  ainsi  que  (piehiues-uncs  des  plus  hautes 
dunes  littorales,  consliluaieid  des  îlojs  d'énieision  au  milieu  de  la  plaine 
llaniande,  lors  de  rinvasit»n  de  la  mer  au  X"  siècle. 


•WV  t' 


^A.„x.^ 


".  — ^«A.'v^  ey 


Les  molhisipies  (pie  j'ai  trouvés,  iiermelient  de  l'econnaîtic  dans  ces  dunes 
deux  assises  l)ien  distinctes  :  l'une  snpérieui-e  de  formation  assez  récente  et 
d'origine  éolienne,  l'autre  inférieure  et  pleistocène. 

Les  dunes  d'origine  éolienne  récente  ne  ]irésentenl  rien  dr  pnriirulicr,  saut 
les  débris  de  cuisine  du  .\biyen  âge  déjà  signalés. 

Les  anciennes  dunes  pleistocènes  ont  été  pi'csquc  eidièrement  emportées 
par  le  vent  ou  par  les  eaux;  cependant,  on  aperçoit  encore  quelques  rares 
petits  monticules  à  sable  légèi-ement  jaunâtre,  dont  les  plus  élevés  alteigneid 
à  peine  3  mètres  de  hauteur.  Ailleurs  les  fossiles  s'observent  an  i-as  du  sol 


(1)  Baron  A.  de  Loë  :  La  Slation  prohislorique,  belgo-romainc  et  Xranque  de  La  Panne, 
BnixcUes,  1902. 

J.  Maertens  :  Feuilles  à  la  Slalion  prcliistorique  de  La  Panne,  Bruxelles,  1003. 
Baron  M.  de  M.\ere  D'.VrnrnYCKE  :  I^  Collection  d'objets  anciens  de  La  Païuie  déposés  à 
Grunthuuse,  Bruges,  1905. 

(2)  Le  même  fait  s'observe  actuellement  auprès  des  petites  villas  disséminc^cs  dans  les  dunes 
littorales. 


Uour-Y  DK  Lksomn.  —  (.rs  Dmws  l'irixlmènrs  de  Ghip'fldp  tNnrd).  1 

ou  s(»iil  rociiiivoi  Is  par  di's  diiiii'S  nindcitir^  à  salilc  i^iisAlii,'  comiiio  l'i'liii 
tlii  littdial. 

Le  iilcislncènc  est  cai-iiiérisé  ici  pai-  dr  niiiMluciisrs  |M'lili'S  |tieiics  ri 
des  iiinlliis(|iies  lorresli-es,  lluvialiles  el  niaiiiis. 

l'KTiiKS  l'ilclutKS.  —  Noinlii-i'iiscs  |iar  jdaces  ol  coiislamiiii'iil  associées  aux 
Mitillusi|ues.  elles  se  coiuposeiil  de  j^ivs,  de  ipiarl/,  de  i,'iii'iss,  de  <,'i-aiiil,  de 
craie  et  de  calcaire  carbonifère;  prescpie  louli's  son!  l'oulées,  (pichpies-uncs 
cepeiidaiil  oui  lU'^  aièles  \ives.  el  oïd  iieMl-èlrc  en  partie  été  apportées  pai' 
riioiUMie. 

1-e  veni  a  souxeiil  oiiéré  une  sorle  de  triai^e  entre  ces  pierres,  et  il  n'est 
pas  rare  d'oliserxei'  sur  les  lianes  d'une  pelile  dune,  une  eoiwlie  de  très 
pelites  pierres,  tandis  ipie  les  plus  f;i'osses  onl  loidé  le  loiii;  de  la  penle. 

Il  ne  faut  pas  oublier  d'ailleurs  cjue  le  sable  constitue  un  terrain  essen- 
tiellement mobile,  où  tout  se  déplace  et  se  modifie  au  gré  des  vents. 

Certaines  de  ces  pieires  soid  creusées  d'un  i^rand  noini)re  de  petites 
lo^'elles.  (pu  ainsi  ipic  je  l'ai  dijà  sii,'nalé  dans  la  Foiille,  s(inl  dues  h  des 
licliens  ealcivores  :  SarcofUn^i'  i>riiii>iiui  et  plusieuis  espèces  de  Vcirucnrid. 
.\u  premier  abord,  on  pouirait  les  atlrii)uer  à  des  algues  ou  à  des  éponges, 
et  en  eoneliire  ainsi,  ce  (jui  a  dû  prid)ablement  ar-i'ivei'  jjIus  d'une  lois,  qu'elles 
ont  été  recouvertes  par  la  mer  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long. 

MoM.rsQiKs  TERRESTHKS.  —  lis  soid  a.ssez  abouilanls  par  place,  et  repré- 
sentés en  grande  partie  par  des  Hélix:  voici  les  espèces  que  j'ai  détemiinées 
jusqu'à  présent. 

Leucorhroa  candidissima  Beck.  —  Assez  commun.  \  il  aciurllemeid  dans 
la  région  méditerranéenne  où  il  esl  1res  commun. 

Ueli.r  hicten  Midi.  —  Très  rare.  N'existe  plus  en  Fi'ance;  les  exemplaire- 
signalés  i)ar  Mo(piiii-Tandon.  dans  les  Pyi-énées-OrienlaIes.  avaient  été  inlro- 
duits  d'Espagne.  Locaid  ne  l'indiqui'  pas  dans  .ses  Coriuillcs  Icirctrrs  di: 
France. 

Ilcli.r  nupnlcU(i)m  Ten'.  —  Un  exemidaire.  Idenlicpie  aux  écliaidillnns  ipie 
je  possède  de  la  province  d'Oran. 

Ilelir  pisana  Midi.  —  Un  exemplaire.  \  it  achieiiemeni  dans  le  midi  et  dans 
l'ouesl  de  la  France. 

Ifelix  ericctorum  Mi'ill.  —  .\ssez  rare.  U^imnuin  dans  i)res(iue  toute  la 
France  el  dans  les  dunes  des  environs  de  Dunkerque. 

Hclix  crspiUim  Drap.  —  Assez  commun,  mais  rarement  typique.  Existe 
toujours  dans  la  même  localité  ou  j'en  ai  rencontré  une  nombieuse  colonie 
i"!  éclianlilions  bi(Mi  cai-actérisés.  Non  loin  de  là.  dans  Ii's  dunes  di'  Zuydcoolc, 
j'en  ai  recueilli  (piel(iues  rares  exenqdaires  qui  se  rapprochent  davantage 
de  ceux  du  pleislocène.  Cet  Hélix  est  abondant  dans  le  midi  et  dans  l'ouest 
de  la  France;  De  Norguet:  Calnl.  des  mollusques  terrestres  et  (Invintdes  d\i 
drpfirlemoit  du  \nvd.  p.  27ri,  le  simiale  aux  envirdus  de  Valencjennes  où  d 
a  été  recueilli  par  Leiièvre. 

Ilelir  eiiphorca  Bourg.  —  Assez  l'areuienl  bien  hiiique.  Habile  le  midi  de 
la  Fi-ance. 

Ileli.r  acittn  Miill.  —  Un  exemplaire.  Cet  Hélix  commun  dans  le  midi  et 
dans  l'ouest,  naiuialisé  depuis  peu  snr  les  côtes  du  Boulonnais,  remonle 
vers  le  nord,  aux  environs  de  Dunker(]ue  où  il  esl  très  commun  par  places. 
Je  l'ai  signalé  dernièremeni  en  l'.elgique.  à  La  Panne,  où  il  a  pénétré  en 
suivant  la  voie  ferrée  de  Dunker(pie.  C'est  une  espèce  qid  sendile  devoir 
coloniser  de  nouveau  les  localités  qu'elle  occupait  au  début  du  qnaleinaire; 
jusqu'à  présent,  je  ne  l'ai  pas  rencontrée  vivante  dans  les  dunes  de  Chyvelde. 
Heli.r  nmnkUrn  Moq. -Tandon.  —  Rare.  Habile  |e  midi  de  la  Fiance. 
Rumina  decollala  Risso.  —  Assez  rare.  Commun  dans  le  midi  de  la  France. 


8         BouLY  DE  Lesdain.  —  Les  Dunes  Pleislocèncs  de  Ghyvelde  (Nnrd). 

Mf)i,i,i  soiKS  i''i,iiviAïii,ES.  —  Tlu'ddn.ria  llnruiUlis  Isscl.  — ■  Un  soiil  cxcin- 
l»I;iii-c.  Celte  espèce  est  actiiellciiH'iit  très  rare  aux  environs  de  Diini<ei-(iiio; 
j'en  ni  icciii'illi  (|iiel(iiies  petits  exemplaires  non  loin  île  là,  dans  le  canal  d(! 
i'"iii-ncs.  Klle  est  très  comniiine  pai-  places,  à  l'état  subfossile,  dans  le  drpai- 
tenient  du  Nord,  mais  toujours  rare  à  l'état  vivant. 

^loLLUSQi'ES  MARINS.  —  Je  n'en  ai  ojjservé  que  quelques  rares  éclianlillons  : 

LillovUm  (iblusa  Menke,  Trnrhiis  sp.,  Aslarle  sp.,  l'eciinrulas  sp.  elCjin'tui 
jliniiinaUs  :  ce  dernier  ne  se  i-encontre  plus  que  sur  les  liords  du  Nil.  Au 
\u>n\  et  à  la  hase  des  dunes  internes,  on  ot)serve  quelques  petites  fosses  peu 
profondes  dont  le  sable  esl.  plus  ou  moins  argileux,  et  où  l'on  ti-ouve  en 
abondance  des  Cardiimi  cdiile  remarquables  par  leur  grande  taille,  .l'ignoie 
si  ces  Cardium  sont  d'Age  pleislocène,  où  s'ils  ont  vécu  dans  les  lagimes  qui 
di'vaieni  l'idoui'ei'  ces  dnne.s,  loi-s  di'  la  iiériodc  d'imiiieision  de  la  |ilaine 
llaniande. 

La  pi-ésence  de  mollusques  marins  est  1res  intéressante,  car  elle  permet 
d'afllrmei-  (jue  les  dunes  internes  de  Gliyvelde  bordaient  l'ancien  livage  de 
la  mer  pleistocène. 

Au  point  de  vue  de  la  géograpliie  botanique,  on  peut  tirer  des  conclusions 
importantes  de  la  persistance  des  dîmes  yileistocènes  jusqu'à  notre  époipie, 
et  admettre  que  quelques-uns  des  phanérogames  et  des  cryptogames  qui  y 
végétaient,  ont  colonisé  nos  dunes  littorales.  Ce  serait  sortir  du  cadre  que  je 
me  suis  tracé  ici,  que  de  développer  celte  question  que  j'ai  simplement  voulu 
indiquer,  et  sur  laquelle  je  me  pi-opose  bien  de  i-evenir  un  jour  ou  l'autre. 

D''  BouLY  DE  Lesdain, 
Dunkerqne.  ^'  ès-sciences. 


..çjp.. 


LIMONS  A  AMANDES  DU  TYPE  DIT  ACHEULEEN 
DE  SAINT-PIAT  (Eure=et=Loir) 


Le  24  mai's  190.^,  M.  Lambert,  propriétaire  de  la  biitpietei'ie  de  Sainl-I'ial. 
me  remettait  deux  pièces  du  type  dit  :  orhoulécn,  que  ses  carriers  avaieni 
recueillies  dans  la  limonièr'e  qui  alimente  sa  briqueterie. 

Le  6  juin  1908,  M.  Lambert  me  r-emettail  encorde  une  autr-e  amande,  éga- 
lement du  type  dit  :  acheiiléeti,  recueillie  aussi  par  ses  car-riers  dans  les 
mêmes  conditions  que  les  deux  pr-emièi-es. 

I,a  limonière  est  située  dans  la  vallée  de  l'Eur-e,  à  envir-on  300  mèti-es  au 
sud  de  la  station  de  Saint-Piat.  Sa  partie  haute,  qui  peut  être  à  l'altitude  de 
+  106  environ,  borde  le  côté  ouest  de  la  voie  ferrée  et  paraît  être  à  2  ou 
.1  mètr-es  au-dessus  du  niveau  de  la  rivière  qui  coule  à  400  mètres  environ 
à  l'ouest. 

Je  donne  ici.  frg.  1,  la  coupe  fnirr-nie  par  celte  exploitation. 

m.  —  Limon  rouge  à  briques  :  o  de  Ladrièi'e,  recouvert  d'humus  qui  s'est 
for-mé  h  ses  dépens ^"^^^  ^  ^'"^\^ 

IF.  —  Couche  irrégulière  d'Ergeron O^SO  à  1"80 

T.  _  Couche  tr-ès  ondulée  de  cailloirtis  analogue  à  celui  de  la  Forte-Maison 
près  Saint-Prest,  mais  avec  au  moins  la  moitié  de  silex  anguleux,  provenant 
de  l'argile  à  silex  qui  est  très  abondante  dans  torrte  la  région.  En  X  gisaient 
les  pièces  figurées  aux  figures  2  et  3  et  en  XX  une  troisième  pièce  du  type 


A.  Lwii.i.K.  —  Liinnns  à  amandes  du  lijpe  dit  :  Achculécn.  9 

dil  :  achcutéca.  Ces  iiisliiiiiii'iiLs  appai  lii'iiiiciiL  ct'ilaiiioiiiciil  au  nivpaii  du 
railloufis  de  rRi'gcrnn,  (|iii  ici  devait  se  lioiiviM',  oiUro  I  cl  II,  si  ce  n'esl  pas 

I  lui  iiiciiic.  —  K|>aisscur  visiiilc (I"":{()  à  l°'2(t 

Cl'  cailliiulis  a  i  iii|innilç  ses  éléments  à  l'argile  fi  silex  ijni  repose  sur 
la  craie  cl  diml  une  pailie  a  été  roulée  par  les  ailuvious. 


--fCO     CA> 


a.'nO-  i.oô 


lit-  â. 


J'^iç--^ 


vJlf^^ 


EXPLICATION   DES   FIGURES 

FiG.  1.  —  Coupe  de  la  carrière  Lunibcrl  ù  Saint-Pial  (Eure-et-Loir).  —  111.  Limon  rouge  à 
liriquos  =  o  de  Uidrière,  sunnonlé  par  la  terre  végétale,  0™80  ù  I^ÛO.  ■—  11.  Ergcron  =  b 
de  I.adrièrc,  O^SO  à  l^SO.  —  I.  Cailloulis  visible  sur  1"2()  au  plu.s.  —  Epaisseur  inconnue. 
En  .\  {•isemenl  des  pièces  figurées,  en  XX  gisement  de  la  troisième  pièce. 

l'iG.  2.  —  Amande  Iriangulaii-e  recueillie  au  point  X,  entre  les  couches  I  et  H.  —  1/3  de  grandeur. 

TiG.  3.  —  .Amande  du  type  dil  :  achcuiicn,  recueillie  au  point  X  entre  les  couches  I  et  IL  1/3  de 
griuideur.  Collection  de  l'Ecole  des  Mines. 

I,a  première  pièce,  (ig.  2,  est  une  amande  taillée  avec  soin  en  forme  de 
Iriangle  isocèle  à  C(Més  courltes.  Elle  est  en  silex  brun  fauve  de  la  craie  et 
mesure  0'"li'i  x  (no  x  0"'(»2.">.  Klle  a  été  ti'ouvée,  ainsi  que  la  seconde  pièce, 
au  sonimi't  d'un  piton  de  silex,  en  X,  entre  la  couclic  I  et  la  couche  II. 

l.a  deuxième  pièce,  lii,'.  .'i,  est  luie  amande  du  |iiir  type  dit  :  achculrcn, 
taillée  aussi  avec  beaucoup  de  soin.  Kile  (>st  en  silex  gris  de  la  craie  et 
mesure  0"'I3!I  x  (T'IOi  x  (l"'(i;{:i.  Elle  reposai!  nnn  loin  de  la  première  sur  le 
même  piton  de  silex  enti'C  les  couclies  I  et  11. 

l.a  troisième  pièce,  que  je  ne  ligure  pas,  est  cgalemenl  nue  amande  du 
pur  l.\|ie  dit  :  ((c/icu/cc/(.  linenienl  taillée  sur  les  deux  faces  et  en  silex  inun 
lauve.  Kile  mesuiv  0"'J2  x  (l"'(l7ti  x  (r():2i>.  Klle  gi.-^ait  sur  le  cailloulis  de  la 
couche  I  au  fond  d'une  large  cuvelte. 

Ursiiiiir.  -  -  Dans  la  vallée  de  l'Eure,  à  environ  +  lllt»,  des  amandes  en 
silex  du  type  dit  :  orhi'iili''pn,  gisaient  sous  l'Ergeron,  sur  un  cailloulis  roulé 
et  formé  aux  dépens  de  l'argile  à  silex  (pii  ii'coiivic  la  craie  dans  cette  i-égion. 

.\.   LWII.LE. 


•*•• 


10 


A.  Lwii.LE.  —  Lf  Qnalcrnnirr  à  iruliisiric  Cliclléo-movsliéricmic. 


LE  QUATERNAIRE  A  INDUSTRIE  CHELLÉO-MOUSTIERIENNE  DU  DUNOIS 

GISEMENT  DE  TOUCHÉMONT  (Eure>el=Loir) 

(SuUe.) 


Au  mois  de  sepiciiiliie  dernior,  U.  Lagiiay-l'onlul,  qui  exploite  la  kiiloi'ie 
de  Toucliéiiiont,  me  remit  qnekiiies  silex  taillés  qu'il  avait  recueillis  dans  la 
limonièrc  aliiiiontaut  la  tuilerie. 

l'armi  res  pièces,  il  y  en  a  deux  qui  son!  plus  iuléi'cssantes  que  les  autres 
qui  ne  sont  (lUC  des  tronçons  de  lames  ou  éclats  quelconques. 

L'une  de  ces  pièces  (lig.  2)  est  une  poiide  du  pur  type  dit  :  Moiisliérien; 
l'aulie  (lig.  3)  est  une  lame  pointe  du  type  dit  :  de  la  Gravettc,  qui  caracté- 
riserait le  nouveau  niveau  indusli-iel  dil  ;  Aiir'Kjiuiciv}!. 

La  carrièi-e  do  Toucliémoid.  siluée  à  +  l.'ill  environ,  au  nord  de  la  vallée 
de  rVerre,  petit  afilueni  du  Loir,  sur  le  rn[r  nnid  iU'  la  roule  de  Courlalain 
à  Cliàleaudun  et  à  peu  près  à  mi-clieinin  cnlre  ces  deux  localités,  oITre  la 
coupe  suivanle  (lig.  1)  : 


1.  —  Cuujie  de  lu  cunicre  de  louchéiiionl  (Eiiro-ul-Luir). 
I.  —  Conglomérat  à  Silex. 
II.  —  Argile  rougeûU-e  gnisse. 

III.  —  Limon  argilo-snbleux  bigarré. 

IV.  —  Humus. 

IV.  —  Terre  végétale  sablo-argileuse 0"20  à  0"'30 

III.     —     Limon     argilo-sableux     Ingarié     (.aigile     pas     trop     forte, 

M.  Leguay)  0"'70  à  (r73 

IL  —  Argile  roiigeàlre  gi-asse  (argile  forte,  M.  Leguayj...  0'"20  à  l'"<)0 
I.  —  Argil(!  à  silex  (Tuf,  M.  Leguay),  épaisseur  inconnue  dans  l'exploi- 
tation. Cetl(;  argile  à  silex  n'est  souvent  que  de  la  craie  décomposée,  dans 
laquell(!  les  bancs  de  silex  se  sont  réunis  en  une  masse  plus  ou  moins  épaisse. 
Avant  de  passer  à  la  descriiilion  des  liièces  figurées,  je  liens  à  faire  une 
réserve  au  sujet  de  la  pi-ovenance  indiipiée  par  le  carrier.  La  gangue  (|ui 
adhère  encore  à  quelques-unes  de  ces  pièces  ressemble  pluhM,  au  liuion 
argileux  de  la  couche  II!  qu'à  l'ai-gile  de  la  couche  IL  Seules  deux  silex,  tlonl 
une  poiide  sans  relouches,  oïd  encore  une  gangue  qui  indiqui;  qu'ils  |ii-o- 
vieimenl  de  la  couche  II.  Les  cai-riers  n'ont-ils  pas  bien  remar(jué  la  nature 
de  la  couche  d'où  ils  ont  lii-é  leurs  silex,  ou  bien  oïd-ils  élé  trompés  parce 
que  certaines  pièces  qu'ils  oïd  pu  très  bien  i-elii-er  de  la  sui-face  du  (/(//) 
(argile  à  silex)  pouvait  ètie  iuunédialeinent  recouverts  par  la  couche  III, 
la  couche  II,  d'épaisseur  variée,  pouvaid  se  leruiiner  en  biseau  en  difféi-enls 
endroits,  et  l'industrie  se  rencoiilMi-  aussi  bien  eidre  ilrux  biseaux  que  sous 
l'épaisseur  de  la  couche  IL  (leci  pour  allirer  ratlenliim  des  géologues  et 
des  préliisloriens  (jui  auront  l'occasion  de  visiter  cetb;  l'égioii. 


\.  I.wii.i.i..       /.(•  Quaternaire  à  iiidu-slrie  (.'helliUi-nanifliûrienne. 


11 


l.a  (Il  l'iiiiii  r  |iin('  (lig.  2)  fsl  uiM-  |i()iiiti'  (lu  l\|ii'  (lit  (lu  Mdiislii'i-,  avec  une 
face  plam-  |ioitaiil  lr  liiilhc  ilt'  percussion,  nii  plaii  de  liaiipe  imhi  iiiai-lclé; 
upposcc  à  la  face  plaiii',  une  face  i\  deux  laci'lti's  picscuir  ('j^alcs,  [toilaiil  des 
fctdiiclies  iiiarj,'iiiali'S  sur  loul  le  poniluur.  Ldiigueiir  :  irOCtT;  lai-f^eur  :  ()"'()'i(l, 
é|.aisscnf  au  hulhe  ;  (l"'(lll. 

La  dcuvièiur  pièci-  ilii,'.  ."ti  csl  miic  pniiilr-laiiii'  pi  i>iiialicpic  ilniil,  le  dos, 
c'esl-à-dii  r  la  paiiic  oppnsi'c  au  liaiidiaiil  île  la  plus  large  l'areile,  est 
luarlelé  \ers  la  iminle  sur  une  liuigueiir  île  (l"'()'i;i.  Celle  pièee  est  du  lypo 
dit  :  (l'iiiule  île  la  (iraeelle).  lype  ipii  es!  illl  laiaejéiisliipir  de  1' \urigiuicien, 
unuvelle  ili\isinn  ai'Clir'oiogiipie  ipii  \jeMl  se  raser  eillie  je  Mniisliérieii  r\  le 
Solulréeii.  l.ongueiir  :  ()"'li:i:  largeiii   :  (»"'02:  épaisseui'  :  (l"'0'.l.'i. 

lue  Iriiisièiiie  pièee.  ipii  pro\ieiil  eerlaiiieinenl  de  la  hase  (le  la  cduclie  II, 
est  une  pdiiile  du  type  dil  :  du  Miuislier,  (l(''p(iur\  ne  de  relniiilies  uiaigiiiales. 


/4-^ 


FiG.  2.  —  l'Uicf.  (lu  type  dit  Muiislii  rien. 

Carriôre  de  Touchéiiionl,  pii-s  Chiilwiudiiii  (Eurp-ct-Lnir). 

Au  tiers  de  grandeur.  Coll.  Kcolo  dos  Mines. 


Fig.  3.  —  I.ninc  pointe,  l.vpc  dit  :  pointe  de  La  (iravellti,  cairièie  de  Tou- 
chiMilonl  'Ki;r,-s'l-I.oii-:,  if?,  de  grandeur.  Cuil.  l-xolc  des  .Mines. 

Le  reste  (li.'s  siie.x  ae  cunsisle  iiu'eii  fraguicids  de  lames  et  éclats  sans 
valeur  archéologique. 

Les  deux  pièces  ligurées  ffig.  2  et  3)  proviennent,  h  mon  avis  fromme  .je 
le  dis  plus  haut),  de  la  couclie  III.  couche  de  liniiin  ai  gilo-sahleiix  higarré 
analogue  au  limon  de  la  couche  ipii.  dnns  la  carrière  de  M.  Duhouchagc, 
à  Laiigey.  a  fourni  des  pièces  aeheuir'ennes  e|  une  (lièce  moustiérienne  sans 
retouches  marginales. 

Uèsumè.  —  Une  pièce  en  silex  taillé  du  lype  dit  :  Mousliéi-ien,  et  mie 
auti-e  pièce  également  en  silex  du  lype  dit  :  de  la  C.ravelte.  qui  caractériserait 
I  Aiuignacien.  ont  élé  trouvés  dans  un  dépi'il  pleistocène  analogues  à  ceux 
(|ui  dans  la  ri'vgiou  nu!  fourni  des  pièces  chelléennes  ci  acheiiléeimes. 

A.  L.WILLE. 


i'i  .Vu/(',y  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


La  Saga  serrata.  —  Chassaat  les  orthoptères,  dans  les  garrigues  de  Saint-Geniès- 
de  Malgoircs  (Gard),  j'ai  pu,  en  juin  1903,  capturer  une  jeune  larve  femelle  de 
Snga  senafn.  Le  3  septembre  1911,  une  magnifique  femelle  adulte  tombait  dans  mon 
filet,  nie  prouvant  que  l'espèce  n'avait  pas  disparu  malgré  les  sept  années  où  je 
n'avais  pu  la  capturer,  bien  que  revoyant  assez  souvent  à  la  bonne  époque  les  pentes 
de  la  colline  qui  m'avaient  donné  le  premier  exemplaire. 

Mise  en  ca^e  et  nourrie  de  petits  orthoptères,  la  «S'aura  a  paru  s'accommoder  aisé- 
ment de  sa  réclusion;  elle  saisissait  rapidement  peu  après  qu'ils  étaient  lâchés  près 
d'elle  les  petits  lacustres  qu'elle  dévorait,  à  l'exception  des  parties  trop  coriaces. 
Une  branche  garnie  de  feuilles  vertes,  et  que  j'aspergeais  fréquemment  d'eau, 
permettait  à  l'insecte  de  se  désaltérer. 

Le  5  septembre,  à  huit  heures  du  soir,  j'ai  surpris  la  Saga  serrata  qui  pondait  dans 
le  sable  qui  tapissait  le  fond  de  sa  cage.  La  ponte  a  continué  jusqu'au  20  septembre, 
date  où  l'insecte  est  mort. 

L'autopsie  ne  m'a  donné  que  trois  œufs. 

Les  résultats  plutôt  mauvais  des  éclosions  d'œufs  obtenus  en  laboratoire  par  ceux 
qui  m'ont  précédé  dans  ces  recherches  me  laissent  peu  d'illusion.  Je  pense  que  le 
moyen  d'obtenir  encore  des  Saga,  et  d'arriver  à  trouver  un  mâle,  sera  de  chasser 
le  plus  possible  à  l'époque  propice  sur  les  champs  de  kermès  où  j'ai  capturé  la  femelle 
par  deux  fois. 

Saint-Genics-de-Malgoires  (Gard). 
Alberl  Hugues, 


A  propos  de  la  note  de  M.  Virieux  c<  Sur  la  présence  de  Polycelis  cornuta 
Johns.  dans  le  Jura  français  ».  —  Dans  son  intéressante  note  (1),  M.  Virieux 
m'attribue  la  trouvaille  de  Planaria  alpiiia  Dana  dans  les  Vosges.  Or,  ce  n'est  pas 
dans  cette  région  montagneuse  que  j'ai  recueilli  la  Planaire  en  question,  mais 
dans  des  sources  situées  aux  environs  immédiats  de  Nancy,  c'est-à-dire  en  plein 
plateau  Lorrain  (2),  région  bien  différente  au  point  de  vue  géographique,  géolo- 
gique et  climatérique  du  massif  Vosgien.  La  présence  de  P.  alpina  dans  ces 
sources,  sources  froides  et  à  température  constante,  met  très  bien  en  relief  le 
caractère  sténotherme  de  ces  animaux,  caractère  sur  lequel  M.  Virieux  insiste 
tout  particulièrement. 

Je  n'ai  pas  encore  capturé  Polycelis  cornuta  Johns.  =P.  felina  Dalyell,  aux 
environs  de  Xancy,  et  cela  malgré  de  nombreuses  recherches  (en  effet,  durant  le 
seul  mois  d'août  dernier,  j'ai  exploré  une  trentaine  de  sources). 

Enfin,  pour  terminer,  je  dirai  qu'au  cours  des  années  1910  et  1911  j'ai  relevé 
un  certain  nombre  de  stations  de  P.  alpina  et  de  P.  cornvta  dans  la  portion 
française  de  la  chaîne  des  Vosges.  L'étude  détaillée  de  ces  stations  sera  l'objet 
d'un  travail  qui  paraîtra  prochainement. 

L.  Mercier. 

(1)  J.  ViniEux  ;  .Sur  la  présence  de  Polycelis  cornuta  Johns.  dans  le  Jura  français.  {Feuille 
des  Jeunes  naluralisles  [\'=  série],  41*  année,  p.  199  ilOll].) 

(2)  L.  Mercier  :  Sur  la  présence  de  Planaria  alpina  Dana  aux  environs  de  Nancy.  (Arch. 
Zool.  cxp.  [5],  t.  I,  N.  et  R.,  p.  xlix  [1909].) 

(3)  P.  DE  Beauchamp  :  Notes  faunistiques.  Plagiosloma  Lemani  (Du  Plessis)  et  Polycelis 
felina  (Dalvell)  icomula  Johnson'i]  aux  environs  de  Paris.  {Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  t.  31, 
1).  124  [1909] . 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


Im|i.  ObiTthUr.  Ri-nncç— Paris  (4273-11 


ANNEES    PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


I«   SÉRIE    DECENNALE 

Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  35 

L'année 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 
Table  des  Matières  de  la  Série O  fr..  40 

IP  SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année 3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vçndus  séparément). 
Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  50 

IIP    SÉRIE   DÉCENNALE 
Années  1890  à  1900  •: 

Le  numéro O  fr.  •^O 

L'année 4 

Table  des  Matières 1  ^•' 

IV^  SÉRIE  DÉCENNALE 
Années  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de  la  Série  est  en  préparation. 

V«=  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  la  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  25  %  pour  l'achat  des  Z*  et  4°  séries. 


l'f  Février  1912  —  V=  Série,  42=  Année  —  N°  494 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


MATÉRIAUX  POUR  SERVIR  A  UNE  FAUNE  DES  MYRIAPODES  DE  FRANCE 


38.    —   Cvi.lMlHiiH  I  I  >    illKOMÎNSIS,    II.    S|i. 

Cf  :  longueur,  22  à  28  luill.  ;  diaiiiùlro,  1.1)0  à  2.10  inill.  't5  à  48  segments; 
79  à  8o  paires  de  pâlies  :  2  segmenis  apodes. 

Q  :  longueur,  2(>.50  h  32  m'ill.;  diamèlre,  2.50  à  2.80  mill.;  47  à  48  seg- 
ments ;  k;»  à  87  paires  di;  pattes  :  2  segments  apodes. 
•    Coloration  brun  noir,  plus  ou  moins  tlislinctemcnl  annelé  de  brun.  Antennes 
brunes;  pâlies  brun  roux.  Itellel  luisant. 

Tète  presque  lisse,  brillanle;  4  fossettes  piligères  prélabiales  suivies  par- 
fois en  ai'rière  de  2  ou  3  rides  transversales.  Sillon  occipilal  extrêmement 
lin,  parfois  accompagné  d'une  fossette  punctiforme  ;  les  branches  antérieures 
sont  à  peine  distinctes.  —  Yeux  ovales,  composés  d'une  cinquantaine 
d'ocelles  aplanis  mais  distincts  ce|)endant.  — -  Anlemies  n'atleignanl  pas  le 
boi'd  poslérieui'  du  deuxième  somite  ;  les  deux  piemiers  articles  sont  presque 
glabres  (hormis  à  l'extrémité),  le  troisième  et  le  quatrième  sont  parsemés 
de  soies  vaguement  disposées  en  trois  couronnes,  les  derniers  sont  couverts 
d'une  pilosité  longue  et  assez  dense. 

Le  premier  somite  (colium)  est  (inement  striolé-cuiieux  sur  sa  surface; 
le  bord  anléi'ieur  est  à  peu  près  rectiligiie  entre  les  yeux,  oblique  dans  les 
côtés  ;  les  angles  sont  arrondis.  Le  sillon  marginal  est  limité  à  la  partie 
oblique  du  bord  antéi'ieur  ;  il  est  suivi,  le  long  du  bord  postérieur,  de  quelques 
stries  dont  la  seconde  ou  la  troisième  peuvent  être  assez  longues  pour 
rejoindre  obliquement  le  sillon  marginal  ;  elles  sont  d'ailleurs  de  plus  en  plus 
courtes  vers  le  dos,  et  sont  limitées  aux  lobes  lati'iaux  du  segment. 

Les  somites  du  tronc  ne  sont  pas  absolument  cylindriques,  les  métazonites 
ne  sont  cependant  qu'extrêmement  faiblement  bombés.  La  suture  transverse 
est  nette,  non  sinuée  à  la  hauteur  du  pore  qui  est  situé  dans  le  sillon  même. 
Les  prozonites  sont  parsemés  de  strioles  longitudinales  nombreuses,  plus  ou 
moins  longues,  pouvant  même  traverser  entièiemenl  le  prozonite.  Les  stries 
des  métazonites  sont  serrées;  dans  la  moitié  postérieure  du  corps,  la  lon- 
gueur (lu  mélazonite  à  la  hauteur  du  pore  est  égale  aux  9.1/2-11.1/2  (cf)  ou  10- 
12.1  2  interstries  qui  sont  situées  immédiatement  au-dessous  du  pore(l). 

(1)  Par  abréviation  nous  appelons  ce  rapport  «  le  rapport  du  mélazonite  aux  stries  ». 
Pour  Tobtenir,  il  faut  mesiij-er  au  inicroiiiolre  la  longueur  du  molazonit»^'  considéré,  en 
faisant  coïncider  exactement  la  première  division  du  micromètre  avec  le  milieu  du  pore. 
Supposons  que  cette  mensuration  donne  27  divisions.  Faire  ensuite  tourner  le  micromètre 
de  ;iOo  et,  après  avoir  de  nouveau  fait  coïncider  la  première  division  du  micromètre  avec  le 
centre  du  pore,  voir  combien  les  27  divisions  couvrent  d'intersli'ies  le  long  de  la  suture 
transverse  au-dessous  du  pore.  —  Ce  rapport  n'est  jamais  absolu,  tant  A  cause  de  la  varia- 
bililé  de  la  position  du  porc,  cju'à  cause  de  celle  de  la  largeur  de  chaq\ie  intei-sU-ie.  Par 
exemple,  les  mensurations  de  22  individus  de  l'espèce  en  question  ont  donné  comme  extrêmes 
une  fois  le  chiffre  8  et  deux  fois  le  chiffre  13;  les  19  auli-es  mensurations  ont  donné  des 
chiffres  compris  entre  9.1/2  et  12.1/2  qu'il  convient  de  prendre  comme  moyennes.  —  Ces 
moyennes  ne  sont  valables  que  pour  des  individus  adultes. 


14 


Il.-W.  RiuiLEMANN.  —  Faune  ik'x  Mtiviapodcf  de  France. 


Les  slries  ne  sont  que  inr'diocrcnient  régulières,  elles  sont  généralement 
complètes,  mais  peuvent  parfois  èti-e  altrégées  en  avant  ou  en  arrière,  jamais 
elles  ne  sont  coniluentes  cependant;  les  interstries  sont  à  peine  un  peu 
bombés.  Le  bord  postérieur-  des  somiles  est  dépourvu  de  frange  cannelée. 
La  surface  du  dernier  soniite  est  franchement  cuireuse.  Son  bord  postérieur 
se  continue  par  un  prolongement  triangulaire  dont  la  pointe  aiguë  dépasse 
un  peu  le  niveau  du  bord  des  valves  anales  ((ig.  lxxxix).  On  remarque  quel- 
ques plis  vagues  de  chaque  côté  de  la  base  du  prolongement.  Les  valves 
sont  saillantes,  médiocrement  globuleuses,  un  peu  aplanies  près  du  bord 
qui  ne  présente  toutefois  aucune  trace  de  sillon  ni  de  bourrelet  ;  chaque  valve 
porte  une  rangée  marginale  d'une  douzaine  de  soies.  Le  reste  de  la  surface 
est   striolé-cuireux,    glabre.    —    Sternite    anal    subtriangulaire,    à    pointe 


LXXXI.X 

xc 
xci 

XCII 
XCIII 


EXPLICATION   DES   FIGURES 
C.  iluronensis  extrémité  postérieure,  profil. 

—  e.xtréraité  d'une  patte  de  la  deuxième  paire. 

—  patte  de  la  première  paire. 

—  patte  copulatrice,  profil  externe. 

—  feuillet  postérieur  de  la  patte  copulatrice  postérieure  isolé,  profil 

interne. 


H.-W.  nitùi.KMANN'.     -  raiiiie  des  Mijriapodes  de  France.  15 


IroïKluée-arrondie;  sa  largeur  à  la  Itase  égale  environ  deux  fois  sa  longueur; 
2  paires  de  soies  on  une  rangée  ar'ijuée  au  second  tiers  de  sa  surface. 
SLerniles  non  striés.  Pattes  courtes. 

Chez  le  mule,  la  protubérance  du  tronc  des  mandibules  est  arrondie.  — 
T/os  pattes  de  la  première  paire  sont  transformées  en  cr((cliels  à  courbure 
ani^'uleuse  (lig.  .xci)  ;  l'angle  de  la  couibure  est  suinionlé  d'un  faible  tubercule 
(■(iiiiiiue;  la  branche  terminale  est  longue.  —  Sur  les  paltes  suivantes,  les 
articles  4  et  5  sont  munis,  en  dessous,  dune  soie  lamellaiic  bien  développée, 
dont  l'angle  antérieur  est  aigu  et  dépasse  un  peu  le  niveau  de  l'extrémilé  di; 
l'ai'ticie  correspondant  (flg.  xc).  —  Le  bord  ventral  du  septième  somite  fait 
à  peine  saillie  siii'  le  ventre. 

Pattes  e(i|iulatiices  (lig.  xcii  et  xciii)  :  Paii'e  aiiléiieur(!  médiocremeid 
longue,  acuminée  ;  la  plus  grande  largeui-  se  trouve  au  premier  tiers  ;  à  iiaitir 
de  ce  point  l'organe  est  graduellement  i-élréci  jusqu'à  la  pointe,  le  bord 
externe  étant  cintré,  tandis  que  le  Imi'd  inleme  est  piesque  recliligne  sur 
toute  sa  longueur. 

[-a  lame  postérieure  de  la  paire  posléiieuii;  est  très  proéminente.  La  crête 
(pii  la  surmonte  es!  étroite  et  ar(piée;  son  ai'èle  est  airondic  en  avant,  dilatée 
ensuite  et  l'ormaid  un  méplat,  moins  accusé  (]ue  chez  psibipimus  cependant, 
creusé  d'une  cannelure  particulièrement  accentuée  à  l'extrémité.  Cette  crête 
est  sépar'ée  du  reste  de  l'organe  pai-  une  profonde  échancrure  arrondie. 
Le  feuillet  interne  de  l'oi^gane  est  étiré  en  pointe  tronquée,  dont  l'cxtréhiité 
dépasse  celle  de  la  ci'ète.  Le  talon  est  arrondi  latéralement  et  très  pi-oéminenl: 
il  est  nul  on  airière  de  l'oi-gane. 

IJasscs-Pyrénées  (Ossau),  en  octobre;  Pious-.Vrtigues,  près  Gabas;  Bois 
de  Lusque,  près  Eaux-Chaudes.  Cette  espèce  se  trouve  au-dessus  de 
000  mètres,  dans  les  amas  de  feuilles  de  hêtre  mortes.  Nous  possédons 
égalemeid  du  ciiipie  de  Gavarnie  une  femelle  atlulte  que  nous  rattachons  à 
cette  espèce. 

Par  la  forme  de  son  extrémité  postérieure,  C.  iluronensis  se  rapproche 
de  C.  sagillarius  Brol.  ;  on  pourra  néanmoins  facilomeid  reconnaître  les 
femelles  des  deux  espèces  à  la  taille  (sensiblement  plus  gi'ande  chez  iluro- 
nemis),  h  la  composition  de  la  rangée  mai-ginale  d(^  Soies  dos  valves  anales, 
et  à  la  stiiation  dos  métazonites  qui  a  pour  coroUaiie  le  rapport  du  métazo- 
nite  aux  stries  ;  ce  rajjport  (pii  est  de  9.1/2-12.1/2  inteisti'ies  poui-  ilurduen.ns, 
est  de  ;)-7  interstries  pour  sagillarius.  De  C.  limilaneus  du  littoral  méditer- 
ranéen, il  est  plus  diUicile  à  distinguer;  mais  outre  que  leur  habitat  n'a  guèie 
de  chance  de  se  confondre,  on  pouria  également  reconnaître  les  deux  espèces 
aux  rapports  du  métazonite  aux  stries,  ce  rapport  étant  de  6.1/2-î*.l/2  intei- 
stries  pour  rnitilaiieiis. 

39.  —  Clef  dichotomoque  de  CYLINDUOIULES. 

Ayant  eu  l'occasion  d'établir  une  clef  dichotomique  des  femelles  de  Cylin- 
droiules  français  que  nous  avions  sous  la  main,  nous  pensons  être  utile  au 
lecteur  en  la  publiant  : 

1  (4)  —  Valves  anales  h  bourielet  mai-ginal  distinct,  a\ec  une  pilosité  plus 
ou  moins  dense  sur  toute  leur  surface  ;  bord  postérieur  des 
somites  orné  d'une  frange  transparente  plus  ou  moins  fortement 
cannelée  ou  sculptée  (l.eucuiulus). 

2  (3)  —  Pointe  du  sternite  anal  accolée  aux  valves  : 

Leucoiuhis  nitidus  Veihoeff. 

3  (2)  —  Pointe  du  sternite  anal  di'iachée  des  valves  et  foi  mant  une  épine 

aiguë  dont  l'extrémité  atteint  ou  dépasse  le  niveau  du  bord 

des  valves Leucoiulus  spinosus  Ribaul. 

« 


16  H.-W.  lînui-EMANN.  —  lùvinc  des  Mi/riapodes  dp  France. 

4  ^1)         \  alvi's  aiialrs  sans  bounrlel  niaigiiial  disliiict  ;  la  pilosité  est  limitée 
à  une  i-aiigée  inai-ginale  de  soies  sur  chaque  valve;  bord  posté- 
l'ieur  des  soniites  lisse,  dépourvu  de  frange  (Cj/Hiidruivlus). 
0  (6)  —  Poiule  du  steniile  anal  délaclié  des  vahes  et  l'oiniaïU.  une  épine 
aiguë  dont  l'extrémité  atleinl  le  niveau  du  bord  des  valves  : 

CylindirAulus  pyrenaïcus  BrôK 
G  (5)  —  Pointe  du  sternite  anal  accolée  aux  valves,   ou  si  elle  semble 
parfois  détachée,    elle  n'est  en  tous  cas  jam;iis  prolongée 
en  épine. 
7  (18)  —  La  rangée  marginale  de  soies  des  valves  anales  est  com- 
posée de  3  ou  4  soies  (accidentellement  5). 
8  (U)  —  Bord  postérieur  du  dernier  somite  ne  formant  pas  de 
prolongement  distinct,  il  peut  être  arrondi  ou  angu- 
leux, mais  la  pointe  recouvie  tout  au  plus,  sans  le 
dépasser,  l'angle  dorsal  des  valves  anales, 
i)  (10)  —  Petite  forme,  habitant  les  jardins  (terreau),  et  dont 
le  dernier  somite  est  complètement  arrondi.  Le 
rapport  du  métazonite  aux  stries  est  de  3.1/2  à 

.5  inlerstries Cylindroiulus  frisius  Verhoel'f. 

10  (9)  —  Grande  forme  habitant  les  boi'dures  de  bois  el  les 

pi'és  en  montagne  (plus  conmiunément  au-dessus 

de  800  mètres)  et  dont  le  deinier  somite  forme  un 

angle  très  ouvert  dont  la  pointe  recouvre,  sans  le 

dépasser,    l'angle   dorsal  des  valves   anales.   Le 

rapport   du    métazonite   aux   stries   est  de   7   à 

U  inlerstries  (accidentellement  3.1/2  ou  14)  : 

CyVtndvoiulus  Inndincnsis,  var.  linitimus  Ribaut. 

11  (8)  —  Bord  postérieur  du  dernier  somite  se  continuant  par  un 

prolongement  caractérisé,  globuleux,  cylindrique  ou  acu- 

miné,  dont  la  pointe  atteint  le  niveau  du  boni  des  valves 

anales. 

12  (13)  —  Le  prolongement  du  dernier  somite  est  globuleux  et 

plus  ou  moins  fortement  étranglé  à  la  base  el  arrondi 
à  l'extrémité.  Valves  ornées  d'une  rangée  marginale 
de  3  soies.  Le  rapport  du  métazonite  aux  stries  est 
de  6  à  10  interstries  : 

CylindroMus  sikarum  (Meinert). 

13  (12)  —  Le  prolongement  du  derniei-  somite  est  plus  ou  moins 

cylindrique  el  non  étranglé  à  la  base. 
14  (13)  —  Il  n'existe  de  stries,  au  bord  postérieur  du  premier 
segment,  que  dans  les  lobes  réfléchis,  el  en  petit 
nombre  (1  à  3  stries).  Forme  médiocre,  de  52- 
35  segments,    habitant  les  forêts  pyrénéennes. 
Le  rapport  du  métazonite  aux  stries  est  de  3  à 
7  inlerstries...     Cylindroiulus  sagillarius  (Brôl.). 
13  (14)  —  Il  existe  des  stries  sur  presque  tout  le  bord  pos- 
térieur  du    premier    segment,    par   conséquent 
aussi  dans  la  partie  dorsale,  et  ces  stries  sont 
très  nombreuses. 
If)  (17)  —  Forme  moyenne  de  53-35  segments,  habitant  les 
Alpes-Maritimes  (au-dessus  de  1,000  mètres). 
Le  rapport  du  métazonite  aux  stries  est  de 
8.1/2  à  U  inlerstries  : 
Cylindroiiiliis  aUnbrngiryx  f^irinensis  (Brôl.). 


H.-W.  Bkoi.kmaNiN.  —  l'aime  firx  MijrinjMxU'H  do  Franco.  17 

17  (16)  —  Grande  forme  de  44-47  sognienls,  liabitiinl  la 
Franco  occiilciilale  l'I,  la  |iattir  dos  l'yn'nôes 
^'ÔMoialenioht  inlôiiciiii'  à  1,0(1(1  mèhes.  Le 
l'apport  du  niétiizonito  aux  stries  est  de  11  à 
16.1/2  intorslrios. 

CjiUndwiulus  londinensis  psUopydus  (Latzel). 

IS    71        I.ri  raii,i;(''o  iiiari,Mnali'  de  soies  des  valves  anales  est  coiniioséo  ilo 

(i  sdii's  (111  davaniago. 

lî)  (22)  —  Loi'sim'il  existe  dos  stries  au   hoi'd  posiériciir  du  ])ieniier 

soinilo,  elles  sont  limiléos  aux  lobes  rélléciiis  et  manquent 

dans  la  partie  dorsale. 

2n  i2r>         l'iiiiiio  du  lilloral  niôdiloi-raiiéoii  (Monaco-Mi'iilon)  diml  le 

rapport  du  iiiolaziiMito  aux  sti-ios  esl  de  6.1/2  à  !).1/2 

inleisiries.  10  soies  dans  eliaqu(>  rangée  inai'^ijinaio  dos 

valves  anales CjiUndroiuluii  limitancus  (Brôl.). 

21  (20)  —  Fornie  des  Pyrénées  (au-dessus  de  900  mètres),  dont  le 
lapport  (lu  n)(''laznnito  aux  sti'ies  est  do  9.1/2  h  12.1/2 
intersfiios.  l'ue  douzaine  de  soies  dans  chaque  langée 
marginale  des  valves  anales  : 

CyUndrohdus  Uaronensis  Brôl. 
22    lit)  —  Les  stries  existent  tout  le  long  du  bord  postérieur  du  premier 
somile,  par  rons(''quont  aussi  sur  le  dos. 

23  (24)  - —  FjO  bord  posh'iieur  du  dei-niei-  soniite  est  largement  angu- 

leux, sans  pr(tloni,'eiiieTd  proproniont  dit,  et  rocou\re, 
sans  le  dépasser,  l'angle  dorsal  des  valves  anales.  6  soies 
dans  la  rangée  marginale  de  chaque  valve.  —  Plaines  do 
toute  la  France Ciilindmirdus  tondinensi^  (Leach). 

24  (23)  —  l.e  bord  postéiioui'  du  d(Mniei-  soinile  est  prolongé  en  un 

angle  très  saillant  dont  la  iioi^^le  aiguë  atteint  le  niveau 
du  boi-d  dos  valves  anales,  lue  quinzaine  de  soies  dans 
la  rangée  marginale  de  chaque  valve.  —  Pyrénées. 
Montairno-Noiro CyUndrnhdu^  Chainndei  Ribaiit: 

H.-W.  Broi.emann. 


HYPERMETAMORPHOSE 


Les  métamorphoses  dos  Méloides  n'ont  été  connues  qu'à  une  époque  assez 
rapprochée  de  nous  :  Buandt  et  Ericiison,  dans  leur  Mnnnriraphia  generis 
Meloi's.  parue  on  1831,  |iouvaient  encore  écrire  ceci  : 

<i  (Juamquain  bas  larvas  pullas  anctoros  voteres  ianiiam  obsor\arunt, 
I)  tameii  bue  us(]U('  nietanior|iliosin  earuiii,  sine  dubio  sat  niii'abilem,  expio- 
»  rare  nemini  contigit.  i> 

Ce  n'est  qu'on  18'il  --  20  ajis  après  —  que  Newpokt  fit  connaître,  le 
premier,  une  partie  des  Iransfoiinations  que  subiss(?nt  les  lanos  de  Melnp. 
(Juoli|ues  années  plus  tard,  en  IS.'iT-.'iS,  .I.-H.  Fvhhe  conlirma  et  compléta 
les  laits  découverts  par  Newport.  11  établit  que  les  .Mclncs  subissent  dos  inéla- 
niorphoses  jibis  coinpliipioos  (pie  la  généralité  des  Coléoptères,  et  passent 
successivement  par  les  états  suivants  : 


18  D'  A.  r.ROS.  —  Ihjprnnôtnmorphosp. 


i"  Œuf; 

2"  Première  forme  laivaiie  ini  lrioii!j;iilin  ; 

']"  Deuxième  forme  lai'vaire; 

4°  Pseudoiiyinplie  : 

5°  Troisième  foi-mc  liii\airc; 

6°  Nymphe  vraie  ; 

7°  Insecte  parfait. 
Il  nvn,  pour  désigner  cette  série  île  transformations,   le  terme  d'Hyper- 
métamorphose. 

Etendant  ses  investigations  à  d'autres  représentants  de  cette  famille, 
J.-II.  Fabue  démontra  que  le  Silfiris  muralis  a  une  évolution  analogue  et  pré- 
sente les  mêmes  phases  de  développement  ;  il  put  suivre  également  une  partie 
de  ce  processus  chez  divers  Zonilis,  chez  un  Cerocoma,  et  émit  l'opinion  que 
l'hypermétamorphose  devait  exister  chez  la  plupart  des  Meloïdes,  peut-être 
chez  tous.  En  effet,  d'autres  observateurs  vini'ent  bientôt  confirmer  ces  déduc- 
tions théoriques  par  la  constatation  de  ces  mêmes  phénomènes  chez  plusieurs 
autres  espèces,  ^'aléry  Mayet  en  apporta  la  preuve  pour  Sitaris  collelis  ; 
UiLEY  pour  plusieui's"  genres  américains  :  Epicanla.  Macrobasis,  Hcnoiis, 
Ilornia;  Kunckel  d'Herculais  pour  un  Mylabris  (M.  Schreibersi-:}  Lichtens- 
TEiN'  et  Heauregard  pour  Stmnria  (ipicaii'<,  Cantharis  vesicatona,  etc. 

On  a  donc  tendance  aujourd'hui  à  généraliser  la  chose,  et  à  admettre  que 
tous  les  insectes  de  la  famille  des  Vésicanls  subissent  l'hypermétamorphose. 
Il  est  probable  que  cette  manière  de  voir  sera  confirmée  par  les  faits;  il 
résulte,  en  effet,  de  mes  observations  personnelles,  que  divers  insectes  de 
ce  groupe,  dont  les  mœurs  étaient  jusqu'ici  inconnues,  ne  font  pas  exception 
à  cette  règle  :  c'est  ainsi  que  j'ai  pu  obsei-ver  l'évolution  d'un  Sitari.<!,  le 
S.  ru[ipes  Gory,  semblable  à  celle  des  Sitaris  déjà  étudiés  par  J.-H.  Fabre 
et  Valéry  Mayet:  de  VHornia  algérien,  sp.  nov.,  pareille  à  celle  de  Vllnriiia 
minutipènnis  Riley  et  des  Silaris  ;  de  la  Nemognalha  chrysomelina  F.,  iden- 
ti(|ue  à  celle  des  Zonitis ;  de  plusieurs  espèces  de  Meloe  :  M.  majalis  L., 
.1/.  aulrimnnlis  01.,  M.  punctipennis  Eschrich,  M.  foveolalus  Guer.,  qui  se 
comportent  comme  le  Mcloe  cicatrirnsiis  olisené  par  Newport  et  J.-H. 
Fabre.  C'est  ainsi  encore  que  j'ai  pu  obtenir  d'éclosion  les  larves  primaires 
de  deux  espèces  de  Zonitis  (notamment  du  Z.  mutica  F.),  ce  qui  complète  leur 
histoire  ébauchée  par  J.-H.  Fabre  ;  de  VAlosimus  viridissimus  Luc,  du  Lydu.s 
olgiricus  L.,  de  ïOenas  afer  L.,  dont  les  affinités  avec  les  triongulins  de  la 
Cantharis  vesicataria  font  prévoir  un  développement  similaire. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  que  ces  insectes  ne  nous  réservent  plus 
aucune  surprise.  Déjà  Rraher  (1)  a  signalé,  il  y  a  quelques  années,  un 
Meloe  (M.  erythrocnemus)  dont  l'évolution  ne  comporterait  pas  le  stade  de  la 
pseudonymphe.  J'ai  moi-même  observé  un  fait  analogue  pour  un  Meloe  resté 
indéterminé,  la  larve  en  question  étant  morte  avant  de  subir  la  nymphose. 
Mais  si  l'on  a  constaté  l'absence  de  ce  stade  pseudochrysalidaire,  on  n'avait 
pas  encore,  que  je  sache,  parlé  de  sa  réitération.  Or,  c'est  là,  précisément,  le 
fait  nouveau  que  j'apporte  aujourd'hui. 

Une  première  fois  j'ai  observé  la  chose  chez  le  Meloe  majalis  L.  :  le 
20  juillet  1010,  une  pseudonymphe  obtenue  d'élevage  et  remontant  à  l'année 
précédente  changea  d'aspect:  elle  devint  plus  étalée:  sa  peau  parut  comme 
plissée  et  soulevée:  sa  couleur  se  rembrunit  légèrement.  Il  était  évident  qu'elle 
subissait  une  évolution,  et  que  la  troisième  larve  était  apparue.  Le  2  août, 
je  constatai  dans  la  soirée  que  l'enveloppe  pseudonymphale  était  déchirée 
irrégulièrement  au  niveau  des  pattes:  un  lambeau  triangulaire  soulevé  laissait 
apercevoir  la  peau  blanche  de  la  troisième  larve.  Sa  tête  n'était  pas  dégagée, 

(1)  Br.^ukr.  Veber  die  Venoainllung  der  Melo'iden,  1887. 


D'   \    Cnos.  —  lliiperinélaniorphose.  19 

et  lestait  recouverte  par  le  niasquo  céplialiiiiie  psoudDclii-ysalidaire.  Tout  le 
corps  était  inclus  dans  la  coque  de  la  pseudcmyiiiplie.  Le  lendemain,  jinur 
tiiiciix  me  l'endr'e  cninpio,  j'exposai  un  instant  le  llacon  au  soleil;  sous  l'in- 
llui'iico  des  rayons  solair(>s  la  larve  se  contracta  et  esquissa  quelques  mou- 
vements laléi-anx  de  la  tiMe  toujours  coilTre  de  son  masque.  Je  m'cmittessai 
de  remettie  ma  précieuse  larve  dans  l'armoire  à  l'ahri  de  la  liimii're  pour 
ne  pas  risquer  de  compromettre  son  évolution. 

I,e  10  aoiU,  dans  la  soirée,  j'examinai  celte  larve,  tjui,  le  malui  encore, 
('■l.iil  Iclli'  que  les  jours  précédents,  la  tête  toujours  coiffée  du  masque  cépha- 
li(Hie  pseudoiiyiiqilial.  Je  la  trouvai  dépouillée  de  son  masque  pelliculaiii-. 
et  soi'tie  pailii'llrinrnt  de  sa  coijuc:  la  tète  et  le  tlioi'ax  en  eidicr  étaient 
visiliies.  A  mon  extrême  surprise,  je  constatai  tpie  la  nouvelle  foi-me,  qui 
aurait  dû  être  la  nymphe  vime,  l'eproduisail  très  exactement  l'aspect  de  la 
pseudoniimphc  antérieure  :  les  pièces  buccales,  les  pattes,  ne  présentaient 
pas  plus  do  relief  que  sur  cette  pseudnnymphe:  la  couleur  seule  était  modifiée  : 
ce  n'était  jtlus  la  Iciide  ambrée  de  la  pupo  précédoidc;  la  nouvelle  était  toute 
l)laii(lii\  Kxaminéi>  le  lendemain  assez  lunçuement  au  ijrand  jour,  et  même 
toueliée  légèrement  par  le  soleil  à  un  momi'id  donné,  elle  ne  manifesta 
aucune  réaction  contrairement  à  ce  qui  était  advenu  |iour  la  troisième  larve 
le  3  aortt  dans  des  conditions  semblables. 

Les  jouis  suivaids.  les  choses  i-estant  en  l'état,  je  tus  bien  obligé  de  me 
i-endi-e  à  l'évidence,  et  d'admettie  i|u'il  s'agissait  bien  de  la  léapparition  de 
la  forme  pseudochrysalitlaire. 

Malheureusement,  cette  pscudoivimphc  ilérotivc  mouiul  dans  les  premiers 
joui-s  de  septembre.  En  examinant  ultérieurement  cette  pièce  conservée  dans 
l'alcool,  j'ai  reconnu  à  l'intérieur  de  la  peau  pin\euant  de  la  pseudonymphe, 
la  iM'ésence  d'une  deuxième  enveloppe  plus  mince  résultant  évidenmniil  de 
la  mue  de  la  ti'oisiènie  larve  :  c'est  la  ili''pouille  i-ejetée  le  10  aoùl  lors  de  la 
régénération  de  la  forme  pseudonymphale. 

Dans  ce  premier  cas,  une  pseudonynqihe  a  donc  donné  la  troisième  larve 
(pii  a  foiMiii  des  preuves  d'activité  :  contractions  et  mouvements  sous  l'in- 
lluence  des  rayons  solaii-es.  Celle-ci  a  donné  à  son  tour,  12  jours  après,  une 
}i.'^cii(Ii>niitiiplii'  ilérdlirc  identiciue  à  la  forme  i)r(>mière. 

Pour  la  seconde  fois  cette  année,  j'ai  obseiTé  un  fait  analogue  :  une  pseu- 
donymphe  qui  m'est  encore  inconnue,  de  petite  UnWc,  trouvée  l'an  passé 
;'le  7  aoilt  1910)  au  milieu  d'une  colonie  souterraine  (VOsmin  Sonndcrsi  Vachal. 
mais  en  dehors  des  cellules  (ce  qui,  sans  exclure  le  pai-asitisme  chez  les 
fismies.  ne  rimitli(|ue  pas  forcémentl  a  donné,  le  I!)  août  lîlll,  uni'  laive 
qui  a  rejeté  eidièrement  sa  mue.  et  a  fouillé  iiendant  quatie  jours  le  coton 
sui'  leipiel  elle  reposait:  puis,  elle  s'est  étendue  sur  le  dos.  dans  une  immobilité 
absolue,  et,  le  28  août,  j'ai  trouvé  à  côté  d'une  dépouille  qu'elle  venait  de 
quitter,  au  lieu  de  la  vraie  nymphe  que  j'attendais,  une  nouvelle  pseudo- 
nym|ihe  iderdique  à  celle  dont  elle  dérive. 

Dans  ce  second  cas  comme  dans  le  pi'cmiei'.  à  la  pseudonymphe  pi-imitive 
a  donc  succédé  une  larve  active,  qui.  à  son  tour,  a  reprodiut  la  foi-ioe  précé- 
dente. Près  de  quatre  mois  se  sont  écoulés  depuis,  et  aucun  changement 
nouveau  n'est  survenu  dans  l'état  de  cet  insecte.  Tl  est  fi  présumer  que  sou 
évolution  ne  se  fera  que  l'été  prochain. 

\'oilà  donc  deux  faits  qui  montrent  que  dans  eertains  cas  la  forme  pseudo- 
chrysalidaire  peut  se  répéter.  Ces  cas  sont-ils  fréquents?  Sont-ils  une  ano- 
malie '?  Constituent-ils  une  évohdion  vicieuse  chez  certaines  espèces  (par 
exemple  le  Melon  majnUs.  dont  les  méfamoi'phoses  suivent  en  temps  ordi- 
naii-e  la  marche  indiquée  par  .T. -H.  F\nRE),  normale  chez  d'autres?  A'oilà 
des  questions  auxquelles  il  n'est  pas  aisé  de  répondre  en  l'état  actuel  de  la 
science. 


20  W  A.  Cuos.  -     llupcrmétamorphose. 

Quoi  qu'il  en  soil,  il  scuihlc  bien  que  tout  n'est  pas  encore  connu  dans  ces 
cui'icux  pliiMionirnes  de  i'ilypei'mélauioi-iihose.  Ces  faits  de  réUrvariori  de  la 
pseudonynqilie  pai-aissent  sin^julirrenicnl  conlinner  l'opinion  de  Uiley, 
Braieu,  KiiNCKEL  d'Hercilais,  et  autres,  qui  ne  veulent  voir  dans  ce  stade 
qu'une  forme  contractée  {Coarcfata  larva  Riley;  larva  oppressa  Brauei),  une 
(oj'mc  iVallvnte,  une  sorte  d'enkiislc-ment  adapté  à  une  évolution  relardée 
(Hjipnnthhiuc,  Kinickel  d'ileiculais)  (1).  Si  cette  interprétation  était  conforme 
à  la  vérité,  peut-étn^  faudrait-il  alli'ihuer  le  manque  de  ce  même  stade  pseu- 
donymplial,  obseivé  par  Braueh  et  par  moi-même,  à  une  influence  inverse, 
c'est-à-dire  à  des  causes  favorisant  l'évolution,  et  amenant  une  transfor- 
mation plus  i-apido  que  de  coutume.  Dans  cette  hypothèse,  la  série  des 
morplioses,  indi(iuée  par  J.-H.  Fabre,  représenterait  donc  le  type  nomat 
do  Vérolutinn  des  ]'c'.'<icanls:  mais  ce  type  moyen  serait  susceptible  de  subii'. 
suivant  les  circonstances,  des  rarkitions  en  plus  ou  en  moins  pai-  la  réitéralion 
ou.  au  contraire,  par  la  suppression  du  stade  pseudompnphal. 

Cette  manière  d'envisager  les  choses  nous  donne  une  explication  facile  et 
rationnelle  de  ces  faits  imprévus  qui  déconcertent  au  premier  abord,  mais 
qui,  convenablement  interprétés,  semblent  au  contraire  nous  donner  la  clef 
de  l'énigme  de  rilyperinélamonihose  elle-même. 

Mascara.  D"^  A.  Gros. 


MOLLUSQUES  TERRESTRES  DE  LA  HAUTE  VALLÉE  DU  VAR 


M'étant  trouvé,  pendant  le  chaud  été  de  Ittll,  dans  les  mêmes  conditions 
que  mon  collègue  et  ami  M.  Margier  qui,  en  t!)04,  fit  connaître,  dans  la  Feuille, 
la  faune  nialacologique  de  la  haute  vallée  du  Verdon,  je  crois  utile  de  faire 
connaître  la  liste  des  mollusques  qui  vivent  dans  la  haute  vallée  du  Var  que 
j'ai  explorée  pendant  le  séjour  d'un  mois  et  demi  à  Saint-Martin-d'Entraunes, 
à  1,0.^0  mètres  d'altitude.  C'est  une  charmante  station  estivale,  une  véritable 
oasis  dans  la  vallée  qui  est  absolument  dénudée  entre  le  pont  de  Guezdan  et 
Villeneuve-d'Entraunes. 

On  traverse,  il  est  vrai,  la  partie  très  pittoresque  des  gorges  de  Daluis 
dans  lesquelles  la  route  se  fraie  un  passage  à  travers  des  défilés  sauvages 
d'une  imposante  majesté  au  fond  desquels  coule  le  Var  qui  s'est  creusé  un 
lit  dans  ce  dôme  d'intumescence  permien.  Un  peu  avant  d'arriver  à  Enlraunes 
le  Var  est  très  resserré.  Cette  dernière  partie  semble  privée  de  mollusques. 
Des  cascades  pourtant  humidifient  les  parois  schisteuses  des  rochei-s. 

Toute  la  partie  comprise  entre  Saint-Maiiin-d'Entraunes  et  Entraunes  est 
couverte  de  prairies  jusque  sur  les  sommets  ou  bien  est  ombragée  par  des 
bois  de  chênes,  de  noisetiers,  de  pins  ou  de  mélèzes.  Tout  est  calcaire. 

La  source  du  torrent  est  à  12  kilomètres  enviion  en  amont  de  Saint-Martin, 
au  col  de  la  Caillole,  près  Esteng,  composé  de  3  à  6  maisons  éparses  dans 
une  partie  mi-inculte,  mi-couverte  de  prairies.  Le  mot  source  est  mal  employé 
car  le  Var  ne  sourd  pas  ;  les  eaux  qui  en  constituent  le  débit,  filtrent  à 
travers  des  vestiges  morainiques,  provenant,  par  infiltrations,  du  lac  d'Allos 
qui  est  situé  à  l'ouest,  à  2,.300  mètres  de  distance  (à  vol  d'oiseau)  et  ta 
1,000  mètres  au-dessus  environ. 

La  haute  vallée  du  Var,  depuis  Villeneuvç-d'Entraunes  jusqu'à  Esteng 
(1,400  mètres),  surface  explorée,  comprend  environ  28  kilomètres.  Elle  est 
séparée  de  celle  du  Verdon,  qui  coule  à  l'ouest,  par  des  montagnes,  dont 
l'altitude  de  quelques-unes  :  Pointe  des  Trois-Evêques,  le  Jallorgue,  le  Pal, 

(1)  Kùnckel  cI'Hehcui.ais.  Observations  sur  rHvpermétamorphose  ou  Hypnodie  chez  les 
r.anUiaridiens  [Ann.  Soc.  Ent.  Fr.  Paris,  t.  r>Xin,  189i). 


Gaziot.  —  Mnlhisqucs  terrestres  de  la  haute  vallée  du  Var.  21 

s'élcst'iil  jusiiu'ii  près  (!(•  ;t,000  iiiétics.  l.i's  iiifj;uilles  de  Peleiis,  dont  j'ai 
exmniné  les  pentes,  d'un  aspect  absolument  cmiciix  il  pittoresque,  ne 
s'élèvent  qu'à  2,'.\2'.'}  nièties. 

Le  haut  \ar  est  un  glacier  coasidéivible  à  en  juger  par  l'importance  de 
SOS  depuis  :  ses  ti  vallons  principaux  l'ouiiiissenl  chacun  un  glacier  tiihutaire 
à  rr-poiine  qualeinaire  et  après  leur  rciraile  dans  leuis  cii(|ucs  supèrieui'S. 
i.orsipie  le  glacier  n'eut  plus,  entre  Knlraunes  et  Saint-Mai  lui,  qu'une  puis- 
sance de  lOU  à  iiiU  mètres,  il  édilia,  sur  les  basses  pentes  de  sa  xallée,  une 
série  de  moraines  latéi-ales  que  l'auteur  de  la  carte  géologique  des  Alpes- 
Maritimes  a  eu  le  tori  de  dénommer  :  éhoulis  sur  les  pentes. 

Clés  moiaines  cunstiluenl  le  Iciritoire  t-ullivé  de  celli'  n'gion.  Suint-Maiiin- 
d'Knli-aunes  est  bâti  sur  une  moraine  frontale  (I). 

Toute  cette  vallée  est  calcaire.  Le  climat  est  sec,  le  cu'l  très  pur  pendant 
l'été.  Des  orages  éclatent  (lucltiuefois  pendant  I  api'ès-midi.  Les  sources 
jaillissent  un  peu  partout. 

l'as  plus  (pie  M.  .Maigier,  je  n'ai  la  prétention  de  préscnlei'  l'énumé- 
ratiun  conqilèle  des  mollusipies  ipii  vivent  dans  la  région  dont  il  est  question 
mais,  couune  je  me  suis  li'ouvé  ipielquefois  dans  la  montagne,  pendant  les 
orages,  je  crois  avoir  constaté  la  présence  de  la  plus  grande  pailie  de  ceux 
qui  y  vivent.  Il  n'y  en  a  pas  dans  le  lit  plus  ou  moins  lai'ge  et  caillouteux  du 
\ai'  qui  transporte  de  gros  blocs  pendant  les  crues;  seuls  les  bords  fortement 
en  pente  du  torrent,  les  bois,  les  pai-ties  non  cultivées  où  cioissent  les  buis 
et  les  labiées,  les  plateaux  veiis,  renferment  les  espèces  ipie  je  signale 
ci-après. 

Comme  la  haute  vallée  du  \erdon,  celle  de  la  haute  vallée  ilu  Var  est 
pauvre;  son  caractère  provençal  est  bien  accusé  aussi.  Les  espèces  caracté- 
ristiques (les  Alpes  occidentales  moyennes,  déjà  visées  par  .M.  Margier,  telles 
que  les  llciu  cdmtales  Drp.,  plehcia  Drap.,  Enu  iiKDitana  Drap.,  les  clausilies 
mani|uent  conqMèlement.  tin  trouve  encore  des  petites  hélices  du  groupe  de 
Vllelu-  unifasciata  l'oiret  sur  les  plateaux  entre  1,200  et  l,tiOO  mètres  d'alti- 
tude. Je  n'en  ai  plus  trouvé  sur  les  piair'ies  du  col  des  Champs  (2,500  mètres). 

Les  Ilcliv  alpina  Faure  Biguet,  ai'b}islurinn  L..  sijlratiai  Drp.,  nicicnsis  Fer., 
ccspiiinii  Di'ap.,  ne  s'y  lenconlienl  pas  non  plus,  pas  |)!us  (pie  les  djclos- 
tnines  et  les  pDinalias. 

.\ucune  trace  de  coquilles  (luviatiles.  Les  eaux  sont  trop  torrentueuses  et. 
parce  qu'on  tue  tous  les  oiseaux,  gros  et  petits,  ceux-ci  ne  peuvent  plus 
disperser  les  mollusques  en  transportant  inconsciemment  leurs  n-ufs  au 
moyen  ûo.  leurs  pattes  ((u'ils  chaigi'iit  de  limon  quand  ils  vont  se  désaltérer 
dans  les  lacs,  nu  dans  les  cours  d'eau  au  cours  paisible. 

Ci-joinl  l'énumi'ration  des  mollusques  recueillis  ; 
Piitula  rupeslri.s  Drp.  —  Trouvé  sur  un  seul  point  :  sur  les  rochers  au  fond 

du  ravin  des  Filleuls,  sur  la  face  nord  de  la  Testella,  au  sud  de  Saint-Martin. 
Ih'lix  obvolula  Miillei'.  —  Très  rare,  sous  les  bois  morts,  dans  le  bois  de  pins 

de  la  IJerarde,  au  noi'd  de  Saint-Martin. 
HelLc  lapicida  L.  —  Idem. 

lleli.v  du  (iroupc  de  l'Il.  tclonensis.  —  Trop  jeune.  .Ii'  n'ai  pas  pu  la  déter- 
miner. Bois  de  la  Bcrarde. 
UeU.r  ciliata  Studer.  —  Très  rare,  de  l'état  minor,  dans  les  bois  de  la  Berarde, 

sons  les  bois  moi-ts. 
Heli.r  nspersa  Millier.  —  Cette  espèce  a  été  apportée  accidenlellenienl  et  vil 

sur  une  surface  restreinte,  dans  une  prairie,  au  sud  de  Saint-Martin.  File 

ne  s'est  pas  encore  propagée  et  vil  bien  localisée. 

(1)  David  M.vnTix.  filnriers  qiiatorjiniies  en  Alpes- MaiiUmes  liuH.  de  la  i  >i:(i-  ijrol.  de 
France,  t.  XIX,  juillet,  1909,  no  122. 


22  Caziot.  —  MoUiistiitex  terrestres  de  la  haute  vallée  du  Var. 

Hclir  }iomalia  L.  —  Espèce  cxlièiueiiieiil  iv|iaii(liio  dans  toute  lu  vallée  du 
Vai".  Elle  commence  à  Entraunes  (ne  semble  pas  remonter  jusqu'à  Esteng) 
et  ne  descend  pas  plus  bas  que  Touët-de-Beuil,  le  Villars,  à  l'est  de 
Puget-Théniers;  à  Saint-Martin,  on  le  recueille  dans  les  liaies  boidant  les 
pi'airies  et  sous  les  tiges  de  buis  et  de  lavande.  Ne  semble  pas  .s'élever 
au-dessus  de  1,800  mètres. 

Hélix  iiemnralis  Millier.  —  J'ai  communiqué  les  échantillons  recueillis  de  cette 
forme  à  M.  Coutagnc.  11  a  conlirmé  ma  détermination  en  ajoutant  que  par 
leur  périslomc  peu  coloré,  par  la  blancheur  des  coquilles  restées  vides, 
exposées  à  l'air,  celles-ci  lui  rappelaient  celles  qu'il  a  signalées  entre  Saint- 
Rémy  et  les  Baux,  dans  ses  notes  malacologiques  du  bassin  du  Uhône 
en  1881,  mais  dans  les  Alpines  presque  tous  les  sujets  sont  sans  bandes, 
tandis  que  depuis  Guillaumes  jusqu'à,  et  y  compris  Entraunes,  depuis 
800  mètres  jusqu'à  l,fiOO  mètres  d'altitude,  on  trouve,  principalement  sur 
les  buis,  des  spécimens  depuis  1  bande  jusqu'à  3,  toutes  à  fond  jaune,  de 
dimensions  comprises  entre  D.  18.20,  H.  15.17  millimètres. 

Hélix  carthusiana  Mùller.  ■ —  Dans  les  prairies,  autour  de  Saint-Mariin.  — 
T.  R. 

Hélix  rufilabris  Jeffreys.  —  Idem.  —  R. 

Hélix  nnifasciata  Poirel.  —  T.  C,  dans  les  prairies  et  sur  les  plateaux  et 
points  élevés.  Je  ne  l'ai  plus  trouvé  au-dessus  de  1,800  mètres. 

H  dix  graliosa  Studer.  —  Idem. 

Hélix  spirilla  West.  —  Sur  le  plateau  de  la  Chapelle-Saint-Jean,  à  l'ouest  de 
Saint-Martin  (1,430  mètres). 

Hélix  Mouqueroni  Bourguignat.  —  Dans  les  prairies  sur  la  rive  gauche 
du  Var. 

Eïm  detrila  Studei'.  —  Existe  dans  la  vallée  du  Var  depuis  Guillaumes  jusqu'à 
Entraunes,  principalement  dans  le  buis,  dans  les  parties  sèches,  s'élevant 
jusqu'à  1,500  mètres  environ. 

Chondrcla  tridens  Mûller.  —  Très  rares  spécimens  dans  les  parties  sèches. 

l'upa  avenacea  Brug.  • —  Peu  commun.  Je  ne  l'ai  trouvé  que  dans  le  ravin  des 

Filleuls,  au  sud  de  Saint-Martin;  .sui'  la  route  d'Entraunes,  sur  les  calcaires 

qui  surplombent  la  route  et  sur  la  route  ancienne  d'Entraunes  à  Esteng, 

et  à  200  mètres  au-dessous  du  col  des  Champs  (2,200  mètres). 

Une  variété  minor  se  trouve  sous  les  pierres  au  col  de  Laugeron,  un  peu 

au-dessous  de  2,000  mètres  d'altitude. 

Je  n'ai  trouvé  nulle  pai't  de  Pupa  variabilis  Drp. 

Pupa  similis  Brug.  • —  Ce  Pupa  ne  semble  pas  dépasser  l'altitude  de 
1,300  mètres.  Il  n'a  pas  été  indiqué  par  M.  Margier  dans  la  vallée  du 
Vei-don.  Ce  n'est  qu'après  de  nombreuses  recherches  que  j'ai  pu  constater 
sa  présence,  d'abord  à  l'état  de  variété  nnifasciata  Caziot,  sur  la  rive 
gauche  du  Var,  à  2  kilomètres,  au  sud  d'Entraunes,  près  de  l'unique  pied 
de  vigne  qui  existe  dans  la  région,  en  compagnie  de  VHelix  graliosa  et 
VHelix  pomalia  qui  vivent  sur  le  terrain  cultivé  voisin;  ensuite  sur  la  route 
de  Saint-Martin  à  Sacy,  à  l'entrée  du  tunnel  sur  les  rochers  du  terrain 
crétacé,  à  la  cote  1,200  mètres  environ.  Ce  sont  les  deux  seuls  points  où 
je  l'ai  rencontré. 
J'ai,  en  outre,  constaté  l'existence,  dans  les  bois  de  Chastanette,  au  pied 

du  col  des  Champs,  vers  2,000  mètres  d'altitude,  d'une  limace  que  je  n'ai  pu 

déterminer  d'après  la  description  que  j'en  ai  prise,  n'ayant  pu  la  transporter. 

C'est  un  animal  de  coloration  marron,  orné  de  4  raies  continues  ou  discon- 
tinues marron  plus  foncé,  limacelle  ovale,  de  même  couleur  que  les  raies 

non  carénées.  La  sole  couleur  blanc  crème.  Longueur,  0.10;  largeur,  0.01, 

dans  tout  son  développement. 

Caziot. 


A.  Lavili.e.  —  TiTcbratula  bellovacina  Lavillo. 


23 


TEREBRATDLA  BELLOVACINA  Laville,  DU  CALCAIRE  PISOLITHIQUE  DE  LAVERSINES 


Au  cours  d'une  course  palcunlologiiiue,  l'aile  le  \2  aoùl  IllUI,  dans  les 
environs  de  Heauvais,  pour  le  Laboi-aloire  de  Paléontologie  de  i'Kcole  des 
Mines,  j'ai  pu  recueillir  trois  éclianliilons  d'une  espèce  de  Terebralule  dans 
le  calcaiie  pisolilliique  :  un  exemplaire  couiplel,  un  deuxième  exemplaire 
mulilé  sui'  le  cùlé  droit  et  sur  la  valve  ventrale,  enliii,  la  partie  supérieure 
d'un  troisième  exemplaire. 

Ayant,  depuis  plusieurs  années,  recueilli  un  grand  nombie  de  matéiiaux 
de  ce  niveau  du  crétacé,  dans  différentes  localités,  je  comptais  en  faire  une 
étude  spéciale,  que  je  relardais  faute  de  moyens  matériels  suffisants.  Une 
déception  récente  me  force  à  abandonner  ce  travail  à  plus  fortuné  que  moi, 
et  je  suis  conli-aint  de  m'y  résigner  en  me  réservant  toutefois  la  peu  onéreuse 
description  de  la  Terebralule  de  Laversines. 

C'est  une  coquille  (iMg.  1.  t  «,  1  b) 
à  têt  mince,  finement  ponctuée,  longue 
de  20  millimètres,  large  de  i(i  et 
épaisse  de  10.  Lorsque  cette  coquille 
est  posée  sur  sa  valve  ventrale,  la 
forme  de  son  contour  est  à  peu  près 
celui  que  donne  un  gr-os  œuf  très 
pointu,  qui  aurait  un  très  grand  dia- 
nièli'o  par-  l'apport  à  sa  longueur.  Le 
crochet  couit,  très  grand,  avec  un 
large  foramen  recouvre  un  court  delti- 
dium  (voir  fig.  1).  Dans  l'échantillon 
dessiné  ce  deltidium  est  plus  long  que 
dans  les  deux  autres  chez  lesquels  le 
crochet  atteint  presque  le  sommet  de 
la  valve  doisale.  La  suture,  sur  le 
bord  frontal,  est  infiéchie  vers  la  valve 
dorsale  qui  est  dépourvue  d'inflexion 
médiane.  Sur  cette  valve  la  région 
médiane  est  limitée  par  deux  inflexions 
l'échantillon    figuré,    mieux    maïquées    dans    le 


KiG.  1  —  Tcrebratuta  Bellovacina  Laville. 
Calcaire  pisolithiqiie  de  Laversines  (Oise). 
—  Hecueilii  par  M.  Laville,  coll.  Ecole  des 
Mines.  Grandeur  double. 


latérales,    obsolètes,    dans 
deuxième  échantillon. 

C'est  avec  Turebralula  bisinuata  Lamk  du  calcaire  giossier  parisien,  que 
la  terebralule  de  Laversines  peut  être  comparée,  elle  rentre  dans  le  même 
groupe  au  point  de  vue  morphologique.  Mais  elle  est  plus  que  la  moitié  i)lus 
petite,  tout  en  paraissant  être  ailulle:  elle  est  aussi  plus  épaisse.  En  un  mot, 
d'aspect,  moins  plat  .moins  C'inlù.  Comme  dans  le  Tcrcbrtitula  bisinuala  Lamk, 
chez  lequel  le  crochet  atteint  le  sommet  de  la  valve  dorsale,  le  crochet  aussi 
est  près  du  sommet  de  cette  valve  dans  deux  échantillons. 


RÉSUMÉ.  —  Une  espèce  de  terebralule,  que  j'ai  -appelée  Terebralule  de 
Beauvais.  se  rapprochant,  par  ses  caractères  du  Terebralula  bisinuala  Lamk., 
du  calcaire  grossier  parisien,  a  été  rencontrée  par  moi  dans  le  calcaire  piso- 
lithique  de  Laversines,  près  Beauvais  (Oise). 

A.  Lavillf.. 


24  Notes  spéciales  et  locales. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Mante  religieuse  dans  le  Pas-de-Calais.  —  En  octobre  dernier,  l'Instituteur  de 
Montigny-en-Giihelle  (l'.-de-C.)  m'adressait  une  Mante  religieuse  (brune)  trouvée 
en  septembre  dans  sa  localité,  dans  un  champ  de  betteraves,  et  me  demandait  de 
lui  déterminer  l'insecte.  ^ 

A-t-on  trouvé  déjà  cet  insecte  à  une  telle  latitude? 

Les  fortes  chaleurs  de  l'été  dernier  en  sont  probablement  cause. 

Roubaix.  E.  Cavro. 


Répartition  géographique  en  France  d'Araschnia  Levana.  —  Les  enquêtes  qui 
ont  été  souvent  ouvertes  dans  la  FtuiUe  sur  la  répartition  dans  notre  pays  de 
certains  insectes  ont  été  fort  instructives.  En  général,  il  s'agissait  de  savoir  jus- 
qu'où s'étendent  vers  le  Nord  des  espèces  qui  sont  surtout  répandues  dans  le  Midi, 
comme  la  Mante  religieuse,  le  Grand  Paon  de  Nuit,  le  Papilio  Fodalirius.  Il  nie 
paraît  intéressant  de  rechercher  cette  fois  jusqu'où  s'étend  vers  l'Ouest  et  le  Sud, 
une  espèce  qui  occupe  la  partie  Nord-Est  de  la  France,  la  Vanessa  (Araschnia) 
Levana  L. 

J'ai  déjà  réuni  de  nombreux  faits;  j'ai  reçu  des  renseignements  très  précieux 
de  MM.  Louis  Demaison,  de  Reims,  et  Georges  Postel,  de  Foncquevillers  (Pas-de- 
Calais).  D'autres  collègues  voudraient-ils  m'envoyer,  soit  directement,  soit  par 
l'intermédiaire  de  la  Feuille,  des  renseignements  précis  ?  Je  désirerais  surtout 
en  recevoir  pour  les  départements  de  Seine-et-Marne,  Meurthe-et-Moselle,  Vosges, 
Loiret,  Yonne,  Côte-d'Or,  Nièvre,  où  l'existence  de  Levana  est  certaine  ou  possible. 
Sa  présence  en  Piémont  pourrait  faire  supposer  qu'elle  existe  dans  nos  dépar- 
tements montagneux  du  Sud-Est. 

Je  remercie  d'avance  mes  correspondants. 

Evreux.  L.  Dupont. 


Deuxième  Congrès  international  d'Entomologie  (Oxford,  1912).  —  Le  deuxième 
Congrès  international  d'Entomologie  se  tiendra  à  Oxford  du  5  au  10  août  1912. 
Les  renseignements  généraux  et  spéciaux  concernant  l'organisation  de  ce  Congrès 
seront  portés  prochainement  à  la  connaissance  des  entomologistes. 

Le  Comité  exécutif  se  propose  de  procurer  aux  membres  du  Congrès  des 
chambres  en  ville  et  dans  les  collèges  de  l'Université,  ces  dernières  n'étant  dispo- 
nibles que  pour  les  hommes  seulement.  MM.  les  Membres  du  Congrès,  ainsi  que 
les  personnes  désireuses  de  s'inscrire  comme  adhérents,  sont  priés  de  s'adresser  à 
l'avance  au  Secrétaire  général  du  Comité,  afin  que  l'on  puisse  prendre  en  temps 
utile  les  arrangements  nécessaires. 

Les  Comptes  rendus  et  Annales  du  premier  Congrès  sont  sous  presse  et  seront 
distribués  sous  peu. 

La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  Mai,colm  Buer,  Secrétaire  général 
du  Comité  exécutif,  Entomological  Society  of  London,  11,  Chandos  Street, 
Cavendish  Square,  London,  W. 


Errata.  . —  l'"''  septembre  1911,  p.  182.  —  Notes  sur  la  faune  et  sur  la  flore  des 
environs  de  Dunkerque.  —  Phoma  ossicola...,  Perithecia  circa  0,09  "/™  au  lieu 
de  0,9. 

1"  janvier  1912  :  Les  Dunes  Pleistocènes  de  Ghyvelde  (Nord)  :  PL  1  :  n°  4  : 
Helijr  pisana  Mùll.  ;  n°  11  :  Hélix  euphorca  Bourg.  ;  n"  7  :  Hélix  Dupofefiana, 
var.  Zafjarina. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


Imp.  Oberthilr.  Rennes— Paris  f89-12) 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  42'  ANNÉE 


Page  entiÎTe 22'  » 

1/2  page ■• 12  » 

1/4     — 7  »       \  hea  annonceB  sont  payables  d'avance. 

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GÉOLOGIE    DU    BASSIN     DE    PARIS 

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Grand  In-8,  11+-IO8  pagi-s,  136  figures,  coupes  et  cartes  dans  le  texte,  9  grandes 
cartes  coloriées  hors  texte,  cartonné  toile  a;nglaise  :  15  fr. 

Ce  livre  diffère  des  ouvrages  antérieurs  en  ce  qu'il  embrasse  la  totalité  du  Bassin 
de  Paris,  aussi  liien  les  terrains  jurassiques  et  crétacés  de  sa  Iwrdure  que  les 
terrains  tertiaires  du  centre. 

On  ne  possédait  sur  cette  région  classique  au  point  de  vue  géologique  aucun 
travail  d'ensemble,  la  multiplicité  même  et  la  diversité  des  études  en  rendent  la 
compréhension  difficile.  Les  mémoires  détaillés  si  considérables  qu'ils  soient  ne 
portent  généralement  que  sur  des  points  spéciaux  nt  les  lacunes  sont  nombreuses. 
La  cot)rdination  des  publications  faites  sur  cette  région  depuis  de  longues  années 
par  plusieurs  générations  de  géologues  sera  donc  très  utile  pour  tous  ceux  qui 
s'intéressent  aussi  bien  à  la  Géologie  pure  qu'aux  multiples  ipiestions  qui  relèvent 
de  la  CJéologie  appliquée.  Agriculture,  Travaux  publics,  Hygiène,  Recherche  des 
eaux  souterraines  et  des  matériaux  utiles. 


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Meubles,  Livres  d'histoire  naturelle.  Berce,  Album,  Lépidochranic. 

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Pur  K.  GeÉiiUEN,  prof,  aprégé  A  l'Kiule  siip.  de  pharrii.,  anc.  présid.  lic  la  Soc.  inycol.  de  l*'ranc« 

Uh  'Volume  in-8'  (Bibliothèque  Laroussel,  ilTustré  de  7  p|.  en  couleurs  hors  texte,  relié  loile  souple,  1  fr.  50 

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Éditée  par  les  soins  de  la  moisoD  A.  Rev  et  C",  à  Lyon. 

Fort  Toluine  ln-8°.  orné  de  87  portraits.  —  Prix  de  souscription  5  fr.  (port  en  sus). 

S'ndr.  il  M.  te  SecTi'Iaire  de  la  Sociili'  d'Agriculture,  Sciences  et  Industrie,  -iO,  qu»i  SI- Antoine,  Lyon. 


SOMMAIRE    DU     N»    494 


H.-W.  Brôlemann  :  Matériaux  pour  sei-vir  à  une  faune  des  Myriapodes  de  France. 

D''  A.  Gros  :  Hypermélamorphose. 

Caziot  :  Mollusques  ten-esU-es  de  la  liaule  vallée  du  Vax. 

A.  Laville  :  Terebraliila  Bellovacina  I. avilie  du  calcaire  pisolithique  de  Laversines. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Manie  religieuse  dans  le  Pas-de-Calais  (E.  Cavro). 
Répartition  géographiL|uo  en  Ki'nnce  d'Araschnia  Levana  (I,.  Dupont). 
Deu.Nième  Congrès  international  d'entomologie  (Oxford  1912). 
Errata  (Iîoui.y  de  Lrsd.mx). 
Echanges.  _ 


BULLETIN   D'ÉCHANGES   DE   LA   FEUILLE   DES  JEUNES   NATURALISTES 


M.  Jean  Miquel,  à  Barroubio,  par  Aigues-Vives  (Hérault),  offre  de  belles  collections 
de  fossiles  de  tout  âge  et  de  tout  pays,  pour  de  bonnes  séries  locales. 


M.  Smits,  ingénieur,  23,  rue  Colbrant,  à  Lille,  offre  échantillons  de  boife  indigènes 
et  exotiques  contre  œufs  d'oiseaux  ou  microlépidoptères  ;  adresser  listes. 


M.  Paul  Sirguey,  28,  rue  James-Cane,  Tours,  désire  entrer  en  relations  avec 
Coléoptéristes  d'outre-mer. 


M.  P.  Maury,  instituteur  à  Menet  (Cantal),  offre  des  roches  (volcaniques  et 
autres),  des  enclaves  volcaniques,  des  minéraux  (hypersthène,  tridymite,  zir- 
con,  etc.),  des  silex  taillés,  des  plantes  fossiles,  contre  objectif  anastigmat  13x18, 
baromètre  altimètre  de  poche,  chalumeau  en  cuivre,  microscope,  ouvrages  récents 
de  géologie  (volcans,  glaciers,  plantes  fossiles)  et  de  préhistoire  (éolithes),  des 
haches  en  pierre  polie  et  en  bronze,  et  des  roches,  minéraux  et  fossiles. 


M.  Paul  Noël,  directeur  du  Laboratoire  régional  d'Entomologie  agricole  de  la 
Seine-Inférieure,  route  de  Neufchâtel,  41,  Rouen,  désirant  publier  un  travail  sur  la 
propriété  qu'ont  certaines  femelles  d'insectes  de  pouvoir  attirer  de  loin  les  mâles, 
serait  reconnaissant  aux  entomologistes  qui  voudraient  bien  lui  citer  quelques 
faits  bien  observés,  relatifs  à  cette  attirance;  il  enverrait  en  échange  quelques-uns 
de  ses  travaux  entomologiques,  et  l'ouvrage  en  question  aussitôt  son  impression. 


V*  Série,  41*  Année 


N»  495  ,sfr^O 

4 


LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE   D'HISTOIRE   NATURELLE 


Aljonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M;  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16') 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  l''  janvier 

(au  lieu  du  l"'  novembre). 


u 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


191  il 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  LANGUE  FRANÇAISE 


Abadie  (li.).  —  Des  Coucous  et  de  leurs  mœurs,  in-16,  v-46  p.  et  1  grav.  - 
Paris,  Amat. 

AuBEiOT  (J.).  —  Rapports  du  foie  avec  la  coagulation  du  sang  (thèse),  in-8' 
80  p.  —  Lyon,  lley. 

Bariat.  —  L'£au  potable  eu  terrain  granitique,  in-8°,  16  p.  et  fig.  —  Limoges, 
Ducourtieux. 

Bataille  (Frédéric).  —  Flore  analytique  des  Morilles  et  des  HelvelléS,  in-8°; 
44  p.  —  Besançon,  l'auteur,  14,  route  de  Vesoul.  —  1  fr.  50. 

Baudouin  (Marcel)., —  La  Sépulture  néolithique  de  Belleville,  à  Vendrest  (Seine 
et-Marne),  in-S",  viii-266  p.,  avec  40  fig.  et  16  pi.  —  Paris,  Soc.  Préhistorique,  21 
rue  Linné. 

Blaringhem  (L.).  —  Les  transformations  brusques  des  êtres  vivants,  in-18,  352  p 

—  Paris,  Flammarion.  —  3  fr.  50. 

Chevalier  (Aug.).  —  Sudania.  —  Enumération  des  plantes  récoltées  en  Afrique 
tropicale,  do  1898  à  1910  inclus,  t.  I  (n'"  1  à  12000),  in-4'',  212  p.  —  Paris,  Challamel 
25  fr. 

Daguillon  (A.).  —  Cours  élémentaire  de  botanique  pour  la  préparation  au 
Certificat  d'études,  19"  édit.,  in-18,  804  p.  et  644  fig.  —  Paris,  Belin.  —  8  fr. 

Delage  (Yves).  —  L'Année  biologique,  comptes  rendus  annuels  des  travaux  de 
biologie  générale,  in-8°,  xxxii-517  p.  —  Paris,  Le  Soudier. 

DoGNiN  (Paul).  —  Hétérocères  nouveaux  de  l'Amérique  du  Sud,  in-8'',  66  p.  — 
Rennes,  imp.  Oberthiir. 

Dum:onx_(R.).  —  Les  Sols  humides,  in-8°,  183  p.  —  Paris,  Larousse,  —  2  fr. 

GuÉGUEN  (F.).  —  Champignons  mortels  et  dangereux  (figures  et  remèdes),  35  p., 
7  pi.  —  Paris,  Larousse.  —  1  fr.  50. 

Laffon  (R.).  —  Catalogue  descriptif  des  Plantes  phanérogames  de  la  commune 
de  Saint-Cernin-de-Larche  (Gorrèze),  in-8°,  83  p.  —  Limoges,  Ducourtieux.  —  2  fr. 

Laviaile  (J.-B.).  —  Essai  de  classification  du  genre  Castanea,  précédé  du  rap- 
port sur  la  première  exposition  internationale  de  la  Châtaigne,  in-8°,  72  p.  et  fig. 

—  Limoges,  Ducourtieux. 

Loeb  (J.).  —  La  Fécondation  chimique  (Parthénogenèse  artificielle).  Traduit  de 
l'allemand  par  Anna  Drzewina,  in-8°,  x-367  p.  —  Paris,  Mercure  de  France.  —  5  fr. 

Macé  (E.).  --  Traité  pratique  de  Bactériologie,  6"  édition,  gr.  in-8°,  viii-907  p. 

—  Paris,  Baillière. 

Martin  (M""*  B.)  et  Coupin  (H.).  —  Cours  de  Sciences  naturelles  (Enseignement 
secondaire  des  jeunes  filles),  in-16,  419  p.  et  fig.  —  Paris,  Nathan. 

Millet  (H.).  —  Histoire  agricole  de  la  Sologne  depuis  1850  (thèse),  in-8°,  188  p. 

—  Paris,  Giard  et  Brière. 

Neveu  (J.).  —  Contribution  à  l'étude -de  l'huile  de  jusquiame  (thèse),  in-8°, 
107  p.  —  Montpellier,  imp.  Montane  et  Sicardi. 

Pennetier  (Georges).  —  Naturalistes  normands  (XV-XX"  siècles),  gr.  in-8°, 
24  p.  —  Rouen,  imp.  Gy. 

Perrin  (G.)  et  CouPiN  (H.).  —  Les  Sciences  naturelles  du  Brevet  supérieur, 
in-16,  *484  p.  et  fig.  —  Paris,  Nathan. 

Poirier  (P.),  Charpy  et  Nicolas  (A.).  —  Traité  d'Anatomie  humaine  :  t.  II, 
fasc.  I,  Myologie,  etc.,  622  p.  avec  fig.  (14  fr.);  t.  "V,  fasc.  II,  Les  Organes  du 
Sens,  etc.,  1612  p.  avec  fig.  (25  fr.).  —  Paris,  Masson. 

RiCHET  (Charles).  —  Dictionnaire  de  Physiologie.  T.  IX,  fasc.  2,  gr.  in-8°,  p.  321- 
608.  —  Paris,  Alcan. 

RouviÈRE  (H.).  —  Précis  d'anatomie  et  de  dissection.  T.  I  :  tête,  cou,  membre 
supérieur,  in-S",  x-431  p.  —  Paris,  Masson.  —  12  fr. 

RuDERMAN  (Lota).  —  Recherches  sur  Ephesia  gracilis.  Morphologie,  Anatomie, 
Histologie,  in-8°,  103  p.,  50  fig.  et  1  pi.  —  Paris,  Soc.  Zoologique,  28,  rue  Serpente 


I 

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•et 


1"  Mars  1912  —  V'  Série,  42'  Année  -  N'  495 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES  -- 


AVIS    IMPORTANT 

La  correspondance  de  la  Veuille,  devra  être  adressée  dorénavant 
à  yV\.   Adrien   Dollfus,   3,  rue  Fresnel,    Paris  (i6'). 


DEUX  NOUVEAUX  INSECTES  CECIDOGENES 


1  ■  Rhodites  Kieff eri  n.  sp.  (//'/(/i.  ('ijnipidœ). 

Bien  qu'il  semble  que,  (Jtms  noire  vieille  Europe,  il  n'y  ait  plus  grand'chose 
à  (lécouvi-ir,  l'éUide  du  la  nature  nous  procure  encore  parfois,  heureusement, 
l'occasion  de  ipielques  trouvailles  intéressantes,  et  c'est  souvent  ce  que  nous 
croyons  connaître  le  mieux  (jui  nous  réserve  le  plus  de  surprises. 

Une  petite  cécidie  très  conunune  sur  les  rosiers  sauvages  et  consistant  en 
une  production  de  forme  sphérique,  de  la  grosseur  d'un  pois,  uniloculaire, 
lisse  et  glahre,  à  pai-oi  nunce,  rouge  ou  verdàtre,  fixée  par  un  point  sur 
diverses  parties  de  l'arbuste,  est  coniuie  depuis  longtemps  comme  étant 
causée  par  la  fiiqùre  d'une  cynipide  du  genre  Rhodites,  décrit  par  Ilartig 
sous  le  nom  de  Hh.  eijlanteriœ. 

Uuand  elle  est  habitée  par  le  commensal  l'ciidistus  canina:  Htg.,  elle 
devient  plus  grosse,  moins  régulière,  et  multiloculaire. 

Depuis  quelques  années,  je  trouvais  à  Lisieux  et  aux  environs,  sur  les 
rosiers  qui  croissent  le  long  des  chemins  et  que  je  crois  pouvoir  rapporter 
à  l'espèce  lio$a  anensls  Tluds.  très  conunune  ici,  des  galles  répondant 
complètement  à  la  description  ci-dessus,  souvent  parasitées  également  par 
Periclistus  caninx,  et  qui  me  paraissaient,  sans  doute  possible,  èti'c  la 
cécidie  de  Bh.  eglanteriœ,  lorsqu'un  beau  jour  il  me  prit  l'idée  d'en  récolter 
pour  en  obtenir  l'auteur;  je  constatai  alors  avec  étonnement,  et  j'ajouterai 
même  avec  une  certaine  satisfaction,  (jue  l'insecti^  qui  en  sortait  n'était  pas 
du  tout  celui  que  j'attendais,  et  qu'il  m'était  impossible  de  l'identilier  avec 
les  autres  espèces  de  Rhodites  figurant  dans  la  Monographie  des  Cynipides 
de  l'abbé  Kiefler;  je  pris  en  conséquence  le  parti  de  le  soumettre  au  savant 
abbé  qui  me  répondit  obligeamment  que  j'avais  affaire  h  une  espèce  nouvelle, 
bien  que  la  cécidie  fût  absolument  semblable  à  celle  de  Rhodites  eglanterise, 
et  que,  fait  unique  dans  le  genre  Rhodites^  mon  envoi  comprenait  plus  de 
mAles  que  de  femelles  (j'en  avais  obtenu  i."}  contre  6  Q  seulement)  alors  que 
jusqu'ici  on  trouvait  à  peine  1  cf  sur  une  centiiine  de  ç  chez  les  espèces 
connues,  et  il  m'en  envova  la  diai'nose  suivante  : 


2G  A.  LoiSELLE.  —  Deux  rjouveaux  insectes  cécidogènes. 

Le  mule  se  distingue  de  toutes  les  espèces  d'Europe,  connues  jusqu'à 
piésent,  pai'  l'ubdoiucn  qui  est  eiitiùrPiiienl  d'un  roux  pâle,  y  compris  le 
péliolo,  l'cxtriMiiité  postéi'ieui-e  de  l'abdomen  est  parfois  un  peu  obscurcie, 
les  pattes  sont  brun  noir,  moitié  dislalc  des  fémurs  antérieurs,  tiers  distal 
des  fémurs  intermédiaires,  tibias  antérieurs  et  les  deux  extrémités  des  tibias 
intermédiaires,  faiblement  aussi  l'extrême  bout  des  quatre  premiers  articles 
torsaux  des  pattes  antéi'ieures  d'un  jaune  sale,  tête  avec  les  antennes  et 
thorax  noirs.  Tète  et  thoiax  brillants,  finement  ponctués,  pleures  mates  et 
chagrinées,  mésopleur'es  sauf  les  côtés,  lisses  et  br'illantes;  lobe  médian  du 
mésonotum  avec  un  sillon  longitudinal  dans  sa  moitié  postérieure,  qui  n'existe 
pas  chez  rosœ,  Mayri-,  sculellum  chagriné,  mat,  ses  parties  déclives  grossière- 
ment rugueuses,  presque  réticulées,  fossettes  transversales,  minces, 
pr'csque  en  sillon,  lar-gement  séparées  l'une  de  l'autr'e.  Antennes  gr-èles, 
3"'  article  non  sinueux,  d'un  tiers  plus  long  que  le  4"  qui  est  3  à  4  fois  aussi 
long  que  gi'os,  articles  3-13  gr^aduellemenl  r-accourcis,  le  13"  encore  2  à  3 
fois  aussi  long  que  gr'os,  un  peu  plus  court  que  le  14".  Ailes  légèr-ement 
teintées  de  br-urr,  nei'vures  noir-es  et  gr-osses,  cellule  r'adiale  courte  comme 
chez  7'osie,  fortement  brunie  sauf  un  petit  espace  centr-al,  rar-ement  seule- 
ment au  lier-s  basai,  les  deux  parties  du  radius  en  ce  cas  borxlées  de  brun; 
1"  partie  du  r-adius  brisée  en  angle,  comme  chez  rosœ,  aréole  bien  formée, 
grande,  tr-iangulair-e,  les  deux  ner^'ur-es  latér^ales  deux  fois  plus  longues  que 
la  ner"\fure  drstale.  Taille  cf  :  3  millinrètr^es  à  peirre. 

La  ç  offre  les  car-actères  du  mâle  sauf  que  l'abdomen  est  d'un  r^oux  plus 
vif,  l'hypopygium  un  peu  plus  sombr^e,  les  antennes  sont  plus  robustes  que 
chez  le  cf,  les  ariicles  plus  couiis,  le  3°  est  aussi  d'un  tiers  plus  long  que 
le  4",  mais  celui-ci  seulement  2-3  fois  aussi  long  que  gros.  Le  13°  seulement 
du  tiers  orr  de  moitié  phrs  long  que  gr'OS,  plus  cour-t  que  le  14';  l'"  partie  du 
r'adius  quelquefois  iron  brisée  en  angle,  mais  faiblement  coudée,  pr'Csque 
ar-quée,  aréole  manquant  chez  la  plupart  des  Q,  tandis  qu'elle  existe  chez 
tous  les  c?. 

Taille  Q   :  3  millimètres. 

Cette  espèce  est  pr'oche  de  rosarum  dorrt  le  cf  est  encore  à  découvrir',  elle 
en  diffèr-e  par'  la  tache  brune  de  la  cellule  radiale  et  l'absence  pr^esque  cons- 
tante d'aréole  ainsi  que  par  la  couleur  des  pattes. 

Je  dédie  cette  espèce  à  l'excellent  abbé  en  r^econnaissance  des  nombreux 
ser'vices  qu'il  a  bien  voulu  me  rendre  jusqu'à  ce  jour. 

2°  Perrisia  Spiraeae  n.  sp.  (Dipt.  Cecidomyidœ). 

Au  commencement  de  juillet  dernier,  je  r^emai-quais  des  inflorescences  de 
Reine  des  prés  {Spirœa  ulmaria  L.)  dont  certains  boutons  demeur-aient  fer- 
més et  prenaient  le  plus  souvent  une  teinte  rougeâtre;  dans  un  renllement  de 
la  base  du  calice  se  trouvait  une  larn-e  également  rougeâtre  qui  en  sortait  par 
une  ouver-lur-e  latér-ale;  pensant  que  cette  cécidie  était  nouvelle,  j'en  r'écoltai 
un  certain  nombr-e  et,  vers  le  milieu  de  juillet,  j'obtins  l'insecte  que  je  soumis 
aussi  à  M.  l'abbé  Kieffer;  en  voici  la  description  : 

Couleur  rouge  à  l'état  frais,  blanche  sur  les  individus  conser'vés  dans 
l'alcool.  Flagellrrm,  3  bandes  du  mesonoirrm  et  mesosternum  bnrn  noir;  des 
écailles  noiiTS  forment  sur  l'abdomen  des  bandes  transversales;  les  pattes 
sont  couvertes  d'écaillés  semblables.  Antennes  de  10  articles  (cf  Q),  3°  et  4' 
connés,  chez  le  mâle  cylindriques,  de  moitié  plus  longs  que  gr'os,  deux  fois 
aussi  longs  que  leur  col,  articles  .5-13  gratluellement  plus  petites,  cylindriques, 
pas  plus  longs  que  gros,  aussi  longs  que  leur  col,  sauf  le  13°  dont  le  col  est 
plus  cour't,  14"  ovor'dal,  chaque  article  du  flagellum  aura  3  verlicilles  de 
soies  ar'quées  fortement  par  en  bas;  filets  ar^qués  comme  d'ordinaire  (cf  Q). 


Oazkiï.        Incasitm  d'une  Vilrina  piémuntaise.  27 

Ai'tifli's  du  ll;i;,'clluiii  lU'  l;i  f^  (> liii{li-i(]uc's,  an  moins  de  moitié  plus  longs 
(|uc  i,'i-(is,  à  cdl  h  peine  dislincl,  siihiiul,  ave<'  2  verlicilles  de  soies,  14°  article 
plus  long  (pie  le  \T.  Ailes  à  iniid  aiiléi-ieur  eoiivert  d'éeailles  noires,  trans- 
versale située  avant  le  nulieu  du  radius.  Culiilus  aboutissant  peu  avant  la 
piiinle  alaiie.  (Iriirliels  bilides,  égalant  l'enipudiuin.  Oviduclo  long,  article 
l(  iininal  ulilus,  deux  fuis  aussi  long  (pie  gios.  Pince  du  cf  conformée  comme 
(roKJinaire  dans  le  genre.  Taille  d"  :  1  '"/"';  Q   :  1,.*J  7™. 

1,7  liiiiiiii  ou  l!eiiie-des-l'iés  ayant  déjà  donné  son  nom  à  la  l'enisia 
iiliiitiri:r  lîrciiii.  je  (lniuic  à  luoii  espùce  celui  de  l'cviisia  spirwx,  du  nom 
généri(pie  du  sulishal. 

Lisieux.  A.  LoiSELLE. 


INVASION  D'UNE   VITRINA  FIEMOIS TAISE 

Dans  le  dcpartcment  des  Alpes-Maritimes 


Il  y  a  lien  d'ajouter,  à  la  Faune  des  Mollus(pics  de  Franco,  la  Vitrina 
Slobilei  V..  l,essoua  de  la  section  des  l'hciKicnliiiiiix  (I),  de  Slabile;  cette 
espèce,  dont  nous  donnons  la  descriplion  ci-après,  est  alline  de  la  Vilrina 
nuijiir  Férussac  père,  1807  {\ilriiui  pcllucidn  Draparnaud,  18U1),  elle  la  rem- 
|dace  dans  les  Alpes  occidentales  du  Piémonl.  (Mi  ne  la  trouve  pas  dans  la  zone 
maritime.  C'est  une  es|)èce  piémontaisc  (pii  a  é|é  ligurée  par  Lessona.  Consi- 
dérant celle-ci  comme  l\piipie  on  la  trouve  au  lac  de  Fioren/a  et  au  Piano 
(tel  P,e  au  pied  du  mont  \  isa  là  2,  (MU)  mètres  dallilude).  Une  forme  plus 
pi  tite  el  plus  aplatie,  \il  au  vallone  di  \altroide  au-dessus  de  IJardonccchia, 
au  M'-Cenis  (2.0(1(1  mètres)  et  au  col  d'Ullen  dans  le  \al  Sesia  (Gamerano)  (2). 
C'est  donc  une  forme  absolument  piémonlaise  qui  s'est  répandue  dans  le 
nord  du  déparlement  des  Al|)es-Mariliines,  sur  les  pierres  moussues  et  conti- 
mielleinent  liumidiliées  de  la,  source  du  ravin  de  Chiamia,  sur  les  boi-(ls'd'un 
alllueul  (pii  se  jette  dans  le  Ciaiis  vers  l,(SOO  m(''lres  d'altitude,  l/eau  était 
gelée  à  répo(pie  où  M.  .Maynard,  l'obseivateu]  pliijosoiihe  du  mont  Mounier 
(2,800  mètres)  les  a  recueillies  et  nous  les  a  envoyées  el  les  mollus(jues  néan- 
moins étaient  en  pleine  mnrclie  dit  notre  dévoué  fournisseui'  des  coquilles 
rares  et  iiM'ditcs  de  cette  régimi  non  encore  parcourue  |iar  les  malacolo- 
gisles. 

VITRINA  STABILEI 

li/n'/ja  ;/(«/(*/■  Slabile,  I8t)'i,  Moll.  l'iémont,  \>.  21. 

—     var.  SUihilri  [.essona,   1880,  Moll.  \iv.  Piemonte.  p.  2i.  I.  I\ , 
lig.  ;i-7. 

—  Slubilci  Polloneia,    188i,    .Monog.   del  ^eneic   \iti-ina  Alli  délia  U. 

Accademia  délie  Scienze  di  Tornio.  vol.  \l\,  pi.  1,  fig.  33,  34,  3o. 

—  Stabilei  Pollonera,  1889,  Notes  Malacol. 

(1)  Nota.  —  Stabile  divise  le  gem-e  Viti-ina  (Draparnaud,  1801)  en  deux  sections  pour  la 
région  puloarcliqiae  :  1°  les  Scmilimax,  coiiiprenanl  les  niollus(iues  ne  ivnlranl  pas  dans 
leur  coquille  à  la  cuirasse  très  développée  avec  une  coquille  ovale,  allongée,  sans  ombilic  ; 
2»  les  Phenacolima.r,  dont  les  aniniau.x  rentrent  dans  leur  coquille  en  formant  un  epiphragmc. 
Ceu,\-ci  ont  la  denii-cuiro-sse  bien  dévelop))ée  et  une  coquille  ovale  sans  ombilic  :  le  D^  Fisrlier 
a  ajouté  la  section  Uliijolinia.v  pour  des  animaux  rentrant  dans  leur  coquille  n'ayant  pa.s  de 
demi-cuirasse  visible  avec  une  coquille  striée,  orbiculaire,  avec  une  petite  perforation  ombi- 
licale. 

l2)  nenseignenicnls  puiS(;s  dans  la  Monographie  du  Vilrina  Pollonera,  ISSi. 

* 


28 


Caziot.  —  Invasion  d'une  Vitrina  pi^montaise. 


«  Testa  depresse-globosa,  ioiiuis,  leevigata,  nilidissima,  pellucida,  liyalina, 
»  pallidc  lutosccnte;  s|)ira  l»rcvissiina,  apice  vix  promiiuda.  AnIVaclus  3  cele- 
»  riler  crescenle,  sutura  lilo-nuu'giiiata  separati,  ultimus  tlepressus,  antror- 
»  sum  elongatus,  basi  suljplanus,  margine  membranaceo  breviusculo,  semi- 
»  lunare;  opertura  suldioiizonlalis  subovato-elongata. 

u  Longit.  ti  t/2-8  1/2  iiiilliinèlres.  » 

La  Vilhna  Stafiilci  est  loujduis  plus  comprimée  que  la  Vitrina  major  de 
Féiussac,  l'ouvciture  est  moins  oblique,  elle  est  même  piesque  horizontale 
et  non  descendante:  le  développement  des  tours  de  spire  est  aussi  plus 
rapide,  le  dernier  tour  est  plus  ample  et  n'a  que  trois  tours  a\i  lieu  de  trois 
tours  et  demi  comme  dans  la  V.  major. 

Les  figures  ci-jointes,  mises  à  rap|)ui,  indiquent  nettement  la  différence 
qui  existe  entre  ces  deux  formes. 


\  Urina  major  Férussac,  de  Montpellier. 


Vilrina  Stabilci  Lessona  =  var.  inaior  Slabile  {non  Férussac,  du  lue  de  Firenza  au  M'  Viso 
(Piémont)  et  de  la  source  du  Mt  Chlama  (Alpes-Maritinics,  France). 


En  1889,  dans  ses  Notes  malacologiques,  M.  C.  Pollonera,  a  fait  remarquer 
que  Westerlund,  en  1886,  dans  sa  Faune  europ.  considérait  la  V.  Stabilei 
Lessona,  comme  synonyme  de  la  V.  major  Férussac  et  la  V.  major  Stabile 
comme  synonyme  de  la  V.  Drapaniaudi  Cuvier. 

Dans  sa  Note  malacologique,  M.  C.  Pollonera  se  référant  à  Fagot  (Glanages 
malacol.  Il  Toulouse,  18815,  p.  14)  démontre  que  Vitrina  Draparnaudi  Cu\ier 
est  synonyme  absolu  de  Vilnnu  major  Férussac;  par  conséquent  Westerlund 
était  dans  l'erreur  en  donnant  deux  noms  à  une  seule  espèce.  Cette  erreur 
est  expliquée  par  Fagot  de  cette  façon  :  Moquin-Tandon  (Hist.  moll.  II.  1855, 
|).  50)  a  décrit  une  variété  Draparnaudi  (coquille  plus  égale,  pas  plus  dépri- 
mée) de  la  Vilrina  major  de  Fénjssac  (du  Pont  du  Gard);  Letourneux  (Catal. 
moll.,  Vendée,  18*19)  éleva  ensuite  cette  variété  au  rang  d'espèce  en  la 
nommant  Vitrina  Draparnaudi  Cuvier.  Cette  erreur  a  été  reproduite  par 
Mabille  (1871),  Saint-Simon  (1877),  Fagot  et  Letourneux  (1877),  Malafosse 
(1878),  Paulucci  (1881),  Locard  (1882).  En  1886.  Westerlund,  nous  l'avons 
dit,  est  tombé  dans  la  même  erreur  :  cette  variété  Draparnaudi  Moq. -Tandon 
est  une  variété  de  la  vraie  Vilrina  major  très  peu  caractérisée  et  non  une 
espèce  distincte. 

Nice.  Caziot, 
* 


A.  Lavili.e. — Paloplotherium  du  Sannoisien  dp  la  Brie,  à  Romainrillp.    29 


PALOPLOTHERIUM  DU  SANNOISIEN  DE  LA  BRIE.  A  ROMAINVILLE 


!-e  3  ilt''(cinbn,>  1!)(»4,  M.  Koch  (Charles),  carrier  à  Ritinainville,  me  remettail 
trnis  molaires  supérieures  gauches  qu'il  avait  iccueillics  dans  la  carrière 
(iauvaiii,  derrière  l'ri^Hise  di'  Kuiiiaiiiviili'.  (les  dents  pi'ovieruieid  de  la  jjartie 
sir|)éi-ieur'o  de  la  carr'ièr-e  et  gisaient  à  la  hase  du  Travertin  de  la  Ui'ie,  dans 
un  petit  banc  de  calcaire  mar-neux  exploité  pour-  la  fabrication  de  la  chaux 
hydr'airlitiire. 

I,a  eou|)c  de  celte  partie  de  la  carrièr'e  est  la  suivante  (voy.  Fig.  1)  : 


e.yt--e  ■  ■■'-'^^--^M.i/fvii.'ùe 


V\G.  1.  —  Coupe  prise  dans  la  pai-tie  supérieure  de  la  carrière  Gauvain  à  Romainville. 

I.  -  Humus O-aO  -  0»50 

I.  —  Silex  calcédonieux  en  gros  blocs  dans  une  marne  calcaire  blanche  de  Z^TO  d'épais- 
seur. A  la  base,  à  O^SO  de  1  il  y  a  un  banc  épais  de  O^SO  de  blocs,  de  calcaires 
marneux,  nommé  les  Boulants  par  les  carriers.  Ce  calcaire  exploité  pour  la  fabri- 
r»\.h<n  rie  la  chaux  a  fourni  la^  doiiU  de  l'aloplnlhcrivm. 
I.  _  Argile  verte,  séparée  à  0"70  de  sa  partie  supérieure,  de  II,  par  une  couche  de  marne 
blanche  épaisse  de  O^TO. 


F.  —  .\rgile  verte  dont  la  partie  supérieure  est  sépar-ée  à  O^TO  du  Travertin 
de  la  Br-ie,  jiar  une  couche  de  niar-ne  blanche  épaisse  de  O^TO. 

II.  —  Tr-aveitin  de  la  Rrie,  composé  d'abor'd  par  une  couche  marneuse 
épaisse  de  iroO,  et  surmontée  par-  un  j)etit  lit  de  calcaire  marneux  (Des 
Boulants,  des  carriers)  épais  de  0"'20.  —  Enfin  2'°70  de  gros  blocs  de  calcaire 
siliceux,  novés  dans  une  mai'ne  calcair-e  souvent  poudi'euse. 

III.  —  HÙmirs  d'épaisseur  variable,  O'^'SO  à  O-^oO. 


4f 


ifc 


FiG.  2.  —  Paloplolherium. 

Deuxième  et  quatrième  prémolaires,  première  arrière  molaire  gauches.  —  Calcaire  de  Brie, 
banc  appelé  les  Boulants,  carrière  Gauvain  à  Romainville.  —  Recueilli  par  M.  Laville,  coll. 
Ecole  des  Mines.  Grandeur  double. 


C'est  dans  le  petit  lit  de  calcaire  marneux,  dit  :  les  Boulants,  que  le  carrier 
Koch  (Charles),  dit  avoir  recueilli  les  molair-es,  objet  de  cette  note. 

Cette  série  de  molaires  qui  appartiennent  au  côté  gauche  du  maxillaire 
supérieur,  se  compose  (voy.  Fig.  2)  de  la  deuxième  prémolaire  qui  n'est 
formée  que  d'un  croissant  avec  le  denticule  1. 


30    A.  La  VILLE. — Paloplolherhim  du  Sannoisien  de  la  Brie,  à  rtomainville. 

La  troisième  préinolairo  a  été  perdue  au  moment  de  la  découverte. 

La  quali-iômc  prémolaire,  coniraircmont  à  ce  que  dit  Gaudry  (1),  montre 
fort  bien  le  denticule  i,  dont  l'absence,  d'après  ce  savant,  doit  caractériser 
le  genre  Palnplotfioiivm. 

En  effet,  la  figure  (iS,  que  donne  Gaudry,  d'un  fragment  de  maxillaire 
supérieur  gauche  de  l'aloplotheriiiin  minus,  de  la  Débruge,  montre  que  la 
quatrième  prémolaire  qui  a  son  deuxième  lobe  extrêmement  dindnué  est 
dépourvue  de  ce  denticule  i.  La  collection  paléontologique  de  l'Ecole  des 
Mines  possède  une  série  de  pièces  semblables  qui  montrent  fort  bien  la  dimi- 
nution du  deuxième  lobe  et  la  presqu'atrophie  du  denticule  i. 

Mais  la  quatrième  prémolaire  Sannoisien  de  Romainviile  possède  un 
deuxième  lobe  qui  a  lucsipie  les  deux  tiers  de  la  largeur  du  premier  et  le 
denticule  i  bien  développé. 

Le  Paloplotherium  de  Romainviile,  par  les  caractères  de  sa  quatrième  pré- 
molaire se  rapproche  donc  des  Paheotherium.  (1r,  si  on  compare  cette  molaire 
avec  la  correspondante  du  Paloplotherium  JavalL  Filhol,  des  phosphorites 
du  Quercy,  on  conslale  qu'elles  ont  une  assez  grande  ressemblance.  En  effet, 
dans  la  dent  de  ce  dernier  gisement,  le  deuxième  lobe  est  en  largeur  pres- 
qu'égal  au  premier  et  le  denticule  i  existe. 

De  plus,  j'ai  recueilli,  en  1896,  à  Sannois,  carrière  Rirkel,  un  crâne  complet 
de  Paloplotherium,  que  les  carriers  avaient  rencontré  dans  la  première  masse, 
dans  le  banc  appelé  (les  feuilles)  :  dont  la  quatrième  prémolaire  présente  tous 
les  caractères  de  celle  de  Romainviile. 

Cuvier  n'a  pas  été  à  même  de  figurer  dans  son  ouvrage,  des  maxillaires 
supérieures  de  son  Palœotherium  minus.  Or,  le  caractère  de  la  quatrième 
prémolaire  supérieure,  signalé,  par  Gaudry,  comme  caractère  du  Paloplo- 
therium, se  rapporte  seulement  à  des  échantillons  de  la  Débruge;  tandis  que 
les  deux  restes  des  environs  de  Paris  ne  le  présentent  pas. 

Je  crois  qu'il  faut  conserver  le  nom  de  Paloplotherium  minus  de  Cuvier  à 
l'espèce  des  environs  de  Paris  et  celles  des  autres  régions  possédant  aussi 
les  mêmes  caractères,  et  peut-être  considérer  comme  une  autre  espèce  la 
forme  de  la  Débruge  à  laquelle  on  donnerait  le  nom  de  sa  localité  d'origine. 

Paris.  A.  Laville. 


INSECTES  PARASITES  DES  VIOLARIEES 


I.  — -  Coléoptère. 

Larve.  —  Globuleuse  d'un  blanc  laiteux;  dans  les  capsules  dont  elle  mange 
les  semences.  —  Fontainebleau  :  bois  de  Champagne,  7-1907.  —  Sur  Viola 
sikestris  ! 

Imago.  —  D'un  noir  violacé.  1  à  2  "/"".  —  Sur  Viola  canina,  palustris,  etc. 
(A'oir  L.  Redel,  V,  3.'J0) Orobitis  cyaneus  L. 

(1)  Gaudry.  Les  enchaînements  du  monde  animal  dans  les  temps  géologiques.  Mammifères 
terrestres,  pp.  60  et  61. 


n.  (lOiRY  ol  .[.  r,rK;NON.  -     luspclpx  pnrn\ilP\  dos  ]'inhiriérf!.  31 

II.  —  Lépidoptères. 

IJKMMiQii:.  —  Poiif  fjicililcr  l.'i  ili'li'iiiiiiialidii  siii'  |»lace  des  chonilli's  qui 
s';iltiii|ii('iil  iiii  gciii'o  \  inla,  imiis  avons  |iciisr  <|ui'  l.i  rlcf  ci-dcssnus  (■vilciail 
(les  l'asliili(Mis<'s  icdili's  siii'lnul  à  |iiii|mis  du  genre  l/v/i/zouv.  |,a  valeni'  n'i-n 
l'st  (iM'apiiidNiinalive  ol  ne  peul  dispenser  du  e(iiiti('i|e  par  l'élude  et  l'élevage. 

I  .   (lin 'in Ile  aipeiiteuse 30 

in)n  arponteuse 2 

2.  Tirs  \elno 3 

NiHi  veluo 6 

3.  l'uils  en  verlicillcs 4 

-  -    non      —      5 

4.  A  veitirilles  dn  poils  hmgs 33 


îi.   A   poils  simples 7 

arborescents 8 

fi.   Avec  ipn'l(jues  poils  isolés , 28 

A  peu  piès  rase 29 

7.  l'Ins  on  moins  cyliinlrique 22 

i'iseiforme  (liés  alli''nnée  postérieurement)....     18.   l'ararge  megera  L. 

8.  Sur  des  mamelons 9 

\on  sur  des  mamelons 10 

'.I.   A  doi-sale  jaum' continue 1.  Mclilœa  mulurna  L. 

—  interrompue  2.  !\fclUœa  cijnihid  ilb. 

10.  \   iiilie  noire 11 

non  noire 12 

11.  \  dorsale  liliinclii' el  l'pmes  noires 12.   .{rgynnis  Agîaia  L. 

\  doi-sale  nulle  et  épiiu's  jaiuies 5.   Argynnis  Eiiphrosyne  L. 

12.  A  dorsale  nette 13 

— I       nulle  et  épines  blanchfilres 3.  Ai-gynnis  Aphirape  Hb. 

13.  A  dorsale  géminée  14 

—       simple 16 

Il     A  dor.sale  continue 15 

—  intei'rompue;  épines  jaunâtres.     17.  Argynnis  PandoraSdniiï. 
l.'i.   A  dor.sale  blanche  18 

—  jaune;  épines  jaunâtres 16.  Argynnis  l'aphin  I;. 

1 6 .  A  épines  barriolées 17 

—  de  couleur  testacée  seulement.     10.  Argynnis  Lalhonia  L. 

17.  Kpines  jaunes  il  bout  blanc 7.   Ai-gynnis  Dia  h. 

—     Iir'unes  à  bout  noii 4.   Aiujinnis  Selene  Schiiï. 

IS.   .V  dor.sale  continue 19 

—  interrompue 21 

III.   A  dorsale  bordée  de  noir:  épines  blanchâtres...     13.   Argynnis  Niobe  L. 
non  bordée  de  noir 20 

20.  A  dorsale  blanche;  épines  brunes 14.   Argynnis  Adippe  L. 

—  à  dorsale  hanche  bordée  de  jaune;  épines  jaunes. 

9.  Argynnis  Daphne  Schilt. 


32  0.  r.ornv  et  .1.  Cuiono^.  —  hi<;pctos  parasites  des  Violariées. 

21.  A  cpinos  jaunâtres;  tôto  noii'c 8.  Argynnis  AmathusiaEsp. 

—      fauves;  tête  liiuiiiâtre 6.  Argynnis  Pales  Schiff. 

22.  .\  rnrps  rylindrique  rciifir'  d'avaiil  on  arrière;  arête  sur  le  H°  anneau. 

25.  Nœnia  lijpica  L. 
.\  corps  cylindiique  rcnnô  d'a\aiil  en  arrière;  sans  l'arête 23 

23.  A  chevrons  dorsaux 26 

Sans  chevrons  dorsaux 24 

24.  Taches  cunéiformes  sur  le  IT  anneau 25 

Sans  ces  taches 27 

23 .  Points  orbicuiaires  sur  le  y  et  le  4"  anneau     19.  Agrnlis  Unogrisea  Schiff. 
Sans  points  orbiculaii'es 20.  Agrntis  -promiba  L. 

26.  Ligne  dorsale  pâle  bordée  de  foncé 21.  Agrolis  primitlse  Esp. 

Non  bordée,  de  plus  foncé 22.  Agrolis  segetum  Schiff. 

27.  Ligne  dorsale  peu  nette 23.  Phlognphora  scila  Hb. 

— •  nettement  blanche  24.  IhololoiniameliculosaL. 

28.  A  poils  courts  sur  verruqueux X.  Caradiina  alsinesBrhm. 

A  poils  rares,  veloutée  seulement 27.  Rusinaiimbratica  Goeze. 

29.  Plus  rouge  que  brune;  ligne  dorsale  très  nette. 

28.  Oniwdia  Van-punctatum  Esp. 
Plus  brune  que  rouge;  ligne  dorsale  très  pâli'.     29.  Orrhodia  vacciniiL. 

30.  Ligne  dorsale  géminée  d'tm  brun  rougeàtre:  sligmalale  jaune. 

30.  Acidalia  sirigilaria  Ilb. 
Ligne  dorsale  simple  et  interrompue:  sligmatale  blanche. 

31.  Pygmœna  fusca  Thunb. 

31.  Sous-dorsale  très  large 32.  Spilosoma  lubricipeda  L. 

Sous-dorsale  nulle 32 

32.  Taches  noires  sur  les  côtés 33.  Spilosoma  menthastri  Esp. 

Non 34.  Spilosorna  urticœ  Esp. 

33.  A  verticilles  de  poils  très  longs  unicolores.     35.   Pericallia  maironula  L. 

—  —  mêlés  de  blancs  et  de  noirs. 

36.   Coscinia  cribrum  L. 

I.  —  Macrolépidoptères. 
A.  —  Piiiop\i,or,i;RES  : 

1.  MeliUea  ninliiriia  L.  —  Chenille  cylindrique  à  poils  rameux  en  rang 
transversal  sur  chaque  anneîui;  tête  cordiforme  noire;  dorsale  continue  d'un 
jaune  soufre;  stigmatide  de  même  couleur;  pattes  membraneuses  de  couleur 
lestacée.  —  8  à  5,  sur  feuilles  de  Viola  canina.  —  Fontainebleau  :  Samoreau, 
bois  Gasseau.  —  Sur  Viola  caniim,  4,  1905  !  —  Chrysalide  trapue,  verdàtre, 
suspendue  par  la  queue,  à  verrues  jaunes  sur  l'abdomen  et  points  noirs  sur 
l'étui  des  ailes. 

Papillon.  —  5  à  7. 

2.  Melitcea  rijnlhia  Hb.  —  Chenille  assez  semblable  à  la  précédente,  sauf 
la  ligne  dorsale  interiompue  et  pattes  rougeàlres.  —  5,  6,  sur  Viola  (Kalten- 
bach). 

3.  Argynnis  Apfnrape  Hb.  —  Chenille  à  poils  arborescents  blanchâtres.  — 
Sur  Vio/fl  pabistris  (Kalt),  5,  6.  —  Chrysalide  très  anguleuse,  à  paitie  ventrale 
ornée  de  taches  métalliques,  à  partie  doi-sale  garnie  de  i-angées  de  points 
saillants. 


G.  Goi'iiY  et  J.  GiiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Violariées.  33 

l'uiiilldii.  —  Dcï^sous  des  iiik's  iiilërieures  d  un  |,iiiiif  nlion  ù  deux  bandes 
Iraiisveisiilcs  fauves,  i\  série  de  laclies  (ei  iiiiiiales  triangulaires  ijlanehes 
pi  écédée  de  points  blanes. 

■L  Aiyynitis  Selene  Seliilf.  —  Clionille  à  robe  d'un  noir  velouté,  ornée 
d'éliini's  jaunes.  —  Sur  Viola  cniiind,  V.  tnciilar  (Kall),  i  ;  ".).  —  GhiAsalide 
ne  dillÏMe  yucre  de  la  pircédenle  ipie  par  une  eouleur  générale  plus  foncée. 

/'(//)(7/(//i.  —  Dessous  des  ailes  udV'riruies  ferrugineux;  lidis  bandes  Irans- 
veisales  nacrées;  la  terminale  surninnléf  dune  série  de  clievroiis  noirs.  — 
:;  ;  8,  9. 

.".  Avfiiivnis  lùiiihnisync  L.  ■ —  Clienille  noire  ou  noiràlie  plus  ou  moins 
veloutée,  à  épines  jaunes,  ornée  sur  le  dos  de  deux  rangs  de  taches  orangées. 
—  Sur  \'iola  (auct.),  V.  caninu  (Kall),  4,  M. 

l'apillvn.  —  Dessous  des  ailes  inféiieures  nacré  à  la  base,  au  milieu  et  à  la 
termiiude,  celle-ci  non  surmontée  de  clievions  noirs.  —  a  ;  7,  8. 

G.  Argijnnis  l'aies  Scliiff.  —  Chenille  à  doi'sale  géminée  blanche  el  à  épines 
fauves.  —  Sur  Viola  monlana  (Kalt),  5  à  7. 

Papillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  d'un  jaune  fauve,  traversé  par 
trois  bandes  rougeàtres  éclairées  de  blanc  iid'érieurement ;  la  médiane  large 
au  bord  interne  s'amincit  bius(juemenl  vers  le  milieu.  —  7,  8. 

7.  Aiyyiuiis  Dia  L.  —  Chenille  ù  robe  d'un  brun  plus  ou  moins  roussâlre 
à  ligne  dorsale  plus  foncée,  cl  épines  blanches  et  rouges.  —  Sur  Viola  (auct.), 
r.  odorata  (Kalt),  6,  7  ;  9  à  4. 

l'apillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  d'un  jaune  fauve  à  taches 
argentées  groujjéesles  unes  à  la  base  de  l'aile,  les  aulies  en  ligne  médiane 
transversale  suiinontanl  une  série  de  lâches  oculaires  cerclées  de  fei'rugi- 
mux.  —  7,  8. 

S.  Argynnis  A)iialhusia  Esp.  —  Chenille  à  dorsale  blagche  inlerrojnpue  et 
épines  jaunes;  tète  noire.  —  Sur  Viola  (licrge,  de  Joannis),  "i. 

9.  Aryynnis  Dapluw  Schiff.  —  Chenille  à  doisalr  iilamiir  l'onlinue  et  épines 
jaunes.  —  Sur  \'ii)la  (Kalt),  ;>,  6. 

l'apillon.  —  Dessous  des  ailes  inféi-ieures  d'un  jaune  clair  à  la  base,  le  reste 
glacé  de  violet,  de  roux  el  tie  fauve,  traversé  en  son  milieu  de  deux  lignes 
rousses;  série  d'ocelles  i-ousses  pupillées  de  verdûtre  à  la  bordure.  —  7,  8. 

10.  Aiyiinnis  Lallioiiiu  V.  —  Chenille  à  rolie  é|Hneuse  d'un  brun  plus  ou 
moins  gr-is;\lr-e  ou  l'oussàlr-e,  parfois  veitlàlrr,  mar-quée  d'uiri'  ligue  doi'sale 
blanche  ordinairement  faite  de  chevrorrs;  lignes  doi-sale  el  stigrnalales  fauves. 
--  Sur-  \'iola  caniud  (Kalt);  V.  Iricolor  (Heige),  4,  5;  7,  8. 

l'apillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  fauve  clair  mêlé  de  fermigineux 
et  de  taches  nai'rées  dont  cinij  plus  gi\'indps  au  milieu;  bande  trarrsver-sale 
feirugineuse  oiirée  d'yerrx  à  prrpille  argentée;  barrdi'  lerirrinale  surmontée  de 
sept  taches  nacr-ées  assez  gr-andes.  —  o;  8,'.). 

*11.  Arijynnis  Elisa  God.  —  »  Chenille  d  un  biun  noii',  chaque  segment 
portant  une  tache  triangulaire  noir-e  dont  la  base  est  sur  l'incision.  »  —  Sur 
\'ii'la  tricolor,  o,  6. 

l'apillon.  —  f»,  7.  Corse  (Helliei',  in  Frionnel). 

!2.  Aryynnis  Afilaia  ]..  —  Chenille  à  robe  noir-e  ou  rroiràlre  terne,  couverte 
d'épines  noir-es  et  por-tant  ordinairement  une  tache  stigrrratale  phrs  ou  moins 
ronge  sur  les  anneaux,  4  à  10.  —  Sur'  Viola  canina,  V.  odorala,  V.  palustris, 
V.  tiirolor  (auct.),  5,  0. 

Papillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieur'es  or'né  de  nombreuses  lâches 
argentées  glacées  de  veri  sur  fond  jaune  d'oci^e.  —  fi,  7. 

1.3.  Anjynnis  Mobe  L.  —  Chenille  r'obe  à  coulcrrr  très  variable  et  à  dorsale 
d'un  blanc  jaunàtr'C.  —  Sur-  V'io(rt  odorala,  V.  tricolor  (Kalt),  5. 

Papillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  marqué  de  taches  blanches  dont 


34  G.  GouRY  et  J.  Guignon.  —  Insectes  parasites  des  Violariécs. 

telles  (le;  la  htiiduiL'  li'riiiiiialc  suiil  précédées  d'une  séiie  de  poiiils  bi-uns 
piipilK's  (le  l)laiic.  —  6,  8. 

l 'i  .  .l/v/7;//i(.v  Adippe  !>.  —  Clienille  à  nihc  d'un  gris  plus  tiu  iiuiins  foncé, 
couverte  d'épines  i-auiiliées  d'un  brun  clair,  à  ligne  iloisale  blanche  bordée  de 
l)oints  noirs.  —  Sur  Viula  caniiui,   V.  Idrtu,   V.  odoivla,   \'.  triculor,   olc. 

laucL),  -J,  t». 

l'upillon.  —  Dessous  des  ailes  iid'éiieures  marqué  de  lacbes  argentées,  les 
unes  groupées  à  la  base  de  l'aile,  les  autres  rangées  en  deux  lignes  transver- 
sales renfermant  une  série  de  taches  oculaires  ferrugineuses.  —  6,  7. 

*lo.  Av(jijnnis  Luudlce  l'atlas.  —  Chenille? —  Sur  Viula  (Berge,  de  Joannis), 
5,  6. 

l'apilUm.  ■ —  Dessous  des  ailes  d'un  jaune  lavé  de  vert  à  la  partie  basilaire; 
d'un  brun  foncé  dans  ta  partie  terminale.  —  6,  7. 

(A  suivre.)  G.  Goury  el  J.  Guignon. 


■•*•• 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 


Flore  des  étangs  d'Ouroux  (canton  de  Montsauche,  Nièvre).  —  Ces  étangs  sont 
au  nombre  de  deux  :  le  premier  se  trouve  au  bas  du  village  dOuroux  et  est  longé 
par  le  chemin  de  fer  de  Corbigny  à  Sauliou.  11  est  situé  sut  un  fond  de  porphyre 
rouge,  à  500  mètres  d'altitude  environ.  La  rive  longée  par  la  voie  ferrée  est  formée 
de  gravier  de  porphyre  a  gros  grains,  recouvert  d'une  vase  granuleuse  et  siliceuse. 

Le  second  (étang  de  Puizot)  se  trouve  environ  à  2  kilomètres  du  village,  dans  un 
bas-fond  tourbeux,  au  pied  et  à  droite  de  la  route  d'Auroux  à  Planchez,  peu  après 
la  bifurcation  de  la  route  de  Chaumard.  —  Soumise  à  divers  facteurs  :  l'altitude 
(620  mètres),  la  silice,  la  tourbe,  couvrant  les  rives  nord  et  ouest,  enfin  le  voisi- 
nage des  hauteurs  du  Haut-Morvan;  la  flore  de  cet  étang  est  intéressante  en  ce 
qu  elle  renferme  à  elle  seule  les  espèces  caractéristiques  des  régions  tourbeuses  et 
élevées  du  Morvan. 

Principales  plantes  obserrées  là  (du  1^  août  au  17  septembre  l'Jll). 

A.  —  A  l'étang  d'Ouroux  : 

1°  Bord  des  viviers,  au  pied  de  la  chaussée.  —  Bidens  cernua,  var.  radiata  Bor., 

Fulyijoiium  bistorta  L. 
2°  Rive  sud,  découverte  et  longée  par  la  voie  ferrée.  —  Elatine  hexandra  D.  C. 

(parmi  le  gazon  du  Snrpus),  lUecebrum  verticillatuiii,  L.,  Corrigiola  litto- 

ralis  L.,  Littorella  lacustris  L.,  Scirpus  acicularis  L. 
3°  Rive  nord-ouest,  face  au  village.  —  Isnardia  palustris  L. 
4°  Marécages,  a  la  queue  de  l'étang.  —  Viola  palustris  L.,  Parnassia  palus- 
tris  L.,  Comaruin  palustre  L.,  Varum  verticillatum  Koch.,  Menyanthes  trifo- 

liata  L. ,  Varex  stricto  Good. 
5"  Pré  humide,  contiqu  au  marécage  et  a  la  route  de  Cœuson.  —  Carum  verti- 

cillatum  Koch.,  Arnica  montaita  L.,  Pedicularis  palustris  L.,  Juncus  supinus 

Mœnch.,  Poa  sudetica  Hœnke. 
6"  Prairies  dominant  l'étang  au  sud.  —  Trijulium  eUgans  Savi. 

B.  —  A  l'étang  de  Puizot  : 

1°  Endroits  inondés  des  rives.  —  Comarum  palustre  L.,  Menyanthes  trifoUata  L., 
Littorella  lacustris  L.,  Carex  stricta  (îood. 

2"  Parmi  LES  Sphagnum  de  la  rive  nord.  —  Viola  palustris  L.,  D  rasera  rotundi- 
folia  L.,  Drosera  intermedia  Hayne  (endroit  inondé,  au  pied  dun  bouquet 
d'aulnes  nains;  très  restreint),  Parnassia  palustris  L.,  Stellaria  uliyinosa 
Murr.,  Epilobium  palustre  L.,  .Sedum  rubens  L.,  Carum  verticillatum  Koch, 
AnayaUis  tenella  L.,  Pedicularis  palustris  L.,  Scutellaria  minor  L.,  Rhyn- 
chospora  alba  Walh.,  Eriophorum  latifolium  Hoppe,  Carex  vuli/aris  Pries. 

3°  A  LA  QUEUE  DE  l'étano.  —  Aconitum  Napellus  L.  (très  rare),  Elodes  palus- 
tris Spach.  (très  abondant  dans  une  prairie  semée  d'aulnes,  entre  la  route 
et  l'étang,  au  sud-ouest),  Lysimachia  nemorum  L. 


Notes  spéciales  et  locales.  35 

4°  Prairie  coupée  de  ruisseaux,  sur  la  rive  sud.  —  Viola  palustris  L.,  rarnassia 

pa/untris  L.,   Eludes  palustris  iSpach.,  C'arum  verticillututn  Jvoch.,  J iincus 

su/)iiius  Alœncli.  et  ('()  variété  viviparus  Cariot. 
6"  Taillis  uoudant  la  rive  sud.   —  Scnccio  Fuchsii  Gossel.,  Endymion  niihins 

Dunioiit,  i'uli/slic/iiim  spiiiulostim  D.  C,  Bleclinum  Spicant  Koth. 
,    Landes  dominant  l'étano,  au  nord.  —  Genista  pilosa  L.,  Senecio  adonidifo- 

lius  Lois.,  Erica  tetralix  L.,  Lijsiinmhia  nemorum  L. 
Paris.  Pierre  Le  Brun. 


Mante  religieuse.  —  Kii  réponse  à  la  note  de  M.  Cavro  (n°  494),  je  rappellerai 
qu'il  résulta  de  l'onciuétu  <jue  j'avais  provoquée  dans  la  Feuille  en  1898,  que  la 
Mante  religieuse  (bruni.'  ou  verte)  est  plus  répandue  qu'on  ne  pensait  dans  toute 
la  France  ;  on  l'a  trouvée  dans  tout  le  bassin  de  la  Seine,  mais  les  stations  les 
plus  si'ptcntrionali's  étaient  Méziéres  (Meuse)  et  les  environs  de  Rouen. 

11  n'est  pas  étonnant  qu'à  la  faveur  de  l'été  exceptionnellement  chaud,  elle  ait 
remonté  jusque  dans  le  l'as-de-Calais  II  s'agit  de  savoir  si  elle  s'y  maintiendra, 
et  M.  l'Instituteur  de  Montigny  fera  bien  de  la  rechercher  l'autiimne  prochain 
sur  les  mêmes  emplacements.  La  variété  brune  ne  parait  être  qu'un  cas  de  mimé- 
tisme de  l'espèce  verte.  Il  suffit  en  France  qu'une  colline  soit  calcaire  et  bien 
exposée  pour  que  la  Mante  puisse  y  vivre. 

Mantoche  (Hauto-Saone).  A.  Gasser. 

Necydalis  major  Muls.  I^uec  Lin.).  —  L'insecte  que  j'ai  représenté  jadis  dans  la 
Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  n"  94,  pi.  2,  1878,  et  dont  j'ai  dit  quelques  mots 
(/.  <:..,  p.  127),  est  celui  que  Mulsant  avait  décrit,  avec  le  nom  de  Linné,  daus  la 
l"  édition  de  ses  Loiujiconies,  en  1839,  et  que  son  neveu,  l'abbé  Victor  Mulsant, 
professeur  de  sciences  au  Collège  de  Kiom.  déterminait  ainsi  à  ses  élèves. 

C'est  à  lui  que  se  rapporte  aussi  l'habitat  du  noyer,  donné  par  moi  dans  la 
Faune  de  l'Allier  (Vol.  11,  Coléoptères,  p.  327),  de  M.  Eru.  Olivier,  et  vraisem- 
blablement aussi  celui  cité  pour  le  même  arbre  par  Maurice  des  CJozis  sous  le  nom 
de  y.  major  L.  Il  faut  être  de  son  temps  et  aujourd  hui  cet  insecte  doit  porter 
le  nom  de  ^V.  ulmi  Chevr.  —  Mulsant,  dans  la  2"  édition  de  ses  Longicornes,  avait 
d'ailleurs  rectifié  cette  dénomination  en  1863,  et  elle  avait  assurément  échappé  à 
son  neveu. 

La  même  correction  est  à  apporter  dans  le  Catalogue  des  Longicornes  gallo- 
rhénans  de  M.  Dubois  (Ifev.  dEnt.,  p.  318).  La  citation  en  mon  nom  et  en  celui 
du  R.  P.  V.  Mulsant  regarde  le  N.  major  Muls.  (=  Fanzeri  Har.  =  ulmi  Chevr.) 
et  non  l'espèce  de  Linné.  C'est  moi  d'ailleurs  qui  ai  donné  les  deux  citations  de 
lîiom  et  de  Broût-Vernet. 

La  note  très  intéressante  (Bull.  .S'oc.  Eut.  Fr.,  n"  1,  p.  48,  1912)  de  M.  F.  Picard, 
professeur  d'entomologie  à  l'Ecole  d'Agriculture  de  Montpellier,  a  fait  renaître 
en  moi  ces  vieux  -souvenirs  et,  pour  éviter  toute  mauvaise  interprétation  de  la 
part  de  ceux  qui  ne  savent  pas  se  rapporter  à  l'époque  à  laquelle  les  auteurs  ont 
écrit,  je  me  fais  une  obligation  de  mettre  les  choses  au  point. 

Observation.  —  La  robustesse  des  antennes  et  le  bourrelet  apical  des  élytres 
noirâtre  sont  les  caractères  qui  permettent  le  mieux  de  distinguer  cette  espèce  de 
sa  voisine  N.  major  Lin.  (=  salici  Muls.)  qui  offre  les  antennes  notablement  plus 
grêles  et  le  bourrelet  des  élytres  concolore. 

Broiit-Vernet  (Allier).  H.  du  Buysson. 

Cnethocampa  pilyocampa  F.  —  Il  est  à  noter  que  les  pluies  de  l'année  1910  ont 
été  absolument  néfastes,  tout  au  moins  dans  l'Allier,  pour  cette  chenille  qui  forme 
ses  bourses  bien  connues  sur  les  pins. 

Tous  les  ans,  on  passait  plusieurs  jours  à  l'échenillage  des  arbres  du  parc  du 
Vernet,  et  je  faisais  brûler  tl'énormes  tas  de  bourses  habitées  par  ces  chenilles,  en 
les  faisant  couper  avant  l'arrivée  des  journées  à  douce  température.  En  février 
1910.  je  n'en  vis  pas  une  seule,  et  cet  automne  j'eus  les  plus  grandes  peines  à  en 
trouver  une  pour  l'envoyer  à  quelqu'un  qui  en  avait  besoin  pour  des  études  spé- 
ciales. L'espèce  a  presque  disparu  et  je  n'en  connais  absolument  qu'un  nid,  en  ce 
moment,  chez  un  de  mes  voisins. 

Je  n'estime  pas  que  ce  soit  les  grosses  chaleurs  de  l'année  1911  qui  leur  ont  été 
pernicieuses,  car  depuis  l'an  dernier  elles  ont  presque  absolument  disparu,  ce  qui 
est  un  grand  bien  pour  les  arbres  verts. 

Cette  espèce  se  tient  plus  particulièrement  sur  les  pins  noirs  d'Autriche  et  les 
pins  sylvestres.  Cependant  il  m'est  arrivé  d'en  voir  une  scu/e  fois  deux  bourses 
sur  un  cèdre  du  Liban. 

H.    DU    BUTSSON. 


36  Notes  spéciales  et  locales. 


Vrillelle  (Anobium  pertinax).  —  Un  fait  assez  curieux,  qui  ne  manquera  pas 
d'intéresser  les  naturalistes,  se  passe  actuellement  dans  notre  musée.  Depuis  plus 
de  quarantt!  ans  un  insecte  vit  et  se  reproduit  de  génération  en  génération  dans 
un  liacon  bouché  hermétiquement  !  Actuellement,  il  vit  encore  et  ses  larves  ayant 
une  provision  de  nourriture  suffisante,  il  est  à  prévoir  qu'il  se  perpétuera  encore 
une  dizaine  d'années,  ayant  alors  accompli  ses  transformations  pendant  un  demi- 
siècle. 

Le  flacon  où  se  passe  ce  fait  (peut-être  unique)  contenait  des  graines  de  pavots 
et  faisait  partie  d'une  collection  de  graines  conservée  autrefois  dans  l'ancienne 
salle  de  l'herbier.  La  collection  date  de  1870. 

A  travers  les  parois  de  verre  du  flacon,  l'on  peut  observer  les  larves  vivantes 
se  nourrissant  des  graines  restantes,  des  chrysalides  engourdies  et  des  insectes 
parfaits  prêts  à  se  frayer  un  chemin  à  travers  la  couche  de  débris  pulvérulents 
qui  est  superposée  aux  graines.  Des  milliers  de  cadavres  des  générations  précé- 
dentes recouvrent  ces  débris,  puis  une  agglomération  de  galeries  où  circulent  les 
insectes  vivants  vient  ensuite.  Quelques  insectes  ont  réussi  à  se  loger  dans  le  bou- 
chon qu'ils  ont  entamé  et  semblent  être  morts  à  la  peine,  sacrifiant  leur  existence 
pour  essayer  de  libérer  leur  race  de  la  prison  perpétuelle  où  elle  semble  être 
condamnée. 

Mulhouse.  Emile  Mantz. 

Crioceris  merdigera.  —  On  a  cité  de  nombreux  cas  intéressants  de  captures  ento- 
mologiques  ou  autres  faites  cet  hiver  et  dues  à  la  clémence  de  la  température  en 
décembre  et  en  janvier.  M.  Bérard  nous  cite  celle  de  deux  Crioceris  merdigera  Cf 
et  Q,  faite  le  28  janvier  sur  un  lis,  aux  environs  de  Montpellier. 

Les  Bats.  —  Depuis  six  mois  surtout,  on  constate,  dans  la  région,  que  les  gros 
rats  (J/h.s  rattus  L.  et  Mus  ilecumanas  Pallas)  sont  devenus  plus  nombreux  qu'ils 
étaient  auparavant.  A  quoi  cela  tient-il?  Je  l'ignore.  Nous  avons  eu,  il  y  a 
quelques  années,  une  véritable  invasion  de  campagnols  des  champs  ;  ces  bestioles 
sont  à  peu  près  disparues,  espérons  qu'il  en  sera  bientôt  ainsi  du  rat  noir  (rat 
ordinaire)  et  du  rat  gris  (surmulot),  dont  le  voisinage  est  fort  gênant;  ces  der- 
niers, surtout,  très  voraces  et  très  forts,  dévorent  tout  et  se  défendent  aux  chats. 
Lignières-Sonneville  (Charente).  H.  Giraudeau. 

Question.  —  Sarcophaga  carnaria  (Diptère  vivipare).  —  Y  a-t-il  d'autres  Dip- 
tères vivipares  ?  —  Oii  cette  espèce  émet-elle  ses  larves  ?  —  Quand  se  transforment- 
elles  en  pupes  î  —  Oii  trouve-t-on  celles-ci?  —  Comment  passent-elles  l'hiver?  — 
Quand  éclosent  les  jeunes  mouches?  —  Durée  totale  de  la  transformation? 

Alençon.  A.  Letaoq. 

Voyage  d'exploration  ornithologique  au  nord  de  l'Europe.  —  MM.  M.  Bon,  juge 
suppléant  au  tribunal  de  Libourne,  et  Lornont  père  et  fils,  naturalistes  à  Manon- 
ville  (Meurthe-et-Moselle),  ont  décidé  d'entreprendre  un  voyage  d'études  sur  la 
biologie  des  oiseaux  qui  nichent  dans  les  régions  du  nord  de  l'Europe,  pour  déter- 
miner, aussi  exactement  que  possible,  la  dernière  limite  vers  le  pôle  nord,  où 
chaque  espèce  s'arrête  pour  nicher.  Le  départ  aura  lieu  vers  le  l"  mai  et  les  études 
commenceront  en  Danemark  pour  être  poursuivies  en  Suède-Norvège,  îles  Loffoden, 
Islande,  Spitzberg,  etc.  Les  meilleures  stations  de  reproduction  seront  étudiées 
avec  soin,  des  collections  d'oiseaux  dans  toutes  leurs  livrées  seront  préparées  en 
bonnes  peaux,  des  œufs  et  nids  seront  recueillis  pour  en  former  des  biologies  et 
de  nombreux  clichés  accompagneront  ces  matériaux  précieu.x  pour  la  science. 

Les  membres  de  cette  expédition,  rompus  dès  le  jeune  âge  aux  dures  épreuves 
de  la  vie  en  plein  air,  chasseurs  accomplis  et  préparateurs  habiles,  ont  la  ferme 
volonté  de  parcourir  les  sites  les  plus  favorables  à  la  reproduction  et  de  vivre 
au  milieu  des  oiseaux,  le  plus  loin  possible  de  toute  habitation. 

Ce  voyage  étant  très  onéreux  et  notre  mise  de  fonds  n'étant  pas  considérable, 
pour  le  mener  à  bonne  fin,  nous  faisons  appel  à  tous  les  ornithologues  qui  voudront 
bien  nous  encourager. 

Au  retour  du  voyage,  une  exposition  des  collections  rapportées  sera  faite  à  Paris 
et  chaque  souscripteur  recevra  des  peaux,  des  œufs  ou  autres  objets  d'histoire 
naturelle,  pour  une  valeur  au  moins  égale  à  la  somme  versée,  avec,  en  plus,  un 
exemplaire  de  la  relation  du  voyage  aussitôt  son  impression. 

Dix  membres  correspondants  seront  admis  avec  cotisation  de  cent  francs. 

LOMONT, 

à  Manonville,  par  Noviant-aux-Prés  (Meurthe-et-Mos.; 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  Oberthttr.  Rennes— Paria  (36012). 


GEOLOGIE    OU     BASSIN     DE    PARIS 

par  M.   Pacl  LEilOINE,  Vice  Président  du  lu,  Iriocii-le  gfulugniuu  de  France. 

Paris,  Heumann  et  fils,  C,  ruo  de  la  Sorbonnc. 

Grand  in-8°,  ii  +  408  pages,  136  figures,  9  planches  color.,  relié  :  15  fr. 

Co  livre  dilïùro  des  ouvrages  antérieurs  en  ce  qu'il  ombrasse  la  totalité  du  Bassin 
de  Paris,  aussi  bien  les  terrains  jurassiques  et  crétacés  de  sa  bordure  que  les 
terrains  tertiaires  du  centre. 

On  no  Possédait  sur  cette  région  classique  au  point  de  vue  géologique  aucun 
travail  d  ensemble,  la  multiplicité  même  et  la  diversité  des  études  en  rendent  la 
compréhension  difficile.  Los  mémoires  détaillés,  si  considérables  qu'ils  soient,  ne 
portent  généralement  que  sur  des  points  spéciaux  et  les  lacunes  sont  nombreuses. 
La  coordination  des  publications  faites  sur  cette  région  depuis  de  longues  années 
par  plusieurs  générations  do  géologues  sera  donc  très  utile  pour  tous  ceux  qui 
s' iiilérfssi  tit  (/i(.isi  hii  n  l'i  lu  G'ruliji/ie  pure  qu'aux  multiples  questions  qui  relèvent 
de  la  (l'éuloijii-  appliquée,  Âi/riculture,  Travaux  publics,  IJyijiè.ne,  Hecherche  des 
eaujc.  souterraines  et  des  maCériaux  utiles. 

L'étude  du  Ba.ssiu  de  Paris  est  faite  méthodiquement,  terrain  par  terrain.  C'est 
donc  un  travail  essentiellement  dest^'iptif  où  les  sujets  sont  traités  dans  leur 
entier.  On  y  remarque  un-grand  souci  d'exactitude.  Chacun  des  faits  avancés  est 
suivi  du  nom' de  l'auteur  qui  l'a  observé;  grâce  à  l'index  bibliographique  (plus 
de  8flfi  numéros),  on  sait  immédiatement  où  trouver  des  données  complémentaires 
plus  détaillées. 


COLLECTIONNEUR,     Attention  ! 

100  Papillons  de  Digne,  tous  ditlérents  :  12  fr.  —  Coléoptères  en  sciure  : 

2  fr.   50  le  cent. 

Chrysalides,  nombreuses  raretés  :  Prix  avantageux. 

L.    MEFJ\'/L'/i,   chasseur,   Dir/ne-Sièyes  (Basses-Alpes). 


INITIATION     BOTANIQUE 

Ouvrage  étranger  à  tout  programme,  dédié  aux  Amis  de  l'Enfance 

(Collection   des   Initiations   scientifiques), 

Pjr  E.  Beucker,  Agrégé  de  l'Université.  Docteur  es  sciences  naturelles. 

Professeur  au  Lycée  de  Versailles. 

Un  volume  in-16,  orné  de  235  gravures,  broché  :  2  fr.  (Hachette  et  C",  Paris). 


Vient  de  paraître  Librairie  Léon  LHOMME,  3,  rue  Corneille,  Paris 
DÉLASSEMENTS      ENTO M O LOG  I  Q  U  ES 

Par  Rodolphe  BONET,  avocat.  In-S»,  149  p 2  fr.  50. 

M.  BoNET,  grand  admirateur  de  Fabre,  de  Sérignan,  a  trouvé  dans  l'étude  des 
insectes  et-  de  leurs  mœurs  un  délassement  agréable,  indispensable  à  un  cerveau 
surmené  par  les  affaires.  Heureux  de  cette  cure,  il  en  a  fait  profiter  ses  enfants, 
ses  amis,  et  en  publiant  aujourd'hui  ses  notes  écrites  dans  un  langage  clair  et 
ensoleillé,  il  veut  en  faire  profiter  ses  lecteurs. 

BROTERIA 

Série  zoologique,  vol.  X,  1912,  faso.  I  avec  18  figures  et  l'estampe. 

Cette  revue,  si  estimée  du  monde  scientifique,  va  paraître  à  nouveau,  après  mille 
tribulations. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à  M.  Léon  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  seul 
dépositaire  pour  la  France- 


SOMMAIRE    DU    N°    495 


Avis  important. 

A.'lioiselle  :  Doux  nouv<jaux  insectes  Cécidogônes. 

Caziot  :  Inviision  d'une  \  Urina  piémontaisc  dans  le  déparlement  des  Alpes-Maritimes. 

A.  Laville  :  raioplotlierium  du  Sannoisien  de  la  Brie,  à  Romainville. 

G.  Goury  et  J.  Guignon  :  Insectes  parasites  des  \iolari6es. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

KIore  dos  Otangs  d'Ouroux  (canton  de  Monlsauche,  Nièvre)  (Pierre  Le  Brun). 

Mante  religieuse  (Gasskr). 

Necidahjs  major  Muls.  {nec  Lin.)  (H.  du  Buysson). 

Cnethocampa  pityocampa  F.  (H.  du  Bi.'ïsson). 

Vrillette  [Anobium  pcrtinax)  (Emile  M.\ntz). 

Crioccris  nierdincra. 

Los    Rats  (11.   CiIRAUDEAU). 

Question  (.\.  Lktacq). 

Voyage  d'exploration  ornitliologique  au  noivi  de  l'Europe  (Lomont). 


BULLETIN  D'ECHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  R.  Bérard,  1,  passage  Brun-Faulquier,  Montpellier,  désire  entrer  en  relations 
d'échange  avec  des  Coléoptéristes  de  France. 

M.  Hugues,  Saint-Geniès-de-Malgoires  (Gard),  se  charge  toujours  de  chasser  dans 
sa  région  petits  vertébrés,  chiroptères  vivants,  insectes,  scorpions  roussâtres,.  etc., 
contre  livres  de  zoologie  et  peaux  d'oiseaux  européens. 

M.  Rousseau  (Ph.),  instituteur  à  Simon-la-'Vineuse  CVehdée),  offre  Plantes  phané- 
rogames et  cryptogames,  Fossiles  de  tous  les  étages  géologiques,  Roches  et  Miné- 
raux, Coquilles  marines,  terrestres  et  des  eaux  douces.  —  Désire  Fossiles,  sui'tout 
des  terrains  primaires,  et  des  empreintes  de  plantes,  insectes  et  poissons  ;  des 
Minéraux,  des  Coquilles  marines,  terrestres,  etc.;  des  Silex  taillés  et  polis,  des 
Ouvrages  scientifiques.  —  Envoyer  oblata  et  desiderata. 

M.  J.  E.  A.  Jolliffe,  Keble  Collège,  Oxford  (Angleterre),  désire  échanger  les 
Coquilles  terrestres  et  marines  et  fluviatilos  de  l'Angleterre  et  des  Indes  Occiden- 
tales et  Orientales  contre  les  Coquilles  terrestres  du  Monde  paléarctique  et  surtout 
de  la  France.  Envoyer  oblata  et  desiderata. 

M.  H.  Giraudeau,  Lignières-Sonneville  (Charente),  offre  en  échange  de  livres  ou 
revues,  bons  Coléoptères  d'Europe  et  quelques  exotiques,  et  procurera,  aussi  aux 
mêmes  conditions,  tous  sujets  d'histoire  naturelle  de  sa  région. 

M.  L.  Host,  14,  rue  Charles-Martel,  à  Nancy,  demande  objets,  livres  et  matériel 
d'histoire  naturelle;  offre  Coléoptèi-es,  Hémiptères  dont  Gicada  speciosa,  Scorpions 
d'Algérie,  etc. 

On  offre  une  peau  de  jeune  Cerf  fraîchement  préparée  ;  l'ouvrage  de  Husnot 
(Mousses  et  •Hépatiques)  ;  vingt  cartons  Deyrolle  pour  entomologistes.  —  On 
demande  en  échange  beaux  Coléoptères  et  Papillons  exotiques  pour  tableaux  de 
luxe.  Coquilles  marines  exotiques.  —  Ecrire  au  Secrétaire  de  la  Société  des 
Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe,  rue  du  Bourg-Belé,  46,  L«  Mans. 


OUVRAGFS    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU   V'  OCTOBRE    1911   AU   10  FÉVEIER   1912 


De  la  part  de  :  MM.  Bavay  (2  br.);  Boulenger  (8  br.);  Carez  (2  br.);  Chatelet 
(4  br.);  Chevreux  (1  vol.,  2  br.);  D"-  Cros  (1  br.);  Dognin  (2  br.);  A.  Dollfus  (25  vol., 
66  br.);  DoUot  et  Ramond  <3  br.);  Fallot  (1  br.);  Filliozat  (6  br.);  Gadeau  de  Ker- 
ville  (7  br.);  Gerbault  (3  br.);  Giraux  (10  br.);  Hachette  (1  vol.);  M"«  Hure  (7  br.); 
Jahandiez  (1  hr.);  D''  Tî.  Koehler  (2  br.);  Lacoste  (1  br.);  Laville  (3  br.);  Lemoine 
(1  vol.);  Lloyd  (1  br.);  J.  Martin  (1  br.);  Noël  (1  vol.);  Rabaud  (1vol.);  X.  Raspai! 
(1  br.);  D'  Riel  (9  br.);  Rignano  (1  br.);  Stebbing  (5  br.);  Vuillet  (1  br.). 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


O^^^l"  Avril  1912 


V'  Série,  42*  Année        -         ^"496^^^/^ 


LA   FEUILLE 


^^ 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSUELLE   D'HISTOIRE   NATURELLE 


■9*     «9»     •$• 
■^•-     ««J-»     •j-» 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 

Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  !'<'  janvier 
(au  lieu  du  l"  novembre). 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  — Paris 


u 


191  2 


^0 


ANNÉES    PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


P-    SÉRIE    DECENNALE 

Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  S& 

L'année 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  40 

11^   SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année 3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vehdus  séparément). 
Table  des  Matières  de  la  Série O  f r.  SO 

III^    SÉRIE   DÉCENNALE 
Années  1890  à  1900  : 

Le  numéro O  f  r.  40 

L'année - 4  fr. 

Table  des  Matières  . . ., 1  fr.  50 

IV«  SÉRIE  DÉCENNALE 

Années  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  fr.  ÔO 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de   la  Série  est  en  préparation. 

V«  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  \-à  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  "25  "/o  pour  l'achat  des  3*  et  4°  séries, 


• 


1'  Avril  1912  —  V  Série,  42'  Année  —  N'  496 


LA  FEUILLE 

NEW  yoKK 

DES    JEUNES   NATURALISTES  "iKo'r 


GISEMENT  PRÉHISTORIQUE  DE  CHARENTONNEAU 


Au  mois  d'octobre  1901,  une  touille  ouverte  pour  Ja  construction  du 
l'avilloii  bleu,  en  burduie  de  l;i  Marne,  à  10  niùlres  environ  des  beiges  de 
la  ri\ière  et  ;ï  l'angle  du  buule\aid  Sainl-.Maurice,  niellait  à  jour  une  stuliuii 
pirliisluiiiiue  iiidi(iuée  [lar  i|Uelques  usseiiienls  liuiiiaiiis,  des  éclats  de  silex 
tailles,  des  Iragiiients  de  puleiies  et  des  ossements  d'animaux  de  la  faune 
ailuelle. 

La  coupe  que  j'ai  pu  relever  dans  cette  fouille  est  la  suivante  (fig.  1)  : 

1\ .  —  Humus  et  limuii  très  sableux  biuii  luiicé.  Presque  à  la  base  gisait 
1111  liagiiii'iit  d'Iuuiiérus  luiniain  accunipagiié  d'un  tiagiueiil  de  son  cubitus, 
tu  peu  plus  luiii,  egaleinenl  à  la  base,  la  luèiiie  cuuclie  contenait  quelques 
riagiiieiils  d'une  poterie  non  tournée,  à  pâte  grossière.  Cette  couche  débute 
au  iiéulitliique  pour  arriver  jusqu'à  nos  jours O^TS 

III.  —  lîiseau  de  limon  sableux  gris,  avec  quelques  traces  de  coquilles 
d'eau  douce,  des  ossements  d'un  petit  bœuf,  d'un  mouton  et  d'un  cochon 
ou   sanglier 0'"00-0"'y5 

II.  —  Limon  gris,  gras,  avec  traces  de  coquilles  d'eau  douce  et  à  osse- 
ments de  petit  bœuf.  Ces  deux  couches  II  et  III  appartiennent  à  l'ancienne 
époque  dite  de  transition  =  hiatus  =  infra-néolilhitiue  à  Ceivux  meyaceros 
de  Villeneuve-Saint-Gcorges.  C'est  aussi  probablement  une  de  ces  deux 
couches  qui  a  donné  les  quelques  éclats  de  silex  taillés. 

1.  —  Sable  pléistocène  un  peu  argileux,  jaune,  gris,  blond.  Faune  de 
coquilles  d'eau  douce.  Epaisseur  inconnue.  Plus  au  sud,  un  puits  creusé 
donne  le  gravier  pléistocène  à  environ  trois  mètres  du  sol,  ce  qui  donnerait 
environ  1"'70  pour  cette  couche  de  sable. 

Les  es|jèces  de  mollusques  recueillies  dans  cette  couche  sont  les  sui- 
vantes (1)  : 

Billdnia  tcnlacidula  Linné,  1758.  —  Habite  toute  la  France.  Ml  dans  les 
eaux  douces  tranquilles,  les  bassins,  les  fossés,  les  ruisseaux. 

Valvata  piscinalis  Muller,  1774.  —  Habite  toute  la  France.  Vit  dans  les 
bassins,  les  marais,  les  eaux  stagnantes. 

S'criima  lluviatilis  Linné,  17o8.  —  Habite  toute  la  France.  Vit  attaché  aux 
rochers,  aux  pierres  et  aux  autres  corps  submergés;  n'aime  pas  les  eaux  pro- 
fondes. 

Limnœa  ■palustm  MûUer,  1774.  —  Habite  presque  toute  la  France.  Vit 
dans  les  fossés,  les  étangs,  les  marais,  les  canaux.  Ne  dépasse  pas  l'altiliide 
de  4o0  mètres. 

Limnica  slagnalis  Linné,   1758.  —  Habile  presque  toute  la  France.  Vit 

(1)  Je  fuis  accoiiipngncr  le  nom  de  chaque  espèce  de  son  habitai  d'après  Moquin-Tandon. 


38 


A.  Laville.  —  Gisemcnl  préhisloiique  de  Char  entonne  au. 


dans  les  fossés,  les  étangs,  les  nuipes,  les  eaux  stagnantes;  fréciiiente  les 
lorrains  calcaires. 

lAnincca  nuriculaiia  Linné,  1758.  —  Habile  le  département  du  Nord,  la 
Moselle,  la  Soninic,  l'Ilc-de-Francc,  les  Landes,  les  liasses-Pyrénées,  la  Haute- 
Garonne,  l'Hérault,  le  Gard....  Vit  dans  les  bassins,  les  canaux,  les  mares. 

Planorbis  corneus  Linné,  17^8.  —  Habile  dans  presque  toute  la  France. 
Vit  dans  les  eaux  stagnantes,  les  fossés. 

l'isidium  ainniciun  JMiiller,  1774-.  —  Habile  presque  toute  la  France.  Vil 
dans  les  rivières,  les  ruisseaux,  les  fossés. 

Unio  pictorum  Linné,  1758.  —  Habite  la  France  septeidi-ionale  dans  presque 
toutes  les  rivières. 


A.LMt/./^ 


fcT,. 


EXPLICATION  DES  FIGURES 
FiG.  1.  —  Coupe  d'une  fouille  dans  la  plaine  de  Charentonneau. 

IV.  —  Humus   et   limon   sableux   brun   foncé.   —   En   X,   ossements   humains.   — 
En  X.\,  débris  de  poteries  grossières  non  lom-nées.  —  i\rolillii(iun  h  actuel. 
III.  —  Limon  gris  sableux.  —  Bœuf  de  petite  taille?  Coquilles  d'eau  douce. 
II.  —  Limon  gras,  gris.  —  Bo'uf  de  petite  laiUe?  Coquilles  d'eau  douce.  —  Ces  deux 

couches  sont  mtru-néolilhiques  =  hiatus. 
1.  —  Limon   sableux   gris   jaune.   —   Faune   de  coquilles   d'eau   douce  d'espèces 
actuelles.  C'est  le  sommet  des  graviers  et  galets  pléistocones. 
FiG.  2  et  2  a.  —  Fragment  de  poterie,  qui  provient  probablement  du  sommet  de  la  couche  III. 

—  1/2  grandeur.  Coll.  de  l'Ecole  des  Mines. 
FiG.  3.  —  Fragment  de  poterie  qui  provient  probablement  du  sommet  de  la  couche  III.  — 
1/2  grandeur.  Coll.  de  l'Ecole  des  Mines. 


Dans  les  déljlais,  j'ai  ramassé  quelques  débris  de  poteries  qui  proviennent 
probablement  des  environs  de  l'endroit  d'où  j'en  ai  retiré  quelques-uns, 
c'csl-à-dire  du  point  XX,  mais  au-dessous,  car  la  gangue  grise  qui  y  adhère 
indique  plutôt  la  couche  HL  Parmi  ces  débris  il  y  avait  (fig.  2  et  3)  un  fragment 
de  la  partie  supérieure  d'un  vase  à  anse.  Ce  vase  gris  noirâtre,  à  pâte 
grossière  sableuse,  est  lissé  en  dehors,  il  est  rugueux  et  noir  en  dedans. 

Ce  devait  être  une  sorte  de  vase  ventru  à  col  bas,  muni  d'une  anse  courte, 
large  et  peu  proéminente. 

Un  autre  débris  (lig.  4)  appartenait  à  la  partie  supérieure  de  la  panse  et 
à  la  partie  inférieure  du  col  d'un  vase  noir,  rugueux,  qui  devait  être  ventru, 
à  pâle  gi'ossière  sableuse.  Ce  vase,  dont  le  diamètre  a  pu  être  de  L5  à 
18  centimètres,  était  orné,  au  point  oîi  la  panse  se  sépare  du  col,  par  une 
série  d'impressions  digitales  contiguës,  qui  ont  laissé  les  empreintes  des 
ongles  1res  visibles. 


A.  Laviu.e.  —  Gisemcnl  prdldxluriiiue  de  CUareiUwineau.  39 

l'.iiiiu  les  osseiiiL'iils  (|iiL'  jui  riiiiiiisst's  dans  les  déblais,  j'ai  pu,  guidé  par 
l'élal  de  cuiisur\atiuii,  lu  cuuk'ui'  ilus  us  et  les  liaccs  du  la  gangue  qui  y 
adliéiail,  en  l'aire  trois  séiies  el  avec  beaucoup  de  vraisemblance  recunnailre 
la  couche  d'où  ils  provenaient. 

I,a  proiuière  série  est  composée  d'ossements  ti'ès  bien  consei-vés,  de  couleur 
l'iiaiiiuis  un  (leu  violacé.  Leur  degré  de  conservation  lait  que  je  les  attribue 
à  la  couclie  de  limon  argilcuv  II,  roche  dans  la(|uclle  les  ossements  se 
consersent  mieux  (jue  dans  les  limons  plus  ou  moins  sableux. 

l'armi  cette  séiie  d'ossements  qui  appartiennent  à  un  bceuf  de  très  petite 
taille,  il  y  a  un  fragment  de  i-adins  gauche,  un  radius  di'oit  avec  la  partie 
supérieure  de  son  cubitus. 

i,a  cunqiaraison  des  diliérentes  mesuies  de  cet  os  avec  celles  d'un  os 
similaire  ayanl  appartenu  à  un  bœuf  actuel,  qui  fait  partie  de  la  collection 
ilr  l'aléontologie  de  l'Ecole  des  Mines,  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Bœuf  Q/ 

Uœuf  uutucl.  do  Cbiiroutonncuti.  /o 

Longueur 0'"32  0"'2o8  80,G 

Longueur  à  l'articulation  supéi-ieure.  0"'1U  0'"074  74 

Longueur  à  l'ai^liculatioii  inl'érieuie..  U"'U87  0"'0G8  75,8 

Largeur  au  milieu  de  la  diaphyse...  U"'Uo5  U"'U40  72,7 

Epaisseui- au  milieu  de  ladiaphyse...  U"'033  0"'U23  69,7 

Kn  faisant  la  moyenne  de  ce  pourcentage  des  mesuies  du  ladius  de  chacun 
(le  ces  bu'ul's,  on  arrive  à  ce  résultat  que  le  petit  radius  de  Clharenloniieau 
est  d'un  quart  au  moins  plus  petit  dans  toutes  ses  dimensions  que  le  radius 
du  boeuf  actuel  de  l'Ecole  des  iMines,  puisque  celle  moyenne  donne  environ 
73,2  pour  lUU. 

Si  les  proportions  de  la  charpente  osseuse  du  tronc  du  bœuf  auquel  ont 
ap[iarleiiu  les  petits  ossements  de  Chai-entonneau  sont  en  relation  avec  celles 
des  os  de  ses  jambes,  la  taille  de  ce  petit  ba'uf  était  de  plus  d'un  quart 
plus  réduite  que  celle  de  nos  bœufs  domestiques. 

Deux  astragales  accompagnaient  ces  radius  :  un  dont  il  ne  reste  que  la 
moitié,  l'autre  a  été  l'objet  d'un  travail  de  comparaison  avec  un  aslragale 
de  bteuf  actuel  de  la  collection  de  l'aléontologie  de  l'Ecole  des  Mines,  dont 
voici  les  l'ésultats  : 

Astragale  Astragale  q/ 

de  l'Kcolu.  de  ChurelituDUuuu.  /o 

Longueur 0"'0S1  0"'067  81,6 

Largeur  en  arrière O-^OoS  0"'044  75,6 

Largeur  en  avant 0"'052  O'-OiO  76,9 

Eitaisseur 0"'046  0"'035  75,1 

La  moyenne  de  ce  pourcentage  donne  77,2  pour  100,  chiffre  a[)prochanl 
de  celui  donné  par  les  radius  el  qui  certifie  l'existence  de  ce  petit  bœuf,  qui 
doit  être  conlempoiain  de  la  couche  11  ou  de  la  couche  111  de  la  coupe  donnée. 
La  couleur  des  ossements  de  cette  série  est  la  même  que  celle  d'une  série 
d'ossements  d'animaux  divers,  cerf,  bo'uf,  rencontrés  il  y  a  quelques  années 
au  Pont  d'Ivry,  dans  les  limons  gris  bleus  infra-néolithiques.  Pour  celte 
raison,  je  rapporte  à  ce  niveau  les  couches  II  el  III  de  la  coupe  donnée,  la 
couche  I  à  la  partie  supérieuie  des  graviers  pléislocènes,  la  couche  IV  el 
la  surface  de  la  couche  III  au  néolilhiipie  jusi|u'à  nos  jours. 

La  deuxième  série  des  ossements  est  composée  de  débiis  lenfermant  dans 
leurs  cavités  médulaires  une  gangue  composée  de  limon  gris,  sableux, 
analogue  à  celui  de  la  couche  III.  Cependant,  tout  en  étant  plus  altérés  et 
de  couleur  plus  claire  (jaune  gris)  et  souvent  lâchés  de  rouille,  on  voit  que 
certains   monlrent   des  surface-j  analogues  aux  ossements  de  la   première 


40  A.  Laville.  —  Gisement  préhistorique  de  Charentonneau . 

série.  Peut-être  étaient-ils  dans  le  voisinage  tout  en  étant  dans  la  couche  III? 
Comme  eux,  la  plupart  appartiennent  à  un  bœuf  de  tiès  pelile  taille  qui  est 
représenté  par  un  radius  gauche  iucoinplel,  la  partie  intérieure  d'un  tibia 
droit,  un  cubo-scaphoïde,  un  métatarsien  et  quelques  molaires  inférieures. 
Une  mandibule  gauche  de  mouton  et  une  diaphysc  d'humérus  de  cochon  ou 
sanglier  accompagnaient  dans  cette  série  les  ossements  du  petit  bœuf. 

La  dei'nière  série  ne  comporle  que  l'articulation  sur  li-s  phalanges  de  méta- 
carpien d'un  bœuf  de  taille  ordinaire.  Cet  ossement  conlicnl  dans  sa  cavité 
médulaire  la  môme  gangue  que  l'humérus  humain  que  j'ai  relire  de  la  base 
de  la  couche  IV. 

J'ai  attribué  les  séries  des  ossements  que  j'ai  ramassés  dans  les  déblais 
à  des  couches  désignées  sur  la  coupe  donnée,  parce  que  la  gangue  qui  y 
adhérait  était  la  même  que  la  roche  de  ces  couches,  mais  je  comprends  le 
peu  de  crédit  que  le  lecteur  peut  faire  à  l'importance  de  fossiles  datés  dans 
de  telles  conditions.  Si  j'ai  agi  ainsi,  c'est  dans  le  seul  but  d'attirer  l'attention 
des  géologues  et  des  préhistoriens  sur  une  petite  r-égion  où  le  lotissage  à 
outrance  a  pour  conséquence  une  série  de  fouilles,  dont  l'étude  suivie  peut 
être  intéressante. 

Résumé.  —  La  plaine  de  Chaientonneau  peut  donner,  par  les  fouilles 
nombreuses  qui  y  sont  exécutées  journellement,  la  coupe  suivante  : 

Pléistocène.  —  Gravier  et  galets  surmontés  de  leurs  limons  plus  ou  moins 
sableux,  avec  faune  de  mollusques  d'eau  douce,  d'espèces  actuelles. 

Infra-néolithique  =  hiatus.  —  Limons  et  sables  limoneux  avec  débris  de 
poteries  non  toui'nées  au  sommet,  faune  de  mammifères  composée  d'un  bœuf 
de  très  petite  taille,  de  mouton,  de  porc  ou  sangher  et  de  traces  de  mollusques 
terrestres  et  d'eau  douce.  C'est  la  couche  au  cerf  des  tourbières  de  'Ville- 
neuve-Saint-Georges (1). 

Néolithique  à  actuel.  —  Humus  et  limon  sableux  rouge.  Débris  humains 
et  débris  de  poteries  non  tournées,  à  pâte  grossière  à  la  base. 

Toutes  les  pièces  signalées  appartiennent  à  l'Ecole  Nationale  Supérieure 
des  Mines  de  Paris. 

A.  Laville. 


INSECTES  PARASITES  DES  VIOLARIEES 

(Fin.) 


16.  Argynnis  Paphia  L.  —  Chenille  à  robe  brune  et  dorsale  jaune  bordée 
de  brun;  épines  jaunes.  —  Sur  Viola  canina  (Kalt),  9  à  6.  —  Fontainettleau  !  5. 

Papillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  d'un  fauve  glacé  de  vert,  ti-avei'sé 
par  quatre  bandes  argentées;  les  deux  supérieures  cunéiformes  incomplètes; 
les  deux  autres  traversant  toute  l'aile.  —  6,  7. 

17.  Argynnis  Pandora  Schil'f.  —  Chenille  à  robe  brune;  dorsale  géminée 
et  épines  jaunes.  —  Sur  Viola  tricolor  (Kalt),  5,  6. 

Papillon.  —  Dessous  des  ailes  inférieures  jaune  clair,  traversé  de  quatre 
bandes  argentées,  dont  les  trois  premières  sont  déviées,  et  la  terminale  sur- 
montée de  gros  points  ferrugineux.  —  6,  7. 

18.  Pararge  niegera  L.  —  Chenille  très  rétrécie  en  arrière,  verdâtre, 
pubescente;  dorsale  plus  foncée.  —  Sur  Viola  (Rûhl,  in  Frionnet),  6,  7  ;  9,  5. 

(1)  T.AViLLE.  Le  Megaceros  hxjbcrnicus  Ilart.  aux  environs  de  Pai'is,  dans  les  dépôts  infra- 
néoliUiiques.  (La  l'euillc  des  Jeuiu-s  NnluTalislfS,  1"^  décoinbre  lOCO.) 


fi.  fioiiiv  il  ,1.  GuiGNON.  —  Iritpclfs  parasites  des  Vinlariécs.  /|l 

R.  —  NOCTUF.LLES  : 

I!).  Agrntis  Unorjri<!ea  Schiff.  —  Clionillo  rylinclriqiio,  rase,  épaisso, 
all(^nuéc  en  avant  et  se  renllanl  progrcssivomonl  jiisiiu'aii  11°  anneau;  3'  et 
4"  anneaux  marqués  de  points  orbienlaii-cs  blancs;  U"  omé  de  taches  cnnéi- 
fonnes  d'un  noir  velouté.  —  Sur  V'n'la  (lieire,  de  Joannls),  2,  3  après 
hivernage. 

20.  .Uirotis  promtba  L.  —  Chenille  d'un  in  un  saie  avec  une  ligne  dorsale 
claire,  d'aulres  lignes  longiindinales  noires  vers  le  bas,  puis  des  stries 
oblirines  plus  foncées  sur  les  derniers  anneaux.  —  Sur  Viola  (Kalt),  3,  4  après 
hivernage. 

21.  Agrntis  primiilu'  Esp.  —  Chi-iiillc  à  hMe  brnne  tachée  de  plus  foncé. 
Kobe  ociu-acé  pfde,  souvent  varialde  allant  du  gris  verdAIre  au  brun  foncé. 
IJgne  dorsale  p;\le  i)or(léc  de  foncé;  l:i  sous-dorsale  siunionlée  de  poinls  noi- 
l'àlres.  Celle  chenille  est  moins  atténuée  en  avant  que  les  deux  pi-écédeides.  — 
Sur  Viola  (Merrin,  i»  Roûast),  3,  4  après  hivernage. 

22.  Agrnlis  segclum  Schiff.  —  Chenille  luisante  d'un  terreux  plus  ou 
moins  brun  et  lavé  de  gris  et  de  vert.  —  C'est  le  fameux  vor-gris,  dont  la 
chrysalide  est  compaele,  brilianle  :  d'un  rou\  foncé  sur  l'élui  des  ailes  ;  d'un 
janiie  rougeàtre  h  la  partie  abdominale  lerminée  par  deux  pointes  courtes, 
épineuses  et  légèrement  divergentes.  —  Sur  Viola  (Kalt),  ti,  8. 

23.  Phlogophora  scila  Ilb.  —  Chenille  cylindrique  d'un  beau  vert  à  dorsale 
peu  netle,  rase,  veloutée  à  chevrons  latéraux  bien  marqués.  —  Sur  Viola 
laucl.)  :  V.  odorala  (Kalt) 

2'i .  nrolntomin  mrticitlosa  L.  —  Chenille  semblable  à  la  précédente,  mais 
la  ligne  ilorsale  blanche  est  bien  mai-quée,  quoique  parfois  interrompue  aux 
incisions;  latérales  jaunes  suiiuonlées  de  lignes  en  chevrons.  -  -  La  2"  généra- 
tion hiverne.  —  Sur  Viola  (Meyrick),  V.  tricolor  cultivé,  en  janvier  iOOfi,  à 
Samois-sui'-Seine  ! 

2."i.  Sxnin  tfipica  I,.  — Ciienille  cylindrique,  rase,  h  corps  s'épaississant 
du  1"  au  il"  anneau,  lequel  est  marqué  d'une  arête  :  tète  petite,  ochracée, 
tachée  de  brun.  —  Sur  Viola  (Kalt),  8  à  4. 

26.  Caradrina  alsines  Brhm.  —  Chenille  de  teinte  ochracée  lavée  de  rou- 
geàtre sur  les  côtés  et  de  brun  .sur  la  partie  dorsale  ;  tôle  d'tm  brun  foncé  ; 
ligne  dorsale  pAle.  —  Sur  Viola  (Meyrick),  2,  3. 

27.  Kiisiiia  iimhratica  Goeze.  — "  Chenille  brun  ochracé,  cylindiique, 
veloutée,  légèrement  atténuée  aux  extrémités  ;  dernier  anneau  surmonté  de 
quelques  poils;  tête  petite,  globuleuse,  pubescente;  les  lignes  dorsale  et  laté- 
rales pAles.  — •  Sur  Viola  (aucf.),  2,  3. 

28.  Orrbodia  Van-piinclaliim  E.sp.  —  Chenille  d'un  rouge  plus  ou  moins 
hrunàlre.  allongée,  cylindriipie  et  atténuée  en  avanl.  —  Sui-  Viola  (Kalt),  'i,  fi. 

2!l.  Orrlwdia  vnccinii  L.  —  Chenille  identique  à  la  pircédentc,  sauf  que  la 
robe  est  plus  rosée,  les  lignes  dorsale,  sous-dorsales  et  stigmatales  moins 
nettes  d'un  verdàlre  pAle.  —  Sur  Viola  (Kalt),  5,  6. 

C.  —  GÉOMÈTRES  : 

30.  Acidalia  strigilaria  TTb.  —  Chenille  h  robe  jaunâtre,  à  dorsale  géminée 
et  les  sous-dorsales  d'un  brun  rouge,  à  stigmatale  d'un  jaune  blanchâtre.  — 
Sur'  Viola  (Kalt),  4,  5. 

31 .  Piigmœna  lusra  Thunb.  —  Chenille  jaune  brun  à  corps  grossièrement 
chagriné,  caréné  sur  les  côtés  et  couvert  de  poils  très  courts  et  serrés.  — 
Sur  Viola  calcarata  (Berce),  6,  7. 

D.  —  .Vrctiides  : 

32.  Spilosoma  bibriripeda  L.  -  Chenille  d'un  gris  brun  plus  foncé  sur  le 
dos,  h  poils  blancs,  raicles  et  courts  implantés  sur  des  tubercules.  —  Sur 
Viola  (Kalt),  7,  8. 


'i2         0.  GoniY  el  J.  HriGNON.  —  Imedes  parasites  des  Violariées. 

33.  Spilosnma  monthastii  Esp.  —  Chenille  identique,  mois  à  poils  biuns 
et  longs;  à  ligne  dorsale  rousse  non  interrompue.  —  Sur  Viola  (Kalt),  7,  10. 

34.  Spilosoma  iirficss  Esp.  —  Chenille  identique,  mais  à  poils  grisâtres  et 
courts;  ligne  dorsale  blanche  visible  sur  les  trois  premiers  anneaux  seulement. 
—  Sur  Viola  (Kalt),  8,  9  ;  4,  S. 

35.  Perirnllin  matronnia  L.  —  Chenilhî  d'un  brun  noirâtre,  à  poils  en  verti- 
cilles  épais  cl  d'un  bi"un  i-oussâtre,  très  longs  et  rabattus.  —  Sur  Viola  (Kalt)), 
V.  tricolor  (auct.). 

36.  Chenille  d'un  noirâtre  plus  ou  moins  fonce  à  poils  en  aigrettes  étoilées, 
implantés  sur  des  tubercules  saillants;  ligne  dorsale  blanche.  —  Sur  Viola 
canina  (Kalt),  5,  6. 

II.  —  Microlépidoptère. 

*37.  Pancalia  Lctnrpnhœkelln  L.  —  Petite  chenille  à  tête  d'un  brun  jau- 
nâtre pâle  taché  de  foncé;  plaques  écailleuses  luisantes.  Coi-ps  d'un  rouge 
pourpre  foncé;  incisions  et  plis  ochracé  pâle.  —  Vit  d'abord  dans  les  pétioles 
des  feuilles  de  Viola  Itirta,  d'après  Meyrick,  puis  dans  une  galerie  soyeuse 
établie  entre  les  racines.  —  6  à  8.  —  Sur  Viola  hirta,  V.  siJvestris  (de  Com- 
brugge). 

N.  B.  —  Les  noms  précédés  d'un  (*)  sont  ceux  qui  ne  figurent  pas  dans 
l'ébauche  de  clef  ci-dessus  et  dont  nous  ne  connaissons  pas  les  représentanis. 

Nous  nous  sommes  contentés  de  donner  quelques  aperçus  sur  certains 
papillons  Àrgynnis  ;  les  descriptions  de  ces  papillons  étant  dans  tous  les 
auteurs. 

Pour  les  chenilles,  la  plupart  sont  décrites  tout  au  long  dans  les  3  volumes 
Los  premiers  états  des  Lépidoptères  français,  de  M.  l'abbé  Frionnet. 

III.  —  Hyménoptères. 

1 .  Larve  (fausse-chenille)  d'un  bleu  ardoisé  foncé,  plus  clair  sous  le  ventre; 
à  tête  d'un  noir  luisant.  —  10,  11 Emphytiif^  teiirr  Fait. 

Sur  Rosa  odorata  !  —  Melun  ;  Machault  ;  Fontainebleau  :  Samois,  Vulaines- 
sur-Seine,  13  novembre  1906  (Voir  F.  d.  ./.  N.,  XLP  année,  p.  118). 

2.  Larve  d'un  vert  clair,  plus  foncé  en  dessus.  —  10  à  3. 

Taxomiis  glabratiis  Fait. 
Sur  Viola  tricolor  (in  Konow).  —  Fontainebleau  :  à  Valvins,  au  bnixl  de  la 
Seine  nous  avons  trouvé  des  lan'es  de  cette  Tenthrède  réfugiées  dans  les  tiges 
sèches  d'Urtica  dioïca.  Le  même  enirenœud  contenait  de  1  à  4  larves,  avec 
trou  d'entrée  sur  le  côté  et  operculé  intérieurement  d'une  membrane  parche- 
minée transparente.  Recueillies  le  30  mars  1906,  elles  ont  livré  les  imagos  du 
10  au  15  mai  suivant. 

IV.  —  Diptères. 

1 .  Larve  isolée  dans  les  ovaires  qu'elle  déforme  en  v  produisant  un  gon- 
flement anormal Laii.ranin  ;i-nra  Meig. 

Sur  Viola  tricolor  et  sa  var.  an^ensis  (Kalt). 

2.  Lar\'es  grégaires  blanchâtres,  jaune  orangé  à  la  fin;  dans  un  enrou- 
lement marginal"  involutif  de  la  feuille,  décoloré,  épaissi  et  sans  pilosité 
anormale  :  ou  sur  l'inflorescence  qu'elle  déforme  complètement. 

Perrisia  afjinis  Kieff. 
Surlesl'io/a,  principalement  V.  hirla!  V.  odorata!  V.  silvcstris!  V.  canina! 
—  Fontainebleau  ! 

3.  Lai-ves  grégaires  toujours  d'un  jaune  orangé  pâle  ;  à  l'extrémité  des 
tiges  où  leur  présence  est  trahie  par  une  pilosilé  anormale. 

Perrisia  violse  F.  Low. 
Sur  Viola  tricolor  et  sa  var.  arvensis.  —  Fontainebleau. 


G.  t. ni  \i\  ,■[  ,1.  Cl  i(.\(iN.       Insectes  parasites  des  Violuriévs.  43 

V.  —  Homoptères. 

i .  l'ucei^ii  aptèro  tl'iiii  mtI  pàlo,  y  ciwiiiPiis  lu  (iiiciic  au  moins  de  la  iiioiliù 
dos  cornicides;  ailr  lniiii  l'i  iilulnnirii  il  Un  \ri-\  |iliis  un  iiioiiis  jaunàlre. 

.I///11.V  malvu:  Walkcr. 

Sur  \ii)la  odorata,  sui-  le  jifliolc  iléfoiinr,  '.).  l'uiiliiinohlcau  :  \  ulaiiies- 
sur-Soiue  !  Samois. 

2.  l'uicroii  aplèrc  d'un  vcil  pâle,  mais  à  (|ucm'  jaune  plus  cuuilc  (pic  la 
mnitir  (les  ciiiiiiculi's  ;  ailé  liiim  janiiAlii'  à  aluldiinMi  voidàlio,  à  cDruiculcs 
longs,  mimes,  jaunes  Ijordées  de  Ijrun  à  iexli-éniilé,  à  queue  biuno. 

Macrosiphnm.  pchmjnnii  Kali. 

Sur  Viola  Iricolor  sous  les  feuilles  fi'oissées  cl  défoi-mées,  9.  —  Fonlaino- 
l)lcau  :  Valvins  !  Samoreau  ! 

HEMARQUI-IS.  —  On  peut  citer  encore  quoi(|iii'  l'dii  ne  puisse  les  faire 
entrer  parmi  les  Insectes  proprement  dits  : 

r  Un  acarien  :  Eriophyes  violx  Nal.  (|ui  pi-oduit  un  enroulement  marginal 
serré  sans  décoloration  et  sans  épaississemcnl  notable  (in  Iloiiard).  —  Fontai- 
nebleau ! 

2°  Un  nématude  :  Hclrrodera  radicimln  Greeff,  dont  la  présence  est  signalée 
par  lin  iriilleincnl  aiidnnal  et  glolnilcux  dr  la  racine  chez  tous  les  Viola. 

l'armi  les  Insectes  vivais,  nous  n'avnns  parlé  ni  de  i'  \nlhnbiinn  prninil;r 
Stepli.,  parce  (jue  <'e  coléoptère  n'est  qu'un  sim|ile  visiteur  ;  ni  de  VÀdela 
rioh'lla  Tr.  cité  par  Macquart,  parce  que  ce  fépidoptère  nous  semble  n'avoir 
lie  rapport  avec  la  ]'inlctle  que  par  la  valeur  de  son  nom  :  ni  de  l'nntnrinia 
vinlicola  (loquill,  spécial  à  l'Amérique  du  Nord  (pourtant  si  l'on  remarque  de 
petites  larves  grégaires  sauteuses  dans  la  fleur  des  Vinla,  l'attention  sera 
éveillée);  ni  .'l.r/romi/:«  violée  Curtis  dont  la  description  et  les  ligures  qui 
illustieid  les  pages  2'i4,  2i.')  de  The  finrdener's  Chmniclr.  iSii.  se  rap- 
|iroclient  assez  de  celles  de  I^ait.ronia  wnea  dont  il  est  question  ci-dessus. 

Nous  avons  trouvé  plusieurs  fois  et  plusieurs  années  de  suite  la  feuille  de 
Vinla  sUveslriK  minée  par  une  larve  dmil  nous  avons  tenté  vainement  l'élevage 
jiisipi'iei;  son  signalement  ne  répond  pas  à  celui  de  Pmvoliu  f.einrcnhœhilla  L. 
—  Kxclusivement  dans  les  bois  humides;  environs  de  FoDtainebleau  :  Samo- 
reau (partie  basse  tlu  bois  Gasscau)  ! 

En  somme,  fort  peu  d'insectes  spécialemcni  parasites  des  Violariées  : 
parmi  les  Macrolépidoptères  cités  plus  haut,  on  peut  diie  (pie  leurs  chenilles 
sont  régulièrement  polyphages. 

G.  Goi'Rv  et  J.  Quignon. 


•*•• 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 

{l'remière  liste.) 


I,f  but  que  nous  lions  [uoposons  ici  n'est  évidemnn^nt  pas  de  donner  un 
catalogue  véritable  des  Névroptères  de  France.  Cette  faune,  trop  négligée 
dans  notre  pays  (les  Odonates  exceptées),  mérite,  à  noti'e  avis,  une  série 
d'études  plus  importanles  que  nous  soumettrons  aux  entomologistes  le  plus 
tiM  possible. 


'l'i      J.  Lacuoix.  — •  Conlribulion  à  l'élude  des  Névroplères  de  France. 

Nous  commençons  simplement  aujourd'hui  i'énumération  de  nos  captures 
au  fur  et  à  mesure  des  déterminations  et  nous  ajouterons  les  observations 
soumises  par  d'autres  natuialistes  et  les  insectes  que  des  collègues  voudront 
bien  nous  communiquer  ou  nous  donner. 

Nous  prions  donc  tous  les  entomologistes  qui  voudraient  nous  aider  dans 
la  tâche  que  nous  nous  S(.»miiies  imposé  —  l'élude  complèle  de  la  faune 
névroptérique  de  France,  —  de  recueillir,  dans  leurs  chasses,  des  insectes 
névroptères  et  de  nous  les  envoyer  avec  le  lieu  et  la  date  exacts  des  captures. 
Nous  les  remercions  à  l'avance  de  leur  collaboration. 

Nous  prévenons  ceux  qui  auront  ces  listes  entre  les  mains  que  nous 
employons  le  terme  Névvoplèrc  dans  son  sens  large;  nous  y  comprenons 
les  Odovales  ou  Libellules  et  les  Tiichoplères.  Plusieurs  auteurs,  dont  l'au- 
torité en  la  matière  est  d'ailleurs  très  grande,  —  Van  der  Weele,  Vhner, 
Klopaleck,  Endcrlein,  Desneux...,  —  ont  créé  de  véritables  ordres  pour  les 
différents  groupes  {Mégaloplères,  Mécopières,  Plannipennes,  Trichoptères, 
Isoptères...).  Si  ce  fait  peut  avoir,  au  point  de  vue  de  la  systématique,  une 
importance  réelle,  nous  croyons  que  dans  la  pul)lication  de  ces  listes  il  n'est 
pas  nécessaire  d'en  parler  plus  longuement. 

Voici  donc  la  méthode  que  nous  voulons  suivre  dans  ce  travail  de  prépa- 
ration. Nous  adopterons  deux  sous-ordres  :  celui  des  Lioptèrcs  (R.  P.  Lon- 
ginos  Navas)  et  celui  des  Trichoptères  (1). 

Le  premier  sera  divisé  en  deux  grandes  sections  :  celle  des  Odonates  et 
celle  des  Oxynales.  Chacune  d'elles  se  subdivisant  en  tribus  et  en  familles. 

Le  deuxième,  c'est-à-dii-e  le  sous-ordre  des  Trichoptères,  sera  également 
divisé  en  deux  sections  :  celle  des  Inéqvipalpes  et  celle  des  Eqnipalpes. 

Nous  saisissons  cette  occasion  pour  remercier  notre  maître,  le  R.  P.  LoN- 
GiNOS  Navas,  de  ses  bontés  à  notre  égard.  Avec  une  bienveillance  dont  nous 
sommes  très  touché,  ce  savant  entomologiste  s'est  entièrement  mis  à  notre 
disposition  et  a  consenti  à  nous  guider  dans  nos  études  sur  les  Névroptères. 
Avec  un  guide  aussi  éminent,  qui  nous  honore  de  son  amitié,  nous  ne  pouvons 
qu'aimer  de  plus  en  plus  cette  branche  de  l'Entomologie. 

A.    —    SOUS-ORDRE    DES    LIOPTÈRES. 

1.  —  Section  des  Odonates. 

Plusieurs  travaux  ayant  été  déjà  publiés  au  sujet  des  Odonates  (2),  nous 
nous  dispenserons  de  donner  ici  une  liste  de  ces  Névroptères.  Nous  nous 
contenterons  simplement  de  signaler  quelques  localités  nouvelles  pour  la 
région  de  l'Ouest. 

Orthetrum  cancellatum  L.  —  Espèce  peu  commune  et  toujours  très  loca- 
lisée. Nous  l'avons  trouvée  dans  un  petit  coin  de  la  commune  de  Saint- 
Martin-dc-la-Coudre  (Charenle-Inf.). 

Orthetrum  cœrislescens  Fabr.  —  Plus  commune  qno  la  précédente,  mais 
généralement  localisée  aussi,  a  été  trouvée  par  nous  sur  un  petit  espace  de 
la  rivière  le  Mignon,  à  Saint-Martin-la -Grève  (Charente-Inf.). 

SoMATOCHLORA  METALLICA  Van  der  Lind.  —  Toujours  rare  en  France.  Nous 

(1)  Nous  ne  nommons  pas  ici  le  sous-ordre  des  Adélopfères  (R.  P.  Longinos  Navas).  Ce 
sous-ordre,  qui  comprend  les  sections  des  Tisannures  et  des  Colemholes,  ne  sera  pas  étudié 
par  nous. 

(2)  Nous  citerons  surtout  la  série  d'études  consacrées-  aux  Odonates  par  notre  savant 
collègue  M.  R.  Martin,  études  pariies  dans  la  Feuille  des  Jeiines  Naturalistes  (années  1S87-1889). 
L'autorité  de  cet  Odonalologue  est  suffisamment  reconnue  pour  que  nous  ne  soyons  pas 
obligé  de  conseiller  l'usage  des  descriptions  qu'il  a  données.  —  Voir  aussi  l'étude  de 
M.  E.  R.  Dubois  sur  les  Névroptères  de  la  Gironde  [n"  280  et  330). 


J.  Lackoix.  —  Conlribulion  à  réludo  des  Névraplèrcs  de  France.      45 

l'avons  trouvée  dans  trois  localités  nouvelles  pour  l'Ouest  :  Saint-Martin- 
(li'-la-Coudre  (Charente-Tuf.),  Le  Bnsscan  et  Vniitré-en-Gdtinc  (Deux-Sèvres). 
Al)on(lante,  en  mai  1010,  dans  cette  dernière  localité. 

riOYEniA  (  =  Fonscolombia)  Irène  Fonsc.  —  A  été  trouvée  par  nous  dans 
le  maraix  dWmiiré,  près  Epnnnes  (Deux-Sèvres). 

CoiîDiiLEr.ASTER  ANiMULATiis  F.atr.  —  Celte  superbe  et  grande  Odonate  est 
assez  commune  en  Fiance,  mais  est  quelquefois  localisée.  Nous  l'avons  ren- 
contrée alîondanle  à  Voulré-cn-Gâtinc  (Deux-Sèvres)  et  rare  à  Saint-Martin- 
dc-la-Coudve  (Charente-Inf.). 

GoMPHUS  Grasuni  Ramb.  —  Cette  libellule  est  assez  commune  dans  le 
Centre,  mais  est  plutôt  rare  partout  ailleurs.  Nous  avons  capturé  un  cf  dans 
la  Forêl  de  l'UennUam  (Deux-Sèvres)  le  20  juillet  1000. 

Onvciiogomphus  foucipatus  L.  —  Capturé  par  nous  également  dans  la 
Fnrêt  dp  nirrrriUniv,  à  la  même  date. 

Lestes  virens  Charp.  —  Trouvée  par  nous  h  Fniiras  (Ctiarente-Inf.). 

IsciiMURV  pi'Mii^io  Charp..  var.  Q  aurantiaca  Sélys.  ■ —  Nous  avons  ren- 
contré cette  variété  de  piirnUio  dans  le  marais  dWmitré,  près  Epaimcs  (Deux- 
Sèvres). 

2.  —  Section  des  Oxynates. 

«)  Famille  des  Ephémérides. 

Nous  nous  excusons  de  ne  pas  donner  dès  aujourd'hui  une  liste  plus  impor- 
tanle  d'insectes  de  cette  famille.  Les  Ephémérides  sont  excessivement  déli- 
cates, s'altèrent  très  rapidement  et  demandent  des  soins  tout  spéciaux  que 
nous  saurons  prendre  désormais.  Nous  espérons  pouvoir  donner  bientôt  une 
série  plus  intéressante. 

Epiiemera  vulgata  L.  —  Cette  espèce  est  excessivement  répandue  et 
commune. 

Epiiemera  danica  Miill.  —  Peut-être  moins  abondante  et  moins  répandue 
(du  moins  dans  notre  région)  que  la  précédente  espèce.  Elle  ressemble 
d'ailleurs  assez  à  celte  dernière.  Il  est  à  noter  que  la  tache  discoïdale  de 
l'aile  postérieure  est  réduite  à  im  petit  point  ou  même  effacée.  De  plus, 
l'abdomen  est  d'un  blanc  d'ivoire. 

Harropitlebia  fusca  Curlis.  —  Cette  espèce  a  été  trouvée  à  Saint-Nazaire 
(Loire-Inf.)  par  M.  Revelière  (1). 

EcDYURUS  FORCiPULA  Kollar.  —  Nous  l'avons  trouvée  à  Voutrc-m-Gdtinc 
(Deux-Sèvres). 

Heptagenia  sulphurea  Miill.  —  Cette  jolie  espèce  ayant  le  réseau  de  l'aile 
brun  a  été  capturée  dans  les  globes  électriques  de  la  ville  de  Niort. 

Nous  ajouterons  à  cette  très  petite  liste  d'Ephémérides  trois  Clcon  trouvés 
sur  les  bords  de  la  Sôvre  Nioi'taise,  aux  portes  de  Niort  : 

Cleon  dipterum  L.,  Cleon  simile  Eaton  et  Cleon  rufulum  MQll. 

Au  sujet  des  Ephémérides,  il  est  intéressant  de  noter  que  l'insecte,  aussitôt 
dégagé  de  sa  nymphe,  n'est  pas  encore  à  l'état  complètement  adulte  :  c'est 
l'état  dit  subimago.  Il  lui  faut  encore  abandonner  une  dernière  peau  pour 
devenir  imago.  Les  Ephémérides  peuvent  quelquefois  différer  beaucoup  dans 
ces  deux  états  et  être  même  méconnaissables. 

b)  Famille  des  Ascalaphides. 

Ascalaphus  LiBELLULoïDES  Schâff.  (  =  coccajus  W.  V.,  =  meridinnalis 
Ramb.).  —  Cette  espèce  a  été  trouvée  à  Cautereis  (Hautes-Pyrénées)  par 
M.  Gelin.  —  Notre  collègue  M.  d'Olbreuse  nous  l'a  donnée  (iwVernct. 

(1)  Il  est  bien  entendu  que  les  localités  mentionnées  ici  n'excluent  pas  celles  où  les 
Névroplères  signalés  peuvent  encore  se  rencontrer. 


'i(')      ,1.  Lacroix.  —  Conlribulion  à  l'élude  des  Névroplères  de  France. 

AscALAPiirs  i.nNr.icoRNis  L.  —  Cet  insorlo  se  renronirp  dans  nos  régions 
(11-  l'OuPsI.  Il  a  été  capture  au  bois  de  MaUcl.  prf's  Mnuzi^  (Deux-Sèvres),  par 
M.  r.elin. 

Asr.ALAi'iHS  IIISPAMCUS  Ranib.  —  Nous  avons  roeu.  en  ('(imnniniratinn, 
(l'un  correspondani  un  Vsraiapho  eapturé  l'été  dernier'  (li)ll)  aux  environs 
de  Toulon,  ('et  éelinniillon  unique  était  le  seul  représeniant  de  rette  f;unille 
dans  l'envoi  (consislanl  surlouf  en  Odonales).  Il  ne  laisse  micun  dovlo  dans 
notre  esprit  sur  son  identité.  Cette  capture  nous  semble  parlieulièremeid 
intéressante  et  fort  probablement  nouvelle  pour  la  Franre. 

Asr.ALAPiii'S  CiiNii  Sélys.  —  Notre  maître.  le  R.P.  T,on£;inos  Navas.  dans 
une  de  ses  lettres,  nous  indiquait  cette  espèce  comme  trouvée  dans  le  Midi 
de  la  Franre.  Nous  nous  permettons  de  l'ajouter  <à  celle  liste. 

c)  Famille  des  Myrméléonides. 

ME(;iST0i'rs  flavicornis  Rossi  {  =  bisignaliis  Ramb.).  —  Nous  avons  ren- 
contré un  exemplaire  de  celte  espèce  à  Chatelaillon  (Charenle-Inf.).  Dans  la 
lisle  (publiée  en  mars  1911  dans  la  Feuille  des  Jeunes  Naluralisies)  des 
captures  faites  par  M.  Revelière  près  de  Saint-Nazaire,  le  R.  P.  Lon^inos 
Navas  cite  cette  espèce.  l\  ajoute  qu'il  la  croit  nouvelle  pour  la  région  atlan- 
tique. 

Myrmeleon  inconspicuus  Ramb.  —  A  été  trouvé  dans  la  T^oire-înférienre 
par  M.  Revelière. 

Myrmeleon  nostras  Fourcroy  (  =  europ,xus  M'.  L'.)  (lormirariux  Auct.).  — ■ 
Nous  avons  trouvé  cette  espèce  à  CJiatplailJon  fCliarente-Inf.').  M.  Revelière 
l'a  éijalement  capturée  dans  la  Loire-Inférieure. 

]\Iyrmeleo\  formicarius  L.  —  Trouvé  à  Cauiprrlx  fïîautes-Pyrénées)  par 
M.  Celin.  Nous  avons  pris  ce  Myrmeleon  à  Chalclaillon. 

Macronemurus  appendiculatus  Latr.  —  Cette  espèce  a  été  prise  sur  le 
lilloral  de  la  Méditerranée.  M.  d'Olbreuse  nous  a  donné  un  exemplaire  capturé 
à  nonrp-lps-Bnint,  près  Royan  (Charente-Inf.). 

AcAN'THAn.isis  nrc.iTAMCA  Villers.  —  On  trouve  ce  £;rand  Myrmeleon  dans 
nos  régions  de  l'Ouest.  Il  a  même  été  "capturé  dans  la  Loire-Inférieure  par 
M.  Revelière. 

Palpares  libelluloïdes  L.  —  Ce  superbe  insecte  est  très  commun  sur 
tout  le  littoral  de  la  Méditerranée. 

fl)  Famille  des  Chrysopides. 

La  liste  des  Chrysopides  que  nous  donnons  ici,  quoique  ayant  déjà  son 
importance,  ne  contient  pas  toutes  nos  récoltes  faites  jusqu'à  maintenant. 
Plusieurs  espèces  sont  encore  à  l'étude  et  n'ont  pu  être  assez  rigoureusement 
identifiées  pour  figurer  ici. 

NoTHOCHRYSA  CAPITATA  Fabr.  —  A  été  capturée  par  M.  Revelière,  à  Saint- 
Nazaire  (Loire-Inf.). 

CiiRYSOPA  ATLOARis  Schu..  t>ipp.  —  Cette  espèce  est  excessivement  com- 
mune et  1res  répandue.  Elle  a  été  trouvée  dans  le  Nord-Ouest  de  l'Afrique 
(R.  P.  Longinos  Navas)  et  nous  la  possédons  de  l'Algérie.  C'est  une  espèce 
véritablement  polymorphe,  susceptible  de  varier  énormément.  Le  type  qui 
ne  doit  avoir  aucun  trait  noir  ou  noirâtre  sur  la  face,  ni  de  taches  ou  lignes 
rougeàtres  sur  le  corps,  a  le  réseau  des  ailes  entièrement  vert.  —  Nous 
signalerons  ici  quelques  variétés  (d'autres  figureront  dans  une  liste  prochaine). 

Var.  JiiCROCEPHALA  Rrauer.  —  Elle  doit  être  aussi  répandue  que  le  type. 
Nous  l'avons  trouvée  partout  dans  notre  région. 

Var.  .«QUATA  Navas.  —  Est  peut-être  un  peu  moins  commune  que  la  pré- 
cédente sans  cependant  être  rare.  Nous  la  croyons  également  répandue. 

Var.  PoDAi  Navas.  —  Nous  avons  rencontré  cette  jolie  variété  dans  les 


J.  Lacroix.  —  Conlribulion  à  l'élude  des  Névroplèrcs  de  France.      47 

(lépailempiils  des  Dciix-Sèvres  et  de  la  Charenle-Inf(^rieurc  (I).  Cotte  variété 
a  été  décrite,  pour  la  première  fois,  par  le  R.  P.  Longinos  Navas  au  Congrès 
de  Cralz  (1010). 

Var.  BELLA  Navas.  —  Cette  magnifique  vaiiéié  décrite  par  notre  vénéré 
maître,  le  R.  P.  Longinos  Navas,  a  été  trouvée  pour  la  première  fois,  par 
nous,  dans  le  dépai'tement  de  la  Vendée,  en  septembre  1911. 

Var.  BISERIATA  Schum.  —  Nous  avons  capturé  pendant  l'été  de  1911  un 
certain  nombre  d'exemplaires  de  cette  très  intéressante  variété. 

CiiRYSoPA  Fi.AViFRONS  Braucr.  —  Trouvée  à  Saint-Nazaire  (Loire-Inf.)  par 
M.  i?evelière.  Nous  l'avons  capturée  assez  fréquemment  dans  le  département 
des  Deux-Sèvres. 

CiiRYSOPA  viRiDANA  Schneider.  —  Jusqu'à  mninlenant  nous  n'avons  ren- 
contré cette  Chrysope  qu'à  Niort. 

CiiRYSOPA  PRASiNA  Rurmeister,  type.  —  Il  a  été  pris  à  Rlain  (Ijoire-lnf.) 
par  M.  Revelière.  Nous  ne  l'avons  encore  pas  trouvé  dans  notre  région  où 
il  existe  très  cei-tainemenl.  Comme  la  viilgaris,  cette  espèce  est  très  variable. 

Var.  ADSPERSA  Wesm.  —  Très  commune  et  doit  être  répandue.  M.  Reve- 
lière l'a  capturée  dans  la  Loire-Inférieure. 

Var.  STRIATA  Navas.  —  Commune  également,  du  moins  dans  notre  région. 

Var.  PUNCTiGERA  Sélys.  —  Nous  rapportons  à  cette  variété  deux  exem- 
plaires trouvés  l'un  au  Busspou  fDeux-Sèvres).  l'autre  à  Samt-Mnrtin-dp-la- 
(niidre  (Charente-Inf.).  Ils  ont  les  nervules  gradiformes  noires  et  un  point 
également  noir  sur  la  partie  dorsale  du  premier  article  des  antennes.  Il  n'est 
|ias  possible,  nous  croyons,  de  la  confondre  avec  mariana  Navas,  var.  stic- 
loccra  Navas,  qui  doit  avoir  les  nervules  en  gradins  vertes. 

Var.  DEGRADATA  Navas.  —  Assez  difficile  quelquefois  à  bien  séparer  de 
var.  arlspersa.  Moins  commune  que  cette  dernière.  Paraît  être  cependant 
assez  répandue. 

Var.  Zelleri  Schn.  —  Nous  rapportons  à  cette  variété  un  exemplaire 
trouvé  dans  la  Forêt  de  l'Hermitain  fDeux-Sèvres).  Il  n'est  pas  possible  de 
rapprocher  cet  exemplaire  de  mariana  type  qui  a  les  nervules  gradiformes 
vertes. 

Chrysopa  mariana  Navas,  vai".  chlorocephala  Navas.  —  Nous  n'avons 
trouvé  celte  variété,  jusqu'à  maintenant,  que  dans  la  Charente-Inférieure  : 
deux  exemplaires  à  Samt-Martin-de-la-Coudre  et  un  dans  la  Forêt  de  Bennv. 

Var.  STiCTOCERA  Navas.  —  Nous  rapportons  à  cette  variété  un  échantillon 
capturé  dans  la  Forêl  do  Benon  fCharente-Inf.'*.  L'exemplaire,  par  sa  taille 
et  ses  nervules  gradiformes  vertes,  s'éloigne  de  la  var.  punctigera  de  prasina. 

Chrysopa  formosa  Rauer.  —  Nous  avons  pris  un  exemplaire  de  cette 
espèce  à  Aiffres,  près  *Niort  (Deux-Sèvres)  et  plusieurs  autres  sur  le  littoral 
de  l'Atlantique. 

Chrysopa  perla  L.  —  Excessivement  abondante. 

Chrysopa  7-punctata  Wesm.  —  Cette  Chrysope  doit  être  assez  répandue; 
mais  elle  ne  nous  a  pas  semblé  également  commune  partout.  Dans  notre 
i-égion  elle  était,  en  1911,  excessivement  abondante  à  Niort  et  plus  rare  sur 
d'autres  points.  —  Elle  paraît  affectionner,  d'une  manière  plus  particulière, 
les  jardins  ou  les  petits  lieux  boisés  très  proches  des  habitations. 

Nous  l'avons  capturée  à  Mort  et  ses  environs  immédiats  :  Aiffres,  Bessines. 
Sainte-Pezenne...:  à  Epaiwrft-gnrr.  au  BufseoTi.  à  BoixsproJ,  dans  la  Forêt 
de  Chizé  (Deux-Sèvres)  et  à  Saint-Martin-de-la-Coudrc  (Charente-Inf.l  Elle 
a  été  trouvée  à  Saint-Nazaire  (Loire-Inf.)  par  M.  Revelière. 

1)  Dans  ce  travail,  il  nous  est  impossible  d'insister  sur  l'aire  d'expansion  de  tollp  ou  telle 
espèce.  Nous  reviendrons  sur  cette  question  dans  nos  monographies. 


'iS      J.  Lacroix.  —  Contnbiition  à  Vétude  des  Névroplères  de  France. 

Var.  PALLF.NS  Rambnr.  —  Cette  variétt^  ne  semble  pas  enmmnno.  Elle  se 
ronronlre  rôfo  n  rôio  aver  le  type.  .Tnsqn'fi  maintenant  nous  l'avons  naptiir*^e 
seulement  à  Ninrl.  M.  Revelière  l'a  prise  h  Saint-Nazaire.  Pour  ce  qui  nous 
ronrerne,  sur  h  peu  près  100  exemplaires  de  7-punctata  capturés  dans  un 
seul  jardin  h  Niort,  nous  avons  trouvé  i  paUens. 

CuRYsorERCA  FLWA  Scopoli.  —  Cette  espèce  est  assez  curieuse.  T.e  c?  est 
un  peu  différent  de  la  Q.  Cette  dernière  a  lïénéralement  les  ailes  plus  déve- 
loppées, avec  la  ner\'ure  costale  moins  incun'ée  (cette  incurvation  est  très 
accusée  chez  le  cf).  Ce  dernier  a  l'abdomen  plus  \nr\2.  que  celui  de  la  g . 
Ce  senre  Chmisncerca  a  été  créé  en  1909  par  Van  der  Weele. 

Cfirysotropts  Lacrotxi  Navas.  —  Nous  avons  trouvé,  le  13  aortt  1911,  ai'v 
environs  de  Xiort.  cette  Chrvsonidc  qui  a  été  étudiée  par  notre  maître,  le 
R.  P.  Longinos  Navas.  Ce  savant  névroptériste.  après  une  étude  minutieuse 
de  cet  insecte,  s'est  décidé  définitivement  h  le  prendre  comme  type  d'un 
nouveau  ^enre  IChrysntmni'')  qui  sera,  ainsi  que  l'espèce,  décrit  sous  peu. 
I\u  moment  où  nous  écrivons  ces  liîmes,  l'étude  du  R.  P.  Lon£rinos  Navas 
n"a  nas  encore  paru:  aussi  nous  dispenserons-nous  de  parler  plus  longue- 
ment de  cette  intéressante  espèce.) 

r)  Famille  des  Hémérobides. 

Nous  diviserons  cette  famille  en  deux  tribus  :  celle  des  Sisynvn.'!.  qui  ne 
comprend  qu'un  seul  ^renre  en  France,  et  celle  des  HniK'rnhmrs.  Cette  division 
est  justifiée  par  les  rapports  différents,  dans  les  deux  tribus,  des  vprvvrox 
Mnvs-ro.ttalp  pt  radiale  à  l'aile  supérieure.  Les  insectes  de  cette  famille  sont 
assez  petits  et  assez  voisins  les  uns  des  autres.  Ils  vivent,  comme  les  Chn^so- 
pides.  dans  les  branches  des  arbres  et  des  buissons. 

De  la  tribu  des  ^i^i/rinps  nous  signalerons  trois  espèces  : 

SiSYRA  FUSCATA  F.  —  Espèce  très  commune. 

SiSYRA  TERMINAUS  Curt.  —  Plus  Pelle  quc  fuscnfn,  avec  l'extrémité  des 
antennes  tranchant  par  sa  coloration.  Moins  commune,  il  semble,  que 
la  précédente. 

SiSYRA  Datei  M'.  L'.  —  Nous  n'avons  trouvé,  jusqu'à  maintenant,  qu'un 
exemplaire  de  cette  espèce,  à  Ninrt  (Deux-Sèvres). 

Il  est  à  remarquer  qu'on  trouve  les  Sisyra  principalement  dans  les  maré- 
cages, le  bord  des  rivières,  des  ruisseaux  et  des  étangs  ou  mares.  La  larve 
est  aquatique. 

De  la  tribu  des  Hémérohmes  nous  citerons  : 

MiCROAU's  APHiDivoRi'S  Schr.  —  Nous  avons  recueilli  deux  exemplaires.de 
cet  insecte  dans  la  ville  même  de  AHorl.  sur  la  muraille  d'une  maison,  au 
mois  de  novembre  1910.  Il  a  été  aussi  trouvé  dans  l<i  Fnrêt  de  VHermifam 
(Deux-Sèvres),  en  octobre,  par  M.  Gelin. 

AIiCROMUs  VARiEC.ATUS  F.  —  Nous  avous  vu.  jusqu'h  maintenant,  peu 
d'échantillons  de  cette  espèce.  Nous  avons  pris  un  exemplaire  aux  environs 
de  Ninrt  et  un  autre  dans  le  bois  de  la  Fm/n  Moniavlt.  près  Bcam^nir  (Deux- 
Sèvres). 

Hemerobu'S  marginatus  Steph.  —  Cette  Hémérobe  est  commune.  Nous 
l'avons  capturée  un  peu  partout  dans  notre  région.  M.  Revelière  l'a  prise 
à  Saint-Nazaire  (T^oire-Inf.). 

Hemerobk'S  humili  L.  —  Saini-Nazairp,  par  M.  Revelière. 

Hemerorius  micaxs  Olivier.  —  Non  très  commune.  Nous  l'avons  trouvée 
h  Vniitré-en-Gâtine  et  au  Busseau  (Deux-Sèvres). 

Hemerobius  pini  Steph.  —  Non  commune.  Forêt  dn  rilprmitain  (I^acroix). 

Hemerobius  stigma  Steph.  —  Fn  seul  exemplaire  trouvé  sur  le  littoral 
de  l'Atlantique. 

Hemerobius  lutescens  F.  —  Extrêmement  abondante. 


J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'élude  des  Névroptères  de  France.      49 

UuEi'AMJi'iEHVX  PHALENoïDEs  L.  —  Saint-Nazaiie  (Loire-Inf.),  par  M.  Reve- 
lière. 

Meualumus  iiiutus  L.  —  Nuus  avoiid  capturé  celle  espèce  à  Muit  el  ses 
enviions. 
/;  Famille  des  Osmylides. 

UsiMVLUs  MACLLATUS  F.  {'=  [ulviccplialus  Scop.).  —  Gel  insecte  n'est  pas 
raie  non  loin  des  ruisseaux.  11  frùquenle  aussi  les  forêts  et  les  bois. 
ijj  Famille  des  Conioptérigides. 

CoiswEiM'ziA  PUNCTicuLA  Euduilcin  et  Sk.midalis  clrtisiana  Enderleiji.  — 
Tous  deux  d'Ainéile-les-Bains  {ï\.  P.  Longinos  Navas). 
li)  Famille  des  Sialides. 

SiALis  LiiXARiA  L.  —  Extrêmement  commune  au  mois  de  mai  et  même  dès 
le  mois  d'avril. 

SiALis  FULiGiiNOSA  Pictel.  —  Nous  avons  rencontré  cette  espèce  aux  environs 
de  Murl.  On  avait  pu  croire,  pendant  un  certain  temps,  que  Sialiti  fuligi- 
no^a  Pictet  el  aigripes  Ed.  Pictel  étaient  une  seule  espèce.  Il  est  établi 
aujourd'hui  qu'elles  forment  deux  espèces  différentes. 

i)  Famille  des  Raphidides. 

iNous  ne  citerons  pour  l'instant  qu'une  seule  famille  :  Kaphidia  cognata 
Kamb.  —  Elle  a  été  capturée  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Niort,  par 
M.  Gelin. 

j)  Famille  des  Psocides. 

Psocus  NEBLLOsus  Steph.  (=  similis  Brauer).  —  Nous  avons  trouvé  cette 
espèce  dans  la  Forêl  de  rHerniilaln  (Deux-Sèvres). 

CtECiLius  FLAViDUS  Steph.  —  Cette  très  jolie  petite  espèce  a  été  prise  par 
nous  aux  environs  de  Niort,  le  14  novembre  1911. 
k)  Famille  des  Panorpides. 

xNûus  ne  donnons,  dans  cette  première  liste,  aucun  insecte  de  celte  famille, 
quoique  nous  en  ayons  capturé  cinq  espèces  et  variétés  dans  notre  seule 
région. 

Niort.  Joseph  Lacroix, 

Membre  de  la  Sociélô  Entomolot'ique  de  France 
lA  suivre.)  et  de  la  Sociedad   Aragonesa   de   Ciencias   naturales. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Singulière  méprise.  —  Ponte  sur  une  feuille  d'arbre  d'un  insecte  à  larve  aqua- 
tique. —  Je  retrouve,  en  parcourant  mes  notes,  une  observation  que  je  fis  vers 
la  fin  de  l'été  1910  et  qui  me  parut  alors  assez  intéressante  pour  en  faire  mention 
sur  mon  carnet.  Peut-être  les  lecteurs  de  la  Feuille  eu  jugeront-ils  autrement; 
en  tout  cas,  la  voici   : 

Le  17  septembre  de  ladite  année,  je  parcourais  un  petit  chemin  ombragé,  à  la 
recherche  de  larves  de  Tenthrédines,  quand  une  personne  qui  m'accompagnait 
me  fit  remarquer  une  feuille  de  coudrier  portant  à  sa  surface  une  petite  masse 
gélatineuse  sans  forme  déterminée,  offrant  un  volume  d'environ  un  centimètre  cube. 

Intrigué,  j'examinai  de  suite  à  la  loupe  cette  gelée,  et  vis  qu'elle  renfermait  de 
nombreux  œufs.  Je  songeai  à  la  ponte  des  Phryganes,  bien  qu'il  n'y  eût  pas  d'eau 
dans  le  voisinage,  et  emportai  le  tout  pour  en  surveiller  l'éclosion;  je  le  rais  pour 
cola  à  l'abri  de  la  dessiccation. 


50  Noies  spéciales  et  locales. 


Une  huitaine  de  jours  après,  les  œufs  donnèrent  naissance  à  de  petites  larves 
que  je  reconnus  pour  appartenir  eilectivement  à  une  espèce  de  Phrygauide.  Je  leur 
donnai  de  l'eau  dans  laquelle  elles  se  rendirent  après  avoir  éprouvé  une  certaine 
difficulté  à  se  tirer  de  la  gelée  qui  les  engluait.  Elles  se  mirent  alors  à  nager  avec 
vivacité  et  quelques-unes  se  construisirent  de  petits  fourreaux  avec  des  bûchettes 
microscopiques  de  bois  que  je  leur  procurai  sous  forme  de  sciure,  mais  je  ne  pus 
réussir  à  les  élever. 

Les  Phryganes  pondant  habituellement  soit  dans  l'eau,  soit  sur  les  lalantes 
aquatiques  ou  au  bord  des  fossés,  je  ne  vois  qu'une  explication  à  c«tte  ponte  sur 
une  feuille  d'arbre,  c'est  que  l'année  1910  ayant  été  très  pluvieuse,  les  feuilles 
mouillées  auront  trompé  la  femelle  qui  y  a  déposé  ses  œufs,  et  qui  a  ainsi  voué  sa 
progéniture  à  la  moi't. 

Il  est  vrai  que  mon  intervention  n'y  a  rien  changé. 

Lisieux.  A.  Loiselle. 


A  propos  de  Cnethocampa  pityocampa  F.  —  M.  H.  du  Buysson  signale  dans 
le  dernier  numéro  de  la  Fe.utUe  la  disparition  dans  l'Allier  de  cette  chenille  qui 
infeste  trop  souvent  les  arbres  verts  et  plus  particulièrement  les  pins. 

J'ai  pu  taire  la  même  remarque  dans  les  environs  de  Vienne,  où,  depuis  l'automne 
dernier,  je  n'ai  observé  que  quelques  très  rares  bourses  habitées,  alors  que  les 
années  précédentes  je  pouvais  en  constater  souvent  un  très  grand  nombre  et  voir 
aussi,  comme  conséquence,  de  malheureux  pins  noirs  d'Autriche,  surtout  ceux 
appartenant  à  de  jeunes  plantations,  littéralement  réduits  à  l'état  de  squelette, 
toutes  leurs  feuilles  ayant  été  dévorées  par  ces  chenilles. 

Je  partage  l'opinion  de  mon  excellent  maître  et  ami  quant  à  la  cause  de  la 
disparition  de  cette  espèce  et,  comme  lui,  je  l'attribue  aux  pluies  persistantes 
de  1910,  lesquelles  ont  dû  très  probablement  gêner  la  ponte  et  nuire  au  dévelop- 
pement des  jeunes  chenilles. 

Vienne  (Isère).  L.  Falcoz. 


Campagnol  des  champs  (Ârncola  arvalis  Pallas).  —  Au  sujet  de  l'influence 
pernicieuse  des  années  humides  sur  certaines  espèces  animales,  je  signale  également 
la  diminution  très  notable  dej^uis  un  an  dans  ma  région  du  Campagnol  des  champs, 
dont  l'abondance  était  prodigieuse  avant  1911. 

Ayant  eu  besoin  d'un  certain  nombre  de  nids  de  ce  petit  rongeur,  pour  étudier 
la  faunule  des  arthropodes  qu'on  peut  y  recueillir,  je  n'ai  réussi  à  en  découvrir 
que  quelques  rares  spécimens  pendant  l'automne  dernier 

Il  est  à  présumer  que  les  terriers  contenant  les  nids  du  Campagnol  ont  été 
inondés  pendant  l'été  de  1910.  Le  contact  de  l'eau  et  de  l'humidité  ont  contribué 
à  faire  périr  la  plupart  des  nichées  et  de  cette  façon  cette  engeance  nuisible  s'est 
trouvé  décimée  pour  le  plus  grand  profit  des  agriculteurs. 

L.  Falcoz. 


Taupe  commune  {Talpa  europœa  L.).  —  Pour  une  cause  tout  opposée,  l'été 
anormalement  chaud  et  sec  de  1911  a  amené  la  diminution  notable  du  nombre  des 
taupes  non  seulement  en  France,  comme  je  l'ai  observé  pour  la  région  viennoise, 
mais  aussi  en  Allemagne.  En  effet,  un  de  mes  correspondants  de  Leipzig,  M.  Max 
Luike,  m'écrivait  dernièrement  que  dans  la  même  région  où  durant  l'hiver  passé 
il  avait  déterré  plusieurs  centaines  de  nids  de  taupe,  il  n'avait  pu  en  découvrir 
un  seul  cet  hiver.  Il  attribue  cette  disparition  à  la  sécheresse  de  l'année  dernière. 

Les  taupes,  ainsi  que  tous  les  mammifères  adéphages,  ne  peuvent  se  passer  de 
boire.  Celles  dont  le  cantonnement  est  situé  à  proximité  d'une  rivière  ou  d'une 
nappe  d'eau,  creusent  toujours  une  galerie  faisant  communiquer  leur  gîte  avec 
l'abreuvoir;  cette  galerie  est  journellement  fréquentée.  Celles  qui  habitent  les 
plateaux  secs  ont  la  ressource  en  saison  normale  d'utiliser  l'eau  des  pluies  qui  se 
collecte  dans  les  dépressions  de  leurs  terriers.  Certains  taupiers  affirment  même 
qu'elles  creusent  des  puits  servant  de  réservoir  d'eau.  Mais,  pendant  les  étés  sans 
pluies  comme  celui  de  1911,  ces  petites  nappes  souterraines  venant  à  tarir,  ces 
animaux  tourmentés  par  le  besoin  de  boire  quittent  leur  terrier  pour  venir  à  la 
surface  à  la  recherche  d'une  eau  absente  et  ne  tardent  pas  à  périr  de  soif  et  de 
chaleur. 

L.  Falcoz. 


Notes  spéciales  et  locales.  51 

De  l'uniformité  dans  la  préparation  des  Insectes.  —  Pour  cette  raison  que  chacun 
d'entre  nous  est  porté  à  échanger  ses  trouvailles  contre  celles  des  personnes  qui 
étudient  les  mêmes  groupes  d'insectes,  il  est  utile  qu'on  s'applique  à  uni»  bonne 
préparation  permettant  de  reconnaître  facilement  les  espèces  eu  mettant  à 
découvert  les  parties  qu'il  est  indispensable  d'examiner.  Le  travail  est  surtout 
indispensable  pour  les  petites  espèces  qu'on  colle  sur  des  rectangles  en  papier. 

On  tend  de  plus  en  plus  à  abandonner  ce  petit  triangle  au  bout  duquel  on  collait 
l'insecte  en  travers,  ce  qui  était  fort  contrariant  pour  l'œil  qui  aime  l'ordre  et 
l'alignement,  tout  comme  une  même  direction  et  un  même  éclairage  pour  l'examen 
superficiel  dans  les  cartons. 

Aujourd'hui  nos  collègues  allemands  et  autrichiens  excellent  dans  l'art  de  la 
préparation  sur  rectangle.  Ces  petits  morceaux  de  bristol,  découpés  à  l'epiporte- 
pièce,  avec  deux  fins  traits  imprimés  pour  limiter  la  place  de  l'épingle,  sont 
assurément  tout  ce  que  l'on  peut  désirer  de  mieux.  Cependant,  on  doit  leur 
reprocher  d'en  abuser  un  peu,  car  ils  collent  des  espèces  assez  grosses  qu'il  serait 
plus  avantageux  de  piquer,  afin  d'en  voir  facilement  le  dessous. 

Ceci  exposé,  parlons  de  ce  que  bien  des  personnes  ont  dû  remarquer,  c'est-à-dire 
de  la  difficulté  qu'il  y  a  à  louper  ces  insectes  avec  une  loupe  à  foyer  plus  ou 
moins  court,  lorsqu'ils  sont  placés  à  10  millimètres  au-dessous  de  la  tête  de 
l'épingle.  Il  faut  alors,  pour  être  à  son  aise,  faire  remonter  le  rectangle  et  cela 
nuit  beaucoup  à  sa  solidité  autour  de  l'épingle.  Le  mieux  ne  serait-il  pas  (et 
le  Congrès  international  est  là  pour  cela)  de  s'entendre  sur  la  distance  à  laisser 
entre  la  tête  de  l'épingle  et  l'insecte,  que  celui-ci  soit  piqué  ou  collé? 

La  mode  est  aujourd'hui  de  se  servir  du  doigt  pour  enlever  ou  replacer  les 
insectes  dans  les  cartons,  et  avec  ce  système  on  ne  peut  les  fixer  solidement. 
Conservons  donc  ou  reprenons  la  pince  courbe  et  ne  laissons  pas  nos  insectes  enfilés 
aussi  bas  sur  l'épingle.  Mais,  quelle  distance  observer?  Pour  contenter  tout  le 
monde,  l'accord  ne  me  semble  pas  difficile.  La  distance  de  10  millimètres  me  paraît 
excessive  et  c'est  contre  elle  que  je  me  révolte.  Celle  de  6  millimètres  me  semble 
largement  suffisante.  De  plus,  il  est  naturel  qu'elle  soit  donnée  par  la  largeur  du 
mors  de  la  pince  courbe  qui  est  habituellement  de  5  millimètres  de  large.  — 
Je  suis  possesseur  encore  (et  je  m'en  sers  journellement)  d'une  pince  qu'on  vendait 
jadis  à  Lyon.  L'élasticité  et  la  rigidité  de  ses  branches  font  de  cet  instrument  un 
modèle  supérieur  à  tout  ce  que  l'on  rencontre  encore  aujourd'hui  et  son  mors  est 
de  la  largeur  de  3,5  mill.  ;  épaisseur  qui  donne  la  distance  qu'on  ménageait  jadis. 
Aujourd'hui,  on  a  aussi  démesurément  allongé  les  épingles;  cela  peut  être  commode 
pour  ceux  qui  ont  conservé  l'habitude  de  faire  des  étages,  mais  cette  grande 
longueur  facilite  beaucoup  les  vibrations  dans  les  envois  par  la  poste  et  elle  cause 
souvent  le  bris  de  bien  des  insectes  pendant  le  voyage. 

S'il  m'est  permis  d'exprimer  ici  mon  denderata,  je  demanderai  que  les  épingles, 
de  quelque  grosseur  qu'elles  soient,  ne  mesurent  que  20  millimètres  de  long,  tête 
non  comprise,  et  que  les  insectes  ne  soient  piqués  qu'à  une  distance  de  5  millimètres 
au-dessous  de  celle-ci. 

Enfin,  que  dire  de  la  méthode  anglaise,  qui  exige  une  patience  inouïe,  et  des 
rectangles  de  toutes  les  dimensions,  appliqués  tout  contre  le  fond  des  boîtes  avec 
des  camions.  J'espère  que  nos  collègues  d'outre-Manche  se  déshabitueront  d'une 
telle  préparation.  Ils  attachent  à  l'étalage  une  importance  capitale,  bien  que  les 
tarses  soient  souvent  englués  par  la  colle  et  qu'il  soit  impossible  de  les  examiner 
par-dessous  quand  il  y  a  des  lamelles.  Ce  minutieux  travail  de  préparation 
restreint  alors  considérablement  le  nombre  des  spécimens  qu'on  pourrait  réserver 
pour  les  échanges. 

Broût-Vernet  (Allier).  H.  du  Buysson. 


Nouveau  procédé  d'asphyxie  des  Micros.  —  Je  tiens  de  M.  le  D"'  Robert,  de  Lyon, 
qui  le  tenait  de  M.  Ch.  Fagniez,  le  procédé  d'asishyxier  les  petits  insectes  à  l'aide 
de  quelques  gouttes  d'acide  acétique  sur  un  peu  d'cuate  hydrophile,  placée  dans 
la  sciure  du  flacon  de  chaux.  Ce  procédé  est  excellent  et  il  permet  de  retrouver 
au  bout  d'un  jour  ou  deux  les  insectes  aussi  souples  que  lorsqu'on  les  a  récoltés. 
On  sait  que  pour  les  petites  espèces  telles  que  la  plupart  des  Atheta,  la  souplesse 
est  une  condition  indispensable  pour  arriver  à  une  bonne  préparation  des  pattes 
ou  des  antennes.  Il  va  sans  dire  que  ces  insectes  ne  doivent  jamais  être  mouillés 
sous  peine  de  devenir  méconnaissables  par  l'agglutination  des  poils  de  la  pubes- 
cence.  Il  convient  donc  d'être  très  parcimonieux  en  réglant  la  dose  d'acide  acétique. 

H.  DU  Buysson. 


Notes  spéciales  et  locales. 


Mante  religieuse.  —  Réponse  à  la  note  de  M.  Cavro  (n°  JfiJ,)  et  de  M.  Gasser 
hi"  Ji95).  —  J'ai  capturé  une  jeune  Manie  religieuse  (privée  par  conséquent  d'aiirs) 
fin  août  1909,  dans  un  bois  tout  proche  de  Saint-Dié  (Vosges),  à  une  altitude 
de  400  mètres  environ  ;  c'est  donc  à  l'extrême  nord-est  de  la  France. 

Finot,  du  reste,  dans  son  catalogue  des  Orthoptères,  dit  :  »  Rare  dans  les  Vosges  » 

Dans  l'ouvrage  de  Bleichcr  sur  les  Vosges,  il  est  dit  que  la  Mante  religieuse  n'est 
pas  rare  aux  environs  de  Colmar  ;  un  exemplaire  a  été  pris  par  M.  Pierrat  à 
Gerbamont,  à  environ  800  mètres  d'altitude  (à  35  kil.  au  S.-O.  de  Saint-Dié). 

Enfin  Godron,  dans  son  ouvrage  plus  ancien  sur  la  Zoologie  de  la  Lorraine, 
dit  :  «  Espèce  très  rare  capturée  à  Darney  (75  kil.  O.-S.-O.  de  Saint-Dié)  ». 

Lille.  A.   Sjiits. 


Monument  à  Henri  de  Lacaze-Duthiers.  —  Voilà  12  ans  que  Henri  de  Lacaze- 
Duthiers  est  mort,  et,  ainsi  qu'il  arrive  pour  les  œuvres  vraiment  grandes,  la 
sienne  grandit  encore  par  l'éloignement.  Ses  admirables  travaux  sur  le  Corail, 
sur  le  système  nerveux  des  Mollusques,  les  Archives  de  Zoologie  Expérimentale 
qu'il  a  fondées,  les  Stations  de  Zoologie  Marine  de  Roscolï  et  de  Banyuls  dont 
il  est  le  créateur,  son  empreinte  ineft'aça^sle  sur  deux  générations  de  savants,  tout 
cela  est,  aujourd'hui  comme  au  lendemain  de  sa  mort,  dans  la  mémoire  de  tous. 

Le  buste  en  bronze,  œuvre  admirable  du  sculpteur  Benllure,  due  à  l'initiative 
de  nos  collègues  espagnols,  la  statue  à  laquelle  ont  souscrit  les  savants  du  monde 
entier  pour  son  tombeau  situé  sur  le  promontoire  qui  domine  la  Station  de 
Banyuls,  sont  de  vivants  témoignages  de  l'admiration  universelle.  La  petite  ville 
de  Roscoff  considère  comme  un  devoir  de  ne  pas  laisser  croire  qu'elle  reste  indiffé- 
rente à  l'honneur  d'avoir  été  choisie  par  Henri  de  Lacaze-Duthiers  comme  le 
point  des  côtes  françaises  le  plus  proiire  à  l'établissement  de  la  première  Station 
Zoologique  qu'il  a  fondée,   celle  qui  porte  aujourd'hui   son  nom. 

Sur  l'initiative  de  MM.  Cloarec,  député  du  P'inistère,  et  Daniélou,  maire  de 
Roscoff,  les  personnes  constituant  le  Comité  ont  décidé  qu'un  buste  de  Henri 
de  Lacaze-Duthiers,  porté  sur  un  stèle  de  granit,  serait  érigé  sur  l'une  des  places 
de  la  ville  de  Roscoff,  auprès  de  la  Station  Zoologique,  en  face  de  la  mer.  L'exé- 
cution du  monument  sera  confiée  à  un  artiste  breton,  M.  Guillioic.  Pour  rehausser 
l'éclat  de  cette  fondation,  nous  demandons  aux  lecteurs  de  la  Feuille  de  vouloir 
bien  se  joindre  à  nous  en  nous  envoyant  leur  adhésion. 

Pour  le  Comité  :  Professeur  Y.  Delage, 

A  la  Sorbonne. 


Question.  —  Le  D"'  Bouly  de  Lesdain  serait  heureux  de  savoir  ce  qu'est  devenu 
l'herbier  de  Lichens  de  Grognot.  Un  assez  grand  nombre  d'espèces  ou  de  variétés 
nouvelles,  qui  ne  sont  citées  par  aucun  des  Licbénologues  français,  ont  été  décrites 
par  cet  auteur  dans  Plantes  cryptogames-celhil aires  du  département  de  Saône-et- 
Loire,  Autun,  1863. 


Errata.  —  P.  25,  21°  ligne  en  remontant,  il  faut  un  cynipide  au  lieu  d'wwe. 

P.  26,  8"  ligne,  tarsaux  et  non  torsaux;  ■ — •  22"  ligne,  aussi  longues  au  lieu  de 
plus;  —  4°  ligne  en  remontant,  plus  petits  et  non  petites;  —  2"  ligne,  avec 
3  verticilles  et  non  aura. 

P.  27,  5"  ligne,  radius,  cubitus  (virgule  et  petit  c);  —  8"  ligne,  dans  ce  genre 
au  lieu  de  le. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


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1/4     —  7 

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G.  Goury  et  J.  Quignon  :  Insi:c:les  parlisilcs  des  Molariôes  i/i"). 
Joseph  Lacroix  :  CoiitribulJLin  a  IV'tudc  des  Névruptc-res  de  l''raiiee. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Singulière  méprise.  --   l'onto  sur  une   fouille  d'ai-bre  d'un   insecte  "à   larve   aquatique 
(A.  Loisei.le),   • 

A  ])ropos  do  Cni'llii'cdiiiiia  iiilyocamija  F.  [L.  Kai.koz). 

Campagnol  des  cliauips  {Arvk-ola  arvaUs  Pallas)  (L.  rAi.coz!. 

Taupe  commune  (TaXyfi,  europxa  L.)  ;L.  Falcoz). 

De  luniforniilé  dans  la  pi-éparalion  des  Insectes  (H.  du  Buysson). 

Nouveau . procédé  d'asphyxie  des/Micros  (11.  dij'Bl;v,.-.son). 

Mante  religieuse  (A.  Smits). 

Monumenl  à  llrui'i  df  l.ac.-izo  DiiIiul'i  s    l'i-uf,   V   hi  i  m.i  . 
ijuostioîl. 
Errata. 
Echange. 


BULLETIN  D'ECHANGES  DE  LA  F£(1ILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Plateau,  à  Merfy  (Marne,  France),  offre  Coquilles  fossiles  de  l'Eccène 
parisien  :  du  Thanétiem,  du  Sparnacièn,  de  VY présien,  du  Lutétien,  etc.,  pour 
analogues  de  l'Angleterre  :  Thanétien,  LonJinien,  BrarMesham,  Bartonien.  — 
Envoyer   ohlafa   et  desideratas  /  •     ' 

M.  Raymond  Decary,  à  La  Ferté-sous-Jouarre  (Seine-et-Marne),  désire  entrer  eu 
relations  avec  des  entomologistes  d'outre-mer  pour  faire  des  échanges  de  Lépi- 
doptères. ' 


M.  Courjault,  conservateur  du  Musée  de  l'E.  P.  S.  P.  Pons,  .à  Saint-Sauvant 
(Charente-Inférieure),  offre  Coquille^  européennes  et  exotiques  et  bonnes  séries 
du  jurassique  et  crétacé  de  la  Cliarente-Inférieure,  du  tertiaire  de  Touraine, 
Bordelais,  Landes  et  Basses-Pyrénées  (raretés),  contre  ossements  tertiaires  et  qua- 
ternaires,   insectes,    fossiles   primaires   ammonites   et  bilemnites. 


M.  P.  Duchevet,  24,  rue  Mauljean,  Wassy  (Haute-Marne),  désire  entrer  eu  rela- 
tions d'échanges  avec  débutants  en  Coléoptères  du  Midi  et  d'outre-mer.  Il  offre  les 
espèces  de  sa  région. 

La  Station  entomologique  de  Rennes  —  renseignements  gratuits  concernant  les 
Insectes  nuisibles  —  fait  appel  à  tous  les  entomologistes  pour  ses  collections 
naissantes.  Le  moindre  envoi  d'Insectes  sera  reçu  avec  reconnaissance.  —  Direct, 
technique  M.  C.  Houxbert,  Rennes  (Ille-et- Vilaine;. 


Contre  60  Coléoptères  français,  déterminés  ou  non,  mais  représentant  15  espèces 
au  moins,  M.  C.  Houlbeet,  Hennés  (Ille-et-Vilaine),  enverra  sa  brochure  : 
Tableaux  analytiques  illustré»  pour  déterminer  les  familles  de  Coléoptères.  — 
Les  espèces  les  plus  communes  seront  acceptées. 


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1«'  Mai  1912 


V'=  Série,  42«  Année 


N"  497 


LA   FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


■?•    •?■•    •?•• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  l"  janvier 

(au  lieu  du  1*''  novembre). 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  — Paris 


u 


191  2 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  p  LANGUE  FRANÇAISE 

Athaxé  (Urbain).  —  Précis  géographique  du  département  de  l'Aveyron,  in-16, 
213  p.,  avec  2  cartes  et  12  photogravures.  —  Rodez,  Carrère.  —  1  fr.  50. 

BousSAC  (Jean).  —  Etudes  paléontologiques  sur  le  Nummulitique  alpin,  gr.  in-4'', 
vii-440  p.  (Mémoires  pour  servir  à  rexplication  de  la  Carte  géologique,  Ministère 
des  Travaux  publics). 

Bridel  (Marc).  — Application  de  la  méthode  biochimique  à  une  nouvelle  étude 
des  préparatious  galéniques  de  la  racine  de  Gentiane  (thèse),  in-8°,  104  p.  —  Lons- 
le-Saunier,  imp.   Declume. 

BuKEAU  (Ed.).  —  Etudes  des  gîtes  minéraux  de  la  France,  publiées  sous  les 
auspices  de  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics.  Bassin  houiller  de  la  Basse-Loire, 
fasc.  I  :  Histoire  des  concessions,  description  géologique  du  bassin,  gr.  in-4°,  447  p. 
(Ministère  des  Travaux  publics). 

Cotte  (Jules).  —  Guide  pour  les  travaux  pratiques  de  Zoologie,  in-8°,  88  p.  — 
Marseille,  Ferran. 

D.\GNET  (A.).  —  La  Rance,  ses  sources,  ses  bords,  in-8'',.164  p.,  avec  carte.  — 
Saint-Malo,  imp.  Bazin.  —  2  fr. 

Delambee  (J.-B.-J.).  —  Grandeur  et  figure  de  la  Terre,  in-8°,  viii-402  p.  avec 
fig.  et  cartes.  —  Paris,  Gauihier-Villars.  —^  15  fr. 

DoGNiN  (P.).  ^-  Hétérocères  nouveaux  de  l'Amérique  du  Sud,  fascicule  IV,  in-8°, 
32  p.  —  Rennes,  imp.  Oberthiir. 

DoLLFUS  (Gust.-F.)  et  R.  Fortin.  —  Le  Crétacé  de  la  région  de  Rouen,  gr.  in-8°, 
20  p.  —  Rouen,  imp.  Gy  (Congrès  du  Millénaire  Normand). 

DOuxAMi  (Henri).  —  Les  Tremblements  de  terre  :  Essai  sur  l'état  actuel  de  la 
Séismologie,  in-8°,  221  p.  îvvec  fig.  —  Lille,  imp.  Danel. 

Eberhardt  (Ph.).  ■ —  Le  Sésame  de  l'Extrême-Orient,  Sesamum  indicuni  DC, 
in-8°,  67  p.  avec  fig.  et  planches.  —  Paris,  Challamel. 

GouEY  (G.).  —  L'enceinte  d'Haulzy  et  sa  nécropole,  gr.  in-4'',  2  colonnes,  107  p. 
avec  fig.  et  planches.  —  Nancy,  imp.  Coubé. 

H.\UG  (Emile).  —  Traité  de  Géologie  :  t.  II,  les  Périodes  géologiques,  fasc.  3, 
in-S",  p.  1397-2024,  avec  290  fig.  et  64  planches.  —  Paris,  Colin.  —  11  'fr. 

HiCKEL  (Robert).  —  Graines  et  Plantules  des  arbres  et  des  arbustes  indigènes  et 
communément  cultivés  en  Franec  :  I,  Conifères,  in-8°,  187  p.,  avec  93  fig.  originales 
(dessins  de  l'auteur).  —  Mâcon,  imjv  Protat. 

Lassetjr  (A.-P.).  —  Contribution  à  l'étude  de  Bacillus  chlororaphis  G.  et  S. 
(thèse),  in-8°,  149  p.  et  planche.  —  Nancj',  Berger-Levrault. 

Lecomte  (H.).  —  Flore  générale  de  l'Indo-Chine,  t.  I,  fasc.  7  :  Simaroubacées, 
Ochnacées  (H.  Lecomte);  Bursériacées  (A.  Guillaumin);  Méliacées,  Dicharacées 
(F.  Pellegrin);  Opiliacées,  Cardioptéridacées  (F.  Gagnepain),  in-8°,  p.  689-848.  — 
Paris,  Masson.  —  8  fr. 

Mecquenem  (R.  de).  —  Contribution  à  l'étude  du  gisement  des  Vertébrés  de 
Maragha  (Ministère  de  l'Instruction  publique,  délégation  en  Perse  sous  la  dii-ec- 
tion  de  J.  de  Morgan;  t.  I,  Paléontologie,  2«  partie),  gr.  in-4°,  18  p.  et  5  W. — 
Paris,  E.  Leroux.  • 

Mesnard  (E.).  —  Simple  aperçu  de  l'histoire  des  sciences  naturelles  en  Nor- 
maindie,  in-S",  24  p.  —  Rouen,  imp.  Gy. 

Moenet  (D.).  — ■  Les  sciences  de  la  Nature  au  XVIIP  siècle,  in-16,  x-291  p.  — 
■Paris,  Colin.  —  3  fr.   50. 

Noël  (Paul)  et  Girieud.  —  L'Olivier,  ses  ennemis  et  ses  maladies,  in-16,  76  p.  — 
Rouen,  imp.  Girieud.  —  1  fr. 

Obeethur  (Charles).  —  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée,  fasc.  5  (2*  partie), 
in-8°,  136  p.  et  planches.  —  Rennes,  imp.  Obei-tliiir.  i 

PÉNEAtr  (H.).  — ■  Contribution  à  la-  cytologie  de  quelques  microorganismes 
(thèse),  in-8°,  113  p.  et  planches.  —  Lille,  imp.  Le  Bigot. 

Peneveyre  (F.).  —  Le  Noyer,  sa  culture,  in-16,  80  p.  avec  grav.  —  Villefranche 
(Rhône),  libr.  du  Progrès  agricole.  —  0  fr.  30. 

Ranchier  (R.).  —  Monteui,  ses  terres.  Notice  de  la  carte  agronomique  de  la 
commune  de  Monteux,  in-8°,  54  p.  —  Carpentras,  imp.  Auquier. 

Roux  (Claudius).  —  Histoire  des  Sciences  naturelles  et  agricoles  en  Forez,  dép. 
de  la  Loire,  in-S",  383  p.,  87  portraits.  —  Lyon,  Rey.  —  7  fr. 

Congrès  de  l'Olivier  à  Saint-Kemy-de-Provence,  in-8°,  xv-280  p.  avec  fig.  • — 
Aix-en-Provence,  Peyras.  —  3  fr. 

Laboratoire  d'Histologie  du  Collège  de  France.  Travaux  de  l'année  1910.  in-8°, 
iv-217  p.  —  Paris,  Masaon. 


l"  Mai  1912  —  V  Série,  42=  Année  —  N"  497 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTERES  DE  FRANCE 

(fin) 


B.  —   SOUS-ORDRE   DES   TRICHOPTERES. 

yuuique  uu  ceiiaiii  uuiiibrt'  de  nos  cupUiies  ne  soient  pas  encore  coinplète- 
nienl  étudiées,  nous  nous  peiiaettons  de  donner  une  liste  de  ces  curieux 
insectes. 

Il  faut  les  reclierclierdans  les  marécages,  sur  le  bord  des  étangs,  des  mares 
et  des  rivières  (quelques  espèces  se  rencontrent  loin  des  eaux).  Ils  se  cachent 
le  jour  dans  les  arbres  et  les  buissons,  aimant  surtout  à  se  placer  au-dessous 
des  feuilles  ou  encore  sous  les  écorces.  Là  ils  sont  immobiles,  à  moins  qu'ils 
ne  soient  dérangés.  Dans  ce  cas  ils  volent  avec  une  certaine  rapidité  et  une 
gi-ande  brusquerie,  en  décrivant  une  ligne  en  zigzag  très  accentuée  pour 
aller  le  plus  souvent  se  réfugier  de  nouveau  dans  le  feuillage.  Ils  se  préci- 
pitent aussi  dans  l'herbe.  Il  est  alors  souvent  très  difficile  de  les  trouver  : 
la  position  en  toit  de  leurs  ailes  facilite  leur  progression  et  ils  courent  avec 
agilité  au  milieu  des  graminées  pour  aller  s'abriter  quelquefois  assez  loin 
du  point  où  on  les  a  vus  tomber.  Le  chasseur  est  alors  souvent  déçu  dans 
ses  recherches.  De  plus  ils  savent  très  bien  proliter  des  moindi'es  tissures 
du  sol  et  y  pénétrer. 

Les  petites  espèces,  principalement  celles  de  la  section  des  Equipalpes, 
voltigent  assez  souvent,  au  coucher  du  soleil,  sur  les  eaux  des  rivières, 
ruisseaux,  mares  et  étangs  où  on  peut  les  capturer  peut-être  plus  aisément. 

1.  —  Section  des  Inéquipalpes. 

Comme  le  nom  l'indique,  celle  section  conq^rend  des  insectes  névroptères 
chez  qui  le  nombre  des  articles  des  palpes  maxillaires  est  moins  élevé  chez 
le  mâle  (3-i  chez  le  cT;  5  chez  la  g). 

a)  Famille  des  Phryganides. 

PiiRYG.\NE.\  GRANDIS  L.  —  Cette  Phrygauc,  la  Nellereri  Brauer  et  la 
■slriala  L.  sont  les  plus  grands  insectes  de  ce  sous-ordre,  au  moins  en  Europe. 
La  Ncttereii  peut  atteindre  02  millimètres  d'envergure  ainsi  que  la  grandis, 
et  la  slriala  In  millimètres. 

Nous  avons  li'ouvé  celle  espèce  dans  le  marais  (VAinuré,  près  Epannes 
(Deux-Sèvres).  M.  Gelin  l'a  capturée  à  Auzé  (Vendée). 

PnRYG.\iNE.v  V.VRIA  F.  —  Prise  à  Sainl-Nazaire  (Loire-Inf.)  par  M.  Revelière; 


54       J.  Lacroix.  —  CoidribuHiDi  à  l'élude  des  Névroplères  de  France. 

par  nous  ù  Siuri  (Dcux-Sèvrcs)  vX  sur  la  coiiunuiu!  do.  Nuchamps  (Charente- 
Inférieure). 

Nous  n'avons  pas  encoi-e  trouvé  Pliryriariea  striala  L.  en  Franre;  mais 
cette  espèce  y  vit  liien  cortaincnicnl. 

/))  Famille  des  Limnéphilides. 

Grammotaulius  AToMARiu.s  F.  —  Cette  espèce  est  commune,  au  moins 
dans  notre  région  de  l'Ouest.  Nous  l'avons,  jusqu'à  maintenant,  rencontrée 
un  peu  partout  en  Vendée,  dans  les  Deux-Sèvres,  la  <'harenle-in(éneure. 

LiMNKPiiiLA  viTTATA  F.  —  Dcux  exemplaires  trouvés  par  nous  dans  la 
Furél  de  illennitalii  (Deux-Sèvres). 

LiMNEPiiiLA  AFFiMS  Curtis.  —  Trouvée  à  Sainl-Nazaire  (Loire-Infér.)  par 
M.  Revelière,  à  Mort  (Deux-Sèvres)  par  M.  Gelin  et  à  Surgères  (Charente-Inf.) 
par  nous. 

LiMNEPiiiLA  Al  Rir.ii.A  Curlis.  —  St-\a:au'e  (M.  Revelière),  Niort  (M.  Gelin), 
ïllermiluui  (Lacroix). 

LiMNEPiiiLA  MARMORATA  Curtis.  —  Cette  espèce  nous  semble  assez  répandue 
dans  notre  région  de  l'Ouest,  mais  ne  doit  pas  être  abondante.  Nous  l'avons 
trouvée  dans  les  départements  de  la  Vienne,  de  la  Vendée,  des  Deux-Sèvres, 
de  la  Clutrciile-In[érieure. 

LiM.NEi'iiiLA  FLAVicoRMS  F.  —  De  toutes  les  Limnéphilides  de  notre  légion, 
elle  est  certainement  la  plus  commune.  Elle  pullule  et  il  est  difficile  de  battre 
un  arbre  sans  en  faire  sortir  quelques-unes.  Nous  l'avons  trouvée  un  peu 
partout  dans  notre  région.  M.  Revelière  l'a  capturée  à  Saint-Nazaire  (Loire- 
Inférieure). 

LiMNEPiiiLA  LUXATA  Curtis.  —  Nous  avons  trouvé  cet  insecte  dans  le  marais 
d'Amure,  près  Epannes,  dans  la  Fmèl  de  ïllermitain  et  à  Niort  (Deux-Sèvres). 

LiMNEPHiLA  BiPUiNCTATA  Cuit.  —  Mdvt,  Forêt  de  l'Hermilain  (Lacroix). 

LiMNEPniLA  RHOMBiCA  L.  —  Ne  nous  semble  pas  commune.  Nous  avons 
capturé  un  exemplaire  dans  le  nnuals  d'Amure,  près  Epannes  (Deux-Sèvres). 

LiMNEPiiiLA  SPARSA  Cuitis.  ■ —  Lu  seul  exemplaire  à  Sainle-Pezenne,  près 
Niort  (Deux-Sèvres). 

Mesopiiylax  adspersls  Ramb.  —  Cette  Limnéphilide  est  assez  facile  à 
reconnaître  à  sa  nervure  procubitale  presque  noire  très  nettement  inter- 
rompue au  tiridiwn.  Elle  nous  apparaît  comme  assez  commune  à  Niort  où 
nous  l'avons  capturée,  jusqu'à  maintenant,  à  la  lampe.  Dans  ces  chasses 
nous  n'avons  eu  que  des  mâles. 

Halesus  radiatus  Leach.  —  Cette  espèce,  avec  ses  larges  stries  grises  dans 
presque  toutes  les  cellules  de  l'aile  supérieure,  est  très  belle.  Sans  être  très 
commune,  elle  n'est  pas  rare.  Nous  ne  l'avons  capturée  qu'à  Niort  et  seule- 
ment à  la  lampe.  Cette  chasse  nous  a  donné  des  cf  et  des  g . 

Glypiiot.clius  pellucidus  Retz.  —  Trouvée  à  Saint-Nazaire  par  M.  Reve- 
lière. Nous  l'avons  prise,  jusqu'à  maintenant,  dans  le  département  des 
Deux-Sèvres,  où  elle  ne  nous  semble  pas  abondante. 

c)  Famille  des  Séricostomides. 

Les  Trichoptères  de  cette  famille  sont  très  curieux  par  la  conformation  et 
surtout  la  position  des  palpes  maxillaires  chez  le  cf.  Ceux-ci  sont  composés 
de  deux  ou  trois  articles  et  sont  généralement  appliqués  sur  la  face,  à  la 
façon  d'un  masque. 

Sericostoma  personatcm  M'.  L'.  —  Nous  n'avons  vu  jusqu'à  maintenant 
qu'un  exemplaire  trouvé  par  noire  aimable  collègue,  lépidoplérisle  distingué, 
M.  Daniel  Lucas,  dans  le  marais  d'Amure  (Deux-Sèvres).  Nous  saisissons 


J.  Lacroix.  —  Coniribulion  à  V étude  des  Névroptères  de  France. 


celli'  l)onne  occasion  pour  remercier  M.  I).  Lucas  des  dons  de  Névroptères 
(pj'il  nous  a  déjà  faits. 

NdTiuoiiiA  ciLiAHis  L.  —  Niort  (Lacroix). 

C.ŒUA  l'irosA  F.  —  Niort  (Lacroix). 

Lepidostoma  iiiRTLM  F.  —  Niorl  (Lacroix). 

2.  —  Section  des  Eqviipalpes. 

Les  Trichoptères  de  cette  section  ont  les  palpes  maxillaires  composés  de 
cinq  articles,  ordinairement  semblables  dans  les  deux  sexes. 

a)  Famille  des  Molanides. 

Molanna  angustata  Curt.  —  Nous  avons  trouvé  un  exemplaire  de  cette 
espèce  ;i  Niort  (Deux-Sèvres). 

b)  Famille  des  Leptocérides. 

Lei'Tocerus  mgroaervosus  Retz.  —  Deux  exemplaires  à  Niorl  par  nous. 

Lei'Tocerus  Braueri  Pictet.  —  Cette  espèce  est  excessivement  abon- 
dante dans  notre  région  de  l'Ouest.  Dès  le  mois  de  mai  jusqu'en  août,  vers 
ciu(i  beures  et  demie  du  soir,  on  peut  voir  cette  espèce  voltiger  en  nombre 
sur  l'eau  des  rivières.  Ces  insectes  rasent  assez  souvent  d'assez  près  la 
iiaiipe  aqueuse  et  rendent  ainsi  leur  capture  quelquefois  ennuyeuse.  C'est 
néaiunoius  un  des  meilleurs  muments  pour  les  prendre. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  un  peu  partout. 

Mvstacides  azurea  L.  (  =  nigra  Pictet).  —  Commune.  Nous  l'avons  ren- 
contrée un  peu  partout. 

MvsTACiUES  iMGRA  L.  (  =  alra  Brauer).  —  Niort  (Lacroix). 

Triœaodes  conspersa  liambur.  —  Environs  de  Paris  (Rambur).  Nous 
l'avons  trouvée  communément  aux  environs  de  Niort  et  dans  cette  ville. 

UKcETis  testacea  Curtis.  —  Niorl  el  environs  (Lacroix).  Commune. 

c)  Famille  des  Calamocérides. 

Calamoceras  Volxemi  M'.  L'.  —  Niort  (Lacroix).  Le  R.  P.  Longinos  Navas 
(jui  a  étudié  nos  deux  échantillons  nous  écrivait  qu'il  ne  connaissait  pas  cette 
espèce  de  France. 
(/)  Famille  des  Hydropsychides. 

llïDROPSYCiiE  GUTTATA  Pictet.  —  Asscz  commuue.  Marais  d'Amure,  Sainle- 
l'ezcnne,  Voiihé-en-Gdline  (Deux-Sèvres)  par  nous. 
e)  Famille  des  Policentropides. 

l'LECTROCNEMiA  L.ETABiLis  M'.  L'.  —  Niorl  (Lacroix). 

Plectroc-NEMIA  conspersa  Curtis.  —  Niort  (Lacroix). 

Cyrnus  TRiMACLLATUS  Curtis.  —  Ce  petit  Trichoptère  nous  semble  extrême- 
ment commun,  tout  au  moins  dans  notre  région. 
/)  Famille  des  Sicomiides. 

TiiNODES  VŒAERi  L.  —  Très  commun  dans  notre  région. 

ïiNODES  DUES  Pictet.  —  Un  exemplaire,  aimablement  donné  par  M.  D.  Lu- 
cas, trouvé  à  Bagnères-de-Luchon  (Haute-Garonne). 

PsYCHOMYA  FUSILLA  F.  —  Cette  petite  espèce,  voisine  des  Tinodes,  mais 
à  ailes  plus  étroites,  plus  aiguës,  et  à  appendices  anals  supérieurs  du  cf 
fortement  dirigés  en  haut,  nous  a  été  dunnée  par  M.  D.  Lucas.  Elle  a  été 
prise  à  Collioure. 

g)  Famille  des  Philopotamides. 

CiiiMARRiiA  MARGiNATA  L.  —  Quclqucs  exemplaires  trouvés  par  nous  à 
Sainte-Pezeniw  (Deux-Sèvres).  Celte  très  belle  petite  espèce  est  tout  à  fait 


56      J.  Lacroix.  —  Conlnbulinn  à  l'étude  des  Névroptères  de  France. 

caractéristique  avec  ses  ailes  en  partie  bordées  de  jaune  doré  et  une  ligne 
oblique  loiigiliidinalr  ilo  même  cnulciir. 
h)  Famille  des  Ryacophilides. 

RiiVACoi'iiiLA  DoitSALis  (liut.        Moil  (Lacroix). 

('.elle  list(>  d'iiisccles  iiévioplèros  (lue  nous  venons  de  donner  ne  repré- 
sente évidemmcril  qu'un  nombre  1res  restreint  de  la  faune  névroptérique 
de  Fi-ance.  Elle  contient  une  partie  de  nos  chasses  depuis  juin  jusqu'en 
décembre  1!»11.  Comme  nous  l'avons  dit  au  commencement  de  ce  travail,  elle 
ne  doit  pas  être  prise  pour  un  catalogue.  Et  si  nous  nous  sommes  décidé 
h  la  publier  (elle  ne  sera  pas  la  dernière),  c'est  que  bien  peu  de  choses 
avaient  été  dites  sur  les  insectes  qui  nous  occupent.  Dans  ces  conditions, 
la  moindre  énumération  faite  avec  (|uel(|ue  méthode  nous  a  paru  suflisammeni 
nouvelle  pour  mériter  une  attention  i-éelle. 

iNoti-e  but  est  de  réunir  les  matériaux  nécessaires  nous  permettant  de  . 
publier,  ,sur  la  Faune  névroplérique  de  France,  une  série  de  monographies 
avec  lesquelles  il  sera  possible'  enfin  d'aborder  courageusement  et  sans 
la  crainte  de  trouver  des  difficultés  insurmontables,  l'étude  ti-ès  intéressante 
des  Névroptères  de  noti'e  pays. 

En  terminant,  nous  prions  une  fois  encore  tous  nos  collègues  de  vouloir 
bien  recueillir,  à  notre  intention,  les  insectes  névroptères.  De  cette  façon  ils 
contribueront  à  la  réalisation  d'un  travail  qui  ne  rendra  que  des  services. 

n.  Gelin.  —  Les  Libellules  de  France.  —  Diagnoses  dichotomiques 
(Travail  très  consciencieux  et  (]ui  peut  être  d'un  grand  secours).  Extrait 
des  Mémoires  de  la  Société  historique  et  scienlilique  des  Deux-Sèvies, 
1010. 

Errata.  —  53"  ligne  (y  compris  titre,  sous-titre,  sous-ordre  et  section),  au  lieu 
de  Foi/^re-en-Gâtine,  lire  Foî;/(e'-en-Gâtine;  —  59"  et  86"  lignes,  même  correction;  — 
154"  ligne,  cingiilata  Navas  au  lieu  de  Pndaï;  —  255"  ligne,  au  lieu  de  ^o^/^re-en- 
Gâtine,  lire  Foi//ie-en-Gâtine;  —  278"  ligne,  au  lieu  de  qu'une  seule  famille,  lire 
qu'une  seule  espèce. 

Niort.  '  Joseph  Lacuoix, 

Membre  de  la  Société  Entomologique  de  France 
et  de  la  Sociedad   Aragonesa    de   Ciencias    naturales. 


■•'X?" 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  "  LARINUS  VITTATUS  "  F. 
ET  SA   LARVE 


Bien  que  Larinus  vitlatus  F.  soit  depuis  longtemps  connu,  tant  à  l'état 
de  lane  que  d'insecte  parfait,  diverses  particularités  de  sa  manière  de  vivre 
sont  encore  inexactement  rapportées.  Il  semble  que  l'on  s'en  tienne  aux  nar- 
rations incomplètes,  erronées  à  bien  des  égards,  de  J.-H.  Fabre  (1).  Voici 
quelques  faits  nouveaux,  dont  chacun  paraîtra,  peut-être,  d'importance 
mince,  mais  qui,  se  rattachant  à  l'ensemble,  ne  sont  pas  sans  intérêt. 

(1)  J.-H.  Fabre,  Souvenirs  enlomologiqitcs,  7"  série,  p.  76  et  suiv.  :  Le  larin  ours. 


Et.  Radaud.  —  Noies  biologiques  sur  Larinus  vxUalus  F.  el  sa  larve.      57 


I 

1,0  plus  soiivcnl,  l;i  laivn  de  Lurhni.s  rilldlKs  F.  vil  dans  les  capitules  de 
('ai'liiia  CDnjmhosu  L.  Dans  les  régions  où  existent  siiinillanénKMit  plusieurs 
es|)èces  de  (lariines,  C.  airtjriihosa  L.  est,  inconteslai)leuienl,  l'haliilal  par 
excellence.  Si,  par  exemple,  C.  corymbosa  L.  et  C.  lunalu  L.  se  trouvent 
mêlées,  celle-ci  ne  i-enferme  pas  de  larves  de  L.  riUaliis  F.,  ainsi  que  l'a 
noté  F.  Picard;  il  en  est  de  même  si  C.  corymbosa  cohabite  avec  C.  vulgaris, 
ainsi  (|ue  je  l'ai  oliservé  de  mon  côté(l).  (lependanl  la  spécificité  n'est  que 
relative;  en  l'absence  de  C.  coii/mbosa,  d'autres  (jarlines  sont  envahies  par 
les  lai-ves  de  /-.  rlltaliis.  J.-II.  Fabre  les  a  signalées  dans  C.  acanlhcefolia  et 
je  les  y  ai  également  rencontrées;  de  même  je  les  ai  rencontrées  dans  C.  vul- 
gans  :  en  l'une  et  l'aulie  circonstance,  la  région,  sur  une  assez  grande 
étendue,  ne  renlermait  pas  C.  corymbosa.  La  diversité  des  habitats,  pour 
des  êtres  aussi  semblables  entie  eux  que  peuvent  l'être  des  larves  de  même 
espèce,  esl  loujours  lorl  inléressanle,  car  elle  conduit  souvent  à  des  compa- 
raisons fort  iiisiruclivcs. 

Lorsqu'on  ouvre,  dans  le  courant  du  mois  de  septembre,  un  capitule  para- 
sité de  C.  corymbosa,  on  y  trouve  généralement  une  seule  et  unique  larve 
tout  près  d'avoir  atteint  sa  maturité;  elle  occupe  une  loge  conique,  dont  la 
base  correspond  à  l'inserlion  de  la  tige  sur  le  réceptacle.  Creusée  aux  dépens 
du  réceptacle,  des  akènes  et  de  la  base  des  aigrelles,  celle  loge  est  enduite 
avec  une  sécrétion  anale  de  la  larve. 

Je  ne  crois  pas  qu'on  ait  signalé,  et  pour  ma  part  je  n'ai  jamais  observé 
dans  une  loge  plus  d'une  larve  adulte  ou  près  de  l'être.  liien  des  auteurs, 
J.-H.  Fabre  en  particulier,  ont  prétendu  qu'il  s'agissait  d'un  isolement  pri- 
milif,  proxenant  de  ce  que  la  mère  ne  pondrait  qu'un  (çuf  par  capitule.  La 
larve  considérée  aurait  donc  toujours  vécu  seule.  En  réalité,  un  capitule 
quelconque  peut  renfermer  plusieurs  larves,  mais  alors  ces  larves,  qu'elles 
soient  du  même  âge  ou  d'âge  différent,  sont  toujours  des  larves  jeunes.  C'est 
ainsi  que,  pour  préciser,  j'ai  compté  dans  un  capilule  de  C.  corymbosa  trois 
petites  larves  ayant  atteint  le  même  degré  de  développement:  dans  un  autre, 
une  larve  parvenue  au  tiei's  environ  de  sa  croissance  et  huit  larves  très 
jeunes  semblables  entre  elles.  Que  signifient  ces  faits? 

D'une  part,  la  coexistence  dans  un  même  capitule  de  larves  d'âge  différent, 
très  différent,  résulte,  sans  aucun  doute,  de  pontes  successives.  Deux  ou 
un  plus  grand  nombre  de  femelles  sont  venues  déposer  leurs  œufs  dans  un 
seul  ca])itule  :  ni  le  passage  de  la  précédente,  ni  la  présence  de  larves  n'ont 
empèelié  la  suivante  de  pondre;  rien  ne  prévient  donc  une  femelle  de  l'état 
d'un  capitule,  au  point  de  vue  des  parasites  qu'il  peut  renfermer. 

D'autre  part,  une  accumulation  de  larves  de  même  âge  dans  un  seul  capi- 
tule provient  presque  nécessairement  d'une  même  femelle.  Si  chaque  lai-ve 
provenait  d'une  femell(>  différente,  il  faudrait  admetti-e  que  ces  femelles  se 
sont  succédé  tivs  rapideuKMit,  se  sont  presque  rencontrées  sur  un  capitule. 
Or,  si  cela  peut,  à  la  rigueur,  se  produire  dans  le  cas  de  deux  larves,  on  ne 
peut  guère  l'admettre  pour  un  nombre  plus  grand.  Nous  sommes  donc 
conduits  à  conclure  que  rien  n'astreint  une  femelle  à  ne  pondre  qu'un  œuf 
par  capitule. 

Ces  faits  et  les  conclusions  qu'ils  entraînent  sont  en  opposition  formelle 
avec  les  assertions  de  J.-H.  Fabre.  A  son  dire,  une  femelle  déposerait  un 

1)  F.  Picard,  Les  mœurs  du  Lniiuiis  villnhis  F.,  /■".  d.  j.  .V.,  n"  476,  1910. —  Et.  Rabaud, 
.\  propos  do  Larimia  vHtaliis  F.,  F.  â.  /.  A'.,  n"  477,  1910. 


r)8     Et.  Rabaud.  —  Nnlcs  biologiques  sur  Larimis  villahis  F.  el.  sa  larve. 

seul  œuf  par  capilnle;  nulle  autre  ne  viendrait  après  elle,  sauf  »  erreur  ». 
L'  «  erreur  »  se  proiluit  assez  souvent  et  de  toutes  les  façons,  soit  qu'une 
femelle  ponde  plusieurs  œufs,  soit  que  plusieurs  femelles  se  succèdent  sur 
un  même  capitule  de  C.  corijmhosa  ou  de  toute  autre  Carline. 

Dès  lors,  pour  comprendre  l'origine  de  l'isolement  constant  des  larves 
adultes,  examinons  les  conséquences  de  la  multiplicité  des  larves  jeunes. 
Ces  conséquences  vai'ient  évidemment  suivant  les  dimensions  des  capitules. 
Dans  le  cas  de  capitules  de  grandes  dimensions,  tel  que  ceux  de  C.  acan- 
thœ[oUa,  toutes  les  chances  seront  pour  que  les  liôtes  demeurent  séparés 
jusqu'au  bout;  dans  le  cas  de  capitules  de  petites  dimensions,  les  hôtes 
entreront  en  contact  dès  qu'ils  auront  al>sorbé  la  substance  du  réceptacle 
et  des  akènes  qui  les  séparait;  tôt  ou  tard,  les  divers  individus  se  rencon- 
treront. Que  se  passera-t-il  à  ce  moment  ?  Les  particularités  connues  du 
comportement  de  L.  rittalus  permettent-elles  de  choisir  entre  les  diverses 
possibilités  ?  Les  individus  s'entretucnt-ils,  comme  le  font  d'autres  larves  dans 
des  conditions  analogues  (1)?  Emigrent-ils  après  avoir  épuisé  toute  la  subs- 
tance d'un  capitule  ?  Les  deux  éventualités  doivent  se  produire  suivant  le 
nombre  des  larves,  suivant  le  moment  où  elles  se  rencontreront. 

Lorsque  plusieurs  larves  jeunes  vivent  aux  dépens  d'un  même  capitule, 
elles  sont  répai'ties  dans  ce  capitule  d'une  façon  absolument  quelconque  ; 
les  plus  voisines,  épuisant  le  peu  de  substance  qui  les  sépare,  entreront 
bientôt  en  contact  et  l'une  pourra  tuer  l'autre.  Les  autres  larves,  encore 
isolées,  ainsi  que  les  survivantes  du  premier  conflit  continuent  de  se  nourrir 
aux  dépens  du  même  capitule.  Par  suite,  successivement,  à  mesure  que  la 
substance  végétale  disparaît,  les  larves  entrent  en  contact;  elles  y  entrent 
d'autant  plus  rapidement  que  la  nourriture  devient  de  moins  en  moins  abon- 
dante, à  un  moment  où  la  plupart  d'entre  elles,  sinon  toutes,  sont  encoie 
loin  d'avoir  atteint  leur  complet  développement.  Quel  que  soit  le  nombre  des 
survivantes,  elles  se  trouveront  dans  un  capitule  presque  vide,  elles  mourront 
d'inanition,  à  moins  qu'elles  n'émigrenl. 

Cependant  l'émigration  ne  paraît  vraisemblable  quo  pour  des  larves  rela- 
tivement jeunes.  Dans  le  cas  où  deux  larves  seulement  vivent  dans  un  capi- 
tule, elles  ont  atteint  une  période  voisine  de  la  fin  de  leur  croissance,  au 
moment  où  la  nourriture  vient  à  faire  défaut;  il  est  alors  possible  que  toutes 
deux  disparaissent,  car,  à  ce  moment,  elles  semblent  peu  aptes  à  se  déplacer 
de  façon  très  active.  Et  il  ne  suffirait  pas,  pour  ensauverune,  qu'elle  dévorât 
sa  commensale. 

Quoi  qu'il  en  soit,  par  un  procédé  ou  par  un  autre,  l'isolement  de  ces 
larves  est,  en  principe,  un  fait  secondaire.  S'il  arrive  que,  dès  l'abord,  une 
larve  soit  seute  et  le  demeure,  c'est  par  suite  d'un  ensemble  de  circonstances, 
parmi  lesquelles  l'instinct  de  la  femelle  ni  celui  des  larves  ne  jouent  aucun 
rôle.  J.-IL  Fabre,  cependant,  insiste  sur  cet  isolement  et  lui  attribue  une 
extrême  importance  :  "  l'isolement  dit  le  genre  de  nourriture  »,  écrit-il,  la 
larve  qui  va  naître  a  besoin  d'une  certaine  quantité  de  substance  pour  par- 
venir jusqu'au  bout  de  sa  croissance,  il  faut  donc  qu'elle  soit  seule,  car  le 
canitule  n'y  suffirait  pas  :  la  femelle  ne  pondra  donc  qu'un  œuf... 

En  dépit  de  l'instinct  qui  les  guide,  les  pondeuses  déposent  fréquemment 
plusieurs  œufs  dans  un  même  capitule  :  ,T.-ÏÏ.  Fabre  glisse  sur  cette  difficulté, 
qui  ne  'ui  a  sans  doute  pas  paru  comporter  de  solution  téléologique.  Je  serais, 
au  surplus,  bien  tonte  de  croire  que  l'on  retrouverait  un  isolement  secondaire 
dans  un  très  grand  nombre  des  cas.  Bien  des  larves,  peut-être,  passent  pour 
vivre  toujours  solitaires,  parce  que  l'observation  est  faite  constamment  trop 

(1)  Et.  Rabaud,  Le  di^terminisme  de  risolement  des  larves  solitaires,  CR.  Acad.  des  Se, 
27  nov.  1911. 


Et.  Rmîaud.  —  Notes  biologiques  sur  Larinus  villatus  F.  et  sa  larve.     59 

tard.  Tel  est,  par  exemple,  le  cas  de  Balaninus  nuchitm,  au  sujet  duquel  je 
possède  quelques  indices  de  cohabitation  (1)  de  deux  larves,  dans  une  noisette, 
coliabilaliiiri  ri'sullani,  n'en  doutons  pas,  de  qucl(iue  «  erreiir  )>  de  la  fomelle. 

II 

Dans  quelle  partie  du  capilide  lYeuf  ou  les  œufs  sont-ils  déposés  ? 
J.-H.  Fabre  prétend  que  l.i  ienielle  pond  sur  le  réceptacle  lui-même,  de  telle 
sorte  que  la  lai've,  dès  sa  naissance,  puisse  en  attaquer  la  substance.  Le 
sens  de  cette  affirmation  apparaît  clairement  :  l'instinct  qui  guide  l'insecte 
n'abandonne  r-ien  au  hasard;  tout  devant  être  prévu  dans  le  détail  pour 
assurer  la  péiennité  de  l'espèce,  la  mère  portera  l'œuf  jusque  sur  la  subs- 
tance même  qui  doit  faire  la  nourrituie  de  la  larve.  Sans  cette  précaution, 
la  larve,  sans  doute  ti'op  jeune  pour  être  douée  d'instinct,  risquerait  évi- 
demment d'absoriier  des  ajimenls  nuisibles  pour  elle.  Le  fmalisme  s'embourbe 
ici  dans  une  question  de  régime  alimentaire;  à  vouloir  trop  préciser  on  tomlie 
dans  l'erreur  flagrante.  Les  jeunes  larves,  en  effet,  vivent  non  pas  dans  le 
réceptacle  mais  au  milieu  des  graines  encore  fraîches,  creusant  une  galerie 
dans  leur  substance,  perpendiculairement  à  leur  grand  axe  et  dans  une  direc- 
tion sensiblement  rectiligiir.  Il  s'agit  incontestablement  d'une  galerie  d'ali- 
mentation; c'est  bien  aux  dépens  des  akènes  frais  que  les  jeunes  larves  se 
nourrissent,  c'est  au  milieu  deux,  ou  au-dessus  d'eux,  que  très  certainement 
la  femelle  a  déposé  sa  ponte;  si  elle  la  dépose  plus  bas,  sur  le  réceptacle, 
ce  ne  peut  être  en  veilu  d'un  instinct  fatal,  mais  en  raison  de  contingences 
?t  de  contingences  peu  fréi|UFntes. 

Quoi  qu'il  en  soit,  tout  en  se  nourrissant,  les  larves  passent  d'une  graine 
h  l'autre  en  même  temps  qu'elles  s'accroissent:  la  galerie  s'allonge  donc 
constamment  et,  constamment,  devient  trop  étroite.  Comme  conséquence  de 
cette  succession  de  mouvements,  les  faisceaux  d'aigrette  attenant  aux  graines 
détruites  sont  soulevés  de  bas  en  haut:  ils  viennent  alors  dépasser,  d'une 
longueur  variable,  mais  toujours  appi-éciable,  le  plan  que  déterminent  le 
sommet  des  aigrettes  et  des  fleurons  correspondant  aux  graines  indemnes. 
Le  pinceau  de  poils  qui  dépasse  ainsi,  et  tranche  en  blanc  sur  fond  jaune,  est 
un  indice  très  sûr  de  la  présence  d'une  larve  dans  un  capitule.  Même,  le 
nombre  de  pinceaux  sur  un  capitule  permet,  en  quelque  mesure,  de  compter 
les  larves  habitant  ce  capitule,  tandis  que  réjiaisseur  du  pinceau  renseigne 
sur  l'âge  approximatif  de  la  larve,  la  quantité  d'aigrettes  refoulées  aug- 
mentant avec  le  temps. 

Une  fois  les  graines  épuisées,  et  seulement  à  ce  moment,  suivant  toute 
vraisemblance,  la  larve  attaque  le  réceptacle  et  s'en  nourrit  jusqu'au  terme 
de  sa  croissance.  En  même  temps,  elle  commence  à  tapisser  la  paroi  supé- 
rieure de  sa  loge,  agglutinant  les  poils  des  aigrettes  au  moyen  de  sa  sécrétion 
anale.  Elle  fait  ainsi  un  feutrage  solide.  De  la  même  façon,  elle  tapisse  les 
parois  du  réceptacle  quand  elle  l'a  vidé.  Sa  loge  étant  ainsi  terminée,  elle  se 
transforme  en  nvmphe,  puis  devient  imago  vers  la  fin  de  septembre;  elle 
demeure  néanmoins  dans  sa  loge,  y  passe  l'hiver  et  ne  l'abandonne  qu'au 
printemps  suivant. 

(1)  Ce.s  lignes  étaient  rédigées,  lorsque  j'ai  reçu  le  n"  18  du  Bulletin  de  VInslUut  sodolo- 
(liqve  ^olvmj,  dans  lequel  M.  de  Selys-Longchamps  m'a  fait  l'honneur  de  prendre  texte  de 
ma  note  sur  «  l'Isolement  des  larves  solitaires  »,  pour  examiner  la  question  de  la  «  vie 
solitaire  chez  certains  animaux  ».  M.  de  Selys-Longchamps  fait  remarquer  que  les  larves 
sont  mises  à  l'aliri  des  compétitions,  lorsque  les  femelles  ne  pondent  qu'un  œuf;  il  cite,  en 
particulier,  le  ver  des  noisetles.  Tout  en  étant  d'accord  avec  lui  sur  le  fond,  je  crois  devoir 
insister  siu-  ce  point  que  les  femelles  ne  pondent  peut-être  quelquefois  qu'un  seul  œuf.  mais 
qu'elles  n'obéissent  pas  h  une  loi  fatale. 


60      El.  U.\ii.\UD.  —  Soles  biologiques  sur  Larinus  vilhilus  F.  et  sa  lan-e. 


Le  coinporleinenl.  ne  diflrre  par  aucun  liait  cssciiliel  poui-  les  larves  qui 
vivent  dans  ('.  ruigaris  ou  dans  C.  ardiillcfjolid.  Les  dimensions  considé- 
rables des  capitules  de  cette  dernière  plante  permettent  à  plusieurs  lai'ves 
de  vivre  et  de  giandir  sans  se  l'encontrer  jamais.  En  fait,  j'ai  constaté  la 
présence  simultanée  de  deux  larves  parvenues  à  la  moitié  de  leur  croissance, 
situées  à  distance  l'une  de  l'autre.  Ces  deux  larves,  ainsi  (|n'un(>  ti'oisième 
observée  sur  un  autre  capitule,  habitaient  le  bord  du  capitule:  est-ce  un  fait 
général  et  correspond-il  à  une  manœuvre  détenu iuée  de  la  femelle?  Je  l'ignore. 

Je  signalerai  simplement  une  parlicuiarit('  fini  iutéi-essante  résultant  de 
l'attaque  du  réceptacle  de  C.  acanlhselnUn  pm-  |,i  larve  de  /..  riilalus. 

Dans  un  chapitre  au  titre  saisissant,  J.-IL  Fabre  admire  1'  «  instinct 
botanique  »  des  insectes,  de  /..  ritlatus  entre  autres  :  ce  charançon  vivant 
dans  les  Caiiines,  et  exclusivemiMit  dans  les  Carlines,  en  dé|iit  des  dilTéi'ences 
extérieures  qui  les  sépare,  posséderait  donc  le  moyeu  de  discerner  les  aftinités 
systématiques  de  plantes  aussi  dissemblables  par  leur  aspect  général  que 
C.  corymbosa  et  C.  acmilhcefolia. 

Le  point  de  vue  manque  un  peu  d'horizon.  Les  classifications  morpholo- 
giques de  l'Homme  n'intéressent  guère  l'Insecte,  et  si  la  classification  de 
l'Insecte  co'incide  parfois  avec  celle  de  l'Homme,  les  critères  de  l'un  et  de 
l'autre  diffèrent  trop,  pour  qu'd  y  ait  autre  chose  qu'une  coïncidence  pure  : 
les  cas  ne  manquent  pas,  d'ailleurs,  où  il  y  a  discordance  notoire. 

Quel  est  le  critère  de  L.  villatus  ?  Il  n'est  certainement  pas  morphologique, 
il  n'est  pas  davantage  physiologique,  au  sens  humain  du  mot.  Les  deux 
Carlines,  en  effet,  ne  se  ressemblent  guère  à  ce  dernier  point  de  vue,  puisque 
C.  acanthœfolia  sécrète  un  latex  blanc,  devenant  visqueux  à  l'air  libre,  tandis 
que  C.  corymbosa  ne  sécrète  rien  de  pareil.  Ce  latex  visqueux  et  blanc  sem- 
blerait même  devoir  constituer  une  gêne  pour  L.  vittatus,  car  aussitôt  que 
les  tissus  du  capitule  sont  entamés  par  la  larve,  le  latex  suinte  et  baigne 
incontestablement  la  larve,  réalisant  pour  elle  des  conditions  de  vie  assez 
différentes  de  celles  qu'elle  rencontrerait  dans  d'autres  Carlines.  Le  latex, 
du  reste,  suinte  en  telle  abondance  que,  remontant  par  capillarité  le 
long  des  aigrettes,  il  vient  s'étaler  à  la  suiface  du  capitule.  Là  il  perd  sa 
fluidité,  devient  visqueux  et  forme  une  tache  blanchâtre,  visible  à  distance, 
signe  révélateur  de  la  présence  d'une  larve. 

En  l'ab.sence  de  matériaux  suffisants,  je  n'ai  pu  examiner  diverses  ques- 
tions relevant  de  ces  différeiu'es  de  conditions,  si  grandes  à  nos  yeux.  Je  me 
borne  à  constater  que,  dans  ma  région,  où  C.  acnrilli^'Jolia  est  commune, 
elle  est  cependant  rarement  habitée  par  L.  villatus.  Celui-ci,  doué  d'  «  instinct 
botanique  »  ou  d'  «  instinct  »  tout  court,  prévoit-il  ces  différences  de  condi- 
tions ?  Pourquoi  ne  dirions-nous  pas,  plus  simplement  que,  dans  ce  cas, 
comme  dans  tous  les  autres,  nous  appelons  «  instinct  »,  en  leur  attribuant 
un  sens  mystérieux,  des  phénomènes  évidemment  très  mal  connus,  mais  qui 
se  ramènent  nécessairement  à  l'action  réciproque  des  Insectes  et  des  Plantes, 
au  jeu  des  affinités  physico-chimiques,  pour  employer  un  autre  langage,  qui 
a,  tout  au  moins,  le  mérite  de  ne  pas  fermer  la  porte  à  la  recherche. 

Nombreux  furent  les  natui'alistes  qui  se  plurent  à  étendre  le  mystère  sur 
toutes  choses:  mais,  pour  quiconque  sait  actuellement  regarder,  le  mystère 
cesse  de  paraître  impénétral)le  :  une  femelle  pond  ses  œufs  sans  ><  savoir  » 
qu'une  autre  l'a  précédée  :  elle  "  choisit  »  une  plante  sans  s'arrêter  à  la 
morphologie  et,  moins  encore,  à  la  systématique  humaine. 

Etienne  Rarud. 


A.  I.AViiJ.E. —  \'crl('hn''s  fossiles  du  gypse  Pdrisicn  cl  du  Sannoisicn.     61 

VERTÉBRÉS  FOSSILES  DU  GYPSE  PARISIEN  &  DU  SANNOISIEN 
DES  ENVIRONS  DE  PARIS 


Ceci  esl  un  calaloguc  dos  rosles  de  Vei  tébrés  que  j'ai  pu  fecueillii'  dans 
les  plàlrières  des  enviions  de  Paris  pour  les  collections  de  Paléonlologie  de 
l'Ecole  Nationale  Supérieure  des  Mines  de  Paris. 

Le  nomhio  des  pièces  que  j'ai  pu  recueillir  et  que  je  signale  ne  représente 
certaiueincnl  ([ue  le  dixième  de  ce  qui  a  pu  être  trouvé  depuis  l'année  1893, 
époque  à  laquelle  j'ai  commencé  mes  exiiloralions,  dans  les  différentes  car- 
rières des  environs  de  Paris.  Il  est  grandement  regrettable  qu'il  n'y  ait  pas 
à  Paris  un  service  spécial  pour  les  recherches  paléonlologiques  de  ce  genre. 
Un  cliercheur  dévoué  et  consciencieux,  avec  un  crédit  suffisant,  1,-00  à 
1,">U0  fr.,  ne  tarderait  |)as  à  enrichir  nos  musées  d'histoire  naturelle  des 
pièces  intéressantes,  sinon  très  rares  et  même  nouvelles,  qui  sont  perdues 
journellement. 

Je  me  propose  de  faire  plus  tard  la  description  des  pièces  les  plus  intéres- 
santes, mais  auparavant,  je  crois  devoir  faire  connaître  aux  paléontologistes 
celles  qui  existent  aujourd'hui  dans  les  collections  de  Paléontologie  de  l'Ecole 
Nationale  Supérieure  des  Mines  de  Paris.  Si  j'ai  pu  réunir  ces  pièces,  c'est 
sur  les  ordres  et  avec  les  encouragemenis  bienveillanls  de  mes  Chefs, 
MM.  Haton  de  la  Coupillière,  Carnot,  Doiivillé  et  Zeiller,  qui  ont  compris  tout 
l'intérêt  qu'il  y  avait,  au  point  de  vue  scientifique,  et  surtout  au  point  de  vue 
moral  pour  notre  pays,  de  ne  pas  laisser  perdre  les  éléments  scientifiques 
(]iie  les  phéuiimènes  géologiques  ont  accumulés  dans  notre  région  et  de  les 
recueillir  pour  les  réunir  dans  un  ]liiséc  jriDtçais.  .l'adresse  aussi  l'ex|)ression 
de  ma  reconnaissance  à  MM.  les  Exploitants  de  phitre  et  à  leurs  Directeurs 
et  commis  qui  se  sont  empressés  par  tous  les  moyens  à  me  faciliter  une 
tâche  que  j'aurais  voulu  avoir  les  moyens  de  continuer;  à  MM.  Aubry, 
Audebertde  Lapinsonie,  Bancel,  Rerthaiici,  Birkel,  Chaiiier,  Chatellier,  Cornu, 
Henry  et  Caston  Crépin.  Dian,  Dindin,  Dorliat,  Eve,  Finel,  Gauvain,  Gerbaud, 
(iougelet,  Ilerbinot,  LauiJK  ri  fièies.  Labrousse,  Leclaire,  Leclère,  Lrcouffe, 
Letellier,  Leperdrieux,  Lucas,  iMarchand,  florin,  Nitard,  .Jules  Pachot,  Léon 
PachoL  Paul  Pachot,  Pers,  Porte,  Raboiiidiii,  liapp  et  Ueitenbach,  Régis, 
Rouzzé,  Royer,  Vieujot,  etc. 

Je  donne  ci-dessous  la  liste  de  toutes  ces  pièces,  avec  leur  provenance,  me 
réservant,  comme  je  l'ai  dit  ci-dessus,  de  décrire  celles  (jui  sont  rares  et 
intéressantes. 

PREMIÈRE  PARTIE 

CLASSE  DES  POISSONS 

Ordre  I  —  Sélaciens. 

Carcliariidnn  aurpisiidens  Agassiz.  —  Une  dent  de  grande  taille  déci'ite 
par  M.  Priem  (I).  recueillie  le  10  août  190.3,  à  la  base  des  marnes  à  huîtres, 
dans  la  carrière  Lambert,  à  Sannois. 

(1)  Priem,  B.  S.  G.  F.,  WOfi,  p.  199,  pi.  VIII,  fig.  14-15. 


62    A.  Laville. —  Vertébi'és  fossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien. 

OunuE  II  —  Ganoïdes.  —  Faïuillo  Acipenséridés 

Acipenser  parisiensis  Prieni  (1).  —  Séries  d'écailles  dorsales  et  bidorsales, 
recueillies  le  17  août  4895,  dans  les  marnes  bleues  Sannoisiennes,  à  l'"65 
au-dessus  du  dernier  chien  {'z). —  Romainville,  carrière  Gauvain. 

Acanthoptérygiens. 

Famille  des  Staroïdes.  —  Genre  :  Sargus  Cuvieri  Agassiz. 

Empreinte  et  contre-empreinte  de  la  partie  postérieure. 

Dimné  sur  ma  demande,  par  JI.  Lucas,  Directeur  de  la  carrière  Leper- 
di-irii\,  le  23  octO'bi'e  18!);J.  1"'°  masse  du  gypse  (3). 

\ntngenii.'i  a[f.  Cuvieri  Agassiz.  —  Débris  divers  recueillis  dans  les  marnes 
à  limnées  de  la  cai'rière  de  Pers  à  Noisy-le-Sec,  4  juillet  1901. 

Une  empreinte  d'un  grand  poisson,  indéterminé,  recueillie  à  Vaux  près 
Tiiel,  dans  la  f'  masse,  le  4  novembre  1893. 

Un  débris  de  poisson  indéterminé,  recueilli  dans  la  l"  masse,  carrière 
Pers  à  Livry. 

Deux  vertèbres,  de  la  1'"  masse.  Canière  Leperdi  ieux,  à  Sannois, 
i"  décembre  1898  et  19  mars  1901. 

Un  os  operculaire,  du  banc  tendre,  en  haut  de  la  1"  masse.  Sannois, 
carrière  Volembert. 

Un  poisson  presque  eidier,  sans  queue,  empreinte  et  contre-empreinte:  de 
la  l"  masse  (banc  les  Moutons).  Cari-ières  Dian,  à  Sannois,  9  octobre  1902. 

Poisson  incomplet,  queue  et  partie  postérieure  du  corps.  Des  marnes 
bleues,  à  I^IO  au-dessus  du  'i"  chien.  Romainville,  carrière  Gauvain, 
30  avril  1896. 

Une  vortèljre,  un  aiguillon  de....  une  plai|iii'_il('  la  lèle  id  des  di-bris  divers; 
des  marnes  bleues  et  des  chiens.  Romainville,  carrière  Gauvain,  4  sep- 
tembre 1903. 

Un  opercule  et  des  débris  indéterminés  de  la  tèle.  Des  marnes  à  limnées 
de  la  carrière  Gauvain  à  Romainville,  19  février  1897. 

Chéloniens. 

Un  hyoplastron  droit,  roulé,  (ÏHmiis  ?  De  la  marne  à  faïence  entre  la 
1"^  masse  et  le  l"  chien.  De  la  carrière  Pers  h  Noisy-le-Sec,  10  novembre  1893. 

Une  plaque  costale  inférieure  gauche  iVEniys  parisiensis  Cuviei-.  Du 
4°  chien,  carrière  Gauvain  à  Romainville.  30  avril  1896. 

Un  humérus  (VEnnis.  Du  1"  chien  au-dessus  de  la  T"  masse.  De  la  carrière 
Pers  à  Noisy-le-Sec,  3  décembre  1904. 

Emys  parisiensis  Cnv.  —  Un  hvoplastron  incomplet,  une  pièce  paraissant 
entière  dans  la  gangue,  4  mai  1895,  et  quelques  débris  divers  de  carapace, 
18  .juin  1896.  Marnes  à  limnées,  carrière  Gauvain  à  Romainville. 

IJne  carapace  presque  entière  en  nombreux  morceaux.  Marnes  à  limnées, 
Noisy-le-Sec,  carrière  Pers,  le  24  octobre  1895. 

fl"  Priem.  Elude  des  poissons  fossiles  du  bassin  parisien,  p.  132  (Annales  de  Paléontol.}.  IÏ)OS. 

(2)  Les  marnes  bleues  sont  au-dessus  de  la  l"'"  ma.ssc  du  gypse  et  les  chiens  sont  des  petits 
lits  de  g.v'pse  au  nombre  de  cinq  qui  .sont  à  la  base,  séparés  par  de^  lits  d'argile. 

(3)  Priem,  B.  S.  G.  F.,  1000,  p.  85."),  pi.  XVI,  fig.  2. 


A.  Laville. —  Vertébrés  fossiles  du  gypse  Pamien  et  du  Sannoisien.     63 

Une  autre  carapace  de  même  espèce,  même  enrrièi'e,  même  niveau, 
30  avril  189fi. 

lùmjs  ?  —  Deux  luimérus,  jt^auciie  et  di'oit,  de  grandeur  difféi'cnie  et  un 
hy()|)iaslron  gauche.  Marnes  à  lirnnées.  Livry,  carrièie  Pers,  15  juin  ISO'i. 

Emys.  —  Un  hvoplaslron  droit.  Marnes  à  linmées.  Fesnes,  carrière  Mar- 
chand, 23  janvier  1902. 

Emijs  parisiensis  Cuvier.  —  Fragment  de  carapace  et  de  plastron  en 
nnnd)i-cu\  l'ragmenis.  ^lai-nes  à  Cyrènes,  Mons-Ivrv,  Les  Barmonls,  à  Ville- 
juif,  14  février  1910. 

Une  mâchoire  inférieure  que  j'afirihue  à  une  tortue.  Cheiles,  1"  masse  du 
gypse,  4  juillet  1893. 

Emi/s  parisiensis  Cuv.  • —  Une  plaque  marginale  de  la  carapace,  entre  la 
1"  et  la  3"  mnsse.  De  la  carrière  l'ers  à  Livry,  juin  1893. 

Un  débris  d'ossement  indéterminaljle  que  je  rappni'te  à  cette  espèce  du 
même  gisement,  17  septembre  1893. 

Un  humérus  d'un  petit  sujet,  même  gisement,  7  mai  1895. 

Un  hvoplastron,  de  la  1"  masse,  banc  dit  (les  Biens-venants).  Carrière 
Pers  à  Livrv,  8  novembre  189.". 

Un  humérus...,  21  septembre  190fi,  même  gisement. 

Un  débris  de  plastron  peu  déterminnble  du  banc  dit  (les  Moutons).  Carrière 
Pers,  Noisy-le-Sec,  23  novembre  1906. 
■    Hvoplastron  gauche,  même  gisement.  4  juillet  1901. 

Un  débris  de  olasfron  de  la  U'  masse.  Carrière  ,\ubrv  à  Cagnv,  3  mai  1901. 

Trioivjx.  —  Dans  plaque  costale  :  une  de  1"'°  masse  du  gypse,  banc  dit 
(les  Riens-venants):  la  deuxième  sans  indication  de  la  couche,  mais  de  la 
["  masse  également.  Carrière  Pers  à  Livn-,  le  12  mai  1898  et  le  2S  sep- 
tembre 1901. 


Sauriens.  —  Genre  :  Crncodilvs. 

Une  plaque  dermique,  dt  la  haute  masse,  .\rgenteuil  fVolembert),  27  juin 
1893. 

Une  écaille,  du  T  banc  au-dessous  du  sommet  de  la  haute  masse.  Carrière 
Lambert  à  Cormeilles-en-Parisis,  2  octobre  1908. 

Une  vertèbre,  du  1"  chien.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  3  décembre  1904. 

Un  débris  indéterminé,  des  marnes  bleues,  au-dessus  de  la  l™  masse. 
Carrière  Cauvnin  à  Romainville,  4  septembre  1903. 

Trois  dents,  de  la  marne  à  limnées,  de  la  carrière  Pers  à  Noisv-le-Sec, 

7  juin  1895  et  30  avril  1896. 

Quelques  vertèbres  et  dents,  de  la  marne  à  limnées.  Carrière  Cauvain  à 
Romainville,  18  juin  1896. 

Une  dent,  de  la  marne  à  limnées,  de  Fresnes-Les-Rungis.  Carrière  Mar- 
chand, 23  janvier  1902. 

OISEAUX 

Une  empreinte  d'une  espèce  voisine  par  ses  proportions  et  le  rapport  pro- 
portionnel de  ses  membres  avec  le  Hnltus  intermediiis  Al.  M.  Edwards,  qui 
est  au  Muséum.  Oiseau  presque  complet  empreinte  et  contre-empreinte,  de 
In  U"  masse,  banc  dit  dies  Cheveux).  De  la  carrière  Volembert  à  Argenteuil, 

8  déeembre  1893. 

Fragment  d'humérus  d'un  oiseau  indéterminé,  de  la  U"  masse.  Carrière 
Gauvain  à  Romainville,  30  janvier  1894. 


6'i     A.  Laville. —  Vertébrés  fossilea  du  gypse  Parisien  el  du  Sannoisien. 

Une  patte  d'oiseau  indéterminé,  avec  l'iiiunérus,  radius  et  cubitus  et  trois 
doigts,  de  la  l"'"  niasse.  Carrière  Voiembert  à  Sannois,  le  20  juillet  1894. 

Des  débi'is  de  membres  indéirmiincs,  de  la  marne  à  linmé.^s  des  rarrières 
Pers  à  Noisy-le-Sec  cl  (lauxaiii  à  lliuiiaiiiville,   17  août  I89"j. 

Un  fémur  fendu  d'un  ftiseau  indéterminé,  de  la  U"  masse.  Carrière  Eve 
à  Argenteuii,  ;tl  mars  18!IH. 

Une  patte  d'un  oiseau  indéliMiniué,  de  la  1"  masse.  Carrière  Pachot  à 
Gagny,  1"  avril  1902. 

Divers  os  de  membres,  des  marnes  à  limnées  de  Romainville,  cariière 
Gauvain,  et  Xnisy-le-Sec-,  carrière  Pers,  2i  octobre  1893. 

Un  humérus  d'un  oiseau  indéterminé  et  divers  débris  d'os  longs,  marne 
à  linniées.  Cari-ière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  30  avrU  1890. 

Paitie  supérieure  d'un  fémur  d'oiseau  indéterminé,  marne  à  limnées. 
Carrière  Gauvain  h  Romainville,  8  août  1890. 

Divers  os  longs  brisés  d'oiseau  indéterminé,  marne  à  limnées.  Carrière 
Gauvain  à  Romainville,   19  mai-s  1897,   \  septendjre  190.'i. 

Un  tarso-métatarsien  d'oiseau  indéterminé,  marne  à  limnées  de  Romain- 
ville.  Carrière  Gauvain,  3  décembre  1904. 

Divers  débris  indéterminés,  dont  deux  têtes  d'humérus  d'oiseau  indéter- 
miné, marne  à  limnées.  Fresnes-les-Rungis,  23  juin  1902. 


MAMMIFÈRES 

Ordre  des  Marsupiaux.  —  Sous-Ordre  Iksectivores. 

Didrtjjhis  Curicii  Fisciier.  —  Animal  entier.  (Is  mai'sn]iiaux  invisibles,  de 
la  U"  masse  du  gypse.  Carrière  Volembeit  à  Sannois,  20  juillet  1894. 

Ordre  des  Rongeurs. 

TrcclxDiu/s  HniHliiclH  l-artet.  —  Des  mai  nés  a  humées.  Carrière  Pers  à 
Noisy-le-Sec. 

Diverses  pièces,  dont  : 

Débris  de  mâchoire  supérieure  et  une  mandibule  intéi-ieure  droite,  21  oc- 
tobre 1894. 

Une  extrémité  de  museaii,  avec  les  seules  incisives,  5  mai  1893. 

Débris  de  mâchoire  et  de  tète,  7  juin  1893. 

Une  mandibule  inférieure  di-oite,  30  avril  1890. 

Débris  de  pattes  et  de  mâchoires,  24  oclobi'e  1898. 

Deux  mandibules  et  quelques  débris  d'ossements  divers,  16  janvier  1903. 

Même  dépôt,  à  Romainville,  carrière  Gauvain.  un  crâne  écrasé,  18  juin 
1890. 

Un  fragment  de  crâne,  6  juillet  1899. 

DEUXIÈME    PARTIE 

Ordre  des  Ongulés.  —  Sous-Ordre  Perissod.\ctyles. 

Paloplotherium  minus  Cuvier(l).  —  Une  3^  arrière-molaire  supérieure 
gauche  (D),  de  la  2'  masse  du  gypse.  Carrière  Voiembert  à  Sannois. 

(1)  Parmi  les  pièces  rapportées  ii  ce  genre  el  ù  celle  espèce  il  y  en  n  qui  sont  douteuses, 
.l'indique  ce  doule  par  la  lettre  (D;. 


A.  LwilJ.ic. —  \'i'ii(''lirr\  Jawilcs  du  gypse  Parisien  el  du  Sannoisien.     65 


l  11  cuboïde  giuiclie,  tie  la  T'  masse  du  gypse.  Cairière  Pers  à  Livry, 
23  décenibi-e  I8!):î. 

Un  3"  iiiét<icai|iicii  droit,  du  la  1'"  masse  du  gypse  (D).  Carrière  (jauvain 
h  Romainville. 

In  fi-agmenl  de  mandibule  avec  la  4"  prémolaii-e,  les  2"  el  3°  arrière- 
molaires  el  (piatre  donls  délachées  (D),  de  la  J'"  masse  du  gypse.  Carrière 
lilanelietol  à  iNoisy-le-Sec,  ti  août  1S;)3. 

Ine  omoplate  gauche  (U),  de  la  l''  masse  du  gvpse.  Carrière  Cliarliei-, 
Avr-on,  23  juin  1893. 

Une  empreinte  de  pied  avec  asti'agale,  phalanges  el  autres  ossements  du 
larse  (D),  de  la  T'  masse  du  gvpse.  De  la  cairière  Volemberl  à  Sannois, 
16  février  18!)i. 

Un  astragale  droil  (D),  de  la  P'  masse.  Carrière  Pers  à  Uivry,  l-i  juin  1893. 

Un  2"  ou  4''  mélalarsien  (D),  de  la  1"  masse.  A\nin.  Donné  par  M.  Cornu, 
20  juin  1893. 

Une  3"  phalange  el  quelques  os  sésamoïdes  (D),  de  la  l'"  masse  du  gypse. 
De  la  carrière  Pers  à  Noisy-Ie-Sec,  13  août  1905. 

Mâchoire  supérieure  avec  les  2",  3"  et  4'  prémolaires  gauches,  les  2",  3"  el 
un  quart  de  la  4"  prémolaires  droites  et  les  2°  el  3'  arrière-molaires  droites  (D), 
de  la  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  17  août  1893. 

Débris  d'une  patte  avec  phalanges  du  2"^  doigt  du  pied  droit  de  derrière  (D). 
Carrière  Bancel  à  Saint-Brice,  3  septembre  1893. 

Mâchoire  inférieure  avec  les  six  incisives,  les  deux  canines,  six  molaires 
à  gauche,  de  la  marne  bleue  au-dessus  du  gypse;  banc  dit  (Cios-Banc),  à 
ciment  et  à  chaux,  à  2"60  au-dessus  de  la  1"  masse.  Romainville,  cariière 
Gauvain,  18  juin  1896. 

Crâne,  avec  sur  le  côté  droit,  trois  incisives,  une  canine,  les  2°,  3°  et 
4"  prémolaii'es,  1"  et  2"  arrière-molaires  ou  3'  el  4'  prémolaires  el  1",  2" 
et  3°  arrière-molaires:  sur  le  côté  gauche,  1",  2",  3"  el  4'  prémolaires  el  l''" 
et  2'  arrière-molaiies.  Du  banc  dit  (les  Feuilles),  dans  la  ["  masse.  Carrière 
Birkel  à  Sannois,  20  juin  1896. 

Tète  supérieure  de  radius  di'oit  (D),  de  la  1''°  masse  du  gvpse.  Sannois, 
1"  février  1899. 

Un  3"  métacarpien  droit,  de  la  f"  masse  du  gypse  (D).  Carrière  Aubry  à 
Gagny,  3  mai  1901. 

Un  3'  métatarsien  gauche  (D),  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Leperdrieux 
à  Sannois,  6  mars  1902. 


A.  Lamlle. 


(A  suivre). 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Quelques  rectifications  à  propos  de  Tenthrédines.  —  Avant  de  donner  la  liste 
des  espèces  dont  j'ai  réussi  l'éducation  depuis  la  publication  de  mes  dernières  notes, 
il  me  paraît  utile  de  revenir  sur  mes  premiers  articles  pour  y  apporter  les  diverses 
modifications  ci-après   : 

Cladius  pectinicornis  Geoff.  — Dans  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  38*  année, 
p.  8,  je  disais  :  «  Je  réunis  ces  deux  espèces  {pectinirornis  et  crassicornis)  dont 
les  larves  mélangées  se  trouvent  à  peu  près  constamment  dans  les  jardins.  » 

Je  doutais,  en  effet,  fortement  de  l'existence  de  deux  espèces  sur  lesquelles  je 


6G  Notes  spéciales  el  locales. 

ne  parvenais  pas  à  reconnaître  les  caractères  au  moyen  desquels  Konow  les  a  diffé- 
renciées, même  sur  les  exemplaires  dcterjiiinés  par  lui;  après  bien  des  comparaisons 
je  considère  plus  que  jamais  ces  deux  prétendues  espèces  comme  n'en  formant 
qu'une,  et  c'est  du  reste  l'opinion  du  D'  Enslin  [m  litt.). 

Il  y  a  donc  lieu  de  conserver  seulement  le  nom  de  pectinicurnis,  qui  a  la  priorité. 

Friophorus  tristis  Zadd.  —  Tout  ce  que  j'ai  dit  à  la  page  9  du  même  article  et 
à  la  page  18  de  la  40*^  année,  comme  étant  relatif  à  Priophorus  padi  L.  se  rapporte 
à  F.  trisiis  Zadd. 

J'avais  fait  mes  premiers  élevages  a^ant  d'être  en  rapport  avec  Konow,  et  ne 
possédant  à  ce  moment  que  l'ouvrage  d'André,  je  n'arrivais  pas  à  être  fixé;  mes 
larves,  d'après  ledit  ouvrage,  me  paraissant  être  /'.  BruUei,  tandis  que  les  in- 
sectes parfaits  ressemblaient  à  t.  tristis. 

Lorsque  je  soumis  au  savant  spécialiste  les  insectes  que  j'avais  obtenus,  il  me 
les  étiqueta  l'riupkurus  padi,  et,  pensant  que  cette  détermination  présentait  toute 
garantie,  je  publiai  mes  observations  sous  ce  nom;  mais  depuis,  ayant  trouvé  sur 
l'Aubépine  la  larve  du  véritable  F.  padi,  et  ayant  réussi  à  l'élever,  ainsi  que  je 
le  dirai  plus  tard,  j'ai  reconnu  que  Konow  s  était  trompé  et  je  me  suis  assuré, 
au  moyen  de  la  clef  analytique  qu'il  a  publiée  dans  Wiener  Entoiiiol.  Zeitung, 
13"  année,  p.  86,  que  mon  espèce  est  bien  Friophorus  tristis  Zadd.,  comme  je  l'in- 
dique plus  liaut. 

J'ajouterai  que,  dans  son  Gênera,  Konow  met  en  synonymie,  sous  F.  padi,  deux 
espèces  de  Lepeletier  de  Saint-Fargeau,  Cladius  murio  et  pallipts,  cependant  bien 
séparées  par  celui-ci  dans  sa  Munutjraphia  tenthredinetaruni,  où  elles  figurent 
sous  les  n"'  168  et  169. 

Or,  il  ne  me  parait  pas  douteux  que  si  Cladius  pallipes  Lep.  est  bien  synonyme 
de  Friopliurus  padi  L.  {pedes  paliidi,  tarsis  2  posticis  mgris),  Cladius  morio 
n'est  autre  que  Friophorus  tristis  Zadd.  {pedes  paliidi,  feinorihus  niijris). 

Fontania  bella  Zadd.  —  Ou  trouve  souvent  sur  les  Saules  une  cécidie  à  peu  j)rès 
sphérique,  faiblement  velue,  fixée  par  un  point  sur  le  dessous  de  la  feuille  et  que 
l'abbé  Kieffer,  dans  son  travail  sur  les  Hyménoptérocécidies,  paru  dans  la  Feuille 
des  Jeunes  À'aturalistes,  21"  année,  p.  253,  attribuait  à  JS'ematus  bellus  Zadd. 

Le  même  auteur,  dans  son  Synopsis  des  Zoocecidies,  publié  dans  les  Annales 
de  la  Société  entomologique  de  France,  année  1901,  p.  489,  indique  deux  cécidies, 
l'une  sur  Salix  aurita!  fortement  velue  de  blanc  qui  serait  due  à  Fontania  bella 
André  =  baccarum  Cam.  et  l'autre  sur  Salix  aurita  caprea  et  cinerea,  faiblement 
pubescente  de  gris,  due  à  Fontania  pedunculi  Hartig. 

D'un  autre  côté,  Darboux  et  Houard,  dans  leur  Catalogue  systématique  des 
Zoocecidies  de  l'Europe  et  du  bassin  méditerranéen,  et  Houard  ensuite,  dans  ses 
Zoocecidies  des  plantes  d'Europe,  etc.,  n'indiquent  plus  qu'une  seule  cécidie  pré- 
sentant ces  caractères  et  ayant  pour  auteur  F.  pedunculi  Hartig;  j'en  conclus  alors 
que  les  deux  dénominations  étaient  synonymes  et  je  rapportai  à  Fontania  pedun- 
culi les  remarques  que  je  publiai  à  la  page  9  de  la  38"  année  de  la  Feuille. 

Je  ne  possédais  à  cette  époque  aucun  travail  de  Konow  sur  le  genre  Fontania 
et  je  nommai  mon  insecte  d'après  les  caractères  tirés  de  la  galle;  mais  lorsque, 
ayant  pu  me  procurer,  grâce  à  l'amabilité  du  D''  Enslin,  l'analyse  que  Konow 
avait  fait  paraître  dans  les  Mémoires  de  l' Académie  impériale  des  Sciences  de 
Saint-Fétersbourij  (Ueber  die  Ausbeute  der  russischen  polar-Expedition  an  Blatt- 

wespen ,   1907,   p.   8),  je  voulus  vérifier  la  détermination  de  mon   insecte,   je 

m'aperçus  que  j'a\ais  fait  fausse  route  et  le  D"'  Enslin,  dont  je  demandai  l'avis, 
me  répondit  que  pour  lui  c'était  bien  F.  bella  Zadd.  et  non  pedunculi  Htg. 

Fteronus  oligospilus  Fôrst.  —  J'ai  déclaré,  page  10  de  la  38"  année,  avoir  trouvé 
une  larve  sur  Salix  fruijilis  et  une  autre  sur  Alnus  glutinosa.  Brischke  et  Zaddach 
(6"  partie,  p.  39),  sous  le  nom  de  Ncmatus  oligospinus  (sic),  décrivent  également 
une  larve  qui  vivrait  selon  eux  sur  Salix  triandra  et  aussi  sur  Alnus  glutinosa, 
et  Konow,  à  qui  je  soumis  les  deux  insectes  sortis  des  larves  dont  je  parle  plus 
haut,  n'ayant  pas  moi-même  remarqué  la  différence  des  larves  que  j'avais  élevées 
à  des  époques  éloignées,  de  sorte  que  je  n'avais  pas  conservé  souvenir  de  la  pre- 
mière quand  je  trouvai  la  seconde,  Konow  dis-je,  me  les  nomma  tous  les  deux 
Fteronus  oligospilus. 

Or  tandis  que  ce  nom  s'appliquait  bien,  selon  moi,  à  l'insecte  sorti  de  la  larve 
du  Saule,  celle  de  l'Aulne  était  incontestablement  Ft.  polyspilus  Fôrst,  dont  j'ai 
parlé,  page  19  de  la  40"  année,  à  l'occasion  d'un  autre  élevage.  J'ajouterai  que  je 
ne  crois  pas  que  polyspilus  vive  sur  le  Saule  comme  je  l'ai  dit  à  cet  endroit. 

Dans  son  Analytische  i'ebcrsicht  der  Larven,  p.  20  et  21,  Konow  différencie  les 
larves  du  Saule  et  de  l'Aulne  et  attribue  la  première,  d'un  vert  bleuâtre  clair, 
mat,  à  Fteronus  microcercus  Th.  et  la  seconde  d'un  vert  brillant  à  Fteronus  oli- 
gospilus Fôrst.  Plus  tard,  considérant  ces  deux  noms  comme  synonymes,  il  rem- 


Notes  spéciales  et  locales.  67 

plaça  microceicus  par  uUyu^ijitua  el  corrigea  ulKjuipilui  ou  ijuly.-'pilus  =  gluti- 
nosce  Cam. 

Les  caractères  distiuctifs  des  deux  larves  paraissent  avoir  été  copiés  dans 
Brisciike  et  Zaddach,  qui  décrivent  la  première  sous  le  nom  de  A  emalus  miliaris 
i-'ï.,  3"  forme,  et  la  seconde,  comme  je  le  dis  plus  haut,  sous  celui  de  jV.  oligospinus 
qui  serait  alors  polyspilus,  si  je  ne  me  trompe. 

Depuis,  j'ai  eu  l'occasion  d'élever  a  nouveau  ces  deux  larves  qui  diffèrent  nette- 
ment, tant  par  leurs  caractères  que  par  leur  plante  nourricière,  et  j'ai  pu  me 
convaincre  que  Konow  avait  confondu  les  insectes  parfaits. 

J'ajouterai  que  dans  sa  Kevision  der  Nematiden  Gattung  fteronus,  parue  dans 
la  Zeitsckrifl  fur  llym.  uiid  Dipt.,  en  ]9U3,  il  prétend  que  i't.  oiiyuspiius  est  facile 
à  reconnaître  par  une  carène  longitudinale  traversant  le  champ  frontal,  carène 
qui,  il  l'avoue  ensuite,  est  quelquefois  indistincte;  or  je  n'ai  jamais  pu  l'apercevoir 
nettement,  même  sur  les  exemplaires  déterminés  par  lui,  et  ses  deux  espèces  se 
ressemblent  tellement  qu'il  est  fort  difficile  de  les  distinguer  (je  ne  parle  que 
des  Q,  car  je  ne  possède  pas  de  C/  de  polyspilus). 

J'ai  bien  fait  quelques  remarques  que  je  me  proposais  de  publier,  mais  je 
possède  un  trop  petit  nombre  d'exemplaires  pour  être  sûr  de  la  constance  des 
caractères  que  j'ai  cru  constater  et  j'attendrai  que  j  en  sois  plus  certain. 

l'teronus  bipartitus  Lep.  —  Il  y  a  quelques  années  je  capturais  sur  de  petits 
Saules,  plantés  en  bordure  dans  mon  jardin,  quelques  exemplaires  d'un  Fteronus 
qui  me  parut  être  l'espèce  décrite  dans  Brischke  et  Zaddach  (ô"  partie,  p.  321), 
sous  le  nom  de  Sematus  oc/iropus  Th.   {bipartitus  Lep.). 

Comme  Konow,  dans  son  Gênera,  tout  en  admettant  la  même  synonymie,  classe 
cette  espèce  dans  le  genre  toiitania  dont  mon  insecte  n'avait  aucunement  les  carac- 
tères, je  pensai  m'étre  trompé  d'autant  mieux  que  quelque  temps  après  je  trouvais 
la  larve  dont  je  vais  donner  ci-après  la  description;  cette  larve  vivant  en  liberté 
sur  les  feuilles  de  Saule  et  nullement  Cécidogène,  ne  pouvait  être  celle  d'un 
Pontania;  je  soumis  alors  mes  insectes  parfaits  au  D"'  Enslin  qui  crut  y  recon- 
naître le  rteronus  ini/usotidis  var.  falaciosus,  ainsi  que  je  lai  indiqué  à  la  page  18 
de  la  40°  année  de  la  Feuille. 

Je  continuai  cependant  à  correspondre  avec  lui  à  ce  sujet  et  lui  exprimai  mes 
doutes  venant  de  ce  que  ma  larve  ne  ressemblait  pas  du  tout  à  celle  du  Fteronua 
myosotidis  et  n'avait  pas  la  même  nourriture  puisque  cette  dernière,  d'après  les 
auteurs,  vit  sur  le  Trèfle. 

Il  écrivit  alors  un  intéressant  article  dans  la  Deutsch.  Ent.  Zeitschr.,  1911, 
p.  179,  où  il  exposa  que  mou  espèce  était  identique  au  Nematus  bipartitus  Lep. 
que  Konow  avait  d'abord  compris  dans  le  genre  l'teronus,  dans  son  Catalogus 
Tenthredinidarum  Europœ  (Deutsche  Entom.  Zeitschrift,  1890)  et  qu'il  avait  en- 
suite, dans  sa  Revision  der  Nematiden-Gattung  Fontania  Costa  (Zeitschr.  fur 
syst.  Hym.   und  Dipt.,   1901)  classé  par  erreur  dans  ce  dernier  genre. 

Voici  maintenant  la  description  de  la  larve  : 

Longueur  15  à  16  millimètres.  Tête  jaunâtre  légèrement  velue,  parsemée  de 
petites  taches  roussâtres,  une  tache  longitudinale  brun  noir  sur  le  vertex,  divisée 
en  deux,  sauf  dans  le  jeune  âge,  par  une  fine  ligne  claire,  puis  s'infléchissant 
brusquement  sur  le  front  à  angle  droit  de  chaque  côté,  de  façon  à  figurer  un  T 
renversé,  ces  deux  branches  pâlissant  et  finissant  même  par  disparaître  avec  l'âge. 
Une  tache  subpentagonale  moins  foncée  sur  la  face  et  séparée  de  la  première  par 
une  autre  ligne  claire  en  forme  de  V  renversé  et  très  obtus  faisant  suite  à  celle 
qui  divise  la  tache  du  vertex;  une  petite  tache  brune,  s'éclaircissant  aussi  avec 
l'âge,  commence  derrière  l'œil  et  remonte  en  pointe  vers  le  sommet  de  la  tête;  champ 
oculaire  noir,  mandibules  verdâtres,  brun  rouge  à  l'extrémité.  Corps  vert  clair, 
cylindrique,  parsemé  de  petites  verrues  grises,  puis  gris  verdàtre  et  enfin  vertes, 
en  se  distinguant  alors  du  reste  du  corps  qui  est  mat  et  paraît  comme  chagriné 
sous  un  fort  grossissement,  que  parce  qu'elles  sont  lisses  et  brillantes,  les  unes 
surmontées  d'un  poil  blanchâtre,  les  autres,  moins  grosses,  d'une  petite  pointe 
brune;  vaisseau  dorsal  vert  foncé  limité  par  deux  lignes  presque  blanches,  clapet 
anal  vert,  velu,  parseiné  de  petites  taches  grises  dans  sa  moitié  postérieure,  cerci 
courts,  obtus,  verts;  stigmates  linéaires  bordés  d'un  fin  liséré  brun  rougeâtre,  une 
ligne  longitudinale  claire  passant  sur  lesdits  stigmates,  ongles  bruns. 

Emphytus  serotinus  Miill.  —  A  la  page  22  de  la  40=  année  de  la  Feuille,  j'ai 
rapporté,  avec  doute,  à  cette  espèce,  un  Emphytus  dont  j'avais  élevé  plusieurs 
larves  trouvées  sur  des  rosiers;  je  me  suis  assuré  depuis  que  c'est  la  variété  flli- 
formis  Kl. 

Je  crois  avoir  retrouvé  les  mêmes  larves  vers  le  milieu  de  mai  1911;  elles  se  sont 
enterrées  à  la  fin  du  mois,  mais  jusqu'à  présent  je  n'ai  pas  eu  de  résultat. 

Lisieux.  A.  Loiselle. 


68  Noies  spécialex  el  Incales. 

Sur  une  nouvelle  grotte  à  ours  des  cavernes  à  Besançon.  —  Dans  une  grotte 
située  à  1  k.  500  de  Besançon,  dans  les  escarpements  astartiens  du  bois  de  Peu, 
au-dessus  de  Casamène,  j'ai  trouvé  dernièrement  un  repaire  d'ours  des  cavernes 
(Ursus  speleus).  Cette  grotte  possède  une  entrée  hauto  de  sept  à  huit  mètres  et 
large  de  cinq  à  six  mètres  et  se  continue  par  un  petit  couloir  assez  bas  au  bout 
duquel  s<^  trouve  une  chambre  qui  forme  un  abri  d'une  vingtaine  de  mètres  de 
profondeur  environ.  C'est  dans  cett<^  salle  du  fond  que  j'ai  trouvé  les  os  qui  font 
le  sujet  de  cette  communication.  Ils  sont  pour  la  plupart  en  bon  état  de  conser- 
vation. Deux  crânes  possédant  la  plus  grande  partie  de  leurs  dents,  des  vertèbres 
et  un  certain  nombre  d'os  des  membres,  tous  très  minéralisés  par  les  infiltrations 
de  l'eau.  L'un  des  crânes  présente  des  particularités  anatomiques  assez  intéres- 
santes :  sa  longueur  est,  par  rapport  à  sa  largeur,  de  beaucoup  supérieure  à  la 
moyenne  et  les  exemplaires  du  Musée  de  Besançon  avec  lesquels  nous  l'avons 
comparé  ne  laissent  aucun  doute  à  ce  sujet.  Cet  ours  est  assez  abondant  dans  les 
cavernes  de  la  région,  entre  autres  à  celles  d'Osselle  et  de  Goudenans-les-Moulins, 
fouillées  jadis  par  Cuvier.  Cette  dernière  a  fourni  quelques  pointes  moustériennes. 

La  station  de  Casamène  est  la  plus  rapprochée  des  stations  qui  aient  été  signalées 
jusqu'à  ce  jour  dans  notre  région,  c'est  pourquoi  j'ai  cru  intéressant  de  la  si- 
gnaler ici. 

Besançon.  Maurice  Thomas. 


Nouvelle  aberration  de  Arctia  caja  cf.  ^  Cette  nouvelle  aberration,  du  moins 
je  la  suppose  comme  telle,  a  été  capturée  par  un  jeune  chasseur  entomologiste, 
M.  Michel  Bernard,  à  Flaniboin,  non  loin  de  Nogent-sur-Marne  (Seine-et-Oise). 
Voici  la  description  du  sujet  que  j'ai  eu  en  mains  :  Ailes  supérieures  avec 
taches  brunes  aux  dimensions  normales,  mais  de  couleur  un  peu  plus  claire;  fond 
de  l'aile  au  lieu  d'être  blanc,  d'un  brun  clair. 

Ailes  inférieures  avec  les  six  taches  bleu  foncé  très  petite.^,  variant  de  2  à 
3  1/2  millimètres;  fond  de  l'aile  brun-noir  au  lieu  de  la  teinte  normale  rouge 
brique;  frange  de  la  teinte  du  fond  des  ailes  supérieures. 

Abdomen  brun,  foncé;  thorax  de  la  teinte  des  taches  des  ailes  supérieures,  pas 
le  collier  rouge  du   type;  antennes  brunes  au  lieu  d'être  blanches. 

C'est  en  somme,  comme  on  le  voit  un  sujet  très  intéressant  et  j'ai  eu  beau  le 
fasciner,  je  n'ai  pas  réussi  à  le  faire  entrer  dans  mes  boîtes.  Godard,  dans  son 
mémorable  ouvrage,  nous  donne  l'aberration  à  ailes  inférieures  et  à  abdomen 
à  fond  jaune;  c'est  ab.  lutescens;  puis  l'aberration  à  ailes  supérieures  de  teinte 
uniforme  brune  sauf  .sept  petites  taches  blanches  par  aile,  les  taches  brunes  du  type 
ayant  à  peu  près  envalii  totalement  l'aile  ;  puis  les  ailes  inférieures  uniformément 
bleu  foncé,   abdomen  jaune,   c'est  ab.    cunfiuenu  {ni<jre.^cen.s). 

Lille.  Alb.   Smits. 


L'Herbier  des  Lic'-ens  de  Grognot.  —  En  réponse  à  la  question  insérée  dans  le 
dernier  numéro  d-  la  FfuiUc,  j'ai  l'honneur  d'informer  son  auteur  que  l'herbier 
des  Lichens  de  Grog  lot  fait  partie  des  collections  do  la  Société  d'Histoire  Naturelle 
d'Autun.  Cet  herbier  comprend  environ  250  espèces  et  variétés  et  je  me  mets  entière- 
ment à  la  disposition  des  lichénologues  pour  leur  donner  de  plus  amples  renseigne- 
ments sur  son  contenu. 

Autun,  16,  rue  de  l'Arquebuse.  A.  Bovet. 


Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  Oberthûr.  Rennes— Paris  (1236-12) 


ANNEES    PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEDNES  NATURALISTES 


P-    SÉRIE    DECENNALE 

Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'annéi' 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 
Table  des  Matières  de  la  Série O  ir.  40 

II«   SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  35 

L'année 3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vendus  séparément). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  SO 

IIP    SpRIE   DÉCENNALE 
Années  1890  à  1900  :    ' 

Le  numéro O  f r.  40 

L'année ; 4  fr. 

Table  des  Matières 1  fr.  bO 

IV^  SÉRIE  DÉCENNALE 
Années  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  fr.  50. 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de  la  Série  est  en  préparation. 

V«  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro '. O  f  "r.  SO 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  la  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  25  %  pour  l'achat  des  3'  et  A"  séries. 


SOMMAIRE    DU     N°    497 


/ 
Joseph  Lacroix  :  Contribution  à  J'élude  des  Névroptèi'es  de  France  {(in). 

Etienne  Rabaud  :  Notes  biologiques  sur  Larinus  vittatus  F.  et  sa  larve. 

A.  Laville  :  Vertébrés  fossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien  des  environs  de  Paris. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Quelques  rectifications  à  propos  de  Tenllirëdines  (A.  Loisiîlle). 
Siu-  une  nouvelle  grotte  à  ours  des  cavernefi  à  Besançon  (Maurice  Thomas). 
•  Nouvelle  aberration  de  Arclia  cafa  cf  (Albert  Smits). 
1/llerbier  dos  Lichens  de  Grognot  (A.  BoviiT',. 


BULLETIN    D'ECHANGES    DE   LA    FEUILLE    DES   JEUNES    NATURALISTES 


M.  P.  Duchevet,  24,  rue  Mauljean,  Wassy  (Haute-Mgrne),  s'occupant  d'une  col- 
lection de  Coléoptères  de  sa  région  depuis  trois  ans,  désire  entrer  en  relations 
d'échange  avec  débutants  du  midi  et  d'outre-mer. 


M.  L.  Bruyant,  préparateur  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Lille,  désire  se  procurer 
de  nombreux  exemplaires  adultes  de  l'Acarien,  appelé  Tromhidium  holosericeum, 
expédiés  vivants  ou  en  alcool.  Il  i-ecevra  également  toujours  avec  plaisir  des 
échantillons -de  larves  parasites  de  Trombidions  (Kougets)  récoltées  sur  les  Ver- 
tébrés et  les  Invertébrés.  Lui  écrire  en  e^'po&axA  desiderata  en  échange. 


M.  Dutot,  56,  rue  Montebello,  Cherbourg  (Manche),  offre  coquilles  marines  et 
terrestres,  fossiles,  roches  et  minéraux,  fougères  vivantes,  contre  échantillons 
analogues. 

VIENT     DE     PARAITRE 

FORME,     PUISSANCE    &    StABILITÉ    DES     POISSONS 

Par  Fbédéeic  HOUSSAï,  professeur  à  la  FacuUé  des  Sciences  de' Pari.s 

Gr.  in-80  de  372  pages,  avec  117  figures 12  fr.  50 

HERMANN  &  FILS,  6,  rue  de  la  Sorbonne,  Paris 

M.  HODSSAY  avait  résolu  de  moatrer  avec  rigueur  sur  un  exemple  net  la  façon  dont  le  milieu 
extérieur  modèle  une  lorme  animale  donnée.  Ayant  fait  choix  des  poissons  pour  sujet  de  son  étude, 
il  a  entrepris  de  prouver  que  la  résistance  de  l'eau  était  capable  à  elle  seule  de  rendre  compte  de 
toutes  les  formes  et  de  toutes  les  variétés  que  l'on  trouve  chez  ces  animaux,  chacune  étant 
exactement  appropriée  à  une  certaine  vitesse,  à  laquelle  aussi  correspond  une  certaine  résistance. 

Dans  son  liTOe  sur  les  Poissons,  M.  Houbsay  passe  incessamment  de  l'observation  laite  sur  le 
vivant  à  l'expérience  exécutée  avec  des  modèles  artificiels,  marche  des  courants  d'eau  sur  l'animal 
mobile  étudiée  à  l'aide  de  fils  de  soie  fiottants  fixés  sur  son  corps,  mesure  de  la  puissance  sur 
des  pDissons  ingénieusement  et  sàmplement  attelés,  résistance  à  l'avancement  des  carènes 
de  toutes  sortes  avec  ou  sans  nageoires  vibrantes,  modifications  des  formes  depuis  les  époques 
géologiques  jusqu'à  nos  jours  :  tout  concourt  à  l'unique  conclusion  fermement  assise. 

Cet  ouvrage  si  satisfaisant  pour  l'esprit  du  philosophe  et  du  biologiste  épris  de  science  p'ure  est 
de  la  plus  opportune  utilité  pour  la  science  appliquée. 


AVIS.  —  Les  noms  des  donateurs  de  la  Bibliothèque  pour  le  mois  écoulé 
paraîtront  au  prochain  numéro. 

Les  prochains  fascicult-s  du  Catalogue  sout  en  cours  d'exécution. 


0.vrt»,l"  J"i"  1912 


V  Série,  42»  Année        —        N»498^j,.    /^ 


LA   FEUILLE 


-i) 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE   NATURELLE 


-?-    -Ç- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16^ 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"'  janvier 

(au  lieu  du  1°"'  novembre). 


u 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  — Paris 


1912 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  LANGUE  FRANÇAISE 


Boisseau  (G.)  et  G  Lanokville.  —  L'Escargot.  Elevage  et  Parcage,  in-16,  96  p. 
avec  grav.  — .  Paris.  Hachette.  —  2  f r.  50. 

Courtois  (M""  J.).  —  Sur  le  criheUain  et  le  mhuniitruin  des  Araignées  cribellates 
(Diplûnic  detudes  supérieures),   in-8",  5"  p.   avec  fig.  —  Paria,  Laroee. 

CoQUiDÉ  (M.-E.).  —  Etude  des  formations  récentes  de  la  vallée  de  la  Somme  et 
du  littoral  avoivsinant,  in-S",  MO  p.  avec  fig.,  tableau  et  croquis  schématiques.  — 
Amiens,  iinp.  Grau. 

Uelaïcsse  (Maurice).  —  Haut-Sénégal  (Soudan  français),  I"'^  ^érie.  T.  I,  le  pays, 
les  peuples,  les  langues,  434  p.,  gravures  et  cartes.  —  Paris,  Laiose. 

FiNET  (Achille).  —  Notulte  systematicœ  (Herbier  du  Muséum  de  Paris,  Phané- 
rogamie).  T.  II,  n"  6,  in-8°,  p.  161-192,  avec  fig.  —  Paris,  Geuthner. 

I 
FouARD  (Eugène).  —  Recherches  sur  l'état  colloïdal  do  l'Amidon  et  sur  sa  consti- 
tution physico-chimique  (thèse),  in-8°,  V-152  p.  avec  fig.  —  Laval,  imp.  Barnéoud. 

Gain  (Edmond)  et  Brocq  RoussEU.  —  Traité  des  Foins  :  composition  botanique, 
préparation  et  conservation,  caractères  antérieurs.  Les  foins  spéciaux.  Etude  chi- 
mique des  foins.  Monographie  des  foins  français  et*étrangers.  Foins  et  fourrages 
des  colonies  françaises,  etc.,  in-S°,  795  p.  —  Pai'is,  Baillière. 

GÈZE  (J.-B.).  —  Etudes  botaniques  et  agronomiques  sur  les  Typha  et  quelques 
autres  plantes  palustres,  in-ô",  viii-174  p.  avec  planches.  —  Villefranche  (Aveyron), 
Société  d'imprimerie. 

Lemoine  (Paul).  —  Géologie  du  bassin  de  Paris,  in-8",  II-412  p.  avec  136  fig.  et 
9  planches.  —  Paris,  Hermann.  —  15  fr. 

LÉVEiLLÉ  (H.).  —  iconographie  du  genre  Epilohium,  gr.  in-8°,  p.  303-328, 
planches  cxlviii-cclxxii.  —  Le  Mans,  imp.  Monnoyer. 

Magnan  (A.).  —  Le  tube  digestif  et  le  régime  alimentaire  des  Oiseaux  (thèse), 
in-8",  181  p.  —  Paris,  Hermann. 

Poirier  (P.),  A.  L'harpy  et  Nicolas.  —  Traité  d'Anatomie  humaine.  T.  IV, 
fasc.   I,  Tube  digestif,  gr.   in-S",  448  p.   avec  213  fig.  —  Paris,   Masson.  —,  12  fr. 

Robert  (G.).  —  Recherches  sur  l'appareil  pilifère  de  la  famille  des  Verbénacées 
(thèse),  in-8°,  68  p.  avec  planches.  —  Lons-le-Saunier,  imp.  Declume. 

Thomas  et  Cuzin.  —  Liste  de  305  espèces  et  variétés  de  Champignons  récoltés 
aux  environs  d'Auxerre,  in-8",  62  p.  —  Auxerre,  imp.  Gallot. 


l--  Juin  1912  —  V=  Série,  42<^  Année  —  N°  498 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


VERTEBRES  FOSSILES  DU  GYPSE  PARISIEN  &  DU  SANNOISIEN         £ 

DES  ENVIRONS  DE  PARIS 

(Fin) 


Genre  Palœothcrium  (1). 


Fragment  de  bassin.  Carrière  Chateilier  à  Villejuif,  29  septembre  1907. 

Pied  de  der-rière  dioil  avec  i'  doigl,  dont  le  métatarsien  et  la  plialange. 
De  la  carrière  Chateilier  à  Villejuif,  13  mai  1908. 

Fr-agment  de  mandibule  droiie  avec  les  l''^  2",  3°,  4°  prémolaires,  1"^"  et 
2'  arrière-molaires.  De  la  mandibule  gauche  reste  seulement  la  l"'*  prémolaire, 
du  banc  de  marne  dit  (les  OEufs),  dans  la  2"  niasse  du  gypse.  Carrière  Nitard 
à  Sannois,  14  août  1900. 

Une  mandibule  droite  sans  dents,  banc  de  marne  dans  la  2"  masse.  Carrière 
Lambert  à  Cormeilles-en-Parisis,  11  mars  1902. 

Fragment  de  mandiliule  avec  quatre  prémolaires,  de  la  1''^  masse  du  gypse. 
Carrière  Leclère  à  Avron,  12  mai  1893. 

Mâchoire  supérieure  avec  la  4°  prémolaire  et  les  1",  2°  et  3°  arrière- 
molaires  gauches,  les  3°  et  4"  arrière-molaires  droites,  1"  masse  du  gj'pse. 
Carrière  Leclère  à  Avron,  juin  1893. 

Mandibule  gauche  avec  les  3"  et  4"^  prémolaires,  2"  et  3"  ariière-molaires 
et  patte  avec  deux  métacarpiens  et  le  calcanéum.  Carrière  Herbinot  à  Chelles, 
1 1  juillet  1893. 

Une  articulation  intérieure  du  fémur  droit  de  P.  magnum  Cuv.,  de  la 
P'  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  6  août  1893. 

Un  palais  avec  les  quatre  prémolaires  et  les  1"  et  2"  arrière-molaires 
gauches,  les  P'  et  2^  prémolaires  droites  et  la  canine  droite,  de  la  l"  masse 
du  gypse.  Carrière  Gauvain  à  Romainville,  13  août  1893. 

Mâchoire  inférieure  avec  la  canine,  les  molaires  1  à  6  pour  le  côté  droit 
et  1  à  7  pour  le  côté  gauche,  1'"  masse  du  gypse.  Saint-Leu-Tavernv, 
21  août  1893. 

Fragments  de  dents  de  Palseotherium  m,agnum  Cuv.,  1"  masse  du  gypse. 
Carrière  Pers  à  Livry,  17  septembre  1893. 

Les  2°  et  3^  arrière-molaires  sur  fragment  de  mâchoire,  1"  masse  du  gypse. 
Noisy-le-Sec,  septembre  1893. 

Une  mandibule  écrasée,  1"  masse.  Carrière  Leperdrieux  à  Samiois,  3  oc- 
tobre 1893. 

1)  Sauf  pour  le  P.  magnum,  les  noms  d'espèces  sont  incertains. 


70     A.  Laville. —  Vertébrés  lossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien. 

Fragment  de  la  màcliuiic  supéiuMiie,  cùlé  gauclii-  avrc  ciiiq  incisives,  la 
canine,  2'  cl  -i'  iiiéinolaiix's.  l"'  masse.  CaiTière  .N'iiaixl  à  Sannuis,  24  oc- 
lobi-e  1803. 

Tète  supérieure  du  radius  gauclie,  de  la  i'"  niasse  du  gypse.  Cariière 
Volembert  à  Sannois,  S  décembre  18!};j. 

Fragment  de  raïUculalion  ilc  l'humérus  sur  le  radius  du  /'.  incujiiuiii  Cu\., 
['"  masse  du  gypse.  Livi-y,  23  décembre  1(S!)3. 

Une  mâchoire  intérieure  avec  les  2^  3',  4"  prémolaires,  les  1",  2°  et  3" 
arrière-molaires  pour  le  côté  droit  et  les  2",  3",  4"  prémolaires  et  l'"  arrière- 
molaire  poui'  le  côté  gauciie.  V  masse  du  gypse;  donné  par  M.  Dindiii. 
Carrière  Dindin  à  Vaujours. 

Un  quatrième  mélalarsien  gauche,  de  la  l''  masse  du  gypse.  Carrièic  Pei's 
à  iNoisy-le-Sec,   10  lévrier  18'J4. 

Une  canine  épointée.  un  fiagment  de  mâchoire  supérieure  avec  les  l"  et 
2"  arrière-molaires  droites,  de  la  1"  masse  du  gypse.  Montigny,  23  février 
1894. 

Un  fragment  de  mandibule  droite  avec  les  i",  2°,  3''  et  4''  prémolaires  et 
une  arrière-molaire,  de  la  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Bancel  à  Saint- 
Brice,  1894. 

Un  calcanéum  droit,  de  la  1"  masse  du  gypse.  De  la  carrière  Leperdrieux 
à  Sannois,  20  avril  1894. 

Divers  débris  de  dents  :  molaires,  canines,  une  2"=  prémolaire  gauche 
complète,  de  la  1"  masse  du  gvpse.  Carrière  Leperdrieux  à  Sannois, 
20  avril  18!)i. 

Les  2"  et  3°  prémolaires  inférieures  droites,  la  3'  arrière-molaire  inférieure 
gauche,  une  rotule,  de  la  1"  masse  du  gypse.  Carrières  Pers  et  Blanchetol 
à  Noisy-le-Sec,  1"  mai  1894. 

Une  articulation  inférieure  du  fémur  gauche,  de  la  1"  masse  du  gypse: 
une  3"  arrière-molaire  inférieuie  droite,  de  la  l'''  masse  du  gypse,  carrière 
Dindin  à  Vaujours  et  les  2"  et  3"  arrière-molaires  supérieures  gauches  de 
la  1"  masse  du  gypse.  Livi-y,  le  15  juin  1894. 

Une  mandibule  gauche  avec  la  4°  prémolaire  et  les  1",  2°  et  3°  arrière- 
molaires,  de  la  1"'^  masse  du  gypse.  Carrière  Pachot  à  Gagny,  30  juin  1894. 

Des  1"  et  2' arrière-molaires  gauches  supérieures;  mâchoire  inférieuie  avec 
les  4°  prémolaire,  P"  et  3"  arrière-molaires  gauches  et  les  4°  prémolaire, 
l^,  2",  3"  arrière-molaires  dioiles,  de  la  1"  masse  du  gvpse.  Carrière  Bancel 
à  Saint-Brice,  3  juillet  1894. 

Débris  du  pied  de  derrière  droit  avec  calcanéum,  astragale  et  articulation 
du  tibia  sur  l'astragale,  le  naviculaire,  le  cunéiforme  3  et  le  2°  métatarsien, 
1"  masse  du  gypse.  Carrière  Blanchetot  à  Noisy-Ie-Sec,  7  septembre  1894. 
■    Une  mâchoire  inférieure  avec  deux  canines,  les  sept  molaiies  gauches. 

Un  autre  fragment  très  mutilé  avec  quatre  incisives,  deux  canines,  deux 
2°  prémolaires,  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Blanchetot  à  Noisy-le-Sec, 
7  septembre  1894. 

Pied  de  dei-rière  gauche,  2",  3"  et  4'  métacarpiens,  astragale,  calcanéum, 
scaphoïde,  cuboïde,  cunéiforme  et  quelques  petits  os,  des  phalanges  d'un  tout 
petit  palœotlierium:  en  plus  des  débris  de  tibia  et  de  péronés,  de  la  1"  masse 
du  gypse.  Carrière  Audebert  de  Lapinsonie  à  Montmagny.  Donné  par  !\I.  Au- 
debert  de  Lapinsonie,  9  octobre  1894. 

P.  magnum  Cuv.  —  Débris  très  mutilés  de  la  mâchoire  supérieure  et  infé- 
rieure. Une  incisive,  une  canine,  1",  3'  prémolaires  inférieures  droites  avec 
d'autres  débris,  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  4  mai  189.S. 

Un  fragment  de  mâchoire  sur  gangue,  un  cubitus  et  un  radius  gauche,  de 
la  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Livry,  7  mai  189o. 


A.  Lavii.le.  —  lertébrés  fossiles  du  (j\ip'<('  l'orisim  cl  du  Sannoisien.     71 

Les  2"  et.  'S'  pi-éinolaires  siipérieuies  di'oiles:  base  de  la  1''°  masse,  selon 
quelques  cari'iers,  sommet  de  la  2°  luasse  selon  d'aulies;  banc  dil  (les  Urines). 
Carrière  Gauvuin  à  lvomain\ille,  7  juin  J<S!),'). 

Les  2°  et  3°  métaUusiens  d'un  petit  l'ulwuUienum  ou  peut-ètie  l'aloplo- 
IhcrUun  ?  De  la  1"  masse  du  gypse.  Cairièfes  d'Avion.  Donné  par  M.  Cornu, 
20  juin  1895. 

Mâchoire  supérieure  avec  les  2%  3°,  i"  prémolaires,  2'  et  3"  arrière-molaires 
gauches,  les 2",  3' piémulaii-es  droites,  de  la  f'  masse  du  gypse,  17  août  1895. 

Un  fragment  du  cubitus  droil,  un  radius  et  un  cubitus  droits  presque  entiers, 
de  la  l"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  24  octobre  1893. 

Une  denture  supérieure  avec  la  canine,  les  1",  2^  3",  4"  prémolaires,  2"  et 
3'  arrière-molaires  droites  et  poui-  le  côté  gauche  les  mêmes  dents  moins  la 
4"  prémolaire.  Une  arrière-molaire  supérieure  gauche  et  de  mauvais  débris 
d'une  mâchoire  du  Palujulltcrium  magnum  Cuv.,  de  la  1"  masse  du  gypse. 
Carrière  Pei's  à  Livry,  8~novembre  189o. 

Une  empieinte  de  tibia,  l"  masse  du  gypse.  Les  Cloviers  à  Sannois, 
31  mars  1896. 

Cubitus  et  aiticulation  supérieure  du  radius  droit,  f"  masse  du  gypse. 
Carrière  Pei'S  à  Livry,   19  mai  189(i. 

De  grandes  dents  en  fragments  :  3'  arrière-molaire  supérieure  gauche, 
2'  prémolaire  inférieure  gauche,  le  l"  échantillon  du  l'.  magnuin  Cuv.,  l'autre 
peut-être  de  la  môme  espèce  ?  De  la  i"  niasse  du  gypse.  Carrière  Pers  à 
Noisy-le-Sec,  18  juin  18!)6. 

Le  4°  métatarsien  gauche,  d'un  Pdlœolheriwu  de  grande  taille.  De  la 
l"  masse  du  gypse.  Carrière  Régis  à  \d\\x,  23  juillel  189G. 

Débris  de  mâchoire  sur  gangue.  Cai  lière  Laiidierl  à  Cormeilles-en-Parisis, 
20  juin  1896. 

Débris  d'une  mâchoire  inférieure,  côté  droit,  avec  les  trois  incisives,  la 
canine,  les  2",  3"  et  4'  prémolaires,  de  la  1"  masse  du  gypse,  banc  dit  (les 
Trois-Pieds)  entre  les  Cros-Bancs  el  le  Ranc-de-Pavé,  19  oclobre  1896. 

Fragment  de  mâchoire  sur  gangue,  de  ia  l''  masse  du  gypse.  Carrière 
Lambert  à  Cormeilles-en-Parisis  et  de  la  même  carrière,  mais  de  la  base  de 
la  l"  niasse,  banc  dit  (les  Œufs),  un  fragment  de  mâchoire  supérieure  avec 
la  1"  prémolaire,  la  2'  ou  3"  arrière-molaire  d'un  grand  Palœotherivm, 
22  mars  1897. 

Une  mâchoire  inférieure  avec  la  canine,  la  4"  prémolaire  et  les  2"  et  3" 
arrière-molaii'es  droites,  pour-  le  côté  gauche,  la  canine,  les  1",  2",  3"  et 
4"  prémolaires  et  1",  2'  et  3"  arrière-molaires  gauches.  Carrière  Crépin  à 
Villiers-Adam,  31  mai  1897. 

Un  fragment  du  maxillaire  supérieur,  côté  droit,  avec  les  1"  2",  .3^  4^  pré- 
molaires, les  l"  et  2°  arrière-molaires,  de  la  1""  masse  du  gypse.  Carrière 
Crépin  à  Villieis-Adam.  Donné  par  M.  Crépin,  .5  juin  1897. 

Un  cuboïde  gauche,  f"  masse.  Cariière  Pers  à  Livry,  12  mai  1898. 

Fragment  de  mâchoire  dans  la  gangue,  de  la  l'"  masse  du  gypse.  Les 
Cloviei-s  à  Sannois,   I"  jum  1898. 

Fragment  de  mandibule  droite  avec  la  4°  prémolaire,  la  1™  arrière-molaire 
d'un  grand  PaUcoUicrium,  de  la  l"'"  masse  du  gvpse.  Carrière  Crépin  à  Villiers- 
Adam,    12  juillet  1898. 

Fragment  d'un  ci'âne  sur  gangue,  de  la  l"  masse.  Carrière  Crépin  à  Villiers- 
Adam,  14  août  1899. 

Un  fragment  de  mâchoire,  de  la  1"^  masse.  Carrière  Dorliat  à  Sannois, 
ti  août  1900. 

Une  tète  sans  dents,  un  pied  de  derrière  et  un  pied  de  devant. 

Une  mandibule  inférieure  droite  avec  les  3',  4"  prémolaires,  les  l",  2"  et 
3"  arrière-molaires  d'un  ['alœolheriiim  de  taille  moyenne. 


■  Vertébrés  fossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien. 

Un  fiagmcnl  de  côté  droit  du  maxillaire  supérieur,  avec  les  seules  arrière- 
inulaires  1,  2  et  3  d'un  grand  l'aliculheiiuin,  de  la  T"  masse  du  gypse.  Carrière 
Uapp  et  Reitenbach  à  Fontenay-sous-Bois.  Donné  par  MM.  Uapp  et  Reiten- 
bach,  le  26  août  1899. 

Une  patte  de  devant,  droite;  la  partie  supérieure  d'un  radius  et  d'un  cubitus, 
le  3°  métacarpien  droit,  de  la  1"  masse  du  gypse:  banc  dit  (les  Gros-Aloulons). 
Carrière  Rirckel  à  Sannois,  28  juin  1900. 

Un  pied  de  derrière  droit  avec  le  3'  doigt,  de  la  1""  masse  du  gypse.  Sannois, 
19  mars  1901. 

Un  moulage  d'encéphale  et  des  débris  de  mâchoire  inférieure  avec  les 
incisives  1,  2  et  3  pour  le  côté  droit,  2  et  3  et  la  canine  pour  le  côté  gauche. 
Un  scaphoïde  droit,  de  la  l"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec, 
16  mai  1901. 

Un  débris  de  mâchoire  inférieure  avec  la  canine  et  la  2"  prémolaire  poui- 
le  côté  gauche,  les  l'",  2'  et  3*  aiTièrc-molaires  pour  le  côté  droit,  de  la 
T"  masse  du  gypse.  Carrière  Crépin  à  Villiers-Adam,  23  août  1901. 

Pied  de  devant  gauche  avec  les  métacarpiens  1,  2  et  3,  de  la  l''"  masse  du 
gypse.  Noisy-le-Sec. 

Une  mandibule  gauche  avec  la  canine,  les  molaires  mutilées,  1"  masse  du 
gypse.  Cai'rière  Leperdrieux  à  Sannois,  6  mars  1902. 

Une  mandibule  sans  dents  et  un  fragment  de  mâchoire  supérieure  avec 
les  1",  2°,  3%  4'  prémolaires,  la  ['"  arrière-molaire  gauches  et  la  1"  arrière- 
molaire  supérieure  droite;  deux  incisives  isolées,  de  la  l"'"  masse  du  gypse, 
banc  dit  (les  Urines  douces).  Carrière  Gerbaud  à  Livry,  29  mai  1902. 

Un  crâne  dans  la  gangue. 

Pied  gauche  de  devant,  4°  métacarpien;  une  canine,  de  la  l"  masse  du 
gypse.  Carrière  Pers  à  A'oisy-le-Sec,  16  août  1902. 

Débris  de  mâchoire  dans  la  gangue,  de  la  1""'  masse,  banc  dit  (les  Foies  de 
Cochon).  Carrière  Dian  à  Sannois,  9  octobre  1902. 

Divers  fragments  de  dents,  de  la  1''°  masse,  banc  dit  (le  Banc  de  Pavé),  au 
deux  tiers  de  la  hauteur  de  la  1"  masse  qui  a  18  mètres  de  puissance  dans 
cette  région.  Carrière  Pachot  à  Livry,  27  mars  1903. 

Fragment  de  mâchoire  supérieure  avec  les  2',  3°,  4"  prémolaiies,  les  T', 
2°  arrière-molaires  gauches,  de  la  1"  masse.  Carrière  Gerbaud  à  Livrv, 
24  juillet  1903. 

Fragment  de  mandibule  droite  avec  les  2',  3°,  4"  prémolaires  et  les  1",  2", 
3"  arrière-molaires;  une  grosse  incisive  isolée,  base  de  la  l'*  masse,  banc  dit 
les  (Grosses  Urines),  17  novembre  1903. 

Débris  de  mâchoire  dans  la  gangue,  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Livrv, 
29  novembre  1903. 

Deux  incisives;  un  3'  métatarsien  gauche  et  un  'l^  le  droit;  une  phalangette, 
1'''  masse,  banc  dit  (les  Urines).  Carrière  Pers  à  Livry,  3  décembre  1904. 

La  2'  ou  4"  phalange,  une  mâchoiie  inférieure  avec  pour  le  côté  droit  les 
1",  2^  3"  prémolaires,  ^'■^  2",  3"  arrière-molaires,  pour  le  côté  gauche  les 
2^  3*  prémolaires  et  les  1'",  2"  et  .3""  ariière-molaiios,  l"'"  masse.  Les  Cloviers, 
à  Sannois,  18  février  1905. 

Une  canine  droite!  d'un  grand  individu,  une  série  de  dents  de  la  mandibule 
gauche  avec  les  2°,  3°,  4°  prémolaires,  1",  2'  et  3"  arrière-molaires,  du  banc 
dit  (les  Urines),  base  de  la  1"  masse.  Des  débris  de  mâchoire  supérieure 
gauche  avec  les  3^  et  4°  prémolaires,  la  1"  arrière-molaire  très  mutilée,  de 
la  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  15  aoijt  1905. 

Une  mâchoire  inférieure  avec,  pour  le  côté  gauche,  la  3'  arrière-molaire: 
poui'  le  rôt/'  droit  les  2°,  3°  et  'i*  [irémolaires  et  la  1''°  arrière-molaire:  une  2" 
ou  3"  j)iémolaire  isolée  d'un  petij  sujet:  nu  fragment  de  mâchoire  sur  gangue 


A.  I,\\  ii.i.K. —  Vertébrés  fosailes  du  gypse  Pari.sini  el  du  Sannoisien.     73 

avec  une  canine,  deux  incisives,  de  la  V  niasse.  Ganière  Lambert  à  Cor- 
Mieiik's-en-l'aiisis,  21  auùl  1!)03. 

Deux  plialanges  indéterminées,  l"  masse  du  iianc  dit  (les  Hiancs  Lits). 
Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  octobre  lOOo. 

Une  mâchoire  supéiioure  en  mauvais  état  avec  débris  de  la  tète,  1"  masse, 
banc  dit  (les  la'ines).  2  mars  1900. 

Fragment  de  mâchoire  supérieure,  côté  gauche  d'un  grand  l'uUenlheriuui 
avec  les  2",  3",  i"  prémolaires,  la  3"  arrière-molaire  et  deux  canines  isolées, 
1"  masse,  banc  dit  (les  Foies  de  Cochon).  Carrière  Pars  à  Noisv-le-Sec, 
22  août  i!»OG. 

Une  tête  supérieure  de  radius,  i."  masse.  Carrière  Gerbaud  à  Livrv, 
21  septembre  1906. 

Des  débris  de  mâchoire  inférieure  mutilée,  sans  dents,  de  la  1"  masse, 
banc  dit  (Galle  des  Blancs  Lits),  23  novembre  1906. 

TROISIÈME    PARTIE 

ARTIODACTYLE 

Genre  Dichobune. 

Mandibule  d'un  jeune  individu,  avec  la  4'^  prémolaire  el  la  l"  arrière- 
molaire,  du  milieu  de  la  1"  masse  du  gypse,  banc  dit  (les  Galles),  entre  les 
Blancs  Lits  et  le  Banc  gris.  Carrière  l'ers  à  Noisy-le-Sec,  12  octobi-e  190o. 

Genre  Xipliodou. 

Partie  supérieure  du  radius  droit,  de  la  l'"  masse.  Carrière  Audebert  de 
Lapinsonie  à  Monlmagiiy,  27  mai-s  1894. 

Deux  fiagments  de  la  partie  supérieure  des  3'  et  4"  métatarsiens,  de  la 
1'"'  masse.  Carrière  Pers  à  Livry,  15  juin  1891. 

Du  pied  de  devant  :  tibia,  les  os  du  carpe,  les  3'  et  4^  métacarpiens  incom- 
plets, de  la  1"  masse.  De  la  carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  4  mai  1895. 

Un  calcanéum  dans  la  gangue,  de  la  f"  masse.  Avron,  8  mai  1895;  attri- 
bution au  Mphodon,  inrei-taine. 

X.  gracile  Cuvier.  —  L  ne  phalange,  de  la  T'  masse.  Carrière  Pers  à  Livry, 
19  octobre  1896. 

Id.  —  Epiphyse  de  métacarpien  ou  métatarsien,  de  la  l"  masse  du  gypse. 
Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  4  juin  1897. 

Id.  —  Un  tibia  gauche,  de  la  f"  masse  du  gvpse.  Carrière  Crépin  à  Villiers- 
Adam,  12  juillet  1898.  "    > 

Une  tète  en  mauvais  état,  de  la  ["  masse,  banc  dit  (les  Urines).  Carrière 
Dorliat  à  Sannois,  l"  septembre  1898. 

Empreinte  d'une  jambe  de  derrière  et  du  bassin,  ["  masse  du  gypse. 
Carrière  Uian  à  Sannois,  16  avril  1902. 

Un  métatarsien  ou  rnétacai-pien,  de  la  l''"  masse,  banc  dit  (les  Foies  de 
Cochon).  Carrière  Dian  à  Sannois,  9  octobre  1902. 

Mphodon  gracile  Cuv.  —  De  la  marne  à  limnées,  une  mandibule  inférieure 
droite  avec  les  3°,  4°  prémolaires,  les  1",  2'  et  3'  arrière-molaires.  Fresnes- 
les-Bungis.  23  mai  18!)6. 

Epi|)hyse  du  tibia  gaucho,  une  phalangine,  une  epiphyse  de  métatarsien 
ou  métacarpien.  Fresnes-les-Rungis,  1"  décembre  1898. 

I>e  i''  métatarsien,  le  naviculaire  du  4"  doigt  du  pied  gauche,  la  phalange 
et  la  phalangette.  Fresnes-los-liungis,  20  juillet  1899. 

Patte  de  devant  et  patte  de  derrière,  quelques  os,  le  3^  métatarsien  ou 
métacarpien,  des  phalanges,  un  astragale  et  un  calcanéum  droit,  des  débris 


74    A.  Laville.  —  Vertébrés  fossiles  du  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien. 

de  mâchoire  avec  trois  dents  sur  gangue,  des  incisives  et  quelques  molaires. 
Fresnes-les-Rungis,  21  avril  1900  et  19  mai  1900. 

Ln  metiiiarsien  ou  métacarpien  de  la  marne  supérieure  à  ciment  (manie  à 
limnées).  Carrière  Leperdrieux  à  Sannois,  12  mars  1902. 

Genre  Anoplotherium  Cuvier. 

A.  commune  Cuvier.  —  Des  3'  et  4'^  prémolaires.  Carrière  Cliatellier  à 
Villejuit,  30  janvier  1902. 

Lue  plialanije,  dans  un  rognon  de  Ménilile.  Carrière  (ihatellier  à  Villejuif, 
30  octobre  1903. 

Partie  supérieure  et  moitié  de  la  partie  inférieure  du  tibia  gauche.  Carrière 
Cliatellier  à  \  illejuif,  22  janvier  1903. 

Une  phalange.  Même  carrière,  22  novembre  1906. 

Les  deux  épiphyses  d'un  tibia  gauche.  Carrière  Chatellier  à  Villejuif, 
lo  février  1910. 

Une  mandibule  inférieure  droite  avec  la  4'  prémolaire  et  les  2'  et  3°  ari-ière- 
molaires.  Carrièi-e  Lambert  à  Cormeilles-en-Parisis,  de  la  2'  masse,  10  sep- 
tembre 1904. 

Lue  mmidibule  inférieure  gauche,  le  moulage  d'un  encéphale  et  des  débris 
de  la  tête  en  très  mauvais  état,  de  la  l''"  masse  du  gypse.  Carrière  Eve  à 
Argenleuil;  donné  par  M.  Eve,  le  4  juillet  1893. 

Un  moulage  d'encéphale,  de  la  T"  masse  du  gypse.  Carrière  Dindin  à 
Vaujours,  25  juillet  1895. 

Un  astragale  droit,  de  la  f'  masse.  Carrière  Fers  à  Noisy-le-Sec,  6  août 
1893. 

Deux  fragments  de  mandibules  inférieures  avec  les  2"  et  3'  arrière-molaires, 
quelques  dents  isolées,  un  unciforme  droit,  de  la  f'  masse  du  gypse.  Carrièie 
Pers  à  Livi'v,  17  septembre  1893. 

Un  fragment  de  mandibule  gauche  avec  les  2°  et  3''  arrière-molaires, 
f"  masse.  Carrière  Blanchetot  à  Noisy-Ie-Sec,  24  septembre  1893. 

Un  cubo'ide  droit,  l"'"  masse.  Carrière  Crépin  à  Villiers-Adam,  20  octobre 
1893. 

Un  fragment  de  mandibule  gauche  avec  deux  prémolaires,  un  fragment 
de  mâchoire  supérieuie  gauche  avec  la  4"  prémolaire  et  la  f"  arrière-motaire, 
de  la  l"  masse  du  gypse.  Carrière  Pers  à  Livry,  7  novembre  1893. 

Les  2^  et  3*  arrière-molaires  supérieures  droites,  un  calcanéum  gauche, 
de  la  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  10  novembre  1893. 

Une  mandibule  inférieure  droite  avec  cinq  dents  de  lait,  i"  masse.  23  dé- 
cembre 1893. 

Un  calcanéum  droit,  f"  masse.  Carrière  Gauvain. 

Une  3°  arrière-molaire  droite,  un  fragment  de  mandibule  droite  avec  deux 
prémolaires,  un  astragale  droit,  de  la  l"  masse.  Carrière  Pers  h  Noisy-le-Sec, 
10  février  1894. 

Une  njlule,  1''''  masse.  Sannois,  15  février  1894. 

Une  phalangine  du  .3°  doigt  gauche,  1"  masse.  Montigny,  23  février  1894. 

Un  naviculaire  droit,  un  astragale  droit,  de  la  1"  masse.  Chelles,  16  mars 
1894. 

Une  tête  supérieure  d'humérus,  une  rotule,  un  naviculaire,  une  4^  prémo- 
laire droite,  de  la  l"  masse.  Sannois,  20  avril  1894. 

Un  fragment  de  mandibule  gauche  avec  les  3"  et  4''  prémolaires,  un  4''  mé- 
tatarsien gauche,  deux  phalangettes  du  pied  de  derrière  gauche,  une 
3°  arrière-molaire  gauche,  de  la  1"  masse.  Carrière  Blanchetot  à  Noisy-le- 
Sec,  1"  mai  1894. 


A.  LwiLLE. —  Veiiébrés  fossiles  iht  gypse  Parisien  et  du  Sannoisien.     75 

Un  3°  inétataisien  gauche,  de  la  1"  masse.  Carrière  Letellier  à  Claye, 
i:;  juin  1894. 

Lin  astiagale  droit,  une  2'  arrière-mniaii-e  droite,  1"°  masse.  Carrière  de 
la  Fosse-Maussoin  à  Livry,  26  juin  ]8!)4. 

Iji  omopiale,  de  la  1"  masse.  Carrière  Blanchetot  à  Noisy-le-Sec,  30  juin 
1894. 

Un  fragment  de  mandibule  droite  avec  les  3'^  et  4^  prémolaires,  les  1"  et 
2"  arrière-molaires,  une  3°  arrière-molaire  supérieure  gauche,  un  cunéi- 
foi'me  3,  droit,  un  caicancum  droit,  1""  masse.  Carrière  Bancel  à  Saint-Brice, 
3  juillet  1894. 

Une  tète  mutilée  en  nombieux  fragments,  avec  le  moulage  de  l'encéphale, 
un  fragment  de  mandibule  droite  avec  la  dernière  aiTière-molaire.  de  la 
1"  masse.  Carrière  Pachot  à  Livr>',  7  septembre  1894. 

L'extrémité  du  calcanéum  d'un  très  grand  sujet,  de  la  1"  masse.  Carrière 
Pers  à  Livi  y,  23  novembre  1894. 

Un  semi-iunaire  gauche,  une  phalangette  du  3'  doigt  du  pied  de  derrière 
droit,  de  la  T""  masse  du  gjpse.  Carrière  Pers  à  .Noisy-le-Sec,  4  mai  1893. 

Un  uncifoime  du  pied  de  devant  droit,  un  grand  os,  un  pyramidal,  un 
semi-lunaire  du  même  pied,  un  4°  métatarsien  droit,  une  phalange  et  une 
phalangine  du  4*  doigt  du  pied  de  devant  gauche  et  du  pied  de  devant  droit, 
un  astragale  droit,  une  phalangine  du  i'  doigt  du  pied  de  derrière  et  du  même 
doigt  du  pied  de  devant,  un  cunéiforme  gauche,  un  demi-astragale  droit, 
une  phalange  du  4'  doigt  du  pied  gauche  de  devant,  deux  phalanges  du 
3"  doigt  du  même  pied,  de  la  1"^  masse.  Carrière  Pers  à  Livry,  7  mai  1895. 

Une  mandibule  gauche  avec  deux  arrière-molaires  dont  une  dent  de  lait, 
de  la  1"^  masse  du  g\"pse.  Carrière  Pachot  à  Gagnv.  Donné  par  M.  Pachot, 
20  juin  1890. 

Deux  pieds  non  entiers,  de  la  V"  masse.  Carrière  Pers  à  Livry,  17  août  1895. 

Un  fragment  de  mandibule  droite,  avec  les  2^  .3°,  4°  prémolaires,  les  1", 
2"  arrière-molaires,  de  la  f"  masse.  Carrière  Gauvain  à  Romainville. 

Une  canine  inférieure?  droite,  les  2°  et  3^  arrière-molaires  supérieures 
droites,  de  la  l"*  masse.  Carrière  Gauvain  à  Romainville,  24  octobre  1893. 

Une  mâchoire  inférieure  avec  les  -3',  4""  prémolaires,  les  l'■^  2"  et  3^  arrière- 
molaires  pour  le  côté  gauche,  les  t"'",  2°,  3°  et  4°  prémolaires  pour  le  côté 
droit:  une  3*  prémolaire  inférieure  droite,  deux  .3°  et  4"  prémolaires  inféi  ieures 
gauches,  deux  incisives:  la  partie  supérieure  du  3"  métatarsien  du  pied  droit, 
de  la  l"*  masse,  à  3"30  au-dessous  du  sommet.  Carrière  Pers  à  Livrv,  8  no- 
vend.re  1893. 

D'un  pied  gauche,  l'astragale,  le  cuboïde,  le  naviculaire,  le  cunéiforme  3, 
le  4°  métatarsien  avec  les  phalanges,  de  la  1"  masse,  banc  dit  (le  Gros  Banc). 
Carrière  Pers  à  Livry,  30  avril  1896. 

Une  4°  prémolaire  inférieure  droite  de  lail,  un  pied  de  devant  droit,  un 
i"  métacarpien,  la  partie  supérieure  du  3°,  un  semi-lunaire,  un  fragment  de 
crrand  os,  un  fragment  de  mâchoire  en  mauvais  état,  de  la  t"  masse.  Carrière 
Royer  à  Gagny.  D'un  pied  droit,  la  phalange  et  la  phalangine  du  4°  doigt,  à 
épiphyses  détachées,  deux  sésamoïdes,  un  semi-lunaire,  de  la  V  masse. 
Carrière  Pers  h  Noisy-le-Sec.  18  juin  1896. 

Un  4'  métacarpien  gauche,  de  la  l"  masse.  Carrière  Réstis  à  Vaux  près 
Triel,  23  juillet  1896.' 

Les  .3°  et  4°  prémolaires  inférieures  gauches,  de  In  1"""  masse.  Carrière  Pers 
à  Noisy-le-Sec,  8  août  1896. 

Le  4°  métatarsien  droit,  une  phalange,  une  rotule,  de  la  1"  masse.  Carrière 
Gauvain  h  Romainville.  8  août  1896. 

Une  2"  arrière-molaire  gauche,  du  banc  dit  (les  Cendreux),  dans  la  1"  ma.sse. 
Carrière  Pers  à  Livry,  12  mai  1898, 


76     A.  Laaii.i.e.  —  VorW'bri'S  fnsxili'.^  du  gypse  Parisien  et  du  Snimnisiev. 

Un  troisième  mf^tatarsion  gaiirhe,  d'"  masse.  Can'ière  Crépir»  à  Viiliers- 
Aiiam.  Donné  par  M.  Crépin,   12  juillet  1898. 

Un  fragment  de  mandibule  avec  les  4°  prémolaire,  1"  et  2°  arrière-molaires 
inférieures  dioilcs,  de  la  P"  niasse.  Carrière  Crépin  à  Villiers-Adam, 
28  juillet  I8!)S. 

Un  fragnKMit  de  mandibule  ganehe  avec  les  2',  3°  arrière-molaii'es,  un 
4°  métatarsien  gauche,  de  la  l"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  17  no- 
vembre 1898. 

Un  3'  métatarsien  droit,  un  calcanéum  droit,  un  pied  droit  avec  le  calca- 
néum.  le  cuboïde,  le  naviculaire.  le  cunéiforme  3,  les  .3°  et  4°  métatarsiens, 
les  phalange  et  iihalangine  du  3'  doigt,  de  la  i"  masse.  Carrière  Pers  à  Uivi'v, 
8  décembre  J898. 

Une  mâchoire  inférieure  mutilée  avec,  pour  le  côté  droit,  les  1",  2°  et 
3°  arrière-molaires,  pour  le  côté  gauche  les  2^  et  3°  arrière-molaires,  un 
4'  métacarpien  gauche,  de  la  1"  masse.  Carrière  Pers  h  Livry,  2  mars  1899. 

Deux  molaires  inférieures  engagées  par  la  couronne  dans  la  gangue, 
1"  masse.  Carrière  Pachot  à  Livry,  fi  juillet  1899. 

D'un  pied  de  devant  droit  avec  l'unciforme,  le  grand  os,  les  articulations 
supérieures  des  3"  et  4"  métacarpiens  et  une  articulation  inférieure  de  la 
phalange  du  3°  doigt. 

D'un  pied  de  derrière,  les  phalange  et  [)halangine  du  .3"  doigt,  l"  masse. 
Carrière  Crépin  à  Yilliers-Adam.  Donné  par  M.  Crépin,  14  août  1899. 

Une  mandibule  droite  avec  les  3",  4"  prémolaires  et  les  1",  2°  et  3"  arrière- 
molaires,  de  la  1"  masse  du  gypse.  Carrière  Dirkel  à  Sannois,  19  mars  1901. 

Une  l"  et  une  2°  arrière-molaires  supérieures  gauches,  une  K"  et  une 
2°  arrière-molaires  inférieures  gauches,  de  la  1"  masse.  Carrière  .\udebert 
de  Lapinsonie  h  Montmagny,  10  avril  1901. 

Une  demi-mâchoire  supérieure  gauche  avec  les  1",  3°,  4°  prémolaires  et 
les  2°  et  3'  arrière-molain'S,  de  la  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Livrv,  2^  sep- 
tembre 1901. 

Un  débris  de  mandibule  gauche  avec  la  3"  incisive,  la  2"  prémolaire,  les 
2'  et  T  arrière-molaires,  de  la  r°  masse.  Carrière  Audebert  de  Lapinsonie 
à  ^lontmagiiy,  2  avril  1902. 

Un  fragment  de  mandibule  d'un  grand  individu  a\ec  la  3^  arrière-molaire. 

Une  prémolaire  gauche,  la  2"  ou  .3°  inférieure. 

Une  incisive,  de  la  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec.  Ifi  août  1902. 

Une  phalangine  du  4"  doigl  du  pied  de  devant  gauche,  du  banc  dit  (les 
Foies  de  Cochon),  dans  la  T"  masse.  Cariière  Dian  â  Sannois,  9  octobre  1902. 

Un  fi'agmenl  de  mâchoire  encore  dans  la  gangue,  \"  masse.  T,es  CInviers 
à  Argenteuil,  Ifi  avril  1903. 

Un  pied  gauche  incoinplel  d'un  gios  imlividu  a\ec  les  deux  lêtes  de  deux 
tibias,  le  rubfâ'de.  les  3''  ci  'r  mi'-lalni'siens  cl  les  plialaiiires  cl  phalaiigines  des 
3*  et  4'  doigts,  la  phalange  du  4"  doiirl  dn  pied  de  devant  droit,  1"  masse. 
Carrière  Cerbaud  â  Livrv,  24  juillet  1903. 

Des  débris  d'une  mâchoire  inférieure  avec  les  1",  2°,  3'  arrière-molaires 
gauches  et  seulement  la  3°  arrière-molaire  droite. 

Une  incisive,  une  arrière-molaire  de  lait  supérieure  gauche,  un  semi-lunaire 
droit,  un  méfacar-pien  du  4"  doigl  gauche,  1"  masse.  Carrici'c  Pers  â  Nnisv- 
le-Sec.  2^1  juillet  1903. 

T^ne  mandibule  droite  avec  les  1".  2^  3"  et  1"  prémolaires,  un  pied  de  devant 
gauche  avec  l'unciforme,  le  semi-lunaire  et  le  pyramidal,  du  banc  dit  (les 
Blancs  TJfs),  1"  masse.  Carrière  Cerbaud  â  T-ivrv,  S  septembre  1903. 

Fragment  d'une  mandibule  gauche  avec  la  'i°  prémolaire,  les  1""".  2"  et 
3°  arrière-molaires,  la  phalangine  du  i"  doigt  du  pied  de  derrière  gauclie. 


A.  I.wiLij;.  —  Vertébrés  (osxiles  du  gypse  Pansicn  rt  du  Sannoisien.     77 

un  cuboïde  du  pied  gauche,  de  la  T"  masse.  Carrière  Herbinot  à  Chelles, 
6  seplembre  1904. 

Un  pied  gauciie  de  derrière  avec  le  caicanéum,  cuboïde,  le  naviculaire,  le 
cunéiforme  3,  les  métatarsiens  et  les  phalanges  et  plialangines  des  3"  et 
4°  doigts. 

Des  fréigments  de  i-adius  et  de  cubitus  gauches,  du  banc  dit  (les  Galles), 
dans  la  f"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  3  décembre  11)04. 

Un  astragale  gauche,  un  fragment  de  mâchoire  encore  dans  la  gangue, 
de  la  i"  masse.  Carrière  Herbinot  à  Chelles,  8  avril  1905. 

lu  fragmenl  de  mandibule  gauche  avec  les  incisives  2  et  3,  la  canine,  les 
2",  T,  4°  prémolaires,  des  incisives,  des  prémolaires  et  arrièie-molaires 
diverses,  du  liane  dit  (Banc  gris  fer),  un  ealcanéum  droit,  du  banc  dit  (les 
Blancs  Lits),  1"  masse  du  gypse.  Cairière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  5  août  190.^. 

Un  mauvais  débris  de  mâchoire  inférieure  avec  les  4°  prémolaire,  l''",  2", 
3"  arrière-molaiies  pour  le  côté  droit,  la  1"  arrière-molaire  pour  le  côté 
gauche,  de  la  f'  masse.  Carrière  Uambert  à  Cormeilles-en-Parisis. 

Une  2"  ou  3"  incisive  supérieure  droite,  une  canine  inférieure  droite  et  une 
gauche,  du  banc  dit  (les  Galles),  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisv-le-Sec, 
12  août  1903. 

Un  pied  de  devant  gauche  avec  le  3"  métacarpien,  l'extrémité  du  4°,  la 
idialange.  la  phalangine  et  la  phalangette  du  3"  doigt,  du  banc  dit  (les  Galles), 
P"  masse.  Cai-rière  Pers  à  Noisy-Ie-Sec,  19  octobre  1905. 

Une  mandibule  encore  dans  la  gangue,  du  banc  dit  (Banc  gris  fer),  l'''  masse. 
Carrière  Gerbaud  à  Livry,  26  octobre  1905. 

Une  l''  et  une  2^  prémolaires  supérieures  gauches,  du  banc  dit  (les  Blancs 
Lits),  1"  masse.  Carrière  Pers  à  Livry,  2  novembre  1905. 

Un  caicanéum  droit,  du  banc  dit  (le  Gros  banc),  T'  masse.  Carrière  Pers  à 
i\oisy-lp-Sec,  2  mars  1906. 

Un  fragment  de  mandibule  encore  dans  la  gangue,  1"  masse.  De  la  carrière 
Pers  à  Noisy-le-Sec,  1906. 

Un  fragment  de  mandibule  avec  une  incisive  et  une  canine,  1"  masse. 
Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  7  juillet  1906. 

Un  pied  droit  de  derrière  avec  le  navirnlaire  ef  un  cunéiforme,  d'un  pied 
gauche  di>  devant  avec  le  4°  métacarpien  et  la  phalange  de  ce  doigt,  du  banc 
dit  (Banc  tendre),  vers  le  sommet  de  la  1"  masse.  Carrière  Gerbaud,  à  Livrv, 
26  septembre  1906. 

Une  incisive,  du  banc  dit  (Banc  de  fer),  dans  la  V"  masse.  Carrière  Lambert 
à  Gormeilles-en-Parisis,  23  octobre  1906. 

Mariip  à  Lininées. 

D'un  humérus  gauche,  l'articulation  sur  le  cubitus,  du  Ranc  veit,  un  des 
lits  de  la  marne  à  Liumœa  slrigosa.  Carrière  Gauvain  à  Romainville,  4  mai 
1893. 

Ordre  oes  Carnivores.  —  Genre  Àmphicyon. 

Articidation  inférieure  d'un  humérus  gauche,  que  je  rapporte  à  un  animal 
de  ce  genre,  de  la  marne  à  limnées.  Carrière  Pers  à  Noisv-le-Sec,  24  oc- 
tobi-e  1893. 

Ossements  et  défiris  d'ossements  dont  je  n'ni  pu  déterminer  te  genre 
auquel  ils  appartenaient. 

Un  fragment  de  bassin.  Carrière  Chafellier  à  Villejuif,  22  novembre  1906. 
Une  articulation  inférieure  d'un  fémur,  une  phalange  d'un  petit  mammi- 
fère, de  la  ["  masse.  Carrière  Dian  à  Sannois,  24  septembre  1904. 


78    A.  L.wir.r.E.  —  Verlébn's  lo.s.sUi\s  du  (jupse  PûTisien  et  du  Sannoisien. 


Quatre  petits  ossements,  de  la  1'°  masse.  Carrière  Herbinot  h  Chelles, 
8  décembre  1904. 

Une  phalange  d'un  petit  animal,  do  la  1"  masse.  Carrière  Pei's  à  Livry, 
7  mai  1895. 

Une  diaphyse  d'un  os  très  long  (chauve-souris  ou  oiseau),  de  la  1""  masse. 
Carrière  Pors  h  Noisy-le-Sec,  17  août  189.5. 

Une  phalange  et  une  phalangine  d'un  1res  petit  mammifère,  de  la  i"  masse. 
Carrière  Pers  à  LivrA',  8  novembre  1895. 

L'articulation  sur  le  calcanéum  d'un  humérus,  de  la  l"  masse.  Carrière 
Tréfois  à  Montmagny,  30  mai  1896. 

Une  articulation  de  l'humérus  sur  le  cubitus  d'un  animal  que  je  n'ai  pu 
reconnaître,  l"  masse.  Carrière  Pers  à  Noisy-le-Sec,  18  juin  189fi. 

Une  mandibule  inférieure  avec  les  {"".  2°  et  3"  arrière-molaires,  de  la 
l"""  masse.  Carrière  Gauvain  à  Romainviile,  19  févi-ier  1897. 

Deux  phalanges  d'un  petit  mammifère  que  je  n'ai  pu  reconnfiîlre,  du 
2°  chien  au-dessus  de  la  1"  masse.  Carrière  Gauvain  à  Romainviile,  4  mai  1895. 

Deux  phalanges  longues  et  grêles  de ,  de  la  marne  à  limnées.  Carrière 

Pers  à  Noisy-le-Sec,  7  juin  1895. 


De  la  meulière  de  Brie. 

Paloplotherium  minus?  Guv.  —  Une  P*,  la  .3"  et 
rieures  gauches,  du  calcaire  siliceux  de  la  Brie, 
Carrière  Gauvain  à  Romainviile,  3  décembre  1904. 


la  4°  prémolaires  supé- 
banc  dit  (les  Boulans). 

A.  Laville. 


LYDUS    ALGIRICUS    L. 
Ses  moeurs  —  Sa   larve   primaire. 


On  sait  depuis  les  Iravaux  d'Abeille  de  Perrin  (/»(///.  de  la  Soc.  d'Ilisl.  nul. 
de  Toului(u\  1880,  p.  2'(fi)  et  d'Escheriih  (Revis,  dor  Mel.  Gatl.  Li/r/i/.v  Lalr., 
in  D eut.  Entum.  Zeitschrijl.  189<),  Ilift  II,  p.  193)  que  sous  le  nom  de  Lijdus 
Algiricus  L.  on  a  englobé  autrefois  diverses  espèces  dont  la  séparation  n'est 
pas  toujours  aisée,  notamment  le  Li/dus  sanguimpennis  Chevrol.,  espèce 
marocaine  qui  pourrait  fort  bien  se  retrouver  dans  notre  région. 

Je  crois  m'être  mis  à  l'abri  d'une  pareille  confusion,  car  les  nombreux 
sujets  que  j'ai  observés  répondent  tiès  bien  aux  descriptions  de  VAlgiricus 
par  ces  deux  auteurs.  D'autre  part,  j'ai  noté  chez  eux  l'absence  constante 
de  deux  caractères  attribués  au  Sanguimpennis  :  <(  Elytris  sanguineis, 
»  sutura  plus  mimisve  nigrescante,  capilc  thoraceque  glabris  »,  dit  Escherich 
dans  sa  diagnose.  Mes  exemplaii'es  ont  tous  les  élytres  d'une  couleur  rouge 
uniforme,  sans  la  moindre  coloration  noire  sur  la  suture,  et  de  plus  ils  ont 
une  pubescence  très  accusée  sur  la  tête  et  le  thoiax. 

J'ai  cru  devoir  faire  cette  déclaration  préalable,  en  raison  de  ce  qu'a 
écrit  Lucas  :  <<  Je  ne  pense  pas  que  ce  Lydus  habite  l'Ouest  de  nos  possessions 
»  du  Nord  de  l'Afrique,  comme  M.  Cheviolat  l'a  indiqué  dans  son  tiavail 
»  sur  les  Mylabres  de  la  l!arbai-ie.  »  (Lucas,  Exvlor.  scient,  de  l'Algérie, 
t.  H.  \>.  392). 


A.  Gros.  —  Lydu}  Algmcus  L.  79 

N'en  déplaise  à  cet  auteiii-  —  du  reste  fort  excusable,  puisqu'il  ii'esl  jamais 
venu  cl  Mascara,  celte  espèce  est  aussi  commune  ici  qu'elle  peut  l'être 
à  Coiislantine. 

Ces  insectes  se  rencontrent  généralement  dans  la  dernière  (jninzaine  de 
mai,  et  la  première  moitié  de  juin  (dalos  extrêmes  de  mes  captures  :  22  mai — 
3  juillet).  C'est  également  à  pareille  époque  que  Lucas  les  a  observés  aux 
environs  de  Constantine  (1),  oîi  ils  se  tiennent,  dit-il,  le  long  des  tiges  des 
grandes  lierbes. 

Parmi  les  plantes  qu'ils  fréquentent,  j'ai  remarqué  notamment  la  Scabieuse, 
le  Uéséda  blanc,  et  une  Centaurée  à  tleurs  jaunes  (('enlaurra  Icrd.v).  On  les 
l'encontre  ordinairement  sur  les  Heurs,  souvent  en  assez  grand  nombre. 

Il  est  assez  fi'équent  de  les  Irouvei-  afcouplés  :  ils  sont  aloi's  disposés  bout 
à  bout,  abdomen  contre  abdomen.  La  durée  de  la  copulation  est  assez  longue  : 
le  8  juin  1908,  j'ai  surpris  vers  5  heures  du  soir  deux  Lydus  algiricus  in 
copula;  h  minuit  le  couple  n'était  pas  encore  disjoint;  mais  le  lendemain 
matin  les  insectes  étaient  séparés. 

J'ai  pu  voir  la  manière  dont  les  Ijjdus  alyiricus  déclarent  leur  llainme  à 
leurs  belles  :  c'est  absolument  le  même  modu.s  fnciendi  que  j'ai  observé  avec 
les  Lydus  (Âlosimus)  viridissimus  (2)  :  le  mâle  grimpe  sur  la  femelle,  et  se 
campe  sur  son  dos;  puis  il  étend  en  croix  ses  deux  pattes  antérieures,  et 
avec  ses  antennes  portées  alternativement  à  droite  et  à  gauche,  il  fait  un 
massage  vibratoire  de  l'antenne  de  sa  compagne,  qu'il  ramène  à  l'aide  de 
sa  patte  correspondante  par  une  pression  d'arrière  en  avant.  Parfois  la 
femelle  baisse  la  tête,  et  l'amoureux  ne  peut  faire  que  le  simulacre  de  ses 
passes  antennaires.  Après  quelques  instants  de  ce  manège  il  se  recule  et 
s'efforce  d'amener  la  coaptation  des  organes;  si  la  tentative  échoue,  il  reprend 
sa  position  première  et  recommence *ses  manœuvres. 

La  ponte  a  lieu  les  jours  suivants;  la  femelle  confie  ses  œufs  à  la  terre. 
Dans  le  bocal  où  je  tenais  enfermés  mes  Lydus,  j'ai  vu  le  20  juin  1910  une 
femelle  creuser  une  galerie  dans  le  sable.  Quelques  jours  après,  à  cet  endroit 
j'ai  fait  une  fouille  qui  m'a  mis  en  possession  d'une  très  volumineuse  ponte 
située  à  une  profondeur  de  4  à  5  centimètres.  Les  œufs  étaient  disposés  en 
las  et  placés  parallèlement  les  uns  aux  autres,  comme  dans  les  pontes  des 
Méloés.  Ils  sont  cylindriques,  arrondis  aux  deux  bouts,  allongés,  grêles,  par- 
fois légèrement  incun'és.  Leurs  dimensions  sont  de  i  mill.  1/4  environ  en 
longueui',  [/li  de  millimètre  en  largeur.  Leur  couleur  est  jaune  pcàle;  leur 
nombre,  difficile  à  évaluer,  m'a  paru  fort  élevé,  et  doit  atteindre  plusieurs 
centaines,  peut-être  un  millier. 

La  durée  de  l'incubation  des  diverses  pontes  que  j'ai  obtenues  (une  dans 
le  sol,  Irois  autres  dans  des  boîtes  où  j'avais  enfermé  des  femelles  captives) 
a  varié  de  15  h  22  jouis.  Déjà  avant  que  la  jeime  larve  sorte  de  l'ii-uf,  on 
peut  l'apercevoir  par-  transparence  dans  sa  coque;  à.  la  loupe,  j'ai  pu  distin- 
guer, la  veille  de  léclosion.  les  contours  de  la  tète,  avec  les  deux  yeux,  sous 
forme  de  points  noirs,  et  le  corps  un  peu  aplati. 

Les  larves  qui  viennent  d'éclore  sont  à  peu  près  incolores,  mais  ne  tardent 
pas  à  prendre  leur  liviée  définitive.  Les  pellicules  des  œufs  vides  sont  large- 
ment ouvertes  à  l'une  des  extrémités  dans  le  sens  longitudinal,  et  forment 
un  amas  de  petites  enveloppes  blanches  au  milicii  desquelles  fourmillent 
les  larves  très  agiles. 

Ces  laiTCS,  dont  l'aspect  rappelle  .singulièrement  celui  des  triongulins  du 

(1)  .Signalés  comme  très  communs  en  Kiibylie  par  Thiriat  [h'aimc  entom.  du  Sud  de  la 
Kabylie).  —  Capturés  il  Tunis  (10  juin)  par  Kobelt, 

(2)  Voir  mon  li'avail  :  Lydus  (alosiinuS'  viridissimus  Luc,  ses  mœurs,  sa  lai've  primaire 
{Feuille  des  Jeunes  NaluraUstes,  1911,  p.  191). 


80  A.  Gros.  —  Lydus  Algiricus  L. 

Mrloe  majnlis  L.  (1),  paiaissent  prendre  parfois  pour  marcher  un  point 
d'appui  sur  leur  anus.  Elles  ont  une  forme  allongée,  aplatie;  leur  longueur 
est  d'un  millimètre  et  demi,  leur  largeur  d'environ  un  cinquième  de  milli- 
mètre. Elles  sont  composées  de  t:l  segments  cliilinisés  :  la  Icle,  3  segments 
tlioraciques,  et  !)  abdominaux.  Leur  abdomen,  dont  les  anneaux  très  arrondis 
sui'  les  ciMés  foi-mcnl  comme  des  feslons  laléiaiix,  est  muni  h  son  extrémité 
de  deux  longues  soies  divergentes.  Elles  sont  pourvues  de  trois  paires  de 
pattes.  La  tête,  presque  carrée,  porte  deux  courtes  antennes,  et  de  ctiaque 
côté  un  œil  noir.  Les  segments  tlioraciques  sont  plus  développés  que  ceux 
de  l'abdomen.  La  lar\'e  vivante,  dont  les  anneaux  sont  écartés,  présente  au 
niveau  de  chacun  des  segments  qui  la  composent  deux  zones  de  coloration 
bien  distinctes;  l'une  antérieure,  correspondant  aux  arceaux  chitineux, 
foncée,  brune  ou  acajou;  l'autre  postérieure,  correspondant  à  la  membrane 
unissante  intersegmentaire,  claire,  presque  blanche;  de  telle  façon  que 
l'insecte  dans  toute  sa  longueur  présente  des  bandes  transversales  altenia- 
tivement  claires  et  oliscures.  Sur  la  larve  rétractée,  la  coloration  est  uni- 
forme, d'un  biun  rougeâtre. 

Voici  la  description  détaillée  des  divers  organes  de  la  larve  du  Ljidiis 
aJgiiicus  examinée  au  microscope  à  un  fort  grossissement  (2). 

Tête.  —  Presque  carrée,  surtout  vue  par  la  face  inférieure,  à  angles  forte- 
ment arrondis;  moins  large  que  le  prothorax  sous  lequel  se  cache  son  bord 
postérieur;  présente  quelques  épines  sur  les  côtés  et  sur  le  front. 

Le  labre,  de  forme  rectangulaire,  est  bordé  de  cils  en  avant,  et  masque 
les  mandibules  quand  celles-ci  sont  fermées  complètement. 

Les  mandibules  robustes,  à  peine  courbes  vers  la  pointe,  paraissent  trian- 
gulaires, et  légèrement  excavées  à  leur  face  interne;  se  croisent  au  repos, 
mais  dépassent  largement  le  labre  quand  elles  sont  ouvertes  tant  soit  peu; 
ne  présentent  aucune  denticulation. 

Les  maxillaires  robustes,  saillants,  presque  cylindriques,  arrondis  à  leur 
sommet,  ne  paraissent  avoir  qu'un  lobe  très  peu  développé,  non  garni 
d'épines. 

Les  palpes  maxillaires  pendent  au-dessous  de  la  tête  presque  verticalement, 
et  sont  composés  de  trois  articles  :  l'article  basilaire,  en  forme  de  disque, 
court;  le  second,  cylindrique,  court  également,  un  peu  moins  large  que  le 
premier:  l'article  terminal  plus  long,  aplati  en  forme  de  palette,  terminé  par 
un  certain  nombre  de  petites  papilles. 

La  lèvre  inférieure  très  étroite,  porte  très  serrés  l'un  contre  l'autre  les 
palpes  labiaux,  de  deux  articles,  le  premier  en  socle  cylindrique,  très  court, 
le  second  en  bâtonnet,  légèrement  renflé  au  milieu. 

Les  antennes,  placées  en  avant  des  yeux  près  de  l'origine  des  mandibules, 
et  un  peu  au-dessus  d'elles,  se  composent  de  trois  articles  :  un  article  basi- 
laire, en  forme  de  disque  rond  et  large:  cet. article  est  très  court;  le  deuxième 
article,  moins  long  que  le  troisième,  un  peu  plus  long  que  le  premier,  d'un 
diamètre  presque  égal  h  celui-ci,  est  comme  excavé  en  cupule  en  dehors. 
Dans  cette  excavation  se  trouve  logé  un  appendice  hyalin,  complètement  trans- 
parent, affectant  la  forme  d'un  œuf,  dont  la  grosse  exirémité  repose  sur 
l'article  moyen.  L'article  terminal,  en  forme  de  bâtonnet  arrondi  à  son  extré- 
mité qui  est  légèrement  renflée  en  massue,  est  inséré  latératement  sur  le 
précédent  du  côté  interne  et  se  termine  par  un  long  cil.  Il  supporte  en  outre 
4  ou  5  poils  placés  en  cercle  tout  autour  de  la  massue,  qui  lui  forment  comme 

(1)  Voir  mon  travail  :.Mœ\irs  et  évoliilion  du  Mcloe  majalis  L.  {Bulletin  de  la  SociéU  d'His- 
toire naturelle  de  VAfriqtie  du  Nord,  1912,  n"»  2  et  suivants). 

(2)  M.  J.  Lansiiepin,  pharmacien  a,ide-major  h  l'Hôpitfll  militaire  de  Mascara,  a  bien  voulu 
dessiner,  sur  mes  indications,  les  détails  de  celte  lai-ve.  .le  lui  en  expiime  ma  sincère  graliludc. 


A.  Cuos.  — Lydus  Algincus  L. 


81 


1.  Lciive. 

s.  (1.  =  sillon  de  déhiscence. 
st.  =  stigmale. 


Lydus  algiricus  L. 
-'.  Tète. 

3.  Mandibule. 

4.  Palpe ma.xillaire. 


5.  Antenne. 

c.  h.  =  corps  hyniin. 

6.  Patte. 


82  A.  r.uos.  — Li/dns  Algiricus  L. 

une  sorte  de  couronne  divergente,  et  font  avec  le  grand  cil  terminal  un  angle 
de  45°  environ. 

Les  yeux  placés  de  chaque  côté  de  la  tète,  en  arrière  des  antennes,  se 
détachent  sous  forme  d'un  gros  point  noir  arrondi. 

Thorax.  —  Le  pio-thorax,  de  forme  i-ectangulaire,  plus  développé  dans 
le  sens  transversal  (juc  dans  le  sens  antéi'O-postérieur,  une  fois  et  demi  plus 
long  que  le  méso-thorax,  à  angles  légèrement  ai'rondis.  l'ecouvre  en  avant 
le  bord  postérieur  de  la  tête  qu'il  imbrique,  et  qu'il  dépasse  latéralement; 
en  arrière,  il  imbi'ique  également  le  méso-thoi-a\.  FI  présente  trois  courtes 
épines  sur  ses  bords  latéraux,  une  au  milieu  et  une  aux  angles  antéi-ieurs 
et  postérieurs. 

Le  méso-  et  le  méta-lhorax  de  forme  trapézuïdale,  surlout  le  méla-lliorax, 
à  angles  à  peine  arrondis,  sont  à  peu  près  égaux  entre  eux,  un  peu  plus 
longs  que  les  segments  de  l'abdomen.  Le  méso-thorax  imbrique  en  arrière 
le  méta-thorax,  et  celui-ci  imbrique  le  premier  segment  de  l'abdomen.  Ces 
deux  articles  présentent  vers  le  milieu  de  leur  bord  latéral  une  petite  épine 
au  poil  difficile  à  apercevoir.  D'une  façon  générale,  les  articles  thoiaciques 
sont  glabres. 

Sillon  de  Déhiscence.  —  La  tète  présente  en  arrière  un  sillon  de  déhiscenoe 
médian  antéro-postérieur  qui  se  bifurque  vers  le  milieu  de  cet  organe,  et 
dont  les  bi'anches  recourbées  en  dehors  à  leur  partie  antérieure  vont  mourir 
en  avant  des  antennes  près  de  leur  base.  Ce  sillon  se  continue  en  ari'ière  sur 
le  pro-thorax  et  sur  le  méso-thorax;  il  paraît  s'arrêter  près  du  bord  posté- 
rieur de  celui-ci.  Je  n'ai  pu  l'apercevoir  sur  le  méla-thorax. 

Abdomen.  ■ —  Les  segments  abdominaux  s'imbriquent  les  uns  sur  les  autres 
d'avant  en  arrière.  Ils  sont  au  nombre  de  9,  sensiblement  égaux  sauf  le 
dernier  qui  est  plus  petit,  conique,  arrondi  à  son  extrémité.  Ils  sont  beaucoup 
plus  larges  que  longs,  avec  le  bord  postérieui-  plus  large  que  l'antérieur. 
Leur  forme,  par  conséquent,  est  nettement  ti-apézoïdale,  et  leurs  angles 
postérieurs  sont  fortement  arrondis,  ce  qui  donne  à  l'insecte  un  aspect 
festonné  très  caractéristique.  Chaque  segment  porte  en  arrière  une  cou- 
ronne de  poils  ayant  une  fois  et  demie  la  longueur  du  segment  lui-même.  Le 
dernier  segment  présente  en  arrière  deux  longues  soies  divergentes,  en  plus 
de  la  couronne  de  poils  qu'il  porte  comme  les  autres  articles.  Les  segments 
de  l'abdomen,  à  la  face  ventrale  présentent  également  une  bordure  de  poils 
analogues  à  ceux  du  dos. 

Stigmates.  —  Il  y  en  a  9  paires,  une  sur  chaque  segment  de  l'abdomen, 
à  l'exception  du  dernier  qui  en  est  dépouivu,  et  une  sur  le  méso-thorax.  Ces 
stigmates  sont  très  gros,  énormes  pourrait-on  dire,  ronds,  sensiblement 
égaux,  visibles  avec  la  plus  grande  facilité;  leur  diamètre  égale  le  tiers  du 
diamètre  antéi'o-postérieur  du  segment.  Ceux  du  méso-thorax  sont  placés 
très  près  des  angles  antérieurs,  sur  le  bord  latéral. 

Pattes.  —  Elles  sont  composées  de  quatre  segments  :  une  hanche  globu- 
leuse; un  trochanter;  une  cuisse  cylindrique  présentant  à  son  tiers  supérieur, 
du  côté  intei-ne,  deux  comtes  épines  voisines,  presque  perpendiculaires,  et 
une  troisième  près  de  l'articulation  du  genou.  La  jambe  arrondie,  cylindro- 
conique,  est  hérissée  de  tous  les  côtés  de  courtes  et  fortes  épines,  et  se 
termine  par  trois  ongles  recourbés,  longs,  divergents,  formant  griffe,  les 
deux  externes  moins  longs  que  celui  du  milieu,  sur  lequel  ils  sont  insérés 
à  angle  aigu  près  de  sa  base,  un  de  chaque  côté. 

Les  larves  du  Lyrf//v  (lUiiriciis  présentent  comme  l'on  voit  des  caractères 
anatomiques  qui  les  l'appiorhrnl  non  seulement  des  lai'ves  des  autres  Lyilus. 
(Ex.  :  Lydus  (Alosirnus)  riridiixinms)  mais  encore  des  larves  de  Canlharis, 
d'Epicauta,  de  Zonabtis,  et  du  Meloe  majalis,  notamment  la  présence  sur 


A.  Gros.  —  Lydus  Algiricus  L.  83 

le  2"  seyiiiéiit  des  aiilL'iines  d'un  voliiiiiiiifiix  arliclc  liyalin  (organe  sensoriel), 
et  la  loiTue  des  pattes.  La  contigiiiation  de  l'antenne  de  la  larve  de  la  Can- 
(haris  vcsicatoriu  telle  que  la  repiM'sente  lîeauiegard  (Les  In.seclcs  {'('nicanls, 
pi.  W,  fig.  31)  scinhie  pres(iue  dessinée  d'après  une  larve  de  Li/dus.  De 
uiènie  la  jaiiilic  de  la  lane  de  VEpicautu  verlicalis  (pi.  X\'ll,  lig.  8  du  même 
auteur)  et  eelle  de  la  larve  du  Mylabiis  varions  (pi.  XVllI,  tig.  ti)  rappellent 
heaucoup  celle  de  la  larve  de  Lijdus.  Les  ongles  de  la  larve  de  Mylabins 
(pi.  X\lll,  fig.  7)  rap|)ellent  complètement  les  organes  similaires  de  celle 
(lu  Ijjdiis  aUjhiiiis.  C'est  aussi  la  forme  de  ceux  du  triongulin  du  MeUw 
iiKija'Us.  Il  y  a  du  reste  beaucoup  d'auti'es  analogies  de  détail  entre  ces  divers 
genres,  que  je  laisse  de  côté,  pour  ne  signaler  que  les  principales. 

Caractères  dil[érenliels.  —  J'ai  donné  dans  mon  travail  sur  les  Alosimus 
viridisshnus  les  principaux  caractères  différentiels  qui  permettent  de  dis- 
tinguei'  facilement  les  larves  du  Lydus  al[iiriciis  de  celles  de  VAIosimns.  Je  ne 
peux  que  les  reproduire  ici  : 

Ces  deux  larves  présentent  une  aflinité  considérable;  elles  ont  notamment 
même  forme  des  anteimes,  des  pattes,  des  ongles.  Mais  la  distinction  sera 
aisée  si  l'on  tient  compte  :  1°  de  la  taille,  deux  fois  plus  grande  chez  Lydus 
algiricus;  2"  de  la  coloration  uniforme  chez  L.  algiricus,  formée  de  zones 
claires  et  foncées  alternant  régulièrement  (ou  d'un  brun  rouge  unifoime  sui' 
la  larve  létractée),  variée  chez  Alosimus,  qui  est  brun,  sauf  les  deux  premiers 
anneaux  de  l'abdomen,  et  le  deinier  qui  sont  jaunes;  T  de  la  grandeur  des 
stigmates,  réellement  énormes  chez  L.  algiricus,  mais  sensiblement  égaux 
tandis  que  chez  Alosimus  les  deux  premières  paires  sont  beaucoup  plus 
grosses  que  les  autres;  4°  du  sillon  de  déhiscence,  borné  aux  deux  premiers 
segments  thoraciques  chez  L.  algiricus,  porlant  sur  les  ti'ois  segments  thora- 
ciques  chez  Alosimus,  etc. 

La  distinction  d'avec  la  lai've  du  Mcloe  majalis  se  fera  d'api-ès  la  colora- 
tion de  cette  dei'nière  (brune,  avec  le  prothorax,  les  trois  premiers  articles 
de  l'abdomen,  et  le  dernier  jaunes);  d'après  la  taille,  deux  fois  plus  grande 
chez  Meloe  majalis  (près  de  3  millimètres),  la  grandeur  des  stigmates,  beau- 
coup plus  pelils  chez  Mt4oe  iiaijidis,  et  inégaux  (ceux  du  méso-thorax  et  du 
1"''  segmi'ul  abdonnnal  plus  gros  que  les  autres;  la  forme  des  antennes  légère- 
ment différente  (les  deux  premiers  articles  plus  développés  que  chez  L.  algi- 
ricus) etc.,  etc. 

Pour  les  Zonabris  {  =  Mylabris  olim)  il  n'y  aura  qu'à  considérer  également 
la  forme  des  antennes  :  chez  les  Lydus,  le  2"  article  qui  poile  l'organe  sen- 
soriel, est  tr-ès  court;  chez  les  Zonabris,  au  contraire,  il  est  allongé,  et  mesure 
de  deux  à  trois  fois  la  longu(!Uf  de  l'article  basilaire;  il  est  de  beaucoup  le 
plus  long  des  articles  antennaires,  tandis  que  l'organe  hyalin  est  propor- 
tionnellement beaucoup  moins  développé.  En  outre,  les  mandibules  sont  sou- 
vent polydentées  chez  les  Zonabris  (Ex.  :  Zonabris  oleœ  Cast)  ;  elles  sont 
dépourvues  de  dents  chez  L.  algiricus;  les  stigmates  sont  plus  petits  chez 
les  Zonabris,  etc. 

La  distinction  d'avec  les  larves  d'Epicauta  que  je  ne  connais  pas  en  nature, 
pai'aît  aussi  pouvoir  se  faire  d'après  la  forme  des  antennes  dont  le  type  se 
rapproche  de  celui  des  larves  des  Zonabris,  d'après  les  dessins  de  Beau- 
legard. 

Cette  différenciation  serait  probablement  plus  malaisée  pour  les  larves 
des  divei-ses  espèces  de  Cantharis  (  =  Lytta)  (si  j'en  juge  d'après  la  description 
de  la  larve  de  Cantharis  vesicatoria  et  les  dessins  de  Beauregard)  qui 
paraissent  avoir  avec  nos  larves  les  plus  grandes  ressemblances.  Sans  doute 
ici  encore  la  taille,  la  coloration,  et  d'autres  caractères  morphologiques,  tels 
que  la  forme  des  mandibules  (dentées  en  scie  chez  Cantharis  vesicatoria),  la 


84  A.  Gros.  — Lydus  Algiricus  L. 

grandeur  des  stigmates,  la  forme  et  l'étendue  du  sillon  de  déhiscence,  etc., 
pourront-ils  rendre  des  services. 

Il  semblerait  à  priori  i]u'en  raison  de  leur  l'essemblance  anatomique  les 
la.i-ves  de  Ijjtlns  doivent  avoir  au  point  de  vrrc  biologiipre  une  cxislcncc  pai'eille 
à  celle  des  Canlharis,  des  Epicauta,  des  Ztmabrls,  du  .)/r/oe  majalis.  On  peut 
]Méjuger  ([u'elles  ne  s'attachent  pas  aux  hyménoptères,  et  qu'elles  doivent  aller 
directement  à  la  recherche  de  leur'  nour-riluic  coniirre  les  larves  de  ces  dif- 
fér-ents  insectes. 

il  y  avait  donc  lieu  de  tenter'  des  expériences  pour'  arr'iver'  à  échiir'cir  ce 
point,  et  d'essayer'  d'élever  ces  larves.  C'est  ce  que  je  m'empr'cssai  île  lair-e. 
Le  2  jrrillet  J!)()6,  le  jour  même  de  leur'  naissance,  je  plaçai  ces  lames  dans 
un  tube  de  verre,  dans  lequel  j'introduisis  faute  de  mieux,  le  cadavre  desséché 
mais  en  très  bon  état,  d'un  h\niénoptère  très  velu  lEucera  longicnrnis).  J'eus 
soin  de  laisser  le  tube  couché,  car  loi-squ'il  était  dans  la  position  verticale, 
les  triongulins  ne  pouvaient  gr-inrper-  sui'  ses  par'ois.  .]e  vis  bientôt  de 
rronibr-cuses  lar'ves  cour-ir'  très  atraii'ées  sur'  les  diver'ses  parties  du  cor^ps  de 
lAlii'itlc,  nrais  je  n'en  vis  aucune  se  cr-amponiier  aux  poils  conirne  les  tr'ion- 
gulins  du  Silaris  muralis,  du  Mcloe  cribripennis  ou  du  Meloe  tuccius,  ou 
lilonger'  la  tète  sous  le  rebord  des  anneaux  de  l'abdomen  comme  le  font  ceux 
drr  Meloe.  pitrpvrascens.  Un  nouvel  examen  pratiqué  deux  heures  après  nv. 
m'en  montr'a  pas  davantage.  Le  lendemain  je  conslalai  que  sans  aucune 
exception  elles  avaient  totalement  dédaigné  mon  hynrénoptèr'e. 

Ayant  pu  captur-er'  vivants  deux  Apiair'es,  une  Apis  inclUlica  v[  un  IlciUclus, 
je  les  inti'oduisis  successivement  dans  le  tube  où  étaient  les  lar*ves.  Celles- 
ci  ne  songèrent  nullement  à  s'accrocher  ni  à  l'une  ni  à  l'autre.  Je  notai  toute- 
fois que  l'IIalictus  paraissait  gêné  par  leur  voisinage,  et  que  si  parfois  l'une 
d'elles  venait  à  fr'ôler  ses  pattes,  il  se  secouait  vivement  comme  s'il  redoutait 
une  attaque  de  leur  part. 

Le  résultat  de  l'expérience  parait  donc  définitivement  acquis  :  comme  les 
larves  du  Meloe  majalis,  celles  du  Lydus  algiricus  doivent  aller  à  la  recherche 
directe  de  leur  nourrituie.  Ces  épreuves  ont  donc  confirmé  ce  que  taisait 
prévoir  la  conformation  anatomique  de  ces  insectes. 

Faute  des  matériaux  nécessaires,  je  ne  pus  tenter  cette  année-là  d'autres 
essais.  Du  reste,  je  fus  surpris  par  la  brièveté  de  la  vie  de  ces  larves,  qui 
toutes  avaient  succombé  le  6  juillet  n'ayant  vécu  que  quatre  jour^s.  Leur 
existence  est  donc  relativement  courte  si  on  la  compare  à  celle  des  trion- 
gulins  du  Meloe  majalis  qui  vivent  envii^on  20  à  2.t  jour-s;  mais,  au  contraire, 
sous  ce  rappor't  elles  se  r-appr-ocherd.  du  Lydus  {Alosimus)  viridissimus,  dont 
l'existence  lai'vaire  ne  dure  également  que  quelques  jours,  et  est  peut-être 
plus  courte  encore. 

Avec  les  larves  obtenues  en  1908,  je  tentai  d'autres  expériences  en  vue  de 
les  élever.  Dans  un  flacon  contenant  des  pontes  d'/lcndn;m  peregrinum,  et 
des  œufs  de  Gr'illori  mélangés  à  du  sable,  je  plaçai  le  fi  jiurr  quelques  lanes 
de  Ijjdiis  algiricus  écloses  le  malin  même.  D'autr-e  pai't  dans  la  boîte  orj  était 
la  nichée  de  Lydus,  je  mis  deux  co([ues  ovigères  intactes,  l'rme  U'ès  gr'ande, 
de  Painpluigus  luunidicus,  l'autre  plus  petite,  appai'teirarrl  à  une  autr'e  espèce 
de  Pamphagiis.  Ces  tentatives  ne  donnèrent  aucun  r'ésultat. 

Le  G  juillet,  j'obtins  une  nouvelle  éclosion  de  larves  de  Lydus  algiricus.  Je 
recommençai  avec  ces  larves  déjà  très  pigmentées,  et  peut-êti'e  âgées  d'un 
jour',  de  nouveairx  essais  avec  les  oolhèqires  de  Pomphagus .  Mes  triongu- 
lins  ne  par-ur'cnt  aucrinement  s'inquiéter  de  cette  pr-ovende. 

Je  cor'sai  l'expérience,  en  ajoutant  des  cellules  d'Anthophor'e  :  aussitôt  la 
scène  changea  :  mes  larves  se  nur'ent  à  courir'  dessus,  en  fouillant  tous  les 
recoins,  toutes  les  anfr-actuosités,  cherchant  évidemment  à  découvrir  un  pas- 


A.  Cros.  —Lydus  Algiricus  L.  85 

siigo  pour  s'y  inlioduiro.  Leurs  allt'us  el  venues  me  rappelaienl  beaucoup  la 
façon  d'agir  des  Irinngulins  du  Melne  riuiiali.s.  Po\uUm[  je  n'en  vis  aucune 
essayer  de  creuser  les  parois  des  cellules.  Un  îdvéole  ulilisé  pai-  une  Osinie, 
doiil  le  fond  brisé  laissait  à  dérouvei-|  sui'  une  lies  large  surface  un  gâteau 
de  poll(>M  pulvérulent  ne  sendjla  guère  les  intriguer.  Je  vis  les  lar'ves  passer 
sui-  le  pollen  sans  avoir  l'air  d'y  prêter  la  moindre  attention.  C'est  exactement 
la  conduite  des  triongulins  du  l/c/oc  mnjolis  qui  refusent  le  pollen,  le  percent 
nièuie  tle  leurs  galeries  comme  la  coque  cellulaire  elle-même,  alors  qu'ils 
mangent  fort  bien  le  miel  pâteux  ou  li(piide.  jj'expérience  ne  donna  pas 
d'autre  résultat  :  les  larves  continuèrent  h  errer  dans  le  flacon  pendant 
quelques  jours,  et  le  tl  juillet  je  pus  constater  qu'elles  étaient  toutes  mortes. 
Je  vérifiai  qu'aucune  cellule  d'Antliopliore  n'avait  été  perforée. 

Un  mois  après  le  début  des  expériences,  le  6  août,  j'examinai  les  pontes 
de  l'amphagits.  Le  résultat  de  mon  examen  fut  encore  négatif;  aucune  larve 
de  Lijdu.s  n'avait  pénétré  dans  ces  oothèqucs;  tout  au  moins  aucune  ne  s'y 
était  développée. 

En  1!)I0,  ay.int  obtenu  une  nouvelle  ponte,  suivie  d'éclosion  le  "i  juillet, 
j'instituai  immédiatement  des  expériences  avec  ces  larves  peu  nombreuses, 
le  plus  grand  nombre  d'enli'e  elles  s'étanl  évadées  déjà.  J'en  mis  quelques- 
unes  :  1"  dans  un  tube  contenant  deux  larves  dWntliophorn  albhiciia:  2" 
dans  un  tube  contenant  des  cellules  en  pétales  de  (leurs  d'Osiiiia  hnKjisphui 
Ferez,  une  intacte,  une  autre  ouverte  ne  contenant  que  du  miel  pâteux,  la 
larve  de  l'hyménoptère  étant  morte,  desséchée;  3°  dans  les  boîtes  renfer- 
mant du  miel  d'Abeilles  ou  d'Antliophores. 

Deux  jours  après,  le  7  juillet,  je  constatai  que  les  lai-ves  placées  avec  les 
cellules  A'Osmia  longispina  avaient  disparu;  je  ne  pus  les  retrouver.  Celles 
qui  étaient  dans  un  autre  tube,  au  nombre  de  trois,  avec  des  lanes  (r.lH//H<- 
phores,  étaient  encore  vivantes  le  matin;  le  soir  je  n'en  vis  plus  qu'une  seule. 
Ici  encore  se  pose  l'éteiTielle  question  :  est-ce  la  mort  par-  famine?  ou  par 
bataille?  Le  lendemain  8  juillet,  la  troisième  avait  succombé  à  son  tour.  Il 
semble  donc  que  l'alimentation  carnée  ne  leur  convient  pas  —  autant  du 
moins  qu'on  peut  en  juger  d'après  une  expérience  uniiiue. 

Par  contre,  il  restait  deux  larves  encore  vivantes,  bien  que  ne  semblant 
pas  avoir  subi  le  moindre  changement  dans  une  boîte  contenant  du  miel. 
Le  9  juillet  une  de  ces  larves  était  encoie  en  vie,  mais  le  10  juillet,  je  la  trou- 
vais mor-fe  à  son  tour. 

Pour  la  troisième  fois,  mes  essais  d'élevage  ont  donc  encoi-e  conqtlètement 
échoué.  Il  semble  néanmoins  résulter  de  mes  expériences  : 

1°  Que  les  larves  du  LydtiS  algiiicus  refusent  de  s'accrocher  aux  hymé- 
noptères, ce  qui  inq^lique  pour  elles  l'obligation  d'aller  directement  à  la 
recherche  de  leur  nourriture,  comme  le  font  les  larves  du  Meloe  majalis  avec 
lesquelles  elles  ont  de  nombreux  points  de  conlact;  elles  semblent  du  reste 
aptes  à  explorer  les  profondeurs  du  sol,  puisque  je  les  ai  vues  parvenir  au 
fond  d'un  flacon  garni  de  sable; 

2°  Qu'elles  ne  sont  pas  parasites  des  Orlhoplères;  certains  indices  au 
conlraire  pourraient  faire  croire  qu'elles  se  développent  dans  les  nids  de 
(juelque  hyménoptère  à  nidification  souterraine  [lUtliclus?  Andfcna?)  Mais  la 
(lémonsti-ation  n'en  est  pas  encore  faite.  En  tout  cas,  elles  ne  paraissent  pas 
perforer  les  cellules  comme  les  triongulins  du  Meloe  majalis. 

Ces  expériences  d'élevage  sont  à  reprendre  sur-  de  nouvelles  bases;  peut- 
être  pourrai-je  arriver  à  un  résultat  positif,  si  je  puis  avoir  sous  la  main  au 
moment  opportun  des  cellules  récentes  d'hyménoptèi-es,  contenant  un  onif, 
ce  que  je  n'ai  pu  réaliser  jusqu'ici. 

Il  y  a  lieu  du  reste  de  ne  pas  oublier  que  la  forme  des  anteniii's  drs  larves 


8G  A.  Gros.  —  Lydns  Algiricus  L. 

du  /.;/(/(/.y  algiricus  est.  identique  à  celle  des  larves  de  la  Cantharis  vesicatoria, 
et  que  ces  der'nioies  ont  pu  être  élevées  avec  du  miel  comme  pi-emier  aliment, 
mais  qu'elles  dévorent  aussi  piéalablement  l'œuf  ou  la  larve  de  la  cellule 
envahie.  La  similitude  des  formes  peut  justitler  pour  le  Lydiis  algincus  une 
telle  espérance,  malgré  mes  échecs  successifs,  car  il  ne  faut  pas  perdre  de 
vue  combien  ces  élevages  sont  difficiles,  et  je  ne  sais  que  trop,  par  une  expé- 
rience déjà  longue,  qu'on  ne  les  réussit  pas  à  tout  coup,  tant  s'en  faut. 

Mascara  (Algérie).  !)'•  A.  Gros. 


NOTES    SPECIALES  ET  LOCALES 


Note  sur  deux  gisements  géologiques  des  environs  de  Gréoulx  <Basses-Alpes).  ^- 

J'ai  étudié  en  1910  et  en  1911,  aux  environs  de  Gréoulx  (Basses-Àlpe.s),  deux  gise- 
ments géologiques  que  je  crois  peu  connus.  Tous  deux  appartiennent  au  Néoconiien 
((Jrétacé  inférieur). 

I.  —  Gisement  de  Château -Lavai,.  —  Au  Nord-Ouest  du  château  de  Laval  se 
trouve  un  éboulis  de  calcaires  marneux  néoconiiens  ravinés  par  les  eaux  pluviales  et 
sui'montés  de  couches  de  cailloux  roulés  se  rattachant  à  un  faciès  lacustre  tertiaire. 

Les  principales  espèces  que  j'ai  recueillies  dans  ce  gisement  sont  les  suivantes  : 
Ostrea  Couloni  (d'Orbigny),  Èynrhontlla  depressa  (d'Orbigny),  Terebrntvla  prœ- 
loiiga  (Sowerby),  Luna  lioyezi  (?),  Spondylas  (indéterminé). 

II.  —  GiSEAiENT  d'Auresfrèdes.  —  Ce  gisement  est  situé  .sur  les  flancs  de  la 
montagne  d'Aureefrèdes,  au  sud  de  Gréoulx.  C'est  comme  le  précédent  un  éboulis 
de  calcaires  marneux.  Les  fossiles  y  sont  variés  et  abondants. 

J'y  ai  récolté  les  fossiles  suivants  :  Ostrea  Couloni  (d'Orbigny),  Rynchonella 
depressa  (d'Orbigny),  l'erebrafida  prœ/oiif/a  (Sowerby),  Venus  GaUoprovincialis 
(Matheron),  Pholadomya  elonyata  (  1). 

J'y  ai  trouvé  en  outre  des  fragments  d'Ammonites  indéterminables  et  de  nom- 
breuses espèces  d'oursins. 

Marseille.  P.  Manuel. 


Diptérocécidie  sur  PotentUla  verna.  —  Cette  année  encore  Potentilla  verna  a 
donné  la  cé^îidie  signalée  pour  la  première  fois  en  novembre  1910  dans  la  Feuille 
des  J .  N .,  XLP  année  (par  les  notes  aux  Jeunes,  p.  17,  et  par  la  note  spéciale, 
p.   18).  ,    . 

Le  cliché  ci-joint  en  date  du  20  mars  dernier  indique  les  divers  états  de  cette 
cécidie  :  fig.  1,  pied  de  Potentilla  verna  indemne  et  en  fleur;  —  fig.  4,  deux  pieds 
de  la  même  plante  dont  l'inflorescence  offre  l'aspect  d'une  cécidie  en  artichaut 
ou  plutôt  en  rosette  très  dense  et  serrée;  —  fig.  2,  cécidie  ouverte  pour  montrer 
une  larve  prête  à  faire  son  cocon-pupe  (normalement  la  larve  est  en  position  ver- 


I 


\otes  spéciales  et  locales. 


87 


ticale,  mais  par  suite  de  son  exposition  à  la  lumière,  elle  s'est  affaissée  au  moment 
du  tirage);  —  fîg.  3,  cécidie  ouvert*  montrant  le  cocon-pupe  en  place  et  fixé  soli- 
dement par  sa  base  au  centre  do  la  rosette. 

A  remarquer  que  les  cécidies  dans  lesquelles  le  parasite  est  le  plus  avancé  dans 
son  évolution,  offrent  une  rosette  moins  épaisse,  mais  plus  allongée,  par  suite  de 
la  reprise  de  la  végétation  normale  lors  du  jeûne  du  cécidozoon  en  voie  de  méta- 
morphose. Mais  dans  les  deux  cas  il  y  a  cliloraiithie. 

La  larve  passe  donc  l'hiver  dans  sa  galle  et  se  nj'mphose  au  premier  printemps. 

J.   Ci. 


Diptérucécidie  sur  PotentiUa  renia,  20.  3.  2. 


Cécidies  produites  par  la  ponte  de  Monojihadnvs  geniciilai 
voir  F.  d.  J.  X..  p.  1.55  (1911). 


/;  bail  uni. 


88 


Notes  spéciales  el  locales. 


Hyménoptérocécidie  sur  Geum  urbanum.  —  Le  cliché  promis  l'an  dernier  s'est 
fait  attendro  d'un  façon  désobligt^ante.  Nous  réparons  un  oubli  causé  par  des 
événements  imprévus. 

Il  montre  deux  tiges  de  Geum  urhaïuim  dont  celle  de  droite  porte  dans  la  partie 
■inférirurt  dos  deux  entre-nœuds  une  cécidic  due  à  la  ponte  de  Monophadnus 
iienii-iilatuîi  Htg.  La  tige  de  gauche  en  montre  d'autres  plus  petites,  en  série  sur 
le  même  entre-nœud;  de  plus  elle  offre  l'aspect  des  feuilles  rongées  par  la  larve. 

Pour  les  détails,  nous  renvoyons  à  la  page  155  de  la  Feuille  des  J .  N .  (1911)  où, 
d'ailleurs,  il  faudra  corriger  "  au  premier  tiers  supérieur  »  par  <(  ...inférieur.  » 

J.  G. 


Aphidocécidie  sur  Geum  urbanum.  —  Sur  le  cliché,  une  feuille  (fig.  1)  au  centre 
présente  les  déformations  dues  aux  succions  des  Macrosiphum  ulmariœ  Schk. ,  dont 
on  aperçoit  quelques  individus  répartis  sur  les  différentes  tiges  :  une  larve  de 
Syrphe  (fig.  2),  parasite  desdits  pucerons,  s'aperçoit  malgré  la  défectuosité  du 
cliché;  les  feuilles  d'en  bas  (fig.  3)  sont  également  déformées  et  froissées  par  les 
mêmes  pucerons;  au  voisinage  du  chiffre  4,  vue  en  profil  d'une  autre  cécidie  du 
Mo)ioi)lia<in u.<i  ci-dessus. 

J.    (i. 


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[] 

Giinus  iirhaïuim  à  feuilles  déformées  par  31acrosijihiim  nlmariir.  voir  F.  d.  J.  A.,  p.  155  (liHl). 


Âgapanthia  villosoviridescens  De  Geer  sur  Urtica  dioica.  —  A  la  liste  déjà 
longue  des  plantes  dont  la  tige  sèche  est  rongée  par  la  larve  de  ce  Coléoptère,^  on 
peut  ajouter  Urtica  dioica.  Plusieurs  exemplaires  recueillis  dans  de  vieilles  tiges 
d'Ortie  au  voisinage  d'une  mare  au  commencement  de  mars  ont  donné  leur  imago 
le  l"  avril. 

Vulaines-sur-Seine.  J.   Guignon 


Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  OberthUr,  Rennes— Paris  (1744-12  ' 


» 


^  / 


ANNEES    PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEDNES  NATURALISTES 


I«^«    SERIE    DECENNALE 

Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  ; 

Le  numéro ' O  fr.  35 

L'année 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  40 

11^  SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année 3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vendus  séparément). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  SO 

IIP    SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1890  à  1900  : 

Le  numéro..- O  fr.  40 

L'année .' 4  fr. 

Table  des  Matières 1  fr.  SO 

IV''  SÉRIE  DÉCENNALE 
Années  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de  la  Série  est  en  préparation. 

y  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  la  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  25  %  pour  l'achat  des  3*  et  4°  séries. 


SOMMAIRE    DU    N'    49  8 


A.  Laville  :  Vei-tébrés  fossiles  du  gypse  parisien  et  du  sannoisien  des  environs  de  Paris  Hin). 
D"'  A.  Gros  :  Lydus  algiticus  L.,  ses  mœui'S,  sa  lai've  primaii-e. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Noie  sur  deux  gisements  géologiques  des  environs  de  Gréoulx  (Basses-Alpes)  (P.  Manuel). 

Diptérocécidie  sur  Potentilla  verna  (J,  G.). 

Hyménoptérocécidie  sur  Geum  urbanum  (J.  G.).    • 

Aphidocécidie  sur  Geum  urbanum  (J.  G.). 

A  a  a  pan  II)  ta  villosoviridescens  De  Geer  sur  Urlica  dioica  (J.  Guignon). 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHÈQUE 

Du'lO  Mars  au  9  Mai  1912 


De  la  part  de  :  MM.  Berthier  (1  br.);  Boulenger  (2  br.);  De  Riaz  (1  br.);  Her- 
uiann  (2  vol.);  Houlbert  (1  br.);  Lambertie  (6  br.);  Laville  (4  br.),;  Lloyd  (1  br.); 
M™  Mieg  (2  br.)  ;  Mingaud  (1  br.)  ;  Montandon  (1  br.)  ;  Pallary  (1  br.)  ;  X.  Raspail 
(1  br.);  Rignano  (1  br.);  Stuart  Menteath  (3  br.). 

Total  :  2  volumee,  23  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  Ay  9  Mai  ■1912 


volumes  (de  plus  de  100  pages) ...    <o.^  ^  ^^„^   ,^^  ^^^^^.^^ 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 44.94/   '  ,. 

Photogrraphies  géologiques !270   '  4      • 


A  CÉDER,  TRÈS  BELLE  COLLECTION,  COMPRENANT 

Fossiles,    3.8O0    espèces.    —    Coquilles    vivantes,    1,000   espèces. 

Minéraux,    400    éciiautillons. 

S'adresser  <ni  Docteur  JULI AN,  à  Beaucaire  (Gard) 

'.')  à  M'^^  ALLABD,  place  du  Château..  Tarascon  (Bouches-du-Rhônef. 


(P\  jff»,  1  "  Juillet  1912         —         V'  Série,  42^  Année 


N'  499,wftv.  O 


(o 


LA  FEUILLE 


-j 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


-?•   •?•   •?• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16«) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  I"'  janvier 

(au  lieu  du  1""  novembre). 


u 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes — Paris 


1912 


LIVRES  NODVKAnX  PUBLIES  EN  LANGUE  FRANÇAISE 


Berthanet  (F.)-  —  Les  prairies,  prairies  naturelles,  herbages,  in-16,  196  p.  et 
9  fig.  —  Paris,  Masson  et  Gauthier-Villars. 


Gatin  (C.-L.).  —  Les  Palmiers.   Histoire  naturelle  et  horticole  des  différents 
genres,  in-18,  vn-342  p.  avec  46  fig.  —  Paris,  libr.  Doin. 


GuiNiEK  (P.).  —  Atlas  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  soue-arbrisseaux 
croissant  spontanément  ou  naturalisés  en  France  et  dans  les  régions  limitrophes, 
900  p.,  280  pi.  et  nombr.  fig.  —  Paris,  Lhomrae.  —  Prix  de  souscription  :  16  ir. 


Lecomte  (F.)  (Sous  la  direction  de).  —  Flore  générale  de  l'Indo-Chine,  t.  I, 
fafec.  8.   Renonculacées  à  Sapindacées,  in-8°,  p.  849-1070,  26  planches.  —  12  fr. 


Malpeaux  (L.).  —  Les  plantes  oléagineuses  :  colza,  navette,  œillette,  etc.,  in-16, 
x-70  p.  avec  fig.  —  Paris,  Hachette.  —  1  fr. 


MoNTESsus  DE  Balloee  (Comte  de).  —  La  Sismologie  moderne.  Les  tremble- 
ments de  terre,  in-16,  xx-284  p.  avec  64  fig.  et  cartes  et  16  planches.  —  Paris, 
Colin.  —  4  fr. 


MoREAUx  (R.-A.).  —  Recherches  sur  la  fonctipn  glandulaire  de  la  trompe  utérine 
des  Mammifères  (thèse),  in-8°,  125  p.  —  Nancy,  imp.  Barbier. 


SCHLEGEL  (C).  —  Recherches  faunistiques  sur  les  Crustacés  Décapodes  bra- 
chyoures  de  la  région  de  Roscoff  (Diplôme  d'études  supérieures),  in-8°,  52  p.  — 
Paris,  Société  Zoologique. 


ViALAY  (A.).  —  Essai  sur  la  genèse  et  l'évolution  des  roches,  in-S»,  x-226  p.  — 
Paris,  Dunod  et  Pinat. 


1"  Juillet  1912  —  V=  Série,  42=  Année  —  N"  499 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


AVIS     TRÈS     IMPORTANT 


Nous  prions  instamment  tous  nos  Correspondants  et  les 
Directeurs  des  publications  avec  lesquelles  nous  faisons  échange, 
de  noter  notre  changement  d'adresse   : 

3,   rue   Fresnel    (XVh  arrond.) 

La  maison  de  la  rue  Pierre-Charron  ayant  changé  de  mains 
et  devant  être  démolie,  tout  envoi  qui  y  serait  fait  risquerait  de 
se  perdre. 


■•*•■ 


DES  ESPECES  EUROPÉENNES  DU  GENRE  CARCELIA  R.  D. 

(Diptères) 


Les  espèces  de  ce  genre  sont,  parmi  les  Exoristines,  celles  qui  sont  le 
moins  connues.  On  rangera  dans  le  genre  Carcelia  toute  Exoiista  n'ayant  (]ue 
deux  soies  siernopleurales  et  présentant  des  gênes  (sous-orbites  Pandellé, 
Wangen  des  auteurs  allemands)  absolument  nues.  Les  yeux  y  sont  très  déve- 
loppés en  sorte  que  le  péristome  est  toujours  très  étroit.  C'est  un  grdupement 
très  naturel  :  les  espèces  sont  si  voisines  rpie  leur  détermination  est  souvent 
difllcultueuse  et  réclame,  en  tous  cas,  beaucoup  d'attention.  C'est  pourquoi 
nous  avons  essayé  de  résumer,  dans  le  tableau  suivant,  les  caractères  diffé- 
rentiels qui  nous  ont  paru  les  meilleui's  et  les  plus  constants. 

(.  Pattes  toutes  noires. 

—  Coloration  cendrée:  .3  soies  dorsocentrales 

(.3  de)  derrière  la  suture C.  rccusalu  l'and. 

=  suwirans  Rond. 
{nec\\.D.:nec\iA\.). 

(1)  Dr  J.  Villeneuve.  DcscripUons  de  deu.x  nouveaux  Diptères  [\V.  ent.  Z.,  x.\.\,  82,  en  noie). 


90  D"'  Vi[j,K.\ErvE.  —  Espèces  européennes  du  genre  Carcella. 


—  Coloration  noire;   une  bande  blanchâtre  à  la 
base  des  2'  et  3"  segments  abdominaux 

(4  de) C.  bisetosa  B.  B. 

=  hnrhilana  Egg. 
=  clavipalpis  Pand. 
Pattes  noires;  tibias  testacés. 

A.  Espèces  teintées  uniforniéinenl  de  jaunâtre  ou  de  gris  cendré. 

1)  Pruinosité  d'un  cendré  plus  ou  moins  jauni. 

—  Espèce  large  ovalaire,  1  soie  mé- 

diane aux  tibias  antérieurs C.  excisa  FnU. 

—  Espèce  étroite,    allongée.   2  soies 

médianes  aux  tibias  antérieurs..     C.  rutilla  B.  B.  {nec  Rond). 

2)  Pruinosité  d'un  cendré  plus  ou  moins  gris;  tibias  rembrunis.  1  soie 

médiane  aux  tibias  antérieurs. 

—  Espèce  large,   ovalaire C.  separatal\ond. 

=  excisaYsM.  var.? 

—  Espèce  étroite,   allongée C.  leucophsea^onA. 

=  susurrmis  B.  B. 

B.  Espèces  cendrées;  les  cTcf  ont  les  deux  ou  trois  premiers  segments 

abdominaux  tachés  de  rouge  sur  les  côtés. 

1)  Abdomen  avec  des  soies  discales,  sans  ordre  et  plus  ou  moins 

développées. 
ï)  Espèces  ovalaires. 

—  Tibias  nettement  marqués  de  noir  du  côté  interne  de  leur 

extrémité  basale:  front  assez  étroit  (2/.')"  d'oeil  chez  les 
cfcf)  et  à  peine  saillant;  soies  frontales  sur  les  gênes 
plus  rapprochées  de  l'épislonie  que  de  l'œil. 

C.  chelomx  Rond. 

—  Tibias,  surtout  les  tibias  antérieurs  et  les  tibias  intermé- 

diaires, non  noircis  en  dedans  de  leur  extrémité  basale; 
front  large  (iZ-o"'  d'œil  chez  les  cfd")  et  saillant;  soies 
frontales  à  égale  distance  de  l'épistome  et  de  l'œil  sur 

les  gênes C.laxijronswom.nos'. 

=  Parexorisfa  lucnrum 
opwrfB.  B. 
6)  Espèce  étroite,  allongée,  plus  obscure,  souvent  avec  des 
reflets  noirs  plus  accusés  sur  la  bande  médiane  et  le 
bord  postérieur  des  segments  abdominaux;  tibias  mar- 
qués de  noir  à  leur  origine.  Front  conformé  comme 
chez  Pelniatoniyia  phalenarin  Itond.  mais  les  soies 
frontales  descendant  plus  bas  sur  les  gènes. 

r.  Kowarzi  nom.  nov. 

2)  Abdomen  à  pilosité  discale  courte  ou  longue,  sans  inter-position 

de  soies. 
a)  Espèces  ovalaires,   à  pilosité  abdominale  courte;  les  soies 
frontales  (2-3)  atteignant  à  peine  l'extrémité  du  2'  article 
antennaire. 

—  2  soies  mai-ginales  au  2'  segment  abdominal,  bande  fron- 

tale étroite,  tibias  entièrement  testacés,  chète  anten- 
naire épaissi  à  la  base  seulement,  les  3  premiers  seg- 
ments abdominaux  rougcàtrcs  latéralement. 

C.  bombylans  R.  D. 
—  gnava Macq. 


iv  Villeneuve.  —  Espèces  cnvopéennes  du  (jnivc.  ('mr.cUa.         91 

—  4  soies  mai'ginalos  an  2°  sognioiiL  alHloiniiial,  baiidi'  truii- 
tale  large,  tibias  plus  ou  moins  rembrunis  à  leurs  extré- 
mités, chiMe  anteniiaire  longuement  épaissi,  les  2  pre- 
miers segments  seulement  de  l'abdomeu  <\  côtés  rou- 

geàtres C.  gnava  Meig. 

6)  Espèce  étroite,  allongée;  pilosité  abdominale  développée; 
soies  frontales  plus  nombreuses  descendant  sur  les 
gènes  jusqu'au  niveau  de  l'insertion  du  chéte  anten- 
naire:  tibias  entièi-ement  testacés;  i  soies  marginales 
au  2"  segnii'iil  MlMJiiininal C.  lu(.nrmn/W.V>. 

[nec  Meig.,  m-c  Uond."!. 

■=  Si.syropa  eod.  m  un. 

Remarques. 

1.  Ce  tableau  est  exact  pour  les  c^cf,  mais  chez  les  Q  Q  il  faut  être  avei  li 
que  les  espères  qui  n'ont  (ju'une  pilosilé  rase  à  l'abdomen  et  2  soies  margi- 
nales au  2"  segment  ont  fréquemment  ici  4  soies  au  2"  segment  et  une  pilosité 
abdominale  plus  développée,  paifois  mêlée  d'ime  ou  plusieurs  soies  irrégu- 
lières sur  le  disque  du  3"  segment.  La  coloration  des  femelles  est  généra- 
lement tout  à  fait  gris  cendré  sans  transparence  rougeàtre  sur  les  ccMés 
de  l'abdomen.  En  portant  son  attention  sur  les  autres  caractères  plus  cons- 
tants de  forme  générale,  de  coloration  des  tibias,  de  disposition  des  soies 
frontales  sur  les  gènes,  etc.,  on  évitera  les  confusions. 

2.  On  trouve  parfois  dans  les  collections  de  gros  cfcf  dont  la  prninosilé 
esta  peine  marquée  en  sorte  que  le  fond  obscur  et  la  transparence  latérale 
rouge  des  trois  premiers  segments  abdominaux  sont  très  accusés.  Ils  onl 
d'ordinaire  les  soies  frontales  plus  nombreuses  et  plus  ou  moins  fasciculées 
à  leur  terminaison  sur  les  gênes,  4  soies  le  plus  souvent  courtes  au  bord  du 
2"  segment  abdominal,  une  pilosilé  courte  mais  dense,  des  tibias  notoirement 
rembrunis.  Ce  sont,  autant  qu'il  seml)le,  des  individus  mal  venus  qui,  par 
anomalie  de  dévelnppement,  n'ont  pas  pu  prendre  leur  différiMiriation  spé- 
cifique. Peut-être  que  Carciiia  rasa  !\Iacq.  englobe  ces  anormaux.  Il  m'a 
paru  que  ces  exemplaires  se  rapportaient  à  C.  hnmhylans  P,.  0. 

3.  Faute  d'avoir  vu  tous  les  Types  de  quelques  auteurs  très  importants  tels 
que  Zettersti'dl.  je  n'ai  pas  osé  changer  plusieurs  noms  d'espèces  pouvant 
prêter  à  l'équivcxpie;  je  me  suis  contenté  de  préciseï-  le  sens  que  je  leur 
donne.  Cependant,  j'ai  créé  deux  appellations  nouvelles,  au  moins  à  titre 
t)rovisoire  :  1°  C.  Kairarzi  et  2°  ('.  laxifrons  (  =  Pari\rorisia  hicorum  Meig. 
type  de  ^'iennp  mais  non  de  Pai'is  =  Pare.r.  cnmata  Mik  et  Wachll  vraisem- 
blablement), r.  Id.njnms  est,  de  toutes  les  espèces,  cette  qui  a  te  tronl  le 
plus  large;  ses  vibrisses  i-emonlent  très  haut.  ,Te  lui  aurais  bien  donné  le 
nom  de  vlgilans  Uond.  puisque  litauer  et  lîergenstamm  le  font  synonyme, 
mais  ce  ne  serait  pas  exact  d'après  ce  que  m'a  écrit  M.  Ciglio-Tos.  —  Enfin. 
j'ai  maintenu  C  liicimim  B.  P.  en  indii|uant  qu'il  s'agit  de  S'(\//ro//^(  hirnriim 
ajiud  lî.  R.  et  non  de  leur  Vnri'.ntrisln  liicannii  Meig. 

i.  Carcdia  h'mrnrzi  n.  sp.  est  une  espèce  dont  tes  cfcf  sont  souvi'iil  con- 
fondus avec  celui  de  l'clmalomi/ia  phnlcnarui  l'.ond.  —  Le  front  a  le  même 
aspect  mais  les  soies  frontales  descendent  un  peu  plus  bas.  Les  soies 
apicales  du  scutellnm  sont  ici  robustes,  ténues  chez  P.  phalpnarifi:  les  cuil- 
lerons  sont  blanchâtres  chez  C.  Koicarzi.  jaunis  dans  l'autre  espèce. 

Je  ne  possède  qu'une  seule  Q  de  C.  Kowarii:  elle  pourrait  être  aisément 
prise  pour  C.  chelonise  Rond.  On  la  dépistera  à  sa  forme  étroite,  à  son  thorax 
foncé,  à  son  abdomen  à  reflets  noirs  sous  forme  de  bande?  transversales,  à 


9?  \y  \'ii.i,ENFA'VF,.  —  E.'ipl'ces  curopéenues  ,lu  (jeiire  l'arrclia. 

son  ficiiil  ddiil  les  soies  fi'onlales  revêtent  le  même  aspect  que  eliez  le  cf.  Elle 
ne  présente  pas  les  caractères  de  P.  iiliulriuinu  n.  à  savoii-  la  dilatation  des 
palpes  et  du  dei-nier  article  des  laisses  antérieui-s. 

D'une  fa^on  générale,  P.  pholcrytria  Rond,  a  une  coloration  plus  obscure, 
d'un  niiiràtre  assez  terne.  Cependant  cette  espèce  ne  s'éloigne  guère  de  nos 
CaireUa  dont  elle  a  les  deux  soies  sternopleurales.  Elle  semble  faire 
le  passage  vers  le  genre  Ht'inhiKicquartia  B.  B.  On  peut,  à  la  rigueur,  con- 
sidérer aussi  le  genre  ?^('morillii  B.  B.  comme  intermédiaire  entre  le  genre 
Carcella  R.  D.  et  le  genre  Winthi'myia  R.  D.,  le  genre  ('h:rl(iniijia  B.  B. 
comme  transition  entre  Carcelia  et  le  genre  Chxtohjgu  Rond. 

5.  Je  n'ai  pas  pu  maintenir  de  distinction  entre  C .  chelonifr  Bond  et  C.  duhia 
B.  B.;  dans  les  foi-m'es  extrêmes,  cette  dernière  a  l'alntomen  plus  rol)uste 
et  plus  large,  le  fi-ont  un  peu  plus  étroit,  le  forceps  des  cfd"  plus  couit  et 
droit.  Mais  il  y  a  des  foi-mes  intermédiaires.  Le  forceps  même  ne  paraît  pas 
constant.  Il  y  a  déjà  longtemps  que  j'estime  qu'on  ne  peut  plus  faire  grand 
cas  de  la  conformation  de  cet  organe  pour  la  séparation  des  espèces  parce 
qu'à  l'inverse  du  |iénis,  c'est  un  organe  externe,  sujet  à  varier  davantage. 

r.  comula  Rond.  {  =  liiserinlis  Scliin.)  avec  ses  antennes  longues,  ses  soies 
fr-ontales  descendant  plus  bas  et  fasciculées  à  leur  terminaison,  constitue  sans 
doute  une  forme  en  voie  de  dil'térenciatiou.  mais  cette  ébauche  d'évolution  ne 
serait-elle  pas  simplement  une  tluctuation  due  aux  conditions  du  développe- 
ment? (voir  remarque  2).  Jusqu'à  plus  ample  informé,  je  la  tiens  pour  une 
variété  de  C  chchirthv  Bond. 

(le  modeste  travail  m'a  donné  bcjiucdiiii  de  peine.  .Mais  j'ai  été  encouragé 
par  le  concours  bienveillant  et  aimable  de  M.  le  Professeur  Bouvier  qui  a  mis 
à  nui  disposition  les  Types  de  Meigen  conservés  au  JMuséum  de  Paris,  de 
M.  Anton  Handlirsch  qui  m'a  communiqué  les  Types  de  Brauer  et  Bergens- 
tamm,  de  Schiner,  de  Egger,  etc.,  appartenant  au  Muséum  de  Vienne,  de 
M.  (liglio-Tos,  enfui,  qui  a  bien  voulu  comparer  mes  exemplaires  avec  les 
Types  de  Pxondani  (pii  sont  la  piopriélé  de  Vlslitiitn  ili  Sliidi  siiperinri  à  Flo- 
l'ence.  Je  n'oublierai  pas  ikhi  plus  (pie  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  le  Pro- 
fesseur Sji'istedt,  de  Stockliiilm.  et  de  M.  le  D''  Hengtsson,  de  Lund,  d'avoir 
pu  avoir  sous  les  yeux  (luelipies  Types  de  Fallén  et  de  Zetterstedt.  A  tous 
ces  Messieurs  j'adresse  mes  plus  sincères  remerciements.  L'avenir  dira  si 
toutes  ces  espèces  sont  valables  ou  si  quelques-unes  des  espèces  étroites  ne 
sont  pas  autre  cliose  ipie  des  variétés  des  espèces  larges  correspondantes. 

RaiiilMiiiillct.  D"'  ^'Ir.LENEUVE. 


LES  LIBELLULES  DU  CERCLE  DE  SIKASSO 

(Afrique  occidentale   française). 


La  faune  des  Libellules  de  l'Afrique  occidentale  est  riche  et  compte  plus 
de  deux  cents  espèces,  actuellement  décrites.  Ces  espèces  sont,  pour  la  plu- 
part, assez  unifo-méniftnl  répandues  dans  l'immense  région  qu'est  l'Afrique 
occidentale;  la  moitié  d'environ  d'entre  elles  habitent  même  un  territoire 
encore  plus  vaste  et  se  retrouvent  aussi  dans  l'Afrique  équatoriale  et  dans 


U.  Mmitin.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikasso.  93 

rAli-i(]iie  uriiMilale.  ïiès  peu  élendciit  leur  habitat  jusqu'à  l'Aliiiiur  ausliule, 
les  Sécheiies,  Madagascar  et  i'AlVi(iue  septeiiti'idiuile.  Il  \  a  là  d'aulies 
espèces  plus  ou  moins  \uisiiies.  Eiiliu,  une  douzaine  d'espèces  seulement  se 
Irouvenl  hors  du  conlinent  africain  :  l'aiitahi  fUicescens  qui  vit  dans  les 
i-égions  tropicales  du  monde  entier,  Crdcnllieniis  erylhnea  qui  vil  partout 
d;uis  l'ancien  monde,  Tliolyinis  lillaiya  qui  habite  l'Asie  chaude  et-jusqu'à 
l'Australie,  TrUlwinis  avleriosa  et  rubrinervis,  Diplucodes  Lejebvrei,  Orthe- 
Irtini  chrysiisUfiiiia,  Ueinkiuux  epphipiger  et  l'seiKldgrion  pnele.rldlnnt  qu'on 
rencontre  aussi  dans  l'Asie  occitlentale,  Anu.t  joriiiosiis  qui  se  tri)u\e  presijue 
parhiut  en  Afri(pie,  et  aussi  en  Asie  et  en  Eui'ope,  Diilietrinn  tvlmurui  (pii 
se  trouve  en  Sicile,  Ceiiagiion  ylubruin  qui  habiterait  aussi  l'Australie. 
Toutes  les  autres  espèces  de  l'Afrique  occidentale  sont  exclusivement  afri- 
caines. 

L'Afrique  occidentale,  dont  une  bonne  partie  est  française,  comprend, 
entre  autres  régions,  celle  du  Haut-Sénégal-Niger,  et  dans  cette  dernière 
région  se  tiouve  le  cei'cle  de  Sikasso,  entre  le  Sénégal  et  le  .Niger.  La  ville  de 
Sikasso,  placée  à  une  gi-ande  distance  de  la  mer,  à  une  altitude  de  880  à 
400  mètres,  au  fond  d'une  dépression  de  terrain,  est  entourée  de  mai'écages 
et  d'une  brousse  assez  dénudée.  Particulièrement,  la  faune  des  Libellules  est 
riche  et  intéressante  aux  environs  de  Sikasso:  sin-  les  deux  cent  et  quelques 
espèces  connues  de  l'Afrique  occidentale.  soixante-dix-Jiuit  ont  été  prises 
à  Sikasso,  jusqu'à  présent.  En  voici  la  liste  : 

LIBELLULID.^ 

Sous-Famille  des  Libellulinae. 

1 .  Thohimis   tillargu  Fabr.  —  Ne   paraît   pas  èti-e   très   commune.    Les 

femelles  ont  souvent  les  ailes  absolument  hyalines. 

2.  Panlala  jlacescens  Fabr.  —  Peu  répajidue  dans  la  contrée. 

3.  l'alpopleura  marg'mata  Fabr.  —  Assez  commune, 
i.  Palpopleura  portia  Drury.  —  Très  commune. 

0.  Palpopleura  deceptor  Galvert.  —  Assez  commune. 

6.  Palpopleura  jucunda  Rambur,  race  Graffei  nov.  subspec. 

P.  jucunda  n'est  elle-même  qu'une  sous-espèce  afi'icaine  de  P.  sej- 
maculala  Fabr.,  espèce  de  rÉxtrème-Orieni.  Comparée  à  la  forme 
typique  «  jucunda  »,  la  nouvelle  forme  <(  grajjei  »  en  diffère  ainsi  qu'il 
suit  : 
cf  adulte  :  Taille  infiniment  plus  petite;  abdomen  15  ■"/"■,  aile  inf. 
13-14"/"°  avec  10-11  anténodales  et  3-4  postnodales  aux  ailes  supé- 
rieures {jucunda  :  abd.  19  "/■",  aile  inf.  17-19"™  avec  12-13  anténo- 
dales et  5  postnodales  aux  supérieures).  Ailes  plus  étroites,  stigma 
plus  court  et  proportionnellement  plus  large,  jaune  clair  entoui'é  de 
noir.  Tache  nodale  des  supérieures  plus  grande,  lignes  basales  noires 
des  inférieures  plus  courtes  et  plus  minces;  tache  safranée  des  infé- 
rieures, entre  le  nodus  et  lé  stigma,  plus  étroite.  Dessus  du  thorax 
plus  clair,  côté  du  thorax  entièrement  jaune  clair.  Pieds  jaune  ]iaille; 
.     abdomen  plus  étroit,  surtout  aux  premiers  segments. 

Un  mâle  de  Sikasso  et  deux  mâles  de  la  Côte-d'Ivoire. 

7.  Bracluithemi.s  leucosticta  Burm.  —  On  la  trouve  partout  en  .\frique,  de 

l'Algérie  au  Cap,  partout  dans  l'Afrique  occidentale  et  jusqu'en  Asie- 
Mineure.  Elle  est  tellement  peu  farouche  qu'elle  vient,  par  centaines, 
planer  autour  du  filet  du  chasseur  et  se  laisse  prendre  sans  que 
celui-ci  ait  à  changer  de  place.  Elle  vit  sur  les  étangs. 


y  1  W.  Martin.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikassn. 

8.  Brachylemis  lacustris  Kii'by.  —  Très  commune  sur  les  marécages,  à 

Sikasso,  et,  comme  sa  congénère,  très  facile  à  capturer. 

9.  Crocotheiuis  erythiœa  BruUé.  —  On  la  trouve  absolument  partout  en 

Afrique,  à  Madagascar,  aux  Séchelles,  aux  Canaries,  à  peu  près 
partout  en  Europe,  à  peu  près  partout  en  .\sie,  dajis  l'Insulinile,  à  la 
Nouvelle-Guinée  et  jusqu'en  .Vuslralie.  C'est  à  peine  si  l'espèce  a 
varié  en  quelques  localités. 
Elle  vil  dans  les  eaux  stagnantes. 
II).  Crocothemis  sanguinolenta  Burni.  —  Jolie  petite  espèce,  assez  com- 
mune dans  l'Afi'ique  occidentale,  de  même  qu'en  Âbyssinie  et  au  Cap. 
Elle  semble  intermédiaire  entre  les  Crocothemis  et  les  Tiilhemis. 

11.  Trithemis  itibrinervis  Selys.  —  Assez  rare  aux  environs  de  Sikasso. 

12.  Trithemis   arteriosa  Buiin.  —  Extrêmement  commune  dans   toute  la 

région  du  Haut-Sénégal-Niger.  Variable  de  laille. 

13.  Trithemis  kalula  Kirby.  —  .\ssez  comnume  à  Sikasso. 

14.  Trithemis  ardens  Karsch.  —  Comnmue  à  Sikasso,  de  même  t]uc  dans 

toute  l'Afrique  équatoriale. 

15.  Trithemis  pruinala  Karsch.  —  Assez  répandue  dans   loule   rAfi-ii|ii(' 

chaude,  notamment  dans  les  marécages  de  Sikasso. 

16.  Trithemis  dichroa  Karsch.  —  .Vssez  commune. 

17.  Trithemis  stictica  Burm.  —  Trouvée  à  Sikasso,    comme  dans   toute 

l'Afrique  tropicale. 

18.  Philonomon  luminans  Karsch.  —  Très  jolie  espèce  de  toute  rAfrifjur 

équatoiiale,  prise  plusieurs  fois  dans  les  étangs  de  Sikasso. 

19.  Urothrniis  Ldivardsi  Selys.  —  Assez  répandue  à  Sikasso. 

20.  Urolhemis  desiyuata  Selys.  —  Deux  spécimens  pris  à  Sikasso. 

21 .  Ilrulhemis  mundula  Karsch.  —  Cette  petite  espèce  a  été  prise  au  Séné- 

gal, au  Dahomey,  à  Zanzibar,  à  Delagoa-bey.  J'en  ai  reçu  cini]  exem- 
plaires de  Sikas.su,  tous  mâles. 

22.  l'hulcostepliiu  lluvifrons  Kirby.  —  l'as  trop  rare  à  Sikasso,   de  méiin' 

(]u'à  Angola,  Fernando-Pù,  et  dans  l'.Vfrique  orientale. 

23.  Hemistigiiia  albipuncta  Randjui-.  —  Se  trouve  à  Sikasso,  de  même  que 

dans  toute  l'Afrique  chaude  jusqu'au  Cap. 

24.  Pseudumacroiida  turrida  Kirby.  —  Semble  assez  commune  dans  le  cercle 

de  Sikasso,  comme  dans  toute  l'Afrique  occidentale,  les  Canaj'ies  et 
les  îles  du  Cap-Vert. 
2.D.  Pseudomacromia  torridu  allantica  Selys.  —  Une  femelle  prise  à  Sikasso. 
Ne  diffère  de  la  torridu  type  que  par  sa  taille  très  grande,  les  ailes 
safranées  et  une  assez  longue  tache  br'un  fducé  placée  le  long  de  la 
membranule. 

26.  Zijxomma  jlancans  Maiiin.  —  l'i'ise  à  Sikasso.   Connue  seulement  du 

Congo. 

27.  Olpogastra  liigubris  Ehrenbei'g.  —  Connue  de  Dongola  et  du  Tchad, 

cette  magnilique  espèce  n'est  pas  très  rare  à  Sikasso,  de  mai  à 
novembre.  Elle  est  remarquable  par  l'énorme  gonllement  inférieur  des 
premiers  segments  de  l'abdomen,  gonllement  de  coloration  noire  ou 
bi-une  rayé  de  bandes  jaunes,  et  par  les  côtés  du  thorax  à  fond  iw)ir 
ou  vert  bronzé  foncé  ou  vert  bleu  métallique  couverts  d'une  douzaine 
de  taches  jaunes.  Sa  foi-me  rappelle  beaucoup  celle  de  Celebothemis 
DeXeaillei  Bis,  de  Celébès. 

28.  Orthetrum  chrusostigma  Burm.  -.—  Très  commune  à  Sikasso,   comme 

dans  toute' l'Afrique.  On  trouve,  du  reste,  dans  la  région  du  Haut- 
Sénégal-Niger'  presque  toutes  les  espèces  africaines'  (ÏOrthetrum. 


I!.  Martin.  —  Les  UbclluU's  du  cercle  de  >iikasso.  95 

29.  Urlhetrum  ckiysosligina  Abbotti  Kii'by.  —  Celte  espèce,  qui,  d'après  le 

D"'  Ris,  n'est  qu'une  sous-espèce  de  chryxostigma,   luibile  le  (lougo 
et  la  région  du  Kilimanjaro.  Elle  a  été  capturée  à  Sikasso. 
'M.   Orthetrum    brackiule    iJeauvois.    —    Commune    dans    presque    loule 
l'Afrique  et  très  variable. 

31.  Orlhelrum  innacriu  Selys.  —  Espèce  trouvée  en  Sicile,   commune  en 

Egypte  et  en  Algérie,  aux  îles  du  Cap-Vert  et  qui  paraît  se  retrouver 
dans  presque  toute  l'Afrique  tropicale,  où  elle  habite  les  lacs  et  les 
marais.  Sa  taille  est  assez  variable. 

32.  Orthetrum  ajricanmn  Selys.  —  Prise  dajis  beaucoup  île  localitt's  de 

l'Afiique  occidentale. 

33.  Orlhelrum  faiinosum  Fôrster.  —  Observée  au  Transwaals  dans  l'est  et 

le  centre  de  l'Afr-ique.  Elle  n'est  pas  très  rare  à  Sikasso,  le  long  des 
marigots. 

34.  Orlhelrnia  stemmale  capense  Calvert.  —  Habite  probablement  toute 

l'Afrique  occidentale,  assez  commune  à  Sikasso. 

35.  Orthetrum  cajirum  Burm.  —  Capturée  aux  environs  de  Sikasso. 

30.  Orthetrum  angustiventre  Rambur.  • —  Un  mâle  et  deux  femelles. 

37.  Orthetrum  austeni  Kirby.  —  Un  mâle. 

Ces  deux  dernières  espèces  sont  rares  et  spéciales  à  l'Afrique  occi- 
dentale. 0.  austeni  est  de  grande  taille  et  de  formes  massives,  avec 
l'abdomen  large,  bleu  pulvérulent  chez  le  mâle  adulte.  On  l'a  trouvé 
à  Angola,  à  Sierra-Leone,  en  Guinée  et  à  Sikasso. 

0.  angustiventre  a  l'abdomen  beaucoup  plus  mince,  marron  varié 
de  noir.  Le  mâle  que  je  possède  a  l'abdomen  cylindi-ique,  très  allongé;, 
il  est  de  très  grande  taille.  Les  deux  femelles  sont  infiniment  plus 
petites  et  ont  également  l'abdomen  très  mince  et  bien  moins  long.  Chez 
les  deux  espèces,  le  stigma  jaune  orange  ou  brun  est  très  grand,  le 
triangle  des  ailes  supérieures  est  biréticulé  et  suivi  de  4  ou  5  rangs 
de  cellules. 

38.  Œtliiothemis  palustris  nov.  spec.  —  Nous  devons  signaler  ici  une  espèce 

nouvelle  qui  appartient  au  genre  Œlhtothemis  nouvellement  décrit 
par  le  D''  Ris  (iat.  Coll.  Selys).  Nous  avons  envoyé  les  quelques  exem- 
plaires reçus  de  Sikasso  à  notre  ami  le  D'  Ris  qui  pense  que  palustris 
serait  une  variété  de  solitarla,  l'espèce  décrite  par  lui.  Nous  n'avons 
plus  sous  les  yeux  qu'un  exemplaire  en  médiocre  état. 

En  voici  la  description  : 

Longueur  totale  :  30  7",  abdomen  20  7",  aile  inférieure  22  "Z". 

Face  et  front  entièrement  jaunes,  thorax  d'un  bi'un  jaunâtre  avec 
une  ligne  dorsale  noire  et  une  ligne  humérale  noire,  les  côtés  plutôt 
jaune  clair.  Pieds  minces  et  assez  courts,  les  fémurs  jaune  extérieu- 
rement, brunis  en  dessous,  les  tibias  noirâtres  en  dessus,  jaunes  en 
dessous,  les  tarses  noirâtres. 

Abdomen  jaune  avec  bande  dorsale  noire  d'un  bout  à  l'autre  et  les 
sutures  noires,  le  premier  segment  seul  jaune  avec  une  tache  oblongue 
noire  médiane,  de  chaque  côté  de  l'arête  dorsale.  La  bande  dorsale 
assez  étroite  sur  le  deuxième  segment  s'élargit  sur  le  troisième  et  les 
suivants,  et  sur  les  segments,  elle  est  un  peu  plus  large  au  bout  qu'à 
la  base;  elle  couvre  entièrement  le  dos  des  neuf  et  dixième. 

Appendices  supérieurs  du  mâle  noirs,  minces,  de  moyenne  lon- 
gueur, en  lame  de  couteau,  l'inférieur  presque  aussi  long;  ceux  de  la 
femelle  noirs,  en  lame  de  couteau  mince,  très  courts,  écartés,  avec 
une  protubérance  jaunâtre  entre  eux. 

Ailes  entièrement  safranées,  devenant  plus  claires  entre  le  nodus 


913  H.  Martin.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikasso. 


el  le  sligma.  el,  suus  le  sliynui,  dans  tout  le  bouL  foiteiiienl  brunies. 
Toutefois,  l'exti'ènie  boul  derneuie  plus  clair.  Sligma  lung,  couvianl 
environ  3  cellules,  assez  mince,  d'un  jaune  verdâtre  entouré  de  ner- 
vules  noires. 

Triajigle  discoïdal  des  supérieures  assez  étroit  et  assez  long,  tra- 
versé, le  sous-triangle  li-ès  large,  de  3  cellules,  3  rangs  postrigonaux 
d'abord  et  ensuite  2  aux  supérieures.  Espace  hyperlrigunai  libre. 
Triangle  discoïdal  des  inférieures  libre.  Houcle  anale  large  en  ftjrme 
de  botte  à  semelle  très  Idugue,  dont  le  bout  touche  presque  la  marge 
inférieure  de  l'aile.  .Membranule  blanchâtre,  courte,  assez  étroite  aux 
supérieures  :  10-12  anténodales,  la  dernière  continue  et  3  et  6  post- 
nodales. 
Le  mâle  vieux  devient,  je  crois,  bleu  pruineux  avec  les  ailes  hyalines. 

;i!).    Diplacodes  Lefebvrei  Rambur.  —  Assez  commun. 

i().  Diplacodes  exiUs  Ris.  —  Espèce  du  sud  de  l'Afrique  et  de  Madagascar 
retrouvée  dans  l'.Vfrique  occidentale. 

i  I .  Diplax  Fonscolombei  Selys.  —  Espèce  européenne  qui  habite  aussi  r.\sie- 
Mineure,  la  Perse,  le  Khashmir  et  à  peu  près  toute  l'Afrique,  en  tous 
cas  l'Afrique  septentrionale,  l'Afriiiue  occidentale  et  l'Afrique  ausli'ale. 
Elle  vole  le  long  des  étangs. 

Sous-Famille  des  Cordulinae. 

Cette  sous-famille  compte  onze  espèces  dans  l'Afrique  occidentale  :  la  rare 
\eophija  Rutherjordi,  Idoinacromia  proavita,  les  Macromia  sophia,  Selysi, 
oneralu,  [iinicularin,  les  l'Ivjllomacroinia  xqualorialis  et  biflava,  qui  n'ont 
pas  été  observées  à  Sikasso,  et  les  trois  espèces  de  PJujUomacroinia  ci-après, 
(pii  ont  été  pi'ises  dans  cette  région.  Le  geni'e  Phyllomacromia  nous  parait 
(ievoir  t'ti-e  maintenu,  séparé  du  genic  Macromia,  mais  si  le  caractère  basé 
sur  un  seul  i-ang  de  cellules  postriangulaires  est  généralement  constant  chez 
les  Phyllomacromia,  il  n'est  pas  d'une  constance  tout  à  fait  absolue,  surtout 
chez  les  femelles. 

I  .   Pliiilloniacroaiia  Inipicali-^  Selys.  —  Zanzibar,  Afrique  méridionale,  2  ou 
3  exemplaires  à  Sikasso. 

2.  Pliiilloinarromia  africaiiu  Selys.  —  Cette  très  jolie  petite  espèce  était 

comme  de  Nubie  et  du  Dahomey.  Nous  en  avons  i-eçu  plusieurs  spéci- 
mens de  Sikasso. 

3.  Phyllomacromia  bifasciata  nov.  spec. 

Cf  :  abd.  46  "r.  aile  inf.  37  "V". 

Ailes  réticulées  comme  celles  de  irijasciala.  mais  un  peu  plus  étioiles, 
la  costale  jaune  clair  aux  quatre  ailes,  l 'i-l'i  anténodales  et  5  postnodales  aux 
ailes  supérieures,  11  anténodales  et  9  postnodales  aux  inférieures;  le  sligma 
jaune,  très  mince  et  très  court,  les  triangles  très  petits,  suivis  d'un  seul  rang; 
le  membranule  marron,  le  triangle  anal  à  réliculalion  jaune  très  clair. 

Face  rougeàtre,  couverte  de  poils  noirs  très  courts;  dessus  du  front  jaune 
ainsi  que  les  côtés  le  long  des  yeux;  vésicule  du  vertex  bleu  métallique. 

Thorax  marron  clair  en  dessus  avec  bandes  humérales  jaunes  et  un  point 
jaune  au  milieu  de  la  ligne  dorsale,  les  côtés  marron  avec  des  reflets  bleu 
métallique;  sinus  interalaires  d'un  beau  jaune  citron.  Pieds  longs,  noirs. 

Abdomen  mince,  très  grossi  du  7°  au  10"  segments,  avec  les  feuilles  des 

S-fl""'  bien  moins  grandes  que  chez  trifasciata,  même  à  peine  indiquées  au  9"; 

.  1"  segment  jaunâtre,  le  2'  jaunâtre  marbré  de  noirâtre,  le  3"  jaune  dans  ses 

'  deux  premiers  tiers,  noir  dans  son  dernier  tieis.  le  4"  noir  avec  un  anneau 


R.  Marti.\.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikassn.  97 

complet  jaune  au  milieu,  les  S'-G"  jaunâtres  à  la  base,  noirs  ensuite,  le  1° 
jaune  brunâtre  en  entier,  le  8"  jaune  brunàti-e  à  la  base,  noir  ensuite,  les 
derniers  d'un  jaune  noirâtre  indécis. 

Appendices  ayant  la  forme  de  ceux  de  trifasciata,  mais  noirs,  les  supé- 
rieurs plus  minces  que  chez  l'autre  espèce  et  plus  courbés  vers  le  bas,  l'infé- 
r-ieur  1res  large,  presque  aussi  long. 

2  nu'iles,  de  Dakar  et  de  Sikasso,  dont  l'un  en  très  mauvais  éiat. 

Femelle  inconnue. 

JESCUm\)M 
Sots-Famille  des  Gomphinae. 

I  .  Onijchixnniiplius  iiuiiiilid  Rambur.  —  Habite  le  Maroc,  l'Egypte  et  toule 
l'Afrique  tiopicale.  Pas  très  rare  à  Sikasso. 

2.  Crenig(miphii.s  denliculatus  Selys,  var.  occidenlalls  Martin.  —  .'5  ou 
4  exemplaires  mâles  et  femelles  à  Sikasso. 

:(.  Leslhnifiomphus  migtislus  Martin.  —  Fn  mâle  et  une  femelle  de  cette  déli- 
cate petite  espèce,  déjà  connue  par  un  exem|ilaire  de  l'Afrique  occiden- 
tale anglaise. 

i  .  l'inilliifjdinijltus  œlhiops  Selys.  —  Côte-d'Ivoire,  Guinée.  Fn  exemplaire  de 
Sikasso. 

."i.   Irlinus  [eni.r  fUniihiir.  —  Fin  exemplaire. 

Sous-Famille  des  .ffischninœ. 

1 .  Aitii.r  /ora/o.vH.y  Lind.  —  Un  exemplaii-e  de  celle  espèce  qui  habite  toute 

l'Europe,  l'Asie-Mineure,  cenli-ale  et  septentrionale  el  à  peu  piès  toute 
l'Afrique. 

2.  IleiniancLT  ephippigcr  Rurm.  —  Pas  très  commun. 

:i.   lleUœs€hii((  liili(jin(ixu  Selys.  —  Plusieurs  exemplaires. 

Il  est  certain  qu'on  peut  trouver  dans  la  région  de  Sikasso  quelques  autres 
.Esrimine.s,  notamment  deiLx  ou  trois  espèces  de  Gynacantha. 

AGRIOMFXî 

Sous-Famille  des  Calopteryginae. 

1.  Phaon  iridipennis  Burm.  —  Pas  très  rare. 

2.  Phaon.  camerunensis  Sjôst.  —  Un  exemplaire. 

3.  Cleis  cincta  Selys.  —  Un  exemplaire,  ayant  le  stigma  de  moyenne  lon- 

gueur, 
i.  Libellago  decnnilu  Karsch.  —  Assez  commune.  Elle  habite  à  peu  près 
toute  l'Afrique  tropicale. 

5.  Libellago  curla  Selys.  —  Rare. 

6 .  Libellago  dispar  Beauvois.  —  Assez  rare. 

Une  série  d'autres  espèces  de  Libellago,  comme  caligala,  concellata,  gra- 
cilis,  cyanifrons,  nibida,  nepiunus,  lanceolata,  etc.,  habitent  un  peu  plus  au 
sud  et  ne  paraissent  pas  se  trouver  à  Sikasso. 

Sous-Famille  des  Lestinae. 

1 .  Lestes  Jaenhi  Martin.  —  Fin  mâle  el  deux  femelles  de  cette  espèce  qui 

n'est  connue  que  de  Sikasso. 

2.  Lestes  chromalus  Martin.  —  Sénégal  et  Soudan. 

3.  Lestes  pallida  Rambur.  —  Un  exemplaire. 


98  R.  Martin.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikasso. 

Sous-Famille  des  Agrionins. 

1.  Mesocnemis  singularis  Karsch. 

2.  Mesocnemis  irregulaiis  Karsch.  —  Les  deux  espèces  existent  à  Sikasso 

el  vivent  dans  les  marécages,  notamment  en  janvier-mai's. 

3.  Plalycnemis  congolensis  nov.  spec. 

Abd.  cf  Si-aS"/",  g  30  7"',  aile  inf.  l!J-20  7"'. 
cf  Epistome  jaunâtre,  joues  jaunes,  tout  le  reste  de  la  lace  mai  run  ou 
noirâtre  ainsi  que  le  dessus  de  la  tète  avec  une  bande  d'un  mari'on 
plus  clair  sur  les  ocelles.  Prothorax  mai'ron  avec  des  traits  jaunâlies 
mal  déUnis  au  dos  et  une  tache  jaunâtre  de  chaque  côté.  Dessus  du 
thorax  marron  avec  fine  raie  dorsale  jaune  bordée  de  chaque  côté  de 
noir,  une  bande  humérale  jaune  déchiquetée  en  haut,  les  côtés  marron 
en  haut,  jaunâtres  en  bas;  le  dessous  jaunâtie.  Pieds  jaune  vif,  les 
fémurs  épais,  les  tibias  élargis,  avec  une  numice  bruiu'  courte  à  la 
jointure  des  fémurs  et  des  tibias,  les  tarses  un  peu  brunis. 

.\bclomen  mince,  brun  noirâtre  nuancé  de  jaunâtre  :  le  .1"  segment 
noirâtre  avec  une  petite  tache  centrale,  les  côtés  et  un  trait  au  buul 
jaunâtres,  le  2"  noirâtre  avec  une  large  tache  dorsale  ovale  jaunàlic, 
les  'i'-d"  brun  noirâtre  avec  un  anneau  basai  et  un  anneau  anliterminal 
jaunâtres,  le  7"  brun  avec  le  premier  quart  en  anneau  jaunâli'e,  le 
l'esté  brun  noirâtre. 

Appendices  supérieurs  jaunâtres,  minces,  coniques,  très  peu 
recourbés  en  bas,  les  inférieurs  plus  longs,  bruns,  assez  épais,  un 
peu  en  forme  de  pinces,  si  on  les  voit  du  dessus. 

Ailes  hyalines,  peu  larges,  stigma  brun  bordé  de  jaunâtre,  presque 
carré,  l'angle  intérieur  du  bas  un  peu  pointu  en  dedans,  la  nervule 
extérieure  un  peu  plus  longue  que  l'intérieure. 
Q  Face  comme  le  mâle;  le  dessus  de  la  tête  plutôt  marion  avec  une 
bande  noire  devant  les  ocelles.  Prothorax  et  thorax  connue  le  mâle, 
mais  avec  la  raie  dorsale  bordée  de  vert  au  lieu  de  noir,  la  bande 
jaune  humérale  plus  mince  el  plus  longue,  bordée  en  dessous  de  noir. 
Pieds  jaune  rougeâtre,  les  tibias  non  élargis,  abdomen  à  peu  près 
comme  le  mâle.  Appendices  bruns,  coniques,  épais,  excessivement 
cour-ts.  Stigma  en  losange,  coloré  comme  chez  le  mâle. 

Hab.  Sikasso,  Congo,  Côte-d'IvoIre. 

4.  Psilocnemis  sikassuensis  nov.  spec. 
cf  abd.  27  77  aile  inf.  13  7"'. 

Epistome  jaune,  tout  le  dessus  de  la  tête  noir  avec,  de  chaque  côté, 
une  tache  ronde  jaune  le  long  de  l'œil.  Prothorax  roux;  thorax  roux, 
le  dessus  avec  une  large  bande  dorsale  verte  divisée  en  deux  par  une 
très  mince  raie  rousse,  les  côtés  roux  avec  une  raie  verte  basale 
s'arrêtant  à  moitié  du  thorax.  Pieds  minces,  rougeâtres. 

Abdomen  ayant,  en  dessus  le  1°''  segment  roux  nuancé  de  noirâtre, 
le  2*^  roux  bordé  sur  les  côtés  de  noirâtre,  les  y-T  noirs  avec  un  mince 
anneau  basai  blanchâtre,  les  8°-9°  noirs,  le  10°  jaunâtre,  très  court. 

Appendices  supéiieurs  en  forme  de  gi-ains  de  blé,  larges  en  dessus, 
jaunes,  beaucoup  plus  longs  que  le  10°  segment;  les  inférieurs  noirs, 
minces,  à  peine  plus  longs  que  les  supérieurs. 

Un  mâle  unique,  de  Sikasso,  en  novembre.  Femelle  inconnue. 

5.  Disparoneura  vittata  Selys.  —  Rare. 

6.  Disparoneura  pruinosa  Selys.  —  Un  exemplaire. 

7.  Ceriagrion  glabrum  Rurm.  —  Assez  commun. 


R.  Martin.  —  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikassa.  gg 

8.  Pseudagiiun  angolcnse  Selys.  —  Un  mâle  et  une  fenielk-. 

9.  Pseudagiion  prœtextatum  Selys.  —  Très  commun. 

10.  l'seudagiion  glaucescem  Selys.  —  Plusieurs  exemplaiies. 

1 1 .  l'.scudagnon  nuhicum  Selys.  —  Un  mâle  de  cette  espèce  trouvée  en 

Kgyple,  en  NuLic,  au  Tchad,  au  Congo  et  à  la  Côte  d'Ivoire. 
\-2.  l'xeiuhujiidu  gt'rshi'kcri  Karsch.  —  Commun  à  Sikasso,  commun  dans 
r.M'rique  oiientale. 

13.  l'seudagrion  kersteai  Gërst.  —  Plusieurs  exemplaires. 

14.  l'seudagrion  lindicum  Griinberg.  —  Plusieurs  exemplaires  de  cette  jolie 

espèce,  reinai'quablc  par  sa  tête  et  ses  antéhumérales  verdâtres. 

15.  Pseudagrion  Sjôstedti  Forster.  —  Plusieurs  exemplaires  de  cette  espèce, 

remarquable  pai'  sa  tète  et  son  thorax  en  partie  roux. 

16.  Agriocnemis  exilis  Selys.  —  Commun  sur  les  étangs. 

17.  Agriocnemis  maclachlani  Selys.  —  Rare. 

Soit  au  total  :  Libellulin^e 41 

—  CORDULIN^    3 

—  GOMPHIN^    5 

—  :4îschnin.î:  3 

—  Calopterygin^  6 

Lestin^   3 

—  Agrignin^e   17 


78 

Nous  profitons  de  l'occasion  pour  donner  le  signalement  de  la  femelle  d'une 
très  curieuse  espèce  dont  le  mâle  seul  était  connu,  »  Neophya  Rutherfordi 
Selys  »,  prise,  non  pas  à  Sikasso,  mais  dans  la  contrée  peu  éloignée  de  la 
Côte  d'Ivoire. 

Cette  femelle,  unique  et  en  médiocre  état,  ressemble  au  mâle  décrit  avec 
les  différences  suivantes  : 

Elle  mesure  :  abd.  21  "/",  aile  inf.  28  "Z"";  elle  est  par  conséquent  plus 
grande  que  le  mâle.  Les  ailes  sont  fortement  safranées  de  la  base  au  nodus; 
le  stigma  tout  à  fait  rectangulaire  est  très  court  et  pas  trop  mince;  il  y  a, 
aux  ailes  inférieures,  7  antérrodales  et  7  postnodales.  La  coloration  est  à 
peu  près  entièrement  d'un  brun  jaunâtre,  l'abdomen  est  assez  épais  (appen- 
dices en  mauvais  rial):  les  pieds  sont  très  minces  et  pas  ti'ès  longs. 

Je  remercie  de  tout  cœui'  ceux  qui  ont  bien  voulu  chasser  pour  moi  les 
Odonales  à  Sikasso,  notamment  M.  Graffe,  administrateur,  et  mon  fils 
•lacques  Martin,  commis  des  affaires  indigènes. 

René  Martin. 


100  Motes  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Quelques  mots  sur  la  flore  de  Moisdon-la-Rivièfe  (Loire-Inférieure).  —  La  com- 

niuiie  de  Moisdon-la-Rivière  (Loiro-Inférieure),  favorisée  par  la  diversité  de  ses 

terrains,  est  relativement  riche  en  plantes.  On  trouve  les  espèces  aquatiques  dans 

le  Don  qui  traverse  la  commune  de  l'est  à  l'ouest,  dans  les  affluents  de  cette  rivière, 

dans  les  étangs  Neuf  au  nord,  d'e  Gravotel  au  centre,  de  la  Forge-Neuve  à  l'est. 

Les  bords  rocheux  de  l'étang  de  Gravotel  et  surtout  de  celui  de  la  Forge  contiennent 

des  espèces  curieuses.  Les  plantes  des  marécages  et  des  prairies  tourbeuses  ne  sont 

pas  moins  intéressantes  et  variées. 
Le  pays  est  boisé;  il  a  deux  forêts  sur  ses  confins  :  la  forêt  Pavée  au  nord  et 

le  bois  de  la  Foi  au  sud-ouest.  Les  landes  cjui  couvraient  jadis  une  partie  de  la 

commune  sont  aujourd'hui  en  grande   partie  mises  en   culture  ;  néanmoins  elles 

nourrissent  encore  des  plantes  caractéristiques,  dans  le  midi  de  la  commune,  par 

exemple. 

En  dehors  des  pâturages  et  des  prairies  naturelles  et  artificielles,   les  cultures 

dominantes  sont  :  le  froment,  l'avoine,  l'orge,  le  seigle,  le  sarrazin,  la  pomme  de 

terre,  la  betterave,  le  chou,  le  colza,  le  navet,  les  fourrages  verts,  le  maïs.  Le  lin 

est  peu  ou  mal  cultivé,  le  chanvre  ne  l'est  pas  du  tout.  La  vigne  est,  en  fait,  nulle. 
J'ai  déterminé  jusqu'à  présent  352  espèces  de  la  commune  et  ne  puis  signaler 

ici   que   quelques-unes   d'entre   elles  qui   me  paraissent   dignes   d'intérêt. 

Tlialictriim  flaviim  L.   —  Au  bord  du  Don. 

RaniinriiliU'i  chœropJiyllus  L.  — ■  Coteaux  de  Gravotel  et  de  la  Forge. 

Aquiler/ia  vuli/ari.s  L  —  Trouvé  seulement  quelques  feuilles  de  cette  plante  dans 
la  forêt   Pavée,  le   15  avril   1912. 

Nymphœa  (ilba  L.  —  Commun,  surtout  dans  le  Don. 

Nuphar  luteum  Sibth.  et  Smith.  —  Voisin  du  précédent  dans  le  Don,  Le  fruit 
de  cette  espèce  est  appelé  vulgairement  Baratte,  parce  qu'il  contient  une  subs- 
tance blanche  ressemblant  un  peu  à  la  crème  du  lait. 

CnrydaUx  rlai'iculata  D.  C.  —  Trouvé  seulement  au  sud  de  la  Forge,  le  2  mai  1912. 
Très  abondant  sur  une  petite  surface. 

Barhfirea   vulr/aris  R.    Br.  —  Assez  commun. 

Alliarin  nffirinalis  Andrz.  — J'ai  trouvé  cette  plante  en  1910.  au  sud  de  la  Sebinaie, 
près  le  Don  et  à  la  Chaussée. 

Sisymhn'iim  officinale  Scop.  —  Assez  rare.  Trouvé  à  la  Pochetais  et  à  la  RohoUais. 

Arabis  Tlialiana  L.  —  Assez  commun. 

Cardamiiie  liirsuta  L.  —   Çà  et  là. 

Roripa  amphibia  Bess.  —  Assez  commun,  par  exemple  au  bord  du  Don. 

Camelina  sativa  Crantz.  (Caméline  cultivée).  —  Trouvé  une  seule  fois,  le  5  juin 
1911,  dans  un  champ  de  lin  au  nord  du  Gage,  au  lieu  dit  «  Les  Violets  ». 

Lepidium  campestre  R.  Br.  {L.  heterop/iyHumBenth.).  — Commun. 

Asterocarpus  Clusii  Gay.   —  Quelques  exemplaires  sur  la  butte  des  Aubertières 

Ilelianthemum  gutlntum  Mill.  —  Rare.  Trouvé  seulement  dans  le  chemin  des 
Fouets,  à  l'ouest  de  la  Foy,  et  dans  le  chemin  de  l'Eusse,  au  nord-est  du 
même  village.   Les  pétales  présentent  la  petite  tache  à  la  base. 

On  trouvait  autrefois  dans  les  prés  tourbeux  une  plante  connue  sous  le  nom  de 
Deuve  et  que  je  crois  être  un  Drosera.  Je  n'ai  pu  en  rencontrer.  Disparu  par 
la  culture. 

Spergula  arvensig  L.  —  Se  trouve  surtout  dans  les  anciennes  landes  mises  en 
culture,  avec  S.   rubra  Pers. ,  qui  est  plus  rare. 

Mrciir/iia  rrecia  FI.  d.   Wett.  —   Çà  et  là. 

Radiula  linoides  Gmel.  (Radiole  faux  lin).  —  Trouvé  le  long  de  la  route  de 
la  Barre. 

Androsœmum  officinale  Ail.  —  Çà  et  là,  vers  la  Pochetais  et  la  Foy.  Générale- 
ment rare. 

Elodes  palustris  Spach.  —  Commun  dans  la  vallée  du  ruisseau  du  Palierne. 

Lathyrus  Nissolia  L.  —  Rare.  Se  trouve  çà  et  là  dans  les  champs,  mais  en  petite 
quantité. 

Lathyrus  macrorhizust  Wimmer.  —  Assez  commun. 

Spirœn  Ulmaria  L.  —  Rare  Trouvé  seulement  au  bord  du  Don,  près  de  la  Genètrie 
et  sur  la  rive  droite. 

Potentilla  Fragnriastrum  Ehrh.  —  Assez  comnnin. 


Notes  spéciales  et  locales.  101 

Circœa  hitefiann  L.   —  Trouvé  seulement  au   bord   du   Don,   dans  l'ouest  de  la 

commune  et  en   petite  quantité. 
l.ythnim  /ii/ssopifolin  L.  — ■  Rare.   Trouvé  çà  et  là  dans  les  champs,   vers  la  Barre 

et  la  RohoIIais. 
.Mon  fin  f  on  fana  L.  —  Trouvé  surtout  dans  li's  landes  cultivées. 
Corriç/iola  liffornlis  L.  — •  Commun. 

Sedvm  TcU'iihiuni  L.  —  Rare.  Je  l'ai  trouvé  au  bord  du  Don.  Un  ami,  à  qui  je 
suis  également  redevable  des  deux  espèces  suivantes,  l'a  trouvé  vers  la  queue 
de  l'étang  de  Gravotel. 
Srdiim  rrflrxiim  L.  — •  Trouvé  à  la  Forge. 

Sedum  amjlirum  Huds.  —  Coteaux  nord-est  de  l'étang  de  Gravotel,  etc. 
r mhih'nis  pendiiliniis  D.   C.    (Nom  vulgaire  :   Hirondelle).  —  Commun. 
Ani/clira  siluestris  L.  —  Peu   abondant,  mais  çà  et  là  dans  les  endroits  humides, 

au  bord  des  eaux. 
(Knant)ir  cracafa  L.    (Nom  vulgaire  :  Pimpin).  —  Assez  commun;  très  abondant 

dans  la  vallée  du  ruisseau  du  Palierne. 
Œnanthr  fixtulosn  L.  —  Trouvé  dans  le  Don. 
Sison  Amomvm,  L.  —  Çà  et  là.  Assez  rare. 
Heloisriadium  nodiflontm  Koch.  —  Assez  commun.  Dans  le  Don,  vers  la  Pochetais, 

on   trouve  H.    imnidatum    Koch. 
Vixcam  aUiiini  L.   (Gui  blanc).  —  Le  gui  est  commun  sur  le  pommier,  le  poirier 
et  le  peuplier    Je  l'ai  observé,  mais  plus  rarement,  sur  l'épine  noire  (Prunus 
spiiioaa).    l'alisier    (Aria    terminalis),    le    cormier    (Sorhiis   domestica)    et    le 
tilleul  (Tiliar silvestrisi).  Je  crois  aussi  l'avoir  vu,  il  y  a  quelques  années,  sur 
l'aubépine. 
Ridens  triparfifa  L.   —  Assez  commun  au  bord  du   Don. 
Inula  l'iilicfiria  L.  (Inule  Pulicaire).  —  Assez  rare.  Trouvé  près  de  la  RohoIIais, 

de  Belle-Rivière  et  de  la   Barre. 
Serratulu'  finctoria  L.   (?)   (Serratule  des  teinturiers).  —  Assez  commun. 
Scorzonera  humilis  L.  — •  Assez  commun. 
Lohelia   urens  L.  —  Commun   sur  les  landes. 
Wahlenherj/ia  hederacea  Rchb.  —  Rare.  Trouvé    seulement  çà  et  là  dans  la  valléo 

du   ruisseau  du   Palierne. 
Krira  rilinris  L.  —  Assez  commun;  très  abondant  sur  les  landes  du  sud-ouest  de 

la  commune.   Les  fleurs  sont  roses,   souvent  pâles,   quelquefois  blanches. 
h'rica  cinerr/i  L.    (Bruyère  cendrée).   — •  Commun.    Fleurs  d'un  rose  violacé,  très 
rarement  blanches  (observé  une  seule  fois,  sur  une  touffe,  le  long  de  la  route 
au   nord  de  la  Barre). 
f'trinilaria    vulfinrix  L.    (Utrieulaire  vulgaire).   —   Plutôt   rare.    Trouvé   dans  le 

D<m   (ouest  de  la  commune). 
Anaijallis  tendla  L.  —  Trouvé   çà  et  là  dans  les  environs  de  la  Pochetais. 
Vinca  minor  L.  —  Très  rare.  Trouvé  seulement,  il  y  a  quelques  années,  dans  le 
bois  de  la  Foi.  Retrouvé  le  14  novembre  1911;  forme  une  colonie  très  dense, 
mais  de  peu  d'étendue. 
Cirendia  filiformis  Delarb.  —  Trouvé  seulement  le  long  de  la  route  de  la  Barre, 

au  sud  de  la  Foy. 
Vrronira  pentica  Poir.   —  Trouvé  seulement   près  de   la   Pochetais. 
Pediriilaris  silvatira  L.  —  Assez  commun. 
Si'ufellaria  ijalericiilafa  L.  —  Assez  commun  au  bord  des  eaux.   Le  S.   minnr  L. 

à  fleurs  roses  se  trouve  dans  les  endroits  plus  secs. 
P<)ly(]i>n\im   flydrapiper  L.  —  Assez  commun. 

Ff/r/ns:  xiJvafira  L.    (Nom  vulgaire  :   Fouteau).   —  Bois  et  buttes. 
('axtanea   ruJi/arix  Lam.  —  Assez  commun. 

Querrus   Rohiir   L.    —   Le   type,    à    pédoncules   plus   courts   que    les    pétioles,    est 
appelé  vulgairement  Dreulier.    Le   Q.   pedunculata  Ehrh.    est   plus  abondant  ' 
et  appelé  simplement   Chêne.   Ces  deux  chênes  sont,   de  beaucoup,   les  arbres 
les  plus  répandus  dans  le  pays. 
Qi/fm/x  Tozza   Bosc.    (Nom   vulgaire  :   Doueeau).    —   Sud-ouest   de   la   commune; 

abondant  sur   la   limite   de   la   commum-   de   la   Meillera.ye-de-Bretagne. 
Salix  alba  L.    (Nom  vulgaire  :   Ziard).   —  Assez  commun. 
Sali.1  cinerea  L.  —  Très  commun. 
Sahx  repens  L.  —  Trouvé  çà  et   là  dans  les  landes  humides  du  sud-ouest  de  la 

commune. 
Populuit  nir/ra  L.  —  Assez  commun. 
l'opulus  Tremvla  L.  —  Peu   abondant. 

Betula  alha  L.   (Bouleau  blanc).   —  Assez  commun.   On  trouve  aussi  B.   pubes- 
cens  Ehrh. 


\i)'î  Nolen  spéciale!^  et  Incales. 

Afnu.i  i/Ziifiiifisa  Gaertii.  —  Assez  coniimin. 

S(i(iittari.n  xiif]iu<i  fui  in  li.  (Nom  vulgairr  ;  Cobêche).  —  Assez  coiiiiiiun  dans  le  Don. 

AUium   l'iricalr  L.   —  Assez  commun. 

Eiidi/midii  niitnii.i  Dumort.  —  Assez  commun. 

l'hnlaniiiiim    plaiiifolium    Pers.   —  Rare.    Trouvé  seulement   près  do   la    Pochetais 

et  de  la  Foj*. 
A.ip/iodeIiis  n/hus  Willd.  —   Cà  et   là. 

Pohjrionafum   multiflnrum  Ail.  —  Forêt  Pavée,  bois  de  la  Foi. 
Iris  pseitt/aronis  L.  —  Commun.    Désigné  vulgairement  sous  le   nom   de   Pavoué 

et  confondu  comnw  toi  avec  Spaiiianiiim   ramuxiim. 
Spironthes  fiutumnnli^  Rich.  —  Peu  abondant. 
Orrliis  In.riflora  Lam.  —  Assez  commun.   Tx-s  fleurs  sont  rouges:  je  n'en  ai  trouvé 

de  blanches  qu'une  fois  dans  un  pré,  au  sud  de  la  Pochetais.  Tous  les  Orcliix 

sont  appelés  vvilcairement  Pentecôt*,   sauf  VO.    iif:tiiIfifo. 
Orchis  Mnrio  L.  —  Fleurs  roses,  quelquefois  blanches.   Commun. 
Orchis  ustulata  L.    (Nom  vulgaire:   Moine).   —  Ai-'-sez  rnre  ;  cà  et  là. 
Orchist  masculfi  L.  —  Assez  commun.  Je  n'ai  pas  trouvé  de  fleurs  blanches. 
Orchis  rnnopsea  L.  —  Rare.  Trouvé  seulement  quelques  exemplaires  dans  la  vallée 

du  ruisseau  du  Palierne.  Je  crois  aussi  en  avoir  trouvé  dans  le  bois  de  la  Foi. 
Orchis  macula  ta  L.  —  Fleurs  roses  ou  blanches.   Commun. 
Arum  maculatum  L.  (Nom  vulgaire  :  Bâton  de  Saint-Jacques).  —  Assez  commun. 

On  trouve  des  feuilles  très  dissemblables. 
Sparç/anium   ramosiim  Huds.  —  Commun. 
Sparçianium   simple./    Huds    —  Trouvé   une   seule   fois,   le  9  juillet   1911,   dans  le 

Don,   au   Pont-Bourbier,   entre  Relie-Rivière  et  la  Rohollais. 
Scirpus  silrnticiis  L.   —  Rare.   Trouvé  au  bord   du   Don,   vers  Beau-Soleil  et   un 

peu  en  aval 
Scirniis  riciriilarix  L.  As'  'z   '  a'e.   Çh  et  là  dans  l(>  Don,   vers  Belle-Rivière  et 

la  Pochetais. 
Scirpus  palusfris  L.  —  Assez  commun. 
Carer  pulicaris  L.  —  Rare.   Trouvé  seulement  le  long  de  la   route  de  la  Barre, 

au  sud-est  de  la  Pochetais. 
Carex  stellulofn.  Good.  —  Assez  commun. 
Carex  re.mota  L.  —  Çà  et  là. 

Cnrex  stricto  Good.   —  Appelé   improprement  Prêle.    Commun. 
Carex  lœviqata  Sm.  —  Trouvé  seulement  au  nord-est  de  la  Foy,  au  lieu  dit  »  Les 

Prés  Huet  ». 
Lu-ula  rernalis  X.  —  Bois  de  la  Foi. 

Baldinçirra  arundiiiaccn  Dumort.  —  Je  l'ai  trouvé  au  Perchaud,  entre  la  Poche- 
tais et  Belle-Rivière. 
Mibnrn  rcrna  Adans.  —  Rare.  Trouvé  une  seule  fois,  en  mars  1910,  à  la  Forge  et 

à  la  Rivière-Péan. 
Oplismenus  Crus-GaUi  Kunth.    —  Appelé   improprement    Millet.    Assez   commun 

çà  et  là. 
Phraqmites  cnmmvnis  Frin.  —  Rare.   Trouvé  seulement  au  bord  du  ruiss-au   '1m 

Palierne,  à  l'ouest  de  Launay. 
Ar/rostis  setaccn  Curt.  —  Sur  les  bords  du  sud-ouest  de  la  commune. 
Molinia  ccrrxdea  Mœnch.   (Noms  vulgaires  :  Grenat,  Ganche).   — •  Assez  commun. 
Festuca  Myurns  L.  —  Assez  commun. 
Festuca  ovina.  L.  —  Commun. 

Brachypndium.  silvaticvm   R.  et   S.   —   Cà  et  là. 
T oJium   temulenliinr  L.   —  Peu   abondant. 

yardns  stricta  L.  —  As-^p'  va'e.  Trouvé  cà  et  là  d"is  le  sud-ouest  de  la  commune. 
■Juniperus  commuais  T,.  (Nom  vulgaire  :  Jaunaie   Genièvre).  —  Ra'c  Trouvé  seule- 
ment sur  les  landes  vers  la  Ferronaie  et  la  Cotti'lerais. 
Oxmuiida  rriialis  L.  —  V<'1lé>'  d"  ruisseau  du  Palierne,  la  Foy,  la  Haute-Moraie,  etc. 
Asplenium   Adianfum-nir/rtim   L.   —  Assez  commun. 
Asplcniiim  Trichomaiirs  L.   (Nom  vulgaire  :  Capillaire).  —  As,sez  rare.   La  Forge, 

la  Chaussée,   Beau-Soleil,   queue  de  l'étang  de  Gravotel  et  "h  l't  là. 
Eqvisetum  poluxfrr  L. —  Rare.  Trouvé  seulement  au  lieii  dit  «  Cupidon  »,  1"  long 

de  la  route  de  la  Baw      .Jr-  c''iis  aussi  l'avoir  rencontré  vers  la  Haute-Morai"^. 
Equisetum  Umnsum  T,.  —  Très  abondant  dans  l'étang  de  Gravotel.  Rare  dans  le 

Don  (Beau-Soleil). 

La  Pochetais,  par  Moisdon-la-Rivièi-e  (Loire-Inf.).  Charles  Halet. 


Notes  spéciales  et  locales.  103 

L'inefficacité  d'un  «  moyen  de  protection  ».  —  Dans  les  premiers  jours  du 
mois  de  mai,  l'un  des  travailleurs  du  laboratoire  d'évolution  rapportait  du  bois 
de  Verrières  une  touffe  de  branches  de  chêne  sur  lesquelles  vivaient  un  assez  grand 
nombre  de  chenilles,  enfermées  chacune  dans  une  feuille  pliée.  La  touffe  fut  placée 
dans  un  coin  du  laboratoire,  sur  le  rebord  d'une  fenêtre. 

Dès  le  lendemain,  nous  constatâmes  que  les  chenilles  disparaissaient  et  dispa- 
raissaient rapidement;  nous  n'en  retrouvions  aucune  trace,  ni  ne  voyions  aucune 
d'elles  errant  aux  alentours;  les  feuilles  pliées  semblaient  également  disparaître 
ou  s'étaler.  Je  ne  tardai  pas  à  connaître  la  raison  de  cette  disparition,  car, 
m'approchant  inopinément  de  la  fenêtre,  je  fis  envoler  une  bande  de  5  à  6  moi- 
neaux, qui  picoraient  dans  les  feuilles;  à  plusieurs  reprises,  dans  k  courant  de 
la  journée,  je  pus  voir  les  oiseaux  s'abattre  sur  les  branches  de  chêne,  fouiller 
avec  rapidité,  puis  s'envoler. 

Cette  observation,  banale  eu  apparence,  touche  directement  à  une  question  générale. 

Les  chenilles  —  que  je  n'ai  point  déterminées  —  étaient  parfaitement  dissi- 
mulées à  la  vue;  enfermées  dans  une  feuille  repliée,  elles  y  demeuraient,  mon- 
trant à  peine  au  dehors  l'extrémité  céphalique  lorsqu'elles  mangeaient  le  bord 
de  cette  feuille  même.  Encore  faut-il  dire  que  les  feuilles  voisines  les  masquaient 
complètement.  On  pourrait  donc  penser  que,  du  fait  de  leur  habitat,  les  chenilles 
se  trouvaient  dans  les  conditions  les  plus  favorables  «  pour  échapper  à  la  pour- 
suite de  leurs  ennemis  »,  suivant  l'expression  courante.  Je  remarque,  en  outre, 
que  les  moineaux  ne  viennent  que  très  rarement  dans  le  jardin  du  laboratoire 
et  que,  dans  tous  les  cas,  la  présence  d'une  touffe  de  chêne  chargée  de  chenilles 
était  tout  à  fait  exceptionnelle.  Tout  semblait  donc  concourir  à  une  excellente 
«  protection  ». 

Or,  il  n'en  est  rien,  et  le  fait  que  je  viens  de  relater  possède  toute  la  valeur  d'une 
expérience  rigoureusement  conduite  :  quelle  que  soit  l'influence  qui  ait  conduit 
les  moineaux  jusqu'aux  feuilles  de  chêne  placées  en  un  lieu  inaccoutumé,  mais 
chargées  de  chenilles,  nous  constatons  qu'ils  y  sont  venus;  quel  que  soit  le  sens 
qui  les  guide,  ces  moineaux  ont  rapidement  découvert  et  détruit  ces  chenilles  si 
bien  dissimulées  à  la  vue. 

Que  conclure?  sinon  que  la  feuille  pliée  n'a  pu  être  considérée  comme  un  «  moyen 
de  protection  »  que  grâce  à  une  interprétation  anthropomorphique  ?  L'interpré- 
tation repose  sur  une  double  hypothèse  :  la  vue  seule  guide  les  animaux;  la  vue 
des  animaux  est  identique  à  celle  de  l'homme.  On  en  déduit  que  tout  être  qui 
est  dissimulé  à,  la  vue  de  l'homme  se  trouve  dans  les  meilleures  conditions  pour 
échapper  au  plus  grand  nombre  des  causes  de  destruction. 

De  plus  en  plus,  il  devient  évident  que  les  prétendus  »  moyens  de  protection  » 
ont  une  tout  autre  signification.  Depuis  quelque  temps,  on  commence  à  comprendre 
que  ces  "  protections  »  ne  suffisent  point  à  arrêter  les  parasites;  il  faudra  main- 
tenant renoncer  à  considérer  ces  protections  comme  efficaces  contre  les  oiseaux  'D. 
Quant  à  la  signification  véritable  de  l'habitat  dans  une  feuille  pliée,  nous  l'igno- 
rons; et  nous  l'ignorons  en  grande  partie  parce  que,  dans  la  quiétude  que  pro- 
cure la  conception  des  «  moyens  de  protection  »,  nul  n'a  cherché  à  se  renseigner 
par  l'observation  ou  l'expérience. 

Mais  alors,  une  autre  question  se  pose  :  s'ils  sont  dépourvus  de  "  protection  » 
ou  de  11  défenses  »,  comment  les  êtres  vivants  existent-ils  encore?  Comment  n'ont-ils 
pas  tous  disparu  dans  la  n  lutte  pour  l'exist-ence  ?  ».  La  persistance  et  la  multi- 
plication des  êtres  résulte  évidemment  de  conditions  multiples  et  diverses,  formant 
un  ensemble  extrêmement  complexe,  sur  lesquelles  je  puis  d'autant  moins  insister 
ici  qu'elles  sont,  en   somme,   assez  mal  connues. 

Je  signalerai  cependant  une  condition  de  drn-iifé  tant  du  prédateur  que  de  la 
victime.  Remarquons,  en  effet,  que  si  plusieurs  branches  de  chêne  cueillies  en  des 
points  divers  d\i  bois  de  Verrières  n'avaient  pas  été  acccumulées  en  un  faisceau, 
une  bande  de  5  à  6  moineaux  n'aurait  pu  détruire  toutes  les  chenilles  aussi  rapi- 
dement ni  aussi  complètement;  de  même,  des  chenilles  disséminées  dans  un  bois 
seront  d'autant  plus  f.ieilement  atteintes  que  le  nombre  des  prédateurs  sera  plus 
grand. 

De  ces  faits  et  des  considérations  qui  en  découlent,  on  peut  tirer  une  fois  de 
plus  argument  en  faveur  r\n  la  protection  des  oiseaux.  Je  voudrais  surtout  nue 
cette  note  incitâ.t  les  naturalistes  à  étudier  de  près,  au  moyen  d'exnérienoes  faciles 
à  réaliser  aux  champs,  la  sienification  des  prétendus  «  moyens  de  protection  >i  ; 
ce  sera  faire  l'étude  scientifique  de  la  biologie. 

Paris  Etienne  Kabai'd. 

(1)  Je  rappelle  à  ce  propos  la  très  significative  expérience  de  .ludd  avec  les  .\cridiens 
n  feuille  morte  »  instantanément  découverts  et  détruits  par  des  Oiseaux  (American  Salu- 
ralist,  18991. 


104  Notes  spéciales  cl  locales. 

Hyménoptères.  —  J'espère  intpioss<'r  l<-s  hyménoptérologist^s  en  leur  signalant 
la  iin'scnw  on  France  de  quelques  hyménoptères  qui  n'y  ont  pas  été,  je  crois, 
trouvés  juscju'à  ce  jour. 

Ces  espèces  ont  toutes  été  caiiturées  aux  environs  de  Montpellier.  Ce,  sont  : 

C'rypfiis  extinctor  Tschck.,  non  encore  signalé  en  France,  mais  répandu  en 
Europe. 

Pyoïurryptun  lovfiicaxide  Kricch,  signalé  de  Triest<',  Vienne,  Corfou. 

Cerreris  lunata  Costa,  signalé  do  C'alabre  et  de  Corfou  (d'ap.  André). 

Cette  espèce  est  assez  commune,  en  juillet,  sur  les  Erytif/ium  campestre,  aux 
environs  de  Montpellier. 

Eurrrn  xquamosa  Lep.  Cette  espèce  a  été  décrite  par  Lepelletier,  d'après  un 
exemplaire  de  provenance  inconnue.  Elle  n'est  pas  rare  dans  les  environs  de 
Montpellier. 

Eucera  trivittata  Brullé,  signalée  de  Morée,  d'après  Kirchner. 

Nomada  paKioralix  Eversm.,  d'après  Schmiedeknecht.  Signalée  de  Russie  et 
d'Europe  méridionale;  mais  cette  nomade  ne  figure  pas  dans  le  catalogue  de 
M.  de  Gaulle,  pas  plus  du  reste  que  les  hyménoptères  que  je  viens  de  citer. 
Je   n'ai   trouvé  qu'un   seul   exemplaire   de  cette   jolie   nomade. 

Montpellier.  Aug.  Lichtenstein. 


Le  Sedum  dasyphyllum.  —  Je  signale  aux  lecteurs  de  la  Feuille  une  planti' 
étrangère  à  la  flore  de  l'Ouest,  le  Sedum  daayphyl/iim  L.,  var.  (iltindulifcrum  Gi'css., 
que  j'ai  recueillie  à  Matignon  (Côtes-du-Nord).  Cette  plante  ne  se  trouve  que  dans 
les  Alpes,  les  Pyrénées  et  la  région  méditerranéenne.  Il  est  bien  difficile,  impossible 
même  d'en  établir  la  provenance  dans  notre  région. 

Plouër  (Côtes-du-Nord).  A. -M.  Frostin. 


Errata.  —  Dans  la  note  que  M.  H.  du  Buysson  a  donnée  (Feuille  des  J.  N., 
p.  .51),  il  convient  de  relever  une  erreur  assez  importante  qui  porte  sur  un  nombre 
mal  reproduit.  Ligne  41,  au  lieu  de  20  millimètres,  il  faut  lire  35  milli- 
mètres, qui  est  la  longueur  normale  qu'il  conviendrait  de  donner  uniformément 
à  toutes  les  épingles  entomologiques  et  surtout  aux   plus   fines. 


BULLETIN  BIBLIOCxRAPHIQUE 


Guide  pratique  de  Vamutenr  de  papillons,  par  BerGE-Rebel,  édition  française 
par  J.  .de  Joannis,  avec  97  figures  dans  le  texte  et  24  planches  en  couleur.  — 
Paris,  J.-B.   Baillière  et  fils,   1912.  —  Prix  :  10  fr. 

Cet  ouvrage  s'adresse  principalement  à  ceux  qui  commencent  à  collectionner 
les  papillons  et  pourra  leur  rendre  les  plus  grands  services.  Rédigé  par  un  des 
maîtres  de  l'entomologie  actuelle,  le  D'  H.  Rebel,  de  Vienne,  cet  excellent  petit 
volume  a  été  traduit  par  M.  J.  de  Joannis,  qui  l'a  mis  au  point  pour  les  collec- 
tionneurs français.  L'introduction  (pages  7  à  70)  expose  les  généralités  d'une 
façon  simple,  claire  et  méthodique.  Dans  la  partie  spéciale  (pages  71  à  222)  se 
trouvent  décrites  314  espèces  des  plus  importantes  parmi  les  macrolépidoptères 
de  nos  pays;  tous  sont  figurés  en  couleur  sur  les  planches  fort  bien  réussies,  ou, 
pour  quelques-unes,  en  noir  dans  le  texte.  L'ouvrage  justifie  ainsi  pleinement 
son  titre,  c'est  vraiment  un  guide  pratique. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


laip.  Oberthûr,  Benne»— Paria  12001-13). 


TARIF    DES    ANNONCES    POUR    LA   42°   ANNÉE 


( 

Page  entière 22'  »        \ 

1/2  page 12  »       I 

1/4     —  7  H       ^  Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

1/8     —  4  )) 

1/12   —  3  » 


A    CÉDER 

I"  Collection  de  Cicindèles  (Europe  et  circrt),  Carabus,  Caln:ioma,  Cychrux  (européens  et 
exotiques),    types,    nombreuses   raretés,    lielle  sorte   de   Ceroglossus,»  3    Moniioiyce 

phyllodes,  le  tout  parlait  état,  493  espèces,  2,229  sujets 500  fr. 

2"  Collection  de  Carabiques  (Europe  et  circa),  quelques  types,   1,000  espèces,   4,500  in- 
dividus      300  fr. 

3»  Collection  de  Cicindèles,  Carabides,  Carabiques,  743  espèces,  1,927  sujets.  ..     200  fr. 

Les  déterminations  de  Reiche,  Joret,  Géhin,  de  Marseul,  Bédel,  etc., 

renseignements  complémentaires  sur  demande. 

S'adresser  à  M.  de  BONY,  château  de  Bujaleuf  (Haute-Vienne) 


FAUNE  ENTOMOLOGIQUE  ARMORICAINE 

LISTE    DES    FASCICULES    PARUS 

Hot'LBERT  (C).  —  iMrod.  à  l'élude  des  Coléoptères  et  Tableau  analytique  des 
Familles  (Bull,  de  la  Soc.  scient,  et  méd.  1905,  28  pages,  66  ûg.) . .     1  fr.  25 

HouLBERT  (C.)  et  MoNNOT  (E.).  —  Famille  des  CénDiibiicides,  1909,  2''  édit., 
107  pages,  146  fig 5  fr. 

Houi.BERT  (C.)  et  MoNNOï  (E.).  —  Géocarabiques  {Cicindélides  et  Carabides), 
1  vol.  broch.,.  1910,  328  pages,  237  fig.) '. 1  5  fr. 

SUR    LE    POINT    DE    PARAITRE 

HouLBERT  (C.)  et  MoNNOT  (E.).  —  Famille  des  Lamellicornes,  env.  180  pages, 
217  fig..' 8  fr. 

C.  HOULBERT,  Station  entomologique  de  la  Faculté  des  Sciences,  Rennes. 


SOMMAIRE    DO     N"    499 


D'f  J.  Villeneuve  :  Des  espèces  europcemiûs  du  geni'e  Carcelia  R.  D.  (Diptères). 
René  Martin  :  Les  Libellules  du  cercle  de  Sikasso  (Afrique  occidentale  française;. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Quoiques  mots  sur  la  llore  de  Moisdon-la-Rivicre  (l.oire-lnforieure)  (Charles  Halet). 
L'inefficacité  d'un  moyen  de  protection  (Etienne  r!,\B.\uD. 
Hyménoptères  (Aug.    Lichtensieini. 
Le  Sedum  dasyphylhim  (A.-M.  Frostinj. 
Eii-ala  (H.  nu  BuyssoN). 
Bulletin  bibliograpliique. 


BULLETIN    D'ECHANGES    DE   LA    FEUILLE    DES   JEUNES    NATURALISTES 


•  Contre  60  Coléoptères  français,  déterminés  ou  non,  mais  représentant  15  espèces 
au  moins,  M.  C.  Houlbeet,  Rennes  (Ille-et-Vilaine),  enverra  sa  brochure  : 
Tableaux  analytiques  illustrés  pour  déterminer  les  familles  de  Coléoptères.  — 
Les  espèces  les  plus  communes  seront  acceptées. 


Le  Laboratoire  d'Evolution  des  êtres  organisés,  à  la  Sorbonne,  désirei-ait  recevoir 
en  quantité  des  Hyponomeutes  {H.  padella  et  //.  molinella)  à  l'état  de  pont«s, 
de  chenilles  ou  de  chrysalides.  —  Adresser  les  offres  :  3,  rue  d'Ulm,  Paris. 


Hon.  N.  Charles  Rothschild,  Arundel  House,  Kensington  Palace  Gardens, 
London  W.  (Angleterre),  d<^mande  des  spécimens  de  Vison  du  Poitou  {Putoriiis 
lutreola.)  de  France.  . 


M.  A.  Vuillet,  préparateur  à  la  Station  Entomologique  de  Paris,  16,  rue  Claude- 
Bernard,  désire  Calosoma  sycophanta  et  inquisitur  vivants,  larves  de  Mamestra 
hrassicœ  et  M.  olerarea  vivants. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEOUE 

DU    10    M.\I    AU;  9   .lUlN     1911 


Dp  la  part  de  :  MM.  Bouicngcr,("^  br.),  du  Buysison  (:i  br.),  Davy  (1  br.  ),  Dognin 
(1  br.),  Dollfus  (3  br.),  Ferton  (1  br.),  Foster  (1  br.),  Guébhard  (4  br.),  Hermann 
(2  vol.),  Janet  (1  br.).  de  Joanni.s  (1  \ol.).  Kilian  (2  br.),  Lambertie  (3.br.), 
Margier  (1  br.),  Mingaud  (2  br.),  Montandon  (1  br.),  X.  P>aspail  (1  br). 
Mise  Richardson  (2  br.),  Rignano  (1  br.). 

Total  :  3  volumes,  3D  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


0.vrta.^"  ^°^^  ^^^^ 


V  Série,  42'  Année        —        N»  500  ^-^./^ 


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LA  FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


"?•   ^   -^ 


Aboimement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  FresneU  Paris  (16') '.     6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  I"  janvier 

(au  lieu  du  1"  novembre). 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1912 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Blayac  (J.)-  —  Esq^jiisse  géologique  du  bassin  de  la  Seybouse  et  de  quelques 
régions  voisines,  in-8°,  498  p.  et  6  pi.,—  Alger,  Jourdan. 

CoRNiL  (V.)  et  L.  Ranvier.  —  Manuel  d'Histologie  pathologique,  t.  IV  (I-II),. 
2  vol.-,  1.6V6  p.  et  438  fig    —  Paris,  Alcan.  —  45  fr. 

Deville  (J.).  —  Les  maladies  de  la  Vigne  et  des  Arbres  fruitiers,  in-8°,  100  p. 
et  21  fig.  —  Lyon,  Key.' —  2  fr. 

Hubert  (P.). —  Fruits  des  paySt  chauds  (Monographies  des  principales  essences 
fruitières),  t.  I,  Etude  générale  des  Fruits,  in-S",  x-730  p.  et  227  fig.  —  Paris, 
Dunod. 

Leclère  (L.-L.).  —  Une  Mucorinée  nouvelle  :  21ucor  nigrans  n.  sp.  (thèse), 
120  p.  et  4  pi.  —  Lons-le-Saunier,  imp.  Declume. 

« 

Le  Double  (A.-F.).  —  Traité  des  variations  de  la  colonne  vertébrale  de  l'homme 
et  de  leur  signification  au  point  de  vue  de  l'anthropologie  zoologique,  in-S", 
vii-550  p.  et  120  dessins.  —  Paris,  Vigot.  —  25  fr. 

Marchand  (R.-G.^.  —  Les  pores  interalvéolaires  du  poumon  chez  l'homme  et 
chez  quelques  animaux  (thèse),  in  8°,  52  p.  et  fig.  —  Lille,  Le  Bigot. 

MÉTADIER  (P.).  —  Etude  générale  des  eaux  d'alimentation  de  la  ville  de  Tours 
(thèse),  in-8°,  153  p.  avec  planches .  —  Tours,  imp.  Arrault. 

Morin-Jean.  —  Le  dessin  des  animaux  en  Grèce,  d'après  les  vases  peints,  gr.  in-8°, 
264  p.  et  275  fig.  —  Paris,  Laurent. 

Poisson  (H.).  —  Recherches  sur  la  flore  méridionale  de  Madagascar  (thèse), 
in-8'>,  235  p.  et  pi.  —  Paris,  Gauthier- Villars. 

Suc  (L.).  —  Les  plantes  médicinales  du  Mexique  (thèse),  in-8°,  237  p.  —  Tou- 
louse, Dirion.  —  7  fr.  50. 

Législation  phyiloxérique  algérienne,  in-S°,  48  p.  —  Alger,  Fontana. 


1"  Août  1912  —  V«  Série,  42'  Année  —  N°  500 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


LES     OYATS     ET     LES     DUNES 


I.  —  Fixation  des  Dunes. 

Il  est  bien  rare,  (IikiikI  un  parle  des  Uyals  (l'iumina  arenuriti),  qu'on  ne 
rappelle  iliin  niul  le  rùle  inipuitanl  que  juuenl  ces  piaules  dans  la  iixaliun 
des  sables  aiuuvanls;  et.  l'inlerpi-étation  Iraditionnelle  en  botanique  est  que 
leurx  longs  rhizomes  l'ixenL  les  dunes.  Si  le  rùle  est  évident,  et  d'ailleurs  mis 
à  prolit  par  l'iiomme,  l'interprétation  m'a  toujours  semblé  absolument 
inexacte,  et  un  séjour  de  douze  ans  dans  un  pays  de  dunes  très  développées, 
énergiquemenl  i-euianiées  par  les  coups  de  vent,  m'en  a  donné  les  preuves 
les  plus  l'épélées  et  les  plus  variées.  J'ai  essayé,  en  divei-ses  occasions,  de 
faire  partager  cette  conviction  à  des  amis,  et  je  conunençais  par  ce  raison- 
nement irréfutable  à  mes  yeux  : 

—  D'où  s'envole  le  sable  des  dunes?  De  la  surface,  ou  de  lintérieur  de 
chaque  monticule? 

—  De  la  suiface  évidemment. 

—  El  où  se  trouvent  les  rhizomes  des  Uyats?  à  la  surface,  ou  dans 
l'épaisseui? 

—  Dans  l'épaisseur  de  la  dune... 

—  Donc  ce  ne  sont  pas  les  rhizomes  qui  lixeiU  le  sable. 

L'argument  me  sendjje  toujours  sans  léplique;  cependant  j'ai  i-eniarqué 
(pi'on  se  rendait  avec  peine,  bien  qu'on  ne  pût  répondi'e.  C'est  que  le  fait 
même  des  dunes,  llorissantes  et  couvei-tes  de  Uyats,  pai'aissait  prolesler  cohtre 
celte  preuve  toute  négative;  et  l'on  se  figurait  parfois  les  rliizômes  emprison- 
nant dans  un  chevelu  de  radicelles  tout  le  contenu  de  la  dune,  comme  ces 
Meurs  que  les  jaidiniers  lèvent  avec  leur  molle  pour  les  changer  de  place, 
ou  encuie  couvrant  toute  la  suiface  de  la  dune,  ;iu  moins  quand  le  vent  en 
a  rongé  la  couche  superiicielle,  comme  d'un  réseau  prolecteur.  Ur,  il  n'en 
est  rien;  et  pour  trouver  la  véritable  explication  du  rùle  des  Uyats,  il  sullit 
d'examiner  comment,  avec  leur  concours,  une  dune  se  forme,  s'accroU, 
et  meurt. 

1.  —  I-'ORMATION   DE  LA  DUNE 

(l'est  en  avant  des  dunes  existantes,  à  la  limite  supérieure  du  l'ivage, 
i|Mc  se  forment  sur  notre  côte  (1)  les  dunes  nouvelles;  il  y  a  souvent  à  ce 

tlj  Ambleleuse,  vers  l'entrée  du  détroit  du  Pas-de-Calais.  J'écaàs  ce  mot  à  dessein  pour 
réserver  les  particularité.s  que  les  dunes  peuvent  présenter  sur  des  rivages  soumis  à  d'autres 
régimes  de  vent,  ou  encore  dans  l'intérieur  des  teiTes.  On  se  rendra  compte,  du  reste,  que 
ces  variations  ne  changent  rien  au  rôle  mécanique  des  Oyats. 


106  E.  Langrand.  —  Les  Oyats  et  les  Dvnes. 

iiivciiii  une  légère  levée  de  sal)le  lin,  salile  ébuulé  tics  grandes  dunes,  uu 
(lé|)Osé.  à  leur  pied  par  les  vents  modérés  du  large,  qui  l'onl  eidevé  à  la  plage 
découverte  par  la  marée  basse.  De  ces  grandes  dunes  aussi  sont  loiubées 
des  graines  di;  (lyats,  par  ébctulemeut,  ou  par  l'action  des  vents  de  leiM'e; 
bieut()t.  elles  lèvent,  et  la  zone  de  sable  tin  se  eouvit;  d'un  duvel  verdàlre 
formé  par  les  jeunes  pousses.  La  dune  est  désormais  amorcée  et  va  s'élever; 
tout  vent  chargé  de  sable  qui  passera  sur  ce  plaid  naturel  de  Oyats  y 
laissera  un  peu  des  grains  qu'il  transportait. 

(lomme  ce  résultat  est  dû  à  l'action  de  la  |)artie  aérienne  des  Oyats,  je 
(lois  en  rap|M'ler  brièvement  la  description.  Les  Oyats  sont  des  granunées 
dont  les  feuilles  ne  sont  pas  étagées  le  long  d'un  chaume  élancé,  comme 
dans  nos  céréales,  mais  resserrées  en  touffes  dont  la  base  paraît  toujours 
ensablée,  comme  une  touffe  d'herbe  géante.  Nous  n'avons  pas  à  considérer 
les  épis,  dont  l'apparition  est  temporaire  et  le  nombre  restreint.  La  tige  est 
invisible;  elle  est  formée  en  effet  de  nœuds  très  rapprochés,  d'où  parlent 
des  feuilles  alternes  qui  l'enveloppent  complètement.  (Iliaque  feuille  est 
constituée  d'abord  par  une  gaine  cylindrique  emboîtée  dans  les  gaines  plus 
anciennes,  qu'elle  ne  dépasse  que  de  peu,  puisque  les  nœuds  se  suivent  de 
près,  et  cet  ensemble  de  gaines  forme  une  fausse  tige,  celle-ci  aérienne  et 
visible,  longue  parfois  de  l-'i  centimètres  et  jilus,  et  remplie  par  les  gaines 
concentriques  des  différentes  feuilles,  alors  que  les  entre-na'uds  de  la  vraie 
tige  sont  creux.  .\u  sommet,  la  gaine  se  transforme  en  un  limbe  linéaire, 
long  de  30  à  50  centimètres,  large  de  5  à  10  millimètres,  et  qui  est  Vinxtru- 
ment  eljicace  de  la  lutte  contre  le  vent.  Ce  n'est  pas  une  lanière  plate,  mais 
une  gouttière,  plus  ouverte  dans  le  jeune  âge,  plus  enroulée,  jusqu'à  ferme- 
ture complète,  quand  la  feuille  est  sèche  ou  vieille,  et  dont  la  concavité, 
située  à  la  partie  supérieur(>,  est  parcourue  de  bout  en  bout  par  de  fortes 
nervures  en  relief,  ordinairement  au  iioml)i-e  de  6,  avec  quelques  nervures 
secondaires.  Comme  les  colonnes  creuses  ou  demi-creuses  qu'emploie 
aujourd'hui  l'industrie,  ces  feuilles  offrent  ainsi  autant  de  résistance  que 
si  elles  étaient  cylindriques  et  pleines,  sans  péril  de  cassure.  Une  autre 
particularité  importante  est  que,  malgré  leur  disposition  tout  autour  de  la 
tige,  elles  ojjveid  toujours  toutes  enseinijle  le  dos  au  veut.  Leur  forte  nerva- 
tion ne  leur  permet  pas  en  effet  de  plier;  si  on  emploie  la  violence,  les 
nervures  se  brisent,  en  se  décollant  même  du  limbe  à  l'endroit  de  la 
rupture.  Elles  ne  peuvent  que  se  courber  un  peu  par  une  légère  torsion; 
c'est  ce  qu'elles  esquissent  déjà  au  repos,  sous  l'influence  de  la  pesanteur; 
la  pression  du  vent  sur  le  bord  de  la  gouttière  cpii  lui  est  le  plus  exposé 
achève  la  torsion,  en  même  temps  ipie  la  goultière  se  ferme  par  la  dessic- 
cation. 

Si  notre  examen  a  été  minutieux  et  un  peu  long  —  encore  avons-nous 
omis  tous  les  détails  d'anatomie  ou  de  physiologie  qui  ne  se  rapportaient 
pas  à  notre  but  —  nous  allons  en  être  récompensés  par  la  clarté  et  la 
facilité  de  la  conclusion. 

A  courber,  comme  autant  de  ressorts,  toutes  ces  feuilles,  le  vent  use  son 
énergie;  divisé,  par  le  dos  de  chaque  feuille,  en  deux  courants  un  peu  diver- 
gents, il  se  détruit  lui-même  par  d'innombrables  interférences;  le  sable, 
n'étant  plus  soutenu  par  une  force  suflisante,  tombe,  et  grain  à  grain,  la 
dune  s'accroît  rapidement. 

On  voit  que  ce  n'est  pas  par  la  résistance  ouverte,  mais  par  l'affaiblissement 
et  la  division  qu'une  force  comme  celle  du  vent  est  le  plus  facilement 
maîtrisée;  de  même,  à  quelque  distance  du  pietl  de  la  dune,  c'est  par  l'inertie 
des  grains  de  sable  soulevés  et  ballottés  que  le  flot  s'alourdit  et  vient  mourir 
doucement  sur  la  plage. 


E.  LanCiRand.  —  Les  Oyats  et  les  Dunes. 


107 


l.'diilili  (le  CCS  lois  aiiiciic  |i;iclnis  ilc  hiiudcs  cii-ciiis  |]iiilii|ii(_'s  :  on  cniil 
se  in-oli'gcr  (lu  vciil  pai'  un  niui-  (Ui  hml  iiiilic  iilislaclc  Jilisulu;  et  le  vent,  s'y 
lieurlant,  se  replie  en  Idiii-ltillniis  (|ui  allniiillenl  la  hase,  en  eoniproniellenl 
la  solidité,  et  sènienl  la  [loussière  aux  alentoni-s,  puis,  ajji'ès  s'être  élevés 
au-dessus  de  l'ubstacle,  pressés  qu'ils  sunt  pai-  les  courants  supérieurs,  se 
rabattent  en  trombe  sur  ce  qu'on  pensait  avoii'  abrité. 

11  est  à  remaïquer  que  c'est  (Icrrii'rc  chacpie  piaule,  après  que  le  vent 
s'est  épuisé  à  la  ti'averseï',  que  se  produit  le  (l('p(M  de  sable  :  mais  si  l'on 
l'étlécliil  que  ce  (|ui  tondre  derr-ièi-e  une  ioulle  se  trouve  devant  la  touffe 
suivante,  on  coiuprendi-a  que  la  dune  s'élève  partout.  Ajoutez  à  cela  que 
le  balancement  perpétuel  des  feuilles  amène  une  oscillation  incessante  de  la 
fausse  tige  de  gaines;  le  résultat  en  est  que  les  grains  tombés  d'un  seul  côté 
glis.sent  tout  autour.  Ajoutez  encore  que  le  vent,  après  avoir  agi  dans  un 
sens,  agit  pai-fois  dans  un  sens  opposé,  toujours  au  prolit  de  la  dune. 


FiG.  1.  —  Profil  des  dunes,  d'après  la  Uiéorie  commune.  -«- 


;  Direction  du  vent  de  mer. 


Est. 


Ouest. 


^^ 


tssff 


*      c  ^r     'a      a/  Il  '~ 


*''»■    eV    '»     :)/' 


I''iG.  2.  —  Profil  pris  à  Amldeteusc  :  O. —  Oyats  des  sommets  en  fortes  touffes.  =  O.  pi.  —  Oyats 
plantés  régulièrement  pai'  l'homme  sur  l'ensemble  de  la  pente  ion  ne  les  a  figurés  que 
sur  une  portion!.  =  H.  —  Haies  mortes,  protégeant  ces  plantations  de  Oyats.  =  d.  —  Ligne 
do  sable  fin  tamisé  par  ces  haies  et  déposé  derrière  elles,  par  rapport  au  coup  de  vent. 
=  D.  R. —  Dune  ruinée  plus  éloignée,  vouée  à  la  destruction.  =  D.  N. —  Dune  nouvelle, 
amorcée  par  un  semis  naturel  de  Oyats,  en  avant  de  la  dune  existante. 


DÉVELOPPEMENT   DE   LA   DuNE 


Ce  progrès  s'arrêterait  bientôt  par  rensableineiit  et  l'immobilisation 
progressive  des  feuilles,  si  la  croissance  des  Oyats  ne  suivait  une  mai'clie 
parallèle;  mais  les  plantes  se  développent  lapidement.  En  /i«H/c)fr  d'abord  : 
les  nieuds  succèdent  aux  nœuds,  plus  ou  moins  écartés  cette  fois,  selon  la 
lapidilé  de  l'ensablement;  et  chaque  nunid  donne  naissance  à  une  feuill(\ 
de  plus  en  plus  forte.  A  l'aisselle  de  cette  feuille  se  développe  en  même 
temps  un  bourgeon  qui  produit  une  tige  courte,  analogue  à  la  tige  primitive, 
avec  sa  touffe  de  feuilles.  Il  en  résulte  une  série  de  dichotomies  de  la  lige, 
cachées  dans  le  sable,  et  au  dehors,  une  touffe  composée  d'un  nombre 
indélini  de  touffes  simples,  serrées,  qui  se  fortifient  mutuellement  et  délient 
tout  vent.  La  dune  a  beau  s'élever,  les  touffes  vertes  et  drues  opèrent  leur 
huilage  automatique,  et  en  couronnent  toujours  le  sommet.  Comme  il  faut 
nourrir  toute  cette  végétation,  de  chaque  nœud  partent  latéralement  de 
longues  racines  tortueuses,  et,  latéralement  aussi,  de  longs  rhizomes  qui 
vont  rayonner  dans  toute  l'épaisseur  de  la  dune.  Tant  qu'ils  sont  à  distance 


U)8  E.  Laxc.RWD.  —  Les  Oijuls  ri  les  Dunes. 

lies  irilliirnccs  i'xl(''ri('iin's,  t'cs  iliizôinos  s'alluiigriil  l'ii  cnln'-iiiriuls  assez 
ospacés.  lie  S  à  20  ceiilimèlres  en  iiKiyeiiiie;  el  eliaqiie  iKeud  produil  un 
lioiirgeoii  (iiiriiiaiil  avec,  sur  les  côtés,  une  ou  ileux  paires  de  racines.  Mais 
quand  l'exli-éiuilé  des  rliizùnies  arrive  près  des  bords  de  la  dune,  les  bour- 
geons produits  à  cet  endroit  se  dévelo])pent,  gai'nissant  les  lianes  de  nouvelles 
touffes  de  Oyats  qui  vont  se  nourrii-  et  s'aecruîlii'  d'une  façon  indépendante. 
Croissance  indélinie  en  haulenr,  (■(nisolidalidii  ej  exleiision  des  pentes  par 
les  pousses  sorties  des  rhizomes,  vdilà  pour  la  dune  le  résultat  de  raetimi 
des  Oyats.  Il  semble  que  la  dune  soil  désormais  viclorieuse  du  vent,  (pi'ellc 
ne  puisse  que  gagner;  l'étpiilibre  de  forces  que  la  nalurc  pi-ésenic  parloul 
va  niius  expli(]uei'  comment  la  dune  poui-i-a  dépéiii'. 

3.  —  Ruine  de  la  Dune 

Il  est  évident  que  la  lie.xibilité  el  le  ressort  des  feuilles  de  Oyat  ont  une 
limite,  et  qu'un  coup  de  vent  violent  et  soutenu  les  maintiendrait  inclinées, 
et  loin  de  leur  abandonner  du  sable,  enlèverait  le  sable  existant.  Cela  ne.  se 
conçoit  toutefois  que  pour  les  dunes  naissantes  et  peu  couvertes  de  feuilles, 
où  l'effet  du  vent  est  d'ailleurs  moins  apparent.  On  voit  bien,  après  une 
tempête,  tout  un  côté  de  gi'unde  dune  couveit  d'un  sable  nu;  mais  c'est  du 
côté  opposé  au  vent;  c'est  une  coulée  de  sable  nouveau  que  le  vent  a  aban- 
donné après  avoir  traversé  les  Oyats  du  sonunet  :  ce  n'est  pas  une  perle, 
mais  une  acquisition. 

Je  n'ai  jamais  vu  une  dune  péiir  par  le  suinmet,  qui  semblerait  le  point 
le  plus  menacé,  mais  par  les  flancs. 

S'agit-il  d'une  dune  côtièie?  des  marées  exceptionnelles,  marées  d'équi- 
noxe  ou  de  tempête,  vont  ravinei'  la  base  de  la  dune,  emportant  le  sable, 
que  les  rhizomes  el  les  radicelles  sont  bien  impuissants  à  retenir;  et  la  dune 
offre  sur  le  front  de  mer  une  tranchée  verticale,  plus  ou  moins  haute  suivant 
que  le  ravinement  a  rongé  plus  ou  moins  la  base.  Cette  tranchée  est  bien 
couverte  de  i-acines  et  de  rhizomes  llottauts;  mais  le  moindre  vent  balance 
tous  ces  débris,  et  leur  fioUement  perpétuel  ne  fait  qu'user  la  paroi.  Si  le 
sable  se  maintient,  c'est  par  le  tassement  pi-olongé  qu'il  a  subi,  el  souvent 
par  une  légère  adhérence  due  aux  intiltrations  calcaires  et  salines  (embruns 
et  dissolution  du  calcaire  coquillier).  —  Les  li'anchées  des  sablières  exploitées 
par  l'homme  dans  l'intérieur  des  terres  présentent  du  reste  une  résistance 
analogue,  sans  Oyats  ni  rhizomes  d'aucune  soi'te. 

Le  vent,  lui,  produira  moins  nettement,  mais  aussi  bien,  les  mêmes  effets 
sur  toutes  les  dunes,  côlières  ou  non.  Nous  avons  vu  que  sous  l'inlluence 
des  Oyats  les  dunes  tendaient  à  s'élever  en  pyramides  ou  du  moins  en 
croupes  accentuées;  la  partie  vulnérable  en  sera  les  flancs.  —  Les  touffes 
y  sont  moins  denses,  car  l'ensemencement  y  est  plus  rare;  elles  y  sont  plus 
jeunes,  venant  en  grande  partie  des  rhizomes,  el  non  de  pousses  piimilives. 
Enlin  el  surtout  le  mécanisme  d'airèt  du  sable  n'y  joue  plus  de  la  même 
manière.  En  effet,  les  touffes,  qui  tendent  à  la  verticale,  n'y  sont  plus  pei-pen- 
diculaires  au  sol,  d'où  il  suit  qu'un  vent  encore  modéré  appliquera  leurs 
feuilles  sur  la  surface  montante,  de  façon  à  glisser  sur  elles  sems  les  tra- 
verser ni  s'y  affaiblir  comme  ailleurs;  de  plus,  les  touffes  sont  étagées  el  ne 
se  prêtent  plus  un  nuduel  appui.  Nous  avons  donc  une  lésistance  moindre, 
devant  laquelle  se  tiresse  luie  attaque  plus  violente.  C'est  que  le  vent  ne  l'ase 
plus,  mais  heurte  plus  ou  moins  normalement  ces  surfaces  dressées;  ce 
n'est  plus  un  appel  d'air,  un  léger  frottement  qui  envole  ou  entraîne  le 
sable,  mais  un  choc  qui  le  fait  jaillir.  On  comprend  donc  que  les  pentes  des 
dunes  abandonneront  souvent  de  leur  sable.  Oi',  le  moindre  affaiblissement 


E.  L\N(iR\!VD.  —  Les  Oyais  et  les  Dunes.  109 

cnli-aîiic  iiMO  déchéance  de  plus  en  plus  piut'uiidc:  cliaqiic  touiïe,  une  fois 
un  peu  dégai'uie  à  la  hasi\  s'inclinci-ii  plus  profoiidéiuenl  snus  le  vent;  son 
l'ùie  mécanique  lailtllt:  rllc  se  déchausse  et  pend  cnlin  lanicutalilement, 
l)alayanl  le  \ci'said  de  la  dune,  (pii  s'éboule  d  rnlcaînc  les  sdininets,  pai' 
eux-niènies  hivincihies  avec  leurs  Oyats. 

J'ai  vu  souvent  ce  siH'elacle:  c'est  une  l'inne  que  lieu  u'aia'é|ei-a,  jus(prà 
ce  que  rél)Ou!eineid  (le  salile  n\anl  cepiis  au  lias  nue  assielle  sullisanle 
IVirnu_^  une  surface  propre  à  recevoir  les  i^raines;  et  un  nouvel  eiisenience- 
uieul,  lot  ou  tard,  y  reproduit  le  cycle  <jue  nous  venons  d(i  parcourir. 

(.l'ajoute  i|ue  ces  l'uiucs  fournissent  à  l'oliservateur  sur  les  liiizôines,  sur 
la  (licliotonue  i\i'^  liges,  les  notions  (pie  la  masse  des  dunes  lui  cachait:  de 
même  (pie  les  liouleverseinents  du  sol  en  fout  coiinaitre  an  géologue  la 
constifulion). 

II.  —  Disposition  des  dunes. 

Après  a\oir  e\p(is(;'  ie  mode  de  ji.idHini  ilc.^  (Iiini's  par  les  Oyats,  je  dois 
ajouter  quelques  détails  à  pidpos  de  l'influence  exercée  par  les  Oyats  sur 
In  (UspnsUion  des  dunes. 

La  théorie  classique  de  la  foi-niation.  du  prolil.  de  la  niaiche  des  dunes 
est  bien  connue  :  talus  en  pente  douce  du  côté  du  vent,  en  pente  plus  forte 
du  côté  opposé;  sommet  sans  cesse  repoussé  pai'  le  vent  vei's  l'intérieur  des 
terres,  et  tivansporl  insensible  de  toute  la  masse  dans  ce  même  sens  (fig.   1). 

Il  y  aurait  bien  des  remarques  à  faire  sur  cette  théorie,  que  les  auteurs 
n'exposent  d'ailleni-s  qu'avec  certaines  réserves,  et  dont  la  représentation 
graphique  offi-e  des  difficultés.  Prenons-la  cependant  connne  l'expression 
d'ensemble  du  l'égime  des  dunes. 

1°  Marche  de  la  dune.  —  Théoriquement,  elle  est  annulée  par  les  Oyats; 
ils  arrêtent  le  sable,  donc  la  dune  s'accroît  sur  place. 

2°  Profil  de  la  dune.  --Le  sommet,  au  lieu  de  reculer  sous  le  vent,  se 
maintient  au  bord  le  plus  exposé.  11  suffit  pour  le  comprendre  de  se  rappeler 
qiK^  plus  un  Ovat  re(;oit  de  sable,  jibis  il  se  développe,  plus  il  en  arrête  de 
nouveau,  et  ainsi  de  suite.  Or,  ce  sont  évidemment  les  Oyats  du  premiei' 
rang  qui  recevront  le  plus  de  sable.  (Se  reporter  à  ce  f]ui  a  été  expliqué 
sur  la  prospérité  et  la  résistance  des  Oyats  des  sommets)  (fig.  2). 

3°  Formation  des  dunes  nouvelles.  —  Comme  on  l'a  vu,  cette  formation 
aura  lieu,  en  dépit  du  vent,  non  pas  en  arrière  mais  en  avant  des  anciennes 
dunes,  à  la  seule  condition  qu'il  y  ait  ensemencement  de  Oyats.  Cette  condi- 
ti(m  peut  ne  pas  se  réaliseï-,  (piand  il  y  a  un  i-égiim»  trop  constant  de  vent 
de  mer,  qui  emporte  les  graines  vers  l'intérieur.  Mais  l'homme  ne  povrrait- 
il  [aire  alors  ce  que  n'accomplit  pas  la  nature?  l'ejlort  est  si  minime  en 
com]iaraison  du  rôsultat  à  espérer  que  l'essai  en  vaudrait  peut-être  la  peine. 
Il  n']i  aurait  qu'à  ensemencer  de  Oyats  le  sable  fin  de  la  haute  plage,  et  à 
laisser  faire  la  nature:  peut-être  les  circonstances  locales  amèneraient-elles 
an.  insuccès;  mais  cet  insuccès  même  permettrait  suny  doute  d'i'n  troirrer  le 
remède:  et  on  aurait  risqué  si  peu  de  chuse  ! 

.le  serais  heureux  que  celle  l'Iiide  almulil  à  une  semblable  iililisalion:  ce 
serait  un  complément,  une  forme  nouvelle  du  concours  apjiorté  par  les 
Oyats  à  l'Homme,  concoui-s  déjà  utilisé,  et  doid  il  me  reste  à  parler, 

III.  —  Les  Oyats  et  l'Homme. 

I^a  destruction  des  dunes,  telle  (pi'on  l'a  vue  plus  haut,  ollVe  pour  l'homme 
de  nombieux  inconvénients;  c'est  un  abri  qui  disparait,  et  dont  on  avait  pro 


110  E.  Langrand.  —  Los  Oyais  ol  les  Diinrs. 

Jitc  puur  des  oiganisatiims  diverses...  culUii'es...;  lieiireu.x  iiiiand  cet  abri 
ne  sert.  i)as  de  détViise  naturelle  à  un  pays  trop  bas  contre  les  invasions  de 
la  mer.  conmie  cela  se  |)i-oduit  pai-  places  s\U'  les  C(Mes  françaises,  belges  et 
iiollandaiscs  de  la  mer  du  .Nord.  .\u  conliaire,  la  diuie  s'est  transbuinée  en 
sables  mouvants  (pii  peuvent  reco\ivrir  champs  et  même  habitations. 

Déjà  sans  l'inteiTeidion  de  I  homme,  celle  marche  vers  l'inlérieur  est 
combattue  par  le  développement  d'une  végétation  plus  complète,  que  permet 
l'éloignemenl  des  inlluences  marines  :  la  mousse  recouvi-e  tout  le  sol  sableux: 
une  foule  de  plantes  hci'bacées,  quelques  arbrisseaux  s'y  élablisscnl, 
montrant  à  l'homme  la  voie  à  suivre:  mais  tout  cela  esl  impuissant  coidre 
les  ensablements  postérieurs. 

Quant  aux  dunes  côtières,  sources  de  ces  ensablements,  à  leurs  flancs 
menacés,  ravinés,  et  où  le  seul  Oyat  peut  végélei-  utilement,  comment  les 
défendre  des  ravages  du  vent?  —  En  replantant  persévéramment  des  Oyats 
sur  toutes  les  pentes  dénudées,  où  l'ensemencement  se  ferait  mal.  C'est  ce 
qui  se  pratique  sur  nos  côtes  de  temps  immémorial,  partout  où  les  variations 
de  la  dune  intéressent  municipalités  ou  particuliers.  On  profde  pour  cela  de 
préférence  des  loisirs  de  l'hiver.  On  divise  les  touffes  de  Oyats  des  endroits 
prospères  et  d'arrière-plan,  et  par  poignées  de  6  à  8  pousses  simples  on  les 
repique,  avec  qnelques  centimètres  de  tige,  h  20  ou  2'i  centimètres  de 
distance  en  tous  sens.  —  Même  avant  leur  reprise,  ces  touffes  par  le  jeu 
mécanique  des  feuilles  protègent  et  nourrissent  les  pentes  contre  les  vents 
ordinaires. 

Mais  comment  les  protéger  elles-mêmes  des  vents  plus  violents  qui  ont 
causé  les  •ruines  précédentes?  —  Par  des  haies  mortes,  formées  de  bran- 
chages, hautes  de  1  m.  h  1  m.  30  au-dessus  du  sol,  et  qu'on  dresse  en  lignes 
ininteiTompues.  plus  ou  moins  rapprochées,  pour  barrer  le  passage  aux 
vents  dominants.  Le  vent  s'use  en  les  traversant,  et  dépose  à  la  sortie,  toit- 
jourf!  en  arrière,  une  levée  de  sable  fin,  très  visible  de  loin  après  chaque 
tempête.  Un  vent  contraire  ensablera  l'autre  côié:  de  sorte  que  parfois,  en 
quelques  années,  la  haie  a  disparu,  complètement  ensablée:  mais  la  dune, 
loin  d'être  ruinée,  s'est  donc  accrue  d'autant,  et  aux  endroits  qui  étaient 
les  moins  favorables,  sur  les  flancs  !  On  replante  de  nouvelles  haies,  de 
nouveaux  Oyats,  si  les  premiers  n'ont  pas  suivi  la  progression  du  sable;  et 
sous  la  protection  des  haie.s,  la  lutte  se  poursuit,  toujours  par  les  mêmes 
moyens  (fig.  2). 


Dans  toute  étude  de  la  nature,  l'observation  conduit  à  une  explication,  à 
des  lois,  que  l'on  contrôle  par  l'expérimentation.  Notre  explication  du  début 
a  enlevé  aux  rhizomes  des  Oyats,  pour  la  restituer  aux  feuilles,  l'importance 
qu'on  leur  attribuait:  les  rhizomes  vis-à-vis  des  dunes  n'ont  d'antre  rôle  que 
de  transporter  à  la  périphérie  des  touffes  secondaires,  puis  d'aider  à  la 
ruine  dès  qu'ils  sont  à  découvert.  La  pratique  des  habitants  du  littoral,  tou- 
jours couronnée  de  succès,  montre  que  c'est  Iiien  là  l'enseignement  de  la 
nature. 

Quelques  précisions  pour  terminer.  Les  Oyats  sont-ils  les  seuls  à  fixer  les 
dunes?  Evidemment  non:  mais  seuls  ils  ont  une  influence  aussi  mai'quée, 
ce  qui  tient  à  l'ensemble  de  l'organisation  que  nous  avons  examinée;  et  seuls 
ils  prospèrent  à  ce  point  sur  les  endroits  menacés,  ce  qui  tient  à  leur  physio- 
logie, qu'il  ne  convient  pas  d'aborder  ici.  D'ailleurs  c'est  à  eux  sjjéciale- 
nieid  que  s'applique  la  phrase  traditionnelle  que  j'ai  cru  pouvoir  rectifier. 

Ambleteuse  (Pas-de-Calais).  E.  La.ngra.nd. 


D"  Vii,T,KNEl'VE.  —  Los  Travestis.  111 


LES     TRAVESTIS 


On  renconlip  do  temps  à  autre,  parmi  les  Diptères,  des  individus  singu- 
liei's  qu'on  peut  apiiolci'  des  <■  Iraveslis  »  ou  plus  exactement  des  «  ambigus  » 
suivant  les  termes  employés  en  Allemagne  pour  désigner  précisément  les 
types  sexuels  intermédiaires.  Ils  rentrent  bien,  en  effet,  dans  les 
u  Zwisclienstufen  »  du  D"'  Magnus  Hirschfeld  (1).  Ces  individus  sont  le  plus 
souvent  des  c^d"  qui  revêtent  à  des  degrés  divers  les  caractères  sexuels  secon- 
daires des  Q  Q  ou,  plus  i-arenient,  des  individus  paraissant  être  des 
Q  Q  dont  le  front  reti'éci  est  tout  à  fait  anormal  et  se  l'approche  alors  de 
celui  de  leurs  cfcf. 

Il  faut  remarquer  tout  d'abord  que  ces  anormaux  appartiennent  soit  à  des 
espèces  très  communes  partout,  soit  à  des  espèces  moins  communes  peut- 
être  mais  qui  se  trouvaient  représentées  par  un  grand  nombi'e  d'individus 
dans  la  localité  désignée.  Or,  il  est  d'obsenation  courante  que  les  espèces 
abondantes  sont  aussi  les  plus  variables. 

Les  cas  observés  et  parvenus  à  ma  connaissance  se  répartissent  de  la 
façon  suivante.  Fannia  (Ilnmalomyia  olim)  scalaris  F.  :  7  cfcf  pris  à  Lille 
par  M.  le  D'  van  Oye;  I  cT  pris  à  Lyon  par  M.  Grilat.  Ils  ont  tous  le  front 
élargi  et  nanti  de  2  soies  orl)itaii-es  externes.  Plus  le  front  est  large  et  tend 
à  égaler  celui  des  g  g  normales,  plus  la  callosité  des  tibias  intermédiaires 
propre  aux  cfcf  est  amoindrie.  On  sait  (pi'un  sujet  semblable  observé  en 
IJosnie  par  M.  le  Professeur  d.  Slrobl  a  été  décrit  par  lui  sous  le  nom  de 
Gymnochoristomma  bosnica!  (2)  —  ChortophUa  cilicr-ura  Rond.  :  2  individus 
capturés  par  M.  Hervé-Bazin  à  Erigné,  le  27  avril  1910.  Tous  deux  ont  le 
front  large  et  2  soies  orbitaires  externes,  tous  deux  aussi  ont  la  ciliation 
caractéristique  des  tibias  postérieurs.  Celui  qui  a  le  front  le  moins  élargi 
présente  encore  l'iiypopygium  saillant  des  cfcf,  mais  l'autre  a  tout  l'aspect 
d'une  g  normale.  —  Dincni  ç/risescens  Fall.  :  un  cf  parmi  un  lot  considé- 
rable d'individus  du  même  sexe  pris  en  Russie  orientale  par  mon  vénéré 
ami  M.  le  D'  J.  Schnabl,  de  Varsovie.  Front  très  large;  2  soies  orbitaires 
développées  et  disposées  régulièrement,  comme  chez  Ja  g  ;  mais  hypopygium 
saillant  des  cfcf.  —  Platiirhinis  pcUalus  Meig  (3).  Un  &  :  conformation  de 
la  tête  identique  à  celle  d'une  g  ;  hypopygium  d'un  cf  de  même  que  les 
caractères  des  pattes.  —  Mt'lanostoma  scalare  F.  et  Melanostoma  meUmitm 
L.  :  une  g  de  chacune  de  ces  espèces,  du  moins  je  le  crois,  car  je  n'ai 
rien  vu  qui  rappelât  la  protubérance  génitale  des  cfcf.  Le  front  présente 
absolument  la  même  pai'ticularilé  chez  ces  deux  sujets  :  il  est  brusquement 
rétréci  dans  sa  moitié  postérieure  en  sorte  que  sa  largeur  n'y  est  plus  que 
la  moitié  de  celle  qu'il  avait  au  niveau  de  l'insertion  cîes  antennes.  Au  sur- 
plus, ces  deux  g  g  apparliennent  h  la  variété  unicolore  de  ces  espèces  c'est- 
à-dire  que  l'abdomen  est  entièrement  noir,  sans  aucune  tache. 

Ces  Syrphides  provenaient  de  divei'ses  localités  :  Plati/ehirus  peUafiis  a  été 
pris,  le  27  mai  ItIftS,  dans  la  légion  de  Lille,  par  M.  le  D"  van  Oye;  Melanns- 
liima  tnclliiiinn,  en  Maine-et-Loire,   le   L'i  avril   l!1ll,   par-  !\l.  Ilervé-Bazin: 

(1)  D'  méd.  Maonus   Hinsr.uFFi.D.   Dio  Zwischenstufen  Théorie,  in   Sexual-Probleme  (Zeit- 
.irt}ri[t  (lir  SexuaUuissenschaft  und  Se.malpolUik,  février  1910). 

(2)  Dr  J.  Villeneuve.  Sur  Gymnochoristomma  bosnica  StrohI  (\l'.  enl.  Z.,  xxix.  Tf)). 

(3)  Df  J.  Villeneuve.  Anomahe  analogue  à  la  précédente  constatée  chez  un  Syrphide  : 
Platychirus  peltaius  Meig.  {loc.  cit.,  SI). 


112  rc"  \iLLENEiiVE.  —  Ia's  Tmi^estis:. 

MeUinosloma  .scnlare,  le  2  mai  1897,  par  moi.  dans  le  bois  de  l'Haulil  (Seine- 
el-Oise). 

Ln  question  reste  posée  de  savoir  sons  qurllc  iiilluenre  perturbatrice  se 
produisent  ces  anomalies  de  développrincnl.  A  l'iKMire  actuelle,  elles  ne 
conslituiMil  encoi'c  (ju'une  simple  cui-iosilc. 

On  sait  que  resi)éce  hunKiine  n'échappe  pas  à  ces  biziirreries  de  la  Nature. 
Il  y  a  un  certain  nombre  de  cas  bien  connus  :  femmes  à  barbe;  honuues  à 
formations  i^iandulaii'es  mammaires,  etc.,  et  on  ne  lira  pas  sans  grand  intérêt 
la  traduction  d'un  ai-ticle  i-emarqual)le  du  D'-médecin  Magnus  Hirschfold  qui 
a  paru  dans  la  nrviic  des  Idées  (n"  87,  page  401)  sous  la  l'ubrique  :  les  Types 
sexuels  intermédiaires.  Bien  qu'il  n'y  soit  question  que  de  notre  espèce,  les 
insectes  ne  sont  pas  oubliés  et  l'auteur  ajoute,  en  noie  :  «  le  biologisle 
anglais  W.  Bateson  distingue  {Maternai  far  Ihe  stiidy  of  variation  treatcit  ivitli 
especiat  regard  to  discontimdty  in  Ihe  origin  nf  species,  London,  1894,  p.  38) 
des  mâles  de  plusieurs  espèces  d'insectes,  d'après  le  développement  des 
caractères  sexuels  secondaires,  en  «  bigh  maies  »  et  "  low  maies  »  c'esl-à-dirc 
surmàles  et  sous-mâles. 

Puisque  nous  avons  en  vue  ici  tous  les  travestis,  tous  les  ambigus  quels 
qu'ils  soient,  nous  ne  pouvons  pas  borner  notre  sujet  au  seul  chapitre  des 
anomalies  qu'on  vient  de  lire  et  qui  sont  encore  inexpliquées. 

Que  dire  d'abord  de  ce  fait  très  curieux  qui  nous  est  offert  par  Anacamp- 
tnm'iia  IRmitiaudia)  riifcsccn.-:  Villen.  M)  el  qui  relève  pcnl-ètre  des  mêmes 
causes  (]ue  les  cas  précédents?  Cette  jolie  Tachinaire  africaine  est  parasite 
de  guêpes  du  genre  Relonogaster  et  M.  Emile  Roubaud  l'a  trouvée  en  nombre 
dans  les  recherches  qu'il  a  poursuivies  tant  au  Congo  qu'au  'Dahomey.  Or, 
tous  les  c?cf  que  M.  Roubaud  m'a  envoyés  du  Dahomey  ont  le  front  élargi 
et  nanti  de  2  fortes  soies  orbitaires  externes!  Tout  le  reste  est  pareil  aux 
exemplaires  du  Congo. 

Sous  notre  ciel  on  voit  aussi  apparaître  ces  soies  chez  des  espèces  dont 
les  cfc?  en  sont  normalement  dépourvus.  Cela  se  produit  assez  rarement 
chez  Plmj.re  vvJgaris  Fait,  et  il  existe  au  Muséum  de  'Vienne  un  c?  que  Brauer 
et  Bergenstamm  ont  nommé  viilgari.';  var.  wonnrhada  :  il  a,  de  chaque  côté, 
une  grande  soie  orbitaire.  Par  contre,  chez  mon  Plirii.rr'IBlephaiiiira  niim) 
vnirntnr  les  nombreux  cfcf  pris  à  Hyères  ont  tous  luie  soie  orbitaire  externe. 

Enfin,  Brauer  et  Rergenstamm  ont  distingué  2  espèces  â  propos  de 
Wohifahrtia  Meigem  Schin..  réservant  ce  nom  aux  cfcT  porteurs  de  petites 
soies  orbitaires  externes  et  nommant  Agria  hvngarira  nov.  sp.  ceux  qui  en 
sont  privés.  Tl  n'y  a  là  cependant  qu'une  seule  et  même  espèce. 

Ces  exemples  sussent  pour  caractériser  une  seconde  catégorie  d'anor- 
maux bien  distincte  de  la  précédente.  En  effet,  on  connaît  des  Tachinaires 
chez  lesquelles,  normalement,  les  cfcf  ont  les  yeux  largement  séparés  et 
portent  2  soies  orbitaires  externes  bien  développées,  tout  comme  les  Q  Q 
(Masicera  siilratira  Fall.,  Prnsnpnpa  .icytcllaris  Fait.,  Cavalleria  genil^arliix 
Villen.,  etc.).  Ne  voit-on  pas  aussitôt  que  chez  Phiti.vp,  par  exemple,  la  ten- 
dance qu'ont  les  cfcf  à  prendre  aussi  des  soies  oibitaires  externes  lésulte  en 
quelque  sorte  de  la  largeur  considérable  de  leur  front?  Et  puis  n'ont-ils  pas 
déjà,  aux  pattes  antérieures,  les  griffes  courtes  des  QQ?  A  vrai  dire,  il 
n'v  a  pas,  dans  cette  catégorie,  arrêt  de  développement  mais  plutôt  sur- 
développement: autrement  dit.  l'anomalie  représente  une  modalité  de  l'évo- 
lulion  chez  les  cfcf  en  question.  Remarquons  qu'ils  n'ont  qu'une  seule  soie 
orbitaire   et  non   deux   et,    alors,    n'est-il   pas  permis   de   penser  que  cette 

(1)  D''.I.  Villeneuve.  De.scriptions  de  nouvelles  espèces  de  Tachinaires  provenani  il»'  I  \fiii|ne 
occidentale  (IV.  ent.  Z..  x.xix.  249). 


D'  Villeneuve.  —  I^es  Travotfis.  113 

llncliialinn  ir.injiiiird'liiii  ilcviendra,  à  la  suilo  (l'mic  série  d'efforts  et  de  Icn- 
lalivcs  dans  ce  s(mis,  la  iiiulatidii  dr  doiiiaiii  avec  a|)i)ai-ilinii  iy{\]\r  i'si>rce 
dôliiidivo  ayant  li's  2  soies  ofi)ilairos  exlei-nos  ciicz  le  cf  ! 

dette  (t|)inion  nous  la  trouvons  en  quelque  sorte  réalisée  aclnelleineid  dans 
le  i^enre  .l/i/o/o'fl.  Le  sous-genre  SoUcria  li.  D.  eonipi-end  les  espèces  dont  les 
cfd"  ont  l'alhwe  de  g  g  par  le  front  très  large,  2  robustes  soies  orl)it.-exl.  et 
di's  griffes  courtes  aux  tarses  des  pattes  antérieures.  Heliant  les  SnUrvin  aux 
Miiolùii  proprement  diles,  l'espèce  Mfinhiu  ruciiii  Itiind.  niius  nioidre  des 
niî'des  ayant  eiu'ore  leurs  griffes  antérieures  allongées  mais  présenlaid  un 
troni  lai-ge  avec  une  éhauclie  de  soies  orl)ilaires  sons  forme  de  cils  plus  ou 
moins  nond)ieux.  d'allui'e  encore  indécise  et  irrégtdière. 

Sans  doute  est-ce  encore  par  le  processus  en  nnivre  chez  /'/i/v/.cc  qu'esl 
appaine  Dcgcarin  miiscnri'a  Meig.  (^LatrcUlia  debUilaln  Pnnd.)  qui  ne 
dilièi-e  de  Mhrissiiia  liirrila  Meig.  que  par  une  coloralion  plus  s(ind)i'e  el 
2  soies  orbilaires  chez  le  cf.  Je  me  suis  cru  autorisé  à  lui  assigner  un  nom  de 
genr{'  nouveau  :  Microrihrisshia  (1).  On  conçoil  que  les  QQ,  dans  ces 
2  geiues  si  voisins,  soient  difTiciles  à  distingue!'  <iimme  (dles  le  soni  aussi, 
du  reste,  dans  les  différents  sons-genres  de  Miinhui. 

Kn  résumé,  les  vrais  travestis  ce  sont  ceux  de  la  pi'emièi-e  catégorie:  il 
y  a  \h  matière  à  des  recherches  intéressantes.  Y  a-f-il  castration  parasitaire 
comme  le  suggérait  M.  le  Docteur  van  Oye;  à  quel  stade  du  développement  el 
dans  quelles  conditions  s'installe  le  parasite?  —  Le  proljlème  est  peut-tMre 
li'ès  complexe  et  on  ne  peut  s'empêcher  de  remarquer,  d'autre  part,  que 
chez  des  espèces  véritables,  comme  celles  du  genre  Snljprin  R.  D.,  les  carac- 
tères sexuels  secondaires  des  cfcf  ont  été  amplement  modifiés,  jusques  et  y 
compris  le  caractère  des  griffes  des  pattes  antérieures.  Il  en  est  de  même 
pour  Micrnvibrisfiina . 

Uambouillef.  D'  J.  Villeneuve. 


LA  FAUNULE  CONCHYLIOLOGIQUE  MARINE 
De  Paris-Plage  (Pas-de-Calais) 


La  faunule  de  celle  localité  est  très  banale  et  ne  mériterait  pas  de  lelenii' 
l'attention  si  l'on  n'était  frappé,  à  première  vue,  par  les  grandes  dimensions 
(pie  certaines  espèces  y  atteignent. 

\.o  Maelra  cnrnlluui  liinné,  var.  nthinlua  R.D.D.  (=  ,1/.  xtnUoriim  aucl.), 
présente  noiammeni  une  taille  exceptionnelle  :  diam.  umbono-ventral  '^'^. 
diam.  anféro-postér-ieur  (i.'i  millimètres.  C'est,  de  beaucoup,  la  taille  la  plus 
foile  que  nous  ayons  eu  l'occasion  d'observer  chez  ce  Mollus(p]e. 

I,e  ilacfra  snJkhi  Linné,  est  également  représenté  par  une  race  robuste, 
à  valves  très  épaisses  .  diam.  umb.-veidr.  .36,  anii'ro-post.  47  millim.  — 
Le  plus  grand  individu  de  notre  collection  provient  de  La  Baule  (Loire- 
Irdérieure)  el  mesure  :  diam.  umbono-vcnir.  37,  antéro-post.   i(S  millim. 

\.p  Macoma  balthicn  Linné  est  à  peu  près  de  la  même  taille  que  les  spé- 
cimens de  Rerck-snr-^Ier,  de  Malo-Ies-Bains  et  du  lilloral  belge  fdiam.  umb.- 
\enlr.  2'i.    diam.  antéro-post.   'M  millim  ). 

,lj  D''  J.  Vir.LENEUvK.  Descriptions  de  deux  nouveaux  Diptères  (VV.  enl.  Z.,  x.\x,  82,  en  nole\ 


1 14     Dmitzenrekc.  —   h'diniiih'  ciiiichnhiihKjiiiiie  iiidiinr  de  l'aiis-l'lagc. 

Lv  Maroiiui  Iciiiiis  |);i  Cdsln,  l'sl  rcini-seiilr  aussi  par  uni'  foiine  très 
grande  :  diaiii.  iiiiili.-Nciili .,  20.  ili.in:.  ,iiil('io-i)()sl.  liO  millim.,  que  nous 
n'avions  oiiservrc,    jusi|u'à  luésciil,   i|u'à   iiri(  !<. 

Enlin,  certains  cxoinplaiirs  de  TcHhia  fithnhi  (ironovius  atteignent  :  diam. 
unibono-ventr.  17,  diam.  anléro-post.  27  millim.  Nous  avions  déjà  rencontré 
des  individus  de  dimensions  analogues  à  Beick  et  à  Malo-les-Bains. 

Les  observations  qui  précèdent  ont  été  fades  sur  des  coquilles  ramassées 
à  basse  nier,  pendant  le  mois  de  juin  l!tl2,  jiar  M.  JMaui-ice  Duciiange.  Voici 
la  liste  des  espèces  qui  composent   sa  recuite.   Celles  ijui  sont  précédées 
d'un  astérisque  ont  été  ivcueillies  vivantes. 
Bucc'nuun  undalum  Linné. 
Litlonna  lUtorea  Linné. 
*\'aHcu  (Saticina)  r.ateiia  lia  Costa. 

—  —         nitida  Donovan. 
Gihhidfi  )>ui(iiis  Linné. 
.■lno/m«  ('phippium  Linné. 
('hkimi/.s  varia  Linné. 

—  (.Eipiipi'cfpul    divioiliiris  Linné. 
*Mytihis  rduli.s  Linné. 

Pc(;t.itn('nhi.s  (A.ri)t.:ra)  nliji  iintcfis  Linné. 
*Card'uim  iCcnistudeniiaj  cdulc  Linné. 

—      (La^vicardhnn)  iKim'diam  Spengler. 
*Doniu:  viltatus  Da  Costa. 
*Ënsi.s  eiisis  Linné. 

*Marfra  rorallina  Linné  var.  afhmlica  B.D.D. 
*    —     (Spi.siihi)  solidu  Linné. 

Liilrarki  liilraria  Linné. 

Pholas  dadijlus  Linné. 

Barnea  candida  Linné. 
*Tpllinn  (Atigiihisj  falmla  Cronovius. 
*Macnnia  InDiis  l)a  Costa. 


* 


—       balthica  Linné. 


l*h.  Dautzenberg. 


L'OPPIDUM    DU    CRUZEL 

près  de  Pouvourville  (banlieue  de  Toulouse) 


Ou  désigne,  à  l'ouvourville,  sous  le  nom  de  Cruzel,  un  plateau  inculte 
(220  mètres  d'altitude)  dominant  le.s  alentours  et  limité  du  côté  de  la  plaine 
par  un  à-pic  de  plusieurs  mètres. 

Ce  plali'au,  qui  mesure  (iO  mètres  de  liuigiieiir  sur  .'iO  de  largeur,  a  sen'i 
de  refuge  à  partir  du  néolitliiqiie  jus(prà  répo(pie  gallo-romaine. 

Le  gisement  iiéolilliiipie,  (pic  j'ai  découvert,  se  trouve  sur  la  face  Sud- 
Ouest  du  |)lateau.  M.  F.  Sardiiig  m'a  donné  deux  haches  polies  en  grès 
très  dur  provenant  de  cet  endroit  et  j'ai  pu  recueillir  à  la  surface  du  sol 
une  nouvelle  hache  polie,  des  morceaux  de  poteries  grossières  à  pâte  gri- 
sâtre dont  les  parois  ont  été  égalisées  à  la  raclette. 


p.  Manuel.  —  I.'Oiipiditm  du  Criizel.  115 


Sur  le  iilnicau  lui-môrne  cxislc  un  inlérpssanl  gisciiiciil  |ii-iil()lusl(iri(iuo. 
M.  .Iiiuliii  Jiviiil  déjà  l'ail  eu  l!HI:i  i|ucl(|U('s  fouilles  sur  col  cuiplaccuicnl; 
j"y  ai  fail  à  mou  loni-  (li>  nouvelles  icelierches  ces  dernières  aniuM's. 

'  La  couche  aiTliéolo£ti(iue  comnieuce  à  0  '"  2(1  du  sol  aciuel  et  finit  à  1  ""!»() 
de  |)rofoiuleui-;  elle  repose  sur  des  bancs  de  i,'rès  tei'liaires;  c'est  une  terre 
formée  de  cendres  et  de  chai'honille  contenanl  des  galets  recueillis  dans  le 
lit  de  la  daronue,  des  fi-aii-menls  de  poteries  et  (le  noudireux  ossements 
d'animaux. 

Poteries. 

La  pâle  des  poteries  noirâtre  ou  l'ou^eàlre,  foi-fement  mii'acée,  est  parfois 
recouvei'te  d'un  vernis  marron  ou  noir,  [/ornementation  est  tout  à  fait  pri- 
mitive (stries  régulières,  trous  faits  à  l'aide  d'un  poinçon,  traits,  cordes, 
empreintes  digitales).  Les  exemplaires  les  plus  caractéristiques  que  j'ai 
trouvés  sont  les  suivants  : 

Un  vase  entier  à  panse  renflée,  noirâtre  et  jaunâtre  à  l'extérieur;  sa 
liauleur  est  de  7  centimètres,  son  diamètre  an  col  est  de  6  centimètres. 
Aucune  ornemenlalion:  cependant  sa  forme  est  assez  élégante. 

Deux  fragments  de  poteries  portant  de  grossières  empreintes  digitales. 

Un  morceau  de  poterie  noire  sur  lequel  sont  gravées  en  creux  trois 
rangées  de  lignes  parallèles,  qui  pai'aît  se  rattacher  au  type  des  vases  dits 
cordés. 

Un  morceau  de  couvercle  orné  de  simples  traits  obliques. 

Un  fond  de  vase  intact  de  9  cenlimètres  de  diamètre. 

Un  fond  de  vase  en  poterie  noire  très  fme  que  j'ai  en  partie  reconstitué. 

Toutes  ces  poteries  paraissent  dater  de  l'âge  de  bronze  qui  s'est  pro- 
longé, dans  la  France  méridionale,  jusqu'à  la  période  gauloise;  d'ailleurs, 
j'ai  trouvé  quelques  tessons  de  poteries  romaines  (poterie  campanienne). 

Ossements. 

Les  ossements  sont,  comme  je  l'ai  dit,  très  nombreux,  mais  leur  déter- 
mination est  rendue  difllcile  :  la  plupart  .sont  brisés  ou  cassés  en  long. 
La  faune  reconnue  jusqu'ici  comprend  les  espèces  suivantes  :  cheval,  chien, 
sanglier. 

Fortifications. 

Le  plateau  du  Cruzel  présente  des  traces  très  apparentes  de  fortifications. 

Le  côté  Nord-Ouest,  tourné  vers  les  coteaux  du  Pech-David,  a  été  défendu 
par  un  à-pic  de  3  à  4  mètres  de  hauteur  taillé  dans  les  grès  tertiaires. 

La  pente  assez  douce  qui  foiTiie  la  face  Sud-Ouest  a  été  fortifiée  par  un 
fossé  et  une  série  de  talus  en  terie  dont  la  hauteur  varie  entre  1  mètre 
et  ."!"'.'îO.  Des  fortifications  du  même  genre  ont  été  autrefois  découvertes  à 
l'oppidum  voisin  de  Vieille-Toulouse,  et,  à  ce  point  de  vue,  le  Cruzel  res- 
semble beaucoup  à  l'énorme  motte  de  défense  d'une  vingtaine  de  mètres  de 
hauleui'  qui  domine  ce  village. 

Marseille.  P.  Mantjet,. 
•*•• 


1 16  Notes  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


La  chenille  de  Calocampa  exoleta  et  les  plantes  basses.  —  Cette  chenille,  malgré 
sa  Ih'IIc  rciljc  d'un  vert  trôs  gai,  sa  rangée  de  taches  disposée®  entre,  une  ligne  sons- 
d(irs:dc  d'un  jaune  vif  et  une  stigmatale  d'un  rose  tendre,  n'est  vraiment  pas  d'es- 
tomac difficile. 

On  no  K'expli(|ue  guère  la  rareté  du  papillon,  puisque  le  régime  alimentaire  de 
sa  larve  est  si  varié  que  la  plupart  des  auteurs  se  contentent  d'indiquer  ses  plantes 
nouri'icières  par  ce  simple  signalement  :  plantcsi  bnsxc.t. 

C'est  d'un  vague  un  peu  voulu;  mais  quand  l'occasion  se  présente  de  pouvoir 
donner  un  nom  à  ces  plantes  même  basses,  il  semble  qu'on  ne  devrait  pas  le  négliger; 
d'autant  mieux  que  parmi  ces  plantes  &rtssf,<  on  trouve...    un  rrunellier! 

Le  2  juin  dernier,  cette  chenille  a  été  trouvée  en  flagrant  délit  sur  le  Choii, 
variété  rœiir-t/c-bœuf  r/roa,  dont  toute  la  moitié  d'une  feuille  dévorée  ne  laissait 
aucun  doute  sur  l'appétit  de  son  paravsik-  d'aventure. 

La  Feuille  des  Jeinies  Natiirnlistes  (a.nnée  XXXV,  p.  107)  l'a  déjà  signalée  sur 
les  J'aparéracéps,  mais  non  sur  les  Cmrifè.res.   C'est  donc  à  y  ajouter. 

Après  avoir  consulté  Maequart,  Berce,  Kaltenhacli,  Roiiast,  de  Peyerimhoff,  Lam- 
billion,  Siépi  (Tutt  n'étant  pas  à  notre  disposition),  force  fut  de  convenir  qu'aucune 
(Jrvcifère  ne  figurait  dans  la  liste. 

Pour  varier  le  menu,  la  chenille  fit  les  frais  d'un  pied  A'Eiiphnrhe  des  jardins 
prêt  à  fleurir. 

Pour  les  amateurs,  il  semble  que  la  liste  suivante,  dressée  d'après  le  tohu-bohu 
des  auteurs  ci-deseiis  cités,  ne  sera  pas  sans  intérêt,  d'autant  mieux  qu'ils  y  pour- 
ront trouver  matière  à  expériences. 

Papavéracées  :  Papaver  (geni-e). 

Crucifères  :  Brassica  olerare.a! 

Résédacées  :  Reseda  (genre). 

Caryophyllées  :  Silène  inflata  (('iiridxiliis  belien),  S.  Otites;  I.ychnis  Tespertina 
(dioira)  ;   Diaiithiis   Caryophylliis. 

LiNÉES  :  Linum  (genre). 

Papilionacées  :  Spnrtium  pi.nreum;  Sarothamniis  scopnrius;  Genista  tinctorin; 
Ononis  repens  (arrr-nsis)  ;  Phaseolus  vnlf/aris;  Lotus  corniculatiis;  Vicia  sativa; 
Pisiiin   sativuni  ;   Lafhy/iis   tiiherosiis. 

Rosacées:  Pnnius  sjjinosa;  Piibus  sn.rafilis,  R.   idœvs. 

Crassulacées  :  Seduiit  Telephivm. 

OmbellifÈRES  :  f'iuernphijlluni   fenndtim;  Cotiiuiii   niarulatinii. 

Caprifoliacées  :  Lonirern  (genre). 

Composées:  Scabiosa  Svcrisn:  Petasites  offlcinalis;  Solidago  Virga-avrea;  Cir- 
siitm  arrense;  Cardinis  initrms;  Centmiren  (genre);  Serratula  tinrfnrin  \,Cichoriirni 
Intiihiis:  Traiinpogcm  jtnitevsis;  Lo.ctiica  sativa. 

Campanuxacées  :  Campannla  Rapunculus. 

SoLANÉES  :  Snlainnn-  tiiherosum. 

Scrofulariées  :   Digifalis  purpiirea. 

PlantaoinÉES  :  Plnntago   (genre). 

Salsolacées  :  Atriplex  (genre);  Beta  vidijnris;  Chenopodinm.  (genre). 

PoLYGONÉES  :  Poli/goniiin   avicidare. 

Eléagnées  :  TIip]inplwë.  rhamvnïdes. 

Aristolochiées  :  Aristnrhin  <'lem/ititi.s. 

Euphorbiacées  :   Eiiphnrbia  Pephis!,  E.   Cyparissias,  E.  Esida. 

Urticées  :  Urtira  dioïca. 

Salicinées  :  Salix  Capreo. 

AlismacÉES  :  Alisuia  Plantagn. 

LiLIACÉES  :  Asparagus  nffirrntilis. 

Graminées  :  Festnra  (genre). 

Donc  25  familles  et  environ  50  espèces  sont  ici   représentées. 

A  rencontre  d'une  simple  liste  alphabétique,  cette  disposition  selon  les  familles 
botaniques  aura,  l'avantage  de  suggérer  aux  éleveurs  le  moyen  de  tourner  les  diffi- 
cultés de  l'alimentation  de  leurs  pensionnaires  éventuels. 

Pour  les  jeunes,  une  description  plus  détaillée  d'après  la  chenille  qui  .s'est  fait 
prendre  sur  le  Chnv  sera  peut-être  une  bonne  fortune.  Nous  la  prendrons  après 
sa  dernière  mue. 


Noies  spéciales  et  locales.  117 

Chenillo  lii's  allongei'  (7  à  8  ccutuiiètres),  i-ase,  cylinchifiue,  à  6  pattes  écailleuscs 
f<j(i/ix  entre   ellc«,    et   10   iiu'iiiln  ancusi'.s,   île   la  couleur   du    fond. 

Robe  verte  à  ligne  dorsafe.  un  peu  pluiS  foncé*,  à  sous-dorsales  jaunes  et  à  stiguia- 
talcrt  roww   interrompues  sur   les   incisions. 

Sans  nou.s  occuper  des  stigmates,  disons  que  la  ligne  stigniatale  est  surmontée 
à  chaque  wgnienl  de  point«  blancs  cerclés  de  noir  ainsi  disposés  .  :  .  sur  les 
anneaux  alitlominaux  ;  .  :  et  .  .  s<Hil<'jiient  sur  les  anni^aiix  di'  la  partie  thora- 
ci()ue  et  de  la  région  anale;  une  double  série  de  taches  longitudinales  d'un  noir 
de  velours  ornées  de  points  d'un  blanc  d'argent  formant  des  trapézoïdaux,  très 
nets  sur  les  segments  abdominaux,  peu  accusés  sur  les  segments  antérieurs  et  pos- 
térieurs. Sur  la  partie  dorsale  du  thorax  :  1'"'  anneau  (  :  :  )  ;  2"  anneau  (  )  ; 
:î"  anneau  ^      /. 

Tête  d'un  jaune  verdâtre  relativement  petite,  à  deux  points  noirs  sur  le  vertex. 
Sur  le  côté  et  inférieui'emen.t,  6  points  (dont  5  en  demi-cercle)  indiquent  l'enipla- 
ooment  des  yeux. 

Ce  signalement  permet  de  ne  pas  confondre  notre  chenille  avec  celle  d'autres 
Calocaiiipa. 

Un  mot  sur  sa  façon  de  manger. 

Après  avoir  été  mise  en  observation,  notre  chenille,  qui  faisait  honneur  succes- 
sivement et  alternativement  aux  feuilles  de  Chou,  puis  à  celles  de  l'Euphorbe- 
cyprès  et  de  l'Euphorbe  des  jaidins,  attira  l'attention  par  la  manière  dont  elle 
se  comporta  à  l'égard  de  cette  dernièie  plante.  Lorsque  la  feuille  qu'elle  convoitait 
se  trouvait  au-dessus  d'elle,  au  lieu  de  la  ronger  prosaïquement  comme  elle  le 
faisait  pour  celles  qui  se  trouvaient  horizontalement  à  la  portée  de  sa  bouche,  elle 
prenait  soin  de  les  cueillir  délicatement  l'une  après  l'autre,  par  le  pétiole,  puis  une 
fois  détachée,  de  maintenir  la  feuille  entre  ses  pattes  écailleuses  pour  la  dévorer 
complètement,  rappelant  ainsi  la  touche  de  l'écureuil  grignotant  une  pomme  de  pin. 

Malheureusement,  ma  pauvre  bête  était  parasitée  et  quand  fut  venue  l'heure  de 
s'enterrer  profondément  pour  se  chrysalider,  ce  furent  des  larves  de  VÂpaiiteles 
coiiyestux  Nées  qui  m'avertirent  d'avoir  à  dire  adieu  au  papillon  que  j'attendais 
pour  le  mois  d'août,  au  plus  tard  pour  le  mois  de  septembre,  vu  la  précocité  de 
la  larve. 

En  plus  de  ce  si  commun  Braconide,  il  y  a  encore  un  Ichneumonide  qui  se 
charge  de  la  destruction  de  Calocuiiipa  eioletu,  ce  serait  Aiionialon  flavifrons  Gr. , 
d'après  le  très  intéressant  i'atctloijue  des  Hyménoptères  de  France,  de  J.  de  Gaulle. 

Avec  des  ennemis  aussi  entendus  et  si  universellement  répandus,  il  n'est  pas 
étonnant  que  cette  belle  chenille  devienne  si  rare,  malgré  les  ressources  que  notre 
flore  offre  à  son  espèce. 

En  tout  cas,  elle  a  un  rude  tempérament  :  passer  ainsi  du  Chou  à  l'Euphorbe, 
du  Prunier  à  la  Ciguë,  de  l'Asperge  à  la  Digitale  '  Elle  en  remontrerait  au  vulgaire 
Escargot,  mais  en  définitive  elle  n'est  pas  la  seule,  dans  le  monde  des  chenilles, 
à  pouvoir  .se  permettre  de  pareille*  fantaisies  gastronomiques. 

Vulaines-sur-Seine.  J.  Guignon. 


PotentiUa  verna  et  son  cecidozoon.  —  La  cécidie  en  question  (F.  d.  J .  N.,  XLI, 
p.  17  et  ls;XLII,  p.  86-87)  a  donné  son  Diptère  le  5  mai;  celui-ci  a  tout  l'air  d'un 
Auphondi/lia  nouveau.  Je  laisse  à  de  plus  compétents  le  soin  d'en  faire  une  descrip- 
tion détailli'e,  car  je  n'en  ai  obtenu  qu'un  seul  exemplaire  cf  et  une  quantité  d'hyper- 
parasites  hyménoptères  a   peu  preii  microscopique.s. 

J.  G. 


Polistes  gallicus  et  son  nid.  —  Le  plus  souvent  le  nid  des  Polistes  est  suspendu 
à  une  tige  sèche  de  l'in/ie.j,  de  Spirée,  de  Saponaire,  etc.,  et  toujours  à  l'air  libre 
et  en  prairie.  De  plus,  ce  nid  a  une  forme  franchement  ovale  allongée  et  est  alors 
soutenu  par  un  pilier  horizontal  et  excentrique  par  rapport  à  la  forme  générale 
du  nid.  Celui  que  j  ai  trouvé  dernièrement  était  fixé  sous  une  dalle  formant  le 
chaperon  d'un  mur  de  jardin.   D'où  nécessité  d'un  pilier  vertical. 

En  outre,  nid  d'une  forme  absolument  régulière,  avec  son  pilier  au  milieu  d'ime 
circonférence  impeccable. 

On  s'explique  fort  bien  que  l'architecture  des  Polistes  nichant  en  plein  air  et 
sur  le  côté  d'une  tige  plus  ou  moins  rigide  doive  différer  des  procédés  de  construc- 
tion à  adopter  dans  le  cas  qui  nous  occupe.  Solidité  du  support,  abri  contre  la 
pluie  et  facilité  de  travailler  à  son  aise  :  tout  cela  a  dû  contribuer  à  l'emploi  des 
moyens  propres  à  s'adapter  à  la  situation  nouvelle. 

Il  semble  que  ce  cas  n'a  pas  encore  été  relevé;  du  moins  c'est  la  première  fois 
que  je  le  constate,  malgré  le  nombre  des  nids  que  j'ai  déjà  rencontrés. 

J.  G. 


118  Notes  spéciales  et  locales. 

Diptérocécidie  du  Géranium  sanguineum.  ~  Cette.  anné«  encore,  le  22  juin,  j'ai 
constaté  sur  le  territoire  de  Samore-au,  chemin  des  Vasaniers,  de  nonihreusew 
cécidies  do  Pcnisia  f/crtiiiii  Kieff.  sur  le  Gri-tiiiiniii  xtinyuiiieinn,  dont  la  fleur 
gonflée  ne  s'ouvrait  pas.  Cette  cécidie  est  facile  à  récolter  avec  se«  habitante,  para- 
sit<'S  et   hjiM'rparîisites. 

On  sait  qu'avant  l'anthèse,  la  fleur  de  ce  dirainiun  est  déconibantc,  tandis  qu'elle 
se  dresse  lorsque  le  calice  s'oilvrc.  Ou  peut  donc  au  jugé  récolter  toutes  les  fleurs 
dressées  et  non  ouvertes  ou  seulement  eut r' ouvertes  mais  déformées  et  à  pétales 
flétris  et  noircis,  pour  être  amplement  pourvu  de  ce  Perrisia,  en  attendant  que 
l'insecte  parfait  et  ses  parasites  veuillent  bien  éclore  l'année  suivante.  On  peut 
trouver  cette  cécidie  et  son  cécidozoon  tant  que  dure  la  floraison   du   Géranium. 

J.  G. 

Inefficacité  d'un  moyen  de  protection  chez  les  Tortricides.  . —  Dans  le  dernier 
numéro  de  la  Feuille,  M.  Kabaud  écrit  ceci  :  u  Vx\  bouquet  de  branches  de  chêne, 
portant  un  assez  grand  nombre  de  chenilles  enfermées  chacune  dans  une  feuille 
pliéc,  a  été  placé  dans  un  coin  du  jardin  au  Laboratoire  d'Evolution.  Les  moineaux 
qui  ne  viennent  que  très  rarement  dans  le  jardin  ont  eu  vite  fait  de  découvrir  et 
de  manger  les  chenilles  qui  cependant  étaient  parfaitement  dissimulées  à  la  vue 
de  l'homme  ".  Et  M.  Kabaud  fait  remarquer  que  les  prétendus  «  moyens  de  pro- 
tection 11  n'ont  été  d'aucune  utilité,  et  qu'il  serait  intéressant  d'en  rechercher  la 
signification  exacte  au  moyen  d'expériences,   faciles  à  réaliser  aux  champs. 

C'est  une  de  ces  expériences,  expérience  faite  bien  par  hasard,  que  je  voudrais 
rapporter  en  y  rattachant  quelque*  réflexions  qui  se  relient  également  à  l'histoire 
des  chenilles  de  la  rue  d'Ulm. 

Le  Laboratoire  d'Evolution  possédait,  il  y  a  peu  de  semaines  encore,  un  chat 
qui  ne  négligeait  aucune  occasion  de  corser  son  menu  aux  dépens  des  moineaux 
assez  imprudents  pour  se  mettre  à  sa  portée.  Ce  chat  étant  mort,  dès  après  sa 
disparition  les  moineaux  vinrent  plus  nombreux  et  plus  fréquemment  dans  le 
jardin.  Le  bouquet  de  feuilles  de  chêne  ne  devait  pas  leur  échapper,  car  il  y  a  une 
chose  dont  on  ne  tient  pas  suffisamment  compte,  lorsqu'on  parle  de  la  facilité 
avec  lafiuelle  les  oiseaux  découvrent  une  proie  :  les  oiseaux  ont  une  très  grande 
acuité  visuelle,  c'est  parfaitement  juste  ;  mais,  outre  cette  vue  perçante,  ils  montrent 
une  inlassable  activité  On  peut  dire  que  l'oi.seau  est  un  u  fureteur  »  acharné,  aussi 
bien  le  vautour  qui,  planant  à  des  hauieurs  telles  que  nous  ne  pouvons  l'apercevoir, 
survole  pendant  des  heures  entières  son  territoire  de  chasse,  que  le  grimpereau 
recherchant  devs  œufs  d'in.sectes  dans  les  anfractuosités  des  écorces.  Les  oiseaux, 
cela  a  été  bien  vu  pour  le  vautour,  connaissent  en  détail  leur  territoire  de  chasse 
et  se  dirigent  de  préférence  vers  ce  qui  frappe  leur  vue  pour  la  première  fois  :  les 
moineaux  de  la  rue  d'Ulm,  par  exemple,  auront  découvert  la  masse  verte  du 
bouquet  de  feuilles  de  chêne  dès  que  ce  bouquet  a  été   mis  en  place. 

Ce  point  étant  acquis,  l'enroulement  de  la  feuille,  cachant  la  chenille  aux  yeux 
de  l'homme  devait-il  «  protéger  n  cette  chenille  contre  l'oiseau?  Voici  le  fait  expé- 
rimental qui  me  permet  de  répondre  :  non,  bien  au  contraire. 

Au  mois  d'avril  dernier,  nous  remettions  en  liberté,  à  la  campagne,  une  mésange 
à  tête  bleue  (Parus  cœruleus  L.).  Rendue  familière  par  plusieurs  mois  de  captivité, 
elle  se  percha  aussitôt  sur  un  pruniei  voisin  dont  un  certain  nombre  de  feuilles, 
enroulées,   logeaient  une  chenille. 

Immédiatement  la  mésange  se  mit  à  la  recherche  de  sa  nourriture  comme  si  elle 
n'avait  fait  aucun  séjour  en  cage.  Pendant  plus  de  vingt  minutes,  deux  autres 
pei-sonnes  et  moi  avons  pu  la  suivre  dans  sa  chassi;  aux  chenilles;  rien  ne  l'en 
détournait,  ni  le  bruit  de  nos  voix,  ni  même  l'approche  de  la  main  ou  d'une  canne. 

La  mésange  se  dirigeait  rapidement  vers  les  feuilles  enroulées  qu'elle  explorait 
et  qu'elle  .semblait  même  explorer  de  préférence  à  toutes  les  autres  :  ceci  nous  a 
beaucoup  frappés  et  nous  avons  eu  l'impression  que  la  mésange,  guidée  par  sa 
mémoire,  allait  droit  vers  les  feuilles  que  l'expérience  acqui.se  avant  la  captivité 
lui  avait  appris  renfermer  des  chenilles.  Il  s'agirait  ici  du  souvenir  de  la  forme 
de  la  feuille  et  non  d'une  acuité  visuelle  spéciale  permettant  à  l'oiseau  de  voir 
de  loin  la  chenille  qui  échappait  à  notre  vue  A  plusieurs  reprises,  en  effet,  la 
mésange  a  exploré  des  feuilles  enroulées  ne  renfermant  plus  de  chenilles.. 

Il  nous  a  paru  que,  pour  la  mésange,  il  n'existait  pas  un  rapport  étroit  entre 
une  certaine  forme  de  feuille  et  son  contenu,  car  l'oiseau  examinait  aussi  bien  les 
feuilles  roulées  par  des  chenilles  que  celles  boureouflées  et  recroquevillées  par  des 
colonies  de  pucerons  dont  elle  s'éloignait  sans  y  toucher. 

Il  en  résulte  qu'une  mésange  apprend  à  explorer  diverses  feuilles  déformées,  en 
relation  plus  ou  moins  directe  avec  la  présence  des  chenilles  qu'elle  recherche,  et 
que  cette  acquisition   persiste   après   plusieurs   mois  de  captivité. 


Notes  spéciales  et  locales.  119 

Par  consôiiuont,  le  fait  pour  une  cliciiillo  de.  vivre  dans  une  feuille  enroulée  ou 
pliée,  loin  d'être  un  <■  moyen  de  ))votection  »,  sera,  tout  au  contraire,  une  attraction 
pour  le  prédateur  et  une  caus<'  de  disparition  pour  la  clienillo. 

(Vest  ce  que  nionlre  la  manière  de  procéder  de  la  mésange  ;  c'o«t  ce  que  montrent 
également  les  moineaux  parisiens.  Ceux-ci,  comme  tous  ceux  de  leur  espèce,  nour- 
rissent leurs  petits  exclusivement  avec  des  insectes;  ils  savent  leur  faii-e  la  chasse 
et  peuvent  connaître  les  cachettes  à  chenilles  :  les  chenilles  que  ^ir/iuilnifiit  les 
feuille«   enroulées   ne   pouvaient   échapper  à   leurs   investigations. 

Boigny  (Loiret).  A.  Chappellier. 

Même  sujet.  —  Dans  le  dernier  numéro  de  la  Feuille  des  Jeunes  IWiiurti/istes, 
M.  E.  Rabaud  rapportait  une  observation  tendant  à  prouver  l'inefficacité  du 
moyen  de  protection  offert  aux  chenilles  de  Tortricides  par  leur  habitat  dans 
une  feuille  roulée.  Je  rapprocherai  du  fait  constaté  par  M.  Rabaud  une  obser- 
vation que  j'ai  faite  moi-même  pendant  l'été  1908  à  Domont  (S.-et-O.).  Dans  une 
haie  de  charme  et  d'aubépine  où  avaient  vécu  de  très  nombreuses  chenilles 
de  Tortricides  de  diverses  espèces,  s»;  trouvaient  à  cette  époque  de  l'année 
une  grande  quantité  de  chrysalides  abritées  dans  des  feuilles  roulées.  J'ai  pu 
observer  que  ces  chrysalides  étaient  détruites  par  une  espèce  de  musaraigne  dont 
je  n'ai  pu  capturer  aucun  individu,  mais  qui  devait  être  C'rocidura  araneus 
Schieber.  Les  petits  insectivores  recherchaient  avec  vivacité  les  feuilles  roulées 
et  se  montraient  fort  habiles  à  extraire,  avec  les  pattes  antérieures,  les  chrysalides 
dont  ils  faisaient  une  véritable  hécatombe.  Il  est  bien  évident  que,  dans  oe  cas 
particulier,  la  feuille  roulée,  loin  de  protéger  la  nymphe  de  l'insecte,  ne  pouvait 
que  déceler  sa  présence  au  petit  mammifère  qui   la  recherchait. 

L.  Chopard. 


Le  Sedum  dasypbyllum  dans  la  flore  française.  —  La  distribution  géographique 
de  cette  Crassulacée  dans  notre  pays  est  assez  irrégulière  et  en  général  mal  connue. 
Nulle  dans  l'Ouest  et  le  Nord  de  la  France,  au  moins  à  l'état  spontané,  naturalisée 
sur  quelques  points  de  la  Normandie,  rare  aux  environs  de  Paris,  où  elle  a  été 
probablement  introduite,  elle  est  assez  commune  sur  les  vieux  murs,  les  rochers 
granitiques  et  volcaniques  du  Plateau  central  et  y  atteint  jusqu'à  1,500  mètres. 
On  la  retrouve  dans  les  Vosges,  le  Jura,  puis  dans  les  Cévennes,  les  Pyrénées,  la 
région  méditerranéenne,  les  Basses-Alpes,  l'Ardèche,  etc.  Son  aire  géographique 
comprend  la  Grande-Bretagne,  peut-être  l'Islande,  le  Portugal,  l'Europe  centrale 
et  méridionale,  l'Afrique  septentrionale. 

Les  rameaux  de  l'inflorescenoe  sont  ordinairement  glanduleux.  Une  variété  du 
Sedum  dasyphi/Uum  souvent  considérée  comme  une  espèce  distincte,  le  Sedum 
brevifolium  DC.,  est  entièrement  glabre. 

Ernest  Maxinvaud. 


Plantes  rares  du  département  des  Côtes-du-Nord.  —  Voici  la  liste  des  plantes 
considérées  comme  rares  dans  le  département  des  Côtes-du-Nord  ou  même  non 
encore   signalées. 

Saponaria   vaccariu   L.   —   Probablement   introduit   par   la   culture;   se   trouve   à 

Plouër 
SiiKipis  alba  L.  —  Cultivé  à  Plouër  comme  fourrage. 
Ârahis  sngittata  L.  —  C.  sables  de  Saint-Cast. 

Alsiiie  tenuifolia  L.  —  C.  dans  les  landes  du  marais  de  la  Briantais,  à  Lancieux. 
Hyperirum  7nuntnnum  L.  —  C.   pointe  de  la  Garde,  à  Saint-Cast. 
Acer  netjundo  L.  —  Tend  à  se  multiplier  et  est  planté  à  Langoat,  Saint-Thelo  et 

dans  un  certain  nombre  de  localités. 
iVelilofus  alba  Desr.  —  C.  dans  les  sables  de  salines,  à  Matignon  et  aux  environs. 
Epilobivm  ain/ustifolium.  —  Forêt  de  Lorge,   près  de  la  gare  de  L'Hermitage. 

Sur  la  voie  du  chemin  de  fer,  près  de  Dol. 
Epilobium  liirsutum  L.  —  CC.  bords  du  Frémur,  Pléboulle. 
Tillœa  musrosa  L.  —  CC.  Lesraonts,  Plouër. 
Petroselinum  segetum  L.  —  CC.  Quatrevaux,  Saint-Cast. 
Peucedanum  hincifolium  L.  —  CC.  La  Motte  et  ses  environs. 
Fetasites  vulr/aris  L.  —  Matignon,   près  du  cimetière. 

Erigeron  canadensis  L.  —  CC.  dans  presque  toutes  les  gares  du  réseau  de  l'Ouest. 
Erigeron  acris  L.  —  CC.   La  Digue,  en  Matignon. 
Gnaphalium.  silvatinim  L.  —  CC.   Plessala,  Plouguenast,  La  Motte. 
Onopordum  acanthum  L.  —  C.  Plouër,  Matignon. 


120  Notes  spécialex  et  locales. 

Sili/buiH  mariiiiium  L.  —  C.  Le  Port,  en  Plouër. 

J'Iiyteitma  spiidliiin  L.  —  G.   I>'  Canibuiit  et  La  Motte. 

Monotni/M  hypDpitys  L.  —  Pk-ssala. 

Viiicii  miiKir  L.  —  C.  à  Plouëi',  Plouguciiast,  La  Motto. 

Lil/iospermiim  officiwi/i'  L.  —  CC.   valléo  clo  la  Ivancc  à  Plouër. 

Diitura  s/n/itKj/iium  L.  — •  CC.    Lo  Caiiiboiit. 

I.innriii  niiiior  Desf.  —  C.  gari'  do  La  Brohinière. 

.Vrjifta   raiariii   L.   —  C.    Saint-Vincent,    prè.s  Rothéneuf. 

Euphorhid  hitliyrix  L.   —  C.   tons  les  boris  clo   la  llance,   Plouër. 

(Jucicus  puluatris  L.   —  Planté  à   Plouër,   à   Langast  et  dans   d'autres  endroits. 

Tend  à  se  répandre. 
S/ilij  purpurea  L.  —  Plouër,  planté. 

Alyrica  Gale  L.  —  C.   landes  humides  de  La  Motte  et  du  Cambout. 
A/isma  iJamiisonium  L.  —  AC.   Plouër. 

Orchiis  pyramidalis  L.  —  C.  Saint-Cast  et  l'île  des  Ebihens,  Quatrcvaux,  etc. 
Opiirys  apifera  Huds.  —  C.  Quatrevaux,  près  N.-D.  du  Guildo. 
àSpiranthes  œstiralis  Rich.   —  C    landes  humides  du  Cambout. 
Narfheciuin  ossifragiiin  Huds.  —  C.  landes  humides  de  La  Motte  et  du  Cambout. 
Carex  ■pallesccnx  L.  —  AC.   Plouër. 
Leersia  oryznidcs  L.  —  C.  La  Motte,  Plossala. 
Jù/uinetiim  iciwateia  Ehr.  —  C.   Saint-Cast,  grève  des  Calots. 
Osmiindti  rpi/filis  L.  —  C.  tous  les  ruisseaux  de  La  Motte  et  de  Plessala. 
Sflinum  car  ri  fol  in  L.  —  C.  tous  les  ruisseaux  de  Plessala  et  de  Langast. 
l'olystic.hum  thclypteris  Roth.  ■ —  AC.   étang  du  Rot,  en  Saint- Juvat. 
yanhiriis  Larhcnalii  God.  —  C-  Le  Chêne- Vert,  en  Plouëi-,  et  bords  de  la  Rance. 
Arum  maculaium  L.  — •  CC.   Plouër,  Plessala. 

Je  m'arrête  là  pour  aujourd'hui;  j'espère  que  cette  faible  nomenclature  pourra 
peut-être  rendre  service  à  quelques  botanistes 

Plouër  (Côtes-du-Nord).  Abbé.  A. -M.  Frostin. 


BIBLIOGRAPHIE 

Ecurcuih  et  Peupliers.  —  Sous  ce  titre,  la  Section  de  Sylviculture  de  la  Société 
des  Agriculteurs  de  France  a  publié  une  communication  de  M.  D'Anne,  d'où  il 
ressort  que  l'Ecureuil  est  décidëment  nuisible  et  doit  être  considéré  et  traité  comme 
tel.  Cette  intéressante  placjuette  signale  la  nature  des  dégâts  et  leur  conséquence 
sur  le^  Peupliers;  prouve  la  sulpabilité  de  l'Ecureuil  par  les  faits  observés;  explique 
la  raison  et  l'époque  de  ces  dégâts;  propose  l'unique  remède  qui  est  la  destruction 
sans  trêve  ni  merci  de  l'Ecureuil  dont  la  malfaisance  est  générale,  malgré  sa  gen- 
tillesse, et  termine  par  un  appel  à  une  entente  entre  tous  les  intéressés,  soit  gardes 
forestiers,   soit  simples  particuliers. 

Qiie.-itinii.i-  biologiques  actuelles,  collection  de  Monographies  publiées  sous  la  direc- 
tion de  M.  A.   D.\STREj  Membre  de  l'Institut,  Professeur  à  la  Sorbonne. 

Sous  lo  titre  général  u  Questions  hioJoyiques  actuelles  »,  la  librairie  Hermajin 
entieprend  une  collection  de  Monogiaphie.s  où  seront  passées  en  revue  les  questions 
qui  ont,  ces  derniers  temps,  particulièrement  retenu  l'attention  des  expérimen- 
tateurs, dans  les  domaines  de  la  Physitiue  et  de  la  Chimie  biologiques,  de  la  Physio- 
logie, de  la  Biologie  expérimentale. 

Ces  Monographies  seront  donc  d'abord  de  bonnes  revues  générales  des  questions 
qu'elles  traiteront;  elles  en  donneront  la  bibliographie.  Mais  elles  seront  aussi  des 
exposés  critiques.  Les  auteurs  ne  se  borneront  pas  à  enregistrer  l'un  après  l'autre 
des  résultats  souvent  di.scordants  :  on  leur  demandera  au  contraire  de  les  critiquer 
et  au  besoin  de  les  systématiser  suivant  leurs  vues.  Beaucoup  do  monographies 
pourront   ainsi   prendre   un  tour  original. 

Monographies  parues  :  Larguier  des  Bancels,  Le  Goût  et  l'Odorat,  un  vol. 
gr.  in-8°  de  x-94  pages,  cart.  toile  angl.,  3  fr.  50.  —  Louis  Morel,  Les  Parathyroules, 
un  vol.   gr.   in-8°  de  344  pages,   cart.   toile  angl.,   10  fr. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  Obcrthilr,  Rennes— Paris  (2510-12) 


TARIF   DES   ANNOIfCES   POUR   LA   42'   ANNÉE 


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1/2  page 12  » 

1/4     —  7  »       |>  Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

1/8     —  4  » 

1/12  — 3  » 


AVIS    AUX    SOUSCRIPTEURS 
S'adresser  à  M.  COSSMANN,  110,  faubourg  Poissonnière,  PARIS  (X") 


VIENT     DE     PARAITRE 

CONCHOLOGIE    NÉOGÉNIQUE 

DE    L'AQUITAINE 

Par     mm.     COSSMANN     &     PEYROT 

Premier   volume    :    Pëlécypodes  '(Clavagellidae    à    Lucinidae), 

texte  in-4°  avec  28  pi.  in-4"  en  phototypie, 
3    cartes    et    nombreux    croquis    dans    le   texte. 

Prix  :    65  fr. 

Envol    Irarxco    contre    niaixdat    postal. 

Le  second  volume  (Fin  des  Pélécypodes  et  Supplément)  est  sous  presse. 


SOMMAIRE    DÛ    W»    500 


E.  Langrand  :  Les  Oyats  et  les  Dunes.    • 

D'  J.  Villeneuve  :  Les  Travestis. 

Ph.   Dautzenberg  :  La  {annule  conchyliologique  marine  de  Paris-Plage  (Pas-de-Calais). 

P.  Manuel  :  L'Oppidum  du  Cruzel,  près  de  Poiivourville  (banlieue  de  Toulouse). 

Notes  spéciales  et  locales  : 

.     La  chenille  de  Calocampa  exolela  et  les  plantes  basses   J.  G:.   .1.  GiaGNON''. 

PotenUlla  verna  et  son  cécidozoon  (J.  G.). 

Polistes  galticu^.  et  son  nid  (J.  G.). 

Uiptérocécidie  du  Gcranium  sanguineum  (J.  G.). 

Ineflicacilé  d'un  moyen  de  protection   chez  les    Tortricides  A.  Chappellier). 

Même  sujet  (L.  Chopauu).  ,       ' 

Le  f^cdum  dasyphyllum  L.  dans  la  floi-e  française  (Ernest  Malinvaud). 

Plantes  rares  du  département  des  Côtes-du-.\ord  (Abbé  A. -M.  Frostin). 
Bulletin   bibliographique. 

Echanses. 


BVLLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  A.-L.  Tourchot,  directeur  du  Laboratoire  Officiel  Provmcial,  à  St-Hyacinthe, 
province  de  Québec,  Canada,  demande  des"  Lépidoptères  en  papiers,  1"^  choix, 
d'Europe:  parmi,  ceux  originaires  de  Provence  ou  s'y  rencontrant;  en  particulier 
.les  espèces  suivantes  :  C.  jasius;  Chœrsc.  Nereii ;  Ach.  atropos;  Sph.  covolvuli; 
Deil  ev phorhiœ;  Celerio  elpenor;  Lasioc.  pruni  et  quercifolia;  Pœcilocampa  Du- 
meti;  Pap.  podaliriy,s;  Chelonia  diverses;  Catoccda  diverses;  Van.  lo,  grande 
variété;  Callimorphe  Hera,  var.  jaune  et  le  rou^e'^apatura,  etc.;  en  échange  de 
Lépidoptères  en  papiers  du  Canada  ou  d'autres  pays. 


M.  Henri  Guiraud,  de  la  S.  E.  S.  N.  de  Nîmes,  géologue  à  St-Jîan  de  Valériscle 
(Gard),  derrière  l'Eglise.  —  Demande  à  entrer  en  rflations  d'échanges  :  il  <  Kre 
roches,  minéraux,  minerais  et  fossiles  des  Cévennes  ;  il  dé.sire,  à  l'exclusion  de 
toute  autre  chose,  des  Ammonites  et  Belemnites  Jurassiques  et  Crétacées  de  la 
Région  des  Causses  et  du  Bassin  du  Ehône.  —  Prière  de  lui  envoyer  liste 
A'ohhita. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

nu  10  Juin  "au  5  Juillet  1912 


De  la  part  de  :  MM.  le  D'  Delmas  (L  br.);  Dollfus  (5  br.);  Eynard  (1  br.); 
Falcoz  (1  br.);  Guignon  (2  br.);  Pictet  (1  vol.);  D--  Eiel  (2  br.);  Virieu  (3  br.). 

Total  :  1  volume,  15  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  o  Juillet  1912 

1        ■      :: — : ■-. 

Volumes  (de  plus  de  100  pages).... 6.232   ,  ^^^^   ^^^  v^cne^ûs  pério- 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 44.987  '  ,.  '*^ 

Photographies  géologiques 270  )     •  4      • 


^^^l'"-  Septembre  1912      —      V=  Série,  42-=  Année  —  N'501.,~j.    /^ 

LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"''  janvier 

(au  lieu  du   1"^'  novembre) 


u 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  — Paris 


191  2 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  FRANCE 


Becrmanx  (de)  et  Gougerot.  —  Les  Sporotrichoses,  in-S'/SôS  p.,  avec  8  planches 
et  181  fig.  —  Paris,  Alcan.  —  2«1  fr. 

Campagne  (A.)-  —  Les  Forêts  pyrénéennes.  Evolution  à  travers  les  âges.  Etat 
et  rendement  actuels.  Avenir  économique,  in-S",  xi-190  p.  et  graphique.  —  Paris, 
Laveur. 

DoGNiN  (Paul).  —  Hétérocères  nouveaux  de  l'Amérique  du  Sud,  fasc.  V,  in-8°, 
12  p.  —  Rennes,  imp.  Oberthiir. 

Fabee  (J.-H.).  —  Les  Ravageurs.  Récits  sur  les  insectes  nuisibles  à  l'agriculture. 
in-18,  288  p.  —  Paris.  Delagrave.  —  3  fr.  50. 

Géraed  (G.).  —  Manuel  d'anatomie  humaine,  gr.  in-S",  xiv-1198  p.  et  900  fig.  — 
Paris,  Steinheil. 

Guérard  (G.).  —  Recherches  microscopiques  et  physiologiques  sur  l'Ivoire  et  ses 
formes  secondaires  (thèse),  in-S",  80  p.  et  5  planches.  —  Paris,  imp.  Mersch. 

La  IJocque  (A.  de).  —  Les  Champignons  comestibles  et  vénéneux,  in-8°,  1j8  p., 
12  planches  et  25  fig.  —  Paris,  Nodot. 

XoTEE  (R.  de).  —  Les  Eucalyptus.  Culture,  exploitation,  propriétés  médici- 
nales, in-8°,  125  p.  -^  Paris,  Challamel. 

PoBÉGuix  (H.).  —  Les  plantes  médicinales  de  la  Guinée,  in-8°,  85  p.  —  Paris, 
Challamel. 

Roi'Y  (G.).  —  Flore  de  France  ou  description  des  Plantes  qui  croissent  sponta- 
nément en  France,  en  Corse  et  en  Alsace-Lorraine,  t.  XIII,  in-8'',  viii-548  p.  — 
Paris.  Deyrolle.  —  10  fr. 

TouRBEZ  (P.).  —  Action  physiologique  de  quelques  poisons  minéraux  sur  la 
cellule  végétale  (Diplôme  d'études),  in-8°,  19  p.  —  Alger,  imp.  Baldachino-Viguier. 

Vermorel  (V.).  —  Le  Mildiou,  son  traitement,  in-16,  44  p.  avec  fig.  —  Paris, 
librairie  Maison  Rustique.  —  0  fr.  30. 


M.  MAUREL,  retraité  de  gendarmerie,  à  Digne  (Basses-Alpes) 

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Papillons  des  deux  espèces  sortant  de  l'élevage,  0  Ir.  50. 


I 


l'f  Septembre  1912         —  V"  Série,  42=  Année  —  N»  501 


LIBRARY 

NEW  YORK 

BOTaNICAL 

QARDEN 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


L'IMPORTANCE  DE  LA  PHYSIOLOGIE  POUR  L'ENTOMOLOGIE  APPLIQUÉE 


Bien  ciue  rEiiloiunldgic  :i|i|ilii|iir'c  ail  pris  un  i^iaïul  cssoi-  cL  que  le  noiulice 
de  ses  adeptes  augmeiile  tuus  les  juurs,  le  rli;:iii|)  de  reclierches  de  celle 
partie  de  la  zoologie  est  resté  restreint.  En  cllel,  un  s'est,  jusqu'à  présent, 
contenté  d'étudier  le  côté  extérieur  de  la  biologie  des  espèces  nuisibles,  d'en- 
registrer leurs  parasites  et  de  trouver  empiriquement  des  moyens  de  destruc- 
tion, tandis  que  des  recherches  physiologiipies  font  presque  entièrement 
défaut.  Il  est  iiourlaiit  iiidénialjle  (jue  des  lecherches  de  ce  genre  contribue- 
raient beaucoup  au  progrès  de  l'Entoniologie  appliquée  pai'ce  qu'elles  nous 
expliqueraient  souvent  des  phénomènes  de  la  vie  de  ces  ennemis  de  nos  cul- 
tui-es  et  nous  donneraient  de  précieuses  indications  pour  la  lutte  contre  eux. 
Il  me  serait  donc  permis  d'exposer  ici  l'inipijrtance  de  la  Physiologie  pour 
cette  branche  do  l'Entomologie  en  |)arlant  de  sujets  doni  je  me  suis  occupé 
personnellement. 

Les  Tropismes 

A  rencontre  de  ce  qui  s'est  passé  dans  la  Botanique,  les  tropismes  n'ont 
attiré  que  depuis  relativement  peu  de  temps  l'attention  de  ceux  qui  s'occupent 
d'objets  appartenant  au  règne  animal.  D'après  ce  que  je  sais  de  l'historique 
des  tropismes  des  animaux,  les  premières  recherches  ont  été  faites  sur  cette 
question  par  les  auteurs  qui  ont  étudié  le  chiiniotropisme  des  leucocytes,  par 
Ilermann  et  par  moi.  Tandis  ([ue  je  ((uistatai  pour  la  première  fois  chez  les 
animaux  l'irritabilité  provoquée  par  le  contact  (qu'on  a  dénommée  plus  tard 
«  sléréotropisme  »,  <(  tigmotropisme  »,  etc.),  Hermann  découvrit  le  galvano- 
tropisme  en  expérimentant  sur  les  têtards.  Plus  tard,  des  éludes  approfondies 
ont  été  faites  par  I.  Loeb  sur  les  divei's  tropismes  des  animaux. 

Parmi  ces  réactions  appelées  tropismes,  l'héliotropisme  nous  intéresse  ici 
plus  particulièrement,  car  c'est  lui  qui  forme  la  base  de  la  destruction  des 
insectes  nuisibles  à  l'aide  de  la  lumière  artilicielle. 

Les  modestes  débuts  de  cette  méthode  remontent  jusqu'en  1787,  où  l'abbé 
Boberjot,  curé  de  Saint-Vérand,  près  de  Jlàcon,  capturait  la  Pyrale  (0.  piUfi- 
hana)  en  mettant  des  chandelles  sur  la  fenêtre  ou  en  répartissant  des  feux 
^  dans  les  vignes.  Bien  que  depuis  cette  époque  lointaine  la  destruction  des 
22  insectes  nuisibles  au  moyen  de  pièges  lumineux  ail  atteint  une  très  grande 
ÇQ  I)erfection  et  qu'elle  ait  provoqué  un  nombre  immense  de  publications,  très 
.— <  peu  de  ces  expérimentateurs  se  sont  laissés  guider  par  des  principes  scienti- 
d.  fiques.  Ainsi,  à  quelques  rares  exceptions  près  (Perraud),  on  a  complètement 
^  négligé  d'examiner  par  le  spectroscope  la  source  lumineuse  et  d'étudier 
"attraction  des  différentes  paities  du  specli-e  solaire  pour  les  différentes 


tO 


.  122  J.  Dr.wiT/.  —  Pliysiohxiie  pour  VEnlomolngie  applicpiéc. 

ospùccs.  Le  inrinc  i-ciJidchi'  doit  (Mrc  l'ail  à  ce  gciii-c  (rcxitriiciices  en  ce  ijiii 
(■niici'i-iic  rcxiiincn  |ili()l()iiirli-i(|iic  des  liiiiiièirs  ai-lilicicllcs  ('ni|il(i\r'PS. 

I,;i  |)i()|)iiiliiiii  dans  lai|ii('llc  les  ilciix  sexes  sdiil  ra|iliii(''S  à  l'aide  de  piètji's 
liiiniiieiix  esl  iiii  aiilre  poiid  i|ui  iiiéi-ile  iiiiti-e  allenlinii.  .Ndinhre  de  |iei-soiiiies 
iKMis  iiid  iiuli(|iié  le  cliiri're  des  niàles  et  des  lenielles  de  Iciii-s  pi'ises,  mais  il 
a'a  |ias  élé  iiossihle  de  (N'iliiiee  une  lèi^le  (]iiele(iii(]ue  de  leiii's  données.  Des 
expériences  pmiisiii\ies  par  aidj  peiulaid.  pliisieiirs  années  à  la  station  de 
Xillerianclir  il!h('iiici  in'oid  pei-mis  de  conslaier  (pie  la  |ii-iipiali(iii  des  femelles 
des  l,(''pid(iplri-es  piises  dans  les  lam(ies  à  acélylène  (pliaic  .Mi'mIiisc  \  iMinorei) 
ne  varie  p(uir  nn  i,'rnui)e  dunné  (]ue  dans  des  linnles  relalivenieni  restreintes 
el  (pie  ces  pcdpdrlions  s'appioclienL  dans  chaipie  ^'ruupe  d'un  certain  chilTre. 
INnir  les  iîdndiycidcs  ce  cliiiïre  était  4  %,  pour  les  iXoctuelles,  Géomelrides  et 
Micrdiépiddptèri's,  l!l.  21  el  '2H  ";,.  relativement.  La  proportion  des  femelles 
ca|i|in-ées  aui,'nieidait  ddac  en  allaid  des  iidndiycides  aux  .Mici'dl(''pid()|il('res. 
Ouant  à  ce  dernier  .i,'rdnpe,  I.  I.abdi'de  et  mol  avdns  cimstaté  (pie.  pdiir  la 
(Idchylis  et  la  l'yrale,  les  deux  reddiilables  ennemis  de  la  vigni\  la  prd|)drlidn 
des  femelles  (pi'on  avait  |irise.s,  .soit  à  l'aide  de  lampes  à  pétrole  soit  à  l'aide 
de  lampes  à  acétylène,  était  de  40  %,  ce  (|ui  correspond  à  la  règle  (jne  je 
viens  d('ii(iiicer.  La  réaction  (pi'on  désigne  sous  le  nom  de  plidtolropisrne 
\arie  donc  d'après  le  sexe,  et  il  paraît  (pic  celle  xariahilili''  esl  sdiimise  à  des 
lois  spéciales. 

i.e  plididtrdpisiiie  se  fait  enc(n-e  remaiMpier  dans  heaucdiip  de  cas.  Ainsi,  la 
lar\e  de  VEiUiviimpa  adiinibvdhi  se  tiduve  en  général  sur  la  surface  des 
feuilles  du  cerisier  dont  elle  se  iidiiri  il.  (ir,  E.  Moïz  a  constaté  que  celte  lai've 
place  sa  surface  dor.sale  dans  la  direcliiin  des  layons  solaires,  de  sorte  qu'elle 
iorme  avec  eux  un  angle  droit.  L'insecte  est  donc  forcé  de  se  tenii'  sur  la 
surface  des  feuilles  et  de  s'y  nourrir.  Nous  ne  pouvons  ici  entrer  dans  d'autres 
détails,  mais  il  sera  permis  de  lappeler  que  le  pliototropisme  décide  souvent 
les  insectes  à  choisir  leur  liahitat.  Tantôt  ils  se  cachent  sous  son  influence 
dans  la  terre  ou  .sous  les  pierres  (phototropisme  négatif),  lanlùt  ils  mènent 
leur  existence  en  pleinQ  lumière  (|).  positif).  Ils  cliercheid  leur  nourriture 
pendant  la  nuit  ou  pendtlnt  le  jour.  Tous  ces  [ihénomènes  se  trouvent  sous  la 
dépendance  d'un  seul  genre  de  réaction.  Mais  cette  (piestion  devient  plus 
intéressante  encore  ldrs(pi'on  se  lappelle  (pi'dswald  a  reconnu  qu'il  existe  un 
ra|ipoii  entre  le  phototropisme  et  la  présence  d'enzymes  dans  l'organisme. 
D'ajirès  lui  les  insectes  positivement  phototropiques  sont  riches  en  catalase 
et  i>auvres  en  |)eroxydase,  tandis  que  les  insectes  négativement  plmtolro- 
pi(pies  se  trouvent  dans  une  situation  d|qiosée. 

Des  |iliéndm(''nes  iidiuhreiix  (pie  nous  observons  tous  les  jours  chez  les 
animaux  inférieurs  s'expliquent  par  i'acti(jn  qu'exerce  sui'  eux  le  contact  (thé- 
l'éotropisme).  Elle  fut  observée  pour  la  première  fois  par  J.  Massart  et  par 
moi  chez  les  spermatozoïdes  des  animaux  qui  ont  la  particularité  de  se 
mettre  en  contact  avec  la  surface  de  corps  solides  ou  de  pénétier  dans  des 
corps  poreux.  Beaucoup  d'animaux,  les  Vers  de  terre,  les  Nématodes  et 
d'autres  groupes  se  ciimpditent  de  la  même  façon.  Aussi  utilise-t-on  cette 
réaction  pour  la  destruction  des  espèces  nuisibles.  Ces  méthodes  sont,  il  est 
vrai,  en  usage  depuis  longtemps  sans  (pi'on  se  rende  compte  du  principe 
scienlili(pie  (pii  en  tdi  nie  la  base.  La  pratiipie  avait  devancé  la  théorie.  La 
capture  des  larves  du  Ciiipitrapsd  poiiKiiicllu  à  l'aide  de  ceintures  dont  on 
entoure  les  troncs  des  pommiers  s'exjiliipie  de  cette  manière.  La  même  chose 
est  vraie  pour  les  jiièges  se  coin|iosant  de  morceaux  d'étoffes  ou  de  morceaux 
de  papier  enroulés  qu'on  attache  dans  les  pays  viticoles  aux  vignes  dans  le 
l)ut  de  capturer  les  vers  de  la  Cochylis  ou  de  VEudemis.  Les  pièges  formés 
par  des  planchettes  nu  des  pierres  aplaties  (pi'on  place  sur  le  sol  des  jardins 


J.  Dewitz.  —  Physiologie  pour  iKnlomologie  appliqu(''e.  123 

|i(il;i,ii:('i-s  cl  sons  |csi|iii'lli's  si'  i-assciiihlciil  les  l.iiiiaccs.  les  Xovs,  les  l'crce- 
(ii-rillc  cl,  iiiaiiilcs  autics  cs|icccs  iiiiisililcs.  soiil  (\:,mIciiii'IiI  des  engins  aiix- 
iliicls  la  icaclion  dn  cunlacl  l'uniiiil  les  \icliiiics. 

Les  insectes  sont  souvent  guidés  par  riiiIlnciK  r  du  rontacl  dans  l'accom- 
plissement de  leurs  fonctions  sexuelles.  Ils  clioisissrul  par  e\eini)le  poui'  la 
ponte  de  leurs  (l'ids  l'eiulroil  ipii  leur  est  indiqué  par  la  sensibilité  de  l'exlré- 
mil(''  de  leur  ahdonien.  "Les  Saulei'clli's  cntonecnl  celle  dernière  dans  un 
milieu  coiuiiacl  dei're),  tes  l'a|iillons  de  la  Cnchiilix  et  de  l'Iùidciiiis  choisissent 
ascc  sou  aide  sur  le  Ijouton  Itorai  ou  le  raisin  rendinil  (pii  leur  parait  con- 
M'iiir  poni'  la  lixation  de  l'n'uf.  ImiUii,  nos  Mouches  exphncul  nu  morceau  de 
\iaude  a\ec  l'extréinili'  di'  leur  alidomen  iprcllcs  allougcid  cl,  n''ti-aclent 
conuiie  nu  doigt.  Lors(nrclles  ont  li-ou\é  une'  (''troile  tente,  elles  ne  tardeid 
pas  à  y  iutroduii-e  cet  oi-gane  et  à  (lépos(>r  les  cents. 

Chez  certaines  Chenilles  conuiu'  che/.  celles  du  <i.  iicii.sli-iii,  on  peut  remar- 
(jner  (|ne  deux  individus  adultes  se  placeni  l'un  coidre  l'autre  (A.  Seitz).  Ce 
phénomène,  qui  peut  être  inlei-prélé  comme  ri'sidlal  de  l'iniluence  du  contact, 
nous  mène  an  socialisme  des  insectes.  Celui-ci  a  une  assez  grande  im|>ni-tance 
piuu-  la  protection  des  récoltes  parce  qu'il  l'acilile  la  destruction  des  insectes 
qui  vivent  en  coumumauté.  Certaines  espèces  comme  les  Sauterelles  passent 
loide  leui-  vie  ensendjie  et  foi'ment  des  troupeaux  aussi  bien  à  l'étal  adulte 
(jue  pendant  leur  jeunesse.  D'autres,  comme  beaucoup  de  Chenilles,  se  dis- 
perseid  et  deviennent  solitaii'cs  lors(]ue.  avec  l'âge,  l'état  physiologique  de 
leur  oi-ganisme  subit  des  cliangements.  Cependant,  l'iniluence  des  factcui-s 
extérieurs  ou  intérieurs  peut  i-élablii'  l'ancienne  situation  et  l'amener  au  socia- 
lisme les  espèces  qui  étaient  dexeiiues  solitaires.  Ce  ]ihi''nomène  n'est  pas 
|u-opre  aux  insectes  parce  qu'il  se  i-enconlre  un  peu  partout  chez  les  animaux. 
Les  oiseaux  se  rassemblent  en  automne  lorsipie  la  température  commence  à 
l)aisser,  les  Loups  eux  aussi  forini-nl  des  troupeaux  sous  l'influence  de  la 
l'igueur  de  l'Iuver,  les  Poissons  montent  jiar  bandes  dans  les  fleuves,  rivières 
et  ruisseaux  à  l'approche  de  la  maturité  des  ]>roduits  sexuels.  Il  paraît  donc 
(|ue  c'est  surtout  l'âge,  la  température  et  la  reproduction  ipii  exercent  une 
influence  sur  le  socialisme  dans  l'un  ou  l'autre  sens. 

Metz.  J.  Dewitz. 

{A  suivre). 


•■flt?" 


OBSERVATIONS    SUR    QUELQUES    FÉRUSSACIDÉES 
De  la  Syrie  et  de  l'Egypte 


Il  existe  en  Orient  un  certain  nombre  de  Férussacies  encore  assez  mal 
comuies,  à  cause  de  leur  rareté  dans  les  collections  d'abord,  ensuite  à  la 
pénurie  de  l'Iconographie. 

Mon  attention  a  été  appelée  sur  ces  Férussacies  à  la  suite  d'envois  qui 
m'ont  été  très  aimablement  adressés  de  neyrouth  par  le  P.  Clainpanain  et 
le  frère  Louis  que  je  suis  heureux  de  remercier  publiquement  pour  le  pré- 
cieux concours  qu'ils  apportent  à  mes  études  malacologiques  depuis  plusieurs 
années  déjà.  Grâce  à  ces  zélés  correspondants  j'ai  pu  signaler  plusieurs 
foiiiies  nouvelles  de  VilriiKi,  BiiHiniiui.^  sans  parler  de  Melatiopxi};  que  je 
déciirai  plus  loin. 


l'2'i        l'\i,i.\itv.  —  Sur  quelques  l'erussacidées  de  Syrie  et  d'Egypte. 

lui  et'  qui  idiHi'iiii!  rKgypIc,  m  oiilrc  du  I'.  (;iaini);ui<iin,  je  suis  t'iicurc 
l'uhliiîr  (le  I  .ililic  IVilluii-d  ilc  CIkiiiIiii  ipii  in'a  |jr<)ciw(''  les  rénissaeies  et 
CircilijiiiclJcs  (les  l'iniroiis  du  (liiiic  ({iii  did  ilT'  li^'iiii'cs  diiiis  iimui  l'iiliiliique 
lie  lu  l'dinic  iitiddiiihiijlijUe  (h'  n-'.(l\l}ilr. 

De  |diis,  j';ii  li-(iii\(''  dans  la  (•(ilirclion  de  Lholeljcn'e,  iiiallicureiiseineid 
api'ès  la  |iuldicaliiin  de  ei'  leaxail  (I),  un  lui  iiii|HMiaiil  de  iM'iiissaeies  de 
la.  régidii  d'Mcxandiir  (mi  j'ai  ii'niaii|ii('  uni'  Im-nii'  mnivelle  (jue  je  vais 
drci'ii'i'  pins  liiin. 

SF.CTIOS     CALAXIS     lî(n  l'.crn.WT. 

\.\  i,'('nii'  Calaxis  a  rlé  publié  en  IScS.'l  par  iîDnigniçînal  dans  le  PriHlromc 
lie  1(1  .\liil(iiiilii(iir  (le  la  'l'iini.sie  (pp.  114-lir»)  dans  l(^s  lei-ines  suivants  : 

"  ;{"  Calaxis  (li(lnl■.i,^  ///,  Sehed.  1882).  Cioiuc  t'-taltli  pour  un  petit  groupe 
d'('S|ièi'('s  syi-icnni's  caiiadéiisées  par  uii(>  eolnnndle  poni-vue  iniï'riiMwenicnt 
d'iuie  lurle  lanicllc  Iniinanl  iani|ie  et  ohstruaiit  la  base  de  riuiviTlure.  I.cs 
(lalaxis,  Icis  ipic  les  ('.  liii'rdsdlijiiKii'uin,  Ihillii,  Siuilciii  r\  Moiissaitiamis, 
ont  tous  ('II'  d('ceils  ri  li^'urés  (pi.  XIX)  dans  la  4'"  décadr  (ISHi)  des  Mol- 
lus(|ues  nuiiNianx   ". 

Le  lypi'  du  i;'eiu'e  esl,  dmic  le  ('.  hh'fdsnUiiKdiiini  Hulli.  ipn  est  aussi  le 
plus  ancicnnenicnl  ciDuni. 

Dans  la  diai^niosc  de  son  TanKilelIliui  ItienisahiiiKiruiii,  Uolli  (in  Si)iril. 
Mtill.  OrlciiL,  I8.")"i,  |i.  '2:i)  doinic  uni'  dcseiiption  salislaisanle  de  sou  espi^'ce, 
mais  la  liguralion  ijui  raeeoni|)anii('  ipl.  I.  lig.  8-9)  si  elle  est  suflisaniment 
eorreele  |i(iui-  le  ninloue.  esl.  par  ((inhc  peu  précise  pour  ee  qiu  eoneerne 
les  délails  i\r  InuMalun',  cuhi'  aidi-es.  pour  la  lamelle  pariétale  qui  j-es- 
srndilr  à  un  ginhidr.  L'Iialulal  indiipn''  esl  .h'rusaicm. 

Om'hpics  amiéi's  plus  laid,  (  ii  IcSii'i,  l!(iur,:,Mii,i;nal  miidiniMiail  dans  ses 
M(il.his(iiic\  nii(ic('(iii.(,  liiKj'K  iij  (lit  lieu  iiiitii(i\  tasc.  I\',  \ts  l'enissacia  Rciliii, 
MiiUssDiuiiiKi  cl  Sdiilrii'i  ipii  ajqiarlicnncid  au  même  groupe  (pu-  l'espèce  de 
Koth.  Les  deux  premières  pioviennenl  également  de  Jérusalem  tandis  que 
le  Saulcyi  esl  de  Saida  (Sidon). 

Mais  la  iigui'alion  (juc  doime  lîourguignat  (pi.  XIV,  fig.  1-4)  du  Ferussacia 
hierosolymarit»}  est  assez  différente  de  celle  de  Roth.  La  figure  de  Roth 
l'eprésente  une  c(H|uilie  allongée  comme  le  Ferussacia  Rothi  (fig.  13-16) 
tandis  que  Roiirguignal  figure  une  coquille  plus  trapue,  à  sommet  plus  obtus. 
Aussi  jusipi'à  plus  ample  infoi  hm'  je  liens  coinnie  identiques  les  /■'.  hieroso- 
lymaniiii  et  linllu. 

lyi's  (lahrxis  que  j'ai  reçus  de  Beyroulli  et  de  Gebaïl  ont  l)ien  l'aspect 
général  du  Ferussacia  InernsoliiDiarum  de  Roui'guignat  {Moll.  Utig.,  pi.  XIV, 
lig.  1),  mais  les  détails  de  l'onverture  sont  semblables  à  celle  du  F.  Rothi 
(fig.  16).  La  forme  libaniennc  participe  donc  des  deux  autres  et  elle  peut 
être  caractérisée  en  disant  qu'elle  a  le  galbe  (ou  profil)  du  F.  hierosolymarum 
de  Hourguignat  (iion  Rollu  el  les  ilélails  du  /•'.  Hothi  et  pour  synthétiser  ces 
observations  je  propose  de  considérer  l'espèce  vivant  à  Beyrouth  comme 
une  \  a  liété  ;/(/.(■/(/  du  Calaris  hierosolymarum  Roth  (non  Bourguignat  [fig.  1]). 

Le  caraclèi-e  le  jibis  i-npoiiant  du  groupe  Calaxis  est  l'existence  d'une 
vérilable  laiiielle.  large  e|  peu  nhliipie  qui  s'enroule  le  long  de  la  columelle 
comme  on  l'obseive  elie/,  les  Tornalinella  et  certains  Auriculida".  Roth  avait 
déjà  noté  :  ■<  paries  laniella  l'orli  aciila,  alba,  spirali,  usque  ad  apicem, 
ducla   munilus   >..   (Ir  en   biisanl   avec  pi'écantion   le  test  d'un  Calaxis  on 

(I)  La  boîte  qui  conlonnit  cps  onqiiillos  (Mail  reslOe,  par  erreur,  à  Alger  et  ne  m'a  été 
remise  que  plus  d'un  :m  aprf>s. 


l'\i.i,\it\ .       ,'>iir  iincl'iiiiw  i'ciii^sinidées  de  Sijric.  f-l,  d'Enufilr.        1  lTi 

observer  iju'il  oxi.sle  deux  plis  sur  In  coliiincllc,  I  un  Ir  [iliis  l;ii-;,'r  i|ui  pirnil 
iiiiissciiict^  à  la  liiiiiliMir  ilc  riiisi'ilinii  du  pcii-lniiii'  il  ilcsiciiii  jiis(pi';'i  In 
hnsf!  (le  la  coliinit'llc  d  l'niili'L',  l)»_'nii(j()U|i  plii^  l'Iniii.  ipii  s'cnioiilc  Idul  le 
Idiii,'  ili'  In  (•oliiincllc  cl  s'insiM'O  entre  les  deux  l.inirlh'^  lni\i,n's  jusiiu'à  In  hnsc 

Mnis  iiinl,i,'i-(j  les  appaiciices  (car  In  fii,Mii'(,'  en  jurscnU;  deux)  c'esl  In  inéiiu' 
Uniivlli'  lni-i,'e  qui  |ii-end  naissance  siu'  In  pai'oi  (■(iliiiiicllnii-e,  sVnionle  en 
spii-nle  nulinii'  de  i'nxe  pour  liiiii"  n  In  basi;  de  la  cdlunielle,  niiisi  qu'on  le 
voit  si  nettement  sur  In  lli,'uia(ion  iilioliigrapliiiiue  ipie  nous  donnons  (liic.  2). 
Quant  au  petit  pli  coluinellaire  inlci-niédinirc  il  est  invisible  à  moins  de 
découvrir  la  columelle. 

La  dent  pariétale  et  la  troncature  de  la  linse  (W  In  cnlumclle  nous  nvnil 
fait  considérer  comme  un  véritnbh^  Calaxis  il)  la  Férussacie  éi,'yplicimc 
décrite  en  1874  par  Jickeli  [l-uuna  A'.  Osl  Wlrikas  p.  132,   pi.  V,  lig.  20) 


1. 

9 


CaUiJÎs   liicnisiilyiiinniiii    Unlh.    \:ii'.    iiii.rhi    ]'. 

■  Le  même,  montranl.  la  Uimelle  spiriili'  inlei'nc. 

■  Pscuilnraltt-ria  Hiiiilcntntiim  .lickelj. 
Le  même,  niDnlranl,  Ir  pli  coluriielliiiiv. 

•  Pseiidomla.vis   Iciclielhini.   FaHury,   juv. 

•  Pstudocalaxis   It-n'hiilhiin    l'allai-y,   Upu. 

■  I>e  même,  var.  edcnlvla  V. 

■  CxcUianclla  irriyptiaca  P. 

(Grossissement  de  6.) 


(1)  Cillai.  Inune  malac.  Eovpie,  p.   13,  pi.  III,  fig.  27. 


126        l'MJ.MîY.  —  Svr  iiiicl<]iii'<  F('riissaci(li''i'\  <lc  Si/rii-  ri  rHEfiJiplc. 

et  que  Wnslprliiml  rt  lûiln'lt  ont  ogaloniPiit  placé,  avni'  dniito  il  est  vrai, 
dans  cette  coupe  ilig.  3j. 

Mais  en  i)rocctlanl  comiiic  i)our  les  Calaxis,  c'esl-à-diie  en  brisant  le  lest, 
j'ai  pu  constater,  de  la  façon  la  plus  évidente,  qu'il  n'existait  pas  de  lamelle 
sur  l'axe  coluniellaire  cl  ijue  l'cxcioissanee  qui  forme  sur  la  liguie  un  den- 
tieule  i(]ui  lui  a  valu  son  nom  d'iniiilcnlnla)  est  à  |ieine  longue  de  -i  niillim. 
et  fort  peu  saillante  :  l'axe  coluniclknre  est  pai'faitenient  vertical  et  ne 
porte  aucun  ornement,  sur  sa  spii-e  (fig.  4). 

L'espèce  ég\'ptienne  est  donc  bien  distincte  des  Calaxis  :  mais  elle  a  un 
caractère  commun  ([udu  observe  aussi  dans  l'espèce  que  nous  décrivons 
I)lus  loin  :  c'est  la  base  netlemeat  tiouqué'  (]u'on  ne  voit  ni  dans  les  Féius- 
sacies,  ni  dans  les  Holienwaithia  mais  seulement  dans  les  Cfccilianelles  et 
Calaxis.  Il  nous  paiail  donc  rationnel  de  créer  une  coupe  pour  ces  Férus- 
sacies  à  base  tronquée  i-l  nous  proposons  la  section  :  Pseudoc.vlaxis. 

Nous  avons  à  faire  connaître  une  nouvelle  forme  de  ce  groupe  ■: 

Pseudocalaxis    terebellum    Pai.lvp.v. 

Coquille  allongée,  petite  (fig.  0),  jHilucide,  coHq)rimé('  latéralement,  ayant 
l'apparence  d'une  Cœcilianelle.  6  tours,  sommet  obtus,  comme  tronqué, 
sutui'e  oblique.  Ouverture  un  peu  moindre  que  la  moitié  de  la  hauteur  totale. 
l:iord  columellaii'e  nnuii  d'un  pli  peu  saillant  en  son  milieu  et  loi-du  à  sa 
base.   Base  tronquée. 

Hauteur  :  6  '7'"  3;k  (iraud  diamèti-e  :  2  7"°  1/2.  Hauteur  ouvei'l  :  :J  '"/'•'  I,  1, 
Habitat  :  .Mexandrie,  Marioux,  Le  Mex,  lîamieli.  Sous  les  pierres,  au  pied 
des  haies  de  roseaux,  daiis  les  détritus,  dans  les  fourmilières  i.I.  de  Lho- 
Icili'ric). 

Cette  ps|ièce  sp  distingue  à  jucmirrc  \ne  du  /'.T»(/i»r((/«.r/.v  iniidinlnliiiii 
jiar  sa  forme  plus  grêle,  sa  suture  oblique  alors  i|u'elle  est  horizontale  dans 
l'inikleiilahim,  par  le  pli  de  la  base  de  la  columelle  moins  fort  et  enlin  par 
son  ouvei'ture  moins  haute  (dans  \'inii(lciilalum  elle  est  la  moitié  de  la 
hauteui').  Elle  a  quelque  analogie  de  forme  avec  les  F.  chavdjiia,  gracUenlu 
et  iil)i(i  de  l'Algérie,  mais  la  fronralnrc  de  la  base  suffirait  seule  à  les  diffé- 
lenciei'. 

Var.  l'denluhi  P.  —  Forme  1res  remarquable  par  l'absence  de  protubé- 
rance sur  le  bord  ]iariétal.  De  plus  la  base  de  la  columelle  n'est  pas  plis.sée 
comme  dans  le  type  (fig.  7). 

Les  exemplaires  jeune>  de  Pseuilocalaxis  sont  assez  dil'féreids  de  la  forme 
adulte  et  ce  n'est  que  lorsque  la  coquille  a  atteint  son  maximum  de  déveloji- 
liement  (pie  l'on  constate  la  présence  de  l'excroissance  pariétale.  Ce  qui  fait 
(jue.  si  l'on  n'était  pas  prévenu  de  ce  fait  par  l'examen  de  nombreux  échan- 
tillons, on  ari'iverail  facilement  à  décrire  plusieurs  formes  nouvelles  (fig.  o). 

Mais  dans  cette  variété,  dont  nous  possédons  d'ailleurs  bon  nombre 
d'échantillons,  la  iiaroi  columellaire  est  bien  lisse  et  nous  avons  iiréci.^énient 
ligure  un  échantillon  de  taille  plus  grande  que  le  type  pour  nneux  montrer 
(pi'il  ne  s'agit  pas  d'un  jeune  sujet. 

Or,  de  cette  forme  éileidule  pour'  passer  aux  Ccccilianella  il  n'y  a  qu'un  pas! 

On  sait  (jue  sous  le  nom  de  Hohenwarihia.  Bourguignat  a  gi'oupé  toutes 
les  Férussacies  à  ap|)arence  de  (^écilianelles  telles  que  :  //.  Ilulionrarthi, 
iiKiiirclinticii,  l'iicliiiri'.ld.  l'almlillifi.  ,1/(/;cv/,  Vninjutçiimli.  llKiiùiinpIiila. 
hiiii'Iuud.  etc. 

Notre  P.  terehclhon  paraît  donc  être  intermédiaire  entre  les  Hohenwarihia 
et  les  Cpecilianella.  qui.  comme  on  le  sait,  sont  carai'térisées  par  la  tion- 
calure  de  leur  columelle. 


H.  GuiRAUD.  —  Noie  .w//'  Ir  .lufiis^Kinf  nimirii  cl,  Mipérieiir.  127 

Aliii  ili'  liif'ii  pidincr  ce  i;ip|ii(iilii  im  ni  miiis  lii,'ur(iiis  le  '.  n'impUdcn 
que  iHius  iivoiis  piililii'  cil  l'.IOl)  ihiiis  le  CiiIiiIikiiii-  iIi  In  jdiiiic  inalac.  ilr 
n-AjIHitc,  |i.  i.'5,  |il.  III,  lig.  28.  Tuuli'luis  clans  la  dc^ci  iplinii  oi'iginaic  iiuiis 
avons  ('"(■r-it  (|iie  .<  la  coliinicile  élail  Uonqiicc  à  sa  parlii'  siijH'iiciire  ».  C'est 
là  un  lapsus  évident  puiii  «  inférienic  •>. 

Celte  espèce  présente  (|uelqiies  variatiuiis  de  laille.  Ndiis  liquidas  dii;.  Il) 
nu  exciiipjaire  dont  la  spire  es!  reinaiiinabjeiiienl  (|é\el(ippi'e  mais  ne  dilTèi'c 
pas  aulrenient  du  l,V|ie. 

En  résume,  par  les  Holienwarthia  et  les  l'seudocalaxis  on  ani\c  à  i-cliei' 
les  Ferussaeia  aux  Ctecilianella,  ci^  (|ui  est  un  nouvel  exeiuplr  de  la  lilialion 
lies  es|ièces  et  des  genres. 

Oi-aii-lv'kinulil.  l'anl  l'\l,L\HV. 


NOTE  PRELIMINAIRE  SUR  LE  JURASSIQUE  MOYEN  &  SUPERIEUR 

ENTRE    Al,AlS   ET    Ï^AINT-AmHHi  lIX    (GaKD) 


Dès  ISi.'i,  Kiuilien  Dumas,  celui-là  même  (|ue  l'on  a  si  jusiement  appelé 
"  le  jière  île  la  Céologic  du  Gard  ",  a  groupé  sur  sa  carte  de  rari-oiidisseinenl 
d'Alais,  sous  la  désignation  d'O./'/o/v/ic;;.  toutes  les  assises  ronqirises  entre 
le  Cdlldi'ioii  inclusivenu'iil  et  le  Ucrridsicn  exclusivemenl. 

Pour  la  région  qui  nous  occupe,  ladite  carte  indique  deux  grands  allleure- 
ments  iVO.rfordien  (sotsii  Id.lissjnin)  :  ils  s'élendent  sur  les  conunnnes  dt; 
Sainl-.Marlin-de-Valgalgues,  Saiid-,lulien-de-Valgalgues,  Uousson,  Saiid-.Jean- 
de-\  al(''iiscle  et  les  Mages. 

Dans  son  texte  explicatif  entièremeid  rédigé  dès  18oU,  mais  paru  seulement 
en  187fi,  api-ès  sa  mort,  le  même  savant  propose,  dans  son  groupe  Os-jm-dien, 
les  quatre  sous^groupes  suivants  fi)  : 

i"  Etage  du  calcaire  gris  massif  {O.ilnniicn  su|iéiieui-.  jiassage 
au  ( 'iiniiru'ii),  épaisseur ."iO  m . 

3°  Etage  du  calcaire  gris  nettement  stratifié  iAidovh'ii  des  géo- 
logues suisses),  épaisseur 10(1  m. 

2°  Etage  de  la  zone  à  AdniKiiiih's  iniilalux  tSpiiiinHii'ii  d'Klallon), 
épaisseur  30  m. 

1°  Etage  des  marnes  grises  {Callorien),  épaisseur 40  m. 

220  m. 

Emilien  Dumas,  qui  a  pourtant  parcouru  maiides  fois  noti'e  région.  ru> 
signale  aucun  gisement  fossilifère  dans  l'n.rjnrilii'n  entr^'  Mais  et  Sainl- 
Ambroix. 

Dans  divers  mémoires,  notanuiient  une  notice  indtliée  en  1S80  dans  le 
"  Hidietin  de  la  Société  géologique  de  France  »,  M.  Louis  de  Sarran-d'Allard, 
appliiiuant  aux  sulxlivisions  d'Kmilien  Dumas,  le  syst<Mni^  des  zones  paléon- 
tologiipies  d'(lp|iel.  a  présenté  la  coupe  ci-après  : 

(I)  Ces  quatre  étages  avaient   d'ailleurs  déjà  été  décrits  par  Emilien    Dumas   dans  son 
premiei-  mémoire  de  1846  {BiiUelin  de  la  Sociôlc  gcologhiuc  de  France). 


128  H.  GuiRALD.  —  A'o/f  iur  le  Jiiiii.ssi(jiif  moyen  et  supcneur. 

7°  Calcairos  massifs  (4°  soiis-gi-uupe  Osjiuxllen  d'Emilien 
Dumas),  épaisseur  50  m. 

6"  Etagi'  Ti'iiuilnlKiiicii,  zone  à  Ammonites  tcnuUobalus 
(3"  sous-grou|te,  partie  supérieuie) lUUiii. 

5°  Etage  Aigocien  ■ —  niveau  inféiieur  —  zone  à  Am.monites 
bimammalLis  (3"  sous-groupe,  partie  inférieure) 50  à  80  m. 

4°  Etage  Argovicn  —  niveau  inférieur  —  zone  à  Ammonites 
transvei\s(irius  (passage  du  3°  au  2"  sous-groupe) 30  m. 

3°  Etage  Dirésien  :  O-ifanlien,  seiisii  sliieto  [2"  sous-groupe).       30  m. 

2°  Etage  KeU(}rii'n  —  niveau  supéri(uu-  —  zone  à  Ammonites 
unceps  (1"  sous-groupe,  partie  supérieui-e) 30  à  40  m. 

1°  Etage  Kellovien  —  niveau  inféiieur  —  zone  à  Ammonites 
nuicrocephahis  (1°''  sous-groupe,  partie  inférieure) 10  m. 

Comme  gisements  fossilifères,  l'auteur  indique  les  localités  suivantes  : 
Saint-Mai-tin-de-Valgalgucs,  Saint-Julien-de-Valgalgues  et  divers  points  de  la 
l'ivière  d'Avène. 

Au  mois  de  juillet  11)01,  paraissait  la  feuille  d'.Urfi.v  de  la  »  Carte  géolo- 
gique détaillée  de  la  France  ».  Celte  feuille,  œuvre  d'un  géologue  aussi  savant 
que  consciencieux,  le  regi'etté  Georges  Fabre,  signale  les  divisions  suivantes  : 

J6.  TitlKmique  inférieur.  —  Calcaire  gris  d'apparence  souvent 
bréclioïde.  l'IujUoceras  ptijclioicum,  l'erisphinctes  contiguus, 
V\igope  jaitilor,  etc.  (sui-inonlés  à  Rei'rias  par  le  J'',  tithonique 
supérieur  à  Hoplites  Culislo) 10  à  15  m. 

J5.  hiinméridien.  —  Calcaire  de  Païolive,  gris  compact, 
massif,  l'uiuiforme.  Pluilloceras  Loriji,  Uaploceras  Staszicii  (Les 
deux  étages  J^  et  J^  n'ont  pas  été  séparés) 50  m. 

J''.  Sé(iu(mien.  —  Calcaire  des  Gras,  gris  compact,  sublitho- 
graphique, en  bancs  réguliers,  séi)arés  ou  non  par  des  lits  mar- 
neux, lesquels  bancs,  d'abord  minces,  deviennent  éiiais  vei's  le 
haut  de  l'étage  :  Aspidoceras  acanlhicum  au  sonuuet,  Oppelia 
tenuilolmta,  Perisphinctes  polyplocus  à  la  base 40  à  50  m. 

J3.  Haiiracien.  — •  Calcaire  gris  sublilhographique  alternant 
avec  des  lits  marneux  surtout  vers  la  base.  Pelloceras  bimam- 
.  niatum  dans  les  calcaii-es  i>t  Ochetoceras  iuaruiiH(inum  dans  les 
marnes  40  à  50  m. 

3".  0.r(ordien.  —  l'aitic  supérieure  {Argovien]  calcaire  mar- 
neux avec  Ochetoceras  cunaUculalum  et  Perisphinctes  Martelli. 
Pai-fie  inférieure  grumeleuse  :  Cardioceras  cordatmn,  Pelloceras 
transversarium.  Phnlloeeras  torlisulcatum,  etc 20  m. 

Ji.  Callorien.  —  Alarne  grise  à  Pnsiilonomyes,  Reineckia 
anceps  h  la  partie  supérieure  et  Mucrncriihaliles  macrocephalus 
vers  la  base.  Epaisseui'  de 30m. 

Emilien  Dumas  (il  est  bon  de  h;  ra|»|)eler)  opérait  en  1845  sui-  la  carte  très 
défectueuse  de  Cassiiu  au  86,400".  De  plus,  ind)u  des  idées  de  d'Orbigny  sur 
((  l'indépendance  »  de  chaque  «  étage  »,  le  regretté  savant  ne  tenait  aucun 
compte  des  failles.  C'est  cette  lacune  que  M.  Fabre  a  dû  combler.  Il  avait 
d'ailleurs  à  sa  disposilidii.  pour  ses  levés,  la  min\de  de  la  carte  d'Etat-Major 
en  courbes  de  niveau  au  I0,000^  On  conçoit  donc  que  sa  carte,  éditée  au 
80,000°,  soit  un  chef-d'œuvre  d'exactitude  et  de  probité  scienlifiiiue. 

Il  est  seulement  regrettable  que  M.  Fabre,  tout  comme  Emilien  Dumas,  n'ait 
signalé  aucun  gîte  de  fossiles  dans  la  région  qui  nous  occupe. 

En  1909.  M.  F.  Roman,  le  jeune  et  distingué  professeur  à  l'Université  de 


H.  GuiRAUD.  — ■  Note  sur  le  Jurassique  moyen  et  supérieur.  129 

Lyon,  a  pulilir,  en  collaboration  avec  MM.  de  Biun  et  Vedel,  une  très  inté- 
ressante élude  géologique  sur  les  environs  de  Saint-.\nil)roix. 

Voici,  résume  en  (iuel(|ues  lignes,  ce  (jue  ce  savaid  dit  de  VOxfordien  et 
du  Callovien  de  Saint-Hrès  : 

6°  Calcaire  giunieieux  à  PeUoceras  tran-sver.^(triuiit  (horizon  classiiiue 
Argovien).  ■ —  Très  nomhi'eux  Perispidncles  oscillant  autour  du  groupe  l'Ii- 
calilis. 

ri"  Marne  callovienne  à  llducckia  aitc.eps.  —  Celte  zone,  rapportée  au 
Callovien  moyen,  est  directement  recouverte  pai'  VArgovien,  sans  intercala- 
lion  d'O.rfon'iieii  inférieui",  ni  même  de  Callovien  supérieur.  —  Peltoceras 
athleta. 

4°  Marne  à  Macroeeplialiles  inacroceplialus  et  fossiles  pyriteux. 

3°  Marno-ealcaires  à  Spheroceras  bullaluin.  —  Faune  peu  abondante  où 
conuneneeni  à  prédominer  les  Perisphinctes  du  groupe  sub-Backerise  (extrême 
base  du  Cailovien). 

2°  Calcaire  grumeleux  à  grains  de  quartz,  à  llliiiiirhonella  oxyoplicha.  — 
Dathonien  supérieur. 

t"  Cai<'aire  udir  à  imprégnations  fei-rugineuses,  Tmelocerus  scissurn.  — 
Etage  Aalénien  (Toarcien  supérieur). 

Pour  être  conqilet,  je  dois  mentionner  une  carte  géologique  au  4^.^00^  des 
environs  dAlais,  dressée  de  1880  à  I8!t9.  par  M.  de  Sarran  et  M.  Alfred 
Pierredon,  ingénieur-géolcigue,  ancien  collaboi-ateur  de  la  Carte  géologique 
d'Algérie,  lauréat  de  la  Société  d'étude  des  Sciences  naturelles  de  iNimes. 

Ces  deux  savants  confi-ères  ont  d'ailleurs  communiqué  leur  minute  au 
regretté  Georges  l-'abre  et  à  son  jeune  et  distingué  collaborateur  M.  Cayeux. 

M.  Pierredon,  qui  a  spécialement  étudié  les  envii-ons  de  la  Gardie,  près 
Rousson,  inlerprète  comme  suit  la  géologie  de  cette  région  : 

Tout  connue  Georges  Fabre,  M.  Pierredon  indique  la  «  Faille  de  la  Nou- 
garède  »,  h  gauche  de  laquelle  il  marque  le  lias  moi/en.  Puis,  vers  les 
Mathieux,  au  Nord-Est  des  Roberls,  il  dessine  un  atïleuremenl  de  Callovien 
pincé  entre  le  lias  inférieur  (calcaii'e  à  Gryphées)  et  le  ./.  P.  ^.Jurassique  supé- 
rieur). Au  Sud  des  Roberls  et  au  >'ord  du  mas  dil  la  Mine,  le  même  géologue 
relève  un  auli'e  lambeau  de  Callovien  butant  par  faille  contre  le  liax  mm/en. 

Vers  le  Sud-Est,  le  Callnvien  est  normalement  recouvert  par  VOxfordien 
pi'opremenl  dit.  Enfin,  au  Sud-Est  de  Landas,  sur  les  deux  rives  du  ruisseau 
de  la  Gai'die.  M.  Pierredon  indique  un  assez  beau  développement  d'Oxfurdien, 
qui  vers  le  Noi-d  s'apimic  (lii-(>c|einent  sur  le  Kajocien  (Calcaire  à  Eulriujnes), 
tandis  que  vers  l'Est  il  iiub'  -  pai'  faille  évidenuneid  —  contre  le  ■luru'^siipie 
sujiérieur. 

A  cent  mètres,  vers  l'Est,  du  point  où  \o  chemin  de  la  Gardie  au  Pont 
d'Avène  franchit  le  susdit  ruisseau,  le  même  auteur  signale  un  gisement  de 
fossiles  dans  VOxfordien. 


Tel  était  l'état  de  la  question  lorsque  j'ai  entrepris  une  étude  un  peu  métho- 
dique de  ces  divers  gisemeids.  J'ai  relevé  une  série  de  coupes  que  je  me 
propose  de  publier  plus  tard,  avec  une  liste  détaillée  des  fossiles  rencontrés, 
si  toutefois,  comme  je  l'espère.  M.  de  Riaz,  le  savant  auteur  de  la  »  Faune 
de  Trepl  (Isèrei  ».  veut  bien  mettre  à  ma  disposition  sa  haute  compétence  en 
maiièi'e  de  l'erisphinrles. 

Pour  l'instant,  je  me  bornerai  aux  conslatations  suivantes  : 
1°  Environs  de  Drultie^.  —  Si  l'on  fait  une  coupe  Nord-Sud,  de  la  cote  274 
au  Sud-Est  de  Saint-.Mai'lin,  vers  Sermeil  et  Drulhes,  on  observe  en  remontant 


130 


(il  IU\l  I».         \iilc  \iir  Ir  ■linii\.\i(iiic  iiimicii  ri  mi jiél'ifiir. 


la  série  :  /'/',  ddloiiiii'  iufr;i-li;isii|iii'  [UclUniiiicii  s\i\)i'fu>\ir)\  /-,  Shietiunicn 
(lias  inférieiii-),  /•'',  ('liKiinnulltim  ilias  iiioNcni,  Jl-iv,  llnjucieit  el  [ialliutiicn.  (?) 
iiuinio-cfiicaires  à  Fiicoïdi's  ol  caicaii'es  à  Enlrnqucs,  à  peine  visibles  en  ce 
poinl.  :  J',  Marnes  'callovioiDcs  ;  J-',  O.ilurdicn,  niJirno-calcaifes  à  faciès 
.{igiiricii. 

Je  ne  s;iis  \i-aiinenl  |i(Min|ii(ii  .M.  I-'alin^.  loiijoiirs  si  conscieiiciciix.  a  omis 
ce  (lei-iiier  li(H-iz(iii,  iioriualeiiiciit  siiperiidsi'  an  Ciillnrien  d  a  iiidiqui''  en  J^, 
Ilinn-mirn,  une  zone  intercalée  entre  le  susdit  Calluricii  cl  h-  Shiciniiiien. 
J'ajoute,  à  la.  décharge  de  l'éminenl  et  regretté  géologue,  que,  tout  comme 
le  calcaire  à  Eiilroquoi:,  \'Àrgovie)i  de  Drulhes  est  peu  développé  el  Tort 
jiauvre  en  restes  organisés. 

2"  lùiriroths  di>  Sdiid-Mcniin  cl  Sdinl-.liiHoi.  —  Dans  celle  n''giiiM,  l'.Wv/o- 
rifii  acquiert  tout  son  dév(Mopp»'mi'nl.  Sans  être  aussi  riche  (]ue  le  beau 
gisement  des  Terrasses  que  M.  \'edel  m'a  montré  à  Saint-Brès,  il  est  assez 
fossilifère,  surtout  en  deux  points.  Le  premier  se  trouve  dans  des  "  fa'isses  », 
autrement  dit  dans  des  terres  cultivées  au-dessus  de  l'église  de  Saint-Mai-lin. 
Là,  r.1?v/oriç/(.  i-epose  sur  le  ('(dloricn,  qui  lui-même  surmonte  le  calcaire  à 
Eulfitiiucs  (non  mar(|ué  par  M.  Fabre  sur  sa  carte  au  8(1. (10(1").  Le  second 
gisement  s'élend  sur  une  étroite  mais  longue  Itande  au-dessus  du  chemin  de 
Saint-Martin  à  Saint-Julien. 

Dans  son  mémoii'e  précité,  M.  de  Sarrau  admet  deux  zones  |ialéonlolo- 
giqnes  :  l'une,  attribuée  à  l'O.r/nn/ic/;  inférieur  (zone  à  Cardincrrns-  cnrd(ilinii)\ 
l'autre,  i-aïqioi-tée  à  VOilorilieii  supérieur  (zone  à  Pellnceras  Irinisrersuriuni). 

Avec  M.  Honian,  je  pen.se  que.  jias  plus  à  Sainl-Bivs  (pi'à  Saint-Marlin,  on 
ne  i)eut  considérei-  connue  distincts  ces  deux  hoi'izons,  où  j'ai  d'ailleurs 
ti'ouvé  à  peu  près  les  mêmes  fossiles  qu'aux  Terrasses,  notamment  ; 

Uriemuile.s  fmsùilus  Blainv.  Assez  rare  (dans  les  couches  supé- 

—        Sduraïuiusus   d'Orb.  rieures). 

Duralid  l)utni>rHeri  Uppel  (?).  Aspiduceras  pcrannulinu  Sow. 

l'IiijUoceras uiediterroueum Neum.  ('?).  Peltoceras  tra)i.sver.sanum  Qn. 


Assez 

Baie. 
Très 


(?)■ 


Ziguddi  d'Orb. 

—  Snirerbiieenis   lorUsidid 

lutu  d'Oi-b. 
Oppcliu     deuUila     (tpp.     - 
commun. 

—  Arnlica  ()|ip.  (?). 

—  Callicera    d'Orb. 

rare. 
Avuiuuyria    Iricrisliilu    ()pp 
Rare. 

—  nruintn  Bean. 

—  fle.runsa     Opp.     (?).     — 

Bare. 
Orhelocerus  i-inudiculiiluin  .Miuist.     - 

Les  marnes,  calloviennes  ne  m'oni  enciue  fourni  que  des  spécimens  peu 
détei-minables  :  on  y  aurait  Irouxé  des  fossiles  pyriteux  :  mais  je  n'ai  pu 
contrôler  le  fait. 

Dans  le  calc<iii'e  à  Eulnupies  de  cette  région,  M.  Pierredon  a  découxerl  un 
niveau  fossilifère  à  Anuuonitcs  d'assez  grande  taille,  sufhsammenl  bien  con- 
servées. Il  se  réserve  d'en  faire  l'objet  d'un  mémoire  spécial. 

An  delà  de  la  Boipie.  la  cai'le  de  M.  Fabre  indique,  pi-is  entre  deux  failles. 
un  lambeau  qui  ne  porte  aucune  notation,  mois  ipii  est  revêtu  de  la  couleur 
bleue  foncée,  spéciale  au  /•'  Sinémurien. 


Cardioceras  ronlalum  d'ftrb.  (Assez 
rare  ;  seulement  dans  les  couches 
inférieures). 
Creiiiceras  crciuilum  Brug. 
Cardioceras  alleruuus   de   Buch.   — 

Assez  commim. 
Pcrisphiueles  iiHr(diHs  Sow.  — .\bon- 
dant. 
—  Lucingeusis  Favre  (?). 

—  Très  rare. 
Glossdllifiris  Uouei  Zeuchner. — Assez 

commun. 
ItlninilKiiiellii  nriiiied  M(esch.—  Bai'C. 


i 


H.  (liiiRAii).  —  Note  sur  le  .lurossbpw  iwnji'n  cl  stipéricur.  131 

Vers  le  Nord,  re  1;imi1)i';iii  iii';i  |iani  reposer  siii-  ic  J'  iSiuiiKinii'ii)  ;il(ii-s  i\\w 
vers  le  Sud.  il  siiiihlr  n(iriii;iliMiicnl  rccdiniMi  par  li'  Cv  [mimics  ralaiifii- 
nieimi'.''). 

N'y  ayant  pas  trouvé  de  fossiles,  je  a'ose  me  pioiimiciM-  sur  l'âge  de  ci't 
ameurenient  assez  étianije. 

;}"  lùini-nns  de  la  (iiinlic.  —  Sans  dduli'  parce  qui'  je  n'ai  lias  su  rcli-ini\rr 
!(>  véritable  i^'iseiiieid  de  .M.  Piei'redon,  VArrioru'ii,  de  ec  ipiarlier  ne  m'a  pas 
donné  la  belle  série  que  j'espéi'ais. 

Par  contre,  le  Callnvien,  mieux  étudié,  poui-rail  [)eul-ètre  non  seulemeiil 
fournir  des  fossiles  calcaires,  mais  encore  des  Ammonites  pyriteuses. 

i°  Serre  des  Hahiillrs.  —  Les  marnes  CaUoviennes  du  Mas  de  Vais  pré- 
sentenl  un  niveau  à  l'itsiihniannies.  \a\  zone  à  Ammonites  pyriteuses  est 
indiquée  |uu-  des  nuncrs  débris  iulormes  de  fer  hydraté. 

La  zone  supérieure  a  donné  des  Ammonites  calcaires  assez  grandes,  mais 
écrasées  et  en  fi-agnients  indétei'minables.  Malgié  toutes  mes  rechei-clies,  je 
n'ai  l'ien  trouvé  dans  VOjjordieu.  J'^,  pas  plus  que  dans  le  liauracicn  P. 

On  trouve  dans  le  Séijiuriiiea  ipieNpies  Ammonites  (i'erisphinct(>s)  malheu- 
l'cusement  très  dilliciles  à  extraii'e  eu  bon  étal.  Au-dessus  de  ces  calcaires 
bien  lités,  mais  épais,  le  souunel  du  mamelon  qui  domine  le  col  est,  non  en 
Séijuanlen  (J''),  mais  en  Kinunéridieu,  ou  calcaii'e  gris  massif  (J^)  (horizon  de 
l'aïoiive)  qui  renferme  de  très  rares  Phi/lloceras  et  Hnploceras,  fort  empâtés 
dans  la  roche. 

Sous  le  Seri'e  des  Batailles,  le  passage  de  VO-ijardieii  au  Hnunniew  est 
il'ailleurs  si  brusque  qu'il  sendjie  nécessaire  de  faire  intervenir  une  cassui'e, 
laipielle  pourrait  èlre  le  prolongement  de  la.  "  Faille  de  la  Coste  de  Cameiras  » 
marquée  par  Georges  Fabre  lui-même. 

Au  col  du  Serre  des  Hatailles.  vis-à-vis  les  ruines  d(^  Saint-Remèz(\  au 
conlact  de  la  Faille  de  la  Nougaiède,  la  zone  à  Perispitinrtes  jtuluphinis 
{Séijutit)]en)  i-epose  directement  sui'  la  partie  supérieure  du  Toareien  (peut- 
être  même  sur  la  base  du  Bajnrieii  à  lùicoïdes,  comme  le  pense  M.  Gayeux), 
sans  intercalalion  de  J^  et  de  J-,  indiqués  à  tort  par  M.  Fabre. 

Saint-Jean-de-Valériscle. 

Henri  GiuuuD, 

Membre  correspondant  de  la  Sociélè  d'Etude 
des  Sciences  Naturelles  de  Nîmes. 


CONTRIBUTION  A  LA  BIOLOGIE  DES  MÉLOÏDES  ALGÉRIENS 
(Note  préliminaire) 


Gontinuanl  mes  rerherclies  sui-  la  biologie  des  Méloïdes  qui  existent  dans 
la  région  de  Mascara,  j'ai  pu,  celle  année,  acquérir  certaines  données  nou- 
velles, concernant  les  insectes  suivants  : 

t°  Melne  )niiri>ni\  Brandi.  —  Ge  Melne  est  lueifuge  et  noctand)ule,  contrai- 
rement à  ses  congénères,  (pii  soid  amis  du  soleil.  Sun  Iriungulin,  de  très 
petite  taille,  est  conformé  exactement  comme  celui  du  Meloe  luccius  Rossi. 

2°  Mosiimis  ciridissinvis  Luc.  —  Le  Iriongulin  de  cet  insecte  se  nouri-it 


13V     U"  A.  CliOS.    -  Ciinlrilnitinii  à  la  IViaUufir  (1rs  Mélnhics  nlgrripris. 

(l'abui'd  (II'  l'œuf  d'iiii  liyiii(Miupli''ri>  el  ciisiiilp  de  mi(M.  .rai  pu  ubli'iiir  la  lar\i' 
si>couduire  (jui  est  biauclif  et.  l'apiiollo  de  très  près  la  larve  secoudaiic  du 
Mcltir  majdlis  L. 

Il"  Ijidits  tilgiricHs  h.  -  (li'l  iusccli'  (>st  éi^'alcnioul  pai-asilc  des  llynièiiop- 
tèi'cs.  Son  iridui^uliu,  i)uur  sr  dévcioppci',  n'a  jias  hcsdiu  di'  Wvwï  d'un  apiaii'r; 
II'  niirl  lui  sul'lil.  Sa  larve  socomlairi',  lilaiirlir.  i-rssrudih'  hi'auniup  à  rdli'  i\i- 
ÏMiisiiiiiis  riridissiiiiiis  Luc. 

4"  Silarohrachys  liuigasi  De  la  Escalera.  —  M.  de  l;i  Escalera  a  décrit  les 
deux  sexes  de  celte  espèce  i]ui  sont  très  dil'ierents,  mais  sans  insister  sufli- 
sanunent  sur  leur  diniorpliisme;  il  a  omis,  à  ce  point  de  vue,  de  signaler  un 
caractère  essentiel  :  c'est  ijue,  chez  le  mâle,  les  hanches  intermédiaires  soid 
éloignées  des  posléi'ieures,  comme  chez  les  LjitUni,  tandis  que  chez  la 
femelle  elles  sont  contiguës  connue  chez  les  Mehniii.  (iet  auteur  a  obseiTé  la 
ponte,  mais  non  le  triongulin.  J'ai  été  assez  heureux  pour  obtenir  ce  dernier 
d'éclosion  :  il  ai)partient  au  même  type  que  ceux  des  SUaris,  Hornia,  Zonitin, 
Aemngnatha.  caractérisé  entre  autres  signes  par  la  présence  d'un  appareil 
rrrrtih'  spécial,  sur  la  face  dorsale  du  8''  segment  de  l'abdomen  (et  non  veii- 
livlc  comme  le  dit  l!eain"egai-d  en  traitant  du  Silaris  ataraJis  Forst  (Insectes 
\'ésicants,  p.  338).  Comme  tous  les  triongulins  de  ce  groupe,  il  s'attache  aux 
poils  des  Hyménoptères.  J'ai  pu  également  trouver,  dans  la  sculpture  de  la 
coque  de  sa  pseudonymphe,  le  moyen  de  la  difféi-encier  de  celles  des  Znaitis 
(Z.  mulica  F.  el  Z.  analis  Ab.)  et  des  Xciiiogiiallia  clirnsDiiicliiia  F.  auxquelles 
elle  semble  à  première  vue  identi(|ue. 

5°  Cevnniaia  Wiihlii  F.  —  Ce  Méloïile  elTechie  sa  poiilr  dans  le  sol;  son 
triongulin  pi-ésente  les  principaux  caractèies  anatonnques  qui  distinguent  les 
larxes  des  Zonabrls  (ou  ^liilabrcs),  notamment  la  même  forme  des  antennes. 
Il  iir  s'attache  pas  aux  Hyménoiitères.  Je  n'ai  pas  réussi  à  l'élevei-;  il  a  i-efusé 
tous  les  aliments  ipie  je  lui  ai  offerts,  en  iiar-ticulier  les  larves  de  Mantes  du 
Tachnsplie.r  /7»(7»«///.v  (lei-st.  Un  i-este,  dans  les  nombreux  nids  de  ce  préda- 
teur que  j'ai  fouillés,  jamais  je  n'ai  rencontré  ni  sa  larve  ni  sa  pseudonymphe. 

6°  Zonabi'is  unpre.ssa  Ghevrolat.  —  Comme  ses  congénèi'es,  ce  Zonabris 
|iond  ses  œufs  dans  la  terre.  Son  triongulin  présente  les  caractères  spéci- 
iiques  des  autres  larves  connues  de  Zonabris.  Mais,  contrairement  à  ce  que 
j'aurais  |)U  supposer  après  les  observations  de  MM.  Kunckel  d'IIerculais  el 
l'iii'tscliinsky,  qui  oïd  rencontré  les  larves  de  jdusieiu-s  espèces  de  Zonabris 
(/.  Sehrcihersi  Uchi',  Z.  jluraH'i  l'allas,  Z.  l 'i-piimiala  l'ai.  Z.  j-pamlala  L.) 
dans  les  coques  ovigères  de  divers  Aci'idiens  {Slaiiroinilas  niamccaniis^  Pezit- 
h'Ihi.v,  Slelopliipua),  ces  triongulins  ont  l'efusé  les  leufs  de  Sautei-elle  iPatn- 
liliagiis  inDniiHcii.s  l'oii-et)  et  ont  accepté  s<uis  la  moindre  difliculté  le  miel  et 
les  larxes  de  ilivei-ses  espèces  d'Hymi''noptèri's  du  genre  ('riiiHiKi.  J'ai  niènu' 
pu  li's  élever  sans  miel,  en  les  nouriissaut  uniqueiiu'ul  a\ec  des  lai'ves  il'Ox- 
//(/(/  Idiigisjiiiia  l'éi-ez.  Comme  les  Ti-UIkkU's  \(lcrhlcs)  les  Zonabris  soni  iloiic, 
les  uns  parasites  des  Acridiens,  les  autres  des  Hyménoptères. 

La  larve  secondaire  est  blanche  et  rappelle  au  iireniier  alioid  les  lai'ves 
secondaires  du  Melne  iiiajaHs,  du  Liphis  algiririis,  mais  pii'sente,  iii'amiioins, 
certaines  difféi-ences  assez  apprt'ciables. 

Ces  diverses  observations  fcidut  ullérieurenicnl  I  nlijci  de  moIhhs  di'taib 
lées. 

Mascara.  D'  \.  Ciuis. 


Notes  spéciales  el  locales.  133 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Le  Gui  (Viscum  album).  —  La  Feuille  des  Jeunea  Naturalistes,  en  1891  (com-  • 
iiiuiiipations  des  p.agos  138,  152,  177),  a  donné  iino  série  d'essences  (26)  sur  lesquelles 
iiii  a  (ibservé  le  (iui,   M.   Charles  Halet,  toujours  dans  la  Feuille,  vient  d'ajouter 
deux   nciuxeaux   noms:   le   Prunellier  et  le   Tilleul   ordinaire. 

•IVu  ann<'x«-  deux  encore:  l'Amélanchier  et  le  Merisier  à  grappes,  ce  qui  porte 
la  liste  à  trente  noms,  sans  recherches  spéciales,  avec  les  seules  indications  de  la 
présent*'  Revue  : 

/'o/iiiliis  nif/ra.  —  /'.  pijramidalis.  — •  /'.  anyiilala.  —  /'.  (ilba.  — •  Salix  ulhu.  — 
(^iiemis  pediinciilata  (et  sans  doute  aussi  le  sessilif.ora).  —  Carpinus  betiilus.  — 
l'/riius.  —  MiiiKs  iiii/ra.  —  Moins  ulha.  —  Frarinus  e.rcelsior.  —  Cornus  mas.  — 
Ciirnus  sani/iii/iea  (M.  de  Guerpel,  1891).  —  l'iius  romrnunis.  —  l'irus  malus.  — 
Misjiilii.t  i/fi/iifi/iica.  —  Vratœyus  o.ryaeaiitlia.  —  Sorhus  domestica,  1891  et  1912 
(Halet).  ~  Sorhus  tormiiiaiis,  1891  et  1912  (Halet).  -  -  Amelanchier  rulr/aris,  à 
hacres  (Haut-Boulonnais),  Pas-de  Calais.  —  /'ru uns  padus,  Lacres  (Pas-de-Calais). 
—  l'ruiius  spiiiosn  (Charles  Halet),  Loire-Inférieure.  —  J'ruiitis  cerasiis,  je  suppose. 
Bref,  le  Cerisier,  sans  indication  spécifitiue,  1891.  —  Âmijijdalus  comiinrnis  (Res- 
l)aucl,  1891,  p.  177).  —  Jîobinia  pseudo-acuria .  —  Arer  ramprstre.  —  Arer  ruhrum. 
— ■  Arer  saer/iarum.  —  Tilia  sylvestris  (Charles  Halet),  Loire-Inférieure;  Lacres 
(1912).  recueilli  sur  un  arbre  élevé;  les  deux  touffes  étaient  jeunes  et  vertes.  — 
Tilid  ))hiiijplnjlhi. 

Le  (iui  e.st  coninum  sur  le  Populu<i  nigra  et  le  Pommier,  il  n'est  pas  rare  sur  le 
Poirier  et  sur  l'Aubépine.  Il  prospère  sur  le  Robinier  et  on  le  rencontre  chez  les 
espèces  précité<-s...,  à  compléter  du  reste. 

C'est  la  famille  des  Ros.acées  qui  tient  la  tête  avec  ses  onze  porteurs  de  Gui 
(Vieillunmes,  en  patois  boulonnais). 

Sur  une  vieille  épine  rose,  double,  je  possède  une  touffe  depuis  un  certain 
iKPiiiliii'  d'années;  elle  est  plutôt  en  décroissance,  mais  l'este  verte. 

1^'  (iui  a  déjà  été  signalé  dans  le  Pas-de-Calai.-î  sur  l'P^pine  blanche,  à  Lot- 
linghen   ((îéneau). 

Lacres  (Pa.s-de-Calais).  B.  de  Kerhervé. 

P. -S.  —  Le  Gui  vient  d'être  trouvé  chez  moi  sur  le  Saule  Marceau  (Sali.i-  raprea). 
C'est  une  nouveUe  plante,  qui  porte  à  31  les  hôtes  du  Gui  signalés  jusqu'à  présent 
dans  la  Feuilh ,  à  ma  connaissance.  B.  de  K. 


Action  déformante  de  Puccinia  Thlaspeos  sur  le  Thlaspi  alpestre  L.  —  Dans 
un  Compte  Rendu  d'herborisations  dans  le  Jura  Central,  M.  Camus  (1)  remarque 
que  les  Thlaspi  alpestre  L.  (7*.  Gaudinianum  Jord.)  sont  «  souvent  attaquées  par 
un  Champignon  qui  les  déforme  entièrement  ». 

J'ai  eu  très  fréquemment  l'occasion  d'observer  la  même  déformation  dans  les 
nombreuses  localités  où  j'ai  récolté  la  plante  en  question  :  vallons  de  la  Brévine 
et  des  Ponts  (2),  tourbières  des  Mortes,  de  Chapelle-des-Bois,  des  Rousses,  etc.  Dans 
les  marécages,  le  parasite  semble  beaucoup  plus  abondant  que  dans  les  lieux  secs  : 
au  col  du  Bredot,  les  Thlaspi  sont  indemnes,  alors  que,  dans  les  tourbières  de 
Bémont  et  des  'Varodes,  très  rapprochées,  plus  de  la  moitié  des  échantillons  sont 
att<'ints. 

Le  Champignon  est  une  Urédinée  :  Puccinia  Thlaspeos  Schiib  {=  P.  Tlilaspidis 
Vuillemin,  /■*.  Vuilleinini  de  Toni),  bien  décrite  dans  les  traités  usuels,  par  exemple 
dans  Fischer  (3)  qui  indique  de  nombreuses  localités  du  Jura  Suisse,  sur  plusieurs 
espèces  de  Thlaspi.  Les  amas  bruns  couvrant  la  face  inférieure  des  feuilles  sozit  les 
téleutospores  biloculaires  à  membrane  épaisse  surtout  au  sommet  et  dont  un  grand 
nombre  présentent  des  promycèles  déjà  germes  sur  place. 

Contrairement  à  la  plupart  des  Urédinées  qui  n'.attaquent  leur  support  que  peu 
grièvement,  cette  Puccinie  fait  subir  à  son  hôte  de  notables  déformations,  qui 
retentissent  sur  l'appareil  végétatif  et  surtout  sur  l'appareil  reproducteur. 

Par  le  port  seul,  les  plantes  parasitées  se  distinguent  aisément  de  leurs  voisines  : 

(1)  Contributions  à  l'ëtufle  de  la  flore  de  la  chaîne  jura-ssaquc.  i^oc.  bot.  Fr..  -15,  fa.sc.  8, 
p.  451  [isns]. 

(2)  .Soc.  d'//i.ç(.  .Vfl(.  du  Doubs,  n"  19,  p.  27  [imij. 

(3)  Die  Uredineen  der  Schweiz  [1904],  p.  312. 


134  Notes  spéciales  et  locales. 


leur  tfinte  j<aunâtrc  tranche  avec  la  ciuilcur  vert  glau(|Uf  un  peu  cvntlré  dos  spéci- 
niens  normaux,  et  par  la  disposition  de  leurs  petites  feuilles  légèi-(>nirnt  recroque- 
villées ress<'inblent  à  s'y  nu'prendrc  —  cpiand  on  les  voit,  à  t<'rre,  de  sa  hauteur  — 
au  classique  Euphorbe  Petit-Cyprès  attaqué  par  les  Uroniyces.  —  Les  feuilles 
inférieures,  on  l'osotte.  sont  cependant  normales,  quoique  un  peu  décolorées  aussi, 
ainsi  que  déjà  Schroter  (1)  l'a  fait  remarquer.  Les  caulinaires  plus  petites  et  plus 
rapprochées,  bien  qu'abondajnment  couvertes  de  téleutospores,  n'ont  pas  une  ana^ 
tomie  bien  difl'érente  des  feuilles  normales  :  leur  mésophylle  est  plus  lâche,  les 
cellules  sont  boursouflées  et  disloquées  par  de  gros  filaments  de  mycélium.  La 
chlorophylle  est  notablement  diminuée  :  les  chloroleucites  atteignent  à  peine  le  1/3 
de  la  dimension  normale.  —  La  tige  contenant  aussi  du  mycélium  possède  un 
sclérenchyme  moins  développé. 

Les  inflorescences,  souvent  contournées,  sont  envahies  aussi  et  les  fleurs  sont  par- 
ticulièrement éprouvées.  Elles  restent  verdâtres  :  les  sépales  petits,  les  pétales 
inclus,  très  courts  et  viresoents.  Quant  aux  étamines,  elles  sont  grêles,  à  filets 
gonflés  et  leurs  anthères  à  demi-avortées  ne  contiennent  qu'un  pollen  ratatiné. 
L'ovaire  se  boursoufle  irrégulièrement  et  prend  des  formes  bizarres  :  il  est  plus  ou 
moins  spirale  et  le  style  diver.sement  incliné.  Les  fleurs  sont  assez  souvent  incomplètes 
(2  sépales;  2  pétales,  0  pétale;  2  étam.J  mais,  en  tous  cas,  elles  restent  ttiujaurs 
stériles.  On  a  donc  là  un  beau  cas  de  rast ratio»  parasitaire.  Le  mycélium  agit 
directement  et  on  le  retrouve  nettement  dans  la  plante  entièi'e  :  la  Puccinie  {Lepto- 
puccinia)  doit  passer  l'hiver  dans  les  parties  persistantes  du  Thlaspi  et,  dès  le 
premier  printemps,  pousser  ses  gros  filaments  à  travers  toute  la  plante.  Dans  les 
fleurs  même,  sur  les  sépales  et  les  pétales,  on  trouve  des  amas  circulaires,  formés 
de  massues  mycéliennes  qui  représentent  des  téleutospores  arrêtées  sans  doute  dans 
leur  développement  par  l'état  maladif  de  l'hôte  ainsi  parasité.  On  retrouve  du 
mycélium  dans  les  anthères  et  la  silicule,  et  cette  infiltration  totale  du  parasite 
permet  de  comprendre  la  gravité  de  son  action  beaucoup  plus  nocive  que  celle  de 
beaucoup  d'Urédinées. 

Besançon.  J.  'Virieux. 


La  chenille  de  Calocanipa.  —  L'article  de  M.  Guignon,  dans  le  numéro  du  mois 
d'août  1912  de  la  Feuille  des  Jeunes  yaiuirilisies,  sur  la  chenille  de  Ca/orampa 
e.vdletn,  m'a  rappelé  que  j'avais  par  deux  fois  trouvé  cette  chenille. 

Une  première  fois,  à  Meaux,  en  1895,  sur  un  épi  femelle  de  Typlia  latifolia,  dont 
elle  avait  dévoré  une  partie  :  cette  chenille  m'a  donné  un  bel  exemplaire  que  j'ai 
dans  ma  collection. 

Une  seconde  fois,  à  Poschiavo  (Grisons),  sur  un  pied  d'Arthemisia,  dont  je  con- 
serve également  le  papillon. 

Ces  deux  plantes  ne  sont  pas  mentionnées  dans  la  liste  qu'a  donnée  M.  Guignon. 

Godart  et  Duponchel,  vol.  IV,  p.  167,  disent  en  parlant  de  cette  chenille  :  h  on 
la  trouve  en  juin  et  juillet  sur  un  grand  nombre  de  plantes,  de  genres  et  de  familles 
très  éloignées  «;  on  pourrait  dire  alors  qu'elle  est  omnivore. 

Le  dessin  que  je  possède  de  ces  deux  chenilles  est  conforme  à  la  description  de 
Godart  et  de  M.  Guignon,  mais  ni  l'un  ni  l'autre  ne  parlent  d'une  ligne  blanche 
très  visible  qui  se  trouve  au-dessous  de  la  bande  rouge. 

N'ayant  pas  vu  la  chenille  de  retusta,  je  n'en  parlerai  pas,  mais  je  po.ssède  son 
papillon  en  quatre  exemplaires,   de  même  que  celui  de  l'e.roleta  dont  deux  ejr  larva. 

D'une  façon  générale,  vetusta  a  la  teinte  de  bois  mort  dont  parle  Godart,  avec 
des  parties  plus  foncées  et  plus  claires;  tandis  que  la  teinte  d'ejuletei  est  brune 
tirant  sur  le  fuligineux.  Dans  ce  dernier,   les  deux  lunules  des  ailes  supérieures 

sont  très  accusées;  on  y  remarque  en  outre  2  lignes  noires  en  forme  de  flèche  5 

tandis  que  dans   retusta  il  n'y  a  qu'une  lunule  et  une  ligne  noire  en   forme   de 
flèche <:. 

Enfin  les  ailes  inférieures  dans  vetusta  montrent  au-dessous  une  tache  centrale 
noire  en  forme  de  croissant  )  alors  que  dans  eœoleta  la  tache  noire  est  formée  de 
deux  croissants  accouplés   )). 

Paris.  P.  DuMÉE. 


Lucanus  cervus.  —  Je  viens  signaler  aux  lecteurs  de  la  FeuiUe  un  fait  qui  m'a 
bien  surpris.    Est-il  normal  et  comment  peut-il  s'expliquer? 

Le  10  août,  à  1  heure  de  l'après-midi,  j'avais  remarqué  sur  la  route  un  cadavre 
de  Lucanus  cervus  dont  la  tête  avait  disparu  et  dont  le  corselet  était  assez  écrasé. 

(1)  Entwicldangsgeschichle  einiger  Rostpiize.  CohrCs  Beilrûgc,  III,  p.  SG  [18S3]. 


Notes  spéciales  et  locales.  135 

Vers  3  lifuros  12  de  l'après-midi,  repassant  au  même  endroit,  j'eus  l'idée  de 
ramasser  ce  cadavre  et  je  constatai  avec  étonnement  le  fait  suivant  :  Une  patte 
postérieure  et  le  moignon  de  l'autre  patte  remuaient  comme  si  l'insecte  eût  été 
vivant.  Les  mouvements  n'étaient  pas  brusques  comme  ceux  d'un  insecte  à  l'agonie, 
mais  réguliers  et  modérés. 

Les  mouvements  ont  continué  mais  plus  lents,  et  à  lu  lieuri's  du  soir,  lorsque  je 
cessais  mon  observation,  ces  patU's  s'agitaient  encore. 

En  résumé,  j'ai  constaté  le  mouvement  de  ces  membres  pendant  9  heures  au  moins 
après  la  mort  de  l'insecte.  Je  dis  au  moins  parce  que  je  ne  sais  pas  à  quelle  heure 
la  Ix^stiole  avait  été  décapitée. 

Ce  spectacl(!  m'a  semblé  assez  extraordinaire  pour  le  signaler  et  tâcher  d'en 
obtenir  explication. 

Tours.  Paul     SlRGUEY. 


Homoptérocécidie  chez  Lunaria  biennis.  —  Cécidie  :  Silicules  à  surface  bosselée, 
mamelonnc-e,  totalement  déformées  et  recoquillées,  légèrement  décolorées,  à  graines 
avortées;  offrant  le  vivre  et  le  couvert  à  des  colonies  de  Pucerons. 

l'iiceron  :  L'aptère  d'un  gris  verdâtre,  couvert  d'une  forte  pulvérulence  bleuâtre, 
à  appendices  bruns.  —  Correspond  de  toutes  les  façons  à  la  description  de  VAphia 
brassicœ  L. 

l'atrie  :  Secqueville-en-Bessin  (Calvados)  sur  la  Luiuiire-clefs-de-montre  ou 
Monnaie-du-pape,  26  juillet  dernier,  et  loin  de  toute  autre  Crucifère. 

A  ajouter  aux  »  Insectes  parasites  des  Crucifères  »,  Feuille  des  Jeunes  Natura- 
lisiez (1907),  XXXVII,  211. 

lUmaniue.  —  Il  fallait  s'y  attendre  :  une  larve  de  Syrplie  exerçait  ses  ravages 
dans  le  paisible  troupeau  des  dits  Pucerons  :  les  nombreuses  dépouilles  témoi- 
gnaient assez  qu'il  ne  s'agissait  pas  d'une  simple  mue. 

Comme  j'étais  en  voyage  et  n'avais  pas  souvenance  qu'on  eût  remarqué  cette 
cécidie  de  la  Lunaire,  je  recueillis  quelques  silicules  comme  échantillon,  des  Puce- 
rons pour  les  identifier  plus  sûrement  et  la  larve  de  Syrphe  pour  la  dûment 
éduquer.  Bien  approvisionnée  de  Pucerons,  la  larve  devait  bien  supporter  le 
voyage  de  retour.  Mais  oubliée  dans  son  tube  de  verre,  elle  dut  jeûner  au  moins 
deux  jours,  car  déjà  le  27  il  ne  restait  plus  de  ses  victimes  que  leur  frêle  dépouille. 
Il  y  avait  bien  dans  un  autre  tube  quelques  Pucerons  établis  sur  une  autre  sili- 
cule,  mais  ils  étaient  réservés  à  l'étude.  Le  30,  l'éleveur  improvisé  dut  chercher  des 
Pucerons  et  se  mit  en  quête  de  Lunaire,  mais,  dans  sa  région,  toutes  les  silicules 
de  Ijunaire  étaient  arrivées  à  maturité  complète  et  même  desséchées.  Il  était  inutile 
d'insister.  Force  fut  donc  de  se  tourner  du  côté  des  autres  Crucifères;  par  mal- 
chance, cette  année  semble  pauvre  en  Pucerons  et  les  Crucifères  visitées  en  sont 
indemnes!  Enfin,  quelques  rares  Hyadaphis  (Siphorori/ne)  fœniculi  Pass.  se 
laissent  voir  sur  un  Faniculum  officinale.  Faute  de  mieux,  il  faut  se  résoudre  à 
profiter  de  l'aubaine.  Peut-être  cela  fera  diversion  au  menu  de  la  larve-sangsue,  et 
rompra  un  long  jeûne?  Non  misnura  cutem  niai  plena  cruoris...  Point  du  tout, 
les  Pucerons  glabres  et  jaunâtres  du  Fenouil  n'eurent  pas  l'heur  de  lui  plaire.  Au 
lieu  de  se  presser  de  tâter  les  victimes  offertes,  elle  ne  s«^  décidait  qu'avec  une  cir- 
con.spection  inquiétée  et  inquiétante.  Enfin  elle  se  détermina  à  enfoncer  ses  crochets 
et  à  sucer,  à  pomper  pour  parler  plus  exactement.  Horreur  !  comme  si  elle  avait 
éprouvé  une  sensation  de  brûlure,  elle  se  hâta  de  lâcher  sa  proie  et  d'aller  se 
réfugier  dans  un  recoquillement  de  la  silicule  qui  l'avait  précédemment  abritée. 

Pourtant  il  fallait  à  tout  prix  éviter  une  famine.  Une  nouvelle  expédition  fit 
rencontrer  un  rosier  quelque  peu  envahi  par  de  verdàtres  Macrosiphum  rosœ_  L. 
Voilà  bien  l'affaire  sans  doute.  Ces  Pucerons  gorgés  de  la  sève  d'un  rosier  n'offri- 
ront pas  les  propriétés  trop  odorantes  et  trop  carminatives  des  arrière-cousins 
gavés  du  suc  du  Fenouil.  En  effet,  la  larve  eut  tôt  fait  d'assouvir  sa  faim  et  ne 
laissa  pas  de  fournir,  sous  forme  de  taches  d'un  noir  d'encre,  la  preuve  évidente, 
par  laquelle  toute  larve  de  Syrphe  qui  se  respecte  témoigne  d'une  bonne  et  heureuse 
digestion. 

Encore  une  infortune  !  impossible  de  renouveler  la  provision  en  fait  de  Pucerons 
du  rosier.  Un  chrysanthème  offre  bien  quelques  Pucerons  cousins  germains  de  ceux 
du  rosier  :  les  sommités  commencent  à  se  garnir  de  bruns  Macroxiphum  .^onrlii  L. 
Va/-fc-elle  leur  faire  bon  accueil  ?  L'attrait  fut  moins  grand,  un  peu  de  bouderie, 
mais  finalement  réception  passable. 

Depuis,  notre  larve  en  est  encore  à  méditer  dans  le  pli  d'une  feuille  de  rosier  sur 
les  inconvénients  d'un  changement  de  régime,  à  moins  qu'elle  ne  se  prépare  à 
opérer  son  originale  nymphose  dans  une  pupe  en  forme  de  larme  de  cire  figée. 

J.  G. 


136  Notes  spéciales  et  locales. 

Un  des  effets  de  la  Cuscute  sur  le  Millepertuis.  —  On  sait  que  Ciiseiita  l'Jpilhy- 
mum  Murr.  n'ost  lias  tri's  difficilo  sur  lo  choix  cl<>  ses  victimes  et  que  les  suçoirs 
de  c^tte  piaute  parasit<>  éiniis<'nt  rapidement  leur  support.  Quand  la  plante 
envahie  se  trouve  être  II  y  pi  rie  uni  perforntum,  l'effet  est  rendu  plus  évident  par 
la  disparition  de  t*iut(^  la  ponctuation  des  feuilles  :  l'huile  essentielle  qui  produit 
ces  points  transparents  est  totalement  absorbée.  L'effet  est  rendu  plus  sensible 
encore  quand,  sur  le  même  pied  de  Millepertuis,  un  rameau  est  envahi  par  la 
Cuscute  tandis  que  l'autre  est  en  dehors  de  ses  atteintes  immédiates. 

J.  G. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


Petit  Atlas  des  Papillons  et  des  Chenilles;  deux  plaquettes  in-12,  se  vendant  séparé- 
ment chacune  2  fr.  50.  Paris,  1912,  Veuve  Magnin  et  fils,  7,  rue  Honoré-Chevalier, 
VI». 

Ce  petit  atlas,  qui  n'a  aucune  prétention  scientifique,  tout  en  étant  d'une  sérieuse 
exactitude,  donne,  sous  un  volume  très  réduit,  316  figures  en  couleurs,  269  notices 
et  les  conseils  sommaires  sur  la  chasse  et  la  préparation. 

Son  but  est  de  servir  de  transition  entre  les  albums  enfantins,  par  trop  élémen- 
taires, et  les  excellents  petits  ouvrages  déjà  parus.  Nous  pensons  qu'il  rendra  de 
grands  sevrices  aux  débutants,  ainsi  qu'aux  entomologistes  qui  désirent  avoir  des 
notions  générales  sur  les  papillons  de  France,  sans  s'adonner  spécialement  à  l'étude 
des  Lépidoptères. 


Bibliographie  géologique  du  Bassin  de  Paris  et  de  ses  abords. 

Nous  avons  annoncé  au  Congrès  de  l'A-ssociation  française  pour  l'avancement 
des  Sciences,  Session  de  Reims,  1907,  notre  projet  d'établir  une  Bibliographie 
géologique  du  Nord-Est  de  la  France  aussi  complète  que  possible. 

La  rédaction  de  cf,  travail  nous  a  amené  à  modifier  notre  plan  primitif  et,  au 
cours  de  ces  cinq  dernières  années,  c'est  une  Bibliographie  géologique  du  Bassin 
de  Paris  lato  sensu,  que  nous  avons  établie. 

Ne  nous  bornant  pas,  comme  on  l'a  fait  bien  souvent  aux  couches  tertiaires  qui 
forment  le  fond  du  géosynclinal  dont  Paris  occupe  à  peu  près  le  centre,  notre 
Bibliographie  s'étend  à  toute  l'enveloppe  secondaire  et  même  jusqu'aux  auréoles 
primaires  et  cristallines  (Ardennes,  Vosges,  Morvan). 

Notre  travail,  aujourd'hui  terminé,  ne  nécessite  plus  qu'une  mise  au  courant  des. 
nouvelles    publications    de    son    ressort.    Pour    le    mener    à    bien,  nous    avons    dû 
dépouiller  :  500  Périodiques,  représentant  16.500  volumes,  75  Bibliographies  régio- 
nales ou  Listes  des  Travaux  scientifiques,  sans  compter  les  Catalogues  des  Biblio- 
thèques de  Paris  et  de  Province. 

Le  total  de  nos  références  s'élèvera  à  lO.OOO. 

Nous  ne  voulons  pas  insister  sur  l'utilité  d'un  pareil  répertoire.  L'existence  de 
nombreuses  autres  Bibliographies  constamment  consultées  sont  une  garantie  de 
l'opportunité  de  la  nôtre. 

Des  Tables  par  ordre  de  Matières,  ainsi  qu'un  Index  géographique  compléteront 
la  classification  par  noms  d'Auteurs  et  par  ordre  chronologique,  qui  sera  adoptée 
pour  le  fond  de  l'ouvrage. 

Nous  avons  le  ferme  espoir  que  les  difficultés  d'édition  de  ce  volumineux  travail 
n'en  retarderont  pas  trop  la  publication.  La  mise  à  jour  en  étant  attendue  avec 
impatience  par  les  Géologues,  qui  savent  combien  les  recherches  sont  longues  et 
fastidieuses  dans  le  flot  éparpillé  et  toujours  grandissant  des  publications  ayant 
trait  à  la  science  de  la  terre. 

L.    PUZENAT, 
Attaché  nu  Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  OberthBr,  Rennes— Paris  (3079-12) 


ANNEES     PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


P«   SERIE    DECENNALE 

Années  1870  à  ISSO  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année. 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  -40 

11^   SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1S80  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année ' ,     3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vendus  séparément). 
Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  50 

IIP    SÉRIE   DÉCENNALE 
Années  1890  à  1900  : 

Le  numéro O  f r.  40 

L'année 4  f  r. 

Table  des  Matières 1  fr.  50 

IV«  SÉRIE  DÉCENNALE 
Années  1900  à  1910  :  ' 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de   la  Série  est  en  préparation. 

V-^  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  t'r.  50 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  la  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réductioii 
de  25  %  pour  l'achat  des  3*  et  4'  séries. 


SOMMAIRE    DU     N"    501 


J.  Dewitz:  L'importance  de  la  Physiologie  pour  l'Entomologie  appli(|Ui6e. 

Paul  Pallary  :  Observations  sur  quelques  F<^russacidées  de  la  Syrie  el  de  l'Egypte. 

Henri  Guiraud  :  Note  préliminaire  sur  le  Jurassique  moyen  et  supérieur 'entre  Alais  el  Sainl- 

Aiabroix  (Gard). 
D'  Auguste  Cros  :  Contribution  ù  la  Biologie  des  .Méloïdes  algériens  ;Nole  pr-'^Jiminaire). 
Notes  spéciales  et  locales  : 

I.o  Gui  [Viscum  album)  (B.  r>E  KiîRHiinvÉ). 

Aclion  déformante  de  Puccinia  Thlaspeos  sur  le  Tlilcispi  alpestre  L.  (J.  \  inri;rx;. 

La  chenille  de  Calocampa  (P.  Dumék;. 

Lucanus  cervus  (Paul  Sirgi.'ey). 

MomoptorocOcidie  chez  Lunaria  biennis  (.1.  G.). 

Un  lies  elfels  de  la  Cuscute  sur  le  Millepei-tuis  (.1.  G.I. 
Bulletin  bibliographique. 
Echanges. 


BULLETIN    DÉCHANGES    DE    LA    FEUILLE    DES   JEUNES    NATURALISTES 


On  offre  800  espèces  de  Coléoptères  divers  dont  500  espèces  de  Ryncophores  bien 
classés.  —  On  désire  de  beaux  exotiques  en  Papillons  et  en  Coléoptères.  —  Ecrire 
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OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQI^E 

DU    10   JUILLET    k\3    17    .\01T    1912 


De  la  part  de  :  MM.  DoUfus  (7  br.  );  Lameere  (1  br.):  Magnin  (.2  br.);  Raspail 
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Total  :  12  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


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Photographies  géologiques. . ..  270  1 


i 


Oj/rta^"  Octobre  1912  —  V'  Série,  42"  Année 


% 


N»  502  ^j^/^ 


LA   FEUILLE 


-if 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE   D'HISTOIRE  NATURELLE 


-?•   -5-   -?■• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  5,  rue  Fresnel,  Paris  (16'=)  . .' 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  V'  janvier 

(au  lieu  du   l'"  novembre) 


Imprimerie    Oberthur,     Re'nn  es  — Paris 


1912 


^0 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Le  Play  (A.)  ot  Fabre  (J.)-  —  Ph.vsiulogk  du  PcriUiino.  Le  grand  Epipluon, 
in-16,  180  p.  —  Paris,  Massuii,  Gauthicr-Villars  (Encyclopédie  d<;s  Aido-Mcniuirc, 
section  du  Biologiste). 

Martel  (E  -A.).  —  Padirac.  Historique  et  description  sommaires,  in-S",  32  p.  et 
grav.  —  Saint-Céré  (Lot),  Baudet. 

Meunier  (Stanislas).  —  Géologie  des  environs  de  Paris.  Description  des  terrains 
et  cnuniération  des  fo.ssiles  qui  s'y  rencontrent,  suivie  d'un  index  des  localités  fossi- 
lifères, in-8",  540  p.  avec  247  fig.  et  25  pi.  hors  texte  et  1  carte  géologique  en  cou- 
leurs. —  Paris,  Baillière. 

Sergent  (Edmond  et  Etienne).  —  Moustiques  et  maladies  infectieuses.  Guide 
pratique  pour  l'étude  des  Moustiques,  2"  édit.,  in-16,  174  p.  et  43  fig.  —  Paris, 
Masson,  Gauthier-Villars  (Encyclopédie  des  Aide-Mémoire,  section  du  Biologiste). 

Les  Races  humaines,  les  Types,  les  Mœurs  et  les  Coutumes,  gr.  in-8°,  VII,  233  p., 
avec  gravures  en  noir  et  en  couleurs.  —  Paris,  Hachette.  —  4  fr.  50. 


AVIS    AUX   SOUSCRIPTEURS 

S'adresser  à  M.  COSSMANN,  110,  faubourg  Poissonnière,  PARIS  (X'] 


VIENT     DE     PARAITRE 

CONCHOLOGIE     NÉOGÉNIQUE 

DE     L'AQUITAINE 

Par     MM.     COSSMANN     &     PEYROT 

Premier    volume    :    Pélécypodes    (Ciavagellidae    à    Lucinidse), 

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3    cartes    et    nombreux    croquis    dans    le    texte. 

Prix  :  65  fr. 

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Le  second  volume  (Pin  des  Pélécypodes  et  Supplément)  est  sous  presse. 


1<^'  Octobre  1912  —  V'  Série,  42'  Année  —  N"  502 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


L'IMPORTANCE  DE  LA  PHYSIOLOGIE  POUR  L'ENTOMOLOGIE  APPLIQUÉE 

iFin). 


CD 


J.  Loel)  admet  que  c'est  l'odorat  qui  influe  sur  le  rassemblement  des  ani- 
maux vivant  en  société,  ce  qui  veut  dire  que  les  espèces  ont  des  émanations 
ijui  attirent  ou  repoussent  les  individus.  Si  nous  nous  aventurons  plus  loin 
encore  dans  ce  chemin,  nous  verrons  que  le  socialisme  se  trouve  aussi  chez 
les  plantes.  Oi',  d'apiès  la  plus  récente  conception  due  à  Whitney,  l'ailernance 
des  cultures  est  nécessaire  parce  que  les  racines  des  végétaux  sécrètent  des 
substances  toxiques  qui  constituent  des  poisons  pour  les  plantes  d'une  même 
espèce.  Il  s'ensuivrait  que  chez  les  espèces  végétales  ([ui  vivent  en  société  ces 
séci'étions  n'existent  pas. 

Le  rhéotropisme,  qui  fut  étudié  par  moi  (1)  poui-  des  espèces  appartenant  à 
différentes  classes  animales  et  qui  se  maïuteslc  surtout  chez  les  animaux 
aquatiques,  consiste  en  ce  que  l'individu  place  l'axe  de  son  corps  contre  le 
courant  du  milieu  et  plus  rai'ement  dans  le  sens  opposé.  (Jn  s'est  moins 
occupé  du  rhéotropisme  provo(jué  par  des  courants  d'air.  Wheeler  désigne 
ce  genre  de  rhéotropisme  par  le  mot  <(  anémotropisme  ».  (»n  sait  (pie  beau- 
coup d'insectes,  lorsqu'ils  volent,  restent  inunobiles  sur  la  même  place  en 
tournant  la  tête  contre  le  vent.  Et  Osten-Sacken  constata  que,  chez  les  Dip- 
tères, cette  faculté  de  planer  coi-respond  à  la  présence  chez  le  mâle  d'yeux 
se  touchant  sui*  la  ligne  médiane  de  la  tète  fmàles  holoptiques).  Les  Sauterelles 
du  Itoeky  Mountain  volent  sous  le  venl  loisipie  celui-ci  est  faible,  mais  se 
dirigent  contre  le  vent  quand  il  est  plus  foi'l.  D'aulrr  part,  il  païaît  ipie  cei'- 
taines  espèces  d'insectes  orieident  leurs  nids  dans  la  direction  des  vents 
régnants.  C'est  au  moins  de  cette  façon  que,  d'après  Schmarda,  se  com- 
portent les  Termites  d'Ausli'alie,  dont  ies  nids  forment  de  longues  lignes  qui 
suivent  la  direction  des  vents  nord-ouest-sud-esl. 

L'odorat  est  très  déveloiqié  chez  les  insectes  comme  le  prouve  l'attraction 
(lu'eXerce  sur  eux  les  odeurs  émanant  des  fleurs  et  fruits  ou  des  organes 
spéciaux  dont  sont  poui-vus  les  sexes.  J.  Pérez  et  F.  Plateau  ont  fait  des 
études  approfondies  sur  l'attraction  par  les  fleurs.  D'un  autre  côté,  l'Entomo- 
logie pratique  s'est  dernièrement  emparée  de  cette  faculté  des  insectes  pour 
la  destruction  des  espèces  nuisibles.  On  cherche  à  attirer  celles-ci  par  des 
liquides  savamment  composés  dans  lesquels  elles  trouvent  la  morL  C'est  sur- 
tout dans  la  viticulture  que  depuis  deux  ou  trois  ans  les  pièges  à  vin  ou  à 
mélasse  sont  très  en  vogue  —  la  mode  change  dans  la  science  connue  partout 

(1)  Voir  la  Fe^iillc  d.  ./.  Nat.,  1899. 


138  J.  Dewitz.  —  Physiologie  'pour  l'Entomologie  appliquée. 

ailleurs  —  et  qu'on  voit  les  vignes  se  peupler  de  bidons  et  de  godets  remplis 
de  ces  liquides  traîti-eux  pour  la  capture  des  néfastes  papillons  do  la  CorJiijlix 
et  de  VEiKhinis. 

Mais  là  (lù  ce  genre  de  chasse  de\ienl  ]ilus  iid(''ressanl  et  aussi  [dus  inqior- 
lanl,  les  ])ièges  à  liipiides  periiiellenl,  à  l'eiicoidre  de  cv  t\\\\  se  passe  chez  les 
pièges  lumineux,  de  captui-ei'  beaucoup  de  femelles,  (in  pi'ut  croire  que  les 
i'emelles  ont  besoin  de  rabsor|)lion  de  ces  lif|uides  pdiii-  |i(iuviiir  s(>  irpro- 
dnire. 

2.  —  L'influence  des  facteurs  externes  et  internes  sur  la  vie 
et  le  développement  des  insectes. 

Malgré  la  gi-ande  iiilluencc  qu'exercent  les  agents  climatériques  et 
almnspliéri(iues  sur  les  insectes,  la  façon  dont  ces  fadeurs  agissent  sur 
l'oi-ganisme  de  ces  animaux  est  assez  peu  connue.  Ainsi  nous  savons  que  les 
espèces  dévastatrices  succombent  facilemeid  lors(pie  la  chaleur  de  l'été 
alleinl  un  haut  degié  et  se  prolonge  pendant  une  grande  partie  de  la  bonne 
saison.  La  Cochylis  et  l'Eudemis,  ces  deux  ennemis  redoutables  de  la  vigne, 
disparaissaient  l'année  passée  après  tant  d'années  de  idégradation  et  de 
dévastation  des  vignes  et  les  viticulteurs  attiibuaient  cet  heureux  événement 
à  la  persistance  de  la  chaleur  dont  nous  graliJiait  le  ciel.  Ils  disaient"  que  les 
teufs  et  les  lai'ves  desséchaient  sous  l'inllucnce  de  la  chaleur  dont  l'action 
serait  autrement  ellicace  que  celle  des  meilleurs  insecticides.  En  attribuant 
le  dépér'issement  des  deux  es|)èces  à  la  dessiccation  de  leurs  différents  états, 
les  agriculteurs  ne  se  tiompaient  évidemment  pas,  mais  nous  sommes  obligé 
de  revendiquei-  pour  la  chaleiu-  une  paille  de  la  force  destructive  des  étés 
chauds  et  secs.  Il  y  a  près  de  dix  années  MM.  Gastine,  Vermorel  et  moi 
avons  éludié  l'influence  de  la  chaleur  sur  les  larves  de  la  Cochylis  et  de  la 
Pyrale  et  plus  tard  j'ai  repris  ces  recherches  au  point  de  vue  physiologique. 
Des  larves  et  des  œufs  de  lépidoptères  et  de  diptères  furent  exposés  par  moi 
à  dilîéients  degrés  de  chaleui"  et  conseiNés  pendant  un  temps  assez  long  poui" 
connaîire  rinlluence  de  cet  agent  sur  les  différentes  phases  de  la  vie  des 
insectes  qui  me  servaient  de  sujets  d'expérience.  J'ai  pu  tirer  de  mes 
recherches  les  conclusions  suivantes.  La  limite  vitale  de  la  chaleur  ne  varie 
pas  et,  ce  qui  a  une  grande  valeur  pour  la  destruction  des  insectes  nuisibles, 
elle  est  assez  basse.  Sous  l'influence  de  la  chaleur,  dans  l'organisme  des 
larves  ont  lieu  des  changements  qui  se  traduisent  par  une  altération  de  la 
coloration  naturelle  du  sang  et  qui  commencent  à  se  faire  remarquer  à  partir 
de  40°  et  d'une  exposition  cîe  l;j  minutes.  Comme  la  coloration  du  sang  a  lieu 
sous  l'action  d'une  oxylase  (tyrosinase)  on  peut  en  conclure  que  cette  dernière 
a  subi  des  altérations.  Si,  d'autre  part,  l'exposition  dure  plus  longtemps, 
jusqu'à  40  minutes,  mais  le  degré  de  la  chaleur  i-estant  le  même  (40  à  41°),  les 
larves  peuvent  reprendre  leui-  aspect  normal,  mais  leur  avenii-  est  devenu 
incertain.  H  me  serait  peimis  de  citer  un  exemple  pour  mieux  illustrer  le 
côté  extérieur  de  ces  phénomènes.  Un  grand  nombre  de  larves  de  CalUphnra 
erythrocepJiala,  prêtes  à  se  métamorphoser,  furent  exposées  pendant 
70  minutes  à  une  température  de  40-41°  de  manière  qu'une  certaine  quantité 
d'humidité  restât  à  leur  disposition.  De  ces  larves  196  exemplaires  sur- 
vécurent à  l'opération  et  donnèrent  33  pupes  normales  dont  sortirent 
41  mouches. 

Le  froid  de  l'hiver  ne  peut  nuire  aux  insectes  tant  qu'il  reste  dans  les 
limites  ordinaires.  Mais  si  le  froid  arrive  après  une  période  de  temps  doux 
ou  à  une  époque  de  l'année  où  les  insectes  se  trouvent  en  plein  développement, 
la  température  basse  peut  être  désastreuse  pour  eux. 


J.  Dewitz.  —  Physiolofiic  jinur  VEnhmiologie  appliquro.  139 

Le  IVoiil  peut  avoir  une  inlliifiice  iissez  singulière  sur  certaines  espèces 
soit  qu'elles  soient  exposées  aux  rigiu'urs  de  l'iiiver  ou  à  celles  des  régions 
areti(iues  ou  alpines.  Ces  insectes  ou  leurs  femelles  seules  peuvent  devenir 
aptères.  D'après  mes  expériences,  il  est  nécessaire  que  le  froid  agisse  par 
les  chrysalides,  les  larves  et  les  œufs  traités  de  la  même  manière  ne  donnant 
ipic  des  individus  normaux.  Quant  à  raclioii  inlime  du  froid,  j'ai  émis 
['(ipiiuon  que  le  deinier  agit  sur  l'oxylase  (pii  se  trouve  chez  les  chrysalides 
rcMleiniée  dans  les  éiylres,  mais  (pii  est  répandue  dans  tout  l'ijrgajiisme 
chez  la  larve. 

Cet  aptérisme  que  subissent  les  femelles  de  certaines  espèces  est  utilisé 
pai'  les  pi'alicicns  poui-  la  défense  de  leiu's  récoltes.  Car  la  méthode  déjà 
ancieime  des  ceinlur(>s  gluantes  dont  ils  enloui'ent  le  tronc  des  pommiers 
pour  enqjèchei-  les  femelles  du  di.  hniindld  d'y  monter  ne  serait  pas  appli- 
cable sans  ce  phénomène.  Ici  aussi  la  pratique  a  devancé  la  science. 

L'humidité  a  également  une  influence  inattendue  sur  l'organisme  des 
insectes  et,  en  même  temps,  une  certaine  importance  pour  l'entomologie 
appli(piée.  Nous  savons  que  les  différents  lissus  faits  par  les  larves  peuvent 
les  protéger  plus  ou  moins  etlicarement  contre  les  traitements  dirigés  conlie 
eux  par  les  agi'iculleurs.  Jlais  d'après  des  expériences  faites  par  Bataillon 
et  par  moi,  les  larves  cessent  de  lisser  lorsqu'elles  se  trouvent  dans  une 
atmosphère  chargée  d'humidité.  C'est  par  ce  moyen  qu'on  peut  produire  des 
chiysalides  dépoui-vues  de  cocon  chez  des  espèces  qui,  ordinairement,  sont 
entourées  de  cette  enveloppe  |ir(ilectr-ice.  D'un  autre  côté,  je  plaçai  des 
chenilles  de  IHcris  bmssicx  envahies  |)ai-  le  Micrtigasler  glomeratus  sur  du 
linge  salure  d'eau  au  moment  où  les  parasites  quittaient  leur  victime  en 
perforant  sa  peau.  Or  les  lai'ves  (]ui,  habiluellemenl,  commencent  à  confec- 
tionner' un  cocon  jaune  dès  (lu'elles  sont  libres,  ne  tissaient  jamais  dans 
ces  conditions. 

Halaillon  donne  pour  ces  anomalies  une  explication  en  disant  que  poui"  que 
les  larves  îles  insectes  puissent  se  métamoi'phoser,  il  est  nécessaire  qu'elles 
diminuent  la  pression  existant  dans  les  tissus  de  leur  organisme  en  rejetant 
les  hquides  'remplissant  les  glandes  séricigènes  et  le  système  intestinal. 
L'humidité  empêche  cette  diminniion  de  la  pression  osmotique. 

L'iniluence  de  la  respiration  interne  sur  la  métamorphose  fut  également 
étudiée  par  Bataillon  et  par  moi.  Tandis  que  le  piemier  :arrive  à  cette 
conclusion  que  la  métamorphose  est  déterminée  par  une  asphyxie  de  l'orga- 
nisme occasionnée  par  l'accumulation  d'acide  carbonique  dans  les  tissus, 
j'ai  essayé  de  montrer  que  les  enzymes  oxydantes  jouent  un  rôle  dans  cet 
acte  vital.  On  peut  faire  ressortir  l'impoilanci'  de  l'oxygène  pour  la  méta- 
morphose en  enfermant  des  lai-ves  de  mouches  dans  de  petits  tubes  en  verre 
où  elle  est  facilement  supprimée.  On  obtient  un  résultat  analogue  en  exposant 
des  chenilles  prêtes  à  se  chrysalider  à  une  atmosphère  contenant  de  l'acide 
cyanhydrique  dont  l'action  sur  l'organisme  consiste  en  la  diminution  de 
l'oxydabilité  des  tissus. 

Beaucoup  de  personnes  ayant  élevé  des  insectes  se  sont  aperçues  que 
nombi'e  d'espèces  éclosent  à  une  heure  fixe  de  la  journée  soit  qu'il  s'agisse 
de  l'éclosion  des  larves  ou  de  celle  de  l'insecte  parfait.  Ce  phénomène  nous 
rappelle  l'horloge  des  fleurs  de  Linné  qui  fixe  pour  chaque  espèce  l'heure 
où  les  pétales  des  fleurs  s'ouvrent  et  se  ferment.  Les  botanistes  sont  disposés 
à  expliquer  cette  régulaiité  dans  la  vie  de  la  plante  par  l'action  qu'exerce 
la  lumière  sur  la  pressidu  dans  les  tissus. 

Celte  question  nous  mène  à  une  autre  non  moins  intéi-essanle,  c'est-à-dire 
à  celle  de  l'influence  des  saisons  sur  les  oi-ganismes,  inlluence  qui  se 
manifeste  avec  une  telle  sîireté  et  qui  concerne  des  objets  aussi  différents 


l 'lO  J.  Dewitz.  —  Phiisiolofiii'  pmir  l'Enlomoloçiic  nppliqiK'r. 

iliron  peut  parier  do  la  Physiologie  des  saisons.  A  ce  point  de  vue  c'est 
siiitoiil  l'oriii'TP-saisnn  et  l'aiitonine  qui  nous  intéressent.  Car  à  cette  époque 
(le   i'aniK'i'   ilfs   oiganisiiics   ((irniiio   les   crufs,    chrysalides   ou   comme   les 
liiiuldus,   siKiics  et  oijTnoris  des  piaules  iieuvent  suhii-  lui  repos  qu'aui'une 
auirmcnlalion  de  la  lcin|i(M-aliiic  amliianlc  u'esl  capalilc  d'inlerronqjre  tant 
(pi'il  n'est  pas  terminé.  Mais  nous  voyons  souvent  — ■  et  le  profane  croit  se 
trouver  devant  une  bizarrerie  de  la  nature  —  qu'en  automne  des  arbres 
lleui-issent  pour  la  seconde  fois  et  que  quelques  papillons  sont  de  nouveau 
éclos  comme  s'ils  voulaient  nous  aniKHicei-  l'approche  du  printemps  avec  ses 
lleui-s   et   le   chant   des   oiseaux.    Aussi    les   vignei-ons   conçoivent-ils   cette 
espérance  fallacieuse  (pie  la  lace  enti('ie  de  la  Cociiylis  ira  se  perdre  dans 
les  brumes  et  la  neige  lorsque,  en  automne,  ils  voient  quelques  i)apillons 
de  cette  espèce  néfaste  voltiger  autoui*  des  ceps.  J'ai  déjà  plusieurs  fois  émis 
l'opinion  que,  dans  un  avenir  plus  ou  moins  éloigné,  le  génie  de  l'homme 
réussira  peid-ètre  à  déplacei'  artiliciellemeut  l'éclosion  de  ces  ennemis  de  nfis 
i-écolles  poui'  la  prov(i(piei'à  une  époque  où  ils  Irouvei'aieiil  une  mort  certaine. 
Car  il  ne  man(}ue  pas  d'exemples  où  l'on  a  pu  inleiTompi-e  le  repos  hivernal 
de  certains  organismes.  Le  cas  le  plus  connu  est  celui  où  l'on  traite  des 
(leurs  ou  des  arbustes  par  l'éther,  l'eau  chaude  ou  le  froid  pour  amener  une 
lloraison  précoce  dans  un  but  conniicrcial.  D'un  autre  (ôté,  on  sait  que  les 
(eufs  des  papillons  à  soie  ne  se  dévehippent  en  été  (pie  jus(prà  un  certain 
point  pour  tomber,  malgré  la  températui'e  encore  élevée  pendant  de  longs 
mois,  dans  un  état  de  léthargie.  Mais  plusieurs  expérimentateurs  et  nolammenl 
Uuclaux  ont  réussi  à  provoquer  le  développement  de  l'u'uf  en  exposant  une 
ponte  fraîche  à  une  basse  température.  Les  expéiimentateuis  italiens  ont 
oblenu  le  même  résultat  en  traitant  les  œufs  par  l'électricité,  l'eau  chaude, 
les  acides,  etc.  Weismann  a  pu  abréger  le  repos  des  œufs  de  Daphnides  par 
l'intluence  de  la  dessiccation  ou  du  froid.  Standfuss  de  son  côté  faisait  éclore 
d(>s  papillons  de  nos  Salurnia  par  un  mouillage  copieux  des  chrysalides  après 
une  période  prolongée  de  sécheresse.  Les  fleuristes  de  Nice,  d'Antibes  ou 
de  Menton  emploient  un  procédé  semblable  pour  les  fleurs  coupées.  Pendant 
la  sécheresse  de  l'été  du  littoral  ils  ne  donnent  que  la  quantité  d'eau  absolu- 
ment nécessaire  à  leurs  plantes  pour  les  arioser  abondamment  lorsque  le 
moment  de  la  vente  des  lleurs  est  proche. 

Tous  ces  procédés  semblent  avoir  une  cause  initiale  commune  et  qui 
consiste  en  l'extraction  de  l'eau  se  trouvant  dans  les  tissus.  Cette  manière 
d'interpréter  ces  phénomènes  n'a  pas  besoin  d'une  longue  explication  en  ce 
qui  concerne  la  dessiccation  et  la  chaleur.  Mais  Piaph.  Dubois  a  montré  depuis 
longtemps  et  dans  nombre  de  publications  (jue  les  aiieslhési(pies  ainsi  (jue 
le  fioid  ont  pour  effet  la  perte  d'eau  des  tissus.  Il  ddiiiie  à  ce  phénomène  le 
nom  d'  «  Atniolyse  ». 

11  est  intéressant  de  voir  que  l'automne  fait  naître  encore  un  autre  phéno- 
mène, c'est-à-dire  l'apparition  des  mâles  de  beaucoup  d'espèces  d'insectes  et 
d'arthropodes  en  général  et  le  remplacement  de  la  piopagation  asexuelle  par 
la  piopagation  sexuelle. 

Mais  les  plantes  elles  aussi  se  trouvent  sous  l'influence  de  l'automne  et  les 
changements  qui  ont  lieu  dans  leur  organisme  ne  restent  certainement  pas 
sans  effet  sur  les  parasites  vivant  sur  elles  et  surtout  sur  ceux  qui  sucent 
leur  sève.  L'organisme  des  végétaux  avec  son  suci'c,  son  amidon,  son 
albumine  et  ses  enzymes  n'est  sûrement  pas  le  même  en  él('\  en  hiver  ou  en 
automne  et  il  n'est  pas  admissible  de  croire  (pie  ces  changements  restent  sans 
une  profonde  influence  sur  le  développement  de  ses  parasites. 

Nous  venons  de  mentionnei'  l'apparition  des  mâles  et  nous  avons  abordé 
eu  même  temps  un  chapitre  de  la  Biologie  qui  est  de  la  plus  grande  impor- 
tance pour  l'Entomologie  appliquée. 


J.  nEWiTZ.  —  Phiisininrjio  pour  l'Enlomologic  appliquée.  141 

Il  s'agit  de  la  drlci  iiiiiiatioii  du  sexe,  ci'lli'  i|iii'sli(iii  qui  se  tiduve  actiielle- 
iiii'mI  au  pix'uiicr  plan  des  ri'ciiciclu's  hin|(igi(]U('s.  Ht  fet  cxeiuiiie  entre  mille 
autres  nous  montre  à  (|uei  degié  ri'jilnmoiogie  pratique  est  liée  aux 
i-('rhci-elies  puicment  iiliysiologitiucs.  Tdulcs  les  (le\ix  louclienl  les  questions 
cardinales  de  la  vie. 

Landuis  avait  donné  à  un  In!  de  ilieniiles  une  nourritufe  abondante  tandis 
qu'un  autre  lot  ne  recevait  (pic  peu  d'aliments.  Des  résultats  obtenus  par 
ces  expériences,  il  eonclul  (piaxcc  une  bonne  nourrituie  on  ol)tient  des 
tcmcllcs  cl  qu'avec  une  muirrilurc  iusullisaidc  on  obtient  des  uifUes.  D'après 
Scil/,  d'autres  ppi'sonncs  ont  énus  la  même  opinion.  Mais  celle-ci  est  sans 
doute  erronée  parce  (]ue  le  sexe  d'un  insecte  est  déterminé  de  très  bonne 
lieui-e  et  longtemps  avaid  ipi'il  soit  à  même  de  se  nourrir.  L'explication  donnée 
par  Standfuss  poui'  le  résultat  de  ce  traitement  est  tout  autre  et  probablement 
la  boime.  (le!  auteui'  dit  que,  dans  ses  nombreux  élevages,  il  a  ti'ouvé  que 
des  clienilles  mâles  supporicul  plus  facilement  la  pénui'ie  de  la  noui-iiture 
que  les  chenilles  femelles,  de  sorte  qu'une  espèce  de  sélection  prend  place 
qui  élimine  les  dernières  lamlis  qu'elle  épargne  les  premières. 

3.  —  Action  physiologique  des  insecticides. 

l'n  suj(>t  sur  le(iucl  nos  connaissances  sont  les  plus  restreintes  est  sans 
doute  l'action  pliysiologi(|ue  des  insecticides  sui'  l'organisme  des  insectes. 
Dien  qu'on  invente  et  applique  tous  les  jours  de  nouveaux  remèdes,  on  s'est 
rarement  demandé  qu'elle  est  leur  action.  La  Pharmacologie  comme  partie 
de  rKnlomologie  agraire  n'exisie  pas  encore.  On  se  contente  de  vagues 
(lélinilions  comme  .■  poisons  de  contact  »  ou  "  poisons  stomacaux  n. 

l'eu  de  personnes,  pour  citei-  un  exemple,  qui  se  sont  seivies  de  l'acide 
cyanhydrique  contre  les  insectes  nuisiljles  ont  probablement  su  comment  ce 
poison  violent  agit  sur  eux.  Or  Cl.  Iternard  avait  remarqué  qu'après  l'intro- 
duction d'une  faible  quantité  d'acide  cyanhydrique  dans  les  vaisseaux 
sanguins  des  mammifères,  le  sang  qui  sortait  des  veines  avait  l'aspect  rouge 
du  sang  artériel,  et  Geppert,  partant  de  celte  constatation,  put  établir  ipie 
les  tissus  des  animaux  ayant  subi  une  injection  d'acide  cyanhydrique  perdent 
le  pouvoir  de  retenir  l'oxygène,  de  sorte  que  l'animal  meui-t  asphyxié  malgi'é 
la  présence  d'oxygène  dans  l'air  and)iant. 

.le  me  suis  occupé  depuis  douze  années  de  cette  question  dans  mes 
recherches  sur  les  insectes.  Car  au  Congi-ès  international  de  l'agriculture  de 
Paris  en  IttOd,  Section  Pathologique  végétale,  j'ai  déjà  dit  que  le  gaz  de  l'acide 
cyanhydrique  empêche  le  développement  des  larves  et  leur  métamorphose. 

Les  liquides  de  contact  ne  sont  pas  mieux  partagés  que  les  poisons  stoma- 
caux parce  qu'on  croit  suffisante  l'explication  d'après  laquelle  ces  liquides 
pénètrent  dans  les  trachées  et  amènent  la  moi't  de  l'insecte  par  asphyxie.  Il 
esl  eu  effet  facile  de  voir  sous  le  microscope  que  ce  genre  de  liquittes  entre 
partiellement  dans  les  trachées,  mais  la  ipianlité  en  est  si  petite  qu'on  peut 
doutei'  qu'il  s'agisse  de  la  vraie  cause  de  la  mort  de  l'insecte.  Et  d'autre 
part,  il  y  a  des  remèdes  fie  contact  qui  forment  des  poudres  et  qui  sont  par 
conséquent  ti-op  grossiers  pour  pouvoir  entrer  par  les  stigmates  dans  les 
trachées.  A  mon  avis,  les  liquides  de  contact  ainsi  que  les  poudres  de  la 
même  catégorie  agissent  sur  les  organes,  poils,  etc.,  sensiUfs  dont  est 
munie  la  surface  de  l'enveloiqie  chitineuse.  Et  avec  cette  opinion  s'accordent 
les  recherches  de  Fujitani  d'après  lesquelles  le  principe  efficace  du  Pyrèthre 
est  un  poison  névro-musculaire  auquel  les  poissons  et  les  insectes  sont  U'ès 
sensibles. 

J'arrive  à  la  fin  de  cette  courte  esquisse.  En  parlant  de  sujets  otirant  un 


142  J.  Dewitz.  —  Physiologie  pour  VEnlnmologie  appliquée. 

inli'ivl  géïK'M-al  ol  dont  je  me  suis  occupi'  porsonnollemont,  j'ai  essayé  de 
monlici'  (|u<'ilo  impnrtanro  poiivont  avoir  poui-  i'Eiitoiiiologie  pratique  les 
I  êiliririii'S  pii\si(il(iL;i(pii's,  comme  elles  nous  mènent  souvent  clans  le  centre 
(le  la  (|iicsliiin  ri  comme,  par  conséquent,  elles  doivent  occuper  dans  celte 

|iai'lic  de  la  sciciici'  appliquée  une  des  in-riiiièrcs  places. 

Met/.  J.  Dkwitz. 
■•*•• 

ÉTUDE    COMPARATIVE 

ENTRE  le  MACROCEPHOS  XANTHOSTOMUS  Ev.  et  le  M.  LINEARIS  Schrk.  Hym.) 


Avant  de  commencei"  celte  étude  ci'iti(iue,  je  ciois  devdii-  indiquer  commenl 
j'ai  élé  amené  à  m'occuper  di'  ce  sujet. 

L'an  dernier,  me  trouvant  chez  un  de  nos  collègues  de  la  Société  eiilomo- 
logirpie,  la  convei-salion  \int  à  tomber  sur  ces  deux  insectes  et  une  discussion, 
pleine  de  déférence  de  ma  part,  s'éleva  entje  nous  sur  le  crédit  réel  que  l'on 
pouvait  accorder  aux  caractères  spécitiques  élahlls  pai'  les  auteurs  pour  les 
dil'lV'rencier  l'un  de  l'autre. 

C'est  alors  (pie  mon  savant  inlei'locuteui-,  sacliaid  que  j'avais,  à  plusieurs 
reprises,  obtenu  d'éclosioii  ces  Mucrucephus,  me  conseilla  de  tenter  un  éle- 
vage en  grand  afin  d'en  obtenir'  le  plus  d'exemplaires  possible  et  de  pouvoii- 
étudier  sérieusement  la  question.  Je  me  rangeai  d'autant  plus  volontiers  à 
cette  idée  ([ue  rien  ne  m'était  plus  aisé  que  de  la  réaliser. 

lîien  que  j'aie  à  peine,  en  de  nombreuses  années  de  chasse,  captui'é  au  filet 
|)lus  de  deux  ou  trois  exemplaii'es  de  Maciocrphus,  ces  insectes  sont  loin 
d'être  rares  dans  notre  région,  ils  abondent  à  l'étal  de  larves  dans  les  liges 
d'Agiimonia  cupaloria  L.,  et  leur  élevage  ne  présente  aucune  difficulté. 

Donc,  vers  le  milieu  de  janvier,  accompagné  de  mon  collègue,  M.  Guignon, 
je  commençai  mes  recherches  qui  fui-ent  couronnées  d'un  plein  succès.  En 
deux  excui-sions,  l'une  sur  le  territoire  de  Vulaines,  l'autre  sui'  celui  de 
Sainois,  je  i-ecueillis  cent  une  tiges  d'AuriiiKniia  contenant  le  tulie  parcheminé 
d'un  Maçiocvphus,  en  même  temps  que  .M.  (luignou  en  récoltait,  pour  sa  pari, 
une  bonne  soixantaine. 

Notre  récolte  mise  en  lieu  sûr,  il  ne  nous  resta  plus  qu'à  attendre  les  éclo- 
sions.  Elles  commencèrent  vers  le  milieu  de  mai  pour  se  prolonger  jusiiue 
^■eI•s  le  l.'i  juillet.  Dui'ant  ces  deux  mois,  j'obtins  T.'i  iniagns  et  M.  (aiignon  37. 
Mon  aimable  collaboialeui'  oi'diuaire  m'ayaiit  graci(  iisemeiil  domié  ses 
échantillons,  je  me  Irouvai  avoir  entre  les  mains  cent  dix  Mucrnccpluis  fraî- 
chement éclos,  c'est-à-dire  les  éléments  suffisants  pour  un  travail  comparatif 
sérieux. 

Afin  de  mettre  un  peu  d'ordre  dans  mes  matériaux,  je  commençai  par 
diviser  mes  insectes  en  deux  séries,  en  me  seivant  du  caractèi'e  spécifi(pie 
le  plus  obvie  indiqué  à  la  fois  par  André  dans  ses  Mouches  à  scie  et  par  Konow 
dans  ses  Chalaslogaslra,  c'est-à-dire  la  présence  d'une  tache  jaune  sur  le 
scutellum  chez  le  M.  Uneoris. 

La  répartition  faite,  je  me  trouvai  en  présence  de  deux  groupes,  l'un  de 
oi  individus  «  sans  tache  scutellaire  >i,  représentant  le  M.  aanfhaslnmiis 
d'Eversman.  l'autre  de  ^fi  individus  ..  à  tache  scutellaire  jaune  »,  représen- 
tant le  M.  Uneoris  de  Schrank. 


Gontv. —  Le  Macnircphits  .raiillinslniniis  E\.  d  le  .)/.  liiicaris  Sclwk.    143 

Aiulié  ne  doiiiuiiit  giièic  d'uiiti-e  caractère  spécilii|uc  liicii  liainiic  i|iic  la 
liréseiice  de  cette  tache  sciitellaire,  je  chei-cliai  dans  Koiiuw,  ii\cc  le  (■(uiiiiiiis 
de  M.  Gui.gnuii,  les  aiitirs  cai-actères  dislinctifs  (iiint  il  se  sii\ail  |iiiiii'  ditlV'- 
icncier  li's  deux  espèces. 

Ce  siml  ces  caractères  (|iie  je  nie  |)r(i|i(isc  de  lappoilrr  r|  ijc  discuter  ici  en 
les  iiiettaiil  en  présence  des  l'ésultats  ddunés  i)ai'  la  comparaison  enti'e  mes 
imagos.  Pour  n'avoir  pas  à  me  répétei'  cha(|ue  fois,  je  dii-ai  tout  de  suite  (pn_' 
les  com|)araisons  doiU  il  sei-a  question  dans  ce  travail  ont  été  faites  entre 
mes  différents  e\eniplaii-cs  pi(pn''S  deux  jiar  deux  (un  jaune  r|  mi  noir)  côte  à 
côte,  sur  le  même  support  en  mor'lli'  d'vèble. 

Premier  caractère  indiqué  par  Knw. 

IV'li',  CM  arrièi'e  desNcux,  "  iM'aucoup  »  plus  élroile  que  dc\anl.  IransNci- 

salemenl.   au-dessus  d'eux .1/.  .Kdillinslomiis. 

'l'ète,  en  ai-rière  des  yeux  «  un  peu  n  plus  étroite  que  de\ant,   li-ans- 
MMsalement,  au-dessus  d'eux 1/.  IbK'cni.s. 

A  pi'opos  de  ce  i)remier  cai-actère  différenciel  étal)li  par  l'auteur  allemand 
enti'e  .1/.  .ranlluisioiniis  et  M.  linearis,  je  ferai  obsei-vei'  qu'on  peut  lui  i-epi'o- 
clier  d'être  rédigé  dans  des  termes  par  trop  obscurs  et,  de  ce  fait,  foit  peu 
compi-éhcnsibles  (1).  Longlem|)S,  je  me  suis  demandé  (|uel  itouvait  être  leui' 
sens  xéritable.  Toidcfois,  après  avoir  consulté  plusieurs  de  mes  amis  versés 
dans  la  connaissance  de  l'allemmid,  je  me  suis  ai-rèté  à  l'intei'prétation  sui- 
vante :  "  Tète,  en  arrièi-e  des  yeux,  beaucoup  —  ou  un  peu  —  plus  éti-oite 
que  sur  le  devant  de  la  face:  ces  deux  mesures  étant  prises  transversalement, 
au-dessus  des  yeux,  c'est-à-dire  en  regardant  l'insecte  d'en  haut  ".  C'est  sur 
cette  interi)iétalion  (jue  j'ai  dressé  le  tableau  suivant  : 

—  Indi\i(lus  à  sculellum  noir  i.r(inllm.\l(iiiiiis). 
i'iemier  caractère  indiqué  pai"  Konow  : 

Assez  net I   indixidu. 

Plus  ou  moins  distinci 14      — 

Nul  ou  à  peu  près .39      —      (54). 

—  Individus  à  sculellum  jaune  {linearis). 
Premier  caractère  indiqué  par  Konow  : 

Assez  net 5  individus. 

Plus  ou  moins  distinct 21         — 

Nul  ou  à  peu  près 30        —      (IM)). 

Si  donc  mon  interprétation  est  exacte,  on  ne  peut  guère  retirer  de  ce  pi'C- 
mier  caractère  rien  de  bien  concluant! 

Deuxième  caractère. 

I.  —  Epistome,  front  et  joues  »  distinctement  »  ponc- 
tués  1/.  .nmthosloniits. 

—  Epistome,    froid    ef  joues   »    indistinctement    ■■ 

ponctués U.  Wieaiis. 

Après  une  nouvelle  comparaison  de  mes  exemplaires  deux  à  deux,  je  cons- 
tate ceci  : 


III 


I"  La  différence  de  ponctuation  de  réij|tome  et  du  front  indiipu'e  entre  les 
ii\  espèces  m'écliappe  complètement.  ^ 


il)  Voici  le  texte  de  Konow  : 

—  Kopf  hinter  den  Augon  Wcnig  Schmaler  als  Vorn  quer  uber  dieselben.    M.  linearis. 

—  Kopf  hinter  den  Augen  V>el  Schmaler  als  \'orn  quer  uber  dieselben.    M.  .lanthostomià. 


14''i    GoimY. —  Le  Mocrncopfnis  .nnilhostomus  Ev.  el  le  M.  Uneaiifi  Sclirk. 

2"  l'uni- les  juiics.  la  \(M-ilicali(iii  est  plus  lacilc  à  l'aire,  le  caraiirii'  >  rlaiil 
bcaiiL'uiii»  plus  visilili'.  (liiez  la  plupaii  di's  iii(li\idus,  lu  puiiclualioii  csl  Irès 
iielle,  cliiv,  (piciqurs  autres,  elle  est  plus  dïacée,  surluul  dans  la  i)ai-tie  qui 
avoisine  iiMinédiateineiil  l'orbite  de  l'œil.  Mais  cette  dirt'éi-enee  de  pouctuatiou, 
assez  faible  d'ailleurs,  ne  peut  servir  à  délimiter  iiérenqdnireinenl  les  deux 
espèces  en  litige,  attendu  que  cette  nettiié  et  celle  (ilililt'Taliiin  se  ren- 
c(Mili-ent  indifféi'enuuenl  chez  les  types  à  scutelluiii  noir  et  cliez  ceux  à  scu- 
telluni  jaune. 

On  n'en  peut  donc  ai-guer  rien  de  bien  précis. 

II.  —  Vertex,  pronotum  el  niésonotuiu  ><  densenieni  i-  punctues;  lionL  et 
mésonotuni  »  peu  bi'illants  »,  mésopleures  presque  mats.     .1/.  .ranlhof!tomiis. 

—  Vertex.  pi'onotum  et  mésonotuni  »  éi)ar.sément  ..  ixmclués:  l'i-onl.  niéso- 
notum  et  mésopleures  <■  Ijrillants  " 1/.  lincari^. 

Api'ès  une  minutieuse  coid'rontati(Ui  de  mes  insecles  les  uns  avec  les 
autres,  je  n'ai  \m  saisir  aucune  dil't'é'ri'nce  ■■  tant  soit  |ieu  a|ipréciable  »  enti'e 
eux  pour  la  <i  densité  »  de  la  poncluatiim  soit  du  vertex,  suit  du  pronotum, 
soit  du  mésonotum.  Quant  au  <•  brillant  »  des  téguments,  il  m'a  paru,  à  peu 
de  chose  près,  le  mèm(>  pour  tous.  Quelques  individus  seulement  sont  assez 
nettement  plus  mats  (pie  les  autres,  mais  celte  "  matilé  »  —  d'ailleur-s  toute 
relative  et  plutôt  rare  —  affecte  aussi  bien  les  indi\idus  du  groupe  lincdris 
ipie  ceux  du  grouj^e  .ninllin^^liiinus. 

Troisième  caractère. 

—  Fossette  du  front,  entre  les  aidennes,  <■  peu  profoude  >\     M.  .Kiiilhaslomits. 

—  Fossette  du  front,  entre  les  antennes,  «  profonde  »...     1/.  lincaris. 

La  <i  fossette  »  dont  il  s'agit  ici  est  une  petite  dépression  presipie  toujours 
circulaire,  quelquefois  seulement  plus  ou  moins  allongée  en  sillon  longitudinal; 
elle  se  trouve  placée  entre  les  deux  antennes,  immédiatement  au-dessous 
d'une  autre  déjjression  beaucoup  |)lus  lai-ge  rerdermant  l'ocelle  médian. 

Ceci  établi,  je  constate  qu'ici  encore  nous  nous  trouvons  en  présence  d'une 
question  "  de  plus  ou  de  moins  )i  fort  épineuse  à  trancher.  Quelle  limite  pré- 
cise sépai-e  la  «  fossette  profonde  »  de  la  fossette  ^  peu  profonde  »?  Le  pro- 
blème  est  d'autant  plus  difficile  à  résoudre  que  cette  dépression  n'est  bien 
visible  qu'à  conlre-joui'  el  pour  ainsi  dire  "  par  réilexion  ".  ce  (pii  peut 
prèlei-  à  des  illusions  d'opli(pie  plutôt  nuisibles  à  une  apiii-éciation  exacte. 

Supposant  toutefois  —  et  non  sans  raison,  je  jiense  —  (pie  la  visibilité  de 
cette  fossette  devait  être  en  raison  directe  de  sa  profondeur,  j'ai  laissé  de  c(Mé 
cette  profondeur  impossible  à  apprécier  formellement  pour  ne  m'occuper  que 
de  sa  visibilité  ou,  si  l'on  aime  mieux,  de  sa  netteté:  et  voici  les  résultats 
obtenus,  toujours  ])ai-  le  même  .système  de  comp;iiaisons  successives  : 

—  Individus  à  sculellum  noir  (.rnnlhnslomits). 

Fossette  intra-antennaire  1res  nette 22  individus. 

.\ssez  nette !t        — 

Plus  ou  moins  effacée Ifi        — 

Nulle 7        —        (54). 

—  Individus  à  sculellum  jaune  (lincaris). 

Fossette  intra-antennaire  très  nette 2S  individus. 

Assez  nette t4        — 

Plus  ou  moins  effacée 13        — 

Nulle \        -^        (S6). 

Il  ne  semlile  donc  |ias  ipi'il  \  ail  là,  |iou]-  la  délei-niinatinn.  une  indication 
bien  précise. 


GocRY. —  Lp  Mucriicrplnu':  .ranIlKh^lainiis  Ev.  et  le  .1/.  lineuiis  Schrk.    145 
« [ 

Quatrième  caractère. 

AiilciiiR's  grêles,  »  un  |hmi  plus  »  longues  (|Ui'  lu  l(Mr  cl  le  llidiax  ivuuis: 
l'alhlfuieul  poilues 1/.  .lunllioaluiim.^. 

—  Antennes  comies,  »  à  peine  plus  »  longues  ijui'  la  tèle  et  le  thorax 
réunis;  à  poils  dressés .1/.  linearis. 

l'((ur  ce  (pii  rcgaide  le  plus  ou  moins  de  loniiueur  des  antennes,  je  dois 
a\()uei' qu'il  m'a  été  complèlemeid  impossible.  iiiali,'rc  toute  ma  bonne  xoloidé, 
(le  cordiùler  i-c  t'aracici'e  s[)écilique.  d'aburd  parce  ipie  ces  oi'ganes  élanl 
généralcmcul  plus  ou  moins  eourljés,  leur  longueur  relative  avec  celle  de  la 
tète  et  du  lliorax  réunis,  me  semble  assez  difficile  à  établii-  catégori(iuement, 
à  moins  (]ue  de  les  mesurer  au  millimètre  —  o|)éralion  que  la  cîile  courbure 
ne  icndrail  jias  précisément  commode:  —  ensuite,  parce  que  la  limite  sépa- 
rant entie  elles  des  antennes  «  un  peu  n  plus  longues  et  des  antennes  "  à 
peine  »  plus  longues  que  la  tète  et  W  Ihoi-ax  réunis,  me  semble  par  liop 
imprécise  pour  pouvoir  èti'e  appiéciée  d'une  manière  certaine  et  constituer 
une  différence  nettement  tranchée  entre  deux  espèces. 

Quant  à  la  dilféi'encialion  basée  par  Konow  sur  les  poils  des  antennes,  je 
fei-ai  remarijuiM'  d'abord  que  les  deux  termes  :  .<  antennes  faiblement  poilues  » 
et  i<  antennes  à  poils  dressés  »  ne  sont  pas  exclusifs  l'un  de  l'autre,  ce  qui 
cependant  est  de  l'essence  même  de  toute  analyse  binaii'e:  j'ajouterai  ensuite 
t]ue  cette  pilosité  affecte  non  pas  l'antenne  tout  entière,  comme  semble  l'indi- 
quer le  texte  allemand,  mais  seulement  les  aiiicles  de  la  base;  les  autres  étant 
—  ou  du  moins  paraissant  être  —  à  peu  près  glabi'es.  même  à  un  fort  gros- 
sissement. 

En  comparant  mes  insecles  deux  à  deux,  je  n'ai  pu  relevei'  de  difféi-eiice 
bien  sensible  dans  la  pilosité  antennaii-e  des  uns  et  des  autres.  'N'oici,  toute- 
fois, le  relevé  de  mes  notes  : 

—  Individus  à  sculellum  noir  (.rantha-^toinu^). 

Premiers  articles   des   antennes   à   poils   oïdi- 

naires,  c'est-à-dire  noirs,  assez  longs,  «  it- 

dressés  »  4 S  individus. 

Premiers    aiticles   des   antennes    i'i    poils   plus 

longs,   écartés-hérissés 4        — 

Premiers   articles   des   antennes   à    poils    plus 

courts 2        —        (54). 

—  Individus  à  sculellum  jaune  (linearis). 

Premiers  articles  des  antennes  h  poils  noii-s 
ordinaiies,  dressés  W  individus. 

Premiers  articles  des  antennes  à  poils  plus 
longs,  hérissés  3        — 

Premiers   articles   des   antennes   à    poils    plus 

courts .3        — 

Individu  sans  antennes 1        —        (56). 

Cinquième  caractère. 

—  S""  article  des  antennes  «  distinctement  )i  courbé.  "  un  peu  plus  de 
moitié  11  plus  long  que  le  quatrième .1/.  .rmifhoslomus. 

—  3°  article  des  antennes  <(  presque  droit  »:  un  peu  courbé  chez  la  g; 
"  de  moitié  "  plus  long  que  le  quatrième M.  linearis. 

'Celte  fois  encore,  je  dois  avouer  que  je  n'ai  pu  saisir  la  différence  exacte 
qu'il  peut  y  avoir  entre  un  article  «  de  moitié  »  plus  long  et  un  ai'ticle  "  un 


1 46    GouUY. —  l.c  Mdcrdccpliiix  :ranthof:tmmis  Ev.  l'I  le  .1/.  Uricans  Schrk. 

|iril    |illlS    "   llr   llKjilk'   plus  long  iiu'llll   lillllr.    (,i'|    <     tlii    pi  II    lilll>    ■'    lui'   Si'liililc 

trop  viiguo  i>imr  (|u'(in  puisse  (Mi  iii-oi-  aucune  précision  nellenn'ul  jusUliée. 

OuanI  à  la  courbure  du  3°  arliclo,  hien  qu'à  preinicrc  vue,  elle  semble 
devoir  être  beaucoup  plus  facile  à  conti'ôler,  mou  sciilcuient  elle  ne  fournil, 
|)as  dans  la  pratique  des  indicalinns  indiscutables,  mais  encdre  les  résultats 
(]ue  j'ai  obtenus  par  la  comparaison  des  types  ne  semblent  pas  concoi'der 
exactement  avec  les  diagnoses  de  Konow. 

\'oici,  en  effet,  ce  que  j'ai  constaté  : 

• —  Individus  à  scutellum  noir  (xaiillin.sinniiis). 

3"  article  des  antennes  droit  ou  presque  ilidit.  ..  Kl  individus. 

Plus  ou  moins  courbé 2:j 

Nettement  courbé 19        —        (54). 

—  Individus  à  scutellum  jaune  {linciiris). 

3°  article  des  antennes  droit  ou  presipie  dinil ...  11   indixidus. 

Plus  ou  moins  C(uubi'' 23        — 

Nettement  courbé  18        — 

Pas  d'antennes 1        —        (56). 

Toutefois,  pour  être  juste,  je  dois  ajouter  (]ue  je  ne  donne  ce  tableau  ipu' 
sous  la  plus  expresse  réserve  et  que  sa  valeur  —  toute  d'apiiréciation  pei- 
sonnelle  —  est,  au  point  de  vue  documentaire,  absolument  relative.  En  effet, 
cliez  les  Macrocephiis  qui  nous  occupeid.  la  couiijure  du  3°  article  des 
antennes  varie  étrangement  »  selon  le  point  uù  l'on  se  place  itoui'  l'exami- 
ner ".  Nombre  de  3"'  articles  (pii  —  vus  de  côté  ou  de  3/'i —  poui-raieiU  passeï' 
pour  droits  ou  presque  droits  pai-aissent  légèrement  indéchis,  quand  on 
regarde  l'insecte  de  face  et  nettement  courbés  quand  on  le  regarde  de  dos. 
D'autres  fois  —  quoique  très  rarement,  il  est  vrai  —  c'est  le  contraire  qui  se 
luoduit.  I.a  courbure  vue  de  face  est  nettement  plus  accentuée  que  vue  de 
dos.  Il  est  donc  difticilc  et  délicat  de  se  prononcei'  formellemeid,  sur  le  degré 
"  |-éel  "  de  courbure  (|ue  |ieut  affectei'  le  3''  ailicle  des  antennes. 

Une  fois  de  plus,  ou  se  li-ou\e  en  présence  d'une  question  de  |ilus  ou  île 
moins  li\i-ée  à  l'apiu-éciation  de  cbacun.  c'est-à-dire  d'un  caraclèi-e  puremeid 
relatif  et  qui  est  loin  de  s'imposer  nettement  à  tous  par  une  indiscutable  évi- 
dence. 

I5estent  deux  éléments  de  dilîérenciation  :  la  taclie  scutellaire  jaune  et  la 
taille. 

.Malheureusement,  ni  l'une  ni  l'autre  ne  soid  de  nature  à  établii-  une  ligne 
de  démarcation  bien  tranchée  entre  les  deux  espèces. 

n'est  ce  qui  nous  resie  à  démontrer. 

1°  La  tache  sculellaire. 

•  '.ette  tache  varie  considérablement  de  forme  cl  d'importance,  ainsi  (|u'on 
pourra  s'en  convainci'e  pai'  le  tal)leau  suivant  : 

1°  Tache  scutellaire  jaune,  grande,  aiiondie  ou  allon- 
gée, simple  20  individus. 

2°  Tache  jaune,  médiocre,  géminée 4  — 

3°  Tache    —            --        simple 12  — 

4°  Tache  jaune-rougeàtre,  petite,  géminée 6  — 

5°  Tache  jaune-rougeàti-e.  petite,  simple 9  — 

Ct"  3   taches   très   petites,    lougeàtres,    disposées   en 

ti-iangle i  — 

7°  Tache  rougeâtre,  simple,  à  peine  peireptible 4  — 

Ces  cinquante-six  individus  offreid,  on  le  voit,  par  une  suite  de  dégrada- 
tions successives,  la  séi'ie  complète  des  formes  allant  du  Mucmceplius  à  scu- 


Gorifv. —  Le  Maciuccplins  .raulliostonius  Ev.  et  le  .1/.  Unrafis  Sclii-k.    147 

It'lluni  lai'geiiienl  laehi''  ilr  j.-imir  ;mi  Maciurriihits  i\  sciilflliiiii  coiiiiiIrlciiK'iil 
noir. 

On  a  donc  le  di'oil  il';iiliucllii'  sans  ir^nii'iih''  qiir  la  (■(MiIciii'  ilu  sciili'lliiin  n'a 
pas  plus  de  valeur  délcrniinalive  ipif  n'en  a  cidle  de  la  l'are,  ijui  lanlùt  esl 
noire  avec  des  dessins  jaunes  ou  rongeàli'cs,  el  latdùl  janin'  a\er  drs  dessins 
noirs. 

J'ajouterai  (]ue  parmi  ces  56  Macrncnphnx  il  s'en  Irouve  .'i  (pii,  outre 
la  tache  scutellaii'e.  en  possèdent  «  2  autres  i.  doni  lu  André  ni  Konow  n'ont 
fait  ineidion  dans  leui's  descriptions.  Ces  deux  tacties  en  forme  de  trait 
l'dlongé,  plus  ou  moins  large.  —  très  nettes  chez  4  individus,  un  peu  plus 
faibles  chez  le  F?,  —  se  trfiuvent  placées  chacune  sur  un  lot)e  latéral  du  niéso- 
notum.  Ce  fait  semble  donc  indiquer  clairement  que  ciiez  les  Macrocephus  les 
difféientes  parties  du  thorax  peuvent,  à  l'occasion,  se  colorer  diversement  de 
jaune  ou  de  rougeâtre  sans  que  la  présence  ou  ral)sence  de  ces  taches  puisse 
être  i-egardée  comme  un  cai-actère  spécilique  absolument  pi-obanl. 

2"  Pour  ce  (]ui  esl  de  la  faille  respective  de  ces  deux  insectes,  Andié 
indiipie  les  dimensions  suivantes  : 

M.  .ranihnstmnux  12-1.5  7'". 

U.  linearis  16-177'". 

Konow   : 

M.  .ranihnstomvK  10-127'". 

M.  Uncnris  12-187"". 

Le  .ranlfinstomiis  serait  donc  de  taille  moindie  que  le  linearis.  Dans  l'en- 
semble, cette  appréciation  est  assez  juste,  mais  elle  n'est  pas  absolue. 

Voici,  en  effet,  les  tailles  extrêmes  que  j'ai  pu  constatei'  chez  mes  types  : 

M.  .vanihostomrtx  11-18  7"".  " 

M.  linearis  12-167"". 

De  cet  examen  miiudieux  et  impartial,  il  résulte  donc,  en  déllnitive,  ([ue  les 
ça]"aclères  UKUphologiques  indiqués  par  Konow  jtoui'  séparer  ces  deux 
espèces  sont  loins  d'être  vraiment  ilistinctifs  puiscju'on  les  rencontre  à  peu 
près  dans  les  mêmes  proportions  chez  l'une  et  chez  l'autre. 

Si  nous  ajoutons  que  ces  deux  insectes  ont  le  même  habitat,  la  même 
plante  nourricière  (  [grimnnin  cupalnrin  L.),  les  mêmes  mreurs.  la  même 
larve,  la  même  enveloppe  parcheminée,  la  même  nymphe  et  eidln  la  même 
péi-iode  d'éclosion,  on  sera  en  droit  —  croyons-nous  —  d'en  conclure  qu'elles 
ne  forment,  en  réalité,  qu'tme  seule  et  même  espèce. 

Cette  conclusion  adoplée.  une  question  se  pose  :  Quel  nom  de\i-a  piiMidre 
cette  espèce  ainsi  constituée  par  la  réunion  de  deux  autres"?  Il  semble  ipie  le 
nom  de  linearis.  qui  a  pour  lui  l'ancienneté,  déviait  piévaloir.  Mais  il  faut 
observer  que  sa  diagnose,  telle  qu'elle  est  actuellement  donnée  par  les 
auteurs,  resterait  incomplète  puisque,  par  suite  de  sa  fusion  avec  M.  xanlhos- 
lomus,  elle  doit  logiquement  comprendre  des  caractères  jusque-là  réservés 
uniquement  à  cette  dei-nièi'e  espèce. 

Au  risque  donc  il'encourir  le  reproche  de  surcharger'  encore  luie  iKunen- 
l'Iatuie  déjà  tr-op  encombrée,  je  pr'opose  de  l'appeler-  Mari(irrplin\  (iijrinin- 
nia\  du  nom  de  la  plante  dans  laquelle  nous  l'avons  constamment  el  ■■  rrni(pie- 
ment  '>  rencontrée. 

Sa  description  porrrr*ait  s'établir  ainsi  : 

Macrocephus  agrimoni.î:,  n.  nov. 

Syn.  :  .rantJinsfnwus  Ev.  IS'i7,  p.p:  —  linearis  Schr'k  17SI.  |i.p:  —  nhp- 
licus  And.  1879. 


148   CiOiUY.      Li'  }l(ic)iiccpliii\  .Kiulliiislinmis  E\ .  ci  le  .1/.  Ihicfiris  Scliik. 

cf  Q.  —  Insecte  iKiic  luisaiil.  re\èlii  (l'une  inlosilé  liiie,  dressée,  iidiic  (ni 
iiuissàti-e  el  oi'iié  de  bandes  et  di'  laehes  d'un  jaune  citi-(in  tournant  pailiiis  au 
liianeliàlre  |)our  les  bandes  d(>  l'abdomen  ou  du  ventre  et.  au  rougeûlre  pour 
les  dessins  de  la  lète  et  du  thorax  (1). 

Tète  noire,  mandibules  soit  entièrement  noii'es,  soit  enlièi-ement  jaunes 
a\ee  l'i-Nhème  |)oiule  noire,  sdil  moitié  noires,  moitié  jaunes.  Tare  taidôt 
jainie  a\ee  une  tache  médiane  ronde  et  deux  bandes  sous-anlennaires  —  par- 
fois amincies  en  un  simpl(>  lilet  —  noires;  tantiM  noire  avec  un  dessin  médian 
jaune  en  foiine  de  fer  à  cheval,  accompagné  d'une  lai'ge  bande  jaune  lon- 
geanl  le  bui'd  de  l'd'il.  r,e  dessin  type  est  souvent  léduit  à  4  bandes  ou  même 
à  i  taches  parallèles,  de  dimensions  variables:  enlin,  chez  quelques  individus, 
la  face  est  complétemeid  noire,  avec  seulement  un  |telit  point  rougeàlie  a\i 
coin  iidérieur  de  cha(iue  d'il.  Outre  ces  taches  ordinaii'es,  on  en  remanpie 
quetipuM'ois  une  autre  très  petite  située  au  point  d'iiUei-section  de  chaque 
antenne.  Antennes  assez  longues,  plus  ou  moins  robustes,  entièrement  noiies, 
sauf  i)arfois  —  et  très  rai-ement  —  une  petite  tache  jaune  sur  le  premier 
ai'licle:  celui-ci,  ordinairement  garni  en  dedans  d'une  touffe  de  poils  noirs 
assez  longs;  les  ai'ticles  suivants,  jusipi'au  .'i^  liéi'issés  de  poils  également 
noirs,  mais  plus  courts,  le  reste  de  l'antenne  glabre  ou  presipie  glabre.  Vertex 
manpié  au-dessus  de  chaque  leil  d'une  tache  jaune  plus  ou  moins  large, 
quelipiefois  effdée,  en  arrière,  en  nne  bande  étroite  qui  contourne  le  sommet 
de  la  tète;  joues  rarement  complètement  noires,  le  plus  souvent  marquées 
d'une  tache  jaune  vei-s  la  base  des  mandibules  ou  traversées  pai-  une  lai'ge 
bande  jaune  qui  remonte  jusqu'au  bord  supérieui'  de  l'œil. 

Thorax  noii';  boi'd  du  pronotum  toujours  liséré  de  jaune;  scutellum  souvent 
orné  d'une  tache  jaune,  ronde  ou  oblongue.  simple  ou  géminée,  parfois  très 
grande  et  parfois  réduite  à  un  simple  point  à  peine  perceptible;  exceptionnel- 
lement, lobes  latéraux  du  mésonotum  marqués  chacun  d'une  bande  jaune 
allongée;  écailletles  noires,  jaunes  ou  noires  et  jaunes;  quelquefois,  une 
tache  jaune  de  dimension  variable  sous  le  point  d'insertion  des  ailes  su|té- 
l'ieures.  Ailes  hyalines,  teintées  de  jaune;  nervure  costale  et  stigma  jaunes, 
ce  dernier  parfois  plus  fcmcé;  en  dessous  les  autres  nei'vures  noiies. 

Hanches  soit  complètement  noires,  soit  noires  avec  im  liséré  jaune,  soit 
noires,  plus  ou  moins  largement  maculées  de  jaime  en  dehors;  fémurs  parfois 
tous  entièrement  noirs,  sauf  les  genoux,  parfois  noirs  en  dehor's  et  plus  ou 
moins  tachés  de  jaune  en  dedans;  la  plupart  du  temps  les  antéiieurs  et  les 
intermédiaires  noirs  <à  la  base  et  jaunes  à  l'exlrémiié  el  les  postérieurs  tout 
noirs;  tous  les  tibias  toujours  entièrement  jaunes;  tarses  tons  jaunes,  rem- 
brunis à  l'extrémité. 

Abdomen  noir;  tous  les  segments  largement  bordés  de  jaune  citron  ou  de 
blanchâtre,  sauf  le  1"  et  le  i°.  qui  sont  toujours  invariablement  noirs  et  chez 
lesquels  la  bande  dorsale  absente  n'est  représentée  que  par  deux  taches  laté- 
rales, plus  ou  moins  grandes,  placées  à  la  base  du  segment.  Ventre  noir 
avec  la  base  des  segments  ordinairement  tachée  latéralement  de  jaune  ou  de 
blanchâtre.  Fourreau  de  la  scie  g  noire. 

De  mi-mai  à  mi-juillet  :  11-18  "/". 

Larve  dans  les  liges  (ïAurinimiia  t'iipalnrid  T..!  et  aussi,  dit-on,  dans  celles 
de  f>pir,Tn  iilmaria  L. 

Celte  tlernière  asseilion  me  semble  exiger  quelques  réserves.  Sans  vouloir 
m'inscrire  en  faux  contre  le  témoignage  des  auteurs  (pu  sont  unanimes  à 

(I)  n  est.  il  remarquer  que  lu  nuance  jaune  est  O'aulant  plus  éelalante  que  les  dessins  sont 
plus  grands  et  plus  nets,  tandis  que  la  teinte  rougeûti-c  s'accentue  à  mesure  qu'ils  tendent 
à  s'oblitérer. 


fiOiHV. —  Le  Mucrocephiis  .unilhnslomus  Ev.  el  le  M.  linraris  Sclirk.    149 

iiidiqiK'i-  ce  substrat,  je  iin'  iieiiiicts  île  coiisei-Nci-  i|ui'linies  doutes  sur  sa  légi- 
iiiiiift'.  Ht  voici  pouii|uoi.  D'aiioid.  l)it'n  que  ces  insectes  soient  ti'ès  fréquents 
ilans  noti'e  rcirion  —  ainsi  (|uVn  téinoijïiicnl  nos  deux  ciiasses  (te  janvier  der- 
nier —  et  Iticn  (juc  M.  Guignon  et  moi  nous  ayons  très  sduvent  exjiloi'c  en 
hiver  des  touffes  de  Spir:r(i  iiltiuirid,  jamais  nous  n'y  avons  lencontré,  une 
seule  fois,  les  fourreaux  caractéristiques  des  Macrocfphus.  Sans  doute,  ce 
n'est  là  qu'une  preuve  négative,  mais  ce  qui  semljlerait  lui  donner  quelque 
poids,  c'est  la  différence  considérable  (]ui  existe  entre  les  tiges  remplies  d(> 
moelle  de  V Afp'imnnia  et  les  tubes  creux  de  la  Spir:r(ï.  De  plus,  en  admettant 
que  la  lai've  puisse  y  trouxcr  de  ((uoi  \i\i-e.  on  se  demande  si  elle  pourrait  en 
sortii'  au  moment  de  la  libération,  du  comprend  fort  bien,  en  effet,  que  l'in- 
secte parfait  puisse  sans  peine  —  quoique  non  sans  travail  —  perfoi-er  les 
parois  minces  et  herbacées  de  l'aigremoine.  mais  ses  mandibules,  si  robusies 
(pi'elles  soient,  le  sei-aient-elles  assez  pour  percei-  les  tiges  beaucouj)  jibis 
épaisses  et  i)resque  ligneuses  de  la  spii'ée?  iMifm.  les  détails  même  (|ue  donne 
Ed.  Andi'é  sur  les  mœurs  de  la  lai-ve  de  .1/.  .niiillinslniiiii'<  -—  bien  qu'il  la 
fasse  vivre,  lui  aussi,  sur  Spiriva  —  tendraient  plutôt  à  confirmer  notre 
manière  de  voir. 

Voici,  en  effet,  ce  (ju'il  écrit  à  son  sujet  : 

i<  La  larve  vit  dans  la  tige  de  la  l'eine  des  prés  iSpirnui  iihiKiria):  elle  y 
creuse  une  galerie  très  longue  et  assez  spacieuse.  L'ieuf  est  pondu  vers  le 
haut  de  la  lige  et  la  larve  (|ui  en  naît  et  qui  est  toujours  solilaiie  creuse  son 
réduit  en  descendant  jusqu'au  collet  de  la  racine,  en  en  augmentant  progres- 
sivement le  diamètre.  Arrivée  au  terme  de  sa  course,  elle  se  retourne,  élargit 
sa  galerie  en  montant  et  se  ti-ansforme  vers  le  milieu  de  la  tige,  toujours 
tournée  vers  le  haut:  elle  s'enfeinie  là  dans  une  coque  de  soie  assez  transpa- 
rente et  beaucoup  plus  longue  que  son  corps:  elle  y  passe  l'hiver  et  s'y  trans- 
foi-me  en  nymphe  vers  le  milieu  d'avril  et,  au  commencement  de  mai,  l'insecte 
parfait  apparaît  ».  André.  Sp.  Hym.  L  p.  541  (Sub  :  Phjillœciu). 

Il  est  à  l'emarquer  que,  pour  nous  indiquer  la  nalnre  du  travail  auquel  se 
livre  cette  larve,  l'aulein-  se  sert,  par  deux  fois,  du  verlie  cm/.vçr.  Ce  terme 
sendile  donc  indiquer  claii-ement  (pi'elle  opère  dans  une  tige  pleine:  car,  si 
la  tige  n'i'tail  pas  pleine,  comment  pouri-ait-elle  s'y  creuser  une  galeiie  "  aug- 
mentaul  |>rogressiveinent  de  diamètre  »?  Or,  la  tige  de  la  S}}inva  iihnario  — 
comme  je  l'ai  dit  plus  haut  —  très  pauvre  en  moelle,  est  vide  au  centre,  d'un 
bout  à  l'autre.  Comment,  dans  ces  conditions,  la  larve  du  Murniepplni-s 
pourrait-elle  s'y  comporter  connue  le  dit  André  lui-même?  IN'y  a-t-il  pas  là  une 
incom|tatibilité  formelle  entre  la  nalnie  du  substrat  et  la  manière  d'agir  du 
parasite? 

Et,  puis(]ue  j'ai  cité  ce  passage  du  Spcciey.  je  me  peiTuelli'ai  d'y  relevei' 
quelques  légères  inexactitudes. 

Tout  d'abord,  nous  y  lisons  :  «  L'(euf  est  pnndu  xcrs  le  haut  de  la  tige:  la 
larve  qui  en  nait  »  et  (pii  est  toujours  solitaire  «  ci-euse  son  réduil  en  <>  des- 
cendant jus(prau  collet  de  la  racine...   » 

Contrairement  à  ce  qu'avance  ici  l'auteur  des  Mouches  à  scie,  la  larve  n'est 
pas  «  toujours  solitaire  »  dans  la  tige.  Sans  doute,  c'est  là  le  cas  le  plus 
fi'équent,  mais  il  souffre  d'assez  nombreuses  exceptions.  Il  nous  est  arrivé, 
à  M.  Guignon  et  à  moi.  de  rencontrer  assez  fréquemment  deux  ou  trois  four- 
reaux étages  l'un  au-dessus  de  l'autre  dans  l'intérieur  d'une  même  tige;  ils 
peuvent  même  s'y  trouver  au  nombre  de  quatre:  mais  ce  dernier  cas  doit  être 
très  rare,  car  nous  ne  l'avons  observé  qu'une  seule  fois. 

Cette  pluralité  des  fourreaux  dans  une  même  tige  prouve  donc  que  la  larve 
n'y  est  pas  "  toujours  solitaire  »  et  il  s'ensuit,  par  voie  de  conséquence, 
qu'elle  ne  se  rend  pas  toujours  et  nécessaii-ement  »  au  collet  de  la  racine  », 
pour  remonter  ensuite  vers  le  milieu  de  la  tige  et  s'y  nymphoser. 


150   GorRY. —  Le  Macroccpluts  .lanninsiDiniis  Ev.  et  1p  M.  lincaris  Sclirk. 

I']|,  rii  ctii'l,  les  giilcrii's  siipei'posécs  i|iii'  lOii  iicul  icncuiiliiT  dans  uiu' 
lige  ne  siuit  jamais  "  conloudues  »,  loiil  au  coiilraiic,  elles  sont  luujnnrs 
nelleinent  •■  sépai'res  «  les  unes  des  autres  par  uiu'  portion  plus  ou  moins 
grande  de  moelle  intacte;  les  larves  du  milieu  et.  du  sommet  de  la  tige  ne  sont 
donc  pas  »  descendues  jusqu'au  collet  de  la  racine  ",  mais  se  sont  dévc- 
lop|)ées  sur  place  à  l'endroit  où  se  lrou\c  leur  tnuri-cau. 

Même  lors(]ue  la  lai-ve  est  solitaire,  il  arrive  sou\cnt  ijuc  le  chapelet  de 
ci-oltins  serrés  iju'elle  laisse  dei-|-ière  elle  [lai'lout  où  elle  [lasse  s'ai'ivte  à  une 
certaine  distance  au-dessus  du  collet  de  la  plante,  piiine  évidente  i|u'elle 
n'est  pas  allée  plus  loin  dans  ses  |)éi'égrinations. 

Entin,  Andié  ajoute  : 

u  Elle  se  transforme  là  dans  uni>  co(|ue  de  soie  assez  Iranspai'enle...  etc.  » 

L'expression  «  corpu'  de  soie  »,  (|ui  iiourrait  provoquer  un  rapprochement 
entre  l'enveloppe  nyniphale  des  Mdcrnci'itlms  et  celle  de  dit'terentes  tenthrèdes 
connue  l'riMtijilwra  nlnli'osa,  Uylotoma  brrbpridis  et  autres,  ne  me  semble 
pas  tout  à  fait  exacte. 

En  réalité,  c'est  plutôt  un  fourreau  ou  un  tube,  parfois  très  long  —  de 
'M)  à  L'I  "°/""  —  qu'une  coque  in'oprement  dite  et  la  matièie  qui  le  compose  a 
plutôt  l'aspect  d'un  parchemin  très  mince  et  assez  résistant  que  celui  d'un 
tissu  fait  avec  de  la  soie. 

Et  maintenant,  voici,  à  l'usage  des  lecteurs  de  la  Feuille  qui  seraient  dési- 
reux d'élever  cet  insecte,  soit  pour  se  le  procurer,  soit  pour  conti-ôler  la  [)ré- 
sente  étude,  quel(pies  renseignements  (pii  pourront  leur  être  utiles. 

Laissant  de  côté  le  substrat  douteux  de  Spinea  uhiiuria,  je  ne  m'occu[ierai 
que  de  l'.Mgi-emoine,  d'autant  ipie  cette  plante  est  plus  répandue  que  l'autre 
et  se  rencontre  un  peu  iiai-tout  dans  les  champs,  les  fiiches,  les  vignes  et  sur 
le  bord  des  chemins.  Toutefois,  il  faudrait  se  garder  de  croire  que  l'on  put 
découvrir  les  larves  de  Macrocephus  dans  tous  les  pieds,  indifféremment.  vSi 
l'on  veut  ne  perdre  ni  son  temps,  ni  sa  peine,  il  ne  faut  s'adresser  ([u'aux  rir/rf- 
nuiiiia  qui  pousseid  à  mi-côte,  c'est-à-dire  dans  les  endroits  où  se  fait  sentii' 
l'inlluence  d'un  sous-sol  humide,  il  faut,  de  plus,  explorer  uniquement  les 
toulîes  bien  exposées  au  soleil:  celles  qui  poussent  dans  les  bois  ou  qui  sont 
abritées,  ne  fût-ce  que  par  un  buisson  ou  une  cépée  d'osier,  ne  contiennent 
jamais  de  larves  ou.  du  moins,  nous  n'en  avons  jamais  i-enconti'é  dans  ces 
conditions. 

Le  meilleur  moment  poui'  se  livrer  à  celte  chasse  est  le  mois  de  janvier  et 
les  mois  suivants  jusqu'à  la  lin  de  mars,  parce  qu'alors  la  laixe  enfei-mée 
dans  son  fourreau  ne  prend  plus  de  nourriture  et  se  consene  plus  aisément. 

La  nymphose  a  lieu  dans  le  fourreau  même  et  dure,  à  peu  près,  une  quin- 
zaine de  jours  :  l'insecte  parfait,  débarrassé  de  sa  tunique  nymphale,  ne  soi-t 
pas  immédiatement,  mais  passe  encore  deux  ou  trois  jours  dans  son  foui-reau 
avant  de  se  libeller  complètement.  Au  moment  où  il  pai-aît  au  jour,  les  ailes 
sont  irisées  de  teintes  sombres  magnifiques,  mais  qui  disparaissent  très  rapi- 
dement 

Les  imagos  sont  très  faciles  à  obtenir:  il  suffit  de  placer  les  tiges  habitées 
dans  des  bocaux  de  \e\rp.  ou  mieux  encore  dans  des  boîtes  de  fer  blanc.  Si 
l'on  veut  suivre  de  plus  près  les  phases  de  la  nymphose,  on  peut  mettre 
une  larve  dans  un  petit  tube  de  verre,  à  peu  près  du  diamètre  de  la  tige  dont 
on  l'a  extraite,  et  fermé  aux  deux  extrémités  ]iar  un  tam]ion  de  ouate:  l'in- 
secte s'y  développe  parfaitement,  à  condition  que  le  tube  ne  soit  pas  placé 
dans  un  endroit  trop  sec. 

Au  moment  des  éclosions.  il  est  utile  de  suiveiller  de  pi'ès  ses  élèves  et  à 
mesure  qu'ils  naissent,  de  les  placer  séparément  dans  des  tubes  pendant 
quelques  jours  pour  leur  laisser  le  temps  de  prendre  leurs  dimensions  nor- 


GoiRY. —  Le  !\lacrocophu.<!  .rantltnslnmus  Ev.  et  le  .1/.  lineaiis  Schrk.    151 

maies;  car,  lorsqu'on  les  laisse  ensemble  dans  la  boîte  d'élevage,  non  seule- 
ment ils  se  barbouillent  d'une  Une  sciurt>  (|u'il  faut  ensuite  enlever  au  pinceau 
pour  les  étudier,  mais  encore  ils  ont  la  détestable  liabiluilr'  de  se  dévorer 
inutuelleinenl  les  antennes  et  les  pâlies,  cl,  taule  d'y  xcillcr,  il  n'en  est  i^uèi-e 
(pie  l'on  arri\e  à  retirer  île  la  ba,i,Mi-ri'  sans  (pi'ils  soient  plus  Ou  moins 
estropiés! 

En  terminant,  je  crois  bon  de  signaler  une  anomalie  de  coloration  (]ue  j'ai 
été  à  nu''me  d'observer  assez  souvent.  Chez  certains  individus,  les  pi'emiers 
segments  de  l'abdomen,  ainsi  que  les  lianclies  posli'Mieures  cl  pres(pic  tous  les 
segments  xentraux.  au  lieu  d'être  d'un  noir  iir(dond,  oITrenl  une  teinte  l'ou- 
geàtre  tiès  prononcée.  Je  pense,  poiu-  ma  pari,  ipie  celle  coloration  insolite, 
tpu  affecte  toujouis  les  mêmes  parties  du  coi-ps,  présente  tous  les  caractères 
d'une  véritable  <.  aberration  ».  Toutefois,  je  dois  dire  que  cette  manièi-e  de 
\oir  est  loin  d'être  partagée  par  tout  le  monde.  M.  .1.  de  (iaulle,  avec  qui  j'en 
ai  causé,  et  mon  collègue,  M.  Guignon,  pensent  que  les  inilividus  ainsi  colorés 
sont  tout  simplement  des  imagos  «  immatures  ».  N'ayant  pas  les  connais- 
sances S|)éciales  nécessaires  |ioui-  tranclriM-  le  difféienil,  je  li\ie  ce  problème 
airx  entomologistes  compétents  (pre  sa  solution  pouii'ait  intéresseï-, 

Samois-sur-Seine.  d.  GouRY. 


NOTES  SDR  LA  SECTION  CARACOLLINA  DANS  LE  GENRE  HELIX 
et  indication  de  la  dispersion  géograpliiqûe  des  espèces  qui  en  font  partie 


La  section  Caracollma  a  été  pi'oposée,  en  1831,  par-  Ehrenberg  dans  son 
Synd).  pbys.,  puis  délinitivement  établie  en  1837  par-  lîeek,  dans  son  Index 
moll.,  p.  28,  pour-  les  espèces  venant  converger-  vei-s  les  ileli.r  lens,  leiiticula 
et  rangiana. 

Les  CaracoUina  sont  des  Hélix  à  toui's  nombreux  et  serrés,  à  ouverture 
plus  ou  moins  dentée  mais  presque  toujours  petite  et  irrégulièi'e  par  suite 
de  la  compi-ession  du  péristome. 

Ce  sont  des  espèces  mai-itimes,  ne  vivant  (jue  dans  les  îles,  les  péninsules 
ou  les  endi'oits  du  continerrt  sounris  aux  influences  maritimes.  Elles  sont, 
dans  ces  l'égions,  les  repi'ésentanfs  des  Trigonosluma  de  Fitzinger,  section 
essentiellement  continentale. 

iMe  basant  sur  leur  disper-sion  géographique,  je  décom|)ose  cette  section 
en  trois  groupes  : 

1°  Les  Lor.slanu  ayant  des  r^pr-ésentaids  dans  tout  le  périmèti-e  méditer-- 

ranéen  mais  plus  largement  i-épandus  en  Grèce  : 
2°  Les  fnrci/rrnswiui  signalés  jirsqu'à  ce  jour  en  Turquie,  en  Grèce,  en 

.\lbanie  et  dans  les  îles  de  la  Ualniatie.   c'est-à-dire  en  Anatolie  et 

dans  l'île  Lésina. 
3°  Les  nangianana  du  centre  hispanique  et  qui  se  trouvent  aussi  en  .•Mgér-ie, 

au  Maroc  et  en  Fr-ance  aux  deux  extrémités  de  la  chaîne  pyrénéenne. 

I.  —  Groupe  du  LERSIANA 

Ileli.r  Ictiliculu. 
Ilelu  Imticiilu  Férussac,    1821,   Tabl.   svst..   p.  37. 

—  Michaud,  1831,  Compl.  liist.  moll.,  p.  43,  pi.  XV,  fig.  15-17. 


152     Caziot.  —  Notes  sur  la  seclion  "  CnrncoUina  "  dans  In  grnrp  Heli.r. 

Toiil  le  périiiièli  r  inrdilciianéen  :  lùili(''é  à  Chalcis  et  ;m  l'irée;  Rhodes, 
(lièle,  Chypre  (coH.  liesse),  Malle,  Syrie,  île  de  Cni)i-i  (Mellina). 

Italie  :  province  de  Krj^'i,'iii,  Modène,  Calahres,  Toscain'.  Muni  \igen- 
Ini-o^(Sicile),  île  Favignano,  Sardaigne,  Corse. 

To'ut  le  lilliiral,  de  Villelranihe-SMi--Mei'  à  Celle.  ,\i  Didjreuil,  ni  l'eeoid 
ne  i'indiipienl  dans  IliiTaidl.  \'all(''e  de  l'Aude  (nn  spécimen  sigiiah''  pai' 
Sourhieu). 

Kspagne  :  à  \alenre,  AlicaïUe,  Sé\ille.  (■il)i'allai-. 

Haléîires  (liesse),  l'orlngal.  Algérie,  Tniiisir,  l\ali\lie.  Mai-oe.  Madère, 
Cannries,  Açores. 

(//(■//. (■  iiliiic(ipsis). 

Ildir  pliacopsis  (viniicii  iiinlinii)  jîoui'gnignat,  /'//  Sei\ain.    LSSO,   Mlnd.  nioll. 
Kspngne  et  Poi-lugal,  p.  70. 

Celte  foi-nie,  que  Servain  dil  existei'  en  Grèce,  n'a  été  représentée  ni 
signalée  par  aucun  autie  anieni .  C'est  une  espèce  à  rayer  de  la  nomen- 
clature, comme  la  suivantr. 

\llcH.i   l'hirala). 

Ilrli.r  l'IiKuild  (niiiiwn  itiitliim)  Lelourneux,  ni  Servain,   1880,  Inc.  cil.,  p.  70. 

Forme  indiqni''e  en  Grèce  et  en  Egypli'.  mm  figurée,  non  signalée  par 
les  aideurs:  elli'  l'sl  à  rayei'  aussi  de  la  mimrnclaturr. 

Ili'li.i:  leiilhid. 

llcH.r  Iciiliiiii  Martens,    IS8."'),  Silz.  Her.  Ces.  iNaluif.  Fr.  lieiiin,   p.   18. 
Turkeslan.  Espèce  non  ligurée. 

llcli.r  calpeana. 

Ilcli.i  calpeaiia  Moielel,  18:^4,  Rev.  Zool.,  p.  621  et  Moll.  Maroc,  1880,  p.  17, 

pi.  m,  fig.  5. 

Espèce  servant  de  transition  à  Vllcllr  lois  Férussac. 
Sud  de  l'Espagne,  (lihrallai',  Séville;  indi(iuée  avec  un  jioinl  d'inler- 
rogalion  à  Ceuta  (Maroc),  pai-  M.  Pallai'y. 

Ildlr  Icns. 

llclLc  leiis  Férussac,   1821,  ïabl.  syst.,  p.  'M. 

—  —        182^1,  Ilist.  nioll.,  p.  (Kl,   lig.  2. 

Cette  espèce  est  une  des  esiièces  les  i)lus  caractéristiques  de  la  Gi'èce. 
Elle  y  est  largement  distribuée  et  se  trouve  partout  en  grande  (pianlité. 
Férussac  indique  qu'elle  habite  l'île  de  Ténériffe,  la  plus  grande  des 
îles  Canaries.  Celle  localité  est  erronée  et  tous  les  auteurs  modernes 
sont  d'accord  pour  al'lirmer  que  177.  lens  n'habite  réellement  que  la 
péninsule  h(dléni(pie  et  les  îles  qui  s'y  rattachent  géologiquement.  Ross- 
masslei'  la  signale  ilr  Zanle,  de  Scio  et  de  Seslos. 

//(■/(.(•  lois,  vai-,  lc)ili[iiniiis. 

Ileli.r  lenliluwiis  Ziegler,  )'//  Mousson,  ISiii),  Co(|.  Schl.,  p.  32. 
—  Pfeiffer,   1868,  Monog.  hel.  viv.,  t.  V,  p.  260. 

Uellv  lens,  var.  lenUformis  'VN^eslerlund,  1890,  Kalal.  palaart.  lég.,  p.  20. 

Heaucoup  d'auteurs  considèr-eni  cette  forme,  que  je  ne  crois  pas 
ligiu'ée,  comme  une  variété  de  Vllilix  lens.  Elle  se  distingue  de  celui-ci 
par  sa  carène  moins  prononcée,  son  ombilic  plus  étroit,  son  dernier 
tour  plus  renflé  en  dessous  et  par  son  ouverture  plus  ovale. 

Chalcis  et  l'île  de  Skiathos,  Attique.  Thessalie,  Macédoine  et  Eubée. 


Caziot.  —  Nnlc.^  sur  In  spclinn  "  CaracoUina  "  dans  le  grnre  lleit.r.     153 


llelix  lens,  var.  aUostonui. 

Ilclir  lens,  \av.  nllinsloma,  Faiinn  ouropi,  p.  41. 
(loiloii  ? 

Ilcli.r  lens,  var.  elia. 

llelix  lens,  var.  clia  Roeltger,  18.S:i,  Jaliil).  il.  Malac.  ('.os.,  p.  'VM). 

Klis  (Gi'èce). 
Il  élis  Icif-,  \;ir.  abantisorum  (de  Abantès,  peuple  de  l'Eiibée). 
lleli.L  lens,  vai.  pili(iera{\)  Itlanc,  in  Weslerlund  ot  P.laric,  187'.).  Aperçu  sur 

la  faune  inalacoi.  de  la  (irèce,  p.  36,  pi.  I,  lig.  10  «,  b,  e. 
Il  élit  abaniisonim  Seryaiu,  1880,  Et.  iiioll.  Esp.  et  Porl.,  p.  70. 

Par  ses  poils  cnuiis,  répandus  sui'  toute  sa  surface,  cette  coquille 
indique  la  parenté  du  groupe  dans  kniuel  elle  se  trouve,  avec  la  ('(irei/- 
rensiana. 

Eubée  et  Aciunélage. 

llelix  lens,  var.  callopiincla. 

llelix  lens,  var.  callovunctu  Itlanc,  in  Weslerlund  et  Blanc,  1870,  Inc.  cit., 
p.  36,   pi.  II,  fig. 'il  a,  b,  c. 

Par  ses  tours  cai-énés  et  sa  croissance  moins  lente,  par-  son  ou\<'rture 
ascendante  et  la  callosité  pariétale  qui  tend  à  rejoindie  les  deux  bords, 
cette  hélice  converge  veis  (jueiques  espèces  des  llaiigianana. 
Lépante  (Grèce). 

II.  -  Groupe  des  CORCYRENSIANA 

llelix  corcjirensis. 

llelix  ennlorlii  [■l)  Ziegler,  in  Rossni.,  Iconog.,  Heft  8,  S.  40,  fig.  538. 
//('//.(  eiireiji'i'nsi.s  Poitscli,  */(  PfeillVi-,  Monog.  helic,  1838,  I,  p.  415. 

—  Desliaves,  iiiiud  Férussac,  1830,  Ilisl.  moll.,  N.  75,  pi.  16, 

ng.'23,  24. 

—  Deshaves,  in  Féiaissac,  1830,  Ilist.  moll.,  p.  21,  lab.  60  E, 

fig.'l,  5. 

Ile  de  Corfou,  Lépante  dans  l'Etolie,  Epire  à  Pentapigadia;  Ballvans 
(Bulgai-ie).  Zabljak,  \'ir  l!a/.aar  (Monténégro)  (Wohlberedt),  Philippopoli 
(coll.  Hesse). 

llelix  corcijrcnsis,  vai-.  canalijera. 
II.  cnrcyrensis,  var.  canalilera  Anton,   1830,  Verz.  der  Conch.,  p.  30. 
Sayades  et  lanina,  dans  la  Morée. 

Hélix  corcyiensis,  var.  oclogyiala. 
llelix  enifiirensis,  var.  octofijirata  Mousson,    1850,   Coq.  Schlaffi,   I,   p.  30. 
lli'li.r  octogyrala  Bourguignat,  in  Seivain,  Etud.  Moll.  Esp.  Port.,  1880,  p.  71. 

Environs  de  Prédésa  en  Epire. 

llelix  curcyi'ensis,  var.   cephalonicu. 
Ileli.i-  enrcyrensis,  var.  ceplialonica,  Mousson,  1850,  loc.  cil.,  p.  20. 
Céphalonie. 

(1)  Non  Hélix  piligcia  Ziegler,  in  Auton  Verz.  Conchyl.,  183fl,  espèce  du  groupe  des  Sert- 
ceana,  nec  Hcl'ix  piligera  Andrnwski,  in  Ivrgn.,  Coquilles  de  Russie,  neo  Hélix  piligera 
Martens,  etc. 

(2)  Non  Hélix  conlorla  Férussiu:',  182i,  in  Voy.  Freycinel,  Zoo!.,  p.  469  et  in  Hist.  Moll., 
tab.  51  H,  lig.  i;  espèce  des  Iles  Sandwich. 


154     Caziot.  —  Noies  sw  la  seciion  "  Carcicollina  "  dans  le  genre  llelix. 

Hélix  corcyrensis,  \i\v.  glrrn  (1). 

llcH.i  (jirnt  Frivaldskv,    lu   Kossiiuisslei',    1838,    Iconog.   HefI,  7-S,    lab.   3'.), 
lig.  ;i:{cS'i. 

—  —      A.  Magyar,  183;i,  Tutl.  l.ais.  evkuny\iM.  p.  27'i,  laT.  \ll.  lig.   II. 

—  cnvi-iiveiisis^    var.  {jirni  WcsIci-JiiiMJ,    IS<S!t.    Kaiiii.    |ialaai-l,    Itiniii'iik., 

i».  -M. 

—  —  —      —      liesse,    l'.)il,    Ziir    Keiintais   der    Molliiskeii- 

Faiiiui     Ustruraelieiis     llelicodantu     carcy- 
rensis  Partsch  mit  var.  girva  (Fiùv.)  Rossm. 

(lliai-iiianle  peiile  espèee,  buMi  décfile  el  ligiirée  pai-  Uussmassler, 
iiuiiipiée  par  le  lr  Kdhi'll  (-orurae  trouvée  en  Ali»ariie  ej  par  .Mousson 
au  nord  di  .laniua  en  i^pire.  Balkans  à  Kiislendej.  Tiniovo,  Dziimaja 
el  Suinla. 

Ih'li.i  (jyrid  rmlli,  Speeies,  p.   I(j,  pi.  I,  lig.  17-1  .S. 

—         l'feiffer,  1818,  Monog.  liel.  viv.,  I.  I,  p.  414,  cl  dans  Ciiemnilz, 
éd.  2,  lleiic,  n°  770,   laf.   124,   lig.  31-33. 

On  ne  connaît  (ju'un  seul  individu  consei-vé  au  iMusée  de  .Munieli 
(Hesse).  Rolli  tlonne,  eonune  localité,  Cacamo  Cariac. 

IleUx  barbala. 

Ililii  barbahi  Férussac,  Hisl.  nioll.,  loc.  cil.,  lab.  66,  fig.  3. 

Ile  de  Crète  à  Canée  (Blanc).  M.  Hesse  l'indique  bien  aussi  de  la  Crète 
mais  ne  croit  pas  qu'il  se  trouve  dans  la  Grèce  continentale;  Candie 
(.Mousson);  Malkans  (Fiiv.);  mont  Hymetle  dans  l'Attique  (Martens). 

iXice.  Conunandant  Caziot. 

(A  .siiirre). 


NOTES    Sl^ÉCIALES  ET  LOCALES 


Clirysomela  cerealis  sur  le  Dompte- Venin.  —  Le  24  août  dernier,  dans  la 
partit'  supériiniro  de  la  valUV  d'I/.ahit,  qui  domine  Pieri'efitte,  près  d'Argclés,  j'ai 
trouvé  un  certain  nombre  de  Vhrijxnmchi  rcirnlls  L. ,  exclusivement  sur  le  Dompte- 
Venin  {A^rle])ins  riricetn.jiriim).  Etant  pressé,  je  n'en  ai  ramassé  ciue  6  exem- 
plaires au  bord  du  sentier,  mais  je  pens»^  que  j'aurais  pu  facilement  en  récolter  au 
moins  une  cinquantaine.  L'insecte  en  question,  à  ma  connai.ssance,  n'avait  jamais 
été  signalé  sur  cette  plante. 

Poitiers.  A.  Aonus. 

(1)  Tous  les  auteurs,  sans  exception,  ont  adopté  le  nom  de  yirva,  malgré  qu'il  n'ait  aucune 
signifioalion,  pas  plus  en  latin  qu'en  groe;  cette  dernière  langue  pourtant  bien  connue  par 
l'auteur  de  l'espèce  de  Frivaldsky.  ainsi  que  l'indique  les  déterminations  de  ses  autres  espèces, 
presque  toutes  décrites  par  Rossmùssler.  Ce  nom  de  (lirva  a  sans  nul  doute  ét.é  imprimé  pai' 
suite  d'une  eJTCur  typographique  jxiur  giba  (nUi-us,  gris  cendré),  caractère  frappant  de  cette 
espèce  dont  la  coloration,  surtout  en  dessous,  est  d'un  beau  gris  ceaixlré,  comme  d'ailleurs 
celle  de  ses  congénères:  je  conser\-e  néanmoins  ce  nom  parce  que  les  règles  internationales 
admettent  mêmes  les  noms  barbares. 


Noil'f!  spécinlcs  et  locales.  155 

Nouveaux  habitats  du  Gui.  —  La  Feuille  dcx  Jeu7iex  NatuiriliMest,  n"  501,  indiqun 
31  osiJi'ws  df  Phaiiénigames  sur  lesqu^-lles  on  a  obs«'rvé  le  Gui  (Vincum  a/hiini). 

Je  puis  raugnipiiter  encore  l'n  citant  les  hôtes  suivants  que  je  connais  :  Piceu 
edCf'ha  (pruf.  D"^  Chodat  et  V.  Tulucuf),  Abitx  tilba,  Piniis  silrestr/x,  l'o/niliis  tre- 
11111//1,  A/1U1.1  iiicaiia  (prof.  Jaccard,  gardes-forestiers  Badel  et  Boulaz),  ('(jryliis 
Avellana,  Jui/l/iiis  ii/i/rn,  Soi//ii.<  aria,  l'itnnu  peiaica  (gai'de  Mugnier),  l'rinnix 
inntitia  (garde  Chappuis),  J'ru/iiia  domestica  et  Eaui  raniiia  (prof.   Favrat). 

Ceci  porterait  ainsi  à  43  le  nombre  des  espèces  indiquées  dans  cette  Feuille. 
Moiitcherand  (Suisse).  M.  Moreillon, 

liisiiccli'iii-  des  Forêts. 

Hélix  arbustorum  en  Seine-et-Oise.  —  Ce  mois  d'août  dernier  j'ai  eu  l'occasion 
de  rencontrer,  sur  le  t-erritoirc  de  la  commune  de  Marcil-sur-Mauldre  (Seine-et- 
Oise)  et  sur  celui  de  Montainville,  VHelix  aibuxturuni  Lin.  dans  les  marais  des 
bords  de  la  Maiildrf.  J'avais  au.ssi,  au  printemps,  observé  oett«  espèce  dans  les 
marais  de  Montigny-sur-Loing  (Seine-et-Marne). 

Paris.  A.  Laville. 

Découvertes  néolithiques  à  Montainville  (Seine-et-Oise).  —  Les  coteaux  qui  bordent 
à  l'E.st  et  à  l'Ouest  la  vallée  de  la  ilauldre  ont,  depuis  de  longues  années,  fourni 
des  séries  variées  de  l'industrie  néolithique,  mais  je  ne  sais  pas  si  on  a  découvert 
les  traces  des  villages  des  populations  qui  habitaient  cette  région  à  cette  époque. 
En  tous  cas,  je  signale  des  fonds  de  cabanes  qui  ont  fourni  des  percuteurs  et  lames 
en  silex  accompagnés  de  débris  de  poteries  ornées  ou  non,  à  pâte  grossière  ou  fine. 
Mon  ami  Mansuy  et  moi  avons  découvert  ces  fonds  de  cabanes  en  septembre  1892, 
dans  un  trou  à  Sable  Kaolinique  ouvert  à  flanc  de  coteau  et  situé  à  l'Est  de  Reynes 
et  au  Sud  de  la  Maladrerie,  dans  la  propriété  de  M.  Devaux. 

Cette  année,  je  crois  avoir  découvert,  au  Nord  de  Montainville,  à  environ 
800  mètres  au  Nord-Nord-Est  de  l'église  de  cette  communi',  un  emplacement  de 
village  néolithique.  Cet  emplacement  m'a  été  révélé  par  des  débris  de  poteries 
grossières,  épars  dans  les  tenes  au  milieu  des  restes  de  l'industrie  néolithiqu<' 
typique. 

Maintenant,  ces  restes  de  poteries  peuvent  aussi  provenir  de  dolmens  détruits 
très  anciennement,  mais  ils  peuvent  aussi  provenir  de  fonds  de  cabanes  néolithiques 
d'un  village  de  cette  époque. 

Paris.  A.  Laville. 

Couleuvre  vipérine  et  Couleuvre  à  collier  dans  la  vallée  de  la  Mauldre.  —  J'ai  pu 

constate)-,  cet  été,  dans  la  vallée  de  la  Mauldre,  à  Mareil  et  à  Montainville  (Seine- 
et-Oise),  la  présence  des  deux  espèces  de  Couleuvres  de  nos  régions;  :  la  Couleuvre 
à  collier  et  la  Couleuvre  vii^érine. 

De  la  Couleuvre  à  collier,  j'ai  rencontre  deux  exemplaires  dans  les  marais  de 
cette  vallée;  un  individu  de  taille  moyenne,  dans  une  sablière  abandonnét>  et  un 
tout  petit  individu,  pas  plus  gros  qu'un  gros  ver  de  terre,  long  au  plus  de  O^SO, 
bien  caractérisé  par  .son  collier  jaune  paille.  Ce  petit  animal  rampait  dans  la 
poussière  de  la  route,  près  du  pont  de  Mareil,  où  j'eus  assez  de  difficulté  pour  m'en 
emparer,  car  bien  que  tout  petit  il  se  tortillait  et  glissait  entre  les  doigts  avec  la 
plus  grande  rapidité.  Après  l'avoir  examiné  à  loisir  je  l'ai  rejeté  dans  le  marais 
qui  borde  la  Mauldre. 

Le  même  jour,  mais  à  Herbeville  et  dans  la  forêt  des  Alluets,  je  fis  deux  obser- 
vations dont  je  rends  compte  ici.  A  la  sortie  d'Herbeville  et  à  l'entrée  de  la  Forêt, 
j'avisai,  dans  un  trou  d'un  vieux  mur  exposé  au  midi,  une  très  longue  et  très  mince 
Couleuvre  qui  se  prélassait  au  soleil.  Comme  je  la  dénichai  avec  mon  parapluie  (au 
lieu  de  la  prendre  à  la  main,  ce  qui  me  répugnait,  malgré  que  j'étais  convaincu 
que  j'avais  affaire  à  une  Couleuvre,  parce  que  je  n'en  reconnaissais  pas  l'espèce, 
d'une  part,  et  que,  de  l'autre,  je  n'avais  pu  en  bien  voir  la  tête),  elle  s'enfuyait 
dans  l'herbe  sous  les  pierres,  d'où  je  pus  la  faire  sauter  de  l'autre  côté  de  la  route. 
Mais  je  l'envoyai  raalheui'eusement  dans  l'herbe  du  talus,  d'où  il  m'a  été  impos- 
sible de  la  retirer,  car  avant  que  j'eusse  traversé  la  route  elle  finissait  de  s'enfoncer 
dans  les  broussailles,  où  il  me  fut  impossible  de  la  revoir.  Tout  ce  que  j'ai  pu 
remarquer,  c'est  cpi'elle  était  d'un  gris  rougeâtre  très  terne,  paraissait  dépourvue 
de  taches  plus  foncées  visibles  à  l'œil.  Sa  taille  pouvait  atteindre  O'^TO  de  longueur 
et  son  épaisseur  dépassait  à  peine  celle  du  petit  doigt.  —  Serait-ce  une  variété  de 
la  Coronelle  lisse?  —  L'a-t-on  déjà  rencontrée  dans  cette  région?  En  tous  cas,  j'ai 
trouvé,  en  1880,  le  15  août,  un  bel  exemplaire  de  cette  espèce,  mais  il  était  couleur 
acajou,  avait  un  Y  sur  la  tête  et  une  belle  ligne  noire  en  zigzag  sur  le  dos.  Au 


15G  Notes  ii\iémûes  et  locales. 

cours  de  la  même  excursion,  sur  le  plateau  des  Alluefcs,  à  l'entrée  de  la  Forêt,  je 
trouvai  sur  la  route  un  très  grand  individu  de  la  Couleuvre  à  collier  qu'un  jar- 
cliuiei-  venait  de  tuer.  Ce  serpent  avait  r"0'i  de  longueur  et  O^H  d<'  circonférence 
vers  le  milieu  ilu  corps.  C'est  le  plu.s  grand  indi\  idu  de  c<"tte  espèce  (|u<'  j'aie  encore 
pu  voir.  Mais  tout  le  monde  sait  que  des  individus  de  cette  espèce  atteignent  parfois 
l'";")*)  de  longueur.  Dans  les  galeries  du  Muséum,  il  y  a  même,  dans  un  bocal,  un 
individu  d'une  grosseur  monstruoust»,  gros  comme  un  petit  boa.  Cet  individu  qui 
a  été,  je  crois,  décrit  ou  tout  au  moins  signalé  par  Bibron  et  Duméril,  est  étiqueté 
comme  provenant  de  Sicik". 

Revenons  à  la  vallée  de  la  Mauldre.  Quelques  jours  plus  tôt,  vers  la  mi-août, 
toujours  dans  les  marais  de  la  Mauldre,  entre  Mareil  et  Montainville,  en  ramassant 
des  Heli.r  (irhuxioriim,  j'avais  aperçu  un  tout  petit  individu  de  la  Couleuvre  vipé- 
rine qui  barbotait  dans  l'eau.  Comme  elle  était  assez  loin  de  moi,  j'essayai  de  la 
tirer  avec  mon  parapluie,  mais  je  ne  réussis  qu'à  la  déplacer  et  à  la  faire  fuir. 

Hier,  4  septembre,  toujours  dans  la  même  vallée,  sur  le  bord  de  la  route,  à 
l'entrée  de  Mareil,  on  avait,  d'un  jardin  en  bordure,  jeté  une  Couleuvre  de  taille 
moyenne,  d'un  gris  cendré,  à  ventre  rougeâtre,  longue  de  56  centimètres,  moins  la 
tête,  écrasée  et  séparé*^  du  corps.  La  queue  n'avait  que  0™105.  Il  n'était  guère  facile 
de  reconnaître  l'espèce  de  ce  serpent,  mais  je  ne  croyais  pas  que  c'était  la  Couleuvre 
à  collier.  On  voyait,  à  peine  visible,  sur  le  dos,  une  ligne  foncée  composée  de  taches 
foncées  transversales.  De  chaque  côté  existait  une  autre  rangée  de  taches  égale- 
ment foncées.  Comme  il  me  semblait,  à  voir  un  épaisissement  assez  marqué,  à  0"15 
du  cou,  qu'elle  devait  avoir  mangé  depuis  peu,  et  voulant  voir  ce  qu'elle  avait 
dévoré,  je  la  pressai  progressivement  à  partir  de  la  queue  jusqu'au  cou  coupé.  Je 
n'en  fis  rien  sortir  que  du  sang  caillé,  une  sorte  de  sérosité  glaireuse,  des  petits 
lambeaux  de  graisse  et  six  petits  couleuvreaux  qui  n'étaient  pas  du  tout  contenus 
dans  des  œufs.  Ces  petits  serpentaux,  que  j'ai  conservés  dans  l'alcool,  n'ont  pas 
plus  de  0™15  de  longueur  et  ne  sont  pas  plus  gros  qu'un  mo.ven  ver  de  terre.  Ils 
ont  une  petite  tète  toute  noire,  l'œil  à  iris  circulaire  des  Couleuvres.  Le  ventre  et 
le  dessous  de  la  tête  est  rougeâtre,  un  peu  lie  de  vin.  Le  dos  est  grisâtre  et  est 
marqué  d'une  ligne  de  taches  noires  transversale  en  zigzag.  Sur  chaque  côté  il  y  a 
une  autre  ligne  de  taches  foncées.  Je  crois  avoir  affaire  là  à  des  petits  de  la 
Couleuvre  vipérine,  mais  je  ne  savais  pas  que  la  Couleuvre  vipérine  fût  vivipare. 
J'ai  apporté  la  plus  grande  a,ttention  à  l'examen  de  ces  petits  serpents  au  moment 
oîi  je  les  faisais  sortir  du  corps  de  leui-  mère,  qui  venait  d'être  tuée  depuis  peu  de 
temps,  car  elle  remuait  encore  un  peu  lorsque  je  l'ai  aperçue.  Je  prie  le  lecteur  de 
m'excuser  d'avoir  pris  un  peu  de  son  temps,  mais  j'ai  cru  qu'il  y  avait  un  peu 
d'intérêt  à  faire  connaître  que  ces  deux  espèws  de  Couleuvres  cohabitaient  dans 
la  même  région  et  dans  le  même  marais. 

Paris.  •  A.  Laville. 


Nécroloqie.  —  Nous  avons  le  profond  regret  d'apprendre  la  mort  de  l'un  de 
nos  premiers  adhérents,  M.  Galien  Mingaud,  conservateur  du  Musée  d'Histoire 
Naturelle  de  Nîmes.  —  Fils  d'un  savant  distingué,  M.  Galien  Mingaud  avait 
succédé  à  la  direction  du  Musée  à  notre  vieil  et  regretté  ami  Stanislas  Clément. 
Il  a  grandement  contribué  à  l'accroissement  des  collections  qui  lui  étaient  confiées 
en  s'attachant  tout  particulièrement  aux  séries  locales:  ses  travaux  sur  la  Faune 
du  Gard  ont  paru  pour  la  majeure  partie  dans  le  Bulletin  de  la  Sociéff  d'Etude 
dex-Sciences  Naturelles  de  Xfme.t,  dont  il  était  l'un  des  membres  les  plus  actifs.  — 
On  connaît  ses  belles  recherches  sur  le  Castor  du  Rhône  et  sur  ses  parasites; 
recherches  difficiles  et  qu'il  poursuivit  pendant  longtemps  avec  un  plein  succès. 
Nous  envoyons  à  nos  collègues  de  Nîmes,  qui  viennent  de  faire  une  si  grande 
perte,  l'expression  de  notre  plus  vive  s.ympathie,  avec  l'espoir  que  les  exemples 
d'activité  scientifique,  si  nombreux  dans  la  grande  ville  du  Gard,  ne  seront  pas 
perdus. 

Un  nouveau  deuil  vient  de  frapper  M.  Adrien  Dollfus  en  la  personne  de  son 
beau-frère,  M.  René  Schlumberger,  colonel  d'infa-nterie  en  retraite,  breveté 
d'Etat-Major,  commandeur  de  la  Légion  d'Honneur,  ancien  chef  de  la  Mission 
militaire  française  au  Maroc,  décédé  à  Lyons-la-Forêt  (Eure).  —  Le  colonel 
Schlumljerger  était  le  fils  aîné  de  notre  ancien  et  si  regretté  collaborateur, 
M.  Charles  Schlumberger,  ingénieur  du  Génie  maritime. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  ObeitliUr,  Rennes— Paris  (3144-12 


ANNEES    PRECEDENTES 


DE     LA 


FEUILLE  DES  JEDNES  NATURALISTES 


I«   SERIE    DECENNALE 

Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  35 

L'année 3  fr. 

(Les  premières  années  sont  épuisées). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  40 

,  II<=  SÉRIE   DÉCENNALE 

Années  1880  à  1890  :  . 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année 3  fr. 

(Quelques  numéros  ne  peuvent  plus  être  vendus  séparément). 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  50 

IIP    SÉRIE   DÉCENNALE 
Années  1890  à  1900  : 

Le  numéro O  f r.  40 

L'année. 4  fr. 

Table  des  Matières 1  ir.  50 

IV-  SÉRIE  DÉCENNALE 
Années  1900  à  1910  : 

Le  numéro ! O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

La  Table  des  Matières  de   la  Série  est  en  préparation. 

y  SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  fr. 

Les  Abonnés  de  la  Feuille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  25  7o  pour  l'achat  des  3*  et  4°  séries. 


SOMMA.IRE:    DU    N»    SOS 


J.  Dewitz  :  L'importance  de  la  Physiologie  pour  l'Elnloniologie-' appliquée  (//»). 

G.  Goury  :  Etude  coinpfirative  enli-e  le  Macrori'phvs  xonllioslonins  Ev.  r.l  le  M.   linearis 

ScliiU.  (Ilym.). 
Commandant  Caziot  :  Notes  sur  la  section  Caracollina  d;ms  le  genre  Hélix  et  indicalion  de 

la  dispci-5ion  géographique  des  espères  qui  en  font  partie. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Chrysomelà'  cercalis  sur  le  Dompte-Venin  (A.  AgnusI. 

Nouveaux  habitats  du  (lui  (M.  MonEn.LON). 

Ileli.r  arbustonnn  en  Seine-et-Oise  (A.  Lavili.e). 

Découvertes  néolitliiques  à  Montainville  (S.-et-O.). 

Couleuvre  vipérine  et  couleuvre  à  collier  dans  la  vallée  de  la  Mauklre  (A.  Laville).    . 
Nécrologie  :  M.  Galien  Mingaiid.  —  Le  colonel  SchUiniberger. 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  42"  ANNÉE 


Page  entière 22'   » 

1/2  page 12    » 

1/4     —  ' 7    »        y  Les  annoDces  sont  payables  cj'avauce. 

1/8     —  4    » 

1/12   —  3    » 

1 


Los  nnnis  di's  dimuleurs  de  lu  IHhliolhcquc  paur  le  mois  écoulé 
parulUnnl  au  jimiltuin  numém. 


^^^^^l'^'-  Novembre  1912      —      V=  Série,  42"  Année 


^^. 


LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


•?•   •?■•    •?• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16'=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"'  janvier 

(au  lieu  du  !«'  novembre) 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


u 


1912 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Baein  (René).  —  Catalogue  raisonné  des  Oiseaux  du  canton  de  Nemours, 
gr.  in-8°,  28  p.  avec  1  carte  et  3  planches.  —  Orléans,  imp.  Tessier. 

Benoist  (Raymond).  —  Recherches  sur  la  structure  et  la  classification  des 
Acanthacées  de  la  tribu  dos  BarlériOcs,  in-S",  108  p.  avec  fig.  —  Lille,  imp.  Le 
Bigot. 

BousSAC  (J.).  —  Essai  sur  l'évolution  des  Cérithidés  dans  le  mésonummulitique 
du  bassin  de  Paris,  in-8°,  99  p.  et  planches.  —  Lille,  imp.  Le  Bigot,  Paris, 
Laboratoire  de  Géologie  de  la  Sorbonne. 

Brunet  (Marcel).  —  La  baie  de  Gâvres  et  ses  enveloppes.  Contribution  à  l'étude 
de  l'évolution  des  côtes  du  littoral  atlantique  breton,  iu-8°,  26  p.  avec  7  fig.  et 
3  planches.  —  Paris,  Gauthier-Villars. 

Challet  (E. -Victor).  —  Essai  sur  l'essence  d'Eucalyptus  glohulus  officinale 
(thèse),  in-8°,  191  p.  —  Nantes,  imp.  Biroché  et  Dantais. 

Chapelle  (J.)  et  J.  Ruby.  —  L'Olivier,  in-16,  65  p.  avec  fig.  —  Villefranche, 
libr.  du  Progrès  Agricole. 

CoMÈEE  (J.  ).  —  Les  Algues  d'eau  douce.  Notions  élémentaires  sur  la  biologie, 
la  structure  et  la  classification  des  Algues  d'eau  douce,  in-8°,  s-113  p.  avec 
17  planches  (536  figures).  —  Paris,  Lhomme. 

Flahault  (Ch.).  —  Nouvelle  Flore  coloriée  de  poche  des  Alpes  et  des  Pyrénées, 
in-16,  xvi-201  p.  avec  144  planches.  —  Paris,  Lhomme. 

Feazpont  (G.).  —  Les  Vosges  (Préface  de  A.  Fournier),  in-8°,  xii-426  p.  et 
160  dessins.  —  Paris,  H.  Laurens. 

Gallouedic  (L.)  et  F.  Maueette.  —  Les  principaux  aspects  du  globe.  La 
France.  4"  édit.,  in-16,  348  p.  —  Paris,  Hachette.  —  2  fr. 

Gentil  (Louis).  —  Le  Maroc  physique,  in-16,  324  p.  avec  cartes.  —  Paris, 
Alcan.  —  3  fr.  50. 

Giriend  (J.).  —  Les  Escargots,  comment  on  les  élève,  comment  on  les  consomme, 
comment  on  les  détruit,  in-8°,  71  p.  et  grav.  —  Rouen,  imp.  J.  Giriend.  —  1  fr. 

José  (Yves).  —  Contribution  à  l'étude  de  VEmbelia  ribes  (thèse),  in-8°,  55  p. 
avec  fig.  —  Lille,  irnp.  Centrale  du  Nord. 

Krause  (S.)  et  R.  Collin.  —  Com-s  d'Histologie  normale.  Guide  pour  l'ensei- 
gnement pratique  de  l'histologie  et  de  l'anatomie  microscopique  (Adaptation  par 
'  R.  Collin),  in-S",  viii-468  p.,  98  planches.  —  30  fr. 

Lagatu  (H.)  et  L.  Sicaed.  —  Contribution  à  l'étude  des  terres  salées  du  littoral 
méditerranéen,  in-8'',  59  p.  et  planches  (Ministère  de  l'Agriculture). 

Li-Yu-YiNG  et  Grandvoinnet.  —  Le  Soja.  Sa  culture,  ses  usages  alimentaires, 
thérapeutiques,  agricoles  et  industriels,  in-8°,  148  p  et  grav.  —  Paris,  Challamel. 

Magee  (Henri).  —  Les  moyens  de  découvrir  les  eaux  souterraines  et  de  les 
utiliser,  in-8°,  7.75  p.  avec  311  fig   —  Paris,  Dunod.  —  18  fr. 

Millant  (Richard).  —  La  culKire  du  Pavot  en  Turquie,  in-S",  47  p.  avec  grav.  — 
Paris,  libr.  Challamel. 

Paementier  (Paul).  —  Les  Noyers  et  les  Carya  en  France.  Espèces  et  variétés, 
culture,  maladies,  produits,  in-8°,  135  p.  avec  28  fig.  —  2  fr.  50. 

Pfeffee  (W.).  —  Physiologie  végétale.  Etude  des  échanges  de  substance  et 
d'énergie  dans  la  plante  (traduit  par  Jean  Friedel),  t.  II,  Echanges  d'énergie, 
in-8°,  p.  161-900,  avec  figures.  —  Paris,  Steinheil.  —  25  fr. 

SoEURE  (Th.).  —  Compendium  sur  les  Champignons,  in-16,  69  p.  —  Le  Mans, 
imp.  Drouin.  —  0  fr.  60. 

■     Stoyanoff   (Ilia).   —  Etude   minéralogique  et  chimique   des   roches   éruptives 
(thèse),  in-S",  xxi-173  p,  et  planches.  —  Mâoon,  imp.  Protat. 


l"^'  Novembre  1912  —  V«  Série,  42=  Année  —  N"  503 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


i 
NOTES  SUR  LA  SECTION  CARACOLLINA  DANS  LE  GENRE  HELIX 
et  indication  de  la  dispersion  géograpljiqae  des  espèces  qui  en  font  partie 

(Fin). 


III.  —  Grovipe  des  RANGIANANA 

HelU  lusitanica. 

Hélix  lusitanica  L.  Pfeiffer,  1841,  Symb.  ad  Hist.  hel.  viv.,  t.  I,  p.  41. 
—  Morelet,  1843,  Moll.  Port.,  p.  55,  pi.  VI,  fig.  1. 

Valence  (Espagne),  Portugal. 

Hélix  Tarnieri. 

Hélix  Tarnieri  Morelet,  1854,  in  Rev.  et  Mag.  zool.,  p.  623. 

—  Hidalgo,  1873,  Catal.  Moll.  Espag.,  pi.  XVIII,  fig.  181-183. 

—  Kobelt,  Iconog.,  fig.  1410. 

—  Pallarv,  1898,  2'  Contrib.  à  Faune  malacol.  du  N.-O.  Afrique, 

p.  63. 

Maroc  :  Environs  de  Tanger  (Pallarv)  et  de  Tétouan  (Ponsonby). 

Hélix  Walkeri. 

Hélix  Walkeri  Ponsonby,  apud  Kobelt,  1889,  Nachrich.  der  deutsch.  Malak. 
GeseU.",  XXI,  p.  40. 

—  Kobelt,  1890,  Iconog.  N.  F.,  p.  79,  fig.  663. 

—  Pallary,  1898,  loc.  cit.,  p.  63. 

Près  Esmir  (Maroc).  Cette  forme,  dit  M.  Pallary,  est  intermédiaire 
entre  VH.  Tarnieri  et  VH.  leniicularis,  tout  en  ayant  des  affinités  plus 
étroites  avec  la  première  de  ces  espèces.  Elle  est  semblable  à  celle-ci 
mais  a  une  carène  plus  aiguë  persistant  jusqu'au  péristome  (Kobelt). 

Hélix  leniicularis . 

Hélix  leniicularis  Morelet,  1880,  Journ.  conchvl.  Faune  malacol.  du  Maroc, 
t.  XXVIII,  p.  45. 
—  Pallary,  1898;  loc.  cit.,  p.  64. 

Tarifa  (Andalousie),  Fez  et  Tanger  (Maroc). 

Entre  Tanger  et  Tétouan  on  trouve  un  assez  grand  nombre  de  formes 
qui  servent  d'intermédiaires  entre  cette  hélice  et  VH.  maroccana  Morelet. 
Une  de  ces  formes  a  été  décrite  sous  le  nom  d'Hélix  columnse  Ponsonbv 
(Pallary). 


158     Caziot.  —  Notes  sur  la  seclion  "  ('(iracoUiua  "  dam  k  genre  Hélix. 

Hélix  culumnœ. 

Hélix  coiumrne  ronsonbv,  apud  Kobelt,  1889,  Nachr.  der  deutsch.  Malacoz. 
Ges.  XXI,  p.  140. 

—  Kobelt,   188!),  Iconog.  N.  F.,  p.  "!),  fig.  662. 

—  l'allaiT,  1S!)8,  lac.  cit.,  p.  6."i. 

Au  dj.  El  Achii  i)iès  des  cûlones  d'Hercule  et  de  Gibraltar  (Pallary). 
Semblable  à  17/.  lenlicularis,  mais  plus  grand  el  à  sculpture  tout  à 
fait  différente. 
Hélix  columnît;,  var.  dcnlala  l'allai-y,   1SI)8,  lue.  cil.,  p.  66. 
Même  habitat  ijue  pour  l'espèce  type. 

//(•//.('  maiDccana. 

Hélix  maroccuna  Morelet,   1876,  Juurn.   Conchvl.,   p.   373;  1880,   Malacol. 
Maroc,  p.  46.  pi.  Il,  fig.  3." 

—  Pallary,  1898,  loc.  cit.,  p.  66. 

Tétouan. 

M.  Pallary  a  établi  les  trois  variétés  minor,  conica.  et  explanata  ;  cette 
dernière,  figurée  pi.  V,  lig.  9,  a  une  forme  absolument  identique  à 
YHelix  explanala  Mûller,  des  environs  de  Cette,  d'Espagne  et  d'Algérie. 

Hélix  probata. 

Hélix  proliala  Mabillo,   1898,  Xotitite  malac,   in  Bull.  Soc.  Philom.,  Paris, 
|).  83. 
—  Pallary,  1898,  loc.  cit.,  p.  66,  pi.  V,  fig.  8. 

Espèce  voisine  de  1'//.  coliimnce  Ponsonby,  mais  avec  un  ombilic  plus 
large,  une  ouverture  plus  petite,  une  carène  moins  aiguë,  etc. 
Sidi  Adamsech'  (Maroc)  (Buchet). 

Hélix  suprocostata. 

Hélix  svprocostata  Kobelt,  1882,  Nachr.  Mal.  Ges.,  p.  123;  Iconog.  N.  F., 
f.  530,  vol.  IV. 

—  Pallary,  1898,  loc.  cil.,  p.  67. 

M.  Pallary  donne  la  description  de  cette  espèce  que  Kobelt  a  signalée 
aux  environs  de  Tétouan.  Il  la  qualille  de  remarquable. 

Hélix  unnai. 

Hélix  annal  Paladilhe,  187.j,  Cal.  Coq.  Maroc,  in  Rev.  et  Mag.  zool.,  p.  82, 
pi.  VI,  fig.  13-18. 

—  Morelet,  1880,  loc.  cit..  p.  1)0. 

—  Pallary,  1898.  tnc,  eU.,  p.  64,  pi.  V,  fig.  6. 

Cui'ieuse  espèce  ayant  des  caractères  communs  à  YH.  lenlicula  Fér. 
et  à  1'//.  rotundala  Mùller. 

Hélix  afinse. 

Hélix  alinse  Pallary,  1898,  toc.  cit.,  p.  68,  pi.  V,  fig.  11. 

M.  Pallary  rapproche  cette  espèce  de  YH.  supracoslata.  Elle  a  son 
péristome  orné,  en  son  milieu,  d'une  callosité  dentiforme  à  l'instar  de 
YH.  (iougeti  Tervcr  de  l'Algérie.  Elle  vit  aux  environs  de  Tétouan  (Maroc). 
Hélix  Gougeti  Terver,  1839,  Catal.  Moll.  Afiique,  p.  19,  pi.  II,  fig.  5,  8. 
Kabylie,  Alger. 

Hetix  barbella. 

Hélix  barbella  Servain,  1880,  Etud.  Moll.  Espagne  et  Portugal,  p.  66. 

Cette  forme  vit  aux  environs  de  Mertola  (Portugal).  Je  ne  sache  pas 
qu'elle  ait  été  figurée. 


C\ZTOT.  —  Nntr.i  sur  la  xec.Hnv  "  CnrncnUmn  "  dans  le  genre  Hélix.     159 

Hélix  boscse. 
Hélix  bnscx  Hidalgo,  18G!),  Joiirn.  de  Ciuirli.,  vol.  XVK,  p.  20,  pi.  2,  fig.  I. 
—  Hidalgo,  1875,  Galalogo  icoriGgi'adco  y  doscriplivo  de  los  iiio- 

luscos  terrestres  de  Espafia,  Portugal  v  las  Baléares,  p.  1!)0, 
pi.  XVllI,  fig.  184,  185,  186  (Madrid). 
Agelo  de  Malferit,  lativa,  Nules,  l'iiebla  de  Rugat,  Tabernes  de  Vall- 
digna,  Valencia  (Espagne). 

Heli.r  (ivadrasi. 
Uelix  qvadrasi  Hidalgo,  1885,  Journ.  de  Conchyl.,  vol.  XXXIil,  p.  l!i;i,  iil.  !», 
flg.  6. 

Tabei'iies  de  Valldigua;  vallée  de  la  Gasella,  à  16  kilomètres  d'AIciva 
(Espagne)  (1). 

Hélix  barbula. 
HcH.r  harl))ihi  Charpentier,  in  Rossmàssler,   18.38,  Iconog.  Hrfl  7-8,  S.   11, 
taf.  32,  lig.  461  (-2). 

Environs  de  Lisbonne. 

Hélix  Buvignieri. 

Hélix  Biivignieri  Mkhaud,  1841,  ni  Act.  Soc.  Linn.  Bordeaux,  t.  XII,  p.  64. 

—  astiirica  Pfeiffer,  1854,  Malak.  Blalt.  VIII,  p.  599. 

—  Buvignieri  Hidalgo,  1875,  (oc.  cil.,  p.  16,  fig.  138-160. 

Villavicissa  (Asturie). 

llclix  turriplana  (3). 
Hélix  turriplana  Morelet,  1843,  Moll.  Port.,  p.  59,  pi.  \],  flg.  3. 
Les  Algarves  (Portugal). 

(1)  Nota.  —  L'Ilclix  Camcrani  Lessona,  1880,  MoU.  viv.  dol  Piemonte,  p.  43,  pi.  IV,  flg.  8, 
9, 10,  gue  Weslerland,  en  1890,  dans  son  Katal.  des  Moll.  de  la  région  paléarct.,  place,  p.  21, 
dans  la  section  Caracolina,  appartient  réellement  à  la  section  Drepanostoma  de  Porro  (ren- 
seignement fourni  par  le  savant  anatomisie  M.  Hesse).  Cette  espèce  vil  à  Mologna  piccola, 
Versaiite  di  Gressonez,  2,000  mètres.  V.  deJ  Cervo,  di  Valdobbia,  etc.  (Piémont). 

(2)  Nota.  —  A  ces  espèces  il  y  a  lieu  d'ajouter  Vllelix  que  Gude  a  décrit  dans  les  Proceedings 
of  the  iMalacûl.  Soc.  of  London,  vol.  IX,  p.  124-1'25,  1010;  espèce  voisine,  dit-il,  de  VHelix 
lusitanica  Pfeiffer  et  auquel  il  a  donné  le  nom  de  {Helicodonta)  hispanica  et  l'iiabilat.  Valence 
(Espagne).  Quoiqu'il  ait  été  reconnu  que  VHelix  hispanica  de  Partsch  est  le  halearica  de 
Ziegler;  Vhiupanica  de  Terver,  le  laclca  de  Millier;  Vhispnnica  de  Michaud,  le  liirasii  de 
De!Sha.ves;  Vhispanica  de  Iios.smassler,  le  companyonii  de  .Mler;  pour  ne  plus  faire  de 
confusion  M.  Gude  aurait  bien  dû  employer  un  autre  nom  spécifique  pour  son  espèce;  en 
outre,  la  section  Helicodonta,  à  plus  forte  raison,  si  on  emploie  ce  mot  comme  genre,  ne 
peut  pas  être  acceptée,  car,  en  se  reportant  à  l'auteur  Férussac,  on  constate  qu'il  a  fait, 
sous  cette  appellation,  \m  aiiialganie  de  tornios  absolument  hétéroclites  (voir  à  ce  sujet  : 
Caziot,  Etude  critique  de  la  classiflcation  adoptée  par  certains  auteurs  allemands,  in  Bull- 
Soc,  étud.  se.  nat.  d'Elheuf,  1909). 

(3)  Westerlund,  dans  son  Meihodus,  dit  que  Locard  a  adopté  1'//.  turriplana  Moreilet  comme 
type  de  son  genre  Tropidocochlis;  d'un  autre  côté,  Pilsbry,  dans  son  volimie  IX,  série  II, 
p.  258,  1894,  indique  le  genre  de  Ix)card  comme  synonyme  du  sous-genre  facosla  Gray,  avec 
VHelix  explanata  comme  type.  En  réalité  le  genre  Tropidocochlis  a  été  créé  par  Locard, 
en  septembre  1893,  dans  le  n"  105  (9»  année,  de  VEchange,  pp.  97-99).  Il  s'exprime  ainsi  à  ce 
sujet:  i>  Pour  les  Hélix  de  notre  faune,  nous  distinguons  plusieurs  formes  plus  ou  moins 
déprimées,  mais  toutes  caractéa-isées  par  la  présence  d'une  carène  aiguë,  traiichante,  formant 
comme  un  cordon  distinct  logé  sur  chaque  tour.  C'est  là  le  caractère  bien  constant,  facile 
à  reconnaître  et  qui  va  nous  permettre  d'instituer  un  genre  nouveau  au(|iiel  nous  donnerons 
le  nom  de  TTopidoeochlis;  nous  l'appliquerons  aux  Hélix  explanata,  caiocyphia,  elegans, 
scitalc,  conica  et  crenulaia  de  la  faune  française. 

Ce  genre  a  été  divisé  par  lui  en  deux  groupes  :  1°  groupe  du  Tr.  explanata  comprenant 
lis;  Tr.  explanata  et  caiocyphia  caractérisé  par  leur  galbe  conoïile  très  déprimé;  c'est  l'ancien 
sous-genre  jacosta  de  Gray  (1821),  Heliomanes   (partim)  de  Férussac,   etc.;  2"  groupe  du 


160    Caziot.  —  Notes  sur  la  section  "  CarncoUina  "  dans  le  genre  Hélix. 

Ilelix  riangii. 

llelix  Bangii  Desliavcs,  hSSO,  Encycl.  mélli.,  Vers.,  II,  p.  257. 
-      nangiana  mdr.wKl  lK:il,  Compl.  Ilisl.  moll.,  p.  40,  pi.  XIV,  lig.  24,  2r.. 
-   Uangi  liourguignal,  1880,  in  Scrvain,  Eludes  Moll.  Esp.,  l'oi-l..,  p.  68. 

Les  Albères,  depuis  le  cap  Cei'bère  jusqu'au  torrent  Ravaner,  à  l'alti- 
tude extrême  de  700  mètres. 

Banyuls-sur-Mer,  Port-Vendres,  Colliouro,  Vernet-les-Bains  et  dans 
les  gorges  d'ollioulcs  près  Toulon. 

Hélix  ticmcencnfiis. 

Hélix  tlemcenensis  Bourguignat,  1868,  Moll.  nouv.  lilig.,  n"  8i,  pi.  XXXIX, 
fig.  9-13. 

Tlemcen  (Oranais). 

Hélix  Pechaudi. 

Hélix  Pechaudi  Bourguignat,  in  Sei'vain,  1880,  loc.  cit.,  p.  68. 

Versant  oriental  du  muni  Sanla-Gruz  près  Oran  (Espèce  nun  ligurée). 

Hélix  constricta. 

Hclix  constricta,   Boubée,  18.56,  Echo  du  monde  savant,  n"  50,  p.  220(1). 
—  Dupuy,  1849,  Hist.  Moll.,  p.  254,  pi.  XII,  fig.  2. 

Hautes  et  Basses-Pyi-énées,  de  Lourdes  jusqu'à  Bayonne. 

Commandant  Caziot. 


OBSERVATIONS  SDR  LE  CALCAIRE  PISOLITHIQUE  DE  MONTAINVILLE 


Quelques  semaines  de  séjour  à  Montainville  m'ont  donné  l'occasion  de  faire 
une  élude  sommaire  du  lambeau  de  calcaiie  pisuiitliique  qui  existe  à  l'Est 
de  ce  village. 

Comme  on  peut  le  voir  sur  la  feuille  géologique  d'Evreux,  établie  jiar 
M.  Douvillé  en  1871,  revisée  par  M.  Dollfus  en  1900,  le  calcaire  pisolilhique 
paraît  border  le  conlour  du  large  promonloii-e  qui  porte  Montainville.  La 
roule  de  Mantes  l'a  coupé,  car  il  s'étendait  un  peu  au  delà  et  alteignail  peut- 
êti'e  la  .Mauldre. 

Après  inspection  di'S  en\ irons,  il  semble  (pi'au  Sud  de  ce  promonbiii-e, 
celte  formation  de  calcaire  pisolitliique  n'existe  pas.  En  effet,  on  rencontre, 
presque  immédiatement  au-dessous  du  niveau  d'eau  (argile  plastique)  les 
rognons  de  silex  pyromaque  de  la  craie  répandus  dans  les  champs. 

En  montant  la  route  du  Sud-Est,  on  voit  très  bien  que  les  lianes  du  calcaire 
pisolilhique  sont  inclinés  et  qu'ils  épousent  la  topographie  de  la  craie.  Cette 
dernière  roche  est  rarement  visible  autour  de  ce  promontoire  et,  lorsque  par 

Tr.  elegans  comprenant  les  T.  elegans,  conica  et  crenulala,  caractérisés  par  Leur  galbe  conoïde 
assez  élevé.  Comme  l'a  fait  observer  Germain,  p.  227  de  son  Etude  sur  les  Mollusques  de 
Kroumirie,  oeUe  coupe  se  ralUiclie  élroilement  h  la  section  du  Trochala  et  elle  établit  la 
liaison  entre  cette  dernière  et  les  CochlireUc.  Il  n'y  a  donc  pas  d'hésitation  à  avoir  au  sujet 
de  ce  genre,  mais  il  faut  retrancher  de  l'énumérfition  des  ftçpèr«s  eiitées  VUelix  mloryphia 
Bourguignat,  simpe  anomalie  de  jeunes  IIcU.t  pisana  Millier,  qui  est  du  groupe  Euparypha 
Wartmann. 
(1)  La  figure,  dans  le  texte,  est  exécrable. 


A.  Laville.  —  Calcaire  pisolithique  de  Monlainville.  161 

hasard,  elle  aflleuce  dans  un  chemin  creux  ou  dans  un  auLre  accident  de 
terrain,  elle  est  loujours  clïritée,  décomposée  et  passe  au  limon  ergeron  ou 
à  l'argile  à  silex. 

Il  est  difficile  d'y  recueillir  les  fossiles  nécessaiies  pour  en  recuiinaîlre  le 
niveau  et  on  est  tenu  de  s'en  rap|inr[er  à  la  feuille  géologique. 

Au  Noitl  du  [inimuntoire,  la  feuille  géologique  indique  que  le  calcaire  piso- 
lilhi(|ue  s'enfonce  un  peu  plus  qu'il  ne  fait  sur  le  flanc  du  petit  vallon.  D'où 
nécessité  de  rétrécir  au  Nord  et  au  Sud  la  figure  donnée  sur  la  feuille  pour 
maniuer  le  calcaire  pisolithique. 

Sur  le  coteau  lîst  de  la  vallée  (rive  droite  de  la  Mauldre),  presque  en  face 
de  la  vieille  cai'rièi'c  ouverte  dans  le  lambeau  opposé,  le  calcaire  pisolithique 
n'existe  plus  qu'à  l'état  de  bancs  démantelés,  éboulés  formant  une  étroite 
traînée  normale  à  l'axe  de  la  vallée.  Ici,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour 
le  dépôt  du  coteau  opposé,  dépôt  qui  est  simplement  incliné  avec  ses  assises 
à  peine  dérangées,  les  bancs  sont  disloqués  et  les  blocs  qui  en  restent  sont 
éboulés  les  uns  sur  les  autres.  Au  contraire  de  ce  que  montre  la  feuille  géo- 
logique, cette  traînée  de  blocs  éboulés  n'alleinl  pas  la  rivière,  elle  alteint 
seulement  la  voie  ferrée. 

Le  géologue  qui  revisera  la  dernière  feuille  sera  obligé  de  marquer  ce 
terrain  sur  la  feuille  au  80,000°  par  une  figure  allongée,  dont  le  grand  axe 
dirigé  U.-O.-S.  E.-E.-N.  aura  au  plus  0"'004  et  le  petit  axe  0'"002. 

La  présence  de  ces  deux  resles  du  dépôt  de  la  mer  du  calcaire  pisolithique, 
dont  le  premier  couché  sur  la  pente  oblique  du  coteau  Ouest  paraît  intact 
et  dont  le  second  est  réduit  à  l'état  de  blocs  éboulés,  me  fait  penser  qu'au 
moment  de  l'arrivée  de  cette  mer  du  calcaire  pisolithique,  la  craie,  dénudée 
ou  non,  avait  dans  cetle  vallée  qui  devait  être  moins  profonde  qu'aujourd'hui, 
à  peu  près  la  même  topographie  que  de  nos  jours. 

Si  on  en  juge  par  ce  ([ui  en  reste,  le  calcaire  pisolithique  pouvait  atteindre 
une  épaisseur  de  40  à  oO  mètres.  Dans  l'ensemble,  la  section  transversale 
de  chaque  couche  présentait  la  forme  d'un  croissant  les  cornes  en  l'air,  et 
celle  de  tout  le  dépôt  la  figure  d'un  croissant  plus  épais. 

Après  le  reirait  de  la  mer  du  calcaire  pisolithique,  la  dessiccation  en  rédui- 
sant le  volume  de  ce  dépôt  lii,  forcément  accentuer  la  concavité  du  croissant 
dont  les  cornes,  c'est-à-dire  la  partie  côlièrc  du  fond  de  la  mer,  se  désagré- 
gèrent et  contribuèrent  avec  les  éboiilis  des  pentes  crayeuses  supérieures, 
à  former,  comme  disait  l'Abbé  Paramelle,  des  encombrements  meubles  tendant 
à  niveler  la  face  supérieure  du  croissant,  ce  qui  constitua  le  nouveau  fond 
de  la  vallée. 

Une  partie  des  eaux  qui  ruisselaient  des  coteaux  crayeux  supérieurs  s'in- 
sinuait entre  la  pente  crayeuse  recouverte  et  les  bords  plus  ou  moins  désa- 
grégés du  calcaire  pisolithique  pour  gagner-  le  fond  de  l'ancienne  vallée.  Une 
autre  partie  de  ces  eaux  de  ruissellement  augmentée  des  eaux  de  la  pluie  qui 
devait  tomber  sur  le  sol  du  nouveau  fond  de  la  vallée,  s'y  répandait,  traversait 
les  dépôts  meubles,  puis  le  calcaire  pisolithique  et  rejoignait  la  première 
partie  des  eaux  de  ruissellement  au  fond  de  l'ancienne  vallée.  Ces  eaux  qui 
étaient  presque  arrêtées  à  cause  de  l'imperméabilité  relative  de  la  craie, 
devaient  chercher  à  s'écouler  dans  une  direction  parallèle  à  celle  de  la  vallée 
en  érodant  leur  support  crayeux  et  beaucoup  plus  facilement  encore  le  cal- 
caire pisolithique. 

De  cette  érosion  du  calcaire  pisolithique  résulta  un  vide  qui  s'accroissait 
toujours  et  ce  qui  restait  du  calcaire  pisolithique  forma  une  voûte  qui  s'af- 
faissa tout  d'un  coup  ou  successivement,  soit  sous  son  propre  poids  avant 
la  formation  des  dépôts  tertiaires,  soit  sous  le  poids  de  ceux-ci. 

Les  débâcles  glaciaires  qui  laissèrent  à  notre  bassin  de  la  Seine  sa  topo- 


IGÎ  A.  Laville.  —  Calcaire  pisolilhiqup  de  Montainville. 

gi-apliic  acluflie,  ilfliljiyèrent  la  vallée  de  la  Mauldrc;  de  ions  les  depuis  qui 
l'encombraieid,  même  des  dépôts  du  calcaire  pisolithique  dent  il  ne  i-este  que 
les  deux  lambeaux  de  Moidainville.  Kn  admellaid  l'inpollièse  de  la  voûte 
écroulée,  il  est  aisé  de  comprendi-e,  sans  faire  intervenir  un  soulèvement 
du  sol  postérieui'  à  sa  formation,  comment  le  calcaire  pisolilliique  peut,  dans 
la  vallée  de  la  Mauldre,  présenter  aujourd'hui  des  couches  obliques. 

A.  Laville. 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 

{Deuxième  liste.) 


Celte  seconde  liste  de  Névroptères  de  la  faune  [i  aneaise  est,  il  est  vrai, 
moins  longue  (]ue  la  précédente  (1),  et  nous  aurions  pu  attendre  encore  avant 
de  la  publier  (2).  Mais  nous  ne  voulons  pas  perdre  une  occasion  de  parler 
de  ces  insectes  si  délaissés. 

Le  but  que  nous  nous  proposons,  en  effet,  en  donnant  ces  listes,  n'est  pas 
de  faire  un  ti-avail  définitif;  nous  n'avons  pas,  en  les  publiant,  la  prétention 
de  tout  dire  sur  les  Névroptères  de  notre  faune  (en  supposant  bien  entendu, 
que  nous  arrivions  à  tout  dire  un  jour).  Ce  sont  à  peine  des  ébauches,  mais 
nous  espérons  fermement  qu'elles  éveilleront  déjà  l'attention  de  quelques 
entomologistes.  Nous  comptons  beaucoup,  d'ailleurs,  sur  la  précieuse  colla- 
boration de  nos  collègues,  car  il  nous  sera  bien  difficile,  pour  ne  pas  dire 
impossible,  de  chasser  également  sur  tout  le  territoire  de  notre  patrie. 

A.    —    SOUS-OEDRE    DES    LIOPTÈRES 
1.  —  Section  des  Odonates. 

Connue  dans  notre  première  liste,  nous  nous  contenterons  de  nommer 
simplement  quelques  localités  non  encore  signalées  : 

SOMATOCHLORA  METALLicA  V.  d.  L.  —  Nous  avons  capturé  un  mâle  à 
Léognan  (Gironde). 

C/ENAGBioN  sciTULUM  Ramb.  —  Un  exemplaire  isolé  à  Pcssac  (Gironde)  et 
un  assez  grand  nombre  d'échantillons  dans  le  marais  de  Rlanquejorl  (Gi- 
i-onde).  Nous  avons  rencontré  celle  espèce  en  juin,  en  très  grande  abondance 
(elle  pullulait)  à  Saint-Martin-dc-la-Coudre  (Charente-Inférieure). 

Cercion  LiNDEM  Sélys.  —  Peu  commune  à  Blanqueforl  et  à  Sainl-Marlin- 
de-la-Coudre. 

2.  —  Section  des  Oxynates. 

a)  Famille  des  Ephémérides. 

roi>Y.Mn ARCYS  viRGO  Uliv.  —  Niovl  (Deux-Sèvres).  Cette  belle  espèce,  avec 
le  corps  et  les  ailes  blancs,  est  quelquefois  très  abondante  et  vole  en  nombre, 
le  soir,  autour  des  lumières  des  villes. 

(1)  Voir  notre  première  liste  dans  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  n"'  40G  et  i97. 

(2)  D'auti'es  matériaux  sont,  en  eiïet,  à  l'étude. 


J.  Lacroix.  —  Conlribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  France.     163 

Chlouoteui'ES  Picteti  Eaton.  —  INotre  maîti-e,  le  H.  1*.  Longiiios  iNavas, 
dans  un  de  ses  nombreux  travaux  (1),  cite  cette  espèce  des  Pyrénées.  Mais 
il  y  a  tout  lieu  àc  croiie  qu'on  la  trouvera  ailleurs  en  France.  Elle  est,  en 
effet,  signalée  de  Ileidelberg,  de  Dresde  en  Allrniague  et  de  Belgii|ue. 

B.ETis  HiioDVM  Piclot.  —  Cette  ti'ès  délicate  et  petite  épliéuiéride  voltige 
généralement  en  groui)es  quelquefois  assez  compacts  aux  abords  des  rivières. 
Il  nous  a  été  donné  très  souvent  de  l'observer  aux  portes  mêmes  de  Niort 
(Deux-Sèvres)  où  elle  est  commune. 

CEiNtroptilum  luteolkm  Miill.  —  Niort.  Cette  espèce  et  la  précédente  ont 
beaucoup  d'analogie,  du  moins  quand  on  les  examine  superficiellement.  En 
réalité  il  est  très  aisé  de  les  distinguer,  la  forme  et  la  dimension  des  ailes 
postérieures  étant  totalement  différentes. 

b)  Famille  des  Perlides. 

Perlodes  microcepiiala  Pictet.  —  Elle  nous  a  été  envoyée  des  environs  de 
Paris,  sans  désignation  exacte  de  localité. 

F.-J.  Pictet  (2;  avait  créé  pour  quelques  Perlides  (notamment  pour  micro- 
cephala)  le  sous-genre  Diclyopteryx.  Or  ce  nom  avait  été  déjà  donné  par 
Stephens  (3)  à  des  Lépidoptères.  Un  pouvait  craindre  quelque  confusion  et 
M.  A^.  Banks  (4)  a  préféré  le  nom  nouveau  de  Perlodes. 

On  y  a  déjà  établi  des  divisions,  notamment  le  genre  Dictyoplerygella  par 
M.  Klapaleek  (b)  qui  comprend  deux  espèces  trouvées  en  Allemagne  :  recta 
Kempny  et  septenlrionis  Klap. 

IsoGENUS  NUBECULA  Newm.  — Saint-Nazai7'e  (Loire-Intérieure),  par  M.  Rcve- 
Uère  (6). 

Perla  abdomIiNALIs  Burm.  —  Lormont  (Gironde).  Cette  espèce  nous  a  été 
envoyée  par  une  personne  étrangère  à  l'entomologie,  mais  avec  une  indi- 
cation pi'écise. 

Perla  marginata  Panz.  —  Bordeaux  (Gironde). 

Chloroperla  criseipennis  Pictet.  —  Notre  collègue,  M.  Gelin,  a  rapporté 
celte  espèce  d'une  récente  excursion  à  Châlons  (Marne). 

Capnl\  NiGRA  Pictet.  —  Cité  des  Pyrénées  par  le  R.  P.  Longinos  Navas. 
Cette  espèce  se  trouve  également  en  Allemagne. 

Tœniopteryx  Braueri  Klap.  —  Bordeauj:  (Gironde). 

Tœmopteryx  Risi  Morton.  —  Cité  des  Pyrénées  par  le  R.  P.  Longinos 
Navas.  Se  trouve  aussi  en  Allemagne. 

Nemura  variegata  Uliv.  —  Saint-Nazuire  et  Saint-André-des-Eaux  (Loire- 
Inlérieure),  par  M.  Revelière.  Cette  espèce  est  commune  partout. 

c)  Famille  des  Ascalaphides. 

AscALAPiius  LO.XGicoRNLS  L.,  var.  Bolivari  V.  der  Weele.  —  Dans  notre 
première  liste  nous  avons  cité  Ascalaphus  longicornis  comme  ayant  été  pris 
au  bois  de  Mallet  près  Mauzé  (Deux-Sèvres),  il  s'agit  là  du  type.  La  forme 
Bolivari  est  plus  méridionale.  Notre  collègue,  M.  Gelin,  a  rapporté  du  Vcrnet 
plusieurs  exemplaires  d'Ascalaphus  longicornis  que,  grâce  à  la  description 
donnée  [)ar  notre  savant  maître,  le  R.  P.  Longinos  Navas  (7)  et  surtout  à  deux 

(1)  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Algunos  neuropteros  de  Espana,  imcvos  1003. 

(2)  F.-J.  Pictet.  —  Histoire  Nat.  des  Insectes  névroptères.  Famille  des  Perlides,  1842. 

(3)  A.  Stephens.  —  A  Syst.  cat.  o(  British  ins. 

(4)  N.  Banks.  —  Notes  on  thc  classilicalion  oj  the  Pcrlida,  1906. 

(5)  Klapaleek.  —  Pleoptera^  in  Die  Siisswasserlauna  Deulschlands,  1909. 

{Gl  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Sur  quelques  insectes  névToptères  de  SaintrNazaire  et  voisi- 
nage (in  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  n»  485). 
(7)  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Synopsis  de  los  Ascalafidos  de  Espana. 


164     J.  Lacroix.  • —  Contribulion  à  Vélude  des  Névroptères  de  France. 

exemplaires  très  aiiiiahli'ini'iil  ullei  Is  jjar  ce  dernier,  nous  rappoiiuns  sans 
aiirun  (iuutc  à  la  vac.  lUdlruri. 

AscALAHius  iiisi'AMCiis  Kaiiilj.  —  Nous  avons  déjà  cilé  celte  espèce  dans 
noire  première  lisle.  iNous  sonmies  heureux  de  la  signaler  encore  cette  fois, 
avec  une  date  de  captui-e  précise.  M.  Gelin  l'a  prise  au  Vi'rnvl  le  2(1  juillet  191 1 . 

d)  Famille  des  Myrméléonides. 

FditMicAM'.o  TKTHvciiAMMicrs  l'àilas.  —  Lcs  Sables-d'Olnnne  (Vendée)  et 
Suint-Tiujan  (Ciiarente-lntrriouie),  par  M.  Gelin.  «  (Commun  pendant  l'été 
aux  environs  de  Paris,  surtout  à  Fontaineljleau  »  (lîambur). 

(•/  Famille  des  Chrysopides. 

Cimvsoi'A  iMariana  Navas.  —  Dans  notre  première  lisle  nous  disions  avoir 
trouvé  deux  formes  de  cette  espèce,  var.  chlorocephala  et  sticlocera  Navas  (1) 
Nous  n'avions  encore  pas  rencontré  le  type.  Dans  une  récente  excursion  à 
ÏHertnllain  (Deux-Sèvres),  le  2'i  juin,  nous  avons  capturé  deux  exemplaires 
de  cette  gracieuse  espèce.  Ils  se  déluchent  bien  des  deux  variétés  déjà  citées 
<(  verlice  piano,  poslice  duobus  punctis  [uscis  insignito...  »  (2). 

Mariana  a  beaucoup  d'analogie  avec  prasina,  mais  elle  s'en  dislingue  assez 
aisément  par  la  taille  plus  grande  et  les  nervules  gradiformes  qui  sont  vertes. 

Chrvsopa  VE.NTRALis  Curtis.  —  Nous  avons  trouvé  cette  curieuse  espèce 
dans  la  forêi  de  l'IIermUam  (Deux-Sèvres). 

CiiRVSoPA  iiXORXATA  Navas.  —  Nous  avons  hésité  quelque  temps  à  nommer 
ainsi  une  Chrysopa  trouvée  par  nous  à  Dessines  près  Mort  (Deux-Sèvres). 
Mais  muni  plus  tard  de  la  description  orginale  de  inornata  (3)  nous  sommes 
arrivé  à  identifier  notre  exemplaire.  Tout  dernièiement  nous  avons  capturé 
près  Niort  et  à  ïtlcrniitain  quelques  autres  exemplaires. 

NiNETA  viTTATA  Wesm.  (4).  —  Nous  rattachons  à  cette  espèce  un  exem- 
plaire d'une  Chrysopide  venant  de  Bagnères-de-Luchon  et  généreusement 
offert  pour  notre  collection  par  M.  Daniel  Lucas.  La  nervure  costale  n'a 
pas  l'incurvation  si  caractéristique  chez  jlava,  espèce  voisine.  De  plus,  le 
premier  article  des  antennes  de  cet  exemplaire  répond  mieux  à  vittata. 
L'échantillon  que  nous  indiquons  ici  est  un  individu  g . 

fj  Famille  des  Conioptérygides. 

Semiualis  ALELiRouiFORMis  Sleph.  • —  Léogmin  (Gironde). 

CowENTZiA  l'SociEORMis  Curl.  —  Trouvée  à  Saintc-Pezenne  près  Kiort 
(Deux-Sèvres),  le  26  mars  1!>12  et  à  Léognan  (Gironde)  pendant  les  fêtes 
de  Pentecôte. 

g)  Famille  des  Raphidides. 

Raphidia  iXOTATA  Fabr.  —  Trouvée  par  M.  Gelin  dans  la  vallée  de  la  Sèrre- 
Niortaise,  sans  que  notre  collègue  puisse  nous  indiquer  la  localité  précise. 

Il)  Famille  des  Panorpides. 

BiTTACUS  ITALICL'S  iMûU.  (=  lipulariiis  Fal)!.).  —  Ce  sont  d'assez  curieux 
insectes  pourvus  de  longues  pattes  et  ayant  un  peu  l'aspect  des  diptères  du 
groupe  des  Tipules.  Cette  apparence  peut  quelquefois  les  faire  confondre,  au 
premier  abord,  avec  ces  dernières. 

(1)  Nous  avons  trouvé  var.  chlorocephala,  tout  ciei'nièrement,  dans  la  forêt  de  l'Hermitain 
(Deux-.Sèvres). 

(2)  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Notas  Neuropterologîcas. 

(3)  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Notas  zoologicas,  1904. 

(4)  Il  faut  aujourd'hui  placer  vittata  et  aussi  Chrysoccrca  [lava  Scop.,  signalé  dans  noti-e 
première  liste,  dans  le  nouveau  genre  Nincta  Navas. 


J.  liACHOix.  —  CflTilribulioH  à  réludc  des  Névroplèrcs  de  France.     165 

BUtacus  a,  comme  les  Pnnorprs,  h  côté  desquelles  on  les  place  (Prososlo- 
miens),  un  rosli'e  à  l'cxti-emilé  tluquel  se  trouvent  les  organes  buccaux. 

Nous  avons  trouvé  ce  curieux  névroptère  dans  les  environs  mêmes  de  Niort. 
M.  Ciclin  l'a,  cnpluré  à  Français  et  à  Sainl-Siimplinrien  fUeux-Srvres)  au  mois 
de  septembre. 

Panoiu'A  communis  L.  —  Excessivement  abondante  et  i-épaniiue. 

Panorpa  communis  L.  var.  vulgahis  Imlioff.  —  Aussi  répandue  que  le  type 
et  probablement  aussi  commune. 

Panorpa  germanica  L.  —  Cette  espèce  est  éiralement  très  commune  et 
répandue. 

Panorpa  meridionams  Ramb.  —  Cette  espèce  est  bien  différente  des  autres 
par  l'organisation  des  derniers  segments  de  l'abdomen  chez  le  mâle.  Les 
ailes  sont  aussi  plus  tachées.  Moins  commune  que  les  deux  autres  espèces, 
elle  est  peut-être  aussi  plus  localisée.  Nous  l'avons  trouvée  excessivement 
abondante  h  Chcrvetlr  (Cliarente-Inférieure).  Nous  avons  également  capturé 
(pielques  ('xem|ilaires  dans  la  Fni'èl  de  (liizé  (l>eux-Sèvres).  Très  commune 
aussi  dans  le  marais  de  BlaïKiiicfarl  (Gironde).  Nous  avons  vu  un  exemplaire 
étiqueté  de  Niort  dans  la  collection  de  M.  Gelin.  l-lnfm  on  la  trouve  dans  le 
midi  de  la  France  et  notamment  fi  CnUioure  (Pvrénées-Orientales),  d'nù  elle 
nous  a  été  rapportée  par  notre  collègue  M.  d'Olbreuse. 

Ajoutons  également  que  Rambur  signale  cette  espèce  du  Limousin. 


B.    —    SOUS-ORDRE    DES    TRICHOPTÉRES 

Nous  signalons  ici  quelques  Trichopfères  qui  n'ont  pas  pu  figurer  dans 
notre  première  liste  et  aussi  des  captures  plus  récentes.  Quelques  autres 
insecte&^e  ce  groupe  encore  à  l'étude  seront  donnés  dans  une  prochaine  liste. 

1.  —  Section  des  Inéquipalpes. 

a)  Famille  des  Limnéphilides. 

CoLPOTAULUis  iNCisus  Curt.  —  Nous  avons  trouvé  cette  espèce  dans  le 
marais  cVAmuré  près  Epannes  (Deux-Sèvres). 

Anabolia  nervosa  T,each.  —  Niort  (Deux-Sèvres).  Notre  collègue,  M.  Celin, 
l'a  trouvée  à  François  (Deux-Sèvres). 

Stenopiiylw  coNCENTRirus  Zett.  —  Cette  grande  espèce  (elle  peut  atteindre 
jusqu'à  't^  millimètres  d'envergure)  est  excessivement  abondante  dans  notre 
région  de  l'Ouest.  Elle  a  été  prise  en  très  grand  nombre  dans  les  globes 
électri(iues  de  la  gare  de  Niort.  Nous  l'avons  aussi  trouvée  aux  environs  de 
cette  ville  :  fiainte-Pezemie.  Bessinex.  M.  d'Olbreuse  l'a  prise,  dans  un  de  ses 
pièges  limiineux  à  F.rtiirâ  /Deux-Sèvres).  Nous  l'avons  également  reçue  de 
notre  chasseur  de  Sainte.'i  ^Charente-Inférieure). 

Stenopiiylax  stellatus  Curt.  —  Capturée  h  Bagnèrex-de-T.vrhon  (Haute- 
Garonne^  par  notre  collègue  M.  D.  Lucas  qui  nous  en  a  fait  don. 

EcLisopTER'^'X  r.PTTULATA  Pictct.  —  Egalement,  pris  par  M.  D.  Lucas  h 
Bagnères-de-Lnchon . 

h)  Famille  des  Séricostomides. 

Sericostomv  pyrenaicum  E.  Pictet.  —  Celte  espècp  a  été  trouvée  h  Celles- 
■<iur-Belle  CDeux-Sèvres)  par  M.  Gelin. 

T,ASior.EPn\r,A  r\s\t,is  Kollnr.  —  Egalement  prise  par  M.  D.  T>ucas  h 
Bagnères-de-Lnchon  (Haute-Garonne). 


1fi6     J.  Tj\r,Rnix.  —  Cnntî'ihvlinn  à  Vâhido  des  N(^iirnptèr('x  dp  Frnnr.n. 

2.  —  Section  des  Equipalpes. 

a)  Famille  des  Odontocérides. 

(M)()NTO(;i:iuM  ai.dicoiîne  Scop.  — Cauterets  (Haules-Pyrénées)  i^arM.  Gelin. 

b)  Famille  des  Leptocérides. 

lÎF.R.K  DIRA  M'.  L'.  —  Nous  avons  trouvé,  en  abondance,  ce  petit  trichoptère 
à  Cherri'lle  (Cliarenle-Interieure). 

Lei'Tocerus  fulvus  Ramb.  —  Capturé  sur  la  coinmun(;  de  Saint-Liguaire 
(Deux-Sèvres). 

Mystacides  I,o^'^,I^oR^'IS  L.  —  Niort  (Deux-Sèvres). 

c)  Famille  des  Hydropsychides. 

Hydropsyche  I^■STABILIS  CuH.  —  Notre  collègue  M.  d'Olhrexise  nous  a 
rapporté  de  Colliourc  (Pyrénées-Orientales)  quatre  exemplaires  (S  de  cette 
espèce.  Nous  rattachons  également  à  cette  espèce  une  femelle  (en  très  mau- 
vais état)  (|ui  iKtus  vir'iil  de  Bagnères-dr-Lvchon  (Haute-Garonne). 

d)  Famille  des  Philopotamides. 

Philopotamus  montanus  Don.  —  Cauterets  (Hautes-Pyrénées),  par  M.  Gelin. 

PniLOPOTAAtus  VARIEGATUS  Scop.  —  ColHourc  (Pvrénées-Orientales),  par 
M.  Gelin.  Ranihur  signale  cette  espèce  comme  habitant  surtout  les  parties 
montagneuses  de  la  France. 

e)  Famille  des  Rhyacophilides. 

Rhyacophila  occidentale  M'.  L'.  —  Ti-ouvée  à  Niort  (Deux-Sèvres)  par 
M.  Gelin. 

Niort.  Joseph  Lacroix, 

Membre  de  la  Société  Entomologique  de  France 
et  de  la  Sociedad  Aragonesa  de  Ciencias  nalurales. 


DEDX  VARIÉTÉS  NODVELLES  DE  MOLLDSQDES  DANS  LES  ALPES-MARITIMES 


Malgré  de  nondireuses  recherches,  je  n'avais  jamais  ti-ouvé  de  Mollusques 
dans  les  ravins  creusés  dans  les  poudingues  pliocènes  des  envii-ons  de  Nice. 
Lors  d'une  excursion  au  mois  d'août,  sur  la  rive  gauche  du  Var,  près  de 
son  embouchure,  j'ai  liouvé  les  formes  suivantes  dans  les  ravins  si  pitto- 
resques et  si  cuiicux  de  Lingostière  : 

Ihjalima  cnjsUdUna  Midler.  —  Dans  les  mousses  très  épaisses  et  très 
touffues,  sur  le  sol. 

Id.  pseudofiydalina  Rourguignat.  —  Id. 

M.  Lalliyri  Mabille.  Sur  les  parois  toujours  humides  et  tuffeuses  des 
poudingues  mi-calcaires,  mi-siliceux  tapissés  d'Hépatiques  (Marchanlia  poly- 
niorpha  L.). 

Hélix  obvolula  Millier,  bien  typique,  dans  les  mousses. 

Hélix  nemoralis  L.,  variété  depressa  Locard. 

Cette  variété  ai)partient  à  la  forme  depressa  signalée  par  Locard  dans  son 
Etude  sur  les  variations  malacol.,  Lyon,  1881,  p.  172.  Germain,  dans  ses 
Mollusques  de  Maine-et-Loire,  1903,  p.  92,  la  considère  comme  variété  par- 


C  Caziot.  —  Mollusques  dans  les  Alpes-Marilimes.  167 


failement  distincte,  parce  que  celte  forme  depressa  se  rctnnivc  pailnis  cliez 
tous  les  individus  d'une  niènie  colunie.  C'est  le  cas  actuel  dans  lus  ravins  de 
Lingoslièrc  (»ii  ils  sont  localisés.  Cette  variété  est  très  déiiriniée,  son  dernier 
tour  est  subcaréné,  par  suite  de  sa  gi-inde  dépression;  elle  a  une  suture 
absolument  linéaiie  et  ses  tours  presque  plats;  cette  variété,  non  signalée 
encore  dans  les  Alpes-Mai-ilimes,  dil'fôre  donc  sensiblement  du  type  qui,  lui, 
a  les  tours  convexes,  la  suture  piofdutle  et  le  ilerniei-  tour  arrondi;  elle  a, 
de  plus,  une  coloration  parliculiéi'e  beige  foncé  hiillaid,  avec,  sur  la  plus 
grande  partie  des  individus,  une  uni(iue  lai-ge  bande  brun  foncé  sui'  le  dernier 
tour  et  un  bour-r-elet  noir  r'oirgeàlre  de  coloration  foncée;  d'autres  sont  or'néâ 
d'une  bande  moins  lar'ge,  mais  c'est  l'exceptron.  Ils  vivent  dans  des  ravins 
éti'oits,  larges  de  deux  h  tr-ois  mètres,  quelquefois  réduits  à  un  mètr'e,  01:1 
le  soleil  jeUe  r'aremerrt  irn  frritif  r'egai-d.  (In  les  reir-ouve  srrr  VAsplenium 
adianlhuiu-niqruiu  L.  et  sur'  VAdianlIiiim  capHlui-veiicris  L. 
D.  20,  21  ■"/".  —  H.  22,  23  ""/"'. 


# 


Le  Ciiclosioina  elegans  Dr-apar-naird,  variété  major  Caziot  (=  C.  Uilciiammi 
lîour-guignat)  se  ti'ouve  sous  les  pierres,  à  l'entrée  des  r*avins. 

Enfin,  à  l'entr-ée  du  ravin  prirreipal,  au  fond  d'un  bassin  de  12  mètres 
car'r'és  envir-on,  alimenté  par'  les  r-irissellemenls  qui  se  produisent  sur  les 
poudirrgues,  sur  un  tapis  de  Chara  jœlulu  Rr\ann,  on  trouve  une  variété  bien 
car-actér-isée  de  la  Limnea  percgra  Mûller',  Limnée  que  je  n'ai  signalée  que 
dans  les  environs  de  Sainte-Agnes,  aussi  dans  le  i-avin  de  la  Leva,  près  le 
col  de  Tende,  et  dans  les  allirvions  de  la  Siagne.  J'ai  donné  à  cette  variété 
le  nom  de  Peiiticri  d'. 

Elle'  dilfèr'e  du  type  (bien  repr'ésenté  par  Dupuy-Locard  et  par  la  forme 
que  j'ai  ligur'ée  pi.  i'II,  fig.  :]!),  dans  ma  Faune  des  Alpes-Maritimes)  par  la 
plus  faible  élévation  de  ses  toirrs  de  spire;  par  son  dernier  tour  moins  globu- 
leux, plus  l'éduit  en  lar^geur  pr^oporlionnellement,  et  par  la  hauteur  de  son 
ouver-fur'e  qui  égale  les  3/4  de  la  hairteirr  totale,  tandis  qire  chez  le  type 
elle  n'en  forme  que  les  3/6;  celle  (uiver'liir'e  est  aussi  plus  ample  et  plus 
largement  arrondie  dans  le  bas. 

Ses  dimensions  sont  :  D.  8  1/2,  !)  7".  —  H.  14  7"'. 

Celles  de  l'ouverture  :  D.  3,  5  1/2  7".  —  H.  10,  10  1/2  7". 

Comparée  avec  les  Limnea  peregra  d'Allemagne,  d'Autriche,  de  France,  etc., 
la  dilfér'ence  est  sensible;  il  n'y  a  que  certaines  for-mes,  r^ecueillies  par  le 
mar-quis  de  Monter'osato  à  Vallombr'osa  (Toscane),  qui  ont  une  certaine  ana- 


logie avec  notre  variété. 


C  Caziot. 


(1)  Dédiée  à  M.  Peytier,  le  dévoué  naturaliste  do  l'Associaiion  des  .\lpes-Maritimes. 


168  Notes  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Des  parasites  de  Pieris  brassicas.  —  Ayant  récolté  une  vingtaine  de  chenilles 
de  Pieiia  brassicœ,  de  moyenne  taille,  afin  de  renouveler  les  exemplaires  un  peu 
défraîchis  de  ma  collection,  je  fus  quelque  peu  surpris  de  constater  au  bout  de 
deux  jours  le  peu  d'appétence  de  mes  pensionnaires  et  de  les  voir  tout  à  coup 
percées  do  petits  vers  verts. 

Leur  aspect  les  faisait  ressembler  alors  à  ces  dieux  hindous  du  corps  desquels 
s'échappent  des  bras  en  nombre  considérable.  De  ce  fait  à  conclure  que  ces  chenilles 
avaient  été  victimes  de  parasites  il  n'y  avait  qu'un  pas.  Néanmoins,  très  intrigué, 
je  me  renseignais  auprès  de  M.  l'abbé  de  Joannis,  de  Vannes,  savant  fort  aimable, 
dont  de  iiombreux  amateurs  connaissent  bien  la  complaisance  et  la  compétence. 
Je  crois  intéressant  pour  nos  jeunes  lecteurs  la  reproduction  de  sa  lettre  : 

II  Ce  que  vous  me  racontez  de  P.  Brassicœ  est  la  manifestation  d'une  des  plus 
))  belles  lois  de  la  nature  :  le  parasitisme  stabilisateur.  Pieris  brassicœ  vit  sur  le 
»  chou;  depuis  que  l'homme  en  a  fait  des  champs  entiers,  l'espèc*^  s'est  extrêmement 
»  développée;  une  année,  entre  Tours  et  Orléans,  le«  chenilles  ayant  dévasté  un 
»  champ  entier  et  n'ayant  plus  rien  à  manger,  émigrèrent  en  bataillon  serré;  elles 
»  traversèrent  en  un  certain  endroit  la  voie  ferrée,  un  train  arriva,  écrasant  les 
»  chenilles  en  telle  quantité  qu'elles  formèrent  sur  les  rails  un  enduit  si  graisseux 
)i  que  le  train  patina.  Voilà  bien  un  fléau  qui  s'annonce.  Naît  alors  un  petit 
)i  hyménoptère  brillant  d'un  vert  émeraudc  éclatant.  Cette  très  petite  bête  se  pose 
"  sur  la  chenille  de  brassicœ  et  lui  insère  sous  la  peau  une  trentaine  d'œufs;  puis, 
Il  elle  s'en  va  en  faire  autant  à  une  autre.  Les  œufs  éclosent,  vivent  aux  dépens  de 
)i  la  chenille  sans  toucher  à  ses  organes  vitaux,  du  moins  quand  les  vers  sont 
Il  jeunes,  puis  quand  ils  sont  mûrs,  ils  font  ce  que  vous  avez  vu  :  ils  percent  la 
Il  peau  et  font  à  l'extérieur  un  paquet  de  petits  cocons  jaunes  qui  donnent  des 
11  mouches.  Quand  le  iiapillon  est  commun  la  ponte  est  abondante,  les  chenilles 
»  pullulent,  et  comme  chaque  chenille  piquée  donne  de  30  à  80  mouches,  celle-ci 
)i  se  développe  très  abondamment;  alors  l'année  suivante  les  chenilles  sont  piquées 
11  à  milliers  et  l'éclosion  devient  faible.  Le  fléau  est  conjuré.  » 

Bénodet  (Finistère).  Georges  Kœchlin. 


Nouveaux  habitats  du  Gui.  —  MM.  de  Kerhervé  et  Moreillon  ont  donné,  dans  la 
veuille  des  Jeunes  Naturalislfs,  1912,  pages  133  et  155,  des  listes  de  plantes  sur 
lesquelles  le  Gui  (Vise uni.  album)  a  été  rencontré. 

Il  faut  ajouter  le  Châtaignier  {C'a.ifanea  vulgaris  Lam.)  cité  par  Delacroix  et 
Maublanc  {Maladies  parasitaires  des  plantes  cultivées,  1909,  p.  403),  et  un  Pavia  sp. 
que  j'ai  observé  dernièrement  dans  un  jardin  de  Bernay  (Eure)  portant  plusieurs 
touffes  du  parasite. 

Paris.  A.  Vuillet. 


Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


Imp.  Oberthilr.  Rennes— Paris  (3769-12) 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  42»  ANNÉE 


Page  entière 22*  » 

1/2  page 12  » 

1/4     —   7  »      }      Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

1/8     —    4  » 

l/i2   —    3  » 


VIENT     DE     PARAITRE 
•  La  IX'  livraison  des 

ESSAIS    DE    F^ALÉOCOrVCHOLOGIE    COMPARÉE 

Par  M.  Maurice  COSSMANN 

■  Lauréat  de  l'Institut 

{Mafhildiidce,    Scalidx,    Turritellidx,    etc.} 
Prix  :  S5  fr. 

Prix  des  neuf  livraisons  ensemble SOO  fr. 

'        S'adresser  à  l'auteur,  110,  faubourg  Poissonnière,  PARIS  (X") 


SOMMAIRE    OU     N<>    503 


Commandant  Caziot  :  Notes  sur  la  section  CaracoUina  dans  le  genre  Hélix  el  indication  de 

la  dispersion  géographique  des  espèces  qui  en  font  partie  (lin). 
A.  LavUIe  :  Observations  sur  le  calcaire  pisolithique  de  MontainWUe. 
Joseph  Lacroix  :  Contribution  à  l'étude  dos  Névroptères  de  France  {deuxième  liste). 
Commandant  Caziot  :  Deux  Variétés  nouvelles  de  Mollusques  dans  les  Alpes-Maritimes. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Des  parasites  de  Pieris  brassicx  (Georges  KdxnuN). 

Nouveaux  habitais  du  Gui  (A.  Vt h.i.kt). 
Echanges. 


BULLETIN    D'ECHANGES    DE   LA   FEUILLE   DES   JEUNES    NATURALISTES 


M.  Pallary  informe  ses  correspondants  que,  chargé  de  mission  au  Maroc,  il  sera 
absent  jusqu'à  fin  février  1913,  et  les  prie  de  ne  lui  adresser  aucune  correspon- 
dance avant  cette  date.  ,  * 

La  Station  entomologique  désire  recevoir,  en  nombre,  Getonia  aurata  et  autres 
espèces  européennes  avec  indication  précise  de  localité.  Elle  offre  de  beaux 
exotiques,  notamment  des  Polybolhiis  de  Madagascar.  Minimum  d'échange  : 
10  Getonia  aurata  contre  2  exotiques  (Houlbert,  Rennes). 


Contre  4  exemplaires  vivants  de  Carahus  avratus  en  mousse  humide,  M.  Houl- 
bert, Rennes,  enverra  sa  brochure  :  Tahipaux  analytiques  illustrés  pour  la  déter- 
mination des  Familles  de  Coléoptères. 


M.  A.  Dublange,  pharmacien,  Le  Fleix  (Dordogne),  faisant  une  étude  sur  les 
décompositions  subies  par  les  cailloux  des  alluvions  quaternaires  (spécialement 
cailloux  granitiques  et  volcaniques;  fait  appel  aux  naturalistes  français,  en  par- 
ticulier à  ceux  du  Massif  Central,  et  aux  naturalistes  étrangers  qui  voudraient 
bien  lui  envoyer  des  échantillons.  —  Enverra  en  échange  des  matériaux  d'histoire 
naturelle.  —  Annonce  toujours  valable. 


M.  I.  A.  Stussiner,  Laibach  (Carniole,  Autriche),  Wienerstrasse  19,  désire  faire 
des  échanges  avec  coléoptéristes  d'Espagne,  d'Algérie  et  de  France  méridionale.  — 
Offre  de  bons  échantillons,  par  exemple  des  Psélaphides,  Staphylinides  et  des 
autres  familles  de  sa  région,  ainsi  que  des  sujets  provenant  de  ses  propres  chasses 
en  Istrie,  Dalmatie,  Grèce,  etc.  —  La  préparation  en  est  absolument  irrépro- 
chable. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU    10   AOUT   AU    9   OCTOBRE   1912 


De  la  part  de  :  MM.  de  Bary  (1  br.);  Boulenger  (4  br.);  Caziot  ^l'vol.,  5  br.); 
Cossmann  (1  vol.)j  Dollfus  (11  br.);  Hugues  (1  br.);  Lameere  (1  br.);  Lapie  (1  br.); 
Laville  (3  br.);  J.  Martin  (1  br.);  Charles  Obertliiir  (2  vol.); 'Pallary  (1  br.); 
Miss  Richardson  (1  br.). 

Total  :  4  volumes,  30  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  rynerciements  aux  donateurs 

ÉTAT   DE   LA    BIBLIOTHÈQUE   AU   9  OCTOBRE   1912 

Volumes  (de  plus  de  100  page.s).. .       6.236  j 

Brochures  (de  moins  de  100  pages)    45.029  '  sans  les  recueils  périodiques. 

Photographies  géologiques ....  270  ) 


O    .u.^  1"  Décembre  1912         —        V'  Série,  42"  Année        —        N»  504  .-^^    O 

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LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


^«    «a.    ^« 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16«) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"^  janvier 

(au  lieu  du  l^'  novembre) 


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Imprimerie    Oberthur,     Rennes  — Paris 


1912 


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LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Cailloux  (D''  H. -11.)-  —  Observations  relatives  aux  vaViations  de  la  matière 
grasse  clans  le  lait  de  la  femme  (.-t  de  diverses  espèces  animales,  in-8°,  130  p.  et 
11  fig.  —  La  Bochelle,  imp.  Texier. 

GuiGNAKD  (L.)-  —  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  d'Edouard  Bornet,  in-8°, 
62  p.,  et  portrait.  —  Paris,  Gauthier-Villars.  —  2  fr.  50. 

KiLiAN  (W.).  —  Ce  que  la  Géologie  et  la  Paléontologie  nous  apprennent  sur 
les  origines  de  la  vie,  in-16,  32  p.  —  Paris,  Fédération  des  Etudiants  chrétiens, 
46,  rue  de  Vaugirard.  —  0  fr.  50. 

Lhéeiïeau  (J.).  —  Le  Mucilage  de  la  feuille  des  Kosacées  (thèse),  in-8°,  76  p.  — 
Lons-le-Saunier,  imp.  Declume. 

LoisEL  (Gustave).  —  Histoire  des  Ménageries  .de  l'antiquité  à  nos  jours  : 
I.  Antiquité,  •  Moyen-Age,  lîenaissance,  in-8°,  323  p.  et  16  pi.;  II.  XVII"- 
XVIIP  siècle,  388  p.  et  22  pi.;  III.  Epoque  contemporaine,  567  p.  et  22  pi.  — 
Paris,  Doin. 

MoREAu  (L.)  et  Capus.  —  Traitements  contre  la  Cochylis  et  VEndemis.  La 
Cochylis  et  les  moyens  de  la  combattre,  in-8°,  30  p.  —  Paris,  imp.  Plon-Nourrit. 

XoËL  (Paul).  —  L'Apiculture  au  XX'=  siècle,  in-8°,  26-1  p.  et  26  fig.  —  Eouen, 
J.  Girieud.  —  2  fr.  50. 

PENEV,EyEE  (F.).  —  Le  Prunier,  in-16,  57  p.  —  Villefranche  (Ehône),  libr.  du 
Progrès  Agricole.  —  0  fr.  30. 

Petit  (A.).  —  Les  propriétés  physiques  du  sol,  in-16,  100  p.  et  5  fig.  —  Paris, 
Maison  Rustique.  —  2  fr.  50. 

PoiRiEK  (P.),  A.  Chaepy  ef  a.  Nicolas.  —  Traité  d'Anatomie  humaine  (édition 
refondue  par  A.  Nicolas),  t.  II,  fasc.  2,  Angéiologic,  in-8°,  423  p.  avec  243  fig.  — 
Paris,  Masson.  —  12  fr. 

Rolland  (E.).  —  Flore  pppulaire  ou  histoire  naturelle  des  plantes  dans  leurs 
rapports  avec  la  linguistique  et  le  folklore,  t.  IX,  in-8°,  viii-282  p.  —  Dijon, 
imp.   P.  Berthier,  Paris,  les  libraires-commissionnaires.  —  6  fr. 

Verdun  (P.).  — ^^ Précis  de  Parasitologie  humaine.  Parasites  animaux  et  végétaux 
(les  Bactéries  exceptées),  2=  édit.,  in-18,  iv-940  p.,  444  fig.  et  4  pi.  —  Paris, 
O.  Doin.  —  10  fr. 


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1  '  Décembre  1912 


V=  Série,  42=  Année 


N»  504 


LA  FEUILLE 


LIBRA 
NEW  Yi 
eOTANI 

QAUOc 


DES   JEUNES   NATURALISTES 


LES  "SYRICHTHUS"  DE  L'EUROPE  OCCIDENTALE  ET  DE  L'ALGÉRIE 
(Lépid.    Rhopal.) 


La  fiuiiu;  oiiropéenii(>  des  Lépidoptères  même  les  plus  vulgaires,  paraît 
encore  incomplètement  connue. 

Dans  les  Etudes  de  LépkhiiJlérnIngie  comparée,  je  me  suis  efforcé  de  faire 
a|ipi-écier  certaines  races,  jusqu'ici  restées  ignorées,  de  papillons  diurnes 
français  et  algériens,  et  même  de  plusieurs  espèces  insoupçonnées.  J'ai  été 
aidé  dans  ce  travail,  par  l'aniilomiste  D'"-Prof.  J.  Reverdin,  de  Genève,  dont 
la  liaule  compétence  a  résolu  plusieurs  problèmes  semblant  fort  compliqués. 

Je  ciois  utile  de  donner  une  indication  sommaire,  mais  aussi  précise  que 
possil)le,  de  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  relativement  aux  Hespéries 
dont  le  dessus  des  ailes,  noirâtre,  est  oraé  d'une  ponctuation  blanche  assez 
analogue  dans  la  plupart  des  espèces.  On  trouve  les  meilleurs  caractères  de 
distinction  spéciliiiue  sur  le  dessous  des  ailes  inférieures  et  dans  l'examen 
comparatif  des  genitalia  et  des  onifs.  L'opinion  que  j'exprime  ci-dessous  est 
basée  sur  une  documentation  d'environ  sept  mille  exemplaires  que  contient 
ma  collection.  Voici  donc  comment  j'estime  qu'il  y  a  lieu  d'écrire  en  ce 
moment,  le  catalogue  des  Syriehlhus  de  l'Europe  occidentale  et  de  l'Algérie. 

Proto,  Esper.  ■ —  Provence;  Algérie;  Espagne. 

Mohammed,  Cli.  Obthr.  —  Algérie. 

Alimcd,  Ch.  Obthr.  —  Lambèse. 

Lenzeae,  Ch.  Obthr.  —  Algérie. 

Sidae,  Esper.  —  Provence;  Italie. 

Staudingeri,  Speyer.  —  Algérie  fSebdou). 
/  Carthami,    Huebner.     —  Terrains  calcaires   de   France,    Suisse,    Italie, 
1        Espagne. 

\  Var.  Valesiaca,  RuehI.  —  Valais. 
I  Var.  Moeschlerl  H.  S.  —  Sarepta;  Isère. 
'  Var.  Nevadcmis,  Ch.  Obthr.  —  Andalousie. 

Ab.  Viltalus,  Ch.  Obthr.  —  Aisne  (Samoussy). 

Sao,  Huebner.  —  Terrains  calcaires  de  France,  Suisse,  Italie,  Espagne. 
{  M,  Ch.  Oblhr.  —  Algérie. 
}  Var.  Therapnoidex,  Ch.  Obthr.  —  Algérie. 

Therapne,  Rambur.  —  Corse;  Sardaigne. 
/  Fritillum,  Huebner.  —  Provence;  environs  de  Genève. 
^  Var.  Cirsii,  Rambur.  —  Terrains  calcaires  depuis  Paris  jusque  dans  les 
'       Charenles. 


170  Cil.  OberthuR.  —  Syrichlhus  di'  l'Europe  occiôcnhile  cl  de  V Algérie. 

.lnno7-iV:rtHi(.v,  Cil.  ()l)llii'.  —  Hi'etagne  el  çà  el  là  en  Fi-ancc,  Coi'se,  Italie 
et  Suisse. 

Carlinae,  Raïubiu-.  —  Alpes  fiançaises:  Valais. 
(  Onopordi,  Hainbur.  —  Fiance  méridionale;  Italie;  Espagne. 
I  Var.  Conyzae,  Guenée.  —  Savoie;  Poitou, 
f  Var.  Quercn,  Ch.  Obthr.  —  Italie. 

Serralidae,   Rambur.   —  Terrains  calcaires  île  France,    Suisse,    Italie, 
Espagne. 

Alveu.t,  Huebnei-.  —  Alpes;  Pyiénées;  Espagne;  Allemagne;  çà  et  là  en 
France,  Suisse  et  Italie. 

Var.  ?  BaUotae,  Ch.  Obthr.  —  Norvège. 

Var.  ?  Nvmida,  Ch.  Obthr.  —  Algérie  (Lambèse). 

ni/ffelenais,  Ch.  Obthr.  —  A'alais;  Basses-Alpes. 

Hellieri,  Ch.  Obthr.  — Larche,  dans  les  Basses-Alpes. 

l'oidquieri,  Ch.  Obthr.  —  Provence  (Sainl-Zacharie;  Marseille). 

Cacaliae,  Rambur.  —  Sommets  des  Alpes. 

Andromedae,  Wall.  —  Alpes;  Pyrénées. 

Centcnirene,  Rambur.  —  Laponie:  Amérique  du  Nord. 
k  Mainte.  Linné.  — Angleterre;  Fi'ance  boréale;  partie  d(>  la  Suisse. 

I  Ab.  Taras,  Rergstr. 

\  Malvoides,  Elwes.  —  France  méridionale;  Italie;  Espagne;  Portugal, 
}  Var.  Frilillans,  Ch.  Obthr.  —  Pyrénées-Orientales. 

II  est  possible  que  Tficrapne  et  Mi  soient  des -formes  géographiques  de 
Sao;  mais  ce  n'est  pas  certain. 

Bellieri  et  Foulgineri  sont  peut-être  deux  formes  d'une  même  espèce  ? 

Tel  paraît  être  le  résumé  de  la  question,  ainsi  qu'elle  se  présente  arluellc- 
ment. 

Mais  il  est  possible  que  des  corrections  s'imposent  bientôt.  Un  c(Mé  d'éludé 
très  intéressant  réside  dans  la  biologie  comparée  de  chaque  espèce  ou  race, 
c'est-à-dire  dans  la  forme  de  l'œuf,  l'observation  de  la  Q  opérant  la  ponte, 
la  plante  nourricière  de  la  chenille,  la  fomiation  et  la  durée  du  stage  de  la 
chrysalide,  et  l'époque  d'apparition  du  papillon. 

Je  crois  que  les  Syriehlkus  d'Allemagne.  dAuiriclie  el  de  Itongiie  sont  très 
mal  connus.  Pourtant  il  semblerait  possible  que  des  races,  sinon  même  des 
espèces  non  encore  distinguées  des  autres,  se  trouvassent  dans  l'Euiope 
centrale. 

J'ai  fait  figurer  dans  les  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée,  un  grand 
nombre  d'exemplaires  des  diverses  espèces,  races  et  variétés  de  StirieJillnis 
que  je  suis  parvenu  à  connaîtr-e. 

Le  Bulletin  de  la  Société  lépidoptéiologique  de  Genève  renferme  de  son 
côté,  une  documentation  très  importante  sur  les  Syridithus  et  offre  une  illus- 
tiation  parfaitement  exécutée,  ce  qui  est  indispensaltle  pour  reconnaître  les 
espèces  et  races. 

Il  est  dilTicile  de  dire  exactement  ce  qu'est  Caecus,  Freyer,  du  Tyrol.  Je 
n'ai  jamais  vu  de  Syrichthiis  exactement  référable  aux  figures  données  par 
Freyer. 

Rennes.  Charles  OberthOr. 


p.  Pallary.  —  Mollusques  marins  des  côtes  de  la  Syrie.  171 


LISTE  DES  MOLLUSQUES  MARINS  DES  COTES  DE  LA  SYRIE 


Nous  n'avons  pas  lifjaucoup  de  données  sur  la  faune  conchyliologique 
marine  dos  cùles  de  la  Syrie.  La  seule  notice  que  nous  en  possédions  date 
de  IS'.rô  :  c'est  une  «  Lettre  à  M.  le  D'"  Mougeol  sur  les  Mollusques  de  la 
Syrie  envoyés  au  Musée  des  Vosges  par  le  D''  Gaillardot  de  Saïda  »  publiée 
dans  les  Annales  de  la  Sociélé  d'Emulalion  des  Vosges,  ISrio  (bien  que  l'article 
soit  daté  du  2('>  lévrier  IS-'iT)!).  Dans  cette  plaquette  de  17  pages  sont  énu- 
niéiés  43  niollus(iues  marins,  33  teirestres  et  15  lluvialiles.  line  seule  espèce 
marine,  le  lluccinum  (iuillurdoU,  est  décrite  comme  nouvelle. 

Depuis  lors,  rien  n'a  étéjiublié;  on  trouve  seulement  quelques  indications 
de  localités  dans  les  ouvrages  d'Ebrenberg,  Philippi,  Kobelt,  Monterosato, 
von  Martens,  Hucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus. 

Depuis  trois  ans,  je  reçois  d'un  zélé  coi'respondant  fixé  à  Gebaïl,  un  peu 
au  nord  de  Beyrouth,  des  envois  de  coquilles  tant  marines  que  terrestres, 
dans  lesquels  j'ai  trouvé  des  matériaux  très  intéressants  et  même  inédits. 
C'est  à  lui  que  je  dois  d'avoir  pu  signaler  la  présence  du  Meleagrina  occa 
sur  les  côtes  syriennes  (Voir  Bull.  Soc.  hist.  nal.  Alger,  1911,  n°  3,  p.  42). 

J'ai  donc  centialisé  toutes  les  indications  que  j'ai  pu  trouver  dans  les 
ouvrages  de  malacologie  sur  la  faune  marine  de  la  Syrie,  ce  qui,  joint  aux 
envois  de  fr-ère  Louis,  me  permet  de  donner  une  liste  assez  étendue  de  cette 
faune. 

Ce  qui  frappe  dans  l'examen  des  coquilles  de  cette  provenance,  c'est 
l'abondance  des  formes  minor.  Déjà  à  Tripoli  de  Barbarie  j'avais  fait  la 
même  remarque. 

Il  s'en  faut  certainement  de  beaucoup  que  celte  liste  soit  complète.  Des 
genres  entiers  n'y  figurent  pas  :  c'est  à  peine  si  l'on  y  voit  quelques  Rissoa. 
Mais  si  l'on  considèie  que  mon  coi^respondant  n'est  pas  un  naturaliste,  on 
ne  devra  pas  être  surpris  de  ces  lacunes.  Peut-être  même  cette  concision 
inspirera-t-elle  à  quel([ue  chercheur  l'idée  d'étudier  cette  faune  plus  en  détail 
et  d'en  donner  une  énuméralion  plus  étendue  :  c'est  la  grâce  que  je  lui 
souhaite. 

Gastéropodes. 

Alexia  niijosoiis  Draparnaud.  —  Khaïfa  (Simon). 

Ocalella  lurinini  Payraudeau.  —  Cebaïl  (F.  Louis). 

(iadinia  Gurnoti  Payraudeau,  var.  minor  P.  Fartouche  (F.  Louis). 

Actieon  lonialilis  Linné.  —  Côtes  de  Syrie  (Philippi). 

rtetusa  truncalula  Biuguière.  —  Côtes  de  Syrie  (Ehrenberg). 

Bulla  slriala  I5ruguière.  —  Gebail,  Saïda  (Gaillardot). 

Co7ius  medilerrancus  Bruguière.  —  Côtes  de  la  Syrie  :  Gebail,  Saida.  — 

Puton  mentionne  cette  espèce  sous  le  nom  de  C.  vcnlricosus  Gmelin. 
Cordicria  reliculaia  Uenier,  var.  albida  Monterosato. 
Gibberulina  PlnUppii  Monterosato.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Philippi). 
Milra  cornicula  Lamarck.  —  Gebaïl,  Saïda. 
Apiyxis  syracusanus  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 
Fasciolariu  lignaria  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

l'isania  maculosa  Lamarck.  —  Saïda. 

* 


172  P.  Pallary.  —  Mollusques  marins  des  côtes  de  la  Syrie. 

Pisania  Orbigmji  Payraudeau  :  Gebaïl,  Saida,  et  var.  Gaillardoii  Pulon.  — 
Diffère  du  type  par  sa  coloi'aliori  d'un  roux  foncé  unifonne  :  Gebaïl,  Saïda. 
Cette  variété  n'est  pas  localisée  sur  les  côtes  de  la  Syrie,  on  la  trouve 
dans  d'autres  stations,  comme  Tanger,  par  exemple. 

Pisania  scabra  Monterosato.  —  Côtes  de  la  Syrie. 

Pisania  bicolor  Canlraine.  —  Gebaïl. 

Pïsania  picta  Scacchi.  —  Ras  Anichit  (F.  Louis). 

Eulhna  cornea  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Nassa  muiabilis  Linné.  —  Batroum,  Gebaïl,  Saïda. 

Nassa  reticulata  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (von  Martens). 

Nassa  Ferussaci  Payiaudeau.  —  Gebaïl,  Aleth,  Jounieli,  Faitouche. 

Nassa  incrassala  Slrom.  —  Saida.  ^ 

Nassa  Cuvxeri  Payraudeau,  var.  Louisi  P.  —  Cette  ^^        ^L 

jolie  variété  est  bien  distincte  du  type  par  sa  ÊKk.      J^l 

surface  à  réticulation  saillante  ressemblant  à  un  ^Iw     ^^Ê 

N.  reticulata  L.  en  miniature.  Nous  nous  fai-  ^^     fHr 

sons  un  plaisir  de  la  dédier  à  notre  aimable  ^^_    _j 

collaborateur.  —  Fartouche  et  Aleth.  "^  '--  '  i- '"'^i- 

Avcularia  gibbasula  Linné.  —  Jaffa,  Beyrouth,  Saïda,  et  var.  minor  P. 

Arculaiia  circumcincla  A.  Adams.  ■ —  Cette  espèce  a  été  considérée  comme 
une  variété  syriaca  de  la  précédente  par  Puton.  Ces  deux  nasses  vivent 
dans  le  sable  humide  à  la  lisière  du  Ilot.  —  Mômes  localités.  Sans  doute 
toute  la  côte  syrienne  jusqu'en  Egypte,  Tripoli  et  golfe  de  Gabès. 

Cyclonassa  nerilea  Linné.  —  Saïda.  —  Puton  y  signale  la  variété  de  colo- 
ration ruja. 

Columbella  russica  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Mitrella  scripta  Linné.  —  Aleth,  Fartouche. 

Murex  brandaris  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Murex  Imnculus  Linné.  —  Saïda.  —  A  Gebaïl  vit  une  variété  de  petite  taille 
à  spire  élevée. 

Ocinebrina  Blainvillei  Payraudeau.  —  Gebaïl,  Aleth,  Saïda. 

Ocinebrina  cyclopus  Benoît.  —  Côtes  de  Syrie  (Monterosato,  Koboll). 

Donovania  granulata  Tiberi.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Monterosato). 

Purpura  hivmastoma  Linné.  —  Jounieh,  Saïda. 

Epidromus  reticulalus  Blainville.  • —  Saïda. 

Cassis  undulata  Linné.  —  Gebaïl. 

Cassis  saburon  Adanson.  —  Côtes  de  la  Syrie  (B.D.D.). 

Dolium  galea  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Cyprsca  lurida  Linné.  —  Gebaïl,  ainsi  (]ue  ta  variété  mininia  Dunker. 

Cyprœa  pynnn  Gmelin,  var.  ex  colore  xmdata  P.  —  Gebaïl,  Jounieh,  Alexan- 
drette,  Saïda. 

Cyprœa  spurca  Linné.  ■ —  Batroum,  Saïda. 

Tiivia  pulex  Solander.  —  Saïda. 

Cerithium  vulgalnm  Bruguière.  —  Gebaïl,  Saïda.  —  Puton  signale  do  plus, 
à  Saïda,  la  variété  minor. 

Cerithium  rupeslrn  Risso. 

Cerilldum  mediterraneum  Deshayes,  var.  ncJiipelagicum  Monterosato.  — 
Forme  grande,  élancée,  sculpture  composée  d'une  réticulation  très  sail- 
lante. Quelques  exemplaires  sont  ornés  de  varices  nombreuses  :  Gebaïl, 
Ras  Amchit.  Commun. 

Cerithium  scabridum  Philippi.  —  .laffa.  —  Forme  émigrée  de  la  mer  Rouge. 

Bittium  reticulatum  Da  Costa.  • —  Côtes  de  la  Syrie  (^lonterosato  sous  le  nom 
de  B.  scabrum  Olivi). 

Triforis  perversus  Linné.  —  Aleth,  Fartouche. 


p.  Pallauy.  —  Mollusques  marins  des  côles  de  la  Syrie.  173 

Veimelus  Imnbricalis  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Monlerosato).  —  Espèce 
dont  l'hal)itat  méditerranéen  est  contesté. 

Tnrritrlla  decipiens  Monterosato.  —  Cité  également  d'après  Monlerosato. 

TurrilcUn  Irrplicata  Brocchi.  —  Côtes  de  la  Syrie  (B.D.D.). 

Ciecxim  syriacum  de  Folin.  ■ —  Beyrouth  (Messageries). 

Cœcum  orientale  de  Folin.  —  Beyrouth  (Rlessageries). 

Litorina  neritoides  Linné.  —  Saïda. 

Litorina  punctata  Gnielin  =  syriaca  Philippi.  —  Gebaïl,  Sajda  et  côte  sy- 
rienne (FJirenbcrg). 

rossarus  fossar  Adanson.  —  Jaffa  (Baudon). 

Hissoa  variabilis  von  Miihlfeld.  —  Jaffa  (Brusina). 

liisson  (Alvania)  aspera  Philippi.  ■ —  Côtes  de  la  Syrie  (Monterosato). 

nissoa  (Tiirbela)  simplcx  Philippi.  —  Beyrouth  (Ehrenberg). 

Natica  miUopunclala  Lnmarck.  —  Saïda,  Alexandrelte. 

Natica  intricata  Donovan.  —  Gebaïl. 

Natica  DilliDyni  Payraudeau.  —  Balroum. 

Natica  Josephinia  Risso.  —  Gebaïl,  Alexandrette,  Saïda. 

■Janthina  bicolor  Menke.  —  Saïda. 

Scalarin  communis  Lnmarck.  —  Gebaïl. 

Scalaria  tenuicosta  Michaud.  —  Gebaïl. 

Eulima  polUa  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (B.D.D.). 

TurbonÛln  lactca  Linné.  —  Saïda. 

Phasianella  pulliis  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Ehrenberg). 

Astralînm  nifiosum,  var.  minor  P.  —  Gebaïl,  Batroum. 

Trochococidea  tvrbmata  Born.  • —  Saïda. 

Trochocochlea  turbifovmis  von  Salis.  —  Gebaïl,  Aleth. 

Gibbula  varia  Linné.  —  Aleth. 

Gibbida  Spi^atti  Forbes.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Mac  Andrew). 

Gibbida  latior  Jlonterosato,  var.  albida  Monts.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Mon- 
terosato). 

Gibbida  Bicliardi  Payraudeau,  var.  minima  P.  —  Forme  de  taille  minuscule 
(t  I  millimètres);  abondante  à  Gebaïl. 

Gibbidastra  rarilineala  Michaud.  —  Gebaïl.  —  Exemplaires  de  petite  taille. 

Gibbiilastra  divaricala  Linné.  —  Aleth,  Ras  Amchit. 

Calliostoma  unidentatum  Philippi.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Monterosato). 

(lanculus  rruriahi.<;  Linné,  var.  minor  Locard.  —  Gebaïl. 

Haliotis  lamella  Lamarck.  —  Batroum,  Saïda,  et  var.  reticulata  Reeve. 

Fissurella  mediterranea  (Gray)  Sowerby.  —  Côtes  de  la  Syrie,  sous  le  nom 
de  F.  ilalica  Defranco  (Ehrenberg). 

Fissurella  nnbecula  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Ehrenberg). 

Patella  caernlca  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Patella  lusitanica  Gmelin.  —  Côtes  syriennes  (Philippi). 

Patella  tarenlina  Lamarck.  —  Gebaïl. 

Patella  aspera  Philippi.  —  Gebaïl. 

Pélécypodes. 

Anomia  ephippium  Linné.  —  Gebaïl. 

Spondylus  gasderopus  Linné.  —  Gebaïl. 

Ftadida  lima  Linné.  —  Gebaïl. 

Chlamys  varia  Linné.  —  Gebaïl. 

Meleagrina  occa  Reeve.  —  Rairoum,  Gebaïl,  Alexandrette.  —  Les  exemplaires 

sont  petits  et  peuvent  constituer  une  var.  minor  P. 
Mytilus  minimus  Poli.  —  Gebaïl,  Saïda. 


174  P.  PAU-Any.  —  Mollusques  marins  des  eûtes  de  la  Syrie. 

Modiola  barbaln  Linné.  —  Gebail. 

IJthodomus  Ulhophagus  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Ehrenberg). 

Arca  bartala  Linné.  —  Gebail. 

Arca  Noe  Linné.  —  Gebail. 

Peclunculus  violacescens  Lamarck.  —  Côtes  de  la  Syrie.  Commun. 

Pectuncrdus  filosus  Linné.  —  Alexandrette,  Gebail. 

Cardila  calyculata  Linné.  —  Ras  Amchit,  Halroum. 

Cardium  luberculalum  [.inné.  —  Gebail,  ainsi  que  la  variété  alba  Monts. 

Cardiinn  edule  Linné.  —  Variété  à  valves  minces  que  je  n'arrive  pas  à  iden- 
tifier au  C.  elodiense  Renier,  quoiqu'elle  m'en  paraisse  voisine. 

Venus  verrucosa  Linné.  —  Côtes  de  la  Syiie  (Ehrenberg). 

Venus  gnlUna  Linné.  —  Gebaïl,  Saïda. 

Tapes  decussatus  Linné.  —  Côtes  de  la  Syrie  lElirenberg). 

Tapes  geographicus  Linné,  var.  minor  alba.  —  Alexandrelte,  Gebail. 

Donax  venustus  Poli.  —  Côtes  syriennes  (TMonterosato). 

Dona.x  trunculus  Linné.  —  Beyrouth,  Saïda. 

Mactra  coralHua  Linné.  —  Beyrouth.  Jafla  (von  Marlens).  —  Les  exemplaires 
provenant  d'Alexandrette  ont  des  rayons  divergents  de  couleur  1res  vive. 
Puton  signale  une  variété  compressa  h  Saïda  (de  M.  slultorum)  qui  corres- 
pond sans  doute  à  la  variété  Paulucciœ  Arad.  et  Ben. 

Corbvla  gibba  Olivi.  —  Côtes  de  la  Syrie  (Ehrenberg). 

Jagonia  relicidata  Poli.  —  Gebaïl,  Ras  Amchit. 

Loripes  lacleus  Poli.  —  Amchit  et  var.  Desmaresii  Payraudeau.  —  Amchit, 
Saïda. 

Ensis  ensis  Linné,  var.  minor  Requien.  —  Beyrouth. 

Solen  marginatus  Pennant.  —  Saïda. 

Tellina  planaia  Linné.  —  Gebaïl. 

Tellina  nitida  Poli.  —  Saïda. 

Tellina  cumana  da  Costa,  var.  minor.  —  Alexandrette. 

Tellina  incamala  Linné.  —  Jaffa  (von  Martens). 

Paul  Pali.ahv. 


OBSERVATIONS  SDR  LA  CHENILLE  DE  STENOPTILIA  ZOPHODACTYLA  Dnp,  (Microlep.) 
Mœurs.  —  Hibernation.  —  Premiers  états. 


Avant  de  relater  mes  observations  personnelles  sur  la  chenille  de  ce  joli 
Ptérophore,  je  crois  devoir  rappeler  biièvement  les  principaux  documents 
fournis  sur  elle  par  les  auteurs. 

1.  —  Mœi'RS  de  la  Chenille.  —  Hofmann,  Mirrolépid.,  p.  207,  donne 
l'indication  suivante  :  «  Dans  les  capsules  encore  vertes  d'En/thra^a  centan- 
riuwit  qu'elle  vide  entièrement  et  dans  lesquelles  elle  vit  complètement  cachée... 
Les  crottins  expulsés  trahissent  sa  présence.  » 

Kaltenbach.  Pjlanz.,  p.  440,  se  sert  à  peu  près  des  mêmes  termes  :  «  Dans 
les  capsules  à  graines  vertes  de  E.  cenlaurium  qu'elle  vide  entièrement  et 
dans  lesquelles  elle  vit  complètement  cachée.  »  Il  ajoute  :  »  Sur  E.  litloralis, 
en  Hollande,  d'après  J.  Albarde.  La  chenille  devenue  adulte  abandonne  peu 
à  peu  (?)  la  capsule  pour  opérer  la  chrysalidation...  les  premiers  Ptérophores 


G.  GouRV.  —  Chenille  de  SlenoplUia  zophodavlijla  Diip.  175 

apparaissent  alors  que  les  autres  sont  encore  à  l'état  de  chenille  ou  de 
chrysalide.  » 

\i.  von  Heinemann,  Dia  Schmetleii.  Dent,  iiiul.  Schw.,  p.  70.'),  dit  sim- 
plement :  'I  Chenille  sur  /•-'.  renlmirhim.  » 

D'après  Roiiast,  i'alalogue,  p.  19o  :  »  La  chenille  vit  dans  les  capitules 
verts.  » 

Meyrick,  Ilandb.  of  firil.  Lfpid..  p.  440,  indique  seulem^'nt  :  «  Dans  les 
fleurs  d'/î.  centaitrinin.  » 

JMals  les  mœurs  de  celte  chenille  ont  surtout  été  étudiées  de  près  pai" 
M.  fiambillon  dans  la  Revue  de  la  Société  entomolngique  A'amuroise,  années 
1904  et  1903.  Ne  pouvant,  à  mon  grand  regret,  reproduire  in  extenso  ces 
excellents  articles  auxquels  les  lecteurs  de  la  FeiiiHc  pourront  se  reporter, 
je  me  contenterai  d'en  donner  de  larges  extraits. 

Après  avoir  constaté  que  VBnithrœa  cenluiiriiim  L.  est  la  principale  piaule 
nourricière  de  la  chenille,  l'auteur  ajoute  :  <i  .\u  lepos,  la  chenille  se  tient 
allongée  sur  les  tiges  de  la  plante  nourricière,  la  tête  tournée  par  en  haut. 
Quand  elle  veut  manger,  elle  monte  dans  la  bifurcation  des  tiges  florales  et 
elle  attaque  une  capsule  généralement  par  le  bas  :  elle  ronge  avec  rapidité. 
Parfois,  après  son  repas,  elle  reste  près  de  la  capsule  rongée  :  mais,  plus 
souvent,  elle  redescend  sur  la  tige...  .\u  moment  de  la  métamorphose,  la 
chenille  s'attache  par  la  pointe  anale,  ordinairement  près  des  fleurs,  et  se 
change  en  nymphe.  »  Loc.  cit.,  n°  10,  p.  51. 

2.  —  Hibernation.  —  Dans  le  numéro  suivant,  p.  S.3-56,  l'auteur  s'occupe 
de  l'hibernation.  «  Il  reste,  dit-il,  bien  des  points  obscurs  sur  les  mœurs  de 
l'insecte  parfait  et  sur  celles  de  la  chenille  dans  son  premier  âge. 

)'  Pour  que  l'espèce  se  perpétue,  il  faut  nécessairement  qu'elle  hiverne 
sous  un  état  ou  sous  un  autre.  On  est  à  peu  près  certain  que  le  S.  zophodactyla 
n'hiverne  pas  à  l'état  de  nymphe:  mais  hiverne-t-il  à  l'état  d'oeuf,  de  chenille 
ou  d'insecte  parfait?  C'est  une  question  qui  n'est  pas  encore  élucidée;  pas 
plus  que  celle  d'une  seconde  génération  à  l'automne. 

»  'Voyons  d'abord  ce  qu'en  disent  les  auteurs  : 

)'  Barrett,  dans  son  livre  sur  les  Lépidoptères  des  Iles  Riitanniques  {Lep. 
Brit.  Isles,  p.  ,378),  dit  que  ce  papillon  vole  en  juin-juillet  et  en  aoûl-septembre 
(seconde  génération).  Il  ajoute  que  les  larves  de  la  première  génération  se 
trouvent  en  mai-juin,  qu'elles  rongent  les  feuilles  de  la  plante  nourririère: 
tandis  que  celles  de  la  seconde,  que  l'on  trouve  en  juillet  et  au  commencement 
d'août,  vivent  aux  dépens  des  fleurs  et  des  graines. 

»  Tutt  est  tenté  de  croire  que  les  œufs  éclosent  à  l'automne  et  que  les 
jeunes  chenilles  hivernent  dans  des  mines  qu'elles  se  pratiquent  dans  les 
feuilles  de  leurs  plantes  nourricières:  qu'il  n'y  a  qu'une  génération  par  an. 

I'  Snellen  dit  que  l'insecte  vole  en  juillet  et  à  l'automne. 

»  T.  .\.  Chapman  et  E.  R.  Rankes  pensent  que  .'^.  -nphnânciuhi  hiverne  à 
l'état  parfait.  Le  premier  dit  que  les  femelles  nées  à  la  fin  d'août  de  cette 
année,  quoique  placées  sur  une  plante  d'Erythrsea  centaunum  en  fleurs, 
n'ont  déposé  aucun  œuf... 

»  Notre  éminent  collègue  M.  Ed.  Rrabant.  de  Cambrai,  dit  que  l'on  trouve 
parfois,  en  France,  le  papillon  déjfi  en  avril:  que.  par  le  fait,  il  y  a  tout  lieu 
de  croire  que  l'insecte  hiverne  à  l'état  parfait. 

»  .\ux  remarques  de  ces  savants  lépidoptéristes,  qu'il  nous  soit  permis 
d'ajouter  nos  propres  observations.  Il  y  a  quelques  années...  M.  Colignon. 
en  visitant  une  grotte  de  la  vallée  de  la  Meuse,  trouva  une  énorme  quantité 
(le  Ptérophores.  de  différentes  espèces,  hivernant  là.  collés  à  la  voûte... 
Plus  tard,  dans  le  nombre,  nous  reconnûmes  des  5.  zophodactyla. 


176  G.  GoiiRY.  —  Chenille  de  Stenoptilia  zophodaclyla  Dup. 

»  De  l'ensemble  de  ces  observations  il  résulte  donc  clairement  que  'ce 
Plérophore  hiverne  à  l'état  parfait.  » 

J'ajouterai  que  cette  constatation  entraîne  nécessairement  une  double 
génération  par  an.  Ce  que  d'ailleurs  M.  Lambillon  lui-même  prouve  nettement 
dans  le  numéro  suivant,  p.  68,  en  relevant  les  différentes  époques  où  l'on  a 
signalé  l'apparition  de  ce  microlépidoptère  tant  en  France  qu'en  Angleterre 
et  en  Belgique. 

3.  —  Les  premiers  états.  —  Et  maintenant  voici  mes  modestes  obser- 
vations personnelles.  On  verra  dans  quelle  mesure  elles  confirment  les  données 
précédentes. 

Le  lundi  5  août  dernier,  je  chassais  avec  M.  Guignon  aux  environs  de  la 
i-oute  de  Bourgogne,  dans  la  forêt  de  Fontainebleau.  La  récolte  avait  été  très 
maigre  lorsque,  sur  le  point  do  nous  séparer,  je  remarquai  un  pied  d'Erythrœa 
cnnfmiriiim  L.  dont  une  feuille  était  minée.  Je  le  cueillis  presque  machina- 
l(Mnent  et,  en  regardant  par  transparence,  je  constatai  la  présence  de  l'auteur 
du  dégât,  dans  lequel  l'œil  e.xercé  de  mon  collègue  reconnut  dès  l'abord  une 
chenille.  Cette  chenille,  très  petite,  devait  être  encore  très  jeune,  car  à  peine 
si  la  moitié  de  la  feuille  était  entamée. 

De  retour  à  la  maison,  en  consultant  les  auteurs,  je  remarquai  qu'aucun 
d'eux  n'indiquait  de  chenille  mineuse  dans  les  feuilles  û'Erythrœa,  pas  plus 
d'ailleurs  que  dans  celles  d'aucune  gentianée.  Je  résolus  donc  de  faire  tout 
mon  possible  pour  tâcher  d'obtenir  l'insecte  parfait.  Dans  ce  but,  j'enfermai 
ma  capture  dans  une  boîte  de  fer-blanc  après  avoir  eu  soin  de  plonger 
l'extrémité  de  la  tige  dans  une  petite  fiole  pleine  d'eau  dont  je  bouchai  le 
goulot  avec  de  la  ouate,  crainte  d'une  fâcheuse  noyade. 

Jusqu'au  15,  aucun  événement  remarquable  ne  se  produisit.  Ma  captive 
rongeait  tranquillement  l'intérieur  de  sa  feuille.  Mais,  ce  jour-là,  je  m'aperçus 
non  sans  étonnement  qu'elle  était  sortie  de  sa  mine  et  qu'elle  avait  considé- 
rablement grossi. 

Le  16,  ce  qui  restait  de  la  feuille  minée  et  les  autres  feuilles  sont  complè- 
tement dévorés;  la  tige  elle-même  est  dépouillée  entièrement  de  son  écorce 
presque  jusqu'au  niveau  du  tampon  d'ouate.  N'ayant  plus  iVErythrœa  sous 
la  main  et  craignant  de  voir  ma  chenille  dépérir  faute  de  nourriture,  je 
substitue  à  la  fige  décortiquée  une  jeune  feuille  de  Menyonthcs  tri}n)\aia  L., 
seule  gentianée  qui  soit  immédiatement  à  ma  disposition.  Elle  s'y  installe, 
achevalée  sur  le  bord  d'une  foliole,  ce  qui  me  donne  bon  espoir  pour  le  repas 
escompté. 

Le  lendemain  17.  non  seulement  la  feuille  est  intacte  comme  la  veille,  mais 
la  chenille  l'a  quittée  et  s'est  réfugiée  le  long  du  couvercle  de  la  boîte.  Je 
cours  aussitôt  chercher  de  VErylhrœa  et  je  remplace  le  Menyanthes  dédaigné 
par  quelques  tiges  de  petite  centaurée  portant  h  la  fois  des  feuilles,  des  fleurs 
et  des  capsules  vertes.  A  l'aide  d'un  pinceau,  j'y  installe  délicatement  ma 
chenille.  Après  quelques  hésitations,  elle  finit  par  se  fixer  sur  une  capsule, 
la  tête  en  bas. 

Durant  deux  jours,  les  18  et  19  août,  elle  garde  la  même  position,  dans 
tme  immobilité  absolue  et  sans  prendre  aucune  nourriture. 

Le  20  au  matin,  je  constate  qu'elle  vient  de  se  chrysalider.  I^a  chrysalide, 
d'un  vert  pâle,  est  fixée  au  fruit,  la  tête  en  bas,  par  l'extrémité  anale.  Les 
jours  suivants  elle  se  fonce  un  peu,  mais  tout  en  restant  d'un  vert  si  analogue 
à  celui  de  la  capsulp  à  laquelle  elle  est  fixée  que  M.  Guignon,  à  qui  je  la 
montre,  a  de  la  peine  à  la  découvrir. 

Le  2  septembre,  la  chrysalide  a  fhangé  de  couleur.  Les  yeux  et  les 
ptérothèques  sont  beaucoup  plus  foncés  que  l'abdomen. 


G.  GouRY.  —  Chenille  de  SlenoptUia  zophodaclyla  Dup.  177 


Le  5,  à  6  heures  du  matin,  la  coloration  de  l'abdomen  et  des  pattes  du 
papillon  est  très  visible  à  travers  les  minces  téguments  de  la  chrysalide. 
Gelle-ci  se  tient  relevée  presque  à  angle  droit,  ainsi  que  le  montre  la  figure 
ci-jointe,  et  effectue  de  temps  à  autre  des  mouvements  assez  rapides  de 
haut  en  bas. 

A  9  heures,  le  même  jour,  la  libération  commence  sous  mes  yeux  :  la 
chrysalide  se  fend  sui-  le  dos  et  j'assiste  à  l'extraction  de  la  tète  du  thorax 
et  de  la  première  paire  de  pattes;  puis,  craignant  que 
le  grand  soleil  qui  donne  dans  mon  cabinet  ne  gêne 
le  développement  complet  en  desséchant  trop  vite  le 
tissu  des  ailes,  je  la  renferme  dans  sa  boîte. 

Le  lendemain  6,  le  Ptérophore  bien  développé  se 
promène  agilement  avec  ses  grandes  pattes,  en  agitant 
ses  ailes,  parmi  les  sommités  d'Erylhrœa. 

L'ayant  soigneusement  comparé  avec  la  description 
de  Meyrick  et  celle,  beaucoup  plus  explicite,  de 
M.  Lambillon,  je  constate  que  je  suis  bien  en  présence 
de  Stenoptilia  zophociactyla  Dup. 

De  ce  que  je  viens  de  rappoi-ter,  il  est  donc  permis, 
je  pense,  de  conclure  : 

1°  Que  le  6'.  zoplwducUjlu  a  bien  deux  générations 
stenoptilia  zovhoductijia       par  an,  car  l'individu  que  j'ai  obtenu  d'éclosion  n'ap- 
(Chrysaiide).  paillent  évidemment  pas  à  la  première  qui  a  lieu  en 

juillet; 
2°  Que  les  S.  zophodaclyla  de  la  seconde  génération  ne  passent  pas  l'hiver 
à  l'état  de  larve  ni  de  chrysalide,  mais  bien  à  l'état  d'insectes  parfaits,  puis- 
(lu'ils  éclosent  à  l'arrière-saison; 
3°  Que  la  durée  de  l'état  larvaire  doit  être  environ  de  cinq  à  six  semaines; 
4°  Que  la  chenille  dans  ses  premiers  états  est  bien  mineuse,   ainsi  que 
l'avait  conjecturé  M.  Tutt,  mais  que,  contrairement  à  son  hypothèse,  elle  ne 
passe  pas  l'hiver  dans  la  mine,  mais  se  transforme  dès  l'automne; 

5°  Qu'à  rencontre  de  la  supposition  de  M.  Barrett,  la  chenille  de  la 
deuxième  génération  ne  s'attaque  pas  exclusivement  aux  capsules,  mais 
qu'elle  mange  également  les  feuilles  et  —  faute  de  mieux  peut-être  —  l'écorce 
de  la  plante; 

6°  Que  si  d'habitude,  ainsi  que  l'a  observé  M.  Lambillon,  elle  se  tient  la 
tête  en  haut  sur  la  tige  ou  les  fruits  et  se  chrysalide  dans  cette  position, 
elle  peut  adoptei'  également  la  position  contraire,  sans  que  l'on  voie  très 
bien  ce  qui  peut  déterminer  un  choix  si  opposé. 

Enfin,  le  fait  qu'elle  vit  en  mineuse  dans  le  premier  âge  et  qu'au  sortir 
de  la  mine  elle  dévore  volontiers  les  restes  de  la  feuille  qui  l'a  abritée  et 
nourrie,  tandis  que  sa  taille  s'accroît  très  rapidement,  peut  expliquer  la 
remarque  suivante  de  M.  Lambillon  :  «...  il  faut  un  œil  très  exercé  pour 
la  découvrir.  C'est  à  tel  point  qu'un  jour,  à  la  maison,  après  avoir  examiné 
attentivement  à  la  loupe  une  poignée  de  tiges  fleuries  de  petites  centaurées, 
sans  découvrir  de  larves,  quelques  jours  après,  sur  les  mêmes  tiges  isolées, 
nous  en  avons  trouvé  deux  presque  adultes.  »  Loc.  cit.,  1904,  n°  10,  p.  51. 
Car  enfin,  si  petites  qu'elles  soient,  il  est  difTicile  que  deux  chenilles 
puissent  échapper  à  un  examen  minutieux  fait  à  la  loupe  par  quelqu'un  qui 
est  du  métier. 

Samois-sur-Seine.  G.  Goury. 


178        Falcoz.  —  La  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers. 


LA  RECHERCHE  DES  ARTHROPODES  DANS  LES  TERRIERS 


La  publication  léconlo  de  plusieurs  noiicos  (1)  ayant  attiré  l'attention  des 
cntoniologisics  traiirais  sur  la  faune  connaensale  des  teiriers,  je  pense  qu'il 
est  hun  de  faire  connaître,  par  l'inlerniédiaire  de  la  [■'cullk'  des  Jeunes  Nuiii- 
ralLsles,  les  |)rocédés  à  employer  pour  la  recherche  des  Arthropodes  dans 
les  gîtes  souterrains  de  Mammifères. 

Nos  collègues  d'Uutre-Uhin  et  d'Ôutre-Maiiche  nous  ont  précédé  depuis 
quelques  aimées  dans  cette  intéressante  voie  et  de  nombreuses  listes  de 
tioléoptèi-es  recueillis  dans  les  terriers  ont  été  publiées  dans  les  revues  spé- 
ciales étrangèi-es.  En  Fiance,  des  recherches  ont  été  pratiquées  ces  temps 
derniers  sur  différents  points  de  notre  territoire,  mais  il  serait  à  souhaiter 
que  les  investigations  se  multiplient,  particulièrement  dans  les  régions  méri- 
dionales et  montagneuses  pour  lesquelles  nous  ne  possédons  encore,  pour 
ainsi  dire,  aucune  donnée  à  ce  point  de  vue  spécial. 

Les  principaux  Mammifères  à  i-ésidence  souleiiaine  vivant  en  France  sont 
les  suivants  : 

INSECTIVORES 

Taupe    commune    iTulpa    eumpœa         Musaraigne  {Sorex  vidgaris  L.). 
L.). 

RONGEURS 

Lapin  de  gaienne  (Lepus  cunimlus         Campagnol    des    champs    {Arvicola 
t.).  uyreslis  L.). 

Marmotte  {Arctomijs  marmutlu  L.). 

CARNIVORES 

Blaireau  i.l/c/c.v  lu.ni\  Sclu-.).  Putois  (Miixlrhi  imtorius  L.). 

Rcnaid  tCanis  mdpes  L.).  Belette  (Miiyldu  cidgaris  Briss.). 

Le  Hamster  (Cricclus  frumentanus  Pallas)  et  le  Spermophile  [Spcrmophilus 
citUhis  L.),  rongeurs  terricoles  qui  pullulent  dans  certains  régions  de  l'Europe 
centrale  et  orientale,  ont  complètement  disparu  de  la  faune  française.  Leur 
aire  de  dispersion  est  limitée  à  l'ouest  par  le  Rhin. 

Taupe.  —  La  taupe  est  le  plus  répandu  de  nos  Mammifères  fouisseurs  et 
son  terrier  est  aussi  des  plus  communs  partout;  ce  qui  ne  signifie  pas  qu'il 
soit  toujours  facile  à  découvrir.  Une  certaine  pratique,  ainsi  que  la  connais- 
sance préalable  des  habitudes  de  l'animal  sont  indispensables  pour  cela. 

La  taupe  n'est  pas  très  exigeante  dans  le  choix  de  son  lieu  de  résidence; 
elle  préfère  loulefois  un  sol  meubie,  pas  trop  caillouteux,  ahn  de  s'y  mou- 
voir aisément.  11  est  également  indispensable  que  la  terre  soit  peuplée  de 
vers  et  d'insectes  dont  elle  puisse  faire  sa  nourrilure.  Les  alluvions  des 
prairies  bordant  les  cours  d'eau  remplissent  parfaitement  ces  conditions; 

(1)  J.  Sainte-Claire  Deville  :  Description  d'une  espèce  inédite  du  genre  Qucdius  Sleph.  IBiilL 
Soc.  entom.  France,  1910,  p.  ViS).  —  Id.  :  Coléoptères  capturés  en  France  dans  les  nids  de 
taupes  [Bull.  Soc.  enlom.  France,  1912,  p.  203).  —  L.  Falcoz  :  Contribution  à.  la  faune  de.s 
terriers  de  Mammifères  {Comptes  rendus  de  l'.4cadéniie  des  Sciences,  séance  du  20  mai  1913). 
—  Id.  :  Deux  Coléoptères  nouveaux  pour  la  faune  française  :  Philontlius  spermoph'di  Gglb. 
et  llenolicus  serratus  Gyll.   (Annales  Soc.  linnêenne  de  Lyon,  t.  LIX,  1912,  p.  93). 


Falcoz.  —  Im  recftorcho  des  Arihropodes  dans  k's  terriers.         179 

aussi  est-ce  là  iiiic  lc.>  kiupes  se  liouveiil  en  plus  grand  nombre  et  qu'il  est 
le  plus  aisé  de  découvrir  et  de  déterrer  leur  nid. 

Le  terrier  est  constitué  par  une  cavité  arrondie  de  trente  centimètres 
environ  de  diamètre,  creusée  à  vingt-cint]  centimètres  ;iu  plus  en  dessous 
de  la  surface  du  sol  et  d'où  partent  des  gaiei-ies  dont  le  nombre  et  la  dispo- 
sition son!  à  peu  pi-ès  coiisliiidrs.  Celte  ca.vité  a  reçu,  suivant  les  auteurs  (I) 
le  nom  de  nid,  fortrresxe,  dnnjon,  loge  de  repos,  chambre  ou  trou  de  retraite. 
Je  pense  qu'il  est  préférable  de  la  nommer  simplement  le  dite,  car  c'est  là 
que  l'animal  se  repose,  dort  et  séjourne  cnnstHmment  en  dehors  du  temps 
consacré  à  la  chasse. 

Autour  de  la  base  du  gîte  s'mivrent  des  galeries  s'élevant  obliquement  dans 
la  masse  de  terre  sus-jacente  et  dont  les  unes  se  terminent  en  cul-de-sac. 
tandis  que  les  autres  se  réunissent  entre  elles,  formant  ainsi  un  labyrinlhe 
dont  la  disposition  n'est  ni  aussi  constante,  ni  aussi  symétrique  que  i'dnt 
décrite  et  figurée  les  anciens  auteurs.  On  peut  cdusidéfer  comme  des  tunnels 
d'aération  ces  galeries  obNipies  donl  la  piupai-t  viennent  se  terminer  très 
près  de  la  surface  du  sol. 

La  cavité  du  gîte  est  à  peu  près  complètement  remplie  |iar  une  bot  le 
d'herbe  ou  de  feuilles,  souvent  des  deux  ensemble,  qui  sert  de  couche  à  la 
taupe  et  de  nid  pour  les  petits  à  l'époque  de  la  parlurition.  époque  qui 
s'étend  de  février  jusqu'en  avril.  A  la  partie  inférieuie  et  en  dessous  du 
nid  s'ouvre  constamment  une  galerie  s'enfonrant  verticalement  sur  un  trajet 
d'environ  dix  à  quinze  centimètres,  se  recourbant  ensuite  vers  le  haut  pour 
venir  aboutir  au  couloir  horizontal  de  sortie.  On  n'est  pas  absolument  fixé 
sur  l'origine  et  l'emploi  de  cette  galerie.  Certains  auteurs,  Lionel  E.  Adams  (2) 
notammeni,  la  considèrent  comme  une  sorte  de  poite  de  fuite  et  lui  donnent 
le  nom  de  passage  d'évasion  (l>nU-riin).  .le  suppose  qu'on  pourrait  y  voir 
plutôt  un  puits  de  drainage  pour  les  eaux  d'infdtration  en  même  temps  qu'une 
cheminée  d'aération  permettant  la  ventilation  du  nid  et  empêchant  ses  maté- 
riaux de  moisir,  ce  qui  se  produirait  sans  aucun  doide  s'il  reposait  entiè- 
rement par  sa  partie  inférieure  sur  le  sol. 

La  taupe  établit  quelryiefois  son  gîte  en  plein  champ:  il  est,  dans  ce  cas. 
décelé  au  dehors  par  un  amas  de  terre  qui  se  différencie  des  simples  taupi- 
nières provenant  du  forage  des  galeries  de  chasse,  par  son  volume  bien  plus 
considérable.  Le  fait  n'est  cependant  pas  constant  :  car  j'ai  maintes  fois 
trouvé  des  gîtes  surmontés  d'un  amas  se  distinguant  à  peine,  comme  volume 
et  coumie  aspect,  des  autres  taupinières.  Le  gîte  en  plein  champ  est  géné- 
ralement construil  dans  une  partie  surélevée,  surtout  s'il  est  à  pi-oximité 
d'un  cours  d'eau  contre  les  cr-ues  duquel  il  se  trouve  ainsi  protégé.  Le  plus 
souvent  la  taupe  creuse  son  terrier  à  l'abri  d'une  haie  ou  bien  enli-e  les 
racines  épigées  d'un  arbre.  Tl  n'est  pas  rare  de  trouver  des  nids  au  pied  des 
vieux  saules  têtards  ou  des  vieux  aulnes  qui  bordent  les  ruisseaux  et  les 
rivières. 

fl  faut  distinguer  le  gîte  du  mâle  de  celui  de  la  femelle,  chaque  sexe  ayant 
son  domicile  distinct.  Le  premier  est  plus  profond,  plus  vaste,  il  contient  un 

(1)  Cf.  A.  Cadet  de  Vaux  :  De  la  taupe,  de  ses  mœurs,  de  ses  hahiludes  et  des  moyens  de 
In.  détruire,  Paris,  1804.  —  M.  Draiet  :  Uarl  du  tavpicr  ou  méthode  tn(aiUible  de  prendre  les 
taupes,  Paris.  1824.  —  Flourens  :  Observations  pour  servir  à  l'histoire  naturelle  de  la  taupe 
{Mémoires  du  Muséum  d'Ilist.  nat.,  Paris,  1828,  t.  XVIT,  p.  293).  —  Geoffroy  Sainl-Hilnire  : 
Histoire  naturelle  des  Mam7ni(éres,  Paris,  1829.  —  C.  Vogt  :  Leçons  sur  les  animaux  utiles 
ou  nuisibles.  Paris,  1867.  —  A. -F.  Brehm  :  Les  Mammifères.  Trad.  franc,  par  Gerbe.  Pans,  1891. 
—  A.  Mansion  :  La  taupe  commune  [Revue  seienii/ique,  n"  du  4  janvier  1902).  —  Lionel 
E.  Adams  :  The  Moles  and  Molehills  {Natur.,  n"  2100,  Londres,  1910). 

i2)  Lionel  E.  Adams,  toc.  cit. 


180        Falcoz.  -^  La  rccbpvchc  des  Atilimpndes  dans  Jp.t  Iprrirrs. 

iiid  plus  voliiniinciix  et  il  esl  à  i-eniarqiier  qu'il  est  à  peu  près  constamment 
jilacé  sous  un  abri  :  arbre,  liaie,  mur,  etr..  tandis  que,  par  une  anomalie 
sin£;uli('>re.  le  second,  bien  que  desliné  à  l'fMablissement  de  la  famille,  se 
trouve  moins  bien  protégé  ;  car  il  est  le  plus  souvent  établi  dans  un  lieu 
découvert  et  à  une  plus  faible  profondeur. 

Lorsqu'on  se  trouve  en  présence  d'une  taupinière  que  l'on  suppose  re- 
couvrir un  nid.  la  meilleure  manière  de  s'en  assurer  est  le  sondage  avec 
une  canne  ferrée.  Si  l'instriunenl.  après  avoir  Iraversé  la  couche  supérieure, 
cède  brusquement  et  s'enfonce  sans  résistance  jusqu'à  une  certaine  pro- 
fondeur, on  peut  creuser  avec  une  pioche  ou  une  bêche,  en  ayant  soin  d'en- 
lever la  terre  tranche  par  tranche,  et  on  arrive  bientôt  à  la  cavité  renfermant 
le  nid.  On  extrait  celui-ci  soigneusement  et  on  l'introduit  aussitôt  dans  un 
sac,  pour  le  tamiser  à  domicile.  Cette  opéi-alion.  faite  sur  place,  ne  pour- 
rait être  pratiquée  avec  les  précautions  nécessaires  et  ferait,  au  surplus, 
perdre  un  temps  précieux,  les  journées  d'hiver  étant  courtes  et  le  terrain  de 
recherches  parfois  éloigné. 

Il  ne  faut  pas  négliger  de  visiter  attentivement  les  parois  du  gîte  et  l'entrée 
(les  galeries,  particulièrement  la  galerie  de  drainage;  car  c'est  là  surtout 
qu'on  rencontre  certaines  espèces  intéressantes  ou  rares,  telles  que  VHistcr 
ninrfpnalvs  Er.  et  les  Qupdius  du  groupe  de  Ynckripermix  Mén.  (taJpanim 
Dev.  et  nigrocœndrns  Rey).  Quant  au  nid  lui-même,  son  tamisage  procure 
une  multitude  d'Arthropodes  dont  quelques-uns  vivent  uniquement  dans  cet 
habitat. 

Après  avoir  prélevé  les  insectes  adultes,  il  est  bon  de  placer  les  nids  dans 
des  terrines,  afin  d'élever  les  larves  qu'ils  renferment.  L'éducation  de  ces 
larves  à  moeurs  carnassières,  n'est  pas  toujours  chose  facile  ;  car  l'allélo- 
phagie  fait  en  peu  de  temps  des  vides  considérables.  Malgré  cela,  on  obtient 
au  printemps  des  éclosions  en  nombre  suffisant  pour  dédommager  des  soins 
de  l'élevage:  surtout  si  l'on  a  pu  réaliser  les  deux  conditions  indispensables 
à  la  réussite  :  humidité  constante  et  nourriture  vivante  abondante,  laquelle 
consiste  normalement  en  larves  de  puces  et  en  nymphes  d'acariens  qui 
pullulent  dans  ce  milieu.  ., 

La  densité  de  la  population  entomologique  du  nid  est  en  rapport  inverse 
avec  la  température  extérieure.  Il  en  résulte  que  la  saison  froide  est  la  plus 
favorable  pour  la  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers  de  taupe  (1). 
Les  récoltes  vraiment  abondantes  se  font  de  décembre  jusqu'à  mars.  Plus  tôt 
ou  plus  tard,  on  ne  trouve  guère  que  des  puces  e.t  des  acariens,  qui  sont  des 
parasites  directs  de  l'hôte  du  terrier.  T,es  commensaux,  répandus  en  été  dans 
les  galeries,  se  réfugient  pendant  l'hiver  dans  le  nid  où  ils  Irouvent  un  abi'i 
tiède  et  une  nourriture  abondante  <;oit  en  proies  vivantes  soit  en  débris  orga- 
niques. Aussi  est-ce  là  un  asile  fréquenté  non  seulement  par  les  espèces 
cavicoles  fca^im,  terrier),  comprenant  les  hôtes  exclusifs  (phnlénbies)  et  les 
habitants  simplement  fréquents  (phnlfiophilrs'^.  mais  encore  par  une  foule 
d'autres  Arthropodes  de  fous  ordres  qui  viennent  y  prendre  leurs  quartiers 
d'hiver  (phnlfinrènps). 

A'ienne  flsèreV  L.  Falcoz. 

M  suivre). 

(1)  En  règle  générale,  les  recherches  entomologiques  d.'ins  le.ç  fen-ier.ç  de  Mammifères  ne 
sonl  productives  que  pendant  l'iiiver. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 

Imp.  Ohartbur.  Bennes— Paris  (4436-121 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  L.'^  42'  ANNEE 


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S'adresser  à  M.  BOPPE,  garde  général  des  Eaux  et  Forêts,  à  Saint^Dié  (Vosges). 


SOMMAIRE    DU    N"    504 


Charles  Oberthùr  :  Les  S^yrichlus  de  l'Europe  ou-iilonlale  el  de  l'Algérie  (Lépid.  Hlinpal.; 

P.  Pallary  ;  Liste  des  Mollusques  marins  des  c-ùles  de  la  Syrie. 

G.  Goury  :  Observations  sur  la  Chenille  de  Slnioptilia   zophodnctijla  Dup.   (Microlep.\ 

^lœurs.  Hibernation,  Premiers  états. 
Fslcoz  :  I,a  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers.  • 

Table  des  Matières  de  la  42>'  année. 


BULLETIIV  D'ÉCHANfiEN  DE  Là  FEUILLE  DES  JEUNER  NATURALISTES 


M.   P.  Ziegler  fils,  Epinal,  désire  se  prueurer,   par  échange   :  Huxley,  sciences 
naturelles;  problèmes  qu'elles  font  surgir. 


M.    A.    Lebceuf,    au    Charment,    par    Vignory    (Haute-Marne),    serait    heureux 
d'échaugor  des  Coléoptères  de  sa  région.  —  Enverrait  Ohlata  sur  demande. 


M.  I.  A.  Stussiner,  Laibach  (Carn.,  Autriche),  Wienerstrasse  19,  serait  désireux 
d'échanger  avec  Conchologistes  palsearctiques,  déjà  avancés.  —  II  offre  en  nombre 
de  bonnes  espèces  de  ses  propres  chasses,  par  exemple  :  Campylœa,  60  numéros: 
Clavsilm,  300  numéros;  Paludinella,  Acme,  Zospetim,  etc.  —  Préparation  irré- 
prochable. 


M.  Alfred-Avice  du  Buisson,  à  Port-Victoria,  Mahé,  Seychelles,  fournit  Coquilles 
marines  et  terrestres  aux  petits  collectionneurs  et  Musées  :  Insectes,  Tortues 
vivantes  d'Aldabra,  Tortues  des  marais,  Cocos  ,de  mer. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU   10   OCTOBRE   AU  10   NOVICMBRE    1912 


De  la  part  de  :  MM.  Camons  (1  br.);  Chevreux  (3  br.);  D''  Cros  (3  br.);  famille 
Th.  Durand  (2  vol.);  A.  Dollfus  (3  vol.);  Eynard  (1  br.);  Forton  (2  br.);  Laville 
(2  br.);  P.  Lomoine  (2  br.);  Nègre  (1  br.);  d'Orchymont  (3  br.). 
Total  :  5  volumes,  18  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  10  novembre  1912 

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Brochures  (de  moins  de  100  pages) -45.047 

Photographies  géologiques » 270 


\  diques. 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 

REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


QUARANTE-TROISIÈME    ANNEE 

M"  SÉRIK    —   -à"  ANNÉE 


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A    PARIS 

Chez   M.    Adrien   DOLLFUS,   3,   rue   Fresnel   (16') 


—  II  - 

TABLE    DES    MATIÈRES   DE    LA   XLIIP  ANNÉE 
(1913  —  V    Série  —  3^  Année) 


Falcoz  (L.)-  —  La  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers  (fin)  n"  505)...        1 
Lecointee  (G.)  et  D"'  Allix.  —  Les  formes  diverses  de  la  vie  dans  les  Faluns 
de    Touraine    (13°    suite)    :    Les    Foraminifères    (n°'    505,    506,    507,    avec 

10  fig.) 6,  29,      41 

LoiSELLE   (A.).   —  Notes  sur   la  biologie   de   quelques   Chalatogastra   (suite) 

(n"  505) 9 

ViRiEux  (J.).  —  Sur  le  Plancton  du  Lac  des  Settons  (n°  505,  avec  2  fig.) 14 

Martel  (H.).  —  Coquilles  do  Cancale.  Note  sur  les  Pectunnilus  glycijmeris 

Linné   (n"  505) 17 

Cotte  (J.).  —  Un  Oiseau  cécidophage,  la  Mésange  bleue  (n°  506) 21 

GouRY  (G.)  et  J.  GuiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Résédacées  (n"  506) 24 

Rabaud  (Etienne).  —  La  question  des  moyens  de  protection  (n°  507) 37 

Petitclerc   (Paul).   —  Note  sur  le  Bathonien  supérieur   (Bradfordien)   de 
Trésilley,    canton    de    Rioz    (Haute-Saône)    (n""    507,    508,    509,    510,    avec 

1  fig.) ; 47,  68,   77,       93 

Le  Brun  (P.).  —  Herborisations  dans  la  haute  vallée  du  Giffre,  aux  environs 

de   Sixt,  près  Saraoëns  (Haute-Saône)   (n<"  507,  508,   509) 53,  62,       86 

GouRY  (G.)  et  J.  GuiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Polygalées  (n"  508) 57 

Lacroix  (J.).  —  Etudes  entomologiques.  Quelques  anomalies  chez  les  Chry- 

sopidœ  (n"  508,   avec  4  fig.) 60 

Pictet  (Arnold).  —  Recherches  sur  les  couleurs  optiques  et  pigmentaires  chez 

les  Lépidoptères  (n°  509) 81 

AzAM  (Joseph).  —  Excursion  au  val  d'Eyne,  Pyrénées-Orientales  (Orthop- 
tères)   (n»   509) 84 

Lacroix  (J.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  France  (n°  510, 

511,   avec  4  fig.) 98,     105 

Villeneuve  (D''  J.).  —  Diptères  nouveaux  ou  intéressants  (n°  511,  avec  1  fig.).     111 
LoiSEL  (Gabriel).  —  Notes  sur  un  grès  pyriteux  provenant  des  falaises  de 

Sainte-Adresse  (n°  512,  avec  1  fig.) 117 

Chobaut   (D""  A.).   —  Les  Erehia   (Papillons  diurnes  d'altitude)   du   Mont 

Ventoux   (n°  512) 119 

Rabaud  (Etienne).  —  Notes  biologiques  sur  Balaninus  nucum  (n"  512) 124 

Virieux  (J.).  —  Sur  la  «  Galle  en  boutons  »  de  la  Cardamine  (n°  512,  avec 

1  fig.)   ' 126 

OBEETHiJR   (Charles).   —  Une   consultation   lépidoptérologique    (n°   513,    514, 

515,516) 133,  156,  163,     181 

DOLLFUS  (A.).  —  Mollusques  terrestres  trouvés  dans  une  fouille  romaine  à 

Lyons-la-Forêt  (Eure)   (n"  513) 136 

Laville  (A.).  —  Le  Didelphis  Guvieri  Fischer,  à  Sannois  (n°  513,  avec  7  fig.).     145 
DoLLFUS  (Gustave-F.).  —  La  Géologie  et  la  circulation  générale  des  eaux 
(n"  514) '. 149 


—  III  — 

Caziot  ('C').  —  A  propos  des  Hélix,  acuta,  harhara,  crenulata  et  conica  (n"  514, 

avec  1  fig.) 159 

Mansion  (J.)-  —  Les  larves  des  Diptères  vivent-elles  dans  le  formol  ?  (n"  515, 

516) 168,     193 

Crûs  (D'  a.).  —  Le  Sitaris  rufipes  Gory,  ses  mœurs,  son  évolution   (515, 

516) 173,     187 

SiÉPi  (D""  P.).  —  Nos  Hirondelles    Leur  diminution  (n°  516) 183 

Dautzenberg  (Ph.)  et  Durouchotjx.  —  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Saint- 

Malo  (n"'  514,  515,  516),  supplément  hors  texte  (pagination  spéciale)..     1  à      24 


Notes  spéciales  et  locales. 


LiENHART  (R.).  —  La  Phalène  hj'émale  (Cheimafolna  hrurnata  L.)  (n"  505) 19 

M.  L.  —  Les  habitats  du  Gui  (n°  505) 20 

Dupont  (L.).  —  Répartition  géographique  d'Araschina  Levana  (n"  hm) 20 

MoREAcr  (L.).  —  Question  à  propos  du  Hamster  (n°  505) 20 

L'Herbier  Gautier  (n°  505) 20 

Caziot  (C).  —  Note  sur  VHelix  Bnrcinnnensis  Bourg,  (n"  506) 35 

Halet  (Charles).  —  Note  sur  quelques  plantes  de  Moisdon-la-Rivière  (Loire- 
Inférieure)    (n°   506) 36 

J.  G.  —  Plantes  hâtives  et  plantes  retardataires  (n"- 507) 54 

Id.  —  Si/rphiis  bnlleafnx,  parasite  des  Aphis  brassirœ  (n°  507) 54 

Id.  —  Vitalité  chez  une  Guêpe  et  un  Lucane  (n"  507) 54 

Chapellier  (A.).  —  Larves  vivant  dans  le  formol  (n°  507) 55 

Gamkrelidze  (W.).  —  Sur  la  faune  des  troncs  de  peuplier.  —  Gnophomyia 

et  Miasfor  noiivmu.r  pour  la  France  (n°  507) 55 

Id.  —  Sur  les  parasites  du  Gnophomyia  tripudianx  Bergroth  (n°  507) 56 

Puzenat  (L.).  —  Institut  de  Bibliographie  scientifique  (n"  507) 56 

Ziegler  (P.).  —  Question  (sur  l'auteur  entomologique  Ziegler)  (n"  508) 72 

GouRY  (G.).  —  Anémone  nemorosa  L.   déformée  par  des  larves  de  Thrips 

(n"  50S,   avec   1  fig.) 73 

Smits  (Albert).  —  Fréquence  du  mélanisme  chez  les  Lépidoptères  du  Nord- 
Ouest  de  la  France  (n"  508) 73 

Id.  —  Répartition  géographique  d'Araschnia  Levana  (n°  508) 75 

Mansion  (J.).  —  Larves  vivant  dans  le  formol  (n°  .508) 76 

Souscription   pour   l'exécution   d'une   médaille   à  l'effigie   d'Emile   Maupas 

(n°  508) - 76 

Thierry-Mieg  (Paul).  —  Deux  variétés  nouvelles  du  Lijgœiis  familiaris  Fabr. 

(Hémiptères)    (n^  509) 91 

J.  G.  —  La  Ségestrie  perfide  et  sa  morsure  (n°  509) 91 

Liohtenstein  (Aug.).  —  Sur  les  mœurs  du  Dnleruss  trem.idus  Klg.  (n"  509)...  92 
Chobaut   (D""  a.).    —   Une   aberration   nouvelle   d'Brebia   Neoridas    Boisd. 

(Lépidoptère  Rhopalocère)    (n°  510) 103 


—  TV  — 

Parent  (O.).  —  Contribution  à  la  F;uino  dos  Dipt^rrs  du  Xord  dp  !a  France 

(n"  510) lOJ 

SiÉPi  (D""  P  ).  —  Adaptation  du  Gongyle  ocelle  au  territoire  do  Marseille 

(n"  511) 114 

Margiee  (E.).  —  T^  Zonifes  nh/irvs  dans  les  Albèi-es  (n"  511) 114 

An'drk  (Emile).  —  rotnmont  les  Musaraignes  peuvent  transporter  leurs  petits 

(n"  511) 116 

W.  G.  —  Quelques  qfuestions  scientifiques  vieilles  de  deux  mille  ans  et  plus 

(n°  511) IIG 

Appel  à  MM.  les  Entomologistes  de  tous  pays  (n°  511) 116 

J.  G.  —  Au.'î  Jeunes!  Indications  pratiques  pour  le  mois  d'Août  (n°  512),  de 

Septembre  (n"  513),  d'Octobre  (n"  51  1),  de  Novembre  (n°  515).     128,  145,  163,  178 

BuYSSON  (H.  l>u).  —  Ptinomorphus  imperinlis  L.  et  Pt.  ref/nh:!  Duft  (n"  512).  130 

Villeneuve  (D''  J.  —  Notes  d'un  Naturaliste  (n"  512) 130 

Id.  —  De  quelques  Tachinaires  à  grande  extension  géographique  (n°  512)....  131 

Id.  —  Vérité  au  delà,  erreur  en  deçà  (n"  512) 132 

Plantes  rares  aux  environs  de  Paris  (n°  512) 132 

Caziot  (C).  —  A  propos  d'une  nouvelle  variété  de  Pupn  ximili):  dans  le 

département  des  Alpes  Maritimes  (n"  513,  avec  1  fig.) 147 

Id.  —  Au  sujet  de  la  Limn^a  }ntmiU.<  (n"  513) 148 

D.  —  Dans  les  Alpes  (n"  514) 161 

SiÉPi  (D''  P.).  —  Mantispa  pariniin  en  Provence  (n°  514) 161 

Maegier  (E.).  —  'L'Hypnophiln  Boissyi  Dupuy  (n°  514) 162 

Chobaut  (D''  A.).  —  Apparition  hâtive  de  Getonia  aurain  L.  (n"  515) 177 

Thierry-Mieg    (Paul).    —   Notes    lépidoptérologiques    :    Description    d'une 

Géométride  nouvelle.  —  A  propos  du  Papilio,  var.  Miegii  Th.  W.  et  var. 

Feisthamelii  Dup.    (n"  515) 180 

DuFOUR  (G.).  —  Partiaxdus  Mnrmosi/ne  L.   (n°  516) 198 

Margier  (E.).  —  Pupa  endolirhn  Bourg.   (n°  516) 198 

Id.  —  Pupa  Farinexi  Des  Moul.,  dans  les  Alpes  (n°  516) 199 

Parent  (O.)    —  Dolichopus  campfopus,  nov.  spec.  (n°  516) 199 

Cottereau  (E)ie).  —  Captures  ornithologiques  dans  l'Aude  (n°  516) 200 

'Nécrologie.  —  D'  Séguin  (n°  505)  ;  Ed    Brabant  (n°  506)  ;  Jules  Desbrochers  des 

Loges  (n"  515)  ;  Ernest  Malinvaud  (n°  515). 
Echanrjes.  —  37  notes  d'échange  (sur  la  couverture). 


O  _v«*.  *"  Janvier  1913        —        V'  Série,  43«  Année  —  N»  505  ^j^^^  O 

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LA  FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE   D'HISTOIRE  NATURELLE 


->-?•-?- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16') 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"°  janvier 

(au  lieu  du  1«'  novembre) 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


u 


1913 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Capitaine  (Louis).  —  Contribution  à  l'étude  morphologique  des  graines  de 
Légumineuses  (thèse),  in-8°,  443  p.  et  planches.  —  Paris,  Emile  Larose. 

Caussin.  —  Flore  des  Tourbières  du  département  de  la  Somme,  in-8°,  307  p.  avec 
carte  et  planches.  —  Mayenne,  imp.  C.  Colin. 

Delaruelle.  —  Houillères  :  Nord,  Pas-de-Calais  et  Belgique.  Notices,  cartes,  etc., 
in-8°,  196  p.  —  Lens,  chez  l'auteur. 

Faure  (Charles).  —  Sur  le  développement  structural  de  la  langue  et  sur  le  tractus 
thyréoglosse  chez  l'Homme  (thèse),  in-8°,  73  p.  avec  fig.  et  planches.  —  Toulouse, 
C.  Dirion.  —  5  fr. 

Fraysse  (A.).  — -Eléments  d'histoire  naturelle  (programmes  de  1909,  enseigne- 
ment primaire),  in-16,  314  p.  et  404  fig.  —  Paris,  Hachette.  —  2  fr. 

GoDFROY  (R.-E.).  —  Deuxième  expédition  antarctique  française  commandée  par 
le  D''  Jean  Charcot.  Etude  sur  les  Marées,  in-4°,  5  p.  avec  carte,  fig.  et  planche.  — 
Paris,  Masson. 

Lalou  (Socrate).  —  Recherche  sur  la  sécrétine  et  le  mécanisme  de  la  sécrétion 
pancréatique  (thèse),  in-S°,  iv-95  p.  et  fig.  —  Paris,  Hermann. 

Malkat  (A.).  —  Histoire  des  Eaux  minérales'de  Vichy,  t.  II,  2*  fascicule,  pp.  125- 
538,  in-8°  carré.  —  Paris,  Steinheil.  —  10  fr. 

Pedon  (J.).  —  Le  Plateau  de  Millevaches,  in-8°,  66  p.  et  1  carte.  —  Limoges, 
Ducourtieux. 


1<='  Janvier  1913 


V'  Série,  43=  Année 


N°  505 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


LA  RECHERCHE  DES  ARTHROPODES  DANS  LES  TERRIERS 

{Fin) 


Afin  de  donner  une  idée  de  la  faunule  commensale  du  terrier  de  la  taupe, 
voici  l'énuméralion  des  Arllu'u|)odes  contenus  dans  les  nids  (jue  m'ont  pro- 
curés mes  recherches  aux  (unirons  de  \ienne  en  Dauphiné  au  cours  de 
l'hiver  1911-1912. 

Les  caractères  gras  désignent  les  espèces  pholéobies,  les  caractères  ita- 
liques, les  espèces  pholéophiles;  les  caractères  ordinaires,  les  pholéoxènes. 

COLÉOPTÈRES 


Carabid^ 

iîcmbidinm    lampros   v.    properans 

Sleph. 
Tacliys  bistriatus  Duft. 
Trechus  4-striatus  Schrnk. 
Hadister  bipustulatus  F. 
itphonus  maculicornis  Duft. 
Amai'a  familiaris  Duft. 
Stomis  pumicatus  Panz. 
Agonum  dorsale  Pont. 
Demetrias  atricapillus  L. 

Staphylimd.e 

Protinus  ovalis  Steph. 
Xylodromus  afRnis  Gerh. 
Uxylelus  sculpturatus  Grav. 

—  Saulciji  Pand. 

—  tetracarinatus  Block. 
Slenus  brunnipes  Sleph. 

—  picipes  Steph. 
Astenus  angustatus  Payk. 
Meilon  ripicola  Kr. 

—  bicnlor  01. 

—  melanocephahix  F. 

—  jusciilus  3Iannh. 
Xantholinus  linearis  01. 
Philnnthus  varius  Gvll. 


Philonthus  spermophili  Gangib. 
Qucdius  ocliiipennis  Mén. 

—  ochripennis    v.    nigrocœ  - 

rulciis  Rey. 

—  talparum  Dev. 
Uoti'rops  prxria  Fr. 
Jiryocharis  analis  Payk. 
Mycetoporus  brunneus  v.  longulus 

Mannh. 
Tachyporus  nitidulus  F. 
Falagria  oliscura  Grav. 
Atiieta  triangulum  Kr. 
angustula  Gyll. 

—  (i»riu\licriUis  Thoms. 
— •     paradoxa  Dey. 

Amischa  arata  Rey. 
Astilbus  canaliculatus  F. 
Oxypoda  ferruginea  Er. 
Oxypoda  longipes  Rey. 
Aleochaia  s|iarsa  Heer. 
—        spadicea  Er. 

PSELAPHID.E 

lîylliiHus  macropalpus  Aube. 

SCYDM^ENID.E 
lialiisodes  oculatus  Aube. 


Falcoz.  —  La  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers. 


SiLl'IllKK 

Leplinus  lestaceus  Miill. 
Choleca  cistebiUtr.s  Frol. 

—       SInniii  liiis. 
r«/ii/»v  ti'Kjritn-  Kl'. 
I'l(»naiih(i<jii'<  ■seririitiis  Oliautl. 

Triciiopterygid^ 

Tiichopleryx  gi-andicollis  Maerkel. 

IIlSTERID.E 

Hister  marginatus  Er. 
Onthophilus  sulcatus  Forst. 

NlTIDlLID.E 

Epiinra  melinu  Er.  (1). 
Hliiziipliagiis  peiforatus  Er. 

CUCL'JID.E 
Silvanus  biilenlatus  F. 


CRYl'TOPHAGIDiE 

Henoticus  serralus  Gyll. 
(.'ryptophofpis   disthujuendus  Slrm. 
—  punclipetinis  liris. 

LaïIIRIDIIDvE 

Gorticaria  liiincalolla  Maiinli. 

CURCLLIONID^E 

.Sciapliilus  aspeialus  Bonsd. 
barypilhes  arajieformis  Sclir. 
Silona  lineatus  L. 
Apion  trifolii  L. 
—     pisi  F. 

SCAR.\B^ID^ 

A|)liodias  distinctus  MûU. 
Uxyomus  silvestris  Scop. 


DIPTERES 


Lycoriid.e 

Ijjciiria  iSciara)  nltidicoUis  Meig. 

—  —      nervosa  Meig. 

Cypselid.e 

Liinosina  retracta  Roud. 

—  nifens  Stenh. 


Phorid.e 

l'hnra  caliginosa  Meig. 
Aphiochxta  rulipes  Meig. 

Heleomyzid,e 

Œcothea  îenestralis  Fa  il.  (i) 


APHANIPTERES 

PULICID.E 

Hystrichopsilla  talpae  Ciui.  Ctenophtalmus  assimilis  Tasch. 


Formicid.e. 

Foiiiiica  rufibarljis  Fajjr. 
Lasius  flaviis  Fabi". 
Poiiei-a  conliacta  Latr. 


HYMENOPTERES 


Myiiuecina  Latieillei  Ciirt. 
Telraiaoï'ium  caespituni  L. 
S()ieno|)sis  fugftx  Latr. 
Hyménoptères  parasites  :  sp.  ? 


(1)  La  présence  fréquente  d'Epurxa  melina  Er.,  œstiva  L.,  depvcssa  Gyll.,  dans  le  terrier 
de  la  taupe,  présence  signalée  par  différents  auteurs  (Heànemann,  Haars,  3oy,  .Sainte-Claire 
Deville)  semblerait  indiquer  chez  ces  espèces  des  tendances  au  conimensalisme.  11  est  inté- 
ressant de  noter  des  tendances  analogues,  bien  que  dans  un  milieu  différent  chez  une 
espèce  appart<?nant  au  même  genre  :  EpuTsea  annustata  Er.,  signalée  par  Walker  (Ent. 
M.  Mag..  1906)  dans  les  galeries  de  Trypodcndron  domeslicum  L.,  et  par  Fowler  [Brit. 
Coleoptera]  dans  celles  de  Xyloterus-  lineatus  01. 

(2)  Plusieurs  espèces  de  Leria,  genre  très  voisin  du  genre  i)Ecolhea,  ont  des  mœurs  plioléo- 
philes  :  L.  cuniculoium  fi.  D.  vit  dans  les  terriers  de  lapin,  en  France;  L.  subterranca  R.  D. 
dans  les  galeries  de  lu  taupe,  également  en  France,  et  L.  pecl.inata  Lœw.  dans  le  nid  du 
rat  des  prairies,  en  .Amérique  du  Ncrd.  (M.  Bezzi  :  Ulteriori  nolizie  suUa  Ditterofauna  délie 
caverne,  .•l(ii  délia  Società  llaliana  di   Scienzc  Maturali,  vol.  XLVI,  1907.) 


Fai.coz.  —  La  recherchp  des  Ai'tfiropodes  dans  les  tenicrs. 


Lepidocyitus  pusilliis  L. 


THYSANOURES 

Japij.r  soUfugus  Ilalid. 

ARACHNIDES 


Chelifei'  [ilialni-atus  E.  Simon. 
Chtiiiiiiis  Hayi  \,.  Korh. 

Aiur.iiMD.K 

Aniaunihiiis  Eibei'i  Keyserling. 
Harpactes  Hninbergi  Scop. 
Pedannstcthiis  lividiis  Blark. 
Porrhoiiia  pyLCiiufuiii  Olark. 
Micronicla  sp.  ? 

Lrj)ht!iphii)iles  ahitachis  E.  Simon. 
Linypiiia  sp.  ? 


Pachygnatha  Degeeri  Sund. 
Oxyptila  tnix  Hlack. 
(;iui)iona  palliduia  Çlei'ck. 
Micaria  pulicaria  Sund. 
Hahiiia  nava  lilark. 
l'Iiiuioliliius  nigi'inus  E.  Sim. 

Ar.VRIN.K 

Haemogamasus  hirsutus  Berlese. 
Gamasus  magnus  Ki". 


MYRIAPODES 


Chilopod.î: 


Lillioliiiis  forllcatus  L. 

calcaraiiis  L.  Koch. 

—  crassipes  C.  Koch. 

—  Diiboscqiii  Rnil. 

—  sp.  ? 
Cryptops  iiortensis  Leach. 
Genpliiliis  longicornis  Leacii. 


Ciinopodes  linearis  C.  Koch. 
Schendyla  nemorensis  C.  Koch. 

DlI'LOPOD.E 

Brachydesmus  superus  Latz. 
Polydesmus  complanatus  L. 

—  subintoger  Latz. 

—  ?  coriaceiis  Por. 
Microbrachvuhis  littoralis. 


Musaraigne.  —  La  musaraigne  ne  creuse  pas  elle-même  de  terrier,  elle 
loge  onlinaii-i'iaent  dans  les  trous  abandonnés  de  campagnol  ou  de  taupe. 
C'est  en  fouillant  le  terrier  de  ces  animaux  qu'on  peut  quelquefois  rencontrer 
par  hasard  un  nid  de  musaraigne.  L'n  de  ceux-ci,  (]ue  j'ai  trouvé  en  mai 
dernier  contenait  seulement,  à  part  les  puces  et  les  acariens,  quelques 
Coléoptères  dont  un  seul  à  monirs  pholéophiles  :  Helernps  prœria  Er. 

Il  est  à  remanpier  que  cel  insecte,  sans  être  un  habitant  exclusif  des 
terriers,  en  est  cependant  un  des  hôtes  les  plus  fréquents.  .Je  l'ai  régulière- 
ment rencontré  dans  tous  les  gîtes  de  Mammifères  que  j'ai  fouillés.  11  existe 
toujours  en  grand  nombre  dans  les  nids  de  taupe. 

Lapin  de  garenne.  —  L'intéiieur  du  teirier  de  lapin  est  formé  d'un  laby- 
riulhi'  de  galeries  |)énéli'aid  si  |)rof(indément  dans  le  sol  (1)  qu'on  ne  peut 
songei-  à  en  explorei'  l'inléiieur  à  moins  d'un  travail  de  fouille  ti'ès  long  et 
très  pénible.  La  méthode  la  plus  pratique  pour  se  procurer  les  insectes  qui 
y  vivent  consiste  dans  l'emploi  de  pièges,  lesquels  peuvent  être  des  boîtes  en 
fer-blanc  renfermant  des  morceaux  de  peau  de  lapin,  fromage,  excré- 
ments, etc.  (les  peaux  de  lapin  donnent  les  meilleurs  résultats).  Ces  boîtes 
sont  placées  à  l'entrée  des  teriiers  et  complètement  enterrées,  le  couvercle 
percé  de  trous  étant  seul  sur  le  plan  du  sol. 

Ce  procédé  a  été  employé  avec  succès  plusieurs  hivers  de  suite  dans  les 
environs  de  Soissons.  par  M.  de  Buffévent,  qui  a  bien  voulu  me  communiquer 
les  détails  qui  précèdent  ainsi  que  la  liste  des  Coléoptères  qu'il  a  capturés 
par  ce  moyen. 


(1)  Le  terrlex  spéciul  creusé  par  la  femelle  pour  y  meltre  bas  est  bien  moins  profond. 
Sa  profondeur  ne  dépasse  pas  un  mètre. 


Falcoz.  —  La  recherche  des  Arthropodes  dans  les  terriers. 


Voici  celle  liste  : 

Oxjpotia  spectabilis  Miiik. 

—  lividiiiciiiiis  Sl(^|i!i. 

—  \iU.at;i  Mark. 
Microglossa  picipcnnis  C.yil. 
Aleocliara  curliila  Gœze. 

—  mœrens  (lyll. 
cuniculorum  Ki-. 

Atheta  triangulum  Ivi . 
Zyras  l'imesla  (Irav. 

—  iiiinieralis  (Irav. 

—  cofîiiala  Mark. 

—  liinhîila  l'jiyk. 
Tachinus  Iniincialis  Ciiiiv. 

—  riiri|)es  Des?. 

—  siil)terraneiis  1^. 
l'Iiildiilliiis  a'n('u.s  Rossi. 

—  chalceiis  Stepli. 

—  Carbon  a  lin  s  ('ly!!. 

—  ci'pliitlotes  Grav. 
Quediiis  longicornis  Kr. 

—  (ichripenuis  W'n. 
■ —       fulgi(lu.s  F. 

—  liiicliis  Payk. 
C(ipi'<i})fiiliis  slnatiilits  F. 
Protinus  ovaiis  Steph. 

brachypterus  F. 
PhyUodrepa  pi/gimea  Payk. 
Omaliuiii  riviilare  Payk. 

—  ca?sum  Grav. 

—  raUdum  Kr. 
Lalliriineiim     melanoceiiluiliiiii     II!. 

Campagnol.  • —  Le  caiiipagnoi  est  exln'memenl  coninuin  certaines  années 
dans  les  champs  cultivés  cl  sa  piiilulatioii  est.  souvent  telle  qu'il  devient  un 
véritable  fléau  pour  l'agriculture.  Ce  rongeur  se  creuse  une  demeure  souter- 
raine peu  profonde  qui  communique  avec  l'extérieur  par  plusieurs  couloirs. 
Pour  (b'Ierr-er  le  nid.  il  suffit  de  creuser  avec  une  pioche,  nprès  avoir  eu  soin 
(riiilriidniie  dans  la  galerie  une  baguette  flexible,  afin  de  ne  pas  s'écarter  de 
la  bonne  dii-ection. 

Si  on  a  l'occasion  de  suivre,  en  autonme,  un  laboureur  dans  un  champ 
infesté  par  les  campagnols,  on  peut  ainsi  se  procurer  facilement  les  nids 
déferrés  par  la  charrue. 

Le  terrier  du  campagnol  n'est  pas  habité  en  hiver,  cet  animal  l'abandonnant 
pour  se  retirer  près  des  habitatinns,  dans  les  caves,  celliers,  écuries,  etc.; 
au.ssi  la  faunule  commensale  qu'on  y  rencontre  est-elle  généralement  peu 
riche. 

Dans  les  nids  que  j'ai  trouvés  l'automne  dernier  dans  les  environs  de 
Vienne,  j'ai  rencontré  les  espèces  de  Coléoptères  suivantes  : 

Atheta  triangulum  Kr.  Oxytehis  sculptnratus  Grav. 

Helerojis-  pneria  \\v.  Onthophilus  sulcatus  Forst. 

Medon  fuscidiis  Mann.  Cryptophagus  dentalus  Herbst. 

11  «e  s'y  trouvait  aucun  Diptère. 


Lathrimeiuii  uiiicolor  Marsli. 
Choiera  otdovija  Lati'. 

—  spadicea  Slurus. 

—  cisteloides  Frôl. 

—  agilis  III. 

N argus  veln.r  Spence. 

—  W'itkuii  Spence. 

—  .\iiis(iln)ii,iii(les  Spence. 
Seiodrejxi  depressa  Mnrray. 

—  alpina  Gyll. 

—  Watsoni  Spence. 
Ca-lops  ])icipes  F. 

— ■       nigrirans  Spence. 

—  [idigiiinsiis  El'. 

—  Kirbiii  Spence. 

—  neglectus  Kr. 

—  trislis  Panz. 

• —      cliriisnineloides  Panz. 
Ptomaphagus  rariicoiiris  Rosh. 

—  sericeus  Panz. 

—  sericatus  Chaud. 
Necrophorus  humator  Gn^ze. 
Agyries  bicolor  Lap. 
Cryptophagus  umbratus  l'.r. 
Hister  cada\erinus  llollm. 

—  unicolor  L. 
Sapi'inus  defersus  fil. 
Onthophilus  sulcatus  Foi  st. 
Aphodius  oblileralus  Panz. 

—  contaminatus  Ilerbst. 


Falcoz.  —  Ln  reclu'rchc  des  ArUiropodes  dans  les  terriers.  5 

Marmotte.  —  Nous  ne  possédons  aucun  renseignement  concernant  la 
faune  commensale  du  gîte  do  la  Marniolle  dos  Alpos.  II  n'est  pas  douteux 
que  cet  liahitat  ne  soit  i)oupié  par  des  espèces  fort  intéressantes,  peut-être 
même  encore  inconnues. 

Une  récente  exploration  du  massif  du  mont  fîuet  (Ilaute-Savoie),  entreprise 
dans  le  but  de  fouiller  les  |eri-iers  de  maiinolles  assez  nombix'uscs  encore 
dans  cette  région,  m'a  déiiumlré  que.  ainsi  que  pour  les  autres  mammifères, 
les  recherches  pratiquées  dui'ant  l'été  ne  fournissaient  aucun  résultat.  Je  me 
propose  de  reprendre  mes  investigations  en  automne  ou  au  pi'emier  printemps 
Itendant  la  période  du  sommeil  hibernal  de  ces  animaux. 

Il  existe  en  Russie  une  espèce  de  Marmotte  {Airtomiis  bobac  Gmel.)  très 
\oisiiie  de  l;i  Marnidlle  des  Alpes.  Ses  galeries  ont  été  fouillées  et  on  y  a 
déeouvei-t  en  1000  un  AplunUiis  spécial  et  foit  intéi-essajit  :  A.  rolundan- 
ijiihis  U(^ilt. 

Blaireau.  —  Cet  animal  n'est  pas  rare  dans  certaines  régions  boisées.  Il 
creuse  des  terriers  qu'en  rai.son  de  leur  profondeur  et  de  leurs  sinuosités  il 
est  toujours  très  difficile,  pour  ne  pas  dire  impossible,  de  fouiller.  Le  procédé 
indiqué  pour  les  terriers  de  lapins  peut  s'employer  avantageusement.  Un 
moyen  qui  m'a  souvent  très  bien  réussi  consiste  à  racler  le  sol  du  couloir 
avec  une  raclette  en  bois  à  très  long  manche  et  à  ramener  à  l'extérieur  les 
feuilles  sèches  et  les  détritus  qui  y  sont  accumulées.  Lorsque  le'  gîte  n'est 
pas  situé  à  une  trop  grande  profondeur,  le  tamisage  de  ces  matériaux  pro- 
cure une  récolte  assez  abondante.  C'est  ainsi  qu'au  mois  de  mars  dernier 
j'ai  capturé  dans  un  terrier  les  espèces  suivantes  : 

Coléoptères. 

Aleochara  cuniculorum  Kr.  Protinus  brachyptei'us  F. 

Allii'ld  nifiriciymis  Thoms.  (1).  Othius  punctulatus  Gœze. 

—     triangulum  Kr.  Xaniholinus  linearis  01. 

Ocalea  pirata  Stepli.  JMomaphagus  sericatus  Chaud. 

Helerops  pnvvia  Er.  Gatops  alpinus  Gyll. 

Diptères. 

L,(/r<)/-m-sp.  ?  Œcothea  fenestralis  Fall.  (2). 

J'ai  trouvé  un  cocon  soyeux  ayant  très  probablement  abrité  une  nymphe 
de  Sciophila. 

Acariens. 

Gamasus  crassipes  Kr. 

On  peut  appliquer  aux  autres  carnivores  à  résidence  souterraine  (Henard, 
Belette,  etc.)  les  mêmes  procédés  de  recherches  que  pour  le  Blaireau. 

Vienne  (Isère).  L.  Falcoz. 

(I)  Cette  espèce  est  également  nidicole  et  xéiiophile.  M.  Joy  l'a  capturée  à  Bradfied,  dans 
des  niclioirs  artificiels  habités  par  des  étourneaiix  (Enlom.  Mont.  Magaz.,  1906.  p.  198)  et 
Rouget  l'a  trouvée  autrefois  aux  environs  de  Dijon  au  bas  d'un  nid  de  \'cspa  crabro  L. 
(Rouget,  Coléoptères  parasites  des   Vespides,   Dijon,   1873). 

(8)  Un  individu  d'Œrolhea  lenestraiis  avait  le  corps  entièrement  recouvert  d'IIistiostoma 
muscarum  L.  à  l'étal  de  nymptie  hypopiale. 


6       G.  Lecointre  et  D^\^LIX. ■—  FomniinilÈrcs  des  Fahins  de  Tonraine. 
LES  FORMES  DIVERSES  DE  LA  VIE 

DANS  LES   FALDNS  DE  TODRAINE 

{Treizième  suite) 


LES    lORAMINIFÈRES 


M"""  l;i  Citinlcsse  Lecoiiilii'.  dans  son  (Hniafj^e  »  Les  Faluns  de  Tonraine  "(I), 
cite  seiilenient  7  genres  de  Furaniiiufèi-es.  M.  le  docteur  Ailix,  (jui  a  eu 
l'anial)iiité  de  vouloir  Ijien  enlre|irciidre  leur  (Mude,  se  doutant  que  les  Fora- 
iiiiiufiM'cs  devaient  èli'e  bien  plus  uoud)reu\  dans  les  Faluns,  la  pria  de  lui 
envoyer  des  sables  bruts  dans  le  but  d'y  effectuer  des  reciierches  person- 
nelles. En  appliquant  son  procédé  du  flottage  décrit  à  propos  des  Oslracodes 
(Feuille  des  Jeunes  NdhiraJistes,  ["  novembre  1908),  il  a  pu  en  réunir 
58  espèces  se  réparlissant  entre  28  genres. 

Je  lui  laisse  la  parole  pour  les  décrire. 

Georges  Lecointre. 


'o'- 


Famille  des  Miliolidés. 

Spirolocl-lina  dilatata  d'Orb. 

Spirolnriilinn  dilntala  d'Orb.,  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  271.  pi.  \\  I, 
fig.  16-18. 

Coquille  ovale,  conqjriiuée,  lisse,  également  obtuse  à  ses  extrémités, 
tronquée  carrément  au  pourtour,  loges  arquées,  égales  en  largeur  sur  toute 
leur  longueur,  carrées,  à  angle  saillant  au  dehors  et  sur  les  côtés.  Ouver'- 
lure  ronde  avec  dent  simple,  étroite.  Voisine  du  S.  depressa,  actuellement 
vivante.  C'est  ici  la  seule  espèce  du  genre,  et  elle  est  très  constante  dans 
sa  forme,  tandis  que  Terquem  en  décrit  Ki  espèces  pour  l'Eocène  pai-isien. 

Longueur  1  mm.  .3,  largeur  1  mm. 

Assez  rare.  Manthelan.  Snint-Epain. 

lilLOCl'LIXA,  sp. 

.le  m'abstiens  de  mettre  un  nom  spécifiipic  pinii-  (]U('liiues  rai-es  exeni- 
lilaires  biisés.  Schlumberger  a  moidré  la  nécessité  de  faire  des  couiies  pour 
bien  établir  l'espèce  des  biloculines  dont  les  individus  extérieurement  sem- 
blables  diffèrent  par  la  disposition  des  premières  loges.  Celles  de  Manthelan 
se  i-aitpoi'lri-ai('id  l'cpendant  bien  |iar  leur  foime  extérieure  à  la  /?.  rhifievs 
Lamk. 

Triloculina  infI;\ta  d'Orb. 

Trilnndinn  iii[liif(i  d'Orb.,  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  278,  pi.  XVII,  fig.  13-l.'i. 
injlala    Teiquem.    Foramin.    plioc.    de    Rhodes,    p.    .')6,    pi.    V, 
fig.  Ifi-lS. 
Coquille  ovoïde,  renflée,  lisse,  tronquée  en  avant,  arrondie  en  arrièi-c  et 
sur  le  pourtour,  loges  arquées,  renflées.  Ouverture  ovale  allongée  avec  dent 
simple. 
Longueur  0  mm.  8,  largeur  0  mm.  S. 
Très  rare.  Ferrière-l'Arcon.  Paulmy. 

(1)  Tours  :  Marne,  1008. 


Cl.  Kecointiîe  et  H'Ai.mx.-    l-'iifamiiii/rrcs  des  ralims  de  Tourainc.        1 

TllILOCl  LI.W   L.K\I(;\T\   (l'(»lb. 

TrildCiiHiui  livriijula  d'dili.,  Table  iiiélliud.,  \>.  KM-,  n°  l.'i;  pi.  inéd.,  pi.  1\, 
II"  lo.  — 

—  hri-itjdlu  Teii}.,   roiaiiiiii.   du  plioc.   de  Kliodes,    p.   57,    pi.   V, 

liy.  2{)-2[,  el  Foiaiu.  tic  l'Igor,  des  envir.  de  l'aris,  p.  ItlS, 

pï.  Wll.  lig.  22-23. 
(loipiille  u\ale  (ihkiiigue,  lisse,  arroiidii'  en  an-iére  et  sui-  le  puurUiiir,  luges 
alldiigées,  peu  aiipii'es.  Ouverture  élruile  a\ee  denl  lanielleuse. 
Ldiigueui-  I  unii..   largeur  (I  mm.  o. 
Très  rare.  Sainl-E|)aiH,   l'aulmy. 

TaiI.dCLLI.W  TRIGOiMILA  dUrb. 

rrilociiHiKi  lri()iiiinlii  d'Orb.,  Table  im'lhod.,   p.    133,   m"  1;  pi.  inéd.,  i)l.  I, 
11"  1,  mod.  !)3;  l'rudrume,   t.  Il,   p.  40'J. 

—  trujonula  Terq.,  Foram.  de  l'Eoeèiie  des  envii-.  de  l'aris,  p.  IG.j, 

pi.  X\  II,  lig.  3. 

—  triyuuulu  Terq.,  Forain,  du  l'Iiueène  de  Rhodes,  p.  o6. 

Coquille  cordifoinie,  nionlrant  exlérieurenient  et  très  nettement  3  loges, 
arrondie  en  avant,  i-étrécie  en  ai-rière,  à  eoupe  ti-ansversale  trigone,  à  angles 
subaigus.  Loges  droites,  convexes,  sutures  subplanes.  Ouverture  oi'biculaire 
munie  d'une  dent  simple.  C'est  une  des  plus  communes  dans  le  calcaire 
grossier  parisien.  Dans  les  Faluns,  je  n'ai  ti'ouvé  que  quelques  rares  et  jeunes 
individus  dont  plusieuis  muni.~.  d'un  appendice  à  la  partie  postérieure. 

QUINQUELOCULINA  STRIATA  d'Orb. 

nuiiiiiiifldciiliiKi  ■^Irialii  d'Orb.,  Table  métb.,  p.  13-5,   n°  4;  pi.  inéd.,  pi.  1, 
lig.  1;  Prodrome,  t.  11,  p.  49. 

—  slridlu  Terquem,  For.  de  l'Eoc.  des  envir.  de  Paris,  p.  184, 

pi.  XX,  lig.  10  à  12. 

Coquille  ovoïde,  obtuse,  arrondie  sur  le  dos,  loges  un  peu  arquées,  ornées 
de  côtes  égales  aux  intervalles.  Ouverture  orbiculaire  munie  d'une  dent 
coui'te.  Je  la  rapproche  de  celle  que  Tei-(]uem  a  décrite  sous  ce  nom,  quoi 
(pi'elle  ail  les  côtes  plus  grosses  et  les  loges  moins  i-enllées. 

Longueui-  1  mm.  5,  largeur  1)  mm.  S. 

l'aulmy,  deux  individus. 

oiiXQiELoci  i.i.NA  l!on:\>A  d'Orb. 

QiiiiKjnchiriiliiKi  lliiiieana  d'Orb.,   Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  293,   pi.  XIX, 
hg.  7-9. 

—  Boueunu  Tei-quem.  Foram.  de  la  plage  de  Uunkerque,  p.  84, 

pi.  Xil,  hg.  1. 

Coquille  ovoïde  globuleuse,  à  loges  ari-ondies  et  renllées,  munie  de  côtes 
assez  fortes,  bouche  ovale  avec  dent  simple.  Elle  dilîère  un  peu  du  type 
de  d'Orbigny  par  la  bouche  n;oins  arrondie  et  les  côtes  moins  fortes. 

Longueur  0  mm.  8,  lai'geur  0  nun.  5. 

Manthelan,  un  seul  exemplaire. 

QUINQUELOCULINA  Ferussaci  d'Orb. 
Fig.  1. 

Quinqueloculina  Ferussaci  d'Orb.,  Table  méth.,  p.  301,  n°  18. 

Je  rapporte  à  cette  espèce  une  coquille  ovoïde  oblongue  à  contour  anguleux 
très  irrégulier,  légèrement  lugueuse,  montrant  peu  distinctement  sur  une 


8       n.  Lecointue  cl  D'AijJx.-    Faraminilùros  des  Faluns  de  Toiiraine. 

face  '.i  loges,  sur  r;iiilfi'  .'t  ou  ï  lo^'cs  lurlciiicnl  carrnrM's.  Oincrluii'  l'ii  IViilc 
all()iii,'t''i'  iiiuiiii'  (l'une  deiil  laiiielleiise.  Sa  loirue  iiiM'giilière  la  rend  variable, 
mais  la  loi-iiie  large  el  l»ieari''nr'e  de  la  Idge  dorsale  est  ce  qui  la  l'ail  distiii- 
giiei'  l'acileiiieiil  de  lotîtes  les  autres  espèces  des  l'aluus.  lierllieliu  la  elle  à 
Pornichel,  mais  n'a  pas  domié  tle  ligure. 

l.ongueur  1  mm.,  largeur  0  mm.  .'}. 

Assez  rare.  Maidlielaii,   Sainl-llpaiii. 

ni'iNQi'Ei,(t(.i;LiN\  Akm;iii\\\  d'drh. 

(Jiiui<iiu'l(iculinii  Miiieriunud'iUii.,  Korani.  leil.  de  \  ieime,  p.  2*J0,  pi.  XVlll, 
lig.  16-21. 
—  Akncriand  Ter(]uem,  Kor.  de  la  jilage  de  l)unk(Mipi(',  p.  si, 

pi.  xii,  lig.  :;. 

(luipiille  ovale  oliluse,  lisse,  moiilranl  sur  une  face  plaie  3  loges,  sur  l'aulre 
face  anguleuse  4  loges,  la  dernière  dépassant  un  peu  l'exlrémilé  supérieure 
de  la  coquille.  Bouelie  ronde  avec  deni  coui-te  et  hilurquée. 

Longueur  I  mm.,  lai'geui-  0  mm.  ."i. 

Assez  coiuMMUie  dans  pres(pic  loulcs  les  localités. 

UUINQUELOCULI.W    \1\M;IU\\\   d'drli. 

(hiiiniuelocuUna  MayeriaiKi  d'drh..  l''oiam.  Irrl.  de  Vienne,  p.  287,  pi.  X\  III. 
lig.  1-3. 

(;o(piille  oblongue,  lisse,  à  contour  ai'rondi,  inonLranl  sur  une  face  3  loges, 
sur  l'autre  face  4  loges  allongées  et  lui  peu  arquées.  Bouche  petite,  ovale 
avec  dent  simple. 

Longueur  0  mm.  8,  largeur  0  mm.  ;!. 

Assez  commun  parlout. 


FIG.  1.  Fld  2. 

QuiiKiiiihiculinu  Forussacl.        Teililarid  viiiicifainiis. 


FiG    3. 

Plssdiiiia  piimlatn. 


QuiNQi]ELOCULiN.\  Trigonula  Terquem. 

Oiiiiiiiiicloculiiin  tviqninila  Terquem,  For.  de  la  plage  de  Dunkerque,  p.  84, 
|d.  XII,  fig.  4. 
Coiiuille   suhglobuleuse,    lisse,    transversalement   trigone,    obtuse   sur  le 
pourtour,  aplatie  en  dessous,  anguleuse  en  dessus,  formée  de  loges  arquées; 
sur  une  face  loge  médiane  très  élevée,  sui-  l'autre  face  loges  rentlées.  Ouver- 
tin-e  très  petite  munie  d'une  dent  simple  et  droite. 
Longueur  à  peu  piès  égale  à  la  largeur  0  mm.  8. 
Très  coumiune  partout. 

l)--  Atj.ix. 
(A  nuici'c). 


A.  LoisKlJ.r,.        Sur  la  liiiitiKi'ir  ilr  (iiirliiucs  Chalaslmiaslrn. 

NOTES  SUR  LA  BIOLOGIE  DE  QUELQUES  '*  CHALASTOGASTRA  " 

(Siijlc). 


Cbnbi'.v  httm  h.  —  Los  lai'ves  de  cv[\o  tcntliii'dc  se  Iroiivent  sur  les  Saules 
et  iloivenL  èLie  faciles  à  coniuiKlre  avec  celles  de  Clinhc.v  cupicuj  Konow, 
car  ce  dernier  auteur,  dans  son  Analylische  UcbiTsichl  der  Larven,  p.  42, 
n°'  247  et  248,  après  avoir  donné  les  caractères  dislincUls  des  deux  espèces, 
a  fait  changei'  vnpvvx  en  hiica  et  Mm  en  caprex.  Ur,  celles  que  j'ai  élevées 
nie  pai-aissaient  si  bien  se  lappoitei-  à  la  descfiption  liguianl  sous  le  n°  248, 
(jue  j'attendais  avec  impatience  un  Cinibc.i  i:(ii)rc:v,  non  signalé  encore  en 
France,  je  crois,  niiiis  qui  ne  venait  jamais,  mes  élevages  ne  réussissant  pas, 
quand  enlin  le  II  mai  a|)parut  un  Ciinbcx  luUta  Q,  provenant  d'une  larve 
recueillie,  sur  Salix  fratj'iUs,  le  27  juillet  de  l'année  précédente  et  qui  avait 
fait  son  cocon  à  la  sui-face  de  la  lei'i-e  le  9  août. 

Il  me  paraît  donc,  sauf  erreur,  (pie  la  correction  faite  par  Konow  n'avait 
[tas  sa  raison  d'être. 

IlllbiUima  f)Ludi.s  L.  —  A  [ilusieurs  reprises  j'ai  teiilé  l'élevage  des  larves 
de  cette  espèce  que  je  trouve  généralement,  soit  sur  les  rosiers  cultivés  dans 
les  jardins,  soit  sur  les  églantiers,  vers  la  mi-juillet  et  qui  s'enterrent  avant 
la  lin  du  mois;  en  lillt,  année  exceiilionnellement  chaude,  j'en  ai  récolté  dès 
le  22  juin,  (pii  se  sont  enterrées  le  10  juillet. 

J'ai  d'abord  eu  beaucoup  d'insuccès;  j'obtenais  des  diptères  parasites  qui 
sortaient  au  mois  d'août,  ou  les  larves  mouraient  dans  le  cocon  sans  se  trans- 
former; enfin  j'ai  liai  par  avoir  deux  imago  Q  les  11  et  13  mai  de  l'année 
suivante. 

Il  n'y  a  donc  (piime  g{'néralioii  par  an,  du  moins  en  Normandie. 

Cette  Hylotome  ressemble  beaucoup,  sous  sa  forme  parfaite,  à  H.  cœru- 
lescens  Fourc.  qui  vit  sur  les  ronces,  mais  paraît  bien  moins  commune. 

Tiichiocampus  vinnnalis  Fall.  —  Je  ne  l'ai  élevé  que  deux  fois;  mon  premier 
élevage  ne  réussit  pas,  la  larve  récoltée  le  12  septembre  sur  Populus  nigru 
mourut  sans  faire  de  cocon. 

Le  second  fut  le  résullal  du  hasard.  J'axais  eu  réserve  dans  uni'  boîte 
métallique,  pour  les  mettre  à  l'abri  de  la  dessiccation,  une  petite  provision 
de  différentes  feuilles  devant  servir  à  la  nourriture  de  mes  pensionnaires  : 
saule,  peuplier,  rosier,  ronce,  reine-des-iirés,  etc.,  quand  le  8  septembre  je 
remarquai  (pi'une  Tenllirédine  avail  fait  son  cocon  entre  les  feuilles  ;  je 
n'avais  pas  aperçu  la  larve  et  j  iginirais  par  coiiséipii'iit  sur  quelle  plante 
elle  avait  vécu. 

Je  la  mis  en  observation,  mais  le  20  juillet  de  l'année  suivante,  agacé  do 
ne  rien  voir  apparaître,  je  me  décidai  à  ouvrir  le  cocon;  il  contenait  une 
femelle  de  Trirhiormnp^i'i  riminnlis,  parfaitement  vivante,  et  qui  n'eiit  sans 
doute  pas  tardé  à  sortir. 

Prinphorus  padi  L.  —  La  larve  de  cette  espèce  vit  sui'  l'aubépine  dans  la 
deuxième  quinzaine  de  juin;  je  ne  l'ai  jamais  trouvée  sur  la  ronce  ni  sur  le 
framboisier  et  n'ai  pu  lui  faire  accepter  ces  plantes;  elle  fait  son  cocon  entre 
les  feuilles  fin  juin  ou  commencement  de  juillet  et  sort  à  l'état  d'insecte  parfait 
depuis  le  12  juillei  jusqu'au  20  ;ioùl.  J'ai  obtenu  1/3  de  cf  et  2/3  de  Q. 

Ponfania  piiella  Th.  —  Vit  dans  un  repli  par  en  bas  et  non  enroulé  de  la 
feuille  de  Salix  fragilis,  dans  la  deuxième  quinzaine  de  juillet  et  s'enterre  à 
la  fin  du  même  mois  ou  au  commencement  d'août:  une  seule  de  mes  tentatives 


!!•  A.  LoisKM.E.  — Sur  la  hinliKjic  ilc  (iiiclipics  Cliala.slngastra. 

{rélc\ag(>  a  réussi,  mais  ji^  iir  sais  à  i|ii('lli'  i'|i(ii|iic  l'imago  est.  smli;  je  l'ai 
Ifoiué  luoil  dans  le  couraiil  de  l'aiiiUM!  siii\ aille.  (i'éLail  un  mâle. 

I'teru)ni.\  liipuiiiht.s  Li'ji..  duiil  j'ai  déjà  paiié  (/•'.  ./.  S.,  i2''  ainit'i',  |i.  tJ7), 
IHiiid  dans  di'  jiel.ik's  cidaillcs  à  la  lace  inl'éiiciire  de  la  feuille  de  Salir,  chicrca 
vl  des  saules  à  feuilles  lisses,  ainsi  que  du  peuplier;  la  jeune  larve  bi'oute 
il'aburd  le  parenchyme  en  respectant  l'épidei-mo  supérieur  à  la  façon  des 
larves  d'I-^iidcaaipo'ides,  puis  ijuand  elle  a  pi-is  un  peu  plus  de  développenieid 
elle  fait  des  Irnus  dans  la  feuille  et  ensuile  en  longe  le  bord  en  se  tenant. 
ap|ili(iuée  (-(inlre  la  li-anche. 

l'Icnums  li(i)i('tis\s  Hig.  —  Pour  la  ein(iuieme  ou  sixième  fois,  j'ai  récollé 
l'année  dernière,  à  la  fin  d'août,  des  larves  de  celte  espèce  swvHobinia  pseudo- 
acacia;  elles  se  sont  enterrées  les  3  et  4  septembre,  mais  pensajit  avoir  un 
insuccès  de  plus,  je  ne  me  suis  guère  occupé  d'en  sui-veiller  l'éclosion.  iir, 
est-ce  dû  à  la  tempéivUui'e  plus  élevée  de  l'année  titli,  mes  insectes,  celte 
fois,  sont  venus  à  bien  et  ,|e  les  ai  tiouvés  morts  dernièrement. 

Il  n'y  avait  que  des  ft-melles,  c(iiiimr  loides  celles,  du  reste,  ([ue  j'ai  caji- 
turées  au  lilet. 

Pleronus  teslaceus  Th.  —  Il  y  a  plusieurs  années,  je  récoltais  à  la  lin  de 
juillet,  sur  SdU.i'  caprcu,  des  larves  vert  clair,  à  tète  presque  blanche,  (pii 
s'enterraient  dès  les  piemiers  jours  d'août  et  me  donnaient  plusieurs  mâles 
fin  mai  et  commencement  de  juin  de  l'année  suivante. 

i\" ayant  pu  les  déterminer,  je  les  envoyai  à  Konow  qui  me  les  retourna 
étiquetés  Pleronus  hypoianthus  Fôrst.  Je  lui  fis  alors  respectueusement  re- 
marquer que  la  larve  était  absolument  différente  de  celle  de  Pt.  hijpo.raiiihus 
et  comme  dans  l'intervalle  j'avais  obtenu,  de  lar\es  qui  m'avaient  paru  sem- 
blables, une  femelle  que  je  considérais  comme  /'/.  leslaceus  (c'est  celle  dont 
j'ai  parlé  à  la  page  31  de  la  38''  année),  je  pensai  avoir  affaire  au  cf  de  cette 
espèce  et  je  lui  soumis  mon  idée. 

11  me  répondit  :  «  Peut-être  espèce  nouxclle,  mais  il  faudrait  voir  aussi 
la  Q  issue  des  mêmes  larves  )>. 

Je  lui  réexpédiai  alors  le  foui,  mais  conti'aireiiient  à  mon  attente,  tout  en 
reconnaissant  (]ue  la  g  était  bien  Pi.  Icslaceu.s,  ainsi  que  je  l'avais  pensé, 
il  ajouta  que  les  cf  n'apparlenaienl  pas  ù  celle  espèce. 

Plutôt  que  de  croire  à  une  erreur  de  l'éminent  spécialiste,  je  pi'éférai  suj)- 
poser  que  la  Q  provenait  d'une  larve  inaperçue,  et  j'en  restai  là  provisoi- 
rement. 

Jus(pi'à  l'année  1910,  je  ne  pus  trouver  l'occasion  de  résoudre  cette  énigme, 
mais  le  2ô  juin  de  ladite  année,  je  découvris  à  nouveau  mes  larves  que  je 
reconnus  parfaitement  et  que  j'entourai  des  plus  grands  soins. 

Dès  les  premiers  jours  de  juillet  elles  s'enterraient  et  au  commencement 
de  mai  1911  j'eus  la  bonne  fortune  de  voir  apparaître  un  cf  et  deux  g  ;  cette 
fois,  plus  de  doute,  les  Q  sont  bien  /'/.  Icslaccns  et  le  cf  est  absolument 
send)lal)le  à  ceux  que  j'avais  soumis  à  l'examen  de  Konow,  mais  non  à  la 
descriidion  qu'il  en  a  donnée  dans  sa  lteri.\i(,n  der  Scnuiliden  Gallung  Ple- 
ronus Jur.,  p.  33,  puisqu'il  s'y  est  lui-même  trompé. 

Je  suis  donc  convaincu  que  cette  description  ne  s'applique  pas  au  véri- 
table cf  de  Pleronus  leslaceus. 

L'rcesus  sejili'iiirionaUs  L.  —  Depuis  mon  insuccès,  dont  j'ai  rendu  comi)te, 
38°  année.  \).  31,  j'ai  retrouvé  cette  espèce  sur  Abius  glutinosa,  au  commen- 
cenu'nt  d'octobre:  les  larves  se  sont  enterrées  les  8  et  9  du  même  mois  et 
j'ai  obtenu  une  Q  le  20  mai  de  l'année  suivante;  chose  curieuse,  un  cocon 
ouvert  le  20  juin  contenait  encore  une  larve  viranle. 

Unlcncneme  cœruJeicarpa  Htg.  —  Postérieurement  à  mes  articles  du 
1"  décembre  1907,  p.  31,  j'ai  observé  la  ponte  de  cette  espèce  ;  la  femelle 


A.  IjOISELLE.  —  .Sur  la  binlayic  de  quchincs  (lialii^lofiaslru.  1 1 

dépose  sous  la  feuille  de  peuplier  un  (euf  de  chaiiue  côlé  de  la  nervure 
médiane  et  luuL  à  laiL  à  la  pointe  de  la  feuille. 

llulcocnrinc  luciilu  l'anz.  —  C'est  bien  le  cas  de'  dire  que  ce  sont  les  choses 
auquelles  on  prend  le  moins  de  soin  (pii  ont  (piekiuefois  le  plus  de  chances 
de  réussir. 

H  y  a  fori  longtemps,  alors  que  je  n'a\a,is  pas  eneoic  commencé  à  prendre 
de  notes,  je  récollais  sur  aubépine  une  larve  ([ue  je  déposais  dans  un  vase 
en  vei'ie  avec  quelques  feuilles,  un  couvercle  dessus,  et  (jue...  je  m'em- 
pressais d'oublier. 

Dernièrement,  en  mettant  de  l'ordre  dans  mon  laboi-atoire,  je  retrouve  ce 
vase  dans  un  coin.  Il  contient  des  débris  de  feuilles  que  je  constate  être  de 
l'aubépine;  au  fond  j'aperçois  un  cocon  et  un  insecte  (pii  en  est  sorti. 

Intrigué,  je  mets  cet  insecte  à  ramollir,  je  l'épingle,  je  lui  étale  les  ailes, 
c'est  ÏHulcucni'ine  luckla  que  je  n'ai  jamais  capturé  au  lilet. 

D'un  autre  côté,  j'avais  plusieurs  lois  trouvé  sur  Pritnu.^  .ypinosa  une  larve 
toujours  solitaire,  que  je  ne  reconnaissais  pas  ayant  perdu  le  souvenir  de 
la  première,  et  qui  ne  venait  jamais  à  bien,  quand,  enfin  je  fus  plus  heureux 
avec  une  dernière  récoltée  le  13  août  et  enteri-ée  le  15,  et  qui  me  donna  encoi'e 
Holcociu'inc  lucidu  le  3  juin  de  l'année  suivante. 

C'est  donc  une  nouvelle  plante  nourricière  à  ajoutei'  au  CraUv(ju.s  oxrja- 
canlha. 

Dans  l'intervalle  j'avais  aussi  capturé  un  imago,  g,  comme  les  deux 
obtenus  d'élevage. 

L'espèce,  semble-t-il,  est  plutùl  rai'C  ici. 

I.jlllironetiuitiis  cuniprcsxicorui.'i  F.  —  Depuis  mon  article  du  1"  décembi'e 
tilO'J,  p.  l'J,  j'ai  retrouvé  plusieurs  fois  cette  espèce  et  j'ai  pu  observer  à 
loisir  le  manège  de  la  larve  dégorgeant  une  sorte  de  salive,  comme  l'a  si  bien 
indiqué  M.  Langrand,  dans  le  n"  472,  p.  66,  ce  que  je  n'avais  pu  taire  la 
première  fois. 

La  seule  chose  qui  m'ait  paru  ditféi-er,  c'est  que  la  larve,  en  dégorgeant 
cette  matière  et  en  faisant  rnouvoii-  conlinuellernent  ses  mandibules,  ce  qui 
occasionne  sans  doute  la  formation  des  bulles  dont  j'ai  parlé,  m'a  paru  relever 
la  tète  plutôt  lentement;  c'est  seulement  loi'squ'elle  est  ai-rivée  au  plus  haut 
point  (ju'elle  puisse  atteindre  qu'elle  dégage  sa  tète  d'un  mouvement  brusque 
qui  ne  fait  même  pas  courber  la  petite  cotonnette,  pour  l'abaisser  de  nouveau 
au  contact  de  la  feiulle  à  une  faible  distance  et  recouunencei'  la  confection 
d'une  seconde  cotonnette,  et  ainsi  cin([  ou  six  fois  de  suite,  les  bases  de  ces 
petites  colonnettes  étant  alignées  suivaiit  un  arc  de  cercle  décrit  par  la  tète 
de  l'insecte  dont  les  pattes  postéi'ieures  le  maintiennent  fixé  au  même  point 
pendant  cette  opération. 

J'ai,  du  reste,  appris  récemment  ipie  Snellen  v;in  Vollenhoven  avait  déjà 
publié  à  ce  sujet  une  observation,  confirmée  par  Kriechbaumer  [Entomol. 
Nachrichtca,  V  (1879),  p.  17). 

Quant  à  la  raison  biologique  de  cette  curieuse  particularité,  comme  je  l'ai 
déjà  écrit  (p.  81),  il  me  paraît  difficile  d'y  voir  un  moyen  de  pr-otection  pour 
la  larve,  ou  du  moins  il  sei-ait  bien  souvent  illusoire,  car  jusqu'à  présent  il 
m'a  été  impossible  d'obtenir  à  nouveau  l'iniago;  ce  sont  toujours  des  parasites 
(Ichneum.)  qui  apparaissent  dans  mes  vases  à  éclosion. 

Pri.stiphora  conjiiyata  Dalilb.  —  Je  n'ai  trouvé  les  lanes  de  cette  espèce 
que  deux  fois,  à  la  fin  d'août  et  au  commencement  de  septembre  sur  peuplier; 
elles  sont  très  originales,  rangées  côte  à  côte,  la  tête  sur  la  tranche  de  la 
feuille  qu'elles  sont  en  train  de  ronger  et  le  corps  relevé  et  plus  ou  moins 
courbé  en  S;  quand  elles  quittent  une  feuille  qui  ne  leur  offre  plus  une  noui'- 
i-iture  suffisante  pour  se  rendre  sui'  une  autre,   elles  repiemient  la  même 


l'2  A.  liOiSEM.E.  —  Sur  la  biologie  de  quelques  Chalastogaslra. 

ilispusilion  (Biisclic  d  Zadil.idi  en  (limiiciil  une  assez  boiiiu'  ligure,  PI.  111 
t«),  lig.  i;i). 

Je  leur  ai  l'ail  aecepler  rgalciiiciil  différents  saules  à  feuilles  lisses,  mais 
elles  oui  icfiisé  le  6'.  cinena. 

Euleirées  du  1"  au  5  sepleudire,  elles  uni  dciuné  l'iniagu  lin  avril  el  cuni- 
uiencenient  de  mai  de  rannée  suivante,  1/3  de  cf  et  2/3  de  Q. 

Il  est  viaiseniblable  qu'il  y  a  deux  générations  par  an. 

Pii.stiphoi(i  pulUtticetiths  Fall.  —  Voici  eucure  une  espèce  que  je  trouve 
assez  raicuient  sur  .S'/zi/vc»  iiluutvia.  Après  plusieurs  insuccès,  une  larve 
récoltée  à  la  lin  tie  sepleniltre  m'a  donné  uni'  temelle  le  21»  avril  de  l'année 
suivante. 

Je  crois  Jivoir  retrouvé  la  même  larve  sur  la  ronce,  comme  rindique  Konow, 
mais  je  n'ai  pas  réussi  à  l'élever.  Dans  tous  les  cas,  ia  reine-des-prés  est  à 
ajnulei-  à  la  liste  de  ses  plantes  nouri-icières. 

l'hjlltoluina  aceris  Me.  L.  —  Se  trouve  à  l'él^'il  lar\aire  en  juin  sur  le  syco- 
iuoi-e  [Arer  pseiido  ptatuiuis)  dont  elle  mine  les  feuilles.  Dès  la  lin  du  mois, 
la  lai've  façonne  un  cocon  lenticulaii-e  qui  se  détaclie  et  tombe  à  lei're,  mais 
je  n'ai  pu  obtenir  l'insecte  parfait. 

Phyllolama  rnicrocephala  Kl.  — -  Mine  Ic's  feuilles  de  Salix  cineroa  en  juillet, 
août,  septend>re  el  octobre,  et  probablement  auparavant,  mais  je  ne  l'ai  pas 
ri'marqué. 

.le  n'eu  ai  réussi  l'éduc^ition  qu'une  seule  fois  el  obtenu  l'imago  le  27  juillet 
(l'une  mine  récoltée  au  commencement  du  mois.  La  larve  avait  fait  son  cocon 
le  y.  Il  doit  donc  y  avoir  plusieurs  généi'ations  annuelles. 

PhijlloUnna  vagans  Fall.  —  Mine  les  feuilles  de  l'aulne  [alnus  glulinosa). 
Je  l'ai  trouvée  au  commencement  d'octobre  et  les  cocons  lenticulaires  se 
voyaient  |(arfaitement  dans  la  mine  le  14  du  même  mois,  mais  les  larves 
ne  se  sont  pas  li-ansfoimées. 

Enlodeclu  gei  Biischke.  —  Mine  les  feuilles  de  Geum  uibunum  en  août, 
septembre  et  octobi'e.  Malgré  de  nombreuses  tentatives  d'élevage  je  n'ai 
eu  que  des  insuccès;  la  larve  meuit  dans  le  cocon  sans  se  transformer. 

Il  est  vrai  que  l'imago  paiait  rare  ici,  cai'  je  ne  l'ai  capturé  (ju'une  seule 
fois  au  lilet. 

Monuphadnus  geniculalu.s  Htg.  —  J'avais  souvent  trouvé  sur  la  reine-des- 
prés  des  lai'ves  épineuses  qu'André  donne  comme  étant  celles  de  cette  espèce, 
mais  Konow  assurant  qu'elle  vit  princi|)alement  sur  les  ronces,  tandis  que 
sur  Spinra  iilnuiria  ce  sei'ail  Bleniun-ampd  hnmiconùs  Kl.,  j'en  avais  essayé 
rélevage  à  plusieurs  leprises,  mais  toujours  sans  succès,  quand  une  après- 
midi  (lu  '.)  mai,  vers  cmq  heures,  une  quantité  de  petites  mouches  noires 
s'abattit  dans  mon  jardin  sur  un  plant  de  Spirœa  lobala  Murr.  ipalmata  L.); 
je  me  hâtai  d'en  capturei'  quelques-unes  :  c'étaient  des  Maiiopiuidinis  geni- 
rnlalus  i|ue  je  ne  possédais  pas  encore. 

Je  surveillai  alors  ma  spirée  el  vers  lé  2.^)  mai  j'y  constatai  la  présence 
de  jeunes  larves  épineuses  semblables  à  celles  déjà  i-encontrées  sur  Spinea 
vhiudia:  malheureusement  je  ne  pus  les  élever. 

Malgré  cela  j'estime  qu'il  n'y  a  pas  de  doule,  le  Monophadnus  geniculalu.s 
vit  bien  sur  les  Spirxa,  mais  je  n'y  ai  pas  remarqué  les  cécidies  signalées 
par  M.  Guignon  sur  les  tiges  de  Geum  urbanum  (n"  489  de  la  Feuille,  p.  15o). 

Ici  la  femelle  pond  dans  une  entaille  qu'elle  pratique  au  voisinage  de  la 
nervure  médiane. 

FcnelUh  iulercus  Vill.  —  Encore  une  mineuse  qui  se  trouve  en  juin  et 
septembre  sur  Potenlilla  reptnns.  Contraii-ement  à  Entodecta  gei,  elle  est  très 
facile  h  obtenir.  Les  lar'ves  façonnent  une  coque  en  terre  et  sortent  fi  l'état 
parfait,  celles  de  juin  dans  le  commencement  de  juillet  et  celles  de  septembie 
ver's  la  fin  de  mai  de  l'année  suivante. 


A.  LoiSELLE.  —  Sur  la  bloloij'ir  de  (i\ic\([iii>s  Chalastogastra.  13 

Donc,  dL'iix  générations  annuelles. 

A  ce  propos,  je  crois  devoir  faire  ieinar(pier  iiu'Ah<Iiv  (Maiirhes  à  scie, 
p.  233)  indique  deux  espèces,  l'une  à  onze  articles  aux  anteiuies,  l'aulie  à 
douze,  ntgrita  Westw.  et  tormeiilithc  liealy,  cette  dernière  sur  Agrirnouia 
eupatoria  et  Tormenlilla  reptans.  Konow  {Wiener  Entom.  Zeit.,  1886,  p.  271) 
conserve  ces  deux  espèces  à  onze  et  douze  articles  en  signalant  ce()endant 
ipie  (laineron  les  réiniit  sous  le  nom  de  itigrila  et  inième  recueil,  1887,  p.  27H) 
considère  toujours  la  première  vivant  sur  Agrimuxia  comme  spéciliquenient 
distincte  de  Tonncnlillx,  tandis  que  dans  son  Gênera  il  en  fait  des  synonymes 
de  F.  intercus  Vill.,  se  ralliant  ainsi  à  l'opinion  de  Cameron. 

Mes  exemplaires  n'ont  que  onze  articles  et  sont  tous  du  sexe  féminin. 

Atlialiu  li)i(<(ilal(i  Lep.,  var.  Ithcria  Kl.  —  J'ai  obtenu  le  23  août  un  d*  de 
larves  i-écollées  lin  juillet  sur  AUiarid  (iHiriiiaUs  et  enterrées  dans  les  premiers 
jours  d'août. 

l'œvilosonia  nbdomwalifi  F.  —  J'ai  trouvé  la  laiTe  de  cette  espèce  deux  fois 
seulement,  bien  que  l'imago  soit  assez  commun;  la  première  fois  dans  l'herbe 
d'un  pi-é,  le  16  septembre,  sans  doute  à  la  recheiclie  d'un  endioit  propice 
pour  \  subir  sa  métamor|ihose,  car  elle  s'enterra  pi-esque  immédiatement; 
je  ne  la  connaissais  pas  alors  et  ne  sus  ce  que  c'était  que  l'année  suivante, 
lorsque,  l'éclosion  ne  se  produisant  pas  et  fntigué  d'attendre,  je  recherchai 
dans  la  terre  et  y  découvris  une  co(pie  contenant  l'insecte  mort,  mais  cepen- 
dant bien  développé. 

La  deuxième  fois,  je  retrouvîii  cette  lane  sur  Liisiiniichia  nummuloria  le 
10  septembre;  le  14  elle  devenait  verte  et  s'enterrait  le  l'L  L'imago  sortit 
le  21  juillet  de  l'année  suivante. 

Donc  une  seule  génération  annuelle  semble-t-il. 

C'étaient  deux  g  ;  je  n'ai  du  reste  jamais  capturé  le  cf. 

l'arlijiprntusis  raps'  L.  — Je  ti-ouve  les  larves  de  cette  espèce  sur  les  rejets 
(le  frêne  (pii  poussent  au  bord  des  chemins  et  sur  Srrophulaiia  nodosa;  elles 
passent  volontiers  de  l'une  à  l'autre  plante  et  sont  très  difliciles  à  recueillir, 
car  elles  s'enroulent  sur  elles-mêmes  au  moindre  attouchement  et  tombent 
dans  l'herbe. 

Il  doit  y  avoir  plusieurs  générations  par  an,  tes  larves  existant  en  juillet 
et  août  et  en  octobre.  .\  leur  dernièi-e  nuie  elle.s  deviennent  entièrement  vertes 
et  s'enterrent  un  jour  ou  deux  api'ès;  la  dernière  génération  au  plus  tai-d  dans 
la  deuxième  quinzaine  d'octobre. 

Malheureusement  mes  essais  d'élevage  n'ont  jamais  réussi,  j'ignore  quelle 
en  est  la  cause;  une  seule  fois  j'ai  retrouvé  dans  la  terre  un  imago  mal  déve- 
loppé qui  n'avait  pu  sortir,  mais  qui  était  cependant  parfaitement  leconnais- 
sable.  C'était  une  g,  tandis  que  mes  captures  sont  composées  presque  exclu- 
sivement de  mâles. 

AUantus  fasciatus  Scop.  — -  Il  y  a  quelques  années  j'apercevais  sur  Hype- 
ricum  quadrangulum  une  larve  répondant  h  la  description  de  Kaltenbach 
{P/lanzeiileinde,  p.  6.j,  n°  26)  qui  la  signale  sur  Hijjirricum  perloraliim:  c'était 
le  24  juin.  Espérant  avoir  plus  de  chance  que  lui,  j'élevai  cette  larve  avec 
les  plus  grandes  précautions,  elle  s'enterra  le  13  juillet,  mais  hélas!  mouiut 
dans  la  coque  de  terre  qu'elle  avait  confectionnée,  et  comme  malgré  de  minu- 
tieuses recherches,  je  n'en  pus  retrouver  d'autres,  j'avais  renoncé  à  l'espoir 
d'élucider  la  question  quand  M.  Guignon,  plus  heureux  et  aussi  plus  favorisé 
que  moi,  mais  pas  sans  mat,  puisque  ce  n'est  que  grâce  à  de  nombreux 
matériaux  qu'il  réussit,  de  conceit  avec  51.  Goury  et  au  bout  de  quatre  années, 
à  avoir  une  solution,  publia  dans  la  Feuille,  n°  489,  p.  153,  un  intéressant 
article  pour  annoncer  qu'il  avait  obtenu  VAllanius  fasciatus  Scop. 

La  présente  note  n'a  donc  d'autre  but  que  de  faire  connaître  que  celle  larve 


l'i  A.  LoiSKiJ.E.  —  Sur  1(1  liioloyic  de  (iiichiiirs  Chalastngaylra. 

|i;iriiiL  s'accoiiiiiKiilci'  di-  (li\i'i-s  hiijicricinii  et  i|u'i'll('  l'xisic  dnns  la  région 
(le  Lisicux.  tiicii  iini'llr  \  paraisse  rare.  Je  n'y  ai  du  l'L'stc  jamais  rencontré 
l'imago. 

Tciillirrdo  [lava  l'oda.  —  \'oici  encore  une  espèce  dont  je  n'ai  pu  mener  à 
bien  l'éducalioii,  (iiioi(ine  la  larve  soit  assez  eoiiimnne  sur  /Egnjiodiuiii  Po- 
ildiinirid . 

Klle  est  facile  à  lecdiuiaitre  el  esl  du  reste  la  seide  signalée  sur  celtt>  |danle. 
où  ou  la  lrou\e  lin  juillet  et  coiiuueucemenl  d'aoùl. 

Toutes  sont  enteri-ées  vers  le  20  août  et  devraient  sortir  fin  mai  ou  com- 
mencement de  juin  de  l'année  suivante,  époque  où  on  les  capture  au  lihit. 

Il  n'y  a  donc  vraisemblablement  (pi'une  génération  annuelle. 

Lisieux.  A.  I.oiselle. 


SUR  LE  PLANCTON  DU  LAC  DES  SETTONS 


Le  "  lac  »  des  Sellons  est  un  vaste  réservoir  établi  au  moyen  d'un  puissant 
bai-rage,  sur  le  coui-s  supérieur  de  la  Cure,  a  rjuekiues  kilomètres  au  sud  du 
village  de  Montsauche,  dans  la  Nièvre  (f.  au  1/80. ()(»()',  n°  t2i,  Chàteau- 
•  Ihinonl  II  occupe,  à  une  altilude  voisine  de  000  nièli-es  un  dépi'cssion  dans 
les  granits,  d'une  lai-geur  d'environ  3  kilomètres.  Sa  |)rol'ondeur  atteint  vers 
le  bariage  une  vingtaine  de  mètres  et  celle  masse  d'eau  constitue  une  réserve 
imposante  destinée  à  régulaiiser  le  cours  de  la  i-ivière  en  été. 

Un  de  mes  amis,  M.  Maitinel,  a  bien  voulu  y  faire,  à  mon  intention,  lors 
d'une  pi'omeiiade,  (pii'li|ues  pèches  au  lllet  lin  (|ue  j'ai  pu  examiner.  11  est 
évident  (ju'il  ne  s'agit  ici  ipie  d'un  simple  aperçu  de  la  population  microsco- 
pique de  ce  réservoir,  une  seule  lécolle  ne  pouvant  jamais  donner  une  idée 
de  l'ensemble  de  la  tlore  et  de  la  faune  d'un  lac.  J'ai  cependant  pu  y  trouver 
un  certain  nombre  de  formes  intéressantes  comme  on  pourra  le  voir  en  par- 
courant ci-dessous  la  liste  des  oi-ganismes  que  j'y  ai  i-eucoulrés. 
(itim.pliiispfuvrhi  Xn'nclidiKi  il'nger)  i.enuu. 
XdStoc  iiplia^iicinii  N'aurli. 
l'cridiiiium  W'dlei  lluilf.  Kaas. 

Assez  abondant.  Ce  Flagellé,  bien  facile  à  reconnaîli-e  aux  crêtes 
saillantes  qui  bordent  ses  valves  n'a,  je  crois,  pas  encore  été  signalé 
en  France.  Il  est  cependant  loin  d'être  rare  :«lans  le  Jura,  il  existe  dans 
|ires(|ue  tous  les  lacs  sous  diverses  formes  et  on  le  rencontre  parfois  en 
grande  quaaiib''  dans  de  très  petites  mai'es. 
Trurhcloinonas  volrncina  Ehi-bg. 
T.  Jdspida  St. 

Dirljinspliœrium  piiIclieUmii  Wolle. 
Ktidnr'itiu  elcgans  Kg. 
l'ediuslnnn  Boryanuin  Men.  var. 
Botryococciis  Brannii  Kg. 

Colonies  rouge  brique,  li-ès  ab.  à  la  surface.  Elément  presque  indis- 
pensable du  plancton  lacustre. 
Xanthidiinn  antdopcrinn  Kg. 
Connaridm  pundnlulum  Ùvéb. 


.T.  \iniK.i'X.  -  -  Sur  le  plancton  du  Lac  des  Sellims. 


15 


(lu    goure,    cor- 
Liiniicll  (2)  ot  à 


C.  Botrys  Kg. 

Cosmncladiuni  sa.roxicuin  de  Hy. 

Sur  les  (iu('l(iurs  cxciuiilaiiTS  iriicuiitirs,  j'ai  pu  i('i)('|('i-  les  ohscrva- 
tions  (le  ScIhmhIci-  (1)  sur  la  (iispositioii  des  cnldiiics  et  raiioiidante 
sécrétion  de  mucilage  qui  les  englobe.  Sous  l'inlluence  du  fixateur,  ce 
mucilage  avait  formé  des  ti-ahécuies  qui  donnaient  sur  les  cellules  l'ap- 
parence de  longs  cils.  L'aclfon  des  colorants  renseigne  immédialeinenl 
sur  leur  véritable  nature. 

Espèce  rare  non  indiiiuée  en  France. 

Slaura.strum  arctiscnii  iKlu-bg.)  Lnnd.  (lig.  1). 

Cette  Desmidiée,  une  des  plus  grandes  espèces 
respond  assez  exactement  à  la  figure  donnée  par 
sa  descriiilion.  quoique  le  nombre 
des  bras  soit  assez  variable, 
même  dans  les  deux  moitiés  d'une 
même  cellule.  Le  dessin  que  re- 
produit Migula  (3)  est  bien  dil'fé- 
i-ent  de  celui  de  Lundell  et  repré- 
sente une  forme  bien  moins  élan- 
cée. 

On  remaniuera  sur  la  paroi 
ponctuée  les  bâtonnets  muqueux 
indiquant  une  abondante  sécré- 
tion de  mucilage,  par  ticularité  qui 
s'ajoute  à  la  longueur  des  prolon- 
gemeids  biadiiaux  pour  donnei-  à 
ce  Staui'aslrum  les  allui-es  d'un 
type  planctonique  à  lai'ge  surface 
de  natation. 

On  a  en  effet  déjà  signalé  cette 
espèce  dans  le  plancton  ;  dans 
ses  belles  éludes  sur  les  lacs  de 
Grande-Bretagne,  liches,  comme 
on  sait,  en  Desniidiées,  West  l'a 
indiquée  à  plusieurs  reprises  (4). 

Dans  les  Settons,  il  était  très  répandu  ;  c'est  encore  une  acquisition 
pour  la  flore  française. 

Ilijdliitlieca  dissUiens  liréb. 

Splnrrnzosma  vertebrolinn  lialfs. 

(if.dngnniuni  sp. 

Filaments  stériles  port<int  |iliisi(Mirs  Dialoniées  épiphytes  :  Si/vedra 
hniarix,  S.  ]'auclteris',  etc. 

TabcUana  jlncciilnsa  Kg. 

7'.  jenestrata  Kg. 

Toutes  deux  très  communes,  avec  une  assez  gr-ande  variété  de  foimes. 

Ilimanthidiiim  peclinalr  Kg. 

CoH()c/)i7)/.v  unicorni-:  lUnisselel.  Weber,  p.  30;i-:iOi.  pi.  XII,  o-7. 
Extrêmement  abondani  dans  les  diverses  pêches. 

Asplatirhud  priodonta  Gosse. 


FlG. 


1.  —  Stuiiiastniin  avrliscon  Limd. 
vu  de  prolil. 


(1)  B.  -Çchrôder.  Coxmochidhim   sa.Toniciim.  Bcrirhte,  1001.  WIII. 
@)  De  Desmidiaceis  Suecix.  Upsal,  1871,  p.  70,  pi.  IV,  lig.  8. 
(3)  Algenflora,  p.  .531,  n"  5. 

(41  W.  West  et  G.-S.  West.  The  Brilish  Iveshwater  Phyloplnnklon.  Proc.  of.  R.  P;oc.  B.  SI 
(1909). 


16 


.1.  ViRiEUX.  —  Sur  le  plancton  du  Lac  des  Settons. 


FiG.  2.  —  Brachionus  Mclhcmi  EîaiT.  el  von  D. 
a,  face  ventrale.  —  b,  vue  de  profil.  —  c,  vue  dorsale. 

Brachionus  Melhemi  Barrois  et  von  Daday  (I),  fig.  2. 

Il  s'agit  ici  d'un  Rotifère  appartenant  au  groupe  si  riche  en  variations 
(cf.  Rousselet)  de  B.  Bakeri,  mais  bien  différent  du  type,  au  moins  Ici 
qu'il  est  i-eprésenté  par  Hud.son  et  Gosse.  Cette  forme  est  bien  disliiutc 
par  ses  longues  épines  postérieures  et  par  la  ponctuation  de  la  carapace. 
A  vrai  dire,  on  ne  voit  pas  dans  les  échantillons  des  Settons  la  ponctua- 
tion devenir  beaucoup  plus  dense  vers  le  milieu  de  la  carapace  comme 
l'ont  figuré  Darrois  et  Daday  et,  d'après  leurs  dessins,  Weber,  et  récem- 
ment Sachse  dans  le  Susswas.serslauna  de  Brauer.  Il  est  vrai  que  ce 
cai-actèi-e  est  de  bien  faible  iniportaiice,  comme  le  montrent  les  divers 
dessins  de  Barrois  (cf.  la  fig.  dans  le  texte  à  la  pi.  V,  lig.  18-19).  La 
variété  mitior  du  même  auteur  (p.  40.3,  fig.  7)  correspond  beaucoup  mieux 
par  son  allure  générale  et  ses  dimensions  à  notre  Brachionus  que  le  ty[)e 
Melhemi. 

\nurœa  coclilearis  fiosse. 
Pas  très  commun. 

Daphnia  longispina  Sars. 

Cerindaphnin  pulchelUi  Jur. 

Bosmina  lonfiirostris  0.  F.  M. 

Sidn  cr>istalli)in  ().  F.  M. 

Diaphanosrmn  brachyurum  fLiév.)  Sars. 

Forme  lacustre  estivale,  manquant  aux  lacs  froids  et  élevés,  dont  il 
faut  remarquer  l'apparition  précoce  (21  juin). 

Ahma  quodrangularis  0.  F.  M. 

.4.  af finis  Leydig. 


(1)  Conlribution  à  l'étude  des  Ftotifères  de  Syrie.  Revue  biol.  du  Nord,  VI.  1803-04,  p,  4i:iO. 


J.  ViRiEUX.  —  Sur  le  plancinn  du  Lac  des  Sellons.  17 

Chydorus  piger  0.  F.  M. 

Cjiclops  Leuckarii  Cl. 

('i/Glops  sp.,  tout  couvert  «le  Colacium. 

r'n  Turbellarié  (Voi-lex?). 

Les  vases  du  fond  dont  j'ai  pu  ex.irainer  deux  échantillons  à  l'état  frais, 
prélevés  à  5  et  15  nièlr'es,  sont  coivstiluées  par  des  boues  brunâtres,  très  peu 
riches  et  dépourvues  des  jurandes  di.iloméos  (Surirellées)  si  fréquentes  sur  les 
fonds  lacustres.  J'ai  observé  (pi('|(|ucs  rares  spécimens  d'espèces  banales  : 
l'iuniilaria  riridis,  Sldiimtii'is  (iitreiis.  Melosira  varians  et  une  valve  de  .1/.  gra- 
nulata,  Meridion,  Cijnibellii,  Gomphnnema  capitntiim,  etc.,  avec  quelques 
Hhizopodes  (Diffhigia  3  sp.,  Cyphnderia  ampuÙa),  etc. 

En  somme  les  caractères  de  cette  faune  et  de  cette  flore  sont  fort  mêlés 
et  tiennent  le  milieu  entre  ceux  d'un  lac  et  d'un  marécage.  En  réalité  les  types 
eu-limnétiques  y  sont  peu  abondants  {Gnniphospha'ria,  Comichilus,  Aniinrd. 
Asphinchnd.  Diaphaiw\oma):  je  n'ai  pas  observé  de  Duiplomiis,  (ÏAsIerionellu, 
de  Ceratium,  par  exemple.  Parmi  les  Algues  on  trouve  aussi  un  mélange  di' 
formes  bien  adaptées  à  la  vie  planctonique,  telles  que  les  Staurastnirn,  Cos- 
mocladium.  et  de  nombreuses  formes  banales  des  marécages. 

On  comprend  d'ailleurs,  étant  donné  l'âge  relativement  récent  de  ce  réser- 
voir, que  son  peuplement  en  tant  que  lac  n'ait  pas  encore  eu  le  temps  de 
s'effectuer  entièrement  et  que  les  caractères  correspondant  à  sa  masse  d'eau 
n'aient  encore  pas  masqué  les  restes  du  maiécage  qu'elle  était  antérieu- 
rement. 

Il  serait  à  désirer'  que  des  pèches  répétées  vinssent  compléter  cette  br-ève 
notice  dont  le  seul  but  était  de  signalei'  les  quelques  types  remarquables  que 
nous  ont  fournis  des  documents  bien  insuffisants. 

.1.   VlRIEUX. 


COQUILLES    DE    CANCALE 


iNOTE  SLH  LES  PELTiNCULUS  GLYCYMEIUS  Linné. 


Depuis  la  publication  de  ma  précédente  note  {Feuille  des  Jeunes  Natura- 
listes, juin  11)08,  p.  Ity2),  j'ai  continué  à  chercher  le  P.  glycijmens  sur  la 
plage  de  la  Toise,  celle  de  la  région  où  cette  espèce  est  la  plus  abondanle, 
et  j'en  ai  recueilli  un  grand  nombre  d'exemplaires  dont  l'examen  a  confirmé 
les  vues  émises  par  moi. 

Outre  les  différentes  variétés  de  coloration  énumérées  par  M.  Lamy  dans 
sa  Revision  des  Pectiincuhis  du  Muséum  (Journal  de  Conchijliologie,  1911, 
vol.  LIX,  p.  132  et  137),  qui  ne  comportent  que  des  combinaisons  de  deux 
couleurs  :  blanc  jaunâtre  et  brun  foncé,  jai  trouvé  les  variétés  suivantes  qui 
m'ont  paru  dignes  d'être  signalées  : 

1°  Var.  albescens.  —  De  couleur  maïs  très  pâle,  avec  des  linéoles  irrégu- 
lières, très  fines  et  très  espacées,  de  couleur  jaune;  de  loin,  la  coquille  paraît 
blanche  ; 

2°  Var.  flavescens.  —  De  couleur  unifoi-me,  sans  taches,  variant,  selon  les 
spécimens,  du  jaune  clair  au  brun  pâle  ou  à  l'orangé. 

Quelques  exemplaires  de  cette  variété  portent  des  linéoles  rayonnantes 
étroites  blanches  séparant  de  larges  secteurs  bruns  ou  jaunes  et  simulent 


18  H.  Maiitel.  —  Note  sur  1rs  Poctunculvs  glucijmciis  Linné. 

à  preniRTc  \ue  de  grosses  eûtes,  mais  le  toucher  et  l'examen  à  la  loupe 
monlient  qu'il  ne  s'agit  que  d'un  accident  de  coloration  superiiciel  n'intéres- 
sant en  ri(>n  la  sculpture,  il  est  probable  que  c'est  cette  apparence  qui  a 
trompé  Tui-lon  et  donné  naissance  à  sa  var.  dccussald,  caractérisée  pai'  de 
grosses  côtes  et  d<\s  sillons  profonds  (Jeffreys,  Bril.  Cimch.,  vol.  II,  p.  1(J7, 
en  bas). 

Cette  variété  répond  d'ailhnirs  exactement  à  ce  qui  est  dit  dans  les  Mol- 
lusques (lu  nnussilliiii  i\(il.  Il,  p.  20l),de  la  forme  méditerianéenne  pilnsn 
<]ui  pi'ésente,  une  fois  ré|>id(Mnir  velu  enlevé,  une  couleur  brun  mari-on  : 

3"  Var.  tricnlor.  —  A  surface  paiiagée  en  grandes  taches  iri-r^guliéres  de 
couleur  lilas  tendre  et  blanc  pur  avec  de  li'ès  petites  taches  clairsemées 
violet  foncé  : 

4°  Var.  Ulucitui.  —  De  couleui-  violette,  à  très  petites  taches  lilanches 
irrégiilières  sur  un  fond  variant,  selon  les  individus,  du  lilas  tendre  au  violet 
foncé. 

Ces  quatre  variétés  sont  assez  rares. 

■b'Iîieys,  dans  sa  descriplion  de  l'espèce  (Bril.  Conch.,  vol.  II,  p.  166),  dit 
qu'on  rencontre  quelquefois  des  exemplaires  d'un  beau  violet  ou  d'une  teinte 
plus  claire  et  même  d'un  blanc  de  lait.  M.  de  Monterosato  (Nota  intorno  ai 
Pectuuculus  dei  mari  d'Europa,  extrait  du  NatiiraUsla  Siciliano,  1899,  p.  1.3) 
dit  que  la  var.  Uneata  du  /'.  pilnsus  est  (iiieiquefois  d'un  beau  pnuiiue.  Ni 
l'un  m  l'auti-e  de  ces  auteurs  n'a  foi'mellement  caractérisé  ces  variétés. 

J'ai  trouvé  un  second  exemplaire  de  la  variété  bi*une  étoilée  que  j'avais 
désignée  sous  le  nom  de  stellala  Gmelin  et  que  M.  Lamy  a,  dans  son  travail 
pi'écité,  nommé  var.  Marfeli. 

Le  P.  çibiciimcris  présente  assez  souvent  une  dissymétrie  dans  la  coloration 
interne  de  ses  valves  dont  l'une  a  la  tache  brune  bien  plus  étendue  que  l'autre: 
il  y  a  même  des  exemplaires  dont  une  valve  est  entièrement  blanche  et  l'autre 
complètement  brune.  C'est  tantôt  la  droite,  tantôt  la  gauche  qui  est  la  plus 
foncée.  Cela  montre  bien  le  peu  d'importance  de  cette  coloration  intenie  pour 
la  spécification.  Comme  cela  a  déjà  été  signalé,  c'est  l'extrémité  postérieure 
qui  est  plus  colorée. 

Il  se  présente  aussi,  mais  plus  rarement,  des  cas  de  dissymétrie  dans  la 
coloralion  extérieure  ;  une  valve  entière  et  la  moitié  antérieure  de  l'autre 
portent  les  mêmes  dessins,  tandis  que  la  partie  postérieure  de  cette  dernière 
est  complètement  bnme;  c'est  encore  indifféremment  la  valve  droite  ou  la 
gauche. 

Lne  remaiipie  intéressante  que  je  n'ai  vu  signalée  nulle  part,  c'est  que  les 
crochets  du  /'.  fihii-iitupris  et  de  sa  vai-.  j)ili>sn  ne  sont  pas  situés  au  milieu 
de  l'area  ligamentaire;  dans  la  grande  majorité  des  exemplaires,  ils  se 
trouvent  tout  près  de  l'extrémité  postérieure  et  ce  n'est  que  dans  les  individus 
très  vieux  et  épaissis  qu'ils  se  raiiprochent  du  milieu,  mais  sans  jamais 
l'atteindre. 

Quant  aux  habitudes  de  l'animal,  il  y  a  une  erreur  à  relevei-  ;  .Teffreys 
(Inc.  cit.,  p.  167)  dit  qu'il  est  apathique  et  timide,  qu'il  ne  l'a  jamais  vu  l'amper. 
Je  partageais  cette  croyance,  ayant  toujours  rencontré  ce  Pétoncle  sur  le 
sable,  fermé  et  immobile,  mais  nous  ne  l'avions  observé  que  dans  la  journée 
et  un  naturaliste  de  Jersey,  M.  Sinel,  auteur  d'un  ouvrage  très  remarquable 
sur  la  faune  marine  de  cette  UelAn  Oulline  of  tlir  Aatural  Ilistory  nf  niir  Shnres, 
London.  1906),  raconte  à  ce  sujet  l'anecdote  suivante  fp.  197)  :  ><  .Te  me 
souviens  qu'étant  gamin,  une  fois  je  péchais  des  lançons  ou  équilles  'Ammn- 
difes  lancpo)  au  clair  de  lune  sur  les  grandes  plages  de  sable  coquillier  de 
la  côte  orientale  de  Jersey,  quand  des  éclaboussures  dans  l'eau,  en  face  de 
moi  puis  un  choc  dans  le  dos  me  firent  penser  que  j'étais  lapidé.  Ma  conster- 


II.  M\i!TEi..  —  \iil('  siii'  /('.S  l'criultriihi''  nliiniiiivris  Linné.  !'■) 

nation  ('(ail  i^Mandc,  car  il  n'y  avait  p('r.sonne  en  vne  et  ce  n'est  (iu'a|jiTS 
(luelque  temps  (juc  j'en  (iéconvcis  la  cause  :  c'étaient  des  PccUmcAilus  soiianl 
du  sable  et  sautant  vers  la  nier  pour  lencoiitrer  le  Ilot  nionlanl  :  ils  bonilis- 
saient  par  centaines.  » 

Le  P.  gli/ajineiis  est  donc  à  l'occasion  vil'  et  agili.',  mais  ce  n'est  que  la 
nuit  ipi'il  (ié|diiie  son  activilé  :  il  est  noclurne  comme  beaucoup  d'animaux 
mai'ius  bien  connus  des  pécheurs. 

J'ai  déjà  antérieurement  lelevé  dans  ma  liste  des  Coquilles  de  Cancale  une 
erreur  de  Forbes  relativement  aux  mœurs  des  Emis  et  SoU'n  et  ces  deux 
exemples  montrent  combien  il  faut  être  prudent  quand  on  veut  généraliser 
des  observations,   siirtnut  néL,'alives. 

Cancale.  il.  Maiîtel. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


La  Phalène  hyémale  {Cheimatobia  brumata  L).  —  Cette  année,  dès  les  pre- 
miers jours  de  novenilii'e,  et  principalement  vers  le  5  et  le  6,  on  pouvait  remarquer 
le  soir,  autour  des  globes  électriques  qui  éclairent  la  ville  de  Nancy,  une  multitude 
de  petits  papillons  d'un  brun  clair  qui  voltigeaient  fort  affairés  dans  la  zone 
lumineuse.  Ces  papillons,  tous  semblables  et  tous  du  sexe  mâle,  appartiennent  au 
genre  Clitiinatobiii  et  à  l'espèce  brumata  Linné,  de  la  famille  des  Géomctrides. 
C'est  la  Phalène  hyémale,  bien  connue  des  arboriculteurs,  dans  les  plantations 
desquels  elle  commet  souvent  de  graves  dégâts.  Cette  Phalène  fait  tous  les  ans  son 
apparition  à  pareille  époque;  mais  cette  année  elle  semble  particulièrement  abon- 
dante. Aussi  me  paraît-il  intéressant  de  signaler  ce  fait  et  de  rappeler  en  quelques 
mots  les  mœurs  de  ce  Lépidoptère. 

Cheimatobia  tjniinata  présente  un  dimorphisme  sexuel  nettement  caractérisé. 
Le  mâle  normalement  constitué  possède  les  quatre  ailes  recouvertes  d'écaillés  qui 
font  de  lui  un  Lépidopère  type;  c'est  lui  que  nous  voyons  v&Ieter  le  soir  autour 
des  réverbères. 

La  femelle  est  aptère  et  ne  présente  que  d'insignifiants  moignons,  simples  rudi- 
ments d'ailes.  Elle  est  de  ce  fait  complètement  incapable  de  voler  et  se  blottit  sur 
le  tronc  des  arbres,  des  arbres  fruitiers  principalement.  Alourdie  par  la  charge 
de  ses  œufs  elle  monte  lentement  le  long  du  tronc  jusqu'aux  premières  branches, 
et  là,  à  proximité  des  bourgeons,  elle  pond  ses  œufs.  On  a  donc  peu  de  chance 
de  rencontrer  de  ces  femelles  au  voisinage  des  lumières;  seuls  les  arbres  des  pro- 
menades et  des  jardins  publics  ou  privés  peuvent  en  receler,  à  l'intérieur  d'une 
ville.  Mais  revenons  aux  œufs;  pondus  dès  novembre  sur  l'extrémité  des  branches, 
ils  y  passent  l'hiver,  et  dès  les  premiers  rayons  du  soleil  printanier  ils  éclosent  et 
donnent  naissance  à  de  petites  chenilles  grises  qui  pénètrent  bientôt  à  l'intérieur 
des  bourgeons,  et  de  préférence  dans  les  bourgeons  floraux;  en  quelques  jours  ces 
chenilles  détruisent  l'espoir  de  la  récolte. 

Plus  tard  celles-ci  sortent  de  leur  retraite  désormais  vidée  et  vivent  aux  dépens 
des  jeunes  fruits  ou  des  feuilles  qu'elles  réunissent  entre  elles  par  des  fils  de  soie, 
ou  qu'elles  replient  en  deux  pour  y  trouver  à  la  fois  la  table  et  le  couvert. 

A  son  entier  développement  la  chenille  de  Gheimatuhia  hrumata  ne  dépasse  pas 
26  millimètres  de  long,  sa  coloration  varie  alors  du  vert  clair  au  vert  foncé;  elle 
est  du  type  dit  arpenteuse.  Vers  le  mois  de  juillet  la  chenille  s'enfonce  en  terre 
où  elle  se  transforme  bientôt  en  une  chrysalide  d'un  brun  jaune.  Aux  premiers 
jours  de  novembre  le  papillon  éclot,  sort  de  tei're  et  le  cycle  recommence. 

Pour  lutter  contre  les  déprédations  de  cette  chenille  on  a  recours  a  un  procédé 
ingénieux  :  On  enduit  le  tronc  des  arbres  que  l'on  veut  défendre  d'une  ceinture  de 
glu  que  les  femelles  aptères  ne  peuvent  franchir.   Elles  meurent  bientôt  sur  le  sol 
sans  avoir  pu  pondre  leurs  œufs  en  un  lieu  propice  à  l'avenir  de  leur  race. 
Nancy. 

R.    LiENHART, 

Préparateur  de  Zoologie  à  la  Faculté  de.s  Sciences 

de  Nancy. 


20  Notes  spéciales  el  Incales. 

Les  habitats  du  Gui.  —  Dans  un  des  derniers  numéros  de  la  Feuille,  des  Jeunes 
yatiirnUstes  {V  septembre  191-2)  M.  do  Kerliervé  a.  dressé  la  liste  des  arbres  por- 
teurs de  Gui  en  se  servant  de  ses  observations  personnelles  et  de  la  bibliographie 
que  lui  a  fournie  cette  revue;  il  cile  ainsi  31  espèces  d'hôtes  du  Gui. 

Dans  le  numéro  du  1"  octobre  1912,  M.  Moreillon  complète  cette  liste  en  citant 
12  arbres  porteurs  de  Gui.  Enfin  M.  Vuillet  (1"  novembre)  ajoute  encore  deux 
iu)ms  aux  listes  précédentes. 

Il  n'est  peut-êUv  \i»&,  dans  ces  conditions,  inutile  de  rappeler  que  la  biblio- 
graphie relative  au  Gui  est  déjà  considérable.  M.  Chassignol,  en  particulier,  a 
relevé  la  liste  des  arbres  porteurs  de  Gui  et  en  a  signalé  118  espèces  et  variétés 
(l'iocès-verbaux  des  Sériiirex  de  la  Suciété  d' Histoire  naturelle  d'Autuii,  1907,  p.  68- 
93).  D'ailleurs  il  a  été  publié,  dans  la  Feuille  même,,  une  liste  des  arbres  porteurs 
de  Gui,  due  à  M.  Guignon  (l'''  mai  1910),  liste  qui  tient  compte  du  travail  de 
M.  Chassignol;  cette  dernière  liste  compte  117  espèces  et  10  variétés. 

Si  l'on  se  reporti^  à  ces  deu.x  listes  très  documentées  on  constate  que  parmi  les 
arbres  porteurs  de  Gui  cités  par  MM.  de  Kerhervé,  Moreillon  et  Vuillet,  il  n'y  a 
(le  nouveaux  que  Ahies  allia  el  Aluns  incana  que  M.  Moreillon  a  indiqués. 

M.  L. 

Répartition  géographique  d'Aïaschnia  Levaiin.  —  A  la  suite  de  la  note  insérée, 
il  y  a  quelques  mois,  dans  la  Fenille,  j'ai  reçu  de  plusieurs  correspondants  de 
précieux  renseignements  qui  ont  comblé  plusieurs  lacunes  sur  ma  carte  provisoire. 
Avant  de  faire  paraître  l'article  où  je  résumerai  ce  qui  est  connu  sur  la  répartition 
d'.!.  Levana  dans  notre  pays,  j'adresse  un  nouvel  appel  aux  personnes  qui  pour- 
raient me  mettre  à  même  d'être  plus  complet  et  précis.  Les  renseignements  relatifs 
aux  Vosges  et  à  la  Meurthe-et-Mos?lle  seraient  particulièrement  bien  venus.  Je 
recevrais  aussi  avec  plaisir  les  renseignements  relatifs  à  la  présence  de  Levana  en 
Suisse,  surtout  dans  la  partie  occidentale  de  ce  pays. 

Evreux.  •  L.  Dupont. 


Question  à  propos  du  (f  Hamster  ».  —  M.  Falcoz,  dans  son  travail  paru  dans 
le  dernier  numéro  de  la  Feuille  (504),  sur  la  recherche  des  Arthropodes  dans  les 
terriers,  dit  que  le  Hamster  a  disparu  de  la  Faune  française.  Il  est,  en  cela, 
d'accord  avec  les  auteurs.  Aussi,  j'ai  été  très  surpris  en  lisant  dernièrement  dans 
«  l'Atlas  de  poche  des  MammifèiM's  de  France  »,  par  René  Martin,  1910,  p.  107,  ce 
qui  suit  :  «  C'e.st  une  espèce  qui  n'était,  pour  ainsi  dire,  pas  française,  il  y  a 
quelques  années,  car  elle  n'habitait  que  les  Vosges  sur  notre  territoire,  tandis 
qu'elle  était  commune  en  Alsace  et  en  Allemagne,  mais,  depuis  1S70,  on  la  rencontre 
en  Lorraine,  en  Champar/ne  et  jusque  dans  les  environs  de  Paris  ».  A-t-on  vu, 
d'une  façon  certaine,  ou  pris  le  Hamster  en  Champagne  et  même  aux  environs  de 
Paris  ? 

Epernay.  L.   MoRE.iu. 

L'Herbier  Gautier.  —  Nous  apprenons  que  Tadmirable  Herbier  de  M.  Gautier, 
de  Narbonne,  est  mis  en  vente.  Tous  les  botanistes  connaissent  ce  véritable  Musée 
botanique,  l'un  des  plus  importants  qui  existent  pour  l'étude  de  la  Flore  des 
Pyrénées,  de  la  région  méditerranéenne,  de  la  péninsule  ibérique,  etc.  Cet  Herbier 
comprend  en  outre  la  plupart  des  exsiccata  connus  et  de  très  nombreux  types 
d'espèces.  Ce  vaste  Herbier  est  confié  aux  soins  d'un  ami  et  collaborateur  de 
M.  Gautier,  M.  Henri  Mue,  directeur  des  Contributions  indirectes,  6,  rue  Sainte- 
Anne.  Toulouse,  qui  donnera  aux  botanistes  que  cela  pourrait  intéresser,  tous  les 
renseignements  concernant  cette  précieuse  collection. 


Nécrologie.  —  Nous  apprenons  à  regret  la  mort  de  notre  collaborateur,  le 
D"'  Seguin,  médecin-major  de  V^  classe  en  retraite,  décédé  à  Saint-Denis-de-Jouhet 
(Indre).  —  M.  Seguin  a  publié  dans  la  Feuille  plusieurs  études  géologiques  et 
paléontologiques. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 


Imp.  Obarthar.  Eenne»— Paris  (5319- ISI 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  43^  ANNÉE 


Page  entière 22*  »      \ 

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typiques  disponibles  en  boîtes  vitrées.  Ces  préparations,  des  plus  soignées,  se 
recommandent  pour  l'Enseignement  et  les  Musées  et  sont  déjà  adoptées  par  des 
centaines  d'établissements  français  et  étrangers.  —  Renseignements  et  envois  con- 
ditionnels sur  demande. 

Insectes  fossiles  de  l'ambre,  1"'  choix,  à  1  fr.  25  le  morceau.  Nombreuses  espèces 
disponibles,  surtout  Diptères. 

A.  POUILLON-WILLIARD,  Naturaliste  à  Fruges  (Pas-de-Calais). 


SOMMAIRE    DU     N°    505 

• 
Fdlcoz  :  l.ii  icilii'ivlip  (li'-<  .\rlhroj)i)d(\s  diiiks  tos  terriers  {fin}. 
G.   Lecointre  cl   D'  Aliix  :    [>s   fornius   ilivcrsL'S  de   la   vie   dans   les    l'uliins   do   'rouraine 

lifitîrnir  siiUci. 
A.  Loiselle  :  Nol/Cs  sur  la  biologie  de  quehiiies  CUalastoi/nstra  Isuilei. 
}.  Virieux  :  Sur  le  plaiuloii  du  I^c  des  SeUon.s. 

H.  Martel:  Cmiullles  de  CiiiuiUo.  —  Note  .sur  les  l'i'iiiiiicului  (iliiri/mcris  Liuiié. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

l,ii   Plialène  liyi'uiale  \ilit:iinaliihi<i  hniinnln  ],:<  (R.  I.ieniiaht). 

i,e,s  liuliiUil.s  (lu  (lui  (M,  L.). 

lîépai-Ut.ion  t^t'ograpliique  d'/lni-vr/ii/ia  Lt'Vdiiii  il,.  Di  i'ON'ï). 

(^ui'stiiui  il  priiixis  du  llanistei'  (1,.  Miiiu;Ar;. 

I.'lliiiiiei-  Ciautier. 
Nécrologie. 
Echanges. 


BULLETIN    OECHANGES    DE    LA    FEUILLE    DES    JEUNES    NATURALISTES 

M.  C.  Houlbert,  Station  entomologique,  Rennes.  —  A  échanger  :  Annal  tu  de  la 
iSori.F.té  cntomo/oi/igur  de  France  :  1856-58-09-61-63-65-73-74-76-77-78-79-80-82-83-84-85- 
86-87-88-89-90-91-92.  —  24  années  en  fascicules  brochés,  la  plupart  non  coupés.  — 
Envoyer  offres. 

M.  Loisel,  80,  route  Neuve,  Mont-Saint-Aignan  (Seine-Iniérieure),  cherelie  des 
correspondants  pour  l'échange  et  l'étude  des  Minéraux  et  des  Hoches.  Il  offre  la 
détermination  gratuite  de  tous  Minéraux  et  Hoches  contre  le  seul  abandon  d'un 
petit  échantillon. 

M.  E.  Cavro,  Conservateur  adjoint  du  Musée  d'Histoire  naturelle  de  Roubaix, 
14,  rue  de  Babylone,  offre  :  (de  France),  Oiseaux  et  Mammifères  naturalisés;  Nids 
et  Œufs;  Roches  et  minéraux;  Fossiles  du  Tertiaire,  etc.  —  (Exotiques),  Coquilles, 
Madrépores,  Araignées,  Gor/jonia  fialjelhim,  grande  Limule,  Caméléon  (monté), 
Exocet  (peau),  cornes  Elan. 

M.  H.  Courjault,  Saint-Sauvant  (Charente-lniérieure),  offre  en  bloc  ou  en  parties  : 
Collection  onviron  cent  espèces,  400  exemplaires  Oiseaux  en  peau,  de  Guyane,  bonne 
conservation,  contre  échantillons  analogues. 

M.  J.  A.  Stussiner,  Laibach  (Garniole,  Autriche),  offre  en  échange  de  très  inté- 
ressants Orthoptères  de  ses  propres  chasses,  par  exemple  :  Dinarrliiis,  CalUmeni/f, 
Troglophilux,  etc.,  contre  des  échantillons  européens  d'une  valeur  pareille.  —  il 
enverrait  toujours  le  premier. 

M.  V.  Démange,  précédemment  à  Hanoï,  actuellement  à  Epinal,  chemin  des 
Patients,  villa  des  Terrasses,  désire' échanger  des  Coquilles  du  Tonkin  contre 
d'autres  espèces  du  monde,. de  préférence  grossos  Coquilles  marines  et  fossiles  nom- 
mées. Peut  fournir  des  espèces  intéressantes,  telles  que  Hélix  Duiiorti,^  Chiii.fi/ia 
prortostoma,  C.  Ardouiniana,  PlectopyUs  Sclilumhenjeri,  des  îles  de  la  baie  d'Along. 


OUVRAGES    OFFERTS    A     LA    BIRLIOTHEQUE 

DU    10    NOVK.MliliK    AU    9    llKrK.MBRE   1912 


De  la  pai't  de  :  MM.  Boulenger  (5  br.);  Cecconi  (1  br.);  Crema  (2  br.);  Dollfus 
(2  vol.,  29  br.);  Lacroix  (2  br.);  Lapie  (1  br.). 

Total   :  2  volumes,  3S  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 

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Photogra  phies  géologiques ....  270  ] 


o 


1"  Février  1913 


V'  Série,  43=  Année        —        N»  506  -wy.     O 

û^. 


LA  FEUILLE 


4 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTJIRE  NATURELLE 


»?-    -?•    -?•• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16^) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1°''  janvier 

(au  lieu  du  1"'  novembre) 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


191  3 


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LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Baudouin  (Marcel).  —  Les  haclies  plates  en  Vendée  (l'âge  du  cuivre),  in-8°, 
l-N  ]).,  47  fig.  et  3  planchés.  —  Paris,  21,  yue  IJnné. 

BouRGois  (A.),  V.  FoROT  et  A.  Piffauxt.  —  Le  Bas-Limousin,  in-18,  xi-297  p. 
avi'c  carte  et  grav.  — •  Usscl,  Eyboulet  frères. 

Colomb  (G.).  —  Sciences  naturelles:  Zoologie,  Botanique,  Géologie  (pour  les 
candidats  au  brevet  élémentaire),   in-16,  Vl-377  p.   —  Paris,  Colin.   —  2  fr.  50. 

CouPiN  (Henri).  —  Les  animaux  excentriques,  4°  édition,  gr.  in-8°,  vi-424  p.. 
avec  fig.  —  Paris,  Vuibert. 

Fkaxçois  (L.).  —  Destruction  des  Parasites.  Dictionnaire  des  animaux  et  plantes 
parasites,  in-12,  xii-324  p.  —  Paris,  Desforges.  —  -2  fr. 

Grasset  (H.).  —  Etude  historique  et  critique  sur  les  générations  spontanées  et 
l'hétérogénie,  in-S",  190  p.  —  Paris.   Champion. 

HuGOUNESQ  (L.).  —  Précis  de  Chimie  physiologique  et  pathologique,  3«  édition, 
in-lS,  xil-611  p.   avec  133  fig.  et  8  planches.  —  Paris,  Doin. 

Latulle  (M.)  et  L.  Nattax-Lakrier.  —  Précis  d'Auatomie  pathologique,  t.  I, 
in  >■.  xv-946  p.  et  248  fig.  —  Paris,  Masson.  —  16  fr. 

Laval  (Ed.).  — Les  Champignons  d'après  nature  :  mœurs,  descriptions,  usages, 
gr.  in-4'>,  103  p.  avec  6  pi.  et  40  reprod.  phot.  —  Paris,  Delagrave.  —  15  fr. 

Leclerc  du  Sablon.  —  Les  incertitudes  de  la  Biologie,  in-18,  340  p.  avec  24  fig. 
— :  Paris,  Flammarion.  —  3  fr.  50. 

Lecomte  (sous  la  direction  de  H.).  —  Flore  générale  de  l'Indo-Chine.  T.  IV, 
fasc.  I.  Asclépiadées,  par  J.  Costantin;  Loganiacées,  par  Paul  Do'p;  160  p.,  19  fig., 
2  planches.  —  Paris,  Masson.  —  10  fr. 

LoxGCHASiBON  (M.).' —  Contribution  à  l'étude  du  métamorphisme  des  terrains 
secondaires  dans  les  Pyrénées-Orient.,  in-8°,  69  p.  avec  7  fig.  —  Paris^  C.  Béranger. 

MiCHEL-LÉVY  (Albert).  —  L'Estérel.  Etude  stratigraphique,  pétrographique  et 
tectonique,  in-S°,  63  p.  avec  11  fig.  et  3  planches.  —  Paris,  XJ.  Béranger. 

Moeeau  (G.).  —  Le  Houblon  (2«  édit.),  in-16.  34  p.  et  16  fig.  —  Paris,  Hachette. 
—  0  fr.  75. 

Petitclerc  (P.).  —  Contribution  à  l'histoire  naturelle  de  la  Haute-Saône  et  du 
territoire  de  3elfort,  4^  supplément.  Notes  d'Ornithologie,  in-S",  100  p.  —  Vesoul, 
L.  Bon.  ' 


1  '   Février  1913  —  V=  Série,  43^  Année  —  N"  506 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


UN     OISEAU     CECIDOPHAGE 

LA     MÉSANGE    BLEUE 


Rien  n'est  plus  giacioux,  dans  ses  évohilions,  que  la  jolie  petite  mésange 
bleue,  l'arus  cœruleiis  L.  Bien  des  fois  il  m'est  arrivé  de  suivre,  adossé 
contre  le  tronc  d'un  arbre,  les  actifs  mouvements  d'une  bande  de  ces  passe- 
reaux. Ils  avaient  été  effrayés  par  ma  venue,  tout  d'abord,  mais  s'étaient 
vite  ressaisis  et,  rendus  faniiliei-s  par  mon  immol)ilité,  ils  continuaient  à  se 
poursuivre,  à  s'appeler,  à  quêter  leur  nnurrituie  sans  s'inquiétei-  davantage 
du  témoin  qui  se  trouvait  sur  le  lieu  de  leurs  ébats.  En  plus  du  plaisir  que 
l'on  éprouve  à  assister  aux  manifestations  de  vie  exubérante  d'un  animal 
aussi  gaiement  alerte  que  la  mésange,  ce  qui  me  faisait  chercher  à  l'appro- 
cher de  près,  c'était  que  je  tenais  à  voir  pour  quelles  raisons  cet  oiseau 
fréquente  plus  volontiers  les  chênes-liège  que  les  pins,  dans  les  bois  qui 
couvrent  les  montagnes  des  Maui'es.  Il  va  aussi  sur  les  pins,  mais  s'y  arrête 
peu  en  général,  s'y  pose,  happe  un  insecte  et  repart,  et  on  l'y  voit  moins  en 
troupe  que  sur  les  chênes.  Sur  ceux-ci  il  est  bien  plus  affairé,  se  suspend 
au  bout  des  branches,  qui  se  balancent  sous  le  poids  de  ce  léger  fardeau,  et 
picore  avec  activité,  manifestant  sa  satisfaction  par  de  joyeux  pépiements. 

La  faune  entomologique  des  chênes-liège  oii  venaient  ces  troupes  de 
mésanges  me  semblait  cependant  d'une  assez  grande  pauvreté.  Les  Lachnus 
me  paraissaient  en  faire  le  fond,  et  les  pucerons,  ainsi  que  les  fourmis  qu'ils 
attirent,  ne  sont  pas  des  proies  habituelles  pour  les  mésanges.  J'ai  remarqué 
que  celles-ci,  suspendues  aux  rameaux  la  tète  en  bas,  picorent  la  face  infé- 
rieure des  feuilles  et  que  de  petits  fragments,  détachés  par  leur  bec,  tombent 
de  temps  en  temps  sur  le  sol.  La  mésange  à  qui  arrive  cette  maladresse  se 
précipite  aussitôt  et  ramasse  la  bouchée  qui  lui  échappait.  Cependant  la 
mésange  n'est  pas  un  herbivore,  et  les  feuilles  qui  avaient  reçu  des  coups  de 
bec  ne  me  paraissaient  pas,  vues  d'en  bas,  avoir  subi  la  moindre  lacération. 
Un  rusquié,  ou  leveur  de  liège,  plus  habile  que  moi  à  monter  sur  les  aiiires, 
aurait  m  rapidement  une  certitude  à  ce  sujet. 

-Mais  la  patience  est  une  des  vertus  nécessaires  au  naturaliste,  et  j'ai  Uni 
par  avoir  la  clé  de  ce  petit  mystère.  Un  jour,  une  troupe  de  mésanges,  pépiant 
et  picorant,  est  venue  explorer  un  bosquet  de  chênes-liège  dans  lequel  je  me 
ti'ouvais.  J'ai  pu  voir  alors  que  l'objel  chassé  par  la  mésange  était  la  galle 
produite  par  Ncuroterus  lanuginosus  (iiraud  i:ur  les  feuilles  du  chêne-liège. 
Ces  cécidies  ressemblent  assez  à  une  chenille  velue  qui  se  serait  recourbée 
sur  elle-même,  et  elles  sont  généralement  groupées  à  la  face  inférieure  d'une 


^•J  J.  CoTTK.  —  In  iUm'iiii  céci(liipli(iij(\  In  MésaïKji'  blciir. 

feuille,  fornuinl  des  amas  dont  la  cioissaiice  même  des  galles  coinprnniel  la 
solidité.  Klles  s'éci-aseiil.  fuiit  eltuil  les  unes  eontre  les  aiiti-es  ei  loiupciit 
le  mince  pédicule  qui  les  lolienl  à  la  icuille.  Cela  n'a  aucune  importance  en 
ce  qui  concerne  leur  évolution  ullérieure,  car  cette  cliute  ne  se  produit  qu'à 
l'automne,  quand  les  galles  ont  atteint  une  taille  suffisante;  bon  nombre 
d'entre  elles  tombent  spontanément  à  teri-e  à  cette  époque  de  l'année,  mô/nc 
(|uand  elles  ne  sont  pas  pressées  par  des  galles  voisines,  et  on  ne  peut  voir 
aucune  dill'érencc  dans  leur  évolution  enlic  1rs  galles  qui  sont  restées  fixées 
à  leur  point  d'origine  et  celles  qui  s'en  sont  détachées.  Kn  automne,  saison 
où  j'ai  fait  l'observation  (pie  je  viens  de  rapporter,  les  galles  lenlerment  une 
lai-ve  blanche  relativiMiient  gi-osse,  dodue,  bien  digne  d'être  recherchée  par 
les  petits  passereaux,  et  je  conqu'ends  que  les  mésanges  recueillent  avec  soin 
les  galles  qui  leur  échappeni  et  tombent  sui'  le  sol. 

J'ai  ouvert  l'estomac  d'une  mésange  bleue,  tuée  au  moment  où  elle  faisait 
sur  un  chêne  une  ample  moisson  de  cécidics  de  N.  lainiginosits  :  son  gésier 
renfermait  un  nombre  assez  élevé  de  larves  l)lanches,  grasses  et  dodues,  et 
tout  autant  <le  larves  oi'imgées  plus  petites,  bien  différentes  des  premièies. 
J'ai  été  fi'appé',  d'autre  paj'l.  par  l'absence  presque  complète  rie  débiis 
végétaux  dans  le  gésier;  peut-être  les  mésanges  rejettent-elles  les  fiagments 
de  cécidies  qu'elles  ont  ingérés,  absolument  connue  le  font  les  chouettes  pour 
les  os  des  proies  dont  elles  se  nourrissent. 

Je  n'ai  pas  reconnu  immédiatement  les  petites  larves  rouge  orangé. 
C'étaient  des  larves  de  Diptères  et,  autant  qu'on  pouvait  le  déduire  de 
l'examen  à  une  foite  loupe,  il  s'agissait  de  larves  de  C(kiduini/ide.  Or  les 
chênes  sur  lesquels  venait  de  chasser  la  mésange  possédaient,  assez  nom- 
breuses, les  cécidies,  rondes  en  dessus  et  pourvues  en  dessous  d'un  opei'cule 
tomenteux,  que  l'on  attribue  à  l'action  dWrnohIia  cerris  (Kollar).  Les  larves 
(pie  j'ai  extraites  du  gésier  ressemblaient  d'une  manière  complète  à  celles 
que  l'on  pouvait  voir  dans  une  de  ces  cécidies,  et  je  crois  (pie  les  mésanges 
ont  appris  à  faire  sauter  d'un  coup  de  bec  l'operciule  des  cécidies  pour  s'em- 
parer de  la  larve  qui  se  trouve  au-dessous  de  lui.  Enliii  je  dois  ajoutei'  que 
depuis  assez  longtemps  je  cherchais  l'origine  d'une  sorte  de  cicatrice  qui 
.se  voit  souvent,  à  sa  face  inférieure,  sur  la  nervure  médiane  des  feuilles  de 
chêne-liège  :  on  diiait  que  la  partie  la  plus  saillante  de  la  neivurc  a  été  enlevc^e 
d'un  coup  d'ongle.  Je  crois  savoir  maintenant  d'où  provient  celte  lésion  :  un 
coup  de  bec  a  dû  faire  sauter  en  ce  point  une  céciriie  de  Xeurolcnis  saHi-ns 
(KoU.),  et  l'auteur  du  coup  de  bec  doit  être  encore  P(/;(/.v  cwnileu'f  1.. 

■Voici  donc  une  qualité  nouvelle,  celle  de  cécidophage,  à  attribuer  à  notre 
mésange  bleue;  elle  contribue  à  en  faire  un  utile  auxiliaire  de  l'homme.  Il 
est  certain  que  l'oiseau  se  nourrit  des  larves  de  y'eiiwlcni.s  lanudinosiis,  il 
est  presque  certain  qu'il  en  fait  autant  pour  ÀrnuUUa  ci'ii-(s  ei  il  est  probable 
que  Ncuriitcrus  salicns  subit  le  même  sort. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  des  oiseaux  sont  signalés  comme  destruc- 
teurs de  cécidics  :  les  faisans  mangent  les  galles  de  Meurolerus  quercus- 
baccarnm  (L.)  gén.  agame  [Diphilepis  Icnlioilaris)  et  de  Ncuroterus  nnims- 
huilis  (Fourc.)  gén.  agame,  les  pinsons  attaquent  la  première  des  deux  et  le 
bouvreuil,  celle  de  Penisia  laricis  (F.  LOwj.  On  cite  encore  comme  cécido- 
zoaires  mangés  par  les  oiseaux  :  ?  DiplolepU  querciis-folii  (\j.)  gén.  agame, 
Cj/nip.s  lignicola  Hartig,  C.  Kollari  Hartig,  Triçionaspis  mcçinplcra  (Panz.), 
Rhodites  rnsse  (L.),  Andricus  testaceipi's  Hart.  gén.  agame  (A.  Sicbnldi  Hart.). 
Les  écureuils  rechercheraient  aussi  les  galles  des  chênes,  ce  (pu  ne  me  paraît 
pas  se  produire  en  Provence,  là  du  moins  où  les  écureuils  ont  des  pins  à  leur 
disposition;  Laceiin  miiiitli\   !,ani..    poiu-  rie  Stefan i-Perez,    se  nourrirait 


J.  Cuite.  -    Un  Oi.^riiK  cécidopimgc.  In  Mésange  bleue.  23 

peut-être  des  cécidies  de  TepluiLis  trisiis  II.  Low  sur  Phagnalon  saxaLile  Gass. 
et  de  celles  de  TcphrUis  inrgdci'pliala  H.  Low  sur  Inuln  crilhmniiles  L. 

Les  insectes  prédateurs  jouent,  eux  aussi,  un  l'ôlc  apiurciabje  dans  la 
réduction  du  nond)i'e  des  cécidozoaiies  :  une  finu-ini,  t'tDnjxnKilu.s  lifjniperdus 
Latr.,  détruirait  les  larves  de  Uioirhiza  pallida  (Uliv.)  gén.  sex.  Je  mets  à 
part  les  cas  dans  lesquels  les  ennemis  des  galles  s'attaquent  aux  tissus 
gallaires  et  non  au  parasite  animal  :  c'est  ainsi  que  j'ai  étudié  l'action  de 
Puhjdruaas  murinus  Gyllli.  sur  les  galles  cp:  ■  |jro(iuiL  AspliondijHa  \.uirn- 
Ihainni  II.  Low]  sur  Caltjculdiiic  spinosa  Fi.  et  sur  celles  de  liidrrhiza  puUida 
(Oliv.).  D'autres  s'en  prennent  aux  cécidies  û'Apivn  cijanc-'^ccn-s  (iyllli.  sur 
Cislus  albidus  L.,  de  Zeiixidiplosis  Giardiana  (Kiefi.)  sui-  Uijpericum  perfo- 
ralinn  L.;  mais  j'ignore  si,  dans  ces  cas,  c'est  d'un  animal  cariiivore  ou  d'un 
heibivore  que  je  voyais  les  dégâts.  Citons  enlin.  inniiue  autre  animal  ennemi 
des  cécidies,  l'iiomme,  qui  recueille  parfois  ces  i^i'iiductioiis  M'gétales  dans 
un  but  industriel  ou  même  dans  un  l»ut  alimentaire. 

H  m'a  semblé  que  l'observation  faite  sur  la  mésange  bleue  méritait  de 
figurer  sur  cette  FeuUle  liospitalière.  car  elle  permet  de  revenir  sur  la  ques- 
tion que  .M.  lîabaud  y  avait  ouverte  il  y  a  (|uelque  temps,  celle  des  moyens 
de  protection  des  insectes.  Pour  les  larves  cécidogènes,  plongées  dans  l'épais- 
seur des  tissus  végétaux,  plus  encore  que  pour  les  larves  qui  s'abritent 
dei-i-iére  un  sinqjle  reploiement  d'une  feuille  de  végétal,  les  conditions  de 
pi-oteclion  semblent  fort  heureusement  réalisées.  En  plus  de  la  nourriture 
abondante,  de  l'abri  contre  les  agents  extérieurs  :  fioid,  clialeui',  sécheresse, 
tant  qu'ils  ne  portent  pas  atteinte  à  la  vitalité  de  la  plante  nourricière,  le 
cécidozoaire  a  l'avantage  d'élre  complètement  dissimulé  aux  regards  inqui- 
siteurs. Et  cependant  la  mésange  sait  dépister  la  proie  si  bien  cachée  et  faire 
fi-anche  lippée  là  où  il  semblerait  que  rien  ne  dût  meltre  son  attention  en 
éveil. 

Faut-il  en  conclure  que  le  cécidozoaire  n'est  pas  protégé  ?  La  larve  xylo- 
phage  qui  creuse  péniblement  sa  longue  galei'ie  n'est  pas  à  l'abri  des 
attaques  du  dehor.s,  elle  non  plus;  n'est-elle  pas  protégée  ?  Tout  dépend  du 
sens,  plus  ou  moins  large,  que  nous  donnons  au  mol  protégé.  On  peut  être 
protégé  d'une  manière  relative,  on  souhailei-ait  l'être  d'une  manière  absolue. 
La  touffe  de  broussailles  est  pour  le  lapin  une  protection  conti'C  l'œil  de 
l'homme;  elle  n'en  est  pas  une  contre  le  nez  du  chien.  La  chenille  que  recouvre 
une  feuille  de  végétal,  recourljée  sur  elle-même,  est  très  exposée  aux  attaques 
des  iclmeumons  et  des  autres  parasites,  et  cependant  il  serait  injuste  de  niei' 
que  la  feuille  lui  donne  une  protection  quelconque.  C'est  là  une  pi'oteclion 
contre  les  chocs,  qui  peuvent  amener  une  chute  sur  le  sol,  toujours  fâcheuse, 
c'est  une  protection  contre  le  soleil  et  son  action  desséchante,  etc.  Je  crois 
même  que  c'est  là  un  moyen  de  protection  conti-e  les  oiseaux,  ou  du  moins 
que  cela  l'a  été  au  début,  et  que  ce  l'est  peut-être  encore  contre  certains 
oiseaux.  Mais,  à  mesure  que  les  proies  deviennent  habiles  à  se  dissimuler, 
les  prédateurs  deviennent  à  leur  tour  plus  habiles  à  dépister  ces  ruses.  Nous 
assistons  là  à  la  réédition,  dans  la  nature,  de  ce  qui  existe  dans  noti-e 
société  luuuaine,  à  la  lutte  entre  l'obus  et  la  cuirasse  par  exemple,  ou  entre 
le  cambrioli'ur  et  le  constructeur  de  coffres-foi1s.  Nous  ne  pouvons  pas 
prétendi'e  que  le  blindage  du  coffre-fort  n'est  pas  une  protection  pour  les 
valeurs  qu'il  recouvre  parce  qu'il  est  à  la  merci  de  la  flamme  du  chalumeau. 
Même  si  dans  cette  lutte  la  victoire  définitive  reste  au  cambrioleur,  le  coffre- 
fort  n'en  restera  pas  moins  un  moyen  de  protection  :  il  protégera  contre  le 
feu,  dans  certains  cas,  et  dans  tous  les  cas  contre  les  voleurs  qui  ne  se  sont 
pas  pourvus  d'un  outillage  moderne. 


24  J.  Cotte.  —  Un  Oiseau  cécidophage,  la  Mésange  bleue. 


Les  Ichnciiinonides,  Proctotrypides,  Braconides,  Chalcidides,  etc.,  jouenl 
un  i-ôle  plus  grand  encore,  pour  la  liniilation  du  nombre  des  insectes,  que 
les  oiseaux  insectivores.  Ce  n'est  pas  la  vue  qui  les  guide,  c'est  un  sens  dans 
le  geiwe  de  l'odorat  sans  doute,  el  (pii  les  dirige  d'une  manière  plus  sûre  (jue 
i'd'il  de  l'oiseau  le  mieu.v  doué;  aussi  la  pi'otectiou  contre  les  insectes  para- 
sites aui-ail-elle  une  iinpoi-tance  plus  grande  encore,  pour  les  insectes,  que 
la  protection  contre  les  oiseaux;  ce  n'est  |ias  conln'  Iceil  de  leuis  ennemis 
qu'il  leur  importe  surtout  d'être  abrités. 

L'intéressant  est  de  voii-  l'éducation  des  jueihitiHU's  se  faire  graduellement 
el  de  constater  comment  ils  savent  venir  à  bout  des  difficultés  (pie  leur  offre 
la  conquête  de  leurs  alimenls  el  se  servir,  dans  ce  but,  de  ce  mènu'  moyen 
de  protection  qui  au  début  leur  cachait  la  proie  convoitée.  Lorsque  les  oiseaux 
de  la  l'ue  d'Ulm  voyaient  des  feuilles  de  chêne  enroulées,  sur  la  fenêtre  du 
laboratoire,  ils  accouraient,  pensant  sans  doute  :  u  Bonne  affaire,  voici  de 
la  ])itance  !  »;  il  en  était  de  même  pour  la  mésange  dont  nous  parlait  M.  Chap- 
pelier  dans  la  Feuille.  L'oiseau,  quand  son  éducation  s'est  aflinée,  sait  pai' 
avance  où  il  sera  fructueux  de  faii-e  des  rechei'ches,  tout  comme  le  braconniei' 
ipii  voit  un  écriteau  :  «  Chasse  gardée  »,  présume  qu'il  aura  chance  de  trouver 
du  gibier  dans  le  périmètre  protégé,  .\ussi  M.  Chappelier  insiste-t-il  avec 
beaucoup  de  raison  sur  ce  fait  qu'il  se  produit  un  véiitable  renversement 
dans  le  rôle  du  moyen  de  protection,  signalaid  linalement  ce  qu'il  cache.  La 
cécidie,  par  sa  forme  exubérante  el  délinie,  la  netteté  de  son  contour,  peut 
devenir  un  véritable  organe  réclame,  faisant  connaître  au  loin  ce  qu'il  devrait 
soigneusement  dissimuler.  Et  ce  ne  serait  pas  une  raison  pour  dire  que  la 
cécidie  n'est  pas  un  moyen  de  protection.  Elle  le  fut  contre  tous  les  préda- 
teurs, elle  l'est  encore  coidre  beaucoup  d'entie  eux  et  contre  de  nombreux 
agents  physiques. 

Marseille.  Jules  Cotte. 


•ex?" 


INSECTES    PARASITES    DES    RÉSÉDACÉES 


I.  —  Coléoptères. 


LaiTC  linéaire  2 

—  arquée 7 

\  cylindrique    3 

}  méplate  8. 

\  blanche  4 

I  non  —  ; 9 

)  h  tête  d'un  brun  l'ouge  12. 

/     —        —    jaune  verdàlre  a 

Imago  entièrement  noir  mal  9. 

—  d'éclat  métallique  6 

d'un  vert  bleuâtre  10. 

—   bleu  verdàtre  à  antennes  noires  11. 

Imago  à  pubescence  uniforme  et  h  fémurs  noirs  6. 

—  à  mouchetures  8 


fiOURY  et  GuiGNON.  —  Inseclcs  parasites  des  Résédacées.  25 

o  \  à  fémurs  fintérioiii-s  jniix  7. 

'    i*  —         Ions  noirs,   el  ligne  suliirale  ncltcincnf   nriionlép  5. 

„  ^  Lai-ve  brun  sale,  vivant  à  iléi-ouvert  1. 

(     —     d'un  blanc  verdàlre,  dans  mine 10 

,,,  \  Imago  sauteur  bi'onzé 11 

}  —          —       bleu  vei-dàlre  4. 

1 1    \  antennes  roussâtres  à  deuxième  et  troisième  ai'ticles  très  coui-ts  2. 

/  —      cl  troisième  article  plus  long  que  le  deuxième  3. 

1.  —  Larve  linéaii-e  de  "i  à  6  m/m.,  d'un  bi'un  sale,  à  tète  noiic,  à  iniints 
vcrruqneux  verdàli'es  surmontés  d'une  soie;  vivant  à  drcniirert  sur  les  feuilles 
iju'elle  ronge. 

Sur  Reseda  lutea  (Fontainebleau  :  Samois,  \  ulaines  !).  —  G  à  ',). 

Nymphose  en  terre.  —  Imago  sauteur  de  3  à  3,o  sur  2,5,  de  couleur  très 
vai'iable,  à  antennes  de  11  articles:  sur  feuilles  et  fleurs  qu'il  crible  de  trous. 
—  5  à  !).  Haltica  oleracea  L. 

2.  —  Larve  linéaire  de  3  à  4  m/m..  d"un  blanc  verdâtre;  darifi  finlPiii'  très 
étroite  de  la  feuille  minée.    • 

Sur  Ri'sedd  liitea,  R.  hiteolu  iK:ill.  lii'del);  R.  odoruhi  (Ivalt.).  Foiilaine- 
lileau  !  —  .5,6. 

Nymphose  en  terre.  —  Imago  sauteur  de  2  m/ui.  à  2,2  x  I.  de  eouleui' 
bronzée,  à  antennes  roussâtres  doni  le  deuxième  et  le  troisième  articles  très 
courts  paraissent  soudés.  —  6,7.  1*iiyllothi:t\  xodicoums  Marsh. 

3.  —  Lai've  de  forme  et  mœurs  identiques. 

Sur  Reseda  (Kall.):  R.  httenla  (Bedeb:  R.  hilvu  (Fontainebleau  :  Samois. 
^'ulaines  !).  —  o,6. 

Imago  (2  m/m.  X  1)  de  couleur  bronzée,  mais  à  troisième  arlicle  plus  long 
que  le  deuxième.  —  6  à  !).  PiivrLoTriETA  i'roceua  itedib. 

4.  —  Larve  de  forme  et  de  nueurs  identiques. 
Sur  Reseda  (Bedel).  —  6,7. 

Imago  (1,8  X  1)  d'un  blfti  xcnlàlre  niélalliiiuc  à  aideunes  noires.  —  o  à  Kl. 

PllVELOTRETA   MGRU'ES   F. 

.■).  —  Larve  de  forme  arquée,  à  segments  transvei'salement  ridés:  dans 
les  capsules  dont  elle  ronge  les  semences. 

Sur  Reseda  luteola  (Kalt.l:  II.  Jatea  (Redeh:  R.  lutea  (Fontainebleau  : 
Samois,  Vulaines  !).  —  8,9. 

Nymphose  dans  la  capsule  nourricière.  —  Imago  (2,.")xl,3)  à  élytres 
grisâtres  dont  la  ligne  suturale  d'une  pubescence  argentée  est  très  nette,  à 
fémurs  tous  noirs;  sur  fleurs  et  fruits.  —  6.7.  FRonoN  suturalis  F. 

6.  —  Larve  de  forme  et  mœurs  identiques. 

Sur  Reseda  luteola  (aucl.»  (Fontainebleau  !    --  8,9). 

Imago  (2,.->x  1,0)  à  élyti'es  d'une  pubescence  argentée  uniforme,  à  fénuns 
tous  noirs;  sur  fleurs  et  fruits.  —  6,7.  Urodon  coneormis  Suif. 

7.  —  Larve  de  forme  et  mœurs  identiques. 
Sur  Reseda  lutea  (auct.)  (Fontainebleau  !  —  !)). 

Imago  (2, "ix  1,3)  à  élytres  grisâtres,  mais  à  fémurs  antérieurs  roux:  sui- 
Heurs  et  fruits.  —  5;  7.  Urodox  ritipes  01. 

8.  —  Larve  de  forme  méplate,  apode  et  blanchàtr'e.  à  tète  petite  et  d'un 
brun  clair,  à  segments  bien  distincts;  dans  galerie  ûu  collet  de  sa  plante. 

Sur  Reseda  lutea  fBedel)  (Fontainebleau  !  —  10). 

Nymphose  dans  le  collet  ou  la  racine.  —  Imago  (6-10  m  ni.)  oblong,  noir, 
à  squamules  grisâtres,  à  rostre  prolongé  puis  élargi  en  spatule  cannelée.  • — 

6,7.  RIIYTIDODERES   PLICATrS   01. 


26  Goi'RY  et  GiiroNON.  —  Ivscctcs  parosites  dos  Résédacées. 

!).  -  -  Larve  cyliiidriqur,  ;i|)iHlr'.  Iiliiiiclinti  r,  à  UMr  dnii  jiiiinc  i'oiii,'i'àlri'; 
dans  liges  et  racines  de  l;i  deuxième  année. 

Sur  Ûcsorla  luteoln  (aiiclj  'Fontainebleau  !  —  9-10). 

Nynipliose  dans  sa  galerie  bmirrée  de  fijjres.  ■ —  Tniagn  r2  à  i)  d'un  noir 
mal.  —  7.  Baris  moius  ituli. 

10.  —  Lane  de  forme  et  nineurs  identiques. 
Sur  Beseda  luira  (Kail.^  (Fuidninehlean  !  —  8). 

Imago  (2-i. "il  d'un  verl  lileiiAlie  niétalliiiiie.  à  élylres  non  deux  fois  plus 
longues  que  larges.  —  "i:  7.  Bvius  ( xf.hilkscens  Seop. 

11.  - —  Larve  de  foi'mo  el  iiKruis  ideidi(|iie^' 
Sur  PrsiHla  liiton  (Bedeli  'Foidainebleau  1         8). 

Imago  (4-4,5)  d'un  Ideu  verdàli-e  bronzé,  à  aalenncs  noires,  à  élytres  deux 
fois  pins  longues  que  larges.  —  o;  7.  Baris  picicornis  Marsh. 

12.  —  Larve  cylindrique  d'un  blanc  verdâti-e  à  mouchetures  brunes,  à  tèle 
petite  et  d'un  brun  rouge;  iinne  la  feuille  près  de  l'aisselle. 

Sur  R.  Iiiteohi  (Hedel).  -  -  o. 

Nym|ihose  en  terre.  —  Imago  (.3-.')..'))  h  rostre  noir,  à  élytres  aidoisées 
pubescenle  et  lâchée  de  blanc  près  de  leur  base. 

r.KIiTHORMYNCHUS   RESED/E   Marsil. 

II.  —  Lépidoptères. 

,    s  r.henille  arpenleuse  20. 

M        —non  —     2 

g    \  cylindrique  3 

'non    —       6 

o    S  moniliforme  19. 

f  non    —       4 

,    \  à  lêle  d'un  bleu  mat  13. 

/     —     verte 5 

..    \  d'un  vert  pâle;  stigmatale  jaune  conliniu'  15. 

'  d'un  vert  clair;  stigmatale  jaune  inieri'ompue  16. 
ç    i  atténuée  en  avant  seulement  17. 

J  fusiforme  7 

_    \  étoilée  de  poils  blancs  et  roux  sur  les  points  xcrrinpieux  18. 

/  finement   \eloulée.    ù   stigmatale  jaune   14. 

1.3.  —  Chenille  cylindrique  veloutée  (30-4.'))  d'un  jaune  verdàtre  taché  de 
noii-,  à  tète  d'un  bleu  mal  akMué  de  noir,  h  large  dorsale  jaune,  à  stigmates 
blanchàties  sur  stigmatali'  jaune  continue. 

Sur  rti'scda  (Meyrick).  —  6,7;  9. 

(;iii-\salide  jaune  verdàtre  atomée  de  noii-,  à  partie  ventrale  fortement 
carénée.  —  Papillon  (60-O.ï)  à  ailes  supérieures  blanches  dont  le  sommet  est 
bordé  de  noir  chez  cf.  et  ornée  en  oulre  de  deu.x  taches  l'ondes  et  d'une  autre 
allongée  chez  Q.  —  5,6;  8.9  Pieris  brassic^e  L. 

14.  —  Chenille  fusiforme  (2.^-30)  d'un  vert  sombre,  à  tête  verte  velue  au 
vertex,  h  fine  dorsale  jaune,  à  stigmates  blancs  cerclés  de  noir  sur  stigmatale 
inferronipue. 

Sur  Rrxpdo  ndornla  (auct.).  —  6.7:  9. 

Chrysalide  à  partie  céphalique  très  pointue.  —  Papillon  (45  m/m.)  à  ailes 
supérieures  blanches  à  sommet  estompé  de  noir  chez  cf.  h  gros  points  noirs 
chez  g.  —  5.f,:  8.0.  PlERis  RAP.E  L. 


GouRY  et  GuiGNON.  —  Insoctrs  parasites  des  Héséilneées.  27 

I.").  -  Clieiiilli'  cyliiulri(|iio  veloiilé*^  (20-25)  d'un  vert  sahir  do  hlaiu;  ot  de 
iKiir,  à  tète  luisante  d'un  vcil  paie,  à  stigmates  cerclés  de  noir  sur  sligniataii' 
jaune  contiiuje. 

Sui'  liesi-dii  'liilfold.  H.  nilorniii  'aufl.).  -     <i.7:  '.). 

Glirysalidc  d'un  jaune  vei'drdi-e  plus  ou  moins  tniici'  sauiMindii'  de  noie. 
i'apillon  (ifl  m/m.)  à  ailes  supéi'ieures  blanciies  l'I  neiviues  cslompi'es  do 
nuii-  elle/  cf,  avec  deux  |)oiids  noii-s  chez  g.  --  :]-:]-.  S.li.         l'iKius  wei  L. 

Iti.  —  Ghenille  eylindiiipu'  velonlée  (2o-3()i  d'un  gris  hlculi'  à  granulations 
iKiii-es,  à  lèle  pelite  d'un  veii  clair,  à  sous-dnrsale  jaune  (■onlimii',  à  sligmate.s 
noirs  sur  stigmalale  jaunâtre. 

Sur  Rcsi'ihi  liili'd  laucl.i.        ."l.ti. 

(!lii-,\salide  grisàlic  lâchée  de  noir  et  de  idux.  —  Papillon  (iO-io)  à  ailes 
marbrées  de  lujir  el  de  blanc;  le  dessus  des  int'éi'ieures  sans  taches  noires 
chez  cT,  très  nettes  chez  Q  ;  dessous  verdâlre  à  marbrures  blanches.  ^4,13; 
8,9.  PiEP.is  IUpiidk.e  L. 

17.  t'.lienille  eylimlriforme  atténuée  graduellement  d'arrièi-e  en  avant, 
\ei-dàtre,  ù  peine  velue,  à  tète  pelilc  d'nn  vert  jaunâtre. 

Sur  lîcsrilK  iKall.).  —  i..'). 

Chiysaliili'  en  lei're.  -  Papillon  i.Kj  m'm.)  à  antennes  lilifoi-nies  chez  d* 
el  Q.  .\iles  supérieures  d'un  brun  à  i-ellet  violet,  sauf  au  milieu;  tache  réni- 
formc  d'un  gi'is  jaunâtre  cerclé  de  noir.  —  7  (Alpes). 

Ar.ROTIS    POLYGONA   F. 

18.  ^-Chenille  allongée,  atténuée  aux  deux  extiémités,  brune  à  verruqueux 
étoiles  de  poils  blancs  et  roux,  à  tète  petite  et  globuleuse  d'un  noir  luisant. 

Sur  Reseda  (Kambur).  —  4,3. 

ChiTsalide  dans  coque  roussàlre  formée  de  |ioils  et  di'  débris  de  sa  planir. 
—  Papillon  cf  à  ailes  noires  ti'aversées  de  bandes  plus  ou  moins  eoniluenles 
lilanchâti-es.   q  à  ailes  réduites  à  des  moignons.  —  5  (Midi). 

GrEOPirANA   B/ETICA   Hbr. 

19.  —  Ghenilli^  allongée  (40  m/m.),  monilifoinie  d'un  brun  rougeàti'e,  à 
tète  grosse  et  légèrement  aplatie,  à  verruqueux  noirs  surmontés  de  .soies. 

Sui'  les  grappes  de  Reseda  liitca  (Hei-ceî;  />'.  luleol.a  (Kalt.).  —  8. 

Chrysalide  en  terre.  —  Papillon  (38  m/m.)  t'i  ailes  supérieui-es  biunâtres 
plus  foncées  dans  l'espace  terminal,  à  tache  rénifoi'me  petite  tenant  lieu  de 
l'orbiculaire;  ailes  inférieures  d'un  jaune  pâle,  à  nervures  et  large  bande 
terminale  noiiàtre.  Hf.i^iotiips  mjmkieiu  TIb. 

20.  —  Chenille  ai-peideuse  l'^'.'^  m  ni.),  rase,  h  tète  verte  tachée  de  lilanc  sur 
les  joues,  à  doi-sale  vert  foncé  finement  oui'Iée  de  blanc,  à  stigmatale  blanche. 

Sur  Reseda  (Meyrick).  —  8.9. 

Chrysalide  en  terre.  —  Papillon  (30  m/m.)  à  ailes  d'iui  jaune  d'or  à  bandes 
interrompues  formant  de  n^ndjreuses  taches  irrégulières.  —  5,6. 

VeXIFIA    M\Cl'I.AI!I\    L. 

III.  —  Hémiptères. 

21.  —  Punaise  ovalaire  (4  à  ■>  m/m.),  noire,  roussàtre  en  dessus,  h 
antennes  noires  grêles  h  dernier  article  épaissi,  annotées  de  roux  sur  les 
deuxième  et  troisième  articles;  à  cories  jaunàtros  oi-nées  en.  leur  milieu  de 
2  points  brun-noir,  et  vers  leur  extrémité  de  4  autres  points.  Pattes  rousses 

Sur  Resi'da  ndorata  (IVIacquarti.  —  o-8.  ïschnorhynchus  resed.^  Pz. 


28  GouRY  et  GuiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Bésédacées. 

IV.  —  Thysanoptères. 

22.  —  Ailes  étroites  et  ulioiigées,  frangées  de  cils  pluiueux,  sauf  sur  le 
bord  antérieur  des  ailes  supérieures  pourvues  de  nen-ures  et  de  taches 
transversales  noii'es:  ailes  inférieures  sans  aucune  nervure;  antennes  de 
!t  articles  dont  les  4  derniers  |>eu  distincts,  cf  blanchâtre,  sauf  la  tète  cl 
les  derniers  segments  abdominaux,  qui  sonl  de  couleur  brune  (l  m/m.)  ; 
Q  d'un  noii'  brunâtre  à  larière  rétractile  par  en  haut  (l,"i  m/ni.). 

Sur  fleurs  de  Roseda  odovata  (Macqunrt).  /Rolotiirii's  fasciata  !.. 

23.  —  Insecte  un  peu  plus  petit  de  formes  et  mœurs  idenliques,  à  articles 
des  antennes  tous  bien  distincts,  à  ailes  enfumées,  mais  sans  taches. 

.*^ur  Heurs  de  Heseda  odovata  Olacquarl).  MEr.woTRiPS  FUSC.V  Sulz. 

Remarques.  —  Les  auteurs  sont  muets  sur  le  genre  de  parasitisme  de 
ces  deux  Thysanoptères.  Macquarl  se  coniente  de  dire  :  <(  vivant  sur  le  Réséda 
odorant  ».  Kaitenbach,  sans  citer  Macquai't,  écrit  :  «  vivent  sur  les  fleurs 
de  Réséda  ».  —  Nous  supjtosons  que  ces  insectes  conlienl  leurs  œufs  aux 
tleui's  qui  s'épanouissent  successivenienl  sur  la  gi-aj)])!'  (V'<.  lîésédacées.  et 
que  les  larvetles  rouges  qui  en  éclosenl  épuisent  les  oi-ganes  floi'aux.  C'est 
à  cet  insecte  que  nous  ci'oyons  devoii'  allriinier  l'étiolement  de  la  partie 
supérieure  de  toutes  les  grappes  d'un  très  vigoureux  i)ied  de  Rcseda  litteola, 
alors  que  les  fleurs  de  leur  partie  inféiieurn  élaienl  ]ilnint  renflées  (Melun  : 
Harbeau  !  2.5  septembre  JOfI). 

Nous  n'avons  pas  rencontré  Isrlmorluptrlnis  resediv.  dont  .Macquart  signale 
seulement  la  présence  sur  la  Migiionncllc  sans  autre  indication.  Fiebcr.  dans 
son  travail  sur  les  Hpnii})lera.  donne  cel  liatiilal  connue  très  douteux  et  [lure- 
ment  accidentel  (wohl  nur  zufâllig).  Cependant  tout  nous  porte  à  croire  que 
c'est  à  la  piqûre  d'une  Punaise  que  l'on  peut  attribuer  les  nombreuses  taclies 
jaunâtres  à  suc  extravasé  que  nous  avons  remarquées  sur  les  feuilles  des 
Résédas,  taches  que  l'on  m-  peut  confondit'  avec  les  marbrui-es  grisâtres  du 
dessous  des  feuilles,  el  qui  sont  dues  au  Pcrono'^pdra' rrispnta  Fïick,  si 
commun  sur  Rcseda  tuteota  durant  l'été   1!I12. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  les  nodosités  des  racines  de  Rescda  lutea  con- 
sidérée comme  cécidie  douteuse  par  M.  Houard,  dans  son  travail  sur  les 
Zoocécidies,  el  allribuée  à  lui  Nématode  :  Hctemdera  Scttarhti  Schmidt.  Notre 
Ccnthorhijnct\us  irsedpe  Marsh,   n'y  serait-il   pas  pour  qurlipie  chose? 

On  n'a  lien  signalé  jus(pi'à  présent,  à  notre  connaissance,  sur  \ui  autre 
genre  des  Résédacées  françaises  :  Asli'ocarpW'  scsamoidcs  Duby  et  .1.  purpu- 
rascons  Raf. 

Dans  les  genres  exotiques  Caiiliisea.  Orhrndcnv^^  ol  lUnidnnia,  seule 
l'espèce  Orhradonnx  \)arratus  Delile  attirr  l'allcntion  par  la  cécidie  eni'(^- 
gistrée  par  AI.  Houard  dans  l'ouvrage  cilé  plus  lumf.  dans  les  Amades  de  ta 
Soc.  Ent.  France,  1012,  p.  (19. 

C.   GouRY  et  .1.   CUHAON. 

Quelques  indications  bibliographiques  à  l'aide  des  ressources 
de  la  Bibliothèque  de  la  F.  d.  J.  N. 

RÉGtHNOT  (X.'l.  —  Int.  ad  alcune  forme  di  Roseda  liilca  L.  iliidl.  Soc.  Rot. 

Ital..  1890.   p.  229-2.38).  —  .\ncien  Catalogue  38110. 
Saint-Hilaire  (Aug.  dei.  —  Premier  mémoire  sui'  la  structure  et  les  anomalies 

de  la  fleur  des  Résédacées  fExtr.  Soc.  roi/,  sciences,   efc.   d'Orléans, 

tome  XIII).  —  Ancien  Catalogue  1412. 


GouRY  et  Guir.NoiV.  —  Insecles  parasites  des  Résédurvcs.  29 


fii^fCNARD  (L.).  —  Sur  l'origine  et  la  structure  du   téguiiiciil   srniinal  des 
Uésédacées  (Soc.  Bnl.,  IK'JS,  p.  57).   --  Ancien  Catalogue  mensuel  2447. 

ID.  —  Sur  la  localisation  des  principes  actifs  ciiez  les  Résédas  {C.-H.  Acad., 
11  déc.  18î)3,  p.  8(11-864).  ~  Id.,   4007. 

ID.  —  Id.  (Ass.  fr.  Bi-sançon,  1S93,  p.  461-470).  —  Id.,  5765. 

J.  G. 


LES  FORMES  DIVERSES  DE  LA  VIE 

DANS  LES   FALDNS   DE  TODRAINE 

(Suite). 


Famille  des  Textilaridés. 

TEXTILARIA   CliNEIFORAIlS   d'Orb. 
Fig.  2. 

Textilaria  ciniciiunnis  d'Orb.,  Foiani.  de  l'île  de  Cuba,  p.  147,  pi.  I,  llg.  37-38. 
—        cuneifor))tis  Terquem,  Foram.  du  Plioc.  de  Rhodes,  p.  34. 

Coiiuille  cuiirifoinie,  compriiiiée,  légèrcmeid  rugueuse,  élai-gie  en  avant, 
obtuse  en  arrière,  oblusénient  anguleuse  sui'  les  côtés.  Loges  nombi-euses 
i|uadi'ajigulaii'es  planes,  disposées  de  chacpie  côté  d'un  axe.  Elle  est  variable 
l'I  plusieurs  coquilles  différentes  pai-aissenl  avoir  été  décrites  sous  ce  nom. 

Hauteur  0  mm.  '■'•>.  lai'geur  0  mm.  4. 

Assez  rare.  Manlhelan,  Saint-Epain,  Rossée. 

Famille  des  Buliminidés. 
BiLiMiNA  nroiDES  d'ttrb. 

liiilimirid  piiiinidrs  d'di-l)..  Foram.  tcil.  de  Vienne,  p.  IS:i.  pi.  XI,  fig.  11-12. 

Coquille  dVdidc  allongée,  élargie  en  liaul,  formée  d'environ  11  loges  dis- 
posées en  spire  auloui-  d'un  axe.  saillaulcs  et  bombées,  augmentant  de 
volume  de  bas  eu  liaul.  Ouverture  semi-lunaire.  Terquem  y  rapporte  une 
coquille  de  nuid<('ripie.  C'est  ici  la  seule  espèce  du  genre:  nous  sommes  loin 
des  29  espèces  déci-il(>s  par  Terquem  pour  l'Eiieène  parisien,  quoiqu'elles  y 
soient  rai'es  partoul. 

Hauteur-  0  mm.  4,  largeur  0  iiiiii.  2. 

Unique.  Mantlielan. 

ROLIVINA   CAR1\\T\   Teiq. 

Bnîii-ina  rarinnta  Ter(|..  Foram.  de  l'Eoc.  des  env.  de  Paris,  p.  Ii8.  pi.  XA'. 
fig.  10. 
Coquille  allongée,  obtuse  à  ses  extrémités,  carénée  au  pourtour,  formée 
de  14  à  15  loges  un  peu  allongées,  disjiosées  obliquement  de  chaque  côté  d'un 
axe.  Par  transparence  dans  le  baume,  on  voit  que  leur  extrémité  externe  est 
pointue,  d'où  des  intervalles  en  dent  de  scie  comblés  par  la  carène  externe. 
Surface  recouverte  de  ponctuations  très  fines.  Ouverture  simple,  assez  large 
h  l'extrémili'  de  la  dernièr(^  Ingc.  Les  quelcpies  éehaidillons  recueillis  diffèirnf 


30      (',.  lj:i(iiMitK  et  D^\MJX.  —  Foriimii^ilèn-s  iirs  lùiluiis  dr  Tmira'n>i\ 

lin  [Hii  ciilii'  eux,  conimc  ils  iHIfèiTiU  de  la  ligiiic  de  rer(|ueiii.  Je  crois  néau- 
inuins  que  c"est  la  même  espèce. 

Longueur  0  mm.  Ti,  largeur  0  nuii.  2. 

Très  rare.  Manlliolan. 

rtoi.niw  AiNTiQUA  dOrh. 

Bnlirhiii  aiiH(iiii(  tidrl).,  l-'oram.  tert.  de  A'ieune.  p.  2'i().  pi.  Xl\',  lig.  It-I.i. 

Coquille  allongée,  romprimée.  linguiforme,  peu  obtuse  en  a.vant.  acuminée 
en  arrière,  aiTondie  au  ponitour.  rouverte  de  points  impi'essionnés.  Grand 
niimbre  d(^  loges  auginenianl  de  Milinnr  de  bas  en  liant,  élroiles,  non  con- 
vexe.s,  (ibMqiies.  la  deinièrc  poiirvur  diiiir  ouvertiiK"  simple,  sans  prolon- 
gement. L'espère  des  Faliiiis  diiïère  un  peu  du  type  de  d'Orbigny,  les  loges 
sont  moins  allongées,  mais  étant  données  les  variations  qu'elle  comporte, 
il  n'y  a  pas  lieu  d'en  l'aire  une  espèce  nouvelle.  C'est  un  des  plus  jolis  Fora- 
minifères  des  Faluns.  Il  rappelle  une  nalte  élégamment  tressée.  Les  dimen- 
sions varient  snivani  l'âge.  Les  pins  grands  individu^  ont  : 

Longueur  (I  mm.  7,  largeur  0  mm.  2. 

-Manllii'lan.  Moins  rare  (|iie  la  précédente. 

Famille  des  Lagénidés. 

Laoew  gloros.v  Williamson. 

l.ngena  (jlobosa  Williamson,  Foram.  des  côtes  de  l'.Vngleterre,  p.  8,  pi.  1, 
fig.  i^. 

—  (jjohiisa  Renss,  Monographie  des  Lagénidés,  p.  .^18,   pi.  L  fig.   1-3. 

—  qJohnsa  Terquem,  Foram.  de  la  pla£re  de  Dunkerque.  p.  67,  pi.  \il. 

fig.  .3-4. 

Coquille  subsphérique,  lisse,  opalescente,  liouclie  ti'ès  petite  située  sur  un 
prolongement  à  iteine  marqué. 

La  Lagemi  glnbosa  décrite  par  Ter(|uem  dans  lEocèiie  des  environs  de 
Paris,  et  qu'il  y  dit  commune,  me  paraît  avoir  été  confondue  par  lui  avec 
une  algue  calcifère,  car  il  lui  attribue  "  un  test  épais,  blanc,  spathiquc  ^' 
l>es  lagena  ont  an  conliaire  un  test  mince  et  transparent.  11  la  cite  vivante 
à  Dunkerque. 

Diamètre  (I  mm.  3. 

Très  rare.  Manllielan. 

Lagena  cl.avata  d'Orb. 

OoUua  rlarata  d'Orb..  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  24,  pi.  L  fig.  2-3. 
Lagena  vahiarix  var.  clarala  Will..  Foram.  de  la  Grande-Bretagne. 

Coquille  très  allongée,  fusiforme,  lisse,  très  prolongée  en  un  tube  en  avant, 
renflée  au  quart  inférieur,  et  ensuite  acuminée  en  pointe  aiguë  en  arrière. 
Variable  comme  diamètre  du  simple  au  double.  Actuellement  vivante  et  abon- 
dante, en  parliculier  sur  les  côles  de  la  Manche,  dans  la  baie  du  Monl-Sainl- 
Michel.  .T'en  ai  également  un  échantillon  miii|ne  du  calcaire  grossier  de 
G  ri  gnon. 

Longueur  (I  mm.  S.  larîïeiir  0  mm.  3. 


Mnnthclan.  lia 


rc 


LAOENA  VULCARIS  Will. 

Ijigona  ruJgaris  Will..  Foram.  des  côtes  de  l'Anglet..  p.  3.  pi.  T,  fig.  "i. 
Lagptia  rrilgaris  Ten]..  Foram.  de  la  plage  de  Dunkerque,  p.  21,  pL  L  fig.  "i. 

Coquille  plus  on  moins  ovale  ou  subglobulense.  ou  pirifnrme.  lisse,  trans- 
parente, avec  prolongement  efTîlé  très  variable  comme  forme,  mais  la  base 
est  toujours  arrondie.  Assez  rare  dans  rFocènc.  elle  habite  actuellement  la 
Manche  et  la  !\Iéditerranée. 

Longueur  0  mm.  8.  largeur  0  mm.  4. 

Rare.  Manihelan.  Rossée.  Ferrière-l'.Arcon.  Pontlevov. 


G.  Lecointre  et  D'' Allix.  ^  Fnrami.nifèrcs  des  Fnluns  de  Touraine.      31 

LaGE\.\  PERLUr.ID\  Will. 

l.iifieud  nilgaris  v;ir.  priiiirhla  :  AVill.  «  I.itgena  »,  [>.  •'),  pi.  I,  lig.  7-8. 
l.iKjcrvi  pcriiiridd  Will..  Foi-juii.  (Ips  côlos  do  r\ngleteri'e. 

C'est  pluiôl  une  vniicMé  do  l;i  piM'cédrnlo,  dont  elle  se  distingue  par  les 
petites  rôtes  qui  ornent  sa  base. 

Longueur  0  mm.  5,  largeur  0  mm.  2. 

Alanthelan.  Tl■^s  i-are. 

I.\(;k.\.\  striata  d'Orb, 

Ijkji'iki  slridld  d'Orh.,  Voy.  de  r.Vmérique  inérid.,  l''or.,  p.  21,  pi.  \',  lig.  \2. 

—      striata  Reuss,  Monogr.  des  Lagénidés,  p.  :J37,  pi.  III.  fig.  4-4-i5. 

Variable  eomme  forme,  plus  ou  moins  ovoïde  ou  sphéiique,  oniée  d'un 
grand  nombre  do  petites  rôles  s'arrê'anl  au  voisinage  de  la  naissance  du  col. 
N'existe  pas  dans  l'Eocène  parisien,  mais  c'est  une  des  plus  communes  actuel- 
lement dans  la  Manche. 

Longueur  0  nim.  4,  diamèti'o  0  mm,  3. 

.\ssez  rare.  Manthelan,  Saint-Epain. 

Lagena  costata  Reuss. 

Lagcdd  costala  Reuss,  Monographie  des  Lagénidés,  p.  32'.).  pi.  H,  fig.  ."li. 
Entnsnlema  costata  Will.,  For.  des  côtes  de  l'Anglet.,  p.  9,  pi.  J,  fig.  18. 

Coquille  ovoïde  ou  subglobuleuso.  réfrécie  en  avant,  ornée  de  côtes  élevées, 
li-iinquéos.  les  intei-valles  plus  larges  que  les  côtes.  Très  rare  dans  l'Eocène 
parisien,  nù  Toiquom  cite  une  variété  très  globuleuse:  il  en  cite  de  Runkerque 
ime  variété  ovoïde.  C'est  de  cette  dernière  que  se  rapproche  celle  des  Faluiis 
où  elle  e.st  assez  rare. 

Hauteur  0  mm.  'i,  diamètre  0  mm.  3. 

Manthelan. 

FissuRiNA  r\RiNATA  Reuss. 

Fissurina  cdiiddla  Terq.,  Foram.  de  la  plage  de  Dunkerqui-,  ji.  (18,  pi.  VU. 
fig.  iO  a,  b. 
—  —      Reuss.,  Monogr.  des  Lagénidés,  p.  338,  pi.  \\\.  fig.  8r.. 

Coquille  uniloculaire,  plus  ou  moins  ovoïde  ou  irrégulièrement  orbiculaire, 
comprimée  et  arquée  sur  les  côtés,  arrondie  en  arrière  et  obtuse  en  avant, 
uuuiio  d'une  carène  sur  tout  son  contour.  Ouverture  en  fente  allongée  et 
bordée.  Terquem  la  cite  fossile  dans  l'Eocène  parisien  et  vivante  à  Dun- 
kerque. 

Diamètre  0  mm.  2. 

Raie.  Manthelan.  Saint-Epain. 

Fissurina  punctata,  nov.  sp. 

Fig.  .■?. 

Coquille  uniloculaire,  subcirculaire,  avec  l'extrémité  antérieure  un  peu 
allongée.  Carène  tranchante  sur  tout  le  pourtour.  Surface  couverte  de  nom- 
breuses ponctuations.  Rouche  en  fente. 

Diamètre  0  mm.  2. 

Très  rare.  Manthelan. 

FISSL'RINA  PULCIIIU.    nii\.  sp. 
Fig.  4. 

Coquille  uniloculaire.  ovale  allongée,  un  peu  comprimée,  entourée  d'une 
mince  carène  transparente.  La  partie  principale  est  opaque  et  creusée  de 


32     G.  Lecointre  et  D"" Allix.  —  Foraminifères  des  Faliins  de  Totiraine. 

petites  nuilléations.  L'exlréniité  antérieure  porte  un  prolongement  obtus  muni 
d'une  ouverture  en  fente. 

Longueur  0  mm.  ^,  largeur  0  mm.  3. 

Unique.  Manthelaji. 

Dent.vlim  subarcuata,  var.  .Iigosa  Will. 

Dentalina  siibarcuata.  vai\  jiifjosd  Will..  Foram.  des  côtes  de  l'Anglet.,  p.  20, 
|il.  II,  fig.  42. 

(loquill(>  allongée,  arquée  légèremoiil.  Iniiuée  de  10  loges  croissant  insen- 
.'iiblemeiil  on  diamètre  et  en  liauleui'.  Les  premières  sutures  sont  à  peine 
marquées,  les  autres  le  sont  davantage;  oi'née  dans  toute  sa  longueui-  de  fines 
côtes  un  peu  obliques,  se  continuant  sans  interruption  par-dessus  les  sutures. 
.Je  la  rapproche  de  Tespèce  de  Willinmson,  dont  elle  peut  èti'e  une  autre 
variété,  car  la  figure  porte  des  ciMes  plus  grosses  et  moins  nombreuses. 

.Xnlons  que  le  geni'e  Dentaline,  abuiidant  dans  le  Secondaire,  est  plutôt  i-are 
dans  lEocène,  où  les  espèces  sont  foi-t  petites.  Celle-ci  est  d'une  taille  remar- 
quable, et  l'échantillon  unique  vient  de  Pontlevoy. 

Longuein-  i  mm.,  lai'genr  ;ni  milieu  0  mm.  7. 

.Nodosaria  iiectk.a  Ginnbel. 

Sodosaria  hectica  Giimbel,  Beitrage  zur  Fni-am.  der  .Nordalpinen,  Eocœn- 
gelbirg,  p.  37.  pi.  I,  fig.  2."). 

Coquille  allongée,  lisse,  3  loges  allnngées,  à  côtés  droits  subarrondis  pi'ès 
de  la  suture.  Ouverture  bordée,  quand  la  coquille  est  entière,  mais  la  troi- 
sième loge  manque  presque  toujours. 

Longueur  1  mm.,  largeur  0  mm.  2. 

.\ssez  rare.  Manthelan. 

Ce  Foi'aminifère  est  absolument  identiiiue  à  ceux  de  l'Eocène  parisien,  où 
il  est  aussi  très  rare.  Notons  en  passant  que  sa  forme  est  exceptionnelle  au 
genre  Nodosaria,  (jui  a  généi'alement  les  loges  arrondies  et  les  étranglements 
bien  maïqués.  Nous  retrouvons  le  rnraetère  du  genre  dans  l'espèce  suivaide. 

Nodosaria  Mariœ  d'Oib. 

Nodosaria  Mariœ  d  (»rb.,  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  34,  pi.  I,  fig.  l.i-Ki. 
—        Mariœ  Tei-q..  Foram.  de  la  plage  de  Dunkerque,  p.  111,  pi.  "\lll, 
fig.  4. 

Coquille  cristalline  et  translucide.  Pi'emière  loge  allongée  et  pointue, 
deuxième  loge  très  courte  terminée  par  une  ouverture  un  peu  évasée. 

Terquem  la  cite  à  Dunkerque  et  en  décrit  2  variétés  :  l'une  grêle,  l'autre 
raccourcie.  Celle  de  Touraine  se  rapproche  de  la  dernière.  Elle  existe  éga- 
lement dans  les  Faluns  du  lîoidelais. 

Lon.gueur  (l  mm.  7.  largeur  0  nmi.  2. 

2  échantillons.  Manthelan. 

MARGINULliNA  I  Ar.ll'Oli.MKS  Tcrq. 

Mtn'iiiniiliiia  labilnnnis  Ten[.,  For.  de  la  plage  de  Dunkerque,  p.  11.3,  pi.  XVI, 
fig.  1 5-15-1  fi. 
Co(piille  assez  courte,  cumprimée,  lisse,  légèrement  arquée,  arrondie  au 
pourtour,  étroite  en  bas,  plus  large  en  haut.  Loges  arquées,  allongées  trans- 
versalement. Bouche  ovale,  située  à  l'extrémité  du  bord  dorsal.  Je  la  rap- 
proche d'une  espèce  de  Dunkerque  dont  Teripiem  décrit  3  variétés  assez 
différentes.  Le  type  des  Faluns,  unique  d'ailleurs,  ne  répond  strictement  à 
aucune,  mais  c'est  encore  à  celte  espèce  qu'il  se  rapporte  le  plus  et  les  Mar- 


G.  l>FxoiNTRE  et  D'Ai,r,ix.  —  rormnimfères  des  Faluns  de  Touraine.      33 

giiuilines  sont  lellemeiil  polymorphes  qu'il  faudrait  créer  autant  d'espèces  que 
d'individus.  Les  .Margiaulines  étaient  assez  al)ondantes  et  variées  à  l'époque 
sccdudaii'e.  .le  n'en  connais  pas  de  décrite  pour  l'Kocène  parisien.  Mais  elles 
uni  des  caractères  ambigus  qui  les  reudiMil  ti-ès  diflicilcs  à  distinguei'  de 
ccrlaines  crislellaires. 

Hauli'iir  0  mm.  tj,  largeur  (l  rmn.  3. 

("nique.  Mantlirlan. 

<;i!ISTKI.I.\lll  \    IlOlll.VTV    d'dli). 

Crislellaria  ruliilaln  (Idrli..   iMiram.  de  I;:  Craii'  du  bassin  di'  l'aii>,   p.  2ti. 
pi.  II.  lig.  j;i-i.s. 
— •  ndnUtld  Park.  et  Jon.,  iu  darpi'nli'i'.   Inlmd.  lu  llic  slud\  ni  lln' 

Foram.,  p.  3ll). 
Je  signale  quel(|ues  éclianlillon.-  un  peu  uses,  mais  i-ecnnnaissables,  peul 
être  remaniés  de  la  Craie.  Berthelin  la  cite,  il  est  vrai,  vivante  à  Pornichet, 
mais  en  ajoutant  que  sa  forme  ii'esl  |»as  idenlique  à  celle  de  la  Craie,  .le 
doute,  en  effet,  que  ce  soit  la  même.  Quant  aux  échantillons  des  Faluns,  ils 
soid  bien  send)l;diles  à  ceux  de  la  craie  de  Meudon. 

CRISTELLVKIA   ACLTA   T(M(|. 

Crixtellarin  acitta  Terq..  Foram.  de  la  plage  de  Dunkeique,  p.  tlti.  jil.  XIII, 
lig.  21. 

Coquille  brillante,  vitreuse,  ovale  aiguë,  cnmprimee,  lisse,  foi'mée  de 
0  loges  planes,  connue  lobées,  croissant  l'égulièrenienl,  arrondies  extérieu- 
rement, aiguës  à  l'intérieur,  la  première  ovale,  les  autres  triangulaiies.  Base 
un  peu  eni'oulée.  Ouverture  striée.  Un  peu  ditférente  du  type  de  Terquem,  les 
Crislellaires  étant  très  polymorphes. 

Diamètre  U  mm.  i. 

Unique.  Manthelan. 

ClUSTEIXARlA    CALCAR    Lin. 

CrisleUaria  calcav  Lin. 

—         calcav  Will..  Foram.  des  côtes  de  l'Angleterre,   p.  27,   pi.   II. 
fig.  ..2. 

Coquille  lenticulaire,  brillante  et  lisse,  S  loges  toutes  visibles  extérieure- 
ment, la  première  sphérique,  les  autres  plus  ou  moins  triangulaires  arrondies 
séparées  par  des  sutures  laissant  des  espaces  claii-s.  Gontoui-  arrondi  sans 
dents.  Le  nom  spécifique  a  été  créé  pour  d'autres  vai'iélés  portant  des  dents 
sur  leur  contoui-.  Actuellement  vivante,  mais  plutôt  rai-e. 

Diamètre  0  mm.  a. 

Unique.  Manthelan. 

Famille  des  Polymorphinidés. 

Cette  famille  a  dans  les  Faluns  de  Touraine  d'assez  nombreux  représen- 
tants en  individus  et  en  espèces,  comme  dans  les  terrains  secondaires  et  ter- 
tiaires éocène.s,  mais,  comme  toujoui*s,  il  y  a  tellement  de  variétés  de  formes 
que  la  détermination  est  déconcertante.  Néanmoins,  quehiues  espèces  assez 
caractérisées  ont  pu  être  assimilées  à  des  types  dé.jà  décrits.  Deux  espèces 
paraissent  nouvelles,  les  autres  sont  douteuses,  tenant  des  unes  et  des  autres, 
et  des  études  très  longues  seraient  nécessaires  pour  débrouillei'  ce  chaos. 
D'Orbigny  avait  établi  pour  celle  famille  plusieurs  genres  :  Pnlymorphines, 
Guttulines  et  Globulines,  fondées  sui'  le  nombre  et  la  disposition  des  loges, 
distinction  embarrassante  ilans  la  pratique,  comme  l'a  fait  observer  Terquem. 
et  l'étude  des  Faluns  de  Touraine,  comme  celle  de  l'Eocène  ne  fait  que  con- 
firmer cette  manière  de  voir. 


G.  l.Ec.oiMiSK  cl  D^\LLIX.  —  Forominifères  des  Faluns  de  Touraine. 


PoiAMoni'MiNv  coMPr.\N\T\  d'Orb. 

l'nhiniorjihina  coiiipliiniihi  diirli..  I''ni-iim.  Icil.  de  \  icmic.  |i.  '2'\\.  pi.  Mil, 
lig.  2ri-30. 

Coquille  ihumboïde,  lisse,  anguleuse  ù  ses  exlrémilés,  très  cnni|iriiiiéc  cl 
[jlissée  des  deux  eùlés,  loijes  UDiubreuses  alli>ngées,  ci-oissiiul  des  jii'i'inii''rcs 
aux  dernières,  |i('u  cunve.xes  el  séparées  par  des  intervalles  peu  proionds. 
Ouverture  radiée,  l'iusieurs  échantillons  sont  conformes  au  type,  d'autres 
scint  plus  lancéolés,  mais  présenlent  bien  la  même  disposition  des  loges. 

IjOngueur  1  mm.  îi,  largeur  1  niin. 

Bosséc,  Paulmv.  .\sse/  raiv. 


Fissviiiiii  iHiUhrd 


FlG.   ,5. 


l'iiVjiiKirpluna  Lfcuinine 


l'dL'iMdRI'IIIW   LECOINTRE/E, 
Fig.  5. 


nov.  sp. 


(ioipulle  très  variable,  plus  ou  moins  globuleuse,  comprimée;  a  à  7  loges 
à  sutures  peu  profondes.  Leur  disposition  est  souvent  confuse.  Cependant. 
sur  la  plupart  des  individus,  on  voit  qu'elles  sont  disposées  symétriquement 
lie  chaque  côté  d'un  axe  fictif  sur  le(pii'l  elles  empièlent  alternaliveiiient  à 
droite  et  à  gauche.  Il  n'y  a  pas  deux  exemplaires  absolument  semblables. 
I/emplacemenI  de  l'duvertui'e  n'est  indiqué  par  aucune  saillie,  mais  par  une 
partie  plus  transptu-ente,  à  l'extrémité  de  la  dernièi'e  loge,  partie  percée 
d'un  liou  entouré  de  stries  radiées.  On  fail  mieux  apparaître  ce  trou  ainsi 
que  les  stries  radiées  en  les  touchant  avec  une  soluiion  de  carmin.  .Malgré  ce 
procédé,  on  ne  peut  souxeut  la  voir,  mais  il  n'<'si  pas  rare  de  constatci-  sur 
un  certain  nombre  d'inili\idus  une  ou  plusieurs  perfoi-ations,  en  des  points 
variables  de  la  coquilh".  el  non  entourées  de  stries.  Ces  perforations,  ipii 
semblent  s'être  failes  du  vivant  de  l'animal,  n'auraient-elles  itas  eu  pour  Iml 
de  suppléer  à  rduvciimc  normale  accidenlellemenl  bouchée'.' 

Les  ])arois  inlernes  des  loges  sont  très  amincies  et  celles-ci  conunnniquenl 
entre  elles  par  de  larges  nuvertures  en  foime  de  bduloimière  à  bords  tran- 
chants coirune  on  peut  le  constater  en  faisant  des  coupes.  Celle  polymorphine 
est  commune  dans  prescpie  toutes  les  lncalités  de  la  Touraine  et  elle  est 
remarquable  par  sa  grosseur  2  mm.  en  itinveime  (1). 


ri  .\n  iiionionl  de  t.eriiiincM-  r.i>  travail,  je  reçois  de  M.  de  Monlerosalo,  des  Foraniiiiifère? 
iiun  déterminés  du  liltcjral  de  Palerme.  parmi  lesquels  des  polymorphines  ayant  une  e.vlrême 
ressemblance  avec  l'espèce  ipu'  jf  décris  comme  nouvelle.  Elles  sont  en  général,  un  peu 
plus  allongées.  1rs  loge.s  plu.s  iKurdirfusps  el  plus  renflées. 


(1.  LkcoIMHE  e(  |t'  Al.l.lX.  —  h'iiruiiiiiiijères  des  l-'ahiiis  de  Taiiruinc.       3ô 

l'dIVMORl'IIINA   COMPRESSA   d'Orb. 

I'"hliiuiii)liina  cumpresMi  d'Oib.,  Forma,  tei-t.  de  Vienne,  \\.  2M3.  |il.  XII, 
lig.  32-3  i. 
Coquille  ubloiigue,  lancéolée,  1res  lisse,  1res  conipi-iiuéc  inégaleirienl.  un 
oôlé  élanl  plan,  l'auti'e  un  peu  convexe,  acuminée  à  ses  deux  extrémités. 
8  loges  oblongues  séparées  par  des  sutures  peu  marquées.  La  dernière  loge 
acuminée  en  avant  es!  munie  d'une  ouveilure  radiée. 


Longueur  2  à  3  nun..  laigeur  2  nun, 
l'i'u  commune,  l'anlmy,  Uossée. 

(A  suivre). 


W  Al.LIX. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Note  sur  IHelix  barcinonensis  Bourguiguiu.  -  Ll-s  Hélix  du  groupe  de  VJhli.r 
liarr/)io/>fii.</s  Bourguignat  sont,  iiulubitablement,  dans  la  Péninsule  Ibérique,  les 
représentants  des  ('/.•:ii//i/iiii  de  la  Péninsule  Italienne  de  l'Istrie  et  des  Iles,  (jui 
a  fait  le  sujet  d'une  étude  par  M.  Fagot  dans  le  t.  I,  p.  107,  du  JiiiUetiii  de  tu 
Suciété  mnlanjJoijiqiu  d>  France.  Le  type  de  cette  série  est  V HelLc  ban'iiKnitiisig  (1) 
Bourguignat. 

Rossmassler  (tcmiuij.  dcr  Laïui  iiii/l  Siiitaa'.  M uU .  h'uro/tn'n,  Heft.  13  und  14,  S.  24, 
taf.  67,  fig.  830-832,  1854)  décrit  et  figui  e  l'HcIix  caprin  tu  Montagu  et  nous  apprend, 
dans  \i'  texte,  que  la  figure  830  représente  des  exemplaires  d'AgiMi,  en  France,  qui 
lui  ont  été  donnés  i^ar  Terver,  et  qiu^  sous  la  figure  831  est  dessiné  le  type  du 
comté  de  Kent,  en  Angleterre,  envoyé  par  John  Hamilton,  de  Londri  s;  enfin  que 
la  figure  832  représente  des  individus  recueillis  jjar  Hall  en  Portugal.  Des  échan- 
tillons plus  gros  ont  été  trou\és  par  Willkomm  à  Aranjuez  (Espagne),  mais, 
malheureusement,   l'auteur  néglige  de  les  décrire  et  de  les  représenter. 

11  est  incontestable  que  la  figure  630  s'applique  à  VUelix  caprrata,  puisciue 
c'est  la  seule  espèce  de  ce  groupe  que  l'on  trouve  dans  l'Agenais;  il  en  est  de  même 
de  la  figure  831  représentant  des  individus  d'Angleterre.  La  figure  832  paraît 
également  s'adapter  à  la  même  espèce,  à  cause  de  la  disposition  des  bandes,  de 
l'ombilic  et  de  la  surface  presque  lisse  du  test;  il  n'y  a,  d'ailleurs,  rien  d'étonnant 
à  cela  puisque  VHthx  rainrata  abonde  en  Portugal  et  que  c'est  probablement  en 
suivant   le   littoral   quelle  s'est   répandue  ju.squ'en   Angleterre. 

En  1864,  Bourguignat  {MaJarol.  Ahjrrir,  t.  II,  p.  355)  cite  simplement  le  nom 
d'HrILr  liarciiirtis/s  {barciiionenns),  appliqué  par  lui  à  VHrJir  caprrata  Ross- 
massler (non  Montagu),  qu'il  croyait  différente,  tandis  qu'il  n'en  est  rien,  ainsi 
(jue  je  vais  le   prouver. 

Dans  le  courant  de  l'année  1868,  le  D''  liumbur  publia,  dans  le  Jinniial  ('onrhijl.. 
p.  266,  1868,  sous  le  nom  d' Hélix  mirniidcp,  une  coquille  trouvée  par  lui  à  Miranda 
del  Ebro  ;  mais  ce  nom  n'a  pu  être  adopté  parce  qu'il  existait  déjà  une  Hélix 
mirandre  Lovve  (Aiiri.  and  ma;///-,  /list.,  p.  107,  1861),  espèce  différente  de  l'île  de 
Gomeri,  dans  les  Canaries. 

En  décembre  1868,  Bourguignat  (Mail.  nmir.  h'/ii/.  on  pni  connus,  p.  303, 
chap.  94,  pi.  XLII,  fig.  12-16)  persiste  à  croire  .pie  la  figure  de  Rossmassler  repré- 
sente son  Heli.r  Ijarcinensi.t;  pourtant,  il  a  l'heureuse  inspii'ation  de  faire  dessiner 
des  individus  de  Barcelone,  et  c'est  le  seul  nictif  pour  lequel  son  nom  doit  être 
conservé.  En  effet,  la  figure  de  Rossmassler  s'appliquant  à  VHelir  caprrata,  le 
nom  d'Hélix  miranda-  eut  été  le  premier  en  date,  s'il  n'eut  été  emploj'é  antérieure- 
ment; mais  ce  vocable  devant  être  rejeté,  la  désignation  faite  par  Bourguignat 
doit  seule  être  maintenue. 

Quelques  mois  plus  tard,  le  D"'  Rambur  s'apercevant  du  double  emploi  pour  son 
Heli.r  nnrando',  changea  ce  nom  en  celui  d'iherira,  inadmissible  comme  postérieur. 

(1)  Nota.  —  Bourguignat.  en  ilêcrivanl  cette  forme,  lui  donna  le  nom  de  barcinensis  (1864, 
Malncnl.  Algi'rie,  t.  II,  p.  35.")).  C'est  un  non  sens,  car  le  nom  ancien  de  Barcelone  est  Barce- 
nona  et  celui  sous  lequel  on  doit  désigner  cette  coquille  est  donc  Imrcinonensis. 


36  Aolrs  spéciales  et  locales. 

Voici  tlonc  la  véritable  synonymie  cic  cette  espèce  : 

Hélix  iiiiraïuUt  llambur,  18G8  (Joiirii.  Cotic/ii/L,  p.  266),  non  Jl .  mirandœ  Lowe. 

Hélix  Ixircinensis  Bourguignat,  (h'cenibre  1808  (A/oll.  nouv.  litioicux,  p.  30:î, 
pi.    XLII,   fig.    12-16).  ■ 

Hélix  ib<  rira  lianibur,   1869  {Journal  Gonchyl.,  t.   XVI,  p.  254,  pi.   IX,  fig.  5). 

Hélix  1)11  rci)ioti//i sis  Wfstciluncl,   1890  (Katal.  Concli.   reçi.  palaarct.,  p.   rit). 

Le  typo  de  cette  espèce,  tel  ([u'il  a  :''té  figuré  par  Bourguignat,  se  trouve  çà  et  là 
dans  tout»'  la  Catalogne,  au  nord  de  Barcelone,  mais  il  «'st  toujours  localisé  et 
assez  rare.   Les  causes  de  cette  raieté  sont  les  suivantes  : 

1°  Cette  espèce  est  absolument  caUicole; 

2"  Elle  ne  vit  que  dans  les  vignoblis; 

3°  Elle  semble  ne  pas  dépasser  1  allitiule  de  100  mètres. 

Or  la  région  nord  de  la  Catalogne  ek  presque  entièrement  composée  de  roches 
acides  ou  très  siliceuses  :  granités,  [xuphyres,  gneiss,  grès  anciens,  schistes,  etc., 
et  les  plaines  sont  recouvertes  d'alluvions  récentes  mais  argilo-siliceuses  et  formées 
de  roches  anciennes.  Les  lambeaux  de  terrain  calcaires  sont  très  rares,  ceux 
cultivés  en  vignes  sont  encore  plus  rares  et  sont  à  une  altitude  inférieure  à 
100  mètres. 

Les  habitats  de  VH.  barcinontnsix  sont  donc  toujours  très  restreints,  spora- 
diques,  complètement  séparés  et  souvent  très  éloignés  les  uns  des  autres,  mais  ils 
sont  toujours  situés  dans  les  vignobles  et  flancs  de  coteaux,  entre  25  et  60  mètres 
d'altitude,  exposés  au  sud  et  très  secs,  et  généralement  sur  des  calcaires  travertins 
très  récents  (note  de  M.   Thieux). 

Nice.  C  Caziot. 


Note  sur  quelques  plantes  de  Moisdon-la-Rivière  (Loire-Inférieure).  —  Je  viens 

corriger  quelques  erreurs  et  ajouter  (juelques  plantes  intéressantes  à  une  précé- 
dente note  sur  la  flore  de  Moisdon-la-lîivière  (Voir  /'.  d.  .7.  .V.,  l"  juillet  1912). 
1°  Corrrctions.  —  La  l^lante  appelée  Barharea  vuhjaris  est  plus  exactement 
B.  prœcux  R.  Br.  ;  celle  appelée  Spenjula  arvensis  est  .S',  vulr/nriis  Boën  ;  celle 
appelée  Luzuln  rcrnalix  est  L.  For^teri  D.  C.  et  celle  appelée  Fentuca  ovina  est 
/'.   tenuifolia  Sibth. 

Au  lieu  de  :  Lepidium  catnpcxtie  lî.  Br.,  lire  :  Lepidium  heterophylluiii  Benth. 

—  Drosern  sp.  ?,  —     IJrosera  intermedia  Hayne   (Lau- 

nay  R.  R.). 

—  S.  ruhrn  Pers.,  —     Spertjularia  riibra  Pers. 

—  Fextiira  Myiirii.^  L.,  —     Festuca  Myuros  D.  C. 

2°  Additions.  —  Les  coteaux  schisteux  qui  se  trouvent  dans  le  centre  et  à  l'est 
de  la  commune  sont  caractérisés  par  :  Ranimr.ulux  nodifiuiiia  L.  (à  la  Motte), 
Silène  nufan^  L.,  Hyperinim  linarifolium  Vahl.,  Trifolium  glomeratum  L.,  Pohj- 
rarpon  tetiaphyllum  L.,  Scleranihux  ptrenni-f  L.,  Peplis  Borcei  Jord.  (à  la  Motte), 
Filnijo  montana  L.,  Plantngo  rnrinat'i  Schrad.,  Snlla  autumnahs  L.,  Aspleniuin 
Innrenlntitm    Sni.,   etc. 

J'ai  trouvé  :  Senehiera  didynui  Pers.  —  Çà  et  là. 

Feiicedanum  (jallicum  Latourette.  —  Butte  des  Drouhets.   Rare. 

Galium  nnc/liruin  L.  (G-',  ruricolum  Jord.).  —  Çà  et  là  dans  le  S.-O.  de  la 
commune. 

Finguicula  lunitanica  L.  —  Landes  tourbeuses. 

Allium  oleraceum  L.  —  Bords  du  Don,  près  la  Pochetais. 

Lemna  arhiza  L.  —  Etang  de  Gravotel. 

La  Pochetais,  par  Moisdon-la-Rivière  (Loire-Inf.)  Charles  Halet. 


Nécrologie.  —  Nous  avons  le  regret  d'annoncer  le  décès  de  M.  Ed.  Brabant, 
de  Cambrai  (Nord),  membre  de  la  Société  Entomologique  de  France.  Depuis  de 
nombreuses  années,  il  s'était  adonné  à  l'étude  des  Lépidoptères,  dont  il  possédait 
une  belle  collection.  Il  a  publié  diverses  notes  très  appréciées  et  décrit  plusieurs 
espèces  nouvelles  de  Noctuelles  de  la  Guyane. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 

Imp.  ObartliUr.  Rennes— Paris  (149-13) 


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Leptoehr.),  39—61  Adelopb  :  76  fr:  —  (9)  La'îueleicorxes,  nombr.  r.,  213—348  : 
150  fr.  —  (10)  BuPRESTiDES,-S<i— 117  :  42  fr.  —  (lij  Elatérides,  48— lui  :  46  fr.  — 
(12)  Mal.U'ODERMES  (9  esp.  Ceèrrm,  2  Q),  143—283  :  68  fr.  —  (13)  TÉrédiles, 
/i„S_10i  :  28  fr.  —  (11)  Vésicants  (37  Mijlnhrid.  r.),  70—115  :  40  fr.  —  (15)  Anthi- 
CIDES  r.,  13—90:  30  fr.  — -(Uî)  Erod.,  ïentyr.,  Blapid.,  et-c.,  145—230:  85  fr.— 
(17)  AsiDiD.,  Pedin.,  Opatk.,  121 — 19(i  :  60  fr.  —  (18)  Tenebrion.,  Sereop.,  Helop., 
CiSTEL.,  etc.,  105-181:  55  fr.  —  (19)  Longicornes  r-.  et  r.  r.-  (I),  76—143:  92  fr. 

—  (20)  Longicoenes  (TI),  46 — 62  :  49  fr.  —  (21)  Centuries,  Choix  d'esp.-fam.  div. 
(Gurcul.  exclus),  série  I  :  50  fr.;  II  :  35  fr.;   III   (65  esp.,  162  ex.)  :  26  fr.  — 

(22)  20  gr.  b.  ou  c'  av.   nomb.   esp.  moins  rares  nomm.,  de  div.   fam.  :  75  fr.  — 

(23)  Pet.  coll.  de  Beenthides  exot.  :  85  fr.  —  (24)  Pet.  coll.  Xylophages  eur.,  vus 
par  un  spécialiste  :  25  fr.  —  (25)  Hyménoptèees,  bel.  et  r.  esp.,  en  gr.  part,  nomm., 
370  ex.  (Chrysides  r.,  38 — 99  ti/p.  d'un  spécialiste  :  70  fr.  —  Telle  ou  telle  liste 
désiijnée  mentionnant  toutes  les  espèces,  même  pour  les  Centuries,  serait  commu- 
niquée sur  demande  accoinpaOnée  d'un  timbre.  —  Payement  d'avance  ou  contre  rem- 
boursement.—Gr.  choix  de  Cixcalionides  eur.  etexot-^  par  fam.,  groupe  ou  au  détail. 


(1)   Le  1"  fhitfre  inilKiUc  le  nombre  d'espèces,  le  2'  celui  des  e.Kemplaires. 


SOMMAIRE    DU    N»    506 


J.  Cotte  :  Un  oiseau  cOcidophage,  la  mosange  Woiic. 

G.  Goiiry  cl  J.  Guignon  :  Insectes  parasites  des  Hosédacées. 

G.  Lecointre  cl  D^  Allix  :  Les  formes  diverses  de  la  vie  dans  les  Faluns  de  Touraine  [suite]. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

iNole  sur  VHcUx  barcinoncnsis  (BoincuiGNAT). 

Note  sur  quelques  plantes  de  Moisdon-la-Riviôre  (l.oirc-Inférieure)  (Charles  IIalet). 
Nécrologie. 
Echanges. 


KlILLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


C.  Houlbert,  Station  entomologique,  Rennes.  —  A  échanger  :  Suites  à  Bufl'on, 
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/'Homme,  3  vol.  broch.,  pi.  noires.  —  Histoire  des  Singes,  2  vol.  broch.,  pi.  noires. 
—  Histoire  des  Quadrupèdes,  13  vol.  broch.,  pi.  noires.  —  Bonvouloie  :  Monogr. 
dis  Eucnémides,  Paris,  18T0,  907  pages,  42  planches,  in-8°  broché.  —  Envoyer  offres. 

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Photographies  géologiques ...    .      270 


\  diques. 


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l<:'  Mars  1913 


V"  Série,  43    Année  —  N"  507  .<~^  /^ 


LA   FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


s.     WS»     ^« 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

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(au  lieu  du   l»''  novembre) 


iMPRIMERrB      OBERTHUR,       ReNNES — PaUI3 


1913 


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Maury   (Joseph.   —  Géologie,    Minéralogie,    Hydrologie   du   Lodévois   (thèse), 
in-8°,  106  p.,  avec  grav.  et  carte  en  couleurs.  —  Montpellier,  impr.  gén.  du  Midi. 


Noël  (Paul).  —  Observations  sur  les  mœurs  d'Oiseaux  de  Normandie  pouvant 
servir  à  l'étude  du  transformisme,  in-S°,  19  p.  — .Rouen,  inip.  Girieud. 

Roger  (P.-E.).  —  Contribution  à  l'étude  botaniqtKs^du  Kinkélibah  combretum 
micranthum  (thèse),  in-8°,  59  p.  —  Lille,  imp.   Centrale  du  Nord. 

RoNTCHEVSKY  (W.).  —  Les  variétés  françaises  de  la  race  bovine  jurassique 
(Bibliothèque  Vermorel),  in-18,  41  p.  avec  giav.  —  Villefranche,  libr.  du  Progrès 
agricole;  Paris,  Maison  Rustique.  —  0  fr.  30. 

Tardieu  (Gustave).  —  Les  Alpes  de  Provence.  —  Guide  du  touriste,  du  natu- 
raliste et  de  l'archéologue,  in-16,  vi-3lS  p.  avec  fig.  et  carte.  —  Paris,  Masson.  — 
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Les  Eaux  de  Monclar.  —  Etudes  sur  les  eaux  puies  destinées  à  l'alimentation 
d'Avignon  (avec  texte  provençal),  in-16,  40  p.  —  Avignon,  Seguin. 


1-^^'  Mars  1913 


V=  Série,  43=  Année 


N°  507 


LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


LA  QUESTION  DES  MOYENS  DE  PROTECTION 


La  conception  suivant  laquelle  les  êtres  vivants  ne  persistent  qu'à  la  faveur 
de  <<  moyens  de  protection  »  semblables  à  ceux  que  l'homme  emploie  paraît, 
au  premier  abord,  la  seule  possible,  la  seule  adéquate  aux  faits.  Elle  procède 
d'une  interprétation  toujours  facile  et  permet  un  récit  très  attrayant  de  la 
manière  d'être  ou  de  vivre  des  animaux,  voire  des  plantes.  Dans  son  très 
intéressant  article  sur  la  Mésange  bleue,  M.  Jules  Cotte  a  tiré  de  cette  concep- 
tion le  meilleur  parti,  en  le  présentant  sous  son  jour  le  plus  séduisant. 

Il  faut,  cependant,  savoir  résister  à  la  séduction  et  se  demander  si  le  point 
de  vue  des  »  moyens  de  protection  »  cadre  vraiment  avec  l'ensemble  des  faits 
actuellement  connus,  si  ce  point  de  vue  est  établi  avec  toute  la  rigueur  que 
l'on  est  en  droit  d'exiger. 

Sans  doute,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  que  les  galles  et  diverses  autres 
productions  aient  été  considérées,  par  un  très  grand  nombre  de  naturalistes, 
comme  des  abris  prolecteurs;  pendant  assez  longtemps  l'interprétation  a  pu 
paraître  étroitement  liée  au  seul  fait  connu  :  la  présence  d'animaux  dans  des 
galles,  des  fourreaux,  etc.  Mais  du  jour  oîi  il  fut  avéré  que  des  animaux  — 
prédateurs  ou  parasites  —  étaient  spécialement  attirés  vers  l'hôte  de  ces 
«  abris  protecteurs  »,  l'interprétation  tombait  forcément,  car  elle  dépassait 
désormais  les  données  nouvelles  de  l'observation.  Des  Insectes  vivent  dans 
des  galles,  des  fourreaux,  des  feuilles  pliées,  etc.,  mais  ils  sont  cependant 
dévorés.  Dès  lors,  l'observateur  ne  peut  choisir  qu'entre  deux  attitudes,  ou 
bien  s'en  tenir  simplement  aux  faits  observés,  ou  bien  penser  que  la  galle 
ne  protège  pas  l'insecte.  Tout  autre  choix  serait  arbitraire,  car  il  reposerait, 
non  plus  sur  des  faits  bien  établis,  mais  sur  des  hypothèses  gratuites  ou  sur 
des  analogies  forcées. 

Dire,  par  exemple,  que  les  galles  ou  les  feuilles  pliées  ont  été  protectrices, 
puis  ont  perdu  la  plus  grande  partie  de  leur  efficacité  serait  une  affirmation 
pure,  absolument  indémontrable,  puisque,  en  l'occurrence,  le  passé  nous 
échappe  entièrement.  Pareille  affirmation  ne  peut  être  soutenue  que  par  un 
argument  lui-même  appuyé  sur  une  comparaison,  et  celle-ci  constitue  une 
erreur  de  méthode. 

L'argument  consiste,  en  effet,  à  admettre  une  marche  parallèle  entre  l'at- 
taque et  la  défense  —  l'obus  et  la  cuirasse.  Si  cette  marche  correspondait  à 
la  réalité,  elle  montrerait  clairement  l'inutilité  de  la  défense  qui  n'arrête  pas, 
qui  retarde  à  peine  l'attaque  et  la  défaite.  Mais  cette  marche  parallèle  est 
un  mythe  :  où  sont  les  progrès  successifs  dans  un  sens  et  dans  l'autre  ?  Où 


38  El.  IxAiiALD.  —  l.ii  (jur-stiun  des  «■  iiuiijoix  de  iji-uleclion  ». 

sont  les  galles  partielles  ?  les  feuilles  à  tlemi  loulées  ?  Où  est  l'accentuation 
de  la  défense  ?  Où  sont  les  hésitations  de  l'atlaque  ?  Et  comment,  d'édileurs, 
tout  cela  se  serait-il  piuduil  ?  \  oici  un  iNcurolère;  il  se  croyait  défendu,  un 
oiseau  passe  et  le  mange  :  le  voilà  bien  empêché  d'améhoi'cr  sa  protection. 
Ses  congénères,  du  moins,  l'ont-ils  vu,  et  son  nialheureux  sort  leur  servira-l-il 
d'enseignement  ?  El  non  !  les  Neurotères  épargnés  par  la  Mésange  n'ont  rien 
changé  à  leur  manière  de  vivre,  pour  cette  excellente  raison  qu'ils  n'ont 
ressenti  aucun  contre-coup  de  la  mort  d'un  certain  nombre  d'autres  iN'euro- 
tères.  Aurail-iis  d'ailleurs  lessenli  ce  contre-coup,  auiaient-ils  pu  —  nouvelle 
hypothèse  gratuite  —  modilier  leur  galle,  que  le  changement  demeurerait 
sans  effet,  car  la  galle  étant  devenue  signal,  la  mort  de  tous  les  Neurotères 
s'ensuivrait  à  brève  écliéance.  Et  ceci  nous  le  constatons  positivement  :  la 
Mésange  reconnaît  les  galles  comme  elle  reconnaît  les  feuilles  pliées  ou 
enroulées. 

On  peut,  au  surplus,  constater  expérimentalement  qu'un  insecte  attaqué 
n'améliore  pas  son  "  moyen  de  protection  »  d'une  façon  très  sensible.  Si 
nous  détruisons,  en  tout  ou  partie,  le  cocon  que  tisse  une  chenille,  celle-ci 
répare  le  dégât  simplement  et  le  tissu  nouveau  n'est  pas  plus  résistant  ni 
plus  épais  que  l'ancien:  si,  enlevant  une  larve  de  l'intérieur  d'une  feuille  piiée, 
nous  la  plaçons  sur  une  nouvelle  feudie,  la  larve  pliera  la  seconde  comme 
elle  avait  plié  la  précédente.  Et  ainsi  de  suite  :  j'ai  pratiqué  maintes  fois  des 
essais  de  ce  genre  avec  des  larves  variées,  et  jamais  je  n'ai  pu  constatei'  une 
((  amélioration  »  quelconque  du  moyen  de  protection.  Je  me  plaçais  pourtant 
dans  les  conditions  les  meilleures  pour  obtenir  un  résultat  dans  ce  sens, 
puisque  tout  en  me  gardant  inon  de  blesser  l'Insecte,  je  détruisais  son  abri, 
me  livrant  ainsi  contre  lui  à  une  attaque  caractérisée. 

Si  l'on  me  répond  que  les  Insectes  d'aujourd'hui  ne  sont  pas  les  Insectes 
d'autrefois,  j'en  tomberai  immédiatement  d'accord.  Mais  comme  nous  igno- 
rons tout,  à  ce  point  de  vue,  des  Insectes  d'autrefois,  nous  nous  retrouvons 
alors  dans  le  vide  absolu.  Et  cela  me  contkut  à  affirmer  d'autant  plus  que 
l'argument  de  la  marche  parallèle  de  l'allaipie  et  de  la  défense  ne  repose 
vraiment  sur  rien. 

Tout  dépend,  va-t-on  dire,  du  sens  altiibué  au  mot  <i  protégé  ».  Si  l'Insecte 
n'est  pas  protégé  contre  la  Mésange,  il  le  serait  contre  un  autre  animal,  contre 
les  intempéries,  contre  les  chocs;  la  protection  n'est  que  relative.  Fort  bien. 
Pour  ma  pai't,  je  constate  un  fait  précis  et  un  seul  :  l'Insecte  n'est  pas  protégé 
contre  la  Mésange.  De  ce  fait  j'ai  le  droit  de  tirer  une  conclusion  ferme  sur 
la  capacité  protectrice  de  la  galle;  toute  autre  conclusion  ne  sera  que  suppo- 
sition sans  aucun  appui,  car  rien  n'autorise  à  penser  que  tel  animal  ne  mange 
plus  l'Insecte  depuis  que  celui-ci  s'enfeime  dans  une  galle  ou  que  tel  autre  le 
mangerait  s'il  ne  s'enfermait  pas.  Nul  ne  sait  donc  si  la  protection  est  relative, 
aussi  peu  (|ue  ce  soit,  pas  plus  que  nul  ne  sait  si  elle  fut  jadis  plus  efficace 
qu'aujourd'hui.  Et  nul  ne  le  peut  savoir,  parce  que  les  éléments  d'information 
manquent  entièrement. 


Au  demeurant,  l'argument  d'une  marche  parallèle  de  l'attaque  et  de  la 
défense  n'est  qu'une  faute  de  raisonnement  provoquée  par  une  erreur  fonda- 
mentale de  méthode  :  l'emploi  de  l'anthropomorphisme. 

Celui-ci  entraîne  à  conclure  de  l'homme  aux  autres  animaux  et  aux  plantes, 
c'est-à-dire  à  généraliser  un  cas  parliculier  sans  s'être  assuré  de  sa  géné- 
ralité, à  supposer,  sans  autre  preuve,  que  le  monde  entier  est  une  forme 
de  I  humanité. 


Et.  Rmsaiid.  —  La  queslioii  dex  «  moyens  de  protection  >>.  39 

Une  le  procédé  suit  Imil  ;i  l;iil  illégiliiin',  cela  ne  lail  (•ci-laiiicini'iil  auiiiii 
(loiile.  Il  suflil  (le  i('i,Mi(li'i',  pour  se  i-(>ii(in'  cniiiplc  (pic  si  les  éii'cs  \ivaiils 
possèilciil  (les  pi(ipii(M(''s  (•oiiiiiumes  à  Ions,  cliacun  d'eux  i)f)SS(>de  des  piii- 
licidarilés  (jiii  lui  smil  propi-es.  De  ipn  I  didit  (iéelai-ei'i(iiis-ii(iii<  ipic  ces 
pai'tieulai-ilés  se  confondenl  avec  les  proiniélés  coiiiiiuiiies  ?  (»ii  ne  peut, 
(■(nicluic  d'iui  animal  à  l'autre  qu'avec  la  plus  extrême  prudence,  quel  (|ue 
soit  d'ailleurs  l'animal  dont  il  s'ac:isse,  car  il  ne  serait  pas  moins  absurde 
de  s'ingénier  à  lelrdiiver  chez  le  llannelon  les  manières  d'("'lre  de  la  (lii(''pc 
(pic  de  ciierclier  à  \(iir  dans  les  ji'alles  ['(''(piiNalcnl  des  fdilcresscs  hàlies  par 
l'Homme. 

La  seule  méthode  valable  est  de  considérer  cha(pie  être  relativement  à  lui- 
même  et  de  rechercher  comment  ont  évolué,  chez  l'être  considéi'é,  les  pro- 
priétés communes  à  tous.  Si,  chez  l'Homme,  telle  de  ces  pro|)riétés  est  devenue 
ralta(pie  et  la  défense,  au  sens  hahilucl  des  mots,  c'est  gageure  (pie  s'olisliner 
à  retrouver  partout  une  évoliilion  comparable.  La  même  proprii'lé  générale, 
chez  d'autres  animaux,  a  pu  se  développer  dans  un  sens  différent  ou  ne  pas 
se  développer  du  tout;  il  y  a,  dans  tous  les  cas,  fort  peu  de  chances  pour  que 
l'évolution  se  soit  effectuée  précisément  dans  le  même  sens,  pour  qu'il  y  ail 
alta(pie  et  défense  —  obus  et  cuirasse  —  au  sens  humain. 

Telle  est  bien  rerreiir  de  métiuules  sur  laquelle  repose,  ce  me  semble,  la 
conception  fort  ancieiiin'  des  "  imonciis  de  prolcclion  ». 


\u  surplus,  et  pour  mettre  complètement  en  valeur  tout  ce  qui  pi'écède, 
ne  suffirait-il  pas  de  montrer  qu'une  galle  peut  se  produire  dans  des  conditions 
telles  qu'il  ne  soit  guère  [lossible  de  la  considérer  comme  une  défense  à  un 
titre  quelconque  ?  Supposons  qu'une  galle  se  développe  à  l'intérieur  d'une 
coque  à  parois  épaisses  et  dures,  possédant  toutes  les  qualités  exigibles  d'une 
bonne  cuirasse,  il  n'est  pas  croyable  que  dans  ces  conditions  la  cécidie  apporte 
iivec  elle  un  supplément  utile  à  celte  <>  protection  ",  et  force  nous  sera  bien 
d'attribuer  à  cette  cécidie  une  autre  signification.  Or,  pareille  cécidie  n'est 
|ias  une  vue  de  r(_^sprit:  je  viens  d'en  signaler  l'existence  à  \'ititéri<-)ir  des 
noisettes  (1),  oîi  elle  est  provoquée  par  la  larve  de  Bulaninns  nucimi  L.  Cette 
galle  possède  les  diverses  propriétés  communes  à  toutes  les  galles  et  n'a 
d'autre  particulai-ité  que  sa  situation  cachée;  je  puis  donc  légitimement  con- 
clui'c  de  celle-là  à  rensend)lc  des  autres  et  dire  que  la  signification  de  défense 
(pii  leur  est  d'ordinaire  atlribii(''e  ne  paraît  guère  exacte.  La  galle  est  avant 
tout  la  réaction  d'un  végétal  à  certaines  excitations  et  l'on  peut  se  demander, 
non  sans  raisons,  si  l'effet  le  plus  immédiat  de  ces  formations  n'est  pas 
d'étouffer  l'œuf  ou  la  larve.  Que  cela  se  produise,  je  le  considère,  d'après 
ipielques  observations,  comme  infiniment  probable. 

Nous  voici,  dès  lors,  entraînés  à  envisager  la  défense  sous  un  jour  assez 
particulier.  Elle  ne  serait  jamais  que  le  résultat  secondaire  d'un  phénomène 
ayant  un  sens  tout  différent,  de  sorte  qu'en  aucune  façon  on  n'est  en  droit 
de  parler  des  progrès  parallèles  de  la  défense  et  de  l'attaque.  Non  seulement 
la  défense  est  un  résultat  secondaire,  mais  elle  est  aussi  un  résultat  acces- 
soire et,  fort  souvent  sans  doute,  sans  efficacité  vraie.  Pour  s'en  convaincre, 
il  sulffit  de  se  souvenir  qu'il  existe  des  galles  [acidtatives.  Giard,  par  exemple, 
a  montré  que  la  génération  printanière  de  Dri.wui  fjhiunosa  Gd.  détermine 

(1)  Etienne  Rabaud.  —  La  cryptocécklic  A\\  ver  des  noisettes  et  la  signilieation  liiologirpie 
des  galles.  C.  R.  Acad.  Se.,  20  janvier  I',il3. 

« 


40  El.  Uauaui).  —  l.d  qufslion  dcx  «  inuijeiis  de  praletiinn  ». 

un  galloïdo  sur  les  feuilles  tendres  de  riiiable,  landis  que  la  généralion  d'élé 
ne  provoque  rien  de  semblable  sur  les  feuilles  seléiiliées  (1).  La  généraliun 
d'été  serail-elle  moins  bien  "  prolégéc  »  que  la  génération  du  printemps  ?  Ce 
n'est  pas  à  croire,  puisque  les  générations  du  printemps  continuent  de  suc- 
céder aux  générations  d'été. 

Dans  le  même  ordre  d  idées,  Mdlliai'd  a  ihIn  en  évidence  im  fait  plus  frap- 
pant encore,  il  s'agit  d'une  galle  déternunée  par  un  Dofijtoiiuis  sui'  les  chatons 
de  Salix  caprea  (2).  Il  semble  que  cette  galle  soit  exceptionnelle  et  ne  se 
produise  que  lorsque  la  ponte  de  l'Insecte  est  sullisannnent  précoce,  ou  la 
végétation  du  Saule  suflisamment  tardive  pour  que  l'œuf  soit  déposé  dans 
des  tissus  jeunes.  La  coïncidence  n'aurait  peut-être  pas  lieu  tous  les  ans 
ni  dans  toutes  les  régions,  de  sorte  iiue,  le  plus  souvent,  le  Dorylimiiis  consi- 
déré vivi'ait  à  découvert  sur  les  chatons,  in  mieux  ni  plus  mal  «■  prolégé  » 
que  lorsque  les  tissus  du  Saule  fornuiil  une  galle  autour  de  lui. 

Ce  sont  là  des  faits  positifs.  Si  un  les  rap[)roche  des  observations  non  moins 
positives  montrant  des  prédateurs  dévoirr  les  gallicoles,  et  des  pai'asites  les 
envahir,  ont  est  logiipiemeid  conduit  à  dire  que  la  <i  pi'otection  »,  relative  au 
point  d'être  inefficace,  n'est  vrainieid  i)as  la  signilication  biologiipie  tles 
galles.  Celle-ci  doit  être  recherchée  dans  l'inleraction  d'une  plante  et  d'un 
animal  d'où  résulte,  dans  un  certain  nombre  de  cas,  l'adaptation  du  second, 
à  des  conditions  de  vie  qui  ne  sont  pour  lui  ni  meilleures  ni  pires  que  d'autres. 


Quant  aux  feuilles  repliées,  aux  fourreaux  diversement  construits,  aux 
cocons,  etc.,  nos  connaissances  à  leur  sujet  sont  extrêmement  linutéês. 

Que  nous  n'ayons  pas  le  droit  de  les  considérer  comme  »  protection  »,  au 
sens  anthropomorphique,  c'est  ce  qui  ressort,  je  l'espèi'e,  des  lignes  pr-écé- 
dentes.  Les  uns  et  les  autres  n'en  ont  pas  moins  un  sens.  Quel  est-il  ?  Pour 
tenter  de  le  connaître,  l'expér-imenlalion  et  l'observation  compar-ée  deviennent 
indispensables.  Suivant  toutes  pr'obabilités,  les  questions  d'éclairement,  d'hy- 
grométrMe  et  bien  d'autres  encore  entr'ent  en  ligne  de  compte;  mais,  à  cet 
égar'd,  une  supposition  quelconque  ne  saur^ait  tenir*  lieu  de  solution.  Nous 
devons  nous  dir-e  que  nos  connaissances  biologiqires  sont  encore  tr-ès  fr'ag- 
mentair-es  et,  sur  bien  des  points,  tout  à  fait  insuffisantes.  Nous  en  savons 
cependant  assez  pour'  refuser  désoiniais  de  nous  déclar-er-  satisfaits  par  des 
explications  dans  le  genre  de  1'  «  attaque  »  ou  de  la  »  défense  ».  Certes,  nous 
ne  pouvons  douter  un  instant  que  font  ètr^e  vivant  soit  pr^otégé,  car  s'il  ne 
l'était  pas  il  n'existerait  plus;  le  tout  est  de  savoir  de  quelle  maniérée  il  est 
pr-otégé;  cela  r-evient  à  r-echeicher  la  natirr-e  vr-aie  des  relations  des  êtres  entre 
eux  et  avec  ce  qui  les  enlour'e.  Si  nous  nous  conterrtons  de  solutions  super- 
ficielles, faites  d'ignorance  et  de  préjugés,  nous  ne  tenterons  jamais  r'ien. 


Paris. 


Etienne  IUihaud. 


•SX?- 


(1)  A.   Giard.   —   Sur   une   Cécidnmyie   nouvelle,   Drisina   ghilinosc.   {Bull.   Soc.    ent.   Fr., 
27  déc.   1893.) 

(2)  M.  Molliard.  —  Une  Coléoptérocécidie  nouvelle  .sur  Salix  caprea,  type  de  cépidies  fncul- 
ta1iv=s.  (Rei).  fii'n.  bot.,  t.  XVI,  l'.iOi.l 


GouRY  et  GiiiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Résédocées.  41 

LES  FORMES  DIVERSES  DE  LA  VIE 

DANS   LES   FALUNS   DE  TOURAINE 

(Fin) 


POLYMORPIIINA   TlIOllM   (l'Olli. 

l'iJymnrplihia  Tlinund  d'Orb.,  Table  niélli.,  ().  Dit,  ii"  7:  l'I.  inrd.,  pi.  11, 
tig.  8;  Prodrome,  t.  Il,  p.  'i08,  luod'.  23. 

Coipiille  allongée,  éli-oile,  lisse,  obtuse  à  ses  extrémités,  transversalement 
snliaiTondie,  4  loges  allongées,  (tuvcrtiire  donticulée.  l'en  rare  dans  l'Rocènc 
parisien. 

Tiès  rare.  Bossée. 

l'OLYMOlil'UliNA  AMYGD\I,()ïnES    Ter(]. 

l'uli/niiirpliiiKi  uiniiqdal(JÏdes  Tcrq.,   Foranr  de  rKoc.  des  envir.   de  Pai'is, 
p.  141,  pl.'.XIV,  lig.  :W-31. 
(locinille  ovale  |)lns  .ou  moins  comprimée,   ariondie  en  avant,    nn  peu 
pointue  en  ai'i'ière,  formée  de  4  à  .')  loges  allongées  et  aplaties.  Dimensions 

\arialil(^s. 

Longueur  I  nini.  "i,  lai'geui'  0  iiiiii.  "i. 

Assez  ('(11111111111.   Maidln^laii.   l'aulinx,  IJossée,  Saint-Epain. 

PuLYAKlltniINA    COSTATA,    HiHK    Sp. 
Kifi.   C. 

Coquille  épaisse,  opa(iue,  arrondie  eu  a\aul,  un  peu  pointue  en  arrière, 
formée  de  3  loges  séparées  pai'  des  suluies  hicii  niaripiées.  Surface  couverte 
de  ('(jtes  lisses.  (Umuture  radiée. 

Longueur  1  imii.,  laigeur  (J  nuu.  7. 

Hai'e.  lîossée,   l'aulmx . 

PoLYMOKl'lIINA   l'RŒLONGA  Tcrq. 

l'iihimorphina  privlonga  Terq.  For.  de  l'Eoc.  .des  envir.  de  Paris,  p.  142, 
pi.  Xl\ ,  lig.  23-2.^;. 

Goquille  variable,  en  généial  ovoïde  ou  pyriforme,  allongée.  Trois  loges 
peu  saillantes.  Tei'queiu  a  établi  cette  espèce  pour  (juelques  rares  coquilles 
du  Pliocène.  Dans  les  Faluns,  elle  est  aussi  vai'iable  que  dans  l'Eocène  pari- 
sien, où  Terquem  eu  a  tiguré  20  types  différents. 

Dimensions  vaiialdes.  Longueur  0  mm.  4,  largeur  0  mm.  2. 

Peu  rare.  Saint-Epain,  Paulmy,  Bossée,  Manthelan. 

Gr.OnUI.lNA  TUBERCULATA  d'Orb. 

(ilobuUna  iubcrcuhihi  d'Orb.,  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  130,  pi.  XIII, 
lig.  21-22. 

Coquille  ovoïde,  courte,  globuleuse,  couverte  partout  de  petits  tubercides 
inégalement  espacés.  Loges  peu  distinctes  sans  sutures  marquées. 

Longueur  0  mm.  7,  largeur  0  mm.  6. 

Peu  rare.  Manthelan,  Saint-Epain. 

Glohulina  hispida  Terq. 

(iliil)ulma  hispida  Terq.  Foram.  de  l'Eoc.  des  environs  de  Paris,  p.  131, 
pi.  XIII,  fig.  32. 


42      G.  Lecoixtre  et  W  \\aax.  -  -  l'oraiiiiiiiliTcs  d,:s  Fahni.s  de  Touraine. 


Coquille  ovale  allongée,  ti'ansversalciiiciit  arrondie,  légèrement  allongée 
en  aiTière,  liérissée  d'épines  courtes  sur  toute  sa  surface.  2  ou  :i  loges. 
Sutures  peu  distinctes.  Longueur  0  mm    d,  hirgciu-  (I  mm.  5. 

Très  rare.  Manthelan. 

GurriuNA  i'iioi!i,i;\r\  d'orlt. 

GiilhiliiKi  ]tr(il)lciiia  d'Orh.,  Foram.  Icrl.  de  A'ienne,  p.  224,  |il.  XII,  llg.  26-28; 
Table  métli.,  p.  100,  n°  14;  1*1.  inéd.,  pi.  III,  fig.  14. 

Co(luille  ovale,  gihheuse,  très  lisse,  peu  comprimée,  o])tuse  à  ses  extré- 
mités, 4  loges  obli(pics  très  convexes.  sulur(\'<  profondes,  (hivi'rlure  étroite 
et  radiée. 

Hauteur  0  mm.  8,  largeur  (I  mm.  .">. 

Très  l'are.  !\lanlliclan. 

(iLTHl.I^\  MiciiowTA  Tei([. 

(îiiltiiliiKt  iniiiTdiiala  Terq..  Foiam.  de  TFoc  des  euxir.  de  Paris,  p.  \'^'i, 
pi.  XIII,  lig.  37-3!). 

Coquille  ovale,  uniloculaire,  légèrcmenl  gramdeuse,  nuuuc  tl'une  courto» 
pointe  à  la  partie  postérieure.  Bouche  radiée. 

Longueur  0  mm.  3,  larg.  0  mm.  2. 

Très  rare.  Manthelan. 

GUTTULINV  (.oAr\UMS  d'Orb. 

GiilluUna  cominunis  d'Orb.,  Foram.  tert.  de  Vienne,  p.  224,  pi.  XIII,  lig.  6-8; 
Table  métli.  p.  100,  n°  14;  PI.  inéd.,  pi.  III,  lig.  14. 

Coquille  ovoïde  gibbeuse,  très  lisse,  peu  comprimée,  à  côtés  très  irré- 
guliers, acuminée  en  avant,  très  obtuse  en  arrière,  4  loges  ovales  obliques, 
à  peine  convexes,  suture  presque  planes.  Ouverture  radiée. 

(Commune  paitout  et  variable  en  dimension  et  en  forme. 

Longueur  0  mm.  7,  largeur  0  mm.  5. 

Il  y  aurait  encore  bien  d'autres  formes  à  déciire  pour  les  polymorphines. 
De  nombreuses  figures  pouri-aient  seules  en  donner  une  idée,  et  seraient 
seules  pratiques,  mais  ce  ne  sont  sans  doute  que  des  variétés  de  celles  déjà 
nommées.  Aussi  j'en  limite  là  l'étude. 

Famille  des  Rotalidés. 

*  Sl'lRILF.liNA  SEMINODOSA,  ÏIOV.  sp. 

Fig.    7. 

Coquille  discoïde,  aplatie,  composée  de  6  tours,  couverte  de  ponctuations 
très  fines.  L'ne  des  faces  est  lisse,  l'autre  porte  sur  les  trois  premieis  tours 
de  petites  granulations  disposées  sur  une  seule  rangée.  Ouverture  quadran- 
gulaire. 


l'io.  6. 
Poljjmorphiyia  coslata. 


Fig.  7. 
Spirulliria  seminodosa. 


Fig.  8. 
liolalinii  Lecointrœ. 


G.  Lecointhe  cl  ÏV  Allix.  —  Fuiaiiiinifère.'i  des  Fuluns  de  Tourainc.      'i3 

Ello  a  heaiicoiip  de  i-apporls  avec  i|iH'li|ues  spiiillines  de  l'Eocèiie  et 
d'autres  acluelles,  mais  aucune  n'y  rciiond  exactement,  et  tous  les  exem- 
plaires sont  identiques. 

Diamètre  0  mm.  4. 

.\ssez  raie.  Manthelan,   Saint-Epain. 

Planorbulina  nodosa  Terq. 

PlannvbiiUna  nodosa  Terq.,  iMiram.  d(>  l'Eue,  des  envir.  de  Paris,  p.  91, 
pi.  IX,  fig.  16. 

Coijuille  orbiculaire,  comprimée,  arrondie  au  pdintuur,  perforée;  loges 
nondireuses,  s]iii(Miiiues.  disposées  en  spire  sur  les  premiers  fours  et  en 
cercics  concentriques  sui-  les  derniers. 

Diamètre  0  nua.  '■>. 

Un  seul  exemplaire.  Mantlielan. 

Truncvtulina  Boueana  d'Orb. 

Tnincdlulitia  llinienna  d'dri).,  Foram.  ferf.  de  Vienne,  p.  l(i!),  pi.  IX, 
tig.  24-2ti. 

('.(xpiille  suborbiculaire,  convexe  en  dessus  et  légèrement  ombiliquée,  très 
l»lane  en  dessous  et  à  fours  un  peu  embrassants,  loges  infléchies  et  planes. 
Comme  toutes  les  Truncatulines,  cette  espèce  se  fixant  par  sa  face  plate 
sur  les  corps  étrangers,  en  épouse  la  forme  et  devient  par  cela  même  irré- 
gulière et  variable. 

Commune  dans  toutes  les  localités.  Commune  aussi  dans  l'Eocène  parisien 
ofi  sa  forme  est  un  peu  plus  étalée,  .^ssez  commune  actuellement  sur  nos 
côtes. 

Diamètre  0  mm.  4. 

PiOTALixA  Lecointreae,  nov.  sp. 

HosuUiia  ralala  Terii.,  For.  de  l'Eoc.  des  envir.  de  Paris,  p.  100,  pi.  XI,  fig.  1. 

Coquille  orbiculaire  à  face  inférieure  plane,  à  face  supérieure  un  peu 
bombée,  blanche,  translucide,  lisse,  bord  caréné;  formée  en  dessus  de  3  tours 
de  spire  déprimés  à  loges  planes,  irrégulièrement  quadi-angulaires,  et  à 
cloisons  arquées.  En  dessous,  centre  subconcave,  formée  d'un  tour  de  spire 
à  5  loges  disposées  en  roue  et  à  cloisons  arquées.  (  luverlure  semilunaire. 

Diamètre  0  mm.  4. 

Deux  exemplaires.  ;\Ianthelan. 

RoTALiNA  Lecointreoe,  nov.  sp. 

Fig.  S. 

Coquille  ovale,  épaisse,  un  peu  arquée,  bords  obtusément  carénés.  Sur 
la  face  supérieure  qui  est  un  [leu  bombée,  les  premières  loges  forment  un 
petit  relief  arrondi,  les  autres  sont  allongées  et  arquées,  les  sutures  y  sont 
peu  visibles.  La  face  inférieure  est  en  cône  surbaissé  et  montre  seulement 
les  dernières  loges,  triangulaii'es.  Bouche  bien  visible,  en  fente,  au  retour 
de  la  dei'nière  loge.  Malgré  l'extrême  diversité  des  Rotalines,  et  quoique, 
peut-être  on  en  ait  fait  tinp  d'espèces,  celle-ci  ne  ressemble  à  aucune  décrite 
jusqu'ici. 

Dimensions  1  mm.  dans  son  plus  grand  diamètre. 

Rare.  Rossée.  Paulmy. 

RoTALiNA  Beccarii  Lin. 
Ilohdina  Ueccuiii  Lin. 

—  Beccarii  Will.,  Foram.  des  côtes  de  l'Angleterre,   p.  48,    pi.   IV, 

fig.  90-92. 

—  Beccarii  Terquem,  Foram.  de  la  plage  de  Duiik(  r(iuo,  p.  2(i,  pi.  II, 

fig.  5  a,  b. 


'(  'i      (1.  Lecointhe  et  D' Allix.  —  Foiwn'milèn'fi  des  Fahuis  di'  Touraine. 

(uiiuillf  liiiiiiiioïiie,  spiiale,  convexe  sur  les  deux  faces,  pourtour  ari'onili 
plus  ou  iiiuias  festonné,  (".ellules  nombreuses  disposées  en  3  ou  4  circonvolu- 
tions. Sui'  la  face  supéiieuie,  les  loges  sont  toutes  visibles.  Sur  la  face 
intérieure,  les  premiers  tours  sont  masqués  par  un  ombilic  graimleux.  C(4te 
es|>èce,  bien  connue,  conunune  actuellement  sur  toutes  nos  côtes,  n'existe 
pas  dans  l'Eocène  parisien,  mais  se  montre  avec  une  exli'ême  abondance  dès 
son  appaiilion  dans  le  Miocène  en  se  conlinuant  dans  le  Pliocène,  et  ne 
dillèie  pas  sensiblmien.!  tb'  la  forme  actuelle.  Diamètre  1  mm. 

Connium  parloiil. 

|{oTAUNA  INERMIS  Terq. 

llulaUud  inri'ini^  Ten]..  l'oram.  de  l'Eoc.  des  envir.  de  Paris,  p.  (18,  pi.  \'l. 
lig.   1. 

Coquille  orbiculaire,  lisse,  obtusément  carénée  au  poui'tour,  convexe  en 
dessus,  3  tours  de  spire  non  saillaids.  loges  planes  sur  les  premiers  tours. 
l)lus  saillantes  sur  le  dernier.  Kn  dessous,  loges  en  forme  de  triangle  allongé 
entourant  un  iradéus  assez  gi-os. 

Conuiame  dans  toutes  les  localités  et  un  peu  vaiiable  dans  la  disposition 
de  son  contour  qui  dessine  quelquefois  des  lol)es  plus  ou  moins  aigus,  formant 
ainsi  passage  avec  l'espèce  suivante. 

Assez  commun  aussi  dans  l'Eocène  parisien. 

Diamètre  0  mm.  fi. 

PiOTALINA    \IÎM\T\   d'Olb. 

Hotal'utu  unnala  d'dib.,  PI.  inéd..  \)\.  Mil,  fig.  22;  Pi-odr.,  l.  III,  i».  I.'IT. 
—       armala  Terquem,  Foram.  de  l'Eoc.  des  envir.  de  Paris,  p.  67.  pl.  V, 
fig.  l'i-l.^. 

Coquille  orbicidaire,  légèrement  rugueuse,  anguleuse  et  subaiguë  au  poui- 
lour,  presque  également  convexe  sur  les  deux  faces.  En  dessus  centre 
mamelonné,  spiie  et  loges  non  distinctes.  En  dessous  existe  un  nucleus 
entouré  de  granulations  placées  à  l'extréniiilé  de  chaque  loge.  Celles-ci 
croissent  régulièi'ement,  sont  ti  iangulaires  anguleuses,  leur  bord  externe 
portant  une  pointe  plus  ou  moins  allongée.  Sutures  profondes.  La  disposition 
de  ces  caractères  est  éminement  variable. 

Abondante  dans  toutes  les  localités,  et  s'est  déjà  monliée  dans  l'Eocène 
paiisien. 

Diamètre  0  mm.  3. 

RoTALiNA  Dhoagmauti  d'Oli). 

Iliihilittii  Itrinifiiiiiirli  d'Oi-b.  Foram.  lerl.  de  Vienne,  p.  t.'iS,  pl.  \\\\.  lig.  22-21. 

(iiKpiille  ovalaii'e  obtuse,  un  peu  comprimée,  carénée  à  la  péiiphérie:  face 
su|»érieure  à  7  loges  toutes  visibles,  allongées,  arquées,  la  dei'nière  surtout. 
Face  inférieure  montrant  S  loges,  la  dei-nière  très  grande  et  bombée.  Ouver- 
ture au  refour  de  la  dernière  loge. 

Ponctuations  très  fines  à  la  surface. 

Diamèlre  0  mm.  fi  et  0  mm.  S. 

Assez  rare.  Mantlielan. 

ROTALINA    SoLUAiM    d'Ôrb. 

Itnlalina  Snldani  d'orli.,  Foram.  teil.  de  Vienne,  p.  153,  pl.  Vlil,  fig.  10-12. 
Coqiulle  orbiculaire  arrondie,  lisse,  obtusément  carénée  à  la  périphérie. 
Sui-  la  face  supérii^ure  où  toutes  les  loges  sont  visibles,  elles  sont  disposées 
(Il  spirale,  quadrangidaiies,  un  peu  arquées.  Sur  la  face  inférieure,  elles 
sont  allongées  et  rayonnent  autoui'  d'un  centre  occupé  par  un  petit  bouton 


Cl.  I.ECiiiMHK  l'I  D'Ai.iJX.  —  i'ordiimiijbres  das  Fahiiis  de  Toitraine.      45 

|iL'ii  saillanl  •'!  iipalcscciil.  Siiitace  couverte  de  |iuiicluïit.ions  très  fines.  Très 
raie  et  un  peu  ruulée,  ce  qui  fait  que  sa  iléLei laiiiatiun  leste  douteuse. 

Diamètre  1  mm. 

Raie.  Bossée. 

l'amillc  des  Nummulitidés. 

NOÎSIONIN.A.  COMMUNIS  d'Orlj. 

hdnkniina  cornniiiuls  d'Or!).,  Foram.  tei-t.  de  Vienne,  p.  106,  pi.  VI,  fig.  7-8. 

Coquille  ovale,  oblique,  comprimée,  lisse  et  brillante,  en  forme  de  cristel- 
laire,  montrant  9  à  10  loges,  toutes  visibles  extérieui-ement  sur  les  deux 
laces,  (pii  sont  semblal)ies  et  syméti'iques.  (les  loges  sont  légèrement  sail- 
lantes et  i-éunies  au  centre  oml)ilical  qui  est  légèrement  déiirimé  et  rempli 
par  de  tines  gi-amilations.  Ouverture  tr'ès  peu  visible  située  dans  l'ombilic. 
Elle  diffère  un  [)eu  du  type  de  d'Ui-bigny,  qui  ne  porte  pas  de  granulations 
au  centre,  mais  à  part  ce  caractère,  sa  forme  est  bien  la  même.  Très  rare 
dans  l'Eocène  parisien.  Citée  par  Terquem  à  Dunkerque. 

Uianiètr-es  0  nnn.  4  et  0  mm.  5. 

Deux  échantillons.  Manthelan." 

POLYSTOMELLA  CRISPA  AVill. 

l'olystomella  crispa  Will.,  Foiam.  des  côtes  de  l'Angl.  p.  40,  pi.  HI,  fig.  78. 

—  crispa.   Park.   et  Jon.,   Foram.   des  mers  arctiques,   p.   399, 

pi.  XIV,  fig.  24. 

—  crispa  Terquem,  Foram.  de  la  plage  de  Dunkerque,  p.  24,  pi.  I, 

fig.  19. 

Le  genre  Polystomella,  abondant  dans  les  Faluns  de  Touraine  est  excessive- 
ment rare  dans  l'Eocène  parisien  oîi  Terquem  en  décrit  quatre  espèces,  les 
citant  comme  fort  rares,  ce  qui  doit  être,  car  je  n'en  ai  encore  jamais 
lencontré.  La  P.  crispa  est  une  coquille  très  anguleuse  plus  ou  moins  com- 
primée dans  son  ensemble,  composée  de  touis  de  spire  en  biseau  déclive 
du  centre  ombilical,  très  convexe  et  pointillé  vers  le  bord  externe  qui  est 
très  anguleux.  Elle  est  formée  de  20  à  30  loges  arquées,  munies  chacune 
en  travers  de  11  à  15  fossettes  allongées. 

Très  variable  suivant  l'âge,  d'autant  plus  convexe  sur  les  côtés  que  la 
coquille  est  plus  âgée. 

Actuellement  vivante  et  abondante  dans  tous  les  parages  et  à  toutes  les 
latitudes,  très  abondante  également  dans  les  Faluns  du  Bordelais.  La  forme 
des  Faluns  de  Touraine  est  plus  petite  et  plus  ramassée  que  sur  la  plupart 
de  nos  côtes.  Certains  individus  plus  rares,  offrent  une  particularité  :  la 
matière  vitreuse,  au  lieu  d'être  concentrés  sur  le  bouton  central  et  les  fossettes, 
y  est  irrégulièrement  distribuée  sur  toute  la  surface  de  la  coquille,  en  for- 
mant un  réseau  confus  de  lignes  et  de  points  qui  en  modifie  singulièrement 
l'aspect.  Je  crois  que  c'est  une  simple  variété  déjà  signalée  d'ailleurs. 

Diamètre  0  mm.  8. 

l^resque  toutes  les  localités. 

Polystomella  ealunica,  nov.  sp. 

Fig.   0. 

Coquille  lisse  et  brillante  montrant  extérieurement  bien  moins  de  loges 
que  la  piécédente.  Celles-ci  visibles  au  nombre  de  neuf  généralement,  sont 
un  peu  arquées  et  triangulaires.  Les  fossettes  septales  sont  tellement  petites 
qu'on  ne  peut  guère  les  voir  qu'en  colorant  au  carmin.  Elles  sont  situées 
le  long  et  très  près  des  sutures.  Le  contour  de  la  coquille  est  en  carène 


■il)      ('..  I.iic.oiMHE  cl  D'Allix.  —  Fuianiitiifèrcs  des  F(jhins  do  Touraino. 


ohtuse.  H  n'est  pas  toujours  régulièrenient  circulaire  et  foinic  (|ii('l(|ii('fois 
lies  angles  mousses  au  niveau  des  sutures.  Elle  n'est  pas  oinliilii|uée  ((iHiiiie 
la  /'.  nmbUinila,  qui  a  les  fossettes  bien  visibles.  Je  ne  vois  aueune  espèce 
décrite  (pii  réponde  à  ces  caractères. 

Très  couunune  pai'tout. 

Diamètre  0  mm.  7. 

NuMMiUTES  RAorvrv  d'ilib. 

yinmnuUh's  nidiala  d'Orli.,  t'oiam.  lei-t.  de  Vienne,  p.  lo,  pi.  V,  fig.  23-2i. 

Coquille  discoïdale,  lenlienlaire,  comprimée,  lisse,  spire  embrassante  d(mt 
les  tours  sont  ani,'uleu\  au  pourtour,  l'ne  vingtaine  de  loges  étroites, 
llexueuses,  non  saillantes  r[  ré\iiiies  au  centre  ondiilical  convexe. 

Diamètre  I  mm.  7. 

J'inscris  celte  espèce  avec  doute.  Quelques  i-ares  éclianlilluns  roulés  ne 
permettent  pas  d'en  faire  une  étude  complète. 


Fig.  9 


Polyslomella  lalunint. 


Ciiistulii  cdiiiiilaiiiilu. 


CRi'STrr.A  coMi'LANATA,  uor.  gt'n..  vor.  sp. 

Kig.   lll. 

Coquille  iirégulièiement  o\ale,  liés  déprimée,  carénée,  plaie  en  dessous, 
légèrement  bomliée  sur  le  dessus  qui  montre  le  relief  des  loges  au  nombre 
de  cinq.  Elles  sont  de  forme  un  peu  tiiangulaire  à  bord  externe  arrondi. 
Les  trois  |)iemièi-es  semblent  foi-mer  un  commencement  de  spire,  mais  la 
ipiatiième  se  dirige  en  sens  contraire  el  la  cinquième  est  située  en  avant  de 
la  quatrième,  vei-s  l'exlrémilé  antérieure  de  la  co(niille,  dont  elle  occupe 
le  tiers. 

Le  bord  antérieur,  convexe,  de  cette  deinière  loge  offre  au  milieu  une 
dépression  d'où  part  une  ouverture  en  fente,  qui  va  en  s'évasant  dans 
l'épaisseur  du  tesl  jusqu'à  l'extérieur. 

Les  trois  individus  que  j'ai  recueillis  dilïèieid  légèrement  de  conlimi-.  Je 
n'ai  pu.  malgré  mes  recherches  ra])poiler  ce  foraminifère  à  aucun  génie 
connu. 

Il  tient  des  nubéculaires  par  l'aplatissemenl  el  le  commencement  de  spire, 
mais  s'en  éloigne  par  la  conslitution  du  tesl  et  i)ar  son  ouverture  terminale 
disposée  comme  celle  des  fissurines. 

l.iingueur  0  mm.  'i.  largeur  0  mm.  2. 

Manlhelan.  Trois  individus. 


CONCLUSIONS 

Quelques  remarques  générales  s'imposent  : 

Les  Nummuliles  qui  foisonnent  dans  l'Eocène  et  qui  constituent  des  bancs 
entiers  sont  ici  à  peu  pi-ès  complètement  absents. 
Ils  semblent  remplacés  par  un  genre  de  la  même  famille  :  les  Polyslomelles, 


G.  Lecointhe  l'I  D'  Ai,mx.  —  Fnioinbàjèn'a  des  lùiliin.s  de  ïouruhu>.      47 

dont  une  espèce  très  connnnne  et  vivante  de  nos  jouis,  mais  leur  iinitor- 
tancc  au  point  de  vue  sti-aligraphique  est  nulle. 

Leur  petitesse  et  leur  peu  d'abondanee  relative  ne  leur  ont  fail  juuei- 
aucun  l'Ole  s|iécial,  conipaïahle  à  celui  des  Nuinniulites. 

Les  .Miliolidés  soid,  iri  rgalenient  bien  moins  nombreux  en  genres  et  en 
espèces  que  dans  i'Eocène.  • 

Il  semble  qu'a[)rès  I'Eocène,  le  rôle  des  loraminileies  connue  constructeurs 
de  continents  s'efface.  Par  contre,  il  reprend  son  importance  dans  les  for- 
mations acluelles.  On  sait  que  le  fond  de  l'Atlantique  est  constitué,  sur  une 
gi-ande  étendue  pai'  la  "  boue  à  giobigérines  ». 

IV  Allix. 


NOTE  SUR  LE  BATHONIEN  SUPERIEUR  (Bradfordien) 
De  Tresilley,  canton  de  Rioz  (Haute=Saône) 


La  ligne  de  Iramwas,  lécemmcnl  duvrite  à  la  ciiculation  et  reliant  Vesoul 
à  Besancon  (par  lîio/,),  a  entamé. près  du  village  de  Tn^silley  une  colline  peu 
élevée  oii  le  nalhonien  supérieur  se  montre  à  découvei't  et  parait  assez  fossi- 
lifère (1). 

Les  matériaux  que  l'on  peut  y  recueillir  ne  sont  généralement  pas  d'une 
bonne  conservation,  ce  qui  est  fort  regrettable;  je  me  suis  néanmoins  décidé 
à  faire  connaître  ce  gisement  pour  deux  raisons  principales  :  1"  parce  que 
le  liathonien  offre  peu  de  bonnes  stations  dans  notre  département  pour  la 
récolte  des  fossiles;  2°  et  pour  rendre  service  aux  jeunes  gens  qui  ont  du  goût 
pour  la  géologie  et  désirent  s'instruire  sur  le  terrain. 

La  coupure  (ou  mieux  la  tranchée)  produite  par  le  passage  de  la  voie  ferréi; 
est  visible  à  quelques  centaines  de  mètres  en  amont  de  la  gare  de  Tresilley, 
si  l'on  prend  Vesoul  comme  point  de  départ  elle  présente  un  développement 
de  près  de  300  mètres  et  une  hauteur  (ou  profondeur)  maxima  de  six  mètres 
environ  (2). 

Je  vais  passer  en  revue  les  couches  que  l'on  est  appelé  à  y  rencontrer. 

COUPE  RELEVÉE  A  TRESILLEY 

!"  \  la  base  de  la  tianchée,  on  distingue  plusieui'S  bancs  d'une  ruche 
ciHupacie,  dure,  gris  clair,  à  pâte  fine,  dans  huiuelle  on  voit  briliei-  des  la- 
melles de  calcite  :  elle  ne  contient  aucun  fossile  ; 

2°  Puis  vient  un  banc  de  calcaire  oolithique  résistant,  de  couleur  beige. 
Les  oolithes  dont  il  s'agit  ici  sont  assez  petites,  d'une  forme  plus  ou  moins 
arrondie,  agglutinées  par  un  ciment  calcaire  d'un  jaune  moyennement  foncé. 
On  y  l'emarque  de  nombreuses  lamelles  de  calcite  et  même  quelques  nids  de 
cette  substance:  je  n'y  ai  pas  vu  de  corps  organisés  fossiles  : 

.3°  Au-dessus,  règne  un  dernier  banc  d'un  calcaire  gris  de  fer,  très  dur, 
lourd,  entièrement  formé  de  très  petites  oolithes  ayant  à  peine  la  grosseur 

fl)  J'ai  eu  l'occasion  de  visiter  le  gisement  de  Tresilley  le  2  mai  1912,  en  utilisant  les  bons 
renseignements  de  M.  A.  Bertrand,  instituteur  à  la  Demie,  localité  voisine  de  Navenne 
'Haute-Saône). 

(2)  Ces  mesures  m'ont  été  1res  obligeamment  fournies  par  M.  Dcsrocbe,  ingénieur  en  ctief 
des  Ponts  et  Chaussées  de  notre  ville. 


l'iiiil  l'KTiTci.KHC.  -  -  ItiiUmiiiiii  Miiiéruur  de  Trt'silU'ii. 


d'un  grain  de  millot.  Dans  la  masse,  on  aperçoil  encore  de  minces  lamelles 
de  calcite.  Ouanl  aux  espèces  que  l'on  peut  récolter  à  la  suiface  de  cette 
assise,  elles  m'ont  semblé  d'une  extraction  difficile  (1). 

La  puissance  du  massif  calcaire  dont  je  viens  d'esquisser  la  composition 
ne  dépasse  guère  l^TO  (2). 

ï"  Ce  massif  supporte  plusieurs  mètres  (un  |)eu  plus  de  (|uali'e  luèli-es)  de 
marnes  d'un  gi'is  bleuâtre  pai'  places,  puis  francbeiueut  jaunàli-es,  grume- 
leuses et  très  chargées  doolitlies  :  elles  sont  assez  fossilifères. 

A  la  base,  j'y  ai  trouvé  de  petits  galets  noirâtres  dont  l'intérieur  est  d'un 
brun  foncé  ef  aussi  de  rares  Ammonites  miiuiscules  i-apporlées  au  groupe 
des  Perispit'nulcs. 

Les  marnes  sont  enlreeiin|iécs  de  lils  as,-i'z  iiomi)reux,  géiiéralemenl  peu 
épais,  d'un  calcaire  (Hililiiii|ue  semidable  à  celui  décrit  sous  le  n"  3  de  la 
coupe,  ou  encoi-e  de  pU^iueltes  d'épaisseur  variable,  souvent  couvertes  de 
très  bons  échantillons  cVOfilrea  costaUi  Sow..  Aviniln  ochmala  Snuth's,  Dic- 
tyothyris  coarctalu  Pai-k.,  etc.;  de  radioles  d'Echinides,  de  Spongiaires  : 

5°  Lesdites  marnes  sont  surmontées  d'une  couche  d'ai'gile  jaunâtre,  sèche  : 
elle  termine  la  série  des  assises  de  la  tranchée  de  Tresilley. 

.le  dois  encoi-e  ajouter  qui^  notre  tranchée  est  assez  fortement  bombée  vers 
son  milieu;  aussi,  calcaires  et  marnes,  après  s'être  abaissés  progressivement 
vers  les  deux  extrémités,  plongent  :  au  S.-S.-E.,  du  côté  de  Rioz  ;  et,  au 
N.-N.-O.,  du  côté  regardant  la  station  de  Tresilley,  comme  l'indique,  du  reste, 
le  croquis  qui  sera  puidié  proehaiuenient. 

FAUNULE  DE  LA  TRANCHÉE  DE  TRESILLEY 
Vertébrés. 

Aucun  débris  de  Vertébrés  n'a  été  découvert  jusqu'à  ce  jour  dans  noin 
gisement. 

Annélides. 

N°  1.  —  Seri'ula  Conformis  Goldfuss. 

Synonymie   3). 

1826.   Serpulii  cunjnrims  Goldf.  —  Petiefacta  (iermania',  vol.  I,  p.  228,  n°  13, 

taf.  LXVII,  lig.  13. 
I88K.       —  —         Schlippe.  —  Die  Fauna  des  lialiioiiicn  lui  oiierrhei- 

nischen  Tiedande,  p.  !)'i,  n"  "iii. 

Cette  Serpule,  ti-ès  exaelrment  représentée  dans  l'atlas  de  (ioidfuss,  a  sou  • 
tube  assez  court,  peu  tlexueux,  adhérent  dans  toute  son  étendue,  avec  une 
carène  bien  mar(piée:  la  l:)ouclie  est  un  jieii  liigone  et  poite  quelques  stries 
d'accroissement  peu  visibles,  etc.  (i). 

Elle  est  rai'C  à  Tresilley,  tandis  qu'à  Authoison  (dans  l'Oxfordien)  elle  se 
montre  assez  commune  et  mieux  conservée,  sur  des  rostres  de  Bélemnites. 

Deux  exemplaires,  collection  P.  Petitclerc  (o). 

(1)  Ce  dernier  banc,  par  suite  do  l'enlèvement  des  marnes  f|ui  auraient  pu  glisser  trop 
facilement  dans  les  fossés  de  vidanges  de  la  voie  ferrée,  offre  une  plateforme  de  40  à  60  cen- 
timètres de  largeur  où  le  ramassage  des  fossiles  peut  se  faire  commodément. 

(2)  Le  temps  m'a  manqué  pour  vérifier  exactement  cette  mesure  ainsi  que  la  suivante. 

(3)  Pour  ne  pas  fatiguer  inutilement  mes  lecteurs,  la  synonymie  de  chaque  espèce  a  été 
beaucoup  écourtée. 

(4)  Je  n'ai  fait  qu'efflem-er  les  diagnoses  des  espèces  fossiles,  toutes  bien  connues  et 
figurant  dans  les  ouvrages  dont  je  donne  la  liste  à  la  fin  de  cette  Note,  pour  éviter  des 
redites  et  ne  pas  trop  charger  le  texte. 

(5)  r.es  échantillons  de  In  Cdlleclion  de  M.  Bei'Irand  seront  désigné-S  par  la  lettre  B,  les 
nv'cns  par  In   lilhv  1'. 


Paul  Petitclekc.  —  Dnlhunicn  tiupévieur  de  ïresUU'ij.  49 

Céphalopodes. 

N°   2.   —  PKKISl'lIhNCTEt;   sp. 
La  fiasse  si  intéressante  des  Céplialo|i(i(ies  n'est  reiiieseiilrr  dans  ihiIit 
gisement  que  par  de  très  petites  AnniKinites,  mal  conservées,  tjiii  m'ont  paru 
se  rappmtiT  au  genre  Pi'iispfiincle,^  (I). 

Gastropodes. 

(ionliaii-iMiicnl  à  ce  (pii  se  passe  dans  le  W'sulieii,  les  Ciasinipiides  suid 
fort  rares  à  Ti'esilley;  nous  n'y  avons  i-ecueilli.  .M.  iiciliand  et  moi.  tpie  de 
mauvais  moules  d'une  Nalicn  indétei'nnnable. 

Pélécypodes. 

N°   3.   —   (),->TliF.\    i|-A(l(.VH\i    \(,1MIN\1A    Sowilh). 

Synonymie. 

ISKi.    D.slrni  (ii'iiiiii)iiilii  Sow .        Tlie  .\linei-al  (lonclKjlogv  of  Créa!  Kritaiii, 

\ol.  Il,  ]).  H2.  lab.  CXXXV,  lig.  2-;i. 
lS."i3.       —  —        Mori'is  et  Lycetl.  -     \  monograph.  of  tlie  Mollusca 

from  llie  gréai  Oolile.   etc.,   partie  II,   Bivalves, 

p.  :].  la  11.  i.  lig.  1. 
I(S80.       —  —        SchlipiH'.        Uie  Fauna  des  Ballionien  im  oberrhei- 

nischen  Tiellande,  p.  108,  n°  102.  lab.  1,  lig.  3. 
111(12.       —  —        P.  Pelitclerc.  —  Faunule  du  Vésuljen  (Batlionien 

inf.)  de  la  côte  d'.\ndelarre  (Haute-Saône),  p.  8, 

n°  15. 

Cette  espèce,  si  commune  dans  ceitaiues  localités  fà  Letfond,  par  exemple), 
est  i-are;  je  n'en  possède  que  deux  exemplaires  assez  typiques  :  il  faut  dire 
que  M.  Bertrand  est  mieux  fourni  que  moi. 

N°  4.  —  OsTREA  (ExoGYiu)  SovvERiiVi  ^Mollis  el  Lycett. 
Synonymie. 

181().   O-'lrca  ucuminala  Sow.  —  Min.  Coiicli.,  vol.  Il,  p.  82,  tab.  CXXXV, 

fig.  3  (non  fig.  2,  type  de  l'espèce). 

I8:)3.   Ôsircd   ^oivprhyi  Morris  et  Lycett.  —  Monogr.  of  llie  Mollusca  fi-om 

tlie  greal  Ool.,  pai'l.  II,  Biyahes,  p.  4,  tab.  I. 
lig.  .3. 

1871.       —  —         Terqueni  el  .lourdy.  —  .Monogr.  de  l'élage  batlio- 

nien.  |i.    I3i. 

Béunie  par  Sowciiix"  à  O.^lri'd  fniniiiiKilii.  cette  Huître  en  a  éti'^  séparée  |>lus 
lard  par  daiilrcs  ailleurs,  notammeiil  par  Morris  et  Lycett,  M.  le  D''  L.  liolljer. 
MM.  P.  de  Loriol.  Ed.  Creppin  el  H.  ScliardI.  etc.:  elle  est,  en  effet,  beau- 
coup |)lus  allongée,  plus  large,  plus  é|)aissp  :  elle  porle,  en  outre,  des  rides 
concentriques  plus  accentuées. 

i\°  0.  —  OsTREA  (Exogvra)  .sandalina  Goldfiiss. 

Synonymie. 

183.").   Osirca   sandalina   (ioldf.   —   Peiref.    C.erm.,    vol.    II,    p.    21,    n°   .')4, 

(ab.  LXXIX.  fig.  !). 
I8."i0.       —  —        d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I.  p.  373,  n°  432,  étage 

oxfordien. 

(1)  M  Bertrand  a  bien  recueilli  dans  des  déblais,  en  amont  de  la  tranchée,  un  fragment 
d'.Ammonite  que  je  rattache  à  Parkinsonia  Parinnsoni  Sow.  je  ne  lui  donne  pas  de  numéro, 
d'ordre,  car  il  ne  provient  pas  directement  de  noire  gisement. 


50  Paul  Petitclekc.  —  Bullionirn  .supciù'ur  de  TresUleij. 

1871.   U^ln'u  t<(imi(irnt(i  Teniiieni  et  Jourtiv.  —  Monogr.  de  l'étage  balho- 

nien,  p.  131. 
1882.   ■    -  -  —        Roeciti".   —  Beitiag  zur  Keniitniss  des  terrain  à 

chaillcs,  p.  32,  taf.  1,  fig.  2. 
liMX).       —  —        Ed.  (Ireppiii.  —  Description  des  fossiles  du  najucieii 

supérieui-  des  environs  de  Bàle,  partie  lil,  p.  loi. 

Petite  espèce,  sans  aui  un  [ili  apparent,  s'utlaehe  complètement  par  une 
de  ses  valves  et  a  son  bord  ri'ievé  sur  tout  son  pourtour. 

.\ssez  i-are,  deux  exeniplairi's  bien  eai-actérisés  :  coll.  B.  et  P. 

Sans  être  rare,  les  exemplaires  nnuiis  des  deux  valves  ne  sont  pas  fré- 
(|uents.  Coll.  P. 

M.  Cholfat  a  signalé  Uslrea  Soiccrbiji  à  Kpeugney  iDoubs),  M.  le  D"  A.  (ii- 
rai-dot  à  l)(Me  (,lura)  et  à  lielfiul:  elle  exisie  aussi  à  Neuvelle~les-Scey  (Hanlr- 
Saùne),  etc. 

iV  6.  —  OSTREA  (EXOGVRA)  KE.AU'OHMIS   (loldfuSS. 
Synonymie. 

1834-40.    Oxliea  rcidlunnis  Goldt.         l'elref.  tjcrni..   \ol.  11.   p.  20.  n"  i'J, 

tab.  LXXIX,  tig.  4. 
1882.  E.iDiiiim  rcniioimis  lîoeder.  —  Beilrag  zur  Kenntniss  des  terrain  à 

cliailles,  etc..  im  OIter-Elsass,  p.  36.  taf.  I, 

ng.  3.  _  _  _ 

1888.         —    •         —        Scblippe.  —  Die  fauna  des  Bathonien,   p.   IK), 

n°110,  taf.  I,  lig.  13. 

Espèce  de  faible  taille,  exogyre,  rénitornie  pour  quelques  éclianlillons  bien 
conservés;  la  valve  inférieure  a  le  test  assez  épais,  le  crochet  recourbé:  la 
valve  supérieure  est  plane  et  mince,  etc.,  ce  qui  pourrait  la  faire  confondre 
avec  Ostrea  nanu  d'Orb.,  de  rOxfoidien,  (pii  est  une  forme  sociable  et  adhé- 
rente. 

D'Orbigny.  dans  son  Prodrome,  admet  comme  synonyme  d'Ostiea  nmia  : 
Exogyru  i-pnilonnis;  Schlippe.  au  contraire,  l'érigé  en  espèce  dans  son  im- 
portant mémoire  sur  le  Bathonien. 

Conune  Exogtjia  renifonnU  pi-ète  à  la  confusion,  il  sera  nécessaire  de 
revenir  sur  sa  diagnose  et  de  l'établir  avec  plus  de  netteté,  d'autant  plus 
qu'Etallon  iLclhea  Bnintruiana.  p.  276,  pi.  XXXIX,  fig.  4)  a  encore  placé  la 
même  petite  huître  en  synonymie  de  son  0.  subnana. 

0.  rcrdforinis  n'est  pas  rare  à  Tresilley,  M.  le  D'  A.  (Wi-ardot  l'a  signalée 
à  Lel'fond  (Haute-Saône),  à  Corcelle,  Vercel,  Sombacourt  (Doubs). 

N°  7.  —  Ostrea  (Ai.ectryonu)  Knorri  Voltz. 

Synonymie. 

1828.   UnLica  liuorri  Voltz.  —  Aperçu  des  miiiéiaux  des  deux  déparlements 

du  Rhin.  p.  60. 
1830.       —         —     Zieten.  —  Die  \ei'sleinerungen  Wùrttenibergs,  p.  60, 

lab.  XLV,  fig.  2. 
1836-58.  —         —      Oppel.  —  Die  .luraformalion,  p.  493,  n°  78. 
1888.       --  -      Schlippe.  —  Die  fauna  des  Bathonien.  p.  lit,  n"  104, 

taf.  I,  fig.  9. 
litOO.   AleclniiDiUi  Kitnrii  Ed.  Greppin.  —  Description  des  fossiles  du  Bajo- 

cien  super,  des  environs  de  Bàle,  part.  III.  p.  148, 

pi.  XVII,  fig.  4. 

Ostrea  Knnrn  est  certainemeid  voisine  de  0.  costaia  Sow.;  en  examinant 
avec  un  peu  d'attention  ces  deux  formes,  on  ai-rive  à  les  distinguer  sans  trop 


Paul  Petitclekc.  —  Udllwnlcn  supcrkur  de  ïii'siikij.  51 

(le  dilïiciiltt'.  La  pi-cmièi'e  est  un  peu  déprimée,  allongée,  couverte  de  côtes 
nombreuses  arrondies;  la  deuxième  est  bombée,  piesque  aussi  large  que 
haute -et  ornée  de  côtes  assez  aiguës. 

Très  abondante  dans  le  IJi-adfordien  de  liavilliers  (Territoiie  de  Belfort), 
0.  Knorri  est  rare  ici  :  je  n'en  vois  guèi-e  ipie  deux  ou  trois  exemplaires  pou- 
vant lui  être  rapiHuié's  avec  ci'i-lihide.  Ma  rdili'cliDii. 

N°  8.  —  OsTKiiA  (Alectuvonlv)  t;()STAT\  Sowerby. 
Synonymie. 

1825.   Ostmi  co-slalit  Sow.-^Min.  Lioncli.,  vol.  IV,  p.  J 'i:},  lab.  CDLXXWlil, 

lig.  3. 
IS.'iO.       —         --       d'Orb.  —  l'rodromr  de  Paléontologie,   vol.   I.   p.  315, 

n°  340,  étage  Patlionien. 
1883.       —  P.  de  Loriol  et  Scliardt.  —  Etude  paleontologique  des 

couches  à  Myiilus  des  Alpes  vaudoise.s,  p.  77,  pi.  XI, 

lig.  8  à  18. 

1888.   Ostrcd.  lAli'ciryonia)  costala  Schlippe.   —  Die   fauna  des   Hathonien. 

p.  113,  n"  106,  taf.  1,  fig.  11-12. 
Cette  petite  espèce,  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  est  très  fréquente;  on  la  trouve 
aussi  bien  dans  les  marnes  qu'à  la  surface  de  ceitaines  dalles  ou  plaquettes 
calcaires.  Coll.  15.  et  P. 

N"  9.  —  OsTREA  /Alectiîvomm  riAiiELi.oiDEs  l.amai'ck. 
Synonymie. 

1814.  Ostrea  Marshii  Sow.  —  Min.  Conch..  vol.  1\,  p.  103,  tab.  XLVIII. 
1819.   Oxtrea  jlabeUoidcx  Lamk.  —  Animaux  sans  vertèbres,  t.  VI,  p.  215. 
1834-40.  Oslrea  Marsliii  Goldf.  —  Petref.  Cerm.,  vol.  II,   p.  6,  n°  14,   taf. 

LXXIII,  lig.  6. 
185(1.   Osivi'ii  suliiicitala  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  285.  n"  432,  étage 

Bajocien. 
1890.   O-slrea  lAlecIrtionidl  llabeiiii'nlcs  Sleinmann  und  Doderlein.  —  Elemente 

(1er  Paheoutologie,  p.  291,  lig.  2!I9. 
1900.   AJcclrijiniid  jhiliellnidcs  Ed.  Creppin.  —  Descr.  des  fossiles  du  Bajoc. 

sup.  des  env.  de  Bàle,  part.  111,  p.  144. 

Cette  grande  et  belle  Huître,  fort  exactement  figurée  dans  l'atlas  de  Gold- 
fuss  (Hg.  e  et  i,  tout  particulièiement),  et  si  abondante  dans  le  Bajocien  infé- 
rieur de  la  plupart  de  nos  stations,  devient  assez  rare  dans  le  Bathonien. 

Je  n'en  ai  recueilli  qu'un  fort  débri.s,  mais  il  est  si  bien  caractérisé  par 
ses  gros  plis  tranchants,  divergents,  épais,  etc.,  qu'il  n'est  pas  possible  de 
faire  erreur. 

N"  10.  —  Ostrea  (Alectrygma)  Hastei-lata  (Schlotheim),  Quenstedt. 

Synonymie. 

1820.  Ostracites  cvistagaUi  hastdlaLus  Schloth.  (pars).  —  Petrefacten-Kunde, 

p.  243. 
1858.  Ostrea  haslellata  Quentedt.  —  Der  Jura,  p.  730,  tab.  91,  fig.  27. 
1882.       —  —       Boeder.  — -Beitrag  z.  Kenntn.  des  terrain  h  chailles 

im  0.  Elsass,  p.  29,  tai.  I,  fig.  I. 
1894.   Ostrea  (Aleclniiinia)  haslrJlalu  P.  de  Loi-iol.  —  Elude  sur  les  !\Iollus(jues 

du  Rauiacien  inf.  du  Jura  bernois,  p.  72,  pi.  IX, 

fig-  2. 


r)^  Paul  Pktitclerc.  —  Bathonien  supàrievî-  de  TresiUey. 

Coquille  ('(luite,  beaucoup  |tlus  longue  que  liirge,  arquée,  peu  inéquivalve. 
ornée  de  côtes  élevées,  tiauchantes,  régulières,  uonibreuses.  fa[)iii(i- 
ciiées.  etc..  telle  est  la  déllnilion  succincle  (|u'en  rloiuie  l*.  de  Luriol  dans 
son  étude.  Kllc  appartient  plutôt  au  Rauracicii  inférieur  qu'au  Ballionien  : 
je  lui  ai  néanmoins  assimilé  deux  échaidillons  moins  adultes  que  ceux  de 
Combe-Chavatte  (coll.  Koby).  qui  s'accordent  bien  avec  l'exemplaiie  figuré 
par  Hoeder. 

l/un  de  ces  éclianlilloii>  ne  possède  ipi'une  seule  valve  dont  le  toit  est- 
[■ecouveii  jiar  deux  (I.  i/n'gdi-iii.  Coll.  P. 

iN"  11.  —  OSTREA  Gkegarfa  Sowerbv. 
Synonymie. 

1815.   Oslnm  greqaren  Sow.  —  Min.  Concli.,  vol.  Il,  p.  19,  lab.  CXI,  fig.  1-3. 

1834-40.  Oslrni   grcquria   Coldf.   —  Petref.    Orm..    vol.    II,    p.    7,    n°   16. 

lat.  I,.\XI\-.  fig.  2. 

18"i3.   Ostiva  yreyaiiii  .Munis  et  Lycelt.  —  .Mmingi .  (il  Liie  Molkisca  from  the 

Great  Ooi.,  part.  II,  liivalves,  p.  4,  lab.  I,  fig.  2. 

IS7I .       —         —      Terquem  et  Jourdv.  —  Monogr.  dé  l'étage  Bathoiuen, 

p.  131. 

1888.       —  —      Ed.  Greppin.  —  Descr.  des  fossiles  de  la  grande  Ool. 

des  environs  de  Bàle,  p.  130. 

l'.lOd.  Ostrea  gregarea  Cossmann.  —  Note  (IP)  sur  les  Mollusques  du  Batho- 
nien de  Saint-Gaultier,  p.  47. 

(»ii  trouve  fréquemment  dans  les  marnes,  en  sujets  isolés  ou  en  groupes  de 
deux  ou  trois  individus,  de  petites  huîtres  ayant  tous  les  caractères  de 
VO.  gregarea  de  l'Oxfordien  (coll.  B.  et  P.);  comme  Terquem  et  Jourdy,  dans 
leur  belle  Monographie,  ont  rapporté  à  celte  espèce  leurs  échantillons  de 
Gravelotte,  des  Chipes  et  de  Longwy,  j'ai  suivi  leur  exemple  en  la  circonstance. 

Du  reste.  Morris  et  Lycett,  puis  MM.  Ed.  Greppin  et  Cossmann  ont  admis 
l'existence  de  l'O.  gregarea  dans  le  Bathonien. 

iN"  12.  —  Lima  (Plagiostoma)  Cardiikormis  Sowerby. 

Synonymie. 

1815.   Plagiostoma    rardiijormis    Sow.    —   Min.    Conch.,    vol.    IV,    p.    26, 

lab.  CXIII,  fig.  3. 

1853.  Lima  carôUjormis  Morris  et  LycetL.  —  Monogr.  of  Ihe  Mollusca  from 

the  Great  Ool.,  part.  II,  Bivalves,  p.  27,  tab.  III, 
fig.  2. 

1877.     —  —  Parisot.  — ■  Description  géologique,  etc.,  du  Terri- 

toii-(^  lie  Belfiirl.  p.  96. 

1893. Lfmr/  (RaduJa)  cardiilumds  lîiche.  -  Etude  stratigraphique  sur  le  Juras- 
sique inférieur  du  Jura  méridional,  p.  191. 

1900.  Lima  (Plagiostoma)  cardiiformis  Cossmann.  —  Note  (II)  sur  les  Mol- 
lusques du  Bathonien  de  Saint-Gaultier,  p.  33, 
pi.  VIII,  fig.  5. 

Assez  grande  espèce  dont  la  figure  de  Morris  et  Lycett  donne  une  juste  idée; 
se  reconnaît  à  sa  forme  bombée,  à  ses  nombreuses  côtes  rayonnantes, 
épaisses,  arrondies,  entre  lesquelles  existe  un  sillon  étroit  et  plat  portant  une 
ligne  de  cavités  petites  et  circulaires,  également  espacées.  Coll.  P.,  un  seul 
e.xemplaire. 

Paul  Petitclerc. 
(A  suivre). 


I'.  Le  UiumN.  —  lli'rboriHiluitLs  ilaii.s  lu  huule  calice  du  GiH'rc.  5o 

HERBORISATIONS  DANS  LA  HAUTE  VALLÉE  DU  GIFFRE 
Aux  environs  de  Sixt,  près  Samoëns  (Hte-Saône) 


Le  boUiiiislr  qui  su  liouvei-u  du  passage  à  Sixt,  suiL  poiii-  \isilei-  le  cirque 
du  Fer  à  Cheval,  soit  pour  gagner  la  vallée  de  Chamonix  par  le  col  d'Anlerne, 
ou  le  Valais  par  les  cols  de  Tanneverge  ou  de  Sagerou,  devra  consacrer 
quatre  à  cinq  jours  à  des  herborisations  qui,  faites  dans  la  région  et  dans 
de  bonnes  conditions,  ne  manqueront  pas  d'èl.i-e  très  fructueuses.  Sans 
trouver  une  richesse  de  llore  comparable  à  celle  des  Hautes-Alpes  ou  du 
^alais,  il  pourra  néanmoins  faire  quelques  récoltes  pleines  d'intérêt,  et 
jouira  notamment,  de  l'avantage  de  pouvoir  étudier,  au  coui's  d'une  même 
excursion,  les  trois  étages  de  flore  :  subalpine,  forestière  et  alpine.  Au 
milieu  du  mois  d'août,  qui  est  pour  la  localité  l'époque  la  plus  favorable, 
il  rencontrera  lleuries,  dans  les  hautes  régions,  des  pkudes  (pii,  à  cette 
époque,  fructilient  dans  la  vallée. 

Le  bourg  de  Sixt  est  situé  à  7o7  mèli-es  d'altitude,  au  boid  du  giand 
Giffre,  aflluenl  de  l'Arve,  lequel  naît  plus  haut,  à  près  de  1.400  mètres  d'alti- 
tude. Il  est  dominé  au  nord  par  des  parois  de  rochers,  polies  par  d'anciens 
glaciers,  et  dont  l'accès  est  diflicile  et  sans  intérêt.  Au  sud  au  contraiic,  les 
pentes  gazonnées  qui  descendent  des  falaises  du  Grenairon  (2.772  mètres) 
et  de  la  crête  déchiquetée  des  Frètes  sont  d'un  abord  très  facile  et  ont  une 
flore  très  variée,  les  forêts  qui  couvrent  les  pentes  de  la  vallée  des  Fonds 
recèlent  également  de  nombreuses  plantes  intéressantes. 

Les  montagnes,  presque  exclusivement  calcaires  [en  quelques  endi-oits 
seulement  des  pentes  schisteuses  ou  des  clairières  silvatiques  renfermant 
quelques  espèces  nettement  silicicolesj  appartiennent  à  des  formations 
jurassiques  [comprenant  surtout  l'Urgonien,  lequel  constitue  entre  autres 
les  remarquables  falaises  du  Grenairon]  qui  ont  dû  être  soumises  à  des 
actions  glaciaires,  d'érosion  et  d'effondrement  jadis  très  intenses.  L'altitude 
des  montagnes  environnantes  ne  dépasse  guère  3.000  mètres.  La  flore  de 
la  région  est  en  somme  soumise  à  trois  facteurs  :  l'altitude;  le  calcaire,  et 
exceptionnellement  la  silice,  et  la  neige,  qui,  à  certains  endroits  abrités  du 
soleil,  descend  jusqu'à  1.300  mètres  sans  jamais  fondre  entièrement;  fac- 
teurs qui  la  rendent  fort  variée.  Chaque  excursion  permettra  au  botaniste 
de  trouver  une  flore  particulière  :  tantôt  ce  seront  les  plantes  forestières, 
tantôt  les  espèces  des  gazons  et  rochers  de  la  région  alpine;  ici  les  plantes 
propres  aux  éboulis  morainiques,  là  les  espèces  affectionnant  les  prairies 
et  les  pâturages  humides.  Parfois  même  l'on  sera  surpris  de  trouver  au  même 
endroit  des  espèces  propres  aux  plaines  ou  aux  basses  montagnes,  et  des 
plantes  alpines  descendant  le  long  des  pentes  à  une  altitude  parfois  très 
faible,  relativement. 

Le  premier  jour,  le  botaniste  visitera  les  environs  immédiats  du  bourg, 
puis  l'après-midi  sera  consacrée  au  vallon  des  Fonds.  — •  Le  second  jour,  il 
explorera  le  Fond  de  la  Combe,  vers  les  sources  du  Giffre.  —  Le  troisième, 
après  une  matinée  consacrée  à  la  vallée  de  Salvadon,  sera  occupé  pai'  des 
recherches  qu'il  effectuera  avantageusement  sur  les  pentes  dominant  Sixt  au 
sud.  —  Le  quatrième  jour  sei'a  rempli  par  une  excursion  dans  la  Combe 
et  au  lac  de  Gers.  —  Enfin,  le  cinquième  jour,  il  montera  à  la  croix  de 
Commune,  et,  s'il  ne  craint  ni  le  vertige,  ni  la  fatigue  d'une  longue  course, 


54  I'.  Le  I{RI;.\.  —  llcrlnnhatioiis  dany  lu  Imitle  vallrc  ilu  UijjrL'. 

il  |i('iii'i;i  (luillor  Si\t,  par  la  iiumiio  occasion,  en  gagnant  le  Valais  par  In 
(■(il  (le  TaniH.'vergc. 

Il  w  se  repentira  pas  non  plus,  s'il  en  u  eu  le  loisir,  d'avoii-  consacré  une 
après-midi  à  la  visite  de  la  «  Jaysinia  »  le  remarquable  jardin  botani(iiie 
installé  au-dessus  de  Samoëns.  et  renfermant  un  très  grand  ndudire  de 
raretés  parfaitement  acclimatées. 

l  ne  lionne  carte  esl  indispensable  pour  ces  l:crborisali(ins.  Celle  du  service 
vicinal,  au  100. ()()()"  esl  conunode,  mais  insufllsajite.  Elle  sera  avantageu- 
sement remplacée  par  celle  de  l'Ktat-major  au  50.000^  portant  la  plupart 
des  indiciitions  mentionnées  plus  loin,  et,  en  outre,  la  seule,  pour  la  région. 
qui  soit  d'une  lecture  aussi  aisée  que  possible. 

F'aris.  P.  Le  Brun. 

I.\  siiiriT). 


NOTES    SPECIALES  ET  LOCALES 


Plantes  hâtives  et  plantes  retardataires.  —  La  température  actuelle  donne  aux 
planU^s  une  allure  anormale. 

Ainsi  à  Montereau,  on  peut  voir  depuis  15  jours,  dans  un  jardin  du  quartier 
Saint-Nicolas,  une  planche  de  fraisiers  en  fleurs  et  même  quelques  fraises  déjà 
rouges,   des  artichauts  dont  les  têtes  ont  jusqu'à  6  centimètres  de  diamètre. 

Sur  la  ligne  de  Sceaux  à  Limours,  les  voyageurs  sont  surpris  de  rencontrer 
une  oasis  de  pêchers  en   pleine  floraison. 

Près  de  Fontainebleau,  quelques  poiriers  sont  sur  le  point  de  fleurir. 

Dans  mon  jardin,  un  pied  de  Berce,  rompu,  par  mégarde  l'automne  dernier, 
au  ras  du  sol,  s'est  remis  à  pousser  et  à  ...  fleurir.  Au  lieu  des  1™50  ou  2  mètres 
qu'avaient  ses  voisins,  —  réservés  pour  l'éducation  des  chenilles  spéciales,  —  qui 
avaient  fructifié  et  qui  sont  morts  depuis,  notre  pied  a  tout  au  plus  30  centi- 
mètres de  haut;  il  est  très  touffu  et  ses  ombelles  en  pleine  fleur  feraient  douter 
de  son  identité.  D'ordinaire  la  Berce  fleurit,  ici,  en  juillet.  Cet  échantillon  n'est 
pas  en  avance,  mais  en  retard.  Quoiqu'il  soit  nain,  il  se  porte  fort  bien  et  si 
une  gelée,  malencontreuse  pou)'  lui,  ne  survient  pas,  la  graine  va  très  bien  se 
former.   Ses  congénères  montrent  à  peine   leurs  premières  feuilles. 

J.  G. 


Syrpbus  balteatus,  parasite  de  Aphis  brassicse.  —  La  larve  de  S.vrphe  dont 
nous  avons  parlé  dans  la  FcuHIp.  (n"  de  septembre  1912,  p.  135)  à  propos  du 
Puceron  de  la  Limai le  a  donné  .son  insecte  parfait.  C'est  le  vulgaire  Syr/j/ins 
halteatux  Deg.  J.   G. 


Vitalité  chez  une  Guêpe  et  un  Lucane.  —  L'auUmine  dernier,  j'avais  saisi  luic 
Guêpe  vulgaire,  dans  le  dessein  d'en  dessiner  les  nervures  de  l'aile.  Ne  pouvant 
m'y  intéresser  de  suite,  je  me  contentai  de  lui  arracher  la  tête  et  de  la  mettre 
en  réserve  dans  un  plumier.  L'opération  avait  été  réussie  assez  proprement  à  ce 
qu'il  semble  mais  trop  incomplète  :  je  n'avais  fait  que  retirer  une  partie  de 
l'œsophage  sur  une  longueur  d'un  bon  centimètre  et  il  n'y  avait  donc  pas  de 
solution  de  continuité  entre  la  tête  et  le  thorax.  Quand  quelques  temps  après, 
environ  15  jours,  j'eus  besoin  de  remplacer  ma  plume,  je  m'adressai  à  mon 
plumier  et  y  retrouvai  ma  Guêpe  oubliée  dans  sa  prison.  Elle  n'était  pas  morte 
encore  :  les  antennes  se  mouvaient  et  l'aiguillon  se  mit  à  jouer  dès  que  je  voulus 
saisir  la  bête.  Je  constatais  que  la  décollation  était  incomplète  et  l'œ-sophage  un 
peu  bruni,  mais  non  encore  desséché. 

Ceci  me  rappelle  que  dans  les  premières  années  que  je  me  pa.ssionnais  pour  la 
récolte  des  insectes,  j'avais  provisoirement  embroché  un  très  beau  Luciine  {Lu- 


Violes  spéciales  el  lucides.  55 

c(i>nis  fcrviis)  à  l'aide  d'une  fine  aiguille  d'acier  cjue  je  fichai  sur  le  rayon  de  ma 
bibliothèque.  J'(jubliai  le  malheureux  empalé  et  quand  je  m'aperçus  un  beau  jour 
de  ses  ébats  pour  avoir  pris  un  livie  dans  son  voisinage,  je  fus  pris  de  pitié 
et  le  plongeai  dans  le  flacon  à  cyanure.  L'infortuné  était  resté  dans  cette  lamen- 
table position  quelque  chose  connue  un  çrand  mois.  Vraiment  les  insectes  ont  du 
tempéranx^nt,  mais  auj(jurd'hui  j'aurais  plutôt  prolongé  leur  agonie  relative 
poui-   prendre   note   de   leur   résistance.  J.    G. 


Larves  vivant  dans  le  formol.  —  Sous  ce  titre,  la  Revue  «  Umschau  "  de  sep- 
tembre dernier,  citant  Nalurwissenschaftliche  Rundschau,  1912,  n"  21,  dit  qu'en 
ouvrant  des  boîtes  bien  closes  qui  provenaient  de  la  colonie  allemande  du  sud-est 
africain,  et  renfermaient  des  tètes  de  Herreros  et  de  Hottentots  conservées  dans 
le  formol,  on  trouva  un  grand  nombre  de  larves  de  diptères  et  d'adultes  vivants. 

Des  larves  nageai<'nt  dans  le  li(|uide,  d'autres  se  trouvaient  sur  les  têtes  elles- 
nu''mes,  dans  les  narines  et  les  oreilles.  Ces  diptères  appartenaient  au  genre 
Dnjxophita,  et  Th.  Becker  les  détermina  comme  J)i\  rubrostriata,  mouche  qu'il 
avait  décrite  sur  des  exemplaires  provenant  des  Iles  Canaries. 

Cette  résistance  de  larves  de  diptères  à  un  liquide  toxique,  au.ssi  pénétrant  que 
le  formol,  n'est  pas  un  fait  isolé,  et  je  puis  citer  un  cas  analogue.  Vers  la  fin 
de  l'hiver  1910,  j'avais  momifié  dans  des  vapeurs  de  formol  des  cadavres  de  Serins. 
Le  flacon  resta  exposé  sur  une  étagère  du  laboratoire,  et  bientôt  son  contenu  fût 
envahi  par  une  grande  quantité  de  larves  qui  s'y  développèrent  en  se  nourrissant 
de  cette  chair  imprégnée  de  formol  et  dans  une  atmosphère  saturée  des  vapeurs 
de  oe  liquide.  Un  copieux  arrosage  au  formol  empêcha  l'éclosion  des  pupes  déjà 
formées,  mais  D.  Keilin  put  facilement  reconnaître  les  espèces  auxquelles  elles 
appartenaient:  Phuia   hergeintlawini,    Mik  et  Phnrii   rtifipes   Meigen. 

D'autres  observations  du   même   genre   auraient-elles   été   faites? 

Paris.  A.    Chappellier.  ■ 


Sur  la  faune  des  troncs  de  Peuplier.  —  Gnophomyia  et  Miastor  nouveaux  pour 
la  France.  —  Au  cours  d'une  excursion  que  j'ai  faite  le  31  mars  1911  à  Chaville, 
une  des  localités  les  plus  visitées  par  les  naturalistes  de  Paris,  j'ai  trouvé,  jDrès 
de  l'étang  d'Ursine,  quatre  'troncs  de  peupliers  de  Virginie  abattus  l'année  pré- 
cédente qui  m'ont  permis  de  faire  quelques  observations  fauni.stiques  intéressantes. 

Il  est  bon  de  remarquer  qu'une  trouvaille  pareille,  c'est-à-dire  des  aa'bres  abattus 
ou  tombés  et  pourrissant  sur  place,  est  devenue  une  rareté  dans  IcvS  bois  des 
environs  de  Paris.  Si,  par  hasard,  on  a  la  chance  d'en  trouver,  il  faut  se  presser 
d'utiliser  cette  aubaine  dans  la  crainte  qu'un  jour  prochain,  peut-être  dès  le 
lendemain,  ils  ne  soient  enlevés. 

Dans  ces  troncs,  j'ai  trouvé  un  grande  nombre  de  larves  de  Mycétophilides  ajjpar- 
tenant  au  genre  Sciara,  de  nombreuses  larves  de  Statiomydes  (Hoplodortta 
ririduhi  F.),  des  larves  et  des  nymphes  de  Tipida,  des  larves  de  Dolichopides, 
des  Blanitilus  (qui  y  effectuent  tout  le  cycle  de  leur  développement  et  qui  ren- 
ferment dans  leur  intestin  une  Grégarine  polycystidée),  un  certain  nombre  de 
bêtes  non  déterminées,  dont  trois  espèces  d'Oligochètes,  deux  Acariens,  un  Roti- 
fère,  une  Collembole,  plusieurs  espèces  dé  larves  de  Coléoptères,  et,  enfin,  deux 
larves  de  Diptères  particulièrement  intéressantes.  Ce  sont  des  larves  d'.un  Limno- 
byide  et  d'un  Cécidomyide  sur  lesquelles  je  m'arrêterai  plus  longuement. 

Les  larves  du  Limnobyide  se  trouvent  en  grand  nombre  dans  la  masse 
visqueuse  en  décomposition.  Transportées  dans  leur  milieu  au  laboratoire,  elles 
se  sont  vite  transformées  en  nymphes  qui  ont  donné  un  Tipulide  déterminé  par 
M.  Riedel  comme  Gnophomyia  tripudian^  Bergroth.  Il  est  intéressant  de  remar- 
quer que  la  larve  de  Gvophomijid  tripiii/iann  était  complètement  inconnue  (l'étude 
détaillée  en  sera  faite  par  mon  ami  D.  Keilin)  et  que  l'insecte  adulte  n'était 
signalé  qu'en  Suisse 

Depuis  ma  première  excursion  je  suis  revenu  à  plusieurs  reprises  et  en  diffé- 
rentes saisons  dans  le  même  endroit;  j'ai  toujours  retrouvé  des  larves  de  ce 
Gnophomyia.  et  j'ai  constamment  vu  l'adulte  en  grand  nombre,  depuis  le  prin- 
temps jusqu'à  l'automne. 

Les  larves  de  Cécidomyies  trouvées  à  coté  de  celle  du  Gnophomyia  appartiennent 
au  genre  Miastor,  c'est  le  Miastor  metraloas  Meinert.  On  sait  que  les  larves  de 
ce  Cécidomyide,  découvertes  par  Nicolas  Wagner  en  1862  à  Kazan,  peuvent  se 
reproduire  à  l'état  larvaire  et  donner  plusieurs  générations  psedogénétiques.  De 
temps  à  autre  les  larves  acquièrent  des  disques  imaginaux,  se  transforment  en 


56  Noies  spéciales  et  locales. 

nymphes,   qui  donnent  l'insecte  adulte,  et  c'est  ainsi  que  la  génération   sexuée 
apparaît. 

Cette  larve  a  été  revue  depuis  par  Meinert  (1864),  Ganin  (1865),  Leuckart  (1865), 
Metchnikoff  (1866),  Kahie  (1908);  tout  dernièrement  elle  a  été  signalée  dans- les 
Etats-Unis   par    E.-P.    Fclt   (1911)   et   en    Allemagne   par   G.-W.    MùUer    (1912). 

Les  larves  de  oe  Miantor  vivent  en  grand  nombre,  formant  toujours  des  amas 
sous  l'écorce  et  j'ai  vu,  à  coté  de  formes  mobiles  transparentes  renfermant  des 
embryons  jeunes,  des  formes  immobiles,  blanches,  remplies  de  jeunes  larves  prêtes 
à  sortir.  Apportées  au  laboratoire,  elles  ont  donné. de  nombreuses  générations 
pœdogénétiques  et  finalement  une  génération  sexuée. 

A  ma  connaissance,  on  n'a  jamais  signalé  les  larves  de  Miastor  metraloas  en 
France. 

Paris.  W.   Gamkrelidze. 


Sur  les  parasites  du  Gnophomyia  tripudians  Bergnoth.  —  Le  Gnopliomyid 
trijiudians  dont  je  viens  de  signaler  la  présence  à  Chaville  renferme  presque 
toujours  deux  parasites  internes  :  une  Grégarine  polycystidée  dans  l'intestin  et 
un  Nématode  dans  la  cavité  générale  et  porte  un  parasite  externe,  un  Acarien. 

Que  ce  soit  dans  la  larve,  la  nymphe  ou  l'adulte,  je  n'ai  pu  rencontrer,  jusqu'à 
présent,  que  la  forme  végétative  et  la  conjugaison  de  la  Grégarine.  Malheureu- 
sement je  n'ai  pas  pu  obtenir  encore  les  kystes  indispensables  pour  la  détermi- 
nation. 

La  durée  de  la  vie  végétative  de  ces  Grégarines  est  très  longue,  car  on  les 
retrouve  toujours  au  même  stade,  tant  chez  la  larve  que  chez  la  nymphe,  et 
même  chez  l'adulte,  oii  je  l'ai  observé  quinze  jours  après  l'éclosion.  Etant  donné 
que  le  cycle  évolutif  de  cette  Grégarine  se  termine  évidemment  chez  l'adulte,  où 
j'ai  vu  la  formation  de  copula,  les  larves  ne  peuvent  s'infester  mutuellement.  Cette 
infestation  ne  peut  se  faire  que  par  les  spores  provenant  de  l'adulte,  quand  ce 
dernier  vient  dans  le  milieu  habité  par  la  larve,  soit  pour  y  pondre,  soit  pour  y 
manger.  * 

Dans  la  cavité  générale  du  Gnophomyia  adulte  on  trouve,  pour  ainsi  dire, 
toujours  un  et,  le  plus  souvent,  deux  individus  de  Nématodes  vivipares  et 
que  je  n'ai  pu  encore  déterminer.  Chaque  individu  est  rempli  de  centaines 
d'embryons.  La  sortie  de  ces  derniers  détermine  lai  mort  de  l'insecte.  Pour  la 
conservation  de  l'espèce  cette  mort  n'est  pas  funeste,  car  la  mort  a  lieu  après  la 
ponte. 

En  faisant  des  coupes  de  la  larve  de  Gnophomyia,  j'ai  trouvé  dans  les  muscles 
un  parasite  enroulé  autour  de  lui-même.  C'est  peut-être  encore  un  Nématode. 
Il  est  possible  que  le  Nématode  du  Gnophomyia  adulte  et  que  le_  Nématode 
présumé  de  la  larve  représentent  différents  stades  évolutifs  d'une  même  espèce. 
Si  cette  supposition  se  justifie,  ce  Nématode  présenterait  un  fort  curieux  cycle 
évolutif. 

Quant  au  parasite  externe,  c'est  un  petit  Acarien  qui  recouvre  parfois  presque 
complètement  l'abdomen   du   Gnophomyia  adulte. 

Paris.  W.  Gamkrelidze. 


Institut  de  Bibliographie  scientifique.  —  Nous  avons  le  plaisir  d'informer  nos 
lecteurs  qu'un  Institut  de  Bibliographie  scientifique  vient  de  se  créer  à  Paris.  — 
Les  naturalistes  pourront,  en  s'adressant  à  M.  L.  Puzenat,  21  bis,  rue  de  Boulain- 
villiers,  obtenir  tous  les  renseignements  bibliographiques  nécessaires  pour  leurs 
travaux. 


M.  Barthe,  directeur  de  Miscellanea  Entomologica,  23,  rue  d'Alais,  à  'Qzès  (Gard), 

prépare  en  ce  moment  la  publication  d'une  liste  des  Entomologistes  de  France. 
Il  serait  heureux  de  recevoir  toutes  les  indications  les  concernant  (adresses,  spé- 
cialités d'étude,  etc.). 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


Imii.  Obcrihur,  Rennes— Paris  (443-13) 


ANNEES    PRECEDENTES 

DE      LA 

FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 

I«    SÉRIE    DÉCENNALE 
Années  1870  à  1880  ipartioUpiiK.'iit  épuiséi'i  : 

Le  numéro , • .  .     O  ir.  3S 

L'année 3  tr. 

(Les  proniières  années  simt  opuisécsi. 

Table  des  Miitières  de  la  irérie O  fr.  40 

I^    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1880  à  1890  : 

.  Le  numéro O  tr.  35 

L'année 3  tr. 

(QuplqiR'S  numéios  iit-  peuvent  plus  être  vendus  séparément). 

Table  des  Matières  de  lu  Série O  tr.  50 

\W    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1890  à  1900  : 

Ls  numéro O  tr.  40 

L'année 4  tr . 

Table  des  Matières 1  fr.  50 

•  IV-^   SÉRIE   DÉCENNALE 

Annnée  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  tr.  &0 

L'année 6  ir. 

La  table  de.s  Matières  de  :Jii  Série  l'St  en  jirépiiration. 

V«    SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  f r. 

Les  Abonnés  de  la  l'euille  jouiront  jusqu'à  nouvel  avis  d'une  réduction 
de  25  %  pour  l'achat  des  3*  et  -i"  séries. 


VIENT    DE    PARAITRE 

La  IX'  livraison  des 

ESSAIS    DE    PALÉOCOCHOLOGIE    COMPARÉE 

Par  M.  Maurice  COSSMANN 

Lauréat  de  l'Institut 

{Mathildiidœ,    Scalidx,     Turritellidse,    etc.) 

Prix  :  35  tV. 

Prix  ries  neuf  livraisons  ensemble SOO   tV. 

S'adresser  à  l'auteur,  110,  faubourg  Poissonnière,  PARIS  (X) 


SOMMAIRE   DU    N     507 


Etienne  Babaud  :  I.a  question  des  nio>ens  de  protection. 

G.  Lecointre  et  J.  Guignon  :  Les  lornies  diverses  de  la  vie  dans  les  Faluns  de  Touraine  (fin). 

Petitclerc  :  Note  sur   le  Batlionien  supérieur  (Bradfordien)  de  Tresilley,   canton   de   Rioz 

(Haute-Saône). 
P.  Le  Brun:  Herborisations  dans  la  liault  vallOc  du   Giffi-e,  aux  environs  de  Sixt,  prôs 

Saniorns  (llaute-SaAne). 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Plantes  liâtives  ot  plantes  retardataires  (J.  G.). 

Syrphus  baliealus,  parasite  des  Aphis  hrassicse  (J.  G.). 

Vitalité  chez  une  Guêpe  et  un  Lucane  (J.  G.). 

Larves  vivant  dans  le  formol  (\.  Cn.^pia.r.iKR). 

Sur  la   faune  des   troncs  de  peuplier.  —  Gnophomya   et  Miasior   nouveaux   pour  la 
France  (\V.  G.\mkhiclidze). 

Sur  les  parasites  du  Gnophomyia  tripudians  Bergnoth   (W.  G.^mkrelidzk).  ■■ 

Institut  de  Bibliographie  scientifique  {L.  Pl-zenat). 
Echanges. 


BULLETIN  DECHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Plateau,  à  Merfy  (Marne),  demande  par  échange  Delphinula  Reglei,  lima; 
CallioHomu  princeps;  lacvnn  inacrostoma,  Uiryidula;  Littorina-;  Stolidoma 
vrœlonfja,  Tournoueri;  Glnmliint  et  Rrlir,  le  tout  du  lutétien.  Peut  fournir  l'é^ini- 
valent  en  thanétien. 

Les  Sociétés  Linnéenne  et  Botanique  de  Lyon,  prient  leurs  correspondants  d'en- 
voyer tout  ce  qui  les  concerne  au  siège  social  de  chaque  Société,  à  Lyon,  et  non 
8,  cours  Gambetta. 

M,  Nisius  Roux,  à  l'Ile-Rousse  (Corse)  (jusqu'au  1"  mai),  demande  à  échanger 
des  centuries  de  plantes  de  Corse.  Demander  ohlata  (poste  restante). 

M.  E.  Perrier  de  la  Bathie,  ingénieur  agricole,  Ugine  (Savoie),  demande  faucons 
naturalisés  et  insectes  fossiles  de  l'ambre.  —  ^.âésirerait  se  mettre  en  rapports 
avec  un  entomologiste  qui  pourrait  rechercher  et  copier  des  descriptions  d'insectes 
exotiques. 


OUVRAGES   OFFERTS  A   LA   BIBLIOTHEQUE 

nu    10  .lANVIF.Ii    .4U    9    FÈVRIEH    1913 


De  la  part  de  :  MM.  Budde-Lund  fils  /2  br.);  Dewitz  (1  br.);  Dollfus  (25  vol.), 
Giiardot  (1  vol.),  de  Givenchy  (6  br.);  Godon  (1  br.);  Herman  (1  br.);  Leraoine 
(-2  br,)-  Moreillon  (1  br.);  Nicklès  (2  br.). 

Total  :  26  volumes,  16  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


ÉTAT   DE    L.\   BIBLIOTHÈQOE   AU   9   FÉVRIER   '1913 

Volumes  (de  plus  de  KX)  pages)  ....       6 .  273  y 

Brochures  (de  moins  de  it)0  pages)  .     45.128      sans  les  recueils  périodiques 

Photographies  géologiques 27U 


0.w»»,^"  Avril  1913 


V  Série,  43'  Année        —        N»  508  .,~y.    O 

'^^ 


LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


-5*   «î»    •?• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fï-esnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  l''  janvier 

(au  lieu  du   l»'  novembre) 


u 


Imprimerie    Oberthor,     Rennes  —  Paris 


1913 


U 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  FRANCE 


Berteau  (A.)-  —  Les  Calotropie,  arbres  à  soie.  Utilisation  de  l'écoroe,  fibres  d& 
la  tige,  aigrette,  caoutchouc  et  gutta,  in-8°,  91  p.,  avec  10  fig.  —  Paris,  Challamel. 

Carbou  (Henri).  —  La  région  du  Tchad  et  du  Ouadaï,  t.  II.  Ethnographie,  in-S", 
283  p.  —  Paris,  Leroux. 

Cotte  (Henri-Jules).  —  Recherches  sur  les  Galles  de  Provence  (thèse),  in-8°,  Mi- 
242  p.,  et  15  fig.  —  Tours,  inip.  Deslis- 

CouPiN  (H.).  —  Singes  et  singeries,  histoire  anecdotique  des  singes,  2°  édit., 
in-8°,  viii-244  p.,  et  35  fig.  —  Paris^  Vuibert. 

Culot  (J.).  —  Noctuelles  et  Géomètres  d'Europe.  Iconographie  complète  de  toutes 
les  espèces  européennes,  livraisons  17  à  20,  pp.  161  à  192.  —  Rennes,  imp.  Oberthûr. 

—  Grenève,  chez  l'auteur,  villa  Les  Iris. 

Faideatj  (F.)  et  A.  Robin.  —  Zoologie  élémentaire.  Homme  et  Classification, 
in-B°  176  p.  et  494  reprod.  photogr.  —  Paris,  Larousse.  —  2  fr.  75. 

GARRiGOtr-LAGRANOB  (P.).  —  Rapport  sur  les  nappes  aquifères  et  les  sources  en 
terrains  granitiques  et  volcaniques,  gr.  in-8",  14  p.  et  4  fig.  (Ministère  de  l'Agri- 
cultui'e.  Direction  de  l'Hydraulique  et  des  Améliorations  agricoles). 

Henry  (Yves).  —  Le  Cacao,  production,  culture,  préparation,  in-S",  105  p.,  avec 
11  fig.  —  Paris,  Challamel. 

Levât  (D.).  —  Richesses  minérales  de  Madagascar,  in-8°,  xvi-359  p.,  avec  figurea 

—  Paris,  Dunod  et  Pinat. 

,  Thierry  (R.).  —  Contrib.  à  l'étude  anatomique  des Chloranthacées  (thèse),  in-8°, 
64  p.,  avec  fig.  et  planches.  —  Evreux,  imp.  Hériseey. 

Toldt  (C.)  et  M.  Lucien  (avec  préface  de  A.  Nicolas).  —  Atlas  d'Anatomie 
humaine  :  Fasc.  1-5,  pp.  1  à  741  et  planches.  —  Paris,  Soc.  d'Edit.  scientif.,  4,  bou- 
levard Saint-André.  • 

Valette  (Louis).  —  Notice  sur  divers  objets  anciens  découverts  aux  environs  de 
Pont-l'Evêque  et  de  Cambremer,  de  1890  à  1893,  in-8°,  23  p.  et  planches.  —  Caen, 
Delesques. 


1"  Avril  1913  —  V'  Série,  43'  Année  —  N"  508 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


NEW 
BOTA 


INSECTES   PARASITES    DES   POLYGALEES  OAR.r.. 


I.  —  Coléoptères. 


Aucun  Coléoptère  n'est  signalé  comme  parasite  spécial  des  Polygalées,  ni 
même  comme  liôte  de  passage  ;  malgré  les  cas  de  mangeures  que  nous  avons 
constatés,  il  nous  a  été  impossible  de  prendre  sur  le  fait  les  auteurs  de  ces 
dégâts  qui  semblent  attribuables  à  des  insectes  des  genres  Ilaltica  et  Àpion. 

II.  —  Lépidoptères. 

Chenille  en  forme  do  cloporte  4. 


M         —    non   —  —         2 

,)  i  à  16  pattes  régulières 3 

^  ?  à  12             —            3. 

o  \   à  tête  globuleuse  suivie  d'un  étranglement 4 

"^  }  —  non  —  —  5 

,   j  chenille  verte  à  dorsale  brun  rose  interrompue  2. 

j  —     n'ayant  pas  ces  caractères  1. 

_  \  Chenille  brune 6 

5|        —non—      : 7 

n  (  à  tète  d'un  noir  très  luisant  5. 

^  —             non      —     7. 


-  {  chenille  verdàtre  8. 
(       —  non  —        8 

c  \   chenille  de  couleur  chair  9. 


)        —  —        grisâtre  6. 

A.  —  Macrolépidoptères. 

1.  —  Chenille  peu  connue,  non  encore  décrite,  mais  qui  ne  doit  guère 
différer  de  la  suivante  par  l'ensemble  de  sa  forme  et  sa  manière  de  chrysalider. 

Sur  Pohjgala  (auct.).  —  3,4  ;  6,7. 

Papillon  rhopalocère  (30  à  35  m/m)  à  ailes  supérieures  brunes  en  dessus, 
gris  cendré  en  dessous  ;  inférieures  brunes  en  dessus,  mais  à  dessous  jaune 
verdàtre  chez  cf,  gris  brunâtre  chez  q.  —  3,6  ;  8,0. 

Hesperia  carthami  Hb. 


58  GouRY  et  GuiGNOiN.  —  Insectex  paraniles  des  Polygaléex. 

2.  —  Chenille  à  soies  couiies  cl  ciuirseiuées,  trapue,  d'un  vert  clair,  à 
dorsale  et  sous-dorsales  roses,  inleri-ompues,  à  tète  globuleuse  plus  large 
que  le  segment  voisin. 

Sur  l'olygala  Lhamxbuxus  (auct.).  —  3-5  ;  6,7. 

Chrysalide  nue,  à  partie  abdominale  conique,  dans  feuilles  lâchement  reliées 
par  quelques  fils. 

Papillon  rliopalocère  (20  à  23  m/m)  à  ailes  supérieures  brun  foncé  en 
dessus,  brun  clair  en  dessous;  inférieures  de  même  couleur  en  dessus,  mais 
à  dessous  d'un  jaune  verdùlre  traversé  de  trois  rangs  de  taches  blanches 
chez  cf,  à  fond  plus  clair  chez  g .  —  5,6;  7,8.  Hesperia  alveus  Hb. 

3.  —  Chenille  noctuelle  à  12  pattes  normales,  les  autres  rudimentaires  ; 
à  tète  verte  tachée  de  brun. 

Sur  l'olygala  vulgaris  ^auct.).  —  4,o;  'J,  10. 
Chrysahde  dans  un  cocon  impaiftiit  de  soie  et  débris  de  feuilles. 
Papillon  (19-22  m/m.)  à  ailes  supérieures  brun  verdàtre  traversées  de 
bandes  roses  ;  les  inférieures  à  bandes  plus  foncées.  —  7,8. 

Prothymnia  viridari.v  Cl. 

4.  —  Chenille  zygénide  trapue,  renflée  au  milieu,  très  atténuée  aux  deux 
extrémités,  à  fond  blanchàti'e,  à  segments  tachés  de  points  noirs. 

Sur  7  Polijgala,  5,6  (car  on  trouve  une  aberration  Polygalse  de  Zygœna 
■purpuralis). 

Chrysalide  dans  cocon  naviculaire  parcheminé  dans  le  voisinage  de  sa 
plante. 

Papillon  (28  à  30  m/m.)  à  ailes  supérieures  dont  toutes  les  taches  rouges 
sont  contluentes,  ne  laissant  qu'une  large  bande  irréguhère,  terminale,  d'un 
noii'  à  leflets  métalliques.  Abdomen  orné  d'un  segment  rouge.  —  6-8. 

ZvG.iiNA  purpuralis  Brûnnich. 

B.  —  Microlépidoptères. 

5.  Chenille  (pyralide)  d'un  brun  rouge  foncé,  à  dorsale  brunâtre  bordée 
dé  plus  claii',  à  tète  globuleuse  d'un  noir  luisant,  à  verruqueux  noirs. 

Sur  Polygala  chamaebuxns  (Berce)  9-5;  dans  tube  de  soie  reliant  tige  et 
feuilles. 

Chrysalide  dans  débris  de  feuilles  et  grains  de  sable  reliés. 

Papillon  (28-32  m/m.)  à  ailes  supérieures  allongées,  étroites,  d'un  gris 
bleuté,  traversées  de  deux  bandelettes  d'un  rouge  brun;  inférieures  blan- 
châtres à  frange  surmontée  d'un  liséré  brun.  —  4,5;  6,7. 

Salebria  palumbella  F. 

6.  —  Chenille  (tortricide)  jaune  d'un  gris  blanchâtre,  adulte  d'un  gris  ver- 
dàtre, à  tète  d'un  jaune  d'ambre. 

Sur  Polygala;  5-7  (de  Crombrugghe)  in  Soc.  Ent.  Belg.,  1907,  p.  295. 
Chrysalide  entre  débris  végétaux. 

Papillon  (11-15  m/m.)  à  ailes  supérieures  jaunes  striées  de  plus  foncé; 
inférieures  d'un  gris  pâle.  —  8,9.  Acalla  aspersana  Hb. 

7.  —  Chenille  (géléchiide)  d'un  brun  foncé,  à  tête  et  premiers  segments 
noirâtres. 

Sur  Polygala  vulgaris:  5,6  (de  Crombrugghe)  in  Soc.  Ent  Belg..  1907, 
p.  294.  Dans  feuilles  roulées  et  brunissantes  d'après  ses  mœurs  sur  d'autres 
plantes. 

Chnsalide  dans  son  abri  de  feuilles  roulées. 

Papillon  (14-16  m/m.)  à  ailes  supérieures  d'un  gris  blanchâtre  saupoudré 
de  brun;  inférieures  d'un  gris  uniforme.  —  7.    Anarsia  spartiella  Schrk. 


GouRY  et  GuiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Pulygalées.  59 

8.  — ■  Chenille  (géléclilidej  d'un  veii  sale,  à  écusson  vrrl  clair,  à  dorsale 
vert  foncé,  à  latérales  veit  jaunâtre,  h  tète  d'un  brun  jainie. 

Sur  l'oljjgala  vulguris;  5,6  (de  Groiuljrugglie)  in  Suc.  Uni.  lidy.,  11)07, 
|).  21J'i  ;  dans  feuilles  liées. 

Chrysalide  dans  ce  refuge. 

Papillon  (19-2;5  m/m.)  à  ailes  supérieures  d'un  jaune  atome  de  rougeàlre; 
inférieures  d'un  gris  plus  clair  à  la  base.  —  7,8. 

Uei'UEssauia  ATOMAiii.v  llb.  [uev  Z.). 

9.  —  Chenille  (géléchiide)  de  couleur  chaii-,  |)arfois  d'un  gris  verdàti't!  à  la 
fin,  à  latérales  brunes. 

Sui'  l'dbigala  cliamsebuœus  (Kalt).  — •  5,0,  entre  feuilles  terminales  reliées 
par  un  lil. 

Chrysalide  entièrement  verte  fixée  sous  une  des  feuilles  liées. 

Papillon  (16-20  m/m.)  à  ailes  supérieures  d'un  jaune  citi-in,  à  inférieures 
grisâtres.  —  6,7.  IIy[>ercali>i\  citrinalis  Scop. 

III.  —  Diptères. 

10.  —  Dans  fleur  décolorée  ne  s'ouvranl  pas,  à  pétales  renflés  et  ovaire 
atrophié,   larve  solitaire. 

Sur  l'ohjgala  aipcsiris  Reich  (Thomas).  —  6.        CÉciDOMVirjE  (à  retrouver). 

IV.  —  Acariens. 

11.  —  Dans  une  déformation  des  pousses  et  agglomération  des  bourgeons 
à  villosilé  anormale. 

Sui'  l'ohjgala  alpexlris  lîeich,  /'.  aniara  ('vanlzl,  P.  cuinosa  Schrlc,  l'.  sev- 
jnjUacea  Weihe,  P.  vulgaris  L.! 
Fontainebleau  :  Bois  Gasseau,  Bois  de  Champagne. 

Erioi'UYEs  rrevirostris  Nal. 

Remarques.  —  Comme  on  le  voit,  à  part  la  Cécidomyide  qui  reste  à  re- 
tiouver-  et  dont  on  peut  tenter  l'élevage  pour  arriver  à  la  détermination,  et 
Eriophyes  brevirostris,  les  Polygalées  n'ont  pas  de  parasites  spéciaux.  — 
Dans  notre  région  nous  n'avons  rencontré  que  cette  dernière  zoocécidie  d'une 
manièi'e  certaine,  et  peut-être  la  Cécidomyide  sur  /*.  amara  dont  l'élevage 
ne  nous  a  fourni  aucun  résultat. 

On  rencontre  assez  souvent  sur  /'.  vulgaris,  une  cécidie  de  la  tige  qui  simule 
une  acai'océcidie,  mais  sa  couleur  d'un  jaune  vif  fait  reconnaître  la  myco- 
cécidie  due  à  Synchytrium  aureum. 

Nous  invitons  nos  lecteurs  de  l'Est  à  rech(M-cher  la  diptérocécidie  indiquée 
l»lus  haut  et  à  tenter  un  élevage  qui  fournira  sans  doute  une  espèce  sinon 
un  genre  nouveau.  La  cécidie  signalée  pour  la  première  fois  en  18!)2  mérite 
qu'on  tente  l'élevage  de  son  insecte. 

Quelques  indications  bibliographiques  à  l'aide  des  ressources 
de  la  Bibliothèque. 

KiEFFER  (J.-J.).  —  Cécidie  de  Eriophyes  brevlrostns  sur  Pobjgala  alpeslris, 

P.  depressa,  P.  vidgaris  (F.  d.  J.  N.,  XXII,  p.  127). 
Id.  —  Déformation  de  Polygala  vulgaris  par  Eriophyes  brevirosiris  {F.  d. ./.  A*'., 

XXII,  p.  164,  fig.  5  et  p.  165). 
Camus  (G.).  —  Une  station  nouvelle  de  Polygala  Lensel  Bor.  {Soc.  Bol.  Fr., 

1887,  p.  84,  85).  —  Ancien  Catalogue  2755. 
Ce  Polygala  semble  être  une  variété  de  P.  comosa  Schk. 


60  GouRY  et  GiiiGNON.  —  Insectes  parasites  des  Polygalées. 


CossoN  (E.).  —  De  speciebus  generis  Polygala  ad  subgenus  chamœbuxus  pei-- 

tincnlibus  {Soc.  liot.  Fr.,  1888,  p.  358-301).  —  A.  G.  7139  el  8691. 
CiiODAT  [l\.).  —  PolygalacecC  novae  {Herbier  Boissier,  1896,  p.  892-912).  — 

A.  G.  28888. 
Saint-Lager.  —  Acceplioiis  diverses  du  nom  l'ulygala  {Ann.  Soc.  Bot.  Ijjon, 

1898,  p.  97,  98).  —A.  G.  30037. 
GiioDAT  (H.).  —  Revision  critique  de  quelques  Polygala  d'Europe  {Soc.  Bol., 

1892,  p.  179-190).  —  Galaiogue  mensuel  n"  253. 
Souche  (H.).  —  Note  sur  Polygala  {Soc.  Bot.  Deux-Sèvres,  189i,  p.  67).  — 

G.  M.  5527. 
Magnin  (A.).  —  Note  sur  le  Polygala  depressa  dans  l'Ain  {Soc.  Bot.  Lyon, 


1894).  —  G.  M.  6996. 


G.  GouRY  et  J.  GUIGNON. 


..ex?- 


ÉTUDES  ENTOMOLOQIQUES 
Quelques  anomalies  chez  les  Chrysopides  (ins.  névr. 


Nous  donnons  dans  ce  premier  article,  l'énumération  des  anomalies  que 
nous  avons  relevées  chez  les  Névroptères  du  groupe  des  Ghrysopides.  Nous 
dirigerons  nos  recherches  surtout  du  côté  des  ailes,  car  la  nervulalion  de  ces 
organes  présente  quelquefois  des  caractères  anormaux  qu'il  est  bon  de  faire 
connaître. 

Ges  physionomies  spéciales,  anormales,  observées  chez  quelques  exem- 
plaires d'espèces  déterminées,  sont  d'autant  plus  intéressantes  qu'elles  cons- 
tituent souvent,  chez  d'autres  insectes  de  la  même  famille,  des  caractères 
ordinaires,  distinctifs,  normaux  par  conséquent. 

Nous  nous  contenterons,  du  moins  pour  le  moment,  de  simplement  signaler 
ces  anomalies  sans  les  accompagner  d'aucun  commentaire. 

Pour  ce  qui  concerne  les  Chrysopides,  qui  seules  nous  intéressent  aujour- 
d'hui, nous  diviserons  les  anomalies  en  plusieurs  groupes  pouvant  fiapper 
les  différentes  régions  de  l'aile  assez  faciles  à  délimiter. 


-b" 


a).  Anomalies  dans  l'aire  costale. 

b).         —  —        radiale. 

c).         —  —        intermédiaire. 

d).         —  —        procubitale. 

e).         —        pouvant  frapper  les  nervules  en  gradins. 

I).  —  —  la  région  marginale  postérieure. 

Dans  le  pi'ésenl  article  nous  n'aurons  pas  l'occasion  de  relever  des  ano- 
malies dans  toutes  les  régions  de  l'aile.  Nous  commencerons  par  l'aire  inter- 
médiaire. 

cj.  Anomalies  dans  l'aire  intermédiaire. 

La  première  anomalie  que  nous  signalerons  sera  Vabscnce  de  la  première 
nervule  intermédiaire.  Elle  est  intéressante  et  nous  semble  suffisamment  nette 
dans  la  figure  1. 


J.  Lachoix.  —  Quelques  a)iuiiialies  chez  les  Clu-ysopides.  Gl 

Dans  la  (Jknjsupa  inoraala  Navas,  en  el'fel,  la  première  nervule  intermé- 
diaire doit  tomber  en  dedans  de  l'extrémité  de  la  cellule  pi-ocubitale  typique 
et  la  deuxième  en  deliois  de  la  troisième  uervule  procubitale.  Un  voit  donc 
très  bien  ici  que  celte  première  nervule  fait  défaut.  De  plus  il  est  également 
possible  de  constater  que  la  courbure  du  secteur  radial,  à  son  origine,  est 
également  différente  de  ce  qu'elle  doit  être  normalement  (dans  la  Chnjs. 
inoniata  représentée  ici,  la  môme  anomalie  se  voit  sur  les  deux  ailes  supé- 
rieures). 

iN'ous  avons  au.s.si  oijsiMxé  le  même  fait  dans  un  exemplaire  de  <'lu-ijsupa 
vulyaiis  Sclm.  où  il  est  plus  diflicile  à  reconnaître.  Dans  cet  échantillon  nous 
croyons  également  que  l'anomalie  existe  sur  les  deux  ailes  supérieures  (une 
déchirure  de  la  membrane  juste  à  ce  point  nous  empêche  d'être  rigoureu- 
sement aflirmatif)  et  nous  nous  basons  surtout,  pour  l'apprécier  du  côté 
gauche,  sur  la  courbure  du  secteur  radial. 

La  deuxième  anomalie  que  nous  avons  à  signaler  dans  l'aire  intermédiaire 
consiste  dans  la  présence  d'une  véritable  cellule  placée  immédialemenl  après 
la  première  nervule  intermédiaiie.  Cette  cellule  est  très  bien  limitée,  occupant 
un  espace  un  peu  plus  grand  que  la  distance  existant  entre  la  deuxième  et 
la  li-oisième  nei'vule  de  cette  région. 

Le  secteur  radial  émet  comme  un  petit  rameau  descendant  obliquement 
de  dedans  en  dehors  vers  la  neivure  piocubilali;  [jour  se  cimrber  brus(iuement 
ensuite  vers  ce  même  secteur  sur  lequel  il  sendjie  se  terminer  par  l'intermé- 
diaire d'une  nervule. 

Cette  cellule  a  le  même  aspect  qu'une  cellule  procubitale  typique  et  rappelle 
assez  bien,  pai-  sa  disposition,  celle  des  insectes  du  génie  Sulluichrij.sa.  Elle 
est  réunie  à  la  nervure  pi'ocubitale  pai-  deux  nervules. 

Nous  représentons  celle  anomalie  dans  notre  figure  2. 


^^^' 


Fin.  1.  —  Clmjsnpa  iuornala  Navas.  Fig.  2.  —  Chrysopa  vulgaris  Sclin. 

.'\ile  supérieure  droite  (anomalie).  Aile  supérieure  gauche  (anomalie). 

d).  Anomalies  dans  l'aire  procubitale. 

Les  anomalies  affectant  celle  région  sont  assez  diverses. 

Nous  nous  trouvons,  tout  d'abord,  en  présence  de  formes  anormales  de  la 
cellule  procubitale  typique.  Celle-ci  peut  ou  être  très  petite  (à "peine  appré- 
ciable dans  un  exemplaire  de  Chrijsopu  prusina  lUirm.)  ou,  au  contraire, 
s'allonger  un  peu  plus  que  de  coutume,  ce  (jui  donne  à  l'aile  d'une  espèce 
déterminée  une  physionomie  un  peu  exceptionnelle. 

Dans  ces  conditions  le  i-apport  habituel  entre  la  cellule  procnbitale  t\ pique 
et  la  première  nervule  intermédiaire  d'une  part  et  la  troisième  neivulV  pm- 
cubitale  d'autre  part  peut  être  un  peu  dérangé. 

Quelquefois  cette  cellule  procubitale  typique  est  démesurément  allongée 
et  sa  marge  postérieure  semble  se  terminer  sur  la  proeubilale  non  pas  direc- 
tement comme  dans  les  genres  Chrysopa  Leach.,  Hi/poduysa  M'L,  Ancylnp- 
leryx  Bvau.,  Chrysoplecta  Navas,  Chrysopidia  Navas,  Eremochrysa  Banks..., 
mais  par  l'intermédiaire  d'une  nervule  (Fig.  3). 


62  J.  Lacroix.  —  Quelques  auonialù'.s  chez  les  Clinjsopides. 

Celle  aile  que  nous  doiiuuns  dans  notre  ligui'e  3  el  qui  appartient  bien 
cependant  à  (hrysopu  oulgaris  Sclin.  présente  alors  un  aspect  absolument 
|iarticulier  ol  paraît  plut(M  être  celle  d'un  Nnthochr^ysa  (1). 


^^^^^ 


FiG.  3.  —  Portion  d'aile  supérieure  droite  Fig.  4.  —  Portion  d'ailo  supérieure  gauche 

de  Chrysopa  xmlgaris  Schn.  lanonialie).  rhez  Chrysopa  iirasina  Bui-m.  (anomalie). 

Nous  signalerons  encore  un  genre  d'animialie  qui  frappe  la  cellule  procu- 
bitale typique  dans  ses  rappoi-ts  avec  la  i)remière  nervule  intermédiaire. 

Tandis,  en  effet,  que  l'extrémité  de  celle  cellule,  dans  Chiy.supa  7-pii,nclata 
Wesni.  et  inuniula  Nav.  (et  bien  d'autres  d'ailleurs)  doit  normalement  rejoindre 
la  nervure  procubitale  en  dehors  de  la  première  nervule  intermédiaire,  on 
trouve  des  exemplaires  où  il  n'en  est  plus  ainsi. 

Nous  avons  vu  quelques  échantillons  isolés  des  deux  espèces  précitées  chez 
qui  l'extrémité  de  la  cellule  procubitalc  typique  se  continuait,  en  quelque 
sorte,  avec  la  pi-emière  nervule  intermédiaire. 

Sur  un  spécimen  de  inoinalu  où  l'extrémité  de  la  cellule  procubitale  typique 
se  recouibe  biusquement  (ce  qui  donne  à  celle-ci  une  forme  plus  arrondie),  il 
semble  que  l'anomalie  soit  produite  par  une  sorte  de  raccouicissement  de 
cette  cellule.  Mais  nous  pensons  aussi  (|u'etle  peut  être  déterminée  par  un 
déplacement  de  la  première  nervule  inteiiiiédiaire. 

Une  des  anomalies  les  plus  intéressantes  (pie  nous  ayons  relevées  jus{pr;i 
maintenant  (parmi  les  Chrysopides)  est  bien  certainement  l'absence  complète 
de  cellule  procubitale  typique. 

La  figure  4  qui  représente  l'aile  supérieure  gauche  dune  Chrysopa  pr^asina 
Burm.  en  donne  un  exemple. 

On  remarquera  l'aspect  tout  particulier  que  prend  cette  aile  qui  nous  semble 
étrange  et  très  éloignée  de  ce  que  nous  voyons  dans  le  genre  Chrysopa. 

La  cellule  procubitale  typique  est,  en  effet,  un  caractère  de  ce  genre  (comme 
d'ailleurs  de  presque  tous  les  autres  genres  de  la  famille)  et  son  absence, 
dans  l'espèce  précitée,  constitue  une  anomalie  que  l'on  serait  disposé  à  qua- 
lifier de  monstrueuse. 

Toutefois,  dans  le  genre  Nesochrysa  créé  en  1910  par  le  /?.  P.  Lonçiinos 
Navas  pour  une  espèce  de  Madagascar  qu'il  nomme  :  Nesochrysa  Grandidieri, 
l'absence  de  telle  cellule  est  normale  et  caractéristique  même  du  genre. 

Il  faut  enfin  ajouter,  pour  terminer  cette  courte  note,  que  cette  absence  de 
îa  cellule  procubitale  typique  n'est  pas  forcément  aussi  complète.  Nous  avons 
vu  un  cas  [Chrysopa  rnlijaris  Sclin.)  où  le  rameau  formant  la  marge  interne 
de  la  cellule  est  interrompu  bien  avant  d'arriver  à  la  nervure  procubitale. 

Niort,  1913. 

J.  Lacroix. 


(1)  On  voit,  sur  cotte  figure,  la  conséquence  de  cette  anomalie  :  la  rollulo  procubilalo  typique 
qui,  dans  Chrysopa  vulonris  .Çchn.  doit  être  isolée  (la  première  nervule  intermédiaire  doit 
tomber  en  dehors  de  l'extrémité  de  la  cellule)  ne  l'est  plus  ici. 


p.  Lk  Brun.  —  Ilcrburisallons  dans  la  haute  vallée  du  Gijjre.  63 

HERBORISATIONS  DANS  LA  HAUTE  VALLÉE  DU  QIFFRE 

Aux  environs  de  Sixt,  près  Samoëns  (Hte-Savoie) 

(Suite) 


1°  Environs  immédiats  de  Sixt. 

En  moins  d'une  hourc,  nous  pourrons  rAcoIter  aul.oui'  du  villago  bon 
nombro  d'espaces  intf'rossanles.  —  Au  pied  du  riuir  de  I'IkMcI  du  Fer-à-Clieval, 
eu  face  du  ciiiiclièi'c,  nous  t.i'(>u\'eroiis  Ijuniina  muctilalinn  \,.  Ti'aVL'r.sanl  le 
Giffre,  et  le  remontant  sur  la  rive  gaucho,  nous  passons  devant  la  petite 
station  £;6n6ratrice  d'éloctriciti^,  puis  nous  parvenons  on  cinq  minutes  au 
lit  d'un  petit  torrent  très  esoarpé  et  la  plui>ait  du  temps  d('ssérii(''.  En  le 
remontant  pondant  qu('I(iues  instants,  nous  trouvtM'ons,  parmi  les  cailiou-X, 
AJchimilla  alpina  L.,  Sa.ii[raga  aizoides  L.  et  Adennslyles  alfiina  I!!.  et  Fing. 
Dans  le  bois,  sur  la  rive  gauche  du  torrent  :  Hypericnm  montanym  L.,  Phy- 
temna  spicatiim  L.  et  Epipaetis  atronihcns  Hoffm.  —  Rodoscondanl  sur  le 
sentier  longeant  le  Giffi'c,  nous  traversons  une  praii'io  humide,  où  nous  trou- 
vons Trollius  curopseus  L.  (fructifié),  Acovilum.  Ljicnclimum  L.,  Parnassia 
pahtstris  L.,  Geramum  pratcrise  L.  et  Astranlia  major  L.,  ainsi  que  Paris 
qundrifnlia  L.  (fructifié^")  à  la  lisière  de  la  forêt.  —  Repassant  le  Giffre  sur 
une  petite  passerelle,  nous  revenons  au  village,  en  récoltant  sur  des  pentes 
humides  dominant  la  route  h  droite.  Plydaïupvm  ramnsvm  Schreh.  et 
Epipaclis  paluslris  Crantz.;  enfin.  Pnlomonhim  cœruli'inn  L.  et  Stachys 
alpina  L.  au  bord  du  Giffre,  en  face  de  I'IkMcI  du  Fer-à-Ghoval. 

Si,  l'après-midi,  nous  allons  h  Samoëns  visiter  le  jardin  botanique,  nous 
pourrons  trouver,  au  retour,  sur  les  rochers  ombragés  bordant  la  route  à 
gauche,  près  du  hameau  de  Balme,  Dipitalis  lutca  L. 

2°  Fer  à  Cheval.  —  Fond  de  la  Combe.  —  Sources  du  Giffre. 

Cette  excursion,  pour  être  fructueuse,  nécessite  une  jnuinée  entière.  On 
peut,  si  l'on  veut,  aller  h  Cliampéry  (Valais),  soil  par  le  roi  de  Sagerou,  soit 
par  la  Goletto  de  l'Oulaz,  Toutefois,  après  une  période  de  pluies,  la  descente 
du  col  de  Sagerou  est  parfois  difficile,  en  raison  do  rémiettemonf  des  schistes: 
d'autre  part,  le  passage  de  la  Goletto  do  l'Oulaz  exige  l'accompagnomont  d'un 
guide. 

Nous  remontons  la  vallée  du  Giffre  par  une  route  loncroant  la  rive  droite 
du  torrent,  bordée  par  endroits  de  Teiicrvim  mxmtamim  L.  et  C.haw.rdrus  L. 
Traversant  d'abord  le  hameau  des  Ourlets,  nous  dépassons  ensuite  l'Rchemy, 
puis  Nant-bride-dessous,  et  Nant-bride-dossus.  Au  sortir  de  ce  village,  nous 
remarquons,  sur  la  gauche  de  la  route,  des  parois  de  rochers  humides,  qui 
vont  nous  présenter  plusieurs  plantes  intéressantes,  entre  aulres  Bahmnns 
pumila  L.,  Gentiana  Crvriala  L.  et  Primala  Auricvla  L.  Redescendant  sur 
la  route,  nous  franchissons  bientôt  le  Giffre  sur  le  pont  d'Rau-Rouge.  puis 
nous  entrons  dans  un  bois  d'aulnes  dont  la  flore  est  assez  riche.  Nous  y 
vovons  des  feuilles  A'UrpaUrn  frilnha  Ghaix.  et  d'Asarmn  eurnpsemn  Tj.  De 
même,  la  rare  et  belle  CpphalanOiera  nihra  Rich.  v  abonde,  A  la  sortie  du 
bois,  nous  nous  trouvons  dans  le  cirque  du  Fer-,VGhoval.  Des  parois  de 
rochers  verticales  et  superposées  s'étendent  en  arc  de  cercle  du  Gienairon 
à  la  pointe  de  Tannevorge  :  une  trentaine  de  cascades  tombent  des  névés 
supérieurs  le  long  des  parois,  et  donnent  h  ce  cirque  un  aspect  singulière- 
ment grandiose  et  impressionnant.  Le  fond  on  est  formé  par  les  alluvions 


p.  Le  Brun.  —  Ilnrhorisations  rlans  Jn  houle  rnllée  du  Giffre. 


Inrrenliellos,  recouvertes  de  gazons  et  de  bois  d'aulnes.  —  Après  avoii-,  au 
delà  de  la  cantine  du  Fer-à-Cheval,  traversé  un  petit  torrent,  nous  laissons 
h  droite  le  chemin  conduisant  aux  Pellys,  pour  obliquer  à  gauche.  Après 
avoir  traversé  deux  autres  torrents,   peuplés  d'EpUoMum  rnsmarimfnliiim 
Iloenke  et  de  Saxifraga  aizaidos  L.,  nous  laissons  h  droite  le  sonlirr  menant 
h  Frénalay.  De  là,  le  chemin  muletier  traverse  des  gazons,  puis  longe  la 
masse  de  rochers  formidable  et  rébarbative  qui  constitue  la  pyramide  du 
Tanneverge  (2.932  métrés),  au  flanc  de  laquelle  nous  voyous  suspendue  la 
cascade  de  la  Pissette.  Au  delà  des  granges  de  la  Combe,  et  avant  de  passer 
sur  la  rive  gauche  du  Ciffre,  nous  traversons  un  petit  espace  ga/.onné  où, 
sur  la  gauche  du  chemin,  le  rare  et  minuscule  ficnviniiiin  Mnnurchis  R.  l!r. 
est  assez  abondant.  Nous  traversons  ensuite  le  diffre  sur  une  passerelle, 
et  nous  laissons  à  gauche  un  chemin,  taillé  dans  le  roc,  menant  aux  chalets 
de  Roray,  et,  par  les  chalets  e|  le  lac  de  A^ogealles,  au  col  de  Sagerou  et  à 
la  Goidetle  de  l'Oulaz  [le  bolaniste  qui  se  rendrait  à  Champéry  par  ce  dernier 
chemin  trouvoiait,  dans  les  éboulis,  à  l'extrémité  du  lac  de  Vogealles,  Pn-pcircr 
nlfiirmm  T-.l  A  jiarfir  de  cet  endroit,  le  pavsage  change  d'aspect  et  devient 
plus  sévère  :  d'âpres  parois  de  rochers  dénudé.s,   des  amoncellements  de 
pierres,  des  cascades,  puis  la  crête  déchiquetée  du  glacier  du  Prazon,  sus- 
pendue à  di-iii|p  au-dessus  de  la  Combe,  contribuent  à  lui  donner  un  aspect 
triste  et  particulièrement  sauvage.  —  Nous  suivons  maintenant  directement 
la  rive  droite  du  torrent,  ddnt  la  rive  opposée  est  souvent  parsemée  de  flaques 
de  neige,  restes  des  avalanches  du  printemps.  Au  bord  d'un  petit  fdet  d'eau 
longeant  à  gauche  la  paroi  de  la  montagne,   nous  trouverons  Pivgiiiriila 
vnlgnris  L.;  puis,  dans  les  graviers  du  torrent,   deux  charmantes  espèces 
alpines  :  Pharn  asfrofioJina  D.  C.  et  Lmaria  nlpinn  L.;  enfin.  Bisieiilelld  l.rri- 
qnfa  Ij.,  abondante  dans  les  débris  de  rochers  situés  sur  la  rive  gauche  du 
Ciiffre,  au  bord  des  amas  de  neige.  Dans  les  pierrailles  couvrant  plus  loin 
la  rive  droite  du  torrent,  lequel  coule  sous  des  arcades  de  neige,  se  trouve 
YOnitrnpû  campp-^tri.';  0.  C.  Parvenus  enfin  à  l'extrémité  de  la  Combe,  nous 
avons  devant  nous  un  petit  tertre  gazonné.  situé  entre  les  cascades  descen- 
dant, à  gauche  du  lac  de  Vogealles.  à  droite  des  glaciers  du  Mont-Riian  cl 
du  Prazon,  et  formant  le  Giffre.  Malgré  l'attitude  relativement  faible  du  lie\i 
(1.328  mètres)  de  nombreuses  plantes  viennent  grossir  notre  récolte,  entre 
autres   :  PrJmtiJa  qrandifJnrn  AIL.   Glnhvlnrin  rulgaii'>  L.   et  rnrdifnjin  L., 
IJlhtm  Mnriarjnn  L.  et  PhnJnvqhim  Lihnqn  Schreb. 

Si  nous  retournons  à  Sixt.  nous  reviendrons  vers  le  Fer  à  Cheval  par  la 
rive  droite  du  Ciffre,  ce  qui  nous  procurera  Géranium  sanqvineum  L., 
abondant  dans  les  éboulis  en  face  de  la  passerelle.  Nous  traverserons  ensuite 
le  torrent  un  peu  en  amont  de  la  cantine  du  Fer-à-Cheval,  pour  regagner 
ensuite  la  route  non  loin  du  pont  d'Fau-Rouge. 

Si.  au  contraire,  du  Fond  de  la  Combe,  nous  voulons  gagner  Champérv 
par  le  col  de  Sagerou,  nous  prendrons  un  pofif  sentier  revenant  au  sud, 
et  s'élevant  à  gauche  le  long  de  la  pente,  pour  atteindre  les  chalets  de  Borav. 
Puis,  en  quittant  les  chalets  de  Vogealles  d.Sfi'i  mèfres),  nous  prendrons  le 
sentier  qui  oblique  à  droite,  en  s'élevant  au-dessus  de  la  paroi  qui  ferme 
le  Fond  de  la  Combe.  Du  col  de  Sagerou  ('2.113  mètresl  où  croît  VÀquilegia 
nlpma  L.,  nous  tomberons  dans  l'alpe  de  Clusanfe.  et,  de  là.  par  le  pas 
d'Encel,  nous  parviendrons  à  Champén-  ^\^^Iais).  —  Quant  au  passage  de 
la  Goulette  de  l'Oulaz,  il  est  plus  difficile  et  nécessite  l'accompagnement  d'un 
guide. 

3°  Vallée  et  chalets  de  Salvadon. 

Cette  excursion,  qui  ne  demande  guère  qu'une  matinée,  comporte  une 
grimpée  en  forêt  assez  longue,  mais  elle  n'est  pas  dépour\'ue  d'intérêt. 


p.  Le  Brun.  —  Ucrbonsalions  dans  la  haute  vallcc  du  Ciiffre.  65 

Suivant  pendant  dix  minutes  environ  la  route  du  Fer-à-Clievai,  nous  la 
quittons  aux  Curtets,  lo  premier  liameiiu,  pour  prendre  à  guuriie  (plaque 
indicatrice)  un  cliemin  montant  d'abord  à  ti-avers  des  prairies,  puis  attei- 
gnant la  lisière  d'une  forêt  de  sapins,  où  nous  allons  trouver  en  abondance 
les  Vaccinium  Mi/rlillus  L.  et  Vitis-ldX'd  L.  et  Pirola  rolundlfolia  L. 

Au  cours  d'une  longue  montée  dans  la  forêt,  nous  apercevons  les  frondai- 
sons estivales  de  YAsarum  o.uropxiim  L.,  ainsi  que  le  GuWum  rolundifo- 
livm  L.,  el  la  Cephalanllipra  rnbra  Rich.,  abondante  au  même  endi-oit  cl  en 
bon  état.  Au  bout  d'une  heiu^e  et  demie  de  trajet,  nous  sommes  en  vue  du 
petit  toi'rent  de  Salvadon,  coulant  à  droite  sur  des  rochers  polis  très  inclinés 
et  garnis  dans  leurs  interstices  de  Rhamnus  pimiila  L.  Sortis  de  la  forêt, 
nous  montons  en  lacets  une  pente  gazonnée,  jusqu'aux  granges  de  Miche  ou 
de  Salvadon-bas  (1.277  mèfres).  A  cet  endroit,  nous  ipiillons  un  instant  le 
chemin,  pour  monter  à  gauche  le  long  d'une  petite  penle  pierreuse,  abou- 
tissant h  un  amas  de  neige  boueuse,  situé  dans  un  ci'eux  très  abrité,  au  pied 
de  la  paroi  qui  descend  de  la  pointe  de  Ressassa  (2.203  mètres).  Aux  abords 
de  cet  amas  de  neige,  nous  trouverons  Pnh/qala  Cham.Tlnirv.i  L.,  Pcdicnlnris 
foliosa  L.,  Pha!anqiiim  f.iliagn  Schreb.  et  CcphalantluTa  rn^ifulia  Rich.  — 
Aux  endroits  récemmeni  découverts  par  la  neige,  Pclasifps  milgaris  Desf.  est 
abondant  et  en  pleine  floraison.  —  Redescendant  sur  le  chemin,  nous  attei-  ' 
gnons  (3  h.  1/2  de  montée  de  Sixt)  les  chalets  de  Salvadon,  situés  au  fond 
d'un  vallon  solitaire  en  forme  d'impasse,  dominé  h  droite  par  la  pointe  de 
Sambet  ou  de  Salvadon  (2.234  mètres),  h  gauche  par  l'càpre  paroi  rocheuse 
de  la  pointe  Rousse  (2.S77  mèfres)  et  au  fond  par  la  belle  cime  neigeuse 
des  Avaudruz  (2.fi72  mètres).  —  Nous  pourrons,  si  nous  le  voulons  [dans 
ce  cas,  l'après-midi  sera  nécessairel  monter  h  la  pointe  de  Salvadon,  au 
sommet  de  laquelle  Gnaphalivm  Lpontnpndvtm  Scop.,  Ceniaiirea  imillnra  L. 
et  Silène  acnvlif;  L.  sont  assez  abondants.  —  Sur  une  pente  rocheuse,  située 
sur  la  droite,  au-dessus  de  la  petite  croix  que  nous  avons  trouvée  avant 
d'arriver  aux  chalets,  nous  ne  manquerons  pas  de  récolter  V Evungmm  alpi- 
num  L.  —  De  là,  nous  redescendrons  à  Sixt  par  le  même  chemin. 

4°  Pentes  gazonnées  descendant  des  Frètes. 

Une  après-midi  suffit  à  cette  excursion,  une  des  plus  belles  el  des  plus 
riches,  bien  qu'un  peu  fatigante. 

Nous  traversons  le  Giffre  sur  le  pont  de  fer.  puis  remontons  un  instant 
la  rive  gauche.  Après  avoir  dépassé  la  petite  station  génératrice  d'électricité, 
nous  prenons  à  droite  un  sentier  montant  le  long  d'un  petit  mur  de  pierres 
sèches,  et,  à  gauche,  parallèlement  au  petit  ruisseau  que  nous  connaissons 
déjà.  Nous  montons  à  travers  des  sapins  :  puis,  quittant  le  sentier,  nous 
nous  nous  élevons  directement  et  droit  devant  nrnis  à  travers  des  clairières 
dans  lesquelles  nous  remarquons  de  nombreuses  plantes  subalpines,  que 
nous  retrouverons  plus  haut  en  pleine  floraison,  mais  qui,  à  cette  époque 
sont  en  fruits  à  cet  endroit  :  Anrm.nne  alpina  L..  aux  belles  aigrettes  plu- 
meuses,  TrnWnx  evrnpppwt  L..  Asfranfia  wajnr  L.  et  Gentiana  Irifea  L.  (cette 
dernière  encore  fleurie).  —  Traversant  ensuite  des  prairies  humides  et 
étendues,  nous  arrivons,  au  bout  d'une  heure  de  montée,  à  de  nombreux 
chalets,  situés  à  1.172  mèfres  d'altitude,  au  milieu  de  vastes  prairies  par- 
semées de  merisiers  et  constituant  le  hameau  de  Passy,  que  nous  laissons  à 
gauche,  pour  prendre  un  chemin  montant  à  travers  prés.  Sur  ce  versant, 
exposé  au  nord,  les  forêts  ne  croissent  nulle  part  au-dessus  de  1,200  mètres; 
elles  cèdent  la  place  à  des  prairies.  Au  bord  du  chemin,  à  l'origine  d'un  lit 
de  ruisseau  rocailleux  et  siliceux,  situé  h  gauch'^  et  en  contrebas  du  sentier, 
nous  trouvons  abondamment  Arnica  mnnfana  L.  et  Gnaphaluim  dioïcvm  L.  — 
Au  bout  d'une  demi-heure,  nous  atteignons  le  dernier  groupe  de  chalets,  le 


66         P.  Le  Brun.  —  llnlinrisatinns  dans  la  haute  vallée  du  Giffrc. 

plus  élevr,  les  chaleis  des  Vagnys,  situés  au  milieu  de  prairies  liumides  par- 
semées de  (ieranmm  prateiisn  L.  Ce  but  de  l'excursion  est  le  tertre  gazonné, 
triangulaire  et  très  incliné  que  nous  apercevons  en  face  de  nous,  à  une  cer- 
taine hauteur,  et  dont  l'accès  est  facile,  bien  que  très  escarpé.  —  Le  sentier 
cesse  à  cet  endroit;  nous  continuons  à  monter  h  travers  des  pâturages  d'abord 
unis,  puis  rocailleux,  dans  les(]uels  nous  commençons  à  récoltei'  des  plantes 
intéressantes  :  Brllidiaslnnn  MichcUi  Cass.,  Canhms  dejluraliis  L.,  Crépis 
aurea  Cass.  el  (ienliana  iali>a  L.  Dans  les  interstices  des  l'ocbers  croît  VAspi- 
dium  lonchylis  Sov.  Nous  abordons  la  base  du  tertre,  ayant  au-dessus  de 
nous  la  crête  des  Frètes,  déchiquetée  et  parsemée  de  tlaques  de  neige;  à  notre 
gauche  un  petit  toi-renl  que  nous  voyons  plus  haut  suinter  d'un  champ  de 
neige  très  incliné;  enfin,  à  nolie  droite,  un  champ  d'éboulis  très  escarpé,  lit 
du  torrent  de  Nant,  sec,  descendant  en  arc  de  cercle  vers  Salvagny. 

La  flore  de  ce  tertre,  situé  environ  à  1.950-2.000  mètres  d'altitude,  est 
très  riche.  Nous  admirons  tous  les  représentants  de  la  flore  alpine,  en  pleine 
floraison  à  celle  altitude,  malgré  la  saison  avancée;  des  fleurs  aux  couleurs 
variées  et  éclatantes  parsèment  le  gazon  ras.  et  vont  nous  faire  oublier  la 
légère  fatigue  de  cette  grimpée;  beaucoup  de  ces  belles  plantes  sont  d'ailleurs 
pleines  d'inlérêt.  Nous  descendons  d'abord  à  gauche,  au  bord  du  torrent 
'  qui,  à  cet  endroit,  dévale  entre  des  pentes  schisteuses  couvertes  d'Hedysanim 
obscurum  L.  et  de  Valeriana  monlana  L.  Plus  haut,  un  petit  espace  tourbeux 
nous  procurera  Primula  jarinosa  L.,  aux  fleurs  d'un  rose  vif;  la  charmante 
Soldanella  alpiva  L.,  puis  liaiisia  alpina  L.,  Tojv'ldn  cahjndala  R.  Br.,  Alliiiin 
fallax  Don.,  Eriophorinti  alphunn  L.,  Jimais-  trifidus  L.  et  IrUjlnmis  L.. 
Scirpiis  c^spilnsus  L.  et  Care.r  airain,  L.  Remontant  sur  le  tertre,  nous  en 
longeons  la  crête,  praticable,  bien  que  très  inclinée  à  certains  endroits,  et 
couverte,  sur  la  gauche,  de  buissons  de  Rhododendron  ferniriinevm  L.  encore 
fleuris.  Enfui,  h  l'exl rémité  de  ce  tertre,  à  l'extrême  limite  de  la  végétation 
gazonnée,  nous  allons  frouvei'  de  nombreuses  plantes  (jui  vont  augmenter 
encore  notre  l'écolfe,  déjà  fort  belle  :  Anémone  narc.issiflnra  L.  et  sidfuren  L., 
Geum  monlanum  L.,  Polentilla  aurea  L.,  Dri/as  octopelala  L.,  Sedum  Rho- 
drola  L.,  Hieracinum  anranliacum.  L.,  Pedicularis  Barrelieri  Rchb.  et  verti- 
rillata  L.,  Orrhis  (jlobnsn  L.,  Poa  alpina  L.,  Festnra  violaeea  Gaud.,  enfln 
la  plus  belle  de  toutes  :  Paradisia  liliaslrinn  Schreb.,  qui  étale  à  profusion  ses 
grandes  corolles  odorantes  d'un  blanc  éclatant. 

Du  haut  de  ce  tertre,  au  milieu  d'un  silence  troublé  seulement  par  le  bruit 
d'un  petit  filet  d'eau  filtrant  d'un  champ  de  neige  voisin,  nous  Jouissons  d'une 
vue  plongeante  d'une  grande  beauté.  A  droite,  le  cirque  du  Fer-à-Cheval, 
avec  la  cime  neigeuse  du  Tanneverge  et  les  glaciers  du  mont  Ruan:  en  face 
de  nous,  les  Avaudruz  et  la  solitaire  vallée  de  Salvailon:  puis,  à  gauche,  dans 
le  lointain,  la  masse  sombre  du  ]\Iôle,  laissant  voir  h  sa  base  un  petit  coin 
bleu  du  Léman. 

Une  heure  et  quart  de  descente  suffira  au  refour  de  cette  belle  excursion 
qui,  à  coup  sûr,  aura  empli  notre  boîte  h  herboriser  d'un  riche  butin. 

5°  Lac  et  combe  de  Gers. 

Cette  excursion  est  d'un  grand  intérêt.  Elle  est  assez  longue  et  nécessite 
une  journée  entière.  Il  y  a  lieu  d'autre  part  d'emporter  des  provision.s,  c^ar 
l'on  ne  trouvera  en  cours  de  route  aucune  auberge. 

Partant  de  la  place,  nous  traversons  le  bourg,  en  suivant  un  instant  la  route 
de  Samoëns,  puis  franchissons  le  Giffre  sur  une  passerelle.  Durant  vingt 
minutes,  le  chemin  traverse  la  petite  plaine  fertile  qui  s'étend  entre  le  Giffre 
et  le  torrent  des  Fonds.  Nous  passons  ce  dernier  au  hameau  des  Faix,  puis 
nous  suivons  le  chemin  montant  à  gauche  le  long  de  la  pente.  Au  bout  d'ime 
demi-heure,  nous  quiltons  ce  chemin,  pour  prendre  à  droite  un  autre  chemin 


p.  I,E  RntîN.  —  Ilrrbnrisalions  dans  la  haute  vallée  du  Giffre.  67 

remontant  un  nefif  vallon  par  de  nombreux  larefs  h  travers  des  prairies  par- 
semées de  fîranges  et  de  c])alets.  A  un  détour  du  rlicmin,  nous  commençons 
à  apercevoir  le  Buet  (3.10!)  mètres)  dont  la  belle  coupole  placée  découpe,  h 
droite,  les  sombres  dentelures  des  Frôles,  puis  les  Aiguilles-Roufîes  et  une 
partie  de  l'Aiîïuille-Verte.  Parvenus  au  bord  du  nant  du  Keïet,  le  petit  torrent 
issu  de  la  combe  de  Gers,  nous  évitons  de  le  traverser,  pour  obliquer  h  droite 
et  monter  directement  h  travers  des  prés  tiumides  où  croît  la  Genliana  Ascle- 
piadea  L.,  jusqu'au  chemin  de  chars  menant  de  Samoëns  au  lac  de  Gers, 
et  faisant  en  ce  lieu,  prés  du  chalet  de  Portes,  un  ancfle  droit.  Nous  allons 
suivre  ce  chemin,  lequel  traverse  la  forêt:  au  sortir  de  cette  forêt,  ime  clairière 
siliceuse,  située  h  prauche  du  chemin,  va  nous  prorurei'  en  abondimce  Arnirn 
monlana  T..,  Vacrmtm  vilis  idœa  ]i.  et  Gcnl'wna  piirpnrra  L.  Sortis  de  la  forôl, 
nous  traversons  de  vastes  pâturages  unis,  emplacement  probable  d'un  ancien 
lac,  plus  étendus,  dans  lesquels  Rumo.r  alpinii,';  L.  et  Veratrvm  alhvm  L.  sont 
communs.  Après  un  parcours  presque  plat,  nous  parvenons  aux  chalets  et  au 
lac  de  Gers,  situés  h  1 .8')fl  mètres  d'altitude  environ,  dans  un  charmant  vallon 
alpestre,  et  dans  un  site  parfirulièrement  solitaire  et  reposant.  En  nous 
retournant,  nous  jetons  un  dernier  coup  d'(ril  au  vallon  que  nous  venons  de 
quitter,  limité  en  face  de  nous  par  la  lisière  de  la  forôt,  et,  h  l'arrière-plan, 
par  les  cimes  neigeuses  de  la  chaîne  frontière. 

La  flore  de  cet  endroit  est  très  riche.  Sur  la  rive  gauche  du  lac,  parmi  les 
pierrailles,  nous  allons  trouver  Arnhis  alpinn  L.,  Viola  Iiiflnra  I,.,  Senippr- 
vivum  mrmlnmim  T,.  et  arneJmnidriim  L.  et  A'ifrnrilia  m'mnr  L.  Sur  la  rive 
droite,  bordée  de  quelques  derniers  sapins  :  fjnmnriyne  alpino  Cass..  Belli- 
dinxtrum  Mirholii  Cass.  et  llirrnrhim  niirnulianim  L.  A  l'extrémité  du  lac, 
nous  trouvons  abondamment  Hutrhhixia  nlpinn  R.  Rr.  A  cet  endroit,  le  torrent 
formant  le  lac  coule  h  travers  des  gazons  parfois  recouverts  de  flaques  de 
neige,  restes  d'avalanches  qui  n'ont  pu  fondre  entièrement,  et  parsemés  de 
Potentilla  anrpa  L.  et  Gcmn  mrmtnmim  L.  aux  belles  fleurs  d'un  jaune  d'or. 
Aux  endroits  laissés  récemment  à  découvert  par  la  neige  fondante,  nous 
apercevons  des  floraisons  tardives  de  Cmnift  vermix  Ail.  et  Snldruicflo  al- 
pina  Ti.,  tapissant  le  sol  de  leurs  corolles  délicates.  Nous  remontons  le  vallon, 
puis  nous  atteignons  les  pi'emiers  rochers,  en  ayant  soin  de  nous  maintenir 
le  long  de  la  rive  droite  du  torrent,  coulant  par  endroits  sous  des  ponts  de 
neige.  Au  milieu  de  superbes  buissons  de  Bhndndpndrnri  ferriiqinpum  L.,  en 
pleine  floraison,  nous  pourrons  trouver  Daphvp  Mrzrrpvm  L..  aux  fleurs 
violacées  exhalant  une  odeur  suave.  Sur  les  pierrailles  humides,  nous  trou- 
vons encore  Vinln  ralrnrnfa  L..  la  rare  Pimpiinila  nipiva  T;.,  et  Sohlrmclln 
nlpinn  T,.,  ainsi  que  les  Grnlinnn  nraiilis  L.  et  vPî'nn  L.  au  bord  do  la  neige, 
dans  le  lit  même  du  petit  torrent. 

En  continuant  à  remonter  le  vallon,  nous  atteindrions  la  Tête-Pelmise 
(2.475  mètres)  et  Sen'oz,  par  le  col  du  Dérochoir.  Pour  redescendre  h  Sixt, 
force  nous  est  de  revenir  par  le  même  itinéraire.  De  retour  aux  chalets  de 
Gers,  où  nous  pourrons  trouver  du  laitage,  nous  reprenons  le  chemin  de 
Samoëns.  Toutefois,  arrivés  à  la  lisière  de  la  forêt,  nous  le  laissons,  pour 
prendre  à  droite  un  chemin  descendant  rapidement  à  travers  les  sapins.  À  cet 
endroit,  nous  trouvons  une  flore  silvatique  d'une  exubérance  remarquable, 
composée  en  majeure  partie  de  Miilt/pdiiim  nlpiniim  T^eyss.,  .lrfc??n,W7/c.<j  al- 
bifronf  Rchh.  et  Aphillm  marraphi/Un  L.  Parvenus  dans  les  prairies,  nous 
descendons  par  de  nombreux  lacets,  et  nous  rejoignons  au  bord  du  torrent 
le  chemin  que  nous  avions  pris  à  l'aller.  Une  récolte  très  riche  nous  fera 
conserver  un  souvenir  excellent  de  cette  belle  herborisation,  ta  la  fois  pleine 
d'intérêt  et  dépourvue  de  fatigue. 

Paris.  P.  Le  Brun. 

/A  suivre). 


68  Paul  Petitci.ERC.  —  Balhimtcn  Miprrinir  dp  Tirsillni. 

NOTE  SUR  LE  BATHONIEN  SUPÉRIEUR  (Bradfordien) 

De  Tresilley,  canton  de  Rioz  (Haute=Saône) 

(Suite) 


N°  13.  —  Lima  (Lim\tula)  Gibiîosa  Sowerby. 

Synonymie. 

181i.   LiinuiiihhiKsa  Sow.        Min.  Concli.,  vul.  H,  p.  120,  tab.  CLII,  lig.  1-2. 
1850.     —        —      d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  312,  n°  298,  étage  ba- 

Ihonicn. 
1853.     —        —       Mon-is  et  L\ciMI.  —  Monogr.  of  [ho  Mollusca  from  Ihe 

gioat  Ool'.,  part.  II,  Bivalves,  p.  28,  tab.  II,  lig.  7. 
1871 .     —        —      Terqucni  et  Joiirdv.  —  Monogr.  de  l'étage  bathonien, 

p.  119. 
19n2.     —        —      p.  Petitclerc.  —  Faunule  du  Vésulien  (Batb.  inf.)  de  la 

côte  d'Andelarre,  p.  9. 

Lima  glbbosn.  si  commune  dans  le  Bajocien  des  environs  de  Belfort  et 
même  dans  quelques  gisements  balhoniens  de  Meurthe-et-Moselle  (Longwy) 
et  de  la  Lori-aine  (Gravelotle),  n'a  donné  jusqu'à  présent  que  deux  valves 
séparées  et  un  exemplaire  entier.  Coll.  B.  et  P. 

N"  15.  —  LiMV  (LiMATn.A)  IIei,vetica  Oppel. 
Synonymie. 

1834-40.  Lima  gibbosa  Goldf.  —  Pelref.  Germ.,  vol.  II,  p.  Bfi,  n"  25,  tab.  CII, 

fig.  10  (non  Sow.). 
1856-58.  Lima  Ilrlvrlira  Oppel.  —  Pie  Turaformation.  p.  489,  n°  63. 

- —  —        Lycett.  —  Monogr.  on  the  Mollusra  from  thc  Sto- 

nesfieldslale,  greatOol.,  etc.  (Supplément),  p.  41, 

lab.  XXXIli,  fig.  8. 

Lima  Jh'U-i'tirii  possède  une  petite  côte  secondaire  entre  chaque  côte  prin- 
cipale layonnanle  :  ce  caractère  se  voit  paifaitement  dans  l'ouvrage  de  Morris 
et  Lvcelt:  L.  qibbnsa  en  est  aljsolninont  privée.  Très  rare,  un  seul  exem- 
plaire. Coll.  B'. 

N"  16.  —  Chlamys  Vagans  Sow. 

Synonymie. 

1826.   Peden  vaqanx  Sow.  —  IMin.  Conrh.,  vol.  IV,  p.  82,  tab.  DXLIII,  fig.  3, 

4,  5. 

1850.  —  —  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  314,  n"  321.  étage  ba- 
thonien. 

1853.       —        —      Morris  et  Lycett.  —  Monogr.  of  the  Mollusca  from  the 

great  Ool.,  part.  II,  Bivalves,  p.  8,  tab.  L  fig.  12. 

1867.       —        —      Laube.  —  Die  Bivalven  des  Braunen  Jura  von  Balin, 

p.  10,  laf.  I,  fig.  10. 

1893.  Peclen  (Chlamys)  vagans  Riche.  —  Etude  stratigr.  sur  le  .lurassique 

inf.  du  Jura  méridional,  p.  238. 

Espèce  bien  connue,  dont  la  description  à  cet  endroit  est  .surannée.  Assez 
commun,  à  la  surface  de  certains  blocs  calcaires.  Coll.  B.  et  P. 


Paul  Petitclerc.  —  Dalhonien  supcriour  de  Tresilley.  69 

N°  17.  —  Ciir.AMYS  Retitera  Mdi'ris  et  I-vcpU. 
Synonymie. 

18.'i3.   Pccicn  rcliferus  Moiris  et  Lycott.  —  Moiingr.  of  tlio  Molliisca  fcniii  Ihc 

great  Onj.,  pai't.  TI,  lîivalves,  p.  9,  tab.  I,  fig.  l'i. 
1877.       —  —      Parisot.  —  Descript.  g(''ologiqiir'  et  minéralogique  du 

Terr.  de  nelfort,  p.  OS. 
IflOG.   ffilanii/s  ri'IJjcrd  Cossmann.  —  Pélécypoiles  jiii-nssirpios  de  Franne, 

p.  S,  pi.  1,  fig.  lO-l'l. 
Espèce  voisine  de  Peclcn  anniilahis  Sovv.  el  de  P.  clnlliidliis  {{(iciiiei-;  s'en 
(lislingue  (à- vue  d'{''clianlillnns  en  bon  état  de  e,on.sei-valinn)  par  des  rôles 
(lamelles)  plus  ('•earlées,  plus  saillantes,  moins  nombreuses,  elc. 

Assez  commun  dans  les  falaises  de  Luc-sur-Mer  (Calvados);  n  W  renconlié 
h  Helfort  par  Parisol.  Un  seul  exem|ilaire  fragmenic,  mais  bien  tvpiqiie. 
Coll.  li. 

N°  18.  —  Chlamys  Semicostata  Morris  el  Lycelt. 

Synonymie. 

1847.   Prcten  Rhetus  d'Orb.  ^  Prodrome,   vol.   I,    p.   .'^l'i,    n"  321,    étage 

bafhonien. 
1853.  Pexlen  hnmirostatu.s  Morris  et  Lycett.  —  Monogr.  of  llie  Mollusca  froni 

the  great  Ool.,   part.  II,   Bivalves,   p.   10,   tab.  I, 

fig.  16. 
1867.       —  —    Laube.  —  Die  Bivalven  des  Braunen  Jura  v.  Balin, 

p.  11,  taf.  I,  fig.  15. 

Cette  sorte  de  Pecten  a  bien  la  forme  générale  du  ChJavvjs:  vagans,  mais 
sa  surface  est  ornée  de  cinq  ou  six  grosses  côtes  saillantes,  couvertes 
d'écailles  squameuses  entre .lesipielles  s'en  trouvent  de  plus  petites. 

Un  seul  exemplaire  complet  et  quelques  fragments  de  valves  séparées. 
Coll.  P. 

N"  19.  —  AvicuLA  (Oxytoma)  Costata  Smifh's-Sowerby. 

Synonymie. 

IS19.   Avicula  costnta  Sow.  —  Min.  Conch.,  vol.  III,  p.  77,  lab.  CCXI,I^^ 

fig.  1. 
1850.      —         —      d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,   p.  313,   n"  310,   étage 

bafhonien. 
1867.       —  —      Laube.  —  Die  Bivalven  des  Braunen  Jura  v.  Ifalin. 

p.  2.3,  taf.  II,  fig.  7. 
1871.       —  —      Terquem  et  Joiirdv.  — Monogr.  de  l'étage  balhonien, 

p.  122. 
Cette  Avicule  a  le  plus  souvent,  sa  valve  gauche  ornée  de  9  à  10  côtes  bien 
en  relief,  tandis  que  celles  (plus  nombreuses  et  plus  fines)  de  la  valve  droite 
tendent  à  s'effacer  ;  elle  est  facile  à  séparer  de  .4.  trnnsveria  Terq.  et  Jourdy, 
qui  est  allongée  et  très  transverse:  de  .4.  mmrvntn  Terq.  et  Jourdy.  qui  a  la 
surface  privée  de  tout  ornement,  etc.  (1). 
Assez  commime  dans  les  parties  marneuses.  Coll.  B.  et  P. 

N"  20.  —  Avicula  (Oxytom\?)  Inornata  Terquem  et  Jourdy. 

Synonymie. 

1871 .  Avicala  inornata  Terquem  et  Jourdv.  —  Monogr.  de  l'étage  balhonien, 

p.  123,  pi.  xni,  fig.  12. 

Petite  espèce  dont  la  valve  gauche  est  convexe,  obliquement  ovale, 
lisse,  etc.  Un  seul  exemplaire.  Coll.  P. 

(1)  J'ai,  sous  les  yeux,  de  bons  échantillons  (l'A.  coslata,  du  Bradford-Clay  de  Bradford 
(Angleterre);  ils  sont  identiques  à  ceux  de  Tresilley. 


70  Paul  Petitclehc.  —  Biilluniii'ii  .^ujiériviir  de  Tre.iilky. 

N"  21.   —  AVICULA   (PSKIIKIMONOTIS^   KcilINATA    Slllilh's. 
Synonymie. 

1818.  Avicnlii  l'ihiiKild  Sinilli's.  —  Sti'ula  idenlif.,  etc.,  p.  2fi;  Cornbrash, 

plaie,  lig.  8. 

1819.  —  —        Sow.  —  Min.  Concli.,  vol.  111,  p.  75,  tub.  CCXLIII, 

fm.  1-2. 
1850.       —  —        dOib.  —  l'iodioiiio,  vdI.  1,   p.  .313,   n°  311,   étage 

bathonieii. 
1853.       —  —        Morris  et  Lycfll.  —  iMoiiogr.  of  tlie  Mollusca  l'rom 

Ihe  gi-eni  Ool.,   pai't.  11,   Bivalves,  p.   Ifi,   lab.  II, 

fig.  7. 
1871.       —  —        Tei{pioni  cl  .loiiniv.  —  Mouogi-.  de  l'éliige  ballioiiien, 

p.  120. 
1SS8.   Ps('ii<liini(ii}(ilis  ('cliiiiatii  Si'hlipiii'.  —  Dir  fiinna  des  Batlionion,  p.  138, 

n"  142. 
1899.       —  —        Ed.  Gieppin.  —  Descr.  des  fossiles  du  lîaj.  siip.  des 

env.  de  Bàle,  partie  II,  p.  112. 

Cette  jolie  .\vicule,  très  répandue  dans  notre  station,  est  parfois  d'une 
[larfaite  conservation  et  accompagne  très  souvent  (sur  certaines  plaquelles 
calcaires)  un  intéressant  Bracliiopode,  je  veux  parler  du  DicAyolInjris  co- 
arctata  Park. 

Elle  est  très  facile  à  reconnaître  :  la  valve  gauche  (la  plus  abondante)  est 
ventrue,  oi'née  de  nombreuses  côtes  rayonnantes,  croisées  par  de  fmes 
stries  concentriques,  lamelleuses  et  f;iisaid  saillie  ;  la  valve  droite  est  peu 
convexe  et  ne  porte  (sur  mes  éclianlillons)  (jne  de  fines  lignes  rayonnantes 
peu  apparentes. 

Excessivement  commune,  surtout  dans  les  mai'nes.  Coll.  B.  de  la  Société 
d'Agricultuic  de  la  Haute-Saône,  et  P. 

N°  22.  —  Mytilus  Asper  Sowerby. 
Synonymie. 

1818.   Modiola  ospera  Sow.  —  Miu.  Concli.,  vol.  111,  p.  22,  lab.  CCXll,  fig.  4. 
1847.   Mylilus  asper  d"Orb.  —Prodrome,  vol.  1,  p.  312,  n"  281,  étage  ba- 

thonien. 
1853.       —        —    Morris  et  Lvcett.  —  Monogr.  of  the  Mollusca  fiom  llie 

great  Oob,  part.  II,  Bivalves,  p.  39,  tab.  IV,  fig.  8. 
1871.       —        —    Terquem  et  Jourdy.  —  Monogr.  de  l'étage  bathonien, 

p.  116. 
1900        —        —    Cossmann.  —  Note  II  sui'  les  Mollusques  du  BhIIi.  de 

Saint-r.aultier,  p.  60,  pi.  Vlll,  fig.  15-16  (1). 

Petite  espèce,  de  forme  convexe,  étroite,  allongée  et  arquée;  la  surface 
est  ornée  de  nombreuses  stries  rayonnantes,  à  l'exception  d'un  pelit  esjjjice 
en  arrière  des  crochets  qui  sont  aigus  et  i-ccourbés,  etc. 

Un  seul  exenqilaire.  Coll.  B. 

ÎV»  23.  —  Mytilus  Fdrcatus  Goldfuss,  vai'.  Bathonicus  Morris  et  Lycelt. 

Synonymie. 

1834-40.  .l/7/(7».v  [airahis  (Miinstei)  Coldfuss.  —  Peiref.  Gerni.,  vol.  II.  p.  170, 

n"  9,  tab.  CXXIX,  fig.  6. 

(1)  En  lOa;,  M.  Cossmann,  dans  une  autre  Noie  sur  quelqu&s  Pélécypodes  jurassiques  de 
France,  a  donné  une  diagnose  très  complète  de  Mytilus  asper,  très  abondant,  parait-il,  à 
Luc  (Calvados). 


Paul  Petitclerc.  —  lidlhnnit'u  supérieur  de  Tresilley.  71 

1839.   Mylihis  farcatn.s  Rdciiiri-.  -    l)ii>  Versleiiiciiiiigru  dus  iNoi-cldciitsclien 

Oiilillii'H-(iehirges,    parlic   II,    p.   3.'},    ii°  6,    Uib. 
XVIII,  llg.  38. 

1853.  —  —      Goldf.  var.  batlwnicus  Morris  oL  Lycett.  —  Munogr. 

of  tlie  Mollusca  iVom  tlie  great  Ool.,   part.   II, 
p.  39,  lab.  IV,  fig.  9. 

Celle  luriae  est  voisine  de  M.  asper,  mina  les  stries  rayoïuiaiites  de  la 
surface  sont  moins  nonibieuses,  plus  apparentes,  se  prolongent  sur  toute  la 
région  buccale  et  se  bifurquent  plusieurs  fois,  elc. 

Très  i-are,  un  éclianlillon  uni(pie.  (loll.  lî. 

IN°  24.  —  is()(;AiU)r\  Miinima  Sowerby. 

Synonymie. 

1821.   Ixocanlia  mlnima  Sow.  — Min.  Conch.,  vol.  III,  |t.  171,  tab.  CCXGV, 

fig.  1. 

1850.  —  —      d'Orb.  ---  Prodrome,  vol.  I,  p.  310,  n"  253,  étage 

batlionien. 
1871.         —  —      'rei-(|uem  el  Jouidy.  —  Monogr.  de  l'étage  batlio- 

nien, p.  105. 

Coquille  d'assez  pelit(>  taille,  cordiforme,  renflée,  close,  sans  ornements  ; 
crochets  enroulés  en  spirale  en  avant,  lunuhî  bien  développée,  etc. 
Deux  exempliiiivs  donl  un  iiiconqilel.  Coll.  lî.  et  P. 

N"  25.  —  Pleuromya  Decuktata  Phillips. 

Synonymie. 

1835.  AmpliiJcsma  dccuiialuin  Plull.  —  Illustrations  of  the  Geology  of  York- 

shire,  partie  I,  p.  115,  pi.  7,  fig.  11. 

1854.  Mfjaciles  deciirluhis  Moi'ris  el  Lycett.  —  Monogr.  of  the  Moll.  from 

the  great  Ool.,  pail.  III,  Itivalves,  p.  137, 
tab.  XV,  fig.  10. 

1871.  Pleuroinija  dccurUiht  Terquem  et  Jourdy.  —  Monogi-.  de  l'étage  ba- 
tlionien, p.  83. 

1902.  —  —        P.  Petilclerc.  —  Faunule  du  Vésulien  (Balh.  inf.) 

de  la  côte  d'Andelarre,  p.  10. 

Espèce  bien  figurée  dans  l'ouvrage  de  Moriùs  el  Lycelt  auquel  je  renvoie 
pour  la  diagnose. 
Moules  assez  rares.  Coll.  lî.  et  P. 

Brachiopodes. 

N°  26.  —  DiCTYOTiiVRis  CoARCTATA  Païkiason. 
Synonymie. 

181 1 .   Terebralulilc.-:  eoanidhis  Païk.  —  Organic  Remains,  vol.  TH.  pi.  XVI, 

lig.  5. 
1821.   Terebralnla  coarciata  Sow.  — Min.  Conch.,  vol.  IV,  p.  7,  lab.  CCGXII, 

fig.  1-4. 

1851.  —  —      Davidson.  —  A  Monograph  of  lîrilish  oolitic  and 

liasic  Rraidiiopoda,  vol.  I,   partie  III,   p.  59, 
n"  57,  pi.  XII,  fig.  12-15. 
1862.   Dirjijnlhijrh    aiori-Aitta   E. -Eudes    Deslongchanqis.    —   Paléontologie 

française,  teirain  jurassique.  Brachiopodes, 
p.  411,  n°  77,  pi.  6,  lig.  7  et  9,  pi.  117-118. 


72  Paul  Petitclerc.  —  Dalhonicn  supérieur  de  Tresilley. 

1879.  Tercbraluld   cinirclala  Szajnoclm.  —  Die  Bracliiopoden   fauna  der 

OoliUie  voii  Baliji  bci  Kiakaii,  p.   l'i,  laf.  I\', 
lig.  3-4. 

1880.  DiclyoUiyris  coarclala  H.  Douvillé.  —  Sur  quel(iues  genres  de  IJra- 

chiopodos,  p.  11»,  lig.  7. 

Très  jolie  espèce,  caractérisée  par  la  disposition  partiLuliùic  des  plis  de 
la  valve  |)erforée  et  par  son  onienieidalion  ;  celle-ci  se  compose  de  ciMes 
rayonnantes  très  lines,  nondjreuses  et  l'appiochées,  qui  présentent  des  épines 
creuses  au  point  de  rencontre  des  lignes  d'accroissement. 

Très  aljondante  dans  les  manies.  Coll.  de  la  Société  d'Agricultuie,  li.  vA  I'. 

N"  27.  —  EuuESiA  CAumuM  Lamarck. 
Synonymie. 

1819.   Tcrcbralula  cavdium  Lamarck.  —  Animaux  sans  vertèbres,  vol.  VII, 

p.  235,  n"  47. 
1851.  —  —        Davidson.  —  Monogr.  of  IJrilish  ool.  and  liasic 

Brachiopoda,  vol.  I,  pail.  III,  p.  4.'5,  n"  .'iS, 

pi.  XII,  lig.  13-18. 
1862.   Wdkllu'imia  (Eudesiaj  cardium  E.-E.  Desl.  ■ —  Pal.  fiançaise,  terrain 

jurassique,  Brachiopodes,  p.  ."588,  n"  74,  pi.  G, 

lig.  4,  pi.  11 J  à  114. 
1880.  Eude.sia  cardium  H.  Douvillé.  —  Sur  quelques  genres  de  Brachiopodes, 

p.  28,  fig.  18. 
1900.     —  —       H.  Douvillé.  —  Brachiopodes  in  Cossmann,  note  11, 

sur  les  Mollusques  du  Bath.  de  Saint-Gaultier, 

p.  82,  n°  4,  pi.  Vm,  fig.  17. 

Cette  Térébratule  est  très  caractéristique  des  couches  supérieures  du 
Bathonien;  elle  a  les  deux  valves  couvertes  de  très  gros  plis  assez  aigus  : 
ces  plis,  en  se  rapprochant  des  parties  latérales  de  la  coquille  (c'est-à-dire 
de  la  ligne  d'union  des  deux  valves),  diminuent  progressivemenl  de  grosseur 
et  finissent  par  devenir'  très  petits. 

Le  crochet  est  court,  se  termine  biusciuement,  laissant  voir  im  foramen 
largement  ouvert,  etc. 

Excessivi'ment  commune  dans  les  falaises  de  Luc-sur-Mer  et  Langrune 
(visitées  naguère  par  moi),  ainsi  que  dans  les  carrières  de  Banville  (Calvados), 
Eudesia  cardium  est  plus  rare  et  moins  bien  conservée  à  Tresilley.  Coll. 


B.  et  P. 


Vesoul.  P.  Petitclekc, 

{A  suivre). 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Bibliothèque.  .—  L'iinpiession  des  quatro  fascicules  du  Catalogue  pour  l'année 
courante  et  l'année  dernière  (réunies),  vient  d'être  terminée.  Ces  fa-scicules  seront 
envoyés  dans  quelques  jours  aux  lecteure  de  la  Bibliotl^èque  qui  ont  réglé  direc- 
tement leur  cotisation  spéciale,  ces  cotisations  n'ayant  pas  été  recouvrées  par  la 
poste. 

Question.  —  M.  P.  Zieglcr  fils,  à  La  Gosse-Epinal,  serait  reconnaissant  aux 
lecteurs  de  la  Feuille  qui  voudiaient  bien  lui  envoyer  dos  renseignements  biogra- 
phiques au  sujet  de  l'auteur  entomologique  <c  Ziegler  ». 


Moles  spéciales  et  locales.  73 


Anémone  neniorosa  L.  déiormée  par  des  larves  de  Thrips.  —  A  propos  des  deux 

Thiips  {Al  olathniis  fusciata  L.  «'l  :\I<  Ininit  liiips  /iixrn  Hulz.)  qu»,'  nous  avons  signalés 
dans  notre  articlu  sur  les  Parasites  des  résédiicées  et  à  l'action  desquels  nous  rappor- 
tions (1  1  etioleiiicnt  de  la  partie  supéi'ieure  di'.  toutes  los 
^.,■.1  grappe.s  d'un  vigoureux  pied  de  f^tsit/ii  liileola  »,  M.  J.  Cotte 

'  ^Siêi  r\  vient   d'écrire   à   mon   collègue  de   Vulaines    :   «   J'ai   vu   les 

Thrips  déformer  crucifères  i-t  renonculacé<\s  et  amener  notam- 
«•XMiSi.  ^^-  nient    clos   proliférations    dans    los    parties    florale*    (ovaires 

"^>^'-^^^  transformes  en  tig('s  feuilléos,  siiija/cs  Irana/dniitii  en  jeuUltt 

i'crtcs,  etc.)...  n  J.  Cotte  in  iitt. 

Je  crois  devoir  rapporter  à  co  dernier  cas,  une  anomalie  de 
la  corolle  que  j'ai  rencontrée  une  seule  fois,  au  bois  Gasseau, 
coinniune  de  Vulaines,  en  tin  mars  1904,  sur  une  rononculacée. 
Il  s'agit  d'une  fleur  d'Aiiénioiie  ntmoiosa  L.  dont  un  pétale 
était  métaïuorpliosé  en  un  sépale  semblable  pour  la  forme,  la 
consistance  et  la  couleur  aux  trois  autres  sépales  normaux 
placés  sous  la  fleur,  mais  de  dimensions  beaucoup  moindres 
quoique,  supérieures  toutefois  à  celles  d&s  sépales  voisins, 
(voir  tig.   ci-eontre.) 

En  même  temps,  M.  Guignon  et  moi,  nous  remai-quions 
dans  l'intérieur  de  la  corolle  de  très  petites  larves  foncées 
que  nous  prenions  pour  des  triungulins  guettant  le  passage  de  quelque  hyménoptère. 
JVIais  en  rapprochant  leur  prési'noe  sur  cette  fleur  de  l'étrange  prolifération  qu'elle 
présente,  je  crois  pouvoir  supposer,  sans  trop  de  présomption,  que  ces  prétendus 
triungulins  devaient  bel  et  bien  être  des  larves  d'un  Thrips  quelconque.  Il  est  seule- 
ment fâcheux  que  ne  soupçonnant  pas  alors  leuj-  véritable  identité  de  parasites  de 
plantes,  nous  nous  soyons  bornés  à  enregistrer  cette  obsei-vation  sans  nous  y  arrêter 
davantage. 

La  lettre  de  M.  Cotte  nous  ayant  remis  le  fait  en  mémoire,  il  m'a  semblé  inté- 
ressant de  le  signaler,  aux  lecteurs  de  la  FeiàUtf,  en  l'accompagnant  d'un  croquis 
emprunté  à  un  dessin  fait  d'après  nature  en  1904. 

La  même  année,  et  au  même  endroit,  nous  avons  rencontré  en  nombre,  dévorant 
les  feuilles  et  los  fleurs  de  VAnemoiif  iiemorosa,  des  chenilles  d'une  psychide  qui 
mise  en  élevage  nous  a  domié  le  papillon  de  Pachytdta  unicolor  Hfn.  (=  Psyché 
ijraininella  Schifl'.). 

G.    GOURY. 

Fréquence  du  mélanisme  chez  les  Lépidoptères  du  nord-ouest  de  la  France.  — 

Ayant  remarqué  dans  les  collections  de  notre  région,  le  grand  nombre  d'etspèces 
atteintes  de  mélanisme,  je  crois  utile  de  donner  une  liste  des  sujets  observés,  mais 
uniquement  pour  la  région  indiquée. 

La  cause  de  ces  cas  fréquents  doit  probablement  être  attribuée  aux  hivers,  en 
général  très  humides,  (]ue  nous  avons. 

Nous  savons  que  les  pays  à  longues  époques  de  sécheresse,  nous  donnent  des 
exemplaires  pâles,  il  s'en  suit  que,  inversement  l'humidité  doit  nous  donner  des 
sujets  foncés  ou  envaliis  par  les  couleurs  noires,  grises,  enfumceis  ou  brunes. 

Dans  la  liste  qui  suit,  pour  indiquer  le  plus  ou  moins  de  rareté,  nous  avons 
employé  les  abréviations  courantes.  Les  collections  sont  désignées  par  les  abrévia- 
tions ci-après  : 

Collection  Anoelot Col.  A. 

—  Foucart Col.  F. 

Guérin Col.  G. 

—  Lesaffre Col.  L. 

—  Faux Col.  P. 

—  Siuits Col.  S. 

La  collection  Faux  a  été  acquise  par  la  ville  de  Lille  pour  son  Musée  d'histoire 
naturelle;  les  Microlépidoptères  de  la  collection  Foucart  avaient  été  acquis  par 
Faux  qui  l'a  introduite  dans  sa  collection,  alors  que  les  Macrolépidoptères  ont  été 
achetés  par  M.  Brabant,  de  Cambrai,  dont  nous  déplorons  la  mort  récente.  Je  n'ai 
pu,  en  conséquence,  être  renseigné  sur  les  sujets  de  sa  collection,  la  plus  riche  de 
notre  région. 

Macrolépidotères 

Papilio  Marliiinii  L. ,  ab.  Ni{jrofuxiatus  Rothke.  TR.  —  Col.  S. 

Pieris  À'api  L.,  ab.  Bryoniae  O.  R.  —  Col.  A.  et  F. 

Polyommates  Phiaeas  L.,  ab.  ailes  presque  toutes  noires.  TrR.  —  Col.  F. 


Noies  spéciales  et  locales. 


Apatura  Uiu  S.  V.,  ab.  liiades  Nitis.  T.R.  —  Col.  P.  et  S. 
Lintenitis  l'opuli  L.,  <ib.  Trcmulae  Esp.  A.R.  —  Col.  P.  et  S. 

—  —  ab.  i\'iyr(i,  li.  —  Col.  P. 

—  Sibylla  L.,  ab.  .\i(jruia  Wetm.  R.  —  Col.  F.,  L.  et  P. 
Vanessa  Leva/ut  L.,  ab.  ubsrura  Fruiist.  T. 11.  —  Col.  S. 

—  U.  album  L.,  ab.  très  biuae.  —  Col.  P. 

Meîitaea  Aurlmia  Rott.,  ab.  obscure  Krul.  R.  —  Col.  G.  et  S. 

—  At/ialia  kutt.,  ab.  ^'acuiuia  Selys  Long.  R.  —  Col.  P. 
Aiijyitnis  Sc/ene  S.  V.,  ab.  noire.  T.R.  —  Col.  P. 

—  l'uphta  L.,  ab.   Valesina  Esp.  C. 
Epinephele  J  an  ira  Li.,  ab.   noire.   T.R.  —  Col.  A. 
î^phim-  l'tiiaatri  L.,  ab.  Cnico/or  Tutt.   T.R.  —  P.  et  S. 
Jlepiaius  Luimliiia  L.,  ab.  JJacicus  Carad.  T.R.  —  Col.  A. 
Liparis  Monacha  L.,  ab.  A' milita  O.  T.R.  —  Col.  F. 

—  Dispar  L.,  ab.  Krcbus  Th.  T.R.  —  Col.  A.  et  G. 
Bombyx  Cralaegi  L.,  v.  Ariae  Hb.  A.R.  • —  Col.  F. 
Pyyaera  Aiiastornosis  L.,  ab.   'T lista  Stgr.   T.R.  ■ —  Col.   S. 
Lop/ioptcrya  Cuiiieliiui  L.,  ab.  Giruffinu  Hb.  R.  —  Col.  F.  et  P. 
Aspliatia  liidena  F.,  ab.  brun  uniforme.  R.  —  Col.  G.  et  S. 
Acroiiycta  A'iiiiiicis  L.,  al),  ,'ia/icis  Curt.   T.R.  —  Col.   S. 
Bryu/j/i/la  Muralis  Forst.,  v.  Par  Hb.  C. 

Xytopha.sia  Jîiirea  F.,  ab.  Alopecurus  Esp.  P.R. 
Ayrotis  h'.ic/aiiiattoiiis  L. ,  ab.  Sigra  R.  —  Col.  P.  et  S. 

—  T  rit  ici  L.,  ab.  noire.  A.R.  —  Col.  P. 

—  Scyetuiii.  iSehiti'.,  ab.  noire.  A.R.  —  Col.  A.  et  S. 
Maiiiestra  Brassicae  L.,  ab.  très  enfumé  R.  —  Col.   S. 

—  Fercicaria  L.,  ab.  Uiiicu/or  Stgr.  T.R.  —  Col.  G. 
Hadena  Didyina  Esp.,  ab.  Leticuiitiyina  Esp.  C. 

—  Striyilis  Cl.,  ab.  Aethiops  Hw.  C. 

—  Bicoloria  Vill.,  ab.  Furiiiirula  Hb.  C. 
Noiiagria  Typhae  Tlmbg.,  ab,  Fratcrna  Tr.  P.R. 

—  Geiiiiiiipuncta.  Hatch.,  ab,  Niyricaiis  Stgr.   P.R. 
CuculliaChaiiiomillae  Schifl'.,  ab.  CItrysaiitlieini  Hb.  R.  —  Col.  F.  et  P. 
Abraxas  Grossii/ariata  L.,  ab.  ailes  sup.  presque  noii-es.  R.  —  Col.  A.,  L.  et  P. 
Veiiilia  Macuhiria  L. ,  ab.  Fuscaria  Stgr.  R.  —  Col.  P. 

Biston  Hirturid  Cl.,  ab.  Fuiiuiria  Hw.  T.R.  —  Col.  S. 

Aiiiphidaaiti  Bctiilaria  L.,  ab.  JJoubltdayria  Mill.  C. 

boarmia  lioboraria  Schiff.,  ab.  liifuscata  Schiff.  R.  - —  Col.  G.  et  P. 

—  Crespiixcii/iiria  Hb.,  ab.  Abielaria  Hw.  T.R.  — Col.  G. 
Tephroitia  Puiictularia  Hb.,  ab.   Obscuraria.   T.R.  —  Col.  P. 
Eiiiairirya  Atoinaria  L.,  ab.   ObsoUtana  Zett.  T.R.  —  Col.  G. 
Eubolia  Bipunctaria  Schiff.,  ab.  brun  foncé.  T.R.  ■ —  Col.   P. 
Ciduria  'J'runcata.  Hufn.,  ab.  per/iiscata  Hw.  A.C. 

—  Dilutata  S.  V.,  ab.  obscurata  Stgr.  R.  —  Col.  P.  et  S. 
Boiiiulûclia  Foiitis  Thnb.,  ab.  Terricularis  Hb.  A.R.  —  Col.  P. 

MiCEOLÉPIDOTÈRES 

Teras  Uastiaiia  L.,  ab.  Acjuilaiia  Hb.  P.R.  —  Col.  P. 

—  Loyiana  Schiff.,  ab.   Geriiiarara  Froel.   C. 

—  Contaiiiiiiiina  Hb.,  ab.  JJiiiiidiana  Froel.  T.C. 

Tortrix  Ministrana  L.,  ab.  Subufasciaim  Stph.  T.R.  —  Col.  P. 

Cochylis  Zephyruna  Tr.,  ab.  Maryarotana  Dup.  A.C. 

Prays  Curtisellus  Don.,  ab.  liustica  Hw.  A.R.  —  Col.  G.,  P.  et  S. 

Cero.'itoina  Vite/la  L.,  ab.  Carbonella  Hb.  A.R.  —  Col.  P. 

Oiiiiiahaclie  Fayella  F.,  ab.  Dorinoydla  Dup.  C. 

Tacyptilia  PopuleUa  Cl.,  ab.  Tremiilella  Dup.  C. 

Lyonetia  Clerkella  L.,  ab.  Ae.rcella  Tr.  A.R.  —  Col.  P. 

J'ai  trois  remarques  à  faire  au  sujet  de  ces  aberiatioDiS  : 

1°  Argynis  Papliia,  ab.  Valesina,  il  y  a  une  douzaine  d'années,  environ,  me  trou- 
vant en  août  dans  la  forêt  d'Ardelot,  près  de  Boulogne-sur-Mer,  je  n'y  ai  rencontré 
que  l'aberration,  et  C€,  en  4  ou  5  sujets  capturés  en  2  heures  environ,  malheu- 
reusement la  saison  étant  déjà  avancée,  les  sujets  étaient  passés. 

2°  Ainjjhidasis  Betiilaria,  ab.  Doiibledayria,  dans  cette  même  revue,  en  juin  1906, 
j'ai  signalé  que  les  deux  tiers  de  l'espèce  appartiennent  à  l'aberration  ;  il  y  a 
quelques  jours  encore,  un  amateur  de  la  région  me  signalait  que  sur  la  récolte  de 
dix  chrysalides  recueillies  aux  pieds  des  arbres,  sept  ont  donné  l'aberration,  les 
trois  autres  étaient  du  type. 


Noies  spéciales  et  locales.  75 

3°  Teras  Hastiann,  ab.  uqutluna,  Paux  a  fait  à  l'espèce  une  chasse  effrénée  (4.000 
à  5.000  sujets  capturés)  suppo.sant  qu'elle  était  particulière  aux  dunes  et  vivant 
6UJ-  le  saule  rampant,  alors  que  nous  la  rencontrons  communément  sur  nos  saules 
ordinaires  des  environs  de  Lille;  cette  chasse  intense,  en  tout  cas,  a  procuré  à 
l'auteur  toutes  les  aberrations  signalées  par  Staudingor,  plus  cinq  autres  bien  carac- 
térisées, qui  sont  inédites. 

mie.  Albert  Sjiits. 

Répartition  géographique  d'Araschnia  Levana.  —  En  réponse  à  la  demande  de 
M.  L.  Dupont,  à  sa  note  de  janvier  dernier;  dans  le  département  du  Nord,  nous 
ne  trouvons  l'espèce  que  dans  la  forêt  de  Mormal,  près  du  Qucsuoy,  elle  y  est 
as.sez  commune. 

Quant  aux  Vosges,  région  qui  intéresse  particulièrement  notre  confrère,  y  passant 
tous  les  ans  quelques  semaines  de  l'été,  je  puis  l'informer  que  j'ai  rencontré  l'espèce 
près  d'Anould,  non  loin  de  Saint-Dié,  mais  elle  s'y  trouve  ailleurs,  car  Peycrimhoff, 


âge,  non  dispersées  et  donc  faciles  à  rencontrer;  je  les  ai  rapportées  dans  le  Nord 
pour  en  continuer  l'éducation  et  j'ai  obtenu  l'éclosion  d'une  partie  en  octobre  de 
fa  même  année.  Il  s'agissait  donc,  et  exceptionnellement,  grâce  à  cette  année  si 
chaude,  d'une  troisième  génération,  donnant  la  forme  estivale,  alors  que  le  reste 
qui  a  passé  l'hiver,  est  éclôt  le  printemps  suivant,  me  procurant  la  forme  printor 
nière;  cette  éducation  avait  été  fait  en  plein  air. 

Lille.  Albert  Smits. 

Coléoptères  rares  recueillis  en  Bretagne.  —  Voici  une  liste  de  Coléoptères  recueillis 
en  Bretagne.  Je  crois  que  leur  énuniération  peut  être  utile  car  quelques-uns  sont 
nouveaux  pour  la  région. 

Faronus  LaferteÀ  A.,  Vannes  (Morbihan). 

ButrUus  iormicari-ui  A.,  Blain  (Loire-Inférieure);  B.  Delaportei  A.,  Le  Gâvre 
(Loire-Inférieure);  B.  uenustus  Reich.,  Le  Gâvre  (Loire-Inférieure);  B.  oculatus 
A.,  Blain  (Loire-Inférieure). 

Trichonyx  Maerkeli  A.,  Vannes  (Morbihan). 

Brycuis  hipponennis  /  Vannes  (Morbihan);  B.  Lefevrei  A.,  Vannes  (Morbihan); 
B.  fossukita  Reich.,  Blain  (Loire-Inférieure),  Vannes  (Morbihan);  B.  simplex. 
Vannes  (Morbihan);  B.  aului!  Vannes  (Morbihan);  B.  liaemiitica  Reich.,  Vannes 
(Morbihan);  B.  juncorum  Leach.,  Vannes  (Morbihan)  et  Blain  (Loire-Inférieure); 
B.  sanijuinea  L.,  Vannes  (Morbihan)  ;  B.  ILtljeri  Schm.,  Vannes  (Morbihan)  et  Blain 
(Loire-Inférieure). 

Bythinus  Curtisi  Den.,  Vannes  (Morbihan)  et  Saint-Brieuc  (Côtes-du-Nord)  ;  B. 
Pandellei  Saule,  Vannes  (Morbihan)  et  Saint-Brieuc  (Côtes-du-Nord);  B.  nor- 
■manims,  Blain  (Loire-Inférieure),  Vannes  (Morbihan)  et  Saint-Brieuc  (Côtes-du- 
Nord)  ;  B.  hidbifer  Reich.,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan). 

Pselaphus  Heisei  Hbst.,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan);  P.  longi- 
cornis  Saule,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan). 

Tychus  ihericus  Mots.,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan);  T.  tttber- 
culàtus  A.,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan);  T.  niger  Payk.,  Blain 
(Loire-Inférieure). 

Euplectus  signatus  Reich.,  Blain  (Loire-Inférieure);  E.  sanguineus  Den.,  Saint- 
Brieuc  (Côtes-du-Nord)  ;  E.  ^ulcatus  !  Blain  (Loire-Inférieure)  ;  E.  perplexus  Dur., 
Vannes  (Morbihan)  et  Blain  (Loire-Inférieure)  ;  E.  amb/giius  Reich.,  Vannes  (Mor- 
bihan) ;  E.  iiiiniitissimiis  A.,  Vannes  (Morbihan). 

T ri  1)1  i uni  brevicorne  Reich.,   Blain  (Loire-Inférieure). 

Euniicrvst  tarsatus  Miill.,  Blain  (Loire-Inférieure)  ;  E.  Perrisi'Reit.,  Blain  (Loire- 
Inférieure). 

Scydmœnus  scutellaris  Miill,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan),  S. 
coUaris  Miill.,  Vannes  (Morbihan);  S.  pusiUus  MùlL,  Blain  (Loire-Inférieure); 
S.  co7ifums  Bris.,  Blain  (Loire-Inférieure);  S.  angidatus  Mùll.,  Blain  (Loire-Infé- 
rieure) ;  S.  Sparshalli  Den.  (Helvolus),  Vannes  (Morbihan)  et  Blain  (Loire-Infé- 
rieure) ;  S.  pubicoUis  Miill.,  Saint-Brieuc  (Côtes-du-Nord);  S.  hirticollis  111.,  Blain 
(Loire-Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan)  ;  S.  Wefterludi  Gyl.,  Vannes  (Morbihan) 
et  Saint-Brieuc  (Côtes-du-Nord)  ;  .S',  tarsattis,  Blain  (Loire-Inférieure)  et  Vannes 
(Morbihan). 

Eufhia  formicetoriim,  Blain  (Loire-Inférieure);  E.  plicata  Gyl.,  Blain  (Loire- 
Inférieure)  et  Vannes  (Morbihan). 

Cephennium  thoracicitm  Miill.,  Blain  (Loire-Inférieure). 


76  Notes  spéciales  et  locales. 

Coléoptères  de  Blain  (Loire-Inférieure). 

Droinius  melanocephalus  Dej.  —  Cercyon  haeinorrhoum  Gyl.  —  Catops  nigricant 
Spence;  C.  sericeus;  C.  antsotoiiioïdes  Spenc.  ;  C.  velox  Spenc.  —  Colon  brunneus 
Latr.  —  Colenis  dentipes.  —  S'iriuni  disrei/ens.  —  Cercus  linariœ  (Hoterostomus) 
Corn.  —  E/mrœa  pusiUn  111.  —  C njptnrcha  strir/osa.  —  Silramrs  bidentotus.  — 
Psaiiiiii-œrits  bipuiictatitf.  —  Moiiatoma  picipes.  —  Cryptofagus  scanicus;  C.  den- 
tatiis.  —  Agntlndiuin-  neiiiiindiiin  L.  —  Ap/iodiiis  textiuliiiarius.  —  lliroscvs  dernies- 
toides.  —  Teliphonis  hœiiionhoidal is  F.  —  J'tiiius  bidens.  —  Morychus  nitens.  — 
PlntytarxHs  setigcr  (Strophosnmus  hirttis).  —  Oiiiias  pellucidus.  —'Styphlus  uiigui- 
cidd'ris.  —  Acnlles  rchinalus  Geini.  —  Bnijinix  te i/i petit ivus;  B.  frit;  B.  hitostis.  — 
Bidmwmorphn  nistica.  —  Fhytohiiis  notidti.  —  Coccidula  rvfa. 

Mentis  rcligiosa  n'est  pas  rare  en  Loire-Inférieure,  dans  les  landes  et  les  dunes 
en  août.  Mindin;  forêt  du  Gâvre  (y  est  A.C.  ainsi  que  sa  variété  brune). 
Saint-Nazaire.  G.  Kevelière. 


Larves  vivant  dans  le  formol.  —  En  réponse  à  la  question  posée  dans  le  n°  507 
de  la  feuille  :  Larves  vivant  dans  le  formol,  je  puis  apporter  la  confirmation  sui- 
vante : 

Au  mois  de  mai  1910,  au  cours  d'expériences  sur  le  Hérisson,  j'avais  abandonné 
à  l'air  un  cadavre  de  cet  animal  ;  la  peau  fut  ensuite  plongée  dans  une  solution 
salée,  puis  dans  le  formol  dilué.  Ma  surprise  fut  grande  de  constater  pendant  les 
jours  suivants  la  présence  de  larves  de  diptères,  très  actives  dans  ce  liquide.  Pensant 
me  débarrasser  facilement  de  ces  parasites,  j'arrosai  le  tout  de  formol  pur  (solution 
commerciale),  mais  les  larves  ne  parurent  pas  souffrir  de  ce  traitement  et  je  répétai 
plusieurs  fois  sans  succès,  l'arrosage  avec  le  formol. 

L'expérience  ne  fut  pas  continuée  ;  je  n'ai  pas  déterminé  les  diptères,  mais  je 
viens  de  retrouver  une  larve,  dans  la  peau  du  hérisson,  larve  qui  permettrait  peut- 
être  à  un  spécialiste  de  faire  une  détermination.  Les  expériences  sur  la  résistance 
des  larves  à  l'action  du  formol  sont  d'ailleurs  très  faciles  à  renouveler. 

Bastia.  J-  Mansion, 

Professeur  au  Lycée. 


Souscription  pour  l'exécution  d'une  médaille  à  l'effigie  d'Emile  Maupas,  Conserva- 
teur de  la  Bibliotlicque  Jatioiialc  d'Alger,  Membre  correspondoiit  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris.  Membre  honoraire  de  la  Société  de  Biologie  de  Paris,  etc.  — 
A  une  époque  oii  l'immensité  et  la  dispersion  de  la  production  scientifique,  dans  le 
domaine  de  la  Zoologie,  empêchent  de  remarquer  bien  des  travaux  ayant  une  réelle 
valeur,  les  recherches  d'Emile  Maupas  se  sont  imposées  dès  l'abord  et  constamment 
à  l'attention  générale  et  à  l'admiration  des  Zoologistes  de  toutes  nationalités.  Il 
suffit  de  rappeler  son  mémoire  sur  la  conjugaison  et  le  rajeunissement  caryoganiiqu-e 
des  Ciliés,  ses  notes  .sur  la  sexualité  de  Ullyditline,  son  travail  sur  Vhermaphrodisme 
et  la  parthénogenèse  chez  les  Xémotodes.  Ils  valent  par  l'ampleur  des  vues  et  l'in- 
térêt des  résultats,  comme  par  la  précision  et  l'habileté  de  la  technique. 

Pour  mener  à  bien  ces  longues  et  belles  recherches,  Maupas  n'a  pas  eu  les  res- 
sources d'un  laboratoire  officiel.  Il  a  travaillé  chez  lui,  pratiquant  la  recherche 
pour  elle-même,  en  amateur,  dans  le  sens  le  plus  noble  du  mot;  il  y  a  consacré  les 
loisirs  laissés  par  ses  fonctions  de  bibliothécaire  ;  la  simplicité  des  moyens  dont  il 
.a  dispasé  n'a  d'égale  que  sa  modestie  allant  jusqu'à  l'effacement.  Aujourd'hui,  l'état 
de  sa  santé  interdit  à  E.  Maupas  de  poursuivre  et  même  de  terminer  ses  recherches. 
On  a  pensé  que  parmi  les  nombreux  Biologistes  qui,  à  distance,  et  souvent  sans 
rien  connaître  de  sa  personnalité,  ont  lu  rt  apprécié  ses  œuvres,  beaucoup  s'asso- 
cieraient volontiers  à  une  manifestation  de  sympathie  et  de  haute  estime  envers 
lui,  en  souscrivant  à  une  plaquette  à  son  effigie,  exécutée  par  l'artiste  Chadel. 

Le  Comité  accueille  avec  gratitude  toutes  les  souscriptions.  A  partir  de  20  francs, 
elles  donneront  droit  à  un  exemplaire  en  bronze  de  la  médaille  ;  à  partir  de  50  francs, 
a  un  exemplaire  en  argent. 

Prièi-e  d'adres.ser  les  adhésions  à  M.  Lhéritiee,  Trésorier  du  Comité,  à  l'Institut 
Pasteur  d'Algérie,  Alger. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 

lœp.  Oharihllr,  RennnB— Paris   751-13' 


FAUNE  COLÉOPTÉROLOGIQUE  FRANCO-RHÉNANE 

Dans  le  courant  de  l'année  1908  on  a  commencé  dans  les  Mincellanea-Entoniologica 
la  publication  d'une  série  d'ouvrages  relatifs  ailx  Coléoptères  de  la  région  franco- 
rhénane. 

Les  CicindeMdœ  ont  déjà  paru,  les  Carnbidœ  sont  en  cours  de  publication  et  dans 
le  courant  de  l'année  1911  paraîtront  en  partie  les  Elatt ridœ  par  M.  H.  du  Buysson 
et  les  Dytùcidœ  Noteruhe,  Hyphydi  id(e,  II yiirohHdce.  et  Ilahplidœ,  par  M.  M.  des 
Gozis. 

D'auti'es  volumes  sont  prêts  ou  en  préparation,  notamment  les  familles  15.  Clam- 
bidœ,  16,  Leptinidœ,  17.  l'iatypsyllidœ,  18.  Vnrylopliidœ,  19.  Sphœriidœ,  20.  Trichb- 
pterygidœ,  21.  Hydroscaiili.idœ,  22.  Schaphidiidœ,  23.  Hisleridce,  24.  Hydrophilidcb, 
25.  Caiitharidœ,  33.  Cryptoplmgidœ,  40.  Cisidce,  43.  Coccinellidœ,  48.  Dermestidœ, 
Sô.  Eucnemidœ,  56.  Bitprestidœ,  60.  Ptinidœ,  61.  Anobudœ,  62.  Œdemeridœ,  65. 
Hylophilidœ,  66.  Ardhicidœ,  73.  Tenehrionidœ,  74.  Cerainbyddœ,  75.  Chrysomelidœy 
82.  Lucanidœ^  83.  IScarahœidœ. 

La  plupart  de  ces  ouvrages  ont  été  confiés  à  des  spécialistes,  ou  ont  été  revus 
par  des  entomologistes  d'une  compétence  indiscutable  ;  ils  sont  par  conséquent  très 
complets  et  au  courant  des  derniers  progrès  de  la  science.  Ils  seront  tous  rédigés 
suivant  un  plan  uniforme  et  comprendront  : 

1°  Une  partie  analytique  très  simple  sous  forme  de  tableaux  synoptiques,  per- 
mettant de  déterminer  le  genre  et  l'espèce. 

2°  Une  partie  synthétique  comprenant  les-  descriptions  détaillées  des  espèces,  races, 
variétés  et  aberrations. 

Quelques-uns  de  ces  ou^'ages  paraîtront  dans  la  revue,  d'autres  seront  édités  à 
part.  Pour  recevoir  ces  deriders,  nos  abonnés  auront  à  payer  un  supplément  de 
prix  calculé  à  raison  de  0  fr.40  par  fascicule  de  16  pages. 

On  peut  souscrire  à  ces  mêmes  ouvrages  sans  être  abonné  moyennant  0  fr.  50  par 
fascicule.  > 

E.   BARTHE,'23,   rue   d'Alais,   Uzès  (Gard). 


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recommandent  pour  l'Enseignement  et  les  Musées  et  sont  déjà  adoptées  par  des 
centaines  d'établissements  français  et  étrangers.  —  Renseignements  et  envois  con- 
ditionnels sur  demande. 

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A.  POVILLON-WILLIARD,  Naturaliste  à  Fmges  (Pas-de-Calais). 


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S'adresser  à  M.  GEBET,  76,  rue  du  Fauhov^g-Snint-Denis,  Paris. 


SOMMAIRE    DU    N°    508 

G,  Goury  et  J.  Guignon  :  Insectes  parasites  des  Polygalées. 

J.  Lacroix  :  Etudes  entoinologiques.  —  Quelques  anomalies  chez  les  Chrysopides. 

P.  Le  Brun  :  Herborisations  dans  la   haute  vallée  du  Giffre,  aux  environs  de  Sixt,  près 

Samoons  (Haute-Savoie)  [suite}. 
Paul  Petitclerc  :  Note  sur  le  Bathonien  supérieur  (Bradfordien)  de  Tresilley,  canton  de  Rioz 

(Haute-Saône)  {suite). 
Notes  spéciales  et  locales  : 
Bibliothèque.  '  •  ' 

Question. 

Anémone  nemorosa  L.  déformée  par  des  larves  de  Thrips  (G.  Gouhy). 

Fréquence  du  mélanismc  chez  les  Lépidoptères  du  Nord-Ouest  de  la  France  (Albert  Smits). 

Répartition  géographique  d'.Vraschnia  Levana  (Albert  Smits). 

Coléoptères  rares  recueillis  en  Bretagne  (G.   Revelière). 

Larves  vivant  dans  le  formol  J.  Mansion). 

.Souscription  pour  l'exécution  d'une  médaille  à  l'effigie  d'Emile  Maupas. 
Echanges. 

BCLLËTIN  D'ÉCHANOCS  DE  Lk  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 

M.  Pierre  Le  Brun,  16,  avenue  de  la  République,  Paris,  offre  d'échanger  en  plants 
vivants,  les  espèces  suivantes  :  /ris  foetU/is  iih.'ia,  I.  virescens  (.Valais),  1.  sibirica; 
Sci/la  bijoUa,  .!>'.  lilio-llyacinthiis;  iVarcissus  pseiido-narcissus,  N.  incomparabilis ; 
■  Erica  ciliuris,  E.  TetraUj.,  E.  i^coparia,  E.  vagans;  Anchusa  seinpervirens;  Âlysnum 
nMrtanum ;  Tulipa  sUvestDs,  T.  JJtdieri,  T.  clusiana;  Erijthronium-  Dens-C'anisi 
Anémone  silvestris;  Sedum  dasyphyllum;  Viole  palustris;  Polystichum,  cristatum; 
Myrica  gale;  Lohelia  urens;  W ahlenbergia  hederucea.  (à  suivre). 

M.  Gerel,  76,  rue  du  Faubourg-Sdint-Denis,  Paris,  demandé  à  échcinger  des  Ara- 
néides  (araignées  proprement  dites)  d'Europe,  en  alcool,  bien  déterminées,  contre 
des  coquilles  vivantes,  ou  fcssiles,  minéraux,  œufs  d'oiseaux  ou  autres  objets  d'his- 
toire naturelle. 

Le  marquis  de  Sardi,  rue  Eugène-Lisbonne,  8,  Montpellier,  offre  :  Geoda  silicea 
enhidra  de  l'Uruguay  et  plantes  fossiles  des  schistes  permiens  de  l'Hérault  contre 
minerais  d'or  ou  argent  natif. 

M.  l'abbé  Boone,  à  Bouin  (Deux-Sèvres),  s'offre  à  clas-ser  les  fossiles  du  Lias  et 
du  Juras-sique  sauf  le  Sinenuirien  et  le  Kimmeridjien.  Il  échangerait  volontiers  très 
bons  échantillons  de  ces  terrains. 

M.  L.  Chopard,  52,  boulevard  Saint-Germain,  Paris,  désire  Orthoptères  de  la 
famille  des  (îryllidae  de  toutes  provenances;  échange  ou  étude. 

M.  Rousseau  (Ph.),  à  Simon-la-Vineuse  (Vendée),  offre  :  bonnes  coquilles,  marines 
et  terrestres,  françaises  et  exotiques  ;  fossiles  en  bon  état  de  presque  tous  les  étagee 
géologiques  du  Cambrien  ou  quaternaire;  des  minéraux  et  roches  assez  raffes; 
quelques  coléoptères  et  hyménoptères  australiens;  des  plantes  phanérogames  et 
cryptogames.  Demande  :  des  objets  analogues,  sauf  des  insectes,  des  cartons  vitrés 
système  Deyrolle,  des  ouvrages  scientifiques  et  des  silex  taillés,  haches,  etc.  Envoyer 
oblata. 

M.  G.  Houlbert,  Station  entomologique,  Rennes.  A  échanger  :  Gyllenhal  :  Insecta 
suecica.  Coléopt.  4  vol.,  broch.  Lips. ,  1808-27.  —  Stieelin  et  Gautaed  :  Fauna 
Coleopt.  helvet.  Die  Kafer-Faxina  d.  Schiceiz.  Zurich,  1869,  1  vol.  relié.  —  Thomson 
(J.).  :  Essai  d'une  classification  de  la  famille  des  Céranibycides,  Paris,  1861,  1  vol 
broché,  3  pi.  ■ —  Spinoza  :  Essai  monoç/raph.  sur  les  Clérites,  2  vol.  Gènes,  1844, 
47  pi.  color.  —  Blanchaed  :  Histoire  des  Insectes.  Paris,  1845,  2  vol.  reliés  en 
un  seul,  20  pi.  noires.  —  Annales  de  la  Société  entomol.  de  France,  1875  (fasc.  2, 
3  et  4)  ;  1881  (fasc.  1,  2  et  4)  ;  1889  (fasc.  1,  3  et  4). 

OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHÈQUE 

bU    10    FÉVRIER   AU   9    MARS    1913 


De  la  part  de  MM.  Collinge  (1  br.);  Ad.  Dollfus  (1  vol.);  Eob.  Dollfus  (1  br.); 
Guignon  (2  br.);  BBlian  (4  br.);  Lambertie  (2  br.);  Mansion  (1  vol.);  Eabaud 
(2  br.)  ;  Claudius  Roux  (11  br.)  ;  Sollaud  (1  br.)  ;  Stebling  (1  br.). 

Total  :  2  volumes,  25  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


O    ^.^  1"  Mai  1913  —  V'  Série,  43'  Année  —  N»  509  .-_.    /^ 

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LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSLELLE   D'HISTOIRE   NATURELLE 


s»      mSm      «S» 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1""  janvier 

(au  lieu  du  i^'  novembre) 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes  —  Paris 


u 


1913 


O 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  FRANCE 


André  (Gustave).  —  Chimie  agricole.  Il,  Chiiiiie  du  .sol,  in-18,  xvi-556  p.  —  Paris, 
Baillière. 

BauROOiN  (A.),  V.  FoROT  et  A.  Piffault.  —  Le  Bas-Limi)\isin,  in-8",  xv-298  p. 
et  grav.  —  U.ssel,  Eyboûlet. 

BoussAC  (Jean).  —  Etudes  stiatigraphiqucs  sur  le  Numinulitique  alpin,  gr.  in-4", 
XXX -662  p.,  avec  figujes  et  planches.  —  Paris,  inip.  Nationale  (Ministère  des  Travaux 
publics.  Mémoires  pour  servir  à  l'explication  de  la  carte  géologique  détaillée  de 
la  France). 

BuPFAULT  (Pierre).  —  Le  Briançonnais  for.?stier  et  pastoral.  Essai  de  mono- 
graphie, in-S",  232  p.,  avec  3  cartes  et  22  photogr* —  Nancy  et  Paris,  Beiger- 
Levrault. 

CUREAU  (Ad.).  —  Les  Sociétés  primitives  di-  l'Afrique  équatoriale,  in-8°,  xn- 
420  p.,  18  planches  et  1  carte.  —  Paris,  A.  Colin.  —  6  fr. 

Damon  (Ernest).  —  L'Escargot  industriel.  Elevage  et  parcage  de  l'Escargot,  13  p. 
et  fig.  —  Gien,  iuip.  Pigelet. 

Gatin  (C.-L.  ).  —  Les  arbres,  arbusfces"«t  ai-brisseaux  forestiers,  100  planches 
coloriés,  32  dessins  originaux,  in-16,  LX-117  p.  —  Paris,  Paul  Lechevalier. 

GuiNiER  (Ph.).  —  Atlas  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  sous-ai-brisseaux 
croissant  spontanément  ou  naturalisés  en  France  et  dans  les  régions  limitrophes 
(900  p.  et  200  planches),  2<^  et  3<^  séries,  60  p.  et  20  pi.  —  Paris,  Lhomme. 

HoVELACQUE  (André).  —  Anatomie  macroscopique  des  lymphatiques  du  poumon, 
vaisseaux  et  ganglions,  4J  p.,  avec  schémas.  —  Nancy  et  Paris,  Berger-Levrault. 

Maître  (Léon).  —  Le  Lac  de  Grandlicu  et  se^  affluents,  l"  livraison,  in-8°,  121  p. 
et  grav.  —  Nantes,  imp.  Dugas,  2^^  livraison,  112  p.  avec  carte  et  grav.  • —  Rennes, 
inip.  Oberthiir. 

MoNTCHAMP  (Auguste).  —  L'industrie  des  Phosphates  dans  la  sud  tunisien  (thèse), 
in-8°,  117  p.  et  cai-te.  —  Le  Puy,  imp.  Peyrillier. 

NÈGRE  (Georges).  —  La  Houille  sous  le  pays  de  Bray  (thèse),  in-8°,  143  p.  — 
Bruxelles,  l'auteur,  65,  rue  du  Midi. 

NÈGRE  (Georges)  et  P.  Combes  fils.  — Etude  géologique  du  tracé  d'un  projet  de 
canal  souterrain  Parjs-Poissy,  in-8°,  15  p.  et  planches.  —  Paris,  imp.  ileynès,  9,  rue 
Saulnier. 

RouviÈRE  (H.).  —  Précis  d'Anatomie  et  de  Dissection;  t.  II  :  thorax,  abdomen, 
bassin,  membre  inférieur,  in-8°,  485  p.  et  259  fig.  —  Paris,  Masson. 

RozÉ  (G.).  —  Recherches  anatomiques,  chimiquas  et  pharmaceutiques  sur  le  Pin 
d'Alep  et  ses  produits  de  sécrétion,  in-8°,  91  p.  avec  fig.  —  Montpellier,  imp.  gén. 
du  Midi. 

Sartory  (A.).  —  Les  empoisonnements  par  les  Champignons,  été  de'  1912,  in-S", 
vi-53  p.  et  5  pi.  —  Paris,  Lhomme. 

Trotiessart  (E.-L.).  —  Catalogue  des  Oiseaux  d'Europe  pour  servir  de  complé- 
ment et  de  supplément  à  l'Ornithologie  européenne  de  Degland  et  Gerbe,  in-8°, 
xviii-545  p.  —  Paris,  Lhomme. 

La  Pêche  moderne.  Encyclopédie  du  pêcheur  (par  Albert-Petit,  Cunisset-Carnot, 
Jou.sset  de  Bellesme,  Joyeux-Laffuie,  Launay,  Maison,  Marsillon,  Carré,  Pére^. 
Poyet,  Voulquin,  in-8°,  592  p.  et  680  fig.  —  Paris,  Larousse. 


!«'   Mai  1913  —  V-^  Série,  43'  Année  —  N"  509 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


HERBORISATIONS  DANS  LA  HAUTE  VALLEE  DU  QIFFRE  LbôRARi 

NEW  YOR 

Aux  environs  de  Sixt,  près  Samoëns  (Hte-Savoie)  fsoTAHicA 


(Fin) 


QAKi»BN 


6°  Vallée  des  Fonds.     -  Chalets  de  Crépinnes. 

Cette  excursion  peut  se  faire  facilement  en  une  matinée,  si  l'on  part  de 
Ijonne  lioure.  Elle  procurera  en  particulier  de  nombreux  représentants  de  la 
llore  silvalique  subalpine. 

Traversant  le  Gilïre,  nous  passdns  devant  la  mairie,  puis  nous  suivons  la 
route  du  col  d'Anterne,  qui  monte  en  pente  douce  à  travei-s  des  prairies 
humides  où  VAlchimilla  vulgaris  L.  et  le  Cirshmi  oleraceum  Scop.  sont  abon- 
dants. Nous  traversons  le  hameau  de  Maison-Neuve,  puis  le  village  de  Sal- 
vagny  (87.j  mètres).  Au  sortir  de  ce  tlerniei-,  nous  fr-anchissons  un  champ 
d'éboulis,  cône  de  déjection  du  tori-ent  de  Nant-Sec,  descendaiil  à  gauche  des 
Frètes,  et  semé  de  Saxifraçid.  aizuUli's  \,.  Nous  trouvons  une  bifurcation.  Si 
nous  disposons  de  trois  quarts  d'heure,  un  petit  délour  nous  permettra  de 
récolter  une  plante  fort  intéressante,  particulière  aux  forêts  de  Conifères  des 
hautes  montagnes,  et  n'existant  guère  que  là,  dans  la  région.  Pour  cela,  nous 
prenons  le  chemin  de  droite,  suivant  la  vallée,  et  rejoignant  le  torrent  de.s 
Fonds  à  l'entrée  de  la  forêt.  Au  boi'd  du  chemin,  à  gauche,  dans  des  espaces 
marécageux,  croissent  Tofielda  cahjcuiatu  R.  Br.  et  Orchid  conopsea  L.  Le 
torrent,  coulant  entre  de  gros  blocs  de  rochers,  resserre  entre  les  deux  pentes 
sombres  et  couvei'tes  de  sapins,  puis,  en  face  de  nous,  les  à-pics  vertigineux 
descendant  de  la  pointe  de  Salles  (2,721  mètres),  tout  cela  donne  à  l'endroit 
un  aspect  extrêmement  sauvage.  Dans  les  rochers  bordant  le  torrent,  nous 
ti'duvons  ahondannnent  Epiloblum  rosniaiuùiiAiuin  Haenke  et  Drijas  octo- 
Ijclala  L.  (délleurie).  Nous  passons  le  torrent  sur  le  petit  pont  de  fer,  poui- 
laisseï-  un  instant  à  notre  droite  le  chemin  (lequel  fait  à  cet  endroit  un  lacet) 
menant  à  la  belle  cascade  du  Rouget,  puis  au  col  d'Anterne  par  les  chalets 
des  Fonds,  ou  à  Servez  et  aux  llouches  par  les  chalets  de  Salles  et  les  cols 
de  Plate  ou  de  la  Portettaz.  Le  pont  franchi,  nous  quittons  le  chemin,  pour 
monter  dans  la  forêt,  légèrement  à  gauche,  l'espace  de  cinquante  mètres; 
là,  parmi  la  mousse,  sous  les  sapins,  Goodyera  repens  R.  Br.  croît  en  quan- 
tités. En  continuant  jusqu'au  chemin,  nous  trouverons  au  bord  de  ce  dernier 
les  Saxifragn  Aizoou  L.  et  cuneijolia  L.:  puis,  un  peu  plus  loin,  au-dessus 
du  chemin,  à  droite,  Centaurea  munlavu  L.  et  Salvia  glutinosa  L.  Repassant 
le  torrent,  nous  revenons  jusqu'aux  éboulis,  à  l'entrée  du  village  de  Salvagny, 
pour  prendre  le  chemin  muletier  que,  à  l'aller,  nous  avions  laissé  à  notre 
gauche.  C'est  le  nouveau  chemin  menant  aux  chalets  des  Fonds  par  les  chalets 
d'Erassette,  et  au  Buet  par  le  récent  l'cfuge  bâti  sur  la  crête  des  Frètes.  Nous 


78  I'.  I.I-:  lîlil  \.         llrihiirisdUiius  il(in\  lu  liunlf  ctillrc  ihi  (l'iljir. 

enli'uiis  bii'iilùt  dans  la  vasic  loi'ùl  de  saijiiis  i]iii  coinK,"  liail  ce  xcisaiil  jusqu'à 
I.8IX)  iiu'lirs  (l'allitudc.  Nous  li'ouvons  en  abondance  sui'  les  1jI(jcs  de  rochers 
au  bord  du  (  licmiii.  Kemcj-u  saxat'dia  Rchb.  et  Carnpunula  pusilla  liaenke. 
Au  bout  d'iuii'  lu'uii'  ilf  Hionlée,  nous  parvenons  à  un  groupe  de  granges, 
situées  sur  uu  rebord  gaziuuié  dominant  le  ravin  au  fond  duiiuel  l'on  apei'(;oi1 
II'  torrent  di's  Fonds.  .Niuis  ipiilluus  aloi's  ce  clieiiiiii,  pour  piriidrc  à  gauclie 
un  sentier  niontanl  dans  la  forêt  |)ar  de  nondjreux  lacets.  Inlerieuienient. 
nous  trouvons  de  beaux  représentants  de  la  Dore  lorestièi-e  :  Arcituiia  mu,s- 
cosa  L.  et  Aipleniurii  viridc  Iluds.  sur  les  rochei's  humides  et  moussus,  puis 
Lunaiia  rodivhui  L.  (en  fridts)  et  CephaUnitheid  rabra  Kicli.,  cette  dernière 
tiès  abondante.  Dans  les  clairières  abruptes,  nous  remarquons  Dhjllaiis 
tulea  \j.,  ainsi  ipie  Dmilarid  digildla  Lam.  (en  fruits),  l'hylciima  spicalum  L., 
l'fenuiUhes  purpurva  1;.,  l'avis  (luadiijoUa  L.  (en  fruits)  et  Luziihi  nivca  D.  G. 
Plus  haut,  toujdiiis  aux  abords  du  chemin  :  Vicia  silvalica  L.  (ce),  Pii'ola 
■seciinda  L.  et  Maididlu  iiiiini  biluUurn  D.  G.  Enfin,  avant  de  sortir  de  la  forêt, 
au  niveau  de  l'avanf-dernier  lacet,  nous  récoltei-ons,  sur  le  sol  humeux  foimé 
d'aiguilles  de  sapins  en  décomposition,  deux  parasites  :  Mnnolrupu  hypu- 
pitijx  \j.  et  le  i-are  EpiponiuiK  (niielini  Uich.  Sortis  de  la  foiêt.  nous  aperce- 
vons, dans  une  riante  clairière  alpestr-e,  à  1.449  nièties  d'altitude,  les  granges 
de  Grépinnes.  Une  petite  peide  gazonnée,  située  au  delà  des  gianges,  au  nord, 
va  nous  procurei'  abondamment  Sempervicum  lectorum  L.  et  Gentiana 
lutea  L.,  puis  Orcliit;  uslulata  L.  et  Digilalis  grandiflora  Alt.,  plus  rares. 

De  cet  endroit,  nous  jouissons  d'une  fort  belle  vue;  au-dessus  de  nous,  des 
sapins,  de  plus  eu  plus  espacés,  escaladent  l'arête  des  Frètes,  poui-  cesser 
de  croître  un  peu  plus  haut;  en  face  de  nous,  le  petit  vallon  désolé  menant 
aux  chalets  de  Salles,  et  la  belle  cascade  du  Houget,  dout  la  iiuiieui"  emplit 
toute  la  vallée. 

Si,  ayant  quitté  Sixt  de  bou  malin,  nous  voulons  allei  au  col  d'Anlerne  et, 
de  là,  à  Ghamoiii\  ou  aux  lloudies,  il  nous  faudra  contiiuier  le  même  chenun 
jusqu'aux  chalets  des  Fonds.  Ge  passage,  de  même  ipie  celui  du  col  de  Plate, 
se  recommande  surtout  aux  géologues,  en  raison  des  nombreux  fossiles  qui 
se  trouvent  dans  ces  formations  calcaires.  Si,  au  contraiie,  nous  devons 
revenir  à  Sixt,  il  sera  nécessaire  de  redescendre  pai-  le  même  chemin,  le 
couloir  d'éboulis  du  torrent  de  Nanl-Sec,  empêchant  de  descendre  directement 
sur  Salvagny  et  sur  Passy. 

Le  principal  mérite  de  cette  excursion  léside  dans  le  fait  qu'elle  pei'niet 
de  récolter  beaucoup  d'espèces  propres  aux  fiuèts  de  la  zone  subalpine. 

7°  Croix  de  Commune.  —  Pentes  du  Grenairon. 

Gette  excursion  est,  sans  contredit,  la  plus  riche.  Le  botaniste  quittant  Sixt 
pourra  la  faire  en  allant,  par  le  col  de  Tanneverge,  soit  à  Finhaut  (Valais), 
soit  à  Vallorcine.  En  ce  cas,  il  devra  partir  de  Sixt  avant  le  lever  du  soleil, 
de  manière  à  se  trouver  à  la  croix  de  Gommune  avant  neuf  heures,  pour 
pouvoir  y  herboriser  avec  fruit;  autrement  l'excursion  nécessite,  pour  être 
fructueuse,  une  journée  entière.  Le  passage  du  col  de  Tanneverge  ne  sera 
à  conseiller  au  botaniste  que  s'il  ne  craiid  ni  le  vertige  ni  la  fatigue,  la  des- 
cente du  col  étant  très  raide,  vertigineuse  paifois,  à  ti-avers  des  rochers  très 
inclinés.  Dans  ce  cas,  si  le  teijips  est  favorable,  il  faudra  treize  à  quatorze 
heures  jusiju'à  Finhaut.  Dans  tous  les  cas,  l'excursion  nejdevra  être  entreprise 
que  par  un  beau  temps  certain.  Les  orages  qui  se  forment  fréquemment  et 
inopinément  sur  la  chaîne  du  Mont-Blanc  se  dirigent  très  souvent  sur  le  massif 
du  Buet  et  du  Grenairon,  de  sorte  que  l'on  peut,  d'un  instant  à  l'autre,  et 
sans  s'y  attendre,  au-dessus  de  la  croix  de  Gommune,  sans  aucun  abri,  exposé 
aux  coups  de  foudre  fréquents  dans  la  montagne  à  cette  altitude,  aux  chutes 


p.  I,K  liRUiN.  -    llinbiinsdlxons  dans  la  hautr  tuilléo  du  (irljri'.  79 

de  i-()chers  (jui  paiaissent  permanentes  à  cet  ciididil,  el  surloiil  au  brouillard, 
liMiiK'l  vous  environne  soudiiin  et  vous  coniraini  à  une  inimnhiiité  prudente 
elcoiuplète.  Alors  que  le  ciel,  en  face,  parait  uiagniliiiue,  l'on  est  très  surpris, 
à  cet  endroit,  d'entendre  soudain  l'orage  que  l'on  n'avait  pu  deviner  derrière 
la  montagne  qui  en  cachait  la  vue.  Des  provisions  sont  indispensables  à  cette 
course,  la  majeure  partie  du  trajet  étant  absolument  désert. 

Le  première  partie  du  clienuii  nous  est  connue.  Nous  suivons  la  route  du 
Fer-à-dheval  jusqu'aux  Hrairels,  où  nous  traversons  le  Gillre,  pour  suivre, 
à  droite,  un  chemin  qui  entre  immédialemenl  dans  la  forêt,  api-ès  avoii'  franchi 
un  petit  torrent.  Ce  parcoui-s  ne  nous  procurera  guère  que  Ueum  rivale  !.. 
et  Sambucus  racemosa  L.  (en  fruits).  Après  une  demi-heure  de  montée, 
nous  atteignons  la  petite  claii-ière  où  se  trouvent  les  granges  de  Sairon 
(1.228  mèti-es),  et  où  VKpllDlùuni  spicalum  Lam.  est  abondant.  Rentrés  dans 
la  forêt,  poui'  grimper  par  de  nombreux  lacets  une  pente  herbeuse  et  brous- 
sailleuse fort  raide,  étroitement  bordée  par  deux  petits  torrents,  celui  de 
droite  dévalant  dans  une  tissure,  entre  des  roches  polies  très  inclinées,  et 
foi'manHa  cascade  du  Uard.  Parvenus  aux  granges  de  Commune,  après  avoir 
laissé  à  notre  droite  les  chalets,  du  même  nom,  nous  nous  y  reposons  un 
instant  de  cette  longue  montée. 

Nous  «avons  devant  nous  le  massif  du  Grenairon  (2.772  mètres)  dont  les 
falaises  verticales  et  polies,  réguhèrement  étagées  et  couvertes  de  neige  supé- 
rieurement, ont  un  aspect  très  pittoresque.  A  la  base  de  la  première  paroi 
s'étend  une  large  pente  d'éboulis,  parsemée  de  vastes  névés  à  dioile,  et 
couverte  à  gauche  de  gazons  coupés  de  gros  blocs  de  rochers  détachés  de 
la  paroi.  La  partie  gazonnee  est  limitée  à  droite  par  un  petit  torrent  issu  des 
névés,  et  à  gauche  par  une  crête  herbeuse  bordant  les  premiers  escarpements 
des  piécipices  du  Fer-à-Cheval,  et  sur  laquelle  nous  apercevons  la  croix  de 
Commune  (i.932  mètres).  C'est  l'espace,  tantôt  gazonné  et  rocailleux,  tantôt 
morainique,  compris  entre  la  crête  à  gauche,  la  première  paroi  du  Grenairon 
en  face  de  nous,  et  le  petit  torrent,  à  droite,  que  nous  allons  exploier,  en 
ayant  soin  de  remai-quer  le  toi'rcnt  le  plus  rapproché  du  Fer-à-Cheval,  foimant 
une  ligne  oblique  dirigée  du  S.-E.  au  N.-W. 

Au-dessus  des  granges,  nous  nous  dirigeons  obliquement  vers  le  petit 
torrent,  en  traversant  des  gazons  où  nous  voyons  en  abondance  les  beaux 
capitules  orangés  du  Senccio  Dorunicuni  L.  et  le  Cirsium  spinosissmum 
Scop.,  puis,  entre  les  blocs  de  rocheis  épars  sur  le  gazon  :  S(idjra(ju  Aizoon  L. 
et  bnjoidc6  L.,  puis  lAspidiam  loncitylis  Sn.  Sur  la  rive  droite  du  petit  torrent, 
dans  les  éboulis  presque  entièrement  dépourvus  de  végétation,  nous  trouve- 
rons Valeriana  moiilana  L.  et  Hutcliinsia  rolundifoiia  K.  Br.,  aux  feuilles  un 
peu  charnues  et  glauques,  et  aux  tleui's  d'un  lose  tendre.  Nous  éloignant  un 
instant  du  torrent,  nous  revenons  vers  la  cioix  de  Conmiune,  à  travers  des 
gazons  qui  vont  nous  procuier  Arenaria  gvandijli)ra  Jacq.,  Belltdiaairuin 
Mkhelii  Cuss.,' Cenlaurt-a  unii'lora  L.,  Crépis  aurea  Cass.,  et  les  Orchis  ylo- 
bosa  L.,  albida  Scop.  et  viridis  L.  Nous  revenons  ensuite,  pour  le  suivre,  au 
bord  du  petit  torrent,  maintenant  simple  ruisseau,  lequel  oblique  vers  la 
gauche.  Bientôt  nous  nous  trouvons  dans  un  long  couloir,  très  incliné,  dont 
le  fond  est  entièrement  occupé  par  la  neige,  et  que  nous  remontons.  Une 
charmante  llore  alpine,  tapissant  les  deux  talus  de  ce  couloir,  surtout  le  côté 
gauche,  exposé  au  soleil,  va  réjouir  nos  regards  :  Uenliana  venia  L.,  nivalin  L. 
et  acaulis  L.,  aux  Heurs  d'un  bleu  intense,  puis  les  délicates  corolles  de  la 
Snldanella  (dpina  L.,  perçant  pai'  endroits  sous  la  neige.  Sur  le  talus  gauche, 
formé  de  débris  rocheux  humides,  croissent  Viola  calcarata  L.  et  la  rare  l'in- 
(jaivuld  aipina  L.;  enfin  Rainincuhi.s  alpe^lris  L.,  qui,  à  partir  de  cette  alti- 
tude, anime  à  profusion  de  ses  belles  fleurs  blanches  les  pierrailles  dénudées, 


& 


& 


80  1'.  I.K  Itiu  ,\.   -  llcilKirisalinns  dans  la  hanlc  vallrc  du  (•iljic. 

au  voisinaire  dos  neiges  fondantes,  llevenant  délinilivenienl  sur  la  gauche, 
nous  Iravei'sons  d'abord  ^W^  débris  seiiisleux,  puis  des  gazons  roeaiiieux,  ce 
(|ui  nous  permet  de  récoitei'  encoi'e  (te  lionnes  ciioses,  telles  que  te  cliarinani 
Sili'iw  acanlis  L.,  aux  Meurs  d'un  rose  vif  [laraissanl  pi(iuées  sur  des  pelotes 
de  mousse,  puis  Achilhra  airala  L.  et  moschala  L.  et  l'haca  alpina  Wulf.  (1\.). 
Nous  gagnons  enlin  la  ci-uix  de  Commune,  située  sur  un  mamelon  dominant 
tout  le  cinpie  du  Fer-à-Cllieval.  De  là,  nous  allons  remonter  ta  crête  qui,  au- 
dessus  de  la  croix,  borde  les  pi-endères  pentes  du  précipice,  dont  le  paicours 
n'offre  d'ailleurs  aucun  dangei-;  cela  nous  piocurei"i  Astt'r  alpimis  L..  puis 
les  frondaisons  fructifères  du  Huibnrndiiim  cpmuin  I,.  it{.),  que  nous  aurons 
peut-être  ta  cliance  de  récolter  en  tteurs  plus  haut.  Sur  la  pente  tournée  vers 
te  Fer-à-Chevat,  nous  pourrons  recueillir  sans  difficultés  Erynguim  alpi- 
num  L.,  d'aillcuis  très  jieu  abondant. 

.Nous  parvenons  enliu  à  t'extiémité  de  ta  crête,  à  l'endroit  (2.2;i()  mètres) 
où  elle  rejoint  le  Grenairon,  pour  obliquer  ensuite  à  gauche.  Là,  nous  trou- 
vons un  vaste  champ  de  neige,  bordé  de  Kununculus  alpc:^lris  L.  (ce.)  et  à 
l'extrémité  duquel  nous  pourrons  sans  doute  apercevoir  Bulbocodium  ver- 
nam  L.,  récemment  découvert  et  encore  fleuri.  C'est  à  cet  endroit  que 
s'arrête  t'excuision,  si  nous  redescendons  à  Sixt.  Nous  avons  devant  nous 
la  muraille  verticale  et  |iolic  du  Grenairon,  dont  le  pied  est  couvert  itc  blocs 
de  rochers  qui  s'en  détaclienl  de  temps  à  autre;  à  gauche  ta  chaîne  frontière, 
avec  te  Cheval-Blanc  (2.8 1!)  mètres)  et  la  pointe  de  Finive,  réunissant  le  Buet 
au  Tanneverge,  puis  les  précipices  du  Fer-à-Cheval,  avec  leurs  cascades 
irisées  par  te  soleil,  el  le  col  de  Tanneverge,  en  partie  couvert  de  neige; 
derrière  nous  enlin  les  Avaudruz  el  le  groupe  neigeux  du  Mont-Buan  et  de  la 
Tour-Sallières. 

Si,  ne  craignant  ni  le  vertige,  ni  surtout  la  fatigui;  d'une  longue  course, 
et  ayant  devant  nous  cinq  ou  six  heures,  nous  voulons  gagner  le  col  de  Tan- 
neverge, il  nous  faudra  suivre  la  pente,  formée  d'éboulis  et  d'aspect  désolé, 
qui,  de  l'endroit  où  nous  sommes,  s'étend  régulièrement  el  en  arc  de  cercle 
au-dessus  de  ta  paroi  du  cirijue  ta  plus  élevée,  jusqu'aux  pâturages  de  Tanne- 
verge. Nous  longerons  la  base  des  petits  glaciers  du  Chcval-Blani'  cl  de  Finive, 
en  ayant  soin  de  ne  pas  nous  appi'ochei-  du  pi-écipi''e  que  nous  contournons. 
Du  col  (2.497  mètres),  limite  entre  ta  Haute-Savoie  et  la  Suisse  (Valais),  par 
une  descente  de  lochei's  extrêmement  raide,  vertigineuse  par  endroits,  nous 
tomberons  dans  le  petit  vallon  désolé  de  Barberine,  peuplé  à  cet  endroit  de 
tourbières  dans  lesquell(\s  croît  le  Scir])n^  alpinus  Schl.  Nous  descendrons 
le  vallon  jusqu'à  Emosson,  puis,  de  là,  nous  pourrons  ou  bien  continuer  ta 
descente  du  vallon  jusqu'à  Valtorcine,  ou  bien  aller  à  Finhaut  par  le  col  de  la 
Gueulaz  où  nous  tâcherons  d'arriver  avant  te  déclin  du  jour.  Au  sommet  du 
col  même  croissent  les  l'ares  Juiicux  Jacquini  L.  et  Eriophorutn  SchL'Uchzerii 
Hoppe,  puis  LniselPiiria  p)'nctimbe)is  Desf.,  abondante  au  sonunet  des  Six- 
Jeurs  (2.0."i6  môtresi.  mamelon  granitique  et  gazomié  dominant  le  col  au  sud, 
et  du  haut  duquel  la  vue  eudirasse  toute  la  chaîne  du  Moid-Blanc.  Du  col 
(l.!)27  mètres),  une  Iniirc  de  descente  nous  mènera  à  Fintiaut;  ou  mieux,  si 
nous  disposons  encore  d'une  heure  de  jour,  nous  descemtrons  directement 
à  Giétroz,  ce  (pii  nous  pernu'ttrail  de  r't''coller  l//(i.v//r/(v  ci'ispus  lientli.  dans 
des  éboutis  giaiiiliques  descendant  jusipi'au  bord  de  la  route,  à  gauclie  de 
l'hôtel  où  nous  pourrons  coucl;er. 

Si  au  contraire  nous  redescendons  à  Sixt,  nous  i-egagnerons  les  granges 
de  Commune.  Toutefois  nous  pourrons,  de  là,  suivre  un  itinéraire  beaucoup 
moins  fatigant  que  celui  de  l'aller,  en  suivant  le  chemin  se  maintenant  à  tlanc 
de  montagne  à  travers  tes  pâturages,  pa-r  les  chalets  de  Commune,  ceux  de 
la  Mouillette  et  des  Vognys,  enfin  le  hameau  de  Passy,  d'où  nous  descendrons 
tout  droit  à  Sixt. 


p.  Le  Brun.  —  Herborisalions  dans  la  haute  vallée  du  CAjJrc.  8l 

,\oT\.  —  Ces  récils  d'excursions,  résiillals  de  modestes  observations  re- 
cueillies (IniJiiil  d(Uix  mois,  son!  forei^nicnl  très  incomplets,  vu  !;i  grande 
richesse  de  Ici  lldie  de  la  i'éi;ion.  Il  restera  au  l)i)tanistê  de  nombreux  PiidroiLs 
à  explofrr,  tels  que  le  cirque  de  la  Ciuivrc,  entourant  les  clialots  dos  Fonds: 
le  lac  d'Anterne,  le  lac  de  Vogcalles,  le  vallon  menaid  aux  chalets  de 
Salles,  etc.  Il  ne  regrettera  pas  d'avoir  prolongé  des  recherches  qui  n'auront 
pas  manqué  déjà  d'être  pour  lui  pleines  de  pi-olit  et  d'agi'énient. 

Paris.  P.  Le  liiuiiN. 


,.fjp.. 


RECHERCHES  SUR  LES  COULEURS  OPTIQUES  &  PIOMENTAIRES 
CHEZ    LES    LÉPIDOPTÈRES 


On  .sait  que  les  couleui's  des  ailes  des  Papillons  sont  de  deux  sortes  :  les 
unes  sont  dues  à  un  pigment  qui  s'est  déposé,  à  la  fin  de  l'histogenèse,  dans  les 
écailles  en  voie  de  formation.  Les  autres  sont  optiques  et  dues  à  des  phéno- 
mènes de  diffracliiin,  compaiables  à  ceux  qui  donnent  naissance  aux  réseaux, 
en  o|jti(iue;  les  couleurs  opli(|ues  sont  bien  connues  des  entomologistes  et 
provieiuient  des  interférences  provoquées  par  la  construction  intime  ou  le 
relief  des  écailles.  C'est,  par  exemple,  dans  le  genre  Morpho  que  l'on  rencontre 
l'es  magniliques  couleurs  bleues,  irisées,  aux  reflets  métalliques;  les  coii- 
leui's  cliatnijinites,  chaiigo.aiiles,  si  répandues  chez  les  Papillons  tels  que  ceux 
du  genre  Limcnilis  proviennent  aussi  d'écaillés  optiques  dont  la  constitution 
a  pour  principal  effet  de  décomposer  les  radiations  lumineuses. 

Les  écailles  optiques  sont  généralement  vides  ou  remplies  de  gaz;  elles  sont 
ornées,  sur  toute  leur  surface,  d'une  quantité  de  stries  en  relief,  parallèles 
et  séparées  les  unes  des  autres  par  une  rainure;  la  disposition  en  relief  est 
rendue  appai-ente  par  le  fait  que,  au  microscope  et  à  la  lumière  directe,  chaque 
strie  provoque  une  ombre  portée  à  l'un  de  ses  côtés;  on  s'en  rend  compte  aussi 
par  la  méthode  des  coupes. 

Cependant  la  constr-uction  striée  de  l'écaillé  n'est  pas  suffisante  à  elle  seule 
pour  produire,  par  exemple,  le  bleu  métallique  des  Mnrphidœ  ou  le  violet 
cliainyani  des  l/nnfnitis,  et  il  est  nécessaii'e  que  d'aidres  écailles  contenant 
du  pigment  foncé  existent  au-dessous  des  optiques  pour  former  un  écran 
propre  à  mettre  en  valeur  les  irisations  de  la  surface. 

D'une  série  de  recherches  et  d'expériences  que  nous  avons  pratiquée.s, 
depuis  190fi,  sur  la  vai'iation  des  Papillons  (1),  il  résulte,  entre  autres,  que 
certains  phénomènes  d'optique,  dont  celui  de  décomposer  les  radiations 
lumineuses  est  le  plus  important,  jouent  un  grand  rôle  dans  les  modifications 
de  couleurs  et  dans  la  formation  du  niélanisme  et  de  l'albinisme  chez  les 
Lépidoptères.  Nous  ne  pouvons,  ici,  résumer  l'ensemble  des  résultats  de  ces 
recherches  et  nous  nous  liornerons  à  indiquer  ceux  de  ces  résultats  qui 
mettent  en  évidence  le  rôle  joué  dans  ce  domaine  par  ces  phénomènes  d'op- 
liiiue,  dont  (pielques-uiis  sont  peu  connus  d(^s  physiciens. 

Kn  premier  lieu,  nous  devons  constater  qu'il  n'existe  aucune  différence  de 
constitution  morphologique  entre  les  écailles  opticpies  et  les  écailles  pignien- 

(II  Arnold  Pictkt.  Beclierches  expérimeiilales  sur  les  inccanismes  du  mélanisvie  et  de 
l'iillyniisnie  niiez  les  Li'pidoptères.  Méni.  Soc.  Phys.  et  Ilisl.  nal.  Genève,  vol.  37,  ().  m  k  278, 
pi.  1  k  5,  1912.  —  Voir  aiissi  :  Recherches  e-rpériine niâtes  sur  l'origine  de  la  rouleur  bleue 
chez  les  Lcpidoplcres.  Arch.  3e.  phys.  et  nal.  Genève,  \\\  vol.  30,  p.  621-623,   1910. 


82  A.  PiCTET.  —  Les  couleurs  optiques  chez  les  Lépiduplères. 

laiii's.  l'AJiiiiinéf'S  an  iiiici-oscope,  les  deux  sortes  sont  pareilles  et  la 
iiH'lliiHlr  ili'S  coupes  iv\èle  que  les  pignieulaires  sont  ornées  de  stries  en 
ri'licf  s('iiil)lal)les  à  celles  des  opti(|ues.  Du  i-esie,  il  est  facile  de  se  rendre 
compte  ipic  celles  des  écailles  ipii  sont  peu  chargées  de  pignieid  et  «jni.  pai' 
conséquent,  sont  restées  un  peu  transpareides,  décomposent  parfaitement  les 
vibi-ations  de  la  lumière  dès  qu'on  les  a  détachées  de  l'aile  pour  les  examiner 
séparément  au  micioscope,  ;\  la  lumière  directe.  Seules  les  écailles  sur- 
chargées de  matière  colorante  à  tel  point  qu'elles  en  sont  rendues  opacjues, 
ne  jouissent  pas  de  ((-Ile  propriété.  Sans  entrer  dans  le  détail  de  nos  re- 
cherches, nous  concluons  que  le  jihânnniènr  de  décomposition  des  radiations 
Unninenses  est  lié  à  la  quantité  de  pigment  qui  colore  les  écailles  et  que  ce 
lihéiiomène  croît  dlntenxité  vn  raison  inverse  de  la  quantité  de  pigment. 

Le  pigmeni  constitue  dduc  la  seule  différence  qui  existe  entre  les  écailles 
opli(pies  e|  les  pignieidaires.  Poni-  se  l'endre  compte  du  rôle  (|u'il  joue  dans 
la  coidralion  des  Papilleiis,  ilcunvienl  par  consi^-quent  de  débarrasser  de  leur 
matière  colorante  les  ailes  de  quelques-uns  de  ces  insectes  I.a  chose  est  facile; 
de  tous  les  procédés  que  nous  avons  employés,  celui  qui  consiste  à  plonger 
les  ailes  dans  un  bain  de  potasse  caustique  à  chaud  est  le  meilleur.  De  cette 
façon  on  arrive  à  extraire  assez  facilement  le  pigment  des  écailles  et  à  rendre 
les  ailes  plus  ou  moins  transparentes  suivant  la  dnn^e  de  l'action  de  la  potasse 
et  suivant  la  nature  du  pigment.  Et  nous  voyons,  de  cette  façon,  que  les  cou- 
leurs claires  sont  formées  par  des  écailles  qui  covtierwent  moins  de  pigment 
que  les  couleurs  foncées  et  non  pas  toujours  un  pigment  phi.t  clair. 

T. es  ailes,  une  fois  qu'elles  ont  été  décolorées  par  ce  procédé,  sont  lavées 
h  l'eau,  puis  à  l'alcool  et  nous  les  étalons  sur  nn  porte-objet  où  elles  ne  tardent 
pas  ri  sécher.  La  transparence  qu'elles  ont  acquise  facilite  l'examen  micros- 
copique et  celui-ci  nous  montre  que  la  forme  des  écailles  et  leur  position  sur 
l'aile  les  unes  par  rapport  aux  autres  n'ont  pas  été  modifiées:  il  en  est  de 
même  des  stries  qui  sont  restées  intactes  et  n'ont  été  ni  déformées,  ni  altérées. 
Or,  si  l'on  examine  les  ailes  ainsi  décolorées,  par  transparence,  h  la  lumière 
du  jour  ou  à  la  lumière  artificielle,  en  ayant  soin  de  les  incliner  légèrement, 
la  première  chose  que  l'on  remarque  c'est  qu'elles  décomposent  toutes  acti- 
vement les  radiations  lumineuses:  et  c'est  précisément  les  parties  qui  sont 
devenues  si  transparentes  qu'elles  peuvent  rivaliser,  sous  ce  rapport,  avec 
du  veri'e.  nui  donnent  lieu  an  phénomène  optique  avec  le  plus  d'intensité, 
tandis  (pie  les  parties  qui  ont  conservé  du  pigment  jouissent  moins  de  cette 
propriété.  Ici  encore,  de  même  que  sur  les  ailes  intactes  ou  lorsqu'il  s'agit 
d'écaillés  isolées,  c'est  le  pigment  des  Papillons  qui  empêche  la  décompo- 
sition de  la  lumière. 

La  quantité  de  matière  colorante  répartie  dans  les  (^cailles  varie  infiniment 
d'un  individu  h  l'autre  d'une  même  espèce.  C'est  du  reste,  ainsi  que  nous 
l'avons  démontré,  la  quantité  de  pigment,  plutôt  que  la  qualité  de  celui-ci, 
qui  joue  le  principal  rôle  dans  les  modifications  de  couleur  qui  se  présentent 
sur  les  ailes  des' Papillons,  tant  h  l'état  naturel  que  pour  ceux  modifiés  expé- 
rimentalement. Souvent,  la  matière  colorante  peut  faire  défaut  h  quelques 
écailles  de  certaines  parties  de  l'aile  et  ces  écailles,  ainsi  que  nous  l'avons 
vu.  en  décomposant  les  vibrations  de  la  lumière,  parsèment  ces  parties  d'une 
infinité  d'éléments  brillants,  irisés,  aux  refiets  métalliques  bleutés,  qui  allient 
leur  couleur  à  celle  des  écailles  voisines  dont  la  teneur  en  pigment  n'a  pas 
été  modifiée  et  cela  suffit  pour  changer  la  couleur  des  dessins.  C'est  aussi  à 
une  combinaison  entre  écailles  pigmentaires  et  optiques  qu'est  due  la  couleur 
verdâtre  qui  orne  le  dessous  des  ailes  inférieures  dWnthocharis  cardamines  et 
de  beaucoup  d'espèces  du  genre  Pieris.  Or,  pour  constituer  ces  dessins,  il  ne 
se  trouve  aucune  écaille  verte,  mais  seulement  des  blanches,  des  jaunes  et  des 


A.  I'k.I'KT.  —  l.i:^  coiilciirx  npli(iiii's  chez  les  Ij'jyiiloptèi'cs.  83 

nuivf.s.  Si  iKiiis  (>xiiniiii(ins  ces  dernières  au  niirroscope,  nous  voyons  que, 
liirii  (iii'i'laiil  |ii!];iiiPntiV's.  elles  présentent,  par  suite  d'un  pliénnmf'ne  pliy- 
sii|U('  iiii'icux,  des  rrjh'ts  Ideus  très  marqués.  I.c  hieu  ainsi  judduil  et  le  jaune 
ini-tuent  la.  iduleur  mmIc:  les  (''cailles  blanches,  suivant  leiu'  minilire,  acccn- 
luent  (Ml  amoindrissent  la  teinte  veidàtre.  Il  en  est  de  même  de  certaines 
femelles  de  l'icris  Imissica'  dunl  le  dessous  des  ailes  inférieures  est  feiidi' 
de  vert. 

iVos  recliercfies  nidlcnt  en  évidence  un  ijcand  uiniilifc  d(>  cas  (|iu'  iiMinticid 
que  la  cduleur  de  certaines  parties  des  ailes  ou  d'ailes  enti(''res  de  plusieurs 
l'apillons  est  |U"oduile  pai'  l'assemblage  d'écaillés  de  couleurs  différentes  de 
ce  qu'elles  paraissent  réellement.  Nous  ne  nous  ai-nMerons  pas  à  décrire  ces 
mécanismes  dont  chacun  pourra  .se  représenter  l'origine  d'après  ce  qui  vient 
d'être  dit:  nous  nous  bornerons  à  citer  l'exemple  des  ocelles  de  Vanessa  io. 

Les  ocelles  des  ailes  supérieures  de  cette  espèce  simt  maculés  de  bleu,  de 
noir,  de  violet,  de  rouge  et  de  blanc.  Ils  ne  comportent  que  des  écailles 
.janne.s,  des  noires,  des  rouges  et  des  blanches  ;  il  ne  .se  trouve  aucune 
écaille  bleue  et  pas  davantage  de  violette.  Les  blanches  contiennent  un  pigment 
qui  est  bien  réellement  blanc  et  sont  très  répandues.  Dans  les  régions  blanches 
de  l'ocelle  elles  sont  amassées  en  un  amas  compact,  chevauchant  les  unes  sur 
les  autres.  Ce  sont  elles  encore  qui  concourent  à  la  formation  des  régions 
bleues  et  des  régions  violettes.  Dans  le  premier  cas,  elles  sont  placées  au- 
dpffsn.t  (l't^cniUet  noires:  ce  dispositif  a  pour  résultat  de  mettre  en  valeur  le 
phénomène  de  décomposition  des  radiations  lumineuses  que  présentent  les 
écailles  blanches,  celles-ci  étant  peu  pigmentées.  Dans  le  second  cas,  les 
écailles  blanches  sont  placées  aii-cln.<t.<in.<;  d'écaillps  roiiqps  et  la  couleur  bleue 
émanant  du  phénomène  optique  s'associe  au  ronge  des  écailles  sous-jacentes 
pour  produire  la  couleur  violette. 

Dans  beaucoup  d'aberrations  de  Vanessa.  in  produites  par  l'influence  de  la 
température,  les  ocelles  deviennent  verfs.  C'est  par  le  fait  que  les  écailles 
blanches  h  reflefs  bleus  sont  placées  aji-drs.^ns  des  ficaillrs  javnps  qu'est  due 
la  production  de  la  couleur  verte. 

Ces  expériences  montrent  le  rôle  que  jouent,  dans  ces  phénomènes  de  colo- 
rations optiques.  les  écailles  sous-jacentes  foncées  pour  mettre  en  valeur  les 
irisations  des  écailles  de  la  surface;  sans  la  présence  de  cet  écran  la  décom- 
position des  radiations  lumineuses  ne  serait  pas  aussi  accentuée.  La  petite 
expérience  suivante,  sous  ce  rapport,  est  très  instructive. 

Nous  décolorons  la  face  supérieure  d'nn  Rhopalocère  richement  coloré. 
Vanessa  io  par  exemple,  en  faisant  stirnager  celui-ci  à  l'envers  à  la  surface 
d'un  bain  froid  de  potasse  caustique  ou  d'ammoniaque;  la  face  inférieure  n'est 
donc  pas  atteinte  par  le  liquide  et  reste  intacte,  tandis  que  seule  la  face  supé- 
rieure se  décolore,  les  écailles  qui  la  tapissent  devenant  transparentes  par 
perte  de  leur  pigment.  Une  fois  l'individu  sorti  du  bain  et  séché,  la  face  supé- 
rieure se  montre  bleue,  légèrement  rosaire,  avec  brillants  reflets  métalliques 
dans  le  genre  de  certains  Morphidpp.  Or,  les  écailles  du  dessus  ayant  été 
débarrassées  de  leur  pigment  n'ont  pas  de  couleur;  celles  que  l'on  remarque 
sont  le  résultat  du  phénomène  optique  mis  en  valeur  par  In  face  supérieure, 
foncée  et  opaque,  fonctionnant  comme  écran. 

La  couleur  bleue  des  mâles  de  Lycœnides,  par  contre,  est  bien  réellement 
due  h  un  pigment  bleu;  chez  certaines  espèces  appartenant  à  cette  famille, 
le  phénomène  de  décompo,sition  des  radiations  lumineuses  joue  aussi  un  rôle 
dans  leur  coloration. 

Arnold  Pictet, 

r»""  es  sciences,  Privat-docent 
à  l'Université  de  Genève. 


J.  AzAM.  —  E.irurfiiim  (iii  val  d'Eijno  il*ijiénées-Onent.j. 

EXCURSION  AU  VAL  D'EYNE  (Pyrénées-Orientales) 
(ORTHOPTÈRES) 


Le  village  d'Eyiie  esl  silué  prcsfiue  sur  lo  cul  (|ui  permet  de  pénétrer  de 
France  dans  la  Cerdagne,  non  loin  de  Mont-Loiiis.  A  côté  du  village  coule 
un  ravin  qui  descend  du  val  d'Eyne  et  se  jette  dans  le  Sègre.  Au-dessus  de 
ce  ravin  s'étendent  des  prés  en  pente  douce,  bordés  ilc  haies  el  arrosés  par 
les  canaux  qui  desrendent  du  val.  Çà  et  là,  au  liord  des  clieniins,  se  trouvent 
iiuelipies  teri'ains  incultes.  Ces  prés  et  ces  teriains  sont  à  une  altitude  de 
1,600  à  1,700  mètres. 

En  sortant  des  prés  on  pénètre  dans  le  val  d'Eyne  proprement  dit.  Il  est 
formé  par  deux  contrefoi-ts  des  Pyrénées.  Le  fond  de  la  vallée  se  resserre 
rapidement  entre  des  pentes  abruptes  et  rocheuses,  d'où  se  détachent  des 
blocs  qui  roulent  en  s'effi-itant  et  viennent  recouvrir  les  bords  du  ravin.  De  ci, 
de  là,  on  voit  quelques  arbres  rabougris;  une  herbe  courte  et  seiTée  pousse 
enti'c  les  pierres  et  les  rochers.  La  vallée  commence  à  1,700  mètres  d'altitude 
cl  va  en  s'élevant  jusqu'à  la  frontière  espagnole,  sonmiet  des  Pyrénées  où 
elle  atteint  ime  altitude  bien  supérieure. 

On  y  rencontre  les  Orthoptères  suivants  : 

1°  Chrlirhira  dilataia  Lafresnaye,  1830.  —  En  nombre  sous  les  pierres  de 
2,000  mètres  d'altitude  et  au-dessus. 

2°  Ectohia  Lappnnicn  Linné,  1743.  —  Sur  les  arbustes  au  commencement 
de  la  vallée. 

3°  Stennhnihrus  lineatus  Panzer.  1706.  —  Dans  les  prés,  ne  pénètre  pas 
dans  la  vallée. 

4°  Stenobothrus  nigromaculatus  Herrich-Schaffer,  1850.  —  Dans  les  prés 
cl  dans  la  vallée  jusqu'à  2,200  mètres  d'altitude.  C'est  le  nifiriniiaculalns  type 
que  l'on  rencontre  dans  cette  région;  il  ressemble  absolument  comme  taille  et 
comme  coloration  à  ceux  provenant  de  Lardy  et  du  mont  Lozère. 

5°  Stenobotlirus  lOmocestusj  hœmorrhoklaUs  Charpentier,  182.3.  —  Dans 
les  prés  et  dans  la  vallée,  remonte  jusqu'à  2. 100  mètres  d'altitude. 

6°  Stenobolhiiis  lOmoceslus)  nLJipes  Zetterstedt. —  Dans  les  pi-és  seulement. 

7°  Stenobothrus  (Omoceslus)  viriduhis  Linné,  17.38.  —  Dans  les  prés  et  dans 
la  vallée  jusqu'à  2, 100  mètres  d'altitude. 

8°  Stenobothrus  (Omocestus)  Brôlemuimi  Azam.  1906.  —  Cette  espèce  avait 
été  placée  à  tort,  lors  de  sa  description,  dans  le  sous-genre  Stenobothrus, 
tandis  qu'elle  devrait  prendre  place  entre  le  ViiidulusLmné  et  VAntigaï  Bolivar, 
dans  le  sous-genre  Omocestus.  Les  valvules  de  son  oviscapte  sont  plus  longues 
que  celles  du  Viridulus;  les  bords  latéraux  des  valvules  possèdent  une  forte 
échancrure  en  forme  d'escalier,  rarement  aigué,  mais  jamais  reeourliée  dans 
le  sens  de  la  pointe  apicale  des  valvules. 

On  le  trouve  dans  la  vallée  à  partir  de  1,830  mètres  d'altitude. 

9°  Stenobothrus  (Stauroderus)  morio  Chai'pentier,  1823.  —  En  grand 
nombre  dans  les  prés  et  dans  la  vallée,  de  1,600  à  2,100  mètres  d'altitude. 

10°  Stenobothrus  fStuuroderus)  nprirarlus  Linné,  1758.  —  Avec  le  pré- 
cédent. 


.T.  \z\M.  -    Excursion  an  val  d'Eyne  (Pyrcnéps-Orii'nt.).  85 


1 1"  Sli-iiiihiilln-iis  i:^l(tiiro(l('rnsi  liiinhn'  (',li;ir|H'iilii'i-.  I.S2").  Dniis  les  prés 
souleineiit. 

•12°  Slçnobuihni.'i  (('horlipinifi)  jHiniUelit.s  ZcUcrsU'il.  IS2I.  -  Dans  les  [)i-és 
et  clans  la  vallée  jusqu'à  2,000  mètres  d'altitude. 

13°  Gomphoccrus  sihiricii>^  Linné.  ITOd.  -  Kn  nonilne  dans  les  prés  et 
dans  toute  la  vallée.  On  rencontre  des  exemplaires  chez  lesquels  les  élytres 
courts  atteignent  à  peine  l'apex  de  l'abdomen  chez  les  mâles,  tandis  qu'ils 
laissent  voir  les  trois  derniers  anneaux  (h;  l'abdomen  chez  les  femelles.  On 
rencoidre  aussi  des  exemplaires  ayant  le  dessus  du  corps  carmin  (tête,  pi-o- 
nolum  et  fémurs  postérieurs). 

ir  CdiiiplKircni.s  rnaculalus  Tliinilirig,  IcSl.'i.  Avec  le  in-r'rédciil,  mais 
lie  iiiniil(-  pas  aussi  haut  dans  la  \allée,  i-es|e  entre  I.C.dll  el  2.(IOt(  iiièlirs 
d'alliluile. 

15"  (hiiiiplini crus  hrcripciinis  Brisoiil,  IS'iS.  Oiiaiid  on  a  pi'iiélii'  dans 
la  vallée  depuis  quelque  temps  el  que  l'on  arrive  vers  t.S.'iO  mèlies  d'alliliide, 
on  conunence  à  rencontrer  quelques  exemplaires  de  ce  superbe  oitlmptère. 
Leur  nombre  va  en  augmentant  plus  on  s'élève.  On  le  trouve  en  compagnie 
du  Sien.  Brolcmanni.  Les  femelles  de  ces  deux  espèces  se  ressemblent  beau- 
coup [lar  leur  forme,  leur  taille  et  leur  coloration.  On  arrive  à  les  distinguer 
facilement  en  l'emai-quant  que  les  élytres  du  Brolcmanni  se  superposent  sui- 
te dos.  tandis  que  ceux  du  bmnpnvds  sont  latéraux  et  par  couséqiienl  .séparés 
sur  le  dos. 

Iti"  \rriipli'ra  fu.sra  Patins,  1773.  Dans  les  prés  el  au  ciiiiiiiM'iiccmi'nl 
de  la  vallée,  de  1,600  à  1,800  inélres  d'altitude. 

17°  Pfiophus  sti'iduliis  Linné,  1761.  —  Dans  les  prés  et  au  commencement 
de  la  vallée,  de  1,600  à  1.800  mètres  d'altitude. 

18°  ŒdipoiJa  cœrulcsrms  iJnné,  1761.  —  Avec  le  précédent. 

19°  Ephippigera  Cuni  Bolivar,  1877,  var.  jugicola  Bolivar,  1896.  —  ].'Eph. 
Clin}  Bolivar  se  rencontre  au  pied  du  Canigou,  près  de  Veraet-les-Bains,  ainsi 
qu'au  bord  de  la  route  allant  d'Axat  à  Mont-Louis,  principalement  aux  bains 
de  Carcanières.  La  variété  .luijirnla  Bolivar  existe  seule  sur  les  haies  qui 
bordent  les  prés  d'Eyne.  Cette  variété  diffère  du  type  par  sa  taille  bien  plus 
petite,  par  sa  couleur  en  général  brun  vert  ou  brun  rouge,  par  ses  élytres 
bordés  de  brun,  ses  fémurs  antérieurs  plus  courts  que  le  pronotum  et  le? 
cerques  des  mâles  plus  aigus. 

20°  Antacius  Impanicus  Bolivar,  1884  —  Commun  sur  les  haies  qui  bordent 
les  prés  et  dans  la  vallée,  sur  les  rochers  bien  exposés  au  soleil,  de  1.600  à 
2,300  mètres  d'altitude. 

21°  Locusta  canians  Fuessly,  1773.  —  Pans  les  haies  qui  bordent  les  prés. 

22°  Platiideis  gri.sea  Fabricius,  1793.  —  Dans  les  prés  et  dans  la  vallée, 
de  1,600  à' 2,000  mètres  d'altitude. 

23°  Decticus  verrucivonis  Linné,  1761.  —  Dans  les  prés  au-dessus  du 
village. 

Draguignan.  Joseph  Azam, 

Corivspdridaiil  du  Ministère  de  l'Instructinii  publii|iu'. 


86  l'aiil  I'ktitci.kHC.        Ilnlliniiirii  siiprncur  de  TrcsiUi'ij. 

NOTE  SUR  LE  BATHONIEN  SUPÉRIEUR  (Bradfordien) 
De  Tresilley.  canton  de  Rioz  (Haute=Saône) 

(Suite) 


N"  28.  —  EuDESi.v  Fi.AiiELLUM  Defrancc. 
Synonymie. 

1828.    Tcrebratulu  jtaljfllinn   KcIVinirc.         Dirlidiiiiairc  di's  sciences  luilu- 

iillcs,  ,ii-|iclr  Térébratule.  p.   160. 
IS:;0.  —  —         (rorb.  —  l'io-li-nmc   vol.    I.    p.   3lfi.    n"  3ri'i, 

tMagc  hathonicii. 
IS.'il.  —  —         Davidson.  —  Muiiogr.  of  Britisli  oui.  and  iicisic 

liiacliiopoda,  vol.  I,   pari.   I,.  p.  02,   n"  60, 

pi.  XII,  Og.  19-21. 
188i.   Eudrsia  iFUibcUothyris]  llabelbtm  E.-E.  Desl.  —  Eludes  critiques  sur 

des  Hiachiopodes  nouveaux  ou  peu  connus, 

vol.  I.  p.  178. 
Cui'ieuse  espèce,   de  petile  taille,   aplatie,   disposée  en  évenlail  (d'où  la 
désignalion  de  palmetta  donnée  à  cette  Térébratule  par  E.-E.  Deslongchamps, 
en  1837,  el,  par  Dronn.  en  1840).  Elle  est  couverte  de  9  à  12  plis  épais, 
noueux  :  le  crochet  est  proéminent,  le  foranien  très  large,  etc. 

Commune  dans  l'Ouest  de  la  France  (où  je  l'ai  r-cncontrée  avec  Kudesia 
cardium,  Dictyotlmri^-  roarclaia,  etc.),  elle  est  rare  dans  l'Est. 
Un  seul  exemplaire,  en  bon  état  de  conservation.  Coll.  P. 

N°  29.  —  ZEiM-i:niA  Dir.oiw  Sowerby. 
Synonymie. 

181.3.   Terebraiula  digona  Sow.  —  Min.  Concli.,  vol.  1,  p.  217,  tab.  XCVl. 

1850.  —  —      d'Orb.  —  Pi-odionie.  vol.  1,  p.  ;il5,  n°  3."iO,  étage 

bathonien. 

1851.  —  —      Davidson.  —  Monogr.  of  British  ool.  and  liasic 

Bra(diiopoda.  vol.  1.  pari.  III.  p.  38,  n"  33,  pi.  V. 

11g.  lS-2'i. 
1862.  —  —       E.-E.  Desl.  —  Pal.  française,  terrain  jurassique. 

p.  430.  n"  80,  pi.  121-123  (flg.  1-7). 
1871.  —  —      Quenstedt.    —   Brachiopoden,    p.    331,    tab.    46, 

flg.  62-64. 
1884.   Zeillerui  digotia  E.-E.  Desl.  —  Etudes  critiques  sur  des  Brachiopodes 

nouveaux  ou  peu  connus,  p.  190. 
Espèce  bien  connue,  liés  reconnaissable  à  sa  forme  allongée,  triangulaiie, 
un  peu  amincie  vers  les  crochets,  etc.,  el  aussi  très  caractéristique  des  couches 
h  Eudesia  cardium  du  Bailhonien  supérieur. 

On  la  trouve  en  grande  quantité  en  Normandie,  mais  elle  n'esl  pas  com- 
mune dans  noire  département.  J'en  ai  recoimu  deux  ou  trois  échantillons 
seulement  à  Tresilley.  Coll.  B.  el  P. 

N"  30.  —  Zeiij.ERIA  Obovata  Sowerby. 
Synonymie. 

I8I.T.   Terebrnhda  obovala  Sow.  —Min.  Conch.,  vol.  I,  p.  228,  pi.  CI,  fig.  .^. 
18.51.  —  —      Davidson.  —  Monogr.  of  British  ool.  and  liasic 

Brachiopoda,  vol.   I.   pari.   III.   p.  39,  n"  34. 

pi.  V,  lig.  14-17. 
1856.  —  —      Oppel.  —  Die  Juraf.,  p.  495,  n"  87. 


Paul  PETrn;r,ERC.        Hathoniev  supérieur  de  ïrcsilley.  87 


183!).    Tcrchraliilii  'W'ahlhi-iriiiaj  nlidiuihi  \].  E.  Dosl.  -    .Xolfs  siii-  Ir  terniiii 

ciilldvii'ii.  p.  :t:i,  pi.  IV.  liff.  •"). 
I8t)2.    TiTchniliild  iZrUlnia)  ohnviitd  E.-E.  Ocsi.  —  Pal.   IVancaisc.   Icii-iiiii 

jurass.,  [).  Ml,  n"  83.  pi.  I2:i-I2t;. 

Cociiiillc  globuleuse,  plu,s  longue  que  large,  plus  reullée  (jue  la  ZelUcria 
dignna  h  l.iquelle  elle  ressemble  beaucoup,  etc. 

Très  commune  aulrefois  (et  typique)  flans  les  fossés  du  petit  fort  de  Champ- 
Forgeron,  près  de  la  gare  de  liesani'on  (occupés  aujourd'hui  par  des  hàti- 
menls  militaires),  paraîl  i-are  dans  noire  gisement.  Un  ou  deux  exemplaires 
à  M.  Bertrand. 

N°  .31.  —  TEREBRATI'I.A   lNTEItMEI)l\   SowcriiV. 
Synonymie. 

1813.    Trrrhratnla  inliTinedia  .'^o\\ .  -  ^  .Min.  Conch.,   Mil.  T.  p.   'i8,  tab.  XV,. 

ng.  8. 
IS.SO.  —  —  d'Orb.  —  Prodiome,   vol.  I,   p.  316,   n°  3.5.5, 

étage  bathonien. 
18.") I .  —  —  Davidson.  —  Monogi-.  of  liiilisli  ool.  and  liasic 

Brachiopoda,  vol.  I.  part.  III,  p.  52,  n"  49, 

pi.  XI,  fig.  1-5. 
1882.   Tri('hiiit\ihi  iiilcrmcdifi  Haas  et  Pefi'i.  —  Pie  Bi-achiopoden  der  .lura- 

formation  von   Elsass-l.olhringen.    p.   260, 

taf.  XI,  fig.  7  à  8.  fl,  13-14,  17  et  taf.  XII, 

fig.  3. 
1902.  —  —  P.  Petitclerc.  —  Faunule  du  Vésulien  (Bath. 

inf.)  de  la  côte  d'Andelarre,  p.  16,  n°  49. 
Forme  bien  connue,  assez  aplatie,  plus  longue  que  large,  peu  plissée,  avec 
un  large  foramen,   etc.  ;  échantillons  souvent  écrasés  ou  déformés.  M.  le 
D''  A.  Girardot  l'a  recueillie  à  Port-sur-Saône.  M.  Parisot  à  Belfort,  M.  Kilian  à 
Monfbéliard  et  M.  L.  Rollier  à  Besançon. 

N°  32.  — ■  RHYNCHONEr.LA  rioNciNNA  Sowerbv. 
Synonymie. 

1815.    Tpirhrahila  cnncirmn  Sow.— Min.  Conch..  vol.  I,  p.  192,  tab.  LXXXIII, 

fig.  6. 
1847.   niit/iKlnnirUa  ciiiiriinni  d'Orb.  —  Prodrome,   vol.  I.   p.  315,   n"  3'i3, 

étage  bathonien. 

1851.  —  —        Davidson.  — Monogr.  of  Brifish  ool.  and  liasic 

Brachiopoda,  vof.  III,  p.  88.  n°  82.  pi.  XVII. 

fig.  6-12. 
1879.  —  —        Szajnocha.   —  Die  Brachiopoden-Fauna  der 

Ool.  V.  Balin  b.  Krakau,  p.  29,  n°  32,  taf. 

VI.  fig.  10-13. 
Cette  Rhynchonelle,  un  peu  globuleuse,  épaisse,  etc.,  et  non  moins  connue 
que  l'espèce  précédente,  lemplit  de  ses  débris  certaines  falaises  de  l'Ouest 
de  la  France  (Luc,  Langrune,  etc.). 

On  en  trouve  de  très  bons  échantillons  à  Bavilliers.  près  de  BelforI:  ceux 
de  Tresilley  sont  moins  typiques,  mais  assez  communs.  Coll.  B.  et  P. 

N°  33.  —  Rhynchonefj.a  Obsoleta  Sowerby. 
Synonymie. 

1815.   Terebratula  obsoleta  Sow.— Min.  Conch.,  vol.  T,  p.  192,  lab.  LXXXIII, 

fig.  7. 

1852.  Rhynchn)}plln  ohsnlcln  Davidson.  —  Monogr.  of  Briti.sh  ool.  and  liasic 

Brachiopoda,  part.  III,  p.  90,  n"  84.  pi.  XVII. 
fig.  1-5. 


88  Paul  Petitci-ERC.  -  ^  Hulhoiiicn  siipcrieiii'  de  Tfpsillni. 

\HH2.    Hhiinchniii'llfi  nlisiilcln  ll,-i;is  l'I  l'rlii.         Hic  lii;icl)in|Hi(lrii  ilri'  .IiumI'. 

V.     l';isilSS,     l,n|ll|-illl,'(  11,      p.     :^|.'),      lui'.      \'ll. 

lig.  8-tl. 
lîlOO.  —  —       CossMKiiin.  —  Nule  11  sui'  les  M(illus(|iiis  du 

Matii.    de   Snint-Gaiillier,    p.    82,    pi.    Mil, 
iig.  20. 

Iri'égulièronieul  uvale,  gibbeuse,  plii.s  huigue  que  large  à  l'étal  jeuni',  avec 
le  foraineu  petit,  etc.,  acquieil  souvent  une  as.se/,  grande  taille  là  Bradford, 
eu  .Vngleterre). 

Noti'C  gisemenl  nV,-;t  pas  riche  eu  lihyiiclnnii'lles  de  ce  ly[)e;  c'est  à  peine 
si  j'ai  pu  en  ircunnaitre  dmix  ou  ti'dis  (|ui  avaiml  (Mé  alli-ihuces  à  R.  cunchinti. 

N"  3i.  —  Riivn(:ii((\i;m,\  \\iii\\8  Schldlliciin. 

Synonymie. 
1820.    Tcrrlirnliihi  ninans  Schkitli.      -  Die  l'ctridaclenkinide,  p.  2(17. 
1830.  —  —       Koeniei'.    -    Die  \ersleinerungen  des  iNorddcul^ 

sclicn  Oolithen-Gebirges,  p.  38,  tab.  II,  tig.  12. 
1852.   Hliijni-lioucJla  vorimis  Davidson.  —  Monogr.  of  British  col.  and  liasic 

l5i-acliiop{Kla,  part.  III,  p.  83,  n°  77,  pi.  XVII. 

fig.  15-16. 
187'.).  —  —       Szajnocha.  —  Die  Brachiopoden-tauna  iler  Ool. 

V.   Balin  bci  Krakau,   p.  28,   n"  31,    laf.   \  I. 

fig.  5-9. 
1882.  —  —       Haas  et  Pétri.  —  Die  Brachiopodeu  i\rv  ,lni-al. 

V.  Elsass-Lothringen,  p.  229.  taf.  VI  (Oberei- 

Doggerl  fig.   11-13. 

Petite  espèce,  de  forme  variable,  diuil  on  trouvera  une  bonne  (lesrri|ilion 
dans  Davidson  et  d'excellentes  figures  dans  le  mémoire  de  MM.  Haas  et  Petii. 
Elle  est  assez  rai'C  à  Tresilley  :  trois  exemplaires.  Coll.  B.  et  P. 

Bryozoaires. 

N°  35.  —  Di\sToi'oi{\  \  F.itrtrc.osv  M. -Edwards. 

Synonymie. 
1839.  Diasto'pnra  vervucusa  M. -Edwards.  —  .\nuales  des  sciences  naturelles, 

p.  37,  pi.  14,  lig.  2. 
1845.  —  —        Michelin.  —  Iconographie  zoophytolog.,  p.  242, 

pi.  50,  lig.  14. 
1850.  —  —        d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  317,  n°  375,  étage 

bathonien. 

Très  petite  espèce,  formée  de  la  réunion  de  tubes  minuscules,  à  ouvertures 
redressées,  groupés  circulairement  ;  adhère  sur  un  fragment  de  plaquette 
calcaire.  Très  rare,  une  seule  colonie.  Coll.  P. 

Echinodernes. 

N''  30.  —  AcROSALENU  Spinosa  Agassiz. 
Synonymie. 

1840     Acrosnlenia  sjiinD.^d  Agass.     -  Description  des  Echinodermes  fossiles 

de  la  Suisse,  part.  11.  p.  39.  tab.  XVIIl,  lig.  1-5. 

1850.  —  —      d'drii.  —  Pi'odrome,  \n|.  I,  p.  329.  n^  417,  étage 

bathonien. 


Paul  Petitclerc.  —  Halhonien  supérieur  de  Tresilley.  89 

187!>.    Acrosali'iiid  spinosd  (inlliNiii.        l'.il.  IVaiir;iisr,  Ici-i-aiii  juiass.,  t.  X, 

T"  pari..   Kchiiiidc.^  irs;iili('is,   ji.  :{."il.   n"  2:{(), 

pi.  2:\H  cl  2:)!t,  lii,'.  1-3.'" 
I!)()2.  —  —       P.  Pclilrleir.  -^  Faunule  du  Vésulicn  (nalh.  iiil.) 

(le  la  cùlc  (r\ii(lclai-r'<',  p.  20,  ii"  (iO. 
P.MIK.  —  Laiiilicii    ri    ïiiii'i\.  rir\i>iiiii    (les    Kcliiiiiili'S 

jui'assi(|U('s  (Ir  la  llaulc-Maiiic,  p.  l'i. 

Cet  Kchiiiide  passe  du  Bajoiicii  au  liallniiiiiii  cl  esl.  de  petite  taille;  ou  le 
reconnaît  à  sa  forme  subpentagonalc,  rcnllcc.  à  peu  près  plane  en  dessous 
et  suhlicmisphérique  en  dessus,  etc.  (Cotteau). 

Très  frtMpient  à  Luc  (Calvados),  etc.,  et  assez  commun  à  lîclldil,  dans  le 
Hallionien,  il  paraît  plus  rare  à  Ti'csilley.  M.  Jules  Lambert,  mon  syiupalhiquc 
et  très  dévoué  confrère  a  néanmoins  reconnu  sa  présence  dans  le  petit  envoi 
d'Echinides  (|ue  je  lui  avais  communiqué  au  mois  de  mai  dernier. 

N"  37.  --   Aciiosu.i'.MV  Wii.ToM  Wrigld. 

Synonymie. 

18.r)2.   Arrosaleiiia  Willoui  Wi'iglil.    -  Aniials  and  Magiizine  ut  Matural  His- 

lory,  séiic  II.  I.  I\,  p.  83,  pi.  3,  fig.  4. 
l8o6.  —  —      Wrigld.  —  .Moudgi-.  ut  the  British  fossil  Lcluno- 

dciinata   from    Ihc   ool.    formations,    \ul.    Il, 
|i.  24(1,  pi.  XVI,  llg.  3. 
i;)ll).  —  —       Landicrl   et  Tliiéry.  —  Essai   de  nomi'nclalure 

raisoimép  des  Echinides,  fasc.  III,  p.  174. 

Comme  MM.  Lambert  el  Tliici\  n'uni  pas  réuni  .1.  \\'ilt(Ji}i  Wright  à  .4.  La- 
marcl.i  Desniuulins,  que  d'Orbigny  considérait  comme  synonymes  (l'ai,  franc.. 
t«MTain  jurass.,  t.  X,  .part.  I,  p.  377),  je  me  suis  borné,  pour  cette  i-aison 
majeure,  à  n'indiquei',  dans  In  synonymie  d'A.WUsoni,  que  les  ouvrages  de 
Wrighl,  laissanl  de  côté  ceux  de  Uesmoulins,  d'Agassiz,  Desor,  Bronn,  Piclet 
el  Cotteau,  où  il  était  plus  directement  ipieslinn  d'  1.  Lumarcki  (l'espèce  de 
Desmoulins). 

Deux  seuls  sujets,  au  dire  de  M.  Lamlii  li.  peuvent  èlie  considérés  conmie 
appai'tenant  bien  au  type  de  Wrighl,  encuie  sunt-ils  d'une  conservation 
médiocre  et  un  peu  empâtés  dans  la  gangue.  C(dl.  1'. 

N°  38.  '—  PLEraociiiM'.is  liMnuMc.v  CuUean. 

Synonymie. 

1866.   Chiuris   ballwnica  Collcau  lin   Dclhus  el   Kœcldin-Schlundjerger).  - 

Descripliun    géulogique    el    minéralogiquc    du 
Uaut-Bliin,  p.  314  el  335. 
1875.       —  —        Cotteau.  —  Pal.  franc.,  teirain  jurass.,  t.  X,  pail.  I, 

Echinides  réguliers,  p.  62,   n°  149,  pi.  157. 
1908.  Plegiocidaris  bathoniai  Lambert  et  Thiéry.  —  Bevision  des  Echinides 

jurassiques  de  la  Haute-Marne,  p.  5. 

Les  radioles  du  l'.  ballmnicd  (le  lest  fait  défaut)  sont  allongés,  grêles,  cylin- 
driijues  et  couverts  de  pelils  gi-anulcs  un  peu  épineux,  disposés  en  lignes 
longiludinales,  etc. 

Très  conunun  dans  les  marnes.  Col.  B.  et  P. 

îs°  39.  —  Hemicidaris  Llciensis  d'Orbigny. 
Synonymie. 

1847.   Hemicidaris  luciensis  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  -320,  n"  422,  étage 

bathonien. 


'.Kl 


Paul  Petitclkrc.    -  lialhotàt'n  supérieur  de  TrcsiUey. 


JSoii.   Ilemic'hlinis  liic.ioi.^i.',  Wiighl.        Moiiogr.  on  llir  liiilisli  fossil  Eclii- 

ii(i(lrnii;il;i   of   tlic  oiililic   lnriiiiilidns.    vol.    I, 

p.  78,  pi.  III,  fig.  6. 
1857.  —  —      Cotleau  et  Triger.  —  Echiniilc'^  du  (iépiiiirmi'iii 

lie  la  Sai-lhe.  p.  26,  pi.  M,  lig.   l-;{. 
ififStl.  —  Cottoaii.         l'ai,   fiam-..    Ici  i-.    iiirassiq..    L   X, 

parlic  II.   Krliiniilr-  [■(■«iiilicis.  p.  \(\.  n"  271, 

1)1.  271-272. 
I!t08.  —  -       Lambert  el  Thiéry.  —  Revision  des  Echinides 

jniassiqwcs  do  la  Hanle-Marnc  ji.  12. 

Espèce  de  loite  (aille,  liéinispliéi-ique,  rcnllée,  plus  large  que  liaule,  ar- 
rondie sur  les  bords,  presque  plane  en  dessous,  etc.  ;  ainsi  s'exprime  Gotteau 
en  lixanl  les  premiers  tei'mes  de  la  diagnose  d'il,  lucicn.^s.  —  Pour  la  des- 
cription comphMe,  se  reporter  à  la  Paléontologie  française  (loc.  cit.). 

Le  type  d'il,  luc'iemis  ])i-(}vient  de  Luc-sui-iMer,  mais  l'espèce  a  été  ren- 
conti'ée  dans  quantité  d'autres  gisements  bathoniens,  notamment  à  Langrune, 
Saint-.\ubin,  Uanville  (Calvados);  à  Selongey  (Gôte-d'Or):  à  Domfront  (Sarthe); 
à  Champ-Foigeron  (Doub.s)  coll.  E.  Caillet,  etc.  (1).  A  Tresilley,  on  peut 
récoller  de  nombreux  ladioles,  mais  le  test  est  assez  rare.  Coll.  B.  et  P. 

-N"  40.  --  IIOLECTYPUS  Uepressus  Lesii.e. 
Synonymie. 

I77(S.   Efhnillcx  iU'ijrcs^ax  Leske.  -    Additamenla  ad  Kleinii  dispos.  Echinod., 

p.  164,  pi.  XL,  fig.  .>6. 
l(S'i7.   Uoleclijpiis  deiiressus  Agassiz  et  Desor.  —  Catalogue  raisonné  des 

Echinodermes,  p.  87. 
is;i().  d'Orb.  ~  Prodrome,   vol.   I,    p.   311»,   n"  408, 

étage  balhonien. 
1836.  —  Wright.  —  Monogr.  ni  llie  Britisli  fossil  Echi- 

nodermata,  vol.  II,  p.  260,  pi.  18,  lig.  1. 
1 87 1  .  —  —        Desor  et  P.  de  Loriol.  —  Ecliinologie  helvétique, 

p.  258,  pi.  34,  lig.  3-4. 
I87.'{.  —  —        Gotteau.  —  Pal.  franc.,   terr.  jurass.,   I.   I\, 

Echinides  irréguliers,  p.  412,  n"  !t8,  pi.  103, 

fig.  5-7. 
i!t02.  —  —        P.  Petitclerc.  —  Faunule  du  Vésulien  de  la 

rôle  d'.\n(lelarre,  p.  122.  n°  59. 
1008.  —  —        Lamberl  el  Tliiéry.  —  Révision  des  Echinides 

jurassiques  de  la  Haute-Marne,   p.  26. 

Pres(|ue  tons  les  auteurs  ont  cité,  décrit  ou  ligure  cette  espèce  :  elle  a  pour 
habitat  le  lialliunien  el  aussi  le  Gallovien:  on  la  trouve  dans  toutes  les  col- 
lections (2). 

Un  seul  exemplaire  ligure  dans  la  coll.  di'  M.  Bertrand  :  il  est  d'assez 
petite  taille. 

Vesoul.  P.  Petitclerc. 

lA  suivre). 

(1)  .M.  Emmanuel  Caillel,  de  notre  ville,  pendani  un  stage  militaii-e  à  Besançon,  en  1912, 
a  pu  recueillir,  tluns  ri-niplaeemciil  du  petit  lortin  de  Chanip-Korgeron,  do  très  beau.v 
spécimens  d'Acrosalenia  Marioni  ijjtt.,  en  compagnie  des  //.  lucieiisis  d'Orb.  el  //.  langru- 
nensis  Coll.  —  Je  profite  de  l'occa.'^inn  pour  remercier  sincèrement  cet  ami  de  la  .science  d'avoir 
eu  la  gracieuselé  de  m'offrir  une  partie  de  ses  récoltas. 

f?)  A  Bavilliers  et  à  l'ancien  étang  de  la  Maîche  (sur  le  territoire  de  Belfort),  Parisot,  et, 
après  lui,  le  colonel  Julien  et  le  président  Jourdain,  en  ont  recueilli  de  nombi'eux  et  beaux 
spécimens,  aujourd'hui  bien  dispersés. 


A'uft'A'  spéciales  cl  locales.  Ul 


NOTES    SPECIALES  ET  LOCALES 


Deux  variétés  nouvelles  du  Lygxus  iamiliaris  Fabr.  (Héniiptère).  —  Je  donne 
ei-dessoiis  la  (l(^s(!l■ipl  ion  ilc  deux  variétés  d'un  HcMniptère  très  conuuun,  variétés 
({110  j'ai  ti'ouvées  à  Aciiércs  (forêt  df  Saint  Gcriuain),  prés  Paris. 

Il  y  a  dcUii  la  coUoction  l'uton,  au  Muséum  do  Paris,  un  auti-e  exemplaire  de 
ma  var.  flaciiKi,  que  j'avais  jadis  envoyé  au  D''  Puton. 

LyijŒUs  fa-inUiuris  Fabr.,  v.  uuntiitiaca,  n.  var.  —  Tout  ee  qui  est  rougo  chez  le 
type  est  de  couleur  orange  dans  cette  variété.  —  2  exemplaires,   ma  coll. 

Li/yœus  finiiili/iiix  Fabr.,  v.  fiiirina,  n.  var.  —  Tout  ce  qui  est  rouge  chez  le  type 
est  jaune  citron  dans  œtte  variété.  —  1  exemplaire,  ma  coll.  ;  1  exemplaire,  coll. 
Puton  (au  Muséum  de  Paris). 

Nota.  —  J'ai  l'intention  d'ofl'rir  les  types  des  deux  variétés  ci-dessus  au  Muséum 
de  Paris,  afin  qu'ils  y  soient  conservés  et  j'y  .joindrai  deux  exemplaires  immatures 
du  type  (à  dessins  rouges  déjà  très  apparents),  comme  preuve  que  les  var.  uiiran- 
tiuca  et  fiai' i  lia  ne  sont  pas  do  simples  L.  fa  mil  taris  type  immatures,  couune  le 
croyait  à  tort  le  D'  Puton. 

Paul  Thieery-Mieq. 


La  Ségestrie  perfide  et  sa  morsure.  —  Il  est  entendu  (jue  la  morsure  de  nos 
araignées  n'est  pas  mortelle,  mais  on  s'accorde  généralement  à  reconnaître  qu'elle 
est  aissez  douloureuse  quand  elle  provient  de  Stgestria  fiorciitinn,  autrement  dit  de 
la  Sti/entrie  perfide.  D'après  quelques  auteurs  la  blessure  de  cette  dernière  espèce 
serait  tellement  bénigne  qu'au  bout  «  d'une  demi-heure  »  il  n'en  reste  plua  que  le 
souvenir. 

Or,  il  se  trouve  qu'une  personne  de  la  Brosse-d'Héricy  (Soine-ot-Marne)  n'en  juge 
pas  de  même,  attendu  que,  mordue  le  28  mars,  elle  se  trouve  aujourd'hui  encore, 
8  avril,  assez  défigurée  par  suite  d'une  tuméfaction  qui  a  envalii  tout  un  côté  de 
la  face. 

L'araignée,  après  avoir  payé  de  sa  vie  son  impertimmce,  a  été  reconnue  à  sa 
tailK'  qui  atû'int  facilement  deux  centimètres,  à  ses  six  yi'ux  noctutt'iies  et  surtout 
à  ses  fortes  chélicères  d'un  vert  métallique  si  remarquable.  C'était  un  exemplaire  Q. 

Le  monstre  s'était  attaqué  à  un  morceau  de  choix  sans  doute  :  à  la  connnissure 
externe  de  la  paupière  droite,  y  avait  implanté  ses  pattes-mâchoires  et  du  même 
coup  inoculé  son  venin.  D'où  douleur  vive,  puis  lancinante,  fièvre  consécutive  de 
deux  heures  au  moins,  enflure  intéressant  toute  la  joue  droite  et  la  plus  grande 
partie  du  nez  ;  quant  à  l'œil  il  était  hermétiquement  clos  comme  à  la  suite  d'une 
piqûre  d'abeille.  Au  bout  de  cinq  jours,  il  s'est  foirmé  à  l'endroit  de  la  morsure  ce 
qu'on  appelle  ici  un  »  galon  »,  qui  est  tombé  depuis;  mais  la  joue  garde  toujours 
la  rougeur  caractéristique  de  l'ecchymose  et  reste  doulouireuse  au  moindre  contact  : 
il  semble  de  plus  que  de  temps  à  autre  une  mouche  se  promène  sur  la  pommette  et 
un  geste  s'ébauche  pour  éloigner  cette  importune  imaginaire.  Tel  est,  en  résumé, 
lel  récit  de  la  victime  de  cette  agression  nocturne  et  des  constatations  faites  sur  place. 

Une  rechercli<-  dans  li:s  auteurs  s'imposait  et  voici  cm  qu'on  trouve  sous  la  signa- 
ture du  D""  Paul  Gaubert,  dans  Le  Nattiraiiste  : 

«  Dugès  a  examiné  la  morsure  faite  sur  son  bras  par  des  Epeires,  des  Sèyestriex 
et  des  Dysdères  érythri(|ues.  Une  Séi/estrie  perfide  (grosse  Araignée  de«  caves)  lui 
fit  deux  petit-es  plaies  rouges,  à  peine  saignantes,  un  peu  ecchymosées  au  pourtour 
et  comparables  à  celles  que  produirait  une  forte  épingle.  Dans  le  moment  de  la 
morsure,  la  sensation  fut  assez  vive  pour  mériter  le  nom  de  douleur  et  se  prolonger 
pendant  cinq  ou  six  minutes  encore,  mais  avec  moins  de  force.  Une  élévation  blan- 
châtre entoura  presque  sur-le-champ  les  deux  piqûres  et  le  pourtour  dans  une 
étendue  d'un  pf>uce  de  rayon  ou  à  peu  près,  se  colora  d'une  rougeur  érysipélateuse 
accompagnée  d'un  très  léger  gonflement.  Au  bout  d'une  demi-heure  tout  avait  dis- 
paru, sauf  la  trace  des  piqûres  qui  persista  quelques  jours  comme  aurait  fait  toute 
autre  petite  blessure  »  (in  Hiittoirr  natiirilU'  populaire,  par  Dugès). 

Tout  cela  est  fort  beau  et  très  véridiquie,  mais  on  peut  se  permettre  quelques  points 
d'interrogation. 

D'abord  est-il  bien  certain  que  la  Ségestrie  utilisée  par  Dugès  dans  son  expérience 
soit  bien  la  Ser/estri/i  pirfif/a  Walck  qu'on  appelle  maintenant  .S',  floreiitiiia  !  La 
petite  parenthèse  (grosse  Araignée  des  caves)  qui  a  soin  de  préciser  sur  le  texte 


9"2  Noies  spéciales  et  locales. 

emprunté  par  le  D''  Gaubert  ce  qu'il  entend  par  S.  perfide,  fait  hésiter  sur  l'identité 
de  l'espèce,  car  la  grosse  Araignée  des  caves  semble  plutôt  être  Seç/estria  sexoculata, 
appelée  également  «  Araignée  des  caves  »  en  Allemagne  :  «  Kellerspinne  »  et 
Il  Sec/isauffe  ». 

Dans  ce  cius  lexpériencc  n'aurait  pas  la  valeur  qu'on  pourrait  lui  supposer  : 
S.  acroriilatti  ost  de  moitié  plus  petite  que  S.  florrntiiia  (pf  rfii/a). 

De  plus  :  1°  Tout  autres  doivent  être  les  suites  d'une  morsure  au  bras  et  d'une 
moi-su're  à  la  paupière  ;  le  tissu  épidennique  a  une  eertaine  différence  d'épaisseur, 
avouons-le. 

2°  Le  venin  inoculé  à  volonté  par  le  propriétaire  des  chélicères  doit  être  autrement 
abondant  que  celui  inoculé  d<'  force  par  suite  d'une  intervention  étrangère  :  le  venin 
de  la  vipère  elle  même  a  moins  d'effet  après  une  morsure  à  ftiii.c. 

3"  Par  suite  de  la  provocation  due  à  un  mouvement  réflexe  des  paupières  lors  de 
la  rencontre  des  cils,  l'Araignée  n'a-t-elle  pas  cru  se  trouver  à  portée  d'une  proie, 
comme  lorsqu'elle  habite  dans  son  tube  de  toile  ? 

Autant  de  questions  dont  il  faudrait  tenir  compte  pour  une  juste  appréciation  sur 
l'action  du  venin  de  cette  Araignée.  Mais  il  semble  que  les  faits  parlent  mieux  que 
des  expériences  qui  ne  se  font  pas  dans  les  mêmes  conditions  ni  dans  le  même 
milieu.  De  même  qu'il  y  a  des  personnes  qui  sont  immuniiséas  contre  les  effets  de 
la  piqûre  des  abeilles  et  des  guêpes,  il  peut  s'en  trouver  dont  le  tempérament 
s'accommode  plus  facilement  de  la  piqûre  des  Araignées. 

Puisque  l'occasion  se  piésente,  signalons  : 

Lucas.  —  Quelques  remarques  sur  la  manière  de  vivre  de  Segestria  florent/n/i 
(Anii.  Soc.  Eut.  Fi:,  1860,  p.  309). 

Gaubert  (S.).  —  Appareil  venimeux  des  Araignées  et  action  de  leur  venin  (/.< 
Natiiiri/iste,  1893,  p.  23-24).  —  Cat.  mens.  1165  (article  utilibé  plus  haut). 

Pour  le  venin  d'autres  espèces  on  peut  encore  con.sulter   : 

Bordas  (L.).  —  Recherches  sur  les  glandes  venimeuses  du  Latrodtctus  IZ-r/uttatus 
ou  Malmii/iiatliL  {Ass.  fr.  Congr.  Ajaccio,  1901,  p.  615-618).  —  Nouv.   Cat.  564. 

André  (Emile).  —  Sur  la  piqûre  des  Chélifères  (Zuol.  Anz.,  1908,  p.  289-290).  — 
Nouv.  Cat.  7199. 

Phisalix  (M"").  —  Effets  physiologiques  du  venin  de  la  Mygale  de  Corse  {Bull. 
Mus.  H.  .T.,  1912,  p.   134-138),  il"  10G83  (Nouv.  Cat.). 

J.  G. 


Sur  les  mœurs  du  Dolerus  tremulus  Klg.  —  Le  15  mai  1912,  je  trouvai  des 
fausses  chenilles  de  ce  tenthrède  sur  des  tiges  de  Jirnciis  coiig/oiiirmtu.^  L.  croissant 
sur  les  bords  d'un  cours  d'eau  des  environs  de  Montpellier. 

Ces  larves,  de  grande  taille,  étaient  munies  de  11  paires  de  pattes.  ïllles  avaient 
la  têt^"  jaune,  marqué*  de  quelques  points  noirs;  le  corps  vert  foncé  bordé  d'une 
ligne  noire  sur  cliacun  des  côtés. 

Je  les  mis  en  observation  et  notai  au  fua'  et  à  mesure  les  transformations  qu'elles 
subissaient.  Le  27  mai,  tontes  les  larves  ont  pénétré  dans  le  sable  que  j'avais  eu  le 
.soin  de  mettre  à  leur  disposition. 

Curieux  de  savoir  dans  quel  état  elles  allaient  passer  l'hiver,  j'en  déterrai  une. 
Elle  était  dépourvue  de  cocon  ainsi  que  l'a  constaté  Snellen  van  Vollenhoven  pour 
Dnlerms  hemainde^  Schrk.  et  pelotonnée  dans  une  petite  loge  qu'elle  s'était  creusée 
dans  le  sable  à  une  dizaine  de  centimètres  de  profondeur. 

Le  28  février  1913  je  déterre  mes  Dolérides.  Sur  huit  larves,  deux  seulement  sont 
encore  vivantes  sous  forme  de   nymphes  entièrement   rouges. 

Pendant  la  deuxième  quinzaine  de  mars,  les  adultes  apparaissent  après  avoir 
déchiré  leur  fourreau  nymphal  au  niveau  du  pronotum.  A  la  même  époque  j'en 
ai  pris  un  certain  nombre  sur  les  joncs  même  o\\  j'avais  trouvé  les  larves. 

En  résumé,  ce  qui  me  paraît  intéressant  dans  tout  cela,  c'est  le  fait  que  le  Dolerus 
tremulus  Klg.  vit  à  l'état  larvaire  sur  le  Juunis  coiigloiiieratus  L.  Le  même  fait 
a  déjà  été  signalé  chez  d'autres  Dolérides,  mais  n'avait  pas  encore  été  observé,  que 
je  sache,  pour  l'espèce  en  question. 

Montpellier.  Aug.  Lichtenstein. 

Le  Directeur  Gérant, 

'  A.   DOLLFUS. 


luip.  OùenbûT,  Uetiuea— l'aria  (  1199-13 1. 


ANNEES    PRECEDENTES 


DE      LA 


FEUILLE  DES  JEDNES  NATURALISTES 


I-^-    SÉRIE    DECENNALE 
Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  35 

L'année 3  Ir. 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  40 

II'    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  S5 

L'année 3  tr. 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  50 

III'    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1890  à  1900  : 

Le  numéro O  f r.  40 

L'année 4  tr. 

Table  des  Matières  de  la  Série 1  fr.  50 

IV'  SÉRIE  DÉCENNALE 
Annnée  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année - 6  fr. 

V    SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro ._ O  f  r.  50 

L'année 6  fr. 

Quelques  numéros  des  2",  3^  4'  et  o'  séries  ne  peuvent  plus  être  vendus 
séparément.  —  Pous  éviter  l'encombrement,  nous  avons  dû  réduire  le  tirage 
et  nos  réserves  pour  la  .5°  série  sont  peu  importantes. 


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Chenu  :  ENCYCLOPÉDIE    D'HISTOIRE    NATURELLE 

22  volumes  et  8  volumes  de  tables,  brochés,  état  de  neuf. 


SOMMAIRE   DU    N"   509 


P.  Le  Brun   :   Herborisations  dniis  la  liaute  valleo  du   (iil'fre,  aux  oiivi|-iiiis  de  Sixl.   près 

Saniooiis  lil a ule-Savoie)  (fin). 
Arnold  Pictet  :  Recherches  sur  les  couleurs  opUqutîS  el.  piginentaires  clio/,  les  I,6pidoplères. 
Joseph  Azam  :  Exciu'sion  au  val  d'Eyiie  (Pyrénées-Orientales)  (Orthoptèies). 
Paul  Petitclerc  :  Note  sur  le  RaUionien  supéi-ieur  (Bradtordien)  de  Trcsilluy,  caulon  de  Rioz 

(llaule  Saône)  [suiti'). 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Deux  variétés  nauvelles  du  Lygxus  lamiiiavis  Kalir.  (Hémiptères)  (l'aul  TuiEnnv-Mii-.oi. 

La  Ségesti'ie  perlide  el  sa  juorsure  (J.  G.). 

Sur  les  mœurs  du  DnleriiK  /)rmid»/«  l\tf;,  (Auj,'.  i.iruTKNSTFix). 
Echanges. 


BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Albert  Hugues,  Saint-Geniès-de-Malgoires,  Gard,  oiïre  ScorpiorLS  roassâtres, 
Scorpio  orcitcniiis  viya,nts  ou  en  alcool,  insectes  de  sa  région,  Chiroptères  vi- 
vants, etc.;  demande  livres,  brochures  de  zoologie  et  préhistoire  française. 

M.  P.  Sirguey,  28,  rue  James-Cane,  à  Tours,  oiïre  un  certain  nombre  de  coléoptères 
exotiquevs,  tailles  petites  et  moyennes,  non  déterminés,  mais  avec  étiquettes  de 
provenance,  qu'il  échangerait  au  taux  moyen  de  quatre  unités  la  pièce,  contre 
coléoptères  d'£urope,  de  préférence  Carabus,  Lamellicornes  et  Longicornes. 

M.  h.  Couloii,  au  Musée  d'Elbeui,  désire  Larves,  Chenilles,  Insectes  parfaits  du 
chêne,  avec  leurs  dégâts  et  aussi  des  Insectes  myrmécophiles.  Enverra  listes.  — 
Il  propose  des  animaux  marins.  —  Peut  échanger  :  Fauvel,  Fnune  GnJlo-Rh.,  t.  I; 
Flore  Gilet  et  Magne;  Locard  :  Variations  mulacoloijiquesf. 

M.  Courjault,  Saint-Sauvant  (Charente-Inférieure),  offre  de  faire  recueillir  échan- 
tillons d'histoire  naturelle  do  Guyane.  Désirerait  faire  déterminer  Silex  taillés. 
Fossiles  miocènes  du  Paren  et  d'autres  gisements  des  Landes,  du  Bordelais,  de 
Tourainc  Latitude  de  puiser  dans  les  doubles.  Offre  Roches  et  Minéraux  contre 
échantillons  analogues. 

M.  Perrier  de  La  Bathie,  Ingénieur  agricole,  Ugine  (Savoie),  demande  des  exem- 
plaires .vivants  de  :  Atenchns  sacer,  s'-nii])uiirtotiis;  Scarites  [/iyas;  Calosoma  syco- 
phanta  ;  Copris  hispana  ;  Oryctes  ;  Vantharis  vesicatoria  —  Bacillus  gallicus  ; 
Emiuisa;  Matitia  —  Myrmclcon  (larves  de  grosses  espèces  méridionales)  —  œufs 
AWitai-us  Atlas  et  autres  Séricigènes  —  Scorpions,  grands  Scolopendres  et  Iules 
méridionaux  —  Araignées  :  Mygale  pionnière  {Cteniza  Sauvuçjei);  Argyroncta 
aquatica;  Lycosa  tarentula;  Latrodectus  malmignaiha. 

M.  iGeret,  76,  faubourg  Saint-Denis,  Paris,  dernande  des  Aranieïdes  (Araignées 
proprement  dites)  d'Europe  bien  déterminées  et  en  alcool,  offre  en  échange  des 
Coquilles  vivantes  rares  (terrestres  ou  marines). 


OUVRAGES  OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10   .M.VliS   AU   9   .SVIIII,    1913 


De  la  part  de  :  MM.  Prof.  L.  CoUot  (9  br.)  ;  Cornetz  (1  br.)  ;  Dewitz  (3  br.)  ; 
D'"  Guébhard  (4  br. )  ;  Janet  (1  vol.,  1  br.)  ;  Lavauden  (1  br.)  ;  Lecointre  (1  br.)  ; 
D'  Planchon  (3  br.). 

Total  :  1  volume,  23  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


V  Série,  43'  Année        —        N«  510  jervv.     O 
' ^^. 


LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


-?•   -5*   -9* 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16') 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1"^  janvier 

(au  lieu  du  !«'  novembre) 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


u 


1913 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


AixoEGE  (A. -P.)-  —  Essai  de  géographie  botanique  des  hauteurs  de  l'Haufcie 
et  de  leurs  dépendances,  in-8°,  39  p.  avec  fig.  et  planches  (Diplôme  d'études).  — 
Lille,  imp.  Le  Bigot. 

AuBERT  (E).  —  Eléments  d'histoire  naturelle  à  l'usage  des  candidats  à  l'Institut 
Agronomique,  in-8°,  xv-1069  p.  et  2017  fig.  —  Paris,  E.  André  fils.  —  8  fr. 

Chakbonnet  (Germain)  et  E.  Dalleinne.  —  L'arrondissement  de  Saint-Yrieix. 
Etude  géographique,  etc.,  in-8°,  567  p.  avec  carte.  —  Paris,  Charles  Lavauzelle.  — 
10  fr.  ■ 

CouPiN  (H.),  et  G.  Perrin.  —  Précis  d'histoire  naturelle,  in-S».  731  p.  avec 
figures.  —  Paris,  Nathan. 

DÉCHELETTE  (Joseph).  —  Manuel  d'Archéologie  préhistorique,  celtique  et  gallo- 
romaine,  t.  II,  Archéologie  celtique  ou  protohistorique  (2°  partie  :  Premier  âge 
du  fer  ou  Epoque  de  Hallstadt),  in-8°,  viii,  p.  513  à  910,  avec  172  fig.,  3  planches 
et  1  carte.  —  Paris,  Picard. 

GcriNiEE  (Ph.).  —  Atlas  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  sous-arbrisseaux 
croissant  spontanément  ou  naturalisés  en  France  et  dans  les  régions  limitrophes 
(avec  900  pages  de  texte  et  280  planches),  série  4  (5  fascicules),  in-18.  —  Paris, 
Lhomme. 

Jannin  (Louis).  —  Les  Mycoderma,  leur  rôle  en  pathologie  (thèse),  in-8°,  278  p. 
avec  planches  et  fig.  —  Nancy,  imp.  Albert  Barbier. 

Masclet  (A.).  —  Histoire  naturelle  cynégétique  de  France  et  des  pays  limi- 
trophes :  Gibier  et  sauvagine.  Animaux  auxiliaires  de  la  chasse.  Ennemis  du 
gibier.  Distribution  géographique.  Origine.  Evolution  paléontologique  et  histo- 
rique, etc.,  100  planches  d'après  nature,  cartes,  photographies,  etc.,  série  I, 
in-8°,  XL-32  p.  —  Nancy,  Berger-Levrault;  Paris,   Lhomme. 

Pawlowski  (Auguste).  —  Le  sous-sol  de  la  France  (fer,  houille,  schistes,  pétrole, 
sel,  plomb,  zinc,  étain,  argent,  or,  bausite,  phosphates,  kaolin,  ardoises),  in-16, 
Xiii-136  p.  —  Nancy  et  Paris,  Berger-Levrault.  —  2  fr. 

Perrier  (Edmond).  —  La  terre  avant  l'histoire,  in-18,  294  p.  —  Paris,  Jules 
Tallandier.  —  3  fr.  50. 

RouviLLE  (Etienne  de).  ^  Technique  microscopique,  d'après  Bôhm  et  Oppel, 
5"  édit.  augmentée,  in-8°,  728  p.  et  17  figures.  —  Paris,  Vigot  frères. 


1er  Juin  1913  —  V'  Série,  43'=  Année  —  N°  510 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


NOTE  SUR  LE  BATHONIEN  SUPÉRIEUR  (Bradfordien) 
De  Tresilley,  canton  de  Rioz  (Haute=Saône) 

{Fin) 


N°  41.  ApI0CRI^"us  P.vRKiNSONi  (Schlotheim)  Bronn. 

Synonymie. 

1820.  Encriniies  mespUifonnis  Sehlolh.  —  Die  Petiefactenkunde,  p.  332. 
1837.   Apiocrinites  Parkinsonii  Bronn.  —  Lethea  geogn.,   p.  2,   pi.  XVIII, 

fig.  i:i. 
1839.  Apiocrinus  Parkinsoni  d'Orb.  —  Histoire  naturelle  des  Crinoïdes,  p.  23, 

pi.  IV,  fig.  ll-lfi;  pi.  V,  fig.  1  à  8. 
18.j7.  —  —        Pictet.  —  Traité  de  Paléontologie,  2'"  édition, 

t.  IV,  p.  339,  Atlas,  pi.  Cil,  fig.  8-9. 
1882.  —  —        P.  de  Loriol.  —  Pal.  franc.,  t.  XI,  partie  l,  terr. 

jiirass.,  Crinoïdes,  p.  227,  pi.  27,  28,  30,  31. 

Les  échantillons  assez  nombreux  et  bien  conservés,  qui  font  partie  de  ma 
collection,  m'ont  permis  de  reconnaître  (dans  les  matériaux  de  M.  Bertrand) 
un  article  basai  de  ce  beau  Crinoïde,  si  longuement  décrit  et  si  parfaitement 
figuré  dans  la  Paléontologie  française. 

De  nouvelles  rechercties  feront  probablement  découvrir  d'autres  articles 
plus  importants,  peut-être  même  des  fragments  de  tiges  ou  de  calices,  qui 
viendront  corroborer  ma  manière  de  voir  et  rendre  ma  détermination  plus 
certaine. 

N"  42.  —  ExTRACRiNUS  Dargniesi  Terquem  et  Jourdy. 

Synonymie. 

1871.  Pentacrinus  Dargniesi  Terquem  et  Jourdy.  —  Monogr.   de  l'étage 

batlionien  de   la  Moselle,    p.    146,    pi.   X\', 
fig.  1  à  7. 

1878.  Pentacrinus  (Extracrinusj  Dargniesi  P.  de  Loriol.  —  Note  sur  le  Pen- 

tacrinus de  Sennecey-le-Grand,  p.  4,  pi.  I  et 
pi.  H,  fig.  1-10. 

1879.  Pentacrinus  Dargniesi  P.  de  Loriol.  —  Monographie  des  Crinoïdes  fos- 

siles de  la  Suisse,  part.  III  et  dernière,  p.  141, 
pi.  XVL  fig.  2. 
1888-89.  Extracrinus  Dargniesi  P.  de  Loriol.  —  Pal.  franc.,  terr.  jurass., 

t.  XL  partie  IL  Crinoïdes,  p.  412,  pi.  207-211. 


94  Paul  Petitclerc.  —  Balhonien  supérieui-  de  Tresilley. 

D'après  la  description  très  minutieuse  qu'en  donne  P.  de  Loriol  dans  la 
Paléontologie  française  (loc.  cit.),  p.  413,  ce  Crinoïde,  avec  ses  cirres  (appen- 
dices) démesurément  longs,  ses  grands  bras  touffus  et  retomijant  en  panache 
et  sa  courte  tige,  devait  avoii'  une  apparence  fort  roiuarquabie,  il  tlottait 
librement. 

Biiguy-sur-Ouche  (Cùte-d'Or)  et  Sennecey-le-Grand  (Saône-el-Loire)  étaient 
deux  des  meilleures  localités  citées  pour  l'abondance  et  la  beauté  des  échan- 
tillons de  VExtracrinus  Dargniesi;  on  peut  encore,  ce  me  semble,  le  i-écolter 
à  Luc-sur-Mer  (1). 

Ti'ès  rare  dans  notre  gisement;  je  ne  vois  guère  à  mentionner  que  deux 
articles  dans  la  collection  Bertrand  et  un  fragment  de  tige  dans  la  mienne. 

Zoophytes. 

N°  43.  —  Ceriopora  Conifera  Michelin. 
Synonymie. 

1821.  Millepora  conifera  Lamouroux.  —  Explication  méthodique  des  Poly- 
piers, p.  87,  pi.  83,  fig.  6-7. 
1840-47.  Ceriopora   conijera   Michelin.  —   Iconographie    zoophytologique, 

p.  24.3,  pi.  57,  f!g.  8. 
1850.  —  —      d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,   p.  324,  n°  479, 

étage  bathonien. 

Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  ses  rameaux  dendroïdes, 
divergents,  cylindriques,  terminés  en  cônes  et  couverts  de  minuscules  cavités 
également  réparties  sur  toute  la  surface. 

Un  seul  échantillon  incomplet.  Coll.  P. 

N°  44.  —  Ceriopora  ramosa  d'Orbigny. 

Synonymie. 

1846.  Heteropora  ramosa  Michelin.  ^  Iconographie  zoophytologique,  p.  247, 

pi.  57,  fig.  4. 

1847.  Ceriopora  ramosa  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  323,  n°  474,  étage 

bathonien. 
Je  crois  pouvoii-  rapporter  à  cette  espèce  plusieurs  fragments  d'un  Polypier 
dendroïde,  dont  les  rameaux  allongés,  cylindriques,  ont  leur  extrémité  supé- 
rieure tronquée  au  lieu  de  l'avoir  conique;  les  pores,  dans  cette  même  forme, 
sont  plus  espacés  que  ceux  du  C.  conifera,  etc.  Coll.  P. 

Amorphoozaires. 

N°  45.  —  Eudea  Lycoperdoides  (Michelin)  d'Orbigny. 
Synonymie. 

1821.  Hallirhoa  lycoperdoides  Lamouroux.  —  Exp.  méthodique  des  Poly- 
piers, p.  72,  pi.  78,  fig.  2. 

1840-47.  Siphonia  lycoperdoides  Michelin.  —  Iconographie  zoophytologique, 

p.  251,  pi.  58,  fig.  6. 

1847.  Eudea  lycoperdoides  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  325,  n"  497,  étage 

bathonien. 

Ce  Spongiaire  (sujet  isolé)  a  de  grands  rapports  avec  les  Siphonies;  il  a 
un  peu  la  forme  d'une  toupie,  porte  à  sa  partie  supérieure  un  oscule  peu 
profond,  arrondi,  assez  étroit  et  est  couvert  de  nombreux  pores  visibles  à 
l'œil  nu.  Un  seul  exemplaire.  Coll.  P. 

(1)  M.  le  Dr  Henri  Caillet,  de  notre  ville,  m'a  dit  avoir  trouvé  Exlr.  Dargniesi  (tige  et  calice) 
à  Villey-Saint-Etienne  (Meurthe-etrMoselle). 


Paul  Petitclerc.  —  Bnlhonian  supérieur  de.  TresUley. 


95 


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DP)  Paul  Petitclerc.  —  Bathnnirn  .wpérnevr  do  TresUley. 

N»  46.  —  EuDEA  r,T,AV\TA  d'Orbigny. 
Synonymie. 

1821.  Eudea  clavata  Lnnioumux.  —  Exp.  mélhodique  des  Polypiers,  p.  ifi, 

pi.  74,  fig.  1-4. 
1840-47.  Eudea  cribr aria  Mkh^Wn.  —  Iconographie  zoophvtologique,  p.  251, 

pi.  S8,  fig.  S. 
1850.  Eudea  clavala  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  325,  n°  498,  étage  ba- 

thonien. 
Spongiaire  cylindrique,  en  sujet  isolé,  ayant  l'extrémité  supérieure  arrondie 
et  percée  d'un  trou  circulaire,  assez  profond  et  étroit  ;  toute  la  surface  est 
couverte  de  pores  en  forme  de  rosace. 

Sur  notre  échantillon  un  peu  usé,  ces  pores  sont  peu  visibles. 

i\°  47.  —  Eudea  Pistilliformis  d'Oibigny. 

Synonymie. 

1821.  Spongia  pistiltijormis  Lamouroux.  —  Exp.  méthodique  des  Polypiers, 

p.  88,  pi.  84,  fig.  5-6. 
1840-47.  Scyphia  phtilliformis  Michelin.  —  Iconographie  zoophylologique, 

p.  250,  pi.  58.  fig.  4. 
1847.  Eudea  pislillilormis  d'Orb.  —  Prodrome,  vol.  I,  p.  325,  n°  499,  étage 

bathonien. 
Cette  espèce,,  à  l'inverse  de  Ceriopora  conifera,  a  ses  nombreuses  petites 
branches  terminées  par  un  ombilic  tubuleux. 
Deux  ou  trois  individus  incomplets.  Coll.  P. 

La  faunule  de  la  tranchée  de  Tresilley  se  compose  donc  actupUoment  de  : 

Annélides  1  espèce. 

Céphalopodes  1 

Gasli'opodes  1  — 

Pélécypodes  22  — 

Brachiopodes  9  — 

Bryozoaires  1  — 

Echinodermes  7  — 

Zoophytes  2  — 

Amorphozoaires  3  — 

Au  total 47  espèces. 

Ce  chiffre  de  47  espèces,  pour  un  gisement  qui  présente  une  étendue  de 

près  de  300  mètres,  est  relativement  assez  peu  élevé;  il  est  probable  que 

notre  station  n'a  pas  donné  tout  ce  qu'elle  pouvait  produire  :  des  recherches 

patientes  et  ultérieures  nous  révéleront  bien  certainement  d'autres  matériaux 

qui  seront  analysés  en  temps  utile,   si  toutefois  ils  présentent  un  certain 

intérêt. 

LISTE  ABRÉGÉE  DES  AUTEURS  CONSULTÉS 

1812-46 SowERRY.  —  The  Minerai  Conchology  of  Great  Britain,  London. 

1826-37 GOLDFUSS. — Petrefacta  Germanife,  Dusseldorf. 

1830 ZiETEN.  —  Die  Versteinerungen  Wiirttembergs,  Stuttgart.  . 

1836 RoEMER.  —  Die  Versteinerungen  des  Norddeutschen  Oolithen- 

Gebirges,  Hannover. 

1839 AcASSiz.  —  Description  des  Echinodermes  de  la  Suisse,  Neu- 

châtel. 

1850 D'Orbigny.  —  Prodrome  de  Paléontologie  stratigraphique  uni- 
verselle des  Animaux  mollusques  et  rayonnes,  Paris. 


Paul  Petitclerc.  —  Balhonien  supérieur  de  Tresilley.  97 

1850-63 Morris  et  Lycett.  —  A  Monograph  of  the  MoUusca  frorn  the 

Gieat  Oolile  clihilly  Irom  Miiichiiihaniplon,   etc.,   Loiulori. 

18ol-52 Davidson.  —   A  Mouogrupli  ot  the  Jirilish  uolilic  and  liasic 

Brachiopoda,  partie  IJI  ol  conclusion,  London. 

1855-36 Wright.  —  Monogrupii  on  the  Britisli  fossil  Ecliinodeimata 

of  the  oulilic  forinalions,  vol.  1  et  II,  Iho  palœonlographical 
Society,  London. 

1855-6!) CoïTEAU  et  Triger.  —  Ecliinidcs  du  déparlement  de  la  Sarthe, 

Paris. 

1862 E.-E.    Deslongcitamps.   —  Paléontologie   française,    terrain 

jurassique,  Bracliiupodes,  Paris. 

1867 Laube.  —  Die  Bivalvcn  des  braunen  Jura  von  lialin. 

1867-74 Cotteau.  —  Paléontologie  française,  terrain  jurassique,  t.  IX, 

Echinides  irréguliers,  Paris. 

1871 Terquem  et  Jouruy.  —  Monographie  de  l'étage  balhonien  dans 

le  département  de  la  Moselle.  Mémoires  de  la  Société  géo- 
logique de  France,  2°  série,  t.  IX,  n°  1. 

1875-80 Cotteau.  —  Paléontologie  française,  terrain  jurassique,  t.  X, 

partie  I,  Echinides  réguliers,  Paris. 

1879 SzAJNOCHA.  —  Die  Brachiopoden-Fauna  der  Ooolithe  v.  Balin  b. 

Krakau,  Wien. 

1882 Boeder.  —  Beitrag  zur  Kennlniss  des  Terrain  à  Chailles  und 

seiner  Zweischuler  in  der  Umgegend  v.  PHrt  im  Ober-Elsass, 
Strassburg. 

1882 Haas  et  Pétri.  —  Die  Brachiopoden  der  Juraforinalion  v. 

Elsass-Lolhringen.  Abhandlungen  zur  geologischen  Spe- 
zialkarte  v.  Elsass-Lolhringen,  Band  II,  Heft  11,  Strassburg. 

1882-8!) P.  DE  LoRioL.  —  Paléontologie  française,  terrain  jurassique, 

t.  XI,  parties  I  et  II,  Crinoïdes,  Paris. 

1888 ScHLiPPE.  —  Die  Fauna  des  Balhonien  im  Oberrheinischen 

Tietlande.  Abhandlungen  zur  geologischen  Spezialkarle  v. 
Elsass-Lolhringen,  Band  IV,  Hefl  IV,  Strassburg. 

1888 Ed.  Greppin.  —  Description  des  fossiles  de  la  grande  Oolilhe 

des  environs  de  Bàle.  Mémoires  de  la  Société  paléontologique 
suisse,  vol.  XV,  Genève. 

1894 P.  DE  LoRioL.  — •  Etude  sur  les  Mollusques  du  Rauracien  infé- 
rieur du  Jura  bernois.  Mémoires  de  la  Société  paléontolo- 
gique suisse,  vol.  XXI,  Genève. 

1899-1900...  Ed.  Greppin.  —  Description  des  fossiles  du  Bajocien  supé- 
rieur des  environs  de  Bàle,  parties  II  et  III.  Mémoires  de  la 
Société  paléontologique  suisse,  vol.  XXVI  et  XXVII,  Genève. 

1902 P.  Petitclerc.  —  Faunule  du  Vésulien  (Balhonien  inférieui) 

de  la  côte  d'Andelarre  (Haute-Saône).  Feuille  des  Jeunes 
Naturalistes,  IV"  série,  n°  378,  Rennes. 

1006 CossMANN.  —  Pélécypodes  jurassiques  de  France.  Congrès  de 

Lyon.  Extrait  des  comptes  rendus  de  l'Association  française 
pour  l'avancement  des  sciences,  Paris. 

1908 J.  Lambert  et  Tuiéry.  —  Revision  des  Echinides  jurassiques 

de  la  Haute-Marne.  Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  des 
Sciences  naturelles  de  la  Haute-Marne,  5"  année,  n°  20, 
Langres. 

1910 J.  Lambert  et  Tiiiéry.  —  Essai  de  nomenclature  raisonnée  des 

Echinides,  fascicule  III,  Chaumont. 

Vesoul.  P.  Petitclerc. 


98        J.  Lacroix.  —  Contribufion  à  l'étude  des  Névroptères  de  France. 

CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 

Tj'oisième  liste.  —  Vaiiétés  nouvelles. 


A.  —  SOUS-ORDEE  DES  LIOPTERES 
1.  —  Section  des  Odonates  (l). 

Notre  très  aimable  correspondant,  M.  Josse,  nous  a  envoyé,  pour  l'étude, 
des  Odonates  el  autres  iN'évroplères  capturés  autour  du  lac  de  Saint-Poinl 
(Doubs).  Pai ini  eux  se  trouvait  :  i>ijmpetium  meridkniale  Séiys.  Nous  croyons 
intéressant  du  signaler  cette  espèce  prise  dans  cet  endroit,  mais  déjà  citée 
du  département  du  Doubs  par  Pidancet. 

Nous  y  avons  trouvé  également  :  Sympelrum  scoticum  Donov. 

Dans  ces  envois  faits  par  BI.  Josse  il  y  a  encore  lieu  de  remaïqucr  /Esclina 
juncea  L.  (plusieurs  exemplaires  cf).  Le  savant  Odonatologue  bien  connu. 
Al.  K.  iMautln,  dans  un  travail  paru  dans  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes  (2), 
dit  :  «  M.  l'idancet  indique  comme  abondante  à  Besançon,  en  août  et  sep- 
tembre, une  espèce  qui  ne  peut  être  que  l'A.  juncea...  ».  Les  échantillons  de 
M.  Josse  ne  laissent  planer  aucun  doute;  ils  se  distinguent  très  nettement  de 
cyanea  Latr.  par  les  bandes  plus  étroites  du  thorax,  la  raie  très  bien  marquée 
de  la  face  et  le  plérosligma  très  sensiblement  plus  long.  Ces  spécimens  de 
juncea  ont  été  capturés  sur  le  lac  de  Saint-Foint. 

Pyrrhosoma  tenellum  Villeis.  —  Ayant  voulu  étudier  cette  espèce  d'une 
façon  toute  spéciale,  dans  l'Ouest  de  la  France,  et  ayant  observé  sur  un  très 
grand  nombre  d'exemplaires,  nous  croyons  devoir  insister  quelque  peu  ici 
sur  cette  très  belle  petite  Odonate. 

Nous  n'avons  évidemment  pas  la  prétention  de  signaler  des  faits  vérita- 
blement nouveaux;  mais  comme  ceux-ci  se  trouvent  consignés  dans  des  ou- 
vrages qui  ne  sont  pas  à  la  portée  de  tout  le  monde,  il  ne  sera  peut-être  pas 
inutile  de  les  résumer. 

Le  cf  de  Pyrrhosoma  tenellum  est  invariable  :  —  abdomen  tout  rouge  avec 
seulement  l'extrémité  des  segments  très  finement  cerclée  de  bronzé.  L'ne  seule 
raie  bronzée  sur  le  devant  de  la  tête,  celle  du  nasus.  —  La  Q,  par  contre, 
est  très  variable  et,  à  ce  point  de  vue,  très  intéressante.  Nous  présenterons 
les  diverses  formes  qu'elle  peut  affecter. 

1.  —  Type.  —  Deux  raies  parallèles  bronzées  sur  le  devant  de  la  tête; 
dessus  de  l'abdomen  noir  bronzé  à  partir  de  l'extrémité  postérieure  du  troi- 
sième segment.  —  Nous  avons  rencontré  le  tvpe,  daiis  l'Ouest,  dans  la  pro- 
portion de  30,12  %. 

2.  —  Première  forme.  —  Deux  raies  bronzées  sur  le  devant  de  la  tête  ; 
4°  segment  abdominal  avec  une  iaclie  postérieure,  bronzée,  assez  large  et 
généralement  tronquée  ;  5"  ayant  cette  même  tache  s'avançant  en  pointe 
(quelquefois  presque  entièrement  couvert  de  bronzé);  6"  et  T  couverts,  ou  à 
peu  près,  d'une  bande  de  même  couleur;  8°  et  9°  avec  du  bronzé  formant  quel- 
quefois des  taches  isolées  ou  plus  ou  moins  unies. 

Nous  avons  trouvé  cette  forme,  qui  nous  semble  assez  fixe,  dans  la  pro- 
portion de  14,45  %. 

(1)  Voir  nos  deux  premières  listes  publiées  dans  la  Feuille  des  Jeunes  Nalurnlisies,  1912. 

(2)  René  Martin.  —  Les  Névroplères  de  P'rance,  in  Feuille  des  Jeunes  Naturalisles,  1887-18S8. 


J.  Lacroix.  —  Contribulion  à  l'étude  des  Névroptères  de  France.        99 

3.  —  Deuxième  FOUiME.  —  Diminuliua  liés  sensible  des  taches,  compara- 
tiveiiit'iil  à  la  loiiue  précédente.  Elles  sont  quelquefois  à  peine  appréciables, 
coiuiue  siiiiplenienl  estompées.  Main  U  y  a  deux  raies  bronzées  sur  le  devant 
de  la  télé;  5',  6°,  7°  segments  abdominaux  tachés  postérieurement.  iNous 
l'avons  rencontrée  dans  la  proportion  de  36,14  %. 

Elle  se  présente  comme  une  vraie  forme  de  transition  formant  une  sorte 
de  trait  d'union  entre  la  première  et  celle  dont  nous  allons  maintenant  parler. 
Elle  nous  semble  aussi  la  plus  irrégulière. 

4.  —  Troisième  forme.  —  C'est  la  variété  a  de  Sélys.  Elle  se  caractérise 
ainsi  :  «  Abdomen  rouge  sans  taclie,  avec  l'extrémité  des  segments  très  fine- 
ment cerclée  de  bronzé.  Dans  cette  variété  le  nasas  et  la  lèvre  supérieure  ne 
sont  pas  plus  tachés  de  bronzé  que  chez  le  cf  (1).  » 

Celte  forme  est  citée  par  de  Sélys  comme  ayant  été  trouvée  à  Bordeaux 
(Gironde)  par  l'eiroud.  iNous  l'avons  prise  dans  le  marais  de  Blanquefort 
(Gironde),  dans  les  Deux-Sèvres,  la  Charente-Inférieure,  en  Vendée... 

Nous  l'avons  trouvée  dans  la  proportion  de  18,07  %. 

5.  — '  Quatrième  forme.  —  C'est  la  variété  y  de  Sélys  (1).  Nous  l'avons 
trouvée  seulement  à  Léognan  (Gironde)  :  »  Tous  les  segments  de  l'abdomen 
sont  occupés  en  dessus  par  une  bande  dorsale  bronzée,  non  interrompue  au 
milieu,  mais  entamée  sur  les  côtés  par  les  incisions  jaunes  des  segments.  » 
De  Sélys,  dans  son  Synopsis  des  Agrionines  a  nommé  cette  forme  :  var.  mela- 
nogustra.  iNous  l'avons  trouvée  une  seule  fois  dans  la  localité  précitée. 

C.ENAGRioN  scrruLUM  Kamb.  —  Dans  notre  deuxième  liste  (2;  nous  avons 
signalé  celle  espèce  comme  ayant  été  trouvée,  très  abondante,  à  Saint-Martin- 
de-la-Coudre  (Cbarente-Inférieure).  Nous  avons  pu  examiner  ainsi  de  très 
nombreux  spécimens  cf  et  g  (l'espèce  était  accouplée).  Nous  signalerons  la 
variation  suivante  observée  sur  quelques  femelles  :  8"  segment  abdominal  avec 
bande  bronzée  dorsale  se  rélrécissanl  tout  à  coup  et  se  continuant  par  une 
ligne  ({uelquefois  assez  mince,  de  chaque  côté  de  laquelle  on  voit  très  distinc- 
tement du  bleu. 

Ce  faciès  est  un  peu  différent  du  type  chez  qui  la  bande  dorsale  du  8°  seg- 
ment ne  laisse  pas  voir  de  bleu  antérieurement.  Nous  avons  capturé  celte 
forme  une  fois  à  Blanquefort  (Gironde),  cinq  fois  à  Saint-Marlin-de-la-Coudre 
(Charente-Inférieure)  et  une  fois  au  Busseau  (Deux-Sèvres). 

Enallagma  cyatihgerum  Charp.  —  M.  Josse  nous  a  envoyé  un  certain 
nombre  d'exemplaires  de  cette  jolie  petite  espèce  capturée  sur  les  bords  du 
lac  de  Sabd-Point  (Doubs). 

2.  —  Section  des  Oxynates. 

fl)  Famille  des  Ephémérides. 

EcDYURus  FULMiNUM  Plctet.  —  Nous  avons  trouvé  cette  espèce,  assez  voi- 
sine de  forcipula  Kollar,  à  V ouhé-en-Gdtine  (Deux-Sèvres).  Nous  avions  tout 
d'abord  négligé  de  la  séparer  de  celte  dernière  espèce  prise  également  dans 
cette  même  localité  et  déjà  signalée  dans  notre  première  liste. 

EcDYURUS  VENosus  Fabr.  —  Espèce  citée  de  B  ride  s-le  s -Bains  (Savoie)  par 
M.  W.  Lucas  (3). 

RiiiTiiROGENA  SEMICOLORATA  Curt.  —  M.  D.  Lucas  nous  a  rapporté  de  Ba- 
il) De  Sélys-Longchamps.  —  Revue  des  Odonales  d'Europe,  1850. 

(2)  J.  Lagroix.  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  France  (Deuxième  liste),  in 
Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  novembre  1912. 

(3)  W.  J.  Lucas.  —  Continental  Neuroptera  talten  by  D'  T.  A.  Chapman  in  l'.tOO  and  1910  ' 
[The  Entoniologist,  1911).  —  Id.  Neuroptera  from  the  south  of  France  (in  Etitomologist,  1913). 


100      J.  Lacroix.  —  Covirihulion  à  Vélude  des  Névroptères  de  France. 

gnères-de-Luchon  (Haute-Garonne)  celte  très  jolie  espèce  assez  caractérisée. 
Nous  icnieiciuiis  très  vivement  notre  aimable  collègue  qui  ne  manque  pas  une 
occasion  de  nous  caplurei-,  dans  ses  chasses,  quelques  iSévroplères. 

b)  Famille  des  Perlides. 

Peul.v  BicvuD.VTA  L.  —  jM .  Geljn  à  capturé  cette  grande  espèce  à  Caiiterels 
(Hautes-Pyrénées),  le  1"  août  lOOtî,  les  22  et  23  juillet  l'JIU. 

Peki,.\  (Di.NocHAs)  CEi'iiALOTES  (Curt.).  —  Sud  de  la  France  (W.  J.  Lucas). 

Chloroi'EULa  GHAM.MAïiCA  Scop.  (=  Perla  chlorella  Uamb.).  —  Peut-ètie 
devons-nous  insciire  dès  maintenant  cette  espèce  dans  la  faune  française. 

Leuctha  cyumurica  de  Geer.  —  Pris  à  François  le  20  septembre  1!)12  par 
M.  Gelin. 

IS'emura  inconspicua  Pictet.  —  Cité  du  Val  d'Isère  (Savoie)  par  M.  W.  J. 
Lucas. 

c)  Famille  des  Ascalaphides. 

AscALAPiius  iCTERicus  Cliarp.  —  Rambur(l)  et  Mac  Lachian  (2)  signalent 
cette  espèce  du  midi  de  la  France  et  des  environs  d'IIyères. 

AscALAPHUS  MACAHONius  Scop.,  var.  KoLYVAiNENSis  Laxm.  —  Citée  des  Alpes- 
Maritimes  par  V.  der  Weele  (3). 

ÏELEPRocTOPiiVLLA  AUSTRALis  Fabr.  —  Cette  jolie  espèce  aux  ailes  trans- 
parentes, sans  taches  autre  qu'une  marque  sous-ptérosligmale  aux  ailes  pos- 
térieures, nous  a  été  envoyée  tout  récemment  des  environs  de  Toulon.  Cilée 
par  V.  d.  Weele  (3)  des  Alpes-Marilimes . 

BuBopsis  AGRioiDES  Rauib.  —  Pyrénées-Orientales  (V.  d.  Weele). 

Puer  maculatus  Uliv.  Mmes.  —  Citée  par  V.  d.  Weele  (3). 

d)  Famille  des  Myrméléonides. 

Myrmec.elurus  trigrammus  Pallas.  • —  Nous  avons  reçu  ce  IMyrméléonides 
des  environs  de  Toulon,  il  est  signalé  d'Espagne  (4),  de  Perse  (5),  de  Cn- 
mée  (6). 

Myrmeleon  iNCONSPicuus  Ramb.,  var.  leonina  Navas.  —  Notre  très  aimable 
maître,  le  R.  P.  Longinos  Navas  a  décrit,  .sous  ce  nom,  une  forme  qu'il  carac- 
térise ainsi  :  «  A  typo  differt  :  abdomine  macula  dorsali  julva  grandi  ad  basim 
segmentorum  3-7,  in  intermediis  seu  4-5  parlem  basilarem  dimidiinn  occupun- 
tibus;  ultimo  segmento  fulvo  »  (7).  Ce  savant  névroplériste  nous  fit  don,  lors 
de  son  passage  à  Niort,  en  juillet  1912,  d'un  certain  nombre  de  chrysalides 
de  Myrmeleon  inconspicuus  venant  d'Espagne.  Toutes  celles  qui  ont  abouti 
nous  ont  donné  la  variété  leonina  Navas. 

Notre  collègue,  M.  d'Olbreuse,  nous  a  rapporté  de  Bonce-les-Bains  (Cha- 
rente-Inférieure), un  exemplaire  de  cette  variété.  Nous  l'avons  également 
prise  à  Fouras  (Charente-Inférieure).  Elle  a  été  encore  capturée  aux  Sables- 
d'Olonne  (Vendée),  par  M.  Gelin.  Le  R.  P.  Longinos  Navas,  enfin,  l'a  reçue 
de  Pornichet  (envoi  de  M.  Revelière). 

La  variété  leonina  Navas  paraissant  moins  commune  en  France  que  le  type 
l'est  plus  que  celui-ci  en  Espagne. 

(1)  Rambur.  —  Insectes  névroptères,  1842. 

(2)  Mac  Lachlan.  —  Classification  of  Ihe  Family  Ascalaphidœ,  1871. 

(3)  V.  D.  Weele.  —  Catalogue  des  Ascalaphides  des  collections  du  Muséum  d'histoire  natu- 
relle de  Paris  (in  Bull,  du  Muséum,  1909). 

(4)  R.  P.  Longinos  Navas,  S.  J.  —  Notas  neuropterologicas.  V.  Myrmeleonidos  de  Espana,  1904. 

(5)  R.  P.  Longinos  Navas,  S.  J.  —  Algunos  neuropteros  dcl  Museo  de  Madrid.  Congreso  de 
Valencia,  1910. 

(6)  R.  P.  Lo.xGiNOS  Navas,  S.  J.  —  Insectes  névroptères  de  Crimée,  1911. 

(7)  R.  P.  Longinos  Navas,  S.  J.  —  Notas  sobre  Myrmeleonidos,  in  Brolcria,  vol.  X,  1912. 


J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroplères  de  France.       101 


AcANTHACLisis  BŒTiCA  Rambur.  —  M.  l'abbé  Longer  nous  a  envoyi'',  en 
août  1912,  un  Acanlliaclisi.s  cS,  qu'apirs  étude  nous  rapportons  sûrement  à 
l'espèce  bœlica  Ramb.  Capturé  dans  l'iie  d'Oléron  (Charente-Inférieui'c). 

Au  sujet  de  Occ.itanira  signalé  par  nous,  dans  notre  première  liste,  comme 
ayant  été  capturé  à  Saint-\azaire  et  à  Mindin  (Loire-Inférieure)  par  M.  Reve- 
lièio,  il  y  a  eu  erreur.  Il  s'agissait  lii  de  bœlica. 

Le  R.'P.  Longinos  Navas  (i)  cite  bœlica  Rb.  <]'Evreux  (Eure)  et  aussi  de 
Crimée  (2). 
e)  Famille  des  Némoptérides. 

Les  insectes  de  cette  famille  se  reconnaissent  immédiatement  à  la  longueur 
et  à  l'étroilesse  de  leurs  ailes  postérieures.  La  tète  est  prolongée  en  un  rostre 
ou  prosostome.  Ce  dernier  caractère  les  rapproche  des  Panorpides  ;  mais  la 
structure  des  ailes  d'une  part,  la  forme  et  les  mœurs  des  lar-ves  d'autre  part, 
les  placent  à  côté  des  Myrméléonides,  entre  ces  derniers  et  les  Chrysopides, 
Hémérobides. 

Nemoptera  bipennis  Illiger  (=  limtanica  Leach.)  est  un  magnifique  Névrop- 
tère  aux  ailes  jaunes  avec  des  bandes  et  des  taches  brunes.  Le  champ  costal 
a  des  traits  également  bruns,  libres  entre  eux  et  deux  grandes  taches  de 
même  couleur,  la  dernière  touchant  le  bout  de  l'aile. 

Cet  insecte  est  signalé  comme  appartenant  à  la  Péninsule  Ibérique  et  au 
sud  de  la  France  (3). 
/)  Famille  des  Chrysopides. 

Chrysopa  vulgaris  Schn.,  var.  Namurcensis  Navas.  —  Le  R.  P.  Longinos 
Navas  a  décrit  une  variété  nouvelle  de  Ch.  vulgaris.  trouvée  à  Namur  (Rel- 
gique).  Elle  est  surtout  caractérisée  par  ?/?!(>  lifine  noire  de  chaque  côté  du 
prothorax  et  une  autre  latérale  le  long  de  l'abdomen;  elle  présente  de  plus, 
sur  chaque  segment  abdominal,  une  strie  oblique  brune.  Nous  avons  trouvé 
h  Niort,  le  8  août  1912.  un  exemplaire  de  vulgaris  que  nous  croyons  devoir 
rapporter  à  cette  variété.  11  a.  latéraloment,  sur  l'abdomen,  une  bande  brune 
très  nette  et  sur  chaque  segment  une  nuire  plus  petite,  oblique.  De  plus  le 
prothorax  est  bordé  de  brun  noirâtre. 

Chrysopa  vulgaris  Schn.,  var.  rubricata  Navas.  —  Nous  avons  trouvé  à 
Bessines  (Deux-Sèvres)  et  M.  l'abbé  Longer  a  rapporté  de  l'Ue  d'Oléron  (Cha- 
rente-Inférieure) une  forme  de  vulgaris  que  nous  considéions,  jusqu'à  nouvel 
ordre,  comme  appartenant  à  la  variété  rubricata  Navas. 

Chrysopa  vulgaris  Schn.,  var.  pr.ïtexta,  var.  nov. 

Viridis,  cum  flard  fasciâ  maxime  perspicud  per  omnem  dorsalem  corporis 
parfem. 

.*^f^^7'  nigrœ  in  laferalibus  fasciei  partibvs  latissimfe  et  saluralo  colore. 

Très  postremi  arliculi  valporum  manllarium  in  exteriore  facie  signati  sunt 
linea  fusca  subnigra  optime  expresse. 

Prothorax  (figure  1)  nullam  habet  maculam  in  dorso,  fert  autem  in  laterali 
marqine  fasciam  nigram  maxime  conspicvam. 

Abdomen  nullam  habet  maculam  srd  tantum  fasciam  dorf;i  jlnvam. 

Ma  superior  (figure  1)  :  veuille  costales  omnex  nigrpe  sunt  in  parte  inferiore 
Iquarum  prima  tresque  postremse  possunt  esse  omnino  nigrpe}:  radiales  nigvfp. 
in  duabvs  partibus  extremis;  très  primse  intermedife  nigr^  sunt;  item  venulse 
qii.-p  sunt  ad  bnsim  alœ.  Sector  radii  in  principio  nigcr  ;  marginn  inferior 

il)  R.  p.  Longinos  Navas,  S.  J.  —  Notas  neuropterologioas.  V.  Myrmeleonidos  de  Espafla,  1904. 

(2)  R.P.  LoxGixos  Navas,  S.  J.  —  Insectfts  névroplères  de  Crimée,  1911. 

(3)  R.  P.  LoxGixos  Navas,  S.  J.  —  Monographia  de  los  Nemopteridos,  in  Memorias  de  la 
Real  Academia  de  Ciencias  y  Arles  de  Barcolona,  1910.  —  Id.  Gênera  insectoruni  d.  Wytsman. 
Neuroptera;  famille  des  Nemopteridx,  1912. 


1 02      J.  Lacroix.  —  ConlribuHon  à  l'étude  des  Névroptères  de  France. 

celbdae  procubitalis  typicœ  pauhim  nigra  in  cxtrema  parte.  Radius  signatus 
[usco  colore  paulo  post  basirn. 

Ma  posterior  (figure  1)  :  venulx  costales,  quinque  vel  septem  primée 
radiales,  prima  inlermedia,  secunda  procubitalis,  secundaque  postcubitalis 
nigrce;  seclnr  radii  niger  in  piincipio. 

T.n  variété  prétexta  est  1res  voisine  de  microcephala  Brau.,  mais  elle  s'en 
rlistingiip  par  la  bordure  noire  très  netle  du  prothorax,  les  palpes  maxillaires 
plus  marqués,  la  dimension  des  stries  de  la  face  et  la  coloration  plus  intense 
des  nervules. 

Certains  exemplaires,  que  nous  rapportons  cependant  à  prsetexla,  ont  la 
marge  inférieure  de  la  cellule  procubitale  type  à  peine  ou  pas  marquée. 

Nous  avons  trouvé  cette  forme  au  Busscan  (Deux-Sèvres),  le  9  juillet  1912. 

CiiRYSOPA  FLAviFRONS  Brau.  —  Nous  avons  déjà  cité  cette  espèce  dans  notre 
première  liste,  mais  nous  n'avions  encore  pas  débrouillé,  à  cette  époque,  ses 
diverses  variétés.  Elle  est  excessivement  protréiforme. 

1.  —  Variété  geniculata  Ed.  Picfet.  —  Un  exemplaire  pris  par  nous  au 
bois  de  Vachette,  près  Niort  (Deux-Sèvres). 

2.  — Variété  Nir.ROPrNCTATA  Ed.  Picfet.  — Deux  échantillons  que  nous  avons 
capturés  h  Niort  et  à  Sainte-Pezcjvie  (Deux-Sèvres). 

3.  —  Variété  Meyeri  Ed.  Pictef.  —  Cette  forme  est  généralement  de  plus 
grande  taille  avec  les  nervules  en  gradins  plus  nombreuses.  Le  point  placé 
sous  les  veux  est  gros.  Un  seul  spécimen  pris  par  nous  dans  la  forêt  de  Mer- 
vent  fS^eridée),  le  16  Juillet  1912. 

4.  —  Variété  riparta  Ed.  Pictef.  —  Un  exemplaire  capturé  par  nous  k 
Saint e-Pezenne,  le  30  juillet  1912. 

R.  —  Ab.  DiFFORMis  Lacroix.  —  Dans  une  note  publiée  dans  Bulletin  de 
la  Société  enfomologiqne  de  France  (\),  nous  avons  décrit  diffoiTnis  comme 
variété.  Malgré  la  physionomie  un  peu  spéciale  de  cette  forme,  nous  l'ins- 
crivons ici  comme  aberration,  jusqu'à  plus  ample  informé.  Nous  l'avons  prise 
à  Aiffres  (Deux-Sèvres)  et  dans  la  forêt  de  Mervent  (Vendée). 

CuRYSOPA  alra  L.  —  Notre  excellent  collègue.  M.  D.  Lucas,  nous  l'a  rap- 
portée de  Viltel  (VosgesV  Elle  a  été  capturée  le  il  juillet  1912. 

Chrysopa  \tîxtr\us  Curt.,  var.  JonoTi  Lacroix  (I).  - —  Nous  avons  décrit 
cette  variété  à  la  Société  entomologique  de  France.  Ventralis  type  a  été 
signalé  dans  notre  deuxième  liste.  La  variété  a  été  capturée  par  nous  dans 
la  forêt  de  VlJermitain  (Deux- Sèvres),  le  24  juin  1912. 

Chrysopa  prastna  Burm.  —  Nous  avons  déjà  signalé  plusieurs  variétés  de 
prasina.  Dans  nos  chasses  de  1912  nous  avons  rencontré  deux  formes  inté- 
ressantes sur  lesquelles  nous  demandons  l'autorisation  d'insister  un  peu. 
Elles  se  distinguent  des  autres  formes  par  la  présence,  sur  la  partie  dorsale 
de  Vabdomen.  de  points  disposés  en  groupes. 

Le  R.  P.  Longinos  Navas  a  décrit  (2)  deux  variétés  ayant  cette  particularité. 
Nous  donnerons  ici  leurs  caractères. 

1 .  —  Variété  respersa  Navas.  • —  »  Palpi  nigro  annulati.  uliimo  articulo 
toto  nigro.  Profhorax  duobus  punctis  discalibus  nigris  ante  médium,  dxiobus 
(iiscis  pone  medbim.  Stigma  pallide  viride. 
«  .Abdomen  singulis  segmenUs  dorso  sex  punctis  nigris  notatis,  duobus  an- 
ci)  J.  Lacroix.  —  Deux  variétés  nouvelles  de  Chrysopides  de  Frîince,  in  Bull.  Soc.  Ent. 
de  France,  1912. 

(2)  R.  P.  Longinos  Nava.?.  S.  J.  —  Notas  Entomologicas.  3,  Excursiones  por  los  airededores 
de  Granada,  in  Bol.  Soc.  Arag.  de  Cienc.  Nat.,  1911. 


J.  Lacroix.  —  ('otih-ibulion  à  l'rlitdc  des  Névroptèrcs  de  France.       1U3 

terionbua,  quatuor  posterioribus;  stria  item  laterali  nigra  juxta  connectivum; 
segmenlis  ventrulibus  aliquot  punctis  juscis.  » 

Nous  avuiis  truuvé,  dans  diverses  cuurses  enloiiiulogiques,  des  prusinu  que 
nous  rapportons  à  cette  variété  respersa  Navus  malgré  la  dilTéi'ence  qui 
semble  les  placer  un  peu  à  côlé.  En  étudiant,  sur  le  vivant,  ces  exemplaires, 
nous  leur  avons  reconnus  deux  faciès  : 

Faciès  1.  —  Abdominis  primum  secundumque  (figure  2)  segmentum  farunt 
in  dorso  duo  tunluni  puncta  nigra;  tertiuni,  quartum,  sexlum,  septimumque 
segmentum  (erunl  in  dorso  sex  puncta  nigra;  quorum  duo  sunt  in  anleriore 
parle,  quatuor  autém  in  posteriore. 

Faciès  2.  —  Unuinquodque  segmcntorum  abdominis  (ert  in  dorsn  duo 
tantum  puncta  nigra  (figure  3). 

Il  faut  encore  ajouter  que  les  points  du  prolliorax  et  du  mésothorax  (voir 
les  ligures,  2  et  3)  dilîèrent  aussi  de  respersa.  Mais  devons-nous  pour  cela  créer 
un  nom  nouveau  pensant  avoir  alîaire  à  une  forme  véritablement  nouvelle  ? 
Nous  ne  le  pensons  pas  et  le  R.  P.  Longinos  Navas  à  qui  nous  avons  exposé 
noti'e  façon  de  penser  nous  a  approuvé.  Prasina  est  excessivement  variable. 

Ceci  nous  conduit  a  dii'e  qu'il  faut  surtout  considérer  des  groupes  de  varia- 
tions présentant  un  ou  plusieurs  cai-actèi'es  saillants  et  communs  unissant 
les  individus.  Ici  il  s'agit  de  points  dorsaux  sur  l'abdomen  qui  donnent  à  ces 
formes  une  place  véritablement  à  part  et  dont  le  nombre  peut  varier  de  deux 
à  six. 

Nous  ajouterons  que  var.  respersa  Navas  n'a  pas  de  ligne  arquée  sous  les 
antennes. 

Nous  avons  capturé  nos  exemplaires  à  Bassines,  La  Tranchée  près  Niort 
(Deux-Sèvres)  et  à  Saint-Marlin-de-la-Coudre  (Charente-Inférieure). 

Niort.  J.  Lacroix. 

fA  suivre). 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Une  aberration  nouvelle  d'Erebia  Neoridas  Boisduval  (Lépidoptère  rhopalo- 
CÈRE).  —  Pendant  le  mois  d'août  1911,  eu  compagnie  de  nos  collègues  de  la  Société 
entomologique  de  France,  MM.  H.  Brown  et  le  D"'  P.  Acheray,  de  Paris,  nous 
avons  eu  le  plaisir  de  capturer,  au  mont  Ventoux  (Vaucluse),  en  grande  quantité, 
le  gracieux  lépidoptère  diurne  qui  porte  le  nom  d'Erebia  Neoridas  Boisduval. 
Sur  le  versant  méridional  de  cette  montagne,  dont  la  crête  va  de  l'Est  à  l'Ouest 
et  s'élève  jusqu'à  1.908  mètres  d'altitude,   Erebia  Neoridas  ne  descendait  guère 


tout  aussi  abondante,  au  milieu  d'août,  à  la  fontaine  du  Contrat,  vers  1.450  mètres. 
Par  l'étude  des  nombreux  individus  rapportés  de  cette  excursion  de  17  jours, 
il  est  facile  de  voir  que  cette  espèce  d'Erebia  est  assez  variable  pour  la  taille  et 
la  coloration.  La  fasoie  rougeâtre  du  dessus  des  ailes  supérieures  est  plus  ou  moins 
vive  et  se  dégrade  quelquefois  jusqu'au  jaunâtre,  surtout  chez  les  O.  Elle  porte 
en  général  trois  ocelles  noirs  pupilles  de  blanc.  Mais  le  nombre  de  ces  ocelles  est 
très  variable.  Il  va  de  2  à  5.  M.  Ch.  Oberthiir  dit  {Etudes  de  LépidoptéroJogie 
comparée,  III,  p.  324)  posséder  des  sujets  qui  ont  «  même  6  ocelles  sur  les  ailes 
supérieures  ».  La  fascie  fauve  du  dessus  des  ailes  inférieures  est  parfois  à  peine 
indiquée,  mais  elle  est  en  général  bien  marquée  et  formée  de  3  à  5  taches  rou- 
geâtres  juxtaposées.  Quelquefois  elle  est  dépourvue  d'ocelles;  d'autres  fois  ces 
ocelles  sont  très  petits  et  non  ponctués  de  blanc  ;  au  mont  Ventoux,  nous  avons 
trouve  des  exemplaires  qui  en  comptaient  jusqu'à  5.  En  dessous  les  ailes  supé- 
rieures seules  portent  des  ocelles  et  ils  y  sont  généralement  mieux  marqués  qu'en 
dessus,  mais  pas  toujours  en  même  nombre.  La  coloration  du  dessous  est  aussi  plus 
ou  moins  foncée  chez  les  cf  comme  ch^z  les  Q,  mais  toujours  beaucoup  plus  claire 
chez  celles-ci. 


104  Notes  spéciales  et  locales. 

Deux  exemplaii-es  Q  ont  particulièrement  attiré  notre  attention,  même  sur 
le  t<'rrain  de  chasse.  Le  premier,  capturé  dans  le  quartier  de  Perrache,  vers 
1.100  mètres  d'altitude,  le  15  août,  a  la  tache  fauve  des  ailes  supérieures  normale 
commp  dimension,  mais  très  pâle  et  sans  aucune  trace  d'ocelles  en  dessus  comme 
en  dessous;  le  dessus  des  ailes  inférieures  porte  une  fascie  formée  de  5  taches  fauve 
clair  sans  aucune  trace  d'ocelles.  Le  deuxième  sujet,  pris  le  16  août,  dans  le  quartier 
de  Combe-Brune,  vers  1.3(XI  mètres  d'altitude,  un  peu  plus  grand  que  le  précédent, 
a  les  fascies  des  ailes  un  peu  plus  rougeâtres,  mais  sans  autre  ocelle  en  dessus  et  en 
dessous  qu'un  petit  point  noir,  non  pupille  de  blanc,  sur  la  tache  fauve  anale  du 
dessus  des  ailes  inférieures. 

Pour  désigner  cette  singulière  aberration  qui  me  paraît  n'avoir  pas  encore  été 
signalée  jusqu'ici,  je  proposerai  le  nom  de  venturiensis  qui  rappellera  son  pays 
d'origine,  le  mont  Ventoux,  en  latin  nions  Venturius,  bien  traduit  en  provençal 
par  son  appellation  de  Ventour. 

L'aberration  que  signale  M.  Ch.  Oberthùr,  dans  l'ouvrage  précité,  forme  le 
passage  entre  le  type  et  notre  &hej:ra.iion' venturiensis.  Voici  ce  qu'en  dit  le  Maître 
français  :  »  Une  Ç  prise  à  Digne,  en  septembre  1897,  est  dépourvue  sur  le  des.sous 
des  ailes  supérieures  de  toute  oeellation  noire.  Le  dessus  des  ailes  montre  seule- 
ment 2  petits  points  noirs  sans  pupille  blanche  ». 

L'opportunité  d'un  nom  nouveau,  pour  désigner  une  aberration  chez  une  espèce 
très  variable,  est  certainement  discutable.  Mon  excuse  sera  qu'il  s'agit  là  d'une 
forme  extrême,  d'aspect  inattendu,  pour  laquelle  un  nom  servira  à  fixer  les  idées. 

Avignon.  D''  A,  Chobaut. 


Contribution  à  la  Faune  des  Diptères  du  Nord  de  la  France.  —  J'ai  eu  la  bonne 
fortune  de  capturer,  en  septembre  dernier,  dans  le  Bois  des  Clercs,  terroir  de 
Mainil-les-Ruit  (Pas-de-Calais),  une  grande  partie  des  espèces  françaises  de  la 
famille  des  Platypezidse.  Je  les  ai  prises  plusieurs  fois  au  vol,  mais  le  plus  sou- 
vent sur  les  feuilles  des  arbres,  où  elles  tournent  continuellement  en  cercle  d'une 
façon  tout  à  fait  caractéristique. 

Voici  la  liste  des  espèces  recueillies  : 

Af/athomyia  antenruita  Zett.  —  Je  la  possède  également  de  Tresoault  (Pas-de- 
Calais). 

Callimyia  speciosa  Meig    et  C.  amœna  Meig. 

Platypeza  consobrina  Zett.;  P.  modesta  Zett.;  Prufa  Meig;  P.  hirticeps  Verrall.; 
P.  infumata  Halid. 

Je  possède,  de  Fampoux,  près  d'Arras,  un  exemplaire  de  Platypeza.  fnrca.ta  FIL, 
capturé  en  juillet  1912,  et  M.  le  docteur  Van  Oye  a  pris  à  Lille  Platypeza  dorsalis 
Meig  qui  habite  sans  doute  aussi  le  Pas-de-Calais. 

Le  genre  Platycnema  Zett.  n'est  pas  représenté  dans  ma  collection  et  je  ne 
possède  qu'un  seul  exemplaire  d'Opetia  nigra.  Meig  pris  à  Lille  (docteur  Van  Oye). 
Vraisemblablement,  cette  espèce  se  retrouvera  dans  la  région  de  l'Artois. 

Depuis  six  ans,  je  n'avais  capturé  que  deux  Platypezides  et  le  docteur  Van  Oye, 
de  son  côté,  n'avait  guère  été  plus  favorisé.  Or,  dans  la  localité  citée  plus  haut, 
j'aurais  pu,  si  la  pluie  continuelle  n'y  avait  mis  obstacle,  en  prendre  des  centaines 
au  début  de  septembre  dernier. 

A  propos  de  Palloptera  pulchella  Rossi. 

Dans  le  même  Bois  des  Clercs,  j'ai  capturé  un  exemplaire  de  Palloptera  pul- 
chella Rossi.  J'en  ai  vu  un  autre  provenant  de  Mailly-Maillet,  entre  Somme  et 
Pas-de-Calais.  Sa  constatation  dans  ces  deux  localités,  qui  jalonnent  la  ligne 
Dunkerque-Rambouillet,  infirme  l'opinion  des  docteurs  Van  Oye  et  Bouly  de 
Lesdain  qui  assignaient  à  cette  espèce  un  caractère  erratique  dans  le  Nord  et 
expliquaient  par  une  introduction  fortuite  sa  présence  à  Dunkerque. 

M.  le  docteur  Villeneuve  avait  donc  pleinement  raison  de  la  dire  très  répandue 
en  France  (Voir  F.  d.  J.  N.,  décembre  1910  et  janvier  1911). 

Je  la  crois  cependant  très  rare  dans  le  Nord  puisque  depuis  vingt  ans,  à  ma 
connaissance,  on  ne  l'y  a  capturée  qu'en  cinq  ou  six  exemplaires. 

O.  Parent. 

Insl™  .SaintrJoseph,  Airas. 

Le  Directeur  Gérant, 

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Vendrait  Fossiles  Primaires 


SOMMAIRE    r>U    N»    S  1  O 


Paul  Petitclerc  :  Note  sur  le  Bathonien  supérieur  (Bradfordien)  de  Tresilley,  canton  de  Rioz 

(Haute-Saône)  IJin). 
J.  Lacroix  :  Contribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  France. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Une  aberration   nouvelle  i'Erebia   Neoridas   Boisduval   (Lépidoptère   Rhopalocère) 

(Df  Chobaut). 
Contribution  à  la  Faune  des  Diptères  du  Nord  de  la  France  (0.  Parent). 


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DU   10  AVRIL   AU  9   MAI   1913 


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V'-  Juillet  1913 


V'  Série,  43'  Année 


N-.  511 


LA   FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSLELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


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Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

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191  3 


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Delage  (Yves).  —  L'année  biologique.  Comptes  rendus  annuels  .des  travaux  de 
biologie  générale,  sous  la  direction  de  Yves  Delage,  in-8",  xxxiv-545  p.  —  Paris, 
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(ÏOSNAKD  (Ferdinand).  —  Le  Pays  des  Phonolitlies  (Contribution  à  la  Minéra- 
logie de  la  Haute-Loire),  gr.  in-4°,  38  p.  avec  grav.  —  Lyon,  Georg. 

Gruvel  (A.).  —  L'industrie  des  Pêches  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique  (du 
cap  Blanc  au  cap  de  Bonne-E.spéraaice),  in-S",  in-]98  p.,  avec  61  reprod.  photogr. 
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Gubb  (Alfred  S.).  —  La  Flore  algérienne,  naturelle  et  acquise,  in-8°,  xxxii- 
275  p.  avec  grav.  —  Alger,  Ad.  Jourdan. 

Guérin-Ganivet  (M""  G.).  —  Mission  arctique  commandée  par  Ch.  Bénard, 
fasc.  VII,  Bryozoaires,  in-S",  46  p.  et  fig.  —  Bordeaux,  à  la  Soc.  d'Océanographie. 

Halford  (F.  M.).  —  Précis  de  la  pêche  à  la  Mouche  sèche  (Entomologie  à  l'usage 
du  pêcheur,  organisation  du  pêcheur)  (Traduit  par  G -L.  Wauthier),  in-8°,  xv- 
476  p.  avec  fig   —  Paris,  Fishing-Club,  41,  rue  Saint-Lazare. 

Heemann  (P.  W.).  —  Recherches  géologiques  dans  la  partie  septentrionale  des 
Alpes  Pennines  (avec  carte,  panorama  et  vue  technique),  in-8°,  117  p.  —  Lyon, 
A.  Eey. 

JouENNE  (Lucien)  et  Perreau  (J.-H.).  —  La  Pèche  au  bord  de  la  mer,  in-18, 
ix-311  p.  et  101  photogr.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 

Lebard  (Paul).  —  Remarques  sur  l'ouverture  à  la  germination  de  quelques 
akènes  de  Liguliflores  (Diplôme  d'Et.  Sup.),  in-8°,  31  p.  avec  fig.  et  planche. 

PiCQUE  (Robert).  — Recherches  sur  la  structure  et  le  développement  du  Pancréas 
chez  Petromyzon  (thèse),  in-S°,  60  p..  avec  fig.  et  planches.  —  Paris,  siège  de  la 
Soc.  Zoologique,  28,  rue  Serpente. 

RouY  (Georges).  —  Flore  de  France  ou  Description  des  Plantes  qui  croissent 
spontanément  en  France,  en  Corse  et  en  Alsaoe-Lorraine,  t.  XI"V  (et  dernier),  in-S", 
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Sabachnikoff  CV.).  —  Contribution  à  l'étude  des  fumées  et  des  poussières  indus- 
trielles dans  leurs  rapports  avec  la  végétation  (thèse),  in-8°,  252  p.  avec  10  planches  . 
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L'Ouest  minier.  Nos  mines  et  minières.  Le  minerai  de  fer  de  l'Anjou,  de  la 
Basse-Bretagne  et  de  la  Fosse  vendéenne,  in-8°,  115  p.  et  planches.  —  Nantes,  imp. 
Cottin. 


!"■  Juillet  1913  —  V'  Série,  43=  Année  —  N"  511 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 

(Fin) 


2.  —  Variété  amabilis  Navas.  —  «  Linea  arcuata  rubra  ante  antcnnas. 
Prothorax  linea  duplici  fusco-rubra  longitudinali,  medio  in  pimctum  obscu- 
rum  [usca. 

«  Abdomen  .singulis  segmenlis  dorso  6  punctis  [asco-rufis  notatis...  » 

L'exemplaire  capturé  par  nous  et  que  nous  rapportons  à  var.  amabilis  doit 
être  ainsi  décrit,  pour  montrer  ses  différences  :  Caput  magis  subllavo  est 
colore;  ferl  striam  luscam  curvam  sub  utroque  antennanim  intra  oculos. 
Prothorax  fert  in  dorso  puncta  satis  ampla,  nigra.  ante  qux  est  tractus  brevis 
colore  sub[iisco. 

Abdominis  primum,  secitndum,  tertium,  quarlum,  quintumque  segmentum 
[erunt  in  dorso  duo  tantum  puncta  nigra;  sexlum  autem  septimumque  seg- 
mentum in  dorso  ferunt  quatuor  tantum  puncta  nigra  (figure  4). 

Ainsi  notre  exemplaire  pris  au  Moulin  de  Comporté  près  Niort  (Deux-Sèvres) 
s'éloigne  assez  de  la  vraie  amabilis  Navas.  Il  n'a  pas  les  deux  bandes  brun 
rougeàtre  du  dessus  du  pinthorax  et  le  nombre  des  points  dorsaux  de  l'ab- 
domen n'est  pas  le  même. 

Nous  ne  croyons  cependant  pas  devoir  séparer  notre  spécimen  de  amabilis 
et  en  faire,  du  moins  pour  l'instant,  une  variété  nouvelle  très  voisine. 

Chrysopa  prasina  Burm..  var.  orsoleta  Navas.  —  Nous  rapportons  à  cette 
variété  un  exemplaire  trouvé  par  nous  à  La  Tranchée  près  Nioii  (Deux-Sèvres), 
le  1.3  juillet  1912.  Les  points  du  mésotborax  sont  totalement  effacés  et  ceux 
du  prothorax  peu  appréciables,  très  vagues.  Nous  noterons  aussi  que  les 
nervules  en  gradins  sont  presque  totalement  vertes  et  les  lignes  noires  du 
côté  de  l'abdomen  réduites. 

Chrysopa  novempunctata  Navas.  —  Cette  espèce  a  été  récemment  décrite 
par  le  R.  P.  Longinos  Navas  (1)  qui  la  signale  de  Blois  (Loir-et-Cher). 

Chrysopa  formosa  Brau.,  var.  Gellm,  var.  nov.  —  Punclnm  nigrum  vnum 
in  corniculorum  articulo  primo,  in  facie  superiore.  ad  basim  omnino. 

Ailes  assez  fortement  irisées. 

Ailes  supérieures.  —  Nei-vules  costales  noires  en  entier.  Les  radiales  lon- 
guement noires  à  l'extrémité  supérieure  avec  seulement  un  point  do  la  même 
couleur  à  l'extrémité  inférieure.  Première  et  deuxième  nei-vules  intermédiaires 
entièrement  noires;  les  autres  seulement  aux  extrémités.  Les  dernières 
peuvent  même  être  totalement  vertes. 

(1)  R.  p.  LoxGTxos  Navas.  S.  J.  —  Crisopidos  y  Hemerobidos  nuevos  o  criticos,  in  Brotena, 
vol.  X,  1912. 


106      J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroplùrcs  de  France. 

.NctvuIl's  giadiloiiin^  0  ■;  iiuiies  eu  eiiliei-. 

Presque  toutes  les  iieivules  de  la  base  entièrement  de  cette  couleur. 

Secleui-  radial  noir  à  son  oiùgine.  Cellule  procubitale  typiiiue  noire  dans 
sa  moitié  terminale. 

Ailes  pûslcncures.  —  -Nervules  costales  noires  en  entier,  les  dernières 
moins  marquées.  Les  radiales  noires  à  l'extrémité  supérieure.  Toutes  les 
nervules  de  la  base  entièrement  vertes.  Presque  toutes  les  nervules  en  gradins 
(5/7 — d/l)  enlièrement  vertes. 

Cette  vaiiété  a  été  trouvée  à  /•ow/o.v  (^Charente-Inférieure)  par  M.  Gelin  à 
qui  nous  la  dédions. 

CiiRYSOP.4  FORMOSA  Biiui.,  var.?  DECEMPUNCTATA,  var.  nov.  —  Punctum 
singulare  colore  fusco  uiijro  "proipriore  in  facie  infra  punctum  quod  est  inter 
cornicula. 

Ailes  très  sensiblement  comme  dans  foimosa  formosa.  Nervules  en  gradins 
7/9 — 7/8  à  l'aile  supérieure  et  il/S — 6/7  à  l'inférieure. 

Nous  avons  trouvé  plusieurs  exemplaires  de  cette  forme  à  Châtelaillon 
(Charente-Inférieure),  en  1911  et  1912. 

Chrysopa  AiiBREViATA  Curt.  —  Cette  espèce  nous  a  été  donnée  par  notre 
collègue  M.  I».  Lucas,  qui  l'a  prise  à  Paris-Plage  (Pas-de-Calais),  le  21  juin 
1912. 

Chrysopa  dorsalis  Burm.  —  Cette  espèce  est  rare.  Elle  est  assez  voisine 
depe?"/M  L.,  mais  s'en  distingue  par  ses  nervures  costale  et  sous-costale  noires 
sur  une  certaine  longueui-.  M.  Gelin  en  a  pris  un  exemplaire  dans  la  Forêt 
de  Chlzé  (Deux-Sèvres),  le  23  juin  1912.  Elle  est  encore  citée,  par  le  R.  P.  Lon- 
ginos  Navas,  d'Espagne  et  de  Crimée. 

Hypochrisa  N'oiiiLis  Ilevden.  —  C'est  encore  dans  la  Forêt  de  Chizé  (Deux- 
Sèvres)  que  nous  avons  capturé  ce  bel  insecte,  le  21  mai  1912.  M.  Revelière 
l'a  également  pris  le  3  mai  1912  à  Blain  (Loire-Inférieure). -Rambur  (1),  sous 
le  nom  cYIIemerobius  eleguns  Burm.  la  signale  des  environs  de  Paris  et  de 
Chdteau-du-Loir. 

g)  Famille  des  Hémérobides. 

BoRioMYA  coiXciN'Nv  Steph.  —  Nous  l'avons  trouvé  à  Niort  (Deux-Sèvres)  le 
16  juin  1912. 

BoRiOMYA  QUADRiFASCiATA  Reuter.  —  Sud  de  la  France  (W.  J.  Lucas). 

BoRiOMYA  SUBNEBULOSA  Steph.  • —  M.  W.  J.  Lucas  cite  celte  espèce  de 
Amélie-les-Bains  (Pyrénées-Orientales). 

Megalomi'S  pyraloides  Ramb.  —  Trouvé  à  François  (Deux-Sèvres),  le 
10  juillet  1909,  par  M.  Gelin.  Rambur  le  signale  des  environs  de  Paris. 

h)  Famille  des  Mantispides. 

Mantispa  styriaca  Poda  (=  pagana  Fabr.).  —  M.  Gelin  a  pris  cette  espèce 
à  François  (Deux-Sèvres),  en  août  1879  et  à  Collioure  (Pyrénées-Orientales), 
le  25  juin  1912. 

i)  Famille  des  Conioptérygides. 

Nous  ajouterons  aux  Conioptérygides  de  la  faune  française  déjà  signalés 
le  Coniopterijx  tineiformis  Curt.  Nous  avons  trouvé  cette  espèce  un  peu 
partout  dans  le  département  des  Deux-Sèvres,  en  juillet  et  août. 

/)  Famille  des  Raphidides. 

Rapiiidia  macvlicollis  steph.  —  M.  Revelière  a  capturé  cette  espèce  à  Blain 
(Loire-Inférieure),  en  avril  1912. 

(1)  Rambur.  —  Insectes  névroptères.  1842,  p.  427. 


J.  Lacuoix.  —  ('onlriltiilidii  à  VHude  des  Névroptères  de  France.      107 


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108      J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  France. 

k)  Famille  des  Psocides. 

Nous  ne  citerons  encore  aucun  Psocide,  nous  réservanl  de  donner,  pour 
ces  insectes,  une  liste  spéciale. 

l)  Famille  des  Termitides. 

C.VLOTERMES  FLAVicoLLis  Fabr.  —  Cité  par  Rambur  du  midi  de  la  France. 
Tkrmks  u'ciFUGUS  Hossi.  —  Roclieforl-sur-Mer  (Charente-Inférieure). 

m)  Famille  des  Panorpides. 

AuLors  ALPiNA  Ranib.  —  Celte  espèce  nous  a  été  envoyée  par  M.  Couion, 
dans  un  lot  de  Névroptères  à  étudier  appartenant  au  Musée  d'Histoire  natu- 
relle d'Elbeuf.  Deux  evemplaires  c?  trouvés  en  Seine-Inférieure.  Rambur 
cite  l'espèce  de  la  vallée  de  Cliamonix. 

Panorpa  annexa  Sélys.  —  Nous  fei-ons  une  note  spéciale  sur  celte  espèce. 
Nous  nous  contenterons,  ici,  de  la  signaler  comme  appartenant  à  la  faune 
de  France. 

B.  —  SOUS-ORDEE  DES  TRICHOPTÈRES 

Lors  de  la  publication  de  nos  deux  premières  listes  sur  la  faune  névropté- 
rique  de  France,  nous  ignorions  les  intéressantes  notes  que  M.  R.  Martin  avait 
publiées  sur  les  Triclwptères  (1).  Elles  mentionnent  cependant  un  certain 
nombre  d'espèces  de  ce  sous-ordre  ;  nous  en  donnons  quelques-unes  ici. 
Quoiqu'elles  aient  été  déjà  signalées,  nous  les  ajoutons  à  nos  listes  qui  doivent, 
avant  tout,  former  un  ensemble  le  plus  complet  possible. 

1.  —  Section  des  Inéquipalpes. 

a)  Famille  des  Phryganides. 

Phryganea  striata  L.  —  Nous  avons  vu  celte  espèce  dans  un  envoi  de 
Névroptères  à  étudier  que  nous  a  lait  notre  aimable  correspondant,  M.  Josse. 
Elle  a  été  prise  par  lui  autour  du  lac  de  Saint-Point  (Doubs).  Mac  Lachlan  la 
cite  des  Vosges  (2).  M.  R.  Mailin  la  signale  comme  très  commune  du  1"  mai 
au  15  juin  dans  le  département  de  Vlndre. 

Phryganea  minor  Gurlis.  Citée  par  M.  R.  Martin  comme  ayant  été  prise 
dans  les  environs  de  Paris  par  Pierson. 

Phryganea  obsoleta  Ilagen.  —  Citée  des  Vosges  par  R.  Mac  Lachlan. 

Neuronia  clathrata  Koll.  —  Un  certain  nombre  d'exemplaires  pris  autour 
du  lac  de  Sainl-Poinl  (Poubs)  par  M.  Josse. 

Neuronia  ruficrus  Scop.  —  Assez  commun  dans  le  département  de  ï Indre 
en  mai  et  juin  (R.  Martin). 

Neuronia  reticulata  L.  —  Cité  par  M.  R.  Martin  comme  rare  dans  la  partie 
montagneuse  de  ÏIndre,  en  juin. 

Ces  trois  espèces  de  Neuronia  sont  assez  faciles  à  séparer  :  Huficrus  a  les 
ailes  uniformément  brunâtres,  sans  taches;  la  nervulation  est  saillante.  Reti- 
culata L.  a  les  ailes  supérieures  couvertes  de  nombreuses  petites  taches 
brunes;  les  inférieures  également  un  peu  mouchetées  dans  la  région  apicale. 
Clathrata  a  la  nervulation  moins  saillante  que  dans  ruficrus.  De  plus  les  ailes 
ont  plusieurs  taches  assez  mal  définies.  Enlin  les  pattes  sont  jaunâtres  (plus 
ou  moins  foncées)  avec  seulement  la  base  des  cuisses  noire. 

(1)  René  Martix.  —  Les  espèces  françaises  des  familles  des  Phryganines,  Limnophilines, 
Leptoeérînes  et  Séricosiomatinos,  in  Feuille  des  Jeunes  NatiiToXisles,  18'.)2. 

(2)  R.  Mac  Lachlax.  —  Monogr.  Revision  and  Synopsis  of  the  Trichoptera  of  the  Europ. 
Fauna.  London,  1874-1881. 


J.  Lachoix.  -  - 1  (iniriliiilitin  à  l'iUinh;  des  Névroptères  de  France.       109 


b)  Famille  des  Limnophilides. 

Grammotaulius  nitidus  Miill.  —  Celte  espèce  se  distin.mic  ti-ès  aisément 
de  atomarhis  F.  par  ses  ailes  antérieures  plus  aiguës,  plus  pâles  et  aussi 
par  i'étroitesse  plus  grande  de  celles-ci  et  le  sub-parailélisme  des  bords  costal 
et  marginal  postérieur.  Elle  nous  a  été  envoyée  de  Saintes  (Cliarente-Infé- 
rieure),  en  juin  l!»t2.  Elle  est  citée  du  département  de  ÏIndre  de  mai  à  no- 
vembre pai-  M.  U.  Martin. 

LiMNOPiiiLis  GRiSEUS  L.  —  Nous  avons  trouvé  cette  espèce  dans  un  des 
envois  que  nous  a  fait  M.  Josse.  Capturée  par  ce  dernier  sur  le  lac  de  Saint- 
Pnhtl  (Doubs). 

Drusus  discolor  Randiur.  —  Cité  du  Vid  d'Isère  (Savoie),  jnir  .M.  W  .  .1.  Eu- 
cas. 

c)  Famille  des  Séricostomides. 

Sericosto.ma  l'EDEMONTAMiM  M.  E'.  --  Partie  montagneuse  de  VIndre 
(R.  Martin).  Le  même  auteur  le  cite  également  de  la  Haute-Vienne  et  de  la 
Creuse.  R.  Mac  Laclilan  l'indique  du  Dauphiné. 

ScHizopELEX  FURCiFERA  M'.  E'.  —  Mac  Lachlan  mentionne  cette  espèce  des 
Pyrénées-Orientales. 

Rrachycentrus  subnubilus  Curt.  —  Cette  espèce  a  été  trouvée  en  Alle- 
magne. M.  R.  Martin  la  cite  comme  très  commune  dans  le  département  de 
VIndre.  Il  l'indique  également  de  la  Vienne,  la  Haute-Vienne  et  Y  Indre-et-Loire. 

Silo  pallipes  Fab.  —  Saône-et-Loire  et  Vosges  (Mac  Eachlan);  Indre,  com- 
mun du  10  mai  au  10  juillet  (R.  Martin).  Nous  avons  trouvé  cette  espèce  à 
Saint-Martin-de-ln-tyjudre  (Charente-Inférieure),  le  6  avril  1912. 

Silo  piceus  Brauer.  —  Indre,  Creuse  et  Haute-Vienne.  Commun  du  23  mai 
au  2.5  juillet  (R.  Martin).  Mac  Lachlan  cite  l'espèce  des  Pyrénées  et  du  dépar- 
tement de  Saône-et-Loire . 

Silo  nigricor.ms  Pictet.  —  Cité  par  Mac  Eachlan  de  la  Saône-et-Loire  et 
de  VIsère. 

Oligoplectum  maciilatum  Fourcroy.  —  Très  commun  dans  VIndre  et  la 
Haute-Vienne,  du  10  mai  au  15  septembre  (R.  Martin). 

Micrasema  SEiiFERLM  Pictct.  —  Vosges  (Mac  Lachlan). 

Grun^cu  iruorata  Curt.  —  Saône-et-Loire  et  Vosges  (Mac  Lachlan). 


2.  —  Section  des  Equipalpes. 

a)  Famille  des  Leptocérides. 

Berœa  plllata  Cuiti^.  —  Mnc  Laclilan  cite  l'espèce  de  la  Savoie  et  des 
Basses-Pyrénées. 

Berœa  maurus  Cuitis.  —  Indre,  Creuse,  Huule-Vienne  (R.  Mai'tin).  Mac 
Lachlan  le  mentionne  de  la  Saône-et-Loire,  de  V.Aude,  du  Cantal  et  des  Basses- 
Pyrénées. 

Leptocerus  commutatus  ?  M'.  E'.  —  Pris  [tar  M.  Gelin  à  Fnnirois  (Deux- 
Sèvres),  le  20  septembre  1012. 

Leptocerus  semlis  Burm.  —  hulrc.  Commun  de  mai  à  août  (i>.  Maiiiii). 

Leptocerus  alboguttatus  Hagen.  —  Fi-ance  centrale  (R.  Martin). 

Leptocerus  aterrimus  Steph.  —  M.  R.  Martin  le  dit  très  commun  partout 
du  25  mai  au  23  août. 

Leptocerus  cinereus  Curtis.  —  Très  coimuiiii  en  Fianci',  d'après 
M.  R.  Martin. 

Leptocerus  albifrons  E. —  Rare  dans  le  département  de  VIndre  (R.  Martin). 

Leptocerus  bilineatus  E.  —  Mac  Eachlan  le  cite  de  Saône-et-Loire. 


110      J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'élude  des  Névroptères  de  France. 

LePTOCERUS  DISSIMILIS  Slopli.  —  l\I;ic  l;;i(iihiii  cilc  ci'llc  csprcc  ciMiiiiic 
apitarienanl  h  la  faune  de  Fraiici'.  M.  liiiii'  ,M;iiliii  rimliiiiic  ilr  la  llniilr- 
\  le  une,  la.  Creuse  et  Vlndrc. 

LEPTOCERUS  Rli'ARlt's  Albaida.  --  IihIic,  \  iciinc,  lldiilrA'witni'.  htdn'-et- 
Loire  (R.  I\lai-tiii). 

IIOMIUA  LErcopii(r.\  l'.aiiih.  -  (aie  pai'  r.ainljiir  (1)  des  enviions  de  Paris, 
Maine-et-Loire  (Millet),  Imlrc  Tiès  rare  en  juin  (K.  Martin). 

Tri.ï;nodes  ociireella  M".  L'.  —  Très  commun  dans  le  di>|iai  li'meni  di' 
VIndre,  du  2.')  mai  au  2o  août  [W.  Martin). 

Adicella  reducta  M'.  L'.  —  Su('ine-el-L(iirc  (.Mac  Laelilan),  lndi-i\  \'irnni\ 
Indre-et-Loire,  en  juin  et  juillet  {l\.  Martin). 

(H-'.CETis  K0TATA  Râiub.  —  Cilé  |)ar  iîamhurd)  des  environs  de  l'nris  et  de 
Chdleau-du-Loir  (Sartlie). 

OECETIS  LACUSTRls  l'ictel.  -  Nous  a\(ins  pris  cotte  espèce  à  Saiidr-l'rzcnni' 
(Deux-Sèvre.s),  le  2.')  juin  i'.HI. 

OECETlS  TRIPUNCTATA  F.  —  Nous  l'axons  li-ouvé  sur  le  l'anitl  Sitiiil-MiirHii 
près  Niort  (Deux-Sèvres),  le  f»  juillet  l'.ll  I. 

Nous  n'avions  pas  tout  d'abord  éUidié  séi-ieusement  les  espèces  de  ce  genre. 
Elles  sont  assez  rapprocliées  les  uiu^s  des  autres.  .Néanmoins  pai'  l'étude  de 
la  nervulation  on  arrive  à  eu  faire  des  groupes  qu'il  devient  plus  facile  de 
différencier  ensuite. 

Setodes  Ll'SiTANiCA  M'.  L'.  -  "  Obsei'M'e  du  'J  juin  au  •')  aoùl  sur  la  Creuse 
et  l'.Vnglin,  dans  le  département  de  rindic  »  (R.  Martin). 

b)  Famille  des  Hydropsychides. 

IIVDROPSYCIIE  PELLUCDULA  Curt.  -  liride.s-lcs-Dain.s  (Savoie),  Ainélie-lcs- 
nains,  Bagnuh-sur-Mer  (Pyrénées-Orieidalos),  d'après  M.  W.  J.  Lucas. 

c)  Famille  des  Policentropides. 

PoLYCEiNTROPUS  TLAVOMACiL VTCS  Pielet.  —  Niort  et  euvirous  (Deux-Sèvres), 
en  mars,  avril,  mai. 

d)  Famille  des  Philopotamides. 

PiiiLoroTAMis  LiiDiFicvTrs  M'.  I/.  —  dite  de  Brides-les-Bains  (Savoie)  par 
M.  W.  J.  Lucas. 

e)  Famille  des  Rhyacophilides. 

RiiVACoriiiiA  tourextum  Pielel.  -  \'iil  d'Isère,  Brides-les-Bains  (Savoie) 
d'après  M.  W.  J.  Lucas. 

RiiYACOPiiiLA  TRiSTis  Pictct.  —  Citée  par  .M.  AV.  J.  Lucas,  du  Vernel  (Pyré- 
nées-Orientales). 

RiiYACOPiiiLA  PERS1MILIS  M'.  L'.  —  Ainrlii'-Irs-IUiins  C\\ .  .J.  Lucas). 

Niort.  J.  Lacroix. 


N.  B.  —  Nous  avertissons  les  li'clcurs  que  nous  avons  omis,  dans  les 
quatre  dessins  de  ce  travail,  la  uervule  sous-costale  placée  non  loin  de  la 
hase  des  ailes.  Le  même  oubli  a  d'ailleiu's  était  fait  dans  les  ligiu-e^s  d'un 
travail  précédent  paru  dans  cette  Berne  :  (hielqiies  (inimiaties  diez  les  Cjmi- 
snpides. 

De  plus,  dans  la  figure  I  du  juéseut  arliele.  les  deux  ti-aits  jilacés  à  gauelie 
et  au-dessous  de  l'aile  inféi-ieure  sont  plus  grands  que  nalure  (les  dessins 
n'avant  été  réduits  que  de  1/.3). 

J.  L. 

(1)  Rambuiî.  —  Insectes  névroptères,  1842. 


D' J.  Villeneuve.  — Diplhrs  luniri'dii.r  nu  inl&rrs\umlf:.  111 


DIPTÈRES  NOUVEAUX  OU  INTÉRESSANTS 


Parmi  les  Diplèr-ps  recueillis  en  Alsviic,  soil  pnr  M.  Lesne,  Assistniii  ;in 
Muséum  d'Hisloiic  iiaturollc  de  l'nii>.  snil  |.ai-  M.  Itieuse,  Entonidlosisle  à 
Ueniies,  plusieurs  uionl.  i)aru  iiiéiliis  el  (pichpies  auUes  assez  iiitéressaiils 
pour  exiger  une  mention  spéciale.  Ce  soiil  les  espèces  sui\anies  : 

1.  Sccnopinus  ^quanwsus  n.  sp.,   Q . 

Aïn-Sefra  (Oran),   mai-juillet;  2   QQ.  Types  dans  ma  cnllcclidn,   l'iivdvés 

par  M.  nieuse. 

Espèce  (le  petite  taille  [2-'i  mm.),  d'un  noir  mal.  semée  sur  le  lïnnl,  sur  le 

thorax  y  compris  les  mésopleures,  sui-  le  sculellum  et  sur  les  bourrelets 
latéraux  de  la  face  dorsale  de  l'abdomen,  de  petites 
squames  blanchâtres,  saillantes,  non  serrées.  A  l'ex- 
trémilé  de  l'abdomen,  de  même  que  sui'  le  ventre  et  les 
sternopleures,  les  squames  sont  renqdacées  par  des 
poils  plus  fournis  de  coloration  identique.  L'abdomen 
est  déprimé  entre  les  bourrelets  latéraux,   glabre  et 

Al  e  do  Sceriopinus  ,,  '  .  i     -n      i     i  i  i   i  »        -i  i 

.■<qiwmnsus,  nov.  spec.  c'  ""  """"  ''>^s''^'  l'i'iH'-mt;  le  ventre  est  terne:  tergdes  el 
sternites  sont  limités  chacun  par  un  trait  blanc  jaunàli'e 
sur  leui-  bord  postérieur.  Antennes  et  palpes  noirs.  Pattes  brunes  :  taises 
antérieurs  noirs;  tarses  intermédiaires  comme  les  précédents,  mais  le  pro- 
tarse blanchâtre  à  son  origine:  tarses  postérieurs  blanchâtres,  les  4  premiers 
articles  maculés  de  noir,  le  dernier  noirâtre.  Ailes  hyalines;  les  cellules,  à 
l'exception  des  cellules  costale,  sous-costale,  médiastine,  basale  antérieure 
et  discoïdale,  marquées  d'une  tache  brunâtre.  La  petite  nervure  transversale 
est  sise  au  1/3  postérieur  de  la  cellule  discoïdale;  la  1"  cellule  postérieure 
nullement  rétrécie  à  son  extrémité  distale  (voir  la  figure;  le  bord  postérieur 
de  l'aile,  plié  plus  ou  moins  sur  les  2  individus,  n'a  pu  être  reproduit  exac- 
tement). 

2.  Ihibo.s  sirialMux  n.  sp.,  d"  el   Q. 

Celte  capture  de  M.  Lesne  porte  l'éti(|uette  d'origine  :  «  Oued  Zous,  1.3  oct. 
1008.  )'  Un  cf  et  une  g  sont  la  propriété  du  Muséum  de  Paris;  un  autre  cf 
est  conservé  dans  ma  collection. 

Espèce  de  taille  ordinaire,  noire,  à  pruinosilé  cendrée  sur  le  thorax  et  le 
sculellum;  il  en  est  de  même  sur  l'abdomen  où  la  plupart  des  segments  sont 
cependant  dénudés  dans  leur  moitié  postérieure  au  moins  et  apparaissent 
alors  d'un  noir  assez  brillant.  L'hypopyge  en  dessus  chez  le  cf,  les  2  derniers 
tergites  chez  la  g  sont  fortemeid  pi'uineux.  Les  soies  dorsales  du  thorax 
sont  noires,  la  pilosité  abdominate  d'un  blanc  roussâtre.  Ailes  hyalines,  à 
stigma  pâle.  Balanciers  couleur  crème. 

Pattes  d'un  rouge  testacé;  les  hanches  cendrées:  les  trochanters  d'un  noir 
brillant.  Les  tibias  postérieurs  sont  noirâtres  du  côlé  tourné  vers  les  cuisses: 
celles-ci  ont  une  large  bande  noire  qui  s'étend  à  leur  face  externe  depuis 
l'origine  jusque  vers  le  milieu  ou  même  au  delà.  Les  cuisses  des  2  |)aires 
de  pattes  antérieures  ont  leur  bord  supérieur  plus  ou  moins  noirâtre  et  les 
tibias  des  pattes  de  devant  sont  en  majeure  partie  rembrunis.  Les  3  ou  4 
derniers  articles  de  tous  les  tarses  obscurs.  Les  protarses  postérieurs  n'ont 
pas  d'aiguillons  disséminés  sur  leur  face  plantaire:  les  cuisses  postérieures 
ont  3  rangées  d'épines  noires  en  dessous,  la  rangée  la  plus  interne  occupe 
seulement  la  moitié  basale  des  fémui's  chez  le  cf  et  manipie  lotalenieiit  sur 
la  g .  Quant  aux  pattes  de  devant,  elles  ne  présentent  pas  chez  le  cf  de  longue 
villosité  aux  tibias  et  n'ont  qu'une  villosité  ordinaire,  non  très  développée, 
aux  tarses. 


1 12  D""  J.  Viixeneuvp:.  — Diplèrcs  nouveaux  ou  inlércs.sanU. 

\,v  cf  a  l'hypopyge  ti'ès  reiitlû  et  d'un  unir  lirillniit  en  dessous;  l'aliilniiicii 
lie  la  Q  est  terminé  par  une  lamelle  loussàlic,  bilidc  an  bout. 

3.  nhinoœsims  purpurcus  Bfauei'. 
Sidi-Okba,  mai  1885;  un  individu  pris  pai-  M.  Bleuse. 

4.  Cepluilonuila  inuculald  AYied. 

Même  localité,  même  date;  un  individu  capluré  aussi  par  M.  lilciise. 

5.  MiUogramma  algirum  Macq. 

Perrégaux  ((iran),  fin  avril  IS96:  2  cf  Cf  de  M.  Bleuse. 

Cette  espèce  dont  Macquarl  n'a  connu  (pie  la  Q  appartient  au  groupe 
.1/.  GeimarlMeig.  — M.  aurilron.'^  L.  Dut.  La  coloration  de  la  face  i-appelle  la 
première,  mais  le  cf  porte,  comme  M.  aunlrons  L.  Dnf.  (=  M.  Girschneri 
Beck.),  un  long  appendice  sétifornie  au  dernier  article  des  tarses  antérieurs. 
Les  autres  articles  de  ces  mêmes  tarses  sont  hérissés  de  nombreux  cils  l'igides 
et  les  tibias  correspondants  ont  une  rangée  de  longues  soies  sur  tout  leur 
bord  antérieur. 

6.  Tachina  margincUa  Wied.     , 

2  cf  d"  recueillis  par  M.  Blouse,  à  Aïn-Sefra  (Oran).  en  mai  ISiUi. 

Wiedemann  n'a  décrit  qu'une  Q  de  Nubie.  C'est  une  Millogramniine  fort 
curieuse  par  l'aspect  des  tarses  antérieurs  qui  rappelle  certains  Dnliclinpu.s 
(Wiedemann)  et  aussi  par  la  longueur  des  soies  dont  plusieurs  sont  déme- 
surées, du  moins  chez  les  cf  Cf  que  j'ai  sous  les  yeux.  C'est  ainsi  qu'aux  tibias 
antérieurs,  on  note,  en  plus  d'une  soie  préapicale  dressée  en  avant,  la  pré- 
sence de  deux  soies  sises  sur  le  côté  externe  l'une  pi'ès  du  genou,  l'autre  vers 
le  milieu,  tellement  longues  qu'elles  dépassent  la  longueur  des  tibias;  la 
i'°  soie  notopleurale  est  aussi  longue  que  le  thorax;  le  l"  et  le  4"  segment  de 
l'abdomen  sont  nus,  par  contre  sur  le  2"  segment  il  existe  une  paire  médiane 
de  soies  marginales  couchées  et  ondulées  qui  atteignent  tout  à  fait  l'extrémité 
abdominale;  une  paire  de  soies  pareilles  et  aussi  longues  se  voit  également 
sur  le  3"  segment. 

Cette  espèce,  pour  laquelle  je  propose  un  nom  de  geni'e  nouveau,  Dnllcho- 
tachina,  paraît  bien  voisine  de  celle  du  genre  Hoplocephalu  Macq.  par  sa 
coloration  d'abord  qui  est  toute  obscure  à  l'exception  de  la  partie  postérieure 
du  scutellum  et  d'une  large  bande  en  zig-zag  sur  les  flancs  abdominaux, 
lesquelles  sont  blanchâtres  —  ensuite  i)ar  la  tète  et  le  thorax  qui  sont  velus 
comme  dans  le  genre  précité.  Elle  s'en  éloigne  par  :  yeux  nus  —  l'espace  qui 
les  sépare  (au  vertex,  un  diamètre  oculaire  transversal  chez  le  cf)  occupé 
piesqu'en  totalité  par  la  bande  frontale  —  les  soies  frontales  montrant  une 
longue  paire  croisée  vers  le  milieu  du  front  et  devenant  lacuneuses  en  arrière; 
soies  ocellaires  longues  et  divergentes,  2  soies  de  longueur  ordinaire  de 
chaque  côté  du  vertex.  Les  joues  (gêna:»)  présentent  une  rangée  de  soies  qui, 
[larties  en  haut  du  voisinage  de  l'arête  faciale,  se  dirigent  (ibli(piement  pour 
joindre  l'extrémité  inférieure  de  l'œil.  Le  reste  de  la  face  est  conformé  comme 
chez  Hoplocephala;  les  antennes  occupent  les  4/3  de  la  fossette,  le  3'  article 
mesure  environ  2  fois  1/2  la  longueur  du  2\  le  chète  est  épais  à  son  origine 
même,  ténu  et  brièvement  villeux  au  delà.  De  même  le  cf  a  3-4  soies  orbi- 
taires.  —  Thorax  :  0  soie  acrosticale;  2  +  2  soies  dorsocentrales:  soies  ster- 
nopleurales  =  1  -f-  1.  —  Scutellum  avec  2  soies  de  chaque  côté,  les  apicales 
parallèles  et  non  redressées.  —  Ailes  avec  la  nervation  de  Miltogrammu- 
Hoplocephala;  la  petite  nervure  transversale  opposée  à  la  terminaison  de  la 
1""  nervure;  la  nervure  transversale  postérieure  située  vers  le  milieu  de  l'in- 
tei'valle  (]ui  sépare  la  petite  nervure  transversale  et  le  coude  de  la  i''  nervure. 

7.  Nea^ra  Blensei  n.  sp.,  Q. 

Aïn-Sefra  (()ran),  mai  ISOfi:  de  M.  Bleuse,  à  qui  je  suis  heunnix  de  dédier 
cette  espèce. 


W  J.  Villeneuve.  — Diplèves  nouveaux  ou  intéressants.  113 

Aspect  et  coloration  de  A',  amnsiœ  15.  B.,  dont  elle  se  distingue  par  la  taille 
exiguë  (;{  mm.  1/2),  jiar  i'ailo  qui  préscnLe  2  cils  petits,  suivis  d'un  ci!  long, 
serrés  à  l'oi-igiiiu  de  la  3'  nervure;  i  foi'ts  cils  un  peu  espacés  sur  la  f"  nei'- 
vure  à  partir  de  sa  naissance  et  2  cils  courts  plus  éloignés  vers  sa  terminaison. 

Cette  ciliation  sur  2  nen'ures  est  à  peu  près  la  même  que  celle  de  Thrtjp- 
tocera  pomonellie  Schnabl  et  Mokrzecld  {Uevue  russe  d' entomologie,  n°  3-4, 
p.  211-214,  août  11)03);  mais  G.  lilcusei  diifore  de  cette  espèce  en  plusieurs 
points  :  le  chète  antcnnaire  a  le  1°''  article  distinct  seulement,  le  2°  allongé, 
le  3°  coudé  sur  le  précédent,  2  fois  plus  long  et  progressivement  atténué 
jusqu'au  bout.  Les  palpes  dillicilcment  visibles  sur  l'unique  individu  que  je 
possède  m'ont  semblé  courts  et  noirs  (?).  Le  thorax  est  couvert  d'une  prui- 
nosité  d'un  cendré  clair,  rayée  de  4  lignes  noires;  4  soies  dorsocentrales  après 
la  suture;  soies  sternopleurales  =  2  +  1,  non  en  triangle  éiiuilatéral.  Abdo- 
men entièrement  noir,  sans  trace  d'incisures  blanches.  iNervure  transversale 
apicale  de  l'aile  droite;  1"  cellule  postérieure  nettement  ouverte.  —  Enfin, 
T.  pomonella:  est  plus  grande  (4-5  mm.). 

Le  type  de  Ncœrn  Blcdsei  n.  sp.  fait  pailie  de  ma  rollectidu. 

8.  Loxocera  nJgerica  n.  sp.,  cf  et  ç. 
Sainte-Croix-de-l'Edough,  en  octobre;  de  M.  Lesne. 

Remarquable  par  les  antennes  très  longues,  dépassant  cuisse  et  tibia  réunis 
des  pattes  antérieures.  Le  chète  est  très  court  chez  le  cf  (l/ti  environ  de  la 
longueur  des  antennes),  plus  long  chez  la  Q  et  pubescent  (à  peine  la  1/2  des 
antennes  qui  sont  légèrement  plus  courles  que  chez  le  cf). 

Tète  d'un  i"Ouge  testacé;  le  tr-iangle  fi'ontal  noir  ainsi  que  2  taches  situées 
à  la  par-tie  supérieure  de  la  face  postérieur'e  de  la  tête;  celles-ci  se  touchent 
plus  ou  moins  sur  la  ligne  médiane  et  là  sont  rattachées  au  triangle  fr-ontal. 
Antennes  noir-es;  chète  épaissi  à  son  origine,  blanchâtre.  Palpes  testacés. 

Thoi'ax  r'ouge  testacé;  épaules  noires.  La  partie  antérieure  du  thorax 
comprise  entrée  les  épaules  est  occupée  par  3  bandes  noir-es  distinctes  ou  plus 
souvent  fusionnées;  seule  la  bande  rrréiUarre  s'éteird  air  delà,  jusqu'à  l'extr'é- 
mité  du  sculellum.  Le  mésophr^agme  (métirnotum)  est  également  noir'  et,  sur 
les  lianes,  existe  une  lar'ge  tache  do  même  couleur  sous  l'insertion  des  ailes 
(pléi'opleui-ale). 

Abdomen  noirâti'e,  maculé  par  places  de  br-un  rougeâtr-e  srrr  les  côtés  des 
segments. 

Pattes  d'un  testacé  clair. 

Ailes  grisâtres,  parfois  un  peu  estompées  le  long  des  nerTures;  balanciei's 
d'un  jaune  pâle. 

La  pilosité  génér^ale  de  l'insecte  est  blanchâtre:  plus  blanches  sont  2  fr-anges 
qui  gai'nissent,  l'une  la  r'égiorr  notopleur'ale,  l'autre  le  bor-d  inférieur'  des 
mésopleui'es. 

Taille  :  3-6  mm.  (sans  les  antennes). 

Les  exemplair-es  originaux  ont  été  partagés  entrée  le  Muséum  de  Paris  et 
ma  collection. 

9.  Lonchœa  fugax  Beck. 

Sainte-Cr'oix-de-l'Edough,  eir  octobre  (capturée  de  M.  Lesne  qui  l'a  aussi 
oblerrue  d'éclosion  d'une  larve  tr'ouvée  sous  l'écor'ce  du  Ir-onc  d'un  chêne- 
liège  mort). 

10.  Siphonellopsis  lacleibasis  Str^obl. 

M..  Bleuse  m'a  envoyé  3  individus  de  cette  espèce  qui  n'était  connire  que 
d'Espagne  et  qu'il  a  prise  à  Arn-Sefra  et  à  El-Kreider  (Or\Tn)  en  mai. 

11.  Chloropisca  sulcijrons  Beck. 
Arn-Sefra,  ruai  1896;  2  exemplaires  de  M.  Bleuse. 

Rambouillet. 

D""  .1.  VlLJ.ENElVE. 


Notes  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 


Adaptation  du  Gongyle  ocellé,  au  territoire  de  Marseille.  —  Il  y  a  treize  ans 
("iiviron,  un  naturaliste  du  Muséum  de  Mars<>ille,  le  regretté  docteur  Hagenniuller, 
laissa,  en  mourant,  trois  Gongyles  ocellés,  GoiKjylus  ocellatiis  (Weyler)  qu'il  avait 
reçus  de  la  province  d'Oran 

Ces  Sauriens  furent  rais  en  liberté  dans  les  terrains  qui  avoisinent  le  Palais 
Longchanip,  et  ne  tardèrent  pas  à  tomber  dans  l'oubli. 

Or,  quelques  années  plus  tard,  les  jardiniers  chargés  de  l'entretien  des  jardins 
annexés  au  Muséum  me  signalaient  la  présence  d'une  espèce  de  Lézard  qu'ils  ne 
connaissaient  pas  et  me  remettaient  un  de  œs  reptiles  fraîchement  tué;  je  n'eus 
pas  de  peine  à  reconnaître  un  Gongyle,  et  je  pensai  aussitôt  à  ceux  qui  avaient 
été  lâchés  aux  aboi'ds  du  Musée. 

Moi-même,  j'eus  ensuite  l'occasion  d"en  découvrir  plusieurs  dans  ces  parages,  et 
depuis,  il  n'est  pas  rare  de  trouver  leurs  petits  cadavres  mutilés  par  les  chats. 

Il  résulte  de  ces  constatations  premièi'es  que  les  Gongyles  se  sont  reproduits 
dans  ce£te  partie  du  territoire,  qu'ils  y  ont  étendu  leur  aire  de  dispersion  et  se 
sont  par  conséquent  parfaitement  adaptés  à  notre  climat. 

Seulement,  ils  ont  déjà  subi,  en  un  temps  aussi  court,  une  légère  modification 
portant  sur  la  coloration.  Leur  nuance  générale  est  beaucoup  plus  foncée  que  celle 
de  leurs  ascendants  de  la  province  d'Oran,  et,  par  suite  de  cette  modification  de 
la  couleur  fondamentale,  les  raies  latérales  claires  dont  ils  sont  ornés  apparaissent 
beaucoup  plus  blanches.  La  taille  des  sujets  adultes  que  j'ai  eus  en  mains  est 
sensiblement  la  même  que  celle  du  type. 

Les  mouvements  de  nos  Gongyles  sont  assez  vifs,  sans  égaler  cependant  l'agilité 
des  Lézards  gris  avec  lesquels  ils  vivent. 

Un  sujet  découvert  à  l'occasion  d'un  tei-rassement,  au  commencement  de  l'hiver 
dernier,  est  resté  en  léthargie  pendant  tout  l'hiver,  dans  une  boîte  placée  dans  une 
pièce  non  chauffée  exposée  au  nord.  Je  l'ai  relâché  plein  do  vigueur,  par  une  belle 
journée  de  mars  et  ne  l'ai  pas  revu  depuis. 

Il  est  très  probable  que  ces  animaux  qui,  aux  abords  du  Muséum  n'ont  d'autres 
ennemis  que  les  Chats,  échai^peront  à  la  destruction  à  en  juger  par  leur  ncmibre 
toujours  croissant,  et,  il  n'est  pas  impossible  que  les  lois  de  l'adaiatation  auxquelles 
ils  semblent  se  soumettre  leur  imposant,  par  la  suite,  des  modifications  plus  pro- 
fondes que  celles  que  nous  avons  pu  déjà  constater,  les  différencient  assez  du  type 
oranais  pour  leur  donner  la  valeur  d'une  forme  qui  deviendrait  :  Goiujylus  ucel- 
latus,  forme  Mcissrli£7iisis. 

Marseille,  Muséum  d'Histoire  naturelle.  D'  G.   Siépi. 


Le  Zonites  algirus  L.  dans  les  Albères.  —  La  présence  de  cette  espèce  dans  les 
Pyrénées-Orientales  a  déjà  été  signalée,  il  y  a  longtemps,  par  plusieurs  auteurs. 
L'abbé  Dupuy  (Histoire  nutiu-ellc  des  Mollusques  terrestres  et  d'eau  douce  qui 
vivent  en  France,  1847-1851)  dit  que  Zonites  algirus  L.  vit  sur  toutes  nos  côtes 
méditerranéennes  deiJuis  les  Pyrénées-Orientales  jusqu'aux  Alpes,  et  qu'il  l'a 
recueilli  lui-même  dans  toutes  les  stations  importantes  de  Perpignan  à  Toulon. 
En  réalité,  oe  Mollusque,  qui  manque  à  la  faune  espagnole,  n'est  pas  davantage 
indigène  dans  notre  ancienne  province  du  Roussillon,  et  s'il  s'est  rencontré  sur 
quelques  points  de  la  région  et  peut  s'y  rencontrer  peut-être  encore,  nous  savons 
par  des  documents  certains  qu'il  y  a  été  introduit  et  acclimaté. 

Le  Zonites  algirus  L.  est  abondamment  répandu  dans  nos  départements  méditer- 
ranéens à  l'Est  du  Rhône,  les  Alpes-Maritimes,  le  'Var,  les  Bouches  du-Rhône,  où 
on  le  rencontre  à  peu  près  partout.  Contrairement  à  l'afiirmation  de  l'abbé  Dupuy, 
qui  prétend  que  ce  Gastropode  a  besoin  pour  vivre  et  prospérer  de  l'air  marin  et 
qu'il  ne  s'éloigne  pas  des  côtes,  il  pénètre  assez  avant  dans  l'intérieur  des  terres, 
puisqu'il  est  encore  commun  dans  le  département  de  Vaucluse  et  qu'on  le  trouve 
jusque  dans  les  parties  méridionales  de  la  Drôme  et  des  Basses-Alpes.  A  l'Ouest, 
il  a  franchi  le  Rhône;  il  abonde  dans  le  Gard,  pénètre  dans  l'Hérault,  se  rencontre 
communément  aux  environs  de  Montpellier  et  dans  plusieurs  autres  localités  du 
département;  il  devient  moins  fréquent  à  mesure  qu'on  s'avance  vers  l'Ouest  et 
disparaît  complètement  du  côté  de  Béziers;  il  n'atteint  pas  les  limites  de  l'Aude 


Notes  spéciales  el  locales.  115 

et  ne  figure  pas  dans  la  Faune  malacologique  de  ce  département  par  P.   Fagot, 
1896. 

Il  est  signalé  pour  la  premièie  fois,  comme  vivant  dans  les  Pyrénées-Orientales, 
dans  le  Kapport  de  MM.  Delocrc  et  Companyo  sur  un  taVjleau  contenant  une 
collection  de  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  du  département  des  Pyrénées- 
Orientales,  offert  à  la  Société  Philomathique  par  M.  Aleron  (Bulletin  de  la  Société 
Philomathique  de  Perpignan,  t.  III,  V'  partie,  p.  85-105,  1837);  mais  les  honorables 
auteurs  du  Rapport  ont  soin  d'indiquer  que  l'espèce  avait  été  rapportée  de  Mont- 
pellier par  Companyo  et  déposée  dans  diverses  localités;  les  individus  se  repro- 
duisirent et  se  conservaient  encore  en  1837.  Nous  n'avons  pu  connaître  la  date 
exacte  de  cette  introduction,  antérieure  sans  doute  de  plusieurs  années  à  1837; 
nous  savons  que  Companyo  avait  fait  ses  études  médicales  à  Montpellier  et  y  avait 
été  reçu  docteur  en  médecine  le  17  juin  1812;  mais  peut-être  avait-il  eu  depuis 
l'occasion  de  retourner  dans  cette  ville  et  d'y  faire  de  courts  séjours;  nous  n'avons 
rien  trouvé  à  ce  sujet.  On  peut  voir  encore  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  de 
Perpignan  le  tableau  composé  et  offert  par  Aleron;  l'espèce  qui  nous  occupe  y  figure 
(Salle  Depéret). 

En  1863,  Companyo,  dans  son  Histoire  naturelle  des  Pyrénées-Orientales,  fait  de 
nouveau  mention  de  notre  espèce  comme  vivant  dans  le  département  qu'il  étudie; 
mais  il  a  soin  de  rappeler  qu'elle  y  a  été  acclimatée  et  il  ajoute  qu'elle  se  conserve 
encore,  parce  que  sa  chair  coriace  est  dédaignée  des  cultivateurs. 

Dans  son  Enumération  des  Mollusques  terrestres  et  fîu\  iatiles  vivants  du  dépar- 
tement des  Pyrénées-Orientales,  publiée  en  1872,  le  docteur  P.  Massot  s'exprime 
ainsi  à  propos  de  Zomtes  algirus  L.  :  Habite  encore  peut-être  sur  les  bords  du 
ruisseau  de  Las  Canals,  au-dessus  du  pont  qui  traverse  la  route  nationale  de 
France  en  Espagne,  en  face  du  Mas  d'el  Conte.  Déposée  par  Companyo  dans 
diverses  localités,  dans  les  fossés  de  la  citadelle  et  au-dessous  de  Château-Rous- 
sillon  (1),  elle  n'a  pu  s'y  acclimater;  j'en  ai  trouvé  un  seul  exemplaire  près  la 
gare  du  chemin  de  fer,  il  y  a  déjà  longtemps;  je  crois  que  cette  espèce  ne  tardera 
pas  à  disparaître  entièrement,  si  elle  n'a  pas  déjà  disparu.   » 

Quelques  années  après,  au  mois  de  septembre  1888,  nous  fûmes  surpris  de  ren- 
contrer quelques  coquilles  vides  de  ce  Zonite  dans  le  ravin  de  Consolation,  au- 
dessus  de  Collioure,  dans  les  Albères,  localité  depuis  longtemps  célèbre  par  la 
découverte  de  V Hélix  llangi  Desh.,  et  souvent  explorée  par  les  naturalistes.  Nous 
fîmes  part  de  cette  découverte  à  M.  Caziot  qui  l'a  relatée  dans  son  Etude  sur 
Zoiiites  algira  parue  dans  le  Bulletin  de  la  Société  Zoologique  de  France, 
t.  XXXII,  p.  77,  année  1907;  mais  l'auteur  ajoute  que  la  présence  de  cette  espèce 
dans  les  Albères  est  très  douteuse  Nous  ne  croyons  pas  qu'il  ait  entendu  mettre 
en  doute  les  renseignements  que  nous  lui  avions  fournis  sur  la  récolte  de  quelques 
spécimens  de  l'espèce  en  question  dans  la  station  précitée.  Il  a  sans  doute  voulu 
indiquer  qu'il  considérait  cette  espèce  comme  acclimatée  et  non  indigène  dans  les 
Albères.  C'est  ce  que  nous  avions  pensé  nous-même,  persuadé  d'ailleurs  que  notre 
Mollusque  n'avait  pu  se  maintenir  et  cju'il  était  éteint  ou  en  voie  d'extinction. 

Depuis  un  quart  de  siècle,  nous  n'avions  plus  eu  l'occasion  d'explorer  la  fameuse 
station,  lorsqu'au  mois  de  mai  dernier  nous  avons  eu  la  curiosité  de  revoir  ce  site 
de  Notre-Dame-de-Consolation,  aussi  pittoresque  C|u'intéressant  pour  le  natura- 
liste. Dans  la  partie  du  ravin  située  au-dessus  de  l'Ermitage,  à  l'endroit  même 
de  notre  découverte  de  1888,  nous  avons  retrouvé  en  grande  abondance  le  Zonitesi 
algirus  L.  La  colonie  était  en  pleine  prospérité;  elle  paraissait  en  voie  d'accroisse- 
ment et  de  dispersion;  on  trouvait  de  nombreux  individus  vivants  à  tous  les  degrés 
de  développement.  La  station  est  très  ombragée,  humide;  le  sol  est  exclusivement 
siliceux.  Malgré  nos  recherches,  nous  n'avons  pu  recueillir  cette  espèce  dans  aucun 
des  autres  ravins  des  Albères,  présentant  les  mêmes  conditions  d'habitat.  Nous 
restons  donc  convaincu  qu'il  s'agit  bien  d'une  introduction,  et  nous  croyons  cette 
introduction  volontaire,  par  le  fait  de  l'homme,  et  relativement  récente.  Le  doc- 
teur Massot,  qui  connaissait  le  ravin  de  Consolation  et  l'avait  exploré,  n'aurait 
pas  manqué  de  signaler  un  Mollusque  aussi  remarquable,  s'il  y  eût  existé  de  son 
temps.  Nous  recevrions  avec  reconnaissance  les  renseignements  qui  pourraient  nous 
être  fournis  au  sujet  de  l'époque  et  des  circonstances  de  l'introduction  et  de  l'accli- 
matation de  cette  espèce  à  Consolation. 

Nîmes.  E    Makqier. 


(1)  Les  diverses  localités  citées  par  Massot  sont  toutes  situées  dans  la  plaine,  aux  environs 
de  Perpignan.  On  voit  au  Muséum  (Salle  IIl,  Collection  locale)  des  spécimens  du  Mas  d'el 
Conte. 


116  Notes  spéciales  et  locales. 

Comment  les  Musaraignes  peuvent  transporter  leurs  petits.  —  J'ai  observé,  au 
commencemeni  du  mois  de  mai,  un  prucédé  assez  curieux  —  pas  encore  signalé,  à 
ma  connaissance  — employé  par  une  Musaraigne  pour  transporter  sa  progéniture. 
Dans  mon  jardin,  je  brûlais  des  branches  sèches  sur  un  amas  de  détritus  végétaux, 
sur  un  ic  ruclon  »,  comme  on  dit  dans  la  campagne  genevoise,  lorsque  de  celui-ci 
je  vis  s'échapper  rapidement  une  Musaraigne,  bientôt  suivie  d'un  second  individu 
traînant  derrière  lui  un  petit.  Ce  dernier,  à  en  juger  par  sa  taille,  ne  pouvait 
pas  encore  courir  bien  rapidement  et  il  aurait  peut-être  été  brûlé,  s'il  n'avait  été 
lestement  emporté  par  l'adulte,  la  mère,  je  suppose.  Le  jeune  avait  saisi  avec  ses 
mâchoires  la  base  de  la  queue  de  l'adulte  et  il  ne  lâcha  pas  prise  pendant  la  course 
rapide  de  son  sauveur,  bien  qu'il  fut  ballotté  de  droite  et  de  gauche.  Je  pus  suivre 
cet  étrange  attelage  sur  un  parcours  d'environ  6  mètres.  Il  est  compréhensible  que, 
pendant  c-e  court  moment,  je  n'aie  pu  reconnaître  d'une  façon  preci.se  l'espèce  que 
j'avais  sous  les  yeux;  cependant,  comme  j'ai  trouvé  à  plusieurs  reprises  dans  mpn 
jardin  le  Leucodon  araneus  (Sorex  araneus  Schr.),  je  pense  qu'il  s'agissait  encore 
de  cette  espèce. 

Genève.  Emile  André. 

Quelques  Questions  scientifiques  vieilles  de  deux  mille  ans  et  plus.  —  Une  tra- 
duction quelconque  comporte  des  incertitudes,  des  approximations,  résultant  de 
l'ignorance  du  sens  vrai,  des  acoeptatii^ns  diverses  d'un  même  mot;  quand  le  texte 
date  d'urte  antiquité  reculée,  quand  il  a  traversé  plusieurs  siècles,  quand  la  langue 
est  morte,  quand  il  nous  parvient  par  fragments,  victime  des  erreurs  ou  de  la 
fantaisie  des  copistes,  la  difficulté  de  rendre  l'idée  devient  immense,  quelquefois 
insurmontable.  Il  en  résulte  pour  le  lecteur  l'apparence  d'une  pensée  heurtée, 
d'autant  plus  sensible  quand  le  sens  est  de  nature  scientifique,  qui  ne  comporte  pas 
l'usage  de  la  fable. 

Pourtant  le  simple  désir  de  comprendre  conduit  à  se  convaincre  que  dans  une 
fable  se  trouve  presque  toujours  un  fond  de  vérité. 

C'est  dans  cette  idée  que  je  me  permets  de  poser  à  mes  Collègues  lecteurs  de  la 
Feuille  les  quelques  questions  suivantes,  vieilles  de  2000  ans  et  plus. 

—  Existerait-il  une  antipathie  naturelle  entre  le  lion  et  le  coq,  le  lion  fuyant 
devant  le  coq  ! 

—  La  salive  humaine  .serait-elle  réellement,  par  contact,  mortelle  au  serpent, 
qui,  en  d'horribles  convulsions,  se  mordrait  lui-même? 

Les  Gaditains  (Cadix)  ont  dans  leurs  jardins  un  arbre  aux  branches  pendantes, 
aux  feuilles  longues  d'une  coudée,  large-s  de  quatre  doigts;  une  branche  coupée 
donne  du  lait,  une  racine  coupée  donne  un  liquide  rouge.  —  A  quel  arbre  pourrait 
s'appliquer  cette  description?  en  tout  ou  partie. 

Si  de  telles  questions  comportent  quelque  intérêt  pour  les  lecteurs  de  la  Feuille, 
dont  j'appelle  les  réponses,  je  me  ferai  un  devoir  d'en  poser  quelques  autres  à 
l'occasion.  W.  G. 

Appel  à  MM.  les  Entomologistes  de  tous  pays  (1).  —  La  Faune  lépidoptérologique 
de  la  Suisse  compte  quelques  espèces  rares  qui,  malheureusement,  sont  menacées 
de  disparaître,  grâce  au  zèle  intempestif  des  collectionneurs  et  des  marchands. 

Ce  sont  plus  spécialement  :  Erehia  christi  Kâtz;  Lijcaena,  var.  lycidas  Trapp.; 
Ocnogyna  parasita  Hb.;  Arctia  Cervini  Fallou. 

Désirant  parer  à  une  telle  éventualité,  la  Société  entomologique  suisse  adresse 
.à  MM.  les  Entomologistes  un  pressant  appel. 

Confiante  dans  leur  loyauté,  elle  les  prie  de  bien  vouloir  épargner  les  espèces 
précitées,  c'est-à-dire,  au  moins  pendant  quelques  années,  de  renoncer  entièrement 
à  en  faire  collection,  de  manière  que,  s'il  en  est  encore  temps,  ces  formes  intéres- 
santes puissent  être  conservées  à  notre  Faune. 
Zurich,  le  14  mai  1913. 

Au  nom  de  la  Sociétf  entomologique  suisse  : 
Dr.  J.  EscHER-KiJXDiG.  Dr.  A.  v.  Schulthess. 

Dr.  August  Gramanx.  Prof.  Dr.  M.  Staxdfuss. 

Prof.  Dr.  E.  Bugniox.  Dr.  R.  Stierlis. 

Le  Directeur  Gérant. 

A.     DOLLFUS. 

(1)  MM.  les  Editeurs  de  publications  périodiques  relatives  à  l'Entomologie  sont  in\ités  à 
reproduire  le  présent  appel. 


luip   oherKiflr.  Rpanes — Paria  i  "007-13). 


TARIF    DES    ANNONCES    POUR    LA   43«    ANNEE 

Page  entière ....<• 22'  » 

1/2  page 12  M        I 

1/4     —  7  »          Les  annonceB  sont  payables  d'avance. 

1/8     —  4  »        \ 

1/12   —  3  » 


ANNEES    PRECEDENTES 

DELA 

FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


I'-    SÉRIE    DÉCENNALE 
Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

•Le  numéro O  fr.  SS 

L'année 3  f r. 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  40 

IP    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  fr.  25 

L'année 3  Ir. 

Table  des  Matières  de  'hi  Série O  fr.  50 

III«    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1890  à  1900  : 

Le  numéro ^ O  fr.  40 

L'année 4  fr. 

Table  des  Matières  de  la  Série 1  fr.  50 

IV«   SÉRIE  DÉCENNALE 
Année  1900  à  1910  f 

Le  numéro ''. O  fr.  &0 

L'année 6  Ir . 

¥"=    SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année  • 6  ir. 

Quelques  numéros  des  2°,  3°,  i"-  et  5°  séries  ne  peuvent  plus  être  vendus 
séparément.  —  Pous  éviter  l'encombrement,  nous  avons  dû  réduire  le  tirage 
et  nos  réserves  pour  la  5°  série  sont  peu  importantes. 


SOMMAIRE   DU    N"   511 


J.  Lacroix  :  i /iiiliiljiiUi.'ii  u.  l.luJe  des  Nrtvroptères  de  l'i-dwia  ^lin  . 
D'  J.  Villeneuve  :  Uiplùres  luiuveaux  ou  intéressants. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Adaplalion  du  Gongyîe  ocelk\  uu  temloire  de  Marseille   D''  P.  SiÉn  . 

Le  Zoniles  algirus  L.  dans  les  Albères  (E.  Margier). 

Comment  les  Musaraignes  peuvent  transporter  leurs  petiU  tEniile  Axdr*  . 

Quelques  Questions  scientiliques  vieilles  de  deux  mille  ans  et  plus  fW'.  G.I. 

Appel  à  MM.  les  Enlôraologisles  de  tous  pays. 
Echanges. 


BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  E.  Margier,  rue  du  Fort,  10,  à  Nimes,  demande  les  Helicodonta  de  la  Pénin- 
sule hispanique  (/ uaitamca,  barbuiHy'Voscce,  turriplana,  buvignieri,  etc.)  ;  des 
Clausil/ia  de  Grè'Oe  et  des  îles  de  la  mer  Egée;  les  Pitpa  fusiformis,  libanotica, 
lapidaria,  lusitanica,  oblilferata,  vasconic.a,  hoett(jeriana,  aiigo'i.  andorrensis, 
retracta,  punica,  letournevœi,  lallemantiana.  Offre  en  échange  d'autres  bonnes 
espèces  de  Mollusques  terrestres. 


OUVRAGES   OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10   .MAI    AU    9  .TUIN    1913 


De  la  part  de  :  MM.  Budde-Lund  (1  br.)  ;  Chevreux  (1  vol.,  1  br.)  :  Cossmann 
(3  br.);  Davy  (1  vol.);  Fayolle  (3  photogr.  géolog.);.  Goby  (1  br.);  Hugues  (2  br.); 
.Janet  (1  br.);  Pallary  (2  br.);  Sollaud  (1  br.);  Stuart-Mentcath  (2  br.);  Wuittner 
(2br.).  .  _ 

Total  :  2  volumes,  16  brochures,  3  photographies  géologiques. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  l.\  Bibliothèque  au  9  juin  1913 

Volumes  (de  plus  de  100  paees) - 6.279   ,  ,  ■,       . 

„       ,        ^  ,J       .       ,    \,.}!  ,  ,r,  o,n  /  sans  les  recueils  pério- 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 45.210  ,.  "^ 

\  uioues 

Photographies  géologiques ... 273  ^ 


^  .Jfftf  ^"  *°^*  ^^^^ 


<# 


V  Série,  43'  Année 


LA   FEUILLE 


D^5;„ 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


•?■•   -?•   •?■• 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  l"'  janvier 

(au  lieu  du   \"'  novembre) 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1913 


"U 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Ceillier  (R.)-  —  Petite  Flore  élémentaire  des  Cryptogames  les  plus  communs  en 
tableaux  dichotomiques  permettant  d'arriver  avec  facilité  à  la  détermination  de 
5V3  espèces,  iu-lG,  xx-99  p.  —  Paris,  Librairie  générale  de  l'Enseignement. 

DuCELLiER  (L.).  —  Le  Géranium  rosat,  sa  culture  en  Algérie,  in-8°,  41  p.  avec 
fig.  et  planches.  —  Alger,  Direction  de  l'Agriculture. 

Fallouey  (M.).  —  Recherches  histologiques  sur  les  rapports  du  tarse  avec  la 
glande  de  Melbomius  (thôse),  in-8°,  95  p.  et  fig.  —  Alger,  Jourdan. 

Garin  (C).  —  Rechercheà  physiologiques  sur  la  fixation  et  le  mode  de  nutrition 
de  cmelques  Nématodes,  parasites  du  tube  digestif  de  l'homme  et  des  animaux, 
in-8°,  164  p.  —  Lyon,  Rey. 

Gatin  (C.-L.).  —  Les  Fleurs  des  Bois,  in-16,  Lxxiii-115  p.,  109  planches.  —  Paris, 
Lechevalier.  —  6  fr.  50. 

Germain  (Louis).  —  Mollusques  de  la  France  et  des  régions  voisines.  —  T.  II, 
Gastéropodes  pulmonés  et  Prosobranches,  terrestres  et-  fluviatiles,  in-18,  378  p.  — 
Paris,  O.  Doin. 

GuiNiER  (Ph.).  — •  Atlas  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  sous-arbrisseaux 
croissant  spontanément  ou  naturalisés  en  France  et  dans  les  régions  limitrophes. 
Série  V,  32  p.  —  Paris,  Lhomme. 

Janet  (Charles).  —  Sur  l'origine  de  la  division  de  l'orthophyte  en  un  sporophyte 
et  un  gamétophyte,  in-8°,  14  p.  —  Limoges,  imp.  Ducourtieux. 

Jumelle  (Henri).  —  Les  cultures  coloniales,  2  vol.  in-18,  108  et  122  p.  —  Paris, 
J.-B.  Baillière. 

La  Rocqub  (A.  de).  —  Les  Plantes  médicinales.  Notions  élémentaires  de  bota- 
nique. Caractères,  etc.,  petit  in-S",  160  p.,  83  pi.  et  62  fig.  d.  le  texte.  —  Paris, 
Nodot. 

Lecomte  (H.).  —  Flore  générale  de  l'Indo-Chine  (sous  la  direction  de  H.  Le- 
comte).  —  T.  II,  fasc.  2  :  Mimosées  et  Csesalpiniées,  par  F.  Gagnepain,  p.  57-216, 
14  fig.,  2  pi.  —  Paris,  Masson.  —  9  fr.  50. 

Legros  (G.-V.).  —  La  vie  de  J.-H.  Fabre,  naturaliste,  in-18,  xii-297  p.,  avec 
portrait.  —  Paris,  Delagrave.  —  3  fr.  50. 

LÉVEILLÉ  (H.).  —  Monographie  du  genre  Onothera,  gr.  in-8°,  p.  409-466.  —  Le 
Mans,  imp.  Monnoyer. 

Sarvonat  (F.).  —  Recherches  sur  l'acide  oxalique  dans  l'organisme  animal,  in-8'', 
148  p.  avec  grav.  —  Lyon,  Rey. 


1=>-  Août  1913  —  V'  Série,  43=  Année  —  N»  512 


LA  FEUILLE 


L-l  ' 


DES   JEUNES   NATURALISTES    u. 

.♦< ^rw 

NOTE  SDR  UN  GRÈS  PYRITEDX  PROVENANT  DES  FALAISES  DE  SAINTE-ADRESSE       "^^ 

Lorsqu'on  suit  le  bord  de  la  mer,  au  pied  des  falaises  de  Sainte-Adresse, 
à  l'endroit  appelé  aujourd'hui  le  Nice  havrais,  on  rencontre  des  blocs  de 
couleur  rouge  brun,  de  forme  prismatique  avec  arêtes  émoussées,  atteignant 
d'assez  fortes  dimensions  et  qui,  lorsqu'on  vient  à  les  briser,  donnent  une 
cassure  jaune  d'aspect  métallique  que  l'on  peut  prendre  a  priori  pour  de  la 
pvrite  jaune  de  fer.  Un  examen  plus  approfondi  de  ce  minéral  avec  le  secours 
de  la  loupe,  y  révèle  toutefois  l'existence  de  points  blancs  brillants  qui  ne 
se  trouvent  pas  habituellement  dans  la  pyrite  et  qui  laissent  croire  que  l'on 
n'est  pas  en  présence  de  pyrite  ou  sulfure  de  fer  pur. 

Ayant  rapporté  de  ces  fragments,   j'ai 

voulu  savoir  quelle  en  était  exactement  la 

composition   et  dans  ce  but  j'ai   essayé, 

après    pulvérisation,    d'en    dissoudre    une 

petite  quantité  dans  Tacide  azotique  ;  j'ai 

^^^^_,,^.  ,  .^^      constaté  que  la  dissolution,*  même  à  chaud, 

n'était  que  partielle  et  qu'il  restait  toujours, 

au  fond  du  tube,  un  dépôt  sableux  incolore 

I  M     qu'au   microscope  on   reconnaît  constitué 

,^^^^^M     pai'  des  grains  de  (juartz  transparent.  Ce 

/  '^^^Jj^^^^^^^g       sont  évidemment  ces  grains  que  l'on  re- 

'  marque  lors  de  l'examen  à  la  loupe. 

f^y^l^F  La  roche  dont  nous  parlons  m'a  donc 

"■2  paru  être  un  giès  pyriteux,  c'est-à-dire  un 

composé  de  grains  de  quartz  agglomérés 

Grès  pyriteux  par  un  ciment  constitué  par  de  la  pvrite  ou 

vu  au  microscope^ en^iiunm^^^  sulfure   de   fer  cristallisé,    ce   serait  une 

Grossissement  50  diam.  roche  analogue  à  l'alios  :  tous  deux  sont 

des  grès,  c'est-à-dire  des  agglomérats  de 
quartz,  mais  avec  cette  différence  que  l'alios  a  pour  ciment  de  l'oxyde  de  fer 
et  que  le  minéral  en  question  a  pour  ciment  exclusif  le  sulfure  de  fer. 

J'ai  cherché  dans  les  ouvrages  que  je  possède  si  cette  roche  éttiit  décrite, 
je  ne  la  trouve  nulle  part,^  c'est  pourquoi  je  la  signale  à  l'attention  des  miné- 
ralogistes. 
L'analyse  chimique  doupe  comme  composition  : 

Soufre   23 

Fer  20 

Silice  53 

Divers  4 

Total 100 

La  proportion  de  soufre  et  de  fer  correspond  bien  à  la  composition  théo- 
rique de  la  pyrite  donnée  par  la  formule  Fe  S'^.  Si  l'on  additionne  les  deux 
premiers  éléments  on  obtient  4.1  de  pyrite  pour  53  de  quartz. 

L'analyse  microscopique  en  coupe  de  deux  à  trois  centièmes  de  millimètre 
d'épaisseur  donne,  en  lumière  ordinaire,  ce  fju'indique  la  figure,  c'est-à-dire 


118        G.  LoiSEL.  —  Grès  jn/rifeux  des  falaises  de  Sainte-Adresse. 

de  grands  éléments  transparents  de  quartz  tranchant  sur  une  masse  opaque 
de  pyrite.  Lorsqu'on  supprime  l'éclairage  par  transparence  et  qu'on  éclaire 
la  préparation  par  dessus,  c'est-à-dire  lorsqu'on  l'examine  par  réflexion, 
on  voit  aloi-s  la  couieui-  jaune  de  la  pyrite  avec  les  reflets  métalliques  qui  la 
font  partout  reconnaître. 

En  lumière  polarisée,  entre  les  niçois  à  l'extinction,  chaque  grain  trans- 
parent prend  une  couleur  très  vive  :  bleue,  jaune,  violette,  l'ouge,  etc., 
uniforme  pour  chaque  grain,  mais  variable  d'un  grain  à  l'autre.  On  sait  que 
ces  apparences  caractérisent  le  quartz,  elles  donnent  dans  l'ensemble  une 
apparence  de  mosaïque  avec  fond  noir.  Loi-S(|u'on  fait  tourner  la  préparation, 
toujours  entre  les  niçois  croisés,  on  arrive  à  éteindre  successivement  chaque 
grain  de  quartz  lorsque  l'axe  cristallographique  coïncide  avec  l'axe  de  l'un 
des  niçois.  Ces  caractères  permettent  notamment  d'affirmer  que  l'on  n'a  pas 
affaire  à  du  silex,  lequel  dans  les  mêmes  conditions  ne  revêt  pas  de  couleurs 
franches,  mais  prend  une  teinte  laiteuse  et  ne  s'éteint  jamais. 

Si  l'on  recherche  maintenant  l'origine  de  ce  grès  pyriteux,  on  est  conduit 
à  penser  qu'il  ne  peut  provenir  que  des  éboulements  qui  se  produisent  pério- 
diquement dans  les  importants  dépôts  quaternaires  qui  existent  à  la  partie 
supérieure  des  falaises  de  Sainte-Adresse.  Quant  au  mode  de  formation,  il 
semble  non  moins  indiqué  qu'il  réside  entièrement  dans  l'action  dissolvante 
de  l'eau,  soit  que  celle-ci  s'exerce  sur  le  sulfure  dissénnné  en  petites  particules 
que  la  dissolution  abandonnerait  ensuite  dans  certains  endroits  (jui  seraient 
comme  des  centres  de  cristallisation,  soit  plus  probablement  que  ce  sulfure 
se  forme  aux  dépens  de  certains  sulfates  en  contact  avec  des  particules  orga- 
niques el  de  l'oxyde  de  fer.  Le  sulfate  soluble  et  l'oxyde  de  fer  seraient  réduits, 
l'un  à  l'état  de  sulfure,  l'autre  à  l'état  de  fer  métallique  par  privation  d'oxy- 
gène, ils  se  combineraient  en  même  temps  et  formeraient  finalement  la  pyrite 
qui  irait  se  concrétionner  en  des  endroits  épars.  Cette  concentration  se  pro- 
duirait par  le  même  mécanisme  qui  fait  que  dans  une  dissolution  (juelconque 
en  voie  de  cristallisation,  c'est  sur  les  cristaux  déjà  formés  que  les  nouveaux 
dépôts  cristallins  se  forment  de  préférence. 

Pour  que  pareil  inétaniorphisme  se  produise,  il  faut  absolument  que  le 
milieu  où  il  s'opère  soit  nettement  réducteur,  c'est-à-dire  avide  d'oxygène  ; 
les  matières  organiques  en  particules  ténues  si  communes  dans  certains 
dépôts*  géologiques  conmie  les  argiles  jouent  facilement  ce  rôle  dans  la 
circonstance. 

En  ce  qui  concerne  l'origine  des  grains  de  quartz,  une  seule  explication 
paraît  possible,  c'est  également  un  tiansport  par  voie  de  dissolution  et  de 
recristallisation,  comme  cela  se  protluil  pour  toutes  sortes  de  substances 
solubles.  La  même  eau  qui  dissolvait  les  sulfales  et  l'oxyde  de  fer,  pour  les 
déposer  après  réduction  sous  forme  de  pyrite,  devait  dissoudre  la  silice  des 
sables  qu'elle  rencontrai  1  et  venir  la  déposer  sous  forme  de  qnartz  mélangé 
à  la  pyrite. 

Longtemps  après  la  formation  du  grès  pyriteux,  lorsque  par  la  longue 
exposition  à  l'air  ou  le  contact  prolongé  et  renouvelé  de  l'eau  de  pluie  chargée 
d'oxygène  dissous,  la  couche  ou  la  poche  où  se  trouve  la  pyrite  vient  à  perdre 
ses  pi^opriélés  réductrices,  c'est-à-dire  vient  à  se  saturer  d'oxygène,  alors 
on  voit  à  son  tour  la  pyrite  s'oxyder  et  se  transformer  en  oxyde  de  fer  sans 
cesser  pour  cela  d'emprisonner  les  grains  de  quartz  qui  s'y  trouvaient  mé- 
langés. C'est  peut-être  là  l'origine  de  ces  énormes  lentilles  d'alios  ou  grès 
ferrugineux  que  l'on  trouve  également  au  pied  des  falaises  de  Sainte-Adresse 
en  beaucoup  plus  grande  abondance  que  les  giès  pyriteux  dont  nous  parlons. 

L'auteur  se  fera  un  plaisir'  de  recevoir  toutes  communications  au  sujet  de 
ce  grès  pyriteux  et  d'en  offrir  un  échantillon  aux  personnes  qu'elle  peut  inté- 
resser. 

Mont-Saint-Aignan  (Seine-Inférieure).  Gab.  Loisel. 


D''  Chobaut. —  Les  Erebia  [papillons  diurnes)  du  mont  Ventoux.      119 
LES  EREBIA  (papillons  diurnes  d'altitude)  DU  MONT  VENTOUX 


Tout  d'abord,  il  ((iiivipndrait  peut-être  de  décrire  rapidement  le  mont  Ven- 
teux pour  les  Iccknii-s  de  la  Feuille  qui  ne  connaissent  pas  le  Sud-Est  de  la 
Fi-ance.  Mais  tout  le  monde  r^ait  certainement  que  c'est  la  plus  haute  mon- 
tagne de  l'intérieur  de  la  France;  que  son  allilude  extrême  est  de  1 .908  mètres; 
que  c'est  une  crête  (pii  va  du  levant  au  couchant,  a\ec  un  liane  nord  abrupt 
et  un  flanc  sud  en  pente  douce;  qu'il  constitue  une  limite  parfaite  entre  la 
Provence  au  midi  et  Ir  I1aupliin«'>  au  nord  :  (|u'un  obscnat.oire  el  un  hôtel 
s'élèvent  au  point  culminant;  (pi'une  bi'llf  loule,  aujdui-d'hui  sillonnée  par 
les  automobiles,  mène  à  ces  deux  établissements:  enlin  que  c'est  un  massif 
de  calcaire  né(JComien,  tout  fissuré,  d'une  sécheresse  extrême,  à  peu  près 
sans  eau,  recouvert  d'une  maigre  végétation  où  dominent  les  labiées  par- 
fumées et  les  pins  odorants. 

Maintenant,  (pie  signifie  ce  nom  d'Erebia  ?  L'Erèbe,  dans  la  mythologie 
ancienne,  était  le  nom  donné  à  la  région  ténébreuse  qui  s'étend  sous  la  terre, 
au-dessus  de  l'enfer.  Le  mot  indique  quelque  chose  de  sombre  et  d'obscur. 
En  effet,  les  Erebia  sont  des  papillons  noirs,  mais  pas  de  même  espèce  que 
ceux  qui  voltigent  parfois  devant  nos  yeux,  aux  heures  de  mélancolie.  La 
teinte  foncée  de  leur  robe  est  d'ailleurs  relevée  de  taches  fauves  sur  lesquelles 
viennent  trancher  des  yeux  noirs  à  pupille  blan{^he. 

Les  Erebia  sont  donc  des  Lépidoptères  rhopalocères,  c'est-à-dii'e  à  antennes 
terminées  en  bouton,  soil  des  papillons  de  jour,  n'habitant  généralement  que 
les  régions  élevées. 

C'est  un  genre  de  la  famille  des  Nymphalid.e  et  de  la  tribu  des  Salyrinœ. 
Il  a  été  créé  par  Dalinan,  un  naturaliste  suédois,  en  1816.  Il  n'est  donc  pas 
encore  centenaire. 

Cela  ne  l'a  pas  empêché  de  prospérer,  puisqu'acluellement  il  comprend 
plus  de  soixante  espèces,  rien  que  pour  la  faune  paléarclique,  c'est-à-dire 
pour  la  faune  du  monde  connu  des  anciens  et  qui  comprend  l'Europe,  l'Afrique 
septentrionale  et  l'Asie  occidentale  et  boréale.  Chacune  de  ces  espèces  com- 
porte souvent  plusieurs  variétés  et  différentes  aberiations,  car,  dans  la 
Nature,  chaque  planle  et  chaque  animal  est  sujet  à  varier,  particulièrement 
sur  les  limites  de  son  aire  de  distribution  géographique.  Au  total,  le  genre 
Erebia  contient  donc  plus  de  deux  cents  formes  paléarctiques  distinctes  les 
unes  des  autres. 

Les  Erebia  sont  dcb  papillons  à  peu  près  spéciaux  aux  montagnes.  On  les 
trouve  parfois  en  plaine,  mais  uniquement  dans  les  pays  à  climat  froid,  dans 
le  nord  de  l'Europe  et  en  Sibérie,  là  où  la  température  moyenne  de  l'année 
rappelle  celle  des  régions  élevées.  En  France,  les  Erebia  ne  se  trouvent  que 
dans  les  Alpes,  les  Pyrénées,  le  Jura,  le  Massif  central  et  les  Vosges.  Une 
seule  espèce,  Erebia  Médusa  F.,  habile  la  plaine,  mais  elle  ne  se  trouve  que 
dans  le  nord-est. 

Au  mont  Ventoux,  les  Erebia  sont  particulièrement  bien  représentées, 
puisqu'il  n'y  a  pas  moins  de  cinq  espèces  réparties  sur  cinq  mois  de  l'année. 

En  avril,  apparaît  Erebia  epistygne  Hb.;  en  mai,  on  y  voit  voler  E.  Evias 
God.;  en  juin,  se  montre  E.  stygne  0.;  en  juillet,  c'est  le  tour  d'/i'.  scipio  B.; 
enfin,  en  août,  E.  Aeoridas  B.  clôt  la  série. 

Quelques  détails  sur  ces  différentes  espèces  faciliteront  peut-être  les  re- 
cherches des  amateurs  et  attireront  en  Vaucluse  nos  collègues  en  lépidop- 
térologie. 

Erebia  epistygne  Hubner.  —  C'est  un  papillon  extrêmement  printanier, 
surtout  pour  la  montagne  où  les  éclosions  sont  moins  hâtives  que  dans  la 


150       D'  Chobaut.  —  Les  Ercbia  (papillons  (liumns)  du  mont  VenloiLr. 

plaine.  Au  mont  Ventoux,  il  commence  à  voler  dans  la  combe  de  Roland,  au- 
dessus  du  petit  villnge  de  Saint-Estève,  vers  600  m.  d'altitude,  dès  la  tin 
du  mois  de  mars,  à  réciosion  des  premières  violettes,  aloi's  que  la  cime  et 
les  hautes  combes  briiicnt  encore  de  toutes  les  neiges  de  l'hiver.  J'ai  ren- 
contré cette  espèce  pour  la  première  fois  le  13  avril  1909,  le  long  de  la  roule 
de  l'Observatoire,  au  cours  d'une  ascension  en  automobile.  Ce  jour-là,  j'ai 
pu  prendre  un  niAle  au-dessus  de  Saint-Fstève,*  vers  600  m.  d'altitude,  puis 
deux  mâles  vers  700  m.  et  un  auti'e  màic  encore  vers  1,000  m.  Vers  1, 100  m. 
nous  avons  vu  voler  un  cinquième  sujet  (jue  nous  n'avons  pu  capturer.  La 
même  année,  le  20  mai,  j'ai  encore  rencontré  E.  epistijgne  au  mont  Ventoux, 
mais  beaucoup  plus  haut.  Les  éclosions  doivent  commencer  par  le  bas  de 
la  montagne  et  se  continuer  progressivement  jusqu'à  l'aire  supérieure  de 
l'habitat  de  cette  espèce.  A  la  date  du  20  mai  donc,  l'espèce  vole  de  i,.300  à 
1.400  m.  de  hauteur  et  j'ai  pu  en  prendre  neuf  exemplaires  du  côté  de  l'Aven 
et  dans  les  prairies  qui  se  trouvent  un  peu  en  dessous.  Le  lendemain,  21  mai, 
j'ai  encore  rencontré  deux  exemplaires  dans  les  pins  de  Perrache,  vers 
1,200  m.  d'altitude.  Deux  ans  plus  tard,  le  27  mai  1911,  j'ai  encore  pris  une 
femelle  dans  les  zones  dénudées  des  pins  de  Perrache.  Ces  zones  dénudées, 
dont  il  sera  encore  parlé  souvent  plus  loin,  sont  de  larges  bandes  de  terrain 
déboisées,  s'entrecroisant  à  angle  droit,  destinées  à  parer  à  l'extension  des 
incendies  toujours  graves  avec  des  essences  aussi  inflammables  que  les  pins, 
pins  d'Autriche  et  pins  sylvestres.  Là  poussent,  dans  la  pierraille,  le  thym, 
la  lavande,  de  nombreuses  graminées  et  bien  d'autres  plantes  des  terrains 
calcaires,  plaisir  des  yeux  en  été,  mais,  en  cette  saison  printanière,  simples 
brindilles  séchées  par  le  soleil  d'août  et  rôties  par  les  froids  de  janvier. 

Très  désireux  de  capturer  cette  belle  espèce  en  nombre,  j'ai  organisé, 
le  21  avril  1912,  une  petite  expédition  d;ms  les  mêmes  parages.  Elle  m'a  donné 
plus  de  80  exemplaires  d'Epislygne.  Ce  papillon  se  trouvait,  non  seulement 
dans  les  zones  dénudées  des  pins  de  Perrache,  mais  encore  à  la  fontaine 
d'Angel,  au-dessus  du  jas  de  Perrache  et  le  long  de  la  route  de  l'Obsers'atoire, 
à  partir  de  800  m.  Il  a  un  vol  lapide  et  il  se  laisse  emporter  par  le  vent, 
pour  peu  qu'il  souffle.  Rien  de  gracieux  comme  de  voir  voler  ce  Lépidoptère 
dans  un  plan  situé  juste  au-dessus  des  tiges  sèches  des  longues  graminées 
dont  se  nourrit  probablement  sa  chenille.  Sa  robe  de  velours  noir  tranche  sur 
la  blancheur  calcaire  du  sol,  non  encore  paré  de  verdure  et  les  taches  fauves 
de  l'extrémité  de  ses  ailes  brillent  comme  de  l'or  sous  les  ardents  rayons  du 
soleil  d'avril.  Malheureusement,  ce  jour-là,  Phœbus  s'est  caché  dans  les 
nuages  à  partir  de  midi,  sans  quoi  j'aurais  pu  facilement  capturer  plus  de 
cent  sujets  de  ce  beau  papillon  méridional. 

Il  n'habite,  en  effet,  que  les  Alpes  du  sud-est  de  la  France  et  la  province 
d'Aragon  en  Espagne.  Dans  notre  pays,  il  est  cité  des  Alpes-Maritimes,  des 
Hautes  et  des  Basses-Alpes,  du  Var  ("massif  de  la  Sainte-Baume)  et  des 
Bouches-du-Rhône  où  il  se  prend  sur  les  pentes  de  la  montagne  de  Sainte- 
Victoire,  près  d'Aix-en-Provence.  Nous  pourrons  maintenant  ajouter  le  Vau- 
cluse  à  son  aire  de  dispersion. 

La  chenille,  d'après  le  D'  Siépi  {Catalogue  raisonné  des  Lépidoptères  des 
Bouches-du-Bhône  et  de  la  région  de  la  Sainte-Baume,  1904-190.^.  p.  31),  sort 
de  l'œuf  en  été,  passe  l'hiver,  n'atteint  toute  sa  taille  que  vers  le  1"  mars  et 
reste  14  jours  en  chrysalide;  elle  vit  sur  Festuca  lenuifolia  Sibth.  (=  F.  ca- 
pillata  Lamk.),  mais  s'élève  facilement  sur  les  Brachypodium.  »  Ces  plantes 
sont  des  graminées,  comme  toutes  celles  qui  nourrissent  les  chenilles  connues 
à'Erebia.  Il  est  dommage  que  notre  savant  collègue  marseillais  ne  nous  ait 
pas  décrit  l'œuf  et  la  chenille,  car,  dans  l'ouvrage  récent  de  M.  Ch.  Frionnet 
(Les  premiers  états  des  Lépidoptères  français,  Bhopalocères,  p.  222),  ils  nous 
sont  donnés  comme  inconnus. 


D'  Chobaut.  —  Les  Erebia  (papillons  diurnes)  du  monl  Venloux.       121 

Eiilin  M.  G.  Fuulquier  [Calaluyue  raisonné  des  Lépidoptères  des  liouches- 
du-Hliônc,  18'Ji),  p.  îi)  a  noté  que  »  l'altilude  au  repos  de  ce  papillon  présente 
une  paiiiculai'iié  singulière.  Il  penche  li-ès  visiLilenient  à  gauche,  jamais  à 
droite.  »  Je  n'ai  pas  remarqué  le  fait  sur  les  sujets  du  mont  \  enloux  et  je  le 
signale  à  l'attention  des  obseivateurs. 

Erebia  Evias  Godart.  —  Quand  mai  arrive  et  nous  amène  les  premières 
chaleurs  de  l'année,  apparaît  au  Venloux  ïlvrebia  Evias.  Je  n'ai  pris  cette 
espèce  que  dans  les  zones  dénudées  des  pins  de  Perrache,  vers  1,200  m. 
d'altitude.  Le  27  mai  l'Jil,  j'en  ai  capturé  jusqu'à  57  exemplaires,  mais  beau- 
coup d'indivitlus  étaient  passés,  preuve  que  les  éclosions  s'étaient  faites 
depuis  quelque  tenqjs  déjà.  Jusqu'aux  premiers  jours  de  juin,  on  peut  ren- 
contrer cette  espèce  là  où  je  viens  de  le  dire.  J'en  ai  récolté  quelques  sujets 
aussi  vers  le  jas  de  Mélelte,  à  la  fontaine  d'Angel  et  un  peu  au-dessus  de  la 
fontaine  du  Rossignol,  près  des  Tourreaux,  dans  la  combe  de  La  Ganau. 

Gette  Erebia,  la  plus  grande  des  espèces  du  Venloux,  a  le  vol  très  rapide. 
C'est  un  plaisir  de  la  voir  parcourir  à  grands  coups  d'aile  une  zone  de  même 
hauteur,  au-dessus  de  la  lige  des  grandes  graminées  sèches  qui  ornent  les 
pelouses  pierreuses  de  ces  parties  déboisées,  ce  qui  lui  donne  beaucoup 
d'analogie  avec  l'espèce  précédente,  VE.  epistygne.  Fatiguée,  \'E.  Evias  aime 
à  se  poser  sur  des  pierres  plates,  surchauffées  par  le  soleil.  Sur  une  de  ces 
pierres  brûlantes,  j'ai  vu,  le  27  mai  1911,  s'effectuer  un  accouplement,  les 
deux  sexes  placés  bout  à  bout. 

L'Erebia  Evias  habite  l'Europe  du  centre  et  du  nord,  les  Pyrénées,  les 
Alpes  du  Valais,  de  France,  du  Piémont  et  du  Tyi'ol.  En  France,  elle  a  été 
trouvée  dans  les  Pyrénées-Oiientales,  la  Haute-Garonne,  les  Hautes  et  les 
Basses-Pyrénées  et  les  Basses-Alpes  auxquelles  nous  ajouterons  désormais 
le  Vaucluse. 

D'après  mon  savant  ami,  le  D'  J.-L.  Reverdin,  de  Genève,  la  race  du  Ven- 
loux mériterait  un  nom  particulier  de  par  le  ton  plus  rougeàtre  et  plus  vif 
des  taches  fauves  de  ses  ailes. 

L'œuf  et  la  chenille  d'E.  Evias  ne  sont  pas  encore  connus  et  sollicitent  les 
recherches  des  intéressés. 

Sur  les  hautes  montagnes,  cette  espèce  se  rencontrerait  surtout,  d'après 
M.  Frionnet,  vers  2, .500  m.  d'altitude. 

Erebia  stygne  Ochsenlieimer.  —  Vers  la  fin  de  juin,  cette  espèce  apparaît 
au  mont  Ventoux  et  y  vole  pendant  presque  tout  le  mois  de  juillet.  Mais  je 
ne  l'ai  jamais  encore  trouvée  que  sur  le  versant  nord.  Elle  paraît  cantonnée 
autour  de  la  fontaine  du  Confi-al,  qui  se  trouve  au-dessus  du  petit  village  de 
Saint-Léger,  près  du  vallon  de  la  Louhalière,  vers  1,4.^0  m.  d'altitude.  Elle 
remonte  le  long  des  pentes  gazonnées  qui  s'élèvent  vers  l'Observatoire  et  où 
l'administration  des  eaux  et  forêts  a  exécuté  de  nombreux  travaux  de  reboi- 
sement et  je  l'ai  vue  voler  par  les  belles  journées,  chaudes  et  calmes,  jusque 
sur  la  crête  terminale.  En  juillet  1909,  mon  ami  H.  Brown,  de  Paris,  et  moi, 
avons  séjourné  près  de  trois  semaines  dans  les  baraques  en  bois  du  Contrat 
que  M.  Grandoixly,  garde-général  à  Malaucène,  a\ait  bien  voulu  mettre  à 
notre  disposition.  Là  nous  avons  pu  prendre  ce  papillon  en  grande  quantité. 
Le  soleil  venait-il  à  briller  que,  de  tous  côtés,  £'.  sUjgne  animait  de  son  vol 
léger  et  sautillant  les  pelouses  alpines.  Le  ciel  s'assombrissait-il  qu'immédia- 
tement tous  ces  petits  êtres  disparaissaient  comme  au  coup  de  baguette  d'une 
fée.  Nous  les  avons  vus  alors  replier  brusquement  leurs  ailes  et  se  laisser 
choir  lourdement  au  milieu  des  touffes  de  graminées  où  ils  n'étaient  point 
faciles  à  retrouver.  Les  mâles  étaient  beaucoup  plus  communs  que  les  fe- 
melles, comme  d'ailleurs  pour  toutes  les  autres  espèces.  Ces  femelles,  au  vol 
beaucoup  plus  lourd,  ne  tardaient  pas,  quand  elles  étaient  poursuivies,  à  se 


1 22       D'  Chobaut.  —  Les  Erebia  (papillon^  (liiimesj  du  uionl  Vcnlonx. 


laisser  tomber  dans  le  gazon  et  à  se  caclier  au  plus  épais  des  Ijiindilles 
d'herbe. 

L' Erebia  stygne  est  fort  commune  en  Europe,  depuis  les  basses  altitudes 
jusqu'aux  plus  grandes  liauleurs.  Elle  se  trouve  des  Pyrénées  jusqu'en 
Autriche,  dans  les  Abruzzes  et  sur  tous  les  sommets  élevés  de  l'Europe  cen- 
ti-ale.  En  iM'ance,  elle  est  des  Alpes-Maritimes,  des  Hautes  et  des  Basses- 
Alpes,  des  Alpes  de  Savoie,  des  Pyrénées  Orientales,  de  la  Haute-Garonne, 
des  Hautes  et  Uasses-Pyrénées,  du  Puy-de-Dôme,  de  la  Creuse,  des  Vosges, 
de  la  Haute-Marne  et  de  l'Alsace.  I\E  Ch.  Uherthùr,  le  savant  lépidoptéro- 
logiste  de  Rennes,  l'a,  le  premier,  signalée  du  mont  Ventoux  {Etudes  de 
Lépidoptérologie  comparée,  HI,  p.  2!J6). 

Il  est  curieux  de  constater  que  l'histoire  d'une  espèce  aussi  répandue  n'est 
pas  bien  avancée,  puisque  l'œuf  et  la  chenille  sont  encore  inconnus. 
M.  C.  Frionnet  nous  dit  cependant,  d'après  M.  de  Graslin,  que  <(  la  chenille 
a  déjà  été  trouvée  sous  des  pierres.  Elle  doit  hiverner  comme  ses  congénères 
et  les  auteurs  s'accordent  à  dire  qu'elle  parvient  à  toute  sa  taille  d'avril  à  juin, 
suivant  les  altitudes.  La  chrysalide  est  libre,  à  terre  ou  sous  les  pierres.  » 

Erebia  Scipio  Boisduval.  —  Vers  le  20  juillet  1908,  nous  avons  pris, 
M.  H.  Brown  et  moi,  quehjues  exemplaires  de  cette  rai'e  espèce  dans  les 
pelouses  qui  s'élèvent  au-dessus  de  la  l'ont<une  du  Contrat  et  dans  le  vallon 
de  la  Loubatière  qui  se  trouve  en  dessous  de  l'Observatoire.  En  juillel  1009, 
à  cause  du  temps  froid  qui  a  persisté  jusque  vers  la  Un  du  mois,  nous  n'avons 
pas  pu  rencontrer  cette  espèce  qui  a  dû  éclore  plus  tard.  En  août  1911,  il 
régnait  au  Ventoux,  comme  sur  toute  la  France  d'ailleurs,  une  chaleur  torride, 
même  à  une  grande  altitude,  .\ussi  l'espèce  était-elle  déjà  passée  et  ne  pûmes- 
nous  en  prendre,  M.  H.  Brown,  le  D"'  P.  Acheray  et  moi,  qu'un  très  petit 
nombre  de  sujets,  en  mauvais  état,  el  parmi  lesquels  dominaient  les  femelles. 
C'était  la  fin  de  l'éclosion.  L'É'.  Sci}>io  nous  a  semblé  alors  ne  pas  se  trouver 
plus  bas  que  la  fontaine  de  la  Grave,  à  l,oo0  m.  d'altilude,  et  habiter  surtout 
les  éboulis  voisins  du  sommet.  L'année  dernière,  en  juillet,  nous  avons  pu 
prendre  cette  espèce  bien  fraîche  et  en  nombre,  sur  le  versant  sud,  à  une 
altitude  bien  moindre,  à  partir  de  1,200  à  1,.300  m.,  au-dessus  du  jas  de 
Mélelte,  au  bord  des  ravins  qui  limitent  la  plaine  des  Eremitans  el  de  ceux 
qui  se  trouvent  en  dessous  de  la  fontaine  de  la  Grave. 

Ce  papillon  a  des  moeurs  singulières.  Il  ne  vole  que  sur  les  crêtes  des  ravins, 
parmi  les  pierres  des  éboulis.  On  ne  le  voit  jamais  sur  les  pentes  planes,  les 
plateaux,  ni  dans  le  fond  des  combes.  Aussi  est-il  difficile  à  saisir  et  sa 
capture  présente-t-elle  quelques  dangers.  Poursuivi  de  près,  il  se  laisse  choir 
au  milieu  des  tas  de  blocs  calcaires  ou  dans  les  loulTes  de  genévrier  parmi 
lesquelles  il  sait  très  bien  marcher,  les  ailes  relevées,  pour  se  mieux  mettre 
à  l'abri. 

L'Erebia  Scipio  est  une  espèce  spéciale  aux  Alpes  du  sud-est  de  la  France. 
On  ne  l'avait  signalée  jusqu'ici  que  des  Hautes-Alpes,  des  Basses-Alpes  et  du 
Var.  On  pourra  désormais  ajouter  le  Vaucluse  à  ces  trois  départements. 

L'œuf  et  la  chenille  de  cette  espèce  ne  sont  pas  encore  connus. 

Erebia  Negridvs  Boisduval.  —  En  juillet  1909,  mon  ami  H.  Brown  avait 
trouvé  sous  une  pierie.  aux  abords  de  la  fontaine  du  Contrat,  une  chrys'alide 
(jui  lui  a  donné,  à  Paris,  le  18  aoùl  1909,  Erebia  Neoridas.  Ce  fut  là  le  premier 
exemplaire  de  celte  espèce,  constaté  au  mont  Ventoux.  L'Erebia  Neoridas, 
que  nous  avions  cru  rare,  est  en  réalité  li'ès  commune  sur  celte  montagne. 
Mais  c'est  une  espèce  tardive,  c'est  une  espèce  du  mois  d'août.  Du  4  au 
19  août  1911,  toute  une  caravane  d'entomologistes,  principalement  des  Pari- 
siens, était  installée  à  la  maison  cantonnière  qui  se  trouve  sur  la  route  de 
l'Observatoii-e  entre  les  bornes  kilométriques  10  el  11,  vers  1,000  m.  d'alli- 


D'  Chobaut.  —  Les  Erebia  (papillons  diurnes)  du  nionl  Venloux.       123 

liidc,  dans  un  vallon  extrêmement  pittoresque.  iNous  avons  capturé  chacun 
un  très  grand  noiiihre  d'exemplaires  d7>'.  Ncoridis.  Il  aurait  été  facile,  à  qui 
l'eût  voulu,  d'en  rapporter  des  milliers.  Nous  avons  ainsi  constaté  que  l'espèce 
liabite  les  deux  versants  entre  800  et  l,oOO  m.  d'altitude.  Elle  était  alors 
partout,  dans  le  fond  des  condjes,  sur  le  bord  des  sentiers  et  des  chemins,  sur 
les  crêtes  des  ravins,  sur  les  plateaux,  dans  les  i)ins  de  Periache,  sur  le 
gazon  de  la  fontaine  d'Angel,  au  Contrat,  etc.  Son  vol  est  léger,  peu  rapide, 
dansant,  et  elle  est  très  facile  à  saisir.  Les  femelles  m'ont  semblé  plus  abon- 
dantes dans  cette  espèce  que  dans  les  précédentes.  Au  mont  Venloux,  comme 
ailleui-s,  E.  Neoridas  est  très  vaiiablc  pour  la  taille  et  la  coloration.  J'ai 
lappoiié,  de  cette  excursion  de  17  jours,  deux  curieux  exemplaires  femelles, 
l'un  capturé  dans  le  quartier  de  Perrache,  vers  1, 100  :n.  d'altitude,  le  1.5  août, 
l'autre,  le  16  août,  dans  le  vallon  de  Combe-lfrune,  vers  1,300  m.  d'altitude. 
Ces  deux  papillons  forment  une  aberration  particulière  à  laquelle  j'ai  donné 
le  nom  de  venluiiensU  et  qui  rappellera  son  pays  d'origine,  le  mont  Venloux, 
en  latin  mons  Venturius.  La  description  de  celte  aberration  nouvelle  a  paru 
dans  l'avanl-dernier  numéro  de  la  Eenillc  des  Jeunes  Naturalistes  (1"  juin 
1913,  p.  104).  Elle  est  curieuse  par  la  dispaiilion  des  ocelles  de  toutes  les  ailes. 
C'est  un  type  d'aberration  aveugle,  cœca,  comme  disent  les  Lépidoptéristes, 
et  qui  se  retrouve  chez  plusieurs  autres  espèces  d' Erebia. 

h'Erebia  Neoridas  est  encore  une  espèce  à  peu  près  uniquement  française. 
Elle  n'habite,  en  effet,  que  les  hauts  sommets  du  midi  de  la  France  et  des 
Pyrénées-Orientales.  Elle  a  été  trouvée  dans  les  Alpes-Maritimes,  les  Hautes 
et  les  Basses-Alpes,  l'Isère,  le  Dauphiné,  le  Var,  les  Pyrénées-Orientales,  la 
Lozère,  la  Creuse,  le  Puy-de-Dôme  et  le  Cantal.  Le  Vaucluse  est  encore  à 
ajouter  à  celle  série  de  départements  méridionaux  et  montagneux. 

L'œuf  d'E.  Neoridas  est  connu.  D'après  M.  Frionnet,  il  est  <<  un  peu  aplati 
au  sommet  et  à  la  base,  celle-ci  plus  large,  côlelé  longitudinalenient,  de  teinte 
blanc  mat,  tirant  au  gi'is  avec  les  côtes  noirâtres.  » 

La  chenille,  ><  d'après  Guenée,  est  piscifoime,  épaisse,  avec  des  verrues 
d'un  noirâtre  brillant.  » 

M.  Frionnet  la  décrit  ainsi,  dans  son  ouvrage  si  bien  documenté  :  »  Robe 
jaune  verdàtre  sale,  laissant  apercevoir  le  vaisseau  dorsal  qui  forme  une 
ligne  plus  foncée.  Sous-dorsale  blanc  sale.  Stigmatale  noirâtre.  Stigmates 
très  petits,  blanchâtres.  Ventre  concolore.  Pattes  brunes.  Tête  brune  à  deux 
taches  noires.  » 

D'après  le  même  auteur,  elle  vil  de  graminées,  surtout  de  l'oa  annua  L.  et 
de  Digitaria  saiigninalis  Scop. 

En  guise  de  conclusion,  je  me  contenterai  des  quelques  courtes  remarques 
suivantes  : 

Sur  les  cinq  espèces  d'Erebia,  qui  habitent  le  mont  Ventoux,  une  seule  avait 
été  seulement  signalée,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  plus  haut,  E.  stygne,  par 
M.  Ch.  Oberlhùr.  Cette  espèce,  seule  d'ailleurs,  a  une  grande  extension  géo- 
graphique. E.  Evias  a  déjà  une  aire  moins  étendue  quoiqu'encore  considé- 
rable. E.  Neoridas  est  du  sud-est  de  la  Fiance,  du  Massif  central  et  des  Pyré- 
nées-Orientales. E.  episli/g)te  est  du  sud-est  de  la  France  et  d'Espagne.  Uuant 
à  E.  Scipio,  c'est  de  lieaucoup  l'espèce  la  plus  rare  et  la  plus  recherchée, 
parce  qu'elle  est  étroitement  localisée  à  notre  sud-est. 

Des  cinq  espèces  d'Erebia  du  mont  Ventoux,  trois  habitent  les  deux  versants 
de  la  montagne  :  E.  episl)jgiie  (mon  ami  H.  Brnwn  m'a  dit  l'avoir  reçue  de 
Branles,  au  pied  du  versant  noid),  E.  Scipio  et  E.  Neoridas;  une  n'a  encore 
été  rencontrée  que  sur  le  versant  méiidional,  E.  Evias  (peut-être  se  trouve- 
rait-elle en  mai  ou  juin  au  Conti-al):  la  dernière  enfin,  E.  stygne,  n'a  été  prise 
jusqu'ici  que  sur  le  versant  septentrional. 

Avignon.  D"'  A.  Chobaut. 


124  E.  Rabaud.  —  Noies  biologiques  sur  Balaninus  nucum. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  BALANINUS  NUCUM 


S'il  est  un  insecte  dont  on  pourrait  supposer  l'histoire  connue  dans  ses 
détails,  c'est  bien,  sans  doute,  Balaninus  nucum  L.  J'ai  dû,  cependant,  me 
convaincre,  l'été  dernier,  que  cette  histoire  était  encore  l'ort  incomplète,  les 
données  acquises  ne  coirespondant  à  la  réalité  que  d'une  manière  très  rela- 
tive. Je  vais  essayer  de  combler  quelques  lacunes. 

D'après  J.-H.  t'abre  (1),  la  femelle  creuserait  l'orifice  d'introduction  de 
l'œuf  aux  contins  de  la  base  de  la  noisette;  cet  orilice  serait  un  ■.<  point  subtil,  » 
visible  seulement  à  la  loupe.  Quant  au  trou  de  sortie  du  ver,  également  situé 
à  la  base,  il  ne  se  confondrait  pas  «  avec  le  On  pertuis  de  l'entrée.  » 

Sans  doute  Fabre  s'est-il  placé  dans  des  conditions  d'observation  assez 
particulières,  car  les  faits  qu'il  avance  sont  exceptionnels;  ils  tirent  d'ailleurs 
tout  leur  intérêt  de  leur  rareté  même,  une  fois  connus  les  faits  habituels. 
Ceux-ci,  en  effet,  correspondent  à  des  conditions  assez  différentes,  de  sorte 
que  la  comparaison  équivaut  à  une  véritable  expérience,  dont  les  résultats 
dépassent  l'étude  spéciale  du  ver  des  noisettes. 

Pour  ce  qui  est,  tout  d'abord,  de  l'orifice  d'introduction  de  l'œuf,  il  est  très 
généralement  marqué  par  une  intumescence,  légère  sans  doute,  mais  aisément 
visible  à  l'œil  nu  :  à  ce  niveau,  le  tissu  végétal  a  proliféré  d'une  manière  assez 
active;  la  proliléralion  se  développe  surtout  à  l'intérieur  de  la  noisette,  où 
elle  forme  une  galle,  mais  elle  se  développe  un  peu  à  l'extérieur,  où  elle  forme 
l'intumescence  conique,  qui,  bien  que  peu  élevée,  suffit  pour  attirer  l'attention, 
dès  la  première  inspection. 

Ainsi  obturé  et  marqué,  l'orifice  d'introduction  n'a  pas  une  situation  fixe. 
Il  occupe  un  point  quelconque  de  la  surface  de  la  noisette,  le  plus  souvent 
dans  sa  partie  moyenne,  quelquefois  près  du  sommet,  rarement  aux  confins 
de  la  base  ou  sur  la  base  même.  Cette  situation  dépend  incontestablement  des 
dimensions  de  la  noisette,  de  ses  rapports  avec  les  branches,  les  feuilles,  les 
autres  noisettes,  toutes  conditions  qui  règlent  la  position  de  la  femelle  au 
moment  où  elle  commence  à  forer.  Celle-ci  ne  peut  que  dillicilement  atteindre 
la  base,  qui  est  enveloppée  de  irès  près  par  la  cupule;  elle  ne  l'atteint  que  si 
la  noisette  est  dure  :  le  rostre,  glissant  alors  entre  la  paroi  du  péricarpe  et 
la  cupule,  vient  buter  à  la  limite  immédiate  de  la  surface  adhérente.  Le  plus 
souvent,  dans  les  cas  où  l'orifice  se  trouve  ainsi  placé,  on  aperçoit  un  léger 
sillon,  partant  de  la  région  moyenne  ou  un  peu  au-dessous,  qui  aboutit  direc- 
tement à  l'orifice  d'introduction  et  indique  précisément  le  passage  du  rostre. 
L'orifice  n'est  point  alors  marqué  par  une  intumescence  externe  et  nous  ver- 
rons que  ce  fait  coïncide  avec  une  sclérification  fort  avancée  du  péricarpe. 

Je  n'insiste  pas  sur  le  développement  de  l'œuf  ni  sur  la  formation  conco- 
mitante de  la  galle  qui  entoure  la  larve  et  lui  sert  de  nourriture  pendant  un 
certain  temps;  il  me  suffit  ici  d'un  simple  rappel,  renvoyani,  pour  le  surplus, 
à  mes  notes  antérieures  (2).  J'en  arrive  au  creusement,  par  le  ver,  d'un  orifice 
de  sortie,  lequel  coïncide  constamntcnl  avec  l'orifice  d'introduction  de  l'œuf; 
je  veux  dire  qu'il  est  constamment  creusé  à  travers  le  tissu  de  l'intumescence 
extérieure;  par  suite,  la  sortie  s'effectue,  le  plus  souvent,  par  la  paroi  latérale 
et  non  par  la  paroi  basale. 

(1)  Souvenirs  entomologiques,  7«  série  :  Le  Balanin  des  noisettes. 

(2)  a)  La  cryptocécidie  du  ver  des  noisettes  et  la  signification  générale  des  galles  (C.  R. 
Acad.  .Se.  1913)  —  b)  La  cryptocécidie  du  Balaninus  nucum  L.  (Revue  Se.  du  Bourbonnais, 
1013). 


E.  Rabaud.  —  S' oies  biologiques  sur  Balaninus  nucum.  125 

La  coïncidence  de  l'entrée  et  de  la  sortie  constitue  un  fait  vraiment  singulier 
et  qui  mérite  de  nous  arrêter.  Je  remarque  qu'à  la  suite  do  la  prolil'éiulion 
des  tissus,  l'oriJice  d'intioduction  de  l'œut  est  obturé,  de  sorte  que  de  ce  chef 
rien  n'attire  spécialement  la  larve.  Cependant,  au  moment  où  elle  va  sortir, 
celle-ci  est  absolument  libre  dans  la  noisette;  la  galle  a  disparu  en  entier, 
ainsi  qu'une  partie  de  l'amande.  Le  ver  se  trouve  donc  dans  une  assez  vasle 
cavité  et  l'on  comprend  mal,  au  premiei-  aboi-d,  qu'il  attaque  un  point  piécis 
de  la  paj'oi,  au  lieu  d'attaquer  un  point  quelconque.  A  cet  égard,  rallirmation 
de  J.-H.  Fabre,  que  la  sortie  ne  se  confond  pas  avec  l'entrée,  satisfait  l'espi-il 
beaucoup  mieux  que  mes  observations.  Je  les  ai  cependant  refaites  assez 
souvent  pour  ne  conserver  aucun  doute.  Mais  il  ne  suflit  pas  d'observer,  il 
s'agit  encore  de  comprendie.  Les  tissus  seraient-ils  moins  épais  ou  moins 
durs  au  niveau  de  l'intumescence?  C'est  cette  raison  de  résistance  que  Fabre 
invoque  pour  expliquer  la  sortie  par  la  base,  qu'il  dit  constante.  Je  n'ai  pu 
m'y  arrêter,  car  cette  raison  ne  correspond  certainement  pas  au  cas  général. 
Grâce  à  l'intumescence,  l'épaisseur  de  la  paroi,  aussi  bien  que  sa  dureté, 
reste  comparable  dans  toute  son  étendue.  Parfois  même,  l'épaisseur  augmente 
au  niveau  de  l'intumescence,  quand  celle-ci  forme  un  cône  assez  allongé  que 
la  larve  perfore  néanmoins  suivant  son  grand  axe.  Je  n'ai  eu  la  clef  du  mys- 
tère qu'en  examinant  des  noisettes  qui  renfermaient  un  ver  déjà  gros,  peu 
éloigné  de  la  maturité  larvaire.  A  ce  moment,  la  galle  a  complètement  dis- 
paru ;  sa  formation,  cependant,  a  modifié  d'une  façon  sensible  la  paroi 
interne  du  péricarpe,  de  sorte  qu'elle  laisse  apiès  elle  une  dépression  infun- 
dibuliforme,  qui  correspond  exactement  à  l'oi-iiice  d'introduction  de  1  œuf, 
c'est-à-dire  à  l'intumescence  extérieure.  Quoique  peu  profonde,  cette  dépres- 
sion n'en  altère  pas  moins  d'une  manière  appréciable  la  surface  interne  de 
la  paroi.  Dès  lors,  il  devient  inutile  de  supposer  l'existence,  dans  cette  paroi, 
d'un  lieu  de  moindre  résistance;  le  phénomène  est  tout  autre  :  comme  tout 
insecte  enfermé  dans  une  cavité  close,  le  ver  des  noisettes  se  déplace  en  tous 
sens  et  donne  des  coups  de  mandibules  contre  la  paroi;  il  les  donne  n'inqjorte 
oîi,  à  l'endroit  qui  se  trouve  à  sa  portée.  Les  mandibules  s'acci'ochant  ditli- 
cilement  sur  la  surface  interne  concave  du  péricai'pe,  le  ver  tourne  de  côté 
et  d'autre  jusqu'au  moment  où  il  rencontre  la  dépression  gallaire  :  là,  ses 
mandibules  ont  plus  solidement  prise.  C'est  donc  là  qu'il  s'arrête  et  creuse, 
non  pas  en  vertu  d'un  choix  instinctif  ou  conscient,  mais  par  le  simple  effet 
d'un  accrochage  en  quelque  sorle  mécanique. 

Si  celte  interprétation  est  exacte,  la  larve  ne  sortira  par  l'orifice  d'intro- 
duction de  l'œuf  que  dans  le  cas  de  la  constitution  préalable  d'une  galle 
laissant  api-ès  elle  une  dépression.  En  l'absence  de  formation  gallaire,  la  larve 
sortirait  par  un  point  quelconque  de  la  paroi,  ne  coincidant  que  d'une  manière 
exceptionnelle  avec  l'orifice  d'entrée.  Et  c'est  précisément  là  ce  que  l'on 
observe. 

La  galle,  en  effet,  ne  se  produit  pas  nécessairement.  Lorsque  la  femelle 
pique  une  noisette  à  péricarpe  sclérifié,  l'œuf  ne  s'en  développe  pas  moins; 
mais  alors  la  prolifération  des  tissus  végétaux  reste  très  limitée,  elle  ne 
s'étend  ni  en  dehors  ni  en  dedans  et  le  ver,  dès  le  début,  entame  directement 
l'amande.  Il  s'agit  alors  d'une  ponte  tardive  et  la  larve  atteint  à  peine  la  moitié 
de  son  développement,  alors  que  la  plupart  des  autres  arrivent  à  maturité. 
Sur  ces  noisettes  tard  piquées,  la  trace  extérieure  de  l'introduction  de  l'œuf 
ne  fait  pas  défaut;  sans  être  aussi  évidente  que  dans  le  cas  d'une  intumes- 
cence, on  la  discerne  cependant  aisément  à  l'œil  nu. 

Ce  sont  sans  doute  sur  des  noisettes  ainsi  parasitées  en  fin  de  saison  qu'ont 
porté  les  observations  de  J.-H.  Fabre.  Mises  à  leur  place  dans  l'enchaîne- 
ment des  phénomènes,  ces  observations  deviennent,   on  le  voit^  vraiment 


126  E.  Rabaud.  —  Notes  biologiques  sur  Balaninus  nucum. 

intéressantes  :  dans  les  conditions,  peu  fréquemment  réalisées,  où  la  galle 
ne  se  forme  pas,  la  sui-face  inlerne  du  péiicarpe  ne  présente  ni  aspérité,  ni 
dépression  capable  d'arrêter  les  mandibules  de  la  lai-ve.  Celle-ci  perfore  alors 
la  paroi  en  un  point  (pielctuKiue  qui,  vu  les  dimensions  relatives  de  la  surface 
totale  et  de  la  surface  de  l'orillce  d'entice,  ne  coïncideia  poui-  ainsi  dire 
jamais  avec  le  derniei'.  Il  s'agit  là  d'une  simple  question  de  probat)iiilés  et 
non  de  l'intéi'èt  (lu'aurait  la  larve  «  de  ne  j)as  obstruer  ce  soupirail  par  où 
se  fait  l'aéiation  de  sa  demeure.  i>  Au  surplus,  l'orillce  d'introduction  ne  reste 
jamais  perméable,  puisqu'une  prolifération  l'obstrue,  prolifération  qui 
n'aboutit  jias  toujours  à  une  galle,  sans  être  cependant  jamais  absolument 
nulle. 

Eu  l'absence  de  galle,  la  sortie  s'elîeclue-t-elle  toujours  par  la  base?  Je 
n'oserais  l'aflirmer.  Sui'  les  .'i. 300  noisettes  que  j'ai  examinées,  je  n'en  ai  pas 
trouvé  plus  de  cinq  ou  six  perforées  à  la  base. 

Telles  sont  les  données  immédiates  de  l'observation  et  telle  est  l'interpré- 
tation qu'elles  suggèrent. 

En  pouvons-nous  tirer  davaidage,  trouver,  par  exemple,  une  raison  qui 
explique  la  sortie  du  ver  avant  la  nymphose  ?  Sur  ce  point,  je  n'ai  encore  que 
des  renseignements  fort  insutlisants.  Je  veux  toutefois  noter  un  détail.  Fabre 
suppose  qu'en  éniigrant  dans  le  sol,  la  larve  do  Balaninus  nucum  L.  évite 
divers  dangei's  et,  en  particulier,  la  dent  du  mulot.  Celle-ci  ne  paraît  guère 
à  craindre.  Souvent,  en  effet,  j'ai  ramassé  des  noisettes  portant  l'empreinte 
très  nette  de  dents  aiguës,  n'ayant  pas  pénétré,  ou  ayant  à  peine  pénétré 
dans  la  cavité  :  ces  noisettes  lenfermaieni  toujt)urs  un  ver,  et  je  suis  arrivé 
à  penser  que  le  mulot  reconnaît  soit  au  poids,  soit  à  la  résistance,  soit  à  tout 
autre  indice,  sinon  la  présence  d'un  parasite,  du  moins  l'absence  d'une 
amande  et  abandonne  la  noisette. 

De  tout  ceci,  je  ne  tirei-ai  pour  l'instant  qu'une  indication  :  en  matière  de 
biologie,  il  convient  de  ne  pas  se  liàler  de  coiiclin-e  d'après  un  petil  nombre 
de  faits.  Les  conditions  sont  inliniment  vaiiées  et  complexes.  Pour  les 
connaître,  il  faut  accumuler  des  faits  nombreux,  pénétrer  dans  le  détail, 
toujours  comparer  quand  on  ne  peut  expérimentei',  car  les  comparaisons 
éthologiques,  sans  la  remplacer  complètement,  tiennent  parfois  lieu  d'une 
expérience. 

Etienne  Rabaud. 


SUR  LA  «GALLE  EN  BOUTONS»  DE  LA  CARDAMINE 


Les  inflorescences  de  la  Cardamine  des  prés  sont  souvent  attaquées  par 
les  l'crr'ma  (1),  qui  déterminent,  sur  la  Heur  des  modifications  appréciables. 
J'ai  étudié  des  spécimens  récoltés  l'an  derniei-,  dans  des  prés  humides,  au 
bord  des  tourbières  de  Malpas  (Doubs). 

Comme  on  le  voit  sur  le  croquis  (llg.  a),  il  n'y  a  qu'un  petit  nombre  de  fleurs 
parasitées  :  elles  se  distinguent  aisément  par  leur  aspect  de  boutons  coniques, 
violacés  et  nettement  hypertrophiés.  Nous  pouvons  les  étudier  comparati- 
vement aux  fleurs  saines  et  nous  verrons  très  facilement  ce  qui  s'est  passé. 
Les  sépales  se  sont  fortement  épaissis  et  ont  piis  de  très  grandes  dimensions, 
environ  le  double  des  sépales  normaux;  les  grands  traits  de  leur  morphologie 

(1)  p.  Cardaminis  Winn,  d'après  Houard. 


J.  \'iiuEux.  —  Sur  la  »  Galle  eu  boulons  »  do  la  Cardarnhu 


127 


(bordure  scarieuse,  disposition  des  tissus,  etc.)  sont  respectés.  Un  observe 
cepcndaiil  à  la  fai'c  doi-sale  un  hypntlciiac  à  gi'osses  cellules  i-emplies  il'an- 
liiucyane  (|u'on  ne  retrouve  pas  au  iiiènie  degré  dans  la  pièce  normale. 

Les  pétales  sont  beaucoup  plus  atteints  :  ils  sont  pres(jue  entièi-ement 
virescents,  leur  extrémité  libre  oi-dinaii-ement  lilas  est  tout  au  plus  un  peu 
membraneuse. 

Les  élamincs  restent  rudimentaires,  leur  lilet  devient  très  gros  et  demeure 


0,  inflorescence  avec  trois  galles;  b,  une  des  galles  (un  sépale  el  un  pétale  enlevés);  c,  coupe 
du  sépale;  d,  coupe  du  pélale  montrant  las  lacunes  ((oc);  e,  cellules  du  parenchyme  péta- 
laire  avec  crible  (ct.)  chlorophylle  et  amidon  ;  /,  cell.  épidermiques  (pétale)  avec  cribles 
latéraux. 


court,  les  anthères  ne  dépassent  pas  la  taille  qu'elles  ont  dans  les  fleurs  très 
jeunes,  le  pollen  avorte  ou,  du  moins,  a  une  forme  irrégulière.  Quant  à 
l'ovaire,  il  a  l'allure  habituelle. 

Ces  modilications  morphologiques  sont  associées  à  des  particularités  ana- 
tomiques.  Les  tissus  présentent  des  cellules  très  turgescentes  et  les  systèmes 
de  lacunes  et  méats  sont  très  exagérés.  Cette  disposition  est  surtout  nette 
dans  le  pétale  (fig.  d),  oîi  plus  de  la  moitié  de  la  coupe  est  occupée  par  des 
lacunes.  Les  cellules  gonflées  d'eau  portent  de  belles  perforations,  de  véri- 
tables cribles,  effet  sans  doute  de  l'activité  de  leurs  échanges  aqueux.  Sur 
les  cellules  sphériques  du  parenchyme,  ces  ponctuations  existent  sur  les 
faces  par  lesquelles  les  cellules  sont  en  contact  l'une  avec  l'autre.  Elles 
affectent  la  forme  de  plages  circulaires  ou  elliptiques  (fig.  e).  Dans  l'épiderme, 
les  ponctuations  existent  seulement  sur  les  faces  latérales  des  cellules.  Je 
n'ai  pas  retrouvé  ces  curieuses  particularités  dans  les  pétales  normaux. 

Les  étamines  et  le  tissu  ovarien  montrent  également  des  cellules  grillagées. 

Le  contenu  cellulaire  est  aussi  modifié  et  se  fait  remarquer  par  une  richesse 
extraordinaire  en  amidon.  Toutes  les  pièces  florales,  aussi  bien  les  cellules 
turgides  des  parenchymes  lacuneux,  que  les  régions  différenciées  de  l'ovule 
(nucelle  et  même  sac  embryonnaire)  sont  gorgées  de  tout  petits  grains 
d'amidon. 

Il  s'agit,  d'ailleurs,  d'une  action  mécanique  directe  de  l'insecte  :  les  larves, 
de  couleur  orangé  se  trouvent  à  l'exléricur  des  tissus  et  circulent  à  la  base 
des  pétales  et  des  étamines.  Très  probablement  l'excitation  produite  pendant 


128  J.  ViRiEUX.  —  Sur  la  «  Galle  en  boutons  »  de  la  Cardarnine. 

l'organogénie  de  la  Heur  est  cause  de  la  non-ouverture  des  boulons  :  il  en 
résulte  que  l'eau  et  les  substances  amenées  dans  l'inflorescence  restent  à  l'état 
non  employé  et  conti'iljuent  à  donnera  la  galle  une  apparence  de  tubérisalion 
avec  accumulation  d'eau  et  de  réserves. 

Des  phénomènes  analogues  ont  été  observés  sur  beaucoup  d'autres  galles  : 
j'ajoute  que  dans  la  même  famille  des  Crucifères  on  a  décrit  des  cas  compa- 
rables à  celui-ci.  L'exemple  le  plus  rapproché  est  celui  de  la  galle  en  boutons 
de  liaphanu.s  Raphanislrum,  où  M.  MoUiard  (1)  a  décrit  des  modifications  de 
même  ordre,  hypertrophie  générale,  apparition  de  pigment  violacé,  raccour- 
cissement des  pétales  et  du  lilet,  et  a  remarqué  aussi  (p.  164)  l'abondance 
de  l'amidon. 

J.  VmiEux. 


..qp.. 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Aux  jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  d'Août. 

(Voir  les  aimées  1907-190S-1909-1910-19U). 

Abies  excelsa  DC.  —  Chenille  rase,  longuement  cylindrique,  rayée  longitudina- 
lement  de  blanc  et  de  brun,  à  corne  anale  arquée;  ronge 
des  aiguilles  des  jeunes  pousses.    =   Ilyluicus  pi/iastri  L. 
Id.  Chenillette  d'un  gris  bleuâtre  à  verruqueux  plus  clairs,  à 

tête   brune   ainsi   que   l'écusson    pointillé   de   noir  ;   dans 
jeunes  pousses  attachées.    =   Tortrix  viburniana  F. 
Id.  Chenille  verte,  à  tête  et  écusson  noirs,  à  verruqueux  très 

renflés;   sur   rameaux   des  sujets   déjà  âgés.    =    Asthenia 
■pygmœana  Hb. 
Acer  campestre.  —  Chenille  à  raies  longitudinales  peu  tranchées,  à  partie  anale 
surmontée  d'une  éminence  bifide;  sur  feuille  dont  elle  ronge 
le  bord.    =   Lophopteryx  cucuUa  Esp. 
Id.  Chenille  trapue  à  robe  terne  et  écusson  luisant,  à  tête  petite; 

dans  les  grappes  de  samares.  =  Cirrhœdia  xerampelina  Hb. 
Id.  Chenille  veloutée  d'un  jaune  verdâtre,  à  dorsale  brun  rouge 

interrompue  en  chaînette;  sur  les  jeunes  pousses.    =   Lobo- 
phora  viretata  Hb. 
Id.  Chenille  d'un  gris  clair,  à  dorsale  et  stigmatales  jaunes,  à  tête 

d'un  noir  luisant;  sur  les  feuilles.   =   Abraxas  sylvata  Se. 
Id.  Chenillette  d'un  brun  rouge,  à  verruqueux  plus  clairs,  à  tête 

d'un  brun  foncé;  dans  le  fruit  des  samares.    =    Conchylis 
ambiguella  Hb.   (2°  génération). 
Id.  Chenillette  fusiforme,  à  tête  et  trois  premiers  segments  d'un 

brun  rouille,   sur  le  premier  segment  lignes  noires   se  bor- 
nant à  taches  noires  sur  les  suivants  et  à  des  points  noirs 
sur  le  reste;  en  société  sous  une  toile  commune.    =   Ypono- 
menta  plumbellus  Schiff. 
Id.  Chenillette  d'un  blanc  verdâtre,  à  verruqueux  noirs,  à  tête 

jaune  ainsi  que  l'écusson  taché  de  noir  sur  les  côtés;  dans 
un  lobe  de  la  feuille  retroussé  et  maintenu  par  de  la  soie. 
=  Gelechia  scriptella  Hb. 
Id.  Chenillette    d'un   vert   pâle   tacheté   de    noir;    dans    un    tube 

soyeux    maintenant    les    bords    de    la    feuille.     =    Gelechia 
luculella  Hb. 
Id.  Chenillette  d'un  blanc  verdâtre  lavé  de  rouge,   à  tête  brun 

foncé,  à  écusson  noir;  dans  pousses  rattachées  par  des  fils. 
=  Dasystoma  salicella  Hb. 

(1)  Rech.  sur  les  CiH'idies  ('.orales.  Thèse.  1895.  P.  161  et  suiv. 


Notes  spéciales  et  locales.  129 

Acer  campestre.  —  Chenillette  d'un  blanc  vordâtre,  à  dorsale  verte,  à  tête  brun 
clair  tachée  de  plus  foncé,  à  troisième  paire  de  pattes  écail- 
leuses  renflée  et  inutilisée  dans  la  marche  ;  sur  feuilles  à 
bords  reliés  par  fils.  =  Chimabnche  fagella  F. 
Id.  Chenillette  d'un  blanc  verdâtre,  à  dorsale  plus  foncée,  à  tête 

jaune;  dans  feuille  roulée  en  cornet.    =   Grarilaria  rufipen- 
nella  Hb. 
Id.  Chenillette  dans  mine  de  la  page  inférieure  de  la  feuille.   = 

Lifhocolletis  geniculella  Rag. 
Achillea  Millefolium.  —  Chenille  arpenteuse  d'un  brun  d'ocre,  <t,  dorsale  gris  pâle, 

à  stigmatalcs  jaunâtres,   à  segments  dorsalement  mar- 
qués de  taches  triangulaires  brunes;  appliquée  au  repos 
sur    la    tige    de    la    plante    nourricière.     =     Acidalia 
ornata  Se. 
Id.  Chenille  arpenteuse  d'un  brun  violet  plus  pâle  sur  les  côtés, 

à  tête  et  premiers  segments  noirs  ornés  de  lignes  longi- 
tudinales blanches;  parmi  les  capitules.    =  Tephroclystia 
succenturiata  L. 
Aconitum   Napellus.   —   Chenille    rase,    cylindrique,   brusquement   atténuée   à   la 

partie  anale,  à  têt«  globuleuse;  attaque  feuilles,  fleurs 
et  fruits.    =   Mamestra   glauca  Hb. 
Id.  Chenille    rase,    cylindrique,    graduellement    atténuée    en 

arrière,  à  tête  relativement  petite,  à  marche  galopante; 
la  deuxième  génération  s'attaque  aux  fruits.  =  Plusia 
moneta  F.  — 

Id.  Chenille    cylindrique    d'un    vert    bleuâtre,    à    stigmatale 

jaune;  sur  feuilles  et  fruits.  =  Ghariclea  delphinii  L. 
^sculus  Hippocastanum.  —  Chenille  à  robe  chagrine-rugueux,  à  chevrons  laté- 
raux obliques  et  bleuâtres,  à  tête  triangulaire  et 
corne  anale  verdâtre;  ronge  surtout  le  pédoncule 
des  jeunes  fruits  avec  lequel  sa  couleur  le  fait  con- 
fondre. =  Dili'na  fiUœ  L. 
1(1  Chenille  à  touffes  de   longs   poils  jaunes;   se   roule 

en  spirale  laissant  voir  alors  les  miroirs  d'un  blanc 
d'argent  qui   forment  la  ligne   dorsale.    =   Acro- 
nicta  areris  L. 
Agrimonia  Eupatoria.  —  Chenille  verdâtre  lavée  de  rouge  sur  les  premiers  seg- 
ments, à  tête  noire  et  grosse  par  suite  de  l'étrangle- 
ment  des   segments   voisins,    à   stigmates   jaunes;   sur 
feuilles  caulinaires.    =   Ilesperia  malvœ  L. 
Alchemilla  vulgaris.  —  Chenille  arpenteuse  courte,  atténuée  en   avant,  verte,   à 

stigmatale  blanche,  à  incisions  transversalement  rayées 

de  jaune.    =   Larentia  verna  Hb. 

Alsine  verna.  —  Chenille  arpenteuse,  longue,  très  atténuée  en  avant,  d'un  vert 

jaunâtre,  à  dorsale  et  stigmatales  vert  foncé  en  chaînette;  sur 

fleurs  et  graines.   =  Tephroclystia  pygmœata  Hb. 

Althaea  officinalis.  —  Chenille  arpenteuse  verte,  allongée,  cylindrique,  renflée  en 

arrière,  à  incisions  jaunâtres,  à  tête  globuleuse  d'un  vert 
pâle;  ronge  les  plateaux  de  graines.    =  Ortholit/ia  cer- 
vinata  Schiff. 
Id.  Puceron  d'un  vert  pâle;  sur  bourgeons  floraux  déformés  et 

sur  feuilles  fortement  crispées  à  bords  infléchis.  =  Aphis 
vialvœ  Koch. 
Id.  Puceron  d'un  vert  foncé  marbré  de  plus  pâle;  sur  feuilles 

crispées  à  fort  enroulement  marginal   par  en   bas.    = 
Aphis  urficœ  Fabr. 
Amygdalus  communis.   —  Chenille  verte   à   dorsale   et   lignes   obliques   latérales 

jaunes,  à  segments  ornés  de  verruqueux  très  saillants 
et  rougeâtres.   =  Papilio  Podalirius  L. 
Id.  Chenille  d'un  blanc  verdâtre,  chagrinée,  à  tête  bleuâtre 

et  lignes  obliques  latérales  blanches,  à  corne  anale 
recourbée  d'un  blanc  bleuâtre.    =   Smerinthus  ocel- 
lata  L. 
Anthémis  arvensis.  —  Chenille  allongée,  d'un  jaune  clair,  épaisse,  moniliforme, 
à  segments  transversalement  marqués  d'une  bande  rose, 
à  latérales  vertes.    =    Gucullia  chamomillœ  Schifi. 
Id.  Larve    blanche    arquée,    à    tête    brune,    dans    réceptacle 

déformé  et  allongé.    =   Apion  lœvigatum  Payk.    (Col.). 


130  Notes  spéciales  et  locales. 

Anthémis  arvensis.  —  Larve    blanche    non     arquée,     luisantt^     dans    réceptacle 
déformé  et  durci.    =    Urophora  stiijma   (Dipt.  ). 
Id.  Puceron  aptère  vert,  pollineux  à  cornicules  et  queue  noirs; 

ailé    à    abdomen    vert    taché    de    noir.     =    Mncrosipliurn 
niillefolii  Fabr. 
W.  Puceron  aptère  d'un  jaune  verdâtre,  à  queue  et  cornicules 

jaunes;  ailé  à  abdomen  vert  taché  de  vert  plus  foncé.    = 
Apliix   lirh'rri/fii   Kalt. 
Armeniaca  vulgaris.  —  Cliciiilln  à  poils  épineux  d'un  fauve  foncé,  sur  la  deuxième 
moitié  dorsale  où  ils  sont  blancs.  =Polt/gonïo  C.  album  L. 

J.  G. 


Ptinomorphus  imperialis  L.  et  Pt.  regalis  Duft.  —  A  des  notes  qui  m'avaient 
intéressé  en  1878  et  18V9,  j'avais  joint  les  figures  coloriées  de  ces  deux  espèces  que 
M.  Adrien  Dollfus  fit  reproduire  successivement  dans  la  Feuille.  J'avais  donné 
tout  d'abord  celle  du  Pt.  imperialis  L.,  récolté  au  Vernet-sur-Sioule  dans  des 
branches  mortes  de  figuiers  (V.  Feuille  des  J.  Naf.,  vol.  VIII,  pi.  2,  1878).  Le 
dessin  des  élytres  de  cette  espèce  est  assez  caractérisé  pour  permettre  de  ne  pas 
la  confondre  avec  la  voisine.  On  est  donc  en  droit  de  s'étonner  des  doutes  exprimés 
par  M.  Pic  au  sujet  de  l'espèce  que  représente  cette  figure  (V.  Fauconnet,  Viturat 
et  Pic  :  Catal.  rais,  et  anal.  Col.  Saône-(t-Loire,  p.  387,  juin  1913).  Malgré  l'im- 
perfection de  la  chromolithographie  à  teintes  superposées  et  restreintes,  cette 
figure  ne  peut  laisser  subsister  aucun  doute  par  la  coloration  et  le  dessin  des  taches 
des  élytres.  Assurément  il  n'était  guère  possible  de  figurer  là  exactement  les  diffé- 
rences de  relief  du  pronotum  caractérisant  d'autre  part  les  deux  espèces,  mais  la 
figure  suffit  pour  reconnaître  le  Pt.  imperialis  L.  cité. 

Je  dois  faire  remarquer  en  outre  que  j'ai  donné,  en  1879  {Feuille  des  J.  Nat., 
vol.  IX,  pi.  6,  1879),  la  figure  du  Pt.  rci/alis  Duft.  et  celle-ci,  mise  en  opposition, 
montre  exactement  la  différence  de  dessin  qui  caractérise  les  deux  espèces.  Je  les 
ai  donc  représentées  en  parfaite  connaissance  de  cause.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  inté- 
ressant dans  ma  dernière  note,  c'est  que  je  relate  que  j'avais  trouvé  les  deux  espèces 
dans  une  même  branche  sèche  de  noyer  où  les  femelles  avaient  dû  faire  leurs  pontes 
sur  des  points  contigus,  puisque  j'ai  extrait  l'une  et  l'autre  de  coques  fort  rappro- 
chées comme  le  représente  une  autre  figure  de  la  même  planche.  Il  est  évident  que 
cela  ne  voulait  pas  dire  que  j'étais  porté  à  croire  que  les  insectes  en  question  appar- 
tenaient à  une  seule  et  même  espèce. 

Je  renvoie  tout  simplement  les  lecteurs  de  la  Feuille  à  mes  dessins  et  à  leurs 
cartons  pour  les  contrôler.  Ils  reconnaîtront  facilement  les  deux  espèces  en  com- 
parant la  forme  de  la  tache  sombre  médiane  des  élytres;  celle-ci  est  large  et 
arrondie  chez  le  Pt.  regalif<  Duft.  et  très  différente  de  celle  du  Pt.  imperialis  L. 
De  plus,  le  premier  offre  généralement  tout  le  pourtour  de  l'écusson  plus  ou  moins 
largement  garni  de  pubesconce  rousse  très  notable  et  dense. 

S'il  s'agissait  d'établir  une  dichotomie,  on  pourrait  surtout  mettre  en  valeur 
deux  caractères  très  faciles  à  constater.  Ainsi  le  P.  imperialis  L.  peut  se  recon- 
naître aussitôt  aux  soies  éparses,  longues  et  dressées  de  ses  élytres  lorsqu'on  les 
examine  de  profil,  et  le  Pt.  regalis  Duft.  en  est  dépourvu  et  porte  sur  leurs  élytres 
trois  carènes  longitudinales  assez  visibles  quand  on  éclaire  l'insecte  latéralement. 
Quant  à  la  forme  de  la  carène  du  tubercule  du  pronotum  plus  ou  moins  obtuse 
et  plus  ou  moins  saillante,  c'est  un  caractère  qui  n'est  appréciable  spécifiquement 
que  lorsqu'on  compare  successivement  les  deux  espèces. 

H.    DU  BUYSSON. 


Notes  d'un  Naturaliste.  —  Ces  notes  sont  le  résultat  des  patientes  et  habiles 
recherches  de  M.  Estiot,  de  Vitry-sur-Seine.  Il  m'a  autorisé  à  les  publier.  Notre 
savant  collègue,  qui  possède  nombre  do  documents  inédits  de  toutes  sortes,  sur  la 
biologie  et  les  mœurs  des  Oiseaux  et  des  Insectes,  qu'il  a  su  découvrir  et  dont  la 
Science  retirerait  le  plus  grand  profit,  m'a  obligé  pour  ainsi  dire  à  commettre 
une  indiscrétion  dans  la  crainte  que  ses  dernières  trouvailles  (celles  qu'on  va  lire) 
n'eussent  le  sort  des  précédentes.  Après  bientôt  trois  ans,  il  me  pardonnera,  j'en 
suis  convaincu,  d'avoir  manqué  de  patience  et  j'espère  que,  comme  il  me  l'a  écrit, 
il  complétera  lui-même  les  intéressantes  observations  dont  je  donne  ici  un  bref 
résumé.  Les  amis  de  la  Nature  lui  en  sauront  gré. 

1.  Chortophila  cilicrura  Rond.  —  Vitry  :  d'élevage  de  larves  trouvées  au  collet 
et  à  la  partie  supérieure  de  la  racine  médiane  du  cerfeuil  et  du  persil. 


Noies  spéciales  et  locales.  131 


2.  Hylemyia  antiqua  Meig   —  Vitry  :  d'élevage  de  larves  trouvées  en  nombre  dans 

le  bulbe  de  l'oignon  et  du  poireau. 

3.  Hylemyio   hninneKcenK  Zett.   —  D'élevage  de   larves   minant   la  tige   d'oeillets 

cultivés  en  serre,  pendant  l'automne  et  l'hiver,  et  faisant  périr  la  plante. 

4.  Pcffomyia  nigritarais  Zett.  —  Vitry  :  d'élevage  de  larves  mineuses  des  feuilles 

d'oseille. 

5.  Pe(jomyia  /lyoM-yoïni  Panz.  —  Vitry  :  larves  mineuses  des  feuilles  d'épinard. 

6.  Pegomyia  hyoscyami  var.  hrtœ  Curtis.  —  Vitry  :  larves  mineuses  des  feuilles 

de  betterave. 

7.  Pegomyia  /n/oxryami  var.  iitgriconii'i  Strobl  (antennes  et  palpes  tout  noirs).  — 

Vitry  :  d'élevage  de  larves  trouvées  dans  l'épaisseur  des  feuilles  d'artichaut. 
Cette  variété  a  été  décrite  d'Espagne;  M.  Gadeau  de  Kerville  l'a  rapportée 
de  Syrie. 

8.  Ptychomyia  selertn  Meig.  —  Parasite  de  Nematuf  rihisii. 

9.  Zenillia  rusennœ  BB.  —  Parasite  de  Tortrix  Pillesinna,  en  Champagne.  Eclo- 

sion  en  juillet  et  août  1909. 

10.  Leskia  aurea  Fall.  —  Draveil.  Parasite  de  la  Sésie  du  pommier. 

11.  Sarcophila  latifroiis  Fall.  (3  individus). 

12.  Sarcophaga  tuherosa  Pand.   (1  Cf,  1    Q). 

13.  Sarcophaga  tuberosa  Pand.  var.  tiiherosa  Pand    (2  cf,  1   Q). 

Ces  trois  numéros  sont  sortis,  en  août  1909,  de  larves  trouvées  à  Nuits- 
Saint-Georges  (Côte  d'Or),  dans  le  corps  d'Oryrtex  nasicornis,  adultes  morts 
depuis  peu. 

14.  Ornithomyia  avirnlaria  L.   —   Sur   Biiteo    inûgaris   (Buse   commune)   tuée   en 

France  le  5  septembre  1909;  trouvée  aussi  sur  un  Strix  non  dénommé  en 
novembre  1909 

15.  Cratœrhinn  jinlliila  Olf.  —  Sur  le  martinet  à  Draveil,  en  mai-juin. 

Ifi.  Lynchia  mnura  Bigot?  —  Un  individu  pris  sur  le  pigeon  à  Vitry-sur-Seine  en 
juillet  1907. 

Si  c'est  bien  L.  maura  Bigot  (les  espèces  sont  difficiles  à  distinguer),  cette  cap- 
ture est  importante,  car  Massonnat  {Coiitrihution  à  Vétude  des  Pupipares,  1909, 
p.  302-303)  considère  la  présence  de  Lynchia  maura  dans  la  région  lyonnaise  comme 
accidentelle,  ce  pupipare  étant  méditerranéen. 

Puisque  nous  sommes  sur  le  chapitre  des  Pupipares,  je  dois  signaler  que  j'ai  été, 
à  deux  reprises  différentes,  l'hôte  accidentel  de  Linoptetta  rervi  L.  ■ —  En  tra- 
versant une  haute  futaie  du  parc  de  Ixambouillet,  en  novembre  et  vers  une  heure 
de  l'après-midi,  j'éprouvai  subitement  une  douleur  cuisante  au  cuir  chevelu,  une 
fois  dans  la  région  pariétale,  une  autre  fois  au  voisinage  de  la  nuque.  C'est  avec 
énormément  de  difficulté  que  je  retirai,  malmenés  et  mutilés,  deux  jeunes  individus 
ailés  de  l'espèce  en  question.  On  peut  m'en  croire,  cec  animal  a  des  griffes  terribles. 

Autre  fait  :  un  jour  d'automne,  sur  un  chevreuil  qui  venait  d'être  tué  et  qu'on 
rapportait  mouillé  et  couvert  de  boue,  je  vis  fuir  de  nombreux  Lipopttro  rervi  dont 
la  plupart  avaient,  à  la  face  ventrale,  une  petite  masse  allongée  qui  m'intrigua 
beaucoup.  J'ai  su  depuis,  par  M.  Speiser,  que  cette  masse  était  un  cadavre  d'un 
Psocide  du  genre  Amphigcrontia.  Mais  quelle  signification  donner  à  cette  obser- 
vation, je  ne  saurais  le  dire. 

Rambouillet.  D''  J.  Villeneuve. 


De  quelques  Tachinaires  à  grande  extension  géographique.  —  Certaines  Tachi- 
naires  dont  on  ne  connaissait  pas  ou  plutôt  dont  on  ne  soupçonnait  pas  la  grande 
extension  ont  reçu  des  noms  différents  suivant  les  pays  où  elles  ont  été  rencontrées. 
Je  désire  en  signaler  quelques-unes  très  remarquables  sous  ce  rapport,  non  sans 
faire  observer  que  la  liste  s'allonge  chaque  jour  de  celles  qui  sont  dans  ce  cas. 

—  Gonia  himanûaia  Wied.  (Sud  africain)  reçoit  le  nom  de  Gonin  cilipeda  Rond, 
dans  le  nord  de  l'Afrique  et  dans  l'Europe  méridionale.  Rondani  avait  décrit  la  Q; 
Bigot  ayant  un  cf  de  Tunisie  en  fait  une  nouvelle  espèce  :  Gonia  incertn. 

—  Cyphocera  varia  F.,  de  l'Inde  orientale,  est  décrite  de  Java  par  Wiedmann 
sous  le  nom  de  jnvana.  Macquart  lui  donne  le  nom  de  argyrnrephnia  en  Algérie 
et  Rondani  celui  de  pyrrhogafler  pour  l'Europe  méridionale.  Je  l'ai  vue  de  toutes 
ces  régions;  je  la  possède  aussi  du  Congo  et  elle  remonte  assez  haut  chez  nous 
puisque,  le  5  septembre  1902.  j'en  ai  pris  deux  exemplaires  sur  Eupatorium  canna- 
binvm,   à  Emancé  près  de  Rambouillet. 


139  Notes  spéciales  et  locales. 

—  Tricholijeja  sorbiPans  Wied.,  des  Iles  Canaries,  est  appelée  major  par  Rondani 
(Europe  méridionale),  //rnndt's  par  Zetterstedt  en  Suède,  bombyris  par  Bêcher  dan? 
les  Indes  orientales.  Je  l'ai  vue  également  de  l'Afrique  équatoriale. 

—  Rhinia  apicalù  Wied.,  des  Iles  Canaries,  est  répandue  aussi  dans  toute 
l'Afrique  où  elle  est  plus  connue  sous  le  nom  de  Bhinin  teatacea  R.  D.  —  Bigot  la 
signale  du  Gabon  avec  la  dénomination  :  Rhinia  punctata  n.  sp. 

—  Ghrysomyia  alhicepx  Wied.  a  pour  elle  une  pléiade  de  noms.  Dans  le  sud  de 
l'Europe,  c'est  Lucilia  (Somomyia)  flavireps  Macq.  pour  Rondani  et  Pandellé.  En 
Afrique,  Macquart  décrit  plusieurs  espèces  qui  sont  certainement  synonymes.  De 
nos  jours,  Bezzi  voit  encore  en  G.  putoria  Wied.  une  espèce  distincte,  ce  que  je  ne 
peux  pas  croire,  et,  en  fin  de  compte,  j'ai  adopté  le  nom  plus  ancien  de  G.  mega- 
cephala  F.  pour  remplacer  G.  albiceps  de  Wiedmann. 

Rambouillet.  D''  J.  Villeneuve. 


Vérité  au  delà,  erreur  en  deçà.  —  1.  Il  est  déplorable  de  constater  qu'au  pays  de 
Macquart  et  de  Robineau-Desvoidy  on  continue  d'appeler  Galliphora  vomitoria  L. 
la  mouche  à  viande  commune,  celle  qui  infeste  nos  maisons  et  vient  pondre  sur  la 
viande  que  protège  mal  un  mauvais  garde-manger.  C'est  encore  sous  ce  vocable 
qu'on  parlait  de  cette  mouche  dans  une  revue  de  médecine  que  je  viens  de  recevoir  ! 
Partout,  à  l'étranger,  elle  est  dénommée  comme  il  convient  :  GaHiphora  erythro- 
cephala  Meigen;  mais,  en  France,  l'appellation  erronée  do  G.  vomitoria  subsiste. 
C'est  la  vomitoria  de  Macquart  et  de  Robineau-Desvoidy  à  qui  est  due  l'erreur, 
mais  non  la  vraie  vomitoria  de  Linné  Celle-ci  fuit  le  voisinage  de  l'homme;  elle 
se  tient  à  l'écart,  dans  les  bois  et  les  forêts  où  elle  est  assez  commune.  Macquart 
et  Robineau-Desvoidy  l'appellent  Galliphora  fulvibarbis.  On  a  donc  : 

— ■  Cnlliphnra  cri/throt-rplinJa  Meig.  =  vomitoria  R.  D.,  Macquart  (et  nunc  in 
Gallia). 

—  Galliphora  vomitoria  L.   =  fulvibarbis  R.  D.,  Macq. 

2.  En  France,  nos  jeunes  collègues  m'envoient  toujours  Phormia  azurea  Fall. 
avec  l'étiquette  Galliphora  azurea.  C'est  Schiner  qui  l'a  dit.  D'accord,  et  pourquoi 
Schiner  a-t-il  placé  Phormia  regina  Meig.  parmi  Lucilia?  La  réponse  est  que  notre 
Mentor  à  tous  a  méconnu  le  genre  Phormia  R.  D.,  1830,  où  l'on  doit  ranger  au- 
jourd'hui quatre  espèces,  à  savoir  :  azurea  Fall.;  sorilida  Zett.  (=  dispar  Léon 
Dufour);  rer/ina  Meig.  et  groënlandira  Zett.  —  La  dernière  se  distingue  des  autres 
par  l'absence  de  soies  acrosticales  au  devant  de  la  suture  du  thorax.  P.  azurea  et 
P.  sordida  se  séparent  entre  elles  par  la  couleur  des  cuillerons  qui  sont  tout  blancs 
chez  la  dernière:  toutes  deux  ont  le  stigmate  prothoracique  obscur,  tandis  qu'il  est 
roux  chez  P.  regina. 

Dans  le  «  Katalog  d.  palàarkt.  Dipteren,  »  Phormia  groënlandira  Zett.  est  rem- 
placée à  tort  par  Phormia  cœrulea  R.  D.,  car  P.  cœridea  est  synonyme  de 
azurea  Fall. 

Notre  distingué  collègue,  M.  H.  du  Buysson  a  trouvé  en  nombre  les  larves  de 
P.  sordida  Zett.,  Rond.,  dans  la  bourre  des  nids  d'hirondelle  et  les  a  élevées.  Il 
confirme  l'observation  de  Léon  Dufour  au  sujet  de  ces  larves  hématophages,  ce  qui 
nous  surprendra  moins  aujourd'hui  qu'on  connaît  mieux  les  adaptations  diverses 
des  larves  de  Galliphorinœ  en  général. 

Rambouillet.  D""  J.  Villeneuve. 


Plantes  rares  aux  environs  de  Paris.  —  De  la  région  d'Etampes  on  nous  signale 
Botrychium  Ivriaria  Sw.  de  Villeneuve-sur-Auvers,  et  Linaria  Pelisneriana  Mill., 
de  Boissy-le-Cutté. 


Le  Directevr  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


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Opisthobranchcs  »,  contient  d'abord  une  description  anatomique  générale  de  ces 
divers  animaux,  permettant  au  lecteur  de  se  rendre  compte  de  l'ensemble  de  l'or- 
ganisation de  ces  êtres  et  même  de  tous  les  Gastéropodes.  Passant  à  la  partie 
systématique,  pour  les  Amphineures  les  espèces  testacées  ainsi  que  celles  qui  ne 
possèdent  aucune  trace  de  plaques  calcaires  sont  décrites  avec  soin.  Quant  aux- 
Gastéropodes  Opisthobranchcs,  M.  Vayssière  consacre  plus  de  250  page.«  à  décrire 
ces  Mollusques,  étudiant,  non  seulement  ceux  des  côtes  océaniques  et  méditerra- 
néennes de  la  France,  mais  aussi  ceux  qui  ont  été  trouvés  le  long  des  côtes  de  toute 
l'Europe  occidentale  et  septentrionale. 

La  fin  du  volume  est  consacrée  aux  Gastéropodes  Prosobranches  possédant  une 
minuscule  coquille,  souvent  cachée  par  les  téguments  palléaux  (Marséniadés)  ou 
pouvant  ne  pas  en  présenter  (Oncidiidés  et  beaucoup  d'Hétéropodes). 

Un  très  grand  nombre  de  figures  réparties  dans  42  planches  faciliteront  les 
déterminations  de  ces  divers  Mollusques;  elles  représentent  non  seulement  le  faciès 
de  ces  êtres  ou  de  leur  coquille,  niais  certaines  donnent  la  structure  de  divers 
organes  internes  (mâchoires,  radula,  organe  cojiulateur)  qu'il  est  nécessaire  de 
connaître  pour  arriver  à  une  dénomination  précise. 

Les  ouvrages  sur  les  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  de  notre  pays  ne  sont 
pas  très  nombreux.  Les  uns,  beaucoup  trop  développés  et  déjà  anciens,  ne  peuvent 
s'adresser  qu'à  des  spécialistes  très  avertis;  les  autres,  tout  à  fait  incomplets,  ne 
sont  que  des  livres  de  vulgarisation  sans  grand  intérêt  scientifique.  Entre  ces  deux 
catégories  d'ouvrages,  il  y  avait  placi-  pour  un  travail  qui,  tout  en  étant  abso- 
lument complet  et  au  courant  des  derriiers  travaux  de  la  science,  soit  susceptible 
de  s'adresser  à  la  fois  aux  spécialistes  et  aux  personnes  possédant  seulement  des 
notions  de  zoologie  plus  ou  moins  étendues.  C'est  un  tel  livre  que  M.  Louis  Germain 
s'est  efforcé  d'offrir  au  public. 

Après  une  Introduction  où  sont  résumés  :  l'historique  de'  la  malacologie  française, 
les  caractères  généraux  de  la  faune  de  notre  pays,  la  bionomie  des  Mollusques,  etc., 
l'auteur  aborde  l'étude  des  familles,  des  genres  et  des  espèces.  Un  premier  tableau 
dichotomique  conduit  aux  familles;  puis,  dans  chaque  famille,  un  nouveau  tableau 
permet  d'arriver  aux  genres.  Chaque  genre  est,  à.scm  tour,  étudié  complètement, 
une  clef  facilitant  la  détermination  des  espèces.  Afin  qu'il  n'y  ait  pas  d'erreur 
possible,  une  courte  diagnosc,  accompagnée  des  références  originales,  est  consacrée 
à  chaque  espèce.  L'auteur  n'a  pas  craint  de  faire  intervenir  les  caractères  anato- 
miques  qui,  seuls,  en  certains  cas,  permettent  une  rigoureuse  détermination.  Des 
figures  nombreuses  —  376,  réparties  en  2.5  planches  — ■  représentent  les  principaux 
types. 

M.  Louis  Gerrpain  a  conçu  son  livre  dans  un  esprit  très  large  :  reléguant  en 
synonymie  toutes  les  prétendues  espèces  décrites  dans  ces  dernières  années,  il  a 
essayé  de  condenser,  dans  ce  petit  volume,  toute  la  faune  malajologique  de  la 
France.  Ajoutons  qu'un  Index  bibliographique  étendu  termine  l'ouvrage. 


SOMMAIRE    DU    N°    5  1  S 


Gab.  Loisel  :  Note  sur  un  grès  pyrile;ix  proveriauL  des  falaises  de  Sainte-Adresse. 
D''  \.  Chobaiit  :  Les  Erehia  (pnpillon.s  cliuraes  d'iil(ilude)  ilu  mont  Venteux. 
Etienne  Rabaud  :  Notes  biologiques  sur  lialaninus  nycinn. 
J.  Vii-ieuz  :  Sur  la  «  GuUe  en  boutons  »  de  la  Dirtlaniine. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Aux  .Icuiies  !  Indiciill'ins  pnilniui.-s  pour  le  mois  d'amll  (J.  G.). 
PtinomoTphus  impcrialis  L.  cl  PI.  Tcyalis  Duft.  (11.   du  Buysson). 
Notes  d'un  Naturaliste  (D'  J.  Vili.eneuvk). 

De  quelques  Tachinaires  à  grande  extension  géographique  (D'  J.  Villeneuve). 
\crilé  au-delà,  erreur  en  deçà  (D'  J.  Villeneuve). 
Plantes  rares  aux  environs  de  Paris. 
Bibliographie. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA .  BIBLIOTHEQUE 

DU  10  iriN  .\u  9  jimlli;t  1913 


De  la  part  de  :  MM.  Barbin  (1  br.);  Bôttcher  (1  vol.);  du  Buysson  (1  br.); 
Ad.  Dollfus  (46  vol.,  240  br.);  Fnren  (1  br.);  J.  de  Gaulle  (1  br.);  Jahandiez  (5  br.); 
Arnold  Pictet  (6  br.). 

Total  :  47  volumes,  255  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


ÉTAT   DE    LA   BIBLIOTHÈQUE   AU   t)   .lUILLET  1913 


Volumes  (de  plus  de  100  pages)  ....       6.326  \ 

Brochures  (de  moins  de  1(X)  pages)  .     45.465  /  sans  les  recueils  périodiques. 

Photographies  géologiques 270  ) 


p43 


1"  Septembre  1913      —      V'  Série,  43'  Année 


^^^ 


LA  FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE   MENSliELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


■4-   -?-   -5- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (160 ^  ^'^• 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  I  "^  janvier 

(au  lieu  du  !«'  novembre) 


u 


Imprimerie     Oberthor,     Rennes  —  Paris 


1913 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  FRANCE 


Bertholon  (L.)  et  E.  Chantre.  —  Eecherches  anthropologiques  dans  la  Berbérie 
orientale  :  I.  Anthropométrie,  Craniométrie,  Ethnographie;  II.  Album  de  174  por- 
traits ethniques,  gr.  in-i",  xiv-6B7  p.,  avec  385  fig.,  de  nombreux  tableaux, 
cartes,  etc.  —  Lyon,  Hey. 

Clairouin  (J.).  —  Œnologie.  La  vinification  actuelle  du  ■<  Chemin  blanc  »  en 
Anjou.  Améliorations  qu'on  pourrait  y  apporter  (thèse),  in-8°,  14  p.  —  Angers, 
Grassiu. 

Dehaut  (E.-G.).  —  Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  zoologique  des  îles  de 
Corse  et  de  Sardaigne.  Fasc.  I,  Considérations  générales  sur  les  faunes  de  Ver- 
tébrés actuels  et  pléistocènes  de  la  Corse  et  de  la  Sardaigne.  Fasc.  .II,  Etudes 
zoologiques  sur  les  Batraciens  de  la  Corse  et  de  la  Sardaigne,  suivies  de  considé- 
rations anatomophysiologiques  sur  la  respiration  et  la  circulation  chez  les  Sala- 
mandrides  apneumones.  Fasc.  III,  Animaux  fossiles  du  cap  Figari.  Fasc.  IV, 
Etudes  zoologique  et  ostéqlogique  des  Suidéb  de  la  Corse  et  de  la  Sardaigne,  gr. 
in-4°,  70  pages,  18  planches.  —  Paris,  G.  Steinhel. 

Maere  (E.)  et  C.  Toulouse.  —  L'Amandier,  in-18,  176  p.  avec  fig.  — ^  Paris, 
J.-B.   Baillièro. 

Reinach  (Salomon).  —  Répertoire  de  l'art  quaternaire,  in-16,  xxxviii-205  p.  avec 
gr»v.  —  Paris,  E.  Leroux.  —  5  fr. 

Vayssièee  (A.).  —  Mollusqugs  de  la  France  et  des  régions  voisines;  t.  I,  Amphi- 
neures.  Gastéropodes,  Opisthobranehes,  Hétéropodes,  Marséniadés  et  Oncidiidés, 
in-18  Jésus,  424  p.  —  Paris,  Doin. 


1"  Septembre  1913  —  V<^  Série,  43'  Année  —  N°  513 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 


LIBR/ 
(NEW  Y 
BOTANI 

UAKO 


L'Eiiloiii(j|(i.u,islc  ;ill(iii;Miil  l'nihsliiil'ri'  a  (''CiiL  dans  Insi'klcu-llofrsi',  1!K)S, 
([lie  l'Alloniaguc  <'.Un\,  zoogrogiaiiliiiinomeiiL  pailanl.,  un  des  pays  les  moins 
connus  de  la  TiMre.  «i  Deulscrihiniî  isl  zongeogiapliisch  eines  der  unl>i'- 
k;iiHilesl,en  Laendoi-  der  Erde.  >i 

l/Alicniagne  est  pourlanl,  aver  j'Angletene,  le  pays  où  il  y  a  le  plus  de 
Natui-alisles.  D'ailleurs  la  houLade  de  Fiuhsloi ler  n'est  pas  absolument  vraie. 
Hn  elïet,  ce  n'est  pas  seulement  l'Allemagne  qui  est  un  des  pays  les  plus 
inconnus  de  la  Teire  au  point  de  vue  de  sa  Faune;  ce  sont  tous  les  pays, 
ua''me  les  plus  habités,  même  ceux  où  demeurent,  en  très  grand  nondire, 
les  Naturalistes,  ipu  sont  si  peu  ou  si  mal  eomuis  iju'on  peu!  diic  Ar  rluicun 
d'eux  ce  que  Fi-ulistorfer  a  dit  de  rAllemagnc  seule. 

Il  est  donc  bien  vrai  qu'en  fait  de  zoogéographie,  la  modeste  déchirMlioii 
de  Linné  ne  doit  pas  cesser  d'être  justement  appliquée  à  l'universalité  des 
terres  :  <(  Ea  quœ  scimus  sunt  pars  minima  eorum  quœ  ignoramus  ». 

Ce  sont  d'abord  les  conditions  biologiques  concernant  les  animaux  de  notre 
Faune  que  nous  ignoi-ons  généralement;  car,  si  nous  connaissons  une  Espèce 
dans  une  ou  plusieurs  de  ses  manilestations,  nous  ne  pouvons  pas  pour  cela 
prétendie  que  nous  avons  réellement  saisi  toutes  les  circonstances  presque 
toujours  si  intéressantes  de  sa  vie  évolutive. 

Ainsi,  dans  le  monde  des  Papillons  qui  m'est  plus  familier,  je  trouve  des 
exemples  très  suggestifs. 

Nous  sommes  avertis  depuis  assez  longtemps  que  beaucoup  de  chenilles 
de  Lijcœnidw  ont  a\ec  les  Fourmis  une  vie  commune;  mais  nous  ignorons 
généralement  les  circonstances  de  cette  symbiose,  bien  que  plusieurs  espèces 
de  LijcœmUc  vivent  à  notre  portée,  dans  des  lieux  que  nous  visitons  très 
fréquemment. 

M.  Ilarokl  Powell  nous  a  renseignés  sur  quelques  particularités  de  la  vie 
en  Algérie  des  larves  des  Lycœua  lolas,  Uellargus  lAdoiiiij,  Bœtica  dont  les 
Fourmis  aiment  à  sucer  la  liqueur  sécrétée  par  les  chenilles.  Jlais  en  France, 
la  Lycœiia  Argiades,  bien  que  très  abondante  dans  certaines  contrées  de 
l'Ouest,  ne  nous  a  pas  encore  dévoilé  les  secrets  de  son  existence  larvaire. 

Pourtant  le  fait  que  le  papillon  ne  se  rencontre  pas  partout^  dans  les 
mêmes  lieux  au  printemps  d""  génération)  et  en  été'  (2°  génération),  semble 
indiquer  dans  certaines  contrées  un  cuiieux  déplacement  de  la  chenille. 

Comment  s'accomplit  le  transport  des  lanes?  Les  Fourmis  en  sont-elles 
les  agents?  Qui  pourrait  le  dire? 

D'autre  part,  nous  conuMissiins  ji's  |i;irasites  :  Diptères  et  Hyménoptères, 
d'un  certain  nombre  de  Lépidoiilèrcs:  mais  s'est-on  occupé  jusqu'ici  d'étudier 
les  parasites  des  parasites  en  question? 

Nous  savons  maintenant  que  les  œufs  mêmes  des  Lépidoptères  peuvent 


|.'{'i  Cliiiiles  (tiiKliTill  It.  ■ —  I  )ie  nDiwllaUnii  li''})itl(}pli'-niln()irjiir. 

iiciiiiiir- (les  parasites.  Ce  Sdiil  nliusdcs  inliiiiimiil  |i(iils  ddiil  l'organisatiûii 
l'sl  il'aiilaiit  jilii.s  jiii'i-vcillriisc  ijiic  les  (liiiirii^ioiis  ilc  huiles  les  pallies  i)ui 
1rs  coniiiosclil  se  llnini'ill  l(''(llliles  à  (les  j)ni|)()rli()lis  li'lleiiieill  exiglli'S  tjlie 
mille  iiiiagiiialion  jtciil  à  ])(;iiie  le  ooucfvoir.  JMaigré  cela,  les  organes  <le 
raiiiiiial  n'en  soiil  jias  iiKjins  iiaii'aileiiieni  ninsliliiés  pour  le  liiil  auquel  ils 
suni  ileslinés. 

Kl  dans  un  aulre  oi-dn;  d'idées,  pouvons-nous  jtiélendie  ijuil  n'existe  pas 
des  lacunes  graves  dans  noire  connaissance  des  Kspèces  les  ])lus  en  vue 
di'  nolie  l'aune,  l()r.s(|ue  nous  nous  trouvons  surplis  par  des  découvertes 
lelles  ipie  ciilies  de  ('iilliiiihrija  Aris  et  Lijcirua  ïhi'rsUcy?  I^a  liieiuière  est 
une  espèce  très  voisine  mais  très  distincte  de  Culloplays  (TliccUij  lubi;  la 
seconde  est  |»our  ainsi  dire  une  rodécoiiveite;  car  l'initiative  en  remonte  à 
Itoisdiival  (jui  la  signale  c(jnini(;  variéli''  douteuse  de  Ly(::riia  AU':ris,  dans  le 
(iritcni  et  litdc.r  mcthiidicii^^,  JH'iO.  Cependant  personne  ne  s'élail  plus  inté- 
ressé à  Du'iaUcn  et  il  a  fallu  que  le  Ducleur  Thomas  Algernon  (.liapman, 
l'heureux  el  très  sagace  discoverer  de  Ccdloplmjs  Avis,  ail  de  nouveau  — 
et  tout  récemment  —  poi-té  .son  attention  sur  cette  jolie  el  intéi'essanle 
l.i/arna  lépandue  en  Daupliiné,  en  l'rovence  et  sans  doute  en  maints  autres 
lii'ux,  pour  arriver  à  enrichir  d'une  unité  spécilique  nouvelle  le  calalogiie 
des  l'apillons  Uhopalocères  frangais. 

Toutefois)  c'est  dans  les  llespcridœ,  non  point  seulement  exoli(jues,  mais 
françaises,  allemandes,  italiennes,  etc.,  (pie  notre  ignorance  revêt  de  plus 
grandes  proportions.  Syslénialiquemenl  négligées  i)ar  les  amateurs  de 
|iapillons,  les  diverses  espèces  du  génie  (|ue  lîoisduval  avail  ajppelé  SjiiirldliUs 
soiil  confondues  dans  les  collections  au  hasard  d'un  raiigeiiieiil  ahsolunienl 
lantaisisle.  Les  Anglais,  vu  la  jiauvreté  aduelle  de  la  faune  du  lUiyaume-lini, 
restent  en  dehors  du  déhal;  mais  chez  les  Jjépidopléiistes  des  iiutres  nations 
de  l'Europe,  la  confusion  el  le  mélange  des  Espèces  sont  presque  toujours 
la  règle  dans  les  collections  de  Sijriciùlins.  Les  Enlomologistes  allemands, 
belges,  suisses,  autrichiens,  ilaliens  ignorent  aiissi  bien  (pie  les  Eran(^ais 
(pielles  ("spèces  de  Siirichlliiis  habilent  autour  de  leur  lésideiice. 

C'est  donc  une  i»arlie  de  la  science  enlomologique,  jusipi  ici  trop  négligée, 
qu'il  impoi-le  d'étudier  soigneusement,  en  vue  d'apprendre  quelles  sont  les 
espèces  (le  Siniclillnis  existant  dans  l'iùirope  centrale  et  comment  les  dis- 
tinguer entre  elles. 

lu  caraclère  doni  feu  Itainbnr,  il  y  a  trois  quarts  de  siècle,  avait  tiré  un 
excelleni  jiarli  et  doiil  lout  dernièremeiil  le  Docteur-Professeur  Ueverdin, 
de  (ienève,  a  démontré  tonte  l'iinpoitance,  ce  sont  les  r)eniltili(i:  mais  un  autre 
caractère  tout  à  fait  distinctif  se  trouve  dans  l'observation  comparée  des 
(7'///.v  (les  diverses  Es|)èces.  Il  est  facile  de  lecneillii'  les  (rufs  (pie  déposent 
les  femelles  de  Siiiirlilhii\.  l'n  jeune  eiiloinologislc  de  (;en(!ve,  M.  ftlarcel 
Itehtdiis.  a  moiilré  son  lalenl  pour  j-eciieillir  el  éliidier  comparalivement  les 
leiifs  (les  Sjirichlhiis.  Il  y  a  aussi  les  chenilles,  dont  la  connaissance  est 
iiidis|iensabie;  elles  sont  encore  bien  peu  connues.  U>ioi  (pi'il  en  soit,  à 
répo(]ue  actuelle,  (hi  peut  dire  que  dans  le  genre  Syrichllivs  de  nombreuses 
es|)èces  eiiroiiéennes  restent  encore  mécomuies,  sinon  même  inconnues.  Il 
n'est  pas  encore  possible  de  publier,  avec  chance  d'être  exact,  un  catalogue 
des  espèces  européennes  de  Sfirichllnis:  nous  sommes  donc  présentement 
les  témoins  d'un  état  chaotiipie  dans  lequel  il  faudra  pent-êlre  encore  beau- 
coup de  temps  et  de  judicieux  efforts  produits  par  de  nombreux  naturalistes 
en  des  pays  différents  pour  ol)lenir  un  rayon  de  belle  lumière. 

Il  est  pourtant  urgent  d'agir,  car  ce  qu'on  appelle  le  progrès  est  une  cause 
de  rapide  destruction  de  la  Faune  et  de  la  Flore.  Partout  on  transforme  la 
surface  du  sol.  Ce  sont  des  constriictions  diverses  de  maisons,  d'usines;  ce 


Cliaiie?  OHKunii  II.  — ■  Une  r.o}ixull{ilianlt^pidnpl/'roli)fii(iitr.         I3r) 

sont  des  flioinins  (iiinii  (iinif,  di's  (liMiiclicmonls  qu'on  opère,  des  oxploilii- 
lions  oiilrnnrit''ivs  di'  bois,  caiiso  d'une  desliuclion  considéialjlc  d'csprccs 
irinsectcs.  Il  scnibli'  (luc  la  nalufo  sauvai,'i'  n'ait,  aucun  dioil  au  rcsiicci,  des 
iKinuncs  d'aujoui-tllnii.  Avant  peu,  la  faune  se  réduira  à  la  série  des  animaux 
(|()riifsli(|u('s  cl  la  jjdiT  aux  plantes  ulilitaires.  Le  reste  sera  à  tout  jaiaais 
l'Irinl. 

lui  dehors  de  l'él;dile,  du  poidaillcr  et  du  potager,  loul  aura  été  supiuinié. 
i.a  Faune  et  la  Flore  naturelles  présenleid.  cependant  des  cluiinics  Itieii  pré- 
cieux; mais  ceux  qui  les  apprécient  cl  qui  les  goidenl  sont  en  si  petit,  nondne 
que  leurs  doléances  n'oid  aucune  chance  d'être  prise  en  considération  pai' 
la  niultitudr. 

De  tout  ceci,  il  tant,  cdnchue  (]U(^  les  .Naturalistes  contenqiorains  dniNcnl 
SI'  hâter  d'étudiiM'  les  animaux  et  les  plaiili'S  (pii  vivent,  encore  sur  notre  sut: 
d'après  mon  opiinon,  ils  doivent  proliler  pour  cela,  et  dans  toute  la  mesure 
du  possible,  des  moyens  de  reproduction  photographique  et  artistiipie  doid. 
chacim  (lisp(>sc  aujourd'hui,  alin  d(^  fixer  d'une  façon  certaine  et  durable, 
11(111  seulement  la  figure  des  caiaclères  extérieurs  et  analoniiques  des  êtres 
divers,  mais  encore  les  ciiconstances  de  leur  existence.  C'est  ainsi  (|ue  grâce 
à  la  phologiaphie,  nombre  de  plantes  et  d'animaux  vivants  peuvent  être  re- 
luésentés  avec  leur  pose  naturelle  et  dans  le  paysage  qui  est  leur  véiitable 
cadre.  Qu'on  me  permette  de  recommander  ce  genres  de  sport  aux  jeunes  amis 
des  Sciences  natur-elles  et  iju'on  m'excuse  de  proposer  aux  observations  cii- 
tiques  des  lecteui's  de  la  reiiillc  tics  .Icinies  Naluralistcs  l'énuméiMtion  suivante 
des  Lépidoplèr'es  Rhopalocères  français,  en  demandant  à  toutes  les  personnes 
ipii  s'iriléi'essent  à  l'histoir'e  de  nos  papillons  indigènes  de  vouloir  bien  coni- 
|)léter'  la  documentation  sommaire  de  localité  et  de  l'ace  qui  est  énoncée  apr-ès 
le  nom  de  chaque  Espèce  et  de  r-époirdre  aux  questions  posées. 

Papiiio  Machaon,  Linné,  par-ait  habiter  toute  la  France.  Une  ti'ès  belle 
var'iétô  :  Auraiitiaca  ou  bunligali'n.six  a  le  fond  des  ailes  d'un  jaune  oi-angé, 
iprelquefois  assez  foncé.  On  l'a  prise  à  Or-léans,  en  Auvergne,  dans  la  Gironde; 
(lu  l'a  aussi  obtenue  par'  des  procédés  ar'tiliciels  qui  doivent  être  sévèr'ement 
réprouvés,  parce  qu'ils  donnent  lierr  à  des  erreur's  scientitrques.  Le  l'apilia 
Machaon  peut  avoir  le  fond  des  ailes  envahi  par  la  couleur  noire  ou  inverse- 
ment la  couleur  jaune  se  développe  exagér'ément.  L'ocellation  anale  jieut  être 
bleue  et  non  rouge  (nif/rola.iciaUi).  Ces  var'iéfés  ont-elles  été  rencontr-ées  en 
Fiance  et  pour-  aarantiaca  burd'ajalcnais,  dans  quelles  autres  localités  a-t-elle 
été  constatée  "? 

Papiiio  Ihispiliiii,  Gêné,  spécial  à  la  Corse  et  à  la  Sarxlaigne.  Machaon 
habile  ces  mêmes  Mes  méditerr'anéennes  et  il  semble  que,  dans  la  nature,  des 
Inbiidations  se  produisent  entre  Hospilon  et  Machaon.  Connaît-on  des  abei- 
ralions  d'Ilospilon  ? 

l'apiUo  Alcmnor,  Espei\  spécial  à  la  l'égion  fr-ançaise  sud-alpine.  Il  servait 
intéressant  tie  savoir  jusqir'oir  Mc.ranor  s'avance  dans  la  Dr'ôme,  en  Vau- 
chrse,  dans  le  Var.  J'ai  fait  coirnaitre  les  aberTations  Couleli  et  Aiigusllnu-s. 

Papiiio  Podalirius,  Linné,  commun  dans  le  sud  et  le  centre  de  la  France, 
mainiue  dans  le  norxi  de  la  Bi'etagne,  la  Manche,  le  Pas-de-Calais.  Feu 
itociprigny-Adanson  avait  constaté  ([u'en  Europe,  PodaUrias  ne  dépasse  pas 
le  par-allèle  de  5o°. 

Papdio  FcislhanicUi,  Dirponcliel,  habile  les  Tyr^énées-Oi-ienfales,  a  été 
trouvé  une  fois  dans  les  Hautes-l'yrénées,  par-ait  r'épandu  en  Espagne  dan? 
l'Ar-agon,  la  Catalogne  et  jusqu'eir  Andalousie.  Il  ser-ait  ti'ès  intér'essant  de 
savoir-  nù  Poihdiriiis  et  Fcistltaniclii  se  r-encontr'ent:  ils  semblent  s'cxclur-e 


130        Cliarles  (Mîf.utihh.  —  ine  con-uillaHiJU  l/'iiiilniilriulniiiiiiii'. 

luuliii'llcinont.  ]]n  lîoiissillun,  on  voit  voler  h'cislhamcUi,  mais  on  ne  liouve 
pas  l'odaUniis.  Sans  lioulc  la  frontière  en  Finance  de  Fci.sllinmvlii  est  dans 
l'Aude?  Il  serait  tirs  intr^ressant  d'elle  lixr  sur  les  loralilés  où  Pndaliriiis 
l't  Frisilianirlii  se  inniveni  on  contact. 

Tliais  Polij.i'cna-Ctissnndid,  Iluebner,  liaiiih'  la  l'idvcuci'.  scnililc  si'  lan'- 
liiT'.  coiiuiie  VArisliiIncInd  rchtiida  dont  se  udunil  la  clicuillc.  Les  judgrcs 
de  la  ruilure  dt'-lruisent  les  liaies;  l'aristolnche  est  ni-racliri'  un  Imilrc  aux 
rii\ii(ius  d'Ilyères,  dans  les  l'ossés  où  elle  élnij  aiitrcfiiis  aluindanlc.  l/liahilal 
(le  la  7'/)«/v  ('(iwniiilni  se  ivirécit  sans  cesse 

Tlitii.\  Uuiniii(i-.\li'(lc'<iiaslp^  Iluebner,  siiéciale  aux  l'\  i  énris-driculalrs. 
au  l.anirueddc  iiiédilerianécn  et  à  la  l'iovencc  A  Ditrnc  se  lrcpu\e  la  superbe 
alierialidii  IhuiiinrdUi,  Hoisduval.  La  (liasse  acharnée  (pie  tant  de  i;eiis  ont 
eiiiieprise,  dans  un  bul  de  lucre,  en  vue  de  se  procui'ei  la  ïliiiis  lldiunniiHi, 
en  lait  prt'voir  l'extinction  piocliaine.  (in  n'a  jamais  lioiivé'  Uoiunnulil  ailleurs 
(ju'à  Di^ne.  Une  nouvelle  aberration  Mackeri,  dans  laquelle  les  taches  roui^'es 
sont,  devenues  jaunes,  a  (''!(!■  trouvée  dans  les  Dasses-Alpes  et  en  Algérie. 

Panuissins  ApuUa,  Linné,  a  été  observé  dans  toute  la  chaine  des  l'yrém'jes, 
la  Lozf'îre,  le  Puy-de-Dôme,  la  IlauLe-Loire,  le  Cantal,  l'Aveyron,  le  sud  de 
l'Alsace,  le  Doubs,  le  Jura,  l'Ain,  la  Savoie,  l'Isère,  les  déiiarlemenis  des 
Mjie.s,  Vaiicliise.  Mancjue  en  Corse  et  en  Algérie,  mais  se  trouve  en  Sicile. 
(ilTre  de  nombreuses  variétés  el  formes  locales.  Trouve-t-on  aullienli(pieiiient 
l/)i<//o  dans  la  Creuse,  la  Haute-Vienne,  le  Tarn,  i'Ardèche '.'  \,'.\puUo,  dans 
la  Lozère,  a  le  fond  des  ailes  d'une  couleur  jaunfdre  très  caractérisée.  11  y  a 
des  localités  françaises  où  ApnUo  a  été  observé  autrefois;  il  i^araît  y  avoir 
été  éteint. 

Rennes.  _  CJharles  Obeuthlr. 

(A  suivre). 


-^-ooo— e 


MOLLUSQUES  TERRESTRES  TROUVÉS  DANS  UNE  FOUILLE  ROMAINE 
à  Lyons-la-Forêt  (Eure) 


Dans  une  communication  faite  à  la  Société  Zoologique  de  France  [DuUelin 
Soc.  ZouL,  H)lt,  p.  130),  j'avais  signalé  l'intérêt  rpi'il  pouri-aii  y  avoir  à  étu- 
dier iiiélliodiipiement  la  faune  des  mollnsijues  tciresties  déposés  dans  les 
couches  de  terre  ([ui  se  trouvent  à  une  cerlaiiie  ])rotondeur  au-dessous  du 
sol  el  (jui  peuvent  nous  renseigner  sur  l'état  fauiiisliijue  el  sur  ras|iect  du 
pays  à  des  épo(]ues  historif]ues  éloigniVs  parfois  de  plusieurs  siècles.  Tel 
pays  aujourd'hui  complètement  déboisé  peut  nous  présenter  dans  les  couches 
plus  profondes  des  espèces  sylvestres  (je  ne  parle  pas  ici  bien  entendu  des 
fossiles).  —  Telle  esi)èce,  aujourd'hui  tout  à  tail  disparue  el(iue  l'on  retrouve 
à  un  mètre  du  sol,  nous  indique  un  changement  de  climat.  Kniiu,  un  cas 
pai'liculier,  el  c'est  celui  dont  je  ni'occupei'ai  aujourd'hui,  se  présente  dans 
les  fouilles  archéologiques  :  une  couche  de  terre  contient  une  faunule  qui 
nous  donne  une  idée  des  lieux  après  la  destruction  des  monuments. 

Dans  les  fouilles  que  nous  avons  entreprises  ù  Lyons-la-Forêt  (Eure)  el 
(pii  ont  pour  oljjet  le  déblaiement  d'un  mur  romain  assez  étendu,  nous  avons 
trouvé  à  environ  0"",>0  de  la  surface  du  sol  actuel  (herbage  en  pente  douce  qui 
a  succédé  il  y  a  une  cinquantaine  d'années  à  des  champs  de  céréales),  une 


A.  Dof.M'"L',s.  —  Miillnsiiiic\  terrestres  truucés  à  Lifvn^-la-l'orèt.       137 

ciiiiclic  ilr  Icrii'  1)11  li's  iii(illiis((iirs  terrestres  soi'.t  tirs  ai)unclants.  Ottc  coucIh' 
se  Iroiivi;  ù  {)""20  ciniidii  aii-dcssiis  du  su!  i-oiiiaiii  ciineiitr':  la  partie  liiiic 
eu  coquilles  aile  0"':i()  à  0'":^.')  d'riiaisseur;  die  a  été  observée  jus([u'à  jiréscid 
sur  une  tailile  étcudue,  uiais  il  est  fort  probable  ([ue  le  déblaiement  sr  poui- 
suivaiil,  OH  la  verra  se  découvrir  davantage. 

Ces  niollusiiues  s'observent  tout  près  du  mur  lomaiii  qui,  dégagé,  ne  nie- 
siue  que  (rSO  de  hauteur;  mais  il  est  certain,  et  c'est  là  un  point  inléressani, 
(pie  ce  nuir,  très  épais,  devait  avoir  aulrel'ois  une  grande  hauteur  et  être 
resté  fui1  longicnqis  à  l'état  de  grande  ruine  ombragée,  car  la  launule  dont 
je  pai'le  esl  (»Î)S(  uricole,  et  sous  ce  ra[)port,  tout  à  fait  dill'éiente  de  ce  ipie 
nous  voyons  auj(»urd'hui  dans  les  mêmes  lieux  (verger  en  pente  régulière 
et  bien  ensoleillé'i.  .Malgré  l'épaisseur  du  mur  romain  (près  d'un  mètre),  il 
('■lait  coinplèleiiienl  enfoui  dans  l'Iieibage  où  un  hasai'd  n(jus  l'a  fait  découxrir. 
et  rien  ne  nous  anrail  fait  ci-oire  qu'il  ail  pu  avoir  une  grande  hauteiu'.  si 
l'exisleiice  de  celle  faunule  ne  nous  avait  mis  sur  la  voie.  Kn  conlinuanl  nos 
fouilles,  nous  avons  lrou\é  du.  même  côté  une  accmmdation  de  gros  silex 
ayant  ser\i  à  la  constiuclion  du  nuw,  ce  ([ui  corroboie  absolument  l'hypo- 
thèse du  mur  élevé. 

On  voit  donc  que  l'existence  de  celte  faunule  de  mollusipies  nous  a  été  utile 
au  point  d(;  vue  même  de  la  précision  arcliéol(^gi(jue  de  notic  fouille.  Klle 
est  non  moins  intéi'essarde  au  |ioint  de  vue  zoologi(pie,  car  elle  fait  apparaître 
certaines  esjièces  qui  ne  sembleid  plus  exister  dans  la  région  ou  (jui  y  sont 
devenues  très  rares. 

Si  le  Uuliiitiiiiix  inuDlaiiii.s  se  trouve  encore  dans  la  forêt  de  Lyons,  il  s'y 
fait  de  plus  en  plus  raie  et  est  renqilaeé  aujourd'hui  |)ar  le  B.  obseurus  de 
taille  bien  moindre.  Or,  dans  notie  fouille  nous  avons  trouvé  quelques 
U.  muidaniis  et  pas  un  seul  II.  ubscuru.s.  On  sait  que  le  U.  montaini.s  est 
maintenant  cantonné  dans  les  montagnes  et  dans  quelques  rares  forêts  du 
iNord. 

-Je  citerai  encore  Ileli.i  (ihvdhilu,  commune  dans  la  fouille  et  que  je  n'ai 
jamais  liouvée  dans  nos  environs  inuiié'diats.  —  lleli.r  Uipicidu^  rare  aussi 
aujourd'hui  et  assez  conunune  dans  la  couche  archéologique.  —  Acmc  fuscu, 
Azeca  trklem,  abondants  dans  la  couche  profonde  ((pioiqu'en  certains  points 
seulement)  et  que  je  n'ai  jamais  rencontiés  vivants  dans  la  forêt  de  Lyons. 

Avant  de  donner  la  liste  des  coipiilles  recueillies  et  de  conqiarer  leui-  degré 
d'abondance  avec  celui  des  mêmes  espèces  actuellement  vivantes  dans  la 
région.  j(^  rappellerai  ipie  la  construction  l'omame  datait  vi-aisend)lablemnd 
de  l'époque  d'.\ntonin.  Il  ne  m'est  pas  possible  encore  de  donner  une  précision 
sur  son  étendue  ni  sur  sa  destination,  le  déblaiement  n'étant  pas  encoi'e  assez 
avancé.  Il  est  probable  que  sa  destruction  s'est  faite  peu  à  peu;  elle  était 
forcément  déjà  en  luines,  mais,  ainsi  que  je  le  dis  plus  haut,  en  ruines  encore 
très  élevées  lors  du  dépôt  successif  des  coquilles  que  je  signale  aujour'd'hui, 
et,  étaid  donnée  l'épaisseur  de  la  couche  de  terre  à  coquilles,  ce  dépôt  s'est 
l)i-olongé  pendant  longtemps.  Il  a  dû  y  avoir  postérieui'ement  un  incendie, 
car  on  en  volt  des  li-aces  au-dessus  de  la  couche  des  coquilles,  et  c'est  seu- 
lement après  cet  incendi('  (pie  l'on  Irouve  la  grande  masse  des  silex  tombés 
(pii  indique  vraisemidablemenl  la  chule  linale.  Il  est  donc  probable  (pie  idu- 
sieurs  siècles  se  sont  écoulés  avant  (juc  la  ruine  fût  complète  et  les  mollus(pies 
vivaient  sans  doute  au  début  du  moyen-âge,  peut-être  à  l'époque  des  inva- 
sions normandes. 

Dans  la  liste  qui  suit,  nous  insistons  particulièrement  sur  le  degré  d'abon- 
dance des  coquilles  dans  la  fouille  romaine  et  des  mêmes  espèces  actuellement 
vivantes  dans  la  i-égion  lyonsaise(l). 

(1)  Je  liens  ii  remercier  M.  I..  riei-ni.iin  qui  a  lueii  M.mhi  lexuic  iiie^  ilrleiiiiiualioiis. 


138       A.  DoLLFUs.  —  }ttilliis(iites  terrestres  troirvé-s  à  },iions-1a-Forêt. 


Fouille  romaine.  Aujourd'hui. 

Ilelix  romatra  L AC.         AC,   mais  très  localisée.    Est  ass<>z 

j-are  aux  environs  immédiats  de 
Lyons,  où  on  a  t<>nté  de  l'élevrr 
il  y  a  deux  ou  trois  ans. 

Htllj-  asjjersa  Miill R.  Extrêmement      commune      surtout 

dans  les  lieux  cultivés  où  elle  fait 
beaucoup  de  dégâts.  S'est  singu- 
lièiement  mutipliée  cett«'  année 
et  devient  un  vrai  fléau. 

llil'u    lumorti/i^  L C.  Même  observation  c(ue  pour  r//^f//x- 

(i>:/tersei.  Plus  abondante  encore, 
se  trouve  également  en  forêt  et 
dans  les  herbages 

Helid-  liortiiiais  Miil! Alî.         Ne  se  trouve  qu'en  forêt  où  elle  n'est 

|)as  rare  sur  les  troncs  des  hêtres. 
l'^.Ue  est  toujours  plus  petite  et 
l)lus  globuleuse  que  l'espèce  pré- 
cédente. Je  n'ai  pas  trouvé  de 
forme  de  passage  entre  les  deux 
espèces  qui  paraissent  ici  bien 
distinctes. 

Hélix  Unihntd  Drap  AC.         AC,  mais  localisée  dans  les  endroits 

très  ombragés  et  frais,  chemins 
creux,  forêt,  etc. 

HcUfi  hlspidu  L CÇ.         Est  commune  dans  les  herbages  et 

les  lieux  couverts.  Elle  paraît  ce- 
pendant moins  abondante  qu'au- 
jourd'hui. 

Heliv  vbvuluta  MùU C.  Cette   espèce,   commune   dans   notre 

fouille,     ne    paraît    plus    exister 
aujourd'hui  dans  nos  environs. 
Uelix  pulchelfa  Mùll AC.         Parait   rare  aujourd'hui   aux  envi- 
rons de  Lyons. 

Htli.r  Inpiridii  L AC.         Paraît     rare     aujourd'hui.     Ne     se 

(Exemplaires  d'assez  petite  taille).  trouve  que  dans  la  forêt. 

Hrli.r  fricetorum  Mùll.  —  Tout  à  fait  acci-  Extrêmement  abondante  mais  loca- 
dentelle.  Je  n'en  ai  observé  que  deux  exem-  lisée  sur  les  pentes  calcaires,  no- 
plaires  d'assez  petite  taille,  dans  la  fouille.         tamment   sur   celle   qui    fait   face 

il  notre  clos,  au-dessus  de  l'église 
de  Lyons. 
Vijnnniduhi   rutniidittu   Mùll CC.         Est  toujours   aussi   commune,    sur- 
tout   sous    les    écorces    des    vieux 
troncs  de  la  forêt. 

Hyirlinin  ccUariii  Mùll C.  Est  restée  commune  dans  la  région. 

Hi/dUnia  iiitula  Mùll C.  Même  observation. 

llyuHnin  niteng  Gmel.  et  var.  suhnitens  Bgt.      Même  observation. 

Hyalinin  crystallina  Mùll AR.        Rare. 

Œyalinin  pseudohydatina  Bgt 11.  ? 

(Exemplaires  jeunes). 

EucDindus  fulriiii  Mùll RR.         Très  rare. 

(3  exemplaires). 

Bulimitiits  iminfaiiiin  Drap R.  Très  rare.  J'en  ai  trouvé  deux  exem- 

Ijlaires    vivants    il    y    a    quelques 
années  et  un  seul  en  1913.  Le  Bu- 
liiniitim  (ili.irii nix   Mùll.  est  beau- 
coup plus  commun.  On  le  trouvait 
as.sez    abondamment    au    mois    de 
mai    dernier    sur    les    troncs    de 
hêtre.    Je    ne    l'ai    pas    rencontré 
dans  la  fouille  romaine. 
A-cra   tridi.'iii  Pultn.   —  Parait  assez  abon-    Je   ne   l'ai  pas  encore  rencontré  à 
dant  dans  la  fouille,  mais  dans  certaines        l'état    vivant    dans    la    forêt    de 
places  seulement.  Lyons. 


A.  Doi.l.ias.  --  Mnlhtsiiiir.^  Icrrc.^lir.',  limiers  ('  Liiiiiis-hi-l-'nii'l. 


i:i!) 


Fouille  romaine.  Aujourd'hui. 

/,iia  subrijUiiihica  L CC.         Toujour.s  très  commun. 

CUtcilioides  acicula  Mùll CC.         Paraît  assez  rare  aujourd'hui. 

Fitinlla  muscorum  L Rare.        Toujours  très  rare. 

Ulaunilia  laminnla  Mont Rare.       Cette   Clausilie  est  assez  commune 

(Quelqui.'s  exemplaires  seulement).  aujourd'hui,    sur    les    troncs    des 

hêtres  do  la  forêt. 

Clauùlia  niijricmiiï  Pult CC.         E.st  toujours  commune  dans  la  forêt. 

Clausilia  Rolithii  Leach C.  Rare  dans  la  forêt. 

Siii-i-iiifi!  /ii/frt'g  L RIÎ.         Ne   se   trouve   aujourd'hui   que   sur 

Quelques  exemplaires,  qui  semblent  prou-         les   plantes  du   bord    de    l'eau   où 
ver   qu'une    humidité    réelle    régnait    dans         elle  est  commune. 
les  ruines  (1). 
Siirriiu'ti  nliliiiiija  Drap.   —  Plusieurs  exem-     Fré(iuence  très  irrégulière.   J'en  ai 
plaires  (pluh  conunune  i\\u-  la  précédente).         trouvé,  il  y  a  trois  ans,  une  assez 

grande  quantité  dans  mon  jardin. 

l'IdiKirbia  rd/ii/u/nfiix  Peiret RR.        Commun,  mais  dans  l'eau. 

Deux  exemplaires. 
Cari/rliiuiii  niiiuniiini  Mtill CC.         Est    encore    assez   commun    aujour- 
d'hui, dans  les  détritus  végétaux. 
Vyclosfonta  clci/aii.f  Miill CC.         Toujours   très   commun    sur    les    li- 
sières de  la  forêt. 
Actne  fusca  Mont.  —  As.sez  abondant,  mais     Je  ne  l'ai  jamais  trouvé  aux  envi- 
seulement  par  poches.  rons  de   Lyons,   en   dehors  de   la 

fouille. 

Lyoiis-la-FniO(  (Euie).  A.  DoLLi'US. 


Le  DIDELPHIS  CUVIERI,  Fischer,  DE  SANNOIS 


Le  :20  juillet  189i,  le  carrier  Léon  Hittiei'  me  remettait  deux  blocs  de  gypse 
qui  poitaieiil,  l'un  l'empreinte  du  cùté  droit,  l'autie  l'empreinte  du  côté 
gauche  de  la  Sarigue  de  Cuvier.  Il  avait  recueilli  cette  petite  bête  dans  un 
des  bancs  appelé  »  ks  cheveux  »  par  les  carriers,  banc  qui  fait  partie  de  la 
première  masse  du  gypse. 

Ce  petit  animal  n'est  pas  entier,  il  ne  reste  du  train  de  derrière  que  quelques 
traces  informes  du  bassin,  le  fémur  droit  avec  ses  extrémités  écrasées,  un 
petit  fragment  du  fémur  gauche. 

Tout  ce  qui  es!  conservé  en  empreinte  de  cet  animal  mesure  82  millimètres 
de  longueur. 

La  Sarigue  de  Sannois  est  exaclement  dans  la  même  position  que  la  Sarigue 
de  Montmartre  décrite  par  (luvier  en  1822  (2),  mais  dans  ce  dei'nier  échan- 
tillon, une  torsion  à  f)0°  de  la  colonne  vertébrale  avait  disposé  le  bassin  de 
face.  C'est  cette  disposition  qui  a  permis  à  Cuvier  de  dégagei"  les  os  marsu- 
piaux et  de  montrei'  ce  caractèi'e  qui  contirmait  la  détermination  qu'il  avait 
faite  de  cet  animal  au  moven  de  ce  qui  restait  de  sa  dentition. 


(1)  La  présence  d  espèces  indiquant  le  voisinage  de  l'eau  doit  être  soulignée.  La  petite  rivière 
la  Lieure,  uujourdljui  distante  d'environ  200  mètres,  était  autrefois  beaucoup  plus  rapprochée 
de  la  construction  romaine.  11  est  tort  probable  que  pour  obtenir  une  cliute  d'eau  on  en  u 
déplace  le  cours  à  une  époque  très  ancienne,  car,  dans  cette  partie  de  son  cours,  la  rivière 
n'occupe  jilusile  thal\ve<.'  et  il  parait  prolinble  quela  Lieure  formait  au  pied  de  notre  verger  actuel 
une  sorte  de  lac  dont  les  traces  (tufsi  sont  encore  constantes  à  environ  "i  mèlres  de  profondeur. 

(2)  Cuvier,  d'une  pelile  espèce  de  .'^arigue  fossile.  Rech.  s.  les  oss.  foss.,  1822,  t.  III,  p.  28i, 
pi.  71. 


l'.n 


A.  Lwii.i.E.  —  Le  Diilt'lphi^  Ciivim.  FisiiiPi'.  de  Suniini}. 


C.lii'Z  lu  Sai-igLie  de  SuiiiKjis,  l;i  ('(iliiniic  \rih'hii!lr  n'n  |i;is  mi  ne  piiiail  i)iis 
inuir  siil)i  cotte  torsion;  en  oulic,  le  ljas>iii  élanl  eoniplètenieiil  dcMruil,  il  esl 
iiiili(issil)le  (le  i-etrnuver  les  os  inarsiipiaux  qui  ont  disiiai-u.  Il  reste  le  temnr 
dioil  (|iii  est  alloni;i'  en  arriric  rt  une  eniiMoinlr  d'uiH'  iiai-lir  du  frinur  i,'auclic 
qui  s'allonge  en  avant. 

Le  fémur  cnlicr  mesure  17  niillinièlres  de  longueur.  Ce  qui  reste  de  l'em- 
pi-einte  du  iémui-  gauche  ne  mesure  «lue  7  millimèlres.  Ces  deux  os  ont  laissé 
une  partie  de  leurs  liaces  sur  l'empieinle  gauche. 

Il  esl  impossible  d'étudier  l't  de  diie  (pi('l(|ue  chose  des  veitèl)i-es  sucires 
doid.  le  contour  de  l'eiupieinte  esl  ilétruil.  Les  vei'tèhres  londniires  sont 
également  écrasées  et  difliciloment  séparables  dans  les  traces  qu'elles  ont 
laissées:  j'en  compte  bien  six  tout  d'abord,  mais  avec  peu  de  conviction  l'I 
liien  |>lutôt  sous  l'inlluence  de  ce  que  dit  Cuvier  dans  sa  description  de  la  pitile 
bête  de  ^loidmai-lre,  »  six  vertèbres  loiidjaires  l'oi-t  longues  et  tenani  plus  di 
place  à  elles  seules  que  les  treize  vertèbres  dorsales.  » 


Fici.  ].  —  liidelphis  Cuvieri,  Fischer  dans  deux  blocs  de  gypse.  Eniprointe  du  cote  droit  et 
contre-empreinte  du  côté  gauche.  La  bête  a  été  exactement  fendue  en  deux.  Dans 
le  crâne  on  voit  la  partie  interne  de  la  dentition.  Sur  le  côté  droit,  la  partie 
interne  du  pariétal;  sur  le  côté  gauclie  le  moulage  de  l'hémisphère  droit.  Les 
Cheveu.x,  banc  qui  fait  partie  de  la  Haute-Masse  dite  aussi  première  masse  du 
frypse.  Carrière  Volembert,  Sannois  près  .\rgenteuil.  Recueilli  par  M.  Lavillc 
on  1894.  Collections  de  Palr(inlologi«  de  lEcole  des  Mines  de  Paris.  Grandeur 
naturelle. 


\.    I.WIU.K. 


/,'■  Duli'lphis  ('iiricii.  Fisclioi'.  dr  SdiiiKiis. 


l'il 


L'ciiiiuriiile  i,'aii(li<'  (fig.  li  de  la  iti'lile  l)ète  de  Saiinois,  monti-c  encoii' 
10  cùlps,  mais  il  csl  iinpdssibic  de  njiiiplei-  joutes  les  vertèbres  dorsales;  je 
|)iiis  cepeiidanl  l'ii  ((uniilrr  ti  à  partir  des  vertèbres  lombaires;  quant  aux 
auti-es,  ainsi  (pie  les  \i't  trlires  cervirales  et  le  resie  des  eôles,  elles  sont  com- 
pIMcment  écrasées,   brouillées  ou  ellaeées. 


l'"iG.  i.  —  EiiipiL-âiin;  uu  cuu;  giiucue  niorilrant  1  intérieur  de  Ja  Ut-nlition  de  ce  colc, 
et  le  moulage  du  côté  droit  de  l'hémisphère  cérébral  et  du  cervelet.  5/1. 

L'empreinte  droite  (lig.  1)  a  conservé  la  partie  moyenne  de  l'omoplate  doid 
la  tète  écrasée  est  en  connexion  avec  l'iiumérus  droit  sur  lequel  est  articulé 
le  cubitus  accompagné  du  radius.  L'omoplate  droite,  lorsqu'elle  était  entière 
pi  un  ait  mesurei'  \2  millimètres  de  longueur  et  ij  de  laigeur.  Ce  qui  i-este  de 
l'Iiiimérus  avait  1 1  millimètres  de  longueui'.  le  i-adius  13  et  le  cul)itus  15. 

(tiuoplate,  humérus,  ladius  et  cubitus  ont  leurs  extrémités  nuitilées,  écra- 
sées. La  patte  a  disparu. 

Ce  qui  reste  de  la  tète,  qui  est  cassée  derrière  les  canines,  mesure  21  milli- 
mètres. L'empreinte  droite  montre  le  pariétal  droit  et  une  partie  de  l'occipital 
un  peu  aplatis. 


Fig.  4.  —  Les  dents  visibles  agrandies  10,1  du  côté  gauche,  vues  par  leur  partie  interne. 


l'.-2 


A.  IjAVILI.R.  -     l.c  Didelplih  r)iriei-i,  Fisclipr.  ilc  Sannniw 


L'empreinte  gauche  a  gardé  du  cerveau  le  inuuUige  de  l'hémisplière  droit 
et  celui  du  côté  droit  du  cervelet.  Les  os  de  la  face  ont  presque  disparu  et 
ce  qui  en  reste  est  troj)  éciasé  pour  être  étudié. 

Sur  le  côté  gauche  (lig.  2)  on  voit  d'abord,  sur  le  maxillaire  qui  est  éci'asé, 
la  prémolaire  l'JF  qui  a  la  foi'me  d'un  petit  crochet  et  possède  deux  racines, 
(lig.  4).  Celte  dent  rappelle  assez  exactement  la  même  dent  chez  Didelpliis 
rirriiiiiana,  Linné,  mais  elle  est  un  |)imi  plus  crochue.  Chez  la  Marmose 
elle  est  presque  droite.  On  voit  ensuite  un  reste  de  la  couronne  des  arrière- 
molaires  \W  et  .\W.  De  la  mandibule  de  ce  côté,  il  ne  reste  que  AM.,  dont  on 
ne  voit  bien  que  le  denticule  interne  antérieur,  tronqué  pai'  rupture,  le  den- 
licule  médian,  haut,  très  pointu,  mais  non  trtmchant  et  obliiiue  en  avant,  et 
le  denticule  inlei-ne  postéiieur  très  petit  ;  les  denticules  extei'nes  de  cette 
dent  sont  invisibles  et  la  dent  AM^  dont  on  ne  voit  également  ([ue  les  denti- 
cules internes.  Là  on  voit  que  le  deidicule  iiderne  antérieur  est  presque  aussi 
haut  que  le  médian,  que  le  postérieur  est  petit  et  tend  à  se  bifurquer,  (ietle 
dent  a  conservé  l'amorce  de  sa  racine  antérieuie  et  toute  la  racine  posté- 
licure. 


""éSh^'A 


.  ■■■% 


k 


V 


FiG.  3.  —  EnipiTinlc  du  côté  droit,  iiioiilranl  llnli'rii'ur  i\r  la  drniilion.  Ti/t. 


Sur  le  côté  droit  (fig.  3)  les  restes  dti  maxillaire  supéiieur  écrasés  (Uit 
cependant  conservé  les  arrière-inolaiies  AM-  et  AM-*  (lig.  •'>)  dont  on  ne  voit 
que  le  denticule  interne.  La  mandibule  de  ce  côté,  iiuoi(|ue  mutilée,  ]Kirte 
encore  les  arrière-molaires  AM3  et  AM,;.  AM3  montre  une  pointe,  interne  an- 
térieure oblique  en  avant,  une  plus  gi^ande  pointe  interne  médiane  également 
oblique  en  avant,  la  dernière  pointe  interne  nettement  bifurquée.  Cette  dent 
a  encore  ses  racines  qui  sont  engagées  dans  cette  partie  du  maxillaire  (pii 
est  intacte.  La  dent  AM^  a  son  denticule  interne  antérieur  brisé,  le  médian 


A.  I,\\ii.ij:.    -    Le  DuU-lphh  Ctiricri.  Fisclici'.  <h-  Saniini'^.  143 

est  eiili*'!'  cl  est  suivi  de  la  pointe  postérieure  qui,  connue  celle  de  la  dent 

pi'écédente,   est  neltenient  hiliii'quée.  La  mandibule  déliuite  à  cet  endroit 
laisse  voir  que  celle  deid  a  |M'rilu  ses  racines. 


Fie.  5.  —  I.e-s  ilonls  \iàilj|rs  ag[-;iiulii'S  Id/l  du  culé  droit  vues  par  leur  partie  interne. 


ViQ.  0.  —  Maruiuse.  Buffuii,  ili.^t.  Xal,,  l.  .\,  ]il.  i.Iil. 


\.    I.WIUr,.  I.r  hiilrlpliis  Ciilicli.    I''isr||i'l'.    ilf  Sdiiniiis . 


(.miri'  (I)  avilit  coiiiparr  ce  qui  icstail  lW  la  Sarigue  de  Muiilniarlre  avec 
un  sf|uele(te  tl(^  Mai-niosc,  (jui  est  une  des  lniil  csiiôccs  de  Sarigues  ainéii- 
caines  l'cconnues  par  ('.eDilVoy-Saiiil-llilaii  r.  ,li'  diuuie  dig.  (i  cl  7)  deux 
lihotogi-apliies  du  dessin  <\\\r  MuMou  iliiunr  i\r  ei'l  animal,  un  iriiin'  feiiielle 
avec  ses  tlix  peiils  alUudiés  à  ses  mamelles,  lautie  du  siiiielelle  de  cet 
animal  ci).  I,a  cumpai-aisim  ipie  Cuvier  a  l'aile  porte  surlout  sur  1(!S  dinieii- 
sidiis  resiieeti\('s  des  principaux  ossements  de  la  Mariiiose  e|  de  la  Sarigue 
de  .Montmarlre.  Au  sujet  de  la  longueur  de  la  lè|e,  de  la  dislance  enire  la 
caiiiiie  et  la  dernière  molaire,  la  longueur  de  l'onioplale.  de  l'hiiinérus,  du 
mélalarsieii  du  ipialrième  doigl  el  de  celui  du  pelil  doigl,  il  Iroiixe  ipie  la 
.Marmose  est  plus  pelite:  au  sujet  de  la  longueur  de  l'os  iiioiniiié,  de  lus 
marsupial,  la  .Marmose  sérail  de  miMue  taille,  mais  ipie,  an  cinihaire,  au  snjel 
de  la  longueur  dw  ciihiliis.  du  radins,  du  fémur  et  du  iiéroin',  la  .Marmosi! 
serait  plus  grande  (pie  la  Sarigue  de  Monlmarlre. 

<iràce  à  l'amabilil»''  du  1)''  Aiilliony,  que  je  liens  à  remercier  viveineni,  j'ai 
pu  comparer  le  crâne  de  la  Sarigue  de  Saniiois  avec  deux  crânes  de  .Marmose 
du  Chili,  crânes  qui  ap|iarlieiment  au  l-ainiraloire  d'analoinie  du  Muséum. 
Ces  deux  crânes  sont  encore  assez  couverls  de  chair  pour  in'einpècher  d'en 
voir  la  tienlition  coni|tlète,  dentition  qui  est  celle  du  genre,  savoir  :  inc.  5, 
C.  f,  I^M.i|,  Ai\l|.  In  de  ces  petits  crânes  mesure  32  millimètres  de  longueur, 
l'autre  est  plus  petit  et  ne  mesure  que  30  millinièlies.  Le  ci'âne  de  la  petite 
hèle  de  Saiiuois,  lorsqu'il  était  entier,  avait  les  mêmes  proportions  que  celles 
du  |ilns  grand  tles  crânes  de  Marinoses.  t,es  dents  l'celles  ipii  sont  conservées) 


FiG.  T.  —  Squelette  de  Marmose.  Buffon,  liist.  Nat.,  t.  X,  pi.  Ll\'. 


(1)  Cuvier.  —  Oss.  fos.s.,  t.   UI,  ]..  297,  1822. 

(2)  Buiron.  —  La  Marmose,  llist.  iial,,  MDCCr.XIIl,  t.  1\  ,  p.  aii.j,  ],l.  t.lll  ul  LI\  , 


A.  Iavii.i.r.  —  I.c  Didelphis  Ciirirri.  Fischer,  de  Samtois. 


14; 


sont  exnctemenl  seml)lables  à  leurs  coiTespondiinles  chez  la  Maniiose,  sauf 
(jue  la  pi'émolnii'o  su|iriiiMiiP  i'^l''  dr-  la  Sariijuc  de  Sanuois  est  ini  |m'u  |iIus 
arquée. 

(Ininiae  je  l'ai  dil  |j|iis  JKiiil.  (aiviL'C  donne,  p.  i^Kli,  de  sun  iravail,  un  tnhlcan 
(•niii|iai-atif  des  liiiigneurs  dr  ipndipn.'s  (is  du  siiLielellc  de  la  Sarigue  dr  .Mdul- 
luai'lre  e|.  de  ceux  de  la  ,Maruu>se  Didelpliis  inurina  Lin.  Je  n'ai  de  la  Sarigue 
de  Sannois  qu'un  os  entier  de  féniui-,  je  ne  puis  donc  que  donner  la  mesure 
coiMparalive  de  cet  os  seulement,  .\insi  Cuvier  donne  pour  sa  Sarigue  de 
Montmartre  27  millimMri'S.  20  pour  la  Sarigue  ]\Iai-mose.  Dans  uum  \)iA\\ 
srpieletie  de  Sarigue  de  Sannois.  le  fémur  n'alleiid  (pie  17  nulliméirrs  cl 
paraît  cependani  enlier.  Il  n'est  jias  dans  la  |irnpiiiliuii  de  la  ImiginMir  de  la 
lélf  qiu  devait  dépasser  M  milliinèlres. 

Il  ur  faut  cependant  pas  perdre  de  vue,  si  on  esl  rliui|U('  di'  la  liilfércnce 
ilans  les  dimensions  de  cet  os  dans  les  deux  Sarigni's  du  gypse,  ipie  si 
les  resles  de  celle  espèce  soid  l'ares  (|:iuisipie  réelianldlon  de  Sannois  l'sl  le 
deuxième  (■(innui.  elle  de\ail  è||-e  1res  abnndaide  à  r(''jHiip:e  du  dé|)('i|  du 
gy|)se  el  c(jinme  (■()ns(''(pience.  les  xariélés  l'Iaienl  exlrèmenK'id  nomliieuses. 

Dans  la  lig.  (>,  un  remaripiera  ipie  l'animal  lient  ses  dix  petils  allachés  à 
ses  mamelles,  non  dans  une  poche  mais  dans  un  simple  repli  île  la  peau,  ce 
qui  n'enqièchail  pas  cel  animal  d'èlre  poiu'vu  d'os  marsupiaux  cdinine  les 
Sarigues  à  poches,  ce  ihnd  on  |)i'ul  s'assurer  pai-  la  liguic  du  sipielelle 
donné  par  Bnffon  dig.  7j, 

A.  Laville. 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 


Aux  jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  de  Septembre. 


(Voir  en  plus  les  années  1907-1911). 


Ballota  nigra. 

Id. 


Larvette  d'un  blanc  verdâtre  à  tête  noire;  dans  mine  de  la  feuille. 

=  Dibolia  ucciiltaiia  Koch  (Col.). 
Laryett«  à  peu  près  identique,  sauf  la  tête  qui  est  nulle  ;  dans 
mine  très  sinueuse  de  la  feuille.    =  Aijromyza  caihouariu  Zett. 
(Dip.t). 
Id.  Larvettes  blanches,  sauteuses  ;  dans  l'inflorescence  dé:Çormée.    = 

Coniarinia  haUoi(n  Kieff.   (Dipt.). 
Id.  Puceron  aptère  vert  à  yeux  noirs,   à  queue  plus  courte  que  les 

cornicules,  à  appendices  blanchâtres  sauf  au.x  articulations.   = 
'tAplih  IxiUuiii:  Pa.sserini. 
Bellis  perennis.  —  Laivette  dans  mine  sinueuse  d'abord,  vésiculaire  à  la  fin;  for- 
mant tache  blanche  sur  la  feuille.   =  Agiomy-a  hcUUlis  Kalt. 
Id.  Larvette  dans  mine  de  la  nervure  médiane.    =  Aijvomijza  stri- 

gata  Meig. 
Id.  Puceron  aptère  vert,  à  yeux  rouges,  à  tubercules  dorsaux,  à 

queue  de  moitié  plus  courte  que  les  cornicules  dont  l'extré- 
mité seule  est  noire;  aile  à  nervulation  hyaline;  sous  feuilles 
crispées.   =  Horro^iphiim  jida ri/oiiii  Kalt. 
Berberis  vulgaris.  —  Chenille  arpenteuse  d'un  brun  rougeâtre,  à  dorsale  en  chaî- 
nette plus  foncée  ;  au  repos  elle  replie  tout  l'avant-corps 
sur  l'arriére.    =  Larmlia  Ixibcrata  Schiff.   (2'  générât.). 
Id.  Chenille  arpenteus<î  d'un   vert   foncé,   à  dorsale  et  latérales 

brunes,  à  partie  dorsale  de  l'abdomen  ornée  de  losanges 
rougeâtres;  sur  les  jeunes  pousses.  =  Tcphroclystia  exi- 
ijuuta  Hb. 


146  Noies  spéciales  et  locales. 


Berberis  vulgaris.  —  Chenillettc  d'un  giis  bleuâtre,  à  tête  noire  finement  bordée 
de  blanc  ainsi  que  la  partie  anale;  dans  feuilles  rattachées 
des  sommités.    =   //i/pa/ima  binolclla  Tlinbg.  (2"  générât.). 
Id  Larvettps  ruiiges  en  .société  dans  un   renflement  latéral  cre- 

\assé  et  d'un  rouge  brun;  sur  les  jeunes  tiges.   =  Lnsioptera 
hi  rJirriiia   Schrk.    (Dipt.). 
Id.  Acariens   microscopiques   dans   pustules   de   la    nervure    mé- 

diane.   =    h'rù/phi/fx  riirriifvn  Fockou. 
Id.  Acariens  microscopiques  dans  le  limbe  déformé  et  coloré  de 

brun.    =   Kriopliijcx  i/n/iiii/atun  Nalepa. 
Id.  Psyllide  à  tète  bicorne;  produisant  des  piqûres  sur  le  dessous 

des  feuilles  dont  la  page  supérieure  semble  criblée  de  trous 
par    suite    des    saillies    blanchâtres    correspondantes.     = 
Tiin~.li  Srotti  F.  Lôw. 
Beta  vulgaris.  —  Chenille  cylindrique  hninr,  ra.se,  à  tête  petite,  à  partie  abdomi- 
nale s'élargissant  de  plus  en  plus  jusqu'à  la  parti»'  anale  taillée 
en  biseau;  attaque  le  collet  et  entre  mênu'  dans  la  racine.    = 
Mfiiiirs/ ra  htrifisira   L.   (ver  gris). 
Id.  Chenille  de  forme  identique,  mais  rrrie,  h  dorsale  émettant  des 

chevrons  d'un  vert  très  foncé;  attaque  les  feuilles  et  le  collet 
seulement.    =  Mavu atin  pernirarifc  L. 
Id.  Chenille  de  forme  identique,  mais  à  tête  globuleuse,  à  corps  moins 

trapu  et  d'un  vert  plus  clair,  à  dorsale  blanchâtre  et  chevrons 
peu    marqués;   attaque   seulement    les    feuilles.     =    BrutolDiiun 
iiieticulosa   L. 
Id.  Larves  dodues  d'un  vert  clair,  tournant  au  jaune  à  leur  matu- 

rité ;  en  société  peu  nombreuse  sur  les  feuilles,  dans  mine  vési- 
culaire  et  large  bordée  de  violet.   =  Antliomyia  iiù/n'tar.iis  Zett. 
Betonica  officinalis.  —  Fausse  chenille  vertt-,  à  dorsale  vert  foncé  bordée  de  blanc, 
à  tête  d'un  rouge  brun;  sous  les  feuilles  rongées  sur  le  côté. 
=   /'acii !/iJ!nt(isis  rapœ  L.   (Hyni.). 
Id.  Larvette  d'un  blanc  sale:  dans  mine  vésiculaire  de  la  feuille. 

=   A(jroiiii/z(i  iiiinini  Meig.   (Dipt.). 
Betula  alba.  —  Chenille  d'un   blanc  verdâtre,   à  segments  transversalement  cha- 
grinés, à  chevrons  latéraux  blajics,  à  tête  bleuâtre  ainsi  que  la 
corne    anale;    sur    feuilles    près    de    la    nervure.    =  Smertnfhus 
ocfllalii  L.   (2"  générât.). 
Id.  Chenille  difforme  à  segments  très  prononcés,  à  première  paire  de 

pattes  thoracioues  très  courtes,  les  autres  très  longues;  les  pattes 
abdominales    seulement    au    nombre    de    quatre    paires;    pattes 
anales  remplacées  par  deux  expansions  cornées;  à  l'aisselle  des 
feuilles.    =  Slnmopiix  jafii  L. 
Id.  Chenille  verte,  cylindrique,  légèrement  atténuée  aux  deux  extré- 

mités, à  dorsale  et  latérales  d'un  blanc  jaunâtre;  sous  la  ner- 
vure médiane  des  feuilles.    =   Drymonia  frimariila  Esp. 
Id.  Chenille  brune,  allongée,  à  stigmatale  très  nette  et  jaune,  à  pattes 

thoraciques  rougeâtres,  l'avant-dernier  anneau  fait  saillie;  sur 
le  côté  des  feuilles  de   jeunes  pousses.    =  Phronui    irem\ihF   Cl. 
(2"  générât.). 
Id.  Fausse  chenille  d'un  brun  luisant  à  stigmates  cerclés  de  jaune  ; 

ronge  en  société  la,  feuille  sur  le  bord  et  se  recourbe  en  crosse 
lors  d'une  alerte.    =  Vrus.in  latipes  Villt.   (Hym.). 
Id.  Fausse  chenille  d'un  vert  jaunâtre,  ornée  de  deux  séries  longitu- 

dinales  de   grandes    taches    noires,    à    stigmates    surmontés    de 
petites  taches  noires;  à  tête  noire;  mêmes   moeurs.   =  Crumx 
sepfentrionalis  L. 
Id.  Fausse  chenille  jaunâtre  à  tête  noire,  à  six  séries  longitudinales 

de  points  noirs.    =  JJ-i/lufomn  pullafa  Zdd. 
Id.  Fausse  chenille  d'un  vert  fonce,  à  tête  brune.  =Friophonis  pnâi  L. 

Id.  Fausse  chenille  dans  mine  vésiculaire  brunissante  de  la  feuille.   = 

l'injlhilomii  iiemoratii   Fall. 
Bidens  tripartitus.  —  Chenille  arpenteuse  d'un  vert  jaunâtre  à  dorsale  rougeâtre; 
sur  le  capitule.    =  Eupilherlo  ohloiupita  Thubg. 
Id.  F'ausse  chenille  d'un  brun  verdâtre,  plus  pâle  en  dessus,  à 

tête  d'un  brun  jaune.   =  Tajoinis  //lal/nitiis  Fall.  (Hym.). 
Id.  Larve  blanche  conique,  luisante,  rétractile;  dans  capitules. 

=  Ojijiui   (Ti'/ili'ifix)  iln/ii/ritiilti    H.    Lôw    (Dipt.). 


Notes  spéciales  el  locales. 


Bideiis  tripartitus.  —  La.rvette  d'un  blanc  Raie;  dan;    niino  en  galorio  étroite  et 
sinueuse.    =  I'hyt(jitiyza  ijciiiriiltita  Macq.   (l)ipt.). 
Id.  Puwion  aptère  d'un  jaune  veidâtie,  à  cornicules  et  quruo 

ja\ines;  ailé  à   ab(lom<'n   vert   mai'bré.    =   Apliix  /iflir/ni/xi 
Kalt. 
Biscutella  laevigata.  —  Chenille  arpenteuse  d'un  gris  verdâtrc  en  dessus,  d'un  giis 
lirun  en  dessous,  à  tête  et  pattes  d'un  jaune  clair,  à  laté- 
rales blanches  bordées  de  rouge.    =   Axjiilfile!:  ijUvarui  F. 
Borrago  officinalis.   —   Chenille   velue,   à   épines   arboi-esœntes   brunes,   à   dorsale 

blanche,  à  stigniatales  brun  îoncé.  =  Aif/i/tunit  L/ixoni<i  L. 
Id.  Chenille  arpentense  d'un   brun  foncé  à  stigmatales  blan- 

ches.   =  Actclnlid  moiii/ia/a  F. 
Id.  Puceron  aptère  noir,  à  antennes  noires  sauf  au  troisième 

article  qui  est  jaunâtre;  queue  et  cornicules  noirs;  sur 
la  nervure  des  feuilles  légèrement  recourbées  et  déco- 
lorées.  =    îAphis  rtimin's  L. 

J.  G. 


A  propos  d'une  nouvelle  variété  de  Pupa  similis  dans  le  département  des  Alpes- 
Maritimes.  —  Le  département  des  Alpes-Marilimes  est  celui  qui,  en  France,  offre 
le  i;)lus  de  surprist's  aux  malacologistes.  Le  nombre  et  la  variété  des  formes  qui  y 
vivent  ont  beau  être  grands,  chaque  fois  que  l'on  parcourt  une  surface  non  encore 
explorée,  on  est  presque  certain  de  découvrir  soit  des  espèces,  soit  des  variétés 
nouvelles. 

C'est  ainsi  qu'en  gravissant  la  pente  sud  des  monts  de 
Courmettes,  entre  le  torrent  du  Loup  et  le  village  de 
Tourette,  j'ai,  sans  idée  préconçue  d'étude  ni  de  l'echerches 
rie  ci!tti^  nature,  recueilli  un  certain  nombre  de  Mollusques 
intéressants,  entre  300  et  900  mètres  d'altitude,  sur  les  roches 
,jurassiqu«'S  et  infi'a  liasiques,  entre  autres  une  variété  nou- 
\<'Ile  d<'  l'ii/Ki  si»u'//>!  dont  je  donne  les  caractères  et  la 
lisu ration  plus  loin.  La  saison  n'était  poui'tant  pas  favo- 
rable pour  la  l'echerche  des  Mollusques  (15  juin  1913);  j'ai 
pourtant  constaté  l'existence  du  LciirorJiroti  caiii/idissimn 
Ura])arnaud  <]ui,  lui,  brave  la  chaleur.  Il  ne  monte  pas 
jusqu'au  sommet  du  mont,  quoiqu'on  le  trouve  jusqu'à 
1.000  mèti-es  sur  la  rive  gauche  du  'Vai'. 

Hrli.r  fia/Mixii  Millier  qui  présente,  en  ce  point,  une  forme  minor  tout  à  fait 
conique  et  la  variété  rn'sp/ita  Moquin-Tandon  que  j'ai  aussi  trouvée  en  Corse. 
M,  Taylor  ne  l'a  pas  signalé^;  dans  son  admirable  ouvrage  ayant  trait  à  la  faune 
des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  des  Iles  Britanniques. 

Ife/ij-  rriminiJatfi  Millier.  Des  échantillons  typiques  avec  d'autres  présentant, 
comme  VHeli.r  osprrsa,  des  formes  tout  à  fait  coniques  et  minor. 

Hélix  niriensis  Férussac,  var.  Nitpcei  Bérenguier.  —  'Variété  qui  mérite  d'être 
considérée  comme  espèce,  car  elle  est  bien  caractérisée  par  son  galtje  déprimé,  ses 
tours  presque  plats,  son  ouverture  arrondie  au  bord  supérieur  crânement  relevé, 
et  parce  qu'elle  ne  vit  pas  en  compagnie  de  Vllelix  type  que  l'on  trouve  non  loin 
de  là  sur  les  bords  plus  ombreux  et  mieux  protégés  des  bords  du  Loup. 

Hélix  crspi/iim  Draparnaud,  identique  à  celui  choisi  comme  type  par  C.  Pollo- 
nera  et  adopté  par  Locard  dans  s<.'s  Coquilles  de  France  (la  figure  donnée  pai' 
l'auteur  de  l'espèce  présente  une -élévation  de  spire  vraiment  exagérée)  avec  les 
variétés  neinvrinna  C.  Pollonei'a  (très  lare),  disincislJiia  Nevill  (moins  rare  que 
la  précédente)  et  Jfnuricicnsis  Pollonera  que  Bourguignat  considère  comme  tyjse 
de  l'espèce  dans  sa  Malacologie  de  l'Algérie. 
Hélix  mnntinica  J.  Mabille. 

(lyclostoma  eleç/anx  Millier,  var.  iiinjor  Caziot  (=  Cyrloiifonui.  hitetianum  Bour- 
guignat). . —  J'ai  trouvé,  près  du  sommet  de  cette  montagne,  la  plus  grosse  variété 
que  j'ai  recueillie  jusqu'à  ce  jour.  Elle  mérite  aussi  le  titre  d'espèce,  parce  qu'elle 
conserve  ses  dimensions  et  vit  séparée  du  type  du  ('.  eler/cnis  qui  est  très  rare  dans 
les  Alpes-Maritimes.  —  Hauteur  17-18  millim.,  diamètre  14  1/2  millini.  (1). 

(1)  J'ai  développé,  dans  une  éUide  anlérieure,  la  différence  existant  entre  le  CycUislowa 
elegans  et  le  Cyclostonm  siilcatum  (Compte  rendu  d'une,  excursion  malacologique  dans  lu 
vallée  de  la  Roja.  Mimoires  de  la  Soc.  Zool.  France,  1908,  p.  -ISS). 


148  Noies  spéciales  et  locales. 

l'ii/in  similia  BrugiiiÎTO,  vai'.  haJulld  (var.  nova)  (1). —  Variété  au  galbe  allongé, 
très  légèrement  renflée,  robuste;  onzi-  tours  très  peu  renflés.  Elle  diffèi-e  surtout 
du  type  par  ses  dimensions.  —  Hauteur   17-18  millim.,  diamètre  4  12  inillim. 

Le  type  variant  entre  :  bauteur  9  à  1,")  millim.,  diamètre  3  à  3  12  millim. 

La  variété  majar  T.  West  n'a  <|UC  :  hauteur  16  millim.,  avec  un  diamètre  égal 
à  celui  de  ma  variété;  elle  est  donc  plus  trapue. 

La  variété  Ixnbflld  se  rapprucbe  de  la  \ariété  vririri/rllo  Ziogler  que  l'on  trouve 
à  Grasse  (celle-ci  e.st  plus  ventrue  et  [jlns  distinctement  marbrée).  La  variété  des 
Oourmettes  a,  en  outre,  le  fond  de  l'ouverture  couleur  jaune  sale.  Quelques  spé- 
cimens présentent  la  bande  unifiue  caractéristique  de  ma  variété  t/iu'foKciata.  Les 
/'ii/ia  atteignent,  dans  le  département  des  Alpes-Maritimes,  comme  les  Cyclostomes 
d'ailleurs,  des  dimensions  que  ne  présentent  pas  les  espèces  de  ce  genre  dans  les 
autres  régions,  exen:ple  le  l'apa  polit  a  Risso  qui  n'est  qu'une  variété  géante  du 
l'iipii  roiioliili.<  Draparnaud,  mais  qui  est  néanmoins  à  con.server  comme  espèce 
parce  (pi'elle  est  bien  localisé*  et  qu'il  n'y  a  pas  d'intermédiaires  entre  elle  et 
l'espèce  type,  que  l'on  ne  trouve  d'ailleurs  pas  sur  les  points  où  le  J'iipa  polita  est 
abondant. 

La  liste,  présentée  par  Westerlund,  )).  79  de  son  Si/yiops/'x  MoJIiixnjnnii  riirnnut- 
I  itianiin  r/  j/iotiis  piilœarri ir(t  de  1897,  sur  laquelle  il  énumère  les  formes  et  variétés 
du  l'iijifi  xiniiliii  (:2),  doit  être  complétée  et  modifiée  ainsi  qu'il  suit  : 

l'iijtn  siniilix  avec  ses  formes  /iirijni,  /lu'iior,  raiiriplla,  parjii/i/dstrn,  Ifevir/afa, 
unijaurinia. 

Var.  porcelhitn  'W.  (Benn.  Concb.  Suppl.,  lSS)(i),  Italie,  à  la  Spez/ia. 

Var.  QnnJovi  Caziot  (Poggiola,  Coise). 

Var,   1  anhellcp  Caziot  (Alpes-Maritimes). 

C  Caziot. 


Au  sujet  de  la  Limiiea  humilis.  —  Dans  tous  les  Congrès  int«>rnationaux,  il  est 
dit  qu'on  doit* éviter  d'employei,  en  zoologie,  des  noms  génériques  existant  déjà 
en'  botanique  (les  noms  spécifiques  sont  soumis  aux  mêmes  règles).  A  plus  forte 
raison,  lorsque  de  pareilles  répétitions  se  produisent  dans  une  des  branches  de 
cette  science,  principalement  en  malacologie,  on  est  désagréablement  surpris  de 
constater,  lorsqu'on  feuillette  des  Prodr(jmes  tels  que  c«ux  de  Paëtel,  Pfeiffer,  etc., 
combien  il  existe  d'espèces  qui,  dans  le  même  genre,  portent  le  juême  nom.  Les 
signaler  serait  long  et  inutile,  car  je  n'ai  pas  la  prétention  ni  le  désir  de  donner 
un  nouveau  nom  spécifique  aux  espèces  qui  font  double  eiuploi,  mais  je  signalerai 
particulièrement  la  Limnea  Inimilis  que  Locard  a  décrite  sommairement  dans  ses 
Coquilles  des  eaux  douces,  en  1894,  p.  38,  en  indiquant,  pour  habitat,  Crolles  (Isère). 
Or  il  existe  une  Limnée  iDortant  ce  même  nom,  Inimiliit,  ayant  pour  auteur  Say, 
qui  l'a  décrite  et  figurée  pi.  XIII,  fig.  1,  8,  in  The  Journal  <if  ihc  Arademy  of 
itfititral  Srtrnres  uf  l'hihidelphin,  déc.  1822,  vol.  Il,  p.  378.  Elle  a  été  figurée  par 
Haldeman  (Mono//.  Liiin.,  n"  5,  1842,  p.  41,  pi.  XIII,  fig.  1-8).  La  fig.  1  représente 
la  forme  typique  du  Sud,  Caroline.  La  fig.  8  représente  une  variété.  L'originale 
description  est  brève,  et  a  beaucoup  été  amplifié-e  et  complétée  par  conséquent, 
par  Haldeman;  par  conséquent  la  LimiKu  IniDi/lis  Locard,  qui  d'ailleurs  n'a  pas 
été  figurée,  doit  être  rayée  de  la  nomenclature  des  Mollusques  de  France. 

C  Caziot. 

(1)  X'ariélé  dédiée  à  M°^e  I.sjibfUe  Trouvé,  membre  de  r.\ssociation  des  Naturalistes  des 
.\lpes-MariUmes,  qui  s'intéresse  autnni  à  la  malacologie  qu'à  la  botanique  et  qui  est  d'un 
puissant  secours  dans  noj  recherches. 

(2)  M.  Margier,  le  savant  spécialiste  des  Pupidœ.  est  d'avis,  partagé  par  moi,  que  les 
variétés  dissimilis  Westerlund  et  o'àvetoruni  Locard  sont  absolument  identiques.  Ce  sont  des 
coquilles  très  allongées,  scalarilormes  du  Pviia  similis,  qu'on  trouve  mêlées  aux  coquilles 
normales  et  jamais  en  colonies  distinctes.  I.a  variété  plngionixa  Locard  est  aussi  une  forme 
anormale  qui  ne  mérite  pas  d'être  ronservée. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


Imp.  Obertliiir.  Rennes— Paris  (2622-13; 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  43«  ANNÉE 


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1/2  page 12    » 

1/4     —  7    »        /  Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

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1/12  —  ...i .'. 3    »         / 


EN    SOUSCRIPTION 

Pour  paraître  en  Mars  1914 

LES 

ILES    D'HYÈRES 

MONOGRAPHIE  DES  ILES  D'OR  ' 

PRESQU'ILE     DE     OIENS 
PORQUEROLLES     —     PORT-CROS    —     ILE     DU     LEVANT 

Histoire  —  Description  —  Géologie  —  Flore  —  Faune 

PA  R 

EMILE  JAHANDIEZ 

Vice-Président  de  la  Société  d'Histoire  Naturelle  de  Toulon, 
Membre  de  la  Société  Botanique  de  France,  etc. 


SECONDE   EDITION   AUGMENTEE   ET  ENTIEREMENT  REFONDUE 


L'ouvrage  formera  'm  volume  de  luxe,  petit  in-i",  d'environ  350  pages, 

orné  de  62  illustrations,  dont  30  hors-texte  et  5  cartes 

Par  Albert  JAHANDIEZ 


Prix   de   Souscription   :   6   francs 
Dès  que  l'ouvrage  sera  terminé,  le  prix  sera  porté  à  8  francs 


On  désire  des  graines,  ou  des  plantes   d'un  an,   de  Senecio  Palustns 

bisannuelle. 
S'adresser  à  The  Honble  N.  Charles  ROTHSCHILD 

Arundel  House,  Kensington  Palace  Gardens,    ' 

London  W.  (Angleterre). 


SOMMAIRE   DU    N"   513 


Ch.  Oberthûr  :  Une  consullation  LOpicloptiJi-ologique. 

A.  DoUfus  :  Mollusques  teri'estres  trouvés  dans  une  fouille  romaine  à  Lyons-la-Forêl  (Eure). 

A.  Laville  :  Le  Didelphis  Cuvieri,  Fisclicr,  de  Sannois. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Aux  jeunes!  Indications  pratiques  pour  le  mois  ilo  Septembre  (.T.  G.). 

A  propos  d'une  nouvelle  variété  de  Pupa  similis  dans  le  département  des  Alpes-Maritimes 

iCaziot). 
Au  sujet  de  la  Limnea  hiimiUs  (Caziot). 


BULLETIN  D'ÉCHMOES  DE  LA  FEEILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Démange  prévient  ses  correspondants  qu'il  se  rend  au  Tonkin  et  qu'il  y 
résidera  de  septembre  1813  à  avril  1914.  Sou  adresse  sera  :  V.  Démange,  négociant 
à  Hanoi  (Tonkin),  rlâ  Trnrifuihérien    —  Affranchir  à  0  fr.  10. 


OUVRAGES   OFFERTS  A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10  AU    27  JUILLET    1913 


De  la  part  de  :  MM.  Berthier  (1  br.);  Boulenger  (7  br.);  M""  Colani  (1  br.); 
Colin  (1  vol.);  D"'  Gros  (1  br.);  Comité  Giard  (2  vol.);  Guérin-Ganivet  (10  br.); 
Ch.  Oborthiir  (2  vol.);  d'Œhlert  (2  br.);  d'Orchymont  (2  br.);  Koux  (3  br.). 

Total  :  5  volumes,  27  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  27  juiillet  1913 


Volumes  (de  plus  de  100  pages) 6.331    ;  ^^^^   j^^  ^^^^^^^     ,^^_ 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 45.492  '  ,.  ^ 

Photographies  géologiques 273  ]  . 


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1"  Octobre  1913 


V.S....3..„.         -         ....  O 


LA   FEUILLE 


-if 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSLELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


-?-   -î-   -î- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 
Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  5,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnemeats  à  la  FEUILLE  seront  faits  dorénavant  à  partir  du  1°''  janvier 

(au  lieu  du   1^'  novembre) 


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Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1913 


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LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Bétis  (L.)- —  Faille  entoiuologique  armoricaine,  6i=  famille,  Rhipiphorides. 
Tableaux  analytiques  illustrés  et  catalogue  des  Rhipiphorides  gallo-rhénans,  in-S", 
40  p.  et  fig,  —  Rennes,  irap.  Oberthiir. 

BouRÉE  (H.).  —  L'Océanographie  vulgarisée.  De  la  surface  aux  abimes,  in-4'', 
144  p.  —  Paris,  Delagrave.  —  7  fr.  50. 

Beidel  (Marc).  —  Recherches  sur  les  hydrates  de  carbone  et  les  glucosides  des 
Gentianées  (thèse),  iu-8°,  33S  p.  —  Lons-le-Saunier,  imp.  Declume. 

LÉGER  (P.  V.).  —  Recherches  sur  la  structure  anatomique  du  tégument  séminal 
des  Apocynacées  et  des  Asclépiadacées  (thèse),  in-8°,  76  p.  et  52  lig.  —  Lons-le- 
Saunier,  imp.  Declume. 

Macé  (E.).  —  Traité  pratique  de  Bactériologie,  6*  édition;  t.  II.  Classification 
et  description.  Bactériacées  (suite),  in-8°,  922  p.  et  172  fig.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 

MoREAU  (A.)  et  L.  PiOHENAUD.  —  Flore  de  Grignon  (Phanérogames),  in-8°,  38  p. 
—  Paris,  Amat.   , 

Notée  (R.  de).  —  La  Grenouille.  Elevage  pratique  en  plein  champ  et  en  parc  : 
histoire,  mœurs,  élevage,  etc.,  in-lS,  x-167  p.  —  Paris,  Lamarre.  —  3  fr. 

RiOL  (J-L.).  —  Le  Vignoble  de  Gaillac  depuis  ses  origines  jusqu'à  nos  jours, 
in-8°,  388  p.  et  1  grav.  —  Paris,  Champion.  —  7  fr. 

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Deuxième  Expédition  antarctrque  française  commandée  par  le  D'  Jean  Charcot. 

Sciences  naturelles.  Documents  scientifiques.  Mélobésiées  (par  M"^  Paul  Lemoine), 

in-4",  71  p.  avec  1  carte  et  2  planches. 

Id.  —  Poissons,  par  Louis  Roule,  avec  la  collaboration  de  MM.  Angel  et  Despax, 
in-4",  29  p.  avec  1  carte  et  4  planches.  —  Paris,  Masson. 


l'i^  Octobre  1913  —  V^  Série,  43'=  Année  —  N°  514 


LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


tlBRAI^Y 

NEW  YORK 

«OTANICAL 

ClAKUiJN, 


La  GEOLOGIE  et  la  CIRCULATION  GENERALE  DES  EAUX 


I.  Utilité  de  l'hydrologie.  —  II.  Circulation  générale  de  l'eau.  —  III.  Influence 
des  roches.  —  IV.  Plan  inférieui  d'équilibre.  —  V.  lîégions  montagneuses.  — 
VI.  lîégions  des  plaines,  napi)es  multiples.  —  VII.  Circulation  dans  les  sables. 
• —  VIII.  Circulation  dans  li>s  calcaires.  —  IX.  Puits  artésiens.  —  X.  Volume 
des  eaux  souterraines.  —  XI.  Approvisionnement  di'S  communes  et  des  par- 
ticuliers. —  XII.  Conclusions. 

I.  —  L'(i|Miiiiiii  |inl)liiiiic  (4  le  monde  scientiruiue  se  sont  beaucoup  préoc- 
cuprs  CCS  dernici'.s  Icinp.-;  de  la  recherche  des  eau.x  souterraines;  c'est  (pi'en 
elïrt  la  nécessité  d  une  aliinenlatiou  en  eau  abondante  et  pure  ne  s'est  jamais 
présentée  avec  un  caraclèie  dui'gence  aussi  nianifesle;  la  découverte  de  la 
transmission  par  l'eau  de  maladies  épidémicpies  gi-aves,  comme  la  lièvre 
lyplio'i'de,  la  dyssenteric,  le  choléra;  d'affections  parasitaii'es  comme  les  vers 
iulcslinaux,  sans  compter  les  diatht^ses  obscures  cpii  s'y  rapportent  peut-être 
connue  l'entéiite,  le  cancer,  le  ciétinisme,  la  méningite  cérébro-spinale,  etc., 
onl  imposé  une  hygiène  nouvelle  doid  chacun  a  senti  la  nécessité. 

Mais  aussi  les  empiriques,  les  mages,  les  médiums,  les  sorciers,  les  som- 
nambules se  sont  empai'és  de  cette  question  et  se  sont  donné  carrière  dans 
uu  domaine  peu  connu,  que  la  science  ne  paraissait  pas  avoir  sufllsamment 
éclairé.  Ces  lionmies  dont  nous  avons  suivi  les  travaux  et  les  écrits  n'ont 
a|jporlé  dans  leurs  dires  (jne  les  théories  les  plus  confu.ses  et  les  plus  contra- 
dicloires;  des  inspirations  personnelles,  des  allirmations  gi'aluites,  souvent 
en  opposition  avec  les  données  les  plus  élémentaires  de  la  physique,  des 
appai'eils  ridicules,  des  secrets  enfantins  et  de  tout  ce  cliquetis  d'ignorance 
il  n'est  rien  sorti  de  valable.  Il  eu  est  de  la  littérature  des  bacillogires  comme 
(h;  celle  du  s|)ii-ilisme,  on  en  est  un  moment  surpi-is,  troublé  ;  mais  une 
réilexion  attentive  moidi-e  (|u'il  n'y  a  là  qu'une  fausse  expérimentation,  toute 
personnelle,  illusoire  et  sans  vérilicalion  générale  possible. 

Cependant,  au  point  de  vue  scientitiipie,  nous  savons  sur  la  circulation  des 
eaux  beaucoup  plus  qu'on  ne  le  suppose  généralement  ;  on  peut  poser  des 
|)rinci|)es  généraux,  expliquer  la  plupai-t  des  cas  pai'ticuliers,  donner  des 
|)rol)aliililés  s(''rieusenii'nt  motivé-es  qui  sont  appuyées  |iar  des  r^aisons  que 
tout  le  monde  pi'ul  coniprcndie  cl  ddul  nous  allons  rappeler  les  principaux 
traits. 

II.  —  La  disliiiclion  enire  1rs  eaux  apparcnh^s  et  les  eaux  soulei-i'aines 
n'est  pas  toujours  lacih^  à  élal)lir  :  (pielques-unes  de  nos  rivièies  connue 
l'Itdu  se  perdent  dans  des  amas  de  silex  pour  reparaître  à  quelques  kilo- 
mètres en  aval;  d'autres,  noml)reuses  dans  le  Jura  et  les  Céveunes,  dispa- 

O  raissent  dans  les  gouffres  ou  fentes  de  terrains  calcaires  pour  passer  dans 

o>  (les  cavernes  et  revenir  au  jour  sous  forme  de  grosses  sources;  passant  du 

*"  l'égime  découvert  à  la  cii-culation  cachée  et  à  la  résurgence  sans  autre  modi- 

'"'  licalion  (pi'un  changement  de  lenqiérature.  Le  réseau  apparent  n'est  que  le 

*^  groupement  d'un  réseau  caché  iidlniment  divisé,  capillaire  même,  provenant 

I—  ' 

CD 


150       G. -F.  DoLLKUS.  —  Géologie  el  Circulalion  générale  des  Eaux. 

d'un  vaste  réservoir  en  amont;  aussi,  quand  on  veut  capter  une  source  en 
réunissant  les  mille  lilets  qui  la  composent,  il  faut  capter  bas,  lo  plus  bas 
possible,  organiser  une  chambre  de  l'éception  au-dessous  du  niveau  sl;itiipi(>, 
ne  porincllaiit  aucuiu;  tuile,  puisqu'il  n'y  aura  aucune  issue  inl'érieuie.  Kl 
c'est  seulement  du  niveau  su|iérieur  du  bassin  de  gi'oupemuid  (pie  pourra 
pai-|ir  utilement  la  canalisation  d'adduclion. 

La  circulation  des  eaux  souterraines  suit  les  mêmes  lois  que  celles  qui 
gouvei'nent  les  eaux  s'écoulant  à  découvert;  rien  de  mystérieux  ne  se  passe 
dans  la  profondeur;  c'est  une  question  de  géologie  et  de  physique  élémen- 
taires. Toutes  les  eaux  continentales,  apparentes  ou  cachées,  ont  poui'  pre- 
mière origine  les  précipitations  atmosphériques,  la  pluie,  sous  ses  diverses 
formes.  Toutes- les  eaux  s'écoulent  à  la  mer  comme  point  final  de  concen- 
tration, d'où  elles  repartent  dans  l'atmosphère  par  l'évaporation  en  un  cycle 
indéfini  bien  connu.  Nous  n'avons  ici  à  les  suivre  qu'entre  leur  point  de  chide 
et  le  réservoir  commun.  Mais  ce  point  de  chute  est  extrêmement  variable, 
il  peut  se  trouver  à  toutes  distances  de  la  mer,  à  toute  altitude,  et,  surtout, 
la  fortune  de  l'eau  seia  profondément  modifiée  suivant  la  nature  du  sol  sur 
lequel  elle  ira  tombei-,  si  le  sol  est  nu  ou  couvert  de  végétation  et  suivant  la 
nature  de  cette  végétation. 

Les  plantes  retiennent  les  eaux,  mais  la  plus  grande  partie  s'évapore;  on 
a  calculé  depuis  longtemps  que  20  %  seulement  des  eaux  pluviales  pénètrent 
dans  le  tréfonds;  il  y  aurait  beaucoup  à  diie  sui'  cette  question,  car  cette 
proportion  varie  d'après  des  facteurs  nombreux,  mais  il  est  imi)0ssible 
d'entrer  ici  dans  les  détails  nécessaires. 

III.  —  Nous  arrivons  au  côté  spécial  que  nous  devons  envisager,  à  la 
nature  du  sol  de  réception,  car  la  texture  de  la  roche  intervient  péreniptoi- 
l'ement,  cette  roche  peut  être  :  imperméable,  se)ni-perméable  ou  perméable. 
J'ai  parlé  d'une  géologie  élémentaire  comme  suffisante,  en  général,  pour  une 
étude  hydrologique,  c'est  qu'en  effet  il  n'est  pas  besoin  de  savoir  si  on  est 
dans  l'Éocène,  l'Uxfordien  ou  le  Dévonien.  Il  suffit  de  connaître  les  qualités 
physiqui's  de  la  roche;  il  y  a  des  roches  perméables  dans  tous  les  terrains, 
il  y  en  a  d'imperméables  de  tous  les  âges.  Le  granit  et  les  i-oches  granitoïdes 
soid,  imperméables  à  leur  état  normal  ;  elles  passent  dans  la  classe  des 
roches  semi-perméables  quand  elles  sont  sillonnées  de  cassures  nombreuses, 
étendues  et  de  largeurs  diverses  ;  elles  sont  perméables  quand  l'altération 
atmosphérique  les  a  fait  passer  à  l'état  d'arène,  de  sable  désagrégé.  Le  sable 
siliceux,  franchement  pei-méable,  devient  imperméable  lorsque  son  état  de 
silicification  l'a  fait  devenir  un  quailzite;  ou  pourrait  multiiilier  les  exeiiqdes. 
Les  qualités  de  porosité,  de  ti;xtui-e,  dominent  les  autres  caractères  et  nous 
pouvons  dresser  le  tableau  sommaire  suivant,  en  avertissant  qu'il  existe  des 
passages  insensibles  entre  ces  diverses  catégories,  les  éléments  des  roches 
étant  mélangés  en  toutes  pioporlions,  et  l)ien  des  auteurs  n'admettent  jias 
la  distinction  spéciale  des  terrains  semi-perméables  dont  nous  verrons  au 
(•i)atraire  la  grande  utilité. 

Hoches  imperméables  :  Granit  et  roches  cristallines  normales,  argiles 
diverses,  calcaire  compacl,  quartzile,  liions,  schistes  lii)ii/.(mtaiix,  basalte 
et  roches  volcani(jues  compactes. 

liocliet;  semi-perméables  :  Marnes,  argile  à  silex,  h  chailles,  calcaires, 
basaltes  fissurés,  schistes  inclinés,  grès  et  molasse  imparfaits. 

Roches  perméables  :  Arène  granitique,  sables  siliceux,  graviers  diluviens 
ou  glaciaires,  sables  calcareux  (faluns),  cendres  volcaniques,  calcaires  fen- 
dillés, sables  argileux  (Molasse). 

IV.  —  La  rapidité  d'écoulement  des  eaux  souterraines  est  comparable  à 
celle  des  eaux  à  découvert;  elle  lésulle  de  la  hauteur  verticale  de  la  chute 
«jf  de  la  tilierté  du  passage  horizoïdal. 


G. -F.  DoLLFUS.  —  Géologie  et  Circulation  générale  des  Eaux.       151 

L'cuu,  en  vcilu  du  piiiicipe  de  l'aUraction,  tend  à  descendre  vcrticalenieiil 
le  plus  bas  possible  ;  elle  ne  prend  le  régime  ublicpn'  que  loi-siju'clle  rencontre 
des  obstacles  nialérieis  qui  einpèclient  son  écoulraient  théorique,  elle  n'est 
franchement  hori/onlale  qu'en  vase  clos,  dans  les  lacs  et  en  dernière  analyse 
loisqn'elle  ari'ive  au  niveau  de  la  mer. 

Sur  un  sol  imperméable,  l'écoulement  est  fonction  de  la  pente  ;  il  donne 
le  régiiiK'  liirrenliel  (|ui  varie  de  la  cascade  au  marée,;ige. 

Sur  un  sol  peiiiiéable,  la  rapidité  d'évacuation  est  l'onction  des  dilllcultés 
d'écoulement  provenant  de  l'attraction  capillaire,  de  la  grandeur  des  vides, 
de  la  distance  à  la  mer,  de  l'encombrement  des  autres  eaux,  car  les  eaux 
d'aval  r-etiemient  de  proche  en  proche  celles  d'amont. 

Dans  les  terrains  send-pei-méables,  le  phénomène  se  complique,  ces  ter- 
I  ains  relienneid  dans  leurs  vides,  dans  un  chevelu  de  tissures,  une  portion 
plus  ou  moins  grande  des  eaux  reçues  et  elles  les  laissent  écouler  avec  une 
lenteur  variable  suivant  la  complication  du  réseau  et  l'espacement  des  larges 
l'entes.  C'est  l'image  souterraine  des  mille  bras  par  où  s'écoulent  les  eaux 
du  delta  d'un  grand  Meuve,  les  canaux  sont  variables  et  multiples,  ils 
changent  de  place  et  de  volume,  s'anastomosent  en  une  irrigation  changeante 
dans  ses  détails,  mais  stable  dans  ses  grandes  lignes.  Ces  terrains  sont  d'une 
extrême  utilité,  car  ils  donnent  des  cours  d'eau  à  régime  régulier,  des 
sources  pérennes,  des  eaux  alimentaires  recherchées  ;  ils  fournissent  par 
exenq)le  les  eaux  du  bassin  de  ['\\re  et  de  celui  du  Lunain  utilisées  par  la 
ville  de  Paris;  l'indie,  la  Vienne,  la  Gartempe  se  stabilisent  par  ces  teirains. 
Le  niveau  de  la  mer  est  si  bien  le  plan  directeur  ipa'  le  mouvement  de  la 
marée  a  une  influence  capitale  sur  le  niveau  des  rivières  et  des  nappes  de 
la  région  côlière,  par  exemple  la  plaine  maritime  qui  s'étend  depuis  Calais 
jusqu'en  Danemark,  n'est  habitable  que  parce  qu'on  peut  en  écouler  les  eaux 
à  marée  basse,  les  eaux  appai-enles  comme  les  eaux  souterraines  s'amon- 
cellent deux  fois  en  vingt-quatre  heures  devant  un  obstacle  imperméable  qui 
est  la  haute  mer  même,  et  elles  reprennent  leur  éxaciudion  pendant  un  nondtre 
d'heures  variable  suivant  l'altitude  négative  des  suifaces  en  arrière  des  dunes 
ou  des  barrages  artificiels.  11  existe  cependant  dans  ces  régions  des  eaux 
iid'érieures  à  celles  du  luveau  de  la  mei',  mais  ce  sont  des  nappes  captives 
dont  les  eaux  proviennent  d'inlllti-ations  lointaines  et  (pii  tendent  à  reprendi'e 
letii-  niveau  sitôt  qu'on  leur  donne  une  issue;  elles  nul  foicément  une  commu- 
nication d'éciuilibre,  mais  elle  est  lointaine. 

Connue  les  divers  genres  de  terrains  dont  nous  avons  parlé  peuvent  se 
li'ouver  réunis  dans  une  même  région,  sur  une  même  verticale;  on  en  déduira 
«lu'il  peut  y  avoir  autant  de  niveaux  d'eau  (pi'il  y  a  de  couches  imperméables, 
et  chacune  de  ces  nappes  se  cunduit  indépendamment  de  toutes  les  autres  ; 
elles  cascadeiit  les  unes  au-dessous  des  autres  en  cln'ichanl  toujours  le  plan 
le  plus  bas,  à  la  recherche  d'un  plan  inférieur  au-dessous  duquel  aucun 
écoulement  n'est  plus  possible.  Nous  savons  que  la  ligne  d'impeiméabilité 
du  tréfonds  i-emonle  souterraiiuMnent  depuis  la  mer  jusqu'au  centi-e  des 
(•(intiucnts  et  cette  ascension  des  eaux  connneuce  dès  le  pied  des  collines  (jui 
bdrilent  la  mer  et  dès  l'estuaii'e  des  lleuves  ipii  s'y  di'versent;  les  eaux  di'S 
neuves  et  rivières  jouent,  par  rapport  aux  eaux  des  collines  latérales,  le 
même  rôle  que  la  mer  joue  pai'  rapport  aux  eaux  des  lleuves,  elles  en  arrêtent 
et  lèglent  l'écoulement.  En  cas  d'inondation,  la  hauteur  des  eaux  du  fleuve 
fixe  tes  venues  latérales  et  constibuî  des  réserves  dans  les  roches  perméables 
ou  semi-pei-méables  des  berges  et  des  coteaux  voisins;  la  gravité  du  lléau 
porte  en  etle-mônie  son  ^itténuation.  Inversement  si,  par  exemple,  le  canal 
maritime  de  Paris  à  la  mer  était  exécuté  sans  étanche,  le  niveau  de  la  mer 
étant  amené  à  Paris,  il  se  produirait  une  chute  des  nappes  de  la  vallée  et  un 


152       G. -F.  DoLLFi'S.  —  Géologie  el.  Circulalion  générale  des  Eaux. 

dessécliemenL  longilutliiuil  de  tuiile  lu  région,   aiaiiicl  il   serait  iiiipussible 
de  remédiei'. 

Il  est  nécessaire  cependaid  d'iididdiiii'e  ici  (|iiel(|iies  données  géologiques 
plus  délicaUis,  plus  approfondies,  suc  l'inelinaison  des  couches,  ce  que 
nous  avons  dit  jusqu'ici  se  i  apportant  spécialement  aux  assises  massives  et 
liorizontales.  fjuand  les  couches  onl  été  déplacées  et  qu'elles  s'élèvent  plus 
ou  moins  obliipiemeid,  et  pai'tois  jusqu'à  la  verlicale,  les  conditions  de 
perniéaliilité  persisteid,  mais  celles  de  la  direclion  d'écoulemeid  sont  prn- 
i'ondéiiient  niodiliée's.  H  y  a  des  surfaces  de  réception  dont  les  eaux  échappent 
ainsi  souteri'uinement  au  bassin  géogi-apliitiue  apparent  dont  elles  font  [lartie. 
I.a  pente  apparente  du  terrain  ne  peut  donner  aucun  renseignement  positif 
sur  l'inclinaison  réelle  des  couches  profondes,  dans  les  régions  monoclinales, 
(pu  soid  si  nond)reuses,  il  y  a  juste  la  moitié  des  peides  des  vallons  secon- 
daires (jui  sont  en  coidradiclimi  ou  en  olili(pie  avec  la  pente  l'éelle  des  assises. 

V.  —  Dans  les  pays  de  montagne  les  renseignements  géologiques  doivent 
êlre  complétés.  Il  faut  étudier  à  la  boussole  la  direction  du  pendage  des 
couches  et  en  mesurei-  l'inclinaison,  relever  les  failles,  cassures;  les  lignes 
des  points  hauts  (anticlinaux),  celles  où  les  couches  sont  au  conlraire  au 
plus  bas  (synclinaux)  et  l'examen  attentif  d'une  carte  géologique  est  néces- 
saire, mais  il  ne  sutht  pas  de  regarder  la  carte,  il  faut  en  lii'c  la  légende  on 
l'explication,  il  faut  savoir  la  texture  de  la  roche  qui  est  représentée  pai- 
(iia(|ue  couleur  pour  savoir  comment  elle  se  comporte  en  profondeui-,  au 
point  de  vue  de  rinllltralion  des  eaux.  Il  faut  distinguer  les  lerruins  de  coii- 
rcrl,ui-e,  ceux  qui  forment  un  manteau  superficiel,  (les  Ifiraiius  de  struchire, 
(jui  constituent  l'ossatui'e  réelle  du  sous-sol.  Il  existe  fréquemment  dans  les 
terrains  supeiticiels  un  régime  des  eaux  très  importaid;  c'est  dans  les  alhi- 
vions  des  grandes  vallées  que  s'alimentent  la  plupart  des  plus  grandes  villes 
de  l'Eui-ope;  à  la  base  des  limons  des  pays  de  plaine,  sous  les  terrains  d'alté- 
ration suiiertuielle,  et  la  composition,  le  volume,  le  régime  de  ces  eaux  sonl 
absolument  distincts  de  ceux  des  eaux  pi-ofondes,  bien  que  ces  deux  niveairx 
distincts  linisseid  toujours  par  se  i-ejoindre  à  une  distance  plus  ou  moins 
grande;  le  courant  du  lieuve  étant  toujours  le  dernier  point  de  réiuuon 
générale. 

Dans  le  Nord  de  la  France,  le  niveau  de  base  des  vallées  parait  s'èlre 
abaissé  depuis  le  l'ieistocène,  et  elles  sont  remplies  par  un  diluvium  aqnifère 
iuiportaid  au-dessous  de  leur  fond,  mais  dans  beaucoup  de  vallées  i\\\  Midi 
le  idveaii  de  base  s'est  relevé  depius  le  l'ieistocène,  les  vallées  continuent,  à 
s'approfondir,  le  diluvium  est  en  belles  terrasses  au-dessus  des  berges,  et 
les  eaux  de  sa  base  cascadent  dans  le  lieuve  quand  les  bei'ges  soid  argi- 
leuses, ou  s'y  inrdireid  quand  elles  sont  sableuses. 

Il  est  Ixvn  d'ajoulei'  (juc,  dans  les  pays  de  hautes  nuodagnes,  les  précipi- 
tations atni(ispliériipi(>s  sont  bien  i»lus  abondantes,  (pie  la  pente  (pu  est 
inqi(M-tante  joue  un  inle  prépondérant  et  (pu'  les  iidiltralions  passeid.  au 
second  plan.  Les  recherches  d'eau  y  prennent  sinionl  le  caractère  d'une 
canalisation:  les  gi'aiids  éboidis.  les  amas  (liiu\icns  on  glaciaires,  les  (l(''pi"its 
lini(incu\,  fdiirnisM  iil  à  leur  base  des  (!au\  lllli'ées  aliondaMlcs.  Dans  ^-i'A 
régions  on  consultera  avec  avaidagc  les  caractères  de  la  végélation  (pii  oïd 
été  développés  par  l'ablié  l'aranu'lle,  la  présence  de  plantes  s|iéciales,  leur 
abondance,  leur  vigueur,  le  contraste  avec  d'autres  points  moins  favorisés 
cil  eau  pciiiiancnte,  sont  des  données  d'une  interprétation  facile  ipii  liiinipcnl 
rarement  et  dont  les  sourciers  font  un  fréquent  usage. 

VI.  —  Dans  les  jiays  d(!  plaine,  le  point  ca]iilal  jioiir  l'étude  des  nappes 
est  de  connaître  l'altiliide  de  la  margelle  des  imils  et  de  mesurer  leur  pro- 
fondeur coiiipl(''tc.  ainsi  (pie  le  niv(>au  de  leurs  eaux.  Commi^  liabiluellemcnt 


G. -F.  lloi.ij'iis.  —  Gciilnyir  cl  Circiildlkm  gcnérala  des  Eaii.r.       153 

ilaiis  les  (■iiiii|i;ii:[iics  les  |uiils  Sdiil  t'ails  sans  ô|uiispnir'ii|,  iin'ils  soni  cit'USI^s 
M  h  |ii('(ls  iii(iiiill'''S  11,  leiii-  pinfiiiiili'nr  iri(li(|ii('rii  iîriii''i-al('iii('iil.  le  niveau  sla- 
liquc  (les  iitM-iodcs  ilo  sécliprcssc,  laiidis  iiiic  l'épaissi'iir  (1(^  l'eau  domieia  uii 
i-enseigiieinent  en  relation  avec  l'abondance  des  pt-éripilalions  almosplié- 
liipies  des  saisons  antérieuies.  l/allilude  absolue  de  la  nappe  dans  un 
grand  noinbi-e  de  jmits.  i'e|)i)iié<'  sur  une  carie,  diuuiera  la  dii'cclion  de  la 
pente  de  celle  nappe,  la  souicc  de  sim  bassin  d'aiiincntalion.  Les  nappes 
sont  comme  les  ri\ièi-es.  elles  ne  sont  jamais  linrizoïdales;  leurs  eaux  clie- 
minenl  plus  leiilemeid  que  i  rllcs  des  eaux  s'écoulant  h  découvert,  mais  elles 
se  déplaceid  sûi'enieid.  I.i'ur  \ilesse  est  en  raison  des  dillicultés  qui  les 
|-elai-dent  d  di'  l'abondance  drs  eaux  iriidillralion  qui  les  poussenl.  Il  y  a 
cinqnaid.e  ans  déjà  Delesse  a  dressé  une  carie  hydrolngifiue  i\u  départeinent 
lie  la  Seine  (|iii  nioidie  jiai'  des  cnuilics  dr'croissanles  veis  le  tleuxe  le  niveau 
de  la,  nappr  pi(iu\(''  par  les  inilliris  de  piiils  exislant  alors  dans  celle  région 
Iles  babitée. 

Dans  les  pays  de  najqie,  la  haiilrur  des  eaux  est  gouvernée  par  l'aiinn- 
dance  des  précipilalions  atmosplK'riques  des  mois  d'hiver  et  elle  a  sa  réper- 
cussion non  seulenient  dans  les  puils,  mais  dans  les  sources  et  dans  les 
vallées  sèches,  et  souvent  le  |)oint  d'émergence  est  variable  suivant  Irs 
années.  En  Beauce,  les  i-ivièi-es  de  la  (lonie.  de  l'Essonnes,  de  la  .Tuine,  etc., 
ont  leur  source  à  plusieurs  kilomètres  en  amont  ou  en  aval,  suivant  l'humi- 
dité des  mois  anléi-ieurs;  on  comprend  que  l'élévation  du  plan  d'eau,  qui 
peut  atleimli'e  4  à  Ti  mètres,  déplace  de  i  ou  3  kilomèlres  le  poini  d'apparilion 
des  eaux,  et  cependant  bien  peu  d'iiabilants  se  rendent  compte  de  cette 
relation  de  cause  à  effet. 

Nous  avons  dit  qu'il  y  avait  aidant  de  nappes  que  de  niveaux  imper- 
méables, la  Brie  nous  en  fournit  un  exemple  intéressant.  Il  y  a  une  première 
nappe  très  haute,  sur  les  plateaux,  à  la  base  du  Limon,  nappe  précaire  qui 
peut  disparaître  à  la  fin  des  étés  secs  et  ne  donnera  jamais  qu'un  faible 
volume.  Une  seconde  nappe,  plus  importante,  lègne  sur  l'Argile  Verte  qui 
arrête  les  eaux  ayant  filtré  à  travers  le  calcaire  de  Brie  et  qui  prend  aussi 
les  eaux  du  limon,  la  qualité  est  médiocre  et  l'abondance  relative:  souvent 
gênante  pour  la  culture  on  cherche  à  s'en  débarrasser  par  des  drainages, 
on  la  conduit  à  liane  de  coteau  oii  elle  s'absorbe  dans  les  fissures  du  calcaire 
de  (Ihaiiii)igny.  Beaucoup  plus  bas  une  troisième  nappe,  relativement  abon- 
dante, i-etenue  par  les  marnes  inférieures  au  gypse,  s'épanche  par  de  nom- 
breuses sources,  étant  encore  au-dessus  du  niveau  des  deux  Morin  ou  de  la 
Marne.  Vient  ensuite  un  quatrième  niveau  d'eau  qui  est  celui  des  rivières  et 
de  leurs  allliienls  iirinci|)aiix,  ipii  roulent  sur  des  terrains  très  variés,  et  qui 
lorme  le  niveau  de  base  d'équilibre  liual  des  eaux.  Mais  ces  horizons  mouillés 
visibles  ne  sont  pas  les  seuls;  on  trouve  par  forages  dans  la  profondeur  un 
niveau  abondant,  dans  l'étage  Sparnacien  (Lignites  du  Soissonnais)  qui  s'ali- 
mente vers  l'iisl  dans  la  l'égion  élevée  où  les  sables  de  cette  assise  arrivent 
à  découvert  et  dont  les  eaux  tendent  à  reprendre  leur  niveau  statiipie.  Il  \ 
aurait  encore  à  plus  grande  profondeur  à  rechercher  li's  eaux  ascendantes 
à  la  base  de  la  craie,  dans  les  sables  du  Gault,  à  fibO  ou  700  mètres  de  pro- 
fondeur, et  nous  savons  qu'un  puits  de  recherche  est  en  bonne  voie  dans  ce 
but  à  Mourmelon-le-Grand, 

VU.  —  C'est  dans  les  sables  que  les  eaux  sont  généralement  les  plus  abon- 
dantes et  les  plus  régulières,  mais  il  est  souvent  ditlicile  de  les  saisir;  l'eau 
et  le  sable  birment  une  émiilsion  qui  engorge  les  pompes,  l'approvisionne- 
ment est  un  véritable  supplice  de  Tantale  ;  les  nappes  dans  les  sables  de 
Beauchamp,  dans  ceux  de  Fontainebleau  sont  dans  ce  cas;  pour  remédier 
à  cette  ditTiciilté.  il  faut  luber  les  nuits,  les  cimenter  au  liesoin,  les  descendre 


154      G. -F.  Dnr.LFUS.  —  Gcologic  et  Cirnilalkm  générale  des  Eaux. 

plus  profondéni(-iii  o{  mPiii  nii  pciil  remplir  les  tubes  de  cailloux  de  ^losseur 
déci'oissnnle  sur  plusi(Mir.s  inèfres  d'épaisseur,  en  s'arrêlant  au  crible  de 
.■')  niilliiiièlies.  \,r  driiil  (1rs  jjuiis  dans  les  sables  est  frouverné  par  la  grosseur 
du  grain,  et  il  vaul  mieux  augmenter  le  nombre  des  puils,  en  les  faisant 
syphoner  les  uns  dans  les  autres,  que  de  demander  trop  à  un  seul.  Le  dia- 
mèlie  de  tubage  doit  être  aussi  proportionne  h  la  nainre  du  sable,  an  debà 
dnii  ei'ilain  diamètre  le  déliil  n'auginenle  plus.  Ceitains  amas  sableux 
cxisii'rd,  siius  une  forme  Iciilieulaii'e,  ils  s'épuisent  et  ne  donnent  plus  au 
liiMil  d'un  cerlain  lemjis  ipi'uu  volume  réduit. 

VIII.  —  C'est  principalement  dans  les  régions  calcaires  que  la  circulation 
des  eaux  soulei-raincs  peut  prendre  un  caractère  mystérieux.  Les  calcaires 
sont  rarement  iierméables  par  eux-mêmes,  mais  ils  sont  fréquemment. 
fissurés,  et  l'eau  circule  par  ces  fissui'es;  comme  ces  fissures  sont  très  irré- 
gulières en  largeur  et  en  étendue,  elles  ne  paraissent  obéir  à  aucune  règle 
et  les  baguellisanis  peuvent  se  donner  carrière;  cependant  ce  désordre  est 
plus  apparent  que  réel  ;  la  nappe  de  fond  existe  dans  les  pays  calcaires 
comme  ailleurs,  et  si  localement  elle  ne  paraît  pas  exister,  c'est  qu'on  est 
tombé  sur  une  roche  absolument  compacte,  nullement  fissurée  :  dans  ces 
conditions  on  peut  descendre  beaucoup  au-dessous  du  niveau  de  la  mer  sans 
rencontrer  d'eau  sérieuse,  c'est  ce  qui  est  arrivé  par  exemple  à  lîar-le-Duc 
(TMeiise)  et  à  Chézal-Benoist  (Cher)  où  on  est  descendu  à  450  mètres  et 
240  mètres  de  profondeur,  sans  aucun  succès,  à  travers  le  Jurassique. 

Parfois  les  eaux  des  calcaires  ne  correspondent  qu'à  un  réseau  très  limité 
qui  se  vide  au  cours  du  pompage  :  ailleurs  elles  communiquent  à  grande  dis- 
tance avec  des  rivières,  des  cavernes,  des  bassins  très  mouillés,  et  elles 
pi'ésentent  une  abondance  indéfinie,  elles  demandent  une  grande  circonspec- 
tion au  point  de  vue  de  la  potabilité,  elles  ne  subissent  qu'une  épuraticm 
médiocre  et  sont  fréquemment  polluées.  M.  Van  den  Rroeck  a  montré,  par 
contre,  le  pouvoir  filtrant  des  calcaires  magnésiens. 

La  composition  des  eaux  joue  un  rôle  important  dans  leur  épuration;  les 
eaux  calcaires  détruisent  rapidement  les  matières  organiques,  tandis  que 
les  eaux  brunes,  siliceuses,  les  maintiennent;  elles  réclament  donc  un  trai- 
tement chimique  absolument  différent.  Dans  les  ré.gions  calcaires  on  doit 
conseiller  de  faire  les  puits  et  forages  à  grand  diamètre,  pour  avoir  plus  de 
chance  de  rencontrer  des  fentes  plus  nombreuses,  on  cherchera  les  régions 
faillées,  les  points  où  les  couches  peuvent  se  trouver  un  peu  froissées, 
ondulées,  dénivelées,  d'une  manière  ou  d'une  autre,  et  il  peut  y  avoir  de 
gi-aiides  divergences  entre  des  points  très  voisins  :  il  faut  entreprendre  les 
travaux  dans  les  points  bas,  dans  les  vallons,  h  la  rencontre  des  dépressions 
sèches,  ne  pas  s'entèler.  quand  on  a  dépassé  le  niveau  statique,  et  changer 
d'emplacement,  quand  la  géologie  ne  signale  pas  de  couches  perméables, 
dans  la  profondeur.  Dans  ces  terrains,  l'indication  de  points  précis  où 
passent  des  flux  souterrains  reste  en  quelque  sorte  dans  le  domaine  de  l'ins- 
piration el  de  la  fantaisie  divinatoire,  mais  ils  sont  une  exception. 

IX.  —  Je  ne  dirai  qu'un  mot  des  puits  artésiens:  ils  ramènent  au  jour  une 
eau  emmagasinée  dans  la  profondeur  dans  quelque  couche  perméal)le  qui 
s'approvisionne  à  une  grande  altitude  et  qui  va  se  déverser  souterrainement 
en  mer.  dans  un  fleuve,  à  grande  distance,  ou  dans  une  autre  couche,  en 
quelque  point  plus  bas.  Chaque  bassin  présente  des  conditions  spéciales, 
mais  parlout  c'est  l'application  du  principe  des  vases  communiquants.  L'iné- 
gale porosité  détermine  de  grandes  inégalités  dans  les  débits  et  les  pertes 
de  charge  s'observent  dans  la  nature  comme  dans  nos  canalisations  artifi- 
cielles. Les  forages  qui  rencontrent  des  couches  sableuses  grossières  per- 
méables, alternantes  avec  d'autres  argileuses  imperméables,  peuvent  donner 


Cr.-F.  DoiJ.FUS.  —  Géologie  et.  f'irciilalion  (jétwralc  des  Eaux.       155 

plusieui's  iii\i';iii.\  Jiscpiidaiils,  mènin  jaillissiinls  ;  c'est  le  cas  du  forage 
d'Agen  (jni  a  ii'iironlré  cinq  nappes  artésiennes  de  puissance  ascensionnelle 
vi  de  di'hils  croissanis;  soiivciil  les  niécoinples  iiroxiciuir-nt  d'une  mauvaise 
lccluii(|ue  cl  la  Icchnitpie  des  puils  forés  est  toute  une  science  qui  ne  s'ap- 
prenti  pas  en  un  jour. 

X.  —  Il  est  indispensable  de  dire  un  mot  du  volume  des  eaux  souterraines, 
et  pour  fixei'  les  idées  il  faut  en  premier  lieu  s'enquérir  de  ce  que  peuvent 
donner  les  précifiilalions  atmosphériques;  le  régime  des  pluies  en  France 
est  bien  coiuni  jiar  les  pulilications  annuelles  du  bni'eau  [nétéor()logiquc  > 
laissant  de  côté  les  l'égions  montagneuses,  on  peut  dire  que  l'épaisseur  d'eau 
varie  de  50  centimètres  minimum  à  1  mètre;  il  y  a  de  grands  cliangements 
d'une  année  à  l'autre  et  souvent  entre  des  stations  très  voisines  :  on  peut 
cependant  estimer  que  la  bauteur  d'eau  absorbée  par  le  sol  oscille  entie 
1")  et  .30  centimètres  d'eau,  on  peut  compter  sur  I.'IO  à  .lOO  litres  par  mèlie 
carré  et  par  an,  soit  t.îiOO  à  3.000  mètres  cubes  à  l'hectare  el  une  reprise 
théorique  possible  de  i  à  8  mètres  cubes  par  jour.  100  lities  minimum  ?i 
l'heure.  Mais  une  surface  d'un  hectare  est  insignifiante  en  hydrologie,  et 
d'autre  part  le  captage  complet  des  eaux  tombées  sur  une  surface  donnée 
est  une  quasi-impossibilité.  Le  volume  d'eau  que  peut  donner  un  puits  ou  un 
forage  est  donc  presque  impossible  à  prévoir  a  j)iinrl:  ce  qu'on  peut  dire 
à  ce  sujet  ne  peut  se  baser  que  sur  le  résultat  de  travaux  analogues  exécutés 
dans  la  même  région  et  dans  les  mêmes  conditions,  et  encore  il  ne  faut  donner 
des  chiffres  qu'avec  prudence.  Trop  de  facteurs  mal  connus  interviennent  : 
la  largeur  des  fissures,  grosseur  des  grains  du  sable,  altitude,  position  des 
puits  voisins  :  des  essais  de  pompage  intensifs  et  prolongés  sont  souvent 
nécessaires  pour  nettoyer  les  canaux  souterrains  et  l'eau  trouble  du  début 
n'est  pas  un  mauvais  présage  pour  l'avenir.  Un  moyen  fréquemment  employé, 
mais  dont  il  convient  de  ne  pas  abuser  est  de  mener  les  forages  au-dessous 
du  niveau  statique  et  de  descendre  l'aspiration  profondément,  on  crée  ainsi 
un  appel  des  nappes  attirées  à  grande  distance  dans  la  profondeur  :  les 
hydrologistes  belges  donnent  h  cette  méthode  le  nom  de  rnhnffpmnif  de  In 
nappe  ;  on  a  des  exemples  oi!i  le  volimie  obtenu  a  pu  être  doublé,  mais  la 
force  à  emplover  pour  puiser  croît  beaucoup  plus  vite  que  le  rendement  qui 
ne  tarde  pas  à  devenir  stationnaire. 

XT.  — T/approvisionnement  en  eau  potable  d'un  particulier  n'a  pas  d'ana- 
logie avec  celui  d'une  commune:  la  limite  de  la  surface,  celle  de  la  dépense. 
la  quantité  h  obtenir,  la  faculté  d'expropriation  n'ont  rien  de  comparable. 

Pour  une  commune,  les  points  dominants  sont  l'abondance  et  la  pureté 
de  l'eau  à  fournir,  mais  elle  a  généralement  le  choix  du  terrain:  pour  obtenir 
ime  eau  de  bonne  qualité  on  s'éloignera  des  habitations  à  une  distance  de 
200  h  300  mètres,  suivant  la  nature  du  terrain,  hors  de  toute  cause  de  cont<n- 
mination.  en  amont  des  égouts  et  de  la  région  d'évacuation  des  eaux  usées: 
nous  connaissons  des  communes  qui  prennent,  bien  à  tort,  leurs  eaux  ali- 
mentaires en  aval,  à  proximité  du  déversement  des  eaux  ?vsiduelles.  On 
cherchera  donc  un  point  en  amont  vers  le  bassin  d'alimentation,  bassin 
forestier,  inculte  si  on  peut:  h  défaut  on  v  fera  prendre  un  arrêté  de  péri- 
mètre de  protection.  Les  conditions  de  dépense,  de  technique,  de  distribu- 
tion, sont  subsidiaires,  et  les  circulaires  du  Ministre  de  r.\gricnlture  en 
France  ont  donné  avec  raison  le  pas  h  la  recherche  de  l'eau  pure  comme 
étant  le  fait  primordial,  tl  v  a  liien  la  possibilité  d'une  épuration  postérieure, 
mais  c'est  une  opération  toujours  coûteuse  et  toutes  les  mélhodes  jusqu'ici 
préconisées  n'ont  donné  le  p'us  souvent  qu'une  tranquillité  illu.soire. 

Pour  un  particulier,  la  solution  du  problème  d'une  bonne  alimentation  n'est 
pas  toujours  possible.  Il  peut  se  contaminer  lui-même,  ce  qui  est  fréquent; 


156       G. -F.  n()l,l,l''t'S.  —  G(''(iliifjii>  cl  ("trriihilidii  ijéjuniih'  des  lAiii.r. 

il  peut  èlrc  empoisonne  par  ses  voisins,  sans  «pie  la  ié^islalion  ar-|iiell(>  lui 
pernieile  de  se  défendre  iitilemenl.  Il  liésiiera  trop  souvent  à  éioiijnei-  son 
point  de  jjiise,  il  reculeia  devant  la  dépense  d'un(>  eanalisalion  de  iiuciquc 
longueur.  Il  devient  falaleineid  la  proie  des  pronietlcui  s,  des  sourciers 
irresponsables.  Cependant  dans  les  pays  de  nappes  les  enii)lacenients  sont 
prescpie  indifférents,  ils  sont  tous  bons,  pourvu  qu'ils  ne  soient  pas  au  voisi- 
nage de  gouffres,  de  puits  absorbants,  d'inliMrations  suspectes  ;  il  importe 
de  ne  pas  faire  connue  à  Laon.  à  lîonneval.  ele.,  ofi  l'on  va  repiciidre  une 
nappe  locale  qu'on  a  salie,  il  |)oiiri'a  se  cdulenler  de  puits  moins  lai'gcs,  d'un 
diamétr-e  intérieur  nunimum  utile  de  f'iiO,  toujours  entièrement  murés  au 
moitiei-  de  chaux  et  pilonnés  à  l'extérieur,  ou  de  forages  d'un  diamètre 
moins  important,  mais  adaptés  à  leur  profondeur  probable,  la  dépense  d'un 
sondage  étant  loin  d'ailleurs  de  croître  comme  son  diamètre.  On  aura  tou- 
jours i?déi-èt  à  commencer  les  forages  mécani(pies  au  fond  d'un  puils  oïdi- 
naire  descendu  à  la  pioche  jusfiii'aux  premières  eaux:  il  faudi'a  spécialemeid 
éviter  tout  travail  en  galerie  cpii  peut  se  trouver  asséché  par  l'abaissement 
du  niveau  statique,  et  tout  travail  avec  épuisement  toujours  extrêmement 
coûteux  et  d'une  exécution  matérielle  difficile. 

XII.  —  Api-ès  tout  ce  (jui  vient  d'être  brièvement  expliqué,  |)eul-on  dire  (pie 
l'hydrologie  n'exisie  pas  comme  science  et  que  nous  sommes  encore  dans  le 
domaine  de  l'empirisme?  Nous  avons  un  corps  de  doctrines  fixes,  des  rai- 
sonnements que  tout  le  monde  peut  apprécier,  des  données  expérimentales 
nombreuses  et  concordantes  que  les  sorciers  ignorent  alisolument,  et  si  dans 
le  détail  quelques  précisions  nous  manquent,  nous  expliquons  pourquoi  elles 
ne  soid  pas  possibles  à  fourinr:  il  est  douteux  d'ailleurs  qu'on  puisse  jamais 
donnei'  des  allirmalions  (■om])lètes  sur  des  phénomènes  qui  ne  relèvent  en 
rien  des  matliémaliipies,  mais  qui  sunl  ilii  dnmaine  des  sciences  naturelles. 

Paris.  Gustave-F.  Dollfus. 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 

fSinlrj. 


l'arnas.siiis  Mnemn.sijiie,  Linné,  a  été  observé  dans  toute  la  chaîne  des 
Pyrénées,  dans  beaucoup  de  localités  des  .\lpes  et  à  la  Sainte-Baume  par 
Harold  Powell.  L'Espèce  a-t-elle  été  rencontrée  dans  les  montagnes  du 
Massif  Central  et  du  Jura?  Il  serait  très  intéressant  de  le  connaître.  Mnrmn- 
sijne  est  une  Espèce  piintanièie;  elle  varie  surtout  par  mélanisme. 

Apurhi  ('nilieai,  Linné,  répandue  depuis  la  lîretîignc  jusqu'au  .laiKUi  : 
paraît  éteinle  en  Angleterre  ou  sur  le  point  de  l'être:  semlilc  se  rarélipr  dans 
l'Uuest  de  la  France;  cependant  y  est  encore  abondaid.e,  certainc.s  années. 
Il  serait  intéressant  de  constater  si  VAporia  Cralaegi,  très  nuisible  parfois 
aux  jeunes  plants  de  pommiers,  tend  à  disparaître  de  certaines  localités 
françaises.  Cette  année  1913,  je  n'en  ai  pas  aperçu  un  seul  échantillon  aux 
environs  de  Rennes. 


Charles  OBlilîTiiii!.         '  nr  consullalion  lépiduplérolog'Kjui'.         là? 

l'ifiis  CdUidice,  Espcr,  n'Iiiihilc  i|nc  1rs  liniils  siniiinols  dos  Alpes  et.  des 
Pyrénées.  Les  abeii'alioiis  sonl  liicii  t-nics.  (Icpcinlaiil  il  y  a  des  cxcniplaires 
lùiit  à  fait  mélanieiis.  Le  inélanisme  <iMi  allcinl.  la  l'icris  CalUdicr  esl  exac- 
leiiieiil  de  mêiiie  dis|)Osilioii  que  le  inélanisme  conslalé  jus(|u'ici  chez  Dapll- 
(lice,  Shnpldiiin.  Iii<issic;i\  Napi,  lliip;i\  c'esl-à-dirr;  consislanl  en  un  semis 
é|)ais  d'ahunes  noirs  sui'  le  fond  iilanc  des  ailes. 

Pirrls  Daplidicc,  Liiuié,  très  eommimr  en  Algérie,  en  Espagne,  dans  le 
su<l  de  la  France,  ne  paiail  en  Anglelerre  (|iraccidente||enienl.  De  nu'-me  elle 
n'est  qu'accidentelle  sur  les  côtes  l)r(>t()nnes  de  la  Manche;  mais  elh;  est  bien 
fixée  dans  l'intérieur  de  la  prescjn'île  arnioiicaine  où  elle  vole  depuis  le 
printemps  jus(]u'à  la  fin  de  l'été,  autoui-  des  rochers  qui  émergent  du  milieu 
des  landes.  Il  sciait  intéressant  de  savoir  si  IPiplidice  se  trouve  tous  les  ans, 
dans  les  déparlemenis  du  nord  de  la  France,  ou  bien  si  elle  ne  s'y  montre 
que  de  loin  en  loin,  connue  i>cU<i  ipii  a  été  rencontrée  jadis  aux  environs  de 
Laon  et  qu'on  n'y  a  vraiseml)lablement  pas  revue  depuis  50  ans.  Daplidice 
donne  une  aberration  d'un  beau  jaune  soufre  qui  peut  se  présenli'r  au  nord 
aussi  bien  qu'au  midi.  C'est  ainsi  que  je  possède  2  cT  bien  semblables  de 
DiipUdice-SulpImrea:  l'un  provient  de  Cliartres  et  l'autre  de  Biskra. 

I  In  observe  chez  Daplidicc  deux  formes  saisonnières  : 

licUidicc,   au  printemps,   distincte  par  l'atténuation  de   la   maculature 

noire  de  ses  ailes,  en  dessus, 
et  Albidicc,  en  été,  dans  l'extrôme-sud,  presque  dépourvue  des  taches 
jaune  verdàtre,  en  dessous  des  ailes  inférieures. 

Pioris  Napi,  Linné;  Pieris  Papœ,  Linné;  Pieris  Brassicœ,  Linné;  ce  sont 
les  trois  Espèces  les  plus  communes  de  Lépidoptères  dans  presque  toutes 
les  régions  de  l'Europe  occidentale:  cependant  ces  trois  Piérides  générale- 
ment si  abondantes  partout,  répandues  dans  les  plaines  et  en  montagne, 
voltigeant  dès  le  premier  printemps  et  animant  encore  de  leur  présence  les 
jardins,  aux  derniers  jours  de  l'automne,  paraissent  insuffisamment  connues. 

lin  Entomologiste  de  l'Artois,  M.  Postcl,  a  eu  l'idée  d'étudier  soigneuse- 
ment la  Pieris  Napi,  en  ses  diverses  manifestations  saisonnières.  .T'ai  vu 
à  l'exposition  de  Genève  d'abord  et  j'ai  plus  tard  reçu  en  communication 
à  Rennes,  les  documents  réunis  par  M.  Postel. 

Je  déclare  m'être  instruit  au  delcà  de  tonte  prévision  par  l'inspection  atten- 
tive de  la  collection  des  Pieris  Napi  formée  aux  environs  de  Foncquevillers. 
Mais  je  n'ai  pas  eu  le  temps  de  travailler  la  question  et  je  ne  me  crois  pas 
actuellement  en  mesure  de  disserter  sur  la  Pieris  Napi,  avec  quelque 
connaissance  de  cause,  pas  plus  d'ailleurs  que  sur  ses  vulgaires  congé- 
nères. 

J'ai  vu,  dans  la  collection  Postel,  des  variations  insoupçonnées  jusqu'ici 
l>ar  moi,  de  couleur,  de  taille,  d'accentuation  des  ombres  qui  accompagniMit 
la  nervulalion,  surtout  des  ;ules  inférieures  en  dessous. 

J(ï  crois  donc  rendre  hommage  â  la  vérité,  en  déclarant  ici  que  je  ne 
connais  point  assez  les  manifestations  saisonnières  de  nos  plus  vulgaires 
Piérides,  pour  avoir  le  droit  de  dire  autre  chose  que  ceci  :  l'étude  des  Pieris 
Nil  pi.  Ihipœ  et  Brnssicas  reste  à  faire:  elle  est  ouverte  à  tous  les  Entomolo- 
gistes de  bonne  volonté. 

Les  Pieris  en  question  ont  normalement  le  fond  des  ailes  blanc  ;  les  cf 
peuvent  être  jaunes,  comme  Doplidice-Siilphiirea. 

En  Amérique  du  Nord,  Rapse,  qui  y  fut  importée  depuis  trois  quarts  de 
siècle,  y  est  devenue  assez  souvent  jaune  et  donne  la  variété  Novangliie, 
Scudder.  Dans  les  montagnes  d'Europe,  les  g  Napi  deviennent  noirâtres  et 


ITjS         Chniles  OiiEmilini.  —  Une  consul lalion  lépiduplcmlogiquc. 

offreni  l;i  foi-nir  Bii/nnix.  On  (l'oiive  des  cxoiniilniics  iniMaiiisanls  iiussi  bien 
l'Iiez  lUdssicx  f|ue  chez  Napi  (4  le  niélanisme  esl  prodnil,,  comme  chez  CaUi- 
(Ucc,  par  un  semis  plus  on  moins  serré  d'écaillés  noires. 

Je  prends  donc  la  liberté  do  l'ecommander  <à  tous  les  T,épidopléristes 
l'élude  miiudii'use  des  l'inris  qui  se  renconlreid.  dans  les  enviions  de  leur 
lésidence.  Il  (•(inviciidia  de  noter  l'époque  de  la  eaiilni'e  de  chaque  individu, 
delà  est  très  essenliel.  Plus  lai'd,  avec  des  documents  suflisamnieut  abon- 
dants, on  pourra  écrire  d'intéressantes  et  exactes  observations  sur  les 
Picris  fi-ancaises.  D'ici  là  je  considère  que  fouie  disserlatioii  serait  préma- 
turée. 

PJc/'/.v  Mdiiiii.  y\;\\c\\  assni-i''nirid  une  Espèce  distiiicle:  <im  la.  Iimiuvc  depuis 
les  i'vrénées  orientales  jusqu'au  sud  de  la  Iyoii-(\  vers  l'Ouest,  et  jusqu'aux 
enviions  de  Genève,  vers  l'Est. 

Ea  l'ieris  Manni  échil  deux  fois  par  an  et  elle  pi'ésente  deux  formes  de 
saison  :  1°  vernale  :  Manni,  et  2^'  estivale  :  Rossil.  La  chenille,  maintenant 
bien  connue,  est  distincte  par  sa  tète  noire.  J'ai  pris  Manni  dans  les  Pyrénées- 
Orientales  et  en  Savoie.  Je  possède  en  outre  des  exemplaires  récoltés  à 
Angoulème,  en  Poitou,  en  dironde,  dans  le  Gard,  à  Hyères,  à  DiErne.  à  Nice, 
à  Ansrers.  Je  ci'ois  que  la  Pipri.s  Manni  est  très  répandue  dans  le  sud  et  le 
centre  de  la  France:  mais  il  serait  utile  de  noter  toutes  les  localités  où  l'on 
a  authentiquement  trouvé  la  Piéride  en  question.  Son  vol  la  différencie  de 
ses  congénères.  A  Âix-les-Bains.  elle  n'est  pas  rare  dans  le  bois  de  Corsuez. 

Anthncharis  Euphcnnides,  Slgr..  très  abondante  en  Provence,  Languedoc 
méditerranéen  et  P>oussillon.  Je  l'ai  vue  jusqu'à  Avignon  vers  le  nord;  mais 
monle-t-elle  plus  haut?  erraliquement.  elle  a  été  observée  dans  les  Hautes- 
Pyrénées.  Elle  varie  passablement  et  généralement  par  albinisme  plutôt  que 
par  mélanisme.  La  tache  apicale  aurore  peut  être  plus  claire;  le  fond  jaune 
des  ailes  peut  devenir  plus  pâle  ;  les  parties  brimes,  vers  l'apex  des  supé- 
rieures, peuvent  disparaître  ;  la  tache  apicale  orangée  peut  être  fortement 
soulignée  de  noirâtre,  comme  inversement  elle  peut  être  dépourvue  de  toute 
séparation  noire  d'avec  la  teinte  jaune  du  fond.  Les  Q,  privées  de  la  tache 
apicale  orangée  qui  est  caractéristique  des  cf,  varient  beaucoup  elles-mêmes. 
Tl  y  aurait  lien  de  noter  les  localités  vers  le  nord  où  s'arrête  VAnthocharis 
Enphennide'!.  La  limite  de  son  habitat  reste  inconnue. 

Anlhnchnris  Cardnmines,  Linné,  l'un  de  nos  plus  jolis  papillons  messagers 
du  printemps.  Je  crois  que  Cardnmines  habile  toute  la  France:  il  vole  assez 
haut  dans  les  montagnes;  mais  il  serait  très  instniclif  de  noter  exactement 
les  localités  où  on  ne  l'a  point  observé.  On  peut  rencontrer  des  Cardamines  cf 
avec  le  fond  des  ailes  jaune  et  non  blanc,  avec  la  tache  apicale  pâle  et  même 
jaune  verdâtre;  il  y  a  des  albinos  complets  et  cet  albinisme  atteint  également 
les  deux  sexes.  Le  point  cellulaire  noir  peut  être  très  gros  ou  très  petit  ; 
il  peut  être  relié  par  im  trait  noir  épais  au  bord  costal.  T_,es  variations  sur 
le  dessous  des  ailes  inférieures  sont  presque  individuelles.  Je  crois  que  d'une 
niaïu'ère  générale,  dans  l'ouest  de  la  France,  Cardamines  se  raréfie  très 
sensiblement.  En  est-il  de  même  dans  les  autres  contrées  ?  Cardamines 
habite  en  Irlande,  en  Angleterre,  en  France,  depuis  le  Finistère,  jusqu'au 
Su-tchiien,  aux  frontières  orientales  du  Thibet  et  en  Sibérie.  On  le  trouve  au 
bord  de  la  mer  et  jusqu'à  une  altitude  de  1,600-1.800  mètres  dans  les 
Pyrénées,  Il  éclôl  au  mois  d'avril,  en  pays  de  plaine,  et  en  juillet,  en  haule 
montagne.  Il  n'y  a  partout  qu'une  génération  annuelle. 

Rennes.  Charles  Oberthùr. 

fA  suivre). 


Caziot. —  A  propos  des  Ilclix  aculn,  barUitra.  creniilulu  l'I  conica.     159 


A  PROPOS  DES  HELIX  ACUTA,  BARBARA,  CRENULATA  et  CONICA 


Dciiis  son  coiiiplc  rendu  tJ'cxciirsion  à  Ma /.argues  prôsonlô  par  le  1)''  Collr, 
h  la  Société  Mnnécnne  de  Provence,  le  12  décembre  1911,  ce  savant  collègue 
l'ait  remarquer,  à  propos  des  rcclicrches  maiacologi(]ues  faites  par  lui  dans 
la  région  pi"overirale,  que  j'ai  désigné  dans  mes  Eludes  sur  la  l'aune  des 
Moihis(|ucs  des  Alpes-Ma.rilimes,  sous  le  ikimi  de  crnniJaUi  Miillei-,  l'IIelix 
qu'il  avait  l'Iiabilude  d'appelei'  Irochoidt's  l'oirel  (non  I.ocdrdj,  Ilclix  (pie 
j'aflirnie  ne  devoir  exister  qu'au  sud  de  la  Méditerranée. 

I.ocai'd,  en  elfe!,  dans  son  Prodrome  de  1882,  désigne  par  le  nom  de 
Irochoidrs-  l'oirel  l'IIeiix  (pii  est  réellemenl  Vlli'Ii.r  rrcmiJaln  Miilli'r.  i'in  1S!).'{, 
il  a  reconnu  son  erreiu'  el  l'a  corrigée.  Il  C(jruiaissail  p'uirtaid  le  travail  de 
Saint-Simon  sur  les  llelix  dii  groupe  clcgans  paru  en  1882,  ti-avail  dans  lequel 
cet  auteur  piouvant  qu'il  existe  trois  types  dill'érents  réiuiis  sous  ce  même 
nom  de  trochoides  : 

r  Le  trochoides  typique  à  ouverlure  anguleuse  et  à  fdet  carénant  fdifoi-nie. 

C'est  (toujours  d'après  Saint-Simon)  celui  de  la  Galle  (Algérie). 
2"  Le  conica  de  Draparnaud  vivant  à  Cette  pourvu  d'une 'ouverture  très 

peu  anguleuse  et  d'un  filet  caréné  plus  prononcé. 

3"  Le  crenulala  Mûller  que  l'on  recueille  sur  le  littoral  de  la  Provence  et 

qui  est  caractérisé  par  une  dépression  spirale  très  marquée  et  des 

tours  lurriculés. 

C'est  donc  Saint-Simon  et  non  pas  moi  qui  ai  affirmé  que  le  type  de  VHeJi.r 

Irocfwides  ne  se  trouve  qu'à  la  Calle,  au  sud  de  la  Méditerranée.  Je  suis  au 

contraire  très  perplexe  à  ce  sujet,  car  j'ai  vainement  cherché  à  me  procurer, 

de  la  Calle,  des  spécimens  répondant  à  la  description  succincte  de  Poiret  : 

«   Testa  conica,    uml)ilicata  ;  anfractibus  convexis   subcarinata  :   aperlura 

tiansversè  lunata,  D.  0,007  (Poiret,  Vo]iaqe  en  Barbarie,  II,  p.  2î),   1702). 

Je  n'ai  reçu  de  ce  point,  récolté  sur  les  dunes,  où  doit  se  trouver  ledit  Hélix, 

que  des  Hélix  conoidea  Draparnaud.  Ce  sont  ceux  que  je 

représente  figure  8.  Tl  n'y  a  pas  d'indécision  à  cet  égard. 

Quant  à  VUelix  crenidata  que  le  D"'  Coite  avait,  dit-il, 

riiabitude  d'appeler  trochoides,  il  est  bien  caractérisé  par 

sa  dépiession  spirale  très  manjuée  et  ses  lours  lurriculés. 

Je  l'ai  figuré  au  n°  8,  vue  de  face.  T/espèce  vue  de  dos 

^to    ^         ''^'  "^'^  variété  colomasensi.s:  elle  diffère  du  type  par  la 

^^W     |k^-  ^      double  carène  qui  orne  le  dernier  tour. 

Pour  bien  indiquer  les  différences  que  présentent  les 
espèces  de  ce  groupe  lorsqu'on  les  recueille  sur  des  points 
différents,  plus  ou  moins  éloignés  les  uns  des  autres,  quel- 
ipiefois  même  dans  la  même  localité,  j'ai  figiué  des  flelix 
conica  Di'aparnaud. 

Figure  1  de  Bône. 

—  2  du  château  d'If,  à  Alarseille. 

—  .3  de  Corse,  à  Saint-Florent. 

—  4  de  Corse,  à  Ronifacio. 

—  :>  de  Contes,  .\lpes-Marilimes. 
0f   ^                       -     6  d'Alger. 

"*  "'         La  figui-e  7  l'eprésente,  je  l'ai  déjà  dit,  VHelix  crondala 

de  Bandol  (Var)  et  ma  variété  colomasensis.  La  figure  8 
VHelix  conoidea  de  la  Calle  (Algérie), 


160     Caziot.-  -  .1  prupas  t/tw  ilcli.i:  acula,  barbuni,  crenulnln  cl  cunira. 

J'avoue  ([lie  j'ai  aussi  la  conviclion  ([uo  Vllcli.i:  Icnc.sli-ls  Cliemnitz,  Peimant 
psl  la  inôiuc  rhosc  ijun  Vllclir  clv<iii\is  ('.iiiciin.  Au  poini  de  vue  des  caraclères 
oxléi-ieiH-s  (le  la  cniiuillc,  Imis  les  miniiticux  spéeiitioiis  (|ue  je  possède  de 
liùuc,  d'Alger,  clr.,  ne  diflèreid  en  rien  de  ceux  que  j'ai  iceueiiiis  dans  loule 
la  l'I■((venc(^  Lès  ('aracières  dinV'renticds,  aecusès  pai'  .Saiid-Siinon,  s'elTaeeid. 
i]uand  (in  exanune  uik;  ij;i-ande  (juanliié  d'individus. 

Dans  l'arliele  du  I)''  l^otle,  on  lit  aussi  ([ue  la  synon\nde  de  VUclix  uciila 
Mi'dler  est  un  véril.abio  casse-tête  et  que  j'ai  pris,  dans  ma  Faune  des  Mol- 
lusiiues  des  Al|ies-Mari(inies,  le  contre-pied  des  conclusions  de  mon  feu  ami 
l'"ai,'(il.  J(î  me  suis  sans  doute  mal  exprimé.  Je  me  suis,  au  coidraire,  appuyé 
siu'  les  iiidiralions  données  par  mon  i-eG;i'etlé  riillèi:;ue,  dans  ses  Glaïuifics 
malacologiipies,  parus  en  J8K;t  (non  1888).  Fagtd  a  pi'ouvé  :  I"  que  ïllcli.r 
barhara  de  Linné  (moins  eflilé  (|ue  VlIcUx  (u:.iila  Muller)  esl  synon\ine  de 
IhiHniiix  aciilu.s  Drapiiniaud  et  non  des  autres  auleuis. 

2"  Que  Vlleli.r  dciilii  Mi'dler  (espèce  dans  laquelle  le  rap|iorl  di'  la  longneni' 
au  diamètre  est  jdus  grand  qm^  chez  Vllfli.r  liiirlxira,  pour  i)ien  préciser  (en 
s'en  tenant  aux  caractèics  assignés  liai'  l'auteur,  n'est  autre  que  le  Ihtlhnu.s 
vciUricosus  Draparnaud,  Férussac,  etc.  (non  //.  aciild  ou  modeines). 

.\utrement  dit  la  forme  ta  plus  oljèsc,  la  moins  eflitée,  est  Vllclir  aciiUi  et 
la  foi'me  la  plus  élancée  esl  Vllclix  barbara, 

M.  Fagot  a  Tait  remarquei-  que  la  faute  a  été  commise  par  Diaparnaud 
en  1801.  Celui-ci,  qui  conservait  des  doutes  sur  Vllcnx  barbiira  de  Linné, 
l'introduisit  en  synonyme  du  Bulimu.^  iicuUis  avec  un  point  d'iidei'rogation 
et  rangea  dans  ia  variété  a  de  son  Bulimus  venlrlcosus,  Vllclix  acula  de 
Muller. 

Olle  rlassification  fut  reproduite  par  lui  en  ISO;)  avec  la  seule  différence 
qu'il  supprimait  ïllcllx  liarbani  de  Muller  dans  la  synonymie  de  son  Biilimus 
aciihis. 

Cette  ei'reur  fut  reproduite  [lar  tous  les  auteurs;  pourtant  tes  descriiilions 
ci-jointes  de  Linné  et  de  Muller,  quoique  brèves,  ne  peuvent  pas  donner  d(^ 
doute  sur  la  valeur  et  les  différences  existant  entre  ces  deux  espèces;  je  dis 
deux  espèces,  parce  que  Coutagne.  en  181)5,  dans  ses  »  Recherches  sur  le 
polymoi-pliisme  des  Mollusques  de  France,  >/  a  établi  que  ces  deux  Hélix  sont 
parlai tejuent  séparés  spéciH(piement. 

Ilclix  burbani  Linné,   I7.")8,  Sysl.  nat.,  éd.  X,  p.  773,  n°  610. 

Coipulle  impei-foi-ée,  oblongue,  oniée  de  striations  grossières:  luul  Jours 
de  spii'c;  ouverture  MibarrouHc,  échanci'ée  jtar  l'avaîit-dernier  lour,  enlou 
rée,  souvent  en  dessous,  d'une  bande  grisâtre. 

Habit.  :  l'Algéiie. 

Ilctir  acula  Muller,    177i,   Vermn.  liisl.,   I.   Il,   p.   10(1,   n"  207. 

Coiiuille  t)huirlie.  enloui-é(^  d'une  baialc  as.scz  larfic  cl  nuajcàlvc  le  long  de 
la.  suture  et  au  milieu  du  tour  le  plus  gi'and.  Ces  bamles  sont  entièi'cs  ou 
inlerrompues;  sepl  touis  de  sjiire;  ouverture  ovale,  .sans  bouirelet  et  sans 
deids;  les  bandes  sont  ciaibli's  pav  transparoicc  par  rourcriurc.  Elle  vai'ie 
par  deux  bandes  sui'  le  tour  le  jilus  large.  Long.  4  lin.  lat.  1  1/2  lin.  =  Long. 
S  millim.,  lat.  0.002  1/2. 

Ilal)it.  :  Italie. 

La  lecture  de  ces  deux  descriplions  ne  doit  laisser  aucun  doule  dans  res|u-it 
du  malacologisle. 

Nice.  C  Caziot. 


Notes  spéciales  et  locales.  161 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Dans  les  Alpes.  —  Nous  soninu's  houreux  do  pouvuii'  lassuicr  les  amis  et  coii'cs- 
pdiiilanls  (II-  notre  jouno  collaborateur,  M.  Pierre  Le  Bi'un,  qui  a  été  victime  d'un 
accident  au  Mont  Aurou/.c,  près  de  Gap.  —  M.  Le  Brun  revenait  de  son  ascension, 
portcuir  d'uno  reçoit*^  botanique  fort  intér<'ssant(^  {('/ir//iti(ii  nurD.fic.uK ,  Ibrrix 
(luroxira,  et  numbrt^  d'autres  raretés)  ;  en  desci'udant  une  cheminée  de  niicaschisU; 
mauvais,  il  fit  une  terrible  chute  le  long  d'un  couloir  très  incliné  et  fut  gravement 
blessé.  —  Resté  «ms  secoui's  pendant  deux  jours  au  pied  du  i'och<>r,  il  fut  enfin 
rt^trouvé  et  ti'ansporté  à  l'hôpital  d<î  Ga)),  d'où  il  a  pu  lui  même  nous  donner 
des  nouv<'lles  aussi  satisfaisa.nt<'S  qu<'  possible,  bien  ipie  son  état  exige  encore;  de 
grands  soins. 

D. 


Mantispa  pagana  en  Provence.  —  Au  cours  d'une  de  mes  cliasses  nocturnes  au 
]ilan  d'Aups,  )-égion  de  la  Sainte-Baume,  à  700  mf;tres  d'altitude,  j'ai  fait  tombei' 
d'un  prunellier,  le  2.3  août  dernier,  vers  minuit,  une  .]/tiiitispa  jxnjiinn.  Cet  insecte' 
toujours  très  rare,  et  dont  je  ne  connais  pas  d'autre  capture  dans  la  région, 
appartient  à  la  famille  des  Rhajjhidiens.  Il  forme  le  passage  entre  les  Orthoptères, 
en  i)articulier  les  Mantt^s  dont  il  a  certains  caractères,  et  les  Névroptères.  Ce 
superbe  exemplaire  fait  actuellement  partie  de  la  collection  de  mon  ami 
M.  L'Hermittt\ 

Mai's<.;ille,  Muséum  d'Histoire  naturelU^ 

D^  P.  SiÉPi. 


L'Hypnophila  (1 1  Boissyi  Dupuy.  —  Cette  espèce  est  une  des  coquilles  les  plus 
rares  de  la  faune  malaeologique  française  ou  du  moins  l'une  des  plus  difficiles 
à  trouver,  à  cause  de  ses  habitudes  souterraines;  aussi  l'st-elle  encore  peu  répandue 
dans  les  collections.  Elle  a  été  décrite  et  très  bien  figurée,  sous  le  nom  de  Ziin 
ISoixmji,  dans  le  grand  ouvrage  de  l'abbé  Dupuy  sur  les  Mollusques  terrestres  et 
d'eau  douce  qui  vivent  en  France  (IV"  fasc  ,  p.  332,  1850,  tab.  XV,  fig.  9).  I<e  savant 
auteur  la  signale  dans  les  Pyrénées  françaises  où  elle  avait  été  recueillie  par 
M.  de  Boissy,  qui  malheureusement  ne  se  souvenait  plus  de  la  localité.  Elle  ne 
devait  être  retrouvée  (pi'environ  vingt  ans  après  dans  les  Pyrénées-Orientales. 

Les  anciens  naturalistes  roussillonnais,  Alerou,  Companyo,  qui  ont  exploré  ces 
départements  avec  beaucoup  de  soin  et  en  ont  étudié  les  Mollusques,  ne  paraissent 
jias  l'avoir  connue;  peut-être  avaicnt^ils  eu  l'occasion  de  la  rencontrer,  mais  ne 
la  distinguaient-ils  pas  de  !^an  ftibcyl/iidrica  L.,  dont  elle  est  cependant  bien  dis- 
tincte, non  seulement  par  les  caractères  de  l'animal,  mais  aussi  par  .'a  forme  do 
la  coquille. 

D'après  Fagot  (Monographie  des  Espèces  françaises  du  genre  Azecn,  Perpignan, 
1S76),  cette  ri'marquable  es])èce,  placée  par  Bourguignat  dans  le  genre  Azeca,  aurait 
été  authentii|uement  recueillie  par  Kambur  avant  1868,  sous  les  pierres  au-dessus 
du  Vernet,  sur  les  |3entes  du  Canigou;  elle  serait  assez  abondante  dans  cette  localité. 

L(!  D''  Massot  ne  paraît  pas  avt)ir  connu  la  découverte  de  Rambur  et  ne  cite  ])as 
Azecfi  Biiixsyi  Dup.  dans  son  Enunu>ration  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
vivants  du  département  des  Pyrénées-Orientales  (Bull.  Soc.  ngrir.,  aciciit.  et  liUi'r. 
lias  riin'inex-Orii'iitnh'n,  t.  XIX,  Perpignan,  1872).  En  revanche,  il  décrit  et  figure 
dans  ce  travail  une  Frrii.'istir/a  cylindrica,  provenant  du  Mas  d'Amont,  près  Cous- 
tûuges,  et  qui  pourrait  bien  être  notre  espèce;  malheureusement  ni  la  description 
ni  la  figure  très  mauvaises  l'une  et  l'autre,  ne  permettent  de  se  faire  une  opinion 
à  ce  sujet. 

En  1875,  un  entomologiste  de  Toulouse,  Marquet,  retrouvait  la  coquille  de  Dupuy 

(1)  We.sferlunrl  [V.tû]  a  ehangi''  ce  nom  en  celui  do  Gompbroa,  parce  qu'il  existait  déjà  un 
geru'o  llyimophila  Foudras  éinbli  puur  des  coléoptères  voisins  des  Attises.  Nous  avons  cru 
néanmoins  dexnir  eon.server  dans  relie  note  le  nom  d'Hy-pnophila  comme  plus  connu. 


162  Notes  spéciales  et  locales. 

sous  de  gros  blocs  de  rochers  aux  environs  de  la  tour  de  la  Massane,  dans  les  Albëres, 
où  il  chassait  les  insectes  hypogés,  qui  ont  rendu  cette  localité  célèbre  parmi  les 
entoniuldgistcs.  Elle  fut  récoltée  de  nouveau  dans  les  mêmes  conditions  et  proba- 
lilenii'iit  vers  la  même  époque  dans  les  montagnes  au-dessus  de  Port-Vendres,  à 
liSâ  mètres  d'altitude,  par  Valéry  Alayet,  de  Montpellier,  (jui  en  rapporta  quelques 
spécimens  vivants  à  son  ami  Dubreuil  (v(jir  Catalogue  des  Mollusciuos  terrestres 
et  fluviatiles  de  l'Hérault,  3'  édition,  in  J{(v.  Se.  Nat.  Moiitpcllicr,  1880). 

Eu  1878,  l'abbé  Dui^uy  recueillait,  à  La  Preste,  Azcca  Dupvyana  Bourg,  in  Fagot, 
qui  ne  peut  être  séparée,  d'après  le  savant  autinir  lui-même,  de  sa  Zua  Boù.ii/i,  si 
ce  n'est  à  titre  de  variété  très  légère.  Voici  comment  il  s'exprime  à  son  sujet  : 
«  Habite  La  Kourèdc  d'en  Ribes  en  face  du  hameau  de  La  Forge,  à  travers  les 
»  clairières  du  bois  de  chênes.  Elle  y  est  fort  rare  ou  du  moins  tiès  difficile  à 
»  trouver  à  travers  le  vieux  terreau  sou.5  les  touffes  de  bi:is.  Chaque  séance  de 
»  trois  heures  ne  m'a  jamais  donné  que  cinq  ou  six  échantillons,  tous  morts,  à 
11  l'exception  d'un  seul,  dont  nous  n'avons  jamais  pu  observer  l'animal  qui  se 
»  cachait  à  la  moindre  lueur.  Si  l'on  était  là  au  printemps,  probablement  on 
»  pourrait  en  avoir  de  vivants  »  (Catalogue  des  Mollu.sques  testaoés,  terrestres  et 
d'eau  douce  qui  vivent  à  La  Preste,  in  Bull.  Soc.  Hist.  Nat.  de  Toulouse,  1879). 

En  septembre  1888,  par  un  jour  de  forte  pluie,  nous  avons  trouvé  nous-même 
un  bel  individu  vivant  de  VAzeca  Boit~!tyi  Dup.  sur  les  rochers  humides,  derrièri» 
l'ermitage  de  Notre-Dame-de-Consolation,  au-dessus  de  Collioure,  ajoutant  ainsi 
une  nouvelle  statii)n  à  celles  déjà  connues  dans  les  Albères.  De  leur  côté,  les  conchy- 
liologistes  espagnols  ont  retrouvé  cette  rare  espèce  de  l'autre  côté  de  la  frontière 
et  l'ont  signalée  sur  plusieurs  jioints  de  la  pi'ovince  de  Gérom^  (Gerona,Madremana, 
Olot),  Manuel  de  Chia,  Moliuscos  terrestres  y  de  agua  dolee  de  la  P'*  de  Gerona, 
Geroua,   1893. 

■  Dans  les  comptes  rendus  de  l'Association  française  pour  l'Avancement  des 
Sciences,  Cimgrès  de  Reims  1907,  MM.  Caziot  et  Fagot  ont  donné  quelques  détails 
sur  la  distribution  géographique  de  VUypnophila  Bo/ssyi  Dup.;  ils  la  signalent, 
d'après  nos  indications,  dans  les  Albères  (Notre-Danie-de-Consolation,  tour  de  la 
Massane),  mais  aussitôt  après  ils  ajoutent  :  Ses  stations  certaines  sont...,  sem- 
blant ainsi  mettre  en  doute  nos  renseignements  et  la  présence  de  cette  espèce 
dans  les  Albères,  dont  ils  ne  citent  ensuite  aucune  localité.  N'en  déplaise  aux  deux 
savants  malacologistes,  nous  maintenons  que  VHypnophila  Boisayi  Dup.  se  trouve 
bien  dans  les  stations  où  nous  la  leur  avions  signalée  et  nous  avons  aujourd'hui 
à  en  ajouter  une  nouvelle  à  celles  que  nous  connaissions  déjà. 

Au  mois  de  mai  dernier,  nous  en  avons  découvert  une  colonie  près  de  Banyuls- 
sur-Mer,  sur  la  route  de  Cerbère,  à  environ  deux  kilonu'tres  du  Laboratoire  de 
Zoologie  maritime,  sur  le  ilanc  d'une  montagne  plongeant  dans  la  mer  et  bien 
exposée  au  soleil.  Cette  espèce  vit  là,  en  compagnie  de  A-/-i(ssv/c/«  fullictilus  Drp., 
sous  des  éboulis  qui  conservent  au  sol  un  peu  d'humidité;  elle  s'enterre  profon- 
dément et  ne  sort  sans  doute  de  ses  retraites  qu'après  des  pluies  prolongées;  elle 
est  d'ailleurs  fort  rare;  malgré  des  recherches  minutieuses,  renouv.dées  à  diverses 
reprises,  nous  n'avons  pu  en  recueillir  que  six  ou  sept  spécimens  dont  un  seul 
vivant.  Peut-être  au  commencement  du  printemps  ou  en  automne,  par  un  temps 
humide,  aurait-on  la  chance  d'en  récolter  un  plus  grand  nombre. 

D'après  nos  connaissances  actuelles,  nous  pouvons  affirmer  que  Vllypiiophila  est 
répandue  dans  toute  la  chaîne  des  Albères,  depuis  le  voisinage  de  la  mer  jusqu'à 
La  Preste,  à  1.000  mètres  d'altitude,  et  dans  le  massif  du  Canigou,  niais  qu'elle 
vit  en  colonies  isolées,  toujours  rares  et  peu  populeuses.  Elle  est  indifférente  à  la 
nature  du  sol  et  ne  craint  pas  les  roches  siliceuses. 

L'esiîèee  qui  nous  occupe  a  été  retrouvée  en  dehors  des  Pyrénées,  offrant  ainsi 
un  exemple  de  disjonction  remarquable.  C'est  encore  à  l'abbé  Dupuy  que  nous 
devons  sa  découverte  en  Provence,  dans  la  presqu'île  de  Saint-Mandrier,  derrière 
le  jardin  de  l'hôpital.  Le  savant  malacologiste  en  a  distribué  quelques  individus 
à  ses  correspondants;  on  peut  en  voir  un  très  beau  dans  la  collection  Bérenguier 
au  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Nîmes.  M.  Thieux  prétend  avoir  rencontré  une 
petite  colonie  de  cette  espèce  à  Callelongue  près  de  Marseille  (Observât,  sur  les, 
feiii.^mn'a,  Butlleti  de  In  Iiixtifuciô  Catahoia  d'/lixl-  Xtitiir.,  1907).  Le  fait  n'a 
rien  d'impossible  puisque  cette  localité  est  peu  éloignée  de  Saint-Mandrier;  mais 
n'ayant  pas  eu  communication  de  ces  coquilles  de  Callelongue,  nous  ne  pouvons 
avoir  d'opinion  à  leur  sujet. 

Parlant  des  Ferussacia,  M.  Tiiieux  dit  très  exactement  que  l'animal  des  espèces 
de  ce  genre  a  une  coloration  jaune  soufre  verdâtre  très  particulière.  Il  ajoute  que 
la  Zua.  Boissyi  Dup.  a  exacttincnt  la  mtnie  couleur  jaune.  Cett<^  observation  ne 
concorde  pas  avec  celle  que  nous  avons  faite  sur  l'individu  récolté  à  Banyuls,  qui 
était  d'une  couleur  griwàtre,  très  pâle,  presque  transjiarent  sur  les  pieds,  foncé, 


Notes  spéciales  el  locales.  163 

presque  noir  sur  le  dessus  du  corps  et  les  tentacules  supérieurs;  ceux-ci  sont  renflés 
à  l'extrémité  en  forme  de  bouton,  l'œil  est  noir  et  très  petit.  L'animal,  certaine- 
ment nocturne,  est  très  timide;  il  se  décide  seulement  à  sortir  de  sa  coquille  lorsqu'il 
est  placé  dans  un  milieu  humide  et  dans  l'obscurité,  mais  il  s'empresse  d'y  rentrer 
à  la  moindre  lueur  et  au  plus  léger  choc;  aussi  est-il  difficile  à  observer  et  il  nous 
a  été  impossible,  faute  d'un  examen  suffisant,  d'en  faire  une  description  complète. 
Nîmes.  E.  Maugikr. 


Aux  jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  d'Octobre. 

(Voir  en  plus  les  années   l'.W7  1011). 

Calaminta  Nepeta.  —  Chenille  arpenteuse  cyliiKhique  allongée,  d'un  gris  cendré 
granulé  de  blanc  dorsalement,  d'un  gris  bleuâtre  ventra- 
lement,  à  stigmatale  plus  claire.  =  Ttpliroclyatia  semigra- 
yhaUi  Brd. 
Calluna  vulgaris.  —  Chenille  arpenteuse  rougeâtre,  à  tête  rousse,  à  dorsale  brune 
moniliforme,  à  latérale.s  et  stigmatales  jaunes  interrompues 
sur  les  incisions.   =  Tti/hrorlystin  absint/iinta  Cl. 
Id.  Arpenteuse  d'un  rose  vineux,  à  tête  rougeâtre,  à  dorsale  peu 

marquée,  à  latérales  et  stigmatales  roses  interrompues.    = 
Tcplu-uclystia  Guossensiata  Mab. 
Id.  Arpenteu.se  jaunâtre  à  dorsale,  latérales  et  stigmatales  d'un 

brun  rouge.    =  Tephrodystia  nanata  Hb. 
Id.  Chenille   allongée   cylindrique   atténuée   en   arrière,   à  tuber- 

cules surmontés  de  poils  verticillés  partout  de  même  couleur, 
à  tète  noire.    =   Acrunicta  aiiricoind   F 
Id.  Chenille  de  même  forme,  mais  non  atténuée  en  arrière  et  à 

jjoils  plus  foncés  sur  la  partie  dorsale  (jue  sur  les  côtés.    = 
Acromcta  evphorbiw  F. 
Id.  Chenille  courte  cylindrique  rase,  à  segments  bruns  très  nets, 

à  lignes  dorsale  et  latérales  jaunes.  =  AnartH  myrlilU  L. 
Id.  Chenille  allongée  à  segments  moniliformes  rases  sauf  sur  les 

verruqueux  à  poils  isolés.   =  Pyrrliin  umbra  Hufn. 
Id.  Chenille  arpenteuse  d'un  brun  verdâtre  à  dorsale  et  stigma- 

tales blanches.    =   Teplirorlyntia  scopariata  Ebr. 
Campanula  rotundifolia.  —  Larvette  apode  sans  tête  distincte  dans  mine  sinueuse 

puis  vésiculaire  de  la  feuille.    =   Agromyza  strigata 
Meig.  (Dipt). 
Id.  Puceron   aptère   d'un   rouge   brun   luisant  à  queue  et 

cornicules   noirs   d'égale   longueur   à   pattes   noires  ; 
ailé  noir  à  abdomen  brun  rouge;  sur  les  feuilles  de 
la  base    =  Macrufiiphiim  rt/mpanulœ  Kalt. 
Id.  Puceron  aptère   d'un  brun   foncé  à   reflets  bronzés,   à 

queue   et  cornicules   noirs,   celle-là   plus   courte   que 
ceux-ci,  à  pattes  noires  ;  ailé  d'un  brun  brillant  à 
abdomen  verdâtre;  sur  les  sommités.  =  Macrosiphum 
jaceœ  L. 
Id.  Puceron  aptère  d'un  brun  rouge,  à  queue  et  cornicules 

noirs,  mais  à  pattes  jaunes  tachées  de  noir  aux  arti- 
culations; ailé  brun  noir  à  abdomen  brun  rouge;  sur 
l'inflorescence  des  plantes  tardives.    =  Macj-osip/nirii 
golidaginis  Fab. 
Carpinus  betulus.  —  Ohenillette  d'un  blanc  verdâtre,  à  dorsale  vert  foncé,  à  tête 
brune;  dans  un  repli  du  bord  de  la  feuille.    =  Ornix  car 
pinelln  Frey  (2"  génération). 
Chserophyllum  temulum.  —  Larvette  apode  sans  tête  distincte;  dans  mine  jaunâf  le 

de  la  feuille.   =  l'hytoinyia  Paca  Fall.  (Dipt.). 
Chenopodium  album.   —  Chenillette   d'un  blanc  jaunâtre  à   latérales  orangées,   à 

tête  d'un  brun  clair,  à  écusson  brun  noir;  dans  mines 
vésiculaires  blanches  de  la  feuille.    =  Chiysopora  sti- 
pdla  Hb.  (2"  génération). 
Id.  Fausse  chenille  d'un  vert  mat  plus  clair  en  dessous,  à  tête 

d'un  brun  noir  et  yeux  bruns  cerclés  de  noir.   =  Taxo- 
itus  equisefi  Fall.   (Hym.). 
Id  Fausse    chenille    d'un    brun    verdâtre,    plutôt    jaune    en 

dessous,  à  tête  d'un  brun  jaune  tachetée  de  brun  foncé. 
=  Taxonus  glabrafiis  Fall.  (Hym.). 


164  Noies  spéciales  et  locales. 

Chlora  perfoliata.  —  Larvette  d'un  blanc  verdâti'c,  apode  sans  tête  distincte:  dans 

mine  trts  irrégulièie  de  la  feuille.    =   Phytuiny-d  {i/h/ceps 

Meig.  (Dipt). 

Chondrilla  juncea.  —  Puceron  aptère  noirâtre  en  dessus,  vert  en  dessous,  à  queue 

à  peiiii'  apparente:  ailé  d'un  noir  luisant,  à  abdomen  vert 

fonce  à  segments  dorsaux  noirs.    =  Apliis  cardui  L. 

Cichorium  Intybus.  —  Chenille  allongée,   épaisse,  moniliforme,   d'un  brun  noir, 

à  dorsale  et  latérales  formées  de  sçros  points  d'un  beau 
jaune  orange.    =   Cucullia  umhratira  L. 
Circaea  lutetiana.  —  Fausse  chenille  d'un  gris  verdâtrc  marbré  de  brun  noir  sur  la 
partie   dorsale,   à  tête  verdâtrc  luisant  fcnd\ie   de   noir.    = 
Riiuiiuijdxttra  viridis  L    (Hym.). 
Id.  Fausse  chenille  d'un  gris  clair  marbré  de  jaune  brun  sur  la 

partie  dorsale,  à  tête  d'un  jaune  brunâtre  taché  de  noir.    = 
Tcntli rrdo  obsriirn  Pnz.   (Hym.). 
Cirsium  oleraceum.  —  Chenillette  d'un  vert  brunâtre,  à  tête  d'un  brun  très  foncé, 
à  dorsale  plus  claire;  dans  tiges.   =  Euxnntlih  hamata  L. 
Clematis  vitalba.  —  Arpenteuse  d'un  jaune  vif,   plus  pâle  à  l'arrière,   à  dorsale 
interrompue   et  stigmatale  peu  nette.    =   Larcuiia  piucel- 
lata  F. 
Id.  Arpenteuse  d'un  rouge  lavé  de  gris  et  taché  de  noir,  à  dorsale 

brune   peu   nette.    =    riiibolapttryx   vitalbata   Hb.    (2"  gé- 
nération). 
Id.  Arpenteuse  d'un  brun  rouge,  à  dorsale  brune  bordée  de  blanc 

à  stigmatale  interrompue  formée  de  points  bruns.    =  l'iii- 
hohipteryx  terstita  Hb.   (2*  génération). 
Cochlearia  Armoracia.  —  Arpenteuse  brune,  à  dorsale  noire  et  stigmatale  jaune.  = 

harriilia  finctuata  L. 
Crataegus  mOnogyna-oxyacanthoides.  —  Chenille  de  M  pattes  seulement,  d'un  brun 

rouge,   très  atténuée   postérieurement  et 
ornée  de   saillies  charnues  sui-   les  trois 
premiers     segments     dorsaux.     =     C'ilix 
ijlaurata  Se.   (2"  génération). 
Id.  Chenille   de   16   pattes,   cylindrique,   brune 

en  dessus,  verdâtrp  en  dessous,  à  excrois- 
sance charnue  sur  le  quatrième  segment 
et  une  bosse  sur  le  onzième,  à  pattes 
écailleuses  verdâtres.  =  Arroitirta  .<//•/- 
I/o  sa  F. 
Id.  Chenille    de    forme    identique,    à    dorsale 

jaune    et    pattes    écailleuses    noires.     = 
Acronicta  triden/:  Schiff.  (,2'  génération). 
Id.  Chenille  de  forme  identique,  à  excroissance 

du   (luatrième   segment  très   prolongé  et 
noire,    à    pattes    écailleuses    brunes.     = 
Arru/iicfa  p»i  L. 
1,1.  Chenille  arpenteuse  d'un  vert  foncé  à  dor- 

sale et  latérales  brunes.   =  Tephrochjsfia 
rxiquata   Hb. 
Id.  Chenille    arpenteuse    d'un    brun    jaunâtre 

avec    tubercule   charnu    sur    le    septième 
segment.    =    SiJciùa  biluiKirin  Esp. 
Id.  Chenille  de  même  forme,  d'un  gris  verdâtrc. 

—   S  china  1  II  lia  r  la  Schiff. 
Cydonia  vukjaris.  —  Clienillette  d'un  blanc  jaunâtre;  dans  uiine  du  dr-ixoiif  de  la 
feuille  tachée  de  rouille  en  dessus  et  se  recourbant  par  c-ii 
bas.    =   l.ithucidlf'tix  mesi]iUe1]a  Hb. 
Id.  Chenillette  dans  mine  du  des.iiis  di'  la  fruille.    -   7,i/liorii//i  //s 

nu  ni  il  (il /<  lia  Hw. 

J.  (!. 

/-e  D'irrcleiir  Gi'ranf, 

A.     DOLLFUS. 


laip.  Oberthilr,  Rennes— Paris  (3226-13). 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  43»  ANNÉE 


Page  entière 22*  » 

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1/4     — 7  »  '      Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

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CHAUVEL  fils,  zoologiste,  Fougères.  T.   p.  r. 


SOMMAIRE    DU    N»    514 


Gustave-F.  Dollkis  :  La  Ooologie  el  la  circulation  générale  des.  eaux. 

Ch.  Oberthùr  :  Liir  consiillalion  r.f^piJoptérologique  [suite).  ^ 

Caziot  :    \  propos  (les  llelii'-  acula,  barhara,  crenuUila  el  conica. 

Dautzenberg  ol  Durouchoux  :  l,cs  Molluscpies  de  la  baie  de  Sainl-Malo  (supplément  hors  texte' 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Utins  lesWipes  vD.). 

Manlispa  pagana  en  Provence   I'         ~       , 

\,'Hyp<iof>hila  Bohxyi  Dupuy    lî.  .M.vRoiEny. 
'    Aux  .li.'unes  !  Iiidicnliuiis  pinli.'iucs  pour  le  inojs  d'Octobre  (J.  G.). 
Echanges  : 


BULLETIN  D'ECHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU   10    AOrl    XV    I'-'    SEPTK.MIIRK   1913 


De  la  part  de   :  MM.   L.   BurcaTi  (1  vol.);  Caziot  (1   br.):  A.   Dollfns   (6  br.); 
G.  Dollfus  (1  vol.,  4  br.);  Miyisiou  (3  br.);  F.  Picard  (14  br.);  E.  SoUaud  (1  br.). 

Total  ;  -2  volumes,  29  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


ÉTAT   DE    LA    CIBLIOTHÈQL'E   AU,  l'"'   SEPTEMBRE  1913 


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Brochures  (de  moins  de  100  pagesi  .     45.521  |'  sans  les  recueils  périodiques. 

Photographies  géologiques 270  ) 


O    -.^  1"  Novembre  1913       —       V'' Série,  43'  Année         —         N°  515  — ^    O 

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LA   FEUILLE 


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4 


DES  JEUNES  NATURALISTES 

REVUE   MENSUELLE   D'HISTOIRE   NATURELLE 
-?-   -9-    -?- 

Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 

Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16') 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  1"  janvier 


u 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1913 


Je 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Breuillard  (Ch.).  —  Nouvelle  ciintvibution  à  l'étude  de  l'origine  artésienne  des 
eaux  thermo-minérales.  in-8°.  27  p.  et  1  carte. 

Camus  (E.-G.).  —  Les  Bambusées.  Monographie,  biologie,  culture,  principaux 
usages.  Texte,  in-4°,  216  p.  et  4  fig.  —  Paris,  Lechevalier.  —  Texte  et  Atlas,  40  fr. 

CouPEROT  (E.-V.).  —  lîecherthes  sur  la  présence  des  azotates  dans  les  plantes 
médicinales  et  alimentaires  et  en  particulier  dans  les  plantes  renfermant  des  glu- 
cosides  cyanhydriques  (.thèse),  in-8",  66  p.  —  Rouen,  imp.  Girieud. 

CouPiN  (Henri).  —  Récréations  botaniques  :  ce  qu'on  voit  dans  les  fleurs,  3"  édit., 
in-8°,  x-164  p.  —  Paris,  Vuibert  et  Nony. 

Descombes  (P.).  —  Eléments  de  Sylvonomie.  Economie  et  politique  forestière, 
in-16,  11-392  p.  —  Bordeaux,  Association  pour  l'aménagement  des  montagnes,  142, 
rue  de  Pessac. 

lîuBARD  (Marcel).  — ^Botanique  coloniale  appliquée,  in-S",  vi-349  p.  avec  146  fig. 
—  Bibliothèque  d'Agricult.  coloniale. 

GuiNiER  (P.).  —  Atlas  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  sous-arbrisseaux, 
croissant  spontanément  ou  naturalisés  en  Franèe  et  dans  les  régions  limitrophes, 
6"  série,  in-8°  oblong,  32  p.  et  6  fig.,  10  planches.  —  Paris,  Lhomme. 

Jumelle  (Henri).  —  Les  Cultures  coloniales,  t.  III  :  Plantes  à  sucre.  Café, 
Cacao,  Thé,  Maté,  2'=  édit.,  in-18,  127  p.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 

Lamarck  (J.-B).  —  Œuvres  choisies,  avec  préface  par  F.  Le  Dantec,  in-18, 
344  p.  —  Paris,  Flammarion.  —  0  fr.  95. 

Lecomte  (Henri).  —  Notulse  systematicœ,  t.  II  (n°  11), 'in-8°  p.  321-352  (Herbier 
du  Muséum).  —  Paris,  Paul  Geuthner. 

Mazières  (A.-E.  DE).  —  La  culture  de  l'Olivier,  iu-18,  90  p.  et  42  fig.  —  Paris, 
J.-B.  Baillière.  . 

Neveu-Lemaire  (M.).  —  Parasitologie  des  animaux  domestiques,  in-18,.  1261  p. 
et  770  fig.  —  Paris,  Lamarre. 

Oberthûr  (Charles).  —  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée,  fasc.  7.  Texte, 
679  p.  et  planches,  in-8°.  —  Rennes,  imp.  Oberthûr^ 

Roman  (F.)  et  Gennevaut  (M.).  —  Etude  sur  les  terrains  jurassiques  de  la 
région  du  Pic  Saint- Loup.  \"  fasc,  jurassique  inférieur  et  moyen,  in-8",  101  p. 
avec  fig.  et  planches.  —  Montpellier,  L.  Valat. 

Vandamme  (A. -F.).  —  Contribution  à  l'étude  du  Catha  edulis  (thèse),  in-8°, 
63  p.  et  fig.  —  Lille,  Imp.  Centrale  du  Nord. 

WiLHELM  (Ivan).  —  La  Durance.  Etude  de  l'utilisation  de  ses  eaux  et  de  l'amé- 
lioration de  son  régime,  in-S",  361  p.,  67  phot(>R  dans  le  texte  et  23  hors  texte.  — 
Marseille,  Jouvène. 


1"  Novembre  1913  —  V'  Série,  43"=  Année  —  N"  515 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LEPIDOPTEROLOQIQUE  liruary 

^^;\v  vork 

(Suite).  BOIANICAL 

UaKUEN. 


Pieris  DapUclice,  Linné.  —  M.  J.  Godon,  Professeur  à  Cambrai,  m'a  donné 
le  renseignenienl  suivant  :  (c  J'ai  caplui'é  plusieurs  années  de  suite  l'icris 
Daplidice  sur  les  coteaux  calcaires  de  Sainte-(llle,  près  Cambrai  (juin  181)4 
et  1893).  M.  E.  Brabant,  à  qui  je  l'avais  signalée,  l'a  capturée  également. 
Depuis  cette  époque,  je  n'ai  pas  chassé  dans  les  parages  »  (Voir  n°  514  de  la 
Feuille  des  Jeunes  Naturalistes). 

Anthocharis  Tagis,  Huebner.  —  La  forme  type  se  trouve  en  Andalousie. 
En  France,  l'Espèce  donne  deux  formes  :  BeÙeziiia,  Bdv.,  aux  environs  de 
Digne  et  Aix-en-Provence  et  Gallica,  Obthr.,  dans  les  Hautes-Alpes.  La  Corse 
Itioduit  la  nioiphe  Insularis,  Rambur.  En  France,  Bellezina  éclôt  au  prin- 
temps et  n'a  qu'une  génération.  En  Corse,  il  y  a  deux  époques  d'apparition  : 
lirintonips  et  été.  Bellezina  n'est  pas  très  commune,  mais  elle  est  bien  connue 
aujourd'hui.  En  dehors  de  Digne  et  d'Aix,  l'a-t-on  trouvée  dans  quelque 
localité  de  la  Provence  ou  du  Languedoc?  Quant  à  Gollica,  je  n'ai  jamais 
vu  d'autre  exemplaire  que  celui  de  la  collection  Bellier.  Mais  qui  donc  chasse 
dans  les  parties  relativement  basses  et  chaudes  du  département  des  Hautes- 
Alpes?  C'est  toujours  vers  les  stations  alpestres  que  se  dirigent  les  Entomo- 
logistes et  ils  explorent  les  Hautes-Alpes  en  été  plutôt  qu'au  printemps,  saison 
où  il  est  vraisemblable  que  se  fait  l'éclosion  de  VAnthocharis  Tagis-gallica. 

Anthocharis  Belia,  Cramer  (Crameri,  Butler).  —  La  véritable  Belia,  Linné 
{Sii.stema  Nainrœ.  1767),  c'est  la  g  de  VAnthocharis  appelé  Euphenaides  par 
Staudinger,  Douei  par  Pierret  et  Eupheno  par  Linné.  La  description  linnéenne 
d'Evpheno  cf  a  paru  à  quelques  numéros  de  distance  de  celle  de  Belia  qui 
est  la  g  cVEuphcno,  de  sorte  que  la  priorité  du  nom  appartient  à  la  g  décrite 
plus  tôt  que  le  cf.  Butler  a  distingué  sous  le  nom  de  Crameri  ÏAnlhocharis 
blanche  en  dessus,  avec  le  dessous  des  ailes  inférieures  vert  orné  de  taches 
blanches  nacrées,  à  laquelle  tous  les  Entomologistes  ont  coutume  de  conserver 
le  nom  de  Belia. 

Cette  Belia.  Cramer  (non  Linné,  Crameri  Butler),  a  trois  formes,  celle  du 
printemps  ordinairement  désignée  par  le  nom  de  Belia,  celle  d'été  appelée 
Ausonia,  Huebner,  et  celle  des  montagnes  :  Simplonia,  Duponchel.  L'Antho- 
rharis  Belia-Ausnnia  des  plaines  est  assez  abondamment  répandue  en  Pro- 
vence et  dans  la  France  occidentale  jusqu'aux  bords  de  la  Loire.  Acciden- 
tellement elle  s'est  avancée  vers  le  nord  jusqu'à  Paris  et  Laon.  La  Simplonia 
se  trouve  à  Larche  et  dans  les  hautes  stations  des  Alpes  françaises.  Aux 


166        Charles  Obertiiur.  —  Uni'  Consiillalion  lépidnplérnlngique. 

Pyi-rMiôes.  elle  n'osf.  pns  très  rare  ;i  Gavnniie  et  h  (lauterets.  Elle  y  vole  en 
juin  cl  est  ieniar(]ual)l('  par  sa  grande  (aille  et  sa  lemlaiice  au  mélanisme. 
J'ai  donné  le  nom  de  liondaui  à  un  cT  enlièremonl  noir  en  dessus  et  sur  le 
fond  des  ailes  supérieures  en  dessous.  Les  chenilles  des  Antliocliaris  se 
mangent  les  unes  les  autres  et  dévorent  les  chrysalides  de  leur  propre  espèce. 
Il  serai!  ti'cs  inlcressant  de  connaître  les  localités  de  la  France  occidentale 
où  hai)ilc  Uelia-Ausonid  d'une  façon  coiislante.  Je  crois  que  le  Morbihan,  le 
Finistère,  les  envii'ons  de  Ucdon  (llle-cl-\  ilaine)  sont  quelquefois  fréquentés 
par  llclia.  Mais  est-ce  accidentel  ou  régulier  ? 

Leucophosia  Duponcheli,  Stgr.  —  'Vole  avec  VÀnihnclwris  BpUezina  h  Digne 
et  h  Aix-en-Provence.  Elle  se  trouve  aussi  dans  les  Alpes-Maritimes,  dépar- 
tement où  je  n'ai  jamais  rencontré  Bdlezina.  La  Leuc.nphasia  Duponcheli 
offre  deux  formes  saisonnières  :  vernale  et  estivale;  on  la  trouve  avec  sa 
congénère  Sinapis. 

Leucophasia  Siimpis,  Linné,  est  répandue  dans  presque  toute  la  France 
et  comme  Dupottclieli  a,  dans  les  plaines,  deux  éclosions  par  an,  en  avril 
et  mai,  puis  en  juillet  et  août.  Dans  le  midi,  Sinapis  a  une  variété  cf  Lathyrî, 
Huobner  et  une  forme  Q  Eni.smi,  uti'inqne  albida,  comme  dit  Roisduval. 

Dans  les  montagnes,  Sinapis  éclôt  une  seule  fois,  en  été:  ainsi  à  Cauterets, 
où  elle  donne  en  juillet  la  forme  vernale.  Aux  environs  de  Veniet-les-Bains 
(Pyrénées-Orientales),  il  y  a  jusqu'à  près  de  i.OOO  mètres  d'altitude,  en  juillet, 
la  forme  estivale  bien  caractérisée.  Je  crois  que  la  Leucophasia  Sinapis  se 
raréfie  très  sensil)lement  en  llrelagne.  Au  temps  de  nm  jeunesse,  je  me  sou- 
viens que  l'Espèce  était  bien  plus  abondante  que  maintenant.  D'autres  vieux 
Entomologistes  ont-ils  fait  la  même  constatation  que  je  rapporte  ici  ? 

Colias  Pnlaeno,  Linné,  vole  dans  le  Doubs,  dans  les  Basses-Alpes  et  à 
Chamonix;  mais  je  considère  comme  tout  à  fait  fausse  l'indication  de  localité  : 
Pyrénées.  Jamais,  à  ma  connaissance,  la  Colias  Palœno  n'a  été  capturée  dans 
les  Pyrénées.  Ce  que  MM.  d'Aubuisson  et  Caradja  ont  prétendu  à  cet  égard 
me  paraît  absolument  inexact.  En  Franche-Comté,  Pcdœno  donne  une  race 
spéciale  appelée  jurnssica  par  Verity;  elle  a  été  piise  à  Russey,  où  elle  ne 
semble  pas  rare. 

Je  serais  très  reconnaissant  aux  Entomologistes  qui  possèdent  des  ren- 
seignements certains  sur  l'habitat  en  France  de  Cohas  Palœno  de  vouloir 
bien  m'en  faire  part:  de  même  je  demande  à  connaître  les  localités  de  France 
où  quelipi'un  a  capturé  la  Pahrno  q  à  ailes  jaunes,  appelée  Phdornene, 
Duponchel.  Je  la  connais  seulement  de  Larche  (Basses-Alpes). 

La  race  française  de  PahTno  est  celle  que  Staudinger  a  distinguée  sous 
le  nom  de  FAiropomene.  La  Colias  Palœno  se  trouve  à  la  Baraque-Michel, 
point  cidminant  de  l'Ardenne  belge. 

Colias  Phiconwne,  Esper,  vole  à  partir  de  1.800  mètres  d'altitude  dans 
les  Alpes  et  les  Pyrénées.  C'est  une  Coliade  des  grandes  hauteurs;  elle  est 
très  variable  de  coloiatinn:  mais  je  n'en  connais  pas  de  race  géographique 
spéciale.  Le  point  noir  discoïdal  aux  supérieures  peut  faire  défaut.  Les  deux 
sexes  sont  sujets  à  celte  aberration.  Je  ne  crois  pas  que  Phicomone  ait  jamais 
été  obser\ée  en  Auvergne,  où  les  montagnes  sont  pouitant  assez  hautes  pour 
être  habitées  par  VErehia  Tyndartis  qui,  dans  certaines  parties  des  Alpes  et 
des  Pyrénées,  vit  dans  les  mêmes  altitudes  que  la  Colias  Phicomone. 

Colias  fhjale.  Linné,  ne  semble  pas  être  plus  qnFAlusa  une  Espèce  bien 
fixée  en  Bretagne.  Alors  que  la  Collas  Hyale  est  bien  commune  au  sud  de 
la  T,oire  et  même  aux  environs  de  Paris,  elle  est  généralement  rare  en 
Bretagne,  surtout  à  l'ouest  de  Rennes. 


Charles  Oberthur.  —  Une  Consullaliun  lépidnpi/jrologique.         167 

Collas  Eduaa,  Fahr.,  coiiuiuine  dans  If  midi  di'  l;i  France  où  elle  vole  depuis 
li^  l»iiii(cm|)s;  i-are  en  lirclai^'iK',  sauf  ceilaiiics  aniires  d'cxcrpliomicile  abon- 
dance. J'ai  jiris  çi\  et  là  aii\  (■n\ir()ns  de  Iteimcs  un  cxeniplain!  de  ('olias 
lùlii.sd  vu  mai  ou  juin;  c'est  suiloul  en  aofd  el  s(;|)tend)rc  (ju'on  la  vuit  paraître 
dans  la  partie  occidentale  de  la  France  située  au  nord  de  Loire.  J'ai  longue- 
ment li-aité  la  question  d'Edaxa  en  Angleterre  et  en  Bretagne,  dans  le  Vol.  III 
des  Eludes  de  Lé\)ii1iiplér<>\(içiie  cniiipdrée  et  j'ai  signalé  les  abci-i-alions 
suivantes  : 

1°  Jonction  du  poiid  noir  cellulaiic  di's  ailes  supérieures  à  la  bordure 
marginale  noire  ; 

2°  Absence  de  ce  point  cellulaire  noir  ; 

3°  Albinisme  de  la  bordure  inai'ginale  noire  et  du  point  discocellulaire  ; 
au  lieu  d'èli-e  noires,  ces  pai'ties  des  ailes  sont  grises  ou  brun  clair  ; 

4°  Albinisme  de  la  couleur  jaune  du  fond  des  ailes  chez  le  d*  ; 

5°  Chez  la  Q,  absence  des  taches  jaunes  dans  la  boidure  marginale  noire 
qui  est  immaculée  comme  chez  le  cf  ; 

6°  La  g  a  le  fond  des  ailes  d'une  couleur  orangée  très  pâle  {Ilellclna, 
Obthr.)  ; 

7°  La  Q  a  le  fond  des  ailes  entièrement  blanc  {Hélice,  Ilbn.)  ; 

8°  La  taciie  orbiculaire  des  ailes  inférieures,  en  dessus,  est  blanche,  au 
lieu  d'être  orangée,  chez  la  g  Hélice; 

9°  Le  fond  des  ailes  chez  la  g  est  jaune  vif  tandis  que  les  taches  ordinaires 
dans  la  bordure  marginale  noire  sont  d'un  jaune  pâle  ou  même  blanches; 

10°  Le  contour  intérieur  de  la  bordure  marginale  noire,  chez  la  g  surloul, 
forme  la  tête  de  chien,  eonune  dans  la  CoUas  américaine  Ctesovia: 

11"  Dans  la  forme  vernale  de  Provence,  la  bordure  noire  des  supérieures 
est  recouverte  d'écaillés  jaunes. 

On  possède  de  la  Colias  Edusa  plusieurs  hermaphrodites  partiels  ou  nette- 
ment séparés  en  deux  parties  égales:  notamment  les  deux  ailes  de  l'un  des 
côtés  sont  entièiement  conformes  à  celles  du  cf  et  les  deux  de  l'autre  côté 
sont  de  la  g  jaune  ou  blanche  (Hélice). 

nhodocera  Hlidnini,  Linné,  une  des  plus  communes  espèces  de  Rhopalo- 
cères  en  France;  plus  abondante  cependant  dans  le  nord  que  dans  le  midi. 
La  g  est  (jueNpiefois  presque  de  la  même  couleur  que  le  cf.  J'ai  pris  cette 
ab.  g  en  lirelagne.  Les  hermaphrodites  sont  relativement  assez  fréquents 
chez  fUidiinii,  mais  beaucoup  moins  que  dans  l'Espèce  suivante  :  Cleopalra. 
J'ai  rejnésenlé  avec  le  nom  de  Ab.  Décora,  un  Hhuinui  cf  pris  en  Angleteri'e, 
ayant  le  disque  des  quatre  ailes  de  couleur  orangée.  Un  exemplaire  analogue 
a  été  oi)tenu  d'éclosion  en  Suisse. 

Rhodocera  Cleopalra,  Linné,  un  des  plus  jolis  diurnes  méridionaux, 
s'avance  vers  le  nord,  jus(]u'au  pied  méridional  de  la. ville  d'Angoulême. 
Je  l'ai  pris  aux  envii'ons  de  cette  jolie  cilé  dont  la  camjiagne  est  si  riche  en 
Lépidoptères,  lorsque  je  chassais  en  compagnie  de  mon  ami  regretté,  Gabriel 
I)ui)ny.  Il  serait  ti'ès  intéressant  de  connaître  les  localités  du  sud-ouest  de 
la  Fiance  où  on  a  authentiquement  observé  la  pi-ésence  de  Cleopalra.  La 
limite  de  l'habitat  septentrional  en  France  de  Cleopalra  reste  à  définir.  Je 
prends  la  libei'té  de  solliciter  les  renseignements  des  Entomologistes  à  cet 
égard.  Cleopalra  cf  varie  pour  l'intensité  de  la  teinte  orangée  qui  décore  les 
ailes  supérieures  en  dessus.  La  forme  estivale  MassiUensis,  Fnulquier,  a  le 
dessous  des  ailes  jaune  verdàtre  et  non  lilanchàtre.  Cleopalra  est  sans  doute, 
avec  IJparis  dispar,  l'espèce  de  Lépidoptère  qui  fournit  le  plus  grand  nombre 
d'exemplaires  hermaphrodites.  Ma  collection  a  réuni  jusqu'ici  1.3  spécimens 
hermaphrodites  de  Cleopalra. 

Rennes.  Charles  Oberthur. 

(A  suivre). 


168     J.  Mansion.  —  Les  larves  des  Diptères  vwevt-ellrs  dans  le  formnl? 


Les  LARVES  DES  DIPTERES  VIVENT=ELLES  DANS  LE  FORMOL? 


Le  formol  étant  fréquemment  employé  par  les  naturalistes  pour  la  fixation 
des  tissus,  ries  pièces  anntnmiques  et  ries  petits  animaux,  plusieurs  obser- 
vateurs furent  très  étoiuirs  d'apprendre  que  des  organismes  mous  et  fragiles 
nomme  les  larves  des  Diptères  pouvaient  vivre  et  se  développer  dans  oe 
liquide  (t).  «  Dans  des  boraux,  expédiés  de  l'Afrique  orientale  allemande, 
et  qui  contenaient,  dans  du  formol,  des  têtes  de  Hottenlots  et  de  Herreros, 
on  trouva  un  i^rand  nombre  de  larves,  de  pupes  et  d'imagos  vivants  de 
Droxophila  rubostriala  ». 

J'ai  rapporté  moi-même  une  observation  de  grosses  larves  sarcopbages 
vivant  dans  une  solution  formolique  (2).  Mais  eette  observation,  fortuite  et 
incomplète  étant  imprécise,  j'ai  voulu  déterminer  les  conditions  exactes  dans 
lesquelles  les  lanes  résistent  à  l'action  du   formol. 

Il  est  important  de  savoir  si  le  formol  est  insuffisant  pour  mettre  à  l'abri 
des  insectes  les  objets  que  nous  conservons  pour  études.  I.a  résistance  des 
lanes  à  l'action  du  foi-mol  étant  bien  prouvée,  il  serait,  en  outre,  intéressant 
de  connaître  le  mode  d'action  du  formol  et  le  mécanisme  physiologique  par 
lequel  les  tissus  vivants  évitent  les  effets  du  liquide  toxique. 

Dans  une  première  série  d'expériences,  j'ai  déterminé  les  effets  du  formol 
sur  les  frufs,  les  larves,  les  pupes  et  les  imagos  de  la  Mnvrhe  hlrye  de 
la  viande.  C'est  la  mouche  la  plus  abondante  autour  des  pièces  fraîchement 
disséquées  et  celle  qui  a  le  plus  ijr  chances  d'installer  dans  nos  prépara- 
lions  ses  innombrables  larves. 

ACTION    DU    FORMOL    SUR    LES    ŒUFS 

T,es  œufs  recueillis  avec  un  pinceau,  après  la  ponte  Ih  laquelle  j'ai  assisté 
dans  tous  les  cas),  ont  été  placés  dans  de  petits  tubes  de  verre,  en  présence 
du  réactif  toxique.  Les  conditions  de  température,  de  lumière,  d'humidité,... 
étaient  les  mêmes  dans  toutes  les  expériences  comparables. 

I.  —  Action  des  vapeurs   de  formol. 

Expérience  1.  —  Des  reufs  pondus  le  0  avril  à  14  h.  1/2  sont  placés  immé- 
diatement dans  un  tube  en  verre,  fermé,  sur  un  morceau  de  ^^ande 
et  au-dessus  du  formol  pur  (.3),  c'est-à-dire  dans  les  vapeurs  four- 
nies par  ce  liquide. 

10  avril,  il  avril.  ■ —  Pas  d'éclosion. 

11  avril.  13  h.   —  La  viande   est  devenue    blanche,    sèche   et  friable 

comme  si  elle  avait  été  plongée  dans  le  formol.  Elle  est  humectée 
avec  de  l'eau  pure. 

(1)  Schullze.  Développement  du  Drosophîla  rnbostriata  Becker  dnns  le  formol.  Conlribu- 
fion  h  l'étude  de  la  vie  des  larves  de  Drosophila.  (Zonlogischer  Anzeiger,  Leipzig,  27  février 
1012,  t.  XXXTX.  n»»  5  et  6,  p.  199).  —  Voir  à  ce  sujet  :  Umschau,  septembre  1012,  et  NatuTwis- 
setischaftlirhe  Rundschau.  1912,  n»  21. 

A.  Drz.  Développement  des  Drosophiles  dans  le  formol  (Revue  Scientifique,  Paris, 
20  juillet  1912,  p.  82). 

Chappellier  (A.l.  Larves  vivant  dans  le  formol  (La  Feuille  des  Jeunes  yaturalisles,  Paris, 
l'-'-  mars  1013,  n"  .507.  p.  55). 

'îl  Mansion  (.T.).  Lan-es  vivant  dans  le  formol  (La  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  Paris, 
1"  avril  1913,  n»  .508,  p.  76). 

'3)  J'appelle  :  formol  pur,  la  solution  commerciale  de  formol  fqui  contient  40  %  d'aldéhyde 
fnrmique';  formol  à  50  %,   la  solution  commerciale  étendue  de  son  volume  d'eau,  etc. 


J.  Mansion.  —  Les  larves  des  Diptères  vivent-elles  dans  le  lormol?     169 


IS  II.  l/!2.  —  Pas  d'éclusiuii.  Les  œufs  sunt  exaiiiiiiés  au  microscope  : 
les  embi-yoïis  ne  se  sont  pas  développés. 

Pour  les  œufs  de  la  même  poule,  non  soumis  à  l'action  du  foiniul, 
l'éclosion  a  eu  lieu  noinialemenl  après  20  li.  d'incubation. 

—  Les  œufs  placés  imiiiédiatemenl  après  la  ponte  dans  les  vapeurs  de 
formol  pur  ne  se  développent  pas. 

Expérience  2.    —   Des  œufs   pondus    le  ^10  avril    à  12  h.    sont  placés   le 
11  avril  à  1)1  li.  J/2,  sui'  un  morceau  de  viaiide,  dans  les  vapeurs 
fournies  par  du  formul  pur. 
//,  l'J,  13  uvrd.  — Pas  d'éclosion.  Le  formol  est  remplacé  par  de  l'eau; 

la  \iande  et  les  œufs  sont  légèrement  humectés. 
U  avrU,  IS  h.  1/^2.  —  Pas  d'éclosion.  La  chair  est  blanche  et  friable. 
Les  u'ufs  sont  observés  au  microscope   :  les  embryons  se  sont 
dévi'lupiiés;  les  sogmeiils  apparaissent,  mais  les  organes  internes 
sont  peu  visibles. 

—  Des  œufs  ayant  évolué  normalement  pendant  23  h.  1/2,  et  qui  aui-aient 
donné  des  larves  quelques  heures  plus  tard,  ont  été  arrêtés  dans  leur  déve- 
luppument  [lar  les  vapeuis  de  foi  mol  pui'.  —  La  suppression  de  l'action 
du  formol  (qui  a  agi  pendant  45  h.  l/2j,  ne  permet  pas  l'éclosion.  Les 
endii-ydiis  ont  été  tués. 

Expérience  3.  —  Des  œufs  pondus  le  1"  mai  à  11  h.  sont  placés  à  14  h. 
dans  les  vapeurs  de  formol  pur. 

a)  Sur  un  morceau  de  viande  humide. 

b)  Sur  une  lame  de  verre  humide. 

c)  Sur  une  lame  de  verre  sèche. 

d)  Quelques  œ'ufs  sont  immergés  dans  le  formol. 
^  mai,  13  h.  —  La  viande  se  dessèche  et  blanchit. 

i?/  h.  —  La    moitié  des  œufs  de    chaque    catégorie  est    soustraite  à 

l'action  du  formol. 
3  mai,  W  h.  —  Aucune  éclosion. 

—  Tous  les  œ'ufs  ont  été  tués  immédiatement.  Sous  la  pression  d'une 
lamelle  de  verre,  le  contenu  des  œufs  plongés  dans  le  formol  soit  de  la 
coque  en  une  seule  masse  coagulée,  de  matière  blanche  et  friable,  ressem- 
blant à  un  grain  de  stéarine.  —  Les  œufs  déposés  sur  la  viande  a)  sont 
également  coagulés,  mais  paraissent  moins  durs  que  les  autres.  —  La 
suppression  de  l'action  du  formol  après  31  h.,  n'a  pas  modillé  l'état  des  œufs. 

Expérience  4.  —  Des  œufs  pondus  le  4  mai  à  15  h.  sont  placés  à  IC  h. 
dans  les  vapeurs  de  formol  fournies  par  une  solution  à  30  %,  tube 
fermé. 

a)  Sur  un  morceau  de  viande  humide. 

b)  Sur  la  paroi  de  vcire. 

c)  Quelques  œ'ufs  sont  immergés  dans  le  liquide. 

5  mai,  21  h.  —  La  viande  est  blanche.  Pas  d'éclosion. 

6  mai,  8  h.  —  Deux  éclosions  en  b). 
13  h.  —  Les  deux  larves  sont  mortes. 

7  m,ai,  19  h.  —  Tous  les  œufs  a)  et  quelques  œufs  b)  ont  évolué;  mais 

il  n'y  a  pas  eu  d'éclosion.  Les  œufs  immergés  ne  se  sont  pas 
développés;  ils  sont  coagulés. 

Des  œufs  de  la  même  ponte,  non  placés  dans  les  vapeurs  de 
foi'iu{}|,  oi]|  donné  des  larves  le  3  mai  à  18  h. 


170     J.  Mansion.  —  L('.y  larves  des  Diplrrrs  vivenl-ellcs  dans  le  jonnul? 

—  Les  vapeurs  fournies  |)ai'  Ir  IoiiikiI  à  "iO  "„  uni.  l'elanlé  l'éclosion  de 
deux  larves  de  14  heures  envirmi. 

Expérience  5.  —  Dans  une  e.\péi-ienc,e  analuyue,  des  œufs  pundus  le  12  luid 
à  \'1\\.  sont  placés  sur  deux  morceaux  de  viande,  l'un  sec,  l'autre 
liuniide,  clans  les  vapeurs  de  formol  à  oO  %.  Il  n'y  a  pas  eu 
(ICclosion.  Les  leufs,  coagulés,  ne  ,se  sont  pas  dévelo|)pés.  Au 
(•((tdacl  de  la  viande  pi-ulecti-ice  et  un  peu  humide,  ipielques  trufs 
cependant,  moins  coagulés  (pie  les  autres,  moidienl  un  counnen- 
cement  de  différenciation  des  oi'gaues  embryonnaires. 

—  Les  vapeui's  fournies  par  une  soluliou  de  formol  à  .'iO  %,  n'arrêtent 
pas  loialfuient  le  développeiiieid,  de  lous  les  œufs  d'une  ponte.  Quelques- 
uns,  pi-obablemeid  pi'otégés  pai-  les  œufs  voisins  ou  par  le  contact  de  la 
viande  évoluent  jusqu'à  éclosion.  On  observe,  selon  l'inlensilé  de  l'action 
des  vapeurs,  tous  les  intermédiaii-es  entre  l'arrêt  de  développement  complet 
et  initial  et  le  développement  embryonnaire  total  amenant  l'éclosion. 

Expérience  6.  —  Des  œufs  pondus  le  1"  mai  à  11  h.  sont  placés  à  14  h. 
dans  les  vapeurs  fournies  par  une  solution  de  formol  à  10  %, 
tube  fermé. 

a)  Sur  un  morceau  de  viande  humide. 

b)  Sur  une  lamelle  de  verre  humide. 

c)  Sur  une  lamelle  sèche. 

d)  Quelques-uns  sont  immergés  dans  le  liquide. 

2  mai,   1^2  h.  — Pas  d'éclosion. 

IS  h.  —  L'éclosion  commence  en  a).  La  viande  est  devenue  grise;  les 
larves  sont  peu  actives. 

ii  h.  —  Eclosion  en  a)  et  c). 

il  h.  —  Tous  les  œ^ufs  a)  et  c)  sont  éclos,  sauf  deux  dans  le  premier 
tas  et  un  dans  le  secoiul,  mais  dont  les  embryons  sont  cependant 
bien  développés.  Les  a'ufs  b),  placés  à  1/2  centimètre  au-dessus 
du  li(iuide,  n'éclosenl  pas.  Quelques-uns  de  ceux-ci  sont  soustraits 
à  l'action  du  formol. 

3  mai,  W  h.  —  Toutes  les  larves  sont  mortes.  La  viande  est  desséchée. 

Les  M'ufs  b)  laissés  dans  les  vapeurs  de  formol  ou  soustraits 
à  leur  aclion  après  31  lu  ures,  sont  peu  ou  pas  développés.  —  Les 
œufs  submergés  ne  monlrent  aucun  développement. 

Cette  expérience  (vapeurs  de  formol  à  10  %)  a  été  renouvelée 
plusieui's  fois,  en  trempant  pi-éalablement  la  viande  pendant  trois 
minutes  dans  le  formol  à  10  %,  en  humectant  la  viaiule  de  formol 
à  10  %,  ou  avec  de  la  viande  fraîche,  sèche  ou  humide.  Dans  tous 
les  cas,  les  éclosions  ont  ru  lieu  normalement,  mais  les  lai'ves  ont 
fui  la  viande  et  sont  mortes  peu  de  temps  après  l'éclosion. 

—  Les  vapeurs  fournies  par  le  foi'iiiol  à  10  %  n'empêchent  pas  les  éclo- 
sions si  les  œufs  ne  sont  pas  placés  très  près  du  li(|uide.  L'éclosion  n'est 
pas  retardée. 

En  résumé  :  Les  vapeurs  de  formol  sont  nuisibles  au  développement  de 
l'embryon.  Leur  action  est  d'autant  plus  marquée  que  la  solution  qui  les 
émet  (dans  les  conditions  de  ces  expériences)  est  plus  concentrée.  Les 
vaiieurs  [jeuvent  coaguler  les  albummoïdes  de  l'œuf  et  tuer  l'embryon,  ou 
bien  agir  comme  desséchant  (aclion  visible  sur  la  viande)  et  i-etanler  l'éclo- 
sion. —  Une  solution  à  10  %  donne  des  vapeurs  qui  n'empêchent  pas  le 
développement  embi7omiaire,  ni  l'éclosion. 


J .  M ANSiON.  —  Les  lances  défi  Uiplèrrs  vuwnt-elles  dans  le  [ormol?     1 7 1 

Les  (■\|i(''i'i('iices  précédeiilcs  uni  liMijonrs  iiiniiLir  i|ii('  les  vapeurs  du 
fui-iuul  uni  sur-  la  viande  uno  acliuii  ilcssùc^iianle,  ()iii  en  s'cxeiçant  aussi 
siir  les  (r'iils  piMil  inudilirr  la  diiirc  de  l'incnbatiim.  En  consLMincnce,  jjuur 
dtHciiiiinci-  l'acliun  loruiae  du  l'urinol  seul,  il  élail  nécessaire  de  cunnaîlre 
l'inlluence  iiu'exerce  sur  les  œufs  l'élal  liygrométruiue  de  l'air  eu  l'absence 
de  viii)eurs  de  formol. 

II.  —  Action  de  la  vapeur  d'eau. 

Expérience  7.  —  Des  (eufs  pondus  le  4  mai  à  13  h.  sont  déposés  (dispersés) 
sur  une  lame  de  verre  dans  une  atmosphère  peu  humide. 
5,  6,  7  mai.  —  Pas  d'éclosion.  Les  œufs  se  dessèchent;  mais  tous  les 
embi-yons  sont  complètement  développés. 

—  La  dessiccation  des  œufs  dispersés  a  empêché  l'éclosiun. 

Expérience  8.  —  Des  œufs  pondus  le  12  mai  à  12  h.  sont  déposés  (en  tas) 
sur  une  lame  de  verre  dans  une  atmosphère  peu  humide. 
13  mai,  II)  h.  —  L'éclosion  a  lieu.  Les  unifs  île  la  même  ponte  laissés 
dans  l'oi'bite  d'un  (cil  d'une  poule,   où   ils  uni  été  déposés,   sont 
tous  éclos  à  13  h. 

—  La  dessiccation  modérée  des  œufs  laissés  en  tas  a  retardé  l'éclosion 
de  3  heures  environ. 

Expérience  9.  —  Des  œufs  pondus  le  4  mai  à  l'i  h.  sont  placés  à  Iti  h. 
sur  un  morceau  de  viande,  dans  un  tube  fermé,  au  fond  duquel 
se  trouvent  deux  centimètres  cubes  d'un  corps  desséchant  (chaux 
vive). 

.')  mai,   iS  h.  —  Pas  d'éclosion. 

I!)  h.  —  L'éclosion  se  produit  et  s'achève  rapidement. 
Les  larves  paraissent  souffrantes. 

i?/  h.  —  Les  larves  ont  fui  la  viande  qui  est  rose  et  sèche  à  la  sur- 
face. Elles  sont  immobiles,  mortes,  sur  le  bouchon. 

—  La  dessiccation  a  retardé  l'éclosion  de  2  heures  environ;  mais  malgré 
l'action  énergique  du  desséchant,  l'éclosion  a  été  rendue  possible  par  le 
contact  des  liquides  de  la  viande. 

En  résumé  :  la  dessiccation  n'arrête  pas  le  développement  des  embryons, 
mais  retarde  et  peut  empêcher  l'éclosion.  Les  effets  de  la  sécheresse  de 
l'air  sont  très  marqués  si  les  œufs  sont  dispersés;  déposés  en  tas  ou  au 
contact  de  la  viande  humide,  les  o'ufs  |)ouvent  éclore  dans  une  atmosphère 
sèche. 

Expérience  10.  —  Des  œufs  pondus  dans  le  même  tas,  le  12  mai  à  12  h., 
sont  placés  à  18  h. 

a)  Dans  un  tube  [ouvcrl,  contenant  deux  cc^  d'eau),   sur  deux 
morceaux  de  viande,   l'un  humide,   l'autre  sec. 

(*)  Dans  un  tube  ilennê,   contenant  deux  cc^  d'eau),   sur  deux 
morceaux  de  viande,   l'un  humide,    l'autre  sec. 
13  mai,  13  h.  —  a)  Les  éclosions  ont  eu  lieu  sur  les  deux  morceaux 
de  viande  et  sont  tei-minées  à  13  h. 

b)  Pas  d'éclosion.  Le  bouchun  est  enlevé  le  13  mai  à  23  h.  Après 
un  développement  nurmal  des  leufs  de  C>  heures,  la  vapeur  d'eau 

'u\  [lendani  2!)  heures.  Température  :  20". 


1 72     J.  Mansion.  —  Les  larves  des  Diptères  vivent-elles  dans  le  formol? 

14  laai,   /if  h.  —  a)  Les  larves  prospèrent. 

b)  Pas  d'éclosiun.  Cependaiil  les  embryons  sont  développés;  leurs 
crocliels  cliitlneux  ne  sont  pas  encore  colorés  en  brun. 
'21  h.  —  U)  L'éclosion  se  produit. 

15  mai.  —  Toutes  les  larves  prospèrent. 

—  Une  grande  humidité  entrave  le  déveluppenienl  des  embiyons.  Les 
éclosions  en  b)  ont  eu  lieu  avec  un  retard  de  29  heures  sur  celles  des  œufs 
placés  dans  les  conditions  normales  a),  et  la  vapeur  d'eau  avait  agi  préci- 
sément sur  eux  pendant  2!)  heures.  L'éclosion  n'a  donc  pas  été  empêchée; 
c'est  l'évolution  de  l'embryon  qui  a  subi  un  arrêt  ou  mieux  un  retard  pro- 
portionnel au  temps  d'action  de  l'huiuidité. 

Expérience  11.  —  Des  œufs  pondus  depuis  plusieurs  heures  (?),  sont  placés 
le  8  mai  à  13  h.  1/2,  dans  un  tube  ijeimé,  contenant  deux  cc^ 
d'eau),  sur  un  morceau  de  viande. 

9  mai.  —  Pas  d'éclosion. 

10  mai,  h2  li.  —  Pas  d'éclosion.  L'humidité  a  agi  sur  les  œufs  pendant 

46  h.  1/2.  J'enlève  le  bouchon. 
lii  mai,  21  h.  —  Il  n'y  a  pas  eu  d'éclosion.  Les  œufs  contiennent  des 
embryons  dont  on  distingue  nettement  les  crochets  chitineux. 
13  mai.  —  Pas  d'éclosion.  Les  embryons  sont  morts.  Des  œufs  de  la 
même  ponte,  placés  dans  un  tube  fermé,   contenant  une  solution 
de  formol  à  10  %,  sont  écios  le  9  mai  à  7  h. 

—  La  suppression  de  l'humidité  qui  a  agi  pendant  40  h.  1/2  ne  permet 
plus  l'éclosion  des  embryons  développés. 

En  résumé  :  la  vapeur  d'eau,  selon  les  proportions  et  le  temps  d'action, 
retarde  le  développement  (en  retardant  l'éclosion)  ou  empêche  l'éclosion. 
L'évolution  normale  de  l'embryon  peut  reprendre,  si  l'action  d'une  forte 
proportion  de  vapeur  d'eau  n'est  pas  trop  prolongée. 

La  dessiccation  empêche  ou  retarde  l'éclosion.  La  grande  humidité  entrave 
le  développement  et  peut  empêcher  l'éclosion.  Le  développement  normal  de 
l'embryon  n'est  donc  possible  que  dans  des  conditions  d'humidité  très  pré- 
cises, et  qui  diffèrent  peu  les  unes  des  autres.  Les  conditions-limites  du 
développement  normal  sont  tiès  voisines,  et  de  faibles  vai  ialions  du  milieu 
peuvent  entraver  l'évolution  des  embryons. 

Comparant  les  résultats  des  Expériences  10  et  11  avec  ceux  de  l'Expé- 
rience 6,  on  constate  que  l'éclosion  se  produit  en  tube  fermé  si  l'eau  contient 
une  faible  proportion  de  formol  (10  %).  Le  formol  desséchant,  tempère 
l'action  de  l'humidité  qui,  si  elle  agissait  seule,  ari'êter-ait  le  développement. 
En  tube  fermé,  l'action  desséchante  du  formol  est  donc  favoi-isanle. 

Ces  résultats  sont  schématisés  dans  les  dessins  suivants  : 


J 

ô 

! 

il 

Gcka^ 

F  loz 

&eut 

Fto7, 

Les  vapeurs  de  formol  émises  par  les  solutions  concentrées  sont  seules 
loxi(}ues  pour  les  embryons.  La  toxicité  des  vapeurs  émises  par  une  solution 
à  10  %  est  à  peu  près  nulle. 

J.  Mansion. 

(à  suivre). 


D'A.  Gros.  —  Le  Sitaris  rufipes  Gory,  ses  inœurs,  son  évolulion.     173 


Le  SITARIS  RUFIPES  Qory,  SES  MŒURS,  SON  ÉVOLUTION 


Bien  que  la  Nomenclature  compte  un  nombre  assez  élevé  de  Sitaris,  les 
inix'urs  de  ces  insectes  ne  sont  guèi-e  connues  que  pour  deux  espèces  :  le 
Silaris  murulis  Foeist.,  dont  l'histoire  si  curieuse  nous  a  été  dévoilée  par 
J.-H.  Fabre  (1),  et  le  SUaris  collelis  Mayet  (==Slenonu  analis  Scliaum),  étudié 
par  Valéry  Mayet  ^2).  Ces  deux  espèces  olfrent  un  développement  similaire, 
si  l'on  se  borne  à  comparer  les  divers  stades  de  leur  évolution  et  leurs  formes 
successives  :  leurs  larves  pi'imaires  sont  fort  semblables,  de  même  que  leurs 
larves  secondaiies  :  les  premières  dévorent  l'œuf  de  l'Apiaire,  les  secondes 
son  miel;  les  deux  espèces  pi'ésentenl  le  phénomène  de  VHypermélaniorphose 
de  J.-H.  Fabre,  et  la  3'  larve,  ainsi  que  la  nymphe  et  l'insecte  parfait,  se 
développent  à  l'inléi-ieur  des  dépouilles  endjoitées  et  intactes  de  la  2"  larve 
et  de  la  pseudonymphe.  Un  autre  point  conunun  aux  deux  espèces  est  que 
la  ponte  est  effectuée  dans  les  galeries  des  Anthophores. 

Mais  si  le  développement  de  ces  deux  Sitaris  est  similaire,  il  n'est  nulle- 
ment simultané,  et  l'histoire  de  l'évolution  de  ces  deux  espèces  présente  des 
différences  importantes  au  point  de  vue  de  l'époque  de  l'année  où  s'accompht 
ce  développement. 

Les  deux  espèces,  il  est  vrai,  paraissent  à  la  fm  de  l'été  :  J.-li.  Fabre  dit 
avoir  visité  les  talus  fréquentés  par  le  Silaris  muralls  »  pendant  les  mois 
»  d'août  et  de  septembre,  mois  fortunés  des  vacances  »,  et  avoir  trouvé  dès 
les  premiers  jours  d'août  les  coques  des  Sitaris  contenant  un  insecte  adulte 
qui  se  démène  comme  pour  se  mettre  en  liberté.  Bien  qu'il  ne  précise  pas 
exactement  la  date  des  pontes,  il  est  peimis  de  conclure  qu'elles  ont  lieu 
particulièrement  à  la  lin  du  mois  d'août  et  au  commencement  de  septembre, 
car  il  dit  que  <i  l'éclosion  a  lieu  un  mois  après,  vers  la  fm  de  septembre  ou 
le  commencement  d'octobre  ».  Les  jeunes  larves  restent  groupées  au  milieu 
des  coques  vides  des  œufs  pendant  tout  l'hiver,  et  ce  n'est  que  six  mois  après, 
au  printemps,  vers  la  lin  d'avril,  qu'elles  se  réveillent  et  commencent  à  se 
développer  (3). 

Le  Sitaris  cullelis  paraît  vers  le  milieu  d'août.  V.  Mayet  dit  que  les  pontes 
ont  lieu  du  l"'  au  15  septembre;  les  éclosions  se  produisent  14  ou  15  jours 
après,  c'est-à-dire  du  15  au  30  septembre.  Mais  la  conduite  des  triongulins 
est  différente  de  celle  des  triongulins  du  S.  muralis  :  ils  ne  restent  groupés 
que  5  ou  (j  jours,  et  se  mettent  ensuite  en  campagne  pour  se  fixer  sur  les 
Colletés  dès  que  ceux-ci  font  leur  apparition  et  commencent  leurs  travaux. 
Les  jeunes  larves  se  développent  donc  pendant  l'hiver,  tandis  que  celles  du 
S.  muralis  restent  engouidies  pendant  cette  saison  et  ne  se  développent  qu'au 
printemps,  au  moment  où  précisément  les  larves  du  S.  collelis  ont  terminé 
leur  croissance  (les  larves  mâles  du  15  au  30  avril,  les  femelles  du  1"  au 
15  mai,  dit  V.  Mayet).  En  outre,  les  S.  colletis,  pour  la  plupart  achèvent  leur 
évolution  dans  le  courant  de  l'été,  et  donnent  l'imago  la  même  année,  tandis 

(1)  J.-H.  Fabre.  Scuvenirs  Enlomol.,  2»  série,  p.  262. 

(2)  Valéry  Mayet.  Mœurs  et  Métamorphoses  du  Sitaris  colletis.  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  5»  Série, 
t.  V  (1875),  p.  66,  pi.  III. 

(3)  A  Mascara,  la  date  la  plus  avancée  qne  j'aie  observée  de  l'apparition  du  Silaris  muralis 
a  été  le  3  septembre,  la  date  la  plus  reculée  le  4  octobre:  mais  j'ai  pu  garder  en  vie  une 
femelle  jusqu'au  20  octobre.  Im  réveil  des  larves  est  ici  plus  précoce  qu'en  France  et  se  produit 
dès  le  milieu  du  mois  de  mars  (Voir  mon  travail  sur  Sitaris  muralis,  Bulletin  de  la  Soc.  d'Ilist, 
nat.  de  l'Afrique  du  Nord,  nov.-déc.  11)10). 


174     \y  \.  Gros.  —  Le  Silaris  rufipes  Gory,  ses  mœurs,  son  évolution. 

([lit'  les  .S.  iHuniits  (léveloiipés  prnduiil  la  saisim  |ii-iiil.aiiière  liivcinciit  en 
gi'ande  partie  sons  la  fuiiiie  de  pseudiPiiyiiiplie  el  ne  doniieiil  l'iiiseele  pailuil 
(|iie  la  deiixièiiie  année. 

J'ai  observé  une  Ifoisiénie  espèce,  le  Situris  ritlipcs  Goiy,  qui  oltie  avec 
les  deux  précédenles  une  siniililude  complète  comme  phases  de  développe- 
ment, mais  qui  en  diiïére  seiisihlemenl  par  ses  mœurs  :  son  apparition, 
ainsi  que  sa  punie,  ont  lieu  au  printemps,  ou  même  seulement  au  (•onunen- 
cement  de  l'été;  les  u'uïs,  au  lieu  d'être  jiondus  dans  les  galei'ies  des  Innié- 
noptères,  sont  cette  fois  déposés  sui'  les  Heurs  d'une  Labicc  [Hallala  liirsula), 
et  les  lanes,  développées  dans  le  courant  de  l'été,  passent  l'hiver  à  l'état  de 
pseudonymphes,  et  donnent  l'insecte  parfait  au  printemps  suivant. 

Quelques  mots  tout  d'abord  au  sujet  de  l'identité  de  ce  Sitaris.  Esche- 
ricli  (1)  réunit  le  Siltiil.\  iiijipes  Gory  au  ^'.  ru[ipi'n)tis  Kiist.,  aiupiel  il  donne 
pour  patrie  l'Espagne.  (»r  l'insecte  qui  a  seivi  de  type  pour  la  description 
du  ^'.  Tulipes  (Gory,  Mag.  de  ZouL,  1841,  p.  7,  pi.  73)  a  été  pris  à  Oran.  Je 
ci'ois  donc  avoii-  (pielque  raison  de  préférer  à  cause  de  cela  cette  dénomi- 
nation, qui  a  d'ailleurs  la  priorité  (2).  Cette  espèce  doit  aussi  très  proba- 
blement se  confondre  avec  \e  Silaris  Fenliiuindi  Escal.  (3),  décrit  tout  récem- 
ment du  Jlaroc  (loc.  :  Tigui,  Allas),  et  que  je  ne  connais  pas  de  visu.,  mais 
ipii,  d'après  la  description  qu'en  fait  M.  de  la  Escalera  (4),  semble  surtout 
différer  du  ii'.  ru[ipes  par  la  coloration  des  articles  des  tarses  (dont  les  trois 
deiniers  de  la  pr'emière  paire  et  les  deux  derniers  seulement  des  2°  et 
3'  paires  sont  noirs),  et  par  celle  du  pygidium,  noir  également,  alors  que  la 
description  du  S.  rufipes  pai"  Gory  ne  mentionne  pas  ces  détails,  et  dit  sim- 
plement :  »  Elyties,  pattes  et  al)domen  d'un  brun  rouge  ».  Les  nombreux 
sujets  que  j'ai  en  ma  possession  ont  tous  l'abdomen  rouge  avec  le  dernier 
segment  noir,  comme  le  S.  Ferdinandi.  En  ce  qui  concerne  le  nombre  des 
articles  des  tarses  noirs,  il  y  a  de  nombreuses  variations  individuelles  :  chez 
certains  sujets  cela  concorde  parfaitement  avec  la  description  de  M.  de  la 
Escalera;  chez  d'autres,  le  nombre  des  articles  noii's  est  réduit  à  deux  au 
lieu  de  trois.  Un  lencontre  de  nombieux  individus  chez  lesquels  la  coloration 
noire  est  bornée  au  dernier  ar'ticle,  même  sur  les  pattes  antérieur-es.  Mais 
souvent  en  pareil  cas  les  segments  qui  devraient  êlr'e  noirs  sont  légèr'ement 
bor'dés  de  noir.  Ce  car-actèr'e  manque  donc  totalement  de  fixité  et  ne  saur'ait 
ser-vir',  à  mon  avis,  comme  base  de  scpar'ation  de  deux  espèces. 

l)'autr-e  part,  j'ai  envoyé  à  Parus,  au  Muséum  d'Histoire  natur'elle,  deux 
exemplair'es  de  mes  Sitaris,  en  demandant  qu'on  veuille  bien  confronter  mes 
spécimens  avec  ceux  qui  s'y  trouvent  sous  le  nom  de  Sitaris  ruiipes  Gory. 
M.  P.  Lesne,  Assistant  de  la  chair-e  d'Entomologie,  m'a  répondu  h  la  date 
du  17  juin  1911  ce  ipii  suit  :  "  J'ai  com|)ar"é  avec  soin  ces  deux  spécimens 
»  à  l'exemplaiie  faisant  partie  de  nos  collections,  et  figur-ant  sous  le  nom 
»  de  S.  rufipes  Gor-y  dans  la  collection  de  l'Expédition  de  l'Algérie  foniiée 
))  par  H.  Lucas  (.5).  Je  n'ai  pu  constater-  de  différences  appréciables  entre 
»  vos  exempiaires  et  le  nôtre,  bien  que  le  faciès,  et  en  particulier  la  colo- 
)'  ration  des  élytr'es,  soient  assez  dissemblables;  mais  la  color-alion  de  l'extré- 

(1)  Esctierich.  Bestimnnin'js-Tahelte  der  europ.  Coleopl.  —  Zonilidx. 

(2)  L'ouvrage  de  Kiisrer  :  Kàfcr  Europ.  n'a  eommencé  à  paraître  qu'en  l.SW. 

(3)  De  la  Escalera.  Coleoptcros  nutvos  de  Marruccos.  Boletin  de  la  real  Soc.  esp.  de  Hist.  Nat., 
ocl.  1010,  p.  .382. 

(4)  «  Elilros,  patas  y  abdomen  de  un  rojo  acaramelado,  coxas  en  parte  tostadas;  los  très 
»  ultimes  larsas  del  primer  par,  los  dos  ultimos  de  los  intermedios  y  posterioi'es,  las  espinillas 
»  terminales  de  las  til)ias  y  el  pigidio  negros,  y  las  unas  rojizo  obscuras.  » 

(5)  Lucas  (E.cplo7\  srienl.  de  V.-llyéiie,  t.  II,  p.  401)  dit  que  cet  insecte  qu'il  n'a  pas  pris 
lui-même  a  été  capturé  par  le  capitaine  de  corvette  Dégenès,  aux  environs  d'Arzew  à  la 
Tin  de  mai. 


D'A.  Gros.  ■ —  Le  Silaris  rufipes  Gor\j,  ses  mœurs,  son  évolulinn.     175 

"  iiiilr  de  l'abdomen  est  également  noire  cliez  le  spécimen  de  Lucas.  Mon 
>i  iiiiprcssidii  csl  iiu'ii  s'agit  do  la  nièiin^  espèce.  N.  ntjipes  (iory.  » 

Ce  Sitai'is  présente  d(^s  sujets  di'  glande  taille  :  ce  sont  ceux  (pu  se  sont 
développés  chez  une  Antliophoi'e  de  ioite  stature,  par  exemple  Aitlhaphora 
[ulcilarsis  Brullé  :  et  des  exemplaii-es  de  taillx;  moitié  moindre,  développés 
chez  des  espèces  plus  petites,  telles  que  Anlhopliom  lalaris  Itérez  (1).  A  part 
la  taille,  je  ne  vois  aucune  diflerencc  appréciable  entr('  ces  divers  spé- 
cinn'ns  (2).  Le  même  tait  se  pioduil  du  i-eslc  chez  .S.  inuniH.s,  ainsi  (jue  j'ai 
pu  en  juger.  La  taille  de  ces  Sitai'is  est  dcinc  liée  au  plus  ou  moins  d'abon- 
dance de  la  nourriture  (ju'a  pu  avoir  à  sa  disposition  la  larve  secondaire. 

J'ai  pu  du  reste  véritier  l'unité  de  l'espèce  directement  à  plusieurs  reprises, 
notanunent  le  28  mai  \'.)\2  :  j'ai  obtenu  d'éclosion  ce  jour-là  une  femelle  de 
la  grosse  variété  (pie  j'ai  mise  aussibM  en  présence  d'un  niàle  de  la  petite 
race;  l'accouplement  a  eu  li(!U  immédialcincnt  et  a  duré  20  minutes.  Au  bout 
de  24  heures,  cette  femelle  avait  elfeclue  plusieurs  pontes  sur  les  inllores- 
cences  de  Ballola  hirsula.  Elle  s'est  montrée  d'ailleui's  d'une  rare  fécondité, 
et  le  31  mai  j'ai  compté  douze  dépôts  d'œufs  (dont  plusieurs  sur  la  même 
inllorescence)  sur  trois  tiges  de  Ballota.  Ces  pontes  ont  commencé  à  éclore 
le  11)  juin  suivant  après  21  joins  d'incubalion.  C'est  là  la  preuve  indiscutable 
de  l'identité  des  deux  variétés. 

J'ai  obtenu  de  même,  le  1"  juin  1912,  l'accouplement  d'un  mâle  de  grande 
taille  avec  une  femelle  de  petite  stature,  bien  que  dans  un  autre  cas  sem- 
blable l'union  sexuelle  ait  pai'u  difficile  à  réaliser,  en  raison  sans  doute  de 
la  disproportion  des  organes. 

Le  Sitarls  ru/i/jev  parait  d  humeur  plus  vagabonde  que  le  S.  tnuralis.  Un 
le  rencontre  parfois  sur  les  fleurs  où  il  va  effectuer  sa  ponte.  M.  Féfix  Ancey 
m'a  écrit  avoir  pris  à  Oran,  le  30  mars  f882,  un  exemplaire  —  un  seul  ■ — 
d'un  Sitaris  à  jambes  et  abdomen  rouges  avec  pygidium  noir  {S.  rufipes 
Gory)  :  «  Mon  exemplaii'e  de  S.  ru[ip('s  a  été  pris  sur  une  fleur,  autant  qu'il 
»  m'en  souvient;  c'était  dans  un  endroit  herbeux;  un  mâle  bien  vivant  ». 
M.  Paul  Mathieu,  d'Oran,  m'a  montré  dans  sa  coflection  un  S.  rufipes  cS  qu'il 
a  capturé  au  vol  aux  Can-ières,  il  y  a  quelques  années  (3).  Enfin  moi-même, 
le  10  juillet  1910,  j'ai  mis  la  main  sur  un  bel  exemplaire  g  de  cette  espèce, 
posé  sur  une  touffe  (leiirie  de  Ballola  Idrsuta.  Il  était  environ  deux  heures. 
La  plante  sur  la(|uelle  se  trouvait  cet  insecte  surmontait  un  petit  talus 
rocheux,  au  bord  de  la  route  de  Selatna,  percé  de  galeries  entre  deux  couches 
de  calcaire,  qui  doivent  certainement  donner  asile  à  divers  hyménoptères, 
notamment  à  des  Anthophores.  Ce  Sitaris,  qui  n'a  vécu  en  captivité  que 
quatre  ou  cIik]  jours,  a  expulsé  sous  mes  yeux,  deux  jours  après  sa  capture, 
un  crottin  blaiichàire,  ce  cpii  semble  bien  établir  qu'il  avait  dij  prendre 
quelque  nouriiture.  Ce  détail  est  à  signaler,  car  J.-H.  Fabre  a  mis  en  doute 
qu'une  autre  espèce,  le  .S.  muralis,  à  l'état  adulte,  prenne  le  moindre  ali- 

(1)  Las  exemplaires  envo.vt'S  au  Nfuséuiii  appartiennent  à  cette  secunde  cali^gorie. 

(2)  Un  sujet  g  de  grande  taille  que  j'ai  obtenu  le  17  juin  l'.Ut  d'une  pseudonymphe  trouvée 
dans  une  colonie  d'Anlhopluna.  [nivilarsis  présente  à  la  base  de  chaque  élylj'e,  à  l'épaule, 
un  petit  point  noir;  pour  tout  le  reste  il  est  absolument  identique  aux  autres  exemplaires, 
.le  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  lieu  de  le  considérer  comme  pouvant  donner  motif  à  la  création 
d'une  variété  spéciale. 

Je  crois  devoii'  signaler  ici  un  détail  anatomique  dont  n'ont  parlé  ni  Gory  ni  M.  de  la 
Escalera  :  c'est  que  le  Sitaris  ru/ipes  a  la  division  supérieure  des  ongles  des  tarses  forlement 
pectinée,  comme  d'ailleurs  le  Silaris  SoUeri,  à  l'inverse  du  S.  muralis  qui  a  les  ongles  lisses; 
tout  au  plus  ai-je  vu  sur  un  sujet  de  cette  dernière  espèce  deux  petites  tubérosités  à  la 
naissance  de  l'ongle.  Il  est  assez  curieux  de  ronslater  cette  différence  de  slructure  entre  le 
S.  muralis  et  les  S.  ru[ipcs  et  5.  Solicri. 

(3)  L'exemplaire  de  M.  Paul  Mathieu,  de  gi-ande  taille,  semblable  aux  miens,  a  également 
l'extrémité  de  l'abdomen  noire. 


176     D'A.  Gros.  —  Le  Sitaris  ruApes  Gory,  ses  mœurs,  son  évolution. 

rnenl  :  »  Je  n'en  ai  jamais,  dil-ii,  surpris  un  seul  pâturant  sur  les  plantes 
»  voisines,  de  soite  que  ijien  qu'ils  suient  pourvus  d'un  appareil  digeslil' 
»  normal,  j'ai  de  graves  raisons  de  douter  s'ils  prennent  réellement  la 
1)  moindre  nouriilure  ».  (J.-ll.  Fabre,  loc.  cit.). 

La  période  pendant  laquelle  se  montrent  ces  insectes  paraît  assez  étendue, 
puisque  M.  Ancey  a  capturé  son  spécimen  le  30  mars;  Dégenès  (exemplaire 
de  la  collection  Lucas)  lin  mai,  et  moi  le  10  juillet.  Elle  correspondrait  à  la 
presque  totalité  du  prmlemps  et  empiéterait  sur  l'été.  Mais  il  faut  tenir 
compte  que  sur  le  littoral  i,(tran,  Aizew;  la  température  est  bien  plus  douce 
qu'à  Mascara;  que  dans  cette  dernière  localité,  située  à  près  de  600  mètres 
d'altitude,  l'hiver  est  plus  rigoureux  et  le  réveil  des  insectes  et  de  la  végé- 
tation beaucoup  moins  précoce.  Ici  donc  le  S.  rulipes  ne  se  montre  guéi-e 
avant  la  seconde  quinzaine  de  mai.  En  101 1,  le  17  avril,  j'ai  récolté  dans  une 
colonie  d'AïUhuphoia  talarin  Pérez  de  nombreuses  pseudonymphes;  les  unes 
contenaient  déjà  la  3"  larve;  les  autres  étaient  encore  à  l'état  triangulaire; 
dès  le  29  avril  trois  d'entre  elles  montraient  la  nymphe  par  transparence. 
D'autres  pseudouunphes  n'ont  perdu  la  l'orme  triangulaire,  et  donné  par 
conséquent  la  3"  larve  que  dans  les  premieis  jours  de  mai.  Ce  n'est  que  le 
8  mai  que  j'ai  vu  pour  la  première  fois  renmer  dans  sa  coque  un  Sitaris 
adulte;  il  n'a  percé  ses  enveloppes  que  le  23  mai.  C'est  mon  sujet  le  plus 
précoce  pour  cette  année.  Les  insectes  ont  continué  à  faire  leur  apparition 
les  jours  suivants  et  pendant  tout  le  mois  de  juin  et  la  première  semaine  de 
juillet;  ma  deinière  naissance  est  du  8  juillet.  En  1912,  année  où  l'hiver  a 
été  presque  nul,  et  qui  s'est  montrée  très  précoce  sous  le  rapport  du  déve- 
loppement des  insectes,  dès  le  26  mars  plusieurs  pseudonymphes  avaient 
repris  la  forme  triangulaire,  indice  de  la  présence  de  la  3"  larve;  j'ai  obtenu 
un  mâle  dès  le  30  avril,  et  les  éclosions  très  nombreuses  (12  exemplaires  en 
mai,  13  exemplaires  en  juin)  se  sont  succédé  jusqu'au  15  juin,  date  où  s'est 
produite  la  dernière. 

Les  Sitaris  sont  au  point  de  vue  de  leur  apparition  légèrement  en  avance 
sui-  les  Anthophores  qu'ils  parasitent  :  ainsi  des  larves  d'Anthophora  talaris 
Pérez,  prélevées  dans  la  même  colonie  où  j'avais  recueilli  les  pseudo- 
nymphes, ont  commencé  à  donner  des  nymphes  seulement  le  15  mai  1911, 
aiois  que  déjà  les  Sitaris  ari-ivaienl  à  l'état  parfait  dans  leurs  coques.  Mais 
dès  le  5  juin  j'ai  capturé  de  nombreuses  AnUiophora  talaris  des  deux  sexes 
auprès  d'une  colonie  parasitée  par  ce  Sitaris.  L'éclosion  des  triongulins 
semble  donc  coïncider  avec  la  période  d'activité  des  Anthophores,  ce  qui  est 
logique. 

J'ai  observé  le  parasitisme  du  S.  rujlpes  chez  Anthophora  talaris  Pérez, 
A.  altngena  Lep.,  -4.  rhododaclijla  l'érez  (spec.  nov.),  A.  fulritarsis  Brullé. 
Cette  dernière  Anthophore  est  d'une  taille  double  de  celle  des  précédentes, 
et  les  Sitaris  qui  .se  développent  dans  ses  cellules,  copieusement  nourrLs, 
atteignent  aussi  une  taille  beaucoup  plus  forte. 

Le  Sitaris  rujipes  est  le  commensal  du  S.  muralis  qui  parasite  également 
ces  mêmes  Anthophores;  il  se  développe  aussi  à  côté  de  Hornia  mjmpholdcs 
Escal.  et  de  Sitaris  solieri  Pecchioli,  qui  se  rencontrent  pareillement  chez 
A.  talaris  et  A.  albigena,  mais  que  je  n'ai  pas  observés  chez  .4.  fulvitarsis. 
Chez  A.  rhododacfyla,  je  l'ai  trouvé  à  Bou-Hanifia,  en  1913,  conjointement 
avec  S.  muralis,  Hornia  nymptioïdes  et  Apalus  Comtei  Pic. 

Comme  le  S.  muralis,  aussitôt  après  être  sorti  de  sa  cellule  le  S.  rujipes 
rejette  une  grosse  goutte  d'un  liquide  trouble,  excrémentiel,  de  couleur  jau- 
nâtre, sorte  de  méconium.  Contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  le  S.  muralis, 
que  j'ai  vu  vivre  jusqu'à  14  et  16  jours  en  captivité,  le  S.  rufipes  n'a  dans 
les  mêmes  conditions  qu'une  existence  éphémère  de  5  ou  6  jours.  Il  est 


D'A.  Gros.  —  Le  Sitaris  rufipes  Gorrj,  ses  mœurs,  son  évoluHnn.     177 


probable  que  ces  inspcles  meurent  de  faim.  Ils  ont  plus  de  vivacité  que  les 
S.  mxiralis  et  s'envolent  volontiers,  ce  que  ne  font  presque  jamais  ces  der- 
niers: j'ai  perdu  ainsi,  au  début,  faute  d'être  sur  mes  gardes,  plusieurs 
sujets  qui  m'ont  écliappé.  Ils  savent  aussi  simuler  la  mort  et  le  font  d'une 
maniêr'o  extrêmemenl  pi-olnnijée  :  le  3  juin  1011  j'ai  observé  un  sujet  d*  qui 
est  ainsi  resté  en  calalopsie  pendant  plus  d'ime  beure  et  qui  n'est  revenu  à 
lui  que  lorsque  j'ai  touché  à  ses  orstanes  iri^nitaux  pour  les  examiner.  .Je 
n'aurais  jamais  soupçonné  la  possibilité  d'une  simulation  d'aussi  longue 
durée  chez  un  insecte  palpé  et  manié  sans  ménagements,  puis  abandonné  à 
l'air  libre  sur  un  carré  de  papier.  La  chose  est  bonne  à  connaître  pour  ne 
pas  être  exposé  à  piquei-  des  sujets  vivants  quand  on  désire  les  observer. 

T,e  mâle  est  assez  facilo  à  distinguer  de  la  femelle  :  outre  que  ses  anteiuies 
sont  plus  allongées,  le  demier  article  de  l'abdomen  est  caractéristique  : 
le  segment  est  bilobé  à  la  face  ventrale  et  le  pénis  saillant  est  facilement 
visible  entre  les  deux  lobes.  Cliez  la  femelle  le  dernier  segment  est  entier. 

Dès  que  les  deux  sexes  sont  en  présence,  l'accouplement  a  lieu  aussitôt, 
l»endant  cet  acte  les  deux  insectes  sont  superposés  longueur  pour  longueur, 
le  mfde  eidacant  la  femelle  avec  ses  six  pattes.  T,es  choses  se  passent  donc 
comme  chez  le  5.  miiralis.  La  copulation  dure  un  temps  variable,  de  7  à 
28  minutes,  puis  les  inserics  se  séparent. 

.Te  m'attendais,  par  analogie  avec  ce  qui  si>  passe  chez  le  S.  murait'^',  h 
voir  les  femelles  pondre  sans  difllculté  aussitôt  après  leur  fécondation.  Je 
fus  déçu  :  les  premiers  jours  se  passèrent  sans  la  moindre  ponte.  .Te  vis 
seulement  les  femelles  s'efforcer  de  ronger  les  boîtes  où  elles  étaient  enfer- 
mées pour  se  sauvei'.  .T'essayai  de  provoquer  leur  ponte  en  plaçant  h  côté 
d'elles  les  blocs  de  cellules  d'où  elles  étaient  sorties.  .T'échouai  encore  : 
matgi'é  tous  mes  artifices  mes  premières  femelles  se  refusèrent  à  émettie 
leurs  œufs  et  moururent  sans  me  livrer  leur  secret.  Tl  était  évident  que  si 
elles  n'avaient  pas  pondu,  c'est  qu'elles  n'avaient  pas  trouvé  réalisées  les 
conditions  requises;  elles  devaient  avoir  d'autres  habitudes  physiologiques 
que  le  .9.  mnralis. 

Mascara.  D""  Auguste  Gros. 

{A  suivre). 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Apparition  hâtive  de  Celonia  aurata  L.  —  Le  25  septembre  1913,  vers  midi  et 
demi,  par  une  superbe  journée  d'automne,  ensoleillée,  chaude,  calme,  me  trouvant 
au  sommet  même  du  Grand  Montagnet,  près  de  Villeneuve-lez-Avignon  (Gard), 
élévation  qui  domine  la  vallée  du  Rhône,  de  sa  maigre  altitude  de  192  mètres,  je 
n'ai  pas  été  peu  surpris  de  voir  une  Cefonia  ntiratn  L.  voler  au-dessus  d'une  touffe 
de  jeunes  chênes-verts  {Qiirrrus  ilex  L.).  Immédiatement  capturé  d'un  prompt 
coup  de  filet,  je  constatais  que  cet  exemplaire  appartient  à  l'aberration  Tinr]ens 
Eeitt.  Il  est  de  toute  première  fraîcheur,  ainsi  qu'en  témoigne  la  longue  pilosité 
qui  recouvre  le  pronotum  et  les  élytres.  Il  venait  évidemment  d'éclore.  Trompé 
par  la  chaleur  de  cette  belle  journée,  il  aura  prématurément  quitté  la  loge  où 
d'habitude  cette  espèce  passe  la  saison  hivernale  pour  n'apparaître  qu'aux  pre- 
mières chaleurs  du  printemps,  vers  la  mi-avril,  et  disparaître  devant  les  ardeurs 
du  soleil  d'été,  en  juin  ou  en  juillet,  suivant  l'altitude. 

J'ai  bien  capturé,  en  août,  quelques  sujets  de  Crtonia  aurata,  mais  uniquement 
dans  les  détritus  végétaux  charriés  par  le  Rhône,  lors  de  crues  estivales.  Il  s'agis- 
sait, là  aussi,  de  sujets  déjcà  formés,  dérangés  par  les  eaux  et  destinés  à  n'appa- 
raître qu'au  printemps  suivant. 

Dans  le  cas  actuel,  il  s'agit  évidemment  ici  d'une  apparition  hâtive,  prématurée, 
et  je  ne  pense  pas  qu'il  faille  interpréter  autrement  le  fait  ici  signalé. 

Mulsant  a  décrit  comme  variété  pïlirjrra  de  la  Cctoina  aurata  les  exemplaires 
velus  de  cette  espèce. 


178  Notes  spéciales  et  locales. 


A  proprement  jiarler,  il  ne  s'agit  probablmnent  point,  pour  de  tels  exemplaires, 
de  variété  ou  d'ahcrration,  car  il  m'a  sembii'  que  tous  les  sujets  de  notre  pays  ont 
le  pronotum  et  les  élytres  poilus  quand  ils  sont  frais.  Cette  pubescence  est  fragile, 
caduque,  et  elle  ne  tarde  pas  à  disparaître  quand  l'insecte  a  vécu  quelque  temps, 
sous  l'influence  des  heurts  et  des  frottements. 

Par  contre,  il  n'en  serait  pas  de  même  pour  la  race  ou  sous-espèce  hupanica, 
dont  ce  serait  même  peut-être  là  un  caractère  distinctif.  Tous  les  sujets  qui  appar- 
tiennent à  ci'tte  race  de  l'extrême  sud  de  l'Europe  naîtraient,  d'après  des  rensei- 
gnements qui  m'ont  été  jadis  fournis  par  M.  le  professeur  Fiori,  avec  le  pronotum 
et  les  élytres  glabres. 

Il  y  a  là  un  problème  intéressant  à  résoudre  et  je  me  permets  d'appeler  sur  lui 
l'attention  des  naturalistes  européens. 

Avignon.  D"'  A.  Chobaut. 

Aux  jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  de  Novembre. 

(Voir  années  in'écédent^s,) 
Angelica  silvestris.  —  Chenillett<>  d'un  blanc  rosé,  à  tête  brune  et  écusson  grisâtre; 

parmi  les  graines.    =  Cotaphctiria  fulvigHtelln  Z. 
Artemisia  vulgaris.  —  Chenille  arpenteuse  brune,   à  dorsale  flanquée  de  traits 

obliques  plus  foncés  bordés  de  blanc,  à  stigmatale  blanche 
interrompue;  dans  l'inflorescence.   =  Tephroclystia  inno- 
tata  Hufn. 
Berberis   vulgaris.    —   Larve   blanche   court*-,    tronquée   à   l'arrière  ;   dans   baies 

déformées.    =  Spilorirapha  Mei//eni  Low  (Dipt.  ). 
Betula  alba.  —  Chenille  à  corps  ramassé  cylindrique,   à  tête  petite  et  noire,   à 
touffes  de  longs  poils  bruns.    =  Acruiiicta  leporina  L. 
Id.  Chenille  arpenteuse  d'un  brun  rouge,  assez  courte,  à  segments  très 

distincts,  à  tête  jaune  marbré  de  brun,  à  longitudinales  brun 
foncé,     à     stigmatale     jaune.    =   Larentia     autiiiriiifilis     Strom 
('2"  génération). 
Bryonia  dioica.  —  Larve  blanchâtre,  conique;  dans  baies  à  couleur  anormale.    = 

OicUid   Wifdemanni  Meig  (Dipt.). 
Bupleurum  falcatum.  —  Chenille  arpenleuse  rougeàtre,  à  dorsale  plus  foncée,  à 

tête  brune,  à  stigmatale  peu  nette;  sur  les  ombelles.   = 
2'epltroclystia  Jenotata  Hb. 
Butomus  umbellatus.  —  Chenillett*  d'un  blanc  rosé,  à  têt«  noire;  dans  graines.   = 

('(iiii-hylia  M usHehliana   Tr. 
Id.  Puceron  à  cornicules  en  massue;  aptère  d'un  vert  glauque 

*  à  appendices  d'un  gris  cendré;  ailé  d'un  vert  foncé,  à 

appendices  noires.    =   RhopaJosiphum  nympliœœ  Fab. 
Calluna  vulgaris.  —  Chenille  arpenteuse  jaunâtre,  à  tête  d'un  brun  jaune  pointillé 
de  noir,  à  dorsale  en  chevrons  brunâtres;  parmi  l'inflores- 
cence.  =  Tephruclyiitia  pumihitn  Hb.  (2"  génération). 
Id.  Chenillette  blanchâtre,  à  tête  brun  noir;  dans  toile  en  fourreau 

sur  la  tige  centrale.   =  PJeurota  birostella  Cl. 
Carduus  nutans.  —  Coléoptère  curculionide  à  rostre  très  court,  à  pubescence  grise 
marbrant   les  élytres  et  le   reste  du   corps  ;  en   société  dans 
capitules    à    aigrettes    bouleversées.   =  Bhinocyllus    conicus 
Froel. 
Carpinus  betulus.  —  Chenillette  blanchâtre,  à  têt«  d'un  brun  clair  taché  de  plus 
foncé,   à  troisième   paire   de   pattes  écailleuses   renflées  en 
massue  et  impropres  à  la  marche;  dans  un  repli  supérieur 
de  la  feuille.    =  Chimahache  fayella.Y. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  blanchâtre,  à  dorsale  plus  foncée,  à  tête 

noire;  dans  galerie  formée  par  une  feuille  à  bords  accolés 
en  dessous.    =  Ornix  carpinella  Frey  (2"  génération). 
Centaurea  nigra.  —  Chenille  verte  à  tête  et  écusson  d'un  vert  clair;  dans  feuille 

roulée  et  reliée.  =  Eulia  politaiia  Hw. 
Centaurea  nigra.  —  Chenillette  verte,  à  tête  d'un  brun  foncé;  en  société  sur  feuilles 

de  la  base.  =  Stcddnnpfychn  qiiadrana  Hb. 
Cerasus  avium.  —  Chenillette  verte  à  verruqueux  blanchâtre,  à  tête  et  écusson 
jaunes  tachées  de  brun  foncé,  à  segment  anal  taché  de  noir; 
dans  feuille  roulée  en  long.  =  Ancylin  siculana  Hb.  (2"  géné- 
ration). 
Cirsium  palustre.  —  Chenillette  verte  à  dorsale  plus  claire,  à  tête  d'un  brun  foncé; 
dans  la  tige.  =  Euxanthis  hamana  L.  (2°  génération). 


Notes  spéciales  et  locales.  179 

Cirsiuni  palustre.  — Chenillette  d'un  gris  verdâtrc  à  vorruqueux  noirs,  à  tête  et 
écusson  bruns;  dans  mine  de  la  nervure  médiane.  =  Gelechia 
aciimiiiatrllti  Sirconi  (2°  génération). 
Clematis  vitalba.  —  Clu-nillo  arpenteuse  jaunâtre,  à  tête  puintillée  de  niiir,  à  dor- 
sale en  chevrons  plus  foncés;  i)arnii  li'S  carpelles  plumeux. 
-   Tf'/i/iror/i/stia  piiinihi/a  Hb.   ('2°  génération). 
Cornus  sanguinea.  —  Chenillett*  d'un  vert  clair,  à  têk^  et  écusson  jjIus  pâles;  entre 
feuilles  accolées.    =   Aiicylis  deriixanu  Hb    (2"  génération). 
Id.  Chenillette  d'un  vert  foncé,  à  tête  et  écusson  d'un  jaune  taché 

de  noir;  dans  bord  replié  d'une  feuille.   =  Ancylis  sicuhtna 
Hb.   (2""  génération). 
Corylus  avellana.  —  Chenillette  verte,  à  dorsale  plus  foncée,  à  tête  et  écusson  brun 
clair;  dans  bord  roulé  d'une  feuille.  =  Eulia  minixtraitii  L. 
Cratsegus  oxyacanthoides.  —  Chenillette  d'un  blanc  rosé,  à  tête  brun  clair;  dans 

baies  décolorées.    =   Graphuiitha  jnnthinaiin  Dup. 
EupatoriuRi  cannabinum.  —  Chenillette  allongé*  et  luisante,  verdâtre,  à  dorsale 

plus  foncée,  à  tête  petite  et  jaune  semée  de  points 
noirs,    à   écusson   marqué   de   deux   taches  noires  ; 
dans  large  galerie  formée  par  l'enroulement  d'une 
feuille.    =   l'ionea  femiiidlix  Hb. 
Euphrasia  ofiicinalis.  —  Ch<'nille  arpenteuse  en  tout  identique  à  celle  indiquée 

plus  haut   sur  Clematis  et  Calluna.    =   Tephroclystia 

piiiiiihita  Hb. 

Fagus  silvatica.  —  Chenille  velue  d'un  jaune  paille,  à  incisions  d'un  noir  velours, 

à   quatre    brosses   dorsales    d'un   jaune    pâle,    à   touffe    anale 

longue  et   d'un   rouge  vineux;  sur  les  feuilles.    =    Dasychira 

piidibunda  L. 

Falcaria  rivini.  —  Larvette  d'un  rouge  orangé  dans  renflement  du  point  d'insertion 

des  ombellules.    =   Lnifioptera  carophihi  P.   Lw.   (Dipt.). 
Fragaria  vesca.  —  Chenillette  semblable  à  celle  signalée  plus  haut  sur  Eupatorium. 

=   Pionea  frrriii/a/is  Hb. 
Genista  tinctoria.  —  Chenillette  d'un  brun  foncé,  à  tête  brun  jaunâtre,  à  écusson 
noir  ;  dans  pousses  terminales  roulées.    =    Anacampsis  bi- 
(jatella  H.   S. 
Id.  Chenillette  rougeâtre,  à  dorsale  verte,  à  tête  brun  jaune,  à 

écusson    jaune    taché   de    plus    foncé;    sous   abri    de    feuille 
appliquée  à  la  tige.   =  Aiiacampitix  /ilbipalpella  H.  S. 
Hieracium  umbellatum.  —  Chenillette  d'un  blanc  sale,  à  tête  brunâtre;  au  collet 

de  la  racine.   =  Voiivhylix  atricapitann  Stph. 
Lactuca  saliva.  —  Chenille  cylindrique,  d'un  vert  clair,  à  tête  globuleuse,  à  dor- 
sale blanche;  sous  les  feuilles  qu'elle  ronge  entre  les  nervures. 
=   Brotolomia  meticiilosa  L. 
Pimpinella  saxifraga.  —  Chenille  arpenteuse  atténuée  en  avant,  verte,  à  incisions 

rayées  transversalement  de  jaune,  à  stigmatale  blanche; 
rongeant  les  akènes.    =   Larentia  rivata  Hb. 
Pinus  sylvestris.  —  Chenillette  d'un  jaune  verdâtre,  à  tête  et  écusson  brun  foncé; 
dans    galerie    formée    d'aiguilles    accolées.     =    Ocnerosfoma 
piiiidrielln  Z.   (2"'  génération). 
Potentilla  verna.  —  Chenillette  d'un  vert  sale,  à  tête  d'un  brun  pâle  bordée  de  noir 
en  arrière,  à  écusson  d  un  jaune  ourlé  de  noir  postérieure- 
ment; entre  feuilles  radicales  accolées.    =   Ancylis  roniptnna 
Froel  (2"  génération). 
Rosa  canina.  —  Larve  blanche,  dodue  et  conique;  dans  les  cynorrhodons  déformés. 
=   Spiloi/iap/ia  (iltcnKita  Fall.    (Dipt.). 
Id.  Larvette    blanche,    à    segments    distincts    dans    galle    ronde,    très 

caduque,    d'un    vert   luisant,    à    paroi    mince;    sur    ou    sous    les 
feuilles.   =  Ehodites  ealanteriœ  Hartig  (Hvm.). 

J.  G. 


Faune  entomologique  de  l'Indo-Chine.  —  Notre  correspondant,  M.  K  Vitalis  de 
Salvaza,  est  rentré  du  Cambodge  et  compte  passer  quelque  temps  à  Sully-sur-Loire 
(Loiret),  villa  Belle-Rive.  Il  a  entrepris  une  œuvre  considérable  due  en  partie 
aux  recherches  entomologiques  qu'il  a  faites  lui-même  en  Indo-Chine.  Il  s'agit  de 
la  Faune  eniomoloyique  de  Vf ndo-Chine.  Ses  collaborateurs,  très  nombreux,  sont 
choisis  parmi  les  spécialistes  les  plus  compétents  de  l'Europe  :  MM.  Bourgoin, 
Lesne,  Raffray,  Fleutiaux,  Olivier,  Boileau,  Boppe,  D''  Sicard,  Grouvelle,  Pic, 
R.    Martin,    Vuillet,    Boucomont,    Chatanay,    Desbordes,    Borland    (en    France); 


180  Notes  spéciales  et  locales. 

Dupuis,  Bondroit,  d'Orchymont,  Gillet,  Kerremans,  Clavareau,  Lamoere,  Dcs- 
iicux,  Schoiitoden,  Dubois  (en  Belgique);  Horn,  Ohans,  Holler,  Schmidt,  Schenk- 
ling  (en  Allemagne);  Bezzi,  Borelli  (en  Italie);  Bolivar,  L.  Navas  (en  Espagne); 
Distant,  Arrow,  Meede  Weldo,  colonel  Wynn  Sampson  (en  Angleterre). 

Description  d'une  Géométride  nouvelle  (Lépidoptère).  —  Thalera  Prouti,  n.  sp.  — 
Cf  25  iiiill.,  antennes  bipectinées  jusqu'à  l'apex,  d'un  blanc  très  légèrement  teinté 
de  rouge<àtre;  les  branches  sont  d'abord  de  longueur  modérée,  pour  finir  extrême- 
ment courtes  à  l'apex.  Ailes  d'un  beau  vert,  un  peu  plus  pâle  que  le  vert  émcraude; 
les  écailles  sont  relativement  peu  abondantes,  de  sorte  qu'à  la  loupe  on  aperçoit 
plus  ou  moins  le  tissu  blanchâtre  sur  lequel  reposent  les  écailles.  Côte  des  supé- 
rieures d'un  blanc  un  peu  rosé,  moucheté*  par  places  d'écaillés  rouge  brique. 
Bord  externe  des  supérieures  très  légèrement  proéminent  à  son  milieu.  Bord 
externe  des  inférieures  arqué  intérieurement  entre  4  et  6,  la  courbe  de  l'arc  étant 
relativement  peu  prononcée.  Un  fin  liséré  terminal  rouge  brique,  coupé  de  blanc 
aux  nervures,  au  bord  externe  des  quatre  ailes.  Frange  blanche  dans  sa  première 
partie  et  rouge  brique  extérieurement.  Aux  supérieures  on  voit,  sur  presque  toutes 
les  nervures,  à  4  mill.  du  boid  externe,  un  petit  trait  blanc  à  peine  perceptible, 
à  tel  point  qu'il  faut  une  forte  loupe  pour  distinguer  ces  traits.  Dessous  des  quatre 
ailes  blanc  très  finement  impressionné  de  verdâtre.  Côte  des  supérieures  bordée 
de  rouge  brique  sur  les  trois  quarts  de  sa  longueur  et  blanchâtre  de  là  à  l'apex. 
Frange  comme  on  dessus.  Palpes  blanc  rougeâtre,  à  dernier  article  très  court,  front 
paraissant  brun,  espace  entre  les  antennes  blanc,  espace  derrière  les  antennes  vert, 
quelques  écailles  blanchâtres  entre  la  tête  et  le  thorax,  dessus  du  thorax  et  com- 
mencement de  l'abdomen  vert,  le  reste  de  l'abdomen  blanc.  Il  y  a  peut-être  quelques 
écailles  rouges  vers  le  milieu  de  l'abdomen,  en  dessus;  cette  partie  étant  un  peu 
graissée,  je  ne  puis  l'affirmer.  Pattes  blanchâtres,  la  première  rosée  extérieurement. 
Tibias  postérieurs  non  dilatés,  avec  une  seule  paire  d'éperons  (les  terminaux) 
Dessous  de  l'abdomen  blanc. 

Akbès,  Syrie,  2  cT,  ma  coll.,  rapportés  par  Ch.  Delagrange.  Le  second  cf  est  un 
peu  plus  grand,  mais  moins  frais  que  celui  qui  a  servi  à  ma  description.  —  Dédié 
à  M.  L.-B.  Prout,  l'éminent  collaborateur  du  Gênera,  insertorum. 

N.  B.  —  Au  sujet  de  la  nuance  du  fond  des  ailes  de  cette  espèce  et  vu  la  confusion 
qui  existe,  je  crois,  dans  l'appréciation  des  nuances  du  vert,  je  dois  dire  que  je 
n'ai  pas  ma  collection  sous  les  yeux  au  moment  où  j'écris  ces  lignes.  Je  crois  me 
rappeler  que  l'espèce  décrite  plus  haut  est  d'un  vert  identique  ou  en  tous  cas 
approchant  de  Thalera  fimhrialiii  Se.  Quant  à  la  différence  spécifique,  elle  est 
énorme,  surtout  par  les  franges,  qui  n'ont  aucun  point  de  ressemblance. 

Paul  Thierry-Mieg. 

A  propos  de  Papilio,  var.  Miegii  Th. -M.  et  var.  Feisthamelii  Dup.  —  Dans 
l'ouvrage  de  Seitz  sur  les  Khcpalocères  paléarctiques,  vol.  I,  pi.  7,  colonne  d,  le 
Papilio  figuré  sous  le  nom  de  Feistliameli  (recte  Feisthameliï),  est  en  réalité 
une  Q  de  Papilio,  v.  Mieqii  Th. -M.  La  taille,  l'abdomen  noir,  le  fond  des  ailes 
jaune  pâle,  le  bord  abdominal  très  noir,  la  queue  relativement  courte,  ne  laissent 
aucun  doute  à  cet  égard.  Chez  Feisthamelii,  au  contraire,  le  fond  des  ailes  est  blanc 
dans  les  deux  sexes,  la  taille  plus  grande,  ainsi  que  la  queue  et  le  bord  abdominal 
est  en  partie  blanc.  De  plus,  dans  le  texte  du  même  ouvrage,  il  est  dit  que  Miegii 
est  une  dcit.rième  génération.  En  réalité,  c'est  une  première  génération,  et  Feis- 
thamrJii  est  la  seconde.  Les  exemplaires  originaux  de  Miegii  proviennent  des 
Pyrénées-Orientales.  Cette  race  paraît  fin  avril  et  courant  de  mai,  et  Feisthamelii 
éclôt  dans  la  seconde  quinzaine  de  juillet. 

Paul  TniERRY-MiEa. 

Nécrologie.  —  Nous  apprenons  bien  à  regret  la  mort  de  M.  Jules  Desbrochers 
des  Loges,  le  savant  Coléoptériste  de  Tours,  ancien  directeur  du  Frelon,  qui  s'était 
depuis  tant  d'années  consacré  tout  spécialement  à  l'étude  de  l'immense  groupe  des 
Curculionides  —  Sa  famille  nous  prie  de  faire  part  de  son  décès  à  ses  nombreux 
correspondants  et  collègues.  Il  n'a  pas  été  envoyé  de  lettres  de  faire  part. 

Au  moment  de  mettre  sous  presse,  on  nous  annonce  la  mort  de  l'un  des  doyens 
de  la  science  botanique  française,  M.  Ernest  Malinvaud,  ancien  secrétaire  géné- 
ral et  ancien  président  de  la  Société  Bofniiiqiir  de  France,  et  l'un  de  nos  collabo- 
rateurs occasionnels.  M.  Malinvaud  a  publié  de  nombreux  travaux  sur  la  flore 
de  France  et  notamment  sur  celle  du  Lot. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


lœp.  ObenhUr,  Rennes— Paris  (2863-13) 


<tn  désiré  des  graines,  ou  des  plantes  d'nii  an,  de  Seiiecin  PuhH'lri.s 

bisannuelle. 

S  adres.ser  à  The  Honble  N.  Charles  ROTHSCHILD 

Aiundcj  Hniise.  K''n>ingtun  l'aluce  Gardt-ns, 

Londun  W.  (Anglelerrei. 


A    VENDRE 

La  TRÈS  IMPORTANTE  COLLECTION  DE  CURCULIONIDES  D'EUROPE 

De    M.   Jules   DESBROCHERS    DES    LOGES 

Types  très  nombreux,  toutes  espèces  parues  (90  grands  cartons). 

Collection  très  riche  de  Curculionides,  très  richo  tout  particulièrement  dans  le 
groupe  des  Cholides  exotiques;  au  moins  76U  genres  et  environ  80  types  (165  petits 
cartons). 

Collection  des  Brenthides  très  complète,  fort  belles  espèces;  80  genres  et  plus 
de  440  espèces  (27  cartons). 

Un  certain  nombre  d'insectes  à  classer. 

Ces  collections  qui  ont  déjà  des  amateurs  seront  poussées  sur  la  mise  à  prix 
de  10,000,  6,000  et  4,000  francs. 

Annales  de  la  Société  Entomologicjue  de  France,  1859-1860,  reliées,  et  les  années 
suivantes  jusqu'en  1S99,  brochées.  —  Annales  de  Belgique  avec  planches,  1871-1912. 

—  Bohemann,  Monographie  Cansida  (Bulletins  Societa  Italiana,  1872-1911).  — 
Entomol.  Zeitschrift,  1864-1874  à  1912.  —  Erichson.  Ginera.  —  Livraisons,  45  en- 
viron, Académie  d'Hippone,  avec  Catalogue  minéralogique  d'Algérie,  1865-1884, 
A.  Papier,  1873.  —  Fabricius,  2  vol.  reliés.  • —  Fabricius,  1792,  5  vol.  reliés.  — 
Faune  Gallo-Ehénune.  AI.  Fauvel  (1868),  4  livraisons.  —  Gyllenhall,  Insccta, 
4  vol.  reliés.  —  Gemminger  et  Harold,  C'at.  coJéopt.,  8  %'Ol.  —  Guérin-Meneville, 
Species  avec  planches.  —  Lacordaire,  Gênera,  12  vol.  reliés.  —  Heyden.  Keitter. 
Cat.  coféopt.  —  ludion  Muséum,  1889-1913  —  Inscktenborxe,  1893-19C0.  —  Jekel, 
Insec/a  Saundersiana,  3  vol.  —  Jacquelin  Duval,  Gênera  des  Coléoptères,  1  vol.  — 
De  Bonvouloir,  Essai  monof/ raphique  sur  la  famille  des  Throscides.  —  Lacordaire 
et  Chapuis,  12  vol.  reliés,  le  9*  en  double.  —  Lacordaire,  planches  détachées  de 
l'Atlas  du  Gênera  :  1-47  Cicindèles  aux  Térédiles:  48-60  Tévédiles  aux  Vésicants: 
81-110  Longicornes.  —  L'Eehange.  1885  à  1904.  —  Latreille,  Règne  animal  de  Cuvier. 

—  La  collection  des  ouvrages  de  Mulsant,  ilulsant  et  Rey,  Slulsant  et  Foudras.  — 
Mocquerys,  Enum.  des  Insectes  (Coléoptères),  2'  vol.  —  MitfheUungen  der 
Schu-.  Eut.  Ges.,  1862-1909.  —  Miscellnnea  Entnmologica,  1892-19C0.  —  yatu- 
ralisfa  Siciliano,  1881,  1887  et  1892-1899.  —  Le  Naturaliste,  1880-1886.  —  Petites 
Nouvelles  entnmnlogiques,  10  années.  —  Reiche  et  de  Saidcy,  1850,  1851.  — 
Redtenbacher.  i'auna  Axistriaca.  —  Revue  scientifique  du  Bourbonnais,  1888-1890. 

—  Entomologisk  tidskrift.  1891-1912. — Revue  d' Entomologie,  A.  Fauvel,  1882-1911. 
--  Seidlitz,  Fauna  Baltica,  1887.  2  vol.  1888.  1889-1890' ot  1891.  —  Schoenherr. 
Sgnonymia  Inserforum,  3  vol.  reliés.  —  Les  publications,  revues  et  monographies 
de  M.  Jules  Desbrochers  des  Lr.ges.  ainsi  que  son  journal  d'entomologie  descriptive. 
Le  Frelon,  17  années  parues.  70  francs.  —  La  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  de 
1870  à  1899  (29  années  avec  planches),  150  francs.  —  Germar,  Insec.torum  species, 
1824.  —  Linné.  Sysfema  Naturœ,  1748:  Id.,  Fauna,  1761.  —  Blanchard,  Histoire 
des  Insectes,  2  vol.  —  Etc.,  etc. 

FovT  tous  renseignements  s'adresser  à 

M"'  DESBROCHERS  DES  LOGES.  12.  rue  L.\pommekaye.  TOURS 


SOMMAIRE    DU    N"    515 


Gh.  Oberthùr  :  Line  consultation  Lépidoptérologique  (suiiej. 

J.  Mansion  :  ],es  Larves  des  Diptèrns  vivent-elles  dans  le  fomiol ? 

Dr  A.  Gros  ;  l,e  Silnris  nifipes  Gory,  ses  iiiœui's,  son  livolullon! 

D'  P.  Siépi  :  Nos  Hirondelles,  leur  diminution. 

Dautzenberg  et  Durouchoux  :  F^es  Mollusques  de  la  baie  de  Saint-Malo  {suite,  avec  supplé- 
ment liors  texte. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

\|iparitiim  iK.live  de  Ctlonia  auiiUa  L.  [D'  A.  Ciiobaut!.  . 

Aux  Jeunes  !  Uidications  pr&liques  pour  le  mois  de  Novembre  ij.  G. . 

l-'aune  Knloinologuiue  de  l'Indo-Cliine. 

Notes  lepidoptv^rologiques  :  Description  d'une  Géomélride  nouvelle.  —  A  propos,  de  Papilio, 

vai"  MiefiiVTh.-M.  et  var.  l'cistliamelii  Dup.    Paul  Thierrv-Mieg'. 
.\ér'rolosio.      ' 


Laboratoire  de  Zoologie,  Ecole  Normale  supérieure,  45,  rue  d'Ulm,  Paris.  —  Un 

abonné  désirerait. avoir  en  abondance  des  cocons  d'A'jjeire  porte-croir  (Epeire  des 
jardins,  E peira  diadematà)  ou  des  Epeires  sur  le  point  de  pondre  (à  expédier 
isolées  les  unes  des  autres).  Enverrait  tubes  si  besoin  était  et  indemniserait  natu- 
rellement des  frais  d'envoi.  

M.  Ph.  Rousseau,  à  Simon-la-Vineuse  (Vendée).  —  A  la  suite  d'excursions  scien- 
tifiques faites  pendant  les  vacances  de  1912  et  de  cette  année,  j'offre  de  bonnes 
plantes,  des  roches  et  minéraux  intéressants,  des  fossiles  de  tous  les  étages,  des 
coquilles  marines,  terrestres  et  fluviatiles  françaises  et  exotiques;  le  tout  bien 
déterminé,  contre  roches,  minéraux,  fossiles,  coquilles,  silex  préhistoriques,  cartons 
vitrés  pour  insectes,   ouvrages  scientifiques.   Envoyer  oblata. 


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M.  A.  Hustache,  professeur,  Lagny  (Seine-et-Marne)  (nouvelle  adresse),  offre  en 
échange  de  nombreux  coléoptères  de  Corse,  des  Alpes-Maritimes,  Pyrénées,  etc., 
parmi  lesquels  :  Anophtalmus  convexicollis,  Bruj/isi,  Delphinensis  et  var.  inter- 
rnedius,  Agabus  cephalotes,  Hydrœna  Bensœ,  heterogyna,  Devillei,  Efiorhynchus 
corsicus,  30  espèces  de  Bathyscia  des  Pyrénées.  —  Désire  Cavernicoles,  Curculio- 
nides,  Cryptooephalus,  etc. 


OUVRAQES   OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU  2  SEPTKMBRE  AU  9  OCTOBHK  1913 


De  la  part  de  :  MM.  V.  Berthier  (1  br.);  A.  Dollfus  (7  br.);  Pierre  Goby(lbr.); 
Aug.  Lameere  (5  vol.);  Pau!  Lemoine  (4  br.);  Pionneau  (5  br.);  X.  Easpail  (1  br.); 
Rignano  (1  l)r.);  Stephenson  (2  broch.);  Virieux  (1  br.). 

Total  :  2  volumes,  23  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  9  octobhe  1913 


volumes  (de  plus  de  100  pages). 6.333  ^  ^^^^    j^^  ^^^^^^^^ 

Brochures  (de  moini;  de  100  pages) 45.544  '  ,. 

Photographies  géologiques 273  '  ^ 


(p\  ^jjg.  1"  Décembre  1913        —       V'' Série,  43"  Année 

% 


LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 

REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 
-?-   -9-   -?- 

Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 

Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16^) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  1"  janvier 


Imprimerie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1913 


Je 


u 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Alluaud  (Charles).  —  Voyage  do  Ch  AUuaud  et  E.  Jeaanel  en  Afrique  orien- 
tale (1911-1912).  Résultats  scientifiques  :  Opiliones,  par  C.  Rœwer,  22  p.  et  2  pi. 
(3  fr.  20).  — Meloidœ,  par  M.  Pic,  26  p.  avec  3  pi.  (6  fr.).  —  Chiionomidœ  et 
Cecidomyidîie,  par  J.-J.  Kieffer,  48  p.  (3  fr.  20).  —  Proctotrupidse,  Cynipidœ, 
EvaniidiB,  40  p.  (4  fr.  35).  —  Plancton  du  lac  Victoria  Nyanza,  par  J.  Virieux, 
23  p.  (4  fr.  35).  —  Turbellariés,  Trématodes  et  Gordiacés,  par  P.  de  Beauchamp, 
22  p.,  1  pi.  (3  fr.  20),  in-8°,  Paris,  A.  Schulz. 

Anthony  (K.).  —  Les  organes  de  locomotion  aérienne  chez  les  Vertébrés  volants, 
in-S",  83  p.  avec  fig.  —  Paris,  Libr.  aéronautique,  40,  rue  de  Seine. 

Beauverie  (J.). — Les  Textiles  végétaux,  Préface  de  H.  Leeomte,  in-8°,  xni-731  p. 

—  Paris,  Gauthier-Villars.  —  18  fr. 

Bertrand  (G.)  et  P.  Thomas.  —  Guide  pour  les  manipulations  de  chimie  biolo- 
gique, in-16,  xxviii-468  p.,  avec  fig.  —  Paris,  Dunod  et  Pinet. 

Carpentier  (Abbé  A.).  —  Contribution  à  l'étude  du  Carbonifère  du  Nord  de 
la  France,  in-4'',  462  p.  avec  fig.  et  pi.  —  Lille,  imp.  Danel  (Mém.  Soc.  Géol.  Nord). 

Chevalier  (Aug.)., —  Etudes  sur  la  flore  de  l'Afrique  centrale  française;  t.  I. 
Enumération  des  plantes  récoltées  (Mission  Chari-Tchad),  in-8',  xii-452  p.  et  grav. 

—  Pai-is,  Challamel. 

Daitbrée  (L.).  —  Statistique  et  Atlas  des  Forêts  de  France,  t.  I,  in-folio,  393  p. 
et  cartes  (Ministère  de  l'Agriculture). 

Lemoigne  (M  ).  —  Contribution  à  l'étude  du  rôle  des  Microbes  du  groupe  dit 
Bucillus  subtilis  dans  l'épuration  des  eaux  d'égout  (Thèse),  in-8°,  102  p.  —  Laval, 
imp.  Barnéoud. 

Maquenne  (L.)  et  E.  Demoussy.  —  Nouvelles  jecherches  sur  les  échanges  gazeux 
des  plantes  vertes  avec  l'atmosphère,  in-8°,  172  p.  et  pi.  —  Paris,  Gauthier-Villars.  ' 

RiGOTARD  (L.)  et  R.  Thillard.  —  La  Culture  des  arbres  à  Gutta-percha  à  Java, 
in-8'',  24  p.  avec  fig.  —  Paris,  Challamel. 

Noël  (Paul).  —  Ce  que  j'ai  vu  chez  les  bêtes,  in-16,  347  p.  avec_  fig.  —  Paris, 
A.  Colin.  —  3  fr.  50; 

Roussilhe  (H.).  —  Mission  hydrographique  :  Congo,  Oubangui,  Sangha,  1910- 
1911.  Rapport  d'ensemble,  2  vol.  gr.  in-8",  avec  fig.  et  pi.,  468  et  327  p.  (Gouver- 
nement général  de  l'Afrique  équatoriale  française). 

SoRNAY  (P.  de).  —  Les  Plantes  tropicales,  alimentaires  et  industrielles  de  la 
famille  des  Légumineuses,  in-8°,  xii-491  p.  avec  75  fig.  —  Paris,  Challamel. 

SuRCouF  (J.-M.-R.)  et  R.  Gonzalez-Rincones.  —  Essai  sur  les  Diptères  vulné- 
rants  du  Venezuela,  "if  partie.  Diptères  brachycères,  gr.  in-8°,  246  p.  avec  100  des- 
sins. —  Paris,  Maloine. 

Etudes  glaciologiques  :  Savoie,  Pyrénées,  t.  III,  gr.  in-8°,  viii-166  p.  et  19  pi. 
(Ministère  de  l'Agriculture  :  Eaux  et  Améliorations  agricoles). 


1"  Décembre  1913  —  V^  Série,  43'=  Année  —  N"  516 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LIÎPIDOPTiÎROLOQIQUE  neTyow 

(Suite).  BOTANICAI 
UAKDEN. 


l'haraxes  Ja.:iius,  Linné;  la  plus  magnilique  espèce  de  papillon  diurne  de 
1  Europe;  la  chenille  vil  sur  l'arbousier;  on  la  trouve  en  Pi-ovence  où  il  semble 
qu'elle  se-  rarélie,  eL  en  lloussillon.  Feu  le  commandant  Ueckert  m'a  dit  que 
Chavaxes  Jasius  était  assez  abondant  à  Avignon,  en  septembre.  Trouve-l-on 
ias'ms  quelque  part  en  Languedoc  et  en  Corse?  Je  ne  l'ai  jamais  vu  prove- 
nant de  celte  île  où  il  me  senUjIe  qu'il  devrait  vivre  cependant. 

Aputura  /m,  Linné;  surtout  abondant  dans  les  forêts  de  Lorraine  où  le 
Grand  Mars  changeant  donne  assez  Iréquenunenl  les  belles  aberrations  par 
carence  des  taches  et  bandes  blanches  sur  le  dessus  des  ailes,  connues  sous 
le  nom  de  lole  el  Beroe.  L'Apatura  iris  est  rare  dans  l'Ouest  de  la  France. 
Je  l'ai  cependant  piis  à  Rennes;  il  habile  aussi  les  Pyrénées  centrales,  la 
Savoie;  mais  jusqu'où  l'Espèce  s'avance-t-elle  vers  le  sud  de  la  France"? 
Par  exemple  a-t-oii  trouvé  Iris  dans  les  plaines,  au  sud  de  la  Loire  ?  L'aire 
d'extension  du  Grand  Mars  changeant  vers  le  midi,  est  tout  à  fait  inconnue. 
On  l'a  trouvée  à  la  Granja,  en  Espagne.  Exisle-l-elle  quelque  part  dans 
l'Italie  centrale? 

Apatura  Ilia,  Huebner;  celle-ci  habile  le  midi,  comme  le  nord  et  l'ouest. 
Elle  donnait  même  aux  environs  de  Montpellier  une  forme  g  tout  à  fait 
jaune  d'œuf  et  que  Lepolletier  de  Sainl-Fargeau  a  appelée  Laura.  Mais  je 
n'ai  vu  celte  g  Laura  que  dans  les  vieilles  collections  françaises  et  je  me 
demande  si  on  trouve  encore  aujourd'hui  le  l'elil  Mars  changsani  dans  la 
région  du  Languedoc  et  de  Provence,  notanuiienl  à  Hyères  et  à  Montpellier, 
comme  il  y  a  trois  quarts  de  siècle.  Dans  les  environs  de  Bordeaux,  Ilia 
habite  ceilains  cantons  et  y  a  deux  apparitions  par  an  :  en  mai  et  en  août. 
Dans  le  nord  el  l'ouest  de  la  France,  Ilia  éclùt  une  seule  fois,  en  juillet.  Iris 
se  trouve  seule  en  Angleteri'e,  sans  Ilia.  On  n'a  jamais  trouvé  en  Algérie, 
ni  Apatura,  ni  Limenitis. 

Limenitis  Populi,  Linné;  ainsi  que  V Apatura  Iris,  le  Grand  Sylvain  est 
répandu  abondamment  en  Sibérie,  en  Chine  (Su-Tchuen  occidental),  en 
Russie,  en  Allemagne  et  dans  le  nord  de  la  France.  L^altitude  compensant  la 
latitude,  on  peut  voir  Limenitis  Populi  voler  dans  l'Isère  et  dans  la  Savoie, 
vers  900  et  jusqu'à  I.ÎJOO  mètres  d'altitude,  mais  pas  dans  les  bois  de  plaine 
relative,  en  ces  départements.  Il  semble  que  la  région  où  V  Apatura  Iris  el 
la  iJmenilis  Populi  sont  plus  abondantes,  est  la  frontière  chinoise  occidenlale 
du  Thibel,  c'est-à-dire  les  environs  de  Tà-tsien-lou.  De  cette  extrémité  du 
Su-Tchuen,  les  deux  Espèces  semblent  —  (je  dis  :  semblent,  car  je  sais  bien 
ne  formuler  ainsi  qu'une  hypothèse  qu'il  n'est  pas  possible,  en  l'état  actuel 
de  la  science,  de  remplacer  par  une  réalité)  —  se  répandre  vers  le  Nord,  vers 


182        Charles  Obertiiur.  —  Une  ConsuUalion  lépidoptérologique. 

rUiicsl  et  vei'S  l'Est,  mais  pas  vers  le  Sud.  Dnas  leui'  expansion  \tvs  l'Uucst, 
elles  suiil  allées  fui'l  loin.  LWpaiura  liis  se  rencontre  encore  en  Angleterre, 
mais  la  Limenilis  l'upuli  n'existe  pas  acluelleiiient  dans  les  lies  Brilan- 
niques.  Cependiint  les  Entomologistes  son!  mal  lixés  sur  Ihabilal  vers 
l'Uuesl,  de  la  belle  Sijiiiiiludc  (|ue  nous  appelons  communément  (iruiid 
Sylvain.  Nous  croyons  (pielle  se  rencontre  dans  certaines  forêts  de  la  Sarllic, 
de  Maine-et-Loire.  Malgré  des  assurances  dignes  de  foi,  j'hésite  à  dire  que 
Limmdia  l'opuli  habite  en  Drelagne  où  les  grandes  forêts  ne  manquent 
cependant  pas.  En  Noi-mandic,  j'espérais  voir  voler  LimcnUls  Populi  dans 
les  bois  (jui  se  li'ouveal  cidre  l!agnoles-de-rUrne  et  DondVonl;  mais,  bien 
(lu'ayant  exploré  le  pays  à  la  saison  favcirable,  juin  et  juillet,  je  n'y  ai 
jamais  vu  le  Gidiid  Syliuin.  Toutefois  ce  n'est  pas  une  raison  pérenqjtoire. 
D'autres  Entomologistes  l'y  ont  peut-être  observé.  Je  serais  donc  très  recon- 
naissant aux  chasseui's  de  pa|)illons,  possesseurs  de  documents  authen- 
tiques, de  conli'ibuei-  à  résoudie,  dans  la  Feuille,  le  problème  que  je  pose 
ainsi  :  Indiquer  en  France  les  stations  où  Limenilis  Populi  a  été  observée; 
à  (pielle  date  le  papillon  volait-il?  quel  était  son  degré  d'abondance? 

LimeniUs  CmniUa,  Huebner  et  Liineiiilii;  Sibylla,  Linné.  Les  deux  Limenilix 
Camilla  et  Sibylla  sont  l'une,  plutùl  inéi-idionale  {Camilla),  l'autie  plutôt 
boi-éale  (Sibylla).  Il  y  a  maintes  places  où  les  deux  Espèces  cohabitent;  il  y 
en  a  d'autres  où  l'on  ne  trouve  que  l'une  des  deux  Espèces.  C'est  pour  la 
France  que  je  parle. 

Les  Limenilis  vaiient  toutes  pour  l'oblitération  plus  ou  moins  complète 
des  parties  blanches  des  ailes,  en  dessus,  lesquelles  parties  blanches  se 
laissent  assez  fréquemment  envahir  par  la  couleur  noire  du  fond.  Camilla 
et  Sibylla  se  trouvent  ensemble  à  Rennes;  mais  dans  les  bois  de  Huelgoat 
(Finistère),  j'ai  observé  Sibylla  seule. 

En  Angleterre,  on  ne  trouve  que  Sibylla.  A-t-on  trouvé  Camilla  en  Nor- 
mandie, à  Compiègne,  à  Villers-Collerets  ?  .Je  ne  le  pense  pas.  Par  contre, 
je  suis  poi-té  à  cioiie  que  Sibylla  au  sud  de  la  Loire,  se  rarélie  d'autant  plus 
qu'on  avance  vers  le  sud. 

Sibylla  vole  au  Japon,  mais  je  ne  l'ai  jamais  reçue  de  la  frontière  chinoise 
du  Thibet.  Camilla  habite  le  bassin  méditerranéen,  sauf  la  côte  de  Barbarie, 
et  ne  s'avance  pas  tiès  loin  vers  l'orient;  comme  Sibylla,  Camilla  paraît 
manquer  en  Chine  où  il  y  a  cependant  un  si  grand  nombre  d'Espèces  di; 
Limenilis  représentées  par  une  si  grande  quantité  d'individus. 

Vaiiessa  Atalanta,  Linné,  suiierbe  Espèce  connue  de  tous,  familière  avec 
l'homme  et  souvent  hdèle  au  lieu  où  elle  a  choisi  sa  résidence,  dans  les 
jardins  publics  ou  privés.  Je  crois  que  le  Vulcain  se  rencontre  dans  toute 
la  France  11  «e  trouve  aussF  en  Algérie,  mais  plus  rarement  que  dans  la 
France  continentale.  D'ailleurs  aux  Etats-Unis  d'Amérique,  .Atalanta  est 
répandu  comme  en  Europe.  C'est  donc  une  Espèce  dont  l'aire  de  dispersion 
est  considérable.  Elle  est  fort  intéressante  pour  les  variations,  d'ailleurs 
rares  dans  la  Nature,  qu'elle  peut  offrir.  On  a  oljtenu,  par  les  procédés  de 
température  inOigés  aux  chrysalides,  une  série  d'aberrations  qii  on  pourrait 
appeler  •  aih'lactœ.  Ces  aberrations  obtenues  par  artifice  sont  cependaiil 
(■(►nformes  à  celles  qui  se  produisent  naturellement.  Mais  comme  celles-ci 
sont  bien  plus  rares  et  qu'il  est  important  de  les  connaître  et  de  les  comparer 
aux  variétés  obtenues  expérimentalement,  il  serait  utile  que  les  Entomolo- 
ffistes  avant  rencontré  des  aberrations  notables  d'.Atalunla  dans  la  libre 
Nature  en  Ossent  part  dans  la  Feuille,  ce  qui  serait  certainement  fort  inle- 
ressanî  et  instructif  pour  ses  nombreux  lecteurs  Entomologistes. 

Rennes.  Charles  Oberthùu. 

(A  suivre). 


1)"'  l\  SiKi'i.  —  Nus  lliniiidcllcf,  leur  iHiirniiilion.  183 


NOS  HIRONDELLES.  —  LEUR  DIMINUTION 


(JiiJilre  os|m''i'cs  irilir(iiiilcllc8  et  deux  di;  MailiiK'ls  viciiiiuiil  8c  irpi'uduirc 
i-égulièremoiit  lous  les  ans  en  Provence.  Ce  sont  : 

l/llii(iii{lrlli'  (le  chfiiiiiir'c,  llii-inido  ruslira  (L.). 

—  (!.>  feiièli-c,  ('iLaUidun  urbicu  (li.  ex  L.). 
(le  i-ivngi',   Cottjle  nijaria  (H.  ex  L.)- 
(les  i-uclicrs,   lUblis  rupcslrls  (lyOS.). 

I,r  Miiiiiiii'l    iKiii',  Ciijisfiiis  apiis  (111.). 

—  à  vciilii'  lilniic,   ('iiiisi'lii^  ïiiclliii  (111.). 

Nods  jtJissdiis  iiilciiliiMiiicllciiiirnl,  sous  silriicr  IHniii(h)  raliiricn  cl  //'.  iiiliiln 
iliiiil  lu  c;i|iliir('  rdiisliliie  un  fait  ai'cidenlcl. 

l/lliKONDiciJ.E  m-;  ciiKMi.iNÉE  fuil  le  cenlre  des  gi'andes  villes,  un  ne  la 
i-eiicontre  plus  (|U('  dans  les  faubourgs  et  dans  quelques  quartiers  éloignés 
ci  |)aisil)les.  Mlle  préfère  les  petites  villes,  les  villages  fet  la  campagne. 
(;rp(-iidant  à  son  arrivéi'  en  France,  dans  tes  premiers  jours  d'avril, 
(|iiclqucs  Ijandcs  s'airéicnt  pendaid  ([uelques  jours  sur  différents  points  de 
Marseille.  On  les  voit  voler  alors  à  la  surface  des  pelouses  de  nos  jardins 
publics  (parc  iiorély  et  Jaitlin  Zoologique)  où  souvent  elles  deviennent  la 
proie  des  chats  (|ui  les  saisissent  adioitement  au  vol  ainsi  que  je  l'ai  pu 
constater. 

Ces  pi'cniicri's  Hirondelles  ne  s'établissent  pas  en  Provence  d"où  elles 
disparaissent  bii  idijl  pour  si;  diriger  vers  des  régions  plus  septentrionales. 

Ce  n'est  ([ue  veis  la  lin  d'avril  ([ue  l'Hirondelle  de  cheminée,  qui  doit 
sillonner  de  son  vol  le  beau  ciel  de  Provence,  nous  arrive.  Elle  se  disperse 
aussitôt  dans  les  petites  villes  et  les  campagnes  de  la  région  où  elle  trou\*e, 
en  même  temps  qu'une  abondante  nourritui-e,  un  champ  d'évolution  plus  en 
ra|iporl  avec  ses  besoins:  aussi,  à  mesure  que  la  population  des  villes 
devieid  plus  dense,  ipie  les  liruils  de  la  circidalion  devienneid  plus  intenses, 
i\\\o  l'ail'  se  silloime  de  lils  éleclii(pies,  riliroiidelle  déserle-t-elle  la  grande 
\ille  en  t'avciu'  des  villages. 

Son  déjiart  a  lieu  fin  août. 

L'HiRONUELLE  DE  FENÊTKE  s'éloigne  conuue  la  précédente  de  plus  en  plus 
des  grands  centres  tumultueux,  préférant  Ico  villes  tranquilles,  les  villages, 
les  fermes  et  souvent  les  gai'es  isolées. 

Le  |)assage  de  celte  Hirondelle  se  produil  dès  le  15  avril,  mais  les  pre- 
mièi-es  (jui  nous  paiviennent  se  dirigent  bientôt  vers  des  régions  plus 
fi'oides,  elles  ne  sont  que  les  pi'écurseurs  de  celles  qui  viendront  habiter 
notre  pays  :  celles-ci  ne  prennent  possession  de  leurs  nids  que  dans  les 
premiers  jours  de  mai.  Il  arrive  quelquefois  que  cette  Hirondelle  est  sur- 
prise, à  son  arrivée  en  Piovence,  pai-  un  abaissement  subit  et  considérable 
de  la  lenqiérature  et  surtout  par  le  mistral  vent  glacial  du  nord-est.  On 
voit  alors  ces  oiseaux  se  grouper  en  grand  nombre  sur  les  corniches  de 
nos  monuments  attendant  une  embellie  ou  la  mort. 

Un  événement  de  cette  nature  se  produisit  il  y  a  quelques  années,  les 
premières  Hii-ondelles  étaient  à  peine  arrivées;  elles  égayaient  déjà  de  leur 
vol  la  voûte  céleste  lorsque  le  mistral  se  déchaîna  avec  une  violence  inouïe 
et  souffla  avec  ivage  pendant  |iliisieurs  jours. 

Je  vis  alors  des  centaines  d'Hirondelles  se  poser   sur  îes  saillies   du 


18'i  D'  P.  SiÉPi.  —  Nns  Hirondelles,  leur  diminution. 

Pninis  T,(>niri'Ii;iiMp.  lnvuiroiip  rl'onlre  elles  pénôlièrent  dans  les  combles  du 
Miisriim  d'm'i  elles  ;uii-.iienl  pu  facilement  i-essoi'lir  et  où  je  ramassais,  en 
deux  jours,  soixaiile-denx  cadavres. 

Il  est  cei-taiii  qu'à  ce  moment-là  de  grandes  quantités  de  ces  oiseaux  ont 
(iù   périr  dans  notre  région. 

L'autopsie  me  révéla  que  ces  oiseaux  avaient  plulôt  succombé  à  l'ina- 
nition qu'au  froid,  car  Icui-  lube  digestif  était  vide  d'aliment  el  aucun  d'entre 
eux  ne  pi'ésentait  les  lésidus  congestives  du  cerveau  et  des  viscères  consé- 
cutives au  froid. 

Comme  l'espèce  pivcédcnte,  i'Ilii-oiidelle  de  fenêtre  nous  quitte  dès  fin 
aiiùL  et  l'émigratidn  se  piuilnll  pendant  tout  le  mois  de  septembnv  Kllc 
obéit  à  un  besoin  ii-i-ésislihlc  (|ii"  partagent  beaucoup  d'oiseaux;  le  (lé|iarl 
a  lieu  par  groiqtes  iinmbreux  qui  se  l'assemblent  alors  pendant  quelques 
jours  sur  \m  iioint  détciminé.  .l'ai  vu,  pendant  plusieurs  années,  d'immenses 
vols  d'Hirondelles  de  fenêtres  s(>  foi-mer  sur  le  toit  du  château  Ttorély  dont 
elles  gainissaieiit  toutes  les  saillies  et,  le  26  septembre  1902,  je  fus  témoin 
d'un  de  ces  départs.  Après  d'interminables  gazouillements  ces  oiseaux 
s'élevèi-ent  au-dessus  du  cliàteau,  la  bande  voltigea  pendant  quelques  instants 
au-dessus  du  parc,  puis  tout  à  coup  elle  prit  son  essor  vers  l'ouest  et 
ne  repar'ut  plus;  il  était  exactement  7  h.  10  du  matin. 

Qu'il  me  soit  permis  maintenant  de  lixer  par  un  trait  Viuleiisilô  siniddinc 
que  prend  chez  ces  oiseaux  l'instinct  d'émigration. 

En  juin  1906,  ma  fdle  ramassa  une  jeune  Hir-ondelle  tombée  d'un  nid 
placé  sous  l'une  des  corniches  du  Muséum.  Le  pauvre  petit  oiseau  était 
à  peine  revêtu  de  quelques  plumes,  ma  fille  en  entreprit  courageusement 
l'élevage  au  prix  de  soins  constants  et  d'une  patience  soutenue.  Elle  avait 
placé  son  Hirondelle  dans  le  fond  d'une  boîte  capitonnée  et  la  transportait 
toujours  et  partout  avec  elle,  lui  donnant  jour  et  nuit  la  becquée  toujours 
fraîchement  préparée. 

X)r,  vers  le  20  août,  celte  Hirondelle  qui  n'avait  jamais  essayé  ses  ailes 
et  qui  s'était  haljituée  à  rester  auprès  de  ma  fdle  sur  le  bord  d'une  fenêti'e 
ouverte,  s'agita  fout  à  coup  et  prit  son  essor  vers  un  vol  d'Hirondelles  qui 
prenait  ses  ébats,  bientôt  elle  disparut  avec  ses  sœurs  dans  le  beau  firnia- 
menl  bleu. 

L'éducation  avait  modifié  les  habitudes  de  cet  oiseau.  Née  pour  prendre 
sa  nourriture  au  vol,  cette  Hirondelle  s'était  habituée  à  la  recueillir  dans 
un  petit  iécipieni.  J'avais  obtenu  auparavant  ce  résultat  chez  les  Hirondelles 
de  cheminée  prises  adultes,  de  quatre  sujets  que  j'avais  capturés  fin  avril 
favais  réussi  à  en  conserver  trois  qui  ont  ramage  en  cage  pendant  tout 
l'été  et  ne  sont  morts  qu'en  octobre  dans  ime  volière  du  Jardin  Zoologique. 

J'ai  pu  également  déterminer  ce  changement  d'habitude  chez  les  chauves- 
souris  insectivores  :  Ve>!pprtiUn  nvirhnis,  V.  Capnccinii  et  Mininpterus 
schreherm  que  j'ai  conservé  pendant  plus  d'une  année  dans  des  cages 
appropriées. 

L'Hirondelle  de  rivage,  cette  jolie  petite  Hirondelle  grise  que  l'on  voit 
voler  sur  les  cours  d'eau  avec  l'Hirondelle  de  cheminée  nous  arrive  en  même 
temps  que  les  deux  précédentes.  Elle  ne  se  fixe  pas  aux  environs  immédiats 
de  Marseille,  mais  elle  fréquente  les  bords  du  Rhône,  de  la  Durance,  de 
l'Arc  et  tous  les  cours  d'eau  de  quelque  importance  où  sans  être  abondante 
elle  n'est  cependant  pas  rare.  Je  l'ai  observée  sur  les  bords  de  l'étang  de 
Berre  et  en  Camargue.  On  la  prend  au  passage  de  septembre  mêlée  aux 
espèces  précédentes. 

L'Hirondelle  des  rochers  nous  arrive  par  petits  groupes.  Les  premières 


T)'  P.  SiÉPi.  - —  Nn.i  Hirondelles,  leur  diminution.  1S5 


s'avniicfiil  vpi-s  los  Alyios  Irimlis  (]iio  Ips  dorni(''i-cs  ni-riv^ps  flemeurent  parmi 
nous. 

C'est.  gérK^ralement  vers  la  fin  dr  frviioc  qn'apparaissenl  les  premiers  vols, 
t.e  T''  mars  1900  j'ai  en  l'orrasinn  d'observer  un  de  res  arrivoÊres  précoces 
dont  les  divers  i^ronpes  orcnpaient  toute  la  vallée  de  l'ITuveanne  depnis  la 
banlieue  de  Marseille.  Saint-^lenet.  la  Penne,  jusqu'il  Anba2;ne  et  f.émenos, 
rasant  les  prairies  qui  s'étendent  le  long  de  la  roule.  Ces  oiseaux  ne  séjour- 
nèrent ici  que  quelques  jours,  et  c'est  seulemeul  m  mai  que  je  revis  nos 
Hirondelles  de  rochers  animer,  comme  les  années  précédentes,  les  roches 
abruplcs  de  Marseilleveyi'P.  du  pic  Carlaban,  de  la  barre  de  l'Etoile,  et, 
pius  loin,  les  chaînes  de  la  Sainfe-TieaunT^  cl  de  Sainte-Victoire. 

l''i(lèle  à  sa  rorhe  natale  cette  Hirondelle  retourne  à  son  nid  qu'elle 
restaure  avec  peu  de  soin,  cl  pendant  trois  mois  environ  c'est  le  seul  petit 
oiseau  que  l'on  rencontre  sur  les  cimes  élevées  de  notre  région  où  elles 
répandent  la  vie  et  la  gaieté  en  compagnie  du  merle  de  roche,  du  lra(piel 
rieur  et  de  quelques  rares  Tychodromes.  C'est  elle  qui  anime  de  son  vid 
capricieux  les  cimes  de  Sainte-Victoire  ft.flOO  m.  ait.),  le  pic  de  Rertagne 
fl.ono  m.),  le  Saint-Pilon  et  toute  la  chaîne  de  la  Sainte-Baume  :  pic  des 
Béguines  et  Sainf-Cassien  (1.1  î»4  m.). 

Son  départ  semble  s'effectuer  en  dehors  de  notre  zone  et  passe  inaperçu, 
elle  ne  se  mêle  pas  aux  autres  espèces  avec  lesquelles  on  ne  la  prend 
jamais. 

\,y.  Martinet  noir.  —  Très  connium  dans  certains  quartiers  de  Marseille, 
il  évite  le  centre  de  la  ville.  Cet  oiseau  nous  arrive  dans  les  premiers  j(nus 
de  mai  et  nous  quitte  vers  le  13  août.  Comme  les  Hirondelles  c'est  pendant 
leur  séjour  parmi  nous  que  les  Martinets  se  reproduisent.  Le  soir  et  le 
malin  on  les  voit  planer  cà  des  hauteurs  quelq'.iefois  incommensui-ables  ou 
se  livrer,  plus  près  de  nous,  à  des  débals  aériens  agrémentés  de  cris 
stridents.  Les  arènes  d'Ai-les  et  de  Nîmes  en  abritent  d'immenses  quantités. 

Un  matin  des  pi'emiers  jours  de  mai,  chassant  les  Lépidoptères  sur  les 
cimes  de  Saint-Cassien  (crête  ^de  la  Sainte-Baume  qui  limite  les  Bouches- 
du-Rhône  du  Var),  je  fus  distrait  pendant  plusieurs  heures  par  un  vol 
considéi-al)lc  de  ^lai'tinets  volant  au-dessus  et  autour  de  moi.  Mon  oreille 
n'entendit  pendant  longtemps  que  leurs  cris  stridents  et  le  biuil  de  leurs 
ailes  déchirant  l'air  dans  un  vol  impélueux  avec  un  bruit  de  fouet  :  mais 
bientôt  apparut  un  couple  de  faucons  et  toute  la  bande  disparut  se  répan- 
dant dans  la  plaine. 

Les  Hirondelles  ainsi  que  les  Martinets  vivent  en  société:  ils  peuvent  dans 
cei-faines  cii'constances  déployer  un  esprit  d'étroite  solidarité,  l^e  trait 
suivant,  puisé  dans  mes  \ieux  souvenirs,  vient  confiimer  cette  opinion  : 

En  1878  j'habitais  Rouen,  c'était  l'âge  d'or  pour  les  Choucas  et  les  Mar- 
tinets qui  peuplaient  les  tours  et  les  clochers  des  églises  gothiques  de  la 
capitale  normande.  En  face  de  ma  demeure,  située  non  loin  d'une  église 
antique,  s'élevait  une  maison  recouverte  d'ardoises  et  donnant,  elle  aussi, 
asile  à  un  grand  nombre  de  Martinets.  Or,  un  matin  de  juillet,  je  fus 
intrigué  par  des  cris  plus  perçants  que  de  coutume  lancés  par  un  nombre 
fabuleux  de  ces  oiseaux  volant  autour-  de  la  toiture.  J'aperçus  bientôt  un 
malheureux  Martinet  retenu  au  mur  de  la  maison  par  une  patte  qu'il  avait 
engagée  entre  deux  ardoises.  Tl  étail  là  suspendu,  incapable  de  recouvrer 
sa   liberté. 

Pendant  toute  la  journée  le  pauvre  oiseau  se  débattit  en  vain  tandis  que 
toute  la  bande  de  ses  congénères  défdait  sans  interruption  devant  lui, 
chaque  oiseau  lui  donnant  im  coup  d'aile  en  passant. 


186  y^'  V.  Siiii'i.  —  Nos  Iliromlcllcs,   leur  (liininiiUnn. 

A  ia  nuit  Imil  rentra  clans  le  silence  et,  le  lendemain  je  revis  le  corps  du 
Martinet  sns|ien(ln  inei'le  à  l'ai'doise  nieuiirière.  Il  avait  snrcoml)é  autant 
d'éiiuisenient  qu'aux  coups  d'ailes  cliaiitalilcs  (pu-  ses  congénères  lui  avaient 
prodigués  dans  l'espoir  de  le  libérer. 

Le  Martinet  a  ventre  hlanc  arrive  dans  le  midi  en  avril,  il  y  séjourne 
peu  de  jours  et  va  .se  reproduii'e  dans  les  rocliei-s  des  Alpes,  de  la  Savoie 
et  du  Dauphiné.  Il  ne  reste  janiais  dans  notre  région  et  les  quelques  sujets 
que  l'on  tue  au  passage  du  printemps,  et  {)lus  rarement  en  août,  voyagent 
isolément  ou  en  compagnie  des  Martinets  noirs. 

Le  nombre  des  Hirindimoes  a-t-il  diminué  en  France  depuis  un  certain 
temps?  Quelles  Sdut  les  causes  de  leur  destruction? 

Sùreuui'id  les  Hirondelles  et  les  Mai'tinets,  comme  la  plupait  des  autres 
oiseaux,  sont  moins  abondants  aujourd'hui  qu'il  y  a  trente  ans.  Je  ne 
tiendrai  pas  compte  des  causes  de  (lestruclion  d'oi-igine  météorologique  qui 
décimenl  les  oiseaux  migrateurs  en  cours  de  route,  pendant  la  traversée 
des  mers  ou  à  l'arrivée  sur  les  continenis.  Os  causes  ont  toujours  existé 
et  elles  constituent  l'un  des  moyens  employés  par  la  nature  qui  ne  peut 
Ifinir  compte  des  causes  arlificieUes  de  desiructiov,  [nmv  çontrebalancei'  la 
siu^production  des  espèces. 

Les  maladies  aussi  rentrent  dans  le  «  adre  des  causes  naturelles  qui  n'ont 
pas  dû  varier;  et  c'est  poui'  mémoire  seulement  que  je  signale  l'effel  funeste 
des  parasites  sur  les  jeunes  oiseaux.  J'ai  constaté  en  effet  que  c'est  surtout 
des  vieux  nids  restaurés,  très  abondamment  peuplés  de  parasites,  en  par- 
ticulier par  Ciinex  hirundiins,  que  les  jeunes  Hirondelles  s'agitant  sous 
l'effet  d'un  prurit  intense  tombaient  avant  d'avoir  acquis  leurs  ailes. 

Tja  seule  cause  de  diminution  de  ces  oiseaux  est  l'intervention  de  l'homme 
qui  en  détiaiit  une  proiligieuse  quantité  Èi  l'ari-ivée  et  au  départ. 

C'est  siu'tout  pendant  la  période  de  ipiinze  ans  qui  s'est  écoulée  enli'e 
les  années  1876  environ  jusque  vers  18!)0  que  cette  desti'uction,  commandée 
par  les  besoins  de  la  mode,  a  revêtu  un  caractère  véritablement  alarmant. 
Paris  a  absorbé  pendant  cette  période  des  quantités  fabuleuses  de  Martinets 
et  d'Hirondelles  dont  la  plupart  étaient  capturés  au  moyen  de  fdels  dans 
le  delta  du  lihône.  près  d'Arles,  en  Camargue  et  dans  le  Gard. 

Depuis  que  la  mode  délaissant  les  petits  oiseaux  s'est  retournée  vers  la 
plume  ouvragée,  la  destruction  des  Hirondelles  devenue  moins  lucrative 
a  baissé  très  considérablement  et  c'est  à  peine  si  quelques  chasseurs  ou 
braconniers,  risquant  les  foudres  de  la  loi,  alimentent  certaines  a,uberges 
de  petits  oiseaux  prohibés. 

.\ussi  suis-je  d'avis  qu'après  avoir  constaté  une  notable  diminution  de  ces 
oiseaux,  nous  assistons  aujourd'hui  à  leur  augmentation  numérique,  et  à 
ceux  qui  prétendent  que  la  disparition  de  l'Hirondelle  est  un  fait  accompli, 
je  puis  opposer  que  cette  disparition  est  plutôt  fictive  que  réelle. 

Elle  paraît  réelle  aux  yeux  de  celui  qui  ne  quittant  pas  la  grande  ville 
voit  ces  oiseaux  déserter  les  grands  centres.  Mais  comment  pourrait-il  en 
être  autrement  ?  Coniment  l'Hirondelle  de  cheminée  pourrait-elle  aujouid'hui 
longer  nos  habitations  en  suivant  nos  rues  si  diversement  encombrées? 
Comment  se  dirigerait-elle  au  milieu  d'un  charroi  incessant  aux  formes  les 
plus  variées  et  aux  bruits  les  plus  assourdissants  ? 

Comment  l'Hirondelle  de  fenêtre  poui'rait-elle  s'ébatitre  librement  dans 
un  vol  rapide  et  sûr,  au-dessus  de  nos  maisons,  dans  un  réseau  inexlii- 
cable  de  Tds  télégraphiques  et  téléphoniques  digne  des  expériences  tentées 
par  Spallanzani  sur  le  vol  des  chauves-souris  ? 

Comment  enfin  trouverait-elle  l'abondante  nourriture  ailée  qu'elle  recher- 
cherait en  vain  dans  nos  poussières  et  nos  fumées  ? 


l)"'  I'.  SiÉPi.  —  Noi'  llinmdcUps,   leur  diminution.  187 

Les  Hirundellt's  ont  lullé  luiigiciii|is  cssayaiil  ilc  s'adcipler  an  |Mugrès, 
l'iles  uni  iiuiililié  ia  foiiue  de  leiii-  nid  pinir  mieux  les  adaplcr  à  iiolic  archi- 
It'cUire,  mais  les  progrès  de  ia  clNilisalioii  (•(iiu|irumellaiil  de  plus  en  plus 
les  conditions  biologicpn's  indispensables  à  leur  existence,  elles  ont  obéi  à 
leur  instinct  de  conservation  el  se  sont  enfuies  vers  les  régions  plus  paisibles 
et  plus  peuplées  d'insectes.  Elles  ne  sont  pas  allées  loin,  aux  portes  de 
nos  villes  aussi  i)rès  de  nous  que  les  conditions  biologiques  le  leur  ont 
|)ermis,  ne  s'éloignant  de  l'iionnue  que  par  petites  étapes  et  no  reculaid 
(|ue  devant  son  indusliie. 

Uu'il  suffise  à  l'observateur  pessimiste  de  tout  à  l'iieure  de  monter  en 
chemin  de  fei-  el  de  visiter  notre  beau  dépai-tement,  il  se  convaincra  cpie 
pai-tout  ofi  l'air  (>st  \nw  et  où  règne  la  tianquillilé,  le  Martinet  occupe  le 
cloclier  du  \illagi',  tandis  ipie  l'ilii  tindelle  se  partage  la  ferme,  et  partout 
dans  les  airs,  aux  boids  des  eaux,  sur  la  prairie,  sui'  le  flanc  de  la  roche, 
son  œil  apercevra  nos  jolies  llirondidles,   nos  charmants  iM.U'tinets. 

Il  conviendi-ail  cependant,  que  les  Etats  s'unissent  dans  une  voix 
conmiune  pour  iii-oclamer  la  protection  de  ces  oiseaux.  L'interdiction  de 
chasser  l'Hirondelle  devi-ail  entrer  dans  le  pi'ogi'anune  de  l'enseignement 
primaii-e,  aussi  bien  que  dans  l'arsenal  des  lois  de  tous  les  pays  civilisés. 

-Mai'seille,   Muséum  d'Histoire  naturelle. 

U'  P.  SiÉi'i. 


Le  SITARIS  RUFIPHS  Gory,  SES  MŒURS,  SON  ÉVOLUTION 

(Fin) 


Me  souvenant  alors  d'avoir  lu  dans  le  Trailé  d'Entomologie  de  Maurice 
Girard  (t.  I,  p.  628)  l'indication  qu'Audouin  aurait  observé  près  de  Pise 
l'éclosion  des  œufs  d'une  autre  espèce,  le  S.  Solicri  Pecchioli,  déposés  sui' 
des  Romarins,  et  me  rappelant  d'aulie  part  ma  capture  l'année  précédente 
d'une  femelle  de  S.  ruiipes  sur  une  Ballula  hirauLa,  j'orientai  mes  recherches 
dans  ce  sens. 

Le  S  juin  l!ltl,  ayant  obtenu  de  nouveaux  Sitaris,  je  les  plaçai  dans  un 
bocal  avec  diverses  plantes  :  Komaiin,  llaUola  hir.ynla,  Sauge,  etc.,  que 
j'exposai  au  soleil,  escomptant  l'action  excitante  de  la  chaleur  et  des  rayons 
solaires. 

Le  résultat  ne  se  fit  pas  attendre  longtemps  :  je  vis  immédiatement  mes 
Sitaris  grimper  sur  les  plantes,  se  lustrer  les  pattes,  faire  de  petits  vols, 
essayer  de  s'accouplei-.  Dans  le  courant  de  la  journée  une  femelle  pondit 
sous  mes  yeux  un  petit  paquet  d'ceufs  blancs  pareils  à  ceux  des  autres 
Sitaris,  entre  les  Heurs  d'une  Ballola  liir^ulu.  Cette  femelle  depuis  un  moment 
cherchait  un  point  propice,  tâtant  Les  florules  de  celte  inflorescence  avec 
l'extrémité  de  son  abdomen;  elle  se  glissa  ensuite  à  reculons  par  dessous  et 
resta  ainsi  immobile  quelque  temps;  puis  revenant  par  dessus  elle  insinua 
son  abdomen  enti'e  deux  fleurs,  profondément,  de  manière  à  rebrousseï-  ses 
ailes.  Après  un  moment  de  tranquillité,  elle  lepartil,  en  quête  sans  doute 
d'un  autre  point  favorable. 

.\yant  alors  examiné  la  plante  qu'elle  venait  de  quittei-,  j'y  découvris  un 
petit  paquet  d'œufs  agglutinés  les  uns  aux  autres,  beaucoup  moins  nondjreux 


iSS     D' \.  Gros.  —  Le  Silaiis  rulipes  Gunj,  xa  mœu;,s,  son  évolution. 


que  dans  les  punies  du  6.  inurullx.  In  insLanl  après,  ajanl  véiilié  unu  autre 
lige  de  Hallola,  j'y  apeieus  Iruis  autres  las  d'œuls,  deux  presque  ctMe  à  côte 
dans  la  même  luulle  de  Heurs,  le  troisième  dans  une  inilorescence  située  au- 
dessus.  Cet  insecte  dissémine  donc  ses  œufs  en  plusieurs  petits  paquets 
d'une  centaine  approximalivemenl,  ce  que  faisait  soupçonner  le  nondjre 
restreint  tl'o'ufs  ([iie  j'avais  liouvés  en  picmier  lieu.  Ces  u'ufs  ne  sont  pas 
absolument  blancs  :  ils  ont  une  teinte  rose  carnùiié  très  pâle,  conmie  lavée. 
Leur  forme  est  d'un  ovale  allongé;  leur  longueur  est  de  0  nun.  fi  à  0  mm.  7. 

Le  problème  était  donc  résolu,  et  dès  lors  il  me  tut  aisé  d'obtenir  avec  la 
plus  grande  facilité  les  pontes  de  ce  Sitaiis,  qui  se  succédèrent  pendant  tout 
le  mois  de  juin.  ]>es  femelles  paraissent  avoir  une  prédilection  exihisive 
pour  la  Uallula  h'nsnia:  jamais  elles  n'ont  placé  leurs  œufs  sur  le  Knmarin, 
la  Sauge  et  aulii's  Labiées,  ni  même  sui-  le  Marrube,  plante  pourtant  très 
voisine  des  Ballota. 

Conune  la  femelle  du  S.  maralis,  celle  du  i'.  ru[ipes  effectue  sa  ponte  dès 
qu'elle  a  été  fécondée  :  l'exemple  de  la  premièi-e  poide  observée  le  démontre 
surabondamment,  et  j'ai  pu  du  reste  par  la  suite  contrôler  la  chose  maintes 
fols  :  ainsi  le  10  juin  l!)ll  j'ai  trouvé  sur  des  Ballota  sept  dépôts  d'œnifs 
l'ifeclués  par  deux  femelles  sorties  de  leurs  coques  le  matin  même. 

La  durée  de  rincubation  des  pontes  a  été  de  18  à  21  jours.  La  pi-emière 
punie,  obtenue  le  a  juin,  a  connuencé  à  éclure  le  23  juin;  mais  dès  le  20  juin 
un  voyait  par  transparence  un  embiyon  grisâtre  au  centi'e  de  l'oeuf.  Les 
larves  sont  plus  longues  que  l'a'uf  qui  les  contient  et  ont  la  tête  repliée  sur 
le  thorax.  Au  moment  de  leur  éclosion  elles  sont  brunes,  mais  elles  noircissent 
encore  et  deviennent  complètement  noires.  Ln  examen  sommaiie  montie 
qu'elles  appartiennent  au  même  type  que  celles  du  S.  maralis  :  elles  ont  la 
même  forme  naviculaire,  la  même  taille  (i  millim.),  la  même  couleur  noire, 
deux  courtes  soies  Unes  et  divergentes  à  l'extrémité  de  l'abdomen,  le  même 
appareil  éreclile  sui-  le  dos  du  9'  segment  de  l'abdomen,  le  sillon  de  déhis- 
cence  marqué  sur  les  trois  articles  thoraciques,  absent  sur  la  tête  ;  l'ongle 
terminal  des  pattes,  très  long,  est  unique  et  porte  à  sa  base  deux  soies  laté- 
rales, une  de  chaque  côté,  courtes,  hnes  et  divergentes,  nettement  visibles, 
mais  pas  assez  dé\eloppées  pour  être  considérées  comme  des  ongles  véri- 
tables. Une  étude  approfondie  ne  m'a  révélé  aucune  différence  appréciable 
entre  ces  deux  espèces,  et  je  n'ai  pu  trouver  jusqu'ici  aucun  caractère  qui 
permette  de  différencier  sûrement  les  larves  du  S.  ru[ipes  de  celles  du 
S.  muralis.  On  trouvera  d'ailleurs  à  la  fm  de  ce  travail  la  description  com- 
plète et  détaillée  de  cette  larve. 

Les  larves  du  Sitaris  ru[ipes  restent  d'abord  groupées  au  milieu  des  coques 
des  œufs  d'où  elles  sont  sorties,  et  ce  n'est  qu'au  bout  de  quelques  jours 
qu'elles  se  dispersent  sur  la  tige  florale  qui  les  supporte.  Leur  existence  est 
)-elativement  longue  ;  le  4  juillet  je  voyais  encore  des  sujets  vivants  au  milieu 
des  pellicules  des  œufs  de  la  première  ponte,  onze  jours  après  l'éclosion. 
Ces  triongulins,  comme  j'ai  pu  le  vérilier  expérimentalement,  s'attachent 
aux  Hyménoptères  de  la  même  manière  que  ceux  du  S.  muralis. 

Ici  mes  observations  présentent  une  lacune  :  je  n'ai  pu  suivre  l'évolution 
du  triongulin,  ni  celle  de  la  forme  larvaire  qui  lui  succède.  Mais  il  est  facile 
d'y  suppléer  :  il  est  évident  que  les  triongulins  embusqués  parmi  les  florules 
des  Ballota  se  glissent  prestement  sur  les  Hyménoptères  qui  visitent  ces 
plantes  et  se  fixent  à  leur  fourrure  :  ils  parviennent  ainsi  à  s'introduire  dans 
les  nids  des  Anihophores  comme  les  triongulins  des  S.  muralis  et  S.  coUelis. 
Tout  indique  que  leur  développement  suit  une  marche  identique  :  la  jeune 
larve  une  fois  introduite  dans  la  cellule  doit  dévorer  l'œuf  de  l'apiaire  et 


D"' A.  Gros.  —  Le  Silaris  lufipes  Gory,  ses  mœurs,  son  évolution.     189 

subir  ensuite  une  mue  qui  iii  Iransfonne  en  une  larve  nieliivore  qui  con- 
somme le  miel  contenu  dans  l'alvéole.  Celle-ci,  si  l'on  en  juge  par  sa  dépouille, 
est  l)lanclie,  molle,  semblable  à  la  2'  forme  larvaire  du  S.  muralis.  Elle 
alieinl  le  tciiiie  de  sa  croissance  dans  le  courant  de  l'été  et  donne  alors  une 
pseudii-nyinidie  identi(pie  à  celle  du  .S.  muralis,  tellement  idcMli(iuc  (|ui'  ji' 
n'ai  pu  réussir  jusqu'ici  à  trouver  un  seul  caractère  qui  permette  de  les  ditlé- 
lencier.  Elle  a  notamment  de  gros  boutons  stigmatiques  en  relief  qui  la 
distinguent  nettement  des  pseudonymphes  de  son  commensal,  le  lloDiin 
nymphoïdes  Escal.  J'ai  trouvé  ces  pseudonymplies  k  l'état  triangulaire, 
incluses  dans  la  dépouille  de  la  deuxièuic  lai-vc  au  commencement  de  l'au- 
loinne  (l'"'  oclobrc),  dans  les  colonies  d'Antlioiiliores.  Les  cellules  qui  ren- 
l'ermenl  les  parasites  sont  intiicles,  vA  rien  à  l'exléiieur  ne  traliil  la  présence 
de  ces  ilemieis. 

Ces  pupes  passent  rhi\er-  sans  nioiliricatidii,  et  ce  n'est  qu'à  la  fin  du  mois 
de  mais,  ou  dans  les  |)iemiers  jours  d'aviil,  ipie  les  plus  précoces  repiennent 
la  suite  de  liiu'  évoluliim;  à  la  pseiidiinynqilie  succède  alors  la  '■]'  larve.  Au 
momeni  (h'i  celle-ii  apparaît,  la  pseudonyuqjhe,  qui  était  rétractée  et  trian- 
gulaire, repii'iid  I  a-^pi'il  annndi,  et  laisse  voir  à  son  intérieur  par  transpa- 
rence la  nouNclle  tuiiiie  lai'vaii'o  dont  on  distingue  les  trois  paires  de  pattes 
coui-tes,  rigides  et  dressées.  Cette  '^'  lar\e  est  ideidique  à  la  forme  larvaire 
coi'respondanle  du  Sildii.s  iininilts.  Sa  couleur  m'a  paru  légèi'ement  teintée 
de  roux  et  ikiu  fiaiichement  blanche.  La  durée  de  ce  stade  larvaire  est  de 
13  à  IS  jdiu's. 

La  nymphe  (pii  suecède  à  la  3"  larve  piésente  également  une  légère  teinte  : 
sur  une  nynqihe,  j'ai  pu  voir  aussitôt  après  la  nymphose  U\m  a  eu  lieu  à  ciel 
ouvert,  la  larve  ayant  été  extraite  de  ses  enveloppes),  que  la  couleur  est  jaune 
sur  la  tète,  les  antennes,  les  pattes  et  les  moignons  alaires,  et  d'un  blanc 
légèrement  teinté  sur  l'abdomen  et  le  thorax.  Cette  nymphe  avait  l'extrémité 
de  son  abdomen  enroir  coiffée  de  sa  dépouille  lai'vaire. 

La  nymphe  appaiail  à  un  momeni  donné,  par  transparence,  comme  colorée 
dans  sa  moitié  antéiieure.  J'ai  pu  me  rendre  compte  sur  des  pupes  acciden- 
tellement ouvertes  que  les  nymphes  du  ^i'.  rufipes  suivent  la  règle  générale 
qui  veut  que  la  pigmentation  débute  par  les  yeux  et  ensuite  par  la  pointe  des 
mandibules.  Trois  ou  quatre  joiu-s  après  l'apparition  de  cette  coloration 
foncée  de  la  moitié  antérieure  du  corps,  l'insecte  parfait  se  inonli'e,-  et  l'on 
peut  apercevoir  par  transpaience  ses  mouvemenls  à  l'intérieur  de  la  cmiue. 
La  durée  du  stade  u\m|ilial  peut  variei'  dans  une  assez  large  mesure  :  la 
nymphe  <pii  a  évolué  à  ciel  ouveit,  apparue  le  24  juin,  a  donné  l'imago  le 
ri  juillet,  .soit  au  l)Oul  de  I  1  jouis.  Pour  d'autres  insectes  ce  délai  a  été  |iorlé 
à  l.'i,  17,  t8  et  même  24  jours. 

Au  moment  où  l'insecte  vient  de  passer  à  l'état  parfait,  il  est  encore  imma- 
ture et  ses  élytres  sont  presque  blancs,  ainsi  que  son  abdomen.  Il  a  besoin 
de  séjourner  encore  quelque  temps  dans  sa  coque  pour  achever  de  se  pig- 
menter: aussi  n'en  sort-il  qu'au  bout  d'un  temps  assez  long  qui  a  varié  de  14 
à  18  jouis  pour  les  sujets  qui  se  sont  montrés  dans  la  première  moitié  de 
juin;  ensuite  j'en  ai  obtenu  d'autres  nui  ne  sont  restés  que  10  et  même  seu- 
lement 8  jours  dans  leur  pupe,  leur  évolution  ayant  sans  doute  été  activée 
par  une  série  de  journées  de  siroco. 

Comme  je  l'ai  déjà  dit,  le  Silaris  ruiipcs  parcourt  donc  dans  l'espace  d'une 
année  son  cvcle  complet.  Il  y  a  cependant  quelques  pseudonymphes  qui 
n'évoluent  pas  avec  leurs  sœurs,  et  qui  passent  sans  modifications  une  année 
de  plus  sous  celte  forme  d'attente.  Cette  faculté  de  subir  un  retard  dans 
l'évolution  se  retrouve  d'ailleurs  non  seulement  chez  le  Sitaris  mu7'nlis,  mais 


lyu     D'A.  Gros.  —  Le  Silaiis  jufipes  Gory,  ses  mœurs,  son  évolulion. 

aussi  h  un  liaut  degré  chez  Zuniiis  niulicu  F.,  ZonUis  uualis  Ah.,  Ilnniia 
nympliuïdes  Escal.,  Mcloe  majalis  L.,  eL  constitue  certainement  l'une  des 
caractéi'islifiues  les  plus  cui'ieuses  d'un  grand  ii(ind)i'e  d(!  M(''l<nde.'^,  cL  peut- 
être  de  tous  les  insectes  de  cette  taniille  en  général.  Il  est  juste  d'ajouter  (jue 
j'ai  constaté  également  des  retards  d'évoluliim  semblables  dans  d'autres 
ordres,  chez  des  espèces  où  n'existe  pas  l'hyperniétamoipliose,  notanunent 
chez  divers  Hyménoptères. 

Description  de  la  larve  primaire  du  Sitaris  rufipes  Gory. 

Aspccl  généviii.  —  Cette  lai-ve,  d'un  inillinK'lre  de  long,  de  couleur  noii'e, 
est  légèrement  aplatie  et  a  une  forme  na\iculaii-e  ;  elle  va  en  s'clargissanl 
progressivement  depuis  le  sommet  de  la  tôle  jusqu'au  métalhorax,  et  de  là, 
en  diminuant,  régulièrement  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  qui  est  assez 
ellilée,  et  se  lei'iuine  par  deux  cils  divergents,  lins,  de  peu  de  longueur. 

Elle  se  composi!  de  13  segments  :  la  tète,  ;{  segments  thoiaeiijues,  'J  seg- 
uieids  abdominaux.  Ces  segments  qui  s'imbriipient  l'égulièrement  d'avant  en 
ari-ière  sont  chitinisés  et  présenlenl  une  plaque  chitineuse  dorsale  et  une 
ventrale.  L'insecte  est  numi  de  tiois  paires  de  pattes. 

Tvle.  —  Plus  longue  que  large,  arrondie  et  plus  étroite  en  avant,  un  peu 
élargie  en  arrière,  elle  offre  un  brusque  éti'anglement  après  ses  ongles  pos- 
térieurs, de  façon  à  présenter  un  cou  ties  net  ;  elle  est  tronquée  en  ari'ière 
et  moins  large  que  le  prothorax  au  niveau  de  ses  ongles  postérieurs  où  elle 
a  son  diamètre  maximum. 

Yeux.  —  La  tète  porte  sur  son  bord  latéral,  de  chaque  côté,  à  moitié 
distance  entre  les  antennes  et  ses  ongles  postérieurs,  un  œil  assez  volumi- 
neux muni  d'une  cornée  convexe,  claire,  formant  une  saillie  bombée  en  foime 
de  verre  de  montre,  très  visible,  reposaid,  sur  une  tache  piginentaire  très 
noire,  qui  la  déboide  sur  tout  son  pourtour.  Il  semble  qu'il  y  ait  un  second 
ocelle  un  peu  plus  petit,  opaque,  contigu  au  premier  et  situé  immédiatement 
au-dessous  de  lui  dans  le  plan  vertical,  mais  je  n'oserais  ahirmer  la  chose 
catégoriquement. 

Antennes.  —  Situées  sur  les  parties  latérales  de  la  tête,  en  avant  des  yeux, 
en  aii-ière  des  mandibules,  elles  se  composent  de  trois  articles  cylindriques 
dont  le  dernier  supporte  à  son  extrémité  un  grand  cil  ayant  ti'ois  fois  la 
longueur  de  l'antenne  proprement  dite.  Le  segment  basilaire  est  court  ;  le 
segment  moyen  moins  large  que  celui  de  la  base  a  une  longueur  doulde,  tout 
en  étant  un  peu  plus  court  que  le  troisième  et  un  peu  plus  gi'os  que  lui  ; 
il  offre  un  léger  renllement  vers  son  tiers  externe  où  se  voit  une  petite  facette 
oblique  regardant  en  ariière  et  garnie  à  son  pourtour  de  3  ou  4  poils  minus- 
cules. Cette  petite  facette  semble  être  le  point  d'implantation  d'un  rudiment 
de  l'organe  sensoriel  que  l'on  rencontr-e  si  développé  chez  certaines  autres 
larves  mélo'ides.  Le  3°  segment,  un  peu  plus  long  et  plus  grêle  que  le  2",  est 
terminé  par  un  très  long  cil  qui  va  en  s'effllant  progressivement  de  sa  ijase 
à  son  extrémité;  ce  segment  porte  près  de  sa  terminaison  sur  son  pourtoui' 
3  ou  4  épines  minuscules  disposées  en  couronne. 

Mandibules.  —  Les  mandilmles  fortes,  aiquées,  recourbées  en  faucilPe, 
avec  une  pointe  aiguë,  sont  cachées  au  r-epos  dei^rière  le  labre  et  se  croisent 
alors  sur  toute  leur  longueur.  Elles  présentent  sur  leur  bord  interne  trois 
iwofondes  encoches  qui  limitent  deux  foi'tes  dents  triangulaires  ;  le  corps 
de  la  mandii)ide  poile  en  arrièi-e,  au  bord  de  l'échancruie  [Mistérieure,  un 
fort  boun-elet  qui  constitue  une  troisième  dent  presque  aussi  puissante  <jue 
les  deux  autres. 


D'A.  CiKtS.  —  Le  SiLari.s  rulipes  dc/'/y,  aca  inœur.s,  xan  éi'dlulion.      l'.ll 

Labre.  —  Cuuvcxe  à  sa  paiiic  aiilûiicuir,  il  est  bortli'  de  (luelques  épures 
cuurles  dii'igées  en  avant. 

Maxillaires.  —  Les  maxillaires  siml  robustes,  en  loi  me  de  eone  légèrement 
tronqué  au  soinintil,  qui  est  suiinonlé  de  4  ou  'ô  épines  de  longueur  inégale. 
Ils  portent  en  dehors,  près  de  li'ur  sonniiet,  les  j)alpes  maxillaires,  et  pré- 
sentent près  de  leur  base  un  loit  poil,  à  diicction  verticale,  d'une  longueui' 
double  de  celle  des  palpes. 

l'alpes  maxillaires .  —  Ils  sont  couqjosés  de  li'ois  articles  cylindriques,  le 
premier  court,  en  forme  de  socle;  le  deuxième  en  bâtonnet,  deux  l'ois  et  demi 
plus  long  que  le  premier  et  sensiblement  de  la  même  grosseur;  le  troisième 
deux  l'ois  plus  long  que  le  second,  en  bâtonnet,  un  peu  curviligne  sur  son 
bord  postérieur,  ce  qui  le  lait  païaîlre  de  ce  cùlé  légèrement  bombé  vei's  son 
miliiHi;  un  peu  plus  mince  à  partir  de  son  d(Miiier  tiers,  avec  à  ce  niveau 
qiieltiues  courtes  épines  en  couronne;  il  se  termine  par  une  section  transvei- 
sale  surmontée  au  centre  d'une  papille  en  bâtoimet,  entourée  d'autres  pa[)illes 
plus  petites. 

Lèore  iit[éricare.  —  Elle  présente  une  écliancrurc  cui-viligne  à  son  bord 
libre. 

Palpes  labiaii.v.  —  ils  sont  insérés  aux  deux,  extrémités  de  la  livre  infé- 
rieure, et  sont  formés  de  deux  articles  cylindriques  courts,  le  second  un  peu 
plus  grêle,  suiinnnlé  à  son  extrémité  d'une  petite  papille. 

Thorax.  —  Le  protbora.x,  moins  long  que  la  tète,  mais  la  dépassant  en 
largeui',  plus  long  que  le  mésotliorax,  est  ar'rondi  en  avant  et  sur  les  côtés, 
rectiligne  en  airiere.  Son  bord  postérieur  est  beaucoup  plus  laige  que  l'anté- 
rieur. Ce  segment  poi  te  à  sa  face  inférieure  la  première  paire  de  patles. 

Le  mésotliorax,  à  bords  antérieur  et  postérieur  parallèles,  à  bords  laté- 
raux cui-vilignes,  est  plus  large  en  arrière  qu'en  avant;  il  poile  de  chipie 
côté,  près  des  ongles  antéiieurs,  un  gros  stigmate  rond.  11  donne  insertion 
à  sa  face  inférieuie  à  la  2'  paire  de  pattes. 

Le  métatlioi-ax  présente  la  même  longueui'  que  le  mésotliorax  et  une  lar- 
geur un  peu  supérieure;  ses  bords  antérieur  et  postérieur  sont  parallèles, 
le  postérieur  un  peu  plus  étendu  que  l'antérieur;  les  bords  latéraux  sont 
légèrement  curvilignes,  il  porte  en  dessous  la  3"  paire  de  pattes. 

Les  trois  segments  llioraciques  paraissent  dépourvus  presque  totalement 
de  bordures  d  épines  ou  n'en  offrent  que  de  très  petites;  par  contre  chacun 
d'eux  présente  à  sa  face  inférieure,  entre  les  points  d'insei-tion  des  hanches, 
deux  épines  robustes. 

Sillon  de  déliiscence.  —  Les  trois  segments  thoraciques  présenlent  à  la 
face  dorsale  sur  la  ligne  médiane,  d'avant  en  arrière,  une  ligne  claire  indi- 
quant le  point  où  s  ou\  rira  l'enveloppe  chitineuse  de  la  larve  au  moment  de 
sa  première  mue,  el  que  j'ai  désignée  sous  le  nom  de  Sillon  de  déliiscence. 
Cette  ligne  claire  ne  dépasse  pas  le  thorax  et  ne  se  prolonge  pas  sur  la  tête 
comme  chez  d'autres  larves  (Ex.  ;  Nemognalha  chrysornelma  F.). 

Abdu)nen.  —  L'abdomen  se  compose  de  neuf  segments  annulaires,  à  angles 
aigus,  à  côtés  parallèle^.,  bordés  d'épines  robustes  à  leur  partie  postéi-ieure, 
ces  épines  étant  jilus  fortes  et  plus  nombreuses  à  la  face  ventrale  qu'à  la 
face  dorsale.  La  longueur  des  segments,  sensiblement  égale  pour  tous,  est 
beaucoup  moindre  que  celle  du  métathorax,  dont  elle  représente  un  peu  plus 
de  la  moitié.  Leui-  largeur  va  en  décroissant  régulièremenl  du  premier  au 
dei'iiier.  Le  dernier  segment,  ou  segment  anal,  est  arrondi  en  arrière,  mon- 
trant l'anus  qui  fait  saillie  à  son  extrémité,  et  sert  de  pseudopode  à  l'insecte; 


iy2     D"' A.  Chos.  —  Le  Silai-is  iulipes  (jurij,  ses  mœurs,  son  évolution. 

il  piésenle,  oulre  quelques  épines,  deux  cils  divergenls  assez  déliés,  un  peu 
lecoui'bés,  ayant  une  luis  et  demie  la  longueur  du  segment  lui-même. 

Appareil  éicclile.  — A  la  face  dursale  de  l'insccle,  sui'  la  menituniiH  iiilei- 
segmenlaire  qui  unit  le  8"  segment  au  9',  est  un  appai'cil  éieclilc,  conipusé 
de  deux  cônes  recituibés  en  dehors,  à  l'intéiieur  desquels  se  voit  la  termi- 
naison de  l'appareil  trachéen  avec  son  renllement  en  pomme  de  pin.  Ces 
deux  cônes  se  louchent  piesque  par  leur  bord  interne  quaiiil  ils  sont  au 
repos;  au  contraire,  ils  s'éluigaent  l'un  de  l'autre  en  se  poi'tanl  en  dehors, 
quand  ils  eidienl  en  érection.  Un  voit  alors  entre  les  deux,  et  sur  un  plan 
légèrement  supérieur,  deux  fortes  épines  chilineuses  dirigées  en  arrière,  et 
recourbées  en  dehors,  une  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  insérées  sur 
le  bord  postérieur  de  l'aiceau  chiLineux  doisal  du  H"  segment  dont  elles 
semblent  un  simple  piulungcmenl.  i /aspect  de  ces  deux  épmes  rappelle  assez 
bien  les  montanis  d  une  l\ie  (Ij. 

Hiigmales.  —  Ils  sonl  au  nombre  de  huil  paiics;  une  sur  le  mésothorax 
et  une  sur  chacun  des  sept  premiers  segments  de  l'abdomen.  Leur  forme  est 
ronde;  ceux  du  mésolhurax  et  du  prenner  segment  de  l'abdomen  sont  beau- 
coup plus  gros  que  ceux  des  autres  segments;  ces  deiiiiers  sonl  assez  ditli- 
ciles  à  voir.  Deux  trachées  volumineuses  parcourent  d'un  bout  à  l'autre  le 
corps  de  l'insecte,  une  de  chaque  côté,  sur  les  parties  latérales,  en  s'en- 
voyaiiL  l'éciproquc^ment  de  nombreuses  branches  anaslomoliqucs  transvei"- 
sales,  et  aboutissent  direclemenl  en  arrière  aux  cônes  érectiles. 

Pattes.  —  Les  pattes,  au  nombre  de  trois  paires,  d'aspect  semblable, 
llxées  une  paire  .'-ous  chacun  des  segments  Ihoi-aciques,  se  composent  : 

1°  D'une  hanche  aplatie,  en  cône  tronqué,  portant  plusieurs  fortes  épines 
couiies  sur  le  pourtour  de  la  troncature  ; 

2"  D'un  troclianler  bien  caractérisé,  curviligne,  poilant  au  milieu  de  son 
bord  convexe  (côté  interne  ou  plutôt  inférieur)  un  très  long  cil,  gros  à  la 
base,  et  s'effilanl  progressixemenl  vers  son  extrémité  ; 

3°  D'une  cuisse  allongée,  un  peu  aplatie,  légèrement  renflée  à  sa  partie' 
moyenne,  et  poi-fant  sur  le  milieu  de  son  bord  interne  (ou  plutùl  inférieur) 
un  très  long  cil,  aussi  long  que  le  tibia  et  son  ongle  terminai,   légèrement 
plus  long  que  le  cil  analogue  du  trochanter  ; 

4°  D'un  tibia  plus  grêle  que  la  cuisse,  aplati,  un  peu  atténué  aux  deux 
extrémités,  poilant  sur  son  bord  interne  quatre  épines  fortes  et  courtes, 
équidislantes,  et  ([uelques  autres  claii-seniées  sur  les  auli'es  faces; 

5°  D'un  ongle  terminal,  mobile,  articulé  avec  le  til)ia,  long,  recourbé  en 
lame  de  faux,  à  pointe  acérée,  portant  implantées,  près  de  sa  base,  une  de 
chaque  côté,  deux  épines  grêles  et  courtes,  mais  nettement  visibles  à  un 
grossissement  suffisant. 

Comme  on  •le  voit,  cette  description  correspond  exactement  à  celle  du 
IrioHgidin  du  Silaris  miiralis  jusque  dans  ses  plus  petits  détails. 

J'ai  essayé  de  trcmver  des  caractères  anatomiques  permellant  de  diffé- 
rencier ces  deux  espèces.  J'ai  cru  d'abord  pouvoir  y  pai-venir  h  l'aide  :  1°  de 
la  présence  sur  le  2"  article  des  antennes  d'une  facette  où  l'on  devine  un 
rudiment  d'organe  sensoriel;  2°  de  la  visibilité  plus  grande  des  stigmates 

(1)  Dans  mon  mcinoire  sur  Hornia  nymphoïdes  Escal.  (Bull.  Son.  iJ'IIisl.  nai.  de  l'Airiqiie 
du  Nord,  1M3,  n"  5,  p.  lOO  et  suiv.),  je  me  suis  longuement  étendu  sur  la  nature  et  les 
fonctions  de  cet  appareil  érectile  qui  se  retrouve  exactement  semblable  chez  toutes  les  larves 
liriniaircs  connues  de  Silaris,  Zonitis,  Hornia  nymphoïdes,  Sitarobrachys  Buigasi,  Nemo- 
ynnllui  chryaomelina,  Leplopalpus  rostralus.  Les  lecteurs  qui  désireraient  approfondir  ce 
point  voudront  bien  s'y  rapporter. 


!)"■  A.  Gros.  —  Le  Silaiis  lulipt's  Uonj,  xe^  mœurs,  son  évoluliim.     193 

abdoiniiuiux.  Mais  ces  caractères,  d'une  appréciation  dillicile,  suitoul  on 
l'absence  de  termes  de  comparaison,  ne  peuvent  l'éellenicnl  fournil'  une  base 
pratique.  J'ai  cru  aussi  trouver  une  légère  dilierence  dans  le  nombre  des 
dents  des  mandibules,  le  Siluris  muraUs  ne  présentant  que  deux  dents  et  ie 
.S.  ru[ipes  en  otïranl  une  troisième  l'crmée  pai-  le  bourrelet  qui  suiiiionte  li' 
boid  de  l'encoclie  postérieure  de  la  mandibule.  Mais,  outre  que  ce  caractère 
iconuue  les  précédents),  n'est  pas  toujours  facile  à  mettre  en  évid(!nce,  il  ne 
me  paraît  pas  sullisamment  net  pour  donner  la  solution  du  problèrae  en  tmite 
certitude.  11  m'a  donc  fallu  y  renoncer. 

Kn  i-ésumé,  j<'  n'ai  pu  découvi-ir  jusqu'ici  aucun  cai'actère  anatonu(iiie 
corlain,  |)ermellaut  de  dilféri>ncici-  sùi-emeid  ies  lai'ves  primaires  du  SlUiri.s 
rufiiii-\  de  celles  du  S.  nuiidUs.  Le  seul  élémeul  ulilisable.  peut-être,  d'ordre 
biologique,  consiste  dans  l'observation  de  la  péiiode  de  l'aimée  où  ces  larves 
se  rencontrent  :  celle  du  S.  vmralis  passe  I'IiIm  i-  inerte  dans  les  galeries  des 
Aidliopliores  et  se  réveille  aux  premiers  jours  du  pnidenq)s,  où  on  la  trouve 
lixée  sur  la  toison  de  ces  llyménoptèi'es;  celle  du  S.  nifnics  ne  se  monire 
qu'à  une  épo(|ue  |)lus  tai'dive,  en  mai  et  juin,  alurs  t\\\v  les  Iridiigulins  i\\\ 
S.  iiiiinilis  ont  depuis  longtemps  dispaiii. 

Ouant  aux  caractères  différentiels  de  cette  larve  avec  les  autres  larves  du 
même  type,  je  les  ai  exposés  longuement  dans  mon  mémoire  sur  Ilnrviii 
))!linpli(nd('s  Escal.,  et  je  ne  peux  (|u'y  renvoyer  le  lecteui . 

Qu'il  me  soit  permis  en  lerminaid,  d'adresser  mes  sincères  remerciements 
à  tous  ('eux  qui  ont  facilité  ma  tâche  :  à  M.  P.  Lesne,  qui  a  bien  voulu  exa- 
miner mes  Sititris  rnllpes  et  les  confruntec  a\ec  ceux  que  possède  le  Muséum: 
à  M.  Félix  Ancey,  de  Toidon.  qui  m'a  fouini  de  |)r-écieux  renseignements  : 
à  M.  Paul  Malliieu.  d'Oraii.  qui  m'a  très  aimablement  communiqué  ses 
matériaux. 

Mascara.  D--  Auguste  Gros. 

(A  suirre). 


-^— OOCi— 4- 


Les  LARVES  DES  DIPTÈRES  VIVENT=ELLËS  DANS  LE  FORMOL? 

(Suite) 


III.  —  Action  des  solutions  fornioliques. 

Expérience  12.  —  Des  (eufs  [londus  le  i  mai  à  l.'i  h.  simt  plongés  à  17  h., 
par  paquets  de  4-o,  ilaiis  des  solutions  île  biiinol  de  concentrations 
diverses. 

Il)  l'eiidaid  .">  miiudes  dans  le  fiuuinl  pm-. 
h)       ._       10       _  _  _ 

c)      —      20      —  —  — 

il)      —      i:;      —       dans  le  foiniol  à  .'iO  %. 

e)       _       30       —  —  _ 

Les  œufs  sont  ensuite  lavé,->  dans  l'eau  et  placés  sur  de  la  viande 
dans  une  atmosphère  un  peu  humide. 


l'J't     J.  Mansion.  —  Lex  larces  des  Diptères  vivcnl-elles  dans  le  formol? 

,i  mai,   IS  II.  —  Pas  d'éclusiuii. 
Itf  h.  —  Quelques  éclosions  en  a). 
1),    1  mal.  —  l'as  d'éclosioii  nouvelle. 

UiiSiiuVATioN  DES  ŒUKS  :  a)  Quelques  u'ul's  ne  se  sont  pas  développés; 
un  œuf  développé  u'esl  pas  éclos.  Trois  larves  sont  très  actives 
sur  la  viande. 

Il)  et  c)  Les  u'ufs,  non  coagulés,  ne  se  sont  pas  développés. 

d)  Un  seul  embryon  s'est  développé. 

e)  Les  œufs,  non  coagulés,  ne  se  sont  pas  développés. 

—  Une  iinnioision  de  2-'i  niinutes  dans  le  formol  pur  n'enipèclie  [las  le 
déveloi)peinent  des  embryons.  —  Celle  immersion  permettrait  la  stérili- 
sation des  (eufs  pour  l'installation  des  (Mevages  asepliques. 

Expérience  13.  —  Des  leufs  pondus  le  9  avril  à  14  h.  1/2  sont  plongés 
Humédialemenl,  pendant  .j  minutes,  dans  le  formol  à  50  %,  puis 
placés  sur  un  morceau  de  viande  luimide. 

Il)  ariil,  "20  h.  45.  —  Pas  d'éclosion. 

//  (irrd,   1  h.  —  Les  éclosions  se  produisent.  Les  larves  élevées  sur 

de  la  viande  de  lapin  se  sont  ti-ansformées  en  pupes  à  peu  près 

en  même  temps  que  les  larves  sorties  d'œufs  non  immergés  dans 

le  formol. 
Des  œufs  de  la  même  ponte,  plongés  en  même  temps,  pendant 

10  minutes,  dans  le  formol  à  10  '/o,  puis  placés  sur  un  morceau 

de  viande  humide,  ont  eu  la  même  évolution  que  les  précédents. 

Des  œufs-témoins,  non  soumis  à  l'action  du  formol,  étaient  éclos 

dans  la  journée  du  10  avril. 

—  Les  œufs  plongés  pendant  5  minutes  dans  le  formol  à  50  %  ou  pen- 
dant 10  minutes  dans  le  formol  à  10  %  ne  sont  pas  tués.  L'éclosion  est 
retardée  de  plusieurs  lieures.  L'immersion  non  prolongée  retardant  le 
développement  a  le  même  effet  que  les  vapeurs  desséchantes  du  formol. 
(]e  i-etard  n'a  pas  d'iniluence  sur  la  durée  totale  de  la  vie  larvaire.  Ces 
immersions  sont  probablement  capables  de  stéiiliser  les  coques  des  œufs 
pour  pi'éparei-  des  élevages  aseptiques;  ie  développement  des  embryons 
1-esle  possible  après  une  submersion  de  3  minutes  dans  le  lormol  pur, 
de  5  minutes  dans  le  foimol  à  50  %,  de  10  minutes  dans  ie  formol  à  10  %. 

Expérience  14.  —  Des  œ'ufs  sont  plongés  immédiatement  apiès  la  ponte 
dans  les  solutions  foinioliques  et  sont  maintenus  immergés. 

—  Il  n'y  a  pas  développement  des  embi-yons  dans  les  œufs  : 

Immergés  dans  le  formol  à  25  %. 

Immergés  dans  le  formol  à  10  %. 

Flottant  sur  le  foiinof  à  10  %. 

Immei-gés  dans  le  formol  à  5  %.  —  Ceu.\-ci  sont  moins  coagulés 
que  les  précédents.  —  Le  développement  ne  se  pi'oduit  pas  davantage 
si  les  œufs  sont  mainlcnus  dans  la  solution  à  5  %  au  contact  d'un 
morceau  de  viande. 

Expérience  15.  —  Des  œufs  pondus  le  10  avril  à  12  h.  sont  placés  sur  un 
morceau  de  viande  immergé  dans  le  formol  à  5  %,  le  1 1  avril, 
à  13  h.  1/2. 

//,  hJ,  13  avrU.  —  Pas  d'éclosion.  La  chair  est  blanche  et  friable. 
lo  aoiil,  Il  h.  —  Le  formol  est  enlevé  et  les  œufs  mis  à  sec. 
18  h.  —  Pas  d'éclosion.   Les  embryons  sont  bien  développés;  leurs 
trachées,  leurs  stigmates  postéileurs  sont  visibles. 


J.  Mansion.  —  Les  larves  des  Diplères  vivent-elles  dans  le  formnl?     195 

—  Dps  (ïMifs  Myniil  ('VdliK'  iKU-iiiiilciiM'iii  |i('ii(l;iiil  2."i  li.  1/2  ol  i|iii  .-iiirMiPiii 
cloim(''  des  lîii'ves  qucliiiies  hciiies  plus  l;ii(l  Méclosont  pas  dans  le  formol 
à  n  %.  I,a  suppression  du  contact  de  l'eau  forinolée  (qui  a  a^i  pcndani 
'i.')  11.   1/2),   ne  permet  pas  l'éclosion. 

Les  œufs  n'ont  pas  6{é  tués  immédialement  par  le  formol  h  S  %,  car 
les  embryons  sont  plus  avancés  fjue  ceux  de  même  âge  qui  ont  été  plongés 
eu  même  leiiqis  dans  les  vapeurs  de  formol  pur  lA'oir  :  E.rpi''rierire  ?). 

En  RÉsi'MK  :  une  immersion  prolongée  d.iiis  les  solutions  formoliques 
retarde,  puis  arrête  toujours  le  développement.  L'éclosion  n'a  pas  lieu 
si  l'immersion  est  définitive. 

liCs  résultats  des  expériences  précédentes  sont-ils  dus  à  la  sut)mersion 
des  œufs  (difliciilté  des  échanges  gazeux... 1  ou  à  la  toxicité  du  foimnl  ? 
Pour  répondre  à  cette  question,  il  faut  faire  des  expériences  de  compa- 
raison en  immergeant  des  o-ufs  dans  l'eau  pure. 

IV.  —  Action  de  l'eau. 

Expérience  16.  —  Des  œufs  pondus  depuis  plusieurs  heures  (?)  sont  placés, 
le  8  mai,  à  13  h.  1/2,  sur  un  morceau  de  viande  et  immergés 
dans  l'eau. 

ff.   10.   //  mai.  —  Pas  d'éclosion. 

'/?  mai.  —  Les  œufs  sont  retirés  el  maintenus  à  l'humidité. 

14  mai.  —  Pas  d'éclosion. 

—  Les  œufs  ne  se  sont  pas  développés  après  1)6  heures  de  submersion. 

Expérience  17.  —  Des  leufs  pondus  le  l"  mai  à  11  h.  sont  placés  à  li  h. 

sur  un  morceau  de  viande  et  immergés  dans  l'eau  pure. 
?  mai,  "21  h.  —  Pas  d'éclosion.  Les  œufs-témoins,  non  immergés,  sont 

éclos  à  12  h.  —  La  moitié  des  œufs  submergés  est  mise  à  sec, 

l'autre  moitié  reste  sous  l'eau. 
3  mai,  W  h.  —  Pas  d'éclosion.  Les  embryons  ne  se  sont  pas  développés. 

—  La  submersion  des  œufs,  3  heures  après  la  ponte,  arrête  le  dévelop- 
pement des  embryons.  Après  une  submersion  de  .31  heures,  le  développe- 
ment des  embryons  n'est  plus  possi])le. 

Expérience  18.  —  Des  o^ufs  pondus  le  4  mai  à  IS  h.  sont  immergés  dans 
l'eau  à  16  h.  1/2. 

Un  lot  a)  pendant  .^  h.  1/2. 
Un  lot  b)  pendant  IS  h.  1/2. 
Un  lot  c)  pendant  18  h.  1/2. 

Les  œufs  sont  ensuite  conservés  dans  une  atmosphère  légère- 
ment humide. 

.5  mai,  ^1  h.  —  Pas  d'éclosion.  L'éclosion  normale  des  œufs-témoins 

a  eu  lieu  à  18  h. 
f)  mai.  8  h.  —  Quelques  éclosions  en   h). 
iS  h.  —  Quelques  éclosions  en  a). 
IR  h.  —  Deux  éclosions  en  c). 

Les  larves  s'agitent  dans  les  gouttes  d'eau  qui  adhèrent  aux 
parois  des  tubes;  la  tension  superficielle  du  liquide  ne  permet  pas 
l'évasion  des  larves  et  elles  ne  sont  pas  asphyxiées  dans  ces 
conditions. 


106     J.  M\^'STO^'.  —  T.os  Inrros  des  Dipldrcs  vivrnt-elïps  cJans:  le  foimol? 

7  mai.  19  h.  —  Plusieurs  embryons  du  lof  a)  sont  encore  peu  déve- 
loppés. L'action  de  l'enii  paraît  avoir  été  très  inégale;  les  œufs 
de  la  périphérie  d'un  groupe  ont  pu  être  plus  retardés  que  ceux 
qui  étaient  protégés,  au  centre  du  groupe. 

En  h),  un  embryon  s'agite  encore  dans  une  coque;  en  pressant 
légèi-emenl  la  coque  sous  une  lamelle,  je  provoque  l'éclnsion  d'une 
lanT  vivante  qui  a,  sur  les  o'ufs  non  immergés,  un  retard  de 
'(8  heures.  La  durée  d'incubatio'n  normale  des  œufs-témoins  était 
de  27  heures. 

En  c).  plusieurs  ccufs  sont,  de  même,  très  peu  développés;  aban- 
donnés dans  le  tube,  ils  ont  été  trouvés  tous  éclos,  le  9  mai  à  22  h. 

—  Dans  les  trois  lots,  les  développements  ont  été  retardés  par  l'immersion, 
mais  les  éclosions  se  sont  cependant  produites:  quelques-un'i's  ont  été 
cnnsiiléivihlemeni  relardées.  L'immersion  pendant  18  heures  1/2  (lot  r),  n'a 
pas  diMinilixcment  arrêti''   le  développement   des  embryons. 

Expérience  19.  -  Des  n'ufs  pondus  le  !(•  i'.vril  à  12  h.  sont  placés  sur  un 
innri'i'au  de  viande  et  immergés  dans  l'eau  pure  le  11  avril  à 
13  h.  1/2. 

/?,  i3  (trril.  —  Pas  d'éclosion. 

iS  avril,  il  h.  —  L'eau  est  enlevée  et  la  viande  mise  h  sec. 

iS  h.  —  Pas  d'éclosion.  Les  embryons  sont  bien  développés,  avec  tra- 
chées, stigmates  et  crochets  buccaux  bien  visibles.  Le  développe- 
ment est  plus  avancé  que  celui  des  embryons  plongés  en  même 
temps  lians  le  formol  à  S  °,'',  (Voir  Erpériencr  15). 

—  Des  œufs  ayant  subi  une  évolution  normale  de  25  heures  1/2,  et  qui 
auraient  donné  des  lai"ves  quelques  heures  plus  tard,  n'éclosent  pas  s'ils 
sont  plongés  dans  l'eau.  Après  45  heures  1/2  de  submersion,  la  mise  à  sec 
ne  permet  pas  l'éclosion. 

La  submersion  n'a  pas  tué  immédialement  les  œufs;  les  embryons  sont 
plus  évolués  que  ceux  du  même  âge  et  plongés  en  même  temps  dans  le 
formol  à  5  %.  Le  formol  à  5  %  a  eu  une  action  un  peu  plus  énergique 
que  l'eau  pure. 

Expérience  20.  —  La  sidtmersion  permanente  sous  1-2  cm^  d'eau  ne  permet 
pas  le  dcveloppemerd  des  embryons.  A  peine  immergés  ou  floliants 
sur  l'eau,  les  embiTons  peuvent  se  développer. 

En  hk.slmé  :  la  suluneision  dans  l'eau  arrête  momenlam'menl  le  dé\e 
loppement.  —  La.  submersion  ai-rèle  le  déveluppemenl  à  buile  épiique  de 
la  vie  embryonnaire.  —  La  submei-sion  prolongée  ai'ièle  liéllnilivemenl  le 
développement.  —  Une  submersion  de  18-20  heures  suspend  l'évolution  de 
reiid)r>on  qui  leprend  son  cours  si  la  submersion  cesse.  —  La  submersion 
permanente  ne  pei-rnet  jamais  l'éclosion. 

Ces  conclusions  permettent  de  supposer  que  la  sutmiersion  agit  sur  les 
pliénoniènes  vitaux  de  l'embryon  et  non  pas  seulemenl  en  empêchani  le 
mérauisme  de  réclosioii  de  jouer;  tandis  (pi'il  est  possiljle  que  ce  mécanisme 
de  l'éclosion  soit  seul  influencé  par  la  dessiccation  (Voir  :  E.rpénence  7). 
—  L'eau  peut  en  outi-e  empêcher  également  le  mécanisme  de  l'éclosion  de 
fonctionner. 

L'eau  agit  donc  conuue  les  solutions  l'ormoliques  et  piobablement  en 
entravant  les  échanges  gazeux;  m.ais  le  formol  ajoute  son  action  toxique 
;\  l'action  du  liquide  asphyxiant,  car  l'enibivon  peut  rester  vivant  pendant 


J.  Mansion.  —  î.cx  Jnrvea  de.<!  Diptères  vivent-elles  dans  le  formnl?     197 

20  Iioures  dans  l'eau,  et  quelques  minutes  seulement  dans  une  solution  de 
formol  h  10  %. 

Dans  les  evoi^rienres  12  à  i^.  l'arrêt  de  d(^veloppemenf  est  donc  dû  iiour 
une  part  à  la  submersion  et  pour  une  autre  h  la  toxicité  du  liquide. 
Comme  toxique  le  liquide  affit  rapidement  et  il  affil  surtout  par  sa  eoneen- 
ti'aiion;  comme  asplnxianf  le  liquide  ndf  lenlemcnf  et  c'est  la  durée 
d'immersion  qui  devient  un  facteur  important. 

Au  point  de  vue  de  l'efficacité  des  solutions  consei'vatrices  de  fornml. 
on  peut  tirer  des  expériences  précédentes  les  conclusions  suivantes  : 

Au  début  du  développement  embryonnaire,  la  submersion  des  neufs  dans 
les  solutions  formoliriues  entrave  tout  développement.  —  T/arrnf  de  déve- 
loppement est   définitif  si  la   submersion  est  protoncée. 

Au  cours  du  développement  embrvonnnire.  les  vapeurs  de  foi^niol  fournies 
par  les  solutions  usuelles  f'i  et  10  "{,)  n'entravent  pas  ré\olulion  des 
embryons:  mais  la  submersion  dans  le  foiinol  à  Ti  %  retarde  beaucoup 
le  développement.  De  plus,  l'éclosion  n'a  j;iniais  lieu  si  les  o^ufs  restent 
submerijés. 

Des  œufs  étant  pondus  sur  une  pièce  analomi(]ue  et  celle-ci  étant  placée 
dans  le  formol  à  Ti  ou  à  10  %.  les  rpufs  poiuTont  éclore  s'ils  sont  main- 
tenus hors  du  liquide  conservateur,  ou  s'ils  sont  placés  dans  une  cavité 
naturelle  (boîte  crânienne,  cavités  nasales...)  que  n'envahit  pas  le  liquide. 
—  Si  les  œufs  déposés  sur  les  tissus  sont  baissés  par  le  liquide,  l'éclosion 
ne  se  produira  jamais,  rpielle  que  soit  la  phase  du  développement  des 
embryons  au  moment  de  l'immersion. 

Il  est  évident  que  ces  conclusions  ne  s'appliquent  qu'aux  o'ufs  de  l'espèce 
étudiée.  Cependant  les  réactions  des  embrvons.  dans  foutes  les  expériences 
rappoi'fées  ci-dessus,  paraissent  être  celles  de  toute  matière  vivante,  en 
c;énéi-al,  et  il  est  probable  que  les  n^ifs  de  Diptères  à  larves  sarcopliacres 
se  comporteront  tous  h  peu  près  de  In  même  fncon  en  présence  du  formol. 

On  a  remarqué  combien  étaient  précises  les  conditions  hvsrroméfriques 
nécessaires  pour  le  développement  normal  de  l'emhrvon  et  l'éclosion  de 
l'neuf.  Il  en  est  de  même  des  autres  conditions  de  situation  et  de  milieu.  Le 
confnct  des  tissus  animaux  lécrèroment  humide  est  favorable  et  peut  même 
empêcher  l'action  nocive  des  liquides  ant'septinues-  mais  si  IVi'uf  est  déposé 
sur  un  tissu  très  aqueux,  il  est  ençrlué  et  asphyxié. 

La  mère  choisit  souvent  pour  pondre,  des  lieux  qui  réalisent  ces  condi- 
tions moyennes  très  précises.  Ainsi,  les  neufs  qui  ont  servi  h  ces  expériences 
ont  été  recueillis,  sur  les  cadavres  d'animaux,  dans  la  cavité  de  l'orbite  de 
l'reil  où  ils  étaient  protégés  par  la  paupière;  dans  les  narines:  dans  la 
fissure  du  bec:  dans  un  nli  de  la  peau:  dans  les  coins  abrités  formés  par 
les  côtes  et  le  rachis.  Très  rarement  les  neufs  étaient  déposés  sur  un  tissu 
mou,  sur  les  viscères.  Cependant,  auelauefois  ils  étaient  accrochés  aux  poils 
du  nourtour  des  narines  d'un  lapin:  les  œufs  périphériques  de  la  ponte 
s(>  desséidiiiient  alors  très  facilement,  et  les  larves  provenant  des  œufs  du 
centre  de  In  masse  s'ésraraient  très  facilement  dans  la  fourrure.  Ainsi, 
malcrré  l'habileté  de  la  mère  et,  en  raison  de  la  difficulté  ou'ellp  rencontre 
pour  découvrir  le  milieu  très  spécial  nécessaire  pour  le  développement 
end)r\onnaire,  il  y  a  toujours,  dans  ces  pontes  naturelles,  de  nombreux 
crermes  nui  sont  perdus.  Chez  les  Diptères,  comme  chez  les  Cestodes,  la 
multiplicité  des  germes  fissure  la  survie  des  espèces  dont  les  œufs  et  les 
larves  sont  particulièrement  exnosés  aux  causes  de  destruction. 

Si  la  mère  commet  quelouefois  des  erreurs,  je  pense,  cependant  .sans 
avoir  fait  d'expérience  à  ce  sujet,  qu'elle  ne  vient  pas  pondre  sur  une  pièce 


lys      ,1.  M  \\M(i,\.  -     L(\  lari-c-^  îles  Diiilî'rcs  rirriil-cllcs  dans  le  fornnni? 


iiiiiiK'i'gre  (liiiis  II'  Inriiiul.  Si  le  formol  nlliic  iiuclqiio  peu  les  nioiiche.s,  je 
ne  erois  pas  (ju'il  iiieile  les  femelles  à  déposer  leurs  œufs.  Les  larves  (pii 
|);irasita.ieiit  les  lêtos  île  Ilolteiitots  avaient  donc  été  déposées,  à  l'étal,  irunl, 
avant  t'inunersinn  dans  le  formol.  Altrilés  dans  une  envilé  nalurellr,  les 
(.md's  ont  im  é\(iluer  l'I  ('rliue. 

J.  Mansjon. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Errata.  —  Pag*.  159,  ligin'  '.VA,  lire  ii«  7  vu  de  faœ  (au  li<'u  de  n"  8). 


Parnassius  Mnemosyne  L,  —  En  réponse  à  l'article  de  M.  Charles  Oberthùr,  au 
sujet  de  cette  espèce,  je  rappellerai  que  j'ai  indiqué,  dans  les  Annales  dr  la  Station 
l.imnologique  de  Btiw,  t.  1  (1909),  p.  82,  que  F.  M.neniuxijni:  se  rencontrait  dans  le 
département  du  Puy-de-Dôme,  exclusivement  dans  la  région  du  Sancy,  au  voisi- 
nage du  Mont-Dore. 

En  effet  :  A.  Guillemot,  dans  .son  Catalogue  des  Lépidoptères  du  Puy-de-Dôme 
(Ami.  Scient.  Litt.  et  Ind.  de  l'Auvergne,  1854),  l'indique  des  pentes  rocailleuses 
du  Capucin  et  des  ravins  de  Chaudefoiir,  juin-juillet.  —  Maurice  Sand  signale 
cette  espèce  du  plateau  du  Capucin,  Mont-Dore,  juin-juillet,  dans  le  Catalogue 
raisonné  des  Lépidoptères  du  Berry  et  de  l'Auvergne  (Paris,   1879). 

Clermont-Ferrand.  G.  Dufour. 


Le  Pupa  endolicha  Bourg.  —  Sous  ce  nom,  Bourguignat  a  décrit  et  figuré  un 
Pupn  de  La  Preste  (Pyrénées-Orientales),  très  voisin  du  l'upa  af finis  Rssni.  {Moll. 
noiiv.  et  Utig.,  11=  Décade,  1863,  p.  74,  pi.  VIII,  fig.  6-10).  \a-  D'  Massot  mentionne 
cette  nouvelle  espèce  dans  son  Enumération  des  Mollusques  te)'restres  et  fluviatiles 
vivants  du  département  des  Pyrénées-Orientales  {Bull,  de  ht  Soc.  ai/ric,  srientif. 
et  littér.  de.f  Fyr-Or.,  t.  XIX,  1872),  mais  cet  excellent  observateur  fait  les 
réflexions  suivantes  :  «  Je  m'incline  devant  l'autorité  de  M.  Bourguignat,  mais 
»  je  ne  puis  m'empêcher  de  faire  remarquer  que  le  Pupn  endolicha  est  tellement 
)i  rare,  que  sur  plusieurs  milliers  d'exemplaires  d'à/finis  passés  à  la  loupe,  je  n'ai 
»  pu  en  trouver  que  trois  exemplaires.  Cette  espèce  ne  devrait-elle  pas  plutôt 
»  être  considérée  comme  une   Varieteu  edentula  de  Va f finis?  » 

L'abbé  Dupuy  s'est  occupé  à  son  tour  de  cett«  soi-disant  espèce  dans  son  Cata- 
logue des  Mollusques  testacés  terrestres  et  d'eau  douce  qui  vivent  à  La  Preste 
(Bull,  de  la  Soc.  d'Hist.  nat.  de  Toulouse,  1879),  et  voici  comment  s'exprime  à  son 
sujet  le  savant  malacologiste  :  «  Nous  ne  croyons  pas  qu'on  puisse  séparer  cette 
1)  variété  occidentale  du  type,  puisque  d'après  M.  Paul  Massot  il  n'a  pu  en  trouver 
i>  que  trois  exemplaires  mêlés  à  plusieurs  milliers  d'nffinis  et  pour  notre  part, 
)i  sur  au  moins  1.500  exempaires  que  nous  avons  recueillis,  nous  n'en  avons  trouvé 
11  qu'un  seul.  On  ne  peut  pas  établir  d'une  manière  juste  une  comparaison  entre 
»  le  /'.  afjinis  et  le  F.  endolicha  et  dire  qu'ils  sont  l'un  à  l'autre  ce  que  le  F.  Farined 
11  est  au  F.  avenuceu,  car  le  F.  Farinesi  se  trouve  presque  partout  dans  les  Pyrénées- 
11  Orientales  sur  les  rochers,  tandis  que  le  /'.  endolicha  ne  se  trouve  pas  un  par 
»  mille  à  travers  les  F.  af finis. 


espèce.  ___.---  .  _  .      ,  ^ 

chez  lequel  les  plis  palataux  ne  s'étaient  pas  développés.  Il  doit  donc  être  raye 

de  la  nomenclature. 

Nîmes.  E.   Margier. 


Notes  spéciales  et  locales.  l'jy 

Le  Pupa  Farinesi  Des  Moul.  dans  les  Alpes.  —  Dans  les  Annales  de  la  Société 
Linniennr  de  Lyon,  année  1906,  notre  savant  auii,  le  ooinmandant  Caziot,  a  étudié 
la  distribution  géographique  du  l'iipa  Fariiii  si  Desni.  Il  indique  que  cette  espèce, 
d'origine  hispaniciue,  si  abondante  dans  les  Pyrénées-OriiMitales,  a  été  citée  jjar 
Terver  aux  cnvii-ons  de  Grenoble  et  par  Bourguigiuit  sur  le  chemin  de  Saint- 
Laurent-du-1'ont  à  la  Gninde-Chartreusc.  Il  ajoute,  d'après  les  ri'nseignements 
que  nous  lui  avions  fournis,  que  nous  l'avions  vainement  cherchée  dans  cette 
dernière  localité,  oii  tous  les  Pupas  recueillis  étaient  munis  de  dents  et  de  plis, 
alors  que  le  Farinesi  en  est  entièrement  dépourvu.  Il  signale  en  outr<î  sa  pré.sence 
dans  le  Vercors  comme  un  peu  plus  certaine,  quoique  des  recherches  ininterrompues 
faites  dans  ces  régions  n'aient  pas  été  courormées  de  jjIus  de  succès.  11  en  conclut 
que  l'existence  de  Pupa  Farinesi  Des  Moul.  dans  les  Alpes  est  très  douteuse. 

Nous  soimues  aujourd'hui  en  mesure  de  conlirmer  les  indications  données  par 
Terver  et  Bourguignat.  Mous  avons,  en  effet,  retrouvé  ce  tupa,  en  août  1911,  sur 
la  route  de  Saint-Laurent-du-Pont  à  la  drande-Chartreuse;  il  vit  sur  les  rochers, 
à  gauche  de  la  route,  notamment  aux  eiivirons  du  pic  de  l'Œillette  et  dans  le 
voisinage  du  premier  tunnel  qu'il  ne  paraît  pas  avoir  dépassé.  Il  n'est  pas  très 
abondant.  On  le  trouve  mêlé  au  P.  ncenacea  Brug.,  bien  plus  commun  et  plus 
répandu.  Il  nous  a  été  en  outre  rapporté  par  un  de  nos  amis  du  col  de  la  Cochette, 
dans  ce  même  massif  de  la  Cliartieuse.  Cette  espèce  est  donc  bien  accjuise  à  la  faune 
des  Alpes.  Nos  premiers  insuccès  tenaient  sans  doute  à  ce  qu'elle  vit  en  colonies 
très  localisées,  ne  dépassant  pas  une  certaine  altitude  et  que  nos  recherches  s'étaient 
exercées  surtout  au.x  environs  immédiats  du  couvent  et  du  village  de  Saint-Pierre- 
de-Chartreuse.  Son  existence  dans  le  Vercors,  massif  qui  a  de  grands  rapports 
avec  celui  de  la  Chartreuse,  devient  très  vraisemblable.  Il  y  a  été  indiqué  par 
Chatenier  sans  désignation  plus  précise  et  nous  le  possédons  depuis  longtemps  de 
Saint-Martin-en-Vereors;  mais  nous  ignorons  de  qui  proviennent  nos  spécimens 
et  une  erreur  de  localité  est  tciujours  possible. 

A  ce  propos,  qu'il  nous  soit  permis  d'en  relever  deux  qui  se  sont  glissées  dans 
le  travail  do  M.  Caziot  à  l'occasion  do  cette  même  espèce.  Le  savant  malacologiste 
la  cite  dans  les  départements  du  Tarn  et  de  l'Allier.  Or  F.  Farinesi  vit  bien  dans 
la  vallée  du  Tarn,  mais  s<nilement  dans  sa  partie  supérieure  comprise  dans  le 
département  de  la  Lozère.  Pour  l'Allier  notre  espèce  est  signalée  à  Langogne,  sur 
la  foi  de  M.  Thieux.  Cette  ville  est  bien  située  dans  la  haute  vallée  de  la  rivière 
d'Allier,  mais  elle  appartient  au  département  de  la  Lozère,  arrondissement  de 
Monde,  et  nous  doutons  fort  qu'aucun  J'upa  puisse  vivre  dans  la  région  exclu- 
sivement siliceuse  qui  entoure  Langogne.  Ces  inexactitudes  ne  sont  d'ailleurs  pas 
imputables  à  M.  Caziot  qui  n'a  fait  que  reproduire  les  indications  qui  lui  avaient 
été  fournies  par  M.  Thieux. 

Nîmes.  E.  Marqier. 


Dolichopus  camptopus  non.  spec.  (xan-xoc  =  courbé,  tiojc  =  patte).  —  cf.  Simil- 
limus  I).  triciali  Hal.  a  quo  prEecipue  diftert  structura  pedum  posteriorum,  scilicet 
tibiis   arcuatis   antice   biconcavis   et   metatarsis    bisinuatis    sigmatiformibus. 

Cf  vert  métallique,  légèrement  pruineux  sous  certaines  incidences.  —  Face 
blanche,  légèrement  jaunâtre  à  la  partie  sui3é)ieure.  Front  vert  brillant  avec  une 
ligne  médiane  mordorée.  —  Antennes  noii'es,  le  premier  article  jaune  en  dessous 
sur  toute  sa  longueur;  le  deuxième  jaune  à  la  base,  face  interne;  le  troisième 
entièrement  noir,  ovale,  légèrement  acuminé.  Soie  antennairo  noire,  insérée  bien 
avant  le  milieu  du  3°  article,  courtement  pubesoente.  —  Bord  postérieur  des  yeux 
frangés  de  cils  noirs  au-dessus,  blancs  dans  la  moitié  inférieure. 

Thorax  vert,  pruineux  sur  les  flancs.  Abdomen  'omprimé.  Hypopygium  égalant 
en  longueur  les  deux  derniers  segments  de  l'abdomen;  noir  pruineux  avec  cils  à 
la  base  sur  sa  face  dorsale;  noir  brillant  à  la  face  ventrale.  Lamelles  externes 
subrectangulaires  jaunes,  avec  bordure  noire  assez  étroite,  interrompue  sur  les 
deux  tiers  basilaires  de  la  marge  interne,  et  découpée  en  lanières  sur  le  bord 
postérieur,  en  cils  épais  sur  le  bord  externe. 

Hanches  antérieures  jaunes,  très  légèrement  noircies,  cendrées  à  leur  base  ex- 
terne; les  postérieures  noires,  jaunes  à  l'extrémité. 

Pattes  antérieures  :  fémurs  entièrement  jaunes.  Tibias  jaunes  avec  plusieurs 
rangées  de  chètes  à  la  face  externe  et  une  rangée  (2-3)  postéro-ventrale.  Tarses 
noirs,  à  part  le  protarse  jaune  sur  ses  4/5  basilaires.  Tous  les  articles  densément 
frangés  de  poils  courts,  érigés,  formant  brosse.  Le  protarse  seul  prolongé  par  un 
chète  court  et  droit. 

Pattes  intermédiaires  :  fémurs  jaunes  avec  un  chète  préapical.  Tibias  jaunes  : 
deux  séries  de  chètes  sur  la  face  externe;  un  chète  rigoureusement  ventral  et  deux 


200  Notes  spùciulcs  et  locales. 


cliètes  antéro-ventraux.  Pi-otarses  jaunes,  noirs  au  sommet,  avec  un  chète  dorsal; 
les  autres  articles  noirs. 

Pattes  postérieures  :  fémurs  jaunes;  un  chète  préapical  et,  au  boi'd  inférieur, 
une  frange  de  longues  soies  jaunes.  Tibias  jaunes,  obscurcis  au  quart  apical,  sur- 
tout au  bord  externe.  Dans  leur  ensemble  ils  sont  arqués  concaves  vers  l'intérieur. 
Dans  le  détail,  ils  présentent  deux  concavités  vers  l'intérieur,  séparées  par  une 
convexité,  le  bord  externe  épousant  les  sinuosités  du  bord  interne.  La  partie  apicale 
des  tibias  est  sensiblement  épaissie.  Les  cils  nombreux  de  la  faœ  externe  sont 
fortement  rabattus  couchés  d'avant  en  arrière.  Taa'ses 
postérieurs  entièrement  noirs.  Protarse  bisinué,  sigmati- 
forme,  sa  face  ventrale  convexe  à  la  racine,  concave  à  l'ex- 
"Jll.^  __^ — ^"^  ')']  trémité  ;  la  face  dorsale  portant  2-3  chètes  fortement 
couchés.  Les  autres  articles  normaux. 

Ailes  hyalines.  Epaississement  costal,  à  l'cxtréinité  de 
la  première  longitudinale,  allongé  ;  tiuatriènie  longitudi- 
nale obtusément  coudée  après  la  Iransvoise  postérieure, 
laquelle  est  située  au  delà  du  milieu  de  l'aile. 

Balanciers  jaunes.  —  Cuillerons  jaunes,  frangés  de 
soies  noires. 

Un  cf  trouvé  le  19  juin  1913  dans  les  marais  de  Santés 
(Nord),  par  M.  le  D''  "Van  Oye  qui  me  l'a  généreusement 
abandonné. 

Aucune  espèce  paléarctique  de  Dolicliopus  ne  présente, 
à  ma  connaissance,  une  structure  des  pattes  postérieures 
comparable  à  celle  de  D.  caiiiptopua  qui  semble  ainsi  tenir 
D.  camptopus  <S .  dans  le  genre  une  place  à  part. 

Patte  postérieure.  Cette  conformation   bizarre  ne  peut  être  attribuée  aux 

déformations  produites  par  la  dessiccation,  le  type  étant 
loin  d'être  immature,  ni  à  un  acident  postembryonnaire,  la  symétrie  étant  par- 
faite entre  les  deux  pattes  postérieures.  Si  l'on  se  rappelle  par  ailleurs  la  struc- 
ture invraisemblable  que  présentent  les  pattes  des  Cf  dans  certains  genres  comme 
Unmpsicneiniis  on  ne  peut  à  priori  l'écarter  pour  les  Dolichopus. 

Reste  que  le  type  soit  un  individu  anormal  de  D.  trivialis  Hal.  Ce  serait  la 
première  anomalie  de  ce  genre  que  j'aie  jamais  constatée  sur  des  milliers  de  JJoli- 
cliopus  que  j'ai  examinés  et  j'ignore  par  ailleurs  si  elle  a  été  coa.statée  par  d'autres. 
De  nouvelles  recherches  aux  marais  de  Santés  permettront,  je  l'espère,  de  juger 
de  la  valeur  d'une  espèce  fondée  malheureusement  sur  un  exemplaire  unique. 
Arras.  O.  Parent. 


Captures  ornithologiques  dans  l'Aube.  —  Le  département  de  l'Aube^  et  surtout 
la  région  de  Vendeuvre,  que  j'habite  depuis  deux  ans,  me  semblent  particulièrement 
intéressants  au  point  de  vue  ornithologique.  L'aspect  varié  du  pays,  en  effet,  ses 
vieux  édifices,  ses  plaines,  ses  bois  et  ses  étangs  très  nombreux,  offrent  aux  oiseaux 
de  passage  une  iialte  dans  leujs  migrations. 

Ainsi,  le  28  octobre  1912,  j'observais  sur  l'église  de  Vendeuvre  un  Tichodromc 
échelette  (Tichodroma  muraria  Linné).  Occupé  à  fouiller  avec  son  bec  long  et 
recourbé  les  mousses  qui  recouvraient  la  vieille  toiture,  il  me  laissa  facilement 
l'approcher,  et  j'eus  le  plaisir  de  le  capturer  pour  ma  collection. 

Le  4  novembre  de  la  même  année,  je  rencontrais,  dans  un  chainp  labouré,  à  deu.x 
kilomèti-es  environ  de  Vendeuvre,  une  Cigogne  blanche  (Ciconia  alba  Linné)  dont 
je  ne  pus  m'emparer. 

Veis  la  fin  de  septembre  1913,  un  habitant  de  la  commune  du  Magny-Fouchard 
ramassait  sur  la  route  un  Pluvier  à  collier  (ChtirMlriiis  hiaticula  Linné),  qui  s'était 
malencontreusement  brisé  l'aile  contre  un  fil  conducteur  d'électricité. 

Enfin,  le  10  octobre  de  cette  année,  je  tuais  dans  le  paTC  du  château  de  Vendeuvre 
un  Casse-noix  {Nucifragn  caryocatactes  Linné).  Cet  oiseau  n'était  pas  farouche, 
comme  on  le  dit  généralement,  et  comme  je  l'ai  observé  moi-même  dans  les  Alpes, 
en  août  dernier;  je  pus  l'approcher  à  moins  de  20  mètres.  Il  retournait  avec  son 
bec  des  feuilles  mortes,  et  ne  paraissait  nullement  fatigué.  On  dit  aussi  que  cet 
oiseau  voyage  en  petites  bandes.  Or,  j'ai  vainement  battu  le  parc  et  les  environs 
sans  en  rencontrer  un  autre.  J'inspectai  son  estomac,  et  constatai  qu'il  renfermait 
uniquement  des  débris  d'insectes  et  jjrineipalement  de  carabiques. 

Vendeuvre  (.Aube).  Elie  Cottereau. 

Le  Directeur  Gérant^ 

A.    DOLLFUS. 

Irap.  ObertliUr,  RenDes  (4512-13J. 


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S'adresser  à  M.  le  M'»  de  LAMOTE-BARACÉ,  130,  rue  de  Grenelle,  St-Germain,  Paris. 


M.  DAVY,  naturaliste,  à  Fougère  (Maine-et-Loire) 

peut  piocurer  de.s  chairs  de  Vison  d'Europe  [Putorius  lutreola). 


A    CEDER,     une  collection  d'Odoaates  du  globe  bien  déterminés,  en  diverses 

collections  régionales  séparément. 

S'adresser  à  M.  René  MARTIN,  20,  rue  d'Angoulème,  PARIS. 


SOMMAIRE   DU    N"   516 


Gh.  Oberthùr  :  Une  consultation  Lépidoptérologique  [suite]. 
D"-  P.  Siépi  :  Nos  Hirondelles,  leur  diminution. 
Dr  A.  Gros  :  Le  Sitaris  rulipes  Gory.  ses  niœui-s,  son  évolution  (/in). 
i.  Mansion  :  Les  f.nrves  des  DipliM-es  vivent-elles  dans   le  formol  ?  (suil''\ 
Dautzenberg  et  Durouchoux  :  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Sâint-Malo  {suile},  avec  supplé- 
ment hors  texte. 

Notes  spéciales  et  locales  : 

l'ainassius  Mnciiiosyiie  L.  (G.  DcFOUii^ 

Pupa  endoUcha  Bourg.  (E.  MargierV 

Le  Pupa  Far'niesi  Des  Moul.,  dans  les  Alpes  (E.  Maugihi  . 

Dolichopus  camptopus  nov.  spec.  (O.  Parent;. 

Captures  ornilhologiques  dJns  r.\ude  (Elie  CoinniAi  i. 
T.ABLK  DKS  M.\TiÈnES  de  la  ■iS»  année. 


Rtl-LETIN   U'ECIIAXGCS  DE  LA.  FËGILLi!   I>E$  JECSiKS  KATURALI.STKs 


M.  E.  Margier,  10,  rue  du  Fort,  Nîmes,  demande  Hélix  atrolahiata  Kryn.  et  ses 
variétés  H.  splendida  D.  variété  rose,  H.  subaustriaca.  Il  demande  aussi  des  Pupa 
de  la  Péninsule  hispanique  (Catalogne  exceptée). 


M.  C.  Houlbert,  Station  entomologique,  Rennes,  offre  grands  et  beaux  Coléoptères 
(Folybothris,  Batoccra,  Lycoreus,  Curcvlrn,  Copris,  etc.,  etc.)  en  échange  des 
numéros  suivants  de  Societas  entomologica  :  14«  année,  n"  20j  18"  année,  n°  1; 
22=  année,  a"'  5,  13,  15;  23»  année,  n°'  10.  15,  IV,  18,  20,  23;  24"  année,  n"^  3,  4, 
6,  7,  13,  14,  15,  16,  18,  19,  20,  22,  24. 


OUVRAGES   OFFERTS  A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    2   OCTOBRK   AU   9  NOVEMBRE    1913 


De  la  part  de  :  MM.  Hervé  Bazin  (1  br.)  ;  A.  Dollfus  (10  br.)  ;  Jodot  (4  br.)  ; 
D'  Moreau  (1  br.);  Pic  (1  br.);  D''  Planchon  (1  br.);  Eug.  Simon  (7  vol.,  57  br.); 
SoUaud  (1  br.);  Vohland  (1  br.). 

Total  :  7  vo).,  77  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  DE  la  Bibliothèque  au  9  novembre  1913 


volumes  (de  plus  de  100  pages,.- 6.340      ^^^^    ^^^  ^^^^^.^^ 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 4o.b21  diaues 

Photographies  géologiques 273 


LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 

REVUE   MENSUELLE   D'HISTOIRE   NATURELLE 


QUARANTE-QUATRIEME   ANNEE 
V^  SÉRIE    —    4^  ANNÉE 


19  14 


ftïiW  YORK 


A    PARIS 

Chez  M.   Adrien   DOLLFUS,   5,   rue  Fresnel  (16^) 


—  II  — 

TABLE    DES    MATIÈRES    DE    LA    XLIV"    ANNÉE 
(1914  —  V'^^  Série  —   4*»  Année) 


AuBERT    (V.).    —   La    Marmotte    Bobac,    de    Beynos    (Seine  et-Oise)    (G   fig.) 

(n°  517) I 

PiAGET  (Jean).  —  Un  Mollusque  arctique  habitant  les  Alpes  Suisses  (I  fig.) 

(n°  517)  5 

Parent   (O.).    —  Contribution    au    Catalogue   des   Diptères   du    Nord    de   la 

France  (n"  517) 6 

Frick  (R.-O.).  —  Contiibution  à  l'étude  de  la  flore  neuchâteloise.  Coup  d'œil 

sur  la  flore  du  canton  de  Ncucliâtel  (Suisse)  (n""  517,  518,  519,  520).  13,  26,  45,  56 
Dautzenberg  (Ph.)  et  Durouchoux.  —  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Saint- 

Malo  (suite)  (supplément  hors  texte  des  n°^  517,  518,  520,  521,  522),  pagina- 
tion spéciale  (avec  4  planches) 25,       64 

Oberthûr  (Charles).  —  Une  consultation  Lépidoptérologique  (suite)  (n"'  518, 

519,  520,  521,  522,  523,  524,  525-528) 17,  34,  53,  77,  93,  105,  129,     150 

Dewitz  (J.).  —  Sur  l'élevage  de  la  Valesina  (n°  518) 19 

Lacroix  (J.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Névroptères  de  Franco  (4''  liste), 

avec  3  fig.   (n"  518,  519) 21,      41 

Guébhard    (D''  Adrien).    —   Applications   nouvelles   de   la   Radiographie    à 

l'Histoire  naturelle,  avec  4  planches  (n°  519) 33 

Gros  (D"'  Aug.).  —  Le  Sitaris  Solieri  Pecchioli  (n°  519) 38 

Protestation  contre  la  Réglementation  des  Fouilles  (n"  520) 54 

Jahastdiez   (Emile).   —  La  Mante  religieuse.   —  Légendes,   superstitions  et 

dictons  populaires  (n°  520),  avec  1  fig 61 

Doublet  (Ch.).  —  Contribution  au  catalogue  des  Diptères  du  Nord  de  la 

France  (n°  520) 64 

LiCHTENSTEIN  (Jean).  —  Sur  doux  Lcutarrliynclniit  (n°  520) 66 

Boulangé    (H.).    —   L^n    cas    d'hermaphroditisme    vrai    bilatéral    chez   Enna 

fmca  (n°  521) : 79 

GouRY  (G.)  et  J.  GuiCNON.  —  Insectes  parasites  des  Droséracées  (n"  521) 81 

Id.  —  Insectes  parasiter  des  Frankéniacécs  (n"  521) 83 

Martel  (Colonel  H.).  —  Description  d'un  Mollusque  nouveau  provenant  de 

la  baie  de  Cancale,  avec  1  fig^   (n°  521) 84 

Parent  (G.).  —  Description  de  deux  Diptères  nouveaux  du  genre  des  Doli- 

chopodides  (n"'  521,  523) 85,     108 

Villeneuve  (D''  J.).  —  Notices  diptérologiqucs,  avec  1  fig.  (n°  522) 94 

Hugues  (Albert).  —  Les  Insectes  dans  le  Folklore  du  Gard  (n"  522) 97 

Chemielewsky  (Paul)   —  Sur  une  zoocécidie  de  la  Violette,  avec  4  fig.  (n°  522)      99 


—  III  — 

LoiSEL  (Gab.).  —  Note  sur  deux  grès  à  carbonate  de  fur,  provenant  l'un  des 

falaises  de  Sainte-Adresse  et  l'autre  d'Eauplet,   près  Rouen,   avec  1  fig. 

(n-  523)  107 

Cavro  (E.).  —  Hyménoptères  nouvoaux  ou  intéressants  (Cynipides)  (n"  523).  113 
Dupont   (Louis).   —  La   distribution   géographiciuc   (_VAra.<r/i/iiti   Levcuui   en 

France  (n°  523) 114 

Le  Bkun  (P.).  —  Une  excursion  botanique  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais) 

(n"»  523,  524,  525-528) 118,  138,     107 

MoREAU  (D''  L.-J.).  —  Un  cas  de  capture  dans  la  Haute-Marne.  Le  Ruisseau 

de  Bonnevaux,  avec  2  fig.  (n°»  .523,  524) 125,     130 

PlAGET  (Jean).  —  Note  sur  les  Mollusques  de  la  faune  des  sommets  jurassiens 

(n°^  5^4,  525-528) 135,     152 

DoLLFUS  (Adrien).  —  Avis  à  nos  Lecteurs  (n"'  525-528) 149 

Paeent  (O.).  —  Remarques  sur  quelques  espèces  de  Dolichopus  et  description 

d'une  nouvelle  espèce  de  Medeterus  (Dipteres)  (n"'  525-528) 156 

Cottereau    (E.).    —    Contributions    à    la    flore    bryologiquo    de    l'Oberland 

bernois   (n""  525-528) 158 

BouxANGÉ  (H.).  —  Observation  sur  une  anomalie  de  l'ai^pareil  génital  chez 

un  Ildi.r  iKJinaliii  (n*"*  525-528) 155 


Notes  spéciales  et  locales. 


Maranne  (Is.).  —  Sur  le  Panuissiiis  Mnemosyne  L.   (n"  517) 15 

Parent  (O.).  —  DoUchoiius  camptopus  n.  sp.  (1)  (n°  517) 15 

Caziot.  —  A  propos  de  la  lAmnea  pereger  de  Draparnaud  (n°  517) 16 

DuFOUR  (G.).  —  Une  Zygène  nouvelle  pour  l'Auvergne  (n"  517) 16 

Loiselle  (A.).  —  Cajatures  entomologiques  à  Lisieux  (n°  517) 16 

Cavro  (E.).  —  Jaseurs  de  Bohême  dans  le  Nord  (n"  518) 31 

SiÉPi  (D''  P.).  —  Un  passage  de  Jaseurs  de  Bohême  {Bomhynvora  garrula  L.), 

à  la  Sainte-Baume  (n"  518) 31 

BuYSSos  (H.  du).  — Cnethocampa  pityocampa  Fabr.  (n°  518) 32 

Révelièee   (Gabriel).   —  Lépidoptères   nouveaux   pour   la   Loire-Inférieure 

(n"  519)  49 

Hugues  (Albert).  —  Eclosion  ou  émigration  d'Hémipteres  (n"  519) 50 

Id.  —  Les  Insectes  dans  le  Gard  en  1913  (n°  519) , 50 

Gardet  (E.).  —  Pelas  hcrus  (n"  519) 51 

Dry  (R.).  — Notes  botaniques  sur  Montreuil-sous-Bois  (Seine)  (n"  519) 51 

Frionnet  (C).  —  Le  Jaseur  de  Bohême  (n"  519) 52 

GiVENCHY  (P.  de).  —  Jaseurs  de  Bohème  dans  le  Pas-de-Calais  (n°  519) 52 

Dumée  (P.).  —  Le  Microscope  pour  tous  (n°  519) 52 


—    IV    — 

J.  G.  —  Aux  Jeunes  !  Indications  piatiqurs  lîour  les  mois  d'Avril-Mai  (n"  520), 

de     Mai     (n-    521),     cl.-     Juin     (n"     522),     de     Juillet     (n"     523),     d'Août 

(n°  524) , 68,  86,  101,  126,     144 

LoMONT  père,  Kempen  (Cli.  van),  E.  Cavro,  L.  Duchasseint,  Berthier.  — 

Les  Oiseaux  septentrionaux  en  France  pendant  l'hiver  1913-1914  (n°  520)...  70 
RiEL  (Ph.).  —  Observation  d'un  cas  d'hyperparasitisme  chez  Pieris  brassicœ 

(n°  520)    72 

Smits  (Alb.).  —  Une  invasion  d'J'-'phestia  elutella  Hb.  à  la  Halle-aux-Sucres 

do  Lille  (n°  520) 73 

Settepassi  (J.)-  —  Encore  sur  le  Pujxi  Farinesii  (n°  520) 75 

GiRAUDEAU  (H.).  —  De  la  disparition  des  petits  oiseaux  (n°  520) 76 

Trapet.  —  L'acclimatation  du  Mimulus  liifcus  L.  (n°  520) 76 

BouLENGER  (G. -A.).  —  Floraison  précoce  de  Corydalis  claviculata  (n°  520)...       76 

Id.  —  La  Vipère  péliade  on  Haute-Marne  (n"  520) 76 

BuYSSON  (H.  du).  —  Floraison  du  '■Corydalis  claviculata  D.  C.  dans  les  mon- 
tagnes du  Bourdonnais  (n"  521) 90 

PlONNEAU  (P.).  — Quelques  captures  de  Coléoptères  (n"  521) 90 

Langrand  (E.).  —  Cas  d'hermaphroditisnie  chez  le  Hareng,  avec  2  fig.  (n"  521)  91 
Navas  (L.)-  —  Rectification  (noms  espagnols  de  la  Mante  religieuse)  (n°  521).  92 
Cabanes  (G.)-  —  Communications  relatives  à  la  distribution  géographique 

des  espèces  de  Mollusques  (n°  522) 103 

Letacq  (A.-L.).  —  Notes  sur  quelques  Lépidoptères  diurnes  du  département 

de  l'Orne  :  à  propos  de  la  consultation  de  M.  Charles  Oberthiir  (n°  522)...  104 
CÉPÈDE  (C).  —  Le  jaseur  de  Bohême  dans  la  correspondance  de  Gh.  Daxwin 

(n"  523)  128 

Lienhart  (R.).  —  Sur  la  jorésence  de  Cicadetta  motitana  Scop.  aux  environs 

de  Nancy  (n°  523) 128 

Ory.  —  Quelques  plantes  intéressantes  du  Bois  de  Vincennes  (n°  524) 146 

Gardet  (G.).   —  Lichens  intéressants  des  environs  de  Bourbonne-les-Bains 

(n°  524)    147 

Id.  —  Quelques  mousses  intéressantes  des  environs  de  Bourbonne-les-Bains 

(n"  524)    147 

Piaget  (Jean).  —  Un  mollusque  nouveau  pour  la  faune  argovienne  (n°  524)...  148 
Villeneuve   (D''  J.).   —   Entomologie   pratique    :   à  propos   du   binoculaire 

(n°»  525-528)   V,2 

LoiSELLE.  — h'Kumerus  tricolor  Meig.,  parasite  du  salsifis  (n""  525-528) 174 

Bulletin  bibliographique.  —  Louis  Falcoz.   —  Contribution  à  l'étude  de  la 

Faune  des  Microcavernes.  Faune  des  terriers  et  des  nids  (n"  524) 148 

EcharKjes.  —  18  notes  d'échange  (sur  la  couverture). 


O  .Hi».^"  Janvier  1914  —  V  Série,  44'   Année        -         N'^  517  «v^^.    O 

: D^ 


LA   FEUILLE 


4 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HfSTOIRE  NATURELLE 


S*      a&m      aA» 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 


Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Frewiel,  Paris  (16'=)  . 
Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  I"  janvier 


6  fr 


Impri-merie    Oberthur,     Rennes  —  Paris 


u 


1914 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


BuHREE  (Capitaino).  —  Etude  géographique  et  géologique  sur  le  Méiiabé,  96  p. 
avec  gravures.  —  Paris,  Pournier. 


Bureau  (Louis).  —  L'Age  des  Perdrix.  IL  La  Perdrix  rouge,  in-8°,  147  p.  avec 
figures"  —  Nantes,  Vie. 


Chalon  (Paul-F.).  —  Les  Eaux  souterraines.  Kecherche,  captage  et  purification, 
3'  édit.,  iu-18,  475  p.  —  Paris,  C.  Béranger. 

Claudel  (Paul).  —  Géographie  géologique  de  la  France  précédée  .d'une  étude 
générale  de  la  Terre,  in-lG,  86  p.  et  fig.  —  Paris,  Fournier. 


Fabre  de  Montbez  (Henri).  —  Etude  agricole  du  Causse  central  (Aveyron) 
(thèse  agricole),  in-S",  193  p.  —  Rodez,  impr.  Carrère. 

Grand'Eury  (Cyrille).  —  Recherches  géobotaniques  sur  les  forêts  et  sols  fossiles 
et  sur  la  végétation  et  la  flore  houillères,  l''"  partie  (F'  livr.),  in-4°,  xi-116  p.  — 
Paris,  Ch.  Béranger. 

GuiLLON  (Georges).  —  Vestiges  préhistoriques  recueillis  dans  la  région  de 
Gannat,  iii-12,  21  p.  avec  figures.  —  Paris,  Société  des  Etudes  locales,  41,  rue  Gay- 
Lussac. 


Harmand  (Ahbé  J.).  —  Lichens  de  France.  Catalogue  systématique  et  descriptif, 
V"  livr.,  in-8°,  p.  761  à  11S5.  —  Paris,  L.  Lhomme. 

Hitier  (Henri)  et  Saixt-Maurice  (R.  de).  —  Plantes  industrielles,  plantes 
textiles  et  plantes  oléagineuses,  2"  édition,  in-18,  403  p.  —  Paris,  Bailljère.  — 5  fr. 

Leblanc  (A.).  —  Oïdium  et  Pourriture  grise,  in-16,  32  p.  avec  fig.  —  Paris,  Libr. 
de  la  Maison  Rustique.  —  0  fr.  35. 

Lesson  (R.  p.).  —  Articles  d'Ornithologie  de  René  Primevère  Lesson,  parus  de 
1842  à  1845.  Réimpression  par  les  soins  de  A.  Menégaux,  in-18,  280  p.  et  portrait. 
— •  Paris,  édit.  de  la  Revue  d'Ornithologie,  55,  rue  de  BufCon. 

Py  (Emile).  —  Géographie  du  territoire  de  Belfort,  in-16,  104  p.  avec  4  cartes  et 
35  fig.  —  Belfort,  imp.  de  la  Fiontière. 

Vermorel  (V.).  —  Le  Greffage  pratique  de  la  Vigne,  in -8",  92  p.  avec  figures.  — 
Villefranche,  Libr.  du  Pr.igrès  agricole,  Montpellier,  Coulet.  —  1  fr.  50. 


1'^^'  Janvier  1914 


V'  Séné,  44'  Année 


N»  517 


LA  FEUILLE 

DES    JEUNES    NATURALISTES 


LA  MARMOTTE  BOBAC,  DE  BEYNES  (Seineet  Oise) 


En  exécutanl  des  travaux  trex|>li)ilali(in  de  sables  et  de  graviers  dans  la 
Ccarrière  de  M.  Boiilangit,  j'ai' eu  l'occasion  de  découvrir  et  de  recueillir  un 
certain  nombre  de  pièces  paléoiilln(|ues  ainsi  que  quelques  squelettes  de 
iiiarmulti'.''.  (jui  avaient  ctalili  jadis  leurs  terriers  à  cet  endroit. 

Les  cai-rières,  la  cariièi-c  de  M.  Aulierl  et  la  carrière  voisine  de  M.  .leannot. 
sont  ouvei'tes  sur  le  leriiloire  de  la  commune  de  Beynes,  au  lieu  dil  la 
"  Croix-Verte  »,  h  enviion  7.j()  mètres  N.-N.-N.-O.  de  l'église  de  Bcyncs,  à 
150  mètres  à  l'Ouest  de  la  Mauldre,  sur  le  côté  Ouest  de  la  route  de  Mantes, 
presque  au  bas  du  coteau  et  à  environ  six  mètres  au-dessus  du  niveau  de 
la  rivière. 

(les  lieux  ex|)loihiliiins  in'r'scnlenl  chacune  une  coupe  dilTéi'enle.  La  pi'e- 
luièrc.  celle  de  M.  Jcannol.  oITrc  du  .Nord  au  Sud  la  coupe  suivante  (voir 
lig.  I).  de  bas  en  liant  :  I.  l'assa.ge  crétacé  an  conglomérat  à  silex.  —  II.  Con- 


\-\(\.  1.  — 


Cûiii|)e  i)ri.se  dans  la  can-iciv  .Itannot,  avrc  nn^'  direction  Nord-.Sud.  — -  Mil. 
llunius,  (>"0  à  a"2ll.  —  vil.  .\.  Limon  du  lavage,  d"»  à  V^W.  —  VI.  a.  Limon 
loiige  à  brifiues,  U"'UI  à  I^'i.').  —  V.  /).  Ergcron.  Ù"'  il  l™iO.  —  IV.  c.  Cailloutis 
de  i'Ei-geron,  0™  à  Oratd.  —  III.  Conglomérai  à  sile.x  chan-ié  sur  la  penle, 
renlernie  .sur  le  eolé  nord  riuelc|ues  saliles  et  caliloutis  roulés  et  lavés.  — 
IL  e  L'  /).  Conglomérat  à  sile.x  qui  parait  encore  en  place.  —  1.  Passage  du 
crétacé  au  conglomérat  à  sile.x. 


fsev» 


Lig.  2.  —  Coupe  pri>e  dans  la  earriéi-e  .Aubcrt,  suivant  une  ligne  brisée  S.-N.  O.-E.  — 
\  I.  Humus,  O""!!!  à  ()^i(\.  —  \'.  .\ncions  remblais  do  carrière.  Epaisseur  variable. 
—  I\'.  Témoin  resté  de  conglomérat  à  silex  cvb  charrié.  —  III.  Limon  jaune 
à  points  noirs,  très  sableux,  Om  à  0""8ù.  —  IL  Sable  gris  clair  assez  fin, 
calcaréo-quarlzeux  avec  quelques  cailloux  nox'és  par  places  et  quelquefois  dis- 
posés en  lils.  —  1.  Ce  sable  descend  à  plus  de  3'n.ïO  du  sol.  Cest  dans  ceUe 
couche  que  se  Irouvaient,  à  3  mètres  du  sol  les  silex  taillés  du  type  dits  : 
ChelU'ois.  AcheuUens  et  Moustiiricns  et,  à  0'»'50  plus  bas  les  ossements  de 
Marmottes. 


2  N  .  AliHEUT.  —  /,(/  Marmvllr  lUtliiic,  ili'  linjues  iSciur-ct-Oisij. 

glomcial  à  silex  c  v  b  qui  paraît  en  place.  —  111.  Conglomérai  à  silex  charrié 
avec  quelques  lils  de  cailloux  coulés  et  lavés.  —  IV.  Cailloulis  de  l'Eigecon. 
—  V.  Krgeron.  —  VI.  Liiimn  rouge  à  hi'iques.  —  \\\.  I.iiiKHi  de  lavage.  — 
VllI.  Humus. 

La  carrière  de  M.  Aubert  ^les  deux  cari-ièi-es  soiil  ouvei'les  sur  la  teri'e 
apparlenani  à  .M.  Houlaiigil;  celle  dernière  est  ouverle  par  moi)  est  éloignée 
seulement  d'une  quinzaine  de  niêlres  de  la  picMnière.  et  à  une  allilude  |)lus 
basse  d'environ  deux  inèires,  ne  donne  pas  la  même  coupr.  I.u  cduiie  ipi'un 
peut  y  relevei-,  suivaid  une  ligne  brisée  i\.-S.  et  O.-E..  montre  nue  série 
straligraphiipie  inciauplèie  et  bouleversée.  On  y  relève,  de  bas  en  liaul,  les 
couches  suivantes  ivoii- lig.  2)  :  1.  Cailloulis  noyé  dans  II,  (jiu  est  une  épaisse 
couche  de  sable  calcaro-quartzeux  (jui  s'enfonce  à  plus  de  :}  m.  oO  du  sol. 
A  13  mètres  du  sol,  j'ai  rencontré  une  industrie  paléolithique  et  à  3  m.  30  des 
squelettes  de  marmottes.  —  111.  Limon  jaune  sableux  à  points  noirs.  — 
IV.  Témoin  de  restes  charriés  du  condoniéial  à  silex  cbv.  —  V.  Anciens 
remblais  de  carrière.  —  W.  Humus. 


l''iG.  ;i.  '-  Hache  Clielléenne  Irouvée  à  Beynes  lieu  dit  la  Croix-Verle  {Scine-el-Oisej. 
Collection   V.  Aubert."  (Grandeur  N'alurelle.) 


\.  AuRERT.  —  La  Mtinnolli'  Uobac,  île  Bci/ncs  (Seine-el-Oisc).  3 

l/iii(liistrie  de  silex  taillés  i|iii'  ,i'\  ai  i-rcncillic  se  compose  de  dil'terentes 
|)ièces  des  types  dits  :  »  chcUt'Ois  ...  jj^f.  ;{,  »  Sainl-Achcul  -i,  lig.  4,  du 
((  Mouslicr  »,  fig.  o. 

J'ai  aussi  trouvé,  au  niveau  de  ces  silex,  trois  pierres  brutes  craquelées 
par  le  feu,  les  débris  d'une  grosse  roi  nie  et  d'une  cùle,  de  nomhi'eux  couteaux 
on  silex,  nucléus  el  penuleurs. 

(jiiiiiiie  je  l'ai  dil  i)lus  haut,  les  ossements  de  niar-niolles  gisaii'ul  0  m.  ."lO 
plus  bas  (]ue  les  silex  taillés,  soit  à  '■\  m.  .'i(l  du  sol.  J'ai  pu  restaurer  quel<|ues 
os  et  un  crâne  à  l'aide  des(piels  il  m'a  élé  |Missible  de  monlei'  un  s(pielelle 
complet  (voir  fig.  6). 

Le  ci'àne  mesure  n  m.  11((  de  loiigiienr  el  II  m.  117:2  de  largeur.  Les 
liumérus  0  m.  08").  Les  témurs  0  m.  ()!).">.  L'ensemble  du  squelette  atteint 
0  m.  (U)  de  longueur  du  nez  à  la  naissance  de  la  queue.  C'est  donc  un  très 
gi-and  individu.  La  |)holograplue  (voir  pi.  6)  le  représente  donc  l'éduit  au  l/tl" 
de  sa  grandeur  naturelle.  La  mâchoire  supérieure  est  garnie  de  deux  inci- 
sives et  de  cinq  molaires.  Les  mandibules  (mâchoire  inférieure)  de  deux 


I  iG   -i  —  Hache  de  Stiint-.\cheul  trouvée  à  Be.vnes,  lieu  dit  la  Croix-Verte  (Seine-et-Oisel. 
Collection  V.  .\ubert.  (Grandeur  N'atui'elle.) 


y.  AuBERT.  —  La  Marmollr  Bobar,  de  Beynes  (Scine-ci-Oisn). 


FiG.  5.  —  Pointe  du  Moustier  trouvée  à  Beynes,  lieu  dit  la  Croix-Verte  (Seine-et-Oise). 
Collection   V.   Aubert.   (Grandeur  Natuj-elle.) 


FiG.  G.  —  Arelomys  bubae,  1/G«  grand,  nat.  Beynes,  à.  la  Croix-Verte  (Seini>et-0i3e). 


V.  AuBERT.  —  f.a  MannoUe  Bobac,  de  Beynes  (Soine-ct-Oise).  5 

incisives  H  de  quatre  molaires.  Les  quatre  pattes  sont  garnies  de  quatre 
doigts  fournis  riiacun  de  deux  phalanges  et  de  la  griffe. 

L'exainoii  du  cràiic,  (|ui  est  plat  cl  non  homb(^,  contrairement  ù  celui  de 
la  marmotte  des  Alpes,  ainsi  que  la  grande  taille  du  sujet  que  j'ai  restauré, 
me  fait  penser  que  j'ai  affaire  à  la  .Marmotte  l'obac,  Arctomij.s  bahac  liack- 
zinsky,  espèce  que  l'on  retrouve  de  nos  jours  dans  la  Sibérie  orientale  et  le 
Thibet. 

Des  ossements  de  cette  même  espèce  ont  été  trouvés  en  1906  et  en  1007 
par  MM.  Laville  et  Robert  Douvillé,  à  Eragny  (Seine-et-Oise). 

Il  est  impiu-tant  de  ne  pas  confdiiili'e  cette  marmittte  avec  VÀrctoyniis  mar- 
motta découvei-t  en  1000  pai-  l'abbé  Rreuil  dans  les  carrières  de  Cu'uvres 
(Aisne)  et  dont  le  Muséum  possède  un  squelette. 

Conclusion  :  L'Arctnmii.<:  lyobac  RackzinsUy  nous  paraît  avoir  vécu  dans 
nos  régions  pendant  l'époque  quaternaire. 

Maule-sur-Mauldre  (Seine-et-Oise).  M.  Auhert. 


-V-OOO— <- 


UN  MOLLUSQUE  ARCTIQUE  HABITANT  LES  ALPES  SUISSES 


Il  fui  un  temps  où  la  Suisse  était  complètement  recouverte  de  glaciers  et 
où  toute  vie  avait  disparu  de  ses  montagnes.  Tôt  après  la  fin  de  cette  invasion, 
un  petit  nombre  d'animaux  se  sont  hasardés  dans  les  parties  les  mieux 
exposées  du  pays  et  se  sont  si  bien  adaptés  à  la  température  très  rigoureuse 
d'alors,  que  les  améliorations  du  climat  les  ont  fait  fuir,  les  uns  sur  les  hauts 
sommets,  les  autres  dans  les  pays  du  Nord.  Ainsi  s'explique  le  fait  curieux 
que  certaines  espèces  vivent  dans  nos  Alpes  à  paitir  de  1.200  à  L.'iOO  mètres, 
environ,  et  sont  communes  dans  l'Europe  septentrionale  ou  boréale,  sans 
qu'il  y  ait  de  relations  entre  ces  deux  centres  apparents  de  dispersion. 

Les  mollusques,  en  particulier,  présentent  un  certain  nombre  de  ces 
exemples.  Dernièrement  encore,  M.  Karl  IIoldiuus  énuméraii  dans  les 
bulletins  de  la  Société  allemande  de  malacologie  (1),  la  plupart  de  ces  espèces 
horéoalpines .  Aussi  m'a-t-il  paiu  inléressant  d'insister  quelque  peu  sur  une 
forme  arctique,  que  j'ai  du  r'este  déjà  signalée  dans  les  Alpes  suisses  (2),  le 
Vertigo  arciica  Wallenberg. 

Ce  Vertigo  est  une  des  plus  petites  espèces  du  sous-genre  Alxa  et  présente 
une  grande  affînité  avec  les  Vertigo  aJpestris  Aid.,  SlmtfJeirortliinna  Charp. 
fnon  Credl.),  leontina  Gredl.,  etc.  En  voici  la  description  : 

Amm.al(3)  de  taille  extrêmement  petite,  peu  atténué  antérieurement,  assez 
acuminé  postérieurement,  de  couleur  grisâtre  très  pâle;  nuque  fine  et  assez 
longue,  blanchâtre  vers  la  coquille:  tentacules  supérieurs  très  coui'ts,  cylin- 
driques, un  peu  plus  sombres:  pas  de  tentacules  inférieurs:  rpinic  assez  en 
pointe,  légèiement  ti'anslucide:  pied  très  étroit,  blanchâtre. 

(1)  [loTjiiiArs  (Knrll.  Boreoalpine  Xfollusken.  Nachrirht.sblntt.  der  deut.^ch.  nialac.  Gesellsch., 
vol.  45  (1913),  p.  74-75. 

(2)  Voir  PiAGET  (Jenn).  Malacologie  alpestre.  Revue  suisse  de  Zool.,  vol.  21  (1013),  p.  439-576, 
pi.  14.  {VeHigo  arciica,  p.  517). 

(3)  D  aprè.s  Cr.Kssix.  ranimai  de  cette  espèce  serait  resté  inconnu  ;  j'ai  ou  l'ncca.sion  de 
l'observer  dans  les  .\lpes. 


J.   l'UCKT. 


.]liiUii-S(jiu'  «/•(•//(/((('  liabildiil  (('A  Alfirs  suis 


>t'A-. 


\'eitifio  nrclird  Wall., 
Irouvéau  \':iliii.s,  à  1.7(Xiir 


Coquille  ovoïde  ;is«ez  cyliii(lri(|iir,  bien  allon- 
gée, peu  veiitiue,  assez  piogiessivemeiit  et 
passablcinenl  aUéiuiée  à  sa  partie  supérieure, 
un  peu  obèse  iuféiieurement.  ti-és  brillante, 
assez  transparente,  i)runàtre  coiné  assez  foncé, 
ornée  de  stries  très  Unes,  peu  niai-(piées,  assez 
régulièies.  Spire  ovoïde  allongée,  à  sommet  petit, 
obtus,  ti'ès  aplati,  peu  pi-oéminent:  eimi  à  (•in(| 
Intirs  et  demi,  très  convexes,  s'accroissanl  len- 
Icnient  ri  assez  irrégulièrement,  les  ti'ois  pre- 
miers plus  l'aiiidemeid,  le  dernier  assez  grand, 
]iassai)lem('nl  |>lus  (''levé  mais  pas  plus  large  ijue 
i'avant-dernici',  Itien  bombé,  assez  ar'rondi.  sans 
aucun  bourrelet  externe  ;  xutiirc  profonde. 
Ourerture  relativement  petite,  assez  arrondie, 
un  peu  plus  haute  que  large,  peu  échancrée  par 
l'avant-diMnier  tour,  à  angle  d'insertion  cohuiiel- 
laire  très  arrondi,  l'extérieur  pre?(pie  autant. 
l'érisloinc  subcontinu,  très  peu  évasé,  non 
l'élléchi,  à  peine  bordé,  pâle,  assez  mince,  à  bord  extérieur  un  peu  anpié, 
l'inférieur  arrondi,  le  columellaire  |)lus  lai-ge,  plus  épais,  oblique.  In  pli 
su|iérieur  médian,  très  saillant,  allongé:  un  columellaire  assez  proéminent  et 
aigu,  un  peu  immergé,  horizontal:  un  seul  pli  palatal  très  inférieur-,  assez 
court,  aigu,  assez  saillant.  Omlnlic  trèc  petit,  en  fente.  —  Hauteur  :  l.'i  à 
1,6  mm.;  diamètre  :  0,8  à  l  mm. 

Cette  espèce  diffère  du  V.  alpcslris,  (|ui  lui  est  le  plus  apparenté,  par  sa 
spire  plus  atténuée  supérieurement,  plus  obèse  inférieurenient,  son  test  plus 
foncé,  ses  tours  passablement  plus  convexes,  séparés  par  une  suture  plus 
jirofonde,  son  ouverlui'c  un  peu  plus  petite,  moins  bordée,  et  par  son  pli 
palatal  uniipii'. 

On  a  signalé  le  l'cr/iyn  mclica  en  .Sibérie  icoidrée  du  Jénisséi,  etc.),  en 
Russie,  dans  une  partie  de  la  péninsule  Scandinave  (en  pai'ticulier  au  nord 
de  la  Suède),  en  Finlande,  au  Croënland.  aux  îles  Feroër.  en  Islande.  Plus  au 
sud  on  l'a  trouvé  en  Piusse.  dans  les  Sudèles  (vers  1.600  m.),  au  Tyrol  et 
dans  le  massif  du  Tatr-a. 

La  station  que  j'ai  observée  dans  les  Al|)es  occidentales  est  située  à  environ 
1.700  mètres,  dans  le  Val  d'Hérens  (Valais).  J'ai  trouvé  en  cet  endroit  quatre 
spécimens,  dont  l'un  est  leprésenté  par  la  figure.  Ils  vivaient  sous  des 
mousses  et  des  lichens  alpins,  sui-  nu  énorme  bloc  erratique,  de  granit, 
autrefois  charrié  par  les  glaciers. 

Neuchàtel  ^Suisse).  Jean  1'i\(;et. 


CONTRIBUTION  AU  CATALOGUE  DES  DIPTÈRES  DU  NORD  DE  LA  FRANCE 

(Artois-Cambrésis) 


Dans  le  numéi-o  de  mai  1903  de  la  Feuille  ite.s  Jeunes  Siiluriilistes,  M.  le 
docteur  Villeneuve  exprimait  le  désir  de  voir  les  Diptéristes  isolés  publier, 
à  son  exemple,  le  lésultat  de  leurs  recherches,  afin  de  rendre  possible,  par 


0.  Parent.  —  <  ■nilrih.  au  Cuhil.  '/c.v  Diiilères  du  Nord  de  la  Frame.        7 

l'éliide  des  faunes  régionales,  l'étahlissenientd'iin  (lalaloguc  général  des 
Diptères  de  Fraïu'e. 

C'est,  pniii-  i-é|i(iinlir  à  crlli'  iii\il:iliun  déjà  vieille  de  dix  ans  que  je  me 
propose  de  piihlicr,  par  iiaities,  la  liste  des  Diptères  que  j'ai  observés  dans 
le  Pas-de-Calais  ou.  plu^  exaclenicnl.  dans  la  l'égion  Ai'tois-Carnbrésis. 

Trescauil  avec  le  ixiis  d'Ilavriiicourl,  à  la  |)oinle  Sud-Kst  du  dépai'Ipnient; 
Mainil-les-lîuil  avec  le  bois  d'Ollaiu,  aux  environs  de  Jiélliune,  et  erdln  An-as, 
ma  résidence  liabiluelle,  ont  été  mes  principaux  terrains  de  cliasse. 

Aux  espèces  obsei'vées  dans  ces  limites,  je  joindrai  après  chaque  groupe 
celles  que  j'ai  pu  recevoir  du  delioi's.  Leur  constatalion  peut  avoir  son  inféiêt 
|iour  le  Catalogue  l'ulur-  des  Dipicres  français. 

Poui'  guide  et  p(un'  lerm(>  de  comparaison  je  prendi-ai  le  travail  de  ^].  le 
docteui'  Villeneuve  auquel  je  faisais  allusion  plus  liant  :  «  Contribution  au 
Catalogne  des  Diptères  de  l^'iance  <\  publié  dans  la  Feuille  des  Jeunes  Nalu- 
raUsIes  à  parlir  de  mai  !!Hi;i. 

li'auleur  de  ce  havail  |Minrrail  aiijoui'd'liui  le  grossir  de  toutes  ses  décou- 
vertes depuis  dix  ans.  .N'ayant  pas  sous  les  yeux  les  listes  complémentaires 
qu'il  a  pu  publiei"  depuis,  je  suis  forcé  de  m'en  référer  au  relevé  de  1903. 
Qu'il  veuille  bien  m'excuser  s'il  m'arrive  de  signaler  comme  nouvelles  pour 
le  |)ays  des  es[)cces  qu'il  a  depuis  longtemps  reconnues  et  signalées  sur  le 
sol  français,  .le  le  piie  m  même  temps  de  vouloir  bien  agréei'  mon  respec- 
tueux merci  jiour  son  amabilité  à  revoir  mes  espèces  douteuses. 

J'aurais  voulu  conqiarer  la  faune  de  l'Artois  avec  celle  des  régions  limi- 
troplies.  Mais  je  ne  connais  pas  de  Catalogue  des  Diptères  de  la  Somme. 
Pour  le  Nord,  les  environs  de  Lille  ont  été  explorés  depuis  de  longues  années 
par  M.  le  docteur  Van  Oye,  mon  savant  et  vénéré  maître,  mais  une  prudence 
extrême  et  une  modestie  excessive  l'ont  malheureusement  empêché  jusqu'ici 
de  nous  livrer  le  résultat  de  ses  recherches. 

N.  Ti.  —  L'astéri.s(pi('  indique  les  espèces  ne  figurant  pas  au  Catalogue 
Villeneuve. 

SYRPHID>C 

[.  —  VOLUCELUN^E 
Genre  Volucella  Geoffroy. 

1.  V.  zn)unia'\'i;i\;\.  —  Rare.  Juin-septembre,  sur  les  fleurs  des  Ombelli- 

fères,   surtout  llerarleinu.  I?ois  d'Havrincourt:  bois  de  Mareuil, 
près  d'Arras. 

2.  V.  iininis  L.  —  Paraît  plus  rare  encore  que  la  précédente.  Juin-sep- 

tembre. Pois  d'Havrincourt,  sur  les  fleurs  cVHeradeurn  et  d'Ori- 
gnnum. 

3.  V.  pellucpus  ],.  *-  Tiès  commune. 

i.   V.   ivl'lahi  Falir.  -     Pare.  Pois  d'Ollaiu.  bois  d'Havrincourt  :  plusieurs 

exemplaires  sur  les  fleui's  du  Suieau.  Plus  alerte  que  les  autres 

espèces.  Se  capture  plus  dinicilement. 
').   ]'.  hduihiilaus  L.  =  var.  plumala  de  Geer.  —  Très  répandue. 

Ces  (inq  espèces  vivent  dans  la  Loire-Inférieure  d'où   elles 

m'ont  élé  communiquées  par  M.  G.  Révelière.  V.  zonarin  Poda 

jiaraît  assez  commune  dans  cette  région. 

II.  -  -  ERISTALIN^ 
Genre  Eristalis  Ciitr.  —  Sous-genre  Ehistalinus  Rond. 
i.   E.  sepvlr}irali'<  Fab.  —  .\3sez  commun  partout. 


8        0.  Parent.  —  (  uiitiib.  an  (  Hldl.  des  Dipll'i-et^  du  Surd  de  lu  France. 

Sous-genre  Kuistalumvia  l'Kiml. 

2.  E.  tcna.r  L.  —  Très  coiniiuiii. 

SoiLs-geiiro  Eiustai.is  l.alr..  s.  str. 

3.  E.  intricnrivs  L.  —  Assez  c imiii. 

4.  E.  arbu'ilonnn  L.  —  Coiir.miii. 

0.  E.  perlinax  Scop.  —  Tiès  ((11111111111. 

6.  E.  nemorum.  L.  —  Assez  iiiic  Arias:  fdièt  de  Luclnnix  (Somme),  sur 

nos  confins. 

7.  E.  hnrtirola  de  Geer.  —  Assez  rare,  lînis  d'Havrimourt,  sur  lis  lleiirs 

(.ÏOrigamnn. 

Genre  Myiatropa  Rund. 

1.  M.  Ihirca.  — Très  commun  parhiiit.  l.a  vari(Mi''  nifimlai-Hilti  Seliin.  au 

bois  d'Oilain. 

Genre  Helophilus  Meig. 

Sous-genre  IIioi.dimiii.i  s  Meig..  s.  str. 

1.  //.  liirittalns-  Fa.hr.  —  Peu  (•inninuii.   \rras.  bois  (rilavrincdiiii.  hkhiI 

Sainl-Eloi,  bois  d'Oilain. 

2.  //.  pendillas  L.  —  Plus  coniiiiun  (jne  le  précédent. 

Sous-geni'e  PAiniEi.iipiiiLis  Girschner. 

*:{.  //.  versicolor  Fabr. 
4.  //.  frutciomm  Fabr. 

Ces  deux  espèces  qui  apiiaraissent  dès  la  fin  d'a\ril  vivml  dans 
les  marais  de  la  Scarpe,  au  voisinage  d'Arras  :  Ri  eux.  Athies, 
Fampoux.  H.  versirnlnr  se  minilre  ici  moins  rare  i^ue  //.  jralc- 
tonim. 

Sous-genre  ErKixoMViA  -Mik. 

.").   //.  transfinias  L.  —  Rare.  Marais  des  environs  d'Arras. 

0.   //.  hnialalus  Meii;.  —  Très  rare.  Athies.  tin  mai   lillO.  un  O";  Arras, 

10  juin  19 1 '2,  une  g. 
*7.   //.  Uncalus  Fabr.  —  Assez  rare.  Arras.  Athies,  Rœnx. 

Sous-genre  Liops  Rond. 

*,S.   //.  rillatiis  Meiîî. 

Je  n'ai  jamais  ca|iliiri''  cette  espèce,  mais  M.  Van  Oxe.  de  I,illi\ 
en   |Hissède  un  exemplaire  de  Dunkenpie.   11  est   lr(''s  lunlialile 
qu'elle  habite  aussi  le  litloral  du  Pas-de-Calais. 
Genre  Merodon  Meig. 

I  .  U.  r<iuesliis  Fabr.  —  Très  rare.  .Iiiiu-juillet.  .li^ne  l'ai  rencontré  qu'à 
Farbus.  [irès  d'Arras.  aux  alentours  dun  bois  ri^'he  en  nai'cisses. 

Eri^lalis  œneas  Scop.  —  Commun  aux  environs  de  Saint-Nazaire. 

Mallnla  jarifonrtis  Fabr.  —  1  Q.  RIain  (Loire-lnférieurei.  don  de  :\1.  Ré- 
velière. 

Erislalis  criipUnura  Fabr.  --  l'ii  exemplaire  des  Landes. 

111.  —  MILESIN^ 

Genre  Tropidia  Meig. 

I .  T.  srita  Ilarris  =  milesifnrmis  Fall.  —  Assez  commun  dans  les  endroits 
marécageux.  Athies,  près  d'Arras:  bois  du  Quesnoy,  près  Oisy- 
le-'Verger. 


» 


M.  l'MiKM.       l'nnliil).  au  (dliil.  ./c.v  Dijilvrcs  du  Nnrd  dr  la  l'rancc.        9 

(icnro  Criorrhina  Moig. 

1.  ('.   rauiiuridi  l'iiz.  —  Tii's  lai-i'.  Sculcinciil  i  rxciiiiilaiics  pris  au  bois 

(i'll;i\i'inc()Ui-t,  cil  ;i\iil;  ili'iix  sur  un  li-(inc,  deux  sur  dos  ciialuiis 
de  siiulr. 

2.  r.  n.rijacaulliu:  Mc-ig.  • —  lîois  d'ilavrincnurt,  bois  du  Quesnoy. 

*3.  C.  bcrbcrina  Fabr.  —  Trosrault,  sur  fleurs  de  Craln'riuf!;  bois  d'IIa- 
vrincoui't,  où  j'ai  |ii-is  celte  espèce  en  nonil)re  avec  la  précédente, 
sur  les  fleurs  de  Vibinitum,  le  4  juin  11)11. 
4.  C.  fl.w7((7/  Fall.  —  Plus  rare.  Au  bois  d'Havi-incdurl,  sur  \"diuruuin, 
en  même  temps  que  les  deux  précédentes,  4  juin  1011.  —  Je  la 
possède  de  Verlinglieiu,  près  Lille  (M.  Van  Oye). 
*.').  r.  [Inccnsu  Meig.  —  Un  seul  cf  dans  un  buis  marécageux  près  d'Arras, 
2:;  avril  Mil 2. 

Griiiv  Xylota  Meig. 

1 .  .Y.  sognis  L.  —  Très  commune. 

2.  .Y.  lentn  Meig.  —  Assez  rare.  Hois  d'ilavrincnurt. 

3.  A',  sylvarum  L.  —  Peu  commune.  Arras,  bois  d'Ollain,  bois  d'IIavriu- 

courl.  .le  ne  l'ai  vue  en  nombre  que  dans  la  foi-èl  df  Lucheux 
(Somme),  sur  nos  limites. 
*4.   Y.  nemnrum  Fabr.  —  Plutôt  rare.  Arras,  bois  du  Quesnoy. 
n.   Y.  [Inrum  Fabr.  — Assez  rare.  Arras,  Mareuil,  Lucheux. 
*(').    Y.  abicns  Wied.  —  Très  rare.  Environs  d'Arras:  bois  du  Wation.  pi-ès 
I\Iondicourt,  bois  d'Havrincourt. 

Genre  Syritta  St-Fargeau. 
1 .  .S'.  piph')).s  li.  —  Très  comnume. 

Genre  Eunierus  Meig. 
1.  E.  xtrif/nlus  Fall.  —  Arras,  bois  d'Havrincourt. 
Genre  Chrysochlamys  Rond. 

I .  C.  cujirfa  Scop.  =^  /(/(//(//■ohv  Egger.  —  Espèce  assez  commune.  Pois 
d'Havrincourt.  Arras,  bois  d'Ollain.  Sui"  les  troncs  ensoleillés  ou 
les  fleurs  de  Scabio-sa  succisn  L. 

Genre  Arctophila  Schin. 

1 .  1.  bombiformù  Fall.  —  Très  localisé.  Capturé  en  grand  nombre  dans 

le  bois  d'Ollain.  sur  les  fleurs  de  Scabiosa  siiccisa  L.,  en  août- 
septembre  1911.  Un  exemplaire  du  bois  de  Watten,  près  Saint- 
Omer.  dans  les  mèm(\s  conditions. 

2.  .1.  nuissilaii'!  Fabr.  -  -  Ouciques  exemplaires  au  bois  d'Ollain,  avec  le 

précédent. 

Genre  Sericomyia  Meig. 

I.   .<.   bnrcnlis  Fall.  —  Très  i-arc.  Pois  dHavrincourt,   maiais  d'Atliies, 
bois  d'Ollain.  Août-septembre. 
Trnpidia  jas-ciata  Meig.  —  En  nombre. 
Brachyprilpus  bimaculaiut  Macq.  —  Deux  exemplaires. 
Mdrsia  rrabroniformis  Fabr.  -—  Un  exemplaire. 
CaUiprobnJa  spccio.m  Rossi.  —  Un  exemplaire. 

^l'ont  été  envoyés  de  Foire-Inférieure  par  M.  G.  Révelière. 
IV.  —  CHRYSOTOXINa: 
Genre  Chrysotoxum  Meig. 
1.   C.  sylvarum   Meig.  =  c«»/»»!   llarris.   —  Rare.   Bois   d'Havrincourt, 
Mareuil,  Farbus. 


10      0.  Parent.  —  ('u)Uiib.  au  talul.  dcx  Diptères  du  Nonl  de  la  France. 


2.  C.  feslh'uiu  1;.  —  Assez  coiiiinuii.  liois  (l'IIavrincfnii't,  bois  (l'dllaiii. 

3.  C.   bic'melum  L.  —  Assez  (•(iiiihiiim  dans  les  iiKirais  des  envii-oiis  d'Ai'ras. 

V.  —  MICRODONTIN^ 
('iciiiv  Microdon  Mtug. 

I  .    .1/.   decius  F,.  —  Très  rare,  liois  d'ilavriiicouil,  un  exeniplaiic  rn  juin; 
marais  d'Alliies,  nn  exemplaire  en  mai. 
VI.     -  CERINiï 
Genre  Ceria  Fabr. 

1.   r.   rniinpnides  L.  —  Peu  commune.  Sur  les  lleurs  des  Ondjcllilcres. 
lidis  d'Havrincourt,  Airas. 
Ceria  suli^'('ssilis  illig.  el  C.  vcsjiilo)-inis  Latr.  ont  éb''  raplm'res  dans 
le  Nord  (Foi-UUcations  de  Lille,  M.  Van  Oye). 
VII.         SYRPHINiï] 
Genre  Pipizella  Rond. 

1 .   /'.  rirois  Fabr.  —  Commune. 

2./'.  Ili'riufii  Zetl.  —  Très  larc  iînis  marécageux  dc's  environs  d'Arras  : 
i|ualri'  (j",  une  g,  6  mai  1!)12. 

Genre  Pipiza  Fa  11. 
1.  /'.  iiiiclihicd.  —  Commune. 

Genre  Paragus  Lalr. 

1.  /'.   bicdlnr  Fabr.  -—  Très  raie   Fn   seul  exemplaire,    lisièi-i'   du  bois 

d'Ollain,  en  juillet. 

2.  P.  lihialis  Fall.  —  Très  rare.  Un  exemplaire,  bois  dllavi'inciuul,  en 

août. 

Genre  Didea  Macq. 

M.  D.    Uneli  Fall.  —  Une  g,  bois  d'Havrincourt,  en  août. 
2.  D.  fasciala  Macq.  —  Une  ç  du  liois  d'Havrincourt:  un  cf,  une  g  du 
bois  d'Ollain. 

Genre  Catabomba  Ost.-Sack. 

1.  C.  piiidslri  L.   —  Tiès  conunun.    Un   exemplaire    uièlannide  pris  à 

Farl)us.  Abdomen  entièiement  noir  sans  trace  de  lunules. 

2.  C.  solcnilica  Meit?.  —  Païaîl  1res  i-ai'e  ici   :  une   ç   prise  à  Farbus  le 

29  mars  1912. 
Genre  Syrplius  Fabr.  —  Sous-genre  Lasiopticus  Rond. 

1.  .S,  tricinctus  Fall.  —  Peu  commun,    mais  répandu.  Feslubcil.    bois 

d'Ollain,  bois  d'Havrincourt. 

2.  S.  tnpiarius  Auct.  =  torriis  Ost.  Sack.  —  Assez  commun.  Uois  d'Ha- 

vrincourl,  bois  de  Farbus. 
.3.   .'^.  albn'itrialu.s  Fall.  —  Assez  commun.  Bois  d'Havrincourt;  Farbus, 
Louez,  bois  du  Quesnoy. 

4.  .S.  venustus  Meig.  —  Peu  commun.  Rois  d'Ollain,  Arras,  bois  d'Havrin- 

court. 
*.^.  S.  luuiilahis  Macq.  — Farbus,  un  cf.  en  juin  1910. 
fi.   S.  manilaris  Zett.  —  Une  g,  bois  d'Havi-ini"0urt,  avril  1912. 
fious-genre  SYRruus,  s.  str. 

7.  S.  rirn\suJiiri.T  Meig.  —  Conunun.  Rois  d'Havrincourt,  liois  d'Ollain. 

8.  .S.  d)(t\di(nius  Zett.  —  Rois  d'Havrincourt,  une  g. 

9.  S.  nitidicnIH.s  Meis.  —  Peu  commun.  Arras. 


17 

18 

1!) 

20 

*21 


(t.  l'MiEM.  —  ('(inliih.  iiii  Cillai,  des  Dii)lèrcs  du  \i>ril  ilr  la  l''riince.      11 

10.  S.  libcaii  L.  —  Goiiimun  pai-toiit. 

11.  S.  vitripennh-  Meig.  —  Commun. 

12.  5".  lalilasciaiiis  Macq.  —  Assez  coiiiiimii.  l'.nis  iril;i\iincinirl. 
|;{.   .S.  conillu'  Fai)i'.  —  Très  coiiiniiin. 

li.   S.   hiiiiiji'f  Meig.  -      liois  d'ollaiii,    Faiiipoii.v,    Karhus,    bois  d'IIavriii- 
couiL 

13.  5.   bulU'dhis  (le  (Icer.  —  Très  commiiii. 

10.   S.   bljasc'uilus  Fabr.   —  Assez  rare.   Ai'ras,    Faïupdiix,    Farbus,    bois 
dTlaA'ririeourl,  Mareiiil. 
S.  uiiricollis  Meig.  —  Assez  i-ai'e.  liois  (l'iiaviincdiiil,  hms  il'Ollain. 
S.  miii-nUcorms  Zetl.  —  Cominiin. 

.S.   rinclits  Fali.  —  Rai'e.  Mois  d'Ollaiii,  bois  du  Ouesimy. 
>'.  riiirli'lhis  Zett.  —  Rai'e.  lîois  d'Oliaiii. 

S.  ijiilliilus  Fali.  —  Très  rare.  Rois  mai-éc-ageux,  près  d'Arras;  marais 
de  Faiiipoux,  sur  les  lieui-s  de  ChivrophnHum. 
*22.   .S.   tnnhi'lliiliinnn  Fali.  —  llare.  Marais  des  environs  d'Arras;  bois  de 

\aueelles  (Nord),  sui'  nos  contins;  bois  d'Havriiieiiiiil. 
*2."}.   8'.  Iiiliiiilannii  Vei'rall.  —  liare.  Arras,  l)ois  dTlavi'in(;ouii. 
*24.  S.  lasiopthalmiis  Zell.  —  Une  g,  Arras,  mai  1913. 

Genre  Sphaerophoria  Sl-Fargeau. 

1 .  S.  scripta  L.  —  Commune. 

2.  5.  l'Iavirinida  Zell.  —  Bois  (ITlivrincnui-t,  un  cf. 

3.  S.  iiii'iilhii'^lri  L.  —  Assez  couuinuie. 

Genre  Xanthogramma  Schin. 

1 .  A'.  rilnifaM-iiiliim  de  G.  —  Hare.  Muni  Saint-Kloi,  Atiiies. 

2.  A',  oiiiiilinn  Meig.  —  Peu  cummun,  mais  réi)andu. 

Geiiii'  Baccha  Fnlu'. 

1.  B.  obscuripennis  Meig.   —  Peu  commune.    Puis   d'Havi'incoiul,    i)ois 

d'Ollain. 

2.  />.   rlmifidlii  Fabi'.  —  Plus  conunune. 

Genre  Sphegina  Meig. 

1.   S.  cluiiipi'x  Fali.  —  Assez  commune.  Arras.  Trescaull,  sur  les  Ombelli- 
fères. 

Genre  Ascia  Meig. 

1 .  A.  piiihiijiira  Fabr.  —  Commune. 

2.  i.  di^par  Meig.  —  .\ssez  commune.  Arras,  Trescaull. 

Genre  Rhingia  Scop. 

1 .  R.  riunpvslris  Meig.  —  .Assez  commune. 

2.  R.  rosirala  L.  —  Assez  commune. 

Genre  Melanostoma  Schiner. 

1.  M.  iiieUiinim  L.  —  Connnun. 

2.  M.  scalare  Fabr.  —  Commun. 

Genre  Xanthandrus  \enall. 

1.  ,Y.  huaVmalus  Fali.  =  vuinlus  Harris.  —  Peu  commun.  Rois  d'IIavrin- 
court,  bois  du  Quesudy.  envii'ons  de  Sainl-Pol  (abbé  Bridoux). 

Genre  Leucozona  Schiner. 

1.  L.  lucnnini  L.  —  Assez  rare,  mais  répandu.  Arras,  bois  d'IIavrincourt, 
Moiidicourl,  bois  du  Quesnoy,  Fampoux. 


1 

2 

3 

4 

*5 

*6 

12      0.  Park.nt.  —  (onlrih.  au  Calai,  des  Diptères  du  S'ord  de  la  France. 

Genre  Eriozona  Schiner. 

I.  F.  vi/r/i/ini'i'rv  Fall.  -  -  Vu  seul  exemplaire  cT,  pris  le  II  anût  1!)09  sur 
les  llciiis  ^Vllcrdcleuiu,  à  la  lisière  du  bois  de  Vaiicelles,  près, 
lîiiiilmizelle  (Nord),  sur  nos  connus. 

Genre  Ischyrosyrphus  Bigot. 

1 .  /.  (jUtuviiis  L.  —  Conmiun  sui-  les  ombelles  dllcracleuiti.  Bois  d'Havrin- 

rouit,  bois  d'Oilain,  bois  de  Vaucelles. 

2.  /.  lalcriiariiis  Mullei'.  —  Plus  rare.  Environs  d'Arras,   bois  d'IIavrin- 

courl. 

Genre  Platychirus  Sl-Fargenu. 

ulbiiiKiinis  Fab.  —  Très  commun. 

scutahis  Meig.  —  Commun. 

peltatii.<;  Meig.  —  Arras,  plusieurs  exemplaires 

el\i\i('nlus  ;\Ieig.  —  Assez  rare.  Arras,  Fampoux. 

)n(niiciiliis  Meig.  —  Assez  commun. 

[iilrireiilris  Macq.  —  Peu  commun.  Arras,  en  mai,  où  j'ai  pris  un  cf 
à  yeux  écartés,  un  «  travesti  »,  suivant  l'expression  de  M.  Ville- 
neuve. 
7.   /'.  angiixlalas  Zelt.  —  Trescaulf,  une  Q. 

Genre  Pyrophaena  Schiner. 

1.  P.  oci/nn  Fabr.  —  Assez  rare.  Arras,  marais. 

2.  /*.  rosannu  Fabr.  —  Rare.  Arras,  Athies,  Blangy-sur-Ternoise. 

Genre  Chilosia  Meig. 

*1.   C.  grossa  Fall.  —  Rare.  Rois  d'Havrincourt,   au  premier  printemps, 
sur  les  chatons  de  saule. 

2.  C.  albipila  Meig.  —  Moins  rare.  Rois  d'Havrincourt.,  en  a\ril,  sur  les 

saules  en  fleurs. 

3.  C.  rariabilis  Pnz.  —  Assez  commune.  Rois  d'Havrincourt,    environs 

d'Arras.  bois  du  Quesnoy. 
i.   C.  chinris  Meig.  —  Comnume  en  avril-mai,  sur  les  flenrs  de  Ramiii- 

cjtliis  et  de  Caltha.  Arras,  Fampoux. 
;5.   C.  alhilarsis  Jleig.  —  Très  commune. 

6.  C.  pvlchrij)es  Lw.  —  Très  commune  à  Arras. 

7.  C.  sornr  Zell.  —  Farbus,  une  Q,  en  juillet. 

8.  C.  fraterna  Meig.  —  Rois  d'Havrincourt.  une  Q. 

9.  C.  rernalis  Fall.  —  Commune. 

10.   C.  carbnnaria  Egg.  —  Rois  d'Havrincourt,  une  Q 

H.  C.  mutabilis  Fall.  —  Rare.  Rois  d'Havrincourt,  un  cf.  une  Q. 

Genre  Chrysogaster  INleig. 

Sous-genre  Liogaster  Rond. 

I .  /..  melairnin  Fabr.  —  Assez  commun  à  .\rras,  sur  les  fleurs  de  Ranun- , 
r\ihix. 
*2.   /..  splendiila  Meig.  —  Arras,  une  Q. 

Sous-genre  Chrysogaster  Meig.,  s.  str. 

1.  C.  chalijbeala  ^]e\g.  • — Agnez-les-Duisans. 

2.  C.  Mncquarti  Lw.  —  Arras,  Athies. 

3.  C.  vkhiala  L.  —  Très  commun. 

4.  C.  solstilialis  Vr\U.  —  Commun. 
Pclecocera  Irirhirla  Meig.  —  Landes. 

Brachyopa  bimlnr  Fall.  —  Loire-Inférieure  (Révelière). 

0.  Parent. 


lî.-O.  Frick.  —  Conlrihuru)))  à  l'élude  de  la  Flore  neuchdleloisc.       13 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DE  LA  FLORE  NEUCHATELOISE 


COUP=D'ŒIL  SUR  LA  FLORE  DU  CANTON  DE  NEUCHATEL  (Suisse) 


INTRODUCTION 


Lu  IjuL  de  cl-Uo  cUrIl'  (vsl  ik;  rcuiur  en  qufliiiu'S  pages  les  iniiieipales  obser- 
vations faites  jusqu'ici  sur  le  Jura  neuclKitelois,  alin  de  inuidrci'  ce  (pi'il  reste 
à  faire. 

l'uur  un  li-a\ail  tel  qnv  l(Hu(le  de  udlir  Flure,  on  ne  saui-ail  —  ainsi  iiue 
Ta  fort  bien  dit  le  D'  11.  Ciiiusr,  de  Hùle  —  se  limiter  aux  frontières  poli- 
tiques :  c'est  pourquoi,  d'après  les  conseils  de  M.  le  U'"  H.  Spimner,  de  Neu- 
cliàlel,  j'ai  étendu  ces  limites  aux  parties  \audoises  des  bassins  de  la  Vaux, 
la  Pouëtta-Uaisse  et  la  Reuse  pour  le  S.-^Y.  et  l'W.,  et  à  la  partie  l)ernoise 
du  ruisseau  de  Lignières  à  l'E.,  la  frontière  N.  étant  formée  par  le  Doubs 
et  celle  tlu  S.  par  le  lac  de  Bienne,  depuis  Neuveville,  la  Thielle  et  le  lac 
do  iNeuehàlel  jusqu'à  \aumarcut,  atteignant  ainsi  les  sommets  du  mont 
Mouron  (1.370  m.),  de  la  Fète-à-l'Ours  (1.316  m.),  du  Chasseron  (i.6tl  m.) 
et  du  Chasserai  (1.G09  m).  Le  tout  forme  un  territoire  d'une  superficie  de 
ilOO  kilomètres  carrés  environ.  Comme  vous  le  voyez,  nous  avons  pris  pour 
froidières  surtout  des  rivières  avec  leurs  bgssins,  car  la  flore  ne  varie  pas 
énoi-mément  de  celle  des  contrées  voisines,  sauf  au  N.,  et  c'est  pour  nous 
arrêter  à  des  accidents  naturels  que  nous  avons  choisi  de  ielles  limites. 


*  * 


Passons  en  revue  les  |u-incipaux  liolanistes  qu'a  possédés  le  canton  de 
Neuchàlel. 

Le  plus  impoi-lanl  d'entre  eux  tous,  c'est  sans  doute  C.-II.  Godet,  l'aulcur 
de  la  "  Flore  du  Jura  ><  et  d'une  «  Enuméi-ation  des  espèces  vascnlaires  du 
Jui-a  neuchàtelois  »,  travaux  qui  réunissent  les  observations  du  D'  D'Iver- 
Nois  qui,  ainsi  que  le  Capilaine  Cii.viiXET,  a  dressé  un  »  Catalogue  manusciit 
des  Plantes  croissant  dans  la  Princi|ianlé  de  Neuchâtel  et  \alangin  »  ;  de 
CagiXEBin  de  la  Ferru;I!E,  qui  a  suilout  —  ainsi  que  le  dit  C.-II.  Codet  (I) 
lui-même  —  exploré  la  partie  de  notre  canton  voisine  du  Jura  bei-nois,  c'est- 
à-dire  les  Combes  du  'V'alanvron,  Chasserai,  les  environs  de  la  Cliaux-de- 
Fonds;  du  Capitaine  Benoit,  des  Ponts,  auteur  d'un  herbier  remarquable,  de 
même  qne  JuxoD.  C.-H.  Godet  a  aussi  été  secondé  par  des  autorités  scienti- 
fiques, telles  (jue  les  deux  Cotilon,  consei^ateurs  du  Musée  d'Histoire  natu- 
relle de  Xeuchàtel;  le  grand  L.  AcASsr/,  (pii  fut  —  comme  chacun  le  sait  — 
|)rofesseur  à  notre  ancienne  Académie;  le  baron  A.  DE  BiiREX,  auquel  on 
doit  de  nombreux  essais  de  naturalisation:  le  pharmacien  C.  Nicolet,  de  La 
Chaux-de-Fonds;  le  célèbre  bryologue  Léo  Lesquereux  qui,  après  avoir  passé 
de  longues  années  dans  le  val  de  Travers,  s'expatria  en  Amérique;  et  surtout 

(1)  In.  C.-ll.  Gudet,  Enum.  d.  veg.  vase,  du  Jura  ncuch.  Préface. 


14        W.o.  FiiicK.  —  CoiUiihtiliiiii  à  réliulc  ilf  kl  Flore  neuchâleloise. 


un  gi-;iiiil  ami  de  Cmlrl,  l'iMiiiiicnl  iMilaiiisIc  Siu'TTi.EWORTll  :  voilà  pour  ses 
(■oiiU'in|Hii-ains. 

D'uni'  i,'(''n(''i-ati()u  |)lu>  rrccnlc  cl  non  moins  romai-qualilr,  sont  :  le 
[)■■  .1.  Lki{(;ii.  nii'dccin  du  val  de  ïravci-s,  ijui  avail  une  coiuiaissancc  appro- 
fondie de  noli-r  llniv;  je  1)''  Kd.  (UntWT,  auleui'  d'un  h  Cataloi^ue  rFes  Lichens 
neucliàteloiis  »;  le  professeur  F.  ruii'Kï,  et  H.  SiiïE,  de  .Ncucliàlel,  le  meilleur 
connaisseur,  avec  C.-H.  Godel,  des  rosiers  iipuehàtelois;  qui  tous  ont  dispaiu 
ces  dei'nici-cs  aiuiées  (1).  (le  (jui  fait  une  liste  de  17  botanistes,  liste  qui  est, 
aujourd'hui,  en  voie  de  s'augmcnici  de  ipiclipn's  noms,  dont  un  en  parli- 
culier. 

L'ne  vinglaine  de  pionnicis  di'  la  -  Science  aiiuaiile  >■  pnin-  un  pays  comme 
le  nôtre,  c'est  déjà  bien:  mais,  ainsi  (|ue  ji'  U'  monli-erai  dans  la  suite  de 
eetti^  étude,  ce  n'est  pas  sullisanl;  cl  il  me  sendile  (pi'actuellement  la  bota- 
nique esl  un  peu  délaissée  dans  le  canton  de  Xeuchàtel;  ce  serait  triste  si 
le  fait  s'aii;i,'ravait;  aussi  fais-je  appel  à  la  jeunesse  d'aujourd'hui  pour  fiM'iner 
une  succession  honorable  à  ious  nos  savants  devanciers. 

CIIAPllRE  PUEMIER.  —   PHYTOSTATIQUE 

La  llore  du  canton  de  Neuchàtel  (2)  est  très  riche.  En  effet,  elle  compte 
environ  1.500  espèces  vasculaires  (3),  sur  les  2.330  qu'on  rencontre  sur  toute 
l'étendue  de  la  Confédération  suisse,  soit  le  38  %  (4).  C'est  en  somme  beau- 
coup si  l'on  songe  que  cette  région  n'appartient  qu'au  seul  Jui'a.  A  titre  de 
comparaison,  je'dirai  que  le  canton  de  \  aud,  qui  s'étend  à  la  fois  sur  le 
Jura,  le  Plateau  et  les  Alpes,  et  a  une  supeiiicie  de  3.212  kilomètres  carrés 
(Neuchàtel,  7!)9  kilom.  carrés),  pioduit  1.000  plantes  vasculaires,  soit  le 
74  Vè  %•  En  outre,  les  sommets  neucliâtelois  n'atteignent  pas  une  bien  grande 
altitude  et  ce  n'est  qu'en  faisant  rentrer  Chassei'al  et  Chasseron  dans  le  terri- 
toire qu'on  arrive  à  celle  de  l.()!0  au  maximum  ;  l'altitude  minima  étant 
430  mètres,  la  dénivellation  est  de  1.180  mètres  et  l'altitude  moyenne  de 
1.003  mètres  (D'  H.  Spinner,  PhylosUiL). 

§  1".        Climat. 

D'après  le  D'  liillwillei'  (3i.  on  peui  distinguer,  dans  le  Jura  neuchâtelois, 
trois  types  de  climats  : 

1°  Le  climat  lompéré  de  la  région  du  lac,  à  Iniuiitlard  fréquent.  Extrêmes  : 
34°  et  —17°;  différence  31°. 

2°  Le  climal  nulc  des  hautes  vallées,  aux  étés  jtas  tro])  chauds  et  aux  hivers 
longs  et  fi'oids.  La  lirévine  (localité  renommée  par  ses  basses  températures), 
minima  — 2t>". 

.3°  Le  cliinvl  drs  cliaiiies  ih-  iiKHihuiiii-.  moins  rude  ipie  celui  des  hautes 
vallées;  brouillard  rare. 

!l)  Le  Ilamcmi  de  Sapin,  orgniiR  du  club  jurassien,  a  publié  des  notices  biographiques  sur 
la  plupart  des  botanistes  cités.  Jy  renvoie  les  lecteurs  que  cela  intére,sse. 

(2)  Le  lecteur  est  prié  de  remarquer  que  les  chiffres  suivants  ne  s'appliquent^  qu'au  canton 
avec  .ses  limites  ix)fitiques.  Nous  n'avon.'^  pu  encore  nous  procurer  des  matériaiLX  suflisanls 
pour  évaluer  la  riclicsse  de  la  flore  du  terri loire  (jue  nous  avons  adopté  :  nous  prions  tous 
ceux  qui  nuraii'nt  des  notes  sur  notre  contrée  de  Ijien  vouloir  nous  les  faire  parvenir. 

(3)  D'après  D''  H.  Spinner,  Evolution  de  la  llore  neucluUeloise,  le  canton  de  Neuchàtel  pos- 
.sède  l,4.i0  esp.  vase,  et,  d'après  le  même  auteur,  Phylostatique  uUitudinaire  du  canton  de 
Neuchôtel,  1400. 

(4)  Exactement  58,43  %  si  l'on  prend  1,490  plantes  et  5i;,SG  %  avec  1,450  asp.  ;  moyenne 
57,G4  %. 

(5)  D""  Bilhviller,  Climat  neiicluilclois,  in  Diclioini.-iii'e  géographique  Suisse.  1005. 


R.-O.  FiucK.  —  Contribution  ù  l'étude  de  la  Flore  nnuchâtcloise.        15 

Voici  uni'  li^d'  di'  tcm|)i''riiliiii'  iiKivriiiic  diiiis  citHi  lni-.iliti's  se  répartissanl 
cmIi'i'  (•('S  liiùs  cliinnts  : 


Neuchatel  4iS'° 

Cernier  800" 

Ch;mx-de-Fonds  990' 

Brévine  lOSO" 

Chaumunt  1128"' 

MdJCIIIIP 

S»  9 

~l"l 

(■.°„ 

i":, 

5-0 

l'ar  CCS  cliilîrcs,  on  renianiuc  ijuc  le  \iil  ilc  |',u/.  jnuit  d'un  clinial  moins 
rude  (|U('  celui  des  iiaules  valiï'cs;  ccl  a\;inlii,i{i'  l'sl  cuniiniisi''  pai-  l'abniidaiicc 
du  l)i'ouiliai'd. 


Neucliàle 


fA  suivre). 


R.-O.  Frick, 

ilu  Club  (li's  Amis  de  la  N'ahirc.  Neuchûtel. 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 


Sur  le  Parnassius  Mnemosyne,  L.  —  Dans  le  n"  du  1"  octobre  1913  de  la  Feuille 
des  Jeunes  Jat.,  p.  156,  M.  Cli.  Oberthùr,  do  Rennes,  demande  si  le  Parnassius 
Mnemosyne,  Linné,  a  été  rencontré  dans  la  montagne  du  Massif  central  et  du 
Jura.  En  réponse  à  cette  question,  M.  G.  Dufour,  de  Clermont-Ferrand,  dans  le 
n°  du  1"  décembre,  page  198,  rappelle  que  cette  espèce  se  rencontre  dans  le  Puy- 
de-Dôme,  dans  la  région  du  Puy-de-Sancy,  au  voisinage  de  Mont-Dore,  ainsi  que 
l'avaient  déjà  signalée  A.    Guillemot   et    Maurice   Sand. 

J'ai  eu  l'occasion  d'apercevoir  quelques  exemplaires  du  l'arnassius  Mnemosyne  L. 
(semi-Apollon)  dans  deux  localités  du  Cantal.  La  première  en  juin  1912,  à  Sainte- 
Ànastasie,  au-dessus  du  Roc  de  Cuz<î,  où  j'ai  pu  capturer  l'exemplaire  cjui  se  trouve 
dans  ma  collection.  La  deuxième  dans  les  ravins  du  bois  de  Conches  près  de  Vèze, 
en  août  1913,  mais  je  n'ai  pu  cette  fois  en  capturer.  Je  n'ai  pas  insisté  outre 
mesure  ayant  déjà  l'espèce  en  collection  et  n'ayant  pas  l'habitude  de  m'embarrasser 
de  doubles  ne  faisant  pas  d'échanges. 

Je  n'aurais  d'ailleurs  pas  supposé  que  cette  espèce  fût  si  rare.  Les  manuels 
que  j'avais  entre  les  mains  la  citaient  comme  une  espèce  des  ((  montagnes  »,  terme 
assez  vague  du  reste,  mais  désignant  l'habitat  de  beaucoup  d'espèces  communes. 
De  plus,  M.  J.  de.  Joannis,  dans  le  (luide  pratique  de  l'amateur  de  papillons  de 
Berge  et  Rebel  (1912),  p.  73,  mentionnait  le  P.  Mnemosyne  L.  dans  les  Alpes,  les 
Pyrénées  et  le  Massif  central. 

Is.    Maranne. 


Dolichopus  camptopus  n,  sp.  ?  —  Sous  ce  non],  j'ai  décrit  dans  le  dernier  numéro 
de  la  Feuille  un  individu  Cf  de  Dolichopus  qu3  je  considérais  comme  type  d'une 
espèce  nouvelle. 

Après  réflexion,  cette  interprétation  me  semble  peu  justifiée  :  il  n'est  réellement 
pas  vraisemblable  qu'une  espèce  aussi  caractérisée  soit  passée  jusqu'ici  inaperçue. 
Etant  donné  surtout  que  l'exemplaire  est  unique,  j'incline  aujourd'hui  à  y  voir 
une  anomalie  d'un  caractère  tout  accidentel. 

Ce  cas  isolé  rentrerait  dans  la  catégorie  de  ces  anomalies  ou  »  mutations  »  au 
sujet  desquelles  les  biologistes  font  remarquer  qu'elles  ont  toutes  pour  pendant  un 
caractère  devenu  normal  et  spécifique  chez  certaines  formes  du  même  groupe  ou 
de  groupes  voisins. 

Dans  le  cas  présent,  le  parallélisme  est  frappant  entre  l'anomalie  décrite  et  les 
formes  tourmentées  que  prennent  normalement  les  pattes  des  C'ampsicnemus  d 
par  exemple. 

Je  souhaite  que  les  entomologistes  qui  auraient  des  cas  analogues  dans  leurs 
notes  ou  leurs  cartons  veuillent  bien  nous  les  faire  connaître. 

Arras.  •  O.  Parent. 


16  Noies  spéciales  cl  locales. 

Une  Zygène  nouvelle  pour  l'Auvergne.  —  En  août  clfinicr,  pendant  mon  séjour 
;ï  BcssL' iMi-Chiindcssr  (Pas-di'.-C'alai!^),  centre  de  cetti^  belle  région  des  Lacs,  sur  le 
versant  Sud  l'ist  du  massif  Munt-Dorien,  j'ai  eu  le  plaisir,  parmi  mes  nombreuses 
captures  en  Lépidoptères,  de  prendre  sur  des  fleurs  à' l'hipatoriiiin  Cainuihiniim  L., 
à  la  lisière  d'un  gi-aïul  buis  de  liêtres,  de  petites  Zygcucs  qui,  par  leur  taille  et  la 
dispositi(m  des  tach<'s  aux  ailes  supérieures,  ressemblent  à  première  vue  à  des 
/ji/ijaiKi  Cijiitdiniiu i  Bdv. 

Après  un  examen  attentif  des  exemplaires  capturés,  j'ai  été  amené  à  conclure 
que  j'avais  affaire  à  des  Ziji/œiui  sc(ihios<c  Scheven;  leurs  antennes  longues  et  grêles, 
la  coloration  noir  bleuâtre  de  tout  le  corps,  l'absenot;  de  poils  grisâtres  au  thorax 
et  la  marge  noire  qui  existe  sur  les  ailes  inférieures,  sont  des  caractères  qui  les 
rattachent  à  cette  espèce. 

Mais  ce  qui  est  surtout  curieux,  chez  les  quelques  individus  que  j'ai  pris  et  qui 
sont  tous  semblables,  c'est  d'abord  leur  petite  taille  ('26-'27  mm.),  qui  est  bien  au- 
dessous  de  celle  indiquée  généralement  jjour  Scahiosœ  (.30  mm.)  et  même  pour 
('onlamiiifi  (28-30  mm.).  D'autre  part,  les  taches  des  ailes  supérieures  sont,  comme 
chez  cette  dernièi'e,  au  nombre  de  quatre;  la  médiane  étant  divisée  en  deux.  Des 
deux  taches  ainsi  formées,  l'interne,  placée  à  la  bifurcation  de  la  nervure,  est  un 
simple  petit  poi'/it,  l'autre,  externe,  située  à  l'extrémité  de  la  cellule,  est  arrondie 
et  plus  ij lande. 

Ces  caractères  ne  seraient-ils  pas  particuliers  à  une  race  spéciale  de  notre  région 
Mont  Dorienne?  C'est  ce  que  je  tâcherai  de  contrôler  Fêté  prochain,  en  recherchant 
t(jut  spécialement  cette  jolie  petite  Zijiiène,  afin  de  savoir  si  cette  forme  est  bien 
constant<^  dans  la  localité  où  je  l'ai  découverte. 

En  attendant  d'être  fixé  sur  ce  point,  il  m'a  semble  intéressant  d'indiquer  tout 
au  moins  la  présence  de  Z.  acahioxo'  Scheven  en  Auvergne,  où  nul  entomologiste  ne 
l'a  encore  signalée.  Les  catalogues  de  A.  Guillemot  et  de  M.  Sand  n'en  font  pas 
mention  (1). 

Clermont-Ferrand.  G.  Ddfour. 


A  propos  de  la  Limnea  pereger  de  Draparnaud.  —  Dans  la  Faune  des  Mol- 
lusques terrestres  et  fluviatiles  de  la  Principauté  de  Monaco  et  du  déioartement  des 
Alpes-Maritimes,  j'ai  relaté  l'existence,  dans  les  environs  de  Nice,  d'une  Limnée 
que  Locard,  en  1890,  avait  eu  le  tort  de  nommer  parvida,  parce  que  ce  nom  avait 
été  donné  précédemment  par  Hazaz  à  une  Limnée  de  Hongrie.  Je  l'ai  baptisée 
parva,  quoiqu'il  existe  déjà  une  Limnée  de  ce  nom  donné  par  Lea  à  une  coquille 
des  Etats-Unis;  mais  comme  cette  espèce  est  synonyme  de  Limne/r  lunnilix  du  même 
auteur,  d'une  date  antérieure,  le  nom  que  je  lui  ai  imposé  est  donc  acceptable. 

Dans  son  I pxa  Draparnaudi  Concliylie,  Locard,  en  189.5,  a  fait  remarquer  que 
Draparnaud,  dans  son  atlas,  avait  figuré,  sous  le  nom  de  Limncns  pereç/er  jeune, 
une  Limnée  parfaitement  adulte.  Il  lui  donna  le  nom  de  parrtilti  cité  plus  haut, 
en  la  décrivant  sommairement  d'ailleurs.  Dans  sa  description  il  indique  que  l'ou- 
\'erture  de  la  coquille  en  question  est  un  peu  plus  petite  que  les  demi-hauteur 
totale;  or,  si  on  se  reporte  à  la  figure  36,  planche  II  de  Draparnaud,  où  est  figurée 
cette  espèce,  on  constate  que  sa  hauteur  est  de  0  m.  007  pour  0  m.  013  de  hauteur 
totale;  elle  est  donc,  au  contraire,  plus  grande  que  la  moitié  de  cette  hauteur 
totale.  C'est  bien  l<'  caractère  que  j'ai  fait  ressortir  sur  la  Limnea  parva  que  j'ai 
figurée  pi.  VII,  fig.  42,  dans  ma  Faune  des  Alpes-Maritimes.  C'est  ce  que  je  voulais 
spécifier. 

Nice.  Caziot. 


Captures  entoniolociique.j  à  Lisieux.  —  Je  vous  signale  les  deux  captures  suivantes 
faites  ici,  en  ville,  il  y  a  quelque  temps  :  1°  un  exemplaire  d' Aijnjotupus  armatus 
'VVlk.  à,  hyménoptère  assez  peu  commun,  je  crois;  2°  un  diptère  hermaphrodite,  la 
vulgaire  Musca  corvina  F.  Cf  à  droite,   Q   à  gauche. 

Lisieux  (Calvados).  A.  Loiselle. 

(1)  Le  dernier  auteur  signale  bien  celte  espèce,  mais  ilu  ilcpiiilonirnl  ilu  Ct.er. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


Imp.  Oberthilr,  Rennes— l'^irls  (.".OjO-13) 


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tullections  impoi'tautes  et  do  lots  originaux. 


Années  précédentes  de  la  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 

1"=    SÉRIE    DÉCENNALE 
Années  1870  à  1880  (partiellement  épuisée)  : 

Le  numéro O  fr.  SS 

L'année .' 3  f r. 

'J'able  des  Matières  de  )a  >éne O  iV.  40 

IP    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1880  à  1890  : 

Le  numéro O  tr.  â5 

L'année 3  Ir. 

Table  des  Matières  de  la  Série O  fr.  50 

II1«    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1890  à  1900  : 

Le  numéro ' O  fr.  4.0 

L'année 4  tr. 

Table  des  Matières  de  la  Série 1  fr.  50 

IV'=   SÉRIE   DÉCENNALE 
Année  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  f  r.  50 

L'année 6  fr. 

V«    SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro ",     O  fr.  50 

L'année  .' Q  tr. 

Quelques  numéros  des  2\  3°,  4'  et  5^  séries  ne  peuvent  plus  être  vendus 
séparément.  —  Pous  éviter  l'encombrement,  nous  avons  dû  réduire  le  tirage 
et  nos  réserves  pour  la  5°  série  sont  peu  importantes. 


SOMMAIRE    DU    N"    SI  7 


V.  Aubert  :  La  Maj-mollp  Bobac.  de  Boynes  (Seine-et-Oise). 

Jean  Piaget  :  Un  Mollusque  ari.'tiquo  habitant  les  Alpes  Siiiss&s. 

O.  Parent  :  Contribution  au  Catalogue  des  Diptores  du  Nord  de  la   France. 

R.^.  Frick  :  Contxibution  à  l'étude  de  la  llnre  .neuchâtoloise.  Coup  d'œil  sur  la  llore  du 

canton  de  Neueliùtcl  ^Suissci. 
Dautzenberg  et  Durouchoux  :  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Saint-Malo  (suite},  avec  supplé 

ment  hors  texte.  ^ 

Notes  spéciales  et  locales  : 

Sur  le  Parnassius  Mnernosytie  L.  (Is.  M,\j(an,\e). 

Dolichopus  camptopus  n.  sp.  ?  (O.  P.vrI' .nt'. 

A  propos  de  la  Limnea  pcrcger  de  Druparnaud  (Caztot  . 

Une  Zygùne  nouvelle  pour  r.\uvergne  (G.  Dufour). 

Captures  entoniologiques  à  Lisicux  [h.  Loiseli.e). 
Echanges. 


BULLETIN  D'ECHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  F.  Settepassi,  via  Garibaldi,  Viareggio,  Toscane  (Italie),  désire  échanger  des 
Mollusques  marins  et  terrestres  européens  et  exotiques.  —  Il  ferait  d'intéressants 
envois  des  espèces  des  Alpes  Apuanes  et  de  la  mer  Tyrrhénienne. 


OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU  10  NOVEMBRE  AU  9  DÉCEMBRE  1913 


De  la  part  de  M""=  Borcet  (1  vol.),  et  de  MM.  Caullery  (1  vol.);  Ad  Dollfus 
(11  vol.,  6  br.);  Falcoz  (1  br.);  Giraux  (4  br.);  Hermann  (1  vol.;;  Litschkow  (1  vol.)j 
Stephenson  (1  vol.). 

Total  :  16  volumes,  11  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


ÉTAT   DE   LA   BIBLIOTHÈQUE   AU   9   DÉCEMBRE  1913 


Volumes  (de  plus  de  100  pages)  ....       6.356  j 

Brochures  (de  moins  de  100  pages)  .     45.632  /  sans  les  recueils  périodiques. 

Photographies  géologiques 270  ) 


O  jvrt».  1"  Février  1914  —         V'  Série,  4^  Année 

^c ; 


LA  FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


lA»    ws.    .a. 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 


Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16^)  . 
Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  I"  janvier 


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1914 


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reboiseiirs  et  des  propriétaires  de  bois,  gr.  in-8°,  xiv-624  p.  ave<;  350  figures  et 
8  planches  eu  couleuis.  —  Paris  et  Nancy,  Berger-Lpvrault.  —  18  fr. 

Baudon  (Tla.).  —  Le  Paléolithique  moyen  et  inférieur  des  argiles  quaternaires 
du  Mont-Sainte-Geneviève  et  de  Méru  (Oise).  Le  cailloutis  pleistocène  de  Méru  et 
sou  industrie  éolithique,  in-8°,  x-91  p.,  95  planches  et  213  gravures.  —  Beauvais, 
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BoiSTEL- (A.).  —  Nouvelle  Flore  des  Lichens  pour  la  détermination  facile  des 
espèces  sans  microscope  et  sans  réactifs,  in-16,  xlv-164  p.  avec  1178  figures.  —  Paris; 
Libr.  gén.  de  l'Enseignement,  1,  rue  Dante. 

OouPiN  (Henri)  et  Boudrat.  —  Zoologie  (avec  nombreux  dessins,  photogravures, 
tableaux  synoptiques,  résumés,  lectures)  (Premier  cycle),  3*  édit. .  in-16,  iv-421  p. 
avec  515  figixres.  —  Paris,  Nathan. 

Faideatj  (F.)  et  Kobin  (Aug.).  — T/'Homme  et  les  Animaux  utiles.  Anatomie, 
Physiologie,  Hygiène,  in-8°,  120  p.  avec  231  reprod.  et  4  planches  en  coul.  —  Paris, 
Larousse.  —  2  fr.  50. 

Frémont  (Ch.).  —  Origine  et  évolution  des  Outils  préhistoriques,  in-4"',  41  p.  et 
63  fig.  —  Paris,  l'Auteur,  25,  rue  du  Simplon. 

Martin  (M"=  B.)  et  Coupin.  —  Cours  de  Sciences  naturelles,  3°  édit.,  in-16,  454  p. 
—  Paris,  Nathan. 

PouGET  (J.),  LÉÔNARDON  (F.)  et  Chouchak  (D.).  —  Agrologie  du  Sahel  d'Alger, 
in-4°,  84  p.  avec  carte.  —  Alger,  Jourdan 

RocCA  (Pierre).  —  Les  Corses  devant  l'Anthropologie.  Caractères  de  la  popu- 
lation insulaire.  Affinité  avec  la  race  paléolithique  occidentale.  Dissemblance  avec 
les  groupes  ethniques  voisins.  Les  premiers  habitants  de  la  Corse,  in-16,  43  p.  — 
Paris,  Gamber.  —  1  fr. 

Vauiot  (Georges)  —  Le  Robinier  faux  acacia.  Histoire,  Description,  Culture, 
Propriétés  et  L^tilisations,  in-8",  xvi-265  p.  avec  29  fig.  —  Paris,  J.-B.  Baillière.  — 
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Deuxième  Expédition  antarctique  française  (1908-1910).  —  Documents  scienti- 
fiques. —  Eaux  météoriques,  Sol  et  Atmosphère,  par  A.  Muntz  et  E.  Laîné,  51  p.  — 
Electricité  atmosphérique,  par  J.  Rouch,  43  p,  —  Océanographie  physique,  50  p.  — 
Polyclades  et  Triclades  maricoles,  par  P.  Hallez;  Ptérobranches,  par  Ch.  Gravier; 
Chétognathes,  par  L.  Germain;  Rotifères,  par  P.  de  Beauchamp,  120  p.  —  Pycno- 
gonides,  par  E.-L.  Bouvier;  Ostracodes,  Phyllopodes,  Infusoires,  par  E  Daday  de 
Dées,  Copépodes  parasites,  par  A.  Quidor;  Diptères,  par  Keilin,  236  p.,  in-4»,  avec 
cartes,  figures  et  planches   —  Paris,  Masson. 

Recherches  hydrographiques  sur  le  régime  des  côtes,  XVIII'  cahier  (1906-1910), 
in-4'',  vii-284  p.  avec  cartes  et  plans  (Service  Hydrographique  de  la  Marine). 


1"  Février  1914  —  V'  Série,  44'^  Année  —  N°  518 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 

iSiiile). 


J'ai  rerii  direclemenl  quelques  réponses  liés  intéressantes  aux  questions 
lépidoptéroiogiques  que  la  Feuille  des  /ct/nev  Naturalistes  veut  bien  me  per- 
mettre de  traiter  dans  ses  livraisons  mensuelles.  Je  prie  cependant  mes  hono- 
rables correspondants  de  vouloir  bien  adresser  leurs  observations  à  M.  Adrien 
Uollfus  plutôt  qu'à  moi-même,  pour  leur  insertion  dans  la  Feville.  Elles  ne 
manqueront  pas  d'être  très  instructives  pour  les  Lépidopléristes. 

Notamment,  je  prends  la  liberté  de  demander  à  M.  le  docteur  liiel,  de 
Lyon,  de  publier  dans  la  Feuille  les  remarques  très  curieuses  qu'il  a  faites 
mm  seulemeni  sur  les  Papilio  Alexanor,  Leuconea  cralœiji  et  Antliocharis 
liuphenoides,  mais  aussi  sui"  divers  cas  de  parasitisme.  Au  Congrès  Zoolo- 
zique  de  Monaco,  en  mars  1913,  toute  l'importance  de  la  parasitologie  ento- 
mtdogique  a  été  mise  en  évidence  et  le  Congrès  a  pris  une  délibération  pour 
recommander  expressément  aux  Naturalistes  l'étude  des  faits  de  parasitisme. 
Déjà,  à  Oxford,  M.  le  Professeur  Poulton  a  réuni  sur  ce  sujet  spécial  une 
documentation  assez  considérable:  il  est  à  désirer  que  cet  exemple  soit  par- 
l(jut  suivi  et  que  les  documents  obtenus  soient  très  soigneusement  conservés 
aussi  bien  dans  les  collections  privées  que  dans  les  Musées  publics,  avec 
joutes  les  annotations  nécessaires  pour  assurer  la  valeur  des  observations 
i-éalisées. 

Qu'on  me  permette  encore  une  remarque  :  plusieurs  Lépido|déristes 
semblent  considérer  comme  scientifiquement'*cquis  et  presque  comme  indis- 
cutables les  renseignements  donnés  par  les  Gatalogues  locaux.  Il  est  essentiel 
de  se  tenir  en  garde  contre  une  telle  illusion,  ^'erreur  dans  les  déterminations 
spécifiques  est  plus  souvent  la  règle  que  l'exception  paur  cei-tains  catalogues 
qui  présentent  d'ailleurs  les  assertions  les  plus  hasardées.  Le  Catalogue 
publié  par  Maurice  Sand  paraît  nécessiter  un  grand  nombre  de  vérifications 
et  confirmations.  Sans  doute  c'est  de  bonne  foi  que  de  nombreux  auteurs  ont 
commis  des  fautes;  mais  les  erreurs  même  involontaires  ne  sont  pas  moins 
des  erreurs  et  il  est  essentiel  de  se  trouver  averti. 

Vanessa  Cardui,  Linné.  —  Un  papillon  presque  cosmopolite  :  d'ailleurs 
très  migrateur;  la  grande  émigration  de  1879  venant  du  sud  et  se  dirigeant 
vers  le  nord,  a  été  constatée  en  maintes  localités  de  France.  Nous  en  avons 
été  témoin.  La  Vnnessa  Cardui  voltigeait  avec  fnlias  Edusa  et  Pbisin  Gamma; 
mais  la  Vanessa  Cardui  ne  semblait  pas  s'intéresser  aux  espèces  qui  lui  fai- 
saient compagnie  et  qui  d'ailleurs  ne  volaient  pas  avec  la  même  rapidité  et 
droit  vers  le  même  but.  La  V.  Cardui  ne  contournait  pas  les  obstacles  ;  elle 


18  Charles  Oberthur.  —  Une  Consultation  lépidoptérologiquc . 

s'élevait  le  long  des  rmir?  et  des  maisons,  les  surpassait  et  continuait  sa 
course,  sans  se  laisser  drtouiner  de  sa  dii'ection.  l.a  mei'  n'arrêta  pas  le  vol 
de  la  lU'Uo-Dnmc.  Mais,  par  lassitude  sans  doute,  en  traversant  la  Manche, 
beaucoup  de  papillons  tombèrent  dans  l'eau.  Le  flot  les  rapporta  au  rivage 
qui  se  trouva  tout  frangé  de  papillons  séchant  leurs  ailes  au  soleil,  pour 
reprendre  ensuite  leur  vol.  Quelle  énorme  quanlité  de  papillons,  venant 
d'Afrique,  a  ainsi  passé  sur  la  France  ! 

Les  aberrations  de  Caidiii  sont  rares.  Je  possède  une  forme  aliiinisanle  : 
pallida,  avec  le  fond  des  ailes,  en  dessus,  d'un  blanc  rosé,  prise  dans  les 
Pyrénées-Orientales,  et  plusieurs  Ab,  Elymi  plus  ou  moins  caractérisées.  La 
Vanessa  Cardia  vole  assez  tard  dans  la  journée,  pendant  les  soirées  chaudes 
de  l'été,  .\lors  que  tous  les  autres  Rhopalocèies  sont  déjà  endor-mis,  on  trouve 
çà  et  là  des  l'.  Cardin  voltigeant  aux  dernières  lueurs  du  jour,  mais  sans 
s'éloigner  du  lieu  où  elles  ont  dessein  de  s'abriter  durant  la  nuit. 

Vanessa  lo.  Linné.  —  L'espèce  manque  en  Algérie,  aussi  bien  du  reste  que 
les  Vanessa  Urlicse  et  Anliopa;  mais  elle  est  répandue  dans  toute  la  France 
et  en  Anglet'^rre.  La  chenille  noire  finement  ponctuée  de  blanc  est  aussi  com- 
mune sur  les  orties  que  la  chenille  fVVrticir.  J'ai  pris  une  fuis  l'Ab.  aveugle 
que  j'ai  appelée  Belisaria  :  les  circonstances  de  celte  capture  démontrent 
l'utilité  pour  un  Entomologiste  d'avoir  toujours  un  filet  prêt  et  à  sa  dispo- 
sition. C'était  à  Cancale,  en  aoijt.  après  une  journée  pluvieuse.  Le  temps 
s'étant  un  peu  amélioré  vers  le  soir,  je  sortis  pour  faire  une  promenade  au 
bord  de  la  mer.  Je  fus  bien  avisé  d'avoir  emporté  mon  filet,  bien  que  les 
l>révisions  de  temps  et  de  chances  de  chasse,  après  quatre  heures  du  soii', 
ne  se  présentassent  pas  favorables;  en  effet,  j'eus  la  satisfaction  d'apercevoir, 
posée  sur  une  fleur  d'Eri/nghim  maritimvm,  ime  magnifique  g  de  Vanessa  lo 
dont  les  taches  ocellées,  aux  quatre  ailes,  étaient  brouillées  et  presque  entiè- 
rement disparues.  Je  pris  aisément  cette  aberration  superbe  dont  j'aurais 
toujours  regretté  la  perte  si  le  filet  m'avait  fait  défaut. 

Vanes.sa  Anliopa,  Linné.  —  Répandue  en  Europe,  en  Amérique  et  en  Asie; 
très  raréfiée  en  Angleterre;  plus  commune,  en  France,  vers  le  midi  que  dans 
le  nord.  On  a  obtenu  par  les  experimentelb'  Studien.  au  moyen  du  ch.auffage 
et  du  refroidissement  des  chni'salides,  de  très  belles  modifications.  Les 
anciens  Entomologistes  de  Bordeaux  rencontraient  assez  fréquf-mmenl  et  sans 
recourir  à  aucun  artifice  d'élevage  des  chenilles,  la  belle  Ab.  Uiigiœo.  Dans 
la  vieille  collection  Auguste,  que  je  visitai  à  Bordeaux,  en  1802,  je  vis  plu- 
.sieurs  spécimens  de  celte  Ab.  Hi/giœa.  A-t-on  trouvé  ailleurs,  en  France,  dans 
la  libre  natuie,  des  aberrations  notables  de  la  Vane<>sa  Antiopa  ?  A  part  les 
exemplaires  ixndelais,  je  n'ai  jamais  eu  occasion  de  voir  d'autres  aberrations 
françaises  d'  l?//(o//(/.  Je  crois  d'ailleurs  que  les  Hggia-a,  qui  existaient  dans 
les  anciennes  collections  Roisduval,  Rellier,  de  Graslin  avaient  une  origine 
girondine.  Seulement  dans  les  cabinets  entomologiques,  —  comme  on  disait 
jadis,  —  les  Curieux  rfc  la  nature,  ainsi  que  les  appellent  Cramer  et  Engra- 
melle,  négligeaient  trop  souvent  de  pour\'oir  d'une  étiquette  de  localité  les 
papillons  qu'ils  conservaient  en  leurs  vitrines.  Malheureusement,  aujourd'hui 
encore,  bien  des  amateurs  négligent  d'étiqueter  comme  il  conviendrait,  les 
échantillons  entomologiques  qu'ils  capturent  ou  qu'ils  obtiennent  par  échange 
ou  tout  autre  mo\en.  Quelques-uns  m'ont  dit  qu'ils  avaient  une  mémoire  très 
sûre  et  qu'ils  restaient  parfaitement  fixés  sur  les  circonstances  diverses  dans 
lesquelles  ils  avaient  récolté  leurs  papillons.  En  admettant  que  cela  soit  vrai, 
quand  arrive  l'inévilable  mort,  tout  le  travail  produit,  souvent  pendant  de 
longues  années,  se  trouve  pour  ainsi  dire  perdu,  faute  d'avoir  écrit,  quand 


Charles  Obertiiur.  —  Une  Consultalion  lépidoplérologique.  19 

il  en  était  temps,  des  indiralinns  dont  la  nécessité  du  reste  n'est  pas  contes- 
table. Je  crois  très  iiiili'  daititolor  de  nouveau  l'attention  sur  ce  sujet 
important. 

Vanessa  Pniiichlorns.  Linné.  • —  Répandue  dans  toute  la  France  et  en  Angte- 
l(>rre.  La  chenille  vil  sui-  les  arbres,  noiaminent  sur  l'ormeau.  Les  Aberra- 
tions, dajis  la  libre  nalure,  soni  bien  rares.  Au  moyen  des  r.rpciimenlt'Ui' 
Studien,  c'est-à-dire  du  traitement  par  le  chaud  et  le  froid  appliqué  aux  chry- 
.salides,  on  a  obtenu  des  exemplaires  magnifiquement  variés.  Il  y  a  en  Algérie 
une  superbe  race  Eriithromclas,  Austaut,  dont  la  couleur  fauve,  sur  le  fond 
des  ailes,  est  extrêmement  cliaude  et  vive;  en  Corse  et  en  Sicile,  on  trouve 
des  spécimens  transitinnnels  à  Er\iU>romelaf^.  II  serait  intéressant  de  savoir 
s'il  y  a  en  Fiance  des  localilés  oii  la  Vanexsd  l'aliichloros  est  très  rare, 
sinon  même  inobservée.  L'Espèce  passe  poui'  être  répandue  sur  tout  le  terri- 
toire, sans  exception,  sauf  dans  les  très  hautes  montagnes.  Est-ce  exact  ? 

Rennes.  Charles  OuKiiTHua. 

iA  suivre). 


SUR    L'ÉLEVAGE    DE    LA    «VALESINA 

(Argynnis  paphia  var.  femelle). 


Les  lépidoptéristes  qui  s'occupent  d'espèces  exotiques  savent  que,  parmi 
les  lépidoptères  des  Indes,  il  y  a  des  espèces  possédant  plusieius  femelles 
distinctes.  Ce  polymorphisme  sexuel  ne  fait  pas  complètement  défaut  aux 
espèces  indigènes  parce  que  les  femelles  de  plusieurs  d'entic  elles  ont 
la  tendance  de  former  des  variétés.  Ainsi  VArgynnis  paphia,  le  gracieux 
pa|)illon  de  nos  bois,  a  une  femelle  qui  se  présente  souvent  sous  deux  formes 
différentes.  L'une  de  celles-ci,  la  forme  typique,  est  jaune  et  ressemble  au 
mâle.  La  seconde  forme,  pai-  contre,  est  d'un  gris  qui  peut  s'obscurcir  jusqu'à 
une  teinte  très  foncée.  On  a  donné  à  cette  jolie  variété  femelle  le  nom  de 
Valesina  parce  qu'elle  forme,  d'après  Maurice  Girard,  une  race  constante 
dans  le  Valais. 

C'est  au  point  de  vue  de  la  Biologie  générale  que  la  Valesina  m'a  toujours 
intéressé.  Je  me  demandais  de  i]uelle  nature  seraient  ses  descendants.  Don- 
nerait-elle seulement  naissance  à  des  Valesina  ou  produirail-ellf  aussi  les 
deux  autres  formes  de  l'espèce,  c'est-à-dire  les  mâles  et  les  femelles  jaunes? 

En  1888  j'essa\ai  pour  la  première  fois  de  résoudre  le  problème  que  je 
m'étais  posé.  Mais  ne  disposant  que  d'une  seule  femelle  Valesina,  j'ai  dû 
m'arrêter  à  mi-chemin.  Les  quelques  chenilles  que  j'avais  obtenues  de  cette 
femelle  périrent  en  hiver.  Et  ce  n'est  que  de  longues  années  après  que,  l'été 
passé,  j'ai  pu  renouveler  l'élevage  des  Valesina. 

En  Allemagne,  la  Valesina  est  très  fréquente  dans  les  environs  de  Straisund, 
en  Poméranie,  et  M.  le  professeur  Spormann,  qui  l'y  étudie  depuis  douze  ans, 
a  eu  l'obligeance  de  m'écrire  qu'elle  tend  à  devenir  une  forme  constante  près 
de  la  ville  où  elle  égale  en  nomlne  la  forme  femelle  typique.  Elle  est,  par 
contre,  plus  rare  vers  la  côte  de  la  Baltique,  ainsi  que  sur  l'île  de  Ri'igen,  où 
elle  manque  à  certaines  forêts. 

Je  repris  donc  Tété  passé  l'élevage  de  la  ]'alesina  en  me  s<'r\ant  de  douze 


50  J.  Dewitz.  —  Sur  l'élevage  de  la  "  Valesina  ". 

à  quinze  exemplaires  que  M.  Spni-mann  m'avait  envoyés.  Aussitôt  que  je  les 
eus  reçus,  je  leur  offris  de  l'eau  sucrée  qu'ils  absorbèrent  avec  avidité.  Je 
les  plaçai  alors  dans  une  grande  caisse  remplie  jusqu'à  dix-sept  centimètres 
du  bord  de  terre  légère  et  oîi  j'avais  préalablement  planté  des  violettes  sau- 
vages. La  caisse,  qui  était  couverte  d'un  morceau  de  gaze,  fut  placée  contre 
le  mur  d'une  serre,  à  lui  endroit  que  les  rayons  du  soleil  touchaient  pendant 
une  partie  de  la  journée.  J'avais  en  outre  soin  d'arroser  de  temps  à  autre  la 
gaze,  de  sorte  qu'une  pluie  tombait  sur  les  Violettes  et  les  Valesina.  Celles-ci 
ne  tardaient  pas  à  déposer  leurs  œufs  sur  les  feuilles  et  les  tiges  des  violettes 
et  surtout  sur  la  partie  ensoleillée  de  la  gaze.  Lorsque  les  derniers  papillons 
étaient  morts,  j'enlevai  la  gaze  et  la  remplaçai  par  un  autre  morceau  de  sorte 
qu'une  partie  des  œufs  restait  sur  les  plantes  tandis  que  l'autre  partie  se 
composant  de  plusieurs  centaines  d'œufs  fut  gardée  pendant  l'hiver  au  gre- 
nier. Les  chenilles  sortaient  de  l'œuf  après  une  quinzaine  de  jours,  mais, 
chose  curieuse,  elles  restaient  immobiles  et  ne  se  nourrissaient  point.  Des 
cas  d'arrêt  de  croissance  et  de  dévelopjtement  en  plein  été  ne  sont  pas  rares 
parmi  les  larves,  œufs  ou  chrysalides  des  insectes  et  les  lecteurs  en  connaî- 
tront sans  doute  plus  d'un  exemple. 

A  l'approche  de  l'hiver,  je  laissai  la  gaze  sur  la  caisse  pour  protéger  les 
jeunes  chenilles  contre  les  attaques  des  fourmis,  des  araignées  ou  d'autres 
rapaces,  la  couvris  de  plusieurs  sacs  et  entourai  le  tout  d'une  grande  quan- 
tité de  paille  d'avoine.  Et  lorsque,  au  mois  de  mars,  la  nature  commençait  à 
se  réveiller,  je  plaçai  la  caisse  débarrassée  de  ses  enveloppes  dans  une  serre 
dont  la  température  ne  dépassait  pas  17"  C.  pendant  la  journée,  tandis  que, 
la  nuit,  le  thermomètre  descendait  à  7°  C.  Les  chenilles  jouissaient  d'une 
parfaite  santé  et  commençaient  à  se  nourrir  et  à  se  développer.  Les  chenilles 
que  j'avais  gardées  en  hiver  au  grenier  furent  élevées  séparément  dans  les 
mêmes  conditions  que  les  autres.  Mais  des  centaines  d'individus  qui  m'avaient 
fourni  les  (pufs  pondus  sur  la  gaze  couvrant  la  cage  des  papillons,  il  ne 
restait  qu'un  nombre  très  l'estreint;  la  plupart  en  avait  péri  pendant  l'hiver 
au  grenier. 

Pour  remplacer  les  violettes  dont  se  nourrissaient  les  chenilles,  j'avais 
préparé  d'autres  caisses  dans  lesquelles  j'avais  planté  pour  plus  de  commo- 
dité des  violettes  de  jardin  qui  furent  acceptées  aussi  bien  que  les  violettes 
sauvages.  Finalement  les  chenilles  se  chrysalidèrent  en  s'attachant  avec  leur 
extrémité  soit  aux  plantes,  soit  à  la  gaze.  La  plupart  d'entre  elles  furent 
détachées  de  leur  support  et  mises  dans  des  caisses  placées  dans  la  serre; 
un  petit  nombre,  les  derniers  exemplaires,  restait  attaché  aux  violettes.  Tl  me 
tardait  alors  de  voir  paraître  les  premiers  papillons,  mais  ceux-ci  se  faisaient 
attendre.  Le  premier  jour  de?  éclosions  me  fournit  deux  femelles  dont  une 
était  grise  (Valesina)  et  l'autre  jaune  (femelle  typique).  El  comme  au  lendemain 
j'obtins  deux  mâles,  j'étais  renseigné  sur  la  na.ture  des  descendants  de  la 
Valesina. 

J'omets  d'énumérer  les  éclosions  d'après  les  dates  et  je  me  borne  à  indiquer 
le  résultat  final.  Les  Valesina  servant  de  sujets  d'expérience  me  donnaient  en 
tout  111  papillons  dont  S9  mâles  et  .')2  femelles.  Celles-ci  se  composaient  de 
26  femelles  jaunes  (femelles  typiques)  et  de  26  femelles  grises  (Valesina). 

La  seconde  femelle  de  VArgi/nnis  -paphùi  qu'on  appelle  Valesina  est  donc 
capable  de  donner  naissance  non  seulement  h  ses  semblables  mais  encore 
aux  femelles  jaunes  (typiques)  et  aux  mâles.  Il  convient  de  dire  que  des  expé- 
riences semblables  ont  été  faites  par  Edw.  Jacobsen  qui  s'est  servi  des 
femelles  du  Papilio  memnnn,  espèce  indienne  qui  possède  trois  femelles  diffé- 
rentes. 

J.  Dewitz. 


J.  Lacroix.  —  ConlribuUnn  à  l' élude  des  Nérro'plbres  de  i'rance.       21 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 


Q Liai lil' lin;  lislc.  —  Variété  nouvelle. 


Depuis  la  remise  du  manusci-iL  de  nolie  troisième  liste  des  matériaux  nou- 
veaux sont  venus  s'ajouter  à  ceux  que  nous  avions  déjà  réunis.  De  plus  nous 
avons  pu  terminer  le  classement  des  Psocides  recueillis  par  nous  jusqu'à 
iiiuinlenant. 

Nous  pensons  donc  pouvoir  publier  aujourd'hui  une  quatrième  liste  de 
Névroptères  de  la  laune  française  et  nous  continuei-ons  d'adopter  la  méthode 
déjà  utilisée  pour  ce  genre  de  travail. 

A.    —    SOUS-OEDRE    DES    LIOPTÈRES 

1.  —  Section  des  Odonates. 

iNous  signalei-ons  simplement  aujourd'hui  la  capture  faite  par  nous,  le 
2  septembre  11)13,  de  Boyeria  Irène  Fonsc.  à  Parihenaij  (Deux-Sèvres).  Dans 
ce  département,  cette  libellule  n'avait  encore  été  signalée  que  sur  les  bords 
de  la  Sèvre  Niortaise,  de  François  à  Niort  (1),  et  dans  le  Marais  d'Amure  (2). 

2.  —  Section  des  Oxynates. 

a)  Famille  des  Ephémérides. 

POTAMANTHUS  LUTEUS  L.  — Au  moins  aussi  commune  que  vulgala,  d'après 
llambur  (3). 

lii'iiEMERELLA  iGNiTA  Poda.  —  Cette  très  délicate  éphémère  a  été  trouvée 
à  Lisieux  (Calvados)  par  M.  Loisellc.  iNous-mème  l'avons  prise  dans  la  Forèl 
de  iUermilain  (Deux-Sèvres),  au  mois  de  juin.  M.  Gelin  a  pris  un  exemplaire  Q 
à  Juvigny  (Marne)  le  12  août  1913.  11  est  tort  probable  qu'elle  est  répandue 
dans  toute  la  France.  Elle  a  été  trouvée  également  en  Belgique,  en  Alle- 
magne (4)  et  en  Espagne  et  Portugal  (3). 

SiPHLURUS  LACUSTRis  Eat.  —  Suvoie,  d'après  Klapalek. 

Lei'tophlebia  marginata  L.  —  Nous  avons  rencontré  cette  éphéméride 
dans  un  envoi  de  Névroptères  à  étudier  que  nous  a  fait  M.  iosse.  Deux  exem- 
plaires (3  pris  en  mai  au  Lac  de  Sainl-Point  (Doubs).  Elle  est  aussi  indiquée 
de  Belgique  et  d'Allemagne. 

ECDYURUS  VEA'osus  Fabr.  —  Dans  notre  troisième  liste  nous  avons  signalé 
cette  espèce  de  Brides-les-Dains  (Savoie),  d'après  M.  \]  .  Lucas  d'Angleterre. 
Depuis  nous  l'avons  trouvée  dans  la  Forêt  de  VHermilain  (Deux-Sèvres)  au 
mois  de  juin,  et  M.  Gelin  l'a  prise  au  Puy-d'Enter  (Deux-Sèvres)  le  28  juin 
1913.  Elle  doit  d'ailleurs  être  répandue  partout;  elle  a  été  prise  également 
en  Belgique,  Allemagne,  Espagne  et  Portugal. 

B.-ETis  ATREBATiNus  Eaton.  —  Nous  avons  pris  sur  le  Caml  de  Saint-Martin, 
près  Niort,  les  12  et  14  juin  1913,  des  cf  et  des  g  d'un  Bœtis  que  nous  avons 

(1)  H.  Gelix.  —  Calalogue  des  Libellules  observées  clans  l'Ouest  de  la  France.  In  Mémoires 
de  la,  Société  Historique  et  Scientifique  des  Deux-Sèvres,  1908. 

(2)  J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'étude  des  NévToptères  de  France.  Première  liste.  In  Feuille 
des  Jeunes  Xaturalistes,  1912. 

(3)  R.^MBiri.  —  Insectes  Névroptères,  1S42. 

(4)  Klapalek.  —  Ephemerida.  In  Die  Susswasser[auna  Dcutschlands,  1911. 

(5)  R.  P.  LoNGiNOS  Navas  (S.  J.).  —  Neuropteros  de  Espana  y  Portvrjnl,  19(18. 


52       J.  Lacroix.  —  Contiibuiion  à  iiHude  des  Nécroplères  de  France. 

rapporté  à  l'espèce  alrebalinu>i  d'Eatoii.  Nous  ne  connaissuns  pas  la  dus- 
criplion  originale  de  l'invenleur  de  l'espèce,  mais  cette  dernière  est  indiquée 
dans  les  diagnoses  de  M.  Klapalek.  De  plus  cet  auteur  donne  une  figure, 
daprès  Ealon,  do  l'aile  inférieure  droite.  La  forme  de  cette  dernière  est  bien 
différente  du  même  oigano  choz  llhoddni  Pict.,  blnocithilua  L.,  piimUus  liurm. 

Le  H.  P.  Longinos  Navas  (1)  a,  tout  récenuiienl,  déciit  une  espèce,  Bn'lis 
neyleclus  Nav.,  ayant  quelque  atlinité  avec  atiebutiiius  :  cette  dernière  éplié- 
méride  et  neglectiis,  en  effet,  sont  les  seules  espèces  européennes  à  ne  pas 
avoir  cette  sorte  d'expansion  plus  ou  moins  aiguë  h  la  base  de  la  région 
costale  de  l'aile  inférieure.  Mais  ncglectns  diffère  sensiblement  de  atrebatinus 
par  la  coloration  et  aussi  \m\v  la  convexité  plus  légulière  et  plus  étendue, 
surtout  à  la  base,  du  bord  costal.  Nos  exemplaires  se  rattachent  bien  à  atre- 
batinus. Notons  que  cette  espèce,  quoique  placée  par  M.  Klapalek  dans  ses 
éphémérides  d'Allemagne,  est  indiquée  par  lui  d'Angleterre  seulement. 

Bactis  hinoculatus  L.  —  Nous  signalerons  encore  cette  espèce,  très  voisine 
de  Rhodani  déjà  indiquée  dans  notre  deuxième  liste.  Nous  avons  reçu 
quelques  exemplaires  de  Lisieux  (Calvados),  capturés  pendant  le  mois  de 
septembre  par  notre  collègue  M.  Loiselle. 

A  Habrophlebiu  Jusca  Gurt.  donnée,  dans  notre  première  liste,  comme 
ayant  été  prise  à  Sainl-Nazaire  (Loire-Inférieure),  par  M.  Revelière,  nous 
ajouterons  deux  autres  espèces  :  nereiilosa  Eat.,  que  nous  avons  capturée 
à  La  Tranchée,  près  Niort  (Deux-Sèvres),  le  8  juillet  1913,  et  luula  Eat., 
trouvée  par  nous  dans  la  Charente-Inférieure,  à  la  Métaine-à-Panier,  le  8  sep- 
tembre 1913.  M.  Gelin  a  également  pris  cette  espèce  à  Ail[rcs  (Deux-Sèvres), 
le  13  juin  1913.  Elle  y  était  ce  jour-là  très  abondante  et  volait  en  groupes 
compacts. 

b)  Famille  des  Perlides. 

IsoPTERYX  Ai'iCALis  Newm.  —  Pris  aux  mois  d'avril  et  juin  à  Lyon  par 
M.  Biel.  Cette  espèce  est  encore  citée  du  Portugal.  d'Angleterre  (2),  d'Alle- 
magne et  de  Belgique  (3). 

IsoPTERYX  TORRENTiUM  Pictet.  —  M.  Gelin  a  pris  cette  espèce  au  Puy-d'Enfer 
(Deux-Sèvres),  le  28  juin  1913.  Nous  rappelons,  en  passant,  que  le  Puy- 
d'Enfer  est  un  site  primitif  foit  intéressant.  t"n  ruisseau  y  coule  en  cascades, 
dans  lequel  vit  la  laive  de  cette  espèce. 

Nemura  CAMiiRiCA  St.  —  Pris  par  M.  Riel  piès  de  Lyoti  (Uliùne),  au  mois 
d'avril.  Espèce  citée  d'Allemagne. 

Nemura  (Ampiiinemura  Ris.)  clnerea  Oliv.  —  Nous  avons  pris  cette  espèce 
dans  \a.  Forêt  de  t'Hermitain  (Deux-Sèvres)  le  10  juin  1913.  Citée  aussi  d'Alle- 
magne et  de  Belgique. 

Leuctra  ge-Mculata  Steph.  —  Capturé  par  nous  dans  le  Marais  d'Amure 
(Deux-Sèvres)  le  23  septembre  1913. 

c)  Famille  des  Ascalaphides. 

Teleproctoi'Uylla  VARiEGATA  Klug.  —  Cité  du  sud  de  la  France  (4). 
AscALAPHUS  EONGicoRNis  L.,  var.  C.  NiGRUM  Latp.  ^-  Cité  du  Limousin  et 
jusqu'à  Paris  (4). 

(1)  R.  p.  Longinos  Navas  (S.  J.).  —  Notas  entomologicas.  4.  Excursiones  por  los  airededores 
de  Zaragoza.  In  Bnletin  de  la  Sociedad  Aragonesa  de  Ciencias  Naturales,  nos.  3  et  4,  1913. 

(2)  F.  ,1.  Pictet.  —  llisloire  Naturelle  générale  et  particulière  des  Insectes  Névroptères. 
Famille  des  Perlides,  1842. 

(3)  De  .SÉr.YS  Longciiamps.  ^  Catalogue  raisonné  des  Orllioptères  et  des  Névroptères  de 
Belgique.  In  Annales  Soc.  Ent.  Belgique,  XXXII,  p.  ]()3-203,  18.S.S. 

(4)  R.  P.  LoxGiNos  Navas  fS.  J.).  —  Sinopsis  de  los  .Asralapidos.  In  Puhliracion  de  l'Institut 
de  Ciencias,  Barcelona,  1913. 


J.  Lacroix.  —  ContnbvUon  à  l'étude  des  Névroptères  de  France.       23 


d)  Famille  des  Myrméléonldes. 

Nous  sigiialriuiis  une  seule  espèce  non  encore  citée  clans  nos  listes  :  Neu- 
rolcon  (icfi'atu.s  Navas,  de  Monlpellier  (Hérault)  (1). 

e)  Famille  des  Chrysopides. 

NuTiiociiiiYSA  FULVICEPS  Steph.  (=  Hemerobius  erythrocephalus  Rb.).  — 
lldinhur  (2)  dit,  au  sujet  de  cetle  espèce  :  «  Collection  de  M.  Senllle  et  indiqué 
du  midi  de  la  France  ».  Schneider  (,:{)  l'indique  d'Allemagne  et  aussi  d'Angle 
terre,  d'après  Slepheu!^.  Hnlln  Mdlei  (i)  écrit  à  son  sujet  :  »  Nous  avons  cap- 
turé ce  rare  insecte  sur  des  chéiies-brosses  (Quercus  toza  Bosc),  non  loin  du 
village  des  Petiies-Pernères  et  des  moulins  de  Cliarnp[leuri,  commune  des 
l'onts-de-Cé  ». 

NoTiioc.iiinsA  iTALicA  llossi.  —  Schneider,  dans  l'ouvrage  sus-indiqué, 
iiH'ulioiuu^  cette  espèce  de  la  Faune  méridionale  :  »  In  Galliu  meiidionali  », 
dit-il  à  la  page  151.  Cette  espèce  a  encore  été  signalée  de  Crimée  par  le 
H.  P.  Longinos  Navas  (5). 

Chrysopa  Gallica  Lacr.  —  Cette  espèce  est  nouvelle  pour  la  science  et 
encore  inédite  au  niomenl  où  nous  écrivons  ces  lignes.  Elle  sera  décrite  à  la 
Société  Enlumologique  de  France.  A'ous  l'avons  prise  à  Saint-Martin-de-la- 
(oudre  (Cliarente-lnféi'ieure). 

Chrysopa  granateiNsis  Ed.  Pictet,  var.  pyrenaica  Nav.  —  L'espèce  grana- 
tensis  a  été  décrite,  pour  la  première  fois  (6),  sur  un  individu  pris  par 
Ed.  Pictet  lui-même  dans  les  enviions  de  Grenade  (Espagne).  Nous  ne  savons 
pas  si  l'espèce  typique  a  été  trouvée  en  France,  mais  le  fi.  P.  Longinos  Navas, 
à  qui  nous  a\ions  communiqué  un  petit  exemplaire  d'une  Chrysopide  prise  à 
Uagnèrex-di'-Luclinn  (Ilaule-Garonne),  par  M.  Daniel  Lucas,  a  créé  pour  lui 
la  variété  pyrenaiea.  Le  type  de  cette  foi-me,  encore  inédite  au  moment  où 
nous  faisons  cet  article,  est  dans  notre  collection. 
.  Chrysopa  marginalis  i\av.  —  Celte  espèce,  décrite  en  1903  par  le  H.  P.  Lon- 
ginos Naras  (Ti,  a  été  prise  dans  Niort  même  (dans  les  tilleuls  de  la  place 
du  Donjon),  le  20  août  1913  par  notre  lils  âgé  de  11  ans. 

CintvsoPA  MARiAAA  Nav.,  vai\  1i\si(;nata  Lacr.  —  Cette  variété,  caractérisée 
par  des  points  gris  sur  la  partie  dorsale  de  l'abdomen,  sera  décrite  à  la 
Société  Enlomologique  de  France.  iNous  lavons  capturée  à  Saint-Marlin-de- 
la-Coudre  (Charente-Inférieure)  le  t.")  août  1913. 

Chrvsoi>a  iJORSALis  Bumi.  —  Celle  espèce,  jamais  comnume,  a  déjà  été 
signalée  dans  noire  troisième  liste.  Nous  citerons  un  autre  exemplaire  faisant 
partie  de  notre  collection  et  pris  par  noire  fds  à  Saint-Martin-de-la-Condre 
(Cliarenle-Inférieurei  le  9  mai  1913. 

La  faune  névroplérique  de  Fi-ance  promel  d'être,  elle  aussi,  riche  en  Chry- 
sopides. Depuis  la  publication  de  notre  premièie  liste  en  1912  nous  avons 
déjà  signalé  52  espèces  et  variétés  appartenant  à  cette  famille.  Nous  espérons 
que  notre  acharnement  après  ce  groupe  nous  pei'mettra  d'en  ajouter  d'autres. 
/)  Famille  des  Hémérobides. 

SisvRv  Du.Ei  M',  i;.  —  Dans  une  chasse  que  nous  faisions  le  9  septembre 
191.!  a  François  (Deux-Sèvres),  en  compagnie  de  notre  collègue  M.  //.  Gelin, 

s/àL^.amn[i«n3T„^,/^^nck'e,f  v-'-iniI  S'^""^''''-""»'^"  '''"^''  "i'  ^europteren  der  Zoologischcn 

(2)  Rambur.  —  Insectes  Niivroplères,  18-42. 

m  d^"I'''^'a°/'''  ~  ^ymbolœ  ad  nwnographiam  rji'ncris  Chrysopœ.  Editio  major,  1S51. 

m  D  d'  ?"^'-'^^'  ^\J-''  TuRTAUDiÈRE.  —  Faune  des  InvevUhrés  de  Maine-et-Loire,  t  I,  1S70 
ynnlnnimi^  r?^l-TrL^''Y'',^-  J'!- rjnsectes  Névroptèras  de  Crimée.  In  Annuaire  du  Musée 
Zoologique  de  l Amdémie  Impériale  des  Sciences  de  Saint-Pt'Iersboiirn,  2    XVI    1911 

m  Ù'  l'''?"^'"'^  Pictet.  —  Synopsis  des  Sévroptùrcs  dEspar/nc,  isai. 


'2i       J.  Lacf^ix.  —  Cunliibulkm  à  l'élude  des  Ni'roruplcres  de  France. 

nous  a\oiis  pu  capluiLi  uu  ccilain  uuuibre  dexemplaiies  de  culLb  espèce 
(une  viuglaine)  que  nous  Lruuvuus  géuéralemeuL  peu  abondante  aux  environs 
de  Moii.  Notre  eonipagnon,  lui  aussi,  a  pu  en  prendi-e  plusieurs  individus. 
Dalei  était  là  plus  abondante  que  juicalu,  très  commune  dans  nos  parages. 

SisYUA  TERMiNALis  Curl.  —  Nous  signalerons  aussi  la  capture  de  plusieurs 
échantillons  de  cette  espèce,  plus  rare,  au  lieu  dit  «  le  Grand-Jaune  »,  com- 
mune de  Murl,  duns  un  liguiei'  sur  le  bord  de  la  iSèvre  Mortaise,  les  18  et 
19  août  l'J13. 

MiCROMUS  PAGAiNus  L.  —  Cette  espèce  se  trouvait  duns  uu  envoi  d'insectes 
à  étudier  que  nous  a  fait  tout  dernièrement  notre  très  aimable  collègue 
M.  Loiselle.  L'exemplaire  a  été  pris  dans  un  jardin  à  Lisieux  (Calvados),  le 
4  juin  l'JU2. 

Hemerobils  strigosus  Lett.  —  Nous  avons  pris  un  exemplaire  de  cette 
espèce  à  Clidlelaillon  (Charente-Inférieure),  dans  les  Tamaris,  le  4  juillet  1911, 
et  un  autre  à  Saint-MarLin-de-la-Coudre  (Charente-Inférieure),  dans  les  pins, 
au  mois  d'août.  Le  H.  P.  Longinos  Navas  (1)  la  cite  de  Mindin  (Loire-Infé- , 
rieure),  dans  les  bois  de  pins,  au  mois  de  mai. 

BoRioMYA  suiiNEBULOSA  Steph.  —  Dans  notre  troisième  liste  nous  avons 
signalé  celle  espèce  de  Amélle-les-Ualns  (Pyrénées-Oiienlales),  d'après 
M.  Il  .  J.  Lucas  d'Angleterre.  Depuis  nous  l'avons  trouvée  dans  le  Marais 
d'Amure,  la  Forèl  de  iHermitaia,  La  Tranchée  et  à  Niurl  même  (Deux-Sèvres), 
et  à  Salnt-Mariin-de-la-Coudre  (Charente-Inférieure),  pendant  les  mois  de  mai, 
juin,  juillet  et  août. 

Sympheroiuus  elegans  SIeph.  (=  Mucropalpus  pî/gmécw^Rb.).  — Rambur(2) 
cite  cette  espèce  comme  habitant  le  midi  de  la  France.  Nous  l'avons  prise 
à  Bessines,  La  Tranchée  (Deux-Sèvres)  et  à  Saint-Martin-de-la-Coudre  (Cha- 
rente-Inférieure). Elle  doit  certainement  être  répandue  sur  tout  le  territoire 
français. 

g)  Famille  des  Mantispides. 

Mantisi'a  stvriaca  Poda.  —  Dans  notre  troisième  liste  nous  avons  signalé 
la  capture  de  cette  espèce  à  François  (Deux-Sèvres)  et  à  Collloure  (Pyrénées- 
Orientales),  par  M.  H.  Gelln.  Nous  l'avons  trouvée  depuis  à  Saint-Martin-de- 
la-Coudre  (Ciiarenle-lnférieure),  le  15  août  1913.  De  plus  le  D"-  P.  Siepi  (3) 
signale  la  capture  faite  par  lui  de  Sti/riaca  (sous  le  nom  de  pagana  Fabr.)  au 
«  Plan  d'Aups,  région  de  la  Sainte-lhiuine,  à  100  mètres  d'aUitude...  »,  en 
Provence. 

h)  Famille  des  Conioptérygides. 

CoNioPTERYX  TiXEiFORMis  Curt.,  var.  TRANSVERSALES  End.  —  Cette  forme 
a  été  établie  en  1906  par  M.  G.  Enderlein  (4).  Dans  tineiformis  typique  (fig.  1), 
h  l'aile  inférieure,  la  nervule  intermédiaire  (celle  partant  du  secteur  radial 
ou  de  sa  branche  et  va  tomber  sur  la  procubilale)  est  effacée,  tandis  qu'elle 
est  suffisanunenl  maniuée  dans  la  variélé  Irons rersulis  (fig.  2). 

Nous  avons  trouvé  un  exenqMaire  sullisamment  net  de  cette  fonne  dans  la 
Forêt  de  Chizé  (Deux-Sèvres),  le  12  août  1913.  Nous  signalerons  encore  un 
autre  échantillon  pris  à  Niort,  le  3  juin  1913,  qui  est  tineiformis  pur  à  droite 
et  transversalis  h  gauche. 

Cette  variation  ne  nous  semble  pas  conimnne  c;\v  nous  n'avons  pu  la  ren- 


(1)  R.  P.  Longinos  Navas  (S.  J.).  —  Sur  quelques  Insectes  Névroplères  de  Sainl-Nazaire  et 
environs.  In  Annales  de  l'Association  des  Naturalistes  de  LevaUois-Perret,  1011. 

(2)  Rambir.  —  Insectes  Névroptères,  lS-i2. 

In  Feuille  des  Jeunes  NatuTalistes,  n»  51  î,  1"'  octobre  1913,  p.  IGl. 
(4)  D'  GùNTHER  Enderlein.  —  Mono(jTaphie  der  Coniopterijgiden,  lUCKi. 


J.  Lac.koix.  —  Conlribuliun  à  l'élude  des  h'érroplrrcs  de  f'rance.       2,") 

coiiLrci'  (lu'iiiie  seulu  lui^  puinu  un  assez  grand  noniljie  tle  captures  de  celle 
espèce. 

CoNioi'TERYX  l'VCM.EA  End.  —  Celle  espèce  a  6lé  publiée  pour  la  première 
fuis  par  M.  G.  Endciieut,  dans  sa  nionogi'apliie  des  Coniopléi'ygides,  en  llMIti. 
Nous  donnons,  ligui'e  3,  le  dessin  dos  ailes  gauches  de  celle  espèce.  Les  ner- 
vules  sous-costalc  el  radiale  aux  deux  ailes  sonl  presque  exactenienl  siluécs 
l'une  au-dessous  de  l'aulre;  elles  lniiiieMl  une  ligne  siniplcnienl  interrompue 
par  la  nervure  radiale.  Dans  iuiei[t>nnis  '11g.  1)  il  n'en  est  pas  ainsi.  De  plus, 
le  nombre  des  articles  des  antennes  est  moindre  dans  piigmœa.  Enfin,  dans 
celle  dernière  espèce,  le  cf  a  le  pénis  plus  court,  de  forme  dilféi'enle  et 
simple  vers  l'extrémité,  tandis  que  le  même  oi-gane,  dans  tineiformis,  est 
pourvu  de  deux  appemlices  accessoires  dirigés  en  liaul.  Nous  avons  pris  un 
seul  exemplaire  dans  la  Forêt  de  Chizé  (Deux-Sèvres),  sur  un  conifcre,  le 
20  mai  1913,  et  (juehiues  autres  individus  dans  la  Forêt  de  rilerinilain  (Deux- 
Sèvres),  au  mois  de  juin,  uniquement  sur  les  conifères,  assez  nombreux  dans 
cette  localité. 


FiG.  1.  —  Conioptery.v  tinfi(ormis  Ciirl. 


Fie.  2. 


—  Conioplciyx  tineiformis  Curt., 
var.  transversalis  End. 


FiG.  3. 


Coniopteiyx  yyyma'a  End. 


CoNiOPTERYX  PYOM.EA  End.,  var.  TRAXSVERSALis  nov.  —  Deux  exemplaires, 
parmi  ceux  trouvés  dans  la  Forêt  de  l'Hermitain,  présentent  le  caractère  de 
transversalis  (connue  de  sp.  lineilormis).  Nous  ne  pensons  pas  que  cette  parti- 
cularité ail  été  signalée  déjà  pour  pygmwa.  Nous  donnons  à  cette  forme, 
nouvelle  alors,  le  nom  de  transversalis  pour  indiquer  qu'elle  a  la  même  carac- 
téristique que  tineiformis  transversalis. 


Niort. 
(A  suivrej. 


J.  Lacroix. 


26        R.-O.  Frick.  —  CotUribution  à  l'étude  de  la  Flore  neuchâteloise. 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTDDE  DE  LA  FLORE  NEUCHATELOISE 


COUP=D'ŒIL  SUR  LA  FLORE  DU  CANTON  DE  NEUCHATEL  (Suisse) 

(Suite). 


l'diijiMirs  d'iiiirrs  le  Dicliiuinan'e  géograi)lii(|iie  suisse,  voici  un  tiiMciiu  de 
la  (]u;nilité  dViui  (|ui  loud)e  par  au  dans  <|ur|(|ues  locaiilés  iieucliàteloises  : 


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En  examinaul  le  tableau  ci-dessus,  on  remarque  que  : 

r  L'altitude  n'est  pas  toujours  en  raison  directe  avec  l'eau  tombée;  ainsi, 
La  Ghaux-de-Fonds,  qui  est  à  !)i)0  mètres,  i-eçoil  1.42'J  mm.  de  pluie,  tandis 
que  Tête-de-Ran  (1.42S  m.)  n'en  reçoit  que  1.29Î)  mm.,  et  c'est  la  sommité 
possédant  la  station  météorologique  la  plus  élevée  du  canton. 

2°  11  est  cui'ieux  que  dans  luie  mèmi'  vallée  la  chute  de  pluie  ne  soit  pas 
égale  pai-toul;  ainsi,  enirc  les  chutes  pluviales  de  Saint-Sulpice  et  Couvet, 
il  y  a  une  dilléience  de  ;H7  mm.,  tandis  qu'alors  la  dilîérence  est  moins 
grande  poui-  le  val  de  Ruz,  entre  Cernier  et  Dombresson  (59  mm.). 

3°  Chambrelien  et  Valangin,  qui  sont  près  de  l'entrée  des  deux  vallées  (val 
de  Travers  et  val  de  Ruz)  ont  des  chutes  de  pluie  sensiblement  égales  (diffé- 
rence :  86  mm.). 

4°  Pour  les  localités  septentrionales  du  canton,  les  chutes  de  pluie  sont 
assez  égales  (lîrcnets,  Chaux-de-Fonds,  Ponts  et  Brésine). 


Pliytostatique  altitudinaire. 

la  |iliytost.alique  neuchâteloise,  celle  altitudinaii-e 


§  2. 

De  toutes  les  études  sui' 
seule  a  été  entreprise. 

Le  premier  l)otaiiiste  (|ui  ait  établi  des  régions  altitudinaiies  pour  le  Jura 
est  J.  Thurmann,  dans  son  ouvr-age  classique  »  Essai  de  Phytostatique  appli- 
quée à  la  chaîne  du  Jura  ».  Il  avait  divisé  le  Jura  entier  en  quatre  régions 
superposées  : 


1. 
2. 

4. 


liégion   basse   ou   lisière    sous-jurassique,    au-dessous   de    400    mètres 

environ;  zone  de  terrains  non  jurassiques. 
Région  moyenne  du  Jura,  de  400  à  700  mètres  environ. 
Région  monta'jncusr  du  Jura,  de  700  à*l..300  mètres  environ. 
Région  alpestre  du  Jura,  de  1.300  à  1 .700  mètres  et  un  peu  au-dessus  (1). 


(1)  Pour  la  liste  des  plantes  caractéristiques  de  ces  quatre  zones,  voir  Thuniiann,  loc. 
t.  I.  p.  171  et  suivantes. 


cil. 


R.-O.  Frick.  —  Conlrihulion  à  l'étude  de  la  Flore  ncuchâleloise. 


Tliuriiiann  s'était  aiTèlé  à  ces  résultats  en  se  basant  sur  la  présence  ou 
l'absence  d'espèces  convcnablciiienl  cliuisics  iniéthode  ipialilalivc). 

Le  IJ'  H.  Spinner,  de  iNeucliàlL'i,  a  utilisé  une  niétliode  ipii  consiste  à  tota- 
liser les  plantes  se  rencontrajit  en  des  régions  d'altituile  é(]uidistanle,  et, 
(•(jmpar-anl  ces  totaux,  cliei'clier  lr>  endroits  (tù  la  diiniiiulion  du  nombre  des 
espèces  provenant  de  l'augnicntalidii  de  l'alliludi',  éiinaive  un  ai-rét  plus  ou 
moins  sensible  (niélliode  (]uantilati\e)  (1). 

M.  II.  Spinner  a  observé  des  arrêts  relatifs  aux  altitudes  de  7")0  mètres, 
i.O'M  mètres,  1.250  mètres  et  1.4;i0  mètres.  En  voici  l'explication  : 

730  mètres,  c'est  l'endroit  où  les  espèces  ascendantes  du  vii.;noble  se 
heurtent  aux  espèces  descendanlos  de  la  région  supérieuie; 

I.O.'iO  mètres  représente  la  limite  générale  de  la  cullure  des  céréales  avec 
toul  le  cortège  des  mauvaises  lirrbes  (pii  les  accompagnent; 

I.2."i0  mètres,  c'est  le  point  rulminanl  atteint  pai'  les  marais  tourlunix; 

1.430  mètres  enfin  représente  la  limite  moyenne  de  forêts. 

En  se  bornant  aux  étages  climalologiques,  M.  le  professeur  Spinner  dis- 
tingue : 

1 .  Région  moijcmie  ou  du  vignoble,  de  430  à  700  mètres. 

2.  liécjion  siibniontanc  ou  des  céréales,  de  700  à  1.0.30  mètres. 

3.  Hégion  montuni'  ou  des  forèls,  de  1.030  à  1.430  mètres. 

4.  Région  subulpiue  ou  i\vA  pàliuages,  de  1.430  à  1.610  mètres. 

Ainsi,  nous  ne  descendons  pas  dans  la  région  tempérée  cfuiiKlf  inférieure 
à  400  nn>tres,  et  nous  n'atteignons  [las  à  la  région  alpine  (|ui  commence  à 
l.SOO  mètres. 

Comme  on  le  voit,  ces  résultats,  que  M.  Spinner  ne  donne  que  comme 
provisoires,  ne  confirment  pas  entièi-ement  ceux  de  Thui-mann  (RuUelin  de 
la  Soc.  neuch.  de  Se.  nai.,  1010-1011). 

§  3.  —  Régions  physiques  naturelles. 

.Iusi]u'ici,  aucun  travail  de  pliytostati<pie  latitudinaire  ou  longitudinaire 
pour  le  canton  de  .Neuchâtel  n'est  parvenu  à  ma  connaissance;  c'est  donc 
un  lapsus  à  combler. 

Dans  une  élude  sur  la  flore  neuchàteloise  (2),  le  professeur  F.  Tripet,  de 
Xeuchàtel,  divise  le  canton  en  trois  régions  semblables  à  celles  que  l'on 
distingue  dans  l'étude  physique  de  Neuchàtel,  zones  qui  me  semblent  bien 
grandes.  Je  me  servirai  des  données  de  Tripet  pour  décrire  notre  flore  et  en 
faire  ressortir  toute  sa  richesse  (3). 

Physiquement,  le  canton  de  Neuchâlel  comporte  trois  grandes  régions  natu- 
relles s'étendant  chacune  de  l'E.  à  l'O.  : 

1°  Le  vignoble,  caractérisé,  ainsi  que  son  nom  l'indique,  par  la  culture  de 
la  vigne  (en  1912,  10,4  kilom.  carré.s  plantés  de  vigne).  Cette  zone  s'étend  le 
long  du  lac,  à  l'E.  et  à  l'O.  de  Neuchatel,  et  porte  les  noms  de  La  Côte  et 
La  Béroche. 

2"  Les  vallées;  on  distingue  les  vallées  basses  (val  de  Ruz,  val  de  Travers) 
et  les  vallées  hantes  (Ponts,  Rrévinel. 

3°  Les  montagnes  ;  les  géographes  (4)  distinguent  quatre  chaînes  :  a)  la 
chaîne  du  S.-E.  :  Chasserai  (1.609  m.),  Chaumont  (1.174  m.),  montagne  de 

(1)  Pour  l'étude  complète  de  M.  Spinner,  voir  le  Bulletin,  conlenant  le  procès-verbal  de  la 
séance  du  2  décembre  1010,  de  la  .Société  neuchatel.  d.  se.  nat 

(2)  F.  Tripet,  Flore  neuchàteloise,  in  Dicl.  géog.  Suisse. 

(3)  Ici  encore,  je  me  recommande  à  la  bienveillance  de  tous  ceux  qui  auraient  des  rensei- 
gnements qui,  complétés  par  d'autres,  pourraient  servir  ii  diviser  Neuchùlel  en  régions 
naturelles. 

W  W.  Ro<;ipr.  Mnntirl-Atins.  I.a  .Suisse. 


'28        R.-O.  FiiicK.  —  ConlribuHun  à  l' élude  de  la  Flore  neuchâleloise. 

lioudry  (l.3'Ji  lu.),  Creiix-du-Vau  (1 .467  m.);  le  vignoble  s'élève  sur  les  pentes 
iulérieuros  de  celte  chaîne  ;  b)  lu  chaîne  de  Têle-de-Ran  :  niout  d'Aniin 
(1.419  m.),  Tête-de-Uan  (1.425  m.),  mont  Racine  (1.442  m.),  Lu  Tourne 
(1.2'J4  ni.);  cette  chuine  loime,  avec  Chaumont,  le  Val  de  Ruz;  c)  la  chaîne 
de  Sun-Martel  :  Son-Jlaiiel  (1.330  m.),  Crêt  de  l'Oura  (1.290  m.),  Monlési 
(1.210  m.),  mont  des  Nerrières  ^1.248  ni.);  d)  la  chaîne  du  N.-O.  :  Pouilleiel 
(1.2(10  m.),  (iios-Tauieau  (1.326  m.);  cette  cliaine  loinie  avec  la  précédente 
les  vallées  de  La  Cliau.\-de-Foiids,  du  Locle,  de  la  Rrévine  et  des  Verrières, 
tandis  que  celle  des  Ponts  et  de  la  Sagne  doivent  leur  existence  à  la  chaîne 
de  Son-Martel  et  à  celle  de  Tête-de-Rang. 


A.  —  Vignoble  : 

<<  C'est  la  région  la  plus  intéressante,  possédant  le  plus  grand  nombre  de 
plantes  »  (F.  Tripet,  tiare  neuchàl.j.  Comme  elle  s'étend  le  long  du  lac  de 
iVeuchàlel,  elle  a  le  climat  particulier  aux  bords  des  lacs  suisses,  que  le 
D''  H.  Christ  (1)  décrit  ainsi  :  «  bur  les  bords  de  tous  les  lacs  suisses,  le 
»  climat  est  plus  doux  que  celui  des  régions  voisines  et  prend  un  caractère 
»  méditerranéen,  cai'  en  été,  l'eau  qui  se  réchauffe  plus  lentement  refroidit 
»  les  bords  du  lac  et,  en  s'évaporant,  enlève  à  l'air  une  assez  grande  quantité 
)i  de  chaleur;  d'autre  paît,  en  hiver,  le  refroidissement  moins  rapide  des 
»  eaux  empêche  que  la  température  ne  s'abaisse  subitement  et  ne  devienne 
»  rigoureuse.  C'est  à  ce  fait  que  Neuchàtel  doit  la  présence,  sur  les  bords 
»  du  lac,  d'Adlantltuni  capûlus-veneris  L.  (Grotte  aux  Filles  à  Saint-Aubin, 
»  Godet,  Flore  du  Jura,  p.  851;  grotte  à  l'est  de  Neuchàtel,  R.-O.  Frick  ; 
»  trouée  du  Seyon  à  Neucliàtel,  Hameau  de  Sapin)  et  de  Ceterach  oljlclnarmn 
»  C.  Rauh.  (Cressier,  FI.  du  Jura,  p.  850;  entre  Vaumarcus  et  Sauge,  A.  de 
»  Biiren;  au  Plan,  au-dessus  de  Neuchàtel,  Godet,  Supplément  à  la  FI.  du 
»  Jura,  p.  206;  a  disparu  do  Concise,  Gorgier  et  Vaumarcus  par  suite  de 
))  réparations  aux  murs  qui  les  abritaient,  A.  Dubois  ;  Neuchàtel,  bois  de 
»  l'IIôpilal,  E.  Mayor;  au-dessus  de  Râle,  F.  Tripet).  » 

Un  autre  fuit  favorise  encore  cette  région  :  comme  elle  est  très  étroite,  le 
lac  et  les  coteaux  calcaires  de  Ghaumonl  réiléchissent  sur  elle  une  partie  de 
la  chaleur  qu'ils  reçoivent  (F.  Tripet,  lac.  cit.).  C'est  pourquoi  on  y  rencontre 
des  plantes  croissant  actuellement  encore  sur  les  montagnes  et  le  littoral 
méditerranéens  : 

Helianthemum  Fumana  Mill.,  qui  croît  sur  les  coteaux  arides  et  rocailleux; 

et  est  répandu  de  Neuveville  à  Genève  sur  le  versant  S.  du  Jura;  dans 

notre  canton  :  à  Neuchàtel,  Colombier,  Saint-Biaise,  Landeron  (2). 
Saponaria  ocymoïdes  L.,  coteaux  secs  de  la  région  montagneuse;  depuis  le 

Jura  méiidional  jusqu'aux  cluses  de  la  Birse. 
Acer  opuli}oliwn  Vill.,  disséminé  sur  les  pentes  du  Jura  méridional  et  central 

jusqu'au  canton  de  Soleure.  assez  commun  au-dessus  de  Neuchàtel  (3). 
Trljollum  slrialum  L.,  lieux  secs;  Pierre-à-Bot  (Neuchàtel),  Aaumarcus,  Juia 

vaudois,  genevois  et  français. 
T.  scabrum  L.,  collines  pierreuses;  au-dessus  de  Saint-Biaise,  à  l'ouest  de 

Neuchàtel,  rare  dans  le  reste  du  Jura. 

(1)  D'  H.  Christ,  Flore  de  la  Suisse  et  ses  origines. 

(2)  Ces  indications  d'habitat  et  de  localités,  ainsi  que  les  suivantes,  sont  extraites  de 
la  llore  du  Jura.  Nous  n'insistons  pas  plus  aujourd'hui  sur  la  distribution  des  espèces  vu 
que  hous  nous  proposons  d'y  revenir  plus  en  détail  dans  de  fiitui-s  articles. 

(3)  Nous  exposerons  en  détail  sa  distribution  dans  notre  prochain  article  :  Hypothèses  sur 
les  origines  de  la  [lare  dn  val  de  Travers. 


I!.  ().  l'itiiK.  —  Conlrilnilion  à  l'élude  de  la  h'iore  neuchâteloise.       29 


Colutea  arborescent  L.,  très  rare  à  l'état  spontané  :  au-dessus  de  Serrières, 

Neuchâtel,  Cornaux,  Boudry  et  Jura  méridional. 
Prunus  Mahalcb  L.,  assez  répandu  dans  notre  canton. 
Lacluca  vivaxa  L.,  très  rare;  iN'euchàtel,  entrr  Saiiil-Auiiin  et  Vaumarcus  ; 

Jura  méridional. 
Bud'us  semperuiren.s  L.,   ti'ès  répandu  dans  le  Jura   iiiéiidional,   disséminé 

dans  le  Jura  septentrional. 
Lilium  croceum,  roche  de  Cliâloilloii  (Sainl-lîlaise),  près  de  Frochaux  (village 

à  l'E.  du  canton). 
Anccras  anthropophora  l\.  iii'.,  commun  sur  les  coteaux  secs  de  la  région 

inféi'ieure. 
Liirnglossum.  hircinum  Rich.,  commun  au-dessus  de  Neuchâtel,  mais  dissé- 
miné dans  le  Jura. 
Limodonim  ahorlivum  Sw.,  répandu  dans  tout  le  Jura. 
Kneleria  vuli-shea  fraud,  commune  au-dessus  de  Neuchâtel  et  de  Cornaux. 
Asplenhim  Hallcri  R.  Br.,    roche  de  l'Ermitage  (Neuchâtel),    au-dessus  de 

Neuveville,  etc. 

Ces  quelques  espèces  peuvent,  me  semble-t-il.  être  considérées  comme 
caractéristiques,  puisque  chacune  présentait  quelque  particularité  de  distri- 
bution géographique. 

"  Avant  la  correction  des  eaux  du  Jura  supérieur,  dit  F.  Tripet,  iu  Inc.  cit., 
les  bords  du  lac  de  Neuchâtel  avaient  une  flore  plus  riche  qu'aujourd'hui  ». 
Il  conviendrait  donc  ici  de  parler  des  changements  que  cet  événement  a 
causés  parmi  la  flore:  il  m'a  paru  cependant  qu'il  valait  la  peine  de  détailler 
un  peu  ce  sujet  et  c'est  pourquoi  je  fai  rangé  dans  le  chapitre  :  »  Transfor- 
mations modernes  de  la  flore  >i,  où  le  lecteur  le  trouvera. 

Le  vignoble  est  pauvre  en  marécages;  il  ne  compte  que  les  marais  entre 
Revaix  et  Roudt7.  où  croissent  deux  orchidées  à  citer  :  Orchis  cnriophora  L. 
et  0.  palustris  Jacq.;  celui  du  lac  de  Saint-Rlaise  (1).  célèbre  par  la  présence 
de  quelques  plantes  rares  : 

Lysimachia  thursifnlia  L.,   trois  seules  localités  jurassiques   :  Sainf-RIaise, 

Yvonaud  et  .Soleure:  c'est  luie  plante  du  N.  de  l'Europe. 
Pohistichum  ThcUpleris  Rnth,  deux  stations  neuchàteloises  :  Sainf-RIaise  et 

Roudry. 
Gnlium  boréale  L. 
Crépis  succisœ folio  Tausch..  qu'on  trouve  aussi  à  la  combe  Riosse,   Creux- 

du-Van.   Chasserai,   etc.  (Godet.   Florr  du  Jurai   et  qui,   selon  Tripet. 

loc.  cit.,  serait  descendu  de  Chaumont. 
Nymphéa  alba  T^.,  plante  très  rare  dans  le  canton. 
yiil}har  hiteum  S\v..  plante  très  rare  dans  le  canton. 

Les  prairies  sont  constituées  par  les  végétaux  du  «  territoire  de  la  flore 
du  N.  de  l'Asie  et  de  l'Europe  Centrale  (2)  ». 

Le  professeur  F.  Tripet  (loc.  cit.)  rattache  au  vignoble  le  plateau  de 
Lignières  (80fl  mètres),  qui  possède  plusieurs  espèces  rares  :  Gaçiea  httea, 
F^eilla  bifnlia.  Avpwmip  raiiunnilnïdrs,  Lonicera  cœruJra.  Gentiano  acaidis, 
que  Tripet  cioit  être  descendue  do  Chasserai. 

(1)  Nous  comptons  donner  en  1!114  aux  lecteurs  de  la  Feuille  des  .leuneu  \aturnUslfs  un 
article  sur  la  flore  littorale  de  ce  petit  lac.  que  nous  avons  obsen-ée  durant  un  été. 

(2)  Cette  dénomination  e?t  donnée  par  le  D'-  II.  Christ,  de  Bàle,  dans  son  ouvrage  classique  : 
Flnre  de  la  !>uisse  et  ses  origmea,  premirres  pages  du  volume. 


30        R.-O.  Frick.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  Flore  neiichdteloise. 

II  convient  encoro  tlo  nntor  deux  lilincées  qu'on  ne  s'altendi  ail  pas  h  trouver 
clans  la  contrée  et  qui  sont  probablement  des  essais  de  natui'alisations  : 
Fritillaria  meleagris  L.  et  Erylhroniam  deus  canis  L. 


B.  _  Vallées  : 

a)  Vallées  rvsses.  —  »  Cette  région,  qui  comprend  le  val  de  Ruz  et  le 
val  de  Travers,  est  relativement  pauvre  en  espèces  végétales  »  (F.  Tripet, 
loc.  cit.). 

Pans  le  va!  de  lUiz,  citons  : 

l'uhnouaria  oUicinalis  L.,  rare  dans  le  Jura  neuchàtelois,  et  que  P.  Morthier 
a  indiqué  entre  Bondevilliers  et  les  Geneveys-sur-Coffrane. 

Diqitatis   intermedia,    entre   cette  dernière  localité   et   les   Hauts-Geneveys 
(Tripet). 

Sa.rifraga  .Aizoon  Jacq.,  dans  les  gorges  du  Seyon. 
Pour  ce  qui  concerne  le  val  de  Travers,  remarquons  : 

Acer  opulifoliiim  Vill.  (voir  la  note  3,  page  5). 

CnromUa  montana  Scop.,  Roc-Coupé,  entre  Rochefort  et  Rrot,  Ti-ois-Rods 
(Godet). 

Conidnlis  Intea  Uc,  entre  RocheforI  et  Rrot-dessous  (Godet). 

Iheris  decipiens.  Noiraig\ie  (Tripet). 

Uieracium  lanaium  Vill.,  Travers  (Tripet),  Noiraigue  (Andréas). 

Salvia  vertlcillato  L..  Couvet  (D'  Lerch). 

Vtricularia  neglecta  Lehm.,  marais  de  Môtiers  (Tripet). 

Polemonium  cœrnleum  L.,  Fleurier  ("Godet). 

Crrinthe  alpinn  Kit.,  Saint-Sulpice  (Tripet),  Fleurier  (Godet). 

b)  Vallées  hautes.  —  i<  Cette  région  comprend  les  vallées  des  Ponts  et 
de  la  Rrévine,  caractérisées  par  des  tourbières  glaciaires  étudiées  déjà  par 
Charles  Marfins  »  (Tripet). 

On  y  cueille  :  Drnsprn  rotundifolia  L.  (Godet)  :  D.  lonrfijolia  L.  (God.)  : 
BetMla  nana  L.,  dont  la  présence  indique  bien  l'origine  glaciaire  des  tour- 
bières; Saxifraga  Hirculus  L.  (God.). 

Une  des  contrées  les  plus  réputées  du  canton,  à  part  le  Creux-du-Van. 
c'est  la  Brévine  avec  ses  Ribes  petrmim  AVulf  (God.),  Daphnr  cnrornm  L. 
(Trip.),  Orobus  canescens  L.,  au  fond  du  vallon  (A.  de  Bûren,  P.  Morthier). 

«  Les  petites  vallées  de  la  Chaux-de-Fonds  et  du  Locle  sont  moins  biep 
partagées  que  les  précédentes  »  (F.  Tripet). 

Citons  :  Pirola  iinilloni,  aux  Eplatures  (Trip.);  Ophioglossvm  vnlgatvm  L., 
dans  les  marais  de  Pouillerel  (Trip.). 

Le  Doubs,  dans  la  partie  où  il  fait  frontière  entre  Neuchâtel  et  la  France, 
est,  d'après  M.  le  W  H.  Spinner,  une  limite  florisfique  non  négligeable:  sur 
ses  bords  croissent  enire  autres  Arnhifi  arennxa,  Linaria  striata,  Viola 
biflora,  Cardamine  trifolia,  Brenets,  découverte  en  1874. 


C.  —  Montagnes  : 

«  Les  sommités  du  .luia  neuchàtelois.  dit  Tripet,  ne  présentent  pas  toutes 
le  même  intérêt  botanique.  Au  premier  rang,  il  faut  placer  le  Creux-du-Van, 
puis  Chasserai.  »  Le  fond  du  cirque  du  Creux-du-Van  est  semé,  dans  les 
éboulis  calcaires  surtoul,  de  plantes  intéressantes,  dont  nous  parlerons  en 
détail  dans  notre  article  sur  les  ;<  Hypothèses  concernant  les  origines  de  la 


R.-O.  Frick.  ^  Contrihution  à  l'étude  de  la  Flore  muchâteloise.       31 


lime  du  val  de  Travois  »  :  Emjidnnn  ni(]rnm.  lUcrannm  Godeti,  Eniximvm 
Dchi'dlciiciini.  Ceniniiilhns  arujiisHlnHits,  Slipa  poinaln.  etc. 

Les  forêls  de  la  mnida,i;iio  de  lioiidry  lecèlent  encoie  quelques  plantes 
rares  qui  sont  en  voie  de  disparition  rapide  :  Cijpriprdinm  cairrolits,  I>in- 
guicula  alpina,  sui'loul  Epipngium  aphyllnm  Sw. 

La  monlagne  aux  flancs  de  laquelle  Neucliàtel  est  fixé,  Cliauinonl,  est 
renommé  pour  ses  linsa  ;  notons  encoi'e  Dryas  nchopetala,   Scdum  alra- 

tum,  etc. 

Chasserai  :  Scrajularid  Ui>\tpvl.  Ilctnrlcinii  (diiiiiium,  la  seule  idante  juras- 
sienne endémique,  l'edicularis  piraiia  Stein.,  ipii  a  longtemps  été  confondue 

avec  /'.  fnlinsn. 

* 

Ces  quehpies  notes,  extraites  en  majeure  partie  de  l'article  "  Flore  neu- 
cliàteloise  »,  du  Diclionnaire  géoi^riiiilii(pie  de  la  Suisse,  me  semblent  tiien 
présenter  le  tapis  végétal  du  Jura  neuchàtelois,  tapis  qui  est  assez  riche 
comme  on  le  voit. 

Neuchàtei  R.-O.  Frick, 

5,  Mail,  Neuchâlel  (Suisse). 

M  suivre) 

Errata.  —  Page  13,  ligne  11.  Vaumareii.<  ;  ligne  12,  7'ête  à  l'Ours.  —  Page  14, 
ligne  5,  D"^  Ed.  Corna;  ;  ctiap.  l".  ligne  10,  ait.  minima/f'  ;  note  3,  1,533  au  lieu 
do  1,490  ;  note  4.  Exactement  .W,7  %,  si  l'on  prend  1.523  pi...,  moyenne  58,28  %.  — 
Page  15,  §  1,  tableau,  Neuchâtel  4.S8°'. 


^►•<30C=— ^ 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 


Jaseurs  de  Bohême  dans  le  Nord.  —  Le  10  décembre  dernier  M.  Villette,  maire 
de  Féchain,  a  tué  deux  Jaseurs  de  Bohême  dans  les  marais  de  la  Sensée  et  en  a 
blessé  un  troisième  qu'il  conserva  quinze  jours  en  cage,  mais  sans  succès.  Ces  trois 
oiseaux  étaient  ensemble.  Deux  des  sujets  furent  naturalisés.  Le  1"''  janvier,  pen 
dant  ma  villégiature  à  Féchain,  un  garde-chasse  du  marais  en  tua  également  trois; 
il  eut  l'amabilité  de  m'en  offrir  deux,  que  je  placerai  dans  ma  collection.  Ces 
oiseaux  étaient  inconnus  dans  la  région. 

Roubaix.  E.  Cavuo. 

Un  passage  de  Jaseurs  de  Bohême  {Bombycivora  garrula  L.),  à  la  Sainte- 
Baume.  —  Si  l'on  consulte  les  auteuis  qui  se  sont  occupés  des  Oiseaux  de  Provence, 
on  constate  que  Polydore  lîoux  cite  déjà  en  1825  le  Jaseur  de  Bohême  parmi  les 
Oiseaux  qui  visitent  accidentellement  la  Provence,  et  l'auteur  de  »  l'Ornithologie 
Provençale  »  s'en  exprime  en  ces  termes  :  «  Cet  Oiseau  du  Nord  de  l'Europe,  dont 
l'apparition  est  très  rare  en  France,  a  été  rencontré  quelquefois  en  Provence  durant 
les  grands  hivers  i>. 

Dans  les  «  Richesses  ornithologiques  du  Midi  de  la  France,  1859  )i,  MM.  Jaubert 
et  Barthelemy-Lapommeiaye  signalent  des  passages  considérables  de  Jaseurs  pour 
les  années  1829  et  1834,  déclarant  que  depuis  cette  époque  cet  Oiseau  n'avait  plus 
été  rencontré  en  Provence. 

Deux  Jaseurs  faisant  partie  de  la  Collection  de  Provence  du  Muséum  de  Mar- 
seille semblent  demeurer  en  preuve  de  ces  passages.  L'un  d'eux  porte  la  mention 
suivante  :  Tué  à  Marseille,  1834.  Le  second,  une  ç,  ne  porte  pas  de  date  de  capture 
mais  une  localité  exacte  :  Montredon  (banlieue  de  Marseille),  chez  M.  Pastré 

MM.  Degland  et  Gerbe,  dans  leur  ((  Ornithologie  européenne,  1867  "  signalent 
également  les  passages  accidentels  de  1829  et  1834  et  indiquent  une  nouvelle  appa- 
rition de  Jaseurs  en  1853,  mais  leurs  observations  semblent  plutôt  s'être  portées 
sur  la  France  Centrale. 

Aujourd'hui,  il  est  de  mon  devoir  de  signaler  les  captures  de  deux  Jaseurs  de 


32  Notes  spéciales  et  locales. 

Bohême,  qui  ont  été  faites  ces  jours-ci  dans  la  région  de  la  Sainte-Baume,  limite 
dos  Bouches-du-Rhône  ot  du  Var,  entre  800  à  1.000  mi^tres  d'altitude,  par  une  tem- 
pérature de  — 10  à  —12°  centigrades,  le  vent  soufflant  en  bourrasque  de  N.-E.  Le 
premier  sujet  dont  j'ai  eu  connaissance  est  une  Q  tuée  par  M.  Garriel,  de  Mar- 
seille, dans  les  derniers  jours  de  décembre.  Le  second  a  été  tue  le  7  janvier  courant. 
Il  est  probable  que  les  Jaseurs,  au  cours  de  cette  migration,  se  sont  répandus  sur 
un  territoire  beaucoup  plus  étendu  que  la  région  immédiate  de  la  Sainte-Baume, 
mais  le  manque  de  renseignements  et  d'observations  à  ce  sujet  ne  me  permet  pas  de 
fixer  leur  aire  accidentelle  de  dispersion  dans  notre  pays.  Peut  être  la  connaissance 
de  nouvelles  captures  viendra-t-elle  éclaircir  cett«  question.  11  serait  aussi  très  inté- 
ressant de  savoir  si  d'autres  régions  de  la  France  ont  été  visitées  par  les  Jaseurs. 
Je  laisse  sur  ce  point  la  parole  aux  lecteurs  de  la  Feuille. 

Muséum  de  Marseille.  D''  P.  Siépi. 

P.  S.  —  Je  viens  de  recevoir  une  lettre  de  M.  .1.  Beaucaire,  maire  d'Islrc.ç  :Baufhes-du-Rtiône), 
m'inforniant  qu'une  bande  de  sept  Jaseurs  a  été  vue  dans  un  jardin  d'Istres,  le  24  décembre 
dernier  et  que  deux  de  ces  oiseaux,  nullement  farouches,  ont  été  tués  d'un  coup  de  fusil. 

D'autre  part,  M.  Ivan  Rampai,  ancien  juge  au  Tribunal  de  Commerce  de  Marseille,  vient 
de  me  remettre  un  superbe  cf  de  Jaseur,  tué  le  7  janvier  à  Cadarac.  par  .Sainl-Paul-lès-Durance 
(Botiches-du-Rhône).  Ce  superbe  exemplaire  va  fixer  dans  les  galeries  de  noire  Muséum  la 
(iato  de  cet  intéressant  passage. 

P.  S. 

Cnethocampa  pityocampa  Fabr.  —  J'ai  fait  remarquer  dans  la  Feuille  (7f.«  Jeutim 
NntiirnJixfef.  (Année  AV,  p.  3.').  1910)  une  disparition,  semblant  complète,  de  la 
chenille  processionnaire  du  pin  (Cnethocnmpn  pityoenmpa  Fabr.)  pour  les  envi- 
rons de  Broût-Vernet  (Allier).  Mais,  c'est  seulement  l'automne  dernier  (novembre 
1913)  que  j'ai  observé  la  réapparition  de  quelques  bourses  de  ces  chenilles  au  sommet 
des  pins  des  environs.  Voilà  donc  l'espèce  en  train  de  se  reproduire  comme  par  le 
passé,  jusqu'à  ce  que  de  nouvelles  circonstances  climatériques  viennent  encore  nous 
faire  croire  à  leur  disparition.  Dans  tous  les  cas,  c'est  la  première  fois  qu'il  m'ait 
été  donné  d'observer  le  manque,  pour  ainsi  dire  complet,  de  cette  chenille  malfai- 
sante pendant  deux  ou  trois  années  consécutives. 

Quant  à  l'époque  de  l'échenillage,  il  convient  de  retenir  qu'il  doit  être  fait  le  plus 
tôt  possible,  à  la  fin  de  l'hiver,  mais  avant  les  premiers  jours  de  soleil  qui  précèdent 
le  nrintemps. 

C'est  en  visitant  ces  bourses,  sur  un  terrain  uni,  comme  celui  d'une  allée  de 
jardin,  que  l'entomologiste  pourra  récolter  le  Bermextes  nnrirhrtlrevs  Kiist  et  le 
Micrnmhe  Perrixi  Bris.,  deux  espèces  qui  vivent  là,  au  milieu  des  déT30uilles  et  des 
déjections  de  ces  chenilles.  Dans  certaines  régions  montagneuses,  c'est  Mirramhe 
nhietia  Payk.  qui  semble  remplacer  M.  Perrinl  Bris. 

On  peut  ouvrir  facilement  ces  bourses  à  l'aide  de  deux  griffes  en  fer  qu'on  tire 
en  sens  inverse,  mais  il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  se  placer  sous  le  vent,  oui  vous 
apporterait,  dans  la  figure  ou  dans  les  poignets,  les  poils  irritants  de  ces  chenilles. 

H.    DU  BUYSSOX. 


Exposition  d'Insectes  vivants,  de  Poissons  d'ornement  et  d'Oiseaux  de  volière.  — 

Nous  apprenons  que  la  première  Exposition  internationale  d'Insectes  vivants,  de 
Poissons  d'ornement  et  d'Oiseaux  de  volière  aura  lieu  au  mois  de  juin  prochain 
au  Jardin  zoologique  d'Acclimatation,  au  bois  de  Boulogne,  dans  un  cadre  parti- 
culièrement propre  à  la  faire  valoir.  Cette  Exnosition  est  organisée  sous  les  auspices 
de  la  Société  d'Acclimatation  de  France  et  d'autres  Sociétés  savantes.  Le  Comité 
d'organisation,  présidé  par  le  Prince  Pierre  d'Arenberg.  est  établi  S,  nlace  de  la 
Concorde.  Tous  renseignements  seront  donnés  sur  demande  adressée  à  M.  le  Secré- 
taire du  Comité. 


Erratum.  —  Nos  lecteurs  auront  rectifié  l'erreur  typographique  qui  s'est  glissée 
S'  ligne  de  la  note  de  M.  Dufour,  au  dernier  numéro,  où  qn  doit  lire  Puy-âe-Bôme 
et  non  Pax-de-Cnlais. 

Le  Directeur  Gérant^ 

A.     DOLLFUS. 


Imp.  OberltiUr,  Rennes— Paris  (80-14) 


Cabinet  Entomologique  E.    LÇ  MOULT 

4,   Rue    Duméril,    PARIS   (XIII  ) 

Grand  choix  d'Insectes  de  tous  ordios  et  de  tous  les  pays.  Arrivages  fréquents. 
Envois  à  choix. 

Un  très  important  Catalogue  des  Coléoptères  paléarctiques  et  exotiques  en 
vente  et  en  échange  est  envoyé  gratis  et  franco  sur  demande. 

Grand  choix  de  matériel  d'étude  indéterminé  pour  les  spécialistes. 

Matériel  pour  la  chasse  des  Insectes  et  le  rangement  eu  collection. 

Achat.  Vente.  Echange  d'Insectes. 

Nous  sommes  toujours  désireux  de.  recevoir  des  offres  spéciales  pour  achat  de 
collections  impoi-tantes  et  de  lots  originaux. 


A^    o  lî:  r>  e:  1^ 

CHARAXES  JASIUS,  élevages  d'hiver,  éclosions  de  décembre  et  janvier  courant. 

Lépidoptères  de  Provence. 

S'adresser  au  D'^  SIEPI,  7,  nie  Buffon,  Marseille. 

Ne  fait  pas  d'échanges. 


Années  précédentes  de  la  FEUILLE  DES  "JEUNES  NATURALISTES 


Les  I«  et  IP  SÉRIES  DÉCENNALES  sont  partiellement  épuisées. 

II1«    SÉRIE    DÉCENNALE 
Année  1890  à  1900  : 

Le  numéro O  tv.  40 

L'année 4  tr. 

Table  des  Matières  de  la  Série  . .  ; 1  fr.  50 

IV«   SÉRIE   DÉCENNALE 
Année  1900  à  1910  : 

Le  numéro O  f r.  50 

L'année 6  Ir. 

V«    SÉRIE 
Année  1911  : 

Le  numéro O  fr.  50 

L'année 6  f  r. 

Quelques  numéros  des  2°,  3',  4'  et  5'  séries  ne  peuvent  plus  être  vendus 
séparément.  —  Pous  éviter  l'encombrement,  nous  avons  dû  réduire  le  tirage 
et  nos  réserves  pour  la  5'  série  sont  peu  importantes. 


SOMMAIRE   DU    N"   518 


Ch.  Oberthûr  ;  Une  Consullalion  l.épidoptérologique  (suite). 

J.  Dewitz  :  Sur  l'élevage  de  la  \aksina. 

J.  Lacroix  :  Contribution  à  lï-tude  des  Nr\roptèros  de  France  quatrième  liste). 

B.-O.  Frick  :  Conti-ibuliou  ù  l'étude  de  lu  l'iore  neucliàleloise  (suite). 

Dautzenberg  et  Durouchoux  :  Les  Mollusques  do  la  baie  de  Saint-Malo  [suite)  (supplément 

liors  te.\te). 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Ja^L'urs  de  Boliénie  dans  le  Nord  (E.  CAvnol. 

Un  i)assage  de  Jaseurs  de  Bohème  (BombycivoTa  gamila  L.)  à  la  Sainte-Baume  [D^  P.  Siéih). 

Cnetliucarnpa  pilyocainpa  Fabr.  (11.  du  Bi  vssox). 

Exposition  d'Insectes  vixanls,  de  Poissons  d'ornement  et  d  Oiseaux  de  volières. 

Erratum. 
Echanges. 


BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  Là  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Louis  Giraux,  il,  rue  Eugénie,  à  Saint-Mandé  (Seine),  offre  des  fossiles  bien 
déterminés  de  nouveaux  gisements  des  terrains  tertiaires  parisiens,  ainsi  que  des 
silex  taillés  de  tous  les  étages.  Il  demande  en  échange  des  fossiles  des  terrains 
tertiaires,  des  coquilles  vivantes,  des  silex  taillés  et  tous  ob.iets  préhistoriques. 

M.  H.  Giraudeau,  Lignières-Sonneville  (Charente),  offre  toujours,  en  échange  de 
livres  ou  revues,  bons  Coléoptères  d'Europe  et  procurera  aussi,  aux  mêmes  condi- 
tions, tous  sujets  d'histoire  naturelle  de  sa  région  :  petits  Mammifères,  Reptiles, 
Insectes  divers,  fossiles,  etc. 

M.  Pallary,  naturaliste  à  Oran-Eckmiihl,  échangerait  des  Mollusques^  du  Nord  de 
l'Afrique  contre  des  préparations  microscopiques  et  positifs  d'histoire  naturelle 
pour  projections  (81/2  x  10).  ^ 

M.  N.  Roux, "poste  restante,  Ajacoio  (Corse),  se  chargerait  de  récolter  en  nombre 
voulu  des  plantes  pour  Sociétés  d'échange.  Lui  écrire  de  suite,  certaines  espèces 
étant  en  fleurs. 

M.  Pierre  Le  Brun,  16,  avenue  de  la  République,  Paris  (11"),  tient  à  la  disposition 
dos  abonnés  que  ces  plantes  intéresseraient,  quelques  exsiccata  de  Senerio  uniflorus 
Ail.  et  Valeriana  celtica  L.,  qu'il  a  récoltés  l'été  dernier  dans  le  Valais.  Il  désire- 
rait se  procurer  par  échange  ou  acquisition  une  part  des  es'pèces  suivantes  :  Nar- 
cissus  ccdathinu^  L.,  Liparix  L'je.<!elii  Tîeich.,  Malaxis  paludosn  Sw.,  Goleanthus 
subtilis  Seidel,  Eryyigium  vivipariim  Gay,  Trichnmnnes  rndicans  Sw.,  Evax  Cava- 
niJlesi  Rouy  et  Trientalis  europœa  L. 


OUVRAGES  OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10   DÉCEMBRE   1913    AU    9   .TANVIER    1914 


De  la  part  de   MM.   Bourrelly   (1  br.),  Boulenger   (1   vol.),   Frohawk   (1  br.), 
Lameere  (2  vol.),  Emile  Mantz  (1  br.),  K.  Martin  (1  br.),  Raspail  (1  br.) 
Total  :  3  volumes,  5  brochures. 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  9  .ianvier  1914 


Volumes  (de  plus  de  100  pages) 6.359    .  ^^^^   ^^^  ^^^^^^^^  ^^^. 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) 4o.fa37  ^  diques 

Photographies  géologiques 273  ; 


V  Mars  1914 


V"  Série,  44  ■  Année 


N"   519^tyy.      O 


LA  FEUILLE 


'if 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


-?-    -î-    -?- 


Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 


Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16')  . . 
Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  1"  janvier 


6  fr. 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes  —  Paris 


1914 


""U 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIES  EN  FRANCE 


Adhélard  (M.)  et  R.  Doffoy.  —  Contribution  à  l'étude  des  eaux  d'Amiens 
(thèse  de  l'Université  de  Lille),  in-S",  60  p.,  avec  fig.  et  1  tableau.  —  Lille,  imp. 
Centrale  du  Nord. 

BoNNiER  (Gaston).  —  Géologie  élémentaire,  in-16,  vii-293  p.,  avgc  331  fig.  — 
Paris,  Libr.  gén.  de  l'Enseignement. 

Boule  (Marcellin).  —  Géologie  (4'  édition),  in-16,  vii-228  p.,  avec  251  fig.  et 
7  planches.  —  Paris,  Masson,  3  fr.   (net). 

BoYEE  (Léon).  —  Le  Maïs  à  sucre  et  ses  utilisations,  in-8°,  16  p.  —  Valence, 
imp.  Ducros  et  Xombard. 

Beunet  (Raymond).  —  Maladies  et  Insectes  de  la  Vigne,  maladies  cryptoga- 
miques,  etc.,  in-12,  xii-288  p.  —  Paris,  Maison  Rustique,  4  fr.  50. 

Caillol  (Henri).  —  Catalogue  des  Coléoptères  de  Provence,  2"  partie,  in-8°, 
60  p.  —  Marseille,  Librairie  de  la  Soc.  Linnéenne,  Faculté  des  Sciences. 

Camus  (E.-G.).  —  Les  Fleurs  des  prairies  et  des  pâturages,  100  planches 
coloriées  avec  explications,  in-16,  cxlviii,  125  p.  —  Paris,  P.  Lechevalier,  6  fr.  50. 

Caullery.  (Maurice).  —  Les  Problèmes  de  la  sexualité,  in-18,  336  p.  —  Paris, 
Flammarion,  3  fr.  50. 

CouPiN  (Henri).  —  Comment  on  collectionne  les  fleurs,  les  bêtes,  les  pierres, 
in-16,  vi-156  p.,  avec  100  fig.  —  Paris,  A.  Colin,  1  fr.  50. 

Decrock  (E.).  —  Le  Climat  et  la  Végétation  de  la  Basse-Provence,  in-S".  — 
Marseille,   Imp.   Nouvelle,   39,   rue   Sainte. 

t 
DouiN.  —  Nouvelle  Flore  des  Mousses  et  des  Hépatiques  pour  la  détermination 

facile  des  espèces,  in-16,  186  p.,  avec  1.296  fig.  dessinées  par  A.  Millot.  —  Paris, 

Libr.  gén.  de  l'Enseignement,  5  fr. 

Gaillard  (Emile).  —  Les  Alpes  de  Savoie.  I,  Les  Massifs  entre  l'Arc  et  l'Isère 
(^ide  pour  l'Alpiniste),  in-16,  xvii-227  p.  et  croquis.  —  Mâcon,  imp.  Protat, 
libr.  C.  Faure,  7  fr.  50. 

HouzEL  (G.).  —  Climatologie  de  la  France,  petit  in-8°,  61  p.  —  Paris,  Vigot, 
2  fr. 

Jumelle  (Henri).  —  Les  Cultures  eoloniales.  T.  IV  :  Plantes  à  condiments  et 
Plantes  médicinales,  2*  édit.,  in-18,  120  p.,  avec  30  fig.  —  Paris,  J.-B.  Baillière, 
1  fr.  50. 

Noël  (Paul)  et  P.  Rosset.  —  Le  Pomniier,  sa  culture,  ses  parasites  et  le  Cidre, 
sa  fabrication  rationnelle  et  ses  maladies,  in-16,  118  p.,  avec  fig.  —  Rouen,  Girieud, 
1  fr.  50.        . 


\ 


1'='^  Mars  1914  —  V'  Série,  44«  Année  —  N°  519 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LEPIDOPTEROLOQIQUE 

(Suite). 


Vuiicssa  Urllcx,  Linné.  —  J'ai  vu  une  IdIs,  voiaiil  à  Caacaio,  au  l)ord  de 
la  mer,  un  exeniplaii'e  d'Uiiicœ  donl  le  fund  des  ailes  élail  blanc  jaunâtre. 
.Malheureusemenl  je  ne  pus  le  saisir.  Jfuiiais  je  n'ai  eu  occasion  de  voii'  de 
nouveau  dans  la  libre  nature  cette  aberration  llennanni. 

L'AI).  Atrcbalenxis,  Boisduval,  se  rencontre  plus  souvent.  Elle  est  analogue 
à  l'Ai).  Tc.siudd,  de  Ihiliichlvrps.  Au  point  de  vue  de  l'altitude,  on  trouve 
irliav  voltigeant  juscpie  sur  les  plus  hauts  sommels.  Je  me  souviens  d'avoir 
observé  un  jour,  à  la  cheminée  du  Canigou  (2.785  m.),  ]'anessa  i'rticœ,  Deile- 
pliila  lincala  et  l'ieiù  Callidicc.  Les  expcrimcntelle  Siudien  ont  permis  d'ob- 
tenir de  très  belles  variations  de  V.  Urticfe.  J'ai  pris,  une  fois,  en  juin  1890, 
aux  envii-ons  de  Rennes,  une  Urticœ  presque  polaris,  posée  sur  un  buisson 
de  troène  en  Heurs,  en  compagnie  d'autres  Urlicœ  de  forme  normale.  Cette 
Urticse  polarisante  était  très  facile  à  distinguer  au  milieu  des  autres  et  son 
aspect  me  fi-appa  de  suite.  En  Corse,  la  Vanessa  i'rlicw  se  modifie  et  donne 
la  variété  géographique  Ichnusa. 

\'(i}iessa  C  Albinn,  Linné;  se  trouve  dans  toute  la  France,  en  Angleterre, 
en  Tunisie  et  en  Algérie.  La  variété  /■'.  Album  est  rare,  mais  on  peut  la 
trouver  presque  partout  en  France.  La  Vanessa  C  Album  est  beaucoup  moins 
abondante  que  ses  congénères. 

Vanessa  Egea,  Cramer.  —  Semble  confuiée  à  la  région  sud  orientale  de 
la  France  et  s'étend  vers  la  llussie  et  la  Dalmatie;  assez  commune  dans  les 
Alpes-Maritimes  où  je  l'ai  capturée  en  juin.  Je  n'ai  jamais  vu  d'aberration 
de  la  l«;(('.v,y((  Egea;  cependant  l'Espèce  doit  varier  comme  sa  congénère 
C  Album. 

Avaschnia  Eevana,  Linné.  —  La  carte  géographique  présente  un  des  plus 
curieux  dimorphismes  saisonniers.  C'est  une  jolie  Nymphalide  assez  com- 
mune dans  les  localités  où  elle  s'est  fixée;  mais  ces  localités  sont  restreintes, 
plus  nond)i-euses  dans  l'Est  que  dans  l'Ouest  de  la  France.  Je  ne  l'ai  jamais 
vue  dans  le  Midi.  La  morphe  i)i-intanière  a  le  fond  des  ailes  fauve  tandis 
que  la  moi'phe  estivale,  distinguée  sous  le  nom  de  Prorsa,  est  noire  à  taches 
blanches.  La  forme  intei-médiaire  a  été  appelée  Porima. 

Il  serait  tout  à  fait  intéi-essant  de  connaître  les  stations  fréquentées  en 
Fi'auce  pai'  Lerana;  elles  sont  mal  connues.  On  trouve  l'Espèce  en  Seine-et- 
(»ise,  surtout  dans  les  départements  du  Nord  et  de  l'Est:  mais  il  y  a  de 
nombreuses  lacunes  et  ce  n'est  guère  que  par  colonies  dispersées  que 
Li'vana  s'observe  sur  le  sol  français. 

La  vérilable  patrie  des  Araschnia  paraît  être  la  frontière  chinoise  du 
Thibet.  Là,  on  rencontre  quatre  espèces;  trois  autres  habitent  le  Japon  et 


34  Charles  Oherthur.  —  Une  Consultation  lépidoplérologique. 

la  Sibérie.  Feu  Dolierly  avait  découvert  VAiuschnia  Dohcrtyi  dans  les  collines 
Naga,  à  Mao,  sur  le  côté  Manipui-  où  le  papillon  était  commun  en  août 
et  sepd'ndjre  188!),  près  de  l'eau,  à  une  hauteur  de  ti  à  8.00(1  pieds. 

Voici  quel  csl  le  catalogue  des  espèces  d'Aïuxchiiiu  actuellement  connues  : 

ProrsoidL's  H  Lcvanoides,  Blanchard,  Su-Tchuen  ; 

Oliscunt.  Fenton,  Corée,  Japon  ; 

Liurcjanu,  Bremer,  Amour  ; 

Doria,  Leech,  Fionlières  du  Tliihet  ; 

FallcLc,  Janson,  Japon  ; 

Davidis,  Poujade-Obtlir.,  Moupin  ; 

Oiciis,  Leech,  Frontières  du  Tliibet  ; 

Dnhi'rlyi,  Moore,  (Collines  Naga  ; 

Lcvuna-I'inima-I'rurtiu,  Linné,  Europe,  Sibérie,  Japon. 

Je  serais  personnellement  reconnaissant  aux  Entomologistes  français  qui 
auraient  l'obligeance  de  signaler,  diins  la  FeiiUlc,  les  localités  où  ÏAraschnia 
Levana-Prorsa  a  été,  à  leur  connaissance,  authentiquement  obsei-vée.  Il 
serait,  en  effet,  très  intéressant  de  connaître  les  lieux  où  des  colonies  de 
ÏAraschnia  se  trouvent  présentement  fixées. 

Aryynnis  Pandora,  Esper.  —  Magnilique  Argynne  répandue  dans  le  sud 
de  l'Europe,  en  .Mgérie  et  remontant  le  long  des  côtes  de  l'Océan  jusqu'en 
Bretagne.  Je  l'ai  prise  aux  environs  de  Rennes,  dans  la  forèl  de  Plouharnel 
(presqu'île  de  Ouiheron),  dans  la  forèl  d'dionne  (Vendée)  et  dans  une  foule 
cîe  localités  méiidionales.  Tout  récemment,  j'ai  fait  liguiei'  sous  le  n°  1!>19 
de  la  PI.  CCXXXV  dans  la  Part.  I  du  Vol.  IX  des  Etudes  de  Lépidoptérologie 
comparée  une  aberi'ation  que  j'ai  appelée  Lilicina,  remarquable  par  la 
couleur  d'un  lilas  rosé  qui  couvre  le  fond  des  ailes  inférieures  et  l'apex  des 
supérieures,  en  dessous.  L'Ab.  LUicinu  (et  non  LHacina,  comme  certains  ont 
cru  devoir  corriger  le  nom  initial)  a  été  prise  dans  la  forêt  d'tJlonne  pai' 
M.  Georges  Durand,  de  Beautour,  près  La  Roche-sur-\on.  Il  est  possible 
que  l'Ab.  LiUcina  se  trouve  plus  ou  moins  fréquente,  selon  les  années,  à 
(Jlonne.  En  effet,  M.  Durand  croit  en  avoir  aperçu  quelques  exemplaires. 
Chez  nous,  Pandora  vole  en  juin  et  juillet,  puis  en  août  et  septembre;  les 
deiiiiers  exemplaires  de  la  première  génération  éciosenl  presque  au  moment 
où  l'on  voit  paraître  ceux  de  la  seconde. 

C'est  un  superbe  papillon,  lorsqu'on  le  voit,  actif  et  vigoureux,  voltiger 
paimi  les  pins,  le  long  de  la  mer;  il  aime  à  se  reposer  sur  les  chardons 
en  fleur  et  aussi  sur  le  sable  chaud.  Alors  il  étend  ses  ailes  qui  coïncident 
avec  le  sol.  Il  y  a  des  années  où  Pandora  est  abondante  dans  l'intérieur 
du  pays  en  Vendée  et  en  Charente.  Les  parterres,  les  prés  et  les  bois  se 
triiuvent  alors  très  gracieusement  animés  par  la  présence  de  cette  belle 
Arfii/nne  volant  rapidement,  avec  force  et  se  reposant  volontiers  sur  les 
Heurs  cultivées  dans  les  jardins.  Je  possède  un  hermaphrodite  très  complet 
pris  à  Saint-Georges  près  Royan;  le  côté  droit  est  cf  et  le  côté  gauche 
est  ç .  L'Espèce  suivante  :  Pophia  donne  assez  souvent  des  hermaphrodites. 

Argynnls  Paphia,  Linné.  —  Répandue  depuis  l'Irlande  el  la  Bretagne 
armoricaine  jusqu'au  Japon  el  récemment  trouvée  en  Algérie,  dans  le 
Djebel-Aurès.  L'Argynnis  Puphia  donne  une  forme  de  Q  à  fond  des  ailes 
d'un  blanc  giisàlre  qui  a  été  appelée  Valesina.  Où  trouve-t-on  Valcsina  ? 
Voilà  une  question  entomologique  intéressante  et  non  résolue.  En  principe, 
on  devrait  trouver  ]'alesina  partout  où  habile  l'Espèce:  en  réalité,  il  y  a 
une  foule  de  localités  où  Paphia  abonde  et  où  jusqu'ici  on  n'a  jamais 
observé  V(d('sina. 


Charles  Obertiuir.  —  Une  ConsuUation  lépidoptérologique.  35 

L'Argyunis  l'ajihid  (Imino  ilans  la  Nature  dos  aberrations  quelquefois 
siipei'bes.  du  en  ubiient  aussi  de  foi-t  i)elles  au  moyen  des  experimcnteUe 
Stndicn  pai"  le  li'ailemenl  des  eiii-ysalides  avec  les  teinpéi-atures  fr'oides  ou 
chaudes. 

J'ai  donné  aux  pages  205  et  ^Oti  du  volume  111  des  Eludes  de  Lépidoplc'- 
rnlogie  comparée  d'assez  longs  détails  sur  les  variations  et  aberrations  de 
VAripinnis  l'aplua  (pie  je  suis  parvenu  à  connaître. 

En  C.orse  et  en  Pr-ovenee,  on  li(iii\e  une  variiué  i]ue  Hpllii'i'  de  la  Cliavi- 
gnei'ie  a  ap|)elée  :  hiniinciiliiln:  vw  Algéiic,  c'i'st  la  var.  Dires  i]ui  remplace 
la  forme  ordinaire  de  l'Europe. 

La  plus  belle  variété  est  sans  doute  celle  qui  a  été  découverte  au  Caucase 
septentrional  et  qui  a  été  désignée,  par  Serge  Alpheraki,  sous  le  nom  de 
.Urp/rorrhytes.  Les  ailes  inférieures  en  dessous,  sont  largement  argentées, 
avec  la  bordure  marginalf  d'un  brun  violacé  un  peu  doré.  .Je  possède  un 
seul  cT;  il  paraît  que  celli'  vaiiélé  nouvelle  est  ]ilus  ou  moins  accentuée  et 
ipif  certains  individus  |irésentent  un  aspect  extrêmement  riche. 

Arrif/nnis  Aghija,  Linné.  —  Le  nacré,  comme  dit  le  Père  Engramelle, 
habite  les  plus  hautes  prairies  comme  les  pelouses  rasées  par  les  vents 
marins  et  les  falaises  battues  par  les  (lots  de  la  Manche  et  de  l'Océan.  On 
la  trouve  assez  abondante,  à  peu  près  partout  dans  les  bois,  les  champs, 
les  montagnes  et  les  plaines  et  depuis  ic  Finistère  jusqu'en  Chine. 

Les  aberrations  par  mélanisme  son!  munbreuses.  Plusieurs  fort  belles 
ont  déjà  été  figurées  par  divers  Iconogiajdies.  Il  y  a  aussi  les  aberrations 
par  confluence  des  taches  nacrées  sur  les  ailes  inférieures,  en  dessous.  J'ai 
cherché  à  savoir  où  YArçiynnix  Agkijo  n'avait  pas  encore  été  observée  en 
France.  Jusqu'ici,  il  send)le  qu'.l,r//a/rt  ne  fait  défaut  nulle  part.  Cependant 
je  n'ai  pas  reçu  à  cet  égard  de  réponses,  relativenient  à  la  Picardie  et  à 
i'Aiiois.  Je  pense  que  VArgijnnis  Aglajii  se  rencontre  dans  ces  deux  provinces 
comme  ailleurs. 

En  .\lgéi'ie,  Aglaja  est  l'emplacée  par  Aiiresiona  surtout  abondante  dans 
le  Djebel-Aurès.  D'après  le  Docteur-Professeur  Reverdin  qui  a  fait  l'examen 
compai-atif  des  geuitalia.  Aglujri  et  Auresinna  sont  spécifiquement  distinctes, 
taudis  que  l'apIda-Diccx  [)résente  les  mêmes  genitalia  que  la  Paphia  euro- 
péenne. 

Rennes.  Charles  OberthOr. 

{A  suivre). 


APPLICATIONS  NOUVELLES  DE  LA  RADIOGRAPHIE  A  L'HISTOIRE  NATURELLE 

LA  MICRORADIOGRAPHIE  DE  M.  Pierre  QOBY 


Du  pri'inier  joui'  où  un  lieuicux  hasai'd  —  de  ces  hasards  qui  n'arrivent 
qu'à  ceux  qui  savent  les  prépai'er  et  en  ju-ofùer  —  révéla  à  Rœntgen  l'exis- 
lence  de  certaines  radiations  tpii,  agissant  sur  la  plaque  photographique  à 
la  manière  de  la  lumière  ordinaire,  traversaient  avec  facilité  des  épaisseurs 
de  substances  qui  arrêtaient  celle-ci,  l'on  songea  à  utiliser  cette  propriété 
remarquable  pour  étudier,  comme  par  transparence,  l'inférieur  invisible  des 
corps  les  plus  divers  et  fixer  par  ombi'es  portées  l'image  des  différenciations 
dues  à  l'inégale  perméabilité  des  organes. 


36  D'  A.  CiiciiiiMii).  —  La  Micnnudiographlr  de  M.  Pierre  Gobij. 

Mais  l'élude  du  corps  liuiiiain  devait  primer  toute  autre  et  les  pi-écieux 
résultats  médicaux  dus  à  cet  auxiliaire  inespéré  du  diagnostic  et  de  la 
tliérapeutitpie  accaparèrent  d'abord  l'aUenlion  par  leur  côté  utilitaire,  au 
détriment  des  applicalidiis  do  science  pure.  On  compte  celles-ci,  et  cela 
n'a  rien  de  bien  étonnant,  cai-  la  |)iatii|ue  des  rayons  X  n'exige  i)as  seule- 
ment une  inslallalion.  mais  aussi  des  cormaissances  spéciales,  de  pinsicien 
plulùl  que  de  naturaliste,  le  premier  n'appoiiant  habituellement  que  son 
habileté  technique  et  l'autre  plutôt  enclin  au  seul  usage  du  microscope. 

Aussi  faut-il  savoir  un  gré  tout  particulier  au  jeune  radiographe  gi-assois, 
.M.  Pii'rre  ('.ol)y,  de  ne  pas  s'èli-e  laissé  éblouir  par  le  grand  succès 
(mi'daillc  d'or,  la  plus  haute  i-écomiiense  de  la  section  !)  qu'eurent  à  l'Expo- 
sition inteinationale  de  Marseille,  dès  1!»08,  à  cause  de  leur  perfection  et  de 
l'heureux  choix  des  sujets,  ses  premières  radiographies  scientifiques,  mais 
de  n'avoir  cessé  de  rechercher  des  méthodes  nouvelles  à  mettre  au  ser'vice 
du  groupe  .synq)allii(iue  de  naturalistes  avec  lequel  il  frayait. 

Frère  d'un  géologue,  après  s'être  fait  un  jeu  de  radiographiei-,  avec  une 
gi-ande  tinesse  de  détails,  des  coquilles  fossiles  aussi  bien  que  les  vivantes, 
il  affronta  la  difficulté,  réputée  insui'montable,  de  l'exanien)  intérieur  de 
grosses  pièces  minérales,  ammonites,  échinides  de  grande  taille,  tels  que 
les  beaux  Clypéastres  de  Vence;  et  ce  fut  un  véritable  événement  que  de 
voir  l'éminent  échinologue  qu'est  ^I.  J.-M.  Lambert  pouvoii'  faire,  sur  une 
simple  épi-euve  exécutée  par  M.  Pici're  Goby,  l'anatomie  détaillée  d'un  Clu- 
peaster  larianoittes  .\gassiz  (l). 

Sans  doute  il  fallut,  pour  c^-la,  que  i'endo.squelette  fossili.sé  se  ti-ouvàt 
intact  et  que  la  gangue  gréseuse  de  petits  grains  quartzeux  fût  suffi- 
samment homogène  pour  se  laisser  traverser  comme  verre  au  soleil. 
Mais  encoie  fallait-il  que  l'opérateur  sût  trouver,  parmi  la  gamme  variée 
des  rayons  émis  par  l'ampoule,  ceux  qui.  susceptibles  de  traverser  la  silice 
sableu.se,  se  laisseraient  assez  diffciencier  par  la  carapace  spathique  pour 
donner  des  ombres  nettes,  sous  des  épaisseurs  variant  depuis  le  tranchant 
du  pourtour  jusqu'aux  20  ""/""  de  hauteur  à  l'apex.  Problème  peu  facile,  appa- 
remment. |)uis(pie  maints  spécialistes  en  renom,  y  ayant  échoué,  répan- 
dirent le  Iniiit  (pie  l'heureux  i-ésullat  de  Al.  Pierre  Goby  était  tout  exceptionnel. 
dû  seulement  à  l'excellence  de  l'échantillon  essayé.  Or,  nous  avons  de  nos 
yeux  vu  la  même  excetlence  de  radiographie  obtenue  pour  trois  ou  quatre 
autres  Clypéastres,  de  plus  en  plus  épais,  dont  nous  en  reproduisons  l'un 
(pi.  I,  l)  pour  l'édilication  des  plus  sceptiques.  Evidemment,  où  il  n'y  a 
rien,  la  radiographie  peixl  ses  droits  :  mais  ses  réponses,  même  négatives, 
|)eiivent  encoi-e  avoir  leur  intéi'êt,  et  il  est  in(lénial)le  que  l'ingéniosité  de 
M.  Pierre  Goliy  a  de  beaucoup  élargi  les  limites  du  champ  d'interrogation. 
Gelles-ci  demeurent  cependant  subordonnées  à  la  force  de  pénétration 
réalisable  expéi-imentalement  pour  les  rayons  investigateurs.  Aussi  est-ce 
(tans  une  direction  quasiment  opposée,  que  M.  Pierre  Goby  a  encore  mani- 
festé son  ingéniosité  novatrice  en  s'attaqiiant  aux  très  petits  objets  qui, 
par  leur  exlième  perméabilité  aux  rayons  X,  semblaient  a  prinri  ne  devoir 
donner  jamais  sur-  la  |>laque  photogia|)liique  que  d'inutilisables  taches 
noires.  Ne  pourrait-on,  en  atténuant  le  plus  possible  la  force  de  pénétra- 
tion de  ces  rayon.s,  et  en  la  |u-oportionnant,  en  toutes  circonstances,  à 
l'obstacle  offert,  c'e-st-à-dire  en  la  choisissant  juste  assez  supérieure  à  celle 
de  la  lumière  blanche  pour  traverser  les  premiers  écrans  mais  ncm  les 
autres,  arriver  à  obtenir  des  plus  petits  objets  des  radiotypes  directs  suffi- 
samment détaillés  pour  donner,  par  pi'ojection  ou  par  examen  microscopique, 

(1)  Etude  SUT  les  Echinides  de  la  Mollasse  dî  Vencc,  .\t\na\cs  Soc.  L.,  ist.  et  A.  des  .\lpi;s- 
Marit.,  t.  XX,  p.  1-64,  If  pi.;  v.  p.  57-61  et  pi.  X. 


KKIII.I.K     DES     JEl'NKS     N  ATI  K  M.ISTES 
i'i"  ANNÉE.  IM.    I. 


SUl'I'LÉMKNT  AU   N"  51S 
lir  Mars  lUl'i. 


Radiographies  de   Wl.  Pierre  GOBY 


fiG.  1.  —  RniliograpUie  direcle  d'un  Clijpcnstcr  aUecoslatus  Michelin, 
çle  la  moUaise  do  \cncc  ;A.-.M. . 


FiG.  i.  —  Coléoptères  secs  du  Brésil,  radioyi-apliiés  au.\  rayons  X  ullra-iuous. 


l'EUILLE    DES    JEUNES     N  ATIU  U.ISTES 
iV  ANNÉE.   —  l'I.    Il 


Supplément  au  N»  51s 
ur  Mais  191'i. 


Agrandissements  microradiographiqiics  de  M.  Pierre  GOBY 


l'"iG.  1.  —  Atîrandissemenl  à  I'.)  iliaiurtrvs  de  la  inlci'divuliogriiphie  dus  pMUes  antêrioiire  et 
postérieure  d'un  Srjis;  Iriihirlulus.  des  environs  de  Grassi'  (Saint-(.;liristophe, 
propi'iélé  d'Aiidon  . 


iMG.  2.  —  Agrandissement  à  ^(3/1  de  la  niicroradiograpliic,  obtenue  ave.'  unr  i|iialile  spi'i-iali/ 
de  rayons  X  ultra-mous,  de  rexLréniité  de  l'antenne  saueiir  du  |iapilluii  pliuto- 
grapliio  à  droite  en  grandeur  natureUe. 


Img.  3.  —  Photùgraphic,  en  grandeur  naturelle,  d'un  lleniklarlijlus  icniinilalui  de  Grasse, 


FKni.I.K     DES     JKIMCS     NATl  liAI.ISÏES 
'i4t  ANNÉK.  —  m.  111. 


Sri'iM.ÉMK.sr  AU  N»  RIS 
l'i-  .\hirs  l'.il'i. 


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A»     ^  '  j^j^^^MD^y 

■V.--'  ' 

^  FiW 

Uirechs.i 

Agrandissements  microradiographiques 
de  M.  Pierre  fiOBY 


!■  11,.     I.  .\t.'|-aiuli,ssriiiriil     ;i     l."i,  I     ilr    lil 

iiiicTiiradio^i-apliie    clii    lar.se    du    ('H'ckn 
a.liill.'  (Ir  la  liu'Niv  :i. 


i 

i  f   / 

Î7/ 


r/t^-  ']'h 


Fin.  .i.  —  \li(i(piadin;.na])liio.  et  son  af.'ranrti.ssempiil,  de  )iatle  aiiliTieun?  droite 
de  jeune  l.arcila  mumlis. 


KEl'ILLE     DES    JEUNES     N  ATIK  MISTE.S 

IV"  A.N.NEK.    -  -    l'I.    I  V  , 


Sri'l'LÉMENT  At)  \o  518 
!■'■  .M;ms  lUI'i. 


Agrandissements  microradiographiques  de  M.  Pierre  QOBY 


1\G.   1. 

{Clichés  do  "  rmarhau  ").  —  Agrandissements  à  20/1  do  inicroi-ndingi-aptiics  do  rui-;iii]inirori 

[OrbilolUes,  Nodosnrhi,  olo.l. 


FlG.   3. 


^>(@ 


iMU.  i.  —  Microradiograpliie  et  son  agraii-     Fn;.  ô.  — Agrandissemenl  à  -20/1  d'une  autre 
dissoincnt  à   15  diamètros  de  loraniiui-  microradiograpliie  des  fossiles  microsco- 

fèros  et  gastropodes  microscopiques.  piques  de  la  flg.  i. 


I"iG.  lî.  —  Agrandissement  à  20  diamètres  d'une  petilc  parlie  de  la  microradiograiiliic  l/l 
d'une  portion  de  feuille  absolument  opaque  à  la  lumière  ordinaire. 


\y  \.  (UKiiiniii).     -  Iji  MiivnrddUuiKipliir  (h-  ]l.  Pierre  Gobij.         37 


FIG.  1. 


(les  images  très  agfanilies,  siisoeptil)los  d'èti-e  (■lii(li(^es  avec  la  plus  grande 
facilité?  Du  coup  rentreraient  dans  le  domaine  de  la  radidgraphie  hms 
ces  objets  qui  «  ti'ibutaii-es  du  microscope  pai'  leur  petitesse,  lui  échappent 
par  leur  o|)acité,  à  moins  d'être  sacrifiés  au  procédé  des  coupes,  souvent 
long  et  coûteux,   tiuijonrs  indirpct  fj  destructif  (1)  ». 

(Il-  c'est  à  (pini  a  réussi,   au  delà  de  toute  espérance,   la  création  d'un 
appareil  (fig.   I)  (jui  pei-mel  de  n'utiliser,  s'il  le  faut,  rpie  des  i-ayons  aussi 

iikhis  (]iie  possible  «  uUra-inous  »,  comme  les 
a[)pelle  M.  Pierre  Goby,  qui  en  règle  la  marche  de 
manière  à  fournir,  dans  la  limite  où  le  permettent 
les  reliefs  de  l'objet  lui-même  et  le  grain  des 
plaipics  pholng!-aplii([ues,  des  <i  microradiotypes  » 
assez  ni'is  \H\ur  piaivoir  doimer  des  «  macroradio- 
gi'amnies  »  considérablement  agrandis.  C'est  ce 
(pratlestenl  les  planches  annexées  à  cet  article, 
montrant  une  petite  partie  des  très  intéressants 
diicuments  obtenus  dans  les  branches  les  plus 
divei-ses  de  l'Histoire  naturelle. 

Les  lig.  1  à  5  de  la  pi.  IV  montrent,  k  des  agian- 
dissements  de  lii  à  20  diamètres,  l'intérieur  de 
jietits  foraminifères  et  gastropodes,  dont  les  micro- 
radiogrammes 1/1  donnent  la  grandeur  réelle  et 
d(}ut  l'élude  externe  eiU  été  seule  possible  au  microscope.  De  même  pour  les 
dialdinées,  pi.  III,  fig.  (i. 

(Juel  est  l'anatomiste  cajtable  de  montrer  avec  la  clarté  et  la  ligueui'  des 
fig.  1,  pi.  II,  et  i,  5,  pi.  III,  l'ostéologie  minuscule  révélée  par  la  dissec- 
tion purement  optique  des  microradiogrammes  1/1  ? 

La  ph(iliigra|>liie  ordinaire  poui-rait-elle,  après  avoir  donné  les  [)lus  fins 
détails  de  la  nervure  d'une  aile  de  pa()illons  (2),  faire  voir  toute  la  structure 
d'une  petite  extrémité  d'anlenne,  avec  la  netteté  de  la  fig.  2,  pi.  H  ?  (3).  Et 
d'autres  rayons  que  les  rayons  ultra-mous,  tels  que  les  manipule  M.  Pierre 
fioby,  eussent-ils  fourni,  d'insectes  desséchés,  des  vues  aussi  finement 
détaillées  que  celles  de  la  pi.  l,  fig.    2  ? 

Oci  n'est  plus,  à  projirenient  pai-l<'i-,  de  la  microradidgraphie,  puisqu'on 
se  contente  de  la  grandeui-  nalui-elle.  Mais  c'est  la  mici'oradiograpliie  encore 
ipii  a  pu  fournir  à  un  botaniste,  passé  maître  en  phyllograpliie,  la  solution 
d'un  cas  qui  avait  résisté  à  ses  plus  experles  tentatives  :  des  détails  d'inner- 
vation interne  cachés  dans  l'épaisseur  d'une  feuille  opaque  à  tous  les  rayons 
photogéniques,  mais  dont  d  a  suill  de  microradiogi'aphier  la  petite  poi-tion 
1/1  pour  obtenir,  de  la  minuscule  fraction  entourée  d'un  gros  trait,  le  bel 
agiandissement  de  la  lig.  6,  pi.  IV.  Même  des  tissus  relativement  transpa- 
rents à  la  lumière,  mais  insuflisamment  différenciés  pour  l'ien  donner  par  la 
photographie  ordinaire,  ont,  à  M.  Pierre  Goby,  fourni  des  résultats  notables-. 
Nous  ne  voudrions  pas  faire  d'indiscrétion,  ni  déllorer  une  publication 
sensationnelle;  mais  nous  ne  pouvons  nous  relenii-  de  mrntiunnei'  (]ue  nous 
avons  vu  des  microradiophies  d'embryons  d'oiseaux  polaires  tout  à  fait  sug- 
gestives. 


(1)  Pierre  Goby,  Une  application  nouvelle  des  raijons  X,  la  Mii'vorailinrirniiliie,  C.  H.  de 
l'Acad.  des  Sciences,  t.  156.  p.  080  i3  mars  1913). 

(2)  Pierre  Goby,  La  Radiographie  des  insectes  réalisée  arec  les  rayons  X  ullra-moiis,  Bul- 
lelin  des  .Naturalistes  de  Xice  et  des  .-\lp.-.\Iarit.  (.Séance  du  4  juillet  1912).  —  Applications 
nouvelles  de  la  Microradiographie  à  l'Entomologie,  ibid.,  21  janvier  1914. 

1(3)  Pierre  Goby,  La  Microradiographie.  Ses  applications  à  l'analomie  végétale,  Bull.  Soc. 
Nalur.  A.-.M.,  5  juin  1913.  —  Bulî.  Soc.  fr.  de  Pliolographie  (3),  I\',  1913,  p.  310. 


38         ])'■  A.  Cl  Kiiiiviii).  -     /-(/  MidiiiiKiiugraphie  de  M.  l'ierrc  Coby. 

Il  n'est,  on  réalité,  presciiie  pas  un  domaine  de  la  science  qui  ne  puisse 
liicr  prolil  de  ces  inéiliodes  nouvelles  d'ulilisalion  des  rayons  X.  Et  (jui  sait 
nièuie  s'il  n'en  sortira  pas  (iuel(|ue  application  iiidusti'ielle  ?  Jus(priei  l'ingé- 
nieux invonleui'  s'est  tenu  ijra(-ieusenienl  à  la  disposition  des  natui-alistes. 
Ils  ne  uiaiiquci-oid  pas  de  s'intéresser  vivement  aux  résultats  (djlcuus... 
et   d'rn   iiré'parer  d'autres. 

U'  Adiien  CiIikuhaud,  A.  F.  M. 


LE  "  SITARIS  SOLIERI  "  PECCHIOLl 


Le  11  juin  lllKI,  aux  en\irons  de  Maseara,  dans  uur  l'olimie  d'Antiioplioi'es 
où  niellaient  cùle  à  C(jte  deux  espèces  de  petite  taille,  et  assez  voisines  comme 
asjiecl  :  Aiithuiilioia  tolaris  Pérez  et  -1.  aUiigena  I.ep.,  en  recherchant  des 
Ilonna  numplinïdcs  Escal.  que  je  venais  de  découvrir  précisément  dans  cette 
station,  je  trouvai  deux  pseudonymphes  absolument  identiques.  Je  crus  pou- 
voir alors  les  atfriljuer  au  Silarif  nmralis  Foerst  (1).  L'une  d'elles  effective- 
ment donna  un  Silaris  miiralis  cf,  le  21  septembre  1010  :  mais  de  l'autre 
sortit  deux  jours  après,  le  23  septembi-e,  un  Sitaris  g  ayant  une  livrée  toute 
différenie,  dont  les  caractères  correspondaient  exactement  à  la  description 
de  la  femelle  du  Silaris  Solicri  Pecchioli  (2).  Je  vérifiai  au  microscope  que 
mon  sujet  avait  bien  les  crochets  supérieurs  des  tarses  garnis  de  dents  sur 
toute  leur  longueur,  alors  que  le  5.  muralis  présente  à  peine  une  ou  deux 
dents  au  crochet  supérieur  presque  entièrement  lisse.  Il  s'agissait  donc  bien 
d'un  S.  Snlirri  et  non  d'un  exemplaire  immature  ou  aberrant  du  5.  miiralis. 

Le  Sitoris  Solieri.  est  une  espèce  des  régions  méridionales  de  l'Europe  ; 
il  a  été  pris  dans  le  midi  de  la  France,  en  Italie,  en  Grèce.  Je  ne  crois  pas 
qu'il  ait  été  jusqu'ici  signalé  en  Algérie.  Lucas  ne  le  mentionne  pas  dans  son 
È.rplornlion.  non  plus  que  Fairmaire  et  Coquei'el  dans  leur  Essai  sur  les 
Coléoptères  de  Barbarie:  le  D''  Chobaut  iVoyarjp  chez  1rs  Beui-Mz-ab),  X.  Thi- 
riat  {Faune  cnlomol.  du  Sud  de  la  Kabi/Ue],  Kobelt  et  Von  Heyden  {Znsammen- 
slclhmg  dcr  von  IL  W.  Kobelt  milgebrachten  Cnleopteren),  M.  Pic  {Excursion 
cnlomol.  dan<:  la  prov.  d'Oran,  189rî)  n'en  parlent  pas  davantage.  C'est  du 
reste  le  seul  spécimen  que  j'en  aie  rencontré  jusqu'à  présent. 

Ce  sujet  était  fort  vif,  et  au  moment  où  je  l'observais,  —  il  était  environ 
quatre  heures.  — pourvoir  s'il  rejetterait  son  méconium,  il  s'envola  vers  une 
fenêtre  qui  heureusement  était  fermée.  Repris  contre  le  rideau,  il  m'échappa 
encore  une  fois  quelques  secondes  après.  Je  le  rattrapai,  et  devant  ses  tenta- 
tives réitérées  pour  prendre  son  vol,  je  dus  l'incarcérer.  Cet  insecte,  d'autre 
part,  savait  très  bien  faire  le  mort,  en  repliant  sa  tête  et  ses  pattes. 

Le  soir,  après  souper,  je  mis  auprès  de  cette  femelle  le  Silaris  muralis  cf 
éclos  depuis  48  heures  de  la  pseudouymplie  trouvée  le  même  jour  dans  la 
même  colonie.  Ce  mâle  avait  fécondé  le  jour  de  son  éclosion  une  grosse 
femelle  de  son  espèce  qui  effectua  sa  ponte  quelques  heures  après,  preuve 

(1)  Pour  tout  ce  qui  concerne  le  Silaris  muralis.  voir  J.-Fl.  Fabre,  Souvenirs  cntomulogiqucs, 
2"  série.  On  pourra  consulter  au.ssi  mon  travail  :  Notes  sur  le  Silaris  muralis  (RuU.  de  la 
Soc.  d'Hisl.  nal.  de  VAlrique  du  Nord,  1010). 

(2)  Pecchioli,  Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Sitaris,  in  .innales  Soc.  ent  Fr.,  t.  VIII 
(1830),  p.  527,  pi.  WIJI,  n°  II. 


D'  Auguste  Cuos.  —  Lr  "  Sitaris  Solieri  "  Pccchioli.  39 

qu'il  s'agissail  bien  d'uni  .S.  mi(ralis.  Dès  que  les  deux  iiisertcs  fiireul  en 
pi-ésenco,  il  y  eul  une  teiilalivc;  iraccoiipiPiuent,  qui  panil  alloiiulro  son  but; 
mais  l'unidu  sexuelle  ne  dur'a  qu'un  temps  très  court.  I-e  coït  fui  sans  doute 
iuconqilet,  en  tout  cas  inopérant,  car  celte  femelle  ne  pondit  pas.  Le  24  sep- 
lendtre  je  plaçai  à  rôté  d'elle  un  autre  mâle  de  Silari.s  nuiralis  qui  ne  parut 
y  prêter  aucune  atleidion.  C'est  donc  la  démonsti-ation  de  la  différence  des 
lieux  espèces. 

Celte  femelle  mouiiit  le  28  septembre,  n'ayant  \i''cu  que  cinq  jmirs,  alors 
que  l'exislence  du  S.  muralis  se  prolonge  pendaid  un  temps  beaucoup  plus 
considérable,  environ  une  quinzaine  de  joui-s,  ainsi  (pie  je  l'ai  constaté.  Gela 
i-a|jproclie  au  contraire  le  S.  Soiicri  du  S.  /'w/'/pcv  (Jury  que  je  n'ai  pu  garder 
vivant  en  captivité  au  delà  de  4  ou  o  jours. 

On  ne  sait  pas  giand'cliose  des  mœurs  du  Silaris  Solieri.  l'eccliioli,  au  mois 
d'octobre  1833,  pour  la  première  fois,  en  captura  deux  exenq)laiies  (mâle  el 
femelle)  sur  une  tige  de  romar-in.  Quelques  années  plus  tard,  en  septembre 
1838,  il  retrouva  plusieurs  sujets  des  deux  sexes  sur  la  même  planle,  à  proxi- 
nuté  d'un  mur,  près  de  Pise,  en  conq)agnie  du  S.  miiralix.  »  Dans  l'espoir 
I)  de  sui-prendre  leui'  accouplement,  dit-il,  je  ramassai  et  gardai  un  certain 
)'  nond)i-e  de  jours  plusieurs  individus  des  deux  espèces  réunies  dans  un 
»  même  lieu,  mais  ce  fut  inutilenumt;  ne  perdant  pas  cependant  de  vue  ma 
»  plarde,  je  parvins  à  surprendre  plusieurs  accouplements,  dans  lesquels  je 
»  reconnus  avec  une  grande  satisfaction  que  les  deux  espèces  ne  s'étaient  pas 
»  mélangées.  » 

Comme  Pecchioli,  M.  Félix  Ancey  (1)  (alors  au  13eausset,  Van  a  trouvé 
auprès  de  sa  résidence  le  6'.  iioiicri  en  compagnie  du  S.  muralis  en  septembre 
et  octobre  (1909),  sur  des  touffes  de  romarin.  Dans  une  de  ses  lettres  il  me 
[)récise  que  les  Sitaris  étaient  bien  vivants,  mais  qu'ils  avaient  dû  s'accoupler 
déjà,  et  erraient  à  l'aventure  avant  de  trépasser,  car  ils  étaient  inuiuibiles  et 
ne  se  recherchaient  pas.  «  Il  y  avail  là,  dit-il,  les  deux  sexes  de  l'une  et  de 
»  l'autre  espèce  et  il  en  a  été  capturé  8  ou  Kl  en  tout;  cela  sur  la  lisière  d'un 
»  bois  de  pins  d'Alep,  à  l'exposition  du  midi.  Dans  cette  localité  je  prends 
»  chaque  printemps,  dès  le  mois  de  mars,  plusieurs  espèces  d'Anthophores.  » 

Cet  insecte  aime  donc  à  se  reposer  sur  les  plajdes,  particulièrement  sur 
les  romarins.  Notons  en  passant  que  cette  Lal)iée  pousse  en  assez  grande 
al)onila.nce  i)rès  du  point  où  j'ai  tlécouvert  ma  pseudonynqthe.  Dr,  je  trouve 
dans  le  Tniilé  d'Enlo magie  de  Maurice  Cii'ard  (t.  I,  p.  628)  l'indication  sui- 
vante au  sujel  du  6.  SoUeri  :  i<  Audouin  rapporte  avoir  obsei-vé  près  de  Pise 
»  ses  œufs  déposés  sur  des  romaiùns,  agglutinés  entre  eux  et  éclosant.  » 
Après  ce  (pic  j'ai  fait  connaîlie  de  la  poide  du  .S.  ni[ipes  Goit  (2),  cette  obsei- 
vation  n'a  pas  trop  lieu  de  nous  surprendre,  el  la  constatalion  faite  par 
Pecchioli,  non  seulement  de  la  pi'ésence  du  .S.  Sulieri,  mais  encore  de  son 
accouplement  sur  les  romarins  semble  la  corroborer.  Je  regretie  de  n'avoii' 
pu  consulter  le  travail  original  d'Audouin,  oii  est  relaté  ce  fait  inléressant,  et 
de  n'avoir  pu  notamment  vérifier  si  l'éclosion  s'est  produite  en  automne,  et  si 
les  larves  ont  élé  étudiées  et  suffisamment  cai-actérisées  pour  être  assuré 
qu'il  n'a  pu  y  avoir  confusion.  Si  l'obserration  d'Audouin  est  exacte,  elle 
semblerait  in(jiquer  que  cet  insecte  a  des  UKX'urs  fort  sendjlables  à  celles  du 
S.  rujiipes,  tout  au  moins  en  ce  qui  concerne  la  ponte. 

D'autre  part  j'ai  reçu  le  17  octobre  1910  en  communication  la  pellicule  de 
la  pseudonymphe  d'où  est  sorti  à  Toulon,  chez  M.  Félix  Ancey,  le  22  sep- 

(1)  Je  renouvelle  ici  mes  sincères  remerciements  à  M.  Fiilix  Ancey  pour  les  renseignements 
et  les  précieu.\  matériaux  qu'il  a  eu  l'amabilité  de  me  communiciuer. 

(2)  Voir  mon  travail  sur  le  Sitaris  nliprs  Gory.  in  Fcnillc  des  Jciitics  \ahimliales,  1013. 


40  D'  Aiigiisk'  duos.  —  Le  "  Sitaris  SoHeri  "  l'ecch'uili. 

Icmbrc  1910,  un  Silaris  Solicri.  cf  d'une  cellule  û'Anthaplumi  (ulriUirsis  Hruilé 
(=  pei'sonala  Eiiclis.).  Celle  enveloppe  était  inlacle,  sauf  la  déchirure  obliga- 
toire à  l'extrémité  céphalique,  déchirure  transversale  avec  une  petite  fente 
dorsale.  Elle  était  absolument  idcriti(jue  à  celle  du  S.  nuiroUs  :  l'enveloppe  de- 
là |iseudonyniphe  loriniV'  |iar  la  dépouille  de  la  2"  larve  a.vait  disparu  sui-  celte 
pièce  (I);  la  pellicule  |)scudnuympli;de  ronde,  de  cuuleui-  jujube,  avail  (tnze 
millimètres  de  long  sur  cin(|  de  large,  (lu  y  distinguait  très  nettement  la 
division  en  segments.  Le  masque  ceplialique  l'esté  intact,  la  déchirure  ayant 
porté  au-dessus,  était  ditlicilement  descriptible,  tant  les  vestiges  des  pièces 
buccales  et  ajitcnnaires  étaient  seri-és,  exactement  semblables  du  reste  à  celui 
du  S.  muiviis.  ,|'al  compté  un  stigmate  mésolhoracitpie  et  huit  stigmates 
abdominaux,  dont  le  dernier  (le  !>'),  pt'H  visible,  ludimentaire,  les  autres  très 
gr-os,  en  relief.  On  apercevait  par  transparence  des  tils  trachéens  courant 
d'un  stigmate  à  l'autre.  Sur  les  segments  Ihoraciques,  de  chaque  côté,  trois 
petits  boutons  représentaient  les  pattes  vestigiaires.  A  l'extrémité  postérieure, 
on  voyait  par  ti-ajisparciice  à  l'intérieur,  une  petite  masse  sombre  qui  ne 
pouvait  être  formée  que  par  les  dépouilles  tassées  de  la  ?>"  larve  et  de  la 
nymphe.  Ce  sujet,  pi-ovenant  d'une  cellule  d'une  Anlhoiihore  de  grande  taille, 
a  donné  aussi  une  dépouille  bien  supérieure  à  celle  de  l'exemplaire  que  j'ai 
obtenu,  et  qui  s'était  développé  chez  une  petite  espèce  d'Antliophore. 

En  résumé,  si  l'on  admet  comme  authentique  l'obsenation  d'Audouin,  le 
Sitaris  Solieri  aurait  des  nui'uis  comparables  à  celles  du  S.  ruiipes,  en  raison 
de  la  ponte  sur  une  plante,  et  une  évolution  analogue  à  celle  du  5'.  culletis 
Mayet  (2),  pai-  i-apport  à  l'époque  du  dévelo|)penienl  de  la  larve,  qui  selon 
toute  probabilité  aurait  lieu  en  hiver;  en  effet,  il  n'est  guère  vraisemblable 
que  les  œufs  ou  les  larves  qui  en  sortent,  l'estent  exposés  aux  intempéries 
sans  aucun  abi-i  pendant  tout  l'hiver-.  Les  Iriongulins,  après  leur  éclosion, 
doivent  se  Itxer  aux  Anthophoi-es  qui  visitent  les  romarins  et  se  faire  ainsi 
véhiculer  dans  les  cellules  de  ces  hyméno|)tères,  où  ils  subissent  la  série  des 
transformations  ordinaires  des  Sitaris;  la  présence  de  leurs  pseudonymphes 
identiques  à  celles  du  5.  rnuralis  dans  les  cellules  des  Ànlhnphora  fulvilarslx 
(Toulon)  et  .4.  lalaiis  (Mascara),  nous  indique  sufFisamment  leur  genre  de  vie. 

Qu'on  me  permette  de  notei'  en  passant  la  coïncidence  de  l'apparition  de 
deux  .S'(7«r(.v  Snlicri  à  24  lieures  d'int"rvalle  sur  les  deux  rives  opposées  de 
la  Méditeri-anée,  l'un  à  Toulon  le  22  septembre  l!)l(),  l'autre  à  Mascara  le 
23  septembre  11)10. 

De  quatre  espèces  de  Sihtris  dont  les  md'ui's  sont  connues,  deux  effectuent 
donc  leurs  pontes  sur  les  plantes  (S.  rul'tpc.'i,  S.  SoUeTj)  ;  les  deux  autres 
déposent  leurs  nnifs  dans  les  galeries  des  Hyménoptères  (S.  murali.'i,  S.  col- 
lelis).  Mais  les  larves  issues  de  ces  diverses  espèces  se  conqiortent  bien  diffé- 
remment: les  unes  se  développent  aussitôt,  soit  pendant  l'hiver  (S.  co//c/kv  et 
sans  doute  aussi  S.  Solieri),  soit  au  contraire  en  été  {S.  ruppes)  ;  les  autres 
{S.  miiralis)  présentent  ce  phénomène  remarquable,  qu'écloses  à  la  fin  de 
l'automne,  elles  sommeillent  pendant  six  mois  sans  prendre  aucune  nourri- 
ture, attendant  pour  se  développer  la  venue  du  printemps.  Cela  nous  rnonti'e 
combien  les  nururs  peuvent  varier  d'une  espèce  à  l'autre,  dans  les  genres  les 
plus  homogènes:  cela  nous  apprend  également  le  danger  qu'il  peut  y  avoir  à 
généraliser  trop  vite  quand  m  est  sur  le  terrain  de  la  biologie. 

Mascara.  D'  Auguste  Gros. 

(1)  Elle  existait  sur  ma  p,seuclonymphe. 

(2)  Valéry  Maycl,  Mœui-s  et  imHamorphoses  du  Sitaris  colletis.  Annales  Soc.  ent.  France, 
5«  série  (1875). 


.1.  Lacroix.  —  Conlnbuiion  à  l'étude  des  Névrnplères  de  France.       41 

CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DES  NÉVROPTÈRES  DE  FRANCE 

(Fin). 


M 


Famille  des  Psocides. 

Li's  l's(ii'iilr\  sdiil  (le  ti'ès  petits  Névroptères  liniiitiiiit  griiri-;ili'iii('iit  1(3 
feuillage  lies  arlires  et  tirlmsles.  Qiiel(|iies  esp(?ccs  vivent  dans  nos  maisons  : 
dans  ies  livees,  les  vieux  papieis  et  suit(tut  les  collections  de  plantes  et 
d'insectes  (lu'elles  semblent  alTcetidunec  et  dans  les(|uellcs  elles  peuvent 
commetli-e  d'assez  S('Mieu\  dégâts. 

('/est  un  groupe  tiès  intéressaid  suc  leipid  nous  ne  saucions  trop  insistec. 
Nous  denieui'ons  convaincu,  en  effel.  (pie  la  taune  n(''Vcopl('iiiiue  de  France 
doit  (Mre  riche  en  Psocides.  Jus(prà  maintenant  nos  reclieiclies,  sur  leur 
compte,  n'ont  poi-té  que  sur  deu.£  déparlements  (Deux-Sèvres  et  Charente- 
iniï'ripure)  et,  du  mois  de  juillet  1912  en  novembre  1913,  nous  avons  pu  di'^jà 
lr(iuv(M-  riiujl-chii;  es|)(''ces  actuellement  classées.  Ce  nombre  peut  semblei-, 
au  premier  abord,  |>eu  élev(':  mais  (pi'on  se  souvienne  (juc.  poui'  ces  besliole.s, 
nous  avons  di"i  compter  seulement  sur  nous  et  n'avons  pu  e.vpldrer.  dans  le 
laps  de  temps  indiqué  plus  haut,  que  qiiehiiies  points  de  deux  départements: 
si.  à  cela,  on  ajoute  que  nous  n'avons  bien  certainement  pas  tout  pris  dans 
cette  zone  i^sti-einle,  on  conviendra  alors  que  le  nombre  25  est  d(^jà  respec- 
table. 

Nous  voudrions  recommander  à  nos  collègues  la  capture  de  ces  petits 
Névi-optèi'es.  Sans  doute  nous  nous  efforcerons,  par  nous-mème,  de  les 
chasser  sur  divers  points  de  notre  territoire,  mais  quelques  régions  pour- 
raient n'être  jamais  visitées  par  nous  et  demeurer  aloi's  inexplorées  à  ce 
point  de  vue. 

Nous  i-econnaissons  volontiers  (pu'  la  recherche  des  Psocides  u'intéi-esse 
réellement  que  celui  qui  s'occupe  des  Névroptères,  mais  (pielques  entomolo- 
gistes peuvent,  sans  un  grand  etfort,  recueillir  ces  insectes  :  il  y  a  ceux  qui 
collectionnent  tous  les  groupes  et  aussi  les  coléopléristes  et  les  orlliopté- 
ristes  qui,  pai'  leurs  modes  de  chasse,  doivent,  bien  certainement,  prendre 
des  Psocides.  Les  chasses  au  fauchoir  et  au  |)a!aphiie  icetle  dernière  surlout 
pendant  l'aci'ièr'e-saison  :  septembre,  octobr'C,  novembi'e...)  sont  les  [ilus  eflr- 
caces  et  peut-èti'e  les  seules  à  utiliser-  pour'  ces  l»estioles.  Nous  dirons  même 
que  l'emploi  du  fauchoir  (il  faut  alors  faucher  pr*incii)alement  dans  le  feuillage 
des  arbi'es  et  des  ar-bustes)  norrs  semble  donner  les  meilleiir-s  r-ésultats.  (ir, 
si  je  ne  m'abuse,  nos  colli>gues,  les  Coléopléii.^irs^  utilisent  soirvent  cet  ins- 
tiiimenl.  Nous  faisons  donc  aupr-ès  d'eux  un  appel  chaleirr-eux. 

l'ouï-  rrn  uMI  non  exer-cé  les  Psocides  peuvent  quelquefois  être  confomlus 
avec  certains  Hémiptères  :  les  ailes  ont,  en  effet,  quelques  lointaines  aflinités; 
ruais  on  arrive  très  vite  et  sans  peine  à  les  différencier,  même  à  VivW  nu. 
En  tout  cas  un  simple  et  rapide  examen  de  l'appareil  buccal,  à  la  loupe, 
sulïil  à  fair-e  la  séparation.  Les  Psocides  ont  (praire  ailes,  ruais  (piehpies 
femelles  sont  aptères  ou  possèdent  des  ailes  rudimentaires. 

Psocus  LONGicoRMS  F.  —  Nous  n'avous  rencontré  ce  Psoque  qu'une  seule 
fois  (un  seul  exemplaire),  à  François  (Deux-Sèvres),  le  9  septembre  191.3. 
De  Selys  Longchamps  le  dit  commun  en  nelgi(pre. 

P,socus  NEiin.GSUS  Steph.  —  Assez  conrrumi  dans  notre  r-égion  :  Forêt  de 
ÏHermUain,  La  Tranchée  près  l^iort  ^Deux-Sèvr-es),  au  ruois d'août  et  d'oc- 
tobre ;  Saint-Martin-de-la-Coudre  et  hnizac  (Charente-Inférieure),  en  juillet, 
août  et  septembre. 

Psocus  MORio  Latr.  —  Nous  rapportons  à  cette  espèce  un  iudixidii  pris 


4-2       J.  Lacuoix.  —  Contnl)anon  à  Vclude  des  ^évroptères  de  Fiance. 

pi-ès  Mort  le  8  septiMiibio  l'J12.  Ses  ailes  sont  entièrement  enfumées  et  la 
nei-vulation  n'est  iiulleiueut  bordée  de  brun. 

Psocus  SEXPUN'CTATUS  L.  —  Nous  l'avons  capturé  dans  le  Marais  d'Amure 
(Deux-Sévres),  le  23  seplembre  1913,  h  Châlclaillon  et  à  Hnyan  fCharenle- 
Inférieure),  au  iiiuis  de  juillet. 

P.socts  QiVDiiniACi'i.ATi's  Latr.  —  Plusieurs  exemplaires  à  ^^ort  et  environs 
(Deux-Sèvres),  en  août  et  octobre,  et  à  Junzac  iCluirente-lnféiicure),  en 
juillet.  Millet,  dans  sa  faune  du  Maine-et-Loire,  cite  cette  espèce  comme 
appartenant  à  cette  région. 

Ami'HI(;kiu)NT1a  hifasclviv  Lali'.  —  Murl  et  environs  (3  exemplaires),  en 
août  et  octobre.  Citée  par  Milhi  du  iMaine-et-Loire. 

Ste.xoi'Socls  iMMACiLATis  Stepli.  —  Cette  espèce,  signalée  comme  com- 
nunie  en  Belgique,  l'est  egalenieid,  dans  notre  région.  Nous  l'avons  prise  sur 
divers  points  des  deux  départements  signalés,  pendant  les  mois  de  juillet, 
août,  septembre  et  décembre.  Il  est  foii  probable  qu'on  doit  trouver  imma- 
cuUitus  en  octobi'e  et  novembre. 

Stexopsocis  sTiGMATici  s  Indi.  —  Nous  avons  fait  connaissance  avec  cette 
espèce  pendant  lujtie  excursion  à  t^rançois  ^Deux-Sèvres),  le  !)  septembie 
1913.  Nous  avons  pu  caplurei'  également  trois  échantillons  seulement  dans  le 
Marais  d'Amure  (Deux-Sèvres),  le  23  du  même  mois.  Stigmaticus,  à  François, 
nous  a  semblé  beaucoup  plus  abondant  auprès  de  la  i-ivière  et  diminuait  en 
nondire  li>iS(ju'on  s'en  éloignait  pour  aller  sur  les  coteaux.  M.  Geliii  ipii  nous 
accompagnait  en  a  pris,  lui  aussi,  plusieui-s  individus. 

L'espèce,  dans  cette  localdé  (François)  et  à  cette  époque  était  très  com- 
mune. Citée  de  Belgique  par  de  Selys  comme  commune  en  juillet^  aoiit  et 
septembre,  surtout  sur  les  chênes  et  les  châtaigniers.  Nous  l'avons  prise  à 
François,  surtout  sur  les  vergues  et  les  saules  qui  poussent  auprès  de  la 
rivière. 

Comme  Stenopsucus  imtnmuhitus  Steph..  slifiiiinlicus  présente  des  ano- 
malies assez  fréqueides  dans  le  système  de  nervulalioii:  elles  sei'oid  étudiées 
dans  un  article  spécial. 

CuAPliOPSocrs  CRUCiATis  L.  —  Très  jolie  espèce  qui  ne  se  fait  pas  remar- 
quer par  sa  l'areté.  Elle  pullule,  au  moins  dans  notie  région.  On  la  trouve 
paitoul  :  dans  tous  les  terrains,  les  lieux  secs,  les  marais,  les  jardins,  les 
bois,  les  forêts  et  sur  toutes  les  essences  qui  poussent  dans  notre  zone,  y 
compris  les  pins,  sapins  el  les  châtaigniers.  De  plus  nous  possédons  des 
exemplaires  de  tous  les  mois  de  l'année,  janvier  excepté,  mais  nous  demeu- 
rons convaincu  que  celte  petite  lacune  doit  être  facile  h  combler. 

Un  pourrait  croiie  (jue  les  individus  des  mois  de  novembre,  décembre  et 
févi-ier  sont  plus  ou  moins  engourdis,  inactifs  par  conséquent  et  immobiles 
dans  quelques  feuilles  sèches  enioulées  ou  dans  les  arbi'es  verts.  Il  n'en  est 
rien  :  Graphopsocus  crucialus  est  toujoui's  active  et  son  activité  ne  se  borne 
pas  seulement  à  courii',  voler  et  se  nouriir;  elle  s'accouple,  pond,  éclôt,  passe 
de  l'état  de  nymphe  à  celui  d'imago,  el  d'inunature  tout  d'abord  devient  déli- 
nitivemenl  adulte. 

A  l'appui  de  ce  que  nous  venons  de  dire,  nous  rapporterons  un  seul  fait 
(nous  ne  donnerons  pas  l'observation  dans  son  entier  pour  ne  pas  empiéter 
sur  des  travaux  futurs)  :  le  24  décembre  1912  nous  recueillions  un  assez 
grand  nombre  d'exemplaires  de  cette  espèce  ;  parmi  eux  se  trouvaient 
quelques  femelles  à  l'abdomen  gonllé.  Une  de  celles-ci  fut  introduite  seule 
dans  un  tube  de  verre.  Elle  nous  donna  une  ponte  (12  œufs)  que  nous  conser- 
vâmes. L'éclosion  commença  le  30  janvier  1913  pour  se  terminer  comp>lète- 
ment  le  l"  février  de  la  même  année.  Notons  que  ces  œufs  furent  laissés 
toujours  dehors  et  exposés  au  nord. 


J.  Lacroix.  —  Contrilnilion  à  l'élude  des  Névroptères  de  France.       43 


Enlin  nous  dirons  que  s'il  n'est  pas  luujoui-s  possible  de  constater,  en  plein 
mois  de  décemt)re,  la  ponte  de  crucialux  (ce  qui  est,  à  noire  sens,  un  signe 
d'activité  réelle)  et  l'éclosion  à  la  fin  de  janvier,  il  est  plus  facile  de  caijluier 
des  larves  à  tous  les  degrés  de  dévelo|)pement,  d'assister  au  déploiement  des 
ailes,  c'est-à-dire  au  |)assage  de  la  nymphe,  toujours  active,  à  l'insecte  parfait 
d'abord  inunature,  aux  nuances  très  pâles,  aux  ailes  absolument  incolores 
(fait  intéi'essanl  à  signaler  chez  cet  insecte  assez  orné)  et  di'  voir  peu  à  jieu 
apparaître  les  taches. 

l'KUii'Socus  suopuPiLLATHS  M'.  L'.  —  Nous  possédoHS  seulement  trois 
exemplaires  de  cette  espèce  très  ornée  pris  à  liessvie.s,  dans  la  Fcrèl  de  Chizé 
(Deux-Sèvres)  et  à  Sainl-.\larUn-de-la-Coudre  (Charente-Inféi'ii'uir),  en  juin, 
août  et  novembre. 

l'EiuPSOcus  ALBOGUTI'ATUS  Dal.  —  Ti'ois  échantillons  capturés  à  Saittte- 
Pezenne  (Deux-Sèvres),  à  Jonzac  et  à  Samt-Martin-de-la-Coudre  (Cliarente- 
Inférieure),  en  juin,  juillet  et  novembre.  Notre  collègue  iM.  Gelin  a  pi'is  un 
exemplaire  à  FmnçiAs  (Deux-Sèvres),  le  20  septembre  1913. 

Pekipsocus  PH.EOPTEiiLS  Stepli.  —  Cet  insecte  est  cité  comme  rare  en 
Delgique  par  notre  éminent  maître  le  /?.  I'.  Longinos  Navas.  Nous  l'avons 
trouvé  abondant  dans  la  zone  indiquée  plus  haut  :  environs  de  Ninrt,  dans  la 
Forèl  de  Chizé  (Deu.x-Sèvres),  à  Chdleladlon,  à  Jonzac  et  à  Sainl-Maiiiii-de- 
la-Coudie  (Gharente-lnféiieure)  pendant  les  mois  de  juin,  juillet,  août,  sep- 
lend)ie,  octobre  et  novembre. 

EcTopsoci'S  LTMBATUS  Navas.  —  Cette  espèce  a  été  décrite  pour  la  première 
fois  par  le  R.  P.  Loiginos  Navas  en  1908  (1).  Nous  trouvons  abondaniiiient 
limbalus  dans  notice  région,  sui-  toutes  les  essences  et  dans  tous  les  milieux. 
Nous  l'avons  prise  jus^pi'à  maintenant  pendant  les  mois  de  février,  mars, 
juin,  juillet,  aoiil,  seplembie,  octobre  et  novembre.  Pendant  tout  ce  temps 
elle  est  ti-ès  active  et  on  rencontre  des  individus  immatures  et  des  larves  à 
tous  les  degrés  de  développement. 

Limbalus  est  aussi  aijondant  que  cruciulus  et  nous  nous  souvenons  en  avoir 
fait  tomber,  en  plein  mois  de  novembre  1912,  des  milliers  dans  notre  para- 
pluie, à  Sainte-Pezenne  près  Niorl. 

Pteiîodela  PEDicuLARLv  L.  —  Petite  espèce  que  l'on  trouve  sur  les  arbres 
et  jus([ue  dans  les  maisons.  Nous  l'avons  capturée  à  Niorl  et  environs,  dajis  la 
l-'orèl  de  Chizé,  le  Marais  d'Amure  (Deux-Sèvies)  et  à  Sainl-Marlin-de-lu- 
Coudre  (Charente-Inféiieure),  en  août,  septembre  et  octobre. 

C.iîCiLius  FUSCOPTEP.iJS  Latr.  —  Nous  avons  rencontré  ce  beau  Psocide 
dans  le  Marais  d'Amure,  à  Sainle-Pezenne,  dans  les  Forêts  de  Chizé  et  de 
ïllermilain  (Deux-Sèvres)  et,  en  très  peu  d'exemplaires,  à  Sainl-Martiu-dr- 
la-Coudre  (Charente-Inférieure),  en  juillet,  aoilt,  septembre  et  octobre. 

C/ECiLius  FLAViDUS  Curt.  —  Espècc  très  commune  et  répandue.  Nous 
l'avions  déjà  signalée  dans  notre  première  liste.  Nous  l'avons  trouvée  pendant 
les  mois  de  mai,  juin,  juillet,  aoiiî,  septembre,  octobre  et  novembre.  Flaridus 
est  sujet  à  de  fréquentes  anomalies  dans  le  système  de  nei-vulalion. 

C.'EciLius  BuRMEiSTEUi  Br-au.  —  Espèce  peu  commune.  Deux  exemplaires 
que  nous  avons  capturés  daJis  la  Forêt  de  Chizé  (Deux-Sèvres)  et  à  Royan 
(Charente-Inférieure)  en  juillet  et  septembre. 

C.ECiLiL's  OBSOLETLs  St.  —  Nous  trouvons  abondamment  cet  insecte  :  Niort 
et  ses  environs,  Forêts  de  Chizé  et  de  VUermitai)!  (Deux-Sèvres),  Rnyaii,  Sainl- 
Marlin-de-la-Coudre  (Charente-Inférieure),  en  avril,  mai,  juin,  juillet,  aoîit, 
septembre,  octobre,  novembre  et  décembre. 

(1)  R.  P.  Longinos  Navas.  —  Neiuropteros  nuevos  de  la  fauna  Iberica.  In  Aclas  y  Meinorias 
del  Primer  Congreso  de  Naturalistas  Espanoles  celebrado  en  Zararjoza,  1908. 


\\        J.  I.ACliiilX.  -  -  ('niilribiiliii)i  ù  rrhidc  des  \érr(ii)lrri'S  de  l-'iutncc. 

TRir.nopsncrs  iiihtki.i.i  s  M.  L'.  —  Espèce  cgalcmeiil  rnmiiuiiio  dans  la 
zone  sus-iiuliiiiiée.  Nous  l'avons  prise  à  Niort.,  en  abondance,  cl  dans  les  envi- 
rons, dans  la  FonH  de  l'ilermilaiit,  le  Marais  d'Amure  (Deux-Sèvres),  à  Sainl- 
Marlin-dc-la-Cnudrc  et  à  nnijav  (Charente-lnféi'ienrel  pendant  les  mois  de 
juin,  juillet,  août,  septembre,  novend)i-e  et  décenibiv. 

MKSorsocus  impunctatis  Midi.  —  Ti-ois  excmplaiies  pris  en  juii\  à  .\/n;7 
et  dans  la  Fore/  de  illcrmilaiii  (Deux -Sèvres). 

Elipsocus  HYALiNdS  Slepli.  —  Peu  d'échanlilhms  pi-is  à  Sa'ndc-l'ezcnnc  et 
dans  la  Forât  do  Chté  'Deux-Sèvres),  en  mai  et  en  août. 

Ki.ipsocus  AiUETi'.s  Kolbe.  —  Pris  par  nous  à  Samle-Pezcimc,  h  Ressines, 
dans  les  Forêts  de  Chizc  et  de  Vlli'innltiiii  (Deux-Sèvres)  el  à  (lidlrhidlon 
(Cliarente-lnféiieure),  en  avril,  mai  et  juillet. 

PiiiLOTARSUS  FLAVICEPS  St.  —  Nous  avons  pu  caplui'er  quelques  exemplaires 
de  cette  belle  espèce  à  Mort  et  ses  environs,  à  François  (Deux-Sèvres),  pen- 
dant les  mois  de  juin,  septembre  et  octobi-e. 

Atropos  PiLSATORiA  L.  —  Tous  Ics  Entomologistes  ont  bien  certainement 
fait  connaissance  avec  ce  Psocidc  aux  ailes  abortives  que  l'on  voit  très  souvent 
courir  dans  la  i-ainure  des  étaloirs  et  dévorer  à  belles  mandUndcs  les  insectes 
qui  s'y  dessèchent.  C'est  un  habitué  de  nos  maisons  où  elle  vil  toute  l'année 
recherchant  encore  les  livi'es  et  les  vieux  papiers. 

Lepinotus  iNouiLiMS  lievd.  — '\'ient  s'ajouter  à  pulsaloriu  dans  les  collec- 
tions de  plantes,  les  livres,  les  papiers  el  sui-nos  étaloirs.  Sensiblement  moins 
abondant  que  celle-ci. 

M.  G.  Endorleiii  a  liés  bien  leprésenté  ces  deux  espèces  dans  de  belles 
planches  coloriées  (1). 
f)  Famille  des  Panorpides. 

liiTTAt.LS  IIacexi  Itcau.  —  Cette  espèce  a  été  décrite  pour  la  première  fois, 
en  1860,  par  Brauer  (2).  Elle  avait  été  alors  trouvée  près  de  Sluckerau  (vallée 
du  Danube),  en  l!asse-.\ulriche.  Elle  semble  rare  et  a  été  peu  signalée  jusqu'à 
maintenant.  De  Setijs  Longeluur.ps  (:])  dit  qu'un  cxeniplairi'  de  ectte  rare 
espèce  a  été  piis  le  II)  juUlel  1SSI  sur  le  bord  du  canal  près  de  lliiuciinères, 
aux  environs  de  ta  station  de  Tubize  i]îelgi(|ue). 

D'autre  part  M.  Poujade  signale,  en  Î878,  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
entomologique  de  Fiance,  page  cxix,  la  cajilure  de  Hageni  en  Fi-ance  :  "  3"  Je 
signalerai  encore,  dit-il,  le  Biltacus  Hageni  Brauer  déconrert  en  Autrirlie  en 
1S()(K  gui'  M.  .1/'.  Lachian  n'a  pDiiuis  pu  pretuire  en  France,  et  dont  mon  père 
m'a  rapporté  Iruis  i)idiridus  de  Saint-Clouil  il  y  a  quelques  années  >,  (4). 

Enfin  nous-mème  avons  été  assez  heureux  pour  trouver  Biltacus  Hageni 
Hrau.  à  Boijan  (Charente-Inférieure)  le  14  juillet  1913. 

Panorpa  communis  L.,  var.  aperta  Lacr.  —  Trouvée  jusqu'à  miimlcnanl 
dans  les  déparlements  de  Seine-lnférieure  et  du  Cedrados.  Nous  l'avons 
décrite  dans  la  lleiue  Insecla  (o).  Depuis,  dans  un  autre  article  (qui  doit 
paraître  dans  Inseeta),  n'ayant  encore  pas  vu  le  jour  au  moment  où  nous 
écrivons  ces  lignes,  nous  y  revenons  pour  la  définir  plus  complètement. 

(1)  D''  GûNTHER  Endehi.ein.  —  Morpliologle,  Systeinatîk  und  Biologie  der  Mropiden  und 
Troclidcn,  IDUl. 

(2)  FniEDnicH  Brauer.  —  Biltacus  Hageni,  eine  neue  eurojMische  Art,  besclirieben  und  mit 
den  vei-wanciten  Arten  verglichen.  In  Zool.  Bot.  GeseUschaft,  X,  1860. 

(3)  De  Séi.ys  Longch.'VMPS.  —  Lor.   cit. 

(4)  Ne  possédant  pas  le  Catalogue  de  Sélys  Lo\gchamps,  nous  nous  sommes  adressé  à 
notre  collègue,  M.  Bolrgoi;i.\,  bibliothécaire  de  la  Société  Entomologiste  de  France,  pour 
avoir  ces  renseignements.  Nous  nous  faisons  un  devoir  de  dire  que  c'est  avec  une  extrême 
complaisance  et  très  rapidement  qu'il  nous  a  donné  entière  .satisfaction.  Qu'il  nous  soit 
permis  de  lui  expi-imer  publiquement  notre  gratitude. 

(5)  J.  Lacroix.  —  Etudes  Entomologiques.  Panorpa  Communis  L.  et  Germanica  L.  de  la 
faune  française.  Variation  dans  les  taches  des  ailes.  In  Insecla,  mars  1913. 


J.  Lacroix.  —  Contribution  à  l'élude  des  Nérroptères  de  France.  45 


Var.  CouLOMi  Laci'.  —  Ti-duvrc  m  Sciiic-Iiitriiciiro  et  dans  le  Calvados  et 
décrite  avec  aperia. 

Var.  SECRETA  Lacr.  —  Inédite  au  niunienl  où  nous  écrivons  cet  ailicli'.  Kiie 
a  été  trouvée  dans  la  région  de  l'Ouest  de  la  Franco  et  dans  le  département 
de  la  Marne. 

l'ANOUi'A  (lEUMAMCA  L.,  vàr.  SECRETA  Lacr.  —  Trouvée  i)iir  nous  dans  la 
Forêt  de  l'Hermilmn  (Deux-Sèvres).  Nous  l'avons  décrite  dans  Inaecta  en  mars 
1913. 

Panorpa  cognata  Raml).  —  Celte  espèce  peu  abondante  a  été  trouvée,  par 
notre  collègue  M.  Ge/i'n,  dans  une  excur-sion  (|u'il  fit  le  16  août  l!)t3  à  Verzij 
'(Marne)  »  dans  un  bois  dominant  un  contrrjort  de.  la  montagne  de  Reims 
(environ  SOO  mètres  d'aUdude)  ». 

B.   —   SOUS-ORDRE   DES    TRTCHOPTÈRES 
1.  —  Section  des  Inéquipalpes. 

a)  Famille  des  Limnophilides. 

MicKoi'TEH.NA  SEQiAX  M'.  L'.  —  Signalée,  comme  ayant  été  capturée  par 
M.  Revelière,  à  Mindin  (Loire-Inférieure)  par  le  ft.  P.  Longinos  Naras  (1). 

2.  —  Section  des  Equipalpes. 

a)  Famille  des  Ryacophilides. 

Ryacopiiila  fasciata  Hagen.  —  Nous  avons  pris  cette  espèce  dans  la  Forât 
de  l'IIennUain  les  3  et  10  juin  1913. 

Niort.  J.  Lacroix. 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTDDE  DE  LA  FLORE  NEHCHATELOISE 


COl]P=D'ŒIL  SUR  LA  FLORE  DU  CANTON  DE  NEUCHATEL  (Suisse) 

(Suite). 


CHAPITRE    II.    —    ÉVOLUTION 
§  1"'.  —  Epoque  tertiaire  (■?  ). 

Les  plantes  neuchàteloises  dont  l'origine  est  la  plus  ancienne  sont  des 
restes  de  l'époque  tertiaire.  Dans  ces  temps-là,  la  flore  ressemblait  h  celle 
de  la  zone  sublropicalo  actuelle. 

D'après  M.  Spinner  (loc.  cit.),  le  Locle  possédait  140  espèces  végétales, 
dont  104  plantes  ligneuses  telles  que  :  Ijturus  princeps,  Acer  trilobaluni, 
A.  decipiens. 

L'Ol'Jiiiigien  recèle  environ  3.000  phanérogames,  dont  beaucoup  de  végé- 
taux ligneux  à  feuilles  persistantes.  Il  y  avait,  à  cette  époque,  de  l'eau  douce 
ainsi  que  le  révèle  la  présence  du  Cliara  Jaccardi  Heei-.  Les  plantes  des  boi'ds 
marécageux  sont  des  typlias,  des  roseaux,  une  prêle  et  le  Sabal  Zieglcsi. 

S.  Aubert  (loc.  cit.,  p.  542)  fait  dériver  nos  espèces  suivantes  de  types 
tertiaires  d'origine  boréale  : 

(1)  R.  P.  LoNGixos  Navas  (S.  J.).  —  Sur  quelques  Insectes  Névroplères  de  Saint-Nazaire  et 
environs.  In  Annales  de  l'Association  des  Saluralistes  de  Levallois-Perret,  1911. 

(2)  Pour  ce  chapitre,  nous  utilisons  trois  travaux,  desquels  nous  nous  permettons  d"extraire 
ce  qui  nous  semble  le  mieux  résumer  la  (lue.stion  :  D'  H.  Christ,  Flore  de  la  Suisse  et  ses 
oriçiines;  D'  H.  Spinner,  Evolution  de  la  llore  neuckûteloise:  S.  Aubert,  Flore  de  la  vallée  de 
Joùx. 


46        U.-O.  Frick.  —  (  onlribuliun  à  l'étude  de  la  Flore  neuchâleloise. 

Conjlux  avcllaiia  L.  (provieiil  de  C.  Mac-Quairi  Foib.). 
Vibui)tum  laidanu  L.  (piuvienl  de  V.  \\  lujinijeii  11.). 
Uedera  Hélix  L.  (pi'ovienl  de  II.  Mac-Clan  H.). 
llex  aqaijulium  L.  (pruvient  de  /.  Sluderi  Lah.). 
Fagus  à:ylL'ulica  L.  (provient  de  /•'.  deucalionis). 
l'uinilus  iivmula  L.  (piuvieul  de  /'.  liichavdtiunu). 
U.  ileer  (Aubeil,  lue.  cd.)  il  cousluté  à  UEningen  la  présence  de  végétaux 
qui  existent  augourd  liui  chez  nous  sous  des  formes  semblables;  ainsi  : 

l'hrdfjindcs  conuiiunis  Tria,  (provient  do  P.  œningenaia). 

l'utamuijclun  puidlux  L.  (pi-u\ient  de  /'.  yeidculala.^). 

P.  nalans  L.  (provient  de  P.  Nurdemkiôîdii  Heer). 

Metiyantkes  Infolhila  L.  (provient  de  M.  urciica  Heer)  (1). 

D'après  U.  Ileei'  (in  Huii.   Soc.   \audoise  Se.  .\al.,   1,   p.   loi)),  Plalanus 

occidcidulis  L.  provient  de  /'.  acerilitlui  \\  illd.  <iui,  à  l'époque  tertiaire,  hal)i- 

tail  l'Amérique  du  iNord. 

* 
*  * 

§  2.  -^  Epoque  glaciaire. 

Sans  qu'on  sache  exactement  pourquoi,  le  climat  de  l'époque  tertiaire  se 
changea  peu  à  peu  en  un  climat  arctique.  La  température  s'abaissa  et  l'humi- 
dité augmenta;  ces  deux  causes  lavorisèrent  l'accroissement  démesuré  des 
glaciei's,  qui  s'avancèrent  jusque  dans  le  Jura,  traversant  toute  la  plaine 
suisse.  En  même  temps  s'avançaient  vers  le  sud  les  glacieis  du  pôle  ;  et 
bientôt  ils  fui'ent  si  près  l'un  de  l'aulre  (|u'une  seule  bande  de  200  kilo- 
mètres de  lai-geur  les  sépara.  Comme  ces  deux  masses  glaciaires  poussaient 
chacune  devant  elle  la  flore  de  leur  contrée  oi-iginelle,  les  végétaux  qui  les 
formaient  se  mélangèrent  et  constituèrent  l'élément  arcto-alpin.  Cette  hypo- 
thèse, qui  me  semble  très  plausible,  explique  fort  bien  la  présence  simul- 
tanée de  quelques  espèces  dans  le  .Nord  et  dans  les  Alpes.  Après  cette  fusion 
lloristique,  le  glacier  helvétique,  formé  de  ceux  du  Rhône  et  de  l'Aar,  couvrit 
le  Jura  et  s'éleva  jusqu'à  l'altitude  maximale  de  1.240  mètres  (aux  Aiguilles 
de  Haulmes,  le  Jui-a  neuchàtelois  étant  sous  la  glace  jusqu'à  1.000  mètres 
environ)  (L.  du  Pas(iuier).  Après  quatre  glaciations,  ils  se  retirèrent  déhni- 
livemenl,  laissant  dans  nos  contrées  des  plantes  arclo -alpines  en  nombre 
assez  conséquent,  dont  les  principales  sont  : 

a)  Espèces  circu.mpolaires  : 

homtuni  Mapelhis  L.,  le  long  de  la  Reuse  (2). 

Arahis  alpina  L. 

Viola  palustris  L.,  maiais  des  Ponts  et  de  la  Brévine. 

V.  bljlova  L.,  bords  du  Doubs. 

Parnaxsia  palu.sliis  L.,  sommet  de  la  montagne  de  Boudry. 

Dryas  oclopetala  L.,  du  Reculet  au  Creux-du-Van. 

Comarum  palustre  L.,  tourbières. 

Epilobium  alsina.'foliuni  Vill.,  n'arrive  pas  jusqu'au  Creux-du-^  an;  indiqué 
par  le  D'  Lerch  au  Chasseron. 

Saxi/raga  Hirodus  L.,  Brévine,  Ponts. 

Vaccinium  uliginosiim  L.,  fond  du  Creux-du-Van;  espèce  remarquable  comme 
n'ayant  pas  de  parents  dans  la  flore  alpine  ou  méditerranéenne,  étant 
donc  une  véritable  espèce  circumpolaire  (Aub.,  loc.  cit.,  p.  510). 

(1)  Toutes  les  plantes  qui  constituent  ces  deux  listes  existent  dans  le  Jura  neuchàtelois. 

(2)  Localités  d'après  Godet,  Flore  du  Jura;  ces  espèces  étant,  sauf  quelques-unes,  assez 
répandues,  les  endroits  indiqués  ne  sont  que  des  exemples. 


R.-O.  Frick.  —  Conlnbution  à  ('(^lude  de  la  Flore  nmchâteloise.       47 

Arclostaphylos  Uva  Vrsi  (L.)  Spieiig.,  Toiiiiie,  Creux-du-Van  (Lesqueveux), 

Cressier  (Jmiod). 
Empetrum  niçirum  L.,  fdml  du  Ciciix-dii-Van,  marais  de  la  Vraconne:  espèce 

h  orifîini'  nirfiquo  cerl.'iine  (Aiib.,  lac.  cit.,  p.  r)13). 
Bofnln  nana  L.,  Innrhières  de  la  Brévine  et  des  Ponfs:  origine  :  sans  doute 

airtique  ancienne  (Aiib.,  loc.  cit.,  p.  ")i3). 

b)  Espèces  alpines  : 

^axifrafia  Airnon  .îacq.,  répondu  dans  loiit  le  Jura. 

Srn-iia  poroimis  L..  Biévine,  Eplatiucs.  l'oniilerel.  Lignières. 

tliniU'iinim  r(niinir}tln'i(îcs  L.,  Chassei'al,  Creux-du-Van,  Chasseron. 

l'iiur  celle  distiibution  en  >■  espèces  circumpolaires  »  et  «  espèces  dont  le 
maximum  de  dispersion  est  situé  dans  les  Alpes  et  ne  louche  à  la  zone  arc- 
tique que  par  un  petit  nombre  de  points  »  et  la  discussion  de  cette  classifi- 
cation, voir  S.  Aubi  rt.  Flore  de  la  Vallée  de  Joiix.  p.  riOG-olT. 


§  3.  —  Epoque  xérothermique. 

A  l'époque  glaciaire  succéda  une  période  xérothermique,  à  climat  plus 
chaud  qu'achielleinent,  qui  permit  l'établissement,  dans  nos  régions  juras- 
siennes, d'un  contingent  de  végétaux  des  bords  de  la  Méditerranée,  contin- 
gent qui  pénétra  en  Suisse  par  la  vallée  du  Rhône  et  suivit  le  pied  du  Jura, 
dont  il  réussit  à  gravir  le  versant  sud. 

Par  la  voie  rhodanienne  sont  ari-ivées  dans  le  Jura  neuchàlelois  les  plantes 
sui\anles,  foi'maid  Vélémenl  montagnard  médilerranéen  : 
Kriishmim.  nchroleucum  D.  C,  Creux-du-Van.  Chasserai. 
Dianlhus  sylrestris  Wulf,  Creux-du-Van,  environs  de  Neuchàtel. 
!^apo)wria  orymnïdes  L..  répandu  dans  le  Jura  méridional  jusqu'à  Soleure. 
Ujipericum  Fticheri  Will.,  Chasseron,  Brévine. 

.Iccr  opuUfdliam  Vill,  gorgps  de  l'Areuse,  roche  de  l'Ermitage,  bois  de  l'Hô- 
pital (Neuchàtel). 
AnlhiiUis-  montana  L.,  Creu.x-du-Van. 
Hellpltorus  (octidns  L.,  commune,  surloul  au-dessus  de  Neuchàtel. 

Le  D'  II.   Christ  a  observé  au  sein  de  cette  flore  méditerranéenne  un 

élément  palénafrieain.  beaucoup  plus  ancien:  de  ce  groupe  de  plantes  sont 

arrivées  chez  nous  : 

Ihi.nis  semperrircns  l...  fréquent  dans  le  bois  de  l'Hôpital. 

Pnijigala  chanuehu.rus  L.,  entre  Bochefort  et  Brot  (God.). 

Taavis  co)nnuini.s  L.,  Creux-du-Van  (A.  Dubois). 

Inipaliens  nnli  lanière  L.,  gorges  du  Seyon,  château  de  Valangin,  bords  du 

Doubs. 

hnila  conyza  D.  C,  commune. 

* 

*  * 

§  4.  —  Transformations  modernes. 

Chaque  jour,  une  flore  perd  son  aspect  primitif  grâce  à  des  causes  mul- 
tiples dont  les  pi-incipales  sont  les  inventions  nouvelles  de  modes  de  loco- 
motion. Nous  commencerons  ce  paragraphe  par  une  cause  particulière  h  la 
région  et  nous  le  terminerons  par  les  causes  communes  à  tous  les  pays  civi- 
lisés :  chemins  de  fer,  acclimatations,  immigrations. 

.4.  —  Correction  des  eaux  du  Jura  (1).  —  Lorsqu'en  1879  on  a  procédé 
à  la  correclion  des  eaux  du  Jura  —  c'est-à-dire  lorsqu'on  a  fait  arriver  l'Aar 

(11  La  plupart  des  noies  de  ce  paragraphe  soni  extraites  d'un  article  de  F.  Tripet  sur  ce 
sujet  dans  le  Rameau  de  Sapin,  1885. 


•iS        R.-O.  Fiuc.K.  —  ('onlributinn  à  l'iHudc  de  la  Flore  neuchdlclnise. 

dans  le  lac  do  HiiMinc  et  lorsqu'on  a  régularisé  sa  sortie  —  le  niveau  des 
lacs  de  Xeucliàlel,  liiennc  et  Moral  s'est  abaissé  de  près  de  i  mètres.  \  la 
suite  de  celte  modification,  de  vastes  territoires  fuient  mis  à  découxcrl,  dont 
la  végétation  s'empara. 

.hisquici,  celle  lloie  lillorale  n'a  pas  élé  encoi'e  étudiée  en  détail;  c'est  un 
travail  très  inléressanl  mais  très  compliqué,  vu  i]u'on  se  trouve  en  présence 
d'une  flore  i-iche. 

La  plupart  des  espèces  (pi'on  a  (d)servées  sur-  le  liltoral  du  lac  de  Neu- 
cliàtel  ont  élé  amenées  par  le  i-écent  canal  de  r,\ai-.  Citons  en  particuliei'  : 
Myriraria  gcrmanka  Desv.,  qui  descend  avec  les  cours  d'eau  :  par  le  Rhin 
jusqu'ù  lîàle,  par  l'Aar  jusqu'à  Soleure:  se  l'encontre  cà  et  là,  de  la 
pointe  de  Piéfargier  aux  environs  de  Bevaix. 
Ilippaplicii'  rhdiiinnidi'S.  au  pied  des  falaises  de  Marin. 
bmla  Vulllaidil  \i\\,  entre  Saint-Biaise  et  Préfai'gier  (H.  Liisclier). 

Si  la  correction  des  eaux  du  Jura  nous  a  apporté  quelques  nouvelles 
espèces,  en  revanche  elle  en  a  fail  disparaître  quelques  autres,  et  une  demi- 
douzaine  d'autres  sonl  aujourd'hui  en  voie  de  disparition  et  valent  par  cela 
la  peine  d'être  notées. 

a)  Espèces  kntièrement  ou  presque  entièrement  disparues  : 

IhiHimla  pahistris  h.,  citée  par  Godet  aux  mai'ais  d'Epagnier,  du  l^ont  de 

Thielle  et  du  Landeron. 
Sagittaria  .sagitlrplolia  L.,  pont  de  Thielle,  fossés  du  Landeron. 
Ilydrocharis  morsus  rumi'  L.,  fossés  du  Landeron;  près  d'Yvonaud. 
Acorus  calamns  L.,  bords  de  la  Thielle  (Curie)  ;  au-dessous  de  Montmirail 

(D^  Anker). 
Inida  Ilelênium  L.,  God.  la  signale  comme  disparue  du  canton. 

b)  Espèces  en  voie  de  disparition  : 

Alhma  raiiuiieuldidcs  L.,  près  du  pont  de  Thielle,  au  bord  du  lac  :  à  .\uver- 

nier,  Colombier,  entre  Chez-le-Bart  et  Saint-Aubin. 
Leiicoïum  a'stirum  L.,  dans  un  pi'é  humide  entre  le  Landeron  et  le  lac  de 

Bienne  (God.,  Suppl.  à  la  Flore  dit  Jurd). 
Scirpus  Rothii  Hopp..  boi'ds  de  la  Thielle,  allées  de  Colombier. 
Carex  riparia  Curt.,  marais  de  Thielle. 
Poa  seroUna  Ehrh.,  environs  de  Thielle  (P.  Morthier). 

* 

B.  —  Migration  par  le  chemin  de  fer  (1).  ■ —  Ce  sont  des  plantes  aux  graines 

s'accrocliiinl  facilement  ipie  les  chemins  de  fer  transportent  le  plus  commu- 
nément. Citons  les  i)iinripales  : 

Lepidiiim  drnhn  L.,  observée  d'abord  à  Auvermer,  puis  à  Neuchàlel. 
IsaFts  tinctoria  L..  sui'  les  talus  de  chemin  de  fer  de  Neuchàtel  à  Saint-Ulaise; 

apparue  en  1622  au  bord  du  Rhin,  pour  la  première  fois  en  Suisse. 
Melilotus  alba  Desr.,  a  suivi  la  voie  ferrée  de  Bâle  à  Bienne  et  jusque  dans 

nos  contrées. 
Frrigrostis  poaeo'ides  P.  B.,  voie  ferrée  à  Cressier  (B.  Jacob,   R(un.  Sap., 

nov.  18!»6). 
Bunias  orientalis  L.,  amené  dans  le  val  de  Travers,  entre  Fleurier  et  Môtiers, 

par  le  chemin  de  fer;  c'est  une  visite  de  la  Kabvlie  (v.  Andreae,  Ram. 

Sap.,  orl.  lS!)i). 


(!)  D'après  un  article  du  mOine  titre  dans  le  namcau  de  Sapin,  septembre  1877,  et  Flore 
de  la  Suisse  du  D"'  Ôlirist. 


R.-O.  FiucK.  —  CoiUributinn  à  l'élude  de  la  Flore  neuchdleloise.       49 


C   Plantes  d'Amérique.  —  L'émitriiilioii  de  plantes  américaines  à  tra- 

vfM's  rOréan  esl  plus  iiilrirssaiitf'  ciicoir  ipic  coHp  pai'  les  cliomins  do  fer. 

Espèces  les  plus  reinacquablcs  : 

Œvothera  bie)tnis  L.,  iulroduite  de  \  irijinie  à  l'adoue,  en  Kil't  (Lnine);  dans 
le  jardin  botanique  de  liàle  en  101!»  (U'  Chiisl);  boids  du  lac  de  Neu- 
chûtel  :  de  la  Tliielle  à  Préfai-£;iei',  Landeron.  entre  Colombier  el  Au- 
vernier. 

Erigernn  canadimsi.s  \..,  oi-iginaire  des  Etats-Unis  (Godet),  inlr^duilc  m  ibo.3 
dans  le  jardin  botani(pic  de  Hlnis  (\.  de  CandoUe).  Se  rminiilrc  dans 
tous  les  lieux  cultives.  •  ,     i.     i 

Elodea  caimdensls,  venue  Inul  réceiiiinenl  en  lMnn|.)e,  1842  ([>"'  Chi-ist).  1  (irl 
de  Neuchàtel. 

AshT  sidifiinis  W.,  oi-igina.ii-e  des  Klats-Unis  (Godet):  boi'ds  du  lac.  eidre 
N'euciiàlel  i'[  Saint-Hlaise. 

Uiiiiulus  liitciis  L.,  la  plus  intéressante  de  cette  catégorie;  originaue  du  Nurd 
de  l'Amérique;  signalée  dans  le  canton  de  Neuchàtel  :  à  Saiul-lilaise, 
en  18G0  environ  (F.  Tripet,  Rameau  de  Sapin,  novembre  18'.)1)):  en  1872, 
on  en  a  récolté  à  .Neuchàtel  même,  el  en  1889,  à  Concise. 
Neuchàtel  R--0-  FRI^K- 

5,  Mail,  Neucliàle!  (Suisse). 

LA  suivre) 


-<- 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Lépidoptères  nouveaux  pour  la  Loire-Inférieure.  —  Voici  une  liste  de  quelques 
Lépidoptères  recueillis  en  Loire-Inférieure,  qui  ne  sont  pas  mentionnés  dans  le 
C'tttaloi/u-e.  des  Lépidoptères  de  la  Loire-Inférieure,   de   Samuel   Bonjour,   publie 
en  1897  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  : 
Lycœna    arqns.    —    Saint-André-des-Eaux,    près    Saint-Nazaire,    A.  C,    sur    les 

bruyères,  en  septembre,  les  Q  Q  R.  —  Blain,  en  juin.  —Forêt  du  Gâvre  (lande 

de  Mespras),  T.  C,  en  août.  ,  , 

Epinephele  tif/ioinis,  ab.   semi-nlha.  —  Un  exemplaire  de  E.   fif/io/iiis,  capture  a 

Saint-Nazaire,  par  M.  Du  Mouza,  a  l'extrémité  des  quatre  ailes  envahie  par 

une  tache  laiteuse.  ,  . 

Syrirhttis  malrœ   =   alveohis.  —  Blain,  bords  du  canal,   fin  avril,   mai,   A.  C.   — 

Trouvé  également  sur  les  bords  du  Blavet,  dans  la  forêt  de  Quenecan  (limite 

du  Morbihan  et  des  Côtes-du-Nord).  —  Cité  de  la  Chapelle-sur-Erdre  (Loire- 
Inférieure),  dans  le  Catalogue  de  Dehermann-Roy. 
Smerinthus  populi.  —  Saint-Nazaire,  le  Pouliguen,  Saint-Brévin,  etc.,  A.  C,  mai 

et  plus  rarement  en  août  ;  T.  C.  il  y  a  quelques  années,  a  beaucoup  diminué.  — 

Cité  par  Dehermann-Roy  comme  A.  C. 
Mamestra  albicolon.  —  Saint-Nazaire,  très  localisé  :  dunes  près  du  Casino,  A.  C, 

mi-mai,  juin. 
Catephya  alchymista.  —  Saint-Nazaire,  un  ex.  fin  juin.  —  La  Bernerie,  en  août 

(Pionneau).  —  Cité  par  Dehermann-Roy,  de  la  Chapelle-sur-Erdre. 
Coryria  temerata.  —  Forêt  du  Gâvre,   à  la   Maillardais,   fin  mai.   —  Blain   (La 

Groulais),  juin. 
Corycia  bi-maculata.  —  Blain,  11  juin,  un  ex. 
Macaria  notafa.  —  Forêt  du  Gâvre,  fin  avril.  —  Blain,  en  août. 
Fidonia  limharia.  —  Un  ex.  dans  la  collection  Bonjour,  de  Saint-Brévin,  ll-iv-98. 

—  Cité  par  Dehermann-Roy  comme  C.   à  la  Chapelle-sur-Erdre,  en  juillet. 
Eubolia  bi-punctaria.  —  Campbon,  en  août,  A.  C.   (sur  les  terrains  calcaires).  — 

Cité  par  Dehermann-Roy  d'Ancenis. 
Pnchnobia  riibricosa  F.  —  Saint-Nazaire,  sur  les  réverbères,  trois  ex.,  26  février, 

3  et  16  mars.  —  Cité  dans  le  Catalogue  Bonjour,  mais  un  seul  ex. 
Ilimera    pennaria.  —  Saint-Nazaire,    Blain,    Nantes,    A.   C,    réverbères,    boules 

électriques,  du  18  octobre  au  20  novembre.  —  Cité  par  Bonjour  comme  T.  R. 

aux  environs  de  Nantes. 
Boarmia  consonaria  Hb.  —  Forêt  du  Gâvre,  C. ,  22  avril,  commencement  de  mai.  — 

Cité  par  Bonjour  comme  T.  R.  (environs  de  Nantes). 


50  Notes  spécialos  cl  locales. 


Thdlcra  fiwbrialis  Se.  —  Un  exemplaire  pris  le  16  juillet,  à  Saint-Gildas-des-Bois. 
—  Cité  par  Bonjour,  d'Ancenis,  T.  11. 

Gnophrin  riihrirolii.i  L.  —  Plusieurs  chenilles  prises  à  Blain  sur  les  murs,  un  ex. 
est  éclos.  —  J"ai  trouvé  également  un  adulte  dans  la  forêt  de  Quenecan  (limite 
du  Morbihan  et  dos  Côtes-du-Nord).  —  Cité  par  Bonjour,  de  Nantes  et  du 
Bourg  de-Batz,   T.  R.  ..       .  ,         ,      ..^ 

Clicloiiia  ririca  =  curinih.  —  Saint-Brévin,  Saint-Nazaire,  sur  les  réverbères, 
16  et  21  mai,  plusieurs  ex.  (E.  Du  Mouza).  —  Cité  par  Bonjour,  comme  T.  R. 

niarit/iaria  rarpuphaijd  Bkh.  —  Saint-Nazaire,  avril,  mai,  juin  et  juillet,  attiré 
par  la  lumière  des  réverbères,  mais  A.  R.  ;  les  exemplaires  sont  foncés  et  appar- 
tiennent peut-être  à  la  \&r.  rarpophild.  —  I).  carpophaga  et  sa  var.  carpophiln 
ne  sont  pas  citées  par  Bonjour. 

hiicœna  {LampidesÇ)  ha-tira  L.  —  Paraît  assez  abondant  certaines  années,  sur  les 
glycines,  les  pois,  les  haricots,  les  baguenaudiers  {Cnliitca  afhnrrsrmx),  Blain, 
Saint-Nazaire,  Sainte-Marguerite.  Nantes,  du  15  août  au  15  septembre.  —  J'ai 
trouvé  un  Cf  le  2  juin  1913,  il  provenait  peut-être  d'une  chrysalide  ayant 
passé  l'hiver. 
Saint-Nazaire.  Gabriel  ReveliÎ'ee. 

Eclosion  ou  émiqration  d'Hémiptères.  —  Pour  les  Hémiptères,  peu  communs 
cependant,  il  m'a  été  donné  de  eonstatf^r  à  .Saint-Geniès-de-Malgoirés,  le  28  juillet 
1913,  une  eclosion  ou  une  émigration  formidable. 

La  plume  du  maître  vénéré  J.-H  Fabre  donnerait  un  cachet  incomparable  de 
grandeur  à  l'observation  que  ie  vais  maladroitement  relater. 

Dans  un  chemin  creux,  bordé  de  talus  herbeux,  je  trouvais,  à  3  heures  de  l'après- 
midi,  une  infinité  de  petits  Hémiptères  non  adultes  grouillant,  se  dirigeant  vers 
l'Ouest;  toute  la  largeur  du  chemin  et  une  partie  des  talus  étaient  comme  recou- 
verts de  ces  insectes.  En  s'écartant  du  chemin  dans  les  champs  environnants,  on 
n'en  rencontrait  aucun.  Je  pus  mesurer  que,  sur  une  longueur  de  420  mètres,  les 
Hémiptères  se  dirigeaient  vers  l'Ouest;  à  partir  de  cette  distance,  sur  une  longueur 
de  80  mètres,  c'était  vers  l'Est  que  marchait  la  colonne;  de  3  heures  à  7  heures, 
je  pus  assister  à  cette  sorte  d'exode  inexplicable  pour  moi,  et  que  j'observais  pour 
la  première  fois. 

Les  émigrants  partaient-ils  de  l'endroit  le  plus  large  du  chemin  (  ?)  où  les  talus 
assez  hauts  sont  ordinairement  habités  par  des  légions  d'Orthoptères,  très  réduites 
cette  année.  Vers  la  fin  de  la  journée,  la  bande  avait  gagné  du  terrain,  toujours 
en  longueur  et  sans  s'égarer  dans  les  champs  à  côté. 

Comme  la  largeur  de  l'armée  était  bien  de  3  mètres  60  en  moyenne,  que  la 
colonne  avait  plus  de  500  mètres  de  longueur  et  qu'on  pouvait  compter  au  moins 
quatre  insectes  par  centimètre  carré,  c'est  un  chiffre  fabuleux  que  représenterait 
le  total.   Plus  de  70  millions; 

Oblisé  de  m'absenter  le  lendemain,  j'ai  su  d'un  ouvrier  agricole,  que  j'avais 
envoyé  sur  les  lieux,  que  le  29  juillet  au  matin  les  Hémiptères  étaient  peu  nom- 
breux; le  30,  ils  avaient  disparu  entièrement,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  rendre  compte. 

Je  tiens  à  la  disposition  de  ceux  des  lecteurs  de  la  FeviUr,  désireux  de  connaître 
le  nom  des  jeunes  Hémiptères,  un  tube  plein  d'alcool,  où  je  conserve  quelques  uns 
de  ces  insectes.  Identification  difficile,  je  crois,  en  raison  du  jeune  âge  des  sujets. 
Saint-Geniès-de-Malgoires  (Gard).  Albert  Hugues. 

Les  insectes  dans  le  Gard  en  1913.  —  L'année  1913  n'a  pas  été  riche  d'insectes 
dans  le  Gard.  Sans  penser  que  cela  puisse  être  bien  utile  aux  naturalistes,  je 
m'en  voudrais  de  ne  pas  signaler  cette  observation  aux  lecteurs  de  la  Fcville, 
heureux  que  je  serais  de  savoir  si  d'autres  chercheurs  ont  pu  constater  même 
pénurie   d'insectes,   ou   le   contraire. 

Les  notes  les  plus  insignifiantes  peuvent  avoir  leur  utilité  alors  qu'elles  sont 
groupées  et  étudiées  par  des  naturalistes  compétents.  Rien  ne  doit  être  dédaigné 
dans  la  recherche  des  phénomènes,  des  lois  peut-être,  qui  régissent  les  conditions 
biologiques  nécessaires  à  la  multiplication,  plus  ou  moins  grande,  de  telle  ou 
telle  autre  espèce  d'animal.  Pcuir  la  lutte  contre  les  insectes  nuisibles  aux  récoltes, 
la  connaissance  de  tous  les  phénomènes,  permettant  de  pronostiquer  à  l'avance 
l'abondance  ou  la  pénurie  des  parasites  à  redouter,  rendrait  de  grands  services 
à  l'agriculture. 

Par  mes  seules  observations  d'homme  des  champs,  j'ai  la  conviction  absolue 
que  la  solution  de  ces  problèmes  est  possible;  les  observateurs  documentés,  groupés 
et  bien  outillés  manquent  seulement.  Livrés  à  leurs  seuls  moyens,  les  efforts  des 
naturalistes  seront  impuissants.  L'assistance  pécuniaire  de  l'Etat,  réunissant  en 
des  laboratoires  pourvus  de  budgets  suffisants  tous  les  travailleurs  que  ces  ques- 


Noies  spéciales  el  locales. 


tions  intéressent,  permettrait,  sous  peu  d'années,  d'enregistrer  des  découvertes 
d'une  valeur  incalculable. 

Qu'auraient  été  les  quelques  centaines  de  mille  francs  qu'aurait  pu  coûter  le 
lahuratoire  entomologique  qui  eût  prévenu  l'invasion  du  Phylloxéra  I  et  les  mul- 
tiples invasions  de  parasites  destructeurs  et  dangereux  pour  les  récoltes  ou  la 
vie  humaine  i  ,       .         , 

Cinq  ordres  d'insectes  ont  présenté  en  1913,  dans  ma  région,  un  déficit  très 
accentué  dans  le  chiffre  d'individus  que  donnent  les  années  mêmes  moyennes  en 
inscct<'s.  Par  gradation.  Orthoptères,  Névroptères,  Lépidoptères,  Hémiptères, 
Coléoptères  furent  peu  abondants.  Des  genres  entiers  de  ces  ordres  étaient  fort 
mal  représentés,  nous  avons  pu  en  juger  d'autant  mieux  que  ce  sont  surtout  vers 
les  espèces  ordinairement  très  communes  que  mon  attention  s'est  le  plus  portée  et 
(lue  je  l'ai  bien  constaté  dans  mes  notes.  Albert  Hugues. 


Pelias  berus  Dum.  et  Bibr.  (Vipère  péliade).  —  J'ai  indiqué  récemment,  par 
erreur,  l'eliris  btrux  Dum.  et  Bibr.  en  Haute-Marne.  Néanmoins,  G. -A.  Boulenger, 
dans  son  ouvrage  récent  sur  les  Serpents  d'Europe  (1),  la  signale  dans  le  départe- 
ment, mais  sans  préciser  les  lieux,  ni  les  noms  des  chasseurs  (observation  de 
M.  Louis  Roule).  Par  contre.  M.  Paris,  de  Dijon,  et  auparavant  M.  Jobert  ne 
l'y  avaient  pas  constatée  dans  les  milliers  d'exemplaires  communiqués.  L'existence 
du  rare  reptile  reste  donc  douteux. 

Quelque  naturaliste  voudrait-il  préciser  la  répartition  géographique  de  la 
Péliade  en  France,  et  indiquer,  pour  la  Haute-Marne,  les  lieux,  dates  et  auteurs 
des  captures. 

Larivière,  par  Bourbunne-les-Bains.  E.  Gardet. 

Notes  botaniques  sur  Montreuil-sous-Bois  (Seine).  —  Il  n'est  point  de  localité, 
si  pauvre  qu'elle  paraisse,  qui  ne  puisse  être  visitée  avec  profit,  a  dit  avec  raison 
un  auteur  estimé. 

La  commune  de  Montreuil-sous-Bois,  située  aux  portes  de  Paris,  en  offre  un 
exemple.  A  première  vue,  elle  semble  complètement  dépourvue  d'intérêt;  nous 
y  avons  cependant  recueilli,  au  cours  de  nos  promenades  en  1910  et  1911,  quelques 
espèces,   principalement  calcicoles,   méritant  d'être   signalées. 

Nigella  arveiisis  L.  —  Terres  incultes  entre  la  rue  de  l'Eglise  et  la  place  de  Stras- 
bourg. 

Curydalis  lutea  D.  C  —  Vieux  murs,  rue  de  la  Convention  et  rue  des  Savarts. 

Sisymbrivm  sophia  L.  —  Friches  du  cimetière.   Peu  commun. 

Lepidium  draha  L.  —  Carrière  des  Beaumonts,  carrière  Morel,  surtout  abondant 
à  la  première  localité.  Signalé  à  Montreuil  par  Thuillier,  Merat,  Cosson  et 
Germain. 

L<  pidium  fjraminifolium  L.  —  Abondant  aux  environs  de  la  rue  des  Carrières. 

Viola  tricolor  L.  —  Terres  en  friches  entre  la  rue  de  l'Eglise  et  la  place  de  Stras- 
bourg. 

Lotus  ienuis  Kit.  —  Carrière  des  Beaumonts.   Assez  rare. 

Erruni  hirsutum  L.  —  Lieux  vagues  entre  la  place  de  la  Mairie  et  la  rue  de 
l'Eglise. 

Buph  urum  rotundifoliu?n  L.  —  Terres  en  friches  entre  la  rue  de  l'Eglise  et  la 
place  de  Strasbourg. 

Cauca/is  latifolia  L.  —  Lieux  incultes  entre  la  rue  de  l'Eglise  et  la  place  de 
Strasbourg. 

JSgopodium   podagraria  L.  —  Id. 

Sili/hum  marianum  Gsertn.  —  Friches   du   cimetière.    Très  rare. 

HeJminthia  echioides  Gsertn.  —  Friches  du  cimetière.   Assez  commun. 

Tragopogon  major  Jacq.   —  Ruelle  des  Soucis,  en  contrebas  du  cimetière.   Rare. 

Lactuca  saligna  L.  —  Même  station,  en  compagnie  du  précédent. 

Datura  stramonium  L.  —  Décombres,  sentier  de  la  Mare. 

Leonurus  cardiaca  L.  ■ —  Décombres.  As.sez  commun  le  long  du  sentier  de  la  Mare. 

Lamixnn  hyhridum  Vill.  • —  Bord  d'un  champ,  sentier  Saint-Victor;  mélangé  au 
Lamium  purpitreum  L. 

Anxtoloclita  rlematitis  L.  —  Très  commun  dans  les  friches  du  cimetière  et  aux 
bords  des  champs  des  alentours. 

Euphorhia  esula  L.  —  Talus  argilo-calcaire,  carrière  des  Beaumonts.  Très  rare. 
Versailles.  R.  Oky. 

(1)  Nous  aurons  prochainement   l'occasion  de   parler  h  nos  lecteurs  de  cet  e.xcellenl  ou- 
•vTage  (R.). 


52  Notes  spéciales  et  locales. 


Le  Jaseur  de  Bohême  {BombyciUa  garrulus  L.)  en  Haute-Marne.  —  Au  cum- 
iiiencrment  de  janvier,  un  important  passage  a  eu  lieu  dans  diverses  localités  de 
notre  département  :  à  Saint  Dizier  (Roussel)  ;  au  Val,  près  d'Humbécourt 
(Euvrard),  et  surtout  à  Montiérender.  Dans  ce  dernier  pays,  la  bande  comprenait 
une  trentaine  d'individus.  Tous  ou  à  peu  près  tous  doivent  être  tués  aujourd'hui. 
En  effet,  le  7  janvier,  huit  individus  furent  abattus,  et,  le  25  du  même  mois, 
M.  Euvrard,  d'Humbécourt,  habile  taxidermiste,  en  avait  déjà  reçu  dix-huit. 
D'autres  avaient  été  envoyés  à  Wassy   pour  être  également  naturalisés. 

Voici  les  renseignements  que  M.  Euvrard  a  bien  voulu  nous  communiquer. 
Quand  on  tirait  un  coup  de  fusil  dans  la  bande  de  Montiérender,  les  rescapés 
se  contentaient  de  fuir  à  quinze  ou  vingt  mètres,  perchant  toujours  au  sommet 
d'un  arbre.  Le  Jaseur,  on  le  sait,  est  très  confiant,  et  il  ne  se  trouble  pas  à  la 
vue  de  l'homme. 

Le  poids  moyen  des  dix-huit  individus  était  de  63  grammes  (minimum,  54  gr.  ; 
maximum,  70  gr.),  et  les  autopsies  d'estomac  n'ont  donné  que  des  graines  de 
gui  et  des  fruits  d'un  Conifère  que  M.   Euvrard  croit  être  un  Tltuya. 

Saint-Dizier.  C.  Frionnet. 


Jaseurs  de  Bohême  dans  le  Pas-de-Calais.  —  M.  Paul  de  Givonchy  nous  envoie 
une  note  extraite  de  VTiidrpcndant  du  Piis-de-C'nIrii..<  (30  janvier  1914)  qui  signale 
le  passage  des  Jaseurs  de  Bohême  dans  le  Pas-de  Calais  et  dans  le  Nord;  on  en 
a  capturé  à  Ribécourt,  à  Marcoing,  à  Fressics  et  à  Cambrai,  où  M.  Proy,  coiffeur, 
rue  de  Noyon,  en  a  naturalisé  plusieurs.  —  D'après  le  même  journal,  ces  passages 
ont  été  signalés  aussi  dans  la  Côte  d'Or.  —  M.  de  Givenchy  ajoute  :  «  Déjà  en 
1878,  mon  père,  qui  était  ornithologiste,  possédait  dans  sa  collection  un  de  ces 
oiseaux  qui  avait  été  tué,  cette  année-là,  sur  le  territoire  de  Recques,  situé  entre 
Calais  et  Saint-Omer.  LTn  couple  de  ces  rares  oiseaux  avait  été  vu  perché  sur  un 
pommier.  —  La  plus  grande  partie  de  la  collection  d'oiseaux  et  d'oeufs  d'oiseaux 
de  mon  père  ayant  été  donnée  an  Musée  de  Saini-Omer,  je  suppose  que  cet  exem- 
plaire de  Bombyci rora  gnrniln   doit  s'y  trouver   encore   ». 

Paris.  P.  de  Givenchy. 

Pendant  1  impression,  plusieurs  autres  notes  sur  le  Jaseur  de  Boliêmc  nous  ont 
été  adressées  par  MM.  Duchasseint  (Puy-de-Dôme),  Lomont-Petitjcan  (Meurthe- 
et-Moselle),  Berthier  (Autun),  Cavro  (Nord  et  Pas-de-Calais,  note  complémen- 
taire). Nous  donnerons  au  prochain  numéro  les  détails  qui  nous  sont  communiqués 
par  nos  correspondants.  Constatons  dès  à  présent  la  généralité  de  ces  passages 
extraordinaires  dans  la  moitié  E.st  de  la  France,  pendant  l'hiver  que  nous  venons 
de  traverser. 

Le  Microscope  pour  tous.  —  Nous  sommes  heureux  de  faire  savoir  à  nos  lecteurs 
que  M.  Duniée,  pour  être  utile  à  ses  abonnés  à  V Amateur  de  C'ham/ii(//ions,  fait 
établir  en  ce  moment  ]5ar  M.  Stiassnie,  204,  boulevard  Raspail,  un  Microscope 
qui,  pour  le  prix  maximum  de  150  francs,  comprendra  un  .statif  à  mouvement 
lent  et  rapide,  un  oculaire,  deux  objectifs,  une  chambre  claire  et  un  revolver 
porte-objectif. 

Cet  instrument,  qui  sera  de  facture  irréprochable,  donnera  exactement  à  la 
chambre  claire  un  grossissement  de  1.000  diamètres;  il  y  aura,  en  outre,  un  autre 
grossissement  de  250  à  300  diamètres. 

Comme,  pour  obtenir  ces  conditions  extrêmement  avantageuses,  il  a  fallu  réunir 
un  certain  nombre  de  souscripteurs,  le  prix  indiqué  ne  sera  acquis  qu'aux  per- 
sonnes qui  enverront  leur  adhésion,  soit  à  M.  Dumée,  45,  l'ue  de  Rennes,  soit  à 
M.   Stiassnie. 

M.  Dumée  estime  avec  raison  que  le  grossissement  de  1.000  diamètres  doit  être 
adopté  pour  la  figuration  des  organes  élémentaires  des  végétaux  et  des  animaux. 

Le  Uirecteur  Gérant, 

A.    DOLLFUS. 


Iin|i.  Dbfrlliûr,  Ri'iini's— Paris  (455-14) 


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1/2  page 12    » 

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de  lO  heures  à  midi. 


SOMMAIRE   DU    N"   519 


Ch.  Oberthur  :   Une  consultation  Lépidoplérologique  isuile). 

D^  Adrien  Guébhard  :  Applications  nouvelles  do  la  Radiographie  à  l'Histoire  naturelle.  — " 

(4  planches  hors  texte). 
D''  Auguste  Gros  :   ]_/o  Silaris  solieii  Pecchioli. 
I.  Lacroix  :  Coatribulion  ù  l'étude  des  Névroptères  de  Tranoe  ifin). 
R.-O.  Frick  :  Contribution  à  l'étude  de  la  Flore  ncuchâtoloise  {suite}. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Lépidoptères   nouveaux  pour  la   Loire-Inférieure   (Gabriel   Revelière). 

Eclosion  ou  émigration  d'Hémiptères  (.«Mberl  Hugues). 

Les  Insectes- dans  le  Gard  en  1913  (Albert  Higues). 

Pelas  berus  (E.  C^rdet). 

Notes  botaniques  sur  Monli'euil-sous-Bois  (Seine)  (R.  Orv). 

Le  Jaseur  de-  Bohême  (C.  Frionnet). 

Jaseurs  de  Bohême  dans  le  Pas-de-Calais    P.  de  Givr  nchy).  ' 

Le  Microscope  pour  tous  (P.  Dumée). 
(La  suite  du  ti-avail  de  MM.  Dautzeaberg  et  Durouchoux.  sur  les  .Mollusques  de  Saint-Malo, 

paraîtra  au  prochain  numéro). 


BULLETIK   D'ECHAKGGS  DE  LÀ  FEGILLE  DES  JEtKES  NATCRALISTE.> 


OUVRAGES  OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10  JANVIER    AU    4    FÉVRIER    1914 


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7  br.);  Jahandiez  (1  br.);  Janet  (1  br.);  P-  Lemoine  (1  br.);  L.  Planchon  (1  br.); 

G.  Revelière  (1  br.);  Cl.  Roux  (1  br.);  Eug.   Simon  (5  vol.,   10  br.);  Stephansen 
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Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


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Brochures  (de  moin?  de  100  pages) 4o.bO/  diaues 

Photographies  géologiques  ...   ii73  ' 


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LA   FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 

REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 

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Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 

Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) 6  fr. 

Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  1"  janvier 


Imprimerte     Oberthur,     Rennes  —  Paris 


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1914 


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Blaringhem  (L.).  —  Le  Perfectionnement  des  Plantes,  in-16,  xii-192  p.  —  Paris, 
Flammarion.  —  1  fr.  50. 

Brumpt  (E.).  —  Précis  de  Parasitologie  (2=  édition),  in-8°,  xxviii-lOU  p.,  avec      , 
698  fig.  et  4  planches  en  couleurs.  — ■  Paris,  Masson.  —  14  fr.  ♦ 

EiSBNMENGEK  (G.)  et  H.  CoTJPiN.  —  Manuel  de  sciences  naturelles,  accompagné 
de  nombreux  dessins,  photogravures  et  lectures  (Enseignement  primaire  supé- 
rieur), in-16,  284  p.  —  Paris,  Nathan. 

HÉDON  (E.).  —  Précis  de  Physiologie,  7'  édition,  in-16,  iu-750  p.,  avec  234  fig.  — 
Paris,  Doin. 

LaceOix  (A.).  —  Minéralogie  de  la  France  et  de  ses  colonies.  —  Description 
physique  et  chimique  des  minéraux,  étude  des  conditions  géologiques  de  leurs 
gisements.  —  T.  V.  Deuxième  supplément  et  Index  géographique  dressé  avec  le 
concours  du  colonel  Azéma,  in-8°,  505  p.,  avec  fig.  —  Paris,  Béranger.  —  35  fr. 

Narjez.  —  Etude  auatomique  des  hybrides  du  genre  Epilohium  (thèse  de 
l'Université  de  Besançon),  in-B",  86  p. 

Noter  (R.  de).  —  Les  Ignames  et  leur  culture  dans  les  cinq  parties  du  Monde, 
in-8°,  67  p.  et  17  fig!  —  Paris,  Challamel. 

Pelourde  (Fernand).  —  Paléontologie  végétale  :  Cryptogames  cellulaires  et 
Cryptogames  vasculaires,  in-18,  xxviii-360  p.,  avec  80  fig.  —  Paris,  Doin. 

Eebsomen  (André).  —  La  Garonne  et  ses  affluents  de  la  rive  gauche,  de  La  Réole 
à  Bordeaux  (avec  préface  de  Camille  Jullian),  gr.  in-4°,  312  p.,  avec  grav.  — 
Bordeaux,  Féret  et  fils.  —  25  fr. 

Uksat  (J.).  —  Le  Safran  du  Gâtinais,  in-18,  52  p.  et  fig.  —  Pithiviers,  L.  Gau- 
thier. —  1  f r.  50. 

Weiss  (G.)  —  Essai  de  physique  biologique,  3'  édit.,  in-8°,  xiii-566  p.  et  575  fig. 
—  Paris,  Masson.  —  7  fr. 

WiLLis  (J.  C).  —  Manuel  d'Agriculture  tropicale  (traduit  par  E.  Montépic)  avec 
préface  (^e  F.  Heim,  in-S",  xii-291  p.  et  grav.  —  Paris,  Dunod  et  Pinat.  —  8  fr. 


1"  Avril  1914  —  V'=  Série,  44-=  Année  —  N"  520 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


PROTESTATION  CONTRE  Lft  RÉGLEMENTATION  DES  FOUILLES 


Les  Dklk (luÉs  Officiels  ''•^"■'^  ■'^■°'*' 

de  la  Société  d'Anlliropologie  de  Paris,  ttOTANlCAl 

de  kl  Société  Géologique  de  France,  qardhn. 

de  la  Société  Piéhislorique  française, 
réunis,  en  commun,  pour  la  défense  de  leur  indépendance  scientifique  menacée 
par  différents  projets  de  lois,  protestent  énergiquement  contre  toute  régle- 
mentation. 

Los  projets  de  lois  qui  ont  pu  être  suscités  par  le  légitime  désir  d'éviter 
certains  incidents,  dont  [(jpinion  publique  s'est  émue  dans  ces  dernières 
années,  se  heurtent  tous  à  des  objections  très  graves  : 

1°  Si  l'on  essaye  d'éviter  les  fouilles  commerciales  ou  les  fouilles  faites  par 
des  étrangers  ou  encore  les  fouilles  faites  par  des  incompétents,  il  est  impos- 
sible de  formuler  cette  restriction  sans  paralyser  les  chercheurs  nationaux 
compétents  et  désintéressés; 

2°  L'exemple  de  pays  étrangers  où  des  lois  restrictives  sont  en  vigueur 
(Italie,  Grèce,  Turquie,  etc.)  montre  clairement  que  le  résultat  de  la  régle- 
mentation est  de  faire  détruire,  de  changer  de  provenance  ou  de  maquiller 
les  pièces  les  plus  intéressantes  et  d'encourager  les  fouilles  clandestines. 

3°  L'obligation  de  subir  un  contrôle  arrêtera  la  plupart  des  chercheurs  et 
empêchera  les  découvertes  qui,  presque  toujours,  aboutissent  libéralement  à 
nos  Musées.  Ce  contrôle  sera,  de  plus,  impossible  h  organiser  d'une  manière 
assez  large  et  assez  compétente  pour  ([u'une  tentative  de  recherche  ne  se 
heurte  pas  i\  des  délais  regrettables  et  ne  finisse  pas  souvent  par  être  aban- 
donnée. ' 

Le  remède  serait  doue  pire  que  le  mal. 

En  conséquence  : 
Les  Délégués  des  Sociétés  posent  comme  absolument  intangible  le  prin- 
cipe (le  la  liberté  complète  des  fouilles  scientifiques. 

A  l'occasion  de  la  convocation  à  Paris,  pendant  les  vacances  de  Pâques, 
des  Délégués  des  Sociétés  Savantes  des  départements,  celles-ci  sont  priées 
de  vouloir  bien  se  faire  représenter  h  la  réunion  qui  aura  lieu  le  mercredi 
15  avril,  à  l-  heures  et  demie,  dans  la  salle  des  séances  de  la  Société  d'Anthro- 
pologie de  Paris,  15,  rue  de  l'Ecole-de-Médecine,  pour  l'examen,  en  commun, 
de  la  question  de  la  liberté  des  fouilles  scientifiques. 

Dans  le  cas  où  il  ne  lui  serait  pas  possible  de  se  faire  représenter  à  cette 
nôunion  par  un  de  ses  Collègues,  le  Comité  serait  désireux  de  savoir  si  la 
Sdcicté  adhère  à  sa  protestation. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  an  D""  Chervin,  Secrétaire  du  Comité 
de  Vigilance,  89,  avenue  Victor-Hugo,  Paris. 


54  Charles  Obertiiur.  —  Une  Consultation  lépidoptérologique. 

UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOGIQUE 

(Suite). 


Argynuis  Adippe,  Liimé.  —  Espèce  géiiéralemenl  sylvalique,  répandue 
dans  presque  toute  la  France,  dans  les  plaines  et  les  basses  montagnes; 
pi'ésente  une  variété  Cleodoxu  chez  laquelle  les  taches  nacrées  sont  en  des- 
sous, sur  les  ailes  inférieures,  alténuées  el  remplacées  par  une  couleur 
jaune  doré.  L'Argijtini.s  Adippe,  comme  sa  congénère  Arjlaja,  domie  des 
aherrations  niélanieime.s  qui  sunl  [lai'fois  superbes.  Les  anciens  auteurs  en 
ont  ligure  de  magnifiques  spécimens  dans  leurs  Iconographies.  En  Espagne, 
Adippe  présente  une  foi-me  géogi'aplii(pie  l'emarquable;  il  en  est  de  même 
en  Sicile.  Ces  formes  ne  se  trouvent  pas  dans  le  Midi  de  la  Fi-ance.  Il  .serait 
fort  intéressant  de  savoir  si  Adippe  majiquc  dans  quel(|ues  cantons  français. 
Jusqu'ici  l'Espèce  passe  pour  se  rencontrer  partout.  Y  a-t-il  des  localités 
oij  Cleodoja  parait  mamiuer  et  inversement  d'autres  endroits  où  la  variété 
semble  être  aussi  abondante  que  le  type  ? 

Argynnis  Niobe,  Linné.  —  Comme  Adippe,  Mobe  présente  deux  morphes; 
l'une  avec  les  taches  du  dessous  des  ailes  inférieures  ar-gentées;  l'autre, 
appelée  Eris  ne  présentant  pas  les  macules  d'argent.  Niobe  est  plutôt  une 
Argynnis  de  montagne  cpie  de  plaine;  cei»endant  feu  Gabriel  Dupuy  l'avait 
observée  dans  la  forêt  de  la  Bi-aconne,  en  Charente.  Comme  ses  congénères, 
Niobe  doime  parfois  des  abei-i'ations  remanjuables.  Il  est  inexact  que  Niobe 
ait  été  trouvée  dans  le  Finistère.  C'est  l'Ab.  Cleodoxa  de  Adippe  que  certains 
Entomologistes  finistériens  avaient  considérée  à  tort,  comme  étant  Niobe. 
J'ai  entendu  dire  que  Niobe  habitait  dans  le  département  du  Nord  et  qu'on 
pouvait  facilement  la  captui'er  dans  les  dunes,  près  de  Dunkerque.  Mais  je 
n'ai  jamais  vu  quelque  exemplaire  de  Niobe  venant  autlientiquement  du  dépar- 
tement du  Nord. 

Argynnis  Lathnniu.  Linné.  —  Le  petit  nacré  se  raréfie  sensiblement  en 
Bretagne.  Il  était  autrefois  fort  abondant  en  août,  septembre  et  octobre,  le 
long  des  routes  et  sur  la  voie  du  chemin  de  fer.  Depuis  une  trentaine 
d'années,  je  n'ai  vu  Lathonia  que  par  exemplaires  isolés.  A  Bordeaux,  feu 
Auguste  avait  jadis  capturé  un  splendide  exemplaire  mélanisant.  On  ren- 
contre aussi  l'aberration  chez  la(|uelle  les  taches  argentées  des  ailes  infé- 
rieures, en  dessous,  pont  conlluo-ntes.  Je  crois  que  VArgiiniiis  Lnllionin 
habite  toutes  les  [larties  de  la  France,  sans  toutefois  s'élever  ti-ès  haut  dans 
les  montagnes.  Je  ne  l'ai  jamais  vue  au-dessus  de  l'altitude  de  1.800  métrés; 
mais  comme  c'est  un  papillon  voyageur,  il  est  possible  qu'on  puisse  l'ob- 
server accidentellement  à  une  plus  grande  altitude.  Il  serait  intéressant  de 
savoir  si  des  Lépidoptéristes  ont  constaté  la  présence  de  I.ulhonia  quelque 
part  à  une  altitude  de  plus  de  2.000  mètres  et  autrement  que  par  exem- 
plaires isolés. 

Argynnis  Elysa,  Godart.  —  Espèce  spéciale  à  la  Corse  et  à  la  Sardaigne. 

Argynnis  Hécate,  Huebner.  —  Personnellement  je  n'ai  jamais  vu  Hécate 
vivante.  Je  ne  connais  l'Espèce  que  par  les  exemplaires  dessé'chés  que 
i-enferme  ma  collection.  Je  sais  que  VArgynnis  Hécate  se  trouve  dans  les 
Basses-Alpes,  le  Var,  le  Lot.  Il  serait  extrêmement  intéressant  que  les 
Entomologistes  ayant  été  assez  heureux  pour  capturer  Hécate  en  Fi-ance, 
voulussent  bien  faire,  connaître  dans  la  Feuille  les  localités  précises  de 
France  où  ils  ont  rencontré  l'Espèce. 


Charles  Oberthur.  -  -  Une  Cansytluillnn  li'indoptérologique.  55 

Argifuma  Ino,  Esper.  —  V'ule  clans  les  pi'és  sylvatiques,  à  la  fin  de  juin, 
dans  le  Nord  de  la  France  (foi'èt  de  Compiègne,  de  Sanioussy).  Elle  est 
coninuine  à  la  Cfibanassc  (Pyrénées-Orientales),  à  la  vallée  du  Lys,  près 
Ludion,  à  la  Chartreuse  de  l'réniolies  (Isère),  dans  le  Doubs,  aux  environs 
de  Cicnève  et  sans  cioule  ihiiis  heaueiaip  d'iiidres  loeaiilés  ipii  n'oid  pns  été 
auliii'ntiqu(Mnent  recensées.  Il  m'a  pai'U  qur  yAryi/miis  Iiki  cl  le  l'nlijiiimiialtis 
Chrijseis  se  trouvaient  très  généralemcnl  ensemble  dans  les  mêmes  lieux. 
Ino  varie,  comme  toutes  les  Aryijnniii.  Je  ()ossède  un  cf  dont  le  fond  des 
ailes  est  blanc  pur  au  lieu  d'être  d'un  jaune  fauve. 

Argynnis  Doplinc,  SchiiT.  —  Jolie  Argynnis  qui  se  rencontre  en  Alsace 
(vallée  de  Sainte-.Marie-aux-.Mines),  à  Florac,  Vernel-les-Bains,  Vizille,  Uriage, 
Digne,  Ludion  et  sans  doule  dans  maintes  autres  localités,  au  pied  des  mon- 
tagnes; Daplme  vole  en  juillet. 

Aigijiiiiis  iiiiKilhiisia,  Esper.  —  Habite  les  Alpes,  manque  dans  les  Cévennes 
et  dans  les  l'yrénées.  Je  l'ai  obsei-vée  à  Prémolles  (Isère),  Madone  de 
Fenestre,  près  Saint-Marlin-de-Vésubie,  Cbamonix,  Aix-les-Bains,  Zei-matt, 
Hérisal;  j'ai  tout  lieu  de  croire  que  YArgymiis  innalhusia  se  rencontre  aussi 
dans  les  Hautes  et  liasses-Alpes;  cependant  je  ne  l'ai  pas  reçue  de  ces  dépar- 
tements. Elle  est  généralement  abondante  dans  certaines  prairies  des  mon- 
tagnes idpines. 

Aiyijiuiix  Diu,  Linné.  —  N'existe  pas  en  Angleterre,  mais  est  assez  com- 
nuuie  dans  les  landes  d'Ille-et-Vilaine  où  elle  éclôt  deux  fois  par  an,  en 
mai  et  en  août.  Dia  est  une  espèce  délicate,  de  petite  taille,  très  facile  à 
capturer;  elle  paraît  très  répandue  en  France.  Elle  a  été  observée  dans  les 
Pyrénécs-dricniales,  le  Poitou,  les  liasses-Alpes,  les  environs  de  Paris,  de 
Chartres,  de  Fontainebleau,  de  Besançon,  d'Uriage,  de  Chamonix,  de 
Digne  où  l'on  trouve  en  été  une  lace  ayant  le  fond  des  ailes  très  clair  et 
([ue  j'ai  appelée  Dlniemis.  L' Argynnis  Dia  habite  certainement  un  grand 
nombre  d'autres  localités  françaises.  Je  pense  même  qu'il  ne  doit  guère  y 
avoir  en  France  de  contrée  où  l'Espèce  ne  se  rencontre  point  '?  Mais  t'atîaire 
n'a  pas  encore  été  constatée  et  l'hisluire  de  VArgynnis  Dia,  au  point  de  vue 
de  savoir  si  elle  se  trouve  partout  ou  bien  si  elle  !nan(|ue  dans  cpielques 
cantons,  est  encore  à  écrire,  aussi  hir-n  que  celle  des  autres  Argynnis. 

Argynjiis  l'ulfs,  Huebner.  —  Un  habitant  des  hautes  prairies  alpestres; 
vole  (liLiis  les  Alpes  et  les  Pyrénées  à  |iartii-  d'enviiim  2.000  mètres  d'altitude 
et  s'élève  jus(|u'à  près  de  3.000  mètres.  C'est  une  Aiijynuis  ipii  se  rencontre 
au  Thibel,  au  Turkestan,  au  Cachemire,  en  Grèce,  où  dh'  présente  des 
morphes  géographiques  intéressantes. 

Dans  les  basses  montagnes  et  en  Laponie,  Pales  devient  la  variété  .4m- 
iarhe,  de  plus  grande  taille  et  d'une  coloration  plus  vive.  En  France,  Arsi- 
hiihe  a  été  trouvée  dans  le  Doubs  avec  la  Cnlias  l'alaeno  et  le  Polyommatus 
llclli'.  Elle  vole  en  juillet. 

Argynnis  Euplirosyne,  Linné.  —  Se  rencontre  dans  les  plaines  de  France 
et  dans  les  montagnes  où  elle  affectionne  la  région  des  rhododendrons. 
Eiiphrosyne  présente  d'ailleurs  dans  les  hauteurs  une  morplie  de  couleur 
plus  terne  et  de  taille  généi-alement  un  peu  plus  petite  que  dans  les  plaines. 
Vole  en  mai  et  conunencemeiit  île  juin  à  ]{enne>,  aux  enviions  de  Paris, 
Bordeaux,  en  Auvergne,  à  Marseille,  à  la  Sainte-Baume,  paraît  en  juillet 
dans  les  Pjrénées. 


ÔG  Charles  Obehthur.  —  Une  Consultation  lépidoplérologique. 

Euphrusy)ie  ne  se  reuoonlre  pas  paiiuul;  ainsi  en  lUe-el-Vilaine,  je  ne 
l'ai  jamais  vue  au  bord  de  la  Manche.  Cependant  je  ci'ois  l'avoir  l'enconLrée 
à  Dinaii,  dans  les  Cùles-du-iNoid.  Elle  éLaiL  jadis  conuuune  à  la  loièL  de 
Rennes;  mais  il  me  semble  bien  qu'elle  s'>  est  considérablemenl  raréliée 
depuis  une  vingluine  d'aimées. 

Les  aberrations  de  ï.lryyiuux  Eaphvo^xjne  sont  assez  lïéquenles  dans  cer- 
taines localités,  notamment  dans  les  Pyrcnées-Urientales,  où  l'Espèce  se 
rencontre  abondamment,  surtout  dans  la  haute  forêt  ti'ès  lleurie  de  llandai. 

Argynnis  Selene,  Uuebner.  —  Cette  Argynnis  commune  en  iJretagne  deux 
l'ois  par  an,  en  mai  et  en  août,  est,  parait-il,  très  peu  répandue  aux  environs 
de  Genève,  d'après  ce  que  m'ont  appris  mes  amis  Uocleur  lîeverdin  et 
Charles  Ulacliier.  Je  n'ai  jamais  tiuu\é  Scleue  dans  les  Alpes  ni  dans  les 
Pyrénées.  Se  renconlre-t-elle  en  montagne  '!  je  l'ignore  encore  et  je  serais 
heureux  d'être  informé  à  ce  sujet.  Sans  doute,  si  on  U'ouve  Selene  dans  les 
hauteurs,  elle  y  diffère  de  la  forme  des  plaines  françaises,  ainsi  que  cela 
se  remarque  pour  Euphrosyne  ?  Mais  c'est  encore  un  point  sur  lequel  je  ne 
possède  aucun  renseignement. 

Les  aberrations  de  Selene  sont  quelquefois  fort  remarquables.  Je  possède 
pour  Selene,  une  quarantaine  de  sujets  aberrants. 

Quelques-uns  ont  été  pris  en  iJretagne;  d'aulres  sont  anglais;  le  plus  grand 
nombre  provient  de  diverses  localités  d'Allemagne  et  ligurait  jadis  dans  la 
collection  Wiskotl,  de  Hreslau;  ia  colleclion  Wiskott  a  joui  d'une  célébrité 
très  méritée;  elle  était  remarquable  par  le  grand  nombre  des  sujets  aberrants 
et  des  hermaphrudites  qui  s'y  trouvaient  renfermés.  Un  jour,  sans  que  la 
raison  en  ait  été  connue,  du  moins  en  ce  qui  me  concerne,  les  aberrations 
furent  vendues  pièce  par  pièce  et  dispersées.  Les  anciens  Iconographes  ont 
représenté  plusieurs  variétés  insignes  de  VArgynnis  Selene. 

Rennes.  Charles  Oiiiariiiuii. 

{A  suivre). 


CONTRIBUTION  A  L'ÉTUDE  DE  LA  FLORE  NEUCHATELOISE 


COUP=D'ŒIL  SUR  LA  FLORE  DU  CANTON  DE  NEUCHATEL  (Suisse) 

{Fin). 


D.  —  Plantes  introduites  avec  les  cultures.  —  l^armi  les  planles  élraiv 
gères  imniigiérs  dans  le  Jura  neuchàlelois,  citons  encore  celles  nombreuses 
qui  sont  introduiles  (  l.aque  année  avec  les  céréales  et  les  plantes  fourra- 
gères et  qui  ne  se  maintiennent  que  peu  de  temps;  en  d'autres  termes,  énii- 
inérons  quelques  planles  de  la  [lore  adoenlice  passagère. 

La  liste  suivante  a  été  établie  d'après  les  données  du  D'  Christ  dans  sa 
Flore  suisse. 
Cenlanrea  solslicialis  L.,  inlroiluile  probablement  avec  les  graines  de  luzerne 

(Godet);  Bôle,  'Vaumarcus. 
Hclminlliia  echioïdes  Gaerln.,  Trois-Rods. 
Linaria  slriala  D.  C,  Saut-du-Doubs,  Vaumarcus,  etc. 

Godet,  Enumération  des  végétaux  vasculaires  du  Jura  ni'uchàlelnis  (Pré- 
face), donne  la  même  origine  à  :  Achcmilla  arrciisis,  Dflphiniurn  arnsn- 
Uifa,  Campanula  spéculum,  Fedia  sp. 


* 
*  * 


R.-O.  Frick.  —  Conlribuiion  à  l'élude  de  la  Flore  neuchâteloise.       57 

E.  —  Plantes  échappées  des  jardins.  —  Sous  ce  titre,  nous  ne  mention- 
nerons que  les  plantes  (|ui,  échappées  anciennement  des  jardins,  sont 
devenues  complètement  sauvages  : 

Mimulus  luteiis  L.,  dont  nous  avons  déjà  parlé  comme  plante  américaine. 
PhUadelphus  coronarius  h.,  originaire  du  Sud  et  de  l'Est  de  l'Europe  ;  le 

long  de  la  Reuse  inférieure;  Neuveviile. 
Rasa  cinnamomea  L.,  environs  de  Saint-lîlaise;  Chaumont. 

Godet  {loc.  cit..  Préface,  p.  3)  indique  encore  : 

Datiira  stramnninm,  SyWmm  murimunn,  Valerifinii  iihii.  Aster  chinensis, 
Anthémis  nobilis,  Bnlsamita  major,  Arlhcmisio  absepiihium  (vnl  de  Travers), 
A.  pnvtica  (val  de  Travers),  Pyrelnim  parthevinm. 


F.  —  Plantes  naturalisées.  —  I,ps  naluialisations  en  sol  neuchâtelois  sont 
dues  à  V.  Andreœ,  baron  de  Biiren.  ('-agnehin  de  la  Ferrièi'e,  Junod.  C'est 
le  l)aron  de  Bûren  qui  a  acclimaté  chez  nous  le  plus  d'espèces  (1)  : 

Circium  dijacanlha,  Crucianelta  gilanica,  C.  slilosa.  Iris  germanica.  Iris 
liilescens.  I.  sqvaleus,  I.  florentinn,  I.  ochrnleiica.  Jasminivin  frutiraus, 
Dinnthus  Segiiieri  (Origine  :  Salvatore,  Lugano),  Lj/simachia  rcrticillala 
(plante  d'Amérique),  Asphodelus  Ivt.eus  (Algérie),  Sedum  hybridum  (Caucase), 
.*?.  iminhicratjim  (Caucase),  S.  spnriiim  (Caucase),  Piiretr)im  Tihntiileirii 
(Arménie),  Impalii-ns  parviflnra  (Sibérie),  Seseli  mnntanum,  Laclura  Ncva- 
densis,  Cousinia  Hiistri.r,  Mariha  tomentosa  (Grèce),  Cytisus  capitatus,  Hie- 
racium  pidmonaroïdes  \\\].,   etc. 

V.  Andreae  a  naturalisé  beaucoup  de  plantes  ;  nous  n'en  indiquerons 
qu'une  :  Papaver  cambricum  L.  (=  Meconopsis  cambrira  DC.\  originaire 
de  l'Auvergne  et  des  Pyrénées. 

Godet  (loc.  cit.,  Préface,  p.  2)  cite  comme  plantes  naturalisées  : 

Aux  environs  de  la  Chaux-de-Fonds  ef  sur  les  côtes  du  Doubs  :  Verniiira 
soratilis,  Arabis  bellidifolia.  Viola  bijlora.  Enilhronivm  dens  cnnis.  Asperula 
lavrina.  Cerastiam  tomentosum  (nat.  par  .Tniiod"i. 

Dans  le  val  de  Travers  :  Erepigiam  alpinain.  Scabinsa  alpiiia. 

Thurmann  (Essnix  de  pbytostaliqiie  npidiquée  ait  -hira)  cite  les  plantes  sui- 
vantes comme  naturalisées  par  Junod  :  Erijsimum  orhrolearurn.  Viola  gran- 
diflora,  Linaria  alpina. 

(1.  — •  Plantes  endémiques.  —  »  T,e  ,Tura  a  dans  sa  flore  quelques  particu- 
larités qui  n'appartiennent  qu'fi  lui  ,.  '2). 

I-a  plante  endémique  principale,  ccllr'  (jue  le  W  Christ  {^]  appelle  u  une 
noblesse  jurassienne  >',  c'est  VHernrlnnn  alpinam  !>.,  qui  a  poui'  bei-ceau  le 
Jura  septentrional.  «  Cette  espèi-e,  dit  le  W  Christ  (loc.  cit.),  se  fient  à  la 
lisière  des  bnis  de  hêfre  aussi  bien  que  de  sapin,  sur  un  terrain  pluftM  sec  ». 

Sa  distribution  jurassique,  d'après  le  T)"'  Christ  :  de  la  Schafmatt  (frontière 
argovienne)  jusqu'au  Chasseron:  elle  est  fréquente  dans  la  chaîne  brdoise 
de  1.000  h  1.100  mètres;  elle  monte  h  1.200  mètres  à  la  Wasserfalle.  au 
Passwang:  puis  suit  la  chaîne  du  Weissonstein  et  va  err  diminuant  par  les 
Jura  bernois  et  neuchâtelois.  pour  cesser  dans  le  Jura  vaudois. 

Sa  distribution  neuchâteloise.  d'après  Godet  :  Chaumonl.  Chasserai. 
Creux-du-Van,  Loges,  Tête-de-Ran,  Combe-Riosse. 

{^)  La  liste  que  nous  donnons  est  extraile  d'un  arlicle  de  A.  de  Biiren  dans  le  Rameau 
de  Sapin. 

(2)  D'  H.  Christ,  llcrnclrvm  alp'innw.  in  Rnmmn  de  ^npin,  juillet  1896. 

(3)  Idem. 


'jS        R.-O.  Frick.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  Flore  neuchâtploise. 


Thlaspi  Gaudinianum  Jord.,  foriiie  spéciale  de  7'.  ulpcslrr  L.;  du  Uernlet  à 

Chasserai  (Godel). 
Linaria  -pelrxa  Jord.,  Greux-du-Van,  Chasserai  (d'après  W  II.  Christ,  Flore 

suisse). 

CHAPITRE  III.  ^  ZONES  VÉGÉTALES  JURASSIQUES 

Les  deux  botanistes  qui  ont  le  mieux  pai-tagé  le  Jura  suai  :  Magnin  (m  La 
Végétation  des  monts  Jura,  1893)  et  Briquet  (in  Recherches  sur  la  Flore  des 
districts  savoisien  et  jurassique  franco-suisse,   1S90). 

Magnin  adopte  trois  pai-ties  principales  : 

J.  septentrional,    limité   par   le    Itliii:,    l'\ar  et   la   ligne 
Saint-Llrsanne-Rienne. 
lura  oriental....  (   J.  central,  au  S.  du  précédent,  jusqu'à  la  \alléi'  de  Jdux 

y  compris. 
J.  austro-oriental,  jusqu'au  Recuiet. 
J.  bàlois  et  alsatique  (limites  politiques). 

Jura  occidental.  {  'î'  '"^o"'.'"-  . 

J.  salmois  et  ledonien. 

Revermont. 

(   Haut-Bugey. 

Jura  méridional .  }   Bas-Bugey. 

(   J.  savoisien. 

Briquet  le  divise  ainsi  : 

J.  bugésan,  limite  IVord  :  lac  de  Nantua. 

J.  genevois,  limite  Nord  :  mont  Tendre. 

,  I  J.  occidental,    limite    Nord    :    ligne    Montbéliard-Saint- 

Hippolyte. 

J.  central,  limite  Nord  :  ligne  Bienne-Saint-Hippolyte. 

'    J.  septentrional,  limite  Nord  :  Rhin. 

Si  l'on  adopte  la  classincation  de  Magnin,  le  Jura  neuchàtelois  est  ren- 
fermé dans  le  J.  oriental,  sous-disirict  II  :  J.  central,  tandis  qu'il  forme  le 
J.  central  de  Rriquet. 

APPENDICE 

Nous  voudrions  encore  signaler  un  lapsus  dans  l'étude  de  la  tlore  iKnirhà- 
teloise  :  la  phénologie  est  complètement  négligée,  ainsi  que  les  formations 
botaniques. 

Il  faudrait  que  quehjues  botanistes  se  missent  à  l'œuvie  afin  de  ne  pas 
laisser  à  l'ombr-e  cette  branche  de  la  botanique  neuchàtel(iis(\ 


Si  j'ai  entrepris  de  publier  ces  quelques  notes,  c'est  pour  faire  ciinnaître 
notre  admirable  flore  et  poui-  susciter  d'autres  ai'licles  qui  aident  à  l'étudier 
toujours  plus  en  détail.  Je  serais  heureux  si  mon  article  d'aujourd'hui,  ceux 
que  je  compte  publier  dans  la  suite  ef  ceux  que  pouri-ont  envoyer  à  la  rédac- 
tion de  la  Feuille  quelques  botanistes  jurassiens,  pouvaient  sei-vir  à  l'élabo- 
ration d'une  monograi)hie  bolaiiique  détaillée  sur  le  Jura  neuchàtelois,  dans 
le  genre  de  celle  de  S.  Aubert  »  Flore  de  la  vallée  de  Joux  ■>.  C'est  un  travail 
considérable  qu'un  botaniste  pourra  entreprendre  quand  les  matériaux 
seront  suffisants.  Et  pour  cela  il  faut  l'œuvre  de  chacun. 

En  outre,  je  rappelle  à  tous  ceux  que  cela  peut  concerner  que  je  serai 
reconnaissant  à  qui  me  communiquera  des  observations,  des  énumérations 
ou  des  articles  sur  la  flore  neuchàteloise  et  avoisinante. 

* 

*  * 


R.-O.  Frick.  —  Conlribulion  à  l'élude  de  la  Flore  ncuchdteloise.        59 

.!(■  ne  Icrniincnii  |.as  fo  liavail  sans  i-emercier  sincèremoiil  M.  le  piiifcs- 
s('ui--(l(icli'iir  11.  S[iiiiiii'i-  pour  ses  iKHiihinix  ol  pn'fio'iix  conseils,  ot  nies  nniis 
MM.  (i.  .luvol,  W.  l'onel  et  R.  Sliicky  pour  leurs  listes  de  plantes  et  obser- 
\aliiins  pcrsniiiii'llcs. 

II 
HYPOTHÈSES 

SUR  LES  ORIGINES    DE  LA  FLORE  DES  GORGES  DE  L'AREUSE 


Résumé  des  Imcait.r  parus  jii.ujn'ici. 


Bibliographie  :  A.  Dubois.  —  Les  Gorges  de  l'Areuse. 

D''  H.  Spinner.  —  Evolution  de  la  flore  neuchâteloise. 
D''  H.  Christ.  —  La  flore  suisse  et  ses  origines. 


Notre  précédent  article  (1)  avail  pour  Imt  de  servir  d'inti-oduclion  à  nos 
observations  sur  la  llore  du  canton  de  Xeuciiàlel.  Les  quel(|ucs  mois  d'au- 
jourd'hui soid  un  essai  bibliogi'aphique. 

La  région  (pii  nous  occupe  maintenant  est  la  i)artie  du  val  de  Travers 
située  à  l'est  de  Travers,  village  assis  au  bord  de  l'.Vreuse  et  au  pied  du 
Creux-du-Vau. 

Le  coin  le  plus  intéressant  des  Gorges  de  r.\i-euse  au  point  de  vue  lloi-is- 
tique  est  sans  doute  le  Creux-du-Van,  qui  a  méi'ité  le  nom  de  <<  jaidin  bota- 
nique »  de  la  pai't  de  botanistes  célèbres. 

Sur  147  plantes  que  M.  le  professeui-  A.  Dubois  (21  de  Neucliàtel.  cite 
comme  remarquables  dans  les  Gorges  de  l'Areuse,  et  pouvant  être  cueillies 
sur  celte  sommité,  49  sont  rares  et  même  fiès  rares.  Ainsi,  c'est  l'unique 
station  suisse  du  llieraciiim  Gadcli  :  relie  du  .(ura,  de  l'on  CTsin  :  la  seule, 
avec  la  Dôle,  pour  la  Suisse,  de  1'  {ntlniUis  mnntnnn.  et  pour  le  ,Iura.  du 
Core.v  (erruginea;  avec  la  Dôle  et  le  Chasserai,  (VErusinuini  (icliralciniiin. 
pour  la  Suisse. 

Mais  il  est  encore  une  autre  parliculaiilé  :  tandis  qu'on  peut  y  cueillir 
Enisimmn  nrhroh'urum.  C'cntraiiUvis  (niriit\lil(il>us.  AnllviUis  tiumiaiin.  évi- 
demment originaires  du  Midi  de  la  France,  pr(d)ablement  de  Grenoble,  ainsi 
(|ue  Tanins  cnnimuids  (Dioscorée.s),  la  seule  liane  de  nos  régions,  on 
remarque  à  une  très  petite  distance,  dans  |(>s  éboulis,  loule  une  série  de 
plantes  repi'ésenlant  l'élément  arcfo-alpin  :  Aiiernonp  nipiva.  Dn/os  nrfn- 
lii'hihi.  [jinipiidiiim  nnnoliiim.  Vnc'-iiiiinii  rilis-iil:r  Arrtnslitjthulns  riva 
l'rsi.  etc.  Plus  loin  encore,  on  retrouve  des  végétaux  appelés  pai'  le  D''  Her- 
mann  Christ  paléo-africains,  rarissimes  sur  les  autres  points  du  Jura. 

Ce  sont  par  exemple  :  Thaliclram  majiis.  Cnrex  ginobas.  C.  nilida, 
C.  hiimiUs  Phlniim  alpimim.  Pna  cœsia.  P.  siideiiai.  Festiica  piimihi,  etc. 

D'autres  espèces  des  régions  chaudes  aussi,  mais  plus  communes,  y 
croissent  égalemenl.  Tels  sont  :  UrUchorns  jn'Vidiis^  Prunus  Muhrdvb,  Itosn 
spinnsiss'nnu.  Iris  gcrnninira,  Cornirs  rnu\  Prinndu  acauUs,  Ibrris  dcciplens, 
Coriidalis  luloa,  Uierachim  lanalvm.  et  bien  d'autres. 

Et  maintenant,  une  question  se  pose  :  l'nmmenl  se  fait-il  qur  les  Gorges 
de  l'Areuse,  région  de  si  peiile  étendue,  nient  une  flore  si  cosmopolite?  Com- 

i\)  R.-O.  Frick,  Coup  d'œil  sut  la  llore  neuchâteloise. 
(2)  A.   D.,  loc.  cit. 


60       R.-O.  Frick.  —  Contribulion  à  l'élude  de  la  Flore  neuchâteloise. 

ment  peul-on  expliquer  en  ce  pcinl  la  rencontre  de  deux  flores  d'origines 
diamélralement  opposées  ? 

Comme  celle  question  demande  deux  réponses,  nous  commencerons  par 
ce  qui  concerne  les  plantes  arclo-alpines. 

L'époque  diluviale,  survenant  après  une  période  de  fortes  chaleurs,  amena 
un  abaissement  de  température  et  une  augmentation  d'humidité;  c'est  pour- 
([uoi,  il  y  a  très  longtemps,  le  pôle  commença  à  se  locouvrii'  de  glace;  puis, 
cette  couche  neigeuse  s'est  étendue  démesurément  jusqu'en  Uussie,  en 
Scandinavie,  en  Ecosse  el  sur  tout  le  nord  du  continent  américain.  En  môme 
temps,  les  glaciers  des  Alpes  descendent  dans  la  plaine  et  vont  à  la  rencontre 
de  ceux  des  régions  ai'ctiques,  qui  sont  précédés  de  la  flore  des  contri'es 
boréales,  el  dont  les  plantes  se  mélangèren!  avec  celles  des  Alpes,  dans  la 
zone  de  200  kilomètres  qui  séparait  les  deux  glaciers. 

Puis,  le  glacier  du  Rhône  pénétra  dans  le  val  de  Travers  par  la  Trouée  de 
Bourgogne  et  apporta  dans  ces  régions  l'élément  arcto-alpin  que  nous  a\ons 
retrouvé  au  début  de  cet  article. 

A  l'appui  de  cette  première  hypothèse,  citons  :  \°  les  nombreux  blocs  erru- 
liques  qu'on  y  trouve;  2"  les  traces  produites  par  les  variations  du  glucier. 

Cependant,  après  bien  des  siècles,  il  se  fait  un  mouvement  de  i-etrait,  dû 
à  une  période  xérothermique  qui  règne  sur  notre  pays.  Les  glaces  reculent 
vers  le  nord,  jusqu'au  delà  du  cercle  polaire,  tandis  que  dans  les  Alpes 
et  sur  les  sommets  jurassiques  les  glaciers  se  font  toujours  plus  petits.  Et 
alors,  tous  ces  végétaux,  incapables  de  vivre  plus  longtemps  dans  ces  régions 
qu'abandonnent  les  neiges,  suivent  ces  dernières  dans  leur  recul,  remontent 
vers  le  pôle  ou  gagnent  les  sommets  des  montagnes  voisines.  El  c'est  ainsi 
qu'aujourd'hui  on  peut  voir  dans  l'extrême  nord,  comme  dans  les  vallons  des 
Alpes,  et  sur  certains  sommets  du  Jura,  des  espèces  identiques.  Une  preuve 
de  ce  que  je  viens  d'avancer  est  la  présence,  sur  quelques  blocs  erratiques 
seulement,  de  t'AspIenium  septentrionale,  plante  des  régions  boréales  de 
l'Europe  et  des  hautes  Alpes.  Il  est  évident  que  ce  végétal  est  arrivé  chez 
nous  avec  les  moraines  du  glacier  du  Pdiône.  Aucune  autre  explication  n'est 
possible  pour  comprendre  la  raison  de  sa  présence  en  Laponie  et  en  Suisse, 
el  son  absence  des  plaines  de  l'Europe  centrale.  Elle  n'est  pas  seule  à  pré- 
senter cette  curieuse  distribution  géographique,  mais  les  Dryns  octopetala. 
Erigeron  alpinus,  Poa  alpina,  Empetrum  nigrum,  Myosotis  alpestris.  etc.,  la 
présentent  aussi. 

Passons  à  présent  aux  plantes  paléo-africaines. 

Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  à  la  période  glaciaire  a  succédé  une  époque 
xérothermique.  Des  vents  du  sud  rlia'^sent  les  graines  de  plantes  du  midi  vers 
le  nord  et,  grâce  au  climal,  elles  peuvent  germer.  C'est  grâce  aux  deux  causes 
que  nous  venons  d'indiquer  qu')m  contingent  peut  remonter  la  vallée  du 
Rhône,  pénétrer  en  Suisse  par  Genève,  se  diviser  en  deux  branches  dont 
l'une  s'engage  en  Valais  el  l'autre  longe  le  pied  du  Jura,  puis  en  gravit  les 
pentes. 

Les  preuves  sont  visibles  quand  on  examine  la  distributian  géographique 
de  ces  végétaux. 

Acer  opulifolium,  originaire  du  littoral  méditerranéen,  se  rencontre  dans 
les  Gorges  de  l'Areuse.  à  la  Roche  de  l'Emdtnge  fNeuchâfel),  dans  le  ravtrm 
de  Soleure  et  jusqu'en  Dalmatie. 

Parmi  les  espèces  méditerranéennes  communes  au  Valais  el  au  Jura, 
citons  Hieracium  lanalum  et  Iberis  decipiens.  Parmi  celles  de  même  origine, 
mais  spéciales  au  Jura,  Corydalis  luten. 

Neuchâtel  R.-O.  Frick, 

5,  Mail,  Neuchâtel  (Suisse). 


Emile  Jaiiamuk/.  —  Iji  Mante  religieuse. 


01 


LA    MANTE    RELIGIEUSE 

CULTES  —  LÉGENDES  —  SUPERSTITIONS  &  DICTONS  POPULAIRES 


La  Mante  religieuse,  Mantis  religiosa  L.,  bien  connue  en  Provence  et  en 
Languedoc,  sous  le  nom  populaire  de  Préga-Dloii,  est  un  insecte  de  forme 
liizarre,  curieux  vestige  des  temps  géolugiques  égaré  à  notre  époque.  Très 
commune  dans  huit  le  Midi,  sur  les  Itroiissailles  et  parmi  les  herbes  sèches, 
à  la  lin  de  l'été  et  en  automne,  elle  rayonne  vers  le  Nord  en  devenant  de 
plus  en  plus  rare  à  partir  du  Centre  de  la  France. 


Orthoplère  en  bronze  découvert  en  Sardaigne  (Grandeur  de  loiiginal.  —  D'après  G.  Cara). 


L'éminent  entomologiste  provençal,  Henri  Fabre,  a  parfaitement  étudié 
et  décrit  les  mœurs  aussi  étranges  (jue  la  forme  de  cet  Urthoptère  (t,i,  notre 
but,  plus  modeste,  a  été  de  réunir  les  légendes  et  les  superstitions,  —  voir 
même  les  véritables  cultes,  —  inspirés  depuis  les  temps  les  plus  reculés 
par  l'aspect  singulier,  les  attitudes  spectrales  et  la  démarche  lente  et  réllé- 
chie  de  l'insecte. 

Les  Grecs  l'appelaient  Mantis.  c'est-à-dire  devin,  prophète,  nom  conservé 
au  genre  par  Linné,  et  lui  attribuaient  des  qualités  surnaturelles,  de  sorte 
(pie  l'on  peut  admettre  que  ces  croyances  ont  été  transmises  à  travers  les 
siècles  par  les  antiques  Phocéens  à  leurs  descendants  (2). 

Une  statuette  de  bronze,  découverte  en  Sardaigne  en  t873,  en  creusant 
les  fondations  d'une  maison  cantonnière  sur  la  route  de  Cagliari  à  Mura- 
vera,  représente  bien,  quoique  grossièrement  exécutée,  une  Saga  serrala 
Fabr.,  le  plus  grand  Orthoplère  de  nos  régions.  Gaetano  Cara,  alors  direc- 
teur du  Musée  archéologique  de  Cagliari,  nous  apprend  dans  la  Notice  oii 

(1)  J.-H.  Fabre,  Souvenirs  entomologiques,  t.  V,  chap.  XVIII  à  XXI. 

(2)  Les  Insectes,  Musée  entomologique  J.  Rothschild,  t.  III,  p.  17. 


62  Emile  ,l\ii\M)iEZ.  —  I.a  Mante  religieuse. 

il  (Jéci-it  et  liguie  cet  objet  (1),  que  la  Manie  est  comme  en  Sardaigne  sous 
les  noms  de  Signuredda,  c'est-à-dire  Demoiselle,  et  de  Cuaddii  de  Deus, 
Cheval  de  Dieu  (2),  pi'obal)lement  en  souvenir  de  la  supei-slitieuse  croyance 
qui,  en  des  temps  très  éloignés,  ciud'éi-ail  à  ces  insectes  des  caractères 
divins  ou  saci'és.  Il  allrihnr  rorigiiic  de  ce  |)elil  bi-onze,  ([u'il  a  pai'  ei-reur 
ctmsidéi'é  comme  hi  leprudiiclinn  d  imc  Manie,  à  une  époijuc  très  aidérieure 
à  la  romaine  et  consitlère  ([ue  ces  insectes  ont  été  imités  en  mêlai  alln  de 
les  tenii'  toujoui's  dans  les  iiabilalious  en  guise  d'idoles  à  iuvoipier  pour 
prédire  l'avenir. 

Une  vieille  légende  monacale  raiiporie  que  saint  Fi-ançois-Xavier,  l'apùtre 
des  Indes  et  du  Japon,  ayant  aperçu  une  Manie  (pii  tenait  ses  bras  élevés 
vers  le  ciel,  lui  ordonna  île  cliaidei'  les  louanges  de  Dieu:  aussib'il  l'insecle 
entonna  un  cantique  des  plus  édiliaids  ['.\). 

C'est  à  celte  posilion  des  pattes  i-avisseuses,  continuellement  élevées  et 
réunies  l'une  contre  l'auti-e,  que  la  Manie  doit  son  nom  provençal  de  l'iéga- 
Diou,  et  espagnol  de  Louva-Dias.  Les  Tuics  qui  oïd  pour  elle  un  respect 
religieux  prélendent.  même,  que  dans  ses  moments  de  conlemplalioii  l'insecte 
louriu'  loujours  les  pâlies  du  côté  de  la  Mecque  (i).  D'apiès  Spnrmaïui.  les 
Nubiens  et  les  Holtentots  i-egardenl  la  Mante  heureuse,  Maidi-^  /«h.v/«  Fabr., 
comme  une  divinité  tutélaire  dont  l;i  présence  est  de  bon  augure. 

Un  naturaliste  anglais,  Moufei,  ipn  \i\ail  au  XVir  siècle,  interprète  d'une 
façon  dilTéreide.  mais  également  étrange,  l'attilude  singulière  de  la  Manie. 
»  Celle  bestiole  est  réputée  si  divine,  que  si  un  enfant  lui  demande  sa  roule, 
elle  lui  montre  la  véi-ilable,  en  étendant  la  iiatle,  et  le  trompe  laremenl  ou 
jamais  la)  ».  De  celte  croyance  po|tulaire  est  déi'ivée,  pidbablemenl,  la 
question  (jue  les  enfants  de  Maillanne  nosent  au  Préga-Diou  :  «  Une  Mante 
religieuse,  agenouillée,  vous  regarde-l-elle  .'  \'ous  l'interroge/,  ainsi  : 


'&" 


Mante,  toi  qui  sais  tnut, 
Où  est  le  loup  1 

L'insecte  étend  la  patte  el  vous  uiunlre  la  luimlagne  (fi)  ».  Dans  le  même 
ordre  d'idées  le  grand  poète  provençal  fail  iulervenir  les  Mantes  dans  la 
fuite  de  Mireille  à  travers  la  Crau  : 


E  H  prègo-Dién,  à  l'numhrino 
Dis  argelas  :  O  pelerinn, 
Entorno,  entorno-te  !  ie  vetiieii.  Ia)u  hun  Diéii 
A  mes  i  font  d'aigo  clareto. 
Au  front  dis  aubre  a  mes  d'ovmhretn 
Pèr  apnrn  ti  cotdovreto, 
E  1U;  rimes  ta  caro  à  l'uscle  de  l'esliéii  ! 

(1)  Gaelano  Cara,  lUuslrazione  di  un  nuovo  idolo  scopcrio  in  Sanlffinn  ncl  IS7.1.  Cagliari. 
Timon,  1874. 

(2)  Dans  TAunis,  on  l'appelle  Cheval  du  Diable.   Cf.  E.   Roi.i.Axn.  Faune  populaire  de  la 
France,  t.  III,  p.  297. 

|3)  Maurice  Gir.vrd,  Manies  et  Empuses.  I.n  .Nature,  1S.S3.  I.  I.  p.  210. 

(4)  Les  Insectes,  op.  cit.,  t.  III,  p.  18. 

(5)  MoLiET,  Insectorurn  sive  minimvruin  aiiinialium  theatruut.  Luildres,  ir.:il,  p.  IIS. 

(6)  Frédéric  Mistrai.,  .Mémoires  et  récits,  p.  Sn.  En  provençal  :  •<  Prégn-Dieu,  tu  que  salies 
tout,  —  Ounte  es  lou  loup?  » 


Kiuile  Jaiianuiez.  —  Lu  Mante  religieuse.  03 

Et  les  Mantes  religieuses,  à  l'ombretle  —  des  ajoncs  :  <<  0  pèlerine,  — 
retourne,  i-etourne-loi  !  lui  disaient-elle,s.  Le  bon  Dieu  —  a  mis  aux  sources 
de  l'eau  claire,  —  au  front  des  arbres  a  mis  de  l'ombre  —  pour  protéger 
les  couleurs  de  tes  (joues).  —  et  loi,  tu  br-ùles  ton  visage  au  hàle  de 
l'été  !  (1)  ... 

Dans  le  Midi  de  la  France  la  Mante  a  inspiré  un  ceiiain  nombre  de  dictons 
et  de  proverbes. 

A  Arles  on  lui  débilail,  autrefois,  une  furmuietle  dont  voici  la  traduction  : 
<(  Prie  Dieu,  infoi-tunée,  petite  bête  bénie,  viens  avec  moi,  ta  mère  est  mor-te, 
au  bas  d'une  porte,  ton  père  est  mort  au  pied  d'un  olivier  ^2)  ...  A  Castel- 
naudary,  on  lui  dit  :  l'rego  Diiu\,  Uernudo,  —  que  la  maire  x'es  neg  ado 
(l'rie  Dieu,  Mante,  la  nière  s'est  noyée  (3;  ».  Dans  le  (laid,  on  la  menace 
ainsi  :  »  l'abru,  prcga  Dieu,  ou  li  hue  (Manie,  prie  Dieu  ou  je  te  tue  (3)  ... 
Dans  le  Lauraguais  on  l'engage  à  continuer  sa  prière  :  u  Prego  Diou,  Ber- 
nado,  —  que  sarus  salbado  (3)  ... 

Le  Trésor  du  Félibi'ige  (4)  mentionne  les  dictons  et  proverbes  prov(!nçaux 
suivants  relatifs  à  la  Manie  :  »  Scinblo  un  prèyo-Diéu  d'csloitblo,  »  (se  dit 
d'une  personne  maigre  et  pâle).  «  Las  cuiiune  un  prèyo-Diéu  ..,  et  <>  Transi 
comme  un  prcgo-Diéa  d'e.stoublcf  ...  La  coque  ovigère  des  Manies  porte,  en 
l'r-ovence,  le  nom  de  ligno  et  passe  pour  un  spécilkiue  souvei-ain  contre 
les  engelures,  cependant  le  consciencieux  naluraliste  de  Séiignan,  ipii  en 
a  fait  l'expérience,  n'en  a  ressenti  aucun  soulagement  !  (o). 

Enlin,  pour  terminer,  signalons  i'inlérèl  ipie  Prosper  Mérimée,  déjà 
malade,  accorde  à  une  Mante  qu'il  avait  api.oitée  à  Paris  en  tS.iS  :  <i  J'ai 
l'apporté  de  Cannes,  —  écril-il,  (6)  —  celte  bêle  étrange,  le  prigadiou,  dont 
je  vous  ai  fait  le  porlrait.  Elle  est  vivante,  mais  je  crains  que  vous  ne  la 
li'ouviez  plus  de  ce  monde.  Cela  vil  de  mouches,  et  les  mouches  commencent 
à  manquer.  .l'en  ai  encore  une  douzaine  que  j'engraisse  ...  Celle  lettre  a 
occasionné  une  confusion,  assez  amusanle,  à  l'un  des  plus  distingués  bio- 
gi-aphes  de  l'auleui-  de  Columba,  qui  l'interprète  ainsi  :  «...  Il  éleva  aussi 
un  petit  lézard,  et  lui  qui  trouvait  »  le  monde  tous  les  jours  plus  bête  .., 
il  était  émerveillé  de  l'intelligence  et  des  progrès  de  son  pricadiou.  Il  attra- 
pait des  mouches  pour  le  nourrir,  .sans  s'aviser  (|ue  sa  tendresse  envers  le 
lézard  était  ci'uauté  envers  les  mouches  (7)  ... 


Carqueiranne  (Var) 


Emile  .Iahanuiez. 


(1)  Frédéric  Mistral,  MireUle,  chant  VIII,  §  32. 

(2)  Revue  des  langues  romanes,  octobre  1873,  p.  5S3. 

(3)  Eugène  Rolland,  op.  cit.,  I.  III,  p.  298. 

(4)  Trésor  du  Fôlibrige,  t.  II,  p.  6iO. 

(5)  .I.-H.  Fabre,  op.  cit.,  t.  V,  pp.  32.i-32t;. 

(6)  Prosper  Mérimée,  Lettres  à  une  inconnue,  t.  II,  p.  2i. 

(7)  Augustin  Filon,  Mérimée  et  ses  amis,  p.  330. 


G4      C.  l)(iL  isi.RT.    -  Cuntiib.  ua  Cutal.  dca  Diptères  du  N.  de  la  France. 
CONTRIBUTION  AU  CATALOGUE  DES  DIPTÈRES  DU  NORD  DE  LA  FRANCE 

(SOMiME) 


Dans  le  numéro  de  janvier  i914  de  la  Feuille  des  Jeuneu  Natwalisles, 
M.  U.  Parent  donne  une  très  intéressante  liste  des  Syrphidai  de  la  région 
Arlois-Cambrésis.  Ayant  chassé  ces  insectes  pendant  de  longues  années  dans 
le  département  de  la  Somme,  principalement  à  llailles,  Huppy  et  Monldi- 
dier,  je  viens  publier  ici  le  lésultat  de  nies  recliei'ches.  Je  dois  ajouter  que 
sauf  certaines  espèces  de  Clidosia  qui  m'ont  été  aimablement  idenliliées  par 
M.  Th.  Becker,  de  Liegnitz  (Silésie),  auteur  d'une  nionograpliie  très  estimée 
de  ce  genre,  toutes  les  autres  espèces  m'ont  été  déterminées  avec  une  obli- 
geance inlassable  par  M.  le  Docteur  Villeneuve,  de  lianibouillet,  auquel  je 
suis  heureux  d'exprimer  ici  toute  ma  reconnaissance. 

Afin  d'éviter  des  redites,  je  ne  donnerai  que  la  liste  des  espèces  non 
citées  par  M.  Parent,  et  celle  des  espèces  qu'il  mentionne  et  que  je  n'ai 
pas  rencontrées. 

I.  —  Espèces  non  rencontrées  dans  la  Somme. 

Volucella  zonaria  Poda.  Syrplun  yuUulux  Fall. 
IlelopliUux  luaalaius  Meig.  —      uinbeUalurum  FaJl. 

Meruduu  ciiaeslnx  Fabr.  —      lasioptlialmus  Zett. 

Crioi-rhina  berbeiina  Fabr.  Sphœrnplioria  lUivicuada  Zelt. 

—  l'ioccosa  Meig.  Bacclia  obscuripeiun.s  Meig. 
Xijlola  lenla  Meig.  Sphegina  clunipes  Fait.. 

—     abiens  Wied.  Xanthandrus  hyalinalhus  Fall. 

Arctophila  bombilonnis  Fall.  Eriozona  sijrplwïdex  Fall. 

—  muisilans  Fabr.  Ischyrosyrphus  lalernaiius  MuUer. 
Sericomyia  boreuiis  Fall.  Plalychirus  manicalus  Meig. 
Cerla  coiiopsoides  L.                               .  — ■         fuloirenliis  Macq. 
Paragus  tibialis  Fall.                                       —         anguslaUis  Zett. 
Di'dea  Alneti  Fall.  Chilosia  (ratcrna  Meig. 
Syrphus  iiicinctus  Fall.                                    —      carbonaria  Egger. 

—  maculaiis  Zett.  Liogaiiler  metaUi)ia  Fab. 

—  diaphanus  Zett.  Chry.sogasti'r  chalybeata  Meig. 

—  auricollis  Meig. 

II.  —  Liste  des  espèces  non  citées  par  M.  Parent  et  recueillies  dans  la  Somme. 

ERISTALI.NtE 

Genre  Eristalis  Latr.  —  Sous-genre  Erislalis  Latr.  s.  sir. 

F.  pralorum  Meig.  —  Huppy,  un  exemplaire  sans  date. 
F.  alpinua  Pairz.  —  llailles,  en  mai. 
/;.  rupinin  F.  —  Railles,  mai-juin. 

Genre  Helophilus  Meig.  —    Sous-genre  IJo]is  Rond. 

//.  vitlatus  Meig.  —  Ainsi  que  le  supposait  M.  Parent,  cette  espèce  se  trouve 
sur  le  liltoral,  je  l'ai  prise  en  nombre  en  juillet,  en  fauchant  les  herbes 
le  long  des  fossés  à  Noyelles-sur-Mer. 

Genre  Mallota  Meig. 
M.  [uciformis  F.  —  Un  exemplaire  à  Thennes  sur  un  prunier  en  fleurs  le 
18  avril  1897;  5  ou  6  exemplaires  à  Montdidier,  sur  le  prunellier,  en 
fîtOi-,  et  un  exemplaire  à  Montdidier,  sur  un  tronc  de  marronnier,  le 
27  mars  1913. 


C.  DouiiLEi'.  —  Conlrib.  au  Culal.  dea  Diptères  du  N.  de  la  France.      05 

GeniLi  Meuuuon  Meig. 

M.  ciavipes  F.  —  Hailles,  tn  iiuiiibre  en  mai  el  juin,  plus  ou  muins  rare 

suivant  les  années. 
M.  s^jinipes  F.  —    Un  seul    exeniplaiie,    bois  du    xMassinol,  à    Hailles,  le 
12  juin  18'J8. 

MlLEShWE 
(ienre  Eumerus  Mcig. 
/•.'.  iintdlufi  Meig.  —  lliippN,  2  iioùl  l'JOS. 

Genre  Temnostoma  Saint-Fargeau. 
■/'.  cespi/Diiuia  L.  —  Hailles,  un  seul  oxoniplaire,  le  3  juin  18'JS. 

Genre  Gallu'Uoijola  Kontlani. 
C.  specios a  l\ossi.  —  Hailles,  un  exemplaire,  bois  du  Massinol,  12  juin  1898. 

GHKYSOTUXllNj; 
Genre  Chrvsotoxum  i\Ieig. 

C.  ocLomaculaturn  Gurlis.  —  Un  exemplaire,  cerlainemenl  de  la  Somme, 

mais  sans  date  el  stuis  localité. 
C.  veiTiale  L\v.  —  Hailles,  assez  commun. 

GERlNyË 

C.  subsessilis  Hlig.  —  Hailles  et  Huppy,  sur  plaies  d'oi-mes,  lin  mai. 

SYHPHIN^ 

Genre  Pipiza  Fall. 

/'.  lugubris  F.  —  Hailles,  Uouvé  également  à  Saint-Valéry  par  mon  regretté 
ami  le  Docteur  du  Roselle,  d'Amiens. 

Genre  Gnemodon  Egger. 

C.  lulvinuums  Zett.  —  Huppy,  en  août. 

C.  vUnpennis  Meig.  —  Huppy,  une  ç,  le  26  juillet  1905. 

Genre  DoROS  Meig. 
I).  conopseus  F.  —  Bois  du  Massinot  à  Hailles,  un  exemplaire,  le  12  juin 
1898. 

Genre  Brachyopa  Meig. 

B.  bicolor  Fall.  —  Hailles,  plaies  d'ormes,  en  mai. 

Genre  Melanostoma  Schiner. 
iU.  ambiguum  Fall.  —  Hailles,  sur  l'aubépine,  le  2  mai  1897. 

Genre  Ghilosia  Meig. 

C.  piibera  Zelt.  —  Erondelle  et  Huppy,  en  avril. 

C.  .scutellata  Fall.  —  Hailles  et  Huppy,  en  juillet  (;l  août. 

C.  longula  Zett.  —  Hailles,  prairies. 

C.  proxbna  Zett.  —  Hailles,  prairies. 

C.  iinpressa  L\v.  —  Hailles,  en  août. 

C.  Zetlerstcdii.  Beck.  —  Une  Q,  en  août,  Èi  Huppy. 

C.  cynocephala  Lw.  —  Somme  (sans  localité),  exemplaire  capturé  par  le 

Docteur  du  Roselle. 

C.  œstracea  L.  —  Hailles  et  Montdidier,  en  août. 

C.  mixta  Beck.  —  Hailles,  en  avril-mai. 

C.  Langlw[[en  Beck.  —  Marais  de  Longueau,  avril  1895  (D'  du  Roselle). 

Montdidier.  Ch.  Doublet. 


6()  l.u:iiTENSTEi\.  -    Dcii.r  l'induiihijiichus  (Cnl.  Cinculionidse). 

SUR  DEUX  CEUTORRHYNCHUS  (Col.  Curculionidœ) 

QUI  VIVENT  DANS  LES  TIQES  DE  LA  FUMETERRE  (Papavéracées=Fumariées) 


Du  genre  Ceiihu  rhyiiehus  (1),  on  cuimail  déjà  les  nKJuuis  d'un  grand 
nondjie  d'espèces  ([ui,  pour  la  plnpiirl,  vivent  aux  dépens  des  CruciTèii's; 
d'aulie.s  sunt  les  liùles  de  ceilnins  geiues  île  Labiées,  liurragiuacées,  Com- 
posées, Liliacées,  etc.,  el  tjuelipies-unes  de  ceiiaines  t'aniilles  d'Amenlinées. 

(les  insectes  s'atlaLpient  à  la  tige  le  plus  souvent,  quelquefois  à  la  lleui- 
ou  au  finit,  occasionnant  ou  non  des  cécidies.  Généralement  se  trouvent 
sur  des  i)lantes  d'une  iiièiiic  riiiiiille,  les  espèces  appartenant  à  un  même 
giinipe  du  genre. 

Il  m'a  été  doiuié  de  pouvoir  obseiver  comme  vivant  dans  les  tiges  do 
quelques  Fuiiiuria  L.,  deux  Ceuton-hynclius  très  voisins,  appartenant  au 
gi-oupe  dans  lequel  on  classe  les  espèces  qui  ont  choisi  pour  s'y  développer 
des  végétaux  l'angés  parmi  les  Crucifères,  les  i'apavéracées,  les  Késédacées 
el  les  Liliacées.  (Ir  les  deux  premières  :  Crucifères  el  Papavéracées  qui  en 
nouri-issenl  le  [ilus  grand  nondiir,  apiiailieimenl  au  même  ordre  des  Ci'uci- 
llores  el  les  Fumariées,  qui  comprennent  entre  autres  le  genre  Fiimaria  L. 
ne  sont  qu'une  tribu  des  Fapavéï'acées. 

Il  est  nécessaire  de  connaître  les  allinilés  de  ces  végétaux  pour  com- 
prendi-e  l'inlérèt  de  mon  observation  :  deux  insectes  dont  les  mœuis  étaient 
inconnues,  sont  [>ri>  sur  des  Inunaria;  non  seulement  ces  insectes  appar- 
tiennent à  un  même  gioupe  dans  un  genre  nombreux  en  espèces,  mais  encore 
au  groupe  qui  s'attaque  aux  plantes  d'un  même  ordre,  ordre  dans  lequel 
justement  se  placent  les  Fumaria.  N'est-ce  pas  là  une  preuve  frappante  du 
merveilleux  instinct  spécifique  de  ces  animaux  ? 

.\insi  les  espèces  du  genre  Fumuriu  sur  lesquelles  on  n'avait  jamais  signalé 
de  Ceutoi-rhyncluis  possèdent  deux  liùles  appartenant  à  ce  groupe  de  Cur- 
culionides  (2). 

Ce  sont  :  C.  mirtus  .Muls  et  liey,  et  C.  niyrinus  Marsh. 

Ceulurr)iynchu.s  iiiLclus  Muls.  el  Rey  (3. 

Assez  conunun  dans  les  champs  îles  environs  de  Montpellier  où  les  Fume- 
tei-res  sont  très  abondantes.  Dès  la  fin  mai's  et  pendant  les  mois  d'avril, 

1)  G.  Cculorrlijnclius  Gerniar  sensu  lalo. 

(2)  Kaltk.nbach,  Die  Pllanzenleindc  aus  der  Klasse  der  Insekten,  Stuttgart,  1874.  —  Ne 
signale  aucun  coléoplére  sur  Fumaria. 

J.  GuiGNoN,  Feuille  des  Jeunes  Xaluralistes,  39=  année  (l'JOS-lUtlO),  n°  4GG,  p.  217,  dit  avoir 
trouvé  dans  la  tige  de  Fumaria  ojlicinalis  une  larvu  qu'il  rappurle  à  un  .\pionide  à  identilier. 

Et,  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  41»  année  (rJlU-1'.tll/,  n"  4S9,  p.  J.Ï4,  cet  aulcur  donne 
quelques  détails  sur  eette  larve  qui,  d'après  lui,  produii'ait  une  cécidio.  Les  quelques  carac- 
tère.s  qu'il  donne  des  larves  lrou\ées  par  lui  pourraient  faire  penser  qu'il  s'agit  de  celles  du 
Ccutnrrliynclius  miatus  Muls.  Rey.  Mais,  comme  on  le  verra  dans  ce  que  j'en  dis.  je  n'ai 
jamais  observé  de  cécidies  sur  les  liges  attaquées  pai-  cet  insecte.  Je  considère  connue  cécidie 
une  ti-ansformalion  en  galle  de  l'organe,  dans  laquelle  l'insecte  subit  son  évolution,  soit  juscju'à 
l'imago,  soit  seulement  jusqu'à  l'approche  de  la  nymphose  qui,  dans  ce  cas,  s'accomplit  en 
terre.  Or,  les  larves  que  je  signale  ne  vivent  pas  à  l'endroit  hypertrophié  par  l'introduction 
de  l'oeuf,  mais  tout  le  long  de  la  tige.  Doit-on  considérer  \Taiment  comme  cécidie  ^h.^peI•- 
Irophie  dont  parle  M.  Guignon.  Si  non,  il  .s'agirait,  à  mon  avis,  du  C.  mi.Ttus  Muls.  Rey. 
•Si  oui,  peut-être  est-ce  un  Apionide  ou  un  autre  Ceutorrhynchus.  Dans  les  deux  cas,  on  doit 
regretter  que  cet  observateur  n'ait  pas  poussé  plus  loin  ses  élevages. 

(3)  Bedel,  Faune  du  Bassin  de  la  Seine,  t.  VI,  188S,  p.  332  :  44.  C.  mixtus  Muls.  Rey.  Prai- 
ries. Printemps.  Très  rare. 


LicilTENSTEiN.  —  Deux  Ceulonhijnchus  (Col.  CurcuUonidas).  67 

\\\i\\  cl  juin,  1111  pciil  ncucillir  C.  inUiaa  en  laucliaiiL  sur  ces  piaules  en  Ileui'S. 

.le  lai  plis  Mil  liiiil  Mil-  les  espèces  suiviinles  :  i'umaria  ojjicinalh  L.  et 
/■'.  iKiri-iitniu  Laiii. 

Lu  a\iil,  npii's  riicciHipIciiiciil,  la  leiiiclli'  pond  ses  œufs  clans  les  tiges 
siipéi-ieiires.  Elle  perce  les  tissus  vivanis  de  celles-ci  pour  déposer  l'œuf 
(liiiis  la  légion  médullaire  qui  chez  ces  plantes  est  assez  large.  Cet  (euf 
(liiiiiic  naissance  à  une  larve  qui  descend  le  long  du  canal  médullaire  en 
ningeaiil  autour  d'elle  el  grossissant  à  mesure  tpi  elle  arrive  dans  une  tige 
lie  plus  fort  diaiiièire.  Il  n'y  a  aucune  forniation  de  cécidie. 

C'est  à  des  liauleiiis  diverses  de  la  tige,  en  rajiport  avec  le  lieu  de  ponte, 
iiu'arrivée  à  la  péiinde  où  la  nyinpliose  est  pioche,  la  larve  se  perce 
un  trou  de  sorlie  et  s'enfonce  en  teire.  Ceci  diiiis  la  première  quinzaine 
du  mois  de  mai.  A  peu  de  profondeur  —  cinq  à  dix  centimètres  —  elle  se 
i^onfectionne  une  |)elile  loge  de  terre  agglutinée,  d'environ  trois  millimètres 
de  longueur;  et  c'est  dans  celle  loge  ([ue  s'elfeclue  la  tiaiisformalinii  en 
nymphe. 

Ce  stade  dure  à  peu  près  vingt  jours.  L'insecte  déchirant  sa  loge,  qui 
se  brise"  un  peu  au  tlelà  du  milieu,  apparaît  dès  le  déhut  de  juin  et  vole 
\ers  les  Fumeterres. 

Il  donnera  iiiiissance  à  une  génération  qui  proliahlement  présenle  une 
très  longue  nymphose  hiveinale  (1)  (les  l-'umaria  disparaissant  dans  notre 
pays  dès  les  chaleurs  de  lin  juillet-aoùl)  et  ipii  sera  représentée  par  les 
insectes  qu'on  prend  en  mars,  avril  el  mai,  dont  nous  sommes  partis  pour 
en  décrire  l'évolution. 

La  larve  de  C.  nii.rlus  Muls.-Rey,  comme  les  larves  de  Curculionides  est 
apode,  courbée,  de  ."J-i  millimèlres  de  long;  d'une  coloralioii  pouvant  varier 
du  blanc  sale  au  jaune,  avec  la  tète  plus  foncée,  souvent  brunàlre. 

C'est  le  io  mai  l'.)12  que,  pour  la  première  fois,  je  trouvai  des  lai'ves 
dans  la  lige  de  Funuiriu  o///ciH.«/i'.v.  Uien  au  dehors  ne  décelait  leur  présence 
De  trois  larves  mises  en  lube  sur  du  salile.  une  seule  parvint  à  l'étal  adulte 
le  3  juin. 

J'ai  été  plus  heureux  cette  année.  Deux  dillicultés  se  présentaient  pour 
l'élevage  :  conserver  les  liges  jusqu'à  la  sorlie  des  larves,  en  Ixm  étal;  avoir 
assez  d'espace  pour  en  mettre  en  observation  une  grande  (luantité  à  la  fois. 
J'ai  résolu  ces  dillicultés  de  la  façon  suivante.  Les  Fumaria  arrachées 
étaient  placées  entre  des  feuilles  d'herbier  empilées  les  unes  sur  les  autres 
dans  une  grande  boîte  doni  le  couvercle  les  pressait  légèrement.  Ainsi  se 
maintenait  une  humidilé  consiaiile  due  à  l'évaporalion  de  l'eau  contenue  dans 
les  tissus  de  ces  plantes,  empècliaiil  la  dessiccation  de  celles-ci  el  en  un 
espace  très  restreint  on  pouvait  obtenir  autant  de  laiTes  qu'on  pouvait  en 
désirer.  Chaque  jour  ces  feuilles  recevaient  ma  visite  et  les  larves  sorties 
des  tiges  étaient  délicatement  déposées  sur  la  terre  des  pots  d'élevage.  Elles 
s'y  enfonçaient  aiissiliM.  C'est  ainsi  ipie  des  larves  commençant  à  sortir  des 
tiges  dès  le  12  mai  liM.'f  sonl  restées  en  terre  jusipi'au  2  juin. 

In  Miaconiile  illMi;(''iiiijdèie)  parasite  ce  cliarançon  et  sort  des  loges  en 
iiiènie  temps  que  lui.  C'est  remieini  lialiiliirl  des  Ceutorrliynchus  :  Diospilus 
ulcraci'iis  Haliilay  (2). 

(1)  Il  est  passible  que,  comme  d'autres  CeutorrhynclULS,  ce  charançon  hiverne  ;i  l'élat 
adulte.  Toutefois,  je  n'en  ai  jamais  rencontré  du  mois  de  juillet  au  mois  de  mars. 

(2)  E.  André,  Spccic-s  des  llyiii(''nopti''irs  d'Euroije  el  d'Algérie,  t.  V,  1891.  —  Braconides 
par  T.-.A..  Marshall,  p.  2.V.I  :  Diospilus  olcrareits  Mal.  est  signalé  comme  parasite  de  Ceutor- 
rhynchiis  rapx  Gyll,  C.  assimilix  Payk  et  C.  snlcicoUis  Gyll. 

De  Gai'li.e,  Cat.  des  Hyniênoplrrcs  de  France,  p.  8i,  ne  signale  au.ssi  que  ces  trois  espèces 
comme  hôtes  de  Diospilus  olcraceus. 


(58  LuiiiTENSTEiiN.     -  Deiid  Veulonlujitchua  (Col.  Curculiunidœ). 

Ceutorrhynchus  nigrinus  Marsh. 

tiului-ei  esL  beaucoup  plus  commun  que  le  piécédenl.  Il  se  prend  et  vit 
sur  les  mêmes  espèces  :  Fumanu  Dllicinalu  L.  el  F.  paroillora  Lam.  Mais 
il  y  est  moins  localisé  :  je  l'ai  jtiis  aussi,  en  eliel,  sur  Fumaria  Vaillantii 
i.uiâ.  el  /•'.  spicalu  L. 

M.  Bedel  (1)  le  signale  comme  assez  commun  dans  le  bassin  de  la  Seine 
el  rapporte  d'après  11.  IJrisoul  qu'on  le  tiouve  sur  des  Giucifères  {Thlaspi 
IH'rjdliatuin  el  Mliuriu  uHiciiuilia).  Je  ne  désire  rien  aflirmer  contre  celle 
oliscrvation.  Aussi  ne  diiais-je  pas  que  c'est  là  une  erieur;  je  me  contente 
de  penser  que  c'est  accidenlellemenl  que  cet  insecle  a  été  pris  sur  ces 
plantes.  Jamais,  à  Montpellier,  je  ne  l'ai  recueilli  ailleurs  que  sur  des 
Fumaria  et  mes  élevages  m'ont  prouvé  qu'il  vivait  dans  les  tiges  des  espèces 
signalées  plus  haut,  absolument  de  la  même  façon  et  à  la  même  époque 
que  C.  inixius  Muls.-Rey. 

Je  n'ai  donc  rien  à  ajouter  sur  cet  insecte  sinon  que  ses  larves  sont  bien 
plus  petites  que  celles  du  mixlux  et  qu'elles  sont  toujours  d'un  blanc  pur. 

Je  n'ai  pas  observé  de  parasites  de  celte  espèce. 

La  Lironde,  Montpellier  Jean  Lichtenstein. 


-*— 0<>Cï— ^ 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Aux  Jeunes!  Indications  pratiques  pour  les  mois  d'Avril-Mai. 

(Voir  les  années  précédentes  :  1907-1911). 

Ranunculus  acris.  —  Chenillette  d'un  vert  olive  à  verruqueux  blancs,  à  tête  et 
écusson  d'un  brun  moucheté  de  noir  ;  dans  feuilles  atta- 
chées.   =   Tortrix  viburniana  F. 
Id.  Chenillette  brune,  à  tête  brun  clair,  à  écusson  noir  ;  dans 

fourreau  composé  de  fragments  des  feuilles.  =  Coleophora 
Wockeella  Z. 
Id.  Larve  d'un  blanc  sale,  arquée,  à  tête  noire  ;  au  collet  de  la 

racine.    =   Liosoma  deflexiim  Panz  (Col.). 
.     Id.  Larvettes  grégaires  d'un  rouge  orangé  dans  bouton  deuieu- 

rant  fermé  et  teinté  de  violet.    =   Perrisia  Traili  Kieff. 

(Dipt.).  

Id.  Larvettes  grégaires  rouges  dans  feuile  déformée  et  teintée 

de  rouge.    -    Perrisia  ranunculi  Bremi  (Dipt.). 
Reseda  lutea.  —  Chenille  moniliforme,  d'un  bruu  verdâtre  moucheté  de  plus  foncé, 
à  tête  brune,  à  dorsale  pâle  bordée  de  foncé,  à  stigmatale  d'un 
blanc  jaunâtre.    =   Hcliuthis  armigera  Hb.   (U"  génération). 
Id.  Larve    blanche,    apode,    légèrement   aplatie    dorsalement,    à    têt<^ 

petite  et  d'un  brun  clair  ;  au  collet  de  la  plante  de  deux  ans.  = 
Rhytidoderes  plicatus  Oliv.   (Col.). 
Rhamnus  Frangula.  —  Chenillette  d'un  brun  rouge,  à  tête  brun  foncé,  à  écusson 

noir;  dans  tuyau  de  soie  brune  le  long  des  rameaux.   = 
Rhodopliœa  suavella  Zk. 
Id.  Chenillcito   verdâtre,    à   tête   brun   clair,    à   écusson   brun 

moucheté  de  noir  ;  sous  une  toile  blanche  où  elle  se  mé- 
tamorphose dans  une  chrysalide  jaune  clair.  =  Âncylis 
derasana  Hb.   (F"  génération). 

(1)  Bedel,  Faune  du  Bassin  de  la  Seine,  t.  VI,  1S88,  p.  332  :  46.  C.  nigrinus  Marsh. 


Noies  spéciales  et  locales.  69 

Rhamnus  Frangula.  —  Chenillette  d'un  vert  foncé,  à  tête  jaune  pâle,  à  ccusson 

jaune    moucheté   de   brun;   sous    une   toile   le   long    des 
pousses.   =   Aiirylix  aiculana  Hb. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  clair  moucheté  de  jaune,  à  tête  cor- 

difornie  d'un  noir  luisant,  à  écusson  noir  ;  dans  toile 
sur  les  pousses.    =   Rhnpobnta  nœvana  Hb. 
Ribes  nigrum.  —  Chenille  d'un  banc  jaunâtre  tachée  de  rouge,  à  tête  d'un  brun 
rouge,  à  écusson  brun  pâle  :  dans  la  moelle  des  rameaux  troués 
oîi  elle  est  déjà  en  chrysalide.    =  Sesia  tipuJifonnis  Cl. 
Robinia  Pseudoacacia.  —  Chenillette  à  pattes  membraneuses  atrophiées,  d'un  blanc 

sale,  à  tête  et  écusson  brun  rouge  ;  dans  les  branches 
pourries.   =  Œcophora  Olivirlla  F. 
Rosa  canina.  —  Chenille  méplate,  rase,  courte  et  atténuée  aux  extrémités,  surtout 
postérieurement,   à  tête  petite  d'un   noir   mat,   à  large  dorsale 
brune,  à  stigmatale  interrompue;  ronge  les  feuilles  et  se  réfugie 
le   jour   au   pied   de   la   plante   nourricière,    parmi    les   feuilles 
tombées.    =   Hermiiiin  crinalis  Tr. 
Id.  Chenillette  verte,  à  tête  et  écusson  bruns  ;  dans  feuille  roulée  oîi 

elle  a  hiverné.   =  Eitlin  ministrana  L. 
Rubus  (divers).  —  Chenille  à  poils  arborescents  blancs  au  sommet,  mais  à  épines 
blanches  et  rouges.  =  Argynnis  Dia  L. 
Id.     Chenille  pubescente  d'un  vert  brunâtre  moucheté  de  rouge,  à  tête  grosse 
d'un  brun  pourpre,  à  dorsale  et  stigmatale  d'un  vert  pâle  ;  dans  feuilles 
lâchement  enroulées.    =  Hesperia  malvœ  L.   {V°  génération). 
Id.     Chenille  rase  d'un  brun  rougeâtre,  à  tête  brun  pâle  moucheté  de  plus  foncé, 
à  dorsale  d'un  blanc  jaunâtre  bordé  de  brun,  à  stigmatale  foncée.    = 
Agrotis  brunnea  F. 
Id.     Chenille  rase  d'un  brun  foncé,  à  tête  brun  rouge,  à  dorsale  également  d'un 
blanc  jaunâtre  bordé  de  foncé,  mais  à  écusson  noir  fendu  longitudinale- 
ment  d'une  ligne  blanche.    =  Hndena  rurea  F. 
Id.     Chenille  rase,  cylindrique,  à  tête  globuleuse  d'un  brun  foncé  moucheté  de 
plus  clair  dorsalement,   de   pourpre  latéralement,   à  dorsale   pâle   inter- 
rompue bordée  de  foncé,  à  douzième  segment  orné  de  deux  points  jaune 
d'ocre.    =   Hyppa  rectilinea  Esp. 
Id.     Chenille  d'un  vert  javnâtre  sale,  moucheté  de  foncé,  à  tête  verdâtre  tachée 
de  brun,  à  dorsale  pâle  bordée  de  brun,  à  stigmatale  jaune  clair  bordée 
supérieuremest  de  noir.   =  Orfhosia  litura  L. 
Id.     Chenille  d'un  jaune  rougeâtre  sale,  à  tête  rousse  et  dorsale  noire.  =  PecM- 

por/on  harbalis  CI. 
Id.     Chenille  arpenteuse,  mince,  vei'te,  à  tubercules  d'un  blanc  jaunâtre,  à  dor- 
sale vert  foncé,  à  latérales  d'un  rouge  pourpre.  =  Lnrmtia  triiricata  Hfn. 
Id.     Arpenteuse  d'un  brun  pâle,  à  deux  éminences  latérales  en  arrière  du  sixième 
segment,  à  éminences  dorsales  sur  le  huitième  et  parfois  le  neuvième,  et 
deux  autres  sur  le  segment  anal.   =  Ourapteryx  sambucnria  L. 
Id.     Arpenteuse  d'un  brun   rougeâtre,   à  éminences  latérales  sur   le  cinquième 
segment,  à  dorsale  interrompue.   =  Boarmia  gemmaria  Brahm. 
•    Id.     Arpenteuse  d'un  brun  verdâtre,  sans  éminences  sur  le  cinquième  segment 
et  à   dorsale   très  nette   sur   les   quatre   premiers   segments.    =    Boarmia 
repandata  L. 
Id.     Chenille  d'un  blanc  luisant,  à  tête  aplatie,  noire,  à  pattes  anales  atrophiées; 

dans  tiges,  racines  et  même  rameaux.    =   Bemhrcia  hylcfiformis  Lasp. 
Id.     Chenillette   d'un   blanc  verdâtre,   à   tête   brune   et   écusson   noirâtre  ;   dans 
rouleau  aplati  de  la  feuille  dont  elle  se   nourrit.    =   Incitrvaria  prala- 
tella  Schiff. 
Id.     Chenillette  d'un  rouge  vif,  à  tête  noire,  à  écusson  grisâtre;  dans  moelle  des 
jeunes  pousses.    =  Incurvaria  rnh-iella  Bjerkander. 
Rumex  (divers).  —  Chenille  plutôt  courte  et  trapue,  atténuée  aux  extrémités,  ver- 
dâtre, à  poils  courts,  à  tête  d'un  brun  pâle,  à  dorsale  brunâtre,  à  stig- 
matale rose.   =  Chrysophanvs  phla-af  L. 
Id.      Chenille   cylindrique,    renflée    postérieurement,    d'un    brun    rouge,    à    tête 

brunâtre  réticulée  de  brun  foncé.    =  Agrntis  fimbria.  L. 
Id.      Chenille  de  même  forme,   d'un  brun  jaunâtre,  à  tête  brune  ponctuée  de 

noirâtre.    =  Agrotis  triangulum  Hfn. 
Id.      Chenille  de  même  forme,  d'un  brun  rouge,  à  tête  brune  ponctuée  de  noir. 

=  Agrotis  baja  F. 
Id.      Chenille  de  même  forme,  d'un  brun  verdâtre,  à  tête  brune  ponctuée  de  brun 
foncé.    =  Ar/rotis  G.  nigrum  L. 

J.  G. 


70  Noies  spéciales  et  locales. 


Les  Oiseaux  septentrionaux  en  France  pendant  l'hiver  de  1913-1914.  —  Lorraine. 

—  Si  nous  un  crciyuns  les  récits  dos  divers  journaux,  anmmçant  l'apparitiun  en 
France  des  Jaseurs  de  Bohème,  Ampe/ix  i/rirriil ks,  a'tte  migration  serait  due  au 
froid  plus  ou  moins  vif  que  nous  aurions  subi  de  fin  décembre  19i;i  à  fin  janvier  1914. 

Si  ensuite,  nous  comparons  l'intensité  du  froid  qui  régna  pendant  les  t^'rriblcs 
hivers  de  1870-1871,  de  1879-1880  et  celui  de  1894-1895  avec  celui  de  1913-1914,  nous 
verrons  que  le  froid  n'est  pour  rien  dans  œs  migrations  forcées,  puisque  le  Jaseur 
ne  fut  pas  signalé  ou  très  peu,  pendant  les  rudes  hivers  des  trois  années  citées 
plus  haut.  Un  seul  sujet  fut  tué,  il  y  a  une  vingtaine  d'années,  par  M.  Paul  Petit- 
clerc,  de  Vesoul,  qui  me  l'envoya  pour  le  naturaliser.  Les  passages  mémorables  qui 
furent  signalés  en  abondanco  furent  ceux  de  1829  et  1834,  ainsi  qu'en  1853  (Degl. 
et  G.).  Depuis,  très  peu  de  captures  ont  été  faites  jusqu'à  oet  hiver  1913-1914,  où 
l'on  peut  dire  que  les  passages  furent  abondants  surtout  aux  environs  de  Toul. 
Voici  à  p<'U  près  la  dat*^  d'apparition  des  Jaseurs  en  France  en  1913-1914. 

Le  20  décembre  1913,  M.  Van  Kempen,  de  Saint-Omer,  me  fit  parvenir,  pour 
les  préparer,  deux  Jaseurs  de  Bohême  cf  cf;  le  jour  suivant  il  m'envoya  également 
CfQ  ad.  Le  3  janvier  1914,  M.  Van  Kempen  m'envoyait  un  cinquième  sujet,  très 
beau  cT  dont  l'extrémité  des  pennes  alaires  était  largement  bordée  de  jaune  et 
blanc  en  forme  de  A  renversé  Le  même  jour,  mon  fils  Fernand  recevait  de  Pont- 
à-Mousson  une  Q  faisant  partie  d'une  troupe  de  cinq,  les  quatre  autres  furent 
mis  à  la  broche.  Quelques  jours  après  il  recevait  un  autre  sujet  tué  à  Bouconville 
(Meuse)  et  un  autre  tué  à  Rogéville  (Meurthe-et-Moselle). 

Aux  environs  de  Toul,  le  4  janvier  1914,  un  beau  Cf  fut  tué  par  M.  Louis,  dans 
son  jardin  en  ville. 

Le  16,  un  autre  fut  tué  par  M.  le  capitaine  Maréchal. 

Du  19  à  la  fin  de  janvier,  les  Jaseurs  se  montrèrent  par  troupes  de  100  à  200  in- 
dividus dans  presque  tous  les  villages  des  environs  de  Toul;  beaucoup  furent  trouvés 
tués  au  pied  des  fils  télégraphiques.  De  nombreuses  victimes  furent  faites  autour 
des  forts  de  Lucey,  Saint-Michel,  à  Choloy,  Chaudeney,  Ecrouves,  Blénod,  Dom- 
martin,  Frys,  Saint-Mansuy  et  Saint-Evre,  où  ces  pauvres  oiseaux  affamés  et 
trop  confiants  venaient  en  troupes  serrées  se  reposer  sur  les  arbres,  puis  s'abattaient 
sur  les  plantes  d'asperges  pour  manger  les  graines.  A  chaque  coup  de  fusil  il  en 
restait  10  à  15  sur  le  cari-eau  et  la  troupe  partait  se  reposer  sur  les  arbres  pour, 
l'instant  d'après,  revenir  encore  recevoir  la  mitraille.  Hélas  !  que  de  victimes  furent 
plumées  et  pae-sées  à  la  casserole  !  Une  vingtaine  d'individus  seulement,  tués  par 
des  amateurs,  me  furent  confiés  pour  être  naturalisés.  Les  trois  derniers  reçus 
furent  tués  dans  son  jardin,  le  29  janvier  1914,  par  M.  de  Hédouville.  Le  29  éga- 
lement, une  troupe  d'une  trentaine  d'individus  fit  son  apparition  à  Manonville. 
Mon  fils  fut  prévenu  dès  leur  arrivée,  ils  étaient  posés  en  troupe  compacte  sur 
un  arbre  de  la  route:  à  son  approche,  ils  se  reposèrent  dans  un  jardin  où,  de  sa 
carabine  12  millimètres,  il  put  en  choisir  trois  très  bien  groupés  qu'il  tua  tous  trois. 
Parmi  eux  figure  un  vieux  cf  dont  l'extrémité  des  pennes  caudales  porte  de  petits 
filets  rouges  comme  ceux  des  ailes. 

Cette  troujDe  venait  du  noi'd  en  se  dirigeant  vers  le  sud.  Mon  fils  remarqua  f|ue 
les  Jaseurs  ont  beaucoup  de  l'allure  des  gobe-mouches. 

Le  2  février,  il  recevait  encore  trois  Jaseurs  de  Pont-à-Mousson. 

Ma  fille  reçut  aussi,  des  environs  de  Langres,  de  nombreux  Jaseurs. 

Pour  conclure  sur  la  cause  des  migrations  espacées  des  Jaseurs,  rapprochons 
celle  des  Becs-cvoisés  et  des  Casse-noix,  tous  trois  habitant  à  peu  près  les  mêmes 
régions  :  Finlande,  Suède  et  Norvège,  etc.  Le  Bec-croisé,  lorsqu'il  nous  visite, 
tous  les  quatre  ou  cinq  ans,  quelquefois  plus  souvent  (toujours  en  fin  juin  et  en 
juillet),  nous  arrive  par  troupes  de  12  à  20  ou  30  individus.  A  cette  époque,  ce 
n'est  donc  pas  le  froid  qui  l'amène;  je  crois  ne  pas  trop  me  tromper  en  disant  que 
c'est  plutôt  le  manque  de  nourriture  dans  sa  patrie  qui  le  force  à  descendre  jusque 
dans  nos  régions  où  il  recherche  dans  les  prairies  les  semences  des  carottes  sau- 
vages et  sur  les  peupliers  et  les  poiriers,  les  jeunes  cônes  résineux,  mais  c'est 
surtout  dans  les  bois  de  sapin  qu'il  s'abat  de  préférence 

L<^  Casse-noix,  lui  aussi,  nous  visite  de  loin  en  loin,  et  c'est  toujours  en  octobre 
qu'il  arrive.  En  1912  il  s'en  fit  un  bon  passage  ;  en  1913  ils  se  montrèrent  plus 
nombreux  encore  ;  nous  en  reçûmes  de  diverses  régions  de  France  ;  les  sujets  qui 
nous  furent  envoyés  avaient  dans  leur  estomac  soit  du  mais,  des  noisettes,  des 
sorbes  ou  autres  fruits  et  surtout  des  larves  ou  peaux  de  larves  de  coléoptères, 
qu'ils  savent  très  bien  découvrir  en  fouillant  de  leur  long  bec  les  fientes  des 
animaux. 

Pour  le  Casse-noix,  comme  pour  le  Bec-croisé,  puisqu'ils  nous  arrivent  bien 
avant  l'hiver,  ce  serait  donc  le  manque  de  nourriture  qui  les  pousserait  à  émigrer 
jusque  dans  nos  régions.  Pour  le  Jaseur  de  Bohême,  il  est  si  bien  vêtu  qu'il  peut 


Noies  spéciales  et  locales. 


supporter  les  plus  grands  froids,  et  comme,  ses  migrations  sont  si  espacées  et  que 
ce  n'est  pas  toujours  pendant  des  hivers  froids  qu'il  fait  son  apparition,  nous 
pouvons  donc  supposer  que  le  manque  de  nourriture  dans  sa  patrie  en  est  à  peu 
près  le  facteur  unique. 

Nous  laissons  aux  naturalistes  habitant  ces  régions  du  nord  de  l'Europe  le  soin 
de  nous  renseigner  à  ce  sujet,  en  étudiant  cette  question  si  difficile  à  déterminer. 

Toul.  LoMONT  père. 

Même  sujet.  —  Pas-de-Calais.  —  M.  Paul  de  Givenchy  me  permettra  une  addi- 
tion à  la  note  sur  les  Jaseurs,  parue  dans  le  numéro  de  la  Feuille  du  1"'  mars. 
Lorsque  son  très  regretté  père,  mon  exœllent  parent,  très  savant  en  ornithologie, 
que  je  voyais  fréquemment  à  cause  de  nos  goûts  semblables  pour  les  oiseaux,  dut 
à  son  grand  regret,  en  raison  de  sa  vue  affaiblie,  se  défaire  de  sa  très  riche 
collection  d'oiseaux,  il  voulut  bien  me  céder  différentes  pièces  rares  capturées  dans 
la  région,  entre  autres  le  Jaseur  tué  à  Rec^iues  en  1878.  M.  de  Givenchy  pouvant 
encore  entrevoir  les  œufs  fort  nombreux  qu'il  possédait,  les  conserva  et,  suivant  son 
désir  après  son  décès,  elle  fut  donnée  au  Musée  de  Saint-Omer.  Mon  cabinet  renferme 
encore  un  Jaseur  venant  des  environs  de  Dunkerque  (Nord),  1886.  Un  autre  venant 
de  Bouquinghem,  près  Marquise  (Pas-de-Calais),  2  février  1895.  Enfin  le  18  no- 
vembre 1901  le  jardinier  du  château  de  Landrethun-lès-Ardres  (Pas-de-Calais), 
fut  intrigué  par  la  familiarité  d'un  oiseau  qui  le  suivait  partout.  Il  en  fit  part 
à  son  maître,  M.  de  Saint-Just,  qui  le  tua  et  eut  l'amabilité  de  me  l'offrir.  Mais 
ces  différentes  captures  furent  toujours  isolées. 

Les  20  et  23  décembre  1913,  deux  bandes  composées  de  14  et  11  oiseaux  s'al)attirent 
dans  la  briqueterie  de  M.  Leclercq,  située  sur  la  route  de  Tatinghem,  commune 
à  4  kilomètres  de  Saint-Omer.  Ils  furent  tous  tués  et  mangés  sauf  trois  mâles  et 
une  femelle  que  pensa  à  m'envoyer  M.  Ix^clercq.  Les  autres  individus  furent  cuisinés 
par  un  ouvrier  qui  déclara  s'être  beaucoup  régalé.  J'obtins  encore  le  29  du  même 
mois  un  très  beau  mâle  qui,  sans  doute  égaré,  alla  se  faire  tuer  dans  nos  marais. 
De  nombreux  Jaseurs  ont  été  signalés  dans  le  Nord  et  le  Pas-de-Calais,  mais 
jamais  en  nombre. 

Saint-Omer.  Ch.  Van  Kempen. 


Même  sujet.  —  Nord,  Pas-de-Calais  et  régions  diverses.  —  Les  notes  parues  à 
ce  sujet  dans  les  numéros  précédents  de  la  Feuil/r  se  complètent.  Plusieurs  jour- 
naux nous  ont  informé  que  le  passage  des  Ja.seurs  de  Bohême  a  été  remarqué  dans 
de  nombreuses  régions. 

Dans  le  JVord  on  en  tua  un  à  Lannoy  et  à  Lys,  deux  à  Mouvaux,  un  àGussignies; 
deux  à  Féchain  (en  plus  des  six  déjà  signalés)  dans  lesquels  je  trouvai  des 
baies  de  sorbier  presque  fraîches.  Un  naturaliste  de  Thumeries  en  a  reçu  plusieurs; 
M.  Fauquenoit,  de  Lille,  en  possède  quelques  spécimens  capturés  à  Bœschèpe  et 
Lannoy.  Un  sujet  avait  été  remarqué  dans  le  Nord  à  Quesnoy-sur-Deûle  durant 
l'hiver  de  1829  et  un  autre  près  d'Avesnes  en  1853,  ce  qui  correspond  aux  passages 
de  1829  et  1853  signalés  dans  l'ouvrage  de  Degland  et  Gerbe;  le  Nord  n'y  figu- 
rait pas. 

Dans  le  Pax-de-Calais  on  tua  plusieurs  sujets  à  Rang-du-Fliers  et  Nœux-les- 
Mincs;  un  chasseur  des  environs  de  Saint-Omer  en  tua  un  certain  nombre  dont 
il  fit  un  succulent  (  ?)  repas  ;  après  quoi  il  en  porta  le.s  ailes  à  M.  Van  Kempen, 
de  Saint-Omer,  que  cette  hécatombe  a  scandalisé.  Ceux  qui  goûtèrent  le  Jaseur 
déclarent  que  sa  chair,  qui  a  l'aspect  de  celle  du  Merle,  est  plutôt  fadasse  ;  je 
partage  volontiers  leur  avis. 

Relevons  aussi  les  captures  des  bords  du  Loiret,  de  Gien  et  de  Fleury-les-Aubrais 
(Loiret);  de  dix  sujets  à  Saint-Georges-en-Couzan  (Loire);  trois  à  La  Rivière- 
Saint-Sauveur  (Calvados);  quatre  à  Saint-Dié  (Vosges),  le  long  de  la  Meurthe. 

En  Hollande  et  en  Belgique  on  a  signalé  le  passage  de  bandes  composées  d'une 
vingtaine  d'individus,  principalement  aux  environs  de  Verviers.  Nul  doute  que 
de  nouvelles  indications  viendront  s'ajouter  aux  précédentes  pour  permettre 
d'établir  l'aire  accidentelle  de  dispersion  en  France. 

Le  Casse-noix  moucheté  (Xucifragri  ;/iitfofri  ou  (-'tiryocatacte.s  L.)  fut  tué  récem- 
ment à  Cassel  et  a  pris  place  dans  la  collection  de  M.  Fauquenoit,  de  Lille.  Le 
Catalogue  d'oiseaux  du  Musée  d'histoire  naturelle  de  Lille  mentionne  une  capture 
à  Lille  en  automne  1824  et  une  autre  en  1850. 

Roubaix.  E.  Caveo. 


72  Notes  spéciales  et  locales. 

Même  sujet.  —  Auvergne.  —  Après  les  intéressant*?»  notes  parues  dans  la  FevilJe 
du  l"  février  1914,  j'ai  pensé  qu'il  pouvait  être  utile  de  donner  quelques  rensei- 
gnements sur  le  Jaseur  en  Auvergne. 

Le  Monitrur  du  Piiy-dt-Dôme,  dans  ses  numéros  des  22  et  25  janvier  1914, 
signale  un  passage  de  Jas<'urs  de  Bohême  (Ampelix  tjarrulus  L.,  Bombycivorn 
fjarrula  Temm.)  au  Brugeron,  oîi  la  présence  de  ces  oiseaux  inconnus  dans  la 
région  a  facilement  attiré  l'attention  des  chasseurs,  ce  qui  ferait  supposer  qu'ils 
étaient  en  grand  nombre. 

Le  Brugeron  est  une  commune  de  l'arrondissement  d'Ambert,  située  sur  le 
versant  ouest  des  monts  du  Forez,  à  peu  de  distance  des  immenses  foi;éts  de  sapins 
qui  couvrent  le  sommet  de  ces  montagnes.  La  chaîne  du  Forez,  granitique  et  por- 
phyrique,  est  orientée  du  nord  an  sud  et  sépare  les  départements  du  Puy-de-Dôme 
et  de  la  Loire.  La  limite  do  ces  départements  suit  presque  exactement  la  ligne  de 
faîte.  Les  montagnes  les  plus  connues  de  cette  chaîne  sont,  au  nord,  le  Montoncel 
(altitude  1.250  m),  au  sommet  duquel  se  réunissent  les  départements  du  Puy-de- 
Dôme,  de  la  Loire  et  de  l'Allier  ;  au  sud,  Pierre-sur-Haute  (altitude  1.650  m.), 
à  quelques  kilomètres  seulement  du  Brugeron.  La  température  dans  cette  région 
est  descendue  à  — 22°  centigrades,  pendant  le  mois  de  janvier. 

Les  apparitions  du  Jaseur  de  Bohême  sont  très  rares  en  Auvergne  et  ne  pré- 
sentent aucune  périodicité.  Elles  ont  toujours  lieu  en  décembre  et  janvier,  pendant 
les  hivers  rigoureux.  Le  catalfgue  de  M.  Culhat-Chassis  (Mémoires  de  VAcndémic 
des  sciences,  helîes-Ieffres  et  nrfs  de  Clermont-Ferrand,  mai  1S$3)  et  le  catailogue 
posthume  de  MM.  Boiiillet  et  Lecoq,  écrit  en  1833  et  publié  par  la  Revue  scienfi- 
fique  du  Bnurhnnnais,  en  septembre  1897,  ne  mentionnent  pas  le  Jaseur.  Les 
catalogues  postérieurs  (1)  citent  cet  oiseau  sans  grands  détails  et  disent  qu'il  paraît 
en  troupes  et  fréquente  les  vergers. 

Le  Musée  d'Histoire  naturelle  de  Clermont-Ferrand  (Musée  Henri  Lecoq)  ne 
possède  qu'un  seul  individu  de  cette  espèce,  sans  indication  de  date  ni  de  prove- 
nance. J'ai  dans  ma  collection  un  sujet  femelle  tué  aux  environs  de  Lezoux  en  1853. 
L'ornithologie  européenne  de  MM.  Degland  et  Gerbe,  1867,  indique  précisément 
un  passage  de  Jaseurs  en  Auvergne,  à  cette  époque.  Je  n'ai  pas  vu  d'autre  exem- 
plaire dans  les  quelques  collections  particulières  que  je  connais  dans  le  Puy- 
de-Dôme. 

Lezoux  (Puy-de-Dôme).  ■  L.  Duchasseint. 


Même  sujet.  —  Morvan.  —  M.  V.  Berthier.  président  de  la  Société  d'Histoire 
naturelle  d'Autun,  nous  écrit  que  le  Jaseur  de  Bohême  a  été  signalé  en  janvier 
dans  plusieurs  parties  de  la  région  et  notamment  à  Autun  même. 

Il  a  également  signalé  <à  la  Société  d'Histoire  nntiirelle  d'Antun  (séance  du 
14  décembre)  deux  Casse-noix,  Nvcifrar/n  caryocafnrtes.  l'un  tué  au  Beuvray  le 
2  novembre  dernier  et  un  autre  à  la  Gravetière.  Dans  le  Cataloqxie  des  Oiseaux 
observés  dans  l'arrondissement  d'Antun,  de  1844  à  1860,  Proteau  dit  que  les  Casse- 
noix  sont  de  passage  accidentel  à  Autun  et  qu'ils  y  ont  été  très  nombreux  en  1844. 
Puis  il  ajoute  que  parmi  les  sujets  rencontrés  isolément  depuis  cette  époque,  il 
a  remarqué  l'espèce  suédoise  Xurifrar//i  hrachi/rhinclia  Brehm,  qui  n'existe  cepen- 
dant pas  dans  sa  collection. 


Observation  d'un  cas  d'hyperparasitisme  chez  Pieris  brassicse.  —  Dans  sa 
Consultation  Jépidoptéroh>/;ique,  notre  éminent  maître  à  tous,  M.  Ch.  Oberthiir, 
demande  (n°  513  de  la  Feuille,  p.  133)  si  on  s'est  occupé  jusqu'ici  d'étudier  les 
jiarasites  des  parasites  des  Lépidoptères.  Voici  un  fait  les  concernant. 

Ayant  récolté,  le  20  août  1909.  à  Vaux-en-Velin  (Bhône),  un  certain  nombre  de 
cocons  d'ApanteJes  glomeratus  L.,  Braconide  dont  les  cocons  jaunes  agglomérés, 
rappelant  en  petit  ceux  du  verà  soie  du  mûrier,  sont  si  communs  sur  les  chenilles 
de  Pieris  brassiccr,  et  ayant  mis  chacun   d'eux  séparément  dans  un  tube,   l'un 


(1)  Catalogue  (les  oiseaux  observés  en  .Auvergne  par  M.  E.  de  Chalaniat,  Clermont,  1S17.  — 
Catalogue  raisonné  des  oiseaux  du  Puy-de-Dôme,  de  M.  Robert  Villatte  dos  Prugnes  (BiiUetin 
historique  el  scientifique  de  l'Auvergne,  1911,  1912). 


Noies  spéciales  et  locales.  73 

d  cuire  eux  m'a  diniué  le  11  s<'pUiubre  5  Cf  et  2  Q  d'uu  C'halcidide  du  genre  Tttras- 
lir/ius.  Ce  genre  renferme  bien  plus  de  cent  espèces  et  en  l'absence  regrettable  de 
toute  monographie  de  l'innombrable  et  si  iraportauU;  famille  des  Chalcidides,  il 
m'a  été  impossible  de  déterminer  spécifiquement  mon  hyperisarasite.  Il  est  cepen- 
dant vraisemblable  qu'il  s'agit  de  Tetrastichus  Microi/nstrt  Bouché,  cité  dans  le 
catalogue  de  de  Glaulle  comme  parasite  à  Apaiitcles  ylonitratux  (ou  Mi<ro(jaiter 
(/lomcratus).   Voir  li;  n°  444  de  la  L'ewille,  V  octobre   1907,  p.   239. 

Je  crois  l'hyperpai-asitisme  fréquent  et  c'est  un  phénomène  biologitiue  aujour- 
d'hui bien  connu,  nuiis  il  ne  m'en  paraît  pas  moins  utile  de  faire  connaître  les 
observations  précises  conerrnant  cette  si  intéri'ssante  question. 

Lyon.  Ph.  Kiel. 


Une  invasion  d'Ephestia  Elutella  Hb.  à  la  Halle-aux-Sucres  de  Lille.  —  Au  début 
de  novembre  dernier,  la  direction  du  Musée  Industriel  et  Agricole  installé  à  l'étage 
do  la  Halle-aux-Sucres  de  Lille  s'étant  plainte  d'une  invasion  de  larves  et  de  petits 
papillons  ressemblant  à  des  teignes,  l'on  délégua  M.  Malaquin,  professeur  de 
zoologie,  directeur  du  Musée  d'Histoire  naturelle  de  Lille  et  M.  le  D''  Moitié, 
conservateur  dudit  Musée,  pour  examiner  la  cause  de  cette  irruistion. 

Ayant  appris  cette  visite,  j'ai  demandé  à  ces  Messieurs  de  les  accompagner  à 
titre  officieux.  Il  fut  reconnu  que  ce  Musée  était  envahi  par  une  quantité  consi- 
dérable de  larves  que  j'ai  pu  attribuer  au  genre  L'phesfia,  sans  pouvoir  préciser 
de  suite  le  nom  de  l'espèce  à  laquelle  nous  avions  affaire. 

Un  grand  nombre  de  cadavres  de  papillons  rencontrés  partout,  étant  en  très 
mauvais  état,  n'ont  pu  servir  à  une  détermination  rigoureuse. 

Toutes  les  vitrines  renfermaient  de  ces  cadavres  :  que  ce  soit  celles  renfermant 
des  étoffes  ou  celles  renfermant  des  modèles  de  machines  constitués  de  pièces 
métalliciues.  Le  parquet  du  Musée  était  en  grande  partie  tout  gluant  des  larves 
que  les  gardiens  a\aient  écrasées;  le  plafond  même,  dans  le  voisinage  des  murs 
et  des  colonnes  en  fonte  supportant  la  toiture,  n'en  était  pas  indemne.  Le  revers 
des  châssis  des  portes  des  vitrines  et  des  armoires  possédait  des  cocons  renfermant 
des  larves  non  chrysalidées. 

L'examen  attentif  des  objets  exposés,  principalement  les  étoffes,  les  échantillons 
de  lin  garnis  de  leurs  graines,  etc.,  n'a  accusé  aucun  dégât  dans  le  Musée,  si  ce 
n'est  l'ordure  occasionnée  par  la  venue  de  ces  larves,  dont  un  grand  nombre  avait 
donné,  l'été  dernier  l'éclosion  des  papillons  dont  on  observait  partout  les  cadavres. 

D'où  provenaient  donc  lesdites  chenilles?  Uniquement  des  magasins  de  la  Halle- 
aux-Sucres  situés  en  dessous  du  Musée,  et  ce,  en  montant  le  long  des  murs  et  des 
pilastres  des  magasins  et  en  traversant  les  fentes  du  plancher  du  Musée,  les  gîtes 
recevant  ce  plancher  n'ayant  pas  été  plafonnés,  ont  donc  permis  ce  passage. 

Cette  Halle-aux-Sucres,  comme  son  nom  l'indique,  sert  d'entrepôt  à  ce  produit 
et  aussi  aux  denrées  coloniales,  telles  que  :  cacao,  poivre,  etc. 

Il  faut  dire  que  sucres  et  denrées  coloniales  sont  dans  des  magasins  différents, 
et  comme  le  magasin  aux  denrées  coloniales  est  précisément  en  dessous  du  Musée, 
c'est  cette  partie  de  l'entrepôt  qui  fut  visité.  Le  magasin  était  garni  à  ce  moment 
d'une  grande  quantité  de  sacs  de  cacao  provenant  des  Antilles  anglaises  et  de 
quelques  sacs  de  poivre. 

Les  sacs  de  cacao  étaient  rangés  en  différents  lots  et  le  dessus  de  certains  de 
ces  lots  avait  ses  sacs  entièrement  couverts  d'un  véritable  tissu  de  soie  formé 
par  les  larves,  attestant  par  là  que  la  denrée  était  contaminée;  du  reste  un  certain 
prélèvement  de  graines  de  cacao  a  démontré  que  quelques-unes  étaient  attaquées, 
leur  intérieur  était  vidé  et  renfermait  les  excréments  produits  par  les  larves  se 
trouvant  aggliitinés  de  soie  avec  les  graines  attaquées.  Ces  paquets  de  soie  ren- 
contrés là  oîi  vivent  ces  chenilles,  .sont  bien  là  la  caractéristique  des  Ephcf^lia. 

Ces  larves,  au  moment  de  notre  visite,  étaient  parvenues  à  leur  complet  déve- 
loppement et  se  préparaient  pour  leur  chrysalidation,  qui  a  lieu  dans  les  encoi- 
gnures et  les  cavités  qu'elles  peuvent  rencontrer  en  dehors  des  denrées  ayant  servi 
à  leur  alimentation. 

II  faut  admettre,  d'après  cette  visite,  que  nos  chenilles,  pour  le  choix  de  leur 
retraite,  pour  cette  opération,  sont  assez  difficiles,  car  un  très  grand  nombre 
n'ont  pas  hésité  d'entreprendre  l'ascension  des  murs  hauts  de  huit  mètres,  pour 
arriver  au  plancher  du  Musée,  puis  à  en  traverser  les  fentes  et  à  élire  domicile 
dans  les  vitrines  du  Musée.  Aussi  c'est  ce  qui  explique  ce  véritable  tissu  de  soie 
formé  par  les  larves,  sur  le  sommet  des  sacs  situés  à  la  partie  supérieure  d'un 
bon  nombre  de  tas  isolés,  les  chenilles,  tout  en  dévidant  leur  soie,  ayant  cherché 
en  vain  leur  retraite  de  prédilection. 


7i  Notes  spéciales  el  Incales. 

Les  murs  attestaient  le  passage  des  chenilles  par  un  léger  tapissage  de  soie, 
très  visible  surtout  aux  angles  saillants  des  contreforts  des  murs. 

Notre  K iihcxtia  vient  enfin  de  pouvoir  être  déterminé,  grâce  à  une  éclosion 
olilenue  \v  \"  janvier  dernier  par  le  D''  Moitié,  de  larves  qu'il  avait  rapportées 
lors  de  notre  visite  au  Musée;  moi-même  j'ai  obtenu  égalenw'nt  une  éclosion  le  14 
du  même  mois,  puis  les  17  et  23  février,  enfin  le  2  mars  ;  nous  avions  affaire  à 
El iilcUa  nettement  caractérisé. 

E'iK'hnielhi,  sa  voisine,  a  tout  à  fait  les  mêmes  mœurs  et  a  une  envergure  de 
18  à  24  mm.,  alors  que  KhitcUa  n'a  que  16  à  18  mm.;  de  plus  ce  dernier  comporte 
aux  ailes  supérieuies  six  traits  noirs  transversaux  sensiblement  parallèles  deux 
à  deux,  les  deux  du  milieu  assez  courts,  formant  à  peu  près  deux  arcs  de  cercles, 
comme  le  signe  d'une  parenthèse,  mais  souvent  peu  visibles;  alors  que  EuehnieUa 
ne  possède  sur  les  mêmes  ailes  que  quelques  taches  noires.  Le  fond  des  ailes  supé- 
rieures des  deux  espèces  est  moucheté  de  gris;  les  ailes  inférieures  étant  plus  claires 
avec  nervures  bien  accentuéx^s. 

Il  faut  dire  que  les  éclosions  que  nous  avons  obtenues  ont  été  forcées,  attendu 
que  les  larves  avaient  été  conservées  dans  des  pièces  chauffées. 

D'une  nouvelle  visite  faite  au  Musée  Industriel,  tout  au  début  de  février,  j'ai 
constaté  que  les  larves  enfermées  dans  leurs  légers  cocons  de  soie  n'étaient  pas 
encore  chrysalidées;  elles  hivernent  donc  dans  cet  état. 

Dans  les  catalogues  des  Lépidoptères  de  notre  région,  publiés,  l'un  par  Foucart 
en  1875  pour  ceux  des  environs  de  Douai,  l'autre  par  le  D''  Paux,  en  1902,  pour 
ceux  du  département  du  Nord,  ces  deux  auteurs  mentionnent  cette  espèce  comme 
commune  partout  :  intérieur  des  habitations,  tronc  des  arbres,  toits  de  chaume, 
magasins  a  fourrages,  moulins  à  farine,  etc. 

Si  nous  consultons  le  très  important  et  très  documenté  Catalogue  raisonné  des 
Microlépidoptères  de  Belgique,  par  le  baron  de  Crombrugghe  de  Picquendacle, 
publié  en  1906,  nous  voyons  que  Elutella  y  est  mentionné  et  aussi  Euelunclla  qui 
ne  figure  pas  dans  nos  deux  précédents  catalogues.  Pour  Elutella,  l'auteur  dit 
l'espèce  fréquente  dans  les  maisons,  chenille  se  nourrissant  de  pain,  de  plantes 
desséchées,  de  fruits  secs,  etc.;  pour  Eueh niella,,  le  même  auteur  dit  l'espèce  com- 
mune dans  les  moulins,  la  chenille  vivant  dans  le  son  et  la  farine. 

C'est  en  1907  que  je  fis  connaissance  de  Ephestia  EuehnieUa,  grâce  à  du  son 
que  je  possédais  alors  pour  nourrir  des  vers  de  farine  {Tenehrio  mulitor)  qui  était 
totalement  envahi  par  des  larves  de  cette  espèce;  il  en  fut  de  même,  mais  en  plus 
petite  quantité  de  la  farine  de  pavot  qui  me  servait  à  nourrir  des  oiseaux  insec- 
tivores. 

De  recherches  faites  à  oe  moment,  j'ai  constaté  chez  nos  grainetiers  de  la  ville 
que  le  blé,  l'orge,  l'avoine,  voire  même  les  graines  de  soleil  (Tournesol)  étaient 
attafjuées  par  notre  larve. 

C'est  grâce  à  l'extrême  obligeance  et  à  notre  distingué  et  savant  collègue,  M.  le 
R.  P.  de  Joannis,  à  qui  j'avais  soumis  à  cette  époque  des  insectes  parfaits,  que 
j'ai  pu  connaître  le  nom  de  cette  espèce  qui  m'avait  fort  intrigué. 

Les  clienilles  de  Elutella  et  EuehnieUa  peuvent  en  somme  se  rencontrer  dans 
toutes  les  farines,  le  son,  toutes  espèces  de  graines  et  de  fruits  desséchés,  voire 
même  les  figues,  les  dattes,  etc. 

Pour  ce  qui  est  du  ca<;ao,  les  dégâts  commis  par  Elutella  avaient  déjà  été 
signalés  par  M.  Henri  Jumelle,  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Marseille,  dans  son  ouvrage  sur  le  Cacaoyer,  édité  en  1900.  A  ma  connaissance, 
Eueliniella  n'est  pas  signalé  comme  attaquant  cette  graine,  mais  la  chose  toutefois 
n'est  pas  improbable,  en   raison  des  mêmes  mœurs  de  ces  deux  esisèces. 

EuehnieUa,  qui  est  en  général  la  plus  commune,  est  devenue  un  fléau  pour  les 
grands  magasins  de  farine  et  de  grains,  surtout  dans  les  minoteries  à  vapeur 
où  la  chaleur  constante  et  une  abondante  nourriture  sont  un  milieu  propice  à  son 
développement;  l'humidité  n'est  jDas  toutefois  un  empêchement  à  sa  propagation. 

Notre  honoré  collègue,  M.  Julien  Guérin,  qui  est  un  observateur  consommé, 
me  disait  dernièrement  que  pour  les  malterics  travaillant  le  grain  d'avril  à  mai, 
puis  de  septembre  à  octobre,  les  dégâts  de  cet  insecte  étaient  moins  à  craindre,  pour 
la  raison  que  ces  époques  ne  correspondent  pas  à  celui  de  sa  propagation  à  l'état 
parfait,  qui  a  lieu  de  juillet  en  août.  Le  seul  malt  en  danger,  en  dehors  de  ces 
époques,  est  donc  celui  qui  est  laissé  en  souffrance  dans  un  local  qui  n'est  pas  parfai- 
tement clos. 

Dans  les  minoteries  à  vapeur,  l'époque  des  éclosions  s'étend  bien  davantage. 

On  suppose  que  Ephextia  EuehnieUa,  signalée  pour  la  première  fois  en  Europe 
en  1879,  a  été  importée  d'Amérique  avec  les  farines  de  ce  pays  (communication  de 
MM.  Girard  et  Ragonet  à  la  Société  Entomologique  de  France,  en  mai  1884). 


Notes  spéciales  ci  lucales.  75 

L'insecte  et  ses  dégâts  ont  figuré  sans  nuni  à  l'Exposition  des  Insectes  utiles 
et  de  leurs  produits,  des  Insectes  nuisibles  et  de  leurs  dégâts,  organisée  par  la 
Société  Centrale  d'Apiculture  et  d'Insectologie  générale,  qui  se  tenait  dans 
l'Orangerie  des  Tuileries  à  Paris  en   1883. 

Nous  voyous  par  l'exemple  de  l'invasion  do  Elutella  dans  notre  Halle-aux-Sucres 
que  cet  insecte  n'a  rien  à  envier  à  Eucltniella  au  point  de  vue  de  sa  propagation, 
et  l'on  se  demandera  si  notre  EluteUti  en  question  a  été  importé  des  Antilles, 
avec  les  graines  de  cacao,  ou  s'il  s'est  propagé  grâce  à  l'espèœ  qui  existait  déjà 
dans  notre  ville,  depuis  plusieurs  années.  Je  pense  que  l'on  peut  admettre  qu'il 
y  a  eu  ici  une  importation,  attendu  que  pareille  invasion  ne  s'était  vue  jusqu'ici 
audit  Musée. 

Lille.  Alb.  Smits. 


Encore  sur  le  Pupa  Farinesii  Des  Moul  (Descr.  Moll.,  in  Act.  Soc.  Linn.  Bord., 
1835,  VII,  p.  156,  pi.  II,  fig.  E).  —  M.  Margier,  dans  son  article  de  la  Feiiilh- 
des  Jeunes  Xaturalhtex,  du  l"'  décembre  1913,  n"  516,  s'occupe  de  la  distribution 
géographique  de  cette  espèce,  étude  déjà  faite  par  M.  le  Commandant  Caziut  dans 
les  Annales  de  la  Société  Linnéenne  de  l.ij(jn  (1906).  Cette  espèce,  d'origine  espa- 
gnole, serait  abondante  dans  les  Pyrénées-Orientales  et,  selon  M.  Margier,  très 
douteuse  dans  les  Alpes.  Jusqu'ici  elle  n'aurait  été  trouvée  dans  aucune  localité 
en  dehors  de  celles  déjà  signalées. 

Dans  mes  recherches  malacologiques  sur  les  Alpes  Apuanes  (1),  j'ai  trouvé  la 
Pupa  Farinesii  un  peu  partout.  C'est  une  Farinesii  authentique,  sans  dents, 
mêlée  à  la  Pupa  avenarea  Brug.,  mais  jamais  à  de  gi-andes  altitudes.  Sa  présence 
fut  déjà  signalée  par  M.  le  Doct.  Raymond  Del  Prête  qui  la  possède  dans  sa 
collection  depuis  quelques  années.  Il  la  trouvait  mêlée  avec  un  autre  type  qui 
avait  une  dent  (variété  décrite  dans  Moquin-Tandon,  1855,  p.  359),  comme  var. 
denticus  et  à  un  autre  avec  la  même  dent  et  deux  callosités  columellaires  au-dessus, 
var.  oliqodonfa  Del  Prête  (Bolletino  délia  Società  Malac.  Italiana,  vol.  V,  1879, 
p.  80,  Tav.  I,  fig.  14). 

Bien  que  la  Farinesii  type  et  les  variétés  denticus  et  olir/odonta  ne  soient  pas 
rares  dans  les  Alpes  Apuanes,  on  les  trouve  toujours  en  petit  nombre. 

Une  observation  très  importante  à  faire  est  celle-ci  :  que  la  Pupa  Farinesii, 
qu'on  trouve  sur  les  Alpes  Apuanes,  a  les  mêmes  caractères  et  la  bouche  à  la  façon 
de  la  Pupa  Arenacea,  var.  Apuana  Issel.  Les  deux  variétés  aussi  la  con.m^rvent, 
puisque  celles-ci  ne  sont  que  le  trait  d'union  entre  VAvenacea  et  la  Farinesii. 

Viareggio  (Toscane).  F.  Settepassi. 


De  la  disparition  des  petits  oiseaux.  —  Le  mois  de  janvier  que  nous  venons  de 
quitter  a  été,  en  bien  des  endroits,  funeste  aux  petits  oiseaux;  sans  avoir  été  d'un 
froid  excessif  (la  plus  basse  température  constatée  ici,  en  Charente,  a  été  de  —  14°), 
il  a  cependant  été  assez  rigoureux,  malgré  que  nous  n'ayons  pas  eu  de  neige,  pour 
que  la  terre  fût  saisie  sans  interruption  pendant  plus  de  vingt-cinq  jours.  Pendant 
cette  longue  période,  les  petits  oiseaux  ont  eu  grandement  à  souffrir  et  même 
beaucoup  sont  morts  de  faim.  On  a  trouvé,  en  assez  grande  quantité,  des  merles, 
des  grives  draines,  des  rouges-gorges  et  des  pinsons.  Il  y  a  bien  longtemps  qu'on 
avait  vu  pareil  désastre. 

Malheureusement  les  froids  n'ont  pas  été  les  seuls  destructeurs  des  petits  oiseaux, 
car  je  lis  dans  la  Petite  Charente  du  11  janvier  :  «  Il  y  a  quelques  jours,  dans 
)>  la  conmiune  de  Salles-Moussac,  arrondissement  de  Ruffec,  où  un  traitement  à  la 
»  noix  vomique  venait  d'être  effectué  contre  les  Camisagnols  qui  y  pullulent, 
)i  une  personne,  étonnée  de  la  quantité  énorme  d'oiseaux  morts  qui  jonchaient  la 
»  terre,  crut  devoir  avertir  la  gendarmerie  de  Ruffec  et  pour  corser  son  témoi- 
11  gnage,  il  a  apporté  aux  gendarmes  un  sac  contenant  deux  cents  petits  oiseaux 
»  ramassés  sous  le  même  arbre.  Sous  ce  même  arbre,  il  en  a  laissé  encore  cent 
»  trente-sept  qu'il  ne  pouvait  emporter.  Dans  le  même  champ,  oh  a  trouvé  sept 
11  perdreaux  morts.  » 

(1)  Ces  montagnes  ne  sont  qu'une  partie  des  Apennins  qui  pénètrent  en  Toscane  après  le 
fleuve  Magra  (Spezia  en  Ligurie)  jusqu'au  fleuve  Serchio  (Lucques  en  Toscane). 


76  Notes  spéciales  et  locales. 

«  Tout  ceci  a  été  constaté  par  des  habitants  de  Salles-Moussac.  On  doit  en 
»  conclure  qu'il  n'existe  plus  un  petit  oiseau,  plus  un  perdreau  sur  toute  l'étendue 
»  de  la  commune,  ceci  est  effroyable  et  navrant.  » 

«  Si  les  campagnols  sont  nuisibles,  les  petits  oiseaux  sont  utiles.  Devant  cette 
»  destruction  totale  dos  auxiliaires  de  l'agriculture  une  question  se  pose  :  le 
»  remèdo  n'est-il  pas  pire  que  le  mal?  » 

Je  dois  ajouter  que  des  mesures  ont  été  prises  et  que  pareille  hécatombe  ne  se 
produira  plus. 

Lignières-Sonneville  (Charente).  H.  Giratjdeau. 


L'acclimation  du  Mimulus  îuteus  L.  —  M.  R.  O.  Frick,  dans  son  intéressante 
Contribution  à  l'étude  de  la  flore  neuchâteloise,  indique  le  Mimulus  hitcus  L. 
comme  ayant  été  .signalé  en  1860  environ,  à  Saint^Blaise,  dans  le  canton  de 
Neuchâtel. 

Cette  plante  américaine  existe  aussi  en  Alsace  et  je  l'ai  récoltée  dans  les  prairies 
des  bords  de  la  Bruche  entre  Mutzig  et  Molsheim  en  1869.  J'étais  alors  élève  à 
l'Ecole  du  Service  de  Santé  militaire  de  Strasbourg  et  j'avais  l'honneur  d'avoir 
comme  professeur  le  savant  botaniste  Frédéric  Kirschleger. 

Dans  le  premier  volume  do  sa  Flore  d'Alsace  (édité  en  1852)  on  peut  lire  page  585  : 

(c  4  —  juillet-septembre.  —  Cultivé  dans  une  foule  do  jardins.  Naturalisé  sur 
les  bords  de  la  Bruche  t^t  des  ruisseaux  qui  en  découlent  depuis  Framont  jusqu'à 
Molsheim;  très  commun. 

Vallée  de  Wasserbourg,  depuis  la  maison  du  curé  jusqu'à  mi-chemin  de 
Soultzbach.  » 

Dans  le  troisième  volume  édité  en  1858,  on  lit  au  bas  de  la  page  115  : 

<(  Mimulus  Iuteus.  —  Plante  américaine  aujourd'hui  très  répandue  dans  deux 
vallées  vosgiennes,  où  sa  présence  est  facile  à  expliquer.  Ainsi  elle  abonde  sur  les 
bords  de  la  Bruche  depuis  Ekbolshfim  jusqu'à  Framont,  oii  elle  cesse  brusquement; 
en  effet,  c'est  du  jardin  Champy,  à  Framont,  qu'elle  est  partie;  depuis  trente  ans 
elle  a  avancé,  grâce  à  ses  graines  légères  et  à  ses  rameaux  radicants,  jusqu'à 
Strasbourg  (50  kilomètres).  Dans  le  vallon  de  Wasserbourg,  on  ne  la  retrouve 
plus  en  amont  du  jardin  du  curé,  d'où  elle  s'est  échappée;  elle  est  déjà  tout  près 
de  Soultzbach  (4  kilomètres).  A  Munster,  elle  a  déserté  le  jardin  Hartmann;  elle 
est  arrivée  en  quelques  années  jusqu'à  Gùnsbach  (5  kilomètres).   » 

Elle  a  dû  marcher  depuis  cette  époque  déjà  lointaine  de  ma  jeunesse  et  il  serait 
utile  de  savoir  si  elle  a  suivi  le  cours  de  l'Ill  et  gagné  le  Rhin. 

Paris.  Trapet, 

Pharmacien  major  de  ir«  classe  en  retraite. 


Floraison  précoce  de  Corydalis  claviculata.  —  Les  flores  d'Angleterre,  de  Bel- 
gique et  du  Nord  de  la  France  que  j'ai  sous  la  main  s'accordent  à  indiquer  juin 
à  août  comme  l'époque  de  floraison  pour  cette  Fumariacée.  La  flore  do  France  do 
Coste  indique  aussi  avril,  mais  il  s"agit  sans  doute  du  Midi.  Au  cours  d'une  pro- 
menade aux  environs  de  Londres,  le  28  février  de  cotte  année,  je  l'ai  trouvée  en 
fleurs  sous  des  sapins  près  de  l'abbaye  de  Waverley.  La  floraison  anormale  que  j'ai 
constatée  a-t-elle  déjà  été  signalée? 

Londres.  G.  A.  BorLENOER. 


La  Vipère  péliade  en  Haute-Marne.  —  En  réponse  à  l'observation  de  M.  E.  Gardet, 
voici  la  source  de  mon  indication  de  la  Vipère  péliade  on  Haute-Marne.  »  La 
péliade  abonde  sur  un  escarpement  calcaire  des  environs  de  Nogent-le-Roi  (Haute- 
Marne).  »  V.  Collin  de  Plancy,  Catalogue  des  Reptiles  et  Batraciens  du  départe- 
ment de  l'Aube,  etc.  (Semur,  1878,  p.  19). 

Londres.  G.  A.  Boulenger. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


Trap.  Oberthiir,  Rennes — Paris  f8,î4-l4) 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  44^  ANNÉE 


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1/2  page 

1/4     —   7    »      |>      Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

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Nous  sommes  toujours  désireux  de  recevoir  des  offres  spéciales  pour  achat  de 
collections  importantes  et  de  lots  originaux. 


SOMMAIRE    DU    N»    5SO 


Prolestnlion  conli'c  la  Rr'3lPiii('nl.nlioii  dfs  houilles. 

Ch.  Oberthùr  :  Une  Consullalion  l.ri)i'(li]i)t(i'iv)lugiquo  {suite). 

R.-O.  Frick  :  Conlribulion  à  l't'luik-  de  la  Flon>  neuelmteloise  (/m). 

Emile  Jahandiez  :  I,a  Manie  roli^'ieiiso. 

C.  Doublet  :  Ccnlributinn  au  Calalugue  ilos  Diplrres  du  Nurd  de  la  France. 

Jean  Lichtf-nstein  :  .Sur  doux  Cenhirrliynclnis. 

Dautzenbei-g  et  Durouchoiix  :  Les  Mollusques  de  la  baii;  de  Saint-Malo  {suile)  (supplément 

hors  lc.\te). 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Aux  Jeunea  !  Indications  pratiques  pAur  les  mois  <r.\\ril-Mai  (J.  G.). 

Les  Oiseaux  seplenli'ionaux  en  France  pendant  l'hiver  r.ii;i-llU4  (Lomont  père.  —  Ch.  V.\n 
Kempen.  —  E.  C.wao.  —  L.  Uuciiasskint.  —  Rerthuoh). 

Ob.'«rvation  d'un  cas  d'iiypoj'para.sitismo  chez  Pieris  hvaxsicx  (Ph.  Riel). 

Ijne  invasion  d'Eplicslia  ciiiiulla  Ub.  à  la  Ilalle-aux-Sucres  de  Lille  (Alb.  Smits  . 

Encore  .siu'  le  l'upa  l-'aiiiirsii   I.I.  .Siîtti'.iws.si). 

Oe  la  disparition  dos  petits  oiseaux  (H.  Girai/deau). 

L'aceliniatalion  du  Miiiinlus  luteus  L.  (Trapkt). 

l'-loraison  priJcoce  de  Curydalts  claviculala  (0.  A.  Boulenger). 

Lii  N'ipèro  péliade  en  Haute-Marne  'G.  A.  Bol'lencerI. 
Echanges. 


BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  L\  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  L.  Coulon,  au  Musée  d'Histoire  Naturelle  d'Elbeuf,  serait  heureux  d'entrer  en 
relation  avec  des  Entomologistes  qui  pourraient  lui  procurer  des  Insectes  habitant 

le  Chêne  et  particulièrement,    pour  l'instant,   des  Coléoptères  (larves  et  insectes 
parfaits,  avec  leurs  dégâts). 


OUVRAGES  ^  OFFEJITS    A    LA   BIBLIOTHEQUE 

DU  5    FliVIER   AU   U    M.Miy   1914 


De  la  part  de  :  MM.  Cha.ssignol  (2  br.).  Combes  (1  br.),  Cornetz  (1  vol.), 
A.  Dollfus  (5  br.),  Guébhard  (1  vol.,  4  br.),  Jodot  (2  br.),  Moreillon  (1  br.), 
Tempère  (1  vol.). 

Total  :  3  volumes,  15  brochures 
Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  -  donateurs 


ÉTAT  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  AU  9  MARS  1914 


Volumes  (de  plus  de  100  pages)  . . .-.       6.383  ) 

Brochures  (de  moins  de  100  page.s)  .     45.682  /  sans  les  recueils  périodiques 

Photographies  géologiques 270  ) 


0.,yyïal"  Mai  1914  -         V'  Série,  44   Année 

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LA   FEUILLE 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


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Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 


Payable  à  M.  Adrien  DoUfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=)  . 
Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  I"  janvier 


6  fr. 


Imprimerie     Oberthur,     Rennes  —  Pari 


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1914 


LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


BoNNiER  (Gaston).  —  Flore  complète  illustrée  en  couleurs  de  France,  Suisse-et 
Belgique,  in-4°,  t.  I,  121  p.,  60  pi.;  t.  II,  136  p.,  60  pi.  —  Paris,  Orlhac. 


Delage  (Yves).  —  L'année  biologique.  Comptes  rendus  annuels  des  travaux  de 
biologie  générale,  avec  la  collaboration  d'un  Comité  de  rédacteurs,  in-8°,  xix-578  p. 
—  Paris,  Le  Soudier. 


Imbeaux,  Hoc,  Devcs,  Vax-Lint,  Bétaut,  Peter,  Klein.  —  Annuaire  statis- 
tique et  descriptif  des  distributions  d'eau  de  France,  Algérie,  Tunisie  et  Colonies 
françaises,  Belgique,  Suisse  et  Luxembourg,  in-8°,  xl-1451  p.  —  Paris,  Dunod, 
—  25  f r.  • 


Kaeppelin  (Paul).  —  Le  Bassin  parisien  et  les  environs  de  Paris,  in-16,  149  p. 
Paris,  Hatier. 


Lbfert    (Paul).    —    Aide-mémoire    d'Histologie,    4"    édition,    in-lfi,    317    p.    et 
64  figures.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 


LiotJViLLE  (J.).  —  Deuxième  expédition  antarctique  française  commandée  par  le 
D'"Charcot.  Documents  scientifiques  :  Cétacés  de  l'Antarctique,  in-4°,  vi-281  p.  avec 
carte,  fig.  et  planches.  —  Paris,  Masson. 


Mallat  (Antonin).  —  Histoire  des  eaux  minérales  de  Vichy,  t.  2  (S"  fascicule), 
in-S",  p.  541-752.  —  Paris,   Steinhèil.  —  6  fr. 


PiTARD  (C.-J.).  —  Exploration  scientifique  du  Maroc  organisée \par  la  Société 
de  Géographie  de  Paris.  I,  Botanique  (1912),  in-4°,  xxix-188  p.  avec  9  planclies.  — 
Paris,   Masson. 


l""^  Mai  1914  —  V^  Série,  44"=  Année  —  N"  521 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 

(Suite). 


Meliliea  Cynlhia,  Hiiebner.  —  Très  jolie  espèce;  très  tranchée  et  facile  à 
distinguer  des  autres  Melitaea.  Le  cf  présente  sur  le  fond  des  ailes  supé- 
rii'uies,  en  dessus,  des  réserves  blanches  d'un  très  joli  effet.  La  g  est 
entièrement  fauve.  Cynlhia  est  exclusivement  alpine;  on  ne  l'a  point  piicoie 
observée  dans  les  Pyrénées;  en  France,  elle  se  trouve  au  Lautaret;  au  Jardin 
(Chamounix):  au  Lac  d'.Mlos;  elle  n'est  pas  rare,  certaines  années,  au 
Hyffelberg,  dans  le  Valais;  une  altitude  d'au  moins  2.300  mètres  est  néces- 
saire pour  qu'on  puisse  renconti'er  la  Melitxu  Ciinlkia. 

Je  fus  ténioin,  en  juin  181t."),  d'une  extrême  abondance  des  chenilles  de 
Mclilœa  i'ijnUna  au  Lautaret.  Les  chenilles  en  question  étaient  si  nombreuses, 
elles  se  pressaient  tellement  sur  le  chemin  boueux  en  face  de  l'auberge, 
malgré  les  flocons  de  neige  qui  tombaient  de  temps  en  temps,  que  les  roues 
de  la  voiture  patinaient  sur  cet  obstacle  visqueux  et  d'un  genre  tout  à  fait 
insolite.  Si  je  n'avais  pas  vu  ce  phénomène,  je  n'y  aurais  certainement  pas 
ajouté  foi,  tant  il  était  invraisenililable.  Je  me  souviens  d'avoir  recueilli  une 
grande  quantité  de  chenilles  choisies  parmi  les  plus  grosses.  J'obtins  à 
Uriage  et  à  Rennes,  à  mon  retour  de  voyage,  un  mélange  de  papillons  et  de 
mouches  parasites:  celles-ci  étaient  très  nombreuses. 

Mtditssa  Maliirna,  Linné.  —  Ne  semble  pas  avoir  sensiblement  dépassé 
vers  l'Ouest  les  environs  de  Paris.  On  a  trouvé  Maliirna  à  Monlmorency, 
aux  environs  de  Reims,  dans  la  forêt  de  Samoussy,  en  Picardie,  dans  l'Isère 
et,  dit-on,  dans  l'Orléanais.  Maurice  Sand,  dont  les  assertions  ne  paraissent 
pas  toujours  dignes  de  toute  créance,  a  signalé  Maliirna  en  Rerry.  C'est 
liien  donniiage  qu'il  y  ait  en  France  si  peu  d'entomologistes  chasseurs.  De 
vastes  régions  de  notre  pays  ont  été  très  superficiellement  explorées  par 
des  naturalistes  de  passage  qui  ont  capturé  au  hasard  quelques  espèces, 
mais  ne  se  sont  pas  livrés  à  une  étude  approfondie  de  la  contrée  parcourue. 
Des  départements  entiers  semblent  n'avoir  jamais  été  visités  par  ini  entomo- 
logiste. Dans  ces  conditions,  la  faune  française  pourra  être  l'objet  de  modifi- 
cations considérables  et  d'irréparables  destructions,  sans  que  nous  puissions 
même  nous  douter  des  pertes  que  l'abattage  des  bois,  la  transformation 
incessante  du  sol  feront  subir  aux  productions  naturelles.  Des  renseignements 
sur  les  localités  françaises  où  Maturna  a  été  authentiquemenf  observée 
seraient  fort  intéressants  à  publier. 


7S  Cliarlos  Obertiur.  —  Une  Consiill<i(io)i  lépidopti'rohigiqite. 

Mclittva  .'Wlemis,  Iluebnpr  (Aurima,  von  Rott.).  —  C'est  une  des  Meliixa 
lus  plus  communes  et  les  plus  répandues.  D'ailleurs  elle  habite  en  Ecosse, 
en  Irlande,  en  France,  en  yMlemagne,  en  Espagne  et,  vers  l'Est,  on  la  trouve 
jusqu'en  Mandcliourie.  Elle  donne  dans  les  différentes  régions  oîi  elle  ne 
cesse  de  se  repi'oduire  naturellement,  des  i-aces  géographiques  généralement 
tixes  et  assez  distinctes.  De  plus,  la  Melitièa  Àrtemis  se  plaît  aussi  bien  dans 
les  plaines  que  dans  les  hautes  montagnes,  de  sorte  qu'on  peut  observer 
non  seulement  les  variétés  de  latitude,  mais  aussi  d'altitude.  Partout  elle 
semble  n'éclore  qu'une  seule  fois  par  an.  Dans  toute  la  partie  septenirionale 
et  centrale  de  la  France,  la  Mclilwa  Arlcmis  présente  deux  morphes  :  l'une 
dont  le  dessus  des  ailes  est  unicolore.  l'autre  qui  monli'e,  sui'  le  dessus  des 
ailes,  des  lâches  plus  claires  que  le  fond.  En  Provence,  Aiiewis  offre  une 
race  spéciale,  dite  :  Provincialis,  plus  grande,  d'un  fauve  rouge  plus  vif, 
cependant  d'une  couleur  générale  moins  riche  i]u'en  Espagne  où  se  trouve 
la  forme  que  j'ai  appelée  Iberica. 

Dans  les  Alpes  suisses  vit  la  forme  Mcrnpe  ordiuaiiement  dénuée  de  la 
couleur  fauve  rougeâtrc  qui  se  remarque  dans  la  foime  des  Alpes  fiançaises 
et  des  Pyrénées  orientales,  à  l'altitude  d'environ  2.300  mètres. 

Il  est  très  remarquable  en  effet  de  constater  que  dans  les  Alpes  de  Provence 
aussi  bien  qu'au  Pla  Guilhem,  vaste  plateau  ondulé  et  gazonné  qui  s'étend 
entre  la  France  et  l'Espagne,  à  l'Ouest  du  Mont  Canigou,  on  rencontre  une 
petite  race  d'Arlemis,  d'aspect  frêle,  d'une  teinte  fauve  rouge  en  dessus, 
mais  formée  d'écaillés  presque  clairsemées,  de  façon  que  le  faciès  du 
papillon  semble  justilier  le  nom  debilis  par  lequel  j'ai  cru  devoir  le  désigner. 
En  Suisse,  la  variété  Merope,  vers  la  même  altitude,  semble  plus  robuste, 
quoique  de  taille  également  rétrécie. 

Mais  ce  qui  est  curieux,  c'est  qu'on  trouve  en  Bretagne,  notamment  à  la 
Forêt  de  Rennes,  par  colonies,  exactement  la  même  race  debilis  qu'au  Pla 
Guilhem.  En  effet,  au  milieu  des  Artemis  normales  volant  dans  les  allées 
et  les  clairières  du  bois,  principalement  là  oîi  il  y  a  des  landes  marécageuses, 
on  rencontre  çà  et  là  des  groupes  de  debilis,  dont  la  taille  réduite  et  l'aspect 
décoloré  cadrent  absolument  avec  la  debilis  pyrénéenne. 

Cette  debilis  a  été,  certaines  années,  abondante,  et  j'ai  pu,  pour  réaliser 
une  instructive  comparaison,  rangei'  une  longue  série  de  debilis  provenant 
des  plaines  bretonnes,  à  côté  des  debilis  capturées  sur  les  gazons  ras  et 
caillouteux  des  sommets  pyrénéens.  Elles  ne  présentent  pas  de  différence 
a|)préciable.  A-t-on  observé  quelque  autre  part,  aux  environs  de  Paris,  pai' 
exemple,  cette  bizarre  debilis,  si  semblable  à  la  ih^bilis  des  montagnes 
françaises  ? 

J'ai  en  vain  cherché  à  examiner  dans  les  collectidus  ijue  j'ai  é|é  à  même 
de  visiter,  des  séries  importantes  de  pa|)illons  d'espèce  comuuuie  capturés 
au  même  lieu  et  en  plusieurs  années  successives.  Cela  n'existe  pas.  Il  en 
lésulte  que  la  connaissance  exacte  des  espèces  les  plus  vulgaires  est  souvent 
moins  avancée  que  celle  d'espèces  l'éputées  plus  rares,  plus  recherchées  et 
jouissant  d'une  tarification  plus  avantageuse.  Souvent  on  m'a  dit  :  L'espèce 
est  très  commune  ici:  on  pourrait  en  récolter  un  grand  nombre  à  chaque 
saison.  Pourtant  je  ne  voyais  que  3  ou  4  spécimens  souvent  assez  mal  liaités 
et  insuflTisants  pour  donner  une  idée  exacte  de  la  morphe  locale.  M'excusera- 
t-on  d'inviter  les  Entomologistes  à  modifier  les  méthodes  qui  ont  jusqu'ici 
présidé  à  la  formation  de  leurs  collections  ? 

Debilis  est-elle  donc  spéciale  à  la  foiêt  de  Rennes  et  à  Pla  Guilhem,  ou 
bien  a-t-elle  été  observée  en  d'autres  lieux  ? 

Rennes.  Charles  Oberthïjr. 

{A  suivre). 


II.  l>ouLA.\GÉ.  —  Un  cas  d'hermaphroditisme  chez  Rana  fusca.        79 


UN  CAS  D'HERMAPHRODITISME  VRAI  BILATERAL 

CHEZ  RANA  FUSCA  (Thomas) 


L'individu  s'est  rencontré  parmi  un  lot  de  150  grenouilles  capturées  aux 
environs  de  Lille  à  la  fin  d'octobre  lf)13  et  utilisées  pour  la  dissection  en 
novembre  et  décembre.  Semblable  cas  n'a  jamais  été  obseivé  par-mi  les 
autres  lots  de  mémo  impoi'tance,  sacriliés  chaque  année,  toujours  composés 
de  liana  fusca  auxquelles  se  mêlent  une  ou  deux  Rmui  i-sculrvla. 

Les  cas  de  ce  genre  sont  relativement  rares,  peu  onl  été  décrits  dans 
le  détail;  il  peut  être  utile  de  les  enregistrer. 

La  grenouille  étudiée  est  de  tous  points  pareille  extérieurement  aux  mâles 
du  même    lot  et  avait  été    confondue   avec  eux.    Les    brosses  copulatrices 

étaient  semblables  entre  elles  et  à  celles  des 
nulles  sujets;  de  même  les  avant-bras.  H  y 
avait  pourtant,  pour  ceux-ci  surtout,  une  légère 
dissyméti-ie  à  l'avantage  du  côté  di'oit.  Mais  la 
symétrie  est-elle  jamais  absolue  ? 

On  fut  donc  très  surpris,  lors  de  la  dissec- 
tion (lo  décembre),  de  trouver  deux  oviductes 
parfaitement  développés  et  régulièrement  con- 
formés, comme  ceux  des  femelles  du  même  lot. 
Les  glandes  génitales  occupent  la  position 
normale. 
Chacune  comprend  deux  parties  : 
1°  L'une,  massive,  blanche,  comme  sont  les 
testicules,  mais  ne  présentant  pas  la  forme 
délinie  habituelle.  De  plus,  cette  partie  est 
rugueuse  et  dépourvue  du  pigment  noir  qui 
recouvre  d'ordinaire  au  moins  une  partie  du 
testicule.  Les  rugosités  sont  dues  à  l'existence 
d"un  réseau  de  fins  sillons,  à  mailles  hexago- 
nales, séparant  des  lobules.  Nous  avons  cons- 
taté que  ces  sillons  existent  à  la  surface  des 
testicules  normaux  mais  sont  comblés  précisé- 
ment par  le  tissu  conjonctif  pigmenté  ipii  fait 
ici  défaut. 

2°  L'autre  partie  a  exactement  l'aspect  des 
ovaires  non  mûrs.  Beaucoup  de  femelles  du 
même  lot  avaient  des  ovaires  volumineux  à  élé- 
ments ayant  atteint  leur  taille.  Quelques-unes 
seulement,  les  jeunes  sans  doute,  avaient  des  ovaires  ressemblant  à  ceux-ci. 
Du  côté  gauche,  la  pi'emièie  région  (aspect  testiculaire)  forme  environ 
le  1/d°  de  la  masse  totale  de  la  glande,  elle  est  la  plus  proche  du  rein;  la 
deuxième  région  (aspect  ovarien)  contourne  la  première  en  avant,  en  dehors 
et  en  arrière  où  elle  est  plus  développée. 

Du  côté  droit  au  contraire,  la  premiéic  région  occupe  les  trois  quarts  de 
la  totalité  et  la  deuxième  est  un  simple  lobe  du  côté  postérieur;  c'est  la 
relation  inverse  de  celle  de  l'organe  de  Bidder  avec  le  testicule  chez  les 
Bufo  (on  sait  que  cet  organe  est  souvent  considéré  comme  un  ovaire  rudi- 
mentaire).  Dans  son  ensemble,  la  glande  droite  est  moins  développée  que 
la  gauche. 


ï'c,  li^Ucules.  —  Ou,  ovaires. 
—  67,  corps  jaunes.  —  fin, 
reiiLS  sur  lesquels  sont  figu- 
l'os  les  canaux  efférenis.  — 
\V,  oanau.x  de  Wolff.  —  Od, 
oviducles.  —  V,  vessie.  — 
K,  rectum. 


80        II.  noi'i.ANGÉ.  —  Un  cas  cfhrrnuijihrodHisine  chez  Rana  fusca. 

Les  canaux  oiïérenls  ne  sont  pas  régulièrement  disposés  comme  chez  les 
ma  les  normaux.  Ils  sont  raies  cl  plusieurs  sont  hifunjués.  Il  en  part  môme 
(les  parties  d'aspect  ovarien.  Les  canaux  de  WolIT  ne  portent  pas  de  vésicules 
séminales,  ils  subissent  seulement  une  très  légère  dilatation  fusiforme.  Les 
corps  jaunes  occupent  la  position  normale,  il  en  résulte  que  la  gauche  s'in- 
sère sur  l'ovaire  et  le  dioit  sui'  le  testicule.  Le  premier  n'est  pas  plus 
réduit  t|ue  ceux  des  grenouilles  du  même  lot  où  cet  organe  était  générale- 
ment faible.  Le  second  est  au  contraii-c  petit. 

Les  testicules  renferment  des  spermatozoïdes. 

Du  côté  droit,  les  canaux  d(>  Wolff  et  de  Mulier  sont  ncltement  distincts 
jusqu'au  clofique.  Du  côté  gauche,  ils  s'accolent  à  la  lin  de  leur  trajet.  Avant 
leur  accotement,  ils  sonl  unis  pai-  trois  ou  quatre  cordons.  En  sectionnant 
l'iui  d'eux,  nous  avons  constaté  qu'il  était  plein  aux  exfi'émités  et  présen- 
tait, en  sa  partie  médiane,  une  très  fine  lumière  plutôt  vii-luelle  que  réelle. 
.Nous  notons  ce  détail  parce  qu'il  peut  s'interpréter  comme  témoin  d'un 
retard  dans  le  dédoublement  des  canaux  de  AVolff  et  de  Mulier. 

Il  peut  être  utile  d'ajouter  que  l'individu  dont  nous  avons  décrit  l'appareil 
génital  était  de  taille  adulte  et  que  tous  ses  autres  viscères  élaicnl  noiina- 
lenient  conformés.  Poumons,  vessie,  infestin  étaient  dépourvus  des  parasites 
oi'dinaires  de  Rana  fusca. 

Comment  cette  grenouille  aurait-elle  sexuellement  fonctionné  au  prin- 
temps prochain  '?  C'eût  été  le  complément  intéressant  de  cette  observation 
faute  duquel  celle-ci  reste  incomplète  comme  beaucoup  d'autres. 

La  figure  demi-schématique  ci-contre  n'a  d'autre  intérêt  que  celui  de  faci- 
liter la  lecture,  la  leprésentation  serait-elle  parfaite  qu'il  est  des  choses 
qu'elle  ne  pourrait  rendre.  C'est  ainsi  que  la  partie  ovarienne  droite  est 
moins  importante  que  le  dessin  ne  le  fait  supposer;  c'est  une  languette  qui 
se  relève  et  qu'il  a  fallu  dessiner  étalée  pour  faire  ressortir  sa  continuité 
avec  la  portion  lesticulaire:  il  en  est  tout  autrement  de  l'autre  côté  où 
l'ovaire  a  l'épaisseur  ordinaire. 

La  bibliographie  relative  à  l'hei-maplu'oditisme  des  grenouilles  et  aux 
questions  connexes  est  déjà  considérable.  On  la  trouvera  (52  articles)  dans 
un  mémoire  récent  de  M.  Hooker  (1). 

Dans  ce  mémoire,  l'auteur  reprend  les  cas  connus  antérieurement  et  en 
décrit  deux  nouveaux.  Pour  nous,  nous  nous  sommes  contentés  de  lire  cette 
étude,  à  laquelle  nous  renvoyons,  pour  compai-er  notre  cas  à  ceux  qui  y 
sont  ajialysés. 

De  ces  cas,  23  seulement  soid  retenus  el  réunis  dans  un  tableau  où  ils 
sont  classés  en  cinq  groupes, 

Grniipc  A.  —  Mâles  avec  canaux  de  Mulier  plus  ou  moins  développés.  — 
<S  cas. 

Groupe  />.      -  ]\Iàles  donl  les  testicules  contiennent  des  œufs.  —  .5  cas. 

Grniipp  C.  —  Hermaphrodites  avec  deux  glandes  sexuelles,  mais  les  mâles 
plus  développées.  —  5  cas. 

Groupe  D.  —  Hermaphrodites  complets  ou  presque  complets.  —  3  cas. 

Groupe  E.  —  Hermaphrodites  avec  deux  glandes  sexuelles,  mais  les 
femelles  plus  développées.  —  2  cas. 

Pour  l'auteur,  il  y  a  d'abord  un  hermaphroditisme  faux,  il  se  rencontre 
dans  le  groupe  A.  H  faut  aussi  distinguer  un  hermaphroditisme  de  passage 
•<  Uebergangshermaphroditismus  »,  il  se  ivncontre  dans  les  groupes  A  et  R. 

îl  est  dû  à  ce  que  les  têtards  donnent  Oa  "',  de  femelles  el  5  %  de  mâles 

(1)  Hooker,  Davenport.  —  Der  hermaphrodistismus  bci  Frûschcn  .^rchiv  fur  mikposkopische 
Anatomie,   Bd  70,  H«  4,  1012. 


H.  riouLANGÉ.  —  Un  cas  d'Iicrmaphi'oditisme  chez  Rana  fusca.        H[ 

(recherches  de  Ltuin  en  1881)  et  qu'ensuite  des  individus  passent  du  sexe 
femelle  au  sexe  mâle. 

Uiuis  le  cas  d'herinapluoditisnie  de  passuge,  il  n'y  a  pas  deux  légions  : 
testiculaire  et  ovai-ienne;  l'organe  uniijue  i-enlernie  des  œufs  et  des  sper- 
iiiatogonies. 

Il  en  est  tout  autrement  des  cas  C,  D,  E  où  testicules  et  ovaires  sont 
ilislincls,  tout  parliculièrenient  des  cas  D  et  surtout  des  cas  où  l'une  et 
l'autre  glande  existent  de  l'un  et  l'autre  côté.  11  faut  placer  en  pi'emièie 
ligne  le  cas  de  ce  genre  décrit  par  M.  Hooker  lui-même  et  ligure  dans  une 
lielle  planche  hors  texte.  Ce.  cas  a  été  observé  chez  liana  [iisca.  comme 
ct'liii  que  nous  venons  de  décrire  et  qui  se  place  précisément  aussi  dans 
le  groupe  D  à  côté  de  celui  de  M.  Hooker  qu'il  rappelle. 

1°  Par  l'étendue  lelative  des  glandes  ; 

2"  Par  leur  position  i-elative  ; 

3°  Par  l'importance  des  canaux  de  Woliï  et  de  leurs  renflements  ; 

4"  Par  le  développement  des  oviductes  ; 

0°  Par  la  présence  d'éléments  des  deux  sexes,  non  mélangés. 

Il  en  diffère  surtout  : 
l"  Par  la  grosseur  moindre  des  éléments  femelles  ; 
2"  Par  les  restes  d'union  entre  les  canaux  de  Wolff  et  de  iMullor  gauches. 

M.  Hooker  ne  figure  pas  les  canaux  cfférents  ni  les  corps  jaunes  que 
nous  avons  jugé  utile  de  mentionner. 

11.    P.nULANGÉ, 

Maître  de  conférences  à  la  Faculté  libre 

des  Sciences  de  Lille. 


->— ooo— e- 


liNSECTES  PARASITES  DES  DROSERACEES 


Chenille  plutôt  longue,  ornée  de  poils  en  faisceaux 1 

Chenille  longue,   à  poils  isolés 2 

Chenille  plutôt  courte  et  nue 3 

i.  TmcHOPTiLUS  PALUDUM  Z.  —  Cette  chenille  obsei-vée  pour  la  première 
fois  en  1904,  pai'  fianker,  à  Woishain  \Angleterre)  vit  sui-  le  Diuscra  rolun- 
ilil'uiiit.  Dans  son  iiremier  âge,  elle  s'attaque  aux  poils  visqueux  qui  garnissent 
les  feuilles;  plus  tard  elle  dévore  les  feuilles  et  les  autres  parties  de  la  plante. 
Elle  atteint  son  complet  développement  vers  la  fin  de  mai;  vei's  la  fin  d'août 
pour  la  deuxième  génération  (\  oir  /•".  ri,  .1,  V.,  n°  :i47,  p.  14,  nov.  1!)()K,  sous 
le  nom  de  Biickleria  paludtnn  Z.). 

l'iipillun.  —  Ailes  supérieures  d'un  brun  ikiir-  paifuis  lavé  de  jaimàlre  ou 
de  rougeât.re,  traversées  de  deux  lignes  blanches,  ténues;  côte  marquée  d'une 
tache  noire  près  de  la  base:  quelquefois  une  tache  brun  foncé  près  de  la 
base  au  milieu  de  l'aile  et  une  autre  blanchàti-e  au-dessus  de  l'échanci-ure; 
toutes  les  franges  mêlées  d'écaillés  noires;  - —  ailes  inférieures  brun  foncé. 
—  12-13  m/m.  —  en  6  d'abord,  puis  en  8,  9. 

Le  genre  de  vie  de  la  chenille  est  d'autant  plus  surprenant  qu'elle  s'adresse 
à  une  plante  regardée  comme  Carnivore  ou  au  moins  insectivore. 


82        G.  GouRY  el  J.  Guignon.  —  Insectes  parasites  des  Droséracées. 

2.  GisEPiiAsiA  Wauluomiana  L.  —  Clienille  d'un  blanc  sale,  à  gros  verru- 
qucux  d'un  noir  luisant,  à  lèle  jaune  foncé,  à  écusson  noir.  En  4,  5  sui- 
l'arnassiu  palu.stris,  dcUis  les  inonUignes  ci  donnerait  la  var.  alliculana 
d'après  lliiliiiaiin.  —  Chrysalide  d'un  brun  luncé.  —  Papillon  à  ailes  supé- 
rieures d  un  brun  loncé  saupoudré  de  blanc  el  de  noir,  à  bord  costal  légè- 
rement anguleux  et  à  marge  terminale  oblique.  —  16  à  23  m/m.  —  En  6,  7. 

3.  Glyi>iiii'teuyx  thkasonella  Scop.  —  Cette  chenille  non  encore  décrite, 
^it  d'après  les  auteuis  dans  les  tiges  de  divers  Juncus,  de  9-4  ;  d'après 
Mùhiig,  cité  pai'  Kallenbach  (l'Ilanzciil'einde,  p.  781),  elle  \i\rail  dans  les 
feuilles  de  Drosera  rulundilotia.  Papillon  à  ailes  supérieures  d'un  bronzé 
brillant;  les  inférieurealrès  étroites,  d'un  brun  foncé,  à  frange  très  large.  — 
12-15  m/m.  —  En  6,  7. 

La,  F.  d.  J.  N.  a  signalé  déjà  plusieurs  stations  riches  en  Droséracées,  aux 
environs  de  Montpellier,  xxiii,  41;  du  Hohneck,  xxiii,  143;  de  Gray,  xxiv,  143; 
dans  le  Pas-de-Calais,  xxii,  108. 

Parmi  les  champignons  inférieurs  parasites  des  Droséracées,  la  Feuille  a 
signalé  sur  l'arnassia  palustris  :  Uromyces  pamassix  (DG.  (xxui,  18). 

Un  peut  ajouter  Puccinia  uliginosa  Gvel  qui  est  bien  dans  sim  milieu 
humide,  et  l'inévitable  Synchytrium  aureum  Schroeter. 

Quelques  indications  bibliographiques  sur  la  Flore  des  Droséracées. 

Blanc  (P.).  —  Aldrovanda  vesiculosa  {Rev.  hort.  B.-du-lîh.,  1897,  p.  194- 

190.  —  C.  31886. 
Id.  —  h'Aldrovandia  vesiculosa  pendant  sa  période  de  repos  {id.  1899,  p.  75- 

79).  —  C.  35979. 
BuRKiLL  (J. -Henry).  —  The  ovary  of  Parnassia  palustris  (Ann.  of  Bot.,  Lon- 

don,  1901,  p.  186-192).  —  G.  42396. 
Constantin  (Paul).  —  Les  Plantes,  I,  p.  748-760,  in  Merveilles  de  la  Nature  : 

outre  les  Droséracées  français  :  lioridula,  Byblis,  Dionea  muscipula  (fig.). 
Darwin.  —  Les  Plantes  insectivores. 
Dubois  (Raphaël).  —  Absence  de  zymase  digestive  des  alliinumoïdes  chez  le 

Drosera  longifolia  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  1898,  p.  79-80).  —  G.  3.^)998. 
Franchet  (A.).  —  Les  Parnassia  de  l'Asie  (uicnlale  (Soc.  But.  1897,  p.  2'i'i- 

263).  —  G.  31911. 
Hamet  (R.).  —  Sur  une  nouvelle  espèce  de  Drosera  (Soc.  Bot.,  1906,  p.  151- 

152).  —  GG.  4279. 
Id.  —  Observations  sur  le  genre  Drosera  (Bull.  Soc.  Rot.,  1907,  p.  26-38, 

52-76;  1  pi.).  —  CG.  5668. 
Hariot  (Paul).  —  Le  Drosera  (Le  Naturaliste,  xix,  p.  173-174,  1  fig.). 
IIeckel  (E.).  —  Des  glandes  florales  du  Parnassia  palustris,  nouvelle  fondion 

physiologique  (GR.  Acad.,  3  janv.  1876,  p.  99-101).  —  G.  27.320. 
IIooker.  —  Les  Plantes  carnivores  (Revue  scientifique,  nov.  1874). 
LÉVEiLLÉ  (H.).  —  La  Flore  de  l'Inde  dans  ses  rapi>oils  avec  la  Flore  de  la 

Frajice  (Naturaliste,  xvi,  105  :  Droséracées). 
II.  —  Droséracées  japonaises  (Monde  des  Plantes,  lS98-tS!)9,  p.  3-4).  — 

G.  34306. 
Macfarlane  (,T.-M.).  —  Observai,  on  pitchered  insectivorous  plants,  pari.  I 

(Ann.  of  Bot.,  1889,  p.  253-264,  1  pi.).  —  C.  9780. 
Id.  —  Part.  II  (id.,  1893,  p.  403-458,  3  pi.).  —  GM.  6727. 
Magnin  (Ant.).  —  Les  Rossolis  jurassiens  à  propos  de  la  Monographie  des 

Droséracées  de  Diels  (Arch.  Flora  Jurass.,  1906,  p.  49-51).  —  GC.  4782. 
Maisonneuve  (Durieu  de).  —  Sur  la  végétation  de  \' Aldrovanda  (Proc.  Verb. 

Soc.   Linn.  Bordeaux,  1902,  p.  lviii-lix).  —  CC.  1146. 


G.  GouRY  el  J.  GuiGNON.  —  innecle^  ixaasiles  des  Fraukéniacécs.  83 

\1  \TEos  (Marc-Rivas).  —  Algunas  fuinuis  transitoiias  de  las  especies  esp.  del 

g.  Droi-era  (Bol.  Se.  Esp.  11.  N.,  lllOi,  p.  98-102).  —  C.  44226. 
Mattirolo  (0.).  —  llluslraziorii  de  Vol.  I,  deil'  erbario  di  IJlisse  Aldiovandi 

(Malpigliia,  1899,  p.  241-384).  —  C.  35778. 
MouRE.^  (Ed.).  —  Note  sur  les  procédés  inseclicides  du  Drosera  rolundilolia, 

10  p.,  1  pi.,  lîruxelies,   \S1;\  (Exlr.  Uull.  Acad.  Belg.).  —  G.  1061). 
Hees.  —  Expér.  de  cuit,  du  Dru-^era  volundijoUa  avec  et  sans  aliment,  animal 

(Rev.  int.  des  Se,  1878,  p.  :;9S-599).  —  C.  4147. 
RosENBERG  (Otto).  —  Um  dcn  auatomiska  bvggnadcn  lios  Painassia  pahialris 

(Bol.  iNot.,  1896,  p.  223-227).  —  G.  23046. 
In.  —  Physiol.-Gylolog.  llnters.  ueber  Drosera  rotundi(oUa  (Bolan.  luslil., 

Stockholm,  1899,  p.  1-116,  2  pi.).  —  G.  38195. 
Roux  (M.).  —  Dro!<era  rolundilolia  dans  les  marais  du  Bourget  (Savoie)  (Bull. 

Irim.  Soc.  bol.,  Lyon,  avril-juin  1887,  p.  54).  —G.  2780. 
Van  Tieghem  (Ph.).  —  Sur  les  Parnassiacées  (Journal  P.ol.,   1899,  p..  326- 

332).  —  G.  37312. 

G.   GOIJRY  el  J.   GuiGNON. 


•*•• 


INSECTES  PARASITES  DES  FRANKÉNIACÉES 


Gette  famille  n'étant  pas  de  notre  région,  nous  n'avons  pu  ni  chasser  sur 
la  plante,  ni  contrôler  les  quelques  documents  recueillis  au  cours  de  nos 
rechei-ches. 

PEYEaiMHOFF  (P.  DE)  signale  au  sud  de  la  France  Agdistis  Frankenir  Z,  sur 
Frankenia  pulvendenla  et  son  papillon  en  aoùl.  Le  catalogue  du  Docleui- 
Staudinger  1901,  l'indique  (n°  1420),  de  Sicile  el  de  l'Andalousie. 

Gomme  les  auties  chenilles  d'Agdistis,  celle-ci  doit  être  courle,  avec 
quelques  poils  disséminés,  et  se  chrysaliderail  dans  une  légère  toile  soyeuse, 
sur  la  feuille.  —  Le  papillon  est  voisin  des  Slcuaplilia,  dont  il  n'a  pas  cepen- 
dant les  profondes  échancrures  alaires. 

Le  Gatalogue  Staudinger  a  enregistré,  sous  le  \t  2864,  Arisioldia  Frtin- 
kmix  Wlsghm  d'après  Monlhly  Magazine  (1898,  p.  132,  comme  de  Gorse. 
Est-ce  téméraire  de  penser  que  l'insecte  a  été  baptisé  d'après  sa  plante 
nourricière  ? 

Quelques  indications  bibliographiques  sur  la  Tlore  des  Frankéniacées. 

C.  =  Catalogue  (1™  série)  ;  CC.  =  2"^  série  ;  CM.  =  Cataloguo  mensuel. 

Vesque  (J.)  range  cette  famille  parmi  celles  du  type  éricoïdc  (voir  F.  d.  J.  N., 

,   XX,  14). 
LÉVEiLLÉ  (H.),  signale  F.  pidverulenla  dans  Lo.  Naluralistr,  xiii,  22!l  (La  Flore 

de  l'Inde  dans  ses  rapports  avec  la  Flore  de  la  Fiancfi). 
GONSTANTIN  fPauI).  —  Les  Plantes,  1,  p.  187,  in  Merveilles  de  la  Nature,  cite 
une  espèce  du  Ghili  :  F.  Berleieana;  el  deux  genres  :  Niededeinia,  de 
Palagonie;  Bcatsonia  porlulacifoUa,  de  Sainte-Hélène. 
Gandoger  (Michel)  dans  son  Novus  conspectiis  florœ  europeie  cite  les  espèces 
suivantes  ;  F.  Webbii  B.  R.,  Beuten  Boiss.,  hirsula  L.,  Ixvis  L.,  pnlve- 
rtdenla  L..  Boissieri  Reut.,  et  leurs  synonymes. 
A  nos  collègues  du  Midi  de  compléter  ces  maigres  renseignements. 

G.  GouRY  el  J.  GuiGNON. 


84      C  Mautel.  —  Descr.  d'un  Mollusque  nouv.  de  la  baie  de  Cancale. 


DESCRIPTION  D'UN  MOLLUSQUE  NOUVEAU  PROVENANT  DE  LA  BAIE  DE  CANCALE 


Lacuna  (Epiieria)  cancavennensis  h.  Marlel,  nov.  sp. 


Testa  pyramidfila,  tenuis  [riKjilis,  subpL'llucidu,  parumque  nilîda.  Spira 
data;  an)r.  5.  vatde  convexi,  sutura  impressa  juncti,  strias  incremcnti  obli- 
quas, inegidares  ac  parum  conspicuas  tanliim 
oslendens.  Sculptura  truii'^rersd  )iidl(i.  Aper- 
iura  obliqua,  rolundata,  sat  patula,  in  basi 
subplana.  ColunvUn  arciiala,  incrassata,  a 
sulco  profundo  longitud.inali.ler  divisa;  sulcus 
superne  profunde  intrans  ac  umbilicuni  an- 
gustum  .simulans.  Labruni  arciiatnm,  tenuis- 
sirnum  et  aculum. 

Color  griseus  perpaulum  rosealus,  [asciis 
transversis  4  fulvis,  in  anfr.  ultimo  pallide 
pictus  :  fascia  inféra  niarfiirirtii  cnliDnellarcni 
cingil.  Columella  alba. 

Mlit.  5,  diam.  ninj.  ").  7  millim,;  aperlura 
'2  niilUin.  (ilta,  i?  millim.  luta. 

Coquille  de  forme  pyramidale,  mince,  fra- 
gile, subpeliiicide,  peu  luisante.  Spire  haute, 
composée  de  5  tours  très  convexes,  séparés 
par  une  suture  bien  accusée.  Surface  ne  pré- 
sentant que  des  stries  d'accroissement  faibles, 
obliques  et  irrégulières;  il  n'existe  pas  de  trace  de  sculpture  décurrente. 
Ouverture  oblique,  arrondie,  assez  ample,  un  peu  aplatie  à  la  base,  (lolu- 
melle  ai^quée,  épaissie,  divisée  par  un  sillon  longitudinal  qui  pénètre  dans 
le  liant  et  simule  un  ombilic  étroit  et  profond.  Labre  arqué,  très  mince  et 
tranchant. 

Coloi'ation  grise  légèrement  rosée,  ornée  de  quatre  bandes  décurrrentes 
fauve  pâle,  peu  apparentes.  La  bande  inférieure  est  accolée  au  bord  coiu- 
mellaire.  Habitat  :  Port-Briac,  sur  les  Zostères  (30  avril  1911).  Nombreux 
exemplaires. 

C'est  du  L.  vincta  Montagu  que  cette  espèce  se  rapproche  le  plus,  mais 
elle  en  diffère  par  son  lest  bien  plus  mince  et  ses  tours  plus  convexes.  Elle 
diffère  du  L.  cras.sior  par  sa  taille  Iteaucoup  plus  faillie,  sont  lest  mince,  etc. 
Var.  major.  —  D'une  taille  plus  forte  :  hauteur  7  millim.  1/2,  et  ne  pré- 
sentant qu'une  b.mdi'  décurrente  fauve  située  veis  la  base  du  dernier  tour. 


a.  Lacuva  (Eph.iria)  cnncavennlnsis 

n.  sp. 
b    Son  opercule. 


Cancale. 


Ciilonrl  H.  Martel. 


0.  Park.nt.  —  I>('xcr.  de  deux  Diplèrca  nouv.  du  yr.  DvUchopodides .     85 

DESCRIPTION  DE  DEUX  DIPTÈRES  NOUVEAUX  DU  GROUPE  DES  DÛLICHOPODIDES 


M.  Hesse,  professeur  de  zoologie  à  rbiiiveisilé  de  (jieuuble  et  M.  llené 
Bazin,  professeur  de  di-oil  aux  Facultés  libres  d'Angers,  ont  bien  voulu  me 
conlier  l'élude  des  Uolicliopodides  capturés  par  eux  au  cours  de  ces  dernières 
années  et  me  periiiellre  ainsi  de  jeter  les  bases  d'un  Catalogue  des  D(jliclio- 
podides  français.  Avant  de  publier  le  résulLat  de  leui's  lecherclies  et  des 
miennes  propres,  je  tiens  à  faire  connaître  deux  espèces  nouvelles  du  genre 
Sphijrotarsus  Mik.  découvertes,  l'une  par  le  pi'cmier,  l'autre  par  le  second 
de  ces  aimables  correspondants,  et  toutes  deux  provenant  de  la  région  des 
Alpes  françaises. 

Sphyrotarsus  Hessei,  n.  sp.,  cf. 

Dill'erl  a  Sphyrotar.^o  Itijgiupliilo  HecU,  empodlo  luinutissimo,  feinoribus 
inteimediis,  penicillo  ex  pilis  luleis  longissinus  constante,  pauio  post  dinii- 
diuni,  interne  instruclis,  metalarsorum  inlermediorum  sti'uctuià  et  oinalu, 
nec  non  et  aliis  notis;  —  a  Sphyivlarxu  uryijroslomo  Mik,  penicillo  (juo,  ut 
tliclum  est  suprà,  inslruunlur  b'mora  int(  rnu-dia,  mctalaisci-um  mlcnni'ihn- 
rum  structura  et  ornaiu,  alarum  nervorum  dispositione,  lamellarum  geni- 
taliuni  struclurà,  et  aliis  notis  divei-sis,  ut  ex  descriplioiie  palebil.  Limg. 
corp.  9  m/m;  long.  al.  7  m/m  1/2. 

Front  d'un  vert  métallique,  terne,  givré  de  gris,  plus  brillant  sur  le  disque; 
large  à  l'arrière,  avec  tubercule  ocellaire  très  saillant,  graduellement*  rétréci 
vers  l'insertion  des  antennes  où  sa  largeur  égale  environ  le  quaii  de  la 
largeur  de  la  tête,  vue  de  face  et  au  même  niveau.  —  Face  verte,  à  éclat 
métallique  voilé  par  une  pollinosité  blanc-grisâtre,  s'élargissant  vers  le  bas 
où  elle  atteint  presque  le  niveau  des  yeux.  La  face  proprement  dite  bien 
séparée  de  l'épislome  par  une  carène  transversale  à  peine  indiquée  au  milieu, 
mais  bien  saillante  sur  les  côtés.  Entie  la  carène  et  l'insertion  des  antennes, 
des  l'ides  rayonnantes  allant  d'entre  les  antennes  au  bord  des  yeux.  —  E|tis- 
tome  arrondi,  relevé  saillant  au  bord  inférieur,  égalant  en  longueur  les  deux 
tiers  de  la  face  proprement  dite.  —  Yeux  très  courlement  velus.  —  Occiput 
vert  mat,  à  cils  postoculaires  noirs  dans  sa  moitié  supérieure  faisant  place 
dans  la  moitié  inrérieuie  à  des  favoris  jaunâtres,  [wn  ('(indcnsés,  mais  limgs, 
et  revêtant  dans  toute  sa  largeur  celte  partie  de  l'occiput.  —  Palpes  glabres, 
très  grands,  couchés,  en  rhombes  ari'ondis  aux  angles,  jaune  rougeàti-c 
vus  de  face,  jaune  miel  à  reflet  argenté,  vus  de  cùlé.  —  Tninipe  de  la  lan- 
gueur de  la  tête,  de  face  un  peu  plus  large  que  l'épistome,  de  côté  ayant 
le  diamètre  de  la  tête,  membraneuse,  à  rides  transversales,  noire  un  peu 
cendrée  portant  sur  le  bord  lenninal  quel(|ues  poils  follets,  jaunes,  assez 
longs.  —  Antennes  noires,  courtes,  ayant  à  peine  la  longueur  de  la  face 
prupremenl  dite;  le  premier  a.ilicle  étroit,  nu  au  dessus;  le  deuxième  article 
un  peu  plus  court,  mais  plus  large;  le  troisième  de  la  longueur  du  premier, 
(;n  demi-cei-cle.  Clièle  antenn;iire  dor.saJ,  au  milieu  du  borrl  supérieiu-  du 
troisième  article.  Premier  article  du  cliètc  un  peu  plus  court  que  le  li-(iisième 
article  antennaire,  le  chète  entier  étant  nu  et  deux  fois  aussi  long  que  les 
antennes. 

Thorax  d'un  vert  mat,  avec  en  son  milieu  deux  lignes  longitudinales 
étroites  et  rapprochées,  noires  sur  le  disque,  purpurescentics  sur  les  bords. 
Deux  lignes  latérales  plus  larges,  irrégulières,  s'évanouissant  à  l'avant  et  ù, 
l'arrière,  purpurescentes.  Les  flancs  d'un  vert  cendré  très  lerne.  —  Pas  de 
soies  acro.^liàile\;  soies  dorso-centrales  :  six  dans  chaque  rangée,  noires 


SCi     (J.  Parent.  —  Descr.  de  deux  Diptères  nouv.  du  gr.  DolicJiopodides. 

(Hiinme  du  reste  toutes  les  soies  du  corps,  précédées  d'une  plaque  de  diètes 
noirs  très  courts.  Flancs  du  prothorax  sans  chètes,  mais  avec  deux  touffes 
(le  poils  jaunes,  l'une  en  face  du  stigmate,  l'autre  en  dessous.  —  Ecusson 
vert  niélàlli(pie  un  peu  moins  terne  :  six  chètes  scutellairos.  Post-écusson 
vert  tci-ne  piuineux. 

Ailes  plus  longues  que  l'abdomen,  sans  tache.  Exlrémiién  des  T,  3'  et 
4'  longitnduiates  égrttemenl  distantes,  l'intervalle  entre  les  deux  dernières 
légèrement  plus  gi'and.  Deuxième  longitudinale  très  longue;  troisième  entiè- 
rement droite;  quatrième  dans  sa  dernière  section  rigoureusement  parallèle 
à  ta  troisième  excepté  à  son  extrémité  où  elle  se  recourbe  vers  le  bord  posté- 
rieur de  l'aile.  Transversc  postérieure  droite,  et  perpendicualire  à  la  4°  Inn- 
gitudvuilc,  plus  longue  d'un  tiers  que  la  dernière  section  de  la  r)'  longitudinale 
et  trois  fois  plus  courte  que  le  segment  terminal  de  la  quatrième.  iNervure 
anale  très  faible  et  très  courte.  Bord  alaire  incisé  à  l'extrémité  de  la  5"  lon- 
giludinale.  Lobe  axillaire  très  réduit  bordé  de  longues  soies  pâles.  C.uillerons 
jaunes  à  cils  pâles;  balanciers  jaunes. 

Pattes  :  entièrement  noires,  cendrées  sur  les  hanches,  légèrement  vert 
métallique  sur  les  fémurs.  Pas  de  pelotes  aux  tarses  et  empodium  réduit  à 
une  petite  écaille. 

Hanciies  antérieures  longues,  à  peu  près  égales  à  la  moitié  des  fémurs  et 
presque  doubles  des  postérieures,  portant  sur  leur  moitié  basilaire  externe 
une  touffe  de  soies  jaunes  égales  en  longueur  à  la  largeur  des  hanches.  La 
facette  d'articulation  avec  le  Irochanter  très  excavé,  le  bord  antérieur  très 
saillant  en  auvent  bordé  d'épines  noires  très  courtes.  —  Hanches  moyennes 
à  pilosité  jaune  courte  sur  la  face  externe,  plus  longue  sur  la  face  antérieure. 
—  Hanches  postérieures  à  pilosité  jaune  et  longue  sur  la  face  externe,  sans 
trace  de  chètes. 

Pattes  antérieures  :  Fémur  présentant  au  quart  basilaire  face  postéro- 
ventrale,  une  entaille  pratiquée  de  dedans  en  dehors,  le  bord  abrupt  apical 
frangé  de  chètes  noirs  dirigés  vers  la  base  du  fémur.  A  l'extrémité  du  fémur, 
face  inférieure,  3  chètes  noirs  courts,  très  rapprochés.  —  Tibia  un  peu 
plus  long  que  le  fémur  portant  sur  la  face  supérieure  une  rangée  d'une 
douzaine  de  chètes  noirs,  plus  longs,  mais  plus  espacés  dans  la  région  basi- 
laire. L'extrémité  du  tibia  se  prolonge  en  biseau  au  delà  de  l'articulation 
et  csl  frangée  de  chètes  jaune  brun,  courts,  serrés  et  dirigés  suivant  l'axe 
du  tibia.  —  Tarse  un  peu  plus  long  que  le  tibia.  Protarse  presque  aussi  long 
que  les  quatre  articles  suivants,  revêtu  d'une  vjllosité  longue  sur  la  face 
supérieure,  plus  courte  et  foi-mant  brosse  sur  la  face  inférieure:  cette  villosité 
se  continuant  sur  la  moitié  basilaire  de  l'article  suivant.  Deuxième  article 
égal  à  la  moitié  du  premier  et  double  du  suivant.  Articles  3,  4  et  5  sensi- 
blement égaux. 

Arras.  0.  Parent. 

/A  suivre). 


NOTES  SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Aux  jeunes  !   Indications  pratiques  pour  le   mois   de   Mai. 

(Voir  les  années  précédentes.) 

Acer  (g(>nre).  —  Chenille  rase,  aplatie  en  dessous,  atténuée  en  avant,  d'un  vert 
clair,  à  dorsale  fine  d'un  jaune  vif,  à  stigmatale  large  d'un 
jaune  clair,  à  tête  petite,  globuleuse,  verte  =  Ualymiua  ira- 
pezina  L. 


Noies  spéciales  cl  lacales.  87 


Acer  (genio).         Chi'iiille  rase,  épaisse,  veloutée,  d'un  brun  tçinU-  de  rougeàtre  et 
piqueté  de  uoir,  à  dorsale  plus  paie,  à  stigniatale  pâle  liséréo 
de  brun  en  dessus,  à  tête  brune;  parmi  les  lichens  et  los  écorces 
crevassées  des  vieux   Bouleaux  =  Uy^cltorista  fissipuncta  Hw. 
Id.  Arpenteuse  allongée   d'un   ocracé  pâle,   strié<!   de   plus   foncé,  à 

septième    et    neuvième    segments    ornés    de    proéminences,     à 
onzième   segment  surmonte   de   deux   saillies   pointues,   à   tête 
petite  et  lenticulaire    =    Oiirti/iteri/x  ndnil/iicaria   L. 
Id.  Arpenteuse  cylindrique  d'un  vert  clair  à  dorsale  et  stigmatales 

plus  claires,  à  tête  globuleuse  =  Anisoplery.i  aceraria  Schiff. 
Id.  Arpenteuse  de  même  forme  d'un   vert  jaunâtre  à  dorsale  verte 

lisérée  de  jaune,  à  stigniatale  jaunâtre  =  Anisopteryx  aescu- 
laria  Schilï. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  jaunâtre,  à  tête  et  écusson  'bruns;  dans  les 

jeunes  pousses  =  Arijyrc.-st/iia  nitidella   F. 
Id.  Chenillette   fusiforme   d'un   gris  verdâtre,    à   pattes   écailleuses, 

verruqueux   et    tête    noirs;    dans    feuille    roulée    en    cornet  = 
t'erosloma  sequella  Cl. 
Id.  Chenillette  d'un  gris  verdâtre  lavé  de  rose  à  tête  et  écusson  noirs; 

entre  feuilles  accolées  =  Recurtiaria  leucatel/a  Cl. 
Achillea  Millefolium.  —  Chenille  allongée  cylindrique,   rugueuse,   verte  à  ventre 

jaune,   et  partie  anale   brune,   à  tète  carrée,   bifide   à 
angles  tachés  de  brun  =  Tha/era  fimbrialis  Se. 
Id.  Chenille    courte,    effilée,    rugueuse   et    renflée    postérieu- 

rement, d'un  gris  clair,  à  longitudinales  et  verruqueux 
noirs,  à  tête  petite  =  Acidalia  macilentaria  H.   S. 
Td  Chenille  de  même  forme,  d'un  gris  brun  lavé  de  rougeàtre, 

à  dorsale  plus  claire  et  bordée  de  plus  foncé,  à  stignia- 
tale pâle  =  Acidalia  imiiiulata  L. 
Id.  Chenille  brune  à  incisions  rougeâtres,  à  dorsale  géminée 

pâle,  à  stigmatale  rougeàtre  bordée  de  noiv  ^Ematurga 
atoniaria  L. 
Id.  Chenillette  verte,  à  dorsale  brun  foncé,  à  stigmatale  gris 

jaunâtre,   à  tête  et  écusson  d'un   jaune   pâle;  dans  les 
tiges  =  t'iotyptilia  ochrodactyla  Hb. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  jaunâtre,  à  tête  et  écusson  bruns  ; 

dans  les  racines  =  Kpihlema  graphana  Tr. 
Id.  Chenillette   d'un   blanc  rosé,   à  tête   d'un   brun   jaune,   à 

écusson    jaunâtre    taché    de    brun  ;   dans   les    racines  = 
Dichrorampha  petivertlla  L. 
Id.  Chenillette  d'un  blanc  jaunâtre,  à  tête  et  écusson  brun 

clair  ;    dans    tiges    et    racines  =  Dichrorampha    pliiin- 
hayana   Tr. 
Id.  Chenillette  verte,   à  dorsale  plus  foncée,  à  tête  brune,  à 

écusson  brun  taché  de  noir;  dans  feuilles  bouchonnées  = 
Sophronia  humerella  Schiff. 
Id.  Chenillette   d'un   vert   jaunâtre,    à   tête   et   écusson    brun 

noir;  dans  long  fourreau  cylindrique  d'un  jaune  blan- 
châtre, sur  feuilles  à  demi-trouées  =  Volevphora  Iroylo- 
dytella  Dup. 
Id.  Chenillette    d'un    vert    pâle,    à    dorsale    plus    foncée,    à 

verruqueux   blanchâtres,   à  tête   brun   pâle,   à  écusson 
jaunâtre   moucheté   de   brun;  sous   la    feuille  =  Buccu- 
lafrix  cristatfUa  Z. 
Agropyrum   repens.   —   Chenille   pubescenUî,    atténuée    postérieurement,    à    partie 

anale  liitide,  d'un  jaunâtre  pâle,  à  raies  longitudinales 
plus  foncées,  à  têt<î  globuleuse  jaunâtre   lavé  de  brun 
rose  =  M clunaryia  Gulalea  L. 
l^^.  Chenille  de  même  forme,  mais  verte  à  dorsale  vert  foncé, 

à  stigmatale  jaunâtre  =  Fararye  Mijeria  L. 
Id.  Chenille    rase,    allongée    cylindrique,    épaisse    postérieu- 

rement, d'un  gris  foncé,  à  fine  dorsale  pâle  bordée  de 
foncé,    à   stigmatale    presque    noire,    à   tête    d'un    gris 
marbré  de  noir  =  Ayrotis  cinerea  Hb. 
Id.  Chenille   veloutée   cylindrique,    épaissi\    d'un    brun    mou- 

cheté   de    noir,    à    stigmatale    blanchâtre  =  Orlhoda 
h'uniilis  F. 


88  Noies  spéciales  el  locales. 

Agropyrum    repens.    —    Chenillettc    d'un    gris    pâle    à    segments    antérieurs    plus 

foncés,  à  vcrruqueux  d'un  brun  noir  à  tête  et  écusson 

bruns;  dans  tiges  et  racines  =  C'/a/«6ws  faceiinellus  Hb. 

Betula  alba.  —  Ciienille  cloporte,  d'un  vert  jaunâtre  luisant,  à  poils  courts  et  fins, 

a  tète  rétractile  d  un  brun  foncé  moucheté  de  plus  clair,  à  dorsale 

d'un  vert  plus  foncé  bordé  de  jaune,  à  stigmatale  jaune  pâle  = 

/icphyi  us  uetuiae  L. 

Id.  Chenille    verte,    lavée   de   jaunâtre    dorsalement,    à   tête    brune,    à 

dorsale  et  stigmatale  d'un  brun  pourpre,  à  caroncules  sur  les 
segments  5-8  et  12  =  Notudouia  dromeùarius  L.  (F*  génération). 

Id.  Chenille  d'un  gris  brunâtre,  à  tète  brune,  à  dorsale  plus  foncée, 

a  caroncules  sur  les  segments  6-8  et  12=^ y otodontu  trituphus  Esp. 
(V  génération). 

Id.  Chenille  lisse  d  un  vert  pâle,  à  raies  longitudinales  nombreuses,  à 

dorsale  vert  blanchâtre,  à  stigmatale  blanchâtre,  à  12*  segment 
plus  saillant  =  rtilop/iora  ijtuniiyeia  Esp. 

Id.  Chenille  à  fond  verdâtre,  velue,  à  poils  en  pinceaux  sur  des  tuber- 

cules, à  pattes  membraneuses  très  longues  durant  la  marche  = 
Arctornis  Li.-nigrum  iViuell. 

Id.  Chenille  velue  a  fond  noirâtre,  à  poils  en  touffes  sur  tubercules 

d'un  rouge  brun  alternant  avec  d'autres  d'un  brun  jaune  = 
Trichiura  crataegi  L. 

Id.  Chenille  velue,  à  lond  noir,  à  poils  denses  d'un  brun  clair  anté- 

rieurement, plus  foncés  postérieurement,  a  verruqueux  rougeâtres 
sur  les  segments  3  et  4,  à  stigmates  blancs  très  distincts  = 
Lasiocampa  quercûs  L. 

Id.  Chenille  glabre,  verte,  à  dorsale  d'un  brun  rouge,  à  proéminences 

très  fines  sur  les  segments  7-12,  mais  portant  quelques  poils  sur 
les  segments  3  à  6;  a  14  pattes  seulement,  les  anales  remplacées 
par  un  segment  en  forme  de  pointe  tronquée  et  immobile  = 
iJrepana  julcataiia  L.  {y  génération). 

Id.  Chenille  rase,  cylindrique,  allongée,  d'un  vert  pâle  saupoudré  de 

blanchâtre,  à  incisions  jaunes,  a  tête  jaune  pâle,  à  dorsale,  sous- 
dorsales  et  stigmatales  blanches,  à  stigmates  cerclés  de  pourpre  = 
Vosmia  paleacea  Esp. 

Id.  Chenille  allongée,  aplatie  en  dessous,  atténuée  aux  deux  extrémités, 

d'un  gris  brun  moucheté  de  noir,  à  ventre  largement  taché  de  noir, 
à  poils  courts  et  raides  sur  les  côtés,  à  proéminences  sur  les 
segments  9  et  12,  à  tête  aplatie  en  oblique  =  Catocala  fraxini  L. 

Id.  Chenille  d'un  brun  foncé,  marbré  de  jaune,  à  pattes  membraneuses 

plus  développées  sur  le  7'  segment,  à  dorsale  plus  foncée,  à  sous- 
dorsale  interrompue  par  une  série  de  verruqueux  noirs  surmontés 
d'un  poil  noir  =  Zunclognatha  einortualù  iSchiff. 

Id.  Chenille  arpenteuse  lisse  cylindrique,  mais  courte,  d'un  vert  jau- 

nâtre, à  tète  globuleuse,  petite,  grise  mouchetée  de  noir,  à  dorsale 
plus  foncée,  a  sous-dorsales  et  stigmatales  blanchâtres  =  Cheima- 
tobia  boieata  Hb. 

Id.  Arpenteuse  lisse,  longue,  mince  et  atténuée  en  avant  (indolente), 

d'un  vert  jaunâtre  pâle,  à  dorsale  plus  foncée,  à  sous-dorsales  et 
stigmatales  jaune  pâle  =  Lygris  associata  Bkh. 

Id.  Arpenteuse  allongée,  mince  et  atténuée  en  avant,  d'un  vert  clair, 

à  incisions  jaunes,  à  dorsale  vert  foncé  lisérée  de  brun  jaune,  â 
.stigmatale  jaune  =  CareiiHa  dutata  L. 

Id.  Arpenteuse  de  même   forme,   d'un  vert  jaunâtre,   à   tête   petite  et 

et  globuleuse,  à  dorsale  plus  foncée,  à  stigmatale  jaune  verdâtre, 
à  deux  éminences  sur  le  deinier  .segment  =  l.arentia  hicolu- 
lata  Hfn. 

Id.  Aipenteuse  cylindrique,  mais  courte  et  épaisse,  légèrement  moni 

liforme,  d'un  rose  verdâtre  moucheté  de  brun,  à  incisions  d'un 
gris  bleuâtre,  à  tête  petite  et  globuleuse,  dorsale  plus  foncé,  à 
sous-dorsales  brunâtres  bordées  de  plus  foncé,  à  stigmatale  jaune 
=  Larentia  autumnalis  Strom.   (1™  génération). 

Id.  Arpenteuse  épaisse,  renflée  postérieurement,  à  tête  petite  et  lenti- 

culaire, à  pattes  écailleuses  sur  mamelons  très  développés,  d'un 
brun  foncé  moucheté  de  plus  clair,  à  sous-dorsales  d'un  brun 
roux,  à  proéminences  sur  les  segments  8,  9  et  13  =  Selenia  hilu- 
naria  Esp.  (1™  génération). 


Noies  spéciales  et  locales.  89 

Betula  alba.  —  Arpenkiisu   de   mèine   forme,   d'un   brun   clair,   moucheté  de   plus 
îuncé,   à  sous-dorsale  plus  pâles,   mais  à  proéminences  sur   les 
segments  5,  6,  9  et  10  =  Selciiia  lunaria  Schiff.   (1"  génération). 
Id.  Arpenteuse  de  même  forme,  d'un  gris  jaunâtre  moucheté  de  plus 

foncé,  mais  à  proéminences  sur  les  segments  5,  6,  8,  9,  13  =  Seleiiia 
tetralutiaria  Hfn.  {V^  génération). 
Id.  Arpenteuse  allongée,  cylindrique,   luisant*,   d'un  brun   pâle  mou- 

cheté   ou     foncé,     à    têt«    globuleuse     d'un     brun     rougeâtre,     à 
12*'  segment  surmonté   de   deux   éminences   rougoâtres  =  Himera 
pennaria  L. 
Id.  Arpenteuse  d'un  rouge  brun,  à  dorsale  vert  foncé  finement  liséré 

de  noir,  à  sous-dorsale  brun  rouge  bordé  de  jaune,  à  stigmatale 
avec  série  de  jjoints  jaunes  =  Tliauiiio^uind  bninmata  Tiinbg. 
Id.  Ghenilk'  pisciforme,  verte,  à  tête  petite  et  rétraetile,  à  sous-dorsale 

jaune;  à  remarquer  son  cocon  en   forme  de  carène   renversée  = 
fl ylophiln  hiralurana  Fuessl. 
Id.  Au   pied   des   vieux  troncs,   au   voi.sinage   du   sol,   cocon   formé   de 

sciuic  entremêlée  de  fils  soyeux  bouchant  l'ouverture  d'un  trou 
de    sortie   et    renfermant    une    chrysalide  =  Sciapteron    tabani- 
formr  Rott. 
Id.  Chenille  d'un  jaune  d'ocre  teinté  de  rose,  à  tête  d'un  brun  roug<', 

à  écusson  ourlé  de  brunâtre,  —  ou  sa  chrysalide;  dans  bouchon 
de  sciure-s  mêlées  de  fils  soyeux,  à  la  base  des  vieux  troncs  = 
Sesia  sp]ieciformi:t  Gerng. 
Id.  Chenille  bLinchâtre  légèrement  teintée  d'ocre,  à  tête  plus  rouge  que 

brun,   à  écusson   brun   jaune,  —  ou   sa   chrysalide  ;  derrière   un 
bouchon  non  de  sciures,  mais  de  longues  fibres  obstruant  le  trou 
de   sortie  à   la   base   des   troncs   jeunes   ou   vieux  =  Sesia   culici- 
formis  L. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  pâle,  à  dorsale  plus  foncée,  à  tête  d'un  brun 

noir,   à  écusson   noirâtre  ;  dans   feuilles   roulées  =  AcetUa   ferru- 
i/ana  Tr.   (T"  génération), 
Id.  Chenillette    d'un    jaune    pâle,    à   tête    et    écusson    noirâtres  ;    dans 

chatons   qui    se    déforment   en    tire-bouchon    après    la    sortie    de 
l'insecte  =  K inblt-nui  hihinana  Hw. 
Id.  Chenillette  d'un  ocracé   teinté  de  rosé,  à  verruqueux  blanchâtres 

finement  poilus,  à  tête  d'un  brun  foncé  luisant,  à  écusson  bordé 
de  brun  postérieurement;  dans  chatons  et  ho\XTgeons,= Argyresthia 
Gœdartella  L. 
Id.  Chenillette  d'un  brun  verdâtre  lavé  de  rosé,  à  tête  brune,  à  écusson 

bordé  de  noirâtre  postérieurement;  dans  chatons  et  bourgeons  = 
Argyresthia  Brockeelhi  Hb. 
Id.  Chenillette  d'un  brun   rosé,  à  tête  et  écusson  noirs;  dans  feuilles 

roulées-entoilées  =  Chelnria  HïihnereJla  Don. 
Id  Chenillette    d'un    vert    pâle    lavé    de    rouge    postérieurement,    à 

verruqueux  noirs,  à  tête  d'un  jaune  brunâtre,  à  écusson  piqueié 
de  noir:  dans  feuilles  roulées-entoilées  =  G'f/pr/;/«  proj-iinclld  Hb. 
(1™  génération). 
Id.  Chenillette  d'un  vert  blanchâtre,  à  verruqueux  noirs,  à  tête  d'un 

jaune  brun,  à  écusson  brun  jaune  taché  de  noir  ;  dans  feuilles 
roulées-ontoilées  =  (4e]echia  hiriihlln  Hb. 
Id.  Chenillette  d'un  vert  blanchâtre,  à  dorsale  foncée,  à  tête  et  écusson 

verts;  dans  feuilles  liées  =  Srmiiixro//is  nicllfinella  Hb. 
Id.  Chenillette    d'un    blanc    jaunâtre,    à    tête    brune,    à   écusson    brun 

tacheté  de  noir;  mine  feuille,   dans  un  fourreau   brun   pointillé 
de     blanchâtre,     long    et     en     forme     de     couteau  =  Coleopliora 
milripennis   Z. 
Id-  Chenillette  brune,  à   écusson   noir,    dans  fourreau   brun   jaunâtre, 

cylindrique,    courbé,    à    arêtes    postérieurement  =  t'oleophora 
hifipenncîJa  T,. 
Id.  Chenillette  brun  clair,  à  écusson  brun  foncé:  dans  fourreau  brun 

foncé,   légèrement  courbé  avec  ailerons  antérieurement  =  Coleo- 
phnrn  nrhiielln  Z. 
Id.  Chenillette  d'un  blanc  sale,  à  tête  et  écusson  noirs;  dans  fourreau 

brun  clair,  court  et  cylindrique,  avec  trois  clapets  à  la  partie 
anale,  sous  fouilles  à  mines  brunes  plus  foncées  au  centre  = 
(Joleophora   niiiricelhi    Stph. 


90  Akilcs  spéciales  et  locales. 


Betula  alba.  —  Chenillelte  d'un  brun  jaunâtre,  à  tête  brune  ot  écusson  noir,  à 
S'  segment  taché  de  noir  en  dessus,  le  4"  sur  les  côtés;  dans 
fourreau-pistolet  à  oreillettes  latérales  =  Coleophora  curruci- 
penvella  Z. 

Id.  Chenillette  d'un  vert  pâle,  à  tête  brun  pâle;  dans  cornet  de  feuille 

lâchement  entoilée  =  Gracilnria  poputetorum  Z.  (1"  génération). 

Id.  Chcnilletto  blanchâtre,  à  tête  jaune  brunâtre,  à  écusson  brun  foncé: 

mine  d'abord  la  feuille  puis  la  crible  de  trous  en  y  découpant  son 
fourreau  =  înnirrnria  peclinea  Hw. 

Id.  Petit  Hyméiiopti're  à  tournure  assez  semblable  à  celle  des  Psyllides, 

à  tarière  de  la  longueur  du  corps  et  pondant  sur  les  chatons 
femelles;  probablement  auteur  de  la  cécidie  du  rachis  des  chatons 
=  Xyela  Julii  Bréb.  (Voir  note  au  prochain  numéro). 

J.  G. 


Floraison  du  Corydalis  claviculata  D.  C.  dans  les  montagnes  du  Bourbonnais.  — 

Je  ne  saurais  dire  si  l'époque  de  la  floraison  de  cette  (liante  signalée  par 
M.  G.  A.  Boulenger  (n"  520,  p.  V6)  est  précoce  pour  les  environs  de  Londres,  mais, 
dans  tous  les  cas,  elle  le  serait  considérablement  pour  le  département  de  l'Allier. 

J'ai  récolté  cette  plante  en  fleur  le  5  juin  1881,  en  compagnie  de  notre  regretté 
follègue  Ernest  Ollivier.  dans  les  Bois-Noirs  ombrages  du  Montoncel  (dont  l'altitude 
est  de  1,250  mètres),  en  suivant  le  chemin  de  Bel-Air.  Le  8  du  même  mois, 
MM.  Migout  et  Pérard,  que  nous  rencontrions  à  Laprugne,  la  récoltèrent  à  leur 
tour  dans  les  mêmes  parages  que  nous  venions  de  visiter.  (E.rrur.tion  hofnmauc 
dnna  les  rnnntnriiipK  an,  Bnnrhnnnnis.  par  MM.  Pérard  et  Migout.  —  Bull.  Soc. 
FmiiJ.  ilr  TAllirr,  XVI.  p.  585,  1881).  Je  l'ai  rapportée  encore  le  22  juin  1912  d'une 
promenade  faite  avec  M.  L.  Béguin,  de  Montluçon;  nous  l'avons  rencontrée  en 
montant  au  Sinêtre,  montagne  voisine  du  Montoncel,  et  elle  était  également  en 
fleur. 

Si  l'on  ouvre  la  Flore  du  néparfement  de  l'Allier,  de  M.  Migout,  2"  édition,  on 
y  voit  qu'elle  est  indiquée  de  mai  à  septembre. 

Le  climat  des  environs  de  Londres  étant  moins  froid  que  celui  de  nos  montagnes 
du  Forez,  il  n'est  peut-être  pas  extraordinaire  que  cette  plante  fleurisse  là  beaucoup 
plus  tôt  que  chez  nous. 

Je  recevais  dernièrement  (29  mars)  de  M.  Pierre  Le  Brun  le  Cnnidnlix  Soh'dfi  L. 
de  la  forêt  de  Montmorency  (Seine-et-Oise"),  et  il  était  déià  fructifié,  tandis  qu'ici 
où  il  n'est  pas  rare  il  est  encore  en  pleine  fleur  cette  année-ci  où  la  végétation  est 
très  retardée  dans  toute  la  région  du  centre  par  suite  des  bourrasques  de  neige  qui 
sont  venues  refroidir  la  température. 

Broût-Vernot  (Allier).  H.  du  Buysson. 

Quelaues  captures  de  Coléoptères.  —  Je  me  fais  un  plaisir  de  signaler  aux  lecteurs 
de  la  FeiiiUe  quelques  Coléoptères  capturés  çà  et  là  en  Camargue  (B.-du-Bh.),  au 
i-(iins  de  mes  excursions  enlomnloEriques.  en  compagnie  de  deux  de  mes  eollègiies  : 
l^IM.  Louis  Pucl,  d'Avignon,  et  Victor  Vie,  de  Nantes. 

1"  Au  bord  des  étangs  :  Di.'xrhiriiix  iiiiinidirvx  Putz.,  D.  ri/lindr/nis  Dej., 
D.  ai)irrilis  Put/,.,  71.  xnlitiin'  Schaum..  etc.  Je  dois  citer  aussi  le  rare  Di/arlnriuK 
fenxicolliR  Mars.,  esoèce  prise  en  nombre  au  Vjord  d'un  fossé  (route  de  Saintes- 
Mariés  à  Albaron)  :  Pofjovus  gilvines  Dej.,  \in  exemplaire,  paraît  rare  en  Camargue: 
P.  rirnrilis  Dei.  et  meridiormlist  Dej.,  ces  trois  espèces  prises  en  piétinant  le  sol 
au  bord  des  étangs  salés: 

2°  Dans  les  dunes  :  Cirivdeln  rircumd.ala  Dej.  et.  dans  les  marais  :  Cicindela 
rifiliidosn  Duf.  et  ses  trois  variétés  :  smliirif:  Dej.,  Hopffgnrteni  Beuth.  et  uridin 
Beuth.,  cette  dernière  beaucoup  plus  rare; 

.3"  Sous  les  détritus  de  roseaux  :  Lagarux  vernalis,  var.  rnr.tn  Dej.;  Oplioiiiix 
fhffinif:  Dej.:  FlntytnniR  Fnrnini  Dej.,  pas  commun,  capturé  aussi  au  faueboir  ; 
Brnrliynim  plar/infiif:  Reiche;  e.rplnden.i  Duft.  :  iiirerfiis.  eThnlnnx  Rossi,  etc.,  etc. 
J'ai  eu  la  chance  de  capturer  sous  des  roseaux  en  décomposition  le  Cnrahvn 
chithratna  L.,  var.  /irelnfeiinx,  spéciale  à  la  région.  Enfin  je  termine  cette  petitic 
note  en  citant  quelques  espèces  prises  au  faueboir  ou  dans  le  parapluie  :  Dnp.fa 
irimnrvlata  Mokth.  :  Avthnhivm  Mnrshntni  Sauv.  ;  Blr-iiix  .tpectahilis  Kr.  ;  Phi- 
lonthiix  nif/r/tuli/.i,  Brt/n.ris  Innf/irortu's  Leach.  ;  T,nf]i ridiiia  nndifer  Westr.,  etc., 
plus  quelques  Curtivdrin,  Cruptapluiriiix  (sans  déterminations,  à  étudier),  ces  der- 
nières faites  au  tamis. 

Nantx^S.  P.    PlONNEATT. 


Notes  spéciales  et  locales. 


91 


9-2  Notes  spéciales  et  locales. 

Cas  d'hermaphroditisme  chez  le  Hareng.  —  On  lit  dans  un  livre  récent  (Maurice 
Caullory.  /.r.s  jiroh/rines  de  la  ujualité,  Pai'is,  Flammarion,  1913,  p.  54),  après 
une  revuo  des  cas  bien  développés  d'hermaphroditisme  chez  les  Poissons  osseux  : 
u  Beaucoup  d'autres  espèces  montrent,  avec  une  rareté  plus  ou  moins  grande,  des 
»  rudiments  du  même  ordre;  tels  sont  les  Harengs  les  Morues,  les  Maquereaux, 
»  les  Merlans,  les  Perches;  ces  diverses  espèces  étant  comestibles,  il  en  a  été  manié 
»  un  nombre  énorme  d'individus,  ce  qui  a  permis  de  constater  ces  dispositions 
1.  exceptionnelles.  Des  faits  analogues  peuvent  donc  être  plus  répandus  qu'on  ne 
»  le  suppose;  mais  il  ne  s'ai/if  jamais  que  d'ébauches  histulo(jiques  plus  ou  moins 
i>  rudimentaires.  » 

Le  hasard  d'un  repas,  vers  la  fin  de  janvier  dernier,  m'a  mis  en  présence  d'un 
cas  bien  plus  complet  d'hermaphroditisme  chez  le  Harem/.  Sans  être  anormal, 
l'individu  était  de  taille  grande,  28  centimètres  de  la  bouche  à  l'extrémité  de  la 
nageoire  caudale,  et  présentait  les  glandes  cf  et  Q  bien  développées,  comme 
l'indique  la  figure,  qui  a  été  faite  de  grandeur  naturelle  pour  plus  de  fidélité. 

La  glande  Cf  offrait  les  deux  lobes  ordinaires,  seulement  elle  s'arrêtait  au  milieu 
de  la  cavité  viscérale.  La  glande  Q  offrait  aussi  les  deux  lobes  accoutumés,  mais 
pour  permettre  le  logement  de  la  glande  cf,  le  lobe  gauche  était  un  peu  écourté 
on  avant,  avec  une  dépression  interne  (rf)  le  long  de  la  oase  de  cette  glande;  le  lobe 
droit  n'occupait  que  la  partie  postérieure  de  la  cavité  viscérale.  La  soudure  des, 
lobes  était  ventrale  pour  la  glande  Cf,  et  dorsale  pour  la  glande  Q.  comme  le 
montrent  les  figures.  Quant  aux  canaux  excréteurs,  l'état  du  poisson  ne  m'a 
permis  de  constater  ni  leur  disposition  ni  leur  existence. 

Les  deux  glandes  avaient  absolument  l'aspect  de  la  maturité  pour  la  consistance, 
la  couleur  et  le  calibre  du  grenu  de  l'ovaire,  ce  qui  dépasse  donc  de  beaucoup  les 
remarques  faites  ordinairement  chez  cette  espèce,  et  rappelées  dans  la  citation 
ci-dessus. 

Par  contre,  me  sera-t-il  permis  d'émettre  une  réserve,  ou  plutôt  d'exprimer  le 
désir  d'une  confirmation  à  propos  du  Merlan.  Le  t«xte  de  M.  Caullery  semble 
attribuer  une  partie  au  moins  des  constatations  à  ceux  qui  manient,  en  nombre 
énorme  d'individus,  ces  espèces  à  titre  d'espèces  comestibles,  donc  aux  pécheurs, 
marchands,  etc.,  personnes  averties  sans  doute,  mais  non  pas  proprement  natura- 
listes. Or,  l'anatomie  normale  du  Merlan  est  bien  propre  à  tromper  une  observation 
superficielle  :  en  effet,  l'anus  y  est  placé  à  peu  près  au  milieu,  et  non  à  l'extrémité 
de  la  cavité  ^4scérale;  et,  dans  la  portion  de  cette  cavité  qui  le  suit  se  trouvent, 
outre  les  deux  lobes  postérieurs  de  la  glande  sexuelle,  et  les  dépassant  même,  le 
lobe  gauche  du  foie,  ordinairement  très  développé,  et  qui  occupe  ainsi  tout  le  côté 
de  la  cavité,  des  ouïes  au  dernier  quart  de  la  l'^  nageoire  ventrale.  Et  ce  lobe 
du  foie  a  complètement  l'aspect  d'une  laitance,  comme  consistance  et  comme 
couleur:  l'erreur  serait  donc  facile  si  l'on  n'y  regardait  d'un  peu  plus  près.  Aussi, 
pour  le  Merlan  plus  encore  que  pour  le  Hareng,  un  dessin  exact  fournirait-il  une 
attestation  utile  de  tout  cas  d'hermaphroditisme  bien  constaté. 

Boulogne-sur-Mer.  E.  Langrand. 


Rectification  {.Xnui':  ispai/uols  de  la  Mante  relii/ieu-^r).  —  Dans  la  Feuille  (n"  520, 
|>.  62)  je  lis.  entre  autre?  choses,  que  la  Mante  s'appelle  on  espagnol  Lonta-Dios. 
Ce  mot  n'est  pas  espagnol,  ni  portugais,  ni  catalan.  En  espagnol  on  les  appelle 
l'e-adrtra  ou  bien  Santa  Teresa.  En  catalan  on  les  appelle  Prerja-Deu  de  rostoll. 

Saragosse.  L.  Navâs. 


Errata  (Article  ■•<ur  la  Flore  de  Jeuchdtel).  —  Page  26.  ligne  16,  Brécine;  p.  27, 
note  4,  Manuel-At/as;  p.  28,  ligne  10,  Tête-de-Ran;  p.  28.  ligne  28,  Bole;  p.  29, 
ligne  4,  Lactuca  vi/osa;  page  29,  ligne  19,  présente;  page  30,  ligne  3,  Erythronium 
dp/(s  canis;  page  30,  ligne  19,  Noiraigue  (Andreaf);  page  31,  ligne  7,  Dryas 
oc/opetala;  page  31.  ligne  9,  Hcracleum  alpi/nim. 


Le  Directeur  Gérant, 

A.     DOLLFUS. 


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L'ouvrage  complet  comprend   1,56C  pages  et    1,567   figures  dans  le   texte,   avec 
o  planches  hors  texte  et  8  portraits. 

Jjibrairie  UliRMANN,  S,  rue  de  la  Sorhonve,  Paris. 


ON  DEMANDE  .JEUNES  ENTOxMOLOGISTES  déjà  bien  au  courant  des 
Coléoptères    paléarctiqucs    comme    Aides-Assistants,    et    également    un    Assistant 
connaissant  très  bien  les  Coléoptères   —  Butis  appointements. 
S'adresser  au  Cabinet  Entomologique. 


LA  MICRORADIOGRAPHIE 

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HISTOIRE,     DESCRIPTION,     GÉOLOGIE,      FLORE,      FAUNE 

Seconile  édition  augmentée  et  entièrement  rerondiie.  —  ln-8",  H84  p.,  avec  llirures  el  |ilanches 

Carqueiranne  (Var),  chez  l'Auteur 


SOMMAIRE   DU    N     521 


Ch.  Oberthùr  :  Une  consuilalion  LOpidoptérologique  (Suilè). 

H.  Boulange  :  Un  cas  d'IicrmaphrodiUsme  \rai  bilatéral  chez  Bana  Jusca  (Thomas). 
G.  Goury  el  J.  Guignon  :  Insectes  pai-asites  dus  Dioseiiacécs. 
G.  G.  el  ].  G.  :  Insectes  parasites  des  l'raiikéniacéos. 

Le  Colonel  H.  Martel  :  Description  d'un  Mollusque  nouveau  provenant  de  la  baie  de  Cancale. 
O.  Parent  :  Description  de  deux  Diptères  nouveaux  du  genre  des  Dolichopodides. 
Dautzenberg  et  Durouchoux  :  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Sainl-Malo  (suite),  avec  supplé- 
ment hors  texte. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

-Vux  Jeunes  !  Indications  pratiques  pour  les  rn-jis  d--  mai,  etc.  (J.  G.). 

Floraison  du  Corijdalis  claviculala  D.  C.  dans  les  montagnes  du  Bourbonnais  (H.  iiu  Buysso.v). 

Ouelqucs  captures  de  Coléoptères  iF.  Pionneau). 

Cas  d'hermaphrodiUsme  chez  le  Hareng  (E.'  L.^nxr.^xu). 

Rectification  (L.  iXavas,. 

Ervala  larlicle  sur  la  flore  de  Neuchàtel). 

Inchangés. 

BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Paul  Pionneau,  1,  rue  La  Tonr-d' Auvergne,  Nantes  (Loire-Inférieure),  ijré- 
parant  en  ce  moment  une  éuumération  aussi  complète  que  possible  des  Hémiptères 
du  Nord  de  l'Afrique  (Algérie,  Tunisie  et  Maroc),  demande  à  ses  collègues  de 
vouloir  bien  lui  donner  tous  les  renseignements  concernant  la  faune  de  ces  régions. 

M.  R.  O.  Frick,  Mail,  5,  Neuchàtel  (Suisse),  essayant  d'étayer  une  hypothèse  sur 
les  origines  et  les  migrations  de  la  flore  purement  alpine,  serait  très  reconnaissant 
à  qui  lui  procurerait  des  renseignements  biologiques,  édaphiques,  de  dispersion, 
etc.,  au  sujet  des  espèces  du  groupe  Anémone,  Eanuncultis,  etc. 

M.  E.  Cavro,  51,  rue  Saint-Roch,  Roubaix,  offre  fossiles  du  secondaire  et  tertiaire, 
roches  et  minéraux,  œufs  et  nids  oiseaux;  quelques  coquilles  et  insectes  exotiques, 
nids  de  tisserin.  Désire  objets  préhistoriques  ou  pièces  intéressantes  d'histoire 
naturelle.  Faire  offres. 

M.  l'abbé  G.  d'Antissanty,  rue  des  Marots,  10,  Troyes,  désire  savoir  si  un  ento- 
mologiste compétent  voudrait  se  charger  de  lui  déterminer  des  Coléoptères  pro- 
venant de  Zinder  (Afrique  occidentale).  Il  a  surtout  des  Buprestides,  Lamelli- 
cornes, Histérides,  Ténébrionides,  Visicants,  Longicornes,  Hydrocanthares,  Hydro- 
philien.s,  etc.  Peu  d'espèces  et  ordinairement  beaucoup  d'exemplaires,  ce  qui  lui 
permettrait  d'offrir  bon  nombre  de  doubles  à  l'obligeant  déterminateur. 

M.  H.  Giraudeau,  Lignières-Sonneville  (Charente),  offre  en  échange,  Triton  pal- 
mattis  et  T.  rnarnirjra/iis  en  nombre,  ainsi  qu'autres  Batraciens  ou  Reptiles  pour 
études. 

P.  Dumée,  45,  rue  de  Rennes,  Paris,  demande  à  échanger  contre  Coléoptères  une 
Loupe  montée  Nachet  avec  4  doublets. 


OUVRAGES  OFFERTS   A   LA   BIBLIOTHEQUE 

DU    10   M.\RS    AU    1''    AVIilL    1914 


De  la  part  de  MM.  Boulenger  (2  br.),  A.  Dollfus  (5  br.),  de  Gaulle  (2  vol.,  3  br.), 
Jahandiez  (1  vol.),  Hermann  (1  vol.),  Lichtenstein  (2  br.),  Noël  (1  br.),  de 
Peyerimhoû"  (9  br.),  Claudius  Roux  (9  br.>. 

Total  :  4  volumes,  31  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  donateurs 


État  de  la  Bibliothèque  au  i<"  avril  1914 


Volumes  (de  plus  de  100  pas;es) 6.387    ,  .  i      .,  • 

„       ^  /.         •      J    ,rJl  ^  ,r  nf^  /  ^^^ns    les  recuBils  pério- 

Brochures  (de  moins  de  100  pages) ^ . . .  45. 71d  '^ 

Photographies  géologiques .        273  ^ 


^^  ^^^^1«''  Juin  1914         —         V"^  Série,  44»  Année 


<c 


LA   FEUILLE 


^^m'^ 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 


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Abonnement  annuel  (France  et  Étranger) 


Payable  à  M.  Adrien  Dollfus,  3,  rue  Fresnel,  Paris  (16=) . 
Les  abonnements  à  la  FEUILLE  partent  du  1"  janvier 


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Imprimerie    ObertiTur,     Rennes  — Paris 


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LIVRES  NOUVEAUX  PUBLIÉS  EN  FRANCE 


Cardot  (J.).  —  Deuxième  cxpéditiou  antarctique  française  (1908-1910  :  Moussus, 
in-i",  35  p.,  carte  et  planches.  —  Paris,  Masson. 

Caustier  (E.).  —  Anatomie  et  Physiologie  animales  et  végétales  à  l'usage  des 
élèves  de  cinquième  des  lycées  de  jeunes  filles,  in-l6,  252  p.  avec  fig.  —  Paris, 
Vuibert. 

Chalot  (C.)  et  R.  Thillard.  —  Culture  du  Citronnier  à  la  Dominique,  in-8°. 
68  p.  avec  fig.  —  Paris,  Challamel. 

Id.  —  Le  Café  à  Java,  ia-8°,  40  p.,  avoc  fig.  et  carte.  —  Paris,  Challamel. 

CosTE  et  SouLiÉ  (Ablis).  —  Catalogue  des  Plantes  ou  Florule  du  val  d'Aran, 
qui  croissent  spontanément  dans  le  bassin  supérieur  de  la  Garonne,  in-8°,  132  p.. 
Le  Mans,  imp.  Monnoyer. 

Datjbrée  (Lucien).  —  Statistique  et  Allas  des  Forêts  de  France,  t.  II,  in-folio, 
343  p.  ei  cartes  (Ministère  de  l'Agriculture). 

Dupont  (Rivaltz).  — Le  Cocotier  aux  Seychelles,  tn-S"   14  p.  —  Paris.  Challamel. 

GuÉBHARD  (Adrien).  —  Sur  l'anse  funiculaire,  in-8°,  188  p..  avec  fig.  et  35  pi., 
Saint-Vallicr-de-Thiey  (Alpes-Maritimes),  l'auteur. 

Descombes  (Paul).  — •  Eléments  de  Sylvonomie,  in-16,  322  p.  —  Bol'deaux,  imp. 
Gounouilhou  (Assoc.  pour  l'aménagement  des.  montagnes) 

HiCKEL  (R.).  —  Graines  et  Plantules  des  arbres  et  arbustes  indigènes  et  commu 
némcnt  cultivés  en  France,  2"  partie  •  Angiospermes  (feuillus),  in-8°,  353  p., 
avec  2  planches  et  85  fig.  originales.  —  Versailles,  l'auteur,  11  bis,  rue  Champ- 
Lagarde. 

HouLBEBT  (C.)  et  L.  BÉTis.  —  Faune  Entomologique  armoricaine  :  Clérides, 
in-8",  28  p.  et  46  fig.  —  Méloides,  43  p.  et  69  fig.  —  Rennes,  imp.  Oberthiir. 

Jeannel  (R.).  —  Voyage  de  Cb.  Alluaud  et  R.  Jeannel  en  Afrique  orientale. 
—  Peutktomidœ,  in-8°,  114  p.,  avec  37  fig.,  3  phot.  et  4  planches.  —  Paris,  Schultz. 

Lanessan  (J.-L.  de).  —  Transformisme  et  Créationisme.  —  Contribution  à  l'his- 
toire du  transformisme  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours,  in-8'',  II-356  p.  — 
Paris,  Alcan.  —  6  fr. 

Lecomte  (H.).  —  Flore  générale  de  l'Indo-Chin.'!,  publiée  sous  la  direction  de 
H.  Lecomte,  t.  5,  fasc.  2.  Myristicacées,  Protéacées,  in-S",  pp.  97-164,  4  vignettes, 
5  planches.  —  Paris,  Masson.  —  7  fr.  50. 

Magenc  (P.).  —  Le.^  Badamiers,  étude  pharmacologique  du  genre  Terminalia 
(thèse),  in-8°,  xii-111  p.,  avec  fig.  —  Toulouse,   Privât. 

Narjoz.  —  Etude  anatomique  des  hybrides  du  genre  Epilobinm  (thèse),  in  8°, 
87  p.  —  Le  -Mans,  imp.  Monnoyer. 

Poirier  (P.),  A.  Charpy  et  A.  Nicolas.  —  Traité  d'Anatomie  humaine,  t.  IV, 
fasc.  3,  in-8°,  563  p.  et  462  fig.  —  Paris,  Masson.  —  18  fr. 

Thomas  (Philippe).  —  Essai  d'une  Description  géologique  de  la  Tunisie, 
3^"  partie  :  Stratigraphie  des  terrains  cénozoïques,  in-8°,  p.  733-942,  avec  figures 
(Exploration  scientifique  de  la  Tunisie). 


l'^'  Juin  1914  —  V'  Série,  44'=  Année  —  N°  522 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 

(Suite). 


Melilsea  Cinxia,  lAim.  —  Espèce  1res  répandue  en  Fiance,  très  facile  a 
distinguer  de  ses  congénères,  habitant  le  bord  de  la  mer,  les  plaines  et  les 
montagnes,  jusqu'à  une  assez  grande  altitude.  Ses  variations  sont  assez 
rares;  cependant  on  peut  trouver  partout  des  exemplaires  aberrants,  notam- 
ment pour  le  dessous  des  ailes  inl'érieuies  où  les  parties  blanches  peuvent 
s'étendre  depuis  l'espace  subbasilaire  qui  reste  généralement  fauve,  jusque 
près  du  bord  terminal  des  ailes,  (tn  observe  aussi  des  cas  de  mélanisme, 
mais  principalement  sur  le  dessus  des  ailes. 

A  Larche,  et  en  général  dans  les  Alpes,  les  Q  ont  le  fond  des  ailes  beau- 
coup moins  teinté  de  fauve  que  dans  les  plaines.  Souvent  elles  paraissent 
d'un  ocre  pâle  avec  un  rellet  général  un  peu  verdàtre.  Les  cf  sont  généra- 
lement de  plus  petite  taille  ;  j'ai  désigné  tette  morphe  sous  le  nom  de 
palUdior.  Dans  les  plaines,  la  Melilœa  Cinxia  présente  deux  générations, 
en  mai  et  en  aoiît.  Dans  les  montagnes,  elle  éclôt  une  seule  fois  en  juillet. 

Je  ne  sais  pas  si  la  Melilœa  Cinxia  se  trouve  en  Corse;  je  ne  l'ai  jamais 
vue  dans  les  Hautes-Pyrénées;  mais  elle  est  commune  dans  les  Pyrénées- 
Orientales. 

Melitœa  Phœbc,  Huebner.  —  C'est  une  robuste  Melilœa,  aussi  facile  à 
distinguer  des  autres  Espèces  que  les  Melilœa  Cinxia  et  Cyntlda,  remarquable 
par  le  fond  vivement  coloré  de  ses  ailes,  leur  aspect  chaud  et  brillant.  Je 
connais  la  Melilœa  Pliœbe  de  Bretagne  (Rennes),  de  Poitou,  du  Dauphiné, 
de  Provence,  des  Pyrénées,  de  la  Gironde,  des  environs  de  Paris,  de  Savoie, 
du  Languedoc,  et,  hors  de  France,  du  Valais,  de  Bavière,  de  Hongrie,  d'An- 
dalousie, de  Catalogne,  d'Asie-Mineurc  (Broussa),  de  Grèce,  du  Turkestan, 
de  Sicile  et  d'Algérie  oii  elle  donne  la  petite  forme  Punica. 

La  Melilœa  Phœbe  présente  des  aberrations  superbes,  par  mélanisme 
et  inversement.  Ma  collection  contient  des  variétés  insignes  prises  en  Hle- 
et-Vilaine  où  l'Espèce  n'est  généralement  pas  rare. 

On  remarquera  dans  l'énuméiation  des  localités  précitées  que  je  ne  donne 
aucune  indication  plus  septentrionale  que  les  environs  de  Paris.  J'ignore 
si  Phœbe  se  rencontre  dans  le  Nord  de  la  France.  S'il  en  est  ainsi,  la  morphe 
boréale  française  se  distingue-t-elle  par  quelque  caractère  de  la  forme  plus 
méridionale  ? 

Melilœa  Didiima,  Ochs.  —  Un  ne  rencontre  pas  plus  Didtitim  en  Angleterre 
qu'on  n'y  trouve  Phœbe.  Les  deux  Melilœa  Didyma  et  Phœbe  semblent  plutôt 
répandues  dans  les  provinces  méiidionales  de  France  que  dans  les  régions 


94  Charles  Oberthur.  —  L«e  Consullalion  lépidoptérologique. 

plus  boréales.  Je  crois  que  vers  le  Nord-Ouest  l'endroit  où  s'ari'ête  Didtjrna 
est  une  localité  très  pittoresque  des  bords  de  la  Vilaine,  appelée  Bourg- 
des-Comples,  et  située  à  quelques  lieues  au  sud-ouest  de  Rennes.  Là,  il  y 
a  une  morplie  e.vlrèuiement  intéiessante  de  Didyrna.  Mallieureuscinent  comme 
elle  s'est  surtout  répandue  près  de  la  ligne  du  chemin  de  1er  de  Rennes 
à  Redon,  il  est  à  craindre  que  les  travaux  récenunent  entrepris  sur  celte 
ligne,  n'aient  porté  un  coup  fatal  à  l'existence  de  la  Meiilwa  Didijmu. 
Espérons  que  quelques  colonies  auront  pu  survivre.  J'ai  donné  un  nom  de 
morphe  ou  race  géographique  :  armoricana  à  la  Didyma  bretonne  qui  est 
en  effet  remarquable  par  sa  taille  un  peu  réduite  et  la  couleur  presque  rouge 
du  fond  des  ailes  chez  la  Q .  Mais  la  Didijma  aimoricana  présente  elle-même 
une  sous-niorphe  Lioidei,  tout  à  fait  particulière  en  ce  sens  que  le  fond  des 
ailes,  dans  les  deux  sexes,  mais  surtout  chez  le  cf,  est  d'un  fauve  chamois 
très  pâle  au  lieu  d'être  d'un  fauve  rougeàtre  très  vif.  J'ai  réuni  15  cf  et 
3  Q  très  caractérisées  de  l'aberration  Boulei. 

Les  variations  produites  par  la  MoUlwu  Didyma  sont  nombreuses  et 
souvent  magnifiques  par  le  rayonnement  ou  la  contluence  des  taches  noii-es 
du  dessus  des  ailes,  à  moins  que  ce  ne  soit,  inversement,  par  la  dispaiition 
des  taches  noires  en  question.  Sur  le  dessous  des  ailes  surtout,  les  infé- 
rieures offrent  les  plus  remarquables  modifications.  Chez  les  Q,  dans 
maintes  localités  principalement  du  Midi,  l'aspect  du  fond  des  ailes,  en 
dessus,  semble  verdâtre.  L'Espèce  abonde  au  sud  de  la  Loire;  je  crois 
qu'elle  manque  dans  le  Morbihan,  les  Côtes-du-Nord,  le  Finistère.  J'ignore 
si  elle  a  été  rencontrée  dans  la  région  au  nord  de  Paris.  Je  sais  que  la 
Melitiva  Didyma  est  répandue  en  France  centrale  et  méridionale,  en 
Espagne,  en  Algérie,  en  Ualie,  en  Suisse,  en  Allemagne,  en  Asie-Mineure 
et  jusque  dans  le  Xoid  de  la  Chine. 

Une  question  tiès  intéressante,  ce  serait  la  comparaison  des  races  de 
Didi/ma  qui  existent  à  l'extrême  habitat  de  l'Espèce  au  Nord  et  au  Sud, 
à  l'Est  et  à  l'Ouest.  Cette  comparaisoîi  devrait,  pour  se  faire  utilement,  être 
basée  sur  un  assez  grand  nombre  d'exemplaires  récoltés  dans  chaque  lieu, 
à  des  époques  différentes.  L'éclosion  de  Didyina,  à  Bourg-des-Comptes,  se 
fait  deux  fois  par  an,  à  la  fin  de  mai  et  en  aoîit;  dans  les  pays  de  montagne, 
comme  à  Cauterets,  il  n'y  a  qu'une  éclosion,  en  juillet. 

Rennes.  Charles  Oberthur. 

(A  suivre). 


NOTICE   DIPTÉROLOQIQUE 


1.  —  Sur  Tachina  nitidiventris  Zett. 

J'ai  reçu  cette  espèce  de  M.  Nielsen,  le  biologiste  danois  bien  connu,  qui 
m'a  envoyé  pour  détermination  des  individus  recueillis  au  Groenland  et 
conservés  au  Musée  de  Copenhague.  J'ai  même,  à  cette  occasion,  rédigé  une 
note  qui  a  paru  dans  Zeilschrifl  lûr  Wissenschaft.  Insektenbiologie,  1912, 
Heft  8/9,  p.  296,  sous  le  titre  :  Sur  Tachina  macrocera  R.  D.  (Dipt.  Tachin.). 
Ultérieurement,  M.  Nielsen  me  faisait  parvenir  de  nombreux  sujets  issus  de 
Lasiocampa  rubi  et  que  j'ai  rapportés  à  Tacliim:i  [asciaia  Fall.  Cet  envoi  m'a 
beaucoup  frappé  à  cause  de  la  similitude  de  caractères  entre  ces  deux 
espèces,  à  tel  point  que  je  considère  actuellement  T.  nilidiventris  comme  une 
variété  mélanique  de  T.  jasciata  Fall.  On  sait  d'ailleurs  combien  le  mêla- 


D'  J.  Villeneuve.  —  Nalice  clijiU'rokKj'Kiitt:.  95 

iiisnie  est  fréquent  cliez  les  races  de  l'extrême  nord  on  des  hanis  sommets. 
Aussi  bien  sait-on  également  que  le  fait  se  pioduit  même  sous  noire  ciel  et, 
pour  n'en  citer  que  quelques  exemples,  j'indiquerai  :  Tachina  niriricans  Egg. 
(variété  obscure  de  T.  ruslica  Meig.),  LrptoIncMna  (jraUosa  ]).  B.  (variété 
obscure  de  l'arapltorocora  spnilis  Rond.,  Meig.?),  etc.  M.  Colbi'an  J.  Wain- 
wright,  de  Rirmiiigham,  m'a  comnnMii(|uê  aussi,  sous  le  nom  de  Degeeria 
convexijrons  Zett.,  une  variété  obscure  de  Dpficcria  coUaris  Fall. 

La  question  des  Tachina,  si  l'on  en  juge  par  ce  qui  est  écrit  dans  le  Kalalog 
d.  palàarkl.  Dipleren,  est  passablement  embrouillée. 

Tachina  jasciata  Fall.  englobe  T.  impolcns  Rond.,  T.  Jarranini  apud 
Scbiner,  Baumhauerla  grandis  Egg..  Schiii.  Les  vibrisses  remonleid,  sur 
une  ou  deux  rangées  irréguliêres,  un  peu  au-dessus  du  milieu  do  l'épistome, 
et,  là,  sont  rejointes  par  les  soies  froidalrs.  Les  yeux,  sinbiul  die/,  les  gros 
individus,  portent  des  poils  courts  et  épai's. 

Tacliina  larranim  L.,  lelle  que  la  compi'enneid  l'.iudcllé,  l'antel,  Tyler- 
Tovvnsend,  répond  à  T.  viiliui  Meig.,  Scliin.  Les  vibrisses  sont  plus  ou  moins 
couchées  et  occupent  seulement  le  (juarl  inféiieur  de  l'épistome:  elles  restent 
donc  très  distantes  des  soies  frontal(>s. 

Quant  à  Tadiiiui  mlidivenlris  Zell.,  elle  doit  coirespondre,  selon  moi,  à 
T.  macrocera  R.-D. 

Les  biologistes  qui  s'occupent  h  l'heure  présente  de  ces  espèces  apporteront 
certainement  des  éclaircissements  (tirés  de  la  ponte,  de  l'œuf,  de  la  larve,  etc.) 
utiles  à  la  classifrcation  que  la  systématique  s'efforce  d'établir  en  dépit  des 
variations  de  coloi'ation,  de  chétotaxie,  etc. 

Nota.  —  La  chétotaxie  nous  donne  la  mesurée  de  son  instabilité  chez 
T.  rustica  qui,  normalement,  a  des  soies  discales  à  l'abdomen.  Tach.  eni- 
carum  Rond,  n'est  qu'une  variété  sans  soies  discales,  comme  le  prouve  le 
forceps  des  cfcf  qui,  chez  l'une  et  l'aulr'e,  porte  une  brosse  de  poils  jairnàlres. 

Chez  7'.  nilidiri'nlris,  les  soies  steiriopleiirales  se  montrent  fréiiiierrrment 
dans  le  rapport  de  3:  J . 

2.  —  S(/r  LiiciLL-v  BUFONIVOR.'V  Mon. 

Je  dois  la  connaissance  de  cette  Lucilia  obtenue  d'éclosion  à  nifin  ami 
M.  E.  Roubaud,  de  l'Institut  Pasteui\  et  je  n'ai  pas  eu  de  peine  à  y  reconnaître 
aussi  une  espèce  très  abondante  au  bord  de  l'Etang  d'Or\  à  Rambouillet,  crr 
lin  juillet-août. 

Je  l'avais  nommée  Lncilia  parado-ralis  milii  i.  liH.  Dans  le  Kalalog  d. 
palaarkt.  Dipleren,  elle  est  confondue  avec  /,.  silranini  Meig.,  non  sans 
(juclque  raison,  car  elle  a,  comme  elle,  lairtôt  2  fortes  soies  médianes, 
tantôt  4  ou  même  une  rangée  complète  arr  bord  postérieur-  du  2°  segment 
abdonnnal.  Si,  faute  de  connarir'e  le  lype  de  Mcigerr.  nous  pi"enons  L.  silrannn 
dans  le  sens  de  Pandellé  et  de  Kramer,  L.  bufonirora  s'en  distingue  aussitôt 
par  2  paires  seulement  de  soies  acrosticales  après  la  suture  du  thorax,  la 
pair-e  antérieure  qui  existe  chez  /,.  silraiiini  manquant  ici.  C'est  une  Liicilie 
or'dinairement  d'un  vert  bronzé,  exceptionnellement  d'un  vert  bleuàlr'c,  assez 
élancée,  dont  le  ventre  porte  une  villosité  égale  et  serrée.  Tandis  que  chez 
L.  silvarum  cf,  mésolobe  et  paralobes  sont  allongés  et  étroits,  chez  L.  Imfo- 
nirnrn  cf.  ils  sont  moins  longs  et  les  paralobes  sont  eri  forme  de  lamelles 
obtusément  aiguisées  au  bout.  Nous  tenons  donc  /..  Imfnnivora  Mon.  pour 
une  bonne  espèce. 


P  =  parali  bes  (forceps  inferior  Schnabl). 

Fia.  î      ^ ==>,>" 

■^  m  =  mcsolobe  iforceps  superior  Srhnabl). 


96  D'  J.  Villeneuve.  —  Notice  diplérologique. 

3.  —  Sur  Sarcophaga  porrecta  Bôttch. 

M.  le  Dr.  G.  Bottcher  a  public^  récemment  [Deutsclie  Enl.  Zritschr.,  1912, 
Heft  3-6;  1913,  Heft  1-4)  un  excellent  travail  sur  la  classification  des  Sarco- 
phages d'après  l'organe  copulateur  des  cfcf.  Il  convient  cependant  de  faire 
quelques  réserves  au  sujet  de  deux  espèces  :  .S.  arcipes  Pand.  et  S.  ■porrecta 
Bôttch.  Il  y  a  longtemps  que  je  considère  .S.  arcipes  comme  une  variété  de 
S.  pnnvJn  Meig.;  pour  la  même  raison,  j'ai  créé  S.  setinervis  var.  mviiln. 
En  acceptant  cette  dernière,  mon  distingué  confrère  et  ami  ne  peut  plus 
maintenir  S.  arcipes  Pand.  comme  espèce,  et,  de  même,  S.  porrecta  Bôttch. 
devient  une  variété  de  S.  ebrachiala  Pand.  :  qu'on  compare,  dans  son 
mémoire,  les  fig.  42-56-74  d'une  part,  les  fig.  43-.55-73  d'autre  part,  l'on 
verra  aussitôt  que  les  variations  du  forceps  sont  absolument  identiques. 

4.   —  Er.LOSIONS   INTÉRESSANTES. 

Je  dois  signaler  d'abord,  comme  suite  aux  Syrphides  du  Nnrd  de  la  France 
de  M.  l'abbé  0.  Parent,  que  M.  Carpentier  a  obtenu,  en  juillet,  de  nombreuses 
éclosions  de  Trighjphns  primus  Lw.  Ce  rarissime  Syrphide  est  sorti  de 
galles  AWrtemisia  rulgaris  recueillies  à  Longueau,  près  d'Amiens. 

M.  J.  Cotte,  de  Marseille,  m'a  fait  parvenir  des  Trypétides,  à  savoir  : 

1°  Myopites  iiviJ:p  v.  Bos.  obtenu  en  septembre  de  galles  d'Imila  viscosa 
provenant  de  la  Môle  (Var),  obtenu  aussi  en  juin  à  Marseille  de  cécidies  de 
capitules  de  Cupvlaria  viscosa.  A  cet  envoi  étaient  joints  plusieurs  individus 
de  Mjiipites  longirostris  Lw.  dont  je  n'ai  pas  noté  l'origine  précise  mais  qui 
viennent  également  du  sud  de  la  France. 

2°  Urophora  macrura  Lw.  —  Nombreux  individus  sortis  de  galles  de 
Kentrophiilliim  hmatum,  h  Marseille,  pendant  l'été  dernier.  Je  les  avais 
d'abord  rapportés  à  V.  cuspidata  Meig.,  mais  ils  ne  correspondent  pas  parfai- 
tement à  ce  qu'en  dit  M.  Becker  dans  sa  révision  des  Tvpes  de  Meigen. 
L'illustre  savant  a  omis  cependant  d'indiquer  l'aspect  de  l'oviducte.  En  fin 
de  compte,  d'après  les  Q  Q,  je  me  suis  décidé  à  rattacher  les  individus  de 
M.  Cotte  à  IJroph.  macrvra,  bien  que  leur  taille  fût  un  peu  moindre  que 
chez  ceux  qui  me  sont  arrivés  d'Andalousie  :  le  dessin  de  l'aile  et  la  forme 
de  l'oviducte  concordent  bien. 

3°  Urophora  afjims  Frauenf.  —  En  nombre,  issus  de  galles  de  Microlonchus 
snJmanticns.  Les  capitules  envoyés  de  Marseille  ont  donné  chez  moi,  au  cours 
du  mois  de  juin  1913,  toute  une  série  d'éclosions  de  mouches  vigoureuses 
qui  ne  tardaient  pas  h  entrer  en  copulation. 

Aussi  bien  chez  Vrophora  macrura  Lw.  que  chez  Urophora  aHims  Fr.,  l'aile 
montrait  toutes  sortes  de  variations  affectant  :  1°  la  2'  bande  noire  trans- 
versale: 2°  la  jonction  en  avant  des  bandes  III  et  IV. 

La  2°  bande  de  l'aile  est  tantôt  complète,  tantôt  plus  ou  moins  écourtée, 
parfois  réduite  h  deux  taches  sombres  occupant,  l'une  l'extrémité  du  stigma, 
l'autre  la  petite  nervure  transversale. 

Les  bandes  III  et  IV  sont  parfois  séparées  par  un  espace  jaune  clair  chez 
U.  macrura  Lw.;  normalement  écartées  f^ur  Umph.  affinis  Fiauenf.,  un  mince 
liséré  noir  suivant  la  côte  peut  les  réunir  qui  parfois  s'élargit  en  un  pont 
teinté  irrégulièrement. 

Il  est  bon  d'en  être  prévenu  pour  que  l'observateur  mis  en  présence  de 
quelque  anormal  isolé  ne  se  laisse  point  dérouter. 

D'  J.  Villeneuve. 


A.  Hugues.  —  Les  Insectes  dans  le  Folklore  du  Gard.  97 


LES  INSECTES  DANS  LE  FOLKLORE  DU  GARD 


Le  suivant  article  <<  Sur  la  Mante  religieuse  »  de  M.  Emile  Jaiiandiez,  paru 
dans  le  numéro  d'avril  1914  de  la  t'euille,  m'incite  à  dire  quelques  mots  sur 
ces  questions  de  Folklore  qui  attirent  vivement  aujourd'hui  toute  une  légion 
de  chercheurs  (1). 

Les  sources  bibliographiques  et  l'érudition  consommée  de  M.  E.  Jahandiez 
manqueront  à  ma  note. 

Je  ne  m'écarterai  guère  de  ce  que  le  contact  avec  nos  populations  pay- 
sannes du  Gard  a  pu  m'appi'endre.  J'essayerai  cependant  de  déterminer  dans 
quelques  cas  le  plus  exactement  possible  les  insectes  auxquels  les  traditions 
populaires  se  rattachent;  cela  avant  que  les  sectateurs  à  ces  croyances  aient 
entièrement  disparu  et  que  leurs  souvenirs  soient  tombés  dans  l'oubli. 

La  reproduction  de  la  Saga  serrala  Fabr.  de  bronze,  que  nous  fait  connaître 
M.  Jahandiez,  identiliée  à  toit,  par  Gaetano  Gara,  connue  Mante  religieuse, 
prouve  combien  il  est  utile  que  l'entomologiste  vieiuie  parfois  en  aide  à 
l'archéologue  préhistorien. 

Le  fait  que  la  Saga  ait  pu  frapper  vivement  l'imagination  de  nos  lointains 
a'ieux  n'a  lien  d'unpossiule.  Les  regrettés  entomologisles  Uérenguier  et 
Galien  Mingaud,  qui  connaissaient  bien  la  Magicienne  dentelée,  pour  l'avoir 
observée  dans  les  garrigues,  avaient  éprouvé,  lors  de  leur  première  rencontre 
avec  cet  insecte,  une  sorte  d'émotion  indéfinissable,  que  j'ai  ressentie  moi- 
même  à  ma  première  capture. 

La  vue  du  gigantesque  et  diabolique  Urlhoptère,  campé  sur  un  brin  de 
chêne  kermès,  le  corps  électrisé  par  les  chauds  rayons  du  soleil,  ne  manque 
pas  d'être  impressionnante.  Gette  sensation  de  crainte  et  de  stupeur  n'a 
rien  de  l'émotion  de  l'entomologiste  devant  l'insecte  rare.  Les  souvenirs  de- 
cette  première  rencontre  ne  s'oublient  pas.  Nos  primitifs  ancêtres  ont-ils 
pu  s'émouvoir  devant  le  bizarre,  le  gi'otesque  d'un  insecte  ?  Beaucoup 
reprochent  aux  archéologues  les  champs  immenses  où  erre  leur  imagination 
et  l'ànlinité  des  hypothèses  formulées  par  eux.  Aussi  me  garderai-je  de 
vouloir  présumer  de  ce  qu'ont  pu  penser  les  préhistoriques  en  assurant  que 
la  Saga  de  bronze  fut  une  idole  !  ou  autre  chose  ! 

Après  ce  qu'en  a  dit  M.  E.  Jahandiez,  je  n'ajouterai  que  peu  d'inédit  aux 
croyances  sur  la  Mante.  Le  Prégo  Diou  (Prie  Dieu),  la  Cabretto  (la  Chevrette), 
la  Cabrello  dou  Bon  Diou  (la  Chevrette  du  Bon  Dieu),  est  d'ordinaire  sommée 
sous  menace  de  mort  de  faire  sa  prière  : 

Chevrette  du  Bon  Dieu, 
Fais  ta  prière, 
Ou  je  te  tue  (2). 

Cette  formule  ne  peut  être  répétée  trois  fois,  sans  que  la  Mante  ne  joigne 
dévotement  les  pattes  ravisseuses  et  ne  lève  béatement  les  yeux  au  ciel. 
Interrogée,  elle  désigne  aussi  de  quel  côté  viendra  le  loup.  Sa  coque  ovigère 

(1)  La  Société  d'Etude  des  Sciences  naturelles  de  Nîmes  vient,  ces  derniers  mois,  de  publier 
un  projet  «  d'Enquête  ethnographique  dans  le  Bas-Languedoc,  le  Eollvlore  dans  le  Gard  et 
les  Bouches-du-Rhône  »,  intéressante  élude  due  à  la  plume  autorisée  de  M.  J.  Bourrilly.  Ce 
travail  sera  continué,  les  membres  de  la  Société  ayant  chargé  M.  Bourrilly  de  coordonner 
les  communications  reçues. 

En  collaboration  avec  M.  Albert  Boux,  le  félibre,  nous  avons  nous-même  publié  une 
première  série  sur  le  Folklore  dans  l'arrondissement  d'Uzès.  .A.fin  de  conservei-  toute  la 
saveur  des  traditions  et  croyances  locales,  c'est  en  languedocien  qu'a  été  éditée  et  sera 
continuée  cette  publication. 

(2)  Cabretto  dou  Bon  Diou  —  FM  ta  prièro  —  Ou  te  tule. 


98  A.  HiGUES.  —  Les  Insecles  dans  le  l'olklore  du  Gard. 

(oothèque)  reçoit  parfois  le  nom  de  Uyiio,  plus  souvent  celui  de  (bessinv  dé 
loup),  c'est-à-dire  vesse  de  loup.  Outre  les  engelures,  la  l)cssino  dé  loup 
gué'rit  le  mal  aux  dents,  il  sutlit  de  la  porter  sur  soi.  Ce  remède  est  très 
apprécié;  j'ai  entrndu  dt's  niilliei'S  de  fois  des  gens  vanter  ou  nier  son 
eflicacité,  le  plus  sérieusement  du  monde. 

Le  l)iuyant  Iléniiptère  la  Cigale,  Cicada  plebeia  Lin.,  chantre  étourdissant 
de  juillet,  encourage  le  moissonneur  au  travail  en  lui  disant  «  cégo,  cégo, 
cégo  »  (fauche,  fauche,  fauche).  A  part  cette  invite  au  labeur,  la  Cigale, 
<<  que  liou  dé  Ver  dun  laiii  »  (ipii  vil  de  l'air  du  temps),  ne  piélevant  rien 
sur  les  récultes,  pi'éserve  de  force  maladies,  si  l'on  a  soin  d'en  placer  un 
e.\emplaii'e  desséché  cousu  dans  la  doublure  du  vêtement. 

Lou  lavan  vous  (bomio  nouvello).  Ce  taon  roux  bonne  nouvelle  n'est  autre 
que  Macroglossa  stclhtlarum  ;  sa  familianté  est  bien  connue,  on  se  garde 
bien  de  le  chasseï'  lorsqu'il  pénètre  dans  les  habitations.  Cette  croyance  a 
aussi  couis  en  Provence;  dans  le  n"  3!)3  de  la  Fciiille,  1"  juillet  1903,  le 
savant  lépidoptériste  M.  G.  Foulquier,  de  Marseille,  écrivait  :  "  Dans  nos 
campagnes,  quand  un  stellatai'um  se  trouve  dans  un  appartement,  on  se 
gai'de  bien  de  le  chasser.  On  prétend  que  sa  présence  est  le  précurseur  d'une 
bonne  nouvelle,  ou  d'un  joyeux  événement  familial.  » 

Lou  lavan  négré  (maiido  nouvello).  Le  taon  noir,  mauvaise  nouvelle; 
celui-ci,  comme  le  précédent,  est  nommé  taon,  mais  c'est  un  Hyménoptère, 
alors  que  l'autre  était  un  Lépidoptère. 

L'insecte  paré  du  fâcheux  renom  de  porteur  de  mauvaise  nouvelle  est 
Xijcolopa  violacea  (Linné);  il  se  rapproche  des  habitations  pour  exploiter  les 
bois  et  planches  des  constructions,  dans  l'épaisseur  desquels  il  loge  sa  progé- 
niture. Dès  qu'il  s'aventuic  dans  les  appartements,  il  provoque  une  levée  de 
balais,  de  plumeaux,  de  torchons;  les  portes  et  fenêtres  sont  largement 
ouvertes  pour  faciliter  sa  fuite.  Quand  on  l'interroge,  il  répond  par  un  bour- 
donnement d'autant  plus  accentué  que  la  nouvelle  du  malheur  dont  il  est 
porteur  est  grave. 

L'utile  Coccinelle,  Coccinella  septempunclala  Linné,  est  appelée  »  Galinetto 
duu  lion  Dieu  ><  ([*oulctle  du  Bon  Dieu).  D'ordinaire  le  paysan  se  garde  de 
l'écraser,  ce  qui  est  un  signe  non  équivoque  de  vénération.  Les  enfants 
placent  la  coccinelle  sur  le  bout  de  leuis  doigts  et  lui  chantent  : 

Poulette  du   Bon  Dieu 
Où  veux-tu  aller  1 
Au  ciel  ou  à  la  terre  ! 
Au  ciel  ou  à  la  terre  ! 

Formulette  qui  ne  saurait  être  prononcée  trois  fois,  sans  que  l'insecte 
s'envole  au  ciel  ou  à  la  terre. 

Quand,  à  la  table  des  fermes  et  mas  languedociens,  une  mouche  est  trouvée 
dans  le  potage,  la  ménagère  s'empresse  de  déclarer  :  u  Soun  bonno  tout 
aqueste  mes  é  un  fia  dé  l'aoutré  »  (Elles  sont  comestibles  (les  mouches)  tout 
ce  mois-ci  et  une  partie  du  prochain). 

Les  sauterelles  naissent  des  écumes  trouvées  au  printemps  dans  les 
champs.  En  réalité,  c'est  la  Cicadelle  écumeuse,  Aphrophora  spwnaria,  qui 
est  cachée  dans  cette  gouttelette  de  salive.  Le  paysan  qui  a  vu  le  petit  insecte 
en  a  conclu  d'un  Orthoptère  nouveau-né. 

Cette  croyance  est  très  répandue,  je  m'étonne  que  le  maître  J.-H.  Fabre 
ne  l'ait  pas  trouvée  en  Provence,  alors  qu'il  interrogeait  les  paysans  de  sa 
région  à  ce  sujet  (1).  Dans  le  Gard,  dès  le  mois  d'avril,  la  vue  de  cette  écume 
fait  augurer  du  peu  ou  de  l'abondance  des  sauterelles  pour  l'été. 

(1)  J.-H.  Fabre.  —  Souvenirs  enlomoiogiqucs,  7«  série,  chap.  XVI. 


A.  Hugues.  —  Les  Insectes  dans  le  Folklore  du  Gard.  99 

l'oiir  éviter  les  suites  douloureuses  de  la  piqûre  du  Scorpion,  écraser  le 
coips  de  l'animal  et  l'appliquer  sur  l'endroit  atteint. 

En  frottant  trois  espèces  d'herbes,  ou  la  cire  contenue  dans  leurs  oreilles, 
les  vendangeuses  calment  la  douleur  produite  par  les  piqûres  de  divers 
hyménoptères  amateuis  de  raisin.  Ln  crapaud  vivant,  suspendu  par  l'une 
de  ses  pattes  au  juchoir  d'un  poulailler,  éloigne  les  poux  de  la  volaille. 

Le  même  batracien,  en  semblable  posture,  assure  dans  les  magnaneries 
la  réussite  des  vers  à  soie. 

Le  premier  pou  trouvé  sur  la  tète  d'un  enfant,  et  poitè  au  poulailler,  le 
dote  d  une  admirable  voix  de  chanteur.  La  piési'nce  de  nombi'eux  poux  sui' 
un  bébé  est  considéi'ée  comme  un  signe  de  santé.  Il  est  juste  d'ajouter  que 
les  croyants  aux  vertus  fortitiantes  des  poux  deviennent  rares  :  «  Aco  es  la 
sauta  ».  C'est  la  santé,  disait-on  encore  il  y  a  peu  d'années  à  la  vue  des 
répugnants  Pediculus. 

Afin  d'arrêter  les  dégâts  commis  par  les  insectes  parasites,  aller  tordre, 
avant  le  lever  du  soleil,  une  tige  d'églantier-  en  pleine  campagne,  en  pro- 
nonçaid.  trois  fois  :  «  Ayalancié  lui  loamba  li  venné  d'aquei  vermier  » 
(Eglantier,  fais  tomber  les  vers  de  ce  vermier). 

Autre  procédé  :  aller  jeter  dans  un  puits  écarté,  et  cela  sous  le  coup  de 
minuit,  sept  des  insectes  dont  on  veut  débarrasser  les  champs.  Pendant 
cette  opération,  ne  pas  s'arrêter  soit  à  l'aller,  soit  au  retour;  avoir  soin  de 
ne  pas  détourner  la  tête  au  moment  où  les  msectes  sont  précipités  dans  le 
puits;  être  assez  prompt  pour  ne  pas  entendre  le  bruit  de  leur  chute  dans 
l'eau.  Si  quelque  quidam  est  rencontré,  se  garder  de  lui  parler,  ne  lui 
répondie  qu'en  marchant  s'il  vous  interroge. 

Pour  éloigner  les  fourmis,  mettre  à  l'endroit  qu'elles  hantent  deux  mor- 
ceaux de  bois  en  croix. 

Je  lègue  ces  trois  procédés  aux  agriculteurs  et  viticulteurs;  ils  sont 
simples,  peu  coûteux,  ni  dangereux,  avantages  que  ne  présentent  pas  toutes 
les  poudres  ou  liquides  insecticides  plus  ou  moins  arsénieux. 

L'entomologie  populaire  du  Gard  demanderait  de  nombreux  articles;  je 
bornerai  là  mes  citations.  Comme  chaque  province  a  ses  légendes,  traditions, 
dictons,  proverbes,  chansons,  etc.,  sur  cette  matièi'e,  à  tous  les  naturalistes 
d'apporter  chacun  des  pierres  à  l'édifice  avant  la  disparition  des  matériaux. 

Saint-Geniès-de-Malgoires  (Gard).  Albert  Hugues. 


SUR  UNE  ZOOCECIDIE  DE  LA  VIOLETTE 


Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dès  la  fin  du  printemps  des  pieds  de  Viola 
odorata  L.  dont  les  feuilles  présentent  des  déformations  qui,  par  leur  gros- 
seur, ne  manquent  pas  d'attirer  l'attention. 

Ces  galles  foliaires  appartiennent  par  leurs  hôtes  à  deux  origines  diffé- 
rentes. Les  unes  sont  produites  pai'  un  Champignon,  YUrocyslis  violœ  Sow. 
De  nombreux  travaux  ont  fait  connaître  ces  mvcocécidies  (Walker  :  Pringsh. 
Jahrb.  f.  w.  Bot.,  1892,  t.  14,  p.  499.  —  Molli'ard  :  Marcellia,  1902,  p.  173- 
178,  pi.  III).  Les  autres  sont  formées  par  un  Diptère  que  nous  croyons  pouvoir 
identifier  avec  le  Perrisia  aflinis,  Kieff.  Ce  sont  de  ces  diptérocécidies  seu- 
lement qu'il  s'agit  dans  cette  note. 

Morphologie.  —  Au  point  de  vue  morphologique  cette  galle  a  la  forme 


lUU 


Paul  CuJiiELEWSKi.  —  Sur  une  Zoocécidie  de  la  Violette. 


d'une  sorte  de  fuseau  assez  irrégulier  d'une  longueur  moyenne  de  3  centi- 
mètres et  d'une  laigeur  d'un  deiiii-cenliuiètre.  Ce  fuseau  est  déteiminé  par 
l'enroulement  marginal  du  limbe  par  en  haut.  Cet  enroulement  est  le  plus 
souvent  bilatéral  (lig.  A,  et  section  transversale  fig.  B);  quelquefois  cependant, 
il  est  unilatéral.  11  est,  de  plus,  marqué  d'un  épaississement  notable  pouvant 
atteindre  3  millimèlies.  La  partie  enroulée  est  légèrement  décolorée  et  pré- 
sente une  pilosité  remarquable  (fig.  A,  B,  G)  formée  de  poils  nombreux,  drus, 
assez  courts  et  très  serrés,  de  manière  à  constituer  autour  de  la  galle  un 
duvet  dont  l'aspect  est  gris  blanc  et  parfois  violacé.  Les  larves  de  l'hôte, 
petites,  blanchâtres  et  généi*alement  nombreuses,  se  pressent  les  unes  contre 
les  autres  à  l'intérieur  de  l'enroulement,  comme  l'indique  la  section  longitu- 
dinale d'une  galle,  figure  C  (I.)  et  déterminent  à  leur  contact  avec  l'épiderme 
de  petites  encoches  irrégulières. 


Paul  Chmielewski.  —  Sur  une  Zoocécidie  de  la  Violette.  101 

Structure.  —  Une  rniipe  transversale  du  limbe  parasité  ffii?.  D)  montre 
les  caractères  microscopiques  suivants  :  Les  épidémies,  supérieur  et  infé- 
rieur, présentent  une  cuticule  peu  épaisse  et  surtout  de  nombreux  poils 
iiriiceliulaires  fép..  p.1  A  la  surface  desquels  on  voil  une  mnllilmlo  il'nrnrmrMi- 
talions  ponctifor'mes.  Des  ponctuations  s'observent  également  sur  les  cloisons 
(les  cellules  épideimiquos,  surtout  lorsqu'on  examine  à  ])lat  un  landteaii  d'épi- 
derme.  Ouanl  au  parenchvnie  (par.),  il  est  remai'quable  par  son  épaisseur'  et 
la  prolifération  de  ses  éléments:  d'abord  régulières,  rondes  ou  ovales  au 
voisinage  des  épidémies,  les  cellules  parencbymateuses  sont  ensuite  irré- 
gulières et  polyédriques  par  compression  réciproque.  Leurs  cloisons  sont 
minces  et  limitent  un  lissii  lacuneux  peu  abondant.  Quand  la  coupe  passe 
par  un  faisceau  lihéro-ligneux,  on  remarque  que  ses  éléments  ont  les  carac- 
tères normaux  du  bois  et  du  liber.  Enfin,  au  niveau  des  encocbes  où  s'abritent 
les  larves  contre  l'épiderme  supérieur,  les  cellules  des  premières  assises  sont 
serrées  entre  elles,  aplaties  et  plus  ou  moins  rabougries  et  déformées. 

En  résumé,  l'action  du  par'asilisme  de  Perri.sin  nj/inis  Kieff.  sur  le  liuilic 
foliaire  de  Viola  ndnrata  L.  a  pour  effet  d'enrouler  et  d'épaissir  d'un  paren- 
chyme dense  les  bords  de  ce  limbe  qui,  de  plus,  se  recouvre  d'une  pilosité 
abondante  et  anormale. 

Nota.  —  Il  est  à  remarquer  que  les  feuilles  parasitées  ont  un  pétiole 
beaucoup  plus  court  que  les  feuilles  normales,  ce  qui  contribue  à  donner 
aux  pieds  des  Viola  alfaqués  un  aspect  rabougri  qui  les  distingue  de  suite 
des  autres.  On  les  rencontre  surtout  dans  les  jardins  depuis  le  mois  de  mai 
jusqu'à  la  fin  de  l'automne. 

Alforlville  (Seine).  Paul  Chmielewski, 

Licencié  ès-sciences  naturelles. 


INOTES    SPECIALES  ET  LOCALES 


Aux  jeunes  !   Indications  pratiques  pour  le  mois  de  Juin. 

Betula  alba.  —  Chenille  verte,  à  bande  dorsale  large,  d'un  brun  roupeâtre  bordé 
de  jaune,  s'aminci^xSant  sur  le  3^  segment,  interrompue  sur 
le  4°  et  s'élargissant  sur  le  8°,  à  pattes  anales  transformées  en 
appendices  fistuleux,  à  tête  brun  rouge  télescopant.  =  Ceriira 
birvxpis   Bk.    Cl"    génération). 

Id.  Chenille  d'un  brun  foncé  luisant,  à  proéminence  pvramidale  sur 

le  12°  segment,  à  stigmatale  jaune,  au  repos  elle  relève  son  avant 
et  son  arrière  de  façon  à  ne  poser  que  sur  les  pattes  ventrales. 
=   Pheo.iia  dicfn>oi(Je!<  Esp.    d'"  génération). 

Id.  Chenille  noire  à  longs  poils  d'un  brun  rouge,  à  larges  taches  laté- 

rales rouges;  sous  toile  à  compartiments  quand  elle  vit  encore 
en  société.    =  Eriofinster  lanestris  L. 

Id.  Chenille  allongée,  aplatie  en  dessous,  velue,  brune  à  collier  plus 

clair,  à  poils  latéraux  en  brosses  courtes  et  dirigées  en  arrière 
et  infléchies  vers  le  bas.    =    Odonesfis:  prvni  L. 

Id.  Chenille   allongée,  cvlindrique,   atténuée  en   avant,   à  poils  fasci- 

cules abondants  brun  foncé,  à  dorsale  et  latérales  pâles  avec 
série   de  points  noirs,   à  tête   petite     =    Orrhodia   rubù/inea  F. 

Id.  Chenille  verte,  à  pattes  membraneuses  des  7"'  et  8"  segments  très 

courtes  et  impropres  à  la  marche,  à  dorsale  bordée  de  blanc,  à 
latérr,les  blanchâtres,  à  stigmatale  large  jaunâtre,  plus  pâle 
autour  de  chaque  stigmate.    =   Braphos  partlienros  L. 


102  Noies  spéciales  et  locales. 

Betula  alba.  -  Chenille  de  même  forme,  verte  à  côtés  noirs,  à  dorsale  plus  foncée 
bordée  de  jaunâtre,  à  tête  et  ccusson  taches  de  noir.  =  Breplios 
nothvm   L. 

Id.  Chenille  arpenteus<^  grosse  d'vn  vert  lavé  de  jaunâtre  en  dessus. 

3°  segment  à  un,  d'-^"  h  deux  proéminences  rosées,  12^  et  IS'  lavé 
de  rose  dorsalement,  à  stigmatale  jaune,  à  tête  petite  d'un  jaune 
rougeâtre.   =  Gcometra  iiopilinnurifi  L.   (\"  génération). 

Id.  Arpenteuse  brune,   un  peu  aplatie,  à  incision  profonde,  à  saillie 

blanchâtre  sur  le  9"  segment,  à  dorsale  pâle  bordé  de  plus  foncé, 
à  latérales  blanches  par  les  segments  6-9,  à  tète  petite,  brune 
rayée  de   rouge.    =    Acidfilin  nvemata  L. 

Id.  Arpenteuse  brunâtre,  allongée,  atténuée  en  avant,  à  dorsale  foncée 

avec  série  de  points  noirs  aux  incisions  à  latérales  grisâtres, 
à    tête    globuleuse    mais    petite.     =     Larentia    dcuignnta    E«tt. 

Id.  Arpenteuse    d'un    vert    jaunâtre,    courte,    cylindrique,    à    dorsale 

jaune  avec  série  de  taches  noires  bordées  de  jaune,  à  stigmatale 
jaune,  à  tête  grosse.  =  l^nrentin  nhliternfn  Hfn.  {V  génération). 

Id.  Arpenteuse   d'un  gris   cendré,   à   incisions   plus   pâles,    à   longitu- 

dinales fines  et  blanches,  à  tête  petite  et  aplatie.  =  Epione 
parnJeUario   Schiff. 

Id.  Arpenteuse    d'un    vert    jaunâtre    marbré    de    brun,    courte,    cylin- 

drique, à  dorsale  double  bordée  de  plus  foncé,  à  tête  globuleuse 
d'un   vert  pâle.    =   Hyhrrtiia  leurophœaria  Schiff. 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert  très  foncé,  allongée,  cylindrique,  à  dorsale 

jaune  et  stigmatale  blanche;  à  tête  globuleuse  d'un  jaune  orangé 
ainsi  que  les  pattes  écaiUeuses.  =  Hyhernia  auraiUmrin  Esp. 

Id.  Arpenteuse    d'un    brun    clair    moucheté    de    plus    foncé,    allongée, 

cylindrique,  à  dorsale  pâle  bordée  de  foncé;  à  tête  globuleuse 
d'un  brun  rougeâtre.    =   Hyhernia  mnrijinnrw  Bkh. 

Id.  Arpenteuse  d'un  giis  foncé,  marquée  de  brun  longitudinalement, 

à  dorsale  pâle  bordée  de  brun,  à  ventre  jaune  pâle,  à  stigmatale 
jaune  clair,  large,  interrompue  sur  les  segments  4-9.  à  tête  brun 
orangé  ainsi  que  le  13'"  segment.    =  Hyhernia  defoliaria  Cl. 

Id.  Arpenteuse   d'un   brun   foncé,   cvlindrique,   8°,   9°  et   12"   segments 

avec  tubercules  rougeâtres,  à  tête  d'un  brun  jaune  moucheté  de 
rouge.    =   Bixfon  hispidnria  F. 

Id.  Arpenteuse  d'un  brun   noir  lavé   de  jaunâtre,   allongée,   atténuée 

antérieurement,  à  pattes  écailleuses  longues  et  fines,  5''  et  9'"  seg- 
ments à  tubercules  bruns,  stigmates  petits,  blancs  cerclés  de  brun 
foncé,  tête  petite,  aplatie.  =  Hemerophila  nhriiptaria  Thbg. 
{V  génération). 

Id.  Arpenteuse   allongée  d'un   jaune   roussâtre  à   longitudinales   plus 

foncées,  à  tête  petite,  aplatie.  =  Boarmia  r.repuscularia  Hb. 
(V  génération). 

Id.  Arpenteuse  allongée,  d'un  gris  brunâtre,  à  4"  segment  renflé  orné 

de  taches  noires,  6'^  segment  chevronné  de  foncé,  à  tête  petite, 
aplatie.    =    Boarmia  hiatortafa  Goeze. 

Id.  Chenillette  d'un  brun  noirâtre,  à  incisions  plus  claires,  à  dorsale 

noire,  à  tête  et  écusson  noirs;  entre  feuilles.  =  Salebria 
fvsra  Hw. 

Id.  Chenillette  verte  à  verruoueux  noii-s,  à  tête  et  écusson  vert  mou- 

cheté de  noir;  sur  feuille  entoilée.    =   Tmchrinitix  rristelln  Hb. 

Id.  Chenillette  verte  à  verruqueux  gris,  à  (été  et  écusson  vert  moucheté 

de  rouge;  dans  tu.vau  de  soie  entre  deux  fouilles.  =  Acrobasis 
ohfuse//a   Hb. 

Id.  Chenillette  d'un  vert  pâle  à  verruoueux  noirs,   à  tête  et  écusson 

noiis;  dans  feuilles  enroulées.   =  Tachyptilia  pojnijella  Cl. 

Id.  Chenillette  d'un  blanc  jaunâtre,  à  tête  grosse,  aplatie,  à  écusson 

noir  luisant;  dans  feuille  enroulée.  =  Semioscopis  aneJla  Hb. 
(l"  génération) 

Id.  Larve  mineuse   du   bord   apical   de   la   feuille,    dars  galerie   inté- 

ressant presque  toute  la  feuille.  =  Rhamphus  pvHcorisus  Hrbst. 
(Col.). 

Id.  Larve  blanche,  arquée,  apode,  à  tête  jaunâtre;  dans  feuille  com- 

plètement roulée  en  cigare.    =   Hhinomnrer  beitilœ  L. 

Id.  Larve  de  même  forme;  dans  cigare  formé  d'une  partie  de  la  feuille 

transversalement  sectionnée  jusqu'à  la  nervure  médiane  seule- 
ment.   =    Rliynchifes  befulœ  L. 


Notes  spéciales  et  locales.  103 

Sarothamnus  scoparius.  —  Arpentouse  brune,  à  incisions  profondes,  à  émincnce 

blanchâtre  sur  lo  9°  segment,  à  dorsale  pâle  bordée 
de  foncé,  à  tête  petite,  brune  et  rayée  de  rougeâtre. 
=   Acidalia  aiersata  L. 

Id.  Arpcnteuse  mince  à  incisions  nettes,  d'un  brun  rouge 

en  dessus,  vert  pâle  en  dessous,  à  dorsale  foncée,  à 
latérales  blanches.  =  Lythria  ijurpiiraria  L. 
{V   génération). 

Id.  Arpenteuse  courte,  d'un  gris  lavé  de  vert  jaunâtre,  à 

dorsale  et  latérale  d'un  vert  foncé,  à  stigmatale 
maniuée  de  points  noirs  entre  stigmates  rouges,  à 
tête  petite,  d'un  brun  pâle  et  chagrinée.  =  Ortho- 
iithn  hipuncfaria  Schilï. 

Id.  Arpenteuse   verte   à   incisions   jaunes,    à   ventre    rayé 

longitudinalement  de  trois  lignes  blanches,  à  dorsale 
plus  foncée  bordée  de  plus  pale,  à  sous-dorsale  supé- 
rieurement bordée  de  jaune,  il  tête  vert  pâle.  = 
Cliesias  spartiata  Fuessl. 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert   foncé,  à  sous-dorsale  inférieu- 

rement  soulignée  de  blanchâtre,  à  stigmatale  blanche, 
à  tête  vert  foncé.    =   Vhesias  rufala  F.    (y  génér.). 

Id  Chenillette  d'un  jaune  vif,  à  verruqueux  noirs,  à  tête 

d'un  brun  pâle;  dans  les  fleurs  flétries.  =  Grapho- 
litha  scopariana  H.    S. 

Id.  Chenillette  verte  mouchetée  de  rouge,  à  tête  brun  jau- 

nâtre, à  écusson  formé  de  deux  croissants  noirs  en 
regard  entre  feuilles  accolées.  =  Anacampsis  vorti- 
ceïla  Se. 

Id.  Chenillette   verdâtre,    plus   foncée   postérieurement,    à 

verruqueux  noirs,  à  tête  d'un  brun  rouge  ainsi  que 
l'é.cusson  à  croissants;  dans  feuille  roulée  en  tube.  = 
Depressaria  pallorella  Z. 

Id.  Chenillette  verte  à  bandes  longitudinales  plus  foncées, 

à  tète  d'un  vert  rougeâtre;  dans  feuille  en  tuyau.  = 
Deprcssaria   scoparitlla   Hein. 

Id.  Chenillette   verte,    à   verruqueux   grisâtres,   à   tête  et 

écusson  noirs;  mine  d'abord,  puis  lie  la  feuille.  = 
Depressaria  suhprvpinqueUa  Stt. 

Id.  Chenillette  gris  jaunâtre   lavée  de  verdâtre  antérieu- 

rement, à  tête  et  écusson  et  deux  taches  du  3°  seg- 
ment noirs;  dans  fourreau  formé  de  la  feuille  minée. 
=  Coleopliora  saturalella  Stt. 

Id.  Chenillette    jaune    à    segments    médians    plutôt    verts 

par  transparence,  à  tête  d'un  brun  clair;  dans  feuille 
brunie  par  suite  de  la  mine.  =  Gracilarin  Kolla- 
■n'ella  Z   (V  génération). 

Id.  Puceron  aptère  vert  jaunâtre  à  dessus  de  l'abdomen 

chcigriné,  à  cornicules  noirs  sauf  en  leur  milieu;  ailé 
à  dessus  adbominal  lisse.  =  Macrosipltuin  spartii 
Koch. 

Id.  Puceron  aptère  noir  saupoudré  de  bleuâtre,  à  corni- 

cules entièrement  noirs;  ailé  d'un  noir  luisant.  = 
Aphis  laburni  Kalt. 

J.  G. 

Communications  relatives  à  la  distribution  géographique  des  espèces  de 
Mollusques.  —  En  consultant  la  collection  de  la  Feuille  que  nous  avons  tout  à 
fait  complète  au  Muséum  de  Nîmes,  j'ai  lu  avec  intérêt  les  communications  rela- 
tives à  la  distribution  géographique  des  espèces  de  Mollusques  suivants  : 

Hélix   (Jjeucochroa)   candidismma  Drp.,   n°  421. 

H.  melanostoma  Drp.,  n'  442,  p.  207-209,  et  n°  445,  p.  23,  etc. 

Clausilia  leucostigma  Ziegl.,  n°  448,  p.  84,  et  n°  450,  p.  126. 

Permettez-moi  de  compléter  le  plus  brièvement  possible  les  indications  données 
par  la  Feuille,  en  ce  qui  concerne  le  Gard. 

I.  —  Leucorhroa  candidissima  Drp.  —  M.  Caziot  dit  que  cette  espèce  se 
trouve  à  Courbessac,  à  5  kilomètres  est  de  Nîmes,  et  que  cette  localité  constitue 
sa  limite  occidentale  de  ce  côté.    Il  n'en  est  plus  ainsi  depuis  que  j'ai  trouvé 


104  Noies  spéciales  et  locales. 


L.  candidissima  Drp.  à  27  kilomètres  plus  à  l'ouest,  sur  la  rive  gauche  du  Vidourle, 
à  Somniières  même,  sur  une  colline  formée  par  le  miocène  et  dominant  la  ville, 
colline  npix'liV  La  ('oustourpllc.  Elle  était  abondante  parmi  les  herbes,  sous  les 
pins  d'Ali'p,  mai  1913. 

Notre  ami,  M.  Margicr,  ce  savant  malacologiste,  collaborateur  à  La  Feuille, 
a  lui-même  reconnu  cette  espèce.  J'ai  trouvé  aussi  cette  Hélix  à  Théziers,  près 
Rpiiioulins,  mais  à  l'est  do  Courbessac. 

II.  —  //.  imhinostoDia  Drp.  —  A  toutes  les  localités  citées  par  La  Feuille,  il 
convient  d'ajouter  Nîmes,  v.ù  elle  occupe  un  espace  de  plusieurs  kilomètres,  prin- 
cipalement sur  les  coteaux,  dans  les  oliveraies,  les  lieux  incultes,  les  bords  des 
chemins  plus  ou  moins  herbeux,  depuis  le  hameau  de  Saint-Césaire  jusque,  et 
au  delà  lu  ipiartier  dit  Castanet  et  au  delà  de  la  route  de  Saux.  Cette  espèce  y 
abonde  et  tend  encore  à  se  multiplier.  M.  Roman,  géologue,  à  Lyon,  M.  Sayn, 
naturaliste  à  Valence  (Drôme),  l'ont  aussi  observée  dans  une  station  identique, 
à  Aujargucs  (Gard),  23  kilomètres  ouest  de  Nîmes,  il  y  a  deux  ans,  lors  d'une 
excursion  de  la  Société  géologique  de  France  aux  environs  de  Sommières.  — 
Elle  a  été  aussi  signalée  à  Saint-Gilles,  à  environ  25  kilomètres  sud-est  de  Nîmes, 
je  ne  sais  dans  quelle  sorte  de  station. 

La  découverte  de  H.  inelanostovia,  à  Saint-Césaire,  est  due  à  M  Bastide,  pro- 
fesseur à  l'Ecole  d'application,  à  Nîmes.  M.  Margier  et  moi,  depuis,  avons 
constaté  l'aire  très  étendue  qu'elle  occupe  à  partir  de  Saint-Césaire  jusqu'à 
Castanet. 

III.  —  Clausilia  leucostigma  Ziegl.  —  Découverte,  le  3  novembre  1903,  par 
M.  G.  Coutagne,  dans  l'Amphithéàtie  romain  (les  Arènes  de  Nîmes),  a"  448,  p.  84, 
et  n"  450,  p.  126.  C'est  la  seule  localité  connue  en  France;  j'en  dois  la  connais- 
sance à  M.  Margier.  Cette  intéressante  espèce  s'y  maintient  très  bien  et  y  est 
assez  abondante.  J'ai  pu  en  adresser  à  quelques  correspondants. 

Aucun  ouvrage  sur  les  Mollusques  (même  les  plus  récents),  n'en  fait  mention 
à  Nîmes.  Il  y  a  là  une  lacune  à  combler  par  les  auteurs,  G.  leurostiyma  Ziegl, 
doit  être  dans  nos  Arènes  depuis  fort  longtenips,  probablement  depuis  l'époqiiè 
romaine.  Elle  y  est  absolument  localisée  et  n'en  peut  sortir,  le  monument  se 
trouvant  dans  un  quartier  de  la  ville  avec  larges  boulevards  très  fréquentés. 

Nîmes.  G.  Cabanes. 


Notes  sur  quelques  Lépidoptères  diurnes  du  déparlement  de  l'Orne  :  A  propos 
dr  la  Consultaf.ioi)  de  M.  Charles  Oberfhiir.  —  M.  Oberthùr  ayant  demandé  aux 
Entomologistes  «  de  bien  vouloir  compléter  la  documentation  sonunaire  de  localité 
et  de  race  qui  est  énoncée  après  le  nom  de  chaque  espèce  et  de  répondre  aux 
questions  posées  »,  je  donne  ici  quelques  indications  concernant  notre  département. 

Papilio  podaiirius  L.  —  Çà  et  là  sur  les  terrains  calcaires  aux  environs 
d'Alençon,  de  Sées  et  de  Vimoutiers  :  espèce  peu  répandue  dans  nos  régions, 
devient  moins  rare  dans  la  Sarthe  à  mesure  qu'on  descend  vers  le   Sud. 

Aporia  cratœgi  L.  —  AC.  en  juin  et  juillet  dans  nos  plaines  d'Alençon,  de 
Sées  et  d'Argentan;  s'il  est  moins  répandu  certaines  années,  cela  tient  sans  doute 
aux  conditions  atmosphériques. 

Pieris  Rapœ  L.  —  Plusieurs  exemplaires  ayant  les  ailes  d'un  blanc  jaunâtre, 
environs  de  Sées;  collection  de  M.  Gatry,  ancien  curé  de  Macé  (Orne). 

Leucophasia  Erijimi  Brh,  —  Cette  rberration  paraît  très  rare  :  Forêt  d'Argentan 
(Collection  Gatry). 

Limeiiitis  pnpuli  L.  • —  Se  voit  dans  la  forêt  d'Ecouves,  ou,  sans  être  abondant, 
il  a  été  capturé  sur  trois  points  aux  Gâtées,  sur  la  butte  Chaumont  et  au  Bouillon. 
Je  ne  l'ai  pas  trouvé  dans  la  forêt  d'Andaine,  où  d'ailleurs  M.  Ch.  Oberthtir  lui- 
même  l'a  cherché  sans  succès. 

Vnnessa  Antiopa  L.  —  AC.   en  août  et  septembre. 

Argynnis  dia  L.  —  M.  Oberthiir,  qui  cite  les  provinces  de  France  oîi  cette 
Argynne  a  été  constatée,  n'indique  pas  la  Normandie.  Elle  y  paraît  assez  répan- 
due; dans  l'Orne,  en  particulier,  je  l'ai  trouvée  sur  les  différents  points  du 
département. 

Alençon.  A.-L.   Letacq. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.    DOLLFUS. 


Imp.  Oberthùr,  Rennes — Paris  (1761-14; 


Planche  Première 


Pages 

Figure  1.    Uerghia  cxvulesccus  LaurilliU'd.  —  Pointe  des  Corbières 10 

—  2.    Bcla  ru[a  Monlagu.  —  Siiinl-Servon 13 

—  3.      —      —          —               Pointe  dos  Coi'bières — 

—  4.      —      —     var.  scmicoslala  Jeffreys.  —  Loeinariaker — 

—  5.      —      —      —            —              —              Sainl-I.unaire — 

—  6.    ManglUa  rvgulosa  l'Iiilippi.  —  Anse  dos  Troquelins — 

—  7,         —              —              —              Pointe  des  Corliiéres — 

—  S.         —             —             —              Saint-Raphaël — 

—  9.         —        cG!>lala  (Pennanlj  Donovan.  —  Saint-Lujiaire — 

—  10.    Hxdioplciira  ■'«'ptangiilaris  Monlayu.  —  Saint-Jean-de-Luz — 

—  11.     Raphiloma  nebula  Monta.gu.  — Pointe  du  Chatelier li 

—  12.             —            —       var.   Powisiana   Recluz.  —  Le  Croisic — 

—  13.            —            —        —    SeptcnvUlei  Monlcrosato.  —  Le  Pouliguen — 

—  14.             —        Ixvigata  Philippi.  —  iMcditerranêe ■  — 

—  15.             —        coslulala  (Bisso)  de  Blainville.  —  Saint-Lunaire 15 

—  16.             —        allcnuaki  Moniflgu.  —  Sainl-I.unaire — 

—  17.     ClalJiurclla  purpurea  .\lontagu.  —  Saint-Lunaire l-i 

—  18.            —               —       var.  dcnseclathrata  D.  el  D.  —  Saint-Malo — 

—  19.             —         linearis  Montagu.  —  Pointe  de  la  Varde — 


FEUILLE    DES    JEUNES    NATURALISTES 
1914 


SUPPLÉMENT    AU    NO    522. 
PL.     I. 


MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO 


Planche   Deuxième 


Pages 

Figure  1.  lUssoa  membranacea  .1.  Adams.  var.  labiosa  Montagu.  —  Roclie  Pelée 26 

—  2.  —     Guerini  Rccluz.  —  Saint-Lunaire 27 

—•  3.  —      {TwbeUa\  parva  Da  CosUi.  —  Dinanl — 

—  i:  —           —          —     var.  intcti'upta  (J.  Ad.'  noiiovaji.  —  La  Vicomte — 

—  5.  —            —       inconspicua   Aider.   —  Drag.   Sainl-Mnlo — 

—  6.  —     [Persephona]  lilacina  Recluz.  —  Saint-Serviiii 28 

—  7.  —      [Alvania]  puncliira  Monlagii.  —  Drag.  Saint-Miilo — 

—  S.  —     {Acinopsis)  cancellala  Da  Costa.  —  Drag.  Saint-Malo — 

—  ;>.  —      {Alvanià}  reliciilata  Monlagu.  —  Port-Vendi'es — 

_  10.  —           —       calaUitis  Forbes  et  Hanley.  —  Drag.  Saint-Malu — 

_  11.  _  [Sctia]  (ulgida  J.  Adams.  —  Saint-Servaii                                               .  30 

—  12.  —      [Cmçjula^  cinijilliii)  Moiil^igii.  —  Pointe  des  Corbièrcs 29 

—  V.',.  —  [Pisinna]    çilnhiala  von  .Mulilfeldl.  —  Pointe  des  Corhières  30 

—  14.  —      (Cingula]  semistrinta  ^[ontagll.  —  Drag.  Sainl-Mido — 

—  1.").  —     [Massotia]  laclm  Michaud.  —  lie  Ilarboiir.              28 

—  16.  —      [Manzonm  cosUUn  .1.  .\daiiis.  —  Pointe  des  Corbières •2i> 

_  17.  _      [Onoba]  stviain  .1.  Adams.  —  Pointe  des  Corbifres — 

—  1S.  —      [Galcodina;  cnrinala  Da  Costa.  —  La  Ciiiimoroi>        -                     — 

—  10.  Assimincn  Ullorina  dette  C.tnaje.  —  Anse  de  Sainl-Elicr 31 


FEUILLE   DES    JEUNES    NATURALISTES 


1914 


SUPPLÉMENT    AU    No    522. 


PL.    II. 


Photoiypie  G.   Chivot 

MOLLUSQUES  DE  LA   BAIE  DE  SAINT-MALO 


Planche  Troisième 


Pages 

Figure  1.    Odoslomia  albella  Lovrn.  —  Drag.  Saint-Malo 3S 

—  2.            —        eulimoidcs  Haiiley.  —  Drag.  Saint-Malo — 

—  3.            —        nssoides  Hanlex'.  —  Teignmoulh ^  — 

—  4.             —             —              —            Saint-Lunaire — 

—  5.            —        plicata  Montagu.  —  Rothéneuf 34 

—  6.            —        unidentata  Montagu.  —  Drag.  Saint-Malo 35 

—  7.             —        truncalula  Jeffreys.  —  [-'almoutli , — 

—  S.             —        umbilicata  .\l(.ler.  —  Drag.  Saint-Malu — 

—  9.    AJiricuUna  obliqua  .\l(lt'r.  —  Drag.  Saint-Malo 36- 

—  10.            —         tiirrita  Hanley.  —  Drag.  Saint-Malo 35 

—  11.    Nocmia  doliolilormis  .letfreys.  —  Drag.  Saint-Malo SB 

—  12.    Pyryulina  spiralis  Montagu.  —  Drag.  Saint-Malo- ■. 37 

—  13.           —         inlersi'inctn  Montagu.  var.  terebelluni  Plilippi-.Saint-Sen-an 36 

—  It.     Odoslomia  decussnia  .Monlagu.  —  Drag    Sainl-Malo — 

—  15.    PyTgulina  scalniis  Pliiiippi.  —  .Alger  (Jolyi 37 

—  IG.     Miralda  excaiala  Philippi.  —  VieUA-.Soula( 36- 

—  17.         —            —              --              Draji.  Saint-Mal.' — 


FEUILLE     DES    JEUNES     NATURALISTES 
19l4 


SUPPLEMENT    AU    N"    522. 
PL.     III. 


Plinintrfie   (',.   Chivt.l 


MOLLUSQUES   DE    LA    BAIE    DE   SAINT-MALO 


Planche  Quatrième 


Pages 

Figure  1.    liulhnella  acicula  Philippi.  —  Drag.  Saint-Malo 37 

—  2.          —           —            —            Drag.  au  laxge  d'Arcaohon — 

—  3.     Turbonilla  laclca  Linné.  —  Rothéneuf — 

—  4.             —         n:(n  Philippi.  —  Drag.  Sainl-Malo :î8 

—  5.            —          —         —             Drag.  au  laj'ge  dWrcachon — 

—  à.            —        pusilla  Philippi.  —  Drag.  Saint-Malo ;!7 

—  7.     Traç/ula  (eneslrala  Forbes.  —  .Saint-Servan — 

—  S.     Cyclostrema  (Àttlenanum  Clark.  —  Diag.  Saint-Malo il 

—  9.            —          serpuloidcs  Montagu.  —  Drag.  Sainl-Malo — 

—  10.             —           nitens  Philippi.  —  Drag.  .Sainî-Malo — 

—  11.    Tornatina  fielusa)  obtusa  Montagu.  —  Drag.  en  Rance 11 

—  12.  —  —          —           —             (passant   à   la   var.   candidula).   — 

Drag.  en  Rance — 

—  13.  —         [Retusaj  obtusa  .Montagu,  var.  candidula  Locard.  —  Saiiil-Servaji.  — 


FEUILLE    DES    JEUNES    NATURALISTES 
1914 


SUPPLÉMENT    AU    N"    522. 
PL.     IV. 


Phototyfie  G.  Chivot 


MOLLUSQUES   DE  LA   BAIE  DE  SAINT-MALO 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  44«  ANNÉE 


Page  entière 22*  » 

1/2  page 12  » 

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A.  POUILLON-WILLIARD,  Naturaliste,  à  Fruges  (Pas-de-Calais). 


SOMMi^IRE    DtJ    N"    523 


Ch.  Oberthur  :  Une  Consiillalion  lÉpidoptérologique  {suite). 

D'  i.  Villeneuve  :  Notices  diplérologiques. 

Albert  Hugues  :  I-es  Insectes  dans  le  Folklore  du  Gard. 

Paul  Chemielewsky  :  Sur  une  zoocécidie  de  la  Violette. 

Dautzenberg  oL  Durouchoux  :  Les  Mollusques  de  la  baie  de  Saint-Malo  Qin),  avec  supplément, 

pltuiclies  et  légendes  hors   texte. 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Aux  Jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  de  juin  (.1.  G.). 

Communications  rclati\es  ù.  la  distribution  géographique  des  espèces  de  Mollusques  (G. 
Cabanes). 

Notes  sur  quelques  Lépidoptères  diurnes  du  département  de  l'Orne  :  A  propos  de  la 
Consultation  de  M.  Charles  Oberlhûr  (A.-L.  Letacq). 
Echanges. 


BULLETIN  D'ÉCHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.   Elie   Cottereau,   20,   boulevard  Latour-Maubourg,   désirerait  des  mousses   et 
hépatiques  (échange). 


M.  P.  Geret,  Conservateur  du  Musée  d'Histoire  naturelle  de  Saint-Quentin  (Aisne), 
demande  :  l"  dos  Carabus  communs  par  10  cT  et  10  Q  d'une  même  localité  ou  région 
(non  épingles);  2°  des  Araignées  de  France,  en  formol.  Pour  plus  amples  rensei- 
gnements lui  écrire  :  76,  rae  du  Faubourg-Saint-Denis,  Paris. 


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O  v^i^l"  Juillet  1914 

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V"  Série,  44"  Année 


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LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 


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DoPTEE  (Charles)  et  E.  Sacquépée.  —  Précis  de  Bactériologie,  in-8°,  vii-938  p. 
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Graïfiqny  (H.  de).  —  Les  sources  et  les  eaux  souterraines.  Comment  les 
découvrir  ?  Comment  les  capter  !  in-16,  126  p.  —  Paris,  Nilssonr 

J.\HANDiEZ  (Emile).  —  Les  îles  d'Hyères.  Monographie  des  îles  d'Or.  Histoire, 
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Pradel  (L.).  —  Manuel  de  Trufficulture.  Eécentes  méthodes  de  création  de 
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truffier,  développement  de  ses  aptitudes  truffigènes,  in-18,  156  p.  et  11  fig.  —  Paris, 
Baillière. 

Ràvaz  (L.)  et  G.  Verge.  —  Les  Conditions  de  développement  du  Mildiou  de  la 
vigne  (Recherches  expérimentales),  in-8°,  61  p.  avec  fig.  —  Montpellier,  Coulet. 

Rivière  (Ch.)  et  H.  Lecq.  —  Traité  pratique  d'agriculture  pour  le  Nord  de 
l'Afrique,  Algérie,  Tunisie,  Maroc,  Tripolitaine  (Végétaux,  Bétail,  etc.),  in-8°, 
1090  p.  —  Parfs,  Challamel. 

Roule  (Louis).  —  Traité  raisonné  de  la  Pisciculture  et  des  Pêches,  in-8°, 
■vrii-734  p.  avec  fig.  —  Paris,  Baillière. 

ViGNON  (Léo).  —  La  Soie  au  point  de  vue  scientifique  et  industriel,  in-18,  432  p. 
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Le  Xeuvième  Congrès  international  de  Zoologie,  tenu  à  Monaco,  du  25  au  30  mars 
1913,  in-8°,  932  p.  avec  fig.  —  Rennes,  imp.  Oberthiir. 


1='  Juillet  1914  —  V=  Série,  44<^  Année  —  N°  523 

LA  FEUILLE 

DES   JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOQIQUE 

(Suite). 


Mi'liiœa  Dictynna,  Esper.  —  11  y  a  un  certain  nombre  d'espèces  de  Melilœa 
fi'ançaises  qui  prêtent  à  confusion  à  cause  de  la  similitude  du  dessin  de  leurs 
ailes.  J'ai  reçu  maintes  fois  des  demandes  de  délerminalion  concernant  les 
Espèces  en  question  et  j'ai  lieu  de  croire  qu'elles  sont  encore  relativement 
mal  connues. 

Diielinna  est  une  de  ces  Melitsea:  elle  est  plus  obscure  en  dessus  que  les 
Melilœa  AlhdHa,  Aurélia,  l*arthenie  et  Déjoue..  Chez  les  cf,  les  ailes  supé- 
rieures, en  dessus,  sont  quelquefois  presipie  enlièi-ement  noires;  quant  au 
dessous,  les  ailes  inférieures  présentent  une  coloration  brun  chocolat  qui 
n'existe  jamais  chez  Atlialia,  ni  ciiez  les  autres  Espèces  voisines.  La  Q  Dic- 
hjiina  a  souvent  des  taches  blanches  plutôt  que  fauves,  sur  le  dessus  des  ailes. 

Dielyima  est  ti'ès  localisée;  elle  manque  en  Angleterre  et  en  Bretagne;  elle 
se  rencontre  à  liimoges,  Angoulème,  Cauterets,  Sainl-Quentin,  Besançon, 
Uriage,  dans  la  Lozère,  aux  environs  de  Paris,  dans  les  Alpes.  C'est  une 
McliUea  sylvatique  dans  les  plaines;  elle  s'élève  assez  haut  dans  les  mon- 
tagnes; elle  paraît  une  seule  fois  dans  l'année,  en  juin  et  juillet. 

Une  i-ace  tout-à-fait  particulière  a  été  observée  à  Saint-Martin-du-Canigou 
dans  les  Pyrénées-Urientales.  Je  l'ai  désignée  sous  le  nom  de  \'eriietensls  et 
l'ai  fait  figurer  sous  les  n°'  3'i8-3ol  de  la  PI.  XLV  dans  le  volume  IV  des 
Eludes  de  Lépidoptérologie  comparée.  Cette  forme  locale  Vernetensis  est 
beaucoup  moins  obscure  que  la  morphe  normale  Dictynna;  sur  le  dessus  des 
ailes,  la  couleur  fauve  est  plus  largement  répartie;  quant  au  dessous,  les 
traces  de  la  couleur  brun  chocolat  sont  tangibles,  quoique  un  peu  moins 
accentuées  que  chez  la  Dictynna  des  autres  régions  de  France  et  d'Allemagne. 
Avec  Dictynna-Vernetensis,  vole  une  forme  d'Athulia  qui  m'a  toujours  paru 
aisément  distinguable  à  cause  de  la  teinte  du  dessous  des  ailes.  Dejone  et 
l'arlhenie  habitent  aux  environs  de  Vernet-les-Bains,  de  sorte  que,  sauf 
Aurélia  qui,  jusqu'ici,  n'a  jamais  été  rencontrée  dans  les  Pyrénées,  les  Espèces 
dont  nous  nous  occupons  présentement,  se  titnivent  réunies  au  même  lieu. 

Les  aberrations  chez  Dictynna  semblent  très  rares.  Un  en  rencoidre  cepen- 
dant d'analogues  à  celles  que  présentent  parfois  les  autres  Melitsea. 

MeRlsea  aurelia,  Nick.  • —  Toujours  plus  petite  qu'Athalia  et  Dictynna;  de  la 
taille  de  Parthenie,  mais  beaucoup  plus  obscure.  La  couleur  fauxc  n'est 
jamais  aussi  claire  et  aussi  brillante  en  dessus  que  chez  Parthenie.  C.uenée 
avait  dans  .sa  collection  quelques  exemplaires  pris  à  Vibraye.  Maurice  Sand 
signale  Aureliu  conune  liabiilant  le  Chei'  et  l'Indre.  En  France,  je  connais 


lOC)        Charles  Oberthur.  —  Une  ConsuUalion  lépidoptérologique. 

Aurélia  comme  aulhenliquement  habitant  la  focêl  de  Samoussy,  dmis  l'Aisne; 
mais  je  n'ai  pas  d'autre  indication  ti-ès  précise  en  dehors  de  celle  donnée  par 
(iuenéc  et  qui  parait  mériter  toute  créance.  Aurélia  est  commune  en  Alle- 
magne. Je  l'ai  prise  en  Valais,  dans  plusieurs  localités,  notamment  sur  la 
nm\e  du  Simplon,  près  Bérisal.  Aurélia  vole  en  juin  et  juillet.  C'est  une  petite 
Mhalia,  plus  linc,  aux  ailes  plus  allongées  plus  étroiles.  Il  me  semble  qu'elle 
constitue  une  unité  spécifique  tout-à-lail  distincte.  11  serait  intéressant  de 
savoir  exactement  dans  quelles  contrées  de  la  France  habite  Aurélia.  J'ai 
entendu  dire  par  des  Entomologistes  très  dignes  de  foi,  qu'Aurélia  se  rencon- 
trait à  Compiègne  et  en  Franche-Comté.  C'est  très  probable;  mais  il  sera  II 
nécessaire  de  rechercher  l'Espèce  et  d'en  vérifier  l'habitat. 

Melitaea  Athalia,  Esper.  —  La  plus  commune  et  la  plus  répandue  des 
Melitœa  dans  les  forêts  et  les  prairies  sylvatiques  de  toute  la  France,  en 
Angleterre,  en  Irlande,  en  Italie,  en  Allemagne. 

Plus  grande  que  Aurélia  et  Parthenie,  de  même  taille  que  Dictynna  et 
Dejone;  d'une  teinte  fauve  uniforme  assez  foncée,  elle  semble  fertile  en  varia- 
tions spécialement  mélanisanles.  Je  ne  connais  pas  de  localité  française  où 
il  y  ait  des  bois  et  où  Athalia  n'existe  pas.  Cependant  ce  n'est  pas  un  papillon 
de  haute  montagne,  tandis  que  Parthenie  s'élève  jusqu'à  près  de  2..")00  mètres 
d'altitude. 

Je  n'ai  jamais  trouvé  Athalia  qu'en  mai,  juin  et  juillet,  c'est-à-dire  en  une 
seule  époque  d'éclosion  assez  prolongée. 

Dans  le  midi,  on  trouve  Athalia  dès  le  mois  de  mai;  mais  on  ne  la  voit  pas 
de  nouveau  reparaître  en  août.  Elle  est  commune  à  Hyères  el  y  uionlre  une 
coloration  moins  obscure  que  dans  le  nord  de  la  France;  c'est  principalement 
sur  le  veisant  nord  de  la  chaîne  des  Maurettes  que  M.  Harold  l'owell  a  Irouvé 
Athalia,  aux  environs  de  la  ville  de  Hyères. 

Melitœa  Dejone,  Huebner.  —  Répandue  depuis  l'Oranie  (TIemcen,  Sebdou) 
à  travei's  l'Andalousie,  les  Pyrénées-Orientales,  la  Provence,  la  vallée  du 
Rhône  jusqu'aux  environs  de  Sion,  en  Valais. 

Les  races  géographiques  sont  les  suivantes  : 

1°  Celle  d'Uranie,  très  brillante;  la  couleur  fauve  est  comme  dorée  el  elle 
paraît  orangée  chez  les  cf;  (NUida,  Obthr.) 

2°  Celle  d'Espagne  et  de  Gèdre  (Hautes-Pyrénées),  celle-ci  presque  aussi 
brillante  que  celle  d'Oranie;  (Rondoui,  Obthr.) 

3°  Celle  des  Pyrénées-Orientales,  de  couleur  plus  terne. 

4°  Celle  de  Provence;  de  petite  taille,  surtout  dans  sa  seconde  génération; 

5°  Celle  de  la  vallée  du  Rhône  en  Valais,  obscure,  noircie,  et  appelée 
Berisali. 

Dejone  a  deux  époques  d'apparition  par  an,  au  printemps  et  en  été.  Les  g, 
en  dessus,  ont  souvent  une  bande  plus  claire  que  le  fond.  La  chenille  vit  sur 
les  Linaires. 

Aux  environs  de  Toulon,  Dejone  est  rare;  elle  y  éclôt  d'abord  à  la  mi-mai, 
puis  en  août;  on  la  trouve  dans  la  vallée  entre  le  Coudon  et  le  Faron,  dans 
le  vallon  de  la  Farlède.  Elle  habite  aussi  la  Sainte-Baume,  (iemenos,  Nans; 
elle  est  très  répandue  dans  les  Alpes-Maritimes.  Elle  donne  les  aberrations 
analogues  à  celles  d'Athalia;  mais  il  semble  que  les  aberrations,  chez  Dejone, 
sont  très  rares. 

Rennes.  Charles  Oberthïjr. 

{A  suivre). 

a> 


Gabriel  Loisel.  —  Note  sur  deux  grès  à  carbonate  de  fer.  107 


NOTE  SUR  DEUX  QRÈS  A  CARBONATE  DE  FER 

Provenant  Tun  des  falaises  de  Sainte-Adresse  et  l'autre  d'Eaupiet,  près  Rouen 


Le  N"  f)12  de  1913  de  la  Feu'dle  des  Jeunes  Naturalistes  a  donné  la 
desci'iption  d'un  grès  pyriteux  que  j'avais  recueilli  au  pied  des  falaises  de 
Saillie-Adresse,  près  Le  Havre,  et  qui  n'est  qu'un  agrégat  de  grains  de 
qiiarlz  avec  ciment  de  pyrite  ou  sulfure  de  fer. 

Depuis  cette  épo(iue,  j'ai  trouvé  au  même  endroit  une  seconde  espèce  de 
grès  beaucoup  plus  abondante  que  celle  précédemment  éludioe  et  dont  la 
composition  n'est  pas  moins  inléressante;  c'est  un  grès  à  carbonate  de  fer, 

c'est-à-dire  un  composé  de  grains  de  quailz 
réunis  par  un  ciment  de  carbonate  de  fer 
crislallisé  ou  sidérose,  avec  quelques 
çtraiiis  é[)ars  de  glauconie. 

Lorsqu'on  soumet  celte  roclic  à  l'action 

(le  l'acide  chlorhydrique  avec  le  concours 

^^  ^^     (l'une  légère  élévation  de  température,  on 

f}     (iblicnt  un  dégagement  assez  rapide  d'acide 

"*^'     cariionique  en  même  temps  que  le  liquide 

se  colore  en  vert  (chlorure  ferreux)  et  qu'un 

dépôt  graveleux  de   quartz   se   réunit   au 

fond  du  tube. 

^^^ijr^jk|L       W;-  L'analyse  totale  dimno  : 

^,  ^^KyPVUiJk  .^^  Silice  (quartz)  ÎJI,.') 

Acide  carbonique  17,0 

Protoxvde  de  fer 28,4 

Grèsà  carliouate  de  fer  rte  Sainte-Adresse.                    riniiv'  2  0 

Grossissement  :  30  diani.  ,-,,  ~     '      '. i     i- l'j 

(ilnuconie  et  divers 1,1 

Total 100,0 

Les  proportions  d'oxyde  de  fer  et  d'acide  carbonique  coi'respondent  bien 
à  la  formule  CO'Fe  0,  il  y  a  donc  en  moyenne  Ml, 5  %  de  quartz  pour  45  de 
carbonate  de  fer. 

Lorsqu'on  examine,  au  microscope,  en  coupe  mince,  le  grès  qui  nous 
occupe,  on  voit,  comme  l'indique  la  photographie  reproduite  dans  ce  texte, 
des  grains  de  quartz  parfaitement  homogènes  et  transparents  au  milieu  d'une 
masse  noire  verdâtre  de  carbonate  de  fer,  qui,  dans  certaines  parties  très 
minces,  montrent  la  forme  crist;illine  de  ce  dernier  (non  visible  sur  la  photo- 
graphie qui  n'est  pas  à  un  grossissement  assez  fort).  On  y  voit  aussi  çà 
et  là  quelques  grains  vert  clair  de  glauconie. 

L'ouvrage  classique  de  De  Lapparent  signale  l'existence  de  dépôts  de 
carbonate  de  fer  dans  les  couches  houillières  et  permiennes  argileuses  (1), 
mais  il  n'est  pas  question  de  grès  et  à  ce  point  de  vue  le  nouveau  spécimen 
méritait  d'être  décrit. 

Chose  curieuse,  cette  même  nature  de  grès  a  été  retrouvée  formant  un 
bloc  assez  gros  au  milieu  de  l'argile  du  gault  que  l'on  a  rencontrée  l'année 
dernière  au-dessous  du  lit  de  la  Seine,  lors  de  l'exécution  des  fondations 
des  piles  d'un  nouveau  viaduc  d'Eaupiet,  j^rès  Rouen,  actuellement  en  cons- 
truction pour  le  passage  du  chemin  de  fer  de  Paris  au  Havre. 

(1)  De  Lapparent,  TraM  de  Géologie,  page  700,  édition  de  1900. 


108  Gabriel  Loisel.  —  Note  sur  deux  grès  à  carbonate  de  fer. 

L'échantillon  que  je  possède  diffère  peu  comme  composition  de  celui  décrit 
ci-dessus  et  donne  en  plaque  mince  exactement  les  mêmes  apparences  sauf 
que  les  deux  éléments  y  sont  plus  j)etils,  c'est-à-dire  que  la  roclie  est  à 
grain  plus  lin.  Le  bloc  formait  dans  son  ensemble  un  moule  d'ammonite 
avec  divers  fossiles  également  moulés  et  qui  seront  décrits  ailleurs  pour 
l'intérêt  qu'ils  offrent  au  point  de  vue  de  la  géologie  locale. 

Si  l'on  cherche  l'origine  de  ces  grès  à  pyrite  ou  sidérose,  la  trouvaille 
faite  à  Eau|)!el.  nous  indiqui^  (|u'iis  proviennent,  non  pas  comme  nous  l'avions 
d'abord  cru,  des  couches  ipialcinaires  supérieures  de  Samte-Adresse,  mais 
au  contraii-e  des  couches  hilérieurcs  argileuses  qui  sont  secondaires  de 
même  que  l'argile  du  gauli  d'Eauplet.  Au  surplus  les  actions  réducli'ices 
signalées  dans  le  précédent  article  comme  nécessaires  à  la  formation  de 
la  pyrite  aussi  bien  que  du  cailninale  de  fer,  s'exercent  plus  eflicaccnient 
dans  ce  milieu  conqiact  el  rir'he  en  matières  en  décdmpdsilion  (pie  dans 
les  couches  (|uaternaires  toujours  plus  voisines  de  la  surface. 

Dans  ce  nouveau  grès,  le  (juarlz  a  toujours  pour  origine  la  conci'étion 
à  l'état  cristallin  de  la  silice  dissoute  dans  les  couches  supérieures  par  les 
eaux  météoiiipies;  quant  au  caibonate  de  fer,  sa  formation  suppose,  comme 
nous  l'avons  dit,  un  milieu  avide  d'oxygène  c'est-à-dire  réducteur;  elle  est 
évidemment  le  résultat  de  la  combinaison  de  l'oxyde  de  fer  réduit  au 
mininuun  (Fe  ())  par  le  milieu,  avec  l'acide  carbonique  provenant  soit  des 
i^aux  dinlilti'alion,  soit  plus  probablement  de  la  décomposition  lente  des 
particules  oi'ganiques  habituellement  mélangées  à  l'argile. 

Tout  connue  le  grès  pyiifeux,  le  grès  à  sidérose  subit,  au  contact  de  l'air, 
l'oxydation  lente  et  se  transforme  en  limonite:  celle-ci  forme  pour  ce  motif 
une  mince  couche  à  la  surface  de  tous  les  blocs  isolés  que  l'on  l'cncontre. 

Dans  le  précédent  article,  j'ai  émis  l'hypothèse  que  nombre  de  blocs  d'alios 
que  l'on  voit  dans  les  parages  de  Sainte-Adresse  devaient  provenir  de  l'oxy- 
dation profonde  des  éléments  du  grès  pyritenx,  cette  opinion  s'est  trouvée 
pleinement  conOrmée:  car  j'ai  trouvé,  sans  peine,  des  blocs  de  ces  grès 
dans  lesquels  le  cassage  a  montré  un  noyau  central  brillant  et  pyriteux 
aloi's  que  le  reste  de  la  masse  présentait  l'aspect  habituel  ronge  noirâtre 
et  terne  du  grès  à  peroxyde  de  fer.  En  revanche  el  jusqu'à  présent  je  n'ai 
|)as  trouvé  de  noyaux  de  gi"ès  à  carbonate  de  fer  entourés  d'une  couche 
épaisse  d'oxyde,  tous  les  spécimens  montrent  une  masse  de  carbonate  avec 
seulement  une  couche  très  mince  de  limonite  superficielle. 

L'auteur  est  en  mesure  d'offrir  aux  amateurs  un  échantillon  des  deux 
grès  à  sidérose  de  Sainte-Adresse  el  d'Eauplet. 

Mont-St-Aignan  (Seine-Inf.).  Gabriel  Loisel. 


DESCRIPTIÛN  DE  DEUX  DIPTERES  NOUVEAUX  DU  GROUPE  DES  DOLIGHOPODIDES 

(Fin). 


Pattes  intermédiaires  :  Fémur  d'un  tiers  plus  long  que  l'antérieur,  renflé 
au  milieu,  portant  trois  toujjes  de  poils  jaiwes  à  la  face  inférieure.  La  pre- 
mière au  tiers  basilaire,  dans  le  sens  transversal,  à  poils  plus  longs  à  la 
face  postérieure;  la  deuxième,  Inngifudinalr.  mcupe  le  tiers  suivant  du  fémur, 
plus  courle  que  la  première,  à  pdils  médians  plus  longs;  la  troisième  est 


U.  Parent.  — De.scr.  de  deux  Diptères  nouv.  du  (jr.  Doiichopodides.  109 

placée  au  tiers  apicul.  C'est  une  mèche  à  base  transversale,  très  fournie  et 
très  serrée,  de  puits  d'un  jaune  fauve  ètjalard  en  longueur  le  tiers  du  fémur. 
—  Tibia  gièie  dépassaiil  d'un  liers  la  longueur  du  lémur,  armé  à  la  l'ace 
anléru-duisale  d'une  série  de  'J-12  ciièles  aplatis,  mais  non  francliemenl 
écailieux,  à  pai'l,  le  pré-apical.  —  Tarse  égal  aux  deux  Liers  du  tibia.  — 
Prolarse  éijal  au.r  trois  articles  suivants,  légèrement  bisinué  tordu.  Ijn  peu 
étranglé  à  la  racine,  il  se  renfle  légèrement  aussitôt  après,  ainsi  qu'à  son 
extrémité.  Le  premier  renflement,  face  antérieure,  portant  une  brosse  de 
poils  noirs  très  courts,  le  second,  face  postérieure,  une  frange  de  poils  noirs 
écailieux  et  serrés  un  peu  plus  toixgs  que  le  travers  du  prolarse.  A  la  face 
postérieure,  occupant  les  deux  tiers  basilaires,  une  rangée  d'une  douzaine 
de  poUs  très  étroits,  mais  (ii)l(ilis  lamelliformes,  aijani  tous  sensiblement  hi 
même  loufiueur,  envlro)i  les  deu.r  tiers  de  celle  du  protarse.  Deuxième  article 
ilu  larse  égal  à  la  moitié  du  prolarse;  les  trois  suivants  sensiblement  égaux, 
/(■  ilernier  aplati  dilaté. 

l'allés  postérieures  :  Fémur  aussi  long  que  l'intermédiaire  non  dilaté,  avec 
\-2  iliètes  |iré-apicaux.  -  Tibia  long  oi-né  sur  la  face  dorsale  d'une  douiilc 
série  de  chèles  longs  et  espacés,  la  série  dorso-postérieure  étant  continuée 
sui'  la  moitié  apicale  pai'  une  rangée  de  soies  lamelleuses,  très  courtes  et 
tr-ès  serrées.  Face  antérieure  munie  sur  toute  sa  longueur  d'une  pilosité 
égale,  longue  de  deux  travers  de  tibia.  —  Tarse  de  longueur  presque  égale 
à  celle  du  tibia.  Protarse  aussi  long  que  les  trois  articles  suivants,  muni 
sur  tonte  sa  l'ace  antéiioure  d'une  pilosité  semblable  à  celle  du  tibia,  et,  sur 
sa  face  ventrale,  de  qualr(>  longs  chètes  tiMinqués  et  aplatis.  Les  autres  articles 
sans  oincments. 

Abdomen  cylindrique  légéremeid  compi-imé  vers  le  milieu;  vert  terne,  la 
bordure  postérieure  des  anneaux  bruns,  à  reflets  dorés.  Bord  postérieur  du 
premier  segment  muni  sui-  les  cùtés  de  3-7  chètes  noirs.  Tous  les  anneaux 
semés  de  poils  follets,  longs  et  pâles  sur  les  deux  premiers,  plus  courts  et 
Hoii-s  sur  les  auti'es. 

llypoi)yge  liémispliéiiciue,  noir  à  pruine  blanche,  à  villosité  pâle.  Lamelles 
externes  triangulaires,  atteignant  à  leur  extréndlé  le  bord  postérieur  du 
3"  segment  abdominal;  con.tig\iës  sur  la  moitié  basilaive  de  leur  bord  interne 
lequel  est  légèrement  sinueux  au  delà;  elles  présentent  un  lobe  inter^ie  ?  en 
lient  fiirlement  arquée  vers  In  racine  de  l'hijpopgge.  Leur  bord  exteine  est 
densémeni  frangé  sur  toute  sa  longueur  de  soies  jaune  fauve,  une  fois  et 
demie  plus  longues  que  le  plus  graml  diamètre  transversal  de  l'une  des 
lamelles. 

Q  inconnue. 

Je  suis  heureux  de  dédier  cette  espèce  à  M.  le  Professeur  Hesse  qui 
possède  le  d"  unique  que  je  viens  de  décrire,  et  qui  l'a  capturé  à  La  Grave 
{1.526")  département  des  Hautes-Alpes,  le  10  juillet  1911. 

Sphyrotarsus  Hervé-Bazini,  n.  sp.,  c?  Q. 

cf  dillei-t  a  Sphyrotarso  luigraiihiln  lîi'ck  piaiecipue  empodio  miimtissimo, 
metatarsis  interniediis  ad  basim  lumesceiilibus  et  alilei-  ornatis,  etc.,  —  a  Sph. 
argyroslomo  Mik  melalarsis  mediis  non  binodatis  sed  ad  basim  bulbifor- 
inibus  mai-gina  alari  posteriore  valde  sinuala  inter  apices  quarti  quintique 
niM'vi  longiludinalis.  etc.;  —  a  Sph.  Hessd  Vdivid  femoiibus  inicrmrdiis. 
infeme,  post  dimidiam  partem,  penicillo  ex  pilis  luteis  longissimis  confecto 
carentibus,  metatarsis  interniediis  ad  basim  bulbiformilnis,  margina  alari 
posteriore  sinuata,  palpis  pilosis,  etc. 

Long,  corp.,  9  m/m.  Long,  al.,  7  m/m. 


1 10  U.  r.vuENT.  —  Dc'scr.  de  deuj:  Diptères  nouv.  du  gr.  Dolichopodides. 

Front  vert  métallique  givré  de  brun,  un  peu  plus  brillant  sur  le  disque, 
large  à  l'arrière,  avec  tubercule  ocellaire  très  saillant,  graduellement  i-étréci 
vers  l'insertion  des  uiiteiuies,  où  sa  largeur  égale  environ  le  quart  de  la  lai-- 
geur  de  la  tète  vue  de  tace  et  au  même  niveau.  —  Face  veile,  légèrement 
givi-ée  de  gris,  à  faible  éclat  métallique  s'élargissant  vers  le  bas.  La  face 
proprement  dite  séparée  de  l'épislome  [)ar  une  carène  transversale  nettement 
amorcée  sur  les  côtes.  Des  rides  rayonnant  du  point  d'insertion  des  antennes 
\ers  le  bord  des  yeux.  Epistome  arrondi  convexe,  peu  saillant  —  Veux  très 
courtement  velus.  —  Occiput  noiràti-e,  légèrement  prumeux.  Cils  post- 
oculaires noirs,  formant  collerette  dans  la  pai'tie  supérieure,  remplacés  dans 
la  moitié  inférieure  iiai-  des  favoris  d'un  jaune  pâle  occupant  cette  région 
dans  toute  sa  lai'geur.  —  Palpes  semés  de  puils  noirs,  très  grands,  couchés 
d'un  jaune  rougeâtre  vus  de  face,  satinés  argentés  vus  de  côté  —  Trompe 
de  moitié  plus  courte  que  ta  tête,  de  face  un  peu  plus  large  que  l'épistome, 
de  côté  aussi  large  que  la  tète  membraneuse,  à  poils  follets  jaunes  au  bord 
teiminal.  —  Antennes  noires  semblables  à  celles  de  Sph.  Ilessei. 

TbortLX  vert  mal;  deux  stries  longitudinales  médianes,  rapprochées, 
étroites,  noires;  deux  lignes  latérales  plus  larges  et  irréguhères;  les  inter- 
valles entre  les  stries  à  reflets  irisés.  —  Flancs  bleuâtres  légèrement  cendrés. 
— •  l'as  de  soies  acrosticales;  6  diètes  doi-so-centraux  à  chaque  rangée.  Flancs 
glabres,  à  part  ceux  du  prothorax  qui  présentent  deux  touffes  superposées 
de  poils  jaunes.  —  Ecusson  vert  mat,  six  cliètes  scutellaires.  Post-seutelhiin 
\i'rt  piuineux. 

Ailes  plus  longues  que  l'abdomen,  sans  tache.  E:rlrémités  des  "2',  H'  et 
i*  timgitudinalcs  presque  également  distantes;  le  2'  intervalle  légèi-ement  plus 
giand.  Deuxième  longitudinale  ti'ès  longue;  troisième  longitudinate  entière- 
ment droite;  quatrième  dans  su  dernière  section  parallèle  à  lu  Imisiènn'. 
Transverse  postérieure  droite,  perpendiculaire  à  la  4°  longitudinale,  plus 
longue  d'un  tiers  que  le  dernier  segment  de  la  5"  longitudinale,  deux  fois  el 
demie  plus  courte  que  le  dernier  tronçon  de  la  quatrième.  • —  Nervure  anale 
très  faible  et  très  courte.  Bord  posténeur  de  Taile  sinueux  entre  l'extrémité 
de  la  (jaatrième  nervure  longitudinale  et  celle  de  la  cinquième.  Continuant 
d'abord  la  courbe  convt.re  de  ta  costa,  U  dessine  ensuite  une  courbe  anicave, 
puis  une  courbe  convexe  très  accentuée  pour  revenir  s'inciser  assez  pnijnn- 
démeni  en  face  de  l'extrémité  de  la  cinquième  longitudinale.  —  Lobe  axillairc 
nul,  frangé  de  longues  soies  pâles.  —  Balanciers  jaunes;  cuillerons  jaunes 
à  soies  pâles. 

Pattes  entièrement  noires,  légèrement  vert  métallique  sur  les  fémurs.  Pas 
de  pelotes,  empodimn  réduit  à  une  courte  écaille. 

Hanches  de  même  forme  et  de  même  ornemenUilion  que  chez  Sphijrotarsus 
Hessei. 

Pattes  antérieures  :  Fémur  orné  à  la  face  postéro-venfrale,  d'une  enta'dle 
pratiquée  de  dedans  au  dehors,  amorcée  à  la  base  du  fémur,  arrêtée  au  tiers 
basdaire  par  un  rebord  abiupt  frangé  de  diètes  noirs  dirigés  vers  la  base 
du  fémiu-.  Pilosité  du  fémur  couile;  à  signaler  seulement  4-")  diètes  ('Oiirls 
sur  l'arête  ventrale,  à  l'extrémité,  et  sur  la  face  postérieure  une  rangée  de 
chètes  plus  longs  que  les  autres.  —  Tibia  un  peu  plus  long  que  le  fémur 
muni  de  4  rangées  régulières  de  soies  courtes,  deux  dorsales,  une  antéro- 
el  une  postéro-dorsale;  la  rangée  antéi-o-dorsale  comprenant  4-.'i  diètes  plus 
longs,  intercalés.  Extrémité  du  tibia  prolongée  en  biseau  au  delà  de  l'arti- 
culalion  et  frangée  sur  le  bord,  de  chètes  jaunes  bruns,  courts,  serrés  et 
dirigés  suivant  l'axe  du  tibia.  —  Tarse  d'un  tiers  plus  long  que  le  tibia.  Pro- 
tarse égalant  les  deux  articles  suivants,  courtement  villeux.  Deuxième  article 
d'un  tiers  plus  long  que  le  suivant.  Troisième  article  égalant  le  cinquième; 
le  quatrième  un  peu  plus  court. 


0.  Parent.  —  Dcscr.  de  deux  Diptères  noue,  du  gr.  DoUchopodides.   111 

PiLltes  intei-mi'diaires  :  fémur  tl'iiii  liers  plus  long  que  l'anlérieur  cana- 
liciité  à  lu  jact:  unlérieure,  ventru  à  la  [ace  inférieure.  A  paiiir  de  la  hase, 
(icuv  lignes  de  poils  longs  el  jaunes,  l'une  postéro-venlrale  à  poils  plus  longs, 
allant  jusiju'au  delà  de  la  gihljosilé  du  fémur,  l'autre,  antéi'o-ventrale,  moins 
fouinie,  à  cils  plus  courts,  allant  jusqu'au  milieu  de  la  gibbosilé  et  rem- 
|ilacée  à  parlii-  de  là  par  une  touffe  plus  dense  de  cils  jaunes,  courts, 
(iccupanl  la  deuxième  moitié  de  la  gibbosité.  —  Un  ou  deux  chètes  pré- 
apicaux.  —  Tibia  dépassant  d'im  lieis  la  longueur  du  fémur;  muni  sur  sa 
[aee  antérieure,  de  Î-'J  chèles  de  longueur  xensihlenieid  égale  (deux  travers 
de  tibia)  espacés,  épaissis,  let;  apicaux  nellenienl  écadleux,  pointus  aux  drus 
extrémités.  —  Tarse  d'un  quai-t  plus  court  que  le  tibia.  Protarsc  égalant  le 
tiers  du  tibia,  égal  aux  deux  arlicles  suivants.  Base  renflée  en  bulbe  conique, 
liépassaid.  de  moitié  en  largeur  un  trarers  de  tibia,  le  reste  du  prolarse  plus 
grèlc  que  le  tibia,  un  peu  sinueux,  tordu,  légèrement  renflé  au  sommet.  Face 
dorsale  de  la  tubérosité  basilaire  constituée  par  une  callosité  blanche  arasée 
de  poils  jaunes  très  courts.  L'autre  moitié  de  la  tubérosité  el  le  reste  du 
pridarse,  noirs.  Face  postérieure  du  protarse  munie  sur  ses  trois  quarts 
basilaires  d'une  ligne  de  longs  diètes  égalant  en  longueur  la  moitié  du  pro- 
larse; le  dernier  quart  nu,  excepté  à  l'apex  uii  il  porte  deux  poils  en  écailles. 
Fuie  antérieure  ornée  sur  la  boidure  inférieure  de  lu  callosité  blanche  de 
."/-/  longues  soies  écailleuses,  pointues  aux  deux  bouts;  pais  après  un  court 
iïdercalle  d'un  peigne  de  3-i  soies  noires  encore  écailleuses,  plus  courtes, 
et  enfin  sur  le  cinquième  apirul,  d'un  peigne  de  8-9  soies  écailleuses  de  gran- 
deur ilécroissdide.  —  Deuxième  article  égal  aux  deux  tiers  du  premier  et 
de  peu  plus  long  que  le  troisième.  Los  lidis  derniers  articles  de  hiugiieur 
sensiblement  ég  de,  le  dernier  aplati  dilaté. 

Pattes  postéi'inii'es  :  Fémur  d'un  tiers  plus  long  que  l'intermédiaire.  Face 
antéi-ieure  à  pilosité  courte,  [)àle;  un  cbète  pré-apical.  —  Tibia  légèrement 
plus  long  que  le  fémur,  présentant  sur  la  face  ilorsale  une  double  rangée 
de  diètes  longs  et  espacés,  la  dorso-poslérieure  continuée  sur  la  moitié 
apicale  par  une  rangée  de  soies  noires  courtes  et  serrées.  Face  antérieure 
à  villosité  noire,  line,  égale  en  longucui-  à  deux  travers  de  tibia.  Tai'se  un 
peu  plus  long  que  le  tibia.  —  Protai-se  égal  à  la  moitié  du  tibia  et  aux  trois 
articles  suivants,  coimne  le  tibia,  \illeux  sui-  la  face  antérieure  et  orné  de 
diètes  de  longueur  déci-oissante  sur  la  face  postérieure.  Deuxième  article 
égal  à  la  moitié  du  prolarse,  légèrement  plus  long  que  le  suivant;  les  trois 
derniers  article.s,  de  longueur  décroissante. 

Abdomen  vert  tenie,  givré  de  gris  ardoisé.  13ord  postérieur  des  anneaux 
d'un  brun  noir,  sans  éclat.  Marge  postérieure  du  premier  anneau  avec  de 
chaque  côté  3-7  soies  marginales  fines  et  noires.  Anneaux  semés  de  poils 
follets,  pâles  sur  le  premier  el  les  arceaux  ventraux,  noirs  sur  les  autres. 

Hypopyge  arrondi  hémisphérique,  noir  terne.  Les  deux  lamelles  externes 
bmgues,  atteignant  le  milieu  du  troisième  segment  abdomiwd,  larges  à  la 
t>ase,  de  forme  générale  triangulaire.  Leurs  bordures  internes  contiguës  sur 
un  tiers  de  leur  longueur.  A  partir  de  là,  le  bord  interne  de  chaque  lamelle 
devient  sinueux,  concave  d'abord,  puis  convexe,  et  de  nouveau  concave. 
Fxlrémité  de  la  lamelle  bilobée;  lobe  interne  emtrt.  arrondi;  lobe  externe  plus 
long,  en  dent  triangidaire  arquée.  Lue  torsion  de  ISO'  place  les  deux  lobes 
dans  le  plan  de  symétrie  du  corps  :  le  lobe  interne  devient  dorsal,  et  l'exteive 
ventral,  liord  interne  des  lamelles  très  courtement  poilu.  Bord  externe,  sur 
toute  sa  longueur,  surtout  à  l'extrémité  du  lobe  interne,  frangé  de  poils 
jaune  fauve  très  longs,  ayant  an  nmins  en  longueur  te  diantètre  transversal 
basilaire  d'une  lamelle. 

Q  Palpes  entièrement  noirs,  très  ;mi(7/(v.  piuu-  h    reste  semblable  au  d*, 


112  0.  Parent.  —  Descr.  de  deux  Diplèies  noue,  du  gr.  DoUcIiopudides. 

à   pari  les  dilïérences   sexuelles   cl    1  uinementaliuu  des   patlrs   (lui    sont 
simples  ici. 

Je  dédie  celle  espèce  à  M.  Hervé  linziii,  nu  ami  bien  dévoué,  qui  en  a 
caplui'é  plusieurs  ci>ui)les  le  29  juillel  l!)13,  à  Saint-Pierre-de-Cluirlreuse 
(Isère)  sur  des  nutusses  humides,  près  d'une  source  très  froide,  à 
1.400  mètres  d'altitude. 


Je  n'ai  jamais  vu  en  nature  Sphyroslomus  argyrustonius  Mik,  ni  Sphyr. 
ItHywiihihus  lieck,  et  j'ignore  si  ces  deux  espèces  existent  en  France.  Elles 
SI  put  signalées  toutes  deux  de  l'Autriche;  je  suis  persuadé  qu'elles  se  trou- 
veront dans  nos  Alpes  françaises,  aussi  je  ci'ois  bon  de  les  grouper  avec 
les  deux  nouvelles  espèces  dans  un  tableau  analytique  qui  permette  la  déter- 
mination des  cf.  Les  caractères  différenliels  des  Q  étant  moins  nets,  et 
seule  la  Q  de  Sphip'.  Bazitii  Mihi  m'étant  connue,  je  n'ose  me  l'istpiei-  iiclud- 
lement  à  établir  p(jur  elles  une  clé  de  détermination. 

TABLEAU  DES  cf  Cf. 

t .  Empodium  des  lai'Ses  li'ès  développé,  aussi  long  ipie  les  grilles,  connue 
chez  Liaiicalus  virens  Scop.  —  Protarses  moyens  très  gr-êles,  ornés 
seulement  de  deux  longs  chètes  i-appr'ochés...     S.  Iiygmphilu,^  Beck. 

—  Empodium  très  réduit,  en  forme  d'écaillé.  —  Protarses  moyens  plus 
robustes,  non  distinctement  sinueux,  plus  ornementés 2 

2.  l'iotarse  moyen  r-enllé  luliei-culeux  au  milieu  el  à  l'extrémité.  Ailes  :  troi- 

sième longitudinale  sinueuse,  son  extrémité,  sur  la  cosla,  deux  fois 
plus  rapprochée  de  la  quatrième  longitudinale  (pie  la  deuxième.  Trans- 
verse postérieure  oblique  sur  la  quatrième  longitudinale.  Lamelles 
hypopygiales  externes  profondément  divisées,  four-chues. 

S.  argyrostomus  Mik. 

— •  Prolarse  moyen  inm  tulierculeux,  ou  lubeiculeux  à  sa  base  même.  Ailes  : 
troisième  longitudinale  droite,  son  extrémité  un  peu  plus  rapprochée 
de  la  deuxième  longitudinale  que  de  la  quatrième.  Transverse  poslé- 
rieuie  perpendiculaire  sur-  la  (]ualrième  longitudinale.  Lamelles  hypo- 
pygiales externes  non  fourchues,  simplement  bilobées  à  l'exlrémilé.     3 

3.  Palpes  glabres.  Trompe  aussi  longue  que  la  lète.  Un;  pinceau  très  remai- 

quable  de  longues  soies  jaunes  après  le  milieu  du  fémur  inlermédiaii'e, 
face  ventrale.  Piotarses  moyens  non  rendes  en  bulbe  à  la  base.  Bord 
alaire  postéileur  non  sinueux  entre  l'exti-émité  de  la  qualrième  nei-vui-e 
longitudinale  et  celle  de  la  cinquième.  Oualrième  longitudinale,  à  .son 
extrémité,  nettement  recourbée  vers  le  bord  postérieur  de  l'aile. 

S.  Hessei  Mihi. 

—  Palpes  semés  de  poils  noirs.  Trompe  égnie  en  longueur  à  In  moitié  de 
celle  de  la  tète.  Pas  de  pinceau  remnrquable  de  longues  soies  jaunes 
à  la  face  inférieure  des  fémurs  intermédiaires.  Protarses  moyens 
renflés  bulbiformes  à  la  base.  Bord  alaire  postérieur  fortement  sinueux 
de  l'extrémité  de  la  qualrième  longitudinale  à  celle  de  la  cinquième. 
Quatrième  longitudinale  non  recourbée  à  son  extrémité  vers  le  bord 
postérieur  de  l'aile S.  Herré  Bazini  Mihi. 


fVrras.  0.  Parent. 


E.  CwRO.  —  Ihjménoptdres  nouveaux  ou  intéressants  (Cynipides).     H3 


HYMÉNOPTÈRES  NOUVEAUX  OU  INTÉRESSANTS  (Cynipides) 


Parmi  mes  captures  faites  durant  ces  clernièi'es  années  dans  ma  région, 
plusieurs  m'ont  paru  inédites  et  d'autres  assez  intéressantes  pour  être 
signalées.  Le  spécialiste  allemand  IIedicl<e,  qui  les  a  examinées,  découvrit 
trois  espèces  inédites  : 

1.  (iMvrvçi'is  r.Kvis  Hedicke,  n.  sp.,  cTq. 

JM'cliain  (!\(»id),  28  îioùt  el  13  septembre,  fuv  Luunis  no()'dis,  dans  un 
jardin;  deux  individus. 

Noir  brillant.  Antenne  cliez  le  cf  plus  longue  que  le  corps;  ctiez  la  Q 
presque  aussi  longue  (jue  le  corps.  Tliorax  brillant,  avec  des  points 
dispersés.  Ailes  Inalines.  .Jamiies  d'un  roux  clair;  chez  le  cT  les  fémurs 
et  tarses  postéiieurs  sont  d'un  brun  noir;  chez  la  g  les  hanches  et  les 
léniurs  sont  noirs. 

Lungueui'  :  cf  3  mm.;  g  1,8  nnn. 

2.  EncŒLA  C.WRor  Hedicke,  n.  sp.  g. 

Féchain  (Noi'd),  12  avril,  dans  un  jardin;  un  individu  g. 

g  :  Noir,  lisse  et  brillant.  Antennes  aussi  longues  que  la  tète  et  le 
thorax,  avec  une  massue  de  9  articles  «  pas  distinctement  subite  »  (éciit 
Hedicke);  3°  article  aussi  long  que  le  premier,  deux  fois  aussi  long  que 
gros:  4°  article  aussi  long  que  le  2",  pas  plus  long  que  gros;  5^-13'  moitié 
plus  long  que  gros.  Pronotum  pubescent  sur  le  côté.  Scutellum  rugueux, 
cuiiule  assez  grandi\  ovalaire,  sans  enfoncement;  seulement  quelques 
l>iiinls  au  boi-d  ipii  esl  élevé,  roux  clair:  segment  médian  'faiblement 
pubescent.  ANes  hyalines,  ciliées  et  pubescentes,  ni'ivures  d'un  Inun 
sombre,  cellule  radiale  presque  aussi  large  que  longue;  2"  partie  du 
radius  de  moitié  plus  longiu»  (]ue  la  première.  Jambes  roux  brun;  la  partie 
médiane  des  fémurs,  les  trochanters  et  les  hanches  noirs.  Abdomen 
brillant,  avec  ceinture  rousse,  aussi  long  que  la  léte  et  le  tlioi'ax. 

Liingueur'  :  3. o  nun. 

3.  TwAHESiA  CwRoi  Hedicke,  n.  sp.,  cf. 

Féchain  (Noid),  29  août,  sur  Launts  nobilis,  dans  un  jardin;  un  individu. 

cf  :  semblable  à  Tav.  carinata  Kieff.,  différent  par  les  caractères  sui- 
vants :  antennes  aussi  longues  que  le  corps.  Thorax  noir,  sauf  les 
mésopleures  l'onsses.  Ailes  distinctement  ciliées.  Tibias  postérieurs  sans 
arêtes  longitudinales. 

Longueur  :  3  mm. 

4.  Callaspidia  Dufol'RI  Gir.  (Espèce  nouvelle  pour  la  France  . 

Une  capture  g  sur  arbuste  du  bois  d'Horuaing  (Nord),  20  septembre. 

5.  CoTHONASPis  DiAPiiANA  Haitig  (Espècc  nouvelle  po\ir  la  France). 

Quatre  individus  cf  et  ï  ç.  en  août,  à  Féchain  (Nord)  :  dans  le  jardin, 
sur  absinthe  et  sur  ombelle  du  marais. 

Je  signalerai  aussi  : 
Anacharis  euchavioides  Daim.;  un  exemplaire,  août,  jardin,  Féchain. 
Chmips  î'iV/ri.r  Westw.  vaf.  hiteiceps  Zieff.,  2  g,  août,  jardin,  Féchain. 

Tous  ces  exemplaires  font  partie  de  ma  collection.  Je  serais  lies  heureux 
de  mentionner  ces  indications  dans  le  Catalogue  des  Hyménoptères  du  Nord 
(en  pi'éparation). 

Roubaix.  E.  Cwro. 


1 1  \      L.  Dupont.  —  l,a  Dis irilni lion  géographique  d'Araschnia  Levana. 


LA  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE  d'ARASCHNlA  LEVANA  EN  FRANCE 


La  l-'ruille  des  Jeunes  Xaluralisles  a  plusieurs  fois  ouvert  des  enquêtes 
sur  la  distribution  géogra[tliiquo  eu  France  de  certaines  espèces  d'insectes, 
choisies  parmi  les  plus  caractéristiques,  et  permis  pai'  là  de  coinblei' 
quelques-unes  des  tiop  iionihreiises  lacunes  que  présentent  nos  coimaissances 
sur  la  faune  entomologique  française.  On  a  gardé  le  souvenir,  par  exemple, 
des  articles  sur  la  répartition  de  la  Mante  l'eligieuse  (1878),  du  Grand  Paon 
de  Nuit  (J897),  du  Papilio  Podalirius  (1!)()3). 

Dans  ces  travaux,  il  s'agissait  de  déterminer  jusqu'où  s'avancent,  dans  le 
Nord  de  la  Fiance,  des  espèces  dont  le  centre  de  distiiiiution  est  dans 
l'Kuiope  Méridionale.  Il  m'a  paru  qu'il  serait  intéressant  de  reclierciiei' 
jus(|u'oii  s'avance  vers  l'Ouest  et  le  Midi,  une  espèce  de  Lépidoptère  diurne 
apjiaitenanl  à  la  faune  de  l'Europe  Centrale  et  Septentrionale.  J'ai  choisi  la 
chai'manle  petite  espèce  appelée  la  Carte  r,éngrap}iiqiie  par  les  vieux  auteurs 
et  désignée  sur  les  Catalogues  actuels  par  le  nom  d'Araschnia  Levana  \,.  (1). 

Ce  genre  Araschnia  a  été  créé  par  Iliilmei'.  T)oid)leday  l'avait  adoplé,  ainsi 
(|ue  Chenu.  Il  avait  été  lejeté  par  la  plupart  des  entomologistes  et  englobé 
dans  le  gi'and  genre  Vanessa.  Mais,  avec  la  tendance  actuelle  au  morcel- 
lement, il  a  reparu  et  figure  dans  la  dernière  édition  du  Calalogue  Staudinger 
et  dans  le  premier  volume  du  grand  ouvrage  du  D''  Seitz  sur  les  Marntlépi- 
doplères  du  globe.  Il  se  justifie  d'ailleurs,  non  seulement  par  certaines  parti- 
cularités de  structure,  mais  surtout  par  un  fait  biologique  important  :  la 
profonde  différence  de  coloration  entre  la  génération  de  printemps  et  la 
génération  d'été.  Chez  aucune  espèce  d'Europe  le  dimorphisme  saisonnier 
—  si  répandu  chez  les  pa|iilloiis  de  l'Asie  et  de  l'Afrique  intertropicales  — 
n'existe  à  un  aussi  haut  degré  (pu-  chez  Araschnia  Levana,  dont  la  forme 
d'été,  -1.  Prorsa,  avait  été  considérée  comme  une  espèce  distincte  par  les 
anciens  auteurs. 

Mais,  dès  1826,  lîoisduval  démontrait  par  des  éducations  que  Levana  et 
Prorsa  sont  bien  une  seule  et  même  espèce.  De  plus,  on  a  décrit  une  forme 
Poriaia,  qui  éclôt  parfois  en  octobre,  mais  que  l'on  oblipnf  surtout  par  des 
expériences  de  température,  qui  participe  à  la  fois  de  la  forme  fauve  Levana 
et  de  la  forme  noire  Prorsa.  Plus  récemment,  M.  Stichel,  qui  a  traité  le 
groupe  des  Vanes.sidi  dans  le  gi-and  ouvrage  de  Seitz,  a  donné  le  nom 
(i'ln.term.edia  h  certains  exemplaires  de  Prorsa  oîi  la  bande  blanche  est  en 
quelque  sorte  injectée  de  fauve  et  qui  font  aussi  transition  vers  la  forme 
vernale.  Ces  exemplaires  se  renconireiaient  surtout  lorsque  l'été  a  été 
humide  et  sans  chaleur. 

D'après  les  expériences  faites  en  1875  par  Weissmann  et  rappelées  par 
le  D'  Max  Stand fuss  (2),  la  forme  vernale  fauve  Levana  serait  la  plus  ancienne 
et  la  forme  estivale  noire  Prorsa  serait  d'apparition  plus  récente.  Dans  la 
Sibérie  orientale,  où  l'espèce  n'a  qu'une  généialion.  la  forme  Levana  existe 
seule.  Dans  nos  pays,  en  soumettant  à  l'action  du  froid  les  chrysalides  d'élé, 
qui  devraient  normalement  donner  des  Prorsa.  on  obtient  facilement  Levana, 
tandis  qu'il  est  beaucoup  plus  difficile  d'obtenir  des  Pror.^a  en  soumettant 
à  une  température  élevée  les  chrysalides  d'hiver. 

(1)  Au  cours  de  la  ConsuUalion  lépidoptérologique  que  publie  Mluellement  la  FeuUlc  des 
Jexmes  Naturalistes.  M.  Charles  Obert.hùr  (numéro  du  l"  mars  19ri)  exprimait  précisc^ment 
le  désir  de  voir  mieux  connue  la  répartition  de  ceHe  espère. 

(2)  Annales  Soc.  Eut.  France.,  1900,  p.  83. 


L.  Dupont.  —  Fm  Diyliibulion  géograpliiqnc  d'Araschnia  Lcrana.      115 

On  Iniuvera  dans  l'ouvrage  de  Seilz  la  desciipiion  et  les  figures  de  quatre 
aiilies  espèces  |)aléai-ctii|ucs  du  Genre  Araxchiiia.  Ces  espèces  sont  pi'opres 
à  la  Chine  oecidentale  et  au  Japon  ([).  Lerana,  la  seule  espèce  dont  je  doive 
rn"()ccupei',  a  une  laige  distrihulion  g<''i)grap!iique.  D'après  le  Catalogue 
Siaudinger  et  Hebel,  dont  les  indications  sont  reproduites  dans  le  Seilz,  elle 
habile  rMiirope  ceiilrale,  sans  atteindre  les  lies  liritanniques,  mais  en 
s'('l(>iidaid  jusqu'à  la  Livonie  au  Nord,  au  Piémont  et  à  la  Dahnatic  au  Sud. 
En  Asie,  elle  est  répandue  de  l'Arménie  au  Japon  inclusivement,  pai-  la 
Sibérie  méridionale,  le  bassin  de  l'Amoui-  et  la  Corée. 

Dans  notre  pays,  on  sait  depuis  longtemps  que  Levana  habite  le  Nord,  y 
compris  les  environs  de  Paris,  mais  les  indications  sont  très  fragmentaires. 
C'est  pour  les  com|)létnr  et  présenter  un  tableau  d'ensemble  que  j'ai  procédé 
;\  des  recherches  bii)liographiques  et  fait  a])pel  à  la  bonne  collaboration  des 
lecteurs  de  la  FeniUc  par  mes  notes  du  1"  février  1912  et  du  1*"'  janvier  1913. 
Cet  appel  m'a  valu  d'intéressantes  lettres  de  MM.  le  D'  Baros,  de  Bussang; 
Ed.  Brabanl.  de  Morenchies  (Nord);  Courtois,  de  Dijon:  R.  Decary,  de  la 
Ferlé-sous-Jouari-e:  Louis  Demaison,  de  Reims:  11.  Miot,  de  Beaune; 
C.  Postel,  de  Foncquevillers  fPns-de-Calais),  ainsi  qu'une  note  de  M.  Albert 
Smits,  inséi'ée  dans  la  f'eniUr  du  1"  avril  191.3. 

Berce  signalait  I.crana  dans  quatre  de  nos  départements  actuels,  plus  les 
deux  départements  alsaciens  qui  ne  nous  avaient  pas  alors  été  arrachés. 
Plus  récemment,  AI.  l'abbé  Frionnet  (Prcmirr.'i  états  dos  IJpidopth'Cs  fran- 
çais. I.  niinpnli-rrfi-s)  a  donné  une  liste  de  sept  dépai'temenfs.  Je  puis 
signaler  aujourd'hin  la  pi'ésence  (VAra>icInna  Levann  ou  de  sa  forme 
estivale  Prorsa  dans  dix-huit  départements.  Je  suis  convaincu  que  trois  ou 
(jualre  départements  au  moins  s'ajouteront  plus  tard  à  la  liste  que  l'on 
va  lire. 

Arasclmiit  Lpraïut  est,  en  général,  commune  là  où  elle  se  inaive:  mais 
elle  est  fort  localisée  et  peut  échapper  aux  cheirheurs  pendant  hingtemps. 
Les  localités  qu'elle  affectionne  sont  souvent  menacées  de  dispaïaître.  Elle 
aime  en  effet  les  bois  humides,  surtout  les  fonds  de  vallées  un  peu  maréca- 
geuses. J'ai  chassé  pendant  de  longues  années  aux  environs  de  Pont-de- 
l'Arche  (Eure)  sans  me  douter  qu'un  petit  bois  humide  situé  à  7  kilomètres 
dn  chez  moi  recelait  l'espèce  en  question,  alors  qu'elle  fait  défaut  dans  les 
gi'andes  forêts  de  la  région. 

Voici  maintenant  l'indication  des  localités  françaises  que  je  suis  actuel- 
lement en  mesure  de  citer.  J'énumère  les  départements  en  commençant  par 
le  Nord  et  par  l'Est  pour  citer  en  terminant  les  localités  les  plus  avancées 
vers  l'Ouest  et  le  Sud  : 

Nord.  — Valenciennes  (Berce).  Celle  localité  peut  se  rapporter  à  la  suivante. 
—  Forêt  de  Mormal,  autrefois  à  profusion,  plus  rare  maintenant  (Ed. 
Rrabant).  Ce  renseignement  est  confirmé  par  M.  Albert  Smits  (F.  ./.  A'., 
1"  avril  1913).  —  Rois  Lévêque,  près  la  même  forêt  (Brabant).  —  Parc 
de  IMorenchies,  près  Cambrai,  deux  captures  faites  par  le  regretté 
M.  Brabant. 
P\s-DE-C\LATS.  —  Bois  de  Sai!ly-au-Bois.  dans  la  vallée  supérieure  de  l'Authie 
(Postel).  —  Bois  d'Havrincourt,  h.  la  limite  du  département,  vers  Cambrai 
(Brabant  e|  Postel). 
AiiOENNES.  —  J'ai  vu  dans  une  collection  des  exemplaires  capturés  près  de 

Sedan. 
Meurthe-et-Moseij-e.  —  Levana  a  été  capturée  près  de  Nancy  (R.  Decary). 

(11  D'après  M.  Ch.  Oberthûr  [F.  J.  .V.,  l"'  mnr.=;  1P141.  le  nombre  des  espèces  asiatiques 
â'Araschnia  serait  de  hui(,  sans  compter  Levana.  Mais  l'auteur  compte  comme  espèces  des 
formes  que  Stichel  réunit  deux  à  deux  comme  variétés  saisonnières, 


1  Ifi      L.  Dupont.  —  Iai  DisU'iliutimi  Qrngnifihiqiic  d'Arnschnio  Lei'ana. 

Vosges.  —  Bussang,  où  M.  le  D'  liaios  a  capturé  pliisifurs  fois  Piorsn  en 
juillet-aoùl  ol  remarciup  (ju'elle  aime  à  se  i)osei-  sur  les  excréments  des 
vaches.  —  Anoulcl,  près  Saint-Dié  (Albert  Smits,  F.  J.  N.,  1"  avril  1913). 

Meuse.  —  Environs  de  Moniniédy,  d'apivs  l.iénaid,  Cat.  des  Lép.  des  Evr. 
(le  Verdun,   IS^iO.  (Heiiscignemenl  communiqué  pai'  M.  L.  Demaison). 

Haute-Marne.  —  Mortes,  au  val  de  Piesies  (Frionnel).  —  Prantlioy  (Miot).  — 
l'ouifmgy,  observée  par  M.  Lepitre  en  1012,  renseignement  transmis  par 
M.  H.  Miot.  Celte  dernière  localité  est  eidi'e  Langies  et  Chauniont:  les 
deux  autres  sont  dans  le  sud  du  département,  au  pied  du  plalcau  de 
Langres,  et,  par  conséqueni,  dans  le  bassin  de  Ja  Saône. 

Côte-d'Ôr.  —  M.  Decary  a  vu  voler  un  exemplaire  de  Prorsa  dans  la  forêt 
de  Chàtillon-sur-Seine,  sans  pouvoii-  le  ca|dui-er.  Cette  observation  est 
confirmée  par  la  capture  de  Prnrso  dans  un  jardin  de  la  même  ville 
(renseignement  transmis  par  M.  ("ouilois). 

Aube.  —  Bai'-sui'-Seine  (Catalogue  Jourd'lieuille,  supplément),  Bréviandes, 
Pont-IIubert  et  Barberey,  dans  la  vallée  de  la  Seine  (renseignements 
fournis  par  M.  l'abbé  d'Antessanty  à  M.  Decary  et  transmis  par  ce  dei- 
nier).  M.  Decary  m'informe  aussi  qu'il  existe  dans  la  collection 
Jourd'heuilie,  au  Musée  de  Troyes,  un  exemplaire  de  Prursa  étiqueté 
"  Lusigny,  jardins,  24.7.18!)'(  ». 

Marne.  —  M.  Demaison  m'a  fiuirni  de  nombi'euses  indications  pour  ce 
département  qu'il  connaît  si  bien.  La  \  onessn  Leraiin  se  trouve  aux  envi- 
rons de  Reims  :  dans  la  vallée  de  la  Vesie,  à  Muiron,  Joncbery;  dans  celle 
de  l'Ardre  (aflhieni  de  la  VesIe).  à  Chambrecy,  Fismes;  —  dans  celle  de 
la  Suippe  laflluent  de  l'Aisne),  à  Vamlétré.  Aux  environs  d'Epernay  on 
trouve  noti'e  espèce  dans  la  vallée  du  Cidiry  (affluent  de  la  Marne),  à 
Pierry. 

Aisne.  —  Ce  départemeni  est  un  de  ceux  où  noire  espèce  est  très  largement 
l'épandue.  Villers-Cotterels,  Soissons  (Herce);  lîraisne  (vallée  de  la  Vesle), 
Craomie  (Demaison):  Forêt  de  Samoussy,  à  1(1-12  kilomètres  Est  de  Eaon 
(Ed.  BiabanI):  Sainl-Ernie,  à  17  kil.  S.-E.  de  Laon  (Demaison).  Enviions 
de  Saint-Quentin,  à  Bouvroy  el  Uomblières  l'Catalogne  Dubus). 

Somme.  —  Environs  d'Amiens  (Catalogue  Dujardin,  1840.  Benseignement 
communiqué  par  M.  Demaison).  —  Mailly-Maillet,  dans  le  lit  desséché  de 
la  rivière  (aftiuent  de  l'Ancie)  qui  ti'averse  le  bois  et  passe  sous  le  pont 
de  Vittermont.  très  localisée.  —  Bois  d'Aveluy.  vallée  de  l'Ancre;  la  che- 
nille se  ti-ouve  par  milliers  certaines  années.  —  Ces  dernières  localités, 
voisines  de  Foncquevillers.  m'ont  été  fournies,  avec  des  détails  très  précis, 
par  noli'e  obligeant  collègue  M.  C.  Postel. 

Oise.  —  Senlis.  —  Piei'refonds,  aux  élangs  de  Battignies  (Berce).  —  'Vallée 
du  Thérain,  près  Beauvais,  notamment  à  la  Mye-aux-Bois  où  la  chenille 
de  Prorsa  était  très  abondante  en  1906  (A.  Daufresne,  F.  J.  N.,  1"  no- 
vembre 1906). 

Seine-et-Marne.  —  La  Ferté-sous-Jouarre.   I,isy-sur-()urcq,   dans  les  bois 

de  Meaux.  Prorsa  a  été  commune  en  1911  (lettre  de  M.  B.  Decary). 
Seine-et-Oise.  —  Environs  de  Versailles,  surtout  dans  la  vallée  de  la  Bièvre, 
à  la  Minière  (Berce).  —  Cbaville  (Berce,  introduction,  sur  la  chasse  aux 
Lépidoptères).  —  Bois  de  Verrières,  à  la  lisière  vers  Massy  !)  J'ai  capturé 
moi-même  .(.  Lerann  en  mai  1882  à  celte  localité,  située  tout  à  fait  à  la 
limite  du  département  de  la  Seine.  —  A'allée  de  la  Juine.  entre  Etampes 
et  l'^tréchy,  où  Prnrsa  était  c.  c.  le  1"  aoùl  1906.  —  Lrraiia  a  été  ju'ise 
dans  la  même  vallée  aux  tourbières  d'Ilteville.  Ces  deux  localités  signalées 
pai'  M.  D.  Poulot  (F.  ./  V..  t"  sepl.  1906).  —  Forél  de  Mmdmorency  à 
Sainte-Radegonde  (Thierry-Mieg). 


L.  Dupont.  —  Im  Dislrihulioyi  géngraphiqvc  d'Àrnsrhma  Levana.      H7 

Va  HE.  —  Vallée  de  l'ilon,  à  ll(iiii-l;i-\  îicInTio.  Guidé  par  M.  l'abbé  do  Heau- 
courl,  j'ai  capUiié  l'iiirsu  dans  les  bois  maréfatceiix  siliiés  pivs  de  la 
gare,  en  juilld  I!t(l6.  —  Vallée  de  l'Eure,  dans  un  bois  marécageux  près 
de  la  gare  du  Vaudreuil,  dont  la  i-esscinblance  avec  la  localité  précédente 
m'a  inspiré  l'idée  de  faire  ([uehjue.s  lechei'ches.  J'y  ai  piis  plusieurs  fois 
Prorsa,  avec  la  variété  hUennedia,  en  juillet  et  août.  Mais  l'espèce  est 
bien  moins  abondaide  dans  ces  localités  normanries  qui'  dans  d'autres 
pallies  de  la  l'raiice.  -  Vallée  de  l'Andelle  :  Dduvillc  :  une  l'rarsd^  cap- 
turée sur  une  lleui'  d'iMipaliiire.  lin  juilld  P.tll  !  —  l,yons-la-lMjrèt  : 
plusieui's  exemplaires  de  l'rarMi  ont  élé  caiihircs  i»ar  M.  Adrien  Dollfus 
dans  son  jardin  même. 
EuiŒ-ET-LoiR.  —  Guénée,  dans  son  Catalogue  de  ic  déparlemcnl,  indique 
(il  l'appendice)  Levana  et  sa  var.  l'ror.sa.  Mais,  conlraircmenl  à  son 
habitude,  il  ne  signale  aucune  localité,  de  soi'te  qu'il  reste  un  certain 
doute.  Si  l'espèceliabite  réellement  ce  département,  c'est  probablement 
dans  la  vallée  humide  de  la  Conie  (alTluent  du  Loir). 
CiiKK.  —  C'est  Maurice  Sand  ipii  a  fait  cnimaitrc  l'existence  de  notre  espèce 
dans  ce  déparli'menl,  le  |dus  méi  iiliimal  où  elle  ail  été  observée  authenti- 
(piemenl.  \oici  les  indications  qu'il  donne  dans  son  Catalofiiic  flrs  IJ.]iuf. 
de  la  FruHCi'  codrale  (1879)  :  ><  Chapelle-d'Augillon.  limite  de  la  Sologne 
au  sud.  Pentes  nord-est  de  la  forêt  de  Saint-Palais.  Rare.  Avril  (Première 
Génération).  Juillet  (Deuxième  Généi-ation).  \\  est  à  remar(iu(M-  que,  sur 
le  même  Calalogue,  la  forêt  de  Saint-Palais  est  citée  pour  une  auti'c 
espèce  septentrionale,  dunl  la  l'éparlilion  est  assez  analogue  à  celle  de 
.1.  Levana,  VLrebia  Medu'<a. 

Ici  se  termine  la  liste  des  dix-linil  déiuirtements  que  j'avais  aiuioncés  plus 
liant  comme  produisant  notre  jolie  Vanesse.  Un  dix-neuvième  dépaiiement, 
assez  inatlendu,  serait  à  ajouter,  s'il  fallait  ajoutei-  foi  à  une  iudicalinii  parue 
autrefois  dans  le  Nalurali>:tp,  ce  serait  le  Tarx.  En  effet.  "  Vanessa  l'mrsa 
vai'iété  Levana  »  tigui'e  dans  une  liste  de  Papillons  recueillis  aux  environs 
d(>  Castres,  liste  publiée  par  M.  Galibert  dans  les  Peliles  NcnrcUcs  l'idnmo- 
htiiUincx  du  15  mars  1S79.  l\b)n  regretté  ami  le  D"' H.  Vallenlin  ayant  demandé 
quelques  renseignements  compl('inentaires  dans  le  numéro  du  l""''  avril  du 
Naturalisle  (publication  qui  continuait  les  Peliles  Nouvelles),  l'auteur  de 
l'article  répondit  dans  le  numéro  du  43  mai  qu'un  exemplaire  de  Prnrsa  let 
non  de  Levana]  figurait  dans  la  collection  de  M.  Brianne,  conservateur  du 
Musée  de  Castres:  «  cet  exemplaire  lui  a  été  donné  il  y  a  longtemps  par  une 
personne  qui  habite  les  environs  de  cette  ville,  mais  que  M.  Brianne  a  perdue 
de  vue  ».  Devant  l'imprécision  de  ce  renseignement,  il  est  impossible  de  lui 
attacher  ([uelque  valeur. 

Ce  n'est  pas  à  dire  que  je  considère  comme  close  la  liste  des  départements 
français  où  se  trouve  Ara<:ehnia  Levana.  Je  ne  serais  pas  surpris  d'apprendre 
sa  capture  dans  la  Seine-Inférieure  qui  a  sans  doute  été  étudiée  par  de  très 
zélés  chercheurs,  mais  où  le  pavs  de  Brav  offre  des  localités  analogues  à 
celles  de  la  vallée  du  Thérain  (^Oise)  ou  de  la  Basse-Andelle  CEure)  signalées 
plus  haut.  Il  me  paraît  certain  que  le  Loiret,  l'Yonne  ''surtout  dans  la  région 
humide  et  froide  de  la  Puisayei.  la  Nièvre  possèdent  aussi  notre  Vanesse: 
acliiellement  le  Cher  forme  un  ilôt  isolé  sur  la  carte  de  répartition,  ce  qui 
est  peu  vraisemblable.  La  Saône-et-Loire  paraîtrait  aussi  devoir  posséder 
notre  espèce,  mais  elle  a  été  bien  étudiée  cependant  autrefois  par  Constant. 
Enfin  l'Espèce  existant  en  Suisse  et  en  Piémont,  pourquoi  ne  se  trouverait-elle 
pas  dans  nos  départements  jurassiens  et  alpins  ?  Pourtant  je  n'ai  pu  tr'oirver' 
l'indication  d'aircrme  captirr'e  sur  notice  territoire  (1). 

(1)  L'espèce  se  trouverait  dan.s  le  Valois,  au  col  de  la  Forclaz,  sur  la  route  de  Chamonix 
il  Martigny,  bien  près  de  la  frontière  française  (V.  The  EniomologisV s  Record,  année  1903,  p.  GO). 


118     T,.  Dupont.  —  I,a  Dislnbiilion  gôogvaphypw  d'Araschma  Lemna. 

Sur  nos  frontières  du  Nord  et  du  Nord-Est,  l'espèco  est  eonimiiin'  on 
H('l.i,'ii|iii\  par  exemple  à  Tournai,  Virlnn,  Roiiiilon,  Dinant,  Arlon  (Oîilalo^ie 
i.aiiiliilloiO,  el  en  Alsace,  dans  de  nond)ieusps  localiii''S  de  nos  anciens 
ilrparlcMients  du  llanl-Riiin  et  du  llas-Rliiii. 

i>ans  l'Ouest,  Lcnnui  semble  bien  faiie  défaut.  Elle  ne  figure  pas  sur  les 
récents  catalogues  du  Calvados,  par  M.  Dumans,  ni  de  l'Ouest  (région 
allanlique),  pai'  MM.  Daniel  Lucas  et  Gelin. 

En  résumé,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  la  région  que  celte 
rspéce  occupe  en  France  dépasse  peu  à  l'Onest  le  i"  degré  de  longitude 
Ouest  de  Paris  et  est  limitée  au  Sud  par  le  'iT"  degré  de  latitude  Nord.  Ce 
n'est  pas  tout  à  fait  un  quart  de  notre  teiiitoire. 

Evreux.  Eouis  Dupont. 
♦ 


UNE  EXCURSION  BOTANIQUE  DANS  LA  VALLÉE  DE  SAAS  (Valais) 


De  la  iliainc  frontière  des  Alpes  Pennines  qui,  du  Cerviii  au  Simplon,  porte, 
après  le  Mont  ISlanc.  les  plus  hautes  cimes  des  Alpes,  et  est  couverte  des 
plus  volumineux  glaciers  de  l'Europe  centrale,  partent,  au  nord,  deux  vallées 
de  longueur  à  peu  près  égale,  d'abord  à  peu  près  parallèles,  puis  se 
rejoignant  au  bout  d'une  trentaine  de  kilomètres,  pour  former  une  seule 
vallée  qui  débouche  à  Viège  dans  la  vallée  du  Rhône.  Elles  sont  séparées 
l'une  de  l'autre  par  une  énorme  assise  qui  se  détache,  au  nord,  du  massif 
du  Mont  Piose  :  c'est  la  chaîne  des  Mischabel,  qui  atteint  son  point  culminant 
au  Dôme,  à  i.'V.W  mètres  d'altitude. 

\,d  première  vallée,  la  vallée  de  Saint-Nicolas,  se  détache  à  gauche  de  la 
seconde,  à  Stalden,  et  monte  à  Zei'matt;  elle  est  parcourue  par  un  chemin 
muletier  et  un  chemin  de  fer  à  crémaillère  qui  part  de  Viège,  et  se  prolonge 
de  Zei-matt  au  Coi'nergral.  Cette  vallée  est  reliée  au  Piémont  par  le  col  de 
Saint-Théotlule. 

La  seconde  vallée,  la  vallée  de  Saas,  plus  déshéritée  sous  le  rappoil  des 
moyens  de  communication,  n'est  iiarcouioie  que  par  un  simple  chemin 
muletier.  Elle  communique  avec  le  Piémont  par  le  col  du  Monte-Moro.  Quant 
à  la  chaîne  qui  sépai-e  les  deux  vallées,  elle  n'offre  que  quelques  [lassages 
de  glaciers,  très  élevés  et  d'accès  dilTicile,  ipii,  pratiquement,  la  rendent 
infianchissable. 

Ces  vallées  sont  une  des  régions  de  la  Suisse  dont  la  lloie  est  le  jdus 
réputée;  elle  attire  tous  les  ans  de  nondjreux  botanistes  suisses,  fran(,"ais, 
anglais  et  allemands.  C'est  aussi  une  des  régions  qui  ont  été  le  plus  étudiées 
sous  le  rapport  lloristique  :  les  noms  de  Murith,  Rion.  Venetz,  Lagger  e|  du 
D'  (Ihrist  sont  là  poui'  lattesler. 

La  vallée  de  Saas  est  moins  fré(juentée,  peut-être,  que  celle  de  Saint- 
Nicolas;  cela  tient  sans  doute  à  ce  qu'elle  est  d'un  accès  moins  commode; 
mais  sa  flore  ne  le  cède  en  rien  en  richesse  à  celle  de  la  première.  Cette  flore 
jouit  d'une  grande  réputation  parmi  les  botanistes  suisses;  elle  est  connue 
chez  n(His  égalenumt,  quoique  d'une  façon  moins  détaillée  que  la  floi-e  des 
environs  de  Zermatt,  et  à  tort,  certes. 

Réduite  à  sa  plus  simple  expression,  la  géologie  de  la  vallée  de  Saas  com- 
prend deux  régions  principales  : 

1°  Une  région  de  calcaires  dolomitiques,  montant  au  delà  de  Stalden,  mais 
peu  étendue,  et  caractérisée  par  une  flore  très  spéciale. 


p.  Le  Brun.  —  Excursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais).     119 


2"  Une  région  siliceuse,  s'ctciuiinil  jusiiiraii  fond  de  la  viiiiée,  el  corres- 
pdniiaiit  en  majeure  parlie  à  des  loinialidns  de  micaschistes,  de  gneiss, 
souvent  mêlés  (le  laïc  et  de  scrpenlme. 

Résumée,  la  flore  peut  se  ramener  à  quatre  zones  distinctes  : 

1°  Une  zone  calcicole  très  parliculière,  avec  prédominance  de  nondjreuses 
espèces  méridionales,  qui,  dans  toute  la  Suisse,  ne  se  trouvent  guère  que 
dans  le  Valais;  —  s'étendani  au  delà  de  Stalden,  jusque  vers  l.2(»0  mètres 
d'altitude. 

2°  Une  zone  silvatique,  moulant  justiu'à  Saas. 

3"  Une  zone  formée,  mi-])ai1ie  des  élém(;nls  des  prairies,  mi-  iiarlic  des 
éléments  de  la  zone  alpine  intérieure. 

i°  Une  zone  alpine,  icai-actérisée  :  inférieurcment.  par  la  présence  de 
plusieurs  espèces  propres  aux  régions  siliceuses  des  Alpes  centrales,  el 
atteignant  au  Valais  leur  extrême  limite  occidentale;  par  conséquent  ludles 
(lu  très  rares  en  France;  —  supérieui-ement,  par  la  présence  de  que^iues 
plantes  se  rattachant  h  la  flore  des  Alpes  Graies  et  même  du  Dauphiné. 

Au  mois  d'août  1013,  très  limité  par  le  temps,  après  avoir  herborisé  dans 
les  envii-onsde  Pontai-lier,  et  avant  de  gagner  le  Dauphiné,  je  voulus  retaire  un 
saut  dans  la  vallée  de  Saas,  vers  laquelle  je  me  sentais  irrésistiblement  attiré, 
bien  (jue  je  l'eusse  déjà  visitée.  Celte  excursion,  à  laquelle  je  ne  pus  consacrer 
([ue  quatre  journées,  me  permit  cependant  de  revenir  avec  un  butin,  remar- 
quable par  l'abondance,  mais  surtout  par  la  rareté.  J'ai  cru  intéiesser  mes 
confrères  français  de  la  Feville  en  relatant  ici  les  très  modestes  obsen-ations 
que  j'ai  pu  recueillir  —  après  liien  d'autres  qui  avaient  autrement  qualité 
que  moi  pour  le  faire!  —  et  en  leur  traçant  un  itinéraire  aussi  détaillé  que 
possible,  dont  ils  puissent,  le  cas  échéaid,  tirer  parti. 

En  une  excursion  de  cinq  jours,  l'on  pourra  se  faire  une  idée  d'euscmbli^ 
de  la  flore  de  la  vallée  de  Saas.  Le  premier  jour,  de  préférence  l'après-midi, 
l'on  se  rendra  de  Viège  à  Stalden,  à  pied,  si  possible.  —  Le  second,  l'on 
montera  à  Saas,  el  aussi  à  Fee.  —  Le  troisième,  l'on  ira  coucher  à  Maltmai  K. 
--  Enfui  les  deux  autres  journées  devront  être  consacrées  à  des  herboil- 
salions  qui,  faites  dans  les  environs  du  lac  de  Mattmark,  procureront  d'adiui- 
rables  récoltes,  entre  autres  la  classique  course  du  Monle-Moro,  avec  faculté 
de  revenir  dans  le  Valais  par  le  Piémont  et  la  ligne  ferrée  du  Simplon. 

Des  jambes  résistantes  à  la  fatigue:  une  grande  boîte  à  herboriser,  et,  si 
possible,  un  cartable;  enfin  quelques  mots  d'allemand,  seront  de  la  plus 
grande  utilité. 


& 


I.  —  De  Viège  à  Stalden. 

En  quittant  la  gare  des  C.  F.  F.  à  A' iège  (659  m.),  nous  avons  devant  nous 
la  station  de  départ  de  la  petite  voie  ferrée  qui,  par  Stalden  et  Saint-Nicolas, 
monte  jusqu'à  Zermatt.  Nous  pourrions  l'utiliser,  et  cela  nous  avancei-ait 
d'une  heure  et  demie  ;  mais  la  première  partie  de  l'excursion  n'est  pas 
dépourvue  d'intérêt,  et  n'est  aucunement  fatigante;  il  est  donc  bien  préfé- 
rable, si  la  journée  n'est  pas  trop  avancée,  d'aller  à  pied  à  Stalden. 

Par  la  route,  qui  traverse  les  prairies  marécageuses  de  la  vallée  du  ilh()ne. 
nous  nous  acheminons  vers  la  petite  ville  de  Viège,  bâtie  sur  un  mamelon 
situé  sur  la  rive  droite  de  la  Viège,  à  6G7  mèties  d'altitude.  Au  fond  de  la 
vallée  brillent  les  cimes  neigeuses  et  dentelées  du  Balfrin,  qui  surgissent  du 
massif  sombre  et  boisé  situé  au-dessus  du  confluent  des  deux  Vièges.  — 
Derrière  nous,  au  contraire,  se  trouve  une  pente  abrupte  et  ensoleillée,  plon- 
geant dans  le  Rhône,  et  parcourue  par  la  rampe  hardie  de  la  voie  ferrée  de 


150     P.  l.F.  Rru'N.  ■ —  E.rciir.sinn  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais). 

l;i  valh'o  (!(>  Loetsclien,   qui  doininc  ;i  une  grande  hauteur  les  villaijes  de 
Kavogiic  et,  Campel. 

Dans  le  houig,  aux  |Mll(ii('.s(iues  iiii'll(\s  pavées  de  pelils  galels  aiiondis, 
nous  laissons  à  droite  la  route  de  Sion  et  de  Martigny;  à  gauche,  celle  de 
Brigue  et  de  la  Furka;  puis,  le  boui'g  fi'anchi,  nous  laissons  à  gaucTie  (écn- 
leau  indicateur)  le  ciiemin  qui  monte  à  Visperterniinen,  et,  par  la  vallée  de 
Nanz,  gagne  jîéi'isal  et  le  Simplon.  Nous  traversons  tout  d'ahoitl  des  vergers 
et  des  prés  où  le  TriloUimi  iininhinum  L.  est  abondant;  puis  des  vignes  enso- 
leillées à  travers  lesipielles  nous  ajiercevons  de  loin,  à  gauche,  les  grandes 
touffes  majestueuses  de  VEchinops  spliœwci'plMias  L.  Enfin,  au  bout  de 
(luelque  temps,  nous  nous  trouvons  au  bord  de  la  voie  ferrée  de  ZermatI, 
qui  côtoie  de  près  la  rive  droile  de  la  Viège,  i)uissnnl  loi'rent  à  cel  endroit, 
bordé  de  nombreux  buissons  d'Hippvphx  j'Iumvioidcs  L. 

Les  rocailles  calcaires,  chaudes  et  arides,  qui  dominent  le  chemin  à 
gauche,  sont  recouvertes  d'une  végétation  parliculièi'e,  quasi  méridionale, 
dans  laquelle  dominent  : 

ncrlicris  ruU)(irix  L.  ifr.)  Triicriinn  ui'nihniintt  1,. 

Ilpli(nilhf)iiiiiti  ivlanditinii  \\'ahl.  SUpa  pctiiialii  I,. 

iiiloliinn  nibi'iis  \,.  Kœhtcrid  vaU.i'shint  D.  (1. 

.\(\idl:i'u  nobdis  L.  (CC.)  —       hirsula  (iaud. 

Canlauroa  paniculala  Lam.  Melica  ciliata  L. 

Au-dessus  du  chemin,  en  face  d'une  paroi  de  rochers  abrupte  qui,  sur 
l'autre  i-ive  de  la  Viège,  domine  le  torrent,  se  trouvent  encore  quelques 
espèces  intéi-essanles,   entre  autres  : 

O.rytrnpis  Halleri  Hunge  (fr.)  Diiiilnlls  hdea  L. 

—       pUosa  D.  C.  Od.niititrs  lulea  Ueichb.  (CC.) 

Àrtprmsin  Absiiithluin  \,.  Thijniu.s  pannnnicus  Koch. 

vidlcsiaca  Ail.  Dapline  alpina  L.  (fr.) 

Enfin  les  rocailles  situées  à  une  certaine  hauteur  au-dessus  du  chemin, 
entre  ce  dernier  et  les  prairies  supérieures,  sont  entièrement  couvertes  des 
broussailles  aromatiques  du  hiniperns  Salmia  L. 

Nous  voici  arrivés  au  hameau  de  Neubriicke  ((J!)o  m.);  nous  passons  sur 
la  rive  gauche  de  la  Viège  par  un  pont  très  pittoresque.  Le  trajet,  jusqu'à 
Stalden,  se  déroule  ensuite  le  long  de  champs  arides,  de  vergers  et  de 
prairies.  Nous  apercevons  déjà  l'éghse  blanche  de  Stalden,  peichée  sur  une 
plate-foime  rocheuse. 

.Vu  bord  du  chemin,  VAchillxa  nobilis  L.  est  toujours  très  aiioiulante,  ainsi 
(|ue  l'Odniililrs  tiitea  Reichb.  ;  puis,  dans  les  champs  : 

l'ngoneUa  munspeliaca  L.  (fi'.)  Hyssopm  oUicimilh  L. 

Micropus  erecius  L.  Echinospermum  dclledinn  Lrluii. 

Avant  d'arriver  à  Stalden,  et  à  la  hauteur  de  l'usine  utilisant  la  b)rce  motrice 
de  la  Viège,  le  chemin  se  met  à  monter  très  rapidement;  sui'  les  rocailles 
qui  le  dominent  à  droite,  YAstragalus  Onobrychis  L.  montre  abondamment 
ses  belles  grappes  pourprées.  —  De  même,  Oxylrnp\s  Hallm  Bunge  (fr.).  — 
PolPnlilla  riippxtris  L.  et  Ilyssopus  nUirinalis  L.  sont  abondants  à  cet  endroit. 
Une  dernière  montée  nous  conduil  au  sommet  du  pelil  promonloiic  rocheux 
sur  lequel  est  l)àti  le  village. 

Stalden  est  un  gros  village,  piltoresquement  situé  sur  un  palier  de  rochers 
qui  domine  le  coniluent  des  deux  Vièges,  à  l'entrée  des  vallées  de  Saas  et  de 
Saint-Nicolas,  et  au  débouché  du  col  d'Augstbord,  qui  mène  à  Tourtemagne. 
■ —  De  l'église  (7!).">  m.)  dont  le  clocher  eflilé  et  les  murs  blancs  conlrastenl  avec 
les  sombr(!s  boiseries  des  chalets  voisins,    la  vue  est  assez  restreinte;  elle 


p.  Le  Brun.  —  Excursion  botan.  dans  la  oallée  de  Saas  (Valais).     121 

s'étend  suiioul  sur  In  vallée  jusqu'à  Viège  et  sur  \w  partie  de  la  vallée  de 
Saas;  celte  deinièie  ik;  |u-éseiite  aux  regards  «lu'uiie  profonde  et  sombre 
(H>upure,  doiniiiée  par  des  pentes  tiès  escarpées,  d'aspect  rébarbatit. 

Si  nous  sommes  partis  de  Viège  l'après-midi,  il  sera  |)réterable  de  |)asser 
la  nuit  dans  l'un  des  excellents  hôtels  de  Slakkii,  el  de  repailir  le  leiKlemain 
matin  de  bonne  heure  pour  Saas. 


II.  —  De  Stalden  à  Saas. 

En  sortant  de  Slalden,  nous  laissons  à  dr(»ite  U:  chemin  de  Saint-Nicolas 
et  de  Zermatt,  ainsi  que  la  crémaillère,  que  nous  traversons.  Peu  après,  le 
chemin  i-edescend  fortement,  nous  franchissons  sur  le  pont  de  Kinn  la  pro- 
tonde lissure(l)  au  fond  de  laquelle  bouillomient  les  eaux  limoneuses  de  la 
\'iège  de  (loi-ner,  et  nous  enti'ons  dans  la  \alh''e  de  Saas. 

Le  chenun  connuence  immédiatement  à  inonlei',  et  d'une  façon  1res  i-apide, 
le  long  d'un(ï  pentt;  aride  et  i-ocailleuse  qui  plonge  presque  à  pic  dans  la 
Viège  de  Saas.  Celle  pai'tie  du  chemin  est  fatiganle  et  assez  peu  intéressante; 
les  seules  plantes  saillantes  sont  : 

l'dljltiahi  cliariiii-bit.nis  L.  (ti'.)  AsInKjalits  (huibri/cliis  L.  (CC.) 

I  imica  sa.rilrayu  Sco|i.  Caiiina  acaulis  \j. 

Suponarid  miinHiidrs  L.  AchiUirii  iiubilis  L. 

Ononis  ri)linidili)li<t  L.  (fr.)  Linuria  ilalica  Trev. 

ïriloliunL  (un-cnin  Poil.  M(dica  ciliala  L. 

Ces  plantes  sont  assez  abondantes  sui-  les  i-ocailles  calcaires,  couiimnées 
de  pins,  ([ui  dominent  le  chemin  à  droite. 

An  bout  tl'une  demi-heure  de  montée,  nous  atteignons  le  misérable  girnipe 
de  chalels  (|ui  forme  le  hameau  de  Bergli  (87')  m.);  puis,  plus  loin,  <'elui  de 
Uesli  (-Jjiiiii.'t  m.).  —  Le  chemin  continue  à  monter,  el  le  paysage  devient  de 
jilus  en  plus  triste  et  sévère;  le  chemin,  dominant  la  Viège  qui  mugil  an  fond 
d'une  goige  encaissée,  semble  menacé  pai-  les  pentes  abruptes,  couronnées 
de  pins,  el  les  rochers  suspendus  au-dessus  de  la  vallée  d'une  façon  inquié- 
tante. Plus  loin,  d'ailleurs,  de  petites  niches  creusées  dans  le  rocher,  et  sur- 
montées d'une  humble  croix,  évoquent  le  triste  souvenir  des  voyageurs  tués 
à  cet  endioit  pai-  les  chutes  de  rochers  et  les  avalanches  du  printemps, 
l/nne  d'elles  est  acconqiagnée  d'une  petite  inscription  en  langue  allemande, 
in\ilanl  le  voyageur,  d'une  façon  touchante  et  na'ive,  à  songer  au  danger  : 

«  U  Mensch,  denke  an  dem  Tode! 

»  Ach,   lieber  Freund!  hait'  hier  ein  wenig  still...!  » 

Au-dessus  de  cette  croix,  dans  les  rocailles  escarpées,  à  ciiui  minutes  au- 
dessus  du  chemin,  se  trouvent  quelques  pieds  du  rare  Aslragalus  exca- 
pns  ],.  (3). 

(1)  Dans  le  dialecl.t;  usilé  dans  le  Vulais  de  langue  alleiruiiide,  le  mot  «  kinn  «  désigne  une 
pnjfunile  gorge  d'érosion. 

(2)  I.L'S  cliiUols  de  l:i  vallée  de  .Saas  sonl  remarquables,  entre  tous  ecu.x  du  Valais,  par  leur 
aspect  vétusté  et  pittoresque.  Ils  sont  construits  en  bois  de  mélèze,  rendu  par  Je  lemi;»  d'un 
brun  foncé,  qui  tait  paraître  ti'un  blanc  pur  la  partie  inférieure  dos  haliitations,  eon.sfruite 
en  ma(;onnerie  et  crépie  à  la  cliau.x.  —  Les  granges  sont  élevées  sur  quatre  piliers,  surmonlés, 
il  une  certaine  hauteur  du  sol,  d'une  large  piei-re  plaie,  destinée  à  interdire  aux  souris  et  aux 
mulots  l'accès  des  récoltes,  donnant  à  ces  constructions  un  aspect  des  plus  bizarres,  en  les 
taisant  paraître  posées  sur  de  gigantescpies  cliampignons.  —  Lorsque  l'on  traverse  ces  villages, 
l'on  respii'e  le  parfum  du  foin,  mêlé  à  la  fumée  odorante  et  bleue  du  feu  de  bois  de  mélèze, 
qui  monte  au-dessus  des  chalets. 

(3)  Us  étaient  en  fruits  déjà  mûrs  le  11  août  1913,  à  I.IXKI  mètres  envirou  d'altitude,  alors 
que,  le  23  août  l'.)10,  dans  la  forêt  de  Finges,  près  .Sierre,  j'avais  pu  i-écolter,  à  quelque 
■'M\  mètres  plus  bas,  la  même  planle  encore  en  état  d'être  recueillie. 


122    P.  Le  Brun.  —  Excursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais). 

Au  delà  de  Rafgarlen  (!)85  m.),  la  montée  s'accentue  encore.  En  nous 
i-«'luui-nant,  nous  aïK^'cevons,  au  loin,  la  sombre  pyi-amide  du  Bielsclihorn 
çi.'X.V.i  m.)  et  ses  ai-èles  vertigineuses.  Enlin  nous  parvenons  au  hameau  de 
Zen'sclimeiden  (1.084  m.),  (jui  forme,  avec  les  hameaux  précédcnis,  la 
paiiiissc  de  Eisten.  —  Sur  les  murs  du  village,  au  l»»rd  du  chemin,  croissent 
ahiiiidanuuciit  Scdiim  dasiiplujUinn  l>.  td  Cijstuplcii.s  jragUi^  IJeruh.;  el,  au 
liiird  di's  las  de  limiiei',  Aspenigo  prucumbens  L.,  très  probablement 
adventice. 

Au  delà  de  Eisten,  le  chemin,  dépassant  le  hameau  de  Platten,  monte 
toujotus  trf'S  rapidement,  en  serpentant  au  liane  de  la.  ponte  (|ui  descend 
jusqu'à  la  gorge  de  la  Viège.  Sur  la  [lenle  oppost^'e,  l'on  aperçoit  les  deriuers 
carrés  de  seigle  de  ta  v;dtée,  bien  chélifs  et  encore  verts  à  celte  époque  de 
l'année.  En  face  du  hameau  de  iui  Ahoi-n,  accroché  à  l'autre  pente,  nous 
avons,  à  la  droite  du  chemin,  de  petits  espaces  marécageux,  qui  r-enferment 
quelques  plantes  intéressantes,  entre  autres  : 

Paniassia  -palustns  L.  Ilermlmum  monorchis  H.  lii-. 

l'ingulcula  vulgarh  L.  (fi.)  Jancus  [iliformis  L. 

Prhniild  \annosn  L.  (fr.)  Srirpus  comprcssns  Pers. 

Au  bout  de  |)rès  de  trois  heures  de  montée  depuis  Slalden,  nous  parvenons 
au  hameau  de  Hiitegge  ou  auf  der  Hûteck  (1.244  m.)  formé  de  deux  chalets 
groupés  autour  d'un  hôtel  (assez  malpropre),  sur  un  petit  espace  plan  donn- 
nant  le  ravin  au  fond  duquel  coule  la  Viège.  11  est  préférable  de  continuer 
jusiiu'à  Saas. 

i.a  montée  devient  moins  ardue.  A  droite  du  chemin,  des  prairies  hunudes 
parsemées  de  mélèzes,  non  loin  des  cascades  du  Schweibbach,  nous  pio- 
curent  plusieurs  espèces  psychrophiles,  entre  autres  : 

Aconiluïu  Antlwra  L.  (Iciduma  Cruciulu  L. 

Astranlia  major  L.  Digiialis  grandiflora  AU. 

A  gauche,  au  conti-aiie,  parmi  les  énormes  blocs  de  rochers  qui  burdeid 
la  Viège,  l'on  aperçoit  les  beaux  massifs  de  VEpilobiuni  spicatuin  Laudc.  et 
les  grappes  de  fruits  rougissants  du  Sanibucus  racemosa  L. 

Au  delà  du  Mattwaldbach,  qui,  sur  la  pente  opposée,  se  précipite  en  belles 
cascadi^s,  nous  passons  sur  la  rive  droite  de  la  Viège  par  le  pont  de  Matluald. 
La  montée  se  continue  assez  doucement,  le  long  d'une  pente  couverte  de 
gazons  rocheux,  interrompus  par  des  bouquets  de  mélèzes.  Dans  les  gazons 
rocailleux  dominant  le  chemin,  à  gauche,  il  faut  chercher  la  minuscule 
Selaginella  helvetica  Spreng.,  qui  se  cache  dans  l'herbe  rase  entourant  les 
l'ochei'S.  Vers  le  même  endroit,  l'on  peut  trouver  : 

lianunculus  Villarsii  D.  C.  Sempervivum  montanum  L. 

Aconiliim  Lycoctonum  L.  Gentiana  lutca  L. 

Plus  loin,  après  avoir  dépassé  les  granges  de  im  Holler,  le  chemin  repasse 
sur  la  l'ive  gauche  de  la  Viège,  el  entre  immédiatement  dans  une  belle  foi-èl 
de  sapins,  qui  couvre  li's  pentes  des  contreforts  du  Balfrin  (3.802  m.i  et 
descend  jusqu'au  bord  du  torrent. 

Sur  les  énormes  blocs  de  rochers  moussus,  situés  entre  le  chemin  et  la 
Viège,  Saxifraga  aspcra  L.  est  très  abondant.  —  Sous  un  grand  rocher,  situé 
à  droite  du  chemin,  el  duquel  sort  un  fdet  d'eau  hmpide,  Saxifraga  stellaris  L., 
rotundilolia  L.  el  aizoides  L.  croissent  abondamment. 

Cinq  minutes  après  avoir  traversé  la  Viège,  il  faudra  chercher  dans  la  forêt, 
à  droite  du  chemin,  rampant  sur  les  rochers  recouverts  d'un  humus  formé 
d'aiguilles  de   sapins,    la  délicate  Liimxa   borealls   L.,    assez  abondante. 


p.  Le  Brun.  —  Excursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais).     123 

quoique  localisée,  el  dont  les  fleurs  pendantes  et  géminées,  d'un  rose  tendre, 
l'xliali'ul  la  pins  sua\c  odeur. 

La  llore,  netlenieiil  calcicole,  de  lu  pailie  inïérit'un'  de  la  vallée,  adisparn. 
pour  faire  place  aux  éléments  silicicoles  silvatiques.  Dans  la  forêt,  à  droite 
du  ('liemin,  panni  l'humus  et  la  mousse,  croissent  en  grande  ahundanci'  : 

\c(inilu)n  Liicochiiiniii  L.  Arbulus  uva-ilrsi  L.  (fi.) 

.UcliliidUa  al\)lna  L.  \  uccmum  MyrUllus  1,.  (fr.) 
Ciicxa  alpina  L.  —         vilis  Idœa  L. 

Siuilraga  lAmeijolia  L.  Saluia  glulinosa  L. 

—        rolimdifoUa  L.  l'Inegopleiis  Dryopieris  Vec. 

\u  sortir  de  la  forêt,  nous  ti-aversons  le  hameau  de  Medergut,  situé  au 
hord  de  la  Viège,  ijui,  à  cet  endroit,  se  précipitt^  et  se  pulvérise  entre 
d'énormes  blocs  de  rochers.  Entin,  au  bout  de  quatre  grandes  heures  de 
moulée  depuis  Slalden,  nous  arrivons  à  Balen. 

iîalen,  ou  Saas-Halen  (1.519  m.),  forme,  avec  les  deux  autres  hameaux 
di'  im  Grund  el  de  Fee,  la  commune  de  Saas.  C'est  un  des  plus  remarquables 
villages  du  \alais  :  situé  à  un  fort  bel  endroil,  oii  la  vallée  s'élargit,  il  attire 
les  n^gards  jiar  sa  petite  église.  UmU-  blanche,  isolée  au  milieu  des  prairies; 
et  .ses  vétustés  chalets  de  mélè/e,  l'endus  pai-  le  temps  d'un  noii-  d'ébéne,  et 
garnis  de  petites  fenêtres  à  contrevents  blancs,  sont  d'une  grande  beauté. 

Le  chemin  traverse  des  prairies  sillonnées  de  bisses  dans  lesquels  bruit 
une  eau  laiteuse  et  limoneuse  descendue  des  glaciers  du  lialfi-in,  puis  repasse 
sur  la  rive  di-nite  de  la  Viège  par  une  passeielli'  de  Imis,  et  l'entre  dans  la 
forêt. 

Diu-ant  une  demi-heure,  nous  montons  lentement  dans  la  forêt;  ce  trajet 
procure  encoi'e  bon  nombre  de  plantes  intéressantes,  particulières  à  la  flore 
silvalique. 

Sur  les  grands  rochers  ombragés,  nous  voyons  abondamment  : 

Kcniera  sa.ratiHs  lleichb.  Asploiium  viride  Huds. 

Caiiipanula  pusdia  Hœnke.  —         septentrionale  lluds. 

Aux  endroits  moussus  et  humeux  : 

Vaccinivm  Mijrldius  L.  (fr.)  Plrolu  secunda  L. 

—        vllis-ldaiu  L.  Maianlheinuin  bijoiumi  D.  C.  (fr.) 

IHrola  unijloia  L.  (R.)  Lycopodium  clavatuni  L. 

Plus  loin,  sous  la  frondaison  claire  des  mélèzes  couvrant  la  pente,  à  droite 
et  en  contre-bas  du  chemin  : 

Géranium  silvalicuni  L.  CentaureamontanaL. 

Myrrhis  odorala  Scop.  Mulgedium  alpinum  Leyss. 

Adenostyles  albijrons  P>chb.  Arbulus  uva-Ùrsi  L.  (fr.) 

Acldllsea  inacropfiylla  L.  l'oa  sudetica  Ilœnke. 

Entin,  au  sorlii'  de  la  forêt,  les  endroits  pierreux  situés  à  gauche  du  chemin 
nous  procurent  : 

Alyssum  alpestre  L.  (K.)  Lychnis  flos-Jovis  Lam. 

Blscutella  lœvifjala  L.  (CC.)  Tiifoiium  aureum  Poil. 

Silène  Vallesia  L.  —       badiuin  Schi'eb. 

Au  delà  de  la  forêl,  nous  passons  sous  le  porche  de  la  très  piltoi-es(|ue 
chapelle  Saint-Antoine  (1..559  ni.i,  et  nous  débouchons  dans  la  petite  plaine, 
couverte  de  vastes  et  fertiles  praii-ies,  dans  laciuelle  se  trouve  Saas-Grund. 

Après  avoir  traversé  le  hameau  de  Tamalteii,  le  chemin  Iravei-se  le  Tiift- 


12'»    P.  Le  liiiUN.  —  Excursion  botan.  dans  la  oallée  de  Saas  (Valais). 

bach,  torrent  descendu  à  gauche  des  glaces  du  Weissmies  (4.031  m.),  et 
cnuil  entre  de  vastes  lieibages,  faucliés  à  cette  époque,  mais  qui,  un  mois 
plus  tôt,  ont  dû  être  couverts  de  llcuis.  Nous  n'y  voyons  guère  que  Geraniian 
prolense  L.  et  Alcliimilla  vulgaris  L. 

Avant  d'entrer  dans  le  village,  nous  remarquons  à  gauclie  de  grands 
calvaires,  ornés  de  sculptures  d'un  iirt  naïf  et  pi-iniilif,  grossièrement 
imagées,  et  d'un  aspect  fort  cui-ieux.  l'uis  nous  pénétrons  dans  le  village  de 
im  Giund,  par  une  ruelle  couverte  d'une  boue  épaisse,  résultat  du  funder 
(les  troupeaux,  bénévolement  laissé  là  par  les  habitants,  et  nous  nous  arrêtons 
à  l'hôtel  i<  im  iMonte-Moro  ».  —  Partis  de  bon  matin  de  Stalden,  nous  aurons 
pu  nous  trouver  à  Saas  vers  midi.  Le  mieux  sei-a  de  passer  le  reste  de  la 
journée  à  nnus  reposer  et  à  préparer  nos  récoltes;  si  nous  le  préférons,  nous 
pouri'ons  faiie  dans  l'après-nudi  la  classique  excursion  de  Fee,  et  redescendre 
soit  à  Saas,  soit  à  Almagel. 

Le  hameau  de  im  Grund  ou  Saas-Grund  est  situé  à  1.562  mètres  d'altitude, 
dans  un  fond  de  vallée  qui,  an  printemps,  doit  être  fort  sujet  aux  avalanches 
(pii  descendent  des  conti-eforts  du  Weissmies.  A  l'est,  la  vallée  est  dominée 
par  les  hautes  parois  de  rochers  descendues  de  la  chaîne  des  Flelschhorner, 
qui  sépare  la  vallée  du  massif  du  Simplon,  et  dont  on  aperçoit  quelques 
cimes,  avec  un  petit  coin  du  glacier  de  Trift.  A  l'ouest,  l'on  devine  le  grand 
cii-que  de  Fee,  dominé  :  à  droite,  par  les  cimes  des  Mischabel,  qui  se  pr'olilent 
sui-  le  ciel  à  une  grande  hauteur,  à  gauche  par  le  petit  dôme  de  l'Alphubel, 
enserrant  le  très  vaste  glacier  de  Fee. 

L'excursion  de  Fee  ne  saurait  èti'e  trop  conseillée,  moins  pour  sou  iiitéi-êl 
botanique,  lequel  est  à  peu  près  nul,  que  pour  l'immense  altrail  qui  se  dégage 
de  l'endroit,  un  des  plus  célèbres  de  toutes  les  Alpes  pai-  sa  beauté,  et  dont 
la  description  à  été  maintes  fois  faite. 

En  soitant  de  im  Giund,  nons  traversons  la  Viège,  et  nous  enti-ons  dans 
une  belle  forêt  de  mélèzes,  qui,  plus  haut,  se  transforment  en  une  forêt 
de  l'iniis  Ccmbra  L.  (arolle-s).  Au  sorlii-  de  la  forêt,  nous  débouchons 
sur  un  plateau  tle  pâturages  où  nous  découvrons  soudain  une  vue  d'une 
extrême  beauté.  Devant  nous  s'étend  le  village  de  Fee,  épars  parmi  les  prai- 
ries avec  ses  nombreux  hôtels,  donnné  par  l'éblouissant  glacier  de  Fee,  qui 
se  déroule  en  un  immense  éventail  de  plus  de  huit  kilomètres  de  largeur, 
depuis  la  coupole  blanche  de  l'Alphubel  (4.207  m.)  jusqu'aux  cimes  des  Mis- 
chabel :  ra'chhorn  (4.498  m.);  Dôme  (4. .554  m.,  la  plus  haute  cime  de  Suisse 
après  celle  du  Mont  Rose)  et  Nadelhorn  (4.334  m.),  qui  s'élancent  dans  le  ciel 
à  une  hauteur  vertigineuse.  De  la  première  à  la  dernière,  le  glacier  de  Fee 
s'étend  en  un  vaste  arc  de  cercle  immaculé,  dans  lequel  s'insinue  le  petit 
pi-omonloire  vert  de  la  lange  Fluh.  Derrière  nous,  au  contraire,  brillent  le 
Flelschhorn,  le  Laquinhorn  et  le  Weissmies  (4.031  m.),  recouvert  par  le 
beau  glacier  de  Trift. 

Tout  en  songeant  aux  récoltes  botaniques  du  lendemain,  nous  pourrons 
nous  rassasier  de  cet  admirable  spectacle,  avant  de  redescendre  à  Saas- 
Grund.  l'our  ce  faire,  nous  avons  le  choix  entre  deux  chemins  :  le  premiei- 
est  celui  que  nous  avons  suivi  pour  monter;  quaid  au  second,  c'est  un  petit 
cheiidn  bordé  de  chapelles  qui  longe  le  Feekinn,  et  rejoint  le  chemin  d'Almagel 
à  Saas  en  amont  de  ce  deiiiier  village. 

Paris.  P.  Le  Brun. 

[ù  suivri'). 


D'  L.-J.  MoREAU.  —  Un  cas  de  Capture  dans  la  Haute-Marne.        125 


UN  CAS  DE  CAPTURE  DANS  LA  HAUTE-MARNE 


Le   Ruisseau  de   Bonnevaux. 


A  l'ouesl  (le  CluiuiiKnil-eii-nassii^iiy,  de  Biixières  à  Oiulincoui't,  s'étend 
nue  snite  de  lianlenis  qni  fail  pailie  de  la  l()ni;ne  eièlc  concentriqnc  allant 
de  Dini,  en  Lorraine,  à  Nuils-sous-Havières,  en  passant  par  Neufchâtean, 
Cliauinont  et  Châlillon-sur-Seine.  Cette  crête  corallienne,  dans  la  partie 
i-estreinte  (li  kilomèiies  environ)  que  seule  nous  considérons,  est  sensi- 
Itlenieiii  parallèle  au  cours  de  la  Marne  dont  elle  reste  distante  d'environ 
7  kilomètres.  Elle  |Hésente  des  altitudes  de  'MH  mètres  au-dessus  de  Ruxières, 
38(1  mètres  au  sii^nat  de  la  côte  d'Alun,  '^H9  inèlies  et  même  iOi  mètres 
au-dessus  de  Meurx's.  C'est  dire  qu'elle  domine  d'une  centaine  de  mètres,  et 
parfois  plus,  la  dépression  linéaire  étendue  à  ses  pieds,  constituée  par  les 
marnes  et  les  calcaires  oxfordiens. 

Cette  zone,  (pii  borde  ainsi  le  pied  des  collines,  est  occupée  par  des  prairies 
parfois  marécageuses,  par  f|uelques  bouquets  de  bois,  dont  le  nom  signilicatif 
de  Voivre  fil  n'y  a  pas  moins  de  trois  bois  de  ce  nom)  indique  assez  la  nature 
humide  du  sol.  Le  voisinage  de  l'eau  a  déterminé  sur  ses  bords  l'emplacement 
de  plusieurs  villages,  régulièrement  espacés  au  bas  de  la  côte  :  Buxières, 
.lonchery,  Laharmaud,  Marault,  Bologne.  Opposé  à  la  ligne  de  hauteurs, 
l'aspect  du  pays  est  tout  autre,  loi-s(pie,  de  cette  succession  de  prés,  on  se 
tourne  vers  l'est.  Au  lieu  d'un  haut  relief  accentué,  on  aperçoit  un  jtlaleau 
large  de  trois  à  (juatre  kilomètres  qui  s'élève  en  pente  douce,  mais  d'une 
façon  très  appréciable  à  l'œil,  pour  se  terminer  à  pic,  sur  la  profonde  et 
étroite  coupure,  parcourue  par  la  Marne  et  la  Suize.  Au  delà  de  cette  coupure, 
qu'on  devine  plus  qu'on  ne  voit,  le  plateau  bathonien  se  poursuit,  en  sorte 
qu'aucun  accident  de  terrain  ne  semble  isoler  Ghaumont  doid  cm  distingue 
les  maisons  dominées  par  la  tour  Hautefeuille. 

Faut-il  appeler  rallér,  cette  légère  dépression  humide  qui  n'est,  en  somme, 
que  le  commencement  de  la  plaine  calcaire  et  qui  est  dominée,  d'un  côté, 
par  des  hauteurs  de  plus  de  tOO  mètres,  alors  que  de  l'autre  côté,  il  existe 
un  insignifiant  rebord,  de  telle  soi'te  que  le  plateau  sec  du  ballionien  semble 
venir  naturellement  mourir  au  pied  même  de  l'escarpement  qui  tranche  par 
une  apparence  plus  verdoyante  sur  ce  qui  l'entoure  ? 

En  tout  cas,  il  y  a  là  une  dissymétrie  frappante  entre  les  deux  versants. 
Cependant,  si  l'on  se  rappelle  que  les  couches  géologiques  plongent  de  l'est 
à  l'ouest,  c'est-à-dire  vers  le  centre  du  bassin  de  Paris,  on  pourra  —  à  l'aide 
d'une  coupe  (fig.  1)  qui  met  en  évidence  l'angle  largement  ouvert,  formé  par 
l'Oxfordien  surmonté  du  Corallien  d'une  paît,  et  par  le  Bathonien  d'autre 
part,  —  considérer  à  juste  titre  comme  une  vallée  monoclinale  cette  bande 
de  prairies  et,  par  suite,  comme  subséquent  le  mùice  ruisseau  qui  la  parcouit 
du  sud  au  nord  et  qui  va  se  jeter  dans  la  Marne,  à  Bologne.  Il  existe,  en 
effet,  un  cours  d'eau  très  réduit  qui  longe  le  pied  des  coteaux  sur  les  marnes 
oxfordiennes  (fig.  2).  Il  en  existe  même  deux,  d'après  les  cartes.  Mais  ici, 
il  y  a  eu,  sans  doute  possible,  un  curieux  phénomène  de  capture  du  tronçon 
supér'ieur,  et,  pour  sa  description,  le  court  préambule  qui  précède,  poHnid 
sur  l'aspect  général  de  la  région,  n'était  pas  inutile. 


126        D'  L.-J.  M0RE4U.  —  in  cas  de  Capture  dans  la  Haute-Marne. 

Coulant  sur  les  marnes  oxfordiennes  peu  épaisses,  au  milieu  de  prairies, 
le  l'ulsscau  de  Bonnevaux  prend  sa  souire  vers  Buxières,  aussi  bien  par  les 
coude  hnisque  oriente  directement  h  l'est,  la  direction  générale  sud-nord 
suivie  jusqu'alors,  et  le  lit  se  creuse  rapidement  dans  le  calcaire  i)allionien 
supérieur,  puis  moyen,  entamant  les  couches  à  contre-pente  (cours  d'eau 
obscqiicnl). 

W  L.-J.   MORKAU. 

M  suivre) 


NOTES    SPÉCI.VLES  ET  LOCALES 


Aux  Jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  de  Juillet. 

(Voir   années   iirécédenles.) 

N.  B.  —  Au  dernior  numéro,  les  chenilles  de  Orrhodia  ruhiginea,  p.  101,  et  de. 
Ariddlia  avcimta,  p.  102,  doivent  être  attribuées  à  Sarothammis  et  non  à 
Betula. 

Betula  alba.  ^  Chenille  d'un  hrun  iidir  à  poils  arborescents  (sauf  sur  le  p]'eMnor 
et  le  dernier  segment),  à  dorsale  noire  enfilant  une  série  de  larges 
taches  rouges  sur  la  partie  abdominale,  à  tête  noire.  =  Vaiirxsa 
Ajitiopa  L. 

Id.  Chenille  courte,  ovalaire,  convexe  en  dessus,  d'un  vert  clair,  à  tête 

petite  et  jaunâtre.  =  Clirysophanux  dorilix  Hfn.  (l"'"  génération). 

Id  Chenille  de  mémo  forme,  brunâtre,  à  dorsale  plus  foncé<^,  à  laté- 

rales blanches,  à  tête  petite  et  noire.  --  Lawpides  hœticns  L. 
(l'"'  génération). 

Td.  Chenille  vcrdâtro  chagrinée  de  jaune  atténué*  antérieurement,  à 

traits  latéraux  obliques  d'un  jaune  bordé  supérieurement  de 
rouge,  à  .stigmates  ronges,  à  tête  triangulaire,  à  corne  anale 
bleuâtre  en  dessus,  jaune  bordé  de  rouge  en  dessous.  =  Bilina 
tiliœ  L. 

Id  Chenille  glabre  très  atténuée  en  avant,  d'un  brun  lavé  de  rose,  à 

dorsale  verte  bordée  de  foncé,  à  stries  latérales  blanchâtres,  à 
stigniatale  blanche,  à  segments  6  et  7  bossus,  à  12*'  segment  sur- 
monté d'un  verruqueux  pyramidal  d'un  jaune  rosé;  au  repos 
elle  renverse  la  tête  en  arrière  et  ne  porte  que  sur  les  pattes 
membraneuses.    =    Notodonta  Phiilif  Siebert. 

Id  Chenille  verte,  tachée  de  jaune,  à  tubercule  bifide  sur  le  12"  seg- 

ment, à  stigmatale  iaune  mouchetée  de  rose;  au  repos  relève  la 
partie  anale.    =    Odontosia  carinelita  Esp. 

Id.  Chenille  vert  clair,  à  dorsale  foncée,  à  tubercule  bifide   rose  sur 

le  12"  segment,  à  stigmatale  jaune  marquée  de  rougej  au  lepos 
renverse  la  tête.    =   Lophopterix  camehno  L.   (1"  génération). 

Id  Chenille  grosse,  atténuée  de  l'arrière  à  l'avant,  vert  pâle,  à  dorsale 

plus  foncée,  à  série  de  raies  obliques  blanchâtres  bordées  de  fonce 
inférieurement,  à  stigmates  blancs  cerclés  de  rouge,  à  proémi- 
nence pyramidale  sur  le  12°  segment  orné  d'une  longue  ligne 
oblique   blanche.    =    Endromis  versicolora  L. 

Id  Chenille  chagrinée,  verte,  à  tête  petite,  à  segments  antérieurs  très 

renflés,  les  autres  s'atténuant  d'avant  en  arrière,  à  lignes 
obliques  d'un  blanc  jaunâtre,  à  stigmates  rougeâtres  sur  ligne 
blanche.   =  A<ilia  Tau  L. 

Id.  Chenille  brune,  cylindrique,  à  touffes  de  poils  brunâti-es,  à  dorsalp 

noire  interrompue,  à  stigmates  rouges  sur  ligne  blanchâtre,  a 
tête  noire  tachée  de  jaune.  =  Diphtera  filpium  Osljeck  {V  géné- 
ration). 


Noies  spéciales  et  locales.  127 

Betula  alba.  —  Chenille  cylindrique  d'un  biun  foncé  à  touffes  de  poils  d'un  brun 
clair  et  tubercules  d'un  rouge  orangé,  à  tête  noire.  =  Acronicta 
nuricuma  F.   {V  génération). 
Id.  Chenillo  glabre,  d'un  vert  jaunâtre  en  dessus,   plus  foncé  sur  les 

côtés,  à  verruqucux  d'un  jaune  pâle,  à  trait  jaune  oblique  sur 
le  -1°  KOgnient,  transversal  sur  le  12"  qui  est  rf^nflé,  à  patt<'K  rou- 
geâtres;  dresse  la  tête  veis  le  ciel  au  repos,  d'où  probablciiionl 
le  nom  cVAiferoscupus  qui  lui  avait  été  donné.  =  Bracliiunych'i 
iiuheciiJosa  Esp. 
Id.  Chenille  rase,  longue,  atténuée  antérieurement,  renflée  postérieu- 

rement, d'un  cendré  lavé  de  rose  et  réticulé  de  brun,  à  dorsale 
jaune  interrompue  et  bordé<',  d'une  rangée  de  verruqueux  noirs, 
à  stigmatale  jaune  mouchetée  de  noir,  a  tête  gris  clair  tachetée 
de  noir.    =   Tieniornmpa  niiniusa  F. 

Id.  Chenille  courte,  cylindrique,  d'un  brun  verdâtre  marbré  de  plus 

foncé  en  losanges,  à  dorsale  et  stigmatales  d'un  jaune  pâle,  à 
tête  relativement  grosse.    =   Xylina  furcifera  Hufn. 

Id.  Chenille  d'un  gris  clair  à  verruqueux  blancs,  à  dorsale  blanche, 

à  stigmatale  surmontée  de  verruqueux  noirs,  à  tête  d'un  brun 
rougeâtre;  sur  feuille  dans  une  toile.   =  Polyploca  flavicornis  L. 

Id.  Chenille   ajpenteuse    d'un   brun    verdâtre,    à   tête   et   pattes   brun 

rouge,  à  dorsale  jaune  bordé  de  plus  foncé,  à  stigmatale  fine, 
jaune;  à  segmints  abdominaux  marqués  de  roux.  =  Ephyra 
jif  itdularia  Cl.   (F'"  génération). 

Id.  Arpcnteusc  d'un   \ert  lavé  de  rose,  à  tête  jaunâtre  mouchetée  de 

brun,  à  dorsale  blanchâtre,  à  segments  abdominaux  ornés  de 
traits  obliques  rougeàtres.  =  Epliyia  orbicuidria  Hb.  (l"  géné- 
ration). 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert  velouté,  à  tête  d'un  brun  rougeâtre,  à  dorsale 

jaunâtre  plus  claire  aux  incisions.  =  Ephyra  annulata  Schultze 
(yo  génération). 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert  lavé  de  rose,  à  tète  brun   rouge,  à  dorsale 

blanchâtre  bordée  de  foncé,  à  segments  abdominaux  ornés  de 
traits  obliques  d'un  rouge  brun  bordé  de  jaune.  =  Ephyra 
poratu  F.  {y  génération). 

Id.  Arpenteuse   ae  même  couleur  générale,   mais  à  tète  brun  foncé, 

à  dorsale  plus  claire,  à  traits  obliques  d'un  brun  clair.  -  Ephyra 
punctaria  L.   {V  génération). 

Id.  Arpenteuse  d'un  brun  rouge  tachetée  de  jaune  et  pour  le  reste 

semblable  à  la  précédente.  =  Ephyra  linearia  Hb.  (f"  géné- 
ration). 

Id.  Arpenteuse  mince,  allongée,  d'un  brun  jaunâtre,  à  dorsale  brune, 

à  stigmatale  jaune,  à  stigmates  noirs  et  soulignée  de  gris  blan- 
châtre, à  tête  grosse,  d'un  jaune  roussâtre.    =  Lygris  testata  L. 

Id.  Arpenteuse  de  même  forme  générale,  sauf  le  3°  segment  élargi, 

verte,  à  dorsale  rouge  brun,  fine  sur  l'avant,  large  sur  l'arrière 
de  chaque  segment,  à  tête  jaune  nettement  bilobée.  =  Lygris 
populata  L. 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert  jaunâtre,  à  dorsale  foncée  et  série  de  verru- 

queux rouges,  à  dernier  segment  marqué  de  deux  taches  rouges 
=  Larentia  siterata  Hfn. 

Id  Arpenteuse  d'un  vert  jaunâtre,  pâle,  à  dorsale  foncée  et  incisions 

jaunes,  à  stigmates  blancs  sur  ligne  jaune  foncé,  à  dernier 
segment  orné  de  deux  points  roses.    =   Larentia  miata  L. 

Id.  Arpenteuse  verte,  à  dorsale  plus  foncée  et  chevronnée  d'une  série 

de  larges  taches  noires,  à  tête  verdâtre  mouchetée  de  noir.  = 
Bapta  bimaculata  F. 

Id.  Arpenteuse  brunâtre,  un  peu  renflée  à  l'arrière,  à  dorsale  formée 

par  une  série  de  taches  rouge  brun  sur  les  incisions,  à  tête  d'un 
vert  pâle.    =  Bapta  ptisnria  L.   (V  génération). 

Id.  Arpenteuse  d'un  vert  pale  à  incisions  jaunes,   à  dorsale  formée 

d'une  série  de  points  d'un  vert  foncé,  à  stigmatale  jaunâtre.  = 
Bapta  exanthemata  Se.  (1"  génération). 

Id  Arpenteuse  très  atténuée  antérieurement,  d'un  brun  rouge  foncé, 

à  lignes  latérales  ondulées,  à  proéminence  sur  le  9"  segment, 
à  deux  verruqueux  noirs  sur  les  suivants,  à  tête  brune  cordi- 
forme.   =  Numeria  pulveraria  L.   (1"^  génération). 


128  Notes  spéciales  cl  locales. 

Betula  alba.  —  Arpenteuse  d'un  gris  cendi-é  marbré  de  plus  foncé  et  de  plus  pâle, 
à  5"  segment  taché  de  noir,  à  6"  transversalement  orné  d'une 
proéminence  et  de  deux  tubercules,  7"  et  12"  surmontés  de  deux 
tubercules,  le  9"  d'un  seul,  à  tèt«  et  pattes  jaunâtres.  =  Ennomos 
(lutuiniuiria  Wernb. 
Id.  Arpenteuse  aplatie  en   avant,  cylindrique  à  l'arrière,   d'un  brun 

foncé  marbré  de  plus  clair,  à  segments  G-IO  tubercules,  à  l'i' 
surmontés  de  deux  petits  tubercules  coniques.  =  Ennomos 
al  nia  lia  L. 

J.  G. 

Le  Jaseur  de  Bohême  dans  la  correspondance  de  Ch.  Darwin.  —  Le  magnifique 
Jaseur  de  Bohème  ayant  attiré  l'attention  des  lecteurs  de  la  Ftuille  des  Jeunes 
i\'atiir(il/sfes  comme  aussi  des  membres  de  la  Société  Zoologique  de  France,  je  me 
suis  rappe'lé  qu'un  superbe  spécimen  de  ce  bel  oiseau  existait  dans  la  collection 
Bétencourt  et  que  j'avais,  au  cours  de  l'étude  que  j'ai  faite  récemment  de  la  «  Vie 
et  Correspondance  de  Ch.  Darwin  »,  lu  une  lettre  de  l'illustre  naturaliste  traitant 
du  «  Waxing  Chatterer  i>. 

Dans  une  lettre  datée  de  Cambridge,  du  jeudi  26  février  1829  et  adressée  à  son 
excellent  ami  D.  Fox,  à  son  «  cher  vieux  Fox  »,  Charles  Darwin  dit  :  «  Pendant 
que  j'étais  à  Shrewsbury,  j'ai  tué  une  poule  d'eau  (femelle  du  Mergua,  comme  vous 
le  savez);  Shaw  l'a  empaillée,  et,  dès  que  j'en  aurai  l'occasion,  je  l'enverrai  à 
Osmaton.  On  a  tué  aussi  cinq  Jastiirs  rie  Bohême  (Genre  d'oiseaux  dentirostres  : 
Biinibyrilhi  ijtirnilii).  Shaw  en  a  trois  à  vendre;  aimeriez-vous  à  en  acheter  un 
exemplaire...  »  (On  sait,  en  effet,  que  Darwin  fut  gi-and  chasseur). 

Dans  son  autobiographie,  dans  cette  «  esquisse  de  sa  vie  »  dont  l'essai  l'amusa 
tout  i<  en  intéressant  ses  enfants  ou  les  leurs  »,  où  il  nous  dit  «  l'amour  de  la 
collection,  qui  amène  un  homme  à  être  un  naturaliste  systématique,  un  virtuose 
ou  un  avare  qui  était  très  ancré  en  lui  et  était  incontestablement  inné  »,  le  grand 
Evolutionniste  nous  décrit  sa  passion  pour  la  chasse,  ce  Pendant  la  dernière  partie 
de  mon  séjour  à  l'école  (de  Shrewsbury),  dit-il,  je  devins  passionné  pour  la  chasse, 
et  je  crois  que  nul  n'aurait  pu  montrer  plus  de  zèle  pour  la  plus  sainte  des  causes 
que  je  n'en  dépensai  pour  la  cliasse  aux  oiseaux.  »  Si  bien  que  son  père  <i  en  colère  » 
lui  dit  une  fois  :  «  Vous  ne  vous  souciez  que  de  la  chasse,  des  chiens,  de  la  chasse 
aux  rats,  et  vous  serez  une  honte  pour  votre  famille  et  vous-même.   » 

Souhaitons,  pour  les  progrès  des  sciences  naturelles  et  de  la  philosophie  scienti- 
fique, que  beaucoup  de  «  jeunes  naturalistes  »  soient  une  honte  pour  leur  famille 
et  eux-mêmes...  à  la  manière  de...   Darwin. 

Paris,   Sorbonne.  C.  Cépède. 

Sur  la  présence  de  CicadetLa  montana  Scop.  aux  environs  de  Nancy.  —  Le  17  mai 
dernier,  j'ai  récolté  près  du  village  de  Chavigny,  situé  à  proximité  de  Nancy, 
l'Hémiptère  homoptère  Cicadetta  montana  Scop.  Cette  cigale  est  je  crois  rare 
partout  ;  mais  sa  présence  en  un?  région  aussi  septentrionale  que  la  nôtre 
mérite  d'être  signalée.  En  effet,  Godron,  dans  sa  Zoologie  de  la  Lorraine,  consi- 
dère cette  espèce  comme  très  rare  et  en  indique  une  seule  capture,  qu'il  nomme 
improprement  Gicada  hrematodes  Oliv.,  faite  à  Nancy  par  Mathieu.  Un  second 
échantillon  fut  trouvé  également  par  Mathieu  à  Liverdun  (Meurthe-et-Moselle) 
en  1881.  Ces  dernières  années  (vers  1905),  M.  l'abbé  Vouaux  prenait  encore  une 
Cicadetta  7no7itana  à  Laître-sous-Amance  (Meurthe-et-Moselle). 

Telles  sont  à  ma  connaissance  les  seules  captures  de  Cicadetta  montana  faites 
en  Lorraine.  Il  est  à  remarquer  que  ces  Cigales  ont  toutes  été  trouvées  en  des 
localités  présentant  des  coteaux  sacs  et  chauds  où  ces  dernières  années  notamment 
on  a  pu  récolter  un  autre  insecte  nettement  méridional  celui-là  :  la  Mante  reli- 
gieuse. Désireux  de  préciser  les  limites  de  l'aire  de  dispersion  de  Cicadetta  mon- 
tana, je  serai  reconnaissant  aux  lecteurs  de  la  Ftuille  des  Jeunes  Naturalistes, 
qui  auraient  pu  recueillir  cette  espèce,  de  bien  vouloir  me  signaler  leur  prise  avec 
l'indication  précise  de  la  localité  et  de  la  date  de  capture. 

R.    LiENHAET, 

Laboratoire  de  Zoologie  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Nancy. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


Imp.  ObenhUr,  Rennes— Paris  (2U34-H  i 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  44'  ANNÉE 


Page  entière 22*  » 

1/2  page 12  »      I 

1/4     —    7  i>             Les  annonces  sont  payables  d'avance. 

1/8     —    4  »      \ 

Vl2   —    3  .) 


J.  BRAYER,  à  Neuilly-1  Évêque  (Haute-Marne) 
Désire  quelques-uns  des  insectes  décrits  par  J.-H.  Fabre,  dans  Souvenirs  Entomologiques 

Envoyer  [propositions. 


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Coléoptères  paléarctiques  comme  Aides-Assistants,  et  également  un  Assistant 
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SOMMAIRE    DU    N"   523 


Ch.  Oberthûr  :  Une  consullalion  Lépidoptérologique  (suite). 

Gab.  Loisel  :  Note  sur  deux  grès  à  carbonate  de  fer,  proxenant  l'un  des  falaises  de  Sainto- 

Adresse  et  l'auli-e  d'Eauplel,  près  Kouen. 
O.  Parent  :  Description  de  deux  Diptères  nouvonux  du  genre  des  Dolichopodides  (fin). 
E.  Cavro  :  Hyménoptères  nouveaux  ou  intéressants  (Cynipidcs). 
Louis  Dupont  :  La  distribution  géographique  Ci'Aïaschnia  Levana  en  France. 
P.  Le  Brun  :  Une  excursion  botanique  dans  la  vallée  de  .Saas  (Valais). 
D''  L.-J.  Moreau  :  Un  cas  de  capturé  dans  la  Ilinit«-Marne. 

Notes  spéciales  et  iQcales  : 

.^ux  Jeunes!  Indications  pratiques  pour  le  mois  de  juillet  (J.  G.). 

Le  Jascur  de  Bohème  dans  la  correspondance  de  Ch.  Darwin  (C.  Cépêde). 

Sur  la  présence  ôf  "•  'iddla  Montana  .Scop.  aux  environs  de  Nancy  (R.  Lienuart'. 


BULLETIN  n'ECHAXOES  DE  LA  PECULE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


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4 


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DES  JEUNES  NATURALISTES 

REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 
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de  technique,  in-8°,  viii-306  p.,  avec  158  grav.  et  4  planches.—  Paris,  Masson.  —  6  fr. 

Falcoz  (Louis).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  faune  des  Microcavernes.  Faune 
des  terriers  et  des  nids,  in-8",  191  p.  avec  fig.  —  Lyon,  A.  Rey. 

Gagnepain  (F.).  -  Flore  générale  de  l'Indo-Chine,  publiée  sous  la  direction 
de  H.  Leconite.  Rédacteur  principal,  F.  Gagnepain;  t.  IV,  fasc.  2,  Loganiacées  (fin). 

—  Gentianées,  par  P,   Dop  et  Gagnepain.  —  Borraginacées,  par  Gagnepain  et 
Courchet,  in-8°,  p.  161-224,  pi.  IIL  —  Paris,  Masson.  —  4  fr. 

Ingenieros  (José).  —  Principes  de  Psychologie  biologique.  Traduit  par  R.  Del- 
peuch,  in-8",  396  p.  —  Paris,  Alcan.  —  7  fr.  50. 

Lamothe  (L.).  —  Culture  et  industrie  de  la  Lavande  (mise  en  valeur  des  terrains 
abandonnés),  in-8'',  77  p.  —  Gap,  imp.  Alpine. 

Lehmann  (K.  B.)  et  R.  O.  Neumann.  —  Edition  française  par  le  D''  André 
Philibert.  Atlas  de  Bactériologie,  in-8°,  103  p.  et  79  pi.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 

MoREAU  (Henri).  —  L'amateur  d'oiseaux  de  volière.  Espèces  indigènes  et  exo- 
tiques. Caractères,  mœurs  et  habitudes,  manière  de  les  faire  reproduire,  nourri- 
ture, chasse,  captivité,  in-18,  456  p.  et  55  fig.  —  Paris,  J.-B.  Baillière. 

Planchon  (L.)  et  C.  Pasquet.  —  Plaidoyer  pour  le  Pin  d'Alep  et  le  repeuplement 
Mies  Garigxies,  in-8'',  44  p.  avec  grav.  —  Montpellier,  Imp.  gén.  du  Midi. 

SuDRE  (H.).  —  Rubi  Europae  vel  Monographia  iconibus  illustrata  Ruborum 
Europae,  in-folio,  305  p.  —  Paris,  Lhomme. 

Véronnet  (Alex.).  —  La  forme  de  la  terre  et  sa  constitution  interne,  in-S",  32  p. 

—  Paris,  Hermann 


1='  Août  1914  —  V=  Série,  44=  Année  —  N'  524 

LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOGIQUE 

(Suite). 


>        V    tij 
tiUI  A  NIC 


J'ai  lu  avec  le  plus  vif  intérêt,  dans  le  n"  .')23  de  la  h'euUle  des  Jeunes 
Naturalistes,  l'article  intitulé  :  La  dislribulion  géographique  d'Àraschnia 
Levana  en  France,  dû  à  la  plume  très  autorisée  de  M.  le  Professeur  Louis 
Dupont.  Des  notices  aussi  importantes  et  rédigées  d'après  une  documentation 
aussi  abondante  et  aussi  sincère,  aideront  beaucoup  à  l'avancement  de  nos 
connaissances  dans  la  faune  lépidoptérologique  de  la  France.  Je  suis  heureux 
de  penser  que  les  notes  imprimées  dans  la  Feuille,  avec  le  titre  de  :  Une 
Consultation  lépidoptérologique,  ne  sont  pas  étrangères  à  la  publication  de 
renseignements  aussi  utiles.  J'espère  provoquer  encore  d'autres  réponses  de 
pareille  valeur.  En  attendant,  je  continue  l'étude  des  Melitaea. 

Melitaea  Parlhenie,  Bks.  —  Espèce  de  plaine  et  de  montagne,  aimant  les 
terrains  plutôt  secs  et  dépourvus  de  bois,  tels  que  les  pâtures,  les  prairies 
maigres,  le  bord  des  lignes  de  chemin  de  fer,  les  fonds  de  carrière.  Dans 
les  plaines,  la  Melitaea  Parlhenie  éclôt  deux  fois  par  an,  à  la  fin  de  mai 
d'abord,  puis  en  août  et  au  commencement  de  septembre;  dans  les  mon- 
tagnes, il  y  a  une  seule  éclosion  en  juillet. 

Elle  est  parfois  très  abondante  dans  le  département  d'Ille-et-Vilaine;  mais 
on  ne  la  retrouve  pas  toujours  au  même  lieu.  J'ai  connu  jadis  dans  la  com- 
mune de  Cesson,  au  lieu  dit  :  Carrières  de  Pince-Poches,  une  colonie  extrê- 
mement nombreuse  de  Melitaea  Parlhenie;  elle  y  resta  plusieurs  années  de 
suite;  puis  des  vaches  ayant  été  mises  à  pacager  dans  le  fond  de  la  carrière 
de  pierres  schisteuses,  oii  abondait  le  plantain,  la  Melitaea  Parlhenie  disparut 
totalement.  Elle  fut  retrouvée  à  Bourg-des-Gomptes,  sur  les  bords  de  la 
Vilaine,  dans  des  sites  extrêmement  pittoresques;  la  rivière  coulant  entre 
des  falaises  assez  hautes  de  schistes  bien  plus  durs  qu'à  Pince-Poches  et 
employés  pour  la  construction  des  mui's  et  des  maisons  de  la  ville  de  Rennes. 
Je  l'ai  récoltée  aussi  dans  les  prairies,  en  août,  au  lieu  dit  :  Mesneuf,  en  la 
commune  de  Bourgbarré,  au  sud  de  Bennes.  Jamais  je  n'ai  observé  Parlhenie 
à  la  forêt  de  Bennes,  ni  sur  les  bords  de  la  Manche.  Je  crois  que  Parlhenie 
n'est  pas  rare  dans  la  Loire-Inférieure.  Je  possède  des  exemplaires  recueillis 
dans  les  localités  françaises  suivantes  :  Digne,  Besançon,  Gèdre,  Cauterets. 
Saint-Witt  (Doubs),  environs  de  Lons-le-Saunier,  Mont-Pacanaglia,  Levens 
et  divers  points  des  Alpes-Maritimes,  Vernon  (Eure),  Sologne,  'Villeneuve-de- 
Blaye  (Gironde),  Fontainebleau,  Aix-en-Savoie.  Jarnac,  Vernet-les-Bains, 
lîarcelonnette,  Larche.  Lac  d'Allos,  Entrevaux.  Lioran,  Le  Russey  (Doubs), 
(liveis  points  de  la  Vienne,  la  Charente,  la  Dordogne.  le  Monetier-de-Briançon. 
Hors  de  France,  j'ai  trouvé  Parlhenie  dans  le  ^'alais,  à  Martigny,  au  Simplon. 
à  Zeimatt.  Je  possède  aussi  une  série  d'échantillons  capturés  dans  la  Sierra- 
Nevada  d'Andalousie. 


13(1        Charles  Oderthur.  —  Lue  Consultation  lépidoptérnlogique. 

Lu  l'dilliciiU'  est  plutôt  une  jietite  Espèce  dans  le  genre  Mvlilaea.  Le  cT 
est,  en  dessus,  d'une  cduleur  fauve  uniforme,  eliaude  el  vive;  la  Q,  dans  les 
plaines,  est  plus  pàli'  avec  une  l'claii-cie  sur  le  milieu  des  ailes,  dans  le  genre 
de  celle  qui  se  reniai(|U('  cIkv,  DrjiDti'.  Dans  les  montagnes,  la  ç  est  obscurcie 
par  un  semis  d'atnmes  noiiàlres,  ce  qui  lui  donne  un  aspect  plus  sombre 
qu'en  plaine. 

Les  Aberrations  sont  ti'ès  fréquentes.  J'ai  publié,  dans  le  volume  IV  des 
Etudes  de  Lépidopléroloyie  comparée  une  llguration  abondante  de  la  Melitaea 
l'aiilienie,  foime  normale  hI  variétés.  La  planche  XLIV  est  entièrement  con- 
saci'ée  à  la  rcprésenliition  de  Parthenie,  sous  les  n"'  .336  à  347  ter.  J'ai  donné 
les  noms  de  Itlioia,  Molpadia  et  Elongata  aux  aberrations  ligurées  sur  la 
pi.  XLIV  en  question. 

Je  me  livrais  autrefois  à  la  recherche  des  Aberrations  par  le  procédé  sui- 
vant :  dans  les  lieux  où  Partlienie  était  abondante,  par  les  journées  un  peu 
couvertes  et  où  le  soleil  n'était  pas  très  brillant,  à  la  fin  de  mai  et  au  com- 
mencement de  juin,  j'inspectais  toutes  les  Heurs  sur  lesquelles  Parttienie 
aimait  à  se  poser.  Je  la  voyais  très  généralement  les  ailes  étendues  sur  une 
lleur  de  la  grande  marguerite  (LeucanUieïnum  vulgare).  Je  ne  me  souviens 
pas  d'avoir  réalisé  une  seule  inspection  sans  avoir  capturé  un  échantillon 
varié  et  quelquefois  même  plusieurs  exemplaires  aberrants.  C'est  ainsi  que 
ma  collection  contient  environ  40  Aberrations,  dont  beaucoup  sont  véritable- 
ment insignes,  toutes  récoltées  à  Rennes  d'après  le  procédé  que  j'indique 
ci-dessus. 

Appliqué  à  la  recherche  des  Aberrations  de  la  MeHtaeu  Athalia  dans  les 
allées  des  bois  et  les  prés  sylvatiques,  l'inspection  des  fleurs  donne  un  résultat 
aussi  satisfaisant;  mais  il  convient  de  ne  pas  s'occuper  d'autre  chose  et  en 
agissant  avec  persévérance,  on  est  presque  toujours  amplement  récompensé. 

Rennes.  Charles  OfiERTHtJR. 

{A  suivre). 


..oc,.. 


UN  CAS  DE  CAPTURE  DANS  LA  HAUTE-MARNE^ 

(Fini. 


Coulant  sur  les  marnes  oxfordiennes  peu  épaisses,  au  milieu  de  prairies, 
le  ruisseau  de  Bonnevaux  prend  sa  source  vers  Buxières,  aussi  bien  par  les 
suintements  de  la  base  de  l'oxfortlien  que  par  le  drainage  des  prés  situés 
entre  les  hauteurs  et  la  bulle  de  Montsaon.  Il  n'existe  pas,  en  effet,  dans  ce  col, 
de  ligne  vraiment  précise  de  partage  des  eaux  entre  la  Renne,  aflluent  de 
l'Aube,  et  le  ruisseau  de  Bonnevaux.  Ce  dernier,  malgré  des  lacunes,  parvient 
avec  plus  ou  moins  d'eau  jusqu'au  niveau  de  la  Peute-Fosse  et  même  jusqu'à 
Jonchery;  mais,  généralement,  l'eau  disparaît  avant  d'atteindre  la  ferme  de 
Bonnevaux,  bâtie  sur  un  socle  calcaire  légèrement  surélevé  au-dessus  des 
prés.  Ce  détail  est  à  retenii-.  En  somme,  le  ruisseau  est  presque  entièrement 
à  sec  pendant  tout  l'été.  Près  de  la  ferme  (A  fig.  2),  cessent  les  marnes 
calloviennes  et  va  commencer,  avec  le  calcaire  bathonien  supérieur,  le  tracé 
tout  à  fait  paradoxal  du  ruisseau  qui,  au  plus  court,  gagne  la  Marne.  Un 
coude  brusque  oriente  directement  à  l'est,   la  direction  générale  sud-nord 

fl)  Quelques  lignes  ont  été  omises  au  dernier  numéro  (page  liîfi.  entre  les  lignes  2  el  3). 
Nous  rétablissons  ci-dessus  le  texte  du  paiagraphe  demeui-c  incomplet. 


U'  L.-J.  iMoHEAU.  —  Un  cas  de  Cn\<titic  dans  la  lliuilc-Manic.  \'-'A 


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132        D'  L.-J.  MoREAU.  —  Un  cas  de  Capture  dans  la  Hanie-Mame. 


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2: 


suivie  jusqu'alors,  et  le  lit  se  creuse  rapideiuenl  dans  le  calcaue  hallionieu 
supérieur,  puis  moyen,  entamant  les  couches  à  contre-pente  (cours  d'eau 
obséquentj. 

L'aspect  change  aussi  et  les  prairies  font  place  à  un  val  aride  qui  se  creuse 
rapidement  entre  deux  côtes  pieireuses  et  qui  va  prendre  l'allure  d'une  gorge 
étroite.  Les  pentes  des  versants  deviennent  de  plus  en  plus  raides,  et,  vers 
le  dernier  kilomètre  du  pai'couis,  le  liane  droit,  boisé,  est  presque  à  pic. 
Ce  ravin,  toujours  à  sec,  ne  voit,  depuis  la  ferme  de  Honnevaux,  que  les 
eaux  intermittentes  et  pressées  de  violents  orages.  Ce  n'est  que  vers  le  début 
de  ce  dernier  kilomètre,  où  se  trouve  le  puits  de  Bonnevaux,  vaste  orifice 
circulaire  d'un  puits  naturel  à  moitié  comblé  (P,  fig.  I),  que  réapparaissent 
des  traces  de  lit,  tantôt  semé  de  cailloux  et  laviné,  tantôt  envahi  par  les 


D'  L.-J.  MoREAU.  —  Un  cas  de  Capture  dans  la  Haute-Marne.         133 

liorbcs,  ce  qui  est  le  propre  des  courants  violents  tempoiaires.  L'eau  apparaît 
déjà  ici  plus  souvent,  fournie  par  les  suintements  qui  se  font  jour  h  un  niveau 
de  plus  en  plus  élevé  à  mesure  ([ue  le  plan  d'eau  bien  ali/nenté  remonte  et 
que  les  conduits  inférieurs  regoi-gent.  Plus  bas  enfin,  l'eau  sort  du  milieu 
même  du  vallon  el  de  fortes  résurgences,  issues  des  fissui'es  de  l'escarpement 
de  dioile,  eniretiennent  un  courant  péi'enne  et  épargnent  au  ravin  de 
Honnevaux  la  bonté  de  rester  à  sec  jus(|u'à  son  délmucbé  dans  la  Marne. 

Tel  est  l'actuel  trajet  du  ruisseau  qui,  send)le-l-il,  n'avait  qu'à  suivre  la 
pente  naturelle  et  sans  obstacles  qui  l'attirait  vers  Bologne  en  longeant  le 
pied  des  coteaux.  Toul  au  contraire,  il  se  dérobe  par  un  coude  biusque  et 
gagne  la  Marne,  sous  Hretenay,  par  un  clicniin  moitié  plus  court,  il  est  vrai, 
mais  au  prix  d'un  véi'ilable  tour  de  force  (|ui  lui  lait  couper  les  assises  non 
pas  borizontales  mais  relevées  des  calcaiies,  ci'eusanl  une  trouée  profonde, 
à  son  débouché,  de  plus  de  70  mètres!  La  chute  est  en  moyenne  de  7  m.  25 
par  kilomètre;  elle  est  seulement  de  4  m.  30  environ  entre  la  ferme  de  Bonne- 
\aux  et  Bologne  et  tombe  à  2  m.  60  par  kilomètie  poui  la  partie  supérieure 
enti-e  la  ferme  et  le  premier  bois  de  Voivre. 

Le  point  de  capture  sous  la  ferme  de  Bonnevaux  semble  être  un  point 
d'élection  particulièrement  désigné.  En  effet,  il  existe  en  cet  endroit  un  léger 
i-enllement  du  sol,  déjà  signalé,  qui  avance  dans  la  zone  de  prairies  sans  la 
barrer  complètement  comme  ferait  une  digue,  mais  très  suffisant  pour  refouler 
les  eaux  vers  la  gauche  el  favoriser  ainsi  leur  accumulai  ion.  .\  un  demi- 
kilomètre  au  plus  de  la  ferme  de  Bonnevaux,  au  nord-ouest,  des  ruisseaux 
se  reforment  déjà;  il  en  vient  un  du  bois  de  Voivre  n°  2,  un  autre  de  Sarcicourt, 
et,  de  ce  côté,  jusqu'à  la  fontaine  de  Laharmand,  de  nombreux  suintements 
se  font  jour.  Ces  filets  léunis  sont,  en  été,  facilement  absorbés  par  le  sol 
avant  Maraull  et,  là  seulement,  les  ruisseaux  de  Meures  et  des  Vervelles 
viennent  apjiorter  leur  appoint  à  la  Marne.  Sui'  toute  cette  bande  d'Oxfordien 
marneux  on  ne  voit  plus  qu'un  ruisseau  tronçonné,  avec  des  parties  sèches, 
reste  d'un  ancien  cours  d'eau  continu  et  sans  doute  plus  important.  Mais  il 
faut  noter  qu'entre  le  point  oii  le  ruisseau  de  Bonnevaux  se  détourne  vei's 
l'est  et  la  distance  vraiment  insigniliante  où  reparaissent  d'autres  ruisseaux 
(jui,  vers  le  nord,  en  sont  la  contiiaiation  naturelle,  aucun  relief  continu  ne 
se  dresse  pour  justifier  la  séitaivation  du  cour-s  en  deux  tronçons. 

L'appel  de  l'eau  en  profondeur  est  constant  dans  la  région  et  en  particulier 
dans  les  calcaires  bathoniens  où  elle  tend  à  gagner  le  Bajocien.  Cette  descente 
se  produit  ici  pai-  des  fissures,  des  gouffres,  des  entonnoirs:  on  peut  voii- 
des  ébauches  de  ces  derniers,  profonds  de  deux  mètres,  dans  une  prairie  à 
gauche  de  la  route  allant  de  la  ferme  de  Bonnevaux  à  Sarcicmiit.  Cette  fuite 
de  l'eau  explique  la  capture  de  la  paitie  supérieure  du  ruisseau  qui  a  été 
préparée  de  longue  main  par  un  travail  souterrain  qui  se  poursuit  encore, 
et  dont  les  résurgences  de  la  partie  basse  du  vallon  sont  les  dernières  mani- 
festai ions.  A  une  époque  où  les  précipitations  almosphéi-iques  considérables 
donnaient  les  grands  couiants  pliocènes  et  pléistocènes.  les  eaux  souter- 
raines, puis  de  surface,  commençaient  la  capture  et  par  le  plus  court  chemin 
s'en  allaient  droit  à  la  Marne  chercher  le  niveau  de  base  le  plus  proche. 
L'agrandissement  des  diaclases,  les  effondrements  arrivèrent  à  former  une 
véritable  gorge  encaissée,  aux  parois  abruptes,  à  fond  plat,  à  profil  en  U, 
(pii.  greffée  sur  la  vallée  de  la  Marne,  allait  par  régression  remonter  jusqu'au 
point  initial  de  capture  piiniitivemenl  souterrain,  en  laissant  subsister  dans 
le  voisinage,  concurremment  avec  le  lit  à  ciel  ouvert,  tout  un  réseau  de 
fissures  et  de  fractures  fonctionnant  encore. 

Ce  ti'avail  de  capture,  depuis  la  Marne  jusqu'à  la  ferme  de  Bonnevaux, 
a  pu  ètie  considérablement  réduit  en  durée,  sans  que  le  mécanisme  en  ail 
été  changé  en  rien,  si  l'on  admet  l'existence  d'un  affluent  normal  à  la  pente 


134         D' li.-J.  MoREAU.  —  Un  cas  de  Caphire  dans  la  llaiilc-Mame. 

(les  couches  coulant  sur  le  plateau  vers  l'ouest  et  aboutissant  en  A  (fig.  2). 
Un  travail  identique  aurait  commencé  en  B,  approfondissant  ensuite  pai' 
régression  le  lit  de  l'aflluent  déj?i  formé  jusqu'au  point  A,  détournant,  le 
ruisseau  de  Bonnevaux  de  sa  direction  primitive  après  avoir  capté  son 
allluent. 

Que  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  hypothèses  soit  préféiée,  la  capture  n'en 
est  pas  moins  évidente  et  écrite,  pour  ainsi  dire,  sur  le  terrain. 

Actuellement  la  pénurie  des  eaux  fait  du  ravin  un  vallon  h  peu  près  mort, 
semblable  à  tant  d'autres  inachevés,  qui  entament  la  suiface  des  plateaux 
bathoniens.  Mais,  pour  réduit  qu'il  soit,  le  phénomène  de  capture  se  continue 
invisible,  par  les  Tissures  devenues  trop  larges.  Elles  boivent  d'autant  plus 
vite  les  eaux  de  pluie  et  de  ruiss.ellement  pour  les  restituer  par  les  sources 
basses,  et  la  circulation  souterraine  se  poursuit,  livrée  aux  vicissitudes  des 
précipitations,  descendant  toujours,  laissant  parfois  béant  l'orifice  souvent 
considérable  d'anciens  débouchés  comme  la  grotte  toute  voisine  de  Coudes, 
ouverte  à  une  dizaine  de  mètres  au-dessus  du  confluent  de  la  Suize  et  de 
la  Marne. 

On  peut  donc,  je  crois,  résumer  et  conclure  en  disant  :  1"  Qu'un  phénomène 
de  capture  explique  le  trajet  détourné  du  ruisseau  de  Bonnevaux  dans  sa 
portion  inférieure,  soit  que  cette  capture  ait  eu  lieu  sous  la  ferme,  en  A, 
soit  qu'elle  ait  eu  lieu  au  coude  également  caractéristique  d'un  affluent,  en  B. 
2°  Cette  capture  est  relativement  récente,  comme  en  témoigne  la  raideur  des 
pentes  au  débouché,  et  elle  a  été  rapide.  3"  Elle  date,  sans  doute,  de  l'époque 
où  la  Suize  a  creusé  son  lit,  ou  elle  lui  est  de  peu  postérieure  f\^oir  Masson, 
Le  Plateau  de  Langres,  Hevue  de  Géographie,  1911),  et  il  n'y  a  pas  de  raisons 
de  penser  qu'il  y  a  eu  rajeunissement  ou  surimposition  par  suite  du  relève- 
ment vers  l'est  des  couches  sédimentaires,  ni  approfondissement  consécutif 
dû  à  ce  relèvement  pour  gagner  un  nouveau  niveau  de  base.  H  n'y  a  donc 
pas  à  faire  inlervenii'  l'influence  d'un  mouvement  tectonique  auquel  le  plateau 
du  Bassigny  a  d'ailleurs  été  soumis.  4°  Cette  capture  a  été  préparée,  facilitée 
par  un  cheminement  souterrain  des  eaux  à  travers  les  calcaires  tissures  du 
lîathonien.  puis  achevée  par  les  eaux  courantes,  et  un  nouveau  débouché 
par  une  gorge  s'est  fait,  en  amont  de  l'ancien,  au  profit  de  la  même  rivière. 
Ainsi  s'est  comporté  le  ruisseau  de  Sainte-Âustreberthe  vis-à-vis  de  la  Seine. 

Cette  circulation  interne,  amoindrie,  se  manifeste  encore  par  les  résur- 
gences inféiMeures  dont  il  existe  tant  d'autres  exemples  dans  la  région. 
Parmi  les  plus  proches,  on  peut  citer  celles  du  Puits  ôirouet  et  de  Buée(t) 
sous  Chaumont:  de  Condes:  d'Orges,  qui  donne  naissance  ù  une  D'Huy 
puissante:  des  Abîmes,  dans  le  parc  de  Chàteauvillain  (Aujou).  Egalement 
nombreuses  sont  les  pertes  de  rivières;  pour  terminer  nous  rappellerons 
celles  de  la  Suise,  entre  Brottes  et  le  Val  Barisien:  de  l'Âujou,  à  Montribourg; 
du  petit  ruisseau  de  Montsaon  et  de  celui  de  Liffol  dans  des  gouffres  sem- 
blables. La  Marne  elle-même  a  des  fuites.  Bref,  absorption  rapide  des  eaux 
d'orage,  fissures,  gouffres,  vallées  sèches,  puits  naturels  (2),  effondrements 
du  sol,  résurgences  souvent  très  fortes,  tout  cet  ensemble  caractéristique 
des  régions  calcaires  pourra  être  étudié  dans  ce  coin  de  pays  où  nous  a 
conduits  la  description  d'une  capture,  sans  doute  minime,  mais  qui  n'en 
obéit  pas  moins  aux  règles  générales  de  la  géographie  physique. 

Epernay.  D'  L.-J.  Moreau. 

(1)  Ce  nom  se  retrouve  dans  «  Fontaine  Maubuée  »,  à  Paris,  Mauvaise  lessive. 

(2)  Il  existe,  dans  le  nord  de  la  forêt  de  Corgebin,  un  profond  puits  naturel;  à  e.xplorer. 
A  peu  de  distance,  le  puits  Saint^Georges  est  probablement  un  puits  naturel  qu'on  a  cherché 
à  utiliser  (eau  très  rare).  La  croyance  populaire  admet  l'existence  d'une  rivière  souterraine 
dite  de  «  .Semoutiers  ».  Les  puils  de  la  vallée  de  la  Biaise,  dans  la  forêt  de  l'Etoile,  sont 
plus  connus. 


J.  PiAGET.  —  \ote  sur  les  MoUvsqiies  des  sommets  jurassiens.       135 


NOTE  bUR  LES  MOLLUSQUES  DE  LA  FAUNE  DES  SOMMETS  JURASSIENS 


Au  conlraiie  des  Alpes,  dont  la  faune  des  sommets  forme  un  tout  très 
homogène  réparti  entre  2.000  et  2.800  mètres  environ,  la  chaîne  du  Jura 
présente  une  zone  supérieure  très  disloquée,  consislant  en  une  (tetite  calotte 
par  massif,  c'est-à-dire  en  un  ensemble  de  stations  sans  relation  diiecle  les 
unes  avec  les  autres  et  associables  seulement  par  leurs  conditions  identiiiues. 

Cette  faune  des  pâturages  et  sonunets  s'étend  seulement  de  1.000-1.200 
à  1.400  mètres  (Jura  oriental)  ou  de  1.300-1.500  à  1.600-1.720  mètres 
(chaînes  occidentales)  et  a  pour  limite  inférieure  la  frontière  de  la  zone  des 
forêts.  Elle  comprend  des  espaces  herljoux  et  rocailleux,  des  rochers,  des 
crêtes  ou  des  mamelons  très  exposés  aux  vents  et  aux  intempéries  et  partant 
1res  froids.  Les  ruisseaux  y  font  totalement  défaut  et  les  mollusques  sont 
uiu(|uement  logés  dans  les  anfracluosilés  des  rochers,  parmi  les  quelques 
herbes  et  lichens,  etc.  La  neige  et  les  frimas  empêchent  toute  vie  de  se  mani- 
fester au  dehors  pendant  un  bonne  partie  de  l'année. 

Huant  à  sa  faune,  cette  région  des  sommets  a  une  triple  oi'igiue.  Sans 
doute,  sa  population  dérive  uniquement  des  sociétés  animales  sous-jacenles, 
mais  ceci  à  trois  degrés  divers  . 

1°  La  lilialion  peut  être  directe  entre  la  faune  des  montagnes  et  celle  de 
la  plaine  avoisinanle.  C'est  même  le  cas  de  beaucoup  le  plus  urdinaire. 
Exemple  :  fhiix  pomalia. 

2."  Dans  la  deuxiume  calégoiie,  il  faut  placei'  l'ensemble  des  formes  relé- 
guées, c'est-à-dire  les  espèces  arclo-alpines  ou  les  vieilles  espèces  ceuti-o- 
alpines  qui  n'habitaient  jadis  que  le  plateau,  mais  qui  ont  été  complètement 
i-efoulées  sur  les  hauteurs,  soit  par  les  modilicalions  climalériques,  soit 
par  les  invasions  faunistiques  postérieures.  Exemple  :  Veiiigo  alpeslrh. 

3°  Enlln,  le  troisième  cas  renferme  les  espèces  autochtones  des  sommets, 
c'est-à-dire  les  formes  dérivant  bien  des  faunes  sous-jacentes,  mais  acqué- 
lant,  dans  leur  ascension,  un  ou  plusieurs  caractères  nouveaux  les  di.^liii- 
guant  des  espèces  correspondantes  de  la  plaine.  Exemple  :  toupilla  alpicola. 

Huant  aux  critèics  servant  à  lecoanailre  la  faune  ues  sommets.  Us  sont 
presque  uniquement  concliyliologiques.  Je  u'insislerai  ici  que  sur  celui  que 
luuruisseut  les  variétés  de  monlagnes,  c'est-à-dire  les  formes  alpesties  ues 
espèces  de  plaines.  Ces  variations  sont  si  stables  et  si  abondantes  qu'elles 
suflisent  amplement,  au  Juia,  pour  indiquer  la  ligne  de  demarcalion  enlie 
la  faune  des  sommets  et  ies  zones  sous-jacentes. 

Ces  variétés  de  montagne  se  laissent  ramener  à  quatre  types  principaux  : 

1"  Celles  qui  ne  sont  caractérisées  que  par  une  diminulioa  de  taille,  sans 
autre  modilication.  Ce  groupe  renferme  des  espèces  cylindriques  uu  fusi- 
formes.  Exemples  :  l'upa  avenacea  var.  hurdeum,  Claasilia  cruciala  var. 
cilpusLrii,  etc. 

2."  Celles,  beaucoup  plus  nombreuses,  qui  présentent  une  giaiidc  dimi- 
nution de  taille  avec  allongement  correspondant  de  la  spire.  Celle  catégorie 
est  représentée  par  des  espèces  globuleuses  ou  ovoïdes  dont  la  variole 
d'altitude  est  ndniiaa-elonyalu.  Exemples  :  ïuchea  sylvatica  var.  nioiUunu, 
Arianta  arbusioruin  var.  alpicola,  Eulola  frulicum.  var.  Oodeliana,  i'ruli- 
cicola  rufexcenx  \ar.  inunLana,  etc. 

3"  Celles,  de  taille  normale,  ollrant  une  grande  dépressiuu  de  la  spiie 
accompagnée  d'une  pâleur  du  lest.  Exempleb  :  l'iuLicicula  /u/cicc/tô  \ar. 
Uodeli  (1),  t'rul.  vUlosa  (même  type),  etc. 

(1)  Cellti   vmicle  paraiLia  pi'ccluiiiieiiienl. 


136      J.  Pi.VGET.  —  Noie  sur  Icx  Mollusques  des  sommets  jurassiens. 


4°  Celles  qui  paiaissenl.  augmeuler  de  taille  avec  l'allitude,  comme  Vllcli.i 
pomatia  et  le  l'isidium  fossannum. 

Voici  ce  que  l'on  peut  dii'o  de  la  faune  des  sommets,  sous  le  rappoii  de 
la  composition  zoogéogi-apliique  :  d'une  manière  générale,  les  esp(V('s  uhi- 
quislcs  de  la  /.(ine  paléarcliijuc  y  jouent  un  assez  grand  i-ùle,  et,  parmi  (■elli's 
(|ui  sont  mieux  délinies,  le^  turmes  de  la  l'égion  sepli'ntrionale  sont  bien  plus 
importantes,  comme  il  est  nalur'el,  que  celles  dr  la  région  circaméditeira- 
néeniie  (espèces  xérotliermiques).  Reprenons  les  deux  courants  principaux  : 

1°  l'armi  les  mollusques  septentrionaux,  les  espèces  noriliques  j{juenl 
(juelque  rôle,  mais  beaucoup  moins  (jue  les  formes  centio-alpines,  liés 
abondantes  sur  nos  sommets.  Les  éléments  arcto-alpins  sont  repiéseidés  par 
tieux  espèces,  linlin,  les  courants  oriental  et  occidental  uni  cliacuii  i|url(pics 
représentants. 

2°  Quant  à  l'influence  circaniéditerranéenne,  très  Mapiu  hinic  dans  la 
plaine  (13,1  %  des  espèces  terrestres),  etc.,  elle  n'est  repr(\<eutee  .sur  nos 
sommets  que  par  deux  espèces,  l'une  méi'idiimale  propremeni  dite,  l'auli'c 
atlanliipie  (Xcrophila  candidula  et  ericelorum). 

Après  ces  quelques  remarques,  prenons  liois  exemples  de  faune  îles 
sommets.  Ce  sont  des  stations  neuchàteloise  et  bernoise,  non  encoi'e  étudiées 
sous  le  rapport  des  mollusques  et  que  j'ai  eu  l'occasion  d'explorer 
réc(!nunent. 

I.  —  Montagne  de  Boudry  (1)   :   l.Oon-l.ino  mètres. 

La  localité  observée  est  située  non  loin  du  somrnel,  à  l'extrémilé  snpé- 
lieure  d'un  couloir  très  rapide,  le  «  Passage  du  Chamois  ",  aboutissant  à 
une  crête  de  rochers. 

Les  espèces  recueillies  vivent  uniquement  dans  les  interstices  des  roches, 
faute  de  conditions  meilleures.  Ce  son!  : 

1 .  Limax  marimus  (L.)  var.  cinereo-niger  Wolff.  —  Rare  et  vivant  sous  les, 

cailloux.  Espèce  ubiquiste,  dérivant  diicctement  des  faimes  sous- 
jacentes  et  sans  variétés  de  montagne.  Elle  atteint  1.700  mètres  au 
Jura  et  2.000  mètres  dans  les  Alpes. 

2.  Vilrina  diaphana   Drap.  —    \  ivanl   dans   les  mêmes  ronditions  que   la 

précédente  et  assez  l'ai'e.  .Miillus(iue  septi'iitiional  d'origine,  à  carac- 
tère quelque  peu  relégué,  car  il  n'est  plus  répandu  dans  la  plaine,  sans 
variations  de  montagne,  du  moins  au  Jura.  En  effet,  dans  les  Alpes, 
cette  espèce  donne  à  i)artii-  de  2.o0()-2.700  mètres  la  Vitriiia  nivalis, 
très  spéciale  à  ces  hauteurs.  I>e  type  dktphaua  atteint  lui-même 
2.890  mètres  dans  les  Alpes  suisses  et  1.600-1.700  mètres  au  Jura. 

:î.  Vilrina  peUucida  (Mull.).  —  Espèce  ubiquiste  dérivant  directement  des 
faunes  sous-jacentes,  représentée  dans  les  hauteurs  par  la  var.  Alpina 
Renz,  très  spéciale  par  sa  petite  taille  (vivant  dans  les  Alpes,  de 
2.000  à  2.900  mètres),  mais  dont  les  caractères  sont  encore  à  peine 
indiqués  dans  cette  station  du  Jura.  Ce  type  prllitcida  arrive  il 
1.600  mètres  dans  notre  chaîne  et  à  2.000  inèlies  dans  les  Alpes. 

4.  lii/idhia  IlclvcUra  Blum.  —  Assez  commune  sous  les  i)iei-res.  Cette  espèce 
n'est  nullement;!  confondre  avec  la  IlijuHna  xiiligiabru  de  liotKKiir.wT, 
comme  l'ont  fait  Clessin,  Godet,  Rollingeh,  etc.  En  effet,  j'ai  recueilli 
en  Rretagne  un  grand  nondire  de  subylubra  typiiiues  dans  les  |)ropres 

(i)  Récolles  failes  en  janvier  l'Jli. 


J.  PiAGET.  —  Noie  sur  les  Mollusques  des  sommels  jurassiens.       137 

slations  dr  rniilfiir  cl,  je  les  ai  confrontées  avec  les  excniplaircs  de  la 
collpclion  lidiiiguitfnal,  à  (Iciièvi».  Or,  après  cel  cxanion.  je  considère 
la  //.  sulxjldhrd  comme  une  \arièl('  de  Drapurnuldi.  c'est-à-dire  comme 
une  foi-nie  à  dei-nier  tour  de  s|)ire  assez  grand  et  à  ombilic  relali- 
vemenl  large.  La  //.  Uelvelita  a  une  taille  heaucoui»  plus  petite,  une 
spire  plus  régulière,  un  ombilic  très  petit,  etc.  et  semble  ne  rien 
avoir  à  faire  a\ec  la  stilxiUihra.  \\\\  oulre,  c'esl  une  forme  de  munlagne 
à  aire  spécilique  très  localisée  :  Jura,  .\lpes,  etc.  (métropole  centro- 
alpine). 

Au  Jura,  elle  a  un  caractère  relégué,  car  elle  ne  vit  guère  que  dans 
les  hauteurs.  Par  conséquent,  elle  n'a  pas  de  vai-iélé  de  montagne 
Sjiéciale.  Son  maximum  jusqu'à  présent  connu  est  celui  que  doime 
la  station  suivante  (I.ii.'i  mètres). 

"i.  liuiilliui  iiitcns  Mich.  var  ilcirilu  Diiiii.  el  Murt.  —  Espèce  iiimiiiisle  déri- 
vant dii-ectement  des  faunes  sous-jacenles.  Mais,  dans  son  ascension, 
elle  se  transforme  en  sa  variété  delrilu  (appartenant  au  deuxième  type 
(le  l'oimes  de  montagne)  appelée  par  Mabifj.e  //.  DultiilhidiKi  et  |>ar 
Clessin  var.  minor.  Celte  variété,  comme  du  reste  le  type  nitcns,  atteint 
1.600  mètres  au  Jura  et  2.200  mèlies  dans  les  Alpes. 

li  l'jiconiilus  lulvus  Miill.  —  .Molluscpie  ubii|uisle  répandu  dans  tout  le  Jui'a 
et  ne  piésentant  pas  de  variatiiin  altitudinaire  spéciale,  l^lle  s'élève 
jusqu'à  1.600  mètres  dans  notre  chaîne  et  2.300  mètres  dans  les  Alpes. 

7.  Arioti  subfu.scus  Drap.  —  Espèce  d'origine  septentrionale,  dérivant 
directement  des  faunes  sous-jacentes,  mais  prenant  de  plus  en  plus 
le  caractère  relégué,  sans  doute  à  cause  de  la  concurrence  de  VArion 
eniplricoruiii,  très  commun  dans  les  régions  inférieures,  mais  ne  s'éle- 
vant  que  très  peu.  Aussi  VA.  xubfusciis  est-il  actuellement  surtout  repré- 
senté sur  les  sommets  jusqu'à  1.600  mètres  au  Jura  et  2.733  mètres 
au  Valais. 

S .  l'firamidula  rupestns  Drap  et  var.  saxalilis  Stab.  —  Espèce  ubiquiste  et 
extiémement  commune  dans  toutes  les  zones  hypsométriques.  l-^lle 
n'a  pas  à  propi-ement  [larler  de  \ai-iété  de  montagne,  sauf  peut-èlie 
la  var.  saxatilis,  du  reste  présente  dans  la  plaine,  qui  rentrei-ait  dans 
le  troisième  cas.  Ce  mollusipie  atteint  1.611  mètres  au  Jura  et 
2.!)00  mètres  au  Valais. 

!).  l-'ruliricola  sericea  Drap.  -  Mollus(|ue  dans  le  même  cas  que  le  pré- 
cédent, sans  variation  d'altitude  et  montant  jusqu'à  1.600  mètres  au 
Jui'a  et  2.481  mètres  au  Valais. 

\t).  l''nilii-irola  rujescens  (Peiui.)  var.  Godeti  Piag. —  Celte  variété  bien 
moiilagnaide  (appartenant  au  troisième  type),  d'une  espèce  à  origine 
occidentale,  est  répandue  seulement  dans  quelques  stations  du  Jiua, 
de  1.000  à  1.611  mètres  environ. 
\'ai-.  inoidunu  Stud.  —  \"ai'iélé  cenlroalpine,  très  monlagnaide  également, 
mais  du  deuxième  type,  l'épandue  au  Juia  de  630  à  1.600  mètres  et 
dans  les  Alpes  jusqu'à  1.630  mètres. 

1 1.  .t;/H///a  arbuslorum  (L.)  var.  alpicola  Charp.  —  Variété  bien  caraclé- 

lislique  du  deuxième  type,  répandue  au  Jura  entre  1.000  et 
1.700  mètres  et  dans  les  Alpes  entre  1.300  et  2.300  mètres. 

12.  Tiiihcu  sjjlralicu  Drap.  \ar.  luaidana  Stud.  —  Variété  analogue  à  la 

précédente,  conuuune  au  Jura  de  300  à  1.700  mètres  et  dans  les  Alpes 
de  1.300  à  2.iSl  mètres. 


138      J.  PiAr.ET.  —  Note  sî/r  l<>s  Mollusques  des  sommets  jurassiens. 

\'3.Pupa  secale  Di-ap.,  var.  minor  Kregl.  —  Petite  vaiiétc  montagnarde  (fin 
premier  type)  d'nne  espèce  occidentale.  Elle  atieint  l.()ll  nièlies  an 
Jura  et  2.481  mètres  au  Valais. 

14.  Orcula  dolium  Drap.  —  Espèce  à  métropole  alpine,  mais  commune  un  peu 
partout  et  dérivant  directement  des  faunes  sous-jacentes  actuelles,  .sans 
variété  d'altitude.  Son  maximum  jurassien  aussi  bien  qu'alpin  est 
d'environ  1.600  mètres. 

il't.  Pujnlla  iriplicala  Stud.  —  Dans  le  même  cas  que  la  précédente,  mais  à 
caractère  plus  ubiquiste. 

If).  Vertigo  alpet<lris  Aid.  —  Espèce  assez  rare  et  fort  caractéristique  au  |)oint 
de  vue  zoogéographique.  C'est  en  effet  un  des  quatre  mollusques  arcto- 
alpins  relégués  que  possède  le  Jura,  avec  la  Patula  niderata,  le  Vertigo 
subslriata  et  le  Spliijradium  coiurnella  {Gredleri).  Elle  n'a  naturelle- 
ment pas  de  variété  d'altitude  et  est  répandue,  au  Jura,  de  (iOO  à 
1.500  mètres;  dans  les  Alpes,  de  1.150  à  2.467  mètres. 

\1 .  l'arnatias  septemspirale  Raz.  —  Exactement  dans  le  même  cas  (jue 
rOrcula  dolium,  mais  atteignant  2.000  mèties  dans  les  Alpes.  Pi'esque 
tous  les  exemplaires  que  j'ai  vus  au  Passage  des  Chamois  étaient 
albinos. 

Neuchâtel  (Suisse).  Jean  Piagkt. 

(A  suivre). 


UNE  EXCURSION  BOTANIQUE  DANS  LA  VALLÉE  DE  SAAS  (Valais) 

l^uite) 


III.  —  De  Saas  au  lac  de  Mattmark. 

Ce  trajet  nécessite  pi'ès  de  cinq  heuies  à  la  montée,  et  est  assez  pénible 
dans  sa  dernière  pai  lie.  En  quittant  im  Crund  de  bonne  heure,  l'on  se  trou- 
vei-a  à  Mattmaik  vers  midi;  sinon,  il  sera  nécessaire  d'emporter  des  provi- 
sions, car  l'on  ne  trouve  aucune  auberge  au  delà  d'AlniageJ. 

En  sortant  de  im  Crund,  le  chemin  liavei-se  de  belles  prairies;  puis,  avant 
d'aniver  à  Zen'laueuen,  près  d'un  beau  calvaire,  laisse  à  droite  le  chemin 
qui  monte  à  Eee  par  la  gorge  du  Feekinn.  .Nous  nous  rapprochons  de  la  "Viège, 
qui,  à  cet  endroit,  a  perdu  beaucoup  de  son  volume,  et  n'est  plus  qu'un 
simple  torrent  coulant  en  plusieurs  bras  à  travers  des  bancs  de  galets.  Au 
Ixjid  du  torrent,  à  droite  du  chemin,  cummence  à  appai-aître  le  rai-e  Juncas 
(tivlicus  Willd.,  aliundant  plusieurs  lieues  en  amont,  et  entraîné  jusqu'ici  par 
les  eaux  de  la  "Viège.  Dans  les  petits  amas  de  gravier  entourant  les  galets, 
se  trouvent  quelques  échantillons  du  rare  Trijolmin  tivjmijïoruin  VVill.  (RK), 
avec  Epilobium  rosmarinifolium  Htenke  (CC.)  et  Equisetum  vaiiegalum 
Schleich.  —  A  gauche  du  chemin,  les  gazons  pierreux  nous  donnent  Oiytropis 
campestris  D.  C.  et  moniana  D.  C. 

Continuant  à  monter  doucement,  nous  dépassons  le  hameau  de  Moos,  poui' 
entrer  dans  un  petit  bois  de  mélèzes  assez  clairsemés,  dans  lequel  nous  allons 
trouver  de  nouvelles  plantes,  en  particulier  V.Achillœa  moschata  L.,  qui, 
à  partii'  de  cet  endroit,  et  jusqu'à  Matlmaik,  montre  en  quantités  ses  beaux 
corymbes  d'un  blanc  d'argent. 


p.  Le  Iîhun.  —  Excursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais).     IM) 


I>ans  les  endruits  herLteux,  parsemés  de  rochers,  à  gauclie  du  cliemin, 
croissent  abondamiiieut  : 

Dianlhus  cœsius  L.  're/nv  aurca  Cass. 

SciU'Cio  Ddvomcum  L.  Campanula  barbuta  !.. 
Achillœa  moschuin  L.  —         thyrsoidca  L. 

—  atmta  L.  —         spicula  L. 
Carduus  dc'IlDrulu.s  L.  Tlicsiuin  alji'ntam  L. 
IHeivciurn  aimintiucum  h.  lUilnjchimn  Lmiaria  S\v. 

Avant  d'an-iver  à  Almagcl,  iiuu.s  travoisoiis  sur  uni'  passerellf  de  Ijois  le 
tunent  d'Almagel,  descendu  à  gauche  des  névés  du  Purtjengial,  el  nuus 
arrivons  au  village. 

Aliiiagel  (1.67'J  m.)  est  le  dernier  village  de  la  vallée  de  Saas;  l'on  y  Irouve 
deux,  liùtels,  un  dépOt  des  postes,  et  un  bureau  des  douanes  lédérales. 

A  partir  de  cet  endiuil,  laspect  de  la  vallée  change  coniplelenient;  elle  se 
rétrécit  et  devient  plus  sévère;  les  mélèzes  se  font  plus  claiisemés;  les  rochers 
et  les  éhoulis  apparaissent  en  plus  grand  nuiubie.  Le  chemm  continue  à 
monter  assez  doucement  sous  des  mélèzes,  panni  des  pieriailles  et  des 
éboulis  qui  prennent  partout  la  place. 

En  dehors  de  [AcIiUlwa  muscliala  L.,  toujours  très  abondante,  nous  ne 
lécoltons  pas  de  plante  remarquable;  toutefois,  au  moment  de  repasser  sur 
la  l'ive  gauche  de  la  Viège,  avant  d  arriver  à  Zei-meiggern,  nous  aurons  chance 
de  tiouver  la  précieuse  Plearogyne  carlniluacu  (jiiseb.,  mêlée  à  UeuLiana 
[eiiclla  itollb.;  cette  dernière  aoonde  sur  un  petit  espace  herbeux  et  semé 
de  galets,  situé  entre  le  chemin  el  la  Viege,  immédialeiiient  avant  la  passe- 
relle (1).  —  iNous  pourrons  la  distinguer  si,  le  temps  étant  ensoleille,  les 
corolles  des  IHeurogyne  sont  épanouies,  laissant  voir  leurs  cinq  lobes;  sinon, 
nous  ferons  bien  de  récolter,  maigre  tout,  uenUana  Leuella  Kotib.,  à  laquelle 
l'Learugyne  est  mêlée. 

Au  uelà  de  Zermeiggein  [[.![(>  ra.j,  pauvre  hameau  déshérité,  le  chemm 
repasse  sur  la  rive  droite  de  la  Viege,  et  recommence  a  monter  rudement. 
iNous  suivons  la  live  droite  de  la  Viege,  parmi  des  pierrailles  en  partie  recou- 
\ elles  de  gazon,  entre  un  bois  de  mélèzes  rabougris  et  clairsemés,  et  de 
petits  ruisseaux  descendus  du  lUittelgral  el  coulant  parallèlement  à  la  Viege. 

Au  bord  des  ruisseaux,  dans  le  gazon,  et  autour  des  pierres,  croisseiil 
assez  abondamment  ; 

V  iula  bijlora  L.  Bapkururii  utellaluni  L.  (AU.) 

iîedum  cdlubUiiL  L.  Ilierucluiii  aaraïUiucuiii  L. 

Haxilraga  Aizoon  L.  Crépis  auiea  Cass. 

—  bryoides  L.  Duphne  Mezereuiii  L.  (CC;  fr.j 

—  aspeia  L.  Carex  alrala  L. 

Plus  loin,  sur  une  sorte  de  talus  moussu,  duuuuanl  le  chemin  à  gauche, 
el  couronne  des  derniers  mélèzes,  l'riiuuUi  clicusu  \  ill.  est  très  abondante, 

(1)  Gesl  par  hasard  et  à  mon  insu  que  J'ai  trouvé  celte  plante  â  cet  endroit,  où  d'ailleurs 
elle  a  elé  signalée  par  Bitz  et  le  elianoine  Hion,  et  recollée  par  M.  Henry  Correvon.  —  J'avais 
cccueilU  un  ceriam  nombre  d'echaniiUons  de  Gcniiana  teiiella  Rottb.;  ce  jour-la,  le  temps 
lilait  couvert,  el  leurs  corolles  étaient  lerinées,  comme  d'ailleurs  celles  de  la  plupart  des  Gen- 
lianées,  lorsque  les  Heurs  ne  se  trouvent  pas  ensoleillées,  et  je  ne  maperçus  pas  qu'il  s'était 
glissé  dans  ma  lécolte  des  échanUilons  de  Pleurogynel  Celles-ci  avaient  aussi  leui's  corolles 
closes,  et  je  n'avais  pu  les  distmguer  de  celles  des  Gcniiana,  dont  elles  dillérent  pai'  leurs 
corolles  à  cinq  lobes,  tandis  que  celles  de  Genliana  n'en  ont  que  quatre.  Ce  nest  que  plu- 
sieurs mois  après,  en  préparant  â  nouveau  mes  exsiccala,  et  en  élalant  les  corolles  dans  l'eau 
bouillante,  que  je  m'aperi;us  de  ma  grossière  contusion! 


14U    P.  Le  Brun.  —  Ejcursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valaisl. 

mais  en  fruits.  —  Plus  loin  encore,  parmi  <ies  buissons  de  Rhododendron 
lemigincmii  L.,  défleuris  à  cette  altiliide,  nous  apercevons  VAtrayene 
(iljiind  \,..  encore  en  Heurs;  enlin,  aux  endroits  iiinuides  et  moussus,  Piufiiii- 
iiilii  icjiloicnis  Uciciib.  et  viilgari.s  L.  —  Nous  continuons  à  montei-,  apirs 
avoir  dépiissé  les  derniers  mélèzes,  (pie  remplacent,  au-dessus  el  à  gauche 
ilu  elienun.  des  buissons  d'I/nu^v  viridi.s  L.,  et  nous  passons  au-dessous  des 
i,'ranges  de  l'Eienalpe.  La  vallée,  à  parlii'  de  col  endroit,  prend  un  aspect 
complètement  désolé;  les  gazons  eux-mêmes  font  place  à  des  rocailles  morai- 
nicpies  el  à  des  débris 'd'avalanches. 

I.e  chemin,  réduit  ici  à  l'étal  de  simple  sentiei-,  au  delà  de  la  chapelle  en 
luines  d'im  Lei'ch  (l.!)i4  m.),  monte  plus  rudement  encore,  et  escalade  en 
plusieurs  lacets  assez  pénibles  des  escarpements  pieri'eux,  ardus  et  enso- 
leillés. Hicnlùi,  nous  apercevons  à  droite  le  beau  glacier  d'Allalin,  dont  le 
friinl,  en  rrcul  aujourd'hui,  descend  au  milieu  d'un  anidnceliement  de  pierres 
ilénudées.  Au  siècle  dernier,  ce  glacier  s'étendait  au  delà  de  la  rive  droite 
de  la  \  iège,  et  barnut  toute  la  vallée,  formant  en  amont  une  immense  nappe 
d'eau  qui  forçait  pai'fois  le  barrage,  et,  en  s'écoulant,  ravageait  toute  la 
vallée  (1). 

Les  arbres  ont  disparu,  ainsi  que  le  gazon;  à  leur  place  s'étendent  des 
amoncellements  de  rochers  el  des  débris  pierieux  provenant  de  la  moraine 
tronlalc  du  glacier  d'Allalin.  Dans  les  rochers  démniés  situés  à  tranche  du 
chemin  1:2. (ISH  m.),  en  face  du  glacier,  se  trouvent  encore  quelques  plantes 
intéressantes,  entre  autres  des  Sa:iifraga  : 


Saxijrnga  Aizoon  L. 

—  bryiiides  L. 

—  ljluiii[olia  Lap. 

—  muscoides  \\u\i. 


Leucatillii-iiniiii  (dpiniini  Lam. 
Arlerrdsia  MiiIclUnd  \'ill. 

—        glacialis  L. 
Cri'pi-s  (lurea  Cass. 


Après  avoir  escaladé  un  dernier  ressaut  l'ocheux,  le  chemin  s'aplanit  enlin, 
el  nous  apercevons  subilemenl  le  bassin  de  Mallmaïk. 

C'est  un  des  paysages  les  plus  Irisles  des  Alpes,  mais  loin  d'être  dépour\u 
de  beauté.  —  La  moraine  latérale  droite  du  glacier  d'Allalin,  en  formant  à 
l'époque  po.stglaciaii'e  une  épaisse  muraille  au  travers  de  la  vallée,  arrêta 
la  Viège,  en  créant  un  lac  triangulaire,  qui  s'étendait  depuis  le  front  du 
glacier  (le  Schwaizenberg.  Aujourd'hui,  il  ne  reste  plus  de  tout  cela  qu'un 
vaste  bassin,  presque  entièi-ement  comblé  par  les  ailuvions  schisteuses  el 
limoneuses  de  la  Viège  el  de  ses  atlluents  glaciaires,  à  moitié  desséché,  et 
envah'i  à  son  extrémité  par  de  vastes  végétations  de  C\  péracées.  C'est  à  peine 
s'il  subsiste  une  petite  nappe  d'eau  laiteuse,  lourde  et  glacée,  de  laquelle 
s(ui  la  Viège  de  Saas  naissante.  Le  coup  d'ieil,  vers  le  fond  de  la  vallée,  avec 
le  Monte-Molo,  le  glacier  de  Seewinen  et  le  l'aderliorn,  —  puis,  deri'ière  nous, 
le  glacier  d'Allalin,  dont  la  masse  bleulée  tranche  avec  la  grise  crudilé  de  la 
moraine,  —  est  d'une  gi-ande  beauté. 

De  cet  endroit,  ju.s»iu'au  terme  de  notre  course,  qui  est  l'hôtel  de  Mattmark, 
nous  avons  encore  une  demi-heure  de  chemin,  (|u'il  sera  préférable  de  par- 
courir d'une  haleine,  en  réservant  au  lend(iiiain  l'élude  de  la  flore  que  com- 
porte ce  trajet. 

Après  avoii-  dépassé  l'extrémité  du  lac,  où  se  trouve  une  légère  passerelle 
jetée  sur  la  Viège  à  l'endroit  où  elle  soi-l  du  lac,  le  sentier  s'élève  au-dessus 


(1)  Un  phùnomène  assez  semblable,  quoique  d'origine  un  peu  Uilfêrunle,  s'observait  jadis 
dans  la  vallée  de  Bagnes,  oii  le  glacier  de  Uiétroz  i-cfoulail  les  eaux  de  la  Dranse  en  un  lac, 
dont  les  euu.N,  en  rompant  leur  barrage,  causèrent  en  ISIS  de  terribles  ravages. 


p.  Le  Hrun.  —  Excursion  hotan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais).     141 

(lu  liassin,  on  côtoyant  une  pente  InTbeuse,  flesreiidnnt  i'm  pente  très  raiiide 
jus(|ii'au  liassin.  A  un  certain  endroit,  le  seiiliei'  ninnle  plus  rapidi'nieni,  le 
Idiii,'  d'un  pan  de  idclier  pdli  (]ui  le  ddunne  à  gauche,  et  pldiii^c  prescpie  à  pif- 
dans  le  lac.  A  droite,  un  petit  parapet,  formé  de  quelques  troncs  de  sapins, 
et  deux  petites  croix  fixées  au  rochei-  indiquent  que  le  passage  étail  <langereu\ 
il  ,\  a  quelques  années;  maintenani,  il  n'olTic  auenu  inconvénient,  la  couche 
d'eau  n'excédant  pas,  à  cet  endroit,  qu<'li|ues  eenlimètres.  -  Le  serdier 
redescend  hicntùt,  puis  longe  une  pente  heii)euse  et  rocailleuse,  assez 
escarpée;  et  nous  pai-venons  enlin  à  IMuMel  de  Mallniaik,  le  seul  lieu  lialulé 
de  l'endi'oil,  où  nous  allons  trouver  un  repos  répaialeui'. 


IV.  —  Environs  du  lac  de  Mattmark. 

Le  petit  hôlel  de  .\latliuai-k  (ou  MalliiiarUt  "  inarehé  de  i'alpe  »)  est  situé 
à  2.1:i3  nièlrcs  d'altitude,  près  de  l'iîxti-émilé  du  bassin,  complèteiuenl 
desséché  à  cet  endroit,  et  sillonné  par  de  nombreux  ruisseaux  issus  —  les 
uns,  de  la  partie  supérieui-e  de  la  vallée,  les  autres  du  glacier  de  Schwar- 
zenbei'g,  et  formant  la  \'iège  de  Saas,  qui  prend  à  partir  de  cet  endioit  le 
nom  de  Tluelibach.  —  A  iiuelipies  mètres  en  amoni  de  l'hôlel,  l'on  aperçoit 
un  énorme  bloc  ei-r;dique  de  serpeidine  aux  lellets  verts  et  bronzés,  qui  fui 
déposé  à  cet  endroit,  sur  la  rive  droite  du  Tluelibach,  en  1820,  par  le  glaciei 
de  S(;hvvarzenberg,  alors  en  progrès  :  c'est  le  «  Biauslein  »  ou  »  pierre  Bleue  >■.. 

L'hôtel  constilue  pour  le  botaniste  un  admirable  (piai'tier  général,  avec  un 
logement  simple,  mais  fort  propre  et  très  commode,  et  des  prix  relalivemeid 
1res  doux  —  si  l'on  songe  (}ue  les  vivres  doivent  être  montés  depuis  Stakleii 
jus(]ue-là,  à  dos  de  mulet!  Il  possède  le  précieux  avantage  de  se  trouver  au 
milieu  même  d'une  localité  qui,  véritable  pays  de  cocagne  pour  le  botaniste. 
est  depuis  de  longues  années  célèbre  <■{  visitée  à  cause  de  sa  floi'e  mer- 
veilleuse. 

D'une  façon  ou  de  l'autre,  le  botaniste  devia  y  séjourner  deux  journées 
entières;  il  aura  la  faculté,  le  deuxième  jour,  soil  d'aller  coucher  à  Macugnaga 
en  passant  le  col  du  Monte-Moro,  soil  d'aller  au  col  et  de  i-edescendre  à 
Mattmark  ou  à  Almagel.  Dans  le  premier'  cas,  il  lui  faudi-a  regagner  le  Valais 
par  la  vallée  de  l'Anza,  Domo  d'dssola.  et  le  Siuqilon. 

Le  prenner  jour,  dans  la  matinée,  nous  devrons  aller  herboriser  dans  I'alpe 
de  Mattmark,  et  pousser  jusiju'aux  chalets  de  la  Dislelalpe,  où  nous  pourrons 
li(juver  quelques  provisions;  puis  revenir  à  l'hôtel.  —  L'après-midi,  nous 
reprendrons  le  chemin  d'Alniagel,  pour  traverser  la  N'iège  à  sa  sortie  du  lac, 
et  explorer  toute  la  rive  gauche  du  bassin,  ainsi  que  les  éboulis  qui  s'étendent 
au-dessous  du  glacier  de  Schwarzenbeig. 

Le  second  joui-,  nous  monteions  au  col  du  Monte- .Moro,  et,  si  nous  sommes 
partis  de  Ixjune  lieuie,  nous  redescendrons  à  .Macugnaga;  sinon,  il  s('ra  pré- 
iV'rable  île  revenir  coucher  à  .Mattmark,  ce  qui  permettra  d'éludicr  la  lloi-e 
plus  à  loisii'. 


1.  —  ALPE   de  MaTTIURK.  —  DlSTELALl'E. 

En  sortant  de  l'hôtel,  nous  suivons  |)endani  quehiues  mèlres  le  chemin  de 
l'hôtel,  (jui  lejoint  en  deçà  tie  la  pierre  Bleue  eelui  du  .Monle-.Moi'o.  el  nous 
pienons  à  gauche  un  minuscule  .sentier  qui  moide  obli(piemenl  et  très  rapi- 
dement le  long  de  la  pente,  dans  le  sens  de  la  Distelalpe. 

Immédiatement  au  sortir  de  l'hôtel,  la  récolle  commence:  tout  d'abord, 
Scdinn  lihodinla  L.,  abondant  dans  les  endroits  herbeux,  puis  la  délicate 
l'iinijiuiiiila  e.rcisu  Scblcich.  recoimaissable  à  sa  coixille  peu  évasée,  profon- 
démrid  incisée,  à  lobes  disposés  en  éperon,  cl  il'un  bleu  lilas  clair.  Cette 


l''»2    P.  Le  Brun.  —  Excursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais). 

espèce  valaisune,  localisée  à  la  région  du  Mont  Rose  et  du  Simplon,  est  très 
abondante  dans  les  débris  pierreux  environnant  la  piei-re  Bleue.  —  Au  même 
endroit,  parmi  les  rocailles,  croissent  en  grande  abondance  Ranunculaa  gla- 
ciuUs  L.  et  Achillœa  moschula  L. 

iNous  continuons  à  nous  élever,  en  suivant  les  traces  du  sentier,  et  en 
ayant  soin  de  nous  diriger  vers  la  Distelalpe.  La  pente,  à  cet  endroit,  est 
couverte  d'un  gazon  fourni,  parsemé  de  beaux  buissons  de  Hhodudendion 
jcirugiiuuni  L.  sous  lesquels  nous  tiouvons  Pinyuicala  lepluceras  Keichb. 
et  alpina  L.  —  Au-dessus  des  Hliododeiidroiis,  la  penle  est  couverte  d'un  tapis 
assez  dense,  tonné  en  majeure  partie  de  Vaccliduiu  uitginusum  L. 

Un  peu  plus  haut  encore  commencent  à  apparaître  de  larges  dalles  de 
gneiss,  trèb  inclinées  et  situées  au  niveau  de  la  penle,  dont  les  lenles  sont 
1  emplies  par  les  belles  toulles  d'un  blanc  d'argent,  piquées  de  capitules  d'un 
jaune  orangé  très  vit,  du  très  rare  Seiieciu  umjlorus  AU.,  très  abondant  dans 
les  fentes  de  toutes  les  roches  exposées  au  nord,  ici  et  au  delà  de  lu  Distelalpe; 
peu  de  plantes  alpines  sont  d'un  aspect  aussi  décoratif. 

Les  endroits  gazonnés  de  la  penle  sont  couverts  des  lieurs  d  une  végétation 
aussi  belle  qu  inleressanle,  et  dans  laquelle  dominent  en  majeure  partie  ; 

Anémone  aiplnu  L.  \  uccinium  uiigiaoium  L. 

—  sujuiea  L.  —        MyiiiUus  L. 

—  Hallen  AU.  (Uit.J  Ge>diana  puipurta  L. 
AcdidlaiiL  i\apeUuf<  L.  —       oerna  L. 
Aqudeyiu  ulpina  L.                                      —       acauUs  L. 
ISupleurani  sLeHaiuin  L.  (C.)  l'iuniagu  aipinu  L. 
Adenoiiiyles  aipuia  Bl.  et  l'ing.  l'ulijyunuin  viviparum  L. 
Arnica  uiunLaiia  L.  EmpeLium  nigrunt  L. 
Belddidàiruin  Micuelii  Cass.  AUiam  schaenopratiaiii  L. 
Ciri>iuiu  ^ptnosiàs'anuiu  Scop.  Uoijdia  àeroUna  iieichb.  (fr.) 
Senecio  Duivnicum  L.  t'Càluca  Hallen  Vill. 

—  incanus  L.  i'heum  Micheld  AU. 

Contmuons  encore  à  monter,  de  manière  à  nous  trouver  environ  à  quarante 
mètres  au-dessus  du  tond  du  vallon,  et  exactement  a  moitié  chemin  enti'e  la 
pierre  Bleue  et  la  jonction  au  Ihailibach  du  torrent  descendant  du  glacier 
de  Schwarzenberg  de  contraste  de  l'eau  limoneuse  de  ce  dernier,  et  du  l'eau 
limpide  du  premier,  permettra  de  reconnaiire  le  conlluentj.  L  est  exactemenl 
a  mi-cnenun  eiure  le  conilueni  et  la  l'ieire-riieue,  a  quarante  mètres  en\iioii 
au-dessus  uu  lieiittacli,  que  nous  aurons  les  pius  grandes  chances  Ue  trouver, 
u  es  aDondante  dans  le  gazon,  et  dont  le  lonu  de  la  valiee  ue  baas  est  1  unique 
localité  en  buisse,  la  précieuse  ^  aienaua  ceLUca  b.,  qui  atLeinl  a  cet  enuioit 
une  lies  grande  taule  yusqua  U  m.  3i  de  hauLeurl;;  eue  est  reconnaissaole 
a  son  epi  ue  lleurs  mmuscuies,  assez  grêle  et  allonge,  ei  a  sa  souche  chevelue, 
ires  agreaniement  odorante,  rampani  au  niveau  du  sol  (ij.  Apres  avon  ruci.lie 
celle  grande  rareté,  nous  reuescendons  vers  la  pierre  Bleue. 

.vuiour  de  1  eiioiiue  uioc  de  rocher,  dans  les  débris  pierreux  et  les  rocailles 
un  peu  scnibleuses,  abondent  : 

lUiuunculus  glacialis  L.  Grcgûr'ui  \  ilalianu  Duby. 

AclLidxa  uLusckala  L.  Uxyi  ta  aigynu  Campd. 

BciltdiUdli aiu  MicliLiu  Cass.  LazaLa  laica  B.  C. 

Lainpuuala  cu^clau  bchleich.  tesLuca  viulacea  Uaud. 

jlj  Avec  beaucoup  dalLenUon,  el  surluuL  apii'S  nuus  élre  puiieli'ês  de  laspecl  de  la  plante, 
d'après  des  dessins  ou  des  éclianlilluiis  d'herbier,  nous  a  C'prouveroiit>  aucune  pejiie  a  ia 
déeouvj'ir. 


p.  Le  Iîrun.  —  Excursion  halini.  ilaiis  la  vallée  de  Snas  (Valais).     [  ',:i 

Sur  los  rorhei's  un  peu  humides  : 

Sa.rifiaga  hrijnirlcs  L.  Suaifraga  miiscnidps  Wulf. 

—  stellaris  h.  —        exarata  Vill. 

Au  delà  de  la  Pierre-Ttleuo,  le  sentier  se  rapprociie  du  Tœlibaeii,  d(»iil  il 
côtoie  le  bord  sur  une  assez  gi'ande  longueur,  en  moulant  insensiblement. 

Sur  la  pente  gazonnée  dominant  le  chemin  à  gauche,  nous  avons  chance 
de  trouver  : 

Draha  aizmdcs  L.  Seni'cio  imiflorus  Ail.  (AR.) 

--      tnmpnlnsa  Walil.  Crppis  aurcn  Cass. 

Trijnlinm  atpimm  [..  {C.(\.)  Gonliaiia  nivaUs  L. 

Oryiropis  Gmid'ini  Hunge.  Pedicularis  incarnala  Jac(|. 

l'ha.cn  aslragalina  D.  (',.  ScutcUaria  alpina  L. 

Pnlontilla  winirna  Ilnll.  Orchis  viridis  \,. 

—  frigidn  Vill.  —     connpra  Iluds. 

(intm  mrmlamim  L.  Gagea  lAottardi  Schultcs  (H.;  fi'.). 

Galium  ainsnphnUum  !..  Juniperus  vana  Willd. 

Arnica  montana  L.  Bntrychivm.  Lunaria  S\v. 

Plus  loin,  le  sentier  traverse  des  ruisseaux  descendus  à  gauche  de  l'dfen- 
Ihai.  Dans  les  gazons  humides  qui  les  bordent,  croissent  abondanuiienl 
Cirsium  spinosissimvm  Scop.  et  Veratrvm  album  L. 

Après  une  demi-heure  de  marche  depuis  la  Pierre-Bleue,  nous  arrivons 
aux  chalets  de  la  Distelalpe,  misérables  cabanes  en  pierres  sèclies,  h  moitié 
ruinées  (2.170  m.).  Ce  sont  les  dernières  habit;itions  de  la  vallée  de  Saas  : 
nous  pourrons  y  trouver  du  laitage,  et  de  ce  pain  que  les  montagnards  ne 
cuisent  que  plusieurs  fois  par  an,  et  que  l'on  est  obligé  de  manger  trempé 
dans  du  lait,  afin  de  l'amollir. 

Helour  à  Maltmark. 


2.  —  L.\r  DE  Mattmark  (Rives  droite  et  gauche). 

Cette  excursion  n'est  pas  longue;  toutefois,  si  l'on  veut  herboriser  avec 
fruit,  il  est  indispensable  d'y  consacrer  le  plus  de  temps  possible.  C'est  une 
des  plus  riches,  sinon  par  la  valeui-  de  la  récolte,  du  moins  par  la  très  grande 
quantité  de  plantes  qu'elle  peut  procurer. 

En  sortant  de  l'hôtel,  nous  reprenons  le  chemin  d'Almagel,  qui  côtoie  le 
bassin  de  Mattmark,  le  long  d'une  pente,  d'abord  pierreuse  et  toute  tleurie 
de  Campa)i)du  excisa  Schl.,  puis  gazonnée,  avec  Seduiii  Rhodiola  L.  (CC.) 

A  l'endroit  que  nous  avons  remarqué  la  veille,  et  où  le  chemin,  après  une 
légère  montée,  redescend  bru.squement  le  long  de  la  pente  rocheuse  plongeant 
rapidement  dans  le  lac,  et  au-dessus  de  la  petite  bairière  de  bois,  nous  trou- 
vons, sur  les  rochers  schisteux  et  humides  dominant  le  chemin  à  droite,  plu- 
sieurs espèces  intéressantes;  tout  d'abord,  le  rare  Saxifraga  Cidyledon  L., 
dont  les  grands  thyrses  pyramidaux,  d'un  blanc  de  neige,  surgissant  oblique- 
ment du  rocher,  attirent  les  regards  de  loin,  et  sont  d'un  grand  effet.  Le 
mieux  sera  de  le  placer  immédiatement  dans  le  cartable,  ou,  à  défaut,  dans 
la  boîte,  en  ayant  soin  de  le  préserver  de  tout  contact  salissant. 

Au  même  endroit,  au  bord  du  chemin,  à  droite,  un  très  petit  espace  maré- 
cageux, limité  par  les  schistes,  va  nous  procurer  : 

Primuia  longifnlia  Ail.  Juncus  triglumis  L. 

(RR.  ;  en  fleurs  déjà  fanées).  —     alpinus  Vill. 

Myosotis  alpestris  Schl.  Scirpus  cœspitosus  L. 

Paris.  P.  Le  Brun. 

(à  suivre). 


I4'i  Notes  spéciales  et  locales. 


NOTES  SPECIALES  ET  LOCALES 

Aux  Jeunes  !  Indications  pratiques  pour  le  mois  d'Août. 

(Voir   années   précédentes.) 

Alnus  glutinosa.  —  Fausse  chenille  à  22  pattes,  d'un  vert  clair,  à  dorsale  ornée 

de  taches  blanches  transversalement  séparées  par  di'S  bandes 

d'un  noir  bleuâtre,  à  tête  verdâtre  et  yeux  noirs;  sur  feuilles. 

=  Cimbex  connata  Schrk.   (Hym.). 

Betula  alba.        Chenille  très  renflée  antérieurement,  relevée  en  bosse  au  A"  segment, 

verte,  à  large  couverture  dorsale  brune  lisérée  de  blanc  encerclant 
le  8"^  segment,  à  pattes  anales  transformées  en  longue  queue  bifide 

et  filets  rétractiles;  sur  feuilles.   =  Dicraiiura  ermiiien  £sp. 
Id.  Chenille  à   14   pattes,    les   anales   transformées  en  queue   à   pointe 

mutique  et  immobile,   brune  à  deux  proéminences  sur  le  4'"  seg- 
ment; sur  feuilles.    —  Drepana  curvatuln  Bkh. 
Id.  Chenille  de  même  forme  générale,  jaune,  mouchetée  de  brun  foncé 

sur  les  segments  2-4,   à  bande  latérale  brun   rose   remontant  sur 

les  &  et   7"  segments;  sur   feuilles.    =    Drepana   liarpayula    Esp. 

(2''  génération). 
Id.  Chenille  de  même  forme,  brunâtre,  mouchetée  de  plus  foncé  sur  les 

segments   2-4  et   12-13,   à  bande   latérale   rose  ne    remontant   que 

jusqu'au    6'^    segment;    sur    feuilles.     =    Drepana    biiiaria    Hufn. 

(2''  génération). 
Id.  Arpenteuse  verte,  à  dorsale  vert  foncé,  à  latérales  jaune  clair,   à 

segment  anal  orné  de  deux  pointes  rouges,  à  tête  cordifornio  à 

lobes  rouges;  sur  feuilles.    =   Loliophora  curpinala  Bkh. 
Id.  Arpenteuse  vert  jaunâtre,  à  dorsale  plus  foncée,  à  latérales  jaunes, 

à  segment  anal  orné  de  deux  pointes  jaunes,  à  tête  cordiforme  à 

lobes  jaune  soufre;  sur  feuilles.    =  Lobophora  halterata  Hufn. 
Id.  Arpenteuse  verte,  à  dorsale  blanchâtre,  à  latérales  jaunes,  à  segment 

anal  orné  de  deux  pointes  roses;  sur  feuilles.    =  l^ohophora  sexa- 

liaata  Hb. 
Id.  Arpenteuse  allongée,  verte,  à  verruqueux  jaunâtres,  à  dorsale  vert 

foncé,   à   latérales   roses,   à   segment   anal    orné   de   deux   saillies 

vertes  à  pointe  rosée;  sur  feuilles.    =    Larentia   truncata   Hufn. 

(2''  génération). 
Id.  Arpenteuse  courte,  noir  brunâtre,  à  stigmatale  brune;  dans  feuille 

pliée  en  deux  et  à  bords  rattachés  par  des  fils  de  soie.   =  Larentia 

hastata  L. 
Id.  Arpenteuse  à   12  pattes,   d'un   roux  grisâtre  marbré  de  plus  clair 

dorsalement,  d'un  roux  bleuâtre  ventralement,  à  frange  de  poils 

courts  latéralement;  sur  feuilles.  =  Metrocampa  honoraria  Schiff. 
Id.  Arpenteuse   d'un   vert   jaunâtre   mouchetée   de   blanc,   à  stigmatale 

d'un  vert  clair  bordé  de  foncé,  les  3,  6,  9  et  13"  tachés  de  roux  ; 

sur  feuilles.    =    Eunomoi  fiisrantaria  Hw. 
Id.  Arpenteuse  d'un  brun  clair  marbrée  de  brun  foncé,  les  3,  6,  9  et  12" 

à  forts  verruqueux  d'un  brun  rouge,  surmontés  d'un  point  jaune, 

à  tête  petite  marquée  de  blanc;  sur  feuilles.    =   Eunomos  erosa- 

ria  Hb. 
Id.  Arpenteuse    brune,    à    dorsale    géminée    plus    foncée,    à   stigmatah' 

jaune,  quatre  verru(iueux  jaunes  sur  5-10,  deux  seulement  sur  le 

12"  segment,  à  tête  brun  rouge  mouchetée  de  noir;  sur  feuilles.    = 

Bixtnn  hirtaria  Cl. 
Id.  Arpenteuse  d'un  gris  verdâtre,  mouchetée  de  noir,  les  segmentas  4-'7 

et  11  à  quatre  verruqueux  plus  clairs,  8  et  12  à  deux  verruqueux, 

9  à  deux  tubercules   rouges,    tête   brune   marbrée   de  jaune  ;  sur 

feuilles.    =   Bigton  strataria  Hfn. 
Id.  Arpenteuse  vert  foncé,  à  dorsale  jaune  lisérée  de  blanc  et  incisions 

jaunes,   à  tête   vert  jaunâtre;   sur   feuilles.    =    Boarmia   pinictu- 

laria  Hb. 


Noies  spéciales  et  locales.  1 15 

Betula  alba. —  Fausse  chenille   de   22   nattes,    d'un   vert   bleuâtre,   à  granulations 
blanches,  à  dorsale  plus  foncée  et  stries  latérales  jaunes,  à  tête 
jaune;  sur  feuilles.   =  C'imhex  femorata  L.  (Hym. )• 
Carex  silvatica.  —  Chenille  cylindrique  d'un  vert  pâle,  à  dorsale  et  subdorsales 
d'un  blanc  liséré  de  foncé,  à  stigmatale  blanche,  à  tête  brun 
pâle,  rétractile.   =  l.cucanid  L. -album  L.  (2''  génération). 
Id.  Chenille  effilée   à   pattes  abdominales   absentes  sur   le   T  seg- 

ment, rudimentaires  sur  le  8",  verte,  à  dorsale  plus  foncée, 
à    stigmatale    jaune,    à    tête    vert    jaunâtre.     =    Erastria 
un  ru  la  Cl. 
Id.  Chenille  a  12  pattes  atténuée  antérieurement,  verte,  à  dorsale 

foncée  lisérée  de  blanc,  à  latérales  jaunes,  à  tête  verte.    = 
Pluiia  festucœ  L. 
Carlina  vulgaris.  —  Puceron  aptère  brun  métallique,  à  queue  jaune  et  cornicules 
noirs;  ailé  d'un  noir  brillant  sur  le  corselet,  brun  luisant 
dorsalement,  vert   foncé  ventralement;  sous  le  capitule.    = 
Macrosipli  uni  $ourhi  L. 
Carpinus  Betulus.  —  Chenille  velue,  à  poils  brunâtres,  en  brosse  dcrsalement,  en 
longs  pinceaux  sur  les  3"  et  12"  segments.  =  JJemas  /■nri/li  L. 
Id.  Chenille  verte,  à  dorsale  d'un  brun  rouge,  à  poils  clairsemés 

et  de  diverses  couleurs,   à   12''  segment   pyramidal,   à  tête 
brun  foncé.   =   Acronicta  strigona  F. 
Id.  Arpenteuse  mince,   allongée,   d'un  vert  jaunâtre,  à  dorsale 

foncée  et  incisions  jaunes,  à  verruqueux  jaunes,  à  13°  seg- 
gment  orné  de  deux  points  vouées.  =  Larentia  siteiata  Hfn 
Id.  Arpenteuse  de  même  forme,  d'un  vert  clair,  à  dorsale  plus 

foncée,  à  latérales  roses,  à  13"  segment  orné  de  deux  saillies 
vertes  surmontées   d'une   point*   rose.    =    Laurentia   trun- 
cafa  Hufn. 
Carum  Carvi.  —  Chenillette  verte,  à  dorsale  foncée,   à  verruqueux   noirs,  à  tête 
jaune,  à  écusson  orné  de  deux  croissants  vert  foncé;  dans  toile 
sur  feuille.   =  JJepressaria  ciliella  Stt. 
Iil.  Chenillette   d'un   gris   bleuâtre,    à   verruqueux    noirs   cerclés   de 

blanc,  à  tête  noire,  à  écusson  noir  fendu  de  plus  clair  longitu- 
dinalement   et   bordé   de   blanc   antérieurement;   dans   les   om- 
belles.  =  Depressaiia.  nerrosa  Hufn. 
Cerastium  arvense.  —  Chenille  courte,  d'un  vert  clair,  à  dorsale  plus  foncée,  à 

stigmatale  blanche  bordée  de  plus  foncé,  à  tête  d'un  vert 
clair;  dans  les  capsules.    =   Nfliara  tcnebrata  Se. 
Cerastium  triviale.  —  Arpenteuse  très  allongée  et  atténuée  antérieurement,  d'un 
vert   jaunâtre,    à    dorsale    vert    foncé,    à   stigmatale    vert 
pâle;  sur  les  capsuler.    =   Tephroclysiia  pi/r/mœnta  Hb. 
Cerasus  avium.  —  Toi  deuse  d'un  vert  jaunâtre,  à  dorsale  foncée  et  tête  brun  jaune; 
dans  feuille  roulée.    =   Acalla  variegana  Schiff. 
Id.  Tordeuse  vert   pâle,   à  dorsale   foncée,   à  tête   noire  et  écusson 

taché  de  foncé;  dans  feuille  roulée.    =  Accalla  ferruçiana  Tr. 
Chaerophyllum  bulbosum.  —  Chenille  d'un   vert  jaunâtre,   à   dorsale  et   latérales 

plus   foncées,    à   tête   brune;   roule   les   feuilles.    = 

Dppressaiia  zephyrella  Hb. 

Cichorium  Intybus.  —  Chenille  allongée,  dodue,  d'un  vert  jaunâtre  à  mouchetures 

brunes,  à  stigmatale  nettement  jaune,  a  tête  petite  et  d'un 

jaune  lavé  de  vert;  sur  fleurs.    =  Mamestia  screna  F. 

Colutea  arborescens.  —  Larvette  dans  mine  très  blanche  de  la  feuille.  =  Atjromyza 

varieyata  Meig.  (Dipt.). 
Id.  Puceron   aptère   vert,   à  cornicules  longs  et   s'aniincissant 

de  la  base  à  l'extrémité  qui  est  brune,  à  queue  on  sabre; 
ailé  vert  à  thorax  brun  rouge.  =  Macrusiphuni  ulnuiriœ 
Schrank. 

N.  J3.  —  Dans  le  dernier  numéro,  page  126,  les  chenilles  de  CInijaopkanus  dorilis 
et  de  l.ampides  bœticu»  doivent  être  attribuées  à  Sarothamnus  scoparius  et  non 
à  Betula  alba  sur  lequel  on  ne  les  rencontrera  jamais  ;  elles  sont  particulières 
aux  Papilionacées 

J.  G. 


l'iH  Ndlr.';  sj>i^rialps  et  locales. 

Quelques  plantes  intéressantes  du  Bois  de  Vincennes  (Seine).  —  La  plupart  des 

(IniTs  parisiennes  publiées  entre  1860  et  1890  ont  signalé,  au  Bois  de  Vincennes, 
bon  nombre  de  plantes  rares  qu'on  ne  retiouvo  plus  aujourd'hui. 

Les  défrichements  et  les  modifications  incessants  que  l'on  fait  subir  au  Bois, 
ainsi  que  l'affluence  des  promeneurs,  les  jours  de  fête,  ont  surtout  contribué  à  leur 
disparition. 

On  chercherait  donc  vainement  Aconitiim  nandhis  L.,  Cnidiiim  npioides  Spreng, 
Doronicum  pJanfnijineiim  L.,  LeoiruriiK  innrrubidstrum  L.,  Stnrhya  nlpirta  L.,  etc., 
mentionnés  par  Bautier  dans  son  Tableau  analytitiue  de  la  flore  parisienne,  ou  par 
Camus  dans  le  Guide  pratique  de  botanique  rurale. 

Quelques  espèces  citées  par  les  précédents  auteurs  se  rencontrent  encore  çà  et  là; 
nous  indiquons  ci  dessous  d'une  façon  précise  la  station  de  celles  que  nous  avons 
retrouvées,  ainsi  que  de  quelques-unes  non  encore  signalées   : 

Bertrroa  hicana  D.   C  —  Camp  de  Saint-Maur,   près  de  la  route  de  Vincennes 

à  Joinville. 
Ijcpidiunt  hetrrophyllum  Benth.  —  Pelouses  entre  l'avenue  de  Fontenay  et  la  route, 

des  Pelouses. 
Ourubalvs  hncc-ifer  L.  —  Dans  les  taillis,  entre  la  route  de  Vincennes  à  Nogent, 

la  route  des  Dames  et  la  route  de  Joinville;  bords  de  la  route  de  la  Pompadour, 

près  de  la  route  de  la  Tourelle. 
MoDotropa  hypopitys  L.  —  Sous  les  pins  entre  la  route  de  la  Belle  Gabrielle  et 

la  route  de  la  Ménagerie. 
Prunus  l'ndrn  L.  —  Taillis,  entre  le  lac  des  Minimes,  la  route  de  Nogent  et  l'allée 

Verte;  route  du  Bosquet  Mortemart,  près  de  la  route  de  Joinville. 

Cnrum   hulhnrastanum   Koch.   —  Taillis  entre  la  pépinière  de  l'Est  et   la  route 

de  Joinville. 
l'eucedanum  Chnhrnei  Gaud.  —  Talus  herbeux  entre  la  redoute  de  la  Faisanderie 

et  la  route  de  Joinville. 
JStjopiHlium  podnçiraria  L.  —  Taillis  entre  la  route  du  Grand  Maréchal,  la  route 

de  la  Porte  Jaune,  l'avenue  de  Fontenay  et  la  route  de  Nogent;  entre  la  route 

de  la  Cascade,  l'avenue  des  Tilleuls  et  la  route  dos  Bosquets. 
Sainhucns  raremosn  L.  ^  Taillis  entre  la  route  de  Joinville,  la  route  de  Beauté  et 

l'avenue  de  la  Belle  Gabrielle. 
Vinca  major  L.  —  Talus  entre  la  rout«  de  la  Cascade  et  le  lac  des  Minimes. 
Menyanthes  trifoliata  L.  —  Lac  des  Minimes. 

J.atnium  hyhridum  Vill.  —  Entre  l'avenue  Marigny  et  le  fort  de  Vincennes. 
Polygonnm  dumeti.ruiii  L   —  Taillis  entre  la  route  de  Nogent,  la  route  de  Joinville 

et  le  lac  des  Minimes. 

Scilla  hifolin  L.  —  Taillis  entre  la  route  circulaire,  la  route  de  la  Cascade  et 

l'avenue  des  Tilleuls. 
AI!  in  m   srnrodoprnstim   L.    —   Entre   la   route   de   Joinville   et   la   Redoute   de   la 

Faisanderie;  entre  le  Polygone  de  l'artillerie  et  la  route  de  la  Tourelle. 
diilnnthuK  niralis  L.  -    Entre  la  route  circulaire,  la  route  de  la  Cascade  et  l'école 

d'Agriculture  coloniale. 
Xurrixsus  pseiido- narrissus  L.  —  Taillis  entre  la  route  circulaire,  la  route  de  la 

Cascade  et  la  route  des  Chênes. 
Ophrys  npife.ro  Huds.  —  Prairies  entre  la  Eedoute  de  la  Faisanderie  et  la  ligne 

du  chemin  de  fer 
Naias  major  Ail.  —  Très  abondant  dans  le  lac  des  Minimes 
Naias  minor  Ail.  —  Lac  des  Minimes. 
Carex  Schreheri  Schrank.  —  En  bordure  de  la  route  de  Nogent  près  de  l'avenue 

de  Fontenay. 
CarejL   depauperata  Good.  - —  Taillis  entre  la  route  de  Nogent,  l'avenue  de   Fon 

tenay,  la  route  du  Grand  Maréchal  et  la  route  de  la  Porte  Jaune;  entre  l'avenue 

de  la  Belle  Gabrielle  et  la  route  de  la  Ménagerie;  entre  la  route  de  Joinville  et 

la  route  des  Dames,  et  çà  et  là. 

Ajoutons  qu'on  trouve  encore  au  bord  de  la  Marne  et  du  canal  de  Saint-Maurice, 
entre  le  pont  de  Charenton  et  le  canal  de  Saint-Maur  :  l.epidium  latifoltnm  L., 
Allium  scorodoprasum  L.,  Petasites  fragrans  Presl.,  Cvcubaluii  baccifer  L.,  etc. 

Versailles.  Oey, 


Notes  spéciales  et  locales.  147 

Lichens  intéressants  des  environs  de  Bourbonne-les-Bains. 

1.  Sticta  pulmonacen  Aeh.  —  Vu  plus  de  deux  cents  fois  aux  environs  de  Larivière, 

Fresnoy,  Serquoux,  etc.,  particulièrement  dans  les  grands  bois  de  l'Etat,  sur 
chêne,  hêtre,  orme,  frêne. 

Je  l'ai  trouvé  plus  de  vingt  fois  fructifié  en  mai  dernier,  bien  que  'je  soit 
un  fait  rare,  dit  on.  J'en  possède  plusieurs  doubles  à  la  disposition  des 
abonnés  de  la  Feuille. 

2.  Sficfn  scrohiculdta  D.   C.   —  Est  fort  peu  répandu  dans  la  région;  je  no  l'ai 

trouvé  qu'une   dizaine  de   fois  et  encore   les  échantillons  étaient-ils   jilutôt 
ehétifs.   Non  signalé  en  Haute-Marne,  je  crois. 

3.  Alecturin  jubatd  L.   —  Assez,  répandu  dans  nos  grands  bois,  particulièrement 

sur  les  vieux  chênes  avoisinaiit  les  rout-es,  les  sommières,  etc.  J'en  ai  recueilli 
plus  de  vingt  exemplaires  sur  un  s«;ul  cimage. 

4.  l'snea  barba  ta  L. 

Var.  fhjiida  L. 
Var.  dasyijoija  Ach. 

La  plus  commune  des  deux  variétés  est  la  var.  florida,  couvrant  parfois 
toutes  les  branches  des  vieux  chênes  et  présentant  une  infinité  de  modifica- 
tions ;  je  n'ai  trouvé  la  var.  danypoya  qii'une  trentaine  de  fois,  mais  en  fort 
beaux  échantillons.  Nombreux  doubles  à  échanger. 

Larivière  (Haute-Marne).  G.   Gaedet. 


Quelques  Mousses  intéressantes  des  environs  de  Bourbonne-les-Bains. 

1.  Hypnum  giganteum  Schp.  —  Aigrement,   21   mai   1914.    Marécage  au  sud  du 

village.  Forme  à  rameaux  simples,  par  conséquent  anormale,  mais  présentant 
tous  les  caractères  du  type.  Quelques  brins  fructifies.  —  Cité  une  fois  et  st.  — 
T.  R. 

2.  Hypnum  coedifolium  Hedvif.  —  Larivière,  5  avril  1914.  Marais  du  bois  dit  de 

l'Ayot,  au  Imid  de  la  route  départementale;  oommençait  à  fructifier.  «  Malgré 
la  présence  d'oreillett«s  bien  délimitées,  c'est  sûrement  cette  espèce,  car  j'ai 
pu  observer  très  nettement  la  présence  de  fleurs  cf  à  proximité  de  fleurs  Q, 
par  conséquent,  plante  monoïque  »  (L.  Hillicr,  in  litt.,  20  mai  1914).  —  Cité 
deux  fois  et  st.  —  R. 

3.  Hypnum  aduncum  Hedw. ;  groupe  iixeudu-fiiutanx  Sanio,  var.  patcnium  Sanio 

—  Aigremont,  Bourbonue,  Larivière,  Serqueux.  Se  l'encontre  dans  presque 
toutes  les  mares.  A  Bourbonne  une  forme  grêle  à  la  queue  d'une  mare  boueuse 

—  Stérile.  Signalé  une  fois. 

4.  Hypnum  aduncum  Hedw. ;  groupe  fy/iicum  R«nauld,  iormà,  fahafa,  Renauld.  — 

Torcenay,  avril  1914.  Mare  temporaire  au  bord  de  la  route  de  Corgirnon  ; 
touffes  jaunâtres.  —  Stérile.  —  N. 

5.  Hypnum  polycarpum  Bland.   =  Hyp.  aduncum  Hedw.;  groupe  KneiiJti  Schpr., 

var.  polycarpum  Bland.  —  Serqueux,  24  juin  1914.  Mares  à  la  Mairie,  abon- 
damment fiuctifié  dans  une  des  plus  petites  mares.  «  C'est  le  type  de  Vadiiiicum 
pour  Boulay,  mais  non  pour  Renauld  i>  (L.  Hillier,  //;  Jitt-,  4  juin).  —  N. 

6.  Hypnum  exannulatum  Guenib.   =  Hyp.  flui/ans  L.;  groupe  exannulatum  Ren., 

var.  pinnatum  Boul.  Aigremont,  21  mai  1914.  Marécage  au  nord  du  bois 
des  Barres  (station  k  S/zhag/iunt  inuiidatum  et  Gravefii  Wstrnst. —  Stérile. — N. 

7.  Plagiothecium   denticulatum  Br.   eur.,   var.   densum    Schp.,    forma  elliptica 

Meylan.  —  Aigremont,  24  mai  1914.  Sur  la  terre  argilo-siliceuae  humide  dans 
un  ravin.  —  Stérile.  —  N. 

8.  Camptothecium   nitens   (Schpr.)   Br.    eur.   —  Larivière,   mai    1914.    Pourtour 

marécageux  d'une  source  minérale.  —  Stérile.  Cité  une  fois.  —  R. 

9.  Climacium  dendroides  W.  et  M.  —  Aigremont,  mai  1914.  Pré  marécageux  à  la 

sortie  nord  du  bois  des  Barres  (station  à  Sphaiijnes).  —  Signalé  deux  fois 
seulement.  —  R. 

Déterminations  revues  et  complétées  par  M.  Louis  Hillier,  l'aimable  et 
savant  bryologue  dubisien  à  qui  nous  adressons  nos  remerciements  sincères 
pour  les  gracieux  conseils  qu'il  veut  bien  nous  prodiguer. 

Larivière  (Haute-Marne).  G.   Gardet. 


I'i8  Aoles  spéciales  et  locales. 

Un  mollusque  nouveau  pour  la  faune  argovienne.  —  En  1898,  M.  le  D"'  J.  Hofer 
publiait,  dans  les  i>  Milteilungen  der  Aargauischen  Naturf.  Gesellschat't  »  (vol.  S, 
p.  38-57),  un  intéressant  travail  sur  la  faune  malacologique  du  canton  d'Argovie, 
fort  complet  autant  par  le  nombre  des  espèces  trouvées  que  par  l'abondance  dt-s 
stations  observées.  Cependant,  en  visitant  dernièrement  l'ancien  emplacement  du 
camp  romain  de  Vindonissa,  près  de  Brugg,  j'ai  recueilli  une  espèce  non  signalée 
par  M.  Hofer,  la  Limai  {Simrothia)  arhorum  Bouche  Cantraine,  qu'il  me  semble 
utile  de  relever  ici.  Cette  espèce  est  assez  répandue  sur  tout  le  plateau  suisse,  mais 
elle  n'est  que  peu  mentionnée  par  les  auteurs. 

Voici,  puisque  l'occasion  m'est  donnée,  ici,  la  liste  des  autres  espèces  observées 
dans  cette  même  station  et  que  M.  Hofer  n'a  pas  toutes  signalées  aux  environs 
mêmes  de  Brugg  : 

1.  Lima.i    maximus  L.  15.   Tathcn  /irmoralis  (L.). 

2.  Limaj  arborum  B.  C.  16.   // élu  /m inatia  L.  et  \a.r.  Pahkyana 

3.  Agriolimax  ar/irslis  (L.).  Haz.   (tjijique). 

4.  Vitritui  pellucida  (Miill.).  17.  Bulimiiius  ohscurus  (Mùll.). 

5.  Hyalina  ç/labra  (Stud.).  18.   C'ochlicopa  lubrica  (Mùll.). 

6.  llyalina  cellaiia  (Mïill.).  19.  Pitpilla  muscart/m  (L.). 

7.  Hyaliiui  nitiilitla  Drap.  20.  Pupilla  triplicatu  (Stud.). 

8.  llyalina  para  (Aid.)..  21.   Verfiijo  antivertiijo  Drap. 

9.  Fatula  rotundata  (Mùll.).  22.   Vertit/u  iiyt/maca  Drap. 

10.  Eulota  fruticum  (Mull.).  23.  Clausilia  parvula  Stud. 

11.  Helicodonta  obvolufa  (Mùll.).  24.  Clausilia  dvhia  Drap. 

12.  Fruticicola  sericea  (Drap.).  25.  Clausilia  ventricosa  Drap. 

13.  Fruticicola  plebeia  (Drap.).  26.  Succinea  oblonga  Drap. 

14.  Fruticicola  incarnata  (Mull.).  »  ' 

Neuehâtel.  Jean  Piaget. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


Contribution  à  l'étude  de  la  Faune  des  Microcavernes.  —  Faune  des  terriers  et 
des  nids,  par  Louis  Falcoz,  docteur  de  l'Université  de  Lyon.  Un  vol.  de  185  pages 
avec  38  figures  dans  le  texte  et  une  planche  hors  texte.  —  Lyon,  A.  Rey,  éditeur, 
rue  Gentil,  1914. 

Cet  ouvrage  est  une  mise  au  point  par  un  observateur  documenté  et  consciencieux 
d'une  question  encore  très  peu  connue  de  la  biologie  des  Insectes.  L'auteur  y  rnet 
en  relief  toute  une  population  d'Invertébrés,  extrêmement  intéressante  au  point 
de  vue  biologique,  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Faune  pholéophile  et  qui  vit  en 
commensale  ou  en  parasite  dans  les  lerriers  de  Mammifères  et  les  nids  de  certains 
Oiseaux. 

Après  avoir  analysé  les  conditions  bionomiques  d'existence  présentées  par  ce 
milieu  si  spécial,  M.  Falcoz  étudie  successivement  les  faunes  terricole  et  nidicole 
en  fournissant  d'intéressants  renseignements  sur  les  différents  hôtes  et  leur  de- 
meure, ainsi  que  sur  les  diverses  méthodes  de  recherches  qu'il  a  employées. 

Il  donne  ensuite  une  énumération  très  complète  des  espèces  observées,  signalant 
pour  chacune  la  répartition  géographique,  les  hôtes  qu'elle  fréquente  et  les  prin- 
cipaux caractères  morpholngiques  en  insistant  sur  les  caractères  d'adaptation.  Les 
modifications  constatées  chez  li's  pholéophiles  sont  :  la  dépigmentation,  l'allon- 
gement et  la  graeilité  des  pattes  postérieures  et  des  antennes,  la  régression  des 
ailes  et  des  organes  visuels;  enfin,  parfois  aussi,  l'atténuation  de  la  périodicité 
dans  les  fonctions  de  reproduction.  De  semblables  adaptations  se  remarquant  aussi 
chez  les  formes  cavernicoles,  l'auteur  signale  les  affinités  systématiques  et  morpho- 
logiques qui  unissent  les  faunes  troglophile  et  pholéophile. 

En  somme,  cet  ouvrage,  résultat  de  laborieuses  et  intelligentes  recherches,  résume 
admirablement  nos  données  actuelle*:  sur  la  faune  des  terriers  et  des  nids;  il  sera 
assurément  un  guide  des  plus  utiles  aux  naturalistes  dans  ce  nouveau  domaine  de 
recherches  scientifiques. 

Le  Directeur  Gérant, 

A.   DOLLFUS. 

Imp.  Obertliur,  Rennea— Paris    2491-14 


TARIF  DES  ANNONCES  POUR  LA  44'  ANNÉE 


Page  entière 22'  » 

1/2  page 12  "      / 

1/4     —  7  »           l^s  annonces  sont  payables  d'avance. 

1/8     —  4  »      \ 

1/12  — 3  »                      " 


ANNÉES    ANTERIEURES 


D  E     LA 


FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


Un  assez  grand  nombre  de  numéros  des  années  antérieures  étant  épuisés, 
nous  ne  pouvons  plus  fournir  de  collections  complètes. 


J.  BRAYER,  à  Neuilly-1  Évêque  (Haute-Marne) 
Désire  quelques-uns  des  insectes  décrits  par  J.-H.  Fabre,  dans  Souvenirs  Entomologiques 

Envoyer  propositions. 


A    CÉDER    DANS    DE   BONNES    CONDITIONS 

IMPORTANTE  COLLECTION  DE  CONCHYLIOLOGIE  TERRESTRE  ET  SURTOUT  MARINE 

où   la  faune  générale  est  représentée 

Coquilles,  la  plupart  classées,  renfermées  dans  six  meubles  à  tiroirs 

S'adresser  à  M"'  DESMARTIS,  36,  rue  de  la  Teste,  à  Bordeaux 


SOMMA.IRS    DU    N"    5S4 


Ch.  Oberthùr  :  Une  Consiillalion  iépidoplérologique  {suilc). 

D'  L.-J.  Moreau  :  Un  cas  de  capture  dans  la  Huule-Marne  i/in). 

Jean  Piaget  :  Note  sur  les  Mollusques  de  la  faune  des  sommets  jurassiens. 

P.  Le  Brun  :  Une  excui-sion  botanique  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais)  (suite). 

Notes  spéciales  et  locales  :  ' 

Aux  Jeunes  I  Indications  pratiques  pour  le  mois  d'Août  (J.  G.). 

Quelques  plantes  intéressantes  du  Bois  de  Vincennes  (Onv). 

Lichens  intéressants  des  environs  de  Bourbonne-les-Bains  (G.  Gardet). 

Qiftlques  Mousses  intéressantes  des  environs  de  Bourbonne-les-lîfiiBe  (G.  Gabdet). 

Un  Mollusque  nouveau  pour  la  faune  argovienne  fJcan  Piaget,. 
Bibliographie. 
Echanges. 


BULLETIN  D'ECHANGES  DE  LA  FEUILLE  DES  JEUNES  NATURALISTES 


M.  Picard,  professeur  à  rEcole  nationale  d'Agriculture  de  Montpellier,  serait  très 
reconnaissant  aux  personnes  qui  voudraient  bien  lui  envoyer  des  vers  blancs  de 
hannetons,  de  Rhizotrogus  ou  d'autres  lamellicornes,  vivants. 


OUVRA(iF,S    OFFERTS    A    LA    BIBLIOTHEQUE 

DU   10  JUIN    AU  9  JUILLET  1944 


De  la  part  de  :  MM.  D''  Blanchard  (7  br.);  Boulangé  (1  br.);  Bouleuger  (2  br.); 
Chevreux  (2  br.)  ;  Doin  (1  vol.)  ;  Dollfus  (6  br.)  ;  Gilson  (1  vol.)  ;  Janet  (1  vol.)  ; 
Larg'jr  (1  br.)-  X.  Kaspail  (1  br.);  Stebbing  (1  vol.). 

Total  :  4  volumes,  20  brochures. 

Nous  adressons  tous  nos  remexriements  aux  donateurs 


ÉTAT   DE   LA    BIBLIOTHÈQUE   AU   9  JUILLET  1914 


Volumes  (de  plus  de  lOÛ  pagesi  .    . .       6.395   , 

Brochures  ide  moins  de  100  page*)  .     45.756      sans  les  recueils  périodiques 


Photographies  géologiques 273 


3i 


(^  ^^^  h'  Septembre  a,u  1"  Décembre  19^14 

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V^  Série,  44'  Année 


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r-  525  i  528 


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t,*tl«-»-u.    /iiA.Ayi^fiJ^>r\jcLlS     cL»^A.A^ 


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LA   FEUILLE 


DES  JEUNES  NATURALISTES 

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REVUE  MENSUELLE  D'HISTOIRE  NATURELLE 

<=ç*   «;«    •;« 

AVIS.—  Ce  Fascicule  m^^  525  à  528)  clôt  l'année  1914  et  contient 

la  Table  des  Matières. 
Nous  n'acceptons  pas  d'abonnement  pour  1915. 

Le  Directeur, 

A.  DOLLFUS 

3,  Rue  Fresnel,  Paris  (16=). 


Imprimerie     Oberthur.     Rennes  — Pari3 


1914 


>^ 


1"'  Seplembre  au  1"  llécembre  1914        —        V'  Séné,  44'  Aanée 


LA  FEUILLE 

DES    JEUNES   NATURALISTES 


AVIS    A    NOS    LECTEURS 


Nous  avons  dû  renoncer  à  faire  paraître  la  Feuille  des 
J^eunes  Naturalistes  depuis  le  i''^  Août  dernier,  la  plupart  de 
nos  Lecteurs  et  de  nos  Rédacteurs  étant  mobilisés. 

Nous  ne  pouvons  songer  encore  à  en  reprendre  la  publication 
et,  à  notre  grand  regret,  nous  n'accepterons  pas  d'abonnements 
pour  1915,  —  mais  nous  tenons  à  réunir  en  un  fascicule  remplaçant 
les  n°'  525  à  528  (du  i"  Septembre  auli"  Décembre  1914)  les 
travaux  en  cours  de  publication  au  début  de  la  guerre  et  les 
quelques  notes  que  nous  avions  en  portefeuille.  Ce  fascicule 
clôture  l'année   1914  et  comprend  la  Table  des  Matières. 

Nous  envoyons  un  salut  ému  à  nos  amis,  à  nos  chers  colla- 
borateurs qui  sont  sur  le  front  de  bataille,  aux  familles  de  ceux 
que  nous  pleurons.  Il  nous  est  impossible  de  ne  pas  exprimer 
aujourd'hui  le  vœu  que  ceux  qui  se  retrouveront  après  la  guerre 
se  groupent  de  nouveau,  plus  ardents  que  jamais,  pour  l'étude 
du  sol  et  des  productions  naturelles  de  notre  chère  France. 

La  Feuille  des  J-eunes  Naturalistes,  à  sa  naissance  en  1870, 
dût  subir  aussitôt  les  horreurs  d'une  guerre;  notre  Revue  reprit, 
après  quelques  mois  de  suspension  et  malgré  la  mort  de  son 
fondateur,  une  nouvelle  vitalité. 

Espérons  que  nous  pourrons,  dans  des  conditions  très  différentes 
d'alors,  nous  remettre  à  l'œuvre  ! 

Adrien  DOLLFUS. 


150        Chaiics  OiiEUTiiim.  —  Une  Consnltation  lépidoplcrologiquc. 

UNE  CONSULTATION  LÉPIDOPTÉROLOGIQUE 

(Suite). 


J'avais  entrepris  dans  la  Feuille  des  Jeunes  ^'aluraUstes.  avec  l'aimable 
aulorisation  de  M.  Adrien  Ddilfus,  une  élude  de  revision  des  Lépidoptères  de 
la  Faune  française.  Mon  but  était  de  l'aire  part  aux  Entomologistes  de  la 
somme  de  l'enseignements  que  j'avais  pu  recueillir  au  cours  de  ma  carrière, 
et  de  les  intéiesser  à  rechercher  la  solution  des  ipiestions  restées  litigieuses 
ou  douteuses  et  qu'il  me  semblait  important  de  signaler  et  d'essayer 
d'éclaircir,  avec  le  concours  de  tous  les  amateurs  de  papillons. 

Je  comptais  continuer  ce  travail  qui  m'avait  valu  des  communications  très 
savantes  et  des  relations  très  aimables.  JMais  la  guerre  est  venue  tout  arrêter. 

En  effet,  dans  une  situation  aussi  angoissante  que  la  nôtre,  alors  que 
chaque  jour  apporte  de  nouveaux  deuils  dans  les  amitiés,  sinon  même  dans 
la  famille,  quand  une  partie  du  territoire  finançais  reste  envaliie  et  que  la 
Belgique  soutire  les  plus  cruelles  douleurs  pour  pi-ix  de  sa  loyauté,  comment 
serait-il  possible  de  conseiver  la  sérénité  de  l'esprit  qui  est  nécessaire  aux 
spéculations  scientitlques,  si  douces  à  envisager  pourvu  qu'on  jouisse  de  la 
paix  ! 

Pour  reprendre,  s'il  plaît  à  Dieu,  le  travail  commencé,  nous  attendrons  donc 
avec  patience  et  résignation,  mais  aussi  avec  la  plus  ferme  confiance,  la  fin 
du  plus  effroyable  conllit  qui  ait  jamais  ensanglanté  le  monde. 

Dans  le  dernier  numéro  que  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes  publie  poui' 
l'année  1914,  je  me  bornerai  d'une  part  à  remercier  les  obligeants  corres- 
pondants qui  m'ont  adressé  des  observations  généralement  très  piécieuses 
et,  d'autre  part,  à  appeler  l'attention  des  Entomologistes  sur  cei'taincs  cxmsta- 
tations  récentes  et  dont  il  païaît  nécessaire  que  leurs  études  tiennent  compte 
dans  l'avenir. 

C.'est  d'abord  la  biologie  des  Djcienidir  et  la  syml)iose  des  fourmis  et  des 
chenilles  de  plusieurs  Espèces.  Nous  ignorons  encoi-e  une  foule  de  faits  ipii 
doivent  être  extrêmement  lemarquables  et  que  la  sagacité  de  quelque  nouveau 
J.-H.  Fabre  poui-ra  sans  doute  découvrir  et  nous  faire  connaître. 

Déjà  ^I.  Harold  Powell  a  i-ecueilli,  en  Algér-ie.  les  observations  les  plus 
cui'ieuses  sur  la  vie  commune  des  fourmis  et  des  chenilles  des  L)icw)ia 
li:ctica,  lotus,  Bellaifius  [Adottix).  Il  a  pu  photogi-aphier  deux  fois  la  fourmi 
à  cheval  sur  le  dos  de  la  chenille  et  semblant  se  délectei-  en  suçant  la  sécrétion 
qu'émettent  des  tubes  rétractiles  doi-saux  dont  plusieurs  chenilles  se  trouvent 
pourvues. 

Mais  chez  nous,  en  France,  que  sait-on  des  mœurs  des  chenilles  des 
Li/cœna  Argiades  {ïiresias,  Espei'  ;  Atui/ntas,  Hbn.)  et  Argus,  Linné  (nec 
Égon)  ■?  Je  pense,  sans  avoir  jamais  pu  en  obtenir  la  preuve,  que  les  chenilles 


(Vieilles  (IliKllTIll  It.         iitf  ('(iiisulldliiHi  IciiidiiiilrniliKjiipic.         151 

(le  .[njidilfs  v\  Aiyiis  vivriil,  ail  imiiiis  |icinlanl  l'IiiviM-,  dans  los  lniiniiilièros 
iiii  elles  se  li-(iiiveiil  au  sec.  l'eiil-èlre  y  siuil-elles  dans  un  étal  [dus  du  iiidins 
lélliargiiiiie  ?  i;e|»endaiit  il  esl  vraisendilahie  que  si  les  luuiiuis  les  i,'ardeut 
saines  et  sauves,  c'est  iiu'elles  en  IIitiiI  |iii  li.  lui  lii  élague,  les  papillons  des 
deux  {'".siièces  de  IjjnriKi  |)i-érilées  se  rencunli  eiil  dans  les  landes  de  jjruyèi'es 
au  pied  (li'-ipielles  il  \  a  de  iiiulliples  amas  de  petits  tertres  de  tei'i'C  très  line 
et  liés  si'clie  aceuinulés  par  les  Idiirinis.  Si  j'avais  ici  la  [daci^  pour  m'élendre 
sui-  Cl'  sujet  exliènieiiient  curieux.  j'e\|)oserais  des  particularités  (|ui  nie 
senilileiit  intéressantes  e|  de  nature  à  cendre  très  di''siral»le  la  cimnaissance 
coinplèle  de  la  vérité.  Il  ,\  a  cei  lainenient  \ie  coniinime  ou  symbiose  entre 
plusieurs  chenilles  de  Liji-.nui  IVançaises  et  certaines  tdurmis.  Nous  n'a\iins 
cepeiidani  pas  ju<iprici  dliteiui  la  possession  inlégrale  de  la  véiité. 

U'im  aiilre  ciili-.  il  y  a  lieaucoup  plus  d'Ivspèces  distinctes  que  nous  ne  le 
su|>p(isiiiiis  aulrel'ois.  I^a  découverte  de  ('<illi>phrij,'i  Aris  par  le  D'  T.  .\. 
Cliapinan  le  prouve  bien,  ainsi  que  la  redécouverte,  —  si  1  Un  me  pei-mel  de 
m'exprimer  ainsi,  — tie  la  LijrifiKt  TJtfisUcs,  {laiili'iiei'  el  Itnisduval,  disliiicte 
d'Ii'di  IIS  (Me. ris). 

.Ne  puis-je  jias  diii'  ipie  j'ai  moi-même  |ta>sal)lemenl  cnntriliué  à  élaigir 
assez  noiablemeni  le  catalogue  des  lU'spoia  ou  Sfiri<lilliiis  français  et  algé- 
riens, en  établissant  la  réalité  de  rexisteni^e  de  plusieurs  Kspèces  insoup- 
çonnées jusqu'à  pié'senî  ?  Les  Siiiichlluis  Annariciiniis,  Foiiliiiiieit.  Bellicri, 
IhjlJcU'iisis  CM  Fi'ance.  Xtiniidn.  ]l(ili(niin)i'il  en  .Mgérie,  l'onstituent  des  unités 
spéciliques  paraissaiU  absolument  distinctes.  Chez  la  |)lupait  de  ces  Sijrich- 
Ihux,  la  com|)ai-aison  anatoniique  des  GpnilaUa  a  démontré  péremptoirement 
le  bien-fondé  incontestable  de  leur  valeui'  s|iécifique. 

Le  D'  Reverdin,  lui  aussi,  n'a-t-il  pas  distingué  tout  l'écemmeiit  de  /.'.c/ich.v, 
lîambui',  le  ('(in-hiirodiis  algéi-ien  qu'il  a  appelé  SUnicIrri  ? 

Les  ([uestioirs  biologiques,  la  comparaison  surtoid  de  l'œuf  et  di'  la  vie 
larvaire  nécessitent  des  études  (pi'il  y  a  lieu  de  poursuivi'e  avec  un  soin 
méticuleux.  Ceux  qui  viendront  après  nous  et  se  livreront  à  ces  travaux,  y 
Irouvei'onl  une  mine  de  découvertes  extrêmement  intéressantes  qui  les  récom- 
penseront amplement  de  leurs  efforts.  La  méthode  pour  étudier  à  changé, 
parce  (|ue  le  champ  d'études  s'est  singulièrement  agrandi  et  transformé. 
.Nous  autres,  les  anciens,  nous  sommes  arrivés  aux  frontières  de  la  teire 
promise  :  nous  en  .soiipcomions  les  beaiilé<  ;  mais  aurons-nous  le  temps  de 
pénéli-er  dans  ces  régions  nouvelles  dont  présentement  la  guerre  recule 
l'accès  ? 

Lu  tniit  cas,  (pie  les  futurs  pidiiniers  de  rKutnmolugie  acceiiteiit  les 
meilleurs  vieux  que  forme  |u)iir  eux  un  vieux  Lépidoplériste  dont  la  course 
ici-bas  si'ca  bientôt  Unie  el  puissent  nos  successeurs  réaliser  tous  les  progrès 
que  iiniis  eiilrevoyons  ! 

Ueiincs.  Cliarles  OuF.iiïHiJR. 


152      J.  l'iACJiiT.  —  Noie  sur  les  Mollusques  des  somuiels  jurassiens. 

HOTE  SUR  LES  MOLLUSQUES  DE  LA  FAUNE  DES  SOMMETS  JURASSIENS 

(Fin). 


II.     -  Tête  do  Ran  (1)   :   I.i00-l.i2o  mètres. 

La  parlie  explon'e  coiistiluc  la  calolle  du  sommet,  petit  mamelon  hei'beux 
et  garni  de  rocailles  abondantes.  Les  mollus(iwes  suivants  vivent  sous  les 
pieiT'es,  sur  la  tcne  ou  pai'mi  les  iiuolquos  raies  touffes  vég(''lales  : 

1.  Limax  maximus  {(',.)  var.  cinereoiiiger  Wollf.  ■ —  Assez  rare. 

2.  AgrioUmax  agrestis  (Miill.).  —  Espèce  ubiquisle  dérivant  d'rectement 

des  faunes  sous-jacenles,  sans  variétés  spéciales  à  la  montagne,  .\ssez 
commune  dans  les  bauteurs,  elle  atteint  2.100  mètres  dans  les  .Mpes 
et  1.600  mètres  au  Jura. 

3.  Vilrina  elomjata  Drap.  —  Celte  espèce  à  métropole  centrualpine  est  très 

rare  au  Jura  et  y  présenle  tout  à  fait  un  caractère  relégué.  De  toute 
la  cbaîne  elle  n'est  signalée,  jusqu'à  maintenant,  que  par  le  Frère 
Ogérien  au  Jura  français,  dans  les  confins  de  la  frontière  vaudoise. 
Elle  n'avait  pas  encore  été  trouvée  au  Jura  suisse,  si  ce  n'est  à  l'état 
fossile  dans  le  quaternaire  de  Vallorbes  (M.  Schardt). 

A  Tète  de  Ran  je  l'ai  recueillie  près  du  sonunet,  entre  1.400  et 
1.420  mètres,  sous  de  gros  cailloux.  Au  Valais,  elle  est  représentée 
jusqu'à  2.200  mètres  par  une  variété  alpine  spéciale,  la  var.  sapinea 
Piag.,  inconnue  au  Jura. 

4.  VUrmi  diapliana  Diap.  -^  Assez  rare,  vivant  également  sous  les  pierres. 

5.  Vilrina  pellucida  (MûlL).  —  Le  type  est  rare. 

Var.  dubia  Piag.  —  Assez  fréquente  dans  les  forêts  du  Jura  et 
atteignant  les  hauteurs.  Rare  dans  cette  station.  —  Var.  alpina  Renz. 
—  Cette  forme  à  caractères  très  montagnards,  qui  est  à  peine  indiquée 
dans  la  station  précédente,  se  trouve  représentée  à  Tète  de  Ran  à  l'état 
assez  typique  (depuis  seulement  1.410-1.415  mètres). 

6.  Hyulina  Helvctica  lîlum.  —  Rien  typique  et  assez  commune  dans  les 

rocailles. 

7.  Hyalina  depressa  Sterki.  —  Cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec 

la  précédente.  Comme  elle,  elle  est  essentiellement  centi'o-atpine,  mais 
est  mieux  répartie  dans  tout  le  massif  des  Alpes,  jusipien  Auti  iclie 
et  même  plus  loin.  Elle  a  aussi  un  fort  caractère  relégué  au  Jura, 
et  ne  vil  plus  que  sur  les  hauteurs,  naturellement  sans  variétés  d'alti- 
tude. Cependant,  elle  ne  paraît  atteindre  que  1.700  mètres  dans  les 
Alpes. 

8.  Crijslullus  diaphtmus  Slud.  —  Espèce  également  centro-al[iine,   nuiis 

ayant  au  Jura  un  caractère  beaucoup  moins  relégué  que  les  précé- 
dentes. Assez  commune  un  peu  dans  toutes  les  régions,  elle  atteint 
I.G.jO  mètres  au  Jura  et  2.400  mètres  dans  les  Alpes.  On  n'en  a  pas 
signalé  de  variétés  de  montagne. 

(1)  Hécoltes  faitts  en  avi'il  1914. 


J.  l'i\(iET.  — Note  sur  les  Mollusques  des  sommets  jurassicus.       153 


!).  Arioïi  siihi'iiscus  Drap.  — Assez  commune  sons  los  pirires. 

10.  .i.iiiin  horlensis  Fér.  —  Espèce  nbiqiiisle  ol  très  i  ('■piindiii'  dans  toutes 

les  zones,  sans  vai'ialioiis  de  nmnliii^'MO.  Son  ruaxiinmii  ;dliliidin;jii-o 
parait  être  au  Jura  de  l.tlK»  inèlirs  et  dans  les  Alpes  dv  2.2()t)  niMres. 

It.  l'ijruiiiidula  rupt'slris  Drap.  -  Aiioiidantc  sur  les  rocliers  avec  sa  var. 
Sd.iulilis  lllni. 

\-2.  Pulula  nilundald  Miill.  —  Kspècc  ui)i(piisl(\  mais  indiniiii'rinrnl  tirs 
localisée  dans  les  zones  inf(''ri('uies,environ  jusqu'à  1.300-1.400  mèlres. 
C'est  très  exceptionnellemcnl  ipi  clic  s'élève  au  delà  de  cette  limite 
et  sans  présenter  de  viiriclé  d'allilude.  C'est  ainsi  que  M.  A.  I.eiima.nn 
l'a  trouvée  jusqu'à  J.970  mètres.  Au  Valais,  je  ne  l'ai  vue  qu'une 
fois  à  l.SOO' mètres. 

];!.  Puiu'luin  pijguui'um  Drap.  —  Espèce  uhiquisle  et  très  répandue  dans 
toutes  les  zones,  sans  offrir  de  variations  montagnardes.  Elle  atteint 
au  Valais  jus(pi'à  2.'i8t  mèlies. 

11.  l'rulicicola  mlesccus  Pemi.,  var.  moiUunu  Stud.  —  Peu  conunune  et 

vivant  parmi  les  herbes.  —  Var.  circinnata  Stud.  —  En  conqiagnie 
de  la  dernièie  variété  et  ne  s'en  dislinguanl  du  reste  que  |iar  un 
détail  de  coloration.  -  \'ar.  (indeli  l'iatret.  —  Très  eonunuiie  sur 
le  sommet,   sous  les  pierres  et  parmi  les  rocailles. 

1,").   Frurtricnla  sciiceu  \)vn[i.    -  -  Peu  conunune. 

10.  Ariuiilu  arhustonun  L.,  var.  aliiicola  Cliarp.  —  Pas  très  commune, 
dans  les  herbes. 

17.   Tachea  sylvatica  Drap.,  var.  montanu  Stud.  —  Dans  le  même  cas. 

IS.  Tiichcu  hoiieii-^is  Miill.  —  Espèce  assez  répandue  un  peu  paitoul,  sans 
présenter  de  vai'iété  d'allilude  et  atteignant  1.080  mèli-es  au  Jura, 
1.80C  mètres  dans  les  Alpes.  Sa  proche  paiente,  par  conti'e,  la  Taclim 
nemoralis  dépasse  très  rarement  800-900  mètres,  arrivant  cepentlant 
à  1.100  mètres  à  Sainte-Croix  (Juia  \  audoisj  et  à  1.200  mètres  sur 
Loèche  (Valais). 

10.  Ilrli.r  pniDatIa  L.  —  Extrêmement  commune  dans  toutes  les  zones  et 
parait  augmenter  de  taille  avec  l'altitude.  Atteint  1.700  mètres  au  Jui-a 
et  1.800  dans  les  Alpes. 

20.  Xeropliila  ericetorum  Miill.  —  Mollusque  originaire  de  la  sous-région 

allantique  de  la  zone  circaméilitei'ranéenne.  1!  n'oDfe  pas  de  variétés 
d'allilude,  mais  ne  nioide  guère  ipie  jiisiju'à  1.700  mèlres  (Alpes).  C'est 
du  reste  assez  exceptionnellement  ipion  le  trouve  au-dessus  de 
1.300-1.400  mètres. 

21.  Xerophila  candidula  Stud.  —  Espèce  méridionale  très  rare  au-dessus 

de  1.200-1.400  mètres.  Atteint,  cependant,  1.000  mèlres  dans  certaines 
stations  chaudes  du  Valais  et  1.611  mètres  au  Chasseron  (Jura 
Vaudois).  '  ■ 

22.  IMiminus  montanus  Drap.  —  Espèce  centro-alpine  assez  commune  dans 

les  zones  dépassant  000-800  im'îtres  et  atteignant  1.700  mètres  au 
Jura  et  2.600  mètres  dans  les  Alpes.  Connue  la  grande  majorité  des 
midlusques  à  métropole  alpine,  le  Buliinbius  monUinus  n'a  pas  de 
variété  d'altitude. 


l.")'!      J.  PiAGET.  —  Note  sw  les  Mollusques  des  sommets  jurassiens. 

2:i.  Iluluninus  obscurus  Mùll.  —  Forme  iibiqiiistc  el  fort  commune  dans 
toutes  les  zones,  sans  mutation  île  monlai,'ne,  aiiivaiil  à  l.OoO  mètres 
au  Jui'a  et  1.900  mèties  au  Valais. 

24.  Cochlicopa  iubrlca  Miill.,  \ar  hihriccUa  IJtm.  —  Espèce  ubiquiste, 
commune  partout  et  atlcii^^naiit  1.700  mètres  dans  notie  chaîne  et 
2.iSl  mètres  au  Valais.  La  l'orme  des  sommets  est  oi-dinairement  la 
petite  variété  découverte  par  Hautmaw,  mais  elle  n'est  pas  spéciale 
aux  montagnes,  cai-  elle  vit  dans  tous  les  endroits  pauvres  et  maigres. 
Peu  après  le  retrait  des  glaces,  c'était  même  la  seule  forme  repré- 
sentée en  Suisse,  à  l'exclusion  du  type  lubrica. 

2.').   Pupa  secale  Drap.,  var.  miimr  Kregl.  —  Assez  commune  sous  les  pierres. 

20.  l'upa  (ivenacea  Drug.,  \ar.  luirdcum  Stud.  —  L'espèce  est  ubiquiste, 
commune  partout  et  arrivant,  au  Jura  jusqu'à  1.500  mètres,  dans  les 
.\lpes  jusqu'à  1.900  mètres.  La  variété  alpestre,  du  reste  vivant  en 
compagnie  du  type,  est  la  petite  forme  hordcum,  courte  et  à  seulement 
deux  plis  palataux. 

27.  Orcula  doliuin  Drap.  —  Sous  les  pierres,  peu  commune. 

28.  l'u}>ill(i  (dpicola  Charp.  —  De  même  que  la  Vilrina  elongala,  c'est  la 

premièie  fois  que  cette  espèce  est  trouvée  au  canton  de  .Xeuchàtel. 
La  seule  localité  jurassienne  connue  était  la  Dôle  à  1. 650-1. G80  mètres. 
Cette  espèce,  assez  bien  caractérisée  par  son  ouverture,  sa  denture, 
son  péristome  et  sa  spire,  est  foncièrement  alpestre  et  vit  au  Valais 
entre  2.000  et  2.373  mèties  (avec  la  var.  saxelanu  Piaget).  Dans  les 
Alpes  de  la  Suisse  allemande,  ÏM.  de  Montercsato  m'a  dit  l'avoir 
trouvée  déjà  à  1.030  mètres,  mais  ce  fait  est  liés  exceptionnel. 

29.  l'upUla  Iriplicala  Stud.  —  Sous  les  cailloux,  comme  l'espèce  précédente, 

mais  très  rare. 

30.  VerUgo  alpestiis  Aid.  —  Cette   espèce  arcto-alpine  se   trouve   assez 

fré(iuemment  dans  les  rocailles  du  sommet. 

31 .  CluusUia   lamiiuiki  Mtg.  -~  Espèce  ubiquiste  très  commune  partout, 

atteignant  1.610  mètres  au  Jura  et  1.850  mètres  dans  les  Alpes.  Pas 
de  variété  d'altitude. 

32.  ClausUia  dubia  Drap.  '—  Cette  espèce  est  représentée  à  l'état  typique 

à  Tète  de  Ran.  Elle  atteint,  en  effet,  2.000  mètres  environ  dans  les 
Alpes,  mais  au  delà  on  ne  trouve  jiius  (pie  la  var.  ulpestii.s  Cless  (Dent 
de  iNendaz,  2.167  mètres,  etc.),  inconnue  au  Jura. 

33.  (.lausiliii  iruvkila  Stud.,  var.  ulpedrix  Stoll.  —  Espèce  cenlro-alpine  à 

caractèie  quelque  peu  relégué,  atteignant  1.600  mètres  dans  les 
Alpes.  Sa  variété  alpeslie  est  la  petite  forme  considérée  par  quelques 
auteurs  comme  le  type  de  l'espèce. 

34.  ClausUia  parvula  Stud.  —  Espèce  à  métropole  centro-alpine,  mais  très 

commune  dans  toutes  les  zones,  arrivant  à  1.630  mètres  dans  notre 
chaîne  cl  à  2.030  mèlres  dans  les  Alpes,  sans  variété  d'altitude. 

33.  ClausUia  plicatula  Drap.  —  Espèce  ubiquiste,  commune  partout  et 
atteignant  1.600  mèties  au  Jura.  2.000  mètres  dans  les  Alpes.  On 
a  cru  reconnaître  que  dans  certaines  slulions  elle  augmente  de  taille 
avec  l'alliliiili-. 


J.  l'iAiiET.  —  ,Vo/l'  sur  les  Mollusques  des  sommets  jurassiens.       155 

III.  —  Chasserai  d)  :  l.ooO-l.OlO  mèdes. 

Les  fîspèces  suivantes  ont  été  recueillies  dans  la  partie  supérieure  du 
Ciiasseral  (Jura  l)ernois,  pi'ès  de  la  tVontièi-e  nriiciiàlcjuise),  parmi  les 
rocailles,  crêtes  loclieuses,  herbes,  etc.  Lors  do  la  récolte,  il  y  avait  encore 
une  couche  de  neige  d'environ  un  mètre  qui  recouvrait  le  soi,  sauf  dans  les 
rares  endroits  exploiés.  Far  places,  comme  au  iiied  des  rorliers,  la  croûte 
neigeuse  atteignait  deux  ou  iiièinc  trois  mètres. 

1.  AçirioUmax  a(ireslis  Mùll.  —  Assez  commune  sous  les  pierres. 

2.  Vitrina  diaphami  Drap.  —  Dans  les  rocailles,  de  même  que  la  suivante. 

3.  Vitriua  pcUiidda  Miill.  avec  var.  dubUi  Piaget  et  sprela  Fagot. 

4.  Hyalina  tiili-ns  Midi.,  var  siibuitetis  Brgt.  et  delrilu  Dum.  et  .Mort.  — 

Peu  communes. 

5.  IhjaUnn  radinlula  Aid.,  var.  Velronella  Charp.  —  Espèce  ubiquiste  et 

commune  partout  jusqu'à  2.000  mètres  dans  les  Alpes.  Sa  variété 
d'altitude  est  la  petite  forme  peu  striée  et  de  couleur  verdàtre, 
découverte  par  J.  de  CiiARrENTiER. 

6.  Euconulus  [idcus  Miill.  —  Conunune  sous  les  pierres. 

7.  Arion  sub/uscus  Drap.  —  Assez  abondant. 

8.  Arioti  Iwrtensis  Fér.  —  Peu  commun. 

!).  Punctum  pugmxum  Drap.  —  Pas  rare  sous  les  pierres. 

10.  Pi/ramidula  rupcstris  Drap.  —  Commune,  ainsi  sa  var.  samtUis. 

11.  Fruticicola  sericea  Drap.  —  Pas  rare  dans  les  herbes. 

12.  Frulicicola  rule.^ccns  Penn.,  var  inoitUma  Stud.  et  var.  Godeli  Piag.  — 

Pas  conununes. 

13.  Fruticicola  villosa    Drap,  et  var.    dcpUata    (Iharp.  —    Espèce  centro- 

alpine,  commune  jusqu'à  1.600  mètres  au  Jura  et  2.000  mètres  dans 
les  Alpes,  sans  variétés  de  montagne,  sauf  une  forme  déprimée  et 
pâle  signalée  dans  le  Jura  vaudois. 

14.  Arianla  arbuslorum  L.,   vai".  alpicnla  (Charp.)  et 

la.  Tachca  sijlratica  Drap.,  var.  moiUana  Stud.  —  Communes. 

16.  Hclix  pomalia  L.  —  Assez  rare. 

17.  XerophUa  ericelorum  Miill.  —  Pas  raie  dans  les  herbes. 

18.  Buliminus  obscurus  Miill.  —  Peu  coiiunun. 

19.  Cochlicopa  lubrica  Miill.,  var.  lubricclUi  Htm.  —  Assez  fi'équente  dans 

les  rocailles. 

20.  Pupa  sccalc  Drap.,  vai'.  ndnor  Kregl.  —  Commune  suus  les  pierres. 

21.  Orcula  dolium  Drap,  et 

22.  PupiUa  triplicala    Stud.  —   .\ssez  rares,    vivant    sous  les    pierres  de 

quelques  rocailles. 

23.  Clausilia  lamiruita  Mtg.  —    Rare. 

24.  Clau.sdia  dubia  Drap.  —  Assez  rare,  de  même  que 
23     Clausilia  parvula  Stud. 

26.  Pomalias  spplemspirale  Kaz.  —  Pou  fréquent  et  ordinairement  très  pâle. 

*  -n 
Ces  trois  stations  sont  donc  peuplées,  en  tout,  de  39  espèces  et  sont  une 
bonne  illustration  des  quelques  remarques  que  nous  avons  faites  en  com- 
mençant. Mais  il  serait  hasaideux  de  bâtir,  sur  ces  quelques  faits,  des 
statistiques  relatives  au  mode  de  variation  montagnarde,  à  l'origine  faunis- 
tique  de  la  région  des  somnieti^,  etc.  Aussi  j'espère  compléter  plus  tard  ces 
notes  par  des  excursions  sur  d'autres  montagnes  jurassiennes,  somme  toute 
assez  peu  connues  sous  le  rapport  des  mollus(iues. 

Neuchâtel  (Suisse).  Jean  Piaof.t. 

(1}  Récoltes  faites  en  avril  l'Jl-4. 

** 


1;)6       (t.  P\i!i;.\r.     -  Itmiditiucs  sur  qiicUiues  espèces  dv  Dolichopus. 


REMARQUES  SUR  QUELQUES  ESPÈCES  DE  DOLICHOPUS 

Et  Description  d'une  nouvelle  espèce  de  MEDETERUS  (Diptères) 


DolicJinpus  pJumipes  Scop. 

Tous  les  ailleurs  s'accordciil  à  dire  que  le  ;V  aitifle  des  antennes  est  en 
paiiie  jaune  cliez  celte  espèce. 

Or,  j'ai  pu  observer  dans  la  cuiiection  de  M.  Hesse,  de  Gienol)le,  nombre 
de  l).  plumipes  cf  captui-cs  dans  le  Uaiiphiné  (Alpe  Venox,  La  Morte,  La 
Hérarde,  Luitel)  et  les  Hasses-Alpes  (Larclie)  (]ui  ont  le  S"'  article  antennaire 
entièrement  et  intensivement  noir. 

Chose  singulière,  chez  ces  exemplaires  à  tendance  mélanoïde,  la  stiie  brune 
ijui  sillonne  la  face  dorsale  des  tibias  moyens  d'une  façon  si  caractéristique 
est  beaucoup  moins  accusée  que  chez  les  individus  à  3"  article  en  partie  jaune. 
Parfois  même  elle  devient  imperceplible  :  on  la  suppose  plus  qu'on  ne  l'ob- 
serve. Il  y  a  là  im  balanceiuenl  de  coloialion  plulcM  surprenant. 

Les  femelles,  elles  aussi,  ont  le  '.V  article  antennaire  entièrement  noii'.  Le 
P.  Strobl  (Die  l)ii)teren  von  Steiermark,  P.  L  p.  J33)  signale,  sans  être  toute- 
fois aussi  absolu,  la  même  variante  dans  la  coloration  chez  des  femelles 
capturées  en  Styrie  :  <(  das  drille  Fiihlerglied  Q  oft  fast  ganz  schwarz  >>. 

Je  n'ai  jamais  oltservé  cette  variété  dans  le  nord  de  la  France  :  elle  doit 
être  propre  aux  légions  montagneuses. 

Pour  la  détermination  des  mâles,  le  fait  a  peu  d'importance,  les  caractères 
plastiques  qui. les  dislinguent  ne  laissant  place  à  aucun  doute. 

Mais  quand  il  s'agit  des  femelles,  la  coloration  exclusivement  noire  du 
3"  article  antennaire  peut  conduire  à  de  graves  erreurs  si  l'on  suit  aveuglé- 
ment la  clé  donnée  par  les  auteurs  pouv  la  détermination  des  femelles 
(Kowarz.  Wien.  Lut.  Zeil.,  1884;  —  Verrall.  Lnt.  Monthly  Mag.,  1904,  p.  196; 
—  Lundbeck.  Dlpieru  Danica,  P.  IV,  Dolichopodida?,  p.  68). 

En  l'absence  de  caractères  plastiques  .séparant  les  femelles,  ces  auteurs, 
en  effet,  sont  forcés,  pour  un  bon  nombre  d'espèces,  de  se  rabattre  sur  des 
différences  de  coloration  dont  les  fluctuations  laissent  prise  à  l'inceilitude. 

('/est  ainsi,  en  particulier,  qu'ils  supposent  à  D.  plumipes  le  3'  article  des 
antennes  en  partie  jaune  et  loasent  sur  ce  caractère  sa  distinction  d'avec 
d'autres  espèces  toiles  que  D.  simplcx.  Dès  lors,  si  l'on  suit  la  clé  de  Lund- 
beck, par  exemple,  les  femelles  de  D.  plumipes  à  3"  article  antennaire  entiè- 
rement noir  prendront  le  nom  erroné  de  D.  simple.r. 

A  côté  de  ces  femelles  à  3"  arlicle  entièrement  noir,  mais  avec  les  deux  pre- 
miers articles  entièrement  jaunes,  j'ai  compté  huit  autres  femelles  qui,  outre 
le  3"  article  entièrement  noir,  ont  les  deux  premiers  articles  noirs  au  bord 
supérieur  (Strobl,  loc.  cit.,  fait  la  même  observation).  Dès  lors,  la  difficulté 
de  déterminer  de  telles  femelles  isolées  se  multiplie,  et  l'on  s'égare  dès  la 
bifurcation  piécédenle. 

Ceci  montre  la  ditliculté  de  déterminer  sûrement  une  femelle  isolée  ipiand 
elle  n'est  séparée  de  ses  voisines  (jue  par  des  différences  de  coloration,  et  les 
chances  d'erreur  que  l'on  court  quand  on  suit  aveuglément  et  mécaniquement 
les  clés  fournies  par  les  auteurs.  L'effort  tenté  par  eux  est  assurément  très 
louîible  et  mérite  notre  gratitude;  il  faut  pourtant  utiliser  avec  prudence  et 
circonspection  le  résultat  de  leurs  travaux. 


(I.  I'ahent.  —  Itcnianiucs  Hir  quchiites  espèces  de  DoUchopits.      107 

Dolicliopiis  Wahlhergi  Zelt. 

Lo  mâle  de  celte  espèce  est  nelteirieiit  carnctérisé  et  l'on  no  comprend 
guère  que  Sciiiner  ait  jui  en  faire  le  synonyme  de  D.  plumipes  Scnp. 

La  femelle  présente  une  particularité  qui  semble  avoir  ècliappé  à  Lundbeck. 
Klle  a  l'épistome  densément  duveté  et  la  face  proprement  diti'  pi-ésente  sou- 
vent une  pilosité  clairsemée,  mais  bien  nette. 

L'auteur  cité  n'en  fait  pas  mention  dans  sa  description,  cl,  faute  d'avoir 
observé  ce  caractère,  il  établit  sa  clé  des  femelles  de  telle  sorte  que  le  débutant 
non  averti  bifurquerait  vers  le  groupe  nubilus  —  latelimbatus  —  excisus,  etc. 

On  évitera  cette  erreur  en  remarquant  que  ce  groupe  à  face  velue  a  en 
même  temps  les  antennes  entièrement  noii-es  ou  équivalemment,  tandis  que 
D.  Wahlberyi  les  a  presque  entièrement  jaunes. 

Medelerus  excisus  Q  nov.  spec. 

M.  pcirdjihilii  Kow  el  .1/.  doidrnbu'Dn  Kow  valdc  allinis,  sed  pedibus  l'obus- 
liorilius  et  maigine  alari  posterioii,  adversus  apicem  nervi  quinti  longitudi- 
iialis,  incisuralà,  plane  distinetus. 

Front  entièrement  mat,  rouille  cuivreux.  Face  vert  métallique  sur  le  disque, 
givrée  de  rouille  en  haut  et  en  bas.  Epistome  entièrement  d'un  bleu  d'acier 
brillant.  Trompe  noire  très  grosse,  n)ais  rapidement  atténuée  conique.  An- 
tennes noires.  Cils  postoculaires  inférieurs  blanchâtres. 

Thorax  terne,  densément  givié  de  gris  blanchâtre  avec  trois  stries  longi- 
tudinales rouille  cuivreux,  l'une  médiane,  étroite,  entre  les  deux  séries  de 
soies  acrosticales  qui  sont  courtes  et  indistinctes  ;  les  deux  latérales  plus 
larges  llamiuant  à  l'extérieur  les  deux  séries  de  soies  dorso-centrales.  Flancs 
brim  rouille.  Une  herse  de  quatre  soies  prothoraciques,  robustes,  pâles, 
l'inférieure  plus  longue. 

Ecusson  terne,  givré  de  blanc  grisâtre.  Quatre  chètes,  les  externes  plus 
courts. 

.\lKlomen  mélalli(pie,  terne,  à  tons  cuivreux. 

l'tiUes  (niamiuent  tous  les  tarses  à  part  le  protarse  antérieur  et  le  protarse 
postéiieur)  rohustcs;  entièrement  d'un  noir  profond  à  part  les  genoux  étroi- 
tement jaunes.  Ilanclies  et  fémurs  givrés,  à  reflets  bronzés  au  moins  à  la 
face  dorsale.  Tibias  moyens  munis  à  leur  tiers  basilaire  d'un  chète  antéro- 
dorsal  et  d'un  chète  postéro-dorsal. 

Ailes  hyalines  à  teinte  jaunâtre.  Nervures  brunes,  jaunes  à  la  base.  Troi- 
sième nei'vure  longitudinale  à  son  extrémité  légèrement  arquée  vers  la 
deuxième.  Cinquième  section  costale  deux  fois  el  demie  plus  courte  que  la 
quatrième  et  égale  à  la  dernière  section  de  la  cinquième  nervure  longitudinale. 
Troisième  et  quatrième  longitudinales  peu  convergentes  dans  leur  ensemble. 
Quatrième  presque  droite  dans  son  ensemble,  droite  dans  chacune  de  ses 
deux  sections.  Mesurée  à  partir  de  la  callosité  basilaire  de  la  troisième  longi- 
tudinale, la  première  section  est  sensiblement  égale  à  la  deuxième;  elle  est 
nettement  plus  longue  si  on  la  mesure  à  partir  de  son  extrême  base. 

Transverse  postérieure  droite,  deux  fois  plus  longue  que  la  dernière  section 
de  la  cinquième.  Normale  à  la  première  section  de  la  cinquièmie,  elle  forme 
avec  la  quatrième  un  angle  interne  légèrement  aigu.  —  Bord  postérieur  de 
l'ade  presque  droit  dans  sa  moilié  apicate,  légèrement,  mais  nettement 
échancré  en  face  de  rexlrémité  de  la  cinquième  longitudinale,  puis  devenant 
fortement  arqué  convexe  dans  sa  moilié  basilaire,  ce  qui  met  encore  mieux 
en  évidence  l'échancrure  médiane.  Lobe  alaire  bien  développé. 


ir)8      0.  Parent.  —  nomarqttes  sur  quelques  espèces  de  Dulirlu 


pus. 


I!;ilaiui('is  j;iuncs.  Cuillci'oiis  jaunes  à  cils  pAles.  Longueur  du  corps  : 
i  uun.  Longueur  de  l'aile  :  3  mm. 

Lue  seule  IVnielic  privée  de  ses  lurscs,  capturée  à  La  Trinili'-sur-Mer 
(Morbihan),  pai'  M.  Surcouf,  le  15.  VIU.  1912. 

L'incision  alaire  qui  ne  peut  manquer  d'être  aussi  et  prolialjleineul  |)lus 
accusée  chez  le  uiàle,  (lisliiigu(>  ,1/.  e.rcisus  des  autres  espèces  paléarcli(|ucs, 
à  ma  connaissance,  et  en  |iai-ticulier  des  deux  espèces  aflines  :  .1/.  dendro- 
bœiius  Kow  et  .1/.  yelvopJi'dus  Kow. 

Ces  deux  espèces  ont  d'ailleurs  les  pattes  plus  grêles,  la  transverse  posté- 
rieure guère  plus  longue  que  la  dernière  section  de  la  cinquième  (double  chez 
excisus),  la  cellule  discoïdale  ;\  angle  supérieur  droit  \aigii  chez  cxcisus)  et 
angle  iiderieur  aigu  (dniil  chez  excisus).  De  plus,  ,1/.  pclrniildlu.s  se  distingue 
(>ncore  (l'c,/r/.v//.v  pai'  la  lo)igueur  relative  des  deux  sections  de  la  (lualriènie 
longiludinale,  la  premièi'e  section  chez  pelrophilus  étant  évidemment  plus 
longue  (|ue  la  deuxième,  même  comptée  à  partir  de  la  callosité  basilaire  de  la 


troisième  longiludinale. 


Arias.  0.  Parent. 


CONTRIBUTIONS  A  LA  FLORE  BRYOLOGIQUE  DE  L'OBERLAND  BERNOIS 


Si  les  montagnes  en  général,  et  celles  de  la  Suisse  en  particulier,  olfrenl 
au  botaniste  phanérogamiste  d'amples  récoltes,  le  bryologue  est  également  à 
même  d'eni'ichii-  son  herbier  d'espèces  intéressantes  qu'on  ne  rencontre  qu'à 
ces  altitudes. 

In  séjour  de  quelques  semaines,  en  août  deinier,  à  Wengen  et  à  Mi'irrcn, 
stations  climaléri(jues  aujourd'hui  très  fréquentées  de  l'Oberland  liemois, 
m'a  permis  de  relever  la  liste  des  Muscinées  que  j  y  ai  observées.  J'ai  pensé, 
en  signalant  le  résultat  de  mes  recheiclies,  rendre  service  aux  botanistes  qui 
pourraient  excursionner  de  ce  côté,  et  fournir  peut-être  aussi  quelques  ren- 
seignements utiles  pour  la  dispersion  des  espèces. 

Wengen  (1.277  m.  ait.)  et  Miirren  (l.(>']C>  m.  ait.),  silués  tous  les  deux  sur 
le  plateau  dans  lequel  est  piofondémenl  entaillée  la  vallée  de  Lauterbrunnen, 
sont  bâtis  sur  les  couches  jurassiques,  de  structure  calcaire,  qui  forment  les 
falaises  de  la  vallée.  A  Wengen,  c'est  le  Jurassique  moyen  (Dogger  supérieur). 
A  Mûri'en,  c'est  un  horizon  plus  élevé  qui  atteint  le  Jurassique  supérieur. 

Les  espèces  que  l'on  i-enctmti'era  sui'  les  couches  en  place  sont  par  consé- 
i|ueiit  calcicoles. 

Mais,  comme  tous  les  plateaux  alpms  donunés  par  des  pentes  abruptes,  les 
régions  de  Wengen  et  de  Mûrren  montrent  çà  et  là  des  dépôts  détritiques  pro- 
\enant  de  ces  pentes.  A  Mûrren  surtout,  on  rencontre  des  blocs  de  grès  plus 
ou  moins  siliceux,  des  blocs  de  gneiss  descendant  de  la  vallée  en  amont  de 
Grimmeiwald.  On  ne  sera  donc  pas  surpris  de  l'écolter,  sur  ces  roches  mm 
en  place,  des  espèces  silicicoles. 

Avant  d'enti'eprendre  leur  énumération,  je  tiens  à  remercier  ici,  et  bien 
sincèrement,  l'émincnt  géologue  M.  Zi'ircher,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et 
Chaussées,  il'avoii'  mis  si  aimablement  sa  science  à  ma  disposition,  et 
M.  L.  Corbière,  le  distingué  bryologue  de  Cherbourg,  qui  a  consenti,  avec  une 
rare  complaisance,  à  examiner  mes  récoltes. 


E.  CoTTEREAU.  --  Florc  bnjologUinr  de  l'OborUmd  Bernois.         159 

SPHAGNA 

1 .  Sphagmirn  cijmbilolhnn  (Klir.)  Wariist. 

2.  Sphagiiinn  siibsecundiim  (\eos.)  Limpr. 

3.  SphiKjinim  riibfUum  \\\\s.  [S.  lenellum  Schp.]. 

4.  Sjihdiiinnn  tncdiuin  Liiiipr.,  var.  pitrpurasce)is  (Russ.)  Warnsl. 

Wriii^en,  dans  une  sorte  de  cuvette  marécageuse  en  montant  au 
Lcillioin  (l.-'Kin  m.  ait.). 
.').   Spliagniini  Girçieiisolina  Uuss. 
t).  Spli(i(j)nun  acutilollum  (Ehr.)  I^uss.  et  Warnst. 

Miiiren,  dans  la  jiailic  luiii  lieuse  et  voisine  de  Priinesogg  (l.(SOO  m. 
ait.]. 

M  U  S  C I 

7.   Diciannirehia  cnsp)tl(i  (lledw.)  Liiidh.:  lïue.  — Assez  coiiiinuue. 
I\Iuii-('ii,  elieniin  du  liiunientlial,  sous  les  pins  (1.750  ni.  ait.). 

5.  \ar.  (ilKilu  lie.  Km.;  fiur.  --  A.  lUire. 

Mûrren,  près  du  Schilllioi  n,  au  Ijord  des  neiges  (2..^i00  m.  ait.). 
'.).   Oncnphorux  pobicdvpns  lirai,    (iinudontium  pobirarpum  Selip.j;  fruc. 
—  A.  C.    ' 
Mùi-ien,  loeliers  siliceux  et  humides  près  du  village  (1.650  m.). 
10.   \ar.  slrumileiinn  (M.  et  N.)  Br.  Eur.;  fruc.  —  A.  C. 

Wengen,  bord  tlu  chemin  d'Alpcnlluhe  (1.300  m.  ait.). 
1 1  .   <hiriiphoru.s   gracilescen.s    Lindb.   [Cijnodonliinn   gracilesccns   Schp.]  ; 
fruc.  —  A.  l\. 
Murren,  rochers  humides  et  ombragés  à  l'Est  du  village  (1.700  m. 
ail,]. 

12.  Dicranum  scnpai-iuin  'L.)  lledw.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  sous  les  pins,  près  du  village. 

13.  Dicninunliiim  lon.giroslre  Stark.  ;  slér.  —  A.  R. 

Murren,  rochers  humides,  sentier  de  Premisegg  (1.750  m.  ait.). 

14.  Cemlodo)!  purpureus  (L.)  Rrid.;  fruc.  —  CG. 

Wengen,    bords    du    chemin    d'AlpenlIuhc    et    autour    du    village 
1.277  m.). 

Murren,  chemin  de  Ulumenlhal  ^1.700  m.  ait.). 
|."i.   Ulsiidàum  capillaceum  (S\v.)  Br.  Eur.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  senliei'  desrendaid  à  LaiUerbriinnen  (1.270  m.  ait.). 

Miirien,  près  de  r.Mlmendhubel  (1.700  m.  ail.). 
10.   hiilijmodiin  nibellxis  Br.  Eur.;  fruc.  —  GC. 

Wengen,  bords  des  sentiers,  sur  les  talus  des  chemins. 

Murren,  sentier  conduisant  à  l'Allmendhubel  (1.700  m.  ail.). 

17.  Didyniddon  vigidulus  lledw.  [Trichosloinuiii  rigidubnn  S\v.,  var.  densiiin 

Br.  Eur.'];  fruc.  —  A.  R. 
Wengen,  chemin  de  Wengornalp,  boi-d  du  chemin  d'Alpenfluhe. 
Mûrren,  sur  le  sentier  qui  conduit  à  l'Allmendhubel  (1.700  m.  ait.). 

18.  De^^fuiiUidun  laU[olius  (Hedw.)  Br.  Eur.;  fruc.  —  R. 

(Le  type  est  une  petite  forme,  à  la  Petite  Scheidecg,  près  la  gare, 
au  bord  des  neiges  (2.105  m.  ait.). 
10.   Tortilla  ruralis  (L.)  Ehi.:  fruc.  —  G. 

Wengen,  sur  les  roeheis  aulour  du  village  et  chemin  de  Wengernalp. 
Miirien,  sur  les  rochers  découveits. 


JGO         E.  CoTTEREAU.  —  Flore  bryologique  de  l'Obcrlmul  Bernois. 

20.  Torlula  muralis  (L.)  Hedw.;  fruc.  —  \.  R. 

—  Var.  incann  Ri'.  Eiu'. 

Murren,  sur  des  pierres  dcvaiU  l'hùlel  des  Alpes  (l.tl.'iO  m.  ;dl.). 

21 .  Torlula  torluosa  (L.)  Liinpr.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  rochers  ombragés  pi'ès  du  Palace-IIolel. 

22.  Tortilla  subiilala  (L.)  Rrid. 

—  Var.  inlciirijolin  l'oul.:  fruc.  — A.  C. 

Wengen,  hord  du  eheiiiin  de  Wengernalp  (1.300  m.  ait.). 

23.  Torlula  subulula  (L.)  Rrid. 

—  Var.  denliculala  Roui.;  fruc.  — A.  C. 

Murren,    près   du   village    sur   le   bord    du    sentier   qui    monte    à 
rAllmendhubel  (].G50  m.  ail.). 
2i.   Torlula  norrcgica  (Web.)  Wahl.  ÏDarbiila  acipluilld  Ur.  Eui'.l;  fine.  — 
RR. 
La  Petite-Scheideeg,  talus  près  de  la  gai-e  du  fiinirulairn,  sous  la 
neige  (2.165  m.  ait.). 
2î).   Gr'nnmia  apocarpa  (L.)  Hedw.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  sur  des  pierres  dans  le  village. 
2G.  Var.  gracilis  (Nées,  et  H.)  Roulay;  fruc.  —  C. 

AA'engen,    près  de   l'hôtel   des  Alpes,    sur   des   blocs  de   rochers 
(1.200  m.  ait.). 

27.  Grimmia  commulala  Hiibn.;  stér.  —  A.  R. 

Wengen,  sur  des  roches  siliceuses  au  Noid  du  village  (1 .300  m.  ait.). 

28.  Bliacomitrium  canescens  Rrid.;  slér.  —  C. 

VA'engen,  sur  des  rochers  près  du  sentier  qui  conduil  au  Eeithorn 
(1.330  m.  ait.). 

29.  Var.  ericoides  Web.;  stér.  — A.  R. 

Murren,    sur   des   rochers   près   d'un    torrent,    en    montant   vers 
l'Allmendhubel  (1.700  m.  ait.). 

30.  Iledirigia  albicans  Lindb.;  stér.  —  C. 

Wengen,    sur  des  blocs  de  rochers,    sur   le   chemin  d'Alpenlluhe 
(1.3:30  m.  ait.). 

31.  Enculijpla  rhabdocarpa  Schw.;  fruc.  —  A.  R. 

Miirren,  sur  la  terre  au  bord  du  sentier  d'Allmi'udliuln'l  (t. 700  m. 
ait.). 

32.  lùicaltipta  ciUala  (Hedw.)  Hoffm.;  fi'uc.  —  A.  C. 

Wengen,  talus  au  bord  du  chemin  qui  monte  à  Wengernalp  (t.3'10  m. 
ait.). 

33.  Funariu  hiigroiiiclrira  Hedw.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  sui-  U'  nuir  du  pont  sur  lequel  |iasse  le  funiculaire  près  de 
la  gare. 

34.  Webera  cruda  Schiir.:  fiuc.  —  A.  C. 

Murren,  à  teire  en  montant  à  l'Allmendliuliel  (1.700  m.  ait). 
3"j.   Webera  coininnlala  Schpr.  [Pohlla  niinaoïliila  Liudl).];  slér.  —  [Pelile 
forme].  RU. 
La  Pelite-Schceideeg  (2.16S  m.  ait.),  au  bord  des  neiges. 
36.  Webera  Ludicigii  Schpr.  [Pohlia  Ludieigu  (Spring)  Lindb.];  stér.  —  RR. 
Miii'ren,  sur  le  sentier  qui  monle  au  Schiltlioiii,  au  bnrd  des  neiges 
(2.:iO0  m.  ait.). 
:i7.   Webi'ra  cltiiigala  Schpr.  \Pohlia  elongala  Hedw.];  fruc.  —  A.  R. 

Wengen,  talus  d'un  pelil  sentier  pi'ès  du  torrent  du  Slaiiback-Rankli 
(l.'2'.>0  in.  ait.). 


E.  CoTTEREAU.  —  Flore  bryologlque  de  l'Obetiand  Bernois.         161 


:i8.   W'ebera  nulam  Ilcilvv.  [l'nhiiu  mihiih^  Limib.j;  IVuc.  —  A.  K. 

Weiigeii,  (l;nis  une  soilc  de  ciivelle  tourbeuse,  au  Leilliorn  (1.450  m. 

ail.). 
:!!).   llnjum  cœftpUichim  L.;  fi'uc.  I^l'urnie  minime].  —  A.  G. 

Wengen,  bord  du  elieniin  qui  monte  vers  Aipenfluhe  (1.3oU  m.  ail.). 
Muiren,  au  bord  de  la  route  qui  suit  le  chemin  de  fer  électri(iue 

(1.680  m.  ait.). 
La  Sclieidceg,  près  de  la  gare  i2.16.5  m.  ait.). 
10.   lUijum  capillare  L.;  fruc.  —  G. 

Wengen,  cliennn  de  Wengernali),  au  pied  des  pin.s,  et  au  boid  des 
chemins  près  du  village. 
41  .   I>rijii))i  (iiii('i)leum  L.;  stér.  —  G. 

Wengen,  sur  l;i  terre,  dans  le  \ill;igi:  çà  et  là,  surtout  près  de  la 
gare. 
k'I.   Brijum  Mddeanam  Jur.;  ster.  —  Hll. 

Murren,  talus  du  sentier  .pii  monte  vers  TAllmendliubel  (l.T.'iO  m. 
ait.). 
4.'î.  Dnjum  pallescens  Sclileieli.;  frue.  — A.  R. 

Murren,  rochers  ombi'agés  près  d'un  torrent,  en  alhinl  vers  Pre- 

misegg  (1.700  m.  ait.). 
Wengen,  route  de  Wengernalp,  sui-  le  bord  d'un  petit  sentier  (pii 
descend  au  Staiiback-Baiddi  (I.2.S0  m.  ait.). 
44.   Bnjum  pallescens  Schleich. 

Petite  forme  de  la  var.  pulijfpniium  Gorbière;  fruc.  —  A.  R. 
Wengen,  près  du  Stauback-iîiinkli. 
4").   Bryinn  Schleicheri  Sclipr.  Syn.  éd.  2;  fruc.  —  A.  R. 

[Bniutn  lui'binatum  Schw.,  var.  B.  prœlongum  Br.  Eur.]. 

Murren,  sur  le  sentier  qui  monte  au  Schilthorn  (2.000  m.  ait.). 

La  Pelite-Scheideeg,  à  terre,  au  bord  des  neiges  (2.163  m.  ait.).  —  cf. 

46.  Bnjuni  pallens  S\v.;  tf  et  Ç.  —  A.  R. 

Murren,  au  bord  du  sentier  (|ni  munie  au  Schilthorn  '^2.500  m.  nll.). 

47.  Mniuni  aHine  Schw.;  siér.  —  A.  G. 

Wengen,  chemin  de  Wengernalp,  sous  les  pins  (1.290  m.  ail.). 

48.  Mnium  undulahnn  Hedvv.;  slér.  —  G. 

Wengen,  à  l'ouest  et  près  du  village,  sous  les  pins. 
41).   Mninui  cuspidalum  lledw.;  tiaic.  —  A.  R. 

Wengen,  au  bord  du  chemin  qui  descend  à  Lauterbrïmnen  (1.277  m. 
ait.). 
■)0.  Mnium  roxtralum  Schw.;  fruc.  —  A.  R. 

Wengen,  sous  les  pins,  près  du  Staiiback-Cànkli. 
.'11 .   Miiiinn  spinn.unn  (Voit.)  Schw.;  fruc.  —  R. 

Wengen,  à  l'Ouest  et  près  du  village,  sous  les  pins. 
î)2.  Mnium  stellare  Hedw.;  stér.  —  A.  R. 

Wengen,  parmi  les  mousses,  près  du  Staiiback-Rankli. 

53.  Aidaconiniuin  palustre  (L.)  Schw.;  stér.  —  A.  G. 

Wengen,  parmi  les  Spliaignes  dans  une  sorte  de  cuvette  toui'bense 
près  du  Leithorn  ^1.450  m.  ait.). 

54.  Meesa  trichoïdes  Spruce. 

—     Var.  alpina  Br.  Eur.;  fruc.  —  A.  R. 
Wengen,  boid  d'un  petit  sentier  au-dessus  et  près  du  Slaiiback- 
Biinkli. 

55.  l'xirlramia  /Edcri  Schn  .  ;  fruc.  —  A.  G. 

Murren,  rochers  humides  et  calcaires,  au  bord  d'un  torrent  à  l'iUiest 
et  près  du  village  (1.700  m.  ait.). 


1(')2         K.  CoTTEUEM.  —  l'iorc  brijologiquc  de  l'Oberland  Bernois. 

.")().   liartidiiiia  li(illi<ri<i)ia  IIimJw.:  fi'iic.  — A.  C. 

Miiii-on,  lochers  ()i'iibia},'és  du  Hliimciillinl  il.TUd  m.  ;ilt.). 

Woiigon,  sous  les  pins,  à  l'Esl  et  près  du  village. 
;i7.   l'Iiilntiiilis  fonlana  (L.)  Hedw.:  stér.  —  A.  C. 

Wengeii,  bords  des  sources  que  l'on  rencontre  sur  le  sentiei'  (jui 
monte  vers  Alitenllulie  (1.300  m.  ait.). 
.'iS.   l'hihmntis  calcarea  Scii|)r.:  stér.  — A.  G. 

Wengcn,  près  d'Alpeulluhe. 

Miirien,  près  d"un(;  source,  au  bord  du  cliomin.  devant  l'hôtel  des 
Alpe>  (l.()3()  m.  ait.). 
.")!t.    Ti'IrapInx  pcHucidn  Hedw.:  fiuc.     -  A.  K. 

Wengen.  sur  les  talus  au  i)ord  du  chemin  de  Wengornalp,  près  du 
Staiiback-Bânkli. 
(iO.   :\ti-iclunn  intdiddlum  l'ai.  Heauv.:  fruc.  —  C. 

Wengen,  sous  les  pins,  à  l'I-lst  du  village,  près  de  l'Hôtel-Palace. 
6t.   Pofjnnalum  urnigerum  Pal.  Bi'auv.:  fruc.  —  C. 

Mûrren,  au-dessus  du  village  vers  l'AlluKMidhubel  (1.700  m.  ait.). 

02.  Pogonalum  alpinum  Ru'hl.;  fiuc.  —  A.  C. 

Mi'irren,  dans  la  partie  herbeuse  et  fraîche  de  rMImendludicl,  sous 
les  aulnes  (l.ToO  m.  ait.). 

03.  l'oliitriclntm  lonno.yum  Hedw.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  vers  Alpenlluhe  (1.450  m.  ait.!. 

04.  Neckera  crispa  (L.)  Hedw.;  stér. 

Wengen,  chemin  de  Wengernalp.  près  du  Staùback-Bilnkli,  sous  les 
pins,  où  cette  espèce  abonde. 
0").   AnUliichia  cuilipcndvla  (Hedw.)  Hrid.;  stér.  —  A.  C. 

Wengen,  près  du  Staûback-Bankli,  avec  l'espèce  précédente. 
00.  MynreUa  julacea  Br.  Eur.;  stér.  —  R. 

Mûrren,  à  l'Ouest  du  village,  sous  les  pins;  mélangé  au  Brijuin  pal- 
lescens  Schl. 
07.   Annmodnn  allemiatiis  (Hartm.)  Br.  Eur.;  stér.  —  R. 

Wengen,  chemin  de  Wengernalp,  sur  des  racines,  près  du  torrent 
du  Staùback-Bîuikli. 

05.  Pseudoli'skea  (drovlrens  (Dicks.)  Br.  Eur.;  stér.  • — R. 

Mi'irren,  au  bord  du  sentier  qui  monte  au  Schilthorn  (2.000  m.  ait.). 
00.   Pseudok'skca  calemdala  Br.  Eui. :  stér.  —  R. 

Wengen,  au  Noid  du  village,  sous  les  pins  (1.300  m.  aU.). 
70.   TluwHuin  abietinum  (L.)  Br.  Eur.;  stér.  —  A.  C. 

Wengen,  dans  les  parties  sèches  et  caillouteuses  au  Nord  du  village 
(1.300  m.  ait.). 
71  .   Isnlheciuin  mijunim  Brid.:  fiuc.  —  A.  C. 
—        Var.  robustuin  Br.  Eur. 
Wengen,  [iiès  du  torrent  du  Stai'djack-Biinkli. 

72.  Orllintlieciuin  rw/e-vccH-y  Br.  Eur.;  stér.  —  B. 

.Miii-irn,  sur  le  sentier  qui  conduit  au  Pi-emisegg  (1.700  m.  ail.). 

73.  P>niiliiitl}i-cnim  rejk-nim  (Stark.);  fruc.  —  A.  B. 

.Miirren,  à  l'Ouest  et  près  du  village,  sous  les  pins  (1.650  m.  ail.). 

74.  lirachiiUu'cium  sulebromm  (Hôffm.)  Br.  Eur.;  stér.  —  A.  C. 

Wengen,  au  Leilhorn  (l.'i50  m.  ait.'). 
7").   liiuvhnilD'àimi  rrliiUmim  iE.)  Br.  Eur.:  fruc.  —  C. 
Wengen,  au  pied  drs  pins,  à  l'Oucsl  du  village. 


E.  CoTTERiiAU.  — Flore  briioliigiqup.  de  i'Obcrlnnd  Bernois.         16.'! 

76.  lùirijnrhiinn  slritilmn  (Sclii-eh.)  \U\  V.ur.;  friic.  —  CC. 

Wengi'u,    pri's   du   Sliiuhack-Iiaiikli   cl   un    pru    paiioul    dans   les 
ciidi'oits  uiid)i-ag»''s. 

77.  l'Iagiotheaum  denliciilalitni  (L.)  Hr.  Eur. ;  fruo.  —  .\.  ('.. 

Miirren,  sous  les  pins,  à  l'Ouest  el  piès  du  village. 

78.  \"ar.  .1.  inujus  Roui.;  IVuc.  —  A.  U. 

Wengen,  prés  du  toncnt  du  Staiiback-nankli  (1.2!)fl  m.  all.'l. 
7*J.   \dv.  II.  dviisinii  lîoui.;  Iruc.  —  .\.  C. 

Wengon,  chemin  de  Wengeiiialp,  sur  les  talus  oud)iagés. 
KO.  .{niblij.slcgann  serpcms  (L.)  lir.  Eur.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  sous  les  pins,  un  peu  partout. 
SI  .   \ai'.  tenue  Sciip.;  fruc.  —  A.  C. 

Wengen,  clieniin  de  Wengeriialp,  au  pied  des  pins. 
82.  Ainblystcgiiini  ri-pariwn  (L.)  Hr.  Eur.;  stér.    -  G. 

—  Var.  longljoliuin  Schp. 

Murren,  dans  une  sorte  de  cuvette  marécageuse  vers  l'AlIiiicndluihel 
(1.800  m.  ait.). 
8.1.   CanipijUiiDi  llaUcri  (S\v.)  Lindh.;  i'iuc.  —  .\.  U. 

Wengen,  sur  un  vieux  pont  de  bois,  au-dessus  du  Staiiback-Rankli. 
Murren,  sur  des  pieries  près  d'un  torrent  à  l'Uuest  du  village. 
8i .  Ilypnam  uncinaUiiu  Iledw.;  fruc.  —  A.  R. 

Wengen,  sous  les  pins  près  du  Staiiback-Rankli. 
Murren,  sur  un  toit  au  bas  du  funiculaire. 
8.J.  llijpnnm  liuiluns  L. 

Forme  du  groupe  .\inphibiuin  Sunio;  stér.  —  A.  C. 
La  Petile-Scheidecg,  dans  une  sorte  de  pàtis  marcageux,  près  de 
la  gare  (2.1G."i  m.  ail.). 
8t>.   llijpnJtm  coïnmulaluiii  Iledw.  LUnlibisb'giinii  glaunnn  Liiidb.;;  fruc.  — 
A.  C. 
Wengen,  près  du  Sluiduick-Riinkli,  sur  du  bois  mort. 
Miirien,    bord  d'un  torrent,    sur   des   racines,    devant   le   village 
(1.03(;  m.  ait.). 

87.  Uijpmnn  jalcalum  Rrid.;  stér.  —  A.  R. 

Miirren,  en  montant  au  Schilthorn  (à  2.200  m.  environ). 

88.  Ilijpniun  cuUicIirouni  Rrid.;  Rr.  Eur.  [Slereodoii  adlkhroiiv  Rrid.];  stér. 

—  A.  R. 

Murren,  dans  la  partie  fraîche  de  l'AUmendbubel  (1.700  m.  ail.). 
80.   lliipmnn  mollu'.cuin  Iledw.;  stéi-ile  [Plusieurs  foiinesj. 

Wengen,  çà  el  là,  sous  les  pins,  sui'  les  rocheis. 
00.   Ilypuuin  crisla-ca$lrensi.s  L.;  fruc. 

Wengen,  chemin  de  Wengernalp,  près  du  Stauback-Raiddi,  où  il 

abonde. 
Jfiiri'en,  sous  les  pins,  où  il  n'est  pas  rare. 
!H  .   lliipnum  palustre  L.;  fruc.  —  R. 

On  rencontre  le  tvpc  et  une  petite  forme  à  Wengen,  bords  du  torreid 
du  Stauback-Rànkli  (1.2î):i  m.). 
02.   Var.  subspiiœricarpon  Schl.;  fruc.  —  R. 

Murren,  sur  les  pierres  dans  un  torrent  à  l'Ouest  du  village  (1.700  m. 
ait.). 
!).'^.  Ilijpnum  urclicum  Somm.  var.  Goulardi  Schp.;  stér.  —  R. 

Murren,  au  Schilthorn,  sous  la  neige  (2.o00  m.  ait.). 
04.   Iliibieonihini  .splendens  Rr.  Eur.;  fruc.  —  C. 

Wengen,  clieniin  de  Wengernalp,  sous  les  pins,  près  du  Slaiiback- 
Rankli. 


161         E.  CoTTEHEvi .  ^  Flore  bryologique  de  iOberland  Bernois. 

itr;.  Hiilocamium  squarrosum  (L.)  Bi'.  Eiir.:  stér.  ■ —  C. 

Wengi'ii.  clirmin  do  Wengernalp.  près  du  Stinihark-naiikli. 

HEPATIC^ 

î)ii.  Lophozw  lycopodioïdes  (AValnst.)  Cogn.  —  C. 

Miirren,  on  inonlant  à  l'Allmendhubel  (1.630  m.  ail.). 
!)7.   Loplwzia  iniinild  iCv.)  Scliiffn.  — A.  R. 

Miirien,  paimi  les  mousses  sur  des  rochers  ombragés,  près  d'un 
torrent  au  Nord-Est  du  village. 
OS.   Lophozki  riœrldi  l}\.  et  N.)  Scliilïn.  —  A.  R. 

Miirren,  parmi  les  mousses  à  l'Ouest  et  près  du  village. 
!t!).  Jitngcrmannia  uicImi  Sohrad.  —  A.  C. 

Murren,  au  Hlumcntlial  (1.800  m.  ait.). 
Kilt.   hiiuji'rtndnnUi  venlricosa  Dicks.  — -A.  R. 

.Murren,  sentier  du  Rliimenlhal,  parmi  les  mousses, 
un.  Jimycrmaïuiia  alpe-'^lrig  Schleich. 

Wengeii,  au  bord  d'un  polit  ruisselel,  un  pou  au-dessus  du  \illage 
(l.a.'iO  m.  ail.). 

102.  Miircliatilid  poUjmorpha  Ein.;  Q.  —  C. 

Mûri-on.  dans  un  ravin  près  du  Bliimentlial  (1.700  m.  ail.). 

103.  Mastigoliiyum  rfc/Ycrum  Xees.  —  .\.  C. 

Miirren,  dans  un  ravin,  en  montant  au  Rliimenthal  (1.700  m.), 
toi-.   Mi'lziifria  [iircala  .\ees.  —  C. 

Wengen,  parmi  les  mousses,  au  bord  du  Staiiback-Bànkli. 
lOo.   Mdzçieriu  pubescens  Raddi.  —  A.  C. 

Wengen,  sous  les  pins  qui  avoisinent,  à  l'Est,  l'Ilôtel-Palace. 

106.  Fi'ullania  loniarisci  Dum. 

Wengen,  parmi  les  mousses,  sur  les  rochers  ombragés,  h  l'Est  du 
village,  où  cette  hépatique  est  abondante. 

107.  Scapania  curta  Dum.  —  .\.  C. 

Wengen,  près  du  torrent  du  Staiiback-Bankli. 
J08.  Scapania  SHquUoba  iNees.  — A.  C. 

Wengen,  près  du  Leithoin  (1.450  m.  ait.). 
101).  l'higiochila  axplenioïdes  M.  et  N. 

Wengen,  au  bord  du  Staiiback-Bânkli,  parmi  Ncckera  ciiftpa  où  elle 
est  très  commune. 
110.   lilopharostmna  trichopJnjUum  (L.)  Dum.  —  R. 

Wengen,  sous  les  pins,  à  l'Est  du  village,  sur  Ilypnnm  on  décom- 
position. 

CoNciASioN.  —  On  remarquera  peut-être  que  le  nombre  des  espèces  obser- 
vées est  relativement  restreint.  J'aurais  pu  l'augmenlei'  si  j'eusse  disposé  de 
plus  de  temps  ;  mais  la  garde  d'un  de  mes  élèves,  qui  m'était  confié,  ne  m'a 
pas  permis  d'herboriser  avec  toute  la  facilité  désirable.  Quoi  qu'il  on  soil. 
cette  liste  renferme  quelques  raretés  très  intéressantes. 

Je  laisse  donc,  à  d'autres  confrères  en  bryologie,  le  soin  de  la  compléter, 
en  visitant  cotte  partie  des  Alpes,  la  plus  pittoresque  et  la  plus  grandiose  de 
la  Suisse. 

Elle  COTTERE.\U. 


II.  Ooi  LANGÉ.  —  Appareil  génital  chez  un  "  Hélix  pomatia  ".        lOô 

OBSERVATION  SUR  UNE  ANOMALIE  DE  L'APPAREIL  GÉNITAL 
Chez    un    HELIX    POMATIA 


Le  fait  de  diriger  des  nuiiiiiiulalinns  d'étudiaiils  fournit  assez  souvent 
l'occasion  de  constater,  cliez  les  aninuiiix  disséqués  en  nond)ie,  des  dispo- 
sitions anatoniiques  anormales.  Beaucoup  ne  valent  pas  la  peine  d'être 
publiées,  parce  (jue  leur  explication  est  ul)vie  et  n'enseigne  rien  de  nouveau  : 
présence  de  testicules  surnuméraires  cliez  la  sangsue,  appareils  génitaux 
simples  ou  triples,  au  lieu  d'être  doubles,  chez  Ascaris  nmiabicrjilinld 
femelle,  etc.,  sont  des  cas  (jue  nous  avons  déjà  l'cnconlrés. 

.Nous  avons  signalé  récemment  ici  le  cas,  plus  intéressant,  d'une  gienouille 
hermaphrodite. 

Parmi  les  animaux  dont  la  dissection  est  classique,  c'est  peut-être  chez 
l'escargot  (Heli.r  ponialiu)  que  les  anomalies  sont  les  plus  fréquentes. 

Chacun  sait  que  le  canal  de  la  poche  copulatrice  présente  as.sez  souvent 
un  autre  renflement  sur  son  trajet:  cette  disposition  est  d'ailleuis  normale 
chez  d'autres  espèces.  Il  nous  est  arrivé  de  rencontrer  des  glandes  multilides 
dont  les  cœcums  étaient  panachés  d'anneaux  roses,  de  la  couleur  de  la  puclie 
copulatrice.  M.  E.  Bietrix  a  signalé  le  cas  d'un  llelix  pomatia  chez  lequel  le 
groupe  glande  hermaphrodite  —  glande  à  albumen,  —  le  groupe  poche  du 
dard  —  glandes  multifules  —  et  le  groupe  gaine  du  pénis  —  tlagellum  — 
muscle  réfracteur,  étaient  séparés,  les  parties  intermédiaires  faisant  défaut. 

Le  même  mémoire  rapporte  un  cas  de  coalescence  des  cœcums  des  glandes 
multifides  observé  par  Viallanes. 

Voici  maintenant  la  description  d'un  escargot  qui  n'offre  peut-être  pas 
l'intérêt  de  celui  étudié  par  M.  E.  Bietrix,  mais  qu'il  nous  a  paru  intéressant 
de  relever. 

Il  s'agit  d'un  Ilelir  pomatia  ajqiaitenant  à  un  lot  acheté  dans  le  commerce. 
Il  comptait  parmi  les  quelques-uns  de  taille  un  peu  au-dessous  de  la  moyenne; 
mais  le  bord  de  la  coquille,  sans  présenter  de  bourrelet  accentué,  était  déjà 
épaissi  comme  chez  un  adulte.  D'ailleurs,  le  fait  de  se  trouver  dans  le  com- 
merce indique  une  taille  presque  normale:  cet  escargot  avait  déjà  passé  au 
moins  un  hiver,  et  enfin  aucun  de  ceux  de  taille  un  peu  faible  aussitôt  vérifiés 
ne  présentait  l'anomalie  i]ue  nous  allons  décrire. 

Au  premier  abord,  l'appaieil  génital  semblait  faire  défaut:  mais  pourtant 
un  examen  attentif  permettait  d'en  retrouver  presque  toutes  les  parties. 
L'ensemble  de  l'oviducte,  du  canal  déférent  et  du  canal  de  la  poche  copulatrice 
qui  leur  est  accolé  forme  un  cordon  n'atteignant  pas  la  grosseur  habituelle 
du  fiagellum  et  passant  inaperçu  i)armi  les  muscles  et  les  nerfs  viscéraux. 
.\  une  extrémité  de  ce  cordon,  on  reconnaît  la  glande  à  albumen,  mesurant 
6  millimètres  sur  1  millimètre  à  t  nun.  5  et  la  poche  copulatrice  (0  non.  ."J 
environ).  L'oviducte,  entre  l'endroit  d'oi^i  s'en  détache  le  canal  de  la  poche 
copulatrice  et  la  glande  à  albumen,  présente  la  largeur  de  la  glande  à 
albumen;  il  n'est  festonné  que  dans  cette  partie  et  très  légèrement. 

A  l'autre  extrémité,  le  canal  déférent  décrit  comme  toujours  une  boucle 
sur  laquelle  s'insèrent  le  tlagellum  et  le  muscle  rétracteur  du  pénis.  Ces 
organes  sont  de  taille  réduite  dans  la  même  proportion  que  ceux  déjà  décrits. 

fl)  M.  E.  Bietrix.  —  Observation  sur  un  cas  de  monstniosilé  de  l'appareil  génital  cliez 
Vllrli.i-  pomatia  {Annales  des  Sciences  naturelles.  Zoologie,  188G). 


16(3        II.  Rori.ANGÉ.  —  Appareil  qcnilal  chez  un  "  Uolix  pnmatia  ". 

Dp  mkmiio  lo  voslihiilo  giMiilal  et  niissi  le  sac  du  ilaid.  Ijicn  visil»lp  (|iiiii(|ur  no 
tiu'suiant  que  3  inilliniMics  ilo  long  à  |)i>ini\  Huant  aux  glandos  niultilidcs, 
nous  ne  les  avons  vues  (|u'aviT  le  secours  d'un  microscope  binoculaire:  elles 
oui  alors  ras|)ect  de  deux  jietiles  masses  faiblement  df''coupe>ps. 

Ivos  ('apports  de  ces  divers  organes  avec  les  autres  viscèies  sont  noiniaux  : 
la  glande  à  albumen  et  la  poche  copulalrice  occupent  la  même  situation  que 
chez  les  escargots  où  tout  est  bien  développé:  c'esl-ïVdire  que,  si  les  canaux 
sont  filiformes,  leur  longueur  n'est  pas  pour  cela  réduite. 

Ndus  n'avons  parlé  ni  de  la  glande  liermapbroilile,  ni  du  canal  herma- 
phrodite. Nous  n'avions  d'aboid  constaté  la  |»iésence  ni  de  l'une  ni  de  l'aulie: 
ce  n'est  malheui  eusemeni  (ju'après  avoir  isolé  l'ensemble  de  l'ajjpareil  génital 
que  nous  avons  remai(pié  un  lin  filament  parlant  d'un  >•  talon  »  accolé  à  la 
glande  à  albumen.  Ce  raïqiort  et  un  examen  plus  précis  nous  ont  permis 
d'identifier  avec  certitude  ce  filament,  en  réalité  creux,  avec  le  canal  heima- 
phrodite.  H  ne  piésente  pas  de  sinuosités,  mais  seulement  des  plis  de  la 
paroi  alternant  d'im  côlé  à  l'autre. 

Ce  canal  ayant  été  sectionné,  nous  n'avons  pu  le  suivre  jus([u'à  son  origine; 
il  se  dirigeait  vers  le  territoire  généralement  occupé  pai'  la  glande  hei'ma- 
phrodite:  mais  l'examen  aussi  minutieux  que  possible  du  lobe  hépati(]ue 
formant  cette  partie  du  tortillon  ne  permit  d'en  reconnaître  aucune  trace. 
D'ailleurs,  qw  la  glande  hermaphrodite  soit  absente  ou  iiidimenlaire,  cela 
ne  change  lien  à  nos  conclusions. 

CntnpaiaL^on  arec  un  escargot  jeune. 

Nous  ne  pouvions  disposer  d'ilelix  ponuilui  aulies  que  ceux  qu'on  trouve 
dans  le  commerce,  donc  adultes.  Nous  nous  sommes  adressé  à  1'//.  aspersa 
que.  par  contie,  nous  pouvions  avoir  abondamment  et  de  toutes  tailles. 

L'appareil  génital  est,  conune  on  sait,  identique  à  celui  de  1'//.  pornalia: 
seules  les  glandes  multilides  sont  plus  longues  et  plus  profondément  décou- 
pées. 

Lorsque  la  coquille  a  2  centimètres  de  diamètre  moyen,  l'appareil  génital 
est  bien  constitué  dans  foutes  ses  parties,  sauf  les  glandes  multifides;  celles-ci 
ne  sont  qu'ébauchées.  Elles  n'atteignent  une  taille  proportionnée  au  reste 
de  l'appareil  (|ue  lorsque  le  bourrelet  se  forme  sur  le  bord  de  la  coquille. 

Pour  les  tailles  de  1  centimètre  à  1  cm.  5,  les  glandes  multifides  ne  sont 
pas  visibles,  pas  même  à  l'état  des  ébauches  vues  chez  1'//.  pornalia  décrit. 
Le  reste  de  l'appareil  est  déjà  complet,  mais  les  canaux  sont  filiformes  et 
l'oviducte  n'est  pas  festonné. 

Quant  au  canal  hermaphrodite,  il  n'est  sinueux  que  pour  les  tailles  de 
2  centimètres  environ  et  au-dessus;  cela  n'empêche  pas  qu'il  suit  une  direction 
oblique  sur  la  glande  à  albumen,  dès  les  tailles  les  plus  petites,  pour  rejoindre 
une  glande  hermaphrodite  bien  visible,  quoique  de  dimensions  vai-iables. 

En  un  mot,  ïllelix  poviaîia  que  nous  avons  déci'it  reproduit  les  dispositions 
(les  Uelix  plus  jeunes,  sauf  l'absence  (ou  l'état  rudimentaire)  de  la  glande 
hermaphrodite,  ce  qui  ne  peut  s'expliquer  qu'en  admettant  : 

r  Que  chez  les  llelix,  l'ensemble  des  conduits  génitaux  et  des  annexes 
génitales  se  développe  indépendamment  de  la  glande  hermaphrodite,  jusqu'à 
un  point  où  l'appareil  n'a  plus  qu'à  s'accroître  pour  être  fonctionnel. 

2°  Que  cet  accroissement  est  provoqué  par  la  maturité  ou  un  état  proche 
de  la  maturité  de  la  glande  hermaphrodite.  C'est  l'absence  ou  le  manque  de 
développement  de  cette  glande  qui  a  fait  demeurer  le  reste  de  l'ajipareil 
génital  de  notre  Uelix  pomalia  dans  l'état  où  il  se  trouve  chez  les  individus 
en  voie  de  croissance  (infantilisme). 

Ces  observations  nous  font  encore  conclure  : 

3°  Que  les  glandes  mulliOdes  sont  en  retard  sur  le  reste  de  l'appaicil. 


H.  Boulangé.  —  Apjxirril  (jc^nilal  chez  un  "  llclii  ptnnulia  ".         167 


4°  Que  l'aspect  festonné  de  i'ovitiiicte  et  les  sinuosités  du  canal  herina- 
pliiodite  apparaissent  pendant  la  iiliase  d'accioissenient  linal. 

;?  A  l'inverse  du  cas  décrit  par  M.  E.  liictrix,  celui-ci  vii'ndrait  à  i'apjjui, 
au  moins  en  ce  qui  concerne  la  partie  vectrice,  de  cette  conclusion  de 
.M.  linuzaud  :  "  Ce  cpii  diuiiiiie,  c'e-jl  la  continuité  de  l'ensniiiile  ijéiijla!  dès 
les  premiers  stades  du  dé\('loppenient  ». 

H.   BOUL.\NGÉ, 
-Maître  de  confiTeiices  i^  la  Faculté  libre  des  Sciences  de  Lille. 


UNE  EXCURSION  BOTANIQUE  DANS  LA  VALLÉE  DE  SAAS  (Valais) 

'Suite) 


Arrivés  à  re.xtrémilé  du  lac,  nous  quittons  le  chemin  d".\lniagel,  et  nous 
de.scendons  à  gauche,  à  travers  des  pierrailles,  en  nous  dirigeant  vers  la 
petite  passerelie  jetée  sur  la  Viège  naissante,  à  l'endroit  où  elle  sort  du  lac. 

liiiniédiatement  avant  de  jiasser  la  Viège,  dans  les  débris  rocheux,  nous 
a|ieicevons  en  giande  aijondance  AchilUrd  naiia  L.,  mnsrlidlii  L..  et,  cette 
dernière  plus  ra're,  .1.  atrata  L.  (2). 

Nous  traversons  la  Viège  sur  une  passerelle  (assez  .scabreuse),  et  nous 
retrouvons,  parmi  les  débris  pierreux  de  la  i-ive  gauche,  Acfdlls'a  nana  L.; 
et  ArtemisUi  MvIcUina  Vill.  Nous  longeons  un  instant  la  base  de  la  moraine 
latérale  gauclie  du  glacier  d'Allalin,  ioiinant  le  barrage,  et  nous  descendons 
sur  une  petite  grève,  formée  d'un  limon  schisteux  très  ferme,  qui  borde  le 
bassin  de  Mattmai'k,  en  s'intléchissant  au  sud-ouest. 

Les  premières  plantes  qui  s'olîreiil  à  nos  regards  sont  le  raie  Juiicus 
(ircticus  Willd.,  qui  foi  nn'  au  l)(ird  du  lac  de  véritables  gazons  drus  et  assez 
élevés.  —  Mêlé  à  cette  plante,  nous  distinguons  sans  peine  le  nom  moins  rare 
Carcr  biculor  AU.,  aux  petits  épis  gluliulcux  d'un  brun  élégamment  bigarré 
de  blanc.  Au  même  endroit,  Gciiliaiia  tcncHa  Uoltb.  est  abondante. 

Au  milieu  du  bassin,  sillonné  de  toutes  parts  de  ruisseaux  rapides  et  limo- 
neux, mais  sans  profondeur;  aux  endroits  abandonnés  par  l'eau,  nous  aper- 
cevons un  vaste  tapis  d'un  blanc  argenté,  formé  par  les  innombrables  houppes 
soyeuses  de  VEriophonim  Scheuchzi'ru  Ho|ipe,  qui  se  propage  en  quanliiés, 
en  compagnie  du  ./((hc» v  arclku.^  Willd.,  et  tonne  de  vastes  prairies,  extrême- 
ment décoratives,  empiétant  d'année  en  année  sui'  les  ipirlques  mètres  carrés 
qui  subsistent  de  l'ancien  lac  (3). 

La  marche  est  aisée  dans  ces  gazons  et  sui-  ces  bancs  de  vase  schisteuse 

(I)  M.  Hoiizaud.  —  Reclierclies  sur  le  déveloiipeiuont  des  organes  génitaux  de  quelques 
Castéropodes  hermaphrodites,  1885.  Tlièse  de  Paris.  Travaux  du  laboratoire  de  zcologie  de 
la  Faculté  des  Sciences  de  .Montpellier.  Ouvi-agc  cité  par  M.  E.  Llietrix  que  nous  n'avons 
pu  consulter. 

(?)  Malgré  mes  recherches,  je  n'ai  pu  trouver  à  cet  endroit  aucun  des  hybrides  :  A.  mos- 
cliala  X  A.  nana  =  A.  incisa  Clairv.;  A.  atraia  x  .-L  nana  =  A.  Lagijeii  Schl.,  et  A.  alrata  x 
A.  nioscJiata  =  A.  impuhctata  Kern. 

(3i  En  1907,  lors  de  ma  première  excursion  ù  Mattmark,  le  lac  semblait  encore  profond,  et 
l'eau  s'étendait  jusqu'à  mi-chemin  entre  le  déversoir  du  lac  et  l'hôtel.  —  En  août  1013,  à  ma 
troisième  excursion,  il  n'y  avait  plus  qu'une  légère  napppe  d'eau,  près  du  déversoir.  —  Tout 
l'espace  jadis  couvert  d'eau  était  occupé  par  d'immenses  gazons  de  /uncus  et  d'EriophoTum! 
.\vant  peu  d'années,  ie  lac  de  Mattmark  sera  entièrement  comblé  par  les  alluvions  du  Tha^H- 
bach,  et,  grâce  aux  rhizomes  traçants  du  Junciis  et  aux  graines  si  facilement  disséminables 
de  VEriophorum,  complètement  envaJii  par  la  végétation  sans  cesse  en  progrès. 


IfiS    1'.  Le  liarN.  —  Eicinsion  boton.  dans  la  vallâc  dv  Sans  (Valais). 


très  consisttonte,  proveiiaiil  du  glacipi-  de  Scliwaizciibeig:  aussi  pourrons- 
nous  récoller  avec  la  |)lus  gi-aiide  farililé  les  plantes  nommées  plus  haut, 
mais  en  niellant  toutefois  iminédiatcmenl  en  cartable  les  échantillcins  d't'Ho- 
phonim  en  raison  de  leui-s  aii,'relles  très  fugaces. 

Keveuajil  sur  la  rive  gauche,  nous  y  trouvons  une  penle  herbeuse,  semée 
de  rochers,  et  pU)ngeanl  dans  le  bassin  d'une  façon  très  rapide,  en  s'étendant 
depuis  la  moi'aine  laléi-ale  du  glacier  d'Allalin  jusipie  vers  l'alpe  de  Schwar- 
zeubei-g.  Admiiablement  lleuiie,  elle  constitue  un  véiMlal)!e  jardin  botanique, 
pourvu  d'une  lloïc  extrêmement  variée. 

\'oici  les  plantes  qu'il  n'est  guère  possible  de  n'y  pas  rencontrer  : 


Anémone  narcissillora  L. 

Ti'oUius  europœus  L. 

AquUegia  alpina  L.  (fr.) 

]  iola  calcarala  L. 

AsUaijalus  leontimis  Wulf.  (RR.) 

Tiilolium  alpimtm  L. 

l'haca  alpina  Wulf. 

—  astragalina  D.  C. 

—  auslralis  L. 
l'otentilla  aurca  L. 

—  jrigida  Vill. 
Geum  monlanum  L. 
Dry  as  octopciala  L. 
Srdum.  Anacampseros  L. 
Saxifrnga  bryoides  L. 
.l/cH//(  athamanticuni  Jacq. 
Aster  alpinus  L. 
Bellidiastrum  Michelii  Cass. 
Senecio  incanus  L. 
Centaurca  nniflora  L.  ... 
GnaphalUnn  dioicuni  L. 

—  leontnpodium  Scop. 
Hieraciitm  n)iranliaciim  L. 
Crépis  aitrea  Cass. 
Campanula  barbata  L. 
Vaccinium  uliginosum  L. 
Pirola  rotundifolia  L. 
Androsace  carnea  L. 

—  chanm'jasme  Host. 
Gentiana  entiipestris  L. 

—  bararica  L. 

—  verna  L. 

—  nwalis  L. 

—  acaidis  L. 

—  tenella  Rottb. 


Veronica  aplu/lla  L. 

—  beUidioides  L. 

—  saialilis  L. 
Barlsia  alpina  L. 
l'cdiculuris  rastrala  L. 

—  rerticillata  L. 

—  tuberosa  L. 

—  incarnata  Jacq. 
Tozzia  alpina  L. 
Saitrllaria  alpina  L. 
Armeriu  alpina  Willd. 
l'Ianlago  nvnilana  L. 
Thesiiun  aipiniun  L. 
Polygonam  viviparum  L. 
Salir  heirelica  L. 

—  retiisa  L. 

—  reliculata  L. 
Nigritella  angustilolia  Rich. 
Orchis  albida  Scop. 
Luzula  lulea  U.  C. 
Schœnus  (errugineiis  L. 
Cflrea;  vsliilala  AVahl. 

—  al  rai  a  L. 

—  rapillaris  L. 

—  cunula  AH.? 
Agrostis  rupestris  Ail. 
.4ioî5ec!;ra.ç  Gerardi  Vill. 
Fesliica  rinlacea  Gaud. 

—  Ualleri  Gaud. 
Trisetuni  disliehnphylhnn  P.  R. 
/'oa  ceniinfl  Ail. 

Junipenis  nana  Willd. 
Bolrychlum  Lunaria  S\v. 
Lycopodiiim  Selaga  L. 
Selaginella  licivetica  Spreng. 


Chargés  déjà  d'un  copieux  butin,  nous  continuons  à  suivre  la  rive  gauche 
du  bassin,  en  nous  dirigeant  vers  le  glacier  de  Schwarzenberg.  —  Plus  loin, 
de  grands  rochers  plongeant  dans  le  lac  (à  sec  depuis  près  d'un  kilomètre) 
vont  nous  procurer  Alchindlla  alpina  L.,  Aspleninm  septentrionale  Huds.  et 
.4.  viride  Huds.;  et,  dans  riicibe,  autdur  des  rochers,  nous  apercevons  : 


Viola  bijbira  L. 
Juncus  trilidas  L.  (CC.) 


Juncns  Jacquini  L. 
Aspidium  Lonchylis  S\v. 


p.  Le  Urun.  —  Excursion  bolan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais).     IHO 

Dans  les  petits  espaces  tourbeux,  situés  entre  les  rochers  descendant  au 
boi'd  d'un  ruisseau  abondant,  coulant  sui-  le  lit  de  l'ancien  lac,  le  long  de 
la  l'ive  : 

Mtnula  [arinosa  L.  Chamxnrchis  alpina  Rich.  (RR!) 

Jdlu'hln  calyculala  R.  Br.  Selaginella  spinulosa  \  lii-. 

•  Ces  grands  rocheis  qui  plongent  lians  le  bassin  nous  empêche  de  continuer 
à  suivie  la  rive  du  lac,  et  nous  sommes  obligés  d'obliquer  à  gauche,  en 
empruntant  le  fond  du  lac,  formé  d'un  limon  schisteux  très  stable,  et  en  nous 
dirigeant  vers  la  l'ierrc-Mleue.  Ue  temps  à  autre,  nous  sommes  obligés  de 
traverser  à  gué  un  de  ces  ruisseaux,  aussi  larges  que  dépourvus  de  profon- 
deur, bien  qu'un  bain  de  pieds  dans  cette  eau  glacée  soit  sans  agrément. 

Les  bancs  de  limon  et  de  gravier,  et  les  cailloux  roulés  sont  à  [iru  [)rès 
dépourvus  de  végétation  à  cet  endroit;  seuls  se  rencontrent,  assez  disséminés  : 

Hulclimsia  alpina  R.  Rr.  Saxifrorin  aizoides  L. 

O.iijiropis  campeslris  U.  C.  Linaria  alpina  L. 

Saxifraga  upposilifolia  L.  Equisetum  variegalum  Schleick. 

Après  avoii'  traversé  de  notre  mieux  de  nombieux  ruisseaux  descendus  de 
la  moraine  latérale  gauche  du  glacier  de  Schwarzenberg,  nous  gagnons  la 
Pieire-Rleue.  Sans  le  traverser,  nous  remontons  son  coui-s,  jusqu'à  la  jonc- 
tion à  ce  derniei-,  du  petit  torrent  qui  dévale  à  droite  du  glacier  de  Schwar- 
zenberg. —  En  i-emontant  ce  toirent  sui-  une  longueur  d'environ  trois  cents 
mètres,  nous  trouverons,  parmi  le  vaste  ajnas  d'éboulis  constituant  la  moraine 
frontale  du  glacier  de  Schwarzenberg  : 

Anémone  baldensis  L.  Valeriana  saliunca  L. 

Ceraslium  lalifolium  L.  Crépis  pygmsca  L. 

Geum  repUins  L.  (C.)  Campanula  cenisia  L. 

et,  dans  les  graviers  serpentineux  enluuiant  les  galets  du  lit  du  loi-rent,  le 
rare  Trifolium  Ihumiflorum  Vill.,  abondant  à  cet  endroit,  quoique  encore 
incomplètement  fleuri. 

Le  retour'  s'effectuera  par  le  même  chemin;  toutefois,  pour  éviter  une 
baignade  d'eau  glacée,  nous  repasserons  le  Tluelibacb  sur  une  simple  planche 
jetée  sur  son  cours  au  niveau  de  la  Pierre-Bleue.  —  Et  le  soleil  aura  depuis 
longtemps  dispaiii  derrière  les  glaces  du  Rimpfishorn,  lorsque  nous  serons 
rentrés  à  l'hôtel,  lemplis  de  joie  par  une  merveilleuse  récolte. 


V.  —  Monte-Moro. 


Cette  course  est  le  complément  nécessaiie  d'une  excuision  botanique  dans 
la  vallée  de  Saas;  elle  est  dépourvue  de  fatigue,  et  n'exige  en  aucune  façon 
l'accompagnement  d'un  guide. 

Suivant  que  nous  passerons  en  Italie,  pour  revenir  dans  le  Valais  par  le 
Simplon,  ou  bien  que  nous  retoui-nerous  à  Viège,  nous  devrons  coucher  à 
Macugnaga,  et,  en  ce  cas,  partir  de  Mattmark  à  l'aube:  —  ou  redescendre 
à  Mattnuuk  ou  à  .Mmagel  pour  y  passer  la  nuit;  d'une  façon  ou  de  l'autre, 
il  sera  indisfiensable  d'emporter  d'abondantes  provisions. 

La  première  partie  du  chemin  nous  est  connue  :  nous  suivons  le  sentier 
de  la  Distelalpe  jusqu'aux  chalets  du  même  nom. 

Au  delà  des  chalets,  le  sentier  devient  de  moins  en  moins  visible.  La  vallée 
se  resseri'e  entre  des  pentes  pierreuses  et  gazonnées  descendues  à  gauche 


170    P.  Lk  liiuJN.  —  Ejicursion  bolan.  dans  la  vallée  de  Saas  IValaisj. 

du  Galmonhoi-n  (2.850  m.)  cl,  fi  droile,  cnlrc  des  parois  de  rocljers  d  des 
escarponients  liorbenx  fr('^qu(>ntés  par  dos  marmollos,  dniil  mi  ciilcnd  le  sdllc- 
iiicnt  liizario  aux  liciircs  cliaiides  de  la  juiiiiiée. 

A  une  diMui-licure  eiiviiciii  de  la  Dislelalpe,  le  clieMiiu  loiigt;  di;  pelils  iiiou- 
ticules  herbeux  et  jiiei'reux,  séparés  par  des  lilels  d'eau  qui  coiiveiycnt  obli- 
quement vers  le  Tluelibacli.  Ce  dernier  coule  à  droite  dans  une  sorte  de  petite 
gorge,  et  reste  invisible  du  sentiei-;  toutefois,  à  un  endroit,  du  sentier  même 
l'on  en  aperçoit  une  simple  cascade.  A  cet  endioil,  il  faut  uKjnter  à  gauche 
sur  un  monticule  pierreux,  revêtu  d'herbe  l'ase  ;  la  Valcriaiin  celtirn  L.  s'y 
trouve  encore,  (piiii(|ue  moins  abondamment  et  beaucoup  moins  belle  qu'à 
l'alpe  de  Mattmaik  (1);  et,  avec  elle.  Gagea  Linllurdi  Scliultes,  encore  fleuri 
à  cet  endroit. 

Le  T;elibach  devient  de  nouveau  invisible  du  sentiei-;  ce  dei-nier  traverse 
de  nombreux  lilets  d'eau  qui  descendent  parallèlement  vers  le  Tluclibacli,  et 
au  bord  des(iuels  croissent  aboudamineid,  dans  le  gazon  humide  : 

Arahis  cicrulca  L.  Saxifraga  atellaris  L. 

Sibbaldia  'procumbens  L.  —        androsacea  L. 

Plus  loin  encore,  le  sentier  Iraveise  des  plates-formes  de  rochers  inclinés 
qui,  à  di'oite,  descendent  iibli(]uement  vers  le  Ta'libacli.  Dans  les  fentes  de  ces 
r'ochers,  sur  les  revers  exposés  au  nord,  brilleni  à  {irotusion  les  beaux  capi- 
tules d'or  du  Senecio  wdllorus  AU. 

Sur  les  bancs  de  rochers,  et  aux  endroits  où  lliumus  s'est  abondamment 
accumulé,  nous  récoltons  : 

Viola  calnirata  !..  Loiselo.una  procumhcns  Desv.  (C.) 

AlchinnUa  pi'iilapliylk'a  !,.  Prhmda  viscnsa  Vill.  (CC.) 

Sibbaldia  pfucanibeiis  L.  Enipclnuii  nignnn  L. 

Sednm  ulrulum  L.  SaUx  rolasa  L. 

Senipcrvivum  arachmndi'um  L.  —     rcliculala  L. 

Mcum  MutcUinurn  ('.;prtn.  —    herbacea  L. 

iiayu  simplcx  (laud.  Orchis  viridis  L. 

Au  bout  de  pi'ès  de  deux  heures  de  moidée  assez  douce  depuis  Mattmaik, 
le  sentier,  difllcile  à  distinguer,  débouche  dans  un  petit  espace  plan,  où  le 
Tluelibach  oblique  à  gauche,  après  avoir  reçu  à  droile  les  ruisseaux  qui  des- 
cendent du  glacier  de  Secwinen,  suspendu  au-dessus  d'un  vaste  talus 
d'éboulis  (2)  :  nous  nous  trouvons  «  im  Tlueliboden  »  (2.4!H)  m.). 

Suivant  les  années,  le  fond  du  vallon  se  trouve,  à  cet  endroit,  découvert, 
ou  occu[)é  par  un  vaste  chanq)  de  neige  (pii  recouvi'C  le  lit  du  Thœlibach. 
Dans  ce  cas,  il  faudi'a  le  travei-ser  dans  le  sens  de  sa  largeur,  de  manière  h 
retrouver  de  l'aulre  c(Mé  le  sentier  du  col,  très  peu  apiiarent;  d'ailleurs  les 
touristes  passant  le  col  étant  toujours  assez  nombreux  à  celle  époqut;  de 
l'année,  nous  n'aurons  qu'a  suivre  les  traces  de  pas  imprimées  sur  la  neige. 

Les  endroits  abandotmés  très  récenunent  par  la  neige  sont  recouverts  d'un 
riche  lapis  d<'  lleius,  aux  couleurs  brillantes  et  vai'iées,  et  dans  lequel 
dominent  les  espèces  suivantes  : 

nanunculus  glacialia  L.  Soldunella  alpina  \j. 

—  pyrenœm  L.  Crocus  vcrnus  Abb. 

il)  [,a  plante  doit  vraisemblable inonl  se  trouver  en  as.sez  prande  abondance  sur  cortaine.s 
pentes  de  gazon  s'ilendant  de  l'alpe  do  Mattmark  à  la  Distclal[)o. 

(2)  C'est  ce  (|ue  l'on  dfeigne  dans  le  dialecte  valaisan  par  le  mot  «  lappiaz  »,  et  en  .Savoie 
et  dans  le  Dauphiné,  par  le  mol  «  clapier  ». 


p.  Le  Hri'N.  —  Excursion  holan.  dans  la  vallée  di;  Saas  (Valais j.     |71 

Une  fois  passés  de  l'autre  cùlé  nous  apercevons  le  fond  du  vallon,  occupé 
par  un  vaste  clianiii  d'éljoulis  (I)  précédaiil  le  petit  f^lacier  de  Tlia-liljuden. 
duijuel  sort  le  Tiia'liljacli;  —  et  aboutissant  au  col  Mondclli  i2.Hi\  m.)  passage 
peu  liéipii'iilé  iuriiaiil  dans  le  val  Aiizasca  en  aval  de  Macugnaga.  Au-dessus 
(lu  U'IaciiM- ili'  riiu'liliiHJrii.  nous  voyons,  à  di-oilc,  la  [lyi-afiildc  de  Itloc-;  éboulés 
(lu  .lo(li'i'liui-ii  11  !."{.()i(l  ni.)  qui  sépare  le  col  .Mondelli  de  celui  du  Montc-.Moi'o. 
Toujours  à  droite,  entre  le  joderliorn  et  le  l'"adeihoi-n  (3.Ula  ni.),  qui  domine 
le  glacier  de  Seewinen,  se  trouve  une  autre  pyramide  rocheuse,  i-ecouvei-te 
de  névés  sui-  sa  face  W.  :  c'est  le  Monle-Moro  {-i,  (2.988  m.).  Entre  le  Monte- 
Moro  et  le  Joderlioin,  nous  apercevons  le  col,  rpii  rresl  qu'une  siuqjle  échaii- 
crure,  occupée  par  de  vasles  névés  inclinés  au  iioi-d,  el  à  hupu^lle  nous  allons 
accéder  li-ès  facilemeid.  d'abord  en  remontant  en  lacets  le  talus  piei-reux 
au  pied  dutpiel  nous  nous  trouvons,  et  en  côtoyant  ensuile  les  escaipenunts 
de  rocliers  dominant  le  glacier  de  Thœliboden. 

il  faut  encore  piès  d'une  heure  pour  airiver  au  col.  Le  sentier,  à  peine 
visible,  remonte  un  instant  le  cours  du  T.elibach,  puis  commence  à  escalader 
par  de  petits  lacets  la  pente  |)ieri-euse  et  dénudée  qui  domine  le  T;eliboden. 
C'est  à  cet  endroit  qu'il  faut  chercher  la  minuscule  el  très  rare  Abinr  ure- 
tioides  Mert.  el  K.  (.<). 

Sur  le  talus,  parmi  les  débins  pierieux  dépourvus  d'herbe,  croissent  : 

Lychnis  alpina  L.  Artcini.via  nana  Gaud. 

Aronicum  scorpioides  Rchb.  Salir  rcticulala  L. 

Arlemisia  glacialis  L.  -    htrbacca  L. 

Une  demi-heure  est  nécessaire  pour  gravir  cette  pente,  dont  l'ascension 
est  pénible  et  assez  dépourvue  d'intérêt.  Bientôt  nous  arrivons  à  des  escar- 
pements de  rochers,  dcsc^^ndus  à  droite  du  Monte-Moro,  et  dominant  le  glaciei- 
de  Th;eliboden.  Cette  pente,  fort  raide,  offre  de  larges  saillies  longitudinales, 
que  le  sentiei'  utilise  pour  se  diriger  vei's  le  col.  De  nombreux  lllets  d'eau 
bruissenl  pai-tout  sous  les  pierres,  dès  que  les  rayons  du  soleil  commencent 
à  trappei'  les  névés  supérieurs;  à  l'ombre,  la  gelée  sévit,  à  cette  altitude. 

Au  bord  du  sentier,  entre  les  pierres  humides,  nous  apercevons  de  temps 
h  autre  les  touffes  gazonnantes  et  les  fleurs  jaunâtres  du  Saxifraya  Seguieri 
Spreng.  Dans  les  fentes  des  rochers  de  gneiss,  |)arlout  où  se  trouvent  encore 
quel(}ues  touffes  de  gazon,  nous  remarquons  l'hytcmna  Chaimelii  \'ill.  et 
Juncus  trifidus  L. 

Plus  haut,  vers  2.700  mètres  d'altitude,  nous  apercevons  en  abondance, 
entre  les  joints  des  bancs  de  rochers,  là  où  l'humus  s'est  accumulé  à  la  faveur 
des  ruisselels  d'eau,  Llnydia  serotina  Reichb.,  reconnaissable  à  ses  fleurs 
délicates,  d'un  blanc  rosé,  solitaires  à  l'extrémité  de  leurs  courtes  ham[ies, 
lleurissant  dès  (pie  la  neige  a  découvert  le  sol. 

.\u  bout  de  trois  quarts  d'heure  de  montée  depuis  le  Thteliboden,  le  sentier, 
formé  de  dalles  rocheuses  naturelles,  monte  plus  rapidement  encore,  en  se 
dirigeant  un  peu  à  droite,  avant  d'aliorder-  une  petite  plaque  de  neige  très 
inclinée. 

Dans  les  cornichc's  des  rochers,  nous  récoltons  encore  quelques  phané- 
rogames, dont  deux  Sajifracja,  abondants  sur  le  versant  italien,  et  ne  des- 
cendant pas  au  delà  du  Thœliboden,  sur  le  versant  valaisan  : 

(1)  Du  nom  de  Sainl-Jodern,  nom  allemand  de  saint  Théodule,  évêque  de  Sion  et  patron 
du  Valais. 

(2)  U'apn>s  plusieurs  auteurs,  divers  noms  géographiques  de  la  vallée  de  Saas  :  AUalin, 
Balfiin.  Mischabcl.  Monle-Moro,  etc.,  auraient  une  origine  arabe,  et  seraient  les  vestiges 
cl'intursions  mauiesqucs  qui  auraient  eu  lieu  dans  la  vallée  a.  une  époque  tro.9  reculée  (?). 

(3!  Je  non  ;ii  trouvé  que  deu.x  échantillons,  en  iM-il  .l'i'h.'  ivcollés,  a  la  date  du  13  août  1013! 


17-2     P.  Le  15UUN.  —  E.icursion  bolan.  dans  la  vallée  de  Saas  (Valais). 

!Saxi[raga  bij'lova  AU.  Androsace  helvetica  Gauil. 

—        velusa  (jiiiiaii.  Uenliana  vorna  h. 

Androsace  glacialLs  Iloiiiie.  Ivriliichhivi  nanum  Sclirad; 

cetlo  (Iniiiric  iKiii  ciiciiic  llriiric. 

Nous  ti'aversdiis  nu  |irlil  névé  Irès  iiicliiu'',  au  Ixiid  (liiqurl  luiiis  Iniiivons 
quelques  pieds  de  Hiiiiunciilas  ruliFloliiis  1^.;  nous  passons  les  dcrinei-s 
l'ooliers,  vérifiasses  pai-  ciidi-oils,  et  nous  abordons  le  vaste  chamii  di'  neigf 
qui  s'étend  sur  la  selle  du  col,  entre  le  Joderliorn  et  le  Monte-Muro,  el  qui 
déborde  laigcnient  sur  les  deux  versants.  L'ascension  de  ce  névé  est  assez 
pénible;  cnlin,  au  bout  de  quelques  instants,  nous  parvenons  sur  le  dos  d'âne 
neigeux,  (pii,  à  2MV2  mètres  d'altitude,  forme  le  col  du  Monte-Moro;  nous 
aurons  soin,  toutefois,  de  nous  diriger  vers  la  petite  croix  élevée  à  di-oite 
du  col  sur  un  uuimelon  rocheux,  au  boi'd  des  névés.  —  Aux  abords  du  col, 
la  végétation  pbanéi-ogamique  a  complètement  dispaiii. 

La  |ii-enuère  im|)i-ession  que  l'on  épiouve  en  portaiU  les  regards  sur  le 
versant  italien,  c'est  une  vive  sui-pi'ise,  mêlée  à  une  admiration  extrême.  Et, 
en  effet,  la  vue  (pie  l'on  cléconvre  de  ce  col  est  fameuse.  Tout  en  bas,  dans 
le  val  Anzasca,  l'on  entend,  sans  voir  le  torrent,  la  faible  rinneur  de  l'Anza: 
en  face,  la  vue  est  limitée  pai-  des  cimes  qui  cachent  les  plaines  du  l^iémont; 
mais,  à  droite,  la  vue  vers  le  Mont-Rose  est  d'une  spirndeui'  diincile  à  décrire! 
De  la  Cima  di  Jaz/.i,  donnnant  le  |)assage  du  Weisslhor,  au  l'izzo-liianco,  qui 
s'élève  au-dessus  de  la  Creza-alp,  la  chaîne  du  Mont  Rose  se  déroule  en  arc 
de  cercle  légèrement  concave,  avec  ses  quatre  cimes  qui  surgissent  au-dessus 
du  formidable  pi'écipice  glacé  dominant  le  glacier  de  Macugnaga.  —  Du  pic 
Dufour  (i.(j;}(S  m.)  à  l'alpe  de  Pedriolo,  fronidu  glacier  de  Macugnaga,  il  y  a 
près  de  trois  mille  mètres  de  hauteur  presque  verticale,  et  c'est  un  spectacle 
admii-able  que  celui  de  ces  quatre  cimes  :  Nordend,  pic  Dufoui',  pointe  Parrol 
et  pyramide  de  Vincent,  desquelles  dévalent  d'une  façon  vertigineuse  les 
murailles  de  glace  qui  forment  le  glacier  de  Macugnaga.  —  C'est  surtout  au 
déclin  d'une  journée  brumeuse  qu'il  faut  se  trouver  au  col,  lorsque  la  qua- 
druple pointe  du  Mont  Rose,  empourprée  par  le  Cduchant,  émei'ge  d'une  mer 
de  brouillards,  et  élève  dans  le  ciel  ses  cimes,  si  élevées  et  fantastiquement 
découpées  qu'elles  semblent  iri-éelles  !  Mais  la  botanique  nous  réclame,  et 
il  nous  faut  quitter  cette  contemplation. 

Si  nous  redescendons  à  Mattmark,  force  nous  sera  de  reprendre  le  même 
chendn,  non  sans  avoir  escaladé  le  Jodei-horn,  la  pyramide  de  blocs  éboulés, 
d'accès  très  facile,  qui  se  dresse  au  nord-est  du  col.  —  En  montant,  nous 
aui-ons  l'occasion  d'apercevoir  des  marmottes;  ces  gracieux  rongeurs  éta- 
blissent leurs  tanières  sous  les  roches  bordant  les  névés,  mais,  dès  qu'ils 
aperçoivent  le  voyageur,  ils  se  dressent  sur  leur  train  de  derrière  et  dispa- 
raissent aussitôt.  —  Au  sommet,  nous  trouverons,  formant  l'extrême  limite 
des  phanérogames,  Androsace  glaciulis  Hoppe,  et  une  troisième  station  de 
Valrriana  cellica  L.  Cette  dernière  y  est  peu  abondante,  toutefois,  et  n'y 
excède  pas  0  m.  03  de  haut  !  —  Du  sommet,  la  vue  est  plus  étendue  encore 
que  du  col;  elle, porte,  non  seulement  sur  le  Mont  Rose,  mais  aussi  sur  le 
groupe  des  Fletschhôrner  et  le  lointain  Rietschhorn.  De  toute  façon,  il  sera 
prudent  de  ne  pas  redescendre  à  une  heure  trop  tardive,  la  nuit  tombant  très 
rapidement  dans  la  vallée,  dès  que  le  soleil  a  disparu  derrière  le  Mont  Rose. 

Si  nous  redescendons  à  Macugnaga,  nous  aurons  soin,  en  quillanl  la  croix 
élevée  au  col  sur  la  liunte  du  Valais  et  du  Piémont,  d'obliquei-  sans  cesse 
à  droite,  afin  d'éviter  des  passages  de  rochers  ditliciles.  Après  avoir  dévalé 
de  faciles  pentes  de  neige,  puis  des  dalles  de  rochers,  nous  parvenons  à  une 
pente  gazonuée  extrêmement  raide,  dont  la  descente,  très  fatigante,  exige 


1'.  Le  BilUN.  —  Ejcursion  botan.  dans  la  vallée  de  Saas  IValaisj.     17:5 

près  (le  (juatre  lieures.  —  Par  l'alpe  de  (ialki me  (2.101  ni.),iiiiu  |i»iii  de  lai|mHr 
Sapiinaria  laleu  L.  a  élé  signalée;  puis,  par  l'aliie  l!ill,  imiis  alleisiions  les 
premiers  mélèzes,  et,  descendant  toiijdiiis  lace  an  !\1i>mI  lidsc,  nims  airivuns 
à  PeccUci,  le  premier  liamean  de  la  paruisse  do  i^laingnaga,  dû  se  trouve 
riiôlel  II  im  Mtinte-Kosa  ».  De  Macugnaga,  village  piémuntais  tie  langue  alle- 
mande, situé  à  1.365  mètres  d'altitude,  au  pied  du  glacier  du  même  nom; 
par  des  forêts  de  cliàtaigiuei-s,  le  village  de  Ceppo-Moiclli  et  la  vallée  de 
l'Anza,  une  voituie  nous  conduira  en  ime  mrdinée  à  Pie  di  .Mulci-a,  station  de 
la  ligne  ferrée  de  [.ausaniie  à  Milan,  d'où  par  Dumo  d'Ossola  r\  Brigue,  nous 
regagnerons  la  vallée  du  Bliùne. 

Si  nous  revenons  à  Mattmark  (2  li.  ]/2  de  descente,  einiron,  suffisent 
depuis  le  col)  nous  pouirons  y  coucfier,  préparer  nos  récoltes  le  lendemain 
matin,  et  redescendre  rapidement  la  vallée  de  Saas  durant  l'apr'ès-midi,  de 
nuuiière  à  ai-river  le  soir  à  Slalden,  pour  l'cgagnei-  le  lendemain  malin  \  iège 
p;ir  la  voie  ferrée. 

Je  n'ai  consigné  dans  ces  queUjues  pagc's  (jue  les  maigres  obsei'vations 
recueillies  au  cours  d'une  excursion  de  cimi  jours,  laps  de  temps  à  couj)  sûr 
bien  insullisant  pour  étudier  d'une  manièi'e  approfondie  une  irginn  \aste, 
dont  la  lloi'e  est  d'une  extrême  l'icliesse. 

Je  dois  à  l'extrême  amahililé  de  M.  Ed.  Jeaapeit,  de  Paris,  et  de  M.  lleni y 
Correvon,  de  Genève,  la  détermination  de  quelques  espèces  délicates.  Ou'il» 
veuillent  bien  trouver  ici  l'expression  de  ma  respectueuse  et  profonde 
reconnaissance. 

Paris.  P.  Lk  BauN. 


NOTES    SPÉCIALES  ET  LOCALES 


Entomologie  pratique  :  à  propos  du  binoculaire.  -  Le  microscope  biiioculaiio  est 
un  m(>rvoilieux  instrument  cl'optir>u»',  mallicureu^xir.ent,  les  constnict^'urs  ne  l'ont 
pas  rendu  pratique  pour  l'examen  des  insectes.  D'abord,  le  .statif  est  livré  vertical, 
monté  sur  un  pied  non  articulé;  dans  son  ensemble,  l'appareil  est  assez  élevé  et, 
pour  l'observation,  il  faut  ou  le  poser  sur  une  table  basse  ou  avoir  à  sa  disposition 
un  siège  exhaussé  ou  exhaussable.  En  outre,  lorsqu'il  s'agit  d'un  examen  prolongé, 
comme  le  cas  d'une  description  par  exemple,  il  devient  fatigant  de  regarder  de 
haut  en  bas;  on  se  lasse  et  l'on  reprend  bonnement  sa  loupe.  C'est  à  tort,  et  voici 
comment  nous  avons  modifié  la  disposition  du  binoculaire  Zeiss  dont  nous  nous 
servons  couramment  : 

Nous  avons  séparé  la  partie  qui  comprend  les  deux  tubes  d'avec  le  pied  porte- 
platine,  pour  la  fixer  sur  le  fer  à  cheval  qui  est  fourni  en  même  temps  que  l'appareil. 

Un  ébéniste  de  la  localité  nous  a  confectionné  une  petite  planchette  noire  avec 
deux  montants  parallèles,  inclinés  à  35°  environ  et  creusés  chacun  d'une  rainure 
dans  lacinelle  nous  glissons  notre  fer  à  cheval  :  nous  avons  maintenant  un  binocu- 
laire incliné  que  nous  placerons  sur  n'importe  cpielle  table  de  travail,  sans  rien 
changer  à  nos  habitudes. 

Ce  n'est  pas  tout  :  et  l'insecte  à  examiner?  A  cet  effet,  nous  ajouterons  un  porte- 
moustique  Sergent,  grâce  auquel  nous  pourrons  tourner  notre  bestiole  dans  tous 
les  sens  sans  riscjuer  de  la  briser. 

Notre  binoculaire  n'est  fixé  à  son  support  en  fer  à  cheval  que  par  une  seule  vis, 
la  droite;  dans  le  pas  de  vis  gauche,  nous  avons  enfoncé  à  frottement  dur  une 


174  \'(iU'.s  i'péciilici  cl  locales. 

courf-c  tigo  de  bois  prélevée  aux  dépens  d'un  crayon.  C'est  sur  cette  tige  que  nous 
avons  assujetti  le  porte-moustique  qu'on  déploie  en  avant,  dans  le  champ  du 
microscope.  Enfin,  une  feuille  de  papier  blanc,  disposée  sur  la  planchette  dans 
l'axe  opliqu.'  du  binoculaire,  forme  le  fond  clair  sur  lequel  apparaîtra  l'organe 
que  nous  aurons  à  examiner. 

Observatitm  aisée,  facilité  de  placer  l'insecte  dans  la  position  cherchée,  éclairage 
meilleur,  tels  sont  les  avantages  précieux  que  nous  retirons  de  notre  dispositif, 
pour  nos  microdiptères  surtout. 

Si.  au  lieu  de  donner  au  binoculaire  une  inclinaison  d'avant  en  arrière,  nous 
lui  donnions  une  inclinaison  transversale  convenable  pour  ramener  à  la  verticale 
l'un  des  deux  tubes,  nous  aurions  aussitôt  un  appareil  tout  prêt  pour  le  dessin 
à  la  cliambre  claire. 

Il  ne  manque  plus  à  tout  cela  qu'une  boîte  réduite  pour  emporter  son  binoculaire 
en  voyage.  Le  pied  purle-platine  en  moins,  on  se  sent  déjà  allégé  et,  n'ayant  plus 
à  trainer  avec  soi  la  boîte  monumentale  du  constructeur,  l'on  s'installe  discrète- 
ment à  l'hôtel,  aussi  discrètement  certes  qu'on  en  sort  la  poche  du  filet  dissimulée 
sous  les  vêtements. 

Rambouillet.  D''  J.  Villeneuve. 


h'Eiinierus  tricolor  Meie.,  parasite  des  Salsifis  {T ifujoiiofion  porrifalium  L.). 
—  Les  jardiniers  ne  sont  pas  sans  avoir  remarqué  sur  les  Salsifis  un  dégât  dont 
la  cause  ne  paraît  pas  connue;  il  consiste  en  un  profond  sillon  longitudinal  d'en- 
viron 2  à  3  centimètres  partant  généralement  du  collet,  rarement  d'un  peu  plus 
bas,  et  rendant  inutilisable  la  partie  la  plus  charnue  de  ce  légume. 

Ce  dégât  est  occasionné  par  la  larve  d'/ùimerutt  tricnlor  Meig.,  assez  jolie 
syrphide  d'un  beau  noir,  avec  l'abdomen  presque  entièiement  rouge  chez  la  Q,  les 
.segments  2  et  3  seulement  de  cette  couleur  chez  le  <J,  et  orné  de  petites  lunules 
blanches.  Voici  comment  je  l'ai  re,?onnu  : 

L'année  dernière,  dans  la  deuxième  quinzaine  de  juin,  par  une  journée  très 
ensoleillée,  j'aperçus  ces  insectes  voltigeant  sur  des  planches  de  salsifis,  dans  mon 
jardin;  les  uns,  des  mâles  autant  que  je  puis  en  juger,  car  ils  s'envolaient  rapide- 
ment à  mon  approche,  se  posaient  à  terre;  les  autres,  des  femelles  reconnaissables 
à  leur  ovidujte  knguement  sorti,  s'abattaient  sur  les  feuilles  et  l'edeseendaient 
vers  la  base  de  la  plante,  où  elles  .semblaient  chercher  à  pondre,  je  dis  semblaient, 
car  le  soleil  étant  très  ardent,  les  insectes,  qui  ne  paraissent  qu'à  ce  moment-là, 
étaient  excessivement  vifs,  et  ne  me  laissaient  pas  avancer. 

Je  me  promis  de  surveiller  la  récolte,  et  plus  tard,  au  commencement  d'oct  bre, 
quand  on  arracha  les  salsifis,  je  constatai  qu'un  grand  nombre  étaient  attaqués 
comme  je  le  dis  plus  haut,  mais  je  ne  trouvais  d'abord  aucune  trace  de  l'auteur, 
les  larves  ne  vivant  pas  dans  l'intérieur  connue  je  l'avais  supposé,  mais  creusant 
extérieurement  cette  lainure  dans  laquelle  la  partie  antérieure  du  corps  est  i^eulc 
engagée  et  pénétrant  jusqu'au  centre,  de  .sorte  qu'elles  restent  dans  la  terre  lors 
de  l'arrachage;  je  ne  réussis  à  en  découvrir  qu'une  seule  encore  fixée  au  salsifis 
et  une  sr'conde  déjà  transformée  en  pupe  dans  le  voisinage;  je  les  mis  l'une  et 
l'autre  en  obseivation  et  quand  arriva  le  mois  de  juin  je  désespérais  d'obtenir  un 
résultat,  ne  voyant  rien  sortir  alors  que  mes  Kiimcrus  a.vaient  déjà  fait  leur  appa- 
rition au  jardin. 

J'eus  cependant  une  quasi-certitude  le  17  juin;  de  nombreux  imagos  sortaient 
de  la  terre  où  les  salsifis  avaient  été  cultivés  l'année  précédente,  quand  enfin  une 
Q  provenant  des  larves  rapportées  du  jardin  est  apparue  le  2  juillet  et  un  cf  le  4, 
confirment  ainsi  toutes  mes  suppositions  antérieures. 

Peut-être  cette  es]:)ècc  vit-elle  aussi  sur  Tiik/iiixx/hii  /irn/i  //■■••(  L.  ;  ce  serait  à  vérifier. 

Lisieux.  Loiselle. 


Le  Directeur  Gérant, 

A.  DOLLFUS. 


iiup.  Obcrtliur,  lU'imcs— Paris    27'jiJ   14) 


ûK 


t 

Supplément  à  la  Feuille  des  Jeunes  Natiiralisles,  N°  .M  4 

LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO 


A  lieux  reprises,  en  1900  et  en  1906,  nous  avons  ijublié  dans  ce  Recueil 
des  listes  des  Mollusques  que  nous  avions  observés  jusqu'alors  dans  la  baie 
de  Saint-.Malo,  liiiuléc,  à  l'Ouest,  par  le  cap  l'i-éhel  et,  à  l'I'Jsl,  par  la  puinte 
du  Grouin.  Depuis,  nuus  avons  poursuixi  clia(|ue  année  nos  icclierclies  c:t 
nous  soiiniies  ariivés  à  léunir  l'il  espèces,  aloi's  que  noLie  liste  de  1900  en 
comprenait  183  et  celle  de  1900,  207,  déduction  faite  de  quelques  noms  que 
nous  considérons  maintenant  conum;  synnnynies  ou  connue  s'appli(piant  seu- 
h^nienl  à  des  vaiiétés. 

En  1(S72,  Grube  avait  déjà  [)ublié  dans  <(  \erli.  dei'  ScJilcsiselii:ii  Gcs.  fui' 
vaterl.  Cultur  »,  un  Gatalogue  des  Invertébrés  de  la  zune  lilturale  de  Saint- 
Malu  et  de  UoscotT.  Uien  que  ce  travail  ne  cite  que  62  Mollusques  de  Saint- 
Malo,  il  mentionne  trois  espèces  que  nous  n'avons  pas  retrouvées  :  EuUs 
l'cucld,  TunUclla  cuminuiib  et  Uiasua  pru^àmu. 

Il  est  possible  qu'un  parvienne  à  eni-icliir  encore  lujtre  liste  de  quelques 
espèces  que  nous  n'axons  pu  découvi-ii',  mais  nous  ne  croyons  pas  ([u'cllfs 
puissent  être  bien  nondjreuses  et  c'est  ce  qui  nous  décide  à  présenler  aux 
lecteurs  de  la  «  Feuille  >'  un  travail  coni|)renant  l(;  l'ésultal  au(pu'l  nous 
sonunes  parvenus  aujouid'liui. 

Nous  ne  croyons  pas  inutile  de  dunnei-  ici  quelques  i-enseigniMucnts  sur  les 
procédés  que  nuus  avons  enqduyés  puur  la  récolle  des  Mollusques. 

Pour  arriver  à  se  procuier  les  animaux  de  ce  gioupe  qui  vivent  dans  une 
région  déterminée,  il  ne  sutlit  pas  de  parcourir  les  rochers  et  les  plages  en 
regardant  autour  de  soi;  la  plupait  vivant,  en  effet,  cachés,  soit  abrités  sous 
des  pierres  et  dans  des  creux  de  rochers,  suit  enfoncés  dans  le  sable  ou  la 
vase,  suit,  enfin,  lixés  sur  des  algues  au  milieu  di'S(iuel!es  il  est  dillirile  de 
les  apeicevuii". 

Aussitôt  que  la  mci-  laisse  à  décuuvert  les  ruclieis  situés  le  plus  prés  tlu 
rivage,  on  peut  déjà  recueillii-  (juelques  Mollusques  tels  que  PuriJitnt,  Lillu- 
riiui,  Ti'udais,  l'aklla  :  il  suHit  alors  d'examiner  de  près  les  parois  des  rochers 
et  surtout  leurs  antracluosilés,  pour  découvrir  de  nombreux  individus  de  ces 
diltérents  genres;  c'est  même  à  la  limite  supérieure  des  plus  fortes  marées 
(pj'on  trouvera,  cantonné  dans  une  zone  bathymétrique  très  étroite,  le  Lillo- 
riiKi  lu'i-iUiides  qu'on  chercherait  vainement  un  pieu  plus  bas.  C'est  aussi  dans 
une  zone  très  élevée  qu'on  rencontre  nn  petit  J'élécypode,  le  Lusrea  rubva, 
i\n\  vit  au  milieu  des  Balanes  et  des  touffes  d'une  petite  algue  noire  connue 
sous  le  nom  de  Lkhina  pygma;a.  Lorscpie  la  mei-  baisse  daxanlage,  on  con- 
tinue à  trouver  sur  les  rochers,  sur  les  l'ucus  et  sous  les  pierres,  d'antres 
espèces  qui  deviennent  de  plus  en  plus  nombreuses  lorsqu'on  se  rai)pi-oche 
de  la  limite  inférieure  de  la  maiée.  Mais  c'est  surtout  pendant  les  grandes 
marées  que  les  récoltes  peuvent  èti'e  riches  et  variées,  car  beaucouji  d'ani- 
maux ne  supportant  pas  une  ex|iosition  prolongée  à.  l'air,  ne  ri'iiionlent  pas 
beaucoup  au-dessus  de  la  limite  des  plus  basses  mers  d'équinoxe.  .Aussi 
faut-il,  lorsqu'on  séjourne  au  bord  de  la  mer,  profiter  des  occasions  qui  se 
pr'oduisent  si  rarement  d'atteindre  à  pied  un  niveau  très  bas.  Il  est  bon  de 
se  rendre  sur  le  terrain  environ  deux  heures  avant  le  bas  de  l'eau  et  de 
descendre  avec  la  marée  en  regai'dant  attentivement  les  rocheis.  en  reto\ir- 
nant  les  pierres  et  en  examinant  les  algues  :  on  sera  récompensé  de  ses  peines 
en  recueillant  de  nombreux  Gastéropodes  tels  que  :  Clathvretlo,  Ocinebra. 
Cypnen,  rurbomUa,  Phn^inncUa,  Cnlliosloma,  .\criu7;a,  etc.,  ainsi  que  des 


DAUTZENI3EKG  el  DuROuciioux.  —  Mollusqucs  de  Saint-Malo. 


Nudibranches.  11  ne  faut  pas  se  contenter  de  soulever  et  de  luLourner  les 
pieiies  i|ui  reposent  sur  le  sol;  il  faut  également  déterrer  eelles  qui  sont 
cnluiicées  dans  le  sable  plus  ou  moins  vaseux,  cai'  c'est  là  qu'on  poun-a 
découvrir  une  série  de  petits  Mollusques  à  test  blanc  jaunâtr-e  s'abritant  dans 
les  cavités  qui  existent  souvent  sous  les  pierres  profondément  enfouies.  Apiés 
avoir  enlevé  les  pierres  icposant  à  la  suiiace  du  sol,  on  devra  airaclier  au 
moyen  d'iui  pioelioii  solidement  eminanclié,  les  deux  ou  trois  couclies  de 
pieires  qui  se  Irousenl  superposées  dans  le  sable  vaseux  :  on  renmrqiiera 
souvent,  sur  la  face  inférieure  de  ces  pierres,  une  cavité  tapissée  d'une 
miance  brune  ou  ocrée  et,  dans  ce  cas,  il  est  rare  qu'en  observant  avec 
allention  ces  cavités,  on  n'aperçoive  pas  l'une  ou  l'autre  des  espèces  sui- 
vantes :  Cœcuin  vUn'iun,  Hisaou  laclvn,  H.  cosUila,  H.  ntiialu,  II.  cariinild, 
Adi'urbi^  xabcaiviulua,  CliUun  icabriilas,  qui  y  vivent  en  colunies  plus  (tu 
moins  nombreuses.  C'est  aussi  là  qu'on  pourra  rencontrer  des  colonies  du 
seul  Urachiopode  de  la  région,  GicipUa  capsula,  mais  celui-ci  est  ditlicile  à 
découviir  à  cause  de  sa  taille  presque  microscopique  :  ce  n'est  qu'en  laissant 
les  pierres  se  dessécher  un  peu  à  l'air  el  en  les  examinant  ensuite  à  l'aide 
d'une  loupe,  qu'on  paiviendra  à  le  distinguer.  11  sera  bon,  lorsiju'on  auia 
trouvé  des  pierres  habitées  par  des  Qwyriia,  de  les  emporter  chez  soi,  afin  de 
détacher  ces  animaux  minuscules  et  très  délicats,  sans  briser  leurs  coquilles. 

Au  moment  des  grandes  marées,  la  mer  abandonne  une  pailie  de  la  zone 
où  vivent  les  grandes  algues  nouunées  «  Laminaires  »  ;  en  arrachant  des 
exemplaires  du  Laminarla  jlexicaulii!,  on  trouvera  souvent,  fixés  sur  ses  tiges 
ou  au  milieu  de  ses  fibres  radicales,  des  Helcion  pellucidus. 

Un  rencontre  souvent  sur  les  plages  des  amas  de  débris  de  coquilles  qui 
forment  des  cordons  lilloi'aux  successifs.  Un  peut,  en  y  fouillant,  trouver 
pai'fois  de  bonnes  espèces,  mais  il  vaut  mieux  en  remplir  un  sac  qu'on  triera 
chez  soi  après  en  avoir  fait  passer  le  contenu  par  des  tamis  de  différents 
calibres.  Sur  certaines  plages,  et,  notamment  à  Saint-Lunaire  et  à  la  Toise, 
les  cordons  littoraux  sont  intéressants  puisqu'on  peut  y  trouver  ;  Actœun 
toniatiits,  Raplùtoma  attenuata,  H.  costulata  el  Dentalium  rwvemcoxlalum, 
que  nous  n'avons  encore  pu  nous  procurer  ailleurs. 

C'est  sur  les  plages  de  sable  et  les  bancs  que  la  mer  abandonne  momenta- 
nément aux  grandes  marées,  qu'habitent  plusieurs  Mollusques  appartenant 
aux  genres  Buccimnn,  Natica,  DenluUum,  Peclunculus,  Nucula,  Canlium, 
biiiMx,  Pmmmobla,  Macira,  TeUina,  Pandoia,  etc.  ;  ces  animaux  vivent 
enfoncés  dans  le  sable,  mais  remoiilenl  à  la  fin  du  jusant  et  surtout  dès  que 
le  Ilot  commence  à  se  faire  sentir.  Il  faut  alors  se  hâter  de  lamasser  ce 
qui  se  présente  à  la  surface  du  sol.  D'autres  espèces  telles  que  les  Luliaria 
el  les  Mya  ne  sortent  pas,  mais  leur  présence  est  signalée  par  des  ti-ous 
assez  grands  qu'on  arrive  facilement  à  icconnaitie.  Pour  les  capturer,  il  faut 
se  servir  d'une  bêche  très  solide  el  agir  rapidement,  sinon,  ils  s'enfoncent  de 
plus  en  plus  profondément  et  devieimenl  tout  à  fait  inaccessibles. 

Les  Solen  et  les  Ensis,  qui  sont  aussi  profondément  enfoncés  dans  le  sable 
loi-sque  la  mer  se  retire,  ne  sortent  pas  spontanément  au  moment  du  flot, 
mais  il  suffît,  pour  les' faire  remonter,  de  déposer,  sur  les  trous  en  forme 
de  huit  qui  décèlent  leur  présence,  une  pincée  de  gros  sel  :  après  quelques 
instants,  on  voit  le  sol  se  renfler  et  se  crevasser  autour  du  trou,  puis  le 
Mollusque  émerger  lentement.  Il  faut  le  saisir  aussitôt  et  le  maintenir  soli- 
dement tout  en  l'attirant  à  soi,  afin  qu'il  ne  s'enfonce  pas  brusquement  de 
nouveau.  Les  habilanls  de  Saint-Malo  et  de  Saint-Servan  se  servent,  pour 
i-écolter  ces  Mollusques,  d'un  fil  de  fer  assez  gros,  de  GO  à  7fl  centimètres 
de  long.  '>^rminé  à  une  extrémité  par  un  ciochet  :  ils  intinduisent  ce  fil  de 


DAUTZENBERn  p(,  DiiRni'CHOiJx.    -  Molkisques  de  Saint-Main.  3 

IVi-  (l;iiis  les  li'diis  ('(  i',-iim"'iiiMil  f;irilciiiriil  los  Sulen  à  Iji  smfiirp  on  rclii'juil 
cci  oiigiii  (|iii  liascrsi   leui'  coips  cnlr(^  los  deux  vaivrs. 

Diins  les  ondroits  où  le  sable  des  plages  est  mélangé  de  eailloiix,  on  l'en- 
rontre  surtout  des  Pélécypodes  tels  que  Cardium  edule,  Dnsinia.'  Venus, 
Tapes,  qui  s'enfoncent  si  peu  que  les  gens  du  pays  les  prennent  en  gralfant 
le  sol  avec  une  cuiller. 

Les  Phofas  et  Bamca  habitent  exclusivement  les  bancs  de  glaise  qui 
aflleurent  à  basse  mer  à  Saint-Jacut  et  sur  certaines  plages  de  la  Rance, 
notamment  à  Saint-Suliac,  à  Sainl-Jouan  et  au  Montmarin.  Cette  glaise  étant 
ti'^s  dure,  il  est  impossible  d'en  extraire  ces  Mollusques  en  boii  éfaf.  sans  se 
servir  d'une  bêche  ou.  mieux  encore,  d'iuie  pioche  de  teirassier  :  nn  devra 
creuser  d'abord  nn  sillon  assez  lai'ge  et  de  30  h  40  c.entimMros  de  jii-nfondeur, 
dans  lequel  on  fei'a  tomber  ensuite  des  mottes  de  glaise.  En  débitant  ces 
mottes  au  moyen  d'un  couteau,  on  parviendra  à  ni)tenii-  des  spécimens 
intacts. 

Au  fond  des  anses  extrêmement  vaseuses  formées  par  la  Rance,  on  trouve, 
à  la  limite  supérieure  des  marées,  des  espèces  appartenant  aux  genres  Alexia, 
Lciiconia,  Pcringia.  Assiminea,  Tnincatelln.  Les  TruncalcUa  vivent  même 
dans  la  terre,  parmi  les  racines  des  arbustes  qui  croissent  au-dessus  de  la 
limite  des  grandes  marées. 

Il  existe  dans  la  plupart  des  rochers  de  la  baie  de  Saint-Malo  des  exca- 
vations d'où  l'eau  ne  s'écoule  pas  lorsque  la  mer  se  retire.  Ces  sortes  de 
mares  plus  ou  moins  étendues  et  plus  ou  moins  profondes,  sont  ordinaire- 
ment garnies,  le  long  de  leurs  bords,  d'algues  très  touffues,  qui  abritent 
plusieurs  espèces  de  petits  Mollusques.  C'est  là  que  vivent  surfout  les  Unma- 
'".'/,'/'■"•  Skrnpia.  Jpffreysia.  certains  Hissna,  les  Barlfeia.  etc.  Il  ne  faut  pas 
songer  à  recueillir  ces  petits  Mollusques  sur  place  :  pour  se  les  procurer  en 
nombre,  on  arrachera  des  paquets  d'algues  qu'on  lavera  chez  soi  dans  un 
l'écipieni  rempli  d'eau  douce  froide  ou  plutôt  chaude,  si  l'on  veuf  que  les 
animaux  se  détachent  plus  vite.  On  fera  sécher  le  résidu  qui  se  sera  déposé 
an  fond  du  récipient  et  on  le  triera  ensuite  sous  la  loupe. 

On  rencontre  souvent  sur  les  rochers,  vers  la  mi-marée,  des  surfaces 
garnies  d'une  algue  calcaire  très  courte  :  CoraUinia  nJlicmaUs.  Rn  détachant 
ces  plaques  au  moyen  d'un  couteau,  on  pourra  y  rencontrer  le  Modinlaria 
discors. 

Les  Zostères  {Znslcra  mnrinn).  qui  fniineid  à  basse  nier  de  véritables 
prairies,  dites  ■■  hei-biers  »,  fournissent  aussi  une  faune  spéciale  qui  exige, 
pitui'  être  récoltée  avec  succès,  l'emploi  d'une  pnclie  (mi  élaniine,  montée  sur 
un  cei'cle  de  fer  très  résistant  emmanché  sur  nn  fuit  bambou.  Ce  filet, 
ilénonuué  Iroubleau.  a  la  forme  d'un  filet  n  papillons,  mais  est  construit  bien 
plus  solidement.  En  entrant  dans  l'eau  jusqu'à  mi-jambe,  avant  que  la  mêl- 
ait complèfemenf  abandonné  les  herbiers,  on  promènera  le  froubleau  lanlôt 
à  droite,  tantôt  à  gauche,  comme  le  ferait  un  faucheur  pour  couper  du  foin. 
On  fei-a  bien  aussi  d'affouiller  le  sol  au  moyen  du  cercle  du  froidileau,  car 
beaucoup  de  Mollusques  vivent  à  la  base  des  zostèi'es.  On  pnuri'a  même,  si 
on  est  aidé,  se  faire  pi'écéder  pai'  un  râteau  qui,  en  remuant  le  sol  devant 
l'ouverture  du  froubleau.  facilitera  l'introducfion,  dans  la  poche,  du  sable  et 
des  animaux.  Les  herbiers  fournissent  en  grande  abondance  des  Lacuna, 
Ttissoa.  Odostomia  et  certains  Trochidés. 

Lorsque  les  Zostères  sont  à  sec,  on  pourra,  en  creusant  le  sable  vaseux 
sui-  lequel  ils  poussent,  rencontrer  quelques  bivalves  spéciaux  :  Tfvinsira 
llo.rvnsn,  Ijic.ina  hnrealis,  I.nripes  laclcus. 

Il  nous  reste  à  parler  de  la  faune  qui  vit  au-dessous  des  i>lus  basses  mers 


'i  Dautzenberg  oL  DriiOiT.iioL'x.        M<illiisiiiics  dr  Samt-Malo. 

et,  qu'on  ne  peut  aUeindii'  qu'en  se  sciviint  d'une  di-n^ue.  Kn  Irinnt  les  maté- 
riaux ramenés  par  la  drague,  on  Irovivera  de  numbii-ux  exenqilaires  de  cer- 
taines espèces  qui  sont  1res  rares  sur  le  littoral  :  Gibbnla  tumida.  Cdllins- 
toma  Monkiçini,  Eiiuinjunda  rosea,  Lima  sithauricidalo,  Arcn  lacLeu,  .\\l(iiic 
lritm(iul(iri<:,  Ic/nrv  ordia  et  beaucoup  d'autres  qui  n'ont  pas  encore  été 
recueillies  par  d'autres  moyens  :  Bissoa  calaihus,  R.  rcliculala,  It.  prmclurn, 
Scala  Trereh/ana,  Se.  vWaia,  Phcruso  GvIsov<t,  EuUma  incurva,  Odo.itnmia 
turrifa,  0.  donissnla,  0.  albeUa,  Tnrbimilln  nifa,  Lima  hians,  Cldnm:ijs  dis- 
tnrUi,  Lt'plori  mlidnm,  Galenmma  Tiirlnni,  (iniiJdia  rniviinn. 

La  |)i-olond('ur  de  la  haie  de  Saitif-l\lalo,  limitée  h  l'Ouest  par  le  méridien 
(lu  cap  iMrhcl  et  l'accore  des  Mincjuiers,  à  l'Est  par  le  méridien  de  la  pointe 
du  (îrouin  ni  an  .Nord  pai'  les  îles  Cliausey  et  les  Minquiers,  ne  dépassant  pas 
;i()  nirlics,  sa  l'aune  est  ti'ès  imifoi'uie  cl  moins  riclie  (|uc  s'il  y  existait  des 
|U(il'(iiiih'urs  |ilus  considéraldes. 

l'ar  suili'  (les  courants  violents  qui  les  parcourent,  les  fonds  de  la  liaie 
soid.,  en  général,  ti-ès  peu  vaseux,  on  y  rencontre  sui'Iout  du  sable  plus  ou 
moins  mélangé  de  cailloux  et  de  débris  de  coquilles.  X  ces  matériaux  vient 
s'adjdindre  très  souvent,  dans  une  forli^  [troporlirm,  une  algue  calcaire  : 
IJIhidIluniriiiim  ((dcarevm  Pallas,  qui  pi-dduil  un  mélange  connu  sous  le  nom 
de  <<  maërl  »  et  dont  on  se  sert  pour  cliaulei'  (>t  amender  les  terres.  Ce  maërl 
se  rencontre  même  sur  certains  points  de  la  côte,  un  peu  au-dessous  de  la 
mi-marée,  comme  au  môle  des  Noires  :  nous  y  avons  trouvé  vivantes  quelques 
espèces  :  Modinln  adnaticii,  Nncula  iwchnis.  Cardiinn  nndosum.  Cnrbvla 
gibba. 

Si  nous  comparons  la  faune  malacologique  de  la  baie  de  Saint-Malo  à  celles 
des  régions  limitrophes,  nous  remarquons  qu'elle  est  sensiblement  plus  riche 
que  celle  de  la  baie  de  Cancale  dont  le  fond  est  plus  uniformément  vaseux, 
mais  qu'elle  l'est  un  peu  moins  que  celle  de  la  baie  de  Saint-Rrieuc  où  la 
piofiMKhnu"  est  plus  variable.  C'est  avec  la  faune  de  Jersey  que  la  nôtre  pré- 
sente le  plus  d'analogie  et  c'est  à  cause  de  cette  similitude,  que  nous  avons 
emprunté  au  bel  ouvrage  de  J.  Gwyn  Jeffreys  :  «  British  ConchologA-  »,  qui 
comprend  dans  la  faune  anglaise  celle  des  îles  Anglo-Normandes,  les  cita- 
tions de  figures  que  nous  donnons  pour  chaque  espèce,  toutes  les  fois  que 
ces  figures  sont  satisfaisantes.  Nous  avons  d'ailleurs  limité,  sauf  de  rares 
exceptions,  la  synonymie  à  la  référence  originale  et  à  la  citation  d'une  bonne 
figure. 

On  trouvera  l'emplacement  des  localités  que  nous  citons  dans  les  cartes 
du  service  hydrographique  de  la  Marine  française  :  n"  l'IS^  (Place  de  Sainl- 
Malo  et  Saint-Servan)  el  n°  844-  (carte  des  a.bonls  de  Saint-Malo.  allant  du 
cap  Fréhel  à  Cancale).  On  pourra  aussi  consulter  utileineul  les  cartes  au 
t/tOO.ÛOO"  du  Ministère  de  l'Intérieur  :  Saint-Malo  (VIII.  14)  et  Ptancoët 
(VII.  14).  Nous  avons  donné  à  un  banc  de  sable  qui  ne  figure  sur  aucune  de 
ces  cartes  et  qui  est  situé  devant  la  plage  des  Fours-à-Chaux.  à  Saint-Servan, 
le  nom  de  «  banc  des  Lutraires  >k  Nous  avons  énuméré  les  localités  en  allant 
de  l'Ouest  à  l'Est  et,  en  pénétrant  en  Rance,  en  suivant  d'abord  la  rive 
gauche  pour  descendre  ensuite  le  long  de  la  rive  droite. 

Nous  rappellerons  que  le  mille  marin  est  de  i,8S2  mètres  et  que  les  niveaux 
bathymétriques  indiqués  ont  pour  point  de  départ  le  0  des  cartes  hydrogra- 
phiques françaises. 

Le  mot  Cl  flot  »  est  synonyme  de  flux  el  le  mot  «  jusan  »,  de  reflux. 

Nous  avons,  comme  dans  nos  listes  précédentes,  suivi  la  classification  du 
Manuel  de  Conchyliologie  du  D''  P.  Fischer. 

Nous  tenons,  en  terminant,  à  témoigner  de  nouveau  notre  reconnaissance 


DAUTZRNREur,  o(,  niiRO[ir,iioii\.  -     MoUiiaqucs  de  Saint-Malo.  5 

i\  .M.  le  Cdidiii'l  Al,-iili'l  qui  .-1  mis  h  imli-f  ilis|i(isili(Ui  de  |iivci('ii\  ronscigiie- 
iiK-nls,  ncilamiiii'iil  suc  ccrhiins  (l(l(islniiiiii('s  iTciifillis  pnr  lui  i\  la  Tniso,  ol 
il  riMnorcioi-  M.  .TiiIps  lioivin  du  ('oiicdiii'S  lUndUi''  (ju'il  ti'a  cossé  de  nous 
prêler  dans  (outes  nos  recherches. 

CEPH ALOPODA 

1.  -    Octopus  octopodia  Linné. 
175S.  Sci)i(i  iidi>iii)(liii  Linné,  Sy-sl.  Nul.,  édit.  X,  p.  TmS. 

1821'.  Orldiiiis  nilfiaris  Lamahck,  Anim.  sans  vert.,  VIF,  p.  (<'û. 

18G!1.        —  L;iin.,      .Iki  riii:v.s,   Rrit.   Conrli.,  V,    p.    lii,    pi.   VII,   lif,'.    1 

fl  l'r(inlis])ici'. 

Uiil)iliil.  Ce  Mdjjusqiic,  bien  cniiiiii  sous  les  noms  vulsiiircs  de  h  Poulpe  » 
on  i|(i  .(  Liciivre  »,  est.  appelé  mùuir  par  les  pèeheiirs  de  la  ivpion  de  SainL 
Maln,  qui  le  reeherchenl  roniine  cdiiieslible.  On  le  renennire  à  ba.sse  iimt, 
iiasreanl.  dans  les  prairies  de  Zostères  ou  (api  sous  de  grosses  pierres  ou  dan.-; 
des  creu.x  de  roehers.  Dans  ce  dernier  eas,  sa  présenee  est.  sdiivent.  indiquée 
par  un  amas  de  valves  des  Péléeypodes  dont  il  se  nourrit.  Très  abondant  en 
ecrtaines  années,  il  cause  de  grands  dégâts  aux  Tilets  et  délriiil  beaucoup  do 
poissons,  de  crustacés  et  de  mollusques. 

2,  —  Rossia  macrosoma  Délie  Cliiaje. 
IS'iL  .'^f-pinla  tnarviisoiiiit.  Dkm.e  CiiiA.ir,  Méin.  LXX.  De.sr.  Anim.  TnvcrI. 

Sic.  Citer.  I,  p,  75,  pi.  H,  fig.  L  IL 
ISfiO.   linssia  ^  1).  r,h.,      .Tkffreys,  Rrit.  Concli.,  V,  p.  LS3,  pi.  Vt,  fig.  1. 

Habitat.  —  Ce  petit  Céphalopode  est  peu  abondant  dans  notre  région.  Nons 
l'avons  rencontré  à  basse  mer.  à  Saint-Tjunaire,  Dinard  et  au  Minihic  (près 
(le  la  pointe  de  la  Varde),  nageant  dans  des  mares  situées  au  milieu  de 
prairies  de  Zostères. 

3.  —  Loligo  média  Linné. 
1758.  Sepla  média  Linné,  Sy.sl.  Nat.,  édit.  X,  p.  G59. 

1869.   Loligo     —     Lin..      .Ieffrf.ys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  132 

Habitat.  —  Désigné  sous  le  nom  de  «  Calmar  »  ou  d'  «  Encornet  ».  ce 
Céphalopode  ne  se  pêche  guère  qu'au  large.  Nous  n'en  avons  rencontré.  ;\ 
la  côte,  qu'un  seul  exemplaire  rejeté  à  basse  mer  sur  la  plage  du  Minihic. 

4.  —  Sepia  officinalis  Linné. 
1758.  Sepia  of(icinalis  Linné,  Sysf.  Nat.,  édit.  X,  p.  658. 

18B9.      —  —        Lin.,      .Teffreys,  Bril.  Conch.,  V,  p.  138,  pi.  VT.  fïg.  3. 

Hubilnt.  —  Ce  Céphalopode  comestible  est  commun  dans  toute  la  baie  de 
Sainl-Malo  :  on  le  vend  aux  marchés  de  Saint-Malo  et  de  Saint-Servan  sous 
1(^  nom  de  «  .Margate  ».  Nous  l'avons  souvent  rencontré  à  basse  mer,  nageant 
un  rejeté  sur  les"  plages,  à  vSaint-Lunaire,  Paramé  (Roc  au  Dogue),  La  Gui- 
morais,  etc. 

Dans  nos  listes  de  1900  et  de  IflOO  nons  avions  mentionné  également  le 
Sirpia  FiUinii.ii  Lafont;  mais,  d'après  M.  CuénoL  le  seul  caractère  conchy- 
liolngiqiie  appréciable  :  longueur  nlus  grande  de  la  partie  sillonnée,  qui 
différencie  le  FilUoii.ri  de  Vofficirralis.  est  uniquement  dû  à  une  différenre 
d'Age.  T^e  S.  Fiilinn.ri  est  basé  sur  des  exemplaires  très  adultes  et  Ynlficinalis 
sur  des  individus  ]dus  jeunes  d'une  môme  espèce. 

G ASTEROPOD A 

OnnisE   :  PULMONATA 
5.  —  Oncidiella  celtica  Cuvier. 
1817.  Oncliiiliiin'  cclliruni  Cuvier,  Règne  Animal,  l'"  édit.,  11,   p.   ill. 

I8r>0.  Oncidinai  —         r.n\.,      .Teffrev.s,  Brit.  Conch..  V,  p.  95.  pi.  III,  fig.  5. 

1878.  Oncidiella  rellica  —        P.  Fischer,  Brachiopodes  et  Moll.  dn  litt.  océan. 

de  France,  in  .A.cte.s  Soc.  Linn.  Bord.,  XXXII, 
p.  181. 


6  DAiiTZF.NREnr;  cl,  DraouCHOUx.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

llabiUit.  —  Vit  on  grando  abondance  sur  la  vase  qui  recouvre  les  parois 
des  rochers  formant  des  sortes  de  couloirs  sur  la  grève  de  Solidor,  au  pied 
(le  la  tour  de  ce  nom.  Nous  l'avons  i-cncontré  dans  les  mêmes  conditions 
iTlialiitat  à  Clialibcrt,  à  Bizeux,  aux  Zorienx  et  à  la  poinle  de  l'Aiguille.  Ce 
Mollusque  sort  volontiers  de  l'eau,  aussi  est-il  néccs.saire,  lorsqu'on  veut  le 
con.server  en  captivité  pendant  quelques  jours,  de  couvrir  le  récipient  qui 
le  contient. 

6.  —  Alexia  myosotis  Drapnrnaud. 

I80r).   Aiiiinila  iin/osolU      DRArAUNAun,  Hisf.  Nal.  des  Moll.  tcir.  cl  fluv.  de  France. 

p.  56. 
ISIIK.   Mchitninis      —  Jefkrevs,   Brif.  Conch.,  V,  p.  10G,  pi.  XCVIII,  fig.  2  et 

var.  ringens,  pi.  XCVIII,  flg.  2  a. 

Ihiliiidl.  -  l.'Mi'.iid  myosotis  vit  au  niveau  supérieur  des  fortes  marées, 
sur  le  sable  vaseux,  en  compagnie  rVIIjidrnhin  nlvtic  et  plus  haut  encore, 
sous  les  pierres,  dans  la  zone  qui  n'est  atteinte  par  la  mer  qu'aux  marées 
d'équinoxe,  avec  Truncntolla  subcylindric.a  et  Lruconia  hidcnltiin:  il  est  très 
commun  sur  les  berges  gazonnées  du  ruisseau  de  Crévelin.  i'i  Saint-Lunaire, 
ainsi  que  sur  les  rives  de  la  Rance,  notamment  à  la  pointe  de  l'Enclos,  aux 
anciennes  salines  de  Saini-Suliac.  aux  anses  de  Saint-Elier.  des  Troque- 
tins,  etc. 

Var.  denticulata  Montagu  (sp.  Voluta). 

ïhihitat.  —  Cette  variété,  qui  a  aussi  reçu  les  noms  de  Voluta  rivricms  et 
y.  reflrrn  Turton.  A'imcnla  tcnfdln  Menke  pi. Iriminin  rpiwqupdnntntn  Rrown, 
est  plus  rare  que  le  type,  auquel  elle  se  rattache  par  de  nombreux  intermé- 
diaires. Nous  ne  l'avons  pas  recueillie  dans  les  environs  immédiats  de  Saint- 
Malo.  ni  dans  la  Rance.  mais  M.  le  Colonel  Martel  l'a  trouvée  dans  l'anse 
du  \''erger,  à  l'emliouchure  du  ruisseau. 

7.  —  Leuconia  bidentata  Montagu. 

1.S0S.  Votiila  bidentala      Montagu.  Test.  Hrit.,  Snppl.,  p.  100,  pi.  ."^0,  fig.  2. 
1860.  Melampvs  —  .Teffheys,  Brif.  Conch.,  V,  p.  104,  pi.  XCVIII,  flg.  1. 

Habitai.  —  Vit  dans  la  Rance,  avec  Alexia  myosotis,  au-dessus  du  niveau 
supérieur  des  marées  ordinaires  :  pointe  de  l'Enclos,  anciennes  salines  de 
Saint-Suliac,  anse  de  Saint-Elier,  anse  des  Troquetins.  Nous  l'avons  égale- 
ment rencontré  vivant  à  ITarbour  et  vide  à  Saint-Lunaire. 

Var.  alba  Turton  fsp.  Voluta). 
1SI0.   VoJiiln  nlha      Ttirton  (non  Monfngii),  Conch.   Dict.,  p.  250. 

Habitat.  —  Cette  variété,  qui  se  dislingue  du  type  par  sa  taille  plus  faible, 
son  lest  plus  mince  el  sa  forme  plus  étroite,  vit  avec  lui  h  la  pointe  de 
l'Enclos,  à  MordrcMx.  Saint-Suliac  et  Saint-Elier. 

S.  —  Otina  otis  Turton. 
1810.   Hrllr  olix  TuniON,  Conch.  Dict..  p.  70. 

1860.  Olina  —   Tinl..      .Tekkreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  110,  pi.  XCVIII,  flg.  X 

Habitat.  —  Ce  petit  Mollusque  semble  fort  rare  dans  notre  région,  car  nous 
n'avons  pu  en  recueillir,  jusqu'fi  présent,  que  deux  individus  vivants  à  Saint- 
Lunaire  et  un  mort  à  Harliour.  M.  le  Colonel  Martel  en  a  aussi  récolté  un 
exemplaire  vide  i\  la  Toise.  .Teffreys  en  a  cité  ime  variété  cnndida  :  d'un 
blanc  pur. 

OPISTHOBRANCHI ATA 

NnnTBR.\NCHL\T.\ 

Dans  noire  région,  les  Mollusques  nudibrancbes  se  rencontrent  le  plus 
frénuemment  aux  basses  mers  des  grandes  marées,  mais  on  en  trouve  aussi 
parfois  dans  une  zone  moins  iirofnnde.  Ils  se  tiennent  le  plus  souvent  fixés 
sous  des  pierres  qui  baignent  dans  l'eau  ou  qui  reposent  sur  du  sable  humide. 
Toutefois,  les  Dorîs  s'attachent  aussi  aux  parois  des  rochers  et  sont  quelque- 


Dautzenberg  lit  DuHOucHOux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  1  ■ 

luis  rejetés  sur  les  bancs  de  sable.  Nous  avons  récolté  à  plusieurs  reprises 
le  Polijcera  quadrûinuala  sur  des  Algues  el  sur  des  Zoslères,  une  autre  lois 
sur  un  roclier  exposé  au  soleil  el  noua  avons  même  capturé  un  individu 
nageant  dans  une  mare.  Le  Tiiupa  clacUjeia  a  été  observé  sur  le  Laiiiinuria 
[IciicauUs  el  rampant  sui'  un  rocher.  Des  pontes  de  Nudibranches  se  ren- 
contrent n-é(|uemment  sous  les  pierres  ou  sur  les  algues. 

Pour  étudier  les  Nudibranches,  nous  les  conservons  dans  des  cristallisoirs 
en  verre  placés  dans  une  chambre  au  Nord  (car  lorsijue  ces  animaux  sont 
exposés  au  soleil,  ils  nieurenl  promptement),  en  ayant  soin  d'employer  de 
l'eau  de  mer  limpide,  renouvelée  de  temps  en  temps,  el  de  tenir  les  cristal- 
lisoirs très  pro])re.s.  Dans  ces  conditions,  certaines  esi)èt:es  peuvent  vivre 
assez  longlem|)s  :  iiolis  avons  conservé  des  Polyccia  qndfivUiiu'dla  pendant 
ciiKi  mois  et  des  liuiis  iilinica  ix'iuiaiit  plus  de  deux  mois;  les  l)oris  résistent 
beaucoii]!  moins  longtemps.  D'adieurs,  tous  ces  Mollusques  s'amaigrissent 
et  leurs  tudhis  colorations  s'atténuent  rajtidement. 

IjCS  (louiudoiis  caslunca  sortent  parlois  d(;  l'eau  et  ne  lardent  alors  pas  à 
mourir  el  à  se  dcsséelier;  h',  même  accldiml  nous  est  arrivé  pour  un  Eulis 
liui)ill(isa. 

Les  Nudibranclies  pondeul  souvent  et  à  ]jlusieurs  reprises,  pendant  les 
premiers  temps  de  leur  captivité. 

MM.  les  Professeurs  Cuénot,  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Nancy,  et 
Vayssière,  de  la  l'\iculté  des  Sciences  de  Marseille,  ont  eu  l'obligeance  de 
vériiier  les  déterminations  de  la  plupart  des  espèces  de  ce  groupe  que  nous 
avons  iiMYiltées  et  nous  les  prions  d'accepter  tous  nos  remerciements. 

9.  —  Doris  (Archidoris)  marmorata    liergh. 
1878.  Airhiiloiis  inarmorala     Bergh  in  Semper,  Reisen  im  Archipel  der  Philippinen. 

Uahiiiil.  —  Pou  commun  à  Salnt-Enogat  et  à  Saint-Malo,   au   nord  du 
Cirand-Bey. 
Détermination  de  M.  le  Professeur  'Vayssière. 

10.  —  Doris  (Archidoris)  tuberculata    C.uviei-. 

1812.  y)or/.s-  tiibcrcuJala      (Juvieh,  Annules  du  Mu.'^éuiii,  IV,  p.  4tiD,  pi.  74,  flg.  5. 
1852.      -^  -  Alder  et  Hancock,  Brit.  Niidibr.  MolL,  VJ,  Fam.  I,  [il.  :!, 

fig.  1-16. 
\m.).      —  —  .lEFFREYS,  Brit.  Conch.,  V,  p.  8:i,  pi.  111,  flg.  4. 

lliibitat.  —  Peu  abondant  :  pointe  du  Décollé  (un  exemplaire  de  85  millim. 
de  long  de  couleur  orangée,  tachetée  de  violet  lie  de  vin  sur  le  manteau, 
branchies  orangées,  violacées  aux  extrémités),  le  Mouillé,  pointe  de  la 
Vicomte,  Fours-à-Chaux,  pointe  des  Corbières,  Saint-Malo  (Bon-Secours), 
Hiithénenf. 

Les  exemplaires  que  nous  avions  mentionnés  dans  nos  listes  de  1900  et 
de  190G  sous  le  nom  de  Doris  verrucosa  Cuvier,  sont,  en  réalité,  tous  des 
Doris  tubcrculaUi,  comme  l'a  reconnu  depuis  M.  Vayssière  et  comme  nous 
la  également  confirmé  M.  Cuénot. 

il.  —  Doris  (Jorunna)  Johnstoni  Aider  et  Hancock. 

ISJIS.  Doris  obvelata        Johnston   (non   Midler),   Ann.   Nal.   Hisl.,   J,   p.  5?,   [il.   11, 

fig.  4-7. 
It^'i5.      —    .Idhiisioni     Alder  et  Hancock,  Bril.  Nudibr.  Moll.  I,  l''.iiii.  I,  pi.  ,S. 
1869.      —  —  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  85. 

Habitat.  —  Saint-Cast  (près  de  Bec-Rond),  le  Hauinet,  Bizeux,  Rothéneuf 
(anse  du  Val). 

La  plupart  des  exemplaires  recueillis  étaient  de  coloration  grise  avec  des 
taches  noires  sur  le  manteau;  celui  récolté  au  Ilaumet  mesurait,  étant  bien 
allongé,  environ  55  millimètres. 

Détermination  vérifiée  par  MM.  Cuénot  et  Vayssière. 


8  Dautzenberg  i'I  Di  uorcHorx.  —  MnUii<:iiiu'S  de  !^nint-Malo. 

12.  —  Doris  pilosa  Mullcr. 
1789.  Doiis  pilosa  MCllek,  ZûoI.  Dan.  lil,  ji.  7,  jil.  NJ,  lig.  5-S. 

IST)!.      —       —    Miill.,     .\LDEH  et  Hancock,  Biil.  Nudibr.  iMull.,  V,  Fam.  I,  pi,  15. 
ISG'J.       _        —       _         .iKi-i-HEVS,  Bril.  Conch.,  V,  p.  93. 

Habitat.  ■  -  Saiiil-CasL  (Hec-Roud),  les  Zoriou.x,  poiulc  des  Corbières, 
pointe  du  iMurcgraplie,  sous  les  pierres. 

13.  —  Goniodoris  castanea  .\lder  el  Ilaaeock. 

1S15.   (;i>iiii)(l<ii is  i-(islain'(i      Al. DUR  et  H.'XNCock,  Ami.  and  Mag.  of  Nal.  llist.  1»'  ,Ser., 

XVI,  p.  314. 
18i-7.  —  —  Alder  el  H.wcoCK,  Bi-il.  Nudibr.  Mull.,  I'"aiii.  I,  pi.  l'.i. 

1869.  —  —  Jioi'TKEYS,  Bril.  Concli.,  V,  p.  82. 

Uabilnt.  —  Ile  Agot,  les  (]lieiiiiiié(!S,  Saiul-lînogat.,  llarbour,  poiiil(^  de 
(laiicavul,  ])oiiile  de  la  Brianlais,  Clialiberl.,  les  Zorieux,  pointe  de  r.\igiiilli\ 
lioiiite  des  Uorbières,  pointe  des  Catlnls,  Fort-National,  pointe  de  Roehe- 
boiine. 

Le  G.  castanea  est,  dans- notre  région,  le  jilus  répandu  des  Nudibraiiclies  : 
on  le  rencontre  souvent  iixé  sur  des  colonies  de  Botryllos  avec  lesquelles  il 
se  confond  par  sa  couleur.  A  la  pointe  des  Corbières,  nous  en  avons  pris  en 
une  seule  marée  37  exemplaires  dont  quelques-uns  de  belle  taille  :  l'un  d'eux 
mesurait  25  milliniètres  de  longueur. 

Var.  pallida  Dautzenberg  et  Durouclioux. 
D'uni'  coloralion  claire  gris  rosé,  bien  plus  rare  que  le  type. 

li.  — Polycera   quadrilineata  Mi) lier. 
1776.  Doris  quadiUincata     Muller,  Zool.  Dan.  Pi'odr.,  p.  229. 
1788.     —  —  jMCller,  ZooI.  Dan.,  1,  p.  18,  pi.  17,  flg.   i-G;  IV,  p.  23, 

pi.  138,  flg.  5  (var.  fusca);  lig.  6  (var.  Iiyalina  alba). 
1861.    —  —  Alder  el  H.xncock,  Brit.  Nudibr.  MolL,  V,  Fam.  I,  pi.  22. 

18G9.    —  —  Jeffreys,  Brit.  Concli.,  V,  p.  75. 

Habitat.  —  Sainl-Cast  (Bec-Rond),  île  Agot,  Cézembre,  les  Cheminées,  le 
llaumel.  île  llarbour,  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  pointe  de  la  Briantais, 
Clialibert,  les  Zorieux,  Bizeux,  pointe  des  Corbières,  pointe  des  Caltats, 
Nord  du  Urantl-Bey,  pointe  de  Rochebonne,  Rothéneuf  (anse  du  Val),  la 
Toise.  C'est  l'un  des  Nudibranches  qu'on  rencontre  le  plus  tréqueminent 
dans  nos  parages  :  il  possède  généralement  A  ou  .5  lilanients  rronlaux,  mais 
nous  avons  trouvé  des  exemplaires  qui  en  avaient  2,  3  el  jusqu'à  7.  Certains 
individus  mesuraient  28  à  30  millimètres  de  longueur,  tandis  que  celui  repré- 
senté par  .Mder  et  Hancock  n'a  que  21  millimètres. 

Vai-.  nigrolineata  Dautzenberg  et  Durouchonx. 

Habitat.  —  Baie  de  la  Freiiay,  le  Haumet. 

Cette  variété,  ornée  de  ligues  longitudinales  et  de  taches  noires,  avait  été 
signalée  par  Aider  et  Hancock,  mais  ces  naturalistes  ne  lui  avaient  pas 
altrilmé  de  nom. 

1.").  —  Polycera  ocellata  .Mdcr  rt  Hancock. 

18i-2.   l'iiliiri'ra  ocelliila      Alder  et  Hancock,  Anii,  nnd  Mag.  nf  Nal,  lli.<t.,  i"  Ser., 

IX,  p.  33. 
184.(j.        —  —  Alder  et  Hancock,  Bril.  Nudibr.  MolL.  II,  l'am.  1,  pi.  23. 

1869.        —  —  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  7G. 

Habitat.  —  lie  Harbour,  pointe  de  la  Vicomte,  Chalibert,  les  Zorieux,  pointe 
des  Corbières. 

Assez  rare  dans  nos  parages.  Nous  en  avons  trouvé  aux  Zorieux  un  indi- 
vidu de  13  millimètres  de  long. 

Ph.  D\i  rzF.NP.Kiic  e|   1)1  iiorciioi'X. 

(A  suivre). 


Siip|ilémenl  vi  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  N°  515 


LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  {Suite) 


16.  —  Triopa  clavigera  M n lier. 
1776.  Doris  clavirjeni  MCller,  Zool.  Dan.  l'rotir.,  p.  2l'i). 

1788.      —  —  MuT.r.Kn,  Zool.  Dan.,  I,  p.  17,  pi.  17,  l'iv^.  I-:!. 

I8i8.   TTiopa      —       Muil.,      Aiper  ni  Hwcock,     lirit.  .\udibr.  .\ioll.,   I\',   P'ani.  1, 

pi  2û. 
1869.      —         —  Jeffheys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  71 

Habitat.  -  Les  Cheminées,  le  Mouillé,  Sninf-Liiiiairc,  ])oinle  Bollefard, 
pointe  de  la  Hriantais,  Chalibert,  les  Zorien.x,  poinic  des  (îorbières,  Mid-Pot 
(La  Ouimorais). 

Vivant  .sous  les  pierres  comme  le  PoUjccki  iiiinilrilincdlii.  ce  .Mollusque 
est  un  [)eu  plus  rare. 

17.  —  Eolis  (Facelina)    punctata  Aider  et  Hancock. 

18-i6.  Eolis  punclala      Alder  et  H.^ncock,  Brit.  Nudihr.  Moll.  Il,  l'uiii.  :i,  pi.  1,5. 
1861).     —  —  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  40. 

Habitat.  —  Saint-Lnnaire,  Saint-Malo,  Rothéneuf,  la  Toi'^e. 

Détermination  de  M.  Vayssière.  C'est  par  erreur  que  l'un  de  nous  avait  cité 
cette  espèce  sous  le  nom  d'EoIis  coronata  Forbes,  dans  sa  liste  de  Saint- 
Lunaire. 

18.  —  Eolis  (Facelina)  Drummondi  Thompson. 

1840.  Eolidia  rulibranchialis  Tuinipsox  hkhi  .lolinston'i,  .\nn.  and  .Mag.  of  \al. 

flLst.,  1^'  .Ser..  V,  p.  89.' 
18W.   Eolis  DrviiiiDoiidi  Thompson,  Ro|i.  Fauna  of  Irrland  //;  Bop.  Brit. 

.\ssoc.,  p.  200. 
1848.      —  —         Thoinps.,      Aloeb    et    H.wcock,    Brit.    Nudibr.    .\loll.,    IV, 

Fam.  3,  pi.  13. 
1869.     —  _  _  Jeffrey.s,  Bnt.  Conch.,  V,  p.  39. 

Habitat.  —  Saint-Malo  (Grand-Bey),  la  Toise. 
Détermination  de  M.  Vayssière. 

19.  —  Eolis  (iïolidia)  papillosa  Linné. 
1767.  Limax  papillosus      Linné,  Syst.  Naf.,  édil.  XII,  p.  1082 

1852.      —  —  Alder  et' Hancock,  Bril.  Nudibr.  Moll.,  VI,  Fam.  3,  pi.  9. 

1869.      —  —  Jeffreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  37,  pi.  Il,  flg.  3. 

Habitat.  —  Saint-Lnnaire.  les  Cheminées,  le  Haumet,  Pierre-à-Tison.  Har- 
bonr.  banc  des  Pourceaux,  les  Zorieux,  pointe  des  Corbières,  pointe  des 
Calfats,  Nord  du  Grand-Bey.  Rochebonne.  Rothéneuf  fanse  du  Val). 

Des  exemplaires  de  très  .crande  taille  ont  été  recueillis  au  printemps  sur 
le  banc  des  Pourceaux  par  M.  Boivin. 

Var.  albina  Dautzenberp  et  Durouchoux. 

D'une  nuance  très  claire,  presque  blanche.  Cette  variété  es!  aussi  frécpiente 
que  la  coloration  typique. 

20.  —  Eolis  (^olidiella)  glauca  Aider  et  Hancock. 

ISfô.   Eolis  glauca      .\ldkr  et  Hancock,  \v.t\.  and  i\lag.  of  \at.  Hisl.,  XVI,  p.  314. 
1848.    —         —  At.der  et  Hancock,  Brit.  Nudibr.  Mnli.,  iv,  Fam.  .3,  pi.  11. 

1860.     -^         —  .Teffreys,  Brit.  Conch..  V,  p.  38. 

Habitat.  —  Les  Cheminées,  le  Plaumet.  Harbour.  le  Mouillé,  les  Ouvras, 
Chalibert,  les  Zorieux.  pointe  des  Corbières,  pointe  des  Calfats.  Nord  du 
Grand-Bey.  Fort-National.  Rochebonne. 

UEnlis  papillosa  et  VEoJis  filauca  de  notre  récion  pourraient  se  confondre 
au  premier  abord,  mai?,  avec  un  iieu  d'habitude,  on  parvient  assez  facile- 
ment à  les  distinuner  :  VE.  papillosa  porte  entre  les  tentacules  oraux  et  les 
rhinophores  une  tache  triangulaire  très  caractéristique  d'un  blanc  jaunâtre 

2 


10  Dautzenberc.  et  Durouchoux.  —  MoUiisri}i(>s  de  Snini-Malo. 

nu  d'un  hlanc  mat.  Ainsi  que  le  disent  Aider  et  Hancock,  nous  avons  vériné 
que  les  angles  de  ces  fiches  se  prolongent  en  lignes,  ceux  de  la  base  (partie 
antérieure)  passent  dans  les  tent.TCule?  oraux,  celui  du  sommet  (partie  post<^- 
rieure)  passe  entre  les  rhinophores  et  atteignant  In  protubérance  qui  indique 
la  région  du  cneur.  s'élargit  et  forme  en  ce  point  une  autre  tache  triangulaire 
lilanclie  qui  a  sa  base  en  arrière.  UE.  filaiica  est  muni  h  sa  partie  antérieure 
d'un  amas  do  papilles  qui  ont  souvent  un  aspect  et  une  coloration  différents 
des  autres  branchies  et  qui  forment  une  sorte  de  collerette,  rappelant  le  boa 
que  portent  les  dames.  Ces  caractères  sont  constants  et  différencient  nette- 
ment les  deux  espèces. 

21.  —  Eolis  (.Solidiella)  Alderi  Cocks. 

Enlis  Ahlrn  Cocks,  Tlie  NnturalisI,  II,  p.  1,  pi.  1,  fig.  1. 

1852.     —       —      Cocks,  Alder  et  Hancock.  Brit.  Nudibr.  Mol!.,  V,  Fam.  3,  pi.  10. 

1860.      —       —  ^  .Teffrkys.  Ilril.  Conrh.,  V.  p.  .38. 

Habitat.  —  Harbour  Tcôfé  oriental),  les  Zorieux. 

Var.  albida  Dautzenberg  et  Durouchoux. 

D'une  coloration  presque  uniformément  blanche. 
Habitat.  —  Harbour. 

22.  —  Eolis  Landsboroughi  .\lder  et  Hancock  (emend.). 

1846.  Eolis  Landsbergii      Alder  et  Hancock,  Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.,  1='  Scr., 

XVin,  p.  294. 
1848.      —    Landsburgii     .\lder  et  Hancock,  Brit.  Nudibr.  IMoll..  IV,  Fam.  3,  pi.  20. 
1869.      —  —  Teffreys,  Brit.  Conch.,  V,  p.  4.3. 

Habitat.  —  A  l'Ouest  du  Fort-National,  sous  une  pierre.  T'n  seul  exemplaire 
de  7  millimètres  de  long  a  été  recueilli  en  .\oùt  lOOi  par  M.  Henri  Fischer, 
de  cette  jolie  espèce  qui  se  distingue  nettement  des  autres  F.olidious  par  sa 
belle  couleur  d'un  violet  améthyste. 

.\lder  et  Hancock  disant  que  ce  Mollusque  est  dédié  à  M.  David  Lands- 
borough  .Tunior.  son  nom  doit  être  corrigé  comme  nous  l'avons  fait  ci-dessus. 
pour  nous  conformer  aux  règles  de  la  nomenclature. 

Eolis  Peachii  .\lder  et  Hancock. 
184S.  Eolis  Peachii  .Vtrer  et  Hancock,  .\nn.  a.  Mag.  of  Nat.  Ilist.,  2^  Sit., 

I,  p.  19. 
184-8.     —         —  .Alder  et  Hancock,  Brit.  Nndihr.  Moll,  TV,  Fam.  3, 

pl.  X. 
isf?.      --         —      A.  et  H..       Orube,  Verz.,  p.  62  fSainl-Malol 

Habitat.  —  Saint-Malo  iTirube).  ?\Tous  n'avons  pas  rencontré  cette  espèce 

2/î.  —  Eolis  (Acanthopsole)  coronata  Porbes. 

1S3n.   EoUda  rnrnnala  Forhes,  .\lhenn?nm.  p.  64-7. 

184-6.  Enlis         —       Forbes,      Alder  et  H.\ncock,  Brit.  Nudibr.  Moll,  II.  Fam.  .3. 

1S69.     _  _  —  .Teffreys.  Brit.  Conch.,  V.  p.  .39. 

Habitat.  —  Les  Herbiers,  nointe  de  la  Vicomte.  Chalibert.  pointe  des  Cor- 
bières.  Port-National  ("Ouest  et  Est),  pointe  de  Rochebonne,  la  Toise. 

Détermination  de  MM.  Cuénof  et  Vayssière. 

Cet  Enlis  est  agile  et  très  vorace.  Lorsqu'on  en  met  plusieurs  individus 
dans  le  même  récipient,  ils  ■'e  dévorent  entre  eux  et  on  constate  souvent  que 
les  survivants  ont  été  amputés  d'une  partie  de  leurs  papilles  et  de  leurs 
tentacules  oraux. 

Le  plus  grand  de  nos  exemplaires  mesurait  25  millimètres  de  longueur. 

24.  —  Berghia  cserulescens  Laurillard. 
18.50.   Enlidia  orTulPscoi^  T^aiir..        nFSH^vES  in  Crvu-:R.  Règne  -\nimal,  pl.  30  bis. 

flg.  5. 
1881.  Berqhia  csei-vlescens  Laur..      Trinchese,  .^olididae,  TT,  p.  7,  pl.  I-V. 


Dautzenbehg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  11 

Habitat.  —  Cette  espèce,  qui  n'avait  pas  encore  été  citée  dans  la  Manclie, 
parait  avoir  un  liabitat  très  luiiité,  car  nous  ne  l'avons  rencontrée  qu'à 
l'eniLouchure  de  la  Rance,  sur  les  îlots  de  (Jhalibert,  Bizeux,  Zorieux,  ainsi 
qu'à  la  pouite  des  Corbiures.  En  i9(»U,  nous  en  avions  capturé  15  en  deux 
marées;  nous  en  avions  encore  trouvé  quelques-uns  en  l'JUl  et  en  1902,  mais 
depuis  elle  semblait  avoir  disparu,  car  nous  n'en  avons  pas  trouvé  un  seul 
pendant  une  dizaine  d'années.  En  1912  et  en  1913,  nous  en  avons  de  nouveau 
trouvé  beaucoup  et  notamment,  à  deux  reprises,  17  exemplaires  en  une  seule 
marée,  à  la  pointe  des  Corbières. 

La  détermination  de  ce  Nudibranche  présente  de  grandes  dillicultés  :  nous 
l'avions  assmiilé,  dans  notre  liste  de  19U0,  à  ïEolis  Alderi  docks,  puis,  dans 
celle  de  1906,  à  YEolis  (Spurilla)  sargasiicola  Kioyer.  Depuis  M.  (Uiénot,  a 
qui  nous  en  avons  communiqué  plusieurs  exemplaires  et  des  dessins,  en  a 
lait  l'étude  avec  M.  Ilecht  et  ces  spécialistes  sont  arrivés  à  la  conclusion  qu'il 
s'agit,  sans  aucun  doute  possible,  du  Bcryhla  cœrulescens,  dont  les  princi; 
paux  caractères  consistent  dans  la  coloration  rouge  orangée  de  l'extrémité 
des  papilles,  dans  la  présence,  sur  la  tète,  de  deux  taches  rouges  plus  ou 
moins  triangulaires,  enfin,  dans  les  rhinophores  qui  sont  couverts  de  tuber- 
cules teintés  de  rouge  vif.  Ces  caractère;  conviennent  ]iarfaitement  à  tous 
les  individus  que  nous  avons  observés.  C'est  le  plus  beau  et  le  plus  grand 
des  Eolidiens  de  notre  région  :  nous  en  avons  capturé  cette  année  un  dont 
la  longueur  atteint  70  millimètres. 

25.  —  Elysia  viridis  Montagu. 

1815.  Laplijsia  viridis      Montagu,  Linn.   J'rans.,  VII,  p.  76,  pi.  7,  flg.  1. 
1869.        —  —  Jefkrevs,  Brit.  Concli.,  V,  p.  31,  pi.  I.  fig.  6. 

Habitat.  —  Saint-Lunaire.  Saint-Enogat,  Harbour,  les  Zorieux  (sur  Codium 
tomentosum),  Port-National,  pointe  de  Rochebonne,  Rothéneuf.  Toujours 
assez  rare  sur  les  Zostères  et  sous  les  pierres.  Son  habitat  sur  le  Codium 
tomentosum  avait  été  indiqué  par  Jeffreys. 

TECTIBRANCHIATA 

26.  —  Actaeon  tornatilis  Linné. 

1758.  Bulla  lornalilis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  728. 

1867.  Aclœon      —      Lin.,      Jeffreys,    Brit.   Conch..    IV,   p.   4:33,    pi.   VIII,   fig.   4; 

Y  (1869),  p.  224,  pi.  XCV,  flg.  2,  2. 
Habitat.  —  Nous  n'avons  rencontré  de  cette  espèce  que  quelques  exem- 
plaires vides  rejetés  sur  la  plage  de  Saint-Lunaire. 

27.  —  Tornatina  (Retusa)  truncatula  Bruguière. 

1792.  Bulla  truncaiida  Bruguière,  Encycl.  Méthort.,  p.  377. 

1867.  Utiicuius  truncatulus  Brug.,      Jeffreys,   Brit.   Conch.,  IV,  p.  421;  V  (1869), 

p.  223,  pi.  XCIV,  flg.  2. 
Habitat.  —  Toujours  rare,  vivant  sur  le  sable  à  la  base  des  zostères  et 
parfois  sous  des  pierres  :  baie  de  la  Frenay,   île  des  Ehbiens,   Cézembre, 
Saint-Lunaire,  Saint-Servan,  Grand-Bey,  Rochebonne,  Rothéneuf  ;  dragages 
en  Rance  et  au  large. 

28.  —  Tornatina  (Retusa)  obtusa  Montagu. 

1803.  Bulla  obtusa  Montagu,  Te.st.  Brit.,  I,  p.  223,  pi.  VU,  flg.  3. 

1867.  Ulriculus  oblusus  Mont.,      Jeffrey.s,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    42;i;    V    (1869), 

p.  223,  pi.  XCIV,  flg.  3. 
Habitat.  —  Saint-Servan  (Has-Sablons),  dans  le  maërl  à  basse  mer  ;  plu- 
sieurs exemplaires  vides  dragués  en  Rance. 

Var.  candidula  Locard. 

1867.  Utrictdus  obfusus  Mont.,  var.  Laionkaireana    Jeffrey's,    (non   Basterot),    Brit. 

Conch..  IV.  p.  42i;  V  (1869), 
pi.  xav,  flg.  4. 

1892.  Cylichna  candidula  Locard,  Coq.  mar.  des  eûtes  de 

France,  p.  28. 


12  Dalit/.enbeug  el  Duhouchoux.  —  Mollusques  de  Sainl-Malo. 

liabiiut.        DragiK'  en  lUuicu  el  raiciiiouL  au  large. 

Dans  noire  liste  tic  i9U(),  nous  nous  étions  ralliés  à  la  manière  de  voir  oe 
Locard,  en  considéranl  le  Turnutina  à  spire  saiJlanle  comme  une  espèce 
spéciale,  mais  l'examen  de  matériaux  plus  nombreux  nous  a  fourni  depuis 
la  pieu\e  iju'il  ne  s'agit,  en  réalité,  que  d'une  variété  du  T.  ubiusa  :  les 
intermédiaires  sont,  en  effet,  nombreux.  Chez  le  type  du  T.  obtusa,  le 
sommet  de  la  spire  dépasse  un  peu  le  haut  du  dernier  tour,  tandis  que  chez 
la  variété  candidulu,  le  dernier  tour  descend  beaucoup  à  son  extrémité,  ce 
(lui  rend  la  spire  bien  plus  saillante. 

Le  nom  Lulonkaireana  Basterot,  qui  a  été  donné  par  Jeffreys  à  cette 
forme,  s'applique  à  une  espèce  fossile  du  Miocène  du  IJordelais,  bien  diffé- 
rente de  la  nôtre. 

29.  —  Haminea  navicula  Da  Costa. 

1778.  BuUa  navicula      Ua  Costa,  Brit.  Concli.,  p.  28,  pi.  I,  fig.  10. 
1867.     —     liijdalis        Jeffreys  (non  Linné),  Brit.  Concli.,  IV,  p.  437;  V,  p.  224, 

pi.  XCV,  fig.  3. 

Habitat.  ■ —  \'it  dans  le  réser\oii'  intérieur  du  bassin  de  Saint-Malo 
(Dupart),  ainsi  que  sur  la  plage  des  Fours-à-Chaux,  à  Saint-Servan,  où 
nous  l'avons  rencontré  par  5  mètres  de  hauteur  eiuiron,  depuis  Avril  jus- 
qu'en Juillet. 

Nous  avons  indiqué  dans  les  «  Mollusques  du  Roussillon  »,  I,  p.  517,  les 
caractères  qui  différencient  cette  espèce  d'avec  1'//.  hydaiis  Lin.,  de  la  Médi- 
terranée. 

Nous  avons  recueilli  sur  la  plage  de  Port-Rriac  (baie  de  Cancale)  un 
spécimen  vide  de  l'.lcera  bullata  Millier,  mais  nous  n'avons  rencontré  jus- 
qu'à présent  aucun  vestige  de  ce  Mollusque  dans  la  baie  de  Saint-Malo. 

30.  —  Philine  aperta  Linné. 

1767.  Bulla  aperta  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1183. 

1867.  Philine  —     Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  457;  V,  pi.  XC\'I,  fig.  8. 

Ilabilat.  —  Vit  à  Saint-Casl,  Saint-Lunaire,  Saint-l--nugal,  Uarbour,  au 
Mouillé,  h  Saint-Malo  ;  très  abondant  sur  la  vase  dans  le  bassin  de  Sainl- 
Servan. 

31.  —  Philine  catena  Montagu. 

1803.  Bulla  calena  Montagu,  Test.  Brit.,  p.  215,  pi.  VII,  fig.  7. 

1867.  Vhiline  —      Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Concli.,  IV,  p.  ii'J;  \-,  p.  22i-,  \)\.  \C.\\. 

flg.  2. 

Var.  zona  Jcifreys  illril.  Concli.   I\  ,  u.   'i5'j) 

Différant  du  type  par  une  zone  transversale  hyaline  sur  le  milieu  du 
dernier  tour. 

Habitat.  —  Toujours  très  rare.  Nous  n'avons  recueilli  que  ([uelques 
exemplaires  vides  de  la  var.  zona  h  Saint-Lunaire  et  Saint-Enogat  ;  les  dra- 
gages au  large  ne  nous  en  ont  |)r(K-iiré  (pi'un  spécimen  moi't. 

32.  —  Philine  punctata  (Adams)  Clark. 

1798.  Bulla  piitirlala  Jcihn  .\dams,  Trans.  Linn.  Soc,  V,  p.  1,  pi.  I,  fig.  6-8 

(malè). 
1867.  Phitine     —        Clark,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  453;  V,  p.  22i,  pi.  XCVI, 

flg.  5. 
Habitat.  —  Nous  n'avons  trouvé  qu'un  exemplaire  vide,  mais  en  bon  état, 
de  cette  espèce,  à  la  pointe  des  Corbières,  en  1905. 

33.  —  Aplysia  "punctata  Cuvier. 

1803.  .Aplysia  punclala  Cuvier,  Annales  du  Muséum,    II,  p.  205,  pi.  I,  fig.  2-5. 

1,S69.        —  —        Cuv.,       Jeffrey-s,  Bril.  Concli.,  V,  p.  5,  pi.  XCVII,  fig.  1. 

Habitai.  —  Rare  dans  nos  ]iarages  :  nous  en  avons  trou\é  deux  individus 
vivants  à  Saint-Lunaire,  un  à  Uarbour,  un  à€halibprt  et  un  aux  Zorieux. 


Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  13 

34.  Pleurobranchus  plumula  Monlagu. 

1803.  Bulla  piniitnta  Momagu,    lesl.   liril.,  1,  p.  211,  [il.   lô,  tig.  9 

el  11,  vignelle  2,  lig.  5  (aniinul!. 
1809.  Pli'urobnuK'liiis      -        .NUml.,      ,Iki-khevs,   Bi'it.  Concli.,   V,  p.   II,  pi.  XCVII, 

lig.  i. 
Ilabilut.  —  l'eu  commun,  vivant,  à  très  basse  mer,  sous  les  pierres  :  Saint- 
Lunaire,  les  Cheminées,  le  ilaumet,  llarbour,  Pierre  à  Tison,  les  Patouil- 
lois,  la  Petite  Conchée.  les  Herbiers,  les  Ouvras,  pomte  de  la  Briantais. 
Chalibert,  Bizeu.K,  les  Zorieu.x,  la  Mercière,  Grand-Bey,  Rochebonne,  La 
Higne,   la  Ouimorais,   la'  Toise. 

PROSOBRANCHIATA 

i'K(.iiMi;i!.\.\(;iiiAi'.v 
35.  —  Bêla  ruîa  Montagu. 

ISlW.  Murex  nifus  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  263. 

1SU7.  l'U'uroloina  ru{a  iMunt.,      .Ikki'Hevs,  Brit.  Coucli.,  IV,  p.  392;  V  (1869),  p.  222, 

pi.  XCl,  lig.  G. 

Habitat.  —  Nous  avons  rencontré  la  lurme  typique,   vivante  dans  l'anse 

des  Troquetins,  à  la  base  des  Zostùres,  dans  du  sable  recueilli  à  basse  mer 

dans  nos  dragages  en  llance.   On  en  trouve  aussi  des  e.\enq)laires  vides 

rejelés  sur  les  plages  à  llarbour,  Saint-Suliac,  Saint-Malo  el  à  la  Guimorais. 

Var.  semicostata  Jelfreys  (Brit.  G.  IV,  p.  393;. 

Dépourvue  de  côtes  longitudinales  sur  le  dernier  tour  et  ordiiiaiieinent 
[ilus  grande  que  la  forme  typit]ue. 

Habitai.  —  Nous  n'avons  recueilli  aucun  exemplaire  vivant  de  cette 
variété  qui  n'est  pourtant  pas  rare  dans  les  cordons  littoraux  de  Sainl- 
Lunaire  el  dans  les  dragages  au  large. 

36.  —  Mangilia  costata  (Pennant)  Donovan. 
1777?  Murex  costatus  Pennant,    [Irit.    Zool.,    IV,    p.    125,    pi.    T.XXIX, 

flg.  1,   i. 
1800.      —  —       Penn.,  Donovan,  Brit.  Sh.,  II,  pi.  XCI,  lig.  1,  1. 

1867.  Pleurolorna  coslata  Don.,      Jeifreys,  Brit.  Concli.,  IV,  p.  379;  V  {18G9),  p.  220, 

pi.  XC,  flg.  3. 
Habitat.  ■ —  Saint-Lunaire,  les  Zorieux  (vivant),   Bas-Sablons,   Grand-Bey 
(vivant),  la  Toise,  dragages  au  large  et  en  Rance. 

Le  Murex  costatus  n'est  reconnaissable  ni  par  sa  description  ni  par  sa 
figuration  dans  l'ouvrage  de  Pennant,  mais  ce  nom  a  été  repris  el  précisé 
par  iJonovan,  qui  fa  appliqué  à  la  coquille  ayant  la  moitié  supérieure  du 
dernier  tour  brune  et  la  moitié  inférieure  blanche  :  c'est  cette  coloration 
typiiiue  qui  se  rencontre  le  plus  fré(iuemment. 

37.  —  Mangilia  rugulosa  Philippi. 

1844.  Pleurolorna    rugulosum  Philippi,  Enum.  MoU.  Sic,  II,  p.  1G9,  pi.  XXVI, 

flg.  8. 
1867.  —  rugulosa  Pliil.,      .Jeffreys,   Brit.   Conch.,   IV,   p.  381  ;  V,    p.  220, 

pi.  XC,  flg.  4. 
Habitat.  —  Un  exemplaire  vivant  dans  les  Zoslères  de  l'anse  des  Troque- 
tins. On  en  trouve  parfois  des  spécimens  vides  dans  le  cordon  littoral  de 
Saint-Lunaire,  mais  celte  espèce  est  beaucoup  plus  rare  que  le  .1/.  costata. 
Nos  spécimens  diffèrent  du  type  méditerranéen  par  l'absence  de  cordons 
décurrents  élevés,  mais  ils  présentent  l»ien  l'angulation  caractéristique  du 
haut  des  tours.  Nous  avons  sous  les  yeux  une  série  d'individus  recueillis  à 
Ai'cachon  par  i\l.  E.  de  Boury  et  (jui  relient  si  intimement  le  type  à  notre 
forme  de  Saint-Malo,  que  nous  ne  trouvons  même  pas  utile  de  désigner 
celle-ci  par  un  nom  de  variété. 

38.  —  Haedropleura  septangularis  Montagu. 

180:H.  Murex  septangularis  Montagu,  Te.sl.  Brit.,  I,  p.  268,  pi.  9,  fig.  5. 

1807.   Pleurotoma    —  .Mont.,      .Ieffrey.s,   Bril.   Concli.,   1\',   p.  3!»0;  V,   p,  222, 

pi.  XCI,  lig.  5. 


l 'i  Dautzknberg  et  Dliioiiciioux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

Ildhildl.  —  lUiro,  \ivanl  dans  les  dragages  au  large;  plus  commun  mort 
dans  ces  uicmes  dragaj^es,  ainsi  (|ue  dans  ceux  en  lîance.  (Juelques  exem- 
plaires \ ides  ont  été  recueillis  dans  les  cordons  liKoraux  de  Sainl-ljunaii'e 
et  de  la  Toise. 

VAl  —  Clathurella  purpurea  Ahmlagu. 

1803.  Murex  purpureus  Montacu,  Test.  Brit.,  I,  p.  200,  ]iL  il,  lig.  3. 

18G7.  Dcfrancia  pvrpurra  Muni,      jEFi-Riivs,    Brit.    Concli.,    1\',    p.    373;    V,    pi. 

LXXXIX,  lig.  5  et  var.  oblunga,  pi.  LXXXIX, 

lig.  0. 
Iliiliiliil      -  \il  stiiis  les  picri'es,  dans  la  /(ine  des  Laniiiiaircs,  tdiil  Ir  long 
de  la  cùle  depuis  la  baie  tle  la  Frenay  jusqu'à  la  Tuise,  ainsi  ipie  sur  les 
ilôts  du  large. 

\'ar.  denseclathrata  D.  et  D.  (Paunule  Saint-Alalo,   1900,  p.  5). 

Ilubilal.  —  Celte  lurme  se  rencontre  presque  exclusivement  dans  les  dra- 
gages au  large,  tandis  (ju'on  n'en  trouve  guère,  à  la  côte,  d'exenqjiau'es 
bien  caractérisés.  Elle  est  plus  petite  que  le  type,  à  sculpture  plus  Une, 
tonnant  un  treUlis  plus  régulier  et  les  cotes  longitudinales  sont  bien  moins 
prédominantes.  La  coloration  est  plus  unilormément  i)ruue  et  les  taches 
blanches  beaucoup  luoins  aiiparentes. 

La  variété  ublonga  de  .lelïreys  est  de  même  taille  ijue  notre  variété  densc- 
clallirata,  mais  sa  sculpture,  bien  que  plus  Une  que  chez  le  type,  montre 
encore  une  [)rédominance  très  sensil)le  des  côtes  longitudinales. 

40.  —  Clathurella  linearis  Montagu. 

1803.  Murex    linearis  Montagu,  Test.  Brif.,  I,  p.  261,  pi.  9.  flg.  4. 

1867.  Defrancia   —       Mont.,      Jeffkkvs,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    308  ;    V,    p.    22t), 

pi.  LXXXIX,  flg.  2,  2. 
Habitat.  —  Beaucoup  plus  rare  que  le  Cl.  purpurea  dans  la  baie  de  Sainl- 
Malo,  nous  n'avons  recueilli  que  quelques  exemplaires  vivantssous  les 
pierres,  à  basse  mer,  à  Saint-Lunaire,  à  llarbour,  à  la  pointe  des  Corbières, 
au  Roc  au  Dogue,  à  la  pointe  de  Rochebonne  et  au  .Minihic,  contre  la 
pointe  de  la  Varde.  Nos  dragages  au  large  nous  ont  aussi  procuré  trois 
exemplaires  vivants  et  M.  Preston  en  a  trouvé  quelques-uns  à  Saint-Cast. 

41.  —  Raphitoma  nebula  Montagu. 

18a3.  Murex       nebula  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  267,  pi.  15,  flg.  6. 

1867.  Pleuroioma  —     Mont.,      Jeffreys,    Brit.    Concli.,    IV,   p.    38 i  ;  V,    pi.   XCl, 

flg.  1. 
Ildbilnt.  —  Recueilli  vi\'anl  sous  les  pierres,  à  Saint-Lunaire  et  sur  les 
Zostères,  à  la  pointe  des  Corbières;  dragué  vivant  eu  Rauce.  Des  spécimens 
vides  se  rencontrent  dans  le  maërl  à  Saint-Lunaire,  llarbour,  Cézembre  et 
au  Grand-Bey. 

Var.  Powisiana  Recluz. 
1867.  Pleuroioma  nebula,  \'ar.  lœvigala      .Ieffreys  (non  PI.  iFpviqala  Philippi),  Brit. 

Conch.,   I\',  p.  380:  V,  p.  220,  pi.  XCI, 
flg.  3. 
1889.  Raphitoma  Poirisiaiia  Reci.uz  mss.  in  Dautzenherg,  Exc.  Malac. 

Saint-Lunaire,  p.  22. 
Habitat.   —    Un   exemplaire   vivant   recueilli    à    Cézembre    et    plusieurs 
coquilles  vides  dans  les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire. 

Nous  nous  rallions  aujourd'hui  à  la  manière  de  voir  de  .Ieffreys,  en  ne 
considérant  cette  grande  forme  de  coloration  blanchâtre,  avec  les  espaces 
intercostaux  bruns,  que  comme  une  variété  du  R.  nebula,  mais  le  nom 
lœvigata  Phil.  ne  peut  lui  convenir,  car  le  PI.  lœvigatuin  Phil.  (Enum.  Moll. 
Sic.  I,  p.  199,  pi.  XI,  hg.  17)  est  une  forme  méditerranéenne  bien  plus 
petite,  d'un  blanc  bleuâtre,  avec  une  bande  périphériale  brune  continue  et 
sans  côtes  axiales,  même  sur  les  tours  supérieurs. 

Yav.  Septenvillei  Monterosato  mss. 
Diffère  du  R.  nebula  typique  par  sa  forme  plus  allongée,  ses  côtes  axiales 
moins  saillantes  et  s'effaçant  sur  le  dernier  tour. 


Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  15 

Habitat.  —  Nous  n'avons  trouvé  cette  variété  que  dans  les  cordons  litto- 
raux de  Saint-Lunaire  et  dans  les  drapapres  au  larp:e.  Elle  est  rare  dans 

nos  parafes  ;  mais  nous  l'avons  i-encnntrée  en  abondance  da.ns  le  cordon 
littoral  de  la  Hanle  fLojre-Tnfi'^rieure). 

'i2.  —  Raphitoma  attenuata  Monla.yu. 

180:?.  Murer  (illniuahis-  Montaci',  Test.  Brit.,  I,  p.  2f)(i.  pi.  0.  li^;.  6. 

1867.   l'IriiToloiiia  allnviiila  Mont.,      .lici'iïnKvs,  Bril.  Concli.,  IV.  p.  .S77:  \\  p.  220, 

pi.  XC,  fig.  2. 

Habitat.  —  Nous  n'avons  pas  encore  rencontré  ce  Mollusque  vivant  dans 
la  baie  de  Saint-Malo  :  sa  présence  n'est  indiquée  que  )iar  qneliiues  coipiilles 
vides  des  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire  et  d'une  fuilre,  provenant  des 
dragages  au  large. 

43.  —  Raphitoma  costulata  (Risso)  de  Blainvillc 

1820.  Mançirlia    costulata  Risso,  Eiwopc  Méridionale,  IV,  p.  210. 

1830.   Plrurotoma      —        Ri.s.<;n,       De    Ri  atnvili.e,    Faune    fi'ane.,    p.    Km),    pi.    A-. 

fig.  6,  6  a. 
1867.  —         striolata  ,TFi-r-REYS  (non  Risso).  Rril.  Cuncli.,  IV.  p.  370  : 

X,  p.  220,  pi.  XC,  flg.  1. 

Habitat.  —  Quelques  rares  exemplaires  vides  dans  les  cordons  littoraux 
de  Saint-Lunaire  et  de  Saint-Malo. 

Il  est  impossible  de  conserver  à  cette  espèce  le  nom  de  striolata  par  leqtiel 
elle  est  tiabituellement  désignée,  car  ce  nom,  emprunté  par  Philippi  à 
Scacchi,  l'a  aussi  été  par  Scacchi  à  Risso.  Or.  le  Man<jcUa  striolata  de  Risso 
est  incontestablement  le  R.  attenuata. 

La  mauvaise  interprétation  du  Mangelia  striolala  de  Risso  par  Scacchi 
nous  amène  à  reprendre  pour  la  pi'éspnte  espèce,  comme  l'a  fait  le 
D--  Kobelt  (Icon.,  III.  p.  383,  pi.  XCIVII.  fi?.  18-20),  le  nom  costulata.  bien 
que  la  coquille  ainsi  nommée  n'ait  pas  été  figurée  ni  suffisamment  décrite 
par  Risso.  Mais,  comme  elle  a  été  confirmée  et  représentée  convenablement 
peu  de  temps  après  par  de  Rlainville,  il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  s'arrêter 
à  ce  nom. 

'('i.  —  Buccinum  undatum  Linné. 

1758.   Bncc.ininii  uiidnfnni  Ltxné.  Svst.  Nat.,  édit.  X.  p.  74-0. 

1867.  —  —        Lin.,       .Teffrevs',    Rril.    Conch.,    IV.    p.    28.">  :   V.    p.    218, 

pi.  LXXXII,  fig.  2,  3;  ninnslr.,  fig.  4,  5. 

Habitat.  ■ —  On  en  rencontre  sur  toutes  les  plages,  des  coquilles  vides  on 
habitées  par  des  Pagures.  Pendant  les  grandes  marées  les  .spécimens  vivants 
ne  sont  pas  rares  sur  le  banc  de  Harbour,  à  l'embouchure  de  la  Rance,  etc. 
.•\  Saint-Malo  fRon-Secours).  nous  en  avons  trouvé  sous  les  pierres  des 
colonies  très  nombreuses  d'exemiilaires  jeunes. 

Var.  littoralis  Kinff. 

184-6.   R.  undalinii.  ynr.  lillnralis  Ktno.   Ann.   a.   Mag.    Xal.    llisl..    I"'  Ser., 

XVIIT,  p.  250. 
1012.  —  —       King,      Dautzenbfrc,   et  H.  Ftsi  hfr.   Camp.   arrt. 

Prince  de  Monaco,  p.  100,  pi.  V,  flg.  1. 

Habitat.  —  Avec  le  type,  dont  cette  variété  ne  diffi^re  que  par  sa  spire 
moins  haute. 

Le  B.  undatum  varie  peu  dans  la  région  de  Saint-Malo  :  nous  n'y  avons 
observé  aucune  des  autres  variétés  que  nous  avons  indiquées  dans  notre 
travail  sur  les  campagnes  du  Prince  de  Monaco  dans  les  Mers  du  Nord. 

45.  —  Donovania  minima  Montagu. 

1803.   Buccinum  minimum  Montaci-.  Test.  Rrit..  T,  p.  247.  pi.  8,  fig.  2:  Snppl. 

f  18081  p.  100. 
1867.   T.arhpsi.f  minim a  Mont.      .Teffrfys.    Rrit.    Conch.,    TV,    p.    313:   V,    p.    218, 

pi.  LXXXT^^  fig.  3. 

Habitat.  —  \\\  à  peu  près  partout  sous  les  pierres,  pur  les  Zostères.  et 
surtout  sur  les  algues,  à  basse  mer,  mais  n'est  jamais  très  commun. 


l'i  li\i  r/KNHKHi;  cl  I)inciniinr\.  -  ^  Molhis<jiics  ilr  Siiint-MaJo. 

■'16.  —  Nassa  (Hinia)  reticulata  T>imié. 

1758.   niicciiiinii  rcliculaluni      Linniô,  Sysf.  Nal.,  éilil.  X,   p.  7W. 
1867.   Xassa  icticulnln  Un.,       .IiïFFnK^s.     Bril.    Concli.,    I\',     n.    :i'i(l  :    \'.    p.    2i;i, 

pi.  lAXXVII,  fig.  3,  :i. 

Habitai.  ■  -  Très  coniiiiun  |)ail.(jiit  à  basse  mer,  rampant  avec  agilité  sur 
le  sable.  Ce  Mollusciiie  ne  descend  guère  au  dessous  de  la  zone  comjjrise 
entre  le  balancement  des  marées,  car  la  drague  ne  nous  en  a  raiiporlé  que 
des  coquilles  vides  ou  occupées  par  des  Pagures. 

■  Var.  mamillata  Risso. 

1826.   Planaxis  7iiniiiUlala      Hisso,  Europe  Mérid.,  IV,  p.  178,  fig.  122. 
1867.  Nassa  nilida  .Ieffrevs,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    2Ad  ;    V,    p.    21!i,    pi. 

LXXXVII,  flg.  4,  4. 

Uahilal.  —  Trè.s  abondante  dans  les  bassins  de  Saint-Malo. 

C'est  au  Marquis  de  Monterosato  qu'on  doit  la  restauration  du  nom 
uiamUlata  Risso,  qui  était  tombé  dans  l'oubli,  mais  sur  lequel  il  ne  peut  y 
avoir  le  moindre  doute. 

Nous  avons  trouvé  à  Hirel  (baie  de  Cancale)  des  spécimens  énormes  de 
cette  variété,  pour  lesquels  M.  de  Monterosato  a  proposé  le  nom  de  ^'nssâ 
{Hinia)  inamiUata-maior  (Journ.  de  Conch.  UX,  1911,  p.  292). 

i7.  —  Nassa  (Hima)  incrassata  Strom. 

17G8.  Buccimim  incrassatum         Strôm,  K.  Norslve  Vid.  Selsiv.  Slcrift.,  I\",  p.  .369. 
IS(i7.  Nassa  incrassata  Sfroni,      .Ieffreys.    Brit.    Conch.,    \\\   p.    351  :   V,    p.   2rJ, 

pi.  LXXXVIII,  flg.  1. 

Habitat.  —  Commun  partout,  à  basse  mer,  sur  les  rochers,  les  pierres  et 
les  Zostèi'es.  Nous  l'avons  dragtté  en  petit  nombre,  tantôt  vivant,  tantôt 
mort. 

Var.  ex  forma  elongata  R.  D.  D.  (Moll.  du  Rouss.  I,  ]->.  'iT.  pi  II.  fig.  6). 

Habitat.  —  Un  peu  partout,  avec  la  forme  typique. 

Var.  ex  forma  minor  B.  D.  D.  (Moll.  du  Rouss.  1,  p.  47.  pi.  II.  fig.  8). 

Habitat.  —  Cette  forme  naine  est  très  rare. 

Var.  ex  forma  simulans  Jeffreys  (Brit.  Conch.  IV,  p.  352). 

Habitat.  —  On  rencontre  de  temps  en  temps  des  exemplaires  de  cette 
variété  qui  est  caractérisée  par  la  présence  d'une  varice  sur  le  dernier  tour. 
Nous  avons  désigné  cette  variété  sous  le  nom  de  var.  varicnsa  (Moll.  du 
Rouss.,  I,  p.  -il,  pi.  TI,  flg.  7)  qui  tombe  en  synonymie  du  nom  simulans, 
plus  ancien. 

Var.  ex  colore  rosacea  Risso  {Planaxis  rosacca  Risso.  Yaw.  Mérid.  IV.  p.  176V 

Habitat.  —  Avec  le  type,  mais  beaucoup  pins  rare,  cette  variété  est  d'une 
belle  teinte  rouge  vermillon,  avec  le  bourrelet  du  labre  blanc. 

Var.  ex  colore  lutescens  Scacchi  {Buccimim  manila.  var.  h.  lutescens, 

Catal.  Conch.  Regn.  Neap.,  p.  11). 

Habitat.  —  Encore  plu?  rare  que  la  yar.  rosacea,  celle-ci  est  jaune  d'or 
et  a  aussi  le  bourrelet  du  labre  blanc. 

Var.  ex  colore  fusca  Scacchi  {Buccimim   macula  var.   d.  fusca. 

Catal.  Conch.  Regn.  Neap.,  p.  11). 

Habitat.  —  .\ssez  commun  partout.  D'un  brun  foncé,  bourrelet  blanc. 

Var.  ex  colore  îasciata  Monterosato  (Emim.  e  Sinon.,   p.  -'i3). 

Habitat.  —  Pas  très  rare,  cette  variété  est  caractérisée  par  une  bande 
claire  tranchant  sur  le  fond  foncé  de  la  coquille. 

PI).    D.VUTZENBERG    Ct  Dl  ROICHOI'X. 

(A  suivre). 


Supiiléinont  ù  In   Feuille  des  Jeunes  Nafifrolisles,  N"  016 


LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  {Suite) 


48.  —  Nassa  (Hima)  varicosa  'J'iuiim. 

1822.  Hanclln  jn/ijnixa  Lamarck  (non  Schlotheim),   Aniiii.   .sans  verl.,   VII, 

p.  154. 
IS2C).   Trilaniii  raricosn  TinroN,  Zool.  .Inurn.,  II,  p.  365,  pi.  13,  flg.  7. 

ISGT.  A'assa  pijgiiuca  Uim.,      Jeffrevs,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    354;    V,    p.    219, 

pi.  LXXXVIII,  fig.  2. 

Ilahilnl.  --  llociioiili  \ivunt  ;i  Sainl-Luniiire.  Diiiard,  Snint-Serviin,  au 
(iran(l-i{i'y  et,  dans  le  bassin  de  Saint- .Malo,  mais  beaucoup  plus  rare  que 
le  ;V.  inrrassala. 

49.  —  Trophon  muricatus  Monlafru. 

1803.  Murex  muricalits  MoNTAdi',  Test.   Brit.,  I,  p.  262,  pi.  9,  flg.  2. 

1867.  Trophon      —       Monl.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  316;  V,  pi.  LXXXIV, 

fig.  4. 

Ihiliildl.  Xdiis    n'axons    fencunlré   jus(iu'à    i)ri'.senl    ([u'iin    livs    iicl.it, 

noinliriî  (['o.xcinplaires  \i(los  de  cette  espèce,  en  draKuanl  dans  les  parages 
de  (".czembfe. 

50.  —  Ocinebra  erinaceus  Linné. 

1758.  Murex  Erinaceus      Li.\"né,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  748. 

D'après  Hanley,  le  type  du  Murer  cruiaceus.  conserv(''  dans  la  collection 
de  iJinié,  correspond  à  la  figure  3  de  la  pi.  XXIII  de  Knorr  :  Délices  des 
^'elIX,  tome  I\'.  ("/est  là  une  forme  méditerranéenne  de  taille  médiocre,  à 
cordons  étroits  et  saillants  que  nous  possédons  du  Roussillon,  de  Marseille, 
de  Toulon  et  de  iMahon. 

\'ar.  e.\  forma  tarentina  LamarcU  (Anim.  sans  vert.,  VII,  p.  175). 

1867.  Murex  erinaceus      .Ikfi'reys,  Brit.  Concli.,  IV,  p.  306;  V,  p.  218,  pi.  LXXXIV, 

fig.  1. 

Habitat.  —  Commun  paitout,  vivant  à  basse  mer  sur  les  rochers  et  les 
jiicrres  ;  il  est  également  abondant  dans  les  dragages. 

Bien  que  Lamarck  ait  indiqué  le  Golfe  de  Tarenïe  comme  patrie  de  son 
Murex  tarenliniis,  nous  avons  pu  nous  convaincre  par  l'examen  des  deux 
s))écimen,s  de  sa  collection,  conservés  au  Musée  de  Genève,  qu'il  s'agit 
bien  de  la  forme  ordinaire  des  côtes  de  BretKngne  et  non  de  celle  que  Kiener 
a  re[)résentée  sous  ce  nom  :  Icon.  coq.  viv.,  pi.  44,  fig.  2,  2.  Les  dimensions 
indiquées  par  Lamarck  rie  sont  d'ailleurs  que  17  lignes,  soit  3'i  millimètres, 
alors  que  les  ligures  de  Kiener  représentent  nu  individu  de  58  nullimèlres 
de  hauteur. 

Var.  ex  forma  sculpta  Jeffreys  (Brit.  Conch.  IV,  p.  308). 

Côtes  dccurrentes  très  saillantes,  surtout  celles  du  haut  (|ui  limitent  un 
espace  infrasutural  concave,  ce  qui  donne  à  la  coquille  un  aspect  scalari- 
forme. 

Habitat.  —  Dragages  au  large. 

Var.  ex   forma  producta  Dautz.  (Liste  Granville  et  Saint-Pair,  p.  7). 

Spire  très  élevée,  égalant  la  moitié  de  la  hauteur  totale  de  la  coquille. 

Habitat.  —  Saint-Servan-Bas-Sablons.  .\ssez  rare. 

Var.  ex  forma  depauperata  Dautz.   (Exe.  Malac.   Saint-Lunaire,   p.   2!5). 

Forme  courte,   solide,  trapue. 

Habitat.  —  Saint-Lunaire. 


18  Dautzenherc.  et  Drucuciioix.  —  Mollusques  de  Siiiril-.Mnlo. 

Var.  ex  forma  mutica  nnv.  var. 
Sculpture  obsolète  :  cordons  décurrents  el  lamelles  longitudinales  presque 
entièrement  effacées. 
Habitait.  —  Saint-Lunaire. 

Xnv.  ex  colore  cingulifera  Lamarck  (Anim.  sans  ver!.,  \  li,  p.  172). 

Même  forme  que  celle  de  la  var.  tarentina,  mais  avec  le  cordon  décurrent 
qui  limite  la  récrion  subsuturale,  tranchant  en  blanc  sur  le  fond  fau\e  ou 
brun  de  la  coquille. 

Ilahitiit.  —  Partout,  assez  rare. 

\'ar.  ex  colore  îasciata  Dautz.  (Exe.  Mal.  Sainl-Lunaire,  p.  25). 

Ornée  de  bandes  transversales  brunes  sur  un  fond  blanchâtre. 
Habitat.  —  Partout,  assez  rare. 

Var.  ex  colore  fusca  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  25). 

D'un  brun  marron  uniforme. 
Habitat.  —  Commune,  partout. 

Var.  ex  colore  cameola  nov.  var. 

D'un  rose  carnéolé  uniforme. 

Habitat.  —  Assez  rare  à  la  pointe  de  la  \'arde. 

Var.  ex  colore  candida  Dautz.  (Moll.  rec.  à  Saint-Jean-de-Luz  et  à  Guétharry, 
extr.  Feuille  des  Jeunes  Nat.,  1894,  p.  1). 
Entièrement  blanche. 
Habitat.  —  Hai'bour,  banc  des  Lutraires,  Le  Minihic,  peu  commune. 

Var.  ex  colore  conspersa  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  25). 

Pond  blanchâtre  ou  rosé,  irrégulièrement  ponctué  et  tacheté  de  fauve  ou 
de  brun. 
Habitat.  —  Rochebonne,  le  Minihic,  assez  rare. 

51.  —  Ocinebra  (Ocinebrlna)  aciculata  Lamarck. 

1822.  Murex  aciculatus  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  VII,  p.  176. 

18G7.      —  —         Lam.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.   310;   V,    p.   218, 

pi.  LXXXIV,  fig.  2. 

Habitat.  —  Commun  partout,  vivant  à  basse  mer  sur  les  rochers  el  les 
pierres.  Les  dragages  ne  nous  en  ont  rapporté  que  des  exemplaires  vides. 

Dans  les  «  Mollusques  du  Roussillon  »,  nous  avions  considéré  l'O.  coral- 
lina  Scacchi,  de  la  Méditerranée,  comme  synonyme  de  l'O.  aciculata.  Ces 
deux  formes  sont  cependant  assez  distinctes  pour  qu'on  puisse  les  séparer 
spécifiquement.  Leurs  animaux  sont,  chez  l'une  comme  chez  l'autre,  d'un 
beau  rouge  vermillon,  mais  la  coquille  du  cornllinus  est  toujours  beaucoup 
plus  petite,  sa  spire  est  moins  haute  en  proportion,  etc. 

52.  —  Purpura  lapillus  Linné. 

1758.  Bucninvrn  lapillus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  739. 

1867.  Purpura         —       Lin.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    276;    V,    p.    217, 

pi.  LXXXII,  flg.  1. 

Habitat.  —  Très  commun,  vivant  sur  les  rochers  de  toute  la  côte  qui 
découvrent  à  mi-marée. 

Linné  ayant  basé  son  espèce  sur  la  fig.  6  de  la  pi.  ?,  de  I^ister  (Hi^^toria 
Anim.  Anglife).  c'est  cette  figuration  qu'il  faut  regarder  comme  représen- 
tant la  forme  typique  :  elle  est  extrêmement  trapue  et  épaisse,  presf|ue 
globuleuse  ;  notre  variété  crassissirna  (Exe.  Malac.  à  Saint-Lunaire,  p.  24) 
est  donc  synonyme  du  type. 

Var.  ex  forma  imbricata  Lamarck  (Anim.  s.  vert.,  VIT,  p.  244). 

Chez  cette  variété,  les  lignes  d'accroissement  deviennent  lamelleuses  et 
ces  lamelles  sont  très  développées  dans  certaines  localités,  mais  ce  n'est 
pas  le  cas  pour  les  spécimens  de  notre  région,  dont  les  lamelles  sont  peu 
caillantes. 


Dautzenberg  et  Durouciiulx.       Mollusques  de  Sainl-Mala.  19 

\  ar.  l'X  liinna  cellica  Lucinl. 

1886.  Purpura  Cellica      Locard,  Prodr.  de  Malac.  fruriç.,  p.  147,  556. 
1892.        —  —         LocAHD,  Les  Coq.  mar.  des  cOites  de  France,  p.  87. 

Celte  forme  a  été  si  mal  désignée  au  dùbiil,  i|iui  iiuus  eussions  liésilc  ù 
lui  attribuer  le  nom  proposé  par  Locard,  si,  dans  son  travail  de  1892,  cet 
auteur  n'avait  complété  sa  description  et  donné  les  dimensions  de  son 
espèce.  Dans  le  Prodrome,  il  n'est,  en  elîel,  pas  fait  mention  de  taille,  mais 
on  y  voit  deux  références  :  1°  Kiener,  pi.  29,  lig.  77  a,  qui  représente  une 
coquille  de  i8  millimètres  ;  2°  Forbes  et  Uunley,  pi.  Cil,  lig.  1,  qui  en  repré- 
sente une  de  02  millimètres.  Or,  bien  (jue  Locard  ait  indiqué  plusieurs 
localités  françaises  de  la  Manche  et  de  l'Océan,  nous  n'avons  jamais  pu 
découvrir  sur  notre  littoral  aucun  /'.  lapillus  se  rapprochant  de  ces  grandes 
dimensions  qui  ne  sont,  au  contraire,  pas  très  rai'es  en  Angleterre.  Mais 
les  dimensions  indiquées  par  Locard  en  1892  :  35  à  40  millimètres  de  haut 
X  18  à  21  millimètres  de  diamètre,  sont  bien  moindres  que  celles  des  ligu- 
rations  citées  précédemment  et  conviennent  très  bien  à  la  forme  étroite,  à 
spire  élevée  et  à  canal  assez  allongé  que  nous  possédons  dans  la  région 
de  Saint-Malo. 

Habitat.  —  Saint-Lunaire,  Saint-Suliac,  Saint-Servan  (Fours-à-Chaux  et 
Pointe  des  Corbières). 

Var.  ex  colore  lactea  Dautz.  (Kxc.  Malac.  Saint-Lunaire,  p.  24). 

Entièrement  blanche. 

Var.  ex  colore  aurantia  Daulz.  (Exe.  Malac.  Sainl-I^unaire,  p.  24). 

D'un  jaune  orangé  uniforme. 

Var.  ex  colore  castanea  Dautz.  (Exe.  Malac.  Saint-Lunaire,  p.  24). 

Entièrement  brun  foncé. 

Var.  ex  colore  bizonalis  Lamarck  (Anim.  sans  vert.,  VII,  p.  225). 

Ornée  de  deux  bandes  blanches  sur  fond  brun  ou  orangé. 

Var.  ex  colore  lineolata  Dautz.  (Exe.  Malac.  Saint-Lunaire,  p.  iî4). 

Coloration  grisâtre  avec  de  fines  linéoles  décurrentes  brunes  entre  les 
cordons. 

\a.T.  ex  colore  fauce-violaceo  Dautz.  (Exe.  Malac.  Saint-Lunaire,  p.  24). 
Cette  variété,  à  ouverture  violette,  se  combine  avec  toutes  les  autres. 
Nous  n'avons  pas  mentionné  de  localités  pour  la  plupart  des  variétés 
ci-dessus,  car  on  les  rencontre  partout  ensemble. 

53.  —  Cypraea  (Trivia)  arctica  (Solander  in  Humphrey),  Pulteney. 

1797.  Cypraea  arctica  Solander  in  Humphrey,   Muséum   Calonnianum, 

p.  7. 
1799.        —  —  Pulteney,  Catal.  Dorselsh.,  p.  39. 

1867.        —       europœa  Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  403;  V,  p.  117,  122, 

pi.  XCII,  flg.  2,  2. 

Habitat.  —  Commun  partout,  vivant  sur  les  rochers  et  les  pierres  aux 
basses  mers  de  grandes  marées. 

Nous  avons  expliqué  (Dautzenberg  et  11.  Fischer  :  Camp.  arct.  Prince  de 
Monaco,  p.  160),  que  la  forme  typiiiue  du  C.  arclica  est  celle  figurée  par 
Lister  (Hist.  Anim.  Angl.,  pi.  III,  flg.  17)  :  c'est  une  coquille  unicolore  de 
12  millimètres  de  longueur.  La  var.  ma'tor,  établie  par  Philippi  pour  une 
forme  méditerranéenne,  a  la  même  taille,  mais  il  faut  tenir  compte  que  le 
C.  arctica  est  habituellement  bien  plus  petit  dans  cette  mer  que  dans 
l'Océan. 

Var.  minor  Monterosato. 

De  très  petite  taille,  ne  dépassant  pas  7  à  8  millimètres  de  longueur. 
Habitat.  —  Assez  fréquente  à  Saint-Lunaire. 


20  I)\i"IV.I':m'.iou(;  cl  l»i  mu  i  iiur\.        Mulliisiiiirs  de  Sahil-'\liilii. 

Var.  europaea  Montagu  (Test.  Brit.,  Siippl.,   j).  88)  =  lri}mnctata  Réquien. 

Ornée  de  taches  dorsales  brunes. 
Ilahilat.  —  Partout,  avec  le  type. 

5i.  Triforis  perversa  Linné. 

1758.  Troclius  perversus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  760. 

ISSi.  Tri{oris         —         Lin.,       BucQuoy,  Dauïzenberg  et  Dollfus,  Mdll.  du  Rous- 

sillon,  I,  p.  209,  pi.  26,  iig.  13. 

\jx  forme  typique  du  T.  perversa  est  la  coquille  mérlilei'ranrenne  de 
f,n"uule  taille  que  nous  avons  représentée  :  Moll.  du  Ituuss.,  pi.  26,  lii,'.  ]3. 
Xou.s  ]ie  la  connaissons  pas  des  côtes  océaniques  d'Eui'ope. 

Var.  adversa  Montagu  (Test.  Brit.,  I,  p.  271;. 

ISG7.  Certlhium  perverauin  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  261  ;  V,  p.  217, 

pi.  LXXX,  fig.  5. 

Ildbiliil.  --  La  pi'cscuce  de  ce  Mollusque  dans  la  baie  de  Sainl-Malo  n'a 
élé  révélée  ju:^qu'à  présent  que  par  un  e.xeuqilaire  dragué  en  IVJUS  au  N.  des 
I  >uvi-as. 

55.  —  Bittium  reticulatum  Da  Costa. 

1778.  Slrombilnnnis  rrticuiatus  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  117,  jil.VIH,  fig.  13. 

18(>7.  Ccrilhiuni  rcliculatuin  l")a  C,      Jeffreys,  Brit.  Concli.,  IV,  p.  217.  pi.  LXX.X, 

flg.  4. 

lliilitlid.  —  \"it  en  grande  abondance  sui'  LouL  le  iitloi-al,  aus^^i  biiai  su)' 
les  rochers  que  sur  les  Zostères  et  les  Algues.  Les  dragages  ne  le  rap- 
portent guère  que  mort  :  c'est  tout  à  fait  e.xceptionnellement  que  nous  en 
avons  dragué  deux  individus  vivants  aux  environs  des  Buharats,  en  1911. 

Ce  Mollusque  n'est  représenté  dans  nos  parages  que  pai'  la  forme  typi(|ue. 

56.  —  Cerithiopsis  tubercularis  Montagu. 

1803.  Murex      tubercularis  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  270. 

18G7.  CerUliiopsis      —         Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  2{)0  ;  V,  p.  217, 

pi.  LXXXI,  flg.  1. 

Habitai.  —  Recueilli  vivant  à  basse  mer  sur  les  algues,  les  Zostères  et 
sous  les  pierres,  mais  toujours  assez  rare  :  Cézembre,  Petite-Gonchée, 
Saint-Lunaire,  les  Zèbres,  Fours-à-Chau.\,  les-  Zorieu.x,  pointe  des  Cor- 
bières,  Grand-Bey,  Roc-au-Dogue,  Rochebonne,  Le  Minihic  et  .Miel-Pot.  Les 
dragages  au  large  et  en  Rance  nous  en  ont  fourni  de  nondjreux  exem- 
plaires vides  et  quelques  vivants. 

Var.  nana  Jeffreys  (Brit.  Conch.,  I\',  p.  267). 

Coquille  de  très  petite  taille,  renflée  au  milieu  et  atténuée  aux  extrémités. 
Habitai.  —  Cette  variété  se  rencontre  presque  partout  avec  le  type. 

57.  —  Cerithiopsis  pulchella  Jeffreys. 

1858.  Cerithiopsis  pulchella      Jeffreys,  Gleanings  in  Brit.  Conch.,  in  Ann.  a.  Mag. 

of  Nat.  Hist.  3"  Ser.,  II,  p.  129,  pi.  V,  flg.  8  a-8  c. 
1867.  —  —  Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.   269;  V,    p.   217,    pi. 

LXXXI,  fig.  3,  3. 

Habitai.  —  Espèce  rarissime  dont  nous  n'avons  rencontré  ijuc  peu  d'exem- 
plaires vivants  :  deux  à  Saint-Lunaire,  un  à  la  pointe  de  Cancaval  et  un 
dans  les  .Vignes  des  mares  au  Roc-au-Dogue.  Les  dragages  au  large  nous 
en  ont  fourni  quelques  coquilles  vides  et  ceux  en  Rance  deux  spécimens 
vivants. 

Turritella  communis  Risso. 

1826.  Turrilella  communis  Risso,  Europe  Mérid.,  IV,  p.  106,  flg.  37. 

1867.  —        tercbra  Jeffreys  (non  Linné),  Brit.  Concli.,  IV,  p.  80; 

V,  p.  209,  pi.  LXX,  fig.  6. 
1872.  —        communis  Risso,       Grube,  Verz.,  p.  61. 


DAUTZKMiEKC.  t'I    1  M  KML  l'.IH  IL  X.  'Mullus((ncS   ik'  SoilllMillo.  21 


llab'Ual.  —  Nous  ifaxuns  junuiis  reiiconlré  ici  ce  Mullusi|ii(;  (jui  a  clé  cité 
de  SaiiiL-Malo  par  Uiube. 

58.  —  Caecum  glabrum  Aloiilagu. 

180.'J.  Di'.nlalium  glabrum  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  497. 

ISdT.  Cœcuin  —        Muni.,      Jeffrevs,    Bril.   Cuiicli.,    IV,    p.    77;  V,    p.   20..), 

pi.  LXX,  flg.  5,  5  a. 

llabilul.  —  Celte  espèce,  tuujimrs  assez  rare,  a  été  recueillie  vivante  sous 
une  pierre  à  Sainl-Kiiogat.  Nous  l'avons  également  trouvée  vide  à  Saint- 
Lunaire,  :'i  l;i  l'iiinlc  lies  Corbièrcs  et  dans  la  jiliipiirl  de  nos  dragages  au 
large. 

59.  -■  Caecum  vitreum  Cari)enl^er. 

IS.")8.  Cpp.cum  vUrcum.  Carpentkh,  Proc.  Zool.  Soc.  of  London,  p.  4.')2  (T(>- 

nérlfe). 
1880.       —  —       Curp.,      Tryon,    Alan,    of    Concli.    Slraul.    and    Syst.,    VIII, 

p.  215,  pi.  66,  fig.  54. 

Ihibllul.  -  -  \'il  en  colonies  souvent  nombreuses  smis  des  i)ierres  très 
])rolondém(Hit  eiil'oneées  dans  le  sable  vaseux  :  Pointe  de-  C.nrbières, 
Cézend)re,    ijarbour;  assez  commun  mort  dans  les  dragages. 

UO.  —  Littorina  littorea  jjinni'. 

1758.   Tniho  litlorcus  Linné,  Syst.  NaL,  édit.  X,  p.  761. 

1865.   lAUininu  liltorra  Lin.,      Jkffreys,  l^ril.  Concb.,  III,  p.  :î68;  V,  il  2ûG,  pi.  LW, 

lig.  4  et  monslr.  senestrc,  fig.  4  a. 

Ihihllut.  —  Très  commun  i)artoul  sur  les  roebers  dans  la  zone  sublillo- 
rale  ;  les  exemplaires  jeunes  pullulent  sur  les  Zoslères  de  la  grève  de  la 
Richardais  (rive  gauche'  de  la  Rance). 

Var.  ex  l'orma  major  nov.  var. 

De  l'orie  taille,  allant  de  3'i  à  'ilî  millimètres  de  haiileui,  alms  ipn'  le  ty|ie 
a  2S  millimètres. 

llab'Ual.  —  Cette  grande  forme  est  très  rare.  Nous  n'en  avt)ns  recueilli 
que  deux  ou  trois  exemplaires  morts. 

N'ar.  ex  [oi'nia  vulgaris  Sowerby  (Gênera  ot  Sliells,  lig.  1)  =  var.  breficula, 
JelTreys  (Brit.,  Conch.,  III,  p.  369)  =  Lillorina  siilm-ioùlans  Locard  (Prodr. 
de  .\làlac.  franc.,  p.  285). 

l'\)rme  globuleuse,  à  spire  courte. 
llab'Ual .  —  Très  commune  partout. 

Var.  ex  colore  pallida  Dautz.  et  Dur.  (Fannule  Saint-iMalo,  1900.  p.  7). 

Fond  gris  claii'  orné  de  linéoles  décurrenles  noires,  espacées. 
Habitai.  —  Fours-à-Ghaux  (Saint-Servan),  assez  rare. 

\'ar.  ex  colore  miniata  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  -1900,  p.  7). 

Fond  jaunâtre,  avec  les  cordons  décurrents  d'un  rouge  vermillon. 
Habitai.  —  Fours-à-Chaux  (Saint-Servan),  rare. 

Var.  ex  colore  sangulnea  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Salnt-Malo,  1900,  p.  7). 

D'un  rouge  carmin  intense  et  uniforme. 

Habitat.  —  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  llarbdur,  Rocliebonne,  La  Gui- 
morais.  Rare  partout. 

61.  —  Littorina  saxatilis  Ulivi. 

1792.  Turbo    saxalilis  Olivi,  Zool.  Adr.,  p.  172,  pi.  V,  fig.  3a-3d. 

1912.  Littorina    —       01.,      Dautzenberg  et  H.   Fischer,  Camp.   Arct.  Prince  de 

Monaco,  p.  187,  pi.  IX,  fig.  1-6. 

lla.liital.  —  La  plui)art  des  formes  du  L.  saj:<UUi.<;  sont  extrêmement 
abiMidantes  sur  tous  les  rochers  de  notre  littoral  où  on  les  rencontre  jus- 
qu'à la  limite  supérieure  des  grandes  marées.  Nous  avons  représenté  dans 


22  Dautzenbero  et  DlrouciiuOx.  —  Mollus({ucs  de  Sainl-Mulo. 

le  Liavail  du  J'JI2,  lUfiiliuiiuù  ci-dcrisus,  [A.  I\,  lly.  li,  un  eM-'iiiplaiic  pro- 
vuiKuil  de  Sainl-Eiiugal  cl  qui  ne  dillcrc  pas  de  la  lurme  lypi(|ue  de  la  nier 
Adrialiiiue. 

Subsp.  tenebrosa  Muidagu. 

ISO:î.  Turbo -tenebrosus  Montagu,  Test.  Brit.,  p.  303  et  suppl., 

pi.  20,  flg.  4. 
11)12.  L.  saxaiilis  .subsp.  tenebrosa  Mont.,      Dautzenhkhg  et  H.  Fischer,  lue.  cil., 

p.  194,  pi.  I.X,  fig.  13,  14  (Saint-Malo). 

Iliiliilal.  —  (IfUe  loi  nie  nniice,  [lelile,  de  eoloralion  hiiine,  à  siirlaee  à  peu 
près  lisse,  vit  en  grande  abondance  sur  les  rocheis  du  large,  notamment 
à  l'île  des  Ehbiens  et  aux  Haies  de  Conchée. 

Var.  ex  forma  data  Dautz.  et  II.  Pisch.  (loc.  cit.,  pi.  I.X:,  lig.  15,  SainL-Malo). 

Habitat.  —  Cette  variété  vit  partout  en  compagnie  du  iyiie  tenebrosa. 

Var.  ex  forma  similis  Jeffreys  (BriL.  Gonch.  111,  p.  365). 

Uabiial.  —  Diffère  du  type  par  sa  surface  sillonnée  spiralemenl  :  elle  a 
été  figurée  par  Dautz.  et  H.  Pisch.,  loc.  cit.,  pi.  IX,  fig.  JG,  17,  d'après  des 
spécimens  de  la  baie  de  Saint-Malo. 

Subsp.  jugosa  Montagu. 

1803.  Turbo  jugo.'ius  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  586  et  Suppl., 

pi.  20,  fig.  7. 
1912.  L.  saxaiilis  sub.sp.  jugosa  Mont.,      Dautzenbehg    et    H.    Fischer,    loc.    cit., 

p.  195,  pi.  IX,  flg.  18  (embouchure  de  la 

Rance). 

Habitat.  —  Cette  sous-espèce,  caractérisée  pai-  ses  cordons  décurrenls, 
saillants  et  aigus,  n'est  pas  rare  dans  notre  région,  mais  sa  coloration 
typi([ue  (blanche)  ne  se  rencontre  pas  souvent. 

Var.  ex  colore  fusca  Dautz.  et  H.  Pisch.,  loc.  cit.,  pi.  IX,  fig.  19, 
(embouchure  de  la  Pi,ance). 
Habitat.  —  Cette  variété,   entièrement  brune,   est  commune  à   l'embou- 
chure de  la  Rance,  à  Rocheboiine  et  au  Minihic. 

Subsp.  nlgrolineata  Gray. 

1839.  Littorina  nigrolineata  Gray,  Zool.    Voy.  Beechey,  p.  140. 

1912.  L.  saxaiilis  sub.sp.  nigrolineata  Gray,      Dautzenberg  et  H.    Fischer,    Camp. 

Arct.  Prince  de  Monaco,  p.  196, 
pi.  IX,  fig.  28,  29  (Brest). 

Nous  n'avons  rencontré  dans  notre  région  aucun  s|)éciiiien  de  cette  sous- 
espèce,  mais  seulement  quelques  rares  individus  de  sa  var.  compressa 
qui  présentent  des  traces  plus  ou  moins  vagues  de  linéoles  brunes  entre 
les  cordons  spiraux. 

Va;',  compressa  Jeffreys  (Brit.  Coiicli.,  III,  p.  360). 

Habitat.  —  Cette  variété  à  test  très  épais,  de  forme  globuleuse  et  garnie 
de  cordons  spiraux  aplatis,  ne  diffère  de  la  subsp.  nigrolineata  que  par  sa 
coloration  jaune  citron  uniforme,  sans  linéoles  noires.  Elle  est  très  com- 
mune, surtout  à  l'embouchure  de  la  Rance  ;  anse  de  Dinard,  pointe  des 
Calfats,  mais  pn  la  trouve  aussi  à  Saint-Enogat,  Rochcbonne,  etc.  Les 
spécimens  représentés  par  Dautz.  et  H.  Pischer  {loc.  cit.,  pi.  I.\,  lig.  30,  31), 
proviennent  de  Saint-Enogat. 

Subsp.  rudis  Maton. 

1797.  Turbo  rudis  Maton,  Obs.  Nat.  Hist.  West  Counfies,   l, 

p.  277. 
1912.  L.  saxaiilis  subsp.  rudis  Mat.,      Dautzenberg  et  H.  Fischer,  loc.  cit.,  p.  197, 

pi.  X,  flg.  1,  2  (Rance,  pointe  du  Grouin). 

Habitai.  —  Cette  forme  haute,  robuste,  à  surface  pres(iue  tout  à  fait  lisse 
est  relativement  rare.  Elle  a  été  désignée  par  Jeffreys  sous  le  nom  de  Litt. 


Dautzenberg  et  Dlkui  r.inii  x.  -   M(illiis<ii(rs  (h-  Sdiitl-Malo.  23 

rudis  var.  lœvis.  Nous  en  avons  trouvé  quelques  exemplaires  à  la  Pointe  du 
("ifouin,  dans  la  Hance. 

Var.  rudissima  lîoan  (in  'l'Iioiiie,   Uril.  niar.  Condi.,  Siiiipl.,  p.  267). 
Ilabilot.  —  C'est  la  l'orme  la  plus  commune  du  L.  sa.ralilis  dans  toute  la 
baie  de  Saint-Malo.  l']lle  est  semblable  à  Ui  subsp.  rudis,  mais  sa  surface 
est  striée  spiralement  et  il  est  rare  qu'elle  atteigne  la  taille  de  la  subsp. 
rudis  typi(iue.  Ses  variétés  de  coloration  sont  très  nombreuses. 

Var.  ex  colore  fusca  Daulz.  et  II.  Fisch.  {loc.  cit.,  p.  199). 
Brune,  unicolore. 

Var.  ex  col.  sanguinea  Dautz.  et  Dur.  (Isiunulc  Saint-Malo,  l'.lOO,  p.  S). 
Cette  belle  variété,  d'un  rouge  sanguin  uniforme,  est  généralement  assez 
rare,   mais  c'est  elle  qui  domine  à  Saint-Lunaire,  au  sommet  du  Grand- 
Lambert  et  à  Harbour,  nù  nous  en  avons  récolté  des  centaines. 

Var.  ex  colore  miniata  Dautz.  et  II.  Fisch.  (loc.  cit.,  p.  199). 
Rouge  vermillon  uniforme.  Relativement  rare. 

Var.  ex  colore  aurantia  Daulz.  (Exe.  Mal.  Sainl-Lunairo,  p.   18). 
.Jaune  orangé  uniforme. 

Var.  ex  colore  fulva  Mnnterosato. 
D'un  fauve  clair  ou  rosé.  Assez  fréquente. 

Var.  ex  col.  lutea  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  8). 
Jaune  d'or  ou  citron.  L'exemplaire  de  cette  variété,  figuré  par  Dautz.  et 
Fisch.  {loc.  cit.,  pi.  X,  fig.  13)  provient  de  Cézembre.  Commune. 

Var.  ex  colore  albida  Daulz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  18). 
Entièrement  blanche.  Commune. 

A'ar.  ex  colore  zonaria  Bean  (in  Thorpe  :  Brit.,  mar.  Conch.,  Supp!.,  p.  267) 
=  fasciata  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunan-e,  p.  18). 

Ornée  de  bandes  brunes  et  blanches  plus  ou  moins  apparentes.  Com- 
mune. 

Var.  ex  colore  tessellata  Daulz.  (Liste  Moll.  Granville  et  Saint-Pair,  p.  9). 

Ornée  d'un  dessin  en  damier  plus  on  moins  net.  Cette  coloration  se  ren- 
contre surtout  en  Rance,  à  la  Passagère,  etc. 
Monstr.  canaliculatmn  Dautz.  et  H.  Fisch.  {loc.  cit.,  p.  200,  pi.  X,  fig.  29,  30). 

Cette  monstruosité  que  nous  avons  représentée  d'après  un  exemplaire 
trouvé  à  Cézembre,  appartient  à  la  sous-espèce  nigrolineala,  var.  com- 
pressa, elle  présente  sur  les  deux  derniers  tours  une  rampe  subsuturale 
étroite  et  concave. 

62.  —  Littorina  (Melaraphe)  neritoides  Linné. 

1758.  Turbo  neritoides  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  761. 

ISaS.  Littorina    —        Lin.,      Jeffrf.ys,  Brit.  Conch.,  TU,  p.  361:  V,  p.  206,  pi.  LXV, 

fig.  2. 

Habitat.  —  Abondant,  aussi  bien  sur  les  rochers  du  large  que  sur  ceux 
de  la  côte,  ce  Mollusque  vit  tout  près  de  la  limite  supérieure  des  grandes 
niai'ées  et  est  cantonné  dans  une  zone  très  étroite.  On  le  rencontre  habi- 
tuellement en  compagnie  du  Litt.  saratilis  subsp.  rudis  var.  rudis.nma. 
mais  ce  dernier  a  un  habitat  bathymétrique  bien  plus  étendu,  i)iiipqu"on  le 
rencontre  jusqu'au  niveau  de  la  mi-marée. 

63.  —  Littorina  (Neritoides)  obtusata  Linné. 

1767.  Turbo  obtusalus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1232. 

1855.      —  —         Lin.,      Hanley,  Tpsa  Linn.  Conch.,  p.  325,  pi.  III,  fig.  6. 

Le  Turbo  obtusatus  Linné,  est  une  forme  des  mers  boréales  que  nous  ne 


2'i  n.MTZEMîERr.  et  DriîoiciinL'x.  —  .Uo//i/.s(/i(t,'.>'  de  Sioivt-Mfilo. 

possédons  pas  sur  les  côtes  de  France.  1^'espèce  n'y  est  représentée  que  par 
la  subsp.  liltnialis. 

Subsjt.  littoralis  jjinné. 

1767.  Nerita  lilloralis  Linné,  Syst.  Nat.,  édif.  XII,  p.  1253. 

1S65.  I.iltorina  oblusata      Jekfrey§  (non  Linné),  Brit.  Conch.,  III,  p.  35G;  V,  ji.  205, 

pi.  LXV,  flg.  1  (à  gauche). 

Habitat.  —  Très  commun  partout,  à  mi-iuarée,  sui'  le  l'inui!  vcsiciilosus 
tpii  tapisse  les  rochers. 

Var.  ex  forma  retusa  Lamarcjx  (.\nim.  sans  vert..  \  II.  \\.   'i8). 

Coquille  de  gi"uidc  taille,  globuleuse,  à  spire  plane  ;  dernier  tour  com- 
primé latéralement  et  ayant  un  aspect  bianguleux.  (Ve^l  cette  variété  (pie 
nous  avions  désignée  sous  le  nom  de  nerililonnis  Bro\Mi,  dans  notre  liste 
de  1900,  mais  le  nom  de  Lamarck  est  plus  ancien  et  la  (igure  de  lîrown 
re|)résente  un  spécimen  à  spire  saillante,  ifui  paraît  être  pintùl  imc  anomalie 
indixiduelle. 

Habitat.  —  .\ussi  commune  (jue  la  sidisp.  lilloralis  l\pii[uo  et  également 
répandue  partout. 

Var.  ex  forma  et  cohu'e  fabalis  "rurlnii  t'Aon\.  Jourii..   il,  |IS'30], 

pi.  XIII,  lig.   10). 

De  petite  taille,  fiu-me  transversale,  ornée  d'une  réticLdalicin  iilus  un  nmins 
nette.  Cette  variété  avait  déjà  été  distinguée  par  Lister,  en  1678,  soas  le  nom 
de  \erila  reticulatus  (Hist.  Conch.,  I\",  Sect.  VI,  Cap.  5). 

Habitat.  —  Egalement  très  commune  partout. 

\'ar.  ex  colore  ornata  .Teffreys  (Brit.  Conch.,  III,  p.  fî57,   pi.  L\\".   lig.   P). 

Zonée  tran.?versalement  de  brun  et  de  jaune. 

Habitat.  —  Cette  vaiiété  est  beaucoup  plus  rare  ([ue  la  précédente  dans 
la  région  de  Saint-Malo. 

6'i.        Lacuna  puteolus  Tuilon. 
ISIO.  Turbo  puteolus      Turton,  Conch.  Dict.,  p.  193,  fig.  90,  91. 

Habitat.  —  Se  rencontre  presque  partout  à  très  basse  mer  sur  le  Gracil- 
laria  multiiiartita  et  le  Chondrus  crispus  :  Petite  Conchée,  Saint-Lunaire, 
Sainl-Enogat,  N.  du  Grand-Bey,  Bothéneuf.  la  Toise  ;  il  est  particulièrement 
fréquent  dans  la  Bance.  à  la  pointe  de  la  .lument,  à  Chalibert,  à  la  pointe 
des  Corbières  et  à  la  Mercière.  Les  AarJétés  de  coloration  lactea  et  fa.sciata 
sont  i)lus  rares  que  le  type  qui  est  d'une  teinte  rose  violacée  uniforme,  sauf 
le  bord  columellaire  qui  est  blanc. 

Var.  ex  forma  costulata  Dautz.  (Exe.  Mal.  à  Saint-Lunaiie.  p.   10). 

Ornée  de  plis   d'accroissement  nombreux,   réguliers,   qui   donnent  à  la 
surface  un  aspect  costulé. 
Habitat.  —  Saint-Lunaire. 

Var.  ex  forma  turrita  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  8). 

De  grande  taille,  à  spire  élevée  et  suture  très  accusée. 

Habitat.  —  On  rencontre  assez  fréquemment  cette  forme  dans  les  cordons 
littoraux  de  Saint-Lunaire  et  nous  en  avons  dragué  un  exemplaire  vivant 
au  large  de  Cézembre. 

Var.  ex  colore  lactea  .Teffreys  (Brit.  Conch.,  III,  p.  349). 

Blanche,  sous  un  épiderme  jatmâtre.  Cette  variété  a  été  représentée  par 
Sowerby  :  Illustr.  Index  of  Brit.  Shells,  pi.  XTI,  fig.  26. 

Var.  ex  colore  fasciata  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  8). 

Ornée  de  quatre  bandes  brunes  sur  un  fond  jaunâtre.  C'est  cette  variété 
que  Jeffreys  a  représentée  :  Brit.  Conch.,  V,  pi.  LXIV,  fig.  4,  comme  étant 
le  L.  putpohis  typique. 

Ph.    D.\UTZENBERG   et  Dl'ROUCHOl'X. 

(A  suivre). 


Suppléineiit   à   la   Fcaillf  des  Jeunes  Nalnr(tlisles,  N°  olTCH 


LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  [Suite] 


65.  —  Lacuna  pallidula  Un  c.osla. 

1778.  Nevila  pallidulus  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  51,  pi.  IV,  fig.  4,  5. 

lS(i5.  iMctina  pallidula  Da  C,      Jefihf.ys,    Brit.    Conch.,    III,    p.    351  ;   V,    p.    205, 

pi.  LXIV,  flg.  5. 

Ihibilal.  —  Assez  cuiiiimin  \i\:inl  s\ir  les  Fucus  vcsiculosus  et  serralus, 
iiiiisi  que  su;r  le  Grarilldrid  multiiKirlild  :  .Sainl-Luiiane.  S.unl-Kiiogat,. 
Diiiard,  Sainl-Malo,  Has-Sabloiis,  pointe  de  Hoclieboniie,  lioliiéiieur,  etc. 
La  eoloratioii  typi(|ue  est  d'un  blanc  sale  légèrement  rosé. 

Var.  ex  colore  neritoidea  Goulil  (Inverl.  of  Ma.ss.,  p.  263,  Og.  170) 
=  viridis  .Martel  ^Feuille  des  .Icunes  Naturalistes,  XX.\,  p.  127). 

D'un  «  vert  d'hei'be  »,  ordinairement  plus  petite  que  le  type  et  moins 
dilatée. 

Habitat.  —  l'artnut,  avec  le  type. 

Var.  ex  colore  aurea  Daulz.  cl   Hur.  (l^uniulc  SainI M.ilo,   l'.lOO,  p.  8). 

D'un  beau  jaune  d'or. 

Ilabitiil.  —  Cette  coloration  est  plulùt  rare. 

G6.  —  Lacuna  vincta  Monlagu. 

ITiSO.   Trochus  divaricalits      FAnuicius  (non  LinnéJ,  Fauna  Groenlandica,  p.  392. 
1SÛ3.  Turbo  vinclus  Montagu,  Test.  Brit.,  p.  307,  pi.  20,  fig.  3. 

1865.  Lacuna  divaricala         Jeffreys  (non  Linné),  Brit.  Conch.,  III,  p.  346;  V,  p.  204, 

pi.  LXIV,  flg.  3. 

Habitai.  —  La  forme  typiciue,  avec  bandes  brunes,  est  extrêmement  rare 
dans  la  baie  de  Saint-Malo.  Nous  n'en  avons  recueilli  ipi'un  seul  exemplaire 
dans  un  dragage  par  25  mètres  au  N.  du  Vieux-Banc. 

Var.  canalis  Montagu  (Test.  Brit.,  p.  309,  pi.  XII,  fig.  11). 

De  petite  taille,  à  lest  mince,  blanche  unicolore  ou  ornée  de  bandes  fauve 
clair  tranchant  à  peine  sur  le  fond  de  la  coquille. 
Ilnbitiit.  —  Très  commun  ]iaiinnt  sur  les  Zostères. 

\'ar.  fusca  Dautz.  et  Uur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  8). 

D'un  Itrun  rougeàtre  uniforme,  sans  bandes. 

Habitat.  —  Trouvé  rejeté  \i\anl  dans  un  paquet  de  Zostères,  sur  la  plage 
de  Paramé. 

67.  -  -  Lacuiia  (Medoria)  crassior  Montagu. 

1803.   Turbo  cras.nor  Montagu,  Test.  Brit.,  H,  p.  309. 

18&').  Lacuna      —       Monl.,      Jf.ffreys,    Brit.   Conch.,   III,   p.   344;   V,    pi.   LXIV, 

fig.  2,  2. 

Ihiliihii.  —  Très  rare  ;  nous  n'eu  a\ons  trouvé  que  deux  exemplaires 
\i\ants  à  basse  mer,  l'un  à  Saint-Lunaire,  l'autre  aux  Zorieux,  sur  le  Grn- 
rillaria  inullipartita.  Les  dragages  au  large  et  en  Rance  nous  en  ont  fourni 
plusieurs  individus  morts  et  (|uelcpies-uns  vivants. 

68.  —  Homalogyra  atomus  Philippi. 

1841.   Truncalella  atomus  I'uilu^pi,    Wiegiuan's    Archiv    fUr    Naturg.,    VII, 

part.  I,  p.  54,  pl.  V,  flg.  4. 
1867.   Uomalngijra     —      Phil.,      .Ieffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    69  ;   V,    p.    209, 

pl.  LXX,  flg.  2. 

Ihibiliil.  —  Nous  avons  leciieilli  jilusieurs  exiMuplaires  \ivants  de  ce  petit 
.Mollus(jue  dans  les  algues  des  mares  à  Gézembre,  aux  Zorieux.  au  Boc-au- 
Dogue,  à  Rochebonne  et  à  la  Guimorais.  Au  S.  du  Grand-Rey  nous  en  avons 
trouvé  aussi  un  exemplaire  sur  les  Zostères. 

(1'  Les  pages  1  à  24  de  ce  supplément  ont  paru  dans  les  numéros  514,  515  et  51G. 


26  D.MTZENBEHC.  ot  Dluoicholx.  —  Mnllusqucs  de  Sainl-Mfilo. 

Var.  polyzona  Briisina  {in  Monlorosato  :  Not.  inl.'allp  (".onrli.  Médit.,  p.  38). 

Onu'e  de  linéoles  brunes  obliques,  cette  variété  a  été  lifjuféc  ;  Moll.  du 
Roussillon,  I,  pi.  .X.XXXII,  lig.  32. 
llabiUU.  —  Un  exemplaire  sur  les  Zoslères  au  S.  du  Ci  ;iud-liey. 

\'ar.  maculata  Monlerosalo. 

Ornée  de  taches  brunes  assez  ku-ges,  disposées  régulièrement  au-dessous 
de  la  suture. 

Habitat.  —  Un  exemplaire  sur  les  /ostères  au  S.  du  firaiul-Bey. 

69.  —  Skeneia  planorbis  Fabricius. 

1780.  Turbo  planorbis  Fabricius,  Fauna  Groenlandica,  p.  394. 

18(17.  Slicnea      —        Fabr.,      Jeffreys,  Brii.  Conch.,   IV,  p.  65  ;  V,  p.  201,  20:1, 

pi.  LXX,  flg.  1,  1. 

Habitat.  —  Nombreux  exemplaires  vivants  sur  les  algues  des  mares  à 
Cézembre,  au  Roc-au-Dogue,  à  Rochebonne  et  à  la  Guimorais.  Nous  en 
avons  aussi  rencontré  un  individu  vivant  à  Sainl-Suliac,  un  autre  à  la 
pointe  des  Corbières  et  nous  en  avons  ramassé  des  cocpiilles  vides  dans 
les  cordons  litloraux  de  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  Rotliéneul'  et  la  Toise. 

70.  —  Jeffreysia  diaphana  Jeffreys 

184-8.   (/l'/.s-.çoa  ?)  diapliana  Alder,  Cafal.  Northunib.  a.   Durham,  p.  55. 

\850.  Jrllrnisia      —        AlcL,       Forbes  et  Hanley,  Brit.  iMoll.,  III,  p.  152,  pi.  LXXVI, 

flg.  1. 
1867.         —  —         —        Jeffreys,   Brit.   Conch.,   IV,   p.  59;  V,   p.  212,   pi. 

LXIX,  fig.  5. 

Habitat.  —  Rare  vivant  sur  les  Algues  des  mares  à  Cézembre  et  au  Roc- 
au-Dogue. 

7t.  —  Rissoa  membranacea  Adams. 

1808.  Turbo  membranaceus      Adams,  Trans.  Linn.  Soc,  V,  p.  2,  pi.  I,  flg.  14,  15 

(malè). 

Le  type  du  R.  membranacea  est  fort  obscur  et  ne  nous  paraît  ])ouvoir 
être  fixé  que  lorsqu'on  aura  examiné  des  spécimens  de  la  provenance 
indiquée  par  Adams  :  Pembrokeshire.  D'après  la  description  et  la  figure, 
il  s'agit  d'une  coquille  mince,  très  allongée  et  ornée  de  fiammules  obliques, 
tandis  que  nos  spécimens  qui  sont  plus  solides,  plus  courts  et  qui  ont  le 
dernier  tour  plus  haut  et  plus  renflé,  concordent  parfaitement  avec  la  forme 
décrite  par  iMontagu  sous  le  nom  d'Hélix  labiosa. 

Var.  ex  forma  labiosa  .\Iontagu. 

1S0:5.   Ilrlix  labiosa  IVIontagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  iOO,  pi.  13,  flg.  7. 

18(57.  Ili.'^soa  membranacea      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  30;  V,  p.  208,  pi.  LXVIT, 

flg.  8. 
Ilabildl.  —  Exlrémemerd  commun  vivant  partout  sur  les  Zo.stères. 

Var.  ex  forma  minor  Jeffreys  (Brit.  Condi.  1\',  p.  31). 

Plus  petite  et  dépourvue  de  côtes  longitudinales. 

Habitat.  —  Vivant  dans  la  Rance,  à  Sainl-Servan  et  dans  le  réservoir  du 
bassin  de  Saint-Malo. 

Var.  ex  colore  pallida  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  19). 

Coloration  très  claire  presque  blanche. 
Habitat.  —  Saint-Lunaire. 

\'ar.  ex  colore  fusca  Dautz.  (Exe.  Mal.  Sainl-Lunaue,   ji.   19). 

Coloration  brune,  plus  foncée  que  le  type. 
Habitat.  —  Saint-Lunaire. 

Monstr.  biapertum  nov.  monstr. 

Possédant  deux  péristomes  successifs  :  une  cassure  s'étant  ])roduite  der- 


DAiTZKNnEnc,  et  1)1  uouciioix.  —  Mollusques  de  Sainl-Malo.  27 


rit'-re  le  périsloiiif  iiunna!.  ranini;il.  au  licii  de  boucher  le  tniii  (iiii  eu  était 
l'ésulté,  a  conslriiit  un  nouveau  péri^iiuue  rii  airii're  de  l'autie. 
Habitat.  —  Sainl-i.unaire. 

Monstr.  turritum  num.  nnv.  (Uaul/enljertr,  .lnuin.  de  C.oneli..  LV  (1007), 

p.  310,  pi.  IV,  lig.  :i.  •'«. 

Forme  luiTiculée.  à  tours  concaves  dans  le  haut,  très  convexes  dans  le 
lias;  dernier  tour  dépourvu  de  plis  axiaux.  Ouverture  sulxpiadrangulaire 
présentant  un  pli  coluniellaire  bien  développé. 

Ilnhilal.  —  Saint-Servan,    ]hvs  de   la   jiniule  de  rAicuille. 

72.  —  Rissoa  Guerini  Heeluz. 

1843.   Hissoa  Guerini         REcmz,  Re\ii('  Zool.  Cuviérienno,   p.  7. 
1867.       —      costniata      .Teffreys  (non  Rissol,   Rrit.  Conch.,  IV,  p.  35  ;  V,  p.  208. 

pi.  LXVIII,  fig.  1. 
Ildbilal.  —  Très  commun  vivant  sur  les  algues  des  mares  el  dans  la  zone 
des  Laminaires  sur  les  algues  et  sous  les  i)ieri'es.  On  rencontre  avec  la  colo- 
ration typique  :  blanche  avec  les  intervalles  des  cotes  longitudinales  bruns, 
les  trois  variétés  suivantes  : 

Var.  ex  colore  albina  Daulz.  et  Dur.  (Isumule  Sainl-Malo,   1900,  p.  9). 
Entièrement  blanche. 

Var.  ex  colore  bipartita  Daulz.  el  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  9). 
Quatre  ou  cinq  premiers  tours  d'un  violet  foncé,  les  derniers  entièrement 
blancs. 

Var.  ex  colore  conspersa  Dautz.  elDur.  (Faunule  Saint-Malo.  1900,  j).  9). 
Fond  brun,  parsemé  de  taches  blanehes  très  petites,  disposées  en  damier. 

73.  —  Rissoa  (Turbella)  parva  Da  Costa. 

1778.  Turbo  parvus  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  lOi. 

1867.  Rissoa  parva  Da  C,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  2.3;  V,  p.  207,  pi.  LXVII, 

flg.  3,  4. 

Habitat.  —  Moins  commun  ijue»  le  H.  rncmbranacea  var.  labiosa  sur  les 
/osières,  mais  très  commun  sous  les  pierres  à  basse  mer.  Nous  l'avons 
aussi  dragué  vivant,  en  petit  nondji'C.  à  l'Est  du  Cap  Fréliel. 

\'ar.  ex  forma  interrupta  (.\danis)  Donovan. 

17!)8.  Turbo  interi-uptus      JohiM  Ada.ms,  Trans.  Linn.  Soc,  V,  p.  3,  j)!.  I,  flg.  IG, 

17  (malè). 
1803.      —  —  DoNOV.w,  Brit.  Shclls,  pi.  CLXXVIII,  flg.  2. 

Forme  lisse.  dé])0ur\ue  de  plis  longitudinaux. 

Habitat.  —  Beaucoup  plus  rare  que  le  lype  à  Cézembre,  Saint-Lunaire, 
Rothéneuf. 

Var.  ex  colore  fuscata  Brown  (111.  Conch.  Gr.  Bril.  a.  Irel.,  1827, 

pi.  50,  flg.  72). 

D'une  teinte  brune  foncée,  parfois  noirâtre. 

7'i.  —  Rissoa  (Turbella)  inconspicua  Aider. 

IS-i4.   Hissoa  inconspicua  Alder,  Ann.  a.  Mag.  of  Nat.  Hist.  1"  Ser.,  Xllf, 

p.  .323,  pi.  VIII,  flg.  6-7. 
18G7.       —  —  Aid.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    26;    V,    p.    207, 

pi.  LXVII,  flg.  5. 

Habitat.  —  Nous  n'avons  recueilli  le  B.  inconspicua  que  mort  dans  les 
dragages  au  large  et  il  y  est  toujours  fort  rare. 

Certains  spécimens  de  /?.  parva  var.  interrupla  peuvent  être  facilement 
confondus  avec  le  R.  inconspicua  et  c'est  ce  qui  est  arrivé  dans  notre  liste 
de  19(m:),  lorsque  nous  avons  signalé  celle  espèce  comme  vivant  sur  les  Zos- 
tères  à  Saint-Servan. 


28  Dal  rzENBEHG  ol  1)1  uiircinirx.  —  .1/'i//i(m/i(c\  i/c  Sainl-Muli). 

75.  —  Rissoa  (Persephona)  lilacina  Hrcluz. 

]8-i3.  Rissoa  lilacina       Reclu'z,  Revue  Soc.  Zool.  Cuviérienne,  p.  6. 
1867.       —      violacea      Jeffreys  (non  Desmaresl),  Brit.  Conch.,  IV,  p.  33;  V,  p.  208, 

pi.  LXVII,  flg.  9. 

Ilahitat.  —  Coniiiiun  partout  à  basse  nier  .snus  les  jjierres  ol  surtout,  sur 
les  Ziislèrcs  où  il  vil  en  conipajinie  du  /{.  iiicDibraiiHcca  \ai.  lahiosa. 

Celle  espèce  esl  facile  à  j'econiiaît-re  aux  ponctuations  Icnfoncces  qui 
couvrent  la  surface,  l^e  li.  rioUtcca.  avec  lequel  .lelTre>s  l'a  confondue. 
api)artieut  au  même  groiqie.  mais  i-'csL  une  forme  médileii-aiiéenue  spci'i- 
fiquemeiil  dislincte. 

\'ar.  ex   fniina   miner   Daulz.   (Kxc.   Saiiil-T.uuair(\    p.   20). 

De  moitié  idus  i)elite  que  lu  foi'me  lypiqiu'.  liautetir  2^2  milliuii'lros. 

\'ar.  ex  colore  pallida  Daulz.  (H.xr.  Saiut-I>uuiiirc.   p.  20). 

Coloration  très  claire,  presque  blanche. 

Ces  deux  variétés  se  rencontrent  avec  le  Ulacind  lypiipie  el  seul  étialemenl 
communes. 

76.  —  Rissoa  (Acinopsis)  cancellata  Da  Costa. 

1778.  Turbo  cancellalus  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  104,  pi.  VIII,  fig.  G,  9. 

1867.  Rissoa  cancellata  Da  C,      Jeffreys,   Brit.  Conch.,  IV,  p.  8  ;  V,   p.  207,   pi. 

LXVI,  flg.  3. 

Habitat.  —  Nous  n'aAOïis  reucoulré  de  celle  es{)éce  que  (pu'lques  exem- 
l)laires  vides  dans  les  cordons  littoraux  de  Sainl-Lunaire,  de  la  pointe  des 
Corbières  el  de  la  Toise.  I^es  dragages  au  large  ne  nou,s  en  ord  ]irocui'i''  non 
plus  que  des  spécimens  morts,  peu  noml)reux. 

77.  —  Rissoa  (Alvania)  calathus  Forbes  el  IIanlc\-. 

1850.  Rissoa  calathus  FoniiES    et    Hanley,    Brit.    Moll.,    IH,   p.    82,    pi. 

LXXVIII,  flg.  3. 
1867.       —  —       F.  et  H.,      Jeffreys,   Brit.  Conch.,   IV,  p.   11;  V,  p.  207,  pi. 

LXVI,  fig.  4. 

Habitat.  —  Beaucoup  plus  rare  (pie  le  /^.  cimccllnla  dans  les  dragages  au 
large  où  nous  ne  Tavons  trouvé  (lue  mort. 

78.  —  Rissoa  (Alvania)  reticulata  .Moulagu. 
1803.   Turijo  rcliculalus  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  322  et  Suppl.,  pi.  XXI, 

fig.  1. 
1867.  Rissoa  reticulata  .Mont.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    12;    V,    p.    207, 

pi.  LXVI,  flg.  5. 

Habitat.  —  Nous  ii"en  avons  trouvé  jus(|u'à  présent  i|iruii  seul  exem- 
plaire vide  dans  un  dragage  au  S.  du  \'ieux-Hanc. 

70.  —  Rissoa  (Alvania)  punctura  Mmilagu. 

1803.   Turbo  punctura  Mont,\gu,  Test.  Brit.,  II,  p.  320,  pi.  12,  flg.  5. 

1867.  Rissoa       —        .Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  17;  V,  p.  207.  pi.  LXVI, 

flg.  8. 
Habitat.  —  Un  seul  exemplaire  draL'ué  niorl  en  l'.iiiO.  an  S.  du  \ieux-liaiic. 

80.  —  Rissoa  (Massotia)  lactea  .Michaud. 

1832.  Rissoa  lactea  Michaud,  Descr.  de  quelques  espèces  du  Genre  Rissoa, 

p.  7,  fig.  11,  12. 
1867.       —         —     Mich.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  7;  V,  p.  200,  pi.  LWl, 

flg.  2. 

Ihiiiitat.  —  Commun,  vivant  sous  les  pierres  enfoncées  dans  le  sable 
vaseux  :  île  .Agot.  les  Cheminées,  Cézembre,  les  Ouvras,  le  Mouillé,  Flar- 
bour,  Sainl-Lunaire,  Sainl-Fmogat,  pointe  de  la  Drianlais,  pointe  des  Cor- 
bières,  la  .Mercière,  Grand-Bey,  Roc-au-Dogue,  pointe  de  l'.nrheboune,  le 
Minihic,  Bothéneuf,  la  Guimorais,  la  Toise. 


Dmitzkniîkrc  et  DLiioi:cnfir\.  —  MoUusiiucs  de  Sdinl-Malo.  2\) 

A  létal  \  i\anl.  lu  coquille  est  recouverte  d'un  épidémie  jaune  sale  ou  ocré, 
landis  que  les  exemplaires  roulés  qu'on  rencontre  dans  les  cordons  liltoraux 
de  Saiut-l-unaire  el  de  la  Toise  soiil  d'un  blaiir  piii-. 

81.  —  Rissoa  (Manzonia)  costata  ,).  .\danis. 

1795.  Turbo  coslatus  Joii.\    Adams,    Spécifie    Characlcrs,    etc.,    in    Trans. 

Linn.  Soc.  III,  p.  65,  fig.  13,  14. 
1867.  Rissoa  costula  .1.  A<1.,      jKKFnias,  Brit.  C.onch.,  IV,  p.  22;  V,  p.  207,  pi.  LXN'II, 

fig.  2. 

Habitai.  —  l'eu  conunun  vivant  sous  les  pierres  enfoncées  dans  le  sahle 
vaseu.K  :  île  Ai^ot.  Ilarhour,  Saiidd^nogat,  pointe  de  la  lîrianlais,  pointe  des 
Corbières.  pointe  des  Call'als.  .\.  du  Clrand-Hey,  lUx'iiebonne,  llotliéneid', 
La  Guimoi-ais.  Très  coninnin  \ide  dans  les  cordons  littoraux  à  .Saint- 
Lunaire  et  à  la  Toise. 

De  même  (pie  la  précédenle.  la  coquille  de  ce  l{issna  est  jaunâtre  à  l'état 
vi\ant  el   Manehe   lursiprelle  est    inuléc. 

<Sl\  '     Rissoa  (Onoba)  striata  ,1.  Adanis. 

17'J5.  Turbo  slrialus  Jonx  Adams,  Specilic  Cluuaclers  of  soiiie  minute  Brit. 

Sliells  discovered  on  tlie  coast  of  fembrokeshire  in 
Trans.  Linn.  Soc,  III,  p.  66,  pi.  13.  fig.  25,  26. 

1867.  Rissoa  striata  .].  \i\.,      .Tf.ffrkvs,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    37;   V,    p.    208,    pi. 

LXVIII,  fig.  2. 

Uahitat.  —  Commune,  vivant  sous  les  pierres  enfoncées  dans  le  sable 
vaseux,  à  partir  de  la  mi-marée  jusqu'au  bas  de  l'eau  ;  baie  de  la  Frenay, 
île  Ag-ot,  riarbour,  Saint-l^unaire,  Saint-Enogat,  pointe  de  la  Briantais, 
pointe  de  r.Xignille,  pointe  des  Corbières,  pointe  des  Calfats,  Saint-Malo, 
Uochebonne,  Rothéneuf,  La  Ouimorais. 

83.  —  Rissoa  (Galeodina)  carinata  Da  Costa. 

1778.  Turbo  carinalus  D.\   Costa,    Brit.    Conch.,    p.    102,    pi.   VIII,    fig    10 

(malè). 
1867.  Rissoa  sirialula  Mont.,      .iFFFnEVS  (non  Linné),    Brit.   Conch.,   IV,   p.  5;  V, 

p.  206,  pi.  XLVI,  fig.  1. 

Ilabilat.  —  Beaucoup  plus  rare  que  les  B.  loctea.  costata  et  striata,  cette 
esiièce  vit  dans  les  mêmes  conditions  sous  les  pierres  enfoncées,  mais  on 
n'en  rencontre  babiluellement  que  deux  ou  trois  exemplaires  ensemble, 
tandis  (|ue  les  autres  forment  des  colonies  plus  nombreuses.  Nous  l'avons 
recuedlie  i\  l'île  AgoL  aux  Cheminées,  à  Cézembre,  au  Haumet,  :i  Harbour, 
Saint-Lunaire,  Saint-Enogat.  aux  Zorieux,  à  la  pointe  des  Corbières,  à  la 
pointe  des  Calfats.  à  Saint-.Malo.  Bochebonne.  au  Minihic,  à  la  G-uimorais 
et  à  la  Toise.  Nous  ne  l'avons  trouvé  que  mort  dans  les  dragages  en  Rance 
et  au  large. 

Ifanley  a  démontré  (Ipsa  Linn.  Conch.,  p.  3-52).  que  le  Turbo  striatnlus  de 
Linné  a  été  mal  interprété  par  Monlagii.  Dilhvyn  et  autres  anciens  auteurs 
et  (pie  ce  nom  liiméen  s'ap]ilii(ue  en  réalité  h  un  Tiirbunilla. 

84.  —  Rissoa  (Cingula)  cingillus  Monlaau. 

1803.   Turbo  cinfjillus  Mont.\gu,  Test.  Brit.,  II,  p.  328,  j)!.  12.  fit;.  7. 

1867.  Rissoa      —       Mont.,      .Teffrevs,    Brit.   Conch.,    IV,   p.   48  ;  V,    p.   208,    ]il. 

LXVIII,  fig.  9. 

Habitat.  —  Ce  Molhisipic  csl  moins  commun  dans  noli'C  ré.STOii  (|ue  sui' 
le  littoral  de  la  Basse-Brela.une.  Il  vit  très  haut,  sous  les  pierres,  ainsi  que 
dans  les  touffes  de  Liclinia  p^jçimœa.  à  Cézembre,  Pierre-à-Tison.  aux 
Ouvras,  à  Saint-Î^unaire,  à  la  pointe  de  la  Briantais,  aux  Zorieu.x,  à  la 
pointe  de  l'Aiguille  et  à  la  pointe  des  Corbières. 

I^e  Turbo  trijascialns  J.  .-Vdams  (Trans.  Tjinn.  Soc,  V,  pi.  1.  Ilg.  12.  13) 
paraît  bien  être  le  P>.  cintiiUus  et  est  plus  ancien  que  le  nom  de  Montagn, 
mais  la  fi.2uration  d'Adams  est  si  mauvaise  qu'il  vaut  mieux  laisser  cela 
dans  l'oubli. 


oO  l)\i  i/.i;\iii'.nc,  t>l  Driidi  ('.mil  \.        Malhisiitics  tic  Sdinl-Mulo. 

85.  —  Rissoa  (Cingula)  semistriata  Alontagii. 

1808.  Turbo  semislriahis  Montagu,  Test.  Brit.,  Suppl.,  p.  136,  pi.  21,  flg.  5. 

1867.  Riasoa  scmistriala  Mont.,      .Ieftof.y.s,    Brit.    Conch.,    IV,    p.   46;  V,    p.   208, 

jil.  LXVIII,  fig.  8. 

Ihihilat.  —  l'eu  commun,  \i\aul  dans  la  zone  des  Laminaires  à  Sainl- 
l.unaire,  Saint-Enofrat  et  à  la  imiule  des  (lorbières.  Nous  en  avons  trouvé 
iiut'lijues  e.\eiui)laires  vivants  au.\  Zorieu.x,  sur  les  algues  des  mares.  I^es 
(iragages  au  large  nous  l'ont  procui'é  vivant,  surtout  sur  les  tonds  où  se 
rencontrent  des  llermelle.s  ot  des  Spongiaires.  M.  le  Colonel  .\larlel  l'a 
recueilli  vide  dans  le  cordon  litloral  de  la.  Toise. 

Rissoa  (Cingula)  proxima  i.Mder)  Thompsdn. 

1847.  liis.sDa  proxima  Alder,  mss.,  in  Thompson,  .^nn.  a.  Mag.  of  Nal.  Hisl., 

1«'  Ser.,  XX,  p.  174. 
1867.       —  —       Aid.,      Jeffreys,  Brit.  Concli.,  IV,  p.  39;  V,  p.  208,  pi.  LXVIII, 

flg.  3. 
Iliihiliil.  —  Celte  espèce  a  été  citée  jiar  Orube  (Verz.,  p.  02).  comme  vivant 
à  Saïul-.M.iln,  mais  nous  ne  TaA'ons  ]ias  r(UTContrée. 

S(i.        Rissoa  (Setia)  fulgida  ,1.  .\dams. 

179.5.  llelix  [uhiidtis  .Toh.m    .\nAMS,    Spécifie    Cliaracfers,    etc.,    in    Trans 

Linn.  Soc,  III,  p.  254. 
1867.  Uissoa  {uUjkla  J.  Ad.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  43;  V,  p.20S,  pi.  LXVIII, 

fig.  6. 

Ildhilat.  ■  -  Coiimnni  \ivant  sur  les  Zoslères  dans  la  htiic  de  la  P'renay, 
à  Saiul-Cast  (Bec-Hond),  Cczemhre,  Saint-Lunaire,  à  l'Est  de  la  pointe  de 
Hellefard,  à  Saint-Servan  (Fours-à-Cliaux).  Egalement  1res  conunun  sur  les 
algues  des  mares  à  Cézemln'C,  aux  Zorieu.x,  au  Roc-au-Dogue,  à  riodic- 
bonne,  au  Minihic  et  à  la  Guimorais  (Miel-Pot). 

87.  —  Rissoa  (Pisinna)  glabrata  von  Miililteldl. 

1824.  Hclix  glabrala  Megerle  von  Muhlfeldt,   Vcrh.  Berl.  Ges.,  I,  p.  218, 

pi.  III,  flg.  10. 
1867.  Cingula    —       v.  M.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  50  (obs.). 

Ilabilal.  —  Nous  avons  trouvé  à  la  i^oinle  des  Corbières  un  exemplaire 
vide  de  cette  espèce  méditerranéenne.  .leiïreys  en  avait  également  rencontré 
un  dans  du  sable  provenant  des  îles  Shetland,  mais  il  craignait  qu'il  tût 
resté  dans  un  tamis  ayant  servi  auparavant  à  trier  des  co(juilles  du  Pié- 
mont. Ici,  il  s'agit  peut-être  d'un  apport  accidentel,  car  nous  avons  trouvé 
dans  la  nième  localité  un  exemplaii'e  roulé  de  liissoina  liruguirrei.  Or,  nous 
avons  appris  ipi'iiutrefois  des  torpilleurs,  ayant  séjourné  en  Méditerranée, 
sont  venus  se  faire  réparer  à  l'arsoual  de  Saint-Servan,  qui  se  trouve  à  côté 
de  la  cale  des  Coi'bières. 

88.  —  Barleeia  rubra  (J.  Adanis)  Moulagu. 

1795.  Turbo  ruber  ,1.  .Ad.vms,  Spécifie  Charact.,  etc.,  m  Trans.  Linn.  Soc. 

III,  p.  66,  pi.  Xin,  fig.  21,  22  (nialè). 
1803.      —        —    .1.  Ad.,  MoxTAGU,  Test.  Brit.,  p.  320. 

1867.  Barleeia  rubra  Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  56;  V,  p.  209,  pi.  LXIX, 

fig.  4. 
Habitat.  -=-  Cette  espèce  est  très  commune  sur  les  algues  des  mares  à 
Cézembre,  aux  Zorieux,  au  Roc-au-Dogue,  à  Rochebonne,  au  Minihic  et  à 
la  Guimorais.  Nous  l'avons  également  rencontrée  sur  les  pierres  et  les 
algues  à  basse  mer  à  l'île  Agot,  Pierre-à-Tison,  aux  Herbiers,  aux  Ouvras, 
à  la  Rimponière,  à  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  à  la  Gi'ande-Côtière  et  à 
la  Toise  (Colonel  Maiiel). 

Var.  unifasciata  Montagu  {Turbo  unilasciatus,  Test.  Bnt..  II,  p.  327). 

Habitat.  —  Cette  variété,  ornée  de  bandes  blanchâtres,  est  aussi  abondante 


Daut/.kmuoku  cl  Drunicihii  \.        .l/(///i(.s'///('.s-  ilc  Suinl-Miihi.  31 

que  le  lype  sur  les  algues  des  mares  à  Uocliejjniinc.  uiais  elle  esl  plus  rare 
au  Roc-au-Uogue  et  nous  ne  ravuns  ])as  Iruuvée  au  Minihic. 

Nous  avons  vu  plus  haut  tjue  le  1  tubo  liiluscifilus  ,1.  Adaiiis  (Trans.  Liiin. 
Soc.,  V,  p.  2,  pi.  I,  lig.  12,  13)  (lue  Monlagu  a  cité,  avec  doute  il  est  vrai, 
comme  synonyme  de  son  Turbo  nniiascialus,  semble  bien,  au  contraire, 
représenlei-  le  liissod  rindilliis. 

SU.        Peringia  ulvae  rrniiaiil. 

1777.   Tuibo      ulvœ  Pennant,  Drit.  Zool.,  IV,  p.  VA2,  pi.  lAWII,  lig.  120 

(malè). 
1SG7.  Ilydiobia   —    Pcnn.,      ,Ii.;fkrl.;\s,  liril.  Conch.,  IV,  p.  52;  V,  p.  99,   100,  151, 

208,  pi.  LXIX,  fig.  1  (et  vui-.  Daiicei,  lig.  2). 

Ihibihil.  -  {]('  Mdllusipie  \il  Irrs  li;iiil,  piMpi'an  ni\eau  supérieur  des 
plus  hautes  marées,  à  Saint-I.5riac  (endxuicimre  du  Krérnur),  dans  Joules 
les  anses  \aseuses  de  la  Hiuiei;  :  Saint-l'llicr,  'l'idipietins,  etc.,  oii  un  le  voit 
répandu  sur  le  sol,  parmi  les  Salicornes.  11  pullule  également  dans  le  bassin 
d(^  Saint-Alalo,  sur  la  vase  el  dans  le  bassin  de  l'clenue,  sur  les  Ulves. 

90.  —  Assiminea  litlorina  licllc  (".liiaje. 

KS2!).   Ilrl'u-        lilloi-ina  DRr.r.E  Cuiaje,  Mon.  .\niiii.  senza  vert.  d.  G.  fli 

Napoli,  Iir,  p.  215,  pi.  49,  fig.  :i6-.3S 

18('>9.  Assiiiiiiica    —       Délie  Cli.,      Jeffuev.s,   Brit.   Conch.,   V,   |i.    lui,   pi.   XC.VII, 

lig-  0. 
Ilabitiil.  —  Nous  a\ons  trou\é  en  1912  un  indi\idii  \i\anl  de  celle  espèce, 

dans  l'anse  de  Saint-Elier,  (>n  compagnie  (VMc.iia  et  de  TniiualcUa. 

91.  —  Truncatella  subcylindrica  Linné. 

1707.   UcUx  subcylindrica  Linné,  Sj'St.  Nat.,  édit.  XII,  p.  124S. 

1807.   Truncalella  tnuicalula  Drap.,      .Iefkhevs,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  85;  V,  p.  209, 

pi.  LXXI,  flg.  1. 

lliibilul.  --  \il  dans  les  anses  de  la  Ranee.  sous  les  pierres,  à  re.xli'éme 
limite  des  plus  liantes  mers,  et  sùn  habitat  bathymétrique  est  très  l'estreint  : 
pointe  Garel,  pointe  de  l'Enclos,  Saint-.louan,  Saint-lilier,  le  long  d'une 
vieille  cale,  dans  la  terre  parmi  les  racines  des  arbustes.  On  ne  l'aperçoit 
pas  toujoni's  de  suite,  car  ce  petit  Mollusque  ne  sort  ordinairement  du 
sable  qu'au  bout  de  quelques  instaid.s,  loi'S(pi"on  a  soulevé  les  pierres  sous 
les(pielles  il  s'abrite.  M.  le  Colonel  Martel  en  a  recueilli  tles  e.xenqdaires 
vides  dans  les  cordons  lillorau.x  de  la  Toise. 

\ar.  laevigata  l'.isso  (Europe  Mérid..  I\',  p.  125,  fig.  53). 

Habitat.  —  (.^elte  variété  ciui  se  dislingue  du  type  cùstulé  pai'  sa  sui'l'ace 
lisse  se  rencontre  en  al)ondance  dans  les  anciennes  salines  de  Saint-Suliac. 

On  trouve  partout  avec  le  lype  des  spécimens  à  costulatious  [jlus  ou 
moins  elTacées  pour  lesquels  Poliez  et  Michaud  ont  proposé  le  nom  de  var. 
siiblœvigata. 

92.  —  Calyptra  chinensis  Lnuié. 

1758.  Palella    cinnensis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  781. 

1805.  Calyptrsea    —         Lin.,      Jeefreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  273;  V,  p.  2i1l,  pi.  LX, 

fig.  1,  la. 

Habitat.  —  Très  commun  \i\anl  à  basse  mer,  li.xé  sur  les  piei'res  et  les 
co(iuilles  vides,  sur  tout  le  littoral;  commun  aussi  dans  les  dragages. 

Var.  squamulata   liemcr  =  inuricata  Uroccld. 

Habitat.  —  Cette  variété,  dont  la  surface  est  garnie  de  squamules  disposées 
en  séries  décurrentes  subconcentriques,  se  rencontre  aussi  fréqueunnent 
que  la  forme  typique. 

\ar.  Polii  Scacchi  (Catal.  Conch.  Regn.  Neap.,  p.  17). 

Habitat.  —  Nous  avons  rencontré  dans  la  Ranee,  à  Saint-Siiliac,  cette 
forme  très  élevée  et  brune  à  l'intérieur. 


32  Daltzemucrc.  et  Dluouchoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

93.        Lamellaria  perspicua  Linné. 

1758.  Ilclix       perspicua  Linné,  Sysl.  Nat.,  édit.  X,  p    775. 

1S67.  LaincUaiia    —         Lin.,      .lEi  freys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  235  ;  V,  p.  210,  pi. 

LXXIX,  flg.  2,  2  (et  var.  complanata,  flg.  2  a). 

llabilat.  —  Viv;uil  sons  les  pierres  à  hiissc  nier  :  Saint-Cust-Bec-Rond 
(très  abondant),  île  .\got,  le  llauniel,  Harbour,  le  Mouillé,  les  Ouvras,  Sainl- 
knogat,  Ciialibert.  pointe  de  la  Hi'iantais,  les  Zorieu.x,  Hizeu.x,  pointe  des 
Coi'bières,  .\'.  du  (îi-and-Uey,  la  Grande-t>ùliere,  iVocliebonne,  Rothéneuf,  la 
Guiniorais  et  la  Toise.  I^'aninial  de  eette  espèce  est  très  variable  au  |)oint 
de  vue  de  la  coloration  qui  passe  du  brun  acajou  ou  du  jaune  oranyé  au 
gris  et  au  iilanc  ;  elle  est  souvent  mélangie  de  taches  noires  nu  brunes. 

!)'i.  —  Velutina  velutina  .Midler. 

177G.  riulla  velutina  Muller,  Zool.  Dan.  Prodr.,  p.  24-2. 

1867.   Velutina  Ixvigala      .Ieffreys    (non    Linné?),    Bril.    Conch.,    IV,    p.    210:   V, 

p.  216,  pi.  LXXIX,  flg.  4. 

Ilabitul.  —  Nous  n'avons  rencontré  ce  l\lollus(]ue  vivant  à  très  basse  niCr, 
sous  des  pierres,  qu'à  l'île  des  Ehbiens  et  à  la  Toise.  Les  dragages  nous 
en  ont  aussi  procuré  (juelques  spécimens  \i\ants.  On  en  rencontre  des 
cocjuilles  vides  dans  les  cordons  lilloraux  de  Saint-Lunaire  et  de  la  Toise. 

Nous  avons  ex[)liqué  récemment  :  Dautz.  et  11.  Fischer,  Camp.  .\ict.  Prince 
de  Monaco,  p.  220,  que  le  nom  hviiijutii  doit  être  abandonné  pour  cette 
espèce,  parce  (ju'il  a  pi-dbablemenl  été  basé  sur  un  exemplaire  de  Iau'hiki 
pallidula. 

9o.  —  Natica  (Naticina)  catena  Da  Costa. 

1778.  Cochtea  catena  Da  Costa,  Firit.  Conch.,  p.  8.3,  pi.  V,  fig.  7 

1867.  Nalica       —      Da  C,      .Ieffreys,    Brit.   Conch.,   IV,   p.   220;  V,    p.   215,    pi. 

LXXVIII,  flg.  4. 

Habitat.  —  Mvant  dans  le  ,sal)le  des  plages  et  des  bancs  qui  découvrent 
aux  basses  mers  des  grandes  marées  ;  assez  abondant  à  Cézembre,  Il'irlM  lu', 
Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,   Bon-Secours,  la  Toise,  etc. 

^'ar.  lactea  Ri'cluz. 

Habitat.  —  Nous  avons  trouvé  un  indi\itlu  de  cette  ^■ariété,  entièrement 
blanche,  sur  le  banc  de  Harbour,  en  1911. 

96.  —  Natica  (Naticina)  îusca  de  Blainville. 

1825.  Natica  fusca  De  Blainville,  Dict.  des  Se.  Nat.,  XXXIV,  p.  249. 

1867.       —      sordida  Ph.,      Jeffreys,     Brit.    Conch.,    IV,    p.    218;    V,    p.    215,    pi. 

LXXVIII,  fig.  3. 

Habitat.  —  Un  seul  exemplaire  mort  dragué  à  l'Est  du  Caj)  Fréhel.  Le 
nom  sordida  Philippi  (Enum.  Moll.  Sic,  11,  p.  139,  pi.  .WIV,  lig.  15)  est 
synonyme  de  fusca. 

97.  —  Natica  (Naticina)  nitida  Donnviin. 

1803.  Nerila  niiida  Do.x'ovan,  Brit.  Sh.,  pi.  CXLIV. 

1867.  Nalica  .Alderi,  var.  lactea      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  224. 

Habitat.  —  Un  exemplaire  sur  le  banc  de  la  Briantais. 

.\insi  que  nous  l'avons  expliqué  en  1900,  on  ne  peut  se  dispenser  de 
reprendre  pour  cette  espèce  le  nom  nitida.  ((ui  est  plus  ancien  qu'.4Z(/cr( 
Forbes,  bien  que  la  coquille  décrite  par  Donovan  soit  d'une  coloration 
blanche  tout  à  fait  exceptionnelle.  La  var.  lactea  Jeiïreys  tombe  dès  lors  en 
synonymie  du  type. 

Ph.  Daitzenberg  et  Dlrouchol'x. 
(A  suivre). 


Sup[)léinenl  ;i  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  N"  ôl8 

LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  (Suite) 

\':\v.  ex  colore  Alderi  ImhIics  (1838,  Malac.  iMonensis,  p.  31,  [il.  H,  lig.  (5,  7); 
Jelïreys  :  linl.  Coiich.  1\',  p.  224;  V,  p.  215,  pi.  LXXVlll,  lig.  5. 

Ihihitat.  —  Vit  en  compagnie  du  N.  culrna,  mais  pai-aîl  s'accommoder 
mieux  du  sable  vaseux.  Nous  en  avons  récollé  de  très  beaux  et  giands 
exemplaires  à  Saint-.facut,  au  llaumet.  à  Cézembre,  i'i  l'ivst  du  Petit-Lam- 
bert, à  Maiboui',  Saitil-Kuoirat.   Saint-Servan,  Sainl-.Malo  et  à  la  Toise. 

\'ar.  ex  colore  vittala  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  1900,  p.  ii). 

Ornée  d'une  bande  subsuturale  gris-rosé,  soulignée  d'inir  zone  d'un 
blanc  pur.  Sur  le  dernier  tour,  on  observe  quatre  aulu's  bandes  grises 
séparées  par  des  inlervalles  à  peine  plus  clairs. 

Habitat.  —  Sainl-Enogat. 

98.  -     Adeorbis  subcarinatus   .\lf)nln,Lni. 

1W:î.  Hrlix  subcarinata  Montaoi  ,  Test,  nrit.,  Il,  ]>.  «8,  pi.  VII,  fig.  9. 

1867.  Adeorbis  subcarinatus  .Mont.,      JEFFnms.  lirif.  C.onch.,  IV,  p.  231;  V,  p.  216, 

pi.  LXXIX,  fig.  1,  1. 

Habitat.  —  Connnun  à  basse  mer  vivant  en  colonies  sous  les  pierres 
enfoncées  dans  le  sable  vaseux.  La  coquille  de  ce  Mollus(iue  est  ordinaire- 
ment recouverte  d'un  enduit  ocré  semblable  à  celui  qui  tapisse  la  paroi 
des  pierres  où  il  se  loge.  Nous  l'avons  recueilli  au  llauuiet.  à  Harbour, 
Saint-I^unaire.  aux  Zorieu.x,  à  la  pointe  des  Corbières,  au  Fort-National,  à 
Hochebonne,  au  Minihic,  à  Rottiéneuf  et  à  la  Guimorais  (.\liel-Pot). 

99.  —  Scala  Trevelyana  Leach. 

1822.  ^ralaria  Trcrclijana  Leach,    mss.    in   Winch,    On    the    Geology    of 

Lindisfarn.  Ann.  Philos.,  New  Ser.,  IV,  p~ i^i. 

1867.        —  —  Leach,      .Ieffreys.   Brit.   Conch.,   IV,   p.   93  ;  V,   p.  209, 

pi.  LXXl,  flg.  4. 

Habitai.  —  Un  seul  exemplaire  vide,  dragué  au  N.  des  Ouvras,  par 
quatre  mètres  de  ])rofondeur. 

inn.  —  Scala  vittata  .Teffrevs. 

188t.  Scataria  villata      Jeffrevs,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  133,  pi.  X,  lig.  4,  4a. 

Habitat.  —  L'n  seul  fragment  dragué  au  N.-O.  du  N'ieu.x-Banc,  par 
27  mètres  de  profondeur. 

M.  E.  de  Boury,  à  qui  nous  avons  communiqué  ce  fragment,  nous  en  a 
conlirmé  la  détermination.  Le  Se.  vittata  n'avait  encore  été  sisnalé  que  sur 
la  côte  d'.Vlgérie  (dragué  par  le  »  Porcupine  »  de  9  à  93  mètres)  et  sur  la 
côte  de  r.\frique  Occidentale  (E.xp.  du  «  Talisman  »,  684  mètres). 

Il  convient  de  remarquer  que  nous  n'avons  trouvé  dans  la  baie  de  Saint- 
Malo  aucune  trace  du  Se.  communis  qui  vit  en  si  grande  abondance,  tant 
au  Nord  qu'au  Sud  de  celte  région. 

101.  —  Cioniscus  unicus  Moulauu. 
1803.   Turixi   unicus  Montagu.  Test.  Rrit.,  H,  p.  299,  pi.  12.  fig.  2. 

1807.   Aciis  unira  M«i\[.,      .Teffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    100;    V,    p.    98,    210, 

pi.  LXXII,  flg.  1,  1. 

Habitat.  —  Très  rare.  Nous  n'en  avons  trouvé  (lu'un  exemplaire  vivant 
à  la  pointe  de  la  Vicomte,  sur  les  Zostères.  Les  coquilles  vides  sont  elles- 
mêmes  fort  rares  à  Saint-Lunaire,  Saint-Suliac,  pointe  des  Corbières.  Les 
dragages  au  large  et  en  Rance  nous  en  ont  rapporté  quelques  exemplaires 
morts. 

.Ieffreys  avait  proposé  le  Genre  Graphis.  en  1867,  pour  ce  Mollusque,  mais 
il  s'est  aperçu  en  1869  que  ce  nom  avait  été  employé  précédemment  pour 
des  Lichens,  et  il  lui  a  alors  substitué  celui  de  Cioniscu.s.  Le  nom  Anisocijcla, 
que  nous  avions  employé  en  1900  et  en  19(¥5,  a  été  créé  en  ISSO  par  i\i.  de 
Monterosato  pour  un  sous-genre  cVEulimella. 


3'i  D.M'TZENBERG  ct  DuHOUCiioux.  —  MoUnsfines  de  Sainl-Mdlo. 

102.  "  Marteliella  Gulsonae  Clark. 

1850.  Chemnitzia  Gulsonœ  Clark,   Ami.  a.   Mag.   of  Nat.   llist.,  2''  Ser.,  VI, 

p.  459. 
1867.  Aclis  —       CI.,      JEFFnF.v.s,    Dril.    Omch.,    IV,    p.    106;    V,    p.    210, 

pi.  LXXII,  lig.  5. 

Habitat.  —  Extrônicment  rare  :  nous  en  avons  dragué  ([uatrc  exemplaires 
vides  entre  les  Bubarats  et  le  A'ieux-Hanc,  par  16  à  20  mètres  de  profondeur. 

.Notre  ami,  M.  Ed.  Ghevreux,  nous  ayant  fait  remarquer  que  le  genre 
Phenisa  avait  déj;"!  été  employé  par  Leach  en  1813-181'i  pour  un  Aniphi- 
pode  (Pherusa  Incicola  Leach),  nous  proposons  de  substituer  au  nom  Phe- 
rusa  établi  par  Jeffreys,  en  1869,  pour  un  Mollusque,  celui  de  Marteliella, 
dédié  à  M.  le  colonel  Martel. 

103.  —  Eulima  alba  (Da  Cosia)  Donovan. 

1778.  Slrombiformis  albus      Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  116. 

1803.  Turbo  albus  Da  C,        Donovan  (non  Pennanf),  Brit.  Sh.,  V,  pi.  CLXXVIl. 
1867.  Eulima  polita  Jeffreys  (non  Linné),    Bril.   Conch.,   IV,   p.   201  ;  V, 

p.  214,  pi.  LXXVII,  flg.  3,  3. 

Habitat.  —  Un  exemplaire  vivant,  de  grande  taille,  dragué  au  N.  des 
Buharats,  par  16  mètres  ;  quelques  coquilles  vides  draguées  entre  le  Vieu.x- 
Banc  et  Cézembre.  Quelques  e.xemplaires  roulés  dans  le  cordon  littoral  de 
Saint-Lunaire. 

Il  existait  dès  1777  un  Turbo  albus  Pennant,  coquille  à  tours  convexes, 
striée  transvei'salement  et  qui  n'a  rien  de  commun  avec  notre  grand  Eulima, 
mais  il  y  a  lieu  de  remarquer  que  celui-ci  a  été  décrit  par  Da  Costa  sous 
le  nom  génériijue  Slrombiformis  et  que  Donovan,  en  le  faisant  passer  plus 
tard  dans  le  genre  Turbo,  n'a  pas  rendu  impossible  la  reprise  du  nom  albus 
Da  C.  Quant  à  VEulima  polita,  c'est  une  espèce  méditeri'anéenne  dilTérenlc. 
comme  l'a  bien  démontré  notre  confrère  M.  le  Colonel  Martel. 

104.  —  Eulima  intermedia  (Cantraine)  Jeffreys. 

1840.  Etiliina  intermedia  Cantraine,  Malac.  médit,  et  lit!.,  SuppL,   p.  14. 

1867.       —  —         Cantr.,      Jeffreys,   Brit.   Conch.,   IV,   p.   20.^;  V,    p.  214, 

pi.  LXXVII,  11g.  4. 

Habitat.  —  Nous  en  avons  dragué  au  large  quelques  exemplaires  morts 
et  deux  vivants,  à  l'Est  du  Cap  Prétiel.  On  le  trouve  rarement  rejeté  vide 
à  Saint-Lunaire  et  à  la  Toise. 

M.  le  Marquis  de  Monterosato  a  remplacé  le  nom  intermedia  par  Inhriea 
(nom.  nov.),  parce  qu'il  trouvait  que  l'espèce  de  Cantraine  renfermait  des 
formes  différentes.  Mais,  puisque  le  nom  intermedia  n'a  pas  été  employé 
dans  un  sens  différent  avant  d'avoir  été  précisé  par  Jeffreys,  nous  ne  voyons 
aucun  inconvénient  à  le  conserver. 

10.5.  —  Eulima  incurva  Renier. 

1804.  Ilelix  iricuri'a         Renier,  Tavela  alfabefica,  p.  4. 

1867.  Eulima  distnrta      Jeffreys  (non  Defrance),  Brit.  Conch.,  IV,  p.  205;  V,  p.  214, 

pi.  LXXVII,  flg.  5. 
Habitat.  —  Dragué  un  exemplaire  mort,  mais  très  frais  au  N.-W.  de  la 
Grande-Conchée  et  quatre  autres  dans  le  N.  de  Cézembre,  par  20  à  25  mètres 
de  profondeur. 

lOfi.  —  Odostomia  plicata  Montngn. 
1803.  Turbo  plicatus  Montagu,   Test.   Brif.,   II,   p.  325;  Suppl.,   pi.  21, 

flg.  2. 
1867.  Odostomia  plicata  Mon\.,      Jeffreys.    Brit.   Conch.,    IV,    p.   137;  V,    p.   211, 

pi.  LXXIV,  flg.  3. 
Habitat.  —  Peu  commun  vivant  en  colonies  sous  les  pierre?  à  basse  mer, 
parfois  à  plus  de  deux  mètres  de  hauteur  :  Saint-Briac,  Saint-Lunaire, 
Sainl-Enogat,  pointe  de  la  Malouine,  le  Haumet,  llarbour,  pointe  de  l'Ai- 
guille, pointe  des  Corbières,  pointe  des  Calfats.  Bas-Sablons,  Fort-National, 
le  Minihic,  Rothéneuf,  la  Guimorais,  la  Toise. 


Dautzenberg  et  DunouCHOUX.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  35 

107.  —  Odostomia  eulimoides  llanley. 

1844.  Odoalomia  eulimoides  Han'lev,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  18. 

18G7.  --         pallida  JeI'FReys    (non   Montagu),    Bril.    Conch.,    IV, 

p.  124;  V,  p.  211,  pi.  LXXIII,  lig.  5. 
1912.  —         eulimoides  llanl.,      H.  Martei,,  Coq.  de  Cancale  (e.xtr.  Fouille  des 

Jeunes  Nat.,  p.  1-3,  lig.;. 
Uabilal.  —  Assez  commun  mort  dans  la  plupart  dco  dragages  au  large. 
On  en  trouve  aussi  des  exemplaires  vides  dans  le  maerl  à  Saint-Servan, 
Bas-Sablons. 

Dans  un  récent  travail,  M.  le  Culonel  Martel  a  démontré  (lue  le  Turbo 
pallidus  de  Montagu  est  un  Hissoa  et  qu'il  faut  adopter  pour  la  piésente 
espèce  le  nom  d'O.  eulimoides  llanley. 

108.  —  Odostomia  rissoides  llanley. 

1844.  Odosloinia  Rissoides  Hanley,  Proc.  Zool.  Soc.  L.,  p.  18. 

1850.  —  —        Muni.,      l'onnES    et   Hanley,    Brit.    MolL,    III,    p.    281- ; 

pi.  XCVI,  lig.  4  (excl.  fig.  5). 
1867.  —  rissoides  Jeffreys,   Brit.  Concli.,  IV,   p.    122;  V,   p.  211, 

pi.  LXXIII,  flg.  4. 

liabilal.  —  Exemplaires  mort;;  dans  Icb  cordons  liltoiaiix  de  Saint- 
Lunaire  et  de  la  Toise,  ainsi  que  dans  les  dragages  au  large. 

Cette  forme  que  M.  le  Colonel  .Martel  considère  (Feuille  des  .Jeunes  Natu- 
ralistes, 1912,  p.  2,  3,  flg.)  comme  ne  constituant  même  pas  une  bonne 
variété  de  VO.  eulimoides,  nous  semble  cependant  suflisamnient  distincte 
de  cette  espèce  pour  mériter  d'en  être  séparée  :  son  dernier  tour  est  tou- 
jours bien  moins  haut  et  moins  ovale. 

109.  —  Odostomia  albella  (Lovén)  Jeffreys. 

1846.  Turbonilla  albella  Lovén,  Index  Moll.  Scand.,  p.  19. 

1867.  Odostomia     —      Lov.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    121;    V,    p.    211, 

pi.  LXXIII,  fig.  3. 

liabilal.  —  Toujours  rare,  mort  dans  les  dragages  au  bud  du  Vieu.K- 
Banc.  Nous  en  avons  aussi  dragué  un  exemplaire  en  Rance. 

110.  —  Odostomia  umbilicata  Aider. 

1850.  ûdostninia  umbilicata  Alder,  Trans.  Tyneside  Nat. 

Field  Club,  I,  p.  359. 
1850.  —         acula  Jel'fr.,  Forbes  et  Haxi.ey  (ex  parte), 

Brit.   Moll.,   III,   p.  269,   pi. 

XCVII,  flg.  8  (lantum). 
1867.  —  —      —      var.  umbilicata  Aid.,      .Jeffreys,    J3rit.    Conch.,    IV, 

p.  131. 
Habitat.  —  Nous  n'avons  rencontré  que  deux  coquilles  vides  de  cette 
espèce  à  la  pointe  des  Corbières. 

111.  —  Odostomia  truncatula  Jeffreys. 

1850.  ndoslomia  truncatula      Jeffreys,  .\nn.  a.  Mng.  of  N.  Hist..  2''  Ser.,  V,  p.  109. 
1867.  —  —  Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    117;  V,   p.   211,    pi. 

LXXII,  flg.  8. 

Habitat.  —  Nous  ne  connaissons  de  noire  région  qu'un  spécimen  unicjue 
de  cette  espèce  recueilli  à  la  Toise,  dans  le  cordon  littoral,  par  M.  le 
Colonel  Martel. 

112.  —  Odostomia  turrita  Hanley. 

1844.  Odostomia  (urrila  Hanley,  Proc.  Zool.  Soc.  of  Lond.,  p.  18. 

1867.  —  —      JJanl.,      .Jeffreys,  liril.  Conch.,  IV,  p.  135:  V,  pi.  LXXIV, 

flg.  2,  2. 

Habitat.  —  Très  rare.  Six  exemplaires  vides  dragués  au  large. 
113.  —  Odostomia  miidentata  Montagu. 

1803.  Turbo  nnidentafus  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  .^21. 

1867.  Odostomia  unidentala  Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  i:!4;  V,  p.  211, 

pi.  LXXIV,  fig.  1. 


3î)  Daitzenherc.  oI  DrRorciinrx.     -  Mnlhisfiuc^  de  Suinl-Malo. 

Habitat.  —  Les  dragages  en  Hance  nous  «n  uni  donné  de  nonibi  eux  exeni- 
jilaires  vivants  ;  dans  ceux  au  large,  il  est  beaucoup  plus  rare  vivant,  mais 
assez  commun  mort.  A  la  cùle,  nous  avons  recueilli  linéiques  spécimens 
vivants  à  Saint-Sutiac,  Saint-Servan-Fours-ù-Chaux,  iininte  des  Corbières 
et  au  Giand-Mey. 

ll'i.  —  Odostomia  decussata  MimliiKu. 

1803.  Turbo  decussatus  Montagu,  Test.  Brit.,  11.  p.  .322.  pi.  12.  flg.  4 

(malè). 
18G7.  Odostomia  decussata  Mont.,      .Teikiieys,  Brit.  Concli.,   1\\  p.   140;  V,  ]).  212, 

pi.  LXXIV.  flg.  8. 

Habitat.  —  Plusieurs  exemplaires  morts  pnixenant  des  dragages  au 
large. 

115.  —  Auriculina  obliqua  Aider. 

1844.  {Odostomia  ?)  obliqua  Alder,  Ann.  a.  Mag.  N.  Hist.,  1^'Ser.,  XIII,  p. 327, 

pi.  Vin,  flg.  12. 
1867.  Odostomia  —     Aid.,      Jeffrevs,   Brit.   Conch.,   l\\   p.   142  :  V,   p.  212, 

pi.  LXXIV,  flg.  6. 

Habitat.  —  .lusqu'à  présent,  nous  n'avons  trou\é  aucun  nidisidu  \i\ant 
de  cette  espèce.  Les  spécimens  morts  sont  très  rares  dans  les  dragages  au 
large  et  en  Rance.  Nous  en  avons  recueilli  un  exemplaire  dans  le  sable  à 
basse  mer,  à  la  pointe  des  Corbières.  et  M.  le  Colonel  Martel  fa  rencontré 
dans  les  mêmes  conditions  à  la  Toise. 

116.  —  Noemia  dolloliformis  .Teffreys. 

1848.  Odostomia  dolioliformis      Jeffreys,  Ann.  a.  Mag.  N.  Hist.,  2*  Ser.,  II,  p.  342. 
1867.  —  —  .lEFFREYS,    Brit.    Conch..    ]\.    p.    Mi  :    \^    p.    212, 

pi.  LXXIV,  flg.  7. 

Habitat.  —  Toujours  rare  et  \  ide  dans  les  dragages  au  large  et  en  Rance. 
Nous  en  avons  trouvé  un  exemplaire  dans  le  sable,  à  basse  mer,  à  Saint- 
Lunaire,  et  M.  Martel  en  a  recueilli  une  dizaine  à  la  Toise. 

117.  —  Miralda  excavata  Philippi. 

18.36.  Bissoa      excavata  Philippi,  Enum.  Moll.  Sic,  I,  p.  154,  pi.  X,  fig.  6. 

1.S67.  Odostomia     —       Pliil.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    158:   V,    p.    213, 

pi.  LXXV,  flg.  G. 

Habitat.  —  Une  dizaine  d'exemplaire^s  morts  dragués  au  large,  un  autre 
dans  les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire  et  trois  à  la  Toise  (Col.  Martel). 

118.  —  Pyrgulina  interstincta  Montagu. 

1803.  Turbo  inirrsiinrtvs  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  324,  pi.  12,  flg.  10. 

1867.  Odostomia  inlcrsiincla  Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  l."Jl;  \".  ji.  213, 

pi.  LXXV,  Hg.  12. 

Nous  n'avons  pas  rencontré  dans  la  région  de  Sainl-Malo  la  inrnie  tyinque 
de  cette  espèce  qui  est  courte  et  de  petite  taille. 

Var.  terebellum  Pliilijipi. 
1844.  Cliemnilzia  Terebellum      Philippi,  Enum.  Moll.  Sic,  II,  p.  138,  pi.  XXIV,  flg.  2. 

Habitat.  —  Olte  forme  n'est  pas  rare  vi\ aille  sur  les  Zosteres  à  l'ile  des 
Ebbiens,  à  Cézembre.  à  Saint-Lunaire,  aux  Fours-à-(;iiau.\,  près  de  la 
pointe  de  IWiguille,  à  la  pointe  des  Corbières  et  à  la  Toise  (Colonel  Martel). 
On  n'en  rencontre  que  des  exemplaires  vides  dans  les  dragages  au  large. 

Les  formes  de  ce  groupe  sont  fort  critiques  ;  tandis  que  certains  auteurs 
les  réunissent  toutes  à  VO.  interstincta,  comme  variétés,  d'autres  les 
admettent  comme  spécifiquement  distinctes.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  de  la 
coquille  méditerranéenne  décrite  par  Philippi  sous  le  nom  de  Terebellum 
que  la  nôtre  se  rapproche  surtout.  Elle  est  plus  grande,  à  côtes  plus 
obliques,  surtout  sur  le  dernier  tour  et  le  pli  columellaire  est  plus  prononcé 
que  chez  le  P.  interstincta.  Par  contre,  elle  est  sensiblement  moins  longue 
que   VOd.  Moulinsiana  P.   Fischer,    d'.Vrcachon,    ipii   a  été  rapproché  par 


D.M'TZFAnERO  et  DuROUCHOUX.  —  Mollusfiiics  de  Saint-Molo. 


I.lusiems  ailleurs  de  VOd.  iiidisliiicta.  Mulgi-c  uua  diHiiicuces,  uuus  ne 
croyons  devoir  considérer  noire  coquille  que  comme  une  variété  de  Vin- 
tcrslincta.  Les  si)écimens  que  nous  avions  cités  en  1900  et  en  lUOC)  sous  le 
nom  de  '/'.  indislinrlu  sont,   en  réalité,   des  ititerslincta  var.  lrrr)>eUu)ii. 

119.  —  Pyrgulina  scalaris  Philippi. 

1836.  Melania    scalaris  Phii.h'I'I,  Knum.  Moll.  Sic,  I,  p.  157,  pi.  IX,  fig.  9. 

18(57.  Odosloiina    —        Phil.,      Jeffrkys,    Brit.    Cnn<-li..    I\',    p.    Hit);    V,    p.    213, 

pi.  LWV,  lig.  7. 

Habitai.  —  C'est  avec  queliiuc  doute  que  nous  citons  celle  espèce  d"après 
un  exemplaire  unique  et  malheureusement  très  roulé  recueilli  à  la  Toise 
par  le  Colonel  Martel. 

120.  —  Pyrgulina  spiralis  Montagu. 

18a3.  Turbo      spiraiis  Montagu,  Test.  Brit.,  II,  p.  323,  pi.  12,  fig.  9. 

1867.  Odostomia  —      Mont.,      Jei-frev.s,    Brit,    Conch..    IV,    p.    151- ;    V,    p.    213, 

pi.  LXXV,  fig.  3. 

Habitat.  —  Abondant,  vivant  et  mort  duns  les  dragages  au  large  et  en 
Ilance,  surtout  là  où  vivent  des  Hermelles.  On  le  rencontre  aussi  mort  dans 
le  sable,  à  basse  mer,  à  Saint-Lunaire,  à  la  pointe  des  Corbières  et  à  la 
Toise. 

121.  —  Tragula  fenestrata  (Forbes)  Jeiïreys. 

1848.  Odostomia  fenestrata  FonDES  in  Jeffreys,  Ann.  a.  Mag.   N.  Hist., 

2^  Ser.,  II,  p.  345. 
1867.  —  —         Forb.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  156:  V.  p.  213, 

pi.  LXXV,  fig.  5. 

Habitat.  —  \  i\ant  sur  les  Zustères,  en  compagnie  de  l'Ud.  intcrstincta 
var.  terebellum,  à  Saint-Lunaire,  dans  l'anse  des  Troquelins,  aux  Fours-ù- 
Chaux,  près  de  la  pointe  de  l'Aiguille  et  à  la  pointe  des  Corbières. 

122.  —  Eulimella  aciciila  Philippi. 

1836.  Melania  acicula  Philippi,  Enum.  Moll.  Sic,  I,  p.  158, 

pi.  IX,  fig.  6. 
1867.  Odostomia  {Eulimella)  acicula  Phil.,      .Ifffiieys,  Brit.  Conch.,  IV,  p.  170;  V, 

p.  212,  213,  pi.  LXXVI,  fig.  6  (et  var. 

ventricosa,  fig.  7). 

Habitai.  —  Toujours  rare  et  mort  dans  les  dragages  au  large.  M.  le  Co- 
lonel Martel  en  a  trouvé  un  exemplaire  vide  à  la  Toise,  dans  le  sable,  à 
basse  mer. 

123.  —  Turbonilla  laclea  Linné. 

1758.  Turbo  tacteus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  765 

1867.   Odosliitiiin  larlea  Lin.,      Jeffreys,    Bril.    Conch.,    I\',    p.    161:    V.    p.    213, 

pi.  LXXVI,  fig.  3. 

Habitat.  —  Assez  rare  vivant  à  1res  basse  mer  sous  les  pierres  et  parfois 
sur  les  Zostères.  Nous  ne  l'avons  jamais  rencontré  en  colonies,  il  était  eu 
isolé  ou  groupé  par  deux  ou  trois  individus  au  plus.  Harbour,  Saint-Fnogat, 
pointe  de  la  Briantais,  Fours-à-Chaux,  Ghalibert,  les  Zorieux,  Bizeux, 
pointe  des  Corbières,  pointe  des  Calfats,  Rochebonne,  Piothéneuf,  la  Oui- 
morais.  Dans  les  dragageg  nous  n'en  avons  rencontré  que  des  coijuilles 
vides. 

124.  —  Turbonilla  pusilla  Pliiliiipi. 

1844.  Chemnitzia  pusilla  Philippi,  Enum.  Moll.  Sic,  II,  p.  221.  pi.  XXVIII, 

fig.  21. 
1867.  Odostomia      —      Phil.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    IV,    p.    167  ;   V,    p.    213, 

pi.  LXXVI,  fig.  4,  4. 

Habitat.  — •  Rare  et  toujours  mort  dans  les  dragages  au  large,  excepte  à 
l'Est  de  la  pointe  du  Meinga  où  il  est  un  peu  plus  commun.  Rare  également 


38  Dautzenberg  et  Di'rouciioux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

dcius  les  dragages  en  llaiiee.  Nous  l'aNuus  lecueiUi  ù  Saint-Lunaire  et  à  la 
pointe  (les  Gorbières  et  M.  Martel  l'a  trouvé  dans  le  cordon  littoral  de  la 
Toise. 

125.  —  Turbonilla  rula  l'Iiilippi. 

1836.  Melania      rufa  Philippi,  Kninn.  Moll.  Sic,  I,  p.  156,  pi.  IX,  fig.  7. 

1867.   Odostomia   —    Phil.,      1i:m-ri;v.s,    lii'il.    Concli.,    IV,    p.    102;   V,    p.    213,    pi- 

LXXVI,  fig.  1  (et  var.  {ulvocincla,  fig.  2). 

Habitat.  —  Un  seul  exemplaire  \ide  dragué  au  N.  des  Ouvras. 

SCUTIBRANCHTATA 

126.  —  Phasianella  pullus  Linné. 

1758.   Turbo  pullus  Ltvné,  Ryst.  Nal.,   édit.  X,  p.  761. 

1865.   l'haxianella  puUa  Lin.,       .Iki  l'iiKVsi    IJril.    Cuncli.,    III,    p.    338;    V,    p.    204, 

pi.  LXIV,  fig.  1. 

Habitat.  —  Assez  commun,  vivant  partout  dans  la  zone  des  Laminaires, 
sur  les  algues,  les  Zostères  et  les  rochers.  Nous  l'avons  rarement  dragué 
\ivant. 

Var.  ex  forma  et  colore  picta  Dn  Hosta. 

1778.   Turbo  pictus      Da  Co.çta,  Brit.  Concti.,  p.  103,  pi.  VIII,  fig.  1,  3. 

Habitat.  —  Cette  forme  allongée,  ornée  de  linéoles  étroites,  se  trouve 
partout  avec  le  type. 

Var.  ex  colore  lactea  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  ii)ûO,  p.  12). 

Entièrement  blanclie. 

Habitat.  —  Beaucoup  plus  rare  que  le  type.  Nous  l'avons  trouvée  rejetée 
sur  la  plage  de  Pai'amé  dans  des  paquets  de  Zostères. 

Var.  ex  colore  bicolor  Monterosato. 

Habitat.  —  Ornée  de  larges  ftammules  alternativement  blanches  et 
rouges,  cette  variété  n'est  pas  rare,  on  la  rencontre  partout. 

Var.  ex  colore  nigricans  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  de  Saint-Malo,  1900,  p.  12). 

Habitat.  —  Variété  d'un  brun  noirâtre  uniforme  ou  à  dessin  obscur,  que 
nous  avons  trouvée  sur  la  plage  de  Paramé  en  même  temps  que  la  var. 
lactea. 

127.  —  Gibbula  magus  Linné. 

1758.  Trochus  magus  Linné,  Sv-st.  Nat.,  édif.  X,  p.  757. 

18&5.        —  —      Lin,,      Jeffreys,  Brit.  Coiich.,  III,  p.  305;  V,  p.  203,  pi.  LU, 

fig.  1. 

Habitat.  —  Très  commun  vivant  sur  le  sable  plus  ou  moins  vaseux,  aux 
basses  mers  des  grandes  marées  sur  toutes  les  plages  de  la  région.  Il  est 
aussi  fréquent  dans  les  dragages  au  large. 

Cette  espèce  n'est  représentée  dans  la  baie  de  Saint-Malo  que  par  une 
race  de  taille  plutôt  faible. 

Var.  ex  lorma  producla  15.  D.  D. 

1885    T   maaus,  var.  producla      BucnuOY,    Dautzenberg    et    Dollfus,    Moll.    du 

Rouss.,  I,  p    375,  pi.  XLIV,  fig.  9,  10,  11. 

Habitat.  —  Nous  ne  connaissons  de  cette  variété  iiauLe  ut  imperforée  que 
le  spécimen  de  Saint-Lunaire  que  nous  avons  représenté  dans  les  «  Mol- 
lusques du  Roussillon  »,  mais  on  rencontre  au  Sud  de  la  cale  des  Cor- 
bières  des  exemplaires  qui  s'en  rapprochent. 

Var.  alba  Jeffreys  (Brit.  Conch.,  III,  p.  306). 
Habitat.    —   Cette   variété,    entièrement   blanche,    se   rencontre   un    peu 
partout. 


Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  Sainl-Malu.  :i9 


128.  —  Gibbula  tumida  Monlagu. 

1803.  Trochus  tumirivs  Montagu,    IpsI.  Brit.,  T,  p.  280,  pi.  X,  fig.  4. 

1865.        —  —      Mont.,      Jefkrkys,  Brit.  Coiich.,  III,  p.307;  V,  p.  203,  pi.  LXII, 

11g.  2. 
Habitat.  —  Cette  espèce  est  l'uiio  de  celles  qui  abondent  dans  les  dra- 
gages au  large,  tant  vivante  que  moi'le.  A  la  côle,  nous  n'en  avons  rencontré 
qu'un  exemplaire  vivant  à  la  poiTite  de  la  Hriantais,  par  une  très  forte 
marée.  Les  e.xemplaires  roulés  sont  rares  dans  les  cordons  littoraux  de 
Saint-Lunaire  et  de  la  Toise. 

129.  —  Gibbula  (Steromphalus)  cinerarla  Linné. 

1758.  Trochus       cinerarius  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  758. 

1865.        —    (Gibbula)  —      Lin.,      Jeffrey;;,   Brit.  Conch.,  III,   p.  309  ;  V,   p.  203, 

pi.  LXII,  flg.  3. 

Habitat.  —  Le  G.  cineraria  vit  dans  une  zone  plus  basse  que  le  G.  umbi- 
licalis  :  on  ne  le  voit  appai'aître  qu'au-dessous  de  la  nii-marée.  Il  est  com- 
mun partout,  aussi  bien  sur  les  rochers  et  les  pierres  que  sur  les  Zostères  ; 
la  drague  le  rapporte  rarement  vivant. 

Var.  ex  forma  elatior  Dautz.  (Exe.  Saint-Lunaire,  p.  16). 

Habitat.  —  Nous  avons  rencontré  cette  forme  remarquablement  grande 
et  haute  à  Saint-Lunaire  et  surtout  an  S.  de  la  cale  des  Corbières. 

Var.   ex  colore  variegata  Jeffréys  (Brit.   Conch.,   111,   p.   311). 

Ornée  de  larges  taches  quadrangulaires  brunes  au-dessous  de  la  suture. 
Habitat.  —  Se  trouve  de  temps  en  temps  partout,  mais  plus  rarement  que 
la  coloration  typique. 

Var.  ex  colore  pallidior  Dautz.  (Rxr.  Saint-Lunaire,  p.  IC). 

D'aspect  plus  p;'de  que  le  type,  par  suite  du  plus  grand  écartement  des 
linôoles  noires. 
Habitat.  —  Partout,  avec  le  type. 

Var.  ornata  Dautz.  (Exe.  Saint-Lnnaire,  p.   16). 

IjBs  linéoles  sont  remplacées  sur  toute  la  surface  pai'  de  larges  tlannnulcs 
disposées  en  zigzags. 
Habitat.  —  Saint-Lunaire.  Un  seul  exemplaire. 

130.  —  Trochocochlea  lineata  Da  Costa. 

1778.  Turbo  lineatus  Da  Custa,  Brit.  Conch.,  p.  100,  pi.  VI,  fig.  7. 

1799.  Trochus  cnisi?!,?  Put,tenb;y,  Catal.  Birds,  Shell.ç,  etc.,of  Dorscishire, 

p.  44. 
1865.        —       lineatus  Da  C,      .Ieffhey.s,    Brit.    Cxmch.,    III,    p.    317:   V    p.    203, 

pi.  LXII,  flg.  6. 

Habitat.  —  C'est  de  tous  les  Trochidés  de  notre  région  celui  qui  vit  le  plus 
haut  :  on  le  rencontre  en  grand  nombre  sur  tous  les  rochers  du  littoral, 
très  près  de  la  limite  supérieure  des  marées  ordinaires. 

Il  existe  aussi  dans  l'ouvrage  de  Da  Costa  un  Trochus  lineatus  qui  tombe 
en  synonymie  du  G.  cineraria  Linné,  mais  son  Turbo  lineatus  est,  sans 
aucun  doute  possible,  le  Trochocochlea  auquel  Pulteney  a  donné  plus  tard 
le  nom  de  Trochus  crassus. 

131.  —  Calliostoma  conuloides  Lamnrck. 
1822.  Trochus  cnindoides  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  VII,  p.  24. 

1865.         —       zizyphinus  Lin.,      Jeffréys,    Brit.    Conch..    III,    p.   330:  V,    p.   20i, 

pi.  LXin,  fig.  6. 

Habitat.  —  Commtm  partout,  vivant  aux  basses  mers  de  grandes  marées 
sur  les  rochers  couverts  de  Fucus,  d'Ascidies,  d'Epongés,  etc.  Les  dragages 
ne  nous  en  ont  rapporté  que  des  exemplaires  jeunes. 

Nous  nous  sommes  décidés  à  admettre  le  C.  conuloides  comme  spéciti- 


'lO  l)Ai!TZENnERc.  o{  DiRniT.Hnrx.  —  .\lolhis(inrs  de  Soint-Malo. 

([iiement  distinct  du  G.  zizi/phinns  Linné,  Tion  senloment  parce  qne  sa 
co([uiIle  est  beaucoup  i)lus  fortement  sillonnée,  mais  aussi  parce  que  son 
habitat  est  bien  plus  littovril.  Nous  n'avons,  en  effet,  jamais  rencontré  que 
le  conulnidfs.  dans  la  zone  comprise  dans  le  balancement  des  marées  et 
même  dans  les  dragages,  jusqu'il  30  mètres  de  profondeur. 

Var.  ex  colore  Lyonsi  I^each  {in  Fleming.,  Biil.  Anini..  p.  323). 

(-l)c/,  cette  variété,  la  coquille  est  entièremenl  blanche. 

Habitat.  —  Nous  en  avons  jiris  un  exenqdaiie  vivant  aux  Zorieux  et  M.  le 
Colonel  Martel  en  a  trouvé  trois  individus  morts  à  la  Toise.  Les  dragages 
au  large  nous  en  ont  procuré  quelques  exenqdaires  vivants  et  plusieurs 
vides. 

Var.  ex  colore  cinerascens  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo, 

1906,  p.  10). 

Gi'is  cendré,  presque  sans  Hammules,  avec  le  bourrelet  supra-sutural 
articulé  de  points  bruns. 

Var.  ex  colore  subccncolor  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo, 

1906,  p.  10). 

D'un  brun  roux  à  i^eu  près  uniforme. 

Var.  ex  colore  violacescens  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo, 

1906,  p.  10). 

Plus  ou  moins  teintée  de  violet. 

Ces  trois  dernières  variétés  de  coloration  se  l'encontient  pi'es(|ue  partout. 

132.  —  Gibbula  (Sferomphalus)  umbilicalis  Da  (;o=ta 

1778.   Trochv.'!  timbilicalis  Fia  Costa,  Brit.  Concli.,  p.  46.  pi.  III,  lig.  4.  4. 

1790?         —       obliqnatiif:  Gmelin,  Syst.  Nat,,  édit.   XIII.  p   :i:)75, 

1803.         —       umbilicalus  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  286. 

1865.         —  —         Mont.,      .Tef™ey.s.  Bril.  Concli.,  III.  p.  312:  V,  pi.  LXII, 

fig-4. 

Habitat.  —  Très  commun  vivant  partout  sur  les  pierres  et  les  Fucus,  dans 
une  zone  très  élevée. 

Bien  que  cette  espèce  soit  habituellement  désignée  sous  les  noms  de  G. 
obhqnata  ou  de  G.  wnhiJirala.  nous  sommes  amenés  à  reprendre  celui 
(Vumbiliriilis.  non  seulement  parce  qu'il  est  plus  ancien,  mais  aussi  parce 
qu'il  a  l'avantage  d'éviter  le  doute  qui  plane  sur  le  nom  obUipiotus.  En 
effet-  Gmelin  a  basé  son  TrorJuis  nbliqxialtts  sur  la  figure  168.5  du  Conchy- 
lien  Cabinet,  qui,  bien  que  très  médiocre,  nous  paraît  représenter  le  Gibbrila 
albifla.  de  l'Adriatique. 

Var.  imperforata  Dautz.  (Liste  Granvillf  et  Saint-Pair.  p.  \2). 

1865.   Tr.   umbilicalus,  var.  Aqalhensis      .TefI'REYS  (non  Bechiz\   Brit.  Concli.,   III, 

p.  313;  V,  pi.  LXII,  fig.  4o. 

Habitat.  —  La  variété  imperforata  habite  une  zone  un  ])eu  plus  profonde 
ijue  la  forme  typique  et  se  substitue  partout  à  elle,  un  peu  au-dessus  de  la 
mi-marée.  Elle  est  également  très  commune. 

Var.  decorata  Jeffreys  (Brit.  Conch.,  III,  p.  313). 
Pins  conique  et  ornée  de  larges  taches  brunes. 

133.  —  Calliostoma  (Jujubinus)  exasperatum  Pennant. 

1777.  Troclivs  exasperatus  Pennant,  Brit.  Zool.,  IV,  p.  126. 

1865.         --  —  Penn.,      .Ieffreys.  Brit.  Conch.,  III,  p.  324;  V,  p.  203. 

pi.  LXIII,  fig.  3. 

Habitat.  —  Assez  commun  partout,  vivant  sur  les  Zostères  et  sur  les 
pierres  à  basse  mer.  Les  dragages  nous  en  ont  rapporté  beaucoup  d'exem- 
plaires morts,  mais  peu  de  vivants. 

Ph.  Dautzenberg  et  DuROucHorx. 
M  suivre). 


Supplément  ù  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  N"  5  20 
LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  [Suite) 


134.  —  Calliostoma  (Jujiibinus)  striatum  Linné. 

1758.  Trochus  siriatus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  759. 

1865.         —  —      Lin.,      Jeifreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  322;  V,  p.  203,  pi.  LXIIl, 

flg.  2. 
tlabitat.  —  Trùs  commun  partoul  à  basse  mer,  sur  les  Zoslcres.  Nous  ne 
l'avons  jamais  dragué  vivant. 

135.  —  Calliostoma  (Jujubinus)  Montagui  Wood. 

1828.  Trochus  Montagui  Wood,   Index  tcstaceologicus,  Siipiil.,   p.  .SC.   \>\.  6, 

flg.  43. 

1865.  —       MontacutiW.,      .Ieffreys,   Rrit.  Conch.,  III,  p.  320;  V,   p.  203,   pî. 

LXIII,  flg.  1. 

Ilahitat.  —  On  renconlro  ce  Mollusque  dans  la  plupart  des  dragages  au 
large,  en  compagnie  du  (Hhbula  tumida,  mais  II  est  toujours  assez  rare, 
surtout  vivant.  Nous  en  avons  ramassé  quel(]ucs  e.xemplaires  roulés  dans 
les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire  et  de  la  Toise.  La  correction  Mon- 
tagui en  Monincuti  n'a  aucune  raison  d'être  acceptée. 

136.  —  Cyclostrema  Cutlerianum  Clark. 

1849.  Skenea  Culleriana  Clark,  Ann.  a.  Mag.  N.  Hist.,  2<"  Ser.,   IV. 

p.  424. 

1866.  Cyclostrema  Cutlerianum  Cl.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  287;  V,  p.  201, 

pi.  LXI,  flg.  1. 

Habitat.  —  Trois  exemplaires  vides  dans  le  sable  recueilli  h  basse  mer  ii 
la  pointe  des  Corbières,  et  un  autre  dragué  au  large,  à  l'Ouest  du  Vieux- 
Banc. 

137.  —  Cyclostrema  nltens  Pliilippi. 

1844.  Delphinula  nitens  PniLn'Pi,   Enum.   Moll.   Sic,    II,   p.    146,   pi.   XXV 

flg.  4  (fossile). 
1865.  Cyclostrema    —    Phil.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  289;  V,  p. 201,  pi.  LXI, 

flg.  2. 

Habitat.  —  Quatre  exemplaires  vides  dans  le  saisie  l'ecneilli  à  basse  mer 
à  la  pointe  des  Corbières  et  quelipics  iiidixidus,  également  vides,  dragués 
cà  l'Ouest  du  Vieux-Banc. 

138.  —  Cyclostrema  serpuloides  Montagu. 

1808.  Hélix       serpuloides  Montagu,   Test.    Brit.,    Snppl.,    p.    I'i7,    pi.  21, 

flg.  3. 
1865.  Cyclostrema    —         Mont.,      .Ieitreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  290;  V,  p.  201, 

pi.  LXI,  flg.  3. 

Habilal.  —  Deux  exemplaires  vides  dans  le  sable  recueilli  à  basse  mer 
à  la  pointe  des  Corbières.  Des  trois  espèces  de  CycLoslreiiia  de  notre  région, 
celle-ci  est  la  moins  rare  dans  les  dragages  au  large  et  la  seule  que  nous 
y  ayons  rencontrée  vivante. 

139.  —  Haliotis  tuberculata  Linné. 

1758.  Halintis  tuberculata  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  780. 

1865.        —  —         Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  279;  V,  pi.  LX,  flg.  2, 

Habitat.  —  Ce  Mollusque,  connu  dans  la  région  sous  le  nom  vulgaire 
d'  «  Ormet  »,  est  très  recherché  au  point  de  vue  alimentaire.  Il  vit  aux 
basses  mers  de  fortes  marées,  sous  les  grosses  pierres  et  dans  les  anfrac- 
tuosités  des  rochers.  Nous  l'avons  recueilli  dans  la  baie  de  la  Frenay,  à  la 
Petite-Conchée.  où  il  est  très  abondant,  à  Sainl-Lunaire,  Saint-fOnogaL  a 
Chalibert,  aux  /orieux,  à  tîiizeux,  à  la  pointe  des  Coi'bières,  au  N.  du  Grauo- 
Bey,  à  Rochebonne,  etc. 


1830. 

— 

dominicana 

1830. 

— 

corrugala 

1865. 

— 

grseca 

i2         Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  SainlMalo. 

l'iO.  —  Fissurella  mamillata  Risso. 

1778.  Palella  larva  reticulata     Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  14,  pi.  I,  fig.  3. 
1803.        —      reticulata  Donovan  (non  Linné),  Brit.  Siiells,  pi.  XXI,  fig.  3,  3. 

182G.  Fissurella  mamillata  Risso,  Europe  mérid.,  IV,  p.  257,  pi.  X,  fig.  145. 

1830.  —         viridis  O.  G.  Co.sta,  Catal.  test.  viv.  Tarante,  p.  43,  pi.  4, 

flg.  la,  1  b,  le. 
O.  G.  Costa,  ibid.,  p.  43,  pi.  4,  fig.  2  a,  2  6,  2  c. 
O.  G.  Costa,  ibid.,  p.  44,  pi.  4,  flg.  3  a,  3  b,  3  c. 
Jeffreys   (non   Linné),    Brit.    Concli.,    III,    p.   266  ; 
V,  p.  200,  pi.  LIX,  fig.  5,  5o. 

Habitat.  —  Rencontré  à  peu  près  partent  vivant  sous  los  [lierrea  ;i  basse 
mer,  mais  n'est  abondant  nulle  part. 

Il  est  impossible  de  conserver  le  nom  gra-ra  Linné,  sous  lequel  cette  espèce 
est  le  plus  souvent  désignée.  Cette  dénomination,  comme  le  prouvent  les 
références  des  deux  éditions  du  Syslema  Naturae  et  comme  l'a  démontre 
Hanley  par  l'examen  des  spécimens  de  la  collection  linnéenne,  ne  peut  s'ap- 
pliquer qu'à  la  grande  Fissurelle  méditerranéenne  :  F.  neglecta  Deshayes,  ou 
bien  à  celle  des  .Xntilles  que  Lamarck  a  regardée  comme  étant  le  grxca  de 
Linné  et  que  d'Orbigny  a  nommée  plus  tard  :  F.  Listcri.  Selon  toute  proba- 
bilité, c'est  la  première  de  ces  deux  espèces  que  Linné  a  dû  avoir  en  vue, 
d'abord  parce  qu'il  a  indiqué  comme  habitat  la  Méditerranée,  ensuite  parce 
qu'il  cite  la  référence  de  Tournefort  oî:  il  est  dit  que  ce  Mollusque  se  mange 
en  Grèce.  Il  y  a  tout  lieu  de  supposer  que  c'est  pour  faire  allusion  à  cette 
particularité  que  Linné  a  choisi  le  nom  grseca. 

Plusieurs  auteurs  se  sont  servis  du  nom  reticulata  Donovan,  auquel  il  faut 
renoncer  aussi  parce  ([ue  cet  auteur  avait  placé  son  espèce  dans  le  genre 
Patella  et  qu'il  existait  déjà  un  Patelin  reticulata  Linné. 

Le  nom  qu'on  rencontre  ensuite  est  mamillata  Risso  et  il  convient  de  s'y 
arrêter,  car  il  s'applique  incontestablement  à  la  forme  assez  largement 
treillissée  et  peu  convexe  qui  vit  dans  les  mers  d'Europe. 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  tenir  compte  du  Patella  apcrtuva  Montagu  ni  du 
Cemoria  Montaguana  Leach  qui  sont  fondés  sur  des  coquilles  embryon- 
naires. 

Var.  dorsata  Monterosato. 

1835?  Fissurella  europœa      Sowerby,  Conch.  Illnstr.,  p.  5,  flg.  43. 
1872.  —        dorsata       Monterosato,   Notizie  int.  aile  Conch.  foss.   di  Monte 

Pellegrino  e  Ficarazzi,  p.  28. 

Cette  forme  distinguée  par  M.  le  Marquis  de  Monterosato  d'après  des 
fossiles  du  Monte  Pellegrino,  se  trouve  vivante  et  tout  à  fait  semblable  sur 
les  côtes  océaniques  de  France  :  elle  est  plus  haute  que  le  type,  un  peu 
comprimée  latéralement,  plus  étroite  du  côté  postérieur,  plus  bombée  du 
côté  antérieur  :  son  sommet  plus  incliné  est  situé  plus  près  de  l'extrémité 
postérieure  de  la  coquille,  enfin  ses  côtes  rayonnantes  sont  plus  nombreuses, 
moins  inégales  et  deviennent  contiguës  vers  les  bords.  I^orsqu'on  se  trouve 
en  présence  de  spécimens  bien  caractérisés,  on  serait  disposé  à  admettre 
qu'il  s'agit  d'une  espèce  spéciale,  mais  un  examen  attentif  de  nombreux 
matériaux  montre  que  les  passages  vers  le  F.  mnmillnta  typique  sont  trop 
fréquents  pour  qu'on  puisse  accepter  cette  solution. 

Habitat.  —  Cette  variété  vit  plus  profondément  que  le  F.  mnmillain 
typique  :  nous  ne  l'avons  rencontrée  vivante  que  dans  les  dragages.  Elle 
n'est  pas  rare  morte  dans  les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire,  Saint- 
Suliac,  Bon-Secours,  etc. 

141.  —  Emarginiila  fissura  Linné. 

1758.  Patella       fissura  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  784. 

1865.  Emarginula  —     Lin.,      .Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  259:  V,  p.  200,  pi.  LTX, 

fig.  2. 

Habitat.  —  Très  rare  vivant,  mais  assez  commun  vide  dans  les  dragages 


Dautzenberg  et  Duroucuuux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.         A3 

au  large.  Nous  eu  avons  recueilli  un  pelil  nombre  de  coquilles  vides  dans 
les  cordons  lilluraux  de  Sainl-Lunaire  eL  de  la  Toise. 

142.  —  Emarginula  rosea  Bell. 

182i>.  Emarginula  rosea  Bell,  Zool.  Journ.,  I,  p.  52,  pi.  IV,  flg.  1,  1. 

1865.  —  —      Bell,      Jekfreys,    Brit.    Conch.,    111,    p.   261  ;    V,    p.    200, 

pi.  UX,  flg.  3,  3  a. 

Habitat.  —  Les  spécimens  typiques,  de  coloration  rose,  sont  Uès  rares, 
nous  en  avons  rencontré  à  la  pointe  de  Cancaval  et  parfois  dans  les  dra- 
gages. 

Var.  albina  nov.  var. 

De  coloration  blanche. 

Habitat.  —  Assez  commune,  vivante  et  morte  dans  presque  tous  les  dra- 
gages. Nous  l'avons  aussi  recueillie  vi\ante  aux  basses  ineis  de  grandes 
marées,  sous  des  pierres,  à  Samt-GasL,  aux  Cheminées,  à  (^ézembre,  au 
Uaumet,  à  Harbour,  au  Mouille,  à  Saint-Lunaire,  8uinl-Enogut,  à  la  pointe 
de  Cancaval,  à  la  pointe  de  la  briantiiis,  aux  Zorieux,  à  la  pointe  des  Cor- 
bières,  à  Bon-Secours,  liochebonne.  Les  coquilles  vides  sont  communes  dans 
les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire,  de  l'anse  Duguesclin  et  de  la  Toise. 

Dans  un  travail  publié  en  19UG  dans  ce  Recueil,  Al.  le  Cokmel  Martel  a 
voulu  établir  que  les  Emarcjinula  [isnuru  et  rosea  ne  sont  tiue  deux  lornies 
d'une  même  espèce,  et  il  a  représente  une  série  de  six  individus  tendant 
à  démontrer  le  passage  insensible  de  l'une  à  l'aulre.  Mais  lexamen  de  cette 
série  ne  nous  convainc  pas,  car  nous  trouvons  une  démarcation  suflisam- 
iiieiit  nette  entre  les  ligures  11  et  12  d'une  part,  et  les  ligures  13  à  10  d'autre 
part.  Nous  ajouterons  que  l'examen  de  très  nombreux  spécimens  ne  nous 
a  pas  fourni  de  formes  de  passage  bien  probantes.  Enlin,  il  faut  tenir 
compte  que  si  ÏE.  Rosea  se  trouve  vivant  aussi  bien  à  la  cùle  (^ue  dans  les 
dragages,  nous  n'avons  jamais  rencontré  le  {issura  vivant  que  dans  les 
dragages. 

143.  —  Âcmaea  virginea  Muller. 

1776.  Patella  virginea  Muller,  Zool.  Dan.  Prodr.,  p.  237. 

18C5.  Teslura      —       Mûll.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    111,    p.    248;    \',    p.    200, 

pi.  LVIII,  flg.  4. 

Habitat.  —  Commun  à  peu  près  partout  sous  les  pierres,  aux  basses  mers 
de  grandes  marées,  notamment  à  Cézembre,  Ilarboar,  au  Mouillé,  à  Saint- 
Lunaire,  Saiut-Enogat,  à  la  pointe  de  Cancaval  (exemplaires  de  grande 
taille  atteignant  15  millimètres  de  diamètre),  à  la  pointe  de  la  Briantais, 
aux  Zorieux,  à  Saint-Servan,  au  Port-National,  à  Rochebonne  (beaux  et 
grands  exemplaires),  à  Rothéneuf,  la  Guimorais  et  la  Toise.  Egalement 
commun  dans  les  dragages,  mais  toujours  de  taille  plus  faible  que  les  spé- 
cimens de  la  côte. 

144.  —  Patella  vulgata  Linné. 

1758.  Patella  vulgata  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  782. 

1865.        —  —       Lin.,      Jeffreys    (ex    parte),    Brit.    Conch.,    III,    p.    236;   V, 

pi.  LVII,  fig.  1  (tantum). 

Habitat.  —  Très  commun  partout,  vivant  \\\r  iiiix  rochers  à  différents 
niveaux. 

Nous  nous  sommes  sufhsammeut  étendus  tlaiis  notre  l-'aunuh^  'le  Sainl- 
Malo,  de  1900,  et  dans  son  Supplément  de  1906,  sur  les  caractères  qui 
permettent  de  reconnaître  les  trois  espèces  de  Patehes  de  la  baie  de  Saint- 
Malo,  pour  qu'il  soit  inutile  de  revenir  sur  ce  sujet,  mais  nous  avons  dû 
reprendre  aujourd'hui,  pour  certaines  variétés,  des  noms  qui  leur  ont  été 
attribués  par  Brovvn  et  qui  sont  plus  anciens  que  ceux  que  nous  avions 
employés. 

"Var.  ex  forma  major  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Sainl-Malo,  Suppl.  1906,  p.  11). 
De  grande  taille  :  50  à  60  millimètres  de  diamètre. 


Vi  DAUTZENUEnc.  et  Druouciioux.  —  Mollusques  de  Sainl-Malo. 

Var.  ex  forma  conica  Brown  (i844,  111.  Conch.,  '^  edit.,  p.  03,  pi.  XX,  flg.  5) 
=  elevata  Jelfreys  (Brit.  Conch.,   III,   p.  237). 

Habitat.  —  Forme  très  haute,  souvent  aplatie,  autour  du  sommet  et  ayant 
alors  l'aspect  d'un  cône  tronqué.  Celte  variété  hahite  une  zone  plus  élevée 
que  toutes  les  autres  Patelles  de  la  région  el  c'est  la  plus  estimée  au  point 
de  vue  alimentaire. 

Var.  ex  colore  secernenda  Dautz.  (1887,  Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  1") 
=  P.  vulgata  var.  cairulen  .lelfreys  (non  Linné)  =  P.  Scrvnini  Mabille  (1888). 

Noire  à  l'extérieur  et  d'un  bleu  livide  ou  verdàlre  à  riuléiieur. 

Var.  ex  colore  communis  Brown  (18i''i,  III.  Conch.  2''  cdil..  ]i.  (Hi.  pL  \'\, 
fig.   15  =  var. pic/*i  Jellreys  (Bril.   Conch.,    111.    p.   l':!7;. 

Ornée  de  rayons  rouges  alternant  avec  des  l'ayons  lileus  mi  noiràh'cs,  ipii 
se  voient  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur. 

.Var.  ex  colore  aurea  (Martel  mss.)  Dautz.  et  lJur.^(Paiinuic  Mal.  Sainl-.Malo, 

Suppl.,  p.  11). 

Intérieur  jaune  d'or,  sans  rayons. 

Les  diverses  variétés  de  coloration  sont  presque  partout  mélangées  sui' 
les  rochers  à  des  spécimens  typiques. 

145.  —  Patella  intermedia  .h  irie\  s. 

1865.  Patella  vulgata,  var.  intermedia      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    III,    p.    237;    V, 

pi.  LVII,  fig.  2,  2  a. 
1906.       —      intermedia  Jeffr.,  Dautzenberg  et  Duroichoux,  Suppl.  à  la 

Faunule  malac.  de  Saint-Malo,  p.  12. 

Habitat.  —  L'habitat  du  P.  intermedia.  est  plus  restreint,  en  prufondeur, 
que  celui  du  P.  vulgata  :  ce  Mollusque  ne  monte  pas  aussi  haut  et  ne  des- 
cend pas  aussi  bas.  Il  est  très  cominuii  sur  les  rochers  dénudés  ou  couvei'ts 
de  Balanes. 

Var.  Taslei  J.  Mabille  (1888,  Bull.  Suc.  Philoni.,  p.  189). 
Ornée  à  l'intérieur  de  rayons  noirs  très  nombreux. 

Var.  Marteli  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  P.  Saint-Malo,  ]).  12). 

D'une  teinte  gris  cendré,  à  l'intérieur,  a\ec  la  callosité  blanche  plus  ou 
moins  rayée  ou  tachetée  de  noir  ;  rayons  noirs  plus  étroits  que  les  intervalles 
jaunâtres  qui  les  séparent. 

Var.  splendida  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  P.  Saint-Malo,  p.  12). 

De  petite  taille,  très  surbaissée,  callosité  blanche  ou  orangée  ou  entière- 
ment noire  ;  impression  musculaire  noirâtre  bordée  de  blanc  ;  rayons  noirs 
très  larges  séparés  par  des  filets  blanchâtres. 

146.  —  Patella  depressa  Pennant. 

1777.  Patella  depressa  Pennant,    Brit.    ZooL,    IV,    p.    142, 

pi.  LXXXIX,  fig.  146. 

18C5.       —      vulgata,  var.  depressa  Penn.,      Jeffreys,   Brit.   Conch.,   III,   p.  237; 

V,  pi.  LVII,  fig.  3,  3  a. 

Habitai.  ■ —  Le  P.  depressa  habite  une  zone  plus  profonde  que  les  deux 
autres  espèces  ;  on  le  rencontre  aussi  dans  un  niveau  élevé,  mais  seulemcut 
dans  les  mares  qui  n'assèchent  pas  lorsque  la  mer  se  retire. 

Vax.  ex  forma  athletica  Bean  {in  Thorpe  :  Brit.  mar.  Conch.,  p.  264). 

Forme  grande  et  haute,  qui  domine  dans  nos  parages.  C'est  probablement 
le  P.  vulgata  var.  albumena  Brown  (111.  Conch.,  2*  edit.,  p.  03,  pi.  XX,  fig.  12, 
14),  mais  les  figures  de  Brown  sont  très  médiocres. 

Var.  ex  colore  ochracea  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  P.  Saint-Malo,  p.  12). 

Teintée,  à  l'intérieur  et  surtout  dans  le  fond,  de  jaune  ocre  plus  ou  moins. 
î'oncé. 


DAUTZENBERti  et  Ui  ROUCiioux.  —  MoUusqucs  (Ic  Sailli-Main.  'lô 

147.  —  Helcion  (Patina)  pellucidus  Linné. 

1758.  Palella  pellucida  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  783. 

1805.  Helcion  pellucidus  Lin.,      Jei-iheys,    Brit.    Conch.,    111,    p.    2i2  ;   V,    p.    199, 

pi.  LVllI,  flg.  1. 

Habitat.  —  La  l'orme  lyiiiciuf  de  celte  c^^pece  ne  se  renconlre  pas  dans 
notre  région. 

\dv.  laevis  Peuuunl. 

1777.  l'alella  lœvis       Pennant,  Brit.  ZooL,  IV,  p.  144,  pi.  XC,  flg.  151. 
18;18.       —      cornca      Potiez  et  Michaud,  Galerie  de  Douai,  I,  p.  525,  pi.  XXXVII, 
tig.  5,  6. 

Habitat.  —  Vivant  presque  partout  dans  la  zone  des  Laminaires,  sur  le 
Laininaria  (Le.ncauiis.  iNous  l'avoirs  recueilli  à  Tilt;  .\got,  aux  Cheminées, 
à  Cézemijre,  aux  Herbiers,  à  la  l'elile-Concliée  (grands  exemplaires  nom- 
breux), à  Piorre-à-Tison,  la  llimponiùre,  au  llaumel,  au  iMouillé,  à  Harbour, 
Saint-Lunaire,  Saint-Eiiogat,  Chalibert,  Bizeux,  aux  Zorieux,  au  Fort- 
National,  à  la  Grande-L'.ùtière,   la  Uuimorais  et  la  Toise. 

Nous  avons  expliqué  dans  notre  tra\ail  de  l'JOG  pourquoi  nous  n'admettons 
pas  que  celte  forme  épaisse,  ari'ondie  et  aplatie  soit  coiisidéiée  auti-ement 
(jue  comme  une  variété  de  17/.  pellucidus. 

POLYPLACOPHORA 

lis.        Lepidopleurus  cancellatus  rioweiby. 

1839.  Vhilon  cancellatus  Sowekby,  Descripl.  Cutal.  Brit.  Chitons  in  Conch. 

lllustr.,  p.  4.  fig.  104,  l(»4a,  104  6,  105. 
1865.       —  —  Sow.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    III,    p.   217  ;    V,    p.    198, 

pi.  LVI,  fig.  1. 

Habitat.  —  Commune  sur  tout  le  littoral,  vivant  aux  basses  mers  de 
grandes  marées,  sous  les  pieri'es.  Il  est  également  répandu  dans  une  zone 
plus  profonde,  car  les  dragages  au  large  nous  le  rapportent  en  grand 
nombre. 

lii).  —  Lepidopleurus  asellus  Spengler. 

1797.  Chilon  asellus  Spengler,   Skrivt.   Nat.   Selsk.,   IV,   l'"'  Cahier, 

p.  99. 
1865.       —      cinereus  Jeffreys  (non  Linné),  Brit.  Conch.,  III,  p.  218; 

V,  p.  198,  pi.  LVI,  lig.  2. 
1892.  Lepidopleurus  asellus  Sp.,      Pu.sury  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XIV,  p.  13, 

pi.  3,  lig.  64-,  65,  66. 

Habitat.  —  Nous  avons  dragué  en  191U  un  exeiiiplaire  de  cette  espèce  à 
3  milles  au  N.-E.  du  Cap  Préhel. 

150.  —  Ischnochiton  (Trachydermon)  cinereus  Linné. 

1767.  Chiton  cinerea  Linné,   Syst.   Nat.,    édit.   XII, 

p.  1107. 
1777.       —      marginatus  Penn.\nt,  ZooI.  Brit.,  IV,  p.  71, 

pi.  XXXVI,  flg.  2. 
1865.  Chiton  marginatus  Penn.,  .Jeffreys,    Brit.     Conch.,    Ill, 

p.  221  ;  V,   p.   199,   pi.   LVl, 

flg.  5. 
1892.  Ischnochiton  {Trachijdennou)  cinereus  Lin.,      Pilsbry    in    Tryon,    Man.    of 

Conch.,    XI\',    p.    68,    pi.    0, 

11g.  ^-31. 

Habitat.  —  Très  commun  partout  à  basse  mer  des  nia/ées  moyennes  sur 
les  pierres  qui  reposent  sur  des  fonds  légèrement  vaseux.  Dans  le  réservoir 
du  bassin  de  Saint-Malo  nous  en  avons  pris  un  exemplaire  dépassant 
20  millimètres  de  longueur. 

Lexamen  des  types  de  Linné  a  permis  à  Ilanley  d'affirmer  que  le  Chiton 
cinereus  de  cet  auteur  est  sans  aucun  doute  possible  le  Ch.  marijinatus  de 
Pennant  et  non  l'espèce  à  laipielle  la  plupart  des  auteurs  ont  attribué  ce 
nom.  Le  Chiton  cinereus  de  Montagu,  Sowerby,  Reeve,  Lovén,  Jeffreys, 
etc.,  doit  prendre  le  nom  asellus  .Spengler. 


'i(')  Dautzenbero  et   Diiiiouciiuux.  —  Mollui:ques  de  Sdint-Malo. 

\"ar.  ex  colure  variegata  Leacli  ^Synopsis,  p.  232). 

Uiverseineiil  marbré  el  kichelé  de  rose,  de  rouge,  de  brun,  de  vert  et  de 
blanc. 

Var.  ex  colore  fuscata  Browii  (111.  Couch.,  p.  0(5,  pi.  X\l,  lig.  17). 

D'un  brun  l'oncé  luiiroriiie. 
Var.  ex  colore  straniinea  Dautz.  el  Dur.  (Suppl.  Paunule  Saint-Malo,  p.  14). 

Jaune  paille  avec  iiuelques  très  Unes  poncLuationti. 
\'ar.  ex  colore  nigrescens  Dautz.  cL  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo,  p.  l'i). 

Vert  noirâtre  très  loucé. 
Var.  ex  colore  miniata  Daulz.  el  Dur.  ^Suppl.  Faunule  Sainl-iMalo,  p.  14). 

Rouge  carminé  sans  taches,  limbe  blanc  aiLiculé  de  brun. 

Var.  ex  colore  adumbrata  Dautz.  el  Dur.  (Suppl.  Faunule  Sainl-Malo,,  p.  14). 
Jaune  clair,  ombré  de  rouge  brique  sur  le  bord  postérieur  des  valves. 

\ar.  ex  colore  rubrocarinata  Daulz.   et  Dur.   (,Suppl.  Faunule  Saint-Aialo, 

p.  14). 

Ornée  sur  le  nulieu  des  valves  intermédiaires  d'une  tache  rouge  Iriangu- 
laire  se  détachant  sur  le  fond  jaunâtre  de  la  coquille. 

\'ar.  ex  col.  albocarinata  Daulz.  el  Dur.  (Suppl.  Faunule  Sainl-Malo,  p.  14). 

Ornée  sur  le  milieu  des  \alves  intermédianes  d'une  lâche  blanche  trian- 
gulau'e,  se  détachant  sur  un  tond  \erl  noirâtre. 

151.  —  Callochiton  laevis  (Peiiiiaiil  '!)  Aloiitagu. 

1777?  Chiton  Isevis  Pennant,  Brit.  Zool.,  IV,  p.  72,  pi.  XXXVI,  fig.  3. 

1803.       —        —     Penn.,      Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  2. 

1865.       —        —     Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  226;  V,  p.  199,  pi.  LVI, 

fig.  6. 

Habitat.  —  Celte  jolie  espèce  est  toujours  rare  dans  nos  parages,  nous 
l'avons  recueillie  dans  la  baie  de  la  Freiiay,  aux  Cheminées,  au  llaumet, 
au  Mouillé,  aux  Ouvras,  à  Saint-Lunaire,  à  Dmard,  à  la  pointe  de  la 
Briantais,  à  Chaliberl,  Bizeux,  aux  Zorieux,  à  la  pointe  des  Corbières,  à 
Bon-Secours,  au  Forl-i\alional,  à  Bochebonne  et  à  la  Toise.  Les  dragages 
au  large  nous  en  ont  aussi  donné  un  certain  nombre. 

D'après  M.  Pilsbry,  le  Chiton  Imuis  de  Pennant  serait  probablement 
Vlschnochilon  rubcr  Linné.  S'il  en  était  réellemenl  ainsi,  le  nom  lawis 
devrait  être  abandonné,  mais  comme  il  a  été  bien  délini  par  Montagu,  il 
nous  semble  préférable  de  ne  pas  trop  chercher  à  approfondir  la  question. 

Var.  ex  colore  unicolor  Daulz.  el  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo,  p.  14). 

D'un  rouge  brun  uniforme. 

Habitat.  —  La  plupart  des  exemplaires  dragués  au  large  appartiennent 
à  cette  variété. 

Var.  ex  colore  bicolor  Daulz.  el  t)ur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Malo,  p.  14). 

Habitat.  —  C'est  à  Saint-Lunaire  que  nous  avons  rencontré  cette  variété 
dont  les  valves  médianes  sont  marbrées  de  gris  verdàtre  et  de  très  petites 
taches  rouges,  tandis  que  les  valves  terminales  sont  rouges  unicoiores. 

152.  —  Chiton  (Hanleya)  scabridus  Jeffreys. 

1880.  Chiton  scabridus  Jeffreys,  Ann.  a.  Mag.  N.  Hist.,  5*  Ser.,  VI, 

p.  33. 
1893.      — {Hanleya?)  —      Jelfr.,      Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV,  p.  94. 

Habitat.  —  Vit  sous  des  pierres  profondément  enfoncées  dans  le  sable 
vaseux,  en  compagnie  d'Adeorbis.  Ùirynia  et  du  L.  canreUalus. 

Nous  l'avons  recueilli  à  Cézembre,  au  Haumet,  à  Ilarbour,  Saint-Enogat, 
à  la  pointe  de  Cancaval,  à  Chalibert,  à  la  pointe  des  Corbières,  à  Roche- 
bonne,  à  la  Guimorais  et  à  la  Toise.  Toujours  assez  rare. 


Dautzenberg  et  Dlrouciiolx.  —  .Uo//u.sv/ucs  de  Sdint-Malo.  'i7 


153.  —  Acanthochites  fascicularis  Linné. 

1767.  Chiton         {ascicidaris  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1106. 

1865.       —  —         Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  211  ;  V,  p.  197, 

pL  LV,  flg.  3. 
t893.  Acanthochites    —  Pil.sbry  m  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV,  p.  9, 

pi.  4,  flg.  77-79. 

Habitat.  —  kssez  rare  sous  les  pierres  à  basse  mer  :  baie  de  la  Prenay, 
Saint-Cast,  île  .\got,  les-  Cheminées,  le  Ikuimet,  les  Patouillels,  Harbour, 
les  Ouvras,  les  Herbiers,  la  Hiniponière,  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat, 
pointe  (le  la  Rrianlais,  Chalibert.  les  Zorieu.x,  pointe  des  Corbières,  la  .Mer- 
cière, Has-Sablons,  Kort-Natinnal,  Orande-Cùtiôro,  Unclicbonno,  le  .\linihic, 
Rothénciif,  la  Guimorais,  la  Toise.  Peu  commun  dans  les  dragages  au 
large. 

Var.  ex  forma  attenuata  Jeffreys  (Brit.  Concli.,  111,  p.  212). 

Plus  étroite  et  plus  allongée  que  la  forme  typicpie. 

Habitat.  —  Saint-F.nogat,  lîas-Sablons,  Saint-Malo,  la  Toise. 
Var.  ex  colore  lutescens  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-Main,  ji.  I5). 

D'un  jaune  sale  uniforme. 

Habitat.  —  Pointe  des  Calfats,  Chalibert,  les  Zorieu.x,  Rochebonne. 

Var.  ex  colore  cinnabrina  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunute  Saint-Malo,  p.  1.5). 

Valves  rouges  vermillon,  sans  taches. 

Habitat.  —  Saint-Lunaire,  à  l'extrémité  du  Grand-Lambert  et  dans  les 
dragages  au  large. 

Var.  ex  colore  fusca  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule  Saint-.Maln,  p.  15). 
Valves  d'un  brun  marron  uniforme. 
Habitat.  —  Les  Zorieux. 

154.  —  Acanthochites  discrepans  Brown. 

1827.  Chiton         discrepans  Brown,  III.  Conch.  Gr.  Brit.  a.  Irel.,  pi.  XXXV, 

flg.  20  (malè). 
1865.       —  —       Br.,      Jeffreys,   Brit.  Conch.,  TU,  p.  214:  V,  p.   198, 

pi.  LV,  flg.  4. 
1893.  .Acanthochites    —         ^       Pilsbry  in  Tryon,  Man.  of  Conch.,  XV,  p.  121. 

pi.  4,  fig.  80-82. 

Habitat.  —  Très  commun  partout,  vivant  attaché  aux  pierres  sur  des 
fonds  un  peu  vaseux,  aux  basses  mers  des  grandes  marées. 

fja  figure  originale  de  Brown  est  médiocre  et  ne  montre  pas  les  touffes 
de  spicules,  on  ne  peut  y  reconnaître  l'espèce  qu'à  la  forme  des  valves. 

Var.  ex  colore  albina  Dautz.  et  Dur.  (Faunule  Saint-Malo,  p.  15). 
Valves  entièrement  blanches. 
Habitat.  —  Très  rare  :  un  exemplaire  à  la  Toise. 

Var.  ex  colore  violaceo-liinbata  Dautz.  et  Dur.  (Suppl.  Faunule 
Saint-Malo,  p.  15). 

Limbe  d'une  couleur  violette. 

Habitat.  —  La  Guimorais. 

SCAPHOPODA 

155.  —  Dentallum  viilgare  Da  Costa. 

1778.  Dentale  vulgare  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  24,  pi.  II,  flg.  10. 

1865.  Dcntalium  tarentinum  Lamarck,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    III,    p.    195;   V, 

p.  197,  pi.  LV,  flg.  2. 


48         Dautzenberg  et  Dninucnoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

Habitat.  —  Vit  en  grand  nombre  dans  le  sable  pur  ou  très  légèrement 
vaseux  qui  découvre  aux  basses  mers  des  fortes  marées  :  île  des  Ehbiens, 
Cézembre,  banc  de  Ilarbour,  le  Mouillé,  Saini-Enogat,  Bon-Secours,  la 
Toise.  Les  dragages  no  nous  en  ont  rapporté  ipie  peu  d'exemplaires 
vivants. 

En  parcourant  le  sable  où  vivent  des  colonies  de  ce  MolluS'ini\  on  le  voit 
sortir  au  moment  du  Ilot,  la  pointe  en  avant. 

Var.  ex  colore  rosea  B.  D.  D.  (Moll.  du  Roussillon,  I,  p.  561). 

Rose,  plus  foncé  vers  le  sommet. 

Habitat.  —  .Avec  la  coloration  typique,  mais  plus  rare. 

Var.  ex  colore  citrina  Monterosato. 

Entièrement  jaune. 

Habitat.  —  Un  exemplaire  sur  le  banc  de  lliirbonr. 

156.  —  Dentaliuni  (Antalis)  novemcostatum  LamarcU. 

1818.  Dentalium  novemcostatum  Lamarck,  Anim.  sans  vert.,  V,  p.  '.Wt. 

1897.  —    (Antalis)    —  Lam.,      Pilsbry    et    Sharpe    in    Tryon,    Man.    of 

Conch.,  XVII,  p.  51,  pi.  9,  fig.  4448. 

Habitai.  — -  Nous  n'avons  li'onvé  que  quelipics  coquilles  vides  de  ce  Mol- 
luscpie  dans  les  cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire. 
Jeffreys  ne  le  mentionne  i)as  dans  «  British  Conchology  ». 

PELECYPODA 

TETRABRANCHIA 

157.  —  Ostrea  edulis  Linné. 

1758.  Ostrea  edulis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  699. 

1813.       —         —    Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  38;  V,  p.  165,  pi.  XX,  fig.  1. 

Habitat.  —  On  rencontre  fréquemment  partout,  à  basse  mer,  des  indi- 
vidus de  cette  espèce  fixés  aux  rochers  ou  à  des  pierres.  Les  parois  des 
bassins  de  Saint-Malo  et  de  Saint-Servan  en  sont  tapissés.  La  drague  nous 
en  a  aussi  ramené  souvent. 

Les  jeunes  Ostrea.  que  nous  rencontrons  à  basse  mer  sur  les  plages, 
fixées  sur  des  pierres  ou  des  cocpiilles  vides,  appartiennent  à  la  forme  c[ui. 
à  l'état  adulte,  a  été  dénommée  0.  hippopus  fHuître  pied  de  cheval)  par 
Lamarck.  Elle  se  distingue  de  l'O.  edulis  typique  par  ses  côtes  rayonnantes 
nombreuses  et  saillantes.  Chez  les  indi\icius  jeunes,  la  coquille  est  sensi- 
blement plus  large  que  haute  et  très  inéqiiilat('rale.  le  sommet  étant  situé 
environ  an  tiers  du  diamètre  antéro-postérieur.  Plus  tard,  le  développement 
de  la  région  antérieure  s'arrête  brusquement  et  l'nccroissement  se  continue 
à  peu  près  per|)endiciilaji'emeiit.  de  sorte  que  la  coquille  adulte  a  un  aspect 
presque  équilaléral.  M.  le  Colonel  Martel  nous  a  offert  un  magnifiqne  exem- 
plaire adulte,  dragué  dans  la  Déroute  et  sur  lequel  on  obsei-ve  nettement 
le  mode  d'accroissement  que  nous  venons  d'indiquer. 

158.  —  Anomia  ephippium  Linné. 

1758.  Anomia  ephippium  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X.  p.  701. 

1863.        —  —         Lin.,      .Teffreys  (ex  parte),  Brit.  Conch.,  II,  p.  30;  V.  p.  165, 

pi.  XX,  flg.  1,  1  a,  1  6,  1  d,  1  e. 

Habitat.  ■ —  Très  commun  vivant  partout,  à  basse  mer,  fixé  sur  les  pierres, 
les  coquilles  vides,  etc.  La  drague  le  ramène  également. 

Ver.  ex  colore  cepa  Linné  (Syst.  Nat.,   edil.  A,   p.  701). 

D'une  belle  coloration  violette. 

Habitat.  —  .\vec  le  type,  mais  un  peu  plus  rare. 

Ph.  Dautzenberg  et  DiRornuot'x. 
(A  suivre). 


Snpplénionf  -.'i  la   Feuille  des  Jeunes  Nntto'alistes,  N"  ."it?! 
LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  [Suite 


159.  —  Monia  aculeata  Millier. 

1776.  Anoviia  aculeata  MOller,  Zool.  Dan.  Prodr.,  p.  249. 

1863.        —       ephippium,  vas.  aculeala  Mull.,      Jeffreys,   Brit.  Conch.,   H,   p.  31; 

V,  p.  166,  pi.  XX,  flg.  1  c. 

Habitai.  —  Une  salve  draguée  au  N.  W.  de  Cézembre  par  2;i  à  :.^0  mètres 
de  profondeur. 

.\insi  que  nous  l'avons  dit  dans  notre  travail  sur  les  Campagnes  Ai  cliques 
du  Prinee  de  Monaco,  c'est  à  tort  que  ce  Mollusipie  a  été  rc,!.;aidé  pai-  beau- 
coup d'auteurs  comme  une  variété  de  WAnomin  ephippium.  Ses  impiessions 
musculaires  sont,  en  effet,  bien  difféi-entes  et  lui  assignent  une  place  dans 
le  genre  .Monia. 

100.        Monia  patelliformis  Linné. 

1767.  .Arwmia  palcUijnrmis  Linné,  Svst.  Nat.,  édit   XII,  p.  11.51. 

1S6.*L        —  —  Lin.,      Jeffreys,    Drit.    Conch.,    II,    p.    .34;   V.    p.    165, 

pi.  XX,  lig.  2,  2  o,  2  c  (excl.  flg.  2  b). 
Habitat.  —  Toujours  rare  vivant  à  très  basse  mer,  sous  les  pierres,  aux 
Cheminées,    à    Pierre-à-Tison.    Cézembre,    le   Haumet,    à   la   pointe   de   la 
Rriantais,  à  Clialibert,  Rizeux  et  aux  Zorieux.  Parement  dragué  vivant  au 
large. 

161.  —  Lima  lima  Linné. 

17.58.   n.ilrra  lima  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  699. 

1888.  Radula    —    Lin.,      Bucquoy,  Dautzenberg  et  Polleus,  Les  Moll.   niar.  du 

Roussillon,  II,  p.  51,  pi.  XL  flg.  1-3- 

Habitat.  —  Une  seule  valve  de  cette  espèce  méditerranéenne  a  été  draguée 
à  rOuest  du  Vieux-Banc.  Il  s'agit  peut-être  d'un  apport  accidentel. 

16?.        Lima  (Mantellum)  hians  Gnielin. 

1790.  nslira  liians  Cmelim,  Syst.  Nat.,  édit.  XIH,  p.  3332. 

1863.   Lima       —     Gtn.,      .Jeffreys, 'Brit.  Conch.,  II,  p.  87;  V,  p.   170,  pi.  XXV, 

flg  5. 
Habitat.  —  Quelques  valves  draguées  au  large.  Un  exemplaire  vivant  a 
été  dragué  par  l'un  de  nous  dans  la  baie  de  Saint-Brieuc,  entre  les  roches 
Douvres  et  Jersey. 

163.  —  Lima  (Limatula)  subauriculata  Monlnau. 

1808.   Prctni  svhaiiririildia  Montagi',  l'est.  Brit.,  Suppl.,  p.  6:!,  pi. 29.  flg.?. 

1863.   IJvia  —  -Mont.,      .lEFFnEV.s,  Prit.  Conch.,  II,  p.  82;  V,  p.  109,  170, 

pi.  XXV,  Hg.  3. 

Hiihilal.  — •  Les  exem[ilaires  vivants  et  morts  ne  sont  pas  rares  dans  les 
dragages  au  lar.çe.  .\  la  côte,  nous  n'en  avons  recueilli  que  des  valves  à  la 
pointe^  des  Corbières,  dans  le  sable,  et  M.  le  Colonel  Martel  en  a  trouvé 
d'autres  dans  les  cordons  littoraux  de  la  Toise. 

164.  —  Chlamys  varia  Linné. 

1758.  Osirea  varia  Linné,  Sv.st.  Nat.,  édit.  X,  p.  698. 

1863.  rccten  varias  Lin.,      .Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  53;  V,  p.   166,  pi.  XXIl, 

fig.  2  (excl.  var.  nivea,  flg.  2  a). 

Habitat.  —  On  en  rencontre  presque  partout,  à  très  basse  mer,  des  exem- 
plaires attachés  aux  rochers  et  aux  pierres  par  leur  byssus.  Nous  en  avons 
pris,  dans  le  bassin  de  Saint-Malo,  de  fort  beaux  spécimens  dont  les  siiua- 
mules  très  dévelopi^é'es  étaient  remarquablement  intactes.  Ce  Mollusque 
est  souvent  ramené  par  les  dragages  au  large. 

Le  Chl.  niven.  cité  comme  variété  par  .fefficys,  esl  une  espèce  dirJincle, 
;^  côtes  beaucoup  |)lus  nombreuses, 


50         DMTZKNRERr.  et  Drnnrciioi'x.  —  ^loUusinies  de  Soinl-Mulo. 

165.  —  Chlaniys  distorta  Dn  (^.osla. 

ITFiS?  Osirea  piisio  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  698. 

1778.  Pecicii  disloriux  D\  Cosr.x,  Brit.  Conch.,  p.  118.  pi.  N.  lig.  ."î,  6. 

186.3.       —      pusio  Lin.,      .Ikiiheys,   Brit.  Conch..   H,   p.  51  ;  V,  p.   UiO,  pi.   XXII, 

fig.  1,  1  a. 

Ilabiltil.  —  Nous  n'en  avons  rencontié  (|ue  quelques  valves  dans  nos  dra- 
gages au  large. 

Il  est  bien  difficile  de  savoir  ce  qu'est  exactement  VO.  pusiu  de  Linné. 
Ilanley  croit  que  c'est  la  présente  espèce,  mais  cette  opinion  ne  repose  sur 
aucun  ai'gumout  positif.  Il  nous  semble  préférable,  dans  ces  circonstances, 
irailoplrr  le  nom  dislortn.  i\\\\  ne  peut  lu-èlci'  à  riM|ni\(i([ue. 

infi.  —  Chlamys  (^quipecten)  opercularis  Linné. 

1758.  Osiien  opercularis  Ltnxé,  Svst.  Nat.,  édit.  X,  p.  698. 

lS6:î.  recieii  —         Lin.,      .Ieffrkys';  Brif.  Conch  .  II.  p.  59:  V.  p.  KHi.  jil.  \XII, 

fig.  3. 
Uiihiiat.  —  .\  proximité  de  la  côte,  le  CM.  opercularis,  est  bien  plus  rare 
que  le  varia,  mais  il  est  conunun  dans  les  dragages  au  large. 

\ar.  lineata  Da  GoMa  (Brit.  Conch.,  p.  147,  pi.  X,  fig.  8). 

Ihihilat.  —  Un  exemplaire  vivant  au  N.  du  Grand-Bey.  .\  la  pointe  des 
Ciirbicies.  sous  une  pierre,  à  basse  mer.  nous  en  avons  rencontré  un  autre 
ipii  a  des  langées  de  vésicules  le  long  des  côtes. 

167.        Pecten  maximus  Linné. 

17r)8.    (isircd  uiii.nnin  Liwi':.  Sysl.   Xal.,  édil.  X.  p.  696. 

1863.   l'eclen  iitaxiinus  Lin.,      Jeffreys",  Brit.  Conch.,  II,  p.  73;  V,  p.  169,  pi.  XXIV. 

Habitai.  —  Peu  abondant  vivant  dans  la  /one  littorale  :  nous  n'en  avons 
recueilli  (|ue  quelques  exemplaires  nageant  au  milieu  des  Zosiéres,  ou  bien 
rejelés  sur  le  sable  à  Saint-.Jacut,  Saint-Lunaire,  sur  le  banc  de  tiarbonr, 
à  Chalibert  et  aux  Fours-à-Chaux,  sur  le  banc  des  Lutraires. 

n'aïu'ès  des  renseignements  qui  nous  ont  été  fournis  par  des  pèclunirs, 
il  eu  existerait  un  banc  au  large  de  Saint-Cast  ou  de  Saint-.Iacut. 

168.  —  Mytilus  edulis  Linné. 

17,58.   Mi/Hhis  edulis  Li.\né,  .Sysl.  Xat.,  édit.  X,  p.  705. 

1863.      '—         —      Lin.,      Jeffreys^  Brit.  Conch.,  11.  p.  104;  V.  p.  171.  j)!.  XXVII, 

flg.  1,  1. 

Habitat.  —  Ce  Mollusque  vit  sur  tous  le?  rochers  de  la  région,  veis  la 
mi-marée,  mais  on  ne  rencontre  i|ue  des  individus  de  trop  jyetite  taille 
pour  servir  à  l'alimentation.  Dans  les  bassins  de  Saint-Main  et  de  Saint- 
Servan,  il  atteint,  au  contraire,  une  belle  taille,  mais  n'est  accessible  i\\\r 
Ini-squ'on  met  les  bassins  à  sec,  ce  qui  ne  se  produit  que  très  rarpinenl. 

La  forme  dominante  dans  les  pai-ages  de  Saint-Malo  est  la  vui'.  >i(iUo- 
proviiicialis  Lamarck,  bien  plus  large  que  Yerhilis  ly])ii|iie. 

169.  —  Volsella  barbata  Linné. 

17.58.   Miililus  Inirbaiu.'^  Linné,  Syst.  Xal..  édit.  X.  p.  705. 

1863.        —  —        Lin.,      .Ieffreys.    Brit.    Conih.,    Il,   p.   114:   \\   p.    Kl,    pi. 

XXVIII,  flg.  3. 

Habitat.  —  Peu  commun,  vivant  dans  les  crevasses  des  rochers  dans  la 
baie  de  la  Frenay,  à  Saint-Cast  (pointe  de  la  Garde),  à  l'île  des  Ehbiens,  la 
Bimponière,  les  Herbiers,  Saint-Lunaire,  Saiul-Enogat.  Dinard,  Bizeux, 
Saint-Ser\an,  N.  du  Grand-Bey,  lîochebonne,  Uothéneuf.  la  Guimorais.  Les 
dragages  au  large,  surtout  à  l'entrée  de  la  Déroute,  entre  les  Minciuîcrs  et 
les  îles  Chausey,  nous  en  ont  fourni  de  nombreux  exemplaires. 

Xous  avons  indi(iué  dans  notre  travail  sur  les  Campagnes  .\rcli(|ues  du 
Prince  de  Monaco  qu'il  fallait  reprendre  le  nom  généritiue  Volsella  Scd- 
poli.  1777.  pour  le  genre  nommé  par  Lamarck  Modwius  en  17^^»  et  en  ISOI 
Mndinla.  par  le  même  auteur. 


bAUizEMiF.af,  ol  1)1  lïoucHoix.        MvILusqucs  dc  Saint-Malo.  51 

17U.  -    Volsella  gallica  DauLzenbcrg. 

1805.  Modiola  gallica  I)alitzenbeh(;,  llescr.  d'une  nouvelle  osp.  de  Modiola  pro- 
venant du  litt.  occideulul  de  lu  l'rance,  in  Feuille  des 
Jeunes  Nalurulisles,  XXV,  p.  'J7-l)y,  pi.  1,  lig.  1,  2,  7,  S. 

11)11.  Volsella      —         DAUTZiiNBiiHG  et  H.  FiscHEit,  Camp.  .Vrcl.  l'rince  de  Monaco, 

p.  3(18. 

Habitai.  —  Drague  \i\aiil  au  large,  surtout  à  l'enlréc  de  la  Déroute,  en 
comiiagnie  du  .1/.  barbala.  Nous  eu  avons  aussi  recueilli  quehiues  rares 
exemplaires  \ides  sur  les  plages  de  l'aranié  et  de  la  'l'oise. 

171.  —  Volsella  adriatica  Lamarck. 

181!).   Modiola  adriatica  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  \'l,  1'''  partie,  p.  112. 

18G:'>.  Mijlilus  adriaticus  Lain.,       Ikii  iihvs,    Urit.    Concli..    il,    p.    116;    V,    p    171, 

pi.  XWII,  lig.  4. 

Habitat.  —  Assez  cuiuiuiin  \i\aut  dans  le  sable  et  dans  le  uiaerl,  à  basse 
mer,  sur  dilïérentes  plages  et  mitaunneiit  à  Hon-Secouis. 

Le  .1/.  radinin  llanley,  le  M.  uralis  .Sow.  et  les  M.  Luniarkiana,  slian(jnlata 
cl  Inuchtjlciu  Locard,  sont  à  peine  des  variétés  de  cetfe  espèce. 

172.  —  Crenella  rhombea  Berkeley. 

1828.  Modiola  Rhombea  Rfrkklky,   Zool.   .lum'ual,   III,   p.   22'.»,   pi.   XVII I, 

lig.  I. 
1863.  Crenella  rhombcn  l'.erk.,       iKi-iiiK^s,    Uiit.    Concli.,    H,    p.    131  ;    V,    p.    172, 

pi.  XXVllI.  lig.  5. 

Habitat.  —  .\  la  côte,  uuiis  u  a\uiis  lrou\é  que  peu  de  \alves  de  cette  espèce, 
à  Cézenibre  et  Saint-Suliac,  mais  les  dragages  nous  en  oui  tiuiriu  idusieurs 
et  aussi  trois  spécimens  \i\ants. 

173.  —  Modiolaria  marmorata  l'Ynbes. 

1838.  Mylilus  [Modiola]  marmorata  FonnES,  Malac,  Monensis,  p.  Vi. 

ISeS.  Modiolaria  -  F.,      .Ieffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  122;  V,  p.  171, 

pi.  XXMll,  lig.  1. 
Habitat.  —  Nous  avous  rencontré  ce  iMullusque  vivant  à  8aint-Lunaire  et 
à  la  pointe  des  Corbières,  dans  le  tégument  des  Ascidies.  Les  dragages  au 
large  nous  en  ont  aussi  tourni  une  tlizaine  d'exemplaires  vivants. 

174.  —  Modiolaria  discors  Linné. 
1767.  Miililus      discors  Linné,  Sy.'^t.  Nat..  édit.  XIT,  p.  llTifl. 

186:^.   Mndinlaria     —     Lin.,      .Ier-rey.s,    tirit.    Conch.,    H,    p.    120;   V,    p.    171,    pi. 

XXVlll,  lîg.  3. 
Habitai.  —  Ce  Mollusque  vit  presque  exclusivement  dans  les  touffes  de 
Corallinia  oUlcinalis  qui  restent  à  sec  sur  les  roctiers,  à  une  hauteur  d'en- 
viron trois  mètres.  Nous  l'avons  l'écolté  dans  ces  conditions  à  Saint-Cast- 
IJec-Rond,  à  l'île  des  Llibiens,  Saint-Briac,  Saint-Lunaije,  les  iMieminées, 
Pierre-à-Tison,  Cézembre,  la  Rimponière,  les  Herbiers,  les  Ouvras,  au  Nord 
du  Grand-Bey,  à  la  Grande-Côtière,  à  Rochebonne  et  à  la  Bigne.  Nous 
l'avons  aussi  dragué  au  large. 

175.  —  Arca  (Fossularca)  lactea  Liuué. 
I75S.  Arca  tarlen  Linné,  Syst.  Nal.,  6dil.  X,  p.  694. 

|S(^!.  -  -  ^  Lin.,  .iKKFiiHns,  Bi-il.  Cuneli.,  Il,  p.  177;  V,  p.  17:"),  pi.  XXX,  fig. -'i. 
Habitat.  -  Celte  espèce  c[ui  étail  lelalivement  rai'(;  il  y  a  quehpies  années 
dans  notre  région  s'y  est  beaucoup  déveloiipée  depuis.  Nous  la  rencontrons 
pres(|ue  |)artout  à  basse  mer,  lixée  sous  les  jiii'rres  au  moyen  de  son  byssus. 
File  est  cominiuie  dans  les  dragages.  '  . 

170.  —  Pectunculus  (Axinaea)  glycymeris  Linné. 

1758.   .Arca  Glycymeris  Linné,  Syst.  X'al.,  édil.  X,  p.  695. 

1863.   Peclunculns  ghjciimeris  Lin.,      .Ieffrevs',   Brit.  Conch.,  11,  p.  166;  V,  p.   175. 

pi.  XXX,  fig.  2. 
1908.  —  —  —        Martel,    F'euille    des    .Jeunes    Nat..    n"    452, 

p.  152-157. 
I9I2.  —  —  —        Lamy,  Journ.  dc  Conch.,  LIX,  p.  130. 


52  DAUTziiNCERG  ct  DuROUGHOUX.  —  Mollunques  de  Sainl-Malo. 

Habitat.  —  Coniimui  vivant  ti  basse  mer  de  gnuidus  marées  sur  la  plupart 
des  plages  et  des  bancs,  nolaininent  à  Cézenibrc,  llarbour,  Bon-becours,  le 
Minihic  et  la  Toise.  Egalen:ent  commun  dans  les  dragugcs  au  large. 

Le  dessin  et  la  coloration  du  P.  ytycijincri^  sont  très  vaiiubles  et  ont 
permis  à  M.  le  Colonel  Martel  d'établir  plusieurs  variétés  miéressanlcs. 

Var.  ex  colore  punctulata  Martel  (Feuille  J.  Nal.,  19U8,  p.  153). 

Cette  jolie  variété,  parsemée  de  nombreuses  ponctuations  jaunes  ou 
brunes  sur  un  tond  blanchâtre,  correspond  à  la  var.  punclota,  basée  par 
Calcara  sur  un  exemplaire  de  MondeHo,  en  Sicile.  Bien  que  nous  soyons 
d'accord  avec  .M.M.  Martel  et  Laniy  pour  ne  pas  séi^arer  spéciliquement  les 
/'.  (jlijcyineris  et  pilosus,  nous  ne  croyons  pas  qu'il  soit  opportun  d'employer 
les  mêmes  noms  pour  désigner  les  colorations  correspondantes  qui  se  ren- 
contrent chez  ces  deux  variétés. 

La  var.  punctulata  est  toujours  très  rare,  nous  en  a\oiis  un  exemplaire 
recui'illi  sur  la  plage  de  Saint-Lunaire,  à  basse  mer,  et  trois  autres  prove- 
nant de  dragages  au  large.  L'exemplaire  sur  lequel  M.  Martel  a  l'onde  sa 
variété  provient  de  la  baie  de  Gancale. 

\'ar.  ex  colore  Marteli  Lamy  (Journ.  de  Conch.,  LIX,  191 1,  p.  137) 
=  steUata  Martel,  non  Gnielin  (l'euille  des  J.  Nat.,  1908,  p.  152). 

Notre  confrère,  M.  Ed.  Lamy,  dans  sa  belle  étude  des  Pcctunculus.  n'a 
pu  parvenir  à  identifier  VArca  stellata  de  Gmelin  :  il  est  impossible  de 
savoir  si  ce  nom  s'applique  à  l'espèce  tlu  Sénégal,  nommée  \  oian  par 
Adanson  ou  bien  à  une  variété  du  P.  cor  Lamarck  (=  violacescens  Lk). 
Dans  tous  les  cas,  il  ne  peut  être  employé  pour  la  variété  à  sommet  étoile 
du  P.  gliicymeiis. 

llahitat.  —  Un  peu  partout,  mais  assez  rare. 

\"ar.  ex  colore  albescens  Martel  (Feuille  J.  Nat.,  1913,  p.  17). 
Coloration  jaunâtre  très  pâle  avec  des  linéoles  très  fines,  à  peine  visibles. 

Var.  ex  col.  flavescens  Martel  (Feuille  J.  Nat.,  1913,  p.  17). 
Jaune,  orangée  ou  brune,  sans  taches. 

Var.  ex  colore  tricolor  Martel  (Feuille  J.  Nat.,  1913,  p.  18). 

Largement  maculée  de  lilas  et  de  blanc  et  parsemée  de  petites  taches 
d'un  violet  foncé. 

Var.  ex  colore  lilacina  Martel  (Feuille  J.  Nat.,  1913,  p.  18). 

Ornée  de  très  petites  taches  blanches  sur  un  fond  lilas  ou  violet  foncé. 
Habitai.  —  Ces  quatre  dernières  variétés  ont  été  recueillies  à  la  Toise 
par  M.  Martel. 

177.  —  Nucula  nucleus  Linné. 

1758.  Arca    nucleus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  695. 

1863.  Nucula     —      Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  14?.;  V,  p.  172,  pi.  XXIX, 

fig.  2. 
Habitat.  —  Ce  Mollusque,  qui  était  assez  abondant  vivant  à  basse  mer 
dans  le  sable  des  plages  et  des  bancs,  semble  devenir  plus  rare  depuiii 
linéiques  années.  Nous  l'avons  recueilli  à  Saint-Cast,  Cézcmbre,  le  llaumet, 
Haint-Lunaiio,  Sainl-Fnogat,  pointe  des  Corbières,  Bon-Sec  ours,  la  Toise. 
La  forme  typique,  peu  oblique  et  de  coloration  jaune-verdàtre  claire,  sans 
rayons,  domine  dans  les  dragages  au  large,  tandis  que  la  iiluparl  des  spé- 
cimens recueillis  à  la  côte,  appartiennent  à  la  variété  suivante  : 

Var.  ex  forma  et  colore  radiata  Forbes  et  Hanley. 

1853.  Nucula  radiala  Forbes  et  Haxlfy.   Brit.   Moll.,   II, 

p.  220,  pi.  XLVIl,  lig.  45;  pi. 
XL VIII,  tig.  7. 

1863.        —      nucleus,  var.  radiala  F.  et  H.,      Jeffreys,   Bril.  Conch.,   Il,  p.  144; 

V,  pi.  XXIV,  fig.  2  a. 


Dautze.n'beiîg  et  Ulrouciioijx.  ~   Molliis(iucx  de  Sainl-Mali,.  :,:i 


Plus  gnuide  que  le  type,  plus  aplatie,  plus  oblique  ;  coloration  brune, 
souvent  ornée  de  rayons  jaunâtres. 

178.  —  Astarte  (Goodâllia)  triangularis  .Monlijiu. 

1803.  Maclra  Triangularis  MoiNtagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  90.  pi.  3,  lig.  5. 

186.'î.  Aslarle  Iriangularix  Mont.,       .Ii'.kihevs,   liiit.  Cuiicli.,  Il,   p.  :il!S  :   \'.  p.   183, 

pi.  XXX\li,  lig.  5. 

Ilobllat.  -  Cette  espèce  est  ties  abondante  daiid  la  plupart  des  dragages 
(lu  large,  notamment  à  l'Ouest  de  Cézembre,  au.x  Buharals  et  à  l'Est  de  la 
pointe  du  Meinga.  Nous  n'en  avons  rencontré  à  la  cote  qu'un  seul  exem- 
plaire vivant  dans  une  prairie  de  Zostùres  à  ilarbour,  mais  les  cordons 
littoraux  de  Saint-I^unaire,  Saint-Enogat,  llothéneuf  et  la  Toise  en  ren- 
ferment des  valves. 

La  coloration  typique  indiquée  par  Montagu  est  blanche,  mais  lorsque  les 
spécimens  sont  vivants,  ils  sont  recouverts  d'un  épidémie  jaunâtre. 

\ar.  ex  colore  fusca  nov.  var. 

D'une  nuance  brune  rougeàtre,  plus  ou  moins  foncée,  tant  à  l'intérieur 
des  valves  qu'à  l'extérieur. 

Var.  ex  colore  radiata  nov.  var. 

D'un  blanc  jaunâtre,  avec  des  rayons  bruns  peu  marqués,  mais  plus 
visibles  près  du  bord  ventral. 

179.  —  Kelly  a  suborbicularis  Montagu. 

1803.   I.'j/n  suborbicularis  xMoxtagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  39  et  Suppl.   (1808), 

pi.  26,  lig.  0. 
18ti:i.   Kellia  —  Monl.,      Jeffreys,    Lirit.   Conch.,    Il,    p.   22:>  ;   V,   p.    17;i. 

pi.  XXXII,  fig.  2. 

Habitat.  —  Très  rare  vivant  dans  des  coquilles  \ides  aux  Zorieux  et  sur 
le  banc  de  la  Briantais.  Un  dragage  au  N.  des  Ouvras  nous  en  a  donné  un 
individu  vivant  et  quelques  coquilles  vides. 

180.  —  Montacuta  bidentata  Montagu. 

1803.  Mya        bidentata  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  44:  Suppl.  fl808),  p.  26, 

flg.  5. 
18G3.  Monlacnta    —       Mont,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    il,    p.    208;   V,    p.    177, 

pi.  XXXI,  flg.  8. 

Habitat.  —  Très  rare  vivant  dans  le  sabie  vaseux  de  la  zone  des  Lami- 
naires, à  Cézembre,  Saint-Lunaire,  la  \  icomté,  pointe  des  Corbières,  Bas- 
Sablons,  la  Toise.  Nous  n'en  avons  rencontré  que  des  valves  dans  les  dra- 
gages au  large  et  en  Kance. 

181.  —  Montacuta  substrlata  Montagu. 

1808.  Venus    subslriata  Montagu,  Test.  Brit.,  Suppl.,  p.  48,  pi.  29,  fig.  fi. 

18G3.  Monlacula    —       Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  205  ;  V,  pi.  XXXI, 

fig.  6. 
Habitat.  —  L'exemplaire  unique  de  celle  espèce,  que  nous  avons  recueilli 
mort  à  la  pointe  des  Corbières,  en  1909,  appartient  à  la  vaiiélé  suivante  : 

■Var.  ex  forma  laevis  Jeffreys  (Brit.  Conch.,  II,  p.  206). 
Coquille  lisse,  dépourvue  de  stries  rayoïiiiantcs. 

182.  —  Lasaea  rubra  Montagu. 

1803.  Cardiurn  rubrum  Montagu,  Test.   Brit.,  I,   p.  83  ;  Siippl.   (1808),   pi.  27, 

flg.  4. 
1863.  Lasaea  rubra  Mont.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  219:  V,  p.  179,  pi.  XXXII, 

flg.  1. 

Habitat.  —  Vit  presque  partout  et  en  grtuid  nombre  parmi  les  Balanes  et 
les  touffes  de  Lichina  pygmœa,  non  loin  de  la  limite  supérieure  des  marées 
ordinaires. 


y'i  DAUi'ZKNi!i:iKi  el  UuRoucHoux.  —  Mollusques  de  Sainl-Malo. 

18o.  —   Lepton  squamosum  Moiilayu. 

1803.  Solen  squaniosus  Montagii,    l'est.  Krit.,  II,  p.  565. 

1863.  Lepton  squamosum  .\loiil.,      .liciTiiias,    IJrit.   Coucli.,   H,   p.    194;   V,   p.    177. 

pi.  XXXI,  fig.  2. 

Ilabitul  —  Très  rare  dans  nos  parages.  iNous  en  avons  recueilli  une  belU; 
valve  dans  le  maërl,  au  pied  du  niùle  des  Noires  el  M.  le  Colonel  Martel 
en  a  trouvé  une  autre  à  la  Toise.  Les  dragages  au  large  nous  en  ont  procuré 
un  exemplaire  coniplel,  mais  vide,  el  plusieurs  valves. 

184.  —  Lepton  nitidum  Turlun. 

1822.  Leplon  nilidum  Tmrton,  Conch.  Ins.  Brit.,  p.  6.3. 

ISaS.       —  —        Turt.,       .IKFFREYS.  P.ril.  Coiich.,  Il,  p.  l!)tS;  \',  p.  177,  pi.  XXXI, 

tig.  3. 

Habitat.  —  Nous  en  avons  drague  queliiucs  e.xcmplau'es  complets  el  dos 
valves  au  large  de  Cézembre,  aux  Buharals  el  à  l'Est  de  la  pointe  du  Meinga. 

Dans  son  cinquième  volume,  Jeiïreys  dit  que  ce  Lepton  n'est  peut-être 
que  le  jeune  du  L.  squamosutit,  mais  ces  deux  espèces  ne  nous  paraissent 
pas  avoir  la  moindre  analogie. 

185.  —  Neolepton  Clarkiae  Clailv. 

1852.  Lepton  Clarki^  Cl.^rk,  On  a  new  sp.  of  Lepton  in  .'\nn.  a.  Mug.  N.  llisl., 

2"  Ser.,  IX,  p.  191,  293. 
1863.        —  —       CL,      .]EiFRE\s,  Urit.  Conch.,  Il,  p.  2()2;  V,  p.  177,  pi.  XXXI, 

lig.  5. 
Habitat.  —  Très  rare  :  nous  n'en  avons  trouvé  que  deux  exemplaires 
vivants  à  la  base  des  Zostères,  près  de  la  pointe  de  la  A'icomté,  des  valves 
et  quelques  exemplaires  complets  à  la  pointe  des  Gorbières,  des  valves  dans 
le  maërl  aux  Bas-Sablons  el  à  Rolliéneuf.  Les  dragages  au  large  nous  en 
ont  donné  quelques  coqnilles  vides  el  des  valves. 

186.  —  Galeomma  Turtoni  Les  éditeurs  du  Zoological  Journal. 

1826.  Galeomma  Turtoni  Les   éditei'rs    du    Zool.    Journ.,  'II,    p.    361, 

pi.  XIII,  flg.  1. 
1863.  —  —      Edit.  Z.  .J.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  188;  V,  p.  176, 

pi.  XXXI,  flg.  1,  la. 

Habitat.  —  Extrêmement  rare.  Nous  n'en  avons  dragué  qu'un  exemplaire 
vivant  au  N.-W.  de  Cézembre,  une  valve  au  N.-E.  du  Cap  Fréhel  et  une 
autre  au  N.  de  Cézembre. 

187.  —  Cardium  (Acanthocardia)  echinatum  Linné. 

1758.  Cardium  echinatum  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X.  p.  670. 

186;^.         —  --  Lin.,      .Teffreys,    Bril.    Conch.,    11,    p.    270  ;    V,    p.    181, 

pi.  XXXIV,  lig.  2. 

Habitat.  —  Nous  en  avons  recueilli  plusieurs  exemplaires  vivants  el 
adultes  dans  la  baie  de  Saint-Cast,  au  Sud  de  la  pointe  de  la  Gai'de,  de 
nombreuses  valves  jonchant  la  plage  W.  de  l'île  des  Ehbiens,  sur  les  plages 
de  Saint-Lunaire  et  de  Saint-Enogat;  nous  en  avons  ramené  par  la  drague 
ipiehiues  individus  vivants,  mais  jeunes.  \  l'Est  de  la  Rance,  ce  Mollusque 
est  plus  rare,  nous  n'en  avons  trouvé  qu'un  p.xemplaire  vide  cl  des  valves 
à  Sainl-Malo. 

Le  C.  cchiiuUnm  est  trè.s  commun  dans  la  baie  de  Sanil-Rrieuc  :  la  plage 
du  Minieu,  entre  le  Cap  Fréhel  et  Erquy,  en  csl  souvent  couverte  el  nous 
en  avons  récolté  de  beaux  individus  vivants  nu  \al-.\ndré. 

Var.  ex  forma  Duregnei  (de  Bdury)  Monlerosato. 

1891 .  Cardium  Duregnei      De  Boury  in  Monterosato,   Relazione  Ira  i  Moll.   del 

quaternario  e  le  specie  viventi,  p.  2. 
Habitat.  —  Pointe  de  Rochebonne,  valves  (Colonel  Martel).  Celte  variété 
est  plus  globuleuse  et  plus  épaisse  que  le  type,  ses  côtes  sont  plus  larges 
el  divisées  par  un  sillon  très  accusé. 


DAt'TZRNBERG  et  DrHOUCiioix.  —  Mollusques  de  SainlMoln.  55 

\'ar.  ex  colore  alba  nov.  v;ir. 
Entii'reniciil  blanche. 

Habitat.  -  -  Nous  en  a\ons  trouvé  au  Suil  de  la  pointe  de  la  Gaide,  dans 
la  baie  de  Saint-Cast,  un  bel  exemplaire. 

188.  —  Cardium  (Parvicardium)  nodosum  Turton. 

IS22.  Caidiuin  nodosum  TLimix,  Omcli.   Ins.   lirit.,  p.  18G,  pi.   i:!.  i\'J,.  S. 

1863.  —  —        Tur(.,       JF.FFnrvs,    Brit.    Concli.,    Il,    p.    28:i  ;    V,    p.    181, 

pi.  XXXV,  ûg.  4. 

Habitat.  —  Vivant  sur  les  plages  de  Saint-Briac,  Saint-Lunaire,  Saint- 
Enogat,  Dinard.  Saint-Servan.  .'Sssez  abondant  à  Saint-Malo.  au  pied  du 
môle,  dans  le  maërl.  Les  dragages  nous  en  ont  i)iocuié  de  numbieux  exem- 
plaires vivants  et  moi'ls. 

D'après  la  figui'e  originale  de  celte  espèce,  I;i  coloration  lyi)i(iue  est 
blanche,  partiellement  lavée  de  brun. 

r.es  colorations  suivantes  peuvent  fttre  distinguées  : 

Var.  ex  coloïc  lactea  Daulz.  (Kxc.  Mal.  Sainl-Lunaire,  p.  10). 

Habitat.  —  .\u  nmius  aussi  commune  cpie  le  type,  dans  les  mêmes  loca- 
lités. 

Var.  ex  coliuc  rosea  Lamarck  (1818.  .\nim.  sans  vert.,  \'l.  p.  li). 
D'une  leinto  rose  un  peu  plus  foncée  \ers  les  ci'ochets. 

Var.  ex  colore  lutescens  Daulz.  et  Dur.  (Faunule  Sainl-Malo.   ]i.   19). 

Blanchâtre,  teinli'c  di'  jaune  vers  les  sommets. 

Ces  deux  dernières  variétés  se  trouvent  avec  le  type  et  la  \ar.  lactea,  mais 
sont  un  i)eu  plus  rares. 

189.  —  Cardium  (Parvicardium)  exiguum  Gmelin. 
1790.  Cardinni  pxiijinini  r.MKi.ix,  ,Svsl.  \al.,  éilil..   Mil.  ]).  :\T-C^. 

186:3.         ~  '—        Cm..       .iKFFP.EYS, 'Bril.    Concli..     11.    p.    1>7S  ;    \',    ji.     ISI, 

pi.  XXXV,  fig.  2. 

Habitat.  —  Cette  espère  vit  à  basse  mer  dans  la  vase  et  souvent  attachée 
aux  pierres  par  un  byssus  filiforme  ;  elle  est  aussi  parfois  rejetée  sur  les 
plages  :  pointe  des  Corbières,  etc.  Elle  abonde  dans  le  bassin  de  Saint-Malo. 
Nos  dragages  n'en  ont  ramené  que  deux  individus  vivants. 

Var.  albina  Monterosato. 
Entièrement  blanche. 
Habitat.  —  Bassin  de  retenue  de  Saiul-Malo. 

IflO.        Cardium  (Cerastoderma)  edule  linin'. 

ITriS.   (itidnnii  fdiilf  I.inm:,   .S\sI,    Nai.,   rilil.   \,    n.   (ISI. 

isas.         —  —    I.Mi..       .iKFFRFVs.'  Brit.  Conc-h.,  Il,  ji.' 286:  V.  p.  182,  pi.  XXXV, 

lig.  5. 

Habitat.  —  Très  abondant  dans  la  baie  de  Saint-Jacut  où  on  le  récolte 
comme  comestible  sous  le  nom  vulgaire  de  «  coi^ue  ».  On  le  rencontre 
également  vivant  sur  toutes  les  autres  plages  de  la  région  à  basse  mer  des 
marées  ordinaires.  Dans  le  bassin  de  Saint-Malo.  il  pullule,  mais  est  tou- 
jours de  jietite  taille. 

191.  —  Cardium  (Laevicardium)  norvegicum  Spengli-r. 
17!)9.  l'ardiuni  NoTvegicvin.  SPFXciicn.   Skrill.    .\ntnrh.   Si'fsk..   \'.    1"'    iiai-lii', 

p.  42. 
ISrvî.  norvegicum  Sp.,      .Ieffreys,    Brit.    Cnncti.,    II,    p.   2'Ji  :    V,    p.    182, 

pi.  XXXV,  fig.  7. 

Habitat.  —  N'est  pas  rare  \i\aut  à  basse  mer  i\c>  Inrlcs  marc'cs  à  Saint- 
Cast-Bec-Rond,  h  l'Ouest  de  l'île  des  Ehbiens,  au  ilaumet,  sur  le  banc  de 
Harbour,  h  Cézembre,  sur  le  banc  de  la  Rriantais.  à  Bon-Secours  et  à  la 
Toise. 


56         Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  SiiintMalo. 


192.  —  Gouldia  minima  Mnniagu. 

1803.  Venus  winiina      Montagu,  Test.  Brit.  I,  p.  121,  pi.  3,  fig.  3. 
isa3.  Circe         —  .Teffreys.  Brit.  Conch.,  II,  p.  322,  pi.  VI,  fig.  4;  V,  p.  183, 

pi.  XXXVIl,  fig.  6. 
Habitat.  —  Nous  n'avons  jusqu'à  présent  dragué  que  des  valves  et  un 
individu  vivant  de  cette  espèce  au  S.-W.  du  Vieux-Banc,  par  19  mètres  de 
profondeur. 

193.  —  Dosinia  exoleta  l.inné. 

1758.   Vptms  exoleta  Linné,  Svst.  Nat.,  6dit.  X,  p.  688. 

1863.       —  —       Lin.,      .Ieffreys!;    Brit.    Conrti..    II,    p.    327;    V,    p.    184,    pi. 

XXXVIII,  fig.  1. 

Iluliitat.  —  Nous  avons  trouvé  quelques  exemplaires  \ivants  et  d'autres 
morts  ,siu-  la  plage  de  Bon-Secours  ;  ailleurs,  nous  n'en  avons  rencontré 
que  des  valves. 

19'i.  —  Venus  (Ventricola)  verrucosa  f>iimé. 

1758.  Venus  verrucosa  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  685. 

1863.       —  —         Lin.,      .Ieffrevs,    Brit.    Conch.,    II.    p.   339;   V,    p.    18i,    pi. 

XXXVIII,  fig.  6. 

Habitat.  —  Vivant  à  basse  mer  dans  le  sable  grossier  :  le  llaumet  ;  abon- 
dant dans  la  Rance,  en  face  de  Saint-Suliac,  sur  la  rive  gauche  ;  abon- 
dant également  sur  le  banc  des  Lutraires,  Chalibert.  Bon-Secours,  Fort- 
National. 

On  nous  a  dit  qu'en  1866  on  a  apporté  de  Chausey  et  déposé  dans  la 
Rance  des  Venus  verrucosa.  qui  sont  très  appréciés  conmie  comestible 
sous  le  nom  de  «  praires  ». 

105.  —  Venus  (Timoclea)  ovata  Pennant. 

1777.   Venus  ovata  Pennant,  Brit.  Zool.,  IV,  p.  97,  pi.  LVI.  fig.  56. 

1863.      —         —     Penn.,      .Teffreys,  Brit.  Concli.,  II,  p.  342;  V.  p.  1S4,  pi.  XXXlX. 

fig.  1,  1  a. 
Habitat.  —  Assez  commun,  rejeté  sur  les  plages  à  Harbour,  Saint-Briac, 
Saint-Lunaire.   Saint-Enogat,  Dinard.  On  le  trouve  vivant  dans  le  sable  à 
basse  mer  à  Saint-Servan,  Saint-Malo  et  la  Toise.  C'est  une  des  espèces  qui 
abondent  le  plus  dans  tous  nos  dragages  au  large. 

196.  —  Tapes  rhomboïdes  Pennant. 

1777.  Verni.'  rhomboïdes      Pennant.  Rrif.  Znol,  H',  p.  97.  pi.  LV. 
1863.  Tapes  virgineus  Jeffreys  (non  Linné),  Brit.  Conch.,  II,  p.  ^2;  V,  p.  185, 

pi.  XXXIX,  fig.  5. 

Habitat.  —  Un  peu  plus  rare  que  les  autres  Tapes,  celui-ci  n'est  géné- 
ralement représenté  dans  la  région  de  Saint-Malo  f[ue  par  des  individus 
de  petite  taille.  11  vit  dans  le  sable  et  dans  le  maëii  à  Saint-Servan  et  Saint- 
.Malo.  Les  dragages  nous  en  ont  rapporté  des  indi\idus  ]iliis  gi'aiid?  que 
ceux  de  la  côte. 

Vnr.  edulis  niienmilz  fConch.,  Cab.,  VIL  p.  60,  pi.  XLIII,  fig.  'i57.  158). 

Halntul.  —  Moins  allongée  et  plus  solide  que  la  forme  typiciue,  cette 
variété  se  trouve  dans  les  mêmes  localités. 

197.  —  Tapes  (Pullastra)  pullastra  Montagu. 

1803.   Vernis  pullastra  MoxTAGr.  Test.  Brit.,  p.  125. 

1863.  Tapes       —         Mont..      .Teffreys,    Brit.    Conch.,    II,    p.    355  :    V,    p.    185, 

pi.  XXXIX,  fig.  6. 
Habitat.  —  Commun  vivant  dans  le  sable  de  toutes  les  plages  de  la  région. 
Parliciilièrement  abondant  à  Sainl-Malo.  au  bout  du  môle. 

"\'ar.  ex  forma  saxatilis  Fleuriau  de  Bellevue. 

1802.  Venus  saxatilis        FLEumAU  df  Bei.levue.  .Tnurn.  Phys.,  LH'.  p.  345. 

1803.  —      perlorans      Montagu,  Test.  Brit.,  p.  127,  pi.  l'il,  fig.  6. 
Habitat.  —  Anse  du  Verger. 

Ph.  Dautzenberg  et  Diroi'choi'x. 
(A  suivre). 


Supplément  à  la  Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  N"  522 
LES  MOLLUSQUES  DE  LA  BAIE  DE  SAINT-MALO  [Fin] 


198.  —  Tapes  (Pullastra)  aureus  Gmelin. 

1790.  Venus  aurea  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3288. 

1863.  Tapes  aureus  Gm.,      Jeffrevs,  Brit.  Conch.,  II,  p.  349;  V,  p.  185,  pi.  XXXIX, 

tig.  4 

Ilabilat.  —  Très  commun  sur  toutes  les  plages  à  basse  mer. 

Var.  ex  forma  rostrata  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  8). 
Forme  allongée  transversalement  et  un  peu  rostrée  à  l'extrémité  posté- 
rieure. 

Var.  ex  forma  cvirta  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  8). 
Forme  courte,  arrondie. 

Var.  ex  colore  partita  B.  D.  D.  (Moll.  du  Roussillon,  II,  |).  426) 
=  bicolor  auct.  (non  Lamarek). 

Blanche,  avec  une  large  tache  brune  sur  la  région  postérieure. 

Var.  ex  colore  albida  Dautz.  (E.kc.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  9). 

Entièrement  blanche. 

Ces  diverses  variétés  se  rencontrent  partout  en  compagnie  du  T.  aureus 
typique. 

199.  —  Tapes  (Amygdala)  decussatus  Linné. 

1758.  Venus  decussala      Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  690. 

Nous  avons  expliqué  :  Mollusques  du  Roussillon,  II,  p.  434,  que  la  forme 
typique  du  Tapes  decussatus  est  méditerranéenne  et  que  cette  espèce  est 
représentée  sur  les  côtes  océaniques  de  France  par  la  var.  suivante  : 

Var.  ex  forma  fusca  Gmelin. 

1790.  Venus  fusca  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3281. 

1863.  Tapes  decussatus  Lin.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    II,    p.    359;    V,    p.    185, 

pi.  XXXIX,  flg.  7. 

Habitat.  —  Commune  sur  les  plages  de  sable  plus  ou  moins  vaseux  et 
mélangé  de  cailloux,  à  basse  mer. 

Var.  ex  colore  albida  B.  D.  D.  (Moll.  du  R.,  II,  p.  437). 

Entièrement  blanche. 
Habitat.  —  Pomte  de  Rochebonne,  rare. 

Sur  la  plage  du  Minihic,  nous  avons  ramassé  une  valve  énorme  :  diam. 
umb. -venir.  54,  antéro-post.  71  millimètres. 

200.  —  Thyasira  flexuosa  Monta.sru. 

1803.  Tellina  flexuosa  Montaou,  Test.  Brit.,  I,  p.  72. 

1863.  Aonnus  flexuosus  Mont.,      .Tei-frevs,    Brit.    Conch.,    II,    p.    247;   V,    p.    179. 

pi.  XXXIII,  fig.  1,  la. 

Habitat.  —  Vit  dans  le  sable  vaseux,  sous  les  prairies  de  Zostères  à  Saint- 
Lunaire,  Saint-Servan  (Fours-à-Chaux),  etc.  On  en  rencontre  des  valves 
dans  les  cordons  littoraux,  et  nous  en  avons  récolté  quelques  exemplaires 
complets,  mais  vides,   sur  la  grève  de  Bon-Secours. 

Nous  avons  dû  reprendre  pour  ce  .Mollusque  le  nom  généricjue  Thyasira 
Leach  m  Lamarek  (Anim.  sans  vert.,  1818,  tome  V,  p.  492).  car  le  nom 
Axinus  .1.  Sowerby,  1821,  généralement  admis,  avait  été  employé  dès  1817 
par  Kirby  dans  un  autre  sens. 

201.  ~  Donax  vlttatus  Da  Costa. 

1778.  Cuneus  viltatus  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  207,  pi.  XIV,  fig.  3. 

1863.  Donax        —       Da  C,      Jeffrevs.    Brit,    Conch,,    II,    p.    402  ;    V,    p.    188. 

pi.  XLII,  fig.  5. 


58         Dautzknberg  et  Durouchoux.  —  MoHusqiies  de  Saint-Malo. 

Habitat.  —  Peu  commun  dans  la  baie  de  Sainl-Malo,  nous  n'en  avons 
trouvé  qu'un  petit  nombre  d'exemplaires  vivants  sur  les  plages  de  Paramé 
et  du  Minihic.  Au  Sud  de  la  pointe  de  la  Garde,  à  Saint-Cast,  nous  en  avons 
rencontré  de  nombreuses  coquilles  vides. 

Var.  ex  colore  lactea  Martel  mss. 

Entièrement  blanche. 

Habitat.  —  Saint-Malo,  au  bout  du  môle  (Colonel  Martel;. 

202.  —  Donax  (Capsella)  variegatus  Gmelin. 

1790.  Tellina  variegata  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3237  fexcl.  var.  g  et  y). 

1863.  Donax  politus  Poli,      Jeffreys,  Brit.  Concli.,  III,  p.  408;  V,  pi.  XLII,  fig.  6. 

Habitat.  —  Vit  en  abondance  au  bas  de  l'eau  des  grandes  marées,  sur  la 
plupart  des  plages  et  des  bancs  de  sable,  notamment  à  Cézeinbre,  au  Hau- 
met,  sur  le  banc  de  Harbour,  à  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  Saint-Malo, 
la  Toise. 

On  rencontre  en  même  temps  que  le  type  les  variétés  : 

Var.  ex  colore  tristis  B.  D.  D.  (Moll.  du  R.,  II,  p.  47G). 
A  sommets  violets.  Commune. 

Var.  ex  colore  laeta  B.  D.  D.  (Moll.  du  R.,  II,  p.  476). 
A  sommets  roses.  Rare. 

203.  —  Gari  (Psammocola)  depressa  Pennant. 

1777.  Tellina  depressa  Pennant  (non  Pennant  1812),  Brit.  Zool., 

IV,  p.  73,  pi.  XLVII,  fig.  27. 

1863.  Psammobia  vespertina  Chemnifz,      Jeffreys,    Brit.    Conch..    II,    p.    398  ;   V, 

p.  187,  pi.  XLII,  fig.  4. 

Habitat.  —  .Assez  commun  vivant  à  basse  mer,  sur  les  plages  à  Cézembre, 
au  Haumet,  sur  le  banc  de  Harbour,  à  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  sur  le 
banc  de  la  Briantais,  sur  le  banc  des  Lutraires,  aux  Bas-Sablons,  à  Bon- 
Secours  et  à  la  Toise.  Les  dragages  en  ont  souvent  rapporté  des  spécimens 
vivants  et  morts. 

Var.  ex  colore  florida  Lamarck  (1818,  Anim.  sans  vert.,  V,  p.  5i3). 

Coquille  très  colorée,  à  sommets  d'un  beau  rose. 
Habitat.  —  Saint-Servan-Bas-Sablons,  très  rare. 

Var.  ex  colore  flavescens  Réquien  (1848,  Coq.  de  Corse,  p.  17). 

Coquille  jaunâtre  ornée  de  rayons  violacés. 

Var.  ex  colore  alba  Dautz.  et  Dur.  (Paunule  Saint-Malo,  p.  21). 

Entièrement  blanche. 

Ces  deux  dernières  variétés  ne  sont  pas  très  rares. 
Nous  nous  conformons  à  la  loi  de  priorité  en  préférant  le  genre  Gari 
Schumacher  1817  à  Psammobia  Lamarck,  1818. 

204.  —  Solenocurtus  scopula  Turtnn. 

1822.  Psammobia  scopula      Turton,  Conch.  Ins.  Brit.,  p.  98.  pi.  VI,  fig.  11,  12. 
1865.  Solecurtus  candidus      .Teffrfys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  3;  V,  p.  190,  pi.  XLVI, 

fig.  1. 

Habitat.  —  Nous  n'avons  rencontré  jusqu'à  présent  qu'une  valve  de  cette 
espèce  à  Cézembre  et  deux  exemplaires  complets,  mais  vides,  au  pied  du 
môle  de  Saint-Malo. 

Nous  avons  repris  pour  la  forme  océanique,  dont  il  est  question  ici,  le 
nom  scopula,  qui  est  plus  ancien  que  mullistriatus  Scacchi  (t834).  Quant 
au  Solen  candidus  Renier  (1804),  c'est  une  forme  douteuse  que  le  Marquis 
de  Monterosato  considère  comme  spéciale  à  la  Méditerranée  et  à  l'Adria- 
tique. 


DAUïZENBEno  et  DuROUCHOL'x.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.         59 

205.  —  Cultellus  pellucidus  Peniiant. 

1777.  Solen  Pellucidus  Pennant,  Brit.  Zool.,  IV,  p.  84,  pi.  LXVI,  fig.  23. 

1865.      —     pellucidus  Pcnn.,      Jeffreys,    Brit.    Coiich.,    III,    p.    14  ;    V,    p.    190, 

pi.  XLVI,  lig.  4. 

Uabilat.  —  Nous  n'en  avons  trouvé  qu'une  seule  valve  à  Saint-Lunaire. 

206.  —  Ensis  ensis  Linné. 

1758.  Solen  ensis  Linné,  Sysl.  Nat.,  édit.  X,  p.  672. 

18fô.      —       —    Lin.,      JEi-iiiEYS,   Brit.  Concli.,  111,  p.   16;  V,  p.   liW,  pi.  XLVll, 

lig.  1. 

Habitat.  —  Commun  dans  le  sable  des  plages  et  des  bancs  de  subie  pur 
ou  à  peine  vaseux.  Bien  que  ce  iVlollusque  et  le  suivant  restent  habituelle- 
ment enlouis  dans  le  sable,  on  les  voit  cependant  parfois  sortir  au  moment 
du  Ilot. 

Nous  n'avons  pas  rencontré  VEnsis  siliqua. 

207.  —  Solen  marginatus  Pennant. 

1777.  Solen  marginatus        Pennant,  Brit.  Zool.,  IV,  p.  83,  pi.  XCIV,  fig.  21. 
1865.      —     vacjina  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Cunch.,  111,  p.  2U;  V,  pi.  XLVII,  fig.  3. 

Habitat.  —  \  it  prol'ondumeiit  enloiicu  dans  le  sable  vaseux  des  plages. 

Linné  a  confondu  sous  le  nom  de  Solen  vagina  la  présente  espèce  et  une 
autre  qui  habite  l'Océan  Indien,  et  comme  nous  l'avons  expliiiué  :  Moll. 
du  Koussilion,  II,  p.  498,  c'est  plutôt  à  cette  dernière  que  Je  nom  vagina 
doit  être  appliqué. 

208.  —  Donacilla  cornea  Poli. 

1791.  Maclra  cornea  Pou,  Test.  Utr.  Sic,  I,  p.  73,  pi.  XIX,  flg.  8-11. 

1863.  Amphidesma  corneum  Poli,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  414;  V,  p.  188. 
1895.  Donacilla  cornea  —        Bucquoy,  Dautzenberg  et  Dollfus,  Moll.  du 

Roussillon,  II,  p.  534,  pi.  LXXVIII,  fig.  5-21. 

Habitat.  —  Nous  n'avons  jamais  trouvé  qu'une  valve  de  cette  espi'ce  sur 
la  plage  du  réservoir  du  bassin  de  baint-iVialo. 

209.  —  Mactra  corallina  Linné. 

1758.  Cardium  corallinum      Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  680. 

Nous  avons  expliqué  :  Mollusques  du  Uoussihon,  II,  p.  554,  que  les 
Mactra  corallina  et  slultorum  de  Linné  sont  toutes  deux  des  formes  médi- 
terranéennes, et  nous  avons  proposé  pour  la  forme  océanique  le  nom  de 
var.  atlantica. 

Var.  ex  forma  atlantica  B.  D.  D.  (Moll.  du  Rouss.,  II,  p.  557,  pi.  LXXXI, 

lig.  1,  2,  -A). 
1863.  Maclra  stullorum  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  422;  V,  p.  188,  pi.  XLIII, 

fig.  4. 
Habitat.  —  Ce  Mollusque  est  assez  rare  dans  la  baie  de  Saint-Malo.  Nous 
l'avons  recueilli  vivant  à  Saint-Cast,   Saint-Lunaire,  Saint-Enogal,  Dinard, 
Saint-Malo,  Paramé  et  la  Toise. 

Var.  ex  colore  cinerea  Montagu  (1808),  Test.  Brit.,  Suppl.,  p.  35). 
Habitai.  —  Avec  la  var.  atlantica  ;  cette  variété,   dépourvue  de  rayons 
colorés,  n'est  pas  très  rare. 

210.  —  Mactra  glauca  Born 

1778.  Mactra  glauca  Born,  Index  rerum  nat.  Mus.  Caes.  Vindob.,  1"  partie, 

p.  40. 
1780.       —         —  Born,  Testacea  Mus.  Caes.  Vindob.,  p.  51,  pi.  III, 

fig    11,  12. 
1863.        —         —      Born.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  425;  V,  p.  188,  pi.  XLIII, 

fig.  5. 

Habitat.  —  On  rencontre  de  nombreux  et  beaux  spécimens  vivants  de 
ce  grand  Mollusque  dans  le  sable,  aux  basses  mers  des  grandes  marées,  à 
Cézembre,  sur  le  banc  de  Harbour,  au  Mouillé,  à  Saint-Lunaiie,  sur  le  banc 
de  la  Brianlais,  à  Bon-Secours  et  à  la  Toise. 


60  DAUTZENnERO  et  DuROUCHOUx.  —  Mollusques  de  Saint-Malo. 

211.  —  Mactra  (Oxyperas)  solida  Linné. 

1758.  Cardium  solidum         Linné,  Syst.  Nal.,  édit.  X,  p.  68L 

1863.  Mactra  solida  Lin.,      .Ieu'hevs,  Brit.  Conch.,  11,  p.  415;  V,  p.  188,  pi.  XLIII, 

lig.  2. 

UabUat.  —  Exlrùnienjcnl  coniniun  vivant  aux  basses  mers  des  grandes 
marées  sur  la  plupart  des  plages  cl  des  bancs  de  sable  d'où  il  sort  par 
myriades  au  moment  du  Ilot.  Les  dragages  nous  en  ont  aussi  procuré 
quelques  beaux  spécimens. 

Les  deux  variétés  suivantes  se  rencontrent  dans  les  mêmes  conditions, 
mais  sont  moins  abondantes. 

Var.  ex  forma  truncata  Montagu  (Test.  Brit.,  Suppl.,  p.  34). 

Solide,  trigone,  presque  aussi  haute  que  large. 

\'ar.  ex  forma  gallina  Da  Costa  (Brit.  Conch.,  p.  199,  pi.  XIV,  fig.  6,  6) 
=  eUiplica  Brown  (111.  Conch.,  pi.  XV,  llg.  6). 

Dans  la  baie  de  Saint-Malo  les  M.  solida  et  subtruncala  semblent  se  con- 
fondre, de  telle  sorte  que  l'attribution  des  échantillons  à  l'une  ou  à  l'autre 
de  ces  espèces  est  sou\ent  diflicile.  Dans  d'autres  régions,  au  contraire,  ces 
deux  Mactres  sont  lellenieiit  différentes  qu'il  ne  viendrait  à  personne  l'idée 
de  les  réunir. 

212.  —  Mactra  (Oxyperas)  subtruncala  Da  Costa. 

1778.  Trigonella  subtruncala  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  198. 

1863.  Mactra  —  DaC,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  If,  p.  419;  V,  p.  188, 

pi.  XLlll,  fig.  3. 

Habitat.  —  Ce  n'est  qu'à  Saint-Cast-Bec-Rond  que  nous  avons  rencontré 
des  spécimens  typiques  du  M.  sublruncala. 

213.  —  Lutraria  lutraria  Linné. 

1758.  Mya  lutraria  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  670. 

1863.  Lutraria  elliptica  Lamarck,      Jekfreys,   Brit.  Conch.,  II,  p.  428  ;  V,  p.  188, 

pi.  XLIV,  fig.  1. 

Habitat.  —  Très  rare  dans  nos  parages.  Nous  n'avons  trouvé  que  quelques 
valves  se  rapprochant  de  la  forme  typique  à  Saint-Lunaire.  La  forme  qui 
domine  est  celle  que  Jeffreys  a  séparée  sous  le  nom  de  var.  alterutra. 

Var.  ex  forma  alterutra  Jeffreys  (Brit.  Conch.,  II,  p.  429). 

Plus  petite,  plus  épaisse  et  plus  large  en  proportion  :  bord  dorsal, 
presque  parallèle  au  bord  ventral,  côté  antérieur  tronciué  obliquement. 

Habitat.  —  Nous  avons  capturé  une  dizaine  d'exemplaires  vivants  de  cette 
variété  sur  le  banc  des  Lutraires  et  un  sur  le  banc  de  llarbour.  Les  valves 
ne  sont  pas  rares  sur  la  plage  W.  de  l'Ile  des  Ehbiens,  à  Saint-Lunaire,  etc. 

La  présence  des  Lutraires  est  indiquée  sur  le  sable  par  des  trous  assez 
grands  et  on  ne  peut  extraire  ces  animaux  qu'en  bêchant  profondément  et 
rapidement,  car,  aussitôt  qu'ils  se  sentent  inquiétés,  ils  cherchent  à  s'en- 
foncer davantage.  C'est  sur  le  sommet  des  bancs,  à  environ  1  m.  70  de  hau- 
teur et  au  moment  du  Ilot  qu'on  a  le  plus  de  chance  de  prendre  des 
Lutraires. 

214.  —  Lutraria  oblonga  (Chemnitz)  Gmelin. 

1782.  Mya     oblonga,  etc.,      Chemnitz,  Conch.  Cab.,  'VI,  p.  27,  pi.  2,  fig.  12 
1790.     —  —  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIll,  p.  3221. 

1863.  Lutraria    —      Ch.,         Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  430;  V,  p.  189,  pi.  XLIV, 

flg.  2. 
Habitat.  —  fn  peu  moins  rare  que  le  L.  lutraria,  celui-ci  vit  dans  les 
mêmes  conditions  sur  le  banc  des  Lutraires,  sur  la  rive  gauche  de  la  Rance, 
en  face  de  Saint-Snliac,  etc.  On  en  rencontre  souvent  des  valves  et  même  des 
exemplaires  complets  et  très  frais  sur  les  images,  nolaiiiment  à  l'ile  des 
Ehbiens,  côté  Ouest  ;  à  Saint-Lunaire,  Saint-Enogat,  etc. 


Dautzenberg  et  Dl'rouchoux.  —  Mollusques  de  Saint-Malo.  01 

215.  —  Mya  truncata  Linné. 

1758.  Mya  truncata  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  670. 

1865.     —         —       Lin.,      Jeffrevs,  Brit.  Conch.,  III,  p.  66;  V,  p.  l'J2,  pi.  L,  fig.  2. 

Habitai.  —  Ce  Mollusque  est  e.\tn''nieineiiL  rare  vnaiiL  dans  nos  parages  : 
nous  n'avons  pu  en  récoller  que  deu.x  sur  le  banc  des  LuUaues  où  ils 
étaient  profondément  enfoncés  dans  le  sable.  On  en  trouve  quelques  valves 
et  parfois  même  des  exemplaires  entiers  sur  les  plages. 

216.  —  Sphenia  Binghami  Turlon. 

1822.  Sphenia  Binghami  Turton,  Conch.  Ins.  Brit.,  p.  36,  pi.  3,  flg.  4,  5  ; 

pi.  lU,  flg.  3. 
1865.  Mya  —         Turt.,      Jefi-revs,  Urit.  Conch.,  III,  p.  70;  V,  p.  192,  pi.  L, 

iig.  3. 
Habitat.  —  A  la  côte,  nous  n'avons  trouvé  que  très  peu  d'exemplaires 
vivants  de  ce  Mollusque,  au  Haumet  et  à  la  pouite  des  Corbières,  mais  il 
est  assez  fréquent  vivant  et  mort  dans  les  dragages  au  large. 

217.  —  Corbula  gibba  Olivi. 

1792.  Tellina  gibba  Olivi,  Zool.  Adriatica,  p.  101. 

1865.  Corbula    —    01.,      Jeffreys,   Brit.  Conch.,   III,  p.  56;  V,   p.    192,  pi.  XLIX, 

flg.  6. 
Habitat.   —   Toujours   très    rare   dans   la   baie    de   Saïut-Malo.    iXuus   ne 
l'avons  pris  vivant  qu'à  Cézembre,  Saint-Enogat  et,  dans  le  maori,  à  Bon- 
Secours.  Les  exemplaires  vides  et  les  valves  sont  également  rares  dans  les 
cordons  littoraux  de  Saint-Lunaire,  Dinard  et  la  Toise. 

218.  —  Saxicava  arctica  Linné. 

1767.  Mya  arctica  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1113. 

ISfô.  Saxicava  rugosa  L.,  var.  arctica  L.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  82;  V, 

p.  193,  pi.  LI,  fig.  4. 

Habitat.  ■ —  Nous  n'avons  rencontre  de  cette  espèce  qu'une  valve  dans  le 
maërl,  aux  Bas-Sablons,  mais  un  navire  venant  du  Nord  et  entré  dans  le 
bassin  de  Saint-Servan,  en  portait  un  grand  nombre  sur  sa  coque.  L'habitat 
de  ce  Mollusque  dans  notre  région  demanderait  donc  à  être  confirmé. 

219.  —  Pholas  dactylus  Linné. 

1758.  Pholas  dactylus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  669. 

1865.        —  —       Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Cunch.,  III,  p.  104;  V,  p.  193,  pi.  LU, 

fig.  1. 
Habitat.  —  Ce  Mollusque  habite  les  bancs  de  glaise  qui  découvrent  à 
basse  mer  à  Saint-Jacut,  au  Montmarin,  à  Saint-Suliac  et  à  Saint-Jouan,  au 
S.  de  la  pointe  de  l'Ecrais.  Les  pêcheurs  le  désignent  sous  le  nom  de  «  Van  » 
et  s'en  servent  pour  amorcer  leurs  lignes. 

220.  —  Barnea  candida  Linné. 

1758.  Pholas  candidus  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  669. 

1865.       —      candida  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  107;  V,  p.  193,  pi.  LU, 

fig.  2,  2. 

Habitat.  —  Vit  en  colonies  dans  les  bancs  de  glaise  qui  découvrent  à 
basse  mer  à  l'île  des  Ehbiens,  à  Saint-Servan,  Fours-à-Chaux,  au  Minihic  ; 
nous  l'avons  également  trouvé  en  compagnie  du  Pholas  dactylus  à  Sainl- 
Jacut,  au  Montmarin,  à  Saint-Suliac  et  à  Saint-Jouan. 

221.  —  Teredo  navalis  Linné. 

1767.  Teredo  navalis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1267. 

1865.       —  —      Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  171  ;  V,  p  194,  pi.  LIV, 

flg.  2. 
Habitat.  —  Recueilli  vivant  ù  Bii.cux  dans  une  vieille  balise  et  à  la  poinle 
des  Corbières,  dans  une  tringle  en  bois  bordant  le  prolongement  de  la  cale. 


62  Dauïzenuerg  el  Duuouchoux.  — •  Mollusques  de  Saint-Malo. 

222.  —  Teredo  megotara  Hanley. 

1822?  Teredo  nana  Turton,  Ditliyra  Brit.,  p.  16,  pi.  2,  fig.  6,  7. 

1853.        —      megalora  Hanley  in  I'urhes  et  Hanlev,  JJrit.  MolL,  I,  p.  77, 

pi.  I,  flg.  6,  pi.  XVIII,  lig.  1,  2. 
1865.        —  —        Ilanl.,      Jeffreyr,    Brit.    Conch.,    III,    p.    181  ;   V,    p.    194, 

pi.  LIV,  flg.  4. 

Habitat.  —  Recueilli  une  dizaine  d'exemplaires  dans  un  bois  lloUé  échoué 
sur  la  plage  des  ]<'oiii's-à-Cliaux. 

Le  Teredo  nana  Turton  est  probablement  cette  espèce,  mais  il  a  été  décrit 
sur  un  exemplaire  jeune  et  reste  un  peu  douteux. 

DIBRÂNCHIA 

223.  —  Loripes  lacteus  Linné. 

1758.  Tellina  laclea  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  676. 

1863.  Loripes  lacteus  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  233;  V,  p.  179,  pi.  XXXII, 

fig.  4,  4  a. 

Habitat.  —  Commun  vivant  dans  le  sable  vaseux,  sous  les  prairies  de  Zos- 
tères  dans  toute  la  région. 

22'i.  —  Lucina  borealis  Linné. 

1767.  Venus  borealis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  XII,  p.  1134. 

1863.  Lucina      —      Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  242;  V,  p.  179,  pi.  XXXII, 

fig.  7. 
Le  Lucina  bureulis  typique  est  une  coquille  assez  grande,  de  30  à  40  milli- 
mètres de  diamètre,  que  nous  n'avons  jamais  rencontrée  dans  la  baie  de 
Saint-Malo.  Celte  espèce  n'y  est  représentée  que  par  une  variété  de  petite 
taille. 

Var.  minor  Dautz.  (Exe.  Mal.  Saint-Lunaire,  p.  6). 

Ne  dépassant  pas  12  millimètres  de  diamètre. 

Habitat.  —  Vivant  dans  le  sable  vaseux,  sous  les  prairies  de  Zostères,  en 
compagnie  du  Loripes  lacteus,  mais  bien  plus  rare.  Nous  l'avons  rencontrée 
dans  la  baie  de  la  Frenay,  à  Saint-Lunaire,  Saint-Servan  (Pours-à-Chaux  et 
Bas-Sablons)  et  à  la  Guimorais.  Nous  en  avons  aussi  dragué  un  exemplaire 
vivant  dans  les  parages  du  Vieux-Banc. 

225.  —  Tellina  (Tellinula)  squalida  l'ulteney. 

1799.  Tclliiia  squalida  Pulteney,  Catal.  Dorsetshire,  p.  29. 

1863.        —  —       Pult.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  384;  V,  p.  186,  pi.  XLI, 

fig.  3,  3  a. 

Habitat.  —  Vit  à  basse  mer,  dans  le  sable  vaseux  des  plages  de  Saint- 
Lunaire,  de  Saint-Servan  :  Pours-à-Chaux  et  Bas-Sablons.  On  en  rencontre 
des  exemplaires  vides  et  des  valves  sur  les  plages  de  Saint-Cast  (pointe  de 
la  Garde),  W.  de  l'île  des  Ehbiens,  Saint-Lnogat,  Saint-Malo,  Paramé  et 
le  Minihic. 

226.  —  Tellina  (Angulus)  fabula  Gronovius. 

1781.  Tellina  Fabula  Gronovius,  Zoophylacium,  III,  p.  v  et  263,  pi.  XVIII, 

flg.  9. 
1863.        —      fabula  Gron.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  382;  V,  p.  186,  pi.  XLT, 

flg.  2,  2  a. 

Habitat.  —  Vit  en  compagnie  du  T.  squalida  à  Saint-Servan-Bas-Sablons. 
Nous  n'en  avons  trouvé  que  des  exemplaires  vides  à  Samt-Lunaire  et  au 
Grand-Bey. 

227.  —  Tellina  (Moerella)  donacina  Linné. 

1758.  Tellina  donacina  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  676. 

1863.        —  —      Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  386;  V,  p.  187,  pi.  XLI, 

fig.  4. 

Habitat.  —  Très  rare.  Nous  n'en  avons  trouvé  que  quelques  valves  à  Saint- 
Lunaire,  Saint-Enogat,  Saint-Servan  :  Fours-à-Chaux  et  Bas-Sablons,  ainsi 
qu'à  Paramé. 


Dautzenberg  et  Durouchoux.  —  Mollusques  de  Sainl-Malo.  63 

228.  —  Arcopagia  crassa  Gmelin. 

1790.  Venus  crassa  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3288. 

1863.  Tellina     —      Gm.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,   II,  p.  373;  V,   p.  186,  pi.  XL, 

fig.  4. 

Habitat.  — •  Nous  n'avons  pas  encore  recueilli  ce  Mollusciue  vivant,  mais 
nous  en  avons  trouve"'  un  exemplaire  complet  et  frais  sur  le  banc  de  la 
Briantais  et  deux  autres  sur  la  plage  de  Bon-Secours.  Les  valves  sont  peu 
communes  à  Saint-Lunaire,  Saint-Servan  et  Saint-.Malo.  Un  dragage  au  N. 
des  Buharats  en  a  rapporté  une  valve. 

229.  —  Macoma  tenuis  Da  Costa. 

1778.  Tellina  lenuis  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  210. 

1863.       —         —      DaC,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  379;  V,  p.  186,  pi.  XLI. 

fig.  L 

Habitat.  —  Toujours  rare  vivant  dans  le  sable  vaseux  à  Saint-Briac,  Saint- 
Lunaire  et  Saint-Enogat.  Nous  en  avons  rencontré  des  exemplaires  vides 
sur  la  plage  de  Saint-Cast  (pointe  de  la  Garde),  à  rOucsl  de  l'île  des 
Ehbiens,  à  Saint-Servan,  Bas-Sablons,  à  Paramé  et  à  la  Toise. 

230.  —  Macoma  balthica  Linné. 

1758.  Tellina  balthica  Linné,  Sy.st.  Nat.,  édit.,  X,  p.  677. 

1863.       —  —       Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  375;  V,  p.  186,  pi.  XL, 

fig.  5. 

Habitat.  —  Cette  espèce,  qui  est  très  commune  au  Vivier  et  sur  les  grèves 
du  Mont-Saint-Michel,  est,  au  contraire,  assez  rare  dans  la  baie  de  Saint- 
Malo.  Nous  en  avons  trouvé  quelques  exemplaires  vivants  à  basse  mer  dans 
le  sable  des  plages  de  Saint-Lunaire,  Dinard,  Saint-Servan  :  Fours-à-Chaux 
et  Bas-Sablons,  Saint-Malo,  la  Guiinorais  et  la  Toise. 

231.  —  ScrobiciUaria  plana  Da  Costa. 

1778.  TriqoneUa  plana  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  200,  pi.  XIII,  fig.  1,  1. 

1790.  Mactra  piperata  Gmelin,  Syst.  Nat.,  édit.  XIII,  p.  3261. 

1863.  Scrobicularia  piperata  Gm.,      Jeffrey'S,   Brit.  Conch.,  II,  p.  444;  V,  p.  180, 

pi.  XLV,  fig.  5. 

Habitat.  ■ —  Ce  Mollusque  vit  à  Saint-Briac,  Saint-Lunaire,  ainsi  que  dans 
la  vase  de  la  plupart  des  anses  de  la  Bance  :  la  Vicomte,  l'écluse  du  Cha- 
telier  (de  Boury),  les  Troquelins,  Fours-à-Chaux.  On  le  vend  sur  les  marchés 
de  Saint-Servan,  Saint-Malo  et  Paramé,  sous  le  nom  de  «  palourde  ». 

232.  —  Lutriciilaria  tenuis  Moniacu. 

1808.  Mactra  tenuis  Montagu,    Test.    Brit.,    Suppl.,    p.   572,    pi.    17, 

fig.  7. 
1863.  Scrobicularia  tenuis  Mont.,      Jeffreys.   Brit.   Conch.,  II,  p.  442;  V,  p.   189, 

pi.  XLV,  fig.  4. 

Habitat.  —  Dans  la  vase  :  bassin  de  retenue  de  Saint-Malo,  anse  de  Saint- 
Elier,  Mordreux,  Saint-Jouan,  pointe  Garel.  Des  valves  se  rencontrent  dans 
les  cordons  littoraux  h  Saint-Servan,  la  Toise,  etc. 

233.  —  Syndesmya  alba  \V.  Wood. 

1801.  Mactra  alba  \y.  Wood,  Trans.  Linn.  Soc,  VI,  pi.  XVI,  fig.  9-12. 

1863.  Scrobicularia  alba  W.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  438;  V,  p.  189,  pl.  XLV, 

fig.  3. 

Habitat.  —  Peu  commun.  Nous  l'avons  trouvé  vivant  dans  le  sable  plus 
ou  moins  vaseux  dans  la  baie  de  Saint-Cast.  h  la  pointe  de  la  Briantais, 
à  Saint-Servan-Bas-Sablons,  sur  la  grève  de  Bon-Secours,  à  la  Toise,  et  vide 
dans  les  cordons  littoraux  à  Saint-Lunaire.  La  drague  nous  en  a  fourni  un 
exemplaire  vide,  à  l'Est  du  Gap  Fréhel. 


6'»  DAi'T7.F,\nEnG  et  nimouciioux.  —  Molhisques  de  Sainl-Malo. 

23i.  —  Pandora  inaequivalvis  Linné. 

1758.  Solen  inaequwalvis  Linné,  Syst.  Nat.,  édit.  X,  p.  673. 

1865.  Pandora      —  Lin.,      Jeffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  24;  V,  pi.  XLVIII, 

flg.  1  (excl.  var.  2,  fig.  1  a). 

Uahilat.  —  Ce  Mollusque  n'est  pas  rare  dans  le  sable  vaseux  des  plages  à 
très  basse  mer,  à  Saint-Cast.  île  des  Ehbiens,  Cézembre.  Saint-Lunaire,  Saint- 
Enogat,  Bas-Sablons,  Saint-Malo,  etc.  Les  dragages  ne  nous  en  ont  fourni 
que  peu  d'individus  vivants  et  morts. 

La  var.  2  obtusa,  citée  par  .Teffreys,  est  une  espèce  différente  qui  vit 
dans  une  zone  beaucoup  plus  profonde. 

235.  —  Lyonsia  norvegica  Chemnitz. 

1788.  Mya  norvegica  Chemnitz,    Conch.    Cab.,    X,    p.    345,    pi.    CLXX, 

fig.  1647,  1648. 
1865.  Lyonsia  Norvegica  Ch.,      Jeffreys,    Brit.    Conch.,    III,    p.    29  ;    V,    p.    190, 

pi.  XLVIII,  flg.  2. 

Habitat.  —  Très  rare,  rejeté  mort  sur  les  plages  de  Saint-Lunaire,  Dinard, 
banc  de  la  Briantais  et  la  Toise  (Colonel  Martel).  Nous  en  avons  dragué  un 
individu  vivant  au  N.  des  Ouvras  et  un  autre  au  N.  des  Huharals. 

236.  —  Thracia  papyracea  Poli. 

1795.  Tellina  papyracea  Pou,  Test.  Ufr.  Sic,  I,  p.  43,  pi.  XV,  flg.  14,  18. 

1865.  Thracia       —        Poli,      .Ieffreys,   Brit.   Conch.,   III,   p.   36;  V,   p.   191,   pi. 

XLVIII,  flg.  4. 

Habitat.  —  Vivant  dans  le  sable  plus  ou  moins  vaseux  à  bas.se  mer,  sur 
la  plage  W.  de  l'île  des  Ehbiens,  à  Saint-Lunaire,  Saint-Malo,  Bon-Secours 
et  la  Toise.  Pas  très  rare. 

237.  —  Thracia  distorta  Montagu. 

1803.  Mya      distorta  Montagu,  Test.  Brit.,  I,  p.  42,  pi.  1,  flg.  1. 

1865.  Thracia    —      Mont.,      .Ieffreys,  Brit.  Conch.,  III,  p.  41;  V,  p.  191,  pi.  XLVIII, 

flg.  7. 

Habitat.  —  Rarissime  dans  notre  région.  Nous  en  avons  recueilli  un  exem- 
plaire vivant  à  la  pointe  Corbière,  située  à  l'Est  de  la  baie  de  la  Frenay  ;  il 
était  logé  entre  les  fibres  radicales  d'un  Laminaria  llcsicauUs.  Nous  en 
avons  aussi  trouvé  une  valve  à  Saint-Lunaire,  une  autre  sur  le  banc,  en 
face  Saint-Suliac  ;  enfin,  un  dragage  au  N.-E.  du  Cap  Fréhel  nous  en  a 
rapporté  deux  valves. 

BRACHIOPODA 

2.38.  —  Gwynia  capsula  Jeffreys. 

1859.  Terebralula  capsula      .Ieffreys,   Ann.  a.  Mag.  N.  Hist.,  3«  Ser.,  III,  p.  43, 

pi.  II,  flg.  7  a,  7  b. 
1863.  Argiope  —  .Teffreys,  Brit.  Conch.,  II,  p.  21  ;  V,  p.  164,  pi.  XIX, 

flg.  5. 

Habitat.  —  Ce  Brachiopode  vit  en  colonies  et  presque  toujours  en  com- 
.  pagnie  à'Adeorbis  subcarinatus.  sous  les  pierres  qu'on  rencontre  à  basse 
mer  plus  ou  moins  enfoncées  dans  le  sable  vaseux.  Il  est  difficile  à  aper- 
cevoir, à  cause  de  sa  taille  microscopique,  surtout  lorsque  les  pierres  sont 
mouillées.  Nous  l'avons  recueilli  à  Cézembre,  aux  Cheminées,  à  Harbour, 
à  Chalibert,  à  la  pointe  des  Corbières,  à  la  Guimorais  (Miel-Pot)  et  à  la  Toise. 
La  supposition  de  Davidson  (Mon.  of  rec.  Biach.,  IV,  part.  2,  p.  150), 
que  le  Gw.  capsula  ne  serait  peut-être  que  le  jeune  âge  d'une  espèce  plus 
grande  appartenant  au  Genre  Argiope  n'est  pas  admissible,  car  nous 
n'avons  jamais  trouvé  la  moindre  trace  d'un  autre  Brachiopode  dans  la  baie 
de  Saint-Malo,  alors  que  le  Gwynia  y  est  abondant. 

Ph.  Dautzenberg  et  Durouchoux. 


SOMMAIRE    DES    N"   525   à   528 


Adrien   Dollfus  :    Vvis   à   nos   Lecteurs. 

Ch.  Oberthùr  :  Une  consultation  lépidopL6rologique  {suilf}. 

Jean  Piaget  :  Note  sur  les  Mollusques  de  la  faune  des  somlllet^  juidssieiis  ilm  . 

0.  Parent  :   Remarques  sur  quelques  espèces  de  Dolichopu?  el  Description  ilunc   nuinulle 

espèce  de  Médeterus  iDiptères). 
Elie  Cottereau  :  Coiilritiution  a  la  llore  bryologique  de  l'OberlanU  Bernois. 
H.  Boulangé  :  Observation  sur  une  unoinalie  de  l'apparçil  génital  chez  un  Hélix  pomaiia. 
F    Le  Brun  :   Une  excursion  botanique  dans  hi  \'aUée  de  Saiis  (VaVïis)  (fi«). 
Notes  spéciales  et  locales  : 

Kntomologie  iiratiquc  à  propos  du  binoculaire  J)'  J.  NiLi.iîNra'VE). 

1. ■/■.'(/ im')i;.v  tiicolor  .Vleig,-- parasite   (le  .saJsilis    Trinjcipumin   puiri[oliuiii    }..-.    I.ipi.si.i.il  . 
'lablu  il.'.s   inutiOrcs  de  la    'l'i'"  aimée. 


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Gautiei;  (Gastuu).  . —  Catak)gu<'  de  la  Flore  dos  Curbières  (mis  en  ordre  par 
L.  Marty),  in-8",  x-348  p.  C'arcas^unne,  inip.  Bonnafnus  (Soc.  d'Etudes  Scien- 
tifique!! de  l'Aude). 

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2    sujjplénK'nt,  in-S",  p.  233-280.  Le  Mans,  imp.  Monnoyer. 

(jlN.\l!AT  (A.).  —  Note'  ^ur  le:^  filons  de  la  région  d'Ustoti  el  partieuhèremeut 
sur  les  mines  de  Carboire,  in-4",  _S  p.  Toulouw»,  imp.  l^asseman. 

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352  p.  Paris,  Garnier. 

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.iciences  Naturelles  :  Acariens  (par  E.-L.  Trouessart)  :  Foraniinifères  ^par  E. 
Fauré-Frémiet),  in^-",  3G  p.  avec  1  carte,  13»fir  et  1  planche.  — «Holothuries  (par 
f".  Vaney),  55  p.  avec  1  carte  et  5  planches  :  Tuniciers  (par  Ph.  Shiiter),  43  p.,  avec 
I  carte  et  4  planches.  Paris.  Masson. 


New   York   Bolanical   Garden   Library 


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