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Annie U2-Ui
1912-lU
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
QUARANTE-DEUXIÈME ANNÉE
V" SÉRIE — 2- ANNÉE
1 9 1 S
L»3«ARY
^E^V YORK
eOTANICAL
(iAKUBN.
A PARIS
Chez M. Adrien DOLLFUS, 5, rue Fresnel (16*=)
— H —
'J'AHLE DES MyVTIHHES DE LA XLIh ANNÉE
(1912 — V' Série — 2' Année)
Martel (H.). — Co(]uilles de Cancale, iconographie et critique de quelques
petites espèces, avec 8 fig. (n" 493) ]
BouLY DE Lesdain (D'). — Les Dunes pléistocènes de Ghyvelde (Nord), avec
3 fig. et 1 planche (n° 493) 4
Laville (A.). — i.imons à Amandes du type dit Acheuléen, de Saint-Piat
(Eure-et-Loir), avec 3 fig. (n" 493) 6
Id. — Le quaternaire à industrie chelléo-moustiérienne du Dunois, gisement
de Touchémont (Eure-et-Loir) (suite), avec 3 fig. (n° 493) 10
Brôlemann (H. W.). — Matériaux pour servir à une faune des Myriapodes
de France {suite), avec 5 fig. (n° 494) 13
Gros (D"" A.). — Hypermétamorphose (n" 494) 17
Caziot (C). — Mollusques terrestres de la haute vallée du Var (n" 494) 20
Laville (A.). — Terebratuîa bellovacina Lav., du calcaire pisolithiciue de
Laversines, avec 1 fig. (n° 494) 23
Loiselle (A.). — ■ Deux nouveaux Insectes Cécidogènes : Rhodites Eiefferi
n. sp. (Hym.), Perrisia Spirœœ (Dipt.) (n° 495) 25
Caziot (C). — Invasion d'une Vitrina piémontaise dans le département des
Alpes-Maritimes, avec 2 fig. (n° 495) 27
Laville (A.). — Paloplotherium du Sannoisien de la Brie, à Romainville,
avec 2 fig. (n° 495) 29
GouRY (G.) et J. GuiGNON. — Insectes parasites des Violariées (n"» 495-496). 30, 40
Laville (A.). — Gisement préhistorique de Charentonneau.avec 4 fig. (n° 496). 37
Lacroix (Joseph). — Contribution à l'étude des Névroptères de France
(n°^ 496, 497, 503) 40, 53, 162
IvABAUD (Etienne). — Notes biologiques sur Larinus vittalus F. et sa larve
(n° 497) 56
Laville (A.). — Vertébrés fossiles du gypse Parisien et du Sannoisien des
environs de Paris (n™ 497-498).: 61, 69
Gros (D'' A.). — Lydus (dgiricus L., ses mœurs, sa larve primaire (n° 498)... 78
Villeneuve (D"" J.). — Des espèces européennes du genre Carcelia R. D.
(Diptères) (n" 499) 89
Martin (René). — Les Libellules du cercle de Sikasso (n° 499) 90
Lanorand (E.). — Les Oyats et les Dunes (n" 500) 105
Villeneuve (D"' J.). — Les Travestis (n° 500) 111
Dautzenberg (Phil.). — La faunule conchyliologique marine de Paris-Plage,
Pas-de-Calais (n" 500) 113
Manuel (P.). — U Oppidum, du Ciuzel, près de Pouvourville, banlieue de
Toulouse (n" 500) 114
Dewitz (J.). — L'importance de la Physiologie pour l'Entomologie appliquée
(n"' 501, 502) 121, 137
Pallary (Paul). — Observations sur quelques Férussacidées de la Syrie et de
l'Egypte, avec 8 fig. (n° 501) 123
— III —
GuiRAUD (Honri). — Notu préliniinaiiL' sur le Jurassique moyen et supérieur
entre Alais et Saiut-Aïubroix (Gard) (n" 501) 127
Gros (D'' Auguste). — Contribution à la Biologie des Méloïdes algériens,
note préliminaire (n" 501) 131
GouRY (G.). — Etude comparative entre le Macrure/ihus xanthostomtis Ev.
et le M. Unearis Schrk. (Hyra.) (n» 502) 142
Caziot (C). — Notes sur la section Cairico/lina dans le genre I/rh'x et
indication do la dispersion gcographii|ue des espèces qui en font partie
(n°' 502, 503) 142, 157
Lavillk (A.). — Observations sur le calcaire pisolithique de Montainville
(n- 503)' I6f)
Caziot (C). — Deux variétés nouvelles de Mollusques dans les Alpes-Mari-
times, avec 2 fig. (n° 503) 166
Oh. Oberthijr. — Les Synchthus de l'Europe occidentale et de l'Algérie
(Lépid. Kiiopal.) (n" 504) 169
P. Pallary. — Liste des Mollusques marins des côtes de la Syrie (n" 504) 171
GouRY (G.). — Observations sur la chenille de Slenoptilia zophoductijla Dup.
(Microlép.), mœurs, hibernation, premiers états (n" 504) 174
Falcoz. — La rcchc'ifhf di's Artlii(]p(ifl<s iliiiis les terrii'rs (n" 504) 178
Notes spéciales et locales.
Hugues (Albert). — La Sarja serrata (n" 493) 12
Mercier (L.). — A propos de la note de M. Virieux <( sur la présence de
Polycelis cornuta dans le Jura français » (n° 493) 12
Cavro (E.). — Mante religieuse dans le Pa.s-de-Calais (n° 494) 24
Dupont (L.). — Répartition géographique en France d'Araschnia leiaïui
(n° 494) 24
Le Brun (Pierre). — Flore des étangs d'Ouroux, canton de Montsauche
(Nièvre) (n° 495) 34
Gasser (A.). — Mante religieuse (n" 495) 35
BuYSSON (H. du). — yeri/dafis wnjor Muls., iiec Lin. (n° 495) 35
Id. — Cnethtjcnmi»! piti/ocampa F. (n° 495) 35
Mantz (Emile). — Vrillette {Ânolnum pertiimx) (n° 495) 36
Giraudeau (H.). — Crioceris merdigera (n° 495) .36
Id. — Les Hats (n» 495) 36
Letacq (A.). — Question (Sarcophaga carnaria) (n° 495) 36
LOMOKT. — Voyage d'exploration ornithologique au Nord de l'Europe (n» 495). 36
Loiselle (A.). — Ponte sur une feuille d'arbre d'un insecte à larve aquatique
(n° 496) 49
Falcoz (L. ). — A propos de Cnethorampa pityocnmpa (n° 496) 50
Id. — Campagnol des champs (Ariiroh nnah'.i Pallas) (n" 496) 50
Id. — Taupe commune (Ta/pa ciiropoa) (n" 496) 50
— IV —
BuYssoN (H. du). — De l'uniformité dans la préparation des Insectes (n° 496). 51
Id. — Nouveau procédé d'asphyxie des Micros (n° 496) 51
Smits (A.). — Mante religieuse (n" 496) 52
Delaoe (Y.). — Monument à Henri de Lacaze-Duthiers (n° 496) 52
BouLY DE Lesdain. — Question : Herbier de Lichens de Grognot (n° 496). —
Réponse (A. Bovet) (n" 497) 52, 68
LoiSELLE (A.). — Quelques rectifications à propos de Tenthrédines (n° 497)... 65
Thomas (Maurice). — Sur une nouvelle grotte à Ours des Cavernes à Besançon
(n° 497) 68
Smits (Albert). — Nouvelle aberration de Arctia caja Cf (n° 497) 68
Manuel (P.). — Note sur deux gisements géologiques des environs de Gréoulx
(Basses-Alpes) (n° 498) 86
GuiGNON (J.). — Diptérocécidie sur Poteiitilla verna, avec 1 fig. (n" 498) 86
Id. — Hyménoptérocécidie sur Geum urhanum, avec 1 fig. (n" 498) 86
Id. — Aphidocécidie sur Geum urbanum, avec 1 fig. (n" 498) 86
Id. — Aijapatitliia vil/osoviridescens De Geer sur Urtica dioica (n° 498) 88
Haxet (Charles). — Quelques mots sur la flore de Moisdon-la-Rivière (n° 499). 100
Rabaud (Etienne). — L'inefficacité d'un moyen de protection (n° 499) 103
LiCHTENSTEiN (Aug.). — Hyménoptères (n° 499) 104
Feostin (A.-M.). — Le Scdum dasyphyllum (n" 499) 104
GuiGNON (J.). — La chenille de Calocampa exoleta et les plantes basses (n° 500) 116
Id. — Pnteiitilla verna et son cecidozoon (n° 500) 117
Id. — Polistes galliciis et son nid (n" 500) 117
Id. — Diptérocécidie du Géranium sanguineum (n" 500) 118
Chappellier (A.). — Inefficacité d'un moyen de protection chez les Tortri-
cides (n" 500) 118
Chopaed (L.). — Même sujet (n° 500) 119
Malinvaud (Ernest). — Le Sedum dasyphyllum L. dans la flore française
(n° 500) 119
Fkostin (Abbé A.-M.). — Plantes rares du départ, des Côtes-du-Nord (n° 500). 119
Kerhervé (B. de). — Le Gui (Viscum album) (n" 501) 133
Vibieux (J.). — Action déformante de Puccinia Thlaspeos sur le Thlaspi
alpestre (n" 501) 133
DuMÉE (P.). — La chenille de Calocampa (n° 501) 134
SiEGUEY (Paul). — Lucanus cervus (n° 501) 134
GuiGNON (J.). — Homoptérocécidie chez Lunaria biennis (n" 501) 135
Id. — Un des effets de la Cuscute chez le Millepertuis (n" 501) 136
Agnus (Albert). — Chrysomela cerealis sur le Dompte- Venin (n° 502) 154
MoREiLLON (M.). — Nouveaux habitats du Gui (n° 502) 155
Laville (A.). — Hélix arbustorum en Seine-et-Oise (n° 502) 155
Id. — Découvertes néolithiques à Montainville (Seine-et-Oise) (n° 502) 155
Id. — Couleuvre vipérine et Couleuvre à collier dans la vallée de la Mauldre
(n" 502) 155
KcECHLiN (Georges). — Des parasites du Pieris brassicœ (n° 503) 168
Vuillet (A.). — Nouveaux habitats du Gui (n° 503) 168
Nécrologie. — M. Galien Miugaud (n° 502); le colonel Schlumberger (n° 502).
Bulletin Bibliographique (n<" 499, 500, 501).
échanges ; 39 notes d'échange (sur la couverture).
Livres nouveaux publiés en langue française (sur la couverture).
C^ jyYju.^ Janvier 1912
V Série, 42- Année
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LA FEUILLE
N -493 ^gj^/^
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
payable à M. Adrien Dollfus, 35, rue Pierre-Charron, Paris (S>^). . 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"'' janvier
(au iitni du 1"'' nov('inbic).
Imprimerie Obbrthur, Rennes — PXri»
u
1912
1 ^ Janvier 1912 — V' Série, 41' Année — N' 493
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
AVIS
Nous reprenons aujourd'hui la publication de la Feuille, bien que notre
inslallalion nouvelle ne soit pas encore achevée. La correspondance devra
donc être adressée comme précédemnionl, :Jo, i-ue Piene-Charron. Le temps
nous a manqué pour mettre au point les modilicalions que nous avons en
vue et qui sont remises à plus lard.
Le service des prêts de livres sera repris à partir du lo janvier. Nous
espérons pouvoir envoyer prochainement à l'impression les Catalogues
pour 1012. Rappelons que les abonnemeiils sont valables pour l'année 1912
tout entière.
La Rédaction.
COQUn^LES DE CANCALE
ICONOGRAPHIE ET CRITIQUE DE QUELQUES PETITES ESPÈCES
ODOSTOMIA
Malgré les nombreu.x et remarquables travaux publiés jusqu'à présent,
la délerminalion dos Odoilnmia de notie réiiinn est restée fort difficile et il
y a un cei-tain nombre de pseudo-espèces ipie les auteurs conservent en se
copiant successivement sans remonter aux sources oi-iginales. Les figures
des meilleui's ouvrages ne peuvent guère ser\ir tant elles sont défectueuses :
il y a souvent plus de dilîérence entre celles de la même espèce représentées
par des auteurs dilîérenls qu'entre des espèces différentes dans le même
ouvrage. Le but de cette note est d'éclaiicir la question sur un point spécial.
§ 1". — Odostomia eiUimoides Hanlev.
Odostomia palUda Jeffreys (non ^lontagu).
Jeffreys (Brit. Conch., T. IIL p. 124i adopte le nom spécifique de Monlagu
et fait tomber en synonymie relui de llanley. quoique sa minutieuse desciip-
H. .Martel. — Coquilles de Cancale.
Iimi iir siiil (|u'iiii (l('\('l<)|)|H'iiii'iil (le la diaj,'iiosc (luiiiiéc pai' cp dernier et se
trouve l'ii (lésaccdi'd eoinplel avec celle de .M(iiilai;ii. connue on peut en juger
par leui' coniparaison.
N'oici la diagnose de l'O. i-utiiniiidc.'< de llanley il'roc. Zovl. Suc. Lviidon,
1844, p. 18); jo la traduis lilléralenient du latin :
•I (locpiiile oljjongne. lurriculéc. Ijlanc de neige, lisse, pulie, suhpeliucide.
)) C'uu\ loui-s un peu rou\c\es, Ir dcrnici- égalant la spiic. Sidure distincte.
>i Ouverture oblougue, lisse, avec un pli denlifunnc au nulieu de la lèvre
» injeiieure. I.èvic extérieure sulidilalée à la. hase, l)oril à peine convexe.
" i.ongueur. (P\H (4""/"' 6): largeur, O^US (2 7"'J. »
\'oici la diagnose originale de Monlagu l'/Vv/. liril.. 1804, p. 32.")i; je la
ti-aduis litléralenient de l'anglais :
" Turijo avec une coquille lisse, blanche, de forme assez élancée, avec
» six ou sept spiies s'etlilaid jus(pi'à un sommet modérément lin. Les tours
" Ile son! |ias très convexes mais si'i)ari''s par une ligne hien délinie. (luver-
n Uni' orhiculaiie. lahic aiipié. tue faihle du|)licature sui' la columelle
» dépouiNue (le hMde dent mais formant par sa réllexion un petit ombilic.
» Longueur, plus d'un huilième île pouce f.'i"' "2); lai'geur. à |>eine un tiers
» de |;i longueui' I I '" '"I. li
Ainsi la coipiille de Monlagu a I ou 2 tours tie spire de |dus avec une
taille sensihlemenl moiiidie, son ouxerture est ronde au lieu d'ohiongue et
ne porte pas de deid visible. D'après Jeffreys, Montagu. dans son supplément
de 18(18. 11. V.Vl noierait expi-essément " le pli ou denticule allongé sur la
columelle 11.
,lelTi-eys déclare (ju'il ne ihnde pas de l'idenlilé des deux espèces, mais
il avoue (ju'ayaid examiné au liritisli Museiun la collection de Monlagu, il
n'a trouvé collé sur la lahlelte portant en tiessous de la main de celui-ci :
<( Turbo pallidAis >• i|u'un exem|)laire roulé et brisé de Risaoin pmra var.
inlcrnijita l ^lais il préfère garder son opinion et attribuer sa déconvenue
à une négligence de Leach dans le classement de cette collection.
(Conclusion : l'espèce de llanley. iiarfaitement décrite par .telîreys et facile
à i-econnaître. ne coirespond nullement à celle de Montagu et celte dei'nière
est impossible à idenlilier par sa diagnose ou sa figure. H y a donc lieu
d'abandonner complètement le nom d'O. pallida et de conserver seulement
celui d'O. eulimoides Hanley.
Cette espèce est d'ailleurs 1res variable de forme et de dimensions. Son
habitat (U'dinaire est sur les oreillettes de Pi'clen maximus Linné.
La ligui'e ci-joiide re|iréseide. dessiné à la chambre claire, un exemplaire
de Cancale exactement conforme à la diagnose île Hanley et à la description
de Jeffreys. J'y ai joint les calques des fignies données par ces auteurs eux-
mêmes et par ^lontagn.
§ 2. — Odostomia rissoides Ilvxi.EV.
Il me sendde que, pour celle espèce, Jeffreys a faussé la diagnose originale
en modiliant certains cai'actères essentiels et en en ajoutant d'autres de
son cru.
Voici la diagnose originale de llanley (Prnr. Znnl. Soc. l.ovdon. 1844,
p. 18): je la traduis liltéralement de l'anglais :
«( Coquille conique, oblongue, blanche, lisse, polie. Cinq tours \m peu
» convexes, le dernier égalant la spire. Suture distincte. Ouverture égalant
» les deux cinquièmes de la longueur- totale. Pli columellaire presque obsolète;
» labre lisse intérieurement. Longueur, CIS (4'"/'"6); largeur, O^IQ (27°'3). »
llanley ajoute : voisine de l'O. exdimokles, mais la bouche est bien plus
petite eu [iroportiou ih' la hmgueui' de la spii-e. Le f)li se trouve si en arrière
IKI III.K DES JEINES NATII5 AT.ISTES
li>' ANNÉE. — l'I. I.
SlPPI.EMKNT AU .N" VJ3.
J«' Janvier 1912.
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H. MABiEr,. — ('(Kiuillrs do Cancalc.
,|(. |;i cnliiini'lli' iiuim ohsoi-viilciii- iii.illnilil ne le discerne pas. (Ce qwi
ii'i'sl pas liiiijiuiis exact.)
Odostomia euUmoiJcs llanley
de Cancale, dessinée par II. Miuti'l.
Odostomia rissoiden Hanley
de Cancale, dessinée par 11. Marlel.
Turbo paUttlux Odost. paîlida Odostomia paUida Odost. risnoities Qdost, rUsoidt» Odoat. riMoidea
MontJgii Forbcs et Hanley Jefireys Thorpo IH-K Forbes ot Hanley .Teffreys. 1867.
Test. Brk., suppl. lirit. Uoll, isr)0 lirit. Conch., («H t» l'.rlt. iiiar. Conch. lîrit. Moll., 1S60 lirit. Conchol,
l'I. 21, rlR. 4. ri 98,11»!. l PI. 73, IIk. 5 1"1. uniiiuo. Us. Il- PI. 116, tlg.l. PI. 73, flg. 4.
,lult'ic>s (liuiiic les (lirirrciicos siiivanlos ciilrc les ileiix espèces {liril.
t'o)ir.h., T. III, p. liitij : I/O. /)«//((//(*;• itpi'il assimile à \'(). eiiUmoides) diffôre
de VO. ri.isoides par sa plus grande taille (il adapte, je ne sais pourquoi,
à VO. ri.ssoitli's les dimensions de VO. pnU'ulu de iMoidagii), sa ciniiciii' lilanc
de lail, sa tcxliin' sulide; la spire esl plus éiancce et la hase est pdiiiliic ou
,iiii,Milriise; les tours ne sont pas si comcxes; la lioiiclic est ('onsidr-ralilcmi'iil
(lilalcc au-dessous de la columelle où le liord intéiieui- devient à peu près
droit au lii'ii d'èti'e courhé comme dans raiilre espèce (0. rissoides).
Dans sa di'srriplion de VO. rissoides, .lellieys donne au dernier tour les
diii\ ciiiiiuièmes de la lonij;ueur totale et à la Itouche les deux cinquièmes,
ipielipielois la moitié lU'. la lon.mieui' de la spire.
(lu peut donc i-elever cliez .lelïicys les discoidances siiixaiiles a\ec la
diaynose oiiirinale : taille moindre; tours plus convexes; alors que Hanley
emploie pour les O. ciirmtnidrs cl rissoides la même expression ■< convexiiis-
ciilis '■: dernier lour proporlionnelleiiieiit jilus coin I e| uuverture un jieii
l'ius luiii^iie. Il avoue d'ailleurs (|iie celle espèi'i.' élaiil idinmiiiie se iiiniilre
exlièmemeiil xarialile.
l'Ji résumé. 10. rissoiilcs de .le|'fix>y.^ est liieii dilïér(Mit de celui de llanley,
comme .son 0. pallida de 10. adiïiwidi'S et il n'y a pas lieu d'en tenir compte.
Repi'cnant les cai'actères différentiels donnés par llanley entre ses deux
espèces, mi voit qu'ils sont |)eu imporlaiils et doivent prolialilement s'expli-
quei' par une différence de se.xe, les femelles avanl générah-menl des coquilles
II. Martel. — Coquilles de Cancale.
jikis vcalrucs el plus trapues que les mâles. Celle variulion de l'uriue,
s'observe notamment chez 10. ,«;u;'«l/,v Moiilagu comme j'ai pu m'en assurer
sur des exemplaires recueillis eiisenihlc à Cancale. Les dilîéi-cnies de .lelîrtîys
tiennent à des varialious individuelles nu à l'âge; elles ne son! d'ailleurs pas
constantes comme nous l'a moulié l'examen de nondireiix spi'rjmens.
Conclusion : les di'ux espèces iVOdoslmitid de llanley n'en forment en réalité
qu'une seule très polymorphe; le nom d'eulinio'ulrs étant le premier doit être
conservé et celui de rixsoides ne forme pas même une bonne variété constante.
Jeffreys a décrit comme espèces distinctes une quantité de formes qu'il a
ensuite, dans sa Drilif.li Cdiirhotduii, lattachées à lilre de vai'iétés à son
0. rissoiife.s; pour nous, ttnit cela i-enlre dans l'O. ciiliinnides, les cai-actèi-i's
ilinV'renliels n'étant pas cmislanls el la distiiirlidu l'-lanl iiii|inssililc dans
la plupart des cas.
La ligure ci-dessus représente, dessiné à la chambre claii'c, un exi'mplaire
de Cancale exactement conforme à la diagnose de Hanley. .l'y ai joint les
caNjucs des ligures données par Tliorpe, llanley el .lelli-eys.
Cancale. H. Martel.
LES DUNES PLEISTOCÈNES DE GHYVELDE (Nord)
A l'est de Dunkerque, contie la frontière belge, et sur le territoire de la
commune de Ghyvelde, on remarque une rangée de dunes larges de 300 à
300 mèli'ês, qui s'étendent jus(|u'au village d'Adinkei(|ue inelgi(|ue). Elles
sont pai-allèles aux dunes liltdralcs, d(int elles sdul séparées par une bande
de polders entièrement cultivés, large d'environ 1,:)00 mètres.
Ces dunes intei'nes ne paraissent pas jusipi'à préseut avuir attiré l'allenlidn
des géologues, et c'est ainsi que ceux qui .se soid mi upés de la plaiu"
llamande (I), les passent sous sileiirc mi leur assigueni le même âge qu an\
dunes littorales.
M. l'abbé Delépine pourlani, dans un hès intéressanl ménidire : l'UiuIr
(Ifuiriraphique. Ij:s cnnltDis lillmvu.r dr lu Flandre jrançaisi', Hailleul, lOOli,
"a tout spécialement étudié les dunes situées à l'est de Dunkei-que. Voici, p. «i,
les conclusinns ipi'il tii-e de ses ohseivalions : » Les dunes d'Adinkei-que-
Cliyvelde, les aflieuriMuenls sabloiuieux de Cliyvelde-Télégliem, avec les dunes
intélieuies (II' Kunrke el ci'llcs lUl ('.iici|. l'epi-ésenlrlil une première VClUie
(!) Menoy : Essai de Géologie praliquc sur la Flandre Française, I.iUc, tSôi. Dans son
« Tableau statistique prûsentant par commune la conslituUon géologique du sol, etc... », signnJc
le sable dans les communes suivantes : Arnibouts-Cappcl, Coudclœrque, Coudekerque-Branche,
TcHéghem.
L,\DRn>nE : Excursions dans îc quntj-'rnairo du Nord de la France cl de la Belgique {Ann.
Soc. Géol. Nord, XX, 1S02, p. 2!K:i).
GossiîLET : ICsquisse géologique du Nord de la France et dos Contrées voisines, Lille, 1880-11)0.1.
RLANCiiAnD : La Flandre. Etude géogrni>liiquc de la Plaine Flamande en France, Dunkerque,
lOOG, p. 1-48, ... à resl de Dunkerque, le village de Ghyvelde se trouve sur une éminence sableuse
plus élevée que la plaine d'environ 2 mètres, qui commence au Mculhouck de Zu.\-dcoote el se
ronlinue jusqii'au village d'Adlnkerquo. C'est la encore \m de ces bancs tonnés proliabloment
dans la mer flandrienne...
Li-nu;m; kt Dor.\.\Mi : Aperçu géologique du département du Nord, Lille, 1900.
Cai-te géologique do la Franco. Dmikerque (2).
Carlo géologique de la lîelgiquo dressée paj- ordre du Gouvcrnemetil, Moëres-Furnes, n» 51).
Roi'i.Y DE f.ESDArN. — Jxs Duvos Pfmtnrf'nrf! âe Ghiivnidp ISord). :\
(II- sables i|ui si; Sdiit aiiiassi-s sur des liniils fuiuis ou des îlots. Par les
iiili'ivalli's laissés l'iilrc ces îlots, la inrr' |)riir'lrail lihicriiciil dans la dépros-
sion de la i'Iaiiio inaiiliiiio. I^o i i\agi' dos l'Iaiidics se lioiivail donc roporlé
au sud de sa |iosilioii acluelic... »
i-es (lunes inleines siml bien visibles à l'est du viliai,'e de (ibyvelde, où elles
lorment des monticules liauls de 2 à •'{ nièli-es qui se relèvent assez brus-
'lueinenl piès Av la rioniièir beli,'e, pdui alleindre jusipi'à 8 et !) mètres de
hauteur.
.\ l'ouest, elles ne sont plus i i'|iié.sent^'es ipie par- des allleuremenls
sableux, eoinuie au Meulen-liock. au sud de Zuydcoote, et à Tétéyliem; dans
cette deinièi'e conuuune, ils soid l(''i,'èi'einenl élevés au-dessus de la |ilaine.
f'.onuiie l'a lecdiuui M. l'abbé Dch'pine : /"i-. n'^, p. 4, ces nriieureuienis
[ilon^'enl pai' endroits sous une couche d'un limon ai'gileux, qui, au village
do Lot'frinckoucke, près de l'église, alteini une épaisseur de l^oO.
M. fabbé Delépino n'a pu suivir les allleuremenls sableux fi l'ouesl de
TélégluMii; plus lieureiix. je les ai relinuvés le long du canal de Meigm^s
près le l'orl-I.ouis. où des talus sablonneux ciuixerts de Dijilnld.iis IcniiilaUd,
erdouient des praiiies mai'(''cageuses dont la Jloi'e : (iliiu.r innril'min, SaiiKibis
\'td('r<i)nli. Iljidrocoliilc nilijdris, Chlnra ])crj(>Uala, Emjlhrœa raniosissima,
llrrminiinn nmiinrchi'^. etc.. rappi'lle celle des pannes humides des dunes
li Morales.
Kn descendant encore vers l'ouest, on retiouve le sable dans quelques
champs de la l'ouuuune d'Armbouls-Caiiiiel; entre ce village cl le canal de
Hergues, une l'ciine porte d'ailleurs le imni bien caraclérislique de : La
• '■arenne.
Il est probable ijue sur ces allli'ureineids s'i'levaient autrefois des petites
(limes, dont le sable a été onl(>vc par les habitants, au fur et h mesure de
l(Mirs besoins.
Les dunes les plus inléressanles soid situées dans la propriété de l\. Dan-
sctle : elles débutent h 800 ou 000 mètres de la gare de Ghyvelde, pour se
continuer jus(]u'à la froidière, le long d'un petit sentier qui conduit au village
d'Vdinkei-que.
l-',llcs étaicnl autrefois enlièrement couvertes de P'mii<: sUvestris et de Pn-
}niJits mnriilili'ni, mais les travaux d'assèchement des Moëres, poussés
beaucoup plus activement ces dernières aniu'-es, ont amené avec le dessè-
chement des dunes voisines, la diminution et, par places même, la disparition
de nondu'cuses plant(^s (pii maiidenaienl le sable. Les dunes sont deveiuies
ainsi de joui- en jfuu' plus s(''clies el plus mobiles, ce qui n'a pas tardé fi
amener uru^ diminution considéiable des arbres, dont les derniers dispa-
raissent peu à peir à chaque tempête. (La tempête du 30 sept. 1911 en a
abattu environ '70.)
Dunes inicrnes de Ghyvelde.
a Dunes Ilolocènes avec débris de cuisine du Moyen ftge.
,3 Dunes Pleistocènes avec Mollusques el petites pierres.
Trop éloignées du bord de la mer pour qire le vent puisse amener des
coquilles et i-enouveler ainsi leirr provision de calcair-e, ces dunes plus ou
moins (hValcifiées par l'eau de pluie chargée d'acide cai'bonique, sont cou-
vertes d'une flore calcifuge. C'est ainsi qu'on observe les phanérogames
6 BouLY DE Lesd.mn. — Lcs Dunes Pleislocènes de Glujvelde iS'ordj.
siiivanls : Tecsdalin nudicauUs, Omilhopus perpusilhis, PoUmllUa oirientea,
Sorothavimis scopariu.^, Nnrdiis striclo. etc., et qiicKiiies mousses : Hhtiio-
niitrium canescens, Pobjtriclunii pUilcnnn, lliildcomiinn Ii-Kiuclnon, Ihipinnii
Scltrebcii, elc..., qu'un clieirliei-ail vaiiieineiit dans les dunes litlui-ales.
Je n'ai pu jusqu'à présent trouver de traces de l'industrie préhistoi'ique,
bien que, non loin de là, dans les dunes de La l'anne (!) on ail l'ecueilli
(luehjues silex taillés. Par contre, les morceaux de poteiies du Moyen-Age
sont assez nomlireux, soit éjiars sur le sol, soit mélangés à des débris de
cuisine et siiués dans de petites dépi-essions (2), que le vent a par places
recouvert d'une couche de sable de I à 2 nièlres de liauleur. In anneau de
bronze recueilli à cùlé des llelix pleislocènes aitpailicnl probablemi'iil à une
éi)oque plus ancienne.
il est probable que ces dunes, ainsi que (piehiues-uncs des plus hautes
dunes littorales, consliluaieid des îlojs d'énieision au milieu de la plaine
llaniande, lors de rinvasit»n de la mer au X" siècle.
•WV t'
^A.„x.^
". — ^«A.'v^ ey
Les molhisipies (pie j'ai trouvés, iiermelient de l'econnaîtic dans ces dunes
deux assises l)ien distinctes : l'une snpérieui-e de formation assez récente et
d'origine éolienne, l'autre inférieure et pleistocène.
Les dunes d'origine éolienne récente ne ]irésentenl rien dr pnriirulicr, saut
les débris de cuisine du .\biyen âge déjà signalés.
Les anciennes dunes pleistocènes ont été pi'csquc eidièrement emportées
par le vent ou par les eaux; cependant, on aperçoit encore quelques rares
petits monticules à sable légèi-ement jaunâtre, dont les plus élevés alteigneid
à peine 3 mètres de hauteur. Ailleurs les fossiles s'observent an i-as du sol
(1) Baron A. de Loë : La Slation prohislorique, belgo-romainc et Xranque de La Panne,
BnixcUes, 1902.
J. Maertens : Feuilles à la Slalion prcliistorique de La Panne, Bruxelles, 1003.
Baron M. de M.\ere D'.VrnrnYCKE : I^ Collection d'objets anciens de La Païuie déposés à
Grunthuuse, Bruges, 1905.
(2) Le même fait s'observe actuellement auprès des petites villas disséminc^cs dans les dunes
littorales.
Uour-Y DK Lksomn. — (.rs Dmws l'irixlmènrs de Ghip'fldp tNnrd). 1
ou s(»iil rociiiivoi Is par di's diiiii'S nindcitir^ à salilc i^iisAlii,' comiiio l'i'liii
tlii littdial.
Le iilcislncènc est cai-iiiérisé ici pai- dr niiiMluciisrs |M'lili'S |tieiics ri
des iiinlliis(|iies lorresli-es, lluvialiles el niaiiiis.
l'KTiiKS l'ilclutKS. — Noinlii-i'iiscs |iar jdaces ol coiislamiiii'iil associées aux
Mitillusi|ues. elles se coiuposeiil de j^ivs, de ipiarl/, de i,'iii'iss, de <,'i-aiiil, de
craie et de calcaire carbonifère; prescpie louli's son! l'oulées, (pichpies-uncs
cepeiidaiil oui lU'^ aièles \ives. el oïd iieMl-èlrc en partie été apportées pai'
riioiUMie.
1-e veni a souxeiil oiiéré une sorle de triai^e entre ces pierres, et il n'est
pas rare d'oliserxei' sur les lianes d'une pelile dune, une eoiwlie de très
pelites pierres, tandis ipie les plus f;i'osses onl loidé le loiii; de la penle.
Il ne faut pas oublier d'ailleurs cjue le sable constitue un terrain essen-
tiellement mobile, où tout se déplace et se modifie au gré des vents.
Certaines de ces pieires soid creusées d'un i^rand noini)re de petites
lo^'elles. (pu ainsi ipic je l'ai dijà sii,'nalé dans la Foiille, s(inl dues h des
licliens ealcivores : SarcofUn^i' i>riiii>iiui et plusieuis espèces de Vcirucnrid.
.\u premier abord, on pouirait les atlrii)uer à des algues ou à des éponges,
et en eoneliire ainsi, ce (jui a dû prid)ablement ar-i'ivei' jjIus d'une lois, qu'elles
ont été recouvertes par la mer pendant un temps plus ou moins long.
MoM.rsQiKs TERRESTHKS. — lis soid a.ssez abouilanls par place, et repré-
sentés en grande partie par des Hélix: voici les espèces que j'ai détemiinées
jusqu'à présent.
Leucorhroa candidissima Beck. — Assez commun. \ il aciurllemeid dans
la région méditerranéenne où il esl 1res commun.
Ueli.r hicten Midi. — Très rare. N'existe plus en Fi'ance; les exemplaire-
signalés i)ar Mo(piiii-Tandon. dans les Pyi-énées-OrienlaIes. avaient été inlro-
duits d'Espagne. Locaid ne l'indiqui' pas dans .ses Coriuillcs Icirctrrs di:
France.
Ilcli.r nupnlcU(i)m Ten'. — Un exemidaire. Idenlicpie aux écliaidillnns ipie
je possède de la province d'Oran.
Ilelir pisana Midi. — Un exemplaire. \ it achieiiemeni dans le midi et dans
l'ouesl de la France.
Ifelix ericctorum Mi'ill. — .\ssez rare. U^imnuin dans i)res(iue toute la
France el dans les dunes des environs de Dunkerque.
Hclix crspiUim Drap. — Assez commun, mais rarement typique. Existe
toujours dans la même localité ou j'en ai rencontré une nombieuse colonie
i"! éclianlilions bi(Mi cai-actérisés. Non loin de là. dans Ii's dunes di' Zuydcoolc,
j'en ai recueilli (piel(iues rares exenqdaires qui se rapprochent davantage
de ceux du pleislocène. Cet Hélix est abondant dans le midi et dans l'ouest
de la France; De Norguet: Calnl. des mollusques terrestres et (Invintdes d\i
drpfirlemoit du \nvd. p. 27ri, le simiale aux envirdus de Valencjennes où d
a été recueilli par Leiièvre.
Ilelir eiiphorca Bourg. — Assez l'areuienl bien hiiique. Habile le midi de
la Fi-ance.
Ileli.r acittn Miill. — Un exemplaire. Cet Hélix commun dans le midi et
dans l'ouest, naiuialisé depuis peu snr les côtes du Boulonnais, remonle
vers le nord, aux environs de Dunker(]ue où il esl très commun par places.
Je l'ai signalé dernièremeni en l'.elgique. à La Panne, où il a pénétré en
suivant la voie ferrée de Dunker(pie. C'est une espèce qid sendile devoir
coloniser de nouveau les localités qu'elle occupait au début du qnaleinaire;
jusqu'à présent, je ne l'ai pas rencontrée vivante dans les dunes de Chyvelde.
Heli.r nmnkUrn Moq. -Tandon. — Rare. Habile |e midi de la Fiance.
Rumina decollala Risso. — Assez rare. Commun dans le midi de la France.
8 BouLY DE Lesdain. — Les Dunes Pleislocèncs de Ghyvelde (Nnrd).
Mf)i,i,i soiKS i''i,iiviAïii,ES. — Tlu'ddn.ria llnruiUlis Isscl. — ■ Un soiil cxcin-
l»I;iii-c. Celte espèce est actiiellciiH'iit très rare aux environs de Diini<ei-(iiio;
j'en ni icciii'illi (|iiel(iiies petits exemplaires non loin île là, dans le canal d(!
i'"iii-ncs. Klle est très comniiine pai- places, à l'état subfossile, dans le drpai-
tenient du Nord, mais toujours rare à l'état vivant.
^loLLUSQi'ES MARINS. — Je n'en ai ojjservé que quelques rares éclianlillons :
LillovUm (iblusa Menke, Trnrhiis sp., Aslarle sp., l'eciinrulas sp. elCjin'tui
jliniiinaUs : ce dernier ne se i-encontre plus que sur les liords du Nil. Au
\u>n\ et à la hase des dunes internes, on ot)serve quelques petites fosses peu
profondes dont le sable esl. plus ou moins argileux, et où l'on ti-ouve en
abondance des Cardiimi cdiile remarquables par leur grande taille, .l'ignoie
si ces Cardium sont d'Age pleislocène, où s'ils ont vécu dans les lagimes qui
di'vaieni l'idoui'ei' ces dnne.s, loi-s di' la iiériodc d'imiiieision de la |ilaine
llaniande.
La pi-ésence de mollusques marins est 1res intéressante, car elle permet
d'afllrmei- (jue les dunes internes de Gliyvelde bordaient l'ancien livage de
la mer pleistocène.
Au point de vue de la géograpliie botanique, on peut tirer des conclusions
importantes de la persistance des dîmes yileistocènes jusqu'à notre époipie,
et admettre que quelques-uns des phanérogames et des cryptogames qui y
végétaient, ont colonisé nos dunes littorales. Ce serait sortir du cadre que je
me suis tracé ici, que de développer celte question que j'ai simplement voulu
indiquer, et sur laquelle je me pi-opose bien de i-evenir un jour ou l'autre.
D'' BouLY DE Lesdain,
Dunkerqne. ^' ès-sciences.
..çjp..
LIMONS A AMANDES DU TYPE DIT ACHEULEEN
DE SAINT-PIAT (Eure=et=Loir)
Le 24 mai's 190.^, M. Lambert, propriétaire de la biitpietei'ie de Sainl-I'ial.
me remettait deux pièces du type dit : orhoulécn, que ses carriers avaieni
recueillies dans la limonièr'e qui alimente sa briqueterie.
Le 6 juin 1908, M. Lambert me r-emettail encorde une autr-e amande, éga-
lement du type dit : acheiiléeti, recueillie aussi par ses car-riers dans les
mêmes conditions que les deux pr-emièi-es.
I,a limonière est située dans la vallée de l'Eur-e, à envir-on 300 mèti-es au
sud de la station de Saint-Piat. Sa partie haute, qui peut être à l'altitude de
+ 106 environ, borde le côté ouest de la voie ferrée et paraît être à 2 ou
.1 mètr-es au-dessus du niveau de la rivière qui coule à 400 mètres environ
à l'ouest.
Je donne ici. frg. 1, la coupe fnirr-nie par celte exploitation.
m. — Limon rouge à briques : o de Ladrièi'e, recouvert d'humus qui s'est
for-mé h ses dépens ^"^^^ ^ ^'"^\^
IF. — Couche irrégulière d'Ergeron O^SO à 1"80
T. _ Couche tr-ès ondulée de cailloirtis analogue à celui de la Forte-Maison
près Saint-Prest, mais avec au moins la moitié de silex anguleux, provenant
de l'argile à silex qui est très abondante dans torrte la région. En X gisaient
les pièces figurées aux figures 2 et 3 et en XX une troisième pièce du type
A. Lwii.i.K. — Liinnns à amandes du lijpe dit : Achculécn. 9
dil : achcutéca. Ces iiisliiiiiii'iiLs appai lii'iiiiciiL ct'ilaiiioiiiciil au nivpaii du
railloufis de rRi'gcrnn, (|iii ici devait se lioiiviM', oiUro I cl II, si ce n'esl pas
I lui iiiciiic. — K|>aisscur visiiilc (I"":{() à l°'2(t
Cl' cailliiulis a i iii|innilç ses éléments à l'argile fi silex ijni repose sur
la craie cl diml une pailie a été roulée par les ailuvious.
--fCO CA>
a.'nO- i.oô
lit- â.
J'^iç--^
vJlf^^
EXPLICATION DES FIGURES
FiG. 1. — Coupe de la carrière Lunibcrl ù Saint-Pial (Eure-et-Loir). — 111. Limon rouge à
liriquos = o de Uidrière, sunnonlé par la terre végétale, 0™80 ù I^ÛO. ■— 11. Ergcron = b
de I.adrièrc, O^SO à l^SO. — I. Cailloulis visible sur 1"2() au plu.s. — Epaisseur inconnue.
En .\ {•isemenl des pièces figurées, en XX gisement de la troisième pièce.
l'iG. 2. — Amande Iriangulaii-e recueillie au point X, entre les couches I et H. — 1/3 de grandeur.
TiG. 3. — .Amande du type dil : achcuiicn, recueillie au point X entre les couches I et IL 1/3 de
griuideur. Collection de l'Ecole des Mines.
I,a première pièce, (ig. 2, est une amande taillée avec soin en forme de
Iriangle isocèle à C(Més courltes. Elle est en silex brun fauve de la craie et
mesure 0'"li'i x (no x 0"'(»2.">. Klle a été ti'ouvée, ainsi que la seconde pièce,
au sonimi't d'un piton de silex, en X, entre la couclic I et la couche II.
l.a deuxième pièce, lii,'. .'i, est luie amande du |iiir type dit : achculrcn,
taillée aussi avec beaucoup de soin. Kile (>st en silex gris de la craie et
mesure 0"'I3!I x (T'IOi x (l"'(i;{:i. Elle reposai! nnn loin de la première sur le
même piton de silex enti'C les couclies I et 11.
l.a troisième pièce, que je ne ligure pas, est cgalemenl nue amande du
pur l.\|ie dit : ((c/icu/cc/(. linenienl taillée sur les deux faces et en silex inun
lauve. Kile mesuiv 0"'J2 x (l"'(l7ti x (r():2i>. Klle gi.-^ait sur le cailloulis de la
couche I au fond d'une large cuvelte.
Ursiiiiir. - - Dans la vallée de l'Eure, à environ + lllt», des amandes en
silex du type dit : orhi'iili''pn, gisaient sous l'Ergeron, sur un cailloulis roulé
et formé aux dépens de l'argile à silex (pii ii'coiivic la craie dans cette i-égion.
.\. LWII.LE.
•*••
10
A. Lwii.LE. — Lf Qnalcrnnirr à iruliisiric Cliclléo-movsliéricmic.
LE QUATERNAIRE A INDUSTRIE CHELLÉO-MOUSTIERIENNE DU DUNOIS
GISEMENT DE TOUCHÉMONT (Eure>el=Loir)
(SuUe.)
Au mois de sepiciiiliie dernior, U. Lagiiay-l'onlul, qui exploite la kiiloi'ie
de Toucliéiiiont, me remit qnekiiies silex taillés qu'il avait recueillis dans la
limonièrc aliiiiontaut la tuilerie.
l'armi res pièces, il y en a deux qui son! plus iuléi'cssantes que les autres
qui ne sont (lUC des tronçons de lames ou éclats quelconques.
L'une de ces pièces (lig. 2) est une poiide du pur type dit : Moiisliérien;
l'aulie (lig. 3) est une lame pointe du type dit : de la Gravettc, qui caracté-
riserait le nouveau niveau indusli-iel dil ; Aiir'Kjiuiciv}!.
La carrièi-e do Toucliémoid. siluée à + l.'ill environ, au nord de la vallée
de rVerre, petit afilueni du Loir, sur le rn[r nnid iU' la roule de Courlalain
à Cliàleaudun et à peu près à mi-clieinin cnlre ces deux localités, oITre la
coupe suivanle (lig. 1) :
1. — Cuujie de lu cunicre de louchéiiionl (Eiiro-ul-Luir).
I. — Conglomérat à Silex.
II. — Argile rougeûU-e gnisse.
III. — Limon argilo-snbleux bigarré.
IV. — Humus.
IV. — Terre végétale sablo-argileuse 0"20 à 0"'30
III. — Limon argilo-sableux Ingarié (.aigile pas trop forte,
M. Leguay) 0"'70 à (r73
IL — Argile roiigeàlre gi-asse (argile forte, M. Leguayj... 0'"20 à l'"<)0
I. — Argil(! à silex (Tuf, M. Leguay), épaisseur inconnue dans l'exploi-
tation. Cetl(; argile à silex n'est souvent que de la craie décomposée, dans
laquell(! les bancs de silex se sont réunis en une masse plus ou moins épaisse.
Avant de passer à la descriiilion des liièces figurées, je liens à faire une
réserve au sujet de la pi-ovenance indiipiée par le carrier. La gangue (|ui
adhère encore à quelques-unes de ces pièces ressemble pluhM, au liuion
argileux de la couche II! qu'à l'ai-gile de la couche IL Seules deux silex, tlonl
une poiide sans relouches, oïd encore une gangue qui indiqui; qu'ils |ii-o-
vieimenl de la couche II. Les cai-riers n'ont-ils pas bien remar(jué la nature
de la couche d'où ils ont lii-é leurs silex, ou bien oïd-ils élé trompés parce
que certaines pièces qu'ils oïd pu très bien i-elii-er de la sui-face du (/(//)
(argile à silex) pouvait ètie iuunédialeinent recouverts par la couche III,
la couche II, d'épaisseur variée, pouvaid se leruiiner en biseau en difféi-enls
endroits, et l'industrie se rencoiilMi- aussi bien eidre ilrux biseaux que sous
l'épaisseur de la couche IL (leci pour allirer ratlenliim des géologues et
des préliisloriens (jui auront l'occasion de visiter cetb; l'égioii.
\. I.wii.i.i.. /.(• Quaternaire à iiidu-slrie (.'helliUi-nanifliûrienne.
11
l.a (Il l'iiiiii r |iin(' (lig. 2) fsl uiM- |i()iiiti' (lu l\|ii' (lit (lu Mdiislii'i-, avec une
face plam- |ioitaiil lr liiilhc ilt' percussion, nii plaii de liaiipe imhi iiiai-lclé;
upposcc à la face plaiii', une face i\ deux laci'lti's picscuir ('j^alcs, [toilaiil des
fctdiiclies iiiarj,'iiiali'S sur loul le poniluur. Ldiigueiir : irOCtT; lai-f^eur : ()"'()'i(l,
é|.aisscnf au hulhe ; (l"'(lll.
La dcuvièiur pièci- ilii,'. ."ti csl miic pniiilr-laiiii' pi i>iiialicpic ilniil, le dos,
c'esl-à-dii r la paiiic oppnsi'c au liaiidiaiil île la plus large l'areile, est
luarlelé \ers la iminle sur une liuigueiir île (l"'()'i;i. Celle pièee est du lypo
dit : (l'iiiule île la (iraeelle). lype ipii es! illl laiaejéiisliipir de 1' \urigiuicien,
unuvelle ili\isinn ai'Clir'oiogiipie ipii \jeMl se raser eillie je Mniisliérieii r\ le
Solulréeii. l.ongueiir : ()"'li:i: largeiii : (»"'02: épaisseui' : (l"'0'.l.'i.
lue Iriiisièiiie pièee. ipii pro\ieiil eerlaiiieinenl de la hase (le la cduclie II,
est une pdiiile du type dil : du Miuislier, (l(''p(iur\ ne de relniiilies uiaigiiiales.
/4-^
FiG. 2. — l'Uicf. (lu type dit Muiislii rien.
Carriôre de Touchéiiionl, pii-s Chiilwiudiiii (Eurp-ct-Lnir).
Au tiers de grandeur. Coll. Kcolo dos Mines.
Fig. 3. — I.ninc pointe, l.vpc dit : pointe de La (iravellti, cairièie de Tou-
chiMilonl 'Ki;r,-s'l-I.oii-:, if?, de grandeur. Cuil. l-xolc des .Mines.
Le reste (li.'s siie.x ae cunsisle iiu'eii fraguicids de lames et éclats sans
valeur archéologique.
Les deux pièces ligurées ffig. 2 et 3) proviennent, h mon avis fromme .je
le dis plus haut), de la couclie III. couche de liniiin ai gilo-sahleiix higarré
analogue au limon de la couche ipii. dnns la carrière de M. Duhouchagc,
à Laiigey. a fourni des pièces aeheuir'ennes e| une (lièce moustiérienne sans
retouches marginales.
Uèsumè. — Une pièce en silex taillé du lype dit : Mousliéi-ien, et mie
auti-e pièce également en silex du lype dit : de la C.ravelte. qui caractériserait
I Aiuignacien. ont élé trouvés dans un dépi'il pleistocène analogues à ceux
(|ui dans la ri'vgiou nu! fourni des pièces chelléennes ci acheiiléeimes.
A. L.WILLE.
i'i .Vu/(',y spéciales et locales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
La Saga serrata. — Chassaat les orthoptères, dans les garrigues de Saint-Geniès-
de Malgoircs (Gard), j'ai pu, en juin 1903, capturer une jeune larve femelle de
Snga senafn. Le 3 septembre 1911, une magnifique femelle adulte tombait dans mon
filet, nie prouvant que l'espèce n'avait pas disparu malgré les sept années où je
n'avais pu la capturer, bien que revoyant assez souvent à la bonne époque les pentes
de la colline qui m'avaient donné le premier exemplaire.
Mise en ca^e et nourrie de petits orthoptères, la «S'aura a paru s'accommoder aisé-
ment de sa réclusion; elle saisissait rapidement peu après qu'ils étaient lâchés près
d'elle les petits lacustres qu'elle dévorait, à l'exception des parties trop coriaces.
Une branche garnie de feuilles vertes, et que j'aspergeais fréquemment d'eau,
permettait à l'insecte de se désaltérer.
Le 5 septembre, à huit heures du soir, j'ai surpris la Saga serrata qui pondait dans
le sable qui tapissait le fond de sa cage. La ponte a continué jusqu'au 20 septembre,
date où l'insecte est mort.
L'autopsie ne m'a donné que trois œufs.
Les résultats plutôt mauvais des éclosions d'œufs obtenus en laboratoire par ceux
qui m'ont précédé dans ces recherches me laissent peu d'illusion. Je pense que le
moyen d'obtenir encore des Saga, et d'arriver à trouver un mâle, sera de chasser
le plus possible à l'époque propice sur les champs de kermès où j'ai capturé la femelle
par deux fois.
Saint-Genics-de-Malgoires (Gard).
Alberl Hugues,
A propos de la note de M. Virieux c< Sur la présence de Polycelis cornuta
Johns. dans le Jura français ». — Dans son intéressante note (1), M. Virieux
m'attribue la trouvaille de Planaria alpiiia Dana dans les Vosges. Or, ce n'est pas
dans cette région montagneuse que j'ai recueilli la Planaire en question, mais
dans des sources situées aux environs immédiats de Nancy, c'est-à-dire en plein
plateau Lorrain (2), région bien différente au point de vue géographique, géolo-
gique et climatérique du massif Vosgien. La présence de P. alpina dans ces
sources, sources froides et à température constante, met très bien en relief le
caractère sténotherme de ces animaux, caractère sur lequel M. Virieux insiste
tout particulièrement.
Je n'ai pas encore capturé Polycelis cornuta Johns. =P. felina Dalyell, aux
environs de Xancy, et cela malgré de nombreuses recherches (en effet, durant le
seul mois d'août dernier, j'ai exploré une trentaine de sources).
Enfin, pour terminer, je dirai qu'au cours des années 1910 et 1911 j'ai relevé
un certain nombre de stations de P. alpina et de P. cornvta dans la portion
française de la chaîne des Vosges. L'étude détaillée de ces stations sera l'objet
d'un travail qui paraîtra prochainement.
L. Mercier.
(1) J. ViniEux ; .Sur la présence de Polycelis cornuta Johns. dans le Jura français. {Feuille
des Jeunes naluralisles [\'= série], 41* année, p. 199 ilOll].)
(2) L. Mercier : Sur la présence de Planaria alpina Dana aux environs de Nancy. (Arch.
Zool. cxp. [5], t. I, N. et R., p. xlix [1909].)
(3) P. DE Beauchamp : Notes faunistiques. Plagiosloma Lemani (Du Plessis) et Polycelis
felina (Dalvell) icomula Johnson'i] aux environs de Paris. {Bull. Soc. Zool. de France, t. 31,
1). 124 [1909] .
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Im|i. ObiTthUr. Ri-nncç— Paris (4273-11
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
I« SÉRIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. 35
L'année 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O fr.. 40
IP SÉRIE DÉCENNALE
Années 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. S5
L'année 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vçndus séparément).
Table des Matières de la Série O fr. 50
IIP SÉRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 •:
Le numéro O fr. •^O
L'année 4
Table des Matières 1 ^•'
IV^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
V«= SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
Les Abonnés de la Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de 25 % pour l'achat des Z* et 4° séries.
l'f Février 1912 — V= Série, 42= Année — N° 494
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
MATÉRIAUX POUR SERVIR A UNE FAUNE DES MYRIAPODES DE FRANCE
38. — Cvi.lMlHiiH I I > illKOMÎNSIS, II. S|i.
Cf : longueur, 22 à 28 luill. ; diaiiiùlro, 1.1)0 à 2.10 inill. 't5 à 48 segments;
79 à 8o paires de pâlies : 2 segmenis apodes.
Q : longueur, 2(>.50 h 32 m'ill.; diamèlre, 2.50 à 2.80 mill.; 47 à 48 seg-
ments ; k;» à 87 paires di; pattes : 2 segments apodes.
• Coloration brun noir, plus ou moins tlislinctemcnl annelé de brun. Antennes
brunes; pâlies brun roux. Itellel luisant.
Tète presque lisse, brillanle; 4 fossettes piligères prélabiales suivies par-
fois en ai'rière de 2 ou 3 rides transversales. Sillon occipilal extrêmement
lin, parfois accompagné d'une fossette punctiforme ; les branches antérieures
sont à peine distinctes. — Yeux ovales, composés d'une cinquantaine
d'ocelles aplanis mais distincts ce|)endant. — - Anlemies n'atleignanl pas le
boi'd poslérieui' du deuxième somite ; les deux piemiers articles sont presque
glabres (hormis à l'extrémité), le troisième et le quatrième sont parsemés
de soies vaguement disposées en trois couronnes, les derniers sont couverts
d'une pilosité longue et assez dense.
Le premier somite (colium) est (inement striolé-cuiieux sur sa surface;
le bord anléi'ieur est à peu près rectiligiie entre les yeux, oblique dans les
côtés ; les angles sont arrondis. Le sillon marginal est limité à la partie
oblique du bord antéi'ieur ; il est suivi, le long du bord postérieur, de quelques
stries dont la seconde ou la troisième peuvent être assez longues pour
rejoindre obliquement le sillon marginal ; elles sont d'ailleurs de plus en plus
courtes vers le dos, et sont limitées aux lobes lati'iaux du segment.
Les somites du tronc ne sont pas absolument cylindriques, les métazonites
ne sont cependant qu'extrêmement faiblement bombés. La suture transverse
est nette, non sinuée à la hauteur du pore qui est situé dans le sillon même.
Les prozonites sont parsemés de strioles longitudinales nombreuses, plus ou
moins longues, pouvant même traverser entièiemenl le prozonite. Les stries
des métazonites sont serrées; dans la moitié postérieure du corps, la lon-
gueur (lu mélazonite à la hauteur du pore est égale aux 9.1/2-11.1/2 (cf) ou 10-
12.1 2 interstries qui sont situées immédiatement au-dessous du pore(l).
(1) Par abréviation nous appelons ce rapport « le rapport du mélazonite aux stries ».
Pour Tobtenir, il faut mesiij-er au inicroiiiolre la longueur du molazonit»^' considéré, en
faisant coïncider exactement la première division du micromètre avec le milieu du pore.
Supposons que cette mensuration donne 27 divisions. Faire ensuite tourner le micromètre
de ;iOo et, après avoir de nouveau fait coïncider la première division du micromètre avec le
centre du pore, voir combien les 27 divisions couvrent d'intersli'ies le long de la suture
transverse au-dessous du pore. — Ce rapport n'est jamais absolu, tant A cause de la varia-
bililé de la position du porc, cju'à cause de celle de la largeur de chaq\ie intei-sU-ie. Par
exemple, les mensurations de 22 individus de l'espèce en question ont donné comme extrêmes
une fois le chiffre 8 et deux fois le chiffre 13; les 19 auli-es mensurations ont donné des
chiffres compris entre 9.1/2 et 12.1/2 qu'il convient de prendre comme moyennes. — Ces
moyennes ne sont valables que pour des individus adultes.
14
Il.-W. RiuiLEMANN. — Faune ik'x Mtiviapodcf de France.
Les slries ne sont que inr'diocrcnient régulières, elles sont généralement
complètes, mais peuvent parfois èti-e altrégées en avant ou en arrière, jamais
elles ne sont coniluentes cependant; les interstries sont à peine un peu
bombés. Le bord postérieur- des somiles est dépourvu de frange cannelée.
La surface du dernier soniite est franchement cuireuse. Son bord postérieur
se continue par un prolongement triangulaire dont la pointe aiguë dépasse
un peu le niveau du bord des valves anales ((ig. lxxxix). On remarque quel-
ques plis vagues de chaque côté de la base du prolongement. Les valves
sont saillantes, médiocrement globuleuses, un peu aplanies près du bord
qui ne présente toutefois aucune trace de sillon ni de bourrelet ; chaque valve
porte une rangée marginale d'une douzaine de soies. Le reste de la surface
est striolé-cuireux, glabre. — Sternite anal subtriangulaire, à pointe
LXXXI.X
xc
xci
XCII
XCIII
EXPLICATION DES FIGURES
C. iluronensis extrémité postérieure, profil.
— e.xtréraité d'une patte de la deuxième paire.
— patte de la première paire.
— patte copulatrice, profil externe.
— feuillet postérieur de la patte copulatrice postérieure isolé, profil
interne.
H.-W. nitùi.KMANN'. - raiiiie des Mijriapodes de France. 15
IroïKluée-arrondie; sa largeur à la Itase égale environ deux fois sa longueur;
2 paires de soies on une rangée ar'ijuée au second tiers de sa surface.
SLerniles non striés. Pattes courtes.
Chez le mule, la protubérance du tronc des mandibules est arrondie. —
T/os pattes de la première paire sont transformées en cr((cliels à courbure
ani^'uleuse (lig. .xci) ; l'angle de la couibure est suinionlé d'un faible tubercule
(■(iiiiiiue; la branche terminale est longue. — Sur les paltes suivantes, les
articles 4 et 5 sont munis, en dessous, dune soie lamellaiic bien développée,
dont l'angle antérieur est aigu et dépasse un peu le niveau de l'extrémilé di;
l'ai'ticie correspondant (flg. xc). — Le bord ventral du septième somite fait
à peine saillie siii' le ventre.
Pattes e(i|iulatiices (lig. xcii et xciii) : Paii'e aiiléiieur(! médiocremeid
longue, acuminée ; la plus grande largeui- se trouve au premier tiers ; à iiaitir
de ce point l'organe est graduellement i-élréci jusqu'à la pointe, le bord
externe étant cintré, tandis que le Imi'd inleme est piesque recliligne sur
toute sa longueur.
[-a lame postérieure de la paire posléiieuii; est très proéminente. La crête
(pii la surmonte es! étroite et ar(piée; son ai'èle est airondic en avant, dilatée
ensuite et l'ormaid un méplat, moins accusé (]ue chez psibipimus cependant,
creusé d'une cannelure particulièrement accentuée à l'extrémité. Cette crête
est sépar'ée du reste de l'organe pai- une profonde échancrure arrondie.
Le feuillet interne de l'oi^gane est étiré en pointe tronquée, dont l'cxtréhiité
dépasse celle de la ci'ète. Le talon est arrondi latéralement et très pi-oéminenl:
il est nul on airière de l'oi-gane.
IJasscs-Pyrénées (Ossau), en octobre; Pious-.Vrtigues, près Gabas; Bois
de Lusque, près Eaux-Chaudes. Cette espèce se trouve au-dessus de
000 mètres, dans les amas de feuilles de hêtre mortes. Nous possédons
égalemeid du ciiipie de Gavarnie une femelle atlulte que nous rattachons à
cette espèce.
Par la forme de son extrémité postérieure, C. iluronensis se rapproche
de C. sagillarius Brol. ; on pourra néanmoins facilomeid reconnaître les
femelles des deux espèces à la taille (sensiblement plus gi'ande chez iluro-
nemis), h la composition de la rangée mai-ginale d(^ Soies dos valves anales,
et à la stiiation dos métazonites qui a pour coroUaiie le rapport du métazo-
nite aux stries ; ce rajjport (pii est de 9.1/2-12.1/2 inteisti'ies poui- ilurduen.ns,
est de ;)-7 interstries pour sagillarius. De C. limilaneus du littoral méditer-
ranéen, il est plus diUicile à distinguer; mais outre que leur habitat n'a guèie
de chance de se confondre, on pouria également reconnaître les deux espèces
aux rapports du métazonite aux stries, ce rapport étant de 6.1/2-î*.l/2 intei-
stries pour rnitilaiieiis.
39. — Clef dichotomoque de CYLINDUOIULES.
Ayant eu l'occasion d'établir une clef dichotomique des femelles de Cylin-
droiules français que nous avions sous la main, nous pensons être utile au
lecteur en la publiant :
1 (4) — Valves anales h bourielet mai-ginal distinct, a\ec une pilosité plus
ou moins dense sur toute leur surface ; bord postérieur des
somites orné d'une frange transparente plus ou moins fortement
cannelée ou sculptée (l.eucuiulus).
2 (3) — Pointe du sternite anal accolée aux valves :
Leucoiuhis nitidus Veihoeff.
3 (2) — Pointe du sternite anal di'iachée des valves et foi mant une épine
aiguë dont l'extrémité atteint ou dépasse le niveau du bord
des valves Leucoiulus spinosus Ribaul.
«
16 H.-W. lînui-EMANN. — lùvinc des Mi/riapodes dp France.
4 ^1) \ alvi's aiialrs sans bounrlel niaigiiial disliiict ; la pilosité est limitée
à une i-aiigée inai-ginale de soies sur chaque valve; bord posté-
l'ieur des soniites lisse, dépourvu de frange (Cj/Hiidruivlus).
0 (6) — Poiule du steniile anal délaclié des vahes et l'oiniaïU. une épine
aiguë dont l'extrémité atleinl le niveau du bord des valves :
CylindirAulus pyrenaïcus BrôK
G (5) — Pointe du sternite anal accolée aux valves, ou si elle semble
parfois détachée, elle n'est en tous cas jam;iis prolongée
en épine.
7 (18) — La rangée marginale de soies des valves anales est com-
posée de 3 ou 4 soies (accidentellement 5).
8 (U) — Bord postérieur du dernier somite ne formant pas de
prolongement distinct, il peut être arrondi ou angu-
leux, mais la pointe recouvie tout au plus, sans le
dépasser, l'angle dorsal des valves anales,
i) (10) — Petite forme, habitant les jardins (terreau), et dont
le dernier somite est complètement arrondi. Le
rapport du métazonite aux stries est de 3.1/2 à
.5 inlerstries Cylindroiulus frisius Verhoel'f.
10 (9) — Grande forme habitant les boi'dures de bois el les
pi'és en montagne (plus conmiunément au-dessus
de 800 mètres) et dont le deinier somite forme un
angle très ouvert dont la pointe recouvre, sans le
dépasser, l'angle dorsal des valves anales. Le
rapport du métazonite aux stries est de 7 à
U inlerstries (accidentellement 3.1/2 ou 14) :
CyVtndvoiulus Inndincnsis, var. linitimus Ribaut.
11 (8) — Bord postérieur du dernier somite se continuant par un
prolongement caractérisé, globuleux, cylindrique ou acu-
miné, dont la pointe atteint le niveau du boni des valves
anales.
12 (13) — Le prolongement du dernier somite est globuleux et
plus ou moins fortement étranglé à la base el arrondi
à l'extrémité. Valves ornées d'une rangée marginale
de 3 soies. Le rapport du métazonite aux stries est
de 6 à 10 interstries :
CylindroMus sikarum (Meinert).
13 (12) — Le prolongement du derniei- somite est plus ou moins
cylindrique el non étranglé à la base.
14 (13) — Il n'existe de stries, au bord postérieur du premier
segment, que dans les lobes réfléchis, el en petit
nombre (1 à 3 stries). Forme médiocre, de 52-
35 segments, habitant les forêts pyrénéennes.
Le rapport du métazonite aux stries est de 3 à
7 inlerstries... Cylindroiulus sagillarius (Brôl.).
13 (14) — Il existe des stries sur presque tout le bord pos-
térieur du premier segment, par conséquent
aussi dans la partie dorsale, et ces stries sont
très nombreuses.
If) (17) — Forme moyenne de 53-35 segments, habitant les
Alpes-Maritimes (au-dessus de 1,000 mètres).
Le rapport du métazonite aux stries est de
8.1/2 à U inlerstries :
Cylindroiiiliis aUnbrngiryx f^irinensis (Brôl.).
H.-W. Bkoi.kmaNiN. — l'aime firx MijrinjMxU'H do Franco. 17
17 (16) — Grande forme de 44-47 sognienls, liabitiinl la
Franco occiilciilale l'I, la |iattir dos l'yn'nôes
^'ÔMoialenioht inlôiiciiii' à 1,0(1(1 mèhes. Le
l'apport du niétiizonito aux stries est de 11 à
16.1/2 intorslrios.
CjiUndwiulus londinensis psUopydus (Latzel).
IS 71 I.ri raii,i;(''o iiiari,Mnali' de soies des valves anales est coiniioséo ilo
(i sdii's (111 davaniago.
lî) (22) — Loi'sim'il existe dos stries au hoi'd posiériciir du ])ieniier
soinilo, elles sont limiléos aux lobes rélléciiis et manquent
dans la partie dorsale.
2n i2r> l'iiiiiio du lilloral niôdiloi-raiiéoii (Monaco-Mi'iilon) diml le
rapport du iiiolaziiMito aux sti-ios esl de 6.1/2 à !).1/2
inleisiries. 10 soies dans eliaqu(> rangée inai'^ijinaio dos
valves anales CjiUndroiuluii limitancus (Brôl.).
21 (20) — Fornie des Pyrénées (au-dessus de 900 mètres), dont le
lapport (lu n)(''laznnito aux sti'ies est do 9.1/2 h 12.1/2
intersfiios. l'ue douzaine de soies dans chaque langée
marginale des valves anales :
CyUndrohdus Uaronensis Brôl.
22 lit) — Les stries existent tout le long du bord postérieur du premier
somile, par rons(''quont aussi sur le dos.
23 (24) - — FjO bord posh'iieur du dei-niei- soniite est largement angu-
leux, sans pr(tloni,'eiiieTd proproniont dit, et rocou\re,
sans le dépasser, l'angle dorsal des valves anales. 6 soies
dans la rangée marginale de chaque valve. — Plaines do
toute la France Ciilindmirdus tondinensi^ (Leach).
24 (23) — l.e bord postéiioui' du d(Mniei- soinile est prolongé en un
angle très saillant dont la iioi^^le aiguë atteint le niveau
du boi-d dos valves anales, lue quinzaine de soies dans
la rangée marginale de chaque valve. — Pyrénées.
Montairno-Noiro CyUndrnhdu^ Chainndei Ribaiit:
H.-W. Broi.emann.
HYPERMETAMORPHOSE
Les métamorphoses dos Méloides n'ont été connues qu'à une époque assez
rapprochée de nous : Buandt et Ericiison, dans leur Mnnnriraphia generis
Meloi's. parue on 1831, |iouvaient encore écrire ceci :
<i (Juamquain bas larvas pullas anctoros voteres ianiiam obsor\arunt,
I) tameii bue us(]U(' nietanior|iliosin earuiii, sine dubio sat niii'abilem, expio-
» rare nemini contigit. i>
Ce n'est qu'on 18'il -- 20 ajis après — que Newpokt fit connaître, le
premier, une partie des Iransfoiinations que subiss(?nt les lanos de Melnp.
(Juoli|ues années plus tard, en IS.'iT-.'iS, .I.-H. Fvhhe conlirma et compléta
les laits découverts par Newport. 11 établit que les .Mclncs subissent dos inéla-
niorphoses jibis coinpliipioos (pie la généralité des Coléoptères, et passent
successivement par les états suivants :
18 D' A. r.ROS. — Ihjprnnôtnmorphosp.
i" Œuf;
2" Première forme laivaiie ini lrioii!j;iilin ;
']" Deuxième forme lai'vaire;
4° Pseudoiiyinplie :
5° Troisième foi-mc liii\airc;
6° Nymphe vraie ;
7° Insecte parfait.
Il nvn, pour désigner cette série île transformations, le terme d'Hyper-
métamorphose.
Etendant ses investigations à d'autres représentants de cette famille,
J.-II. Fabue démontra que le Silfiris muralis a une évolution analogue et pré-
sente les mêmes phases de développement ; il put suivre également une partie
de ce processus chez divers Zonilis, chez un Cerocoma, et émit l'opinion que
l'hypermétamorphose devait exister chez la plupart des Meloïdes, peut-être
chez tous. En effet, d'autres observateurs vini'ent bientôt confirmer ces déduc-
tions théoriques par la constatation de ces mêmes phénomènes chez plusieurs
autres espèces, ^'aléry Mayet en apporta la preuve pour Sitaris collelis ;
UiLEY pour plusieui's" genres américains : Epicanla. Macrobasis, Hcnoiis,
Ilornia; Kunckel d'Herculais pour un Mylabris (M. Schreibersi-:} Lichtens-
TEiN' et Heauregard pour Stmnria (ipicaii'<, Cantharis vesicatona, etc.
On a donc tendance aujourd'hui à généraliser la chose, et à admettre que
tous les insectes de la famille des Vésicanls subissent l'hypermétamorphose.
Il est probable que cette manière de voir sera confirmée par les faits; il
résulte, en effet, de mes observations personnelles, que divers insectes de
ce groupe, dont les mœurs étaient jusqu'ici inconnues, ne font pas exception
à cette règle : c'est ainsi que j'ai pu obsei-ver l'évolution d'un Sitari.<!, le
S. ru[ipes Gory, semblable à celle des Sitaris déjà étudiés par J.-H. Fabre
et Valéry Mayet: de VHornia algérien, sp. nov., pareille à celle de Vllnriiia
minutipènnis Riley et des Silaris ; de la Nemognalha chrysomelina F., iden-
ti(|ue à celle des Zonitis ; de plusieurs espèces de Meloe : M. majalis L.,
.1/. aulrimnnlis 01., M. punctipennis Eschrich, M. foveolalus Guer., qui se
comportent comme le Mcloe cicatrirnsiis olisené par Newport et J.-H.
Fabre. C'est ainsi encore que j'ai pu obtenir d'éclosion les larves primaires
de deux espèces de Zonitis (notamment du Z. mutica F.), ce qui complète leur
histoire ébauchée par J.-H. Fabre ; de VAlosimus viridissimus Luc, du Lydu.s
olgiricus L., de ïOenas afer L., dont les affinités avec les triongulins de la
Cantharis vesicataria font prévoir un développement similaire.
Il ne faudrait pas croire cependant que ces insectes ne nous réservent plus
aucune surprise. Déjà Rraher (1) a signalé, il y a quelques années, un
Meloe (M. erythrocnemus) dont l'évolution ne comporterait pas le stade de la
pseudonymphe. J'ai moi-même observé un fait analogue pour un Meloe resté
indéterminé, la larve en question étant morte avant de subir la nymphose.
Mais si l'on a constaté l'absence de ce stade pseudochrysalidaire, on n'avait
pas encore, que je sache, parlé de sa réitération. Or, c'est là, précisément, le
fait nouveau que j'apporte aujourd'hui.
Une première fois j'ai observé la chose chez le Meloe majalis L. : le
20 juillet 1010, une pseudonymphe obtenue d'élevage et remontant à l'année
précédente changea d'aspect: elle devint plus étalée: sa peau parut comme
plissée et soulevée: sa couleur se rembrunit légèrement. Il était évident qu'elle
subissait une évolution, et que la troisième larve était apparue. Le 2 août,
je constatai dans la soirée que l'enveloppe pseudonymphale était déchirée
irrégulièrement au niveau des pattes: un lambeau triangulaire soulevé laissait
apercevoir la peau blanche de la troisième larve. Sa tête n'était pas dégagée,
(1) Br.^ukr. Veber die Venoainllung der Melo'iden, 1887.
D' \ Cnos. — lliiperinélaniorphose. 19
et lestait recouverte par le niasquo céplialiiiiie psoudDclii-ysalidaire. Tout le
corps était inclus dans la coque de la pseudcmyiiiplie. Le lendemain, jinur
tiiiciix me l'endr'e cninpio, j'exposai un instant le llacon au soleil; sous l'in-
llui'iico des rayons solair(>s la larve se contracta et esquissa quelques mou-
vements laléi-anx de la tiMe toujours coilTre de son masque. Je m'cmittessai
de remettie ma précieuse larve dans l'armoire à l'ahri de la liimii're pour
ne pas risquer de compromettre son évolution.
I,e 10 aoiU, dans la soirée, j'examinai celte larve, tjui, le malui encore,
('■l.iil Iclli' que les jours précédents, la tête toujours coiffée du masque cépha-
li(Hie pseudoiiyiiqilial. Je la trouvai dépouillée de son masque pelliculaiii-.
et soi'tie pailii'llrinrnt de sa coijuc: la tète et le tlioi'ax en eidicr étaient
visiliies. A mon extrême surprise, je constatai tpie la nouvelle foi-me, qui
aurait dû être la nymphe vime, l'eproduisail très exactement l'aspect de la
pseudoniimphc antérieure : les pièces buccales, les pattes, ne présentaient
pas plus do relief que sur cette pseudnnymphe: la couleur seule était modifiée :
ce n'était jtlus la Iciide ambrée de la pupo précédoidc; la nouvelle était toute
l)laii(lii\ Kxaminéi> le lendemain assez lunçuement au ijrand jour, et même
toueliée légèrement par le soleil à un momi'id donné, elle ne manifesta
aucune réaction contrairement à ce qui était advenu |iour la troisième larve
le 3 aortt dans des conditions semblables.
Les jouis suivaids. les choses i-estant en l'état, je tus bien obligé de me
i-endi-e à l'évidence, et d'admettie i|u'il s'agissait bien de la léapparition de
la forme pseudochrysalitlaire.
Malheureusement, cette pscudoivimphc ilérotivc mouiul dans les premiers
joui-s de septembre. En examinant ultérieurement cette pièce conservée dans
l'alcool, j'ai reconnu à l'intérieur de la peau pin\euant de la pseudonymphe,
la iM'ésence d'une deuxième enveloppe plus mince résultant évidenmniil de
la mue de la ti'oisiènie larve : c'est la ili''pouille i-ejetée le 10 aoùl lors de la
régénération de la forme pseudonymphale.
Dans ce premier cas, une pseudonynqihe a donc donné la troisième larve
(pii a foiMiii des preuves d'activité : contractions et mouvements sous l'in-
lluence des rayons solaii-es. Celle-ci a donné à son tour, 12 jours après, une
}i.'^cii(Ii>niitiiplii' ilérdlirc identiciue à la forme i)r(>mière.
Pour la seconde fois cette année, j'ai obseiTé un fait analogue : une pseu-
donymphe qui m'est encore inconnue, de petite UnWc, trouvée l'an passé
;'le 7 aoilt 1910) au milieu d'une colonie souterraine (VOsmin Sonndcrsi Vachal.
mais en dehors des cellules (ce qui, sans exclure le pai-asitisme chez les
fismies. ne rimitli(|ue pas forcémentl a donné, le I!) août lîlll, uni' laive
qui a rejeté eidièrement sa mue. et a fouillé iiendant quatie jours le coton
sui' leipiel elle reposait: puis, elle s'est étendue sur le dos. dans une immobilité
absolue, et, le 28 août, j'ai trouvé à côté d'une dépouille qu'elle venait de
quitter, au lieu de la vraie nymphe que j'attendais, une nouvelle pseudo-
nym|ihe iderdique à celle dont elle dérive.
Dans ce second cas comme dans le pi'cmiei'. à la pseudonymphe pi-imitive
a donc succédé une larve active, qui. à son tour, a reprodiut la foi-ioe précé-
dente. Près de quatre mois se sont écoulés depuis, et aucun changement
nouveau n'est survenu dans l'état de cet insecte. Tl est fi présumer que sou
évolution ne se fera que l'été prochain.
\'oilà donc deux faits qui montrent que dans eertains cas la forme pseudo-
chrysalidaire peut se répéter. Ces cas sont-ils fréquents? Sont-ils une ano-
malie '? Constituent-ils une évohdion vicieuse chez certaines espèces (par
exemple le Melon majnUs. dont les méfamoi'phoses suivent en temps ordi-
naii-e la marche indiquée par .T. -H. F\nRE), normale chez d'autres? A'oilà
des questions auxquelles il n'est pas aisé de répondre en l'état actuel de la
science.
20 W A. Cuos. - llupcrmétamorphose.
Quoi qu'il en soil, il scuihlc bien que tout n'est pas encore connu dans ces
cui'icux pliiMionirnes de i'ilypei'mélauioi-iihose. Ces faits de réUrvariori de la
pseudonynqilie pai-aissent sin^julirrenicnl conlinner l'opinion de Uiley,
Braieu, KiiNCKEL d'Hercilais, et autres, qui ne veulent voir dans ce stade
qu'une forme contractée {Coarcfata larva Riley; larva oppressa Brauei), une
(oj'mc iVallvnte, une sorte d'enkiislc-ment adapté à une évolution relardée
(Hjipnnthhiuc, Kinickel d'ileiculais) (1). Si cette interprétation était conforme
à la vérité, peut-étn^ faudrait-il alli'ihuer le manque de ce même stade pseu-
donymplial, obseivé par Braueh et par moi-même, à une influence inverse,
c'est-à-dire à des causes favorisant l'évolution, et amenant une transfor-
mation plus i-apido que de coutume. Dans cette hypothèse, la série des
morplioses, indi(iuée par J.-H. Fabre, représenterait donc le type nomat
do Vérolutinn des ]'c'.'<icanls: mais ce type moyen serait susceptible de subii'.
suivant les circonstances, des rarkitions en plus ou en moins pai- la réitéralion
ou. au contraire, par la suppression du stade pseudompnphal.
Cette manière d'envisager les choses nous donne une explication facile et
rationnelle de ces faits imprévus qui déconcertent au premier abord, mais
qui, convenablement interprétés, semblent au contraire nous donner la clef
de l'énigme de rilyperinélamonihose elle-même.
Mascara. D"^ A. Gros.
MOLLUSQUES TERRESTRES DE LA HAUTE VALLÉE DU VAR
M'étant trouvé, pendant le chaud été de Ittll, dans les mêmes conditions
que mon collègue et ami M. Margier qui, en t!)04, fit connaître, dans la Feuille,
la faune nialacologique de la haute vallée du Verdon, je crois utile de faire
connaître la liste des mollusques qui vivent dans la haute vallée du Var que
j'ai explorée pendant le séjour d'un mois et demi à Saint-Martin-d'Entraunes,
à 1,0.^0 mètres d'altitude. C'est une charmante station estivale, une véritable
oasis dans la vallée qui est absolument dénudée entre le pont de Guezdan et
Villeneuve-d'Entraunes.
On traverse, il est vrai, la partie très pittoresque des gorges de Daluis
dans lesquelles la route se fraie un passage à travers des défilés sauvages
d'une imposante majesté au fond desquels coule le Var qui s'est creusé un
lit dans ce dôme d'intumescence permien. Un peu avant d'arriver à Enlraunes
le Var est très resserré. Cette dernière partie semble privée de mollusques.
Des cascades pourtant humidifient les parois schisteuses des rochei-s.
Toute la partie comprise entre Saint-Maiiin-d'Entraunes et Entraunes est
couverte de prairies jusque sur les sommets ou bien est ombragée par des
bois de chênes, de noisetiers, de pins ou de mélèzes. Tout est calcaire.
La source du torrent est à 12 kilomètres enviion en amont de Saint-Martin,
au col de la Caillole, près Esteng, composé de 3 à 6 maisons éparses dans
une partie mi-inculte, mi-couverte de prairies. Le mot source est mal employé
car le Var ne sourd pas ; les eaux qui en constituent le débit, filtrent à
travers des vestiges morainiques, provenant, par infiltrations, du lac d'Allos
qui est situé à l'ouest, à 2,.300 mètres de distance (à vol d'oiseau) et ta
1,000 mètres au-dessus environ.
La haute vallée du Var, depuis Villeneuvç-d'Entraunes jusqu'à Esteng
(1,400 mètres), surface explorée, comprend environ 28 kilomètres. Elle est
séparée de celle du Verdon, qui coule à l'ouest, par des montagnes, dont
l'altitude de quelques-unes : Pointe des Trois-Evêques, le Jallorgue, le Pal,
(1) Kùnckel cI'Hehcui.ais. Observations sur rHvpermétamorphose ou Hypnodie chez les
r.anUiaridiens [Ann. Soc. Ent. Fr. Paris, t. r>Xin, 189i).
Gaziot. — Mnlhisqucs terrestres de la haute vallée du Var. 21
s'élcst'iil jusiiu'ii près (!(• ;t,000 iiiétics. l.i's iiifj;uilles de Peleiis, dont j'ai
exmniné les pentes, d'un aspect absolument cmiciix il pittoresque, ne
s'élèvent qu'à 2,'.\2'.'} nièties.
Le haut \ar est un glacier coasidéivible à en juger par l'importance de
SOS depuis : ses ti vallons principaux l'ouiiiissenl chacun un glacier tiihutaire
à rr-poiine qualeinaire et après leur rciraile dans leuis cii(|ucs supèrieui'S.
i.orsipie le glacier n'eut plus, entre Knlraunes et Saint-Mai lui, qu'une puis-
sance de lOU à iiiU mètres, il édilia, sur les basses pentes de sa xallée, une
série de moraines latéi-ales que l'auteur de la carte géologique des Alpes-
Maritimes a eu le tori de dénommer : éhoulis sur les pentes.
Clés moiaines cunstiluenl le Iciritoire t-ullivé de celli' n'gion. Suint-Maiiin-
d'Knli-aunes est bâti sur une moraine frontale (I).
Toute cette vallée est calcaire. Le climat est sec, le cu'l très pur pendant
l'été. Des orages éclatent (lucltiuefois pendant I api'ès-midi. Les sources
jaillissent un peu partout.
l'as plus (pie M. .Maigier, je n'ai la prétention de préscnlei' l'énumé-
ratiun conqilèle des mollusipies ipii vivent dans la région dont il est question
mais, couune je me suis li'ouvé ipielquefois dans la montagne, pendant les
orages, je crois avoir constaté la présence de la plus grande pailie de ceux
qui y vivent. Il n'y en a pas dans le lit plus ou moins lai'ge et caillouteux du
\ai' qui transporte de gros blocs pendant les crues; seuls les bords fortement
en pente du torrent, les bois, les pai-ties non cultivées où cioissent les buis
et les labiées, les plateaux veiis, renferment les espèces ipie je signale
ci-après.
Comme la haute vallée du \erdon, celle de la haute vallée ilu Var est
pauvre; son caractère provençal est bien accusé aussi. Les espèces caracté-
ristiques (les Alpes occidentales moyennes, déjà visées par .M. Margier, telles
que les llciu cdmtales Drp., plehcia Drap., Enu iiKDitana Drap., les clausilies
mani|uent conqMèlement. tin trouve encore des petites hélices du groupe de
Vllelu- unifasciata l'oiret sur les plateaux entre 1,200 et l,tiOO mètres d'alti-
tude. Je n'en ai plus trouvé sur les piair'ies du col des Champs (2,500 mètres).
Les Ilcliv alpina Faure Biguet, ai'b}islurinn L.. sijlratiai Drp., nicicnsis Fer.,
ccspiiinii Di'ap., ne s'y lenconlienl pas non plus, pas |)!us (pie les djclos-
tnines et les pDinalias.
.\ucune trace de coquilles (luviatiles. Les eaux sont trop torrentueuses et.
parce qu'on tue tous les oiseaux, gros et petits, ceux-ci ne peuvent plus
disperser les mollusques en transportant inconsciemment leurs n-ufs au
moyen ûo. leurs pattes ((u'ils chaigi'iit de limon quand ils vont se désaltérer
dans les lacs, nu dans les cours d'eau au cours paisible.
Ci-joinl l'énumi'ration des mollusques recueillis ;
Piitula rupeslri.s Drp. — Trouvé sur un seul point : sur les rochers au fond
du ravin des Filleuls, sur la face nord de la Testella, au sud de Saint-Martin.
Ih'lix obvolula Miillei'. — Très rare, sous les bois morts, dans le bois de pins
de la IJerarde, au noi'd de Saint-Martin.
HelLc lapicida L. — Idem.
lleli.v du (iroupc de l'Il. tclonensis. — Trop jeune. .Ii' n'ai pas pu la déter-
miner. Bois de la Bcrarde.
UeU.r ciliata Studer. — Très rare, de l'état minor, dans les bois de la Berarde,
sons les bois moi-ts.
Heli.r nspersa Millier. — Cette espèce a été apportée accidenlellenienl et vil
sur une surface restreinte, dans une prairie, au sud de Saint-Martin. File
ne s'est pas encore propagée et vil bien localisée.
(1) David M.vnTix. filnriers qiiatorjiniies en Alpes- MaiiUmes liuH. de la i >i:(i- ijrol. de
France, t. XIX, juillet, 1909, no 122.
22 Caziot. — MoUiistiitex terrestres de la haute vallée du Var.
Hclir }iomalia L. — Espèce cxlièiueiiieiil iv|iaii(liio dans toute lu vallée du
Vai". Elle commence à Entraunes (ne semble pas remonter jusqu'à Esteng)
et ne descend pas plus bas que Touët-de-Beuil, le Villars, à l'est de
Puget-Théniers; à Saint-Martin, on le recueille dans les liaies boidant les
pi'airies et sous les tiges de buis et de lavande. Ne semble pas .s'élever
au-dessus de 1,800 mètres.
Hélix iiemnralis Millier. — J'ai communiqué les échantillons recueillis de cette
forme à M. Coutagnc. 11 a conlirmé ma détermination en ajoutant que par
leur périslomc peu coloré, par la blancheur des coquilles restées vides,
exposées à l'air, celles-ci lui rappelaient celles qu'il a signalées entre Saint-
Rémy et les Baux, dans ses notes malacologiques du bassin du Uhône
en 1881, mais dans les Alpines presque tous les sujets sont sans bandes,
tandis que depuis Guillaumes jusqu'à, et y compris Entraunes, depuis
800 mètres jusqu'à l,fiOO mètres d'altitude, on trouve, principalement sur
les buis, des spécimens depuis 1 bande jusqu'à 3, toutes à fond jaune, de
dimensions comprises entre D. 18.20, H. 15.17 millimètres.
Hélix carthusiana Mùller. ■ — Dans les prairies, autour de Saint-Mariin. —
T. R.
Hélix rufilabris Jeffreys. — Idem. — R.
Hélix nnifasciata Poirel. — T. C, dans les prairies et sur les plateaux et
points élevés. Je ne l'ai plus trouvé au-dessus de 1,800 mètres.
H dix graliosa Studer. — Idem.
Hélix spirilla West. — Sur le plateau de la Chapelle-Saint-Jean, à l'ouest de
Saint-Martin (1,430 mètres).
Hélix Mouqueroni Bourguignat. — Dans les prairies sur la rive gauche
du Var.
Eïm detrila Studei'. — Existe dans la vallée du Var depuis Guillaumes jusqu'à
Entraunes, principalement dans le buis, dans les parties sèches, s'élevant
jusqu'à 1,500 mètres environ.
Chondrcla tridens Mûller. — Très rares spécimens dans les parties sèches.
l'upa avenacea Brug. • — Peu commun. Je ne l'ai trouvé que dans le ravin des
Filleuls, au sud de Saint-Martin; .sui' la route d'Entraunes, sur les calcaires
qui surplombent la route et sur la route ancienne d'Entraunes à Esteng,
et à 200 mètres au-dessous du col des Champs (2,200 mètres).
Une variété minor se trouve sous les pierres au col de Laugeron, un peu
au-dessous de 2,000 mètres d'altitude.
Je n'ai trouvé nulle pai't de Pupa variabilis Drp.
Pupa similis Brug. • — Ce Pupa ne semble pas dépasser l'altitude de
1,300 mètres. Il n'a pas été indiqué par M. Margier dans la vallée du
Vei-don. Ce n'est qu'après de nombreuses recherches que j'ai pu constater
sa présence, d'abord à l'état de variété nnifasciata Caziot, sur la rive
gauche du Var, à 2 kilomètres, au sud d'Entraunes, près de l'unique pied
de vigne qui existe dans la région, en compagnie de VHelix graliosa et
VHelix pomalia qui vivent sur le terrain cultivé voisin; ensuite sur la route
de Saint-Martin à Sacy, à l'entrée du tunnel sur les rochers du terrain
crétacé, à la cote 1,200 mètres environ. Ce sont les deux seuls points où
je l'ai rencontré.
J'ai, en outre, constaté l'existence, dans les bois de Chastanette, au pied
du col des Champs, vers 2,000 mètres d'altitude, d'une limace que je n'ai pu
déterminer d'après la description que j'en ai prise, n'ayant pu la transporter.
C'est un animal de coloration marron, orné de 4 raies continues ou discon-
tinues marron plus foncé, limacelle ovale, de même couleur que les raies
non carénées. La sole couleur blanc crème. Longueur, 0.10; largeur, 0.01,
dans tout son développement.
Caziot.
A. Lavili.e. — TiTcbratula bellovacina Lavillo.
23
TEREBRATDLA BELLOVACINA Laville, DU CALCAIRE PISOLITHIQUE DE LAVERSINES
Au cours d'une course palcunlologiiiue, l'aile le \2 aoùl IllUI, dans les
environs de Heauvais, pour le Laboi-aloire de Paléontologie de i'Kcole des
Mines, j'ai pu recueillir trois éclianliilons d'une espèce de Terebralule dans
le calcaiie pisolilliique : un exemplaire couiplel, un deuxième exemplaire
mulilé sui' le cùlé droit et sur la valve ventrale, enliii, la partie supérieure
d'un troisième exemplaire.
Ayant, depuis plusieurs années, recueilli un grand nombie de matéiiaux
de ce niveau du crétacé, dans différentes localités, je comptais en faire une
étude spéciale, que je relardais faute de moyens matériels suffisants. Une
déception récente me force à abandonner ce travail à plus fortuné que moi,
et je suis conli-aint de m'y résigner en me réservant toutefois la peu onéreuse
description de la Terebralule de Laversines.
C'est une coquille (iMg. 1. t «, 1 b)
à têt mince, finement ponctuée, longue
de 20 millimètres, large de i(i et
épaisse de 10. Lorsque cette coquille
est posée sur sa valve ventrale, la
forme de son contour est à peu près
celui que donne un gr-os œuf très
pointu, qui aurait un très grand dia-
nièli'o par- l'apport à sa longueur. Le
crochet couit, très grand, avec un
large foramen recouvre un court delti-
dium (voir fig. 1). Dans l'échantillon
dessiné ce deltidium est plus long que
dans les deux autres chez lesquels le
crochet atteint presque le sommet de
la valve doisale. La suture, sur le
bord frontal, est infiéchie vers la valve
dorsale qui est dépourvue d'inflexion
médiane. Sur cette valve la région
médiane est limitée par deux inflexions
l'échantillon figuré, mieux maïquées dans le
KiG. 1 — Tcrebratuta Bellovacina Laville.
Calcaire pisolithiqiie de Laversines (Oise).
— Hecueilii par M. Laville, coll. Ecole des
Mines. Grandeur double.
latérales, obsolètes, dans
deuxième échantillon.
C'est avec Turebralula bisinuata Lamk du calcaire giossier parisien, que
la terebralule de Laversines peut être comparée, elle rentre dans le même
groupe au point de vue morphologique. Mais elle est plus que la moitié i)lus
petite, tout en paraissant être ailulle: elle est aussi plus épaisse. En un mot,
d'aspect, moins plat .moins C'inlù. Comme dans le Tcrcbrtitula bisinuala Lamk,
chez lequel le crochet atteint le sommet de la valve dorsale, le crochet aussi
est près du sommet de cette valve dans deux échantillons.
RÉSUMÉ. — Une espèce de terebralule, que j'ai -appelée Terebralule de
Beauvais. se rapprochant, par ses caractères du Terebralula bisinuala Lamk.,
du calcaire grossier parisien, a été rencontrée par moi dans le calcaire piso-
lithique de Laversines, près Beauvais (Oise).
A. Lavillf..
24 Notes spéciales et locales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Mante religieuse dans le Pas-de-Calais. — En octobre dernier, l'Instituteur de
Montigny-en-Giihelle (l'.-de-C.) m'adressait une Mante religieuse (brune) trouvée
en septembre dans sa localité, dans un champ de betteraves, et me demandait de
lui déterminer l'insecte. ^
A-t-on trouvé déjà cet insecte à une telle latitude?
Les fortes chaleurs de l'été dernier en sont probablement cause.
Roubaix. E. Cavro.
Répartition géographique en France d'Araschnia Levana. — Les enquêtes qui
ont été souvent ouvertes dans la FtuiUe sur la répartition dans notre pays de
certains insectes ont été fort instructives. En général, il s'agissait de savoir jus-
qu'où s'étendent vers le Nord des espèces qui sont surtout répandues dans le Midi,
comme la Mante religieuse, le Grand Paon de Nuit, le Papilio Fodalirius. Il nie
paraît intéressant de rechercher cette fois jusqu'où s'étend vers l'Ouest et le Sud,
une espèce qui occupe la partie Nord-Est de la France, la Vanessa (Araschnia)
Levana L.
J'ai déjà réuni de nombreux faits; j'ai reçu des renseignements très précieux
de MM. Louis Demaison, de Reims, et Georges Postel, de Foncquevillers (Pas-de-
Calais). D'autres collègues voudraient-ils m'envoyer, soit directement, soit par
l'intermédiaire de la Feuille, des renseignements précis ? Je désirerais surtout
en recevoir pour les départements de Seine-et-Marne, Meurthe-et-Moselle, Vosges,
Loiret, Yonne, Côte-d'Or, Nièvre, où l'existence de Levana est certaine ou possible.
Sa présence en Piémont pourrait faire supposer qu'elle existe dans nos dépar-
tements montagneux du Sud-Est.
Je remercie d'avance mes correspondants.
Evreux. L. Dupont.
Deuxième Congrès international d'Entomologie (Oxford, 1912). — Le deuxième
Congrès international d'Entomologie se tiendra à Oxford du 5 au 10 août 1912.
Les renseignements généraux et spéciaux concernant l'organisation de ce Congrès
seront portés prochainement à la connaissance des entomologistes.
Le Comité exécutif se propose de procurer aux membres du Congrès des
chambres en ville et dans les collèges de l'Université, ces dernières n'étant dispo-
nibles que pour les hommes seulement. MM. les Membres du Congrès, ainsi que
les personnes désireuses de s'inscrire comme adhérents, sont priés de s'adresser à
l'avance au Secrétaire général du Comité, afin que l'on puisse prendre en temps
utile les arrangements nécessaires.
Les Comptes rendus et Annales du premier Congrès sont sous presse et seront
distribués sous peu.
La correspondance doit être adressée à M. Mai,colm Buer, Secrétaire général
du Comité exécutif, Entomological Society of London, 11, Chandos Street,
Cavendish Square, London, W.
Errata. . — l'"'' septembre 1911, p. 182. — Notes sur la faune et sur la flore des
environs de Dunkerque. — Phoma ossicola..., Perithecia circa 0,09 "/™ au lieu
de 0,9.
1" janvier 1912 : Les Dunes Pleistocènes de Ghyvelde (Nord) : PL 1 : n° 4 :
Helijr pisana Mùll. ; n° 11 : Hélix euphorca Bourg. ; n" 7 : Hélix Dupofefiana,
var. Zafjarina.
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Ce livre diffère des ouvrages antérieurs en ce qu'il embrasse la totalité du Bassin
de Paris, aussi liien les terrains jurassiques et crétacés de sa Iwrdure que les
terrains tertiaires du centre.
On ne possédait sur cette région classique au point de vue géologique aucun
travail d'ensemble, la multiplicité même et la diversité des études en rendent la
compréhension difficile. Les mémoires détaillés si considérables qu'ils soient ne
portent généralement que sur des points spéciaux nt les lacunes sont nombreuses.
La cot)rdination des publications faites sur cette région depuis de longues années
par plusieurs générations de géologues sera donc très utile pour tous ceux qui
s'intéressent aussi bien à la Géologie pure qu'aux multiples ipiestions qui relèvent
de la CJéologie appliquée. Agriculture, Travaux publics, Hygiène, Recherche des
eaux souterraines et des matériaux utiles.
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S'ndr. il M. te SecTi'Iaire de la Sociili' d'Agriculture, Sciences et Industrie, -iO, qu»i SI- Antoine, Lyon.
SOMMAIRE DU N» 494
H.-W. Brôlemann : Matériaux pour sei-vir à une faune des Myriapodes de France.
D'' A. Gros : Hypermélamorphose.
Caziot : Mollusques ten-esU-es de la liaule vallée du Vax.
A. Laville : Terebraliila Bellovacina I. avilie du calcaire pisolithique de Laversines.
Notes spéciales et locales :
Manie religieuse dans le Pas-de-Calais (E. Cavro).
Répartition géographiL|uo en Ki'nnce d'Araschnia Levana (I,. Dupont).
Deu.Nième Congrès international d'entomologie (Oxford 1912).
Errata (Iîoui.y de Lrsd.mx).
Echanges. _
BULLETIN D'ÉCHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Jean Miquel, à Barroubio, par Aigues-Vives (Hérault), offre de belles collections
de fossiles de tout âge et de tout pays, pour de bonnes séries locales.
M. Smits, ingénieur, 23, rue Colbrant, à Lille, offre échantillons de boife indigènes
et exotiques contre œufs d'oiseaux ou microlépidoptères ; adresser listes.
M. Paul Sirguey, 28, rue James-Cane, Tours, désire entrer en relations avec
Coléoptéristes d'outre-mer.
M. P. Maury, instituteur à Menet (Cantal), offre des roches (volcaniques et
autres), des enclaves volcaniques, des minéraux (hypersthène, tridymite, zir-
con, etc.), des silex taillés, des plantes fossiles, contre objectif anastigmat 13x18,
baromètre altimètre de poche, chalumeau en cuivre, microscope, ouvrages récents
de géologie (volcans, glaciers, plantes fossiles) et de préhistoire (éolithes), des
haches en pierre polie et en bronze, et des roches, minéraux et fossiles.
M. Paul Noël, directeur du Laboratoire régional d'Entomologie agricole de la
Seine-Inférieure, route de Neufchâtel, 41, Rouen, désirant publier un travail sur la
propriété qu'ont certaines femelles d'insectes de pouvoir attirer de loin les mâles,
serait reconnaissant aux entomologistes qui voudraient bien lui citer quelques
faits bien observés, relatifs à cette attirance; il enverrait en échange quelques-uns
de ses travaux entomologiques, et l'ouvrage en question aussitôt son impression.
V* Série, 41* Année
N» 495 ,sfr^O
4
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
Aljonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M; Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16') 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du l'' janvier
(au lieu du l"' novembre).
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Macé (E.). -- Traité pratique de Bactériologie, 6" édition, gr. in-8°, viii-907 p.
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Millet (H.). — Histoire agricole de la Sologne depuis 1850 (thèse), in-8°, 188 p.
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Neveu (J.). — Contribution à l'étude -de l'huile de jusquiame (thèse), in-8°,
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608. — Paris, Alcan.
RouviÈRE (H.). — Précis d'anatomie et de dissection. T. I : tête, cou, membre
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à (lécouvi-ir, l'éUide du la nature nous procure encore parfois, heureusement,
l'occasion de ipielques trouvailles intéressantes, et c'est souvent ce que nous
croyons connaître le mieux (jui nous réserve le plus de surprises.
Une petite cécidie très conunune sur les rosiers sauvages et consistant en
une production de forme sphérique, de la grosseur d'un pois, uniloculaire,
lisse et glahre, à pai-oi nunce, rouge ou verdàtre, fixée par un point sur
diverses parties de l'arbuste, est coniuie depuis longtemps comme étant
causée par la fiiqùre d'une cynipide du genre Rhodites, décrit par Ilartig
sous le nom de Hh. eijlanteriœ.
Uuand elle est habitée par le commensal l'ciidistus canina: Htg., elle
devient plus grosse, moins régulière, et multiloculaire.
Depuis quelques années, je trouvais à Lisieux et aux environs, sur les
rosiers qui croissent le long des chemins et que je crois pouvoir rapporter
à l'espèce lio$a anensls Tluds. très conunune ici, des galles répondant
complètement à la description ci-dessus, souvent parasitées également par
Periclistus caninx, et qui me paraissaient, sans doute possible, èti'c la
cécidie de Bh. eglanteriœ, lorsqu'un beau jour il me prit l'idée d'en récolter
pour en obtenir l'auteur; je constatai alors avec étonnement, et j'ajouterai
même avec une certaine satisfaction, (jue l'insecti^ qui en sortait n'était pas
du tout celui que j'attendais, et qu'il m'était impossible de l'identilier avec
les autres espèces de Rhodites figurant dans la Monographie des Cynipides
de l'abbé Kiefler; je pris en conséquence le parti de le soumettre au savant
abbé qui me répondit obligeamment que j'avais affaire h une espèce nouvelle,
bien que la cécidie fût absolument semblable à celle de Rhodites eglanterise,
et que, fait unique dans le genre Rhodites^ mon envoi comprenait plus de
mAles que de femelles (j'en avais obtenu i."} contre 6 Q seulement) alors que
jusqu'ici on trouvait à peine 1 cf sur une centiiine de ç chez les espèces
connues, et il m'en envova la diai'nose suivante :
2G A. LoiSELLE. — Deux rjouveaux insectes cécidogènes.
Le mule se distingue de toutes les espèces d'Europe, connues jusqu'à
piésent, pai' l'ubdoiucn qui est eiitiùrPiiienl d'un roux pâle, y compris le
péliolo, l'cxtriMiiité postéi'ieui-e de l'abdomen est parfois un peu obscurcie,
les pattes sont brun noir, moitié dislalc des fémurs antérieurs, tiers distal
des fémurs intermédiaires, tibias antérieurs et les deux extrémités des tibias
intermédiaires, faiblement aussi l'extrême bout des quatre premiers articles
torsaux des pattes antéi'ieures d'un jaune sale, tête avec les antennes et
thorax noirs. Tète et thoiax brillants, finement ponctués, pleures mates et
chagrinées, mésopleur'es sauf les côtés, lisses et br'illantes; lobe médian du
mésonotum avec un sillon longitudinal dans sa moitié postérieure, qui n'existe
pas chez rosœ, Mayri-, sculellum chagriné, mat, ses parties déclives grossière-
ment rugueuses, presque réticulées, fossettes transversales, minces,
pr'csque en sillon, lar-gement séparées l'une de l'autr'e. Antennes gr-èles,
3"' article non sinueux, d'un tiers plus long que le 4" qui est 3 à 4 fois aussi
long que gi'os, articles 3-13 gr^aduellemenl r-accourcis, le 13" encore 2 à 3
fois aussi long que gr'os, un peu plus court que le 14". Ailes légèr-ement
teintées de br-urr, nei'vures noir-es et gr-osses, cellule r'adiale courte comme
chez 7'osie, fortement brunie sauf un petit espace centr-al, rar-ement seule-
ment au lier-s basai, les deux parties du radius en ce cas borxlées de brun;
1" partie du r-adius brisée en angle, comme chez rosœ, aréole bien formée,
grande, tr-iangulair-e, les deux ner^'ur-es latér^ales deux fois plus longues que
la ner"\fure drstale. Taille cf : 3 millinrètr^es à peirre.
La ç offre les car-actères du mâle sauf que l'abdomen est d'un r^oux plus
vif, l'hypopygium un peu plus sombr^e, les antennes sont plus robustes que
chez le cf, les ariicles plus couiis, le 3° est aussi d'un tiers plus long que
le 4", mais celui-ci seulement 2-3 fois aussi long que gros. Le 13° seulement
du tiers orr de moitié phrs long que gr'OS, plus cour-t que le 14'; l'" partie du
r'adius quelquefois iron brisée en angle, mais faiblement coudée, pr'Csque
ar-quée, aréole manquant chez la plupart des Q, tandis qu'elle existe chez
tous les c?.
Taille Q : 3 millimètres.
Cette espèce est pr'oche de rosarum dorrt le cf est encore à découvrir', elle
en diffèr-e par' la tache brune de la cellule radiale et l'absence pr^esque cons-
tante d'aréole ainsi que par la couleur des pattes.
Je dédie cette espèce à l'excellent abbé en r^econnaissance des nombreux
ser'vices qu'il a bien voulu me rendre jusqu'à ce jour.
2° Perrisia Spiraeae n. sp. (Dipt. Cecidomyidœ).
Au commencement de juillet dernier, je r^emai-quais des inflorescences de
Reine des prés {Spirœa ulmaria L.) dont certains boutons demeur-aient fer-
més et prenaient le plus souvent une teinte rougeâtre; dans un renllement de
la base du calice se trouvait une larn-e également rougeâtre qui en sortait par
une ouver-lur-e latér-ale; pensant que cette cécidie était nouvelle, j'en r'écoltai
un certain nombr-e et, vers le milieu de juillet, j'obtins l'insecte que je soumis
aussi à M. l'abbé Kieffer; en voici la description :
Couleur rouge à l'état frais, blanche sur les individus conser'vés dans
l'alcool. Flagellrrm, 3 bandes du mesonoirrm et mesosternum bnrn noir; des
écailles noiiTS forment sur l'abdomen des bandes transversales; les pattes
sont couvertes d'écaillés semblables. Antennes de 10 articles (cf Q), 3° et 4'
connés, chez le mâle cylindriques, de moitié plus longs que gr'os, deux fois
aussi longs que leur col, articles .5-13 gratluellement plus petites, cylindriques,
pas plus longs que gros, aussi longs que leur col, sauf le 13° dont le col est
plus cour't, 14" ovor'dal, chaque article du flagellum aura 3 verlicilles de
soies ar'quées fortement par en bas; filets ar^qués comme d'ordinaire (cf Q).
Oazkiï. Incasitm d'une Vilrina piémuntaise. 27
Ai'tifli's du ll;i;,'clluiii lU' l;i f^ (> liii{li-i(]uc's, an moins de moitié plus longs
(|uc i,'i-(is, à cdl h peine dislincl, siihiiul, ave<' 2 verlicilles de soies, 14° article
plus long (pie le \T. Ailes à iniid aiiléi-ieur eoiivert d'éeailles noires, trans-
versale située avant le nulieu du radius. Culiilus aboutissant peu avant la
piiinle alaiie. (Iriirliels bilides, égalant l'enipudiuin. Oviduclo long, article
l( iininal ulilus, deux fuis aussi long (pie gios. Pince du cf conformée comme
(roKJinaire dans le genre. Taille d" : 1 '"/"'; Q : 1,.*J 7™.
1,7 liiiiiiii ou l!eiiie-des-l'iés ayant déjà donné son nom à la l'enisia
iiliiitiri:r lîrciiii. je (lniuic à luoii espùce celui de l'cviisia spirwx, du nom
généri(pie du sulishal.
Lisieux. A. LoiSELLE.
INVASION D'UNE VITRINA FIEMOIS TAISE
Dans le dcpartcment des Alpes-Maritimes
Il y a lien d'ajouter, à la Faune des Mollus(pics de Franco, la Vitrina
Slobilei V.. l,essoua de la section des l'hciKicnliiiiiix (I), de Slabile; cette
espèce, dont nous donnons la descriplion ci-après, est alline de la Vilrina
nuijiir Férussac père, 1807 {\ilriiui pcllucidn Draparnaud, 18U1), elle la rem-
|dace dans les Alpes occidentales du Piémonl. (Mi ne la trouve pas dans la zone
maritime. C'est une es|)èce piémontaisc (pii a é|é ligurée par Lessona. Consi-
dérant celle-ci comme l\piipie on la trouve au lac de Fioren/a et au Piano
(tel P,e au pied du mont \ isa là 2, (MU) mètres dallilude). Une forme plus
pi tite el plus aplatie, \il au vallone di \altroide au-dessus de IJardonccchia,
au M'-Cenis (2.0(1(1 mètres) et au col d'Ullen dans le \al Sesia (Gamerano) (2).
C'est donc une forme absolument piémonlaise qui s'est répandue dans le
nord du déparlement des Al|)es-Mariliines, sur les pierres moussues et conti-
mielleinent liumidiliées de la, source du ravin de Chiamia, sur les boi-(ls'd'un
alllueul (pii se jette dans le Ciaiis vers l,(SOO m(''lres d'altitude, l/eau était
gelée à répo(pie où M. .Maynard, l'obseivateu] pliijosoiihe du mont Mounier
(2,800 mètres) les a recueillies et nous les a envoyées el les mollus(jues néan-
moins étaient en pleine mnrclie dit notre dévoué fournisseui' des coquilles
rares et iiM'ditcs de cette régimi non encore parcourue |iar les malacolo-
gisles.
VITRINA STABILEI
li/n'/ja ;/(«/(*/■ Slabile, I8t)'i, Moll. l'iémont, \>. 21.
— var. SUihilri [.essona, 1880, Moll. \iv. Piemonte. p. 2i. I. I\ ,
lig. ;i-7.
— Slubilci Polloneia, 188i, .Monog. del ^eneic \iti-ina Alli délia U.
Accademia délie Scienze di Tornio. vol. \l\, pi. 1, fig. 33, 34, 3o.
— Stabilei Pollonera, 1889, Notes Malacol.
(1) Nota. — Stabile divise le gem-e Viti-ina (Draparnaud, 1801) en deux sections pour la
région puloarcliqiae : 1° les Scmilimax, coiiiprenanl les niollus(iues ne ivnlranl pas dans
leur coquille à la cuirasse très développée avec une coquille ovale, allongée, sans ombilic ;
2» les Phenacolima.r, dont les aniniau.x rentrent dans leur coquille en formant un epiphragmc.
Ceu,\-ci ont la denii-cuiro-sse bien dévelop))ée et une coquille ovale sans ombilic : le D^ Fisrlier
a ajouté la section Uliijolinia.v pour des animaux rentrant dans leur coquille n'ayant pa.s de
demi-cuirasse visible avec une coquille striée, orbiculaire, avec une petite perforation ombi-
licale.
l2) nenseignenicnls puiS(;s dans la Monographie du Vilrina Pollonera, ISSi.
*
28
Caziot. — Invasion d'une Vitrina pi^montaise.
« Testa depresse-globosa, ioiiuis, leevigata, nilidissima, pellucida, liyalina,
» pallidc lutosccnte; s|)ira l»rcvissiina, apice vix promiiuda. AnIVaclus 3 cele-
» riler crescenle, sutura lilo-nuu'giiiata separati, ultimus tlepressus, antror-
» sum elongatus, basi suljplanus, margine membranaceo breviusculo, semi-
» lunare; opertura suldioiizonlalis subovato-elongata.
u Longit. ti t/2-8 1/2 iiiilliinèlres. »
La Vilhna Stafiilci est loujduis plus comprimée que la Vitrina major de
Féiussac, l'ouvciture est moins oblique, elle est même piesque horizontale
et non descendante: le développement des tours de spire est aussi plus
rapide, le dernier tour est plus ample et n'a que trois tours a\i lieu de trois
tours et demi comme dans la V. major.
Les figures ci-jointes, mises à rap|)ui, indiquent nettement la différence
qui existe entre ces deux formes.
\ Urina major Férussac, de Montpellier.
Vilrina Stabilci Lessona = var. inaior Slabile {non Férussac, du lue de Firenza au M' Viso
(Piémont) et de la source du Mt Chlama (Alpes-Maritinics, France).
En 1889, dans ses Notes malacologiques, M. C. Pollonera, a fait remarquer
que Westerlund, en 1886, dans sa Faune europ. considérait la V. Stabilei
Lessona, comme synonyme de la V. major Férussac et la V. major Stabile
comme synonyme de la V. Drapaniaudi Cuvier.
Dans sa Note malacologique, M. C. Pollonera se référant à Fagot (Glanages
malacol. Il Toulouse, 18815, p. 14) démontre que Vitrina Draparnaudi Cu\ier
est synonyme absolu de Vilnnu major Férussac; par conséquent Westerlund
était dans l'erreur en donnant deux noms à une seule espèce. Cette erreur
est expliquée par Fagot de cette façon : Moquin-Tandon (Hist. moll. II. 1855,
|). 50) a décrit une variété Draparnaudi (coquille plus égale, pas plus dépri-
mée) de la Vilrina major de Fénjssac (du Pont du Gard); Letourneux (Catal.
moll., Vendée, 18*19) éleva ensuite cette variété au rang d'espèce en la
nommant Vitrina Draparnaudi Cuvier. Cette erreur a été reproduite par
Mabille (1871), Saint-Simon (1877), Fagot et Letourneux (1877), Malafosse
(1878), Paulucci (1881), Locard (1882). En 1886. Westerlund, nous l'avons
dit, est tombé dans la même erreur : cette variété Draparnaudi Moq. -Tandon
est une variété de la vraie Vilrina major très peu caractérisée et non une
espèce distincte.
Nice. Caziot,
*
A. Lavili.e. — Paloplotherium du Sannoisien dp la Brie, à Romainrillp. 29
PALOPLOTHERIUM DU SANNOISIEN DE LA BRIE. A ROMAINVILLE
!-e 3 ilt''(cinbn,> 1!)(»4, M. Koch (Charles), carrier à Ritinainville, me remettail
trnis molaires supérieures gauches qu'il avait iccueillics dans la carrière
(iauvaiii, derrière l'ri^Hise di' Kuiiiaiiiviili'. (les dents pi'ovieruieid de la jjartie
sir|)éi-ieur'o de la carr'ièr-e et gisaient à la hase du Travertin de la Ui'ie, dans
un petit banc de calcaire mar-neux exploité pour- la fabrication de la chaux
hydr'airlitiire.
I,a eou|)c de celte partie de la carrièr'e est la suivante (voy. Fig. 1) :
e.yt--e ■ ■■'-'^^--^M.i/fvii.'ùe
V\G. 1. — Coupe prise dans la pai-tie supérieure de la carrière Gauvain à Romainville.
I. - Humus O-aO - 0»50
I. — Silex calcédonieux en gros blocs dans une marne calcaire blanche de Z^TO d'épais-
seur. A la base, à O^SO de 1 il y a un banc épais de O^SO de blocs, de calcaires
marneux, nommé les Boulants par les carriers. Ce calcaire exploité pour la fabri-
r»\.h<n rie la chaux a fourni la^ doiiU de l'aloplnlhcrivm.
I. _ Argile verte, séparée à 0"70 de sa partie supérieure, de II, par une couche de marne
blanche épaisse de O^TO.
F. — .\rgile verte dont la partie supérieure est sépar-ée à O^TO du Travertin
de la Br-ie, jiar une couche de niar-ne blanche épaisse de O^TO.
II. — Tr-aveitin de la Rrie, composé d'abor'd par une couche marneuse
épaisse de iroO, et surmontée par- un j)etit lit de calcaire marneux (Des
Boulants, des carriers) épais de 0"'20. — Enfin 2'°70 de gros blocs de calcaire
siliceux, novés dans une mai'ne calcair-e souvent poudi'euse.
III. — HÙmirs d'épaisseur variable, O'^'SO à O-^oO.
4f
ifc
FiG. 2. — Paloplolherium.
Deuxième et quatrième prémolaires, première arrière molaire gauches. — Calcaire de Brie,
banc appelé les Boulants, carrière Gauvain à Romainville. — Recueilli par M. Laville, coll.
Ecole des Mines. Grandeur double.
C'est dans le petit lit de calcaire marneux, dit : les Boulants, que le carrier
Koch (Charles), dit avoir recueilli les molair-es, objet de cette note.
Cette série de molaires qui appartiennent au côté gauche du maxillaire
supérieur, se compose (voy. Fig. 2) de la deuxième prémolaire qui n'est
formée que d'un croissant avec le denticule 1.
30 A. La VILLE. — Paloplolherhim du Sannoisien de la Brie, à rtomainville.
La troisième préinolairo a été perdue au moment de la découverte.
La quali-iômc prémolaire, coniraircmont à ce que dit Gaudry (1), montre
fort bien le denticule i, dont l'absence, d'après ce savant, doit caractériser
le genre Palnplotfioiivm.
En effet, la figure (iS, que donne Gaudry, d'un fragment de maxillaire
supérieur gauche de l'aloplotheriiiin minus, de la Débruge, montre que la
quatrième prémolaire qui a son deuxième lobe extrêmement dindnué est
dépourvue de ce denticule i. La collection paléontologique de l'Ecole des
Mines possède une série de pièces semblables qui montrent fort bien la dimi-
nution du deuxième lobe et la presqu'atrophie du denticule i.
Mais la quatrième prémolaire Sannoisien de Romainviile possède un
deuxième lobe qui a lucsipie les deux tiers de la largeur du premier et le
denticule i bien développé.
Le Paloplotherium de Romainviile, par les caractères de sa quatrième pré-
molaire se rapproche donc des Paheotherium. (1r, si on compare cette molaire
avec la correspondante du Paloplotherium JavalL Filhol, des phosphorites
du Quercy, on conslale qu'elles ont une assez grande ressemblance. En effet,
dans la dent de ce dernier gisement, le deuxième lobe est en largeur pres-
qu'égal au premier et le denticule i existe.
De plus, j'ai recueilli, en 1896, à Sannois, carrière Rirkel, un crâne complet
de Paloplotherium, que les carriers avaient rencontré dans la première masse,
dans le banc appelé (les feuilles) : dont la quatrième prémolaire présente tous
les caractères de celle de Romainviile.
Cuvier n'a pas été à même de figurer dans son ouvrage, des maxillaires
supérieures de son Palœotherium minus. Or, le caractère de la quatrième
prémolaire supérieure, signalé, par Gaudry, comme caractère du Paloplo-
therium, se rapporte seulement à des échantillons de la Débruge; tandis que
les deux restes des environs de Paris ne le présentent pas.
Je crois qu'il faut conserver le nom de Paloplotherium minus de Cuvier à
l'espèce des environs de Paris et celles des autres régions possédant aussi
les mêmes caractères, et peut-être considérer comme une autre espèce la
forme de la Débruge à laquelle on donnerait le nom de sa localité d'origine.
Paris. A. Laville.
INSECTES PARASITES DES VIOLARIEES
I. — - Coléoptère.
Larve. — Globuleuse d'un blanc laiteux; dans les capsules dont elle mange
les semences. — Fontainebleau : bois de Champagne, 7-1907. — Sur Viola
sikestris !
Imago. — D'un noir violacé. 1 à 2 "/"". — Sur Viola canina, palustris, etc.
(A'oir L. Redel, V, 3.'J0) Orobitis cyaneus L.
(1) Gaudry. Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques. Mammifères
terrestres, pp. 60 et 61.
n. (lOiRY ol .[. r,rK;NON. - luspclpx pnrn\ilP\ dos ]'inhiriérf!. 31
II. — Lépidoptères.
IJKMMiQii:. — Poiif fjicililcr l.'i ili'li'iiiiiiialidii siii' |»lace des chonilli's qui
s';iltiii|ii('iil iiii gciii'o \ inla, imiis avons |iciisr <|ui' l.i rlcf ci-dcssnus (■vilciail
(les l'asliili(Mis<'s icdili's siii'lnul à |iiii|mis du genre l/v/i/zouv. |,a valeni' n'i-n
l'st (iM'apiiidNiinalive ol ne peul dispenser du e(iiiti('i|e par l'élude et l'élevage.
I . (lin 'in Ile aipeiiteuse 30
in)n arponteuse 2
2. Tirs \elno 3
NiHi veluo 6
3. l'uils en verlicillcs 4
- - non — 5
4. A veitirilles dn poils hmgs 33
îi. A poils simples 7
arborescents 8
fi. Avec ipn'l(jues poils isolés , 28
A peu piès rase 29
7. l'Ins on moins cyliinlrique 22
i'iseiforme (liés alli''nnée postérieurement).... 18. l'ararge megera L.
8. Sur des mamelons 9
\on sur des mamelons 10
'.I. A doi-sale jaum' continue 1. Mclilœa mulurna L.
— interrompue 2. !\fclUœa cijnihid ilb.
10. \ iiilie noire 11
non noire 12
11. \ dorsale liliinclii' el l'pmes noires 12. .{rgynnis Agîaia L.
\ doi-sale nulle et épiiu's jaiuies 5. Argynnis Eiiphrosyne L.
12. A dorsale nette 13
— I nulle et épines blanchfilres 3. Ai-gynnis Aphirape Hb.
13. A dorsale géminée 14
— simple 16
Il A dor.sale continue 15
— intei'rompue; épines jaunâtres. 17. Argynnis PandoraSdniiï.
l.'i. A dor.sale blanche 18
— jaune; épines jaunâtres 16. Argynnis l'aphin I;.
1 6 . A épines barriolées 17
— de couleur testacée seulement. 10. Argynnis Lalhonia L.
17. Kpines jaunes il bout blanc 7. Ai-gynnis Dia h.
— Iir'unes à bout noii 4. Aiujinnis Selene Schiiï.
IS. .V dor.sale continue 19
— interrompue 21
III. A dorsale bordée de noir: épines blanchâtres... 13. Argynnis Niobe L.
non bordée de noir 20
20. A dorsale blanche; épines brunes 14. Argynnis Adippe L.
— à dorsale hanche bordée de jaune; épines jaunes.
9. Argynnis Daphne Schilt.
32 0. r.ornv et .1. Cuiono^. — hi<;pctos parasites des Violariées.
21. A cpinos jaunâtres; tôto noii'c 8. Argynnis AmathusiaEsp.
— fauves; tête liiuiiiâtre 6. Argynnis Pales Schiff.
22. .\ rnrps rylindrique rciifir' d'avaiil on arrière; arête sur le H° anneau.
25. Nœnia lijpica L.
.\ corps cylindiique rcnnô d'a\aiil en arrière; sans l'arête 23
23. A chevrons dorsaux 26
Sans chevrons dorsaux 24
24. Taches cunéiformes sur le IT anneau 25
Sans ces taches 27
23 . Points orbicuiaires sur le y et le 4" anneau 19. Agrnlis Unogrisea Schiff.
Sans points orbiculaii'es 20. Agrntis -promiba L.
26. Ligne dorsale pâle bordée de foncé 21. Agrolis primitlse Esp.
Non bordée, de plus foncé 22. Agrolis segetum Schiff.
27. Ligne dorsale peu nette 23. Phlognphora scila Hb.
— • nettement blanche 24. IhololoiniameliculosaL.
28. A poils courts sur verruqueux X. Caradiina alsinesBrhm.
A poils rares, veloutée seulement 27. Rusinaiimbratica Goeze.
29. Plus rouge que brune; ligne dorsale très nette.
28. Oniwdia Van-punctatum Esp.
Plus brune que rouge; ligne dorsale très pâli'. 29. Orrhodia vacciniiL.
30. Ligne dorsale géminée d'tm brun rougeàtre: sligmalale jaune.
30. Acidalia sirigilaria Ilb.
Ligne dorsale simple et interrompue: sligmatale blanche.
31. Pygmœna fusca Thunb.
31. Sous-dorsale très large 32. Spilosoma lubricipeda L.
Sous-dorsale nulle 32
32. Taches noires sur les côtés 33. Spilosoma menthastri Esp.
Non 34. Spilosorna urticœ Esp.
33. A verticilles de poils très longs unicolores. 35. Pericallia maironula L.
— — mêlés de blancs et de noirs.
36. Coscinia cribrum L.
I. — Macrolépidoptères.
A. — Piiiop\i,or,i;RES :
1. MeliUea ninliiriia L. — Chenille cylindrique à poils rameux en rang
transversal sur chaque anneîui; tête cordiforme noire; dorsale continue d'un
jaune soufre; stigmatide de même couleur; pattes membraneuses de couleur
lestacée. — 8 à 5, sur feuilles de Viola canina. — Fontainebleau : Samoreau,
bois Gasseau. — Sur Viola caniim, 4, 1905 ! — Chrysalide trapue, verdàtre,
suspendue par la queue, à verrues jaunes sur l'abdomen et points noirs sur
l'étui des ailes.
Papillon. — 5 à 7.
2. Melitcea rijnlhia Hb. — Chenille assez semblable à la précédente, sauf
la ligne dorsale interiompue et pattes rougeàlres. — 5, 6, sur Viola (Kalten-
bach).
3. Argynnis Apfnrape Hb. — Chenille à poils arborescents blanchâtres. —
Sur Vio/fl pabistris (Kalt), 5, 6. — Chrysalide très anguleuse, à paitie ventrale
ornée de taches métalliques, à partie doi-sale garnie de i-angées de points
saillants.
G. Goi'iiY et J. GiiGNON. — Insectes parasites des Violariées. 33
l'uiiilldii. — Dcï^sous des iiik's iiilërieures d un |,iiiiif nlion ù deux bandes
Iraiisveisiilcs fauves, i\ série de laclies (ei iiiiiiales triangulaires ijlanehes
pi écédée de points blanes.
■L Aiyynitis Selene Seliilf. — Clionille à robe d'un noir velouté, ornée
d'éliini's jaunes. — Sur Viola cniiind, V. tnciilar (Kall), i ; ".). — GhiAsalide
ne dillÏMe yucre de la pircédenle ipie par une eouleur générale plus foncée.
/'(//)(7/(//i. — Dessous des ailes udV'riruies ferrugineux; lidis bandes Irans-
veisales nacrées; la terminale surninnléf dune série de clievroiis noirs. —
:; ; 8, 9.
.". Avfiiivnis lùiiihnisync L. ■ — Clienille noire ou noiràlie plus ou moins
veloutée, à épines jaunes, ornée sur le dos de deux rangs de taches orangées.
— Sur \'iola (auct.), V. caninu (Kall), 4, M.
l'apillvn. — Dessous des ailes inféiieures nacré à la base, au milieu et à la
termiiude, celle-ci non surmontée de clievions noirs. — a ; 7, 8.
G. Argijnnis l'aies Scliiff. — Chenille à doi'sale géminée blanche el à épines
fauves. — Sur Viola monlana (Kalt), 5 à 7.
Papillon. — Dessous des ailes inférieures d'un jaune fauve, traversé par
trois bandes rougeàtres éclairées de blanc iid'érieurement ; la médiane large
au bord interne s'amincit bius(juemenl vers le milieu. — 7, 8.
7. Aiyyiuiis Dia L. — Chenille ù robe d'un brun plus ou moins roussâlre
à ligne dorsale plus foncée, cl épines blanches et rouges. — Sur Viola (auct.),
r. odorata (Kalt), 6, 7 ; 9 à 4.
l'apillon. — Dessous des ailes inférieures d'un jaune fauve à taches
argentées groujjéesles unes à la base de l'aile, les aulies en ligne médiane
transversale suiinontanl une série de lâches oculaires cerclées de fei'rugi-
mux. — 7, 8.
S. Argynnis A)iialhusia Esp. — Chenille à dorsale blagche inlerrojnpue et
épines jaunes; tète noire. — Sur Viola (licrge, de Joannis), "i.
9. Aryynnis Dapluw Schiff. — Chenille à doisalr iilamiir l'onlinue et épines
jaunes. — Sur \'ii)la (Kalt), ;>, 6.
l'apillon. — Dessous des ailes inféi-ieures d'un jaune clair à la base, le reste
glacé de violet, de roux el tie fauve, traversé en son milieu de deux lignes
rousses; série d'ocelles i-ousses pupillées de verdûtre à la bordure. — 7, 8.
10. Aiyiinnis Lallioiiiu V. — Chenille à rolie é|Hneuse d'un brun plus ou
moins gr-is;\lr-e ou l'oussàlr-e, parfois veitlàlrr, mar-quée d'uiri' ligue doi'sale
blanche ordinairement faite de chevrorrs; lignes doi-sale el stigrnalales fauves.
-- Sur- \'iola caniud (Kalt); V. Iricolor (Heige), 4, 5; 7, 8.
l'apillon. — Dessous des ailes inférieures fauve clair mêlé de fermigineux
et de taches nai'rées dont cinij plus gi\'indps au milieu; bande trarrsver-sale
feirugineuse oiirée d'yerrx à prrpille argentée; barrdi' lerirrinale surmontée de
sept taches nacr-ées assez gr-andes. — o; 8,'.).
*11. Arijynnis Elisa God. — » Chenille d un biun noii', chaque segment
portant une tache triangulaire noir-e dont la base est sur l'incision. » — Sur
\'ii'la tricolor, o, 6.
l'apillon. — f», 7. Corse (Helliei', in Frionnel).
!2. Aryynnis Afilaia ].. — Chenille à robe noir-e ou rroiràlre terne, couverte
d'épines noir-es et por-tant ordinairement une tache stigrrratale phrs ou moins
ronge sur les anneaux, 4 à 10. — Sur' Viola canina, V. odorala, V. palustris,
V. tiirolor (auct.), 5, 0.
Papillon. — Dessous des ailes inférieur'es or'né de nombreuses lâches
argentées glacées de veri sur fond jaune d'oci^e. — fi, 7.
1.3. Anjynnis Mobe L. — Chenille r'obe à coulcrrr très variable et à dorsale
d'un blanc jaunàtr'C. — Sur- V'io(rt odorala, V. tricolor (Kalt), 5.
Papillon. — Dessous des ailes inférieures marqué de taches blanches dont
34 G. GouRY et J. Guignon. — Insectes parasites des Violariécs.
telles (le; la htiiduiL' li'riiiiiialc suiil précédées d'une séiie de poiiils bi-uns
piipilK's (le l)laiic. — 6, 8.
l 'i . .l/v/7;//i(.v Adippe !>. — Clienille à nihc d'un gris plus tiu iiuiins foncé,
couverte d'épines i-auiiliées d'un brun clair, à ligne iloisale blanche bordée de
l)oints noirs. — Sur Viula caniiui, V. Idrtu, V. odoivla, \'. triculor, olc.
laucL), -J, t».
l'upillon. — Dessous des ailes iid'éiieures marqué de lacbes argentées, les
unes groupées à la base de l'aile, les autres rangées en deux lignes transver-
sales renfermant une série de taches oculaires ferrugineuses. — 6, 7.
*lo. Av(jijnnis Luudlce l'atlas. — Chenille? — Sur Viula (Berge, de Joannis),
5, 6.
l'apilUm. ■ — Dessous des ailes d'un jaune lavé de vert à la partie basilaire;
d'un brun foncé dans ta partie terminale. — 6, 7.
(A suivre.) G. Goury el J. Guignon.
■•*••
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Flore des étangs d'Ouroux (canton de Montsauche, Nièvre). — Ces étangs sont
au nombre de deux : le premier se trouve au bas du village dOuroux et est longé
par le chemin de fer de Corbigny à Sauliou. 11 est situé sut un fond de porphyre
rouge, à 500 mètres d'altitude environ. La rive longée par la voie ferrée est formée
de gravier de porphyre a gros grains, recouvert d'une vase granuleuse et siliceuse.
Le second (étang de Puizot) se trouve environ à 2 kilomètres du village, dans un
bas-fond tourbeux, au pied et à droite de la route d'Auroux à Planchez, peu après
la bifurcation de la route de Chaumard. — Soumise à divers facteurs : l'altitude
(620 mètres), la silice, la tourbe, couvrant les rives nord et ouest, enfin le voisi-
nage des hauteurs du Haut-Morvan; la flore de cet étang est intéressante en ce
qu elle renferme à elle seule les espèces caractéristiques des régions tourbeuses et
élevées du Morvan.
Principales plantes obserrées là (du 1^ août au 17 septembre l'Jll).
A. — A l'étang d'Ouroux :
1° Bord des viviers, au pied de la chaussée. — Bidens cernua, var. radiata Bor.,
Fulyijoiium bistorta L.
2° Rive sud, découverte et longée par la voie ferrée. — Elatine hexandra D. C.
(parmi le gazon du Snrpus), lUecebrum verticillatuiii, L., Corrigiola litto-
ralis L., Littorella lacustris L., Scirpus acicularis L.
3° Rive nord-ouest, face au village. — Isnardia palustris L.
4° Marécages, a la queue de l'étang. — Viola palustris L., Parnassia palus-
tris L., Comaruin palustre L., Varum verticillatum Koch., Menyanthes trifo-
liata L. , Varex stricto Good.
5" Pré humide, contiqu au marécage et a la route de Cœuson. — Carum verti-
cillatum Koch., Arnica montaita L., Pedicularis palustris L., Juncus supinus
Mœnch., Poa sudetica Hœnke.
6" Prairies dominant l'étang au sud. — Trijulium eUgans Savi.
B. — A l'étang de Puizot :
1° Endroits inondés des rives. — Comarum palustre L., Menyanthes trifoUata L.,
Littorella lacustris L., Carex stricta (îood.
2" Parmi LES Sphagnum de la rive nord. — Viola palustris L., D rasera rotundi-
folia L., Drosera intermedia Hayne (endroit inondé, au pied dun bouquet
d'aulnes nains; très restreint), Parnassia palustris L., Stellaria uliyinosa
Murr., Epilobium palustre L., .Sedum rubens L., Carum verticillatum Koch,
AnayaUis tenella L., Pedicularis palustris L., Scutellaria minor L., Rhyn-
chospora alba Walh., Eriophorum latifolium Hoppe, Carex vuli/aris Pries.
3° A LA QUEUE DE l'étano. — Aconitum Napellus L. (très rare), Elodes palus-
tris Spach. (très abondant dans une prairie semée d'aulnes, entre la route
et l'étang, au sud-ouest), Lysimachia nemorum L.
Notes spéciales et locales. 35
4° Prairie coupée de ruisseaux, sur la rive sud. — Viola palustris L., rarnassia
pa/untris L., Eludes palustris iSpach., C'arum verticillututn Jvoch., J iincus
su/)iiius Alœncli. et ('() variété viviparus Cariot.
6" Taillis uoudant la rive sud. — Scnccio Fuchsii Gossel., Endymion niihins
Dunioiit, i'uli/slic/iiim spiiiulostim D. C, Bleclinum Spicant Koth.
, Landes dominant l'étano, au nord. — Genista pilosa L., Senecio adonidifo-
lius Lois., Erica tetralix L., Lijsiinmhia nemorum L.
Paris. Pierre Le Brun.
Mante religieuse. — Kii réponse à la note de M. Cavro (n° 494), je rappellerai
qu'il résulta de l'onciuétu <jue j'avais provoquée dans la Feuille en 1898, que la
Mante religieuse (bruni.' ou verte) est plus répandue qu'on ne pensait dans toute
la France ; on l'a trouvée dans tout le bassin de la Seine, mais les stations les
plus si'ptcntrionali's étaient Méziéres (Meuse) et les environs de Rouen.
11 n'est pas étonnant qu'à la faveur de l'été exceptionnellement chaud, elle ait
remonté jusque dans le l'as-de-Calais II s'agit de savoir si elle s'y maintiendra,
et M. l'Instituteur de Montigny fera bien de la rechercher l'autiimne prochain
sur les mêmes emplacements. La variété brune ne parait être qu'un cas de mimé-
tisme de l'espèce verte. Il suffit en France qu'une colline soit calcaire et bien
exposée pour que la Mante puisse y vivre.
Mantoche (Hauto-Saone). A. Gasser.
Necydalis major Muls. I^uec Lin.). — L'insecte que j'ai représenté jadis dans la
Feuille des Jeunes Naturalistes, n" 94, pi. 2, 1878, et dont j'ai dit quelques mots
(/. <:.., p. 127), est celui que Mulsant avait décrit, avec le nom de Linné, daus la
l" édition de ses Loiujiconies, en 1839, et que son neveu, l'abbé Victor Mulsant,
professeur de sciences au Collège de Kiom. déterminait ainsi à ses élèves.
C'est à lui que se rapporte aussi l'habitat du noyer, donné par moi dans la
Faune de l'Allier (Vol. 11, Coléoptères, p. 327), de M. Eru. Olivier, et vraisem-
blablement aussi celui cité pour le même arbre par Maurice des CJozis sous le nom
de y. major L. Il faut être de son temps et aujourd hui cet insecte doit porter
le nom de ^V. ulmi Chevr. — Mulsant, dans la 2" édition de ses Longicornes, avait
d'ailleurs rectifié cette dénomination en 1863, et elle avait assurément échappé à
son neveu.
La même correction est à apporter dans le Catalogue des Longicornes gallo-
rhénans de M. Dubois (Ifev. dEnt., p. 318). La citation en mon nom et en celui
du R. P. V. Mulsant regarde le N. major Muls. (= Fanzeri Har. = ulmi Chevr.)
et non l'espèce de Linné. C'est moi d'ailleurs qui ai donné les deux citations de
lîiom et de Broût-Vernet.
La note très intéressante (Bull. .S'oc. Eut. Fr., n" 1, p. 48, 1912) de M. F. Picard,
professeur d'entomologie à l'Ecole d'Agriculture de Montpellier, a fait renaître
en moi ces vieux -souvenirs et, pour éviter toute mauvaise interprétation de la
part de ceux qui ne savent pas se rapporter à l'époque à laquelle les auteurs ont
écrit, je me fais une obligation de mettre les choses au point.
Observation. — La robustesse des antennes et le bourrelet apical des élytres
noirâtre sont les caractères qui permettent le mieux de distinguer cette espèce de
sa voisine N. major Lin. (= salici Muls.) qui offre les antennes notablement plus
grêles et le bourrelet des élytres concolore.
Broiit-Vernet (Allier). H. du Buysson.
Cnethocampa pilyocampa F. — Il est à noter que les pluies de l'année 1910 ont
été absolument néfastes, tout au moins dans l'Allier, pour cette chenille qui forme
ses bourses bien connues sur les pins.
Tous les ans, on passait plusieurs jours à l'échenillage des arbres du parc du
Vernet, et je faisais brûler tl'énormes tas de bourses habitées par ces chenilles, en
les faisant couper avant l'arrivée des journées à douce température. En février
1910. je n'en vis pas une seule, et cet automne j'eus les plus grandes peines à en
trouver une pour l'envoyer à quelqu'un qui en avait besoin pour des études spé-
ciales. L'espèce a presque disparu et je n'en connais absolument qu'un nid, en ce
moment, chez un de mes voisins.
Je n'estime pas que ce soit les grosses chaleurs de l'année 1911 qui leur ont été
pernicieuses, car depuis l'an dernier elles ont presque absolument disparu, ce qui
est un grand bien pour les arbres verts.
Cette espèce se tient plus particulièrement sur les pins noirs d'Autriche et les
pins sylvestres. Cependant il m'est arrivé d'en voir une scu/e fois deux bourses
sur un cèdre du Liban.
H. DU BUTSSON.
36 Notes spéciales et locales.
Vrillelle (Anobium pertinax). — Un fait assez curieux, qui ne manquera pas
d'intéresser les naturalistes, se passe actuellement dans notre musée. Depuis plus
de quarantt! ans un insecte vit et se reproduit de génération en génération dans
un liacon bouché hermétiquement ! Actuellement, il vit encore et ses larves ayant
une provision de nourriture suffisante, il est à prévoir qu'il se perpétuera encore
une dizaine d'années, ayant alors accompli ses transformations pendant un demi-
siècle.
Le flacon où se passe ce fait (peut-être unique) contenait des graines de pavots
et faisait partie d'une collection de graines conservée autrefois dans l'ancienne
salle de l'herbier. La collection date de 1870.
A travers les parois de verre du flacon, l'on peut observer les larves vivantes
se nourrissant des graines restantes, des chrysalides engourdies et des insectes
parfaits prêts à se frayer un chemin à travers la couche de débris pulvérulents
qui est superposée aux graines. Des milliers de cadavres des générations précé-
dentes recouvrent ces débris, puis une agglomération de galeries où circulent les
insectes vivants vient ensuite. Quelques insectes ont réussi à se loger dans le bou-
chon qu'ils ont entamé et semblent être morts à la peine, sacrifiant leur existence
pour essayer de libérer leur race de la prison perpétuelle où elle semble être
condamnée.
Mulhouse. Emile Mantz.
Crioceris merdigera. — On a cité de nombreux cas intéressants de captures ento-
mologiques ou autres faites cet hiver et dues à la clémence de la température en
décembre et en janvier. M. Bérard nous cite celle de deux Crioceris merdigera Cf
et Q, faite le 28 janvier sur un lis, aux environs de Montpellier.
Les Bats. — Depuis six mois surtout, on constate, dans la région, que les gros
rats (J/h.s rattus L. et Mus ilecumanas Pallas) sont devenus plus nombreux qu'ils
étaient auparavant. A quoi cela tient-il? Je l'ignore. Nous avons eu, il y a
quelques années, une véritable invasion de campagnols des champs ; ces bestioles
sont à peu près disparues, espérons qu'il en sera bientôt ainsi du rat noir (rat
ordinaire) et du rat gris (surmulot), dont le voisinage est fort gênant; ces der-
niers, surtout, très voraces et très forts, dévorent tout et se défendent aux chats.
Lignières-Sonneville (Charente). H. Giraudeau.
Question. — Sarcophaga carnaria (Diptère vivipare). — Y a-t-il d'autres Dip-
tères vivipares ? — Oii cette espèce émet-elle ses larves ? — Quand se transforment-
elles en pupes î — Oii trouve-t-on celles-ci? — Comment passent-elles l'hiver? —
Quand éclosent les jeunes mouches? — Durée totale de la transformation?
Alençon. A. Letaoq.
Voyage d'exploration ornithologique au nord de l'Europe. — MM. M. Bon, juge
suppléant au tribunal de Libourne, et Lornont père et fils, naturalistes à Manon-
ville (Meurthe-et-Moselle), ont décidé d'entreprendre un voyage d'études sur la
biologie des oiseaux qui nichent dans les régions du nord de l'Europe, pour déter-
miner, aussi exactement que possible, la dernière limite vers le pôle nord, où
chaque espèce s'arrête pour nicher. Le départ aura lieu vers le l" mai et les études
commenceront en Danemark pour être poursuivies en Suède-Norvège, îles Loffoden,
Islande, Spitzberg, etc. Les meilleures stations de reproduction seront étudiées
avec soin, des collections d'oiseaux dans toutes leurs livrées seront préparées en
bonnes peaux, des œufs et nids seront recueillis pour en former des biologies et
de nombreux clichés accompagneront ces matériaux précieu.x pour la science.
Les membres de cette expédition, rompus dès le jeune âge aux dures épreuves
de la vie en plein air, chasseurs accomplis et préparateurs habiles, ont la ferme
volonté de parcourir les sites les plus favorables à la reproduction et de vivre
au milieu des oiseaux, le plus loin possible de toute habitation.
Ce voyage étant très onéreux et notre mise de fonds n'étant pas considérable,
pour le mener à bonne fin, nous faisons appel à tous les ornithologues qui voudront
bien nous encourager.
Au retour du voyage, une exposition des collections rapportées sera faite à Paris
et chaque souscripteur recevra des peaux, des œufs ou autres objets d'histoire
naturelle, pour une valeur au moins égale à la somme versée, avec, en plus, un
exemplaire de la relation du voyage aussitôt son impression.
Dix membres correspondants seront admis avec cotisation de cent francs.
LOMONT,
à Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Mos.;
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Oberthttr. Rennes— Paria (36012).
GEOLOGIE OU BASSIN DE PARIS
par M. Pacl LEilOINE, Vice Président du lu, Iriocii-le gfulugniuu de France.
Paris, Heumann et fils, C, ruo de la Sorbonnc.
Grand in-8°, ii + 408 pages, 136 figures, 9 planches color., relié : 15 fr.
Co livre dilïùro des ouvrages antérieurs en ce qu'il ombrasse la totalité du Bassin
de Paris, aussi bien les terrains jurassiques et crétacés de sa bordure que les
terrains tertiaires du centre.
On no Possédait sur cette région classique au point de vue géologique aucun
travail d ensemble, la multiplicité même et la diversité des études en rendent la
compréhension difficile. Los mémoires détaillés, si considérables qu'ils soient, ne
portent généralement que sur des points spéciaux et les lacunes sont nombreuses.
La coordination des publications faites sur cette région depuis de longues années
par plusieurs générations do géologues sera donc très utile pour tous ceux qui
s' iiilérfssi tit (/i(.isi hii n l'i lu G'ruliji/ie pure qu'aux multiples questions qui relèvent
de la (l'éuloijii- appliquée, Âi/riculture, Travaux publics, IJyijiè.ne, Hecherche des
eaujc. souterraines et des maCériaux utiles.
L'étude du Ba.ssiu de Paris est faite méthodiquement, terrain par terrain. C'est
donc un travail essentiellement dest^'iptif où les sujets sont traités dans leur
entier. On y remarque un-grand souci d'exactitude. Chacun des faits avancés est
suivi du nom' de l'auteur qui l'a observé; grâce à l'index bibliographique (plus
de 8flfi numéros), on sait immédiatement où trouver des données complémentaires
plus détaillées.
COLLECTIONNEUR, Attention !
100 Papillons de Digne, tous ditlérents : 12 fr. — Coléoptères en sciure :
2 fr. 50 le cent.
Chrysalides, nombreuses raretés : Prix avantageux.
L. MEFJ\'/L'/i, chasseur, Dir/ne-Sièyes (Basses-Alpes).
INITIATION BOTANIQUE
Ouvrage étranger à tout programme, dédié aux Amis de l'Enfance
(Collection des Initiations scientifiques),
Pjr E. Beucker, Agrégé de l'Université. Docteur es sciences naturelles.
Professeur au Lycée de Versailles.
Un volume in-16, orné de 235 gravures, broché : 2 fr. (Hachette et C", Paris).
Vient de paraître Librairie Léon LHOMME, 3, rue Corneille, Paris
DÉLASSEMENTS ENTO M O LOG I Q U ES
Par Rodolphe BONET, avocat. In-S», 149 p 2 fr. 50.
M. BoNET, grand admirateur de Fabre, de Sérignan, a trouvé dans l'étude des
insectes et- de leurs mœurs un délassement agréable, indispensable à un cerveau
surmené par les affaires. Heureux de cette cure, il en a fait profiter ses enfants,
ses amis, et en publiant aujourd'hui ses notes écrites dans un langage clair et
ensoleillé, il veut en faire profiter ses lecteurs.
BROTERIA
Série zoologique, vol. X, 1912, faso. I avec 18 figures et l'estampe.
Cette revue, si estimée du monde scientifique, va paraître à nouveau, après mille
tribulations.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. Léon Lhomme, 3, rue Corneille, seul
dépositaire pour la France-
SOMMAIRE DU N° 495
Avis important.
A.'lioiselle : Doux nouv<jaux insectes Cécidogônes.
Caziot : Inviision d'une \ Urina piémontaisc dans le déparlement des Alpes-Maritimes.
A. Laville : raioplotlierium du Sannoisien de la Brie, à Romainville.
G. Goury et J. Guignon : Insectes parasites des \iolari6es.
Notes spéciales et locales :
KIore dos Otangs d'Ouroux (canton de Monlsauche, Nièvre) (Pierre Le Brun).
Mante religieuse (Gasskr).
Necidahjs major Muls. {nec Lin.) (H. du Buysson).
Cnethocampa pityocampa F. (H. du Bi.'ïsson).
Vrillette [Anobium pcrtinax) (Emile M.\ntz).
Crioccris nierdincra.
Los Rats (11. CiIRAUDEAU).
Question (.\. Lktacq).
Voyage d'exploration ornitliologique au noivi de l'Europe (Lomont).
BULLETIN D'ECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. R. Bérard, 1, passage Brun-Faulquier, Montpellier, désire entrer en relations
d'échange avec des Coléoptéristes de France.
M. Hugues, Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard), se charge toujours de chasser dans
sa région petits vertébrés, chiroptères vivants, insectes, scorpions roussâtres,. etc.,
contre livres de zoologie et peaux d'oiseaux européens.
M. Rousseau (Ph.), instituteur à Simon-la-'Vineuse CVehdée), offre Plantes phané-
rogames et cryptogames, Fossiles de tous les étages géologiques, Roches et Miné-
raux, Coquilles marines, terrestres et des eaux douces. — Désire Fossiles, sui'tout
des terrains primaires, et des empreintes de plantes, insectes et poissons ; des
Minéraux, des Coquilles marines, terrestres, etc.; des Silex taillés et polis, des
Ouvrages scientifiques. — Envoyer oblata et desiderata.
M. J. E. A. Jolliffe, Keble Collège, Oxford (Angleterre), désire échanger les
Coquilles terrestres et marines et fluviatilos de l'Angleterre et des Indes Occiden-
tales et Orientales contre les Coquilles terrestres du Monde paléarctique et surtout
de la France. Envoyer oblata et desiderata.
M. H. Giraudeau, Lignières-Sonneville (Charente), offre en échange de livres ou
revues, bons Coléoptères d'Europe et quelques exotiques, et procurera, aussi aux
mêmes conditions, tous sujets d'histoire naturelle de sa région.
M. L. Host, 14, rue Charles-Martel, à Nancy, demande objets, livres et matériel
d'histoire naturelle; offre Coléoptèi-es, Hémiptères dont Gicada speciosa, Scorpions
d'Algérie, etc.
On offre une peau de jeune Cerf fraîchement préparée ; l'ouvrage de Husnot
(Mousses et •Hépatiques) ; vingt cartons Deyrolle pour entomologistes. — On
demande en échange beaux Coléoptères et Papillons exotiques pour tableaux de
luxe. Coquilles marines exotiques. — Ecrire au Secrétaire de la Société des
Sciences et Arts de la Sarthe, rue du Bourg-Belé, 46, L« Mans.
OUVRAGFS OFFERTS A LA BIBLIOTHEQUE
DU V' OCTOBRE 1911 AU 10 FÉVEIER 1912
De la part de : MM. Bavay (2 br.); Boulenger (8 br.); Carez (2 br.); Chatelet
(4 br.); Chevreux (1 vol., 2 br.); D"- Cros (1 br.); Dognin (2 br.); A. Dollfus (25 vol.,
66 br.); DoUot et Ramond <3 br.); Fallot (1 br.); Filliozat (6 br.); Gadeau de Ker-
ville (7 br.); Gerbault (3 br.); Giraux (10 br.); Hachette (1 vol.); M"« Hure (7 br.);
Jahandiez (1 hr.); D'' Tî. Koehler (2 br.); Lacoste (1 br.); Laville (3 br.); Lemoine
(1 vol.); Lloyd (1 br.); J. Martin (1 br.); Noël (1 vol.); Rabaud (1vol.); X. Raspai!
(1 br.); D' Riel (9 br.); Rignano (1 br.); Stebbing (5 br.); Vuillet (1 br.).
Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
O^^^l" Avril 1912
V' Série, 42* Année - ^"496^^^/^
LA FEUILLE
^^
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
■9* «9» •$•
■^•- ««J-» •j-»
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien DoUfus, 3, rue Fresnel, Paris (16=) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du !'<' janvier
(au lieu du l" novembre).
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
u
191 2
^0
ANNÉES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
P- SÉRIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. S&
L'année 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O fr. 40
11^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. S5
L'année 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vehdus séparément).
Table des Matières de la Série O f r. SO
III^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 :
Le numéro O f r. 40
L'année - 4 fr.
Table des Matières . . ., 1 fr. 50
IV« SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 :
Le numéro O fr. ÔO
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
V« SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
Les Abonnés de \-à Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de "25 "/o pour l'achat des 3* et 4° séries,
•
1' Avril 1912 — V Série, 42' Année — N' 496
LA FEUILLE
NEW yoKK
DES JEUNES NATURALISTES "iKo'r
GISEMENT PRÉHISTORIQUE DE CHARENTONNEAU
Au mois d'octobre 1901, une touille ouverte pour Ja construction du
l'avilloii bleu, en burduie de l;i Marne, à 10 niùlres environ des beiges de
la ri\ière et ;ï l'angle du buule\aid Sainl-.Maurice, niellait à jour une stuliuii
pirliisluiiiiue iiidi(iuée [lar i|Uelques usseiiienls liuiiiaiiis, des éclats de silex
tailles, des Iragiiients de puleiies et des ossements d'animaux de la faune
ailuelle.
La coupe que j'ai pu relever dans cette fouille est la suivante (fig. 1) :
1\ . — Humus et limuii très sableux biuii luiicé. Presque à la base gisait
1111 liagiiii'iit d'Iuuiiérus luiniain accunipagiié d'un tiagiueiil de son cubitus,
tu peu plus luiii, egaleinenl à la base, la luèiiie cuuclie contenait quelques
riagiiieiils d'une poterie non tournée, à pâte grossière. Cette couche débute
au iiéulitliique pour arriver jusqu'à nos jours O^TS
III. — lîiseau de limon sableux gris, avec quelques traces de coquilles
d'eau douce, des ossements d'un petit bœuf, d'un mouton et d'un cochon
ou sanglier 0'"00-0"'y5
II. — Limon gris, gras, avec traces de coquilles d'eau douce et à osse-
ments de petit bœuf. Ces deux couches II et III appartiennent à l'ancienne
époque dite de transition = hiatus = infra-néolilhitiue à Ceivux meyaceros
de Villeneuve-Saint-Gcorges. C'est aussi probablement une de ces deux
couches qui a donné les quelques éclats de silex taillés.
1. — Sable pléistocène un peu argileux, jaune, gris, blond. Faune de
coquilles d'eau douce. Epaisseur inconnue. Plus au sud, un puits creusé
donne le gravier pléistocène à environ trois mètres du sol, ce qui donnerait
environ 1"'70 pour cette couche de sable.
Les es|jèces de mollusques recueillies dans cette couche sont les sui-
vantes (1) :
Billdnia tcnlacidula Linné, 1758. — Habite toute la France. Ml dans les
eaux douces tranquilles, les bassins, les fossés, les ruisseaux.
Valvata piscinalis Muller, 1774. — Habite toute la France. Vit dans les
bassins, les marais, les eaux stagnantes.
S'criima lluviatilis Linné, 17o8. — Habite toute la France. Vit attaché aux
rochers, aux pierres et aux autres corps submergés; n'aime pas les eaux pro-
fondes.
Limnœa ■palustm MûUer, 1774. — Habite presque toute la France. Vit
dans les fossés, les étangs, les marais, les canaux. Ne dépasse pas l'altiliide
de 4o0 mètres.
Limnica slagnalis Linné, 1758. — Habile presque toute la France. Vit
(1) Je fuis accoiiipngncr le nom de chaque espèce de son habitai d'après Moquin-Tandon.
38
A. Laville. — Gisemcnl préhisloiique de Char entonne au.
dans les fossés, les étangs, les nuipes, les eaux stagnantes; fréciiiente les
lorrains calcaires.
lAnincca nuriculaiia Linné, 1758. — Habile le département du Nord, la
Moselle, la Soninic, l'Ilc-de-Francc, les Landes, les liasses-Pyrénées, la Haute-
Garonne, l'Hérault, le Gard.... Vit dans les bassins, les canaux, les mares.
Planorbis corneus Linné, 17^8. — Habile dans presque toute la France.
Vit dans les eaux stagnantes, les fossés.
l'isidium ainniciun JMiiller, 1774-. — Habile presque toute la France. Vil
dans les rivières, les ruisseaux, les fossés.
Unio pictorum Linné, 1758. — Habite la France septeidi-ionale dans presque
toutes les rivières.
A.LMt/./^
fcT,.
EXPLICATION DES FIGURES
FiG. 1. — Coupe d'une fouille dans la plaine de Charentonneau.
IV. — Humus et limon sableux brun foncé. — En X, ossements humains. —
En X.\, débris de poteries grossières non lom-nées. — i\rolillii(iun h actuel.
III. — Limon gris sableux. — Bœuf de petite taille? Coquilles d'eau douce.
II. — Limon gras, gris. — Bo'uf de petite laiUe? Coquilles d'eau douce. — Ces deux
couches sont mtru-néolilhiques = hiatus.
1. — Limon sableux gris jaune. — Faune de coquilles d'eau douce d'espèces
actuelles. C'est le sommet des graviers et galets pléistocones.
FiG. 2 et 2 a. — Fragment de poterie, qui provient probablement du sommet de la couche III.
— 1/2 grandeur. Coll. de l'Ecole des Mines.
FiG. 3. — Fragment de poterie qui provient probablement du sommet de la couche III. —
1/2 grandeur. Coll. de l'Ecole des Mines.
Dans les déljlais, j'ai ramassé quelques débris de poteries qui proviennent
probablement des environs de l'endroit d'où j'en ai retiré quelques-uns,
c'csl-à-dire du point XX, mais au-dessous, car la gangue grise qui y adhère
indique plutôt la couche HL Parmi ces débris il y avait (fig. 2 et 3) un fragment
de la partie supérieure d'un vase à anse. Ce vase gris noirâtre, à pâte
grossière sableuse, est lissé en dehors, il est rugueux et noir en dedans.
Ce devait être une sorte de vase ventru à col bas, muni d'une anse courte,
large et peu proéminente.
Un autre débris (lig. 4) appartenait à la partie supérieure de la panse et
à la partie inférieure du col d'un vase noir, rugueux, qui devait être ventru,
à pâle gi'ossière sableuse. Ce vase, dont le diamètre a pu être de L5 à
18 centimètres, était orné, au point oîi la panse se sépare du col, par une
série d'impressions digitales contiguës, qui ont laissé les empreintes des
ongles 1res visibles.
A. Laviu.e. — Gisemcnl prdldxluriiiue de CUareiUwineau. 39
l'.iiiiu les osseiiiL'iils (|iiL' jui riiiiiiisst's dans les déblais, j'ai pu, guidé par
l'élal de cuiisur\atiuii, lu cuuk'ui' ilus us et les liaccs du la gangue qui y
adliéiail, en l'aire trois séiies el avec beaucoup de vraisemblance recunnailre
la couche d'où ils provenaient.
I,a proiuière série est composée d'ossements ti'ès bien consei-vés, de couleur
l'iiaiiiuis un (leu violacé. Leur degré de conservation lait que je les attribue
à la couclie de limon argilcuv II, roche dans la(|uclle les ossements se
consersent mieux (jue dans les limons plus ou moins sableux.
l'armi cette séiie d'ossements qui appartiennent à un bceuf de très petite
taille, il y a un fragment de i-adins gauche, un radius di'oit avec la partie
supérieure de son cubitus.
i,a cunqiaraison des diliérentes mesuies de cet os avec celles d'un os
similaire ayanl appartenu à un bœuf actuel, qui fait partie de la collection
ilr l'aléontologie de l'Ecole des Mines, a donné les résultats suivants :
Bœuf Q/
Uœuf uutucl. do Cbiiroutonncuti. /o
Longueur 0'"32 0"'2o8 80,G
Longueur à l'articulation supéi-ieure. 0"'1U 0'"074 74
Longueur à l'ai^liculatioii inl'érieuie.. U"'U87 0"'0G8 75,8
Largeur au milieu de la diaphyse... U"'Uo5 U"'U40 72,7
Epaisseui- au milieu de ladiaphyse... U"'033 0"'U23 69,7
Kn faisant la moyenne de ce pourcentage des mesuies du ladius de chacun
(le ces bu'ul's, on arrive à ce résultat que le petit radius de Clharenloniieau
est d'un quart au moins plus petit dans toutes ses dimensions que le radius
du boeuf actuel de l'Ecole des iMines, puisque celle moyenne donne environ
73,2 pour lUU.
Si les proportions de la charpente osseuse du tronc du bœuf auquel ont
ap[iarleiiu les petits ossements de Chai-entonneau sont en relation avec celles
des os de ses jambes, la taille de ce petit ba'uf était de plus d'un quart
plus réduite que celle de nos bœufs domestiques.
Deux astragales accompagnaient ces radius : un dont il ne reste que la
moitié, l'autre a été l'objet d'un travail de comparaison avec un aslragale
de bteuf actuel de la collection de l'aléontologie de l'Ecole des Mines, dont
voici les l'ésultats :
Astragale Astragale q/
de l'Kcolu. de ChurelituDUuuu. /o
Longueur 0"'0S1 0"'067 81,6
Largeur en arrière O-^OoS 0"'044 75,6
Largeur en avant 0"'052 O'-OiO 76,9
Eitaisseur 0"'046 0"'035 75,1
La moyenne de ce pourcentage donne 77,2 pour 100, chiffre a[)prochanl
de celui donné par les radius el qui certifie l'existence de ce petit bœuf, qui
doit être conlempoiain de la couche 11 ou de la couche 111 de la coupe donnée.
La couleur des ossements de cette série est la même que celle d'une série
d'ossements d'animaux divers, cerf, bo'uf, rencontrés il y a quelques années
au Pont d'Ivry, dans les limons gris bleus infra-néolithiques. Pour celte
raison, je rapporte à ce niveau les couches II el III de la coupe donnée, la
couche I à la partie supérieuie des graviers pléislocènes, la couche IV el
la surface de la couche III au néolilhiipie jusi|u'à nos jours.
La deuxième série des ossements est composée de débiis lenfermant dans
leurs cavités médulaires une gangue composée de limon gris, sableux,
analogue à celui de la couche III. Cependant, tout en étant plus altérés et
de couleur plus claire (jaune gris) et souvent lâchés de rouille, on voit que
certains monlrent des surface-j analogues aux ossements de la première
40 A. Laville. — Gisement préhistorique de Charentonneau .
série. Peut-être étaient-ils dans le voisinage tout en étant dans la couche III?
Comme eux, la plupart appartiennent à un bœuf de tiès pelile taille qui est
représenté par un radius gauche iucoinplel, la partie intérieure d'un tibia
droit, un cubo-scaphoïde, un métatarsien et quelques molaires inférieures.
Une mandibule gauche de mouton et une diaphysc d'humérus de cochon ou
sanglier accompagnaient dans cette série les ossements du petit bœuf.
La dei'nière série ne comporle que l'articulation sur li-s phalanges de méta-
carpien d'un bœuf de taille ordinaire. Cet ossement conlicnl dans sa cavité
médulaire la môme gangue que l'humérus humain que j'ai relire de la base
de la couche IV.
J'ai attribué les séries des ossements que j'ai ramassés dans les déblais
à des couches désignées sur la coupe donnée, parce que la gangue qui y
adhérait était la même que la roche de ces couches, mais je comprends le
peu de crédit que le lecteur peut faire à l'importance de fossiles datés dans
de telles conditions. Si j'ai agi ainsi, c'est dans le seul but d'attirer l'attention
des géologues et des préhistoriens sur une petite r-égion où le lotissage à
outrance a pour conséquence une série de fouilles, dont l'étude suivie peut
être intéressante.
Résumé. — La plaine de Chaientonneau peut donner, par les fouilles
nombreuses qui y sont exécutées journellement, la coupe suivante :
Pléistocène. — Gravier et galets surmontés de leurs limons plus ou moins
sableux, avec faune de mollusques d'eau douce, d'espèces actuelles.
Infra-néolithique = hiatus. — Limons et sables limoneux avec débris de
poteries non toui'nées au sommet, faune de mammifères composée d'un bœuf
de très petite taille, de mouton, de porc ou sangher et de traces de mollusques
terrestres et d'eau douce. C'est la couche au cerf des tourbières de 'Ville-
neuve-Saint-Georges (1).
Néolithique à actuel. — Humus et limon sableux rouge. Débris humains
et débris de poteries non tournées, à pâte grossière à la base.
Toutes les pièces signalées appartiennent à l'Ecole Nationale Supérieure
des Mines de Paris.
A. Laville.
INSECTES PARASITES DES VIOLARIEES
(Fin.)
16. Argynnis Paphia L. — Chenille à robe brune et dorsale jaune bordée
de brun; épines jaunes. — Sur Viola canina (Kalt), 9 à 6. — Fontainettleau ! 5.
Papillon. — Dessous des ailes inférieures d'un fauve glacé de vert, ti-avei'sé
par quatre bandes argentées; les deux supérieures cunéiformes incomplètes;
les deux autres traversant toute l'aile. — 6, 7.
17. Argynnis Pandora Schil'f. — Chenille à robe brune; dorsale géminée
et épines jaunes. — Sur Viola tricolor (Kalt), 5, 6.
Papillon. — Dessous des ailes inférieures jaune clair, traversé de quatre
bandes argentées, dont les trois premières sont déviées, et la terminale sur-
montée de gros points ferrugineux. — 6, 7.
18. Pararge niegera L. — Chenille très rétrécie en arrière, verdâtre,
pubescente; dorsale plus foncée. — Sur Viola (Rûhl, in Frionnet), 6, 7 ; 9, 5.
(1) T.AViLLE. Le Megaceros hxjbcrnicus Ilart. aux environs de Pai'is, dans les dépôts infra-
néoliUiiques. (La l'euillc des Jeuiu-s NnluTalislfS, 1"^ décoinbre lOCO.)
fi. fioiiiv il ,1. GuiGNON. — Iritpclfs parasites des Vinlariécs. /|l
R. — NOCTUF.LLES :
I!). Agrntis Unorjri<!ea Schiff. — Clionillo rylinclriqiio, rase, épaisso,
all(^nuéc en avant et se renllanl progrcssivomonl jiisiiu'aii 11° anneau; 3' et
4" anneaux marqués de points orbienlaii-cs blancs; U" omé de taches cnnéi-
fonnes d'un noir velouté. — Sur V'n'la (lieire, de Joannls), 2, 3 après
hivernage.
20. .Uirotis promtba L. — Chenille d'un in un saie avec une ligne dorsale
claire, d'aulres lignes longiindinales noires vers le bas, puis des stries
oblirines plus foncées sur les derniers anneaux. — Sur Viola (Kalt), 3, 4 après
hivernage.
21. Agrntis primiilu' Esp. — Chi-iiillc à hMe brnne tachée de plus foncé.
Kobe ociu-acé pfde, souvent varialde allant du gris verdAIre au brun foncé.
IJgne dorsale p;\le i)or(léc de foncé; l:i sous-dorsale siunionlée de poinls noi-
l'àlres. Celle chenille est moins atténuée en avant que les deux pi-écédeides. —
Sur Viola (Merrin, i» Roûast), 3, 4 après hivernage.
22. Agrnlis segclum Schiff. — Chenille luisante d'un terreux plus ou
moins brun et lavé de gris et de vert. — C'est le fameux vor-gris, dont la
chrysalide est compaele, brilianle : d'un rou\ foncé sur l'élui des ailes ; d'un
janiie rougeàtre h la partie abdominale lerminée par deux pointes courtes,
épineuses et légèrement divergentes. — Sur Viola (Kalt), ti, 8.
23. Phlogophora scila Ilb. — Chenille cylindrique d'un beau vert à dorsale
peu netle, rase, veloutée à chevrons latéraux bien marqués. — Sur Viola
laucl.) : V. odorala (Kalt)
2'i . nrolntomin mrticitlosa L. — Chenille semblable à la précédente, mais
la ligne ilorsale blanche est bien mai-quée, quoique parfois interrompue aux
incisions; latérales jaunes suiiuonlées de lignes en chevrons. - - La 2" généra-
tion hiverne. — Sur Viola (Meyrick), V. tricolor cultivé, en janvier iOOfi, à
Samois-sui'-Seine !
2."i. Sxnin tfipica I,. — Ciienille cylindrique, rase, h corps s'épaississant
du 1" au il" anneau, lequel est marqué d'une arête : tète petite, ochracée,
tachée de brun. — Sur Viola (Kalt), 8 à 4.
26. Caradrina alsines Brhm. — Chenille de teinte ochracée lavée de rou-
geàtre sur les côtés et de brun .sur la partie dorsale ; tôle d'tm brun foncé ;
ligne dorsale pAle. — Sur Viola (Meyrick), 2, 3.
27. Kiisiiia iimhratica Goeze. — " Chenille brun ochracé, cylindiique,
veloutée, légèrement atténuée aux extrémités ; dernier anneau surmonté de
quelques poils; tête petite, globuleuse, pubescente; les lignes dorsale et laté-
rales pAles. — • Sur Viola (aucf.), 2, 3.
28. Orrbodia Van-piinclaliim E.sp. — Chenille d'un rouge plus ou moins
hrunàlre. allongée, cylindriipie et atténuée en avanl. — Sui- Viola (Kalt), 'i, fi.
2!l. Orrlwdia vnccinii L. — Chenille identique à la pircédentc, sauf que la
robe est plus rosée, les lignes dorsale, sous-dorsales et stigmatales moins
nettes d'un verdàlre pAle. — Sur Viola (Kalt), 5, 6.
C. — GÉOMÈTRES :
30. Acidalia strigilaria TTb. — Chenille h robe jaunâtre, à dorsale géminée
et les sous-dorsales d'un brun rouge, à stigmatale d'un jaune blanchâtre. —
Sur' Viola (Kalt), 4, 5.
31 . Piigmœna lusra Thunb. — Chenille jaune brun à corps grossièrement
chagriné, caréné sur les côtés et couvert de poils très courts et serrés. —
Sur Viola calcarata (Berce), 6, 7.
D. — .Vrctiides :
32. Spilosoma bibriripeda L. - Chenille d'un gris brun plus foncé sur le
dos, h poils blancs, raicles et courts implantés sur des tubercules. — Sur
Viola (Kalt), 7, 8.
'i2 0. GoniY el J. HriGNON. — Imedes parasites des Violariées.
33. Spilosnma monthastii Esp. — Chenille identique, mois à poils biuns
et longs; à ligne dorsale rousse non interrompue. — Sur Viola (Kalt), 7, 10.
34. Spilosoma iirficss Esp. — Chenille identique, mais à poils grisâtres et
courts; ligne dorsale blanche visible sur les trois premiers anneaux seulement.
— Sur Viola (Kalt), 8, 9 ; 4, S.
35. Perirnllin matronnia L. — Chenilhî d'un brun noirâtre, à poils en verti-
cilles épais cl d'un bi"un i-oussâtre, très longs et rabattus. — Sur Viola (Kalt)),
V. tricolor (auct.).
36. Chenille d'un noirâtre plus ou moins fonce à poils en aigrettes étoilées,
implantés sur des tubercules saillants; ligne dorsale blanche. — Sur Viola
canina (Kalt), 5, 6.
II. — Microlépidoptère.
*37. Pancalia Lctnrpnhœkelln L. — Petite chenille à tête d'un brun jau-
nâtre pâle taché de foncé; plaques écailleuses luisantes. Coi-ps d'un rouge
pourpre foncé; incisions et plis ochracé pâle. — Vit d'abord dans les pétioles
des feuilles de Viola Itirta, d'après Meyrick, puis dans une galerie soyeuse
établie entre les racines. — 6 à 8. — Sur Viola hirta, V. siJvestris (de Com-
brugge).
N. B. — Les noms précédés d'un (*) sont ceux qui ne figurent pas dans
l'ébauche de clef ci-dessus et dont nous ne connaissons pas les représentanis.
Nous nous sommes contentés de donner quelques aperçus sur certains
papillons Àrgynnis ; les descriptions de ces papillons étant dans tous les
auteurs.
Pour les chenilles, la plupart sont décrites tout au long dans les 3 volumes
Los premiers états des Lépidoptères français, de M. l'abbé Frionnet.
III. — Hyménoptères.
1 . Larve (fausse-chenille) d'un bleu ardoisé foncé, plus clair sous le ventre;
à tête d'un noir luisant. — 10, 11 Emphytiif^ teiirr Fait.
Sur Rosa odorata ! — Melun ; Machault ; Fontainebleau : Samois, Vulaines-
sur-Seine, 13 novembre 1906 (Voir F. d. ./. N., XLP année, p. 118).
2. Larve d'un vert clair, plus foncé en dessus. — 10 à 3.
Taxomiis glabratiis Fait.
Sur Viola tricolor (in Konow). — Fontainebleau : à Valvins, au bnixl de la
Seine nous avons trouvé des lan'es de cette Tenthrède réfugiées dans les tiges
sèches d'Urtica dioïca. Le même enirenœud contenait de 1 à 4 larves, avec
trou d'entrée sur le côté et operculé intérieurement d'une membrane parche-
minée transparente. Recueillies le 30 mars 1906, elles ont livré les imagos du
10 au 15 mai suivant.
IV. — Diptères.
1 . Larve isolée dans les ovaires qu'elle déforme en v produisant un gon-
flement anormal Laii.ranin ;i-nra Meig.
Sur Viola tricolor et sa var. an^ensis (Kalt).
2. Lar\'es grégaires blanchâtres, jaune orangé à la fin; dans un enrou-
lement marginal" involutif de la feuille, décoloré, épaissi et sans pilosité
anormale : ou sur l'inflorescence qu'elle déforme complètement.
Perrisia afjinis Kieff.
Surlesl'io/a, principalement V. hirla! V. odorata! V. silvcstris! V. canina!
— Fontainebleau !
3. Lai-ves grégaires toujours d'un jaune orangé pâle ; à l'extrémité des
tiges où leur présence est trahie par une pilosilé anormale.
Perrisia violse F. Low.
Sur Viola tricolor et sa var. arvensis. — Fontainebleau.
G. t. ni \i\ ,■[ ,1. Cl i(.\(iN. Insectes parasites des Violuriévs. 43
V. — Homoptères.
i . l'ucei^ii aptèro tl'iiii mtI pàlo, y ciwiiiPiis lu (iiiciic au moins de la iiioiliù
dos cornicides; ailr lniiii l'i iilulnnirii il Un \ri-\ |iliis un iiioiiis jaunàlre.
.I///11.V malvu: Walkcr.
Sur \ii)la odorata, sui- le jifliolc iléfoiinr, '.). l'uiiliiinohlcau : \ ulaiiies-
sur-Soiue ! Samois.
2. l'uicroii aplèrc d'un vcil pâle, mais à (|ucm' jaune plus cuuilc (pic la
mnitir (les ciiiiiiculi's ; ailé liiim janiiAlii' à aluldiinMi voidàlio, à cDruiculcs
longs, mimes, jaunes Ijordées de Ijrun à iexli-éniilé, à queue biuno.
Macrosiphnm. pchmjnnii Kali.
Sur Viola Iricolor sous les feuilles fi'oissées cl défoi-mées, 9. — Fonlaino-
l)lcau : Valvins ! Samoreau !
HEMARQUI-IS. — On peut citer encore quoi(|iii' l'dii ne puisse les faire
entrer parmi les Insectes proprement dits :
r Un acarien : Eriophyes violx Nal. (|ui pi-oduit un enroulement marginal
serré sans décoloration et sans épaississemcnl notable (in Iloiiard). — Fontai-
nebleau !
2° Un nématude : Hclrrodera radicimln Greeff, dont la présence est signalée
par lin iriilleincnl aiidnnal et glolnilcux dr la racine chez tous les Viola.
l'armi les Insectes vivais, nous n'avnns parlé ni de i' \nlhnbiinn prninil;r
Stepli., parce (jue <'e coléoptère n'est qu'un sim|ile visiteur ; ni de VÀdela
rioh'lla Tr. cité par Macquart, parce que ce fépidoptère nous semble n'avoir
lie rapport avec la ]'inlctle que par la valeur de son nom : ni de l'nntnrinia
vinlicola (loquill, spécial à l'Amérique du Nord (pourtant si l'on remarque de
petites larves grégaires sauteuses dans la fleur des Vinla, l'attention sera
éveillée); ni .'l.r/romi/:« violée Curtis dont la description et les ligures qui
illustieid les pages 2'i4, 2i.') de The finrdener's Chmniclr. iSii. se rap-
|iroclient assez de celles de I^ait.ronia wnea dont il est question ci-dessus.
Nous avons trouvé plusieurs fois et plusieurs années de suite la feuille de
Vinla sUveslriK minée par une larve dmil nous avons tenté vainement l'élevage
jiisipi'iei; son signalement ne répond pas à celui de Pmvoliu f.einrcnhœhilla L.
— Kxclusivement dans les bois humides; environs de FoDtainebleau : Samo-
reau (partie basse tlu bois Gasscau) !
En somme, fort peu d'insectes spécialemcni parasites des Violariées :
parmi les Macrolépidoptères cités plus haut, on peut diie (pie leurs chenilles
sont régulièrement polyphages.
G. Goi'Rv et J. Quignon.
•*••
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE
{l'remière liste.)
I,f but que nous lions [uoposons ici n'est évidemnn^nt pas de donner un
catalogue véritable des Névroptères de France. Cette faune, trop négligée
dans notre pays (les Odonates exceptées), mérite, à noti'e avis, une série
d'études plus importanles que nous soumettrons aux entomologistes le plus
tiM possible.
'l'i J. Lacuoix. — • Conlribulion à l'élude des Névroplères de France.
Nous commençons simplement aujourd'hui i'énumération de nos captures
au fur et à mesure des déterminations et nous ajouterons les observations
soumises par d'autres natuialistes et les insectes que des collègues voudront
bien nous communiquer ou nous donner.
Nous prions donc tous les entomologistes qui voudraient nous aider dans
la tâche que nous nous S(.»miiies imposé — l'élude complèle de la faune
névroptérique de France, — de recueillir, dans leurs chasses, des insectes
névroptères et de nous les envoyer avec le lieu et la date exacts des captures.
Nous les remercions à l'avance de leur collaboration.
Nous prévenons ceux qui auront ces listes entre les mains que nous
employons le terme Névvoplèrc dans son sens large; nous y comprenons
les Odovales ou Libellules et les Tiichoplères. Plusieurs auteurs, dont l'au-
torité en la matière est d'ailleurs très grande, — Van der Weele, Vhner,
Klopaleck, Endcrlein, Desneux..., — ont créé de véritables ordres pour les
différents groupes {Mégaloplères, Mécopières, Plannipennes, Trichoptères,
Isoptères...). Si ce fait peut avoir, au point de vue de la systématique, une
importance réelle, nous croyons que dans la pul)lication de ces listes il n'est
pas nécessaire d'en parler plus longuement.
Voici donc la méthode que nous voulons suivre dans ce travail de prépa-
ration. Nous adopterons deux sous-ordres : celui des Lioptèrcs (R. P. Lon-
ginos Navas) et celui des Trichoptères (1).
Le premier sera divisé en deux grandes sections : celle des Odonates et
celle des Oxynales. Chacune d'elles se subdivisant en tribus et en familles.
Le deuxième, c'est-à-dii-e le sous-ordre des Trichoptères, sera également
divisé en deux sections : celle des Inéqvipalpes et celle des Eqnipalpes.
Nous saisissons cette occasion pour remercier notre maître, le R. P. LoN-
GiNOS Navas, de ses bontés à notre égard. Avec une bienveillance dont nous
sommes très touché, ce savant entomologiste s'est entièrement mis à notre
disposition et a consenti à nous guider dans nos études sur les Névroptères.
Avec un guide aussi éminent, qui nous honore de son amitié, nous ne pouvons
qu'aimer de plus en plus cette branche de l'Entomologie.
A. — SOUS-ORDRE DES LIOPTÈRES.
1. — Section des Odonates.
Plusieurs travaux ayant été déjà publiés au sujet des Odonates (2), nous
nous dispenserons de donner ici une liste de ces Névroptères. Nous nous
contenterons simplement de signaler quelques localités nouvelles pour la
région de l'Ouest.
Orthetrum cancellatum L. — Espèce peu commune et toujours très loca-
lisée. Nous l'avons trouvée dans un petit coin de la commune de Saint-
Martin-dc-la-Coudre (Charenle-Inf.).
Orthetrum cœrislescens Fabr. — Plus commune qno la précédente, mais
généralement localisée aussi, a été trouvée par nous sur un petit espace de
la rivière le Mignon, à Saint-Martin-la -Grève (Charente-Inf.).
SoMATOCHLORA METALLICA Van der Lind. — Toujours rare en France. Nous
(1) Nous ne nommons pas ici le sous-ordre des Adélopfères (R. P. Longinos Navas). Ce
sous-ordre, qui comprend les sections des Tisannures et des Colemholes, ne sera pas étudié
par nous.
(2) Nous citerons surtout la série d'études consacrées- aux Odonates par notre savant
collègue M. R. Martin, études pariies dans la Feuille des Jeiines Naturalistes (années 1S87-1889).
L'autorité de cet Odonalologue est suffisamment reconnue pour que nous ne soyons pas
obligé de conseiller l'usage des descriptions qu'il a données. — Voir aussi l'étude de
M. E. R. Dubois sur les Névroptères de la Gironde [n" 280 et 330).
J. Lackoix. — Conlribulion à réludo des Névraplèrcs de France. 45
l'avons trouvée dans trois localités nouvelles pour l'Ouest : Saint-Martin-
(li'-la-Coudre (Charente-Tuf.), Le Bnsscan et Vniitré-en-Gdtinc (Deux-Sèvres).
Al)on(lante, en mai 1010, dans cette dernière localité.
riOYEniA ( = Fonscolombia) Irène Fonsc. — A été trouvée par nous dans
le maraix dWmiiré, près Epnnnes (Deux-Sèvres).
CoiîDiiLEr.ASTER ANiMULATiis F.atr. — Celte superbe et grande Odonate est
assez commune en Fiance, mais est quelquefois localisée. Nous l'avons ren-
contrée alîondanle à Voulré-cn-Gâtinc (Deux-Sèvres) et rare à Saint-Martin-
dc-la-Coudve (Charente-Inf.).
GoMPHUS Grasuni Ramb. — Cette libellule est assez commune dans le
Centre, mais est plutôt rare partout ailleurs. Nous avons capturé un cf dans
la Forêl de l'UennUam (Deux-Sèvres) le 20 juillet 1000.
Onvciiogomphus foucipatus L. — Capturé par nous également dans la
Fnrêt dp nirrrriUniv, à la même date.
Lestes virens Charp. — Trouvée par nous h Fniiras (Ctiarente-Inf.).
IsciiMURV pi'Mii^io Charp.. var. Q aurantiaca Sélys. ■ — Nous avons ren-
contré cette variété de piirnUio dans le marais dWmitré, près Epaimcs (Deux-
Sèvres).
2. — Section des Oxynates.
«) Famille des Ephémérides.
Nous nous excusons de ne pas donner dès aujourd'hui une liste plus impor-
tanle d'insectes de cette famille. Les Ephémérides sont excessivement déli-
cates, s'altèrent très rapidement et demandent des soins tout spéciaux que
nous saurons prendre désormais. Nous espérons pouvoir donner bientôt une
série plus intéressante.
Epiiemera vulgata L. — Cette espèce est excessivement répandue et
commune.
Epiiemera danica Miill. — Peut-être moins abondante et moins répandue
(du moins dans notre région) que la précédente espèce. Elle ressemble
d'ailleurs assez à celte dernière. Il est à noter que la tache discoïdale de
l'aile postérieure est réduite à im petit point ou même effacée. De plus,
l'abdomen est d'un blanc d'ivoire.
Harropitlebia fusca Curlis. — Cette espèce a été trouvée à Saint-Nazaire
(Loire-Inf.) par M. Revelière (1).
EcDYURUS FORCiPULA Kollar. — Nous l'avons trouvée à Voutrc-m-Gdtinc
(Deux-Sèvres).
Heptagenia sulphurea Miill. — Cette jolie espèce ayant le réseau de l'aile
brun a été capturée dans les globes électriques de la ville de Niort.
Nous ajouterons à cette très petite liste d'Ephémérides trois Clcon trouvés
sur les bords de la Sôvre Nioi'taise, aux portes de Niort :
Cleon dipterum L., Cleon simile Eaton et Cleon rufulum MQll.
Au sujet des Ephémérides, il est intéressant de noter que l'insecte, aussitôt
dégagé de sa nymphe, n'est pas encore à l'état complètement adulte : c'est
l'état dit subimago. Il lui faut encore abandonner une dernière peau pour
devenir imago. Les Ephémérides peuvent quelquefois différer beaucoup dans
ces deux états et être même méconnaissables.
b) Famille des Ascalaphides.
Ascalaphus LiBELLULoïDES Schâff. ( = coccajus W. V., = meridinnalis
Ramb.). — Cette espèce a été trouvée à Cautereis (Hautes-Pyrénées) par
M. Gelin. — Notre collègue M. d'Olbreuse nous l'a donnée (iwVernct.
(1) Il est bien entendu que les localités mentionnées ici n'excluent pas celles où les
Névroplères signalés peuvent encore se rencontrer.
'i(') ,1. Lacroix. — Conlribulion à l'élude des Névroplères de France.
AscALAPiirs i.nNr.icoRNis L. — Cet insorlo se renronirp dans nos régions
(11- l'OuPsI. Il a été capture au bois de MaUcl. prf's Mnuzi^ (Deux-Sèvres), par
M. r.elin.
Asr.ALAi'iHS IIISPAMCUS Ranib. — Nous avons roeu. en ('(imnniniratinn,
(l'un correspondani un Vsraiapho eapturé l'été dernier' (li)ll) aux environs
de Toulon, ('et éelinniillon unique était le seul représeniant de rette f;unille
dans l'envoi (consislanl surlouf en Odonales). Il ne laisse micun dovlo dans
notre esprit sur son identité. Cette capture nous semble parlieulièremeid
intéressante et fort probablement nouvelle pour la Franre.
Asr.ALAPiii'S CiiNii Sélys. — Notre maître. le R.P. T,on£;inos Navas. dans
une de ses lettres, nous indiquait cette espèce comme trouvée dans le Midi
de la Franre. Nous nous permettons de l'ajouter <à celle liste.
c) Famille des Myrméléonides.
ME(;iST0i'rs flavicornis Rossi { = bisignaliis Ramb.). — Nous avons ren-
contré un exemplaire de celte espèce à Chatelaillon (Charenle-Inf.). Dans la
lisle (publiée en mars 1911 dans la Feuille des Jeunes Naluralisies) des
captures faites par M. Revelière près de Saint-Nazaire, le R. P. Lon^inos
Navas cite cette espèce. l\ ajoute qu'il la croit nouvelle pour la région atlan-
tique.
Myrmeleon inconspicuus Ramb. — A été trouvé dans la T^oire-înférienre
par M. Revelière.
Myrmeleon nostras Fourcroy ( = europ,xus M'. L'.) (lormirariux Auct.). — ■
Nous avons trouvé cette espèce à CJiatplailJon fCliarente-Inf.'). M. Revelière
l'a éijalement capturée dans la Loire-Inférieure.
]\Iyrmeleo\ formicarius L. — Trouvé à Cauiprrlx fïîautes-Pyrénées) par
M. Celin. Nous avons pris ce Myrmeleon à Chalclaillon.
Macronemurus appendiculatus Latr. — Cette espèce a été prise sur le
lilloral de la Méditerranée. M. d'Olbreuse nous a donné un exemplaire capturé
à nonrp-lps-Bnint, près Royan (Charente-Inf.).
AcAN'THAn.isis nrc.iTAMCA Villers. — On trouve ce £;rand Myrmeleon dans
nos régions de l'Ouest. Il a même été "capturé dans la Loire-Inférieure par
M. Revelière.
Palpares libelluloïdes L. — Ce superbe insecte est très commun sur
tout le littoral de la Méditerranée.
fl) Famille des Chrysopides.
La liste des Chrysopides que nous donnons ici, quoique ayant déjà son
importance, ne contient pas toutes nos récoltes faites jusqu'à maintenant.
Plusieurs espèces sont encore à l'étude et n'ont pu être assez rigoureusement
identifiées pour figurer ici.
NoTHOCHRYSA CAPITATA Fabr. — A été capturée par M. Revelière, à Saint-
Nazaire (Loire-Inf.).
CiiRYSOPA ATLOARis Schu.. t>ipp. — Cette espèce est excessivement com-
mune et 1res répandue. Elle a été trouvée dans le Nord-Ouest de l'Afrique
(R. P. Longinos Navas) et nous la possédons de l'Algérie. C'est une espèce
véritablement polymorphe, susceptible de varier énormément. Le type qui
ne doit avoir aucun trait noir ou noirâtre sur la face, ni de taches ou lignes
rougeàtres sur le corps, a le réseau des ailes entièrement vert. — Nous
signalerons ici quelques variétés (d'autres figureront dans une liste prochaine).
Var. JiiCROCEPHALA Rrauer. — Elle doit être aussi répandue que le type.
Nous l'avons trouvée partout dans notre région.
Var. .«QUATA Navas. — Est peut-être un peu moins commune que la pré-
cédente sans cependant être rare. Nous la croyons également répandue.
Var. PoDAi Navas. — Nous avons rencontré cette jolie variété dans les
J. Lacroix. — Conlribulion à l'élude des Névroplèrcs de France. 47
(lépailempiils des Dciix-Sèvres et de la Charenle-Inf(^rieurc (I). Cotte variété
a été décrite, pour la première fois, par le R. P. Longinos Navas au Congrès
de Cralz (1010).
Var. BELLA Navas. — Cette magnifique vaiiéié décrite par notre vénéré
maître, le R. P. Longinos Navas, a été trouvée pour la première fois, par
nous, dans le dépai'tement de la Vendée, en septembre 1911.
Var. BISERIATA Schum. — Nous avons capturé pendant l'été de 1911 un
certain nombre d'exemplaires de cette très intéressante variété.
CiiRYSoPA Fi.AViFRONS Braucr. — Trouvée à Saint-Nazaire (Loire-Inf.) par
M. i?evelière. Nous l'avons capturée assez fréquemment dans le département
des Deux-Sèvres.
CiiRYSOPA viRiDANA Schneider. — Jusqu'à mninlenant nous n'avons ren-
contré cette Chrysope qu'à Niort.
CiiRYSOPA PRASiNA Rurmeister, type. — Il a été pris à Rlain (Ijoire-lnf.)
par M. Revelière. Nous ne l'avons encore pas trouvé dans notre région où
il existe très cei-tainemenl. Comme la viilgaris, cette espèce est très variable.
Var. ADSPERSA Wesm. — Très commune et doit être répandue. M. Reve-
lière l'a capturée dans la Loire-Inférieure.
Var. STRIATA Navas. — Commune également, du moins dans notre région.
Var. PUNCTiGERA Sélys. — Nous rapportons à cette variété deux exem-
plaires trouvés l'un au Busspou fDeux-Sèvres). l'autre à Samt-Mnrtin-dp-la-
(niidre (Charente-Inf.). Ils ont les nervules gradiformes noires et un point
également noir sur la partie dorsale du premier article des antennes. Il n'est
|ias possible, nous croyons, de la confondre avec mariana Navas, var. stic-
loccra Navas, qui doit avoir les nervules en gradins vertes.
Var. DEGRADATA Navas. — Assez difficile quelquefois à bien séparer de
var. arlspersa. Moins commune que cette dernière. Paraît être cependant
assez répandue.
Var. Zelleri Schn. — Nous rapportons à cette variété un exemplaire
trouvé dans la Forêt de l'Hermitain fDeux-Sèvres). Il n'est pas possible de
rapprocher cet exemplaire de mariana type qui a les nervules gradiformes
vertes.
Chrysopa mariana Navas, vai". chlorocephala Navas. — Nous n'avons
trouvé celte variété, jusqu'à maintenant, que dans la Charente-Inférieure :
deux exemplaires à Samt-Martin-de-la-Coudre et un dans la Forêt de Bennv.
Var. STiCTOCERA Navas. — Nous rapportons à cette variété un échantillon
capturé dans la Forêl do Benon fCharente-Inf.'*. L'exemplaire, par sa taille
et ses nervules gradiformes vertes, s'éloigne de la var. punctigera de prasina.
Chrysopa formosa Rauer. — Nous avons pris un exemplaire de cette
espèce à Aiffres, près *Niort (Deux-Sèvres) et plusieurs autres sur le littoral
de l'Atlantique.
Chrysopa perla L. — Excessivement abondante.
Chrysopa 7-punctata Wesm. — Cette Chrysope doit être assez répandue;
mais elle ne nous a pas semblé également commune partout. Dans notre
i-égion elle était, en 1911, excessivement abondante à Niort et plus rare sur
d'autres points. — Elle paraît affectionner, d'une manière plus particulière,
les jardins ou les petits lieux boisés très proches des habitations.
Nous l'avons capturée à Mort et ses environs immédiats : Aiffres, Bessines.
Sainte-Pezenne...: à Epaiwrft-gnrr. au BufseoTi. à BoixsproJ, dans la Forêt
de Chizé (Deux-Sèvres) et à Saint-Martin-de-la-Coudrc (Charente-Inf.l Elle
a été trouvée à Saint-Nazaire (Loire-Inf.) par M. Revelière.
1) Dans ce travail, il nous est impossible d'insister sur l'aire d'expansion de tollp ou telle
espèce. Nous reviendrons sur cette question dans nos monographies.
'iS J. Lacroix. — Contnbiition à Vétude des Névroplères de France.
Var. PALLF.NS Rambnr. — Cette variétt^ ne semble pas enmmnno. Elle se
ronronlre rôfo n rôio aver le type. .Tnsqn'fi maintenant nous l'avons naptiir*^e
seulement à Ninrl. M. Revelière l'a prise h Saint-Nazaire. Pour ce qui nous
ronrerne, sur h peu près 100 exemplaires de 7-punctata capturés dans un
seul jardin h Niort, nous avons trouvé i paUens.
CuRYsorERCA FLWA Scopoli. — Cette espèce est assez curieuse. T.e c? est
un peu différent de la Q. Cette dernière a lïénéralement les ailes plus déve-
loppées, avec la ner\'ure costale moins incun'ée (cette incurvation est très
accusée chez le cf). Ce dernier a l'abdomen plus \nr\2. que celui de la g .
Ce senre Chmisncerca a été créé en 1909 par Van der Weele.
Cfirysotropts Lacrotxi Navas. — Nous avons trouvé, le 13 aortt 1911, ai'v
environs de Xiort. cette Chrvsonidc qui a été étudiée par notre maître, le
R. P. Longinos Navas. Ce savant névroptériste. après une étude minutieuse
de cet insecte, s'est décidé définitivement h le prendre comme type d'un
nouveau ^enre IChrysntmni'') qui sera, ainsi que l'espèce, décrit sous peu.
I\u moment où nous écrivons ces liîmes, l'étude du R. P. Lon£rinos Navas
n"a nas encore paru: aussi nous dispenserons-nous de parler plus longue-
ment de cette intéressante espèce.)
r) Famille des Hémérobides.
Nous diviserons cette famille en deux tribus : celle des Sisynvn.'!. qui ne
comprend qu'un seul ^renre en France, et celle des HniK'rnhmrs. Cette division
est justifiée par les rapports différents, dans les deux tribus, des vprvvrox
Mnvs-ro.ttalp pt radiale à l'aile supérieure. Les insectes de cette famille sont
assez petits et assez voisins les uns des autres. Ils vivent, comme les Chn^so-
pides. dans les branches des arbres et des buissons.
De la tribu des ^i^i/rinps nous signalerons trois espèces :
SiSYRA FUSCATA F. — Espèce très commune.
SiSYRA TERMINAUS Curt. — Plus Pelle quc fuscnfn, avec l'extrémité des
antennes tranchant par sa coloration. Moins commune, il semble, que
la précédente.
SiSYRA Datei M'. L'. — Nous n'avons trouvé, jusqu'à maintenant, qu'un
exemplaire de cette espèce, à Ninrt (Deux-Sèvres).
Il est à remarquer qu'on trouve les Sisyra principalement dans les maré-
cages, le bord des rivières, des ruisseaux et des étangs ou mares. La larve
est aquatique.
De la tribu des Hémérohmes nous citerons :
MiCROAU's APHiDivoRi'S Schr. — Nous avons recueilli deux exemplaires.de
cet insecte dans la ville même de AHorl. sur la muraille d'une maison, au
mois de novembre 1910. Il a été aussi trouvé dans l<i Fnrêt de VHermifam
(Deux-Sèvres), en octobre, par M. Gelin.
AIiCROMUs VARiEC.ATUS F. — Nous avous vu. jusqu'h maintenant, peu
d'échantillons de cette espèce. Nous avons pris un exemplaire aux environs
de Ninrt et un autre dans le bois de la Fm/n Moniavlt. près Bcam^nir (Deux-
Sèvres).
Hemerobu'S marginatus Steph. — Cette Hémérobe est commune. Nous
l'avons capturée un peu partout dans notre région. M. Revelière l'a prise
à Saint-Nazaire (T^oire-Inf.).
Hemerobk'S humili L. — Saini-Nazairp, par M. Revelière.
Hemerorius micaxs Olivier. — Non très commune. Nous l'avons trouvée
h Vniitré-en-Gâtine et au Busseau (Deux-Sèvres).
Hemerobius pini Steph. — Non commune. Forêt dn rilprmitain (I^acroix).
Hemerobius stigma Steph. — Fn seul exemplaire trouvé sur le littoral
de l'Atlantique.
Hemerobius lutescens F. — Extrêmement abondante.
J. Lacroix. — Contribution à l'élude des Névroptères de France. 49
UuEi'AMJi'iEHVX PHALENoïDEs L. — Saint-Nazaiie (Loire-Inf.), par M. Reve-
lière.
Meualumus iiiutus L. — Nuus avoiid capturé celle espèce à Muit el ses
enviions.
/; Famille des Osmylides.
UsiMVLUs MACLLATUS F. {'= [ulviccplialus Scop.). — Gel insecte n'est pas
raie non loin des ruisseaux. 11 frùquenle aussi les forêts et les bois.
ijj Famille des Conioptérigides.
CoiswEiM'ziA PUNCTicuLA Euduilcin et Sk.midalis clrtisiana Enderleiji. —
Tous deux d'Ainéile-les-Bains {ï\. P. Longinos Navas).
li) Famille des Sialides.
SiALis LiiXARiA L. — Extrêmement commune au mois de mai et même dès
le mois d'avril.
SiALis FULiGiiNOSA Pictel. — Nous avons rencontré cette espèce aux environs
de Murl. On avait pu croire, pendant un certain temps, que Sialiti fuligi-
no^a Pictet el aigripes Ed. Pictel étaient une seule espèce. Il est établi
aujourd'hui qu'elles forment deux espèces différentes.
i) Famille des Raphidides.
iNous ne citerons pour l'instant qu'une seule famille : Kaphidia cognata
Kamb. — Elle a été capturée sur le territoire de la commune de Niort, par
M. Gelin.
j) Famille des Psocides.
Psocus NEBLLOsus Steph. (= similis Brauer). — Nous avons trouvé cette
espèce dans la Forêl de rHerniilaln (Deux-Sèvres).
CtECiLius FLAViDUS Steph. — Cette très jolie petite espèce a été prise par
nous aux environs de Niort, le 14 novembre 1911.
k) Famille des Panorpides.
xNûus ne donnons, dans cette première liste, aucun insecte de celte famille,
quoique nous en ayons capturé cinq espèces et variétés dans notre seule
région.
Niort. Joseph Lacroix,
Membre de la Sociélô Entomolot'ique de France
lA suivre.) et de la Sociedad Aragonesa de Ciencias naturales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Singulière méprise. — Ponte sur une feuille d'arbre d'un insecte à larve aqua-
tique. — Je retrouve, en parcourant mes notes, une observation que je fis vers
la fin de l'été 1910 et qui me parut alors assez intéressante pour en faire mention
sur mon carnet. Peut-être les lecteurs de la Feuille eu jugeront-ils autrement;
en tout cas, la voici :
Le 17 septembre de ladite année, je parcourais un petit chemin ombragé, à la
recherche de larves de Tenthrédines, quand une personne qui m'accompagnait
me fit remarquer une feuille de coudrier portant à sa surface une petite masse
gélatineuse sans forme déterminée, offrant un volume d'environ un centimètre cube.
Intrigué, j'examinai de suite à la loupe cette gelée, et vis qu'elle renfermait de
nombreux œufs. Je songeai à la ponte des Phryganes, bien qu'il n'y eût pas d'eau
dans le voisinage, et emportai le tout pour en surveiller l'éclosion; je le rais pour
cola à l'abri de la dessiccation.
50 Noies spéciales et locales.
Une huitaine de jours après, les œufs donnèrent naissance à de petites larves
que je reconnus pour appartenir eilectivement à une espèce de Phrygauide. Je leur
donnai de l'eau dans laquelle elles se rendirent après avoir éprouvé une certaine
difficulté à se tirer de la gelée qui les engluait. Elles se mirent alors à nager avec
vivacité et quelques-unes se construisirent de petits fourreaux avec des bûchettes
microscopiques de bois que je leur procurai sous forme de sciure, mais je ne pus
réussir à les élever.
Les Phryganes pondant habituellement soit dans l'eau, soit sur les lalantes
aquatiques ou au bord des fossés, je ne vois qu'une explication à c«tte ponte sur
une feuille d'arbre, c'est que l'année 1910 ayant été très pluvieuse, les feuilles
mouillées auront trompé la femelle qui y a déposé ses œufs, et qui a ainsi voué sa
progéniture à la moi't.
Il est vrai que mon intervention n'y a rien changé.
Lisieux. A. Loiselle.
A propos de Cnethocampa pityocampa F. — M. H. du Buysson signale dans
le dernier numéro de la Fe.utUe la disparition dans l'Allier de cette chenille qui
infeste trop souvent les arbres verts et plus particulièrement les pins.
J'ai pu taire la même remarque dans les environs de Vienne, où, depuis l'automne
dernier, je n'ai observé que quelques très rares bourses habitées, alors que les
années précédentes je pouvais en constater souvent un très grand nombre et voir
aussi, comme conséquence, de malheureux pins noirs d'Autriche, surtout ceux
appartenant à de jeunes plantations, littéralement réduits à l'état de squelette,
toutes leurs feuilles ayant été dévorées par ces chenilles.
Je partage l'opinion de mon excellent maître et ami quant à la cause de la
disparition de cette espèce et, comme lui, je l'attribue aux pluies persistantes
de 1910, lesquelles ont dû très probablement gêner la ponte et nuire au dévelop-
pement des jeunes chenilles.
Vienne (Isère). L. Falcoz.
Campagnol des champs (Ârncola arvalis Pallas). — Au sujet de l'influence
pernicieuse des années humides sur certaines espèces animales, je signale également
la diminution très notable dej^uis un an dans ma région du Campagnol des champs,
dont l'abondance était prodigieuse avant 1911.
Ayant eu besoin d'un certain nombre de nids de ce petit rongeur, pour étudier
la faunule des arthropodes qu'on peut y recueillir, je n'ai réussi à en découvrir
que quelques rares spécimens pendant l'automne dernier
Il est à présumer que les terriers contenant les nids du Campagnol ont été
inondés pendant l'été de 1910. Le contact de l'eau et de l'humidité ont contribué
à faire périr la plupart des nichées et de cette façon cette engeance nuisible s'est
trouvé décimée pour le plus grand profit des agriculteurs.
L. Falcoz.
Taupe commune {Talpa europœa L.). — Pour une cause tout opposée, l'été
anormalement chaud et sec de 1911 a amené la diminution notable du nombre des
taupes non seulement en France, comme je l'ai observé pour la région viennoise,
mais aussi en Allemagne. En effet, un de mes correspondants de Leipzig, M. Max
Luike, m'écrivait dernièrement que dans la même région où durant l'hiver passé
il avait déterré plusieurs centaines de nids de taupe, il n'avait pu en découvrir
un seul cet hiver. Il attribue cette disparition à la sécheresse de l'année dernière.
Les taupes, ainsi que tous les mammifères adéphages, ne peuvent se passer de
boire. Celles dont le cantonnement est situé à proximité d'une rivière ou d'une
nappe d'eau, creusent toujours une galerie faisant communiquer leur gîte avec
l'abreuvoir; cette galerie est journellement fréquentée. Celles qui habitent les
plateaux secs ont la ressource en saison normale d'utiliser l'eau des pluies qui se
collecte dans les dépressions de leurs terriers. Certains taupiers affirment même
qu'elles creusent des puits servant de réservoir d'eau. Mais, pendant les étés sans
pluies comme celui de 1911, ces petites nappes souterraines venant à tarir, ces
animaux tourmentés par le besoin de boire quittent leur terrier pour venir à la
surface à la recherche d'une eau absente et ne tardent pas à périr de soif et de
chaleur.
L. Falcoz.
Notes spéciales et locales. 51
De l'uniformité dans la préparation des Insectes. — Pour cette raison que chacun
d'entre nous est porté à échanger ses trouvailles contre celles des personnes qui
étudient les mêmes groupes d'insectes, il est utile qu'on s'applique à uni» bonne
préparation permettant de reconnaître facilement les espèces eu mettant à
découvert les parties qu'il est indispensable d'examiner. Le travail est surtout
indispensable pour les petites espèces qu'on colle sur des rectangles en papier.
On tend de plus en plus à abandonner ce petit triangle au bout duquel on collait
l'insecte en travers, ce qui était fort contrariant pour l'œil qui aime l'ordre et
l'alignement, tout comme une même direction et un même éclairage pour l'examen
superficiel dans les cartons.
Aujourd'hui nos collègues allemands et autrichiens excellent dans l'art de la
préparation sur rectangle. Ces petits morceaux de bristol, découpés à l'epiporte-
pièce, avec deux fins traits imprimés pour limiter la place de l'épingle, sont
assurément tout ce que l'on peut désirer de mieux. Cependant, on doit leur
reprocher d'en abuser un peu, car ils collent des espèces assez grosses qu'il serait
plus avantageux de piquer, afin d'en voir facilement le dessous.
Ceci exposé, parlons de ce que bien des personnes ont dû remarquer, c'est-à-dire
de la difficulté qu'il y a à louper ces insectes avec une loupe à foyer plus ou
moins court, lorsqu'ils sont placés à 10 millimètres au-dessous de la tête de
l'épingle. Il faut alors, pour être à son aise, faire remonter le rectangle et cela
nuit beaucoup à sa solidité autour de l'épingle. Le mieux ne serait-il pas (et
le Congrès international est là pour cela) de s'entendre sur la distance à laisser
entre la tête de l'épingle et l'insecte, que celui-ci soit piqué ou collé?
La mode est aujourd'hui de se servir du doigt pour enlever ou replacer les
insectes dans les cartons, et avec ce système on ne peut les fixer solidement.
Conservons donc ou reprenons la pince courbe et ne laissons pas nos insectes enfilés
aussi bas sur l'épingle. Mais, quelle distance observer? Pour contenter tout le
monde, l'accord ne me semble pas difficile. La distance de 10 millimètres me paraît
excessive et c'est contre elle que je me révolte. Celle de 6 millimètres me semble
largement suffisante. De plus, il est naturel qu'elle soit donnée par la largeur du
mors de la pince courbe qui est habituellement de 5 millimètres de large. —
Je suis possesseur encore (et je m'en sers journellement) d'une pince qu'on vendait
jadis à Lyon. L'élasticité et la rigidité de ses branches font de cet instrument un
modèle supérieur à tout ce que l'on rencontre encore aujourd'hui et son mors est
de la largeur de 3,5 mill. ; épaisseur qui donne la distance qu'on ménageait jadis.
Aujourd'hui, on a aussi démesurément allongé les épingles; cela peut être commode
pour ceux qui ont conservé l'habitude de faire des étages, mais cette grande
longueur facilite beaucoup les vibrations dans les envois par la poste et elle cause
souvent le bris de bien des insectes pendant le voyage.
S'il m'est permis d'exprimer ici mon denderata, je demanderai que les épingles,
de quelque grosseur qu'elles soient, ne mesurent que 20 millimètres de long, tête
non comprise, et que les insectes ne soient piqués qu'à une distance de 5 millimètres
au-dessous de celle-ci.
Enfin, que dire de la méthode anglaise, qui exige une patience inouïe, et des
rectangles de toutes les dimensions, appliqués tout contre le fond des boîtes avec
des camions. J'espère que nos collègues d'outre-Manche se déshabitueront d'une
telle préparation. Ils attachent à l'étalage une importance capitale, bien que les
tarses soient souvent englués par la colle et qu'il soit impossible de les examiner
par-dessous quand il y a des lamelles. Ce minutieux travail de préparation
restreint alors considérablement le nombre des spécimens qu'on pourrait réserver
pour les échanges.
Broût-Vernet (Allier). H. du Buysson.
Nouveau procédé d'asphyxie des Micros. — Je tiens de M. le D"' Robert, de Lyon,
qui le tenait de M. Ch. Fagniez, le procédé d'asishyxier les petits insectes à l'aide
de quelques gouttes d'acide acétique sur un peu d'cuate hydrophile, placée dans
la sciure du flacon de chaux. Ce procédé est excellent et il permet de retrouver
au bout d'un jour ou deux les insectes aussi souples que lorsqu'on les a récoltés.
On sait que pour les petites espèces telles que la plupart des Atheta, la souplesse
est une condition indispensable pour arriver à une bonne préparation des pattes
ou des antennes. Il va sans dire que ces insectes ne doivent jamais être mouillés
sous peine de devenir méconnaissables par l'agglutination des poils de la pubes-
cence. Il convient donc d'être très parcimonieux en réglant la dose d'acide acétique.
H. DU Buysson.
Notes spéciales et locales.
Mante religieuse. — Réponse à la note de M. Cavro (n° JfiJ,) et de M. Gasser
hi" Ji95). — J'ai capturé une jeune Manie religieuse (privée par conséquent d'aiirs)
fin août 1909, dans un bois tout proche de Saint-Dié (Vosges), à une altitude
de 400 mètres environ ; c'est donc à l'extrême nord-est de la France.
Finot, du reste, dans son catalogue des Orthoptères, dit : » Rare dans les Vosges »
Dans l'ouvrage de Bleichcr sur les Vosges, il est dit que la Mante religieuse n'est
pas rare aux environs de Colmar ; un exemplaire a été pris par M. Pierrat à
Gerbamont, à environ 800 mètres d'altitude (à 35 kil. au S.-O. de Saint-Dié).
Enfin Godron, dans son ouvrage plus ancien sur la Zoologie de la Lorraine,
dit : « Espèce très rare capturée à Darney (75 kil. O.-S.-O. de Saint-Dié) ».
Lille. A. Sjiits.
Monument à Henri de Lacaze-Duthiers. — Voilà 12 ans que Henri de Lacaze-
Duthiers est mort, et, ainsi qu'il arrive pour les œuvres vraiment grandes, la
sienne grandit encore par l'éloignement. Ses admirables travaux sur le Corail,
sur le système nerveux des Mollusques, les Archives de Zoologie Expérimentale
qu'il a fondées, les Stations de Zoologie Marine de Roscolï et de Banyuls dont
il est le créateur, son empreinte ineft'aça^sle sur deux générations de savants, tout
cela est, aujourd'hui comme au lendemain de sa mort, dans la mémoire de tous.
Le buste en bronze, œuvre admirable du sculpteur Benllure, due à l'initiative
de nos collègues espagnols, la statue à laquelle ont souscrit les savants du monde
entier pour son tombeau situé sur le promontoire qui domine la Station de
Banyuls, sont de vivants témoignages de l'admiration universelle. La petite ville
de Roscoff considère comme un devoir de ne pas laisser croire qu'elle reste indiffé-
rente à l'honneur d'avoir été choisie par Henri de Lacaze-Duthiers comme le
point des côtes françaises le plus proiire à l'établissement de la première Station
Zoologique qu'il a fondée, celle qui porte aujourd'hui son nom.
Sur l'initiative de MM. Cloarec, député du P'inistère, et Daniélou, maire de
Roscoff, les personnes constituant le Comité ont décidé qu'un buste de Henri
de Lacaze-Duthiers, porté sur un stèle de granit, serait érigé sur l'une des places
de la ville de Roscoff, auprès de la Station Zoologique, en face de la mer. L'exé-
cution du monument sera confiée à un artiste breton, M. Guillioic. Pour rehausser
l'éclat de cette fondation, nous demandons aux lecteurs de la Feuille de vouloir
bien se joindre à nous en nous envoyant leur adhésion.
Pour le Comité : Professeur Y. Delage,
A la Sorbonne.
Question. — Le D"' Bouly de Lesdain serait heureux de savoir ce qu'est devenu
l'herbier de Lichens de Grognot. Un assez grand nombre d'espèces ou de variétés
nouvelles, qui ne sont citées par aucun des Licbénologues français, ont été décrites
par cet auteur dans Plantes cryptogames-celhil aires du département de Saône-et-
Loire, Autun, 1863.
Errata. — P. 25, 21° ligne en remontant, il faut un cynipide au lieu d'wwe.
P. 26, 8" ligne, tarsaux et non torsaux; ■ — • 22" ligne, aussi longues au lieu de
plus; — 4° ligne en remontant, plus petits et non petites; — 2" ligne, avec
3 verticilles et non aura.
P. 27, 5" ligne, radius, cubitus (virgule et petit c); — 8" ligne, dans ce genre
au lieu de le.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Oberthur, Rennes— Parla (luul-I2)
TARIF DES ANNONCES POUR LA Âl' ANNÉE
Page entière 22'
1/2 page 12
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(1 br.); Sekera (1 vol.); Wuitner (1 br.).
Total : 8 vol., 36 brochures.
Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
SOMIkîAIRK DU N" 496
A. Laville : Giseiin'iil [irOhis torique cU' Ctimviitoiincau.
G. Goury et J. Quignon : Insi:c:les parlisilcs des Molariôes i/i").
Joseph Lacroix : CoiitribulJLin a IV'tudc des Névruptc-res de l''raiiee.
Notes spéciales et locales :
Singulière méprise. -- l'onto sur une fouille d'ai-bre d'un insecte "à larve aquatique
(A. Loisei.le), •
A ])ropos do Cni'llii'cdiiiiia iiilyocamija F. [L. Kai.koz).
Campagnol des cliauips {Arvk-ola arvaUs Pallas) (L. rAi.coz!.
Taupe commune (TaXyfi, europxa L.) ;L. Falcoz).
De luniforniilé dans la pi-éparalion des Insectes (H. du Buysson).
Nouveau . procédé d'asphyxie des/Micros (11. dij'Bl;v,.-.son).
Mante religieuse (A. Smits).
Monumenl à llrui'i df l.ac.-izo DiiIiul'i s l'i-uf, V hi i m.i .
ijuostioîl.
Errata.
Echange.
BULLETIN D'ECHANGES DE LA F£(1ILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Plateau, à Merfy (Marne, France), offre Coquilles fossiles de l'Eccène
parisien : du Thanétiem, du Sparnacièn, de VY présien, du Lutétien, etc., pour
analogues de l'Angleterre : Thanétien, LonJinien, BrarMesham, Bartonien. —
Envoyer ohlafa et desideratas / • '
M. Raymond Decary, à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), désire entrer eu
relations avec des entomologistes d'outre-mer pour faire des échanges de Lépi-
doptères. '
M. Courjault, conservateur du Musée de l'E. P. S. P. Pons, .à Saint-Sauvant
(Charente-Inférieure), offre Coquille^ européennes et exotiques et bonnes séries
du jurassique et crétacé de la Cliarente-Inférieure, du tertiaire de Touraine,
Bordelais, Landes et Basses-Pyrénées (raretés), contre ossements tertiaires et qua-
ternaires, insectes, fossiles primaires ammonites et bilemnites.
M. P. Duchevet, 24, rue Mauljean, Wassy (Haute-Marne), désire entrer eu rela-
tions d'échanges avec débutants en Coléoptères du Midi et d'outre-mer. Il offre les
espèces de sa région.
La Station entomologique de Rennes — renseignements gratuits concernant les
Insectes nuisibles — fait appel à tous les entomologistes pour ses collections
naissantes. Le moindre envoi d'Insectes sera reçu avec reconnaissance. — Direct,
technique M. C. Houxbert, Rennes (Ille-et- Vilaine;.
Contre 60 Coléoptères français, déterminés ou non, mais représentant 15 espèces
au moins, M. C. Houlbeet, Hennés (Ille-et-Vilaine), enverra sa brochure :
Tableaux analytiques illustré» pour déterminer les familles de Coléoptères. —
Les espèces les plus communes seront acceptées.
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1«' Mai 1912
V'= Série, 42« Année
N" 497
LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16=) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du l" janvier
(au lieu du 1*'' novembre).
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des préparatious galéniques de la racine de Gentiane (thèse), in-8°, 104 p. — Lons-
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BuKEAU (Ed.). — Etudes des gîtes minéraux de la France, publiées sous les
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fasc. I : Histoire des concessions, description géologique du bassin, gr. in-4°, 447 p.
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Séismologie, in-8°, 221 p. îvvec fig. — Lille, imp. Danel.
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HiCKEL (Robert). — Graines et Plantules des arbres et des arbustes indigènes et
communément cultivés en Franec : I, Conifères, in-8°, 187 p., avec 93 fig. originales
(dessins de l'auteur). — Mâcon, imjv Protat.
Lassetjr (A.-P.). — Contribution à l'étude de Bacillus chlororaphis G. et S.
(thèse), in-8°, 149 p. et planche. — Nancj', Berger-Levrault.
Lecomte (H.). — Flore générale de l'Indo-Chine, t. I, fasc. 7 : Simaroubacées,
Ochnacées (H. Lecomte); Bursériacées (A. Guillaumin); Méliacées, Dicharacées
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tion de J. de Morgan; t. I, Paléontologie, 2« partie), gr. in-4°, 18 p. et 5 W. —
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Mesnard (E.). — Simple aperçu de l'histoire des sciences naturelles en Nor-
maindie, in-S", 24 p. — Rouen, imp. Gy.
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Obeethur (Charles). — Etudes de Lépidoptérologie comparée, fasc. 5 (2* partie),
in-8°, 136 p. et planches. — Rennes, imp. Obei-tliiir. i
PÉNEAtr (H.). — ■ Contribution à la- cytologie de quelques microorganismes
(thèse), in-8°, 113 p. et planches. — Lille, imp. Le Bigot.
Peneveyre (F.). — Le Noyer, sa culture, in-16, 80 p. avec grav. — Villefranche
(Rhône), libr. du Progrès agricole. — 0 fr. 30.
Ranchier (R.). — Monteui, ses terres. Notice de la carte agronomique de la
commune de Monteux, in-8°, 54 p. — Carpentras, imp. Auquier.
Roux (Claudius). — Histoire des Sciences naturelles et agricoles en Forez, dép.
de la Loire, in-S", 383 p., 87 portraits. — Lyon, Rey. — 7 fr.
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Laboratoire d'Histologie du Collège de France. Travaux de l'année 1910. in-8°,
iv-217 p. — Paris, Masaon.
l" Mai 1912 — V Série, 42= Année — N" 497
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTERES DE FRANCE
(fin)
B. — SOUS-ORDRE DES TRICHOPTERES.
yuuique uu ceiiaiii uuiiibrt' de nos cupUiies ne soient pas encore coinplète-
nienl étudiées, nous nous peiiaettons de donner une liste de ces curieux
insectes.
Il faut les reclierclierdans les marécages, sur le bord des étangs, des mares
et des rivières (quelques espèces se rencontrent loin des eaux). Ils se cachent
le jour dans les arbres et les buissons, aimant surtout à se placer au-dessous
des feuilles ou encore sous les écorces. Là ils sont immobiles, à moins qu'ils
ne soient dérangés. Dans ce cas ils volent avec une certaine rapidité et une
gi-ande brusquerie, en décrivant une ligne en zigzag très accentuée pour
aller le plus souvent se réfugier de nouveau dans le feuillage. Ils se préci-
pitent aussi dans l'herbe. Il est alors souvent très difficile de les trouver :
la position en toit de leurs ailes facilite leur progression et ils courent avec
agilité au milieu des graminées pour aller s'abriter quelquefois assez loin
du point où on les a vus tomber. Le chasseur est alors souvent déçu dans
ses recherches. De plus ils savent très bien proliter des moindi'es tissures
du sol et y pénétrer.
Les petites espèces, principalement celles de la section des Equipalpes,
voltigent assez souvent, au coucher du soleil, sur les eaux des rivières,
ruisseaux, mares et étangs où on peut les capturer peut-être plus aisément.
1. — Section des Inéquipalpes.
Comme le nom l'indique, celle section conq^rend des insectes névroptères
chez qui le nombre des articles des palpes maxillaires est moins élevé chez
le mâle (3-i chez le cT; 5 chez la g).
a) Famille des Phryganides.
PiiRYG.\NE.\ GRANDIS L. — Cette Phrygauc, la Nellereri Brauer et la
■slriala L. sont les plus grands insectes de ce sous-ordre, au moins en Europe.
La Ncttereii peut atteindre 02 millimètres d'envergure ainsi que la grandis,
et la slriala In millimètres.
Nous avons li'ouvé celle espèce dans le marais (VAinuré, près Epannes
(Deux-Sèvres). M. Gelin l'a capturée à Auzé (Vendée).
PnRYG.\iNE.v V.VRIA F. — Prise à Sainl-Nazaire (Loire-Inf.) par M. Revelière;
54 J. Lacroix. — CoidribuHiDi à l'élude des Névroplères de France.
par nous ù Siuri (Dcux-Sèvrcs) vX sur la coiiunuiu! do. Nuchamps (Charente-
Inférieure).
Nous n'avons pas encoi-e trouvé Pliryriariea striala L. en Franre; mais
cette espèce y vit liien cortaincnicnl.
/)) Famille des Limnéphilides.
Grammotaulius AToMARiu.s F. — Cette espèce est commune, au moins
dans notre région de l'Ouest. Nous l'avons, jusqu'à maintenant, rencontrée
un peu partout en Vendée, dans les Deux-Sèvres, la <'harenle-in(éneure.
LiMNKPiiiLA viTTATA F. — Dcux exemplaires trouvés par nous dans la
Furél de illennitalii (Deux-Sèvres).
LiMNEPiiiLA AFFiMS Curtis. — Trouvée à Sainl-Nazaire (Loire-Infér.) par
M. Revelière, à Mort (Deux-Sèvres) par M. Gelin et à Surgères (Charente-Inf.)
par nous.
LiMNEPiiiLA Al Rir.ii.A Curlis. — St-\a:au'e (M. Revelière), Niort (M. Gelin),
ïllermiluui (Lacroix).
LiMNEPiiiLA MARMORATA Curtis. — Cette espèce nous semble assez répandue
dans notre région de l'Ouest, mais ne doit pas être abondante. Nous l'avons
trouvée dans les départements de la Vienne, de la Vendée, des Deux-Sèvres,
de la Clutrciile-In[érieure.
LiM.NEi'iiiLA FLAVicoRMS F. — De toutes les Limnéphilides de notre légion,
elle est certainement la plus commune. Elle pullule et il est difficile de battre
un arbre sans en faire sortir quelques-unes. Nous l'avons trouvée un peu
partout dans notre région. M. Revelière l'a capturée à Saint-Nazaire (Loire-
Inférieure).
LiMNEPiiiLA LUXATA Curtis. — Nous avons trouvé cet insecte dans le marais
d'Amure, près Epannes, dans la Fmèl de ïllermitain et à Niort (Deux-Sèvres).
LiMNEPHiLA BiPUiNCTATA Cuit. — Mdvt, Forêt de l'Hermilain (Lacroix).
LiMNEPniLA RHOMBiCA L. — Ne nous semble pas commune. Nous avons
capturé un exemplaire dans le nnuals d'Amure, près Epannes (Deux-Sèvres).
LiMNEPiiiLA SPARSA Cuitis. ■ — Lu seul exemplaire à Sainle-Pezenne, près
Niort (Deux-Sèvres).
Mesopiiylax adspersls Ramb. — Cette Limnéphilide est assez facile à
reconnaître à sa nervure procubitale presque noire très nettement inter-
rompue au tiridiwn. Elle nous apparaît comme assez commune à Niort où
nous l'avons capturée, jusqu'à maintenant, à la lampe. Dans ces chasses
nous n'avons eu que des mâles.
Halesus radiatus Leach. — Cette espèce, avec ses larges stries grises dans
presque toutes les cellules de l'aile supérieure, est très belle. Sans être très
commune, elle n'est pas rare. Nous ne l'avons capturée qu'à Niort et seule-
ment à la lampe. Cette chasse nous a donné des cf et des g .
Glypiiot.clius pellucidus Retz. — Trouvée à Saint-Nazaire par M. Reve-
lière. Nous l'avons prise, jusqu'à maintenant, dans le département des
Deux-Sèvres, où elle ne nous semble pas abondante.
c) Famille des Séricostomides.
Les Trichoptères de cette famille sont très curieux par la conformation et
surtout la position des palpes maxillaires chez le cf. Ceux-ci sont composés
de deux ou trois articles et sont généralement appliqués sur la face, à la
façon d'un masque.
Sericostoma personatcm M'. L'. — Nous n'avons vu jusqu'à maintenant
qu'un exemplaire trouvé par noire aimable collègue, lépidoplérisle distingué,
M. Daniel Lucas, dans le marais d'Amure (Deux-Sèvres). Nous saisissons
J. Lacroix. — Coniribulion à V étude des Névroptères de France.
celli' l)onne occasion pour remercier M. I). Lucas des dons de Névroptères
(pj'il nous a déjà faits.
NdTiuoiiiA ciLiAHis L. — Niort (Lacroix).
C.ŒUA l'irosA F. — Niort (Lacroix).
Lepidostoma iiiRTLM F. — Niorl (Lacroix).
2. — Section des Eqviipalpes.
Les Trichoptères de cette section ont les palpes maxillaires composés de
cinq articles, ordinairement semblables dans les deux sexes.
a) Famille des Molanides.
Molanna angustata Curt. — Nous avons trouvé un exemplaire de cette
espèce ;i Niort (Deux-Sèvres).
b) Famille des Leptocérides.
Lei'Tocerus mgroaervosus Retz. — Deux exemplaires à Niorl par nous.
Lei'Tocerus Braueri Pictet. — Cette espèce est excessivement abon-
dante dans notre région de l'Ouest. Dès le mois de mai jusqu'en août, vers
ciu(i beures et demie du soir, on peut voir cette espèce voltiger en nombre
sur l'eau des rivières. Ces insectes rasent assez souvent d'assez près la
iiaiipe aqueuse et rendent ainsi leur capture quelquefois ennuyeuse. C'est
néaiunoius un des meilleurs muments pour les prendre.
Nous avons rencontré cette espèce un peu partout.
Mvstacides azurea L. ( = nigra Pictet). — Commune. Nous l'avons ren-
contrée un peu partout.
MvsTACiUES iMGRA L. ( = alra Brauer). — Niort (Lacroix).
Triœaodes conspersa liambur. — Environs de Paris (Rambur). Nous
l'avons trouvée communément aux environs de Niort et dans cette ville.
UKcETis testacea Curtis. — Niorl el environs (Lacroix). Commune.
c) Famille des Calamocérides.
Calamoceras Volxemi M'. L'. — Niort (Lacroix). Le R. P. Longinos Navas
(jui a étudié nos deux échantillons nous écrivait qu'il ne connaissait pas cette
espèce de France.
(/) Famille des Hydropsychides.
llïDROPSYCiiE GUTTATA Pictet. — Asscz commuue. Marais d'Amure, Sainle-
l'ezcnne, Voiihé-en-Gdline (Deux-Sèvres) par nous.
e) Famille des Policentropides.
l'LECTROCNEMiA L.ETABiLis M'. L'. — Niorl (Lacroix).
Plectroc-NEMIA conspersa Curtis. — Niort (Lacroix).
Cyrnus TRiMACLLATUS Curtis. — Ce petit Trichoptère nous semble extrême-
ment commun, tout au moins dans notre région.
/) Famille des Sicomiides.
TiiNODES VŒAERi L. — Très commun dans notre région.
ïiNODES DUES Pictet. — Un exemplaire, aimablement donné par M. D. Lu-
cas, trouvé à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne).
PsYCHOMYA FUSILLA F. — Cette petite espèce, voisine des Tinodes, mais
à ailes plus étroites, plus aiguës, et à appendices anals supérieurs du cf
fortement dirigés en haut, nous a été dunnée par M. D. Lucas. Elle a été
prise à Collioure.
g) Famille des Philopotamides.
CiiiMARRiiA MARGiNATA L. — Quclqucs exemplaires trouvés par nous à
Sainte-Pezeniw (Deux-Sèvres). Celte très belle petite espèce est tout à fait
56 J. Lacroix. — Conlnbulinn à l'étude des Névroptères de France.
caractéristique avec ses ailes en partie bordées de jaune doré et une ligne
oblique loiigiliidinalr ilo même cnulciir.
h) Famille des Ryacophilides.
RiiVACoi'iiiLA DoitSALis (liut. Moil (Lacroix).
('.elle list(> d'iiisccles iiévioplèros (lue nous venons de donner ne repré-
sente évidemmcril qu'un nombre 1res restreint de la faune névroptérique
de Fi-ance. Elle contient une partie de nos chasses depuis juin jusqu'en
décembre 1!»11. Comme nous l'avons dit au commencement de ce travail, elle
ne doit pas être prise pour un catalogue. Et si nous nous sommes décidé
h la publier (elle ne sera pas la dernière), c'est que bien peu de choses
avaient été dites sur les insectes qui nous occupent. Dans ces conditions,
la moindre énumération faite avec (|uel(|ue méthode nous a paru suflisammeni
nouvelle pour mériter une attention i-éelle.
iNoti-e but est de réunir les matériaux nécessaires nous permettant de .
publier, ,sur la Faune névroplérique de France, une série de monographies
avec lesquelles il sera possible' enfin d'aborder courageusement et sans
la crainte de trouver des difficultés insurmontables, l'étude ti-ès intéressante
des Névroptères de noti'e pays.
En terminant, nous prions une fois encore tous nos collègues de vouloir
bien recueillir, à notre intention, les insectes névroptères. De cette façon ils
contribueront à la réalisation d'un travail qui ne rendra que des services.
n. Gelin. — Les Libellules de France. — Diagnoses dichotomiques
(Travail très consciencieux et (]ui peut être d'un grand secours). Extrait
des Mémoires de la Société historique et scienlilique des Deux-Sèvies,
1010.
Errata. — 53" ligne (y compris titre, sous-titre, sous-ordre et section), au lieu
de Foi/^re-en-Gâtine, lire Foî;/(e'-en-Gâtine; — 59" et 86" lignes, même correction; —
154" ligne, cingiilata Navas au lieu de Pndaï; — 255" ligne, au lieu de ^o^/^re-en-
Gâtine, lire Foi//ie-en-Gâtine; — 278" ligne, au lieu de qu'une seule famille, lire
qu'une seule espèce.
Niort. ' Joseph Lacuoix,
Membre de la Société Entomologique de France
et de la Sociedad Aragonesa de Ciencias naturales.
■•'X?"
NOTES BIOLOGIQUES SUR " LARINUS VITTATUS " F.
ET SA LARVE
Bien que Larinus vitlatus F. soit depuis longtemps connu, tant à l'état
de lane que d'insecte parfait, diverses particularités de sa manière de vivre
sont encore inexactement rapportées. Il semble que l'on s'en tienne aux nar-
rations incomplètes, erronées à bien des égards, de J.-H. Fabre (1). Voici
quelques faits nouveaux, dont chacun paraîtra, peut-être, d'importance
mince, mais qui, se rattachant à l'ensemble, ne sont pas sans intérêt.
(1) J.-H. Fabre, Souvenirs enlomologiqitcs, 7" série, p. 76 et suiv. : Le larin ours.
Et. Radaud. — Noies biologiques sur Larinus vxUalus F. el sa larve. 57
I
1,0 plus soiivcnl, l;i laivn de Lurhni.s rilldlKs F. vil dans les capitules de
('ai'liiia CDnjmhosu L. Dans les régions où existent siiinillanénKMit plusieurs
es|)èces de (lariines, C. airtjriihosa L. est, inconteslai)leuienl, l'haliilal par
excellence. Si, par exemple, C. corymbosa L. et C. lunalu L. se trouvent
mêlées, celle-ci ne i-enferme pas de larves de L. riUaliis F., ainsi que l'a
noté F. Picard; il en est de même si C. corymbosa cohabite avec C. vulgaris,
ainsi (|ue je l'ai oliservé de mon côté(l). (lependanl la spécificité n'est que
relative; en l'absence de C. coii/mbosa, d'autres (jarlines sont envahies par
les lai-ves de /-. rlltaliis. J.-II. Fabre les a signalées dans C. acanlhcefolia et
je les y ai également rencontrées; de même je les ai rencontrées dans C. vul-
gans : en l'une et l'aulie circonstance, la région, sur une assez grande
étendue, ne renlermait pas C. corymbosa. La diversité des habitats, pour
des êtres aussi semblables entie eux que peuvent l'être des larves de même
espèce, esl loujours lorl inléressanle, car elle conduit souvent à des compa-
raisons fort iiisiruclivcs.
Lorsqu'on ouvre, dans le courant du mois de septembre, un capitule para-
sité de C. corymbosa, on y trouve généralement une seule et unique larve
tout près d'avoir atteint sa maturité; elle occupe une loge conique, dont la
base correspond à l'inserlion de la tige sur le réceptacle. Creusée aux dépens
du réceptacle, des akènes et de la base des aigrelles, celle loge est enduite
avec une sécrétion anale de la larve.
Je ne crois pas qu'on ait signalé, et pour ma part je n'ai jamais observé
dans une loge plus d'une larve adulte ou près de l'être. liien des auteurs,
J.-H. Fabre en particulier, ont prétendu qu'il s'agissait d'un isolement pri-
milif, proxenant de ce que la mère ne pondrait qu'un (çuf par capitule. La
larve considérée aurait donc toujours vécu seule. En réalité, un capitule
quelconque peut renfermer plusieurs larves, mais alors ces larves, qu'elles
soient du même âge ou d'âge différent, sont toujours des larves jeunes. C'est
ainsi que, pour préciser, j'ai compté dans un capilule de C. corymbosa trois
petites larves ayant atteint le même degré de développement: dans un autre,
une larve parvenue au tiei's environ de sa croissance et huit larves très
jeunes semblables entre elles. Que signifient ces faits?
D'une part, la coexistence dans un même capitule de larves d'âge différent,
très différent, résulte, sans aucun doute, de pontes successives. Deux ou
un plus grand nombre de femelles sont venues déposer leurs œufs dans un
seul ca])itule : ni le passage de la précédente, ni la présence de larves n'ont
empèelié la suivante de pondre; rien ne prévient donc une femelle de l'état
d'un capitule, au point de vue des parasites qu'il peut renfermer.
D'autre part, une accumulation de larves de même âge dans un seul capi-
tule provient presque nécessairement d'une même femelle. Si chaque lai-ve
provenait d'une femell(> différente, il faudrait admetti-e que ces femelles se
sont succédé tivs rapideuKMit, se sont presque rencontrées sur un capitule.
Or, si cela peut, à la rigueur, se produire dans le cas de deux larves, on ne
peut guère l'admettre pour un nombre plus grand. Nous sommes donc
conduits à conclure que rien n'astreint une femelle à ne pondre qu'un œuf
par capitule.
Ces faits et les conclusions qu'ils entraînent sont en opposition formelle
avec les assertions de J.-H. Fabre. A son dire, une femelle déposerait un
1) F. Picard, Les mœurs du Lniiuiis villnhis F., /■". d. j. .V., n" 476, 1910. — Et. Rabaud,
.\ propos do Larimia vHtaliis F., F. â. /. A'., n" 477, 1910.
r)8 Et. Rabaud. — Nnlcs biologiques sur Larimis villahis F. el. sa larve.
seul œuf par capilnle; nulle autre ne viendrait après elle, sauf » erreur ».
L' « erreur » se proiluit assez souvent et de toutes les façons, soit qu'une
femelle ponde plusieurs œufs, soit que plusieurs femelles se succèdent sur
un même capitule de C. corijmhosa ou de toute autre Carline.
Dès lors, pour comprendre l'origine de l'isolement constant des larves
adultes, examinons les conséquences de la multiplicité des larves jeunes.
Ces conséquences vai'ient évidemment suivant les dimensions des capitules.
Dans le cas de capitules de grandes dimensions, tel que ceux de C. acan-
thœ[oUa, toutes les chances seront pour que les liôtes demeurent séparés
jusqu'au bout; dans le cas de capitules de petites dimensions, les hôtes
entreront en contact dès qu'ils auront al>sorbé la substance du réceptacle
et des akènes qui les séparait; tôt ou tard, les divers individus se rencon-
treront. Que se passera-t-il à ce moment ? Les particularités connues du
comportement de L. rittalus permettent-elles de choisir entre les diverses
possibilités ? Les individus s'entretucnt-ils, comme le font d'autres larves dans
des conditions analogues (1)? Emigrent-ils après avoir épuisé toute la subs-
tance d'un capitule ? Les deux éventualités doivent se produire suivant le
nombre des larves, suivant le moment où elles se rencontreront.
Lorsque plusieurs larves jeunes vivent aux dépens d'un même capitule,
elles sont répai'ties dans ce capitule d'une façon absolument quelconque ;
les plus voisines, épuisant le peu de substance qui les sépare, entreront
bientôt en contact et l'une pourra tuer l'autre. Les autres larves, encore
isolées, ainsi que les survivantes du premier conflit continuent de se nourrir
aux dépens du même capitule. Par suite, successivement, à mesure que la
substance végétale disparaît, les larves entrent en contact; elles y entrent
d'autant plus rapidement que la nourriture devient de moins en moins abon-
dante, à un moment où la plupart d'entre elles, sinon toutes, sont encoie
loin d'avoir atteint leur complet développement. Quel que soit le nombre des
survivantes, elles se trouveront dans un capitule presque vide, elles mourront
d'inanition, à moins qu'elles n'émigrenl.
Cependant l'émigration ne paraît vraisemblable quo pour des larves rela-
tivement jeunes. Dans le cas où deux larves seulement vivent dans un capi-
tule, elles ont atteint une période voisine de la fin de leur croissance, au
moment où la nourriture vient à faire défaut; il est alors possible que toutes
deux disparaissent, car, à ce moment, elles semblent peu aptes à se déplacer
de façon très active. Et il ne suffirait pas, pour ensauverune, qu'elle dévorât
sa commensale.
Quoi qu'il en soit, par un procédé ou par un autre, l'isolement de ces
larves est, en principe, un fait secondaire. S'il arrive que, dès l'abord, une
larve soit seute et le demeure, c'est par suite d'un ensemble de circonstances,
parmi lesquelles l'instinct de la femelle ni celui des larves ne jouent aucun
rôle. J.-IL Fabre, cependant, insiste sur cet isolement et lui attribue une
extrême importance : " l'isolement dit le genre de nourriture », écrit-il, la
larve qui va naître a besoin d'une certaine quantité de substance pour par-
venir jusqu'au bout de sa croissance, il faut donc qu'elle soit seule, car le
canitule n'y suffirait pas : la femelle ne pondra donc qu'un œuf...
En dépit de l'instinct qui les guide, les pondeuses déposent fréquemment
plusieurs œufs dans un même capitule : ,T.-ÏÏ. Fabre glisse sur cette difficulté,
qui ne 'ui a sans doute pas paru comporter de solution téléologique. Je serais,
au surplus, bien tonte de croire que l'on retrouverait un isolement secondaire
dans un très grand nombre des cas. Bien des larves, peut-être, passent pour
vivre toujours solitaires, parce que l'observation est faite constamment trop
(1) Et. Rabaud, Le di^terminisme de risolement des larves solitaires, CR. Acad. des Se,
27 nov. 1911.
Et. Rmîaud. — Notes biologiques sur Larinus villatus F. et sa larve. 59
tard. Tel est, par exemple, le cas de Balaninus nuchitm, au sujet duquel je
possède quelques indices de cohabitation (1) de deux larves, dans une noisette,
coliabilaliiiri ri'sullani, n'en doutons pas, de qucl(iue « erreiir )> de la fomelle.
II
Dans quelle partie du capilide lYeuf ou les œufs sont-ils déposés ?
J.-H. Fabre prétend que l.i ienielle pond sur le réceptacle lui-même, de telle
sorte que la lai've, dès sa naissance, puisse en attaquer la substance. Le
sens de cette affirmation apparaît clairement : l'instinct qui guide l'insecte
n'abandonne r-ien au hasard; tout devant être prévu dans le détail pour
assurer la péiennité de l'espèce, la mère portera l'œuf jusque sur la subs-
tance même qui doit faire la nourrituie de la larve. Sans cette précaution,
la larve, sans doute ti'op jeune pour être douée d'instinct, risquerait évi-
demment d'absoriier des ajimenls nuisibles pour elle. Le fmalisme s'embourbe
ici dans une question de régime alimentaire; à vouloir trop préciser on tomlie
dans l'erreur flagrante. Les jeunes larves, en effet, vivent non pas dans le
réceptacle mais au milieu des graines encore fraîches, creusant une galerie
dans leur substance, perpendiculairement à leur grand axe et dans une direc-
tion sensiblement rectiligiir. Il s'agit incontestablement d'une galerie d'ali-
mentation; c'est bien aux dépens des akènes frais que les jeunes larves se
nourrissent, c'est au milieu deux, ou au-dessus d'eux, que très certainement
la femelle a déposé sa ponte; si elle la dépose plus bas, sur le réceptacle,
ce ne peut être en veilu d'un instinct fatal, mais en raison de contingences
?t de contingences peu fréi|UFntes.
Quoi qu'il en soit, tout en se nourrissant, les larves passent d'une graine
h l'autre en même temps qu'elles s'accroissent: la galerie s'allonge donc
constamment et, constamment, devient trop étroite. Comme conséquence de
cette succession de mouvements, les faisceaux d'aigrette attenant aux graines
détruites sont soulevés de bas en haut: ils viennent alors dépasser, d'une
longueur variable, mais toujours appi-éciable, le plan que déterminent le
sommet des aigrettes et des fleurons correspondant aux graines indemnes.
Le pinceau de poils qui dépasse ainsi, et tranche en blanc sur fond jaune, est
un indice très sûr de la présence d'une larve dans un capitule. Même, le
nombre de pinceaux sur un capitule permet, en quelque mesure, de compter
les larves habitant ce capitule, tandis que réjiaisseur du pinceau renseigne
sur l'âge approximatif de la larve, la quantité d'aigrettes refoulées aug-
mentant avec le temps.
Une fois les graines épuisées, et seulement à ce moment, suivant toute
vraisemblance, la larve attaque le réceptacle et s'en nourrit jusqu'au terme
de sa croissance. En même temps, elle commence à tapisser la paroi supé-
rieure de sa loge, agglutinant les poils des aigrettes au moyen de sa sécrétion
anale. Elle fait ainsi un feutrage solide. De la même façon, elle tapisse les
parois du réceptacle quand elle l'a vidé. Sa loge étant ainsi terminée, elle se
transforme en nvmphe, puis devient imago vers la fin de septembre; elle
demeure néanmoins dans sa loge, y passe l'hiver et ne l'abandonne qu'au
printemps suivant.
(1) Ce.s lignes étaient rédigées, lorsque j'ai reçu le n" 18 du Bulletin de VInslUut sodolo-
(liqve ^olvmj, dans lequel M. de Selys-Longchamps m'a fait l'honneur de prendre texte de
ma note sur « l'Isolement des larves solitaires », pour examiner la question de la « vie
solitaire chez certains animaux ». M. de Selys-Longchamps fait remarquer que les larves
sont mises à l'aliri des compétitions, lorsque les femelles ne pondent qu'un œuf; il cite, en
particulier, le ver des noisetles. Tout en étant d'accord avec lui sur le fond, je crois devoir
insister siu- ce point que les femelles ne pondent peut-être quelquefois qu'un seul œuf. mais
qu'elles n'obéissent pas h une loi fatale.
60 El. U.\ii.\UD. — Soles biologiques sur Larinus vilhilus F. et sa lan-e.
Le coinporleinenl. ne diflrre par aucun liait cssciiliel poui- les larves qui
vivent dans ('. ruigaris ou dans C. ardiillcfjolid. Les dimensions considé-
rables des capitules de cette dernière plante permettent à plusieurs lai'ves
de vivre et de giandir sans se l'encontrer jamais. En fait, j'ai constaté la
présence simultanée de deux larves parvenues à la moitié de leur croissance,
situées à distance l'une de l'autre. Ces deux larves, ainsi (|n'un(> ti'oisième
observée sur un autre capitule, habitaient le bord du capitule: est-ce un fait
général et correspond-il à une manœuvre détenu iuée de la femelle? Je l'ignore.
Je signalerai simplement une parlicuiarit(' fini iutéi-essante résultant de
l'attaque du réceptacle de C. acanlhselnUn pm- |,i larve de /.. riilalus.
Dans un chapitre au titre saisissant, J.-IL Fabre admire 1' « instinct
botanique » des insectes, de /.. ritlatus entre autres : ce charançon vivant
dans les Caiiines, et exclusivemiMit dans les Carlines, en dé|iit des dilTéi'ences
extérieures qui les sépare, posséderait donc le moyeu de discerner les aftinités
systématiques de plantes aussi dissemblables par leur aspect général que
C. corymbosa et C. acmilhcefolia.
Le point de vue manque un peu d'horizon. Les classifications morpholo-
giques de l'Homme n'intéressent guère l'Insecte, et si la classification de
l'Insecte co'incide parfois avec celle de l'Homme, les critères de l'un et de
l'autre diffèrent trop, pour qu'd y ait autre chose qu'une coïncidence pure :
les cas ne manquent pas, d'ailleurs, où il y a discordance notoire.
Quel est le critère de L. villatus ? Il n'est certainement pas morphologique,
il n'est pas davantage physiologique, au sens humain du mot. Les deux
Carlines, en effet, ne se ressemblent guère à ce dernier point de vue, puisque
C. acanthœfolia sécrète un latex blanc, devenant visqueux à l'air libre, tandis
que C. corymbosa ne sécrète rien de pareil. Ce latex visqueux et blanc sem-
blerait même devoir constituer une gêne pour L. vittatus, car aussitôt que
les tissus du capitule sont entamés par la larve, le latex suinte et baigne
incontestablement la larve, réalisant pour elle des conditions de vie assez
différentes de celles qu'elle rencontrerait dans d'autres Carlines. Le latex,
du reste, suinte en telle abondance que, remontant par capillarité le
long des aigrettes, il vient s'étaler à la suiface du capitule. Là il perd sa
fluidité, devient visqueux et forme une tache blanchâtre, visible à distance,
signe révélateur de la présence d'une larve.
En l'ab.sence de matériaux suffisants, je n'ai pu examiner diverses ques-
tions relevant de ces différeiu'es de conditions, si grandes à nos yeux. Je me
borne à constater que, dans ma région, où C. acnrilli^'Jolia est commune,
elle est cependant rarement habitée par L. villatus. Celui-ci, doué d' « instinct
botanique » ou d' « instinct » tout court, prévoit-il ces différences de condi-
tions ? Pourquoi ne dirions-nous pas, plus simplement que, dans ce cas,
comme dans tous les autres, nous appelons « instinct », en leur attribuant
un sens mystérieux, des phénomènes évidemment très mal connus, mais qui
se ramènent nécessairement à l'action réciproque des Insectes et des Plantes,
au jeu des affinités physico-chimiques, pour employer un autre langage, qui
a, tout au moins, le mérite de ne pas fermer la porte à la recherche.
Nombreux furent les natui'alistes qui se plurent à étendre le mystère sur
toutes choses: mais, pour quiconque sait actuellement regarder, le mystère
cesse de paraître impénétral)le : une femelle pond ses œufs sans >< savoir »
qu'une autre l'a précédée : elle " choisit » une plante sans s'arrêter à la
morphologie et, moins encore, à la systématique humaine.
Etienne Rarud.
A. I.AViiJ.E. — \'crl('hn''s fossiles du gypse Pdrisicn cl du Sannoisicn. 61
VERTÉBRÉS FOSSILES DU GYPSE PARISIEN & DU SANNOISIEN
DES ENVIRONS DE PARIS
Ceci esl un calaloguc dos rosles de Vei tébrés que j'ai pu fecueillii' dans
les plàlrières des enviions de Paris pour les collections de Paléonlologie de
l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.
Le nomhio des pièces que j'ai pu recueillir et que je signale ne représente
certaiueincnl ([ue le dixième de ce qui a pu être trouvé depuis l'année 1893,
époque à laquelle j'ai commencé mes exiiloralions, dans les différentes car-
rières des environs de Paris. Il est grandement regrettable qu'il n'y ait pas
à Paris un service spécial pour les recherches paléonlologiques de ce genre.
Un cliercheur dévoué et consciencieux, avec un crédit suffisant, 1,-00 à
1,">U0 fr., ne tarderait |)as à enrichir nos musées d'histoire naturelle des
pièces intéressantes, sinon très rares et même nouvelles, qui sont perdues
journellement.
Je me propose de faire plus tard la description des pièces les plus intéres-
santes, mais auparavant, je crois devoir faire connaître aux paléontologistes
celles qui existent aujourd'hui dans les collections de Paléontologie de l'Ecole
Nationale Supérieure des Mines de Paris. Si j'ai pu réunir ces pièces, c'est
sur les ordres et avec les encouragemenis bienveillanls de mes Chefs,
MM. Haton de la Coupillière, Carnot, Doiivillé et Zeiller, qui ont compris tout
l'intérêt qu'il y avait, au point de vue scientifique, et surtout au point de vue
moral pour notre pays, de ne pas laisser perdre les éléments scientifiques
(]iie les phéuiimènes géologiques ont accumulés dans notre région et de les
recueillir pour les réunir dans un ]liiséc jriDtçais. .l'adresse aussi l'ex|)ression
de ma reconnaissance à MM. les Exploitants de phitre et à leurs Directeurs
et commis qui se sont empressés par tous les moyens à me faciliter une
tâche que j'aurais voulu avoir les moyens de continuer; à MM. Aubry,
Audebertde Lapinsonie, Bancel, Rerthaiici, Birkel, Chaiiier, Chatellier, Cornu,
Henry et Caston Crépin. Dian, Dindin, Dorliat, Eve, Finel, Gauvain, Gerbaud,
(iougelet, Ilerbinot, LauiJK ri fièies. Labrousse, Leclaire, Leclère, Lrcouffe,
Letellier, Leperdrieux, Lucas, iMarchand, florin, Nitard, .Jules Pachot, Léon
PachoL Paul Pachot, Pers, Porte, Raboiiidiii, liapp et Ueitenbach, Régis,
Rouzzé, Royer, Vieujot, etc.
Je donne ci-dessous la liste de toutes ces pièces, avec leur provenance, me
réservant, comme je l'ai dit ci-dessus, de décrire celles (jui sont rares et
intéressantes.
PREMIÈRE PARTIE
CLASSE DES POISSONS
Ordre I — Sélaciens.
Carcliariidnn aurpisiidens Agassiz. — Une dent de grande taille déci'ite
par M. Priem (I). recueillie le 10 août 190.3, à la base des marnes à huîtres,
dans la carrière Lambert, à Sannois.
(1) Priem, B. S. G. F., WOfi, p. 199, pi. VIII, fig. 14-15.
62 A. Laville. — Vertébi'és fossiles du gypse Parisien et du Sannoisien.
OunuE II — Ganoïdes. — Faïuillo Acipenséridés
Acipenser parisiensis Prieni (1). — Séries d'écailles dorsales et bidorsales,
recueillies le 17 août 4895, dans les marnes bleues Sannoisiennes, à l'"65
au-dessus du dernier chien {'z). — Romainville, carrière Gauvain.
Acanthoptérygiens.
Famille des Staroïdes. — Genre : Sargus Cuvieri Agassiz.
Empreinte et contre-empreinte de la partie postérieure.
Dimné sur ma demande, par JI. Lucas, Directeur de la carrière Leper-
di-irii\, le 23 octO'bi'e 18!);J. 1"'° masse du gypse (3).
\ntngenii.'i a[f. Cuvieri Agassiz. — Débris divers recueillis dans les marnes
à limnées de la cai'rière de Pers à Noisy-le-Sec, 4 juillet 1901.
Une empreinte d'un grand poisson, indéterminé, recueillie à Vaux près
Tiiel, dans la f' masse, le 4 novembre 1893.
Un débris de poisson indéterminé, recueilli dans la l" masse, carrière
Pers à Livry.
Deux vertèbres, de la 1'" masse. Canière Leperdi ieux, à Sannois,
i" décembre 1898 et 19 mars 1901.
Un os operculaire, du banc tendre, en haut de la 1" masse. Sannois,
carrière Volembert.
Un poisson presque eidier, sans queue, empreinte et contre-empreinte: de
la l" masse (banc les Moutons). Cari-ières Dian, à Sannois, 9 octobre 1902.
Poisson incomplet, queue et partie postérieure du corps. Des marnes
bleues, à I^IO au-dessus du 'i" chien. Romainville, carrière Gauvain,
30 avril 1896.
Une vortèljre, un aiguillon de.... une plai|iii'_il(' la lèle id des di-bris divers;
des marnes bleues et des chiens. Romainville, carrière Gauvain, 4 sep-
tembre 1903.
Un opercule et des débris indéterminés de la tèle. Des marnes à limnées
de la carrière Gauvain à Romainville, 19 février 1897.
Chéloniens.
Un hyoplastron droit, roulé, (ÏHmiis ? De la marne à faïence entre la
1"^ masse et le l" chien. De la carrière Pers h Noisy-le-Sec, 10 novembre 1893.
Une plaque costale inférieure gauche iVEniys parisiensis Cuviei-. Du
4° chien, carrière Gauvain à Romainville. 30 avril 1896.
Un humérus (VEnnis. Du 1" chien au-dessus de la T" masse. De la carrière
Pers à Noisy-le-Sec, 3 décembre 1904.
Emys parisiensis Cnv. — Un hvoplastron incomplet, une pièce paraissant
entière dans la gangue, 4 mai 1895, et quelques débris divers de carapace,
18 .juin 1896. Marnes à limnées, carrière Gauvain à Romainville.
IJne carapace presque entière en nombreux morceaux. Marnes à limnées,
Noisy-le-Sec, carrière Pers, le 24 octobre 1895.
fl" Priem. Elude des poissons fossiles du bassin parisien, p. 132 (Annales de Paléontol.}. IÏ)OS.
(2) Les marnes bleues sont au-dessus de la l"'" ma.ssc du gypse et les chiens sont des petits
lits de g.v'pse au nombre de cinq qui .sont à la base, séparés par de^ lits d'argile.
(3) Priem, B. S. G. F., 1000, p. 85."), pi. XVI, fig. 2.
A. Laville. — Vertébrés fossiles du gypse Pamien et du Sannoisien. 63
Une autre carapace de même espèce, même enrrièi'e, même niveau,
30 avril 189fi.
lùmjs ? — Deux luimérus, jt^auciie et di'oit, de grandeur difféi'cnie et un
hy()|)iaslron gauche. Marnes à lirnnées. Livry, carrièie Pers, 15 juin ISO'i.
Emys. — Un hvoplaslron droit. Marnes à linmées. Fesnes, carrière Mar-
chand, 23 janvier 1902.
Emijs parisiensis Cuvier. — Fragment de carapace et de plastron en
nnnd)i-cu\ l'ragmenis. ^lai-nes à Cyrènes, Mons-Ivrv, Les Barmonls, à Ville-
juif, 14 février 1910.
Une mâchoire inférieure que j'afirihue à une tortue. Cheiles, 1" masse du
gypse, 4 juillet 1893.
Emi/s parisiensis Cuv. • — Une plaque marginale de la carapace, entre la
1" et la 3" mnsse. De la carrière l'ers à Livry, juin 1893.
Un débris d'ossement indéterminaljle que je rappni'te à cette espèce du
même gisement, 17 septembre 1893.
Un humérus d'un petit sujet, même gisement, 7 mai 1895.
Un hvoplastron, de la 1" masse, banc dit (les Biens-venants). Carrière
Pers à Livrv, 8 novembre 189.".
Un humérus..., 21 septembre 190fi, même gisement.
Un débris de plastron peu déterminnble du banc dit (les Moutons). Carrière
Pers, Noisy-le-Sec, 23 novembre 1906.
■ Hvoplastron gauche, même gisement. 4 juillet 1901.
Un débris de olasfron de la U' masse. Carrière ,\ubrv à Cagnv, 3 mai 1901.
Trioivjx. — Dans plaque costale : une de 1"'° masse du gypse, banc dit
(les Riens-venants): la deuxième sans indication de la couche, mais de la
[" masse également. Carrière Pers à Livn-, le 12 mai 1898 et le 2S sep-
tembre 1901.
Sauriens. — Genre : Crncodilvs.
Une plaque dermique, dt la haute masse, .\rgenteuil fVolembert), 27 juin
1893.
Une écaille, du T banc au-dessous du sommet de la haute masse. Carrière
Lambert à Cormeilles-en-Parisis, 2 octobre 1908.
Une vertèbre, du 1" chien. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 3 décembre 1904.
Un débris indéterminé, des marnes bleues, au-dessus de la l™ masse.
Carrière Cauvnin à Romainville, 4 septembre 1903.
Trois dents, de la marne à limnées, de la carrière Pers à Noisv-le-Sec,
7 juin 1895 et 30 avril 1896.
Quelques vertèbres et dents, de la marne à limnées. Carrière Cauvain à
Romainville, 18 juin 1896.
Une dent, de la marne à limnées, de Fresnes-Les-Rungis. Carrière Mar-
chand, 23 janvier 1902.
OISEAUX
Une empreinte d'une espèce voisine par ses proportions et le rapport pro-
portionnel de ses membres avec le Hnltus intermediiis Al. M. Edwards, qui
est au Muséum. Oiseau presque complet empreinte et contre-empreinte, de
In U" masse, banc dit dies Cheveux). De la carrière Volembert à Argenteuil,
8 déeembre 1893.
Fragment d'humérus d'un oiseau indéterminé, de la U" masse. Carrière
Gauvain à Romainville, 30 janvier 1894.
6'i A. Laville. — Vertébrés fossilea du gypse Parisien el du Sannoisien.
Une patte d'oiseau indéterminé, avec l'iiiunérus, radius et cubitus et trois
doigts, de la l"'" niasse. Carrière Voiembert à Sannois, le 20 juillet 1894.
Des débi'is de membres indéirmiincs, de la marne à linmé.^s des rarrières
Pers à Noisy-le-Sec cl (lauxaiii à lliuiiaiiiville, 17 août I89"j.
Un fémur fendu d'un ftiseau indéterminé, de la U" masse. Carrière Eve
à Argenteuii, ;tl mars 18!IH.
Une patte d'un oiseau indéliMiniué, de la 1" masse. Carrière Pachot à
Gagny, 1" avril 1902.
Divers os de membres, des marnes à limnées de Romainville, cariière
Gauvain, et Xnisy-le-Sec-, carrière Pers, 2i octobre 1893.
Un humérus d'un oiseau indéterminé et divers débris d'os longs, marne
à linniées. Cari-ière Pers à Noisy-le-Sec, 30 avrU 1890.
Paitie supérieure d'un fémur d'oiseau indéterminé, marne à limnées.
Carrière Gauvain h Romainville, 8 août 1890.
Divers os longs brisés d'oiseau indéterminé, marne à limnées. Carrière
Gauvain à Romainville, 19 mai-s 1897, \ septendjre 190.'i.
Un tarso-métatarsien d'oiseau indéterminé, marne à limnées de Romain-
ville. Carrière Gauvain, 3 décembre 1904.
Divers débris indéterminés, dont deux têtes d'humérus d'oiseau indéter-
miné, marne à limnées. Fresnes-les-Rungis, 23 juin 1902.
MAMMIFÈRES
Ordre des Marsupiaux. — Sous-Ordre Iksectivores.
Didrtjjhis Curicii Fisciier. — Animal entier. (Is mai'sn]iiaux invisibles, de
la U" masse du gypse. Carrière Volembeit à Sannois, 20 juillet 1894.
Ordre des Rongeurs.
TrcclxDiu/s HniHliiclH l-artet. — Des mai nés a humées. Carrière Pers à
Noisy-le-Sec.
Diverses pièces, dont :
Débris de mâchoire supérieure et une mandibule intéi-ieure droite, 21 oc-
tobre 1894.
Une extrémité de museaii, avec les seules incisives, 5 mai 1893.
Débris de mâchoire et de tète, 7 juin 1893.
Une mandibule inférieure di-oite, 30 avril 1890.
Débris de pattes et de mâchoires, 24 oclobi'e 1898.
Deux mandibules et quelques débris d'ossements divers, 16 janvier 1903.
Même dépôt, à Romainville, carrière Gauvain. un crâne écrasé, 18 juin
1890.
Un fragment de crâne, 6 juillet 1899.
DEUXIÈME PARTIE
Ordre des Ongulés. — Sous-Ordre Perissod.\ctyles.
Paloplotherium minus Cuvier(l). — Une 3^ arrière-molaire supérieure
gauche (D), de la 2' masse du gypse. Carrière Voiembert à Sannois.
(1) Parmi les pièces rapportées ii ce genre el ù celle espèce il y en n qui sont douteuses,
.l'indique ce doule par la lettre (D;.
A. LwilJ.ic. — \'i'ii(''lirr\ Jawilcs du gypse Parisien el du Sannoisien. 65
l 11 cuboïde giuiclie, tie la T' masse du gypse. Cairière Pers à Livry,
23 décenibi-e I8!):î.
Un 3" iiiét<icai|iicii droit, du la 1'" masse du gypse (D). Carrière (jauvain
h Romainville.
In fi-agmenl de mandibule avec la 4" prémolaii-e, les 2" el 3° arrière-
molaires el (piatre donls délachées (D), de la J'" masse du gypse. Carrière
lilanelietol à iNoisy-le-Sec, ti août 1S;)3.
Ine omoplate gauche (U), de la l'' masse du gvpse. Carrière Cliarliei-,
Avr-on, 23 juin 1893.
Une empreinte de pied avec asti'agale, phalanges el autres ossements du
larse (D), de la T' masse du gvpse. De la cairière Volemberl à Sannois,
16 février 18!)i.
Un astragale droil (D), de la P' masse. Carrière Pers à Uivry, l-i juin 1893.
Un 2" ou 4'' mélalarsien (D), de la 1" masse. A\nin. Donné par M. Cornu,
20 juin 1893.
Une 3" phalange el quelques os sésamoïdes (D), de la l'" masse du gypse.
De la carrière Pers à Noisy-Ie-Sec, 13 août 1905.
Mâchoire supérieure avec les 2", 3" et 4' prémolaires gauches, les 2", 3" el
un quart de la 4" prémolaires droites et les 2° el 3' arrière-molaires droites (D),
de la 1" masse du gypse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 17 août 1893.
Débris d'une patte avec phalanges du 2"^ doigt du pied droit de derrière (D).
Carrière Bancel à Saint-Brice, 3 septembre 1893.
Mâchoire inférieure avec les six incisives, les deux canines, six molaires
à gauche, de la marne bleue au-dessus du gypse; banc dit (Cios-Banc), à
ciment et à chaux, à 2"60 au-dessus de la 1" masse. Romainville, cariière
Gauvain, 18 juin 1896.
Crâne, avec sur le côté droit, trois incisives, une canine, les 2°, 3° et
4" prémolaii'es, 1" et 2" arrière-molaires ou 3' el 4' prémolaires el 1", 2"
et 3° arrière-molaires: sur le côté gauche, 1", 2", 3" el 4' prémolaires el l''"
et 2' arrière-molaiies. Du banc dit (les Feuilles), dans la [" masse. Carrière
Birkel à Sannois, 20 juin 1896.
Tète supérieure de radius di'oit (D), de la 1''° masse du gvpse. Sannois,
1" février 1899.
Un 3" métacarpien droit, de la f" masse du gypse (D). Carrière Aubry à
Gagny, 3 mai 1901.
Un 3' métatarsien gauche (D), 1" masse du gypse. Carrière Leperdrieux
à Sannois, 6 mars 1902.
A. Lamlle.
(A suivre).
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Quelques rectifications à propos de Tenthrédines. — Avant de donner la liste
des espèces dont j'ai réussi l'éducation depuis la publication de mes dernières notes,
il me paraît utile de revenir sur mes premiers articles pour y apporter les diverses
modifications ci-après :
Cladius pectinicornis Geoff. — Dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, 38* année,
p. 8, je disais : « Je réunis ces deux espèces {pectinirornis et crassicornis) dont
les larves mélangées se trouvent à peu près constamment dans les jardins. »
Je doutais, en effet, fortement de l'existence de deux espèces sur lesquelles je
6G Notes spéciales el locales.
ne parvenais pas à reconnaître les caractères au moyen desquels Konow les a diffé-
renciées, même sur les exemplaires dcterjiiinés par lui; après bien des comparaisons
je considère plus que jamais ces deux prétendues espèces comme n'en formant
qu'une, et c'est du reste l'opinion du D' Enslin [m litt.).
Il y a donc lieu de conserver seulement le nom de pectinicurnis, qui a la priorité.
Friophorus tristis Zadd. — Tout ce que j'ai dit à la page 9 du même article et
à la page 18 de la 40*^ année, comme étant relatif à Priophorus padi L. se rapporte
à F. trisiis Zadd.
J'avais fait mes premiers élevages a^ant d'être en rapport avec Konow, et ne
possédant à ce moment que l'ouvrage d'André, je n'arrivais pas à être fixé; mes
larves, d'après ledit ouvrage, me paraissant être /'. BruUei, tandis que les in-
sectes parfaits ressemblaient à t. tristis.
Lorsque je soumis au savant spécialiste les insectes que j'avais obtenus, il me
les étiqueta l'riupkurus padi, et, pensant que cette détermination présentait toute
garantie, je publiai mes observations sous ce nom; mais depuis, ayant trouvé sur
l'Aubépine la larve du véritable F. padi, et ayant réussi à l'élever, ainsi que je
le dirai plus tard, j'ai reconnu que Konow s était trompé et je me suis assuré,
au moyen de la clef analytique qu'il a publiée dans Wiener Entoiiiol. Zeitung,
13" année, p. 86, que mon espèce est bien Friophorus tristis Zadd., comme je l'in-
dique plus liaut.
J'ajouterai que, dans son Gênera, Konow met en synonymie, sous F. padi, deux
espèces de Lepeletier de Saint-Fargeau, Cladius murio et pallipts, cependant bien
séparées par celui-ci dans sa Munutjraphia tenthredinetaruni, où elles figurent
sous les n"' 168 et 169.
Or, il ne me parait pas douteux que si Cladius pallipes Lep. est bien synonyme
de Friopliurus padi L. {pedes paliidi, tarsis 2 posticis mgris), Cladius morio
n'est autre que Friophorus tristis Zadd. {pedes paliidi, feinorihus niijris).
Fontania bella Zadd. — Ou trouve souvent sur les Saules une cécidie à peu j)rès
sphérique, faiblement velue, fixée par un point sur le dessous de la feuille et que
l'abbé Kieffer, dans son travail sur les Hyménoptérocécidies, paru dans la Feuille
des Jeunes À'aturalistes, 21" année, p. 253, attribuait à JS'ematus bellus Zadd.
Le même auteur, dans son Synopsis des Zoocecidies, publié dans les Annales
de la Société entomologique de France, année 1901, p. 489, indique deux cécidies,
l'une sur Salix aurita! fortement velue de blanc qui serait due à Fontania bella
André = baccarum Cam. et l'autre sur Salix aurita caprea et cinerea, faiblement
pubescente de gris, due à Fontania pedunculi Hartig.
D'un autre côté, Darboux et Houard, dans leur Catalogue systématique des
Zoocecidies de l'Europe et du bassin méditerranéen, et Houard ensuite, dans ses
Zoocecidies des plantes d'Europe, etc., n'indiquent plus qu'une seule cécidie pré-
sentant ces caractères et ayant pour auteur F. pedunculi Hartig; j'en conclus alors
que les deux dénominations étaient synonymes et je rapportai à Fontania pedun-
culi les remarques que je publiai à la page 9 de la 38" année de la Feuille.
Je ne possédais à cette époque aucun travail de Konow sur le genre Fontania
et je nommai mon insecte d'après les caractères tirés de la galle; mais lorsque,
ayant pu me procurer, grâce à l'amabilité du D'' Enslin, l'analyse que Konow
avait fait paraître dans les Mémoires de l' Académie impériale des Sciences de
Saint-Fétersbourij (Ueber die Ausbeute der russischen polar-Expedition an Blatt-
wespen , 1907, p. 8), je voulus vérifier la détermination de mon insecte, je
m'aperçus que j'a\ais fait fausse route et le D"' Enslin, dont je demandai l'avis,
me répondit que pour lui c'était bien F. bella Zadd. et non pedunculi Htg.
Fteronus oligospilus Fôrst. — J'ai déclaré, page 10 de la 38" année, avoir trouvé
une larve sur Salix fruijilis et une autre sur Alnus glutinosa. Brischke et Zaddach
(6" partie, p. 39), sous le nom de Ncmatus oligospinus (sic), décrivent également
une larve qui vivrait selon eux sur Salix triandra et aussi sur Alnus glutinosa,
et Konow, à qui je soumis les deux insectes sortis des larves dont je parle plus
haut, n'ayant pas moi-même remarqué la différence des larves que j'avais élevées
à des époques éloignées, de sorte que je n'avais pas conservé souvenir de la pre-
mière quand je trouvai la seconde, Konow dis-je, me les nomma tous les deux
Fteronus oligospilus.
Or tandis que ce nom s'appliquait bien, selon moi, à l'insecte sorti de la larve
du Saule, celle de l'Aulne était incontestablement Ft. polyspilus Fôrst, dont j'ai
parlé, page 19 de la 40" année, à l'occasion d'un autre élevage. J'ajouterai que je
ne crois pas que polyspilus vive sur le Saule comme je l'ai dit à cet endroit.
Dans son Analytische i'ebcrsicht der Larven, p. 20 et 21, Konow différencie les
larves du Saule et de l'Aulne et attribue la première, d'un vert bleuâtre clair,
mat, à Fteronus microcercus Th. et la seconde d'un vert brillant à Fteronus oli-
gospilus Fôrst. Plus tard, considérant ces deux noms comme synonymes, il rem-
Notes spéciales et locales. 67
plaça microceicus par uUyu^ijitua el corrigea ulKjuipilui ou ijuly.-'pilus = gluti-
nosce Cam.
Les caractères distiuctifs des deux larves paraissent avoir été copiés dans
Brisciike et Zaddach, qui décrivent la première sous le nom de A emalus miliaris
i-'ï., 3" forme, et la seconde, comme je le dis plus haut, sous celui de jV. oligospinus
qui serait alors polyspilus, si je ne me trompe.
Depuis, j'ai eu l'occasion d'élever a nouveau ces deux larves qui diffèrent nette-
ment, tant par leurs caractères que par leur plante nourricière, et j'ai pu me
convaincre que Konow avait confondu les insectes parfaits.
J'ajouterai que dans sa Kevision der Nematiden Gattung fteronus, parue dans
la Zeitsckrifl fur llym. uiid Dipt., en ]9U3, il prétend que i't. oiiyuspiius est facile
à reconnaître par une carène longitudinale traversant le champ frontal, carène
qui, il l'avoue ensuite, est quelquefois indistincte; or je n'ai jamais pu l'apercevoir
nettement, même sur les exemplaires déterminés par lui, et ses deux espèces se
ressemblent tellement qu'il est fort difficile de les distinguer (je ne parle que
des Q, car je ne possède pas de C/ de polyspilus).
J'ai bien fait quelques remarques que je me proposais de publier, mais je
possède un trop petit nombre d'exemplaires pour être sûr de la constance des
caractères que j'ai cru constater et j'attendrai que j en sois plus certain.
l'teronus bipartitus Lep. — Il y a quelques années je capturais sur de petits
Saules, plantés en bordure dans mon jardin, quelques exemplaires d'un Fteronus
qui me parut être l'espèce décrite dans Brischke et Zaddach (ô" partie, p. 321),
sous le nom de Sematus oc/iropus Th. {bipartitus Lep.).
Comme Konow, dans son Gênera, tout en admettant la même synonymie, classe
cette espèce dans le genre toiitania dont mon insecte n'avait aucunement les carac-
tères, je pensai m'étre trompé d'autant mieux que quelque temps après je trouvais
la larve dont je vais donner ci-après la description; cette larve vivant en liberté
sur les feuilles de Saule et nullement Cécidogène, ne pouvait être celle d'un
Pontania; je soumis alors mes insectes parfaits au D"' Enslin qui crut y recon-
naître le rteronus ini/usotidis var. falaciosus, ainsi que je lai indiqué à la page 18
de la 40° année de la Feuille.
Je continuai cependant à correspondre avec lui à ce sujet et lui exprimai mes
doutes venant de ce que ma larve ne ressemblait pas du tout à celle du Fteronua
myosotidis et n'avait pas la même nourriture puisque cette dernière, d'après les
auteurs, vit sur le Trèfle.
Il écrivit alors un intéressant article dans la Deutsch. Ent. Zeitschr., 1911,
p. 179, où il exposa que mou espèce était identique au Nematus bipartitus Lep.
que Konow avait d'abord compris dans le genre l'teronus, dans son Catalogus
Tenthredinidarum Europœ (Deutsche Entom. Zeitschrift, 1890) et qu'il avait en-
suite, dans sa Revision der Nematiden-Gattung Fontania Costa (Zeitschr. fur
syst. Hym. und Dipt., 1901) classé par erreur dans ce dernier genre.
Voici maintenant la description de la larve :
Longueur 15 à 16 millimètres. Tête jaunâtre légèrement velue, parsemée de
petites taches roussâtres, une tache longitudinale brun noir sur le vertex, divisée
en deux, sauf dans le jeune âge, par une fine ligne claire, puis s'infléchissant
brusquement sur le front à angle droit de chaque côté, de façon à figurer un T
renversé, ces deux branches pâlissant et finissant même par disparaître avec l'âge.
Une tache subpentagonale moins foncée sur la face et séparée de la première par
une autre ligne claire en forme de V renversé et très obtus faisant suite à celle
qui divise la tache du vertex; une petite tache brune, s'éclaircissant aussi avec
l'âge, commence derrière l'œil et remonte en pointe vers le sommet de la tête; champ
oculaire noir, mandibules verdâtres, brun rouge à l'extrémité. Corps vert clair,
cylindrique, parsemé de petites verrues grises, puis gris verdàtre et enfin vertes,
en se distinguant alors du reste du corps qui est mat et paraît comme chagriné
sous un fort grossissement, que parce qu'elles sont lisses et brillantes, les unes
surmontées d'un poil blanchâtre, les autres, moins grosses, d'une petite pointe
brune; vaisseau dorsal vert foncé limité par deux lignes presque blanches, clapet
anal vert, velu, parseiné de petites taches grises dans sa moitié postérieure, cerci
courts, obtus, verts; stigmates linéaires bordés d'un fin liséré brun rougeâtre, une
ligne longitudinale claire passant sur lesdits stigmates, ongles bruns.
Emphytus serotinus Miill. — A la page 22 de la 40= année de la Feuille, j'ai
rapporté, avec doute, à cette espèce, un Emphytus dont j'avais élevé plusieurs
larves trouvées sur des rosiers; je me suis assuré depuis que c'est la variété flli-
formis Kl.
Je crois avoir retrouvé les mêmes larves vers le milieu de mai 1911; elles se sont
enterrées à la fin du mois, mais jusqu'à présent je n'ai pas eu de résultat.
Lisieux. A. Loiselle.
68 Noies spécialex el Incales.
Sur une nouvelle grotte à ours des cavernes à Besançon. — Dans une grotte
située à 1 k. 500 de Besançon, dans les escarpements astartiens du bois de Peu,
au-dessus de Casamène, j'ai trouvé dernièrement un repaire d'ours des cavernes
(Ursus speleus). Cette grotte possède une entrée hauto de sept à huit mètres et
large de cinq à six mètres et se continue par un petit couloir assez bas au bout
duquel s<^ trouve une chambre qui forme un abri d'une vingtaine de mètres de
profondeur environ. C'est dans cett<^ salle du fond que j'ai trouvé les os qui font
le sujet de cette communication. Ils sont pour la plupart en bon état de conser-
vation. Deux crânes possédant la plus grande partie de leurs dents, des vertèbres
et un certain nombre d'os des membres, tous très minéralisés par les infiltrations
de l'eau. L'un des crânes présente des particularités anatomiques assez intéres-
santes : sa longueur est, par rapport à sa largeur, de beaucoup supérieure à la
moyenne et les exemplaires du Musée de Besançon avec lesquels nous l'avons
comparé ne laissent aucun doute à ce sujet. Cet ours est assez abondant dans les
cavernes de la région, entre autres à celles d'Osselle et de Goudenans-les-Moulins,
fouillées jadis par Cuvier. Cette dernière a fourni quelques pointes moustériennes.
La station de Casamène est la plus rapprochée des stations qui aient été signalées
jusqu'à ce jour dans notre région, c'est pourquoi j'ai cru intéressant de la si-
gnaler ici.
Besançon. Maurice Thomas.
Nouvelle aberration de Arctia caja cf. ^ Cette nouvelle aberration, du moins
je la suppose comme telle, a été capturée par un jeune chasseur entomologiste,
M. Michel Bernard, à Flaniboin, non loin de Nogent-sur-Marne (Seine-et-Oise).
Voici la description du sujet que j'ai eu en mains : Ailes supérieures avec
taches brunes aux dimensions normales, mais de couleur un peu plus claire; fond
de l'aile au lieu d'être blanc, d'un brun clair.
Ailes inférieures avec les six taches bleu foncé très petite.^, variant de 2 à
3 1/2 millimètres; fond de l'aile brun-noir au lieu de la teinte normale rouge
brique; frange de la teinte du fond des ailes supérieures.
Abdomen brun, foncé; thorax de la teinte des taches des ailes supérieures, pas
le collier rouge du type; antennes brunes au lieu d'être blanches.
C'est en somme, comme on le voit un sujet très intéressant et j'ai eu beau le
fasciner, je n'ai pas réussi à le faire entrer dans mes boîtes. Godard, dans son
mémorable ouvrage, nous donne l'aberration à ailes inférieures et à abdomen
à fond jaune; c'est ab. lutescens; puis l'aberration à ailes supérieures de teinte
uniforme brune sauf .sept petites taches blanches par aile, les taches brunes du type
ayant à peu près envalii totalement l'aile ; puis les ailes inférieures uniformément
bleu foncé, abdomen jaune, c'est ab. cunfiuenu {ni<jre.^cen.s).
Lille. Alb. Smits.
L'Herbier des Lic'-ens de Grognot. — En réponse à la question insérée dans le
dernier numéro d- la FfuiUc, j'ai l'honneur d'informer son auteur que l'herbier
des Lichens de Grog lot fait partie des collections do la Société d'Histoire Naturelle
d'Autun. Cet herbier comprend environ 250 espèces et variétés et je me mets entière-
ment à la disposition des lichénologues pour leur donner de plus amples renseigne-
ments sur son contenu.
Autun, 16, rue de l'Arquebuse. A. Bovet.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Oberthûr. Rennes— Paris (1236-12)
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEDNES NATURALISTES
P- SÉRIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. S5
L'annéi' 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O ir. 40
II« SÉRIE DÉCENNALE
Années 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. 35
L'année 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vendus séparément).
Table des Matières de la Série O fr. SO
IIP SpRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 : '
Le numéro O f r. 40
L'année ; 4 fr.
Table des Matières 1 fr. bO
IV^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 :
Le numéro O fr. 50.
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
V« SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro '. O f "r. SO
L'année 6 fr.
Les Abonnés de la Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de 25 % pour l'achat des 3' et A" séries.
SOMMAIRE DU N° 497
/
Joseph Lacroix : Contribution à J'élude des Névroptèi'es de France {(in).
Etienne Rabaud : Notes biologiques sur Larinus vittatus F. et sa larve.
A. Laville : Vertébrés fossiles du gypse Parisien et du Sannoisien des environs de Paris.
Notes spéciales et locales :
Quelques rectifications à propos de Tenllirëdines (A. Loisiîlle).
Siu- une nouvelle grotte à ours des cavernefi à Besançon (Maurice Thomas).
• Nouvelle aberration de Arclia cafa cf (Albert Smits).
1/llerbier dos Lichens de Grognot (A. BoviiT',.
BULLETIN D'ECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. P. Duchevet, 24, rue Mauljean, Wassy (Haute-Mgrne), s'occupant d'une col-
lection de Coléoptères de sa région depuis trois ans, désire entrer en relations
d'échange avec débutants du midi et d'outre-mer.
M. L. Bruyant, préparateur à la Faculté de Médecine de Lille, désire se procurer
de nombreux exemplaires adultes de l'Acarien, appelé Tromhidium holosericeum,
expédiés vivants ou en alcool. Il i-ecevra également toujours avec plaisir des
échantillons -de larves parasites de Trombidions (Kougets) récoltées sur les Ver-
tébrés et les Invertébrés. Lui écrire en e^'po&axA desiderata en échange.
M. Dutot, 56, rue Montebello, Cherbourg (Manche), offre coquilles marines et
terrestres, fossiles, roches et minéraux, fougères vivantes, contre échantillons
analogues.
VIENT DE PARAITRE
FORME, PUISSANCE & StABILITÉ DES POISSONS
Par Fbédéeic HOUSSAï, professeur à la FacuUé des Sciences de' Pari.s
Gr. in-80 de 372 pages, avec 117 figures 12 fr. 50
HERMANN & FILS, 6, rue de la Sorbonne, Paris
M. HODSSAY avait résolu de moatrer avec rigueur sur un exemple net la façon dont le milieu
extérieur modèle une lorme animale donnée. Ayant fait choix des poissons pour sujet de son étude,
il a entrepris de prouver que la résistance de l'eau était capable à elle seule de rendre compte de
toutes les formes et de toutes les variétés que l'on trouve chez ces animaux, chacune étant
exactement appropriée à une certaine vitesse, à laquelle aussi correspond une certaine résistance.
Dans son liTOe sur les Poissons, M. Houbsay passe incessamment de l'observation laite sur le
vivant à l'expérience exécutée avec des modèles artificiels, marche des courants d'eau sur l'animal
mobile étudiée à l'aide de fils de soie fiottants fixés sur son corps, mesure de la puissance sur
des pDissons ingénieusement et sàmplement attelés, résistance à l'avancement des carènes
de toutes sortes avec ou sans nageoires vibrantes, modifications des formes depuis les époques
géologiques jusqu'à nos jours : tout concourt à l'unique conclusion fermement assise.
Cet ouvrage si satisfaisant pour l'esprit du philosophe et du biologiste épris de science p'ure est
de la plus opportune utilité pour la science appliquée.
AVIS. — Les noms des donateurs de la Bibliothèque pour le mois écoulé
paraîtront au prochain numéro.
Les prochains fascicult-s du Catalogue sout en cours d'exécution.
0.vrt»,l" J"i" 1912
V Série, 42» Année — N»498^j,. /^
LA FEUILLE
-i)
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
-?- -Ç-
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien DoUfus, 3, rue Fresnel, Paris (16^ 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"' janvier
(au lieu du 1°"' novembre).
u
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
1912
LIVRES NOUVEAUX PUBLIES EN LANGUE FRANÇAISE
Boisseau (G.) et G Lanokville. — L'Escargot. Elevage et Parcage, in-16, 96 p.
avec grav. — . Paris. Hachette. — 2 f r. 50.
Courtois (M"" J.). — Sur le criheUain et le mhuniitruin des Araignées cribellates
(Diplûnic detudes supérieures), in-8", 5" p. avec fig. — Paria, Laroee.
CoQUiDÉ (M.-E.). — Etude des formations récentes de la vallée de la Somme et
du littoral avoivsinant, in-S", MO p. avec fig., tableau et croquis schématiques. —
Amiens, iinp. Grau.
Uelaïcsse (Maurice). — Haut-Sénégal (Soudan français), I"'^ ^érie. T. I, le pays,
les peuples, les langues, 434 p., gravures et cartes. — Paris, Laiose.
FiNET (Achille). — Notulte systematicœ (Herbier du Muséum de Paris, Phané-
rogamie). T. II, n" 6, in-8°, p. 161-192, avec fig. — Paris, Geuthner.
I
FouARD (Eugène). — Recherches sur l'état colloïdal do l'Amidon et sur sa consti-
tution physico-chimique (thèse), in-8°, V-152 p. avec fig. — Laval, imp. Barnéoud.
Gain (Edmond) et Brocq RoussEU. — Traité des Foins : composition botanique,
préparation et conservation, caractères antérieurs. Les foins spéciaux. Etude chi-
mique des foins. Monographie des foins français et*étrangers. Foins et fourrages
des colonies françaises, etc., in-S°, 795 p. — Pai'is, Baillière.
GÈZE (J.-B.). — Etudes botaniques et agronomiques sur les Typha et quelques
autres plantes palustres, in-ô", viii-174 p. avec planches. — Villefranche (Aveyron),
Société d'imprimerie.
Lemoine (Paul). — Géologie du bassin de Paris, in-8", II-412 p. avec 136 fig. et
9 planches. — Paris, Hermann. — 15 fr.
LÉVEiLLÉ (H.). — iconographie du genre Epilohium, gr. in-8°, p. 303-328,
planches cxlviii-cclxxii. — Le Mans, imp. Monnoyer.
Magnan (A.). — Le tube digestif et le régime alimentaire des Oiseaux (thèse),
in-8", 181 p. — Paris, Hermann.
Poirier (P.), A. L'harpy et Nicolas. — Traité d'Anatomie humaine. T. IV,
fasc. I, Tube digestif, gr. in-S", 448 p. avec 213 fig. — Paris, Masson. —, 12 fr.
Robert (G.). — Recherches sur l'appareil pilifère de la famille des Verbénacées
(thèse), in-8°, 68 p. avec planches. — Lons-le-Saunier, imp. Declume.
Thomas et Cuzin. — Liste de 305 espèces et variétés de Champignons récoltés
aux environs d'Auxerre, in-8", 62 p. — Auxerre, imp. Gallot.
l-- Juin 1912 — V= Série, 42<^ Année — N° 498
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
VERTEBRES FOSSILES DU GYPSE PARISIEN & DU SANNOISIEN £
DES ENVIRONS DE PARIS
(Fin)
Genre Palœothcrium (1).
Fragment de bassin. Carrière Chateilier à Villejuif, 29 septembre 1907.
Pied de der-rière dioil avec i' doigl, dont le métatarsien et la plialange.
De la carrière Chateilier à Villejuif, 13 mai 1908.
Fr-agment de mandibule droiie avec les l''^ 2", 3°, 4° prémolaires, 1"^" et
2' arrière-molaires. De la mandibule gauche reste seulement la l"'* prémolaire,
du banc de marne dit (les OEufs), dans la 2" niasse du gypse. Carrière Nitard
à Sannois, 14 août 1900.
Une mandibule droite sans dents, banc de marne dans la 2" masse. Carrière
Lambert à Cormeilles-en-Parisis, 11 mars 1902.
Fragment de mandiliule avec quatre prémolaires, de la 1''^ masse du gypse.
Carrière Leclère à Avron, 12 mai 1893.
Mâchoire supérieure avec la 4° prémolaire et les 1", 2° et 3° arrière-
molaires gauches, les 3° et 4" arrière-molaires droites, 1" masse du gj'pse.
Carrière Leclère à Avron, juin 1893.
Mandibule gauche avec les 3" et 4"^ prémolaires, 2" et 3" ariière-molaires
et patte avec deux métacarpiens et le calcanéum. Carrière Herbinot à Chelles,
1 1 juillet 1893.
Une articulation intérieure du fémur droit de P. magnum Cuv., de la
P' masse du gypse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 6 août 1893.
Un palais avec les quatre prémolaires et les 1" et 2" arrière-molaires
gauches, les P' et 2^ prémolaires droites et la canine droite, de la l" masse
du gypse. Carrière Gauvain à Romainville, 13 août 1893.
Mâchoire inférieure avec la canine, les molaires 1 à 6 pour le côté droit
et 1 à 7 pour le côté gauche, 1'" masse du gypse. Saint-Leu-Tavernv,
21 août 1893.
Fragments de dents de Palseotherium m,agnum Cuv., 1" masse du gypse.
Carrière Pers à Livry, 17 septembre 1893.
Les 2° et 3^ arrière-molaires sur fragment de mâchoire, 1" masse du gypse.
Noisy-le-Sec, septembre 1893.
Une mandibule écrasée, 1" masse. Carrière Leperdrieux à Samiois, 3 oc-
tobre 1893.
1) Sauf pour le P. magnum, les noms d'espèces sont incertains.
70 A. Laville. — Vertébrés lossiles du gypse Parisien et du Sannoisien.
Fragment de la màcliuiic supéiuMiie, cùlé gauclii- avrc ciiiq incisives, la
canine, 2' cl -i' iiiéinolaiix's. l"' masse. CaiTière .N'iiaixl à Sannuis, 24 oc-
lobi-e 1803.
Tète supérieure du radius gauclie, de la i'" niasse du gypse. Cariière
Volembert à Sannois, S décembre 18!};j.
Fragment de raïUculalion ilc l'humérus sur le radius du /'. incujiiuiii Cu\.,
['" masse du gypse. Livi-y, 23 décembre 1(S!)3.
Une mâchoire intérieure avec les 2^ 3', 4" prémolaires, les 1", 2° et 3"
arrière-molaires pour le côté droit et les 2", 3", 4" prémolaires et l'" arrière-
molaire poui' le côté gauciie. V masse du gypse; donné par M. Dindiii.
Carrière Dindin à Vaujours.
Un quatrième mélalarsien gauche, de la l'' masse du gypse. Carrièic Pei's
à iNoisy-le-Sec, 10 lévrier 18'J4.
Une canine épointée. un fiagment de mâchoire supérieure avec les l" et
2" arrière-molaires droites, de la 1" masse du gypse. Montigny, 23 février
1894.
Un fragment de mandibule droite avec les i", 2°, 3'' et 4'' prémolaires et
une arrière-molaire, de la 1" masse du gypse. Carrière Bancel à Saint-
Brice, 1894.
Un calcanéum droit, de la 1" masse du gypse. De la carrière Leperdrieux
à Sannois, 20 avril 1894.
Divers débris de dents : molaires, canines, une 2"= prémolaire gauche
complète, de la 1" masse du gvpse. Carrière Leperdrieux à Sannois,
20 avril 18!)i.
Les 2" et 3° prémolaires inférieures droites, la 3' arrière-molaire inférieure
gauche, une rotule, de la 1" masse du gypse. Carrières Pers et Blanchetol
à Noisy-le-Sec, 1" mai 1894.
Une articulation inférieure du fémur gauche, de la 1" masse du gypse:
une 3" arrière-molaire inférieuie droite, de la l''' masse du gypse, carrière
Dindin à Vaujours et les 2" et 3" arrière-molaires supérieures gauches de
la 1" masse du gypse. Livi-y, le 15 juin 1894.
Une mandibule gauche avec la 4° prémolaire et les 1", 2° et 3° arrière-
molaires, de la 1"'^ masse du gypse. Carrière Pachot à Gagny, 30 juin 1894.
Des 1" et 2' arrière-molaires gauches supérieures; mâchoire inférieuie avec
les 4° prémolaire, P" et 3" arrière-molaires gauches et les 4° prémolaire,
l^, 2", 3" arrière-molaires dioiles, de la 1" masse du gvpse. Carrière Bancel
à Saint-Brice, 3 juillet 1894.
Débris du pied de derrière droit avec calcanéum, astragale et articulation
du tibia sur l'astragale, le naviculaire, le cunéiforme 3 et le 2° métatarsien,
1" masse du gypse. Carrière Blanchetot à Noisy-Ie-Sec, 7 septembre 1894.
■ Une mâchoire inférieure avec deux canines, les sept molaiies gauches.
Un autre fragment très mutilé avec quatre incisives, deux canines, deux
2° prémolaires, 1" masse du gypse. Carrière Blanchetot à Noisy-le-Sec,
7 septembre 1894.
Pied de dei-rière gauche, 2", 3" et 4' métacarpiens, astragale, calcanéum,
scaphoïde, cuboïde, cunéiforme et quelques petits os, des phalanges d'un tout
petit palœotlierium: en plus des débris de tibia et de péronés, de la 1" masse
du gypse. Carrière Audebert de Lapinsonie à Montmagny. Donné par !\I. Au-
debert de Lapinsonie, 9 octobre 1894.
P. magnum Cuv. — Débris très mutilés de la mâchoire supérieure et infé-
rieure. Une incisive, une canine, 1", 3' prémolaires inférieures droites avec
d'autres débris, 1" masse du gypse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 4 mai 189.S.
Un fragment de mâchoire sur gangue, un cubitus et un radius gauche, de
la 1" masse du gypse. Carrière Pers à Livry, 7 mai 189o.
A. Lavii.le. — lertébrés fossiles du (j\ip'<(' l'orisim cl du Sannoisien. 71
Les 2" et. 'S' pi-éinolaires siipérieuies di'oiles: base de la 1''° masse, selon
quelques cari'iers, sommet de la 2° luasse selon d'aulies; banc dil (les Urines).
Carrière Gauvuin à lvomain\ille, 7 juin J<S!),').
Les 2° et 3° métaUusiens d'un petit l'ulwuUienum ou peut-ètie l'aloplo-
IhcrUun ? De la 1" masse du gypse. Cairièfes d'Avion. Donné par M. Cornu,
20 juin 1895.
Mâchoire supérieure avec les 2% 3°, i" prémolaires, 2' et 3" arrière-molaires
gauches, les 2", 3' piémulaii-es droites, de la f' masse du gypse, 17 août 1895.
Un fragment du cubitus droil, un radius et un cubitus droits presque entiers,
de la l" masse du gypse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 24 octobre 1893.
Une denture supérieure avec la canine, les 1", 2^ 3", 4" prémolaires, 2" et
3' arrière-molaires droites et poui- le côté gauche les mêmes dents moins la
4" prémolaire. Une arrière-molaire supérieure gauche et de mauvais débris
d'une mâchoire du Palujulltcrium magnum Cuv., de la 1" masse du gypse.
Carrière Pei's à Livry, 8~novembre 189o.
Une empieinte de tibia, l" masse du gypse. Les Cloviers à Sannois,
31 mars 1896.
Cubitus et aiticulation supérieure du radius droit, f" masse du gypse.
Carrière Pei'S à Livry, 19 mai 189(i.
De grandes dents en fragments : 3' arrière-molaire supérieure gauche,
2' prémolaire inférieure gauche, le l" échantillon du l'. magnuin Cuv., l'autre
peut-être de la môme espèce ? De la i" niasse du gypse. Carrière Pers à
Noisy-le-Sec, 18 juin 18!)6.
Le 4° métatarsien gauche, d'un Pdlœolheriwu de grande taille. De la
l" masse du gypse. Carrière Régis à \d\\x, 23 juillel 189G.
Débris de mâchoire sur gangue. Cai lière Laiidierl à Cormeilles-en-Parisis,
20 juin 1896.
Débris d'une mâchoire inférieure, côté droit, avec les trois incisives, la
canine, les 2", 3" et 4' prémolaires, de la 1" masse du gypse, banc dit (les
Trois-Pieds) entre les Cros-Bancs el le Ranc-de-Pavé, 19 oclobre 1896.
Fragment de mâchoire sur gangue, de ia l'' masse du gypse. Carrière
Lambert à Cormeilles-en-Parisis et de la même carrière, mais de la base de
la l" niasse, banc dit (les Œufs), un fragment de mâchoire supérieure avec
la 1" prémolaire, la 2' ou 3" arrière-molaire d'un grand Palœotherivm,
22 mars 1897.
Une mâchoire inférieure avec la canine, la 4" prémolaire et les 2" et 3"
arrière-molaii'es droites, pour- le côté gauche, la canine, les 1", 2", 3" et
4" prémolaires et 1", 2' et 3" arrière-molaires gauches. Carrière Crépin à
Villiers-Adam, 31 mai 1897.
Un fragment du maxillaire supérieur, côté droit, avec les 1" 2", .3^ 4^ pré-
molaires, les l" et 2° arrière-molaires, de la 1"" masse du gypse. Carrière
Crépin à Villieis-Adam. Donné par M. Crépin, .5 juin 1897.
Un cuboïde gauche, f" masse. Cariière Pers à Livry, 12 mai 1898.
Fragment de mâchoire dans la gangue, de la l'" masse du gypse. Les
Cloviei-s à Sannois, I" jum 1898.
Fragment de mandibule droite avec la 4° prémolaire, la 1™ arrière-molaire
d'un grand PaUcoUicrium, de la l"'" masse du gvpse. Carrière Crépin à Villiers-
Adam, 12 juillet 1898.
Fragment d'un ci'âne sur gangue, de la l" masse. Carrière Crépin à Villiers-
Adam, 14 août 1899.
Un fragment de mâchoire, de la 1"^ masse. Carrière Dorliat à Sannois,
ti août 1900.
Une tète sans dents, un pied de derrière et un pied de devant.
Une mandibule inférieure droite avec les 3', 4" prémolaires, les l", 2" et
3" arrière-molaires d'un ['alœolheriiim de taille moyenne.
■ Vertébrés fossiles du gypse Parisien et du Sannoisien.
Un fiagmcnl de côté droit du maxillaire supérieur, avec les seules arrière-
inulaires 1, 2 et 3 d'un grand l'aliculheiiuin, de la T" masse du gypse. Carrière
Uapp et Reitenbach à Fontenay-sous-Bois. Donné par MM. Uapp et Reiten-
bach, le 26 août 1899.
Une patte de devant, droite; la partie supérieure d'un radius et d'un cubitus,
le 3° métacarpien droit, de la 1" masse du gypse: banc dit (les Gros-Aloulons).
Carrière Rirckel à Sannois, 28 juin 1900.
Un pied de derrière droit avec le 3' doigt, de la 1"" masse du gypse. Sannois,
19 mars 1901.
Un moulage d'encéphale et des débris de mâchoire inférieure avec les
incisives 1, 2 et 3 pour le côté droit, 2 et 3 et la canine pour le côté gauche.
Un scaphoïde droit, de la l" masse du gypse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec,
16 mai 1901.
Un débris de mâchoire inférieure avec la canine et la 2" prémolaire poui-
le côté gauche, les l'", 2' et 3* aiTièrc-molaires pour le côté droit, de la
T" masse du gypse. Carrière Crépin à Villiers-Adam, 23 août 1901.
Pied de devant gauche avec les métacarpiens 1, 2 et 3, de la l''" masse du
gypse. Noisy-le-Sec.
Une mandibule gauche avec la canine, les molaires mutilées, 1" masse du
gypse. Cai'rière Leperdrieux à Sannois, 6 mars 1902.
Une mandibule sans dents et un fragment de mâchoire supérieure avec
les 1", 2°, 3% 4' prémolaires, la ['" arrière-molaire gauches et la 1" arrière-
molaire supérieure droite; deux incisives isolées, de la l"'" masse du gypse,
banc dit (les Urines douces). Carrière Gerbaud à Livry, 29 mai 1902.
Un crâne dans la gangue.
Pied gauche de devant, 4° métacarpien; une canine, de la l" masse du
gypse. Carrière Pers à A'oisy-le-Sec, 16 août 1902.
Débris de mâchoire dans la gangue, de la 1""' masse, banc dit (les Foies de
Cochon). Carrière Dian à Sannois, 9 octobre 1902.
Divers fragments de dents, de la 1''° masse, banc dit (le Banc de Pavé), au
deux tiers de la hauteur de la 1" masse qui a 18 mètres de puissance dans
cette région. Carrière Pachot à Livry, 27 mars 1903.
Fragment de mâchoire supérieure avec les 2', 3°, 4" prémolaiies, les T',
2° arrière-molaires gauches, de la 1" masse. Carrière Gerbaud à Livrv,
24 juillet 1903.
Fragment de mandibule droite avec les 2', 3°, 4" prémolaires et les 1", 2",
3" arrière-molaires; une grosse incisive isolée, base de la l'* masse, banc dit
les (Grosses Urines), 17 novembre 1903.
Débris de mâchoire dans la gangue, 1" masse. Carrière Pers à Livrv,
29 novembre 1903.
Deux incisives; un 3' métatarsien gauche et un 'l^ le droit; une phalangette,
1''' masse, banc dit (les Urines). Carrière Pers à Livry, 3 décembre 1904.
La 2' ou 4" phalange, une mâchoiie inférieure avec pour le côté droit les
1", 2^ 3" prémolaires, ^'■^ 2", 3" arrière-molaires, pour le côté gauche les
2^ 3* prémolaires et les 1'", 2" et .3"" ariière-molaiios, l"'" masse. Les Cloviers,
à Sannois, 18 février 1905.
Une canine droite! d'un grand individu, une série de dents de la mandibule
gauche avec les 2°, 3°, 4° prémolaires, 1", 2' et 3" arrière-molaires, du banc
dit (les Urines), base de la 1" masse. Des débris de mâchoire supérieure
gauche avec les 3^ et 4° prémolaires, la 1" arrière-molaire très mutilée, de
la 1" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 15 aoijt 1905.
Une mâchoire inférieure avec, pour le côté gauche, la 3' arrière-molaire:
poui' le rôt/' droit les 2°, 3° et 'i* [irémolaires et la 1''° arrière-molaire: une 2"
ou 3" j)iémolaire isolée d'un petij sujet: nu fragment de mâchoire sur gangue
A. I,\\ ii.i.K. — Vertébrés fosailes du gypse Pari.sini el du Sannoisien. 73
avec une canine, deux incisives, de la V niasse. Ganière Lambert à Cor-
Mieiik's-en-l'aiisis, 21 auùl 1!)03.
Deux plialanges indéterminées, l" masse du iianc dit (les Hiancs Lits).
Carrière Pers à Noisy-le-Sec, octobre lOOo.
Une mâchoire supéiioure en mauvais état avec débris de la tète, 1" masse,
banc dit (les la'ines). 2 mars 1900.
Fragment de mâchoire supérieure, côté gauche d'un grand l'uUenlheriuui
avec les 2", 3", i" prémolaires, la 3" arrière-molaire et deux canines isolées,
1" masse, banc dit (les Foies de Cochon). Carrière Pars à Noisv-le-Sec,
22 août i!»OG.
Une tête supérieure de radius, i." masse. Carrière Gerbaud à Livrv,
21 septembre 1906.
Des débris de mâchoire inférieure mutilée, sans dents, de la 1" masse,
banc dit (Galle des Blancs Lits), 23 novembre 1906.
TROISIÈME PARTIE
ARTIODACTYLE
Genre Dichobune.
Mandibule d'un jeune individu, avec la 4'^ prémolaire el la l" arrière-
molaire, du milieu de la 1" masse du gypse, banc dit (les Galles), entre les
Blancs Lits et le Banc gris. Carrière l'ers à Noisy-le-Sec, 12 octobi-e 190o.
Genre Xipliodou.
Partie supérieure du radius droit, de la l'" masse. Carrière Audebert de
Lapinsonie à Monlmagiiy, 27 mai-s 1894.
Deux fiagments de la partie supérieure des 3' et 4" métatarsiens, de la
1'"' masse. Carrière Pers à Livry, 15 juin 1891.
Du pied de devant : tibia, les os du carpe, les 3' et 4^ métacarpiens incom-
plets, de la 1" masse. De la carrière Pers à Noisy-le-Sec, 4 mai 1895.
Un calcanéum dans la gangue, de la f" masse. Avron, 8 mai 1895; attri-
bution au Mphodon, inrei-taine.
X. gracile Cuvier. — L ne phalange, de la T' masse. Carrière Pers à Livry,
19 octobre 1896.
Id. — Epiphyse de métacarpien ou métatarsien, de la l" masse du gypse.
Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 4 juin 1897.
Id. — Un tibia gauche, de la f" masse du gvpse. Carrière Crépin à Villiers-
Adam, 12 juillet 1898. " >
Une tète en mauvais état, de la [" masse, banc dit (les Urines). Carrière
Dorliat à Sannois, l" septembre 1898.
Empreinte d'une jambe de derrière et du bassin, [" masse du gypse.
Carrière Uian à Sannois, 16 avril 1902.
Un métatarsien ou rnétacai-pien, de la l''" masse, banc dit (les Foies de
Cochon). Carrière Dian à Sannois, 9 octobre 1902.
Mphodon gracile Cuv. — De la marne à limnées, une mandibule inférieure
droite avec les 3°, 4° prémolaires, les 1", 2' et 3' arrière-molaires. Fresnes-
les-Bungis. 23 mai 18!)6.
Epi|)hyse du tibia gaucho, une phalangine, une epiphyse de métatarsien
ou métacarpien. Fresnes-les-Rungis, 1" décembre 1898.
I>e i'' métatarsien, le naviculaire du 4" doigt du pied gauche, la phalange
et la phalangette. Fresnes-los-liungis, 20 juillet 1899.
Patte de devant et patte de derrière, quelques os, le 3^ métatarsien ou
métacarpien, des phalanges, un astragale et un calcanéum droit, des débris
74 A. Laville. — Vertébrés fossiles du gypse Parisien et du Sannoisien.
de mâchoire avec trois dents sur gangue, des incisives et quelques molaires.
Fresnes-les-Rungis, 21 avril 1900 et 19 mai 1900.
Ln metiiiarsien ou métacarpien de la marne supérieure à ciment (manie à
limnées). Carrière Leperdrieux à Sannois, 12 mars 1902.
Genre Anoplotherium Cuvier.
A. commune Cuvier. — Des 3' et 4'^ prémolaires. Carrière Cliatellier à
Villejuit, 30 janvier 1902.
Lue plialanije, dans un rognon de Ménilile. Carrière (ihatellier à Villejuif,
30 octobre 1903.
Partie supérieure et moitié de la partie inférieure du tibia gauche. Carrière
Cliatellier à \ illejuif, 22 janvier 1903.
Une phalange. Même carrière, 22 novembre 1906.
Les deux épiphyses d'un tibia gauche. Carrière Chatellier à Villejuif,
lo février 1910.
Une mandibule inférieure droite avec la 4' prémolaire et les 2' et 3° ari-ière-
molaires. Carrièi-e Lambert à Cormeilles-en-Parisis, de la 2' masse, 10 sep-
tembre 1904.
Lue mmidibule inférieure gauche, le moulage d'un encéphale et des débris
de la tête en très mauvais état, de la l''" masse du gypse. Carrière Eve à
Argenleuil; donné par M. Eve, le 4 juillet 1893.
Un moulage d'encéphale, de la T" masse du gypse. Carrière Dindin à
Vaujours, 25 juillet 1895.
Un astragale droit, de la f' masse. Carrière Fers à Noisy-le-Sec, 6 août
1893.
Deux fragments de mandibules inférieures avec les 2" et 3' arrière-molaires,
quelques dents isolées, un unciforme droit, de la f' masse du gypse. Carrièie
Pers à Livi'v, 17 septembre 1893.
Un fragment de mandibule gauche avec les 2° et 3'' arrière-molaires,
f" masse. Carrière Blanchetot à Noisy-Ie-Sec, 24 septembre 1893.
Un cubo'ide droit, l"'" masse. Carrière Crépin à Villiers-Adam, 20 octobre
1893.
Un fragment de mandibule gauche avec deux prémolaires, un fragment
de mâchoire supérieuie gauche avec la 4" prémolaire et la f" arrière-motaire,
de la l" masse du gypse. Carrière Pers à Livry, 7 novembre 1893.
Les 2^ et 3* arrière-molaires supérieures droites, un calcanéum gauche,
de la 1" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 10 novembre 1893.
Une mandibule inférieure droite avec cinq dents de lait, i" masse. 23 dé-
cembre 1893.
Un calcanéum droit, f" masse. Carrière Gauvain.
Une 3° arrière-molaire droite, un fragment de mandibule droite avec deux
prémolaires, un astragale droit, de la l" masse. Carrière Pers h Noisy-le-Sec,
10 février 1894.
Une njlule, 1'''' masse. Sannois, 15 février 1894.
Une phalangine du .3° doigt gauche, 1" masse. Montigny, 23 février 1894.
Un naviculaire droit, un astragale droit, de la 1" masse. Chelles, 16 mars
1894.
Une tête supérieure d'humérus, une rotule, un naviculaire, une 4^ prémo-
laire droite, de la l" masse. Sannois, 20 avril 1894.
Un fragment de mandibule gauche avec les 3" et 4'' prémolaires, un 4'' mé-
tatarsien gauche, deux phalangettes du pied de derrière gauche, une
3° arrière-molaire gauche, de la 1" masse. Carrière Blanchetot à Noisy-le-
Sec, 1" mai 1894.
A. LwiLLE. — Veiiébrés fossiles iht gypse Parisien et du Sannoisien. 75
Un 3° inétataisien gauche, de la 1" masse. Carrière Letellier à Claye,
i:; juin 1894.
Lin astiagale droit, une 2' arrière-mniaii-e droite, 1"° masse. Carrière de
la Fosse-Maussoin à Livry, 26 juin ]8!)4.
Iji omopiale, de la 1" masse. Carrière Blanchetot à Noisy-le-Sec, 30 juin
1894.
Un fragment de mandibule droite avec les 3'^ et 4^ prémolaires, les 1" et
2" arrière-molaires, une 3° arrière-molaire supérieure gauche, un cunéi-
foi'me 3, droit, un caicancum droit, 1"" masse. Carrière Bancel à Saint-Brice,
3 juillet 1894.
Une tète mutilée en nombieux fragments, avec le moulage de l'encéphale,
un fragment de mandibule droite avec la dernière aiTière-molaire. de la
1" masse. Carrière Pachot à Livr>', 7 septembre 1894.
L'extrémité du calcanéum d'un très grand sujet, de la 1" masse. Carrière
Pers à Livi y, 23 novembre 1894.
Un semi-iunaire gauche, une phalangette du 3' doigt du pied de derrière
droit, de la T"" masse du gjpse. Carrière Pers à .Noisy-le-Sec, 4 mai 1893.
Un uncifoime du pied de devant droit, un grand os, un pyramidal, un
semi-lunaire du même pied, un 4° métatarsien droit, une phalange et une
phalangine du 4* doigt du pied de devant gauche et du pied de devant droit,
un astragale droit, une phalangine du i' doigt du pied de derrière et du même
doigt du pied de devant, un cunéiforme gauche, un demi-astragale droit,
une phalange du 4' doigt du pied gauche de devant, deux phalanges du
3" doigt du même pied, de la 1"^ masse. Carrière Pers à Livry, 7 mai 1895.
Une mandibule gauche avec deux arrière-molaires dont une dent de lait,
de la 1"^ masse du g\"pse. Carrière Pachot à Gagnv. Donné par M. Pachot,
20 juin 1890.
Deux pieds non entiers, de la V" masse. Carrière Pers à Livry, 17 août 1895.
Un fragment de mandibule droite, avec les 2^ .3°, 4° prémolaires, les 1",
2" arrière-molaires, de la f" masse. Carrière Gauvain à Romainville.
Une canine inférieure? droite, les 2° et 3^ arrière-molaires supérieures
droites, de la l"* masse. Carrière Gauvain à Romainville, 24 octobre 1893.
Une mâchoire inférieure avec les -3', 4"" prémolaires, les l'■^ 2" et 3^ arrière-
molaires pour le côté gauche, les t"'", 2°, 3° et 4° prémolaires pour le côté
droit: une 3* prémolaire inférieure droite, deux .3° et 4" prémolaires inféi ieures
gauches, deux incisives: la partie supérieure du 3" métatarsien du pied droit,
de la l"* masse, à 3"30 au-dessous du sommet. Carrière Pers à Livrv, 8 no-
vend.re 1893.
D'un pied gauche, l'astragale, le cuboïde, le naviculaire, le cunéiforme 3,
le 4° métatarsien avec les phalanges, de la 1" masse, banc dit (le Gros Banc).
Carrière Pers à Livry, 30 avril 1896.
Une 4° prémolaire inférieure droite de lail, un pied de devant droit, un
i" métacarpien, la partie supérieure du 3°, un semi-lunaire, un fragment de
crrand os, un fragment de mâchoire en mauvais état, de la t" masse. Carrière
Royer à Gagny. D'un pied droit, la phalange et la phalangine du 4° doigt, à
épiphyses détachées, deux sésamoïdes, un semi-lunaire, de la V masse.
Carrière Pers h Noisy-le-Sec. 18 juin 1896.
Un 4' métacarpien gauche, de la l" masse. Carrière Réstis à Vaux près
Triel, 23 juillet 1896.'
Les .3° et 4° prémolaires inférieures gauches, de In 1""" masse. Carrière Pers
à Noisy-le-Sec, 8 août 1896.
Le 4° métatarsien droit, une phalange, une rotule, de la 1" masse. Carrière
Gauvain h Romainville. 8 août 1896.
Une 2" arrière-molaire gauche, du banc dit (les Cendreux), dans la 1" ma.sse.
Carrière Pers à Livry, 12 mai 1898,
76 A. Laaii.i.e. — VorW'bri'S fnsxili'.^ du gypse Parisien et du Snimnisiev.
Un troisième mf^tatarsion gaiirhe, d'" masse. Can'ière Crépir» à Viiliers-
Aiiam. Donné par M. Crépin, 12 juillet 1898.
Un fragment de mandibule avec les 4° prémolaire, 1" et 2° arrière-molaires
inférieures dioilcs, de la P" niasse. Carrière Crépin à Villiers-Adam,
28 juillet I8!)S.
Un fragnKMit de mandibule ganehe avec les 2', 3° arrière-molaii'es, un
4° métatarsien gauche, de la l" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 17 no-
vembre 1898.
Un 3' métatarsien droit, un calcanéum droit, un pied droit avec le calca-
néum. le cuboïde, le naviculaire. le cunéiforme 3, les .3° et 4° métatarsiens,
les phalange et iihalangine du 3' doigt, de la i" masse. Carrière Pers à Uivi'v,
8 décembre J898.
Une mâchoire inférieure mutilée avec, pour le côté droit, les 1", 2° et
3° arrière-molaires, pour le côté gauche les 2^ et 3° arrière-molaires, un
4' métacarpien gauche, de la 1" masse. Carrière Pers h Livry, 2 mars 1899.
Deux molaires inférieures engagées par la couronne dans la gangue,
1" masse. Carrière Pachot à Livry, fi juillet 1899.
D'un pied de devant droit avec l'unciforme, le grand os, les articulations
supérieures des 3" et 4" métacarpiens et une articulation inférieure de la
phalange du 3° doigt.
D'un pied de derrière, les phalange et [)halangine du .3" doigt, l" masse.
Carrière Crépin à Yilliers-Adam. Donné par M. Crépin, 14 août 1899.
Une mandibule droite avec les 3", 4" prémolaires et les 1", 2° et 3" arrière-
molaires, de la 1" masse du gypse. Carrière Dirkel à Sannois, 19 mars 1901.
Une l" et une 2° arrière-molaires supérieures gauches, une K" et une
2° arrière-molaires inférieures gauches, de la 1" masse. Carrière .\udebert
de Lapinsonie h Montmagny, 10 avril 1901.
Une demi-mâchoire supérieure gauche avec les 1", 3°, 4° prémolaires et
les 2° et 3' arrière-molain'S, de la 1" masse. Carrière Pers à Livrv, 2^ sep-
tembre 1901.
Un débris de mandibule gauche avec la 3" incisive, la 2" prémolaire, les
2' et T arrière-molaires, de la r° masse. Carrière Audebert de Lapinsonie
à ^lontmagiiy, 2 avril 1902.
Un fragment de mandibule d'un grand individu a\ec la 3^ arrière-molaire.
Une prémolaire gauche, la 2" ou .3° inférieure.
Une incisive, de la 1" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec. Ifi août 1902.
Une phalangine du 4" doigl du pied de devant gauche, du banc dit (les
Foies de Cochon), dans la T" masse. Cariière Dian â Sannois, 9 octobre 1902.
Un fi'agmenl de mâchoire encore dans la gangue, \" masse. T,es CInviers
à Argenteuil, Ifi avril 1903.
Un pied gauche incoinplel d'un gios imlividu a\ec les deux lêtes de deux
tibias, le rubfâ'de. les 3'' ci 'r mi'-lalni'siens cl les plialaiiires cl phalaiigines des
3* et 4' doigts, la phalange du 4" doiirl dn pied de devant droit, 1" masse.
Carrière Cerbaud â Livrv, 24 juillet 1903.
Des débris d'une mâchoire inférieure avec les 1", 2°, 3' arrière-molaires
gauches et seulement la 3° arrière-molaire droite.
Une incisive, une arrière-molaire de lait supérieure gauche, un semi-lunaire
droit, un méfacar-pien du 4" doigl gauche, 1" masse. Carrici'c Pers â Nnisv-
le-Sec. 2^1 juillet 1903.
T^ne mandibule droite avec les 1". 2^ 3" et 1" prémolaires, un pied de devant
gauche avec l'unciforme, le semi-lunaire et le pyramidal, du banc dit (les
Blancs TJfs), 1" masse. Carrière Cerbaud â T-ivrv, S septembre 1903.
Fragment d'une mandibule gauche avec la 'i° prémolaire, les 1""". 2" et
3° arrière-molaires, la phalangine du i" doigt du pied de derrière gauclie.
A. I.wiLij;. — Vertébrés (osxiles du gypse Pansicn rt du Sannoisien. 77
un cuboïde du pied gauche, de la T" masse. Carrière Herbinot à Chelles,
6 seplembre 1904.
Un pied gauciie de derrière avec le caicanéum, cuboïde, le naviculaire, le
cunéiforme 3, les métatarsiens et les phalanges et plialangines des 3" et
4° doigts.
Des fréigments de i-adius et de cubitus gauches, du banc dit (les Galles),
dans la f" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 3 décembre 11)04.
Un astragale gauche, un fragment de mâchoire encore dans la gangue,
de la i" masse. Carrière Herbinot à Chelles, 8 avril 1905.
lu fragmenl de mandibule gauche avec les incisives 2 et 3, la canine, les
2", T, 4° prémolaires, des incisives, des prémolaires et arrièie-molaires
diverses, du liane dit (Banc gris fer), un ealcanéum droit, du banc dit (les
Blancs Lits), 1" masse du gypse. Cairière Pers à Noisy-le-Sec, 5 août 190.^.
Un mauvais débris de mâchoire inférieure avec les 4° prémolaire, l''", 2",
3" arrière-molaiies pour le côté droit, la 1" arrière-molaire pour le côté
gauche, de la f' masse. Carrière Uambert à Cormeilles-en-Parisis.
Une 2" ou 3" incisive supérieure droite, une canine inférieure droite et une
gauche, du banc dit (les Galles), 1" masse. Carrière Pers à Noisv-le-Sec,
12 août 1903.
Un pied de devant gauche avec le 3" métacarpien, l'extrémité du 4°, la
idialange. la phalangine et la phalangette du 3" doigt, du banc dit (les Galles),
P" masse. Cai-rière Pers à Noisy-Ie-Sec, 19 octobre 1905.
Une mandibule encore dans la gangue, du banc dit (Banc gris fer), l''' masse.
Carrière Gerbaud à Livry, 26 octobre 1905.
Une l'' et une 2^ prémolaires supérieures gauches, du banc dit (les Blancs
Lits), 1" masse. Carrière Pers à Livry, 2 novembre 1905.
Un caicanéum droit, du banc dit (le Gros banc), T' masse. Carrière Pers à
i\oisy-lp-Sec, 2 mars 1906.
Un fragment de mandibule encore dans la gangue, 1" masse. De la carrière
Pers à Noisy-le-Sec, 1906.
Un fragment de mandibule avec une incisive et une canine, 1" masse.
Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 7 juillet 1906.
Un pied droit de derrière avec le navirnlaire ef un cunéiforme, d'un pied
gauche di> devant avec le 4° métacarpien et la phalange de ce doigt, du banc
dit (Banc tendre), vers le sommet de la 1" masse. Carrière Gerbaud, à Livrv,
26 septembre 1906.
Une incisive, du banc dit (Banc de fer), dans la V" masse. Carrière Lambert
à Gormeilles-en-Parisis, 23 octobre 1906.
Mariip à Lininées.
D'un humérus gauche, l'articulation sur le cubitus, du Ranc veit, un des
lits de la marne à Liumœa slrigosa. Carrière Gauvain à Romainville, 4 mai
1893.
Ordre oes Carnivores. — Genre Àmphicyon.
Articidation inférieure d'un humérus gauche, que je rapporte à un animal
de ce genre, de la marne à limnées. Carrière Pers à Noisv-le-Sec, 24 oc-
tobi-e 1893.
Ossements et défiris d'ossements dont je n'ni pu déterminer te genre
auquel ils appartenaient.
Un fragment de bassin. Carrière Chafellier à Villejuif, 22 novembre 1906.
Une articulation inférieure d'un fémur, une phalange d'un petit mammi-
fère, de la [" masse. Carrière Dian à Sannois, 24 septembre 1904.
78 A. L.wir.r.E. — Verlébn's lo.s.sUi\s du (jupse PûTisien et du Sannoisien.
Quatre petits ossements, de la 1'° masse. Carrière Herbinot h Chelles,
8 décembre 1904.
Une phalange d'un petit animal, do la 1" masse. Carrière Pei's à Livry,
7 mai 1895.
Une diaphyse d'un os très long (chauve-souris ou oiseau), de la 1"" masse.
Carrière Pors h Noisy-le-Sec, 17 août 189.5.
Une phalange et une phalangine d'un 1res petit mammifère, de la i" masse.
Carrière Pers à LivrA', 8 novembre 1895.
L'articulation sur le calcanéum d'un humérus, de la l" masse. Carrière
Tréfois à Montmagny, 30 mai 1896.
Une articulation de l'humérus sur le cubitus d'un animal que je n'ai pu
reconnaître, l" masse. Carrière Pers à Noisy-le-Sec, 18 juin 189fi.
Une mandibule inférieure avec les {"". 2° et 3" arrière-molaires, de la
l""" masse. Carrière Gauvain à Romainviile, 19 févi-ier 1897.
Deux phalanges d'un petit mammifère que je n'ai pu reconnfiîlre, du
2° chien au-dessus de la 1" masse. Carrière Gauvain à Romainviile, 4 mai 1895.
Deux phalanges longues et grêles de , de la marne à limnées. Carrière
Pers à Noisy-le-Sec, 7 juin 1895.
De la meulière de Brie.
Paloplotherium minus? Guv. — Une P*, la .3" et
rieures gauches, du calcaire siliceux de la Brie,
Carrière Gauvain à Romainviile, 3 décembre 1904.
la 4° prémolaires supé-
banc dit (les Boulans).
A. Laville.
LYDUS ALGIRICUS L.
Ses moeurs — Sa larve primaire.
On sait depuis les Iravaux d'Abeille de Perrin (/»(///. de la Soc. d'Ilisl. nul.
de Toului(u\ 1880, p. 2'(fi) et d'Escheriih (Revis, dor Mel. Gatl. Li/r/i/.v Lalr.,
in D eut. Entum. Zeitschrijl. 189<), Ilift II, p. 193) que sous le nom de Lijdus
Algiricus L. on a englobé autrefois diverses espèces dont la séparation n'est
pas toujours aisée, notamment le Li/dus sanguimpennis Chevrol., espèce
marocaine qui pourrait fort bien se retrouver dans notre région.
Je crois m'être mis à l'abri d'une pareille confusion, car les nombreux
sujets que j'ai observés répondent tiès bien aux descriptions de VAlgiricus
par ces deux auteurs. D'autre part, j'ai noté chez eux l'absence constante
de deux caractères attribués au Sanguimpennis : <( Elytris sanguineis,
» sutura plus mimisve nigrescante, capilc thoraceque glabris », dit Escherich
dans sa diagnose. Mes exemplaii'es ont tous les élytres d'une couleur rouge
uniforme, sans la moindre coloration noire sur la suture, et de plus ils ont
une pubescence très accusée sur la tête et le thoiax.
J'ai cru devoir faire cette déclaration préalable, en raison de ce qu'a
écrit Lucas : << Je ne pense pas que ce Lydus habite l'Ouest de nos possessions
» du Nord de l'Afrique, comme M. Cheviolat l'a indiqué dans son tiavail
» sur les Mylabres de la l!arbai-ie. » (Lucas, Exvlor. scient, de l'Algérie,
t. H. \>. 392).
A. Gros. — Lydu} Algmcus L. 79
N'en déplaise à cet auteiii- — du reste fort excusable, puisqu'il ii'esl jamais
venu cl Mascara, celte espèce est aussi commune ici qu'elle peut l'être
à Coiislantine.
Ces insectes se rencontrent généralement dans la dernière (jninzaine de
mai, et la première moitié de juin (dalos extrêmes de mes captures : 22 mai —
3 juillet). C'est également à pareille époque que Lucas les a observés aux
environs de Constantine (1), oîi ils se tiennent, dit-il, le long des tiges des
grandes lierbes.
Parmi les plantes qu'ils fréquentent, j'ai remarqué notamment la Scabieuse,
le Uéséda blanc, et une Centaurée à tleurs jaunes (('enlaurra Icrd.v). On les
l'encontre ordinairement sur les Heurs, souvent en assez grand nombre.
Il est assez fi'équent de les Irouvei- afcouplés : ils sont aloi's disposés bout
à bout, abdomen contre abdomen. La durée de la copulation est assez longue :
le 8 juin 1908, j'ai surpris vers 5 heures du soir deux Lydus algiricus in
copula; h minuit le couple n'était pas encore disjoint; mais le lendemain
matin les insectes étaient séparés.
J'ai pu voir la manière dont les Ijjdus alyiricus déclarent leur llainme à
leurs belles : c'est absolument le même modu.s fnciendi que j'ai observé avec
les Lydus (Âlosimus) viridissimus (2) : le mâle grimpe sur la femelle, et se
campe sur son dos; puis il étend en croix ses deux pattes antérieures, et
avec ses antennes portées alternativement à droite et à gauche, il fait un
massage vibratoire de l'antenne de sa compagne, qu'il ramène à l'aide de
sa patte correspondante par une pression d'arrière en avant. Parfois la
femelle baisse la tête, et l'amoureux ne peut faire que le simulacre de ses
passes antennaires. Après quelques instants de ce manège il se recule et
s'efforce d'amener la coaptation des organes; si la tentative échoue, il reprend
sa position première et recommence *ses manœuvres.
La ponte a lieu les jours suivants; la femelle confie ses œufs à la terre.
Dans le bocal où je tenais enfermés mes Lydus, j'ai vu le 20 juin 1910 une
femelle creuser une galerie dans le sable. Quelques jours après, à cet endroit
j'ai fait une fouille qui m'a mis en possession d'une très volumineuse ponte
située à une profondeur de 4 à 5 centimètres. Les œufs étaient disposés en
las et placés parallèlement les uns aux autres, comme dans les pontes des
Méloés. Ils sont cylindriques, arrondis aux deux bouts, allongés, grêles, par-
fois légèrement incun'és. Leurs dimensions sont de i mill. 1/4 environ en
longueui', [/li de millimètre en largeur. Leur couleur est jaune pcàle; leur
nombre, difficile à évaluer, m'a paru fort élevé, et doit atteindre plusieurs
centaines, peut-être un millier.
La durée de l'incubation des diverses pontes que j'ai obtenues (une dans
le sol, Irois autres dans des boîtes où j'avais enfermé des femelles captives)
a varié de 15 h 22 jouis. Déjà avant que la jeime larve sorte de l'ii-uf, on
peut l'apercevoir par- transparence dans sa coque; à. la loupe, j'ai pu distin-
guer, la veille de léclosion. les contours de la tète, avec les deux yeux, sous
forme de points noirs, et le corps un peu aplati.
Les larves qui viennent d'éclore sont à peu près incolores, mais ne tardent
pas à prendre leur liviée définitive. Les pellicules des œufs vides sont large-
ment ouvertes à l'une des extrémités dans le sens longitudinal, et forment
un amas de petites enveloppes blanches au milicii desquelles fourmillent
les larves très agiles.
Ces laiTCS, dont l'aspect rappelle .singulièrement celui des triongulins du
(1) .Signalés comme très communs en Kiibylie par Thiriat [h'aimc entom. du Sud de la
Kabylie). — Capturés il Tunis (10 juin) par Kobelt,
(2) Voir mon li'avail : Lydus (alosiinuS' viridissimus Luc, ses mœurs, sa lai've primaire
{Feuille des Jeunes NaluraUstes, 1911, p. 191).
80 A. Gros. — Lydus Algiricus L.
Mrloe majnlis L. (1), paiaissent prendre parfois pour marcher un point
d'appui sur leur anus. Elles ont une forme allongée, aplatie; leur longueur
est d'un millimètre et demi, leur largeur d'environ un cinquième de milli-
mètre. Elles sont composées de t:l segments cliilinisés : la Icle, 3 segments
tlioraciques, et !) abdominaux. Leur abdomen, dont les anneaux très arrondis
sui' les ciMés foi-mcnl comme des feslons laléiaiix, est muni h son extrémité
de deux longues soies divergentes. Elles sont pourvues de trois paires de
pattes. La tête, presque carrée, porte deux courtes antennes, et de ctiaque
côté un œil noir. Les segments tlioraciques sont plus développés que ceux
de l'abdomen. La lar\'e vivante, dont les anneaux sont écartés, présente au
niveau de chacun des segments qui la composent deux zones de coloration
bien distinctes; l'une antérieure, correspondant aux arceaux chitineux,
foncée, brune ou acajou; l'autre postérieure, correspondant à la membrane
unissante intersegmentaire, claire, presque blanche; de telle façon que
l'insecte dans toute sa longueur présente des bandes transversales altenia-
tivement claires et oliscures. Sur la larve rétractée, la coloration est uni-
forme, d'un biun rougeâtre.
Voici la description détaillée des divers organes de la larve du Ljidiis
aJgiiicus examinée au microscope à un fort grossissement (2).
Tête. — Presque carrée, surtout vue par la face inférieure, à angles forte-
ment arrondis; moins large que le prothorax sous lequel se cache son bord
postérieur; présente quelques épines sur les côtés et sur le front.
Le labre, de forme rectangulaire, est bordé de cils en avant, et masque
les mandibules quand celles-ci sont fermées complètement.
Les mandibules robustes, à peine courbes vers la pointe, paraissent trian-
gulaires, et légèrement excavées à leur face interne; se croisent au repos,
mais dépassent largement le labre quand elles sont ouvertes tant soit peu;
ne présentent aucune denticulation.
Les maxillaires robustes, saillants, presque cylindriques, arrondis à leur
sommet, ne paraissent avoir qu'un lobe très peu développé, non garni
d'épines.
Les palpes maxillaires pendent au-dessous de la tête presque verticalement,
et sont composés de trois articles : l'article basilaire, en forme de disque,
court; le second, cylindrique, court également, un peu moins large que le
premier: l'article terminal plus long, aplati en forme de palette, terminé par
un certain nombre de petites papilles.
La lèvre inférieure très étroite, porte très serrés l'un contre l'autre les
palpes labiaux, de deux articles, le premier en socle cylindrique, très court,
le second en bâtonnet, légèrement renflé au milieu.
Les antennes, placées en avant des yeux près de l'origine des mandibules,
et un peu au-dessus d'elles, se composent de trois articles : un article basi-
laire, en forme de disque rond et large: cet. article est très court; le deuxième
article, moins long que le troisième, un peu plus long que le premier, d'un
diamètre presque égal h celui-ci, est comme excavé en cupule en dehors.
Dans cette excavation se trouve logé un appendice hyalin, complètement trans-
parent, affectant la forme d'un œuf, dont la grosse exirémité repose sur
l'article moyen. L'article terminal, en forme de bâtonnet arrondi à son extré-
mité qui est légèrement renflée en massue, est inséré latératement sur le
précédent du côté interne et se termine par un long cil. Il supporte en outre
4 ou 5 poils placés en cercle tout autour de la massue, qui lui forment comme
(1) Voir mon travail :.Mœ\irs et évoliilion du Mcloe majalis L. {Bulletin de la SociéU d'His-
toire naturelle de VAfriqtie du Nord, 1912, n"» 2 et suivants).
(2) M. J. Lansiiepin, pharmacien a,ide-major h l'Hôpitfll militaire de Mascara, a bien voulu
dessiner, sur mes indications, les détails de celte lai-ve. .le lui en expiime ma sincère graliludc.
A. Cuos. — Lydus Algincus L.
81
1. Lciive.
s. (1. = sillon de déhiscence.
st. = stigmale.
Lydus algiricus L.
-'. Tète.
3. Mandibule.
4. Palpe ma.xillaire.
5. Antenne.
c. h. = corps hyniin.
6. Patte.
82 A. r.uos. — Li/dns Algiricus L.
une sorte de couronne divergente, et font avec le grand cil terminal un angle
de 45° environ.
Les yeux placés de chaque côté de la tète, en arrière des antennes, se
détachent sous forme d'un gros point noir arrondi.
Thorax. — Le pio-thorax, de forme i-ectangulaire, plus développé dans
le sens transversal (juc dans le sens antéi'O-postérieur, une fois et demi plus
long que le méso-thorax, à angles légèrement ai'rondis. l'ecouvre en avant
le bord postérieur de la tête qu'il imbrique, et qu'il dépasse latéralement;
en arrière, il imbi'ique également le méso-thoi-a\. FI présente trois courtes
épines sur ses bords latéraux, une au milieu et une aux angles antéi-ieurs
et postérieurs.
Le méso- et le méta-lhorax de forme trapézuïdale, surlout le méla-lliorax,
à angles à peine arrondis, sont à peu près égaux entre eux, un peu plus
longs que les segments de l'abdomen. Le méso-thorax imbrique en arrière
le méta-thorax, et celui-ci imbrique le premier segment de l'abdomen. Ces
deux articles présentent vers le milieu de leur bord latéral une petite épine
au poil difficile à apercevoir. D'une façon générale, les articles thoiaciques
sont glabres.
Sillon de Déhiscence. — La tète présente en arrière un sillon de déhiscenoe
médian antéro-postérieur qui se bifurque vers le milieu de cet organe, et
dont les bi'anches recourbées en dehors à leur partie antérieure vont mourir
en avant des antennes près de leur base. Ce sillon se continue en ari'ière sur
le pro-thorax et sur le méso-thorax; il paraît s'arrêter près du bord posté-
rieur de celui-ci. Je n'ai pu l'apercevoir sur le méla-thorax.
Abdomen. ■ — Les segments abdominaux s'imbriquent les uns sur les autres
d'avant en arrière. Ils sont au nombre de 9, sensiblement égaux sauf le
dernier qui est plus petit, conique, arrondi à son extrémité. Ils sont beaucoup
plus larges que longs, avec le bord postérieui- plus large que l'antérieur.
Leur forme, par conséquent, est nettement ti-apézoïdale, et leurs angles
postérieurs sont fortement arrondis, ce qui donne à l'insecte un aspect
festonné très caractéristique. Chaque segment porte en arrière une cou-
ronne de poils ayant une fois et demie la longueur du segment lui-même. Le
dernier segment présente en arrière deux longues soies divergentes, en plus
de la couronne de poils qu'il porte comme les autres articles. Les segments
de l'abdomen, à la face ventrale présentent également une bordure de poils
analogues à ceux du dos.
Stigmates. — Il y en a 9 paires, une sur chaque segment de l'abdomen,
à l'exception du dernier qui en est dépouivu, et une sur le méso-thorax. Ces
stigmates sont très gros, énormes pourrait-on dire, ronds, sensiblement
égaux, visibles avec la plus grande facilité; leur diamètre égale le tiers du
diamètre antéi'o-postérieur du segment. Ceux du méso-thorax sont placés
très près des angles antérieurs, sur le bord latéral.
Pattes. — Elles sont composées de quatre segments : une hanche globu-
leuse; un trochanter; une cuisse cylindrique présentant à son tiers supérieur,
du côté intei-ne, deux comtes épines voisines, presque perpendiculaires, et
une troisième près de l'articulation du genou. La jambe arrondie, cylindro-
conique, est hérissée de tous les côtés de courtes et fortes épines, et se
termine par trois ongles recourbés, longs, divergents, formant griffe, les
deux externes moins longs que celui du milieu, sur lequel ils sont insérés
à angle aigu près de sa base, un de chaque côté.
Les larves du Lyrf//v (lUiiriciis présentent comme l'on voit des caractères
anatomiques qui les l'appiorhrnl non seulement des lai'ves des autres Lyilus.
(Ex. : Lydus (Alosirnus) riridiixinms) mais encore des larves de Canlharis,
d'Epicauta, de Zonabtis, et du Meloe majalis, notamment la présence sur
A. Gros. — Lydus Algiricus L. 83
le 2" seyiiiéiit des aiilL'iines d'un voliiiiiiiifiix arliclc liyalin (organe sensoriel),
et la loiTue des pattes. La contigiiiation de l'antenne de la larve de la Can-
(haris vcsicatoriu telle que la repiM'sente lîeauiegard (Les In.seclcs {'('nicanls,
pi. W, fig. 31) scinhie pres(iue dessinée d'après une larve de Li/dus. De
uiènie la jaiiilic de la lane de VEpicautu verlicalis (pi. X\'ll, lig. 8 du même
auteur) et eelle de la larve du Mylabiis varions (pi. XVllI, tig. ti) rappellent
heaucoup celle de la larve de Lijdus. Les ongles de la larve de Mylabins
(pi. X\lll, fig. 7) rap|)ellent complètement les organes similaires de celle
(lu Ijjdiis aUjhiiiis. C'est aussi la forme de ceux du triongulin du MeUw
iiKija'Us. Il y a du reste beaucoup d'auti'es analogies de détail entre ces divers
genres, que je laisse de côté, pour ne signaler que les principales.
Caractères dil[érenliels. — J'ai donné dans mon travail sur les Alosimus
viridisshnus les principaux caractères différentiels qui permettent de dis-
tinguei' facilement les larves du Lydus al[iiriciis de celles de VAIosimns. Je ne
peux que les reproduire ici :
Ces deux larves présentent une aflinité considérable; elles ont notamment
même forme des anteimes, des pattes, des ongles. Mais la distinction sera
aisée si l'on tient compte : 1° de la taille, deux fois plus grande chez Lydus
algiricus; 2" de la coloration uniforme chez L. algiricus, formée de zones
claires et foncées alternant régulièrement (ou d'un brun rouge unifoime sui'
la larve létractée), variée chez Alosimus, qui est brun, sauf les deux premiers
anneaux de l'abdomen, et le deinier qui sont jaunes; T de la grandeur des
stigmates, réellement énormes chez L. algiricus, mais sensiblement égaux
tandis que chez Alosimus les deux premières paires sont beaucoup plus
grosses que les autres; 4° du sillon de déhiscence, borné aux deux premiers
segments thoraciques chez L. algiricus, porlant sur les ti'ois segments thora-
ciques chez Alosimus, etc.
La distinction d'avec la lai've du Mcloe majalis se fera d'api-ès la colora-
tion de cette dei'nière (brune, avec le prothorax, les trois premiers articles
de l'abdomen, et le dernier jaunes); d'après la taille, deux fois plus grande
chez Meloe majalis (près de 3 millimètres), la grandeur des stigmates, beau-
coup plus pelils chez Mt4oe iiaijidis, et inégaux (ceux du méso-thorax et du
1"'' segmi'ul abdonnnal plus gros que les autres; la forme des antennes légère-
ment différente (les deux premiers articles plus développés que chez L. algi-
ricus) etc., etc.
Pour les Zonabris { = Mylabris olim) il n'y aura qu'à considérer également
la forme des antennes : chez les Lydus, le 2" article qui poile l'organe sen-
soriel, est tr-ès court; chez les Zonabris, au contraire, il est allongé, et mesure
de deux à trois fois la longu(!Uf de l'article basilaire; il est de beaucoup le
plus long des articles antennaires, tandis que l'organe hyalin est propor-
tionnellement beaucoup moins développé. En outre, les mandibules sont sou-
vent polydentées chez les Zonabris (Ex. : Zonabris oleœ Cast) ; elles sont
dépourvues de dents chez L. algiricus; les stigmates sont plus petits chez
les Zonabris, etc.
La distinction d'avec les larves d'Epicauta que je ne connais pas en nature,
pai'aît aussi pouvoir se faire d'après la forme des antennes dont le type se
rapproche de celui des larves des Zonabris, d'après les dessins de Beau-
legard.
Cette différenciation serait probablement plus malaisée pour les larves
des divei-ses espèces de Cantharis ( = Lytta) (si j'en juge d'après la description
de la larve de Cantharis vesicatoria et les dessins de Beauregard) qui
paraissent avoir avec nos larves les plus grandes ressemblances. Sans doute
ici encore la taille, la coloration, et d'autres caractères morphologiques, tels
que la forme des mandibules (dentées en scie chez Cantharis vesicatoria), la
84 A. Gros. — Lydus Algiricus L.
grandeur des stigmates, la forme et l'étendue du sillon de déhiscence, etc.,
pourront-ils rendre des services.
Il semblerait à priori i]u'en raison de leur l'essemblance anatomique les
la.i-ves de Ijjtlns doivent avoir au point de vrrc biologiipre une cxislcncc pai'eille
à celle des Canlharis, des Epicauta, des Ztmabrls, du .)/r/oe majalis. On peut
]Méjuger ([u'elles ne s'attachent pas aux hyménoptères, et qu'elles doivent aller
directement à la recherche de leur' nour-riluic coniirre les larves de ces dif-
fér-ents insectes.
il y avait donc lieu de tenter' des expériences pour' arr'iver' à échiir'cir ce
point, et d'essayer' d'élever ces larves. C'est ce que je m'empr'cssai île lair-e.
Le 2 jrrillet J!)()6, le jour même de leur' naissance, je plaçai ces lames dans
un tube de verre, dans lequel j'introduisis faute de mieux, le cadavre desséché
mais en très bon état, d'un h\niénoptère très velu lEucera longicnrnis). J'eus
soin de laisser le tube couché, car loi-squ'il était dans la position verticale,
les triongulins ne pouvaient gr-inrper- sui' ses par'ois. .]e vis bientôt de
rronibr-cuses lar'ves cour-ir' très atraii'ées sur' les diver'ses parties du cor^ps de
lAlii'itlc, nrais je n'en vis aucune se cr-amponiier aux poils conirne les tr'ion-
gulins du Silaris muralis, du Mcloe cribripennis ou du Meloe tuccius, ou
lilonger' la tète sous le rebord des anneaux de l'abdomen comme le font ceux
drr Meloe. pitrpvrascens. Un nouvel examen pratiqué deux heures après nv.
m'en montr'a pas davantage. Le lendemain je conslalai que sans aucune
exception elles avaient totalement dédaigné mon hynrénoptèr'e.
Ayant pu captur-er' vivants deux Apiair'es, une Apis inclUlica v[ un IlciUclus,
je les inti'oduisis successivement dans le tube où étaient les lar*ves. Celles-
ci ne songèrent nullement à s'accrocher ni à l'une ni à l'autre. Je notai toute-
fois que l'IIalictus paraissait gêné par leur voisinage, et que si parfois l'une
d'elles venait à fr'ôler ses pattes, il se secouait vivement comme s'il redoutait
une attaque de leur part.
Le résultat de l'expérience parait donc définitivement acquis : comme les
larves du Meloe majalis, celles du Lydus algiricus doivent aller à la recherche
directe de leur nourrituie. Ces épreuves ont donc confirmé ce que taisait
prévoir la conformation anatomique de ces insectes.
Faute des matériaux nécessaires, je ne pus tenter cette année-là d'autres
essais. Du reste, je fus surpris par la brièveté de la vie de ces larves, qui
toutes avaient succombé le 6 juillet n'ayant vécu que quatre jour^s. Leur
existence est donc relativement courte si on la compare à celle des trion-
gulins du Meloe majalis qui vivent envii^on 20 à 2.t jour-s; mais, au contraire,
sous ce rappor't elles se r-appr-ocherd. du Lydus {Alosimus) viridissimus, dont
l'existence lai'vaire ne dure également que quelques jours, et est peut-être
plus courte encore.
Avec les larves obtenues en 1908, je tentai d'autres expériences en vue de
les élever. Dans un flacon contenant des pontes d'/lcndn;m peregrinum, et
des œufs de Gr'illori mélangés à du sable, je plaçai le fi jiurr quelques lanes
de Ijjdiis algiricus écloses le malin même. D'autr-e pai't dans la boîte orj était
la nichée de Lydus, je mis deux co([ues ovigères intactes, l'rme U'ès gr'ande,
de Painpluigus luunidicus, l'autre plus petite, appai'teirarrl à une autr'e espèce
de Pamphagiis. Ces tentatives ne donnèrent aucun r'ésultat.
Le G juillet, j'obtins une nouvelle éclosion de larves de Lydus algiricus. Je
recommençai avec ces larves déjà très pigmentées, et peut-êti'e âgées d'un
jour', de nouveairx essais avec les oolhèqires de Pomphagus . Mes triongu-
lins ne par-ur'cnt aucrinement s'inquiéter de cette pr-ovende.
Je cor'sai l'expérience, en ajoutant des cellules d'Anthophor'e : aussitôt la
scène changea : mes larves se nur'ent à courir' dessus, en fouillant tous les
recoins, toutes les anfr-actuosités, cherchant évidemment à découvrir un pas-
A. Cros. —Lydus Algiricus L. 85
siigo pour s'y inlioduiro. Leurs allt'us el venues me rappelaienl beaucoup la
façon d'agir des Irinngulins du Melne riuiiali.s. Po\uUm[ je n'en vis aucune
essayer de creuser les parois des cellules. Un îdvéole ulilisé pai- une Osinie,
doiil le fond brisé laissait à dérouvei-| sui' une lies large surface un gâteau
de poll(>M pulvérulent ne sendjla guère les intriguer. Je vis les lar'ves passer
sui- le pollen sans avoir l'air d'y prêter la moindre attention. C'est exactement
la conduite des triongulins du l/c/oc mnjolis qui refusent le pollen, le percent
nièuie tle leurs galeries comme la coque cellulaire elle-même, alors qu'ils
mangent fort bien le miel pâteux ou li(piide. jj'expérience ne donna pas
d'autre résultat : les larves continuèrent h errer dans le flacon pendant
quelques jours, et le tl juillet je pus constater qu'elles étaient toutes mortes.
Je vérifiai qu'aucune cellule d'Antliopliore n'avait été perforée.
Un mois après le début des expériences, le 6 août, j'examinai les pontes
de l'amphagits. Le résultat de mon examen fut encore négatif; aucune larve
de Lijdu.s n'avait pénétré dans ces oothèqucs; tout au moins aucune ne s'y
était développée.
En 1!)I0, ay.int obtenu une nouvelle ponte, suivie d'éclosion le "i juillet,
j'instituai immédiatement des expériences avec ces larves peu nombreuses,
le plus grand nombre d'enli'e elles s'étanl évadées déjà. J'en mis quelques-
unes : 1" dans un tube contenant deux larves dWntliophorn albhiciia: 2"
dans un tube contenant des cellules en pétales de (leurs d'Osiiiia hnKjisphui
Ferez, une intacte, une autre ouverte ne contenant que du miel pâteux, la
larve de l'hyménoptère étant morte, desséchée; 3° dans les boîtes renfer-
mant du miel d'Abeilles ou d'Antliophores.
Deux jours après, le 7 juillet, je constatai que les lai-ves placées avec les
cellules A'Osmia longispina avaient disparu; je ne pus les retrouver. Celles
qui étaient dans un autre tube, au nombre de trois, avec des lanes (r.lH//H<-
phores, étaient encore vivantes le matin; le soir je n'en vis plus qu'une seule.
Ici encore se pose l'éteiTielle question : est-ce la mort par- famine? ou par
bataille? Le lendemain 8 juillet, la troisième avait succombé à son tour. Il
semble donc que l'alimentation carnée ne leur convient pas — autant du
moins qu'on peut en juger d'après une expérience uniiiue.
Par contre, il restait deux larves encore vivantes, bien que ne semblant
pas avoir subi le moindre changement dans une boîte contenant du miel.
Le 9 juillet une de ces larves était encoie en vie, mais le 10 juillet, je la trou-
vais mor-fe à son tour.
Pour la troisième fois, mes essais d'élevage ont donc encoi-e conqtlètement
échoué. Il semble néanmoins résulter de mes expériences :
1° Que les larves du LydtiS algiiicus refusent de s'accrocher aux hymé-
noptères, ce qui inq^lique pour elles l'obligation d'aller directement à la
recherche de leur nourriture, comme le font les larves du Meloe majalis avec
lesquelles elles ont de nombreux points de conlact; elles semblent du reste
aptes à explorer les profondeurs du sol, puisque je les ai vues parvenir au
fond d'un flacon garni de sable;
2° Qu'elles ne sont pas parasites des Orlhoplères; certains indices au
conlraire pourraient faire croire qu'elles se développent dans les nids de
(juelque hyménoptère à nidification souterraine [lUtliclus? Andfcna?) Mais la
(lémonsti-ation n'en est pas encore faite. En tout cas, elles ne paraissent pas
perforer les cellules comme les triongulins du Meloe majalis.
Ces expériences d'élevage sont à reprendre sur- de nouvelles bases; peut-
être pourrai-je arriver à un résultat positif, si je puis avoir sous la main au
moment opportun des cellules récentes d'hyménoptèi-es, contenant un onif,
ce que je n'ai pu réaliser jusqu'ici.
Il y a lieu du reste de ne pas oublier que la forme des anteniii's drs larves
8G A. Gros. — Lydns Algiricus L.
du /.;/(/(/.y algiricus est. identique à celle des larves de la Cantharis vesicatoria,
et que ces der'nioies ont pu être élevées avec du miel comme pi-emier aliment,
mais qu'elles dévorent aussi piéalablement l'œuf ou la larve de la cellule
envahie. La similitude des formes peut justitler pour le Lydiis algincus une
telle espérance, malgré mes échecs successifs, car il ne faut pas perdre de
vue combien ces élevages sont difficiles, et je ne sais que trop, par une expé-
rience déjà longue, qu'on ne les réussit pas à tout coup, tant s'en faut.
Mascara (Algérie). !)'• A. Gros.
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Note sur deux gisements géologiques des environs de Gréoulx <Basses-Alpes). ^-
J'ai étudié en 1910 et en 1911, aux environs de Gréoulx (Basses-Àlpe.s), deux gise-
ments géologiques que je crois peu connus. Tous deux appartiennent au Néoconiien
((Jrétacé inférieur).
I. — Gisement de Château -Lavai,. — Au Nord-Ouest du château de Laval se
trouve un éboulis de calcaires marneux néoconiiens ravinés par les eaux pluviales et
sui'montés de couches de cailloux roulés se rattachant à un faciès lacustre tertiaire.
Les principales espèces que j'ai recueillies dans ce gisement sont les suivantes :
Ostrea Couloni (d'Orbigny), Èynrhontlla depressa (d'Orbigny), Terebrntvla prœ-
loiiga (Sowerby), Luna lioyezi (?), Spondylas (indéterminé).
II. — GiSEAiENT d'Auresfrèdes. — Ce gisement est situé .sur les flancs de la
montagne d'Aureefrèdes, au sud de Gréoulx. C'est comme le précédent un éboulis
de calcaires marneux. Les fossiles y sont variés et abondants.
J'y ai récolté les fossiles suivants : Ostrea Couloni (d'Orbigny), Rynchonella
depressa (d'Orbigny), l'erebrafida prœ/oiif/a (Sowerby), Venus GaUoprovincialis
(Matheron), Pholadomya elonyata ( 1).
J'y ai trouvé en outre des fragments d'Ammonites indéterminables et de nom-
breuses espèces d'oursins.
Marseille. P. Manuel.
Diptérocécidie sur PotentUla verna. — Cette année encore Potentilla verna a
donné la cé^îidie signalée pour la première fois en novembre 1910 dans la Feuille
des J . N ., XLP année (par les notes aux Jeunes, p. 17, et par la note spéciale,
p. 18). , .
Le cliché ci-joint en date du 20 mars dernier indique les divers états de cette
cécidie : fig. 1, pied de Potentilla verna indemne et en fleur; — fig. 4, deux pieds
de la même plante dont l'inflorescence offre l'aspect d'une cécidie en artichaut
ou plutôt en rosette très dense et serrée; — fig. 2, cécidie ouverte pour montrer
une larve prête à faire son cocon-pupe (normalement la larve est en position ver-
I
\otes spéciales et locales.
87
ticale, mais par suite de son exposition à la lumière, elle s'est affaissée au moment
du tirage); — fîg. 3, cécidie ouvert* montrant le cocon-pupe en place et fixé soli-
dement par sa base au centre do la rosette.
A remarquer que les cécidies dans lesquelles le parasite est le plus avancé dans
son évolution, offrent une rosette moins épaisse, mais plus allongée, par suite de
la reprise de la végétation normale lors du jeûne du cécidozoon en voie de méta-
morphose. Mais dans les deux cas il y a cliloraiithie.
La larve passe donc l'hiver dans sa galle et se nj'mphose au premier printemps.
J. Ci.
Diptérucécidie sur PotentiUa renia, 20. 3. 2.
Cécidies produites par la ponte de Monojihadnvs geniciilai
voir F. d. J. X.. p. 1.55 (1911).
/; bail uni.
88
Notes spéciales el locales.
Hyménoptérocécidie sur Geum urbanum. — Le cliché promis l'an dernier s'est
fait attendro d'un façon désobligt^ante. Nous réparons un oubli causé par des
événements imprévus.
Il montre deux tiges de Geum urhaïuim dont celle de droite porte dans la partie
■inférirurt dos deux entre-nœuds une cécidic due à la ponte de Monophadnus
iienii-iilatuîi Htg. La tige de gauche en montre d'autres plus petites, en série sur
le même entre-nœud; de plus elle offre l'aspect des feuilles rongées par la larve.
Pour les détails, nous renvoyons à la page 155 de la Feuille des J . N . (1911) où,
d'ailleurs, il faudra corriger " au premier tiers supérieur » par <( ...inférieur. »
J. G.
Aphidocécidie sur Geum urbanum. — Sur le cliché, une feuille (fig. 1) au centre
présente les déformations dues aux succions des Macrosiphum ulmariœ Schk. , dont
on aperçoit quelques individus répartis sur les différentes tiges : une larve de
Syrphe (fig. 2), parasite desdits pucerons, s'aperçoit malgré la défectuosité du
cliché; les feuilles d'en bas (fig. 3) sont également déformées et froissées par les
mêmes pucerons; au voisinage du chiffre 4, vue en profil d'une autre cécidie du
Mo)ioi)lia<in u.<i ci-dessus.
J. (i.
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Giinus iirhaïuim à feuilles déformées par 31acrosijihiim nlmariir. voir F. d. J. A., p. 155 (liHl).
Âgapanthia villosoviridescens De Geer sur Urtica dioica. — A la liste déjà
longue des plantes dont la tige sèche est rongée par la larve de ce Coléoptère,^ on
peut ajouter Urtica dioica. Plusieurs exemplaires recueillis dans de vieilles tiges
d'Ortie au voisinage d'une mare au commencement de mars ont donné leur imago
le l" avril.
Vulaines-sur-Seine. J. Guignon
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. OberthUr, Rennes— Paris (1744-12 '
»
^ /
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEDNES NATURALISTES
I«^« SERIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) ;
Le numéro ' O fr. 35
L'année 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O fr. 40
11^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. S5
L'année 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vendus séparément).
Table des Matières de la Série O fr. SO
IIP SÉRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 :
Le numéro..- O fr. 40
L'année .' 4 fr.
Table des Matières 1 fr. SO
IV'' SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
y SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
Les Abonnés de la Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de 25 % pour l'achat des 3* et 4° séries.
SOMMAIRE DU N' 49 8
A. Laville : Vei-tébrés fossiles du gypse parisien et du sannoisien des environs de Paris Hin).
D"' A. Gros : Lydus algiticus L., ses mœui'S, sa lai've primaii-e.
Notes spéciales et locales :
Noie sur deux gisements géologiques des environs de Gréoulx (Basses-Alpes) (P. Manuel).
Diptérocécidie sur Potentilla verna (J, G.).
Hyménoptérocécidie sur Geum urbanum (J. G.). •
Aphidocécidie sur Geum urbanum (J. G.).
A a a pan II) ta villosoviridescens De Geer sur Urlica dioica (J. Guignon).
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Du'lO Mars au 9 Mai 1912
De la part de : MM. Berthier (1 br.); Boulenger (2 br.); De Riaz (1 br.); Her-
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(P\ jff», 1 " Juillet 1912 — V' Série, 42^ Année
N' 499,wftv. O
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LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16«) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du I"' janvier
(au lieu du 1"" novembre).
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GuiNiEK (P.). — Atlas des arbres, arbustes, arbrisseaux et soue-arbrisseaux
croissant spontanément ou naturalisés en France et dans les régions limitrophes,
900 p., 280 pi. et nombr. fig. — Paris, Lhomrae. — Prix de souscription : 16 ir.
Lecomte (F.) (Sous la direction de). — Flore générale de l'Indo-Chine, t. I,
fafec. 8. Renonculacées à Sapindacées, in-8°, p. 849-1070, 26 planches. — 12 fr.
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ments de terre, in-16, xx-284 p. avec 64 fig. et cartes et 16 planches. — Paris,
Colin. — 4 fr.
MoREAUx (R.-A.). — Recherches sur la fonctipn glandulaire de la trompe utérine
des Mammifères (thèse), in-8°, 125 p. — Nancy, imp. Barbier.
SCHLEGEL (C). — Recherches faunistiques sur les Crustacés Décapodes bra-
chyoures de la région de Roscoff (Diplôme d'études supérieures), in-8°, 52 p. —
Paris, Société Zoologique.
ViALAY (A.). — Essai sur la genèse et l'évolution des roches, in-S», x-226 p. —
Paris, Dunod et Pinat.
1" Juillet 1912 — V= Série, 42= Année — N" 499
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
AVIS TRÈS IMPORTANT
Nous prions instamment tous nos Correspondants et les
Directeurs des publications avec lesquelles nous faisons échange,
de noter notre changement d'adresse :
3, rue Fresnel (XVh arrond.)
La maison de la rue Pierre-Charron ayant changé de mains
et devant être démolie, tout envoi qui y serait fait risquerait de
se perdre.
■•*•■
DES ESPECES EUROPÉENNES DU GENRE CARCELIA R. D.
(Diptères)
Les espèces de ce genre sont, parmi les Exoristines, celles qui sont le
moins connues. On rangera dans le genre Carcelia toute Exoiista n'ayant (]ue
deux soies siernopleurales et présentant des gênes (sous-orbites Pandellé,
Wangen des auteurs allemands) absolument nues. Les yeux y sont très déve-
loppés en sorte que le péristome est toujours très étroit. C'est un grdupement
très naturel : les espèces sont si voisines rpie leur détermination est souvent
difllcultueuse et réclame, en tous cas, beaucoup d'attention. C'est pourquoi
nous avons essayé de résumer, dans le tableau suivant, les caractères diffé-
rentiels qui nous ont paru les meilleui's et les plus constants.
(. Pattes toutes noires.
— Coloration cendrée: .3 soies dorsocentrales
(.3 de) derrière la suture C. rccusalu l'and.
= suwirans Rond.
{nec\\.D.:nec\iA\.).
(1) Dr J. Villeneuve. DcscripUons de deu.x nouveaux Diptères [\V. ent. Z., x.\.\, 82, en noie).
90 D"' Vi[j,K.\ErvE. — Espèces européennes du genre Carcella.
— Coloration noire; une bande blanchâtre à la
base des 2' et 3" segments abdominaux
(4 de) C. bisetosa B. B.
= hnrhilana Egg.
= clavipalpis Pand.
Pattes noires; tibias testacés.
A. Espèces teintées uniforniéinenl de jaunâtre ou de gris cendré.
1) Pruinosité d'un cendré plus ou moins jauni.
— Espèce large ovalaire, 1 soie mé-
diane aux tibias antérieurs C. excisa FnU.
— Espèce étroite, allongée. 2 soies
médianes aux tibias antérieurs.. C. rutilla B. B. {nec Rond).
2) Pruinosité d'un cendré plus ou moins gris; tibias rembrunis. 1 soie
médiane aux tibias antérieurs.
— Espèce large, ovalaire C. separatal\ond.
= excisaYsM. var.?
— Espèce étroite, allongée C. leucophsea^onA.
= susurrmis B. B.
B. Espèces cendrées; les cTcf ont les deux ou trois premiers segments
abdominaux tachés de rouge sur les côtés.
1) Abdomen avec des soies discales, sans ordre et plus ou moins
développées.
ï) Espèces ovalaires.
— Tibias nettement marqués de noir du côté interne de leur
extrémité basale: front assez étroit (2/.')" d'oeil chez les
cfcf) et à peine saillant; soies frontales sur les gênes
plus rapprochées de l'épislonie que de l'œil.
C. chelomx Rond.
— Tibias, surtout les tibias antérieurs et les tibias intermé-
diaires, non noircis en dedans de leur extrémité basale;
front large (iZ-o"' d'œil chez les cfd") et saillant; soies
frontales à égale distance de l'épistome et de l'œil sur
les gênes C.laxijronswom.nos'.
= Parexorisfa lucnrum
opwrfB. B.
6) Espèce étroite, allongée, plus obscure, souvent avec des
reflets noirs plus accusés sur la bande médiane et le
bord postérieur des segments abdominaux; tibias mar-
qués de noir à leur origine. Front conformé comme
chez Pelniatoniyia phalenarin Itond. mais les soies
frontales descendant plus bas sur les gènes.
r. Kowarzi nom. nov.
2) Abdomen à pilosité discale courte ou longue, sans inter-position
de soies.
a) Espèces ovalaires, à pilosité abdominale courte; les soies
frontales (2-3) atteignant à peine l'extrémité du 2' article
antennaire.
— 2 soies mai-ginales au 2' segment abdominal, bande fron-
tale étroite, tibias entièrement testacés, chète anten-
naire épaissi à la base seulement, les 3 premiers seg-
ments abdominaux rougcàtrcs latéralement.
C. bombylans R. D.
— gnava Macq.
iv Villeneuve. — Espèces cnvopéennes du (jnivc. ('mr.cUa. 91
— 4 soies mai'ginalos an 2° sognioiiL alHloiniiial, baiidi' truii-
tale large, tibias plus ou moins rembrunis à leurs extré-
mités, chiMe anteniiaire longuement épaissi, les 2 pre-
miers segments seulement de l'abdomeu <\ côtés rou-
geàtres C. gnava Meig.
6) Espèce étroite, allongée; pilosité abdominale développée;
soies frontales plus nombreuses descendant sur les
gènes jusqu'au niveau de l'insertion du chéte anten-
naire: tibias entièi-ement testacés; i soies marginales
au 2" segnii'iil MlMJiiininal C. lu(.nrmn/W.V>.
[nec Meig., m-c Uond."!.
■= Si.syropa eod. m un.
Remarques.
1. Ce tableau est exact pour les c^cf, mais chez les Q Q il faut être avei li
que les espères qui n'ont (ju'une pilosilé rase à l'abdomen et 2 soies margi-
nales au 2" segment ont fréquemment ici 4 soies au 2" segment et une pilosité
abdominale plus développée, paifois mêlée d'ime ou plusieurs soies irrégu-
lières sur le disque du 3" segment. La coloration des femelles est généra-
lement tout à fait gris cendré sans transparence rougeàtre sur les ccMés
de l'abdomen. En portant son attention sur les autres caractères plus cons-
tants de forme générale, de coloration des tibias, de disposition des soies
frontales sur les gènes, etc., on évitera les confusions.
2. On trouve parfois dans les collections de gros cfcf dont la prninosilé
esta peine marquée en sorte que le fond obscur et la transparence latérale
rouge des trois premiers segments abdominaux sont très accusés. Ils onl
d'ordinaire les soies frontales plus nombreuses et plus ou moins fasciculées
à leur terminaison sur les gênes, 4 soies le plus souvent courtes au bord du
2" segment abdominal, une pilosilé courte mais dense, des tibias notoirement
rembrunis. Ce sont, autant qu'il seml)le, des individus mal venus qui, par
anomalie de dévelnppement, n'ont pas pu prendre leur différiMiriation spé-
cifique. Peut-être que Carciiia rasa !\Iacq. englobe ces anormaux. Il m'a
paru que ces exemplaires se rapportaient à C. hnmhylans P,. 0.
3. Faute d'avoir vu tous les Types de quelques auteurs très importants tels
que Zettersti'dl. je n'ai pas osé changer plusieurs noms d'espèces pouvant
prêter à l'équivcxpie; je me suis contenté de préciseï- le sens que je leur
donne. Cependant, j'ai créé deux appellations nouvelles, au moins à titre
t)rovisoire : 1° C. Kairarzi et 2° ('. laxifrons ( = Pari\rorisia hicorum Meig.
type de ^'iennp mais non de Pai'is = Pare.r. cnmata Mik et Wachll vraisem-
blablement), r. Id.njnms est, de toutes les espèces, cette qui a te tronl le
plus large; ses vibrisses i-emonlent très haut. ,Te lui aurais bien donné le
nom de vlgilans Uond. puisque litauer et lîergenstamm le font synonyme,
mais ce ne serait pas exact d'après ce que m'a écrit M. Ciglio-Tos. — Enfin.
j'ai maintenu C liicimim B. P. en indii|uant qu'il s'agit de S'(\//ro//^( hirnriim
ajiud lî. R. et non de leur Vnri'.ntrisln liicannii Meig.
i. Carcdia h'mrnrzi n. sp. est une espèce dont tes cfcf sont souvi'iil con-
fondus avec celui de l'clmalomi/ia phnlcnarui l'.ond. — Le front a le même
aspect mais les soies frontales descendent un peu plus bas. Les soies
apicales du scutellnm sont ici robustes, ténues chez P. phalpnarifi: les cuil-
lerons sont blanchâtres chez C. Koicarzi. jaunis dans l'autre espèce.
Je ne possède qu'une seule Q de C. Kowarii: elle pourrait être aisément
prise pour C. chelonise Rond. On la dépistera à sa forme étroite, à son thorax
foncé, à son abdomen à reflets noirs sous forme de bande? transversales, à
9? \y \'ii.i,ENFA'VF,. — E.'ipl'ces curopéenues ,lu (jeiire l'arrclia.
son ficiiil ddiil les soies fi'onlales revêtent le même aspect que eliez le cf. Elle
ne présente pas les caractères de P. iiliulriuinu n. à savoii- la dilatation des
palpes et du dei-nier article des laisses antérieui-s.
D'une fa^on générale, P. pholcrytria Rond, a une coloration plus obscure,
d'un niiiràtre assez terne. Cependant cette espèce ne s'éloigne guère de nos
CaireUa dont elle a les deux soies sternopleurales. Elle semble faire
le passage vers le genre Ht'inhiKicquartia B. B. On peut, à la rigueur, con-
sidérer aussi le genre ?^('morillii B. B. comme intermédiaire entre le genre
Carcella R. D. et le genre Winthi'myia R. D., le genre ('h:rl(iniijia B. B.
comme transition entre Carcelia et le genre Chxtohjgu Rond.
5. Je n'ai pas pu maintenir de distinction entre C . chelonifr Bond et C. duhia
B. B.; dans les foi-m'es extrêmes, cette dernière a l'alntomen plus rol)uste
et plus large, le fi-ont un peu plus étroit, le forceps des cfd" plus couit et
droit. Mais il y a des foi-mes intermédiaires. Le forceps même ne paraît pas
constant. Il y a déjà longtemps que j'estime qu'on ne peut plus faire grand
cas de la conformation de cet organe pour la séparation des espèces parce
qu'à l'inverse du |iénis, c'est un organe externe, sujet à varier davantage.
r. comula Rond. { = liiserinlis Scliin.) avec ses antennes longues, ses soies
fr-ontales descendant plus bas et fasciculées à leur terminaison, constitue sans
doute une forme en voie de dil'térenciatiou. mais cette ébauche d'évolution ne
serait-elle pas simplement une tluctuation due aux conditions du développe-
ment? (voir remarque 2). Jusqu'à plus ample informé, je la tiens pour une
variété de C chchirthv Bond.
(le modeste travail m'a donné bcjiucdiiii de peine. .Mais j'ai été encouragé
par le concours bienveillant et aimable de M. le Professeur Bouvier qui a mis
à nui disposition les Types de Meigen conservés au JMuséum de Paris, de
M. Anton Handlirsch qui m'a communiqué les Types de Brauer et Bergens-
tamm, de Schiner, de Egger, etc., appartenant au Muséum de Vienne, de
M. (liglio-Tos, enfui, qui a bien voulu comparer mes exemplaires avec les
Types de Pxondani (pii sont la piopriélé de Vlslitiitn ili Sliidi siiperinri à Flo-
l'ence. Je n'oublierai pas ikhi plus (pie je dois à l'obligeance de M. le Pro-
fesseur Sji'istedt, de Stockliiilm. et de M. le D'' Hengtsson, de Lund, d'avoir
pu avoir sous les yeux (luelipies Types de Fallén et de Zetterstedt. A tous
ces Messieurs j'adresse mes plus sincères remerciements. L'avenir dira si
toutes ces espèces sont valables ou si quelques-unes des espèces étroites ne
sont pas autre cliose ipie des variétés des espèces larges correspondantes.
RaiiilMiiiillct. D"' ^'Ir.LENEUVE.
LES LIBELLULES DU CERCLE DE SIKASSO
(Afrique occidentale française).
La faune des Libellules de l'Afrique occidentale est riche et compte plus
de deux cents espèces, actuellement décrites. Ces espèces sont, pour la plu-
part, assez unifo-méniftnl répandues dans l'immense région qu'est l'Afrique
occidentale; la moitié d'environ d'entre elles habitent même un territoire
encore plus vaste et se retrouvent aussi dans l'Afrique équatoriale et dans
U. Mmitin. — Les Libellules du cercle de Sikasso. 93
rAli-i(]iie uriiMilale. ïiès peu élendciit leur habitat jusqu'à l'Aliiiiur ausliule,
les Sécheiies, Madagascar et i'AlVi(iue septeiiti'idiuile. Il \ a là d'aulies
espèces plus ou moins \uisiiies. Eiiliu, une douzaine d'espèces seulement se
Irouvenl hors du conlinent africain : l'aiitahi fUicescens qui vit dans les
i-égions tropicales du monde entier, Crdcnllieniis erylhnea qui vil partout
d;uis l'ancien monde, Tliolyinis lillaiya qui habite l'Asie chaude et-jusqu'à
l'Australie, TrUlwinis avleriosa et rubrinervis, Diplucodes Lejebvrei, Orthe-
Irtini chrysiisUfiiiia, Ueinkiuux epphipiger et l'seiKldgrion pnele.rldlnnt qu'on
rencontre aussi dans l'Asie occitlentale, Anu.t joriiiosiis qui se tri)u\e presijue
parhiut en Afri(pie, et aussi en Asie et en Eui'ope, Diilietrinn tvlmurui (pii
se trouve en Sicile, Ceiiagiion ylubruin qui habiterait aussi l'Australie.
Toutes les autres espèces de l'Afrique occidentale sont exclusivement afri-
caines.
L'Afrique occidentale, dont une bonne partie est française, comprend,
entre autres régions, celle du Haut-Sénégal-Niger, et dans cette dernière
région se tiouve le cei'cle de Sikasso, entre le Sénégal et le .Niger. La ville de
Sikasso, placée à une gi-ande distance de la mer, à une altitude de 880 à
400 mètres, au fond d'une dépression de terrain, est entourée de mai'écages
et d'une brousse assez dénudée. Particulièrement, la faune des Libellules est
riche et intéressante aux environs de Sikasso: sin- les deux cent et quelques
espèces connues de l'Afrique occidentale. soixante-dix-Jiuit ont été prises
à Sikasso, jusqu'à présent. En voici la liste :
LIBELLULID.^
Sous-Famille des Libellulinae.
1 . Thohimis tillargu Fabr. — Ne paraît pas èti-e très commune. Les
femelles ont souvent les ailes absolument hyalines.
2. Panlala jlacescens Fabr. — Peu répajidue dans la contrée.
3. l'alpopleura marg'mata Fabr. — Assez commune,
i. Palpopleura portia Drury. — Très commune.
0. Palpopleura deceptor Galvert. — Assez commune.
6. Palpopleura jucunda Rambur, race Graffei nov. subspec.
P. jucunda n'est elle-même qu'une sous-espèce afi'icaine de P. sej-
maculala Fabr., espèce de rÉxtrème-Orieni. Comparée à la forme
typique « jucunda », la nouvelle forme <( grajjei » en diffère ainsi qu'il
suit :
cf adulte : Taille infiniment plus petite; abdomen 15 ■"/"■, aile inf.
13-14"/"° avec 10-11 anténodales et 3-4 postnodales aux ailes supé-
rieures {jucunda : abd. 19 "/■", aile inf. 17-19"™ avec 12-13 anténo-
dales et 5 postnodales aux supérieures). Ailes plus étroites, stigma
plus court et proportionnellement plus large, jaune clair entoui'é de
noir. Tache nodale des supérieures plus grande, lignes basales noires
des inférieures plus courtes et plus minces; tache safranée des infé-
rieures, entre le nodus et lé stigma, plus étroite. Dessus du thorax
plus clair, côté du thorax entièrement jaune clair. Pieds jaune ]iaille;
. abdomen plus étroit, surtout aux premiers segments.
Un mâle de Sikasso et deux mâles de la Côte-d'Ivoire.
7. Bracluithemi.s leucosticta Burm. — On la trouve partout en .\frique, de
l'Algérie au Cap, partout dans l'Afrique occidentale et jusqu'en Asie-
Mineure. Elle est tellement peu farouche qu'elle vient, par centaines,
planer autour du filet du chasseur et se laisse prendre sans que
celui-ci ait à changer de place. Elle vit sur les étangs.
y 1 W. Martin. — Les Libellules du cercle de Sikassn.
8. Brachylemis lacustris Kii'by. — Très commune sur les marécages, à
Sikasso, et, comme sa congénère, très facile à capturer.
9. Crocotheiuis erythiœa BruUé. — On la trouve absolument partout en
Afrique, à Madagascar, aux Séchelles, aux Canaries, à peu près
partout en Europe, à peu près partout en .\sie, dajis l'Insulinile, à la
Nouvelle-Guinée et jusqu'en .Vuslralie. C'est à peine si l'espèce a
varié en quelques localités.
Elle vil dans les eaux stagnantes.
II). Crocothemis sanguinolenta Burni. — Jolie petite espèce, assez com-
mune dans l'Afi'ique occidentale, de même qu'en Âbyssinie et au Cap.
Elle semble intermédiaire entre les Crocothemis et les Tiilhemis.
11. Trithemis itibrinervis Selys. — Assez rare aux environs de Sikasso.
12. Trithemis arteriosa Buiin. — Extrêmement commune dans toute la
région du Haut-Sénégal-Niger. Variable de laille.
13. Trithemis kalula Kirby. — .\ssez comnume à Sikasso.
14. Trithemis ardens Karsch. — Comnmue à Sikasso, de même t]uc dans
toute l'Afrique équatoriale.
15. Trithemis pruinala Karsch. — Assez répandue dans loule rAfi-ii|ii('
chaude, notamment dans les marécages de Sikasso.
16. Trithemis dichroa Karsch. — .Vssez commune.
17. Trithemis stictica Burm. — Trouvée à Sikasso, comme dans toute
l'Afrique tropicale.
18. Philonomon luminans Karsch. — Très jolie espèce de toute rAfrifjur
équatoiiale, prise plusieurs fois dans les étangs de Sikasso.
19. Urothrniis Ldivardsi Selys. — Assez répandue à Sikasso.
20. Urolhemis desiyuata Selys. — Deux spécimens pris à Sikasso.
21 . Ilrulhemis mundula Karsch. — Cette petite espèce a été prise au Séné-
gal, au Dahomey, à Zanzibar, à Delagoa-bey. J'en ai reçu cini] exem-
plaires de Sikas.su, tous mâles.
22. l'hulcostepliiu lluvifrons Kirby. — l'as trop rare à Sikasso, de méiin'
(]u'à Angola, Fernando-Pù, et dans l'.Vfrique orientale.
23. Hemistigiiia albipuncta Randjui-. — Se trouve à Sikasso, de même que
dans toute l'Afrique chaude jusqu'au Cap.
24. Pseudumacroiida turrida Kirby. — Semble assez commune dans le cercle
de Sikasso, comme dans toute l'Afrique occidentale, les Canaj'ies et
les îles du Cap-Vert.
2.D. Pseudomacromia torridu allantica Selys. — Une femelle prise à Sikasso.
Ne diffère de la torridu type que par sa taille très grande, les ailes
safranées et une assez longue tache br'un fducé placée le long de la
membranule.
26. Zijxomma jlancans Maiiin. — l'i'ise à Sikasso. Connue seulement du
Congo.
27. Olpogastra liigubris Ehrenbei'g. — Connue de Dongola et du Tchad,
cette magnilique espèce n'est pas très rare à Sikasso, de mai à
novembre. Elle est remarquable par l'énorme gonllement inférieur des
premiers segments de l'abdomen, gonllement de coloration noire ou
bi-une rayé de bandes jaunes, et par les côtés du thorax à fond iw)ir
ou vert bronzé foncé ou vert bleu métallique couverts d'une douzaine
de taches jaunes. Sa foi-me rappelle beaucoup celle de Celebothemis
DeXeaillei Bis, de Celébès.
28. Orthetrum chrusostigma Burm. -.— Très commune à Sikasso, comme
dans toute' l'Afrique. On trouve, du reste, dans la région du Haut-
Sénégal-Niger' presque toutes les espèces africaines' (ÏOrthetrum.
I!. Martin. — Les UbclluU's du cercle de >iikasso. 95
29. Urlhetrum ckiysosligina Abbotti Kii'by. — Celte espèce, qui, d'après le
D"' Ris, n'est qu'une sous-espèce de chryxostigma, luibile le (lougo
et la région du Kilimanjaro. Elle a été capturée à Sikasso.
'M. Orthetrum brackiule iJeauvois. — Commune dans presque loule
l'Afrique et très variable.
31. Orlhelrum innacriu Selys. — Espèce trouvée en Sicile, commune en
Egypte et en Algérie, aux îles du Cap-Vert et qui paraît se retrouver
dans presque toute l'Afrique tropicale, où elle habite les lacs et les
marais. Sa taille est assez variable.
32. Orthetrum ajricanmn Selys. — Prise dajis beaucoup île localitt's de
l'Afiique occidentale.
33. Orlhelrum faiinosum Fôrster. — Observée au Transwaals dans l'est et
le centre de l'Afr-ique. Elle n'est pas très rare à Sikasso, le long des
marigots.
34. Orlhelrnia stemmale capense Calvert. — Habite probablement toute
l'Afrique occidentale, assez commune à Sikasso.
35. Orthetrum cajirum Burm. — Capturée aux environs de Sikasso.
30. Orthetrum angustiventre Rambur. • — Un mâle et deux femelles.
37. Orthetrum austeni Kirby. — Un mâle.
Ces deux dernières espèces sont rares et spéciales à l'Afrique occi-
dentale. 0. austeni est de grande taille et de formes massives, avec
l'abdomen large, bleu pulvérulent chez le mâle adulte. On l'a trouvé
à Angola, à Sierra-Leone, en Guinée et à Sikasso.
0. angustiventre a l'abdomen beaucoup plus mince, marron varié
de noir. Le mâle que je possède a l'abdomen cylindi-ique, très allongé;,
il est de très grande taille. Les deux femelles sont infiniment plus
petites et ont également l'abdomen très mince et bien moins long. Chez
les deux espèces, le stigma jaune orange ou brun est très grand, le
triangle des ailes supérieures est biréticulé et suivi de 4 ou 5 rangs
de cellules.
38. Œtliiothemis palustris nov. spec. — Nous devons signaler ici une espèce
nouvelle qui appartient au genre Œlhtothemis nouvellement décrit
par le D'' Ris (iat. Coll. Selys). Nous avons envoyé les quelques exem-
plaires reçus de Sikasso à notre ami le D' Ris qui pense que palustris
serait une variété de solitarla, l'espèce décrite par lui. Nous n'avons
plus sous les yeux qu'un exemplaire en médiocre état.
En voici la description :
Longueur totale : 30 7", abdomen 20 7", aile inférieure 22 "Z".
Face et front entièrement jaunes, thorax d'un bi'un jaunâtre avec
une ligne dorsale noire et une ligne humérale noire, les côtés plutôt
jaune clair. Pieds minces et assez courts, les fémurs jaune extérieu-
rement, brunis en dessous, les tibias noirâtres en dessus, jaunes en
dessous, les tarses noirâtres.
Abdomen jaune avec bande dorsale noire d'un bout à l'autre et les
sutures noires, le premier segment seul jaune avec une tache oblongue
noire médiane, de chaque côté de l'arête dorsale. La bande dorsale
assez étroite sur le deuxième segment s'élargit sur le troisième et les
suivants, et sur les segments, elle est un peu plus large au bout qu'à
la base; elle couvre entièrement le dos des neuf et dixième.
Appendices supérieurs du mâle noirs, minces, de moyenne lon-
gueur, en lame de couteau, l'inférieur presque aussi long; ceux de la
femelle noirs, en lame de couteau mince, très courts, écartés, avec
une protubérance jaunâtre entre eux.
Ailes entièrement safranées, devenant plus claires entre le nodus
913 H. Martin. — Les Libellules du cercle de Sikasso.
el le sligma. el, suus le sliynui, dans tout le bouL foiteiiienl brunies.
Toutefois, l'exti'ènie boul derneuie plus clair. Sligma lung, couvianl
environ 3 cellules, assez mince, d'un jaune verdâtre entouré de ner-
vules noires.
Triajigle discoïdal des supérieures assez étroit et assez long, tra-
versé, le sous-triangle li-ès large, de 3 cellules, 3 rangs postrigonaux
d'abord et ensuite 2 aux supérieures. Espace hyperlrigunai libre.
Triangle discoïdal des inférieures libre. Houcle anale large en ftjrme
de botte à semelle très Idugue, dont le bout touche presque la marge
inférieure de l'aile. .Membranule blanchâtre, courte, assez étroite aux
supérieures : 10-12 anténodales, la dernière continue et 3 et 6 post-
nodales.
Le mâle vieux devient, je crois, bleu pruineux avec les ailes hyalines.
;i!). Diplacodes Lefebvrei Rambur. — Assez commun.
i(). Diplacodes exiUs Ris. — Espèce du sud de l'Afrique et de Madagascar
retrouvée dans l'.Vfrique occidentale.
i I . Diplax Fonscolombei Selys. — Espèce européenne qui habite aussi r.\sie-
Mineure, la Perse, le Khashmir et à peu près toute l'Afrique, en tous
cas l'Afrique septentrionale, l'Afriiiue occidentale et l'Afrique ausli'ale.
Elle vole le long des étangs.
Sous-Famille des Cordulinae.
Cette sous-famille compte onze espèces dans l'Afrique occidentale : la rare
\eophija Rutherjordi, Idoinacromia proavita, les Macromia sophia, Selysi,
oneralu, [iinicularin, les l'Ivjllomacroinia xqualorialis et biflava, qui n'ont
pas été observées à Sikasso, et les trois espèces de PJujUomacroinia ci-après,
(pii ont été pi'ises dans cette région. Le geni'e Phyllomacromia nous parait
(ievoir t'ti-e maintenu, séparé du genic Macromia, mais si le caractère basé
sur un seul i-ang de cellules postriangulaires est généralement constant chez
les Phyllomacromia, il n'est pas d'une constance tout à fait absolue, surtout
chez les femelles.
I . Pliiilloniacroaiia Inipicali-^ Selys. — Zanzibar, Afrique méridionale, 2 ou
3 exemplaires à Sikasso.
2. Pliiilloinarromia africaiiu Selys. — Cette très jolie petite espèce était
comme de Nubie et du Dahomey. Nous en avons i-eçu plusieurs spéci-
mens de Sikasso.
3. Phyllomacromia bifasciata nov. spec.
Cf : abd. 46 "r. aile inf. 37 "V".
Ailes réticulées comme celles de irijasciala. mais un peu plus étioiles,
la costale jaune clair aux quatre ailes, l 'i-l'i anténodales et 5 postnodales aux
ailes supérieures, 11 anténodales et 9 postnodales aux inférieures; le sligma
jaune, très mince et très court, les triangles très petits, suivis d'un seul rang;
le membranule marron, le triangle anal à réliculalion jaune très clair.
Face rougeàtre, couverte de poils noirs très courts; dessus du front jaune
ainsi que les côtés le long des yeux; vésicule du vertex bleu métallique.
Thorax marron clair en dessus avec bandes humérales jaunes et un point
jaune au milieu de la ligne dorsale, les côtés marron avec des reflets bleu
métallique; sinus interalaires d'un beau jaune citron. Pieds longs, noirs.
Abdomen mince, très grossi du 7° au 10" segments, avec les feuilles des
S-fl""' bien moins grandes que chez trifasciata, même à peine indiquées au 9";
. 1" segment jaunâtre, le 2' jaunâtre marbré de noirâtre, le 3" jaune dans ses
' deux premiers tiers, noir dans son dernier tieis. le 4" noir avec un anneau
R. Marti.\. — Les Libellules du cercle de Sikassn. 97
complet jaune au milieu, les S'-G" jaunâtres à la base, noirs ensuite, le 1°
jaune brunâtre en entier, le 8" jaune brunàti-e à la base, noir ensuite, les
derniers d'un jaune noirâtre indécis.
Appendices ayant la forme de ceux de trifasciata, mais noirs, les supé-
rieurs plus minces que chez l'autre espèce et plus courbés vers le bas, l'infé-
r-ieur 1res large, presque aussi long.
2 nu'iles, de Dakar et de Sikasso, dont l'un en très mauvais éiat.
Femelle inconnue.
JESCUm\)M
Sots-Famille des Gomphinae.
I . Onijchixnniiplius iiuiiiilid Rambur. — Habite le Maroc, l'Egypte et toule
l'Afrique tiopicale. Pas très rare à Sikasso.
2. Crenig(miphii.s denliculatus Selys, var. occidenlalls Martin. — .'5 ou
4 exemplaires mâles et femelles à Sikasso.
:(. Leslhnifiomphus migtislus Martin. — Fn mâle et une femelle de cette déli-
cate petite espèce, déjà connue par un exem|ilaire de l'Afrique occiden-
tale anglaise.
i . l'inilliifjdinijltus œlhiops Selys. — Côte-d'Ivoire, Guinée. Fn exemplaire de
Sikasso.
."i. Irlinus [eni.r fUniihiir. — Fin exemplaire.
Sous-Famille des .ffischninœ.
1 . Aitii.r /ora/o.vH.y Lind. — Un exemplaii-e de celle espèce qui habite toute
l'Europe, l'Asie-Mineure, cenli-ale et septentrionale el à peu piès toute
l'Afrique.
2. IleiniancLT ephippigcr Rurm. — Pas très commun.
:i. lleUœs€hii(( liili(jin(ixu Selys. — Plusieurs exemplaires.
Il est certain qu'on peut trouver dans la région de Sikasso quelques autres
.Esrimine.s, notamment deiLx ou trois espèces de Gynacantha.
AGRIOMFXî
Sous-Famille des Calopteryginae.
1. Phaon iridipennis Burm. — Pas très rare.
2. Phaon. camerunensis Sjôst. — Un exemplaire.
3. Cleis cincta Selys. — Un exemplaire, ayant le stigma de moyenne lon-
gueur,
i. Libellago decnnilu Karsch. — Assez commune. Elle habite à peu près
toute l'Afrique tropicale.
5. Libellago curla Selys. — Rare.
6 . Libellago dispar Beauvois. — Assez rare.
Une série d'autres espèces de Libellago, comme caligala, concellata, gra-
cilis, cyanifrons, nibida, nepiunus, lanceolata, etc., habitent un peu plus au
sud et ne paraissent pas se trouver à Sikasso.
Sous-Famille des Lestinae.
1 . Lestes Jaenhi Martin. — Fin mâle el deux femelles de cette espèce qui
n'est connue que de Sikasso.
2. Lestes chromalus Martin. — Sénégal et Soudan.
3. Lestes pallida Rambur. — Un exemplaire.
98 R. Martin. — Les Libellules du cercle de Sikasso.
Sous-Famille des Agrionins.
1. Mesocnemis singularis Karsch.
2. Mesocnemis irregulaiis Karsch. — Les deux espèces existent à Sikasso
el vivent dans les marécages, notamment en janvier-mai's.
3. Plalycnemis congolensis nov. spec.
Abd. cf Si-aS"/", g 30 7"', aile inf. l!J-20 7"'.
cf Epistome jaunâtre, joues jaunes, tout le reste de la lace mai run ou
noirâtre ainsi que le dessus de la tète avec une bande d'un mari'on
plus clair sur les ocelles. Prothorax mai'ron avec des traits jaunâlies
mal déUnis au dos et une tache jaunâtre de chaque côté. Dessus du
thorax marron avec fine raie dorsale jaune bordée de chaque côté de
noir, une bande humérale jaune déchiquetée en haut, les côtés marron
en haut, jaunâtres en bas; le dessous jaunâtie. Pieds jaune vif, les
fémurs épais, les tibias élargis, avec une numice bruiu' courte à la
jointure des fémurs et des tibias, les tarses un peu brunis.
.\bclomen mince, brun noirâtre nuancé de jaunâtre : le .1" segment
noirâtre avec une petite tache centrale, les côtés et un trait au buul
jaunâtres, le 2" noirâtre avec une large tache dorsale ovale jaunàlic,
les 'i'-d" brun noirâtre avec un anneau basai et un anneau anliterminal
jaunâtres, le 7" brun avec le premier quart en anneau jaunâli'e, le
l'esté brun noirâtre.
Appendices supérieurs jaunâtres, minces, coniques, très peu
recourbés en bas, les inférieurs plus longs, bruns, assez épais, un
peu en forme de pinces, si on les voit du dessus.
Ailes hyalines, peu larges, stigma brun bordé de jaunâtre, presque
carré, l'angle intérieur du bas un peu pointu en dedans, la nervule
extérieure un peu plus longue que l'intérieure.
Q Face comme le mâle; le dessus de la tête plutôt marion avec une
bande noire devant les ocelles. Prothorax et thorax connue le mâle,
mais avec la raie dorsale bordée de vert au lieu de noir, la bande
jaune humérale plus mince el plus longue, bordée en dessous de noir.
Pieds jaune rougeâtre, les tibias non élargis, abdomen à peu près
comme le mâle. Appendices bruns, coniques, épais, excessivement
cour-ts. Stigma en losange, coloré comme chez le mâle.
Hab. Sikasso, Congo, Côte-d'IvoIre.
4. Psilocnemis sikassuensis nov. spec.
cf abd. 27 77 aile inf. 13 7"'.
Epistome jaune, tout le dessus de la tête noir avec, de chaque côté,
une tache ronde jaune le long de l'œil. Prothorax roux; thorax roux,
le dessus avec une large bande dorsale verte divisée en deux par une
très mince raie rousse, les côtés roux avec une raie verte basale
s'arrêtant à moitié du thorax. Pieds minces, rougeâtres.
Abdomen ayant, en dessus le 1°'' segment roux nuancé de noirâtre,
le 2*^ roux bordé sur les côtés de noirâtre, les y-T noirs avec un mince
anneau basai blanchâtre, les 8°-9° noirs, le 10° jaunâtre, très court.
Appendices supéiieurs en forme de gi-ains de blé, larges en dessus,
jaunes, beaucoup plus longs que le 10° segment; les inférieurs noirs,
minces, à peine plus longs que les supérieurs.
Un mâle unique, de Sikasso, en novembre. Femelle inconnue.
5. Disparoneura vittata Selys. — Rare.
6. Disparoneura pruinosa Selys. — Un exemplaire.
7. Ceriagrion glabrum Rurm. — Assez commun.
R. Martin. — Les Libellules du cercle de Sikassa. gg
8. Pseudagiiun angolcnse Selys. — Un mâle et une fenielk-.
9. Pseudagiion prœtextatum Selys. — Très commun.
10. l'seudagiion glaucescem Selys. — Plusieurs exemplaiies.
1 1 . l'.scudagnon nuhicum Selys. — Un mâle de cette espèce trouvée en
Kgyple, en NuLic, au Tchad, au Congo et à la Côte d'Ivoire.
\-2. l'xeiuhujiidu gt'rshi'kcri Karsch. — Commun à Sikasso, commun dans
r.M'rique oiientale.
13. l'seudagrion kersteai Gërst. — Plusieurs exemplaires.
14. l'seudagrion lindicum Griinberg. — Plusieurs exemplaires de cette jolie
espèce, reinai'quablc par sa tête et ses antéhumérales verdâtres.
15. Pseudagrion Sjôstedti Forster. — Plusieurs exemplaires de cette espèce,
remarquable pai' sa tète et son thorax en partie roux.
16. Agriocnemis exilis Selys. — Commun sur les étangs.
17. Agriocnemis maclachlani Selys. — Rare.
Soit au total : Libellulin^e 41
— CORDULIN^ 3
— GOMPHIN^ 5
— :4îschnin.î: 3
— Calopterygin^ 6
Lestin^ 3
— Agrignin^e 17
78
Nous profitons de l'occasion pour donner le signalement de la femelle d'une
très curieuse espèce dont le mâle seul était connu, » Neophya Rutherfordi
Selys », prise, non pas à Sikasso, mais dans la contrée peu éloignée de la
Côte d'Ivoire.
Cette femelle, unique et en médiocre état, ressemble au mâle décrit avec
les différences suivantes :
Elle mesure : abd. 21 "/", aile inf. 28 "Z""; elle est par conséquent plus
grande que le mâle. Les ailes sont fortement safranées de la base au nodus;
le stigma tout à fait rectangulaire est très court et pas trop mince; il y a,
aux ailes inférieures, 7 antérrodales et 7 postnodales. La coloration est à
peu près entièrement d'un brun jaunâtre, l'abdomen est assez épais (appen-
dices en mauvais rial): les pieds sont très minces et pas ti'ès longs.
Je remercie de tout cœui' ceux qui ont bien voulu chasser pour moi les
Odonales à Sikasso, notamment M. Graffe, administrateur, et mon fils
•lacques Martin, commis des affaires indigènes.
René Martin.
100 Motes spéciales et locales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Quelques mots sur la flore de Moisdon-la-Rivièfe (Loire-Inférieure). — La com-
niuiie de Moisdon-la-Rivière (Loiro-Inférieure), favorisée par la diversité de ses
terrains, est relativement riche en plantes. On trouve les espèces aquatiques dans
le Don qui traverse la commune de l'est à l'ouest, dans les affluents de cette rivière,
dans les étangs Neuf au nord, d'e Gravotel au centre, de la Forge-Neuve à l'est.
Les bords rocheux de l'étang de Gravotel et surtout de celui de la Forge contiennent
des espèces curieuses. Les plantes des marécages et des prairies tourbeuses ne sont
pas moins intéressantes et variées.
Le pays est boisé; il a deux forêts sur ses confins : la forêt Pavée au nord et
le bois de la Foi au sud-ouest. Les landes cjui couvraient jadis une partie de la
commune sont aujourd'hui en grande partie mises en culture ; néanmoins elles
nourrissent encore des plantes caractéristiques, dans le midi de la commune, par
exemple.
En dehors des pâturages et des prairies naturelles et artificielles, les cultures
dominantes sont : le froment, l'avoine, l'orge, le seigle, le sarrazin, la pomme de
terre, la betterave, le chou, le colza, le navet, les fourrages verts, le maïs. Le lin
est peu ou mal cultivé, le chanvre ne l'est pas du tout. La vigne est, en fait, nulle.
J'ai déterminé jusqu'à présent 352 espèces de la commune et ne puis signaler
ici que quelques-unes d'entre elles qui me paraissent dignes d'intérêt.
Tlialictriim flaviim L. — Au bord du Don.
RaniinriiliU'i chœropJiyllus L. — ■ Coteaux de Gravotel et de la Forge.
Aquiler/ia vuli/ari.s L — Trouvé seulement quelques feuilles de cette plante dans
la forêt Pavée, le 15 avril 1912.
Nymphœa (ilba L. — Commun, surtout dans le Don.
Nuphar luteum Sibth. et Smith. — Voisin du précédent dans le Don, Le fruit
de cette espèce est appelé vulgairement Baratte, parce qu'il contient une subs-
tance blanche ressemblant un peu à la crème du lait.
CnrydaUx rlai'iculata D. C. — Trouvé seulement au sud de la Forge, le 2 mai 1912.
Très abondant sur une petite surface.
Barhfirea vulr/aris R. Br. — Assez commun.
Alliarin nffirinalis Andrz. — J'ai trouvé cette plante en 1910. au sud de la Sebinaie,
près le Don et à la Chaussée.
Sisymhn'iim officinale Scop. — Assez rare. Trouvé à la Pochetais et à la RohoUais.
Arabis Tlialiana L. — Assez commun.
Cardamiiie liirsuta L. — Çà et là.
Roripa amphibia Bess. — Assez commun, par exemple au bord du Don.
Camelina sativa Crantz. (Caméline cultivée). — Trouvé une seule fois, le 5 juin
1911, dans un champ de lin au nord du Gage, au lieu dit « Les Violets ».
Lepidium campestre R. Br. {L. heterop/iyHumBenth.). — Commun.
Asterocarpus Clusii Gay. — Quelques exemplaires sur la butte des Aubertières
Ilelianthemum gutlntum Mill. — Rare. Trouvé seulement dans le chemin des
Fouets, à l'ouest de la Foy, et dans le chemin de l'Eusse, au nord-est du
même village. Les pétales présentent la petite tache à la base.
On trouvait autrefois dans les prés tourbeux une plante connue sous le nom de
Deuve et que je crois être un Drosera. Je n'ai pu en rencontrer. Disparu par
la culture.
Spergula arvensig L. — Se trouve surtout dans les anciennes landes mises en
culture, avec S. rubra Pers. , qui est plus rare.
Mrciir/iia rrecia FI. d. Wett. — Çà et là.
Radiula linoides Gmel. (Radiole faux lin). — Trouvé le long de la route de
la Barre.
Androsœmum officinale Ail. — Çà et là, vers la Pochetais et la Foy. Générale-
ment rare.
Elodes palustris Spach. — Commun dans la vallée du ruisseau du Palierne.
Lathyrus Nissolia L. — Rare. Se trouve çà et là dans les champs, mais en petite
quantité.
Lathyrus macrorhizust Wimmer. — Assez commun.
Spirœn Ulmaria L. — Rare Trouvé seulement au bord du Don, près de la Genètrie
et sur la rive droite.
Potentilla Fragnriastrum Ehrh. — Assez comnnin.
Notes spéciales et locales. 101
Circœa hitefiann L. — Trouvé seulement au bord du Don, dans l'ouest de la
commune et en petite quantité.
l.ythnim /ii/ssopifolin L. — ■ Rare. Trouvé çà et là dans les champs, vers la Barre
et la RohoIIais.
.Mon fin f on fana L. — Trouvé surtout dans li's landes cultivées.
Corriç/iola liffornlis L. — • Commun.
Sedvm TcU'iihiuni L. — Rare. Je l'ai trouvé au bord du Don. Un ami, à qui je
suis également redevable des deux espèces suivantes, l'a trouvé vers la queue
de l'étang de Gravotel.
Srdiim rrflrxiim L. — • Trouvé à la Forge.
Sedum amjlirum Huds. — Coteaux nord-est de l'étang de Gravotel, etc.
r mhih'nis pendiiliniis D. C. (Nom vulgaire : Hirondelle). — Commun.
Ani/clira siluestris L. — Peu abondant, mais çà et là dans les endroits humides,
au bord des eaux.
(Knant)ir cracafa L. (Nom vulgaire : Pimpin). — Assez commun; très abondant
dans la vallée du ruisseau du Palierne.
Œnanthr fixtulosn L. — Trouvé dans le Don.
Sison Amomvm, L. — Çà et là. Assez rare.
Heloisriadium nodiflontm Koch. — Assez commun. Dans le Don, vers la Pochetais,
on trouve H. imnidatum Koch.
Vixcam aUiiini L. (Gui blanc). — Le gui est commun sur le pommier, le poirier
et le peuplier Je l'ai observé, mais plus rarement, sur l'épine noire (Prunus
spiiioaa). l'alisier (Aria terminalis), le cormier (Sorhiis domestica) et le
tilleul (Tiliar silvestrisi). Je crois aussi l'avoir vu, il y a quelques années, sur
l'aubépine.
Ridens triparfifa L. — Assez commun au bord du Don.
Inula l'iilicfiria L. (Inule Pulicaire). — Assez rare. Trouvé près de la RohoIIais,
de Belle-Rivière et de la Barre.
Serratulu' finctoria L. (?) (Serratule des teinturiers). — Assez commun.
Scorzonera humilis L. — • Assez commun.
Lohelia urens L. — Commun sur les landes.
Wahlenherj/ia hederacea Rchb. — Rare. Trouvé seulement çà et là dans la valléo
du ruisseau du Palierne.
Krira rilinris L. — Assez commun; très abondant sur les landes du sud-ouest de
la commune. Les fleurs sont roses, souvent pâles, quelquefois blanches.
h'rica cinerr/i L. (Bruyère cendrée). — • Commun. Fleurs d'un rose violacé, très
rarement blanches (observé une seule fois, sur une touffe, le long de la route
au nord de la Barre).
f'trinilaria vulfinrix L. (Utrieulaire vulgaire). — Plutôt rare. Trouvé dans le
D<m (ouest de la commune).
Anaijallis tendla L. — Trouvé çà et là dans les environs de la Pochetais.
Vinca minor L. — Très rare. Trouvé seulement, il y a quelques années, dans le
bois de la Foi. Retrouvé le 14 novembre 1911; forme une colonie très dense,
mais de peu d'étendue.
Cirendia filiformis Delarb. — Trouvé seulement le long de la route de la Barre,
au sud de la Foy.
Vrronira pentica Poir. — Trouvé seulement près de la Pochetais.
Pediriilaris silvatira L. — Assez commun.
Si'ufellaria ijalericiilafa L. — Assez commun au bord des eaux. Le S. minnr L.
à fleurs roses se trouve dans les endroits plus secs.
P<)ly(]i>n\im flydrapiper L. — Assez commun.
Ff/r/ns: xiJvafira L. (Nom vulgaire : Fouteau). — Bois et buttes.
('axtanea ruJi/arix Lam. — Assez commun.
Querrus Rohiir L. — Le type, à pédoncules plus courts que les pétioles, est
appelé vulgairement Dreulier. Le Q. pedunculata Ehrh. est plus abondant '
et appelé simplement Chêne. Ces deux chênes sont, de beaucoup, les arbres
les plus répandus dans le pays.
Qi/fm/x Tozza Bosc. (Nom vulgaire : Doueeau). — Sud-ouest de la commune;
abondant sur la limite de la commum- de la Meillera.ye-de-Bretagne.
Salix alba L. (Nom vulgaire : Ziard). — Assez commun.
Sali.1 cinerea L. — Très commun.
Sahx repens L. — Trouvé çà et là dans les landes humides du sud-ouest de la
commune.
Populuit nir/ra L. — Assez commun.
l'opulus Tremvla L. — Peu abondant.
Betula alha L. (Bouleau blanc). — Assez commun. On trouve aussi B. pubes-
cens Ehrh.
\i)'î Nolen spéciale!^ et Incales.
Afnu.i i/Ziifiiifisa Gaertii. — Assez coniimin.
S(i(iittari.n xiif]iu<i fui in li. (Nom vulgairr ; Cobêche). — Assez coiiiiiiun dans le Don.
AUium l'iricalr L. — Assez commun.
Eiidi/midii niitnii.i Dumort. — Assez commun.
l'hnlaniiiiim plaiiifolium Pers. — Rare. Trouvé seulement près do la Pochetais
et de la Foj*.
A.ip/iodeIiis n/hus Willd. — Cà et là.
Pohjrionafum multiflnrum Ail. — Forêt Pavée, bois de la Foi.
Iris pseitt/aronis L. — Commun. Désigné vulgairement sous le nom de Pavoué
et confondu comnw toi avec Spaiiianiiim ramuxiim.
Spironthes fiutumnnli^ Rich. — Peu abondant.
Orrliis In.riflora Lam. — Assez commun. Tx-s fleurs sont rouges: je n'en ai trouvé
de blanches qu'une fois dans un pré, au sud de la Pochetais. Tous les Orcliix
sont appelés vvilcairement Pentecôt*, sauf VO. iif:tiiIfifo.
Orchis Mnrio L. — Fleurs roses, quelquefois blanches. Commun.
Orchis ustulata L. (Nom vulgaire: Moine). — Ai-'-sez rnre ; cà et là.
Orchist masculfi L. — Assez commun. Je n'ai pas trouvé de fleurs blanches.
Orchis rnnopsea L. — Rare. Trouvé seulement quelques exemplaires dans la vallée
du ruisseau du Palierne. Je crois aussi en avoir trouvé dans le bois de la Foi.
Orchis macula ta L. — Fleurs roses ou blanches. Commun.
Arum maculatum L. (Nom vulgaire : Bâton de Saint-Jacques). — Assez commun.
On trouve des feuilles très dissemblables.
Sparç/anium ramosiim Huds. — Commun.
Sparçianium simple./ Huds — Trouvé une seule fois, le 9 juillet 1911, dans le
Don, au Pont-Bourbier, entre Relie-Rivière et la Rohollais.
Scirpus silrnticiis L. — Rare. Trouvé au bord du Don, vers Beau-Soleil et un
peu en aval
Scirniis riciriilarix L. As' 'z ' a'e. Çh et là dans l(> Don, vers Belle-Rivière et
la Pochetais.
Scirpus palusfris L. — Assez commun.
Carer pulicaris L. — Rare. Trouvé seulement le long de la route de la Barre,
au sud-est de la Pochetais.
Carex stellulofn. Good. — Assez commun.
Carex re.mota L. — Çà et là.
Cnrex stricto Good. — Appelé improprement Prêle. Commun.
Carex lœviqata Sm. — Trouvé seulement au nord-est de la Foy, au lieu dit » Les
Prés Huet ».
Lu-ula rernalis X. — Bois de la Foi.
Baldinçirra arundiiiaccn Dumort. — Je l'ai trouvé au Perchaud, entre la Poche-
tais et Belle-Rivière.
Mibnrn rcrna Adans. — Rare. Trouvé une seule fois, en mars 1910, à la Forge et
à la Rivière-Péan.
Oplismenus Crus-GaUi Kunth. — Appelé improprement Millet. Assez commun
çà et là.
Phraqmites cnmmvnis Frin. — Rare. Trouvé seulement au bord du ruiss-au '1m
Palierne, à l'ouest de Launay.
Ar/rostis setaccn Curt. — Sur les bords du sud-ouest de la commune.
Molinia ccrrxdea Mœnch. (Noms vulgaires : Grenat, Ganche). — • Assez commun.
Festuca Myurns L. — Assez commun.
Festuca ovina. L. — Commun.
Brachypndium. silvaticvm R. et S. — Cà et là.
T oJium temulenliinr L. — Peu abondant.
yardns stricta L. — As-^p' va'e. Trouvé cà et là d"is le sud-ouest de la commune.
■Juniperus commuais T,. (Nom vulgaire : Jaunaie Genièvre). — Ra'c Trouvé seule-
ment sur les landes vers la Ferronaie et la Cotti'lerais.
Oxmuiida rriialis L. — V<'1lé>' d" ruisseau du Palierne, la Foy, la Haute-Moraie, etc.
Asplenium Adianfum-nir/rtim L. — Assez commun.
Asplcniiim Trichomaiirs L. (Nom vulgaire : Capillaire). — As,sez rare. La Forge,
la Chaussée, Beau-Soleil, queue de l'étang de Gravotel et "h l't là.
Eqvisetum poluxfrr L. — Rare. Trouvé seulement au lieii dit « Cupidon », 1" long
de la route de la Baw .Jr- c''iis aussi l'avoir rencontré vers la Haute-Morai"^.
Equisetum Umnsum T,. — Très abondant dans l'étang de Gravotel. Rare dans le
Don (Beau-Soleil).
La Pochetais, par Moisdon-la-Rivièi-e (Loire-Inf.). Charles Halet.
Notes spéciales et locales. 103
L'inefficacité d'un « moyen de protection ». — Dans les premiers jours du
mois de mai, l'un des travailleurs du laboratoire d'évolution rapportait du bois
de Verrières une touffe de branches de chêne sur lesquelles vivaient un assez grand
nombre de chenilles, enfermées chacune dans une feuille pliée. La touffe fut placée
dans un coin du laboratoire, sur le rebord d'une fenêtre.
Dès le lendemain, nous constatâmes que les chenilles disparaissaient et dispa-
raissaient rapidement; nous n'en retrouvions aucune trace, ni ne voyions aucune
d'elles errant aux alentours; les feuilles pliées semblaient également disparaître
ou s'étaler. Je ne tardai pas à connaître la raison de cette disparition, car,
m'approchant inopinément de la fenêtre, je fis envoler une bande de 5 à 6 moi-
neaux, qui picoraient dans les feuilles; à plusieurs reprises, dans k courant de
la journée, je pus voir les oiseaux s'abattre sur les branches de chêne, fouiller
avec rapidité, puis s'envoler.
Cette observation, banale eu apparence, touche directement à une question générale.
Les chenilles — que je n'ai point déterminées — étaient parfaitement dissi-
mulées à la vue; enfermées dans une feuille repliée, elles y demeuraient, mon-
trant à peine au dehors l'extrémité céphalique lorsqu'elles mangeaient le bord
de cette feuille même. Encore faut-il dire que les feuilles voisines les masquaient
complètement. On pourrait donc penser que, du fait de leur habitat, les chenilles
se trouvaient dans les conditions les plus favorables « pour échapper à la pour-
suite de leurs ennemis », suivant l'expression courante. Je remarque, en outre,
que les moineaux ne viennent que très rarement dans le jardin du laboratoire
et que, dans tous les cas, la présence d'une touffe de chêne chargée de chenilles
était tout à fait exceptionnelle. Tout semblait donc concourir à une excellente
« protection ».
Or, il n'en est rien, et le fait que je viens de relater possède toute la valeur d'une
expérience rigoureusement conduite : quelle que soit l'influence qui ait conduit
les moineaux jusqu'aux feuilles de chêne placées en un lieu inaccoutumé, mais
chargées de chenilles, nous constatons qu'ils y sont venus; quel que soit le sens
qui les guide, ces moineaux ont rapidement découvert et détruit ces chenilles si
bien dissimulées à la vue.
Que conclure? sinon que la feuille pliée n'a pu être considérée comme un « moyen
de protection » que grâce à une interprétation anthropomorphique ? L'interpré-
tation repose sur une double hypothèse : la vue seule guide les animaux; la vue
des animaux est identique à celle de l'homme. On en déduit que tout être qui
est dissimulé à, la vue de l'homme se trouve dans les meilleures conditions pour
échapper au plus grand nombre des causes de destruction.
De plus en plus, il devient évident que les prétendus » moyens de protection »
ont une tout autre signification. Depuis quelque temps, on commence à comprendre
que ces " protections » ne suffisent point à arrêter les parasites; il faudra main-
tenant renoncer à considérer ces protections comme efficaces contre les oiseaux 'D.
Quant à la signification véritable de l'habitat dans une feuille pliée, nous l'igno-
rons; et nous l'ignorons en grande partie parce que, dans la quiétude que pro-
cure la conception des « moyens de protection », nul n'a cherché à se renseigner
par l'observation ou l'expérience.
Mais alors, une autre question se pose : s'ils sont dépourvus de " protection »
ou de 11 défenses », comment les êtres vivants existent-ils encore? Comment n'ont-ils
pas tous disparu dans la n lutte pour l'exist-ence ? ». La persistance et la multi-
plication des êtres résulte évidemment de conditions multiples et diverses, formant
un ensemble extrêmement complexe, sur lesquelles je puis d'autant moins insister
ici qu'elles sont, en somme, assez mal connues.
Je signalerai cependant une condition de drn-iifé tant du prédateur que de la
victime. Remarquons, en effet, que si plusieurs branches de chêne cueillies en des
points divers d\i bois de Verrières n'avaient pas été acccumulées en un faisceau,
une bande de 5 à 6 moineaux n'aurait pu détruire toutes les chenilles aussi rapi-
dement ni aussi complètement; de même, des chenilles disséminées dans un bois
seront d'autant plus f.ieilement atteintes que le nombre des prédateurs sera plus
grand.
De ces faits et des considérations qui en découlent, on peut tirer une fois de
plus argument en faveur r\n la protection des oiseaux. Je voudrais surtout nue
cette note incitâ.t les naturalistes à étudier de près, au moyen d'exnérienoes faciles
à réaliser aux champs, la sienification des prétendus « moyens de protection >i ;
ce sera faire l'étude scientifique de la biologie.
Paris Etienne Kabai'd.
(1) Je rappelle à ce propos la très significative expérience de .ludd avec les .\cridiens
n feuille morte » instantanément découverts et détruits par des Oiseaux (American Salu-
ralist, 18991.
104 Notes spéciales cl locales.
Hyménoptères. — J'espère intpioss<'r l<-s hyménoptérologist^s en leur signalant
la iin'scnw on France de quelques hyménoptères qui n'y ont pas été, je crois,
trouvés juscju'à ce jour.
Ces espèces ont toutes été caiiturées aux environs de Montpellier. Ce, sont :
C'rypfiis extinctor Tschck., non encore signalé en France, mais répandu en
Europe.
Pyoïurryptun lovfiicaxide Kricch, signalé de Triest<', Vienne, Corfou.
Cerreris lunata Costa, signalé do C'alabre et de Corfou (d'ap. André).
Cette espèce est assez commune, en juillet, sur les Erytif/ium campestre, aux
environs de Montpellier.
Eurrrn xquamosa Lep. Cette espèce a été décrite par Lepelletier, d'après un
exemplaire de provenance inconnue. Elle n'est pas rare dans les environs de
Montpellier.
Eucera trivittata Brullé, signalée de Morée, d'après Kirchner.
Nomada paKioralix Eversm., d'après Schmiedeknecht. Signalée de Russie et
d'Europe méridionale; mais cette nomade ne figure pas dans le catalogue de
M. de Gaulle, pas plus du reste que les hyménoptères que je viens de citer.
Je n'ai trouvé qu'un seul exemplaire de cette jolie nomade.
Montpellier. Aug. Lichtenstein.
Le Sedum dasyphyllum. — Je signale aux lecteurs de la Feuille une planti'
étrangère à la flore de l'Ouest, le Sedum daayphyl/iim L., var. (iltindulifcrum Gi'css.,
que j'ai recueillie à Matignon (Côtes-du-Nord). Cette plante ne se trouve que dans
les Alpes, les Pyrénées et la région méditerranéenne. Il est bien difficile, impossible
même d'en établir la provenance dans notre région.
Plouër (Côtes-du-Nord). A. -M. Frostin.
Errata. — Dans la note que M. H. du Buysson a donnée (Feuille des J. N.,
p. .51), il convient de relever une erreur assez importante qui porte sur un nombre
mal reproduit. Ligne 41, au lieu de 20 millimètres, il faut lire 35 milli-
mètres, qui est la longueur normale qu'il conviendrait de donner uniformément
à toutes les épingles entomologiques et surtout aux plus fines.
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Guide pratique de Vamutenr de papillons, par BerGE-Rebel, édition française
par J. .de Joannis, avec 97 figures dans le texte et 24 planches en couleur. —
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volume a été traduit par M. J. de Joannis, qui l'a mis au point pour les collec-
tionneurs français. L'introduction (pages 7 à 70) expose les généralités d'une
façon simple, claire et méthodique. Dans la partie spéciale (pages 71 à 222) se
trouvent décrites 314 espèces des plus importantes parmi les macrolépidoptères
de nos pays; tous sont figurés en couleur sur les planches fort bien réussies, ou,
pour quelques-unes, en noir dans le texte. L'ouvrage justifie ainsi pleinement
son titre, c'est vraiment un guide pratique.
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C. HOULBERT, Station entomologique de la Faculté des Sciences, Rennes.
SOMMAIRE DO N" 499
D'f J. Villeneuve : Des espèces europcemiûs du geni'e Carcelia R. D. (Diptères).
René Martin : Les Libellules du cercle de Sikasso (Afrique occidentale française;.
Notes spéciales et locales :
Quoiques mots sur la llore de Moisdon-la-Rivicre (l.oire-lnforieure) (Charles Halet).
L'inefficacité d'un moyen de protection (Etienne r!,\B.\uD.
Hyménoptères (Aug. Lichtensieini.
Le Sedum dasyphylhim (A.-M. Frostinj.
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Leclère (L.-L.). — Une Mucorinée nouvelle : 21ucor nigrans n. sp. (thèse),
120 p. et 4 pi. — Lons-le-Saunier, imp. Declume.
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Le Double (A.-F.). — Traité des variations de la colonne vertébrale de l'homme
et de leur signification au point de vue de l'anthropologie zoologique, in-S",
vii-550 p. et 120 dessins. — Paris, Vigot. — 25 fr.
Marchand (R.-G.^. — Les pores interalvéolaires du poumon chez l'homme et
chez quelques animaux (thèse), in 8°, 52 p. et fig. — Lille, Le Bigot.
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264 p. et 275 fig. — Paris, Laurent.
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Suc (L.). — Les plantes médicinales du Mexique (thèse), in-8°, 237 p. — Tou-
louse, Dirion. — 7 fr. 50.
Législation phyiloxérique algérienne, in-S°, 48 p. — Alger, Fontana.
1" Août 1912 — V« Série, 42' Année — N° 500
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
LES OYATS ET LES DUNES
I. — Fixation des Dunes.
Il est bien rare, (IikiikI un parle des Uyals (l'iumina arenuriti), qu'on ne
rappelle iliin niul le rùle inipuitanl que juuenl ces piaules dans la iixaliun
des sables aiuuvanls; et. l'inlerpi-étation Iraditionnelle en botanique est que
leurx longs rhizomes l'ixenL les dunes. Si le rùle est évident, et d'ailleurs mis
à prolit par l'iiomme, l'interprétation m'a toujours semblé absolument
inexacte, et un séjour de douze ans dans un pays de dunes très développées,
énergiquemenl i-euianiées par les coups de vent, m'en a donné les preuves
les plus l'épélées et les plus variées. J'ai essayé, en divei-ses occasions, de
faire partager cette conviction à des amis, et je conunençais par ce raison-
nement irréfutable à mes yeux :
— D'où s'envole le sable des dunes? De la surface, ou de lintérieur de
chaque monticule?
— De la suiface évidemment.
— El où se trouvent les rhizomes des Uyats? à la surface, ou dans
l'épaisseui?
— Dans l'épaisseur de la dune...
— Donc ce ne sont pas les rhizomes qui lixeiU le sable.
L'argument me sendjje toujours sans léplique; cependant j'ai i-eniarqué
(pi'on se rendait avec peine, bien qu'on ne pût répondi'e. C'est que le fait
même des dunes, llorissantes et couvei-tes de Uyats, pai'aissait prolesler cohtre
celte preuve toute négative; et l'on se figurait parfois les rliizômes emprison-
nant dans un chevelu de radicelles tout le contenu de la dune, comme ces
Meurs que les jaidiniers lèvent avec leur molle pour les changer de place,
ou encuie couvrant toute la suiface de la dune, ;iu moins quand le vent en
a rongé la couche superiicielle, comme d'un réseau prolecteur. Ur, il n'en
est rien; et pour trouver la véritable explication du rùle des Uyats, il sullit
d'examiner comment, avec leur concours, une dune se forme, s'accroU,
et meurt.
1. — I-'ORMATION DE LA DUNE
(l'est en avant des dunes existantes, à la limite supérieure du l'ivage,
i|Mc se forment sur notre côte (1) les dunes nouvelles; il y a souvent à ce
tlj Ambleleuse, vers l'entrée du détroit du Pas-de-Calais. J'écaàs ce mot à dessein pour
réserver les particularité.s que les dunes peuvent présenter sur des rivages soumis à d'autres
régimes de vent, ou encore dans l'intérieur des teiTes. On se rendra compte, du reste, que
ces variations ne changent rien au rôle mécanique des Oyats.
106 E. Langrand. — Les Oyats et les Dvnes.
iiivciiii une légère levée de sal)le lin, salile ébuulé tics grandes dunes, uu
(lé|)Osé. à leur pied par les vents modérés du large, qui l'onl eidevé à la plage
découverte par la marée basse. De ces grandes dunes aussi sont loiubées
des graines di; (lyats, par ébctulemeut, ou par l'action des vents de leiM'e;
bieut()t. elles lèvent, et la zone de sable tin se eouvit; d'un duvel verdàlre
formé par les jeunes pousses. La dune est désormais amorcée et va s'élever;
tout vent chargé de sable qui passera sur ce plaid naturel de Oyats y
laissera un peu des grains qu'il transportait.
(lomme ce résultat est dû à l'action de la |)artie aérienne des Oyats, je
(lois en rap|M'ler brièvement la description. Les Oyats sont des granunées
dont les feuilles ne sont pas étagées le long d'un chaume élancé, comme
dans nos céréales, mais resserrées en touffes dont la base paraît toujours
ensablée, comme une touffe d'herbe géante. Nous n'avons pas à considérer
les épis, dont l'apparition est temporaire et le nombre restreint. La tige est
invisible; elle est formée en effet de nœuds très rapprochés, d'où parlent
des feuilles alternes qui l'enveloppent complètement. (Iliaque feuille est
constituée d'abord par une gaine cylindrique emboîtée dans les gaines plus
anciennes, qu'elle ne dépasse que de peu, puisque les nœuds se suivent de
près, et cet ensemble de gaines forme une fausse tige, celle-ci aérienne et
visible, longue parfois de l-'i centimètres et jilus, et remplie par les gaines
concentriques des différentes feuilles, alors que les entre-na'uds de la vraie
tige sont creux. .\u sommet, la gaine se transforme en un limbe linéaire,
long de 30 à 50 centimètres, large de 5 à 10 millimètres, et qui est Vinxtru-
ment eljicace de la lutte contre le vent. Ce n'est pas une lanière plate, mais
une gouttière, plus ouverte dans le jeune âge, plus enroulée, jusqu'à ferme-
ture complète, quand la feuille est sèche ou vieille, et dont la concavité,
située à la partie supérieur(>, est parcourue de bout en bout par de fortes
nervures en relief, ordinairement au iioml)i-e de 6, avec quelques nervures
secondaires. Comme les colonnes creuses ou demi-creuses qu'emploie
aujourd'hui l'industrie, ces feuilles offrent ainsi autant de résistance que
si elles étaient cylindriques et pleines, sans péril de cassure. Une autre
particularité importante est que, malgré leur disposition tout autour de la
tige, elles ojjveid toujours toutes enseinijle le dos au veut. Leur forte nerva-
tion ne leur permet pas en effet de plier; si on emploie la violence, les
nervures se brisent, en se décollant même du limbe à l'endroit de la
rupture. Elles ne peuvent que se courber un peu par une légère torsion;
c'est ce qu'elles esquissent déjà au repos, sous l'influence de la pesanteur;
la pression du vent sur le bord de la gouttière cpii lui est le plus exposé
achève la torsion, en même temps ipie la goultière se ferme par la dessic-
cation.
Si notre examen a été minutieux et un peu long — encore avons-nous
omis tous les détails d'anatomie ou de physiologie qui ne se rapportaient
pas à notre but — nous allons en être récompensés par la clarté et la
facilité de la conclusion.
A courber, comme autant de ressorts, toutes ces feuilles, le vent use son
énergie; divisé, par le dos de chaque feuille, en deux courants un peu diver-
gents, il se détruit lui-même par d'innombrables interférences; le sable,
n'étant plus soutenu par une force suflisante, tombe, et grain à grain, la
dune s'accroît rapidement.
On voit que ce n'est pas par la résistance ouverte, mais par l'affaiblissement
et la division qu'une force comme celle du vent est le plus facilement
maîtrisée; de même, à quelque distance du pietl de la dune, c'est par l'inertie
des grains de sable soulevés et ballottés que le flot s'alourdit et vient mourir
doucement sur la plage.
E. LanCiRand. — Les Oyats et les Dunes.
107
l.'diilili (le CCS lois aiiiciic |i;iclnis ilc hiiudcs cii-ciiis |]iiilii|ii(_'s : on cniil
se in-oli'gcr (lu vciil pai' un niui- (Ui hml iiiilic iilislaclc Jilisulu; et le vent, s'y
lieurlant, se replie en Idiii-ltillniis (|ui allniiillenl la hase, en eoniproniellenl
la solidité, et sènienl la [loussière aux alentoni-s, puis, ajji'ès s'être élevés
au-dessus de l'ubstacle, pressés qu'ils sunt pai- les courants supérieurs, se
rabattent en trombe sur ce qu'on pensait avoii' abrité.
11 est à remaïquer que c'est (Icrrii'rc chacpie piaule, après que le vent
s'est épuisé à la ti'averseï', que se produit le (l('p(M de sable : mais si l'on
l'étlécliil que ce (|ui tondre derr-ièi-e une ioulle se trouve devant la touffe
suivante, on coiuprendi-a que la dune s'élève partout. Ajoutez à cela que
le balancement perpétuel des feuilles amène une oscillation incessante de la
fausse tige de gaines; le résultat en est que les grains tombés d'un seul côté
glis.sent tout autour. Ajoutez encore que le vent, après avoir agi dans un
sens, agit pai-fois dans un sens opposé, toujours au prolit de la dune.
FiG. 1. — Profil des dunes, d'après la Uiéorie commune. -«-
; Direction du vent de mer.
Est.
Ouest.
^^
tssff
* c ^r 'a a/ Il '~
*''»■ eV '» :)/'
I''iG. 2. — Profil pris à Amldeteusc : O. — Oyats des sommets en fortes touffes. = O. pi. — Oyats
plantés régulièrement pai' l'homme sur l'ensemble de la pente ion ne les a figurés que
sur une portion!. = H. — Haies mortes, protégeant ces plantations de Oyats. = d. — Ligne
do sable fin tamisé par ces haies et déposé derrière elles, par rapport au coup de vent.
= D. R. — Dune ruinée plus éloignée, vouée à la destruction. = D. N. — Dune nouvelle,
amorcée par un semis naturel de Oyats, en avant de la dune existante.
DÉVELOPPEMENT DE LA DuNE
Ce progrès s'arrêterait bientôt par rensableineiit et l'immobilisation
progressive des feuilles, si la croissance des Oyats ne suivait une mai'clie
parallèle; mais les plantes se développent lapidement. En /i«H/c)fr d'abord :
les nieuds succèdent aux nœuds, plus ou moins écartés cette fois, selon la
lapidilé de l'ensablement; et chaque nunid donne naissance à une feuill(\
de plus en plus forte. A l'aisselle de cette feuille se développe en même
temps un bourgeon qui produit une tige courte, analogue à la tige primitive,
avec sa touffe de feuilles. Il en résulte une série de dichotomies de la lige,
cachées dans le sable, et au dehors, une touffe composée d'un nombre
indélini de touffes simples, serrées, qui se fortifient mutuellement et délient
tout vent. La dune a beau s'élever, les touffes vertes et drues opèrent leur
huilage automatique, et en couronnent toujours le sommet. Comme il faut
nourrir toute cette végétation, de chaque nœud partent latéralement de
longues racines tortueuses, et, latéralement aussi, de longs rhizomes qui
vont rayonner dans toute l'épaisseur de la dune. Tant qu'ils sont à distance
U)8 E. Laxc.RWD. — Les Oijuls ri les Dunes.
lies irilliirnccs i'xl(''ri('iin's, t'cs iliizôinos s'alluiigriil l'ii cnln'-iiiriuls assez
ospacés. lie S à 20 ceiilimèlres en iiKiyeiiiie; el eliaqiie iKeud produil un
lioiirgeoii (iiiriiiaiil avec, sur les côtés, une ou ileux paires de racines. Mais
quand l'exli-éiuilé des rliizùnies arrive près des bords de la dune, les bour-
geons produits à cet endroit se dévelo])pent, gai'nissant les lianes de nouvelles
touffes de Oyats qui vont se nourrii- et s'aecruîlii' d'une façon indépendante.
Croissance indélinie en haulenr, (■(nisolidalidii ej exleiision des pentes par
les pousses sorties des rhizomes, vdilà pour la dune le résultat de raetimi
des Oyats. Il semble que la dune soil désormais viclorieuse du vent, (pi'ellc
ne puisse que gagner; l'étpiilibre de forces que la nalurc pi-ésenic parloul
va niius expli(]uei' comment la dune poui-i-a dépéiii'.
3. — Ruine de la Dune
Il est évident que la lie.xibilité el le ressort des feuilles de Oyat ont une
limite, et qu'un coup de vent violent et soutenu les maintiendrait inclinées,
et loin de leur abandonner du sable, enlèverait le sable existant. Cela ne. se
conçoit toutefois que pour les dunes naissantes et peu couvertes de feuilles,
où l'effet du vent est d'ailleurs moins apparent. On voit bien, après une
tempête, tout un côté de gi'unde dune couveit d'un sable nu; mais c'est du
côté opposé au vent; c'est une coulée de sable nouveau que le vent a aban-
donné après avoir traversé les Oyats du sonunet : ce n'est pas une perle,
mais une acquisition.
Je n'ai jamais vu une dune péiir par le suinmet, qui semblerait le point
le plus menacé, mais par les flancs.
S'agit-il d'une dune côtièie? des marées exceptionnelles, marées d'équi-
noxe ou de tempête, vont ravinei' la base de la dune, emportant le sable,
que les rhizomes el les radicelles sont bien impuissants à retenir; et la dune
offre sur le front de mer une tranchée verticale, plus ou moins haute suivant
que le ravinement a rongé plus ou moins la base. Cette tranchée est bien
couverte de i-acines et de rhizomes llottauts; mais le moindre vent balance
tous ces débris, et leur fioUement perpétuel ne fait qu'user la paroi. Si le
sable se maintient, c'est par le tassement pi-olongé qu'il a subi, el souvent
par une légère adhérence due aux intiltrations calcaires et salines (embruns
et dissolution du calcaire coquillier). — Les li'anchées des sablières exploitées
par l'homme dans l'intérieur des terres présentent du reste une résistance
analogue, sans Oyats ni rhizomes d'aucune soi'te.
Le vent, lui, produira moins nettement, mais aussi bien, les mêmes effets
sur toutes les dunes, côlières ou non. Nous avons vu que sous l'inlluence
des Oyats les dunes tendaient à s'élever en pyramides ou du moins en
croupes accentuées; la partie vulnérable en sera les flancs. — Les touffes
y sont moins denses, car l'ensemencement y est plus rare; elles y sont plus
jeunes, venant en grande partie des rhizomes, el non de pousses piimilives.
Enlin el surtout le mécanisme d'airèt du sable n'y joue plus de la même
manière. En effet, les touffes, qui tendent à la verticale, n'y sont plus pei-pen-
diculaires au sol, d'où il suit qu'un vent encore modéré appliquera leurs
feuilles sur la surface montante, de façon à glisser sur elles sems les tra-
verser ni s'y affaiblir comme ailleurs; de plus, les touffes sont étagées el ne
se prêtent plus un nuduel appui. Nous avons donc une lésistance moindre,
devant laquelle se tiresse luie attaque plus violente. C'est que le vent ne l'ase
plus, mais heurte plus ou moins normalement ces surfaces dressées; ce
n'est plus un appel d'air, un léger frottement qui envole ou entraîne le
sable, mais un choc qui le fait jaillir. On comprend donc que les pentes des
dunes abandonneront souvent de leur sable. Oi', le moindre affaiblissement
E. L\N(iR\!VD. — Les Oyais et les Dunes. 109
cnli-aîiic iiMO déchéance de plus en plus piut'uiidc: cliaqiic touiïe, une fois
un peu dégai'uie à la hasi\ s'inclinci-ii plus profoiidéiuenl snus le vent; son
l'ùie mécanique lailtllt: rllc se déchausse et pend cnlin lanicutalilement,
l)alayanl le \ci'said de la dune, (pii s'éboule d rnlcaînc les sdininets, pai'
eux-niènies hivincihies avec leurs Oyats.
J'ai vu souvent ce siH'elacle: c'est une l'inne que lieu u'aia'é|ei-a, jus(prà
ce que rél)Ou!eineid (le salile n\anl cepiis au lias nue assielle sullisanle
IVirnu_^ une surface propre à recevoir les i^raines; et un nouvel eiisenience-
uieul, lot ou tard, y reproduit le cycle <jue nous venons d(i parcourir.
(.l'ajoute i|ue ces l'uiucs fournissent à l'oliservateur sur les liiizôines, sur
la (licliotonue i\i'^ liges, les notions (pie la masse des dunes lui cachait: de
même (pie les liouleverseinents du sol en fout coiinaitre an géologue la
constifulion).
II. — Disposition des dunes.
Après a\oir e\p(is(;' ie mode de ji.idHini ilc.^ (Iiini's par les Oyats, je dois
ajouter quelques détails à pidpos de l'influence exercée par les Oyats sur
In (UspnsUion des dunes.
La théorie classique de la foi-niation. du prolil. de la niaiche des dunes
est bien connue : talus en pente douce du côté du vent, en pente plus forte
du côté opposé; sommet sans cesse repoussé pai' le vent vei's l'intérieur des
terres, et tivansporl insensible de toute la masse dans ce même sens (fig. 1).
Il y aurait bien des remarques à faire sur cette théorie, que les auteurs
n'exposent d'ailleni-s qu'avec certaines réserves, et dont la représentation
graphique offi-e des difficultés. Prenons-la cependant connne l'expression
d'ensemble du l'égime des dunes.
1° Marche de la dune. — Théoriquement, elle est annulée par les Oyats;
ils arrêtent le sable, donc la dune s'accroît sur place.
2° Profil de la dune. --Le sommet, au lieu de reculer sous le vent, se
maintient au bord le plus exposé. 11 suffit pour le comprendre de se rappeler
qiK^ plus un Ovat re(;oit de sable, jibis il se développe, plus il en arrête de
nouveau, et ainsi de suite. Or, ce sont évidemment les Oyats du premiei'
rang qui recevront le plus de sable. (Se reporter à ce f]ui a été expliqué
sur la prospérité et la résistance des Oyats des sommets) (fig. 2).
3° Formation des dunes nouvelles. — Comme on l'a vu, cette formation
aura lieu, en dépit du vent, non pas en arrière mais en avant des anciennes
dunes, à la seule condition qu'il y ait ensemencement de Oyats. Cette condi-
ti(m peut ne pas se réaliseï-, (piand il y a un i-égiim» trop constant de vent
de mer, qui emporte les graines vers l'intérieur. Mais l'homme ne povrrait-
il [aire alors ce que n'accomplit pas la nature? l'ejlort est si minime en
com]iaraison du rôsultat à espérer que l'essai en vaudrait peut-être la peine.
Il n']i aurait qu'à ensemencer de Oyats le sable fin de la haute plage, et à
laisser faire la nature: peut-être les circonstances locales amèneraient-elles
an. insuccès; mais cet insuccès même permettrait suny doute d'i'n troirrer le
remède: et on aurait risqué si peu de chuse !
.le serais heureux que celle l'Iiide almulil à une semblable iililisalion: ce
serait un complément, une forme nouvelle du concours apjiorté par les
Oyats à l'Homme, concoui-s déjà utilisé, et doid il me reste à parler,
III. — Les Oyats et l'Homme.
I^a destruction des dunes, telle (pi'on l'a vue plus haut, ollVe pour l'homme
de nombieux inconvénients; c'est un abri qui disparait, et dont on avait pro
110 E. Langrand. — Los Oyais ol les Diinrs.
Jitc puur des oiganisatiims diverses... culUii'es...; lieiireu.x iiiiand cet abri
ne sert. i)as de détViise naturelle à un pays trop bas contre les invasions de
la mer. conmie cela se |)i-oduit pai- places s\U' les C(Mes françaises, belges et
iiollandaiscs de la mer du .Nord. .\u conliaire, la diuie s'est transbuinée en
sables mouvants (pii peuvent reco\ivrir champs et même habitations.
Déjà sans l'inteiTeidion de I homme, celle marche vers l'inlérieur est
combattue par le développement d'une végétation plus complète, que permet
l'éloignemenl des inlluences marines : la mousse recouvi-e tout le sol sableux:
une foule de plantes hci'bacées, quelques arbrisseaux s'y élablisscnl,
montrant à l'homme la voie à suivre: mais tout cela esl impuissant coidre
les ensablements postérieurs.
Quant aux dunes côtières, sources de ces ensablements, à leurs flancs
menacés, ravinés, et où le seul Oyat peut végélei- utilement, comment les
défendre des ravages du vent? — En replantant persévéramment des Oyats
sur toutes les pentes dénudées, où l'ensemencement se ferait mal. C'est ce
qui se pratique sur nos côtes de temps immémorial, partout où les variations
de la dune intéressent municipalités ou particuliers. On profde pour cela de
préférence des loisirs de l'hiver. On divise les touffes de Oyats des endroits
prospères et d'arrière-plan, et par poignées de 6 à 8 pousses simples on les
repique, avec qnelques centimètres de tige, h 20 ou 2'i centimètres de
distance en tous sens. — Même avant leur reprise, ces touffes par le jeu
mécanique des feuilles protègent et nourrissent les pentes contre les vents
ordinaires.
Mais comment les protéger elles-mêmes des vents plus violents qui ont
causé les •ruines précédentes? — Par des haies mortes, formées de bran-
chages, hautes de 1 m. h 1 m. 30 au-dessus du sol, et qu'on dresse en lignes
ininteiTompues. plus ou moins rapprochées, pour barrer le passage aux
vents dominants. Le vent s'use en les traversant, et dépose à la sortie, toit-
jourf! en arrière, une levée de sable fin, très visible de loin après chaque
tempête. Un vent contraire ensablera l'autre côié: de sorte que parfois, en
quelques années, la haie a disparu, complètement ensablée: mais la dune,
loin d'être ruinée, s'est donc accrue d'autant, et aux endroits qui étaient
les moins favorables, sur les flancs ! On replante de nouvelles haies, de
nouveaux Oyats, si les premiers n'ont pas suivi la progression du sable; et
sous la protection des haie.s, la lutte se poursuit, toujours par les mêmes
moyens (fig. 2).
Dans toute étude de la nature, l'observation conduit à une explication, à
des lois, que l'on contrôle par l'expérimentation. Notre explication du début
a enlevé aux rhizomes des Oyats, pour la restituer aux feuilles, l'importance
qu'on leur attribuait: les rhizomes vis-à-vis des dunes n'ont d'antre rôle que
de transporter à la périphérie des touffes secondaires, puis d'aider à la
ruine dès qu'ils sont à découvert. La pratique des habitants du littoral, tou-
jours couronnée de succès, montre que c'est Iiien là l'enseignement de la
nature.
Quelques précisions pour terminer. Les Oyats sont-ils les seuls à fixer les
dunes? Evidemment non: mais seuls ils ont une influence aussi mai'quée,
ce qui tient à l'ensemble de l'organisation que nous avons examinée; et seuls
ils prospèrent à ce point sur les endroits menacés, ce qui tient à leur physio-
logie, qu'il ne convient pas d'aborder ici. D'ailleurs c'est à eux sjjéciale-
nieid que s'applique la phrase traditionnelle que j'ai cru pouvoir rectifier.
Ambleteuse (Pas-de-Calais). E. La.ngra.nd.
D" Vii,T,KNEl'VE. — Los Travestis. 111
LES TRAVESTIS
On renconlip do temps à autre, parmi les Diptères, des individus singu-
liei's qu'on peut apiiolci' des <■ Iraveslis » ou plus exactement des « ambigus »
suivant les termes employés en Allemagne pour désigner précisément les
types sexuels intermédiaires. Ils rentrent bien, en effet, dans les
u Zwisclienstufen » du D"' Magnus Hirschfeld (1). Ces individus sont le plus
souvent des c^d" qui revêtent à des degrés divers les caractères sexuels secon-
daires des Q Q ou, plus i-arenient, des individus paraissant être des
Q Q dont le front reti'éci est tout à fait anormal et se l'approche alors de
celui de leurs cfcf.
Il faut remarquer tout d'abord que ces anormaux appartiennent soit à des
espèces très communes partout, soit à des espèces moins communes peut-
être mais qui se trouvaient représentées par un grand nombi'e d'individus
dans la localité désignée. Or, il est d'obsenation courante que les espèces
abondantes sont aussi les plus variables.
Les cas observés et parvenus à ma connaissance se répartissent de la
façon suivante. Fannia (Ilnmalomyia olim) scalaris F. : 7 cfcf pris à Lille
par M. le D' van Oye; I cT pris à Lyon par M. Grilat. Ils ont tous le front
élargi et nanti de 2 soies orl)itaii-es externes. Plus le front est large et tend
à égaler celui des g g normales, plus la callosité des tibias intermédiaires
propre aux cfcf est amoindrie. On sait (pi'un sujet semblable observé en
IJosnie par M. le Professeur d. Slrobl a été décrit par lui sous le nom de
Gymnochoristomma bosnica! (2) — ChortophUa cilicr-ura Rond. : 2 individus
capturés par M. Hervé-Bazin à Erigné, le 27 avril 1910. Tous deux ont le
front large et 2 soies orbitaires externes, tous deux aussi ont la ciliation
caractéristique des tibias postérieurs. Celui qui a le front le moins élargi
présente encore l'iiypopygium saillant des cfcf, mais l'autre a tout l'aspect
d'une g normale. — Dincni ç/risescens Fall. : un cf parmi un lot considé-
rable d'individus du même sexe pris en Russie orientale par mon vénéré
ami M. le D' J. Schnabl, de Varsovie. Front très large; 2 soies orbitaires
développées et disposées régulièrement, comme chez Ja g ; mais hypopygium
saillant des cfcf. — Platiirhinis pcUalus Meig (3). Un & : conformation de
la tête identique à celle d'une g ; hypopygium d'un cf de même que les
caractères des pattes. — Mt'lanostoma scalare F. et Melanostoma meUmitm
L. : une g de chacune de ces espèces, du moins je le crois, car je n'ai
rien vu qui rappelât la protubérance génitale des cfcf. Le front présente
absolument la même pai'ticularilé chez ces deux sujets : il est brusquement
rétréci dans sa moitié postérieure en sorte que sa largeur n'y est plus que
la moitié de celle qu'il avait au niveau de l'insertion cîes antennes. Au sur-
plus, ces deux g g apparliennent h la variété unicolore de ces espèces c'est-
à-dire que l'abdomen est entièrement noir, sans aucune tache.
Ces Syrphides provenaient de divei'ses localités : Plati/ehirus peUafiis a été
pris, le 27 mai ItIftS, dans la légion de Lille, par M. le D" van Oye; Melanns-
liima tnclliiiinn, en Maine-et-Loire, le L'i avril l!1ll, par- !\l. Ilervé-Bazin:
(1) D' méd. Maonus Hinsr.uFFi.D. Dio Zwischenstufen Théorie, in Sexual-Probleme (Zeit-
.irt}ri[t (lir SexuaUuissenschaft und Se.malpolUik, février 1910).
(2) Dr J. Villeneuve. Sur Gymnochoristomma bosnica StrohI (\l'. enl. Z., xxix. Tf)).
(3) Df J. Villeneuve. Anomahe analogue à la précédente constatée chez un Syrphide :
Platychirus peltaius Meig. {loc. cit., SI).
112 rc" \iLLENEiiVE. — Ia's Tmi^estis:.
MeUinosloma .scnlare, le 2 mai 1897, par moi. dans le bois de l'Haulil (Seine-
el-Oise).
Ln question reste posée de savoir sons qurllc iiilluenre perturbatrice se
produisent ces anomalies de développrincnl. A l'iKMire actuelle, elles ne
conslituiMil encoi'c (ju'une simple cui-iosilc.
On sait que resi)éce hunKiine n'échappe pas à ces biziirreries de la Nature.
Il y a un certain nombre de cas bien connus : femmes à barbe; honuues à
formations i^iandulaii'es mammaires, etc., et on ne lira pas sans grand intérêt
la traduction d'un ai-ticle i-emarqual)le du D'-médecin Magnus Hirschfold qui
a paru dans la nrviic des Idées (n" 87, page 401) sous la l'ubrique : les Types
sexuels intermédiaires. Bien qu'il n'y soit question que de notre espèce, les
insectes ne sont pas oubliés et l'auteur ajoute, en noie : « le biologisle
anglais W. Bateson distingue {Maternai far Ihe stiidy of variation treatcit ivitli
especiat regard to discontimdty in Ihe origin nf species, London, 1894, p. 38)
des mâles de plusieurs espèces d'insectes, d'après le développement des
caractères sexuels secondaires, en « bigh maies » et " low maies » c'esl-à-dirc
surmàles et sous-mâles.
Puisque nous avons en vue ici tous les travestis, tous les ambigus quels
qu'ils soient, nous ne pouvons pas borner notre sujet au seul chapitre des
anomalies qu'on vient de lire et qui sont encore inexpliquées.
Que dire d'abord de ce fait très curieux qui nous est offert par Anacamp-
tnm'iia IRmitiaudia) riifcsccn.-: Villen. M) el qui relève pcnl-ètre des mêmes
causes (]ue les cas précédents? Cette jolie Tachinaire africaine est parasite
de guêpes du genre Relonogaster et M. Emile Roubaud l'a trouvée en nombre
dans les recherches qu'il a poursuivies tant au Congo qu'au 'Dahomey. Or,
tous les c?cf que M. Roubaud m'a envoyés du Dahomey ont le front élargi
et nanti de 2 fortes soies orbitaires externes! Tout le reste est pareil aux
exemplaires du Congo.
Sous notre ciel on voit aussi apparaître ces soies chez des espèces dont
les cfc? en sont normalement dépourvus. Cela se produit assez rarement
chez Plmj.re vvJgaris Fait, et il existe au Muséum de 'Vienne un c? que Brauer
et Bergenstamm ont nommé viilgari.'; var. wonnrhada : il a, de chaque côté,
une grande soie orbitaire. Par contre, chez mon Plirii.rr'IBlephaiiiira niim)
vnirntnr les nombreux cfcf pris à Hyères ont tous luie soie orbitaire externe.
Enfin, Brauer et Rergenstamm ont distingué 2 espèces â propos de
Wohifahrtia Meigem Schin.. réservant ce nom aux cfcT porteurs de petites
soies orbitaires externes et nommant Agria hvngarira nov. sp. ceux qui en
sont privés. Tl n'y a là cependant qu'une seule et même espèce.
Ces exemples sussent pour caractériser une seconde catégorie d'anor-
maux bien distincte de la précédente. En effet, on connaît des Tachinaires
chez lesquelles, normalement, les cfcf ont les yeux largement séparés et
portent 2 soies orbitaires externes bien développées, tout comme les Q Q
(Masicera siilratira Fall., Prnsnpnpa .icytcllaris Fait., Cavalleria genil^arliix
Villen., etc.). Ne voit-on pas aussitôt que chez Phiti.vp, par exemple, la ten-
dance qu'ont les cfcf à prendre aussi des soies oibitaires externes lésulte en
quelque sorte de la largeur considérable de leur front? Et puis n'ont-ils pas
déjà, aux pattes antérieures, les griffes courtes des QQ? A vrai dire, il
n'v a pas, dans cette catégorie, arrêt de développement mais plutôt sur-
développement: autrement dit. l'anomalie représente une modalité de l'évo-
lulion chez les cfcf en question. Remarquons qu'ils n'ont qu'une seule soie
orbitaire et non deux et, alors, n'est-il pas permis de penser que cette
(1) D''.I. Villeneuve. De.scriptions de nouvelles espèces de Tachinaires provenani il»' I \fiii|ne
occidentale (IV. ent. Z.. x.xix. 249).
D' Villeneuve. — I^es Travotfis. 113
llncliialinn ir.injiiiird'liiii ilcviendra, à la suilo (l'mic série d'efforts et de Icn-
lalivcs dans ce s(mis, la iiiulatidii dr doiiiaiii avec a|)i)ai-ilinii iy{\]\r i'si>rce
dôliiidivo ayant li's 2 soies ofi)ilairos exlei-nos ciicz le cf !
dette (t|)inion nous la trouvons en quelque sorte réalisée aclnelleineid dans
le i^enre .l/i/o/o'fl. Le sous-genre SoUcria li. D. eonipi-end les espèces dont les
cfd" ont l'alhwe de g g par le front très large, 2 robustes soies orl)it.-exl. et
di's griffes courtes aux tarses des pattes antérieures. Heliant les SnUrvin aux
Miiolùii proprement diles, l'espèce Mfinhiu ruciiii Itiind. niius nioidre des
niî'des ayant eiu'ore leurs griffes antérieures allongées mais présenlaid un
troni lai-ge avec une éhauclie de soies orl)ilaires sons forme de cils plus ou
moins nond)ieux. d'allui'e encore indécise et irrégtdière.
Sans doute est-ce encore par le processus en nnivre chez /'/i/v/.cc qu'esl
appaine Dcgcarin miiscnri'a Meig. (^LatrcUlia debUilaln Pnnd.) qui ne
dilièi-e de Mhrissiiia liirrila Meig. que par une coloralion plus s(ind)i'e el
2 soies orbilaires chez le cf. Je me suis cru autorisé à lui assigner un nom de
genr{' nouveau : Microrihrisshia (1). On conçoil que les QQ, dans ces
2 geiues si voisins, soient difTiciles à distingue!' <iimme (dles le soni aussi,
du reste, dans les différents sons-genres de Miinhui.
Kn résumé, les vrais travestis ce sont ceux de la pi'emièi-e catégorie: il
y a \h matière à des recherches intéressantes. Y a-f-il castration parasitaire
comme le suggérait M. le Docteur van Oye; à quel stade du développement el
dans quelles conditions s'installe le parasite? — Le proljlème est peut-tMre
li'ès complexe et on ne peut s'empêcher de remarquer, d'autre part, que
chez des espèces véritables, comme celles du genre Snljprin R. D., les carac-
tères sexuels secondaires des cfcf ont été amplement modifiés, jusques et y
compris le caractère des griffes des pattes antérieures. Il en est de même
pour Micrnvibrisfiina .
Uambouillef. D' J. Villeneuve.
LA FAUNULE CONCHYLIOLOGIQUE MARINE
De Paris-Plage (Pas-de-Calais)
La faunule de celle localité est très banale et ne mériterait pas de lelenii'
l'attention si l'on n'était frappé, à première vue, par les grandes dimensions
(pie certaines espèces y atteignent.
\.o Maelra cnrnlluui liinné, var. nthinlua R.D.D. (= ,1/. xtnUoriim aucl.),
présente noiammeni une taille exceptionnelle : diam. umbono-ventral '^'^.
diam. anféro-postér-ieur (i.'i millimètres. C'est, de beaucoup, la taille la plus
foile que nous ayons eu l'occasion d'observer chez ce Mollus(p]e.
I,e ilacfra snJkhi Linné, est également représenté par une race robuste,
à valves très épaisses . diam. umb.-veidr. .36, anii'ro-post. 47 millim. —
Le plus grand individu de notre collection provient de La Baule (Loire-
Irdérieure) el mesure : diam. umbono-vcnir. 37, antéro-post. i(S millim.
\.p Macoma balthicn Linné est à peu près de la même taille que les spé-
cimens de Rerck-snr-^Ier, de Malo-Ies-Bains et du lilloral belge fdiam. umb.-
\enlr. 2'i. diam. antéro-post. 'M millim ).
,lj D'' J. Vir.LENEUvK. Descriptions de deux nouveaux Diptères (VV. enl. Z., x.\x, 82, en nole\
1 14 Dmitzenrekc. — h'diniiih' ciiiichnhiihKjiiiiie iiidiinr de l'aiis-l'lagc.
Lv Maroiiui Iciiiiis |);i Cdsln, l'sl rcini-seiilr aussi par uni' foiine très
grande : diaiii. iiiiili.-Nciili ., 20. ili.in:. ,iiil('io-i)()sl. liO millim., que nous
n'avions oiiservrc, jusi|u'à luésciil, i|u'à iiri( !<.
Enlin, certains cxoinplaiirs de TcHhia fithnhi (ironovius atteignent : diam.
unibono-ventr. 17, diam. anléro-post. 27 millim. Nous avions déjà rencontré
des individus de dimensions analogues à Beick et à Malo-les-Bains.
Les observations qui précèdent ont été fades sur des coquilles ramassées
à basse nier, pendant le mois de juin l!tl2, jiar M. JMaui-ice Duciiange. Voici
la liste des espèces qui composent sa recuite. Celles ijui sont précédées
d'un astérisque ont été ivcueillies vivantes.
Bucc'nuun undalum Linné.
Litlonna lUtorea Linné.
*\'aHcu (Saticina) r.ateiia lia Costa.
— — nitida Donovan.
Gihhidfi )>ui(iiis Linné.
.■lno/m« ('phippium Linné.
('hkimi/.s varia Linné.
— (.Eipiipi'cfpul divioiliiris Linné.
*Mytihis rduli.s Linné.
Pc(;t.itn('nhi.s (A.ri)t.:ra) nliji iintcfis Linné.
*Card'uim iCcnistudeniiaj cdulc Linné.
— (La^vicardhnn) iKim'diam Spengler.
*Doniu: viltatus Da Costa.
*Ënsi.s eiisis Linné.
*Marfra rorallina Linné var. afhmlica B.D.D.
* — (Spi.siihi) solidu Linné.
Liilrarki liilraria Linné.
Pholas dadijlus Linné.
Barnea candida Linné.
*Tpllinn (Atigiihisj falmla Cronovius.
*Macnnia InDiis l)a Costa.
*
— balthica Linné.
l*h. Dautzenberg.
L'OPPIDUM DU CRUZEL
près de Pouvourville (banlieue de Toulouse)
Ou désigne, à l'ouvourville, sous le nom de Cruzel, un plateau inculte
(220 mètres d'altitude) dominant le.s alentours et limité du côté de la plaine
par un à-pic de plusieurs mètres.
Ce plali'au, qui mesure (iO mètres de liuigiieiir sur .'iO de largeur, a sen'i
de refuge à partir du néolitliiqiie jus(prà répo(pie gallo-romaine.
Le gisement iiéolilliiipie, (pic j'ai découvert, se trouve sur la face Sud-
Ouest du |)lateau. M. F. Sardiiig m'a donné deux haches polies en grès
très dur provenant de cet endroit et j'ai pu recueillir à la surface du sol
une nouvelle hache polie, des morceaux de poteries grossières à pâte gri-
sâtre dont les parois ont été égalisées à la raclette.
p. Manuel. — I.'Oiipiditm du Criizel. 115
Sur le iilnicau lui-môrne cxislc un inlérpssanl gisciiiciil |ii-iil()lusl(iri(iuo.
M. .Iiiuliii Jiviiil déjà l'ail eu l!HI:i i|ucl(|U('s fouilles sur col cuiplaccuicnl;
j"y ai fail à mou loni- (li> nouvelles icelierches ces dernières aniuM's.
' La couche aiTliéolo£ti(iue comnieuce à 0 '" 2(1 du sol aciuel et finit à 1 ""!»()
de |)rofoiuleui-; elle repose sur des bancs de i,'rès tei'liaires; c'est une terre
formée de cendres et de chai'honille contenanl des galets recueillis dans le
lit de la daronue, des fi-aii-menls de poteries et (le noudireux ossements
d'animaux.
Poteries.
La pâle des poteries noirâtre ou l'ou^eàlre, foi-fement mii'acée, est parfois
recouvei'te d'un vernis marron ou noir, [/ornementation est tout à fait pri-
mitive (stries régulières, trous faits à l'aide d'un poinçon, traits, cordes,
empreintes digitales). Les exemplaires les plus caractéristiques que j'ai
trouvés sont les suivants :
Un vase entier à panse renflée, noirâtre et jaunâtre à l'extérieur; sa
liauleur est de 7 centimètres, son diamètre an col est de 6 centimètres.
Aucune ornemenlalion: cependant sa forme est assez élégante.
Deux fragments de poteries portant de grossières empreintes digitales.
Un morceau de poterie noire sur lequel sont gravées en creux trois
rangées de lignes parallèles, qui pai'aît se rattacher au type des vases dits
cordés.
Un morceau de couvercle orné de simples traits obliques.
Un fond de vase intact de 9 cenlimètres de diamètre.
Un fond de vase en poterie noire très fme que j'ai en partie reconstitué.
Toutes ces poteries paraissent dater de l'âge de bronze qui s'est pro-
longé, dans la France méridionale, jusqu'à la période gauloise; d'ailleurs,
j'ai trouvé quelques tessons de poteries romaines (poterie campanienne).
Ossements.
Les ossements sont, comme je l'ai dit, très nombreux, mais leur déter-
mination est rendue difllcile : la plupart .sont brisés ou cassés en long.
La faune reconnue jusqu'ici comprend les espèces suivantes : cheval, chien,
sanglier.
Fortifications.
Le plateau du Cruzel présente des traces très apparentes de fortifications.
Le côté Nord-Ouest, tourné vers les coteaux du Pech-David, a été défendu
par un à-pic de 3 à 4 mètres de hauteur taillé dans les grès tertiaires.
La pente assez douce qui foiTiie la face Sud-Ouest a été fortifiée par un
fossé et une série de talus en terie dont la hauteur varie entre 1 mètre
et ."!"'.'îO. Des fortifications du même genre ont été autrefois découvertes à
l'oppidum voisin de Vieille-Toulouse, et, à ce point de vue, le Cruzel res-
semble beaucoup à l'énorme motte de défense d'une vingtaine de mètres de
hauleui' qui domine ce village.
Marseille. P. Mantjet,.
•*••
1 16 Notes spéciales et locales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
La chenille de Calocampa exoleta et les plantes basses. — Cette chenille, malgré
sa Ih'IIc rciljc d'un vert trôs gai, sa rangée de taches disposée® entre, une ligne sons-
d(irs:dc d'un jaune vif et une stigmatale d'un rose tendre, n'est vraiment pas d'es-
tomac difficile.
On no K'expli(|ue guère la rareté du papillon, puisque le régime alimentaire de
sa larve est si varié que la plupart des auteurs se contentent d'indiquer ses plantes
nouri'icières par ce simple signalement : plantcsi bnsxc.t.
C'est d'un vague un peu voulu; mais quand l'occasion se présente de pouvoir
donner un nom à ces plantes même basses, il semble qu'on ne devrait pas le négliger;
d'autant mieux que parmi ces plantes &rtssf,< on trouve... un rrunellier!
Le 2 juin dernier, cette chenille a été trouvée en flagrant délit sur le Choii,
variété rœiir-t/c-bœuf r/roa, dont toute la moitié d'une feuille dévorée ne laissait
aucun doute sur l'appétit de son paravsik- d'aventure.
La Feuille des Jeinies Natiirnlistes (a.nnée XXXV, p. 107) l'a déjà signalée sur
les J'aparéracéps, mais non sur les Cmrifè.res. C'est donc à y ajouter.
Après avoir consulté Maequart, Berce, Kaltenhacli, Roiiast, de Peyerimhoff, Lam-
billion, Siépi (Tutt n'étant pas à notre disposition), force fut de convenir qu'aucune
(Jrvcifère ne figurait dans la liste.
Pour varier le menu, la chenille fit les frais d'un pied A'Eiiphnrhe des jardins
prêt à fleurir.
Pour les amateurs, il semble que la liste suivante, dressée d'après le tohu-bohu
des auteurs ci-deseiis cités, ne sera pas sans intérêt, d'autant mieux qu'ils y pour-
ront trouver matière à expériences.
Papavéracées : Papaver (geni-e).
Crucifères : Brassica olerare.a!
Résédacées : Reseda (genre).
Caryophyllées : Silène inflata (('iiridxiliis belien), S. Otites; I.ychnis Tespertina
(dioira) ; Diaiithiis Caryophylliis.
LiNÉES : Linum (genre).
Papilionacées : Spnrtium pi.nreum; Sarothamniis scopnrius; Genista tinctorin;
Ononis repens (arrr-nsis) ; Phaseolus vnlf/aris; Lotus corniculatiis; Vicia sativa;
Pisiiin sativuni ; Lafhy/iis tiiherosiis.
Rosacées: Pnnius sjjinosa; Piibus sn.rafilis, R. idœvs.
Crassulacées : Seduiit Telephivm.
OmbellifÈRES : f'iuernphijlluni fenndtim; Cotiiuiii niarulatinii.
Caprifoliacées : Lonirern (genre).
Composées: Scabiosa Svcrisn: Petasites offlcinalis; Solidago Virga-avrea; Cir-
siitm arrense; Cardinis initrms; Centmiren (genre); Serratula tinrfnrin \,Cichoriirni
Intiihiis: Traiinpogcm jtnitevsis; Lo.ctiica sativa.
Campanuxacées : Campannla Rapunculus.
SoLANÉES : Snlainnn- tiiherosum.
Scrofulariées : Digifalis purpiirea.
PlantaoinÉES : Plnntago (genre).
Salsolacées : Atriplex (genre); Beta vidijnris; Chenopodinm. (genre).
PoLYGONÉES : Poli/goniiin avicidare.
Eléagnées : TIip]inplwë. rhamvnïdes.
Aristolochiées : Aristnrhin <'lem/ititi.s.
Euphorbiacées : Eiiphnrbia Pephis!, E. Cyparissias, E. Esida.
Urticées : Urtira dioïca.
Salicinées : Salix Capreo.
AlismacÉES : Alisuia Plantagn.
LiLIACÉES : Asparagus nffirrntilis.
Graminées : Festnra (genre).
Donc 25 familles et environ 50 espèces sont ici représentées.
A rencontre d'une simple liste alphabétique, cette disposition selon les familles
botaniques aura, l'avantage de suggérer aux éleveurs le moyen de tourner les diffi-
cultés de l'alimentation de leurs pensionnaires éventuels.
Pour les jeunes, une description plus détaillée d'après la chenille qui .s'est fait
prendre sur le Chnv sera peut-être une bonne fortune. Nous la prendrons après
sa dernière mue.
Noies spéciales et locales. 117
Chenillo lii's allongei' (7 à 8 ccutuiiètres), i-ase, cylinchifiue, à 6 pattes écailleuscs
f<j(i/ix entre ellc«, et 10 iiu'iiiln ancusi'.s, île la couleur du fond.
Robe verte à ligne dorsafe. un peu pluiS foncé*, à sous-dorsales jaunes et à stiguia-
talcrt roww interrompues sur les incisions.
Sans nou.s occuper des stigmates, disons que la ligne stigniatale est surmontée
à chaque wgnienl de point« blancs cerclés de noir ainsi disposés . : . sur les
anneaux alitlominaux ; . : et . . s<Hil<'jiient sur les anni^aiix di' la partie thora-
ci()ue et de la région anale; une double série de taches longitudinales d'un noir
de velours ornées de points d'un blanc d'argent formant des trapézoïdaux, très
nets sur les segments abdominaux, peu accusés sur les segments antérieurs et pos-
térieurs. Sur la partie dorsale du thorax : 1'"' anneau ( : : ) ; 2" anneau ( ) ;
:î" anneau ^ /.
Tête d'un jaune verdâtre relativement petite, à deux points noirs sur le vertex.
Sur le côté et inférieui'emen.t, 6 points (dont 5 en demi-cercle) indiquent l'enipla-
ooment des yeux.
Ce signalement permet de ne pas confondre notre chenille avec celle d'autres
Calocaiiipa.
Un mot sur sa façon de manger.
Après avoir été mise en observation, notre chenille, qui faisait honneur succes-
sivement et alternativement aux feuilles de Chou, puis à celles de l'Euphorbe-
cyprès et de l'Euphorbe des jaidins, attira l'attention par la manière dont elle
se comporta à l'égard de cette dernièie plante. Lorsque la feuille qu'elle convoitait
se trouvait au-dessus d'elle, au lieu de la ronger prosaïquement comme elle le
faisait pour celles qui se trouvaient horizontalement à la portée de sa bouche, elle
prenait soin de les cueillir délicatement l'une après l'autre, par le pétiole, puis une
fois détachée, de maintenir la feuille entre ses pattes écailleuses pour la dévorer
complètement, rappelant ainsi la touche de l'écureuil grignotant une pomme de pin.
Malheureusement, ma pauvre bête était parasitée et quand fut venue l'heure de
s'enterrer profondément pour se chrysalider, ce furent des larves de VÂpaiiteles
coiiyestux Nées qui m'avertirent d'avoir à dire adieu au papillon que j'attendais
pour le mois d'août, au plus tard pour le mois de septembre, vu la précocité de
la larve.
En plus de ce si commun Braconide, il y a encore un Ichneumonide qui se
charge de la destruction de Calocuiiipa eioletu, ce serait Aiionialon flavifrons Gr. ,
d'après le très intéressant i'atctloijue des Hyménoptères de France, de J. de Gaulle.
Avec des ennemis aussi entendus et si universellement répandus, il n'est pas
étonnant que cette belle chenille devienne si rare, malgré les ressources que notre
flore offre à son espèce.
En tout cas, elle a un rude tempérament : passer ainsi du Chou à l'Euphorbe,
du Prunier à la Ciguë, de l'Asperge à la Digitale ' Elle en remontrerait au vulgaire
Escargot, mais en définitive elle n'est pas la seule, dans le monde des chenilles,
à pouvoir .se permettre de pareille* fantaisies gastronomiques.
Vulaines-sur-Seine. J. Guignon.
PotentiUa verna et son cecidozoon. — La cécidie en question (F. d. J . N., XLI,
p. 17 et ls;XLII, p. 86-87) a donné son Diptère le 5 mai; celui-ci a tout l'air d'un
Auphondi/lia nouveau. Je laisse à de plus compétents le soin d'en faire une descrip-
tion détailli'e, car je n'en ai obtenu qu'un seul exemplaire cf et une quantité d'hyper-
parasites hyménoptères a peu preii microscopique.s.
J. G.
Polistes gallicus et son nid. — Le plus souvent le nid des Polistes est suspendu
à une tige sèche de l'in/ie.j, de Spirée, de Saponaire, etc., et toujours à l'air libre
et en prairie. De plus, ce nid a une forme franchement ovale allongée et est alors
soutenu par un pilier horizontal et excentrique par rapport à la forme générale
du nid. Celui que j ai trouvé dernièrement était fixé sous une dalle formant le
chaperon d'un mur de jardin. D'où nécessité d'un pilier vertical.
En outre, nid d'une forme absolument régulière, avec son pilier au milieu d'ime
circonférence impeccable.
On s'explique fort bien que l'architecture des Polistes nichant en plein air et
sur le côté d'une tige plus ou moins rigide doive différer des procédés de construc-
tion à adopter dans le cas qui nous occupe. Solidité du support, abri contre la
pluie et facilité de travailler à son aise : tout cela a dû contribuer à l'emploi des
moyens propres à s'adapter à la situation nouvelle.
Il semble que ce cas n'a pas encore été relevé; du moins c'est la première fois
que je le constate, malgré le nombre des nids que j'ai déjà rencontrés.
J. G.
118 Notes spéciales et locales.
Diptérocécidie du Géranium sanguineum. ~ Cette. anné« encore, le 22 juin, j'ai
constaté sur le territoire de Samore-au, chemin des Vasaniers, de nonihreusew
cécidies do Pcnisia f/crtiiiii Kieff. sur le Gri-tiiiiniii xtinyuiiieinn, dont la fleur
gonflée ne s'ouvrait pas. Cette cécidie est facile à récolter avec se« habitante, para-
sit<'S et hjiM'rparîisites.
On sait qu'avant l'anthèse, la fleur de ce dirainiun est déconibantc, tandis qu'elle
se dresse lorsque le calice s'oilvrc. Ou peut donc au jugé récolter toutes les fleurs
dressées et non ouvertes ou seulement eut r' ouvertes mais déformées et à pétales
flétris et noircis, pour être amplement pourvu de ce Perrisia, en attendant que
l'insecte parfait et ses parasites veuillent bien éclore l'année suivante. On peut
trouver cette cécidie et son cécidozoon tant que dure la floraison du Géranium.
J. G.
Inefficacité d'un moyen de protection chez les Tortricides. . — Dans le dernier
numéro de la Feuille, M. Kabaud écrit ceci : u Vx\ bouquet de branches de chêne,
portant un assez grand nombre de chenilles enfermées chacune dans une feuille
pliéc, a été placé dans un coin du jardin au Laboratoire d'Evolution. Les moineaux
qui ne viennent que très rarement dans le jardin ont eu vite fait de découvrir et
de manger les chenilles qui cependant étaient parfaitement dissimulées à la vue
de l'homme ". Et M. Kabaud fait remarquer que les prétendus « moyens de pro-
tection 11 n'ont été d'aucune utilité, et qu'il serait intéressant d'en rechercher la
signification exacte au moyen d'expériences, faciles à réaliser aux champs.
C'est une de ces expériences, expérience faite bien par hasard, que je voudrais
rapporter en y rattachant quelque* réflexions qui se relient également à l'histoire
des chenilles de la rue d'Ulm.
Le Laboratoire d'Evolution possédait, il y a peu de semaines encore, un chat
qui ne négligeait aucune occasion de corser son menu aux dépens des moineaux
assez imprudents pour se mettre à sa portée. Ce chat étant mort, dès après sa
disparition les moineaux vinrent plus nombreux et plus fréquemment dans le
jardin. Le bouquet de feuilles de chêne ne devait pas leur échapper, car il y a une
chose dont on ne tient pas suffisamment compte, lorsqu'on parle de la facilité
avec lafiuelle les oiseaux découvrent une proie : les oiseaux ont une très grande
acuité visuelle, c'est parfaitement juste ; mais, outre cette vue perçante, ils montrent
une inlassable activité On peut dire que l'oi.seau est un u fureteur » acharné, aussi
bien le vautour qui, planant à des hauieurs telles que nous ne pouvons l'apercevoir,
survole pendant des heures entières son territoire de chasse, que le grimpereau
recherchant devs œufs d'in.sectes dans les anfractuosités des écorces. Les oiseaux,
cela a été bien vu pour le vautour, connaissent en détail leur territoire de chasse
et se dirigent de préférence vers ce qui frappe leur vue pour la première fois : les
moineaux de la rue d'Ulm, par exemple, auront découvert la masse verte du
bouquet de feuilles de chêne dès que ce bouquet a été mis en place.
Ce point étant acquis, l'enroulement de la feuille, cachant la chenille aux yeux
de l'homme devait-il « protéger n cette chenille contre l'oiseau? Voici le fait expé-
rimental qui me permet de répondre : non, bien au contraire.
Au mois d'avril dernier, nous remettions en liberté, à la campagne, une mésange
à tête bleue (Parus cœruleus L.). Rendue familière par plusieurs mois de captivité,
elle se percha aussitôt sur un pruniei voisin dont un certain nombre de feuilles,
enroulées, logeaient une chenille.
Immédiatement la mésange se mit à la recherche de sa nourriture comme si elle
n'avait fait aucun séjour en cage. Pendant plus de vingt minutes, deux autres
pei-sonnes et moi avons pu la suivre dans sa chassi; aux chenilles; rien ne l'en
détournait, ni le bruit de nos voix, ni même l'approche de la main ou d'une canne.
La mésange se dirigeait rapidement vers les feuilles enroulées qu'elle explorait
et qu'elle .semblait même explorer de préférence à toutes les autres : ceci nous a
beaucoup frappés et nous avons eu l'impression que la mésange, guidée par sa
mémoire, allait droit vers les feuilles que l'expérience acqui.se avant la captivité
lui avait appris renfermer des chenilles. Il s'agirait ici du souvenir de la forme
de la feuille et non d'une acuité visuelle spéciale permettant à l'oiseau de voir
de loin la chenille qui échappait à notre vue A plusieurs reprises, en effet, la
mésange a exploré des feuilles enroulées ne renfermant plus de chenilles..
Il nous a paru que, pour la mésange, il n'existait pas un rapport étroit entre
une certaine forme de feuille et son contenu, car l'oiseau examinait aussi bien les
feuilles roulées par des chenilles que celles boureouflées et recroquevillées par des
colonies de pucerons dont elle s'éloignait sans y toucher.
Il en résulte qu'une mésange apprend à explorer diverses feuilles déformées, en
relation plus ou moins directe avec la présence des chenilles qu'elle recherche, et
que cette acquisition persiste après plusieurs mois de captivité.
Notes spéciales et locales. 119
Par consôiiuont, le fait pour une cliciiillo de. vivre dans une feuille enroulée ou
pliée, loin d'être un <■ moyen de ))votection », sera, tout au contraire, une attraction
pour le prédateur et une caus<' de disparition pour la clienillo.
(Vest ce que nionlre la manière de procéder de la mésange ; c'o«t ce que montrent
également les moineaux parisiens. Ceux-ci, comme tous ceux de leur espèce, nour-
rissent leurs petits exclusivement avec des insectes; ils savent leur faii-e la chasse
et peuvent connaître les cachettes à chenilles : les chenilles que ^ir/iuilnifiit les
feuille« enroulées ne pouvaient échapper à leurs investigations.
Boigny (Loiret). A. Chappellier.
Même sujet. — Dans le dernier numéro de la Feuille des Jeunes IWiiurti/istes,
M. E. Rabaud rapportait une observation tendant à prouver l'inefficacité du
moyen de protection offert aux chenilles de Tortricides par leur habitat dans
une feuille roulée. Je rapprocherai du fait constaté par M. Rabaud une obser-
vation que j'ai faite moi-même pendant l'été 1908 à Domont (S.-et-O.). Dans une
haie de charme et d'aubépine où avaient vécu de très nombreuses chenilles
de Tortricides de diverses espèces, s»; trouvaient à cette époque de l'année
une grande quantité de chrysalides abritées dans des feuilles roulées. J'ai pu
observer que ces chrysalides étaient détruites par une espèce de musaraigne dont
je n'ai pu capturer aucun individu, mais qui devait être C'rocidura araneus
Schieber. Les petits insectivores recherchaient avec vivacité les feuilles roulées
et se montraient fort habiles à extraire, avec les pattes antérieures, les chrysalides
dont ils faisaient une véritable hécatombe. Il est bien évident que, dans oe cas
particulier, la feuille roulée, loin de protéger la nymphe de l'insecte, ne pouvait
que déceler sa présence au petit mammifère qui la recherchait.
L. Chopard.
Le Sedum dasypbyllum dans la flore française. — La distribution géographique
de cette Crassulacée dans notre pays est assez irrégulière et en général mal connue.
Nulle dans l'Ouest et le Nord de la France, au moins à l'état spontané, naturalisée
sur quelques points de la Normandie, rare aux environs de Paris, où elle a été
probablement introduite, elle est assez commune sur les vieux murs, les rochers
granitiques et volcaniques du Plateau central et y atteint jusqu'à 1,500 mètres.
On la retrouve dans les Vosges, le Jura, puis dans les Cévennes, les Pyrénées, la
région méditerranéenne, les Basses-Alpes, l'Ardèche, etc. Son aire géographique
comprend la Grande-Bretagne, peut-être l'Islande, le Portugal, l'Europe centrale
et méridionale, l'Afrique septentrionale.
Les rameaux de l'inflorescenoe sont ordinairement glanduleux. Une variété du
Sedum dasyphi/Uum souvent considérée comme une espèce distincte, le Sedum
brevifolium DC., est entièrement glabre.
Ernest Maxinvaud.
Plantes rares du département des Côtes-du-Nord. — Voici la liste des plantes
considérées comme rares dans le département des Côtes-du-Nord ou même non
encore signalées.
Saponaria vaccariu L. — Probablement introduit par la culture; se trouve à
Plouër
SiiKipis alba L. — Cultivé à Plouër comme fourrage.
Ârahis sngittata L. — C. sables de Saint-Cast.
Alsiiie tenuifolia L. — C. dans les landes du marais de la Briantais, à Lancieux.
Hyperirum 7nuntnnum L. — C. pointe de la Garde, à Saint-Cast.
Acer netjundo L. — Tend à se multiplier et est planté à Langoat, Saint-Thelo et
dans un certain nombre de localités.
iVelilofus alba Desr. — C. dans les sables de salines, à Matignon et aux environs.
Epilobivm ain/ustifolium. — Forêt de Lorge, près de la gare de L'Hermitage.
Sur la voie du chemin de fer, près de Dol.
Epilobium liirsutum L. — CC. bords du Frémur, Pléboulle.
Tillœa musrosa L. — CC. Lesraonts, Plouër.
Petroselinum segetum L. — CC. Quatrevaux, Saint-Cast.
Peucedanum hincifolium L. — CC. La Motte et ses environs.
Fetasites vulr/aris L. — Matignon, près du cimetière.
Erigeron canadensis L. — CC. dans presque toutes les gares du réseau de l'Ouest.
Erigeron acris L. — CC. La Digue, en Matignon.
Gnaphalium. silvatinim L. — CC. Plessala, Plouguenast, La Motte.
Onopordum acanthum L. — C. Plouër, Matignon.
120 Notes spécialex et locales.
Sili/buiH mariiiiium L. — C. Le Port, en Plouër.
J'Iiyteitma spiidliiin L. — G. I>' Canibuiit et La Motte.
Monotni/M hypDpitys L. — Pk-ssala.
Viiicii miiKir L. — C. à Plouëi', Plouguciiast, La Motto.
Lil/iospermiim officiwi/i' L. — CC. valléo clo la Ivancc à Plouër.
Diitura s/n/itKj/iium L. — • CC. Lo Caiiiboiit.
I.innriii niiiior Desf. — C. gari' do La Brohinière.
.Vrjifta raiariii L. — C. Saint-Vincent, prè.s Rothéneuf.
Euphorhid hitliyrix L. — C. tons les boris clo la llance, Plouër.
(Jucicus puluatris L. — Planté à Plouër, à Langast et dans d'autres endroits.
Tend à se répandre.
S/ilij purpurea L. — Plouër, planté.
Alyrica Gale L. — C. landes humides de La Motte et du Cambout.
A/isma iJamiisonium L. — AC. Plouër.
Orchiis pyramidalis L. — C. Saint-Cast et l'île des Ebihens, Quatrcvaux, etc.
Opiirys apifera Huds. — C. Quatrevaux, près N.-D. du Guildo.
àSpiranthes œstiralis Rich. — C landes humides du Cambout.
Narfheciuin ossifragiiin Huds. — C. landes humides de La Motte et du Cambout.
Carex ■pallesccnx L. — AC. Plouër.
Leersia oryznidcs L. — C. La Motte, Plossala.
Jù/uinetiim iciwateia Ehr. — C. Saint-Cast, grève des Calots.
Osmiindti rpi/filis L. — C. tous les ruisseaux de La Motte et de Plessala.
Sflinum car ri fol in L. — C. tous les ruisseaux de Plessala et de Langast.
l'olystic.hum thclypteris Roth. ■ — AC. étang du Rot, en Saint- Juvat.
yanhiriis Larhcnalii God. — C- Le Chêne- Vert, en Plouëi-, et bords de la Rance.
Arum maculaium L. — • CC. Plouër, Plessala.
Je m'arrête là pour aujourd'hui; j'espère que cette faible nomenclature pourra
peut-être rendre service à quelques botanistes
Plouër (Côtes-du-Nord). Abbé. A. -M. Frostin.
BIBLIOGRAPHIE
Ecurcuih et Peupliers. — Sous ce titre, la Section de Sylviculture de la Société
des Agriculteurs de France a publié une communication de M. D'Anne, d'où il
ressort que l'Ecureuil est décidëment nuisible et doit être considéré et traité comme
tel. Cette intéressante placjuette signale la nature des dégâts et leur conséquence
sur le^ Peupliers; prouve la sulpabilité de l'Ecureuil par les faits observés; explique
la raison et l'époque de ces dégâts; propose l'unique remède qui est la destruction
sans trêve ni merci de l'Ecureuil dont la malfaisance est générale, malgré sa gen-
tillesse, et termine par un appel à une entente entre tous les intéressés, soit gardes
forestiers, soit simples particuliers.
Qiie.-itinii.i- biologiques actuelles, collection de Monographies publiées sous la direc-
tion de M. A. D.\STREj Membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne.
Sous lo titre général u Questions hioJoyiques actuelles », la librairie Hermajin
entieprend une collection de Monogiaphie.s où seront passées en revue les questions
qui ont, ces derniers temps, particulièrement retenu l'attention des expérimen-
tateurs, dans les domaines de la Physitiue et de la Chimie biologiques, de la Physio-
logie, de la Biologie expérimentale.
Ces Monographies seront donc d'abord de bonnes revues générales des questions
qu'elles traiteront; elles en donneront la bibliographie. Mais elles seront aussi des
exposés critiques. Les auteurs ne se borneront pas à enregistrer l'un après l'autre
des résultats souvent di.scordants : on leur demandera au contraire de les critiquer
et au besoin de les systématiser suivant leurs vues. Beaucoup do monographies
pourront ainsi prendre un tour original.
Monographies parues : Larguier des Bancels, Le Goût et l'Odorat, un vol.
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S'adresser à M. COSSMANN, 110, faubourg Poissonnière, PARIS (X")
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E. Langrand : Les Oyats et les Dunes. •
D' J. Villeneuve : Les Travestis.
Ph. Dautzenberg : La {annule conchyliologique marine de Paris-Plage (Pas-de-Calais).
P. Manuel : L'Oppidum du Cruzel, près de Poiivourville (banlieue de Toulouse).
Notes spéciales et locales :
. La chenille de Calocampa exolela et les plantes basses J. G:. .1. GiaGNON''.
PotenUlla verna et son cécidozoon (J. G.).
Polistes galticu^. et son nid (J. G.).
Uiptérocécidie du Gcranium sanguineum (J. G.).
Ineflicacilé d'un moyen de protection chez les Tortricides A. Chappellier).
Même sujet (L. Chopauu). , '
Le f^cdum dasyphyllum L. dans la floi-e française (Ernest Malinvaud).
Plantes rares du département des Côtes-du-.\ord (Abbé A. -M. Frostin).
Bulletin bibliographique.
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meti; Pap. podaliriy,s; Chelonia diverses; Catoccda diverses; Van. lo, grande
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roches, minéraux, minerais et fossiles des Cévennes ; il dé.sire, à l'exclusion de
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LA FEUILLE
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L'IMPORTANCE DE LA PHYSIOLOGIE POUR L'ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE
Bien ciue rEiiloiunldgic :i|i|ilii|iir'c ail pris un i^iaïul cssoi- cL que le noiulice
de ses adeptes augmeiile tuus les juurs, le rli;:iii|) de reclierches de celle
partie de la zoologie est resté restreint. En cllel, un s'est, jusqu'à présent,
contenté d'étudier le côté extérieur de la biologie des espèces nuisibles, d'en-
registrer leurs parasites et de trouver empiriquement des moyens de destruc-
tion, tandis que des recherches physiologiipies font presque entièrement
défaut. Il est iiourlaiit iiidénialjle (jue des lecherches de ce genre contribue-
raient beaucoup au progrès de l'Entoniologie appliquée pai'ce qu'elles nous
expliqueraient souvent des phénomènes de la vie de ces ennemis de nos cul-
tui-es et nous donneraient de précieuses indications pour la lutte contre eux.
Il me serait donc permis d'exposer ici l'inipijrtance de la Physiologie pour
cette branche do l'Entomologie en |)arlant de sujets doni je me suis occupé
personnellement.
Les Tropismes
A rencontre de ce qui s'est passé dans la Botanique, les tropismes n'ont
attiré que depuis relativement peu de temps l'attention de ceux qui s'occupent
d'objets appartenant au règne animal. D'après ce que je sais de l'historique
des tropismes des animaux, les premières recherches ont été faites sur cette
question par les auteurs qui ont étudié le chiiniotropisme des leucocytes, par
Ilermann et par moi. Tandis ([ue je ((uistatai pour la première fois chez les
animaux l'irritabilité provoquée par le contact (qu'on a dénommée plus tard
« sléréotropisme », <( tigmotropisme », etc.), Hermann découvrit le galvano-
tropisme en expérimentant sur les têtards. Plus tard, des éludes approfondies
ont été faites par I. Loeb sur les divei's tropismes des animaux.
Parmi ces réactions appelées tropismes, l'héliotropisme nous intéresse ici
plus particulièrement, car c'est lui qui forme la base de la destruction des
insectes nuisibles à l'aide de la lumière artilicielle.
Les modestes débuts de cette méthode remontent jusqu'en 1787, où l'abbé
Boberjot, curé de Saint-Vérand, près de Jlàcon, capturait la Pyrale (0. piUfi-
hana) en mettant des chandelles sur la fenêtre ou en répartissant des feux
^ dans les vignes. Bien que depuis cette époque lointaine la destruction des
22 insectes nuisibles au moyen de pièges lumineux ail atteint une très grande
ÇQ I)erfection et qu'elle ait provoqué un nombre immense de publications, très
.— < peu de ces expérimentateurs se sont laissés guider par des principes scienti-
d. fiques. Ainsi, à quelques rares exceptions près (Perraud), on a complètement
^ négligé d'examiner par le spectroscope la source lumineuse et d'étudier
"attraction des différentes paities du specli-e solaire pour les différentes
tO
. 122 J. Dr.wiT/. — Pliysiohxiie pour VEnlomolngie applicpiéc.
ospùccs. Le inrinc i-ciJidchi' doit (Mrc l'ail à ce gciii-c (rcxitriiciices en ce ijiii
(■niici'i-iic rcxiiincn |ili()l()iiirli-i(|iic des liiiiiièirs ai-lilicicllcs ('ni|il(i\r'PS.
I,;i |)i()|)iiiliiiii dans lai|ii('llc les ilciix sexes sdiil ra|iliii(''S à l'aide de piètji's
liiiniiieiix esl iiii aiilre poiid i|ui iiiéi-ile iiiiti-e allenlinii. .Ndinhre de |iei-soiiiies
iKMis iiid iiuli(|iié le cliiri're des niàles et des lenielles de Iciii-s pi'ises, mais il
a'a |ias élé iiossihle de (N'iliiiee une lèi^le (]iiele(iii(]ue de leiii's données. Des
expériences pmiisiii\ies par aidj peiulaid. pliisieiirs années à la station de
Xillerianclir il!h('iiici in'oid pei-mis de conslaier (pie la |ii-iipiali(iii des femelles
des l,(''pid(iplri-es piises dans les lam(ies à acélylène (pliaic .Mi'mIiisc \ iMinorei)
ne varie p(uir nn i,'rnui)e dunné (]ue dans des linnles relalivenieni restreintes
el (pie ces pcdpdrlions s'appioclienL dans chaipie ^'ruupe d'un certain chilTre.
INnir les iîdndiycidcs ce cliiiïre était 4 %, pour les iXoctuelles, Géomelrides et
Micrdiépiddptèri's, l!l. 21 el '2H ";,. relativement. La proportion des femelles
ca|i|in-ées aui,'nieidait ddac en allaid des iidndiycides aux .Mici'dl(''pid()|il('res.
Ouant à ce dernier .i,'rdnpe, I. I.abdi'de et mol avdns cimstaté (pie. pdiir la
(Idchylis et la l'yrale, les deux reddiilables ennemis de la vigni\ la prd|)drlidn
des femelles (pi'on avait |irise.s, .soit à l'aide de lampes à pétrole soit à l'aide
de lampes à acétylène, était de 40 %, ce (|ui correspond à la règle (jne je
viens d('ii(iiicer. La réaction (pi'on désigne sous le nom de plidtolropisrne
\arie donc d'après le sexe, et il paraît (pic celle xariahilili'' esl sdiimise à des
lois spéciales.
i.e plididtrdpisiiie se fait enc(n-e remaiMpier dans heaucdiip de cas. Ainsi, la
lar\e de VEiUiviimpa adiinibvdhi se tiduve en général sur la surface des
feuilles du cerisier dont elle se iidiiri il. (ir, E. Moïz a constaté que celte lai've
place sa surface dor.sale dans la direcliiin des layons solaires, de sorte qu'elle
iorme avec eux un angle droit. L'insecte est donc forcé de se tenii' sur la
surface des feuilles et de s'y nourrir. Nous ne pouvons ici entrer dans d'autres
détails, mais il sera permis de lappeler que le pliototropisme décide souvent
les insectes à choisir leur liahitat. Tantôt ils se cachent sous son influence
dans la terre ou .sous les pierres (phototropisme négatif), lanlùt ils mènent
leur existence en pleinQ lumière (|). positif). Ils cliercheid leur nourriture
pendant la nuit ou pendtlnt le jour. Tous ces [ihénomènes se trouvent sous la
dépendance d'un seul genre de réaction. Mais cette (piestion devient plus
intéressante encore ldrs(pi'on se lappelle (pi'dswald a reconnu qu'il existe un
ra|ipoii entre le phototropisme et la présence d'enzymes dans l'organisme.
D'ajirès lui les insectes positivement phototropiques sont riches en catalase
et i>auvres en |)eroxydase, tandis que les insectes négativement plmtolro-
pi(pies se trouvent dans une situation d|qiosée.
Des |iliéndm(''nes iidiuhreiix (pie nous observons tous les jours chez les
animaux inférieurs s'expliquent par i'acti(jn qu'exerce sui' eux le contact (thé-
l'éotropisme). Elle fut observée pour la première fois par J. Massart et par
moi chez les spermatozoïdes des animaux qui ont la particularité de se
mettre en contact avec la surface de corps solides ou de pénétier dans des
corps poreux. Beaucoup d'animaux, les Vers de terre, les Nématodes et
d'autres groupes se ciimpditent de la même façon. Aussi utilise-t-on cette
réaction pour la destruction des espèces nuisibles. Ces méthodes sont, il est
vrai, en usage depuis longtemps sans (pi'on se rende compte du principe
scienlili(pie (pii en tdi nie la base. La pratiipie avait devancé la théorie. La
capture des larves du Ciiipitrapsd poiiKiiicllu à l'aide de ceintures dont on
entoure les troncs des pommiers s'exjiliipie de cette manière. La même chose
est vraie pour les jiièges se coin|iosant de morceaux d'étoffes ou de morceaux
de papier enroulés qu'on attache dans les pays viticoles aux vignes dans le
l)ut de capturer les vers de la Cochylis ou de VEudemis. Les pièges formés
par des planchettes nu des pierres aplaties (pi'on place sur le sol des jardins
J. Dewitz. — Physiologie pour iKnlomologie appliqu(''e. 123
|i(il;i,ii:('i-s cl sons |csi|iii'lli's si' i-assciiihlciil les l.iiiiaccs. les Xovs, les l'crce-
(ii-rillc cl, iiiaiiilcs autics cs|icccs iiiiisililcs. soiil (\:,mIciiii'IiI des engins aiix-
iliicls la icaclion dn cunlacl l'uniiiil les \icliiiics.
Les insectes sont souvent guidés par riiiIlnciK r du rontacl dans l'accom-
plissement de leurs fonctions sexuelles. Ils clioisissrul par e\eini)le poui' la
ponte de leurs (l'ids l'eiulroil ipii leur est indiqué par la sensibilité de l'exlré-
mil('' de leur ahdonien. "Les Saulei'clli's cntonecnl celle dernière dans un
milieu coiuiiacl dei're), tes l'a|iillons de la Cnchiilix et de l'Iùidciiiis choisissent
ascc sou aide sur le Ijouton Itorai ou le raisin rendinil (pii leur parait con-
M'iiir poni' la lixation de l'n'uf. ImiUii, nos Mouches exphncul nu morceau de
\iaude a\ec l'extréinili' di' leur alidomen iprcllcs allougcid cl, n''ti-aclent
conuiie nu doigt. Lors(nrclles ont li-ou\é une' (''troile tente, elles ne tardeid
pas à y iutroduii-e cet oi-gane et à (lépos(>r les cents.
Chez certaines Chenilles conuiu' che/. celles du <i. iicii.sli-iii, on peut remar-
(jner (|ne deux individus adultes se placeni l'un coidre l'autre (A. Seitz). Ce
phénomène, qui peut être inlei-prélé comme ri'sidlal de l'iniluence du contact,
nous mène an socialisme des insectes. Celui-ci a une assez grande im|>ni-tance
piuu- la protection des récoltes parce qu'il l'acilile la destruction des insectes
qui vivent en coumumauté. Certaines espèces comme les Sauterelles passent
loide leui- vie ensendjie et foi'ment des troupeaux aussi bien à l'étal adulte
(jue pendant leur jeunesse. D'autres, comme beaucoup de Chenilles, se dis-
perseid et deviennent solitaii'cs lors(]ue. avec l'âge, l'état physiologique de
leur oi-ganisme subit des cliangements. Cependant, l'iniluence des factcui-s
extérieurs ou intérieurs peut i-élablii' l'ancienne situation et l'amener au socia-
lisme les espèces qui étaient dexeiiues solitaires. Ce ]ihi''nomène n'est pas
|u-opre aux insectes parce qu'il se i-enconlre un peu partout chez les animaux.
Les oiseaux se rassemblent en automne lorsipie la température commence à
l)aisser, les Loups eux aussi forini-nl des troupeaux sous l'influence de la
l'igueur de l'Iuver, les Poissons montent jiar bandes dans les fleuves, rivières
et ruisseaux à l'approche de la maturité des ]>roduits sexuels. Il paraît donc
(|ue c'est surtout l'âge, la température et la reproduction ipii exercent une
influence sur le socialisme dans l'un ou l'autre sens.
Metz. J. Dewitz.
{A suivre).
•■flt?"
OBSERVATIONS SUR QUELQUES FÉRUSSACIDÉES
De la Syrie et de l'Egypte
Il existe en Orient un certain nombre de Férussacies encore assez mal
comuies, à cause de leur rareté dans les collections d'abord, ensuite à la
pénurie de l'Iconographie.
Mon attention a été appelée sur ces Férussacies à la suite d'envois qui
m'ont été très aimablement adressés de neyrouth par le P. Clainpanain et
le frère Louis que je suis heureux de remercier publiquement pour le pré-
cieux concours qu'ils apportent à mes études malacologiques depuis plusieurs
années déjà. Grâce à ces zélés correspondants j'ai pu signaler plusieurs
foiiiies nouvelles de VilriiKi, BiiHiniiui.^ sans parler de Melatiopxi}; que je
déciirai plus loin.
l'2'i l'\i,i.\itv. — Sur quelques l'erussacidées de Syrie et d'Egypte.
lui et' qui idiHi'iiii! rKgypIc, m oiilrc du I'. (;iaini);ui<iin, je suis t'iicurc
l'uhliiîr (le I .ililic IVilluii-d ilc CIkiiiIiii ipii in'a |jr<)ciw('' les rénissaeies et
CircilijiiiclJcs (les l'iniroiis du (liiiic ({iii did ilT' li^'iiii'cs diiiis iimui l'iiliiliique
lie lu l'dinic iitiddiiihiijlijUe (h' n-'.(l\l}ilr.
De |diis, j';ii li-(iii\('' dans la (•(ilirclion de Lholeljcn'e, iiiallicureiiseineid
api'ès la |iuldicaliiin de ei' leaxail (I), un lui iiii|HMiaiil de iM'iiissaeies de
la. régidii d'Mcxandiir (mi j'ai ii'niaii|ii(' uni' Im-nii' mnivelle (jue je vais
drci'ii'i' pins liiin.
SF.CTIOS CALAXIS lî(n l'.crn.WT.
\.\ i,'('nii' Calaxis a rlé publié en IScS.'l par iîDnigniçînal dans le PriHlromc
lie 1(1 .\liil(iiiilii(iir (le la 'l'iini.sie (pp. 114-lir») dans l(^s lei-ines suivants :
" ;{" Calaxis (li(lnl■.i,^ ///, Sehed. 1882). Cioiuc t'-taltli pour un petit groupe
d'('S|ièi'('s syi-icnni's caiiadéiisées par uii(> eolnnndle poni-vue iniï'riiMwenicnt
d'iuie lurle lanicllc Iniinanl iani|ie et ohstruaiit la base de riuiviTlure. I.cs
(lalaxis, Icis ipic les ('. liii'rdsdlijiiKii'uin, Ihillii, Siuilciii r\ Moiissaitiamis,
ont tous ('II' d('ceils ri li^'urés (pi. XIX) dans la 4'" décadr (ISHi) des Mol-
lus(|ues nuiiNianx ".
Le lypi' du i;'eiu'e esl, dmic le ('. hh'fdsnUiiKdiiini Hulli. ipn est aussi le
plus ancicnnenicnl ciDuni.
Dans la diai^niosc de son TanKilelIliui ItienisahiiiKiruiii, Uolli (in Si)iril.
Mtill. OrlciiL, I8.")"i, |i. '2:i) doinic uni' dcseiiption salislaisanle de sou espi^'ce,
mais la liguralion ijui raeeoni|)anii(' ipl. I. lig. 8-9) si elle est suflisaniment
eorreele |i(iui- le ninloue. esl. par ((inhc peu précise pour ee qiu eoneerne
les délails i\r InuMalun', cuhi' aidi-es. pour la lamelle pariétale qui j-es-
srndilr à un ginhidr. L'Iialulal indiipn'' esl .h'rusaicm.
Om'hpics amiéi's plus laid, ( ii IcSii'i, l!(iur,:,Mii,i;nal miidiniMiail dans ses
M(il.his(iiic\ nii(ic('(iii.(, liiKj'K iij (lit lieu iiiitii(i\ tasc. I\', \ts l'enissacia Rciliii,
MiiUssDiuiiiKi cl Sdiilrii'i ipii ajqiarlicnncid au même groupe (pu- l'espèce de
Koth. Les deux premières pioviennenl également de Jérusalem tandis que
le Saulcyi esl de Saida (Sidon).
Mais la iigui'alion (juc doime lîourguignat (pi. XIV, fig. 1-4) du Ferussacia
hierosolymarit»} est assez différente de celle de Roth. La figure de Roth
l'eprésente une c(H|uilie allongée comme le Ferussacia Rothi (fig. 13-16)
tandis que Roiirguignal figure une coquille plus trapue, à sommet plus obtus.
Aussi jusipi'à plus ample infoi hm' je liens coinnie identiques les /■'. hieroso-
lymaniiii et linllu.
lyi's (lahrxis que j'ai reçus de Beyroulli et de Gebaïl ont l)ien l'aspect
général du Ferussacia InernsoliiDiarum de Roui'guignat {Moll. Utig., pi. XIV,
lig. 1), mais les détails de l'onverture sont semblables à celle du F. Rothi
(fig. 16). La forme libaniennc participe donc des deux autres et elle peut
être caractérisée en disant qu'elle a le galbe (ou profil) du F. hierosolymarum
de Hourguignat (iion Rollu el les ilélails du /•'. Hothi et pour synthétiser ces
observations je propose de considérer l'espèce vivant à Beyrouth comme
une \ a liété ;/(/.(■/(/ du Calaris hierosolymarum Roth (non Bourguignat [fig. 1]).
Le caraclèi-e le jibis i-npoiiant du groupe Calaxis est l'existence d'une
vérilable laiiielle. large e| peu nhliipie qui s'enroule le long de la columelle
comme on l'obseive elie/, les Tornalinella et certains Auriculida". Roth avait
déjà noté : ■< paries laniella l'orli aciila, alba, spirali, usque ad apicem,
ducla munilus >.. (Ir en biisanl avec pi'écantion le test d'un Calaxis on
(I) La boîte qui conlonnit cps onqiiillos (Mail reslOe, par erreur, à Alger et ne m'a été
remise que plus d'un :m aprf>s.
l'\i.i,\it\ . ,'>iir iincl'iiiiw i'ciii^sinidées de Sijric. f-l, d'Enufilr. 1 lTi
observer iju'il oxi.sle deux plis sur In coliiincllc, I un Ir [iliis l;ii-;,'r i|ui pirnil
iiiiissciiict^ à la liiiiiliMir ilc riiisi'ilinii du pcii-lniiii' il ilcsiciiii jiis(pi';'i In
hnsf! (le la coliinit'llc d l'niili'L', l)»_'nii(j()U|i plii^ l'Iniii. ipii s'cnioiilc Idul le
Idiii,' ili' In (•oliiincllc cl s'insiM'O entre les deux l.inirlh'^ lni\i,n's jusiiu'à In hnsc
Mnis iiinl,i,'i-(j les appaiciices (car In fii,Mii'(,' en jurscnU; deux) c'esl In inéiiu'
Uniivlli' lni-i,'e qui |ii-end naissance siu' In pai'oi (■(iliiiiicllnii-e, sVnionle en
spii-nle nulinii' de i'nxe pour liiiii" n In basi; de la cdlunielle, niiisi qu'on le
voit si nettement sur In lli,'uia(ion iilioliigrapliiiiue ipie nous donnons (liic. 2).
Quant au petit pli coluinellaire inlci-niédinirc il est invisible à moins de
découvrir la columelle.
La dent pariétale et la troncature de la linse (W In cnlumclle nous nvnil
fait considérer comme un véritnbh^ Calaxis il) la Férussacie éi,'yplicimc
décrite en 1874 par Jickeli [l-uuna A'. Osl Wlrikas p. 132, pi. V, lig. 20)
1.
9
CaUiJÎs liicnisiilyiiinniiii Unlh. \:ii'. iiii.rhi ]'.
■ Le même, montranl. la Uimelle spiriili' inlei'nc.
■ Pscuilnraltt-ria Hiiiilcntntiim .lickelj.
Le même, niDnlranl, Ir pli coluriielliiiiv.
• Pseiidomla.vis Iciclielhini. FaHury, juv.
• Pstudocalaxis It-n'hiilhiin l'allai-y, Upu.
■ I>e même, var. edcnlvla V.
■ CxcUianclla irriyptiaca P.
(Grossissement de 6.)
(1) Cillai. Inune malac. Eovpie, p. 13, pi. III, fig. 27.
126 l'MJ.MîY. — Svr iiiicl<]iii'< F('riissaci(li''i'\ <lc Si/rii- ri rHEfiJiplc.
et que Wnslprliiml rt lûiln'lt ont ogaloniPiit placé, avni' dniito il est vrai,
dans cette coupe ilig. 3j.
Mais en i)rocctlanl comiiic i)our les Calaxis, c'esl-à-diie en brisant le lest,
j'ai pu constater, de la façon la plus évidente, qu'il n'existait pas de lamelle
sur l'axe coluniellaire cl ijue l'cxcioissanee qui forme sur la liguie un den-
tieule i(]ui lui a valu son nom d'iniiilcnlnla) est à |ieine longue de -i niillim.
et fort peu saillante : l'axe coluniclknre est pai'faitenient vertical et ne
porte aucun ornement, sur sa spii-e (fig. 4).
L'espèce ég\'ptienne est donc bien distincte des Calaxis : mais elle a un
caractère commun ([udu observe aussi dans l'espèce que nous décrivons
I)lus loin : c'est la base netlemeat tiouqué' (]u'on ne voit ni dans les Féius-
sacies, ni dans les Holienwaithia mais seulement dans les Cfccilianelles et
Calaxis. Il nous paiail donc rationnel de créer une coupe pour ces Férus-
sacies à base tronquée i-l nous proposons la section : Pseudoc.vlaxis.
Nous avons à faire connaître une nouvelle forme de ce groupe ■:
Pseudocalaxis terebellum Pai.lvp.v.
Coquille allongée, petite (fig. 0), jHilucide, coHq)rimé(' latéralement, ayant
l'apparence d'une Cœcilianelle. 6 tours, sommet obtus, comme tronqué,
sutui'e oblique. Ouverture un peu moindre que la moitié de la hauteur totale.
l:iord columellaii'e nnuii d'un pli peu saillant en son milieu et loi-du à sa
base. Base tronquée.
Hauteur : 6 '7'" 3;k (iraud diamèti-e : 2 7"° 1/2. Hauteur ouvei'l : :J '"/'•' I, 1,
Habitat : .Mexandrie, Marioux, Le Mex, lîamieli. Sous les pierres, au pied
des haies de roseaux, daiis les détritus, dans les fourmilières i.I. de Lho-
Icili'ric).
Cette ps|ièce sp distingue à jucmirrc \ne du /'.T»(/i»r((/«.r/.v iniidinlnliiiii
jiar sa forme plus grêle, sa suture oblique alors i|u'elle est horizontale dans
l'inikleiilahim, par le pli de la base de la columelle moins fort et enlin par
son ouvei'ture moins haute (dans \'inii(lciilalum elle est la moitié de la
hauteui'). Elle a quelque analogie de forme avec les F. chavdjiia, gracUenlu
et iil)i(i de l'Algérie, mais la fronralnrc de la base suffirait seule à les diffé-
lenciei'.
Var. l'denluhi P. — Forme 1res remarquable par l'absence de protubé-
rance sur le bord ]iariétal. De plus la base de la columelle n'est pas plis.sée
comme dans le type (fig. 7).
Les exemplaires jeune> de Pseuilocalaxis sont assez dil'féreids de la forme
adulte et ce n'est que lorsque la coquille a atteint son maximum de déveloji-
liement (pie l'on constate la présence de l'excroissance pariétale. Ce qui fait
(jue. si l'on n'était pas prévenu de ce fait par l'examen de nombreux échan-
tillons, on ari'iverail facilement à décrire plusieurs formes nouvelles (fig. o).
Mais dans cette variété, dont nous possédons d'ailleurs bon nombre
d'échantillons, la iiaroi columellaire est bien lisse et nous avons iiréci.^énient
ligure un échantillon de taille plus grande que le type pour nneux montrer
(pi'il ne s'agit pas d'un jeune sujet.
Or, de cette forme éileidule pour' passer aux Ccccilianella il n'y a qu'un pas!
On sait (jue sous le nom de Hohenwarihia. Bourguignat a gi'oupé toutes
les Férussacies à ap|)arence de (^écilianelles telles que : //. Ilulionrarthi,
iiKiiirclinticii, l'iicliiiri'.ld. l'almlillifi. ,1/(/;cv/, Vninjutçiimli. llKiiùiinpIiila.
hiiii'Iuud. etc.
Notre P. terehclhon paraît donc être intermédiaire entre les Hohenwarihia
et les Cpecilianella. qui. comme on le sait, sont carai'térisées par la tion-
calure de leur columelle.
H. GuiRAUD. — Noie .w//' Ir .lufiis^Kinf nimirii cl, Mipérieiir. 127
Aliii ili' liif'ii pidincr ce i;ip|ii(iilii im ni miiis lii,'ur(iiis le '. n'impUdcn
que iHius iivoiis piililii' cil l'.IOl) ihiiis le CiiIiiIikiiii- iIi In jdiiiic inalac. ilr
n-AjIHitc, |i. i.'5, |il. III, lig. 28. Tuuli'luis clans la dc^ci iplinii oi'iginaic iiuiis
avons ('"(■r-it (|iie .< la coliinicile élail Uonqiicc à sa parlii' siijH'iiciire ». C'est
là un lapsus évident puiii « inférienic •>.
Celte espèce présente (|uelqiies variatiuiis de laille. Ndiis liquidas dii;. Il)
nu exciiipjaire dont la spire es! reinaiiinabjeiiienl (|é\el(ippi'e mais ne dilTèi'c
pas aulrenient du l,V|ie.
En résume, par les Holienwarthia et les l'seudocalaxis on ani\c à i-cliei'
les Ferussaeia aux Ctecilianella, ci^ (|ui est un nouvel exeiuplr de la lilialion
lies es|ièces et des genres.
Oi-aii-lv'kinulil. l'anl l'\l,L\HV.
NOTE PRELIMINAIRE SUR LE JURASSIQUE MOYEN & SUPERIEUR
ENTRE Al,AlS ET Ï^AINT-AmHHi lIX (GaKD)
Dès ISi.'i, Kiuilien Dumas, celui-là même (|ue l'on a si jusiement appelé
" le jière île la Céologic du Gard ", a groupé sur sa carte de rari-oiidisseinenl
d'Alais, sous la désignation d'O./'/o/v/ic;;. toutes les assises ronqirises entre
le Cdlldi'ioii inclusivenu'iil et le Ucrridsicn exclusivemenl.
Pour la région qui nous occupe, ladite carte indique deux grands allleure-
ments iVO.rfordien (sotsii Id.lissjnin) : ils s'élendent sur les conunnnes dt;
Sainl-.Marlin-de-Valgalgues, Saiid-,lulien-de-Valgalgues, Uousson, Saiid-.Jean-
de-\ al(''iiscle et les Mages.
Dans son texte explicatif entièremeid rédigé dès 18oU, mais paru seulement
en 187fi, api-ès sa mort, le même savant propose, dans son groupe Os-jm-dien,
les quatre sous^groupes suivants fi) :
i" Etage du calcaire gris massif {O.ilnniicn su|iéiieui-. jiassage
au ( 'iiniiru'ii), épaisseur ."iO m .
3° Etage du calcaire gris nettement stratifié iAidovh'ii des géo-
logues suisses), épaisseur 10(1 m.
2° Etage de la zone à AdniKiiiih's iniilalux tSpiiiinHii'ii d'Klallon),
épaisseur 30 m.
1° Etage des marnes grises {Callorien), épaisseur 40 m.
220 m.
Emilien Dumas, qui a pourtant parcouru maiides fois noti'e région. ru>
signale aucun gisement fossilifère dans l'n.rjnrilii'n entr^' Mais et Sainl-
Ambroix.
Dans divers mémoires, notanuiient une notice indtliée en 1S80 dans le
" Hidietin de la Société géologique de France », M. Louis de Sarran-d'Allard,
appliiiuant aux sulxlivisions d'Kmilien Dumas, le syst<Mni^ des zones paléon-
tologiipies d'(lp|iel. a présenté la coupe ci-après :
(I) Ces quatre étages avaient d'ailleurs déjà été décrits par Emilien Dumas dans son
premiei- mémoire de 1846 {BiiUelin de la Sociôlc gcologhiuc de France).
128 H. GuiRALD. — A'o/f iur le Jiiiii.ssi(jiif moyen et supcneur.
7° Calcairos massifs (4° soiis-gi-uupe Osjiuxllen d'Emilien
Dumas), épaisseur 50 m.
6" Etagi' Ti'iiuilnlKiiicii, zone à Ammonites tcnuUobalus
(3" sous-grou|te, partie supérieuie) lUUiii.
5° Etage Aigocien ■ — niveau inféiieur — zone à Am.monites
bimammalLis (3" sous-groupe, partie inférieure) 50 à 80 m.
4° Etage Argovicn — niveau inférieur — zone à Ammonites
transvei\s(irius (passage du 3° au 2" sous-groupe) 30 m.
3° Etage Dirésien : O-ifanlien, seiisii sliieto [2" sous-groupe). 30 m.
2° Etage KeU(}rii'n — niveau supéri(uu- — zone à Ammonites
unceps (1" sous-groupe, partie supérieui-e) 30 à 40 m.
1° Etage Kellovien — niveau inféiieur — zone à Ammonites
nuicrocephahis (1°'' sous-groupe, partie inférieure) 10 m.
Comme gisements fossilifères, l'auteur indique les localités suivantes :
Saint-Mai-tin-de-Valgalgucs, Saint-Julien-de-Valgalgues et divers points de la
l'ivière d'Avène.
Au mois de juillet 11)01, paraissait la feuille d'.Urfi.v de la » Carte géolo-
gique détaillée de la France ». Celte feuille, œuvre d'un géologue aussi savant
que consciencieux, le regi'etté Georges Fabre, signale les divisions suivantes :
J6. TitlKmique inférieur. — Calcaire gris d'apparence souvent
bréclioïde. l'IujUoceras ptijclioicum, l'erisphinctes contiguus,
V\igope jaitilor, etc. (sui-inonlés à Rei'rias par le J'', tithonique
supérieur à Hoplites Culislo) 10 à 15 m.
J5. hiinméridien. — Calcaire de Païolive, gris compact,
massif, l'uiuiforme. Pluilloceras Loriji, Uaploceras Staszicii (Les
deux étages J^ et J^ n'ont pas été séparés) 50 m.
J''. Sé(iu(mien. — Calcaire des Gras, gris compact, sublitho-
graphique, en bancs réguliers, séi)arés ou non par des lits mar-
neux, lesquels bancs, d'abord minces, deviennent éiiais vei's le
haut de l'étage : Aspidoceras acanlhicum au sonuuet, Oppelia
tenuilolmta, Perisphinctes polyplocus à la base 40 à 50 m.
J3. Haiiracien. — • Calcaire gris sublilhographique alternant
avec des lits marneux surtout vers la base. Pelloceras bimam-
. niatum dans les calcaii-es i>t Ochetoceras iuaruiiH(inum dans les
marnes 40 à 50 m.
3". 0.r(ordien. — l'aitic supérieure {Argovien] calcaire mar-
neux avec Ochetoceras cunaUculalum et Perisphinctes Martelli.
Pai-fie inférieure grumeleuse : Cardioceras cordatmn, Pelloceras
transversarium. Phnlloeeras torlisulcatum, etc 20 m.
Ji. Callorien. — Alarne grise à Pnsiilonomyes, Reineckia
anceps h la partie supérieure et Mucrncriihaliles macrocephalus
vers la base. Epaisseui' de 30m.
Emilien Dumas (il est bon de h; ra|»|)eler) opérait en 1845 sui- la carte très
défectueuse de Cassiiu au 86,400". De plus, ind)u des idées de d'Orbigny sur
(( l'indépendance » de chaque « étage », le regretté savant ne tenait aucun
compte des failles. C'est cette lacune que M. Fabre a dû combler. Il avait
d'ailleurs à sa disposilidii. pour ses levés, la min\de de la carte d'Etat-Major
en courbes de niveau au I0,000^ On conçoit donc que sa carte, éditée au
80,000°, soit un chef-d'œuvre d'exactitude et de probité scienlifiiiue.
Il est seulement regrettable que M. Fabre, tout comme Emilien Dumas, n'ait
signalé aucun gîte de fossiles dans la région qui nous occupe.
En 1909. M. F. Roman, le jeune et distingué professeur à l'Université de
H. GuiRAUD. — ■ Note sur le Jurassique moyen et supérieur. 129
Lyon, a pulilir, en collaboration avec MM. de Biun et Vedel, une très inté-
ressante élude géologique sur les environs de Saint-.\nil)roix.
Voici, résume en (iuel(|ues lignes, ce (jue ce savaid dit de VOxfordien et
du Callovien de Saint-Hrès :
6° Calcaire giunieieux à PeUoceras tran-sver.^(triuiit (horizon classiiiue
Argovien). ■ — Très nomhi'eux Perispidncles oscillant autour du groupe l'Ii-
calilis.
ri" Marne callovienne à llducckia aitc.eps. — Celte zone, rapportée au
Callovien moyen, est directement recouverte pai' VArgovien, sans intercala-
lion d'O.rfon'iieii inférieui", ni même de Callovien supérieur. — Peltoceras
athleta.
4° Marne à Macroeeplialiles inacroceplialus et fossiles pyriteux.
3° Marno-ealcaires à Spheroceras bullaluin. — Faune peu abondante où
conuneneeni à prédominer les Perisphinctes du groupe sub-Backerise (extrême
base du Cailovien).
2° Calcaire grumeleux à grains de quartz, à llliiiiirhonella oxyoplicha. —
Dathonien supérieur.
t" Cai<'aire udir à imprégnations fei-rugineuses, Tmelocerus scissurn. —
Etage Aalénien (Toarcien supérieur).
Pour être conqilet, je dois mentionner une carte géologique au 4^.^00^ des
environs dAlais, dressée de 1880 à I8!t9. par M. de Sarran et M. Alfred
Pierredon, ingénieur-géolcigue, ancien collaboi-ateur de la Carte géologique
d'Algérie, lauréat de la Société d'étude des Sciences naturelles de iNimes.
Ces deux savants confi-ères ont d'ailleurs communiqué leur minute au
regretté Georges l-'abre et à son jeune et distingué collaborateur M. Cayeux.
M. Pierredon, qui a spécialement étudié les envii-ons de la Gardie, près
Rousson, inlerprète comme suit la géologie de cette région :
Tout connue Georges Fabre, M. Pierredon indique la « Faille de la Nou-
garède », h gauche de laquelle il marque le lias moi/en. Puis, vers les
Mathieux, au Nord-Est des Roberls, il dessine un atïleuremenl de Callovien
pincé entre le lias inférieur (calcaii'e à Gryphées) et le ./. P. ^.Jurassique supé-
rieur). Au Sud des Roberls et au >'ord du mas dil la Mine, le même géologue
relève un auli'e lambeau de Callovien butant par faille contre le liax mm/en.
Vers le Sud-Est, le Callnvien est normalement recouvert par VOxfordien
pi'opremenl dit. Enfin, au Sud-Est de Landas, sur les deux rives du ruisseau
de la Gai'die. M. Pierredon indique un assez beau développement d'Oxfurdien,
qui vers le Noi-d s'apimic (lii-(>c|einent sur le Kajocien (Calcaire à Eulriujnes),
tandis que vers l'Est il iiub' - pai' faille évidenuneid — contre le ■luru'^siipie
sujiérieur.
A cent mètres, vers l'Est, du point où \o chemin de la Gardie au Pont
d'Avène franchit le susdit ruisseau, le même auteur signale un gisement de
fossiles dans VOxfordien.
Tel était l'état de la question lorsque j'ai entrepris une étude un peu métho-
dique de ces divers gisemeids. J'ai relevé une série de coupes que je me
propose de publier plus tard, avec une liste détaillée des fossiles rencontrés,
si toutefois, comme je l'espère. M. de Riaz, le savant auteur de la » Faune
de Trepl (Isèrei ». veut bien mettre à ma disposition sa haute compétence en
maiièi'e de l'erisphinrles.
Pour l'instant, je me bornerai aux conslatations suivantes :
1° Environs de Drultie^. — Si l'on fait une coupe Nord-Sud, de la cote 274
au Sud-Est de Saint-.Mai'lin, vers Sermeil et Drulhes, on observe en remontant
130
(il IU\l I». \iilc \iir Ir ■linii\.\i(iiic iiimicii ri mi jiél'ifiir.
la série : /'/', ddloiiiii' iufr;i-li;isii|iii' [UclUniiiicii s\i\)i'fu>\ir)\ /-, Shietiunicn
(lias inférieiii-), /•'', ('liKiinnulltim ilias iiioNcni, Jl-iv, llnjucieit el [ialliutiicn. (?)
iiuinio-cfiicaires à Fiicoïdi's ol caicaii'es à Enlrnqucs, à peine visibles en ce
poinl. : J', Marnes 'callovioiDcs ; J-', O.ilurdicn, niJirno-calcaifes à faciès
.{igiiricii.
Je ne s;iis \i-aiinenl |i(Min|ii(ii .M. I-'alin^. loiijoiirs si conscieiiciciix. a omis
ce (lei-iiier li(H-iz(iii, iioriualeiiiciit siiperiidsi' an Ciillnrien d a iiidiqui'' en J^,
Ilinn-mirn, une zone intercalée entre le susdit Calluricii cl h- Shiciniiiien.
J'ajoute, à la. décharge de l'éminenl et regretté géologue, que, tout comme
le calcaire à Eiilroquoi:, \'Àrgovie)i de Drulhes est peu développé el Tort
jiauvre en restes organisés.
2" lùiriroths di> Sdiid-Mcniin cl Sdinl-.liiHoi. — Dans celle n''giiiM, l'.Wv/o-
rifii acquiert tout son dév(Mopp»'mi'nl. Sans être aussi riche (]ue le beau
gisement des Terrasses que M. \'edel m'a montré à Saint-Brès, il est assez
fossilifère, surtout en deux points. Le premier se trouve dans des " fa'isses »,
autrement dit dans des terres cultivées au-dessus de l'église de Saint-Mai-lin.
Là, r.1?v/oriç/(. i-epose sur le ('(dloricn, qui lui-même surmonte le calcaire à
Eulfitiiucs (non mar(|ué par M. Fabre sur sa carte au 8(1. (10(1"). Le second
gisement s'élend sur une étroite mais longue Itande au-dessus du chemin de
Saint-Martin à Saint-Julien.
Dans son mémoii'e précité, M. de Sarrau admet deux zones |ialéonlolo-
giqnes : l'une, attribuée à l'O.r/nn/ic/; inférieur (zone à Cardincrrns- cnrd(ilinii)\
l'autre, i-aïqioi-tée à VOilorilieii supérieur (zone à Pellnceras Irinisrersuriuni).
Avec M. Honian, je pen.se que. jias plus à Sainl-Bivs (pi'à Saint-Marlin, on
ne i)eut considérei- connue distincts ces deux hoi'izons, où j'ai d'ailleurs
ti'ouvé à peu près les mêmes fossiles qu'aux Terrasses, notamment ;
Uriemuile.s fmsùilus Blainv. Assez rare (dans les couches supé-
— Sduraïuiusus d'Orb. rieures).
Duralid l)utni>rHeri Uppel (?). Aspiduceras pcrannulinu Sow.
l'IiijUoceras uiediterroueum Neum. ('?). Peltoceras tra)i.sver.sanum Qn.
Assez
Baie.
Très
(?)■
Ziguddi d'Orb.
— Snirerbiieenis lorUsidid
lutu d'Oi-b.
Oppcliu deuUila (tpp. -
commun.
— Arnlica ()|ip. (?).
— Callicera d'Orb.
rare.
Avuiuuyria Iricrisliilu ()pp
Rare.
— nruintn Bean.
— fle.runsa Opp. (?). —
Bare.
Orhelocerus i-inudiculiiluin .Miuist. -
Les marnes, calloviennes ne m'oni enciue fourni que des spécimens peu
détei-minables : on y aurait Irouxé des fossiles pyriteux : mais je n'ai pu
contrôler le fait.
Dans le calc<iii'e à Eulnupies de cette région, M. Pierredon a découxerl un
niveau fossilifère à Anuuonitcs d'assez grande taille, sufhsammenl bien con-
servées. Il se réserve d'en faire l'objet d'un mémoire spécial.
An delà de la Boipie. la cai'le de M. Fabre indique, pi-is entre deux failles.
un lambeau qui ne porte aucune notation, mois ipii est revêtu de la couleur
bleue foncée, spéciale au /•' Sinémurien.
Cardioceras ronlalum d'ftrb. (Assez
rare ; seulement dans les couches
inférieures).
Creiiiceras crciuilum Brug.
Cardioceras alleruuus de Buch. —
Assez commim.
Pcrisphiueles iiHr(diHs Sow. — .\bon-
dant.
— Lucingeusis Favre (?).
— Très rare.
Glossdllifiris Uouei Zeuchner. — Assez
commun.
ItlninilKiiiellii nriiiied M(esch.— Bai'C.
i
H. (liiiRAii). — Note sur le .lurossbpw iwnji'n cl stipéricur. 131
Vers le Nord, re 1;imi1)i';iii iii';i |iani reposer siii- ic J' iSiuiiKinii'ii) ;il(ii-s i\\w
vers le Sud. il siiiihlr n(iriii;iliMiicnl rccdiniMi par li' Cv [mimics ralaiifii-
nieimi'.'').
N'y ayant pas trouvé de fossiles, je a'ose me pioiimiciM- sur l'âge de ci't
ameurenient assez étianije.
;}" lùini-nns de la (iiinlic. — Sans dduli' parce qui' je n'ai lias su rcli-ini\rr
!(> véritable i^'iseiiieid de .M. Piei'redon, VArrioru'ii, de ec ipiarlier ne m'a pas
donné la belle série que j'espéi'ais.
Par contre, le Callnvien, mieux étudié, poui-rail [)eul-ètre non seulemeiil
fournir des fossiles calcaires, mais encore des Ammonites pyriteuses.
i° Serre des Hahiillrs. — Les marnes CaUoviennes du Mas de Vais pré-
sentenl un niveau à l'itsiihniannies. \a\ zone à Ammonites pyriteuses est
indiquée |uu- des nuncrs débris iulormes de fer hydraté.
La zone supérieure a donné des Ammonites calcaires assez grandes, mais
écrasées et en fi-agnients indétei'minables. Malgié toutes mes rechei-clies, je
n'ai l'ien trouvé dans VOjjordieu. J'^, pas plus que dans le liauracicn P.
On trouve dans le Séijiuriiiea ipieNpies Ammonites (i'erisphinct(>s) malheu-
l'cusement très dilliciles à extraii'e eu bon étal. Au-dessus de ces calcaires
bien lités, mais épais, le souunel du mamelon qui domine le col est, non en
Séijuanlen (J''), mais en Kinunéridieu, ou calcaii'e gris massif (J^) (horizon de
l'aïoiive) qui renferme de très rares Phi/lloceras et Hnploceras, fort empâtés
dans la roche.
Sous le Seri'e des Batailles, le passage de VO-ijardieii au Hnunniew est
il'ailleurs si brusque qu'il sendjie nécessaire de faire intervenir une cassui'e,
laipielle pourrait èlre le prolongement de la. " Faille de la Coste de Cameiras »
marquée par Georges Fabre lui-même.
Au col du Serre des Hatailles. vis-à-vis les ruines d(^ Saint-Remèz(\ au
conlact de la Faille de la Nougaiède, la zone à Perispitinrtes jtuluphinis
{Séijutit)]en) i-epose directement sui' la partie supérieure du Toareien (peut-
être même sur la base du Bajnrieii à lùicoïdes, comme le pense M. Gayeux),
sans intercalalion de J^ et de J-, indiqués à tort par M. Fabre.
Saint-Jean-de-Valériscle.
Henri GiuuuD,
Membre correspondant de la Sociélè d'Etude
des Sciences Naturelles de Nîmes.
CONTRIBUTION A LA BIOLOGIE DES MÉLOÏDES ALGÉRIENS
(Note préliminaire)
Gontinuanl mes rerherclies sui- la biologie des Méloïdes qui existent dans
la région de Mascara, j'ai pu, celle année, acquérir certaines données nou-
velles, concernant les insectes suivants :
t° Melne )niiri>ni\ Brandi. — Ge Melne est lueifuge et noctand)ule, contrai-
rement à ses congénères, (pii soid amis du soleil. Sun Iriungulin, de très
petite taille, est conformé exactement comme celui du Meloe luccius Rossi.
2° Mosiimis ciridissinvis Luc. — Le Iriongulin de cet insecte se nouri-it
13V U" A. CliOS. - Ciinlrilnitinii à la IViaUufir (1rs Mélnhics nlgrripris.
(l'abui'd (II' l'œuf d'iiii liyiii(Miupli''ri> el ciisiiilp de mi(M. .rai pu ubli'iiir la lar\i'
si>couduire (jui est biauclif et. l'apiiollo de très près la larve secoudaiic du
Mcltir majdlis L.
Il" Ijidits tilgiricHs h. - (li'l iusccli' (>st éi^'alcnioul pai-asilc des llynièiiop-
tèi'cs. Son iridui^uliu, i)uur sr dévcioppci', n'a jias hcsdiu di' Wvwï d'un apiaii'r;
II' niirl lui sul'lil. Sa larve socomlairi', lilaiirlir. i-rssrudih' hi'auniup à rdli' i\i-
ÏMiisiiiiiis riridissiiiiiis Luc.
4" Silarohrachys liuigasi De la Escalera. — M. de l;i Escalera a décrit les
deux sexes de celte espèce i]ui sont très dil'ierents, mais sans insister sufli-
sanunent sur leur diniorpliisme; il a omis, à ce point de vue, de signaler un
caractère essentiel : c'est ijue, chez le mâle, les hanches intermédiaires soid
éloignées des posléi'ieures, comme chez les LjitUni, tandis que chez la
femelle elles sont contiguës connue chez les Mehniii. (iet auteur a obseiTé la
ponte, mais non le triongulin. J'ai été assez heureux pour obtenir ce dernier
d'éclosion : il ai)partient au même type que ceux des SUaris, Hornia, Zonitin,
Aemngnatha. caractérisé entre autres signes par la présence d'un appareil
rrrrtih' spécial, sur la face dorsale du 8'' segment de l'abdomen (et non veii-
livlc comme le dit l!eain"egai-d en traitant du Silaris ataraJis Forst (Insectes
\'ésicants, p. 338). Comme tous les triongulins de ce groupe, il s'attache aux
poils des Hyménoptères. J'ai pu également trouver, dans la sculpture de la
coque de sa pseudonymphe, le moyen de la difféi-encier de celles des Znaitis
(Z. mulica F. el Z. analis Ab.) et des Xciiiogiiallia clirnsDiiicliiia F. auxquelles
elle semble à première vue identi(|ue.
5° Cevnniaia Wiihlii F. — Ce Méloïile elTechie sa poiilr dans le sol; son
triongulin pi-ésente les principaux caractèies anatonnques qui distinguent les
larxes des Zonabrls (ou ^liilabrcs), notamment la même forme des antennes.
Il iir s'attache pas aux Hyménoiitères. Je n'ai pas réussi à l'élevei-; il a i-efusé
tous les aliments ipie je lui ai offerts, en iiar-ticulier les larves de Mantes du
Tachnsplie.r /7»(7»«///.v (lei-st. Un i-este, dans les nombreux nids de ce préda-
teur que j'ai fouillés, jamais je n'ai rencontré ni sa larve ni sa pseudonymphe.
6° Zonabi'is unpre.ssa Ghevrolat. — Comme ses congénèi'es, ce Zonabris
|iond ses œufs dans la terre. Son triongulin présente les caractères spéci-
iiques des autres larves connues de Zonabris. Mais, contrairement à ce que
j'aurais |)U supposer après les observations de MM. Kunckel d'IIerculais el
l'iii'tscliinsky, qui oïd rencontré les larves de jdusieiu-s espèces de Zonabris
(/. Sehrcihersi Uchi', Z. jluraH'i l'allas, Z. l 'i-piimiala l'ai. Z. j-pamlala L.)
dans les coques ovigères de divers Aci'idiens {Slaiiroinilas niamccaniis^ Pezit-
h'Ihi.v, Slelopliipua), ces triongulins ont l'efusé les leufs de Sautei-elle iPatn-
liliagiis inDniiHcii.s l'oii-et) et ont accepté s<uis la moindre difliculté le miel et
les larxes de ilivei-ses espèces d'Hymi''noptèri's du genre ('riiiHiKi. J'ai niènu'
pu li's élever sans miel, en les nouriissaut uniqueiiu'ul a\ec des lai'ves il'Ox-
//(/(/ Idiigisjiiiia l'éi-ez. Comme les Ti-UIkkU's \(lcrhlcs) les Zonabris soni iloiic,
les uns parasites des Acridiens, les autres des Hyménoptères.
La larve secondaire est blanche et rappelle au iireniier alioid les lai'ves
secondaires du Melne iiiajaHs, du Liphis algiririis, mais pii'sente, iii'amiioins,
certaines difféi-ences assez apprt'ciables.
Ces diverses observations fcidut ullérieurenicnl I nlijci de moIhhs di'taib
lées.
Mascara. D' \. Ciuis.
Notes spéciales el locales. 133
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Le Gui (Viscum album). — La Feuille des Jeunea Naturalistes, en 1891 (com- •
iiiuiiipations des p.agos 138, 152, 177), a donné iino série d'essences (26) sur lesquelles
iiii a (ibservé le (iui, M. Charles Halet, toujours dans la Feuille, vient d'ajouter
deux nciuxeaux noms: le Prunellier et le Tilleul ordinaire.
•IVu ann<'x«- deux encore: l'Amélanchier et le Merisier à grappes, ce qui porte
la liste à trente noms, sans recherches spéciales, avec les seules indications de la
présent*' Revue :
/'o/iiiliis nif/ra. — /'. pijramidalis. — • /'. anyiilala. — /'. (ilba. — • Salix ulhu. —
(^iiemis pediinciilata (et sans doute aussi le sessilif.ora). — Carpinus betiilus. —
l'/riius. — MiiiKs iiii/ra. — Moins ulha. — Frarinus e.rcelsior. — Cornus mas. —
Ciirnus sani/iii/iea (M. de Guerpel, 1891). — l'iius romrnunis. — l'irus malus. —
Misjiilii.t i/fi/iifi/iica. — Vratœyus o.ryaeaiitlia. — Sorhus domestica, 1891 et 1912
(Halet). ~ Sorhus tormiiiaiis, 1891 et 1912 (Halet). - - Amelanchier rulr/aris, à
hacres (Haut-Boulonnais), Pas-de Calais. — /'ru uns padus, Lacres (Pas-de-Calais).
— l'ruiius spiiiosn (Charles Halet), Loire-Inférieure. — J'ruiitis cerasiis, je suppose.
Bref, le Cerisier, sans indication spécifitiue, 1891. — Âmijijdalus comiinrnis (Res-
l)aucl, 1891, p. 177). — Jîobinia pseudo-acuria . — Arer ramprstre. — Arer ruhrum.
— ■ Arer saer/iarum. — Tilia sylvestris (Charles Halet), Loire-Inférieure; Lacres
(1912). recueilli sur un arbre élevé; les deux touffes étaient jeunes et vertes. —
Tilid ))hiiijplnjlhi.
Le (iui e.st coninum sur le Populu<i nigra et le Pommier, il n'est pas rare sur le
Poirier et sur l'Aubépine. Il prospère sur le Robinier et on le rencontre chez les
espèces précité<-s..., à compléter du reste.
C'est la famille des Ros.acées qui tient la tête avec ses onze porteurs de Gui
(Vieillunmes, en patois boulonnais).
Sur une vieille épine rose, double, je possède une touffe depuis un certain
iKPiiiliii' d'années; elle est plutôt en décroissance, mais l'este verte.
1^' (iui a déjà été signalé dans le Pas-de-Calai.-î sur l'P^pine blanche, à Lot-
linghen ((îéneau).
Lacres (Pa.s-de-Calais). B. de Kerhervé.
P. -S. — Le Gui vient d'être trouvé chez moi sur le Saule Marceau (Sali.i- raprea).
C'est une nouveUe plante, qui porte à 31 les hôtes du Gui signalés jusqu'à présent
dans la Feuilh , à ma connaissance. B. de K.
Action déformante de Puccinia Thlaspeos sur le Thlaspi alpestre L. — Dans
un Compte Rendu d'herborisations dans le Jura Central, M. Camus (1) remarque
que les Thlaspi alpestre L. (7*. Gaudinianum Jord.) sont « souvent attaquées par
un Champignon qui les déforme entièrement ».
J'ai eu très fréquemment l'occasion d'observer la même déformation dans les
nombreuses localités où j'ai récolté la plante en question : vallons de la Brévine
et des Ponts (2), tourbières des Mortes, de Chapelle-des-Bois, des Rousses, etc. Dans
les marécages, le parasite semble beaucoup plus abondant que dans les lieux secs :
au col du Bredot, les Thlaspi sont indemnes, alors que, dans les tourbières de
Bémont et des 'Varodes, très rapprochées, plus de la moitié des échantillons sont
att<'ints.
Le Champignon est une Urédinée : Puccinia Thlaspeos Schiib {= P. Tlilaspidis
Vuillemin, /■*. Vuilleinini de Toni), bien décrite dans les traités usuels, par exemple
dans Fischer (3) qui indique de nombreuses localités du Jura Suisse, sur plusieurs
espèces de Thlaspi. Les amas bruns couvrant la face inférieure des feuilles sozit les
téleutospores biloculaires à membrane épaisse surtout au sommet et dont un grand
nombre présentent des promycèles déjà germes sur place.
Contrairement à la plupart des Urédinées qui n'.attaquent leur support que peu
grièvement, cette Puccinie fait subir à son hôte de notables déformations, qui
retentissent sur l'appareil végétatif et surtout sur l'appareil reproducteur.
Par le port seul, les plantes parasitées se distinguent aisément de leurs voisines :
(1) Contributions à l'ëtufle de la flore de la chaîne jura-ssaquc. i^oc. bot. Fr.. -15, fa.sc. 8,
p. 451 [isns].
(2) .Soc. d'//i.ç(. .Vfl(. du Doubs, n" 19, p. 27 [imij.
(3) Die Uredineen der Schweiz [1904], p. 312.
134 Notes spéciales et locales.
leur tfinte j<aunâtrc tranche avec la ciuilcur vert glau(|Uf un peu cvntlré dos spéci-
niens normaux, et par la disposition de leurs petites feuilles légèi-(>nirnt recroque-
villées ress<'inblent à s'y nu'prendrc — cpiand on les voit, à t<'rre, de sa hauteur —
au classique Euphorbe Petit-Cyprès attaqué par les Uroniyces. — Les feuilles
inférieures, on l'osotte. sont cependant normales, quoique un peu décolorées aussi,
ainsi que déjà Schroter (1) l'a fait remarquer. Les caulinaires plus petites et plus
rapprochées, bien qu'abondajnment couvertes de téleutospores, n'ont pas une ana^
tomie bien difl'érente des feuilles normales : leur mésophylle est plus lâche, les
cellules sont boursouflées et disloquées par de gros filaments de mycélium. La
chlorophylle est notablement diminuée : les chloroleucites atteignent à peine le 1/3
de la dimension normale. — La tige contenant aussi du mycélium possède un
sclérenchyme moins développé.
Les inflorescences, souvent contournées, sont envahies aussi et les fleurs sont par-
ticulièrement éprouvées. Elles restent verdâtres : les sépales petits, les pétales
inclus, très courts et viresoents. Quant aux étamines, elles sont grêles, à filets
gonflés et leurs anthères à demi-avortées ne contiennent qu'un pollen ratatiné.
L'ovaire se boursoufle irrégulièrement et prend des formes bizarres : il est plus ou
moins spirale et le style diver.sement incliné. Les fleurs sont assez souvent incomplètes
(2 sépales; 2 pétales, 0 pétale; 2 étam.J mais, en tous cas, elles restent ttiujaurs
stériles. On a donc là un beau cas de rast ratio» parasitaire. Le mycélium agit
directement et on le retrouve nettement dans la plante entièi'e : la Puccinie {Lepto-
puccinia) doit passer l'hiver dans les parties persistantes du Thlaspi et, dès le
premier printemps, pousser ses gros filaments à travers toute la plante. Dans les
fleurs même, sur les sépales et les pétales, on trouve des amas circulaires, formés
de massues mycéliennes qui représentent des téleutospores arrêtées sans doute dans
leur développement par l'état maladif de l'hôte ainsi parasité. On retrouve du
mycélium dans les anthères et la silicule, et cette infiltration totale du parasite
permet de comprendre la gravité de son action beaucoup plus nocive que celle de
beaucoup d'Urédinées.
Besançon. J. 'Virieux.
La chenille de Calocanipa. — L'article de M. Guignon, dans le numéro du mois
d'août 1912 de la Feuille des Jeunes yaiuirilisies, sur la chenille de Ca/orampa
e.vdletn, m'a rappelé que j'avais par deux fois trouvé cette chenille.
Une première fois, à Meaux, en 1895, sur un épi femelle de Typlia latifolia, dont
elle avait dévoré une partie : cette chenille m'a donné un bel exemplaire que j'ai
dans ma collection.
Une seconde fois, à Poschiavo (Grisons), sur un pied d'Arthemisia, dont je con-
serve également le papillon.
Ces deux plantes ne sont pas mentionnées dans la liste qu'a donnée M. Guignon.
Godart et Duponchel, vol. IV, p. 167, disent en parlant de cette chenille : h on
la trouve en juin et juillet sur un grand nombre de plantes, de genres et de familles
très éloignées «; on pourrait dire alors qu'elle est omnivore.
Le dessin que je possède de ces deux chenilles est conforme à la description de
Godart et de M. Guignon, mais ni l'un ni l'autre ne parlent d'une ligne blanche
très visible qui se trouve au-dessous de la bande rouge.
N'ayant pas vu la chenille de retusta, je n'en parlerai pas, mais je po.ssède son
papillon en quatre exemplaires, de même que celui de l'e.roleta dont deux ejr larva.
D'une façon générale, vetusta a la teinte de bois mort dont parle Godart, avec
des parties plus foncées et plus claires; tandis que la teinte d'ejuletei est brune
tirant sur le fuligineux. Dans ce dernier, les deux lunules des ailes supérieures
sont très accusées; on y remarque en outre 2 lignes noires en forme de flèche 5
tandis que dans retusta il n'y a qu'une lunule et une ligne noire en forme de
flèche <:.
Enfin les ailes inférieures dans vetusta montrent au-dessous une tache centrale
noire en forme de croissant ) alors que dans eœoleta la tache noire est formée de
deux croissants accouplés )).
Paris. P. DuMÉE.
Lucanus cervus. — Je viens signaler aux lecteurs de la FeuiUe un fait qui m'a
bien surpris. Est-il normal et comment peut-il s'expliquer?
Le 10 août, à 1 heure de l'après-midi, j'avais remarqué sur la route un cadavre
de Lucanus cervus dont la tête avait disparu et dont le corselet était assez écrasé.
(1) Entwicldangsgeschichle einiger Rostpiize. CohrCs Beilrûgc, III, p. SG [18S3].
Notes spéciales et locales. 135
Vers 3 lifuros 12 de l'après-midi, repassant au même endroit, j'eus l'idée de
ramasser ce cadavre et je constatai avec étonnement le fait suivant : Une patte
postérieure et le moignon de l'autre patte remuaient comme si l'insecte eût été
vivant. Les mouvements n'étaient pas brusques comme ceux d'un insecte à l'agonie,
mais réguliers et modérés.
Les mouvements ont continué mais plus lents, et à lu lieuri's du soir, lorsque je
cessais mon observation, ces patU's s'agitaient encore.
En résumé, j'ai constaté le mouvement de ces membres pendant 9 heures au moins
après la mort de l'insecte. Je dis au moins parce que je ne sais pas à quelle heure
la Ix^stiole avait été décapitée.
Ce spectacl(! m'a semblé assez extraordinaire pour le signaler et tâcher d'en
obtenir explication.
Tours. Paul SlRGUEY.
Homoptérocécidie chez Lunaria biennis. — Cécidie : Silicules à surface bosselée,
mamelonnc-e, totalement déformées et recoquillées, légèrement décolorées, à graines
avortées; offrant le vivre et le couvert à des colonies de Pucerons.
l'iiceron : L'aptère d'un gris verdâtre, couvert d'une forte pulvérulence bleuâtre,
à appendices bruns. — Correspond de toutes les façons à la description de VAphia
brassicœ L.
l'atrie : Secqueville-en-Bessin (Calvados) sur la Luiuiire-clefs-de-montre ou
Monnaie-du-pape, 26 juillet dernier, et loin de toute autre Crucifère.
A ajouter aux » Insectes parasites des Crucifères », Feuille des Jeunes Natura-
lisiez (1907), XXXVII, 211.
lUmaniue. — Il fallait s'y attendre : une larve de Syrplie exerçait ses ravages
dans le paisible troupeau des dits Pucerons : les nombreuses dépouilles témoi-
gnaient assez qu'il ne s'agissait pas d'une simple mue.
Comme j'étais en voyage et n'avais pas souvenance qu'on eût remarqué cette
cécidie de la Lunaire, je recueillis quelques silicules comme échantillon, des Puce-
rons pour les identifier plus sûrement et la larve de Syrphe pour la dûment
éduquer. Bien approvisionnée de Pucerons, la larve devait bien supporter le
voyage de retour. Mais oubliée dans son tube de verre, elle dut jeûner au moins
deux jours, car déjà le 27 il ne restait plus de ses victimes que leur frêle dépouille.
Il y avait bien dans un autre tube quelques Pucerons établis sur une autre sili-
cule, mais ils étaient réservés à l'étude. Le 30, l'éleveur improvisé dut chercher des
Pucerons et se mit en quête de Lunaire, mais, dans sa région, toutes les silicules
de Ijunaire étaient arrivées à maturité complète et même desséchées. Il était inutile
d'insister. Force fut donc de se tourner du côté des autres Crucifères; par mal-
chance, cette année semble pauvre en Pucerons et les Crucifères visitées en sont
indemnes! Enfin, quelques rares Hyadaphis (Siphorori/ne) fœniculi Pass. se
laissent voir sur un Faniculum officinale. Faute de mieux, il faut se résoudre à
profiter de l'aubaine. Peut-être cela fera diversion au menu de la larve-sangsue, et
rompra un long jeûne? Non misnura cutem niai plena cruoris... Point du tout,
les Pucerons glabres et jaunâtres du Fenouil n'eurent pas l'heur de lui plaire. Au
lieu de se presser de tâter les victimes offertes, elle ne s«^ décidait qu'avec une cir-
con.spection inquiétée et inquiétante. Enfin elle se détermina à enfoncer ses crochets
et à sucer, à pomper pour parler plus exactement. Horreur ! comme si elle avait
éprouvé une sensation de brûlure, elle se hâta de lâcher sa proie et d'aller se
réfugier dans un recoquillement de la silicule qui l'avait précédemment abritée.
Pourtant il fallait à tout prix éviter une famine. Une nouvelle expédition fit
rencontrer un rosier quelque peu envahi par de verdàtres Macrosiphum rosœ_ L.
Voilà bien l'affaire sans doute. Ces Pucerons gorgés de la sève d'un rosier n'offri-
ront pas les propriétés trop odorantes et trop carminatives des arrière-cousins
gavés du suc du Fenouil. En effet, la larve eut tôt fait d'assouvir sa faim et ne
laissa pas de fournir, sous forme de taches d'un noir d'encre, la preuve évidente,
par laquelle toute larve de Syrphe qui se respecte témoigne d'une bonne et heureuse
digestion.
Encore une infortune ! impossible de renouveler la provision en fait de Pucerons
du rosier. Un chrysanthème offre bien quelques Pucerons cousins germains de ceux
du rosier : les sommités commencent à se garnir de bruns Macroxiphum .^onrlii L.
Va/-fc-elle leur faire bon accueil ? L'attrait fut moins grand, un peu de bouderie,
mais finalement réception passable.
Depuis, notre larve en est encore à méditer dans le pli d'une feuille de rosier sur
les inconvénients d'un changement de régime, à moins qu'elle ne se prépare à
opérer son originale nymphose dans une pupe en forme de larme de cire figée.
J. G.
136 Notes spéciales et locales.
Un des effets de la Cuscute sur le Millepertuis. — On sait que Ciiseiita l'Jpilhy-
mum Murr. n'ost lias tri's difficilo sur lo choix cl<> ses victimes et que les suçoirs
de c^tte piaute parasit<> éiniis<'nt rapidement leur support. Quand la plante
envahie se trouve être II y pi rie uni perforntum, l'effet est rendu plus évident par
la disparition de t*iut(^ la ponctuation des feuilles : l'huile essentielle qui produit
ces points transparents est totalement absorbée. L'effet est rendu plus sensible
encore quand, sur le même pied de Millepertuis, un rameau est envahi par la
Cuscute tandis que l'autre est en dehors de ses atteintes immédiates.
J. G.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Petit Atlas des Papillons et des Chenilles; deux plaquettes in-12, se vendant séparé-
ment chacune 2 fr. 50. Paris, 1912, Veuve Magnin et fils, 7, rue Honoré-Chevalier,
VI».
Ce petit atlas, qui n'a aucune prétention scientifique, tout en étant d'une sérieuse
exactitude, donne, sous un volume très réduit, 316 figures en couleurs, 269 notices
et les conseils sommaires sur la chasse et la préparation.
Son but est de servir de transition entre les albums enfantins, par trop élémen-
taires, et les excellents petits ouvrages déjà parus. Nous pensons qu'il rendra de
grands sevrices aux débutants, ainsi qu'aux entomologistes qui désirent avoir des
notions générales sur les papillons de France, sans s'adonner spécialement à l'étude
des Lépidoptères.
Bibliographie géologique du Bassin de Paris et de ses abords.
Nous avons annoncé au Congrès de l'A-ssociation française pour l'avancement
des Sciences, Session de Reims, 1907, notre projet d'établir une Bibliographie
géologique du Nord-Est de la France aussi complète que possible.
La rédaction de cf, travail nous a amené à modifier notre plan primitif et, au
cours de ces cinq dernières années, c'est une Bibliographie géologique du Bassin
de Paris lato sensu, que nous avons établie.
Ne nous bornant pas, comme on l'a fait bien souvent aux couches tertiaires qui
forment le fond du géosynclinal dont Paris occupe à peu près le centre, notre
Bibliographie s'étend à toute l'enveloppe secondaire et même jusqu'aux auréoles
primaires et cristallines (Ardennes, Vosges, Morvan).
Notre travail, aujourd'hui terminé, ne nécessite plus qu'une mise au courant des.
nouvelles publications de son ressort. Pour le mener à bien, nous avons dû
dépouiller : 500 Périodiques, représentant 16.500 volumes, 75 Bibliographies régio-
nales ou Listes des Travaux scientifiques, sans compter les Catalogues des Biblio-
thèques de Paris et de Province.
Le total de nos références s'élèvera à lO.OOO.
Nous ne voulons pas insister sur l'utilité d'un pareil répertoire. L'existence de
nombreuses autres Bibliographies constamment consultées sont une garantie de
l'opportunité de la nôtre.
Des Tables par ordre de Matières, ainsi qu'un Index géographique compléteront
la classification par noms d'Auteurs et par ordre chronologique, qui sera adoptée
pour le fond de l'ouvrage.
Nous avons le ferme espoir que les difficultés d'édition de ce volumineux travail
n'en retarderont pas trop la publication. La mise à jour en étant attendue avec
impatience par les Géologues, qui savent combien les recherches sont longues et
fastidieuses dans le flot éparpillé et toujours grandissant des publications ayant
trait à la science de la terre.
L. PUZENAT,
Attaché nu Laboratoire de Géologie du Muséum.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. OberthBr, Rennes— Paris (3079-12)
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
P« SERIE DECENNALE
Années 1870 à ISSO (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. S5
L'année. 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O fr. -40
11^ SÉRIE DÉCENNALE
Années 1S80 à 1890 :
Le numéro O fr. S5
L'année ' , 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vendus séparément).
Table des Matières de la Série O fr. 50
IIP SÉRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 :
Le numéro O f r. 40
L'année 4 f r.
Table des Matières 1 fr. 50
IV« SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 : '
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
V-^ SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O t'r. 50
L'année 6 fr.
Les Abonnés de la Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réductioii
de 25 % pour l'achat des 3* et 4' séries.
SOMMAIRE DU N" 501
J. Dewitz: L'importance de la Physiologie pour l'Entomologie appli(|Ui6e.
Paul Pallary : Observations sur quelques F<^russacidées de la Syrie el de l'Egypte.
Henri Guiraud : Note préliminaire sur le Jurassique moyen et supérieur 'entre Alais el Sainl-
Aiabroix (Gard).
D' Auguste Cros : Contribution ù la Biologie des .Méloïdes algériens ;Nole pr-'^Jiminaire).
Notes spéciales et locales :
I.o Gui [Viscum album) (B. r>E KiîRHiinvÉ).
Aclion déformante de Puccinia Thlaspeos sur le Tlilcispi alpestre L. (J. \ inri;rx;.
La chenille de Calocampa (P. Dumék;.
Lucanus cervus (Paul Sirgi.'ey).
MomoptorocOcidie chez Lunaria biennis (.1. G.).
Un lies elfels de la Cuscute sur le Millepei-tuis (.1. G.I.
Bulletin bibliographique.
Echanges.
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Oj/rta^" Octobre 1912 — V' Série, 42" Année
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N» 502 ^j^/^
LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Payable à M. Adrien Dollfus, 5, rue Fresnel, Paris (16'=) . .' 6 fr.
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1912
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grav. — Saint-Céré (Lot), Baudet.
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et cnuniération des fo.ssiles qui s'y rencontrent, suivie d'un index des localités fossi-
lifères, in-8", 540 p. avec 247 fig. et 25 pi. hors texte et 1 carte géologique en cou-
leurs. — Paris, Baillière.
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pratique pour l'étude des Moustiques, 2" édit., in-16, 174 p. et 43 fig. — Paris,
Masson, Gauthier-Villars (Encyclopédie des Aide-Mémoire, section du Biologiste).
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avec gravures en noir et en couleurs. — Paris, Hachette. — 4 fr. 50.
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1<^' Octobre 1912 — V' Série, 42' Année — N" 502
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
L'IMPORTANCE DE LA PHYSIOLOGIE POUR L'ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE
iFin).
CD
J. Loel) admet que c'est l'odorat qui influe sur le rassemblement des ani-
maux vivant en société, ce qui veut dire que les espèces ont des émanations
ijui attirent ou repoussent les individus. Si nous nous aventurons plus loin
encore dans ce chemin, nous verrons que le socialisme se trouve aussi chez
les plantes. Oi', d'apiès la plus récente conception due à Whitney, l'ailernance
des cultures est nécessaire parce que les racines des végétaux sécrètent des
substances toxiques qui constituent des poisons pour les plantes d'une même
espèce. Il s'ensuivrait que chez les espèces végétales ([ui vivent en société ces
séci'étions n'existent pas.
Le rhéotropisme, qui fut étudié par moi (1) poui- des espèces appartenant à
différentes classes animales et qui se maïuteslc surtout chez les animaux
aquatiques, consiste en ce que l'individu place l'axe de son corps contre le
courant du milieu et plus rai'ement dans le sens opposé. (Jn s'est moins
occupé du rhéotropisme provo(jué par des courants d'air. Wheeler désigne
ce genre de rhéotropisme par le mot <( anémotropisme ». (»n sait (pie beau-
coup d'insectes, lorsqu'ils volent, restent inunobiles sur la même place en
tournant la tête contre le vent. Et Osten-Sacken constata que, chez les Dip-
tères, cette faculté de planer coi-respond à la présence chez le mâle d'yeux
se touchant sui* la ligne médiane de la tète fmàles holoptiques). Les Sauterelles
du Itoeky Mountain volent sous le venl loisipie celui-ci est faible, mais se
dirigent contre le vent quand il est plus foi'l. D'aulrr part, il païaît ipie cei'-
taines espèces d'insectes orieident leurs nids dans la direction des vents
régnants. C'est au moins de cette façon que, d'après Schmarda, se com-
portent les Termites d'Ausli'alie, dont ies nids forment de longues lignes qui
suivent la direction des vents nord-ouest-sud-esl.
L'odorat est très déveloiqié chez les insectes comme le prouve l'attraction
(lu'eXerce sur eux les odeurs émanant des fleurs et fruits ou des organes
spéciaux dont sont poui-vus les sexes. J. Pérez et F. Plateau ont fait des
études approfondies sur l'attraction par les fleurs. D'un autre côté, l'Entomo-
logie pratique s'est dernièrement emparée de cette faculté des insectes pour
la destruction des espèces nuisibles. On cherche à attirer celles-ci par des
liquides savamment composés dans lesquels elles trouvent la morL C'est sur-
tout dans la viticulture que depuis deux ou trois ans les pièges à vin ou à
mélasse sont très en vogue — la mode change dans la science connue partout
(1) Voir la Fe^iillc d. ./. Nat., 1899.
138 J. Dewitz. — Physiologie 'pour l'Entomologie appliquée.
ailleurs — et qu'on voit les vignes se peupler de bidons et de godets remplis
de ces liquides traîti-eux pour la capture des néfastes papillons do la CorJiijlix
et de VEiKhinis.
Mais là (lù ce genre de chasse de\ienl ]ilus iid(''ressanl et aussi [dus inqior-
lanl, les ])ièges à liipiides periiiellenl, à l'eiicoidre de cv t\\\\ se passe chez les
pièges lumineux, de captui-ei' beaucoup de femelles, (in pi'ut croire que les
i'emelles ont besoin de rabsor|)lion de ces lif|uides pdiii- |i(iuviiir s(> irpro-
dnire.
2. — L'influence des facteurs externes et internes sur la vie
et le développement des insectes.
Malgré la gi-ande iiilluencc qu'exercent les agents climatériques et
almnspliéri(iues sur les insectes, la façon dont ces fadeurs agissent sur
l'oi-ganisme de ces animaux est assez peu connue. Ainsi nous savons que les
espèces dévastatrices succombent facilemeid lors(pie la chaleur de l'été
alleinl un haut degié et se prolonge pendant une grande partie de la bonne
saison. La Cochylis et l'Eudemis, ces deux ennemis redoutables de la vigne,
disparaissaient l'année passée après tant d'années de idégradation et de
dévastation des vignes et les viticulteurs attiibuaient cet heureux événement
à la persistance de la chaleur dont nous graliJiait le ciel. Ils disaient" que les
teufs et les lai'ves desséchaient sous l'inllucnce de la chaleur dont l'action
serait autrement ellicace que celle des meilleurs insecticides. En attribuant
le dépér'issement des deux es|)èces à la dessiccation de leurs différents états,
les agriculteurs ne se tiompaient évidemment pas, mais nous sommes obligé
de revendiquei- pour la chaleiu- une paille de la force destructive des étés
chauds et secs. Il y a près de dix années MM. Gastine, Vermorel et moi
avons éludié l'influence de la chaleur sur les larves de la Cochylis et de la
Pyrale et plus tard j'ai repris ces recherches au point de vue physiologique.
Des larves et des œufs de lépidoptères et de diptères furent exposés par moi
à dilîéients degrés de chaleui" et conseiNés pendant un temps assez long poui"
connaîire rinlluence de cet agent sur les différentes phases de la vie des
insectes qui me servaient de sujets d'expérience. J'ai pu tirer de mes
recherches les conclusions suivantes. La limite vitale de la chaleur ne varie
pas et, ce qui a une grande valeur pour la destruction des insectes nuisibles,
elle est assez basse. Sous l'influence de la chaleur, dans l'organisme des
larves ont lieu des changements qui se traduisent par une altération de la
coloration naturelle du sang et qui commencent à se faire remarquer à partir
de 40° et d'une exposition cîe l;j minutes. Comme la coloration du sang a lieu
sous l'action d'une oxylase (tyrosinase) on peut en conclure que cette dernière
a subi des altérations. Si, d'autre part, l'exposition dure plus longtemps,
jusqu'à 40 minutes, mais le degré de la chaleur i-estant le même (40 à 41°), les
larves peuvent reprendre leui- aspect normal, mais leur avenii- est devenu
incertain. H me serait peimis de citer un exemple pour mieux illustrer le
côté extérieur de ces phénomènes. Un grand nombre de larves de CalUphnra
erythrocepJiala, prêtes à se métamorphoser, furent exposées pendant
70 minutes à une température de 40-41° de manière qu'une certaine quantité
d'humidité restât à leur disposition. De ces larves 196 exemplaires sur-
vécurent à l'opération et donnèrent 33 pupes normales dont sortirent
41 mouches.
Le froid de l'hiver ne peut nuire aux insectes tant qu'il reste dans les
limites ordinaires. Mais si le froid arrive après une période de temps doux
ou à une époque de l'année où les insectes se trouvent en plein développement,
la température basse peut être désastreuse pour eux.
J. Dewitz. — Physiolofiic jinur VEnhmiologie appliquro. 139
Le IVoiil peut avoir une inlliifiice iissez singulière sur certaines espèces
soit qu'elles soient exposées aux rigiu'urs de l'iiiver ou à celles des régions
areti(iues ou alpines. Ces insectes ou leurs femelles seules peuvent devenir
aptères. D'après mes expériences, il est nécessaire que le froid agisse par
les chrysalides, les larves et les œufs traités de la même manière ne donnant
ipic des individus normaux. Quant à raclioii inlime du froid, j'ai émis
['(ipiiuon que le deinier agit sur l'oxylase (pii se trouve chez les chrysalides
rcMleiniée dans les éiylres, mais (pii est répandue dans tout l'ijrgajiisme
chez la larve.
Cet aptérisme que subissent les femelles de certaines espèces est utilisé
pai' les pi'alicicns poui- la défense de leiu's récoltes. Car la méthode déjà
ancieime des ceinlur(>s gluantes dont ils enloui'ent le tronc des pommiers
pour enqjèchei- les femelles du di. hniindld d'y monter ne serait pas appli-
cable sans ce phénomène. Ici aussi la pratique a devancé la science.
L'humidité a également une influence inattendue sur l'organisme des
insectes et, en même temps, une certaine importance pour l'entomologie
appli(piée. Nous savons que les différents lissus faits par les larves peuvent
les protéger plus ou moins etlicarement contre les traitements dirigés conlie
eux par les agi'iculleurs. Jlais d'après des expériences faites par Bataillon
et par moi, les larves cessent de lisser lorsqu'elles se trouvent dans une
atmosphère chargée d'humidité. C'est par ce moyen qu'on peut produire des
chiysalides dépoui-vues de cocon chez des espèces qui, ordinairement, sont
entourées de cette enveloppe |ir(ilectr-ice. D'un autre côté, je plaçai des
chenilles de IHcris bmssicx envahies |)ai- le Micrtigasler glomeratus sur du
linge salure d'eau au moment où les parasites quittaient leur victime en
perforant sa peau. Or les lai'ves (]ui, habiluellemenl, commencent à confec-
tionner' un cocon jaune dès (lu'elles sont libres, ne tissaient jamais dans
ces conditions.
Halaillon donne pour ces anomalies une explication en disant que poui" que
les larves îles insectes puissent se métamoi'phoser, il est nécessaire qu'elles
diminuent la pression existant dans les tissus de leur organisme en rejetant
les hquides 'remplissant les glandes séricigènes et le système intestinal.
L'humidité empêche cette diminniion de la pression osmotique.
L'iniluence de la respiration interne sur la métamorphose fut également
étudiée par Bataillon et par moi. Tandis que le piemier :arrive à cette
conclusion que la métamorphose est déterminée par une asphyxie de l'orga-
nisme occasionnée par l'accumulation d'acide carbonique dans les tissus,
j'ai essayé de montrer que les enzymes oxydantes jouent un rôle dans cet
acte vital. On peut faire ressortir l'impoilanci' de l'oxygène pour la méta-
morphose en enfermant des lai-ves de mouches dans de petits tubes en verre
où elle est facilement supprimée. On obtient un résultat analogue en exposant
des chenilles prêtes à se chrysalider à une atmosphère contenant de l'acide
cyanhydrique dont l'action sur l'organisme consiste en la diminution de
l'oxydabilité des tissus.
Beaucoup de personnes ayant élevé des insectes se sont aperçues que
nombi'e d'espèces éclosent à une heure fixe de la journée soit qu'il s'agisse
de l'éclosion des larves ou de celle de l'insecte parfait. Ce phénomène nous
rappelle l'horloge des fleurs de Linné qui fixe pour chaque espèce l'heure
où les pétales des fleurs s'ouvrent et se ferment. Les botanistes sont disposés
à expliquer cette régulaiité dans la vie de la plante par l'action qu'exerce
la lumière sur la pressidu dans les tissus.
Celte question nous mène à une autre non moins intéi-essanle, c'est-à-dire
à celle de l'influence des saisons sur les oi-ganismes, inlluence qui se
manifeste avec une telle sîireté et qui concerne des objets aussi différents
l 'lO J. Dewitz. — Phiisiolofiii' pmir l'Enlomoloçiic nppliqiK'r.
iliron peut parier do la Physiologie des saisons. A ce point de vue c'est
siiitoiil l'oriii'TP-saisnn et l'aiitonine qui nous intéressent. Car à cette époque
(le i'aniK'i' ilfs oiganisiiics ((irniiio les crufs, chrysalides ou comme les
liiiuldus, siKiics et oijTnoris des piaules iieuvent suhii- lui repos qu'aui'une
auirmcnlalion de la lcin|i(M-aliiic amliianlc u'esl capalilc d'inlerronqjre tant
(pi'il n'est pas terminé. Mais nous voyons souvent — ■ et le profane croit se
trouver devant une bizarrerie de la nature — qu'en automne des arbres
lleui-issent pour la seconde fois et que quelques papillons sont de nouveau
éclos comme s'ils voulaient nous aniKHicei- l'approche du printemps avec ses
lleui-s et le chant des oiseaux. Aussi les vignei-ons conçoivent-ils cette
espérance fallacieuse (pie la lace enti('ie de la Cociiylis ira se perdre dans
les brumes et la neige lorsque, en automne, ils voient quelques i)apillons
de cette espèce néfaste voltiger autoui* des ceps. J'ai déjà plusieurs fois émis
l'opinion que, dans un avenir plus ou moins éloigné, le génie de l'homme
réussira peid-ètre à déplacei' artiliciellemeut l'éclosion de ces ennemis de nfis
i-écolles poui' la prov(i(piei'à une époque où ils Irouvei'aieiil une mort certaine.
Car il ne man(}ue pas d'exemples où l'on a pu inleiTompi-e le repos hivernal
de certains organismes. Le cas le plus connu est celui où l'on traite des
(leurs ou des arbustes par l'éther, l'eau chaude ou le froid pour amener une
lloraison précoce dans un but conniicrcial. D'un autre (ôté, on sait que les
(eufs des papillons à soie ne se dévehippent en été (pie jus(prà un certain
point pour tomber, malgré la températui'e encore élevée pendant de longs
mois, dans un état de léthargie. Mais plusieurs expérimentateurs et nolammenl
Uuclaux ont réussi à provoquer le développement de l'u'uf en exposant une
ponte fraîche à une basse température. Les expéiimentateuis italiens ont
oblenu le même résultat en traitant les œufs par l'électricité, l'eau chaude,
les acides, etc. Weismann a pu abréger le repos des œufs de Daphnides par
l'intluence de la dessiccation ou du froid. Standfuss de son côté faisait éclore
d(>s papillons de nos Salurnia par un mouillage copieux des chrysalides après
une période prolongée de sécheresse. Les fleuristes de Nice, d'Antibes ou
de Menton emploient un procédé semblable pour les fleurs coupées. Pendant
la sécheresse de l'été du littoral ils ne donnent que la quantité d'eau absolu-
ment nécessaire à leurs plantes pour les arioser abondamment lorsque le
moment de la vente des lleurs est proche.
Tous ces procédés semblent avoir une cause initiale commune et qui
consiste en l'extraction de l'eau se trouvant dans les tissus. Cette manière
d'interpréter ces phénomènes n'a pas besoin d'une longue explication en ce
qui concerne la dessiccation et la chaleur. Mais Piaph. Dubois a montré depuis
longtemps et dans nombre de publications (jue les aiieslhési(pies ainsi (jue
le fioid ont pour effet la perte d'eau des tissus. Il ddiiiie à ce phénomène le
nom d' « Atniolyse ».
11 est intéressant de voir que l'automne fait naître encore un autre phéno-
mène, c'est-à-dire l'apparition des mâles de beaucoup d'espèces d'insectes et
d'arthropodes en général et le remplacement de la piopagation asexuelle par
la piopagation sexuelle.
Mais les plantes elles aussi se trouvent sous l'influence de l'automne et les
changements qui ont lieu dans leur organisme ne restent certainement pas
sans effet sur les parasites vivant sur elles et surtout sur ceux qui sucent
leur sève. L'organisme des végétaux avec son suci'c, son amidon, son
albumine et ses enzymes n'est sûrement pas le même en él('\ en hiver ou en
automne et il n'est pas admissible de croire (pie ces changements restent sans
une profonde influence sur le développement de ses parasites.
Nous venons de mentionnei' l'apparition des mâles et nous avons abordé
eu même temps un chapitre de la Biologie qui est de la plus grande impor-
tance pour l'Entomologie appliquée.
J. nEWiTZ. — Phiisininrjio pour l'Enlomologic appliquée. 141
Il s'agit de la drlci iiiiiiatioii du sexe, ci'lli' i|iii'sli(iii qui se tiduve actiielle-
iiii'mI au pix'uiicr plan des ri'ciiciclu's hin|(igi(]U('s. Ht fet cxeiuiiie entre mille
autres nous montre à (|uei degié ri'jilnmoiogie pratique est liée aux
i-('rhci-elies puicment iiliysiologitiucs. Tdulcs les (le\ix louclienl les questions
cardinales de la vie.
Landuis avait donné à un In! de ilieniiles une nourritufe abondante tandis
qu'un autre lot ne recevait (pic peu d'aliments. Des résultats obtenus par
ces expériences, il eonclul (piaxcc une bonne nourrituie on ol)tient des
tcmcllcs cl qu'avec une muirrilurc iusullisaidc on obtient des uifUes. D'après
Scil/, d'autres ppi'sonncs ont énus la même opinion. Mais celle-ci est sans
doute erronée parce (]ue le sexe d'un insecte est déterminé de très bonne
lieui-e et longtemps avaid ipi'il soit à même de se nourrir. L'explication donnée
par Standfuss poui' le résultat de ce traitement est tout autre et probablement
la boime. (le! auteui' dit que, dans ses nombreux élevages, il a ti'ouvé que
des clienilles mâles supporicul plus facilement la pénui'ie de la noui-iiture
que les chenilles femelles, de sorte qu'une espèce de sélection prend place
qui élimine les dernières lamlis qu'elle épargne les premières.
3. — Action physiologique des insecticides.
l'n suj(>t sur le(iucl nos connaissances sont les plus restreintes est sans
doute l'action pliysiologi(|ue des insecticides sui' l'organisme des insectes.
Dien qu'on invente et applique tous les jours de nouveaux remèdes, on s'est
rarement demandé qu'elle est leur action. La Pharmacologie comme partie
de rKnlomologie agraire n'exisie pas encore. On se contente de vagues
(lélinilions comme .■ poisons de contact » ou " poisons stomacaux n.
l'eu de personnes, pour citei- un exemple, qui se sont seivies de l'acide
cyanhydrique contre les insectes nuisiljles ont probablement su comment ce
poison violent agit sur eux. Or Cl. Iternard avait remarqué qu'après l'intro-
duction d'une faible quantité d'acide cyanhydrique dans les vaisseaux
sanguins des mammifères, le sang qui sortait des veines avait l'aspect rouge
du sang artériel, et Geppert, partant de celte constatation, put établir ipie
les tissus des animaux ayant subi une injection d'acide cyanhydrique perdent
le pouvoir de retenir l'oxygène, de sorte que l'animal meui-t asphyxié malgi'é
la présence d'oxygène dans l'air and)iant.
.le me suis occupé depuis douze années de cette question dans mes
recherches sur les insectes. Car au Congi-ès international de l'agriculture de
Paris en IttOd, Section Pathologique végétale, j'ai déjà dit que le gaz de l'acide
cyanhydrique empêche le développement des larves et leur métamorphose.
Les liquides de contact ne sont pas mieux partagés que les poisons stoma-
caux parce qu'on croit suffisante l'explication d'après laquelle ces liquides
pénètrent dans les trachées et amènent la moi't de l'insecte par asphyxie. Il
esl eu effet facile de voir sous le microscope que ce genre de liquittes entre
partiellement dans les trachées, mais la ipianlité en est si petite qu'on peut
doutei' qu'il s'agisse de la vraie cause de la mort de l'insecte. Et d'autre
part, il y a des remèdes fie contact qui forment des poudres et qui sont par
conséquent ti-op grossiers pour pouvoir entrer par les stigmates dans les
trachées. A mon avis, les liquides de contact ainsi que les poudres de la
même catégorie agissent sur les organes, poils, etc., sensiUfs dont est
munie la surface de l'enveloiqie chitineuse. Et avec cette opinion s'accordent
les recherches de Fujitani d'après lesquelles le principe efficace du Pyrèthre
est un poison névro-musculaire auquel les poissons et les insectes sont U'ès
sensibles.
J'arrive à la fin de cette courte esquisse. En parlant de sujets otirant un
142 J. Dewitz. — Physiologie pour VEnlnmologie appliquée.
inli'ivl géïK'M-al ol dont je me suis occupi' porsonnollemont, j'ai essayé de
monlici' (|u<'ilo impnrtanro poiivont avoir poui- i'Eiitoiiiologie pratique les
I êiliririii'S pii\si(il(iL;i(pii's, comme elles nous mènent souvent clans le centre
(le la (|iicsliiin ri comme, par conséquent, elles doivent occuper dans celte
|iai'lic de la sciciici' appliquée une des in-riiiièrcs places.
Met/. J. Dkwitz.
■•*••
ÉTUDE COMPARATIVE
ENTRE le MACROCEPHOS XANTHOSTOMUS Ev. et le M. LINEARIS Schrk. Hym.)
Avant de commencei" celte étude ci'iti(iue, je ciois devdii- indiquer commenl
j'ai élé amené à m'occuper di' ce sujet.
L'an dernier, me trouvant chez un de nos collègues de la Société eiilomo-
logirpie, la convei-salion \int à tomber sur ces deux insectes et une discussion,
pleine de déférence de ma part, s'éleva entje nous sur le crédit réel que l'on
pouvait accorder aux caractères spécitiques élahlls pai' les auteurs pour les
dil'lV'rencier l'un de l'autre.
C'est alors (pie mon savant inlei'locuteui-, sacliaid que j'avais, à plusieurs
reprises, obtenu d'éclosioii ces Mucrucephus, me conseilla de tenter un éle-
vage en grand afin d'en obtenir' le plus d'exemplaires possible et de pouvoii-
étudier sérieusement la question. Je me rangeai d'autant plus volontiers à
cette idée ([ue rien ne m'était plus aisé que de la réaliser.
lîien que j'aie à peine, en de nombreuses années de chasse, captui'é au filet
|)lus de deux ou trois exemplaii'es de Maciocrphus, ces insectes sont loin
d'être rares dans notre région, ils abondent à l'étal de larves dans les liges
d'Agiimonia cupaloria L., et leur élevage ne présente aucune difficulté.
Donc, vers le milieu de janvier, accompagné de mon collègue, M. Guignon,
je commençai mes recherches qui fui-ent couronnées d'un plein succès. En
deux excui-sions, l'une sur le territoire de Vulaines, l'autre sui' celui de
Sainois, je i-ecueillis cent une tiges d'AuriiiKniia contenant le tulie parcheminé
d'un Maçiocvphus, en même temps que .M. (luignou en récoltait, pour sa pari,
une bonne soixantaine.
Notre récolte mise en lieu sûr, il ne nous resta plus qu'à attendre les éclo-
sions. Elles commencèrent vers le milieu de mai pour se prolonger jusiiue
^■eI•s le l.'i juillet. Dui'ant ces deux mois, j'obtins T.'i iniagns et M. (aiignon 37.
Mon aimable collaboialeui' oi'diuaire m'ayaiit graci( iisemeiil domié ses
échantillons, je me Irouvai avoir entre les mains cent dix Mucrnccpluis fraî-
chement éclos, c'est-à-dire les éléments suffisants pour un travail comparatif
sérieux.
Afin de mettre un peu d'ordre dans mes matériaux, je commençai par
diviser mes insectes en deux séries, en me seivant du caractèi'e spécifi(pie
le plus obvie indiqué à la fois par André dans ses Mouches à scie et par Konow
dans ses Chalaslogaslra, c'est-à-dire la présence d'une tache jaune sur le
scutellum chez le M. Uneoris.
La répartition faite, je me trouvai en présence de deux groupes, l'un de
oi individus « sans tache scutellaire >i, représentant le M. aanfhaslnmiis
d'Eversman. l'autre de ^fi individus .. à tache scutellaire jaune », représen-
tant le M. Uneoris de Schrank.
Gontv. — Le Macnircphits .raiillinslniniis E\. d le .)/. liiicaris Sclwk. 143
Aiulié ne doiiiuiiit giièic d'uiiti-e caractère spécilii|uc liicii liainiic i|iic la
liréseiice de cette tache sciitellaire, je chei-cliai dans Koiiuw, ii\cc le (■(uiiiiiiis
de M. Gui.gnuii, les aiitirs cai-actères dislinctifs (iiint il se sii\ail |iiiiii' ditlV'-
icncier li's deux espèces.
Ce siml ces caractères (|iie je nie |)r(i|i(isc de lappoilrr r| ijc discuter ici en
les iiiettaiil en présence des l'ésultats ddunés i)ai' la comparaison enti'e mes
imagos. Pour n'avoir pas à me répétei' cha(|ue fois, je dii-ai tout de suite (pn_'
les com|)araisons doiU il sei-a question dans ce travail ont été faites entre
mes différents e\eniplaii-cs pi(pn''S deux jiar deux (un jaune r| mi noir) côte à
côte, sur le même support en mor'lli' d'vèble.
Premier caractère indiqué par Knw.
IV'li', CM arrièi'e desNcux, " iM'aucoup » plus élroile que dc\anl. IransNci-
salemenl. au-dessus d'eux .1/. .Kdillinslomiis.
'l'ète, en ai-rière des yeux « un peu n plus étroite que de\ant, li-ans-
MMsalement, au-dessus d'eux 1/. IbK'cni.s.
A pi'opos de ce i)remier cai-actère différenciel étal)li par l'auteur allemand
enti'e .1/. .ranlluisioiniis et M. linearis, je ferai obsei-vei' qu'on peut lui i-epi'o-
clier d'être rédigé dans des termes par trop obscurs et, de ce fait, foit peu
compi-éhcnsibles (1). Longlem|)S, je me suis demandé (|uel itouvait être leui'
sens xéritable. Toidcfois, après avoir consulté plusieurs de mes amis versés
dans la connaissance de l'allemmid, je me suis ai-rèté à l'intei'prétation sui-
vante : " Tète, en arrièi-e des yeux, beaucoup — ou un peu — plus éti-oite
que sur le devant de la face: ces deux mesures étant prises transversalement,
au-dessus des yeux, c'est-à-dire en regardant l'insecte d'en haut ". C'est sur
cette interi)iétalion (jue j'ai dressé le tableau suivant :
— Indi\i(lus à sculellum noir i.r(inllm.\l(iiiiiis).
i'iemier caractère indiqué pai" Konow :
Assez net I indixidu.
Plus ou moins distinci 14 —
Nul ou à peu près .39 — (54).
— Individus à sculellum jaune {linearis).
Premier caractère indiqué par Konow :
Assez net 5 individus.
Plus ou moins distinct 21 —
Nul ou à peu près 30 — (IM)).
Si donc mon interprétation est exacte, on ne peut guère retirer de ce pi'C-
mier caractère rien de bien concluant!
Deuxième caractère.
I. — Epistome, front et joues » distinctement » ponc-
tués 1/. .nmthosloniits.
— Epistome, froid ef joues » indistinctement ■■
ponctués U. Wieaiis.
Après une nouvelle comparaison de mes exemplaires deux à deux, je cons-
tate ceci :
III
I" La différence de ponctuation de réij|tome et du front indiipu'e entre les
ii\ espèces m'écliappe complètement. ^
il) Voici le texte de Konow :
— Kopf hinter den Augon Wcnig Schmaler als Vorn quer uber dieselben. M. linearis.
— Kopf hinter den Augen V>el Schmaler als \'orn quer uber dieselben. M. .lanthostomià.
14''i GoimY. — Le Mocrncopfnis .nnilhostomus Ev. el le M. Uneaiifi Sclirk.
2" l'uni- les juiics. la \(M-ilicali(iii est plus lacilc à l'aire, le caraiirii' > rlaiil
bcaiiL'uiii» plus visilili'. (liiez la plupaii di's iii(li\idus, lu puiiclualioii csl Irès
iielle, cliiv, (piciqurs autres, elle est plus dïacée, surluul dans la i)ai-tie qui
avoisine iiMinédiateineiil l'orbite de l'œil. Mais cette dirt'éi-enee de pouctuatiou,
assez faible d'ailleurs, ne peut servir à délimiter iiérenqdnireinenl les deux
espèces en litige, attendu que cette nettiié et celle (ilililt'Taliiin se ren-
c(Mili-ent indifféi'enuuenl chez les types à scutelluiii noir et cliez ceux à scu-
telluni jaune.
On n'en peut donc ai-guer rien de bien précis.
II. — Vertex, pronotum el niésonotuiu >< densenieni i- punctues; lionL et
mésonotuni » peu bi'illants », mésopleures presque mats. .1/. .ranlhof!tomiis.
— Vertex. pi'onotum et mésonotuni » éi)ar.sément .. ixmclués: l'i-onl. niéso-
notum et mésopleures <■ Ijrillants " 1/. lincari^.
Api'ès une minutieuse coid'rontati(Ui de mes insecles les uns avec les
autres, je n'ai \m saisir aucune dil't'é'ri'nce ■■ tant soit |ieu a|ipréciable » enti'e
eux pour la <i densité » de la poncluatiim soit du vertex, suit du pronotum,
soit du mésonotum. Quant au <• brillant » des téguments, il m'a paru, à peu
de chose près, le mèm(> pour tous. Quelques individus seulement sont assez
nettement plus mats (pie les autres, mais celte " matilé » — d'ailleur-s toute
relative et plutôt rare — affecte aussi bien les indi\idus du groupe lincdris
ipie ceux du grouj^e .ninllin^^liiinus.
Troisième caractère.
— Fossette du front, entre les aidennes, <■ peu profoude >\ M. .Kiiilhaslomits.
— Fossette du front, entre les antennes, « profonde »... 1/. lincaris.
La <i fossette » dont il s'agit ici est une petite dépression presipie toujours
circulaire, quelquefois seulement plus ou moins allongée en sillon longitudinal;
elle se trouve placée entre les deux antennes, immédiatement au-dessous
d'une autre déjjression beaucoup |)lus lai-ge rerdermant l'ocelle médian.
Ceci établi, je constate qu'ici encore nous nous trouvons en présence d'une
question " de plus ou de moins )i fort épineuse à trancher. Quelle limite pré-
cise sépai-e la « fossette profonde » de la fossette ^ peu profonde »? Le pro-
blème est d'autant plus difficile à résoudre que cette dépression n'est bien
visible qu'à conlre-joui' el pour ainsi dire " par réilexion ". ce (pii peut
prèlei- à des illusions d'opli(pie plutôt nuisibles à une apiii-éciation exacte.
Supposant toutefois — et non sans raison, je jiense — (pie la visibilité de
cette fossette devait être en raison directe de sa profondeur, j'ai laissé de c(Mé
cette profondeur impossible à apprécier formellement pour ne m'occuper que
de sa visibilité ou, si l'on aime mieux, de sa netteté: et voici les résultats
obtenus, toujours ])ai- le même .système de comp;iiaisons successives :
— Individus à sculellum noir (.rnnlhnslomits).
Fossette intra-antennaire 1res nette 22 individus.
.\ssez nette !t —
Plus ou moins effacée Ifi —
Nulle 7 — (54).
— Individus à sculellum jaune (lincaris).
Fossette intra-antennaire très nette 2S individus.
Assez nette t4 —
Plus ou moins effacée 13 —
Nulle \ -^ (S6).
Il ne semlile donc |ias ipi'il \ ail là, |iou]- la délei-niinatinn. une indication
bien précise.
GocRY. — Lp Mucriicrplnu': .ranIlKh^lainiis Ev. et le .1/. lineuiis Schrk. 145
« [
Quatrième caractère.
AiilciiiR's grêles, » un |hmi plus » longues (|Ui' lu l(Mr cl le llidiax ivuuis:
l'alhlfuieul poilues 1/. .lunllioaluiim.^.
— Antennes comies, » à peine plus » longues ijui' la tèle et le thorax
réunis; à poils dressés .1/. linearis.
l'((ur ce (pii rcgaide le plus ou moins de loniiueur des antennes, je dois
a\()uei' qu'il m'a été complèlemeid impossible. iiiali,'rc toute ma bonne xoloidé,
(le cordiùler i-c t'aracici'e s[)écilique. d'aburd parce ipie ces oi'ganes élanl
généralcmcul plus ou moins eourljés, leur longueur relative avec celle de la
tète et du lliorax réunis, me semble assez difficile à établii- catégori(iuement,
à moins (]ue de les mesurer au millimètre — o|)éralion que la cîile courbure
ne icndrail jias précisément commode: — ensuite, parce que la limite sépa-
rant entie elles des antennes « un peu n plus longues et des antennes " à
peine » plus longues que la tète et W Ihoi-ax réunis, me semble par liop
imprécise pour pouvoir èti'e appiéciée d'une manière certaine et constituer
une différence nettement tranchée entre deux espèces.
Quant à la dilféi'encialion basée par Konow sur les poils des antennes, je
fei-ai remarijuiM' d'abord que les deux termes : .< antennes faiblement poilues »
et i< antennes à poils dressés » ne sont pas exclusifs l'un de l'autre, ce qui
cependant est de l'essence même de toute analyse binaii'e: j'ajouterai ensuite
t]ue cette pilosité affecte non pas l'antenne tout entière, comme semble l'indi-
quer le texte allemand, mais seulement les aiiicles de la base; les autres étant
— ou du moins paraissant être — à peu près glabi'es. même à un fort gros-
sissement.
En comparant mes insecles deux à deux, je n'ai pu relevei' de difféi-eiice
bien sensible dans la pilosité antennaii-e des uns et des autres. 'N'oici, toute-
fois, le relevé de mes notes :
— Individus à sculellum noir (.rantha-^toinu^).
Premiers articles des antennes à poils oïdi-
naires, c'est-à-dire noirs, assez longs, « it-
dressés » 4 S individus.
Premiers aiticles des antennes i'i poils plus
longs, écartés-hérissés 4 —
Premiers articles des antennes à poils plus
courts 2 — (54).
— Individus à sculellum jaune (linearis).
Premiers articles des antennes h poils noii-s
ordinaiies, dressés W individus.
Premiers articles des antennes à poils plus
longs, hérissés 3 —
Premiers articles des antennes à poils plus
courts .3 —
Individu sans antennes 1 — (56).
Cinquième caractère.
— S"" article des antennes « distinctement )i courbé. " un peu plus de
moitié 11 plus long que le quatrième .1/. .rmifhoslomus.
— 3° article des antennes <( presque droit »: un peu courbé chez la g;
" de moitié " plus long que le quatrième M. linearis.
'Celte fois encore, je dois avouer que je n'ai pu saisir la différence exacte
qu'il peut y avoir entre un article « de moitié » plus long et un ai'ticle " un
1 46 GouUY. — l.c Mdcrdccpliiix :ranthof:tmmis Ev. l'I le .1/. Uricans Schrk.
|iril |illlS " llr llKjilk' plus long iiu'llll lillllr. (,i'| < tlii pi II lilll> ■' lui' Si'liililc
trop viiguo i>imr (|u'(in puisse (Mi iii-oi- aucune précision nellenn'ul jusUliée.
OuanI à la courbure du 3° arliclo, hien qu'à preinicrc vue, elle semble
devoir être beaucoup plus facile à conti'ôler, mou sciilcuient elle ne fournil,
|)as dans la pratique des indicalinns indiscutables, mais encdre les résultats
(]ue j'ai obtenus par la comparaison des types ne semblent pas concoi'der
exactement avec les diagnoses de Konow.
\'oici, en effet, ce que j'ai constaté :
• — Individus à scutellum noir (xaiillin.sinniiis).
3" article des antennes droit ou presque ilidit. .. Kl individus.
Plus ou moins courbé 2:j
Nettement courbé 19 — (54).
— Individus à scutellum jaune {linciiris).
3° article des antennes droit ou presipie dinil ... 11 indixidus.
Plus ou moins C(uubi'' 23 —
Nettement courbé 18 —
Pas d'antennes 1 — (56).
Toutefois, pour être juste, je dois ajouter (]ue je ne donne ce tableau ipu'
sous la plus expresse réserve et que sa valeur — toute d'apiiréciation pei-
sonnelle — est, au point de vue documentaire, absolument relative. En effet,
cliez les Macrocephiis qui nous occupeid. la couiijure du 3° article des
antennes varie étrangement » selon le point uù l'on se place itoui' l'exami-
ner ". Nombre de 3"' articles (pii — vus de côté ou de 3/'i — poui-raieiU passeï'
pour droits ou presque droits pai-aissent légèrement indéchis, quand on
regarde l'insecte de face et nettement courbés quand on le regarde de dos.
D'autres fois — quoique très rarement, il est vrai — c'est le contraire qui se
luoduit. I.a courbure vue de face est nettement plus accentuée que vue de
dos. Il est donc difticilc et délicat de se prononcei' formellemeid, sur le degré
" |-éel " de courbure (|ue |ieut affectei' le 3'' ailicle des antennes.
Une fois de plus, ou se li-ou\e en présence d'une question de |ilus ou île
moins li\i-ée à l'apiu-éciation de cbacun. c'est-à-dire d'un caraclèi-e puremeid
relatif et qui est loin de s'imposer nettement à tous par une indiscutable évi-
dence.
I5estent deux éléments de dilîérenciation : la taclie scutellaire jaune et la
taille.
.Malheureusement, ni l'une ni l'autre ne soid de nature à établii- une ligne
de démarcation bien tranchée entre les deux espèces.
n'est ce qui nous resie à démontrer.
1° La tache sculellaire.
• '.ette tache varie considérablement de forme cl d'importance, ainsi (|u'on
pourra s'en convainci'e pai' le tal)leau suivant :
1° Tache scutellaire jaune, grande, aiiondie ou allon-
gée, simple 20 individus.
2° Tache jaune, médiocre, géminée 4 —
3° Tache — -- simple 12 —
4° Tache jaune-rougeàtre, petite, géminée 6 —
5° Tache jaune-rougeàti-e. petite, simple 9 —
Ct" 3 taches très petites, lougeàtres, disposées en
ti-iangle i —
7° Tache rougeâtre, simple, à peine peireptible 4 —
Ces cinquante-six individus offreid, on le voit, par une suite de dégrada-
tions successives, la séi'ie complète des formes allant du Mucmceplius à scu-
Gorifv. — Le Maciuccplins .raulliostonius Ev. et le .1/. Unrafis Sclii-k. 147
It'lluni lai'geiiienl laehi'' ilr j.-imir ;mi Maciurriihits i\ sciilflliiiii coiiiiiIrlciiK'iil
noir.
On a donc le di'oil il';iiliucllii' sans ir^nii'iih'' qiir la (■(MiIciii' ilu sciili'lliiin n'a
pas plus de valeur délcrniinalive ipif n'en a cidle de la l'are, ijui lanlùt esl
noire avec des dessins jaunes ou rongeàli'cs, el latdùl janin' a\er drs dessins
noirs.
J'ajouterai (]ue parmi ces 56 Macrncnphnx il s'en Irouve .'i (pii, outre
la tache scutellaii'e. en possèdent « 2 autres i. doni lu André ni Konow n'ont
fait ineidion dans leui's descriptions. Ces deux tacties en forme de trait
l'dlongé, plus ou moins large. — très nettes chez 4 individus, un peu plus
faibles chez le F?, — se trfiuvent placées chacune sur un lot)e latéral du niéso-
notum. Ce fait semble donc indiquer clairement que ciiez les Macrocephus les
difféientes parties du thorax peuvent, à l'occasion, se colorer diversement de
jaune ou de rougeâtre sans que la présence ou ral)sence de ces taches puisse
être i-egardée comme un cai-actère spécilique absolument pi-obanl.
2" Pour ce (]ui esl de la faille respective de ces deux insectes, Andié
indiipie les dimensions suivantes :
M. .ranihnstmnux 12-1.5 7'".
U. linearis 16-177'".
Konow :
M. .ranihnstomvK 10-127'".
M. Uncnris 12-187"".
Le .ranlfinstomiis serait donc de taille moindie que le linearis. Dans l'en-
semble, cette appréciation est assez juste, mais elle n'est pas absolue.
Voici, en effet, les tailles extrêmes que j'ai pu constatei' chez mes types :
M. .vanihostomrtx 11-18 7"". "
M. linearis 12-167"".
De cet examen miiudieux et impartial, il résulte donc, en déllnitive, ([ue les
ça]"aclères UKUphologiques indiqués par Konow jtoui' séparer ces deux
espèces sont loins d'être vraiment ilistinctifs puiscju'on les rencontre à peu
près dans les mêmes proportions chez l'une et chez l'autre.
Si nous ajoutons que ces deux insectes ont le même habitat, la même
plante nourricière ( [grimnnin cupalnrin L.), les mêmes mreurs. la même
larve, la même enveloppe parcheminée, la même nymphe et eidln la même
péi-iode d'éclosion, on sera en droit — croyons-nous — d'en conclure qu'elles
ne forment, en réalité, qu'tme seule et même espèce.
Cette conclusion adoplée. une question se pose : Quel nom de\i-a piiMidre
cette espèce ainsi constituée par la réunion de deux autres"? Il semble ipie le
nom de linearis. qui a pour lui l'ancienneté, déviait piévaloir. Mais il faut
observer que sa diagnose, telle qu'elle est actuellement donnée par les
auteurs, resterait incomplète puisque, par suite de sa fusion avec M. xanlhos-
lomus, elle doit logiquement comprendre des caractères jusque-là réservés
uniquement à cette dei-nièi'e espèce.
Au risque donc il'encourir le reproche de surcharger' encore luie iKunen-
l'Iatuie déjà tr-op encombrée, je pr'opose de l'appeler- Mari(irrplin\ (iijrinin-
nia\ du nom de la plante dans laquelle nous l'avons constamment el ■■ rrni(pie-
ment '> rencontrée.
Sa description porrrr*ait s'établir ainsi :
Macrocephus agrimoni.î:, n. nov.
Syn. : .rantJinsfnwus Ev. IS'i7, p.p: — linearis Schr'k 17SI. |i.p: — nhp-
licus And. 1879.
148 CiOiUY. Li' }l(ic)iiccpliii\ .Kiulliiislinmis E\ . ci le .1/. Ihicfiris Scliik.
cf Q. — Insecte iKiic luisaiil. re\èlii (l'une inlosilé liiie, dressée, iidiic (ni
iiuissàti-e el oi'iié de bandes et di' laehes d'un jaune citi-(in tournant pailiiis au
liianeliàlre |)our les bandes d(> l'abdomen ou du ventre et. au rougeûlre pour
les dessins de la lète et du thorax (1).
Tète noire, mandibules soit entièrement noii'es, soit enlièi-ement jaunes
a\ee l'i-Nhème |)oiule noire, sdil moitié noires, moitié jaunes. Tare taidôt
jainie a\ee une tache médiane ronde et deux bandes sous-anlennaires — par-
fois amincies en un simpl(> lilet — noires; tantiM noire avec un dessin médian
jaune en foiine de fer à cheval, accompagné d'une lai'ge bande jaune lon-
geanl le bui'd de l'd'il. r,e dessin type est souvent léduit à 4 bandes ou même
à i taches parallèles, de dimensions variables: enlin, chez quelques individus,
la face est complétemeid noire, avec seulement un |telit point rougeàlie a\i
coin iidérieur de cha(iue d'il. Outre ces taches ordinaii'es, on en remanpie
quetipuM'ois une autre très petite située au point d'iiUei-section de chaque
antenne. Antennes assez longues, plus ou moins robustes, entièrement noiies,
sauf i)arfois — et très rai-ement — une petite tache jaune sur le premier
ai'licle: celui-ci, ordinairement garni en dedans d'une touffe de poils noirs
assez longs; les ai'ticles suivants, jusipi'au .'i^ liéi'issés de poils également
noirs, mais plus courts, le reste de l'antenne glabre ou presipie glabre. Vertex
manpié au-dessus de chaque leil d'une tache jaune plus ou moins large,
quelipiefois effdée, en arrière, en nne bande étroite qui contourne le sommet
de la tète; joues rarement complètement noires, le plus souvent marquées
d'une tache jaune vei-s la base des mandibules ou traversées pai- une lai'ge
bande jaune qui remonte jusqu'au bord supérieui' de l'œil.
Thorax noii'; boi'd du pronotum toujours liséré de jaune; scutellum souvent
orné d'une tache jaune, ronde ou oblongue. simple ou géminée, parfois très
grande et parfois réduite à un simple point à peine perceptible; exceptionnel-
lement, lobes latéraux du mésonotum marqués chacun d'une bande jaune
allongée; écailletles noires, jaunes ou noires et jaunes; quelquefois, une
tache jaune de dimension variable sous le point d'insertion des ailes su|té-
l'ieures. Ailes hyalines, teintées de jaune; nervure costale et stigma jaunes,
ce dernier parfois plus fcmcé; en dessous les autres nei'vures noiies.
Hanches soit complètement noires, soit noires avec im liséré jaune, soit
noires, plus ou moins largement maculées de jaime en dehors; fémurs parfois
tous entièrement noirs, sauf les genoux, parfois noirs en dehor's et plus ou
moins tachés de jaune en dedans; la plupart du temps les antéiieurs et les
intermédiaires noirs <à la base et jaunes à l'exlrémiié el les postérieurs tout
noirs; tous les tibias toujours entièrement jaunes; tarses tons jaunes, rem-
brunis à l'extrémité.
Abdomen noir; tous les segments largement bordés de jaune citron ou de
blanchâtre, sauf le 1" et le i°. qui sont toujours invariablement noirs et chez
lesquels la bande dorsale absente n'est représentée que par deux taches laté-
rales, plus ou moins grandes, placées à la base du segment. Ventre noir
avec la base des segments ordinairement tachée latéralement de jaune ou de
blanchâtre. Fourreau de la scie g noire.
De mi-mai à mi-juillet : 11-18 "/".
Larve dans les liges (ïAurinimiia t'iipalnrid T..! et aussi, dit-on, dans celles
de f>pir,Tn iilmaria L.
Celte tlernière asseilion me semble exiger quelques réserves. Sans vouloir
m'inscrire en faux contre le témoignage des auteurs (pu sont unanimes à
(I) n est. il remarquer que lu nuance jaune est O'aulant plus éelalante que les dessins sont
plus grands et plus nets, tandis que la teinte rougeûti-c s'accentue à mesure qu'ils tendent
à s'oblitérer.
fiOiHV. — Le Mucrocephiis .unilhnslomus Ev. el le M. linraris Sclirk. 149
iiidiqiK'i- ce substrat, je iin' iieiiiicts île coiisei-Nci- i|ui'linies doutes sur sa légi-
iiiiiift'. Ht voici pouii|uoi. D'aiioid. l)it'n que ces insectes soient ti'ès fréquents
ilans noti'e rcirion — ainsi (|uVn téinoijïiicnl nos deux ciiasses (te janvier der-
nier — et Iticn (juc M. Guignon et moi nous ayons très sduvent exjiloi'c en
hiver des touffes de Spir:r(i iiltiuirid, jamais nous n'y avons lencontré, une
seule fois, les fourreaux caractéristiques des Macrocfphus. Sans doute, ce
n'est là qu'une preuve négative, mais ce qui semljlerait lui donner quelque
poids, c'est la différence considérable (]ui existe entre les tiges remplies d(>
moelle de V Afp'imnnia et les tubes creux de la Spir:r(ï. De plus, en admettant
que la lai've puisse y trouxcr de ((uoi \i\i-e. on se demande si elle pourrait en
sortii' au moment de la libération, du comprend fort bien, en effet, que l'in-
secte parfait puisse sans peine — quoique non sans travail — perfoi-er les
parois minces et herbacées de l'aigremoine. mais ses mandibules, si robusies
(pi'elles soient, le sei-aient-elles assez pour percei- les tiges beaucouj) jibis
épaisses et i)resque ligneuses de la spii'ée? iMifm. les détails même (|ue donne
Ed. Andi'é sur les mœurs de la lai-ve de .1/. .niiillinslniiiii'< -— bien qu'il la
fasse vivre, lui aussi, sur Spiriva — tendraient plutôt à confirmer notre
manière de voir.
Voici, en effet, ce (ju'il écrit à son sujet :
i< La larve vit dans la tige de la l'eine des prés iSpirnui iihiKiria): elle y
creuse une galerie très longue et assez spacieuse. L'ieuf est pondu vers le
haut de la lige et la larve (|ui en naît et qui est toujours solilaiie creuse son
réduit en descendant jusqu'au collet de la racine, en en augmentant progres-
sivement le diamètre. Arrivée au terme de sa course, elle se retourne, élargit
sa galerie en montant et se ti-ansforme vers le milieu de la tige, toujours
tournée vers le haut: elle s'enfeinie là dans une coque de soie assez transpa-
rente et beaucoup plus longue que son corps: elle y passe l'hiver et s'y trans-
foi-me en nymphe vers le milieu d'avril et, au commencement de mai, l'insecte
parfait apparaît ». André. Sp. Hym. L p. 541 (Sub : Phjillœciu).
Il est à l'emarquer que, pour nous indiquer la nalnre du travail auquel se
livre cette larve, l'aulein- se sert, par deux fois, du verlie cm/.vçr. Ce terme
sendile donc indiquer claii-ement (pi'elle opère dans une tige pleine: car, si
la tige n'i'tail pas pleine, comment pouri-ait-elle s'y creuser une galeiie " aug-
mentaul |>rogressiveinent de diamètre »? Or, la tige de la S}}inva iihnario —
comme je l'ai dit plus haut — très pauvre en moelle, est vide au centre, d'un
bout à l'autre. Comment, dans ces conditions, la larve du Murniepplni-s
pourrait-elle s'y comporter connue le dit André lui-même? IN'y a-t-il pas là une
incom|tatibilité formelle entre la nalnie du substrat et la manière d'agir du
parasite?
Et, puis(]ue j'ai cité ce passage du Spcciey. je me peiTuelli'ai d'y relevei'
quelques légères inexactitudes.
Tout d'abord, nous y lisons : « L'(euf est pnndu xcrs le haut de la tige: la
larve qui en nait » et (pii est toujours solitaire « ci-euse son réduil en <> des-
cendant jus(prau collet de la racine... »
Contrairement à ce qu'avance ici l'auteur des Mouches à scie, la larve n'est
pas « toujours solitaire » dans la tige. Sans doute, c'est là le cas le plus
fi'équent, mais il souffre d'assez nombreuses exceptions. Il nous est arrivé,
à M. Guignon et à moi. de rencontrer assez fréquemment deux ou trois four-
reaux étages l'un au-dessus de l'autre dans l'intérieur d'une même tige; ils
peuvent même s'y trouver au nombre de quatre: mais ce dernier cas doit être
très rare, car nous ne l'avons observé qu'une seule fois.
Cette pluralité des fourreaux dans une même tige prouve donc que la larve
n'y est pas " toujours solitaire » et il s'ensuit, par voie de conséquence,
qu'elle ne se rend pas toujours et nécessaii-ement » au collet de la racine »,
pour remonter ensuite vers le milieu de la tige et s'y nymphoser.
150 GorRY. — Le Macroccpluts .lanninsiDiniis Ev. et 1p M. lincaris Sclirk.
I']|, rii ctii'l, les giilcrii's siipei'posécs i|iii' lOii iicul icncuiiliiT dans uiu'
lige ne siuit jamais " conloudues », loiil au coiilraiic, elles sont luujnnrs
nelleinent •■ sépai'res « les unes des autres par uiu' portion plus ou moins
grande de moelle intacte; les larves du milieu et. du sommet de la tige ne sont
donc pas » descendues jusqu'au collet de la racine ", mais se sont dévc-
lop|)ées sur place à l'endroit où se lrou\c leur tnuri-cau.
Même lors(]ue la lai-ve est solitaire, il arrive sou\cnt ijuc le chapelet de
ci-oltins serrés iju'elle laisse dei-|-ière elle [lai'lout où elle [lasse s'ai'ivte à une
certaine distance au-dessus du collet de la plante, piiine évidente i|u'elle
n'est pas allée plus loin dans ses |)éi'égrinations.
Entin, Andié ajoute :
u Elle se transforme là dans uni> co(|ue de soie assez Iranspai'enle... etc. »
L'expression « corpu' de soie », (|ui iiourrait provoquer un rapprochement
entre l'enveloppe nyniphale des Mdcrnci'itlms et celle de dit'terentes tenthrèdes
connue l'riMtijilwra nlnli'osa, Uylotoma brrbpridis et autres, ne me semble
pas tout à fait exacte.
En réalité, c'est plutôt un fourreau ou un tube, parfois très long — de
'M) à L'I "°/"" — qu'une coque in'oprement dite et la matièie qui le compose a
plutôt l'aspect d'un parchemin très mince et assez résistant que celui d'un
tissu fait avec de la soie.
Et maintenant, voici, à l'usage des lecteurs de la Feuille qui seraient dési-
reux d'élever cet insecte, soit pour se le procurer, soit pour conti-ôler la [)ré-
sente étude, quel(pies renseignements (pii pourront leur être utiles.
Laissant de côté le substrat douteux de Spinea uhiiuria, je ne m'occu[ierai
que de l'.Mgi-emoine, d'autant ipie cette plante est plus répandue que l'autre
et se rencontre un peu iiai-tout dans les champs, les fiiches, les vignes et sur
le bord des chemins. Toutefois, il faudrait se garder de croire que l'on put
découvrir les larves de Macrocephus dans tous les pieds, indifféremment. vSi
l'on veut ne perdre ni son temps, ni sa peine, il ne faut s'adresser ([u'aux rir/rf-
nuiiiia qui pousseid à mi-côte, c'est-à-dire dans les endroits où se fait sentii'
l'inlluence d'un sous-sol humide, il faut, de plus, explorer uniquement les
toulîes bien exposées au soleil: celles qui poussent dans les bois ou qui sont
abritées, ne fût-ce que par un buisson ou une cépée d'osier, ne contiennent
jamais de larves ou. du moins, nous n'en avons jamais i-enconti'é dans ces
conditions.
Le meilleur moment poui' se livrer à celte chasse est le mois de janvier et
les mois suivants jusqu'à la lin de mars, parce qu'alors la laixe enfei-mée
dans son fourreau ne prend plus de nourriture et se consene plus aisément.
La nymphose a lieu dans le fourreau même et dure, à peu près, une quin-
zaine de jours : l'insecte parfait, débarrassé de sa tunique nymphale, ne soi-t
pas immédiatement, mais passe encore deux ou trois jours dans son foui-reau
avant de se libeller complètement. Au moment où il pai-aît au jour, les ailes
sont irisées de teintes sombres magnifiques, mais qui disparaissent très rapi-
dement
Les imagos sont très faciles à obtenir: il suffit de placer les tiges habitées
dans des bocaux de \e\rp. ou mieux encore dans des boîtes de fer blanc. Si
l'on veut suivre de plus près les phases de la nymphose, on peut mettre
une larve dans un petit tube de verre, à peu près du diamètre de la tige dont
on l'a extraite, et fermé aux deux extrémités ]iar un tam]ion de ouate: l'in-
secte s'y développe parfaitement, à condition que le tube ne soit pas placé
dans un endroit trop sec.
Au moment des éclosions. il est utile de suiveiller de pi'ès ses élèves et à
mesure qu'ils naissent, de les placer séparément dans des tubes pendant
quelques jours pour leur laisser le temps de prendre leurs dimensions nor-
GoiRY. — Le !\lacrocophu.<! .rantltnslnmus Ev. et le .1/. lineaiis Schrk. 151
maies; car, lorsqu'on les laisse ensemble dans la boîte d'élevage, non seule-
ment ils se barbouillent d'une Une sciurt> (|u'il faut ensuite enlever au pinceau
pour les étudier, mais encore ils ont la détestable liabiluilr' de se dévorer
inutuelleinenl les antennes et les pâlies, cl, taule d'y xcillcr, il n'en est i^uèi-e
(pie l'on arri\e à retirer île la ba,i,Mi-ri' sans (pi'ils soient plus Ou moins
estropiés!
En terminant, je crois bon de signaler une anomalie de coloration (]ue j'ai
été à nu''me d'observer assez souvent. Chez certains individus, les pi'emiers
segments de l'abdomen, ainsi que les lianclies posli'Mieures cl pres(pic tous les
segments xentraux. au lieu d'être d'un noir iir(dond, oITrenl une teinte l'ou-
geàtre tiès prononcée. Je pense, poiu- ma pari, ipie celle coloration insolite,
tpu affecte toujouis les mêmes parties du coi-ps, présente tous les caractères
d'une véritable <. aberration ». Toutefois, je dois dire que cette manièi-e de
\oir est loin d'être partagée par tout le monde. M. .1. de (iaulle, avec qui j'en
ai causé, et mon collègue, M. Guignon, pensent que les inilividus ainsi colorés
sont tout simplement des imagos « immatures ». N'ayant pas les connais-
sances S|)éciales nécessaires |ioui- tranclriM- le difféienil, je li\ie ce problème
airx entomologistes compétents (pre sa solution pouii'ait intéresseï-,
Samois-sur-Seine. d. GouRY.
NOTES SDR LA SECTION CARACOLLINA DANS LE GENRE HELIX
et indication de la dispersion géograpliiqûe des espèces qui en font partie
La section Caracollma a été pi'oposée, en 1831, par- Ehrenberg dans son
Synd). pbys., puis délinitivement établie en 1837 par- lîeek, dans son Index
moll., p. 28, pour- les espèces venant converger- vei-s les ileli.r lens, leiiticula
et rangiana.
Les CaracoUina sont des Hélix à toui's nombreux et serrés, à ouverture
plus ou moins dentée mais presque toujours petite et irrégulièi'e par suite
de la compi-ession du péristome.
Ce sont des espèces mai-itimes, ne vivant (jue dans les îles, les péninsules
ou les endi'oits du continerrt sounris aux influences maritimes. Elles sont,
dans ces l'égions, les repi'ésentanfs des Trigonosluma de Fitzinger, section
essentiellement continentale.
iMe basant sur leur disper-sion géographique, je décom|)ose cette section
en trois groupes :
1° Les Lor.slanu ayant des r^pr-ésentaids dans tout le périmèti-e méditer--
ranéen mais plus largement i-épandus en Grèce :
2° Les fnrci/rrnswiui signalés jirsqu'à ce jour en Turquie, en Grèce, en
.\lbanie et dans les îles de la Ualniatie. c'est-à-dire en Anatolie et
dans l'île Lésina.
3° Les nangianana du centre hispanique et qui se trouvent aussi en .•Mgér-ie,
au Maroc et en Fr-ance aux deux extrémités de la chaîne pyrénéenne.
I. — Groupe du LERSIANA
Ileli.r Ictiliculu.
Ilelu Imticiilu Férussac, 1821, Tabl. svst.. p. 37.
— Michaud, 1831, Compl. liist. moll., p. 43, pi. XV, fig. 15-17.
152 Caziot. — Notes sur la seclion " CnrncoUina " dans In grnrp Heli.r.
Toiil le périiiièli r inrdilciianéen : lùili(''é à Chalcis et ;m l'irée; Rhodes,
(lièle, Chypre (coH. liesse), Malle, Syrie, île de Cni)i-i (Mellina).
Italie : province de Krj^'i,'iii, Modène, Calahres, Toscain'. Muni \igen-
Ini-o^(Sicile), île Favignano, Sardaigne, Corse.
To'ut le lilliiral, de Villelranihe-SMi--Mei' à Celle. ,\i Didjreuil, ni l'eeoid
ne i'indiipienl dans IliiTaidl. \'all(''e de l'Aude (nn spécimen sigiiah'' pai'
Sourhieu).
Kspagne : à \alenre, AlicaïUe, Sé\ille. (■il)i'allai-.
Haléîires (liesse), l'orlngal. Algérie, Tniiisir, l\ali\lie. Mai-oe. Madère,
Cannries, Açores.
(//(■//. (■ iiliiic(ipsis).
Ildir pliacopsis (viniicii iiinlinii) jîoui'gnignat, /'// Sei\ain. LSSO, Mlnd. nioll.
Kspngne et Poi-lugal, p. 70.
Celte foi-nie, que Servain dil existei' en Grèce, n'a été représentée ni
signalée par aucun autie anieni . C'est une espèce à rayer de la nomen-
clature, comme la suivantr.
\llcH.i l'hirala).
Ilrli.r l'IiKuild (niiiiwn itiitliim) Lelourneux, ni Servain, 1880, Inc. cil., p. 70.
Forme indiqni''e en Grèce et en Egypli'. mm figurée, non signalée par
les aideurs: elli' l'sl à rayei' aussi de la mimrnclaturr.
Ili'li.i: leiilhid.
llcH.r Iciiliiiii Martens, IS8."'), Silz. Her. Ces. iNaluif. Fr. lieiiin, p. 18.
Turkeslan. Espèce non ligurée.
llcli.r calpeana.
Ilcli.i calpeaiia Moielel, 18:^4, Rev. Zool., p. 621 et Moll. Maroc, 1880, p. 17,
pi. m, fig. 5.
Espèce servant de transition à Vllcllr lois Férussac.
Sud de l'Espagne, (lihrallai', Séville; indi(iuée avec un jioinl d'inler-
rogalion à Ceuta (Maroc), pai- M. Pallai'y.
Ildlr Icns.
llclLc leiis Férussac, 1821, ïabl. syst., p. 'M.
— — 182^1, Ilist. nioll., p. (Kl, lig. 2.
Cette espèce est une des esiièces les i)lus caractéristiques de la Gi'èce.
Elle y est largement distribuée et se trouve partout en grande (pianlité.
Férussac indique qu'elle habite l'île de Ténériffe, la plus grande des
îles Canaries. Celle localité est erronée et tous les auteurs modernes
sont d'accord pour al'lirmer que 177. lens n'habite réellement que la
péninsule h(dléni(pie et les îles qui s'y rattachent géologiquement. Ross-
masslei' la signale ilr Zanle, de Scio et de Seslos.
//(■/(.(• lois, vai-, lc)ili[iiniiis.
Ileli.r lenliluwiis Ziegler, )'// Mousson, ISiii), Co(|. Schl., p. 32.
— Pfeiffer, 1868, Monog. hel. viv., t. V, p. 260.
Uellv lens, var. lenUformis 'VN^eslerlund, 1890, Kalal. palaart. lég., p. 20.
Heaucoup d'auteurs considèr-eni cette forme, que je ne crois pas
ligiu'ée, comme une variété de Vllilix lens. Elle se distingue de celui-ci
par sa carène moins prononcée, son ombilic plus étroit, son dernier
tour plus renflé en dessous et par son ouverture plus ovale.
Chalcis et l'île de Skiathos, Attique. Thessalie, Macédoine et Eubée.
Caziot. — Nnlc.^ sur In spclinn " CaracoUina " dans le grnre lleit.r. 153
llelix lens, var. aUostonui.
Ilclir lens, \av. nllinsloma, Faiinn ouropi, p. 41.
(loiloii ?
Ilcli.r lens, var. elia.
llelix lens, var. clia Roeltger, 18.S:i, Jaliil). il. Malac. ('.os., p. 'VM).
Klis (Gi'èce).
Il élis Icif-, \;ir. abantisorum (de Abantès, peuple de l'Eiibée).
lleli.L lens, vai. pili(iera{\) Itlanc, in Weslerlund ot P.laric, 187'.). Aperçu sur
la faune inalacoi. de la (irèce, p. 36, pi. I, lig. 10 «, b, e.
Il élit abaniisonim Seryaiu, 1880, Et. iiioll. Esp. et Porl., p. 70.
Par ses poils cnuiis, répandus sui' toute sa surface, cette coquille
indique la parenté du groupe dans kniuel elle se trouve, avec la ('(irei/-
rensiana.
Eubée et Aciunélage.
llelix lens, var. callopiincla.
llelix lens, var. callovunctu Itlanc, in Weslerlund et Blanc, 1870, Inc. cit.,
p. 36, pi. II, fig. 'il a, b, c.
Par ses tours cai-énés et sa croissance moins lente, par- son ou\<'rture
ascendante et la callosité pariétale qui tend à rejoindie les deux bords,
cette hélice converge veis (jueiques espèces des llaiigianana.
Lépante (Grèce).
II. - Groupe des CORCYRENSIANA
llelix corcjirensis.
llelix ennlorlii [■l) Ziegler, in Rossni., Iconog., Heft 8, S. 40, fig. 538.
//('//.( eiireiji'i'nsi.s Poitscli, */( PfeillVi-, Monog. helic, 1838, I, p. 415.
— Desliaves, iiiiud Férussac, 1830, Ilisl. moll., N. 75, pi. 16,
ng.'23, 24.
— Deshaves, in Féiaissac, 1830, Ilist. moll., p. 21, lab. 60 E,
fig.'l, 5.
Ile de Corfou, Lépante dans l'Etolie, Epire à Pentapigadia; Ballvans
(Bulgai-ie). Zabljak, \'ir l!a/.aar (Monténégro) (Wohlberedt), Philippopoli
(coll. Hesse).
llelix corcijrcnsis, vai-. canalijera.
II. cnrcyrensis, var. canalilera Anton, 1830, Verz. der Conch., p. 30.
Sayades et lanina, dans la Morée.
Hélix corcyiensis, var. oclogyiala.
llelix enifiirensis, var. octofijirata Mousson, 1850, Coq. Schlaffi, I, p. 30.
lli'li.r octogyrala Bourguignat, in Seivain, Etud. Moll. Esp. Port., 1880, p. 71.
Environs de Prédésa en Epire.
llelix curcyi'ensis, var. cephalonicu.
Ileli.i- enrcyrensis, var. ceplialonica, Mousson, 1850, loc. cil., p. 20.
Céphalonie.
(1) Non Hélix piligcia Ziegler, in Auton Verz. Conchyl., 183fl, espèce du groupe des Sert-
ceana, nec Hcl'ix piligera Andrnwski, in Ivrgn., Coquilles de Russie, neo Hélix piligera
Martens, etc.
(2) Non Hélix conlorla Férussiu:', 182i, in Voy. Freycinel, Zoo!., p. 469 et in Hist. Moll.,
tab. 51 H, lig. i; espèce des Iles Sandwich.
154 Caziot. — Noies sw la seciion " Carcicollina " dans le genre llelix.
Hélix corcyrensis, \i\v. glrrn (1).
llcH.i (jirnt Frivaldskv, lu Kossiiuisslei', 1838, Iconog. HefI, 7-S, lab. 3'.),
lig. ;i:{cS'i.
— — A. Magyar, 183;i, Tutl. l.ais. evkuny\iM. p. 27'i, laT. \ll. lig. II.
— cnvi-iiveiisis^ var. {jirni WcsIci-JiiiMJ, IS<S!t. Kaiiii. |ialaai-l, Itiniii'iik.,
i». -M.
— — — — liesse, l'.)il, Ziir Keiintais der Molliiskeii-
Faiiiui Ustruraelieiis llelicodantu carcy-
rensis Partsch mit var. girva (Fiùv.) Rossm.
(lliai-iiianle peiile espèee, buMi décfile el ligiirée pai- Uussmassler,
iiuiiipiée par le lr Kdhi'll (-orurae trouvée en Ali»ariie ej par .Mousson
au nord di .laniua en i^pire. Balkans à Kiislendej. Tiniovo, Dziimaja
el Suinla.
Ih'li.i (jyrid rmlli, Speeies, p. I(j, pi. I, lig. 17-1 .S.
— l'feiffer, 1818, Monog. liel. viv., I. I, p. 414, cl dans Ciiemnilz,
éd. 2, lleiic, n° 770, laf. 124, lig. 31-33.
On ne connaît (ju'un seul individu consei-vé au iMusée de .Munieli
(Hesse). Rolli tlonne, eonune localité, Cacamo Cariac.
IleUx barbala.
Ililii barbahi Férussac, Hisl. nioll., loc. cil., lab. 66, fig. 3.
Ile de Crète à Canée (Blanc). M. Hesse l'indique bien aussi de la Crète
mais ne croit pas qu'il se trouve dans la Grèce continentale; Candie
(.Mousson); Malkans (Fiiv.); mont Hymetle dans l'Attique (Martens).
iXice. Conunandant Caziot.
(A .siiirre).
NOTES Sl^ÉCIALES ET LOCALES
Clirysomela cerealis sur le Dompte- Venin. — Le 24 août dernier, dans la
partit' supériiniro de la valUV d'I/.ahit, qui domine Pieri'efitte, près d'Argclés, j'ai
trouvé un certain nombre de Vhrijxnmchi rcirnlls L. , exclusivement sur le Dompte-
Venin {A^rle])ins riricetn.jiriim). Etant pressé, je n'en ai ramassé ciue 6 exem-
plaires au bord du sentier, mais je pens»^ que j'aurais pu facilement en récolter au
moins une cinquantaine. L'insecte en question, à ma connai.ssance, n'avait jamais
été signalé sur cette plante.
Poitiers. A. Aonus.
(1) Tous les auteurs, sans exception, ont adopté le nom de yirva, malgré qu'il n'ait aucune
signifioalion, pas plus en latin qu'en groe; cette dernière langue pourtant bien connue par
l'auteur de l'espèce de Frivaldsky. ainsi que l'indique les déterminations de ses autres espèces,
presque toutes décrites par Rossmùssler. Ce nom de (lirva a sans nul doute ét.é imprimé pai'
suite d'une eJTCur typographique jxiur giba (nUi-us, gris cendré), caractère frappant de cette
espèce dont la coloration, surtout en dessous, est d'un beau gris ceaixlré, comme d'ailleurs
celle de ses congénères: je conser\-e néanmoins ce nom parce que les règles internationales
admettent mêmes les noms barbares.
Noil'f! spécinlcs et locales. 155
Nouveaux habitats du Gui. — La Feuille dcx Jeu7iex NatuiriliMest, n" 501, indiqun
31 osiJi'ws df Phaiiénigames sur lesqu^-lles on a obs«'rvé le Gui (Vincum a/hiini).
Je puis raugnipiiter encore l'n citant les hôtes suivants que je connais : Piceu
edCf'ha (pruf. D"^ Chodat et V. Tulucuf), Abitx tilba, Piniis silrestr/x, l'o/niliis tre-
11111//1, A/1U1.1 iiicaiia (prof. Jaccard, gardes-forestiers Badel et Boulaz), ('(jryliis
Avellana, Jui/l/iiis ii/i/rn, Soi//ii.< aria, l'itnnu peiaica (gai'de Mugnier), l'rinnix
inntitia (garde Chappuis), J'ru/iiia domestica et Eaui raniiia (prof. Favrat).
Ceci porterait ainsi à 43 le nombre des espèces indiquées dans cette Feuille.
Moiitcherand (Suisse). M. Moreillon,
liisiiccli'iii- des Forêts.
Hélix arbustorum en Seine-et-Oise. — Ce mois d'août dernier j'ai eu l'occasion
de rencontrer, sur le t-erritoirc de la commune de Marcil-sur-Mauldre (Seine-et-
Oise) et sur celui de Montainville, VHelix aibuxturuni Lin. dans les marais des
bords de la Maiildrf. J'avais au.ssi, au printemps, observé oett« espèce dans les
marais de Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne).
Paris. A. Laville.
Découvertes néolithiques à Montainville (Seine-et-Oise). — Les coteaux qui bordent
à l'E.st et à l'Ouest la vallée de la ilauldre ont, depuis de longues années, fourni
des séries variées de l'industrie néolithique, mais je ne sais pas si on a découvert
les traces des villages des populations qui habitaient cette région à cette époque.
En tous cas, je signale des fonds de cabanes qui ont fourni des percuteurs et lames
en silex accompagnés de débris de poteries ornées ou non, à pâte grossière ou fine.
Mon ami Mansuy et moi avons découvert ces fonds de cabanes en septembre 1892,
dans un trou à Sable Kaolinique ouvert à flanc de coteau et situé à l'Est de Reynes
et au Sud de la Maladrerie, dans la propriété de M. Devaux.
Cette année, je crois avoir découvert, au Nord de Montainville, à environ
800 mètres au Nord-Nord-Est de l'église de cette communi', un emplacement de
village néolithique. Cet emplacement m'a été révélé par des débris de poteries
grossières, épars dans les tenes au milieu des restes de l'industrie néolithiqu<'
typique.
Maintenant, ces restes de poteries peuvent aussi provenir de dolmens détruits
très anciennement, mais ils peuvent aussi provenir de fonds de cabanes néolithiques
d'un village de cette époque.
Paris. A. Laville.
Couleuvre vipérine et Couleuvre à collier dans la vallée de la Mauldre. — J'ai pu
constate)-, cet été, dans la vallée de la Mauldre, à Mareil et à Montainville (Seine-
et-Oise), la présence des deux espèces de Couleuvres de nos régions; : la Couleuvre
à collier et la Couleuvre vii^érine.
De la Couleuvre à collier, j'ai rencontre deux exemplaires dans les marais de
cette vallée; un individu de taille moyenne, dans une sablière abandonnét> et un
tout petit individu, pas plus gros qu'un gros ver de terre, long au plus de O^SO,
bien caractérisé par .son collier jaune paille. Ce petit animal rampait dans la
poussière de la route, près du pont de Mareil, où j'eus assez de difficulté pour m'en
emparer, car bien que tout petit il se tortillait et glissait entre les doigts avec la
plus grande rapidité. Après l'avoir examiné à loisir je l'ai rejeté dans le marais
qui borde la Mauldre.
Le même jour, mais à Herbeville et dans la forêt des Alluets, je fis deux obser-
vations dont je rends compte ici. A la sortie d'Herbeville et à l'entrée de la Forêt,
j'avisai, dans un trou d'un vieux mur exposé au midi, une très longue et très mince
Couleuvre qui se prélassait au soleil. Comme je la dénichai avec mon parapluie (au
lieu de la prendre à la main, ce qui me répugnait, malgré que j'étais convaincu
que j'avais affaire à une Couleuvre, parce que je n'en reconnaissais pas l'espèce,
d'une part, et que, de l'autre, je n'avais pu en bien voir la tête), elle s'enfuyait
dans l'herbe sous les pierres, d'où je pus la faire sauter de l'autre côté de la route.
Mais je l'envoyai raalheui'eusement dans l'herbe du talus, d'où il m'a été impos-
sible de la retirer, car avant que j'eusse traversé la route elle finissait de s'enfoncer
dans les broussailles, où il me fut impossible de la revoir. Tout ce que j'ai pu
remarquer, c'est cpi'elle était d'un gris rougeâtre très terne, paraissait dépourvue
de taches plus foncées visibles à l'œil. Sa taille pouvait atteindre O'^TO de longueur
et son épaisseur dépassait à peine celle du petit doigt. — Serait-ce une variété de
la Coronelle lisse? — L'a-t-on déjà rencontrée dans cette région? En tous cas, j'ai
trouvé, en 1880, le 15 août, un bel exemplaire de cette espèce, mais il était couleur
acajou, avait un Y sur la tête et une belle ligne noire en zigzag sur le dos. Au
15G Notes ii\iémûes et locales.
cours de la même excursion, sur le plateau des Alluefcs, à l'entrée de la Forêt, je
trouvai sur la route un très grand individu de la Couleuvre à collier qu'un jar-
cliuiei- venait de tuer. Ce serpent avait r"0'i de longueur et O^H d<' circonférence
vers le milieu ilu corps. C'est le plu.s grand indi\ idu de c<"tte espèce (|u<' j'aie encore
pu voir. Mais tout le monde sait que des individus de cette espèce atteignent parfois
l'";")*) de longueur. Dans les galeries du Muséum, il y a même, dans un bocal, un
individu d'une grosseur monstruoust», gros comme un petit boa. Cet individu qui
a été, je crois, décrit ou tout au moins signalé par Bibron et Duméril, est étiqueté
comme provenant de Sicik".
Revenons à la vallée de la Mauldre. Quelques jours plus tôt, vers la mi-août,
toujours dans les marais de la Mauldre, entre Mareil et Montainville, en ramassant
des Heli.r (irhuxioriim, j'avais aperçu un tout petit individu de la Couleuvre vipé-
rine qui barbotait dans l'eau. Comme elle était assez loin de moi, j'essayai de la
tirer avec mon parapluie, mais je ne réussis qu'à la déplacer et à la faire fuir.
Hier, 4 septembre, toujours dans la même vallée, sur le bord de la route, à
l'entrée de Mareil, on avait, d'un jardin en bordure, jeté une Couleuvre de taille
moyenne, d'un gris cendré, à ventre rougeâtre, longue de 56 centimètres, moins la
tête, écrasée et séparé*^ du corps. La queue n'avait que 0™105. Il n'était guère facile
de reconnaître l'espèce de ce serpent, mais je ne croyais pas que c'était la Couleuvre
à collier. On voyait, à peine visible, sur le dos, une ligne foncée composée de taches
foncées transversales. De chaque côté existait une autre rangée de taches égale-
ment foncées. Comme il me semblait, à voir un épaisissement assez marqué, à 0"15
du cou, qu'elle devait avoir mangé depuis peu, et voulant voir ce qu'elle avait
dévoré, je la pressai progressivement à partir de la queue jusqu'au cou coupé. Je
n'en fis rien sortir que du sang caillé, une sorte de sérosité glaireuse, des petits
lambeaux de graisse et six petits couleuvreaux qui n'étaient pas du tout contenus
dans des œufs. Ces petits serpentaux, que j'ai conservés dans l'alcool, n'ont pas
plus de 0™15 de longueur et ne sont pas plus gros qu'un mo.ven ver de terre. Ils
ont une petite tète toute noire, l'œil à iris circulaire des Couleuvres. Le ventre et
le dessous de la tête est rougeâtre, un peu lie de vin. Le dos est grisâtre et est
marqué d'une ligne de taches noires transversale en zigzag. Sur chaque côté il y a
une autre ligne de taches foncées. Je crois avoir affaire là à des petits de la
Couleuvre vipérine, mais je ne savais pas que la Couleuvre vipérine fût vivipare.
J'ai apporté la plus grande a,ttention à l'examen de ces petits serpents au moment
oîi je les faisais sortir du corps de leui- mère, qui venait d'être tuée depuis peu de
temps, car elle remuait encore un peu lorsque je l'ai aperçue. Je prie le lecteur de
m'excuser d'avoir pris un peu de son temps, mais j'ai cru qu'il y avait un peu
d'intérêt à faire connaître que ces deux espèws de Couleuvres cohabitaient dans
la même région et dans le même marais.
Paris. • A. Laville.
Nécroloqie. — Nous avons le profond regret d'apprendre la mort de l'un de
nos premiers adhérents, M. Galien Mingaud, conservateur du Musée d'Histoire
Naturelle de Nîmes. — Fils d'un savant distingué, M. Galien Mingaud avait
succédé à la direction du Musée à notre vieil et regretté ami Stanislas Clément.
Il a grandement contribué à l'accroissement des collections qui lui étaient confiées
en s'attachant tout particulièrement aux séries locales: ses travaux sur la Faune
du Gard ont paru pour la majeure partie dans le Bulletin de la Sociéff d'Etude
dex-Sciences Naturelles de Xfme.t, dont il était l'un des membres les plus actifs. —
On connaît ses belles recherches sur le Castor du Rhône et sur ses parasites;
recherches difficiles et qu'il poursuivit pendant longtemps avec un plein succès.
Nous envoyons à nos collègues de Nîmes, qui viennent de faire une si grande
perte, l'expression de notre plus vive s.ympathie, avec l'espoir que les exemples
d'activité scientifique, si nombreux dans la grande ville du Gard, ne seront pas
perdus.
Un nouveau deuil vient de frapper M. Adrien Dollfus en la personne de son
beau-frère, M. René Schlumberger, colonel d'infa-nterie en retraite, breveté
d'Etat-Major, commandeur de la Légion d'Honneur, ancien chef de la Mission
militaire française au Maroc, décédé à Lyons-la-Forêt (Eure). — Le colonel
Schlumljerger était le fils aîné de notre ancien et si regretté collaborateur,
M. Charles Schlumberger, ingénieur du Génie maritime.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. ObeitliUr, Rennes— Paris (3144-12
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEDNES NATURALISTES
I« SERIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. 35
L'année 3 fr.
(Les premières années sont épuisées).
Table des Matières de la Série O fr. 40
, II<= SÉRIE DÉCENNALE
Années 1880 à 1890 : .
Le numéro O fr. S5
L'année 3 fr.
(Quelques numéros ne peuvent plus être vendus séparément).
Table des Matières de la Série O fr. 50
IIP SÉRIE DÉCENNALE
Années 1890 à 1900 :
Le numéro O f r. 40
L'année. 4 fr.
Table des Matières 1 ir. 50
IV- SÉRIE DÉCENNALE
Années 1900 à 1910 :
Le numéro ! O fr. 50
L'année 6 fr.
La Table des Matières de la Série est en préparation.
y SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 fr.
Les Abonnés de la Feuille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de 25 7o pour l'achat des 3* et 4° séries.
SOMMA.IRE: DU N» SOS
J. Dewitz : L'importance de la Physiologie pour l'Elnloniologie-' appliquée (//»).
G. Goury : Etude coinpfirative enli-e le Macrori'phvs xonllioslonins Ev. r.l le M. linearis
ScliiU. (Ilym.).
Commandant Caziot : Notes sur la section Caracollina d;ms le genre Hélix et indicalion de
la dispci-5ion géographique des espères qui en font partie.
Notes spéciales et locales :
Chrysomelà' cercalis sur le Dompte-Venin (A. AgnusI.
Nouveaux habitats du (lui (M. MonEn.LON).
Ileli.r arbustonnn en Seine-et-Oise (A. Lavili.e).
Découvertes néolitliiques à Montainville (S.-et-O.).
Couleuvre vipérine et couleuvre à collier dans la vallée de la Mauklre (A. Laville). .
Nécrologie : M. Galien Mingaiid. — Le colonel SchUiniberger.
TARIF DES ANNONCES POUR LA 42" ANNÉE
Page entière 22' »
1/2 page 12 »
1/4 — ' 7 » y Les annoDces sont payables cj'avauce.
1/8 — 4 »
1/12 — 3 »
1
Los nnnis di's dimuleurs de lu IHhliolhcquc paur le mois écoulé
parulUnnl au jimiltuin numém.
^^^^^l'^'- Novembre 1912 — V= Série, 42" Année
^^.
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
•?• •?■• •?•
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien DoUfus, 3, rue Fresnel, Paris (16'=) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"' janvier
(au lieu du !«' novembre)
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
u
1912
LIVRES NOUVEAUX PUBLIÉS EN FRANCE
Baein (René). — Catalogue raisonné des Oiseaux du canton de Nemours,
gr. in-8°, 28 p. avec 1 carte et 3 planches. — Orléans, imp. Tessier.
Benoist (Raymond). — Recherches sur la structure et la classification des
Acanthacées de la tribu dos BarlériOcs, in-S", 108 p. avec fig. — Lille, imp. Le
Bigot.
BousSAC (J.). — Essai sur l'évolution des Cérithidés dans le mésonummulitique
du bassin de Paris, in-8°, 99 p. et planches. — Lille, imp. Le Bigot, Paris,
Laboratoire de Géologie de la Sorbonne.
Brunet (Marcel). — La baie de Gâvres et ses enveloppes. Contribution à l'étude
de l'évolution des côtes du littoral atlantique breton, iu-8°, 26 p. avec 7 fig. et
3 planches. — Paris, Gauthier-Villars.
Challet (E. -Victor). — Essai sur l'essence d'Eucalyptus glohulus officinale
(thèse), in-8°, 191 p. — Nantes, imp. Biroché et Dantais.
Chapelle (J.) et J. Ruby. — L'Olivier, in-16, 65 p. avec fig. — Villefranche,
libr. du Progrès Agricole.
CoMÈEE (J. ). — Les Algues d'eau douce. Notions élémentaires sur la biologie,
la structure et la classification des Algues d'eau douce, in-8°, s-113 p. avec
17 planches (536 figures). — Paris, Lhomme.
Flahault (Ch.). — Nouvelle Flore coloriée de poche des Alpes et des Pyrénées,
in-16, xvi-201 p. avec 144 planches. — Paris, Lhomme.
Feazpont (G.). — Les Vosges (Préface de A. Fournier), in-8°, xii-426 p. et
160 dessins. — Paris, H. Laurens.
Gallouedic (L.) et F. Maueette. — Les principaux aspects du globe. La
France. 4" édit., in-16, 348 p. — Paris, Hachette. — 2 fr.
Gentil (Louis). — Le Maroc physique, in-16, 324 p. avec cartes. — Paris,
Alcan. — 3 fr. 50.
Giriend (J.). — Les Escargots, comment on les élève, comment on les consomme,
comment on les détruit, in-8°, 71 p. et grav. — Rouen, imp. J. Giriend. — 1 fr.
José (Yves). — Contribution à l'étude de VEmbelia ribes (thèse), in-8°, 55 p.
avec fig. — Lille, irnp. Centrale du Nord.
Krause (S.) et R. Collin. — Com-s d'Histologie normale. Guide pour l'ensei-
gnement pratique de l'histologie et de l'anatomie microscopique (Adaptation par
' R. Collin), in-S", viii-468 p., 98 planches. — 30 fr.
Lagatu (H.) et L. Sicaed. — Contribution à l'étude des terres salées du littoral
méditerranéen, in-8'', 59 p. et planches (Ministère de l'Agriculture).
Li-Yu-YiNG et Grandvoinnet. — Le Soja. Sa culture, ses usages alimentaires,
thérapeutiques, agricoles et industriels, in-8°, 148 p et grav. — Paris, Challamel.
Magee (Henri). — Les moyens de découvrir les eaux souterraines et de les
utiliser, in-8°, 7.75 p. avec 311 fig — Paris, Dunod. — 18 fr.
Millant (Richard). — La culKire du Pavot en Turquie, in-S", 47 p. avec grav. —
Paris, libr. Challamel.
Paementier (Paul). — Les Noyers et les Carya en France. Espèces et variétés,
culture, maladies, produits, in-8°, 135 p. avec 28 fig. — 2 fr. 50.
Pfeffee (W.). — Physiologie végétale. Etude des échanges de substance et
d'énergie dans la plante (traduit par Jean Friedel), t. II, Echanges d'énergie,
in-8°, p. 161-900, avec figures. — Paris, Steinheil. — 25 fr.
SoEURE (Th.). — Compendium sur les Champignons, in-16, 69 p. — Le Mans,
imp. Drouin. — 0 fr. 60.
■ Stoyanoff (Ilia). — Etude minéralogique et chimique des roches éruptives
(thèse), in-S", xxi-173 p, et planches. — Mâoon, imp. Protat.
l"^' Novembre 1912 — V« Série, 42= Année — N" 503
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
i
NOTES SUR LA SECTION CARACOLLINA DANS LE GENRE HELIX
et indication de la dispersion géograpljiqae des espèces qui en font partie
(Fin).
III. — Grovipe des RANGIANANA
HelU lusitanica.
Hélix lusitanica L. Pfeiffer, 1841, Symb. ad Hist. hel. viv., t. I, p. 41.
— Morelet, 1843, Moll. Port., p. 55, pi. VI, fig. 1.
Valence (Espagne), Portugal.
Hélix Tarnieri.
Hélix Tarnieri Morelet, 1854, in Rev. et Mag. zool., p. 623.
— Hidalgo, 1873, Catal. Moll. Espag., pi. XVIII, fig. 181-183.
— Kobelt, Iconog., fig. 1410.
— Pallarv, 1898, 2' Contrib. à Faune malacol. du N.-O. Afrique,
p. 63.
Maroc : Environs de Tanger (Pallarv) et de Tétouan (Ponsonby).
Hélix Walkeri.
Hélix Walkeri Ponsonby, apud Kobelt, 1889, Nachrich. der deutsch. Malak.
GeseU.", XXI, p. 40.
— Kobelt, 1890, Iconog. N. F., p. 79, fig. 663.
— Pallary, 1898, loc. cit., p. 63.
Près Esmir (Maroc). Cette forme, dit M. Pallary, est intermédiaire
entre VH. Tarnieri et VH. leniicularis, tout en ayant des affinités plus
étroites avec la première de ces espèces. Elle est semblable à celle-ci
mais a une carène plus aiguë persistant jusqu'au péristome (Kobelt).
Hélix leniicularis .
Hélix leniicularis Morelet, 1880, Journ. conchvl. Faune malacol. du Maroc,
t. XXVIII, p. 45.
— Pallary, 1898; loc. cit., p. 64.
Tarifa (Andalousie), Fez et Tanger (Maroc).
Entre Tanger et Tétouan on trouve un assez grand nombre de formes
qui servent d'intermédiaires entre cette hélice et VH. maroccana Morelet.
Une de ces formes a été décrite sous le nom d'Hélix columnse Ponsonbv
(Pallary).
158 Caziot. — Notes sur la seclion " ('(iracoUiua " dam k genre Hélix.
Hélix culumnœ.
Hélix coiumrne ronsonbv, apud Kobelt, 1889, Nachr. der deutsch. Malacoz.
Ges. XXI, p. 140.
— Kobelt, 188!), Iconog. N. F., p. "!), fig. 662.
— l'allaiT, 1S!)8, lac. cit., p. 6."i.
Au dj. El Achii i)iès des cûlones d'Hercule et de Gibraltar (Pallary).
Semblable à 17/. lenlicularis, mais plus grand el à sculpture tout à
fait différente.
Hélix columnît;, var. dcnlala l'allai-y, 1SI)8, lue. cil., p. 66.
Même habitat ijue pour l'espèce type.
//(•//.(' maiDccana.
Hélix maroccuna Morelet, 1876, Juurn. Conchvl., p. 373; 1880, Malacol.
Maroc, p. 46. pi. Il, fig. 3."
— Pallary, 1898, loc. cit., p. 66.
Tétouan.
M. Pallary a établi les trois variétés minor, conica. et explanata ; cette
dernière, figurée pi. V, lig. 9, a une forme absolument identique à
YHelix explanala Mûller, des environs de Cette, d'Espagne et d'Algérie.
Hélix probata.
Hélix proliala Mabillo, 1898, Xotitite malac, in Bull. Soc. Philom., Paris,
|). 83.
— Pallary, 1898, loc. cit., p. 66, pi. V, fig. 8.
Espèce voisine de 1'//. coliimnce Ponsonby, mais avec un ombilic plus
large, une ouverture plus petite, une carène moins aiguë, etc.
Sidi Adamsech' (Maroc) (Buchet).
Hélix suprocostata.
Hélix svprocostata Kobelt, 1882, Nachr. Mal. Ges., p. 123; Iconog. N. F.,
f. 530, vol. IV.
— Pallary, 1898, loc. cil., p. 67.
M. Pallary donne la description de cette espèce que Kobelt a signalée
aux environs de Tétouan. Il la qualille de remarquable.
Hélix unnai.
Hélix annal Paladilhe, 187.j, Cal. Coq. Maroc, in Rev. et Mag. zool., p. 82,
pi. VI, fig. 13-18.
— Morelet, 1880, loc. cit.. p. 1)0.
— Pallary, 1898. tnc, eU., p. 64, pi. V, fig. 6.
Cui'ieuse espèce ayant des caractères communs à YH. lenlicula Fér.
et à 1'//. rotundala Mùller.
Hélix afinse.
Hélix alinse Pallary, 1898, toc. cit., p. 68, pi. V, fig. 11.
M. Pallary rapproche cette espèce de YH. supracoslata. Elle a son
péristome orné, en son milieu, d'une callosité dentiforme à l'instar de
YH. (iougeti Tervcr de l'Algérie. Elle vit aux environs de Tétouan (Maroc).
Hélix Gougeti Terver, 1839, Catal. Moll. Afiique, p. 19, pi. II, fig. 5, 8.
Kabylie, Alger.
Hetix barbella.
Hélix barbella Servain, 1880, Etud. Moll. Espagne et Portugal, p. 66.
Cette forme vit aux environs de Mertola (Portugal). Je ne sache pas
qu'elle ait été figurée.
C\ZTOT. — Nntr.i sur la xec.Hnv " CnrncnUmn " dans le genre Hélix. 159
Hélix boscse.
Hélix bnscx Hidalgo, 18G!), Joiirn. de Ciuirli., vol. XVK, p. 20, pi. 2, fig. I.
— Hidalgo, 1875, Galalogo icoriGgi'adco y doscriplivo de los iiio-
luscos terrestres de Espafia, Portugal v las Baléares, p. 1!)0,
pi. XVllI, fig. 184, 185, 186 (Madrid).
Agelo de Malferit, lativa, Nules, l'iiebla de Rugat, Tabernes de Vall-
digna, Valencia (Espagne).
Heli.r (ivadrasi.
Uelix qvadrasi Hidalgo, 1885, Journ. de Conchyl., vol. XXXIil, p. l!i;i, iil. !»,
flg. 6.
Tabei'iies de Valldigua; vallée de la Gasella, à 16 kilomètres d'AIciva
(Espagne) (1).
Hélix barbula.
HcH.r harl))ihi Charpentier, in Rossmàssler, 18.38, Iconog. Hrfl 7-8, S. 11,
taf. 32, lig. 461 (-2).
Environs de Lisbonne.
Hélix Buvignieri.
Hélix Biivignieri Mkhaud, 1841, ni Act. Soc. Linn. Bordeaux, t. XII, p. 64.
— astiirica Pfeiffer, 1854, Malak. Blalt. VIII, p. 599.
— Buvignieri Hidalgo, 1875, (oc. cil., p. 16, fig. 138-160.
Villavicissa (Asturie).
llclix turriplana (3).
Hélix turriplana Morelet, 1843, Moll. Port., p. 59, pi. \], flg. 3.
Les Algarves (Portugal).
(1) Nota. — L'Ilclix Camcrani Lessona, 1880, MoU. viv. dol Piemonte, p. 43, pi. IV, flg. 8,
9, 10, gue Weslerland, en 1890, dans son Katal. des Moll. de la région paléarct., place, p. 21,
dans la section Caracolina, appartient réellement à la section Drepanostoma de Porro (ren-
seignement fourni par le savant anatomisie M. Hesse). Cette espèce vil à Mologna piccola,
Versaiite di Gressonez, 2,000 mètres. V. deJ Cervo, di Valdobbia, etc. (Piémont).
(2) Nota. — A ces espèces il y a lieu d'ajouter Vllelix que Gude a décrit dans les Proceedings
of the iMalacûl. Soc. of London, vol. IX, p. 124-1'25, 1010; espèce voisine, dit-il, de VHelix
lusitanica Pfeiffer et auquel il a donné le nom de {Helicodonta) hispanica et l'iiabilat. Valence
(Espagne). Quoiqu'il ait été reconnu que VHelix hispanica de Partsch est le halearica de
Ziegler; Vhiupanica de Terver, le laclca de Millier; Vhispnnica de Michaud, le liirasii de
De!Sha.ves; Vhispanica de Iios.smassler, le companyonii de .Mler; pour ne plus faire de
confusion M. Gude aurait bien dû employer un autre nom spécifique pour son espèce; en
outre, la section Helicodonta, à plus forte raison, si on emploie ce mot comme genre, ne
peut pas être acceptée, car, en se reportant à l'auteur Férussac, on constate qu'il a fait,
sous cette appellation, \m aiiialganie de tornios absolument hétéroclites (voir à ce sujet :
Caziot, Etude critique de la classiflcation adoptée par certains auteurs allemands, in Bull-
Soc, étud. se. nat. d'Elheuf, 1909).
(3) Westerlund, dans son Meihodus, dit que Locard a adopté 1'//. turriplana Moreilet comme
type de son genre Tropidocochlis; d'un autre côté, Pilsbry, dans son volimie IX, série II,
p. 258, 1894, indique le genre de Ix)card comme synonyme du sous-genre facosla Gray, avec
VHelix explanata comme type. En réalité le genre Tropidocochlis a été créé par Locard,
en septembre 1893, dans le n" 105 (9» année, de VEchange, pp. 97-99). Il s'exprime ainsi à ce
sujet: i> Pour les Hélix de notre faune, nous distinguons plusieurs formes plus ou moins
déprimées, mais toutes caractéa-isées par la présence d'une carène aiguë, traiichante, formant
comme un cordon distinct logé sur chaque tour. C'est là le caractère bien constant, facile
à reconnaître et qui va nous permettre d'instituer un genre nouveau au(|iiel nous donnerons
le nom de TTopidoeochlis; nous l'appliquerons aux Hélix explanata, caiocyphia, elegans,
scitalc, conica et crenulaia de la faune française.
Ce genre a été divisé par lui en deux groupes : 1° groupe du Tr. explanata comprenant
lis; Tr. explanata et caiocyphia caractérisé par leur galbe conoïile très déprimé; c'est l'ancien
sous-genre jacosta de Gray (1821), Heliomanes (partim) de Férussac, etc.; 2" groupe du
160 Caziot. — Notes sur la section " CarncoUina " dans le genre Hélix.
Ilelix riangii.
llelix Bangii Desliavcs, hSSO, Encycl. mélli., Vers., II, p. 257.
- nangiana mdr.wKl lK:il, Compl. Ilisl. moll., p. 40, pi. XIV, lig. 24, 2r..
- Uangi liourguignal, 1880, in Scrvain, Eludes Moll. Esp., l'oi-l.., p. 68.
Les Albères, depuis le cap Cei'bère jusqu'au torrent Ravaner, à l'alti-
tude extrême de 700 mètres.
Banyuls-sur-Mer, Port-Vendres, Colliouro, Vernet-les-Bains et dans
les gorges d'ollioulcs près Toulon.
Hélix ticmcencnfiis.
Hélix tlemcenensis Bourguignat, 1868, Moll. nouv. lilig., n" 8i, pi. XXXIX,
fig. 9-13.
Tlemcen (Oranais).
Hélix Pechaudi.
Hélix Pechaudi Bourguignat, in Sei'vain, 1880, loc. cit., p. 68.
Versant oriental du muni Sanla-Gruz près Oran (Espèce nun ligurée).
Hélix constricta.
Hclix constricta, Boubée, 18.56, Echo du monde savant, n" 50, p. 220(1).
— Dupuy, 1849, Hist. Moll., p. 254, pi. XII, fig. 2.
Hautes et Basses-Pyi-énées, de Lourdes jusqu'à Bayonne.
Commandant Caziot.
OBSERVATIONS SDR LE CALCAIRE PISOLITHIQUE DE MONTAINVILLE
Quelques semaines de séjour à Montainville m'ont donné l'occasion de faire
une élude sommaire du lambeau de calcaiie pisuiitliique qui existe à l'Est
de ce village.
Comme on peut le voir sur la feuille géologique d'Evreux, établie jiar
M. Douvillé en 1871, revisée par M. Dollfus en 1900, le calcaire pisolilhique
paraît border le conlour du large promonloii-e qui porte Montainville. La
roule de Mantes l'a coupé, car il s'étendait un peu au delà et alteignail peut-
êti'e la .Mauldre.
Après inspection di'S en\ irons, il semble (pi'au Sud de ce promonbiii-e,
celte formation de calcaire pisolitliique n'existe pas. En effet, on rencontre,
presque immédiatement au-dessous du niveau d'eau (argile plastique) les
rognons de silex pyromaque de la craie répandus dans les champs.
En montant la route du Sud-Est, on voit très bien que les lianes du calcaire
pisolilhique sont inclinés et qu'ils épousent la topographie de la craie. Cette
dernière roche est rarement visible autour de ce promontoire et, lorsque par
Tr. elegans comprenant les T. elegans, conica et crenulala, caractérisés par Leur galbe conoïde
assez élevé. Comme l'a fait observer Germain, p. 227 de son Etude sur les Mollusques de
Kroumirie, oeUe coupe se ralUiclie élroilement h la section du Trochala et elle établit la
liaison entre cette dernière et les CochlireUc. Il n'y a donc pas d'hésitation à avoir au sujet
de ce genre, mais il faut retrancher de l'énumérfition des ftçpèr«s eiitées VUelix mloryphia
Bourguignat, simpe anomalie de jeunes IIcU.t pisana Millier, qui est du groupe Euparypha
Wartmann.
(1) La figure, dans le texte, est exécrable.
A. Laville. — Calcaire pisolithique de Monlainville. 161
hasard, elle aflleuce dans un chemin creux ou dans un auLre accident de
terrain, elle est loujours clïritée, décomposée et passe au limon ergeron ou
à l'argile à silex.
Il est difficile d'y recueillir les fossiles nécessaiies pour en recuiinaîlre le
niveau et on est tenu de s'en rap|inr[er à la feuille géologique.
Au Noitl du [inimuntoire, la feuille géologique indique que le calcaire piso-
lilhi(|ue s'enfonce un peu plus qu'il ne fait sur le flanc du petit vallon. D'où
nécessité de rétrécir au Nord et au Sud la figure donnée sur la feuille pour
maniuer le calcaire pisolithique.
Sur le coteau lîst de la vallée (rive droite de la Mauldre), presque en face
de la vieille cai'rièi'c ouverte dans le lambeau opposé, le calcaire pisolithique
n'existe plus qu'à l'état de bancs démantelés, éboulés formant une étroite
traînée normale à l'axe de la vallée. Ici, contrairement à ce qui se passe pour
le dépôt du coteau opposé, dépôt qui est simplement incliné avec ses assises
à peine dérangées, les bancs sont disloqués et les blocs qui en restent sont
éboulés les uns sur les autres. Au contraire de ce que montre la feuille géo-
logique, cette traînée de blocs éboulés n'alleinl pas la rivière, elle alteint
seulement la voie ferrée.
Le géologue qui revisera la dernière feuille sera obligé de marquer ce
terrain sur la feuille au 80,000° par une figure allongée, dont le grand axe
dirigé U.-O.-S. E.-E.-N. aura au plus 0"'004 et le petit axe 0'"002.
La présence de ces deux resles du dépôt de la mer du calcaire pisolithique,
dont le premier couché sur la pente oblique du coteau Ouest paraît intact
et dont le second est réduit à l'état de blocs éboulés, me fait penser qu'au
moment de l'arrivée de cette mer du calcaire pisolithique, la craie, dénudée
ou non, avait dans cetle vallée qui devait être moins profonde qu'aujourd'hui,
à peu près la même topographie que de nos jours.
Si on en juge par ce ([ui en reste, le calcaire pisolithique pouvait atteindre
une épaisseur de 40 à oO mètres. Dans l'ensemble, la section transversale
de chaque couche présentait la forme d'un croissant les cornes en l'air, et
celle de tout le dépôt la figure d'un croissant plus épais.
Après le reirait de la mer du calcaire pisolithique, la dessiccation en rédui-
sant le volume de ce dépôt lii, forcément accentuer la concavité du croissant
dont les cornes, c'est-à-dire la partie côlièrc du fond de la mer, se désagré-
gèrent et contribuèrent avec les éboiilis des pentes crayeuses supérieures,
à former, comme disait l'Abbé Paramelle, des encombrements meubles tendant
à niveler la face supérieure du croissant, ce qui constitua le nouveau fond
de la vallée.
Une partie des eaux qui ruisselaient des coteaux crayeux supérieurs s'in-
sinuait entre la pente crayeuse recouverte et les bords plus ou moins désa-
grégés du calcaire pisolithique pour gagner- le fond de l'ancienne vallée. Une
autre partie de ces eaux de ruissellement augmentée des eaux de la pluie qui
devait tomber sur le sol du nouveau fond de la vallée, s'y répandait, traversait
les dépôts meubles, puis le calcaire pisolithique et rejoignait la première
partie des eaux de ruissellement au fond de l'ancienne vallée. Ces eaux qui
étaient presque arrêtées à cause de l'imperméabilité relative de la craie,
devaient chercher à s'écouler dans une direction parallèle à celle de la vallée
en érodant leur support crayeux et beaucoup plus facilement encore le cal-
caire pisolithique.
De cette érosion du calcaire pisolithique résulta un vide qui s'accroissait
toujours et ce qui restait du calcaire pisolithique forma une voûte qui s'af-
faissa tout d'un coup ou successivement, soit sous son propre poids avant
la formation des dépôts tertiaires, soit sous le poids de ceux-ci.
Les débâcles glaciaires qui laissèrent à notre bassin de la Seine sa topo-
IGÎ A. Laville. — Calcaire pisolilhiqup de Montainville.
gi-apliic acluflie, ilfliljiyèrent la vallée de la Mauldrc; de ions les depuis qui
l'encombraieid, même des dépôts du calcaire pisolithique dent il ne i-este que
les deux lambeaux de Moidainville. Kn admellaid l'inpollièse de la voûte
écroulée, il est aisé de comprendi-e, sans faire intervenir un soulèvement
du sol postérieui' à sa formation, comment le calcaire pisolilliique peut, dans
la vallée de la Mauldre, présenter aujourd'hui des couches obliques.
A. Laville.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE
{Deuxième liste.)
Celte seconde liste de Névroptères de la faune [i aneaise est, il est vrai,
moins longue (]ue la précédente (1), et nous aurions pu attendre encore avant
de la publier (2). Mais nous ne voulons pas perdre une occasion de parler
de ces insectes si délaissés.
Le but que nous nous proposons, en effet, en donnant ces listes, n'est pas
de faire un ti-avail définitif; nous n'avons pas, en les publiant, la prétention
de tout dire sur les Névroptères de notre faune (en supposant bien entendu,
que nous arrivions à tout dire un jour). Ce sont à peine des ébauches, mais
nous espérons fermement qu'elles éveilleront déjà l'attention de quelques
entomologistes. Nous comptons beaucoup, d'ailleurs, sur la précieuse colla-
boration de nos collègues, car il nous sera bien difficile, pour ne pas dire
impossible, de chasser également sur tout le territoire de notre patrie.
A. — SOUS-OEDRE DES LIOPTÈRES
1. — Section des Odonates.
Connue dans notre première liste, nous nous contenterons de nommer
simplement quelques localités non encore signalées :
SOMATOCHLORA METALLicA V. d. L. — Nous avons capturé un mâle à
Léognan (Gironde).
C/ENAGBioN sciTULUM Ramb. — Un exemplaire isolé à Pcssac (Gironde) et
un assez grand nombre d'échantillons dans le marais de Rlanquejorl (Gi-
i-onde). Nous avons rencontré celle espèce en juin, en très grande abondance
(elle pullulait) à Saint-Martin-dc-la-Coudre (Charente-Inférieure).
Cercion LiNDEM Sélys. — Peu commune à Blanqueforl et à Sainl-Marlin-
de-la-Coudre.
2. — Section des Oxynates.
a) Famille des Ephémérides.
roi>Y.Mn ARCYS viRGO Uliv. — Niovl (Deux-Sèvres). Cette belle espèce, avec
le corps et les ailes blancs, est quelquefois très abondante et vole en nombre,
le soir, autour des lumières des villes.
(1) Voir notre première liste dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, n"' 40G et i97.
(2) D'auti'es matériaux sont, en eiïet, à l'étude.
J. Lacroix. — Conlribution à l'étude des Névroptères de France. 163
Chlouoteui'ES Picteti Eaton. — INotre maîti-e, le H. 1*. Longiiios iNavas,
dans un de ses nombreux travaux (1), cite cette espèce des Pyrénées. Mais
il y a tout lieu àc croiie qu'on la trouvera ailleurs en France. Elle est, en
effet, signalée de Ileidelberg, de Dresde en Allrniague et de Belgii|ue.
B.ETis HiioDVM Piclot. — Cette ti'ès délicate et petite épliéuiéride voltige
généralement en groui)es quelquefois assez compacts aux abords des rivières.
Il nous a été donné très souvent de l'observer aux portes mêmes de Niort
(Deux-Sèvres) où elle est commune.
CEiNtroptilum luteolkm Miill. — Niort. Cette espèce et la précédente ont
beaucoup d'analogie, du moins quand on les examine superficiellement. En
réalité il est très aisé de les distinguer, la forme et la dimension des ailes
postérieures étant totalement différentes.
b) Famille des Perlides.
Perlodes microcepiiala Pictet. — Elle nous a été envoyée des environs de
Paris, sans désignation exacte de localité.
F.-J. Pictet (2; avait créé pour quelques Perlides (notamment pour micro-
cephala) le sous-genre Diclyopteryx. Or ce nom avait été déjà donné par
Stephens (3) à des Lépidoptères. Un pouvait craindre quelque confusion et
M. A^. Banks (4) a préféré le nom nouveau de Perlodes.
On y a déjà établi des divisions, notamment le genre Dictyoplerygella par
M. Klapaleek (b) qui comprend deux espèces trouvées en Allemagne : recta
Kempny et septenlrionis Klap.
IsoGENUS NUBECULA Newm. — Saint-Nazai7'e (Loire-Intérieure), par M. Rcve-
Uère (6).
Perla abdomIiNALIs Burm. — Lormont (Gironde). Cette espèce nous a été
envoyée par une personne étrangère à l'entomologie, mais avec une indi-
cation pi'écise.
Perla marginata Panz. — Bordeaux (Gironde).
Chloroperla criseipennis Pictet. — Notre collègue, M. Gelin, a rapporté
celte espèce d'une récente excursion à Châlons (Marne).
Capnl\ NiGRA Pictet. — Cité des Pyrénées par le R. P. Longinos Navas.
Cette espèce se trouve également en Allemagne.
Tœniopteryx Braueri Klap. — Bordeauj: (Gironde).
Tœmopteryx Risi Morton. — Cité des Pyrénées par le R. P. Longinos
Navas. Se trouve aussi en Allemagne.
Nemura variegata Uliv. — Saint-Nazuire et Saint-André-des-Eaux (Loire-
Inlérieure), par M. Revelière. Cette espèce est commune partout.
c) Famille des Ascalaphides.
AscALAPiius LO.XGicoRNLS L., var. Bolivari V. der Weele. — Dans notre
première liste nous avons cité Ascalaphus longicornis comme ayant été pris
au bois de Mallet près Mauzé (Deux-Sèvres), il s'agit là du type. La forme
Bolivari est plus méridionale. Notre collègue, M. Gelin, a rapporté du Vcrnet
plusieurs exemplaires d'Ascalaphus longicornis que, grâce à la description
donnée [)ar notre savant maître, le R. P. Longinos Navas (7) et surtout à deux
(1) R. P. Longinos Navas. — Algunos neuropteros de Espana, imcvos 1003.
(2) F.-J. Pictet. — Histoire Nat. des Insectes névroptères. Famille des Perlides, 1842.
(3) A. Stephens. — A Syst. cat. o( British ins.
(4) N. Banks. — Notes on thc classilicalion oj the Pcrlida, 1906.
(5) Klapaleek. — Pleoptera^ in Die Siisswasserlauna Deulschlands, 1909.
{Gl R. P. Longinos Navas. — Sur quelques insectes névToptères de SaintrNazaire et voisi-
nage (in Feuille des Jeunes Naturalistes, n» 485).
(7) R. P. Longinos Navas. — Synopsis de los Ascalafidos de Espana.
164 J. Lacroix. • — Contribulion à Vélude des Névroptères de France.
exemplaires très aiiiiahli'ini'iil ullei Is jjar ce dernier, nous rappoiiuns sans
aiirun (iuutc à la vac. lUdlruri.
AscALAHius iiisi'AMCiis Kaiiilj. — Nous avons déjà cilé celte espèce dans
noire première lisle. iNous sonmies heureux de la signaler encore cette fois,
avec une date de captui-e précise. M. Gelin l'a prise au Vi'rnvl le 2(1 juillet 191 1 .
d) Famille des Myrméléonides.
FditMicAM'.o TKTHvciiAMMicrs l'àilas. — Lcs Sables-d'Olnnne (Vendée) et
Suint-Tiujan (Ciiarente-lntrriouie), par M. Gelin. « (Commun pendant l'été
aux environs de Paris, surtout à Fontaineljleau » (lîambur).
(•/ Famille des Chrysopides.
Cimvsoi'A iMariana Navas. — Dans notre première lisle nous disions avoir
trouvé deux formes de cette espèce, var. chlorocephala et sticlocera Navas (1)
Nous n'avions encore pas rencontré le type. Dans une récente excursion à
ÏHertnllain (Deux-Sèvres), le 2'i juin, nous avons capturé deux exemplaires
de cette gracieuse espèce. Ils se déluchent bien des deux variétés déjà citées
<( verlice piano, poslice duobus punctis [uscis insignito... » (2).
Mariana a beaucoup d'analogie avec prasina, mais elle s'en dislingue assez
aisément par la taille plus grande et les nervules gradiformes qui sont vertes.
Chrvsopa VE.NTRALis Curtis. — Nous avons trouvé cette curieuse espèce
dans la forêi de l'IIermUam (Deux-Sèvres).
CiiRVSoPA iiXORXATA Navas. — Nous avons hésité quelque temps à nommer
ainsi une Chrysopa trouvée par nous à Dessines près Mort (Deux-Sèvres).
Mais muni plus tard de la description orginale de inornata (3) nous sommes
arrivé à identifier notre exemplaire. Tout dernièiement nous avons capturé
près Niort et à ïtlcrniitain quelques autres exemplaires.
NiNETA viTTATA Wesm. (4). — Nous rattachons à cette espèce un exem-
plaire d'une Chrysopide venant de Bagnères-de-Luchon et généreusement
offert pour notre collection par M. Daniel Lucas. La nervure costale n'a
pas l'incurvation si caractéristique chez jlava, espèce voisine. De plus, le
premier article des antennes de cet exemplaire répond mieux à vittata.
L'échantillon que nous indiquons ici est un individu g .
fj Famille des Conioptérygides.
Semiualis ALELiRouiFORMis Sleph. • — Léogmin (Gironde).
CowENTZiA l'SociEORMis Curl. — Trouvée à Saintc-Pezenne près Kiort
(Deux-Sèvres), le 26 mars 1!>12 et à Léognan (Gironde) pendant les fêtes
de Pentecôte.
g) Famille des Raphidides.
Raphidia iXOTATA Fabr. — Trouvée par M. Gelin dans la vallée de la Sèrre-
Niortaise, sans que notre collègue puisse nous indiquer la localité précise.
Il) Famille des Panorpides.
BiTTACUS ITALICL'S iMûU. (= lipulariiis Fal)!.). — Ce sont d'assez curieux
insectes pourvus de longues pattes et ayant un peu l'aspect des diptères du
groupe des Tipules. Cette apparence peut quelquefois les faire confondre, au
premier abord, avec ces dernières.
(1) Nous avons trouvé var. chlorocephala, tout ciei'nièrement, dans la forêt de l'Hermitain
(Deux-.Sèvres).
(2) R. P. Longinos Navas. — Notas Neuropterologîcas.
(3) R. P. Longinos Navas. — Notas zoologicas, 1904.
(4) Il faut aujourd'hui placer vittata et aussi Chrysoccrca [lava Scop., signalé dans noti-e
première liste, dans le nouveau genre Nincta Navas.
J. liACHOix. — CflTilribulioH à réludc des Névroplèrcs de France. 165
BUtacus a, comme les Pnnorprs, h côté desquelles on les place (Prososlo-
miens), un rosli'e à l'cxti-emilé tluquel se trouvent les organes buccaux.
Nous avons trouvé ce curieux névroptère dans les environs mêmes de Niort.
M. Ciclin l'a, cnpluré à Français et à Sainl-Siimplinrien fUeux-Srvres) au mois
de septembre.
Panoiu'A communis L. — Excessivement abondante et i-épaniiue.
Panorpa communis L. var. vulgahis Imlioff. — Aussi répandue que le type
et probablement aussi commune.
Panorpa germanica L. — Cette espèce est éiralement très commune et
répandue.
Panorpa meridionams Ramb. — Cette espèce est bien différente des autres
par l'organisation des derniers segments de l'abdomen chez le mâle. Les
ailes sont aussi plus tachées. Moins commune que les deux autres espèces,
elle est peut-être aussi plus localisée. Nous l'avons trouvée excessivement
abondante h Chcrvetlr (Cliarente-Inférieure). Nous avons également capturé
(pielques ('xem|ilaires dans la Fni'èl de (liizé (l>eux-Sèvres). Très commune
aussi dans le marais de BlaïKiiicfarl (Gironde). Nous avons vu un exemplaire
étiqueté de Niort dans la collection de M. Gelin. l-lnfm on la trouve dans le
midi de la France et notamment fi CnUioure (Pvrénées-Orientales), d'nù elle
nous a été rapportée par notre collègue M. d'Olbreuse.
Ajoutons également que Rambur signale cette espèce du Limousin.
B. — SOUS-ORDRE DES TRICHOPTÉRES
Nous signalons ici quelques Trichopfères qui n'ont pas pu figurer dans
notre première liste et aussi des captures plus récentes. Quelques autres
insecte&^e ce groupe encore à l'étude seront donnés dans une prochaine liste.
1. — Section des Inéquipalpes.
a) Famille des Limnéphilides.
CoLPOTAULUis iNCisus Curt. — Nous avons trouvé cette espèce dans le
marais cVAmuré près Epannes (Deux-Sèvres).
Anabolia nervosa T,each. — Niort (Deux-Sèvres). Notre collègue, M. Celin,
l'a trouvée à François (Deux-Sèvres).
Stenopiiylw coNCENTRirus Zett. — Cette grande espèce (elle peut atteindre
jusqu'à 't^ millimètres d'envergure) est excessivement abondante dans notre
région de l'Ouest. Elle a été prise en très grand nombre dans les globes
électri(iues de la gare de Niort. Nous l'avons aussi trouvée aux environs de
cette ville : fiainte-Pezemie. Bessinex. M. d'Olbreuse l'a prise, dans un de ses
pièges limiineux à F.rtiirâ /Deux-Sèvres). Nous l'avons également reçue de
notre chasseur de Sainte.'i ^Charente-Inférieure).
Stenopiiylax stellatus Curt. — Capturée h Bagnèrex-de-T.vrhon (Haute-
Garonne^ par notre collègue M. D. Lucas qui nous en a fait don.
EcLisopTER'^'X r.PTTULATA Pictct. — Egalement, pris par M. D. Lucas h
Bagnères-de-Lnchon .
h) Famille des Séricostomides.
Sericostomv pyrenaicum E. Pictet. — Celte espècp a été trouvée h Celles-
■<iur-Belle CDeux-Sèvres) par M. Gelin.
T,ASior.EPn\r,A r\s\t,is Kollnr. — Egalement prise par M. D. T>ucas h
Bagnères-de-Lnchon (Haute-Garonne).
1fi6 J. Tj\r,Rnix. — Cnntî'ihvlinn à Vâhido des N(^iirnptèr('x dp Frnnr.n.
2. — Section des Equipalpes.
a) Famille des Odontocérides.
(M)()NTO(;i:iuM ai.dicoiîne Scop. — Cauterets (Haules-Pyrénées) i^arM. Gelin.
b) Famille des Leptocérides.
lÎF.R.K DIRA M'. L'. — Nous avons trouvé, en abondance, ce petit trichoptère
à Cherri'lle (Cliarenle-Interieure).
Lei'Tocerus fulvus Ramb. — Capturé sur la coinmun(; de Saint-Liguaire
(Deux-Sèvres).
Mystacides I,o^'^,I^oR^'IS L. — Niort (Deux-Sèvres).
c) Famille des Hydropsychides.
Hydropsyche I^■STABILIS CuH. — Notre collègue M. d'Olhrexise nous a
rapporté de Colliourc (Pyrénées-Orientales) quatre exemplaires (S de cette
espèce. Nous rattachons également à cette espèce une femelle (en très mau-
vais état) (|ui iKtus vir'iil de Bagnères-dr-Lvchon (Haute-Garonne).
d) Famille des Philopotamides.
Philopotamus montanus Don. — Cauterets (Hautes-Pyrénées), par M. Gelin.
PniLOPOTAAtus VARIEGATUS Scop. — ColHourc (Pvrénées-Orientales), par
M. Gelin. Ranihur signale cette espèce comme habitant surtout les parties
montagneuses de la France.
e) Famille des Rhyacophilides.
Rhyacophila occidentale M'. L'. — Ti-ouvée à Niort (Deux-Sèvres) par
M. Gelin.
Niort. Joseph Lacroix,
Membre de la Société Entomologique de France
et de la Sociedad Aragonesa de Ciencias nalurales.
DEDX VARIÉTÉS NODVELLES DE MOLLDSQDES DANS LES ALPES-MARITIMES
Malgré de nondireuses recherches, je n'avais jamais ti-ouvé de Mollusques
dans les ravins creusés dans les poudingues pliocènes des envii-ons de Nice.
Lors d'une excursion au mois d'août, sur la rive gauche du Var, près de
son embouchure, j'ai liouvé les formes suivantes dans les ravins si pitto-
resques et si cuiicux de Lingostière :
Ihjalima cnjsUdUna Midler. — Dans les mousses très épaisses et très
touffues, sur le sol.
Id. pseudofiydalina Rourguignat. — Id.
M. Lalliyri Mabille. Sur les parois toujours humides et tuffeuses des
poudingues mi-calcaires, mi-siliceux tapissés d'Hépatiques (Marchanlia poly-
niorpha L.).
Hélix obvolula Millier, bien typique, dans les mousses.
Hélix nemoralis L., variété depressa Locard.
Cette variété ai)partient à la forme depressa signalée par Locard dans son
Etude sur les variations malacol., Lyon, 1881, p. 172. Germain, dans ses
Mollusques de Maine-et-Loire, 1903, p. 92, la considère comme variété par-
C Caziot. — Mollusques dans les Alpes-Marilimes. 167
failement distincte, parce que celte forme depressa se rctnnivc pailnis cliez
tous les individus d'une niènie colunie. C'est le cas actuel dans lus ravins de
Lingoslièrc (»ii ils sont localisés. Cette variété est très déiiriniée, son dernier
tour est subcaréné, par suite de sa gi-inde dépression; elle a une suture
absolument linéaiie et ses tours presque plats; cette variété, non signalée
encore dans les Alpes-Mai-ilimes, dil'fôre donc sensiblement du type qui, lui,
a les tours convexes, la suture piofdutle et le ilerniei- tour arrondi; elle a,
de plus, une coloration parliculiéi'e beige foncé hiillaid, avec, sur la plus
grande partie des individus, une uni(iue lai-ge bande brun foncé sui' le dernier
tour et un bour-r-elet noir r'oirgeàlre de coloration foncée; d'autres sont or'néâ
d'une bande moins lar'ge, mais c'est l'exceptron. Ils vivent dans des ravins
éti'oits, larges de deux h tr-ois mètres, quelquefois réduits à un mètr'e, 01:1
le soleil jeUe r'aremerrt irn frritif r'egai-d. (In les reir-ouve srrr VAsplenium
adianlhuiu-niqruiu L. et sur' VAdianlIiiim capHlui-veiicris L.
D. 20, 21 ■"/". — H. 22, 23 ""/"'.
#
Le Ciiclosioina elegans Dr-apar-naird, variété major Caziot (= C. Uilciiammi
lîour-guignat) se ti'ouve sous les pierres, à l'entrée des r*avins.
Enfin, à l'entr-ée du ravin prirreipal, au fond d'un bassin de 12 mètres
car'r'és envir-on, alimenté par' les r-irissellemenls qui se produisent sur les
poudirrgues, sur un tapis de Chara jœlulu Rr\ann, on trouve une variété bien
car-actér-isée de la Limnea percgra Mûller', Limnée que je n'ai signalée que
dans les environs de Sainte-Agnes, aussi dans le i-avin de la Leva, près le
col de Tende, et dans les allirvions de la Siagne. J'ai donné à cette variété
le nom de Peiiticri d'.
Elle' dilfèr'e du type (bien repr'ésenté par Dupuy-Locard et par la forme
que j'ai ligur'ée pi. i'II, fig. :]!), dans ma Faune des Alpes-Maritimes) par la
plus faible élévation de ses toirrs de spire; par son dernier tour moins globu-
leux, plus l'éduit en lar^geur pr^oporlionnellement, et par la hauteur de son
ouver-fur'e qui égale les 3/4 de la hairteirr totale, tandis qire chez le type
elle n'en forme que les 3/6; celle (uiver'liir'e est aussi plus ample et plus
largement arrondie dans le bas.
Ses dimensions sont : D. 8 1/2, !) 7". — H. 14 7"'.
Celles de l'ouverture : D. 3, 5 1/2 7". — H. 10, 10 1/2 7".
Comparée avec les Limnea peregra d'Allemagne, d'Autriche, de France, etc.,
la dilfér'ence est sensible; il n'y a que certaines for-mes, r^ecueillies par le
mar-quis de Monter'osato à Vallombr'osa (Toscane), qui ont une certaine ana-
logie avec notre variété.
C Caziot.
(1) Dédiée à M. Peytier, le dévoué naturaliste do l'Associaiion des .\lpes-Maritimes.
168 Notes spéciales et locales.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Des parasites de Pieris brassicas. — Ayant récolté une vingtaine de chenilles
de Pieiia brassicœ, de moyenne taille, afin de renouveler les exemplaires un peu
défraîchis de ma collection, je fus quelque peu surpris de constater au bout de
deux jours le peu d'appétence de mes pensionnaires et de les voir tout à coup
percées do petits vers verts.
Leur aspect les faisait ressembler alors à ces dieux hindous du corps desquels
s'échappent des bras en nombre considérable. De ce fait à conclure que ces chenilles
avaient été victimes de parasites il n'y avait qu'un pas. Néanmoins, très intrigué,
je me renseignais auprès de M. l'abbé de Joannis, de Vannes, savant fort aimable,
dont de iiombreux amateurs connaissent bien la complaisance et la compétence.
Je crois intéressant pour nos jeunes lecteurs la reproduction de sa lettre :
II Ce que vous me racontez de P. Brassicœ est la manifestation d'une des plus
)) belles lois de la nature : le parasitisme stabilisateur. Pieris brassicœ vit sur le
» chou; depuis que l'homme en a fait des champs entiers, l'espèc*^ s'est extrêmement
» développée; une année, entre Tours et Orléans, le« chenilles ayant dévasté un
» champ entier et n'ayant plus rien à manger, émigrèrent en bataillon serré; elles
» traversèrent en un certain endroit la voie ferrée, un train arriva, écrasant les
» chenilles en telle quantité qu'elles formèrent sur les rails un enduit si graisseux
)i que le train patina. Voilà bien un fléau qui s'annonce. Naît alors un petit
)i hyménoptère brillant d'un vert émeraudc éclatant. Cette très petite bête se pose
" sur la chenille de brassicœ et lui insère sous la peau une trentaine d'œufs; puis,
Il elle s'en va en faire autant à une autre. Les œufs éclosent, vivent aux dépens de
)i la chenille sans toucher à ses organes vitaux, du moins quand les vers sont
Il jeunes, puis quand ils sont mûrs, ils font ce que vous avez vu : ils percent la
Il peau et font à l'extérieur un paquet de petits cocons jaunes qui donnent des
11 mouches. Quand le iiapillon est commun la ponte est abondante, les chenilles
» pullulent, et comme chaque chenille piquée donne de 30 à 80 mouches, celle-ci
)i se développe très abondamment; alors l'année suivante les chenilles sont piquées
11 à milliers et l'éclosion devient faible. Le fléau est conjuré. »
Bénodet (Finistère). Georges Kœchlin.
Nouveaux habitats du Gui. — MM. de Kerhervé et Moreillon ont donné, dans la
veuille des Jeunes Naturalislfs, 1912, pages 133 et 155, des listes de plantes sur
lesquelles le Gui (Vise uni. album) a été rencontré.
Il faut ajouter le Châtaignier {C'a.ifanea vulgaris Lam.) cité par Delacroix et
Maublanc {Maladies parasitaires des plantes cultivées, 1909, p. 403), et un Pavia sp.
que j'ai observé dernièrement dans un jardin de Bernay (Eure) portant plusieurs
touffes du parasite.
Paris. A. Vuillet.
Le Directeur Gérant,
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SOMMAIRE OU N<> 503
Commandant Caziot : Notes sur la section CaracoUina dans le genre Hélix el indication de
la dispersion géographique des espèces qui en font partie (lin).
A. LavUIe : Observations sur le calcaire pisolithique de MontainWUe.
Joseph Lacroix : Contribution à l'étude dos Névroptères de France {deuxième liste).
Commandant Caziot : Deux Variétés nouvelles de Mollusques dans les Alpes-Maritimes.
Notes spéciales et locales :
Des parasites de Pieris brassicx (Georges KdxnuN).
Nouveaux habitais du Gui (A. Vt h.i.kt).
Echanges.
BULLETIN D'ECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Pallary informe ses correspondants que, chargé de mission au Maroc, il sera
absent jusqu'à fin février 1913, et les prie de ne lui adresser aucune correspon-
dance avant cette date. , *
La Station entomologique désire recevoir, en nombre, Getonia aurata et autres
espèces européennes avec indication précise de localité. Elle offre de beaux
exotiques, notamment des Polybolhiis de Madagascar. Minimum d'échange :
10 Getonia aurata contre 2 exotiques (Houlbert, Rennes).
Contre 4 exemplaires vivants de Carahus avratus en mousse humide, M. Houl-
bert, Rennes, enverra sa brochure : Tahipaux analytiques illustrés pour la déter-
mination des Familles de Coléoptères.
M. A. Dublange, pharmacien, Le Fleix (Dordogne), faisant une étude sur les
décompositions subies par les cailloux des alluvions quaternaires (spécialement
cailloux granitiques et volcaniques; fait appel aux naturalistes français, en par-
ticulier à ceux du Massif Central, et aux naturalistes étrangers qui voudraient
bien lui envoyer des échantillons. — Enverra en échange des matériaux d'histoire
naturelle. — Annonce toujours valable.
M. I. A. Stussiner, Laibach (Carniole, Autriche), Wienerstrasse 19, désire faire
des échanges avec coléoptéristes d'Espagne, d'Algérie et de France méridionale. —
Offre de bons échantillons, par exemple des Psélaphides, Staphylinides et des
autres familles de sa région, ainsi que des sujets provenant de ses propres chasses
en Istrie, Dalmatie, Grèce, etc. — La préparation en est absolument irrépro-
chable.
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Petit (A.). — Les propriétés physiques du sol, in-16, 100 p. et 5 fig. — Paris,
Maison Rustique. — 2 fr. 50.
PoiRiEK (P.), A. Chaepy ef a. Nicolas. — Traité d'Anatomie humaine (édition
refondue par A. Nicolas), t. II, fasc. 2, Angéiologic, in-8°, 423 p. avec 243 fig. —
Paris, Masson. — 12 fr.
Rolland (E.). — Flore pppulaire ou histoire naturelle des plantes dans leurs
rapports avec la linguistique et le folklore, t. IX, in-8°, viii-282 p. — Dijon,
imp. P. Berthier, Paris, les libraires-commissionnaires. — 6 fr.
Verdun (P.). — ^^ Précis de Parasitologie humaine. Parasites animaux et végétaux
(les Bactéries exceptées), 2= édit., in-18, iv-940 p., 444 fig. et 4 pi. — Paris,
O. Doin. — 10 fr.
,<»
1 ' Décembre 1912
V= Série, 42= Année
N» 504
LA FEUILLE
LIBRA
NEW Yi
eOTANI
QAUOc
DES JEUNES NATURALISTES
LES "SYRICHTHUS" DE L'EUROPE OCCIDENTALE ET DE L'ALGÉRIE
(Lépid. Rhopal.)
La fiuiiu; oiiropéenii(> des Lépidoptères même les plus vulgaires, paraît
encore incomplètement connue.
Dans les Etudes de LépkhiiJlérnIngie comparée, je me suis efforcé de faire
a|ipi-écier certaines races, jusqu'ici restées ignorées, de papillons diurnes
français et algériens, et même de plusieurs espèces insoupçonnées. J'ai été
aidé dans ce travail, par l'aniilomiste D'"-Prof. J. Reverdin, de Genève, dont
la liaule compétence a résolu plusieurs problèmes semblant fort compliqués.
Je ciois utile de donner une indication sommaire, mais aussi précise que
possil)le, de l'état actuel de nos connaissances, relativement aux Hespéries
dont le dessus des ailes, noirâtre, est oraé d'une ponctuation blanche assez
analogue dans la plupart des espèces. On trouve les meilleurs caractères de
distinction spéciliiiue sur le dessous des ailes inférieures et dans l'examen
comparatif des genitalia et des onifs. L'opinion que j'exprime ci-dessous est
basée sur une documentation d'environ sept mille exemplaires que contient
ma collection. Voici donc comment j'estime qu'il y a lieu d'écrire en ce
moment, le catalogue des Syriehlhus de l'Europe occidentale et de l'Algérie.
Proto, Esper. ■ — Provence; Algérie; Espagne.
Mohammed, Cli. Obthr. — Algérie.
Alimcd, Ch. Obthr. — Lambèse.
Lenzeae, Ch. Obthr. — Algérie.
Sidae, Esper. — Provence; Italie.
Staudingeri, Speyer. — Algérie fSebdou).
/ Carthami, Huebner. — Terrains calcaires de France, Suisse, Italie,
1 Espagne.
\ Var. Valesiaca, RuehI. — Valais.
I Var. Moeschlerl H. S. — Sarepta; Isère.
' Var. Nevadcmis, Ch. Obthr. — Andalousie.
Ab. Viltalus, Ch. Obthr. — Aisne (Samoussy).
Sao, Huebner. — Terrains calcaires de France, Suisse, Italie, Espagne.
{ M, Ch. Oblhr. — Algérie.
} Var. Therapnoidex, Ch. Obthr. — Algérie.
Therapne, Rambur. — Corse; Sardaigne.
/ Fritillum, Huebner. — Provence; environs de Genève.
^ Var. Cirsii, Rambur. — Terrains calcaires depuis Paris jusque dans les
' Charenles.
170 Cil. OberthuR. — Syrichlhus di' l'Europe occiôcnhile cl de V Algérie.
.lnno7-iV:rtHi(.v, Cil. ()l)llii'. — Hi'etagne el çà el là en Fi-ancc, Coi'se, Italie
et Suisse.
Carlinae, Raïubiu-. — Alpes fiançaises: Valais.
( Onopordi, Hainbur. — Fiance méridionale; Italie; Espagne.
I Var. Conyzae, Guenée. — Savoie; Poitou,
f Var. Quercn, Ch. Obthr. — Italie.
Serralidae, Rambur. — Terrains calcaires île France, Suisse, Italie,
Espagne.
Alveu.t, Huebnei-. — Alpes; Pyiénées; Espagne; Allemagne; çà et là en
France, Suisse et Italie.
Var. ? BaUotae, Ch. Obthr. — Norvège.
Var. ? Nvmida, Ch. Obthr. — Algérie (Lambèse).
ni/ffelenais, Ch. Obthr. — A'alais; Basses-Alpes.
Hellieri, Ch. Obthr. — Larche, dans les Basses-Alpes.
l'oidquieri, Ch. Obthr. — Provence (Sainl-Zacharie; Marseille).
Cacaliae, Rambur. — Sommets des Alpes.
Andromedae, Wall. — Alpes; Pyrénées.
Centcnirene, Rambur. — Laponie: Amérique du Nord.
k Mainte. Linné. — Angleterre; Fi'ance boréale; partie d(> la Suisse.
I Ab. Taras, Rergstr.
\ Malvoides, Elwes. — France méridionale; Italie; Espagne; Portugal,
} Var. Frilillans, Ch. Obthr. — Pyrénées-Orientales.
II est possible que Tficrapne et Mi soient des -formes géographiques de
Sao; mais ce n'est pas certain.
Bellieri et Foulgineri sont peut-être deux formes d'une même espèce ?
Tel paraît être le résumé de la question, ainsi qu'elle se présente arluellc-
ment.
Mais il est possible que des corrections s'imposent bientôt. Un c(Mé d'éludé
très intéressant réside dans la biologie comparée de chaque espèce ou race,
c'est-à-dire dans la forme de l'œuf, l'observation de la Q opérant la ponte,
la plante nourricière de la chenille, la fomiation et la durée du stage de la
chrysalide, et l'époque d'apparition du papillon.
Je crois que les Syriehlkus d'Allemagne. dAuiriclie el de Itongiie sont très
mal connus. Pourtant il semblerait possible que des races, sinon même des
espèces non encore distinguées des autres, se trouvassent dans l'Euiope
centrale.
J'ai fait figurer dans les Etudes de Lépidoptérologie comparée, un grand
nombre d'exemplaires des diverses espèces, races et variétés de StirieJillnis
que je suis parvenu à connaîtr-e.
Le Bulletin de la Société lépidoptéiologique de Genève renferme de son
côté, une documentation très importante sur les Syridithus et offre une illus-
tiation parfaitement exécutée, ce qui est indispensaltle pour reconnaître les
espèces et races.
Il est dilTicile de dire exactement ce qu'est Caecus, Freyer, du Tyrol. Je
n'ai jamais vu de Syrichthiis exactement référable aux figures données par
Freyer.
Rennes. Charles OberthOr.
p. Pallary. — Mollusques marins des côtes de la Syrie. 171
LISTE DES MOLLUSQUES MARINS DES COTES DE LA SYRIE
Nous n'avons pas lifjaucoup de données sur la faune conchyliologique
marine dos cùles de la Syrie. La seule notice que nous en possédions date
de IS'.rô : c'est une « Lettre à M. le D'" Mougeol sur les Mollusques de la
Syrie envoyés au Musée des Vosges par le D'' Gaillardot de Saïda » publiée
dans les Annales de la Sociélé d'Emulalion des Vosges, ISrio (bien que l'article
soit daté du 2('> lévrier IS-'iT)!). Dans cette plaquette de 17 pages sont énu-
niéiés 43 niollus(iues marins, 33 teirestres et 15 lluvialiles. line seule espèce
marine, le lluccinum (iuillurdoU, est décrite comme nouvelle.
Depuis lors, rien n'a étéjiublié; on trouve seulement quelques indications
de localités dans les ouvrages d'Ebrenberg, Philippi, Kobelt, Monterosato,
von Martens, Hucquoy, Dautzenberg et Dollfus.
Depuis trois ans, je reçois d'un zélé coi'respondant fixé à Gebaïl, un peu
au nord de Beyrouth, des envois de coquilles tant marines que terrestres,
dans lesquels j'ai trouvé des matériaux très intéressants et même inédits.
C'est à lui que je dois d'avoir pu signaler la présence du Meleagrina occa
sur les côtes syriennes (Voir Bull. Soc. hist. nal. Alger, 1911, n° 3, p. 42).
J'ai donc centialisé toutes les indications que j'ai pu trouver dans les
ouvrages de malacologie sur la faune marine de la Syrie, ce qui, joint aux
envois de fr-ère Louis, me permet de donner une liste assez étendue de cette
faune.
Ce qui frappe dans l'examen des coquilles de cette provenance, c'est
l'abondance des formes minor. Déjà à Tripoli de Barbarie j'avais fait la
même remarque.
Il s'en faut certainement de beaucoup que celte liste soit complète. Des
genres entiers n'y figurent pas : c'est à peine si l'on y voit quelques Rissoa.
Mais si l'on considèie que mon coi^respondant n'est pas un naturaliste, on
ne devra pas être surpris de ces lacunes. Peut-être même cette concision
inspirera-t-elle à quel([ue chercheur l'idée d'étudier cette faune plus en détail
et d'en donner une énuméralion plus étendue : c'est la grâce que je lui
souhaite.
Gastéropodes.
Alexia niijosoiis Draparnaud. — Khaïfa (Simon).
Ocalella lurinini Payraudeau. — Cebaïl (F. Louis).
(iadinia Gurnoti Payraudeau, var. minor P. Fartouche (F. Louis).
Actieon lonialilis Linné. — Côtes de Syrie (Philippi).
rtetusa truncalula Biuguière. — Côtes de Syrie (Ehrenberg).
Bulla slriala I5ruguière. — Gebail, Saïda (Gaillardot).
Co7ius medilerrancus Bruguière. — Côtes de la Syrie : Gebail, Saida. —
Puton mentionne cette espèce sous le nom de C. vcnlricosus Gmelin.
Cordicria reliculaia Uenier, var. albida Monterosato.
Gibberulina PlnUppii Monterosato. — Côtes de la Syrie (Philippi).
Milra cornicula Lamarck. — Gebaïl, Saïda.
Apiyxis syracusanus Linné. — Gebaïl, Saïda.
Fasciolariu lignaria Linné. — Gebaïl, Saïda.
l'isania maculosa Lamarck. — Saïda.
*
172 P. Pallary. — Mollusques marins des côtes de la Syrie.
Pisania Orbigmji Payraudeau : Gebaïl, Saida, et var. Gaillardoii Pulon. —
Diffère du type par sa coloi'aliori d'un roux foncé unifonne : Gebaïl, Saïda.
Cette variété n'est pas localisée sur les côtes de la Syrie, on la trouve
dans d'autres stations, comme Tanger, par exemple.
Pisania scabra Monterosato. — Côtes de la Syrie.
Pisania bicolor Canlraine. — Gebaïl.
Pïsania picta Scacchi. — Ras Anichit (F. Louis).
Eulhna cornea Linné. — Gebaïl, Saïda.
Nassa muiabilis Linné. — Batroum, Gebaïl, Saïda.
Nassa reticulata Linné. — Côtes de la Syrie (von Martens).
Nassa Ferussaci Payiaudeau. — Gebaïl, Aleth, Jounieli, Faitouche.
Nassa incrassala Slrom. — Saida. ^
Nassa Cuvxeri Payraudeau, var. Louisi P. — Cette ^^ ^L
jolie variété est bien distincte du type par sa ÊKk. J^l
surface à réticulation saillante ressemblant à un ^Iw ^^Ê
N. reticulata L. en miniature. Nous nous fai- ^^ fHr
sons un plaisir de la dédier à notre aimable ^^_ _j
collaborateur. — Fartouche et Aleth. "^ '-- ' i- '"'^i-
Avcularia gibbasula Linné. — Jaffa, Beyrouth, Saïda, et var. minor P.
Arculaiia circumcincla A. Adams. ■ — Cette espèce a été considérée comme
une variété syriaca de la précédente par Puton. Ces deux nasses vivent
dans le sable humide à la lisière du Ilot. — Mômes localités. Sans doute
toute la côte syrienne jusqu'en Egypte, Tripoli et golfe de Gabès.
Cyclonassa nerilea Linné. — Saïda. — Puton y signale la variété de colo-
ration ruja.
Columbella russica Linné. — Gebaïl, Saïda.
Mitrella scripta Linné. — Aleth, Fartouche.
Murex brandaris Linné. — Gebaïl, Saïda.
Murex Imnculus Linné. — Saïda. — A Gebaïl vit une variété de petite taille
à spire élevée.
Ocinebrina Blainvillei Payraudeau. — Gebaïl, Aleth, Saïda.
Ocinebrina cyclopus Benoît. — Côtes de Syrie (Monterosato, Koboll).
Donovania granulata Tiberi. — Côtes de la Syrie (Monterosato).
Purpura hivmastoma Linné. — Jounieh, Saïda.
Epidromus reticulalus Blainville. • — Saïda.
Cassis undulata Linné. — Gebaïl.
Cassis saburon Adanson. — Côtes de la Syrie (B.D.D.).
Dolium galea Linné. — Gebaïl, Saïda.
Cyprsca lurida Linné. — Gebaïl, ainsi (]ue ta variété mininia Dunker.
Cyprœa pynnn Gmelin, var. ex colore xmdata P. — Gebaïl, Jounieh, Alexan-
drette, Saïda.
Cyprœa spurca Linné. ■ — Batroum, Saïda.
Tiivia pulex Solander. — Saïda.
Cerithium vulgalnm Bruguière. — Gebaïl, Saïda. — Puton signale do plus,
à Saïda, la variété minor.
Cerithium rupeslrn Risso.
Cerilldum mediterraneum Deshayes, var. ncJiipelagicum Monterosato. —
Forme grande, élancée, sculpture composée d'une réticulation très sail-
lante. Quelques exemplaires sont ornés de varices nombreuses : Gebaïl,
Ras Amchit. Commun.
Cerithium scabridum Philippi. — .laffa. — Forme émigrée de la mer Rouge.
Bittium reticulatum Da Costa. • — Côtes de la Syrie (^lonterosato sous le nom
de B. scabrum Olivi).
Triforis perversus Linné. — Aleth, Fartouche.
p. Pallauy. — Mollusques marins des côles de la Syrie. 173
Veimelus Imnbricalis Linné. — Côtes de la Syrie (Monlerosato). — Espèce
dont l'hal)itat méditerranéen est contesté.
Tnrritrlla decipiens Monterosato. — Cité également d'après Monlerosato.
TurrilcUn Irrplicata Brocchi. — Côtes de la Syrie (B.D.D.).
Ciecxim syriacum de Folin. ■ — Beyrouth (Messageries).
Cœcum orientale de Folin. — Beyrouth (Rlessageries).
Litorina neritoides Linné. — Saïda.
Litorina punctata Gnielin = syriaca Philippi. — Gebaïl, Sajda et côte sy-
rienne (FJirenbcrg).
rossarus fossar Adanson. — Jaffa (Baudon).
Hissoa variabilis von Miihlfeld. — Jaffa (Brusina).
liisson (Alvania) aspera Philippi. ■ — Côtes de la Syrie (Monterosato).
nissoa (Tiirbela) simplcx Philippi. — Beyrouth (Ehrenberg).
Natica miUopunclala Lnmarck. — Saïda, Alexandrelte.
Natica intricata Donovan. — Gebaïl.
Natica DilliDyni Payraudeau. — Balroum.
Natica Josephinia Risso. — Gebaïl, Alexandrette, Saïda.
■Janthina bicolor Menke. — Saïda.
Scalarin communis Lnmarck. — Gebaïl.
Scalaria tenuicosta Michaud. — Gebaïl.
Eulima polUa Linné. — Côtes de la Syrie (B.D.D.).
TurbonÛln lactca Linné. — Saïda.
Phasianella pulliis Linné. — Côtes de la Syrie (Ehrenberg).
Astralînm nifiosum, var. minor P. — Gebaïl, Batroum.
Trochococidea tvrbmata Born. • — Saïda.
Trochocochlea turbifovmis von Salis. — Gebaïl, Aleth.
Gibbula varia Linné. — Aleth.
Gibbida Spi^atti Forbes. — Côtes de la Syrie (Mac Andrew).
Gibbida latior Jlonterosato, var. albida Monts. — Côtes de la Syrie (Mon-
terosato).
Gibbida Bicliardi Payraudeau, var. minima P. — Forme de taille minuscule
(t I millimètres); abondante à Gebaïl.
Gibbidastra rarilineala Michaud. — Gebaïl. — Exemplaires de petite taille.
Gibbiilastra divaricala Linné. — Aleth, Ras Amchit.
Calliostoma unidentatum Philippi. — Côtes de la Syrie (Monterosato).
(lanculus rruriahi.<; Linné, var. minor Locard. — Gebaïl.
Haliotis lamella Lamarck. — Batroum, Saïda, et var. reticulata Reeve.
Fissurella mediterranea (Gray) Sowerby. — Côtes de la Syrie, sous le nom
de F. ilalica Defranco (Ehrenberg).
Fissurella nnbecula Linné. — Côtes de la Syrie (Ehrenberg).
Patella caernlca Linné. — Gebaïl, Saïda.
Patella lusitanica Gmelin. — Côtes syriennes (Philippi).
Patella tarenlina Lamarck. — Gebaïl.
Patella aspera Philippi. — Gebaïl.
Pélécypodes.
Anomia ephippium Linné. — Gebaïl.
Spondylus gasderopus Linné. — Gebaïl.
Ftadida lima Linné. — Gebaïl.
Chlamys varia Linné. — Gebaïl.
Meleagrina occa Reeve. — Rairoum, Gebaïl, Alexandrette. — Les exemplaires
sont petits et peuvent constituer une var. minor P.
Mytilus minimus Poli. — Gebaïl, Saïda.
174 P. PAU-Any. — Mollusques marins des eûtes de la Syrie.
Modiola barbaln Linné. — Gebail.
IJthodomus Ulhophagus Linné. — Côtes de la Syrie (Ehrenberg).
Arca bartala Linné. — Gebail.
Arca Noe Linné. — Gebail.
Peclunculus violacescens Lamarck. — Côtes de la Syrie. Commun.
Pectuncrdus filosus Linné. — Alexandrette, Gebail.
Cardila calyculata Linné. — Ras Amchit, Halroum.
Cardium luberculalum [.inné. — Gebail, ainsi que la variété alba Monts.
Cardiinn edule Linné. — Variété à valves minces que je n'arrive pas à iden-
tifier au C. elodiense Renier, quoiqu'elle m'en paraisse voisine.
Venus verrucosa Linné. — Côtes de la Syiie (Ehrenberg).
Venus gnlUna Linné. — Gebaïl, Saïda.
Tapes decussatus Linné. — Côtes de la Syrie lElirenberg).
Tapes geographicus Linné, var. minor alba. — Alexandrelte, Gebail.
Donax venustus Poli. — Côtes syriennes (TMonterosato).
Dona.x trunculus Linné. — Beyrouth, Saïda.
Mactra coralHua Linné. — Beyrouth. Jafla (von Marlens). — Les exemplaires
provenant d'Alexandrette ont des rayons divergents de couleur 1res vive.
Puton signale une variété compressa h Saïda (de M. slultorum) qui corres-
pond sans doute à la variété Paulucciœ Arad. et Ben.
Corbvla gibba Olivi. — Côtes de la Syrie (Ehrenberg).
Jagonia relicidata Poli. — Gebaïl, Ras Amchit.
Loripes lacleus Poli. — Amchit et var. Desmaresii Payraudeau. — Amchit,
Saïda.
Ensis ensis Linné, var. minor Requien. — Beyrouth.
Solen marginatus Pennant. — Saïda.
Tellina planaia Linné. — Gebaïl.
Tellina nitida Poli. — Saïda.
Tellina cumana da Costa, var. minor. — Alexandrette.
Tellina incamala Linné. — Jaffa (von Martens).
Paul Pali.ahv.
OBSERVATIONS SDR LA CHENILLE DE STENOPTILIA ZOPHODACTYLA Dnp, (Microlep.)
Mœurs. — Hibernation. — Premiers états.
Avant de relater mes observations personnelles sur la chenille de ce joli
Ptérophore, je crois devoir rappeler biièvement les principaux documents
fournis sur elle par les auteurs.
1. — Mœi'RS de la Chenille. — Hofmann, Mirrolépid., p. 207, donne
l'indication suivante : « Dans les capsules encore vertes d'En/thra^a centan-
riuwit qu'elle vide entièrement et dans lesquelles elle vit complètement cachée...
Les crottins expulsés trahissent sa présence. »
Kaltenbach. Pjlanz., p. 440, se sert à peu près des mêmes termes : « Dans
les capsules à graines vertes de E. cenlaurium qu'elle vide entièrement et
dans lesquelles elle vit complètement cachée. » Il ajoute : » Sur E. litloralis,
en Hollande, d'après J. Albarde. La chenille devenue adulte abandonne peu
à peu (?) la capsule pour opérer la chrysalidation... les premiers Ptérophores
G. GouRV. — Chenille de SlenoplUia zophodavlijla Diip. 175
apparaissent alors que les autres sont encore à l'état de chenille ou de
chrysalide. »
\i. von Heinemann, Dia Schmetleii. Dent, iiiul. Schw., p. 70.'), dit sim-
plement : 'I Chenille sur /•-'. renlmirhim. »
D'après Roiiast, i'alalogue, p. 19o : » La chenille vit dans les capitules
verts. »
Meyrick, Ilandb. of firil. Lfpid.. p. 440, indique seulem^'nt : « Dans les
fleurs d'/î. centaitrinin. »
JMals les mœurs de celte chenille ont surtout été étudiées de près pai"
M. fiambillon dans la Revue de la Société entomolngique A'amuroise, années
1904 et 1903. Ne pouvant, à mon grand regret, reproduire in extenso ces
excellents articles auxquels les lecteurs de la FeiiiHc pourront se reporter,
je me contenterai d'en donner de larges extraits.
Après avoir constaté que VBnithrœa cenluiiriiim L. est la principale piaule
nourricière de la chenille, l'auteur ajoute : <i .\u lepos, la chenille se tient
allongée sur les tiges de la plante nourricière, la tête tournée par en haut.
Quand elle veut manger, elle monte dans la bifurcation des tiges florales et
elle attaque une capsule généralement par le bas : elle ronge avec rapidité.
Parfois, après son repas, elle reste près de la capsule rongée : mais, plus
souvent, elle redescend sur la tige... .\u moment de la métamorphose, la
chenille s'attache par la pointe anale, ordinairement près des fleurs, et se
change en nymphe. » Loc. cit., n° 10, p. 51.
2. — Hibernation. — Dans le numéro suivant, p. S.3-56, l'auteur s'occupe
de l'hibernation. « Il reste, dit-il, bien des points obscurs sur les mœurs de
l'insecte parfait et sur celles de la chenille dans son premier âge.
)' Pour que l'espèce se perpétue, il faut nécessairement qu'elle hiverne
sous un état ou sous un autre. On est à peu près certain que le S. zophodactyla
n'hiverne pas à l'état de nymphe: mais hiverne-t-il à l'état d'oeuf, de chenille
ou d'insecte parfait? C'est une question qui n'est pas encore élucidée; pas
plus que celle d'une seconde génération à l'automne.
» 'Voyons d'abord ce qu'en disent les auteurs :
)' Barrett, dans son livre sur les Lépidoptères des Iles Riitanniques {Lep.
Brit. Isles, p. ,378), dit que ce papillon vole en juin-juillet et en aoûl-septembre
(seconde génération). Il ajoute que les larves de la première génération se
trouvent en mai-juin, qu'elles rongent les feuilles de la plante nourririère:
tandis que celles de la seconde, que l'on trouve en juillet et au commencement
d'août, vivent aux dépens des fleurs et des graines.
» Tutt est tenté de croire que les œufs éclosent à l'automne et que les
jeunes chenilles hivernent dans des mines qu'elles se pratiquent dans les
feuilles de leurs plantes nourricières: qu'il n'y a qu'une génération par an.
I' Snellen dit que l'insecte vole en juillet et à l'automne.
» T. .\. Chapman et E. R. Rankes pensent que .'^. -nphnânciuhi hiverne à
l'état parfait. Le premier dit que les femelles nées à la fin d'août de cette
année, quoique placées sur une plante d'Erythrsea centaunum en fleurs,
n'ont déposé aucun œuf...
» Notre éminent collègue M. Ed. Rrabant. de Cambrai, dit que l'on trouve
parfois, en France, le papillon déjfi en avril: que. par le fait, il y a tout lieu
de croire que l'insecte hiverne à l'état parfait.
» .\ux remarques de ces savants lépidoptéristes, qu'il nous soit permis
d'ajouter nos propres observations. Il y a quelques années... M. Colignon.
en visitant une grotte de la vallée de la Meuse, trouva une énorme quantité
(le Ptérophores. de différentes espèces, hivernant là. collés à la voûte...
Plus tard, dans le nombre, nous reconnûmes des 5. zophodactyla.
176 G. GoiiRY. — Chenille de Stenoptilia zophodaclyla Dup.
» De l'ensemble de ces observations il résulte donc clairement que 'ce
Plérophore hiverne à l'état parfait. »
J'ajouterai que cette constatation entraîne nécessairement une double
génération par an. Ce que d'ailleurs M. Lambillon lui-même prouve nettement
dans le numéro suivant, p. 68, en relevant les différentes époques où l'on a
signalé l'apparition de ce microlépidoptère tant en France qu'en Angleterre
et en Belgique.
3. — Les premiers états. — Et maintenant voici mes modestes obser-
vations personnelles. On verra dans quelle mesure elles confirment les données
précédentes.
Le lundi 5 août dernier, je chassais avec M. Guignon aux environs de la
i-oute de Bourgogne, dans la forêt de Fontainebleau. La récolte avait été très
maigre lorsque, sur le point do nous séparer, je remarquai un pied d'Erythrœa
cnnfmiriiim L. dont une feuille était minée. Je le cueillis presque machina-
l(Mnent et, en regardant par transparence, je constatai la présence de l'auteur
du dégât, dans lequel l'œil e.xercé de mon collègue reconnut dès l'abord une
chenille. Cette chenille, très petite, devait être encore très jeune, car à peine
si la moitié de la feuille était entamée.
De retour à la maison, en consultant les auteurs, je remarquai qu'aucun
d'eux n'indiquait de chenille mineuse dans les feuilles û'Erythrœa, pas plus
d'ailleurs que dans celles d'aucune gentianée. Je résolus donc de faire tout
mon possible pour tâcher d'obtenir l'insecte parfait. Dans ce but, j'enfermai
ma capture dans une boîte de fer-blanc après avoir eu soin de plonger
l'extrémité de la tige dans une petite fiole pleine d'eau dont je bouchai le
goulot avec de la ouate, crainte d'une fâcheuse noyade.
Jusqu'au 15, aucun événement remarquable ne se produisit. Ma captive
rongeait tranquillement l'intérieur de sa feuille. Mais, ce jour-là, je m'aperçus
non sans étonnement qu'elle était sortie de sa mine et qu'elle avait considé-
rablement grossi.
Le 16, ce qui restait de la feuille minée et les autres feuilles sont complè-
tement dévorés; la tige elle-même est dépouillée entièrement de son écorce
presque jusqu'au niveau du tampon d'ouate. N'ayant plus iVErythrœa sous
la main et craignant de voir ma chenille dépérir faute de nourriture, je
substitue à la fige décortiquée une jeune feuille de Menyonthcs tri}n)\aia L.,
seule gentianée qui soit immédiatement à ma disposition. Elle s'y installe,
achevalée sur le bord d'une foliole, ce qui me donne bon espoir pour le repas
escompté.
Le lendemain 17. non seulement la feuille est intacte comme la veille, mais
la chenille l'a quittée et s'est réfugiée le long du couvercle de la boîte. Je
cours aussitôt chercher de VErylhrœa et je remplace le Menyanthes dédaigné
par quelques tiges de petite centaurée portant h la fois des feuilles, des fleurs
et des capsules vertes. A l'aide d'un pinceau, j'y installe délicatement ma
chenille. Après quelques hésitations, elle finit par se fixer sur une capsule,
la tête en bas.
Durant deux jours, les 18 et 19 août, elle garde la même position, dans
tme immobilité absolue et sans prendre aucune nourriture.
Le 20 au matin, je constate qu'elle vient de se chrysalider. I^a chrysalide,
d'un vert pâle, est fixée au fruit, la tête en bas, par l'extrémité anale. Les
jours suivants elle se fonce un peu, mais tout en restant d'un vert si analogue
à celui de la capsulp à laquelle elle est fixée que M. Guignon, à qui je la
montre, a de la peine à la découvrir.
Le 2 septembre, la chrysalide a fhangé de couleur. Les yeux et les
ptérothèques sont beaucoup plus foncés que l'abdomen.
G. GouRY. — Chenille de SlenoptUia zophodaclyla Dup. 177
Le 5, à 6 heures du matin, la coloration de l'abdomen et des pattes du
papillon est très visible à travers les minces téguments de la chrysalide.
Gelle-ci se tient relevée presque à angle droit, ainsi que le montre la figure
ci-jointe, et effectue de temps à autre des mouvements assez rapides de
haut en bas.
A 9 heures, le même jour, la libération commence sous mes yeux : la
chrysalide se fend sui- le dos et j'assiste à l'extraction de la tète du thorax
et de la première paire de pattes; puis, craignant que
le grand soleil qui donne dans mon cabinet ne gêne
le développement complet en desséchant trop vite le
tissu des ailes, je la renferme dans sa boîte.
Le lendemain 6, le Ptérophore bien développé se
promène agilement avec ses grandes pattes, en agitant
ses ailes, parmi les sommités d'Erylhrœa.
L'ayant soigneusement comparé avec la description
de Meyrick et celle, beaucoup plus explicite, de
M. Lambillon, je constate que je suis bien en présence
de Stenoptilia zophociactyla Dup.
De ce que je viens de rappoi-ter, il est donc permis,
je pense, de conclure :
1° Que le 6'. zoplwducUjlu a bien deux générations
stenoptilia zovhoductijia par an, car l'individu que j'ai obtenu d'éclosion n'ap-
(Chrysaiide). paillent évidemment pas à la première qui a lieu en
juillet;
2° Que les S. zophodaclyla de la seconde génération ne passent pas l'hiver
à l'état de larve ni de chrysalide, mais bien à l'état d'insectes parfaits, puis-
(lu'ils éclosent à l'arrière-saison;
3° Que la durée de l'état larvaire doit être environ de cinq à six semaines;
4° Que la chenille dans ses premiers états est bien mineuse, ainsi que
l'avait conjecturé M. Tutt, mais que, contrairement à son hypothèse, elle ne
passe pas l'hiver dans la mine, mais se transforme dès l'automne;
5° Qu'à rencontre de la supposition de M. Barrett, la chenille de la
deuxième génération ne s'attaque pas exclusivement aux capsules, mais
qu'elle mange également les feuilles et — faute de mieux peut-être — l'écorce
de la plante;
6° Que si d'habitude, ainsi que l'a observé M. Lambillon, elle se tient la
tête en haut sur la tige ou les fruits et se chrysalide dans cette position,
elle peut adoptei' également la position contraire, sans que l'on voie très
bien ce qui peut déterminer un choix si opposé.
Enfin, le fait qu'elle vit en mineuse dans le premier âge et qu'au sortir
de la mine elle dévore volontiers les restes de la feuille qui l'a abritée et
nourrie, tandis que sa taille s'accroît très rapidement, peut expliquer la
remarque suivante de M. Lambillon : «... il faut un œil très exercé pour
la découvrir. C'est à tel point qu'un jour, à la maison, après avoir examiné
attentivement à la loupe une poignée de tiges fleuries de petites centaurées,
sans découvrir de larves, quelques jours après, sur les mêmes tiges isolées,
nous en avons trouvé deux presque adultes. » Loc. cit., 1904, n° 10, p. 51.
Car enfin, si petites qu'elles soient, il est difTicile que deux chenilles
puissent échapper à un examen minutieux fait à la loupe par quelqu'un qui
est du métier.
Samois-sur-Seine. G. Goury.
178 Falcoz. — La recherche des Arthropodes dans les terriers.
LA RECHERCHE DES ARTHROPODES DANS LES TERRIERS
La publication léconlo de plusieurs noiicos (1) ayant attiré l'attention des
cntoniologisics traiirais sur la faune connaensale des teiriers, je pense qu'il
est hun de faire connaître, par l'inlerniédiaire de la [■'cullk' des Jeunes Nuiii-
ralLsles, les |)rocédés à employer pour la recherche des Arthropodes dans
les gîtes souterrains de Mammifères.
Nos collègues d'Uutre-Uhin et d'Ôutre-Maiiche nous ont précédé depuis
quelques aimées dans cette intéressante voie et de nombreuses listes de
tioléoptèi-es recueillis dans les terriers ont été publiées dans les revues spé-
ciales étrangèi-es. En Fiance, des recherches ont été pratiquées ces temps
derniers sur différents points de notre territoire, mais il serait à souhaiter
que les investigations se multiplient, particulièrement dans les régions méri-
dionales et montagneuses pour lesquelles nous ne possédons encore, pour
ainsi dire, aucune donnée à ce point de vue spécial.
Les principaux Mammifères à i-ésidence souleiiaine vivant en France sont
les suivants :
INSECTIVORES
Taupe commune iTulpa eumpœa Musaraigne {Sorex vidgaris L.).
L.).
RONGEURS
Lapin de gaienne (Lepus cunimlus Campagnol des champs {Arvicola
t.). uyreslis L.).
Marmotte {Arctomijs marmutlu L.).
CARNIVORES
Blaireau i.l/c/c.v lu.ni\ Sclu-.). Putois (Miixlrhi imtorius L.).
Rcnaid tCanis mdpes L.). Belette (Miiyldu cidgaris Briss.).
Le Hamster (Cricclus frumentanus Pallas) et le Spermophile [Spcrmophilus
citUhis L.), rongeurs terricoles qui pullulent dans certains régions de l'Europe
centrale et orientale, ont complètement disparu de la faune française. Leur
aire de dispersion est limitée à l'ouest par le Rhin.
Taupe. — La taupe est le plus répandu de nos Mammifères fouisseurs et
son terrier est aussi des plus communs partout; ce qui ne signifie pas qu'il
soit toujours facile à découvrir. Une certaine pratique, ainsi que la connais-
sance préalable des habitudes de l'animal sont indispensables pour cela.
La taupe n'est pas très exigeante dans le choix de son lieu de résidence;
elle préfère loulefois un sol meubie, pas trop caillouteux, ahn de s'y mou-
voir aisément. 11 est également indispensable que la terre soit peuplée de
vers et d'insectes dont elle puisse faire sa nourrilure. Les alluvions des
prairies bordant les cours d'eau remplissent parfaitement ces conditions;
(1) J. Sainte-Claire Deville : Description d'une espèce inédite du genre Qucdius Sleph. IBiilL
Soc. entom. France, 1910, p. ViS). — Id. : Coléoptères capturés en France dans les nids de
taupes [Bull. Soc. enlom. France, 1912, p. 203). — L. Falcoz : Contribution à. la faune de.s
terriers de Mammifères {Comptes rendus de l'.4cadéniie des Sciences, séance du 20 mai 1913).
— Id. : Deux Coléoptères nouveaux pour la faune française : Philontlius spermoph'di Gglb.
et llenolicus serratus Gyll. (Annales Soc. linnêenne de Lyon, t. LIX, 1912, p. 93).
Falcoz. — Im recftorcho des Arihropodes dans k's terriers. 179
aussi est-ce là iiiic lc.> kiupes se liouveiil en plus grand nombre et qu'il est
le plus aisé de découvrir et de déterrer leur nid.
Le terrier est constitué par une cavité arrondie de trente centimètres
environ de diamètre, creusée à vingt-cint] centimètres ;iu plus en dessous
de la surface du sol et d'où partent des gaiei-ies dont le nombre et la dispo-
sition son! à peu pi-ès coiisliiidrs. Celte ca.vité a reçu, suivant les auteurs (I)
le nom de nid, fortrresxe, dnnjon, loge de repos, chambre ou trou de retraite.
Je pense qu'il est préférable de la nommer simplement le dite, car c'est là
que l'animal se repose, dort et séjourne cnnstHmment en dehors du temps
consacré à la chasse.
Autour de la base du gîte s'mivrent des galeries s'élevant obliquement dans
la masse de terre sus-jacente et dont les unes se terminent en cul-de-sac.
tandis que les autres se réunissent entre elles, formant ainsi un labyrinlhe
dont la disposition n'est ni aussi constante, ni aussi symétrique que i'dnt
décrite et figurée les anciens auteurs. On peut cdusidéfer comme des tunnels
d'aération ces galeries obNipies donl la piupai-t viennent se terminer très
près de la surface du sol.
La cavité du gîte est à peu près complètement remplie |iar une bot le
d'herbe ou de feuilles, souvent des deux ensemble, qui sert de couche à la
taupe et de nid pour les petits à l'époque de la parlurition. époque qui
s'étend de février jusqu'en avril. A la partie inférieuie et en dessous du
nid s'ouvre constamment une galerie s'enfonrant verticalement sur un trajet
d'environ dix à quinze centimètres, se recourbant ensuite vers le haut pour
venir aboutir au couloir horizontal de sortie. On n'est pas absolument fixé
sur l'origine et l'emploi de cette galerie. Certains auteurs, Lionel E. Adams (2)
notammeni, la considèrent comme une sorte de poite de fuite et lui donnent
le nom de passage d'évasion (l>nU-riin). .le suppose qu'on pourrait y voir
plutôt un puits de drainage pour les eaux d'infdtration en même temps qu'une
cheminée d'aération permettant la ventilation du nid et empêchant ses maté-
riaux de moisir, ce qui se produirait sans aucun doide s'il reposait entiè-
rement par sa partie inférieure sur le sol.
La taupe établit quelryiefois son gîte en plein champ: il est, dans ce cas.
décelé au dehors par un amas de terre qui se différencie des simples taupi-
nières provenant du forage des galeries de chasse, par son volume bien plus
considérable. Le fait n'est cependant pas constant : car j'ai maintes fois
trouvé des gîtes surmontés d'un amas se distinguant à peine, comme volume
et coumie aspect, des autres taupinières. Le gîte en plein champ est géné-
ralement construil dans une partie surélevée, surtout s'il est à pi-oximité
d'un cours d'eau contre les cr-ues duquel il se trouve ainsi protégé. Le plus
souvent la taupe creuse son terrier à l'abri d'une haie ou bien enli-e les
racines épigées d'un arbre. Tl n'est pas rare de trouver des nids au pied des
vieux saules têtards ou des vieux aulnes qui bordent les ruisseaux et les
rivières.
fl faut distinguer le gîte du mâle de celui de la femelle, chaque sexe ayant
son domicile distinct. Le premier est plus profond, plus vaste, il contient un
(1) Cf. A. Cadet de Vaux : De la taupe, de ses mœurs, de ses hahiludes et des moyens de
In. détruire, Paris, 1804. — M. Draiet : Uarl du tavpicr ou méthode tn(aiUible de prendre les
taupes, Paris. 1824. — Flourens : Observations pour servir à l'histoire naturelle de la taupe
{Mémoires du Muséum d'Ilist. nat., Paris, 1828, t. XVIT, p. 293). — Geoffroy Sainl-Hilnire :
Histoire naturelle des Mam7ni(éres, Paris, 1829. — C. Vogt : Leçons sur les animaux utiles
ou nuisibles. Paris, 1867. — A. -F. Brehm : Les Mammifères. Trad. franc, par Gerbe. Pans, 1891.
— A. Mansion : La taupe commune [Revue seienii/ique, n" du 4 janvier 1902). — Lionel
E. Adams : The Moles and Molehills {Natur., n" 2100, Londres, 1910).
i2) Lionel E. Adams, toc. cit.
180 Falcoz. -^ La rccbpvchc des Atilimpndes dans Jp.t Iprrirrs.
iiid plus voliiniinciix et il esl à i-eniarqiier qu'il est à peu près constamment
jilacé sous un abri : arbre, liaie, mur, etr.. tandis que, par une anomalie
sin£;uli('>re. le second, bien que desliné à l'fMablissement de la famille, se
trouve moins bien protégé ; car il est le plus souvent établi dans un lieu
découvert et à une plus faible profondeur.
Lorsqu'on se trouve en présence d'une taupinière que l'on suppose re-
couvrir un nid. la meilleure manière de s'en assurer est le sondage avec
une canne ferrée. Si l'instriunenl. après avoir Iraversé la couche supérieure,
cède brusquement et s'enfonce sans résistance jusqu'à une certaine pro-
fondeur, on peut creuser avec une pioche ou une bêche, en ayant soin d'en-
lever la terre tranche par tranche, et on arrive bientôt à la cavité renfermant
le nid. On extrait celui-ci soigneusement et on l'introduit aussitôt dans un
sac, pour le tamiser à domicile. Cette opéi-alion. faite sur place, ne pour-
rait être pratiquée avec les précautions nécessaires et ferait, au surplus,
perdre un temps précieux, les journées d'hiver étant courtes et le terrain de
recherches parfois éloigné.
Il ne faut pas négliger de visiter attentivement les parois du gîte et l'entrée
(les galeries, particulièrement la galerie de drainage; car c'est là surtout
qu'on rencontre certaines espèces intéressantes ou rares, telles que VHistcr
ninrfpnalvs Er. et les Qupdius du groupe de Ynckripermix Mén. (taJpanim
Dev. et nigrocœndrns Rey). Quant au nid lui-même, son tamisage procure
une multitude d'Arthropodes dont quelques-uns vivent uniquement dans cet
habitat.
Après avoir prélevé les insectes adultes, il est bon de placer les nids dans
des terrines, afin d'élever les larves qu'ils renferment. L'éducation de ces
larves à moeurs carnassières, n'est pas toujours chose facile ; car l'allélo-
phagie fait en peu de temps des vides considérables. Malgré cela, on obtient
au printemps des éclosions en nombre suffisant pour dédommager des soins
de l'élevage: surtout si l'on a pu réaliser les deux conditions indispensables
à la réussite : humidité constante et nourriture vivante abondante, laquelle
consiste normalement en larves de puces et en nymphes d'acariens qui
pullulent dans ce milieu. .,
La densité de la population entomologique du nid est en rapport inverse
avec la température extérieure. Il en résulte que la saison froide est la plus
favorable pour la recherche des Arthropodes dans les terriers de taupe (1).
Les récoltes vraiment abondantes se font de décembre jusqu'à mars. Plus tôt
ou plus tard, on ne trouve guère que des puces e.t des acariens, qui sont des
parasites directs de l'hôte du terrier. T,es commensaux, répandus en été dans
les galeries, se réfugient pendant l'hiver dans le nid où ils Irouvent un abi'i
tiède et une nourriture abondante <;oit en proies vivantes soit en débris orga-
niques. Aussi est-ce là un asile fréquenté non seulement par les espèces
cavicoles fca^im, terrier), comprenant les hôtes exclusifs (phnlénbies) et les
habitants simplement fréquents (phnlfiophilrs'^. mais encore par une foule
d'autres Arthropodes de fous ordres qui viennent y prendre leurs quartiers
d'hiver (phnlfinrènps).
A'ienne flsèreV L. Falcoz.
M suivre).
(1) En règle générale, les recherches entomologiques d.'ins le.ç fen-ier.ç de Mammifères ne
sonl productives que pendant l'iiiver.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Ohartbur. Bennes— Paris (4436-121
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SOMMAIRE DU N" 504
Charles Oberthùr : Les S^yrichlus de l'Europe ou-iilonlale el de l'Algérie (Lépid. Hlinpal.;
P. Pallary ; Liste des Mollusques marins des c-ùles de la Syrie.
G. Goury : Observations sur la Chenille de Slnioptilia zophodnctijla Dup. (Microlep.\
^lœurs. Hibernation, Premiers états.
Fslcoz : I,a recherche des Arthropodes dans les terriers. •
Table des Matières de la 42>' année.
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naturelles; problèmes qu'elles font surgir.
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— II -
TABLE DES MATIÈRES DE LA XLIIP ANNÉE
(1913 — V Série — 3^ Année)
Falcoz (L.)- — La recherche des Arthropodes dans les terriers (fin) n" 505)... 1
Lecointee (G.) et D"' Allix. — Les formes diverses de la vie dans les Faluns
de Touraine (13° suite) : Les Foraminifères (n°' 505, 506, 507, avec
10 fig.) 6, 29, 41
LoiSELLE (A.). — Notes sur la biologie de quelques Chalatogastra (suite)
(n" 505) 9
ViRiEux (J.). — Sur le Plancton du Lac des Settons (n° 505, avec 2 fig.) 14
Martel (H.). — Coquilles do Cancale. Note sur les Pectunnilus glycijmeris
Linné (n" 505) 17
Cotte (J.). — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue (n° 506) 21
GouRY (G.) et J. GuiGNON. — Insectes parasites des Résédacées (n" 506) 24
Rabaud (Etienne). — La question des moyens de protection (n° 507) 37
Petitclerc (Paul). — Note sur le Bathonien supérieur (Bradfordien) de
Trésilley, canton de Rioz (Haute-Saône) (n"" 507, 508, 509, 510, avec
1 fig.) ; 47, 68, 77, 93
Le Brun (P.). — Herborisations dans la haute vallée du Giffre, aux environs
de Sixt, près Saraoëns (Haute-Saône) (n<" 507, 508, 509) 53, 62, 86
GouRY (G.) et J. GuiGNON. — Insectes parasites des Polygalées (n" 508) 57
Lacroix (J.). — Etudes entomologiques. Quelques anomalies chez les Chry-
sopidœ (n" 508, avec 4 fig.) 60
Pictet (Arnold). — Recherches sur les couleurs optiques et pigmentaires chez
les Lépidoptères (n° 509) 81
AzAM (Joseph). — Excursion au val d'Eyne, Pyrénées-Orientales (Orthop-
tères) (n» 509) 84
Lacroix (J.). — Contribution à l'étude des Névroptères de France (n° 510,
511, avec 4 fig.) 98, 105
Villeneuve (D'' J.). — Diptères nouveaux ou intéressants (n° 511, avec 1 fig.). 111
LoiSEL (Gabriel). — Notes sur un grès pyriteux provenant des falaises de
Sainte-Adresse (n° 512, avec 1 fig.) 117
Chobaut (D"" A.). — Les Erehia (Papillons diurnes d'altitude) du Mont
Ventoux (n° 512) 119
Rabaud (Etienne). — Notes biologiques sur Balaninus nucum (n" 512) 124
Virieux (J.). — Sur la « Galle en boutons » de la Cardamine (n° 512, avec
1 fig.) ' 126
OBEETHiJR (Charles). — Une consultation lépidoptérologique (n° 513, 514,
515,516) 133, 156, 163, 181
DOLLFUS (A.). — Mollusques terrestres trouvés dans une fouille romaine à
Lyons-la-Forêt (Eure) (n" 513) 136
Laville (A.). — Le Didelphis Guvieri Fischer, à Sannois (n° 513, avec 7 fig.). 145
DoLLFUS (Gustave-F.). — La Géologie et la circulation générale des eaux
(n" 514) '. 149
— III —
Caziot ('C'). — A propos des Hélix, acuta, harhara, crenulata et conica (n" 514,
avec 1 fig.) 159
Mansion (J.)- — Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol ? (n" 515,
516) 168, 193
Crûs (D' a.). — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution (515,
516) 173, 187
SiÉPi (D"" P.). — Nos Hirondelles Leur diminution (n° 516) 183
Dautzenberg (Ph.) et Durouchotjx. — Les Mollusques de la baie de Saint-
Malo (n"' 514, 515, 516), supplément hors texte (pagination spéciale).. 1 à 24
Notes spéciales et locales.
LiENHART (R.). — La Phalène hj'émale (Cheimafolna hrurnata L.) (n" 505) 19
M. L. — Les habitats du Gui (n° 505) 20
Dupont (L.). — Répartition géographique d'Araschina Levana (n" hm) 20
MoREAcr (L.). — Question à propos du Hamster (n° 505) 20
L'Herbier Gautier (n° 505) 20
Caziot (C). — Note sur VHelix Bnrcinnnensis Bourg, (n" 506) 35
Halet (Charles). — Note sur quelques plantes de Moisdon-la-Rivière (Loire-
Inférieure) (n° 506) 36
J. G. — Plantes hâtives et plantes retardataires (n"- 507) 54
Id. — Si/rphiis bnlleafnx, parasite des Aphis brassirœ (n° 507) 54
Id. — Vitalité chez une Guêpe et un Lucane (n" 507) 54
Chapellier (A.). — Larves vivant dans le formol (n° 507) 55
Gamkrelidze (W.). — Sur la faune des troncs de peuplier. — Gnophomyia
et Miasfor noiivmu.r pour la France (n° 507) 55
Id. — Sur les parasites du Gnophomyia tripudianx Bergroth (n° 507) 56
Puzenat (L.). — Institut de Bibliographie scientifique (n" 507) 56
Ziegler (P.). — Question (sur l'auteur entomologique Ziegler) (n" 508) 72
GouRY (G.). — Anémone nemorosa L. déformée par des larves de Thrips
(n" 50S, avec 1 fig.) 73
Smits (Albert). — Fréquence du mélanisme chez les Lépidoptères du Nord-
Ouest de la France (n" 508) 73
Id. — Répartition géographique d'Araschnia Levana (n° 508) 75
Mansion (J.). — Larves vivant dans le formol (n° .508) 76
Souscription pour l'exécution d'une médaille à l'effigie d'Emile Maupas
(n° 508) - 76
Thierry-Mieg (Paul). — Deux variétés nouvelles du Lijgœiis familiaris Fabr.
(Hémiptères) (n^ 509) 91
J. G. — La Ségestrie perfide et sa morsure (n° 509) 91
Liohtenstein (Aug.). — Sur les mœurs du Dnleruss trem.idus Klg. (n" 509)... 92
Chobaut (D"" a.). — Une aberration nouvelle d'Brebia Neoridas Boisd.
(Lépidoptère Rhopalocère) (n° 510) 103
— TV —
Parent (O.). — Contribution à la F;uino dos Dipt^rrs du Xord dp !a France
(n" 510) lOJ
SiÉPi (D"" P ). — Adaptation du Gongyle ocelle au territoire do Marseille
(n" 511) 114
Margiee (E.). — T^ Zonifes nh/irvs dans les Albèi-es (n" 511) 114
An'drk (Emile). — rotnmont les Musaraignes peuvent transporter leurs petits
(n" 511) 116
W. G. — Quelques qfuestions scientifiques vieilles de deux mille ans et plus
(n° 511) IIG
Appel à MM. les Entomologistes de tous pays (n° 511) 116
J. G. — Au.'î Jeunes! Indications pratiques pour le mois d'Août (n° 512), de
Septembre (n" 513), d'Octobre (n" 51 1), de Novembre (n° 515). 128, 145, 163, 178
BuYSSON (H. l>u). — Ptinomorphus imperinlis L. et Pt. ref/nh:! Duft (n" 512). 130
Villeneuve (D'' J. — Notes d'un Naturaliste (n" 512) 130
Id. — De quelques Tachinaires à grande extension géographique (n° 512).... 131
Id. — Vérité au delà, erreur en deçà (n" 512) 132
Plantes rares aux environs de Paris (n° 512) 132
Caziot (C). — A propos d'une nouvelle variété de Pupn ximili): dans le
département des Alpes Maritimes (n" 513, avec 1 fig.) 147
Id. — Au sujet de la Limn^a }ntmiU.< (n" 513) 148
D. — Dans les Alpes (n" 514) 161
SiÉPi (D'' P.). — Mantispa pariniin en Provence (n° 514) 161
Maegier (E.). — 'L'Hypnophiln Boissyi Dupuy (n° 514) 162
Chobaut (D'' A.). — Apparition hâtive de Getonia aurain L. (n" 515) 177
Thierry-Mieg (Paul). — Notes lépidoptérologiques : Description d'une
Géométride nouvelle. — A propos du Papilio, var. Miegii Th. W. et var.
Feisthamelii Dup. (n" 515) 180
DuFOUR (G.). — Partiaxdus Mnrmosi/ne L. (n° 516) 198
Margier (E.). — Pupa endolirhn Bourg. (n° 516) 198
Id. — Pupa Farinexi Des Moul., dans les Alpes (n° 516) 199
Parent (O.) — Dolichopus campfopus, nov. spec. (n° 516) 199
Cottereau (E)ie). — Captures ornithologiques dans l'Aude (n° 516) 200
'Nécrologie. — D' Séguin (n° 505) ; Ed Brabant (n° 506) ; Jules Desbrochers des
Loges (n" 515) ; Ernest Malinvaud (n° 515).
Echanrjes. — 37 notes d'échange (sur la couverture).
O _v«*. *" Janvier 1913 — V' Série, 43« Année — N» 505 ^j^^^ O
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LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
->-?•-?-
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16') 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"° janvier
(au lieu du 1«' novembre)
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
u
1913
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Légumineuses (thèse), in-8°, 443 p. et planches. — Paris, Emile Larose.
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carte et planches. — Mayenne, imp. C. Colin.
Delaruelle. — Houillères : Nord, Pas-de-Calais et Belgique. Notices, cartes, etc.,
in-8°, 196 p. — Lens, chez l'auteur.
Faure (Charles). — Sur le développement structural de la langue et sur le tractus
thyréoglosse chez l'Homme (thèse), in-8°, 73 p. avec fig. et planches. — Toulouse,
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Fraysse (A.). — -Eléments d'histoire naturelle (programmes de 1909, enseigne-
ment primaire), in-16, 314 p. et 404 fig. — Paris, Hachette. — 2 fr.
GoDFROY (R.-E.). — Deuxième expédition antarctique française commandée par
le D'' Jean Charcot. Etude sur les Marées, in-4°, 5 p. avec carte, fig. et planche. —
Paris, Masson.
Lalou (Socrate). — Recherche sur la sécrétine et le mécanisme de la sécrétion
pancréatique (thèse), in-S°, iv-95 p. et fig. — Paris, Hermann.
Malkat (A.). — Histoire des Eaux minérales'de Vichy, t. II, 2* fascicule, pp. 125-
538, in-8° carré. — Paris, Steinheil. — 10 fr.
Pedon (J.). — Le Plateau de Millevaches, in-8°, 66 p. et 1 carte. — Limoges,
Ducourtieux.
1<=' Janvier 1913
V' Série, 43= Année
N° 505
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
LA RECHERCHE DES ARTHROPODES DANS LES TERRIERS
{Fin)
Afin de donner une idée de la faunule commensale du terrier de la taupe,
voici l'énuméralion des Arllu'u|)odes contenus dans les nids (jue m'ont pro-
curés mes recherches aux (unirons de \ienne en Dauphiné au cours de
l'hiver 1911-1912.
Les caractères gras désignent les espèces pholéobies, les caractères ita-
liques, les espèces pholéophiles; les caractères ordinaires, les pholéoxènes.
COLÉOPTÈRES
Carabid^
iîcmbidinm lampros v. properans
Sleph.
Tacliys bistriatus Duft.
Trechus 4-striatus Schrnk.
Hadister bipustulatus F.
itphonus maculicornis Duft.
Amai'a familiaris Duft.
Stomis pumicatus Panz.
Agonum dorsale Pont.
Demetrias atricapillus L.
Staphylimd.e
Protinus ovalis Steph.
Xylodromus afRnis Gerh.
Uxylelus sculpturatus Grav.
— Saulciji Pand.
— tetracarinatus Block.
Slenus brunnipes Sleph.
— picipes Steph.
Astenus angustatus Payk.
Meilon ripicola Kr.
— bicnlor 01.
— melanocephahix F.
— jusciilus 3Iannh.
Xantholinus linearis 01.
Philnnthus varius Gvll.
Philonthus spermophili Gangib.
Qucdius ocliiipennis Mén.
— ochripennis v. nigrocœ -
rulciis Rey.
— talparum Dev.
Uoti'rops prxria Fr.
Jiryocharis analis Payk.
Mycetoporus brunneus v. longulus
Mannh.
Tachyporus nitidulus F.
Falagria oliscura Grav.
Atiieta triangulum Kr.
angustula Gyll.
— (i»riu\licriUis Thoms.
— • paradoxa Dey.
Amischa arata Rey.
Astilbus canaliculatus F.
Oxypoda ferruginea Er.
Oxypoda longipes Rey.
Aleochaia s|iarsa Heer.
— spadicea Er.
PSELAPHID.E
lîylliiHus macropalpus Aube.
SCYDM^ENID.E
lialiisodes oculatus Aube.
Falcoz. — La recherche des Arthropodes dans les terriers.
SiLl'IllKK
Leplinus lestaceus Miill.
Choleca cistebiUtr.s Frol.
— SInniii liiis.
r«/ii/»v ti'Kjritn- Kl'.
I'l(»naiih(i<jii'< ■seririitiis Oliautl.
Triciiopterygid^
Tiichopleryx gi-andicollis Maerkel.
IIlSTERID.E
Hister marginatus Er.
Onthophilus sulcatus Forst.
NlTIDlLID.E
Epiinra melinu Er. (1).
Hliiziipliagiis peiforatus Er.
CUCL'JID.E
Silvanus biilenlatus F.
CRYl'TOPHAGIDiE
Henoticus serralus Gyll.
(.'ryptophofpis disthujuendus Slrm.
— punclipetinis liris.
LaïIIRIDIIDvE
Gorticaria liiincalolla Maiinli.
CURCLLIONID^E
.Sciapliilus aspeialus Bonsd.
barypilhes arajieformis Sclir.
Silona lineatus L.
Apion trifolii L.
— pisi F.
SCAR.\B^ID^
A|)liodias distinctus MûU.
Uxyomus silvestris Scop.
DIPTERES
Lycoriid.e
Ijjciiria iSciara) nltidicoUis Meig.
— — nervosa Meig.
Cypselid.e
Liinosina retracta Roud.
— nifens Stenh.
Phorid.e
l'hnra caliginosa Meig.
Aphiochxta rulipes Meig.
Heleomyzid,e
Œcothea îenestralis Fa il. (i)
APHANIPTERES
PULICID.E
Hystrichopsilla talpae Ciui. Ctenophtalmus assimilis Tasch.
Formicid.e.
Foiiiiica rufibarljis Fajjr.
Lasius flaviis Fabi".
Poiiei-a conliacta Latr.
HYMENOPTERES
Myiiuecina Latieillei Ciirt.
Telraiaoï'ium caespituni L.
S()ieno|)sis fugftx Latr.
Hyménoptères parasites : sp. ?
(1) La présence fréquente d'Epurxa melina Er., œstiva L., depvcssa Gyll., dans le terrier
de la taupe, présence signalée par différents auteurs (Heànemann, Haars, 3oy, .Sainte-Claire
Deville) semblerait indiquer chez ces espèces des tendances au conimensalisme. 11 est inté-
ressant de noter des tendances analogues, bien que dans un milieu différent chez une
espèce appart<?nant au même genre : EpuTsea annustata Er., signalée par Walker (Ent.
M. Mag.. 1906) dans les galeries de Trypodcndron domeslicum L., et par Fowler [Brit.
Coleoptera] dans celles de Xyloterus- lineatus 01.
(2) Plusieurs espèces de Leria, genre très voisin du genre i)Ecolhea, ont des mœurs plioléo-
philes : L. cuniculoium fi. D. vit dans les terriers de lapin, en France; L. subterranca R. D.
dans les galeries de lu taupe, également en France, et L. pecl.inata Lœw. dans le nid du
rat des prairies, en .Amérique du Ncrd. (M. Bezzi : Ulteriori nolizie suUa Ditterofauna délie
caverne, .•l(ii délia Società llaliana di Scienzc Maturali, vol. XLVI, 1907.)
Fai.coz. — La recherchp des Ai'tfiropodes dans les tenicrs.
Lepidocyitus pusilliis L.
THYSANOURES
Japij.r soUfugus Ilalid.
ARACHNIDES
Chelifei' [ilialni-atus E. Simon.
Chtiiiiiiis Hayi \,. Korh.
Aiur.iiMD.K
Aniaunihiiis Eibei'i Keyserling.
Harpactes Hninbergi Scop.
Pedannstcthiis lividiis Blark.
Porrhoiiia pyLCiiufuiii Olark.
Micronicla sp. ?
Lrj)ht!iphii)iles ahitachis E. Simon.
Linypiiia sp. ?
Pachygnatha Degeeri Sund.
Oxyptila tnix Hlack.
(;iui)iona palliduia Çlei'ck.
Micaria pulicaria Sund.
Hahiiia nava lilark.
l'Iiiuioliliius nigi'inus E. Sim.
Ar.VRIN.K
Haemogamasus hirsutus Berlese.
Gamasus magnus Ki".
MYRIAPODES
Chilopod.î:
Lillioliiiis forllcatus L.
calcaraiiis L. Koch.
— crassipes C. Koch.
— Diiboscqiii Rnil.
— sp. ?
Cryptops iiortensis Leach.
Genpliiliis longicornis Leacii.
Ciinopodes linearis C. Koch.
Schendyla nemorensis C. Koch.
DlI'LOPOD.E
Brachydesmus superus Latz.
Polydesmus complanatus L.
— subintoger Latz.
— ? coriaceiis Por.
Microbrachvuhis littoralis.
Musaraigne. — La musaraigne ne creuse pas elle-même de terrier, elle
loge onlinaii-i'iaent dans les trous abandonnés de campagnol ou de taupe.
C'est en fouillant le terrier de ces animaux qu'on peut quelquefois rencontrer
par hasard un nid de musaraigne. L'n de ceux-ci, (]ue j'ai trouvé en mai
dernier contenait seulement, à part les puces et les acariens, quelques
Coléoptères dont un seul à monirs pholéophiles : Helernps prœria Er.
Il est à remanpier que cel insecte, sans être un habitant exclusif des
terriers, en est cependant un des hôtes les plus fréquents. .Je l'ai régulière-
ment rencontré dans tous les gîtes de Mammifères que j'ai fouillés. 11 existe
toujours en grand nombre dans les nids de taupe.
Lapin de garenne. — L'intéiieur du teirier de lapin est formé d'un laby-
riulhi' de galeries |)énéli'aid si |)rof(indément dans le sol (1) qu'on ne peut
songei- à en explorei' l'inléiieur à moins d'un travail de fouille ti'ès long et
très pénible. La méthode la plus pratique pour se procurer les insectes qui
y vivent consiste dans l'emploi de pièges, lesquels peuvent être des boîtes en
fer-blanc renfermant des morceaux de peau de lapin, fromage, excré-
ments, etc. (les peaux de lapin donnent les meilleurs résultats). Ces boîtes
sont placées à l'entrée des teriiers et complètement enterrées, le couvercle
percé de trous étant seul sur le plan du sol.
Ce procédé a été employé avec succès plusieurs hivers de suite dans les
environs de Soissons. par M. de Buffévent, qui a bien voulu me communiquer
les détails qui précèdent ainsi que la liste des Coléoptères qu'il a capturés
par ce moyen.
(1) Le terrlex spéciul creusé par la femelle pour y meltre bas est bien moins profond.
Sa profondeur ne dépasse pas un mètre.
Falcoz. — La recherche des Arthropodes dans les terriers.
Voici celle liste :
Oxjpotia spectabilis Miiik.
— lividiiiciiiiis Sl(^|i!i.
— \iU.at;i Mark.
Microglossa picipcnnis C.yil.
Aleocliara curliila Gœze.
— mœrens (lyll.
cuniculorum Ki-.
Atheta triangulum Ivi .
Zyras l'imesla (Irav.
— iiiinieralis (Irav.
— cofîiiala Mark.
— liinhîila l'jiyk.
Tachinus Iniincialis Ciiiiv.
— riiri|)es Des?.
— siil)terraneiis 1^.
l'Iiildiilliiis a'n('u.s Rossi.
— chalceiis Stepli.
— Carbon a lin s ('ly!!.
— ci'pliitlotes Grav.
Quediiis longicornis Kr.
— (ichripenuis W'n.
■ — fulgi(lu.s F.
— liiicliis Payk.
C(ipi'<i})fiiliis slnatiilits F.
Protinus ovaiis Steph.
brachypterus F.
PhyUodrepa pi/gimea Payk.
Omaliuiii riviilare Payk.
— ca?sum Grav.
— raUdum Kr.
Lalliriineiim melanoceiiluiliiiii II!.
Campagnol. • — Le caiiipagnoi est exln'memenl coninuin certaines années
dans les champs cultivés cl sa piiilulatioii est. souvent telle qu'il devient un
véritable fléau pour l'agriculture. Ce rongeur se creuse une demeure souter-
raine peu profonde qui communique avec l'extérieur par plusieurs couloirs.
Pour (b'Ierr-er le nid. il suffit de creuser avec une pioche, nprès avoir eu soin
(riiilriidniie dans la galerie une baguette flexible, afin de ne pas s'écarter de
la bonne dii-ection.
Si on a l'occasion de suivre, en autonme, un laboureur dans un champ
infesté par les campagnols, on peut ainsi se procurer facilement les nids
déferrés par la charrue.
Le terrier du campagnol n'est pas habité en hiver, cet animal l'abandonnant
pour se retirer près des habitatinns, dans les caves, celliers, écuries, etc.;
au.ssi la faunule commensale qu'on y rencontre est-elle généralement peu
riche.
Dans les nids que j'ai trouvés l'automne dernier dans les environs de
Vienne, j'ai rencontré les espèces de Coléoptères suivantes :
Atheta triangulum Kr. Oxytehis sculptnratus Grav.
Helerojis- pneria \\v. Onthophilus sulcatus Forst.
Medon fuscidiis Mann. Cryptophagus dentalus Herbst.
11 «e s'y trouvait aucun Diptère.
Lathrimeiuii uiiicolor Marsli.
Choiera otdovija Lati'.
— spadicea Slurus.
— cisteloides Frôl.
— agilis III.
N argus veln.r Spence.
— W'itkuii Spence.
— .\iiis(iln)ii,iii(les Spence.
Seiodrejxi depressa Mnrray.
— alpina Gyll.
— Watsoni Spence.
Ca-lops ])icipes F.
— ■ nigrirans Spence.
— [idigiiinsiis El'.
— Kirbiii Spence.
— neglectus Kr.
— trislis Panz.
• — cliriisnineloides Panz.
Ptomaphagus rariicoiiris Rosh.
— sericeus Panz.
— sericatus Chaud.
Necrophorus humator Gn^ze.
Agyries bicolor Lap.
Cryptophagus umbratus l'.r.
Hister cada\erinus llollm.
— unicolor L.
Sapi'inus defersus fil.
Onthophilus sulcatus Foi st.
Aphodius oblileralus Panz.
— contaminatus Ilerbst.
Falcoz. — Ln reclu'rchc des ArUiropodes dans les terriers. 5
Marmotte. — Nous ne possédons aucun renseignement concernant la
faune commensale du gîte do la Marniolle dos Alpos. II n'est pas douteux
que cet liahitat ne soit i)oupié par des espèces fort intéressantes, peut-être
même encore inconnues.
Une récente exploration du massif du mont fîuet (Ilaute-Savoie), entreprise
dans le but de fouiller les |eri-iers de maiinolles assez nombix'uscs encore
dans cette région, m'a déiiumlré que. ainsi que pour les autres mammifères,
les recherches pratiquées dui'ant l'été ne fournissaient aucun résultat. Je me
propose de reprendre mes investigations en automne ou au pi'emier printemps
Itendant la période du sommeil hibernal de ces animaux.
Il existe en Russie une espèce de Marmotte {Airtomiis bobac Gmel.) très
\oisiiie de l;i Marnidlle des Alpes. Ses galeries ont été fouillées et on y a
déeouvei-t en 1000 un AplunUiis spécial et foit intéi-essajit : A. rolundan-
ijiihis U(^ilt.
Blaireau. — Cet animal n'est pas rare dans certaines régions boisées. Il
creuse des terriers qu'en rai.son de leur profondeur et de leurs sinuosités il
est toujours très difficile, pour ne pas dire impossible, de fouiller. Le procédé
indiqué pour les terriers de lapins peut s'employer avantageusement. Un
moyen qui m'a souvent très bien réussi consiste à racler le sol du couloir
avec une raclette en bois à très long manche et à ramener à l'extérieur les
feuilles sèches et les détritus qui y sont accumulées. Lorsque le' gîte n'est
pas situé à une trop grande profondeur, le tamisage de ces matériaux pro-
cure une récolte assez abondante. C'est ainsi qu'au mois de mars dernier
j'ai capturé dans un terrier les espèces suivantes :
Coléoptères.
Aleochara cuniculorum Kr. Protinus brachyptei'us F.
Allii'ld nifiriciymis Thoms. (1). Othius punctulatus Gœze.
— triangulum Kr. Xaniholinus linearis 01.
Ocalea pirata Stepli. JMomaphagus sericatus Chaud.
Helerops pnvvia Er. Gatops alpinus Gyll.
Diptères.
L,(/r<)/-m-sp. ? Œcothea fenestralis Fall. (2).
J'ai trouvé un cocon soyeux ayant très probablement abrité une nymphe
de Sciophila.
Acariens.
Gamasus crassipes Kr.
On peut appliquer aux autres carnivores à résidence souterraine (Henard,
Belette, etc.) les mêmes procédés de recherches que pour le Blaireau.
Vienne (Isère). L. Falcoz.
(I) Cette espèce est également nidicole et xéiiophile. M. Joy l'a capturée à Bradfied, dans
des niclioirs artificiels habités par des étourneaiix (Enlom. Mont. Magaz., 1906. p. 198) et
Rouget l'a trouvée autrefois aux environs de Dijon au bas d'un nid de \'cspa crabro L.
(Rouget, Coléoptères parasites des Vespides, Dijon, 1873).
(8) Un individu d'Œrolhea lenestraiis avait le corps entièrement recouvert d'IIistiostoma
muscarum L. à l'étal de nymptie hypopiale.
6 G. Lecointre et D^\^LIX. ■— FomniinilÈrcs des Fahins de Tonraine.
LES FORMES DIVERSES DE LA VIE
DANS LES FALDNS DE TODRAINE
{Treizième suite)
LES lORAMINIFÈRES
M""" l;i Citinlcsse Lecoiiilii'. dans son (Hniafj^e » Les Faluns de Tonraine "(I),
cite seiilenient 7 genres de Furaniiiufèi-es. M. le docteur Ailix, (jui a eu
l'anial)iiité de vouloir Ijien enlre|irciidre leur (Mude, se doutant que les Fora-
iiiiiufiM'cs devaient èli'e bien plus uoud)reu\ dans les Faluns, la pria de lui
envoyer des sables bruts dans le but d'y effectuer des reciierches person-
nelles. En appliquant son procédé du flottage décrit à propos des Oslracodes
(Feuille des Jeunes NdhiraJistes, [" novembre 1908), il a pu en réunir
58 espèces se réparlissant entre 28 genres.
Je lui laisse la parole pour les décrire.
Georges Lecointre.
'o'-
Famille des Miliolidés.
Spirolocl-lina dilatata d'Orb.
Spirolnriilinn dilntala d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 271. pi. \\ I,
fig. 16-18.
Coquille ovale, conqjriiuée, lisse, également obtuse à ses extrémités,
tronquée carrément au pourtour, loges arquées, égales en largeur sur toute
leur longueur, carrées, à angle saillant au dehors et sur les côtés. Ouver'-
lure ronde avec dent simple, étroite. Voisine du S. depressa, actuellement
vivante. C'est ici la seule espèce du genre, et elle est très constante dans
sa forme, tandis que Terquem en décrit Ki espèces pour l'Eocène pai-isien.
Longueur 1 mm. .3, largeur 1 mm.
Assez rare. Manthelan. Snint-Epain.
lilLOCl'LIXA, sp.
.le m'abstiens de mettre un nom spécifiipic pinii- (]U('liiues rai-es exeni-
lilaires biisés. Schlumberger a moidré la nécessité de faire des couiies pour
bien établir l'espèce des biloculines dont les individus extérieurement sem-
blables diffèrent par la disposition des premières loges. Celles de Manthelan
se i-aitpoi'lri-ai('id l'cpendant bien |iar leur foime extérieure à la /?. rhifievs
Lamk.
Triloculina infI;\ta d'Orb.
Trilnndinn iii[liif(i d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 278, pi. XVII, fig. 13-l.'i.
injlala Teiquem. Foramin. plioc. de Rhodes, p. .')6, pi. V,
fig. Ifi-lS.
Coquille ovoïde, renflée, lisse, tronquée en avant, arrondie en arrièi-c et
sur le pourtour, loges arquées, renflées. Ouverture ovale allongée avec dent
simple.
Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. S.
Très rare. Ferrière-l'Arcon. Paulmy.
(1) Tours : Marne, 1008.
Cl. Kecointiîe et H'Ai.mx.- l-'iifamiiii/rrcs des ralims de Tourainc. 1
TllILOCl LI.W L.K\I(;\T\ (l'(»lb.
TrildCiiHiui livriijula d'dili., Table iiiélliud., \>. KM-, n° l.'i; pi. inéd., pi. 1\,
II" lo. —
— hri-itjdlu Teii}., roiaiiiiii. du plioc. de Kliodes, p. 57, pi. V,
liy. 2{)-2[, el Foiaiu. tic l'Igor, des envir. de l'aris, p. ItlS,
pï. Wll. lig. 22-23.
(loipiille u\ale (ihkiiigue, lisse, arroiidii' en an-iére et sui- le puurUiiir, luges
alldiigées, peu aiipii'es. Ouverture élruile a\ee denl lanielleuse.
Ldiigueui- I unii.. largeur (I mm. o.
Très rare. Sainl-E|)aiH, l'aulmy.
TaiI.dCLLI.W TRIGOiMILA dUrb.
rrilociiHiKi lri()iiiinlii d'Orb., Table im'lhod., p. 133, m" 1; pi. inéd., i)l. I,
11" 1, mod. !)3; l'rudrume, t. Il, p. 40'J.
— trujonula Terq., Foram. de l'Eoeèiie des envii-. de l'aris, p. IG.j,
pi. X\ II, lig. 3.
— triyuuulu Terq., Forain, du l'Iiueène de Rhodes, p. o6.
Coquille cordifoinie, nionlrant exlérieurenient et très nettement 3 loges,
arrondie en avant, i-étrécie en ai-rière, à eoupe ti-ansversale trigone, à angles
subaigus. Loges droites, convexes, sutures subplanes. Ouverture oi'biculaire
munie d'une dent simple. C'est une des plus communes dans le calcaire
grossier parisien. Dans les Faluns, je n'ai ti'ouvé que quelques rares et jeunes
individus dont plusieuis muni.~. d'un appendice à la partie postérieure.
QUINQUELOCULINA STRIATA d'Orb.
nuiiiiiiifldciiliiKi ■^Irialii d'Orb., Table métb., p. 13-5, n° 4; pi. inéd., pi. 1,
lig. 1; Prodrome, t. 11, p. 49.
— slridlu Terquem, For. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 184,
pi. XX, lig. 10 à 12.
Coquille ovoïde, obtuse, arrondie sur le dos, loges un peu arquées, ornées
de côtes égales aux intervalles. Ouverture orbiculaire munie d'une dent
coui'te. Je la rapproche de celle que Tei-(]uem a décrite sous ce nom, quoi
(pi'elle ail les côtes plus grosses et les loges moins i-enllées.
Longueui- 1 mm. 5, largeur 1) mm. S.
l'aulmy, deux individus.
oiiXQiELoci i.i.NA l!on:\>A d'Orb.
QiiiiKjnchiriiliiKi lliiiieana d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 293, pi. XIX,
hg. 7-9.
— Boueunu Tei-quem. Foram. de la plage de Uunkerque, p. 84,
pi. Xil, hg. 1.
Coquille ovoïde globuleuse, à loges ari-ondies et renllées, munie de côtes
assez fortes, bouche ovale avec dent simple. Elle dilîère un peu du type
de d'Orbigny par la bouche n;oins arrondie et les côtes moins fortes.
Longueur 0 mm. 8, lai'geur 0 nun. 5.
Manthelan, un seul exemplaire.
QUINQUELOCULINA Ferussaci d'Orb.
Fig. 1.
Quinqueloculina Ferussaci d'Orb., Table méth., p. 301, n° 18.
Je rapporte à cette espèce une coquille ovoïde oblongue à contour anguleux
très irrégulier, légèrement lugueuse, montrant peu distinctement sur une
8 n. Lecointue cl D'AijJx.- Faraminilùros des Faluns de Toiiraine.
face '.i loges, sur r;iiilfi' .'t ou ï lo^'cs lurlciiicnl carrnrM's. Oincrluii' l'ii IViilc
all()iii,'t''i' iiiuiiii' (l'une deiil laiiielleiise. Sa loirue iiiM'giilière la rend variable,
mais la loi-iiie large el l»ieari''nr'e de la Idge dorsale est ce qui la l'ail distiii-
giiei' l'acileiiieiil de lotîtes les autres espèces des l'aluus. lierllieliu la elle à
Pornichel, mais n'a pas domié tle ligure.
l.ongueur 1 mm., largeur 0 mm. .'}.
Assez rare. Maidlielaii, Sainl-llpaiii.
ni'iNQi'Ei,(t(.i;LiN\ Akm;iii\\\ d'drh.
(Jiiui<iiu'l(iculinii Miiieriunud'iUii., Korani. leil. de \ ieime, p. 2*J0, pi. XVlll,
lig. 16-21.
— Akncriand Ter(]uem, Kor. de la jilage de l)unk(Mipi(', p. si,
pi. xii, lig. :;.
(luipiille ovale oliluse, lisse, moiilranl sur une face plaie 3 loges, sur l'aulre
face anguleuse 4 loges, la dernière dépassant un peu l'exlrémilé supérieure
de la coquille. Bouelie ronde avec deni coui-te et hilurquée.
Longueur I mm., lai'geui- 0 mm. ."i.
Assez coiuMMUie dans pres(pic loulcs les localités.
UUINQUELOCULI.W \1\M;IU\\\ d'drli.
(hiiiniuelocuUna MayeriaiKi d'drh.. l''oiam. Irrl. de Vienne, p. 287, pi. X\ III.
lig. 1-3.
(;o(piille oblongue, lisse, à contour ai'rondi, inonLranl sur une face 3 loges,
sur l'autre face 4 loges allongées et lui peu arquées. Bouche petite, ovale
avec dent simple.
Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. ;!.
Assez commun parlout.
FIG. 1. Fld 2.
QuiiKiiiihiculinu Forussacl. Teililarid viiiicifainiis.
FiG 3.
Plssdiiiia piimlatn.
QuiNQi]ELOCULiN.\ Trigonula Terquem.
Oiiiiiiiiicloculiiin tviqninila Terquem, For. de la plage de Dunkerque, p. 84,
|d. XII, fig. 4.
Coiiuille suhglobuleuse, lisse, transversalement trigone, obtuse sur le
pourtour, aplatie en dessous, anguleuse en dessus, formée de loges arquées;
sur une face loge médiane très élevée, sui- l'autre face loges rentlées. Ouver-
tin-e très petite munie d'une dent simple et droite.
Longueur à peu piès égale à la largeur 0 mm. 8.
Très coumiune partout.
l)-- Atj.ix.
(A nuici'c).
A. LoisKlJ.r,. Sur la liiiitiKi'ir ilr (iiirliiucs Chalaslmiaslrn.
NOTES SUR LA BIOLOGIE DE QUELQUES '* CHALASTOGASTRA "
(Siijlc).
Cbnbi'.v httm h. — Los lai'ves de cv[\o tcntliii'dc se Iroiivent sur les Saules
et iloivenL èLie faciles à coniuiKlre avec celles de Clinhc.v cupicuj Konow,
car ce dernier auteur, dans son Analylische UcbiTsichl der Larven, p. 42,
n°' 247 et 248, après avoir donné les caractères dislincUls des deux espèces,
a fait changei' vnpvvx en hiica et Mm en caprex. Ur, celles que j'ai élevées
nie pai-aissaient si bien se lappoitei- à la descfiption liguianl sous le n° 248,
(jue j'attendais avec impatience un Cinibc.i i:(ii)rc:v, non signalé encore en
France, je crois, niiiis qui ne venait jamais, mes élevages ne réussissant pas,
quand enlin le II mai a|)parut un Ciinbcx luUta Q, provenant d'une larve
recueillie, sur Salix fratj'iUs, le 27 juillet de l'année précédente et qui avait
fait son cocon à la sui-face de la lei'i-e le 9 août.
Il me paraît donc, sauf erreur, (pie la correction faite par Konow n'avait
[tas sa raison d'être.
IlllbiUima f)Ludi.s L. — A [ilusieurs reprises j'ai teiilé l'élevage des larves
de cette espèce que je trouve généralement, soit sur les rosiers cultivés dans
les jardins, soit sur les églantiers, vers la mi-juillet et qui s'enterrent avant
la lin du mois; en lillt, année exceiilionnellement chaude, j'en ai récolté dès
le 22 juin, (pii se sont enterrées le 10 juillet.
J'ai d'abord eu beaucoup d'insuccès; j'obtenais des diptères parasites qui
sortaient au mois d'août, ou les larves mouraient dans le cocon sans se trans-
former; enfin j'ai liai par avoir deux imago Q les 11 et 13 mai de l'année
suivante.
Il n'y a donc (piime g{'néralioii par an, du moins en Normandie.
Cette Hylotome ressemble beaucoup, sous sa forme parfaite, à H. cœru-
lescens Fourc. qui vit sur les ronces, mais paraît bien moins commune.
Tiichiocampus vinnnalis Fall. — Je ne l'ai élevé que deux fois; mon premier
élevage ne réussit pas, la larve récoltée le 12 septembre sur Populus nigru
mourut sans faire de cocon.
Le second fut le résullal du hasard. J'axais eu réserve dans uni' boîte
métallique, pour les mettre à l'abri de la dessiccation, une petite provision
de différentes feuilles devant servir à la nourriture de mes pensionnaires :
saule, peuplier, rosier, ronce, reine-des-iirés, etc., quand le 8 septembre je
remarquai (pi'une Tenllirédine avail fait son cocon entre les feuilles ; je
n'avais pas aperçu la larve et j iginirais par coiiséipii'iit sur quelle plante
elle avait vécu.
Je la mis en observation, mais le 20 juillet de l'année suivante, agacé do
ne rien voir apparaître, je me décidai à ouvrir le cocon; il contenait une
femelle de Trirhiormnp^i'i riminnlis, parfaitement vivante, et qui n'eiit sans
doute pas tardé à sortir.
Prinphorus padi L. — La larve de cette espèce vit sui' l'aubépine dans la
deuxième quinzaine de juin; je ne l'ai jamais trouvée sur la ronce ni sur le
framboisier et n'ai pu lui faire accepter ces plantes; elle fait son cocon entre
les feuilles fin juin ou commencement de juillet et sort à l'état d'insecte parfait
depuis le 12 juillei jusqu'au 20 ;ioùl. J'ai obtenu 1/3 de cf et 2/3 de Q.
Ponfania piiella Th. — Vit dans un repli par en bas et non enroulé de la
feuille de Salix fragilis, dans la deuxième quinzaine de juillet et s'enterre à
la fin du même mois ou au commencement d'août: une seule de mes tentatives
!!• A. LoisKM.E. — Sur la hinliKjic ilc (iiiclipics Cliala.slngastra.
{rélc\ag(> a réussi, mais ji^ iir sais à i|ii('lli' i'|i(ii|iic l'imago est. smli; je l'ai
Ifoiué luoil dans le couraiil de l'aiiiUM! siii\ aille. (i'éLail un mâle.
I'teru)ni.\ liipuiiiht.s Li'ji.. duiil j'ai déjà paiié (/•'. ./. S., i2'' ainit'i', |i. tJ7),
IHiiid dans di' jiel.ik's cidaillcs à la lace inl'éiiciire de la feuille de Salir, chicrca
vl des saules à feuilles lisses, ainsi que du peuplier; la jeune larve bi'oute
il'aburd le parenchyme en respectant l'épidei-mo supérieur à la façon des
larves d'I-^iidcaaipo'ides, puis ijuand elle a pi-is un peu plus de développenieid
elle fait des Irnus dans la feuille et ensuile en longe le bord en se tenant.
ap|ili(iuée (-(inlre la li-anche.
l'Icnums li(i)i('tis\s Hig. — Pour la ein(iuieme ou sixième fois, j'ai récollé
l'année dernière, à la fin d'août, des larves de celte espèce swvHobinia pseudo-
acacia; elles se sont enterrées les 3 et 4 septembre, mais pensajit avoir un
insuccès de plus, je ne me suis guère occupé d'en sui-veiller l'éclosion. iir,
est-ce dû à la tempéivUui'e plus élevée de l'année titli, mes insectes, celte
fois, sont venus à bien et ,|e les ai tiouvés morts dernièrement.
Il n'y avait que des ft-melles, c(iiiimr loides celles, du reste, ([ue j'ai caji-
turées au lilet.
Pleronus teslaceus Th. — Il y a plusieurs années, je récoltais à la lin de
juillet, sur SdU.i' caprcu, des larves vert clair, à tète presque blanche, (pii
s'enterraient dès les piemiers jours d'août et me donnaient plusieurs mâles
fin mai et commencement de juin de l'année suivante.
i\" ayant pu les déterminer, je les envoyai à Konow qui me les retourna
étiquetés Pleronus hypoianthus Fôrst. Je lui fis alors respectueusement re-
marquer que la larve était absolument différente de celle de Pt. hijpo.raiiihus
et comme dans l'intervalle j'avais obtenu, de lar\es qui m'avaient paru sem-
blables, une femelle que je considérais comme /'/. leslaceus (c'est celle dont
j'ai parlé à la page 31 de la 38'' année), je pensai avoir affaire au cf de cette
espèce et je lui soumis mon idée.
11 me répondit : « Peut-être espèce nouxclle, mais il faudrait voir aussi
la Q issue des mêmes larves )>.
Je lui réexpédiai alors le foui, mais conti'aireiiient à mon attente, tout en
reconnaissant (]ue la g était bien Pi. Icslaceu.s, ainsi que je l'avais pensé,
il ajouta que les cf n'apparlenaienl pas ù celle espèce.
Plutôt que de croire à une erreur de l'éminent spécialiste, je pi'éférai suj)-
poser que la Q provenait d'une larve inaperçue, et j'en restai là provisoi-
rement.
Jus(pi'à l'année 1910, je ne pus trouver l'occasion de résoudre cette énigme,
mais le 2ô juin de ladite année, je découvris à nouveau mes larves que je
reconnus parfaitement et que j'entourai des plus grands soins.
Dès les premiers jours de juillet elles s'enterraient et au commencement
de mai 1911 j'eus la bonne fortune de voir apparaître un cf et deux g ; cette
fois, plus de doute, les Q sont bien /'/. Icslaccns et le cf est absolument
send)lal)le à ceux que j'avais soumis à l'examen de Konow, mais non à la
descriidion qu'il en a donnée dans sa lteri.\i(,n der Scnuiliden Gallung Ple-
ronus Jur., p. 33, puisqu'il s'y est lui-même trompé.
Je suis donc convaincu que cette description ne s'applique pas au véri-
table cf de Pleronus leslaceus.
L'rcesus sejili'iiirionaUs L. — Depuis mon insuccès, dont j'ai rendu comi)te,
38° année. \). 31, j'ai retrouvé cette espèce sur Abius glutinosa, au commen-
cenu'nt d'octobre: les larves se sont enterrées les 8 et 9 du même mois et
j'ai obtenu une Q le 20 mai de l'année suivante; chose curieuse, un cocon
ouvert le 20 juin contenait encore une larve viranle.
Unlcncneme cœruJeicarpa Htg. — Postérieurement à mes articles du
1" décembre 1907, p. 31, j'ai observé la ponte de cette espèce ; la femelle
A. IjOISELLE. — .Sur la binlayic de quchincs (lialii^lofiaslru. 1 1
dépose sous la feuille de peuplier un (euf de chaiiue côlé de la nervure
médiane et luuL à laiL à la pointe de la feuille.
llulcocnrinc luciilu l'anz. — C'est bien le cas de' dire que ce sont les choses
auquelles on prend le moins de soin (pii ont (piekiuefois le plus de chances
de réussir.
H y a fori longtemps, alors que je n'a\a,is pas eneoic commencé à prendre
de notes, je récollais sur aubépine une larve ([ue je déposais dans un vase
en vei'ie avec quelques feuilles, un couvercle dessus, et (jue... je m'em-
pressais d'oublier.
Dernièrement, en mettant de l'ordre dans mon laboi-atoire, je retrouve ce
vase dans un coin. Il contient des débris de feuilles que je constate être de
l'aubépine; au fond j'aperçois un cocon et un insecte (pii en est sorti.
Intrigué, je mets cet insecte à ramollir, je l'épingle, je lui étale les ailes,
c'est ÏHulcucni'ine luckla que je n'ai jamais capturé au lilet.
D'un autre côté, j'avais plusieurs lois trouvé sur Pritnu.^ .ypinosa une larve
toujours solitaire, que je ne reconnaissais pas ayant perdu le souvenir de
la première, et qui ne venait jamais à bien, quand, enfin je fus plus heureux
avec une dernière récoltée le 13 août et enteri-ée le 15, et qui me donna encoi'e
Holcociu'inc lucidu le 3 juin de l'année suivante.
C'est donc une nouvelle plante nourricière à ajoutei' au CraUv(ju.s oxrja-
canlha.
Dans l'intervalle j'avais aussi capturé un imago, g, comme les deux
obtenus d'élevage.
L'espèce, semble-t-il, est plutùl rai'C ici.
I.jlllironetiuitiis cuniprcsxicorui.'i F. — Depuis mon article du 1" décembi'e
tilO'J, p. l'J, j'ai retrouvé plusieurs fois cette espèce et j'ai pu observer à
loisir le manège de la larve dégorgeant une sorte de salive, comme l'a si bien
indiqué M. Langrand, dans le n" 472, p. 66, ce que je n'avais pu taire la
première fois.
La seule chose qui m'ait paru ditféi-er, c'est que la larve, en dégorgeant
cette matière et en faisant rnouvoii- conlinuellernent ses mandibules, ce qui
occasionne sans doute la formation des bulles dont j'ai parlé, m'a paru relever
la tète plutôt lentement; c'est seulement loi'squ'elle est ai-rivée au plus haut
point (ju'elle puisse atteindre qu'elle dégage sa tète d'un mouvement brusque
qui ne fait même pas courber la petite cotonnette, pour l'abaisser de nouveau
au contact de la feiulle à une faible distance et recouunencei' la confection
d'une seconde cotonnette, et ainsi cin([ ou six fois de suite, les bases de ces
petites colonnettes étant alignées suivaiit un arc de cercle décrit par la tète
de l'insecte dont les pattes postéi'ieures le maintiennent fixé au même point
pendant cette opération.
J'ai, du reste, appris récemment ipie Snellen v;in Vollenhoven avait déjà
publié à ce sujet une observation, confirmée par Kriechbaumer [Entomol.
Nachrichtca, V (1879), p. 17).
Quant à la raison biologique de cette curieuse particularité, comme je l'ai
déjà écrit (p. 81), il me paraît difficile d'y voir un moyen de pr-otection pour
la larve, ou du moins il sei-ait bien souvent illusoire, car jusqu'à présent il
m'a été impossible d'obtenir à nouveau l'iniago; ce sont toujours des parasites
(Ichneum.) qui apparaissent dans mes vases à éclosion.
Pri.stiphora conjiiyata Dalilb. — Je n'ai trouvé les lanes de cette espèce
que deux fois, à la fin d'août et au commencement de septembre sur peuplier;
elles sont très originales, rangées côte à côte, la tête sur la tranche de la
feuille qu'elles sont en train de ronger et le corps relevé et plus ou moins
courbé en S; quand elles quittent une feuille qui ne leur offre plus une noui'-
i-iture suffisante pour se rendre sui' une autre, elles repiemient la même
l'2 A. liOiSEM.E. — Sur la biologie de quelques Chalastogaslra.
ilispusilion (Biisclic d Zadil.idi en (limiiciil une assez boiiiu' ligure, PI. 111
t«), lig. i;i).
Je leur ai l'ail aecepler rgalciiiciil différents saules à feuilles lisses, mais
elles oui icfiisé le 6'. cinena.
Euleirées du 1" au 5 sepleudire, elles uni dciuné l'iniagu lin avril el cuni-
uiencenient de mai de rannée suivante, 1/3 de cf et 2/3 de Q.
Il est viaiseniblable qu'il y a deux générations par an.
Pii.stiphoi(i pulUtticetiths Fall. — Voici eucure une espèce que je trouve
assez raicuient sur .S'/zi/vc» iiluutvia. Après plusieurs insuccès, une larve
récoltée à la lin tie sepleniltre m'a donné uni' temelle le 21» avril de l'année
suivante.
Je crois Jivoir retrouvé la même larve sur la ronce, comme rindique Konow,
mais je n'ai pas réussi à l'élever. Dans tous les cas, ia reine-des-prés est à
ajnulei- à la liste de ses plantes nouri-icières.
l'hjlltoluina aceris Me. L. — Se trouve à l'él^'il lar\aire en juin sur le syco-
iuoi-e [Arer pseiido ptatuiuis) dont elle mine les feuilles. Dès la lin du mois,
la lai've façonne un cocon lenticulaii-e qui se détaclie et tombe à lei're, mais
je n'ai pu obtenir l'insecte parfait.
Phyllolama rnicrocephala Kl. — - Mine Ic's feuilles de Salix cineroa en juillet,
août, septend>re el octobre, et probablement auparavant, mais je ne l'ai pas
ri'marqué.
.le n'eu ai réussi l'éduc^ition qu'une seule fois el obtenu l'imago le 27 juillet
(l'une mine récoltée au commencement du mois. La larve avait fait son cocon
le y. Il doit donc y avoir plusieurs généi'ations annuelles.
PhijlloUnna vagans Fall. — Mine les feuilles de l'aulne [alnus glulinosa).
Je l'ai trouvée au commencement d'octobre et les cocons lenticulaires se
voyaient |(arfaitement dans la mine le 14 du même mois, mais les larves
ne se sont pas li-ansfoimées.
Enlodeclu gei Biischke. — Mine les feuilles de Geum uibunum en août,
septembre et octobi'e. Malgré de nombreuses tentatives d'élevage je n'ai
eu que des insuccès; la larve meuit dans le cocon sans se transformer.
Il est vrai que l'imago paiait rare ici, cai' je ne l'ai capturé (ju'une seule
fois au lilet.
Monuphadnus geniculalu.s Htg. — J'avais souvent trouvé sur la reine-des-
prés des lai'ves épineuses qu'André donne comme étant celles de cette espèce,
mais Konow assurant qu'elle vit princi|)alement sur les ronces, tandis que
sur Spinra iilnuiria ce sei'ail Bleniun-ampd hnmiconùs Kl., j'en avais essayé
rélevage à plusieurs leprises, mais toujours sans succès, quand une après-
midi (lu '.) mai, vers cmq heures, une quantité de petites mouches noires
s'abattit dans mon jardin sur un plant de Spirœa lobala Murr. ipalmata L.);
je me hâtai d'en capturei' quelques-unes : c'étaient des Maiiopiuidinis geni-
rnlalus i|ue je ne possédais pas encore.
Je surveillai alors ma spirée el vers lé 2.^) mai j'y constatai la présence
de jeunes larves épineuses semblables à celles déjà i-encontrées sur Spinea
vhiudia: malheureusement je ne pus les élever.
Malgré cela j'estime qu'il n'y a pas de doule, le Monophadnus geniculalu.s
vit bien sur les Spirxa, mais je n'y ai pas remarqué les cécidies signalées
par M. Guignon sur les tiges de Geum urbanum (n" 489 de la Feuille, p. 15o).
Ici la femelle pond dans une entaille qu'elle pratique au voisinage de la
nervure médiane.
FcnelUh iulercus Vill. — Encore une mineuse qui se trouve en juin et
septembre sur Potenlilla reptnns. Contraii-ement à Entodecta gei, elle est très
facile h obtenir. Les lar'ves façonnent une coque en terre et sortent fi l'état
parfait, celles de juin dans le commencement de juillet et celles de septembie
ver's la fin de mai de l'année suivante.
A. LoiSELLE. — Sur la bloloij'ir de (i\ic\([iii>s Chalastogastra. 13
Donc, dL'iix générations annuelles.
A ce propos, je crois devoir faire ieinar(pier iiu'Ah<Iiv (Maiirhes à scie,
p. 233) indique deux espèces, l'une à onze articles aux anteiuies, l'aulie à
douze, ntgrita Westw. et tormeiilithc liealy, cette dernière sur Agrirnouia
eupatoria et Tormenlilla reptans. Konow {Wiener Entom. Zeit., 1886, p. 271)
conserve ces deux espèces à onze et douze articles en signalant ce()endant
ipie (laineron les réiniit sous le nom de itigrila et inième recueil, 1887, p. 27H)
considère toujours la première vivant sur Agrimuxia comme spéciliquenient
distincte de Tonncnlillx, tandis que dans son Gênera il en fait des synonymes
de F. intercus Vill., se ralliant ainsi à l'opinion de Cameron.
Mes exemplaires n'ont que onze articles et sont tous du sexe féminin.
Atlialiu li)i(<(ilal(i Lep., var. Ithcria Kl. — J'ai obtenu le 23 août un d* de
larves i-écollées lin juillet sur AUiarid (iHiriiiaUs et enterrées dans les premiers
jours d'août.
l'œvilosonia nbdomwalifi F. — J'ai trouvé la laiTe de cette espèce deux fois
seulement, bien que l'imago soit assez commun; la première fois dans l'herbe
d'un pi-é, le 16 septembre, sans doute à la recheiclie d'un endioit propice
pour \ subir sa métamor|ihose, car elle s'enterra pi-esque immédiatement;
je ne la connaissais pas alors et ne sus ce que c'était que l'année suivante,
lorsque, l'éclosion ne se produisant pas et fntigué d'attendre, je recherchai
dans la terre et y découvris une co(pie contenant l'insecte mort, mais cepen-
dant bien développé.
La deuxième fois, je retrouvîii cette lane sur Liisiiniichia nummuloria le
10 septembre; le 14 elle devenait verte et s'enterrait le l'L L'imago sortit
le 21 juillet de l'année suivante.
Donc une seule génération annuelle semble-t-il.
C'étaient deux g ; je n'ai du reste jamais capturé le cf.
l'arlijiprntusis raps' L. — Je ti-ouve les larves de cette espèce sur les rejets
(le frêne (pii poussent au bord des chemins et sur Srrophulaiia nodosa; elles
passent volontiers de l'une à l'autre plante et sont très difliciles à recueillir,
car elles s'enroulent sur elles-mêmes au moindre attouchement et tombent
dans l'herbe.
Il doit y avoir plusieurs générations par an, tes larves existant en juillet
et août et en octobre. .\ leur dernièi-e nuie elle.s deviennent entièrement vertes
et s'enterrent un jour ou deux api'ès; la dernière génération au plus tai-d dans
la deuxième quinzaine d'octobre.
Malheureusement mes essais d'élevage n'ont jamais réussi, j'ignore quelle
en est la cause; une seule fois j'ai retrouvé dans la terre un imago mal déve-
loppé qui n'avait pu sortir, mais qui était cependant parfaitement leconnais-
sable. C'était une g, tandis que mes captures sont composées presque exclu-
sivement de mâles.
AUantus fasciatus Scop. — - Il y a quelques années j'apercevais sur Hype-
ricum quadrangulum une larve répondant h la description de Kaltenbach
{P/lanzeiileinde, p. 6.j, n° 26) qui la signale sur Hijjirricum perloraliim: c'était
le 24 juin. Espérant avoir plus de chance que lui, j'élevai cette larve avec
les plus grandes précautions, elle s'enterra le 13 juillet, mais hélas! mouiut
dans la coque de terre qu'elle avait confectionnée, et comme malgré de minu-
tieuses recherches, je n'en pus retrouver d'autres, j'avais renoncé à l'espoir
d'élucider la question quand M. Guignon, plus heureux et aussi plus favorisé
que moi, mais pas sans mat, puisque ce n'est que grâce à de nombreux
matériaux qu'il réussit, de conceit avec 51. Goury et au bout de quatre années,
à avoir une solution, publia dans la Feuille, n° 489, p. 153, un intéressant
article pour annoncer qu'il avait obtenu VAllanius fasciatus Scop.
La présente note n'a donc d'autre but que de faire connaître que celle larve
l'i A. LoiSKiJ.E. — Sur 1(1 liioloyic de (iiichiiirs Chalastngaylra.
|i;iriiiL s'accoiiiiiKiilci' di- (li\i'i-s hiijicricinii et i|u'i'll(' l'xisic dnns la région
(le Lisicux. tiicii iini'llr \ paraisse rare. Je n'y ai du l'L'stc jamais rencontré
l'imago.
Tciillirrdo [lava l'oda. — \'oici encore une espèce dont je n'ai pu mener à
bien l'éducalioii, (iiioi(ine la larve soit assez eoiiimnne sur /Egnjiodiuiii Po-
ildiinirid .
Klle est facile à lecdiuiaitre el esl du reste la seide signalée sur celtt> |danle.
où ou la lrou\e lin juillet et coiiuueucemenl d'aoùl.
Toutes sont enteri-ées vers le 20 août et devraient sortir fin mai ou com-
mencement de juin de l'année suivante, époque où on les capture au lihit.
Il n'y a donc vraisemblablement (pi'une génération annuelle.
Lisieux. A. I.oiselle.
SUR LE PLANCTON DU LAC DES SETTONS
Le " lac » des Sellons est un vaste réservoir établi au moyen d'un puissant
bai-rage, sur le coui-s supérieur de la Cure, a rjuekiues kilomètres au sud du
village de Montsauche, dans la Nièvre (f. au 1/80. ()(»()', n° t2i, Chàteau-
• Ihinonl II occupe, à une altilude voisine de 000 nièli-es un dépi'cssion dans
les granits, d'une lai-geur d'environ 3 kilomètres. Sa |)rol'ondeur atteint vers
le bariage une vingtaine de mètres et celle masse d'eau constitue une réserve
imposante destinée à régulaiiser le cours de la i-ivière en été.
Un de mes amis, M. Maitinel, a bien voulu y faire, à mon intention, lors
d'une pi'omeiiade, (pii'li|ues pèches au lllet lin (|ue j'ai pu examiner. 11 est
évident (ju'il ne s'agit ici ipie d'un simple aperçu de la population microsco-
pique de ce réservoir, une seule lécolle ne pouvant jamais donner une idée
de l'ensemble de la tlore et de la faune d'un lac. J'ai cependant pu y trouver
un certain nombre de formes intéressantes comme on pourra le voir en par-
courant ci-dessous la liste des oi-ganismes que j'y ai i-eucoulrés.
(itim.pliiispfuvrhi Xn'nclidiKi il'nger) i.enuu.
XdStoc iiplia^iicinii N'aurli.
l'cridiiiium W'dlei lluilf. Kaas.
Assez abondant. Ce Flagellé, bien facile à reconnaîli-e aux crêtes
saillantes qui bordent ses valves n'a, je crois, pas encore été signalé
en France. Il est cependant loin d'être rare :«lans le Jura, il existe dans
|ires(|ue tous les lacs sous diverses formes et on le rencontre parfois en
grande quaaiib'' dans de très petites mai'es.
Trurhcloinonas volrncina Ehi-bg.
T. Jdspida St.
Dirljinspliœrium piiIclieUmii Wolle.
Ktidnr'itiu elcgans Kg.
l'ediuslnnn Boryanuin Men. var.
Botryococciis Brannii Kg.
Colonies rouge brique, li-ès ab. à la surface. Elément presque indis-
pensable du plancton lacustre.
Xanthidiinn antdopcrinn Kg.
Connaridm pundnlulum Ùvéb.
.T. \iniK.i'X. - - Sur le plancton du Lac des Sellims.
15
(lu goure, cor-
Liiniicll (2) ot à
C. Botrys Kg.
Cosmncladiuni sa.roxicuin de Hy.
Sur les (iu('l(iurs cxciuiilaiiTS iriicuiitirs, j'ai pu i('i)('|('i- les ohscrva-
tions (le ScIhmhIci- (1) sur la (iispositioii des cnldiiics et raiioiidante
sécrétion de mucilage qui les englobe. Sous l'inlluence du fixateur, ce
mucilage avait formé des ti-ahécuies qui donnaient sur les cellules l'ap-
parence de longs cils. L'aclfon des colorants renseigne immédialeinenl
sur leur véritable nature.
Espèce rare non indiiiuée en France.
Slaura.strum arctiscnii iKlu-bg.) Lnnd. (lig. 1).
Cette Desmidiée, une des plus grandes espèces
respond assez exactement à la figure donnée par
sa descriiilion. quoique le nombre
des bras soit assez variable,
même dans les deux moitiés d'une
même cellule. Le dessin que re-
produit Migula (3) est bien dil'fé-
i-ent de celui de Lundell et repré-
sente une forme bien moins élan-
cée.
On remaniuera sur la paroi
ponctuée les bâtonnets muqueux
indiquant une abondante sécré-
tion de mucilage, par ticularité qui
s'ajoute à la longueur des prolon-
gemeids biadiiaux pour donnei- à
ce Staui'aslrum les allui-es d'un
type planctonique à lai'ge surface
de natation.
On a en effet déjà signalé cette
espèce dans le plancton ; dans
ses belles éludes sur les lacs de
Grande-Bretagne, liches, comme
on sait, en Desniidiées, West l'a
indiquée à plusieurs reprises (4).
Dans les Settons, il était très répandu ; c'est encore une acquisition
pour la flore française.
Ilijdliitlieca dissUiens liréb.
Splnrrnzosma vertebrolinn lialfs.
(if.dngnniuni sp.
Filaments stériles port<int |iliisi(Mirs Dialoniées épiphytes : Si/vedra
hniarix, S. ]'auclteris', etc.
TabcUana jlncciilnsa Kg.
7'. jenestrata Kg.
Toutes deux très communes, avec une assez gr-ande variété de foimes.
Ilimanthidiiim peclinalr Kg.
CoH()c/)i7)/.v unicorni-: lUnisselel. Weber, p. 30;i-:iOi. pi. XII, o-7.
Extrêmement abondani dans les diverses pêches.
Asplatirhud priodonta Gosse.
FlG.
1. — Stuiiiastniin avrliscon Limd.
vu de prolil.
(1) B. -Çchrôder. Coxmochidhim sa.Toniciim. Bcrirhte, 1001. WIII.
@) De Desmidiaceis Suecix. Upsal, 1871, p. 70, pi. IV, lig. 8.
(3) Algenflora, p. .531, n" 5.
(41 W. West et G.-S. West. The Brilish Iveshwater Phyloplnnklon. Proc. of. R. P;oc. B. SI
(1909).
16
.1. ViRiEUX. — Sur le plancton du Lac des Settons.
FiG. 2. — Brachionus Mclhcmi EîaiT. el von D.
a, face ventrale. — b, vue de profil. — c, vue dorsale.
Brachionus Melhemi Barrois et von Daday (I), fig. 2.
Il s'agit ici d'un Rotifère appartenant au groupe si riche en variations
(cf. Rousselet) de B. Bakeri, mais bien différent du type, au moins Ici
qu'il est i-eprésenté par Hud.son et Gosse. Cette forme est bien disliiutc
par ses longues épines postérieures et par la ponctuation de la carapace.
A vrai dire, on ne voit pas dans les échantillons des Settons la ponctua-
tion devenir beaucoup plus dense vers le milieu de la carapace comme
l'ont figuré Darrois et Daday et, d'après leurs dessins, Weber, et récem-
ment Sachse dans le Susswas.serslauna de Brauer. Il est vrai que ce
cai-actèi-e est de bien faible iniportaiice, comme le montrent les divers
dessins de Barrois (cf. la fig. dans le texte à la pi. V, lig. 18-19). La
variété mitior du même auteur (p. 40.3, fig. 7) correspond beaucoup mieux
par son allure générale et ses dimensions à notre Brachionus que le ty[)e
Melhemi.
\nurœa coclilearis fiosse.
Pas très commun.
Daphnia longispina Sars.
Cerindaphnin pulchelUi Jur.
Bosmina lonfiirostris 0. F. M.
Sidn cr>istalli)in (). F. M.
Diaphanosrmn brachyurum fLiév.) Sars.
Forme lacustre estivale, manquant aux lacs froids et élevés, dont il
faut remarquer l'apparition précoce (21 juin).
Ahma quodrangularis 0. F. M.
.4. af finis Leydig.
(1) Conlribution à l'étude des Ftotifères de Syrie. Revue biol. du Nord, VI. 1803-04, p, 4i:iO.
J. ViRiEUX. — Sur le plancinn du Lac des Sellons. 17
Chydorus piger 0. F. M.
Cjiclops Leuckarii Cl.
('i/Glops sp., tout couvert «le Colacium.
r'n Turbellarié (Voi-lex?).
Les vases du fond dont j'ai pu ex.irainer deux échantillons à l'état frais,
prélevés à 5 et 15 nièlr'es, sont coivstiluées par des boues brunâtres, très peu
riches et dépourvues des jurandes di.iloméos (Surirellées) si fréquentes sur les
fonds lacustres. J'ai observé (pi('|(|ucs rares spécimens d'espèces banales :
l'iuniilaria riridis, Sldiimtii'is (iitreiis. Melosira varians et une valve de .1/. gra-
nulata, Meridion, Cijnibellii, Gomphnnema capitntiim, etc., avec quelques
Hhizopodes (Diffhigia 3 sp., Cyphnderia ampuÙa), etc.
En somme les caractères de cette faune et de cette flore sont fort mêlés
et tiennent le milieu entre ceux d'un lac et d'un marécage. En réalité les types
eu-limnétiques y sont peu abondants {Gnniphospha'ria, Comichilus, Aniinrd.
Asphinchnd. Diaphaiw\oma): je n'ai pas observé de Duiplomiis, (ÏAsIerionellu,
de Ceratium, par exemple. Parmi les Algues on trouve aussi un mélange di'
formes bien adaptées à la vie planctonique, telles que les Staurastnirn, Cos-
mocladium. et de nombreuses formes banales des marécages.
On comprend d'ailleurs, étant donné l'âge relativement récent de ce réser-
voir, que son peuplement en tant que lac n'ait pas encore eu le temps de
s'effectuer entièrement et que les caractères correspondant à sa masse d'eau
n'aient encore pas masqué les restes du maiécage qu'elle était antérieu-
rement.
Il serait à désirer' que des pèches répétées vinssent compléter cette br-ève
notice dont le seul but était de signalei' les quelques types remarquables que
nous ont fournis des documents bien insuffisants.
.1. VlRIEUX.
COQUILLES DE CANCALE
iNOTE SLH LES PELTiNCULUS GLYCYMEIUS Linné.
Depuis la publication de ma précédente note {Feuille des Jeunes Natura-
listes, juin 11)08, p. Ity2), j'ai continué à chercher le P. glycijmens sur la
plage de la Toise, celle de la région où cette espèce est la plus abondanle,
et j'en ai recueilli un grand nombre d'exemplaires dont l'examen a confirmé
les vues émises par moi.
Outre les différentes variétés de coloration énumérées par M. Lamy dans
sa Revision des Pectiincuhis du Muséum (Journal de Conchijliologie, 1911,
vol. LIX, p. 132 et 137), qui ne comportent que des combinaisons de deux
couleurs : blanc jaunâtre et brun foncé, jai trouvé les variétés suivantes qui
m'ont paru dignes d'être signalées :
1° Var. albescens. — De couleur maïs très pâle, avec des linéoles irrégu-
lières, très fines et très espacées, de couleur jaune; de loin, la coquille paraît
blanche ;
2° Var. flavescens. — De couleur unifoi-me, sans taches, variant, selon les
spécimens, du jaune clair au brun pâle ou à l'orangé.
Quelques exemplaires de cette variété portent des linéoles rayonnantes
étroites blanches séparant de larges secteurs bruns ou jaunes et simulent
18 H. Maiitel. — Note sur 1rs Poctunculvs glucijmciis Linné.
à preniRTc \ue de grosses eûtes, mais le toucher et l'examen à la loupe
monlient qu'il ne s'agit que d'un accident de coloration superiiciel n'intéres-
sant en ri(>n la sculpture, il est probable que c'est cette apparence qui a
trompé Tui-lon et donné naissance à sa var. dccussald, caractérisée pai' de
grosses côtes et d<\s sillons profonds (Jeffreys, Bril. Cimch., vol. II, p. 1(J7,
en bas).
Cette variété répond d'ailhnirs exactement à ce qui est dit dans les Mol-
lusques (lu nnussilliiii i\(il. Il, p. 20l),de la forme méditerianéenne pilnsn
<]ui pi'ésente, une fois ré|>id(Mnir velu enlevé, une couleur brun mari-on :
3" Var. tricnlor. — A surface paiiagée en grandes taches iri-r^guliéres de
couleur lilas tendre et blanc pur avec de li'ès petites taches clairsemées
violet foncé :
4° Var. Ulucitui. — De couleui- violette, à très petites taches lilanches
irrégiilières sur un fond variant, selon les individus, du lilas tendre au violet
foncé.
Ces quatre variétés sont assez rares.
■b'Iîieys, dans sa descriplion de l'espèce (Bril. Conch., vol. II, p. 166), dit
qu'on rencontre quelquefois des exemplaires d'un beau violet ou d'une teinte
plus claire et même d'un blanc de lait. M. de Monterosato (Nota intorno ai
Pectuuculus dei mari d'Europa, extrait du NatiiraUsla Siciliano, 1899, p. 1.3)
dit que la var. Uneata du /'. pilnsus est (iiieiquefois d'un beau pnuiiue. Ni
l'un m l'auti-e de ces auteurs n'a foi'mellement caractérisé ces variétés.
J'ai trouvé un second exemplaire de la variété bi*une étoilée que j'avais
désignée sous le nom de stellala Gmelin et que M. Lamy a, dans son travail
pi'écité, nommé var. Marfeli.
Le P. çibiciimcris présente assez souvent une dissymétrie dans la coloration
interne de ses valves dont l'une a la tache brune bien plus étendue que l'autre:
il y a même des exemplaires dont une valve est entièrement blanche et l'autre
complètement brune. C'est tantôt la droite, tantôt la gauche qui est la plus
foncée. Cela montre bien le peu d'importance de cette coloration intenie pour
la spécification. Comme cela a déjà été signalé, c'est l'extrémité postérieure
qui est plus colorée.
Il se présente aussi, mais plus rarement, des cas de dissymétrie dans la
coloralion extérieure ; une valve entière et la moitié antérieure de l'autre
portent les mêmes dessins, tandis que la partie postérieure de cette dernière
est complètement bnme; c'est encore indifféremment la valve droite ou la
gauche.
Lne remaiipie intéressante que je n'ai vu signalée nulle part, c'est que les
crochets du /'. fihii-iitupris et de sa vai-. j)ili>sn ne sont pas situés au milieu
de l'area ligamentaire; dans la grande majorité des exemplaires, ils se
trouvent tout près de l'extrémité postérieure et ce n'est que dans les individus
très vieux et épaissis qu'ils se raiiprochent du milieu, mais sans jamais
l'atteindre.
Quant aux habitudes de l'animal, il y a une erreur à relevei- ; .Teffreys
(Inc. cit., p. 167) dit qu'il est apathique et timide, qu'il ne l'a jamais vu l'amper.
Je partageais cette croyance, ayant toujours rencontré ce Pétoncle sur le
sable, fermé et immobile, mais nous ne l'avions observé que dans la journée
et un naturaliste de Jersey, M. Sinel, auteur d'un ouvrage très remarquable
sur la faune marine de cette UelAn Oulline of tlir Aatural Ilistory nf niir Shnres,
London. 1906), raconte à ce sujet l'anecdote suivante fp. 197) : >< .Te me
souviens qu'étant gamin, une fois je péchais des lançons ou équilles 'Ammn-
difes lancpo) au clair de lune sur les grandes plages de sable coquillier de
la côte orientale de Jersey, quand des éclaboussures dans l'eau, en face de
moi puis un choc dans le dos me firent penser que j'étais lapidé. Ma conster-
II. M\i!TEi.. — \iil(' siii' /('.S l'criultriihi'' nliiniiiivris Linné. !'■)
nation ('(ail i^Mandc, car il n'y avait p('r.sonne en vne et ce n'est (iu'a|jiTS
(luelque temps (juc j'en (iéconvcis la cause : c'étaient des PccUmcAilus soiianl
du sable et sautant vers la nier pour lencoiitrer le Ilot nionlanl : ils bonilis-
saient par centaines. »
Le P. gli/ajineiis est donc à l'occasion vil' et agili.', mais ce n'est que la
nuit ipi'il (ié|diiie son activilé : il est noclurne comme beaucoup d'animaux
mai'ius bien connus des pécheurs.
J'ai déjà antérieurement lelevé dans ma liste des Coquilles de Cancale une
erreur de Forbes relativement aux mœurs des Emis et SoU'n et ces deux
exemples montrent combien il faut être prudent quand on veut généraliser
des observations, siirtnut néL,'alives.
Cancale. il. Maiîtel.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
La Phalène hyémale {Cheimatobia brumata L). — Cette année, dès les pre-
miers jours de novenilii'e, et principalement vers le 5 et le 6, on pouvait remarquer
le soir, autour des globes électriques qui éclairent la ville de Nancy, une multitude
de petits papillons d'un brun clair qui voltigeaient fort affairés dans la zone
lumineuse. Ces papillons, tous semblables et tous du sexe mâle, appartiennent au
genre Clitiinatobiii et à l'espèce brumata Linné, de la famille des Géomctrides.
C'est la Phalène hyémale, bien connue des arboriculteurs, dans les plantations
desquels elle commet souvent de graves dégâts. Cette Phalène fait tous les ans son
apparition à pareille époque; mais cette année elle semble particulièrement abon-
dante. Aussi me paraît-il intéressant de signaler ce fait et de rappeler en quelques
mots les mœurs de ce Lépidoptère.
Cheimatobia tjniinata présente un dimorphisme sexuel nettement caractérisé.
Le mâle normalement constitué possède les quatre ailes recouvertes d'écaillés qui
font de lui un Lépidopère type; c'est lui que nous voyons v&Ieter le soir autour
des réverbères.
La femelle est aptère et ne présente que d'insignifiants moignons, simples rudi-
ments d'ailes. Elle est de ce fait complètement incapable de voler et se blottit sur
le tronc des arbres, des arbres fruitiers principalement. Alourdie par la charge
de ses œufs elle monte lentement le long du tronc jusqu'aux premières branches,
et là, à proximité des bourgeons, elle pond ses œufs. On a donc peu de chance
de rencontrer de ces femelles au voisinage des lumières; seuls les arbres des pro-
menades et des jardins publics ou privés peuvent en receler, à l'intérieur d'une
ville. Mais revenons aux œufs; pondus dès novembre sur l'extrémité des branches,
ils y passent l'hiver, et dès les premiers rayons du soleil printanier ils éclosent et
donnent naissance à de petites chenilles grises qui pénètrent bientôt à l'intérieur
des bourgeons, et de préférence dans les bourgeons floraux; en quelques jours ces
chenilles détruisent l'espoir de la récolte.
Plus tard celles-ci sortent de leur retraite désormais vidée et vivent aux dépens
des jeunes fruits ou des feuilles qu'elles réunissent entre elles par des fils de soie,
ou qu'elles replient en deux pour y trouver à la fois la table et le couvert.
A son entier développement la chenille de Gheimatuhia hrumata ne dépasse pas
26 millimètres de long, sa coloration varie alors du vert clair au vert foncé; elle
est du type dit arpenteuse. Vers le mois de juillet la chenille s'enfonce en terre
où elle se transforme bientôt en une chrysalide d'un brun jaune. Aux premiers
jours de novembre le papillon éclot, sort de tei're et le cycle recommence.
Pour lutter contre les déprédations de cette chenille on a recours a un procédé
ingénieux : On enduit le tronc des arbres que l'on veut défendre d'une ceinture de
glu que les femelles aptères ne peuvent franchir. Elles meurent bientôt sur le sol
sans avoir pu pondre leurs œufs en un lieu propice à l'avenir de leur race.
Nancy.
R. LiENHART,
Préparateur de Zoologie à la Faculté de.s Sciences
de Nancy.
20 Notes spéciales el Incales.
Les habitats du Gui. — Dans un des derniers numéros de la Feuille, des Jeunes
yatiirnUstes {V septembre 191-2) M. do Kerliervé a. dressé la liste des arbres por-
teurs de Gui en se servant de ses observations personnelles et de la bibliographie
que lui a fournie cette revue; il cile ainsi 31 espèces d'hôtes du Gui.
Dans le numéro du 1" octobre 1912, M. Moreillon complète cette liste en citant
12 arbres porteurs de Gui. Enfin M. Vuillet (1" novembre) ajoute encore deux
iu)ms aux listes précédentes.
Il n'est peut-êUv \i»&, dans ces conditions, inutile de rappeler que la biblio-
graphie relative au Gui est déjà considérable. M. Chassignol, en particulier, a
relevé la liste des arbres porteurs de Gui et en a signalé 118 espèces et variétés
(l'iocès-verbaux des Sériiirex de la Suciété d' Histoire naturelle d'Autuii, 1907, p. 68-
93). D'ailleurs il a été publié, dans la Feuille même,, une liste des arbres porteurs
de Gui, due à M. Guignon (l''' mai 1910), liste qui tient compte du travail de
M. Chassignol; cette dernière liste compte 117 espèces et 10 variétés.
Si l'on se reporti^ à ces deu.x listes très documentées on constate que parmi les
arbres porteurs de Gui cités par MM. de Kerhervé, Moreillon et Vuillet, il n'y a
(le nouveaux que Ahies allia el Aluns incana que M. Moreillon a indiqués.
M. L.
Répartition géographique d'Aïaschnia Levaiin. — A la suite de la note insérée,
il y a quelques mois, dans la Fenille, j'ai reçu de plusieurs correspondants de
précieux renseignements qui ont comblé plusieurs lacunes sur ma carte provisoire.
Avant de faire paraître l'article où je résumerai ce qui est connu sur la répartition
d'.!. Levana dans notre pays, j'adresse un nouvel appel aux personnes qui pour-
raient me mettre à même d'être plus complet et précis. Les renseignements relatifs
aux Vosges et à la Meurthe-et-Mos?lle seraient particulièrement bien venus. Je
recevrais aussi avec plaisir les renseignements relatifs à la présence de Levana en
Suisse, surtout dans la partie occidentale de ce pays.
Evreux. • L. Dupont.
Question à propos du (f Hamster ». — M. Falcoz, dans son travail paru dans
le dernier numéro de la Feuille (504), sur la recherche des Arthropodes dans les
terriers, dit que le Hamster a disparu de la Faune française. Il est, en cela,
d'accord avec les auteurs. Aussi, j'ai été très surpris en lisant dernièrement dans
« l'Atlas de poche des MammifèiM's de France », par René Martin, 1910, p. 107, ce
qui suit : « C'e.st une espèce qui n'était, pour ainsi dire, pas française, il y a
quelques années, car elle n'habitait que les Vosges sur notre territoire, tandis
qu'elle était commune en Alsace et en Allemagne, mais, depuis 1S70, on la rencontre
en Lorraine, en Champar/ne et jusque dans les environs de Paris ». A-t-on vu,
d'une façon certaine, ou pris le Hamster en Champagne et même aux environs de
Paris ?
Epernay. L. MoRE.iu.
L'Herbier Gautier. — Nous apprenons que Tadmirable Herbier de M. Gautier,
de Narbonne, est mis en vente. Tous les botanistes connaissent ce véritable Musée
botanique, l'un des plus importants qui existent pour l'étude de la Flore des
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SOMMAIRE DU N° 505
•
Fdlcoz : l.ii icilii'ivlip (li'-< .\rlhroj)i)d(\s diiiks tos terriers {fin}.
G. Lecointre cl D' Aliix : [>s fornius ilivcrsL'S de la vie dans les l'uliins do 'rouraine
lifitîrnir siiUci.
A. Loiselle : Nol/Cs sur la biologie de quehiiies CUalastoi/nstra Isuilei.
}. Virieux : Sur le plaiuloii du I^c des SeUon.s.
H. Martel: Cmiullles de CiiiuiUo. — Note .sur les l'i'iiiiiicului (iliiri/mcris Liuiié.
Notes spéciales et locales :
l,ii Plialène liyi'uiale \ilit:iinaliihi<i hniinnln ],:< (R. I.ieniiaht).
i,e,s liuliiUil.s (lu (lui (M, L.).
lîépai-Ut.ion t^t'ograpliique d'/lni-vr/ii/ia Lt'Vdiiii il,. Di i'ON'ï).
(^ui'stiiui il priiixis du llanistei' (1,. Miiiu;Ar;.
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UN OISEAU CECIDOPHAGE
LA MÉSANGE BLEUE
Rien n'est plus giacioux, dans ses évohilions, que la jolie petite mésange
bleue, l'arus cœruleiis L. Bien des fois il m'est arrivé de suivre, adossé
contre le tronc d'un arbre, les actifs mouvements d'une bande de ces passe-
reaux. Ils avaient été effrayés par ma venue, tout d'abord, mais s'étaient
vite ressaisis et, rendus faniiliei-s par mon immol)ilité, ils continuaient à se
poursuivre, à s'appeler, à quêter leur nnurrituie sans s'inquiétei- davantage
du témoin qui se trouvait sur le lieu de leurs ébats. En plus du plaisir que
l'on éprouve à assister aux manifestations de vie exubérante d'un animal
aussi gaiement alerte que la mésange, ce qui me faisait chercher à l'appro-
cher de près, c'était que je tenais à voir pour quelles raisons cet oiseau
fréquente plus volontiers les chênes-liège que les pins, dans les bois qui
couvrent les montagnes des Maui'es. Il va aussi sur les pins, mais s'y arrête
peu en général, s'y pose, happe un insecte et repart, et on l'y voit moins en
troupe que sur les chênes. Sur ceux-ci il est bien plus affairé, se suspend
au bout des branches, qui se balancent sous le poids de ce léger fardeau, et
picore avec activité, manifestant sa satisfaction par de joyeux pépiements.
La faune entomologique des chênes-liège oii venaient ces troupes de
mésanges me semblait cependant d'une assez grande pauvreté. Les Lachnus
me paraissaient en faire le fond, et les pucerons, ainsi que les fourmis qu'ils
attirent, ne sont pas des proies habituelles pour les mésanges. J'ai remarqué
que celles-ci, suspendues aux rameaux la tète en bas, picorent la face infé-
rieure des feuilles et que de petits fragments, détachés par leur bec, tombent
de temps en temps sur le sol. La mésange à qui arrive cette maladresse se
précipite aussitôt et ramasse la bouchée qui lui échappait. Cependant la
mésange n'est pas un herbivore, et les feuilles qui avaient reçu des coups de
bec ne me paraissaient pas, vues d'en bas, avoir subi la moindre lacération.
Un rusquié, ou leveur de liège, plus habile que moi à monter sur les aiiires,
aurait m rapidement une certitude à ce sujet.
-Mais la patience est une des vertus nécessaires au naturaliste, et j'ai Uni
par avoir la clé de ce petit mystère. Un jour, une troupe de mésanges, pépiant
et picorant, est venue explorer un bosquet de chênes-liège dans lequel je me
ti'ouvais. J'ai pu voir alors que l'objel chassé par la mésange était la galle
produite par Ncuroterus lanuginosus (iiraud i:ur les feuilles du chêne-liège.
Ces cécidies ressemblent assez à une chenille velue qui se serait recourbée
sur elle-même, et elles sont généralement groupées à la face inférieure d'une
^•J J. CoTTK. — In iUm'iiii céci(liipli(iij(\ In MésaïKji' blciir.
feuille, fornuinl des amas dont la cioissaiice même des galles coinprnniel la
solidité. Klles s'éci-aseiil. fuiit eltuil les unes eontre les aiiti-es ei loiupciit
le mince pédicule qui les lolienl à la icuille. Cela n'a aucune importance en
ce qui concerne leur évolution ullérieure, car cette cliute ne se produit qu'à
l'automne, quand les galles ont atteint une taille suffisante; bon nombre
d'entre elles tombent spontanément à teri-e à cette époque de l'année, mô/nc
(|uand elles ne sont pas pressées par des galles voisines, et on ne peut voir
aucune dill'érencc dans leur évolution enlic 1rs galles qui sont restées fixées
à leur point d'origine et celles qui s'en sont détachées. Kn automne, saison
où j'ai fait l'observation (pie je viens de rapporter, les galles lenlerment une
lai-ve blanche relativiMiient gi-osse, dodue, bien digne d'être recherchée par
les petits passereaux, et je conqu'ends que les mésanges recueillent avec soin
les galles qui leur échappeni et tombent sui' le sol.
J'ai ouvert l'estomac d'une mésange bleue, tuée au moment où elle faisait
sur un chêne une ample moisson de cécidics de N. lainiginosits : son gésier
renfermait un nombre assez élevé de larves l)lanches, grasses et dodues, et
tout autant <le larves oi'imgées plus petites, bien différentes des premièies.
J'ai été fi'appé', d'autre paj'l. par l'absence presque complète rie débiis
végétaux dans le gésier; peut-être les mésanges rejettent-elles les fiagments
de cécidies qu'elles ont ingérés, absolument connue le font les chouettes pour
les os des proies dont elles se nourrissent.
Je n'ai pas reconnu immédiatement les petites larves rouge orangé.
C'étaient des larves de Diptères et, autant qu'on pouvait le déduire de
l'examen à une foite loupe, il s'agissait de larves de C(kiduini/ide. Or les
chênes sur lesquels venait de chasser la mésange possédaient, assez nom-
breuses, les cécidies, rondes en dessus et pourvues en dessous d'un opei'cule
tomenteux, que l'on attribue à l'action dWrnohIia cerris (Kollar). Les larves
(pie j'ai extraites du gésier ressemblaient d'une manière complète à celles
que l'on pouvait voir dans une de ces cécidies, et je crois (pie les mésanges
ont appris à faire sauter d'un coup de bec l'operciule des cécidies pour s'em-
parer de la larve qui se trouve au-dessous de lui. Enliii je dois ajoutei' que
depuis assez longtemps je cherchais l'origine d'une sorte de cicatrice qui
.se voit souvent, à sa face inférieure, sur la nervure médiane des feuilles de
chêne-liège : on diiait que la partie la plus saillante de la neivurc a été enlevc^e
d'un coup d'ongle. Je crois savoir maintenant d'où provient celte lésion : un
coup de bec a dû faire sauter en ce point une céciriie de Xeurolcnis saHi-ns
(KoU.), et l'auteur du coup de bec doit être encore P(/;(/.v cwnileu'f 1..
■Voici donc une qualité nouvelle, celle de cécidophage, à attribuer à notre
mésange bleue; elle contribue à en faire un utile auxiliaire de l'homme. Il
est certain que l'oiseau se nourrit des larves de y'eiiwlcni.s lanudinosiis, il
est presque certain qu'il en fait autant pour ÀrnuUUa ci'ii-(s ei il est probable
que Ncuriitcrus salicns subit le même sort.
Ce n'est pas la première fois que des oiseaux sont signalés comme destruc-
teurs de cécidics : les faisans mangent les galles de Meurolerus quercus-
baccarnm (L.) gén. agame [Diphilepis Icnlioilaris) et de Ncuroterus nnims-
huilis (Fourc.) gén. agame, les pinsons attaquent la première des deux et le
bouvreuil, celle de Penisia laricis (F. LOwj. On cite encore comme cécido-
zoaires mangés par les oiseaux : ? DiplolepU querciis-folii (\j.) gén. agame,
Cj/nip.s lignicola Hartig, C. Kollari Hartig, Triçionaspis mcçinplcra (Panz.),
Rhodites rnsse (L.), Andricus testaceipi's Hart. gén. agame (A. Sicbnldi Hart.).
Les écureuils rechercheraient aussi les galles des chênes, ce (pu ne me paraît
pas se produire en Provence, là du moins où les écureuils ont des pins à leur
disposition; Laceiin miiiitli\ !,ani.. poiu- rie Stefan i-Perez, se nourrirait
J. Cuite. - Un Oi.^riiK cécidopimgc. In Mésange bleue. 23
peut-être des cécidies de TepluiLis trisiis II. Low sur Phagnalon saxaLile Gass.
et de celles de TcphrUis inrgdci'pliala H. Low sur Inuln crilhmniiles L.
Les insectes prédateurs jouent, eux aussi, un l'ôlc apiurciabje dans la
réduction du nond)i'e des cécidozoaiies : une finu-ini, t'tDnjxnKilu.s lifjniperdus
Latr., détruirait les larves de Uioirhiza pallida (Uliv.) gén. sex. Je mets à
part les cas dans lesquels les ennemis des galles s'attaquent aux tissus
gallaires et non au parasite animal : c'est ainsi que j'ai étudié l'action de
Puhjdruaas murinus Gyllli. sur les galles cp: ■ |jro(iuiL AspliondijHa \.uirn-
Ihainni II. Low] sur Caltjculdiiic spinosa Fi. et sur celles de liidrrhiza puUida
(Oliv.). D'autres s'en prennent aux cécidies û'Apivn cijanc-'^ccn-s (iyllli. sur
Cislus albidus L., de Zeiixidiplosis Giardiana (Kiefi.) sui- Uijpericum perfo-
ralinn L.; mais j'ignore si, dans ces cas, c'est d'un animal cariiivore ou d'un
heibivore que je voyais les dégâts. Citons enlin. inniiue autre animal ennemi
des cécidies, l'iiomme, qui recueille parfois ces i^i'iiductioiis M'gétales dans
un but industriel ou même dans un l»ut alimentaire.
H m'a semblé que l'observation faite sur la mésange bleue méritait de
figurer sur cette FeuUle liospitalière. car elle permet de revenir sur la ques-
tion que .M. lîabaud y avait ouverte il y a (|uelque temps, celle des moyens
de protection des insectes. Pour les larves cécidogènes, plongées dans l'épais-
seur des tissus végétaux, plus encore que pour les larves qui s'abritent
dei-i-iére un sinqjle reploiement d'une feuille de végétal, les conditions de
pi-oteclion semblent fort heureusement réalisées. En plus de la nourriture
abondante, de l'abri contre les agents extérieurs : fioid, clialeui', sécheresse,
tant qu'ils ne portent pas atteinte à la vitalité de la plante nourricière, le
cécidozoaire a l'avantage d'élre complètement dissimulé aux regards inqui-
siteurs. Et cependant la mésange sait dépister la proie si bien cachée et faire
fi-anche lippée là où il semblerait que rien ne dût meltre son attention en
éveil.
Faut-il en conclure que le cécidozoaire n'est pas protégé ? La larve xylo-
phage qui creuse péniblement sa longue galei'ie n'est pas à l'abri des
attaques du dehor.s, elle non plus; n'est-elle pas protégée ? Tout dépend du
sens, plus ou moins large, que nous donnons au mol protégé. On peut être
protégé d'une manière relative, on souhailei-ait l'être d'une manière absolue.
La touffe de broussailles est pour le lapin une protection conti'C l'œil de
l'homme; elle n'en est pas une contre le nez du chien. La chenille que recouvre
une feuille de végétal, recourljée sur elle-même, est très exposée aux attaques
des iclmeumons et des autres parasites, et cependant il serait injuste de niei'
que la feuille lui donne une protection quelconque. C'est là une pi'oteclion
contre les chocs, qui peuvent amener une chute sur le sol, toujours fâcheuse,
c'est une protection contre le soleil et son action desséchante, etc. Je crois
même que c'est là un moyen de protection conti-e les oiseaux, ou du moins
que cela l'a été au début, et que ce l'est peut-être encore contre certains
oiseaux. Mais, à mesure que les proies deviennent habiles à se dissimuler,
les prédateurs deviennent à leur tour plus habiles à dépister ces ruses. Nous
assistons là à la réédition, dans la nature, de ce qui existe dans noti-e
société luuuaine, à la lutte entre l'obus et la cuirasse par exemple, ou entre
le cambrioli'ur et le constructeur de coffres-foi1s. Nous ne pouvons pas
prétendi'e que le blindage du coffre-fort n'est pas une protection pour les
valeurs qu'il recouvre parce qu'il est à la merci de la flamme du chalumeau.
Même si dans cette lutte la victoire définitive reste au cambrioleur, le coffre-
fort n'en restera pas moins un moyen de protection : il protégera contre le
feu, dans certains cas, et dans tous les cas contre les voleurs qui ne se sont
pas pourvus d'un outillage moderne.
24 J. Cotte. — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue.
Les Ichnciiinonides, Proctotrypides, Braconides, Chalcidides, etc., jouenl
un i-ôle plus grand encore, pour la liniilation du nombre des insectes, que
les oiseaux insectivores. Ce n'est pas la vue qui les guide, c'est un sens dans
le geiwe de l'odorat sans doute, el (pii les dirige d'une manière plus sûre (jue
i'd'il de l'oiseau le mieu.v doué; aussi la pi'otectiou contre les insectes para-
sites aui-ail-elle une iinpoi-tance plus grande encore, pour les insectes, que
la protection contre les oiseaux; ce n'est |ias conln' Iceil de leuis ennemis
qu'il leur importe surtout d'être abrités.
L'intéressant est de voii- l'éducation des jueihitiHU's se faire graduellement
el de constater comment ils savent venir à bout des difficultés (pie leur offre
la conquête de leurs alimenls el se servir, dans ce but, de ce mènu' moyen
de protection qui au début leur cachait la proie convoitée. Lorsque les oiseaux
de la l'ue d'Ulm voyaient des feuilles de chêne enroulées, sur la fenêtre du
laboratoire, ils accouraient, pensant sans doute : u Bonne affaire, voici de
la ])itance ! »; il en était de même pour la mésange dont nous parlait M. Chap-
pelier dans la Feuille. L'oiseau, quand son éducation s'est aflinée, sait pai'
avance où il sera fructueux de faii-e des rechei'ches, tout comme le braconniei'
ipii voit un écriteau : « Chasse gardée », présume qu'il aura chance de trouver
du gibier dans le périmètre protégé, .\ussi M. Chappelier insiste-t-il avec
beaucoup de raison sur ce fait qu'il se produit un véiitable renversement
dans le rôle du moyen de protection, signalaid linalement ce qu'il cache. La
cécidie, par sa forme exubérante el délinie, la netteté de son contour, peut
devenir un véritable organe réclame, faisant connaître au loin ce qu'il devrait
soigneusement dissimuler. Et ce ne serait pas une raison pour dire que la
cécidie n'est pas un moyen de protection. Elle le fut contre tous les préda-
teurs, elle l'est encore coidre beaucoup d'entie eux et contre de nombreux
agents physiques.
Marseille. Jules Cotte.
•ex?"
INSECTES PARASITES DES RÉSÉDACÉES
I. — Coléoptères.
LaiTC linéaire 2
— arquée 7
\ cylindrique 3
} méplate 8.
\ blanche 4
I non — ; 9
) h tête d'un brun l'ouge 12.
/ — — jaune verdàlre a
Imago entièrement noir mal 9.
— d'éclat métallique 6
d'un vert bleuâtre 10.
— bleu verdàtre à antennes noires 11.
Imago à pubescence uniforme et h fémurs noirs 6.
— à mouchetures 8
fiOURY et GuiGNON. — Inseclcs parasites des Résédacées. 25
o \ à fémurs fintérioiii-s jniix 7.
' i* — Ions noirs, el ligne suliirale ncltcincnf nriionlép 5.
„ ^ Lai-ve brun sale, vivant à iléi-ouvert 1.
( — d'un blanc verdàlre, dans mine 10
,,, \ Imago sauteur bi'onzé 11
} — — bleu vei-dàlre 4.
1 1 \ antennes roussâtres à deuxième et troisième ai'ticles très coui-ts 2.
/ — cl troisième article plus long que le deuxième 3.
1. — Larve linéaii-e de "i à 6 m/m., d'un bi'un sale, à tète noiic, à iniints
vcrruqneux verdàli'es surmontés d'une soie; vivant à drcniirert sur les feuilles
iju'elle ronge.
Sur Reseda lutea (Fontainebleau : Samois, \ ulaines !). — G à ',).
Nymphose en terre. — Imago sauteur de 3 à 3,o sur 2,5, de couleur très
vai'iable, à antennes de 11 articles: sur feuilles et fleurs qu'il crible de trous.
— 5 à !). Haltica oleracea L.
2. — Larve linéaire de 3 à 4 m/m.. d"un blanc verdâtre; darifi finlPiii' très
étroite de la feuille minée. •
Sur Ri'sedd liitea, R. hiteolu iK:ill. lii'del); R. odoruhi (Ivalt.). Foiilaine-
lileau ! — .5,6.
Nymphose en terre. — Imago sauteur de 2 m/ui. à 2,2 x I. de eouleui'
bronzée, à antennes roussâtres doni le deuxième et le troisième articles très
courts paraissent soudés. — 6,7. 1*iiyllothi:t\ xodicoums Marsh.
3. — Lai've de forme et mœurs identiques.
Sur Reseda (Kall.): R. httenla (Bedeb: R. hilvu (Fontainebleau : Samois.
^'ulaines !). — o,6.
Imago (2 m/m. X 1) de couleur bronzée, mais à troisième arlicle plus long
que le deuxième. — 6 à !). PiivrLoTriETA i'roceua itedib.
4. — Larve de forme et de nueurs identiques.
Sur Reseda (Bedel). — 6,7.
Imago (1,8 X 1) d'un blfti xcnlàlre niélalliiiuc à aideunes noires. — o à Kl.
PllVELOTRETA MGRU'ES F.
.■). — Larve de forme arquée, à segments transvei'salement ridés: dans
les capsules dont elle ronge les semences.
Sur Reseda luteola (Kalt.l: II. Jatea (Redeh: R. lutea (Fontainebleau :
Samois, Vulaines !). — 8,9.
Nymphose dans la capsule nourricière. — Imago (2,.")xl,3) à élytres
grisâtres dont la ligne suturale d'une pubescence argentée est très nette, à
fémurs tous noirs; sur fleurs et fruits. — 6.7. FRonoN suturalis F.
6. — Larve de forme et mœurs identiques.
Sur Reseda luteola (aucl.» (Fontainebleau ! -- 8,9).
Imago (2,.->x 1,0) à élyti'es d'une pubescence argentée uniforme, à fénuns
tous noirs; sur fleurs et fruits. — 6,7. Urodon coneormis Suif.
7. — Larve de forme et mœurs identiques.
Sur Reseda lutea (auct.) (Fontainebleau ! — !)).
Imago (2, "ix 1,3) à élytres grisâtres, mais à fémurs antérieurs roux: sui-
Heurs et fruits. — 5; 7. Urodox ritipes 01.
8. — Larve de forme méplate, apode et blanchàtr'e. à tète petite et d'un
brun clair, à segments bien distincts; dans galerie ûu collet de sa plante.
Sur Reseda lutea fBedel) (Fontainebleau ! — 10).
Nymphose dans le collet ou la racine. — Imago (6-10 m ni.) oblong, noir,
à squamules grisâtres, à rostre prolongé puis élargi en spatule cannelée. • —
6,7. RIIYTIDODERES PLICATrS 01.
26 Goi'RY et GiiroNON. — Ivscctcs parosites dos Résédacées.
!). - - Larve cyliiidriqur, ;i|)iHlr'. Iiliiiiclinti r, à UMr dnii jiiiinc i'oiii,'i'àlri';
dans liges et racines de l;i deuxième année.
Sur Ûcsorla luteoln (aiiclj 'Fontainebleau ! — 9-10).
Nynipliose dans sa galerie bmirrée de fijjres. ■ — Tniagn r2 à i) d'un noir
mal. — 7. Baris moius ituli.
10. — Lane de forme et nineurs identiques.
Sur Beseda luira (Kail.^ (Fuidninehlean ! — 8).
Imago (2-i. "il d'un verl lileiiAlie niétalliiiiie. à élylres non deux fois plus
longues que larges. — "i: 7. Bvius ( xf.hilkscens Seop.
11. - — Larve de foi'mo el iiKruis ideidi(|iie^'
Sur PrsiHla liiton (Bedeli 'Foidainebleau 1 8).
Imago (4-4,5) d'un Ideu verdàli-e bronzé, à aalenncs noires, à élytres deux
fois pins longues que larges. — o; 7. Baris picicornis Marsh.
12. — Larve cylindrique d'un blanc verdâti-e à mouchetures brunes, à tèle
petite et d'un brun rouge; iinne la feuille près de l'aisselle.
Sur R. Iiiteohi (Hedel). - - o.
Nym|ihose en terre. — Imago (.3-.')..')) h rostre noir, à élytres aidoisées
pubescenle et lâchée de blanc près de leur base.
r.KIiTHORMYNCHUS RESED/E Marsil.
II. — Lépidoptères.
, s r.henille arpenleuse 20.
M —non — 2
g \ cylindrique 3
'non — 6
o S moniliforme 19.
f non — 4
, \ à lêle d'un bleu mat 13.
/ — verte 5
.. \ d'un vert pâle; stigmatale jaune conliniu' 15.
' d'un vert clair; stigmatale jaune inieri'ompue 16.
ç i atténuée en avant seulement 17.
J fusiforme 7
_ \ étoilée de poils blancs et roux sur les points xcrrinpieux 18.
/ finement \eloulée. ù stigmatale jaune 14.
1.3. — Chenille cylindrique veloutée (30-4.')) d'un jaune verdàtre taché de
noii-, à tète d'un bleu mal akMué de noir, h large dorsale jaune, à stigmates
blanchàties sur stigmatali' jaune continue.
Sur rti'scda (Meyrick). — 6,7; 9.
(;iii-\salide jaune verdàtre atomée de noii-, à partie ventrale fortement
carénée. — Papillon (60-O.ï) à ailes supérieures blanches dont le sommet est
bordé de noir chez cf. et ornée en oulre de deu.x taches l'ondes et d'une autre
allongée chez Q. — 5,6; 8.9 Pieris brassic^e L.
14. — Chenille fusiforme (2.^-30) d'un vert sombre, à tête verte velue au
vertex, h fine dorsale jaune, à stigmates blancs cerclés de noir sur stigmatale
inferronipue.
Sur Rrxpdo ndornla (auct.). — 6.7: 9.
Chrysalide à partie céphalique très pointue. — Papillon (45 m/m.) à ailes
supérieures blanches à sommet estompé de noir chez cf. h gros points noirs
chez g. — 5.f,: 8.0. PlERis RAP.E L.
GouRY et GuiGNON. — Insoctrs parasites des Héséilneées. 27
I."). - Clieiiilli' cyliiulri(|iio veloiilé*^ (20-25) d'un vert sahir do hlaiu; ot de
iKiir, à tète luisante d'un vcil paie, à stigmates cerclés de noir sur sligniataii'
jaune contiiuje.
Sui' liesi-dii 'liilfold. H. nilorniii 'aufl.). - <i.7: '.).
Glirysalidc d'un jaune vei'drdi-e plus ou moins tniici' sauiMindii' de noie.
i'apillon (ifl m/m.) à ailes supéi'ieures blanciies l'I neiviues cslompi'es do
nuii- elle/ cf, avec deux |)oiids noii-s chez g. -- :]-:]-. S.li. l'iKius wei L.
Iti. — Ghenille eylindiiipu' velonlée (2o-3()i d'un gris hlculi' à granulations
iKiii-es, à lèle pelite d'un veii clair, à sous-dnrsale jaune (■onlimii', à sligmate.s
noirs sur stigmalale jaunâtre.
Sur Rcsi'ihi liili'd laucl.i. ."l.ti.
(!lii-,\salide grisàlic lâchée de noir et de idux. — Papillon (iO-io) à ailes
marbrées de lujir el de blanc; le dessus des int'éi'ieures sans taches noires
chez cT, très nettes chez Q ; dessous verdâlre à marbrures blanches. ^4,13;
8,9. PiEP.is IUpiidk.e L.
17. t'.lienille eylimlriforme atténuée graduellement d'arrièi-e en avant,
\ei-dàtre, ù peine velue, à tète pelilc d'nn vert jaunâtre.
Sur lîcsrilK iKall.). — i..').
Chiysaliili' en lei're. - Papillon i.Kj m'm.) à antennes lilifoi-nies chez d*
el Q. .\iles supérieures d'un brun à i-ellet violet, sauf au milieu; tache réni-
formc d'un gi'is jaunâtre cerclé de noir. — 7 (Alpes).
Ar.ROTIS POLYGONA F.
18. ^-Chenille allongée, atténuée aux deux extiémités, brune à verruqueux
étoiles de poils blancs et roux, à tète petite et globuleuse d'un noir luisant.
Sur Reseda (Kambur). — 4,3.
ChiTsalide dans coque roussàlre formée de |ioils et di' débris de sa planir.
— Papillon cf à ailes noires ti'aversées de bandes plus ou moins eoniluenles
lilanchâti-es. q à ailes réduites à des moignons. — 5 (Midi).
GrEOPirANA B/ETICA Hbr.
19. — Ghenilli^ allongée (40 m/m.), monilifoinie d'un brun rougeàti'e, à
tète grosse et légèrement aplatie, à verruqueux noirs surmontés de .soies.
Sui' les grappes de Reseda liitca (Hei-ceî; />'. luleol.a (Kalt.). — 8.
Chrysalide en terre. — Papillon (38 m/m.) t'i ailes supérieui-es biunâtres
plus foncées dans l'espace terminal, à tache rénifoi'me petite tenant lieu de
l'orbiculaire; ailes inférieures d'un jaune pâle, à nervures et large bande
terminale noiiàtre. Hf.i^iotiips mjmkieiu TIb.
20. — Chenille ai-peideuse l'^'.'^ m ni.), rase, h tète verte tachée de lilanc sur
les joues, à doi-sale vert foncé finement oui'Iée de blanc, à stigmatale blanche.
Sur Reseda (Meyrick). — 8.9.
Chrysalide en terre. — Papillon (30 m/m.) à ailes d'iui jaune d'or à bandes
interrompues formant de n^ndjreuses taches irrégulières. — 5,6.
VeXIFIA M\Cl'I.AI!I\ L.
III. — Hémiptères.
21. — Punaise ovalaire (4 à ■> m/m.), noire, roussàtre en dessus, h
antennes noires grêles h dernier article épaissi, annotées de roux sur les
deuxième et troisième articles; à cories jaunàtros oi-nées en. leur milieu de
2 points brun-noir, et vers leur extrémité de 4 autres points. Pattes rousses
Sur Resi'da ndorata (IVIacquarti. — o-8. ïschnorhynchus resed.^ Pz.
28 GouRY et GuiGNON. — Insectes parasites des Bésédacées.
IV. — Thysanoptères.
22. — Ailes étroites et ulioiigées, frangées de cils pluiueux, sauf sur le
bord antérieur des ailes supérieures pourvues de nen-ures et de taches
transversales noii'es: ailes inférieures sans aucune nervure; antennes de
!t articles dont les 4 derniers |>eu distincts, cf blanchâtre, sauf la tète cl
les derniers segments abdominaux, qui sonl de couleur brune (l m/m.) ;
Q d'un noii' brunâtre à larière rétractile par en haut (l,"i m/ni.).
Sur fleurs de Roseda odovata (Macqunrt). /Rolotiirii's fasciata !..
23. — Insecte un peu plus petit de formes et mœurs idenliques, à articles
des antennes tous bien distincts, à ailes enfumées, mais sans taches.
.*^ur Heurs de Heseda odovata Olacquarl). MEr.woTRiPS FUSC.V Sulz.
Remarques. — Les auteurs sont muets sur le genre de parasitisme de
ces deux Thysanoptères. Macquarl se coniente de dire : <( vivant sur le Réséda
odorant ». Kaitenbach, sans citer Macquai't, écrit : « vivent sur les fleurs
de Réséda ». — Nous supjtosons que ces insectes conlienl leurs œufs aux
tleui's qui s'épanouissent successivenienl sur la gi-aj)])!' (V'<. lîésédacées. et
que les larvetles rouges qui en éclosenl épuisent les oi-ganes floi'aux. C'est
à cet insecte que nous ci'oyons devoii' allriinier l'étiolement de la partie
supérieure de toutes les grappes d'un très vigoureux i)ied de Rcseda litteola,
alors que les fleurs de leur partie inféiieurn élaienl ]ilnint renflées (Melun :
Harbeau ! 2.5 septembre JOfI).
Nous n'avons pas rencontré Isrlmorluptrlnis resediv. dont .Macquart signale
seulement la présence sur la Migiionncllc sans autre indication. Fiebcr. dans
son travail sur les Hpnii})lera. donne cel liatiilal connue très douteux et [lure-
ment accidentel (wohl nur zufâllig). Cependant tout nous porte à croire que
c'est à la piqûre d'une Punaise que l'on peut attribuer les nombreuses taclies
jaunâtres à suc extravasé que nous avons remarquées sur les feuilles des
Résédas, taches que l'on m- peut confondit' avec les marbrui-es grisâtres du
dessous des feuilles, el qui sont dues au Pcrono'^pdra' rrispnta Fïick, si
commun sur Rcseda tuteota durant l'été 1!I12.
Nous n'insisterons pas sur les nodosités des racines de Rescda lutea con-
sidérée comme cécidie douteuse par M. Houard, dans son travail sur les
Zoocécidies, el allribuée à lui Nématode : Hctemdera Scttarhti Schmidt. Notre
Ccnthorhijnct\us irsedpe Marsh, n'y serait-il pas pour qurlipie chose?
On n'a lien signalé jus(pi'à présent, à notre connaissance, sur \ui autre
genre des Résédacées françaises : Asli'ocarpW' scsamoidcs Duby et .1. purpu-
rascons Raf.
Dans les genres exotiques Caiiliisea. Orhrndcnv^^ ol lUnidnnia, seule
l'espèce Orhradonnx \)arratus Delile attirr l'allcntion par la cécidie eni'(^-
gistrée par AI. Houard dans l'ouvrage cilé plus lumf. dans les Amades de ta
Soc. Ent. France, 1012, p. (19.
C. GouRY et .1. CUHAON.
Quelques indications bibliographiques à l'aide des ressources
de la Bibliothèque de la F. d. J. N.
RÉGtHNOT (X.'l. — Int. ad alcune forme di Roseda liilca L. iliidl. Soc. Rot.
Ital.. 1890. p. 229-2.38). — .\ncien Catalogue 38110.
Saint-Hilaire (Aug. dei. — Premier mémoire sui' la structure et les anomalies
de la fleur des Résédacées fExtr. Soc. roi/, sciences, efc. d'Orléans,
tome XIII). — Ancien Catalogue 1412.
GouRY et Guir.NoiV. — Insecles parasites des Résédurvcs. 29
fii^fCNARD (L.). — Sur l'origine et la structure du téguiiiciil srniinal des
Uésédacées (Soc. Bnl., IK'JS, p. 57). -- Ancien Catalogue mensuel 2447.
ID. — Sur la localisation des principes actifs ciiez les Résédas {C.-H. Acad.,
11 déc. 18î)3, p. 8(11-864). ~ Id., 4007.
ID. — Id. (Ass. fr. Bi-sançon, 1S93, p. 461-470). — Id., 5765.
J. G.
LES FORMES DIVERSES DE LA VIE
DANS LES FALDNS DE TODRAINE
(Suite).
Famille des Textilaridés.
TEXTILARIA CliNEIFORAIlS d'Orb.
Fig. 2.
Textilaria ciniciiunnis d'Orb., Foiani. de l'île de Cuba, p. 147, pi. I, llg. 37-38.
— cuneifor))tis Terquem, Foram. du Plioc. de Rhodes, p. 34.
Coiiuille cuiirifoinie, compriiiiée, légèrcmeid rugueuse, élai-gie en avant,
obtuse en arrière, oblusénient anguleuse sui' les côtés. Loges nombi-euses
i|uadi'ajigulaii'es planes, disposées de chacpie côté d'un axe. Elle est variable
l'I plusieurs coquilles différentes pai-aissenl avoir été décrites sous ce nom.
Hauteur 0 mm. '■'•>. lai'geur 0 mm. 4.
Assez rare. Manlhelan, Saint-Epain, Rossée.
Famille des Buliminidés.
BiLiMiNA nroiDES d'ttrb.
liiilimirid piiiinidrs d'di-l).. Foram. tcil. de Vienne, p. IS:i. pi. XI, fig. 11-12.
Coquille dVdidc allongée, élargie en liaul, formée d'environ 11 loges dis-
posées en spire auloui- d'un axe. saillaulcs et bombées, augmentant de
volume de bas eu liaul. Ouverture semi-lunaire. Terquem y rapporte une
coquille de nuid<('ripie. C'est ici la seule espèce du genre: nous sommes loin
des 29 espèces déci-il(>s par Terquem pour l'Eiieène parisien, quoiqu'elles y
soient rai'es partoul.
Hauteur- 0 mm. 4, largeur 0 iiiiii. 2.
Unique. Mantlielan.
ROLIVINA CAR1\\T\ Teiq.
Bnîii-ina rarinnta Ter(|.. Foram. de l'Eoc. des env. de Paris, p. Ii8. pi. XA'.
fig. 10.
Coquille allongée, obtuse à ses extrémités, carénée au pourtour, formée
de 14 à 15 loges un peu allongées, disjiosées obliquement de chaque côté d'un
axe. Par transparence dans le baume, on voit que leur extrémité externe est
pointue, d'où des intervalles en dent de scie comblés par la carène externe.
Surface recouverte de ponctuations très fines. Ouverture simple, assez large
h l'extrémili' de la dernièr(^ Ingc. Les quelcpies éehaidillons recueillis diffèirnf
30 (',. lj:i(iiMitK et D^\MJX. — Foriimii^ilèn-s iirs lùiluiis dr Tmira'n>i\
lin [Hii ciilii' eux, conimc ils iHIfèiTiU de la ligiiic de rer(|ueiii. Je crois néau-
inuins que c"est la même espèce.
Longueur 0 mm. Ti, largeur 0 nuii. 2.
Très rare. Manlliolan.
rtoi.niw AiNTiQUA dOrh.
Bnlirhiii aiiH(iiii( tidrl)., l-'oram. tert. de A'ieune. p. 2'i(). pi. Xl\', lig. It-I.i.
Coquille allongée, romprimée. linguiforme, peu obtuse en a.vant. acuminée
en arrière, aiTondie au ponitour. rouverte de points impi'essionnés. Grand
niimbre d(^ loges auginenianl de Milinnr de bas en liant, élroiles, non con-
vexe.s, (ibMqiies. la deinièrc poiirvur diiiir ouvertiiK" simple, sans prolon-
gement. L'espère des Faliiiis diiïère un peu du type de d'Orbigny, les loges
sont moins allongées, mais étant données les variations qu'elle comporte,
il n'y a pas lieu d'en l'aire une espèce nouvelle. C'est un des plus jolis Fora-
minifères des Faluns. Il rappelle une nalte élégamment tressée. Les dimen-
sions varient snivani l'âge. Les pins grands individu^ ont :
Longueur (I mm. 7, largeur 0 mm. 2.
-Manllii'lan. Moins rare (|iie la précédente.
Famille des Lagénidés.
Laoew gloros.v Williamson.
l.ngena (jlobosa Williamson, Foram. des côtes de l'.Vngleterre, p. 8, pi. 1,
fig. i^.
— (jjohiisa Renss, Monographie des Lagénidés, p. .^18, pi. L fig. 1-3.
— qJohnsa Terquem, Foram. de la pla£re de Dunkerque. p. 67, pi. \il.
fig. .3-4.
Coquille subsphérique, lisse, opalescente, liouclie ti'ès petite située sur un
prolongement à iteine marqué.
La Lagemi glnbosa décrite par Ter(|uem dans lEocèiie des environs de
Paris, et qu'il y dit commune, me paraît avoir été confondue par lui avec
une algue calcifère, car il lui attribue " un test épais, blanc, spathiquc ^'
l>es lagena ont an conliaire un test mince et transparent. 11 la cite vivante
à Dunkerque.
Diamètre (I mm. 3.
Très rare. Manllielan.
Lagena cl.avata d'Orb.
OoUua rlarata d'Orb.. Foram. tert. de Vienne, p. 24, pi. L fig. 2-3.
Lagena vahiarix var. clarala Will.. Foram. de la Grande-Bretagne.
Coquille très allongée, fusiforme, lisse, très prolongée en un tube en avant,
renflée au quart inférieur, et ensuite acuminée en pointe aiguë en arrière.
Variable comme diamètre du simple au double. Actuellement vivante et abon-
dante, en parliculier sur les côles de la Manche, dans la baie du Monl-Sainl-
Michel. .T'en ai également un échantillon miii|ne du calcaire grossier de
G ri gnon.
Longueur (I mm. S. larîïeiir 0 mm. 3.
Mnnthclan. lia
rc
LAOENA VULCARIS Will.
Ijigona ruJgaris Will.. Foram. des côtes de l'Anglet.. p. 3. pi. T, fig. "i.
Lagptia rrilgaris Ten].. Foram. de la plage de Dunkerque, p. 21, pL L fig. "i.
Coquille plus on moins ovale ou subglobulense. ou pirifnrme. lisse, trans-
parente, avec prolongement efTîlé très variable comme forme, mais la base
est toujours arrondie. Assez rare dans rFocènc. elle habite actuellement la
Manche et la !\Iéditerranée.
Longueur 0 mm. 8. largeur 0 mm. 4.
Rare. Manihelan. Rossée. Ferrière-l'.Arcon. Pontlevov.
G. Lecointre et D'' Allix. ^ Fnrami.nifèrcs des Fnluns de Touraine. 31
LaGE\.\ PERLUr.ID\ Will.
l.iifieud nilgaris v;ir. priiiirhla : AVill. « I.itgena », [>. •'), pi. I, lig. 7-8.
l.iKjcrvi pcriiiridd Will.. Foi-juii. (Ips côlos do r\ngleteri'e.
C'est pluiôl une vniicMé do l;i piM'cédrnlo, dont elle se distingue par les
petites rôtes qui ornent sa base.
Longueur 0 mm. 5, largeur 0 mm. 2.
Alanthelan. Tl■^s i-are.
I.\(;k.\.\ striata d'Orb,
Ijkji'iki slridld d'Orh., Voy. de r.Vmérique inérid., l''or., p. 21, pi. \', lig. \2.
— striata Reuss, Monogr. des Lagénidés, p. :J37, pi. III. fig. 4-4-i5.
Variable eomme forme, plus ou moins ovoïde ou sphéiique, oniée d'un
grand nombre do petites rôles s'arrê'anl au voisinage de la naissance du col.
N'existe pas dans l'Eocène parisien, mais c'est une des plus communes actuel-
lement dans la Manche.
Longueur 0 nim. 4, diamèti'o 0 mm, 3.
.\ssez rare. Manthelan, Saint-Epain.
Lagena costata Reuss.
Lagcdd costala Reuss, Monographie des Lagénidés, p. 32'.). pi. H, fig. ."li.
Entnsnlema costata Will., For. des côtes de l'Anglet., p. 9, pi. J, fig. 18.
Coquille ovoïde ou subglobuleuso. réfrécie en avant, ornée de côtes élevées,
li-iinquéos. les intei-valles plus larges que les côtes. Très rare dans l'Eocène
parisien, nù Toiquom cite une variété très globuleuse: il en cite de Runkerque
ime variété ovoïde. C'est de cette dernière que se rapproche celle des Faluiis
où elle e.st assez rare.
Hauteur 0 mm. 'i, diamètre 0 mm. 3.
Manthelan.
FissuRiNA r\RiNATA Reuss.
Fissurina cdiiddla Terq., Foram. de la plage de Dunkerqui-, ji. (18, pi. VU.
fig. iO a, b.
— — Reuss., Monogr. des Lagénidés, p. 338, pi. \\\. fig. 8r..
Coquille uniloculaire, plus ou moins ovoïde ou irrégulièrement orbiculaire,
comprimée et arquée sur les côtés, arrondie en arrière et obtuse en avant,
uuuiio d'une carène sur tout son contour. Ouverture en fente allongée et
bordée. Terquem la cite fossile dans l'Eocène parisien et vivante à Dun-
kerque.
Diamètre 0 mm. 2.
Raie. Manthelan. Saint-Epain.
Fissurina punctata, nov. sp.
Fig. .■?.
Coquille uniloculaire, subcirculaire, avec l'extrémité antérieure un peu
allongée. Carène tranchante sur tout le pourtour. Surface couverte de nom-
breuses ponctuations. Rouche en fente.
Diamètre 0 mm. 2.
Très rare. Manthelan.
FISSL'RINA PULCIIIU. nii\. sp.
Fig. 4.
Coquille uniloculaire. ovale allongée, un peu comprimée, entourée d'une
mince carène transparente. La partie principale est opaque et creusée de
32 G. Lecointre et D"" Allix. — Foraminifères des Faliins de Totiraine.
petites nuilléations. L'exlréniité antérieure porte un prolongement obtus muni
d'une ouverture en fente.
Longueur 0 mm. ^, largeur 0 mm. 3.
Unique. Manthelaji.
Dent.vlim subarcuata, var. .Iigosa Will.
Dentalina siibarcuata. vai\ jiifjosd Will.. Foram. des côtes de l'Anglet., p. 20,
|il. II, fig. 42.
(loquill(> allongée, arquée légèremoiil. Iniiuée de 10 loges croissant insen-
.'iiblemeiil on diamètre et en liauleui'. Les premières sutures sont à peine
marquées, les autres le sont davantage; oi'née dans toute sa longueui- de fines
côtes un peu obliques, se continuant sans interruption par-dessus les sutures.
.Je la rapproche de Tespèce de Willinmson, dont elle peut èti'e une autre
variété, car la figure porte des ciMes plus grosses et moins nombreuses.
.Xnlons que le geni'e Dentaline, abuiidant dans le Secondaire, est plutôt i-are
dans lEocène, où les espèces sont foi-t petites. Celle-ci est d'une taille remar-
quable, et l'échantillon unique vient de Pontlevoy.
Longuein- i mm., lai'genr ;ni milieu 0 mm. 7.
.Nodosaria iiectk.a Ginnbel.
Sodosaria hectica Giimbel, Beitrage zur Fni-am. der .Nordalpinen, Eocœn-
gelbirg, p. 37. pi. I, fig. 2.").
Coquille allongée, lisse, 3 loges allnngées, à côtés droits subarrondis pi'ès
de la suture. Ouverture bordée, quand la coquille est entière, mais la troi-
sième loge manque presque toujours.
Longueur 1 mm., largeur 0 mm. 2.
.\ssez rare. Manthelan.
Ce Foi'aminifère est absolument identiiiue à ceux de l'Eocène parisien, où
il est aussi très rare. Notons en passant que sa forme est exceptionnelle au
genre Nodosaria, (jui a généi'alement les loges arrondies et les étranglements
bien maïqués. Nous retrouvons le rnraetère du genre dans l'espèce suivaide.
Nodosaria Mariœ d'Oib.
Nodosaria Mariœ d (»rb., Foram. tert. de Vienne, p. 34, pi. I, fig. l.i-Ki.
— Mariœ Tei-q.. Foram. de la plage de Dunkerque, p. 111, pi. "\lll,
fig. 4.
Coquille cristalline et translucide. Pi'emière loge allongée et pointue,
deuxième loge très courte terminée par une ouverture un peu évasée.
Terquem la cite à Dunkerque et en décrit 2 variétés : l'une grêle, l'autre
raccourcie. Celle de Touraine se rapproche de la dernière. Elle existe éga-
lement dans les Faluns du lîoidelais.
Lon.gueur (l mm. 7. largeur 0 nmi. 2.
2 échantillons. Manthelan.
MARGINULliNA I Ar.ll'Oli.MKS Tcrq.
Mtn'iiiniiliiia labilnnnis Ten[., For. de la plage de Dunkerque, p. 11.3, pi. XVI,
fig. 1 5-15-1 fi.
Co(piille assez courte, cumprimée, lisse, légèrement arquée, arrondie au
pourtour, étroite en bas, plus large en haut. Loges arquées, allongées trans-
versalement. Bouche ovale, située à l'extrémité du bord dorsal. Je la rap-
proche d'une espèce de Dunkerque dont Teripiem décrit 3 variétés assez
différentes. Le type des Faluns, unique d'ailleurs, ne répond strictement à
aucune, mais c'est encore à celte espèce qu'il se rapporte le plus et les Mar-
G. l>FxoiNTRE et D'Ai,r,ix. — rormnimfères des Faluns de Touraine. 33
giiuilines sont lellemeiil polymorphes qu'il faudrait créer autant d'espèces que
d'individus. Les .Margiaulines étaient assez al)ondantes et variées à l'époque
sccdudaii'e. .le n'en connais pas de décrite pour l'Kocène parisien. Mais elles
uni des caractères ambigus qui les reudiMil ti-ès diflicilcs à distinguei' de
ccrlaines crislellaires.
Hauli'iir 0 mm. tj, largeur (l rmn. 3.
("nique. Mantlirlan.
<;i!ISTKI.I.\lll \ IlOlll.VTV d'dli).
Crislellaria ruliilaln (Idrli.. iMiram. de I;: Craii' du bassin di' l'aii>, p. 2ti.
pi. II. lig. j;i-i.s.
— • ndnUtld Park. et Jon., iu darpi'nli'i'. Inlmd. lu llic slud\ ni lln'
Foram., p. 3ll).
Je signale quel(|ues éclianlillon.- un peu uses, mais i-ecnnnaissables, peul
être remaniés de la Craie. Berthelin la cite, il est vrai, vivante à Pornichet,
mais en ajoutant que sa forme ii'esl |»as idenlique à celle de la Craie, .le
doute, en effet, que ce soit la même. Quant aux échantillons des Faluns, ils
soid bien send)l;diles à ceux de la craie de Meudon.
CRISTELLVKIA ACLTA T(M(|.
Crixtellarin acitta Terq.. Foram. de la plage de Dunkeique, p. tlti. jil. XIII,
lig. 21.
Coquille brillante, vitreuse, ovale aiguë, cnmprimee, lisse, foi'mée de
0 loges planes, connue lobées, croissant l'égulièrenienl, arrondies extérieu-
rement, aiguës à l'intérieur, la première ovale, les autres triangulaiies. Base
un peu eni'oulée. Ouverture striée. Un peu ditférente du type de Terquem, les
Crislellaires étant très polymorphes.
Diamètre U mm. i.
Unique. Manthelan.
ClUSTEIXARlA CALCAR Lin.
CrisleUaria calcav Lin.
— calcav Will.. Foram. des côtes de l'Angleterre, p. 27, pi. II.
fig. ..2.
Coquille lenticulaire, brillante et lisse, S loges toutes visibles extérieure-
ment, la première sphérique, les autres plus ou moins triangulaires arrondies
séparées par des sutures laissant des espaces claii-s. Gontoui- arrondi sans
dents. Le nom spécifique a été créé pour d'autres vai'iélés portant des dents
sur leur contoui-. Actuellement vivante, mais plutôt rai-e.
Diamètre 0 mm. a.
Unique. Manthelan.
Famille des Polymorphinidés.
Cette famille a dans les Faluns de Touraine d'assez nombreux représen-
tants en individus et en espèces, comme dans les terrains secondaires et ter-
tiaires éocène.s, mais, comme toujoui*s, il y a tellement de variétés de formes
que la détermination est déconcertante. Néanmoins, quehiues espèces assez
caractérisées ont pu être assimilées à des types dé.jà décrits. Deux espèces
paraissent nouvelles, les autres sont douteuses, tenant des unes et des autres,
et des études très longues seraient nécessaires pour débrouillei' ce chaos.
D'Orbigny avait établi pour celle famille plusieurs genres : Pnlymorphines,
Guttulines et Globulines, fondées sui' le nombre et la disposition des loges,
distinction embarrassante ilans la pratique, comme l'a fait observer Terquem.
et l'étude des Faluns de Touraine, comme celle de l'Eocène ne fait que con-
firmer cette manière de voir.
G. l.Ec.oiMiSK cl D^\LLIX. — Forominifères des Faluns de Touraine.
PoiAMoni'MiNv coMPr.\N\T\ d'Orb.
l'nhiniorjihina coiiipliiniihi diirli.. I''ni-iim. Icil. de \ icmic. |i. '2'\\. pi. Mil,
lig. 2ri-30.
Coquille ihumboïde, lisse, anguleuse ù ses exlrémilés, très cnni|iriiiiéc cl
[jlissée des deux eùlés, loijes UDiubreuses alli>ngées, ci-oissiiul des jii'i'inii''rcs
aux dernières, |i('u cunve.xes el séparées par des intervalles peu proionds.
Ouverture radiée, l'iusieurs échantillons sont conformes au type, d'autres
scint plus lancéolés, mais présenlent bien la même disposition des loges.
IjOngueur 1 mm. îi, largeur 1 niin.
Bosséc, Paulmv. .\sse/ raiv.
Fissviiiiii iHiUhrd
FlG. ,5.
l'iiVjiiKirpluna Lfcuinine
l'dL'iMdRI'IIIW LECOINTRE/E,
Fig. 5.
nov. sp.
(ioipulle très variable, plus ou moins globuleuse, comprimée; a à 7 loges
à sutures peu profondes. Leur disposition est souvent confuse. Cependant.
sur la plupart des individus, on voit qu'elles sont disposées symétriquement
lie chaque côté d'un axe fictif sur le(pii'l elles empièlent alternaliveiiient à
droite et à gauche. Il n'y a pas deux exemplaires absolument semblables.
I/emplacemenI de l'duvertui'e n'est indiqué par aucune saillie, mais par une
partie plus transptu-ente, à l'extrémité de la dernièi'e loge, partie percée
d'un liou entouré de stries radiées. On fail mieux apparaître ce trou ainsi
que les stries radiées en les touchant avec une soluiion de carmin. .Malgré ce
procédé, on ne peut souxeut la voir, mais il n'<'si pas rare de constatci- sur
un certain nombre d'inili\idus une ou plusieurs perfoi-ations, en des points
variables de la coquilh". el non entourées de stries. Ces perforations, ipii
semblent s'être failes du vivant de l'animal, n'auraient-elles itas eu pour Iml
de suppléer à rduvciimc normale accidenlellemenl bouchée'.'
Les ])arois inlernes des loges sont très amincies et celles-ci conunnniquenl
entre elles par de larges nuvertures en foime de bduloimière à bords tran-
chants coirune on peut le constater en faisant des coupes. Celle polymorphine
est commune dans prescpie toutes les lncalités de la Touraine et elle est
remarquable par sa grosseur 2 mm. en itinveime (1).
ri .\n iiionionl de t.eriiiincM- r.i> travail, je reçois de M. de Monlerosalo, des Foraniiiiifère?
iiun déterminés du liltcjral de Palerme. parmi lesquels des polymorphines ayant une e.vlrême
ressemblance avec l'espèce ipu' jf décris comme nouvelle. Elles sont en général, un peu
plus allongées. 1rs loge.s plu.s iKurdirfusps el plus renflées.
(1. LkcoIMHE e( |t' Al.l.lX. — h'iiruiiiiiiijères des l-'ahiiis de Taiiruinc. 3ô
l'dIVMORl'IIINA COMPRESSA d'Orb.
I'"hliiuiii)liina cumpresMi d'Oib., Forma, tei-t. de Vienne, \\. 2M3. |il. XII,
lig. 32-3 i.
Coquille ubloiigue, lancéolée, 1res lisse, 1res conipi-iiuéc inégaleirienl. un
oôlé élanl plan, l'auti'e un peu convexe, acuminée à ses deux extrémités.
8 loges oblongues séparées par des sutures peu marquées. La dernière loge
acuminée en avant es! munie d'une ouveilure radiée.
Longueur 2 à 3 nun.. laigeur 2 nun,
l'i'u commune, l'anlmy, Uossée.
(A suivre).
W Al.LIX.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Note sur IHelix barcinonensis Bourguiguiu. - Ll-s Hélix du groupe de VJhli.r
liarr/)io/>fii.</s Bourguignat sont, iiulubitablement, dans la Péninsule Ibérique, les
représentants des ('/.•:ii//i/iiii de la Péninsule Italienne de l'Istrie et des Iles, (jui
a fait le sujet d'une étude par M. Fagot dans le t. I, p. 107, du JiiiUetiii de tu
Suciété mnlanjJoijiqiu d> France. Le type de cette série est V HelLc ban'iiKnitiisig (1)
Bourguignat.
Rossmassler (tcmiuij. dcr Laïui iiii/l Siiitaa'. M uU . h'uro/tn'n, Heft. 13 und 14, S. 24,
taf. 67, fig. 830-832, 1854) décrit et figui e l'HcIix caprin tu Montagu et nous apprend,
dans \i' texte, que la figure 830 représente des exemplaires d'AgiMi, en France, qui
lui ont été donnés i^ar Terver, et qiu^ sous la figure 831 est dessiné le type du
comté de Kent, en Angleterre, envoyé par John Hamilton, de Londri s; enfin que
la figure 832 représente des individus recueillis jjar Hall en Portugal. Des échan-
tillons plus gros ont été trou\és par Willkomm à Aranjuez (Espagne), mais,
malheureusement, l'auteur néglige de les décrire et de les représenter.
11 est incontestable que la figure 630 s'applique à VUelix caprrata, puisciue
c'est la seule espèce de ce groupe que l'on trouve dans l'Agenais; il en est de même
de la figure 831 représentant des individus d'Angleterre. La figure 832 paraît
également s'adapter à la même espèce, à cause de la disposition des bandes, de
l'ombilic et de la surface presque lisse du test; il n'y a, d'ailleurs, rien d'étonnant
à cela puisque VHthx rainrata abonde en Portugal et que c'est probablement en
suivant le littoral quelle s'est répandue ju.squ'en Angleterre.
En 1864, Bourguignat {MaJarol. Ahjrrir, t. II, p. 355) cite simplement le nom
d'HrILr liarciiirtis/s {barciiionenns), appliqué par lui à VHrJir caprrata Ross-
massler (non Montagu), qu'il croyait différente, tandis qu'il n'en est rien, ainsi
(jue je vais le prouver.
Dans le courant de l'année 1868, le D'' liumbur publia, dans le Jinniial ('onrhijl..
p. 266, 1868, sous le nom d' Hélix mirniidcp, une coquille trouvée par lui à Miranda
del Ebro ; mais ce nom n'a pu être adopté parce qu'il existait déjà une Hélix
mirandre Lovve (Aiiri. and ma;///-, /list., p. 107, 1861), espèce différente de l'île de
Gomeri, dans les Canaries.
En décembre 1868, Bourguignat (Mail. nmir. h'/ii/. on pni connus, p. 303,
chap. 94, pi. XLII, fig. 12-16) persiste à croire .pie la figure de Rossmassler repré-
sente son Heli.r Ijarcinensi.t; pourtant, il a l'heureuse inspii'ation de faire dessiner
des individus de Barcelone, et c'est le seul nictif pour lequel son nom doit être
conservé. En effet, la figure de Rossmassler s'appliquant à VHelir caprrata, le
nom d'Hélix miranda- eut été le premier en date, s'il n'eut été emploj'é antérieure-
ment; mais ce vocable devant être rejeté, la désignation faite par Bourguignat
doit seule être maintenue.
Quelques mois plus tard, le D"' Rambur s'apercevant du double emploi pour son
Heli.r nnrando', changea ce nom en celui d'iherira, inadmissible comme postérieur.
(1) Nota. — Bourguignat. en ilêcrivanl cette forme, lui donna le nom de barcinensis (1864,
Malncnl. Algi'rie, t. II, p. 35.")). C'est un non sens, car le nom ancien de Barcelone est Barce-
nona et celui sous lequel on doit désigner cette coquille est donc Imrcinonensis.
36 Aolrs spéciales et locales.
Voici tlonc la véritable synonymie cic cette espèce :
Hélix iiiiraïuUt llambur, 18G8 (Joiirii. Cotic/ii/L, p. 266), non Jl . mirandœ Lowe.
Hélix Ixircinensis Bourguignat, (h'cenibre 1808 (A/oll. nouv. litioicux, p. 30:î,
pi. XLII, fig. 12-16). ■
Hélix ib< rira lianibur, 1869 {Journal Gonchyl., t. XVI, p. 254, pi. IX, fig. 5).
Hélix 1)11 rci)ioti//i sis Wfstciluncl, 1890 (Katal. Concli. reçi. palaarct., p. rit).
Le typo de cette espèce, tel ([u'il a :''té figuré par Bourguignat, se trouve çà et là
dans tout»' la Catalogne, au nord de Barcelone, mais il «'st toujours localisé et
assez rare. Les causes de cette raieté sont les suivantes :
1° Cette espèce est absolument caUicole;
2" Elle ne vit que dans les vignoblis;
3° Elle semble ne pas dépasser 1 allitiule de 100 mètres.
Or la région nord de la Catalogne ek presque entièrement composée de roches
acides ou très siliceuses : granités, [xuphyres, gneiss, grès anciens, schistes, etc.,
et les plaines sont recouvertes d'alluvions récentes mais argilo-siliceuses et formées
de roches anciennes. Les lambeaux de terrain calcaires sont très rares, ceux
cultivés en vignes sont encore plus rares et sont à une altitude inférieure à
100 mètres.
Les habitats de VH. barcinontnsix sont donc toujours très restreints, spora-
diques, complètement séparés et souvent très éloignés les uns des autres, mais ils
sont toujours situés dans les vignobles et flancs de coteaux, entre 25 et 60 mètres
d'altitude, exposés au sud et très secs, et généralement sur des calcaires travertins
très récents (note de M. Thieux).
Nice. C Caziot.
Note sur quelques plantes de Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). — Je viens
corriger quelques erreurs et ajouter (juelques plantes intéressantes à une précé-
dente note sur la flore de Moisdon-la-lîivière (Voir /'. d. .7. .V., l" juillet 1912).
1° Corrrctions. — La l^lante appelée Barharea vuhjaris est plus exactement
B. prœcux R. Br. ; celle appelée Spenjula arvensis est .S', vulr/nriis Boën ; celle
appelée Luzuln rcrnalix est L. For^teri D. C. et celle appelée Fentuca ovina est
/'. tenuifolia Sibth.
Au lieu de : Lepidium catnpcxtie lî. Br., lire : Lepidium heterophylluiii Benth.
— Drosern sp. ?, — IJrosera intermedia Hayne (Lau-
nay R. R.).
— S. ruhrn Pers., — Spertjularia riibra Pers.
— Fextiira Myiirii.^ L., — Festuca Myuros D. C.
2° Additions. — Les coteaux schisteux qui se trouvent dans le centre et à l'est
de la commune sont caractérisés par : Ranimr.ulux nodifiuiiia L. (à la Motte),
Silène nufan^ L., Hyperinim linarifolium Vahl., Trifolium glomeratum L., Pohj-
rarpon tetiaphyllum L., Scleranihux ptrenni-f L., Peplis Borcei Jord. (à la Motte),
Filnijo montana L., Plantngo rnrinat'i Schrad., Snlla autumnahs L., Aspleniuin
Innrenlntitm Sni., etc.
J'ai trouvé : Senehiera didynui Pers. — Çà et là.
Feiicedanum (jallicum Latourette. — Butte des Drouhets. Rare.
Galium nnc/liruin L. (G-', ruricolum Jord.). — Çà et là dans le S.-O. de la
commune.
Finguicula lunitanica L. — Landes tourbeuses.
Allium oleraceum L. — Bords du Don, près la Pochetais.
Lemna arhiza L. — Etang de Gravotel.
La Pochetais, par Moisdon-la-Rivière (Loire-Inf.) Charles Halet.
Nécrologie. — Nous avons le regret d'annoncer le décès de M. Ed. Brabant,
de Cambrai (Nord), membre de la Société Entomologique de France. Depuis de
nombreuses années, il s'était adonné à l'étude des Lépidoptères, dont il possédait
une belle collection. Il a publié diverses notes très appréciées et décrit plusieurs
espèces nouvelles de Noctuelles de la Guyane.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
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CIDES r., 13—90: 30 fr. — -(Uî) Erod., ïentyr., Blapid., et-c., 145—230: 85 fr.—
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CiSTEL., etc., 105-181: 55 fr. — (19) Longicornes r-. et r. r.- (I), 76—143: 92 fr.
— (20) Longicoenes (TI), 46 — 62 : 49 fr. — (21) Centuries, Choix d'esp.-fam. div.
(Gurcul. exclus), série I : 50 fr.; II : 35 fr.; III (65 esp., 162 ex.) : 26 fr. —
(22) 20 gr. b. ou c' av. nomb. esp. moins rares nomm., de div. fam. : 75 fr. —
(23) Pet. coll. de Beenthides exot. : 85 fr. — (24) Pet. coll. Xylophages eur., vus
par un spécialiste : 25 fr. — (25) Hyménoptèees, bel. et r. esp., en gr. part, nomm.,
370 ex. (Chrysides r., 38 — 99 ti/p. d'un spécialiste : 70 fr. — Telle ou telle liste
désiijnée mentionnant toutes les espèces, même pour les Centuries, serait commu-
niquée sur demande accoinpaOnée d'un timbre. — Payement d'avance ou contre rem-
boursement.—Gr. choix de Cixcalionides eur. etexot-^ par fam., groupe ou au détail.
(1) Le 1" fhitfre inilKiUc le nombre d'espèces, le 2' celui des e.Kemplaires.
SOMMAIRE DU N» 506
J. Cotte : Un oiseau cOcidophage, la mosange Woiic.
G. Goiiry cl J. Guignon : Insectes parasites des Hosédacées.
G. Lecointre cl D^ Allix : Les formes diverses de la vie dans les Faluns de Touraine [suite].
Notes spéciales et locales :
iNole sur VHcUx barcinoncnsis (BoincuiGNAT).
Note sur quelques plantes de Moisdon-la-Riviôre (l.oirc-Inférieure) (Charles IIalet).
Nécrologie.
Echanges.
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d'Avignon (avec texte provençal), in-16, 40 p. — Avignon, Seguin.
1-^^' Mars 1913
V= Série, 43= Année
N° 507
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
LA QUESTION DES MOYENS DE PROTECTION
La conception suivant laquelle les êtres vivants ne persistent qu'à la faveur
de << moyens de protection » semblables à ceux que l'homme emploie paraît,
au premier abord, la seule possible, la seule adéquate aux faits. Elle procède
d'une interprétation toujours facile et permet un récit très attrayant de la
manière d'être ou de vivre des animaux, voire des plantes. Dans son très
intéressant article sur la Mésange bleue, M. Jules Cotte a tiré de cette concep-
tion le meilleur parti, en le présentant sous son jour le plus séduisant.
Il faut, cependant, savoir résister à la séduction et se demander si le point
de vue des » moyens de protection » cadre vraiment avec l'ensemble des faits
actuellement connus, si ce point de vue est établi avec toute la rigueur que
l'on est en droit d'exiger.
Sans doute, il n'y a pas lieu de s'étonner que les galles et diverses autres
productions aient été considérées, par un très grand nombre de naturalistes,
comme des abris prolecteurs; pendant assez longtemps l'interprétation a pu
paraître étroitement liée au seul fait connu : la présence d'animaux dans des
galles, des fourreaux, etc. Mais du jour oîi il fut avéré que des animaux —
prédateurs ou parasites — étaient spécialement attirés vers l'hôte de ces
« abris protecteurs », l'interprétation tombait forcément, car elle dépassait
désormais les données nouvelles de l'observation. Des Insectes vivent dans
des galles, des fourreaux, des feuilles pliées, etc., mais ils sont cependant
dévorés. Dès lors, l'observateur ne peut choisir qu'entre deux attitudes, ou
bien s'en tenir simplement aux faits observés, ou bien penser que la galle
ne protège pas l'insecte. Tout autre choix serait arbitraire, car il reposerait,
non plus sur des faits bien établis, mais sur des hypothèses gratuites ou sur
des analogies forcées.
Dire, par exemple, que les galles ou les feuilles pliées ont été protectrices,
puis ont perdu la plus grande partie de leur efficacité serait une affirmation
pure, absolument indémontrable, puisque, en l'occurrence, le passé nous
échappe entièrement. Pareille affirmation ne peut être soutenue que par un
argument lui-même appuyé sur une comparaison, et celle-ci constitue une
erreur de méthode.
L'argument consiste, en effet, à admettre une marche parallèle entre l'at-
taque et la défense — l'obus et la cuirasse. Si cette marche correspondait à
la réalité, elle montrerait clairement l'inutilité de la défense qui n'arrête pas,
qui retarde à peine l'attaque et la défaite. Mais cette marche parallèle est
un mythe : où sont les progrès successifs dans un sens et dans l'autre ? Où
38 El. IxAiiALD. — l.ii (jur-stiun des «■ iiuiijoix de iji-uleclion ».
sont les galles partielles ? les feuilles à tlemi loulées ? Où est l'accentuation
de la défense ? Où sont les hésitations de l'atlaque ? Et comment, d'édileurs,
tout cela se serait-il piuduil ? \ oici un iNcurolère; il se croyait défendu, un
oiseau passe et le mange : le voilà bien empêché d'améhoi'cr sa protection.
Ses congénères, du moins, l'ont-ils vu, et son nialheureux sort leur servira-l-il
d'enseignement ? El non ! les Neurotères épargnés par la Mésange n'ont rien
changé à leur manière de vivre, pour cette excellente raison qu'ils n'ont
ressenti aucun contre-coup de la mort d'un certain nombre d'autres iN'euro-
tères. Aurail-iis d'ailleurs lessenli ce contre-coup, auiaient-ils pu — nouvelle
hypothèse gratuite — modilier leur galle, que le changement demeurerait
sans effet, car la galle étant devenue signal, la mort de tous les Neurotères
s'ensuivrait à brève écliéance. Et ceci nous le constatons positivement : la
Mésange reconnaît les galles comme elle reconnaît les feuilles pliées ou
enroulées.
On peut, au surplus, constater expérimentalement qu'un insecte attaqué
n'améliore pas son " moyen de protection » d'une façon très sensible. Si
nous détruisons, en tout ou partie, le cocon que tisse une chenille, celle-ci
répare le dégât simplement et le tissu nouveau n'est pas plus résistant ni
plus épais que l'ancien: si, enlevant une larve de l'intérieur d'une feuille piiée,
nous la plaçons sur une nouvelle feudie, la larve pliera la seconde comme
elle avait plié la précédente. Et ainsi de suite : j'ai pratiqué maintes fois des
essais de ce genre avec des larves variées, et jamais je n'ai pu constatei' une
(( amélioration » quelconque du moyen de protection. Je me plaçais pourtant
dans les conditions les meilleures pour obtenir un résultat dans ce sens,
puisque tout en me gardant inon de blesser l'Insecte, je détruisais son abri,
me livrant ainsi contre lui à une attaque caractérisée.
Si l'on me répond que les Insectes d'aujourd'hui ne sont pas les Insectes
d'autrefois, j'en tomberai immédiatement d'accord. Mais comme nous igno-
rons tout, à ce point de vue, des Insectes d'autrefois, nous nous retrouvons
alors dans le vide absolu. Et cela me contkut à affirmer d'autant plus que
l'argument de la marche parallèle de l'allaipie et de la défense ne repose
vraiment sur rien.
Tout dépend, va-t-on dire, du sens altiibué au mot <i protégé ». Si l'Insecte
n'est pas protégé contre la Mésange, il le serait contre un autre animal, contre
les intempéries, contre les chocs; la protection n'est que relative. Fort bien.
Pour ma pai't, je constate un fait précis et un seul : l'Insecte n'est pas protégé
contre la Mésange. De ce fait j'ai le droit de tirer une conclusion ferme sur
la capacité protectrice de la galle; toute autre conclusion ne sera que suppo-
sition sans aucun appui, car rien n'autorise à penser que tel animal ne mange
plus l'Insecte depuis que celui-ci s'enfeime dans une galle ou que tel autre le
mangerait s'il ne s'enfermait pas. Nul ne sait donc si la protection est relative,
aussi peu (|ue ce soit, pas plus que nul ne sait si elle fut jadis plus efficace
qu'aujourd'hui. Et nul ne le peut savoir, parce que les éléments d'information
manquent entièrement.
Au demeurant, l'argument d'une marche parallèle de l'attaque et de la
défense n'est qu'une faute de raisonnement provoquée par une erreur fonda-
mentale de méthode : l'emploi de l'anthropomorphisme.
Celui-ci entraîne à conclure de l'homme aux autres animaux et aux plantes,
c'est-à-dire à généraliser un cas parliculier sans s'être assuré de sa géné-
ralité, à supposer, sans autre preuve, que le monde entier est une forme
de I humanité.
Et. Rmsaiid. — La queslioii dex « moyens de protection >>. 39
Une le procédé suit Imil ;i l;iil illégiliiin', cela ne lail (•ci-laiiicini'iil auiiiii
(loiile. Il suflil (le i('i,Mi(li'i', pour se i-(>ii(in' cniiiplc (pic si les éii'cs \ivaiils
possèilciil (les pi(ipii(M(''s (•oiiiiiumes à Ions, cliacun d'eux i)f)SS(>de des piii-
licidarilés (jiii lui smil propi-es. De ipn I didit (iéelai-ei'i(iiis-ii(iii< ipic ces
pai'tieulai-ilés se confondenl avec les proiniélés coiiiiiuiiies ? (»ii ne peut,
(■(nicluic d'iui animal à l'autre qu'avec la plus extrême prudence, quel (|ue
soit d'ailleurs l'animal dont il s'ac:isse, car il ne serait pas moins absurde
de s'ingénier à lelrdiiver chez le llannelon les manières d'("'lre de la (lii(''pc
(pic de ciierclier à \(iir dans les ji'alles ['(''(piiNalcnl des fdilcresscs hàlies par
l'Homme.
La seule méthode valable est de considérer cha(pie être relativement à lui-
même et de rechercher comment ont évolué, chez l'être considéi'é, les pro-
priétés communes à tous. Si, chez l'Homme, telle de ces pro|)riétés est devenue
ralta(pie et la défense, au sens hahilucl des mots, c'est gageure (pie s'olisliner
à retrouver partout une évoliilion comparable. La même proprii'lé générale,
chez d'autres animaux, a pu se développer dans un sens différent ou ne pas
se développer du tout; il y a, dans tous les cas, fort peu de chances pour que
l'évolution se soit effectuée précisément dans le même sens, pour qu'il y ail
alta(pie et défense — obus et cuirasse — au sens humain.
Telle est bien rerreiir de métiuules sur laquelle repose, ce me semble, la
conception fort ancieiiin' des " imonciis de prolcclion ».
\u surplus, et pour mettre complètement en valeur tout ce qui pi'écède,
ne suffirait-il pas de montrer qu'une galle peut se produire dans des conditions
telles qu'il ne soit guère [lossible de la considérer comme une défense à un
titre quelconque ? Supposons qu'une galle se développe à l'intérieur d'une
coque à parois épaisses et dures, possédant toutes les qualités exigibles d'une
bonne cuirasse, il n'est pas croyable que dans ces conditions la cécidie apporte
iivec elle un supplément utile à celte <> protection ", et force nous sera bien
d'attribuer à cette cécidie une autre signification. Or, pareille cécidie n'est
|ias une vue de r(_^sprit: je viens d'en signaler l'existence à \'ititéri<-)ir des
noisettes (1), oîi elle est provoquée par la larve de Bulaninns nucimi L. Cette
galle possède les diverses propriétés communes à toutes les galles et n'a
d'autre particulai-ité que sa situation cachée; je puis donc légitimement con-
clui'c de celle-là à rensend)lc des autres et dire que la signification de défense
(pii leur est d'ordinaire atlribii(''e ne paraît guère exacte. La galle est avant
tout la réaction d'un végétal à certaines excitations et l'on peut se demander,
non sans raisons, si l'effet le plus immédiat de ces formations n'est pas
d'étouffer l'œuf ou la larve. Que cela se produise, je le considère, d'après
ipielques observations, comme infiniment probable.
Nous voici, dès lors, entraînés à envisager la défense sous un jour assez
particulier. Elle ne serait jamais que le résultat secondaire d'un phénomène
ayant un sens tout différent, de sorte qu'en aucune façon on n'est en droit
de parler des progrès parallèles de la défense et de l'attaque. Non seulement
la défense est un résultat secondaire, mais elle est aussi un résultat acces-
soire et, fort souvent sans doute, sans efficacité vraie. Pour s'en convaincre,
il sulffit de se souvenir qu'il existe des galles [acidtatives. Giard, par exemple,
a montré que la génération printanière de Dri.wui fjhiunosa Gd. détermine
(1) Etienne Rabaud. — La cryptocécklic A\\ ver des noisettes et la signilieation liiologirpie
des galles. C. R. Acad. Se., 20 janvier I',il3.
«
40 El. Uauaui). — l.d qufslion dcx « inuijeiis de praletiinn ».
un galloïdo sur les feuilles tendres de riiiable, landis que la généralion d'élé
ne provoque rien de semblable sur les feuilles seléiiliées (1). La généraliun
d'été serail-elle moins bien " prolégéc » que la génération du printemps ? Ce
n'est pas à croire, puisque les générations du printemps continuent de suc-
céder aux générations d'été.
Dans le même ordre d idées, Mdlliai'd a ihIn en évidence im fait plus frap-
pant encore, il s'agit d'une galle déternunée par un Dofijtoiiuis sui' les chatons
de Salix caprea (2). Il semble que cette galle soit exceptionnelle et ne se
produise que lorsque la ponte de l'Insecte est sullisannnent précoce, ou la
végétation du Saule suflisamment tardive pour que l'œuf soit déposé dans
des tissus jeunes. La coïncidence n'aurait peut-être pas lieu tous les ans
ni dans toutes les régions, de sorte iiue, le plus souvent, le Dorylimiiis consi-
déré vivi'ait à découvert sur les chatons, in mieux ni plus mal «■ prolégé »
que lorsque les tissus du Saule fornuiil une galle autour de lui.
Ce sont là des faits positifs. Si un les rap[)roche des observations non moins
positives montrant des prédateurs dévoirr les gallicoles, et des pai'asites les
envahir, ont est logiipiemeid conduit à dire que la <i pi'otection », relative au
point d'être inefficace, n'est vrainieid i)as la signilication biologiipie tles
galles. Celle-ci doit être recherchée dans l'inleraction d'une plante et d'un
animal d'où résulte, dans un certain nombre de cas, l'adaptation du second,
à des conditions de vie qui ne sont pour lui ni meilleures ni pires que d'autres.
Quant aux feuilles repliées, aux fourreaux diversement construits, aux
cocons, etc., nos connaissances à leur sujet sont extrêmement linutéês.
Que nous n'ayons pas le droit de les considérer comme » protection », au
sens anthropomorphique, c'est ce qui ressort, je l'espèi'e, des lignes pr-écé-
dentes. Les uns et les autres n'en ont pas moins un sens. Quel est-il ? Pour
tenter de le connaître, l'expér-imenlalion et l'observation compar-ée deviennent
indispensables. Suivant toutes pr'obabilités, les questions d'éclairement, d'hy-
grométrMe et bien d'autres encore entr'ent en ligne de compte; mais, à cet
égar'd, une supposition quelconque ne saur^ait tenir* lieu de solution. Nous
devons nous dir-e que nos connaissances biologiqires sont encore tr-ès fr'ag-
mentair-es et, sur bien des points, tout à fait insuffisantes. Nous en savons
cependant assez pour' refuser désoiniais de nous déclar-er- satisfaits par des
explications dans le genre de 1' « attaque » ou de la » défense ». Certes, nous
ne pouvons douter un instant que font ètr^e vivant soit pr^otégé, car s'il ne
l'était pas il n'existerait plus; le tout est de savoir de quelle maniérée il est
pr-otégé; cela r-evient à r-echeicher la natirr-e vr-aie des relations des êtres entre
eux et avec ce qui les enlour'e. Si nous nous conterrtons de solutions super-
ficielles, faites d'ignorance et de préjugés, nous ne tenterons jamais r'ien.
Paris.
Etienne IUihaud.
•SX?-
(1) A. Giard. — Sur une Cécidnmyie nouvelle, Drisina ghilinosc. {Bull. Soc. ent. Fr.,
27 déc. 1893.)
(2) M. Molliard. — Une Coléoptérocécidie nouvelle .sur Salix caprea, type de cépidies fncul-
ta1iv=s. (Rei). fii'n. bot., t. XVI, l'.iOi.l
GouRY et GiiiGNON. — Insectes parasites des Résédocées. 41
LES FORMES DIVERSES DE LA VIE
DANS LES FALUNS DE TOURAINE
(Fin)
POLYMORPIIINA TlIOllM (l'Olli.
l'iJymnrplihia Tlinund d'Orb., Table niélli., (). Dit, ii" 7: l'I. inrd., pi. 11,
tig. 8; Prodrome, t. Il, p. 'i08, luod'. 23.
Coipiille allongée, éli-oile, lisse, obtuse à ses extrémités, transversalement
snliaiTondie, 4 loges allongées, (tuvcrtiire donticulée. l'en rare dans l'Rocènc
parisien.
Tiès rare. Bossée.
l'OLYMOlil'UliNA AMYGD\I,()ïnES Ter(].
l'uli/niiirpliiiKi uiniiqdal(JÏdes Tcrq., Foranr de rKoc. des envir. de Pai'is,
p. 141, pl.'.XIV, lig. :W-31.
(locinille ovale |)lns .ou moins comprimée, ariondie en avant, nn peu
pointue en ai'i'ière, formée de 4 à .') loges allongées et aplaties. Dimensions
\arialil(^s.
Longueur I nini. "i, lai'geui' 0 iiiiii. "i.
Assez ('(11111111111. Maidln^laii. l'aulinx, IJossée, Saint-Epain.
PuLYAKlltniINA COSTATA, HiHK Sp.
Kifi. C.
Coquille épaisse, opa(iue, arrondie eu a\aul, un peu pointue en arrière,
formée de 3 loges séparées pai' des suluies hicii niaripiées. Surface couverte
de ('(jtes lisses. (Umuture radiée.
Longueur 1 imii., laigeur (J nuu. 7.
Hai'e. lîossée, l'aulmx .
PoLYMOKl'lIINA l'RŒLONGA Tcrq.
l'iihimorphina privlonga Terq. For. de l'Eoc. .des envir. de Paris, p. 142,
pi. Xl\ , lig. 23-2.^;.
Goquille variable, en généial ovoïde ou pyriforme, allongée. Trois loges
peu saillantes. Tei'queiu a établi cette espèce pour (juelques rares coquilles
du Pliocène. Dans les Faluns, elle est aussi vai'iable que dans l'Eocène pari-
sien, où Terquem eu a tiguré 20 types différents.
Dimensions vaiialdes. Longueur 0 mm. 4, largeur 0 mm. 2.
Peu rare. Saint-Epain, Paulmy, Bossée, Manthelan.
Gr.OnUI.lNA TUBERCULATA d'Orb.
(ilobuUna iubcrcuhihi d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 130, pi. XIII,
lig. 21-22.
Coquille ovoïde, courte, globuleuse, couverte partout de petits tubercides
inégalement espacés. Loges peu distinctes sans sutures marquées.
Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 6.
Peu rare. Manthelan, Saint-Epain.
Glohulina hispida Terq.
(iliil)ulma hispida Terq. Foram. de l'Eoc. des environs de Paris, p. 131,
pi. XIII, fig. 32.
42 G. Lecoixtre et W \\aax. - - l'oraiiiiiiiliTcs d,:s Fahni.s de Touraine.
Coquille ovale allongée, ti'ansversalciiiciit arrondie, légèrement allongée
en aiTière, liérissée d'épines courtes sur toute sa surface. 2 ou :i loges.
Sutures peu distinctes. Longueur 0 mm d, hirgciu- (I mm. 5.
Très rare. Manthelan.
GurriuNA i'iioi!i,i;\r\ d'orlt.
GiilhiliiKi ]tr(il)lciiia d'Orh., Foram. Icrl. de A'ienne, p. 224, |il. XII, llg. 26-28;
Table métli., p. 100, n° 14; 1*1. inéd., pi. III, fig. 14.
Co(luille ovale, gihheuse, très lisse, peu comprimée, o])tuse à ses extré-
mités, 4 loges obli(pics très convexes. sulur(\'< profondes, (hivi'rlure étroite
et radiée.
Hauteur 0 mm. 8, largeur (I mm. .">.
Très l'are. !\lanlliclan.
(iLTHl.I^\ MiciiowTA Tei([.
(îiiltiiliiKt iniiiTdiiala Terq.. Foiam. de TFoc des euxir. de Paris, p. \'^'i,
pi. XIII, lig. 37-3!).
Coquille ovale, uniloculaire, légèrcmenl gramdeuse, nuuuc tl'une courto»
pointe à la partie postérieure. Bouche radiée.
Longueur 0 mm. 3, larg. 0 mm. 2.
Très rare. Manthelan.
GUTTULINV (.oAr\UMS d'Orb.
GiilluUna cominunis d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 224, pi. XIII, lig. 6-8;
Table métli. p. 100, n° 14; PI. inéd., pi. III, lig. 14.
Coquille ovoïde gibbeuse, très lisse, peu comprimée, à côtés très irré-
guliers, acuminée en avant, très obtuse en arrière, 4 loges ovales obliques,
à peine convexes, suture presque planes. Ouverture radiée.
(Commune paitout et variable en dimension et en forme.
Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 5.
Il y aurait encore bien d'autres formes à déciire pour les polymorphines.
De nombreuses figures pouri-aient seules en donner une idée, et seraient
seules pratiques, mais ce ne sont sans doute que des variétés de celles déjà
nommées. Aussi j'en limite là l'étude.
Famille des Rotalidés.
* Sl'lRILF.liNA SEMINODOSA, ÏIOV. sp.
Fig. 7.
Coquille discoïde, aplatie, composée de 6 tours, couverte de ponctuations
très fines. L'ne des faces est lisse, l'autre porte sur les trois premieis tours
de petites granulations disposées sur une seule rangée. Ouverture quadran-
gulaire.
l'io. 6.
Poljjmorphiyia coslata.
Fig. 7.
Spirulliria seminodosa.
Fig. 8.
liolalinii Lecointrœ.
G. Lecointhe cl ÏV Allix. — Fuiaiiiinifère.'i des Fuluns de Tourainc. 'i3
Ello a heaiicoiip de i-apporls avec i|iH'li|ues spiiillines de l'Eocèiie et
d'autres acluelles, mais aucune n'y rciiond exactement, et tous les exem-
plaires sont identiques.
Diamètre 0 mm. 4.
.\ssez raie. Manthelan, Saint-Epain.
Planorbulina nodosa Terq.
PlannvbiiUna nodosa Terq., iMiram. d(> l'Eue, des envir. de Paris, p. 91,
pi. IX, fig. 16.
Coijuille orbiculaire, comprimée, arrondie au pdintuur, perforée; loges
nondireuses, s]iii(Miiiues. disposées en spire sur les premiers fours et en
cercics concentriques sui- les derniers.
Diamètre 0 nua. '■>.
Un seul exemplaire. Mantlielan.
Truncvtulina Boueana d'Orb.
Tnincdlulitia llinienna d'dri)., Foram. ferf. de Vienne, p. l(i!), pi. IX,
tig. 24-2ti.
('.(xpiille suborbiculaire, convexe en dessus et légèrement ombiliquée, très
l»lane en dessous et à fours un peu embrassants, loges infléchies et planes.
Comme toutes les Truncatulines, cette espèce se fixant par sa face plate
sur les corps étrangers, en épouse la forme et devient par cela même irré-
gulière et variable.
Commune dans toutes les localités. Commune aussi dans l'Eocène parisien
ofi sa forme est un peu plus étalée, .^ssez commune actuellement sur nos
côtes.
Diamètre 0 mm. 4.
PiOTALixA Lecointreae, nov. sp.
HosuUiia ralala Terii., For. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 100, pi. XI, fig. 1.
Coquille orbiculaire à face inférieure plane, à face supérieure un peu
bombée, blanche, translucide, lisse, bord caréné; formée en dessus de 3 tours
de spire déprimés à loges planes, irrégulièrement quadi-angulaires, et à
cloisons arquées. En dessous, centre subconcave, formée d'un tour de spire
à 5 loges disposées en roue et à cloisons arquées. ( luverlure semilunaire.
Diamètre 0 mm. 4.
Deux exemplaires. ;\Ianthelan.
RoTALiNA Lecointreoe, nov. sp.
Fig. S.
Coquille ovale, épaisse, un peu arquée, bords obtusément carénés. Sur
la face supérieure qui est un [leu bombée, les premières loges forment un
petit relief arrondi, les autres sont allongées et arquées, les sutures y sont
peu visibles. La face inférieure est en cône surbaissé et montre seulement
les dernières loges, triangulaii'es. Bouche bien visible, en fente, au retour
de la dei'nière loge. Malgré l'extrême diversité des Rotalines, et quoique,
peut-être on en ait fait tinp d'espèces, celle-ci ne ressemble à aucune décrite
jusqu'ici.
Dimensions 1 mm. dans son plus grand diamètre.
Rare. Rossée. Paulmy.
RoTALiNA Beccarii Lin.
Ilohdina Ueccuiii Lin.
— Beccarii Will., Foram. des côtes de l'Angleterre, p. 48, pi. IV,
fig. 90-92.
— Beccarii Terquem, Foram. de la plage de Duiik( r(iuo, p. 2(i, pi. II,
fig. 5 a, b.
'( 'i (1. Lecointhe et D' Allix. — Foiwn'milèn'fi des Fahuis di' Touraine.
(uiiuillf liiiiiiiioïiie, spiiale, convexe sur les deux faces, pourtour ari'onili
plus ou iiiuias festonné, (".ellules nombreuses disposées en 3 ou 4 circonvolu-
tions. Sui' la face supéiieuie, les loges sont toutes visibles. Sur la face
intérieure, les premiers tours sont masqués par un ombilic graimleux. C(4te
es|>èce, bien connue, conunune actuellement sur toutes nos côtes, n'existe
pas dans l'Eocène parisien, mais se montre avec une exli'ême abondance dès
son appaiilion dans le Miocène en se conlinuant dans le Pliocène, et ne
dillèie pas sensiblmien.! tb' la forme actuelle. Diamètre 1 mm.
Connium parloiil.
|{oTAUNA INERMIS Terq.
llulaUud inri'ini^ Ten].. l'oram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. (18, pi. \'l.
lig. 1.
Coquille orbiculaire, lisse, obtusément carénée au poui'tour, convexe en
dessus, 3 tours de spire non saillaids. loges planes sur les premiers tours.
l)lus saillantes sur le dernier. Kn dessous, loges en forme de triangle allongé
entourant un iradéus assez gi-os.
Conuiame dans toutes les localités et un peu vaiiable dans la disposition
de son contour qui dessine quelquefois des lol)es plus ou moins aigus, formant
ainsi passage avec l'espèce suivante.
Assez commun aussi dans l'Eocène parisien.
Diamètre 0 mm. fi.
PiOTALINA \IÎM\T\ d'Olb.
Hotal'utu unnala d'dib., PI. inéd.. \)\. Mil, fig. 22; Pi-odr., l. III, i». I.'IT.
— armala Terquem, Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 67. pl. V,
fig. l'i-l.^.
Coquille orbicidaire, légèrement rugueuse, anguleuse et subaiguë au poui-
lour, presque également convexe sur les deux faces. En dessus centre
mamelonné, spiie et loges non distinctes. En dessous existe un nucleus
entouré de granulations placées à l'extréniiilé de chaque loge. Celles-ci
croissent régulièi'ement, sont ti iangulaires anguleuses, leur bord externe
portant une pointe plus ou moins allongée. Sutures profondes. La disposition
de ces caractères est éminement variable.
Abondante dans toutes les localités, et s'est déjà monliée dans l'Eocène
paiisien.
Diamètre 0 mm. 3.
RoTALiNA Dhoagmauti d'Oli).
Iliihilittii Itrinifiiiiiirli d'Oi-b. Foram. lerl. de Vienne, p. t.'iS, pl. \\\\. lig. 22-21.
(iiKpiille ovalaii'e obtuse, un peu comprimée, carénée à la péiiphérie: face
su|»érieure à 7 loges toutes visibles, allongées, arquées, la dei'nière surtout.
Face inférieure montrant S loges, la dei-nière très grande et bombée. Ouver-
ture au refour de la dernière loge.
Ponctuations très fines à la surface.
Diamèlre 0 mm. fi et 0 mm. S.
Assez rare. Mantlielan.
ROTALINA SoLUAiM d'Ôrb.
Itnlalina Snldani d'orli., Foram. teil. de Vienne, p. 153, pl. Vlil, fig. 10-12.
Coqiulle orbiculaire arrondie, lisse, obtusément carénée à la périphérie.
Sui- la face supérii^ure où toutes les loges sont visibles, elles sont disposées
(Il spirale, quadrangidaiies, un peu arquées. Sur la face inférieure, elles
sont allongées et rayonnent autoui' d'un centre occupé par un petit bouton
Cl. I.ECiiiMHK l'I D'Ai.iJX. — i'ordiimiijbres das Fahiiis de Toitraine. 45
|iL'ii saillanl •'! iipalcscciil. Siiitace couverte de |iuiicluïit.ions très fines. Très
raie et un peu ruulée, ce qui fait que sa iléLei laiiiatiun leste douteuse.
Diamètre 1 mm.
Raie. Bossée.
l'amillc des Nummulitidés.
NOÎSIONIN.A. COMMUNIS d'Orlj.
hdnkniina cornniiiuls d'Or!)., Foram. tei-t. de Vienne, p. 106, pi. VI, fig. 7-8.
Coquille ovale, oblique, comprimée, lisse et brillante, en forme de cristel-
laire, montrant 9 à 10 loges, toutes visibles extérieui-ement sur les deux
laces, (pii sont semblal)ies et syméti'iques. (les loges sont légèrement sail-
lantes et i-éunies au centre oml)ilical qui est légèrement déiirimé et rempli
par de tines gi-amilations. Ouverture tr'ès peu visible située dans l'ombilic.
Elle diffère un [)eu du type de d'Ui-bigny, qui ne porte pas de granulations
au centre, mais à part ce caractère, sa forme est bien la même. Très rare
dans l'Eocène parisien. Citée par Terquem à Dunkerque.
Uianiètr-es 0 nnn. 4 et 0 mm. 5.
Deux échantillons. Manthelan."
POLYSTOMELLA CRISPA AVill.
l'olystomella crispa Will., Foiam. des côtes de l'Angl. p. 40, pi. HI, fig. 78.
— crispa. Park. et Jon., Foram. des mers arctiques, p. 399,
pi. XIV, fig. 24.
— crispa Terquem, Foram. de la plage de Dunkerque, p. 24, pi. I,
fig. 19.
Le genre Polystomella, abondant dans les Faluns de Touraine est excessive-
ment rare dans l'Eocène parisien oîi Terquem en décrit quatre espèces, les
citant comme fort rares, ce qui doit être, car je n'en ai encore jamais
lencontré. La P. crispa est une coquille très anguleuse plus ou moins com-
primée dans son ensemble, composée de touis de spire en biseau déclive
du centre ombilical, très convexe et pointillé vers le bord externe qui est
très anguleux. Elle est formée de 20 à 30 loges arquées, munies chacune
en travers de 11 à 15 fossettes allongées.
Très variable suivant l'âge, d'autant plus convexe sur les côtés que la
coquille est plus âgée.
Actuellement vivante et abondante dans tous les parages et à toutes les
latitudes, très abondante également dans les Faluns du Bordelais. La forme
des Faluns de Touraine est plus petite et plus ramassée que sur la plupart
de nos côtes. Certains individus plus rares, offrent une particularité : la
matière vitreuse, au lieu d'être concentrés sur le bouton central et les fossettes,
y est irrégulièrement distribuée sur toute la surface de la coquille, en for-
mant un réseau confus de lignes et de points qui en modifie singulièrement
l'aspect. Je crois que c'est une simple variété déjà signalée d'ailleurs.
Diamètre 0 mm. 8.
l^resque toutes les localités.
Polystomella ealunica, nov. sp.
Fig. 0.
Coquille lisse et brillante montrant extérieurement bien moins de loges
que la piécédente. Celles-ci visibles au nombre de neuf généralement, sont
un peu arquées et triangulaires. Les fossettes septales sont tellement petites
qu'on ne peut guère les voir qu'en colorant au carmin. Elles sont situées
le long et très près des sutures. Le contour de la coquille est en carène
■il) ('.. I.iic.oiMHE cl D'Allix. — Fuianiitiifèrcs des F(jhins do Touraino.
ohtuse. H n'est pas toujours régulièrenient circulaire et foinic (|ii('l(|ii('fois
lies angles mousses au niveau des sutures. Elle n'est pas oinliilii|uée ((iHiiiie
la /'. nmbUinila, qui a les fossettes bien visibles. Je ne vois aueune espèce
décrite (pii réponde à ces caractères.
Très couunune pai'tout.
Diamètre 0 mm. 7.
NuMMiUTES RAorvrv d'ilib.
yinmnuUh's nidiala d'Orli., t'oiam. lei-t. de Vienne, p. lo, pi. V, fig. 23-2i.
Coquille discoïdale, lenlienlaire, comprimée, lisse, spire embrassante d(mt
les tours sont ani,'uleu\ au pourtour, l'ne vingtaine de loges étroites,
llexueuses, non saillantes r[ ré\iiiies au centre ondiilical convexe.
Diamètre I mm. 7.
J'inscris celte espèce avec doute. Quelques i-ares éclianlilluns roulés ne
permettent pas d'en faire une étude complète.
Fig. 9
Polyslomella lalunint.
Ciiistulii cdiiiiilaiiiilu.
CRi'STrr.A coMi'LANATA, uor. gt'n.. vor. sp.
Kig. lll.
Coquille iirégulièiement o\ale, liés déprimée, carénée, plaie en dessous,
légèrement bomliée sur le dessus qui montre le relief des loges au nombre
de cinq. Elles sont de forme un peu tiiangulaire à bord externe arrondi.
Les trois |)iemièi-es semblent foi-mer un commencement de spire, mais la
ipiatiième se dirige en sens contraire el la cinquième est située en avant de
la quatrième, vei-s l'exlrémilé antérieure de la co(niille, dont elle occupe
le tiers.
Le bord antérieur, convexe, de cette deinière loge offre au milieu une
dépression d'où part une ouverture en fente, qui va en s'évasant dans
l'épaisseur du tesl jusqu'à l'extérieur.
Les trois individus que j'ai recueillis dilïèieid légèrement de conlimi-. Je
n'ai pu. malgré mes recherches ra])poiler ce foraminifère à aucun génie
connu.
Il tient des nubéculaires par l'aplatissemenl el le commencement de spire,
mais s'en éloigne par la conslitution du tesl et i)ar son ouverture terminale
disposée comme celle des fissurines.
l.iingueur 0 mm. 'i. largeur 0 mm. 2.
Manlhelan. Trois individus.
CONCLUSIONS
Quelques remarques générales s'imposent :
Les Nummuliles qui foisonnent dans l'Eocène et qui constituent des bancs
entiers sont ici à peu pi-ès complètement absents.
Ils semblent remplacés par un genre de la même famille : les Polyslomelles,
G. Lecointhe l'I D' Ai,mx. — Fnioinbàjèn'a des lùiliin.s de ïouruhu>. 47
dont une espèce très connnnne et vivante de nos jouis, mais leur iinitor-
tancc au point de vue sti-aligraphique est nulle.
Leur petitesse et leur peu d'abondanee relative ne leur ont fail juuei-
aucun l'Ole s|iécial, conipaïahle à celui des Nuinniulites.
Les .Miliolidés soid, iri rgalenient bien moins nombreux en genres et en
espèces que dans i'Eocène. •
Il semble qu'a[)rès I'Eocène, le rôle des loraminileies connue constructeurs
de continents s'efface. Par contre, il reprend son importance dans les for-
mations acluelles. On sait que le fond de l'Atlantique est constitué, sur une
gi-ande étendue pai' la " boue à giobigérines ».
IV Allix.
NOTE SUR LE BATHONIEN SUPERIEUR (Bradfordien)
De Tresilley, canton de Rioz (Haute=Saône)
La ligne de Iramwas, lécemmcnl duvrite à la ciiculation et reliant Vesoul
à Besancon (par lîio/,), a entamé. près du village de Tn^silley une colline peu
élevée oii le nalhonien supérieur se montre à découvei't et parait assez fossi-
lifère (1).
Les matériaux que l'on peut y recueillir ne sont généralement pas d'une
bonne conservation, ce qui est fort regrettable; je me suis néanmoins décidé
à faire connaître ce gisement pour deux raisons principales : 1" parce que
le liathonien offre peu de bonnes stations dans notre département pour la
récolte des fossiles; 2° et pour rendre service aux jeunes gens qui ont du goût
pour la géologie et désirent s'instruire sur le terrain.
La coupure (ou mieux la tranchée) produite par le passage de la voie ferréi;
est visible à quelques centaines de mètres en amont de la gare de Tresilley,
si l'on prend Vesoul comme point de départ elle présente un développement
de près de 300 mètres et une hauteur (ou profondeur) maxima de six mètres
environ (2).
Je vais passer en revue les couches que l'on est appelé à y rencontrer.
COUPE RELEVÉE A TRESILLEY
!" \ la base de la tianchée, on distingue plusieui'S bancs d'une ruche
ciHupacie, dure, gris clair, à pâte fine, dans huiuelle on voit briliei- des la-
melles de calcite : elle ne contient aucun fossile ;
2° Puis vient un banc de calcaire oolithique résistant, de couleur beige.
Les oolithes dont il s'agit ici sont assez petites, d'une forme plus ou moins
arrondie, agglutinées par un ciment calcaire d'un jaune moyennement foncé.
On y l'emarque de nombreuses lamelles de calcite et même quelques nids de
cette substance: je n'y ai pas vu de corps organisés fossiles :
.3° Au-dessus, règne un dernier banc d'un calcaire gris de fer, très dur,
lourd, entièrement formé de très petites oolithes ayant à peine la grosseur
fl) J'ai eu l'occasion de visiter le gisement de Tresilley le 2 mai 1912, en utilisant les bons
renseignements de M. A. Bertrand, instituteur à la Demie, localité voisine de Navenne
'Haute-Saône).
(2) Ces mesures m'ont été 1res obligeamment fournies par M. Dcsrocbe, ingénieur en ctief
des Ponts et Chaussées de notre ville.
l'iiiil l'KTiTci.KHC. - - ItiiUmiiiiii Miiiéruur de Trt'silU'ii.
d'un grain de millot. Dans la masse, on aperçoil encore de minces lamelles
de calcite. Ouanl aux espèces que l'on peut récolter à la suiface de cette
assise, elles m'ont semblé d'une extraction difficile (1).
La puissance du massif calcaire dont je viens d'esquisser la composition
ne dépasse guère l^TO (2).
ï" Ce massif supporte plusieurs mètres (un |)eu plus de (|uali'e luèli-es) de
marnes d'un gi'is bleuâtre pai' places, puis francbeiueut jaunàli-es, grume-
leuses et très chargées doolitlies : elles sont assez fossilifères.
A la base, j'y ai trouvé de petits galets noirâtres dont l'intérieur est d'un
brun foncé ef aussi de rares Ammonites miiuiscules i-apporlées au groupe
des Perispit'nulcs.
Les marnes sont enlreeiin|iécs de lils as,-i'z iiomi)reux, géiiéralemenl peu
épais, d'un calcaire (Hililiiii|ue semidable à celui décrit sous le n" 3 de la
coupe, ou encoi-e de pU^iueltes d'épaisseur variable, souvent couvertes de
très bons échantillons cVOfilrea costaUi Sow.. Aviniln ochmala Snuth's, Dic-
tyothyris coarctalu Pai-k., etc.; de radioles d'Echinides, de Spongiaires :
5° Lesdites marnes sont surmontées d'une couche d'ai'gile jaunâtre, sèche :
elle termine la série des assises de la tranchée de Tresilley.
.le dois encoi-e ajouter qui^ notre tranchée est assez fortement bombée vers
son milieu; aussi, calcaires et marnes, après s'être abaissés progressivement
vers les deux extrémités, plongent : au S.-S.-E., du côté de Rioz ; et, au
N.-N.-O., du côté regardant la station de Tresilley, comme l'indique, du reste,
le croquis qui sera puidié proehaiuenient.
FAUNULE DE LA TRANCHÉE DE TRESILLEY
Vertébrés.
Aucun débris de Vertébrés n'a été découvert jusqu'à ce jour dans noin
gisement.
Annélides.
N° 1. — Seri'ula Conformis Goldfuss.
Synonymie 3).
1826. Serpulii cunjnrims Goldf. — Petiefacta (iermania', vol. I, p. 228, n° 13,
taf. LXVII, lig. 13.
I88K. — — Schlippe. — Die Fauna des lialiioiiicn lui oiierrhei-
nischen Tiedande, p. !)'i, n" "iii.
Cette Serpule, ti-ès exaelrment représentée dans l'atlas de (ioidfuss, a sou •
tube assez court, peu tlexueux, adhérent dans toute son étendue, avec une
carène bien mar(piée: la l:)ouclie est un jieii liigone et poite quelques stries
d'accroissement peu visibles, etc. (i).
Elle est rai'C à Tresilley, tandis qu'à Authoison (dans l'Oxfordien) elle se
montre assez commune et mieux conservée, sur des rostres de Bélemnites.
Deux exemplaires, collection P. Petitclerc (o).
(1) Ce dernier banc, par suite do l'enlèvement des marnes f|ui auraient pu glisser trop
facilement dans les fossés de vidanges de la voie ferrée, offre une plateforme de 40 à 60 cen-
timètres de largeur où le ramassage des fossiles peut se faire commodément.
(2) Le temps m'a manqué pour vérifier exactement cette mesure ainsi que la suivante.
(3) Pour ne pas fatiguer inutilement mes lecteurs, la synonymie de chaque espèce a été
beaucoup écourtée.
(4) Je n'ai fait qu'efflem-er les diagnoses des espèces fossiles, toutes bien connues et
figurant dans les ouvrages dont je donne la liste à la fin de cette Note, pour éviter des
redites et ne pas trop charger le texte.
(5) r.es échantillons de In Cdlleclion de M. Bei'Irand seront désigné-S par la lettre B, les
nv'cns par In lilhv 1'.
Paul Petitclekc. — Dnlhunicn tiupévieur de ïresUU'ij. 49
Céphalopodes.
N° 2. — PKKISl'lIhNCTEt; sp.
La fiasse si intéressante des Céplialo|i(i(ies n'est reiiieseiilrr dans ihiIit
gisement que par de très petites AnniKinites, mal conservées, tjiii m'ont paru
se rappmtiT au genre Pi'iispfiincle,^ (I).
Gastropodes.
(ionliaii-iMiicnl à ce (pii se passe dans le W'sulieii, les Ciasinipiides suid
fort rares à Ti'esilley; nous n'y avons i-ecueilli. .M. iiciliand et moi. tpie de
mauvais moules d'une Nalicn indétei'nnnable.
Pélécypodes.
N° 3. — (),->TliF.\ i|-A(l(.VH\i \(,1MIN\1A Sowilh).
Synonymie.
ISKi. D.slrni (ii'iiiiii)iiilii Sow . Tlie .\linei-al (lonclKjlogv of Créa! Kritaiii,
\ol. Il, ]). H2. lab. CXXXV, lig. 2-;i.
lS."i3. — — Mori'is et Lycetl. - \ monograph. of tlie Mollusca
from llie gréai Oolile. etc., partie II, Bivalves,
p. :]. la 11. i. lig. 1.
I(S80. — — SchlipiH'. Uie Fauna des Ballionien im oberrhei-
nischen Tiellande, p. 108, n° 102. lab. 1, lig. 3.
111(12. — — P. Pelitclerc. — Faunule du Vésuljen (Batlionien
inf.) de la côte d'.\ndelarre (Haute-Saône), p. 8,
n° 15.
Cette espèce, si commune dans ceitaiues localités fà Letfond, par exemple),
est i-are; je n'en possède que deux exemplaires assez typiques : il faut dire
que M. Bertrand est mieux fourni que moi.
N° 4. — OsTREA (ExoGYiu) SovvERiiVi ^Mollis el Lycett.
Synonymie.
181(). O-'lrca ucuminala Sow. — Min. Coiicli., vol. Il, p. 82, tab. CXXXV,
fig. 3 (non fig. 2, type de l'espèce).
I8:)3. Ôsircd ^oivprhyi Morris et Lycett. — Monogr. of llie Mollusca fi-om
tlie greal Ool., pai'l. II, Biyahes, p. 4, tab. I.
lig. .3.
1871. — — Terqueni el .lourdy. — .Monogr. de l'élage batlio-
nien. |i. I3i.
Béunie par Sowciiix" à O.^lri'd fniniiiiKilii. cette Huître en a éti'^ séparée |>lus
lard par daiilrcs ailleurs, notammeiil par Morris et Lycett, M. le D'' L. liolljer.
MM. P. de Loriol. Ed. Creppin el H. ScliardI. etc.: elle est, en effet, beau-
coup |)lus allongée, plus large, plus é|)aissp : elle porle, en outre, des rides
concentriques plus accentuées.
i\° 0. — OsTREA (Exogvra) .sandalina Goldfiiss.
Synonymie.
183."). Osirca sandalina (ioldf. — Peiref. C.erm., vol. II, p. 21, n° .')4,
(ab. LXXIX. fig. !).
I8."i0. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I. p. 373, n° 432, étage
oxfordien.
(1) M Bertrand a bien recueilli dans des déblais, en amont de la tranchée, un fragment
d'.Ammonite que je rattache à Parkinsonia Parinnsoni Sow. je ne lui donne pas de numéro,
d'ordre, car il ne provient pas directement de noire gisement.
50 Paul Petitclekc. — Bullionirn .supciù'ur de TresUleij.
1871. U^ln'u t<(imi(irnt(i Teniiieni et Jourtiv. — Monogr. de l'étage balho-
nien, p. 131.
1882. ■ - - — Roeciti". — Beitiag zur Keniitniss des terrain à
chaillcs, p. 32, taf. 1, fig. 2.
liMX). — — Ed. (Ireppiii. — Description des fossiles du najucieii
supérieui- des environs de Bàle, partie lil, p. loi.
Petite espèce, sans aui un [ili apparent, s'utlaehe complètement par une
de ses valves et a son bord ri'ievé sur tout son pourtour.
.\ssez i-are, deux exeniplairi's bien eai-actérisés : coll. B. et P.
Sans être rare, les exemplaires nnuiis des deux valves ne sont pas fré-
(|uents. Coll. P.
M. Cholfat a signalé Uslrea Soiccrbiji à Kpeugney iDoubs), M. le D" A. (ii-
rai-dot à l)(Me (,lura) et à lielfiul: elle exisie aussi à Neuvelle~les-Scey (Hanlr-
Saùne), etc.
iV 6. — OSTREA (EXOGVRA) KE.AU'OHMIS (loldfuSS.
Synonymie.
1834-40. Oxliea rcidlunnis Goldt. l'elref. tjcrni.. \ol. 11. p. 20. n" i'J,
tab. LXXIX, tig. 4.
1882. E.iDiiiim rcniioimis lîoeder. — Beilrag zur Kenntniss des terrain à
cliailles, etc.. im OIter-Elsass, p. 36. taf. I,
ng. 3. _ _ _
1888. — • — Scblippe. — Die fauna des Bathonien, p. IK),
n°110, taf. I, lig. 13.
Espèce de faible taille, exogyre, rénitornie pour quelques éclianlillons bien
conservés; la valve inférieure a le test assez épais, le crochet recourbé: la
valve supérieure est plane et mince, etc., ce qui pourrait la faire confondre
avec Ostrea nanu d'Orb., de rOxfoidien, (pii est une forme sociable et adhé-
rente.
D'Orbigny. dans son Prodrome, admet comme synonyme d'Ostiea nmia :
Exogyru i-pnilonnis; Schlippe. au contraire, l'érigé en espèce dans son im-
portant mémoire sur le Bathonien.
Conune Exogtjia renifonnU pi-ète à la confusion, il sera nécessaire de
revenir sur sa diagnose et de l'établir avec plus de netteté, d'autant plus
qu'Etallon iLclhea Bnintruiana. p. 276, pi. XXXIX, fig. 4) a encore placé la
même petite huître en synonymie de son 0. subnana.
0. rcrdforinis n'est pas rare à Tresilley, M. le D' A. (Wi-ardot l'a signalée
à Lel'fond (Haute-Saône), à Corcelle, Vercel, Sombacourt (Doubs).
N° 7. — Ostrea (Ai.ectryonu) Knorri Voltz.
Synonymie.
1828. UnLica liuorri Voltz. — Aperçu des miiiéiaux des deux déparlements
du Rhin. p. 60.
1830. — — Zieten. — Die \ei'sleinerungen Wùrttenibergs, p. 60,
lab. XLV, fig. 2.
1836-58. — — Oppel. — Die .luraformalion, p. 493, n° 78.
1888. -- - Schlippe. — Die fauna des Bathonien. p. lit, n" 104,
taf. I, fig. 9.
litOO. AleclniiDiUi Kitnrii Ed. Greppin. — Description des fossiles du Bajo-
cien super, des environs de Bàle, part. III. p. 148,
pi. XVII, fig. 4.
Ostrea Knnrn est certainemeid voisine de 0. costaia Sow.; en examinant
avec un peu d'attention ces deux formes, on ai-rive à les distinguer sans trop
Paul Petitclekc. — Udllwnlcn supcrkur de ïii'siikij. 51
(le dilïiciiltt'. La pi-cmièi'e est un peu déprimée, allongée, couverte de côtes
nombreuses arrondies; la deuxième est bombée, piesque aussi large que
haute -et ornée de côtes assez aiguës.
Très abondante dans le IJi-adfordien de liavilliers (Territoiie de Belfort),
0. Knorri est rare ici : je n'en vois guèi-e ipie deux ou trois exemplaires pou-
vant lui être rapiHuié's avec ci'i-lihide. Ma rdili'cliDii.
N° 8. — OsTKiiA (Alectuvonlv) t;()STAT\ Sowerby.
Synonymie.
1825. Ostmi co-slalit Sow.-^Min. Lioncli., vol. IV, p. J 'i:}, lab. CDLXXWlil,
lig. 3.
IS.'iO. — -- d'Orb. — l'rodromr de Paléontologie, vol. I. p. 315,
n° 340, étage Patlionien.
1883. — P. de Loriol et Scliardt. — Etude paleontologique des
couches à Myiilus des Alpes vaudoise.s, p. 77, pi. XI,
lig. 8 à 18.
1888. Ostrcd. lAli'ciryonia) costala Schlippe. — Die fauna des Hathonien.
p. 113, n" 106, taf. 1, fig. 11-12.
Cette petite espèce, dont j'ai parlé plus haut, est très fréquente; on la trouve
aussi bien dans les marnes qu'à la surface de ceitaines dalles ou plaquettes
calcaires. Coll. 15. et P.
N" 9. — OsTREA /Alectiîvomm riAiiELi.oiDEs l.amai'ck.
Synonymie.
1814. Ostrea Marshii Sow. — Min. Conch.. vol. 1\, p. 103, tab. XLVIII.
1819. Oxtrea jlabeUoidcx Lamk. — Animaux sans vertèbres, t. VI, p. 215.
1834-40. Oslrea Marsliii Goldf. — Petref. Cerm., vol. II, p. 6, n° 14, taf.
LXXIII, lig. 6.
185(1. Osivi'ii suliiicitala d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 285. n" 432, étage
Bajocien.
1890. O-slrea lAlecIrtionidl llabeiiii'nlcs Sleinmann und Doderlein. — Elemente
(1er Paheoutologie, p. 291, lig. 2!I9.
1900. AJcclrijiniid jhiliellnidcs Ed. Creppin. — Descr. des fossiles du Bajoc.
sup. des env. de Bàle, part. 111, p. 144.
Cette grande et belle Huître, fort exactement figurée dans l'atlas de Gold-
fuss (Hg. e et i, tout particulièiement), et si abondante dans le Bajocien infé-
rieur de la plupart de nos stations, devient assez rare dans le Bathonien.
Je n'en ai recueilli qu'un fort débri.s, mais il est si bien caractérisé par
ses gros plis tranchants, divergents, épais, etc., qu'il n'est pas possible de
faire erreur.
N" 10. — Ostrea (Alectrygma) Hastei-lata (Schlotheim), Quenstedt.
Synonymie.
1820. Ostracites cvistagaUi hastdlaLus Schloth. (pars). — Petrefacten-Kunde,
p. 243.
1858. Ostrea haslellata Quentedt. — Der Jura, p. 730, tab. 91, fig. 27.
1882. — — Boeder. — -Beitrag z. Kenntn. des terrain h chailles
im 0. Elsass, p. 29, tai. I, fig. I.
1894. Ostrea (Aleclniiinia) haslrJlalu P. de Loi-iol. — Elude sur les !\Iollus(jues
du Rauiacien inf. du Jura bernois, p. 72, pi. IX,
fig- 2.
r)^ Paul Pktitclerc. — Bathonien supàrievî- de TresiUey.
Coquille ('(luite, beaucoup |tlus longue que liirge, arquée, peu inéquivalve.
ornée de côtes élevées, tiauchantes, régulières, uonibreuses. fa[)iii(i-
ciiées. etc.. telle est la déllnilion succincle (|u'en rloiuie l*. de Luriol dans
son étude. Kllc appartient plutôt au Rauracicii inférieur qu'au Ballionien :
je lui ai néanmoins assimilé deux échaidillons moins adultes que ceux de
Combe-Chavatte (coll. Koby). qui s'accordent bien avec l'exemplaiie figuré
par Hoeder.
l/un de ces éclianlilloii> ne possède ipi'une seule valve dont le toit est-
[■ecouveii jiar deux (I. i/n'gdi-iii. Coll. P.
iN" 11. — OSTREA Gkegarfa Sowerbv.
Synonymie.
1815. Oslnm greqaren Sow. — Min. Concli., vol. Il, p. 19, lab. CXI, fig. 1-3.
1834-40. Oslrni grcquria Coldf. — Petref. Orm.. vol. II, p. 7, n° 16.
lat. I,.\XI\-. fig. 2.
18"i3. Ostiva yreyaiiii .Munis et Lycelt. — .Mmingi . (il Liie Molkisca from the
Great Ooi., part. II, liivalves, p. 4, lab. I, fig. 2.
IS7I . — — Terquem et Jourdv. — Monogr. dé l'étage Bathoiuen,
p. 131.
1888. — — Ed. Greppin. — Descr. des fossiles de la grande Ool.
des environs de Bàle, p. 130.
l'.lOd. Ostrea gregarea Cossmann. — Note (IP) sur les Mollusques du Batho-
nien de Saint-Gaultier, p. 47.
(»ii trouve fréquemment dans les marnes, en sujets isolés ou en groupes de
deux ou trois individus, de petites huîtres ayant tous les caractères de
VO. gregarea de l'Oxfordien (coll. B. et P.); comme Terquem et Jourdy, dans
leur belle Monographie, ont rapporté à celte espèce leurs échantillons de
Gravelotte, des Chipes et de Longwy, j'ai suivi leur exemple en la circonstance.
Du reste. Morris et Lycett, puis MM. Ed. Greppin et Cossmann ont admis
l'existence de l'O. gregarea dans le Bathonien.
iN" 12. — Lima (Plagiostoma) Cardiikormis Sowerby.
Synonymie.
1815. Plagiostoma rardiijormis Sow. — Min. Conch., vol. IV, p. 26,
lab. CXIII, fig. 3.
1853. Lima carôUjormis Morris et LycetL. — Monogr. of Ihe Mollusca from
the Great Ool., part. II, Bivalves, p. 27, tab. III,
fig. 2.
1877. — — Parisot. — ■ Description géologique, etc., du Terri-
toii-(^ lie Belfiirl. p. 96.
1893. Lfmr/ (RaduJa) cardiilumds lîiche. - Etude stratigraphique sur le Juras-
sique inférieur du Jura méridional, p. 191.
1900. Lima (Plagiostoma) cardiiformis Cossmann. — Note (II) sur les Mol-
lusques du Bathonien de Saint-Gaultier, p. 33,
pi. VIII, fig. 5.
Assez grande espèce dont la figure de Morris et Lycett donne une juste idée;
se reconnaît à sa forme bombée, à ses nombreuses côtes rayonnantes,
épaisses, arrondies, entre lesquelles existe un sillon étroit et plat portant une
ligne de cavités petites et circulaires, également espacées. Coll. P., un seul
e.xemplaire.
Paul Petitclerc.
(A suivre).
I'. Le UiumN. — lli'rboriHiluitLs ilaii.s lu huule calice du GiH'rc. 5o
HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLÉE DU GIFFRE
Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Saône)
Le boUiiiislr qui su liouvei-u du passage à Sixt, suiL poiii- \isilei- le cirque
du Fer à Cheval, soit pour gagner la vallée de Chamonix par le col d'Anlerne,
ou le Valais par les cols de Tanneverge ou de Sagerou, devra consacrer
quatre à cinq jours à des herborisations qui, faites dans la région et dans
de bonnes conditions, ne manqueront pas d'èl.i-e très fructueuses. Sans
trouver une richesse de llore comparable à celle des Hautes-Alpes ou du
^alais, il pourra néanmoins faire quelques récoltes pleines d'intérêt, et
jouira notamment, de l'avantage de pouvoir étudier, au coui's d'une même
excursion, les trois étages de flore : subalpine, forestière et alpine. Au
milieu du mois d'août, qui est pour la localité l'époque la plus favorable,
il rencontrera lleuries, dans les hautes régions, des pkudes (pii, à cette
époque, fructilient dans la vallée.
Le bourg de Sixt est situé à 7o7 mèli-es d'altitude, au boid du giand
Giffre, aflluenl de l'Arve, lequel naît plus haut, à près de 1.400 mètres d'alti-
tude. Il est dominé au nord par des parois de rochers, polies par d'anciens
glaciers, et dont l'accès est diflicile et sans intérêt. Au sud au contraiic, les
pentes gazonnées qui descendent des falaises du Grenairon (2.772 mètres)
et de la crête déchiquetée des Frètes sont d'un abord très facile et ont une
flore très variée, les forêts qui couvrent les pentes de la vallée des Fonds
recèlent également de nombreuses plantes intéressantes.
Les montagnes, presque exclusivement calcaires [en quelques endi-oits
seulement des pentes schisteuses ou des clairières silvatiques renfermant
quelques espèces nettement silicicolesj appartiennent à des formations
jurassiques [comprenant surtout l'Urgonien, lequel constitue entre autres
les remarquables falaises du Grenairon] qui ont dû être soumises à des
actions glaciaires, d'érosion et d'effondrement jadis très intenses. L'altitude
des montagnes environnantes ne dépasse guère 3.000 mètres. La flore de
la région est en somme soumise à trois facteurs : l'altitude; le calcaire, et
exceptionnellement la silice, et la neige, qui, à certains endroits abrités du
soleil, descend jusqu'à 1.300 mètres sans jamais fondre entièrement; fac-
teurs qui la rendent fort variée. Chaque excursion permettra au botaniste
de trouver une flore particulière : tantôt ce seront les plantes forestières,
tantôt les espèces des gazons et rochers de la région alpine; ici les plantes
propres aux éboulis morainiques, là les espèces affectionnant les prairies
et les pâturages humides. Parfois même l'on sera surpris de trouver au même
endroit des espèces propres aux plaines ou aux basses montagnes, et des
plantes alpines descendant le long des pentes à une altitude parfois très
faible, relativement.
Le premier jour, le botaniste visitera les environs immédiats du bourg,
puis l'après-midi sera consacrée au vallon des Fonds. — • Le second jour, il
explorera le Fond de la Combe, vers les sources du Giffre. — Le troisième,
après une matinée consacrée à la vallée de Salvadon, sera occupé pai' des
recherches qu'il effectuera avantageusement sur les pentes dominant Sixt au
sud. — Le quatrième jour sei'a rempli par une excursion dans la Combe
et au lac de Gers. — Enfin, le cinquième jour, il montera à la croix de
Commune, et, s'il ne craint ni le vertige, ni la fatigue d'une longue course,
54 I'. Le I{RI;.\. — llcrlnnhatioiis dany lu Imitle vallrc ilu UijjrL'.
il |i('iii'i;i (luillor Si\t, par la iiumiio occasion, en gagnant le Valais par In
(■(il (le TaniH.'vergc.
Il w se repentira pas non plus, s'il en u eu le loisir, d'avoii- consacré une
après-midi à la visite de la « Jaysinia » le remarquable jardin botani(iiie
installé au-dessus de Samoëns. et renfermant un très grand ndudire de
raretés parfaitement acclimatées.
l ne lionne carte esl indispensable pour ces l:crborisali(ins. Celle du service
vicinal, au 100. ()()()" esl conunode, mais insufllsajite. Elle sera avantageu-
sement remplacée par celle de l'Ktat-major au 50.000^ portant la plupart
des indiciitions mentionnées plus loin, et, en outre, la seule, pour la région.
qui soit d'une lecture aussi aisée que possible.
F'aris. P. Le Brun.
I.\ siiiriT).
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Plantes hâtives et plantes retardataires. — La température actuelle donne aux
planU^s une allure anormale.
Ainsi à Montereau, on peut voir depuis 15 jours, dans un jardin du quartier
Saint-Nicolas, une planche de fraisiers en fleurs et même quelques fraises déjà
rouges, des artichauts dont les têtes ont jusqu'à 6 centimètres de diamètre.
Sur la ligne de Sceaux à Limours, les voyageurs sont surpris de rencontrer
une oasis de pêchers en pleine floraison.
Près de Fontainebleau, quelques poiriers sont sur le point de fleurir.
Dans mon jardin, un pied de Berce, rompu, par mégarde l'automne dernier,
au ras du sol, s'est remis à pousser et à ... fleurir. Au lieu des 1™50 ou 2 mètres
qu'avaient ses voisins, — réservés pour l'éducation des chenilles spéciales, — qui
avaient fructifié et qui sont morts depuis, notre pied a tout au plus 30 centi-
mètres de haut; il est très touffu et ses ombelles en pleine fleur feraient douter
de son identité. D'ordinaire la Berce fleurit, ici, en juillet. Cet échantillon n'est
pas en avance, mais en retard. Quoiqu'il soit nain, il se porte fort bien et si
une gelée, malencontreuse pou)' lui, ne survient pas, la graine va très bien se
former. Ses congénères montrent à peine leurs premières feuilles.
J. G.
Syrpbus balteatus, parasite de Aphis brassicse. — La larve de S.vrphe dont
nous avons parlé dans la FcuHIp. (n" de septembre 1912, p. 135) à propos du
Puceron de la Limai le a donné .son insecte parfait. C'est le vulgaire Syr/j/ins
halteatux Deg. J. G.
Vitalité chez une Guêpe et un Lucane. — L'auUmine dernier, j'avais saisi luic
Guêpe vulgaire, dans le dessein d'en dessiner les nervures de l'aile. Ne pouvant
m'y intéresser de suite, je me contentai de lui arracher la tête et de la mettre
en réserve dans un plumier. L'opération avait été réussie assez proprement à ce
qu'il semble mais trop incomplète : je n'avais fait que retirer une partie de
l'œsophage sur une longueur d'un bon centimètre et il n'y avait donc pas de
solution de continuité entre la tête et le thorax. Quand quelques temps après,
environ 15 jours, j'eus besoin de remplacer ma plume, je m'adressai à mon
plumier et y retrouvai ma Guêpe oubliée dans sa prison. Elle n'était pas morte
encore : les antennes se mouvaient et l'aiguillon se mit à jouer dès que je voulus
saisir la bête. Je constatais que la décollation était incomplète et l'œ-sophage un
peu bruni, mais non encore desséché.
Ceci me rappelle que dans les premières années que je me pa.ssionnais pour la
récolte des insectes, j'avais provisoirement embroché un très beau Luciine {Lu-
Violes spéciales el lucides. 55
c(i>nis fcrviis) à l'aide d'une fine aiguille d'acier cjue je fichai sur le rayon de ma
bibliothèque. J'(jubliai le malheureux empalé et quand je m'aperçus un beau jour
de ses ébats pour avoir pris un livie dans son voisinage, je fus pris de pitié
et le plongeai dans le flacon à cyanure. L'infortuné était resté dans cette lamen-
table position quelque chose connue un çrand mois. Vraiment les insectes ont du
tempéranx^nt, mais auj(jurd'hui j'aurais plutôt prolongé leur agonie relative
poui- prendre note de leur résistance. J. G.
Larves vivant dans le formol. — Sous ce titre, la Revue « Umschau " de sep-
tembre dernier, citant Nalurwissenschaftliche Rundschau, 1912, n" 21, dit qu'en
ouvrant des boîtes bien closes qui provenaient de la colonie allemande du sud-est
africain, et renfermaient des tètes de Herreros et de Hottentots conservées dans
le formol, on trouva un grand nombre de larves de diptères et d'adultes vivants.
Des larves nageai<'nt dans le li(|uide, d'autres se trouvaient sur les têtes elles-
nu''mes, dans les narines et les oreilles. Ces diptères appartenaient au genre
Dnjxophita, et Th. Becker les détermina comme J)i\ rubrostriata, mouche qu'il
avait décrite sur des exemplaires provenant des Iles Canaries.
Cette résistance de larves de diptères à un liquide toxique, au.ssi pénétrant que
le formol, n'est pas un fait isolé, et je puis citer un cas analogue. Vers la fin
de l'hiver 1910, j'avais momifié dans des vapeurs de formol des cadavres de Serins.
Le flacon resta exposé sur une étagère du laboratoire, et bientôt son contenu fût
envahi par une grande quantité de larves qui s'y développèrent en se nourrissant
de cette chair imprégnée de formol et dans une atmosphère saturée des vapeurs
de oe liquide. Un copieux arrosage au formol empêcha l'éclosion des pupes déjà
formées, mais D. Keilin put facilement reconnaître les espèces auxquelles elles
appartenaient: Phuia hergeintlawini, Mik et Phnrii rtifipes Meigen.
D'autres observations du même genre auraient-elles été faites?
Paris. A. Chappellier. ■
Sur la faune des troncs de Peuplier. — Gnophomyia et Miastor nouveaux pour
la France. — Au cours d'une excursion que j'ai faite le 31 mars 1911 à Chaville,
une des localités les plus visitées par les naturalistes de Paris, j'ai trouvé, jDrès
de l'étang d'Ursine, quatre 'troncs de peupliers de Virginie abattus l'année pré-
cédente qui m'ont permis de faire quelques observations fauni.stiques intéressantes.
Il est bon de remarquer qu'une trouvaille pareille, c'est-à-dire des aa'bres abattus
ou tombés et pourrissant sur place, est devenue une rareté dans IcvS bois des
environs de Paris. Si, par hasard, on a la chance d'en trouver, il faut se presser
d'utiliser cette aubaine dans la crainte qu'un jour prochain, peut-être dès le
lendemain, ils ne soient enlevés.
Dans ces troncs, j'ai trouvé un grande nombre de larves de Mycétophilides ajjpar-
tenant au genre Sciara, de nombreuses larves de Statiomydes (Hoplodortta
ririduhi F.), des larves et des nymphes de Tipida, des larves de Dolichopides,
des Blanitilus (qui y effectuent tout le cycle de leur développement et qui ren-
ferment dans leur intestin une Grégarine polycystidée), un certain nombre de
bêtes non déterminées, dont trois espèces d'Oligochètes, deux Acariens, un Roti-
fère, une Collembole, plusieurs espèces dé larves de Coléoptères, et, enfin, deux
larves de Diptères particulièrement intéressantes. Ce sont des larves d'.un Limno-
byide et d'un Cécidomyide sur lesquelles je m'arrêterai plus longuement.
Les larves du Limnobyide se trouvent en grand nombre dans la masse
visqueuse en décomposition. Transportées dans leur milieu au laboratoire, elles
se sont vite transformées en nymphes qui ont donné un Tipulide déterminé par
M. Riedel comme Gnophomyia tripudian^ Bergroth. Il est intéressant de remar-
quer que la larve de Gvophomijid tripiii/iann était complètement inconnue (l'étude
détaillée en sera faite par mon ami D. Keilin) et que l'insecte adulte n'était
signalé qu'en Suisse
Depuis ma première excursion je suis revenu à plusieurs reprises et en diffé-
rentes saisons dans le même endroit; j'ai toujours retrouvé des larves de ce
Gnophomyia. et j'ai constamment vu l'adulte en grand nombre, depuis le prin-
temps jusqu'à l'automne.
Les larves de Cécidomyies trouvées à coté de celle du Gnophomyia appartiennent
au genre Miastor, c'est le Miastor metraloas Meinert. On sait que les larves de
ce Cécidomyide, découvertes par Nicolas Wagner en 1862 à Kazan, peuvent se
reproduire à l'état larvaire et donner plusieurs générations psedogénétiques. De
temps à autre les larves acquièrent des disques imaginaux, se transforment en
56 Noies spéciales et locales.
nymphes, qui donnent l'insecte adulte, et c'est ainsi que la génération sexuée
apparaît.
Cette larve a été revue depuis par Meinert (1864), Ganin (1865), Leuckart (1865),
Metchnikoff (1866), Kahie (1908); tout dernièrement elle a été signalée dans- les
Etats-Unis par E.-P. Fclt (1911) et en Allemagne par G.-W. MùUer (1912).
Les larves de oe Miantor vivent en grand nombre, formant toujours des amas
sous l'écorce et j'ai vu, à coté de formes mobiles transparentes renfermant des
embryons jeunes, des formes immobiles, blanches, remplies de jeunes larves prêtes
à sortir. Apportées au laboratoire, elles ont donné. de nombreuses générations
pœdogénétiques et finalement une génération sexuée.
A ma connaissance, on n'a jamais signalé les larves de Miastor metraloas en
France.
Paris. W. Gamkrelidze.
Sur les parasites du Gnophomyia tripudians Bergnoth. — Le Gnopliomyid
trijiudians dont je viens de signaler la présence à Chaville renferme presque
toujours deux parasites internes : une Grégarine polycystidée dans l'intestin et
un Nématode dans la cavité générale et porte un parasite externe, un Acarien.
Que ce soit dans la larve, la nymphe ou l'adulte, je n'ai pu rencontrer, jusqu'à
présent, que la forme végétative et la conjugaison de la Grégarine. Malheureu-
sement je n'ai pas pu obtenir encore les kystes indispensables pour la détermi-
nation.
La durée de la vie végétative de ces Grégarines est très longue, car on les
retrouve toujours au même stade, tant chez la larve que chez la nymphe, et
même chez l'adulte, oii je l'ai observé quinze jours après l'éclosion. Etant donné
que le cycle évolutif de cette Grégarine se termine évidemment chez l'adulte, où
j'ai vu la formation de copula, les larves ne peuvent s'infester mutuellement. Cette
infestation ne peut se faire que par les spores provenant de l'adulte, quand ce
dernier vient dans le milieu habité par la larve, soit pour y pondre, soit pour y
manger. *
Dans la cavité générale du Gnophomyia adulte on trouve, pour ainsi dire,
toujours un et, le plus souvent, deux individus de Nématodes vivipares et
que je n'ai pu encore déterminer. Chaque individu est rempli de centaines
d'embryons. La sortie de ces derniers détermine lai mort de l'insecte. Pour la
conservation de l'espèce cette mort n'est pas funeste, car la mort a lieu après la
ponte.
En faisant des coupes de la larve de Gnophomyia, j'ai trouvé dans les muscles
un parasite enroulé autour de lui-même. C'est peut-être encore un Nématode.
Il est possible que le Nématode du Gnophomyia adulte et que le_ Nématode
présumé de la larve représentent différents stades évolutifs d'une même espèce.
Si cette supposition se justifie, ce Nématode présenterait un fort curieux cycle
évolutif.
Quant au parasite externe, c'est un petit Acarien qui recouvre parfois presque
complètement l'abdomen du Gnophomyia adulte.
Paris. W. Gamkrelidze.
Institut de Bibliographie scientifique. — Nous avons le plaisir d'informer nos
lecteurs qu'un Institut de Bibliographie scientifique vient de se créer à Paris. —
Les naturalistes pourront, en s'adressant à M. L. Puzenat, 21 bis, rue de Boulain-
villiers, obtenir tous les renseignements bibliographiques nécessaires pour leurs
travaux.
M. Barthe, directeur de Miscellanea Entomologica, 23, rue d'Alais, à 'Qzès (Gard),
prépare en ce moment la publication d'une liste des Entomologistes de France.
Il serait heureux de recevoir toutes les indications les concernant (adresses, spé-
cialités d'étude, etc.).
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imii. Obcrihur, Rennes— Paris (443-13)
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
I« SÉRIE DÉCENNALE
Années 1870 à 1880 ipartioUpiiK.'iit épuiséi'i :
Le numéro , • . . O ir. 3S
L'année 3 tr.
(Les proniières années simt opuisécsi.
Table des Miitières de la irérie O fr. 40
I^ SÉRIE DÉCENNALE
Année 1880 à 1890 :
. Le numéro O tr. 35
L'année 3 tr.
(QuplqiR'S numéios iit- peuvent plus être vendus séparément).
Table des Matières de lu Série O tr. 50
\W SÉRIE DÉCENNALE
Année 1890 à 1900 :
Ls numéro O tr. 40
L'année 4 tr .
Table des Matières 1 fr. 50
• IV-^ SÉRIE DÉCENNALE
Annnée 1900 à 1910 :
Le numéro O tr. &0
L'année 6 ir.
La table de.s Matières de :Jii Série l'St en jirépiiration.
V« SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 f r.
Les Abonnés de la l'euille jouiront jusqu'à nouvel avis d'une réduction
de 25 % pour l'achat des 3* et -i" séries.
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La IX' livraison des
ESSAIS DE PALÉOCOCHOLOGIE COMPARÉE
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S'adresser à l'auteur, 110, faubourg Poissonnière, PARIS (X)
SOMMAIRE DU N 507
Etienne Babaud : I.a question des nio>ens de protection.
G. Lecointre et J. Guignon : Les lornies diverses de la vie dans les Faluns de Touraine (fin).
Petitclerc : Note sur le Batlionien supérieur (Bradfordien) de Tresilley, canton de Rioz
(Haute-Saône).
P. Le Brun: Herborisations dans la liault vallOc du Giffi-e, aux environs de Sixt, prôs
Saniorns (llaute-SaAne).
Notes spéciales et locales :
Plantes liâtives ot plantes retardataires (J. G.).
Syrphus baliealus, parasite des Aphis hrassicse (J. G.).
Vitalité chez une Guêpe et un Lucane (J. G.).
Larves vivant dans le formol (\. Cn.^pia.r.iKR).
Sur la faune des troncs de peuplier. — Gnophomya et Miasior nouveaux pour la
France (\V. G.\mkhiclidze).
Sur les parasites du Gnophomyia tripudians Bergnoth (W. G.^mkrelidzk). ■■
Institut de Bibliographie scientifique {L. Pl-zenat).
Echanges.
BULLETIN DECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Plateau, à Merfy (Marne), demande par échange Delphinula Reglei, lima;
CallioHomu princeps; lacvnn inacrostoma, Uiryidula; Littorina-; Stolidoma
vrœlonfja, Tournoueri; Glnmliint et Rrlir, le tout du lutétien. Peut fournir l'é^ini-
valent en thanétien.
Les Sociétés Linnéenne et Botanique de Lyon, prient leurs correspondants d'en-
voyer tout ce qui les concerne au siège social de chaque Société, à Lyon, et non
8, cours Gambetta.
M, Nisius Roux, à l'Ile-Rousse (Corse) (jusqu'au 1" mai), demande à échanger
des centuries de plantes de Corse. Demander ohlata (poste restante).
M. E. Perrier de la Bathie, ingénieur agricole, Ugine (Savoie), demande faucons
naturalisés et insectes fossiles de l'ambre. — ^.âésirerait se mettre en rapports
avec un entomologiste qui pourrait rechercher et copier des descriptions d'insectes
exotiques.
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nu 10 .lANVIF.Ii .4U 9 FÈVRIEH 1913
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V Série, 43' Année — N» 508 .,~y. O
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242 p., et 15 fig. — Tours, inip. Deslis-
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in-8°, viii-244 p., et 35 fig. — Paris^ Vuibert.
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les espèces européennes, livraisons 17 à 20, pp. 161 à 192. — Rennes, imp. Oberthûr.
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Faideatj (F.) et A. Robin. — Zoologie élémentaire. Homme et Classification,
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GARRiGOtr-LAGRANOB (P.). — Rapport sur les nappes aquifères et les sources en
terrains granitiques et volcaniques, gr. in-8", 14 p. et 4 fig. (Ministère de l'Agri-
cultui'e. Direction de l'Hydraulique et des Améliorations agricoles).
Henry (Yves). — Le Cacao, production, culture, préparation, in-S", 105 p., avec
11 fig. — Paris, Challamel.
Levât (D.). — Richesses minérales de Madagascar, in-8°, xvi-359 p., avec figurea
— Paris, Dunod et Pinat.
, Thierry (R.). — Contrib. à l'étude anatomique des Chloranthacées (thèse), in-8°,
64 p., avec fig. et planches. — Evreux, imp. Hériseey.
Toldt (C.) et M. Lucien (avec préface de A. Nicolas). — Atlas d'Anatomie
humaine : Fasc. 1-5, pp. 1 à 741 et planches. — Paris, Soc. d'Edit. scientif., 4, bou-
levard Saint-André. •
Valette (Louis). — Notice sur divers objets anciens découverts aux environs de
Pont-l'Evêque et de Cambremer, de 1890 à 1893, in-8°, 23 p. et planches. — Caen,
Delesques.
1" Avril 1913 — V' Série, 43' Année — N" 508
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
NEW
BOTA
INSECTES PARASITES DES POLYGALEES OAR.r..
I. — Coléoptères.
Aucun Coléoptère n'est signalé comme parasite spécial des Polygalées, ni
même comme liôte de passage ; malgré les cas de mangeures que nous avons
constatés, il nous a été impossible de prendre sur le fait les auteurs de ces
dégâts qui semblent attribuables à des insectes des genres Ilaltica et Àpion.
II. — Lépidoptères.
Chenille en forme do cloporte 4.
M — non — — 2
,) i à 16 pattes régulières 3
^ ? à 12 — 3.
o \ à tête globuleuse suivie d'un étranglement 4
"^ } — non — — 5
, j chenille verte à dorsale brun rose interrompue 2.
j — n'ayant pas ces caractères 1.
_ \ Chenille brune 6
5| —non— : 7
n ( à tète d'un noir très luisant 5.
^ — non — 7.
- { chenille verdàtre 8.
( — non — 8
c \ chenille de couleur chair 9.
) — — grisâtre 6.
A. — Macrolépidoptères.
1. — Chenille peu connue, non encore décrite, mais qui ne doit guère
différer de la suivante par l'ensemble de sa forme et sa manière de chrysalider.
Sur Pohjgala (auct.). — 3,4 ; 6,7.
Papillon rhopalocère (30 à 35 m/m) à ailes supérieures brunes en dessus,
gris cendré en dessous ; inférieures brunes en dessus, mais à dessous jaune
verdàtre chez cf, gris brunâtre chez q. — 3,6 ; 8,0.
Hesperia carthami Hb.
58 GouRY et GuiGNOiN. — Insectex paraniles des Polygaléex.
2. — Chenille à soies couiies cl ciuirseiuées, trapue, d'un vert clair, à
dorsale et sous-dorsales roses, inleri-ompues, à tète globuleuse plus large
que le segment voisin.
Sur l'olygala Lhamxbuxus (auct.). — 3-5 ; 6,7.
Chrysalide nue, à partie abdominale conique, dans feuilles lâchement reliées
par quelques fils.
Papillon rliopalocère (20 à 23 m/m) à ailes supérieures brun foncé en
dessus, brun clair en dessous; inférieures de même couleur en dessus, mais
à dessous d'un jaune verdùlre traversé de trois rangs de taches blanches
chez cf, à fond plus clair chez g . — 5,6; 7,8. Hesperia alveus Hb.
3. — Chenille noctuelle à 12 pattes normales, les autres rudimentaires ;
à tète verte tachée de brun.
Sur l'olygala vulgaris ^auct.). — 4,o; 'J, 10.
Chrysahde dans un cocon impaiftiit de soie et débris de feuilles.
Papillon (19-22 m/m.) à ailes supérieures brun verdàtre traversées de
bandes roses ; les inférieures à bandes plus foncées. — 7,8.
Prothymnia viridari.v Cl.
4. — Chenille zygénide trapue, renflée au milieu, très atténuée aux deux
extrémités, à fond blanchàti'e, à segments tachés de points noirs.
Sur 7 Polijgala, 5,6 (car on trouve une aberration Polygalse de Zygœna
■purpuralis).
Chrysalide dans cocon naviculaire parcheminé dans le voisinage de sa
plante.
Papillon (28 à 30 m/m.) à ailes supérieures dont toutes les taches rouges
sont contluentes, ne laissant qu'une large bande irréguhère, terminale, d'un
noii' à leflets métalliques. Abdomen orné d'un segment rouge. — 6-8.
ZvG.iiNA purpuralis Brûnnich.
B. — Microlépidoptères.
5. Chenille (pyralide) d'un brun rouge foncé, à dorsale brunâtre bordée
dé plus claii', à tète globuleuse d'un noir luisant, à verruqueux noirs.
Sur Polygala chamaebuxns (Berce) 9-5; dans tube de soie reliant tige et
feuilles.
Chrysalide dans débris de feuilles et grains de sable reliés.
Papillon (28-32 m/m.) à ailes supérieures allongées, étroites, d'un gris
bleuté, traversées de deux bandelettes d'un rouge brun; inférieures blan-
châtres à frange surmontée d'un liséré brun. — 4,5; 6,7.
Salebria palumbella F.
6. — Chenille (tortricide) jaune d'un gris blanchâtre, adulte d'un gris ver-
dàtre, à tète d'un jaune d'ambre.
Sur Polygala; 5-7 (de Crombrugghe) in Soc. Ent. Belg., 1907, p. 295.
Chrysalide entre débris végétaux.
Papillon (11-15 m/m.) à ailes supérieures jaunes striées de plus foncé;
inférieures d'un gris pâle. — 8,9. Acalla aspersana Hb.
7. — Chenille (géléchiide) d'un brun foncé, à tête et premiers segments
noirâtres.
Sur Polygala vulgaris: 5,6 (de Crombrugghe) in Soc. Ent Belg.. 1907,
p. 294. Dans feuilles roulées et brunissantes d'après ses mœurs sur d'autres
plantes.
Chnsalide dans son abri de feuilles roulées.
Papillon (14-16 m/m.) à ailes supérieures d'un gris blanchâtre saupoudré
de brun; inférieures d'un gris uniforme. — 7. Anarsia spartiella Schrk.
GouRY et GuiGNON. — Insectes parasites des Pulygalées. 59
8. — ■ Chenille (géléclilidej d'un veii sale, à écusson vrrl clair, à dorsale
vert foncé, à latérales veit jaunâtre, h tète d'un brun jainie.
Sur l'oljjgala vulguris; 5,6 (de Groiuljrugglie) in Suc. Uni. lidy., 11)07,
|). 21J'i ; dans feuilles liées.
Chrysalide dans ce refuge.
Papillon (19-2;5 m/m.) à ailes supérieures d'un jaune atome de rougeàlre;
inférieures d'un gris plus clair à la base. — 7,8.
Uei'UEssauia ATOMAiii.v llb. [uev Z.).
9. — Chenille (géléchiide) de couleur chaii-, |)arfois d'un gris verdàti't! à la
fin, à latérales brunes.
Sui' l'dbigala cliamsebuœus (Kalt). — • 5,0, entre feuilles terminales reliées
par un lil.
Chrysalide entièrement verte fixée sous une des feuilles liées.
Papillon (16-20 m/m.) à ailes supérieures d'un jaune citi-in, à inférieures
grisâtres. — 6,7. IIy[>ercali>i\ citrinalis Scop.
III. — Diptères.
10. — Dans fleur décolorée ne s'ouvranl pas, à pétales renflés et ovaire
atrophié, larve solitaire.
Sur l'ohjgala aipcsiris Reich (Thomas). — 6. CÉciDOMVirjE (à retrouver).
IV. — Acariens.
11. — Dans une déformation des pousses et agglomération des bourgeons
à villosilé anormale.
Sui' l'ohjgala alpexlris lîeich, /'. aniara ('vanlzl, P. cuinosa Schrlc, l'. sev-
jnjUacea Weihe, P. vulgaris L.!
Fontainebleau : Bois Gasseau, Bois de Champagne.
Erioi'UYEs rrevirostris Nal.
Remarques. — Comme on le voit, à part la Cécidomyide qui reste à re-
tiouver- et dont on peut tenter l'élevage pour arriver à la détermination, et
Eriophyes brevirostris, les Polygalées n'ont pas de parasites spéciaux. —
Dans notre région nous n'avons rencontré que cette dernière zoocécidie d'une
manièi'e certaine, et peut-être la Cécidomyide sur /*. amara dont l'élevage
ne nous a fourni aucun résultat.
On rencontre assez souvent sur /'. vulgaris, une cécidie de la tige qui simule
une acai'océcidie, mais sa couleur d'un jaune vif fait reconnaître la myco-
cécidie due à Synchytrium aureum.
Nous invitons nos lecteurs de l'Est à rech(M-cher la diptérocécidie indiquée
l»lus haut et à tenter un élevage qui fournira sans doute une espèce sinon
un genre nouveau. La cécidie signalée pour la première fois en 18!)2 mérite
qu'on tente l'élevage de son insecte.
Quelques indications bibliographiques à l'aide des ressources
de la Bibliothèque.
KiEFFER (J.-J.). — Cécidie de Eriophyes brevlrostns sur Pobjgala alpeslris,
P. depressa, P. vidgaris (F. d. J. N., XXII, p. 127).
Id. — Déformation de Polygala vulgaris par Eriophyes brevirosiris {F. d. ./. A*'.,
XXII, p. 164, fig. 5 et p. 165).
Camus (G.). — Une station nouvelle de Polygala Lensel Bor. {Soc. Bol. Fr.,
1887, p. 84, 85). — Ancien Catalogue 2755.
Ce Polygala semble être une variété de P. comosa Schk.
60 GouRY et GiiiGNON. — Insectes parasites des Polygalées.
CossoN (E.). — De speciebus generis Polygala ad subgenus chamœbuxus pei--
tincnlibus {Soc. liot. Fr., 1888, p. 358-301). — A. G. 7139 el 8691.
CiiODAT [l\.). — PolygalacecC novae {Herbier Boissier, 1896, p. 892-912). —
A. G. 28888.
Saint-Lager. — Acceplioiis diverses du nom l'ulygala {Ann. Soc. Bot. Ijjon,
1898, p. 97, 98). —A. G. 30037.
GiioDAT (H.). — Revision critique de quelques Polygala d'Europe {Soc. Bol.,
1892, p. 179-190). — Galaiogue mensuel n" 253.
Souche (H.). — Note sur Polygala {Soc. Bot. Deux-Sèvres, 189i, p. 67). —
G. M. 5527.
Magnin (A.). — Note sur le Polygala depressa dans l'Ain {Soc. Bot. Lyon,
1894). — G. M. 6996.
G. GouRY et J. GUIGNON.
..ex?-
ÉTUDES ENTOMOLOQIQUES
Quelques anomalies chez les Chrysopides (ins. névr.
Nous donnons dans ce premier article, l'énumération des anomalies que
nous avons relevées chez les Névroptères du groupe des Ghrysopides. Nous
dirigerons nos recherches surtout du côté des ailes, car la nervulalion de ces
organes présente quelquefois des caractères anormaux qu'il est bon de faire
connaître.
Ges physionomies spéciales, anormales, observées chez quelques exem-
plaires d'espèces déterminées, sont d'autant plus intéressantes qu'elles cons-
tituent souvent, chez d'autres insectes de la même famille, des caractères
ordinaires, distinctifs, normaux par conséquent.
Nous nous contenterons, du moins pour le moment, de simplement signaler
ces anomalies sans les accompagner d'aucun commentaire.
Pour ce qui concerne les Chrysopides, qui seules nous intéressent aujour-
d'hui, nous diviserons les anomalies en plusieurs groupes pouvant fiapper
les différentes régions de l'aile assez faciles à délimiter.
-b"
a). Anomalies dans l'aire costale.
b). — — radiale.
c). — — intermédiaire.
d). — — procubitale.
e). — pouvant frapper les nervules en gradins.
I). — — la région marginale postérieure.
Dans le pi'ésenl article nous n'aurons pas l'occasion de relever des ano-
malies dans toutes les régions de l'aile. Nous commencerons par l'aire inter-
médiaire.
cj. Anomalies dans l'aire intermédiaire.
La première anomalie que nous signalerons sera Vabscnce de la première
nervule intermédiaire. Elle est intéressante et nous semble suffisamment nette
dans la figure 1.
J. Lachoix. — Quelques a)iuiiialies chez les Clu-ysopides. Gl
Dans la (Jknjsupa inoraala Navas, en el'fel, la première nervule intermé-
diaire doit tomber en dedans de l'extrémité de la cellule pi-ocubitale typique
et la deuxième en deliois de la troisième uervule procubitale. Un voit donc
très bien ici que celte première nervule fait défaut. De plus il est également
possible de constater que la courbure du secteur radial, à son origine, est
également différente de ce qu'elle doit être normalement (dans la Chnjs.
inoniata représentée ici, la môme anomalie se voit sur les deux ailes supé-
rieures).
iN'ous avons au.s.si oijsiMxé le même fait dans un exemplaire de <'lu-ijsupa
vulyaiis Sclm. où il est plus diflicile à reconnaître. Dans cet échantillon nous
croyons également que l'anomalie existe sur les deux ailes supérieures (une
déchirure de la membrane juste à ce point nous empêche d'être rigoureu-
sement aflirmatif) et nous nous basons surtout, pour l'apprécier du côté
gauche, sur la courbure du secteur radial.
La deuxième anomalie que nous avons à signaler dans l'aire intermédiaire
consiste dans la présence d'une véritable cellule placée immédialemenl après
la première nervule intermédiaiie. Cette cellule est très bien limitée, occupant
un espace un peu plus grand que la distance existant entre la deuxième et
la li-oisième nei'vule de cette région.
Le secteur radial émet comme un petit rameau descendant obliquement
de dedans en dehors vers la neivure piocubilali; [jour se cimrber brus(iuement
ensuite vers ce même secteur sur lequel il sendjie se terminer par l'intermé-
diaire d'une nervule.
Cette cellule a le même aspect qu'une cellule procubitale typique et rappelle
assez bien, pai- sa disposition, celle des insectes du génie Sulluichrij.sa. Elle
est réunie à la nervure pi'ocubitale pai- deux nervules.
Nous représentons celle anomalie dans notre figure 2.
^^^'
Fin. 1. — Clmjsnpa iuornala Navas. Fig. 2. — Chrysopa vulgaris Sclin.
.'\ile supérieure droite (anomalie). Aile supérieure gauche (anomalie).
d). Anomalies dans l'aire procubitale.
Les anomalies affectant celle région sont assez diverses.
Nous nous trouvons, tout d'abord, en présence de formes anormales de la
cellule procubitale typique. Celle-ci peut ou être très petite (à "peine appré-
ciable dans un exemplaire de Chrijsopu prusina lUirm.) ou, au contraire,
s'allonger un peu plus que de coutume, ce (jui donne à l'aile d'une espèce
déterminée une physionomie un peu exceptionnelle.
Dans ces conditions le i-apport habituel entre la cellule procnbitale t\ pique
et la première nervule intermédiaire d'une part et la troisième neivulV pm-
cubitale d'autre part peut être un peu dérangé.
Quelquefois cette cellule procubitale typique est démesurément allongée
et sa marge postérieure semble se terminer sur la proeubilale non pas direc-
tement comme dans les genres Chrysopa Leach., Hi/poduysa M'L, Ancylnp-
leryx Bvau., Chrysoplecta Navas, Chrysopidia Navas, Eremochrysa Banks...,
mais par l'intermédiaire d'une nervule (Fig. 3).
62 J. Lacroix. — Quelques auonialù'.s chez les Clinjsopides.
Celle aile que nous doiiuuns dans notre ligui'e 3 el qui appartient bien
cependant à (hrysopu oulgaris Sclin. présente alors un aspect absolument
|iarticulier ol paraît plut(M être celle d'un Nnthochr^ysa (1).
^^^^^
FiG. 3. — Portion d'aile supérieure droite Fig. 4. — Portion d'ailo supérieure gauche
de Chrysopa xmlgaris Schn. lanonialie). rhez Chrysopa iirasina Bui-m. (anomalie).
Nous signalerons encore un genre d'animialie qui frappe la cellule procu-
bitale typique dans ses rappoi-ts avec la i)remière nervule intermédiaire.
Tandis, en effet, que l'extrémité de celle cellule, dans Chiy.supa 7-pii,nclata
Wesni. et inuniula Nav. (et bien d'autres d'ailleurs) doit normalement rejoindre
la nervure procubitale en dehors de la première nervule intermédiaire, on
trouve des exemplaires où il n'en est plus ainsi.
Nous avons vu quelques échantillons isolés des deux espèces précitées chez
qui l'extrémité de la cellule procubitalc typique se continuait, en quelque
sorte, avec la pi-emière nervule intermédiaire.
Sur un spécimen de inoinalu où l'extrémité de la cellule procubitale typique
se recouibe biusquement (ce qui donne à celle-ci une forme plus arrondie), il
semble que l'anomalie soit produite par une sorte de raccouicissement de
cette cellule. Mais nous pensons aussi (|u'etle peut être déterminée par un
déplacement de la première nervule inteiiiiédiaire.
Une des anomalies les plus intéressantes (pie nous ayons relevées jus{pr;i
maintenant (parmi les Chrysopides) est bien certainement l'absence complète
de cellule procubitale typique.
La figure 4 qui représente l'aile supérieure gauche dune Chrysopa pr^asina
Burm. en donne un exemple.
On remarquera l'aspect tout particulier que prend cette aile qui nous semble
étrange et très éloignée de ce que nous voyons dans le genre Chrysopa.
La cellule procubitale typique est, en effet, un caractère de ce genre (comme
d'ailleurs de presque tous les autres genres de la famille) et son absence,
dans l'espèce précitée, constitue une anomalie que l'on serait disposé à qua-
lifier de monstrueuse.
Toutefois, dans le genre Nesochrysa créé en 1910 par le /?. P. Lonçiinos
Navas pour une espèce de Madagascar qu'il nomme : Nesochrysa Grandidieri,
l'absence de telle cellule est normale et caractéristique même du genre.
Il faut enfin ajouter, pour terminer cette courte note, que cette absence de
îa cellule procubitale typique n'est pas forcément aussi complète. Nous avons
vu un cas [Chrysopa rnlijaris Sclin.) où le rameau formant la marge interne
de la cellule est interrompu bien avant d'arriver à la nervure procubitale.
Niort, 1913.
J. Lacroix.
(1) On voit, sur cotte figure, la conséquence de cette anomalie : la rollulo procubilalo typique
qui, dans Chrysopa vulonris .Çchn. doit être isolée (la première nervule intermédiaire doit
tomber en dehors de l'extrémité de la cellule) ne l'est plus ici.
p. Lk Brun. — Ilcrburisallons dans la haute vallée du Gijjre. 63
HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLÉE DU QIFFRE
Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Savoie)
(Suite)
1° Environs immédiats de Sixt.
En moins d'une hourc, nous pourrons rAcoIter aul.oui' du villago bon
nombro d'espaces intf'rossanles. — Au pied du riuir de I'IkMcI du Fer-à-Clieval,
eu face du ciiiiclièi'c, nous t.i'(>u\'eroiis Ijuniina muctilalinn \,. Ti'aVL'r.sanl le
Giffre, et le remontant sur la rive gaucho, nous passons devant la petite
station £;6n6ratrice d'éloctriciti^, puis nous parvenons on cinq minutes au
lit d'un petit torrent très esoarpé et la plui>ait du temps d('ssérii(''. En le
remontant pondant qu('I(iues instants, nous trouvtM'ons, parmi les cailiou-X,
AJchimilla alpina L., Sa.ii[raga aizoides L. et Adennslyles alfiina I!!. et Fing.
Dans le bois, sur la rive gauche du torrent : Hypericnm montanym L., Phy-
temna spicatiim L. et Epipaetis atronihcns Hoffm. — Rodoscondanl sur le
sentier longeant le Giffi'c, nous traversons une praii'io humide, où nous trou-
vons Trollius curopseus L. (fructifié), Acovilum. Ljicnclimum L., Parnassia
pahtstris L., Geramum pratcrise L. et Astranlia major L., ainsi que Paris
qundrifnlia L. (fructifié^") à la lisière de la forêt. — Repassant le Giffre sur
une petite passerelle, nous revenons au village, en récoltant sur des pentes
humides dominant la route h droite. Plydaïupvm ramnsvm Schreh. et
Epipaclis paluslris Crantz.; enfin. Pnlomonhim cœruli'inn L. et Stachys
alpina L. au bord du Giffre, en face de I'IkMcI du Fer-à-Ghoval.
Si, l'après-midi, nous allons h Samoëns visiter le jardin botanique, nous
pourrons trouver, au retour, sur les rochers ombragés bordant la route à
gauche, près du hameau de Balme, Dipitalis lutca L.
2° Fer à Cheval. — Fond de la Combe. — Sources du Giffre.
Cette excursion, pour être fructueuse, nécessite une jnuinée entière. On
peut, si l'on veut, aller h Cliampéry (Valais), soil par le roi de Sagerou, soit
par la Goletto de l'Oulaz, Toutefois, après une période de pluies, la descente
du col de Sagerou est parfois difficile, en raison do rémiettemonf des schistes:
d'autre part, le passage de la Goletto do l'Oulaz exige l'accompagnomont d'un
guide.
Nous remontons la vallée du Giffre par une route loncroant la rive droite
du torrent, bordée par endroits de Teiicrvim mxmtamim L. et C.haw.rdrus L.
Traversant d'abord le hameau des Ourlets, nous dépassons ensuite l'Rchemy,
puis Nant-bride-dessous, et Nant-bride-dossus. Au sortir de ce village, nous
remarquons, sur la gauche de la route, des parois de rochers humides, qui
vont nous présenter plusieurs plantes intéressantes, entre aulres Bahmnns
pumila L., Gentiana Crvriala L. et Primala Auricvla L. Redescendant sur
la route, nous franchissons bientôt le Giffre sur le pont d'Rau-Rouge. puis
nous entrons dans un bois d'aulnes dont la flore est assez riche. Nous y
vovons des feuilles A'UrpaUrn frilnha Ghaix. et d'Asarmn eurnpsemn Tj. De
même, la rare et belle CpphalanOiera nihra Rich. v abonde, A la sortie du
bois, nous nous trouvons dans le cirque du Fer-,VGhoval. Des parois de
rochers verticales et superposées s'étendent en arc de cercle du Gienairon
à la pointe de Tannevorge : une trentaine de cascades tombent des névés
supérieurs le long des parois, et donnent h ce cirque un aspect singulière-
ment grandiose et impressionnant. Le fond on est formé par les alluvions
p. Le Brun. — Ilnrhorisations rlans Jn houle rnllée du Giffre.
Inrrenliellos, recouvertes de gazons et de bois d'aulnes. — Après avoii-, au
delà de la cantine du Fer-à-Cheval, traversé un petit torrent, nous laissons
h droite le chemin conduisant aux Pellys, pour obliquer à gauche. Après
avoir traversé deux autres torrents, peuplés d'EpUoMum rnsmarimfnliiim
Iloenke et de Saxifraga aizaidos L., nous laissons h droite le sonlirr menant
h Frénalay. De là, le chemin muletier traverse des gazons, puis longe la
masse de rochers formidable et rébarbative qui constitue la pyramide du
Tanneverge (2.932 métrés), au flanc de laquelle nous voyous suspendue la
cascade de la Pissette. Au delà des granges de la Combe, et avant de passer
sur la rive gauche du Ciffre, nous traversons un petit espace ga/.onné où,
sur la gauche du chemin, le rare et minuscule ficnviniiiin Mnnurchis R. l!r.
est assez abondant. Nous traversons ensuite le diffre sur une passerelle,
et nous laissons à gauche un chemin, taillé dans le roc, menant aux chalets
de Roray, et, par les chalets e| le lac de A^ogealles, au col de Sagerou et à
la Goidetle de l'Oulaz [le bolaniste qui se rendrait à Champéry par ce dernier
chemin trouvoiait, dans les éboulis, à l'extrémité du lac de Vogealles, Pn-pcircr
nlfiirmm T-.l A jiarfir de cet endroit, le pavsage change d'aspect et devient
plus sévère : d'âpres parois de rochers dénudé.s, des amoncellements de
pierres, des cascades, puis la crête déchiquetée du glacier du Prazon, sus-
pendue à di-iii|p au-dessus de la Combe, contribuent à lui donner un aspect
triste et particulièrement sauvage. — Nous suivons maintenant directement
la rive droite du torrent, ddnt la rive opposée est souvent parsemée de flaques
de neige, restes des avalanches du printemps. Au bord d'un petit fdet d'eau
longeant à gauche la paroi de la montagne, nous trouverons Pivgiiiriila
vnlgnris L.; puis, dans les graviers du torrent, deux charmantes espèces
alpines : Pharn asfrofioJina D. C. et Lmaria nlpinn L.; enfin. Bisieiilelld l.rri-
qnfa Ij., abondante dans les débris de rochers situés sur la rive gauche du
Ciiffre, au bord des amas de neige. Dans les pierrailles couvrant plus loin
la rive droite du torrent, lequel coule sous des arcades de neige, se trouve
YOnitrnpû campp-^tri.'; 0. C. Parvenus enfin à l'extrémité de la Combe, nous
avons devant nous un petit tertre gazonné. situé entre les cascades descen-
dant, à gauche du lac de Vogealles. à droite des glaciers du Mont-Riian cl
du Prazon, et formant le Giffre. Malgré l'attitude relativement faible du lie\i
(1.328 mètres) de nombreuses plantes viennent grossir notre récolte, entre
autres : PrJmtiJa qrandifJnrn AIL. Glnhvlnrin rulgaii'> L. et rnrdifnjin L.,
IJlhtm Mnriarjnn L. et PhnJnvqhim Lihnqn Schreb.
Si nous retournons à Sixt. nous reviendrons vers le Fer à Cheval par la
rive droite du Ciffre, ce qui nous procurera Géranium sanqvineum L.,
abondant dans les éboulis en face de la passerelle. Nous traverserons ensuite
le torrent un peu en amont de la cantine du Fer-à-Cheval, pour regagner
ensuite la route non loin du pont d'Fau-Rouge.
Si. au contraire, du Fond de la Combe, nous voulons gagner Champérv
par le col de Sagerou, nous prendrons un pofif sentier revenant au sud,
et s'élevant à gauche le long de la pente, pour atteindre les chalets de Borav.
Puis, en quittant les chalets de Vogealles d.Sfi'i mèfres), nous prendrons le
sentier qui oblique à droite, en s'élevant au-dessus de la paroi qui ferme
le Fond de la Combe. Du col de Sagerou ('2.113 mètresl où croît VÀquilegia
nlpma L., nous tomberons dans l'alpe de Clusanfe. et, de là. par le pas
d'Encel, nous parviendrons à Champén- ^\^^Iais). — Quant au passage de
la Goulette de l'Oulaz, il est plus difficile et nécessite l'accompagnement d'un
guide.
3° Vallée et chalets de Salvadon.
Cette excursion, qui ne demande guère qu'une matinée, comporte une
grimpée en forêt assez longue, mais elle n'est pas dépour\'ue d'intérêt.
p. Le Brun. — Ucrbonsalions dans la haute vallcc du Ciiffre. 65
Suivant pendant dix minutes environ la route du Fer-à-Clievai, nous la
quittons aux Curtets, lo premier liameiiu, pour prendre à guuriie (plaque
indicatrice) un cliemin montant d'abord à ti-avers des prairies, puis attei-
gnant la lisière d'une forêt de sapins, où nous allons trouver en abondance
les Vaccinium Mi/rlillus L. et Vitis-ldX'd L. et Pirola rolundlfolia L.
Au cours d'une longue montée dans la forêt, nous apercevons les frondai-
sons estivales de YAsarum o.uropxiim L., ainsi que le GuWum rolundifo-
livm L., el la Cephalanllipra rnbra Rich., abondante au même endi-oit cl en
bon état. Au bout d'une heiu^e et demie de trajet, nous sommes en vue du
petit toi'rent de Salvadon, coulant à droite sur des rochers polis très inclinés
et garnis dans leurs interstices de Rhamnus pimiila L. Sortis de la forêt,
nous montons en lacets une pente gazonnée, jusqu'aux granges de Miche ou
de Salvadon-bas (1.277 mèfres). A cet endroit, nous ipiillons un instant le
chemin, pour monter à gauche le long d'une petite penle pierreuse, abou-
tissant h un amas de neige boueuse, situé dans un ci'eux très abrité, au pied
de la paroi qui descend de la pointe de Ressassa (2.203 mètres). Aux abords
de cet amas de neige, nous trouverons Pnh/qala Cham.Tlnirv.i L., Pcdicnlnris
foliosa L., Pha!anqiiim f.iliagn Schreb. et CcphalantluTa rn^ifulia Rich. —
Aux endroits récemmeni découverts par la neige, Pclasifps milgaris Desf. est
abondant et en pleine floraison. — Redescendant sur le chemin, nous attei- '
gnons (3 h. 1/2 de montée de Sixt) les chalets de Salvadon, situés au fond
d'un vallon solitaire en forme d'impasse, dominé h droite par la pointe de
Sambet ou de Salvadon (2.234 mètres), h gauche par l'càpre paroi rocheuse
de la pointe Rousse (2.S77 mèfres) et au fond par la belle cime neigeuse
des Avaudruz (2.fi72 mètres). — Nous pourrons, si nous le voulons [dans
ce cas, l'après-midi sera nécessairel monter h la pointe de Salvadon, au
sommet de laquelle Gnaphalivm Lpontnpndvtm Scop., Ceniaiirea imillnra L.
et Silène acnvlif; L. sont assez abondants. — Sur une pente rocheuse, située
sur la droite, au-dessus de la petite croix que nous avons trouvée avant
d'arriver aux chalets, nous ne manquerons pas de récolter V Evungmm alpi-
num L. — De là, nous redescendrons à Sixt par le même chemin.
4° Pentes gazonnées descendant des Frètes.
Une après-midi suffit à cette excursion, une des plus belles el des plus
riches, bien qu'un peu fatigante.
Nous traversons le Giffre sur le pont de fer. puis remontons un instant
la rive gauche. Après avoir dépassé la petite station génératrice d'électricité,
nous prenons à droite un sentier montant le long d'un petit mur de pierres
sèches, et, à gauche, parallèlement au petit ruisseau que nous connaissons
déjà. Nous montons à travers des sapins : puis, quittant le sentier, nous
nous nous élevons directement et droit devant nrnis à travers des clairières
dans lesquelles nous remarquons de nombreuses plantes subalpines, que
nous retrouverons plus haut en pleine floraison, mais qui, à cette époque
sont en fruits à cet endroit : Anrm.nne alpina L.. aux belles aigrettes plu-
meuses, TrnWnx evrnpppwt L.. Asfranfia wajnr L. et Gentiana Irifea L. (cette
dernière encore fleurie). — Traversant ensuite des prairies humides et
étendues, nous arrivons, au bout d'une heure de montée, à de nombreux
chalets, situés à 1.172 mèfres d'altitude, au milieu de vastes prairies par-
semées de merisiers et constituant le hameau de Passy, que nous laissons à
gauche, pour prendre un chemin montant à travers prés. Sur ce versant,
exposé au nord, les forêts ne croissent nulle part au-dessus de 1,200 mètres;
elles cèdent la place à des prairies. Au bord du chemin, à l'origine d'un lit
de ruisseau rocailleux et siliceux, situé h gauch'^ et en contrebas du sentier,
nous trouvons abondamment Arnica mnnfana L. et Gnaphaluim dioïcvm L. —
Au bout d'une demi-heure, nous atteignons le dernier groupe de chalets, le
66 P. Le Brun. — llnlinrisatinns dans la haute vallée du Giffrc.
plus élevr, les chaleis des Vagnys, situés au milieu de prairies liumides par-
semées de (ieranmm prateiisn L. Ce but de l'excursion est le tertre gazonné,
triangulaire et très incliné que nous apercevons en face de nous, à une cer-
taine hauteur, et dont l'accès est facile, bien que très escarpé. — Le sentier
cesse à cet endroit; nous continuons à monter h travers des pâturages d'abord
unis, puis rocailleux, dans les(]uels nous commençons à récoltei' des plantes
intéressantes : Brllidiaslnnn MichcUi Cass., Canhms dejluraliis L., Crépis
aurea Cass. el (ienliana iali>a L. Dans les interstices des l'ocbers croît VAspi-
dium lonchylis Sov. Nous abordons la base du tertre, ayant au-dessus de
nous la crête des Frètes, déchiquetée et parsemée de tlaques de neige; à notre
gauche un petit toi-renl que nous voyons plus haut suinter d'un champ de
neige très incliné; enfin, à nolie droite, un champ d'éboulis très escarpé, lit
du torrent de Nant, sec, descendant en arc de cercle vers Salvagny.
La flore de ce tertre, situé environ à 1.950-2.000 mètres d'altitude, est
très riche. Nous admirons tous les représentants de la flore alpine, en pleine
floraison à celle altitude, malgré la saison avancée; des fleurs aux couleurs
variées et éclatantes parsèment le gazon ras. et vont nous faire oublier la
légère fatigue de cette grimpée; beaucoup de ces belles plantes sont d'ailleurs
pleines d'inlérêt. Nous descendons d'abord à gauche, au bord du torrent
' qui, à cet endroit, dévale entre des pentes schisteuses couvertes d'Hedysanim
obscurum L. et de Valeriana monlana L. Plus haut, un petit espace tourbeux
nous procurera Primula jarinosa L., aux fleurs d'un rose vif; la charmante
Soldanella alpiva L., puis liaiisia alpina L., Tojv'ldn cahjndala R. Br., Alliiiin
fallax Don., Eriophorinti alphunn L., Jimais- trifidus L. et IrUjlnmis L..
Scirpiis c^spilnsus L. et Care.r airain, L. Remontant sur le tertre, nous en
longeons la crête, praticable, bien que très inclinée à certains endroits, et
couverte, sur la gauche, de buissons de Rhododendron ferniriinevm L. encore
fleuris. Enfui, h l'exl rémité de ce tertre, à l'extrême limite de la végétation
gazonnée, nous allons frouvei' de nombreuses plantes (jui vont augmenter
encore notre l'écolfe, déjà fort belle : Anémone narc.issiflnra L. et sidfuren L.,
Geum monlanum L., Polentilla aurea L., Dri/as octopelala L., Sedum Rho-
drola L., Hieracinum anranliacum. L., Pedicularis Barrelieri Rchb. et verti-
rillata L., Orrhis (jlobnsn L., Poa alpina L., Festnra violaeea Gaud., enfln
la plus belle de toutes : Paradisia liliaslrinn Schreb., qui étale à profusion ses
grandes corolles odorantes d'un blanc éclatant.
Du haut de ce tertre, au milieu d'un silence troublé seulement par le bruit
d'un petit filet d'eau filtrant d'un champ de neige voisin, nous Jouissons d'une
vue plongeante d'une grande beauté. A droite, le cirque du Fer-à-Cheval,
avec la cime neigeuse du Tanneverge et les glaciers du mont Ruan: en face
de nous, les Avaudruz et la solitaire vallée de Salvailon: puis, à gauche, dans
le lointain, la masse sombre du ]\Iôle, laissant voir h sa base un petit coin
bleu du Léman.
Une heure et quart de descente suffira au refour de cette belle excursion
qui, à coup sûr, aura empli notre boîte h herboriser d'un riche butin.
5° Lac et combe de Gers.
Cette excursion est d'un grand intérêt. Elle est assez longue et nécessite
une journée entière. Il y a lieu d'autre part d'emporter des provision.s, c^ar
l'on ne trouvera en cours de route aucune auberge.
Partant de la place, nous traversons le bourg, en suivant un instant la route
de Samoëns, puis franchissons le Giffre sur une passerelle. Durant vingt
minutes, le chemin traverse la petite plaine fertile qui s'étend entre le Giffre
et le torrent des Fonds. Nous passons ce dernier au hameau des Faix, puis
nous suivons le chemin montant à gauche le long de la pente. Au bout d'ime
demi-heure, nous quiltons ce chemin, pour prendre à droite un autre chemin
p. I,E RntîN. — Ilrrbnrisalions dans la haute vallée du Giffre. 67
remontant un nefif vallon par de nombreux larefs h travers des prairies par-
semées de fîranges et de c])alets. A un détour du rlicmin, nous commençons
à apercevoir le Buet (3.10!) mètres) dont la belle coupole placée découpe, h
droite, les sombres dentelures des Frôles, puis les Aiguilles-Roufîes et une
partie de l'Aiîïuille-Verte. Parvenus au bord du nant du Keïet, le petit torrent
issu de la combe de Gers, nous évitons de le traverser, pour obliquer h droite
et monter directement h travers des prés tiumides où croît la Genliana Ascle-
piadea L., jusqu'au chemin de chars menant de Samoëns au lac de Gers,
et faisant en ce lieu, prés du chalet de Portes, un ancfle droit. Nous allons
suivre ce chemin, lequel traverse la forêt: au sortir de cette forêt, ime clairière
siliceuse, située h prauche du chemin, va nous prorurei' en abondimce Arnirn
monlana T.., Vacrmtm vilis idœa ]i. et Gcnl'wna piirpnrra L. Sortis de la forôl,
nous traversons de vastes pâturages unis, emplacement probable d'un ancien
lac, plus étendus, dans lesquels Rumo.r alpinii,'; L. et Veratrvm alhvm L. sont
communs. Après un parcours presque plat, nous parvenons aux chalets et au
lac de Gers, situés h 1 .8')fl mètres d'altitude environ, dans un charmant vallon
alpestre, et dans un site parfirulièrement solitaire et reposant. En nous
retournant, nous jetons un dernier coup d'(ril au vallon que nous venons de
quitter, limité en face de nous par la lisière de la forôt, et, h l'arrière-plan,
par les cimes neigeuses de la chaîne frontière.
La flore de cet endroit est très riche. Sur la rive gauche du lac, parmi les
pierrailles, nous allons trouver Arnhis alpinn L., Viola Iiiflnra I,., Senippr-
vivum mrmlnmim T,. et arneJmnidriim L. et A'ifrnrilia m'mnr L. Sur la rive
droite, bordée de quelques derniers sapins : fjnmnriyne alpino Cass.. Belli-
dinxtrum Mirholii Cass. et llirrnrhim niirnulianim L. A l'extrémité du lac,
nous trouvons abondamment Hutrhhixia nlpinn R. Rr. A cet endroit, le torrent
formant le lac coule h travers des gazons parfois recouverts de flaques de
neige, restes d'avalanches qui n'ont pu fondre entièrement, et parsemés de
Potentilla anrpa L. et Gcmn mrmtnmim L. aux belles fleurs d'un jaune d'or.
Aux endroits laissés récemment à découvert par la neige fondante, nous
apercevons des floraisons tardives de Cmnift vermix Ail. et Snldruicflo al-
pina Ti., tapissant le sol de leurs corolles délicates. Nous remontons le vallon,
puis nous atteignons les pi'emiers rochers, en ayant soin de nous maintenir
le long de la rive droite du torrent, coulant par endroits sous des ponts de
neige. Au milieu de superbes buissons de Bhndndpndrnri ferriiqinpum L., en
pleine floraison, nous pourrons trouver Daphvp Mrzrrpvm L.. aux fleurs
violacées exhalant une odeur suave. Sur les pierrailles humides, nous trou-
vons encore Vinln ralrnrnfa L.. la rare Pimpiinila nipiva T;., et Sohlrmclln
nlpinn T,., ainsi que les Grnlinnn nraiilis L. et vPî'nn L. au bord do la neige,
dans le lit même du petit torrent.
En continuant à remonter le vallon, nous atteindrions la Tête-Pelmise
(2.475 mètres) et Sen'oz, par le col du Dérochoir. Pour redescendre h Sixt,
force nous est de revenir par le même itinéraire. De retour aux chalets de
Gers, où nous pourrons trouver du laitage, nous reprenons le chemin de
Samoëns. Toutefois, arrivés à la lisière de la forêt, nous le laissons, pour
prendre à droite un chemin descendant rapidement à travers les sapins. À cet
endroit, nous trouvons une flore silvatique d'une exubérance remarquable,
composée en majeure partie de Miilt/pdiiim nlpiniim T^eyss., .lrfc??n,W7/c.<j al-
bifronf Rchh. et Aphillm marraphi/Un L. Parvenus dans les prairies, nous
descendons par de nombreux lacets, et nous rejoignons au bord du torrent
le chemin que nous avions pris à l'aller. Une récolte très riche nous fera
conserver un souvenir excellent de cette belle herborisation, ta la fois pleine
d'intérêt et dépourvue de fatigue.
Paris. P. Le Brun.
/A suivre).
68 Paul Petitci.ERC. — Balhimtcn Miprrinir dp Tirsillni.
NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien)
De Tresilley, canton de Rioz (Haute=Saône)
(Suite)
N° 13. — Lima (Lim\tula) Gibiîosa Sowerby.
Synonymie.
181i. LiinuiiihhiKsa Sow. Min. Concli., vul. H, p. 120, tab. CLII, lig. 1-2.
1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 312, n° 298, étage ba-
Ihonicn.
1853. — — Mon-is et L\ciMI. — Monogr. of [ho Mollusca from Ihe
gioat Ool'., part. II, Bivalves, p. 28, tab. II, lig. 7.
1871 . — — Terqucni et Joiirdv. — Monogr. de l'étage bathonien,
p. 119.
19n2. — — p. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Batb. inf.) de la
côte d'Andelarre, p. 9.
Lima glbbosn. si commune dans le Bajocien des environs de Belfort et
même dans quelques gisements balhoniens de Meurthe-et-Moselle (Longwy)
et de la Lori-aine (Gravelotle), n'a donné jusqu'à présent que deux valves
séparées et un exemplaire entier. Coll. B. et P.
N" 15. — LiMV (LiMATn.A) IIei,vetica Oppel.
Synonymie.
1834-40. Lima gibbosa Goldf. — Pelref. Germ., vol. II, p. Bfi, n" 25, tab. CII,
fig. 10 (non Sow.).
1856-58. Lima Ilrlvrlira Oppel. — Pie Turaformation. p. 489, n° 63.
- — — Lycett. — Monogr. on the Mollusra from thc Sto-
nesfieldslale, greatOol., etc. (Supplément), p. 41,
lab. XXXIli, fig. 8.
Lima Jh'U-i'tirii possède une petite côte secondaire entre chaque côte prin-
cipale layonnanle : ce caractère se voit paifaitement dans l'ouvrage de Morris
et Lvcelt: L. qibbnsa en est aljsolninont privée. Très rare, un seul exem-
plaire. Coll. B'.
N" 16. — Chlamys Vagans Sow.
Synonymie.
1826. Peden vaqanx Sow. — IMin. Conrh., vol. IV, p. 82, tab. DXLIII, fig. 3,
4, 5.
1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 314, n" 321. étage ba-
thonien.
1853. — — Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the
great Ool., part. II, Bivalves, p. 8, tab. L fig. 12.
1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura von Balin,
p. 10, laf. I, fig. 10.
1893. Peclen (Chlamys) vagans Riche. — Etude stratigr. sur le .lurassique
inf. du Jura méridional, p. 238.
Espèce bien connue, dont la description à cet endroit est .surannée. Assez
commun, à la surface de certains blocs calcaires. Coll. B. et P.
Paul Petitclerc. — Dalhonien supcriour de Tresilley. 69
N° 17. — Ciir.AMYS Retitera Mdi'ris et I-vcpU.
Synonymie.
18.'i3. Pccicn rcliferus Moiris et Lycott. — Moiingr. of tlio Molliisca fcniii Ihc
great Onj., pai't. TI, lîivalves, p. 9, tab. I, fig. l'i.
1877. — — Parisot. — Descript. g(''ologiqiir' et minéralogique du
Terr. de nelfort, p. OS.
IflOG. ffilanii/s ri'IJjcrd Cossmann. — Pélécypoiles jiii-nssirpios de Franne,
p. S, pi. 1, fig. lO-l'l.
Espèce voisine de Peclcn anniilahis Sovv. el de P. clnlliidliis {{(iciiiei-; s'en
(lislingue (à- vue d'{''clianlillnns en bon état de e,on.sei-valinn) par des rôles
(lamelles) plus ('•earlées, plus saillantes, moins nombreuses, elc.
Assez commun dans les falaises de Luc-sur-Mer (Calvados); n W renconlié
h Helfort par Parisol. Un seul exem|ilaire fragmenic, mais bien tvpiqiie.
Coll. li.
N° 18. — Chlamys Semicostata Morris el Lycelt.
Synonymie.
1847. Prcten Rhetus d'Orb. ^ Prodrome, vol. I, p. .'^l'i, n" 321, étage
bafhonien.
1853. Pexlen hnmirostatu.s Morris et Lycett. — Monogr. of llie Mollusca froni
the great Ool., part. II, Bivalves, p. 10, tab. I,
fig. 16.
1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura v. Balin,
p. 11, taf. I, fig. 15.
Cette sorte de Pecten a bien la forme générale du ChJavvjs: vagans, mais
sa surface est ornée de cinq ou six grosses côtes saillantes, couvertes
d'écailles squameuses entre .lesipielles s'en trouvent de plus petites.
Un seul exemplaire complet et quelques fragments de valves séparées.
Coll. P.
N" 19. — AvicuLA (Oxytoma) Costata Smifh's-Sowerby.
Synonymie.
IS19. Avicula costnta Sow. — Min. Conch., vol. III, p. 77, lab. CCXI,I^^
fig. 1.
1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 313, n" 310, étage
bafhonien.
1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura v. Ifalin.
p. 2.3, taf. II, fig. 7.
1871. — — Terquem et Joiirdv. — Monogr. de l'étage balhonien,
p. 122.
Cette Avicule a le plus souvent, sa valve gauche ornée de 9 à 10 côtes bien
en relief, tandis que celles (plus nombreuses et plus fines) de la valve droite
tendent à s'effacer ; elle est facile à séparer de .4. trnnsveria Terq. et Jourdy,
qui est allongée et très transverse: de .4. mmrvntn Terq. et Jourdy. qui a la
surface privée de tout ornement, etc. (1).
Assez commime dans les parties marneuses. Coll. B. et P.
N" 20. — Avicula (Oxytom\?) Inornata Terquem et Jourdy.
Synonymie.
1871 . Avicala inornata Terquem et Jourdv. — Monogr. de l'étage balhonien,
p. 123, pi. xni, fig. 12.
Petite espèce dont la valve gauche est convexe, obliquement ovale,
lisse, etc. Un seul exemplaire. Coll. P.
(1) J'ai, sous les yeux, de bons échantillons (l'A. coslata, du Bradford-Clay de Bradford
(Angleterre); ils sont identiques à ceux de Tresilley.
70 Paul Petitclehc. — Biilluniii'ii .^ujiériviir de Tre.iilky.
N" 21. — AVICULA (PSKIIKIMONOTIS^ KcilINATA Slllilh's.
Synonymie.
1818. Avicnlii l'ihiiKild Sinilli's. — Sti'ula idenlif., etc., p. 2fi; Cornbrash,
plaie, lig. 8.
1819. — — Sow. — Min. Concli., vol. 111, p. 75, tub. CCXLIII,
fm. 1-2.
1850. — — dOib. — l'iodioiiio, vdI. 1, p. .313, n° 311, étage
bathonieii.
1853. — — Morris et Lycfll. — iMoiiogr. of tlie Mollusca l'rom
Ihe gi-eni Ool., pai't. 11, Bivalves, p. Ifi, lab. II,
fig. 7.
1871. — — Tei{pioni cl .loiiniv. — Mouogi-. de l'éliige ballioiiien,
p. 120.
1SS8. Ps('ii<liini(ii}(ilis ('cliiiiatii Si'hlipiii'. — Dir fiinna des Batlionion, p. 138,
n" 142.
1899. — — Ed. Gieppin. — Descr. des fossiles du lîaj. siip. des
env. de Bàle, partie II, p. 112.
Cette jolie .\vicule, très répandue dans notre station, est parfois d'une
[larfaite conservation et accompagne très souvent (sur certaines plaquelles
calcaires) un intéressant Bracliiopode, je veux parler du DicAyolInjris co-
arctata Park.
Elle est très facile à reconnaître : la valve gauche (la plus abondante) est
ventrue, oi'née de nombreuses côtes rayonnantes, croisées par de fmes
stries concentriques, lamelleuses et f;iisaid saillie ; la valve droite est peu
convexe et ne porte (sur mes éclianlillons) (jne de fines lignes rayonnantes
peu apparentes.
Excessivement commune, surtout dans les mai'nes. Coll. B. de la Société
d'Agricultuic de la Haute-Saône, et P.
N° 22. — Mytilus Asper Sowerby.
Synonymie.
1818. Modiola ospera Sow. — Miu. Concli., vol. 111, p. 22, lab. CCXll, fig. 4.
1847. Mylilus asper d"Orb. —Prodrome, vol. 1, p. 312, n" 281, étage ba-
thonien.
1853. — — Morris et Lvcett. — Monogr. of the Mollusca fiom llie
great Oob, part. II, Bivalves, p. 39, tab. IV, fig. 8.
1871. — — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien,
p. 116.
1900 — — Cossmann. — Note II sui' les Mollusques du BhIIi. de
Saint-r.aultier, p. 60, pi. Vlll, fig. 15-16 (1).
Petite espèce, de forme convexe, étroite, allongée et arquée; la surface
est ornée de nombreuses stries rayonnantes, à l'exception d'un pelit esjjjice
en arrière des crochets qui sont aigus et i-ccourbés, etc.
Un seul exenqilaire. Coll. B.
ÎV» 23. — Mytilus Fdrcatus Goldfuss, vai'. Bathonicus Morris et Lycelt.
Synonymie.
1834-40. .l/7/(7».v [airahis (Miinstei) Coldfuss. — Peiref. Gerni., vol. II. p. 170,
n" 9, tab. CXXIX, fig. 6.
(1) En lOa;, M. Cossmann, dans une autre Noie sur quelqu&s Pélécypodes jurassiques de
France, a donné une diagnose très complète de Mytilus asper, très abondant, parait-il, à
Luc (Calvados).
Paul Petitclerc. — lidlhnnit'u supérieur de Tresilley. 71
1839. Mylihis farcatn.s Rdciiiri-. - l)ii> Versleiiiciiiiigru dus iNoi-cldciitsclien
Oiilillii'H-(iehirges, parlic II, p. 3.'}, ii° 6, Uib.
XVIII, llg. 38.
1853. — — Goldf. var. batlwnicus Morris oL Lycett. — Munogr.
of tlie Mollusca iVom tlie great Ool., part. II,
p. 39, lab. IV, fig. 9.
Celle luriae est voisine de M. asper, mina les stries rayoïuiaiites de la
surface sont moins nonibieuses, plus apparentes, se prolongent sur toute la
région buccale et se bifurquent plusieurs fois, elc.
Très i-are, un éclianlillon uni(pie. (loll. lî.
IN° 24. — is()(;AiU)r\ Miinima Sowerby.
Synonymie.
1821. Ixocanlia mlnima Sow. — Min. Conch., vol. III, |t. 171, tab. CCXGV,
fig. 1.
1850. — — d'Orb. --- Prodrome, vol. I, p. 310, n" 253, étage
batlionien.
1871. — — 'rei-(|uem el Jouidy. — Monogr. de l'étage batlio-
nien, p. 105.
Coquille d'assez pelit(> taille, cordiforme, renflée, close, sans ornements ;
crochets enroulés en spirale en avant, lunuhî bien développée, etc.
Deux exempliiiivs donl un iiiconqilel. Coll. lî. et P.
N" 25. — Pleuromya Decuktata Phillips.
Synonymie.
1835. AmpliiJcsma dccuiialuin Plull. — Illustrations of the Geology of York-
shire, partie I, p. 115, pi. 7, fig. 11.
1854. Mfjaciles deciirluhis Moi'ris el Lycett. — Monogr. of the Moll. from
the great Ool., pail. III, Itivalves, p. 137,
tab. XV, fig. 10.
1871. Pleuroinija dccurUiht Terquem et Jourdy. — Monogi-. de l'étage ba-
tlionien, p. 83.
1902. — — P. Petilclerc. — Faunule du Vésulien (Balh. inf.)
de la côte d'Andelarre, p. 10.
Espèce bien figurée dans l'ouvrage de Moriùs el Lycelt auquel je renvoie
pour la diagnose.
Moules assez rares. Coll. lî. et P.
Brachiopodes.
N° 26. — DiCTYOTiiVRis CoARCTATA Païkiason.
Synonymie.
181 1 . Terebralulilc.-: eoanidhis Païk. — Organic Remains, vol. TH. pi. XVI,
lig. 5.
1821. Terebralnla coarciata Sow. — Min. Conch., vol. IV, p. 7, lab. CCGXII,
fig. 1-4.
1851. — — Davidson. — A Monograph of lîrilish oolitic and
liasic Rraidiiopoda, vol. I, partie III, p. 59,
n" 57, pi. XII, fig. 12-15.
1862. Dirjijnlhijrh aiori-Aitta E. -Eudes Deslongchanqis. — Paléontologie
française, teirain jurassique. Brachiopodes,
p. 411, n° 77, pi. 6, lig. 7 et 9, pi. 117-118.
72 Paul Petitclerc. — Dalhonicn supérieur de Tresilley.
1879. Tercbraluld cinirclala Szajnoclm. — Die Bracliiopoden fauna der
OoliUie voii Baliji bci Kiakaii, p. l'i, laf. I\',
lig. 3-4.
1880. DiclyoUiyris coarclala H. Douvillé. — Sur quel(iues genres de IJra-
chiopodos, p. 11», lig. 7.
Très jolie espèce, caractérisée par la disposition partiLuliùic des plis de
la valve |)erforée et par son onienieidalion ; celle-ci se compose de ciMes
rayonnantes très lines, nondjreuses et l'appiochées, qui présentent des épines
creuses au point de rencontre des lignes d'accroissement.
Très aljondante dans les manies. Coll. de la Société d'Agricultuie, li. vA I'.
N" 27. — EuuESiA CAumuM Lamarck.
Synonymie.
1819. Tcrcbralula cavdium Lamarck. — Animaux sans vertèbres, vol. VII,
p. 235, n" 47.
1851. — — Davidson. — Monogr. of IJrilish ool. and liasic
Brachiopoda, vol. I, pail. III, p. 4.'5, n" .'iS,
pi. XII, lig. 13-18.
1862. Wdkllu'imia (Eudesiaj cardium E.-E. Desl. ■ — Pal. fiançaise, terrain
jurassique, Brachiopodes, p. ."588, n" 74, pi. G,
lig. 4, pi. 11 J à 114.
1880. Eude.sia cardium H. Douvillé. — Sur quelques genres de Brachiopodes,
p. 28, fig. 18.
1900. — — H. Douvillé. — Brachiopodes in Cossmann, note 11,
sur les Mollusques du Bath. de Saint-Gaultier,
p. 82, n° 4, pi. Vm, fig. 17.
Cette Térébratule est très caractéristique des couches supérieures du
Bathonien; elle a les deux valves couvertes de très gros plis assez aigus :
ces plis, en se rapprochant des parties latérales de la coquille (c'est-à-dire
de la ligne d'union des deux valves), diminuent progressivemenl de grosseur
et finissent par devenir' très petits.
Le crochet est court, se termine biusciuement, laissant voir im foramen
largement ouvert, etc.
Excessivi'ment commune dans les falaises de Luc-sur-Mer et Langrune
(visitées naguère par moi), ainsi que dans les carrières de Banville (Calvados),
Eudesia cardium est plus rare et moins bien conservée à Tresilley. Coll.
B. et P.
Vesoul. P. Petitclekc,
{A suivre).
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Bibliothèque. .— L'iinpiession des quatro fascicules du Catalogue pour l'année
courante et l'année dernière (réunies), vient d'être terminée. Ces fa-scicules seront
envoyés dans quelques jours aux lecteure de la Bibliotl^èque qui ont réglé direc-
tement leur cotisation spéciale, ces cotisations n'ayant pas été recouvrées par la
poste.
Question. — M. P. Zieglcr fils, à La Gosse-Epinal, serait reconnaissant aux
lecteurs de la Feuille qui voudiaient bien lui envoyer dos renseignements biogra-
phiques au sujet de l'auteur entomologique <c Ziegler ».
Moles spéciales et locales. 73
Anémone neniorosa L. déiormée par des larves de Thrips. — A propos des deux
Thiips {Al olathniis fusciata L. «'l :\I< Ininit liiips /iixrn Hulz.) qu»,' nous avons signalés
dans notre articlu sur les Parasites des résédiicées et à l'action desquels nous rappor-
tions (1 1 etioleiiicnt de la partie supéi'ieure di'. toutes los
^.,■.1 grappe.s d'un vigoureux pied de f^tsit/ii liileola », M. J. Cotte
' ^Siêi r\ vient d'écrire à mon collègue de Vulaines : « J'ai vu les
Thrips déformer crucifères i-t renonculacé<\s et amener notam-
«•XMiSi. ^^- nient clos proliférations dans los parties florale* (ovaires
"^>^'-^^^ transformes en tig('s feuilléos, siiija/cs Irana/dniitii en jeuUltt
i'crtcs, etc.)... n J. Cotte in iitt.
Je crois devoir rapporter à co dernier cas, une anomalie de
la corolle que j'ai rencontrée une seule fois, au bois Gasseau,
coinniune de Vulaines, en tin mars 1904, sur une rononculacée.
Il s'agit d'une fleur d'Aiiénioiie ntmoiosa L. dont un pétale
était métaïuorpliosé en un sépale semblable pour la forme, la
consistance et la couleur aux trois autres sépales normaux
placés sous la fleur, mais de dimensions beaucoup moindres
quoique, supérieures toutefois à celles d&s sépales voisins,
(voir tig. ci-eontre.)
En même temps, M. Guignon et moi, nous remai-quions
dans l'intérieur de la corolle de très petites larves foncées
que nous prenions pour des triungulins guettant le passage de quelque hyménoptère.
JVIais en rapprochant leur prési'noe sur cette fleur de l'étrange prolifération qu'elle
présente, je crois pouvoir supposer, sans trop de présomption, que ces prétendus
triungulins devaient bel et bien être des larves d'un Thrips quelconque. Il est seule-
ment fâcheux que ne soupçonnant pas alors leuj- véritable identité de parasites de
plantes, nous nous soyons bornés à enregistrer cette obsei-vation sans nous y arrêter
davantage.
La lettre de M. Cotte nous ayant remis le fait en mémoire, il m'a semblé inté-
ressant de le signaler, aux lecteurs de la FeiàUtf, en l'accompagnant d'un croquis
emprunté à un dessin fait d'après nature en 1904.
La même année, et au même endroit, nous avons rencontré en nombre, dévorant
les feuilles et los fleurs de VAnemoiif iiemorosa, des chenilles d'une psychide qui
mise en élevage nous a domié le papillon de Pachytdta unicolor Hfn. (= Psyché
ijraininella Schifl'.).
G. GOURY.
Fréquence du mélanisme chez les Lépidoptères du nord-ouest de la France. —
Ayant remarqué dans les collections de notre région, le grand nombre d'etspèces
atteintes de mélanisme, je crois utile de donner une liste des sujets observés, mais
uniquement pour la région indiquée.
La cause de ces cas fréquents doit probablement être attribuée aux hivers, en
général très humides, (]ue nous avons.
Nous savons que les pays à longues époques de sécheresse, nous donnent des
exemplaires pâles, il s'en suit que, inversement l'humidité doit nous donner des
sujets foncés ou envaliis par les couleurs noires, grises, enfumceis ou brunes.
Dans la liste qui suit, pour indiquer le plus ou moins de rareté, nous avons
employé les abréviations courantes. Les collections sont désignées par les abrévia-
tions ci-après :
Collection Anoelot Col. A.
— Foucart Col. F.
Guérin Col. G.
— Lesaffre Col. L.
— Faux Col. P.
— Siuits Col. S.
La collection Faux a été acquise par la ville de Lille pour son Musée d'histoire
naturelle; les Microlépidoptères de la collection Foucart avaient été acquis par
Faux qui l'a introduite dans sa collection, alors que les Macrolépidoptères ont été
achetés par M. Brabant, de Cambrai, dont nous déplorons la mort récente. Je n'ai
pu, en conséquence, être renseigné sur les sujets de sa collection, la plus riche de
notre région.
Macrolépidotères
Papilio Marliiinii L. , ab. Ni{jrofuxiatus Rothke. TR. — Col. S.
Pieris À'api L., ab. Bryoniae O. R. — Col. A. et F.
Polyommates Phiaeas L., ab. ailes presque toutes noires. TrR. — Col. F.
Noies spéciales et locales.
Apatura Uiu S. V., ab. liiades Nitis. T.R. — Col. P. et S.
Lintenitis l'opuli L., <ib. Trcmulae Esp. A.R. — Col. P. et S.
— — ab. i\'iyr(i, li. — Col. P.
— Sibylla L., ab. .\i(jruia Wetm. R. — Col. F., L. et P.
Vanessa Leva/ut L., ab. ubsrura Fruiist. T. 11. — Col. S.
— U. album L., ab. très biuae. — Col. P.
Meîitaea Aurlmia Rott., ab. obscure Krul. R. — Col. G. et S.
— At/ialia kutt., ab. ^'acuiuia Selys Long. R. — Col. P.
Aiijyitnis Sc/ene S. V., ab. noire. T.R. — Col. P.
— l'uphta L., ab. Valesina Esp. C.
Epinephele J an ira Li., ab. noire. T.R. — Col. A.
î^phim- l'tiiaatri L., ab. Cnico/or Tutt. T.R. — P. et S.
Jlepiaius Luimliiia L., ab. JJacicus Carad. T.R. — Col. A.
Liparis Monacha L., ab. A' milita O. T.R. — Col. F.
— Dispar L., ab. Krcbus Th. T.R. — Col. A. et G.
Bombyx Cralaegi L., v. Ariae Hb. A.R. • — Col. F.
Pyyaera Aiiastornosis L., ab. 'T lista Stgr. T.R. ■ — Col. S.
Lop/ioptcrya Cuiiieliiui L., ab. Giruffinu Hb. R. — Col. F. et P.
Aspliatia liidena F., ab. brun uniforme. R. — Col. G. et S.
Acroiiycta A'iiiiiicis L., al), ,'ia/icis Curt. T.R. — Col. S.
Bryu/j/i/la Muralis Forst., v. Par Hb. C.
Xytopha.sia Jîiirea F., ab. Alopecurus Esp. P.R.
Ayrotis h'.ic/aiiiattoiiis L. , ab. Sigra R. — Col. P. et S.
— T rit ici L., ab. noire. A.R. — Col. P.
— Scyetuiii. iSehiti'., ab. noire. A.R. — Col. A. et S.
Maiiiestra Brassicae L., ab. très enfumé R. — Col. S.
— Fercicaria L., ab. Uiiicu/or Stgr. T.R. — Col. G.
Hadena Didyina Esp., ab. Leticuiitiyina Esp. C.
— Striyilis Cl., ab. Aethiops Hw. C.
— Bicoloria Vill., ab. Furiiiirula Hb. C.
Noiiagria Typhae Tlmbg., ab, Fratcrna Tr. P.R.
— Geiiiiiiipuncta. Hatch., ab, Niyricaiis Stgr. P.R.
CuculliaChaiiiomillae Schifl'., ab. CItrysaiitlieini Hb. R. — Col. F. et P.
Abraxas Grossii/ariata L., ab. ailes sup. presque noii-es. R. — Col. A., L. et P.
Veiiilia Macuhiria L. , ab. Fuscaria Stgr. R. — Col. P.
Biston Hirturid Cl., ab. Fuiiuiria Hw. T.R. — Col. S.
Aiiiphidaaiti Bctiilaria L., ab. JJoubltdayria Mill. C.
boarmia lioboraria Schiff., ab. liifuscata Schiff. R. - — Col. G. et P.
— Crespiixcii/iiria Hb., ab. Abielaria Hw. T.R. — Col. G.
Tephroitia Puiictularia Hb., ab. Obscuraria. T.R. — Col. P.
Eiiiairirya Atoinaria L., ab. ObsoUtana Zett. T.R. — Col. G.
Eubolia Bipunctaria Schiff., ab. brun foncé. T.R. ■ — Col. P.
Ciduria 'J'runcata. Hufn., ab. per/iiscata Hw. A.C.
— Dilutata S. V., ab. obscurata Stgr. R. — Col. P. et S.
Boiiiulûclia Foiitis Thnb., ab. Terricularis Hb. A.R. — Col. P.
MiCEOLÉPIDOTÈRES
Teras Uastiaiia L., ab. Acjuilaiia Hb. P.R. — Col. P.
— Loyiana Schiff., ab. Geriiiarara Froel. C.
— Contaiiiiiiiina Hb., ab. JJiiiiidiana Froel. T.C.
Tortrix Ministrana L., ab. Subufasciaim Stph. T.R. — Col. P.
Cochylis Zephyruna Tr., ab. Maryarotana Dup. A.C.
Prays Curtisellus Don., ab. liustica Hw. A.R. — Col. G., P. et S.
Cero.'itoina Vite/la L., ab. Carbonella Hb. A.R. — Col. P.
Oiiiiiahaclie Fayella F., ab. Dorinoydla Dup. C.
Tacyptilia PopuleUa Cl., ab. Tremiilella Dup. C.
Lyonetia Clerkella L., ab. Ae.rcella Tr. A.R. — Col. P.
J'ai trois remarques à faire au sujet de ces aberiatioDiS :
1° Argynis Papliia, ab. Valesina, il y a une douzaine d'années, environ, me trou-
vant en août dans la forêt d'Ardelot, près de Boulogne-sur-Mer, je n'y ai rencontré
que l'aberration, et C€, en 4 ou 5 sujets capturés en 2 heures environ, malheu-
reusement la saison étant déjà avancée, les sujets étaient passés.
2° Ainjjhidasis Betiilaria, ab. Doiibledayria, dans cette même revue, en juin 1906,
j'ai signalé que les deux tiers de l'espèce appartiennent à l'aberration ; il y a
quelques jours encore, un amateur de la région me signalait que sur la récolte de
dix chrysalides recueillies aux pieds des arbres, sept ont donné l'aberration, les
trois autres étaient du type.
Noies spéciales et locales. 75
3° Teras Hastiann, ab. uqutluna, Paux a fait à l'espèce une chasse effrénée (4.000
à 5.000 sujets capturés) suppo.sant qu'elle était particulière aux dunes et vivant
6UJ- le saule rampant, alors que nous la rencontrons communément sur nos saules
ordinaires des environs de Lille; cette chasse intense, en tout cas, a procuré à
l'auteur toutes les aberrations signalées par Staudingor, plus cinq autres bien carac-
térisées, qui sont inédites.
mie. Albert Sjiits.
Répartition géographique d'Araschnia Levana. — En réponse à la demande de
M. L. Dupont, à sa note de janvier dernier; dans le département du Nord, nous
ne trouvons l'espèce que dans la forêt de Mormal, près du Qucsuoy, elle y est
as.sez commune.
Quant aux Vosges, région qui intéresse particulièrement notre confrère, y passant
tous les ans quelques semaines de l'été, je puis l'informer que j'ai rencontré l'espèce
près d'Anould, non loin de Saint-Dié, mais elle s'y trouve ailleurs, car Peycrimhoff,
âge, non dispersées et donc faciles à rencontrer; je les ai rapportées dans le Nord
pour en continuer l'éducation et j'ai obtenu l'éclosion d'une partie en octobre de
fa même année. Il s'agissait donc, et exceptionnellement, grâce à cette année si
chaude, d'une troisième génération, donnant la forme estivale, alors que le reste
qui a passé l'hiver, est éclôt le printemps suivant, me procurant la forme printor
nière; cette éducation avait été fait en plein air.
Lille. Albert Smits.
Coléoptères rares recueillis en Bretagne. — Voici une liste de Coléoptères recueillis
en Bretagne. Je crois que leur énuniération peut être utile car quelques-uns sont
nouveaux pour la région.
Faronus LaferteÀ A., Vannes (Morbihan).
ButrUus iormicari-ui A., Blain (Loire-Inférieure); B. Delaportei A., Le Gâvre
(Loire-Inférieure); B. uenustus Reich., Le Gâvre (Loire-Inférieure); B. oculatus
A., Blain (Loire-Inférieure).
Trichonyx Maerkeli A., Vannes (Morbihan).
Brycuis hipponennis / Vannes (Morbihan); B. Lefevrei A., Vannes (Morbihan);
B. fossukita Reich., Blain (Loire-Inférieure), Vannes (Morbihan); B. simplex.
Vannes (Morbihan); B. aului! Vannes (Morbihan); B. liaemiitica Reich., Vannes
(Morbihan); B. juncorum Leach., Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Inférieure);
B. sanijuinea L., Vannes (Morbihan) ; B. ILtljeri Schm., Vannes (Morbihan) et Blain
(Loire-Inférieure).
Bythinus Curtisi Den., Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; B.
Pandellei Saule, Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord); B. nor-
■manims, Blain (Loire-Inférieure), Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-
Nord) ; B. hidbifer Reich., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan).
Pselaphus Heisei Hbst., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan); P. longi-
cornis Saule, Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan).
Tychus ihericus Mots., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan); T. tttber-
culàtus A., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan); T. niger Payk., Blain
(Loire-Inférieure).
Euplectus signatus Reich., Blain (Loire-Inférieure); E. sanguineus Den., Saint-
Brieuc (Côtes-du-Nord) ; E. ^ulcatus ! Blain (Loire-Inférieure) ; E. perplexus Dur.,
Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Inférieure) ; E. amb/giius Reich., Vannes (Mor-
bihan) ; E. iiiiniitissimiis A., Vannes (Morbihan).
T ri 1)1 i uni brevicorne Reich., Blain (Loire-Inférieure).
Euniicrvst tarsatus Miill., Blain (Loire-Inférieure) ; E. Perrisi'Reit., Blain (Loire-
Inférieure).
Scydmœnus scutellaris Miill, Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan), S.
coUaris Miill., Vannes (Morbihan); S. pusiUus MùlL, Blain (Loire-Inférieure);
S. co7ifums Bris., Blain (Loire-Inférieure); S. angidatus Mùll., Blain (Loire-Infé-
rieure) ; S. Sparshalli Den. (Helvolus), Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Infé-
rieure) ; S. pubicoUis Miill., Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord); S. hirticollis 111., Blain
(Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan) ; S. Wefterludi Gyl., Vannes (Morbihan)
et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; .S', tarsattis, Blain (Loire-Inférieure) et Vannes
(Morbihan).
Eufhia formicetoriim, Blain (Loire-Inférieure); E. plicata Gyl., Blain (Loire-
Inférieure) et Vannes (Morbihan).
Cephennium thoracicitm Miill., Blain (Loire-Inférieure).
76 Notes spéciales et locales.
Coléoptères de Blain (Loire-Inférieure).
Droinius melanocephalus Dej. — Cercyon haeinorrhoum Gyl. — Catops nigricant
Spence; C. sericeus; C. antsotoiiioïdes Spenc. ; C. velox Spenc. — Colon brunneus
Latr. — Colenis dentipes. — S'iriuni disrei/ens. — Cercus linariœ (Hoterostomus)
Corn. — E/mrœa pusiUn 111. — C njptnrcha strir/osa. — Silramrs bidentotus. —
Psaiiiiii-œrits bipuiictatitf. — Moiiatoma picipes. — Cryptofagus scanicus; C. den-
tatiis. — Agntlndiuin- neiiiiindiiin L. — Ap/iodiiis textiuliiiarius. — lliroscvs dernies-
toides. — Teliphonis hœiiionhoidal is F. — J'tiiius bidens. — Morychus nitens. —
PlntytarxHs setigcr (Strophosnmus hirttis). — Oiiiias pellucidus. —'Styphlus uiigui-
cidd'ris. — Acnlles rchinalus Geini. — Bnijinix te i/i petit ivus; B. frit; B. hitostis. —
Bidmwmorphn nistica. — Fhytohiiis notidti. — Coccidula rvfa.
Mentis rcligiosa n'est pas rare en Loire-Inférieure, dans les landes et les dunes
en août. Mindin; forêt du Gâvre (y est A.C. ainsi que sa variété brune).
Saint-Nazaire. G. Kevelière.
Larves vivant dans le formol. — En réponse à la question posée dans le n° 507
de la feuille : Larves vivant dans le formol, je puis apporter la confirmation sui-
vante :
Au mois de mai 1910, au cours d'expériences sur le Hérisson, j'avais abandonné
à l'air un cadavre de cet animal ; la peau fut ensuite plongée dans une solution
salée, puis dans le formol dilué. Ma surprise fut grande de constater pendant les
jours suivants la présence de larves de diptères, très actives dans ce liquide. Pensant
me débarrasser facilement de ces parasites, j'arrosai le tout de formol pur (solution
commerciale), mais les larves ne parurent pas souffrir de ce traitement et je répétai
plusieurs fois sans succès, l'arrosage avec le formol.
L'expérience ne fut pas continuée ; je n'ai pas déterminé les diptères, mais je
viens de retrouver une larve, dans la peau du hérisson, larve qui permettrait peut-
être à un spécialiste de faire une détermination. Les expériences sur la résistance
des larves à l'action du formol sont d'ailleurs très faciles à renouveler.
Bastia. J- Mansion,
Professeur au Lycée.
Souscription pour l'exécution d'une médaille à l'effigie d'Emile Maupas, Conserva-
teur de la Bibliotlicque Jatioiialc d'Alger, Membre correspondoiit de l'Académie des
Sciences de Paris. Membre honoraire de la Société de Biologie de Paris, etc. —
A une époque oii l'immensité et la dispersion de la production scientifique, dans le
domaine de la Zoologie, empêchent de remarquer bien des travaux ayant une réelle
valeur, les recherches d'Emile Maupas se sont imposées dès l'abord et constamment
à l'attention générale et à l'admiration des Zoologistes de toutes nationalités. Il
suffit de rappeler son mémoire sur la conjugaison et le rajeunissement caryoganiiqu-e
des Ciliés, ses notes .sur la sexualité de Ullyditline, son travail sur Vhermaphrodisme
et la parthénogenèse chez les Xémotodes. Ils valent par l'ampleur des vues et l'in-
térêt des résultats, comme par la précision et l'habileté de la technique.
Pour mener à bien ces longues et belles recherches, Maupas n'a pas eu les res-
sources d'un laboratoire officiel. Il a travaillé chez lui, pratiquant la recherche
pour elle-même, en amateur, dans le sens le plus noble du mot; il y a consacré les
loisirs laissés par ses fonctions de bibliothécaire ; la simplicité des moyens dont il
.a dispasé n'a d'égale que sa modestie allant jusqu'à l'effacement. Aujourd'hui, l'état
de sa santé interdit à E. Maupas de poursuivre et même de terminer ses recherches.
On a pensé que parmi les nombreux Biologistes qui, à distance, et souvent sans
rien connaître de sa personnalité, ont lu rt apprécié ses œuvres, beaucoup s'asso-
cieraient volontiers à une manifestation de sympathie et de haute estime envers
lui, en souscrivant à une plaquette à son effigie, exécutée par l'artiste Chadel.
Le Comité accueille avec gratitude toutes les souscriptions. A partir de 20 francs,
elles donneront droit à un exemplaire en bronze de la médaille ; à partir de 50 francs,
a un exemplaire en argent.
Prièi-e d'adres.ser les adhésions à M. Lhéritiee, Trésorier du Comité, à l'Institut
Pasteur d'Algérie, Alger.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
lœp. Oharihllr, RennnB— Paris 751-13'
FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE FRANCO-RHÉNANE
Dans le courant de l'année 1908 on a commencé dans les Mincellanea-Entoniologica
la publication d'une série d'ouvrages relatifs ailx Coléoptères de la région franco-
rhénane.
Les CicindeMdœ ont déjà paru, les Carnbidœ sont en cours de publication et dans
le courant de l'année 1911 paraîtront en partie les Elatt ridœ par M. H. du Buysson
et les Dytùcidœ Noteruhe, Hyphydi id(e, II yiirohHdce. et Ilahplidœ, par M. M. des
Gozis.
D'auti'es volumes sont prêts ou en préparation, notamment les familles 15. Clam-
bidœ, 16, Leptinidœ, 17. l'iatypsyllidœ, 18. Vnrylopliidœ, 19. Sphœriidœ, 20. Trichb-
pterygidœ, 21. Hydroscaiili.idœ, 22. Schaphidiidœ, 23. Hisleridce, 24. Hydrophilidcb,
25. Caiitharidœ, 33. Cryptoplmgidœ, 40. Cisidce, 43. Coccinellidœ, 48. Dermestidœ,
Sô. Eucnemidœ, 56. Bitprestidœ, 60. Ptinidœ, 61. Anobudœ, 62. Œdemeridœ, 65.
Hylophilidœ, 66. Ardhicidœ, 73. Tenehrionidœ, 74. Cerainbyddœ, 75. Chrysomelidœy
82. Lucanidœ^ 83. IScarahœidœ.
La plupart de ces ouvrages ont été confiés à des spécialistes, ou ont été revus
par des entomologistes d'une compétence indiscutable ; ils sont par conséquent très
complets et au courant des derniers progrès de la science. Ils seront tous rédigés
suivant un plan uniforme et comprendront :
1° Une partie analytique très simple sous forme de tableaux synoptiques, per-
mettant de déterminer le genre et l'espèce.
2° Une partie synthétique comprenant les- descriptions détaillées des espèces, races,
variétés et aberrations.
Quelques-uns de ces ou^'ages paraîtront dans la revue, d'autres seront édités à
part. Pour recevoir ces deriders, nos abonnés auront à payer un supplément de
prix calculé à raison de 0 fr.40 par fascicule de 16 pages.
On peut souscrire à ces mêmes ouvrages sans être abonné moyennant 0 fr. 50 par
fascicule. >
E. BARTHE,'23, rue d'Alais, Uzès (Gard).
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typiques disponibles en boîtes vitrées. Ces prépaa'ations, des plus soignées, s©
recommandent pour l'Enseignement et les Musées et sont déjà adoptées par des
centaines d'établissements français et étrangers. — Renseignements et envois con-
ditionnels sur demande.
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disponibles, surtout Diptères.
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lisées et conservées, plus quelques petits mammifères, nids de guêpes, d'oiseaux, etc.
Le tout contenu dans une belle et grande vitrine acajou et deux vitrines chêne.
Pour rensignements : *
S'adresser à M. GEBET, 76, rue du Fauhov^g-Snint-Denis, Paris.
SOMMAIRE DU N° 508
G, Goury et J. Guignon : Insectes parasites des Polygalées.
J. Lacroix : Etudes entoinologiques. — Quelques anomalies chez les Chrysopides.
P. Le Brun : Herborisations dans la haute vallée du Giffre, aux environs de Sixt, près
Samoons (Haute-Savoie) [suite}.
Paul Petitclerc : Note sur le Bathonien supérieur (Bradfordien) de Tresilley, canton de Rioz
(Haute-Saône) {suite).
Notes spéciales et locales :
Bibliothèque. ' • '
Question.
Anémone nemorosa L. déformée par des larves de Thrips (G. Gouhy).
Fréquence du mélanismc chez les Lépidoptères du Nord-Ouest de la France (Albert Smits).
Répartition géographique d'.Vraschnia Levana (Albert Smits).
Coléoptères rares recueillis en Bretagne (G. Revelière).
Larves vivant dans le formol J. Mansion).
.Souscription pour l'exécution d'une médaille à l'effigie d'Emile Maupas.
Echanges.
BCLLËTIN D'ÉCHANOCS DE Lk FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Pierre Le Brun, 16, avenue de la République, Paris, offre d'échanger en plants
vivants, les espèces suivantes : /ris foetU/is iih.'ia, I. virescens (.Valais), 1. sibirica;
Sci/la bijoUa, .!>'. lilio-llyacinthiis; iVarcissus pseiido-narcissus, N. incomparabilis ;
■ Erica ciliuris, E. TetraUj., E. i^coparia, E. vagans; Anchusa seinpervirens; Âlysnum
nMrtanum ; Tulipa sUvestDs, T. JJtdieri, T. clusiana; Erijthronium- Dens-C'anisi
Anémone silvestris; Sedum dasyphyllum; Viole palustris; Polystichum, cristatum;
Myrica gale; Lohelia urens; W ahlenbergia hederucea. (à suivre).
M. Gerel, 76, rue du Faubourg-Sdint-Denis, Paris, demandé à échcinger des Ara-
néides (araignées proprement dites) d'Europe, en alcool, bien déterminées, contre
des coquilles vivantes, ou fcssiles, minéraux, œufs d'oiseaux ou autres objets d'his-
toire naturelle.
Le marquis de Sardi, rue Eugène-Lisbonne, 8, Montpellier, offre : Geoda silicea
enhidra de l'Uruguay et plantes fossiles des schistes permiens de l'Hérault contre
minerais d'or ou argent natif.
M. l'abbé Boone, à Bouin (Deux-Sèvres), s'offre à clas-ser les fossiles du Lias et
du Juras-sique sauf le Sinenuirien et le Kimmeridjien. Il échangerait volontiers très
bons échantillons de ces terrains.
M. L. Chopard, 52, boulevard Saint-Germain, Paris, désire Orthoptères de la
famille des (îryllidae de toutes provenances; échange ou étude.
M. Rousseau (Ph.), à Simon-la-Vineuse (Vendée), offre : bonnes coquilles, marines
et terrestres, françaises et exotiques ; fossiles en bon état de presque tous les étagee
géologiques du Cambrien ou quaternaire; des minéraux et roches assez raffes;
quelques coléoptères et hyménoptères australiens; des plantes phanérogames et
cryptogames. Demande : des objets analogues, sauf des insectes, des cartons vitrés
système Deyrolle, des ouvrages scientifiques et des silex taillés, haches, etc. Envoyer
oblata.
M. G. Houlbert, Station entomologique, Rennes. A échanger : Gyllenhal : Insecta
suecica. Coléopt. 4 vol., broch. Lips. , 1808-27. — Stieelin et Gautaed : Fauna
Coleopt. helvet. Die Kafer-Faxina d. Schiceiz. Zurich, 1869, 1 vol. relié. — Thomson
(J.). : Essai d'une classification de la famille des Céranibycides, Paris, 1861, 1 vol
broché, 3 pi. ■ — Spinoza : Essai monoç/raph. sur les Clérites, 2 vol. Gènes, 1844,
47 pi. color. — Blanchaed : Histoire des Insectes. Paris, 1845, 2 vol. reliés en
un seul, 20 pi. noires. — Annales de la Société entomol. de France, 1875 (fasc. 2,
3 et 4) ; 1881 (fasc. 1, 2 et 4) ; 1889 (fasc. 1, 3 et 4).
OUVRAGES OFFERTS A LA BIBLIOTHÈQUE
bU 10 FÉVRIER AU 9 MARS 1913
De la part de MM. Collinge (1 br.); Ad. Dollfus (1 vol.); Eob. Dollfus (1 br.);
Guignon (2 br.); BBlian (4 br.); Lambertie (2 br.); Mansion (1 vol.); Eabaud
(2 br.) ; Claudius Roux (11 br.) ; Sollaud (1 br.) ; Stebling (1 br.).
Total : 2 volumes, 25 brochures.
Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
O ^.^ 1" Mai 1913 — V' Série, 43' Année — N» 509 .-_. /^
■^ : D^
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSLELLE D'HISTOIRE NATURELLE
s» mSm «S»
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien DoUfus, 3, rue Fresnel, Paris (16=) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"" janvier
(au lieu du i^' novembre)
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
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1913
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André (Gustave). — Chimie agricole. Il, Chiiiiie du .sol, in-18, xvi-556 p. — Paris,
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BauROOiN (A.), V. FoROT et A. Piffault. — Le Bas-Limi)\isin, in-8", xv-298 p.
et grav. — U.ssel, Eyboûlet.
BoussAC (Jean). — Etudes stiatigraphiqucs sur le Numinulitique alpin, gr. in-4",
XXX -662 p., avec figujes et planches. — Paris, inip. Nationale (Ministère des Travaux
publics. Mémoires pour servir à l'explication de la carte géologique détaillée de
la France).
BuPFAULT (Pierre). — Le Briançonnais for.?stier et pastoral. Essai de mono-
graphie, in-S", 232 p., avec 3 cartes et 22 photogr* — Nancy et Paris, Beiger-
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CUREAU (Ad.). — Les Sociétés primitives di- l'Afrique équatoriale, in-8°, xn-
420 p., 18 planches et 1 carte. — Paris, A. Colin. — 6 fr.
Damon (Ernest). — L'Escargot industriel. Elevage et parcage de l'Escargot, 13 p.
et fig. — Gien, iuip. Pigelet.
Gatin (C.-L. ). — Les arbres, arbusfces"«t ai-brisseaux forestiers, 100 planches
coloriés, 32 dessins originaux, in-16, LX-117 p. — Paris, Paul Lechevalier.
GuiNiER (Ph.). — Atlas des arbres, arbustes, arbrisseaux et sous-ai-brisseaux
croissant spontanément ou naturalisés en France et dans les régions limitrophes
(900 p. et 200 planches), 2<^ et 3<^ séries, 60 p. et 20 pi. — Paris, Lhomme.
HoVELACQUE (André). — Anatomie macroscopique des lymphatiques du poumon,
vaisseaux et ganglions, 4J p., avec schémas. — Nancy et Paris, Berger-Levrault.
Maître (Léon). — Le Lac de Grandlicu et se^ affluents, l" livraison, in-8°, 121 p.
et grav. — Nantes, imp. Dugas, 2^^ livraison, 112 p. avec carte et grav. • — Rennes,
inip. Oberthiir.
MoNTCHAMP (Auguste). — L'industrie des Phosphates dans la sud tunisien (thèse),
in-8°, 117 p. et cai-te. — Le Puy, imp. Peyrillier.
NÈGRE (Georges). — La Houille sous le pays de Bray (thèse), in-8°, 143 p. —
Bruxelles, l'auteur, 65, rue du Midi.
NÈGRE (Georges) et P. Combes fils. — Etude géologique du tracé d'un projet de
canal souterrain Parjs-Poissy, in-8°, 15 p. et planches. — Paris, imp. ileynès, 9, rue
Saulnier.
RouviÈRE (H.). — Précis d'Anatomie et de Dissection; t. II : thorax, abdomen,
bassin, membre inférieur, in-8°, 485 p. et 259 fig. — Paris, Masson.
RozÉ (G.). — Recherches anatomiques, chimiquas et pharmaceutiques sur le Pin
d'Alep et ses produits de sécrétion, in-8°, 91 p. avec fig. — Montpellier, imp. gén.
du Midi.
Sartory (A.). — Les empoisonnements par les Champignons, été de' 1912, in-S",
vi-53 p. et 5 pi. — Paris, Lhomme.
Trotiessart (E.-L.). — Catalogue des Oiseaux d'Europe pour servir de complé-
ment et de supplément à l'Ornithologie européenne de Degland et Gerbe, in-8°,
xviii-545 p. — Paris, Lhomme.
La Pêche moderne. Encyclopédie du pêcheur (par Albert-Petit, Cunisset-Carnot,
Jou.sset de Bellesme, Joyeux-Laffuie, Launay, Maison, Marsillon, Carré, Pére^.
Poyet, Voulquin, in-8°, 592 p. et 680 fig. — Paris, Larousse.
!«' Mai 1913 — V-^ Série, 43' Année — N" 509
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLEE DU QIFFRE LbôRARi
NEW YOR
Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Savoie) fsoTAHicA
(Fin)
QAKi»BN
6° Vallée des Fonds. - Chalets de Crépinnes.
Cette excursion peut se faire facilement en une matinée, si l'on part de
Ijonne lioure. Elle procurera en particulier de nombreux représentants de la
llore silvalique subalpine.
Traversant le Gilïre, nous passdns devant la mairie, puis nous suivons la
route du col d'Anterne, qui monte en pente douce à travei-s des prairies
humides où VAlchimilla vulgaris L. et le Cirshmi oleraceum Scop. sont abon-
dants. Nous traversons le hameau de Maison-Neuve, puis le village de Sal-
vagny (87.j mètres). Au sortir de ce tlerniei-, nous fr-anchissons un champ
d'éboulis, cône de déjection du tori-ent de Nant-Sec, descendaiil à gauche des
Frètes, et semé de Saxifraçid. aizuUli's \,. Nous trouvons une bifurcation. Si
nous disposons de trois quarts d'heure, un petit délour nous permettra de
récolter une plante fort intéressante, particulière aux forêts de Conifères des
hautes montagnes, et n'existant guère que là, dans la région. Pour cela, nous
prenons le chemin de droite, suivant la vallée, et rejoignant le torrent de.s
Fonds à l'entrée de la forêt. Au boi'd du chemin, à gauche, dans des espaces
marécageux, croissent Tofielda cahjcuiatu R. Br. et Orchid conopsea L. Le
torrent, coulant entre de gros blocs de rochers, resserre entre les deux pentes
sombres et couvei'tes de sapins, puis, en face de nous, les à-pics vertigineux
descendant de la pointe de Salles (2,721 mètres), tout cela donne à l'endroit
un aspect extrêmement sauvage. Dans les rochers bordant le torrent, nous
ti'duvons ahondannnent Epiloblum rosniaiuùiiAiuin Haenke et Drijas octo-
Ijclala L. (délleurie). Nous passons le torrent sur le petit pont de fer, poui-
laisseï- un instant à notre droite le chemin (lequel fait à cet endroit un lacet)
menant à la belle cascade du Rouget, puis au col d'Anterne par les chalets
des Fonds, ou à Servez et aux llouches par les chalets de Salles et les cols
de Plate ou de la Portettaz. Le pont franchi, nous quittons le chemin, pour
monter dans la forêt, légèrement à gauche, l'espace de cinquante mètres;
là, parmi la mousse, sous les sapins, Goodyera repens R. Br. croît en quan-
tités. En continuant jusqu'au chemin, nous trouverons au bord de ce dernier
les Saxifragn Aizoou L. et cuneijolia L.: puis, un peu plus loin, au-dessus
du chemin, à droite, Centaurea munlavu L. et Salvia glutinosa L. Repassant
le torrent, nous revenons jusqu'aux éboulis, à l'entrée du village de Salvagny,
pour prendre le chemin muletier que, à l'aller, nous avions laissé à notre
gauche. C'est le nouveau chemin menant aux chalets des Fonds par les chalets
d'Erassette, et au Buet par le récent l'cfuge bâti sur la crête des Frètes. Nous
78 I'. I.I-: lîlil \. llrihiirisdUiius il(in\ lu liunlf ctillrc ihi (l'iljir.
enli'uiis bii'iilùt dans la vasic loi'ùl de saijiiis i]iii coinK," liail ce xcisaiil jusqu'à
I.8IX) iiu'lirs (l'allitudc. Nous li'ouvons en abondance sui' les 1jI(jcs de rochers
au bord du ( licmiii. Kemcj-u saxat'dia Rchb. et Carnpunula pusilla liaenke.
Au bout d'iuii' lu'uii' ilf Hionlée, nous parvenons à un groupe de granges,
situées sur uu rebord gaziuuié dominant le ravin au fond duiiuel l'on apei'(;oi1
II' torrent di's Fonds. .Niuis ipiilluus aloi's ce clieiiiiii, pour piriidrc à gauclie
un sentier niontanl dans la forêt |)ar de nondjreux lacets. Inlerieuienient.
nous trouvons de beaux représentants de la Dore lorestièi-e : Arcituiia mu,s-
cosa L. et Aipleniurii viridc Iluds. sur les rochei's humides et moussus, puis
Lunaiia rodivhui L. (en fridts) et CephaUnitheid rabra Kicli., cette dernière
tiès abondante. Dans les clairières abruptes, nous remarquons Dhjllaiis
tulea \j., ainsi ipie Dmilarid digildla Lam. (en fruits), l'hylciima spicalum L.,
l'fenuiUhes purpurva 1;., l'avis (luadiijoUa L. (en fruits) et Luziihi nivca D. G.
Plus haut, toujdiiis aux abords du chemin : Vicia silvalica L. (ce), Pii'ola
■seciinda L. et Maididlu iiiiini biluUurn D. G. Enfin, avant de sortir de la forêt,
au niveau de l'avanf-dernier lacet, nous récoltei-ons, sur le sol humeux foimé
d'aiguilles de sapins en décomposition, deux parasites : Mnnolrupu hypu-
pitijx \j. et le i-are EpiponiuiK (niielini Uich. Sortis de la foiêt. nous aperce-
vons, dans une riante clairière alpestr-e, à 1.449 nièties d'altitude, les granges
de Grépinnes. Une petite peide gazonnée, située au delà des gianges, au nord,
va nous procurei' abondamment Sempervicum lectorum L. et Gentiana
lutea L., puis Orcliit; uslulata L. et Digilalis grandiflora Alt., plus rares.
De cet endroit, nous jouissons d'une fort belle vue; au-dessus de nous, des
sapins, de plus eu plus espacés, escaladent l'arête des Frètes, poui- cesser
de croître un peu plus haut; en face de nous, le petit vallon désolé menant
aux chalets de Salles, et la belle cascade du Houget, dout la iiuiieui" emplit
toute la vallée.
Si, ayant quitté Sixt de bou malin, nous voulons allei au col d'Anlerne et,
de là, à Ghamoiii\ ou aux lloudies, il nous faudra contiiuier le même chenun
jusqu'aux chalets des Fonds. Ge passage, de même ipie celui du col de Plate,
se recommande surtout aux géologues, en raison des nombreux fossiles qui
se trouvent dans ces formations calcaires. Si, au contraiie, nous devons
revenir à Sixt, il sera nécessaire de redescendre pai- le même chemin, le
couloir d'éboulis du torrent de Nanl-Sec, empêchant de descendre directement
sur Salvagny et sur Passy.
Le principal mérite de cette excursion léside dans le fait qu'elle pei'niet
de récolter beaucoup d'espèces propres aux fiuèts de la zone subalpine.
7° Croix de Commune. — Pentes du Grenairon.
Gette excursion est, sans contredit, la plus riche. Le botaniste quittant Sixt
pourra la faire en allant, par le col de Tanneverge, soit à Finhaut (Valais),
soit à Vallorcine. En ce cas, il devra partir de Sixt avant le lever du soleil,
de manière à se trouver à la croix de Gommune avant neuf heures, pour
pouvoir y herboriser avec fruit; autrement l'excursion nécessite, pour être
fructueuse, une journée entière. Le passage du col de Tanneverge ne sera
à conseiller au botaniste que s'il ne craiid ni le vertige ni la fatigue, la des-
cente du col étant très raide, vertigineuse paifois, à ti-avers des rochers très
inclinés. Dans ce cas, si le teijips est favorable, il faudra treize à quatorze
heures jusiju'à Finhaut. Dans tous les cas, l'excursion nejdevra être entreprise
que par un beau temps certain. Les orages qui se forment fréquemment et
inopinément sur la chaîne du Mont-Blanc se dirigent très souvent sur le massif
du Buet et du Grenairon, de sorte que l'on peut, d'un instant à l'autre, et
sans s'y attendre, au-dessus de la croix de Gommune, sans aucun abri, exposé
aux coups de foudre fréquents dans la montagne à cette altitude, aux chutes
p. I,K liRUiN. - llinbiinsdlxons dans la hautr tuilléo du (irljri'. 79
de i-()chers (jui paiaissent permanentes à cet ciididil, el surloiil au brouillard,
liMiiK'l vous environne soudiiin et vous coniraini à une inimnhiiité prudente
elcoiuplète. Alors que le ciel, en face, parait uiagniliiiue, l'on est très surpris,
à cet endroit, d'entendre soudain l'orage que l'on n'avait pu deviner derrière
la montagne qui en cachait la vue. Des provisions sont indispensables à cette
course, la majeure partie du trajet étant absolument désert.
Le première partie du clienuii nous est connue. Nous suivons la route du
Fer-à-dheval jusqu'aux Hrairels, où nous traversons le Gillre, pour suivre,
à droite, un chemin qui entre immédialemenl dans la forêt, api-ès avoii' franchi
un petit torrent. Ce parcoui-s ne nous procurera guère que Ueum rivale !..
et Sambucus racemosa L. (en fruits). Après une demi-heure de montée,
nous atteignons la petite claii-ière où se trouvent les granges de Sairon
(1.228 mèti-es), et où VKpllDlùuni spicalum Lam. est abondant. Rentrés dans
la forêt, poui' grimper par de nombreux lacets une pente herbeuse et brous-
sailleuse fort raide, étroitement bordée par deux petits torrents, celui de
droite dévalant dans une tissure, entre des roches polies très inclinées, et
foi'manHa cascade du Uard. Parvenus aux granges de Commune, après avoir
laissé à notre droite les chalets, du même nom, nous nous y reposons un
instant de cette longue montée.
Nous «avons devant nous le massif du Grenairon (2.772 mètres) dont les
falaises verticales et polies, réguhèrement étagées et couvertes de neige supé-
rieurement, ont un aspect très pittoresque. A la base de la première paroi
s'étend une large pente d'éboulis, parsemée de vastes névés à dioile, et
couverte à gauche de gazons coupés de gros blocs de rochers détachés de
la paroi. La partie gazonnee est limitée à droite par un petit torrent issu des
névés, et à gauche par une crête herbeuse bordant les premiers escarpements
des piécipices du Fer-à-Cheval, et sur laquelle nous apercevons la croix de
Commune (i.932 mètres). C'est l'espace, tantôt gazonné et rocailleux, tantôt
morainique, compris entre la crête à gauche, la première paroi du Grenairon
en face de nous, et le petit torrent, à droite, que nous allons exploier, en
ayant soin de remai-quer le toi'rcnt le plus rapproché du Fer-à-Cheval, foimant
une ligne oblique dirigée du S.-E. au N.-W.
Au-dessus des granges, nous nous dirigeons obliquement vers le petit
torrent, en traversant des gazons où nous voyons en abondance les beaux
capitules orangés du Senccio Dorunicuni L. et le Cirsium spinosissmum
Scop., puis, entre les blocs de rocheis épars sur le gazon : S(idjra(ju Aizoon L.
et bnjoidc6 L., puis lAspidiam loncitylis Sn. Sur la rive droite du petit torrent,
dans les éboulis presque entièrement dépourvus de végétation, nous trouve-
rons Valeriana moiilana L. et Hutcliinsia rolundifoiia K. Br., aux feuilles un
peu charnues et glauques, et aux tleui's d'un lose tendre. Nous éloignant un
instant du torrent, nous revenons vers la cioix de Conmiune, à travers des
gazons qui vont nous procuier Arenaria gvandijli)ra Jacq., Belltdiaairuin
Mkhelii Cuss.,' Cenlaurt-a unii'lora L., Crépis aurea Cass., et les Orchis ylo-
bosa L., albida Scop. et viridis L. Nous revenons ensuite, pour le suivre, au
bord du petit torrent, maintenant simple ruisseau, lequel oblique vers la
gauche. Bientôt nous nous trouvons dans un long couloir, très incliné, dont
le fond est entièrement occupé par la neige, et que nous remontons. Une
charmante llore alpine, tapissant les deux talus de ce couloir, surtout le côté
gauche, exposé au soleil, va réjouir nos regards : Uenliana venia L., nivalin L.
et acaulis L., aux Heurs d'un bleu intense, puis les délicates corolles de la
Snldanella (dpina L., perçant pai' endroits sous la neige. Sur le talus gauche,
formé de débris rocheux humides, croissent Viola calcarata L. et la rare l'in-
(jaivuld aipina L.; enfin Rainincuhi.s alpe^lris L., qui, à partir de cette alti-
tude, anime à profusion de ses belles fleurs blanches les pierrailles dénudées,
&
&
80 1'. I.K Itiu ,\. - llcilKirisalinns dans la hanlc vallrc du (•iljic.
au voisinaire dos neiges fondantes, llevenant délinilivenienl sur la gauche,
nous Iravei'sons d'abord ^W^ débris seiiisleux, puis des gazons roeaiiieux, ce
(|ui nous permet de récoitei' encoi'e (te lionnes ciioses, telles que te cliarinani
Sili'iw acanlis L., aux Meurs d'un rose vif [laraissanl pi(iuées sur des pelotes
de mousse, puis Achilhra airala L. et moschala L. et l'haca alpina Wulf. (1\.).
Nous gagnons enlin la ci-uix de Commune, située sur un mamelon dominant
tout le cinpie du Fer-à-Cllieval. De là, nous allons remonter ta crête qui, au-
dessus de la croix, borde les pi-endères pentes du précipice, dont le paicours
n'offre d'ailleurs aucun dangei-; cela nous piocurei"i Astt'r alpimis L.. puis
les frondaisons fructifères du Huibnrndiiim cpmuin I,. it{.), que nous aurons
peut-être ta cliance de récolter en tteurs plus haut. Sur la pente tournée vers
te Fer-à-Chevat, nous pourrons recueillir sans difficultés Erynguim alpi-
num L., d'aillcuis très jieu abondant.
.Nous parvenons enliu à t'extiémité de ta crête, à l'endroit (2.2;i() mètres)
où elle rejoint le Grenairon, pour obliquer ensuite à gauche. Là, nous trou-
vons un vaste champ de neige, bordé de Kununculus alpc:^lris L. (ce.) et à
l'extrémité duquel nous pourrons sans doute apercevoir Bulbocodium ver-
nam L., récemment découvert et encore fleuri. C'est à cet endroit que
s'arrête t'excuision, si nous redescendons à Sixt. Nous avons devant nous
la muraille verticale et |iolic du Grenairon, dont le pied est couvert itc blocs
de rochers qui s'en détaclienl de temps à autre; à gauche ta chaîne frontière,
avec te Cheval-Blanc (2.8 1!) mètres) et la pointe de Finive, réunissant le Buet
au Tanneverge, puis les précipices du Fer-à-Cheval, avec leurs cascades
irisées par te soleil, el le col de Tanneverge, en partie couvert de neige;
derrière nous enlin les Avaudruz el le groupe neigeux du Mont-Buan et de la
Tour-Sallières.
Si, ne craignant ni le vertige, ni surtout la fatigui; d'une longue course,
et ayant devant nous cinq ou six heures, nous voulons gagner le col de Tan-
neverge, il nous faudra suivre la pente, formée d'éboulis et d'aspect désolé,
qui, de l'endroit où nous sommes, s'étend régulièrement el en arc de cercle
au-dessus de ta paroi du cirijue ta plus élevée, jusqu'aux pâturages de Tanne-
verge. Nous longerons la base des petits glaciers du Chcval-Blani' cl de Finive,
en ayant soin de ne pas nous appi'ochei- du pi-écipi''e que nous contournons.
Du col (2.497 mètres), limite entre ta Haute-Savoie et la Suisse (Valais), par
une descente de lochei's extrêmement raide, vertigineuse par endroits, nous
tomberons dans le petit vallon désolé de Barberine, peuplé à cet endroit de
tourbières dans lesquell(\s croît le Scir])n^ alpinus Schl. Nous descendrons
le vallon jusqu'à Emosson, puis, de là, nous pourrons ou bien continuer ta
descente du vallon jusqu'à Valtorcine, ou bien aller à Finhaut par le col de la
Gueulaz où nous tâcherons d'arriver avant te déclin du jour. Au sommet du
col même croissent les l'ares Juiicux Jacquini L. et Eriophorutn SchL'Uchzerii
Hoppe, puis LniselPiiria p)'nctimbe)is Desf., abondante au sonunet des Six-
Jeurs (2.0."i6 môtresi. mamelon granitique et gazomié dominant le col au sud,
et du haut duquel la vue eudirasse toute la chaîne du Moid-Blanc. Du col
(l.!)27 mètres), une Iniirc de descente nous mènera à Fintiaut; ou mieux, si
nous disposons encore d'une heure de jour, nous descemtrons directement
à Giétroz, ce (pii nous pernu'ttrail de r't''coller l//(i.v//r/(v ci'ispus lientli. dans
des éboutis giaiiiliques descendant jusipi'au bord de la route, à gauclie de
l'hôtel où nous pourrons coucl;er.
Si au contraire nous redescendons à Sixt, nous i-egagnerons les granges
de Commune. Toutefois nous pourrons, de là, suivre un itinéraire beaucoup
moins fatigant que celui de l'aller, en suivant le chemin se maintenant à tlanc
de montagne à travers tes pâturages, pa-r les chalets de Commune, ceux de
la Mouillette et des Vognys, enfin le hameau de Passy, d'où nous descendrons
tout droit à Sixt.
p. Le Brun. — Herborisalions dans la haute vallée du CAjJrc. 8l
,\oT\. — Ces récils d'excursions, résiillals de modestes observations re-
cueillies (IniJiiil d(Uix mois, son! forei^nicnl très incomplets, vu !;i grande
richesse de Ici lldie de la i'éi;ion. Il restera au l)i)tanistê de nombreux PiidroiLs
à explofrr, tels que le cirque de la Ciuivrc, entourant les clialots dos Fonds:
le lac d'Anterne, le lac de Vogcalles, le vallon menaid aux chalets de
Salles, etc. Il ne regrettera pas d'avoir prolongé des recherches qui n'auront
pas manqué déjà d'être pour lui pleines de pi-olit et d'agi'énient.
Paris. P. Le liiuiiN.
,.fjp..
RECHERCHES SUR LES COULEURS OPTIQUES & PIOMENTAIRES
CHEZ LES LÉPIDOPTÈRES
On .sait que les couleui's des ailes des Papillons sont de deux sortes : les
unes sont dues à un pigment qui s'est déposé, à la fin de l'histogenèse, dans les
écailles en voie de formation. Les autres sont optiques et dues à des phéno-
mènes de diffracliiin, compaiables à ceux qui donnent naissance aux réseaux,
en o|jti(iue; les couleurs opli(|ues sont bien connues des entomologistes et
provieiuient des interférences provoquées par la construction intime ou le
relief des écailles. C'est, par exemple, dans le genre Morpho que l'on rencontre
l'es magniliques couleurs bleues, irisées, aux reflets métalliques; les coii-
leui's cliatnijinites, chaiigo.aiiles, si répandues chez les Papillons tels que ceux
du genre Limcnilis proviennent aussi d'écaillés optiques dont la constitution
a pour principal effet de décomposer les radiations lumineuses.
Les écailles optiques sont généralement vides ou remplies de gaz; elles sont
ornées, sur toute leur surface, d'une quantité de stries en relief, parallèles
et séparées les unes des autres par une rainure; la disposition en relief est
rendue appai-ente par le fait que, au microscope et à la lumière directe, chaque
strie provoque une ombre portée à l'un de ses côtés; on s'en rend compte aussi
par la méthode des coupes.
Cependant la constr-uction striée de l'écaillé n'est pas suffisante à elle seule
pour produire, par exemple, le bleu métallique des Mnrphidœ ou le violet
cliainyani des l/nnfnitis, et il est nécessaii'e que d'aidres écailles contenant
du pigment foncé existent au-dessous des optiques pour former un écran
propre à mettre en valeur les irisations de la surface.
D'une série de recherches et d'expériences que nous avons pratiquée.s,
depuis 190fi, sur la vai'iation des Papillons (1), il résulte, entre autres, que
certains phénomènes d'optique, dont celui de décomposer les radiations
lumineuses est le plus important, jouent un grand rôle dans les modifications
de couleurs et dans la formation du niélanisme et de l'albinisme chez les
Lépidoptères. Nous ne pouvons, ici, résumer l'ensemble des résultats de ces
recherches et nous nous liornerons à indiquer ceux de ces résultats qui
mettent en évidence le rôle joué dans ce domaine par ces phénomènes d'op-
liiiue, dont (pielques-uiis sont peu connus d(^s physiciens.
Kn premier lieu, nous devons constater qu'il n'existe aucune différence de
constitution morphologique entre les écailles opticpies et les écailles pignien-
(II Arnold Pictkt. Beclierches expérimeiilales sur les inccanismes du mélanisvie et de
l'iillyniisnie niiez les Li'pidoptères. Méni. Soc. Phys. et Ilisl. nal. Genève, vol. 37, (). m k 278,
pi. 1 k 5, 1912. — Voir aiissi : Recherches e-rpériine niâtes sur l'origine de la rouleur bleue
chez les Lcpidoplcres. Arch. 3e. phys. et nal. Genève, \\\ vol. 30, p. 621-623, 1910.
82 A. PiCTET. — Les couleurs optiques chez les Lépiduplères.
laiii's. l'AJiiiiinéf'S an iiiici-oscope, les deux sortes sont pareilles et la
iiH'lliiHlr ili'S coupes iv\èle que les pignieulaires sont ornées de stries en
ri'licf s('iiil)lal)les à celles des opti(|ues. Du i-esie, il est facile de se rendre
compte ipic celles des écailles ipii sont peu chargées de pignieid et «jni. pai'
conséquent, sont restées un peu transpareides, décomposent parfaitement les
vibi-ations de la lumière dès qu'on les a détachées de l'aile pour les examiner
séparément au micioscope, ;\ la lumière directe. Seules les écailles sur-
chargées de matière colorante à tel point qu'elles en sont rendues opacjues,
ne jouissent pas de ((-Ile propriété. Sans entrer dans le détail de nos re-
cherches, nous concluons que le jihânnniènr de décomposition des radiations
Unninenses est lié à la quantité de pigment qui colore les écailles et que ce
lihéiiomène croît dlntenxité vn raison inverse de la quantité de pigment.
Le pigmeni constitue dduc la seule différence qui existe entre les écailles
opli(pies e| les pignieidaires. Poni- se l'endre compte du rôle (|u'il joue dans
la coidralion des Papilleiis, ilcunvienl par consi^-quent de débarrasser de leur
matière colorante les ailes de quelques-uns de ces insectes I.a chose est facile;
de tous les procédés que nous avons employés, celui qui consiste à plonger
les ailes dans un bain de potasse caustique à chaud est le meilleur. De cette
façon on arrive à extraire assez facilement le pigment des écailles et à rendre
les ailes plus ou moins transparentes suivant la dnn^e de l'action de la potasse
et suivant la nature du pigment. Et nous voyons, de cette façon, que les cou-
leurs claires sont formées par des écailles qui covtierwent moins de pigment
que les couleurs foncées et non pas toujours un pigment phi.t clair.
T. es ailes, une fois qu'elles ont été décolorées par ce procédé, sont lavées
h l'eau, puis à l'alcool et nous les étalons sur nn porte-objet où elles ne tardent
pas ri sécher. La transparence qu'elles ont acquise facilite l'examen micros-
copique et celui-ci nous montre que la forme des écailles et leur position sur
l'aile les unes par rapport aux autres n'ont pas été modifiées: il en est de
même des stries qui sont restées intactes et n'ont été ni déformées, ni altérées.
Or, si l'on examine les ailes ainsi décolorées, par transparence, h la lumière
du jour ou à la lumière artificielle, en ayant soin de les incliner légèrement,
la première chose que l'on remarque c'est qu'elles décomposent toutes acti-
vement les radiations lumineuses: et c'est précisément les parties qui sont
devenues si transparentes qu'elles peuvent rivaliser, sous ce rapport, avec
du veri'e. nui donnent lieu an phénomène optique avec le plus d'intensité,
tandis (pie les parties qui ont conservé du pigment jouissent moins de cette
propriété. Ici encore, de même que sur les ailes intactes ou lorsqu'il s'agit
d'écaillés isolées, c'est le pigment des Papillons qui empêche la décompo-
sition de la lumière.
La quantité de matière colorante répartie dans les (^cailles varie infiniment
d'un individu h l'autre d'une même espèce. C'est du reste, ainsi que nous
l'avons démontré, la quantité de pigment, plutôt que la qualité de celui-ci,
qui joue le principal rôle dans les modifications de couleur qui se présentent
sur les ailes des' Papillons, tant h l'état naturel que pour ceux modifiés expé-
rimentalement. Souvent, la matière colorante peut faire défaut h quelques
écailles de certaines parties de l'aile et ces écailles, ainsi que nous l'avons
vu. en décomposant les vibrations de la lumière, parsèment ces parties d'une
infinité d'éléments brillants, irisés, aux refiets métalliques bleutés, qui allient
leur couleur à celle des écailles voisines dont la teneur en pigment n'a pas
été modifiée et cela suffit pour changer la couleur des dessins. C'est aussi à
une combinaison entre écailles pigmentaires et optiques qu'est due la couleur
verdâtre qui orne le dessous des ailes inférieures dWnthocharis cardamines et
de beaucoup d'espèces du genre Pieris. Or, pour constituer ces dessins, il ne
se trouve aucune écaille verte, mais seulement des blanches, des jaunes et des
A. I'k.I'KT. — l.i:^ coiilciirx npli(iiii's chez les Ij'jyiiloptèi'cs. 83
nuivf.s. Si iKiiis (>xiiniiii(ins ces dernières au niirroscope, nous voyons que,
liirii (iii'i'laiil |ii!];iiiPntiV's. elles présentent, par suite d'un pliénnmf'ne pliy-
sii|U(' iiii'icux, des rrjh'ts Ideus très marqués. I.c hieu ainsi judduil et le jaune
ini-tuent la. iduleur mmIc: les (''cailles blanches, suivant leiu' minilire, acccn-
luent (Ml amoindrissent la teinte veidàtre. Il en est de même de certaines
femelles de l'icris Imissica' dunl le dessous des ailes inférieures est feiidi'
de vert.
iVos recliercfies nidlcnt en évidence un ijcand uiniilifc d(> cas (|iu' iiMinticid
que la cduleur de certaines parties des ailes ou d'ailes enti(''res de plusieurs
l'apillons est |U"oduile pai' l'assemblage d'écaillés de couleurs différentes de
ce qu'elles paraissent réellement. Nous ne nous ai-nMerons pas à décrire ces
mécanismes dont chacun pourra .se représenter l'origine d'après ce qui vient
d'être dit: nous nous bornerons à citer l'exemple des ocelles de Vanessa io.
Les ocelles des ailes supérieures de cette espèce simt maculés de bleu, de
noir, de violet, de rouge et de blanc. Ils ne comportent que des écailles
.janne.s, des noires, des rouges et des blanches ; il ne .se trouve aucune
écaille bleue et pas davantage de violette. Les blanches contiennent un pigment
qui est bien réellement blanc et sont très répandues. Dans les régions blanches
de l'ocelle elles sont amassées en un amas compact, chevauchant les unes sur
les autres. Ce sont elles encore qui concourent à la formation des régions
bleues et des régions violettes. Dans le premier cas, elles sont placées au-
dpffsn.t (l't^cniUet noires: ce dispositif a pour résultat de mettre en valeur le
phénomène de décomposition des radiations lumineuses que présentent les
écailles blanches, celles-ci étant peu pigmentées. Dans le second cas, les
écailles blanches sont placées aii-cln.<t.<in.<; d'écaillps roiiqps et la couleur bleue
émanant du phénomène optique s'associe au ronge des écailles sous-jacentes
pour produire la couleur violette.
Dans beaucoup d'aberrations de Vanessa. in produites par l'influence de la
température, les ocelles deviennent verfs. C'est par le fait que les écailles
blanches h reflefs bleus sont placées aji-drs.^ns des ficaillrs javnps qu'est due
la production de la couleur verte.
Ces expériences montrent le rôle que jouent, dans ces phénomènes de colo-
rations optiques. les écailles sous-jacentes foncées pour mettre en valeur les
irisations des écailles de la surface; sans la présence de cet écran la décom-
position des radiations lumineuses ne serait pas aussi accentuée. La petite
expérience suivante, sous ce rapport, est très instructive.
Nous décolorons la face supérieure d'nn Rhopalocère richement coloré.
Vanessa io par exemple, en faisant stirnager celui-ci à l'envers à la surface
d'un bain froid de potasse caustique ou d'ammoniaque; la face inférieure n'est
donc pas atteinte par le liquide et reste intacte, tandis que seule la face supé-
rieure se décolore, les écailles qui la tapissent devenant transparentes par
perte de leur pigment. Une fois l'individu sorti du bain et séché, la face supé-
rieure se montre bleue, légèrement rosaire, avec brillants reflets métalliques
dans le genre de certains Morphidpp. Or, les écailles du dessus ayant été
débarrassées de leur pigment n'ont pas de couleur; celles que l'on remarque
sont le résultat du phénomène optique mis en valeur par In face supérieure,
foncée et opaque, fonctionnant comme écran.
La couleur bleue des mâles de Lycœnides, par contre, est bien réellement
due h un pigment bleu; chez certaines espèces appartenant à cette famille,
le phénomène de décompo,sition des radiations lumineuses joue aussi un rôle
dans leur coloration.
Arnold Pictet,
r»"" es sciences, Privat-docent
à l'Université de Genève.
J. AzAM. — E.irurfiiim (iii val d'Eijno il*ijiénées-Onent.j.
EXCURSION AU VAL D'EYNE (Pyrénées-Orientales)
(ORTHOPTÈRES)
Le village d'Eyiie esl silué prcsfiue sur lo cul (|ui permet de pénétrer de
France dans la Cerdagne, non loin de Mont-Loiiis. A côté du village coule
un ravin qui descend du val d'Eyne et se jette dans le Sègre. Au-dessus de
ce ravin s'étendent des prés en pente douce, bordés ilc haies el arrosés par
les canaux qui desrendent du val. Çà et là, au liord des clieniins, se trouvent
iiuelipies teri'ains incultes. Ces prés et ces teriains sont à une altitude de
1,600 à 1,700 mètres.
En sortant des prés on pénètre dans le val d'Eyne proprement dit. Il est
formé par deux contrefoi-ts des Pyrénées. Le fond de la vallée se resserre
rapidement entre des pentes abruptes et rocheuses, d'où se détachent des
blocs qui roulent en s'effi-itant et viennent recouvrir les bords du ravin. De ci,
de là, on voit quelques arbres rabougris; une herbe courte et seiTée pousse
enti'c les pierres et les rochers. La vallée commence à 1,700 mètres d'altitude
cl va en s'élevant jusqu'à la frontière espagnole, sonmiet des Pyrénées où
elle atteint ime altitude bien supérieure.
On y rencontre les Orthoptères suivants :
1° Chrlirhira dilataia Lafresnaye, 1830. — En nombre sous les pierres de
2,000 mètres d'altitude et au-dessus.
2° Ectohia Lappnnicn Linné, 1743. — Sur les arbustes au commencement
de la vallée.
3° Stennhnihrus lineatus Panzer. 1706. — Dans les prés, ne pénètre pas
dans la vallée.
4° Stenobothrus nigromaculatus Herrich-Schaffer, 1850. — Dans les prés
cl dans la vallée jusqu'à 2,200 mètres d'altitude. C'est le nifiriniiaculalns type
que l'on rencontre dans cette région; il ressemble absolument comme taille et
comme coloration à ceux provenant de Lardy et du mont Lozère.
5° Stenobotlirus lOmocestusj hœmorrhoklaUs Charpentier, 182.3. — Dans
les prés et dans la vallée, remonte jusqu'à 2. 100 mètres d'altitude.
6° Stenobolhiiis lOmoceslus) nLJipes Zetterstedt. — Dans les pi-és seulement.
7° Stenobothrus (Omoceslus) viriduhis Linné, 17.38. — Dans les prés et dans
la vallée jusqu'à 2, 100 mètres d'altitude.
8° Stenobothrus (Omocestus) Brôlemuimi Azam. 1906. — Cette espèce avait
été placée à tort, lors de sa description, dans le sous-genre Stenobothrus,
tandis qu'elle devrait prendre place entre le ViiidulusLmné et VAntigaï Bolivar,
dans le sous-genre Omocestus. Les valvules de son oviscapte sont plus longues
que celles du Viridulus; les bords latéraux des valvules possèdent une forte
échancrure en forme d'escalier, rarement aigué, mais jamais reeourliée dans
le sens de la pointe apicale des valvules.
On le trouve dans la vallée à partir de 1,830 mètres d'altitude.
9° Stenobothrus (Stauroderus) morio Chai'pentier, 1823. — En grand
nombre dans les prés et dans la vallée, de 1,600 à 2,100 mètres d'altitude.
10° Stenobothrus fStuuroderus) nprirarlus Linné, 1758. — Avec le pré-
cédent.
.T. \z\M. - Excursion an val d'Eyne (Pyrcnéps-Orii'nt.). 85
1 1" Sli-iiiihiilln-iis i:^l(tiiro(l('rnsi liiinhn' (',li;ir|H'iilii'i-. I.S2"). Dniis les prés
souleineiit.
•12° Slçnobuihni.'i (('horlipinifi) jHiniUelit.s ZcUcrsU'il. IS2I. - Dans les [)i-és
et clans la vallée jusqu'à 2,000 mètres d'altitude.
13° Gomphoccrus sihiricii>^ Linné. ITOd. - Kn nonilne dans les prés et
dans toute la vallée. On rencontre des exemplaires chez lesquels les élytres
courts atteignent à peine l'apex de l'abdomen chez les mâles, tandis qu'ils
laissent voir les trois derniers anneaux (h; l'abdomen chez les femelles. On
rencoidre aussi des exemplaires ayant le dessus du corps carmin (tête, pi-o-
nolum et fémurs postérieurs).
ir CdiiiplKircni.s rnaculalus Tliinilirig, IcSl.'i. Avec le in-r'rédciil, mais
lie iiiniil(- pas aussi haut dans la \allée, i-es|e entre I.C.dll el 2.(IOt( iiièlirs
d'alliluile.
15" (hiiiiplini crus hrcripciinis Brisoiil, IS'iS. Oiiaiid on a pi'iiélii' dans
la vallée depuis quelque temps el que l'on arrive vers t.S.'iO mèlies d'alliliide,
on conunence à rencontrer quelques exemplaires de ce superbe oitlmptère.
Leur nombre va en augmentant plus on s'élève. On le trouve en compagnie
du Sien. Brolcmanni. Les femelles de ces deux espèces se ressemblent beau-
coup [lar leur forme, leur taille et leur coloration. On arrive à les distinguer
facilement en l'emai-quant que les élytres du Brolcmanni se superposent sui-
te dos. tandis que ceux du bmnpnvds sont latéraux et par couséqiienl .séparés
sur le dos.
Iti" \rriipli'ra fu.sra Patins, 1773. Dans les prés el au ciiiiiiiM'iiccmi'nl
de la vallée, de 1,600 à 1,800 inélres d'altitude.
17° Pfiophus sti'iduliis Linné, 1761. — Dans les prés et au commencement
de la vallée, de 1,600 à 1.800 mètres d'altitude.
18° ŒdipoiJa cœrulcsrms iJnné, 1761. — Avec le précédent.
19° Ephippigera Cuni Bolivar, 1877, var. jugicola Bolivar, 1896. — ].'Eph.
Clin} Bolivar se rencontre au pied du Canigou, près de Veraet-les-Bains, ainsi
qu'au bord de la route allant d'Axat à Mont-Louis, principalement aux bains
de Carcanières. La variété .luijirnla Bolivar existe seule sur les haies qui
bordent les prés d'Eyne. Cette variété diffère du type par sa taille bien plus
petite, par sa couleur en général brun vert ou brun rouge, par ses élytres
bordés de brun, ses fémurs antérieurs plus courts que le pronotum et le?
cerques des mâles plus aigus.
20° Antacius Impanicus Bolivar, 1884 — Commun sur les haies qui bordent
les prés et dans la vallée, sur les rochers bien exposés au soleil, de 1.600 à
2,300 mètres d'altitude.
21° Locusta canians Fuessly, 1773. — Pans les haies qui bordent les prés.
22° Platiideis gri.sea Fabricius, 1793. — Dans les prés et dans la vallée,
de 1,600 à' 2,000 mètres d'altitude.
23° Decticus verrucivonis Linné, 1761. — Dans les prés au-dessus du
village.
Draguignan. Joseph Azam,
Corivspdridaiil du Ministère de l'Instructinii publii|iu'.
86 l'aiil I'ktitci.kHC. Ilnlliniiirii siiprncur de TrcsiUi'ij.
NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien)
De Tresilley. canton de Rioz (Haute=Saône)
(Suite)
N" 28. — EuDESi.v Fi.AiiELLUM Defrancc.
Synonymie.
1828. Tcrebratulu jtaljfllinn KcIVinirc. Dirlidiiiiairc di's sciences luilu-
iillcs, ,ii-|iclr Térébratule. p. 160.
IS:;0. — — (rorb. — l'io-li-nmc vol. I. p. 3lfi. n" 3ri'i,
tMagc hathonicii.
IS.'il. — — Davidson. — Muiiogr. of Britisli oui. and iicisic
liiacliiopoda, vol. I, pari. I,. p. 02, n" 60,
pi. XII, Og. 19-21.
188i. Eudrsia iFUibcUothyris] llabelbtm E.-E. Desl. — Eludes critiques sur
des Hiachiopodes nouveaux ou peu connus,
vol. I. p. 178.
Cui'ieuse espèce, de petile taille, aplatie, disposée en évenlail (d'où la
désignalion de palmetta donnée à cette Térébratule par E.-E. Deslongchamps,
en 1837, el, par Dronn. en 1840). Elle est couverte de 9 à 12 plis épais,
noueux : le crochet est proéminent, le foranien très large, etc.
Commune dans l'Ouest de la France (où je l'ai r-cncontrée avec Kudesia
cardium, Dictyotlmri^- roarclaia, etc.), elle est rare dans l'Est.
Un seul exemplaire, en bon état de conservation. Coll. P.
N° 29. — ZEiM-i:niA Dir.oiw Sowerby.
Synonymie.
181.3. Terebraiula digona Sow. — Min. Concli., vol. 1, p. 217, tab. XCVl.
1850. — — d'Orb. — Pi-odionie. vol. 1, p. ;il5, n° 3."iO, étage
bathonien.
1851. — — Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic
Bra(diiopoda. vol. 1. pari. III. p. 38, n" 33, pi. V.
11g. lS-2'i.
1862. — — E.-E. Desl. — Pal. française, terrain jurassique.
p. 430. n" 80, pi. 121-123 (flg. 1-7).
1871. — — Quenstedt. — Brachiopoden, p. 331, tab. 46,
flg. 62-64.
1884. Zeillerui digotia E.-E. Desl. — Etudes critiques sur des Brachiopodes
nouveaux ou peu connus, p. 190.
Espèce bien connue, liés reconnaissable à sa forme allongée, triangulaiie,
un peu amincie vers les crochets, etc., el aussi très caractéristique des couches
h Eudesia cardium du Bailhonien supérieur.
On la trouve en grande quantité en Normandie, mais elle n'esl pas com-
mune dans noire département. J'en ai recoimu deux ou trois échantillons
seulement à Tresilley. Coll. B. el P.
N" 30. — Zeiij.ERIA Obovata Sowerby.
Synonymie.
I8I.T. Terebrnhda obovala Sow. —Min. Conch., vol. I, p. 228, pi. CI, fig. .^.
18.51. — — Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic
Brachiopoda, vol. I. pari. III. p. 39, n" 34.
pi. V, lig. 14-17.
1856. — — Oppel. — Die Juraf., p. 495, n" 87.
Paul PETrn;r,ERC. Hathoniev supérieur de ïrcsilley. 87
183!). Tcrchraliilii 'W'ahlhi-iriiiaj nlidiuihi \]. E. Dosl. - .Xolfs siii- Ir terniiii
ciilldvii'ii. p. :t:i, pi. IV. liff. •").
I8t)2. TiTchniliild iZrUlnia) ohnviitd E.-E. Ocsi. — Pal. IVancaisc. Icii-iiiii
jurass., [). Ml, n" 83. pi. I2:i-I2t;.
Cociiiillc globuleuse, plu,s longue que large, plus reullée (jue la ZelUcria
dignna h l.iquelle elle ressemble beaucoup, etc.
Très commune aulrefois (et typique) flans les fossés du petit fort de Champ-
Forgeron, près de la gare de liesani'on (occupés aujourd'hui par des hàti-
menls militaires), paraîl i-are dans noire gisement. Un ou deux exemplaires
à M. Bertrand.
N° .31. — TEREBRATI'I.A lNTEItMEI)l\ SowcriiV.
Synonymie.
1813. Trrrhratnla inliTinedia .'^o\\ . - ^ .Min. Conch., Mil. T. p. 'i8, tab. XV,.
ng. 8.
IS.SO. — — d'Orb. — Prodiome, vol. I, p. 316, n° 3.5.5,
étage bathonien.
18.") I . — — Davidson. — Monogi-. of liiilisli ool. and liasic
Brachiopoda, vol. I. part. III, p. 52, n" 49,
pi. XI, fig. 1-5.
1882. Tri('hiiit\ihi iiilcrmcdifi Haas et Pefi'i. — Pie Bi-achiopoden der .lura-
formation von Elsass-l.olhringen. p. 260,
taf. XI, fig. 7 à 8. fl, 13-14, 17 et taf. XII,
fig. 3.
1902. — — P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Bath.
inf.) de la côte d'Andelarre, p. 16, n° 49.
Forme bien connue, assez aplatie, plus longue que large, peu plissée, avec
un large foramen, etc. ; échantillons souvent écrasés ou déformés. M. le
D'' A. Girardot l'a recueillie à Port-sur-Saône. M. Parisot à Belfort, M. Kilian à
Monfbéliard et M. L. Rollier à Besançon.
N° 32. — ■ RHYNCHONEr.LA rioNciNNA Sowerbv.
Synonymie.
1815. Tpirhrahila cnncirmn Sow.— Min. Conch.. vol. I, p. 192, tab. LXXXIII,
fig. 6.
1847. niit/iKlnnirUa ciiiiriinni d'Orb. — Prodrome, vol. I. p. 315, n" 3'i3,
étage bathonien.
1851. — — Davidson. — Monogr. of Brifish ool. and liasic
Brachiopoda, vof. III, p. 88. n° 82. pi. XVII.
fig. 6-12.
1879. — — Szajnocha. — Die Brachiopoden-Fauna der
Ool. V. Balin b. Krakau, p. 29, n° 32, taf.
VI. fig. 10-13.
Cette Rhynchonelle, un peu globuleuse, épaisse, etc., et non moins connue
que l'espèce précédente, lemplit de ses débris certaines falaises de l'Ouest
de la France (Luc, Langrune, etc.).
On en trouve de très bons échantillons à Bavilliers. près de BelforI: ceux
de Tresilley sont moins typiques, mais assez communs. Coll. B. et P.
N° 33. — Rhynchonefj.a Obsoleta Sowerby.
Synonymie.
1815. Terebratula obsoleta Sow.— Min. Conch., vol. T, p. 192, lab. LXXXIII,
fig. 7.
1852. Rhynchn)}plln ohsnlcln Davidson. — Monogr. of Briti.sh ool. and liasic
Brachiopoda, part. III, p. 90, n" 84. pi. XVII.
fig. 1-5.
88 Paul Petitci-ERC. - ^ Hulhoiiicn siipcrieiii' de Tfpsillni.
\HH2. Hhiinchniii'llfi nlisiilcln ll,-i;is l'I l'rlii. Hic lii;icl)in|Hi(lrii ilri' .IiumI'.
V. l';isilSS, l,n|ll|-illl,'( 11, p. :^|.'), lui'. \'ll.
lig. 8-tl.
lîlOO. — — CossMKiiin. — Nule 11 sui' les M(illus(|iiis du
Matii. de Snint-Gaiillier, p. 82, pi. Mil,
iig. 20.
Iri'égulièronieul uvale, gibbeuse, plii.s huigue que large à l'étal jeuni', avec
le foraineu petit, etc., acquieil souvent une as.se/, grande taille là Bradford,
eu .Vngleterre).
Noti'C gisemenl nV,-;t pas riche eu lihyiiclnnii'lles de ce ly[)e; c'est à peine
si j'ai pu en ircunnaitre dmix ou ti'dis (|ui avaiml (Mé alli-ihuces à R. cunchinti.
N" 3i. — Riivn(:ii((\i;m,\ \\iii\\8 Schldlliciin.
Synonymie.
1820. Tcrrlirnliihi ninans Schkitli. - Die l'ctridaclenkinide, p. 2(17.
1830. — — Koeniei'. - Die \ersleinerungen des iNorddcul^
sclicn Oolithen-Gebirges, p. 38, tab. II, tig. 12.
1852. Hliijni-lioucJla vorimis Davidson. — Monogr. of British col. and liasic
l5i-acliiop{Kla, part. III, p. 83, n° 77, pi. XVII.
fig. 15-16.
187'.). — — Szajnocha. — Die Brachiopoden-tauna iler Ool.
V. Balin bci Krakau, p. 28, n" 31, laf. \ I.
fig. 5-9.
1882. — — Haas et Pétri. — Die Brachiopodeu i\rv ,lni-al.
V. Elsass-Lothringen, p. 229. taf. VI (Oberei-
Doggerl fig. 11-13.
Petite espèce, de forme variable, diuil on trouvera une bonne (lesrri|ilion
dans Davidson et d'excellentes figures dans le mémoire de MM. Haas et Petii.
Elle est assez rai'C à Tresilley : trois exemplaires. Coll. B. et P.
Bryozoaires.
N° 35. — Di\sToi'oi{\ \ F.itrtrc.osv M. -Edwards.
Synonymie.
1839. Diasto'pnra vervucusa M. -Edwards. — .\nuales des sciences naturelles,
p. 37, pi. 14, lig. 2.
1845. — — Michelin. — Iconographie zoophytolog., p. 242,
pi. 50, lig. 14.
1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 317, n° 375, étage
bathonien.
Très petite espèce, formée de la réunion de tubes minuscules, à ouvertures
redressées, groupés circulairement ; adhère sur un fragment de plaquette
calcaire. Très rare, une seule colonie. Coll. P.
Echinodernes.
N'' 30. — AcROSALENU Spinosa Agassiz.
Synonymie.
1840 Acrosnlenia sjiinD.^d Agass. - Description des Echinodermes fossiles
de la Suisse, part. 11. p. 39. tab. XVIIl, lig. 1-5.
1850. — — d'drii. — Pi'odrome, \n|. I, p. 329. n^ 417, étage
bathonien.
Paul Petitclerc. — Halhonien supérieur de Tresilley. 89
187!>. Acrosali'iiid spinosd (inlliNiii. l'.il. IVaiir;iisr, Ici-i-aiii juiass., t. X,
T" pari.. Kchiiiidc.^ irs;iili('is, ji. :{."il. n" 2:{(),
pi. 2:\H cl 2:)!t, lii,'. 1-3.'"
I!)()2. — — P. Pclilrleir. -^ Faunule du Vésulicn (nalh. iiil.)
(le la cùlc (r\ii(lclai-r'<', p. 20, ii" (iO.
P.MIK. — Laiiilicii ri ïiiii'i\. rir\i>iiiii (les Kcliiiiiili'S
jui'assi(|U('s (Ir la llaulc-Maiiic, p. l'i.
Cet Kchiiiide passe du Bajoiicii au liallniiiiiii cl esl. de petite taille; ou le
reconnaît à sa forme subpentagonalc, rcnllcc. à peu près plane en dessous
et suhlicmisphérique en dessus, etc. (Cotteau).
Très frtMpient à Luc (Calvados), etc., et assez commun à lîclldil, dans le
Hallionien, il paraît plus rare à Ti'csilley. M. Jules Lambert, mon syiupalhiquc
et très dévoué confrère a néanmoins reconnu sa présence dans le petit envoi
d'Echinides (|ue je lui avais communiqué au mois de mai dernier.
N" 37. -- Aciiosu.i'.MV Wii.ToM Wrigld.
Synonymie.
18.r)2. Arrosaleiiia Willoui Wi'iglil. - Aniials and Magiizine ut Matural His-
lory, séiic II. I. I\, p. 83, pi. 3, fig. 4.
l8o6. — — Wrigld. — .Moudgi-. ut the British fossil Lcluno-
dciinata from Ihc ool. formations, \ul. Il,
|i. 24(1, pi. XVI, llg. 3.
i;)ll). — — Landicrl et Tliiéry. — Essai de nomi'nclalure
raisoimép des Echinides, fasc. III, p. 174.
Comme MM. Lambert el Tliici\ n'uni pas réuni .1. \\'ilt(Ji}i Wright à .4. La-
marcl.i Desniuulins, que d'Orbigny considérait comme synonymes (l'ai, franc..
t«MTain jurass., t. X, .part. I, p. 377), je me suis borné, pour cette i-aison
majeure, à n'indiquei', dans In synonymie d'A.WUsoni, que les ouvrages de
Wrighl, laissanl de côté ceux de Uesmoulins, d'Agassiz, Desor, Bronn, Piclet
el Cotteau, où il était plus directement ipieslinn d' 1. Lumarcki (l'espèce de
Desmoulins).
Deux seuls sujets, au dire de M. Lamlii li. peuvent èlie considérés conmie
appai'tenant bien au type de Wrighl, encuie sunt-ils d'une conservation
médiocre et un peu empâtés dans la gangue. C(dl. 1'.
N° 38. '— PLEraociiiM'.is liMnuMc.v CuUean.
Synonymie.
1866. Chiuris ballwnica Collcau lin Dclhus el Kœcldin-Schlundjerger). -
Descripliun géulogique el minéralogiquc du
Uaut-Bliin, p. 314 el 335.
1875. — — Cotteau. — Pal. franc., teirain jurass., t. X, pail. I,
Echinides réguliers, p. 62, n° 149, pi. 157.
1908. Plegiocidaris bathoniai Lambert et Thiéry. — Bevision des Echinides
jurassiques de la Haute-Marne, p. 5.
Les radioles du l'. ballmnicd (le lest fait défaut) sont allongés, grêles, cylin-
driijues et couverts de pelils gi-anulcs un peu épineux, disposés en lignes
longiludinales, etc.
Très conunun dans les marnes. Col. B. et P.
îs° 39. — Hemicidaris Llciensis d'Orbigny.
Synonymie.
1847. Hemicidaris luciensis d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. -320, n" 422, étage
bathonien.
'.Kl
Paul Petitclkrc. - lialhotàt'n supérieur de TrcsiUey.
JSoii. Ilemic'hlinis liic.ioi.^i.', Wiighl. Moiiogr. on llir liiilisli fossil Eclii-
ii(i(lrnii;il;i of tlic oiililic lnriiiiilidns. vol. I,
p. 78, pi. III, fig. 6.
1857. — — Cotleau et Triger. — Echiniilc'^ du (iépiiiirmi'iii
lie la Sai-lhe. p. 26, pi. M, lig. l-;{.
ififStl. — Cottoaii. l'ai, fiam-.. Ici i-. iiirassiq.. L X,
parlic II. Krliiniilr- [■(■«iiilicis. p. \(\. n" 271,
1)1. 271-272.
I!t08. — - Lambert el Thiéry. — Revision des Echinides
jniassiqwcs do la Hanle-Marnc ji. 12.
Espèce de loite (aille, liéinispliéi-ique, rcnllée, plus large que liaule, ar-
rondie sur les bords, presque plane en dessous, etc. ; ainsi s'exprime Gotteau
en lixanl les premiers tei'mes de la diagnose d'il, lucicn.^s. — Pour la des-
cription comphMe, se reporter à la Paléontologie française (loc. cit.).
Le type d'il, luc'iemis ])i-(}vient de Luc-sui-iMer, mais l'espèce a été ren-
conti'ée dans quantité d'autres gisements bathoniens, notamment à Langrune,
Saint-.\ubin, Uanville (Calvados); à Selongey (Gôte-d'Or): à Domfront (Sarthe);
à Champ-Foigeron (Doub.s) coll. E. Caillet, etc. (1). A Tresilley, on peut
récoller de nombreux ladioles, mais le test est assez rare. Coll. B. et P.
-N" 40. -- IIOLECTYPUS Uepressus Lesii.e.
Synonymie.
I77(S. Efhnillcx iU'ijrcs^ax Leske. - Additamenla ad Kleinii dispos. Echinod.,
p. 164, pi. XL, fig. .>6.
l(S'i7. Uoleclijpiis deiiressus Agassiz et Desor. — Catalogue raisonné des
Echinodermes, p. 87.
is;i(). d'Orb. ~ Prodrome, vol. I, p. 311», n" 408,
étage balhonien.
1836. — Wright. — Monogr. ni llie Britisli fossil Echi-
nodermata, vol. II, p. 260, pi. 18, lig. 1.
1 87 1 . — — Desor et P. de Loriol. — Ecliinologie helvétique,
p. 258, pi. 34, lig. 3-4.
I87.'{. — — Gotteau. — Pal. franc., terr. jurass., I. I\,
Echinides irréguliers, p. 412, n" !t8, pi. 103,
fig. 5-7.
i!t02. — — P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien de la
rôle d'.\n(lelarre, p. 122. n° 59.
1008. — — Lamberl el Tliiéry. — Révision des Echinides
jurassiques de la Haute-Marne, p. 26.
Pres(|ue tons les auteurs ont cité, décrit ou ligure cette espèce : elle a pour
habitat le lialliunien el aussi le Gallovien: on la trouve dans toutes les col-
lections (2).
Un seul exemplaire ligure dans la coll. di' M. Bertrand : il est d'assez
petite taille.
Vesoul. P. Petitclerc.
lA suivre).
(1) .M. Emmanuel Caillel, de notre ville, pendani un stage militaii-e à Besançon, en 1912,
a pu recueillir, tluns ri-niplaeemciil du petit lortin de Chanip-Korgeron, do très beau.v
spécimens d'Acrosalenia Marioni ijjtt., en compagnie des //. lucieiisis d'Orb. el //. langru-
nensis Coll. — Je profite de l'occa.'^inn pour remercier sincèrement cet ami de la .science d'avoir
eu la gracieuselé de m'offrir une partie de ses récoltas.
f?) A Bavilliers et à l'ancien étang de la Maîche (sur le territoire de Belfort), Parisot, et,
après lui, le colonel Julien et le président Jourdain, en ont recueilli de nombi'eux et beaux
spécimens, aujourd'hui bien dispersés.
A'uft'A' spéciales cl locales. Ul
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Deux variétés nouvelles du Lygxus iamiliaris Fabr. (Héniiptère). — Je donne
ei-dessoiis la (l(^s(!l■ipl ion ilc deux variétés d'un HcMniptère très conuuun, variétés
({110 j'ai ti'ouvées à Aciiércs (forêt df Saint Gcriuain), prés Paris.
Il y a dcUii la coUoction l'uton, au Muséum do Paris, un auti-e exemplaire de
ma var. flaciiKi, que j'avais jadis envoyé au D'' Puton.
LyijŒUs fa-inUiuris Fabr., v. uuntiitiaca, n. var. — Tout ee qui est rougo chez le
type est de couleur orange dans cette variété. — 2 exemplaires, ma coll.
Li/yœus finiiili/iiix Fabr., v. fiiirina, n. var. — Tout ce qui est rouge chez le type
est jaune citron dans œtte variété. — 1 exemplaire, ma coll. ; 1 exemplaire, coll.
Puton (au Muséum de Paris).
Nota. — J'ai l'intention d'ofl'rir les types des deux variétés ci-dessus au Muséum
de Paris, afin qu'ils y soient conservés et j'y .joindrai deux exemplaires immatures
du type (à dessins rouges déjà très apparents), comme preuve que les var. uiiran-
tiuca et fiai' i lia ne sont pas do simples L. fa mil taris type immatures, couune le
croyait à tort le D' Puton.
Paul Thieery-Mieq.
La Ségestrie perfide et sa morsure. — Il est entendu (jue la morsure de nos
araignées n'est pas mortelle, mais on s'accorde généralement à reconnaître qu'elle
est aissez douloureuse quand elle provient de Stgestria fiorciitinn, autrement dit de
la Sti/entrie perfide. D'après quelques auteurs la blessure de cette dernière espèce
serait tellement bénigne qu'au bout « d'une demi-heure » il n'en reste plua que le
souvenir.
Or, il se trouve qu'une personne de la Brosse-d'Héricy (Soine-ot-Marne) n'en juge
pas de même, attendu que, mordue le 28 mars, elle se trouve aujourd'hui encore,
8 avril, assez défigurée par suite d'une tuméfaction qui a envalii tout un côté de
la face.
L'araignée, après avoir payé de sa vie son impertimmce, a été reconnue à sa
tailK' qui atû'int facilement deux centimètres, à ses six yi'ux noctutt'iies et surtout
à ses fortes chélicères d'un vert métallique si remarquable. C'était un exemplaire Q.
Le monstre s'était attaqué à un morceau de choix sans doute : à la connnissure
externe de la paupière droite, y avait implanté ses pattes-mâchoires et du même
coup inoculé son venin. D'où douleur vive, puis lancinante, fièvre consécutive de
deux heures au moins, enflure intéressant toute la joue droite et la plus grande
partie du nez ; quant à l'œil il était hermétiquement clos comme à la suite d'une
piqûre d'abeille. Au bout de cinq jours, il s'est foirmé à l'endroit de la morsure ce
qu'on appelle ici un » galon », qui est tombé depuis; mais la joue garde toujours
la rougeur caractéristique de l'ecchymose et reste doulouireuse au moindre contact :
il semble de plus que de temps à autre une mouche se promène sur la pommette et
un geste s'ébauche pour éloigner cette importune imaginaire. Tel est, en résumé,
lel récit de la victime de cette agression nocturne et des constatations faites sur place.
Une rechercli<- dans li:s auteurs s'imposait et voici cm qu'on trouve sous la signa-
ture du D"" Paul Gaubert, dans Le Nattiraiiste :
« Dugès a examiné la morsure faite sur son bras par des Epeires, des Sèyestriex
et des Dysdères érythri(|ues. Une Séi/estrie perfide (grosse Araignée de« caves) lui
fit deux petit-es plaies rouges, à peine saignantes, un peu ecchymosées au pourtour
et comparables à celles que produirait une forte épingle. Dans le moment de la
morsure, la sensation fut assez vive pour mériter le nom de douleur et se prolonger
pendant cinq ou six minutes encore, mais avec moins de force. Une élévation blan-
châtre entoura presque sur-le-champ les deux piqûres et le pourtour dans une
étendue d'un pf>uce de rayon ou à peu près, se colora d'une rougeur érysipélateuse
accompagnée d'un très léger gonflement. Au bout d'une demi-heure tout avait dis-
paru, sauf la trace des piqûres qui persista quelques jours comme aurait fait toute
autre petite blessure » (in Hiittoirr natiirilU' populaire, par Dugès).
Tout cela est fort beau et très véridiquie, mais on peut se permettre quelques points
d'interrogation.
D'abord est-il bien certain que la Ségestrie utilisée par Dugès dans son expérience
soit bien la Ser/estri/i pirfif/a Walck qu'on appelle maintenant .S', floreiitiiia ! La
petite parenthèse (grosse Araignée des caves) qui a soin de préciser sur le texte
9"2 Noies spéciales et locales.
emprunté par le D'' Gaubert ce qu'il entend par S. perfide, fait hésiter sur l'identité
de l'espèce, car la grosse Araignée des caves semble plutôt être Seç/estria sexoculata,
appelée également « Araignée des caves » en Allemagne : « Kellerspinne » et
Il Sec/isauffe ».
Dans ce cius lexpériencc n'aurait pas la valeur qu'on pourrait lui supposer :
S. acroriilatti ost de moitié plus petite que S. florrntiiia (pf rfii/a).
De plus : 1° Tout autres doivent être les suites d'une morsure au bras et d'une
moi-su're à la paupière ; le tissu épidennique a une eertaine différence d'épaisseur,
avouons-le.
2° Le venin inoculé à volonté par le propriétaire des chélicères doit être autrement
abondant que celui inoculé d<' force par suite d'une intervention étrangère : le venin
de la vipère elle même a moins d'effet après une morsure à ftiii.c.
3" Par suite de la provocation due à un mouvement réflexe des paupières lors de
la rencontre des cils, l'Araignée n'a-t-elle pas cru se trouver à portée d'une proie,
comme lorsqu'elle habite dans son tube de toile ?
Autant de questions dont il faudrait tenir compte pour une juste appréciation sur
l'action du venin de cette Araignée. Mais il semble que les faits parlent mieux que
des expériences qui ne se font pas dans les mêmes conditions ni dans le même
milieu. De même qu'il y a des personnes qui sont immuniiséas contre les effets de
la piqûre des abeilles et des guêpes, il peut s'en trouver dont le tempérament
s'accommode plus facilement de la piqûre des Araignées.
Puisque l'occasion se piésente, signalons :
Lucas. — Quelques remarques sur la manière de vivre de Segestria florent/n/i
(Anii. Soc. Eut. Fi:, 1860, p. 309).
Gaubert (S.). — Appareil venimeux des Araignées et action de leur venin (/.<
Natiiiri/iste, 1893, p. 23-24). — Cat. mens. 1165 (article utilibé plus haut).
Pour le venin d'autres espèces on peut encore con.sulter :
Bordas (L.). — Recherches sur les glandes venimeuses du Latrodtctus IZ-r/uttatus
ou Malmii/iiatliL {Ass. fr. Congr. Ajaccio, 1901, p. 615-618). — Nouv. Cat. 564.
André (Emile). — Sur la piqûre des Chélifères (Zuol. Anz., 1908, p. 289-290). —
Nouv. Cat. 7199.
Phisalix (M""). — Effets physiologiques du venin de la Mygale de Corse {Bull.
Mus. H. .T., 1912, p. 134-138), il" 10G83 (Nouv. Cat.).
J. G.
Sur les mœurs du Dolerus tremulus Klg. — Le 15 mai 1912, je trouvai des
fausses chenilles de ce tenthrède sur des tiges de Jirnciis coiig/oiiirmtu.^ L. croissant
sur les bords d'un cours d'eau des environs de Montpellier.
Ces larves, de grande taille, étaient munies de 11 paires de pattes. ïllles avaient
la têt^" jaune, marqué* de quelques points noirs; le corps vert foncé bordé d'une
ligne noire sur cliacun des côtés.
Je les mis en observation et notai au fua' et à mesure les transformations qu'elles
subissaient. Le 27 mai, tontes les larves ont pénétré dans le sable que j'avais eu le
.soin de mettre à leur disposition.
Curieux de savoir dans quel état elles allaient passer l'hiver, j'en déterrai une.
Elle était dépourvue de cocon ainsi que l'a constaté Snellen van Vollenhoven pour
Dnlerms hemainde^ Schrk. et pelotonnée dans une petite loge qu'elle s'était creusée
dans le sable à une dizaine de centimètres de profondeur.
Le 28 février 1913 je déterre mes Dolérides. Sur huit larves, deux seulement sont
encore vivantes sous forme de nymphes entièrement rouges.
Pendant la deuxième quinzaine de mars, les adultes apparaissent après avoir
déchiré leur fourreau nymphal au niveau du pronotum. A la même époque j'en
ai pris un certain nombre sur les joncs même o\\ j'avais trouvé les larves.
En résumé, ce qui me paraît intéressant dans tout cela, c'est le fait que le Dolerus
tremulus Klg. vit à l'état larvaire sur le Juunis coiigloiiieratus L. Le même fait
a déjà été signalé chez d'autres Dolérides, mais n'avait pas encore été observé, que
je sache, pour l'espèce en question.
Montpellier. Aug. Lichtenstein.
Le Directeur Gérant,
' A. DOLLFUS.
luip. OùenbûT, Uetiuea— l'aria ( 1199-13 1.
ANNEES PRECEDENTES
DE LA
FEUILLE DES JEDNES NATURALISTES
I-^- SÉRIE DECENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. 35
L'année 3 Ir.
Table des Matières de la Série O fr. 40
II' SÉRIE DÉCENNALE
Année 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. S5
L'année 3 tr.
Table des Matières de la Série O fr. 50
III' SÉRIE DÉCENNALE
Année 1890 à 1900 :
Le numéro O f r. 40
L'année 4 tr.
Table des Matières de la Série 1 fr. 50
IV' SÉRIE DÉCENNALE
Annnée 1900 à 1910 :
Le numéro O fr. 50
L'année - 6 fr.
V SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro ._ O f r. 50
L'année 6 fr.
Quelques numéros des 2", 3^ 4' et o' séries ne peuvent plus être vendus
séparément. — Pous éviter l'encombrement, nous avons dû réduire le tirage
et nos réserves pour la .5° série sont peu importantes.
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SOMMAIRE DU N" 509
P. Le Brun : Herborisations dniis la liaute valleo du (iil'fre, aux oiivi|-iiiis de Sixl. près
Saniooiis lil a ule-Savoie) (fin).
Arnold Pictet : Recherches sur les couleurs opUqutîS el. piginentaires clio/, les I,6pidoplères.
Joseph Azam : Exciu'sion au val d'Eyiie (Pyrénées-Orientales) (Orthoptèies).
Paul Petitclerc : Note sur le RaUionien supéi-ieur (Bradtordien) de Trcsilluy, caulon de Rioz
(llaule Saône) [suiti').
Notes spéciales et locales :
Deux variétés nauvelles du Lygxus lamiiiavis Kalir. (Hémiptères) (l'aul TuiEnnv-Mii-.oi.
La Ségesti'ie perlide el sa juorsure (J. G.).
Sur les mœurs du DnleriiK /)rmid»/« l\tf;, (Auj,'. i.iruTKNSTFix).
Echanges.
BULLETIN D'ÉCHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Albert Hugues, Saint-Geniès-de-Malgoires, Gard, oiïre ScorpiorLS roassâtres,
Scorpio orcitcniiis viya,nts ou en alcool, insectes de sa région, Chiroptères vi-
vants, etc.; demande livres, brochures de zoologie et préhistoire française.
M. P. Sirguey, 28, rue James-Cane, à Tours, oiïre un certain nombre de coléoptères
exotiquevs, tailles petites et moyennes, non déterminés, mais avec étiquettes de
provenance, qu'il échangerait au taux moyen de quatre unités la pièce, contre
coléoptères d'£urope, de préférence Carabus, Lamellicornes et Longicornes.
M. h. Couloii, au Musée d'Elbeui, désire Larves, Chenilles, Insectes parfaits du
chêne, avec leurs dégâts et aussi des Insectes myrmécophiles. Enverra listes. —
Il propose des animaux marins. — Peut échanger : Fauvel, Fnune GnJlo-Rh., t. I;
Flore Gilet et Magne; Locard : Variations mulacoloijiquesf.
M. Courjault, Saint-Sauvant (Charente-Inférieure), offre de faire recueillir échan-
tillons d'histoire naturelle do Guyane. Désirerait faire déterminer Silex taillés.
Fossiles miocènes du Paren et d'autres gisements des Landes, du Bordelais, de
Tourainc Latitude de puiser dans les doubles. Offre Roches et Minéraux contre
échantillons analogues.
M. Perrier de La Bathie, Ingénieur agricole, Ugine (Savoie), demande des exem-
plaires .vivants de : Atenchns sacer, s'-nii])uiirtotiis; Scarites [/iyas; Calosoma syco-
phanta ; Copris hispana ; Oryctes ; Vantharis vesicatoria — Bacillus gallicus ;
Emiuisa; Matitia — Myrmclcon (larves de grosses espèces méridionales) — œufs
AWitai-us Atlas et autres Séricigènes — Scorpions, grands Scolopendres et Iules
méridionaux — Araignées : Mygale pionnière {Cteniza Sauvuçjei); Argyroncta
aquatica; Lycosa tarentula; Latrodectus malmignaiha.
M. iGeret, 76, faubourg Saint-Denis, Paris, dernande des Aranieïdes (Araignées
proprement dites) d'Europe bien déterminées et en alcool, offre en échange des
Coquilles vivantes rares (terrestres ou marines).
OUVRAGES OFFERTS A LA BIBLIOTHEQUE
DU 10 .M.VliS AU 9 .SVIIII, 1913
De la part de : MM. Prof. L. CoUot (9 br.) ; Cornetz (1 br.) ; Dewitz (3 br.) ;
D'" Guébhard (4 br. ) ; Janet (1 vol., 1 br.) ; Lavauden (1 br.) ; Lecointre (1 br.) ;
D' Planchon (3 br.).
Total : 1 volume, 23 brochures.
Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
V Série, 43' Année — N« 510 jervv. O
' ^^.
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16') 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du 1"^ janvier
(au lieu du !«' novembre)
Imprimerie Oberthur, Rennes — Paris
u
1913
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AixoEGE (A. -P.)- — Essai de géographie botanique des hauteurs de l'Haufcie
et de leurs dépendances, in-8°, 39 p. avec fig. et planches (Diplôme d'études). —
Lille, imp. Le Bigot.
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CouPiN (H.), et G. Perrin. — Précis d'histoire naturelle, in-S». 731 p. avec
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DÉCHELETTE (Joseph). — Manuel d'Archéologie préhistorique, celtique et gallo-
romaine, t. II, Archéologie celtique ou protohistorique (2° partie : Premier âge
du fer ou Epoque de Hallstadt), in-8°, viii, p. 513 à 910, avec 172 fig., 3 planches
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croissant spontanément ou naturalisés en France et dans les régions limitrophes
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Jannin (Louis). — Les Mycoderma, leur rôle en pathologie (thèse), in-8°, 278 p.
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Masclet (A.). — Histoire naturelle cynégétique de France et des pays limi-
trophes : Gibier et sauvagine. Animaux auxiliaires de la chasse. Ennemis du
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Perrier (Edmond). — La terre avant l'histoire, in-18, 294 p. — Paris, Jules
Tallandier. — 3 fr. 50.
RouviLLE (Etienne de). ^ Technique microscopique, d'après Bôhm et Oppel,
5" édit. augmentée, in-8°, 728 p. et 17 figures. — Paris, Vigot frères.
1er Juin 1913 — V' Série, 43'= Année — N° 510
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien)
De Tresilley, canton de Rioz (Haute=Saône)
{Fin)
N° 41. ApI0CRI^"us P.vRKiNSONi (Schlotheim) Bronn.
Synonymie.
1820. Encriniies mespUifonnis Sehlolh. — Die Petiefactenkunde, p. 332.
1837. Apiocrinites Parkinsonii Bronn. — Lethea geogn., p. 2, pi. XVIII,
fig. i:i.
1839. Apiocrinus Parkinsoni d'Orb. — Histoire naturelle des Crinoïdes, p. 23,
pi. IV, fig. ll-lfi; pi. V, fig. 1 à 8.
18.j7. — — Pictet. — Traité de Paléontologie, 2'" édition,
t. IV, p. 339, Atlas, pi. Cil, fig. 8-9.
1882. — — P. de Loriol. — Pal. franc., t. XI, partie l, terr.
jiirass., Crinoïdes, p. 227, pi. 27, 28, 30, 31.
Les échantillons assez nombreux et bien conservés, qui font partie de ma
collection, m'ont permis de reconnaître (dans les matériaux de M. Bertrand)
un article basai de ce beau Crinoïde, si longuement décrit et si parfaitement
figuré dans la Paléontologie française.
De nouvelles rechercties feront probablement découvrir d'autres articles
plus importants, peut-être même des fragments de tiges ou de calices, qui
viendront corroborer ma manière de voir et rendre ma détermination plus
certaine.
N" 42. — ExTRACRiNUS Dargniesi Terquem et Jourdy.
Synonymie.
1871. Pentacrinus Dargniesi Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage
batlionien de la Moselle, p. 146, pi. X\',
fig. 1 à 7.
1878. Pentacrinus (Extracrinusj Dargniesi P. de Loriol. — Note sur le Pen-
tacrinus de Sennecey-le-Grand, p. 4, pi. I et
pi. H, fig. 1-10.
1879. Pentacrinus Dargniesi P. de Loriol. — Monographie des Crinoïdes fos-
siles de la Suisse, part. III et dernière, p. 141,
pi. XVL fig. 2.
1888-89. Extracrinus Dargniesi P. de Loriol. — Pal. franc., terr. jurass.,
t. XL partie IL Crinoïdes, p. 412, pi. 207-211.
94 Paul Petitclerc. — Balhonien supérieui- de Tresilley.
D'après la description très minutieuse qu'en donne P. de Loriol dans la
Paléontologie française (loc. cit.), p. 413, ce Crinoïde, avec ses cirres (appen-
dices) démesurément longs, ses grands bras touffus et retomijant en panache
et sa courte tige, devait avoii' une apparence fort roiuarquabie, il tlottait
librement.
Biiguy-sur-Ouche (Cùte-d'Or) et Sennecey-le-Grand (Saône-el-Loire) étaient
deux des meilleures localités citées pour l'abondance et la beauté des échan-
tillons de VExtracrinus Dargniesi; on peut encore, ce me semble, le i-écolter
à Luc-sur-Mer (1).
Ti'ès rare dans notre gisement; je ne vois guère à mentionner que deux
articles dans la collection Bertrand et un fragment de tige dans la mienne.
Zoophytes.
N° 43. — Ceriopora Conifera Michelin.
Synonymie.
1821. Millepora conifera Lamouroux. — Explication méthodique des Poly-
piers, p. 87, pi. 83, fig. 6-7.
1840-47. Ceriopora conijera Michelin. — Iconographie zoophytologique,
p. 24.3, pi. 57, f!g. 8.
1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 324, n° 479,
étage bathonien.
Cette espèce se distingue de toutes les autres par ses rameaux dendroïdes,
divergents, cylindriques, terminés en cônes et couverts de minuscules cavités
également réparties sur toute la surface.
Un seul échantillon incomplet. Coll. P.
N° 44. — Ceriopora ramosa d'Orbigny.
Synonymie.
1846. Heteropora ramosa Michelin. ^ Iconographie zoophytologique, p. 247,
pi. 57, fig. 4.
1847. Ceriopora ramosa d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 323, n° 474, étage
bathonien.
Je crois pouvoii- rapporter à cette espèce plusieurs fragments d'un Polypier
dendroïde, dont les rameaux allongés, cylindriques, ont leur extrémité supé-
rieure tronquée au lieu de l'avoir conique; les pores, dans cette même forme,
sont plus espacés que ceux du C. conifera, etc. Coll. P.
Amorphoozaires.
N° 45. — Eudea Lycoperdoides (Michelin) d'Orbigny.
Synonymie.
1821. Hallirhoa lycoperdoides Lamouroux. — Exp. méthodique des Poly-
piers, p. 72, pi. 78, fig. 2.
1840-47. Siphonia lycoperdoides Michelin. — Iconographie zoophytologique,
p. 251, pi. 58, fig. 6.
1847. Eudea lycoperdoides d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n" 497, étage
bathonien.
Ce Spongiaire (sujet isolé) a de grands rapports avec les Siphonies; il a
un peu la forme d'une toupie, porte à sa partie supérieure un oscule peu
profond, arrondi, assez étroit et est couvert de nombreux pores visibles à
l'œil nu. Un seul exemplaire. Coll. P.
(1) M. le Dr Henri Caillet, de notre ville, m'a dit avoir trouvé Exlr. Dargniesi (tige et calice)
à Villey-Saint-Etienne (Meurthe-etrMoselle).
Paul Petitclerc. — Bnlhonian supérieur de. TresUley.
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DP) Paul Petitclerc. — Bathnnirn .wpérnevr do TresUley.
N» 46. — EuDEA r,T,AV\TA d'Orbigny.
Synonymie.
1821. Eudea clavata Lnnioumux. — Exp. mélhodique des Polypiers, p. ifi,
pi. 74, fig. 1-4.
1840-47. Eudea cribr aria Mkh^Wn. — Iconographie zoophvtologique, p. 251,
pi. S8, fig. S.
1850. Eudea clavala d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n° 498, étage ba-
thonien.
Spongiaire cylindrique, en sujet isolé, ayant l'extrémité supérieure arrondie
et percée d'un trou circulaire, assez profond et étroit ; toute la surface est
couverte de pores en forme de rosace.
Sur notre échantillon un peu usé, ces pores sont peu visibles.
i\° 47. — Eudea Pistilliformis d'Oibigny.
Synonymie.
1821. Spongia pistiltijormis Lamouroux. — Exp. méthodique des Polypiers,
p. 88, pi. 84, fig. 5-6.
1840-47. Scyphia phtilliformis Michelin. — Iconographie zoophylologique,
p. 250, pi. 58. fig. 4.
1847. Eudea pislillilormis d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n° 499, étage
bathonien.
Cette espèce,, à l'inverse de Ceriopora conifera, a ses nombreuses petites
branches terminées par un ombilic tubuleux.
Deux ou trois individus incomplets. Coll. P.
La faunule de la tranchée de Tresilley se compose donc actupUoment de :
Annélides 1 espèce.
Céphalopodes 1
Gasli'opodes 1 —
Pélécypodes 22 —
Brachiopodes 9 —
Bryozoaires 1 —
Echinodermes 7 —
Zoophytes 2 —
Amorphozoaires 3 —
Au total 47 espèces.
Ce chiffre de 47 espèces, pour un gisement qui présente une étendue de
près de 300 mètres, est relativement assez peu élevé; il est probable que
notre station n'a pas donné tout ce qu'elle pouvait produire : des recherches
patientes et ultérieures nous révéleront bien certainement d'autres matériaux
qui seront analysés en temps utile, si toutefois ils présentent un certain
intérêt.
LISTE ABRÉGÉE DES AUTEURS CONSULTÉS
1812-46 SowERRY. — The Minerai Conchology of Great Britain, London.
1826-37 GOLDFUSS. — Petrefacta Germanife, Dusseldorf.
1830 ZiETEN. — Die Versteinerungen Wiirttembergs, Stuttgart. .
1836 RoEMER. — Die Versteinerungen des Norddeutschen Oolithen-
Gebirges, Hannover.
1839 AcASSiz. — Description des Echinodermes de la Suisse, Neu-
châtel.
1850 D'Orbigny. — Prodrome de Paléontologie stratigraphique uni-
verselle des Animaux mollusques et rayonnes, Paris.
Paul Petitclerc. — Balhonien supérieur de Tresilley. 97
1850-63 Morris et Lycett. — A Monograph of the MoUusca frorn the
Gieat Oolile clihilly Irom Miiichiiihaniplon, etc., Loiulori.
18ol-52 Davidson. — A Mouogrupli ot the Jirilish uolilic and liasic
Brachiopoda, partie IJI ol conclusion, London.
1855-36 Wright. — Monogrupii on the Britisli fossil Ecliinodeimata
of the oulilic forinalions, vol. 1 et II, Iho palœonlographical
Society, London.
1855-6!) CoïTEAU et Triger. — Ecliinidcs du déparlement de la Sarthe,
Paris.
1862 E.-E. Deslongcitamps. — Paléontologie française, terrain
jurassique, Bracliiupodes, Paris.
1867 Laube. — Die Bivalvcn des braunen Jura von lialin.
1867-74 Cotteau. — Paléontologie française, terrain jurassique, t. IX,
Echinides irréguliers, Paris.
1871 Terquem et Jouruy. — Monographie de l'étage balhonien dans
le département de la Moselle. Mémoires de la Société géo-
logique de France, 2° série, t. IX, n° 1.
1875-80 Cotteau. — Paléontologie française, terrain jurassique, t. X,
partie I, Echinides réguliers, Paris.
1879 SzAJNOCHA. — Die Brachiopoden-Fauna der Ooolithe v. Balin b.
Krakau, Wien.
1882 Boeder. — Beitrag zur Kennlniss des Terrain à Chailles und
seiner Zweischuler in der Umgegend v. PHrt im Ober-Elsass,
Strassburg.
1882 Haas et Pétri. — Die Brachiopoden der Juraforinalion v.
Elsass-Lolhringen. Abhandlungen zur geologischen Spe-
zialkarte v. Elsass-Lolhringen, Band II, Heft 11, Strassburg.
1882-8!) P. DE LoRioL. — Paléontologie française, terrain jurassique,
t. XI, parties I et II, Crinoïdes, Paris.
1888 ScHLiPPE. — Die Fauna des Balhonien im Oberrheinischen
Tietlande. Abhandlungen zur geologischen Spezialkarle v.
Elsass-Lolhringen, Band IV, Hefl IV, Strassburg.
1888 Ed. Greppin. — Description des fossiles de la grande Oolilhe
des environs de Bàle. Mémoires de la Société paléontologique
suisse, vol. XV, Genève.
1894 P. DE LoRioL. — • Etude sur les Mollusques du Rauracien infé-
rieur du Jura bernois. Mémoires de la Société paléontolo-
gique suisse, vol. XXI, Genève.
1899-1900... Ed. Greppin. — Description des fossiles du Bajocien supé-
rieur des environs de Bàle, parties II et III. Mémoires de la
Société paléontologique suisse, vol. XXVI et XXVII, Genève.
1902 P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Balhonien inférieui)
de la côte d'Andelarre (Haute-Saône). Feuille des Jeunes
Naturalistes, IV" série, n° 378, Rennes.
1006 CossMANN. — Pélécypodes jurassiques de France. Congrès de
Lyon. Extrait des comptes rendus de l'Association française
pour l'avancement des sciences, Paris.
1908 J. Lambert et Tuiéry. — Revision des Echinides jurassiques
de la Haute-Marne. Extrait du Bulletin de la Société des
Sciences naturelles de la Haute-Marne, 5" année, n° 20,
Langres.
1910 J. Lambert et Tiiiéry. — Essai de nomenclature raisonnée des
Echinides, fascicule III, Chaumont.
Vesoul. P. Petitclerc.
98 J. Lacroix. — Contribufion à l'étude des Névroptères de France.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE
Tj'oisième liste. — Vaiiétés nouvelles.
A. — SOUS-ORDEE DES LIOPTERES
1. — Section des Odonates (l).
Notre très aimable correspondant, M. Josse, nous a envoyé, pour l'étude,
des Odonates el autres iN'évroplères capturés autour du lac de Saint-Poinl
(Doubs). Pai ini eux se trouvait : i>ijmpetium meridkniale Séiys. Nous croyons
intéressant du signaler cette espèce prise dans cet endroit, mais déjà citée
du département du Doubs par Pidancet.
Nous y avons trouvé également : Sympelrum scoticum Donov.
Dans ces envois faits par BI. Josse il y a encore lieu de remaïqucr /Esclina
juncea L. (plusieurs exemplaires cf). Le savant Odonatologue bien connu.
Al. K. iMautln, dans un travail paru dans la Feuille des Jeunes Naturalistes (2),
dit : « M. l'idancet indique comme abondante à Besançon, en août et sep-
tembre, une espèce qui ne peut être que l'A. juncea... ». Les échantillons de
M. Josse ne laissent planer aucun doute; ils se distinguent très nettement de
cyanea Latr. par les bandes plus étroites du thorax, la raie très bien marquée
de la face et le plérosligma très sensiblement plus long. Ces spécimens de
juncea ont été capturés sur le lac de Saint-Foint.
Pyrrhosoma tenellum Villeis. — Ayant voulu étudier cette espèce d'une
façon toute spéciale, dans l'Ouest de la France, et ayant observé sur un très
grand nombre d'exemplaires, nous croyons devoir insister quelque peu ici
sur cette très belle petite Odonate.
Nous n'avons évidemment pas la prétention de signaler des faits vérita-
blement nouveaux; mais comme ceux-ci se trouvent consignés dans des ou-
vrages qui ne sont pas à la portée de tout le monde, il ne sera peut-être pas
inutile de les résumer.
Le cf de Pyrrhosoma tenellum est invariable : — abdomen tout rouge avec
seulement l'extrémité des segments très finement cerclée de bronzé. L'ne seule
raie bronzée sur le devant de la tête, celle du nasus. — La Q, par contre,
est très variable et, à ce point de vue, très intéressante. Nous présenterons
les diverses formes qu'elle peut affecter.
1. — Type. — Deux raies parallèles bronzées sur le devant de la tête;
dessus de l'abdomen noir bronzé à partir de l'extrémité postérieure du troi-
sième segment. — Nous avons rencontré le tvpe, daiis l'Ouest, dans la pro-
portion de 30,12 %.
2. — Première forme. — Deux raies bronzées sur le devant de la tête ;
4° segment abdominal avec une iaclie postérieure, bronzée, assez large et
généralement tronquée ; 5" ayant cette même tache s'avançant en pointe
(quelquefois presque entièrement couvert de bronzé); 6" et T couverts, ou à
peu près, d'une bande de même couleur; 8° et 9° avec du bronzé formant quel-
quefois des taches isolées ou plus ou moins unies.
Nous avons trouvé cette forme, qui nous semble assez fixe, dans la pro-
portion de 14,45 %.
(1) Voir nos deux premières listes publiées dans la Feuille des Jeunes Nalurnlisies, 1912.
(2) René Martin. — Les Névroplères de P'rance, in Feuille des Jeunes Naturalisles, 1887-18S8.
J. Lacroix. — Contribulion à l'étude des Névroptères de France. 99
3. — Deuxième FOUiME. — Diminuliua liés sensible des taches, compara-
tiveiiit'iil à la loiiue précédente. Elles sont quelquefois à peine appréciables,
coiuiue siiiiplenienl estompées. Main U y a deux raies bronzées sur le devant
de la télé; 5', 6°, 7° segments abdominaux tachés postérieurement. iNous
l'avons rencontrée dans la proportion de 36,14 %.
Elle se présente comme une vraie forme de transition formant une sorte
de trait d'union entre la première et celle dont nous allons maintenant parler.
Elle nous semble aussi la plus irrégulière.
4. — Troisième forme. — C'est la variété a de Sélys. Elle se caractérise
ainsi : « Abdomen rouge sans taclie, avec l'extrémité des segments très fine-
ment cerclée de bronzé. Dans cette variété le nasas et la lèvre supérieure ne
sont pas plus tachés de bronzé que chez le cf (1). »
Celte forme est citée par de Sélys comme ayant été trouvée à Bordeaux
(Gironde) par l'eiroud. iNous l'avons prise dans le marais de Blanquefort
(Gironde), dans les Deux-Sèvres, la Charente-Inférieure, en Vendée...
Nous l'avons trouvée dans la proportion de 18,07 %.
5. — ' Quatrième forme. — C'est la variété y de Sélys (1). Nous l'avons
trouvée seulement à Léognan (Gironde) : » Tous les segments de l'abdomen
sont occupés en dessus par une bande dorsale bronzée, non interrompue au
milieu, mais entamée sur les côtés par les incisions jaunes des segments. »
De Sélys, dans son Synopsis des Agrionines a nommé cette forme : var. mela-
nogustra. iNous l'avons trouvée une seule fois dans la localité précitée.
C.ENAGRioN scrruLUM Kamb. — Dans notre deuxième liste (2; nous avons
signalé celle espèce comme ayant été trouvée, très abondante, à Saint-Martin-
de-la-Coudre (Cbarente-Inférieure). Nous avons pu examiner ainsi de très
nombreux spécimens cf et g (l'espèce était accouplée). Nous signalerons la
variation suivante observée sur quelques femelles : 8" segment abdominal avec
bande bronzée dorsale se rélrécissanl tout à coup et se continuant par une
ligne ({uelquefois assez mince, de chaque côté de laquelle on voit très distinc-
tement du bleu.
Ce faciès est un peu différent du type chez qui la bande dorsale du 8° seg-
ment ne laisse pas voir de bleu antérieurement. Nous avons capturé celte
forme une fois à Blanquefort (Gironde), cinq fois à Saint-Marlin-de-la-Coudre
(Charente-Inférieure) et une fois au Busseau (Deux-Sèvres).
Enallagma cyatihgerum Charp. — M. Josse nous a envoyé un certain
nombre d'exemplaires de cette jolie petite espèce capturée sur les bords du
lac de Sabd-Point (Doubs).
2. — Section des Oxynates.
fl) Famille des Ephémérides.
EcDYURus FULMiNUM Plctet. — Nous avons trouvé cette espèce, assez voi-
sine de forcipula Kollar, à V ouhé-en-Gdtine (Deux-Sèvres). Nous avions tout
d'abord négligé de la séparer de celte dernière espèce prise également dans
cette même localité et déjà signalée dans notre première liste.
EcDYURUS VENosus Fabr. — Espèce citée de B ride s-le s -Bains (Savoie) par
M. W. Lucas (3).
RiiiTiiROGENA SEMICOLORATA Curt. — M. D. Lucas nous a rapporté de Ba-
il) De Sélys-Longchamps. — Revue des Odonales d'Europe, 1850.
(2) J. Lagroix. — Contribution à l'étude des Névroptères de France (Deuxième liste), in
Feuille des Jeunes Naturalistes, novembre 1912.
(3) W. J. Lucas. — Continental Neuroptera talten by D' T. A. Chapman in l'.tOO and 1910 '
[The Entoniologist, 1911). — Id. Neuroptera from the south of France (in Etitomologist, 1913).
100 J. Lacroix. — Covirihulion à Vélude des Névroptères de France.
gnères-de-Luchon (Haute-Garonne) celte très jolie espèce assez caractérisée.
Nous icnieiciuiis très vivement notre aimable collègue qui ne manque pas une
occasion de nous caplurei-, dans ses chasses, quelques iSévroplères.
b) Famille des Perlides.
Peul.v BicvuD.VTA L. — jM . Geljn à capturé cette grande espèce à Caiiterels
(Hautes-Pyrénées), le 1" août lOOtî, les 22 et 23 juillet l'JIU.
Peki,.\ (Di.NocHAs) CEi'iiALOTES (Curt.). — Sud de la France (W. J. Lucas).
Chloroi'EULa GHAM.MAïiCA Scop. (= Perla chlorella Uamb.). — Peut-ètie
devons-nous insciire dès maintenant cette espèce dans la faune française.
Leuctha cyumurica de Geer. — Pris à François le 20 septembre 1!)12 par
M. Gelin.
IS'emura inconspicua Pictet. — Cité du Val d'Isère (Savoie) par M. W. J.
Lucas.
c) Famille des Ascalaphides.
AscALAPiius iCTERicus Cliarp. — Rambur(l) et Mac Lachian (2) signalent
cette espèce du midi de la France et des environs d'IIyères.
AscALAPHUS MACAHONius Scop., var. KoLYVAiNENSis Laxm. — Citée des Alpes-
Maritimes par V. der Weele (3).
ÏELEPRocTOPiiVLLA AUSTRALis Fabr. — Cette jolie espèce aux ailes trans-
parentes, sans taches autre qu'une marque sous-ptérosligmale aux ailes pos-
térieures, nous a été envoyée tout récemment des environs de Toulon. Cilée
par V. d. Weele (3) des Alpes-Marilimes .
BuBopsis AGRioiDES Rauib. — Pyrénées-Orientales (V. d. Weele).
Puer maculatus Uliv. Mmes. — Citée par V. d. Weele (3).
d) Famille des Myrméléonides.
Myrmec.elurus trigrammus Pallas. • — Nous avons reçu ce IMyrméléonides
des environs de Toulon, il est signalé d'Espagne (4), de Perse (5), de Cn-
mée (6).
Myrmeleon iNCONSPicuus Ramb., var. leonina Navas. — Notre très aimable
maître, le R. P. Longinos Navas a décrit, .sous ce nom, une forme qu'il carac-
térise ainsi : « A typo differt : abdomine macula dorsali julva grandi ad basim
segmentorum 3-7, in intermediis seu 4-5 parlem basilarem dimidiinn occupun-
tibus; ultimo segmento fulvo » (7). Ce savant névroplériste nous fit don, lors
de son passage à Niort, en juillet 1912, d'un certain nombre de chrysalides
de Myrmeleon inconspicuus venant d'Espagne. Toutes celles qui ont abouti
nous ont donné la variété leonina Navas.
Notre collègue, M. d'Olbreuse, nous a rapporté de Bonce-les-Bains (Cha-
rente-Inférieure), un exemplaire de cette variété. Nous l'avons également
prise à Fouras (Charente-Inférieure). Elle a été encore capturée aux Sables-
d'Olonne (Vendée), par M. Gelin. Le R. P. Longinos Navas, enfin, l'a reçue
de Pornichet (envoi de M. Revelière).
La variété leonina Navas paraissant moins commune en France que le type
l'est plus que celui-ci en Espagne.
(1) Rambur. — Insectes névroptères, 1842.
(2) Mac Lachlan. — Classification of Ihe Family Ascalaphidœ, 1871.
(3) V. D. Weele. — Catalogue des Ascalaphides des collections du Muséum d'histoire natu-
relle de Paris (in Bull, du Muséum, 1909).
(4) R. P. Longinos Navas, S. J. — Notas neuropterologicas. V. Myrmeleonidos de Espana, 1904.
(5) R. P. Longinos Navas, S. J. — Algunos neuropteros dcl Museo de Madrid. Congreso de
Valencia, 1910.
(6) R. P. Lo.xGiNOS Navas, S. J. — Insectes névroptères de Crimée, 1911.
(7) R. P. Longinos Navas, S. J. — Notas sobre Myrmeleonidos, in Brolcria, vol. X, 1912.
J. Lacroix. — Contribution à l'étude des Névroplères de France. 101
AcANTHACLisis BŒTiCA Rambur. — M. l'abbé Longer nous a envoyi'', en
août 1912, un Acanlliaclisi.s cS, qu'apirs étude nous rapportons sûrement à
l'espèce bœlica Ramb. Capturé dans l'iie d'Oléron (Charente-Inférieui'c).
Au sujet de Occ.itanira signalé par nous, dans notre première liste, comme
ayant été capturé à Saint-\azaire et à Mindin (Loire-Inférieure) par M. Reve-
lièio, il y a eu erreur. Il s'agissait lii de bœlica.
Le R.'P. Longinos Navas (i) cite bœlica Rb. <]'Evreux (Eure) et aussi de
Crimée (2).
e) Famille des Némoptérides.
Les insectes de cette famille se reconnaissent immédiatement à la longueur
et à l'étroilesse de leurs ailes postérieures. La tète est prolongée en un rostre
ou prosostome. Ce dernier caractère les rapproche des Panorpides ; mais la
structure des ailes d'une part, la forme et les mœurs des lar-ves d'autre part,
les placent à côté des Myrméléonides, entre ces derniers et les Chrysopides,
Hémérobides.
Nemoptera bipennis Illiger (= limtanica Leach.) est un magnifique Névrop-
tère aux ailes jaunes avec des bandes et des taches brunes. Le champ costal
a des traits également bruns, libres entre eux et deux grandes taches de
même couleur, la dernière touchant le bout de l'aile.
Cet insecte est signalé comme appartenant à la Péninsule Ibérique et au
sud de la France (3).
/) Famille des Chrysopides.
Chrysopa vulgaris Schn., var. Namurcensis Navas. — Le R. P. Longinos
Navas a décrit une variété nouvelle de Ch. vulgaris. trouvée à Namur (Rel-
gique). Elle est surtout caractérisée par ?/?!(> lifine noire de chaque côté du
prothorax et une autre latérale le long de l'abdomen; elle présente de plus,
sur chaque segment abdominal, une strie oblique brune. Nous avons trouvé
h Niort, le 8 août 1912. un exemplaire de vulgaris que nous croyons devoir
rapporter à cette variété. 11 a. latéraloment, sur l'abdomen, une bande brune
très nette et sur chaque segment une nuire plus petite, oblique. De plus le
prothorax est bordé de brun noirâtre.
Chrysopa vulgaris Schn., var. rubricata Navas. — Nous avons trouvé à
Bessines (Deux-Sèvres) et M. l'abbé Longer a rapporté de l'Ue d'Oléron (Cha-
rente-Inférieure) une forme de vulgaris que nous considéions, jusqu'à nouvel
ordre, comme appartenant à la variété rubricata Navas.
Chrysopa vulgaris Schn., var. pr.ïtexta, var. nov.
Viridis, cum flard fasciâ maxime perspicud per omnem dorsalem corporis
parfem.
.*^f^^7' nigrœ in laferalibus fasciei partibvs latissimfe et saluralo colore.
Très postremi arliculi valporum manllarium in exteriore facie signati sunt
linea fusca subnigra optime expresse.
Prothorax (figure 1) nullam habet maculam in dorso, fert autem in laterali
marqine fasciam nigram maxime conspicvam.
Abdomen nullam habet maculam srd tantum fasciam dorf;i jlnvam.
Ma superior (figure 1) : veuille costales omnex nigrpe sunt in parte inferiore
Iquarum prima tresque postremse possunt esse omnino nigrpe}: radiales nigvfp.
in duabvs partibus extremis; très primse intermedife nigr^ sunt; item venulse
qii.-p sunt ad bnsim alœ. Sector radii in principio nigcr ; marginn inferior
il) R. p. Longinos Navas, S. J. — Notas neuropterologioas. V. Myrmeleonidos de Espafla, 1904.
(2) R.P. LoxGixos Navas, S. J. — Insectfts névroplères de Crimée, 1911.
(3) R. P. LoxGixos Navas, S. J. — Monographia de los Nemopteridos, in Memorias de la
Real Academia de Ciencias y Arles de Barcolona, 1910. — Id. Gênera insectoruni d. Wytsman.
Neuroptera; famille des Nemopteridx, 1912.
1 02 J. Lacroix. — ConlribuHon à l'étude des Névroptères de France.
celbdae procubitalis typicœ pauhim nigra in cxtrema parte. Radius signatus
[usco colore paulo post basirn.
Ma posterior (figure 1) : venulx costales, quinque vel septem primée
radiales, prima inlermedia, secunda procubitalis, secundaque postcubitalis
nigrce; seclnr radii niger in piincipio.
T.n variété prétexta est 1res voisine de microcephala Brau., mais elle s'en
rlistingiip par la bordure noire très netle du prothorax, les palpes maxillaires
plus marqués, la dimension des stries de la face et la coloration plus intense
des nervules.
Certains exemplaires, que nous rapportons cependant à prsetexla, ont la
marge inférieure de la cellule procubitale type à peine ou pas marquée.
Nous avons trouvé cette forme au Busscan (Deux-Sèvres), le 9 juillet 1912.
CiiRYSOPA FLAviFRONS Brau. — Nous avons déjà cité cette espèce dans notre
première liste, mais nous n'avions encore pas débrouillé, à cette époque, ses
diverses variétés. Elle est excessivement protréiforme.
1. — Variété geniculata Ed. Picfet. — Un exemplaire pris par nous au
bois de Vachette, près Niort (Deux-Sèvres).
2. — Variété Nir.ROPrNCTATA Ed. Picfet. — Deux échantillons que nous avons
capturés h Niort et à Sainte-Pezcjvie (Deux-Sèvres).
3. — Variété Meyeri Ed. Pictef. — Cette forme est généralement de plus
grande taille avec les nervules en gradins plus nombreuses. Le point placé
sous les veux est gros. Un seul spécimen pris par nous dans la forêt de Mer-
vent fS^eridée), le 16 Juillet 1912.
4. — Variété riparta Ed. Pictef. — Un exemplaire capturé par nous k
Saint e-Pezenne, le 30 juillet 1912.
R. — Ab. DiFFORMis Lacroix. — Dans une note publiée dans Bulletin de
la Société enfomologiqne de France (\), nous avons décrit diffoiTnis comme
variété. Malgré la physionomie un peu spéciale de cette forme, nous l'ins-
crivons ici comme aberration, jusqu'à plus ample informé. Nous l'avons prise
à Aiffres (Deux-Sèvres) et dans la forêt de Mervent (Vendée).
CuRYSOPA alra L. — Notre excellent collègue. M. D. Lucas, nous l'a rap-
portée de Viltel (VosgesV Elle a été capturée le il juillet 1912.
Chrysopa \tîxtr\us Curt., var. JonoTi Lacroix (I). - — Nous avons décrit
cette variété à la Société entomologique de France. Ventralis type a été
signalé dans notre deuxième liste. La variété a été capturée par nous dans
la forêt de VlJermitain (Deux- Sèvres), le 24 juin 1912.
Chrysopa prastna Burm. — Nous avons déjà signalé plusieurs variétés de
prasina. Dans nos chasses de 1912 nous avons rencontré deux formes inté-
ressantes sur lesquelles nous demandons l'autorisation d'insister un peu.
Elles se distinguent des autres formes par la présence, sur la partie dorsale
de Vabdomen. de points disposés en groupes.
Le R. P. Longinos Navas a décrit (2) deux variétés ayant cette particularité.
Nous donnerons ici leurs caractères.
1 . — Variété respersa Navas. • — » Palpi nigro annulati. uliimo articulo
toto nigro. Profhorax duobus punctis discalibus nigris ante médium, dxiobus
(iiscis pone medbim. Stigma pallide viride.
« .Abdomen singulis segmenUs dorso sex punctis nigris notatis, duobus an-
ci) J. Lacroix. — Deux variétés nouvelles de Chrysopides de Frîince, in Bull. Soc. Ent.
de France, 1912.
(2) R. P. Longinos Nava.?. S. J. — Notas Entomologicas. 3, Excursiones por los airededores
de Granada, in Bol. Soc. Arag. de Cienc. Nat., 1911.
J. Lacroix. — ('otih-ibulion à l'rlitdc des Névroptèrcs de France. 1U3
terionbua, quatuor posterioribus; stria item laterali nigra juxta connectivum;
segmenlis ventrulibus aliquot punctis juscis. »
Nous avuiis truuvé, dans diverses cuurses enloiiiulogiques, des prusinu que
nous rapportons à cette variété respersa Navus malgré la dilTéi'ence qui
semble les placer un peu à côlé. En étudiant, sur le vivant, ces exemplaires,
nous leur avons reconnus deux faciès :
Faciès 1. — Abdominis primum secundumque (figure 2) segmentum farunt
in dorso duo tunluni puncta nigra; tertiuni, quartum, sexlum, septimumque
segmentum (erunl in dorso sex puncta nigra; quorum duo sunt in anleriore
parle, quatuor autém in posteriore.
Faciès 2. — Unuinquodque segmcntorum abdominis (ert in dorsn duo
tantum puncta nigra (figure 3).
Il faut encore ajouter que les points du prolliorax et du mésothorax (voir
les ligures, 2 et 3) dilîèrent aussi de respersa. Mais devons-nous pour cela créer
un nom nouveau pensant avoir alîaire à une forme véritablement nouvelle ?
Nous ne le pensons pas et le R. P. Longinos Navas à qui nous avons exposé
noti'e façon de penser nous a approuvé. Prasina est excessivement variable.
Ceci nous conduit a dii'e qu'il faut surtout considérer des groupes de varia-
tions présentant un ou plusieurs cai-actèi'es saillants et communs unissant
les individus. Ici il s'agit de points dorsaux sur l'abdomen qui donnent à ces
formes une place véritablement à part et dont le nombre peut varier de deux
à six.
Nous ajouterons que var. respersa Navas n'a pas de ligne arquée sous les
antennes.
Nous avons capturé nos exemplaires à Bassines, La Tranchée près Niort
(Deux-Sèvres) et à Saint-Marlin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure).
Niort. J. Lacroix.
fA suivre).
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Une aberration nouvelle d'Erebia Neoridas Boisduval (Lépidoptère rhopalo-
CÈRE). — Pendant le mois d'août 1911, eu compagnie de nos collègues de la Société
entomologique de France, MM. H. Brown et le D"' P. Acheray, de Paris, nous
avons eu le plaisir de capturer, au mont Ventoux (Vaucluse), en grande quantité,
le gracieux lépidoptère diurne qui porte le nom d'Erebia Neoridas Boisduval.
Sur le versant méridional de cette montagne, dont la crête va de l'Est à l'Ouest
et s'élève jusqu'à 1.908 mètres d'altitude, Erebia Neoridas ne descendait guère
tout aussi abondante, au milieu d'août, à la fontaine du Contrat, vers 1.450 mètres.
Par l'étude des nombreux individus rapportés de cette excursion de 17 jours,
il est facile de voir que cette espèce d'Erebia est assez variable pour la taille et
la coloration. La fasoie rougeâtre du dessus des ailes supérieures est plus ou moins
vive et se dégrade quelquefois jusqu'au jaunâtre, surtout chez les O. Elle porte
en général trois ocelles noirs pupilles de blanc. Mais le nombre de ces ocelles est
très variable. Il va de 2 à 5. M. Ch. Oberthiir dit {Etudes de LépidoptéroJogie
comparée, III, p. 324) posséder des sujets qui ont « même 6 ocelles sur les ailes
supérieures ». La fascie fauve du dessus des ailes inférieures est parfois à peine
indiquée, mais elle est en général bien marquée et formée de 3 à 5 taches rou-
geâtres juxtaposées. Quelquefois elle est dépourvue d'ocelles; d'autres fois ces
ocelles sont très petits et non ponctués de blanc ; au mont Ventoux, nous avons
trouve des exemplaires qui en comptaient jusqu'à 5. En dessous les ailes supé-
rieures seules portent des ocelles et ils y sont généralement mieux marqués qu'en
dessus, mais pas toujours en même nombre. La coloration du dessous est aussi plus
ou moins foncée chez les cf comme ch^z les Q, mais toujours beaucoup plus claire
chez celles-ci.
104 Notes spéciales et locales.
Deux exemplaii-es Q ont particulièrement attiré notre attention, même sur
le t<'rrain de chasse. Le premier, capturé dans le quartier de Perrache, vers
1.100 mètres d'altitude, le 15 août, a la tache fauve des ailes supérieures normale
commp dimension, mais très pâle et sans aucune trace d'ocelles en dessus comme
en dessous; le dessus des ailes inférieures porte une fascie formée de 5 taches fauve
clair sans aucune trace d'ocelles. Le deuxième sujet, pris le 16 août, dans le quartier
de Combe-Brune, vers 1.3(XI mètres d'altitude, un peu plus grand que le précédent,
a les fascies des ailes un peu plus rougeâtres, mais sans autre ocelle en dessus et en
dessous qu'un petit point noir, non pupille de blanc, sur la tache fauve anale du
dessus des ailes inférieures.
Pour désigner cette singulière aberration qui me paraît n'avoir pas encore été
signalée jusqu'ici, je proposerai le nom de venturiensis qui rappellera son pays
d'origine, le mont Ventoux, en latin nions Venturius, bien traduit en provençal
par son appellation de Ventour.
L'aberration que signale M. Ch. Oberthùr, dans l'ouvrage précité, forme le
passage entre le type et notre &hej:ra.iion' venturiensis. Voici ce qu'en dit le Maître
français : » Une Ç prise à Digne, en septembre 1897, est dépourvue sur le des.sous
des ailes supérieures de toute oeellation noire. Le dessus des ailes montre seule-
ment 2 petits points noirs sans pupille blanche ».
L'opportunité d'un nom nouveau, pour désigner une aberration chez une espèce
très variable, est certainement discutable. Mon excuse sera qu'il s'agit là d'une
forme extrême, d'aspect inattendu, pour laquelle un nom servira à fixer les idées.
Avignon. D'' A, Chobaut.
Contribution à la Faune des Diptères du Nord de la France. — J'ai eu la bonne
fortune de capturer, en septembre dernier, dans le Bois des Clercs, terroir de
Mainil-les-Ruit (Pas-de-Calais), une grande partie des espèces françaises de la
famille des Platypezidse. Je les ai prises plusieurs fois au vol, mais le plus sou-
vent sur les feuilles des arbres, où elles tournent continuellement en cercle d'une
façon tout à fait caractéristique.
Voici la liste des espèces recueillies :
Af/athomyia antenruita Zett. — Je la possède également de Tresoault (Pas-de-
Calais).
Callimyia speciosa Meig et C. amœna Meig.
Platypeza consobrina Zett.; P. modesta Zett.; Prufa Meig; P. hirticeps Verrall.;
P. infumata Halid.
Je possède, de Fampoux, près d'Arras, un exemplaire de Platypeza. fnrca.ta FIL,
capturé en juillet 1912, et M. le docteur Van Oye a pris à Lille Platypeza dorsalis
Meig qui habite sans doute aussi le Pas-de-Calais.
Le genre Platycnema Zett. n'est pas représenté dans ma collection et je ne
possède qu'un seul exemplaire d'Opetia nigra. Meig pris à Lille (docteur Van Oye).
Vraisemblablement, cette espèce se retrouvera dans la région de l'Artois.
Depuis six ans, je n'avais capturé que deux Platypezides et le docteur Van Oye,
de son côté, n'avait guère été plus favorisé. Or, dans la localité citée plus haut,
j'aurais pu, si la pluie continuelle n'y avait mis obstacle, en prendre des centaines
au début de septembre dernier.
A propos de Palloptera pulchella Rossi.
Dans le même Bois des Clercs, j'ai capturé un exemplaire de Palloptera pul-
chella Rossi. J'en ai vu un autre provenant de Mailly-Maillet, entre Somme et
Pas-de-Calais. Sa constatation dans ces deux localités, qui jalonnent la ligne
Dunkerque-Rambouillet, infirme l'opinion des docteurs Van Oye et Bouly de
Lesdain qui assignaient à cette espèce un caractère erratique dans le Nord et
expliquaient par une introduction fortuite sa présence à Dunkerque.
M. le docteur Villeneuve avait donc pleinement raison de la dire très répandue
en France (Voir F. d. J. N., décembre 1910 et janvier 1911).
Je la crois cependant très rare dans le Nord puisque depuis vingt ans, à ma
connaissance, on ne l'y a capturée qu'en cinq ou six exemplaires.
O. Parent.
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SOMMAIRE r>U N» S 1 O
Paul Petitclerc : Note sur le Bathonien supérieur (Bradfordien) de Tresilley, canton de Rioz
(Haute-Saône) IJin).
J. Lacroix : Contribution à l'étude des Névroptères de France.
Notes spéciales et locales :
Une aberration nouvelle i'Erebia Neoridas Boisduval (Lépidoptère Rhopalocère)
(Df Chobaut).
Contribution à la Faune des Diptères du Nord de la France (0. Parent).
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(Fin)
2. — Variété amabilis Navas. — « Linea arcuata rubra ante antcnnas.
Prothorax linea duplici fusco-rubra longitudinali, medio in pimctum obscu-
rum [usca.
« Abdomen .singulis segmenlis dorso 6 punctis [asco-rufis notatis... »
L'exemplaire capturé par nous et que nous rapportons à var. amabilis doit
être ainsi décrit, pour montrer ses différences : Caput magis subllavo est
colore; ferl striam luscam curvam sub utroque antennanim intra oculos.
Prothorax fert in dorso puncta satis ampla, nigra. ante qux est tractus brevis
colore sub[iisco.
Abdominis primum, secitndum, tertium, quarlum, quintumque segmentum
[erunt in dorso duo tantum puncta nigra; sexlum autem septimumque seg-
mentum in dorso ferunt quatuor tantum puncta nigra (figure 4).
Ainsi notre exemplaire pris au Moulin de Comporté près Niort (Deux-Sèvres)
s'éloigne assez de la vraie amabilis Navas. Il n'a pas les deux bandes brun
rougeàtre du dessus du pinthorax et le nombre des points dorsaux de l'ab-
domen n'est pas le même.
Nous ne croyons cependant pas devoir séparer notre spécimen de amabilis
et en faire, du moins pour l'instant, une variété nouvelle très voisine.
Chrysopa prasina Burm.. var. orsoleta Navas. — Nous rapportons à cette
variété un exemplaire trouvé par nous à La Tranchée près Nioii (Deux-Sèvres),
le 1.3 juillet 1912. Les points du mésotborax sont totalement effacés et ceux
du prothorax peu appréciables, très vagues. Nous noterons aussi que les
nervules en gradins sont presque totalement vertes et les lignes noires du
côté de l'abdomen réduites.
Chrysopa novempunctata Navas. — Cette espèce a été récemment décrite
par le R. P. Longinos Navas (1) qui la signale de Blois (Loir-et-Cher).
Chrysopa formosa Brau., var. Gellm, var. nov. — Punclnm nigrum vnum
in corniculorum articulo primo, in facie superiore. ad basim omnino.
Ailes assez fortement irisées.
Ailes supérieures. — Nei-vules costales noires en entier. Les radiales lon-
guement noires à l'extrémité supérieure avec seulement un point do la même
couleur à l'extrémité inférieure. Première et deuxième nei-vules intermédiaires
entièrement noires; les autres seulement aux extrémités. Les dernières
peuvent même être totalement vertes.
(1) R. p. LoxGTxos Navas. S. J. — Crisopidos y Hemerobidos nuevos o criticos, in Brotena,
vol. X, 1912.
106 J. Lacroix. — Contribution à l'étude des Névroplùrcs de France.
.NctvuIl's giadiloiiin^ 0 ■; iiuiies eu eiiliei-.
Presque toutes les iieivules de la base entièrement de cette couleur.
Secleui- radial noir à son oiùgine. Cellule procubitale typiiiue noire dans
sa moitié terminale.
Ailes pûslcncures. — -Nervules costales noires en entier, les dernières
moins marquées. Les radiales noires à l'extrémité supérieure. Toutes les
nervules de la base entièrement vertes. Presque toutes les nervules en gradins
(5/7 — d/l) enlièrement vertes.
Cette vaiiété a été trouvée à /•ow/o.v (^Charente-Inférieure) par M. Gelin à
qui nous la dédions.
CiiRYSOP.4 FORMOSA Biiui., var.? DECEMPUNCTATA, var. nov. — Punctum
singulare colore fusco uiijro "proipriore in facie infra punctum quod est inter
cornicula.
Ailes très sensiblement comme dans foimosa formosa. Nervules en gradins
7/9 — 7/8 à l'aile supérieure et il/S — 6/7 à l'inférieure.
Nous avons trouvé plusieurs exemplaires de cette forme à Châtelaillon
(Charente-Inférieure), en 1911 et 1912.
Chrysopa AiiBREViATA Curt. — Cette espèce nous a été donnée par notre
collègue M. I». Lucas, qui l'a prise à Paris-Plage (Pas-de-Calais), le 21 juin
1912.
Chrysopa dorsalis Burm. — Cette espèce est rare. Elle est assez voisine
depe?"/M L., mais s'en distingue par ses nervures costale et sous-costale noires
sur une certaine longueui-. M. Gelin en a pris un exemplaire dans la Forêt
de Chlzé (Deux-Sèvres), le 23 juin 1912. Elle est encore citée, par le R. P. Lon-
ginos Navas, d'Espagne et de Crimée.
Hypochrisa N'oiiiLis Ilevden. — C'est encore dans la Forêt de Chizé (Deux-
Sèvres) que nous avons capturé ce bel insecte, le 21 mai 1912. M. Revelière
l'a également pris le 3 mai 1912 à Blain (Loire-Inférieure). -Rambur (1), sous
le nom cYIIemerobius eleguns Burm. la signale des environs de Paris et de
Chdteau-du-Loir.
g) Famille des Hémérobides.
BoRioMYA coiXciN'Nv Steph. — Nous l'avons trouvé à Niort (Deux-Sèvres) le
16 juin 1912.
BoRiOMYA QUADRiFASCiATA Reuter. — Sud de la France (W. J. Lucas).
BoRiOMYA SUBNEBULOSA Steph. • — M. W. J. Lucas cite celte espèce de
Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales).
Megalomi'S pyraloides Ramb. — Trouvé à François (Deux-Sèvres), le
10 juillet 1909, par M. Gelin. Rambur le signale des environs de Paris.
h) Famille des Mantispides.
Mantispa styriaca Poda (= pagana Fabr.). — M. Gelin a pris cette espèce
à François (Deux-Sèvres), en août 1879 et à Collioure (Pyrénées-Orientales),
le 25 juin 1912.
i) Famille des Conioptérygides.
Nous ajouterons aux Conioptérygides de la faune française déjà signalés
le Coniopterijx tineiformis Curt. Nous avons trouvé cette espèce un peu
partout dans le département des Deux-Sèvres, en juillet et août.
/) Famille des Raphidides.
Rapiiidia macvlicollis steph. — M. Revelière a capturé cette espèce à Blain
(Loire-Inférieure), en avril 1912.
(1) Rambur. — Insectes névroptères. 1842, p. 427.
J. Lacuoix. — ('onlriltiilidii à VHude des Névroptères de France. 107
3. Ihr 'cii^r
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108 J. Lacroix. — Contribution à l'étude des Névroptères de France.
k) Famille des Psocides.
Nous ne citerons encore aucun Psocide, nous réservanl de donner, pour
ces insectes, une liste spéciale.
l) Famille des Termitides.
C.VLOTERMES FLAVicoLLis Fabr. — Cité par Rambur du midi de la France.
Tkrmks u'ciFUGUS Hossi. — Roclieforl-sur-Mer (Charente-Inférieure).
m) Famille des Panorpides.
AuLors ALPiNA Ranib. — Celte espèce nous a été envoyée par M. Couion,
dans un lot de Névroptères à étudier appartenant au Musée d'Histoire natu-
relle d'Elbeuf. Deux evemplaires c? trouvés en Seine-Inférieure. Rambur
cite l'espèce de la vallée de Cliamonix.
Panorpa annexa Sélys. — Nous fei-ons une note spéciale sur celte espèce.
Nous nous contenterons, ici, de la signaler comme appartenant à la faune
de France.
B. — SOUS-ORDEE DES TRICHOPTÈRES
Lors de la publication de nos deux premières listes sur la faune névropté-
rique de France, nous ignorions les intéressantes notes que M. R. Martin avait
publiées sur les Triclwptères (1). Elles mentionnent cependant un certain
nombre d'espèces de ce sous-ordre ; nous en donnons quelques-unes ici.
Quoiqu'elles aient été déjà signalées, nous les ajoutons à nos listes qui doivent,
avant tout, former un ensemble le plus complet possible.
1. — Section des Inéquipalpes.
a) Famille des Phryganides.
Phryganea striata L. — Nous avons vu celte espèce dans un envoi de
Névroptères à étudier que nous a lait notre aimable correspondant, M. Josse.
Elle a été prise par lui autour du lac de Saint-Point (Doubs). Mac Lachlan la
cite des Vosges (2). M. R. Mailin la signale comme très commune du 1" mai
au 15 juin dans le département de Vlndre.
Phryganea minor Gurlis. Citée par M. R. Martin comme ayant été prise
dans les environs de Paris par Pierson.
Phryganea obsoleta Ilagen. — Citée des Vosges par R. Mac Lachlan.
Neuronia clathrata Koll. — Un certain nombre d'exemplaires pris autour
du lac de Sainl-Poinl (Poubs) par M. Josse.
Neuronia ruficrus Scop. — Assez commun dans le département de ï Indre
en mai et juin (R. Martin).
Neuronia reticulata L. — Cité par M. R. Martin comme rare dans la partie
montagneuse de ÏIndre, en juin.
Ces trois espèces de Neuronia sont assez faciles à séparer : Huficrus a les
ailes uniformément brunâtres, sans taches; la nervulation est saillante. Reti-
culata L. a les ailes supérieures couvertes de nombreuses petites taches
brunes; les inférieures également un peu mouchetées dans la région apicale.
Clathrata a la nervulation moins saillante que dans ruficrus. De plus les ailes
ont plusieurs taches assez mal définies. Enlin les pattes sont jaunâtres (plus
ou moins foncées) avec seulement la base des cuisses noire.
(1) René Martix. — Les espèces françaises des familles des Phryganines, Limnophilines,
Leptoeérînes et Séricosiomatinos, in Feuille des Jeunes NatiiToXisles, 18'.)2.
(2) R. Mac Lachlax. — Monogr. Revision and Synopsis of the Trichoptera of the Europ.
Fauna. London, 1874-1881.
J. Lachoix. - - 1 (iniriliiilitin à l'iUinh; des Névroptères de France. 109
b) Famille des Limnophilides.
Grammotaulius nitidus Miill. — Celte espèce se distin.mic ti-ès aisément
de atomarhis F. par ses ailes antérieures plus aiguës, plus pâles et aussi
par i'étroitesse plus grande de celles-ci et le sub-parailélisme des bords costal
et marginal postérieur. Elle nous a été envoyée de Saintes (Cliarente-Infé-
rieure), en juin l!»t2. Elle est citée du département de ÏIndre de mai à no-
vembre pai- M. U. Martin.
LiMNOPiiiLis GRiSEUS L. — Nous avons trouvé cette espèce dans un des
envois que nous a fait M. Josse. Capturée par ce dernier sur le lac de Saint-
Pnhtl (Doubs).
Drusus discolor Randiur. — Cité du Vid d'Isère (Savoie), jnir .M. W . .1. Eu-
cas.
c) Famille des Séricostomides.
Sericosto.ma l'EDEMONTAMiM M. E'. -- Partie montagneuse de VIndre
(R. Martin). Le même auteur le cite également de la Haute-Vienne et de la
Creuse. R. Mac Laclilan l'indique du Dauphiné.
ScHizopELEX FURCiFERA M'. E'. — Mac Lachlan mentionne cette espèce des
Pyrénées-Orientales.
Rrachycentrus subnubilus Curt. — Cette espèce a été trouvée en Alle-
magne. M. R. Martin la cite comme très commune dans le département de
VIndre. Il l'indique également de la Vienne, la Haute-Vienne et Y Indre-et-Loire.
Silo pallipes Fab. — Saône-et-Loire et Vosges (Mac Eachlan); Indre, com-
mun du 10 mai au 10 juillet (R. Martin). Nous avons trouvé cette espèce à
Saint-Martin-de-ln-tyjudre (Charente-Inférieure), le 6 avril 1912.
Silo piceus Brauer. — Indre, Creuse et Haute-Vienne. Commun du 23 mai
au 2.5 juillet (R. Martin). Mac Lachlan cite l'espèce des Pyrénées et du dépar-
tement de Saône-et-Loire .
Silo nigricor.ms Pictet. — Cité par Mac Eachlan de la Saône-et-Loire et
de VIsère.
Oligoplectum maciilatum Fourcroy. — Très commun dans VIndre et la
Haute-Vienne, du 10 mai au 15 septembre (R. Martin).
Micrasema SEiiFERLM Pictct. — Vosges (Mac Lachlan).
Grun^cu iruorata Curt. — Saône-et-Loire et Vosges (Mac Lachlan).
2. — Section des Equipalpes.
a) Famille des Leptocérides.
Berœa plllata Cuiti^. — Mnc Laclilan cite l'espèce de la Savoie et des
Basses-Pyrénées.
Berœa maurus Cuitis. — Indre, Creuse, Huule-Vienne (R. Mai'tin). Mac
Lachlan le mentionne de la Saône-et-Loire, de V.Aude, du Cantal et des Basses-
Pyrénées.
Leptocerus commutatus ? M'. E'. — Pris [tar M. Gelin à Fnnirois (Deux-
Sèvres), le 20 septembre 1012.
Leptocerus semlis Burm. — hulrc. Commun de mai à août (i>. Maiiiii).
Leptocerus alboguttatus Hagen. — Fi-ance centrale (R. Martin).
Leptocerus aterrimus Steph. — M. R. Martin le dit très commun partout
du 25 mai au 23 août.
Leptocerus cinereus Curtis. — Très coimuiiii en Fianci', d'après
M. R. Martin.
Leptocerus albifrons E. — Rare dans le département de VIndre (R. Martin).
Leptocerus bilineatus E. — Mac Eachlan le cite de Saône-et-Loire.
110 J. Lacroix. — Contribution à l'élude des Névroptères de France.
LePTOCERUS DISSIMILIS Slopli. — l\I;ic l;;i(iihiii cilc ci'llc csprcc ciMiiiiic
apitarienanl h la faune de Fraiici'. M. liiiii' ,M;iiliii rimliiiiic ilr la llniilr-
\ le une, la. Creuse et Vlndrc.
LEPTOCERUS Rli'ARlt's Albaida. -- IihIic, \ iciinc, lldiilrA'witni'. htdn'-et-
Loire (R. I\lai-tiii).
IIOMIUA LErcopii(r.\ l'.aiiih. - (aie pai' r.ainljiir (1) des enviions de Paris,
Maine-et-Loire (Millet), Imlrc Tiès rare en juin (K. Martin).
Tri.ï;nodes ociireella M". L'. — Très commun dans le di>|iai li'meni di'
VIndre, du 2.') mai au 2o août [W. Martin).
Adicella reducta M'. L'. — Su('ine-el-L(iirc (.Mac Laelilan), lndi-i\ \'irnni\
Indre-et-Loire, en juin et juillet {l\. Martin).
(H-'.CETis K0TATA Râiub. — Cilé |)ar iîamhurd) des environs de l'nris et de
Chdleau-du-Loir (Sartlie).
OECETIS LACUSTRls l'ictel. - Nous a\(ins pris cotte espèce à Saiidr-l'rzcnni'
(Deux-Sèvre.s), le 2.') juin i'.HI.
OECETlS TRIPUNCTATA F. — Nous l'axons li-ouvé sur le l'anitl Sitiiil-MiirHii
près Niort (Deux-Sèvres), le f» juillet l'.ll I.
Nous n'avions pas tout d'abord éUidié séi-ieusement les espèces de ce genre.
Elles sont assez rapprocliées les uiu^s des autres. .Néanmoins pai' l'étude de
la nervulation on arrive à eu faire des groupes qu'il devient plus facile de
différencier ensuite.
Setodes Ll'SiTANiCA M'. L'. - " Obsei'M'e du 'J juin au •') aoùl sur la Creuse
et l'.Vnglin, dans le département de rindic » (R. Martin).
b) Famille des Hydropsychides.
IIVDROPSYCIIE PELLUCDULA Curt. - liride.s-lcs-Dain.s (Savoie), Ainélie-lcs-
nains, Bagnuh-sur-Mer (Pyrénées-Orieidalos), d'après M. W. J. Lucas.
c) Famille des Policentropides.
PoLYCEiNTROPUS TLAVOMACiL VTCS Pielet. — Niort et euvirous (Deux-Sèvres),
en mars, avril, mai.
d) Famille des Philopotamides.
PiiiLoroTAMis LiiDiFicvTrs M'. I/. — dite de Brides-les-Bains (Savoie) par
M. W. J. Lucas.
e) Famille des Rhyacophilides.
RiiVACoriiiiA tourextum Pielel. - \'iil d'Isère, Brides-les-Bains (Savoie)
d'après M. W. J. Lucas.
RiiYACOPiiiLA TRiSTis Pictct. — Citée par .M. AV. J. Lucas, du Vernel (Pyré-
nées-Orientales).
RiiYACOPiiiLA PERS1MILIS M'. L'. — Ainrlii'-Irs-IUiins C\\ . .J. Lucas).
Niort. J. Lacroix.
N. B. — Nous avertissons les li'clcurs que nous avons omis, dans les
quatre dessins de ce travail, la uervule sous-costale placée non loin de la
hase des ailes. Le même oubli a d'ailleiu's était fait dans les ligiu-e^s d'un
travail précédent paru dans cette Berne : (hielqiies (inimiaties diez les Cjmi-
snpides.
De plus, dans la figure I du juéseut arliele. les deux ti-aits jilacés à gauelie
et au-dessous de l'aile inféi-ieure sont plus grands que nalure (les dessins
n'avant été réduits que de 1/.3).
J. L.
(1) Rambuiî. — Insectes névroptères, 1842.
D' J. Villeneuve. — Diplhrs luniri'dii.r nu inl&rrs\umlf:. 111
DIPTÈRES NOUVEAUX OU INTÉRESSANTS
Parmi les Diplèr-ps recueillis en Alsviic, soil pnr M. Lesne, Assistniii ;in
Muséum d'Hisloiic iiaturollc de l'nii>. snil |.ai- M. Itieuse, Entonidlosisle à
Ueniies, plusieurs uionl. i)aru iiiéiliis el (pichpies auUes assez iiitéressaiils
pour exiger une mention spéciale. Ce soiil les espèces sui\anies :
1. Sccnopinus ^quanwsus n. sp., Q .
Aïn-Sefra (Oran), mai-juillet; 2 QQ. Types dans ma cnllcclidn, l'iivdvés
par M. nieuse.
Espèce (le petite taille [2-'i mm.), d'un noir mal. semée sur le lïnnl, sur le
thorax y compris les mésopleures, sui- le sculellum et sur les bourrelets
latéraux de la face dorsale de l'abdomen, de petites
squames blanchâtres, saillantes, non serrées. A l'ex-
trémilé de l'abdomen, de même que sui' le ventre et les
sternopleures, les squames sont renqdacées par des
poils plus fournis de coloration identique. L'abdomen
est déprimé entre les bourrelets latéraux, glabre et
Al e do Sceriopinus ,, ' . i -n i i i i i » -i i
.■<qiwmnsus, nov. spec. c' "" """" ''>^s''^' l'i'iH'-mt; le ventre est terne: tergdes el
sternites sont limités chacun par un trait blanc jaunàli'e
sur leui- bord postérieur. Antennes et palpes noirs. Pattes brunes : taises
antérieurs noirs; tarses intermédiaires comme les précédents, mais le pro-
tarse blanchâtre à son origine: tarses postérieurs blanchâtres, les 4 premiers
articles maculés de noir, le dernier noirâtre. Ailes hyalines; les cellules, à
l'exception des cellules costale, sous-costale, médiastine, basale antérieure
et discoïdale, marquées d'une tache brunâtre. La petite nervure transversale
est sise au 1/3 postérieur de la cellule discoïdale; la 1" cellule postérieure
nullement rétrécie à son extrémité distale (voir la figure; le bord postérieur
de l'aile, plié plus ou moins sur les 2 individus, n'a pu être reproduit exac-
tement).
2. Ihibo.s sirialMux n. sp., d" el Q.
Celte capture de M. Lesne porte l'éti(|uette d'origine : « Oued Zous, 1.3 oct.
1008. )' Un cf et une g sont la propriété du Muséum de Paris; un autre cf
est conservé dans ma collection.
Espèce de taille ordinaire, noire, à pruinosilé cendrée sur le thorax et le
sculellum; il en est de même sur l'abdomen où la plupart des segments sont
cependant dénudés dans leur moitié postérieure au moins et apparaissent
alors d'un noir assez brillant. L'hypopyge en dessus chez le cf, les 2 derniers
tergites chez la g sont fortemeid pi'uineux. Les soies dorsales du thorax
sont noires, la pilosité abdominate d'un blanc roussâtre. Ailes hyalines, à
stigma pâle. Balanciers couleur crème.
Pattes d'un rouge testacé; les hanches cendrées: les trochanters d'un noir
brillant. Les tibias postérieurs sont noirâtres du côlé tourné vers les cuisses:
celles-ci ont une large bande noire qui s'étend à leur face externe depuis
l'origine jusque vers le milieu ou même au delà. Les cuisses des 2 |)aires
de pattes antérieures ont leur bord supérieur plus ou moins noirâtre et les
tibias des pattes de devant sont en majeure partie rembrunis. Les 3 ou 4
derniers articles de tous les tarses obscurs. Les protarses postérieurs n'ont
pas d'aiguillons disséminés sur leur face plantaire: les cuisses postérieures
ont 3 rangées d'épines noires en dessous, la rangée la plus interne occupe
seulement la moitié basale des fémui's chez le cf et manipie lotalenieiit sur
la g . Quant aux pattes de devant, elles ne présentent pas chez le cf de longue
villosité aux tibias et n'ont qu'une villosité ordinaire, non très développée,
aux tarses.
1 12 D"" J. Viixeneuvp:. — Diplèrcs nouveaux ou inlércs.sanU.
\,v cf a l'hypopyge ti'ès reiitlû et d'un unir lirillniit en dessous; l'aliilniiicii
lie la Q est terminé par une lamelle loussàlic, bilidc an bout.
3. nhinoœsims purpurcus Bfauei'.
Sidi-Okba, mai 1885; un individu pris pai- M. Bleuse.
4. Cepluilonuila inuculald AYied.
Même localité, même date; un individu capluré aussi par M. lilciise.
5. MiUogramma algirum Macq.
Perrégaux ((iran), fin avril IS96: 2 cf Cf de M. Bleuse.
Cette espèce dont Macquarl n'a connu (pie la Q appartient au groupe
.1/. GeimarlMeig. — M. aurilron.'^ L. Dut. La coloration de la face i-appelle la
première, mais le cf porte, comme M. aunlrons L. Dnf. (= M. Girschneri
Beck.), un long appendice sétifornie au dernier article des tarses antérieurs.
Les autres articles de ces mêmes tarses sont hérissés de nombreux cils l'igides
et les tibias correspondants ont une rangée de longues soies sur tout leur
bord antérieur.
6. Tachina margincUa Wied. ,
2 cf d" recueillis par M. Blouse, à Aïn-Sefra (Oran). en mai ISiUi.
Wiedemann n'a décrit qu'une Q de Nubie. C'est une Millogramniine fort
curieuse par l'aspect des tarses antérieurs qui rappelle certains Dnliclinpu.s
(Wiedemann) et aussi par la longueur des soies dont plusieurs sont déme-
surées, du moins chez les cf Cf que j'ai sous les yeux. C'est ainsi qu'aux tibias
antérieurs, on note, en plus d'une soie préapicale dressée en avant, la pré-
sence de deux soies sises sur le côté externe l'une pi'ès du genou, l'autre vers
le milieu, tellement longues qu'elles dépassent la longueur des tibias; la
i'° soie notopleurale est aussi longue que le thorax; le l" et le 4" segment de
l'abdomen sont nus, par contre sur le 2" segment il existe une paire médiane
de soies marginales couchées et ondulées qui atteignent tout à fait l'extrémité
abdominale; une paire de soies pareilles et aussi longues se voit également
sur le 3" segment.
Cette espèce, pour laquelle je propose un nom de geni'e nouveau, Dnllcho-
tachina, paraît bien voisine de celle du genre Hoplocephalu Macq. par sa
coloration d'abord qui est toute obscure à l'exception de la partie postérieure
du scutellum et d'une large bande en zig-zag sur les flancs abdominaux,
lesquelles sont blanchâtres — ensuite i)ar la tète et le thorax qui sont velus
comme dans le genre précité. Elle s'en éloigne par : yeux nus — l'espace qui
les sépare (au vertex, un diamètre oculaire transversal chez le cf) occupé
piesqu'en totalité par la bande frontale — les soies frontales montrant une
longue paire croisée vers le milieu du front et devenant lacuneuses en arrière;
soies ocellaires longues et divergentes, 2 soies de longueur ordinaire de
chaque côté du vertex. Les joues (gêna:») présentent une rangée de soies qui,
[larties en haut du voisinage de l'arête faciale, se dirigent (ibli(piement pour
joindre l'extrémité inférieure de l'œil. Le reste de la face est conformé comme
chez Hoplocephala; les antennes occupent les 4/3 de la fossette, le 3' article
mesure environ 2 fois 1/2 la longueur du 2\ le chète est épais à son origine
même, ténu et brièvement villeux au delà. De même le cf a 3-4 soies orbi-
taires. — Thorax : 0 soie acrosticale; 2 + 2 soies dorsocentrales: soies ster-
nopleurales = 1 -f- 1. — Scutellum avec 2 soies de chaque côté, les apicales
parallèles et non redressées. — Ailes avec la nervation de Miltogrammu-
Hoplocephala; la petite nervure transversale opposée à la terminaison de la
1"" nervure; la nervure transversale postérieure située vers le milieu de l'in-
tei'valle (]ui sépare la petite nervure transversale et le coude de la i'' nervure.
7. Nea^ra Blensei n. sp., Q.
Aïn-Sefra (()ran), mai ISOfi: de M. Bleuse, à qui je suis heunnix de dédier
cette espèce.
W J. Villeneuve. — Diplèves nouveaux ou intéressants. 113
Aspect et coloration de A', amnsiœ 15. B., dont elle se distingue par la taille
exiguë (;{ mm. 1/2), jiar i'ailo qui préscnLe 2 cils petits, suivis d'un ci! long,
serrés à l'oi-igiiiu de la 3' nervure; i foi'ts cils un peu espacés sur la f" nei'-
vure à partir de sa naissance et 2 cils courts plus éloignés vers sa terminaison.
Cette ciliation sur 2 nen'ures est à peu près la même que celle de Thrtjp-
tocera pomonellie Schnabl et Mokrzecld {Uevue russe d' entomologie, n° 3-4,
p. 211-214, août 11)03); mais G. lilcusei diifore de cette espèce en plusieurs
points : le chète antcnnaire a le 1°'' article distinct seulement, le 2° allongé,
le 3° coudé sur le précédent, 2 fois plus long et progressivement atténué
jusqu'au bout. Les palpes dillicilcment visibles sur l'unique individu que je
possède m'ont semblé courts et noirs (?). Le thorax est couvert d'une prui-
nosité d'un cendré clair, rayée de 4 lignes noires; 4 soies dorsocentrales après
la suture; soies sternopleurales = 2 + 1, non en triangle éiiuilatéral. Abdo-
men entièrement noir, sans trace d'incisures blanches. iNervure transversale
apicale de l'aile droite; 1" cellule postérieure nettement ouverte. — Enfin,
T. pomonella: est plus grande (4-5 mm.).
Le type de Ncœrn Blcdsei n. sp. fait pailie de ma rollectidu.
8. Loxocera nJgerica n. sp., cf et ç.
Sainte-Croix-de-l'Edough, en octobre; de M. Lesne.
Remarquable par les antennes très longues, dépassant cuisse et tibia réunis
des pattes antérieures. Le chète est très court chez le cf (l/ti environ de la
longueur des antennes), plus long chez la Q et pubescent (à peine la 1/2 des
antennes qui sont légèrement plus courles que chez le cf).
Tète d'un i"Ouge testacé; le tr-iangle fi'ontal noir ainsi que 2 taches situées
à la par-tie supérieure de la face postérieur'e de la tête; celles-ci se touchent
plus ou moins sur la ligne médiane et là sont rattachées au triangle fr-ontal.
Antennes noir-es; chète épaissi à son origine, blanchâtre. Palpes testacés.
Thoi'ax r'ouge testacé; épaules noires. La partie antérieure du thorax
comprise entrée les épaules est occupée par 3 bandes noir-es distinctes ou plus
souvent fusionnées; seule la bande rrréiUarre s'éteird air delà, jusqu'à l'extr'é-
mité du sculellum. Le mésophr^agme (métirnotum) est également noir' et, sur
les lianes, existe une lar'ge tache do même couleur sous l'insertion des ailes
(pléi'opleui-ale).
Abdomen noirâti'e, maculé par places de br-un rougeâtr-e srrr les côtés des
segments.
Pattes d'un testacé clair.
Ailes grisâtres, parfois un peu estompées le long des nerTures; balanciei's
d'un jaune pâle.
La pilosité génér^ale de l'insecte est blanchâtre: plus blanches sont 2 fr-anges
qui gai'nissent, l'une la r'égiorr notopleur'ale, l'autre le bor-d inférieur' des
mésopleui'es.
Taille : 3-6 mm. (sans les antennes).
Les exemplair-es originaux ont été partagés entrée le Muséum de Paris et
ma collection.
9. Lonchœa fugax Beck.
Sainte-Cr'oix-de-l'Edough, eir octobre (capturée de M. Lesne qui l'a aussi
oblerrue d'éclosion d'une larve tr'ouvée sous l'écor'ce du Ir-onc d'un chêne-
liège mort).
10. Siphonellopsis lacleibasis Str^obl.
M.. Bleuse m'a envoyé 3 individus de cette espèce qui n'était connire que
d'Espagne et qu'il a prise à Arn-Sefra et à El-Kreider (Or\Tn) en mai.
11. Chloropisca sulcijrons Beck.
Arn-Sefra, ruai 1896; 2 exemplaires de M. Bleuse.
Rambouillet.
D"" .1. VlLJ.ENElVE.
Notes spéciales et locales.
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Adaptation du Gongyle ocellé, au territoire de Marseille. — Il y a treize ans
("iiviron, un naturaliste du Muséum de Mars<>ille, le regretté docteur Hagenniuller,
laissa, en mourant, trois Gongyles ocellés, GoiKjylus ocellatiis (Weyler) qu'il avait
reçus de la province d'Oran
Ces Sauriens furent rais en liberté dans les terrains qui avoisinent le Palais
Longchanip, et ne tardèrent pas à tomber dans l'oubli.
Or, quelques années plus tard, les jardiniers chargés de l'entretien des jardins
annexés au Muséum me signalaient la présence d'une espèce de Lézard qu'ils ne
connaissaient pas et me remettaient un de œs reptiles fraîchement tué; je n'eus
pas de peine à reconnaître un Gongyle, et je pensai aussitôt à ceux qui avaient
été lâchés aux aboi'ds du Musée.
Moi-même, j'eus ensuite l'occasion d"en découvrir plusieurs dans ces parages, et
depuis, il n'est pas rare de trouver leurs petits cadavres mutilés par les chats.
Il résulte de ces constatations premièi'es que les Gongyles se sont reproduits
dans ce£te partie du territoire, qu'ils y ont étendu leur aire de dispersion et se
sont par conséquent parfaitement adaptés à notre climat.
Seulement, ils ont déjà subi, en un temps aussi court, une légère modification
portant sur la coloration. Leur nuance générale est beaucoup plus foncée que celle
de leurs ascendants de la province d'Oran, et, par suite de cette modification de
la couleur fondamentale, les raies latérales claires dont ils sont ornés apparaissent
beaucoup plus blanches. La taille des sujets adultes que j'ai eus en mains est
sensiblement la même que celle du type.
Les mouvements de nos Gongyles sont assez vifs, sans égaler cependant l'agilité
des Lézards gris avec lesquels ils vivent.
Un sujet découvert à l'occasion d'un tei-rassement, au commencement de l'hiver
dernier, est resté en léthargie pendant tout l'hiver, dans une boîte placée dans une
pièce non chauffée exposée au nord. Je l'ai relâché plein do vigueur, par une belle
journée de mars et ne l'ai pas revu depuis.
Il est très probable que ces animaux qui, aux abords du Muséum n'ont d'autres
ennemis que les Chats, échai^peront à la destruction à en juger par leur ncmibre
toujours croissant, et, il n'est pas impossible que les lois de l'adaiatation auxquelles
ils semblent se soumettre leur imposant, par la suite, des modifications plus pro-
fondes que celles que nous avons pu déjà constater, les différencient assez du type
oranais pour leur donner la valeur d'une forme qui deviendrait : Goiujylus ucel-
latus, forme Mcissrli£7iisis.
Marseille, Muséum d'Histoire naturelle. D' G. Siépi.
Le Zonites algirus L. dans les Albères. — La présence de cette espèce dans les
Pyrénées-Orientales a déjà été signalée, il y a longtemps, par plusieurs auteurs.
L'abbé Dupuy (Histoire nutiu-ellc des Mollusques terrestres et d'eau douce qui
vivent en France, 1847-1851) dit que Zonites algirus L. vit sur toutes nos côtes
méditerranéennes deiJuis les Pyrénées-Orientales jusqu'aux Alpes, et qu'il l'a
recueilli lui-même dans toutes les stations importantes de Perpignan à Toulon.
En réalité, oe Mollusque, qui manque à la faune espagnole, n'est pas davantage
indigène dans notre ancienne province du Roussillon, et s'il s'est rencontré sur
quelques points de la région et peut s'y rencontrer peut-être encore, nous savons
par des documents certains qu'il y a été introduit et acclimaté.
Le Zonites algirus L. est abondamment répandu dans nos départements méditer-
ranéens à l'Est du Rhône, les Alpes-Maritimes, le 'Var, les Bouches du-Rhône, où
on le rencontre à peu près partout. Contrairement à l'afiirmation de l'abbé Dupuy,
qui prétend que ce Gastropode a besoin pour vivre et prospérer de l'air marin et
qu'il ne s'éloigne pas des côtes, il pénètre assez avant dans l'intérieur des terres,
puisqu'il est encore commun dans le département de Vaucluse et qu'on le trouve
jusque dans les parties méridionales de la Drôme et des Basses-Alpes. A l'Ouest,
il a franchi le Rhône; il abonde dans le Gard, pénètre dans l'Hérault, se rencontre
communément aux environs de Montpellier et dans plusieurs autres localités du
département; il devient moins fréquent à mesure qu'on s'avance vers l'Ouest et
disparaît complètement du côté de Béziers; il n'atteint pas les limites de l'Aude
Notes spéciales el locales. 115
et ne figure pas dans la Faune malacologique de ce département par P. Fagot,
1896.
Il est signalé pour la premièie fois, comme vivant dans les Pyrénées-Orientales,
dans le Kapport de MM. Delocrc et Companyo sur un taVjleau contenant une
collection de Mollusques terrestres et fluviatiles du département des Pyrénées-
Orientales, offert à la Société Philomathique par M. Aleron (Bulletin de la Société
Philomathique de Perpignan, t. III, V' partie, p. 85-105, 1837); mais les honorables
auteurs du Rapport ont soin d'indiquer que l'espèce avait été rapportée de Mont-
pellier par Companyo et déposée dans diverses localités; les individus se repro-
duisirent et se conservaient encore en 1837. Nous n'avons pu connaître la date
exacte de cette introduction, antérieure sans doute de plusieurs années à 1837;
nous savons que Companyo avait fait ses études médicales à Montpellier et y avait
été reçu docteur en médecine le 17 juin 1812; mais peut-être avait-il eu depuis
l'occasion de retourner dans cette ville et d'y faire de courts séjours; nous n'avons
rien trouvé à ce sujet. On peut voir encore au Muséum d'Histoire naturelle de
Perpignan le tableau composé et offert par Aleron; l'espèce qui nous occupe y figure
(Salle Depéret).
En 1863, Companyo, dans son Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales, fait de
nouveau mention de notre espèce comme vivant dans le département qu'il étudie;
mais il a soin de rappeler qu'elle y a été acclimatée et il ajoute qu'elle se conserve
encore, parce que sa chair coriace est dédaignée des cultivateurs.
Dans son Enumération des Mollusques terrestres et fîu\ iatiles vivants du dépar-
tement des Pyrénées-Orientales, publiée en 1872, le docteur P. Massot s'exprime
ainsi à propos de Zomtes algirus L. : Habite encore peut-être sur les bords du
ruisseau de Las Canals, au-dessus du pont qui traverse la route nationale de
France en Espagne, en face du Mas d'el Conte. Déposée par Companyo dans
diverses localités, dans les fossés de la citadelle et au-dessous de Château-Rous-
sillon (1), elle n'a pu s'y acclimater; j'en ai trouvé un seul exemplaire près la
gare du chemin de fer, il y a déjà longtemps; je crois que cette espèce ne tardera
pas à disparaître entièrement, si elle n'a pas déjà disparu. »
Quelques années après, au mois de septembre 1888, nous fûmes surpris de ren-
contrer quelques coquilles vides de ce Zonite dans le ravin de Consolation, au-
dessus de Collioure, dans les Albères, localité depuis longtemps célèbre par la
découverte de V Hélix llangi Desh., et souvent explorée par les naturalistes. Nous
fîmes part de cette découverte à M. Caziot qui l'a relatée dans son Etude sur
Zoiiites algira parue dans le Bulletin de la Société Zoologique de France,
t. XXXII, p. 77, année 1907; mais l'auteur ajoute que la présence de cette espèce
dans les Albères est très douteuse Nous ne croyons pas qu'il ait entendu mettre
en doute les renseignements que nous lui avions fournis sur la récolte de quelques
spécimens de l'espèce en question dans la station précitée. Il a sans doute voulu
indiquer qu'il considérait cette espèce comme acclimatée et non indigène dans les
Albères. C'est ce que nous avions pensé nous-même, persuadé d'ailleurs que notre
Mollusque n'avait pu se maintenir et cju'il était éteint ou en voie d'extinction.
Depuis un quart de siècle, nous n'avions plus eu l'occasion d'explorer la fameuse
station, lorsqu'au mois de mai dernier nous avons eu la curiosité de revoir ce site
de Notre-Dame-de-Consolation, aussi pittoresque C|u'intéressant pour le natura-
liste. Dans la partie du ravin située au-dessus de l'Ermitage, à l'endroit même
de notre découverte de 1888, nous avons retrouvé en grande abondance le Zonitesi
algirus L. La colonie était en pleine prospérité; elle paraissait en voie d'accroisse-
ment et de dispersion; on trouvait de nombreux individus vivants à tous les degrés
de développement. La station est très ombragée, humide; le sol est exclusivement
siliceux. Malgré nos recherches, nous n'avons pu recueillir cette espèce dans aucun
des autres ravins des Albères, présentant les mêmes conditions d'habitat. Nous
restons donc convaincu qu'il s'agit bien d'une introduction, et nous croyons cette
introduction volontaire, par le fait de l'homme, et relativement récente. Le doc-
teur Massot, qui connaissait le ravin de Consolation et l'avait exploré, n'aurait
pas manqué de signaler un Mollusque aussi remarquable, s'il y eût existé de son
temps. Nous recevrions avec reconnaissance les renseignements qui pourraient nous
être fournis au sujet de l'époque et des circonstances de l'introduction et de l'accli-
matation de cette espèce à Consolation.
Nîmes. E Makqier.
(1) Les diverses localités citées par Massot sont toutes situées dans la plaine, aux environs
de Perpignan. On voit au Muséum (Salle IIl, Collection locale) des spécimens du Mas d'el
Conte.
116 Notes spéciales et locales.
Comment les Musaraignes peuvent transporter leurs petits. — J'ai observé, au
commencemeni du mois de mai, un prucédé assez curieux — pas encore signalé, à
ma connaissance — employé par une Musaraigne pour transporter sa progéniture.
Dans mon jardin, je brûlais des branches sèches sur un amas de détritus végétaux,
sur un ic ruclon », comme on dit dans la campagne genevoise, lorsque de celui-ci
je vis s'échapper rapidement une Musaraigne, bientôt suivie d'un second individu
traînant derrière lui un petit. Ce dernier, à en juger par sa taille, ne pouvait
pas encore courir bien rapidement et il aurait peut-être été brûlé, s'il n'avait été
lestement emporté par l'adulte, la mère, je suppose. Le jeune avait saisi avec ses
mâchoires la base de la queue de l'adulte et il ne lâcha pas prise pendant la course
rapide de son sauveur, bien qu'il fut ballotté de droite et de gauche. Je pus suivre
cet étrange attelage sur un parcours d'environ 6 mètres. Il est compréhensible que,
pendant c-e court moment, je n'aie pu reconnaître d'une façon preci.se l'espèce que
j'avais sous les yeux; cependant, comme j'ai trouvé à plusieurs reprises dans mpn
jardin le Leucodon araneus (Sorex araneus Schr.), je pense qu'il s'agissait encore
de cette espèce.
Genève. Emile André.
Quelques Questions scientifiques vieilles de deux mille ans et plus. — Une tra-
duction quelconque comporte des incertitudes, des approximations, résultant de
l'ignorance du sens vrai, des acoeptatii^ns diverses d'un même mot; quand le texte
date d'urte antiquité reculée, quand il a traversé plusieurs siècles, quand la langue
est morte, quand il nous parvient par fragments, victime des erreurs ou de la
fantaisie des copistes, la difficulté de rendre l'idée devient immense, quelquefois
insurmontable. Il en résulte pour le lecteur l'apparence d'une pensée heurtée,
d'autant plus sensible quand le sens est de nature scientifique, qui ne comporte pas
l'usage de la fable.
Pourtant le simple désir de comprendre conduit à se convaincre que dans une
fable se trouve presque toujours un fond de vérité.
C'est dans cette idée que je me permets de poser à mes Collègues lecteurs de la
Feuille les quelques questions suivantes, vieilles de 2000 ans et plus.
— Existerait-il une antipathie naturelle entre le lion et le coq, le lion fuyant
devant le coq !
— La salive humaine .serait-elle réellement, par contact, mortelle au serpent,
qui, en d'horribles convulsions, se mordrait lui-même?
Les Gaditains (Cadix) ont dans leurs jardins un arbre aux branches pendantes,
aux feuilles longues d'une coudée, large-s de quatre doigts; une branche coupée
donne du lait, une racine coupée donne un liquide rouge. — A quel arbre pourrait
s'appliquer cette description? en tout ou partie.
Si de telles questions comportent quelque intérêt pour les lecteurs de la Feuille,
dont j'appelle les réponses, je me ferai un devoir d'en poser quelques autres à
l'occasion. W. G.
Appel à MM. les Entomologistes de tous pays (1). — La Faune lépidoptérologique
de la Suisse compte quelques espèces rares qui, malheureusement, sont menacées
de disparaître, grâce au zèle intempestif des collectionneurs et des marchands.
Ce sont plus spécialement : Erehia christi Kâtz; Lijcaena, var. lycidas Trapp.;
Ocnogyna parasita Hb.; Arctia Cervini Fallou.
Désirant parer à une telle éventualité, la Société entomologique suisse adresse
.à MM. les Entomologistes un pressant appel.
Confiante dans leur loyauté, elle les prie de bien vouloir épargner les espèces
précitées, c'est-à-dire, au moins pendant quelques années, de renoncer entièrement
à en faire collection, de manière que, s'il en est encore temps, ces formes intéres-
santes puissent être conservées à notre Faune.
Zurich, le 14 mai 1913.
Au nom de la Sociétf entomologique suisse :
Dr. J. EscHER-KiJXDiG. Dr. A. v. Schulthess.
Dr. August Gramanx. Prof. Dr. M. Staxdfuss.
Prof. Dr. E. Bugniox. Dr. R. Stierlis.
Le Directeur Gérant.
A. DOLLFUS.
(1) MM. les Editeurs de publications périodiques relatives à l'Entomologie sont in\ités à
reproduire le présent appel.
luip oherKiflr. Rpanes — Paria i "007-13).
TARIF DES ANNONCES POUR LA 43« ANNEE
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1/4 — 7 » Les annonceB sont payables d'avance.
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ANNEES PRECEDENTES
DELA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
I'- SÉRIE DÉCENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
•Le numéro O fr. SS
L'année 3 f r.
Table des Matières de la Série O fr. 40
IP SÉRIE DÉCENNALE
Année 1880 à 1890 :
Le numéro O fr. 25
L'année 3 Ir.
Table des Matières de 'hi Série O fr. 50
III« SÉRIE DÉCENNALE
Année 1890 à 1900 :
Le numéro ^ O fr. 40
L'année 4 fr.
Table des Matières de la Série 1 fr. 50
IV« SÉRIE DÉCENNALE
Année 1900 à 1910 f
Le numéro ''. O fr. &0
L'année 6 Ir .
¥"= SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année • 6 ir.
Quelques numéros des 2°, 3°, i"- et 5° séries ne peuvent plus être vendus
séparément. — Pous éviter l'encombrement, nous avons dû réduire le tirage
et nos réserves pour la 5° série sont peu importantes.
SOMMAIRE DU N" 511
J. Lacroix : i /iiiliiljiiUi.'ii u. l.luJe des Nrtvroptères de l'i-dwia ^lin .
D' J. Villeneuve : Uiplùres luiuveaux ou intéressants.
Notes spéciales et locales :
Adaplalion du Gongyîe ocelk\ uu temloire de Marseille D'' P. SiÉn .
Le Zoniles algirus L. dans les Albères (E. Margier).
Comment les Musaraignes peuvent transporter leurs petiU tEniile Axdr* .
Quelques Questions scientiliques vieilles de deux mille ans et plus fW'. G.I.
Appel à MM. les Enlôraologisles de tous pays.
Echanges.
BULLETIN D'ÉCHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
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Photographies géologiques ... 273 ^
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V Série, 43' Année
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DES JEUNES NATURALISTES
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DuCELLiER (L.). — Le Géranium rosat, sa culture en Algérie, in-8°, 41 p. avec
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Garin (C). — Rechercheà physiologiques sur la fixation et le mode de nutrition
de cmelques Nématodes, parasites du tube digestif de l'homme et des animaux,
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Gatin (C.-L.). — Les Fleurs des Bois, in-16, Lxxiii-115 p., 109 planches. — Paris,
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Gastéropodes pulmonés et Prosobranches, terrestres et- fluviatiles, in-18, 378 p. —
Paris, O. Doin.
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Janet (Charles). — Sur l'origine de la division de l'orthophyte en un sporophyte
et un gamétophyte, in-8°, 14 p. — Limoges, imp. Ducourtieux.
Jumelle (Henri). — Les cultures coloniales, 2 vol. in-18, 108 et 122 p. — Paris,
J.-B. Baillière.
La Rocqub (A. de). — Les Plantes médicinales. Notions élémentaires de bota-
nique. Caractères, etc., petit in-S", 160 p., 83 pi. et 62 fig. d. le texte. — Paris,
Nodot.
Lecomte (H.). — Flore générale de l'Indo-Chine (sous la direction de H. Le-
comte). — T. II, fasc. 2 : Mimosées et Csesalpiniées, par F. Gagnepain, p. 57-216,
14 fig., 2 pi. — Paris, Masson. — 9 fr. 50.
Legros (G.-V.). — La vie de J.-H. Fabre, naturaliste, in-18, xii-297 p., avec
portrait. — Paris, Delagrave. — 3 fr. 50.
LÉVEILLÉ (H.). — Monographie du genre Onothera, gr. in-8°, p. 409-466. — Le
Mans, imp. Monnoyer.
Sarvonat (F.). — Recherches sur l'acide oxalique dans l'organisme animal, in-8'',
148 p. avec grav. — Lyon, Rey.
1=>- Août 1913 — V' Série, 43= Année — N» 512
LA FEUILLE
L-l '
DES JEUNES NATURALISTES u.
.♦< ^rw
NOTE SDR UN GRÈS PYRITEDX PROVENANT DES FALAISES DE SAINTE-ADRESSE "^^
Lorsqu'on suit le bord de la mer, au pied des falaises de Sainte-Adresse,
à l'endroit appelé aujourd'hui le Nice havrais, on rencontre des blocs de
couleur rouge brun, de forme prismatique avec arêtes émoussées, atteignant
d'assez fortes dimensions et qui, lorsqu'on vient à les briser, donnent une
cassure jaune d'aspect métallique que l'on peut prendre a priori pour de la
pvrite jaune de fer. Un examen plus approfondi de ce minéral avec le secours
de la loupe, y révèle toutefois l'existence de points blancs brillants qui ne
se trouvent pas habituellement dans la pyrite et qui laissent croire que l'on
n'est pas en présence de pyrite ou sulfure de fer pur.
Ayant rapporté de ces fragments, j'ai
voulu savoir quelle en était exactement la
composition et dans ce but j'ai essayé,
après pulvérisation, d'en dissoudre une
petite quantité dans Tacide azotique ; j'ai
^^^^_,,^. , .^^ constaté que la dissolution,* même à chaud,
n'était que partielle et qu'il restait toujours,
au fond du tube, un dépôt sableux incolore
I M qu'au microscope on reconnaît constitué
,^^^^^M pai' des grains de (juartz transparent. Ce
/ '^^^Jj^^^^^^^g sont évidemment ces grains que l'on re-
' marque lors de l'examen à la loupe.
f^y^l^F La roche dont nous parlons m'a donc
"■2 paru être un giès pyriteux, c'est-à-dire un
composé de grains de quartz agglomérés
Grès pyriteux par un ciment constitué par de la pvrite ou
vu au microscope^ en^iiunm^^^ sulfure de fer cristallisé, ce serait une
Grossissement 50 diam. roche analogue à l'alios : tous deux sont
des grès, c'est-à-dire des agglomérats de
quartz, mais avec cette différence que l'alios a pour ciment de l'oxyde de fer
et que le minéral en question a pour ciment exclusif le sulfure de fer.
J'ai cherché dans les ouvrages que je possède si cette roche éttiit décrite,
je ne la trouve nulle part,^ c'est pourquoi je la signale à l'attention des miné-
ralogistes.
L'analyse chimique doupe comme composition :
Soufre 23
Fer 20
Silice 53
Divers 4
Total 100
La proportion de soufre et de fer correspond bien à la composition théo-
rique de la pyrite donnée par la formule Fe S'^. Si l'on additionne les deux
premiers éléments on obtient 4.1 de pyrite pour 53 de quartz.
L'analyse microscopique en coupe de deux à trois centièmes de millimètre
d'épaisseur donne, en lumière ordinaire, ce fju'indique la figure, c'est-à-dire
118 G. LoiSEL. — Grès jn/rifeux des falaises de Sainte-Adresse.
de grands éléments transparents de quartz tranchant sur une masse opaque
de pyrite. Lorsqu'on supprime l'éclairage par transparence et qu'on éclaire
la préparation par dessus, c'est-à-dire lorsqu'on l'examine par réflexion,
on voit aloi-s la couieui- jaune de la pyrite avec les reflets métalliques qui la
font partout reconnaître.
En lumière polarisée, entre les niçois à l'extinction, chaque grain trans-
parent prend une couleur très vive : bleue, jaune, violette, l'ouge, etc.,
uniforme pour chaque grain, mais variable d'un grain à l'autre. On sait que
ces apparences caractérisent le quartz, elles donnent dans l'ensemble une
apparence de mosaïque avec fond noir. Loi-S(|u'on fait tourner la préparation,
toujours entre les niçois croisés, on arrive à éteindre successivement chaque
grain de quartz lorsque l'axe cristallographique coïncide avec l'axe de l'un
des niçois. Ces caractères permettent notamment d'affirmer que l'on n'a pas
affaire à du silex, lequel dans les mêmes conditions ne revêt pas de couleurs
franches, mais prend une teinte laiteuse et ne s'éteint jamais.
Si l'on recherche maintenant l'origine de ce grès pyriteux, on est conduit
à penser qu'il ne peut provenir que des éboulements qui se produisent pério-
diquement dans les importants dépôts quaternaires qui existent à la partie
supérieure des falaises de Sainte-Adresse. Quant au mode de formation, il
semble non moins indiqué qu'il réside entièrement dans l'action dissolvante
de l'eau, soit que celle-ci s'exerce sur le sulfure dissénnné en petites particules
que la dissolution abandonnerait ensuite dans certains endroits (jui seraient
comme des centres de cristallisation, soit plus probablement que ce sulfure
se forme aux dépens de certains sulfates en contact avec des particules orga-
niques el de l'oxyde de fer. Le sulfate soluble et l'oxyde de fer seraient réduits,
l'un à l'état de sulfure, l'autre à l'état de fer métallique par privation d'oxy-
gène, ils se combineraient en même temps et formeraient finalement la pyrite
qui irait se concrétionner en des endroits épars. Cette concentration se pro-
duirait par le même mécanisme qui fait que dans une dissolution (juelconque
en voie de cristallisation, c'est sur les cristaux déjà formés que les nouveaux
dépôts cristallins se forment de préférence.
Pour que pareil inétaniorphisme se produise, il faut absolument que le
milieu où il s'opère soit nettement réducteur, c'est-à-dire avide d'oxygène ;
les matières organiques en particules ténues si communes dans certains
dépôts* géologiques conmie les argiles jouent facilement ce rôle dans la
circonstance.
En ce qui concerne l'origine des grains de quartz, une seule explication
paraît possible, c'est également un tiansport par voie de dissolution et de
recristallisation, comme cela se protluil pour toutes sortes de substances
solubles. La même eau qui dissolvait les sulfales et l'oxyde de fer, pour les
déposer après réduction sous forme de pyrite, devait dissoudre la silice des
sables qu'elle rencontrai 1 et venir la déposer sous forme de qnartz mélangé
à la pyrite.
Longtemps après la formation du grès pyriteux, lorsque par la longue
exposition à l'air ou le contact prolongé et renouvelé de l'eau de pluie chargée
d'oxygène dissous, la couche ou la poche où se trouve la pyrite vient à perdre
ses pi^opriélés réductrices, c'est-à-dire vient à se saturer d'oxygène, alors
on voit à son tour la pyrite s'oxyder et se transformer en oxyde de fer sans
cesser pour cela d'emprisonner les grains de quartz qui s'y trouvaient mé-
langés. C'est peut-être là l'origine de ces énormes lentilles d'alios ou grès
ferrugineux que l'on trouve également au pied des falaises de Sainte-Adresse
en beaucoup plus grande abondance que les giès pyriteux dont nous parlons.
L'auteur se fera un plaisir' de recevoir toutes communications au sujet de
ce grès pyriteux et d'en offrir un échantillon aux personnes qu'elle peut inté-
resser.
Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure). Gab. Loisel.
D'' Chobaut. — Les Erebia [papillons diurnes) du mont Ventoux. 119
LES EREBIA (papillons diurnes d'altitude) DU MONT VENTOUX
Tout d'abord, il ((iiivipndrait peut-être de décrire rapidement le mont Ven-
teux pour les Iccknii-s de la Feuille qui ne connaissent pas le Sud-Est de la
Fi-ance. Mais tout le monde r^ait certainement que c'est la plus haute mon-
tagne de l'intérieur de la France; que son allilude extrême est de 1 .908 mètres;
que c'est une crête (pii va du levant au couchant, a\ec un liane nord abrupt
et un flanc sud en pente douce; qu'il constitue une limite parfaite entre la
Provence au midi et Ir I1aupliin«'> au nord : (|u'un obscnat.oire el un hôtel
s'élèvent au point culminant; (pi'une bi'llf loule, aujdui-d'hui sillonnée par
les automobiles, mène à ces deux établissements: enlin que c'est un massif
de calcaire né(JComien, tout fissuré, d'une sécheresse extrême, à peu près
sans eau, recouvert d'une maigre végétation où dominent les labiées par-
fumées et les pins odorants.
Maintenant, (pie signifie ce nom d'Erebia ? L'Erèbe, dans la mythologie
ancienne, était le nom donné à la région ténébreuse qui s'étend sous la terre,
au-dessus de l'enfer. Le mot indique quelque chose de sombre et d'obscur.
En effet, les Erebia sont des papillons noirs, mais pas de même espèce que
ceux qui voltigent parfois devant nos yeux, aux heures de mélancolie. La
teinte foncée de leur robe est d'ailleurs relevée de taches fauves sur lesquelles
viennent trancher des yeux noirs à pupille blan{^he.
Les Erebia sont donc des Lépidoptères rhopalocères, c'est-à-dii'e à antennes
terminées en bouton, soil des papillons de jour, n'habitant généralement que
les régions élevées.
C'est un genre de la famille des Nymphalid.e et de la tribu des Salyrinœ.
Il a été créé par Dalinan, un naturaliste suédois, en 1816. Il n'est donc pas
encore centenaire.
Cela ne l'a pas empêché de prospérer, puisqu'acluellement il comprend
plus de soixante espèces, rien que pour la faune paléarclique, c'est-à-dire
pour la faune du monde connu des anciens et qui comprend l'Europe, l'Afrique
septentrionale et l'Asie occidentale et boréale. Chacune de ces espèces com-
porte souvent plusieurs variétés et différentes aberiations, car, dans la
Nature, chaque planle et chaque animal est sujet à varier, particulièrement
sur les limites de son aire de distribution géographique. Au total, le genre
Erebia contient donc plus de deux cents formes paléarctiques distinctes les
unes des autres.
Les Erebia sont dcb papillons à peu près spéciaux aux montagnes. On les
trouve parfois en plaine, mais uniquement dans les pays à climat froid, dans
le nord de l'Europe et en Sibérie, là où la température moyenne de l'année
rappelle celle des régions élevées. En France, les Erebia ne se trouvent que
dans les Alpes, les Pyrénées, le Jura, le Massif central et les Vosges. Une
seule espèce, Erebia Médusa F., habile la plaine, mais elle ne se trouve que
dans le nord-est.
Au mont Ventoux, les Erebia sont particulièrement bien représentées,
puisqu'il n'y a pas moins de cinq espèces réparties sur cinq mois de l'année.
En avril, apparaît Erebia epistygne Hb.; en mai, on y voit voler E. Evias
God.; en juin, se montre E. stygne 0.; en juillet, c'est le tour d'/i'. scipio B.;
enfin, en août, E. Aeoridas B. clôt la série.
Quelques détails sur ces différentes espèces faciliteront peut-être les re-
cherches des amateurs et attireront en Vaucluse nos collègues en lépidop-
térologie.
Erebia epistygne Hubner. — C'est un papillon extrêmement printanier,
surtout pour la montagne où les éclosions sont moins hâtives que dans la
150 D' Chobaut. — Les Ercbia (papillons (liumns) du mont VenloiLr.
plaine. Au mont Ventoux, il commence à voler dans la combe de Roland, au-
dessus du petit villnge de Saint-Estève, vers 600 m. d'altitude, dès la tin
du mois de mars, à réciosion des premières violettes, aloi's que la cime et
les hautes combes briiicnt encore de toutes les neiges de l'hiver. J'ai ren-
contré cette espèce pour la première fois le 13 avril 1909, le long de la roule
de l'Observatoire, au cours d'une ascension en automobile. Ce jour-là, j'ai
pu prendre un niAle au-dessus de Saint-Fstève,* vers 600 m. d'altitude, puis
deux mâles vers 700 m. et un auti'e màic encore vers 1,000 m. Vers 1, 100 m.
nous avons vu voler un cinquième sujet (jue nous n'avons pu capturer. La
même année, le 20 mai, j'ai encore rencontré E. epistijgne au mont Ventoux,
mais beaucoup plus haut. Les éclosions doivent commencer par le bas de
la montagne et se continuer progressivement jusqu'à l'aire supérieure de
l'habitat de cette espèce. A la date du 20 mai donc, l'espèce vole de i,.300 à
1.400 m. de hauteur et j'ai pu en prendre neuf exemplaires du côté de l'Aven
et dans les prairies qui se trouvent un peu en dessous. Le lendemain, 21 mai,
j'ai encore rencontré deux exemplaires dans les pins de Perrache, vers
1,200 m. d'altitude. Deux ans plus tard, le 27 mai 1911, j'ai encore pris une
femelle dans les zones dénudées des pins de Perrache. Ces zones dénudées,
dont il sera encore parlé souvent plus loin, sont de larges bandes de terrain
déboisées, s'entrecroisant à angle droit, destinées à parer à l'extension des
incendies toujours graves avec des essences aussi inflammables que les pins,
pins d'Autriche et pins sylvestres. Là poussent, dans la pierraille, le thym,
la lavande, de nombreuses graminées et bien d'autres plantes des terrains
calcaires, plaisir des yeux en été, mais, en cette saison printanière, simples
brindilles séchées par le soleil d'août et rôties par les froids de janvier.
Très désireux de capturer cette belle espèce en nombre, j'ai organisé,
le 21 avril 1912, une petite expédition d;ms les mêmes parages. Elle m'a donné
plus de 80 exemplaires d'Epislygne. Ce papillon se trouvait, non seulement
dans les zones dénudées des pins de Perrache, mais encore à la fontaine
d'Angel, au-dessus du jas de Perrache et le long de la route de l'Obsers'atoire,
à partir de 800 m. Il a un vol lapide et il se laisse emporter par le vent,
pour peu qu'il souffle. Rien de gracieux comme de voir voler ce Lépidoptère
dans un plan situé juste au-dessus des tiges sèches des longues graminées
dont se nourrit probablement sa chenille. Sa robe de velours noir tranche sur
la blancheur calcaire du sol, non encore paré de verdure et les taches fauves
de l'extrémité de ses ailes brillent comme de l'or sous les ardents rayons du
soleil d'avril. Malheureusement, ce jour-là, Phœbus s'est caché dans les
nuages à partir de midi, sans quoi j'aurais pu facilement capturer plus de
cent sujets de ce beau papillon méridional.
Il n'habite, en effet, que les Alpes du sud-est de la France et la province
d'Aragon en Espagne. Dans notre pays, il est cité des Alpes-Maritimes, des
Hautes et des Basses-Alpes, du Var ("massif de la Sainte-Baume) et des
Bouches-du-Rhône où il se prend sur les pentes de la montagne de Sainte-
Victoire, près d'Aix-en-Provence. Nous pourrons maintenant ajouter le Vau-
cluse à son aire de dispersion.
La chenille, d'après le D' Siépi {Catalogue raisonné des Lépidoptères des
Bouches-du-Bhône et de la région de la Sainte-Baume, 1904-190.^. p. 31), sort
de l'œuf en été, passe l'hiver, n'atteint toute sa taille que vers le 1" mars et
reste 14 jours en chrysalide; elle vit sur Festuca lenuifolia Sibth. (= F. ca-
pillata Lamk.), mais s'élève facilement sur les Brachypodium. » Ces plantes
sont des graminées, comme toutes celles qui nourrissent les chenilles connues
à'Erebia. Il est dommage que notre savant collègue marseillais ne nous ait
pas décrit l'œuf et la chenille, car, dans l'ouvrage récent de M. Ch. Frionnet
(Les premiers états des Lépidoptères français, Bhopalocères, p. 222), ils nous
sont donnés comme inconnus.
D' Chobaut. — Les Erebia (papillons diurnes) du monl Venloux. 121
Eiilin M. G. Fuulquier [Calaluyue raisonné des Lépidoptères des liouches-
du-Hliônc, 18'Ji), p. îi) a noté que » l'altilude au repos de ce papillon présente
une paiiiculai'iié singulière. Il penche li-ès visiLilenient à gauche, jamais à
droite. » Je n'ai pas remarqué le fait sur les sujets du mont \ enloux et je le
signale à l'attention des obseivateurs.
Erebia Evias Godart. — Quand mai arrive et nous amène les premières
chaleurs de l'année, apparaît au Venloux ïlvrebia Evias. Je n'ai pris cette
espèce que dans les zones dénudées des pins de Perrache, vers 1,200 m.
d'altitude. Le 27 mai l'Jil, j'en ai capturé jusqu'à 57 exemplaires, mais beau-
coup d'indivitlus étaient passés, preuve que les éclosions s'étaient faites
depuis quelque tenqjs déjà. Jusqu'aux premiers jours de juin, on peut ren-
contrer cette espèce là où je viens de le dire. J'en ai récolté quelques sujets
aussi vers le jas de Mélelte, à la fontaine d'Angel et un peu au-dessus de la
fontaine du Rossignol, près des Tourreaux, dans la combe de La Ganau.
Gette Erebia, la plus grande des espèces du Venloux, a le vol très rapide.
C'est un plaisir de la voir parcourir à grands coups d'aile une zone de même
hauteur, au-dessus de la lige des grandes graminées sèches qui ornent les
pelouses pierreuses de ces parties déboisées, ce qui lui donne beaucoup
d'analogie avec l'espèce précédente, VE. epistygne. Fatiguée, \'E. Evias aime
à se poser sur des pierres plates, surchauffées par le soleil. Sur une de ces
pierres brûlantes, j'ai vu, le 27 mai 1911, s'effectuer un accouplement, les
deux sexes placés bout à bout.
L'Erebia Evias habite l'Europe du centre et du nord, les Pyrénées, les
Alpes du Valais, de France, du Piémont et du Tyi'ol. En France, elle a été
trouvée dans les Pyrénées-Oiientales, la Haute-Garonne, les Hautes et les
Basses-Pyrénées et les Basses-Alpes auxquelles nous ajouterons désormais
le Vaucluse.
D'après mon savant ami, le D' J.-L. Reverdin, de Genève, la race du Ven-
loux mériterait un nom particulier de par le ton plus rougeàtre et plus vif
des taches fauves de ses ailes.
L'œuf et la chenille d'E. Evias ne sont pas encore connus et sollicitent les
recherches des intéressés.
Sur les hautes montagnes, cette espèce se rencontrerait surtout, d'après
M. Frionnet, vers 2, .500 m. d'altitude.
Erebia stygne Ochsenlieimer. — Vers la fin de juin, cette espèce apparaît
au mont Ventoux et y vole pendant presque tout le mois de juillet. Mais je
ne l'ai jamais encore trouvée que sur le versant nord. Elle paraît cantonnée
autour de la fontaine du Confi-al, qui se trouve au-dessus du petit village de
Saint-Léger, près du vallon de la Louhalière, vers 1,4.^0 m. d'altitude. Elle
remonte le long des pentes gazonnées qui s'élèvent vers l'Observatoire et où
l'administration des eaux et forêts a exécuté de nombreux travaux de reboi-
sement et je l'ai vue voler par les belles journées, chaudes et calmes, jusque
sur la crête terminale. En juillet 1909, mon ami H. Brown, de Paris, et moi,
avons séjourné près de trois semaines dans les baraques en bois du Contrat
que M. Grandoixly, garde-général à Malaucène, a\ait bien voulu mettre à
notre disposition. Là nous avons pu prendre ce papillon en grande quantité.
Le soleil venait-il à briller que, de tous côtés, £'. sUjgne animait de son vol
léger et sautillant les pelouses alpines. Le ciel s'assombrissait-il qu'immédia-
tement tous ces petits êtres disparaissaient comme au coup de baguette d'une
fée. Nous les avons vus alors replier brusquement leurs ailes et se laisser
choir lourdement au milieu des touffes de graminées où ils n'étaient point
faciles à retrouver. Les mâles étaient beaucoup plus communs que les fe-
melles, comme d'ailleurs pour toutes les autres espèces. Ces femelles, au vol
beaucoup plus lourd, ne tardaient pas, quand elles étaient poursuivies, à se
1 22 D' Chobaut. — Les Erebia (papillon^ (liiimesj du uionl Vcnlonx.
laisser tomber dans le gazon et à se caclier au plus épais des Ijiindilles
d'herbe.
L' Erebia stygne est fort commune en Europe, depuis les basses altitudes
jusqu'aux plus grandes liauleurs. Elle se trouve des Pyrénées jusqu'en
Autriche, dans les Abruzzes et sur tous les sommets élevés de l'Europe cen-
ti-ale. En iM'ance, elle est des Alpes-Maritimes, des Hautes et des Basses-
Alpes, des Alpes de Savoie, des Pyrénées Orientales, de la Haute-Garonne,
des Hautes et Uasses-Pyrénées, du Puy-de-Dôme, de la Creuse, des Vosges,
de la Haute-Marne et de l'Alsace. I\E Ch. Uherthùr, le savant lépidoptéro-
logiste de Rennes, l'a, le premier, signalée du mont Ventoux {Etudes de
Lépidoptérologie comparée, HI, p. 2!J6).
Il est curieux de constater que l'histoire d'une espèce aussi répandue n'est
pas bien avancée, puisque l'œuf et la chenille sont encore inconnus.
M. C. Frionnet nous dit cependant, d'après M. de Graslin, que <( la chenille
a déjà été trouvée sous des pierres. Elle doit hiverner comme ses congénères
et les auteurs s'accordent à dire qu'elle parvient à toute sa taille d'avril à juin,
suivant les altitudes. La chrysalide est libre, à terre ou sous les pierres. »
Erebia Scipio Boisduval. — Vers le 20 juillet 1908, nous avons pris,
M. H. Brown et moi, quehjues exemplaires de cette rai'e espèce dans les
pelouses qui s'élèvent au-dessus de la l'ont<une du Contrat et dans le vallon
de la Loubatière qui se trouve en dessous de l'Observatoire. En juillel 1009,
à cause du temps froid qui a persisté jusque vers la Un du mois, nous n'avons
pas pu rencontrer cette espèce qui a dû éclore plus tard. En août 1911, il
régnait au Ventoux, comme sur toute la France d'ailleurs, une chaleur torride,
même à une grande altitude, .\ussi l'espèce était-elle déjà passée et ne pûmes-
nous en prendre, M. H. Brown, le D"' P. Acheray et moi, qu'un très petit
nombre de sujets, en mauvais état, el parmi lesquels dominaient les femelles.
C'était la fin de l'éclosion. L'É'. Sci}>io nous a semblé alors ne pas se trouver
plus bas que la fontaine de la Grave, à l,oo0 m. d'altilude, et habiter surtout
les éboulis voisins du sommet. L'année dernière, en juillet, nous avons pu
prendre cette espèce bien fraîche et en nombre, sur le versant sud, à une
altitude bien moindre, à partir de 1,200 à 1,.300 m., au-dessus du jas de
Mélelte, au bord des ravins qui limitent la plaine des Eremitans el de ceux
qui se trouvent en dessous de la fontaine de la Grave.
Ce papillon a des moeurs singulières. Il ne vole que sur les crêtes des ravins,
parmi les pierres des éboulis. On ne le voit jamais sur les pentes planes, les
plateaux, ni dans le fond des combes. Aussi est-il difficile à saisir et sa
capture présente-t-elle quelques dangers. Poursuivi de près, il se laisse choir
au milieu des tas de blocs calcaires ou dans les loulTes de genévrier parmi
lesquelles il sait très bien marcher, les ailes relevées, pour se mieux mettre
à l'abri.
L'Erebia Scipio est une espèce spéciale aux Alpes du sud-est de la France.
On ne l'avait signalée jusqu'ici que des Hautes-Alpes, des Basses-Alpes et du
Var. On pourra désormais ajouter le Vaucluse à ces trois départements.
L'œuf et la chenille de cette espèce ne sont pas encore connus.
Erebia Negridvs Boisduval. — En juillet 1909, mon ami H. Brown avait
trouvé sous une pierie. aux abords de la fontaine du Contrat, une chrys'alide
(jui lui a donné, à Paris, le 18 aoùl 1909, Erebia Neoridas. Ce fut là le premier
exemplaire de celte espèce, constaté au mont Ventoux. L'Erebia Neoridas,
que nous avions cru rare, est en réalité li'ès commune sur celte montagne.
Mais c'est une espèce tardive, c'est une espèce du mois d'août. Du 4 au
19 août 1911, toute une caravane d'entomologistes, principalement des Pari-
siens, était installée à la maison cantonnière qui se trouve sur la route de
l'Observatoii-e entre les bornes kilométriques 10 el 11, vers 1,000 m. d'alli-
D' Chobaut. — Les Erebia (papillons diurnes) du nionl Venloux. 123
liidc, dans un vallon extrêmement pittoresque. iNous avons capturé chacun
un très grand noiiihre d'exemplaires d7>'. Ncoridis. Il aurait été facile, à qui
l'eût voulu, d'en rapporter des milliers. Nous avons ainsi constaté que l'espèce
liabite les deux versants entre 800 et l,oOO m. d'altitude. Elle était alors
partout, dans le fond des condjes, sur le bord des sentiers et des chemins, sur
les crêtes des ravins, sur les plateaux, dans les i)ins de Periache, sur le
gazon de la fontaine d'Angel, au Contrat, etc. Son vol est léger, peu rapide,
dansant, et elle est très facile à saisir. Les femelles m'ont semblé plus abon-
dantes dans cette espèce que dans les précédentes. Au mont Venloux, comme
ailleui-s, E. Neoridas est très vaiiablc pour la taille et la coloration. J'ai
lappoiié, de cette excursion de 17 jours, deux curieux exemplaires femelles,
l'un capturé dans le quartier de Perrache, vers 1, 100 :n. d'altitude, le 1.5 août,
l'autre, le 16 août, dans le vallon de Combe-lfrune, vers 1,300 m. d'altitude.
Ces deux papillons forment une aberration particulière à laquelle j'ai donné
le nom de venluiiensU et qui rappellera son pays d'origine, le mont Venloux,
en latin mons Venturius. La description de celte aberration nouvelle a paru
dans l'avanl-dernier numéro de la Eenillc des Jeunes Naturalistes (1" juin
1913, p. 104). Elle est curieuse par la dispaiilion des ocelles de toutes les ailes.
C'est un type d'aberration aveugle, cœca, comme disent les Lépidoptéristes,
et qui se retrouve chez plusieurs autres espèces d' Erebia.
h'Erebia Neoridas est encore une espèce à peu près uniquement française.
Elle n'habite, en effet, que les hauts sommets du midi de la France et des
Pyrénées-Orientales. Elle a été trouvée dans les Alpes-Maritimes, les Hautes
et les Basses-Alpes, l'Isère, le Dauphiné, le Var, les Pyrénées-Orientales, la
Lozère, la Creuse, le Puy-de-Dôme et le Cantal. Le Vaucluse est encore à
ajouter à celle série de départements méridionaux et montagneux.
L'œuf d'E. Neoridas est connu. D'après M. Frionnet, il est << un peu aplati
au sommet et à la base, celle-ci plus large, côlelé longitudinalenient, de teinte
blanc mat, tirant au gi'is avec les côtes noirâtres. »
La chenille, >< d'après Guenée, est piscifoime, épaisse, avec des verrues
d'un noirâtre brillant. »
M. Frionnet la décrit ainsi, dans son ouvrage si bien documenté : » Robe
jaune verdàtre sale, laissant apercevoir le vaisseau dorsal qui forme une
ligne plus foncée. Sous-dorsale blanc sale. Stigmatale noirâtre. Stigmates
très petits, blanchâtres. Ventre concolore. Pattes brunes. Tête brune à deux
taches noires. »
D'après le même auteur, elle vil de graminées, surtout de l'oa annua L. et
de Digitaria saiigninalis Scop.
En guise de conclusion, je me contenterai des quelques courtes remarques
suivantes :
Sur les cinq espèces d'Erebia, qui habitent le mont Ventoux, une seule avait
été seulement signalée, ainsi que nous l'avons vu plus haut, E. stygne, par
M. Ch. Oberlhùr. Cette espèce, seule d'ailleurs, a une grande extension géo-
graphique. E. Evias a déjà une aire moins étendue quoiqu'encore considé-
rable. E. Neoridas est du sud-est de la Fiance, du Massif central et des Pyré-
nées-Orientales. E. episli/g)te est du sud-est de la France et d'Espagne. Uuant
à E. Scipio, c'est de lieaucoup l'espèce la plus rare et la plus recherchée,
parce qu'elle est étroitement localisée à notre sud-est.
Des cinq espèces d'Erebia du mont Ventoux, trois habitent les deux versants
de la montagne : E. episl)jgiie (mon ami H. Brnwn m'a dit l'avoir reçue de
Branles, au pied du versant noid), E. Scipio et E. Neoridas; une n'a encore
été rencontrée que sur le versant méiidional, E. Evias (peut-être se trouve-
rait-elle en mai ou juin au Conti-al): la dernière enfin, E. stygne, n'a été prise
jusqu'ici que sur le versant septentrional.
Avignon. D"' A. Chobaut.
124 E. Rabaud. — Noies biologiques sur Balaninus nucum.
NOTES BIOLOGIQUES SUR BALANINUS NUCUM
S'il est un insecte dont on pourrait supposer l'histoire connue dans ses
détails, c'est bien, sans doute, Balaninus nucum L. J'ai dû, cependant, me
convaincre, l'été dernier, que cette histoire était encore l'ort incomplète, les
données acquises ne coirespondant à la réalité que d'une manière très rela-
tive. Je vais essayer de combler quelques lacunes.
D'après J.-H. t'abre (1), la femelle creuserait l'orifice d'introduction de
l'œuf aux contins de la base de la noisette; cet orilice serait un ■.< point subtil, »
visible seulement à la loupe. Quant au trou de sortie du ver, également situé
à la base, il ne se confondrait pas « avec le On pertuis de l'entrée. »
Sans doute Fabre s'est-il placé dans des conditions d'observation assez
particulières, car les faits qu'il avance sont exceptionnels; ils tirent d'ailleurs
tout leur intérêt de leur rareté même, une fois connus les faits habituels.
Ceux-ci, en effet, correspondent à des conditions assez différentes, de sorte
que la comparaison équivaut à une véritable expérience, dont les résultats
dépassent l'étude spéciale du ver des noisettes.
Pour ce qui est, tout d'abord, de l'orifice d'introduction de l'œuf, il est très
généralement marqué par une intumescence, légère sans doute, mais aisément
visible à l'œil nu : à ce niveau, le tissu végétal a proliféré d'une manière assez
active; la proliléralion se développe surtout à l'intérieur de la noisette, où
elle forme une galle, mais elle se développe un peu à l'extérieur, où elle forme
l'intumescence conique, qui, bien que peu élevée, suffit pour attirer l'attention,
dès la première inspection.
Ainsi obturé et marqué, l'orifice d'introduction n'a pas une situation fixe.
Il occupe un point quelconque de la surface de la noisette, le plus souvent
dans sa partie moyenne, quelquefois près du sommet, rarement aux confins
de la base ou sur la base même. Cette situation dépend incontestablement des
dimensions de la noisette, de ses rapports avec les branches, les feuilles, les
autres noisettes, toutes conditions qui règlent la position de la femelle au
moment où elle commence à forer. Celle-ci ne peut que dillicilement atteindre
la base, qui est enveloppée de irès près par la cupule; elle ne l'atteint que si
la noisette est dure : le rostre, glissant alors entre la paroi du péricarpe et
la cupule, vient buter à la limite immédiate de la surface adhérente. Le plus
souvent, dans les cas où l'orifice se trouve ainsi placé, on aperçoit un léger
sillon, partant de la région moyenne ou un peu au-dessous, qui aboutit direc-
tement à l'orifice d'introduction et indique précisément le passage du rostre.
L'orifice n'est point alors marqué par une intumescence externe et nous ver-
rons que ce fait coïncide avec une sclérification fort avancée du péricarpe.
Je n'insiste pas sur le développement de l'œuf ni sur la formation conco-
mitante de la galle qui entoure la larve et lui sert de nourriture pendant un
certain temps; il me suffit ici d'un simple rappel, renvoyani, pour le surplus,
à mes notes antérieures (2). J'en arrive au creusement, par le ver, d'un orifice
de sortie, lequel coïncide constamntcnl avec l'orifice d'introduction de l'œuf;
je veux dire qu'il est constamment creusé à travers le tissu de l'intumescence
extérieure; par suite, la sortie s'effectue, le plus souvent, par la paroi latérale
et non par la paroi basale.
(1) Souvenirs entomologiques, 7« série : Le Balanin des noisettes.
(2) a) La cryptocécidie du ver des noisettes et la signification générale des galles (C. R.
Acad. .Se. 1913) — b) La cryptocécidie du Balaninus nucum L. (Revue Se. du Bourbonnais,
1013).
E. Rabaud. — S' oies biologiques sur Balaninus nucum. 125
La coïncidence de l'entrée et de la sortie constitue un fait vraiment singulier
et qui mérite de nous arrêter. Je remarque qu'à la suite do la prolil'éiulion
des tissus, l'oriJice d'intioduction de l'œut est obturé, de sorte que de ce chef
rien n'attire spécialement la larve. Cependant, au moment où elle va sortir,
celle-ci est absolument libre dans la noisette; la galle a disparu en entier,
ainsi qu'une partie de l'amande. Le ver se trouve donc dans une assez vasle
cavité et l'on comprend mal, au premiei- aboi-d, qu'il attaque un point piécis
de la paj'oi, au lieu d'attaquer un point quelconque. A cet égard, rallirmation
de J.-H. Fabre, que la sortie ne se confond pas avec l'entrée, satisfait l'espi-il
beaucoup mieux que mes observations. Je les ai cependant refaites assez
souvent pour ne conserver aucun doute. Mais il ne suflit pas d'observer, il
s'agit encore de comprendie. Les tissus seraient-ils moins épais ou moins
durs au niveau de l'intumescence? C'est cette raison de résistance que Fabre
invoque pour expliquer la sortie par la base, qu'il dit constante. Je n'ai pu
m'y arrêter, car cette raison ne correspond certainement pas au cas général.
Grâce à l'intumescence, l'épaisseur de la paroi, aussi bien que sa dureté,
reste comparable dans toute son étendue. Parfois même, l'épaisseur augmente
au niveau de l'intumescence, quand celle-ci forme un cône assez allongé que
la larve perfore néanmoins suivant son grand axe. Je n'ai eu la clef du mys-
tère qu'en examinant des noisettes qui renfermaient un ver déjà gros, peu
éloigné de la maturité larvaire. A ce moment, la galle a complètement dis-
paru ; sa formation, cependant, a modifié d'une façon sensible la paroi
interne du péricarpe, de sorte qu'elle laisse apiès elle une dépression infun-
dibuliforme, qui correspond exactement à l'oi-iiice d'introduction de 1 œuf,
c'est-à-dire à l'intumescence extérieure. Quoique peu profonde, cette dépres-
sion n'en altère pas moins d'une manière appréciable la surface interne de
la paroi. Dès lors, il devient inutile de supposer l'existence, dans cette paroi,
d'un lieu de moindre résistance; le phénomène est tout autre : comme tout
insecte enfermé dans une cavité close, le ver des noisettes se déplace en tous
sens et donne des coups de mandibules contre la paroi; il les donne n'inqjorte
oîi, à l'endroit qui se trouve à sa portée. Les mandibules s'acci'ochant ditli-
cilement sur la surface interne concave du péricai'pe, le ver tourne de côté
et d'autre jusqu'au moment où il rencontre la dépression gallaire : là, ses
mandibules ont plus solidement prise. C'est donc là qu'il s'arrête et creuse,
non pas en vertu d'un choix instinctif ou conscient, mais par le simple effet
d'un accrochage en quelque sorle mécanique.
Si celte interprétation est exacte, la larve ne sortira par l'orifice d'intro-
duction de l'œuf que dans le cas de la constitution préalable d'une galle
laissant api-ès elle une dépression. En l'absence de formation gallaire, la larve
sortirait par un point quelconque de la paroi, ne coincidant que d'une manière
exceptionnelle avec l'orifice d'entrée. Et c'est précisément là ce que l'on
observe.
La galle, en effet, ne se produit pas nécessairement. Lorsque la femelle
pique une noisette à péricarpe sclérifié, l'œuf ne s'en développe pas moins;
mais alors la prolifération des tissus végétaux reste très limitée, elle ne
s'étend ni en dehors ni en dedans et le ver, dès le début, entame directement
l'amande. Il s'agit alors d'une ponte tardive et la larve atteint à peine la moitié
de son développement, alors que la plupart des autres arrivent à maturité.
Sur ces noisettes tard piquées, la trace extérieure de l'introduction de l'œuf
ne fait pas défaut; sans être aussi évidente que dans le cas d'une intumes-
cence, on la discerne cependant aisément à l'œil nu.
Ce sont sans doute sur des noisettes ainsi parasitées en fin de saison qu'ont
porté les observations de J.-H. Fabre. Mises à leur place dans l'enchaîne-
ment des phénomènes, ces observations deviennent, on le voit^ vraiment
126 E. Rabaud. — Notes biologiques sur Balaninus nucum.
intéressantes : dans les conditions, peu fréquemment réalisées, où la galle
ne se forme pas, la sui-face inlerne du péiicarpe ne présente ni aspérité, ni
dépression capable d'arrêter les mandibules de la lai-ve. Celle-ci perfore alors
la paroi en un point (pielctuKiue qui, vu les dimensions relatives de la surface
totale et de la surface de l'orillce d'entice, ne coïncideia poui- ainsi dire
jamais avec le derniei'. Il s'agit là d'une simple question de probat)iiilés et
non de l'intéi'èt (lu'aurait la larve « de ne j)as obstruer ce soupirail par où
se fait l'aéiation de sa demeure. i> Au surplus, l'orillce d'introduction ne reste
jamais perméable, puisqu'une prolifération l'obstrue, prolifération qui
n'aboutit jias toujours à une galle, sans être cependant jamais absolument
nulle.
Eu l'absence de galle, la sortie s'elîeclue-t-elle toujours par la base? Je
n'oserais l'aflirmer. Sui' les .'i. 300 noisettes que j'ai examinées, je n'en ai pas
trouvé plus de cinq ou six perforées à la base.
Telles sont les données immédiates de l'observation et telle est l'interpré-
tation qu'elles suggèrent.
En pouvons-nous tirer davaidage, trouver, par exemple, une raison qui
explique la sortie du ver avant la nymphose ? Sur ce point, je n'ai encore que
des renseignements fort insutlisants. Je veux toutefois noter un détail. Fabre
suppose qu'en éniigrant dans le sol, la larve do Balaninus nucum L. évite
divers dangei's et, en particulier, la dent du mulot. Celle-ci ne paraît guère
à craindre. Souvent, en effet, j'ai ramassé des noisettes portant l'empreinte
très nette de dents aiguës, n'ayant pas pénétré, ou ayant à peine pénétré
dans la cavité : ces noisettes lenfermaieni toujt)urs un ver, et je suis arrivé
à penser que le mulot reconnaît soit au poids, soit à la résistance, soit à tout
autre indice, sinon la présence d'un parasite, du moins l'absence d'une
amande et abandonne la noisette.
De tout ceci, je ne tirei-ai pour l'instant qu'une indication : en matière de
biologie, il convient de ne pas se liàler de coiiclin-e d'après un petil nombre
de faits. Les conditions sont inliniment vaiiées et complexes. Pour les
connaître, il faut accumuler des faits nombreux, pénétrer dans le détail,
toujours comparer quand on ne peut expérimentei', car les comparaisons
éthologiques, sans la remplacer complètement, tiennent parfois lieu d'une
expérience.
Etienne Rabaud.
SUR LA «GALLE EN BOUTONS» DE LA CARDAMINE
Les inflorescences de la Cardamine des prés sont souvent attaquées par
les l'crr'ma (1), qui déterminent, sur la Heur des modifications appréciables.
J'ai étudié des spécimens récoltés l'an derniei-, dans des prés humides, au
bord des tourbières de Malpas (Doubs).
Comme on le voit sur le croquis (llg. a), il n'y a qu'un petit nombre de fleurs
parasitées : elles se distinguent aisément par leur aspect de boutons coniques,
violacés et nettement hypertrophiés. Nous pouvons les étudier comparati-
vement aux fleurs saines et nous verrons très facilement ce qui s'est passé.
Les sépales se sont fortement épaissis et ont piis de très grandes dimensions,
environ le double des sépales normaux; les grands traits de leur morphologie
(1) p. Cardaminis Winn, d'après Houard.
J. \'iiuEux. — Sur la » Galle eu boulons » do la Cardarnhu
127
(bordure scarieuse, disposition des tissus, etc.) sont respectés. Un observe
cepcndaiil à la fai'c doi-sale un hypntlciiac à gi'osses cellules i-emplies il'an-
liiucyane (|u'on ne retrouve pas au iiiènie degré dans la pièce normale.
Les pétales sont beaucoup plus atteints : ils sont pres(jue entièi-ement
virescents, leur extrémité libre oi-dinaii-ement lilas est tout au plus un peu
membraneuse.
Les élamincs restent rudimentaires, leur lilet devient très gros et demeure
0, inflorescence avec trois galles; b, une des galles (un sépale el un pétale enlevés); c, coupe
du sépale; d, coupe du pélale montrant las lacunes ((oc); e, cellules du parenchyme péta-
laire avec crible (ct.) chlorophylle et amidon ; /, cell. épidermiques (pétale) avec cribles
latéraux.
court, les anthères ne dépassent pas la taille qu'elles ont dans les fleurs très
jeunes, le pollen avorte ou, du moins, a une forme irrégulière. Quant à
l'ovaire, il a l'allure habituelle.
Ces modilications morphologiques sont associées à des particularités ana-
tomiques. Les tissus présentent des cellules très turgescentes et les systèmes
de lacunes et méats sont très exagérés. Cette disposition est surtout nette
dans le pétale (fig. d), oîi plus de la moitié de la coupe est occupée par des
lacunes. Les cellules gonflées d'eau portent de belles perforations, de véri-
tables cribles, effet sans doute de l'activité de leurs échanges aqueux. Sur
les cellules sphériques du parenchyme, ces ponctuations existent sur les
faces par lesquelles les cellules sont en contact l'une avec l'autre. Elles
affectent la forme de plages circulaires ou elliptiques (fig. e). Dans l'épiderme,
les ponctuations existent seulement sur les faces latérales des cellules. Je
n'ai pas retrouvé ces curieuses particularités dans les pétales normaux.
Les étamines et le tissu ovarien montrent également des cellules grillagées.
Le contenu cellulaire est aussi modifié et se fait remarquer par une richesse
extraordinaire en amidon. Toutes les pièces florales, aussi bien les cellules
turgides des parenchymes lacuneux, que les régions différenciées de l'ovule
(nucelle et même sac embryonnaire) sont gorgées de tout petits grains
d'amidon.
Il s'agit, d'ailleurs, d'une action mécanique directe de l'insecte : les larves,
de couleur orangé se trouvent à l'exléricur des tissus et circulent à la base
des pétales et des étamines. Très probablement l'excitation produite pendant
128 J. ViRiEUX. — Sur la « Galle en boutons » de la Cardarnine.
l'organogénie de la Heur est cause de la non-ouverture des boulons : il en
résulte que l'eau et les substances amenées dans l'inflorescence restent à l'état
non employé et conti'iljuent à donnera la galle une apparence de tubérisalion
avec accumulation d'eau et de réserves.
Des phénomènes analogues ont été observés sur beaucoup d'autres galles :
j'ajoute que dans la même famille des Crucifères on a décrit des cas compa-
rables à celui-ci. L'exemple le plus rapproché est celui de la galle en boutons
de liaphanu.s Raphanislrum, où M. MoUiard (1) a décrit des modifications de
même ordre, hypertrophie générale, apparition de pigment violacé, raccour-
cissement des pétales et du lilet, et a remarqué aussi (p. 164) l'abondance
de l'amidon.
J. VmiEux.
..qp..
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois d'Août.
(Voir les aimées 1907-190S-1909-1910-19U).
Abies excelsa DC. — Chenille rase, longuement cylindrique, rayée longitudina-
lement de blanc et de brun, à corne anale arquée; ronge
des aiguilles des jeunes pousses. = Ilyluicus pi/iastri L.
Id. Chenillette d'un gris bleuâtre à verruqueux plus clairs, à
tête brune ainsi que l'écusson pointillé de noir ; dans
jeunes pousses attachées. = Tortrix viburniana F.
Id. Chenille verte, à tête et écusson noirs, à verruqueux très
renflés; sur rameaux des sujets déjà âgés. = Asthenia
■pygmœana Hb.
Acer campestre. — Chenille à raies longitudinales peu tranchées, à partie anale
surmontée d'une éminence bifide; sur feuille dont elle ronge
le bord. = Lophopteryx cucuUa Esp.
Id. Chenille trapue à robe terne et écusson luisant, à tête petite;
dans les grappes de samares. = Cirrhœdia xerampelina Hb.
Id. Chenille veloutée d'un jaune verdâtre, à dorsale brun rouge
interrompue en chaînette; sur les jeunes pousses. = Lobo-
phora viretata Hb.
Id. Chenille d'un gris clair, à dorsale et stigmatales jaunes, à tête
d'un noir luisant; sur les feuilles. = Abraxas sylvata Se.
Id. Chenillette d'un brun rouge, à verruqueux plus clairs, à tête
d'un brun foncé; dans le fruit des samares. = Conchylis
ambiguella Hb. (2° génération).
Id. Chenillette fusiforme, à tête et trois premiers segments d'un
brun rouille, sur le premier segment lignes noires se bor-
nant à taches noires sur les suivants et à des points noirs
sur le reste; en société sous une toile commune. = Ypono-
menta plumbellus Schiff.
Id. Chenillette d'un blanc verdâtre, à verruqueux noirs, à tête
jaune ainsi que l'écusson taché de noir sur les côtés; dans
un lobe de la feuille retroussé et maintenu par de la soie.
= Gelechia scriptella Hb.
Id. Chenillette d'un vert pâle tacheté de noir; dans un tube
soyeux maintenant les bords de la feuille. = Gelechia
luculella Hb.
Id. Chenillette d'un blanc verdâtre lavé de rouge, à tête brun
foncé, à écusson noir; dans pousses rattachées par des fils.
= Dasystoma salicella Hb.
(1) Rech. sur les CiH'idies ('.orales. Thèse. 1895. P. 161 et suiv.
Notes spéciales et locales. 129
Acer campestre. — Chenillette d'un blanc vordâtre, à dorsale verte, à tête brun
clair tachée de plus foncé, à troisième paire de pattes écail-
leuses renflée et inutilisée dans la marche ; sur feuilles à
bords reliés par fils. = Chimabnche fagella F.
Id. Chenillette d'un blanc verdâtre, à dorsale plus foncée, à tête
jaune; dans feuille roulée en cornet. = Grarilaria rufipen-
nella Hb.
Id. Chenillette dans mine de la page inférieure de la feuille. =
Lifhocolletis geniculella Rag.
Achillea Millefolium. — Chenille arpenteuse d'un brun d'ocre, <t, dorsale gris pâle,
à stigmatalcs jaunâtres, à segments dorsalement mar-
qués de taches triangulaires brunes; appliquée au repos
sur la tige de la plante nourricière. = Acidalia
ornata Se.
Id. Chenille arpenteuse d'un brun violet plus pâle sur les côtés,
à tête et premiers segments noirs ornés de lignes longi-
tudinales blanches; parmi les capitules. = Tephroclystia
succenturiata L.
Aconitum Napellus. — Chenille rase, cylindrique, brusquement atténuée à la
partie anale, à têt« globuleuse; attaque feuilles, fleurs
et fruits. = Mamestra glauca Hb.
Id. Chenille rase, cylindrique, graduellement atténuée en
arrière, à tête relativement petite, à marche galopante;
la deuxième génération s'attaque aux fruits. = Plusia
moneta F. —
Id. Chenille cylindrique d'un vert bleuâtre, à stigmatale
jaune; sur feuilles et fruits. = Ghariclea delphinii L.
^sculus Hippocastanum. — Chenille à robe chagrine-rugueux, à chevrons laté-
raux obliques et bleuâtres, à tête triangulaire et
corne anale verdâtre; ronge surtout le pédoncule
des jeunes fruits avec lequel sa couleur le fait con-
fondre. = Dili'na fiUœ L.
1(1 Chenille à touffes de longs poils jaunes; se roule
en spirale laissant voir alors les miroirs d'un blanc
d'argent qui forment la ligne dorsale. = Acro-
nicta areris L.
Agrimonia Eupatoria. — Chenille verdâtre lavée de rouge sur les premiers seg-
ments, à tête noire et grosse par suite de l'étrangle-
ment des segments voisins, à stigmates jaunes; sur
feuilles caulinaires. = Ilesperia malvœ L.
Alchemilla vulgaris. — Chenille arpenteuse courte, atténuée en avant, verte, à
stigmatale blanche, à incisions transversalement rayées
de jaune. = Larentia verna Hb.
Alsine verna. — Chenille arpenteuse, longue, très atténuée en avant, d'un vert
jaunâtre, à dorsale et stigmatales vert foncé en chaînette; sur
fleurs et graines. = Tephroclystia pygmœata Hb.
Althaea officinalis. — Chenille arpenteuse verte, allongée, cylindrique, renflée en
arrière, à incisions jaunâtres, à tête globuleuse d'un vert
pâle; ronge les plateaux de graines. = Ortholit/ia cer-
vinata Schiff.
Id. Puceron d'un vert pâle; sur bourgeons floraux déformés et
sur feuilles fortement crispées à bords infléchis. = Aphis
vialvœ Koch.
Id. Puceron d'un vert foncé marbré de plus pâle; sur feuilles
crispées à fort enroulement marginal par en bas. =
Aphis urficœ Fabr.
Amygdalus communis. — Chenille verte à dorsale et lignes obliques latérales
jaunes, à segments ornés de verruqueux très saillants
et rougeâtres. = Papilio Podalirius L.
Id. Chenille d'un blanc verdâtre, chagrinée, à tête bleuâtre
et lignes obliques latérales blanches, à corne anale
recourbée d'un blanc bleuâtre. = Smerinthus ocel-
lata L.
Anthémis arvensis. — Chenille allongée, d'un jaune clair, épaisse, moniliforme,
à segments transversalement marqués d'une bande rose,
à latérales vertes. = Gucullia chamomillœ Schifi.
Id. Larve blanche arquée, à tête brune, dans réceptacle
déformé et allongé. = Apion lœvigatum Payk. (Col.).
130 Notes spéciales et locales.
Anthémis arvensis. — Larve blanche non arquée, luisantt^ dans réceptacle
déformé et durci. = Urophora stiijma (Dipt. ).
Id. Puceron aptère vert, pollineux à cornicules et queue noirs;
ailé à abdomen vert taché de noir. = Mncrosipliurn
niillefolii Fabr.
W. Puceron aptère d'un jaune verdâtre, à queue et cornicules
jaunes; ailé à abdomen vert taché de vert plus foncé. =
Apliix lirh'rri/fii Kalt.
Armeniaca vulgaris. — Cliciiilln à poils épineux d'un fauve foncé, sur la deuxième
moitié dorsale où ils sont blancs. =Polt/gonïo C. album L.
J. G.
Ptinomorphus imperialis L. et Pt. regalis Duft. — A des notes qui m'avaient
intéressé en 1878 et 18V9, j'avais joint les figures coloriées de ces deux espèces que
M. Adrien Dollfus fit reproduire successivement dans la Feuille. J'avais donné
tout d'abord celle du Pt. imperialis L., récolté au Vernet-sur-Sioule dans des
branches mortes de figuiers (V. Feuille des J. Naf., vol. VIII, pi. 2, 1878). Le
dessin des élytres de cette espèce est assez caractérisé pour permettre de ne pas
la confondre avec la voisine. On est donc en droit de s'étonner des doutes exprimés
par M. Pic au sujet de l'espèce que représente cette figure (V. Fauconnet, Viturat
et Pic : Catal. rais, et anal. Col. Saône-(t-Loire, p. 387, juin 1913). Malgré l'im-
perfection de la chromolithographie à teintes superposées et restreintes, cette
figure ne peut laisser subsister aucun doute par la coloration et le dessin des taches
des élytres. Assurément il n'était guère possible de figurer là exactement les diffé-
rences de relief du pronotum caractérisant d'autre part les deux espèces, mais la
figure suffit pour reconnaître le Pt. imperialis L. cité.
Je dois faire remarquer en outre que j'ai donné, en 1879 {Feuille des J. Nat.,
vol. IX, pi. 6, 1879), la figure du Pt. rci/alis Duft. et celle-ci, mise en opposition,
montre exactement la différence de dessin qui caractérise les deux espèces. Je les
ai donc représentées en parfaite connaissance de cause. Ce qu'il y a de plus inté-
ressant dans ma dernière note, c'est que je relate que j'avais trouvé les deux espèces
dans une même branche sèche de noyer où les femelles avaient dû faire leurs pontes
sur des points contigus, puisque j'ai extrait l'une et l'autre de coques fort rappro-
chées comme le représente une autre figure de la même planche. Il est évident que
cela ne voulait pas dire que j'étais porté à croire que les insectes en question appar-
tenaient à une seule et même espèce.
Je renvoie tout simplement les lecteurs de la Feuille à mes dessins et à leurs
cartons pour les contrôler. Ils reconnaîtront facilement les deux espèces en com-
parant la forme de la tache sombre médiane des élytres; celle-ci est large et
arrondie chez le Pt. regalif< Duft. et très différente de celle du Pt. imperialis L.
De plus, le premier offre généralement tout le pourtour de l'écusson plus ou moins
largement garni de pubesconce rousse très notable et dense.
S'il s'agissait d'établir une dichotomie, on pourrait surtout mettre en valeur
deux caractères très faciles à constater. Ainsi le P. imperialis L. peut se recon-
naître aussitôt aux soies éparses, longues et dressées de ses élytres lorsqu'on les
examine de profil, et le Pt. regalis Duft. en est dépourvu et porte sur leurs élytres
trois carènes longitudinales assez visibles quand on éclaire l'insecte latéralement.
Quant à la forme de la carène du tubercule du pronotum plus ou moins obtuse
et plus ou moins saillante, c'est un caractère qui n'est appréciable spécifiquement
que lorsqu'on compare successivement les deux espèces.
H. DU BUYSSON.
Notes d'un Naturaliste. — Ces notes sont le résultat des patientes et habiles
recherches de M. Estiot, de Vitry-sur-Seine. Il m'a autorisé à les publier. Notre
savant collègue, qui possède nombre do documents inédits de toutes sortes, sur la
biologie et les mœurs des Oiseaux et des Insectes, qu'il a su découvrir et dont la
Science retirerait le plus grand profit, m'a obligé pour ainsi dire à commettre
une indiscrétion dans la crainte que ses dernières trouvailles (celles qu'on va lire)
n'eussent le sort des précédentes. Après bientôt trois ans, il me pardonnera, j'en
suis convaincu, d'avoir manqué de patience et j'espère que, comme il me l'a écrit,
il complétera lui-même les intéressantes observations dont je donne ici un bref
résumé. Les amis de la Nature lui en sauront gré.
1. Chortophila cilicrura Rond. — Vitry : d'élevage de larves trouvées au collet
et à la partie supérieure de la racine médiane du cerfeuil et du persil.
Noies spéciales et locales. 131
2. Hylemyia antiqua Meig — Vitry : d'élevage de larves trouvées en nombre dans
le bulbe de l'oignon et du poireau.
3. Hylemyio hninneKcenK Zett. — D'élevage de larves minant la tige d'oeillets
cultivés en serre, pendant l'automne et l'hiver, et faisant périr la plante.
4. Pcffomyia nigritarais Zett. — Vitry : d'élevage de larves mineuses des feuilles
d'oseille.
5. Pe(jomyia /lyoM-yoïni Panz. — Vitry : larves mineuses des feuilles d'épinard.
6. Pegomyia hyoscyami var. hrtœ Curtis. — Vitry : larves mineuses des feuilles
de betterave.
7. Pegomyia /n/oxryami var. iitgriconii'i Strobl (antennes et palpes tout noirs). —
Vitry : d'élevage de larves trouvées dans l'épaisseur des feuilles d'artichaut.
Cette variété a été décrite d'Espagne; M. Gadeau de Kerville l'a rapportée
de Syrie.
8. Ptychomyia selertn Meig. — Parasite de Nematuf rihisii.
9. Zenillia rusennœ BB. — Parasite de Tortrix Pillesinna, en Champagne. Eclo-
sion en juillet et août 1909.
10. Leskia aurea Fall. — Draveil. Parasite de la Sésie du pommier.
11. Sarcophila latifroiis Fall. (3 individus).
12. Sarcophaga tuherosa Pand. (1 Cf, 1 Q).
13. Sarcophaga tuberosa Pand. var. tiiherosa Pand (2 cf, 1 Q).
Ces trois numéros sont sortis, en août 1909, de larves trouvées à Nuits-
Saint-Georges (Côte d'Or), dans le corps d'Oryrtex nasicornis, adultes morts
depuis peu.
14. Ornithomyia avirnlaria L. — Sur Biiteo inûgaris (Buse commune) tuée en
France le 5 septembre 1909; trouvée aussi sur un Strix non dénommé en
novembre 1909
15. Cratœrhinn jinlliila Olf. — Sur le martinet à Draveil, en mai-juin.
Ifi. Lynchia mnura Bigot? — Un individu pris sur le pigeon à Vitry-sur-Seine en
juillet 1907.
Si c'est bien L. maura Bigot (les espèces sont difficiles à distinguer), cette cap-
ture est importante, car Massonnat {Coiitrihution à Vétude des Pupipares, 1909,
p. 302-303) considère la présence de Lynchia maura dans la région lyonnaise comme
accidentelle, ce pupipare étant méditerranéen.
Puisque nous sommes sur le chapitre des Pupipares, je dois signaler que j'ai été,
à deux reprises différentes, l'hôte accidentel de Linoptetta rervi L. ■ — En tra-
versant une haute futaie du parc de Ixambouillet, en novembre et vers une heure
de l'après-midi, j'éprouvai subitement une douleur cuisante au cuir chevelu, une
fois dans la région pariétale, une autre fois au voisinage de la nuque. C'est avec
énormément de difficulté que je retirai, malmenés et mutilés, deux jeunes individus
ailés de l'espèce en question. On peut m'en croire, cec animal a des griffes terribles.
Autre fait : un jour d'automne, sur un chevreuil qui venait d'être tué et qu'on
rapportait mouillé et couvert de boue, je vis fuir de nombreux Lipopttro rervi dont
la plupart avaient, à la face ventrale, une petite masse allongée qui m'intrigua
beaucoup. J'ai su depuis, par M. Speiser, que cette masse était un cadavre d'un
Psocide du genre Amphigcrontia. Mais quelle signification donner à cette obser-
vation, je ne saurais le dire.
Rambouillet. D'' J. Villeneuve.
De quelques Tachinaires à grande extension géographique. — Certaines Tachi-
naires dont on ne connaissait pas ou plutôt dont on ne soupçonnait pas la grande
extension ont reçu des noms différents suivant les pays où elles ont été rencontrées.
Je désire en signaler quelques-unes très remarquables sous ce rapport, non sans
faire observer que la liste s'allonge chaque jour de celles qui sont dans ce cas.
— Gonia himanûaia Wied. (Sud africain) reçoit le nom de Gonin cilipeda Rond,
dans le nord de l'Afrique et dans l'Europe méridionale. Rondani avait décrit la Q;
Bigot ayant un cf de Tunisie en fait une nouvelle espèce : Gonia incertn.
— Cyphocera varia F., de l'Inde orientale, est décrite de Java par Wiedmann
sous le nom de jnvana. Macquart lui donne le nom de argyrnrephnia en Algérie
et Rondani celui de pyrrhogafler pour l'Europe méridionale. Je l'ai vue de toutes
ces régions; je la possède aussi du Congo et elle remonte assez haut chez nous
puisque, le 5 septembre 1902. j'en ai pris deux exemplaires sur Eupatorium canna-
binvm, à Emancé près de Rambouillet.
139 Notes spéciales et locales.
— Tricholijeja sorbiPans Wied., des Iles Canaries, est appelée major par Rondani
(Europe méridionale), //rnndt's par Zetterstedt en Suède, bombyris par Bêcher dan?
les Indes orientales. Je l'ai vue également de l'Afrique équatoriale.
— Rhinia apicalù Wied., des Iles Canaries, est répandue aussi dans toute
l'Afrique où elle est plus connue sous le nom de Bhinin teatacea R. D. — Bigot la
signale du Gabon avec la dénomination : Rhinia punctata n. sp.
— Ghrysomyia alhicepx Wied. a pour elle une pléiade de noms. Dans le sud de
l'Europe, c'est Lucilia (Somomyia) flavireps Macq. pour Rondani et Pandellé. En
Afrique, Macquart décrit plusieurs espèces qui sont certainement synonymes. De
nos jours, Bezzi voit encore en G. putoria Wied. une espèce distincte, ce que je ne
peux pas croire, et, en fin de compte, j'ai adopté le nom plus ancien de G. mega-
cephala F. pour remplacer G. albiceps de Wiedmann.
Rambouillet. D'' J. Villeneuve.
Vérité au delà, erreur en deçà. — 1. Il est déplorable de constater qu'au pays de
Macquart et de Robineau-Desvoidy on continue d'appeler Galliphora vomitoria L.
la mouche à viande commune, celle qui infeste nos maisons et vient pondre sur la
viande que protège mal un mauvais garde-manger. C'est encore sous ce vocable
qu'on parlait de cette mouche dans une revue de médecine que je viens de recevoir !
Partout, à l'étranger, elle est dénommée comme il convient : GaHiphora erythro-
cephala Meigen; mais, en France, l'appellation erronée do G. vomitoria subsiste.
C'est la vomitoria de Macquart et de Robineau-Desvoidy à qui est due l'erreur,
mais non la vraie vomitoria de Linné Celle-ci fuit le voisinage de l'homme; elle
se tient à l'écart, dans les bois et les forêts où elle est assez commune. Macquart
et Robineau-Desvoidy l'appellent Galliphora fulvibarbis. On a donc :
— ■ Cnlliphnra cri/throt-rplinJa Meig. = vomitoria R. D., Macquart (et nunc in
Gallia).
— Galliphora vomitoria L. = fulvibarbis R. D., Macq.
2. En France, nos jeunes collègues m'envoient toujours Phormia azurea Fall.
avec l'étiquette Galliphora azurea. C'est Schiner qui l'a dit. D'accord, et pourquoi
Schiner a-t-il placé Phormia regina Meig. parmi Lucilia? La réponse est que notre
Mentor à tous a méconnu le genre Phormia R. D., 1830, où l'on doit ranger au-
jourd'hui quatre espèces, à savoir : azurea Fall.; sorilida Zett. (= dispar Léon
Dufour); rer/ina Meig. et groënlandira Zett. — La dernière se distingue des autres
par l'absence de soies acrosticales au devant de la suture du thorax. P. azurea et
P. sordida se séparent entre elles par la couleur des cuillerons qui sont tout blancs
chez la dernière: toutes deux ont le stigmate prothoracique obscur, tandis qu'il est
roux chez P. regina.
Dans le « Katalog d. palàarkt. Dipteren, » Phormia groënlandira Zett. est rem-
placée à tort par Phormia cœrulea R. D., car P. cœridea est synonyme de
azurea Fall.
Notre distingué collègue, M. H. du Buysson a trouvé en nombre les larves de
P. sordida Zett., Rond., dans la bourre des nids d'hirondelle et les a élevées. Il
confirme l'observation de Léon Dufour au sujet de ces larves hématophages, ce qui
nous surprendra moins aujourd'hui qu'on connaît mieux les adaptations diverses
des larves de Galliphorinœ en général.
Rambouillet. D"" J. Villeneuve.
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Opisthobranchcs », contient d'abord une description anatomique générale de ces
divers animaux, permettant au lecteur de se rendre compte de l'ensemble de l'or-
ganisation de ces êtres et même de tous les Gastéropodes. Passant à la partie
systématique, pour les Amphineures les espèces testacées ainsi que celles qui ne
possèdent aucune trace de plaques calcaires sont décrites avec soin. Quant aux-
Gastéropodes Opisthobranchcs, M. Vayssière consacre plus de 250 page.« à décrire
ces Mollusques, étudiant, non seulement ceux des côtes océaniques et méditerra-
néennes de la France, mais aussi ceux qui ont été trouvés le long des côtes de toute
l'Europe occidentale et septentrionale.
La fin du volume est consacrée aux Gastéropodes Prosobranches possédant une
minuscule coquille, souvent cachée par les téguments palléaux (Marséniadés) ou
pouvant ne pas en présenter (Oncidiidés et beaucoup d'Hétéropodes).
Un très grand nombre de figures réparties dans 42 planches faciliteront les
déterminations de ces divers Mollusques; elles représentent non seulement le faciès
de ces êtres ou de leur coquille, niais certaines donnent la structure de divers
organes internes (mâchoires, radula, organe cojiulateur) qu'il est nécessaire de
connaître pour arriver à une dénomination précise.
Les ouvrages sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de notre pays ne sont
pas très nombreux. Les uns, beaucoup trop développés et déjà anciens, ne peuvent
s'adresser qu'à des spécialistes très avertis; les autres, tout à fait incomplets, ne
sont que des livres de vulgarisation sans grand intérêt scientifique. Entre ces deux
catégories d'ouvrages, il y avait placi- pour un travail qui, tout en étant abso-
lument complet et au courant des derriiers travaux de la science, soit susceptible
de s'adresser à la fois aux spécialistes et aux personnes possédant seulement des
notions de zoologie plus ou moins étendues. C'est un tel livre que M. Louis Germain
s'est efforcé d'offrir au public.
Après une Introduction où sont résumés : l'historique de' la malacologie française,
les caractères généraux de la faune de notre pays, la bionomie des Mollusques, etc.,
l'auteur aborde l'étude des familles, des genres et des espèces. Un premier tableau
dichotomique conduit aux familles; puis, dans chaque famille, un nouveau tableau
permet d'arriver aux genres. Chaque genre est, à.scm tour, étudié complètement,
une clef facilitant la détermination des espèces. Afin qu'il n'y ait pas d'erreur
possible, une courte diagnosc, accompagnée des références originales, est consacrée
à chaque espèce. L'auteur n'a pas craint de faire intervenir les caractères anato-
miques qui, seuls, en certains cas, permettent une rigoureuse détermination. Des
figures nombreuses — 376, réparties en 2.5 planches — ■ représentent les principaux
types.
M. Louis Gerrpain a conçu son livre dans un esprit très large : reléguant en
synonymie toutes les prétendues espèces décrites dans ces dernières années, il a
essayé de condenser, dans ce petit volume, toute la faune malajologique de la
France. Ajoutons qu'un Index bibliographique étendu termine l'ouvrage.
SOMMAIRE DU N° 5 1 S
Gab. Loisel : Note sur un grès pyrile;ix proveriauL des falaises de Sainte-Adresse.
D'' \. Chobaiit : Les Erehia (pnpillon.s cliuraes d'iil(ilude) ilu mont Venteux.
Etienne Rabaud : Notes biologiques sur lialaninus nycinn.
J. Vii-ieuz : Sur la « GuUe en boutons » de la Dirtlaniine.
Notes spéciales et locales :
Aux .Icuiies ! Indiciill'ins pnilniui.-s pour le mois d'amll (J. G.).
PtinomoTphus impcrialis L. cl PI. Tcyalis Duft. (11. du Buysson).
Notes d'un Naturaliste (D' J. Vili.eneuvk).
De quelques Tachinaires à grande extension géographique (D' J. Villeneuve).
\crilé au-delà, erreur en deçà (D' J. Villeneuve).
Plantes rares aux environs de Paris.
Bibliographie.
OUVRAGES OFFERTS A LA . BIBLIOTHEQUE
DU 10 iriN .\u 9 jimlli;t 1913
De la part de : MM. Barbin (1 br.); Bôttcher (1 vol.); du Buysson (1 br.);
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Brochures (de moins de 1(X) pages) . 45.465 / sans les recueils périodiques.
Photographies géologiques 270 )
p43
1" Septembre 1913 — V' Série, 43' Année
^^^
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSliELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (160 ^ ^'^•
Les abonnements à la FEUILLE seront faits dorénavant à partir du I "^ janvier
(au lieu du !«' novembre)
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Imprimerie Oberthor, Rennes — Paris
1913
LIVRES NOUVEAUX PUBLIES EN FRANCE
Bertholon (L.) et E. Chantre. — Eecherches anthropologiques dans la Berbérie
orientale : I. Anthropométrie, Craniométrie, Ethnographie; II. Album de 174 por-
traits ethniques, gr. in-i", xiv-6B7 p., avec 385 fig., de nombreux tableaux,
cartes, etc. — Lyon, Hey.
Clairouin (J.). — Œnologie. La vinification actuelle du ■< Chemin blanc » en
Anjou. Améliorations qu'on pourrait y apporter (thèse), in-8°, 14 p. — Angers,
Grassiu.
Dehaut (E.-G.). — Matériaux pour servir à l'histoire zoologique des îles de
Corse et de Sardaigne. Fasc. I, Considérations générales sur les faunes de Ver-
tébrés actuels et pléistocènes de la Corse et de la Sardaigne. Fasc. .II, Etudes
zoologiques sur les Batraciens de la Corse et de la Sardaigne, suivies de considé-
rations anatomophysiologiques sur la respiration et la circulation chez les Sala-
mandrides apneumones. Fasc. III, Animaux fossiles du cap Figari. Fasc. IV,
Etudes zoologique et ostéqlogique des Suidéb de la Corse et de la Sardaigne, gr.
in-4°, 70 pages, 18 planches. — Paris, G. Steinhel.
Maere (E.) et C. Toulouse. — L'Amandier, in-18, 176 p. avec fig. — ^ Paris,
J.-B. Baillièro.
Reinach (Salomon). — Répertoire de l'art quaternaire, in-16, xxxviii-205 p. avec
gr»v. — Paris, E. Leroux. — 5 fr.
Vayssièee (A.). — Mollusqugs de la France et des régions voisines; t. I, Amphi-
neures. Gastéropodes, Opisthobranehes, Hétéropodes, Marséniadés et Oncidiidés,
in-18 Jésus, 424 p. — Paris, Doin.
1" Septembre 1913 — V<^ Série, 43' Année — N° 513
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
LIBR/
(NEW Y
BOTANI
UAKO
L'Eiiloiii(j|(i.u,islc ;ill(iii;Miil l'nihsliiil'ri' a (''CiiL dans Insi'klcu-llofrsi', 1!K)S,
([lie l'Alloniaguc <'.Un\, zoogrogiaiiliiiinomeiiL pailanl., un des pays les moins
connus de la TiMre. «i Deulscrihiniî isl zongeogiapliisch eines der unl>i'-
k;iiHilesl,en Laendoi- der Erde. >i
l/Alicniagne est pourlanl, aver j'Angletene, le pays où il y a le plus de
Natui-alisles. D'ailleurs la houLade de Fiuhsloi ler n'est pas absolument vraie.
Hn elïet, ce n'est pas seulement l'Allemagne qui est un des pays les plus
inconnus de la Teire au point de vue de sa Faune; ce sont tous les pays,
ua''me les plus habités, même ceux où demeurent, en très grand nondire,
les Naturalistes, ipu sont si peu ou si mal eomuis iju'on peu! diic Ar rluicun
d'eux ce que Fi-ulistorfer a dit de rAllemagnc seule.
Il est donc bien vrai qu'en fait de zoogéographie, la modeste déchirMlioii
de Linné ne doit pas cesser d'être justement appliquée à l'universalité des
terres : <( Ea quœ scimus sunt pars minima eorum quœ ignoramus ».
Ce sont d'abord les conditions biologiques concernant les animaux de notre
Faune que nous ignoi-ons généralement; car, si nous connaissons une Espèce
dans une ou plusieurs de ses manilestations, nous ne pouvons pas pour cela
prétendie que nous avons réellement saisi toutes les circonstances presque
toujours si intéressantes de sa vie évolutive.
Ainsi, dans le monde des Papillons qui m'est plus familier, je trouve des
exemples très suggestifs.
Nous sommes avertis depuis assez longtemps que beaucoup de chenilles
de Lijcœnidw ont a\ec les Fourmis une vie commune; mais nous ignorons
généralement les circonstances de cette symbiose, bien que plusieurs espèces
de LijcœmUc vivent à notre portée, dans des lieux que nous visitons très
fréquemment.
M. Ilarokl Powell nous a renseignés sur quelques particularités de la vie
en Algérie des larves des Lycœua lolas, Uellargus lAdoiiiij, Bœtica dont les
Fourmis aiment à sucer la liqueur sécrétée par les chenilles. Jlais en France,
la Lycœiia Argiades, bien que très abondante dans certaines contrées de
l'Ouest, ne nous a pas encore dévoilé les secrets de son existence larvaire.
Pourtant le fait que le papillon ne se rencontre pas partout^ dans les
mêmes lieux au printemps d"" génération) et en été' (2° génération), semble
indiquer dans certaines contrées un cuiieux déplacement de la chenille.
Comment s'accomplit le transport des lanes? Les Fourmis en sont-elles
les agents? Qui pourrait le dire?
D'autre part, nous conuMissiins ji's |i;irasites : Diptères et Hyménoptères,
d'un certain nombre de Lépidoiilèrcs: mais s'est-on occupé jusqu'ici d'étudier
les parasites des parasites en question?
Nous savons maintenant que les œufs mêmes des Lépidoptères peuvent
|.'{'i Cliiiiles (tiiKliTill It. ■ — I )ie nDiwllaUnii li''})itl(}pli'-niln()irjiir.
iiciiiiiir- (les parasites. Ce Sdiil nliusdcs inliiiiimiil |i(iils ddiil l'organisatiûii
l'sl il'aiilaiit jilii.s jiii'i-vcillriisc ijiic les (liiiirii^ioiis ilc huiles les pallies i)ui
1rs coniiiosclil se llnini'ill l(''(llliles à (les j)ni|)()rli()lis li'lleiiieill exiglli'S tjlie
mille iiiiagiiialion jtciil à ])(;iiie le ooucfvoir. JMaigré cela, les organes <le
raiiiiiial n'en soiil jias iiKjins iiaii'aileiiieni ninsliliiés pour le liiil auquel ils
suni ileslinés.
Kl dans un aulre oi-dn; d'idées, pouvons-nous jtiélendie ijuil n'existe pas
des lacunes graves dans noire connaissance des Kspèces les ])lus en vue
di' nolie l'aune, l()r.s(|ue nous nous trouvons surplis par des découvertes
lelles ipie ciilies de ('iilliiiihrija Aris et Lijcirua ïhi'rsUcy? I^a liieiuière est
une espèce très voisine mais très distincte de Culloplays (TliccUij lubi; la
seconde est |»our ainsi dire une rodécoiiveite; car l'initiative en remonte à
Itoisdiival (jui la signale c(jnini(; variéli'' douteuse de Ly(::riia AU':ris, dans le
(iritcni et litdc.r mcthiidicii^^, JH'iO. Cependant personne ne s'élail plus inté-
ressé à Du'iaUcn et il a fallu que le Ducleur Thomas Algernon (.liapman,
l'heureux el très sagace discoverer de Ccdloplmjs Avis, ail de nouveau —
et tout récemment — poi-té .son attention sur cette jolie el intéi'essanle
l.i/arna lépandue en Daupliiné, en l'rovence et sans doute en maints autres
lii'ux, pour arriver à enrichir d'une unité spécilique nouvelle le calalogiie
des l'apillons Uhopalocères frangais.
Toutefois) c'est dans les llespcridœ, non point seulement exoli(jues, mais
françaises, allemandes, italiennes, etc., (pie notre ignorance revêt de plus
grandes proportions. Syslénialiquemenl négligées i)ar les amateurs de
|iapillons, les diverses espèces du génie (|ue lîoisduval avail ajppelé SjiiirldliUs
soiil confondues dans les collections au hasard d'un raiigeiiieiil ahsolunienl
lantaisisle. Les Anglais, vu la jiauvreté aduelle de la faune du lUiyaume-lini,
restent en dehors du déhal; mais chez les Jjépidopléiistes des iiutres nations
de l'Europe, la confusion el le mélange des Espèces sont presque toujours
la règle dans les collections de Sijriciùlins. Les Enlomologistes allemands,
belges, suisses, autrichiens, ilaliens ignorent aiissi bien (pie les Eran(^ais
(pielles ("spèces de Siirichlliiis habilent autour de leur lésideiice.
C'est donc une i»arlie de la science enlomologique, jusipi ici trop négligée,
qu'il impoi-le d'étudier soigneusement, en vue d'apprendre quelles sont les
espèces (le Siniclillnis existant dans l'iùirope centrale et comment les dis-
tinguer entre elles.
lu caraclère doni feu Itainbnr, il y a trois quarts de siècle, avait tiré un
excelleni jiarli et doiil lout dernièremeiil le Docteur-Professeur Ueverdin,
de (ienève, a démontré tonte l'iinpoitance, ce sont les r)eniltili(i: mais un autre
caractère tout à fait distinctif se trouve dans l'observation comparée des
(7'///.v (les diverses Es|)èces. Il est facile de lecneillii' les (rufs (pie déposent
les femelles de Siiiirlilhii\. l'n jeune eiiloinologislc de (;en(!ve, M. ftlarcel
Itehtdiis. a moiilré son lalenl pour j-eciieillir el éliidier comparalivement les
leiifs (les Sjirichlhiis. Il y a aussi les chenilles, dont la connaissance est
iiidis|iensabie; elles sont encore bien peu connues. U>ioi (pi'il en soit, à
répo(]ue actuelle, (hi peut dire que dans le genre Syrichllivs de nombreuses
es|)èces eiiroiiéennes restent encore mécomuies, sinon même inconnues. Il
n'est pas encore possible de publier, avec chance d'être exact, un catalogue
des espèces européennes de Sfirichllnis: nous sommes donc présentement
les témoins d'un état chaotiipie dans lequel il faudra pent-êlre encore beau-
coup de temps et de judicieux efforts produits par de nombreux naturalistes
en des pays différents pour ol)lenir un rayon de belle lumière.
Il est pourtant urgent d'agir, car ce qu'on appelle le progrès est une cause
de rapide destruction de la Faune et de la Flore. Partout on transforme la
surface du sol. Ce sont des constriictions diverses de maisons, d'usines; ce
Cliaiie? OHKunii II. — ■ Une r.o}ixull{ilianlt^pidnpl/'roli)fii(iitr. I3r)
sont des flioinins (iiinii (iinif, di's (liMiiclicmonls qu'on opère, des oxploilii-
lions oiilrnnrit''ivs di' bois, caiiso d'une desliuclion considéialjlc d'csprccs
irinsectcs. Il scnibli' (luc la nalufo sauvai,'i' n'ait, aucun dioil au rcsiicci, des
iKinuncs d'aujoui-tllnii. Avant peu, la faune se réduira à la série des animaux
(|()riifsli(|u('s cl la jjdiT aux plantes ulilitaires. Le reste sera à tout jaiaais
l'Irinl.
lui dehors de l'él;dile, du poidaillcr et du potager, loul aura été supiuinié.
i.a Faune et la Flore naturelles présenleid. cependant des cluiinics Itieii pré-
cieux; mais ceux qui les apprécient cl qui les goidenl sont en si petit, nondne
que leurs doléances n'oid aucune chance d'être prise en considération pai'
la niultitudr.
De tout ceci, il tant, cdnchue (]U(^ les .Naturalistes contenqiorains dniNcnl
SI' hâter d'étudiiM' les animaux et les plaiili'S (pii vivent, encore sur notre sut:
d'après mon opiinon, ils doivent proliler pour cela, et dans toute la mesure
du possible, des moyens de reproduction photographique et artistiipie doid.
chacim (lisp(>sc aujourd'hui, alin d(^ fixer d'une façon certaine et durable,
11(111 seulement la figure des caiaclères extérieurs et analoniiques des êtres
divers, mais encore les ciiconstances de leur existence. C'est ainsi (|ue grâce
à la phologiaphie, nombre de plantes et d'animaux vivants peuvent être re-
luésentés avec leur pose naturelle et dans le paysage qui est leur véiitable
cadre. Qu'on me permette de recommander ce genres de sport aux jeunes amis
des Sciences natur-elles et iju'on m'excuse de proposer aux observations cii-
tiques des lecteui's de la reiiillc tics .Icinies Naluralistcs l'énuméiMtion suivante
des Lépidoplèr'es Rhopalocères français, en demandant à toutes les personnes
ipii s'iriléi'essent à l'histoir'e de nos papillons indigènes de vouloir bien coni-
|)léter' la documentation sommaire de localité et de l'ace qui est énoncée apr-ès
le nom de chaque Espèce et de r-époirdre aux questions posées.
Papiiio Machaon, Linné, par-ait habiter toute la France. Une ti'ès belle
var'iétô : Auraiitiaca ou bunligali'n.six a le fond des ailes d'un jaune oi-angé,
iprelquefois assez foncé. On l'a prise à Or-léans, en Auvergne, dans la Gironde;
(lu l'a aussi obtenue par' des procédés ar'tiliciels qui doivent être sévèr'ement
réprouvés, parce qu'ils donnent lierr à des erreur's scientitrques. Le l'apilia
Machaon peut avoir le fond des ailes envahi par la couleur noire ou inverse-
ment la couleur jaune se développe exagér'ément. L'ocellation anale jieut être
bleue et non rouge (nif/rola.iciaUi). Ces var'iéfés ont-elles été rencontr-ées en
Fiance et pour- aarantiaca burd'ajalcnais, dans quelles autres localités a-t-elle
été constatée "?
Papiiio Ihispiliiii, Gêné, spécial à la Corse et à la Sarxlaigne. Machaon
habile ces mêmes Mes méditerr'anéennes et il semble que, dans la nature, des
Inbiidations se produisent entre Hospilon et Machaon. Connaît-on des abei-
ralions d'Ilospilon ?
l'apiUo Alcmnor, Espei\ spécial à la l'égion fr-ançaise sud-alpine. Il servait
intéressant tie savoir jusqir'oir Mc.ranor s'avance dans la Dr'ôme, en Vau-
chrse, dans le Var. J'ai fait coirnaitre les aberTations Couleli et Aiigusllnu-s.
Papiiio Podalirius, Linné, commun dans le sud et le centre de la France,
mainiue dans le norxi de la Bi'etagne, la Manche, le Pas-de-Calais. Feu
itociprigny-Adanson avait constaté ([u'en Europe, PodaUrias ne dépasse pas
le par-allèle de 5o°.
Papdio FcislhanicUi, Dirponcliel, habile les Tyr^énées-Oi-ienfales, a été
trouvé une fois dans les Hautes-l'yrénées, par-ait r'épandu en Espagne dan?
l'Ar-agon, la Catalogne et jusqu'eir Andalousie. Il ser-ait ti'ès intér'essant de
savoir- nù Poihdiriiis et Fcistltaniclii se r-encontr'ent: ils semblent s'cxclur-e
130 Cliarles (Mîf.utihh. — ine con-uillaHiJU l/'iiiilniilriulniiiiiiii'.
luuliii'llcinont. ]]n lîoiissillun, on voit voler h'cislhamcUi, mais on ne liouve
pas l'odaUniis. Sans lioulc la frontière en Finance de Fci.sllinmvlii est dans
l'Aude? Il serait tirs intr^ressant d'elle lixr sur les loralilés où Pndaliriiis
l't Frisilianirlii se inniveni on contact.
Tliais Polij.i'cna-Ctissnndid, Iluebner, liaiiih' la l'idvcuci'. scnililc si' lan'-
liiT'. coiiuiie VArisliiIncInd rchtiida dont se udunil la clicuillc. Les judgrcs
de la ruilure dt'-lruisent les liaies; l'aristolnche est ni-racliri' un Imilrc aux
rii\ii(ius d'Ilyères, dans les l'ossés où elle élnij aiitrcfiiis aluindanlc. l/liahilal
(le la 7'/)«/v ('(iwniiilni se ivirécit sans cesse
Tlitii.\ Uuiniii(i-.\li'(lc'<iiaslp^ Iluebner, siiéciale aux l'\ i énris-driculalrs.
au l.anirueddc iiiédilerianécn et à la l'iovencc A Ditrnc se lrcpu\e la superbe
alierialidii IhuiiinrdUi, Hoisduval. La (liasse acharnée (pie tant de i;eiis ont
eiiiieprise, dans un bul de lucre, en vue de se procui'ei la ïliiiis lldiunniiHi,
en lait prt'voir l'extinction piocliaine. (in n'a jamais lioiivé' Uoiunnulil ailleurs
(ju'à Di^ne. Une nouvelle aberration Mackeri, dans laquelle les taches roui^'es
sont, devenues jaunes, a (''!(!■ trouvée dans les Dasses-Alpes et en Algérie.
Panuissins ApuUa, Linné, a été observé dans toute la chaine des l'yrém'jes,
la Lozf'îre, le Puy-de-Dôme, la IlauLe-Loire, le Cantal, l'Aveyron, le sud de
l'Alsace, le Doubs, le Jura, l'Ain, la Savoie, l'Isère, les déiiarlemenis des
Mjie.s, Vaiicliise. Mancjue en Corse et en Algérie, mais se trouve en Sicile.
(ilTre de nombreuses variétés el formes locales. Trouve-t-on aullienli(pieiiient
l/)i<//o dans la Creuse, la Haute-Vienne, le Tarn, i'Ardèche '.' \,'.\puUo, dans
la Lozère, a le fond des ailes d'une couleur jaunfdre très caractérisée. 11 y a
des localités françaises où ApnUo a été observé autrefois; il i^araît y avoir
été éteint.
Rennes. _ CJharles Obeuthlr.
(A suivre).
-^-ooo— e
MOLLUSQUES TERRESTRES TROUVÉS DANS UNE FOUILLE ROMAINE
à Lyons-la-Forêt (Eure)
Dans une communication faite à la Société Zoologique de France [DuUelin
Soc. ZouL, H)lt, p. 130), j'avais signalé l'intérêt rpi'il pouri-aii y avoir à étu-
dier iiiélliodiipiement la faune des mollnsijues tciresties déposés dans les
couches de terre ([ui se trouvent à une cerlaiiie ])rotondeur au-dessous du
sol el (jui peuvent nous renseigner sur l'état fauiiisliijue el sur ras|iect du
pays à des épo(]ues historif]ues éloigniVs parfois de plusieurs siècles. Tel
pays aujourd'hui complètement déboisé peut nous présenter dans les couches
plus profondes des espèces sylvestres (je ne parle pas ici bien entendu des
fossiles). — Telle esi)èce, aujourd'hui tout à tail disparue el(iue l'on retrouve
à un mètre du sol, nous indique un changement de climat. Kniiu, un cas
pai'liculier, el c'est celui dont je ni'occupei'ai aujourd'hui, se présente dans
les fouilles archéologiques : une couche de terre contient une faunule qui
nous donne une idée des lieux après la destruction des monuments.
Dans les fouilles que nous avons entreprises ù Lyons-la-Forêt (Eure) el
(pii ont pour oljjet le déblaiement d'un mur romain assez étendu, nous avons
trouvé à environ 0"",>0 de la surface du sol actuel (herbage en pente douce qui
a succédé il y a une cinquantaine d'années à des champs de céréales), une
A. Dof.M'"L',s. — Miillnsiiiic\ terrestres truucés à Lifvn^-la-l'orèt. 137
ciiiiclic ilr Icrii' 1)11 li's iii(illiis((iirs terrestres soi'.t tirs ai)unclants. Ottc coucIh'
se Iroiivi; ù {)""20 ciniidii aii-dcssiis du su! i-oiiiaiii ciineiitr': la partie liiiic
eu coquilles aile 0"':i() à 0'":^.') d'riiaisseur; die a été observée jus([u'à jiréscid
sur une tailile étcudue, uiais il est fort probable ([ue le déblaiement sr poui-
suivaiil, OH la verra se découvrir davantage.
Ces niollusiiues s'observent tout près du mur lomaiii qui, dégagé, ne nie-
siue que (rSO de hauteur; mais il est certain, et c'est là un point inléressani,
(pie ce nuir, très épais, devait avoir aulrel'ois une grande hauteur et être
resté fui1 longicnqis à l'état de grande ruine ombragée, car la launule dont
je pai'le esl (»Î)S( uricole, et sous ce ra[)port, tout à fait dill'éiente de ce ipie
nous voyons auj(»urd'hui dans les mêmes lieux (verger en pente régulière
et bien ensoleillé'i. .Malgré l'épaisseur du mur romain (près d'un mètre), il
('■lait coinplèleiiienl enfoui dans l'Iieibage où un hasai'd n(jus l'a fait découxrir.
et rien ne nous anrail fait ci-oire qu'il ail pu avoir une grande hauteiu'. si
l'exisleiice de celle faunule ne nous avait mis sur la voie. Kn conlinuanl nos
fouilles, nous avons lrou\é du. même côté une accmmdation de gros silex
ayant ser\i à la constiuclion du nuw, ce ([ui corroboie absolument l'hypo-
thèse du mur élevé.
On voit donc que l'existence de celte faunule de mollusipies nous a été utile
au point d(; vue même de la précision arcliéol(^gi(jue de notic fouille. Klle
est non moins intéi'essarde au |ioint de vue zoologi(pie, car elle fait apparaître
certaines esjièces qui ne sembleid plus exister dans la région ou (jui y sont
devenues très rares.
Si le Uuliiitiiiiix inuDlaiiii.s se trouve encore dans la forêt de Lyons, il s'y
fait de plus en plus raie et est renqilaeé aujourd'hui |)ar le B. obseurus de
taille bien moindre. Or, dans notie fouille nous avons trouvé quelques
U. muidaniis et pas un seul II. ubscuru.s. On sait que le U. montaini.s est
maintenant cantonné dans les montagnes et dans quelques rares forêts du
iNord.
-Je citerai encore Ileli.i (ihvdhilu, commune dans la fouille et que je n'ai
jamais liouvée dans nos environs inuiié'diats. — lleli.r Uipicidu^ rare aussi
aujourd'hui et assez conunune dans la couche archéologique. — Acmc fuscu,
Azeca trklem, abondants dans la couche profonde ((pioiqu'en certains points
seulement) et que je n'ai jamais rencontiés vivants dans la forêt de Lyons.
Avant de donner la liste des coipiilles recueillies et de conqiarer leui- degré
d'abondance avec celui des mêmes espèces actuellement vivantes dans la
région. j(^ rappellerai ipie la construction l'omame datait vi-aisend)lablemnd
de l'époque d'.\ntonin. Il ne m'est pas possible encore de donner une précision
sur son étendue ni sur sa destination, le déblaiement n'étant pas encoi'e assez
avancé. Il est probable que sa destruction s'est faite peu à peu; elle était
forcément déjà en luines, mais, ainsi que je le dis plus haut, en ruines encore
très élevées lors du dépôt successif des coquilles que je signale aujour'd'hui,
et, étaid donnée l'épaisseur de la couche de terre à coquilles, ce dépôt s'est
l)i-olongé pendant longtemps. Il a dû y avoir postérieui'ement un incendie,
car on en volt des li-aces au-dessus de la couche des coquilles, et c'est seu-
lement après cet incendi(' (pie l'on Irouve la grande masse des silex tombés
(pii indique vraisemidablemenl la chule linale. Il est donc probable (pie idu-
sieurs siècles se sont écoulés avant (juc la ruine fût complète et les mollus(pies
vivaient sans doute au début du moyen-âge, peut-être à l'époque des inva-
sions normandes.
Dans la liste qui suit, nous insistons particulièrement sur le degré d'abon-
dance des coquilles dans la fouille romaine et des mêmes espèces actuellement
vivantes dans la i-égion lyonsaise(l).
(1) Je liens ii remercier M. I.. riei-ni.iin qui a lueii M.mhi lexuic iiie^ ilrleiiiiiualioiis.
138 A. DoLLFUs. — }ttilliis(iites terrestres troirvé-s à },iions-1a-Forêt.
Fouille romaine. Aujourd'hui.
Ilelix romatra L AC. AC, mais très localisée. Est ass<>z
j-are aux environs immédiats de
Lyons, où on a t<>nté de l'élevrr
il y a deux ou trois ans.
Htllj- asjjersa Miill R. Extrêmement commune surtout
dans les lieux cultivés où elle fait
beaucoup de dégâts. S'est singu-
lièiement mutipliée cett«' année
et devient un vrai fléau.
llil'u lumorti/i^ L C. Même observation c(ue pour r//^f//x-
(i>:/tersei. Plus abondante encore,
se trouve également en forêt et
dans les herbages
Helid- liortiiiais Miil! Alî. Ne se trouve qu'en forêt où elle n'est
|)as rare sur les troncs des hêtres.
l'^.Ue est toujours plus petite et
l)lus globuleuse que l'espèce pré-
cédente. Je n'ai pas trouvé de
forme de passage entre les deux
espèces qui paraissent ici bien
distinctes.
Hélix Unihntd Drap AC. AC, mais localisée dans les endroits
très ombragés et frais, chemins
creux, forêt, etc.
HcUfi hlspidu L CÇ. Est commune dans les herbages et
les lieux couverts. Elle paraît ce-
pendant moins abondante qu'au-
jourd'hui.
Heliv vbvuluta MùU C. Cette espèce, commune dans notre
fouille, ne paraît plus exister
aujourd'hui dans nos environs.
Uelix pulchelfa Mùll AC. Parait rare aujourd'hui aux envi-
rons de Lyons.
Htli.r Inpiridii L AC. Paraît rare aujourd'hui. Ne se
(Exemplaires d'assez petite taille). trouve que dans la forêt.
Hrli.r fricetorum Mùll. — Tout à fait acci- Extrêmement abondante mais loca-
dentelle. Je n'en ai observé que deux exem- lisée sur les pentes calcaires, no-
plaires d'assez petite taille, dans la fouille. tamment sur celle qui fait face
il notre clos, au-dessus de l'église
de Lyons.
Vijnnniduhi rutniidittu Mùll CC. Est toujours aussi commune, sur-
tout sous les écorces des vieux
troncs de la forêt.
Hyirlinin ccUariii Mùll C. Est restée commune dans la région.
Hi/dUnia iiitula Mùll C. Même observation.
llyuHnin niteng Gmel. et var. suhnitens Bgt. Même observation.
Hyalinin crystallina Mùll AR. Rare.
Œyalinin pseudohydatina Bgt 11. ?
(Exemplaires jeunes).
EucDindus fulriiii Mùll RR. Très rare.
(3 exemplaires).
Bulimitiits iminfaiiiin Drap R. Très rare. J'en ai trouvé deux exem-
Ijlaires vivants il y a quelques
années et un seul en 1913. Le Bu-
liiniitim (ili.irii nix Mùll. est beau-
coup plus commun. On le trouvait
as.sez abondamment au mois de
mai dernier sur les troncs de
hêtre. Je ne l'ai pas rencontré
dans la fouille romaine.
A-cra tridi.'iii Pultn. — Parait assez abon- Je ne l'ai pas encore rencontré à
dant dans la fouille, mais dans certaines l'état vivant dans la forêt de
places seulement. Lyons.
A. Doi.l.ias. -- Mnlhtsiiiir.^ Icrrc.^lir.', limiers (' Liiiiiis-hi-l-'nii'l.
i:i!)
Fouille romaine. Aujourd'hui.
/,iia subrijUiiihica L CC. Toujour.s très commun.
CUtcilioides acicula Mùll CC. Paraît assez rare aujourd'hui.
Fitinlla muscorum L Rare. Toujours très rare.
Ulaunilia laminnla Mont Rare. Cette Clausilie est assez commune
(Quelqui.'s exemplaires seulement). aujourd'hui, sur les troncs des
hêtres do la forêt.
Clauùlia niijricmiiï Pult CC. E.st toujours commune dans la forêt.
Clausilia Rolithii Leach C. Rare dans la forêt.
Siii-i-iiifi! /ii/frt'g L RIÎ. Ne se trouve aujourd'hui que sur
Quelques exemplaires, qui semblent prou- les plantes du bord de l'eau où
ver qu'une humidité réelle régnait dans elle est commune.
les ruines (1).
Siirriiu'ti nliliiiiija Drap. — Plusieurs exem- Fré(iuence très irrégulière. J'en ai
plaires (pluh conunune i\\u- la précédente). trouvé, il y a trois ans, une assez
grande quantité dans mon jardin.
l'IdiKirbia rd/ii/u/nfiix Peiret RR. Commun, mais dans l'eau.
Deux exemplaires.
Cari/rliiuiii niiiuniiini Mtill CC. Est encore assez commun aujour-
d'hui, dans les détritus végétaux.
Vyclosfonta clci/aii.f Miill CC. Toujours très commun sur les li-
sières de la forêt.
Actne fusca Mont. — As.sez abondant, mais Je ne l'ai jamais trouvé aux envi-
seulement par poches. rons de Lyons, en dehors de la
fouille.
Lyoiis-la-FniO( (Euie). A. DoLLi'US.
Le DIDELPHIS CUVIERI, Fischer, DE SANNOIS
Le :20 juillet 189i, le carrier Léon Hittiei' me remettait deux blocs de gypse
qui poitaieiil, l'un l'empreinte du cùté droit, l'autie l'empreinte du côté
gauche de la Sarigue de Cuvier. Il avait recueilli cette petite bête dans un
des bancs appelé » ks cheveux » par les carriers, banc qui fait partie de la
première masse du gypse.
Ce petit animal n'est pas entier, il ne reste du train de derrière que quelques
traces informes du bassin, le fémur droit avec ses extrémités écrasées, un
petit fragment du fémur gauche.
Tout ce qui es! conservé en empreinte de cet animal mesure 82 millimètres
de longueur.
La Sarigue de Sannois est exaclement dans la même position que la Sarigue
de Montmartre décrite par (luvier en 1822 (2), mais dans ce dei'nier échan-
tillon, une torsion à f)0° de la colonne vertébrale avait disposé le bassin de
face. C'est cette disposition qui a permis à Cuvier de dégagei" les os marsu-
piaux et de montrei' ce caractèi'e qui contirmait la détermination qu'il avait
faite de cet animal au moven de ce qui restait de sa dentition.
(1) La présence d espèces indiquant le voisinage de l'eau doit être soulignée. La petite rivière
la Lieure, uujourdljui distante d'environ 200 mètres, était autrefois beaucoup plus rapprochée
de la construction romaine. 11 est tort probable que pour obtenir une cliute d'eau on en u
déplace le cours à une époque très ancienne, car, dans cette partie de son cours, la rivière
n'occupe jilusile thal\ve<.' et il parait prolinble quela Lieure formait au pied de notre verger actuel
une sorte de lac dont les traces (tufsi sont encore constantes à environ "i mèlres de profondeur.
(2) Cuvier, d'une pelile espèce de .'^arigue fossile. Rech. s. les oss. foss., 1822, t. III, p. 28i,
pi. 71.
l'.n
A. Lwii.i.E. — Le Diilt'lphi^ Ciivim. FisiiiPi'. de Suniini}.
C.lii'Z lu Sai-igLie de SuiiiKjis, l;i ('(iliiniic \rih'hii!lr n'n |i;is mi ne piiiail i)iis
inuir siil)i cotte torsion; en oulic, le ljas>iii élanl eoniplètenieiil dcMruil, il esl
iiiili(issil)le (le i-etrnuver les os inarsiipiaux qui ont disiiai-u. Il reste le temnr
dioil (|iii est alloni;i' en arriric rt une eniiMoinlr d'uiH' iiai-lir du frinur i,'auclic
qui s'allonge en avant.
Le fémur cnlicr mesure 17 niillinièlres de longueur. Ce qui reste de l'em-
pi-einte du iémui- gauche ne mesure «lue 7 millimèlres. Ces deux os ont laissé
une partie de leurs liaces sur l'empieinle gauche.
Il esl impossible d'étudier l't de diie (pi('l(|ue chose des veitèl)i-es sucires
doid. le contour de l'eiupieinte esl ilétruil. Les vei'tèhres londniires sont
également écrasées et difliciloment séparables dans les traces qu'elles ont
laissées: j'en compte bien six tout d'abord, mais avec peu de conviction l'I
liien |>lutôt sous l'inlluence de ce que dit Cuvier dans sa description de la pitile
bête de ^loidmai-lre, » six vertèbres loiidjaires l'oi-t longues et tenani plus di
place à elles seules que les treize vertèbres dorsales. »
Fici. ]. — liidelphis Cuvieri, Fischer dans deux blocs de gypse. Eniprointe du cote droit et
contre-empreinte du côté gauche. La bête a été exactement fendue en deux. Dans
le crâne on voit la partie interne de la dentition. Sur le côté droit, la partie
interne du pariétal; sur le côté gauclie le moulage de l'hémisphère droit. Les
Cheveu.x, banc qui fait partie de la Haute-Masse dite aussi première masse du
frypse. Carrière Volembert, Sannois près .\rgenteuil. Recueilli par M. Lavillc
on 1894. Collections de Palr(inlologi« de lEcole des Mines de Paris. Grandeur
naturelle.
\. I.WIU.K.
/,'■ Duli'lphis ('iiricii. Fisclioi'. dr SdiiiKiis.
l'il
L'ciiiiuriiile i,'aii(li<' (fig. li de la iti'lile l)ète de Saiinois, monti-c encoii'
10 cùlps, mais il csl iinpdssibic de njiiiplei- joutes les vertèbres dorsales; je
|)iiis cepeiidanl l'ii ((uniilrr ti à partir des vertèbres lombaires; quant aux
auti-es, ainsi (pie les \i't trlires cervirales et le resie des eôles, elles sont com-
pIMcment écrasées, brouillées ou ellaeées.
l'"iG. i. — EiiipiL-âiin; uu cuu; giiucue niorilrant 1 intérieur de Ja Ut-nlition de ce colc,
et le moulage du côté droit de l'hémisphère cérébral et du cervelet. 5/1.
L'empreinte droite (lig. 1) a conservé la partie moyenne de l'omoplate doid
la tète écrasée est en connexion avec l'iiumérus droit sur lequel est articulé
le cubitus accompagné du radius. L'omoplate droite, lorsqu'elle était entière
pi un ait mesurei' \2 millimètres de longueur et ij de laigeur. Ce qui i-este de
l'Iiiimérus avait 1 1 millimètres de longueui'. le i-adius 13 et le cul)itus 15.
(tiuoplate, humérus, ladius et cubitus ont leurs extrémités nuitilées, écra-
sées. La patte a disparu.
Ce qui reste de la tète, qui est cassée derrière les canines, mesure 21 milli-
mètres. L'empreinte droite montre le pariétal droit et une partie de l'occipital
un peu aplatis.
Fig. 4. — Les dents visibles agrandies 10,1 du côté gauche, vues par leur partie interne.
l'.-2
A. IjAVILI.R. - l.c Didelplih r)iriei-i, Fisclipr. ilc Sannniw
L'empreinte gauche a gardé du cerveau le inuuUige de l'hémisplière droit
et celui du côté droit du cervelet. Les os de la face ont presque disparu et
ce qui en reste est troj) éciasé pour être étudié.
Sur le côté gauche (lig. 2) on voit d'abord, sur le maxillaire qui est éci'asé,
la prémolaire l'JF qui a la foi'me d'un petit crochet et possède deux racines,
(lig. 4). Celte dent rappelle assez exactement la même dent chez Didelpliis
rirriiiiiana, Linné, mais elle est un |)imi plus crochue. Chez la Marmose
elle est presque droite. On voit ensuite un reste de la couronne des arrière-
molaires \W et .\W. De la mandibule de ce côté, il ne reste que AM., dont on
ne voit bien que le denticule interne antérieur, tronqué pai' rupture, le den-
licule médian, haut, très pointu, mais non trtmchant et obliiiue en avant, et
le denticule inlei-ne postéiieur très petit ; les denticules extei'nes de cette
dent sont invisibles et la dent AM^ dont on ne voit également ([ue les denti-
cules internes. Là on voit que le deidicule iiderne antérieur est presque aussi
haut que le médian, que le postérieur est petit et tend à se bifurquer, (ietle
dent a conservé l'amorce de sa racine antérieuie et toute la racine posté-
licure.
""éSh^'A
. ■■■%
k
V
FiG. 3. — EnipiTinlc du côté droit, iiioiilranl llnli'rii'ur i\r la drniilion. Ti/t.
Sur le côté droit (fig. 3) les restes dti maxillaire supéiieur écrasés (Uit
cependant conservé les arrière-inolaiies AM- et AM-* (lig. •'>) dont on ne voit
que le denticule interne. La mandibule de ce côté, iiuoi(|ue mutilée, ]Kirte
encore les arrière-molaires AM3 et AM,;. AM3 montre une pointe, interne an-
térieure oblique en avant, une plus gi^ande pointe interne médiane également
oblique en avant, la dernière pointe interne nettement bifurquée. Cette dent
a encore ses racines qui sont engagées dans cette partie du maxillaire (pii
est intacte. La dent AM^ a son denticule interne antérieur brisé, le médian
A. I,\\ii.ij:. - Le DuU-lphh Ctiricri. Fisclici'. <h- Saniini'^. 143
est eiili*'!' cl est suivi de la pointe postérieure qui, connue celle de la dent
pi'écédente, est neltenient hiliii'quée. La mandibule déliuite à cet endroit
laisse voir que celle deid a |M'rilu ses racines.
Fie. 5. — I.e-s ilonls \iàilj|rs ag[-;iiulii'S Id/l du culé droit vues par leur partie interne.
ViQ. 0. — Maruiuse. Buffuii, ili.^t. Xal,, l. .\, ]il. i.Iil.
\. I.WIUr,. I.r hiilrlpliis Ciilicli. I''isr||i'l'. ilf Sdiiniiis .
(.miri' (I) avilit coiiiparr ce qui icstail lW la Sarigue de Muiilniarlre avec
un sf|uele(te tl(^ Mai-niosc, (jui est une des lniil csiiôccs de Sarigues ainéii-
caines l'cconnues par ('.eDilVoy-Saiiil-llilaii r. ,li' diuuie dig. (i cl 7) deux
lihotogi-apliies du dessin <\\\r MuMou iliiunr i\r ei'l animal, un iriiin' feiiielle
avec ses tlix peiils alUudiés à ses mamelles, lautie du siiiielelle de cet
animal ci). I,a cumpai-aisim ipie Cuvier a l'aile porte surlout sur 1(!S dinieii-
sidiis resiieeti\('s des principaux ossements de la Mariiiose e| de la Sarigue
de .Montmarlre. Au sujet de la longueur de la lè|e, de la dislance enire la
caiiiiie et la dernière molaire, la longueur de l'onioplale. de l'hiiinérus, du
mélalarsieii du ipialrième doigl el de celui du pelil doigl, il Iroiixe ipie la
.Marmose est plus pelite: au sujet de la longueur de l'os iiioiniiié, de lus
marsupial, la .Marmose sérail de miMue taille, mais ipie, an cinihaire, au snjel
de la longueur dw ciihiliis. du radins, du fémur et du iiéroin', la .Marmosi!
serait plus grande (pie la Sarigue de Monlmarlre.
<iràce à l'amabilil»'' du 1)'' Aiilliony, que je liens à remercier viveineni, j'ai
pu comparer le crâne de la Sarigue de Saniiois avec deux crânes de .Marmose
du Chili, crânes qui ap|iarlieiment au l-ainiraloire d'analoinie du Muséum.
Ces deux crânes sont encore assez couverls de chair pour in'einpècher d'en
voir la tienlition coni|tlète, dentition qui est celle du genre, savoir : inc. 5,
C. f, I^M.i|, Ai\l|. In de ces petits crânes mesure 32 millimètres de longueur,
l'autre est plus petit et ne mesure que 30 millinièlies. Le ci'âne de la petite
hèle de Saiiuois, lorsqu'il était entier, avait les mêmes proportions que celles
du |ilns grand tles crânes de Marinoses. t,es dents l'celles ipii sont conservées)
FiG. T. — Squelette de Marmose. Buffon, liist. Nat., t. X, pi. Ll\'.
(1) Cuvier. — Oss. fos.s., t. UI, ].. 297, 1822.
(2) Buiron. — La Marmose, llist. iial,, MDCCr.XIIl, t. 1\ , p. aii.j, ],l. t.lll ul LI\ ,
A. Iavii.i.r. — I.c Didelphis Ciirirri. Fischer, de Samtois.
14;
sont exnctemenl seml)lables à leurs coiTespondiinles chez la Maniiose, sauf
(jue la pi'émolnii'o su|iriiiMiiP i'^l'' dr- la Sariijuc de Sanuois est ini |m'u |iIus
arquée.
(Ininiae je l'ai dil |j|iis JKiiil. (aiviL'C donne, p. i^Kli, de sun iravail, un tnhlcan
(•niii|iai-atif des liiiigneurs dr ipndipn.'s (is du siiLielellc de la Sarigue dr .Mdul-
luai'lre e|. de ceux de la ,Maruu>se Didelpliis inurina Lin. Je n'ai de la Sarigue
de Sannois qu'un os entier de féniui-, je ne puis donc que donner la mesure
coiMparalive de cet os seulement, .\insi Cuvier donne pour sa Sarigue de
Montmartre 27 millimMri'S. 20 pour la Sarigue ]\Iai-mose. Dans uum \)iA\\
srpieletie de Sarigue de Sannois. le fémur n'alleiid (pie 17 nulliméirrs cl
paraît cependani enlier. Il n'est jias dans la |irnpiiiliuii de la ImiginMir de la
lélf qiu devait dépasser M milliinèlres.
Il ur faut cependant pas perdre de vue, si on esl rliui|U(' di' la liilfércnce
ilans les dimensions de cet os dans les deux Sarigni's du gypse, ipie si
les resles de celle espèce soid l'ares (|:iuisipie réelianldlon de Sannois l'sl le
deuxième (■(innui. elle de\ail è||-e 1res abnndaide à r(''jHiip:e du dé|)('i| du
gy|)se el c(jinme (■()ns(''(pience. les xariélés l'Iaienl exlrèmenK'id nomliieuses.
Dans la lig. (>, un remaripiera ipie l'animal lient ses dix petils allachés à
ses mamelles, non dans une poche mais dans un simple repli île la peau, ce
qui n'enqièchail pas cel animal d'èlre poiu'vu d'os marsupiaux cdinine les
Sarigues à poches, ce ihnd on |)i'ul s'assurer pai- la liguic du sipielelle
donné par Bnffon dig. 7j,
A. Laville.
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Septembre.
(Voir en plus les années 1907-1911).
Ballota nigra.
Id.
Larvette d'un blanc verdâtre à tête noire; dans mine de la feuille.
= Dibolia ucciiltaiia Koch (Col.).
Laryett« à peu près identique, sauf la tête qui est nulle ; dans
mine très sinueuse de la feuille. = Aijromyza caihouariu Zett.
(Dip.t).
Id. Larvettes blanches, sauteuses ; dans l'inflorescence dé:Çormée. =
Coniarinia haUoi(n Kieff. (Dipt.).
Id. Puceron aptère vert à yeux noirs, à queue plus courte que les
cornicules, à appendices blanchâtres sauf au.x articulations. =
'tAplih IxiUuiii: Pa.sserini.
Bellis perennis. — Laivette dans mine sinueuse d'abord, vésiculaire à la fin; for-
mant tache blanche sur la feuille. = Agiomy-a hcUUlis Kalt.
Id. Larvette dans mine de la nervure médiane. = Aijvomijza stri-
gata Meig.
Id. Puceron aptère vert, à yeux rouges, à tubercules dorsaux, à
queue de moitié plus courte que les cornicules dont l'extré-
mité seule est noire; aile à nervulation hyaline; sous feuilles
crispées. = Horro^iphiim jida ri/oiiii Kalt.
Berberis vulgaris. — Chenille arpenteuse d'un brun rougeâtre, à dorsale en chaî-
nette plus foncée ; au repos elle replie tout l'avant-corps
sur l'arriére. = Larmlia Ixibcrata Schiff. (2' générât.).
Id. Chenille arpenteus<î d'un vert foncé, à dorsale et latérales
brunes, à partie dorsale de l'abdomen ornée de losanges
rougeâtres; sur les jeunes pousses. = Tcphroclystia exi-
ijuuta Hb.
146 Noies spéciales et locales.
Berberis vulgaris. — Chenillettc d'un giis bleuâtre, à tête noire finement bordée
de blanc ainsi que la partie anale; dans feuilles rattachées
des sommités. = //i/pa/ima binolclla Tlinbg. (2" générât.).
Id Larvettps ruiiges en .société dans un renflement latéral cre-
\assé et d'un rouge brun; sur les jeunes tiges. = Lnsioptera
hi rJirriiia Schrk. (Dipt.).
Id. Acariens microscopiques dans pustules de la nervure mé-
diane. = h'rù/phi/fx riirriifvn Fockou.
Id. Acariens microscopiques dans le limbe déformé et coloré de
brun. = Kriopliijcx i/n/iiii/atun Nalepa.
Id. Psyllide à tète bicorne; produisant des piqûres sur le dessous
des feuilles dont la page supérieure semble criblée de trous
par suite des saillies blanchâtres correspondantes. =
Tiin~.li Srotti F. Lôw.
Beta vulgaris. — Chenille cylindrique hninr, ra.se, à tête petite, à partie abdomi-
nale s'élargissant de plus en plus jusqu'à la parti»' anale taillée
en biseau; attaque le collet et entre mênu' dans la racine. =
Mfiiiirs/ ra htrifisira L. (ver gris).
Id. Chenille de forme identique, mais rrrie, h dorsale émettant des
chevrons d'un vert très foncé; attaque les feuilles et le collet
seulement. = Mavu atin pernirarifc L.
Id. Chenille de forme identique, mais à tête globuleuse, à corps moins
trapu et d'un vert plus clair, à dorsale blanchâtre et chevrons
peu marqués; attaque seulement les feuilles. = BrutolDiiun
iiieticulosa L.
Id. Larves dodues d'un vert clair, tournant au jaune à leur matu-
rité ; en société peu nombreuse sur les feuilles, dans mine vési-
culaire et large bordée de violet. = Antliomyia iiù/n'tar.iis Zett.
Betonica officinalis. — Fausse chenille vertt-, à dorsale vert foncé bordée de blanc,
à tête d'un rouge brun; sous les feuilles rongées sur le côté.
= /'acii !/iJ!nt(isis rapœ L. (Hyni.).
Id. Larvette d'un blanc sale: dans mine vésiculaire de la feuille.
= A(jroiiii/z(i iiiinini Meig. (Dipt.).
Betula alba. — Chenille d'un blanc verdâtre, à segments transversalement cha-
grinés, à chevrons latéraux blajics, à tête bleuâtre ainsi que la
corne anale; sur feuilles près de la nervure. = Smertnfhus
ocfllalii L. (2" générât.).
Id. Chenille difforme à segments très prononcés, à première paire de
pattes thoracioues très courtes, les autres très longues; les pattes
abdominales seulement au nombre de quatre paires; pattes
anales remplacées par deux expansions cornées; à l'aisselle des
feuilles. = Slnmopiix jafii L.
Id. Chenille verte, cylindrique, légèrement atténuée aux deux extré-
mités, à dorsale et latérales d'un blanc jaunâtre; sous la ner-
vure médiane des feuilles. = Drymonia frimariila Esp.
Id. Chenille brune, allongée, à stigmatale très nette et jaune, à pattes
thoraciques rougeâtres, l'avant-dernier anneau fait saillie; sur
le côté des feuilles de jeunes pousses. = Phronui irem\ihF Cl.
(2" générât.).
Id. Fausse chenille d'un brun luisant à stigmates cerclés de jaune ;
ronge en société la, feuille sur le bord et se recourbe en crosse
lors d'une alerte. = Vrus.in latipes Villt. (Hym.).
Id. Fausse chenille d'un vert jaunâtre, ornée de deux séries longitu-
dinales de grandes taches noires, à stigmates surmontés de
petites taches noires; à tête noire; mêmes moeurs. = Crumx
sepfentrionalis L.
Id. Fausse chenille jaunâtre à tête noire, à six séries longitudinales
de points noirs. = JJ-i/lufomn pullafa Zdd.
Id. Fausse chenille d'un vert fonce, à tête brune. =Friophonis pnâi L.
Id. Fausse chenille dans mine vésiculaire brunissante de la feuille. =
l'injlhilomii iiemoratii Fall.
Bidens tripartitus. — Chenille arpenteuse d'un vert jaunâtre à dorsale rougeâtre;
sur le capitule. = Eupilherlo ohloiupita Thubg.
Id. F'ausse chenille d'un brun verdâtre, plus pâle en dessus, à
tête d'un brun jaune. = Tajoinis //lal/nitiis Fall. (Hym.).
Id. Larve blanche conique, luisante, rétractile; dans capitules.
= Ojijiui (Ti'/ili'ifix) iln/ii/ritiilti H. Lôw (Dipt.).
Notes spéciales el locales.
Bideiis tripartitus. — La.rvette d'un blanc Raie; dan; niino en galorio étroite et
sinueuse. = I'hyt(jitiyza ijciiiriiltita Macq. (l)ipt.).
Id. Puwion aptère d'un jaune veidâtie, à cornicules et quruo
ja\ines; ailé à ab(lom<'n vert mai'bré. = Apliix /iflir/ni/xi
Kalt.
Biscutella laevigata. — Chenille arpenteuse d'un gris verdâtrc en dessus, d'un giis
lirun en dessous, à tête et pattes d'un jaune clair, à laté-
rales blanches bordées de rouge. = Axjiilfile!: ijUvarui F.
Borrago officinalis. — Chenille velue, à épines arboi-esœntes brunes, à dorsale
blanche, à stigniatales brun îoncé. = Aif/i/tunit L/ixoni<i L.
Id. Chenille arpentense d'un brun foncé à stigmatales blan-
ches. = Actclnlid moiii/ia/a F.
Id. Puceron aptère noir, à antennes noires sauf au troisième
article qui est jaunâtre; queue et cornicules noirs; sur
la nervure des feuilles légèrement recourbées et déco-
lorées. = îAphis rtimin's L.
J. G.
A propos d'une nouvelle variété de Pupa similis dans le département des Alpes-
Maritimes. — Le département des Alpes-Marilimes est celui qui, en France, offre
le i;)lus de surprist's aux malacologistes. Le nombre et la variété des formes qui y
vivent ont beau être grands, chaque fois que l'on parcourt une surface non encore
explorée, on est presque certain de découvrir soit des espèces, soit des variétés
nouvelles.
C'est ainsi qu'en gravissant la pente sud des monts de
Courmettes, entre le torrent du Loup et le village de
Tourette, j'ai, sans idée préconçue d'étude ni de l'echerches
rie ci!tti^ nature, recueilli un certain nombre de Mollusques
intéressants, entre 300 et 900 mètres d'altitude, sur les roches
,jurassiqu«'S et infi'a liasiques, entre autres une variété nou-
\<'Ile d<' l'ii/Ki si»u'//>! dont je donne les caractères et la
lisu ration plus loin. La saison n'était poui'tant pas favo-
rable pour la l'echerche des Mollusques (15 juin 1913); j'ai
pourtant constaté l'existence du LciirorJiroti caiii/idissimn
Ura])arnaud <]ui, lui, brave la chaleur. Il ne monte pas
jusqu'au sommet du mont, quoiqu'on le trouve jusqu'à
1.000 mèti-es sur la rive gauche du 'Vai'.
Hrli.r fia/Mixii Millier qui présente, en ce point, une forme minor tout à fait
conique et la variété rn'sp/ita Moquin-Tandon que j'ai aussi trouvée en Corse.
M, Taylor ne l'a pas signalé^; dans son admirable ouvrage ayant trait à la faune
des Mollusques terrestres et fluviatiles des Iles Britanniques.
Ife/ij- rriminiJatfi Millier. Des échantillons typiques avec d'autres présentant,
comme VHeli.r osprrsa, des formes tout à fait coniques et minor.
Hélix niriensis Férussac, var. Nitpcei Bérenguier. — 'Variété qui mérite d'être
considérée comme espèce, car elle est bien caractérisée par son galtje déprimé, ses
tours presque plats, son ouverture arrondie au bord supérieur crânement relevé,
et parce qu'elle ne vit pas en compagnie de Vllelix type que l'on trouve non loin
de là sur les bords plus ombreux et mieux protégés des bords du Loup.
Hélix crspi/iim Draparnaud, identique à celui choisi comme type par C. Pollo-
nera et adopté par Locard dans s<.'s Coquilles de France (la figure donnée pai'
l'auteur de l'espèce présente une -élévation de spire vraiment exagérée) avec les
variétés neinvrinna C. Pollonei'a (très lare), disincislJiia Nevill (moins rare que
la précédente) et Jfnuricicnsis Pollonera que Bourguignat considère comme tyjse
de l'espèce dans sa Malacologie de l'Algérie.
Hélix mnntinica J. Mabille.
(lyclostoma eleç/anx Millier, var. iiinjor Caziot (= Cyrloiifonui. hitetianum Bour-
guignat). . — J'ai trouvé, près du sommet de cette montagne, la plus grosse variété
que j'ai recueillie jusqu'à ce jour. Elle mérite aussi le titre d'espèce, parce qu'elle
conserve ses dimensions et vit séparée du type du ('. eler/cnis qui est très rare dans
les Alpes-Maritimes. — Hauteur 17-18 millim., diamètre 14 1/2 millini. (1).
(1) J'ai développé, dans une éUide anlérieure, la différence existant entre le CycUislowa
elegans et le Cyclostonm siilcatum (Compte rendu d'une, excursion malacologique dans lu
vallée de la Roja. Mimoires de la Soc. Zool. France, 1908, p. -ISS).
148 Noies spéciales et locales.
l'ii/in similia BrugiiiÎTO, vai'. haJulld (var. nova) (1). — Variété au galbe allongé,
très légèrement renflée, robuste; onzi- tours très peu renflés. Elle diffèi-e surtout
du type par ses dimensions. — Hauteur 17-18 millim., diamètre 4 12 inillim.
Le type variant entre : bauteur 9 à 1,") millim., diamètre 3 à 3 12 millim.
La variété majar T. West n'a <|UC : hauteur 16 millim., avec un diamètre égal
à celui de ma variété; elle est donc plus trapue.
La variété Ixnbflld se rapprucbe de la \ariété vririri/rllo Ziogler que l'on trouve
à Grasse (celle-ci e.st plus ventrue et [jlns distinctement marbrée). La variété des
Oourmettes a, en outre, le fond de l'ouverture couleur jaune sale. Quelques spé-
cimens présentent la bande unifiue caractéristique de ma variété t/iu'foKciata. Les
/'ii/ia atteignent, dans le département des Alpes-Maritimes, comme les Cyclostomes
d'ailleurs, des dimensions que ne présentent pas les espèces de ce genre dans les
autres régions, exen:ple le l'apa polit a Risso qui n'est qu'une variété géante du
l'iipii roiioliili.< Draparnaud, mais qui est néanmoins à con.server comme espèce
parce (pi'elle est bien localisé* et qu'il n'y a pas d'intermédiaires entre elle et
l'espèce type, que l'on ne trouve d'ailleurs pas sur les points où le J'iipa polita est
abondant.
La liste, présentée par Westerlund, )). 79 de son Si/yiops/'x MoJIiixnjnnii riirnnut-
I itianiin r/ j/iotiis piilœarri ir(t de 1897, sur laquelle il énumère les formes et variétés
du l'iijifi xiniiliii (:2), doit être complétée et modifiée ainsi qu'il suit :
l'iijtn siniilix avec ses formes /iirijni, /lu'iior, raiiriplla, parjii/i/dstrn, Ifevir/afa,
unijaurinia.
Var. porcelhitn 'W. (Benn. Concb. Suppl., lSS)(i), Italie, à la Spez/ia.
Var. QnnJovi Caziot (Poggiola, Coise).
Var, 1 anhellcp Caziot (Alpes-Maritimes).
C Caziot.
Au sujet de la Limiiea humilis. — Dans tous les Congrès int«>rnationaux, il est
dit qu'on doit* éviter d'employei, en zoologie, des noms génériques existant déjà
en' botanique (les noms spécifiques sont soumis aux mêmes règles). A plus forte
raison, lorsque de pareilles répétitions se produisent dans une des branches de
cette science, principalement en malacologie, on est désagréablement surpris de
constater, lorsqu'on feuillette des Prodr(jmes tels que c«ux de Paëtel, Pfeiffer, etc.,
combien il existe d'espèces qui, dans le même genre, portent le juême nom. Les
signaler serait long et inutile, car je n'ai pas la prétention ni le désir de donner
un nouveau nom spécifique aux espèces qui font double eiuploi, mais je signalerai
particulièrement la Limnea Inimilis que Locard a décrite sommairement dans ses
Coquilles des eaux douces, en 1894, p. 38, en indiquant, pour habitat, Crolles (Isère).
Or il existe une Limnée iDortant ce même nom, Inimiliit, ayant pour auteur Say,
qui l'a décrite et figurée pi. XIII, fig. 1, 8, in The Journal <if ihc Arademy of
itfititral Srtrnres uf l'hihidelphin, déc. 1822, vol. Il, p. 378. Elle a été figurée par
Haldeman (Mono//. Liiin., n" 5, 1842, p. 41, pi. XIII, fig. 1-8). La fig. 1 représente
la forme typique du Sud, Caroline. La fig. 8 représente une variété. L'originale
description est brève, et a beaucoup été amplifié-e et complétée par conséquent,
par Haldeman; par conséquent la LimiKu IniDi/lis Locard, qui d'ailleurs n'a pas
été figurée, doit être rayée de la nomenclature des Mollusques de France.
C Caziot.
(1) X'ariélé dédiée à M°^e I.sjibfUe Trouvé, membre de r.\ssociation des Naturalistes des
.\lpes-MariUmes, qui s'intéresse autnni à la malacologie qu'à la botanique et qui est d'un
puissant secours dans noj recherches.
(2) M. Margier, le savant spécialiste des Pupidœ. est d'avis, partagé par moi, que les
variétés dissimilis Westerlund et o'àvetoruni Locard sont absolument identiques. Ce sont des
coquilles très allongées, scalarilormes du Pviia similis, qu'on trouve mêlées aux coquilles
normales et jamais en colonies distinctes. I.a variété plngionixa Locard est aussi une forme
anormale qui ne mérite pas d'être ronservée.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Obertliiir. Rennes— Paris (2622-13;
TARIF DES ANNONCES POUR LA 43« ANNÉE
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Pour paraître en Mars 1914
LES
ILES D'HYÈRES
MONOGRAPHIE DES ILES D'OR '
PRESQU'ILE DE OIENS
PORQUEROLLES — PORT-CROS — ILE DU LEVANT
Histoire — Description — Géologie — Flore — Faune
PA R
EMILE JAHANDIEZ
Vice-Président de la Société d'Histoire Naturelle de Toulon,
Membre de la Société Botanique de France, etc.
SECONDE EDITION AUGMENTEE ET ENTIEREMENT REFONDUE
L'ouvrage formera 'm volume de luxe, petit in-i", d'environ 350 pages,
orné de 62 illustrations, dont 30 hors-texte et 5 cartes
Par Albert JAHANDIEZ
Prix de Souscription : 6 francs
Dès que l'ouvrage sera terminé, le prix sera porté à 8 francs
On désire des graines, ou des plantes d'un an, de Senecio Palustns
bisannuelle.
S'adresser à The Honble N. Charles ROTHSCHILD
Arundel House, Kensington Palace Gardens, '
London W. (Angleterre).
SOMMAIRE DU N" 513
Ch. Oberthûr : Une consullation LOpicloptiJi-ologique.
A. DoUfus : Mollusques teri'estres trouvés dans une fouille romaine à Lyons-la-Forêl (Eure).
A. Laville : Le Didelphis Cuvieri, Fisclicr, de Sannois.
Notes spéciales et locales :
Aux jeunes! Indications pratiques pour le mois ilo Septembre (.T. G.).
A propos d'une nouvelle variété de Pupa similis dans le département des Alpes-Maritimes
iCaziot).
Au sujet de la Limnea hiimiUs (Caziot).
BULLETIN D'ÉCHMOES DE LA FEEILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Démange prévient ses correspondants qu'il se rend au Tonkin et qu'il y
résidera de septembre 1813 à avril 1914. Sou adresse sera : V. Démange, négociant
à Hanoi (Tonkin), rlâ Trnrifuihérien — Affranchir à 0 fr. 10.
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Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
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Gentianées (thèse), iu-8°, 33S p. — Lons-le-Saunier, imp. Declume.
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des Apocynacées et des Asclépiadacées (thèse), in-8°, 76 p. et 52 lig. — Lons-le-
Saunier, imp. Declume.
Macé (E.). — Traité pratique de Bactériologie, 6* édition; t. II. Classification
et description. Bactériacées (suite), in-8°, 922 p. et 172 fig. — Paris, J.-B. Baillière.
MoREAU (A.) et L. PiOHENAUD. — Flore de Grignon (Phanérogames), in-8°, 38 p.
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DES JEUNES NATURALISTES
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La GEOLOGIE et la CIRCULATION GENERALE DES EAUX
I. Utilité de l'hydrologie. — II. Circulation générale de l'eau. — III. Influence
des roches. — IV. Plan inférieui d'équilibre. — V. lîégions montagneuses. —
VI. lîégions des plaines, napi)es multiples. — VII. Circulation dans les sables.
• — VIII. Circulation dans li>s calcaires. — IX. Puits artésiens. — X. Volume
des eaux souterraines. — XI. Approvisionnement di'S communes et des par-
ticuliers. — XII. Conclusions.
I. — L'(i|Miiiiiii |inl)liiiiic (4 le monde scientiruiue se sont beaucoup préoc-
cuprs CCS dernici'.s Icinp.-; de la recherche des eau.x souterraines; c'est (pi'en
elïrt la nécessité d une aliinenlatiou en eau abondante et pure ne s'est jamais
présentée avec un caraclèie dui'gence aussi nianifesle; la découverte de la
transmission par l'eau de maladies épidémicpies gi-aves, comme la lièvre
lyplio'i'de, la dyssenteric, le choléra; d'affections parasitaii'es comme les vers
iulcslinaux, sans compter les diatht^ses obscures cpii s'y rapportent peut-être
connue l'entéiite, le cancer, le ciétinisme, la méningite cérébro-spinale, etc.,
onl imposé une hygiène nouvelle doid chacun a senti la nécessité.
Mais aussi les empiriques, les mages, les médiums, les sorciers, les som-
nambules se sont empai'és de cette question et se sont donné carrière dans
uu domaine peu connu, que la science ne paraissait pas avoir sufllsamment
éclairé. Ces lionmies dont nous avons suivi les travaux et les écrits n'ont
a|jporlé dans leurs dires (jne les théories les plus confu.ses et les plus contra-
dicloires; des inspirations personnelles, des allirmations gi'aluites, souvent
en opposition avec les données les plus élémentaires de la physique, des
appai'eils ridicules, des secrets enfantins et de tout ce cliquetis d'ignorance
il n'est rien sorti de valable. Il eu est de la littérature des bacillogires comme
(h; celle du s|)ii-ilisme, on en est un moment surpi-is, troublé ; mais une
réilexion attentive moidi-e (|u'il n'y a là qu'une fausse expérimentation, toute
personnelle, illusoire et sans vérilicalion générale possible.
Cependant, au point de vue scientitiipie, nous savons sur la circulation des
eaux beaucoup plus qu'on ne le suppose généralement ; on peut poser des
|)rinci|)es généraux, expliquer la plupai-t des cas pai'ticuliers, donner des
|)rol)aliililés s(''rieusenii'nt motivé-es qui sont appuyées |iar des r^aisons que
tout le monde pi'ul coniprcndie cl ddul nous allons rappeler les principaux
traits.
II. — La disliiiclion enire 1rs eaux apparcnh^s et les eaux soulei-i'aines
n'est pas toujours lacih^ à élal)lir : (pielques-unes de nos rivièies connue
l'Itdu se perdent dans des amas de silex pour reparaître à quelques kilo-
mètres en aval; d'autres, noml)reuses dans le Jura et les Céveunes, dispa-
O raissent dans les gouffres ou fentes de terrains calcaires pour passer dans
o> (les cavernes et revenir au jour sous forme de grosses sources; passant du
*" l'égime découvert à la cii-culation cachée et à la résurgence sans autre modi-
'"' licalion (pi'un changement de lenqiérature. Le réseau apparent n'est que le
*^ groupement d'un réseau caché iidlniment divisé, capillaire même, provenant
I— '
CD
150 G. -F. DoLLKUS. — Géologie el Circulalion générale des Eaux.
d'un vaste réservoir en amont; aussi, quand on veut capter une source en
réunissant les mille lilets qui la composent, il faut capter bas, lo plus bas
possible, organiser une chambre de l'éception au-dessous du niveau sl;itiipi(>,
ne porincllaiit aucuiu; tuile, puisqu'il n'y aura aucune issue inl'érieuie. Kl
c'est seulement du niveau su|iérieur du bassin de gi'oupemuid (pie pourra
pai-|ir utilement la canalisation d'adduclion.
La circulation des eaux souterraines suit les mêmes lois que celles qui
gouvei'nent les eaux s'écoulant à découvert; rien de mystérieux ne se passe
dans la profondeur; c'est une question de géologie et de physique élémen-
taires. Toutes les eaux continentales, apparentes ou cachées, ont poui' pre-
mière origine les précipitations atmosphériques, la pluie, sous ses diverses
formes. Toutes- les eaux s'écoulent à la mer comme point final de concen-
tration, d'où elles repartent dans l'atmosphère par l'évaporation en un cycle
indéfini bien connu. Nous n'avons ici à les suivre qu'entre leur point de chide
et le réservoir commun. Mais ce point de chute est extrêmement variable,
il peut se trouver à toutes distances de la mer, à toute altitude, et, surtout,
la fortune de l'eau seia profondément modifiée suivant la nature du sol sur
lequel elle ira tombei-, si le sol est nu ou couvert de végétation et suivant la
nature de cette végétation.
Les plantes retiennent les eaux, mais la plus grande partie s'évapore; on
a calculé depuis longtemps que 20 % seulement des eaux pluviales pénètrent
dans le tréfonds; il y aurait beaucoup à diie sui' cette question, car cette
proportion varie d'après des facteurs nombreux, mais il est imi)0ssible
d'entrer ici dans les détails nécessaires.
III. — Nous arrivons au côté spécial que nous devons envisager, à la
nature du sol de réception, car la texture de la roche intervient péreniptoi-
l'ement, cette roche peut être : imperméable, se)ni-perméable ou perméable.
J'ai parlé d'une géologie élémentaire comme suffisante, en général, pour une
étude hydrologique, c'est qu'en effet il n'est pas besoin de savoir si on est
dans l'Éocène, l'Uxfordien ou le Dévonien. Il suffit de connaître les qualités
physiqui's de la roche; il y a des roches perméables dans tous les terrains,
il y en a d'imperméables de tous les âges. Le granit et les i-oches granitoïdes
soid, imperméables à leur état normal ; elles passent dans la classe des
roches semi-perméables quand elles sont sillonnées de cassures nombreuses,
étendues et de largeurs diverses ; elles sont perméables quand l'altération
atmosphérique les a fait passer à l'état d'arène, de sable désagrégé. Le sable
siliceux, franchement pei-méable, devient imperméable lorsque son état de
silicification l'a fait devenir un quailzite; ou pourrait multiiilier les exeiiqdes.
Les qualités de porosité, de ti;xtui-e, dominent les autres caractères et nous
pouvons dresser le tableau sommaire suivant, en avertissant qu'il existe des
passages insensibles entre ces diverses catégories, les éléments des roches
étant mélangés en toutes pioporlions, et l)ien des auteurs n'admettent jias
la distinction spéciale des terrains semi-perméables dont nous verrons au
(•i)atraire la grande utilité.
Hoches imperméables : Granit et roches cristallines normales, argiles
diverses, calcaire compacl, quartzile, liions, schistes lii)ii/.(mtaiix, basalte
et roches volcani(jues compactes.
liocliet; semi-perméables : Marnes, argile à silex, h chailles, calcaires,
basaltes fissurés, schistes inclinés, grès et molasse imparfaits.
Roches perméables : Arène granitique, sables siliceux, graviers diluviens
ou glaciaires, sables calcareux (faluns), cendres volcaniques, calcaires fen-
dillés, sables argileux (Molasse).
IV. — La rapidité d'écoulement des eaux souterraines est comparable à
celle des eaux à découvert; elle lésulle de la hauteur verticale de la chute
«jf de la tilierté du passage horizoïdal.
G. -F. DoLLFUS. — Géologie et Circulation générale des Eaux. 151
L'cuu, en vcilu du piiiicipe de l'aUraction, tend à descendre vcrticalenieiil
le plus bas possible ; elle ne prend le régime ublicpn' que loi-siju'clle rencontre
des obstacles nialérieis qui einpèclient son écoulraient théorique, elle n'est
franchement hori/onlale qu'en vase clos, dans les lacs et en dernière analyse
loisqn'elle ari'ive au niveau de la mer.
Sur un sol imperméable, l'écoulement est fonction de la pente ; il donne
le régiiiK' liirrenliel (|ui varie de la cascade au marée,;ige.
Sur un sol peiiiiéable, la rapidité d'évacuation est l'onction des dilllcultés
d'écoulement provenant de l'attraction capillaire, de la grandeur des vides,
de la distance à la mer, de l'encombrement des autres eaux, car les eaux
d'aval r-etiemient de proche en proche celles d'amont.
Dans les terrains send-pei-méables, le phénomène se complique, ces ter-
I ains relienneid dans leurs vides, dans un chevelu de tissures, une portion
plus ou moins grande des eaux reçues et elles les laissent écouler avec une
lenteur variable suivant la complication du réseau et l'espacement des larges
l'entes. C'est l'image souterraine des mille bras par où s'écoulent les eaux
du delta d'un grand Meuve, les canaux sont variables et multiples, ils
changent de place et de volume, s'anastomosent en une irrigation changeante
dans ses détails, mais stable dans ses grandes lignes. Ces terrains sont d'une
extrême utilité, car ils donnent des cours d'eau à régime régulier, des
sources pérennes, des eaux alimentaires recherchées ; ils fournissent par
exenq)le les eaux du bassin de ['\\re et de celui du Lunain utilisées par la
ville de Paris; l'indie, la Vienne, la Gartempe se stabilisent par ces teirains.
Le niveau de la mer est si bien le plan directeur ipa' le mouvement de la
marée a une influence capitale sur le niveau des rivières et des nappes de
la région côlière, par exemple la plaine maritime qui s'étend depuis Calais
jusqu'en Danemark, n'est habitable que parce qu'on peut en écouler les eaux
à marée basse, les eaux appai-enles comme les eaux souterraines s'amon-
cellent deux fois en vingt-quatre heures devant un obstacle imperméable qui
est la haute mer même, et elles reprennent leur éxaciudion pendant un nondtre
d'heures variable suivant l'altitude négative des suifaces en arrière des dunes
ou des barrages artificiels. 11 existe cependant dans ces régions des eaux
iid'érieures à celles du luveau de la mei', mais ce sont des nappes captives
dont les eaux proviennent d'inlllti-ations lointaines et (pii tendent à reprendi'e
letii- niveau sitôt qu'on leur donne une issue; elles nul foicément une commu-
nication d'éciuilibre, mais elle est lointaine.
Connue les divers genres de terrains dont nous avons parlé peuvent se
li'ouver réunis dans une même région, sur une même verticale; on en déduira
«lu'il peut y avoir autant de niveaux d'eau (pi'il y a de couches imperméables,
et chacune de ces nappes se cunduit indépendamment de toutes les autres ;
elles cascadeiit les unes au-dessous des autres en cln'ichanl toujours le plan
le plus bas, à la recherche d'un plan inférieur au-dessous duquel aucun
écoulement n'est plus possible. Nous savons que la ligne d'impeiméabilité
du tréfonds i-emonle souterraiiuMnent depuis la mer jusqu'au centi-e des
(•(intiucnts et cette ascension des eaux connneuce dès le pied des collines (jui
bdrilent la mer et dès l'estuaii'e des lleuves ipii s'y di'versent; les eaux di'S
neuves et rivières jouent, par rapport aux eaux des collines latérales, le
même rôle que la mer joue pai' rapport aux eaux des lleuves, elles en arrêtent
et lèglent l'écoulement. En cas d'inondation, la hauteur des eaux du fleuve
fixe tes venues latérales et constibuî des réserves dans les roches perméables
ou semi-pei-méables des berges et des coteaux voisins; la gravité du lléau
porte en etle-mônie son ^itténuation. Inversement si, par exemple, le canal
maritime de Paris à la mer était exécuté sans étanche, le niveau de la mer
étant amené à Paris, il se produirait une chute des nappes de la vallée et un
152 G. -F. DoLLFi'S. — Géologie el. Circulalion générale des Eaux.
dessécliemenL longilutliiuil de tuiile lu région, aiaiiicl il serait iiiipussible
de remédiei'.
Il est nécessaire cependaid d'iididdiiii'e ici (|iiel(|iies données géologiques
plus délicaUis, plus approfondies, suc l'inelinaison des couches, ce que
nous avons dit jusqu'ici se i apportant spécialement aux assises massives et
liorizontales. fjuand les couches onl été déplacées et qu'elles s'élèvent plus
ou moins obliipiemeid, et pai'tois jusqu'à la verlicale, les conditions de
perniéaliilité persisteid, mais celles de la direclion d'écoulemeid sont prn-
i'ondéiiient niodiliée's. H y a des surfaces de réception dont les eaux échappent
ainsi souteri'uinement au bassin géogi-apliitiue apparent dont elles font [lartie.
I.a pente apparente du terrain ne peut donner aucun renseignement positif
sur l'inclinaison réelle des couches profondes, dans les régions monoclinales,
(pu soid si nond)reuses, il y a juste la moitié des peides des vallons secon-
daires (jui sont en coidradiclimi ou en olili(pie avec la pente l'éelle des assises.
V. — Dans les pays de montagne les renseignements géologiques doivent
êlre complétés. Il faut étudier à la boussole la direction du pendage des
couches et en mesurei- l'inclinaison, relever les failles, cassures; les lignes
des points hauts (anticlinaux), celles où les couches sont au conlraire au
plus bas (synclinaux) et l'examen attentif d'une carte géologique est néces-
saire, mais il ne sutht pas de regarder la carte, il faut en lii'c la légende on
l'explication, il faut savoir la texture de la roche qui est représentée pai-
(iia(|ue couleur pour savoir comment elle se comporte en profondeui-, au
point de vue de rinllltralion des eaux. Il faut distinguer les lerruins de coii-
rcrl,ui-e, ceux qui forment un manteau superficiel, (les Ifiraiius de struchire,
(jui constituent l'ossatui'e réelle du sous-sol. Il existe fréquemment dans les
terrains supeiticiels un régime des eaux très importaid; c'est dans les alhi-
vions des grandes vallées que s'alimentent la plupart des plus grandes villes
de l'Eui-ope; à la base des limons des pays de plaine, sous les terrains d'alté-
ration suiiertuielle, et la composition, le volume, le régime de ces eaux sonl
absolument distincts de ceux des eaux pi-ofondes, bien que ces deux niveairx
distincts linisseid toujours par se i-ejoindre à une distance plus ou moins
grande; le courant du lieuve étant toujours le dernier point de réiuuon
générale.
Dans le Nord de la France, le niveau de base des vallées parait s'èlre
abaissé depuis le l'ieistocène, et elles sont remplies par un diluvium aqnifère
iuiportaid au-dessous de leur fond, mais dans beaucoup de vallées i\\\ Midi
le idveaii de base s'est relevé depius le l'ieistocène, les vallées continuent, à
s'approfondir, le diluvium est en belles terrasses au-dessus des berges, et
les eaux de sa base cascadent dans le lieuve quand les bei'ges soid argi-
leuses, ou s'y inrdireid quand elles sont sableuses.
Il est Ixvn d'ajoulei' (juc, dans les pays de hautes nuodagnes, les précipi-
tations atni(ispliériipi(>s sont bien i»lus abondantes, (pie la pente (pu est
inqi(M-tante joue un inle prépondérant et (pu' les iidiltralions passeid. au
second plan. Les recherches d'eau y prennent sinionl le caractère d'une
canalisation: les gi'aiids éboidis. les amas (liiu\icns on glaciaires, les (l(''pi"its
lini(incu\, fdiirnisM iil à leur base des (!au\ lllli'ées aliondaMlcs. Dans ^-i'A
régions on consultera avec avaidagc les caractères de la végélation (pii oïd
été développés par l'ablié l'aranu'lle, la présence de plantes s|iéciales, leur
abondance, leur vigueur, le contraste avec d'autres points moins favorisés
cil eau pciiiiancnte, sont des données d'une interprétation facile ipii liiinipcnl
rarement et dont les sourciers font un fréquent usage.
VI. — Dans les jiays d(! plaine, le point ca]iilal jioiir l'étude des nappes
est de connaître l'altiliide de la margelle des imils et de mesurer leur pro-
fondeur coiiipl(''tc. ainsi (pie le niv(>au de leurs eaux. Commi^ liabiluellemcnt
G. -F. lloi.ij'iis. — Gciilnyir cl Circiildlkm gcnérala des Eaii.r. 153
ilaiis les (■iiiii|i;ii:[iics les |uiils Sdiil t'ails sans ô|uiispnir'ii|, iin'ils soni cit'USI^s
M h |ii('(ls iii(iiiill'''S 11, leiii- pinfiiiiili'nr iri(li(|ii('rii iîriii''i-al('iii('iil. le niveau sla-
liquc (les iitM-iodcs ilo sécliprcssc, laiidis iiiic l'épaissi'iir (1(^ l'eau domieia uii
i-enseigiieinent en relation avec l'abondance des pt-éripilalions almosplié-
liipies des saisons antérieuies. l/allilude absolue de la nappe dans un
grand noinbi-e de jmits. i'e|)i)iié<' sur une carie, diuuiera la dii'cclion de la
pente de celle nappe, la souicc de sim bassin d'aiiincntalion. Les nappes
sont comme les ri\ièi-es. elles ne sont jamais linrizoïdales; leurs eaux clie-
minenl plus leiilemeid que i rllcs des eaux s'écoulant h découvert, mais elles
se déplaceid sûi'enieid. I.i'ur \ilesse est en raison des dillicultés qui les
|-elai-dent d di' l'abondance drs eaux iriidillralion qui les poussenl. Il y a
cinqnaid.e ans déjà Delesse a dressé une carie hydrolngifiue i\u départeinent
lie la Seine (|iii nioidie jiai' des cnuilics dr'croissanles veis le tleuxe le niveau
de la, nappr pi(iu\('' par les inilliris de piiils exislant alors dans celle région
Iles babitée.
Dans les pays de najqie, la haiilrur des eaux est gouvernée par l'aiinn-
dance des précipilalions atmosplK'riques des mois d'hiver et elle a sa réper-
cussion non seulenient dans les puils, mais dans les sources et dans les
vallées sèches, et souvent le |)oint d'émergence est variable suivant Irs
années. En Beauce, les i-ivièi-es de la (lonie. de l'Essonnes, de la .Tuine, etc.,
ont leur source à plusieurs kilomètres en amont ou en aval, suivant l'humi-
dité des mois anléi-ieurs; on comprend que l'élévation du plan d'eau, qui
peut atleimli'e 4 à Ti mètres, déplace de i ou 3 kilomèlres le poini d'apparilion
des eaux, et cependant bien peu d'iiabilants se rendent compte de cette
relation de cause à effet.
Nous avons dit qu'il y avait aidant de nappes que de niveaux imper-
méables, la Brie nous en fournit un exemple intéressant. Il y a une première
nappe très haute, sur les plateaux, à la base du Limon, nappe précaire qui
peut disparaître à la fin des étés secs et ne donnera jamais qu'un faible
volume. Une seconde nappe, plus importante, lègne sur l'Argile Verte qui
arrête les eaux ayant filtré à travers le calcaire de Brie et qui prend aussi
les eaux du limon, la qualité est médiocre et l'abondance relative: souvent
gênante pour la culture on cherche à s'en débarrasser par des drainages,
on la conduit à liane de coteau oii elle s'absorbe dans les fissures du calcaire
de (Ihaiiii)igny. Beaucoup plus bas une troisième nappe, relativement abon-
dante, i-etenue par les marnes inférieures au gypse, s'épanche par de nom-
breuses sources, étant encore au-dessus du niveau des deux Morin ou de la
Marne. Vient ensuite un quatrième niveau d'eau qui est celui des rivières et
de leurs allliienls iirinci|)aiix, ipii roulent sur des terrains très variés, et qui
lorme le niveau de base d'équilibre liual des eaux. Mais ces horizons mouillés
visibles ne sont pas les seuls; on trouve par forages dans la profondeur un
niveau abondant, dans l'étage Sparnacien (Lignites du Soissonnais) qui s'ali-
mente vers l'iisl dans la l'égion élevée où les sables de cette assise arrivent
à découvert et dont les eaux tendent à reprendre leur niveau statiipie. Il \
aurait encore à plus grande profondeur à rechercher li's eaux ascendantes
à la base de la craie, dans les sables du Gault, à fibO ou 700 mètres de pro-
fondeur, et nous savons qu'un puits de recherche est en bonne voie dans ce
but à Mourmelon-le-Grand,
VU. — C'est dans les sables que les eaux sont généralement les plus abon-
dantes et les plus régulières, mais il est souvent ditlicile de les saisir; l'eau
et le sable birment une émiilsion qui engorge les pompes, l'approvisionne-
ment est un véritable supplice de Tantale ; les nappes dans les sables de
Beauchamp, dans ceux de Fontainebleau sont dans ce cas; pour remédier
à cette ditTiciilté. il faut luber les nuits, les cimenter au liesoin, les descendre
154 G. -F. Dnr.LFUS. — Gcologic et Cirnilalkm générale des Eaux.
plus profondéni(-iii o{ mPiii nii pciil remplir les tubes de cailloux de ^losseur
déci'oissnnle sur plusi(Mir.s inèfres d'épaisseur, en s'arrêlant au crible de
.■') niilliiiièlies. \,r driiil (1rs jjuiis dans les sables est frouverné par la grosseur
du grain, et il vaul mieux augmenter le nombre des puils, en les faisant
syphoner les uns dans les autres, que de demander trop à un seul. Le dia-
mèlie de tubage doit être aussi proportionne h la nainre du sable, an debà
dnii ei'ilain diamètre le déliil n'auginenle plus. Ceitains amas sableux
cxisii'rd, siius une forme Iciilieulaii'e, ils s'épuisent et ne donnent plus au
liiMil d'un cerlain lemjis ipi'uu volume réduit.
VIII. — C'est principalement dans les régions calcaires que la circulation
des eaux soulei-raincs peut prendre un caractère mystérieux. Les calcaires
sont rarement iierméables par eux-mêmes, mais ils sont fréquemment.
fissurés, et l'eau circule par ces fissui'es; comme ces fissures sont très irré-
gulières en largeur et en étendue, elles ne paraissent obéir à aucune règle
et les baguellisanis peuvent se donner carrière; cependant ce désordre est
plus apparent que réel ; la nappe de fond existe dans les pays calcaires
comme ailleurs, et si localement elle ne paraît pas exister, c'est qu'on est
tombé sur une roche absolument compacte, nullement fissurée : dans ces
conditions on peut descendre beaucoup au-dessous du niveau de la mer sans
rencontrer d'eau sérieuse, c'est ce qui est arrivé par exemple à lîar-le-Duc
(TMeiise) et à Chézal-Benoist (Cher) où on est descendu à 450 mètres et
240 mètres de profondeur, sans aucun succès, à travers le Jurassique.
Parfois les eaux des calcaires ne correspondent qu'à un réseau très limité
qui se vide au cours du pompage : ailleurs elles communiquent à grande dis-
tance avec des rivières, des cavernes, des bassins très mouillés, et elles
pi'ésentent une abondance indéfinie, elles demandent une grande circonspec-
tion au point de vue de la potabilité, elles ne subissent qu'une épuraticm
médiocre et sont fréquemment polluées. M. Van den Rroeck a montré, par
contre, le pouvoir filtrant des calcaires magnésiens.
La composition des eaux joue un rôle important dans leur épuration; les
eaux calcaires détruisent rapidement les matières organiques, tandis que
les eaux brunes, siliceuses, les maintiennent; elles réclament donc un trai-
tement chimique absolument différent. Dans les ré.gions calcaires on doit
conseiller de faire les puits et forages à grand diamètre, pour avoir plus de
chance de rencontrer des fentes plus nombreuses, on cherchera les régions
faillées, les points où les couches peuvent se trouver un peu froissées,
ondulées, dénivelées, d'une manière ou d'une autre, et il peut y avoir de
gi-aiides divergences entre des points très voisins : il faut entreprendre les
travaux dans les points bas, dans les vallons, h la rencontre des dépressions
sèches, ne pas s'entèler. quand on a dépassé le niveau statique, et changer
d'emplacement, quand la géologie ne signale pas de couches perméables,
dans la profondeur. Dans ces terrains, l'indication de points précis où
passent des flux souterrains reste en quelque sorte dans le domaine de l'ins-
piration el de la fantaisie divinatoire, mais ils sont une exception.
IX. — Je ne dirai qu'un mot des puits artésiens: ils ramènent au jour une
eau emmagasinée dans la profondeur dans quelque couche perméal)le qui
s'approvisionne à une grande altitude et qui va se déverser souterrainement
en mer. dans un fleuve, à grande distance, ou dans une autre couche, en
quelque point plus bas. Chaque bassin présente des conditions spéciales,
mais parlout c'est l'application du principe des vases communiquants. L'iné-
gale porosité détermine de grandes inégalités dans les débits et les pertes
de charge s'observent dans la nature comme dans nos canalisations artifi-
cielles. Les forages qui rencontrent des couches sableuses grossières per-
méables, alternantes avec d'autres argileuses imperméables, peuvent donner
Cr.-F. DoiJ.FUS. — Géologie et. f'irciilalion (jétwralc des Eaux. 155
plusieui's iii\i';iii.\ Jiscpiidaiils, mènin jaillissiinls ; c'est le cas du forage
d'Agen (jni a ii'iironlré cinq nappes artésiennes de puissance ascensionnelle
vi de di'hils croissanis; soiivciil les niécoinples iiroxiciuir-nt d'une mauvaise
lccluii(|ue cl la Icchnitpie des puils forés est toute une science qui ne s'ap-
prenti pas en un jour.
X. — Il est indispensable de dire un mot du volume des eaux souterraines,
et pour fixei' les idées il faut en premier lieu s'enquérir de ce que peuvent
donner les précifiilalions atmosphériques; le régime des pluies en France
est bien coiuni jiar les pulilications annuelles du bni'eau [nétéor()logiquc >
laissant de côté les l'égions montagneuses, on peut dire que l'épaisseur d'eau
varie de 50 centimètres minimum à 1 mètre; il y a de grands cliangements
d'une année à l'autre et souvent entre des stations très voisines : on peut
cependant estimer que la bauteur d'eau absorbée par le sol oscille entie
1") et .30 centimètres d'eau, on peut compter sur I.'IO à .lOO litres par mèlie
carré et par an, soit t.îiOO à 3.000 mètres cubes à l'hectare el une reprise
théorique possible de i à 8 mètres cubes par jour. 100 lities minimum ?i
l'heure. Mais une surface d'un hectare est insignifiante en hydrologie, et
d'autre part le captage complet des eaux tombées sur une surface donnée
est une quasi-impossibilité. Le volume d'eau que peut donner un puits ou un
forage est donc presque impossible à prévoir a j)iinrl: ce qu'on peut dire
à ce sujet ne peut se baser que sur le résultat de travaux analogues exécutés
dans la même région et dans les mêmes conditions, et encore il ne faut donner
des chiffres qu'avec prudence. Trop de facteurs mal connus interviennent :
la largeur des fissures, grosseur des grains du sable, altitude, position des
puits voisins : des essais de pompage intensifs et prolongés sont souvent
nécessaires pour nettoyer les canaux souterrains et l'eau trouble du début
n'est pas un mauvais présage pour l'avenir. Un moyen fréquemment employé,
mais dont il convient de ne pas abuser est de mener les forages au-dessous
du niveau statique et de descendre l'aspiration profondément, on crée ainsi
un appel des nappes attirées à grande distance dans la profondeur : les
hydrologistes belges donnent h cette méthode le nom de rnhnffpmnif de In
nappe ; on a des exemples oi!i le volimie obtenu a pu être doublé, mais la
force à emplover pour puiser croît beaucoup plus vite que le rendement qui
ne tarde pas à devenir stationnaire.
XT. — T/approvisionnement en eau potable d'un particulier n'a pas d'ana-
logie avec celui d'une commune: la limite de la surface, celle de la dépense.
la quantité h obtenir, la faculté d'expropriation n'ont rien de comparable.
Pour une commune, les points dominants sont l'abondance et la pureté
de l'eau à fournir, mais elle a généralement le choix du terrain: pour obtenir
ime eau de bonne qualité on s'éloignera des habitations à une distance de
200 h 300 mètres, suivant la nature du terrain, hors de toute cause de cont<n-
mination. en amont des égouts et de la région d'évacuation des eaux usées:
nous connaissons des communes qui prennent, bien à tort, leurs eaux ali-
mentaires en aval, à proximité du déversement des eaux ?vsiduelles. On
cherchera donc un point en amont vers le bassin d'alimentation, bassin
forestier, inculte si on peut: h défaut on v fera prendre un arrêté de péri-
mètre de protection. Les conditions de dépense, de technique, de distribu-
tion, sont subsidiaires, et les circulaires du Ministre de r.\gricnlture en
France ont donné avec raison le pas h la recherche de l'eau pure comme
étant le fait primordial, tl v a liien la possibilité d'une épuration postérieure,
mais c'est une opération toujours coûteuse et toutes les mélhodes jusqu'ici
préconisées n'ont donné le p'us souvent qu'une tranquillité illu.soire.
Pour un particulier, la solution du problème d'une bonne alimentation n'est
pas toujours possible. Il peut se contaminer lui-même, ce qui est fréquent;
156 G. -F. n()l,l,l''t'S. — G(''(iliifjii> cl ("trriihilidii ijéjuniih' des lAiii.r.
il peut èlrc empoisonne par ses voisins, sans «pie la ié^islalion ar-|iiell(> lui
pernieile de se défendre iitilemenl. Il liésiiera trop souvent à éioiijnei- son
point de jjiise, il reculeia devant la dépense d'un(> eanalisalion de iiuciquc
longueur. Il devient falaleineid la proie des pronietlcui s, des sourciers
irresponsables. Cependant dans les pays de nappes les enii)lacenients sont
prescpie indifférents, ils sont tous bons, pourvu qu'ils ne soient pas au voisi-
nage de gouffres, de puits absorbants, d'inliMrations suspectes ; il importe
de ne pas faire connue à Laon. à lîonneval. ele., ofi l'on va repiciidre une
nappe locale qu'on a salie, il |)oiiri'a se cdulenler de puits moins lai'gcs, d'un
diamétr-e intérieur nunimum utile de f'iiO, toujours entièrement murés au
moitiei- de chaux et pilonnés à l'extérieur, ou de forages d'un diamètre
moins important, mais adaptés à leur profondeur probable, la dépense d'un
sondage étant loin d'ailleurs de croître comme son diamètre. On aura tou-
jours i?déi-èt à commencer les forages mécani(pies au fond d'un puils oïdi-
naire descendu à la pioche jusfiii'aux premières eaux: il faudi'a spécialemeid
éviter tout travail en galerie cpii peut se trouver asséché par l'abaissement
du niveau statique, et tout travail avec épuisement toujours extrêmement
coûteux et d'une exécution matérielle difficile.
XII. — Api-ès tout ce (jui vient d'être brièvement expliqué, |)eul-on dire (pie
l'hydrologie n'exisie pas comme science et que nous sommes encore dans le
domaine de l'empirisme? Nous avons un corps de doctrines fixes, des rai-
sonnements que tout le monde peut apprécier, des données expérimentales
nombreuses et concordantes que les sorciers ignorent alisolument, et si dans
le détail quelques précisions nous manquent, nous expliquons pourquoi elles
ne soid pas possibles à fourinr: il est douteux d'ailleurs qu'on puisse jamais
donnei' des allirmalions (■om])lètes sur des phénomènes qui ne relèvent en
rien des matliémaliipies, mais qui sunl ilii dnmaine des sciences naturelles.
Paris. Gustave-F. Dollfus.
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
fSinlrj.
l'arnas.siiis Mnemn.sijiie, Linné, a été observé dans toute la chaîne des
Pyrénées, dans beaucoup de localités des .\lpes et à la Sainte-Baume par
Harold Powell. L'Espèce a-t-elle été rencontrée dans les montagnes du
Massif Central et du Jura? Il serait très intéressant de le connaître. Mnrmn-
sijne est une Espèce piintanièie; elle varie surtout par mélanisme.
Apurhi ('nilieai, Linné, répandue depuis la lîretîignc jusqu'au .laiKUi :
paraît éteinle en Angleterre ou sur le point de l'être: semlilc se rarélipr dans
l'Uuest de la France; cependant y est encore abondaid.e, certainc.s années.
Il serait intéressant de constater si VAporia Cralaegi, très nuisible parfois
aux jeunes plants de pommiers, tend à disparaître de certaines localités
françaises. Cette année 1913, je n'en ai pas aperçu un seul échantillon aux
environs de Rennes.
Charles OBlilîTiiii!. ' nr consullalion lépiduplérolog'Kjui'. là?
l'ifiis CdUidice, Espcr, n'Iiiihilc i|nc 1rs liniils siniiinols dos Alpes et. des
Pyrénées. Les abeii'alioiis sonl liicii t-nics. (Icpcinlaiil il y a des cxcniplaires
lùiit à fait mélanieiis. Le inélanisme <iMi allcinl. la l'icris CalUdicr esl exac-
leiiieiil de mêiiie dis|)Osilioii que le inélanisme conslalé jus(|u'ici chez Dapll-
(lice, Shnpldiiin. Iii<issic;i\ Napi, lliip;i\ c'esl-à-dirr; consislanl en un semis
é|)ais d'ahunes noirs sui' le fond iilanc des ailes.
Pirrls Daplidicc, Liiuié, très eommimr en Algérie, en Espagne, dans le
su<l de la France, ne paiail en Anglelerre (|iraccidente||enienl. De nu'-me elle
n'est qu'accidentelle sur les côtes l)r(>t()nnes de la Manche; mais elh; est bien
fixée dans l'intérieur de la prescjn'île arnioiicaine où elle vole depuis le
printemps jus(]u'à la fin de l'été, autoui- des rochers qui émergent du milieu
des landes. Il sciait intéressant de savoir si IPiplidice se trouve tous les ans,
dans les déparlemenis du nord de la France, ou bien si elle ne s'y montre
que de loin en loin, connue i>cU<i ipii a été rencontrée jadis aux environs de
Laon et qu'on n'y a vraiseml)lablement pas revue depuis 50 ans. Daplidice
donne une aberration d'un beau jaune soufre qui peut se présenli'r au nord
aussi bien qu'au midi. C'est ainsi que je possède 2 cT bien semblables de
DiipUdice-SulpImrea: l'un provient de Cliartres et l'autre de Biskra.
I In observe chez Daplidicc deux formes saisonnières :
licUidicc, au printemps, distincte par l'atténuation de la maculature
noire de ses ailes, en dessus,
et Albidicc, en été, dans l'extrôme-sud, presque dépourvue des taches
jaune verdàtre, en dessous des ailes inférieures.
Pioris Napi, Linné; Pieris Papœ, Linné; Pieris Brassicœ, Linné; ce sont
les trois Espèces les plus communes de Lépidoptères dans presque toutes
les régions de l'Europe occidentale: cependant ces trois Piérides générale-
ment si abondantes partout, répandues dans les plaines et en montagne,
voltigeant dès le premier printemps et animant encore de leur présence les
jardins, aux derniers jours de l'automne, paraissent insuffisamment connues.
lin Entomologiste de l'Artois, M. Postcl, a eu l'idée d'étudier soigneuse-
ment la Pieris Napi, en ses diverses manifestations saisonnières. .T'ai vu
à l'exposition de Genève d'abord et j'ai plus tard reçu en communication
à Rennes, les documents réunis par M. Postel.
Je déclare m'être instruit au delcà de tonte prévision par l'inspection atten-
tive de la collection des Pieris Napi formée aux environs de Foncquevillers.
Mais je n'ai pas eu le temps de travailler la question et je ne me crois pas
actuellement en mesure de disserter sur la Pieris Napi, avec quelque
connaissance de cause, pas plus d'ailleurs que sur ses vulgaires congé-
nères.
J'ai vu, dans la collection Postel, des variations insoupçonnées jusqu'ici
l>ar moi, de couleur, de taille, d'accentuation des ombres qui accompagniMit
la nervulalion, surtout des ;ules inférieures en dessous.
J(ï crois donc rendre hommage â la vérité, en déclarant ici que je ne
connais point assez les manifestations saisonnières de nos plus vulgaires
Piérides, pour avoir le droit de dire autre chose que ceci : l'étude des Pieris
Nil pi. Ihipœ et Brnssicas reste à faire: elle est ouverte à tous les Entomolo-
gistes de bonne volonté.
Les Pieris en question ont normalement le fond des ailes blanc ; les cf
peuvent être jaunes, comme Doplidice-Siilphiirea.
En Amérique du Nord, Rapse, qui y fut importée depuis trois quarts de
siècle, y est devenue assez souvent jaune et donne la variété Novangliie,
Scudder. Dans les montagnes d'Europe, les g Napi deviennent noirâtres et
ITjS Chniles OiiEmilini. — Une consul lalion lépiduplcmlogiquc.
offreni l;i foi-nir Bii/nnix. On (l'oiive des cxoiniilniics iniMaiiisanls iiussi bien
l'Iiez lUdssicx f|ue chez Napi (4 le niélanisme esl prodnil,, comme chez CaUi-
(Ucc, par un semis plus on moins serré d'écaillés noires.
Je prends donc la liberté do l'ecommander <à tous les T,épidopléristes
l'élude miiudii'use des l'inris qui se renconlreid. dans les enviions de leur
lésidence. Il (•(inviciidia de noter l'époque de la eaiilni'e de chaque individu,
delà est très essenliel. Plus lai'd, avec des documents suflisamnieut abon-
dants, on pourra écrire d'intéressantes et exactes observations sur les
Picris fi-ancaises. D'ici là je considère que fouie disserlatioii serait préma-
turée.
PJc/'/.v Mdiiiii. y\;\\c\\ assni-i''nirid une Espèce distiiicle: <im la. Iimiuvc depuis
les i'vrénées orientales jusqu'au sud de la Iyoii-(\ vers l'Ouest, et jusqu'aux
enviions de Genève, vers l'Est.
Ea l'ieris Manni échil deux fois par an et elle pi'ésente deux formes de
saison : 1° vernale : Manni, et 2^' estivale : Rossil. La chenille, maintenant
bien connue, est distincte par sa tète noire. J'ai pris Manni dans les Pyrénées-
Orientales et en Savoie. Je possède en outre des exemplaires récoltés à
Angoulème, en Poitou, en dironde, dans le Gard, à Hyères, à DiErne. à Nice,
à Ansrers. Je ci'ois que la Pipri.s Manni est très répandue dans le sud et le
centre de la France: mais il serait utile de noter toutes les localités où l'on
a authentiquement trouvé la Piéride en question. Son vol la différencie de
ses congénères. A Âix-les-Bains. elle n'est pas rare dans le bois de Corsuez.
Anthncharis Euphcnnides, Slgr.. très abondante en Provence, Languedoc
méditerranéen et P>oussillon. Je l'ai vue jusqu'à Avignon vers le nord; mais
monle-t-elle plus haut? erraliquement. elle a été observée dans les Hautes-
Pyrénées. Elle varie passablement et généralement par albinisme plutôt que
par mélanisme. La tache apicale aurore peut être plus claire; le fond jaune
des ailes peut devenir plus pâle ; les parties brimes, vers l'apex des supé-
rieures, peuvent disparaître ; la tache apicale orangée peut être fortement
soulignée de noirâtre, comme inversement elle peut être dépourvue de toute
séparation noire d'avec la teinte jaune du fond. Les Q, privées de la tache
apicale orangée qui est caractéristique des cf, varient beaucoup elles-mêmes.
Tl y aurait lien de noter les localités vers le nord où s'arrête VAnthocharis
Enphennide'!. La limite de son habitat reste inconnue.
Anlhnchnris Cardnmines, Linné, l'un de nos plus jolis papillons messagers
du printemps. Je crois que Cardnmines habile toute la France: il vole assez
haut dans les montagnes; mais il serait très instniclif de noter exactement
les localités où on ne l'a point observé. On peut rencontrer des Cardamines cf
avec le fond des ailes jaune et non blanc, avec la tache apicale pâle et même
jaune verdâtre; il y a des albinos complets et cet albinisme atteint également
les deux sexes. Le point cellulaire noir peut être très gros ou très petit ;
il peut être relié par im trait noir épais au bord costal. T_,es variations sur
le dessous des ailes inférieures sont presque individuelles. Je crois que d'une
niaïu'ère générale, dans l'ouest de la France, Cardamines se raréfie très
sensiblement. En est-il de même dans les autres contrées ? Cardamines
habite en Irlande, en Angleterre, en France, depuis le Finistère, jusqu'au
Su-tchiien, aux frontières orientales du Thibet et en Sibérie. On le trouve au
bord de la mer et jusqu'à une altitude de 1,600-1.800 mètres dans les
Pyrénées, Il éclôl au mois d'avril, en pays de plaine, et en juillet, en haule
montagne. Il n'y a partout qu'une génération annuelle.
Rennes. Charles Oberthùr.
fA suivre).
Caziot. — A propos des Ilclix aculn, barUitra. creniilulu l'I conica. 159
A PROPOS DES HELIX ACUTA, BARBARA, CRENULATA et CONICA
Dciiis son coiiiplc rendu tJ'cxciirsion à Ma /.argues prôsonlô par le 1)'' Collr,
h la Société Mnnécnne de Provence, le 12 décembre 1911, ce savant collègue
l'ait remarquer, à propos des rcclicrches maiacologi(]ues faites par lui dans
la région pi"overirale, que j'ai désigné dans mes Eludes sur la l'aune des
Moihis(|ucs des Alpes-Ma.rilimes, sous le ikimi de crnniJaUi Miillei-, l'IIelix
qu'il avait l'Iiabilude d'appelei' Irochoidt's l'oirel (non I.ocdrdj, Ilclix (pie
j'aflirnie ne devoir exister qu'au sud de la Méditerranée.
I.ocai'd, en elfe!, dans son Prodrome de 1882, désigne par le nom de
Irochoidrs- l'oirel l'IIeiix (pii est réellemenl Vlli'Ii.r rrcmiJaln Miilli'r. i'in 1S!).'{,
il a reconnu son erreiu' el l'a corrigée. Il C(jruiaissail p'uirtaid le travail de
Saint-Simon sur les llelix dii groupe clcgans paru en 1882, ti-avail dans lequel
cet auteur piouvant qu'il existe trois types dill'érents réiuiis sous ce même
nom de trochoides :
r Le trochoides typique à ouverlure anguleuse et à fdet carénant fdifoi-nie.
C'est (toujours d'après Saint-Simon) celui de la Galle (Algérie).
2" Le conica de Draparnaud vivant à Cette pourvu d'une 'ouverture très
peu anguleuse et d'un filet caréné plus prononcé.
3" Le crenulala Mûller que l'on recueille sur le littoral de la Provence et
qui est caractérisé par une dépression spirale très marquée et des
tours lurriculés.
C'est donc Saint-Simon et non pas moi qui ai affirmé que le type de VHeJi.r
Irocfwides ne se trouve qu'à la Calle, au sud de la Méditerranée. Je suis au
contraire très perplexe à ce sujet, car j'ai vainement cherché à me procurer,
de la Calle, des spécimens répondant à la description succincte de Poiret :
« Testa conica, uml)ilicata ; anfractibus convexis subcarinata : aperlura
tiansversè lunata, D. 0,007 (Poiret, Vo]iaqe en Barbarie, II, p. 2î), 1702).
Je n'ai reçu de ce point, récolté sur les dunes, où doit se trouver ledit Hélix,
que des Hélix conoidea Draparnaud. Ce sont ceux que je
représente figure 8. Tl n'y a pas d'indécision à cet égard.
Quant à VUelix crenidata que le D"' Coite avait, dit-il,
riiabitude d'appeler trochoides, il est bien caractérisé par
sa dépiession spirale très manjuée et ses lours lurriculés.
Je l'ai figuré au n° 8, vue de face. T/espèce vue de dos
^to ^ ''^' "^'^ variété colomasensi.s: elle diffère du type par la
^^W |k^- ^ double carène qui orne le dernier tour.
Pour bien indiquer les différences que présentent les
espèces de ce groupe lorsqu'on les recueille sur des points
différents, plus ou moins éloignés les uns des autres, quel-
ipiefois même dans la même localité, j'ai figiué des flelix
conica Di'aparnaud.
Figure 1 de Bône.
— 2 du château d'If, à Alarseille.
— .3 de Corse, à Saint-Florent.
— 4 de Corse, à Ronifacio.
— :> de Contes, .\lpes-Marilimes.
0f ^ - 6 d'Alger.
"* "' La figui-e 7 l'eprésente, je l'ai déjà dit, VHelix crondala
de Bandol (Var) et ma variété colomasensis. La figure 8
VHelix conoidea de la Calle (Algérie),
160 Caziot.- - .1 prupas t/tw ilcli.i: acula, barbuni, crenulnln cl cunira.
J'avoue ([lie j'ai aussi la conviclion ([uo Vllcli.i: Icnc.sli-ls Cliemnitz, Peimant
psl la inôiuc rhosc ijun Vllclir clv<iii\is ('.iiiciin. Au poini de vue des caraclères
oxléi-ieiH-s (le la cniiuillc, Imis les miniiticux spéeiitioiis (|ue je possède de
liùuc, d'Alger, clr., ne diflèreid en rien de ceux que j'ai iceueiiiis dans loule
la l'I■((venc(^ Lès ('aracières dinV'renticds, aecusès pai' .Saiid-Siinon, s'elTaeeid.
i]uand (in exanune uik; ij;i-ande (juanliié d'individus.
Dans l'arliele du I)'' l^otle, on lit aussi ([ue la synon\nde de VUclix uciila
Mi'dler est un véril.abio casse-tête et que j'ai pris, dans ma Faune des Mol-
lusiiues des Al|ies-Mari(inies, le contre-pied des conclusions de mon feu ami
l'"ai,'(il. J(î me suis sans doute mal exprimé. Je me suis, au coidraire, appuyé
siu' les iiidiralions données par mon i-eG;i'etlé riillèi:;ue, dans ses Glaïuifics
malacologiipies, parus en J8K;t (non 1888). Fagtd a pi'ouvé : I" que ïllcli.r
barhara de Linné (moins eflilé (|ue VlIcUx (u:.iila Muller) esl synon\ine de
IhiHniiix aciilu.s Drapiiniaud et non des autres auleuis.
2" Que Vlleli.r dciilii Mi'dler (espèce dans laquelle le rap|iorl di' la longneni'
au diamètre est jdus grand qm^ chez Vllfli.r liiirlxira, pour i)ien préciser (en
s'en tenant aux caractèics assignés liai' l'auteur, n'est autre que le Ihtlhnu.s
vciUricosus Draparnaud, Férussac, etc. (non //. aciild ou modeines).
.\utrement dit la forme ta plus oljèsc, la moins eflitée, est Vllclir aciiUi et
la foi'me la plus élancée esl Vllclix barbara,
M. Fagot a Tait remarquei- que la faute a été commise par Diaparnaud
en 1801. Celui-ci, qui conservait des doutes sur Vllcnx barbiira de Linné,
l'introduisit en synonyme du Bulimu.^ iicuUis avec un point d'iidei'rogation
et rangea dans ia variété a de son Bulimus venlrlcosus, Vllclix acula de
Muller.
Olle rlassification fut reproduite par lui en ISO;) avec la seule différence
qu'il supprimait ïllcllx liarbani de Muller dans la synonymie de son Biilimus
aciihis.
Cette ei'reur fut reproduite [lar tous les auteurs; pourtant tes descriiilions
ci-jointes de Linné et de Muller, quoique brèves, ne peuvent pas donner d(^
doute sur la valeur et les différences existant entre ces deux espèces; je dis
deux espèces, parce que Coutagne. en 181)5, dans ses » Recherches sur le
polymoi-pliisme des Mollusques de France, >/ a établi que ces deux Hélix sont
parlai tejuent séparés spéciH(piement.
Ilclix burbani Linné, I7.")8, Sysl. nat., éd. X, p. 773, n° 610.
Coipulle impei-foi-ée, oblongue, oniée de striations grossières: luul Jours
de spii'c; ouverture MibarrouHc, échanci'ée jtar l'avaîit-dernier lour, enlou
rée, souvent en dessous, d'une bande grisâtre.
Habit. : l'Algéiie.
Ilctir acula Muller, 177i, Vermn. liisl., I. Il, p. 10(1, n" 207.
Coiiuille t)huirlie. enloui-é(^ d'une baialc as.scz larfic cl nuajcàlvc le long de
la. suture et au milieu du tour le plus gi'and. Ces bamles sont entièi'cs ou
inlerrompues; sepl touis de sjiire; ouverture ovale, .sans bouirelet et sans
deids; les bandes sont ciaibli's pav transparoicc par rourcriurc. Elle vai'ie
par deux bandes sui' le tour le jilus large. Long. 4 lin. lat. 1 1/2 lin. = Long.
S millim., lat. 0.002 1/2.
Ilal)it. : Italie.
La lecture de ces deux descriplions ne doit laisser aucun doule dans res|u-it
du malacologisle.
Nice. C Caziot.
Notes spéciales et locales. 161
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Dans les Alpes. — Nous soninu's houreux do pouvuii' lassuicr les amis et coii'cs-
pdiiilanls (II- notre jouno collaborateur, M. Pierre Le Bi'un, qui a été victime d'un
accident au Mont Aurou/.c, près de Gap. — M. Le Brun revenait de son ascension,
portcuir d'uno reçoit*^ botanique fort intér<'ssant(^ {('/ir//iti(ii nurD.fic.uK , Ibrrix
(luroxira, et numbrt^ d'autres raretés) ; en desci'udant une cheminée de niicaschisU;
mauvais, il fit une terrible chute le long d'un couloir très incliné et fut gravement
blessé. — Resté «ms secoui's pendant deux jours au pied du i'och<>r, il fut enfin
rt^trouvé et ti'ansporté à l'hôpital d<î Ga)), d'où il a pu lui même nous donner
des nouv<'lles aussi satisfaisa.nt<'S qu<' possible, bien ipie son état exige encore; de
grands soins.
D.
Mantispa pagana en Provence. — Au cours d'une de mes cliasses nocturnes au
]ilan d'Aups, )-égion de la Sainte-Baume, à 700 mf;tres d'altitude, j'ai fait tombei'
d'un prunellier, le 2.3 août dernier, vers minuit, une .]/tiiitispa jxnjiinn. Cet insecte'
toujours très rare, et dont je ne connais pas d'autre capture dans la région,
appartient à la famille des Rhajjhidiens. Il forme le passage entre les Orthoptères,
en i)articulier les Mantt^s dont il a certains caractères, et les Névroptères. Ce
superbe exemplaire fait actuellement partie de la collection de mon ami
M. L'Hermittt\
Mai's<.;ille, Muséum d'Histoire naturelU^
D^ P. SiÉPi.
L'Hypnophila (1 1 Boissyi Dupuy. — Cette espèce est une des coquilles les plus
rares de la faune malaeologique française ou du moins l'une des plus difficiles
à trouver, à cause de ses habitudes souterraines; aussi l'st-elle encore peu répandue
dans les collections. Elle a été décrite et très bien figurée, sous le nom de Ziin
ISoixmji, dans le grand ouvrage de l'abbé Dupuy sur les Mollusques terrestres et
d'eau douce qui vivent en France (IV" fasc , p. 332, 1850, tab. XV, fig. 9). I<e savant
auteur la signale dans les Pyrénées françaises où elle avait été recueillie par
M. de Boissy, qui malheureusement ne se souvenait plus de la localité. Elle ne
devait être retrouvée (pi'environ vingt ans après dans les Pyrénées-Orientales.
Les anciens naturalistes roussillonnais, Alerou, Companyo, qui ont exploré ces
départements avec beaucoup de soin et en ont étudié les Mollusques, ne paraissent
jias l'avoir connue; peut-être avaicnt^ils eu l'occasion de la rencontrer, mais ne
la distinguaient-ils pas de !^an ftibcyl/iidrica L., dont elle est cependant bien dis-
tincte, non seulement par les caractères de l'animal, mais aussi par .'a forme do
la coquille.
D'après Fagot (Monographie des Espèces françaises du genre Azecn, Perpignan,
1S76), cette ri'marquable es])èce, placée par Bourguignat dans le genre Azeca, aurait
été authentii|uement recueillie par Kambur avant 1868, sous les pierres au-dessus
du Vernet, sur les |3entes du Canigou; elle serait assez abondante dans cette localité.
L(! D'' Massot ne paraît pas avt)ir connu la découverte de Rambur et ne cite ])as
Azecfi Biiixsyi Dup. dans son Enunu>ration des Mollusques terrestres et fluviatiles
vivants du département des Pyrénées-Orientales (Bull. Soc. ngrir., aciciit. et liUi'r.
lias riin'inex-Orii'iitnh'n, t. XIX, Perpignan, 1872). En revanche, il décrit et figure
dans ce travail une Frrii.'istir/a cylindrica, provenant du Mas d'Amont, près Cous-
tûuges, et qui pourrait bien être notre espèce; malheureusement ni la description
ni la figure très mauvaises l'une et l'autre, ne permettent de se faire une opinion
à ce sujet.
En 1875, un entomologiste de Toulouse, Marquet, retrouvait la coquille de Dupuy
(1) We.sferlunrl [V.tû] a ehangi'' ce nom en celui do Gompbroa, parce qu'il existait déjà un
geru'o llyimophila Foudras éinbli puur des coléoptères voisins des Attises. Nous avons cru
néanmoins dexnir eon.server dans relie note le nom d'Hy-pnophila comme plus connu.
162 Notes spéciales et locales.
sous de gros blocs de rochers aux environs de la tour de la Massane, dans les Albëres,
où il chassait les insectes hypogés, qui ont rendu cette localité célèbre parmi les
entoniuldgistcs. Elle fut récoltée de nouveau dans les mêmes conditions et proba-
lilenii'iit vers la même époque dans les montagnes au-dessus de Port-Vendres, à
liSâ mètres d'altitude, par Valéry Alayet, de Montpellier, (jui en rapporta quelques
spécimens vivants à son ami Dubreuil (v(jir Catalogue des Mollusciuos terrestres
et fluviatiles de l'Hérault, 3' édition, in J{(v. Se. Nat. Moiitpcllicr, 1880).
Eu 1878, l'abbé Dui^uy recueillait, à La Preste, Azcca Dupvyana Bourg, in Fagot,
qui ne peut être séparée, d'après le savant autinir lui-même, de sa Zua Boù.ii/i, si
ce n'est à titre de variété très légère. Voici comment il s'exprime à son sujet :
« Habite La Kourèdc d'en Ribes en face du hameau de La Forge, à travers les
» clairières du bois de chênes. Elle y est fort rare ou du moins tiès difficile à
» trouver à travers le vieux terreau sou.5 les touffes de bi:is. Chaque séance de
» trois heures ne m'a jamais donné que cinq ou six échantillons, tous morts, à
11 l'exception d'un seul, dont nous n'avons jamais pu observer l'animal qui se
» cachait à la moindre lueur. Si l'on était là au printemps, probablement on
» pourrait en avoir de vivants » (Catalogue des Mollu.sques testaoés, terrestres et
d'eau douce qui vivent à La Preste, in Bull. Soc. Hist. Nat. de Toulouse, 1879).
En septembre 1888, par un jour de forte pluie, nous avons trouvé nous-même
un bel individu vivant de VAzeca Boit~!tyi Dup. sur les rochers humides, derrièri»
l'ermitage de Notre-Dame-de-Consolation, au-dessus de Collioure, ajoutant ainsi
une nouvelle statii)n à celles déjà connues dans les Albères. De leur côté, les conchy-
liologistes espagnols ont retrouvé cette rare espèce de l'autre côté de la frontière
et l'ont signalée sur plusieurs jioints de la pi'ovince de Gérom^ (Gerona,Madremana,
Olot), Manuel de Chia, Moliuscos terrestres y de agua dolee de la P'* de Gerona,
Geroua, 1893.
■ Dans les comptes rendus de l'Association française pour l'Avancement des
Sciences, Cimgrès de Reims 1907, MM. Caziot et Fagot ont donné quelques détails
sur la distribution géographique de VUypnophila Bo/ssyi Dup.; ils la signalent,
d'après nos indications, dans les Albères (Notre-Danie-de-Consolation, tour de la
Massane), mais aussitôt après ils ajoutent : Ses stations certaines sont..., sem-
blant ainsi mettre en doute nos renseignements et la présence de cette espèce
dans les Albères, dont ils ne citent ensuite aucune localité. N'en déplaise aux deux
savants malacologistes, nous maintenons que VHypnophila Boisayi Dup. se trouve
bien dans les stations où nous la leur avions signalée et nous avons aujourd'hui
à en ajouter une nouvelle à celles que nous connaissions déjà.
Au mois de mai dernier, nous en avons découvert une colonie près de Banyuls-
sur-Mer, sur la route de Cerbère, à environ deux kilonu'tres du Laboratoire de
Zoologie maritime, sur le ilanc d'une montagne plongeant dans la mer et bien
exposée au soleil. Cette espèce vit là, en compagnie de A-/-i(ssv/c/« fullictilus Drp.,
sous des éboulis qui conservent au sol un peu d'humidité; elle s'enterre profon-
dément et ne sort sans doute de ses retraites qu'après des pluies prolongées; elle
est d'ailleurs fort rare; malgré des recherches minutieuses, renouv.dées à diverses
reprises, nous n'avons pu en recueillir que six ou sept spécimens dont un seul
vivant. Peut-être au commencement du printemps ou en automne, par un temps
humide, aurait-on la chance d'en récolter un plus grand nombre.
D'après nos connaissances actuelles, nous pouvons affirmer que Vllypiiophila est
répandue dans toute la chaîne des Albères, depuis le voisinage de la mer jusqu'à
La Preste, à 1.000 mètres d'altitude, et dans le massif du Canigou, niais qu'elle
vit en colonies isolées, toujours rares et peu populeuses. Elle est indifférente à la
nature du sol et ne craint pas les roches siliceuses.
L'esiîèee qui nous occupe a été retrouvée en dehors des Pyrénées, offrant ainsi
un exemple de disjonction remarquable. C'est encore à l'abbé Dupuy que nous
devons sa découverte en Provence, dans la presqu'île de Saint-Mandrier, derrière
le jardin de l'hôpital. Le savant malacologiste en a distribué quelques individus
à ses correspondants; on peut en voir un très beau dans la collection Bérenguier
au Muséum d'Histoire naturelle de Nîmes. M. Thieux prétend avoir rencontré une
petite colonie de cette espèce à Callelongue près de Marseille (Observât, sur les,
feiii.^mn'a, Butlleti de In Iiixtifuciô Catahoia d'/lixl- Xtitiir., 1907). Le fait n'a
rien d'impossible puisque cette localité est peu éloignée de Saint-Mandrier; mais
n'ayant pas eu communication de ces coquilles de Callelongue, nous ne pouvons
avoir d'opinion à leur sujet.
Parlant des Ferussacia, M. Tiiieux dit très exactement que l'animal des espèces
de ce genre a une coloration jaune soufre verdâtre très particulière. Il ajoute que
la Zua. Boissyi Dup. a exacttincnt la mtnie couleur jaune. Cett<^ observation ne
concorde pas avec celle que nous avons faite sur l'individu récolté à Banyuls, qui
était d'une couleur griwàtre, très pâle, presque transjiarent sur les pieds, foncé,
Notes spéciales el locales. 163
presque noir sur le dessus du corps et les tentacules supérieurs; ceux-ci sont renflés
à l'extrémité en forme de bouton, l'œil est noir et très petit. L'animal, certaine-
ment nocturne, est très timide; il se décide seulement à sortir de sa coquille lorsqu'il
est placé dans un milieu humide et dans l'obscurité, mais il s'empresse d'y rentrer
à la moindre lueur et au plus léger choc; aussi est-il difficile à observer et il nous
a été impossible, faute d'un examen suffisant, d'en faire une description complète.
Nîmes. E. Maugikr.
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois d'Octobre.
(Voir en plus les années l'.W7 1011).
Calaminta Nepeta. — Chenille arpenteuse cyliiKhique allongée, d'un gris cendré
granulé de blanc dorsalement, d'un gris bleuâtre ventra-
lement, à stigmatale plus claire. = Ttpliroclyatia semigra-
yhaUi Brd.
Calluna vulgaris. — Chenille arpenteuse rougeâtre, à tête rousse, à dorsale brune
moniliforme, à latérale.s et stigmatales jaunes interrompues
sur les incisions. = Tti/hrorlystin absint/iinta Cl.
Id. Arpenteuse d'un rose vineux, à tête rougeâtre, à dorsale peu
marquée, à latérales et stigmatales roses interrompues. =
Tcplu-uclystia Guossensiata Mab.
Id. Arpenteu.se jaunâtre à dorsale, latérales et stigmatales d'un
brun rouge. = Tephrodystia nanata Hb.
Id. Chenille allongée cylindrique atténuée en arrière, à tuber-
cules surmontés de poils verticillés partout de même couleur,
à tète noire. = Acrunicta aiiricoind F
Id. Chenille de même forme, mais non atténuée en arrière et à
jjoils plus foncés sur la partie dorsale (jue sur les côtés. =
Acromcta evphorbiw F.
Id. Chenille courte cylindrique rase, à segments bruns très nets,
à lignes dorsale et latérales jaunes. = AnartH myrlilU L.
Id. Chenille allongée à segments moniliformes rases sauf sur les
verruqueux à poils isolés. = Pyrrliin umbra Hufn.
Id. Chenille arpenteuse d'un brun verdâtre à dorsale et stigma-
tales blanches. = Teplirorlyntia scopariata Ebr.
Campanula rotundifolia. — Larvette apode sans tête distincte dans mine sinueuse
puis vésiculaire de la feuille. = Agromyza strigata
Meig. (Dipt).
Id. Puceron aptère d'un rouge brun luisant à queue et
cornicules noirs d'égale longueur à pattes noires ;
ailé noir à abdomen brun rouge; sur les feuilles de
la base = Macrufiiphiim rt/mpanulœ Kalt.
Id. Puceron aptère d'un brun foncé à reflets bronzés, à
queue et cornicules noirs, celle-là plus courte que
ceux-ci, à pattes noires ; ailé d'un brun brillant à
abdomen verdâtre; sur les sommités. = Macrosiphum
jaceœ L.
Id. Puceron aptère d'un brun rouge, à queue et cornicules
noirs, mais à pattes jaunes tachées de noir aux arti-
culations; ailé brun noir à abdomen brun rouge; sur
l'inflorescence des plantes tardives. = Macj-osip/nirii
golidaginis Fab.
Carpinus betulus. — Ohenillette d'un blanc verdâtre, à dorsale vert foncé, à tête
brune; dans un repli du bord de la feuille. = Ornix car
pinelln Frey (2" génération).
Chserophyllum temulum. — Larvette apode sans tête distincte; dans mine jaunâf le
de la feuille. = l'hytoinyia Paca Fall. (Dipt.).
Chenopodium album. — Chenillette d'un blanc jaunâtre à latérales orangées, à
tête d'un brun clair, à écusson brun noir; dans mines
vésiculaires blanches de la feuille. = Chiysopora sti-
pdla Hb. (2" génération).
Id. Fausse chenille d'un vert mat plus clair en dessous, à tête
d'un brun noir et yeux bruns cerclés de noir. = Taxo-
itus equisefi Fall. (Hym.).
Id Fausse chenille d'un brun verdâtre, plutôt jaune en
dessous, à tête d'un brun jaune tachetée de brun foncé.
= Taxonus glabrafiis Fall. (Hym.).
164 Noies spéciales et locales.
Chlora perfoliata. — Larvette d'un blanc verdâti'c, apode sans tête distincte: dans
mine trts irrégulièie de la feuille. = Phytuiny-d {i/h/ceps
Meig. (Dipt).
Chondrilla juncea. — Puceron aptère noirâtre en dessus, vert en dessous, à queue
à peiiii' apparente: ailé d'un noir luisant, à abdomen vert
fonce à segments dorsaux noirs. = Apliis cardui L.
Cichorium Intybus. — Chenille allongée, épaisse, moniliforme, d'un brun noir,
à dorsale et latérales formées de sçros points d'un beau
jaune orange. = Cucullia umhratira L.
Circaea lutetiana. — Fausse chenille d'un gris verdâtrc marbré de brun noir sur la
partie dorsale, à tête verdâtrc luisant fcnd\ie de noir. =
Riiuiiuijdxttra viridis L (Hym.).
Id. Fausse chenille d'un gris clair marbré de jaune brun sur la
partie dorsale, à tête d'un jaune brunâtre taché de noir. =
Tcntli rrdo obsriirn Pnz. (Hym.).
Cirsium oleraceum. — Chenillette d'un vert brunâtre, à tête d'un brun très foncé,
à dorsale plus claire; dans tiges. = Euxnntlih hamata L.
Clematis vitalba. — Arpenteuse d'un jaune vif, plus pâle à l'arrière, à dorsale
interrompue et stigmatale peu nette. = Larcuiia piucel-
lata F.
Id. Arpenteuse d'un rouge lavé de gris et taché de noir, à dorsale
brune peu nette. = riiibolapttryx vitalbata Hb. (2" gé-
nération).
Id. Arpenteuse d'un brun rouge, à dorsale brune bordée de blanc
à stigmatale interrompue formée de points bruns. = l'iii-
hohipteryx terstita Hb. (2* génération).
Cochlearia Armoracia. — Arpenteuse brune, à dorsale noire et stigmatale jaune. =
harriilia finctuata L.
Crataegus mOnogyna-oxyacanthoides. — Chenille de M pattes seulement, d'un brun
rouge, très atténuée postérieurement et
ornée de saillies charnues sui- les trois
premiers segments dorsaux. = C'ilix
ijlaurata Se. (2" génération).
Id. Chenille de 16 pattes, cylindrique, brune
en dessus, verdâtrp en dessous, à excrois-
sance charnue sur le quatrième segment
et une bosse sur le onzième, à pattes
écailleuses verdâtres. = Arroitirta .<//•/-
I/o sa F.
Id. Chenille de forme identique, à dorsale
jaune et pattes écailleuses noires. =
Acronicta triden/: Schiff. (,2' génération).
Id. Chenille de forme identique, à excroissance
du (luatrième segment très prolongé et
noire, à pattes écailleuses brunes. =
Arru/iicfa p»i L.
1,1. Chenille arpenteuse d'un vert foncé à dor-
sale et latérales brunes. = Tephrochjsfia
rxiquata Hb.
Id. Chenille arpenteuse d'un brun jaunâtre
avec tubercule charnu sur le septième
segment. = SiJciùa biluiKirin Esp.
Id. Chenille de même forme, d'un gris verdâtrc.
— S china 1 II lia r la Schiff.
Cydonia vukjaris. — Clienillette d'un blanc jaunâtre; dans uiine du dr-ixoiif de la
feuille tachée de rouille en dessus et se recourbant par c-ii
bas. = l.ithucidlf'tix mesi]iUe1]a Hb.
Id. Chenillette dans mine du des.iiis di' la fruille. - 7,i/liorii//i //s
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SOMMAIRE DU N» 514
Gustave-F. Dollkis : La Ooologie el la circulation générale des. eaux.
Ch. Oberthùr : Liir consiillalion r.f^piJoptérologique [suite). ^
Caziot : \ propos (les llelii'- acula, barhara, crenuUila el conica.
Dautzenberg ol Durouchoux : l,cs Molluscpies de la baie de Sainl-Malo (supplément hors texte'
Notes spéciales et locales :
Utins lesWipes vD.).
Manlispa pagana en Provence I' ~ ,
\,'Hyp<iof>hila Bohxyi Dupuy lî. .M.vRoiEny.
' Aux .li.'unes ! Iiidicnliuiis pinli.'iucs pour le inojs d'Octobre (J. G.).
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6" série, in-8° oblong, 32 p. et 6 fig., 10 planches. — Paris, Lhomme.
Jumelle (Henri). — Les Cultures coloniales, t. III : Plantes à sucre. Café,
Cacao, Thé, Maté, 2'= édit., in-18, 127 p. — Paris, J.-B. Baillière.
Lamarck (J.-B). — Œuvres choisies, avec préface par F. Le Dantec, in-18,
344 p. — Paris, Flammarion. — 0 fr. 95.
Lecomte (Henri). — Notulse systematicœ, t. II (n° 11), 'in-8° p. 321-352 (Herbier
du Muséum). — Paris, Paul Geuthner.
Mazières (A.-E. DE). — La culture de l'Olivier, iu-18, 90 p. et 42 fig. — Paris,
J.-B. Baillière. .
Neveu-Lemaire (M.). — Parasitologie des animaux domestiques, in-18,. 1261 p.
et 770 fig. — Paris, Lamarre.
Oberthûr (Charles). — Etudes de Lépidoptérologie comparée, fasc. 7. Texte,
679 p. et planches, in-8°. — Rennes, imp. Oberthûr^
Roman (F.) et Gennevaut (M.). — Etude sur les terrains jurassiques de la
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Vandamme (A. -F.). — Contribution à l'étude du Catha edulis (thèse), in-8°,
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WiLHELM (Ivan). — La Durance. Etude de l'utilisation de ses eaux et de l'amé-
lioration de son régime, in-S", 361 p., 67 phot(>R dans le texte et 23 hors texte. —
Marseille, Jouvène.
1" Novembre 1913 — V' Série, 43"= Année — N" 515
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LEPIDOPTEROLOQIQUE liruary
^^;\v vork
(Suite). BOIANICAL
UaKUEN.
Pieris DapUclice, Linné. — M. J. Godon, Professeur à Cambrai, m'a donné
le renseignenienl suivant : (c J'ai caplui'é plusieurs années de suite l'icris
Daplidice sur les coteaux calcaires de Sainte-(llle, près Cambrai (juin 181)4
et 1893). M. E. Brabant, à qui je l'avais signalée, l'a capturée également.
Depuis cette époque, je n'ai pas chassé dans les parages » (Voir n° 514 de la
Feuille des Jeunes Naturalistes).
Anthocharis Tagis, Huebner. — La forme type se trouve en Andalousie.
En France, l'Espèce donne deux formes : BeÙeziiia, Bdv., aux environs de
Digne et Aix-en-Provence et Gallica, Obthr., dans les Hautes-Alpes. La Corse
Itioduit la nioiphe Insularis, Rambur. En France, Bellezina éclôt au prin-
temps et n'a qu'une génération. En Corse, il y a deux époques d'apparition :
lirintonips et été. Bellezina n'est pas très commune, mais elle est bien connue
aujourd'hui. En dehors de Digne et d'Aix, l'a-t-on trouvée dans quelque
localité de la Provence ou du Languedoc? Quant à Gollica, je n'ai jamais
vu d'autre exemplaire que celui de la collection Bellier. Mais qui donc chasse
dans les parties relativement basses et chaudes du département des Hautes-
Alpes? C'est toujours vers les stations alpestres que se dirigent les Entomo-
logistes et ils explorent les Hautes-Alpes en été plutôt qu'au printemps, saison
où il est vraisemblable que se fait l'éclosion de VAnthocharis Tagis-gallica.
Anthocharis Belia, Cramer (Crameri, Butler). — La véritable Belia, Linné
{Sii.stema Nainrœ. 1767), c'est la g de VAnthocharis appelé Euphenaides par
Staudinger, Douei par Pierret et Eupheno par Linné. La description linnéenne
d'Evpheno cf a paru à quelques numéros de distance de celle de Belia qui
est la g cVEuphcno, de sorte que la priorité du nom appartient à la g décrite
plus tôt que le cf. Butler a distingué sous le nom de Crameri ÏAnlhocharis
blanche en dessus, avec le dessous des ailes inférieures vert orné de taches
blanches nacrées, à laquelle tous les Entomologistes ont coutume de conserver
le nom de Belia.
Cette Belia. Cramer (non Linné, Crameri Butler), a trois formes, celle du
printemps ordinairement désignée par le nom de Belia, celle d'été appelée
Ausonia, Huebner, et celle des montagnes : Simplonia, Duponchel. L'Antho-
rharis Belia-Ausnnia des plaines est assez abondamment répandue en Pro-
vence et dans la France occidentale jusqu'aux bords de la Loire. Acciden-
tellement elle s'est avancée vers le nord jusqu'à Paris et Laon. La Simplonia
se trouve à Larche et dans les hautes stations des Alpes françaises. Aux
166 Charles Obertiiur. — Uni' Consiillalion lépidnplérnlngique.
Pyi-rMiôes. elle n'osf. pns très rare ;i Gavnniie et h (lauterets. Elle y vole en
juin cl est ieniar(]ual)l(' par sa grande (aille et sa lemlaiice au mélanisme.
J'ai donné le nom de liondaui à un cT enlièremonl noir en dessus et sur le
fond des ailes supérieures en dessous. Les chenilles des Antliocliaris se
mangent les unes les autres et dévorent les chrysalides de leur propre espèce.
Il serai! ti'cs inlcressant de connaître les localités de la France occidentale
où hai)ilc Uelia-Ausonid d'une façon coiislante. Je crois que le Morbihan, le
Finistère, les envii'ons de Ucdon (llle-cl-\ ilaine) sont quelquefois fréquentés
par llclia. Mais est-ce accidentel ou régulier ?
Leucophosia Duponcheli, Stgr. — 'Vole avec VÀnihnclwris BpUezina h Digne
et h Aix-en-Provence. Elle se trouve aussi dans les Alpes-Maritimes, dépar-
tement où je n'ai jamais rencontré Bdlezina. La Leuc.nphasia Duponcheli
offre deux formes saisonnières : vernale et estivale; on la trouve avec sa
congénère Sinapis.
Leucophasia Siimpis, Linné, est répandue dans presque toute la France
et comme Dupottclieli a, dans les plaines, deux éclosions par an, en avril
et mai, puis en juillet et août. Dans le midi, Sinapis a une variété cf Lathyrî,
Huobner et une forme Q Eni.smi, uti'inqne albida, comme dit Roisduval.
Dans les montagnes, Sinapis éclôt une seule fois, en été: ainsi à Cauterets,
où elle donne en juillet la forme vernale. Aux environs de Veniet-les-Bains
(Pyrénées-Orientales), il y a jusqu'à près de i.OOO mètres d'altitude, en juillet,
la forme estivale bien caractérisée. Je crois que la Leucophasia Sinapis se
raréfie très sensil)lement en llrelagne. Au temps de nm jeunesse, je me sou-
viens que l'Espèce était bien plus abondante que maintenant. D'autres vieux
Entomologistes ont-ils fait la même constatation que je rapporte ici ?
Colias Pnlaeno, Linné, vole dans le Doubs, dans les Basses-Alpes et à
Chamonix; mais je considère comme tout à fait fausse l'indication de localité :
Pyrénées. Jamais, à ma connaissance, la Colias Palœno n'a été capturée dans
les Pyrénées. Ce que MM. d'Aubuisson et Caradja ont prétendu à cet égard
me paraît absolument inexact. En Franche-Comté, Pcdœno donne une race
spéciale appelée jurnssica par Verity; elle a été piise à Russey, où elle ne
semble pas rare.
Je serais très reconnaissant aux Entomologistes qui possèdent des ren-
seignements certains sur l'habitat en France de Cohas Palœno de vouloir
bien m'en faire part: de même je demande à connaître les localités de France
où quelipi'un a capturé la Pahrno q à ailes jaunes, appelée Phdornene,
Duponchel. Je la connais seulement de Larche (Basses-Alpes).
La race française de PahTno est celle que Staudinger a distinguée sous
le nom de FAiropomene. La Colias Palœno se trouve à la Baraque-Michel,
point cidminant de l'Ardenne belge.
Colias Phiconwne, Esper, vole à partir de 1.800 mètres d'altitude dans
les Alpes et les Pyrénées. C'est une Coliade des grandes hauteurs; elle est
très variable de coloiatinn: mais je n'en connais pas de race géographique
spéciale. Le point noir discoïdal aux supérieures peut faire défaut. Les deux
sexes sont sujets à celte aberration. Je ne crois pas que Phicomone ait jamais
été obser\ée en Auvergne, où les montagnes sont pouitant assez hautes pour
être habitées par VErehia Tyndartis qui, dans certaines parties des Alpes et
des Pyrénées, vit dans les mêmes altitudes que la Colias Phicomone.
Colias fhjale. Linné, ne semble pas être plus qnFAlusa une Espèce bien
fixée en Bretagne. Alors que la Collas Hyale est bien commune au sud de
la T,oire et même aux environs de Paris, elle est généralement rare en
Bretagne, surtout à l'ouest de Rennes.
Charles Oberthur. — Une Consullaliun lépidnpi/jrologique. 167
Collas Eduaa, Fahr., coiiuiuine dans If midi di' l;i France où elle vole depuis
li^ l»iiii(cm|)s; i-are en lirclai^'iK', sauf ceilaiiics aniires d'cxcrpliomicile abon-
dance. J'ai jiris çi\ et là aii\ (■n\ir()ns de Iteimcs un cxeniplain! de ('olias
lùlii.sd vu mai ou juin; c'est suiloul en aofd el s(;|)tend)rc (ju'on la vuit paraître
dans la partie occidentale de la France située au nord de Loire. J'ai longue-
ment li-aité la question d'Edaxa en Angleterre et en Bretagne, dans le Vol. III
des Eludes de Lé\)ii1iiplér<>\(içiie cniiipdrée et j'ai signalé les abci-i-alions
suivantes :
1° Jonction du poiid noir cellulaiic di's ailes supérieures à la bordure
marginale noire ;
2° Absence de ce point cellulaire noir ;
3° Albinisme de la bordure inai'ginale noire et du point discocellulaire ;
au lieu d'èli-e noires, ces pai'ties des ailes sont grises ou brun clair ;
4° Albinisme de la couleur jaune du fond des ailes chez le d* ;
5° Chez la Q, absence des taches jaunes dans la boidure marginale noire
qui est immaculée comme chez le cf ;
6° La g a le fond des ailes d'une couleur orangée très pâle {Ilellclna,
Obthr.) ;
7° La Q a le fond des ailes entièrement blanc {Hélice, Ilbn.) ;
8° La taciie orbiculaire des ailes inférieures, en dessus, est blanche, au
lieu d'être orangée, chez la g Hélice;
9° Le fond des ailes chez la g est jaune vif tandis que les taches ordinaires
dans la bordure marginale noire sont d'un jaune pâle ou même blanches;
10° Le contour intérieur de la bordure marginale noire, chez la g surloul,
forme la tête de chien, eonune dans la CoUas américaine Ctesovia:
11" Dans la forme vernale de Provence, la bordure noire des supérieures
est recouverte d'écaillés jaunes.
On possède de la Colias Edusa plusieurs hermaphrodites partiels ou nette-
ment séparés en deux parties égales: notamment les deux ailes de l'un des
côtés sont entièiement conformes à celles du cf et les deux de l'autre côté
sont de la g jaune ou blanche (Hélice).
nhodocera Hlidnini, Linné, une des plus communes espèces de Rhopalo-
cères en France; plus abondante cependant dans le nord que dans le midi.
La g est (jueNpiefois presque de la même couleur que le cf. J'ai pris cette
ab. g en lirelagne. Les hermaphrodites sont relativement assez fréquents
chez fUidiinii, mais beaucoup moins que dans l'Espèce suivante : Cleopalra.
J'ai rejnésenlé avec le nom de Ab. Décora, un Hhuinui cf pris en Angleteri'e,
ayant le disque des quatre ailes de couleur orangée. Un exemplaire analogue
a été oi)tenu d'éclosion en Suisse.
Rhodocera Cleopalra, Linné, un des plus jolis diurnes méridionaux,
s'avance vers le nord, jus(]u'au pied méridional de la. ville d'Angoulême.
Je l'ai pris aux envii'ons de cette jolie cilé dont la camjiagne est si riche en
Lépidoptères, lorsque je chassais en compagnie de mon ami regretté, Gabriel
I)ui)ny. Il serait ti'ès intéressant de connaître les localités du sud-ouest de
la Fiance où on a authentiquement observé la pi-ésence de Cleopalra. La
limite de l'habitat septentrional en France de Cleopalra reste à définir. Je
prends la libei'té de solliciter les renseignements des Entomologistes à cet
égard. Cleopalra cf varie pour l'intensité de la teinte orangée qui décore les
ailes supérieures en dessus. La forme estivale MassiUensis, Fnulquier, a le
dessous des ailes jaune verdàtre et non lilanchàtre. Cleopalra est sans doute,
avec IJparis dispar, l'espèce de Lépidoptère qui fournit le plus grand nombre
d'exemplaires hermaphrodites. Ma collection a réuni jusqu'ici 1.3 spécimens
hermaphrodites de Cleopalra.
Rennes. Charles Oberthur.
(A suivre).
168 J. Mansion. — Les larves des Diptères vwevt-ellrs dans le formnl?
Les LARVES DES DIPTERES VIVENT=ELLES DANS LE FORMOL?
Le formol étant fréquemment employé par les naturalistes pour la fixation
des tissus, ries pièces anntnmiques et ries petits animaux, plusieurs obser-
vateurs furent très étoiuirs d'apprendre que des organismes mous et fragiles
nomme les larves des Diptères pouvaient vivre et se développer dans oe
liquide (t). « Dans des boraux, expédiés de l'Afrique orientale allemande,
et qui contenaient, dans du formol, des têtes de Hottenlots et de Herreros,
on trouva un i^rand nombre de larves, de pupes et d'imagos vivants de
Droxophila rubostriala ».
J'ai rapporté moi-même une observation de grosses larves sarcopbages
vivant dans une solution formolique (2). Mais eette observation, fortuite et
incomplète étant imprécise, j'ai voulu déterminer les conditions exactes dans
lesquelles les lanes résistent à l'action du formol.
Il est important de savoir si le formol est insuffisant pour mettre à l'abri
des insectes les objets que nous conservons pour études. I.a résistance des
lanes à l'action du foi-mol étant bien prouvée, il serait, en outre, intéressant
de connaître le mode d'action du formol et le mécanisme physiologique par
lequel les tissus vivants évitent les effets du liquide toxique.
Dans une première série d'expériences, j'ai déterminé les effets du formol
sur les frufs, les larves, les pupes et les imagos de la Mnvrhe hlrye de
la viande. C'est la mouche la plus abondante autour des pièces fraîchement
disséquées et celle qui a le plus ijr chances d'installer dans nos prépara-
lions ses innombrables larves.
ACTION DU FORMOL SUR LES ŒUFS
T,es œufs recueillis avec un pinceau, après la ponte Ih laquelle j'ai assisté
dans tous les cas), ont été placés dans de petits tubes de verre, en présence
du réactif toxique. Les conditions de température, de lumière, d'humidité,...
étaient les mêmes dans toutes les expériences comparables.
I. — Action des vapeurs de formol.
Expérience 1. — Des reufs pondus le 0 avril à 14 h. 1/2 sont placés immé-
diatement dans un tube en verre, fermé, sur un morceau de ^^ande
et au-dessus du formol pur (.3), c'est-à-dire dans les vapeurs four-
nies par ce liquide.
10 avril, il avril. ■ — Pas d'éclosion.
11 avril. 13 h. — La viande est devenue blanche, sèche et friable
comme si elle avait été plongée dans le formol. Elle est humectée
avec de l'eau pure.
(1) Schullze. Développement du Drosophîla rnbostriata Becker dnns le formol. Conlribu-
fion h l'étude de la vie des larves de Drosophila. (Zonlogischer Anzeiger, Leipzig, 27 février
1012, t. XXXTX. n»» 5 et 6, p. 199). — Voir à ce sujet : Umschau, septembre 1012, et NatuTwis-
setischaftlirhe Rundschau. 1912, n» 21.
A. Drz. Développement des Drosophiles dans le formol (Revue Scientifique, Paris,
20 juillet 1912, p. 82).
Chappellier (A.l. Larves vivant dans le formol (La Feuille des Jeunes yaturalisles, Paris,
l'-'- mars 1013, n" .507. p. 55).
'îl Mansion (.T.). Lan-es vivant dans le formol (La Feuille des Jeunes Naturalistes, Paris,
1" avril 1913, n» .508, p. 76).
'3) J'appelle : formol pur, la solution commerciale de formol fqui contient 40 % d'aldéhyde
fnrmique'; formol à 50 %, la solution commerciale étendue de son volume d'eau, etc.
J. Mansion. — Les larves des Diptères vivent-elles dans le lormol? 169
IS II. l/!2. — Pas d'éclusiuii. Les œufs sunt exaiiiiiiés au microscope :
les embi-yoïis ne se sont pas développés.
Pour les œufs de la même poule, non soumis à l'action du foiniul,
l'éclosion a eu lieu noinialemenl après 20 li. d'incubation.
— Les œufs placés imiiiédiatemenl après la ponte dans les vapeurs de
formol pur ne se développent pas.
Expérience 2. — Des œufs pondus le ^10 avril à 12 h. sont placés le
11 avril à 1)1 li. J/2, sui' un morceau de viaiide, dans les vapeurs
fournies par du formul pur.
//, l'J, 13 uvrd. — Pas d'éclosion. Le formol est remplacé par de l'eau;
la \iande et les œufs sont légèrement humectés.
U avrU, IS h. 1/^2. — Pas d'éclosion. La chair est blanche et friable.
Les u'ufs sont observés au microscope : les embryons se sont
dévi'lupiiés; les sogmeiils apparaissent, mais les organes internes
sont peu visibles.
— Des œufs ayant évolué normalement pendant 23 h. 1/2, et qui aui-aient
donné des larves quelques heures plus tard, ont été arrêtés dans leur déve-
luppument [lar les vapeuis de foi mol pui'. — La suppression de l'action
du formol (qui a agi pendant 45 h. l/2j, ne permet pas l'éclosion. Les
endii-ydiis ont été tués.
Expérience 3. — Des œufs pondus le 1" mai à 11 h. sont placés à 14 h.
dans les vapeurs de formol pur.
a) Sur un morceau de viande humide.
b) Sur une lame de verre humide.
c) Sur une lame de verre sèche.
d) Quelques œ'ufs sont immergés dans le formol.
^ mai, 13 h. — La viande se dessèche et blanchit.
i?/ h. — La moitié des œufs de chaque catégorie est soustraite à
l'action du formol.
3 mai, W h. — Aucune éclosion.
— Tous les œ'ufs ont été tués immédiatement. Sous la pression d'une
lamelle de verre, le contenu des œufs plongés dans le formol soit de la
coque en une seule masse coagulée, de matière blanche et friable, ressem-
blant à un grain de stéarine. — Les œufs déposés sur la viande a) sont
également coagulés, mais paraissent moins durs que les autres. — La
suppression de l'action du formol après 31 h., n'a pas modillé l'état des œufs.
Expérience 4. — Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont placés à IC h.
dans les vapeurs de formol fournies par une solution à 30 %, tube
fermé.
a) Sur un morceau de viande humide.
b) Sur la paroi de vcire.
c) Quelques œ'ufs sont immergés dans le liquide.
5 mai, 21 h. — La viande est blanche. Pas d'éclosion.
6 mai, 8 h. — Deux éclosions en b).
13 h. — Les deux larves sont mortes.
7 m,ai, 19 h. — Tous les œufs a) et quelques œufs b) ont évolué; mais
il n'y a pas eu d'éclosion. Les œufs immergés ne se sont pas
développés; ils sont coagulés.
Des œufs de la même ponte, non placés dans les vapeurs de
foi'iu{}|, oi]| donné des larves le 3 mai à 18 h.
170 J. Mansion. — L('.y larves des Diplrrrs vivenl-ellcs dans le jonnul?
— Les vapeurs fournies |)ai' Ir IoiiikiI à "iO "„ uni. l'elanlé l'éclosion de
deux larves de 14 heures envirmi.
Expérience 5. — Dans une e.\péi-ienc,e analuyue, des œufs pundus le 12 luid
à \'1\\. sont placés sur deux morceaux de viande, l'un sec, l'autre
liuniide, clans les vapeurs de formol à oO %. Il n'y a pas eu
(ICclosion. Les leufs, coagulés, ne ,se sont pas dévelo|)pés. Au
(•((tdacl de la viande pi-ulecti-ice et un peu humide, ipielques trufs
cependant, moins coagulés (pie les autres, moidienl un counnen-
cement de différenciation des oi'gaues embryonnaires.
— Les vapeui's fournies par une soluliou de formol à .'iO %, n'arrêtent
pas loialfuient le développeiiieid, de lous les œufs d'une ponte. Quelques-
uns, pi-obablemeid pi'otégés pai- les œufs voisins ou par le contact de la
viande évoluent jusqu'à éclosion. On observe, selon l'inlensilé de l'action
des vapeurs, tous les intermédiaii-es entre l'arrêt de développement complet
et initial et le développement embryonnaire total amenant l'éclosion.
Expérience 6. — Des œufs pondus le 1" mai à 11 h. sont placés à 14 h.
dans les vapeurs fournies par une solution de formol à 10 %,
tube fermé.
a) Sur un morceau de viande humide.
b) Sur une lamelle de verre humide.
c) Sur une lamelle sèche.
d) Quelques-uns sont immergés dans le liquide.
2 mai, 1^2 h. — Pas d'éclosion.
IS h. — L'éclosion commence en a). La viande est devenue grise; les
larves sont peu actives.
ii h. — Eclosion en a) et c).
il h. — Tous les œ^ufs a) et c) sont éclos, sauf deux dans le premier
tas et un dans le secoiul, mais dont les embryons sont cependant
bien développés. Les a'ufs b), placés à 1/2 centimètre au-dessus
du li(iuide, n'éclosenl pas. Quelques-uns de ceux-ci sont soustraits
à l'action du formol.
3 mai, W h. — Toutes les larves sont mortes. La viande est desséchée.
Les M'ufs b) laissés dans les vapeurs de formol ou soustraits
à leur aclion après 31 lu ures, sont peu ou pas développés. — Les
œufs submergés ne monlrent aucun développement.
Cette expérience (vapeurs de formol à 10 %) a été renouvelée
plusieui's fois, en trempant pi-éalablement la viande pendant trois
minutes dans le formol à 10 %, en humectant la viaiule de formol
à 10 %, ou avec de la viande fraîche, sèche ou humide. Dans tous
les cas, les éclosions ont ru lieu normalement, mais les lai'ves ont
fui la viande et sont mortes peu de temps après l'éclosion.
— Les vapeurs fournies par le foi'iiiol à 10 % n'empêchent pas les éclo-
sions si les œufs ne sont pas placés très près du li(|uide. L'éclosion n'est
pas retardée.
En résumé : Les vapeurs de formol sont nuisibles au développement de
l'embryon. Leur action est d'autant plus marquée que la solution qui les
émet (dans les conditions de ces expériences) est plus concentrée. Les
vaiieurs [jeuvent coaguler les albummoïdes de l'œuf et tuer l'embryon, ou
bien agir comme desséchant (aclion visible sur la viande) et i-etanler l'éclo-
sion. — Une solution à 10 % donne des vapeurs qui n'empêchent pas le
développement embi7omiaire, ni l'éclosion.
J . M ANSiON. — Les lances défi Uiplèrrs vuwnt-elles dans le [ormol? 1 7 1
Les (■\|i(''i'i('iices précédeiilcs uni liMijonrs iiiniiLir i|ii(' les vapeurs du
fui-iuul uni sur- la viande uno acliuii ilcssùc^iianle, ()iii en s'cxeiçant aussi
siir les (r'iils piMil inudilirr la diiirc de l'incnbatiim. En consLMincnce, jjuur
dtHciiiiinci- l'acliun loruiae du l'urinol seul, il élail nécessaire de cunnaîlre
l'inlluence iiu'exerce sur les œufs l'élal liygrométruiue de l'air eu l'absence
de viii)eurs de formol.
II. — Action de la vapeur d'eau.
Expérience 7. — Des (eufs pondus le 4 mai à 13 h. sont déposés (dispersés)
sur une lame de verre dans une atmosphère peu humide.
5, 6, 7 mai. — Pas d'éclosion. Les œufs se dessèchent; mais tous les
embi-yons sont complètement développés.
— La dessiccation des œufs dispersés a empêché l'éclosiun.
Expérience 8. — Des œufs pondus le 12 mai à 12 h. sont déposés (en tas)
sur une lame de verre dans une atmosphère peu humide.
13 mai, II) h. — L'éclosion a lieu. Les unifs île la même ponte laissés
dans l'oi'bite d'un (cil d'une poule, où ils uni été déposés, sont
tous éclos à 13 h.
— La dessiccation modérée des œufs laissés en tas a retardé l'éclosion
de 3 heures environ.
Expérience 9. — Des œufs pondus le 4 mai à l'i h. sont placés à Iti h.
sur un morceau de viande, dans un tube fermé, au fond duquel
se trouvent deux centimètres cubes d'un corps desséchant (chaux
vive).
.') mai, iS h. — Pas d'éclosion.
I!) h. — L'éclosion se produit et s'achève rapidement.
Les larves paraissent souffrantes.
i?/ h. — Les larves ont fui la viande qui est rose et sèche à la sur-
face. Elles sont immobiles, mortes, sur le bouchon.
— La dessiccation a retardé l'éclosion de 2 heures environ; mais malgré
l'action énergique du desséchant, l'éclosion a été rendue possible par le
contact des liquides de la viande.
En résumé : la dessiccation n'arrête pas le développement des embryons,
mais retarde et peut empêcher l'éclosion. Les effets de la sécheresse de
l'air sont très marqués si les œufs sont dispersés; déposés en tas ou au
contact de la viande humide, les o'ufs |)ouvent éclore dans une atmosphère
sèche.
Expérience 10. — Des œufs pondus dans le même tas, le 12 mai à 12 h.,
sont placés à 18 h.
a) Dans un tube [ouvcrl, contenant deux cc^ d'eau), sur deux
morceaux de viande, l'un humide, l'autre sec.
(*) Dans un tube ilennê, contenant deux cc^ d'eau), sur deux
morceaux de viande, l'un humide, l'autre sec.
13 mai, 13 h. — a) Les éclosions ont eu lieu sur les deux morceaux
de viande et sont tei-minées à 13 h.
b) Pas d'éclosion. Le bouchun est enlevé le 13 mai à 23 h. Après
un développement nurmal des leufs de C> heures, la vapeur d'eau
'u\ [lendani 2!) heures. Température : 20".
1 72 J. Mansion. — Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol?
14 laai, /if h. — a) Les larves prospèrent.
b) Pas d'éclosiun. Cependaiil les embryons sont développés; leurs
crocliels cliitlneux ne sont pas encore colorés en brun.
'21 h. — U) L'éclosion se produit.
15 mai. — Toutes les larves prospèrent.
— Une grande humidité entrave le déveluppenienl des embiyons. Les
éclosions en b) ont eu lieu avec un retard de 29 heures sur celles des œufs
placés dans les conditions normales a), et la vapeur d'eau avait agi préci-
sément sur eux pendant 2!) heures. L'éclosion n'a donc pas été empêchée;
c'est l'évolution de l'embryon qui a subi un arrêt ou mieux un retard pro-
portionnel au temps d'action de l'huiuidité.
Expérience 11. — Des œufs pondus depuis plusieurs heures (?), sont placés
le 8 mai à 13 h. 1/2, dans un tube ijeimé, contenant deux cc^
d'eau), sur un morceau de viande.
9 mai. — Pas d'éclosion.
10 mai, h2 li. — Pas d'éclosion. L'humidité a agi sur les œufs pendant
46 h. 1/2. J'enlève le bouchon.
lii mai, 21 h. — Il n'y a pas eu d'éclosion. Les œufs contiennent des
embryons dont on distingue nettement les crochets chitineux.
13 mai. — Pas d'éclosion. Les embryons sont morts. Des œufs de la
même ponte, placés dans un tube fermé, contenant une solution
de formol à 10 %, sont écios le 9 mai à 7 h.
— La suppression de l'humidité qui a agi pendant 40 h. 1/2 ne permet
plus l'éclosion des embryons développés.
En résumé : la vapeur d'eau, selon les proportions et le temps d'action,
retarde le développement (en retardant l'éclosion) ou empêche l'éclosion.
L'évolution normale de l'embryon peut reprendre, si l'action d'une forte
proportion de vapeur d'eau n'est pas trop prolongée.
La dessiccation empêche ou retarde l'éclosion. La grande humidité entrave
le développement et peut empêcher l'éclosion. Le développement normal de
l'embryon n'est donc possible que dans des conditions d'humidité très pré-
cises, et qui diffèrent peu les unes des autres. Les conditions-limites du
développement normal sont tiès voisines, et de faibles vai ialions du milieu
peuvent entraver l'évolution des embryons.
Comparant les résultats des Expériences 10 et 11 avec ceux de l'Expé-
rience 6, on constate que l'éclosion se produit en tube fermé si l'eau contient
une faible proportion de formol (10 %). Le formol desséchant, tempère
l'action de l'humidité qui, si elle agissait seule, ari'êter-ait le développement.
En tube fermé, l'action desséchante du formol est donc favoi-isanle.
Ces résultats sont schématisés dans les dessins suivants :
J
ô
!
il
Gcka^
F loz
&eut
Fto7,
Les vapeurs de formol émises par les solutions concentrées sont seules
loxi(}ues pour les embryons. La toxicité des vapeurs émises par une solution
à 10 % est à peu près nulle.
J. Mansion.
(à suivre).
D'A. Gros. — Le Sitaris rufipes Gory, ses inœurs, son évolulion. 173
Le SITARIS RUFIPES Qory, SES MŒURS, SON ÉVOLUTION
Bien que la Nomenclature compte un nombre assez élevé de Sitaris, les
inix'urs de ces insectes ne sont guèi-e connues que pour deux espèces : le
Silaris murulis Foeist., dont l'histoire si curieuse nous a été dévoilée par
J.-H. Fabre (1), et le SUaris collelis Mayet (==Slenonu analis Scliaum), étudié
par Valéry Mayet ^2). Ces deux espèces olfrent un développement similaire,
si l'on se borne à comparer les divers stades de leur évolution et leurs formes
successives : leurs larves pi'imaires sont fort semblables, de même que leurs
larves secondaiies : les premières dévorent l'œuf de l'Apiaire, les secondes
son miel; les deux espèces pi'ésentenl le phénomène de VHypermélaniorphose
de J.-H. Fabre, et la 3' larve, ainsi que la nymphe et l'insecte parfait, se
développent à l'inléi-ieur des dépouilles endjoitées et intactes de la 2" larve
et de la pseudonymphe. Un autre point conunun aux deux espèces est que
la ponte est effectuée dans les galeries des Anthophores.
Mais si le développement de ces deux Sitaris est similaire, il n'est nulle-
ment simultané, et l'histoire de l'évolution de ces deux espèces présente des
différences importantes au point de vue de l'époque de l'année où s'accompht
ce développement.
Les deux espèces, il est vrai, paraissent à la fm de l'été : J.-li. Fabre dit
avoir visité les talus fréquentés par le Silaris muralls » pendant les mois
» d'août et de septembre, mois fortunés des vacances », et avoir trouvé dès
les premiers jours d'août les coques des Sitaris contenant un insecte adulte
qui se démène comme pour se mettre en liberté. Bien qu'il ne précise pas
exactement la date des pontes, il est peimis de conclure qu'elles ont lieu
particulièrement à la lin du mois d'août et au commencement de septembre,
car il dit que <i l'éclosion a lieu un mois après, vers la fm de septembre ou
le commencement d'octobre ». Les jeunes larves restent groupées au milieu
des coques vides des œufs pendant tout l'hiver, et ce n'est que six mois après,
au printemps, vers la lin d'avril, qu'elles se réveillent et commencent à se
développer (3).
Le Sitaris cullelis paraît vers le milieu d'août. V. Mayet dit que les pontes
ont lieu du l"' au 15 septembre; les éclosions se produisent 14 ou 15 jours
après, c'est-à-dire du 15 au 30 septembre. Mais la conduite des triongulins
est différente de celle des triongulins du S. muralis : ils ne restent groupés
que 5 ou (j jours, et se mettent ensuite en campagne pour se fixer sur les
Colletés dès que ceux-ci font leur apparition et commencent leurs travaux.
Les jeunes larves se développent donc pendant l'hiver, tandis que celles du
S. muralis restent engouidies pendant cette saison et ne se développent qu'au
printemps, au moment où précisément les larves du S. collelis ont terminé
leur croissance (les larves mâles du 15 au 30 avril, les femelles du 1" au
15 mai, dit V. Mayet). En outre, les S. colletis, pour la plupart achèvent leur
évolution dans le courant de l'été, et donnent l'imago la même année, tandis
(1) J.-H. Fabre. Scuvenirs Enlomol., 2» série, p. 262.
(2) Valéry Mayet. Mœurs et Métamorphoses du Sitaris colletis. Ann. Soc. Ent. Fr., 5» Série,
t. V (1875), p. 66, pi. III.
(3) A Mascara, la date la plus avancée qne j'aie observée de l'apparition du Silaris muralis
a été le 3 septembre, la date la plus reculée le 4 octobre: mais j'ai pu garder en vie une
femelle jusqu'au 20 octobre. Im réveil des larves est ici plus précoce qu'en France et se produit
dès le milieu du mois de mars (Voir mon travail sur Sitaris muralis, Bulletin de la Soc. d'Ilist,
nat. de l'Afrique du Nord, nov.-déc. 11)10).
174 \y \. Gros. — Le Silaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution.
([lit' les .S. iHuniits (léveloiipés prnduiil la saisim |ii-iiil.aiiière liivcinciit en
gi'ande partie sons la fuiiiie de pseudiPiiyiiiplie el ne doniieiil l'iiiseele pailuil
(|iie la deiixièiiie année.
J'ai observé une Ifoisiénie espèce, le Situris ritlipcs Goiy, qui oltie avec
les deux précédenles une siniililude complète comme phases de développe-
ment, mais qui en diiïére seiisihlemenl par ses mœurs : son apparition,
ainsi que sa punie, ont lieu au printemps, ou même seulement au (•onunen-
cement de l'été; les u'uïs, au lieu d'être jiondus dans les galei'ies des Innié-
noptères, sont cette fois déposés sui' les Heurs d'une Labicc [Hallala liirsula),
et les lanes, développées dans le courant de l'été, passent l'hiver à l'état de
pseudonymphes, et donnent l'insecte parfait au printemps suivant.
Quelques mots tout d'abord au sujet de l'identité de ce Sitaris. Esche-
ricli (1) réunit le Siltiil.\ iiijipes Gory au ^'. ru[ipi'n)tis Kiist., aiupiel il donne
pour patrie l'Espagne. (»r l'insecte qui a seivi de type pour la description
du ^'. Tulipes (Gory, Mag. de ZouL, 1841, p. 7, pi. 73) a été pris à Oran. Je
ci'ois donc avoii- (pielque raison de préférer à cause de cela cette dénomi-
nation, qui a d'ailleurs la priorité (2). Cette espèce doit aussi très proba-
blement se confondre avec \e Silaris Fenliiuindi Escal. (3), décrit tout récem-
ment du Jlaroc (loc. : Tigui, Allas), et que je ne connais pas de visu., mais
ipii, d'après la description qu'en fait M. de la Escalera (4), semble surtout
différer du ii'. ru[ipes par la coloration des articles des tarses (dont les trois
deiniers de la pr'emière paire et les deux derniers seulement des 2° et
3' paires sont noirs), et par celle du pygidium, noir également, alors que la
description du S. rufipes pai" Gory ne mentionne pas ces détails, et dit sim-
plement : » Elyties, pattes et al)domen d'un brun rouge ». Les nombreux
sujets que j'ai en ma possession ont tous l'abdomen rouge avec le dernier
segment noir, comme le S. Ferdinandi. En ce qui concerne le nombre des
articles des tarses noirs, il y a de nombreuses variations individuelles : chez
certains sujets cela concorde parfaitement avec la description de M. de la
Escalera; chez d'autres, le nombre des articles noii's est réduit à deux au
lieu de trois. Un lencontre de nombieux individus chez lesquels la coloration
noire est bornée au dernier ar'ticle, même sur les pattes antérieur-es. Mais
souvent en pareil cas les segments qui devraient êlr'e noirs sont légèr'ement
bor'dés de noir. Ce car-actèr'e manque donc totalement de fixité et ne saur'ait
ser-vir', à mon avis, comme base de scpar'ation de deux espèces.
l)'autr-e part, j'ai envoyé à Parus, au Muséum d'Histoire natur'elle, deux
exemplair'es de mes Sitaris, en demandant qu'on veuille bien confronter mes
spécimens avec ceux qui s'y trouvent sous le nom de Sitaris ruiipes Gory.
M. P. Lesne, Assistant de la chair-e d'Entomologie, m'a répondu h la date
du 17 juin 1911 ce ipii suit : " J'ai com|)ar"é avec soin ces deux spécimens
» à l'exemplaiie faisant partie de nos collections, et figur-ant sous le nom
» de S. rufipes Gor-y dans la collection de l'Expédition de l'Algérie foniiée
)) par H. Lucas (.5). Je n'ai pu constater- de différences appréciables entre
» vos exempiaires et le nôtre, bien que le faciès, et en particulier la colo-
)' ration des élytr'es, soient assez dissemblables; mais la color-alion de l'extré-
(1) Esctierich. Bestimnnin'js-Tahelte der europ. Coleopl. — Zonilidx.
(2) L'ouvrage de Kiisrer : Kàfcr Europ. n'a eommencé à paraître qu'en l.SW.
(3) De la Escalera. Coleoptcros nutvos de Marruccos. Boletin de la real Soc. esp. de Hist. Nat.,
ocl. 1010, p. .382.
(4) « Elilros, patas y abdomen de un rojo acaramelado, coxas en parte tostadas; los très
» ultimes larsas del primer par, los dos ultimos de los intermedios y posterioi'es, las espinillas
» terminales de las til)ias y el pigidio negros, y las unas rojizo obscuras. »
(5) Lucas (E.cplo7\ srienl. de V.-llyéiie, t. II, p. 401) dit que cet insecte qu'il n'a pas pris
lui-même a été capturé par le capitaine de corvette Dégenès, aux environs d'Arzew à la
Tin de mai.
D'A. Gros. ■ — Le Silaris rufipes Gor\j, ses mœurs, son évolulinn. 175
" iiiilr de l'abdomen est également noire cliez le spécimen de Lucas. Mon
>i iiiiprcssidii csl iiu'ii s'agit do la nièiin^ espèce. N. ntjipes (iory. »
Ce Sitai'is présente d(^s sujets di' glande taille : ce sont ceux (pu se sont
développés chez une Antliophoi'e de ioite stature, par exemple Aitlhaphora
[ulcilarsis Brullé : et des exemplaii-es de taillx; moitié moindre, développés
chez des espèces plus petites, telles que Anlhopliom lalaris Itérez (1). A part
la taille, je ne vois aucune diflerencc appréciable entr(' ces divers spé-
cinn'ns (2). Le même tait se pioduil du i-eslc chez .S. inuniH.s, ainsi (jue j'ai
pu en juger. La taille de ces Sitai'is est dcinc liée au plus ou moins d'abon-
dance de la nourriture (ju'a pu avoir à sa disposition la larve secondaire.
J'ai pu du reste véritier l'unité de l'espèce directement à plusieurs reprises,
notanunent le 28 mai \'.)\2 : j'ai obtenu d'éclosion ce jour-là une femelle de
la grosse variété (pie j'ai mise aussibM en présence d'un niàle de la petite
race; l'accouplement a eu li(!U immédialcincnt et a duré 20 minutes. Au bout
de 24 heures, cette femelle avait elfeclue plusieurs pontes sur les inllores-
cences de Ballola hirsula. Elle s'est montrée d'ailleui's d'une rare fécondité,
et le 31 mai j'ai compté douze dépôts d'œufs (dont plusieurs sur la même
inllorescence) sur trois tiges de Ballota. Ces pontes ont commencé à éclore
le 11) juin suivant après 21 joins d'incubalion. C'est là la preuve indiscutable
de l'identité des deux variétés.
J'ai obtenu de même, le 1" juin 1912, l'accouplement d'un mâle de grande
taille avec une femelle de petite stature, bien que dans un autre cas sem-
blable l'union sexuelle ait pai'u difficile à réaliser, en raison sans doute de
la disproportion des organes.
Le Sitarls ru/i/jev parait d humeur plus vagabonde que le S. tnuralis. Un
le rencontre parfois sur les fleurs où il va effectuer sa ponte. M. Féfix Ancey
m'a écrit avoir pris à Oran, le 30 mars f882, un exemplaire — un seul ■ —
d'un Sitaris à jambes et abdomen rouges avec pygidium noir {S. rufipes
Gory) : « Mon exemplaii'e de S. ru[ip('s a été pris sur une fleur, autant qu'il
» m'en souvient; c'était dans un endroit herbeux; un mâle bien vivant ».
M. Paul Mathieu, d'Oran, m'a montré dans sa coflection un S. rufipes cS qu'il
a capturé au vol aux Can-ières, il y a quelques années (3). Enfin moi-même,
le 10 juillet 1910, j'ai mis la main sur un bel exemplaire g de cette espèce,
posé sur une touffe (leiirie de Ballola Idrsuta. Il était environ deux heures.
La plante sur la(|uelle se trouvait cet insecte surmontait un petit talus
rocheux, au bord de la route de Selatna, percé de galeries entre deux couches
de calcaire, qui doivent certainement donner asile à divers hyménoptères,
notamment à des Anthophores. Ce Sitaris, qui n'a vécu en captivité que
quatre ou cIik] jours, a expulsé sous mes yeux, deux jours après sa capture,
un crottin blaiichàire, ce cpii semble bien établir qu'il avait dij prendre
quelque nouriiture. Ce détail est à signaler, car J.-H. Fabre a mis en doute
qu'une autre espèce, le .S. muralis, à l'état adulte, prenne le moindre ali-
(1) Las exemplaires envo.vt'S au Nfuséuiii appartiennent à cette secunde cali^gorie.
(2) Un sujet g de grande taille que j'ai obtenu le 17 juin l'.Ut d'une pseudonymphe trouvée
dans une colonie d'Anlhopluna. [nivilarsis présente à la base de chaque élylj'e, à l'épaule,
un petit point noir; pour tout le reste il est absolument identique aux autres exemplaires,
.le ne crois pas qu'il y ait lieu de le considérer comme pouvant donner motif à la création
d'une variété spéciale.
Je crois devoii' signaler ici un détail anatomique dont n'ont parlé ni Gory ni M. de la
Escalera : c'est que le Sitaris ru/ipes a la division supérieure des ongles des tarses forlement
pectinée, comme d'ailleurs le Silaris SoUeri, à l'inverse du S. muralis qui a les ongles lisses;
tout au plus ai-je vu sur un sujet de cette dernière espèce deux petites tubérosités à la
naissance de l'ongle. Il est assez curieux de ronslater cette différence de slructure entre le
S. muralis et les S. ru[ipcs et 5. Solicri.
(3) L'exemplaire de M. Paul Mathieu, de gi-ande taille, semblable aux miens, a également
l'extrémité de l'abdomen noire.
176 D'A. Gros. — Le Sitaris ruApes Gory, ses mœurs, son évolution.
rnenl : » Je n'en ai jamais, dil-ii, surpris un seul pâturant sur les plantes
» voisines, de soite que ijien qu'ils suient pourvus d'un appareil digeslil'
» normal, j'ai de graves raisons de douter s'ils prennent réellement la
1) moindre nouriilure ». (J.-ll. Fabre, loc. cit.).
La période pendant laquelle se montrent ces insectes paraît assez étendue,
puisque M. Ancey a capturé son spécimen le 30 mars; Dégenès (exemplaire
de la collection Lucas) lin mai, et moi le 10 juillet. Elle correspondrait à la
presque totalité du prmlemps et empiéterait sur l'été. Mais il faut tenir
compte que sur le littoral i,(tran, Aizew; la température est bien plus douce
qu'à Mascara; que dans cette dernière localité, située à près de 600 mètres
d'altitude, l'hiver est plus rigoureux et le réveil des insectes et de la végé-
tation beaucoup moins précoce. Ici donc le S. rulipes ne se montre guéi-e
avant la seconde quinzaine de mai. En 101 1, le 17 avril, j'ai récolté dans une
colonie d'AïUhuphoia talarin Pérez de nombreuses pseudonymphes; les unes
contenaient déjà la 3" larve; les autres étaient encore à l'état triangulaire;
dès le 29 avril trois d'entre elles montraient la nymphe par transparence.
D'autres pseudouunphes n'ont perdu la l'orme triangulaire, et donné par
conséquent la 3" larve que dans les premieis jours de mai. Ce n'est que le
8 mai que j'ai vu pour la première fois renmer dans sa coque un Sitaris
adulte; il n'a percé ses enveloppes que le 23 mai. C'est mon sujet le plus
précoce pour cette année. Les insectes ont continué à faire leur apparition
les jours suivants et pendant tout le mois de juin et la première semaine de
juillet; ma deinière naissance est du 8 juillet. En 1912, année où l'hiver a
été presque nul, et qui s'est montrée très précoce sous le rapport du déve-
loppement des insectes, dès le 26 mars plusieurs pseudonymphes avaient
repris la forme triangulaire, indice de la présence de la 3" larve; j'ai obtenu
un mâle dès le 30 avril, et les éclosions très nombreuses (12 exemplaires en
mai, 13 exemplaires en juin) se sont succédé jusqu'au 15 juin, date où s'est
produite la dernière.
Les Sitaris sont au point de vue de leur apparition légèrement en avance
sui- les Anthophores qu'ils parasitent : ainsi des larves d'Anthophora talaris
Pérez, prélevées dans la même colonie où j'avais recueilli les pseudo-
nymphes, ont commencé à donner des nymphes seulement le 15 mai 1911,
aiois que déjà les Sitaris ari-ivaienl à l'état parfait dans leurs coques. Mais
dès le 5 juin j'ai capturé de nombreuses AnUiophora talaris des deux sexes
auprès d'une colonie parasitée par ce Sitaris. L'éclosion des triongulins
semble donc coïncider avec la période d'activité des Anthophores, ce qui est
logique.
J'ai observé le parasitisme du S. rujlpes chez Anthophora talaris Pérez,
A. altngena Lep., -4. rhododaclijla l'érez (spec. nov.), A. fulritarsis Brullé.
Cette dernière Anthophore est d'une taille double de celle des précédentes,
et les Sitaris qui .se développent dans ses cellules, copieusement nourrLs,
atteignent aussi une taille beaucoup plus forte.
Le Sitaris rujipes est le commensal du S. muralis qui parasite également
ces mêmes Anthophores; il se développe aussi à côté de Hornia mjmpholdcs
Escal. et de Sitaris solieri Pecchioli, qui se rencontrent pareillement chez
A. talaris et A. albigena, mais que je n'ai pas observés chez .4. fulvitarsis.
Chez A. rhododacfyla, je l'ai trouvé à Bou-Hanifia, en 1913, conjointement
avec S. muralis, Hornia nymptioïdes et Apalus Comtei Pic.
Comme le S. muralis, aussitôt après être sorti de sa cellule le S. rujipes
rejette une grosse goutte d'un liquide trouble, excrémentiel, de couleur jau-
nâtre, sorte de méconium. Contrairement à ce qui a lieu pour le S. muralis,
que j'ai vu vivre jusqu'à 14 et 16 jours en captivité, le S. rufipes n'a dans
les mêmes conditions qu'une existence éphémère de 5 ou 6 jours. Il est
D'A. Gros. — Le Sitaris rufipes Gorrj, ses mœurs, son évoluHnn. 177
probable que ces inspcles meurent de faim. Ils ont plus de vivacité que les
S. mxiralis et s'envolent volontiers, ce que ne font presque jamais ces der-
niers: j'ai perdu ainsi, au début, faute d'être sur mes gardes, plusieurs
sujets qui m'ont écliappé. Ils savent aussi simuler la mort et le font d'une
maniêr'o extrêmemenl pi-olnnijée : le 3 juin 1011 j'ai observé un sujet d* qui
est ainsi resté en calalopsie pendant plus d'ime beure et qui n'est revenu à
lui que lorsque j'ai touché à ses orstanes iri^nitaux pour les examiner. .Je
n'aurais jamais soupçonné la possibilité d'une simulation d'aussi longue
durée chez un insecte palpé et manié sans ménagements, puis abandonné à
l'air libre sur un carré de papier. La chose est bonne à connaître pour ne
pas être exposé à piquei- des sujets vivants quand on désire les observer.
T,e mâle est assez facilo à distinguer de la femelle : outre que ses anteiuies
sont plus allongées, le demier article de l'abdomen est caractéristique :
le segment est bilobé à la face ventrale et le pénis saillant est facilement
visible entre les deux lobes. Cliez la femelle le dernier segment est entier.
Dès que les deux sexes sont en présence, l'accouplement a lieu aussitôt,
l»endant cet acte les deux insectes sont superposés longueur pour longueur,
le mfde eidacant la femelle avec ses six pattes. T,es choses se passent donc
comme chez le 5. miiralis. La copulation dure un temps variable, de 7 à
28 minutes, puis les inserics se séparent.
.Te m'attendais, par analogie avec ce qui si> passe chez le S. murait'^', h
voir les femelles pondre sans difllculté aussitôt après leur fécondation. Je
fus déçu : les premiers jours se passèrent sans la moindre ponte. .Te vis
seulement les femelles s'efforcer de ronger les boîtes où elles étaient enfer-
mées pour se sauvei'. .T'essayai de provoquer leur ponte en plaçant h côté
d'elles les blocs de cellules d'où elles étaient sorties. .T'échouai encore :
matgi'é tous mes artifices mes premières femelles se refusèrent à émettie
leurs œufs et moururent sans me livrer leur secret. Tl était évident que si
elles n'avaient pas pondu, c'est qu'elles n'avaient pas trouvé réalisées les
conditions requises; elles devaient avoir d'autres habitudes physiologiques
que le .9. mnralis.
Mascara. D"" Auguste Gros.
{A suivre).
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Apparition hâtive de Celonia aurata L. — Le 25 septembre 1913, vers midi et
demi, par une superbe journée d'automne, ensoleillée, chaude, calme, me trouvant
au sommet même du Grand Montagnet, près de Villeneuve-lez-Avignon (Gard),
élévation qui domine la vallée du Rhône, de sa maigre altitude de 192 mètres, je
n'ai pas été peu surpris de voir une Cefonia ntiratn L. voler au-dessus d'une touffe
de jeunes chênes-verts {Qiirrrus ilex L.). Immédiatement capturé d'un prompt
coup de filet, je constatais que cet exemplaire appartient à l'aberration Tinr]ens
Eeitt. Il est de toute première fraîcheur, ainsi qu'en témoigne la longue pilosité
qui recouvre le pronotum et les élytres. Il venait évidemment d'éclore. Trompé
par la chaleur de cette belle journée, il aura prématurément quitté la loge où
d'habitude cette espèce passe la saison hivernale pour n'apparaître qu'aux pre-
mières chaleurs du printemps, vers la mi-avril, et disparaître devant les ardeurs
du soleil d'été, en juin ou en juillet, suivant l'altitude.
J'ai bien capturé, en août, quelques sujets de Crtonia aurata, mais uniquement
dans les détritus végétaux charriés par le Rhône, lors de crues estivales. Il s'agis-
sait, là aussi, de sujets déjcà formés, dérangés par les eaux et destinés à n'appa-
raître qu'au printemps suivant.
Dans le cas actuel, il s'agit évidemment ici d'une apparition hâtive, prématurée,
et je ne pense pas qu'il faille interpréter autrement le fait ici signalé.
Mulsant a décrit comme variété pïlirjrra de la Cctoina aurata les exemplaires
velus de cette espèce.
178 Notes spéciales et locales.
A proprement jiarler, il ne s'agit probablmnent point, pour de tels exemplaires,
de variété ou d'ahcrration, car il m'a sembii' que tous les sujets de notre pays ont
le pronotum et les élytres poilus quand ils sont frais. Cette pubescence est fragile,
caduque, et elle ne tarde pas à disparaître quand l'insecte a vécu quelque temps,
sous l'influence des heurts et des frottements.
Par contre, il n'en serait pas de même pour la race ou sous-espèce hupanica,
dont ce serait même peut-être là un caractère distinctif. Tous les sujets qui appar-
tiennent à ci'tte race de l'extrême sud de l'Europe naîtraient, d'après des rensei-
gnements qui m'ont été jadis fournis par M. le professeur Fiori, avec le pronotum
et les élytres glabres.
Il y a là un problème intéressant à résoudre et je me permets d'appeler sur lui
l'attention des naturalistes européens.
Avignon. D"' A. Chobaut.
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Novembre.
(Voir années in'écédent^s,)
Angelica silvestris. — Chenillett<> d'un blanc rosé, à tête brune et écusson grisâtre;
parmi les graines. = Cotaphctiria fulvigHtelln Z.
Artemisia vulgaris. — Chenille arpenteuse brune, à dorsale flanquée de traits
obliques plus foncés bordés de blanc, à stigmatale blanche
interrompue; dans l'inflorescence. = Tephroclystia inno-
tata Hufn.
Berberis vulgaris. — Larve blanche court*-, tronquée à l'arrière ; dans baies
déformées. = Spilorirapha Mei//eni Low (Dipt. ).
Betula alba. — Chenille à corps ramassé cylindrique, à tête petite et noire, à
touffes de longs poils bruns. = Acruiiicta leporina L.
Id. Chenille arpenteuse d'un brun rouge, assez courte, à segments très
distincts, à tête jaune marbré de brun, à longitudinales brun
foncé, à stigmatale jaune. = Larentia autiiiriiifilis Strom
('2" génération).
Bryonia dioica. — Larve blanchâtre, conique; dans baies à couleur anormale. =
OicUid Wifdemanni Meig (Dipt.).
Bupleurum falcatum. — Chenille arpenleuse rougeàtre, à dorsale plus foncée, à
tête brune, à stigmatale peu nette; sur les ombelles. =
2'epltroclystia Jenotata Hb.
Butomus umbellatus. — Chenillett* d'un blanc rosé, à têt« noire; dans graines. =
('(iiii-hylia M usHehliana Tr.
Id. Puceron à cornicules en massue; aptère d'un vert glauque
* à appendices d'un gris cendré; ailé d'un vert foncé, à
appendices noires. = RhopaJosiphum nympliœœ Fab.
Calluna vulgaris. — Chenille arpenteuse jaunâtre, à tête d'un brun jaune pointillé
de noir, à dorsale en chevrons brunâtres; parmi l'inflores-
cence. = Tephruclyiitia pumihitn Hb. (2" génération).
Id. Chenillette blanchâtre, à tête brun noir; dans toile en fourreau
sur la tige centrale. = PJeurota birostella Cl.
Carduus nutans. — Coléoptère curculionide à rostre très court, à pubescence grise
marbrant les élytres et le reste du corps ; en société dans
capitules à aigrettes bouleversées. = Bhinocyllus conicus
Froel.
Carpinus betulus. — Chenillette blanchâtre, à têt« d'un brun clair taché de plus
foncé, à troisième paire de pattes écailleuses renflées en
massue et impropres à la marche; dans un repli supérieur
de la feuille. = Chimahache fayella.Y.
Id. Chenillette d'un vert blanchâtre, à dorsale plus foncée, à tête
noire; dans galerie formée par une feuille à bords accolés
en dessous. = Ornix carpinella Frey (2" génération).
Centaurea nigra. — Chenille verte à tête et écusson d'un vert clair; dans feuille
roulée et reliée. = Eulia politaiia Hw.
Centaurea nigra. — Chenillette verte, à tête d'un brun foncé; en société sur feuilles
de la base. = Stcddnnpfychn qiiadrana Hb.
Cerasus avium. — Chenillette verte à verruqueux blanchâtre, à tête et écusson
jaunes tachées de brun foncé, à segment anal taché de noir;
dans feuille roulée en long. = Ancylin siculana Hb. (2" géné-
ration).
Cirsium palustre. — Chenillette verte à dorsale plus claire, à tête d'un brun foncé;
dans la tige. = Euxanthis hamana L. (2° génération).
Notes spéciales et locales. 179
Cirsiuni palustre. — Chenillette d'un gris verdâtrc à vorruqueux noirs, à tête et
écusson bruns; dans mine de la nervure médiane. = Gelechia
aciimiiiatrllti Sirconi (2° génération).
Clematis vitalba. — Clu-nillo arpenteuse jaunâtre, à tête puintillée de niiir, à dor-
sale en chevrons plus foncés; i)arnii li'S carpelles plumeux.
- Tf'/i/iror/i/stia piiinihi/a Hb. ('2° génération).
Cornus sanguinea. — Chenillett* d'un vert clair, à têk^ et écusson jjIus pâles; entre
feuilles accolées. = Aiicylis deriixanu Hb (2" génération).
Id. Chenillette d'un vert foncé, à tête et écusson d'un jaune taché
de noir; dans bord replié d'une feuille. = Ancylis sicuhtna
Hb. (2"" génération).
Corylus avellana. — Chenillette verte, à dorsale plus foncée, à tête et écusson brun
clair; dans bord roulé d'une feuille. = Eulia minixtraitii L.
Cratsegus oxyacanthoides. — Chenillette d'un blanc rosé, à tête brun clair; dans
baies décolorées. = Graphuiitha jnnthinaiin Dup.
EupatoriuRi cannabinum. — Chenillette allongé* et luisante, verdâtre, à dorsale
plus foncée, à tête petite et jaune semée de points
noirs, à écusson marqué de deux taches noires ;
dans large galerie formée par l'enroulement d'une
feuille. = l'ionea femiiidlix Hb.
Euphrasia ofiicinalis. — Ch<'nille arpenteuse en tout identique à celle indiquée
plus haut sur Clematis et Calluna. = Tephroclystia
piiiiiihita Hb.
Fagus silvatica. — Chenille velue d'un jaune paille, à incisions d'un noir velours,
à quatre brosses dorsales d'un jaune pâle, à touffe anale
longue et d'un rouge vineux; sur les feuilles. = Dasychira
piidibunda L.
Falcaria rivini. — Larvette d'un rouge orangé dans renflement du point d'insertion
des ombellules. = Lnifioptera carophihi P. Lw. (Dipt.).
Fragaria vesca. — Chenillette semblable à celle signalée plus haut sur Eupatorium.
= Pionea frrriii/a/is Hb.
Genista tinctoria. — Chenillette d'un brun foncé, à tête brun jaunâtre, à écusson
noir ; dans pousses terminales roulées. = Anacampsis bi-
(jatella H. S.
Id. Chenillette rougeâtre, à dorsale verte, à tête brun jaune, à
écusson jaune taché de plus foncé; sous abri de feuille
appliquée à la tige. = Aiiacampitix /ilbipalpella H. S.
Hieracium umbellatum. — Chenillette d'un blanc sale, à tête brunâtre; au collet
de la racine. = Voiivhylix atricapitann Stph.
Lactuca saliva. — Chenille cylindrique, d'un vert clair, à tête globuleuse, à dor-
sale blanche; sous les feuilles qu'elle ronge entre les nervures.
= Brotolomia meticiilosa L.
Pimpinella saxifraga. — Chenille arpenteuse atténuée en avant, verte, à incisions
rayées transversalement de jaune, à stigmatale blanche;
rongeant les akènes. = Larentia rivata Hb.
Pinus sylvestris. — Chenillette d'un jaune verdâtre, à tête et écusson brun foncé;
dans galerie formée d'aiguilles accolées. = Ocnerosfoma
piiiidrielln Z. (2"' génération).
Potentilla verna. — Chenillette d'un vert sale, à tête d'un brun pâle bordée de noir
en arrière, à écusson d un jaune ourlé de noir postérieure-
ment; entre feuilles radicales accolées. = Ancylis roniptnna
Froel (2" génération).
Rosa canina. — Larve blanche, dodue et conique; dans les cynorrhodons déformés.
= Spiloi/iap/ia (iltcnKita Fall. (Dipt.).
Id. Larvette blanche, à segments distincts dans galle ronde, très
caduque, d'un vert luisant, à paroi mince; sur ou sous les
feuilles. = Ehodites ealanteriœ Hartig (Hvm.).
J. G.
Faune entomologique de l'Indo-Chine. — Notre correspondant, M. K Vitalis de
Salvaza, est rentré du Cambodge et compte passer quelque temps à Sully-sur-Loire
(Loiret), villa Belle-Rive. Il a entrepris une œuvre considérable due en partie
aux recherches entomologiques qu'il a faites lui-même en Indo-Chine. Il s'agit de
la Faune eniomoloyique de Vf ndo-Chine. Ses collaborateurs, très nombreux, sont
choisis parmi les spécialistes les plus compétents de l'Europe : MM. Bourgoin,
Lesne, Raffray, Fleutiaux, Olivier, Boileau, Boppe, D'' Sicard, Grouvelle, Pic,
R. Martin, Vuillet, Boucomont, Chatanay, Desbordes, Borland (en France);
180 Notes spéciales et locales.
Dupuis, Bondroit, d'Orchymont, Gillet, Kerremans, Clavareau, Lamoere, Dcs-
iicux, Schoiitoden, Dubois (en Belgique); Horn, Ohans, Holler, Schmidt, Schenk-
ling (en Allemagne); Bezzi, Borelli (en Italie); Bolivar, L. Navas (en Espagne);
Distant, Arrow, Meede Weldo, colonel Wynn Sampson (en Angleterre).
Description d'une Géométride nouvelle (Lépidoptère). — Thalera Prouti, n. sp. —
Cf 25 iiiill., antennes bipectinées jusqu'à l'apex, d'un blanc très légèrement teinté
de rouge<àtre; les branches sont d'abord de longueur modérée, pour finir extrême-
ment courtes à l'apex. Ailes d'un beau vert, un peu plus pâle que le vert émcraude;
les écailles sont relativement peu abondantes, de sorte qu'à la loupe on aperçoit
plus ou moins le tissu blanchâtre sur lequel reposent les écailles. Côte des supé-
rieures d'un blanc un peu rosé, moucheté* par places d'écaillés rouge brique.
Bord externe des supérieures très légèrement proéminent à son milieu. Bord
externe des inférieures arqué intérieurement entre 4 et 6, la courbe de l'arc étant
relativement peu prononcée. Un fin liséré terminal rouge brique, coupé de blanc
aux nervures, au bord externe des quatre ailes. Frange blanche dans sa première
partie et rouge brique extérieurement. Aux supérieures on voit, sur presque toutes
les nervures, à 4 mill. du boid externe, un petit trait blanc à peine perceptible,
à tel point qu'il faut une forte loupe pour distinguer ces traits. Dessous des quatre
ailes blanc très finement impressionné de verdâtre. Côte des supérieures bordée
de rouge brique sur les trois quarts de sa longueur et blanchâtre de là à l'apex.
Frange comme on dessus. Palpes blanc rougeâtre, à dernier article très court, front
paraissant brun, espace entre les antennes blanc, espace derrière les antennes vert,
quelques écailles blanchâtres entre la tête et le thorax, dessus du thorax et com-
mencement de l'abdomen vert, le reste de l'abdomen blanc. Il y a peut-être quelques
écailles rouges vers le milieu de l'abdomen, en dessus; cette partie étant un peu
graissée, je ne puis l'affirmer. Pattes blanchâtres, la première rosée extérieurement.
Tibias postérieurs non dilatés, avec une seule paire d'éperons (les terminaux)
Dessous de l'abdomen blanc.
Akbès, Syrie, 2 cT, ma coll., rapportés par Ch. Delagrange. Le second cf est un
peu plus grand, mais moins frais que celui qui a servi à ma description. — Dédié
à M. L.-B. Prout, l'éminent collaborateur du Gênera, insertorum.
N. B. — Au sujet de la nuance du fond des ailes de cette espèce et vu la confusion
qui existe, je crois, dans l'appréciation des nuances du vert, je dois dire que je
n'ai pas ma collection sous les yeux au moment où j'écris ces lignes. Je crois me
rappeler que l'espèce décrite plus haut est d'un vert identique ou en tous cas
approchant de Thalera fimhrialiii Se. Quant à la différence spécifique, elle est
énorme, surtout par les franges, qui n'ont aucun point de ressemblance.
Paul Thierry-Mieg.
A propos de Papilio, var. Miegii Th. -M. et var. Feisthamelii Dup. — Dans
l'ouvrage de Seitz sur les Khcpalocères paléarctiques, vol. I, pi. 7, colonne d, le
Papilio figuré sous le nom de Feistliameli (recte Feisthameliï), est en réalité
une Q de Papilio, v. Mieqii Th. -M. La taille, l'abdomen noir, le fond des ailes
jaune pâle, le bord abdominal très noir, la queue relativement courte, ne laissent
aucun doute à cet égard. Chez Feisthamelii, au contraire, le fond des ailes est blanc
dans les deux sexes, la taille plus grande, ainsi que la queue et le bord abdominal
est en partie blanc. De plus, dans le texte du même ouvrage, il est dit que Miegii
est une dcit.rième génération. En réalité, c'est une première génération, et Feis-
thamrJii est la seconde. Les exemplaires originaux de Miegii proviennent des
Pyrénées-Orientales. Cette race paraît fin avril et courant de mai, et Feisthamelii
éclôt dans la seconde quinzaine de juillet.
Paul TniERRY-MiEa.
Nécrologie. — Nous apprenons bien à regret la mort de M. Jules Desbrochers
des Loges, le savant Coléoptériste de Tours, ancien directeur du Frelon, qui s'était
depuis tant d'années consacré tout spécialement à l'étude de l'immense groupe des
Curculionides — Sa famille nous prie de faire part de son décès à ses nombreux
correspondants et collègues. Il n'a pas été envoyé de lettres de faire part.
Au moment de mettre sous presse, on nous annonce la mort de l'un des doyens
de la science botanique française, M. Ernest Malinvaud, ancien secrétaire géné-
ral et ancien président de la Société Bofniiiqiir de France, et l'un de nos collabo-
rateurs occasionnels. M. Malinvaud a publié de nombreux travaux sur la flore
de France et notamment sur celle du Lot.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
lœp. ObenhUr, Rennes— Paris (2863-13)
<tn désiré des graines, ou des plantes d'nii an, de Seiiecin PuhH'lri.s
bisannuelle.
S adres.ser à The Honble N. Charles ROTHSCHILD
Aiundcj Hniise. K''n>ingtun l'aluce Gardt-ns,
Londun W. (Anglelerrei.
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groupe des Cholides exotiques; au moins 76U genres et environ 80 types (165 petits
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Annales de la Société Entomologicjue de France, 1859-1860, reliées, et les années
suivantes jusqu'en 1S99, brochées. — Annales de Belgique avec planches, 1871-1912.
— Bohemann, Monographie Cansida (Bulletins Societa Italiana, 1872-1911). —
Entomol. Zeitschrift, 1864-1874 à 1912. — Erichson. Ginera. — Livraisons, 45 en-
viron, Académie d'Hippone, avec Catalogue minéralogique d'Algérie, 1865-1884,
A. Papier, 1873. — Fabricius, 2 vol. reliés. • — Fabricius, 1792, 5 vol. reliés. —
Faune Gallo-Ehénune. AI. Fauvel (1868), 4 livraisons. — Gyllenhall, Insccta,
4 vol. reliés. — Gemminger et Harold, C'at. coJéopt., 8 %'Ol. — Guérin-Meneville,
Species avec planches. — Lacordaire, Gênera, 12 vol. reliés. — Heyden. Keitter.
Cat. coféopt. — ludion Muséum, 1889-1913 — Inscktenborxe, 1893-19C0. — Jekel,
Insec/a Saundersiana, 3 vol. — Jacquelin Duval, Gênera des Coléoptères, 1 vol. —
De Bonvouloir, Essai monof/ raphique sur la famille des Throscides. — Lacordaire
et Chapuis, 12 vol. reliés, le 9* en double. — Lacordaire, planches détachées de
l'Atlas du Gênera : 1-47 Cicindèles aux Térédiles: 48-60 Tévédiles aux Vésicants:
81-110 Longicornes. — L'Eehange. 1885 à 1904. — Latreille, Règne animal de Cuvier.
— La collection des ouvrages de Mulsant, ilulsant et Rey, Slulsant et Foudras. —
Mocquerys, Enum. des Insectes (Coléoptères), 2' vol. — MitfheUungen der
Schu-. Eut. Ges., 1862-1909. — Miscellnnea Entnmologica, 1892-19C0. — yatu-
ralisfa Siciliano, 1881, 1887 et 1892-1899. — Le Naturaliste, 1880-1886. — Petites
Nouvelles entnmnlogiques, 10 années. — Reiche et de Saidcy, 1850, 1851. —
Redtenbacher. i'auna Axistriaca. — Revue scientifique du Bourbonnais, 1888-1890.
— Entomologisk tidskrift. 1891-1912. — Revue d' Entomologie, A. Fauvel, 1882-1911.
-- Seidlitz, Fauna Baltica, 1887. 2 vol. 1888. 1889-1890' ot 1891. — Schoenherr.
Sgnonymia Inserforum, 3 vol. reliés. — Les publications, revues et monographies
de M. Jules Desbrochers des Lr.ges. ainsi que son journal d'entomologie descriptive.
Le Frelon, 17 années parues. 70 francs. — La Feuille des Jeunes Naturalistes, de
1870 à 1899 (29 années avec planches), 150 francs. — Germar, Insec.torum species,
1824. — Linné. Sysfema Naturœ, 1748: Id., Fauna, 1761. — Blanchard, Histoire
des Insectes, 2 vol. — Etc., etc.
FovT tous renseignements s'adresser à
M"' DESBROCHERS DES LOGES. 12. rue L.\pommekaye. TOURS
SOMMAIRE DU N" 515
Gh. Oberthùr : Line consultation Lépidoptérologique (suiiej.
J. Mansion : ],es Larves des Diptèrns vivent-elles dans le fomiol ?
Dr A. Gros ; l,e Silnris nifipes Gory, ses iiiœui's, son livolullon!
D' P. Siépi : Nos Hirondelles, leur diminution.
Dautzenberg et Durouchoux : F^es Mollusques de la baie de Saint-Malo {suite, avec supplé-
ment liors texte.
Notes spéciales et locales :
\|iparitiim iK.live de Ctlonia auiiUa L. [D' A. Ciiobaut!. .
Aux Jeunes ! Uidications pr&liques pour le mois de Novembre ij. G. .
l-'aune Knloinologuiue de l'Indo-Cliine.
Notes lepidoptv^rologiques : Description d'une Géomélride nouvelle. — A propos, de Papilio,
vai" MiefiiVTh.-M. et var. l'cistliamelii Dup. Paul Thierrv-Mieg'.
.\ér'rolosio. '
Laboratoire de Zoologie, Ecole Normale supérieure, 45, rue d'Ulm, Paris. — Un
abonné désirerait. avoir en abondance des cocons d'A'jjeire porte-croir (Epeire des
jardins, E peira diadematà) ou des Epeires sur le point de pondre (à expédier
isolées les unes des autres). Enverrait tubes si besoin était et indemniserait natu-
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Enumération des plantes récoltées (Mission Chari-Tchad), in-8', xii-452 p. et grav.
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Daitbrée (L.). — Statistique et Atlas des Forêts de France, t. I, in-folio, 393 p.
et cartes (Ministère de l'Agriculture).
Lemoigne (M ). — Contribution à l'étude du rôle des Microbes du groupe dit
Bucillus subtilis dans l'épuration des eaux d'égout (Thèse), in-8°, 102 p. — Laval,
imp. Barnéoud.
Maquenne (L.) et E. Demoussy. — Nouvelles jecherches sur les échanges gazeux
des plantes vertes avec l'atmosphère, in-8°, 172 p. et pi. — Paris, Gauthier-Villars. '
RiGOTARD (L.) et R. Thillard. — La Culture des arbres à Gutta-percha à Java,
in-8'', 24 p. avec fig. — Paris, Challamel.
Noël (Paul). — Ce que j'ai vu chez les bêtes, in-16, 347 p. avec_ fig. — Paris,
A. Colin. — 3 fr. 50;
Roussilhe (H.). — Mission hydrographique : Congo, Oubangui, Sangha, 1910-
1911. Rapport d'ensemble, 2 vol. gr. in-8", avec fig. et pi., 468 et 327 p. (Gouver-
nement général de l'Afrique équatoriale française).
SoRNAY (P. de). — Les Plantes tropicales, alimentaires et industrielles de la
famille des Légumineuses, in-8°, xii-491 p. avec 75 fig. — Paris, Challamel.
SuRCouF (J.-M.-R.) et R. Gonzalez-Rincones. — Essai sur les Diptères vulné-
rants du Venezuela, "if partie. Diptères brachycères, gr. in-8°, 246 p. avec 100 des-
sins. — Paris, Maloine.
Etudes glaciologiques : Savoie, Pyrénées, t. III, gr. in-8°, viii-166 p. et 19 pi.
(Ministère de l'Agriculture : Eaux et Améliorations agricoles).
1" Décembre 1913 — V^ Série, 43'= Année — N" 516
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LIÎPIDOPTiÎROLOQIQUE neTyow
(Suite). BOTANICAI
UAKDEN.
l'haraxes Ja.:iius, Linné; la plus magnilique espèce de papillon diurne de
1 Europe; la chenille vil sur l'arbousier; on la trouve en Pi-ovence où il semble
qu'elle se- rarélie, eL en lloussillon. Feu le commandant Ueckert m'a dit que
Chavaxes Jasius était assez abondant à Avignon, en septembre. Trouve-l-on
ias'ms quelque part en Languedoc et en Corse? Je ne l'ai jamais vu prove-
nant de celte île où il me senUjIe qu'il devrait vivre cependant.
Aputura /m, Linné; surtout abondant dans les forêts de Lorraine où le
Grand Mars changeant donne assez Iréquenunenl les belles aberrations par
carence des taches et bandes blanches sur le dessus des ailes, connues sous
le nom de lole el Beroe. L'Apatura iris est rare dans l'Ouest de la France.
Je l'ai cependant piis à Rennes; il habile aussi les Pyrénées centrales, la
Savoie; mais jusqu'où l'Espèce s'avance-t-elle vers le sud de la France"?
Par exemple a-t-oii trouvé Iris dans les plaines, au sud de la Loire ? L'aire
d'extension du Grand Mars changeant vers le midi, est tout à fait inconnue.
On l'a trouvée à la Granja, en Espagne. Exisle-l-elle quelque part dans
l'Italie centrale?
Apatura Ilia, Huebner; celle-ci habile le midi, comme le nord et l'ouest.
Elle donnait même aux environs de Montpellier une forme g tout à fait
jaune d'œuf et que Lepolletier de Sainl-Fargeau a appelée Laura. Mais je
n'ai vu celte g Laura que dans les vieilles collections françaises et je me
demande si on trouve encore aujourd'hui le l'elil Mars changsani dans la
région du Languedoc et de Provence, notanuiienl à Hyères et à Montpellier,
comme il y a trois quarts de siècle. Dans les environs de Bordeaux, Ilia
habite ceilains cantons et y a deux apparitions par an : en mai et en août.
Dans le nord el l'ouest de la France, Ilia éclùt une seule fois, en juillet. Iris
se trouve seule en Angleteri'e, sans Ilia. On n'a jamais trouvé en Algérie,
ni Apatura, ni Limenitis.
Limenitis Populi, Linné; ainsi que V Apatura Iris, le Grand Sylvain est
répandu abondamment en Sibérie, en Chine (Su-Tchuen occidental), en
Russie, en Allemagne et dans le nord de la France. L^altitude compensant la
latitude, on peut voir Limenitis Populi voler dans l'Isère et dans la Savoie,
vers 900 et jusqu'à I.ÎJOO mètres d'altitude, mais pas dans les bois de plaine
relative, en ces départements. Il semble que la région où V Apatura Iris el
la iJmenilis Populi sont plus abondantes, est la frontière chinoise occidenlale
du Thibel, c'est-à-dire les environs de Tà-tsien-lou. De cette extrémité du
Su-Tchuen, les deux Espèces semblent — (je dis : semblent, car je sais bien
ne formuler ainsi qu'une hypothèse qu'il n'est pas possible, en l'état actuel
de la science, de remplacer par une réalité) — se répandre vers le Nord, vers
182 Charles Obertiiur. — Une ConsuUalion lépidoptérologique.
rUiicsl et vei'S l'Est, mais pas vers le Sud. Dnas leui' expansion \tvs l'Uucst,
elles suiil allées fui'l loin. LWpaiura liis se rencontre encore en Angleterre,
mais la Limenilis l'upuli n'existe pas acluelleiiient dans les lies Brilan-
niques. Cependiint les Entomologistes son! mal lixés sur Ihabilal vers
l'Uuesl, de la belle Sijiiiiiludc (|ue nous appelons communément (iruiid
Sylvain. Nous croyons (pielle se rencontre dans certaines forêts de la Sarllic,
de Maine-et-Loire. Malgré des assurances dignes de foi, j'hésite à dire que
Limmdia l'opuli habite en Drelagne où les grandes forêts ne manquent
cependant pas. En Noi-mandic, j'espérais voir voler LimcnUls Populi dans
les bois (jui se li'ouveal cidre l!agnoles-de-rUrne et DondVonl; mais, bien
(lu'ayant exploré le pays à la saison favcirable, juin et juillet, je n'y ai
jamais vu le Gidiid Syliuin. Toutefois ce n'est pas une raison pérenqjtoire.
D'autres Entomologistes l'y ont peut-être observé. Je serais donc très recon-
naissant aux chasseui's de pa|)illons, possesseurs de documents authen-
tiques, de conli'ibuei- à résoudie, dans la Feuille, le problème que je pose
ainsi : Indiquer en France les stations où Limenilis Populi a été observée;
à (pielle date le papillon volait-il? quel était son degré d'abondance?
LimeniUs CmniUa, Huebner et Liineiiilii; Sibylla, Linné. Les deux Limenilix
Camilla et Sibylla sont l'une, plutùl inéi-idionale {Camilla), l'autie plutôt
boi-éale (Sibylla). Il y a maintes places où les deux Espèces cohabitent; il y
en a d'autres où l'on ne trouve que l'une des deux Espèces. C'est pour la
France que je parle.
Les Limenilis vaiient toutes pour l'oblitération plus ou moins complète
des parties blanches des ailes, en dessus, lesquelles parties blanches se
laissent assez fréquemment envahir par la couleur noire du fond. Camilla
et Sibylla se trouvent ensemble à Rennes; mais dans les bois de Huelgoat
(Finistère), j'ai observé Sibylla seule.
En Angleterre, on ne trouve que Sibylla. A-t-on trouvé Camilla en Nor-
mandie, à Compiègne, à Villers-Collerets ? .Je ne le pense pas. Par contre,
je suis poi-té à cioiie que Sibylla au sud de la Loire, se rarélie d'autant plus
qu'on avance vers le sud.
Sibylla vole au Japon, mais je ne l'ai jamais reçue de la frontière chinoise
du Thibet. Camilla habite le bassin méditerranéen, sauf la côte de Barbarie,
et ne s'avance pas tiès loin vers l'orient; comme Sibylla, Camilla paraît
manquer en Chine où il y a cependant un si grand nombre d'Espèces di;
Limenilis représentées par une si grande quantité d'individus.
Vaiiessa Atalanta, Linné, suiierbe Espèce connue de tous, familière avec
l'homme et souvent hdèle au lieu où elle a choisi sa résidence, dans les
jardins publics ou privés. Je crois que le Vulcain se rencontre dans toute
la France 11 «e trouve aussF en Algérie, mais plus rarement que dans la
France continentale. D'ailleurs aux Etats-Unis d'Amérique, .Atalanta est
répandu comme en Europe. C'est donc une Espèce dont l'aire de dispersion
est considérable. Elle est fort intéressante pour les variations, d'ailleurs
rares dans la Nature, qu'elle peut offrir. On a oljtenu, par les procédés de
température inOigés aux chrysalides, une série d'aberrations qii on pourrait
appeler • aih'lactœ. Ces aberrations obtenues par artifice sont cependaiil
(■(►nformes à celles qui se produisent naturellement. Mais comme celles-ci
sont bien plus rares et qu'il est important de les connaître et de les comparer
aux variétés obtenues expérimentalement, il serait utile que les Entomolo-
ffistes avant rencontré des aberrations notables d'.Atalunla dans la libre
Nature en Ossent part dans la Feuille, ce qui serait certainement fort inle-
ressanî et instructif pour ses nombreux lecteurs Entomologistes.
Rennes. Charles Oberthùu.
(A suivre).
1)"' l\ SiKi'i. — Nus lliniiidcllcf, leur iHiirniiilion. 183
NOS HIRONDELLES. — LEUR DIMINUTION
(JiiJilre os|m''i'cs irilir(iiiilcllc8 et deux di; MailiiK'ls viciiiiuiil 8c irpi'uduirc
i-égulièremoiit lous les ans en Provence. Ce sont :
l/llii(iii{lrlli' (le chfiiiiiir'c, llii-inido ruslira (L.).
— (!.> feiièli-c, ('iLaUidun urbicu (li. ex L.).
(le i-ivngi', Cottjle nijaria (H. ex L.)-
(les i-uclicrs, lUblis rupcslrls (lyOS.).
I,r Miiiiiiii'l iKiii', Ciijisfiiis apiis (111.).
— à vciilii' lilniic, ('iiiisi'lii^ ïiiclliii (111.).
Nods jtJissdiis iiilciiliiMiiicllciiiirnl, sous silriicr IHniii(h) raliiricn cl //'. iiiliiln
iliiiil lu c;i|iliir(' rdiisliliie un fait ai'cidenlcl.
l/lliKONDiciJ.E m-; ciiKMi.iNÉE fuil le cenlre des gi'andes villes, un ne la
i-eiicontre plus (|U(' dans les faubourgs et dans quelques quartiers éloignés
ci |)aisil)les. Mlle préfère les petites villes, les villages fet la campagne.
(;rp(-iidant à son arrivéi' en France, dans tes premiers jours d'avril,
(|iiclqucs Ijandcs s'airéicnt pendaid ([uelques jours sur différents points de
Marseille. On les voit voler alors à la surface des pelouses de nos jardins
publics (parc iiorély et Jaitlin Zoologique) où souvent elles deviennent la
proie des chats (|ui les saisissent adioitement au vol ainsi que je l'ai pu
constater.
Ces pi'cniicri's Hirondelles ne s'établissent pas en Provence d"où elles
disparaissent bii idijl pour si; diriger vers des régions plus septentrionales.
Ce n'est ([ue veis la lin d'avril ([ue l'Hirondelle de cheminée, qui doit
sillonner de son vol le beau ciel de Provence, nous arrive. Elle se disperse
aussitôt dans les petites villes et les campagnes de la région où elle trou\*e,
en même temps qu'une abondante nourritui-e, un champ d'évolution plus en
ra|iporl avec ses besoins: aussi, à mesure que la population des villes
devieid plus dense, ipie les liruils de la circidalion devienneid plus intenses,
i\\\o l'ail' se silloime de lils éleclii(pies, riliroiidelle déserle-t-elle la grande
\ille en t'avciu' des villages.
Son déjiart a lieu fin août.
L'HiRONUELLE DE FENÊTKE s'éloigne conuue la précédente de plus en plus
des grands centres tumultueux, préférant Ico villes tranquilles, les villages,
les fermes et souvent les gai'es isolées.
Le |)assage de celte Hirondelle se produil dès le 15 avril, mais les pre-
mièi-es (jui nous paiviennent se dirigent bientôt vers des régions plus
fi'oides, elles ne sont que les pi'écurseurs de celles qui viendront habiter
notre pays : celles-ci ne prennent possession de leurs nids que dans les
premiers jours de mai. Il arrive quelquefois que cette Hirondelle est sur-
prise, à son arrivée en Piovence, pai- un abaissement subit et considérable
de la lenqiérature et surtout par le mistral vent glacial du nord-est. On
voit alors ces oiseaux se grouper en grand nombre sur les corniches de
nos monuments attendant une embellie ou la mort.
Un événement de cette nature se produisit il y a quelques années, les
premières Hii-ondelles étaient à peine arrivées; elles égayaient déjà de leur
vol la voûte céleste lorsque le mistral se déchaîna avec une violence inouïe
et souffla avec ivage pendant |iliisieurs jours.
Je vis alors des centaines d'Hirondelles se poser sur îes saillies du
18'i D' P. SiÉPi. — Nns Hirondelles, leur diminution.
Pninis T,(>niri'Ii;iiMp. lnvuiroiip rl'onlre elles pénôlièrent dans les combles du
Miisriim d'm'i elles ;uii-.iienl pu facilement i-essoi'lir et où je ramassais, en
deux jours, soixaiile-denx cadavres.
Il est cei-taiii qu'à ce moment-là de grandes quantités de ces oiseaux ont
(iù périr dans notre région.
L'autopsie me révéla que ces oiseaux avaient plulôt succombé à l'ina-
nition qu'au froid, car Icui- lube digestif était vide d'aliment el aucun d'entre
eux ne pi'ésentait les lésidus congestives du cerveau et des viscères consé-
cutives au froid.
Comme l'espèce pivcédcnte, i'Ilii-oiidelle de fenêtre nous quitte dès fin
aiiùL et l'émigratidn se piuilnll pendant tout le mois de septembnv Kllc
obéit à un besoin ii-i-ésislihlc (|ii" partagent beaucoup d'oiseaux; le (lé|iarl
a lieu par groiqtes iinmbreux qui se l'assemblent alors pendant quelques
jours sur \m iioint détciminé. .l'ai vu, pendant plusieurs années, d'immenses
vols d'Hirondelles de fenêtres s(> foi-mer sur le toit du château Ttorély dont
elles gainissaieiit toutes les saillies et, le 26 septembre 1902, je fus témoin
d'un de ces départs. Après d'interminables gazouillements ces oiseaux
s'élevèi-ent au-dessus du cliàteau, la bande voltigea pendant quelques instants
au-dessus du parc, puis tout à coup elle prit son essor vers l'ouest et
ne repar'ut plus; il était exactement 7 h. 10 du matin.
Qu'il me soit permis maintenant de lixer par un trait Viuleiisilô siniddinc
que prend chez ces oiseaux l'instinct d'émigration.
En juin 1906, ma fdle ramassa une jeune Hir-ondelle tombée d'un nid
placé sous l'une des corniches du Muséum. Le pauvre petit oiseau était
à peine revêtu de quelques plumes, ma fille en entreprit courageusement
l'élevage au prix de soins constants et d'une patience soutenue. Elle avait
placé son Hirondelle dans le fond d'une boîte capitonnée et la transportait
toujours et partout avec elle, lui donnant jour et nuit la becquée toujours
fraîchement préparée.
X)r, vers le 20 août, celte Hirondelle qui n'avait jamais essayé ses ailes
et qui s'était haljituée à rester auprès de ma fdle sur le bord d'une fenêti'e
ouverte, s'agita fout à coup et prit son essor vers un vol d'Hirondelles qui
prenait ses ébats, bientôt elle disparut avec ses sœurs dans le beau firnia-
menl bleu.
L'éducation avait modifié les habitudes de cet oiseau. Née pour prendre
sa nourriture au vol, cette Hirondelle s'était habituée à la recueillir dans
un petit iécipieni. J'avais obtenu auparavant ce résultat chez les Hirondelles
de cheminée prises adultes, de quatre sujets que j'avais capturés fin avril
favais réussi à en conserver trois qui ont ramage en cage pendant tout
l'été et ne sont morts qu'en octobre dans ime volière du Jardin Zoologique.
J'ai pu également déterminer ce changement d'habitude chez les chauves-
souris insectivores : Ve>!pprtiUn nvirhnis, V. Capnccinii et Mininpterus
schreherm que j'ai conservé pendant plus d'une année dans des cages
appropriées.
L'Hirondelle de rivage, cette jolie petite Hirondelle grise que l'on voit
voler sur les cours d'eau avec l'Hirondelle de cheminée nous arrive en même
temps que les deux précédentes. Elle ne se fixe pas aux environs immédiats
de Marseille, mais elle fréquente les bords du Rhône, de la Durance, de
l'Arc et tous les cours d'eau de quelque importance où sans être abondante
elle n'est cependant pas rare. Je l'ai observée sur les bords de l'étang de
Berre et en Camargue. On la prend au passage de septembre mêlée aux
espèces précédentes.
L'Hirondelle des rochers nous arrive par petits groupes. Les premières
T)' P. SiÉPi. - — Nn.i Hirondelles, leur diminution. 1S5
s'avniicfiil vpi-s los Alyios Irimlis (]iio Ips dorni(''i-cs ni-riv^ps flemeurent parmi
nous.
C'est. gérK^ralement vers la fin dr frviioc qn'apparaissenl les premiers vols,
t.e T'' mars 1900 j'ai en l'orrasinn d'observer un de res arrivoÊres précoces
dont les divers i^ronpes orcnpaient toute la vallée de l'ITuveanne depnis la
banlieue de Marseille. Saint-^lenet. la Penne, jusqu'il Anba2;ne et f.émenos,
rasant les prairies qui s'étendent le long de la roule. Ces oiseaux ne séjour-
nèrent ici que quelques jours, et c'est seulemeul m mai que je revis nos
Hirondelles de rochers animer, comme les années précédentes, les roches
abruplcs de Marseilleveyi'P. du pic Carlaban, de la barre de l'Etoile, et,
pius loin, les chaînes de la Sainfe-TieaunT^ cl de Sainte-Victoire.
l''i(lèle à sa rorhe natale cette Hirondelle retourne à son nid qu'elle
restaure avec peu de soin, cl pendant trois mois environ c'est le seul petit
oiseau que l'on rencontre sur les cimes élevées de notre région où elles
répandent la vie et la gaieté en compagnie du merle de roche, du lra(piel
rieur et de quelques rares Tychodromes. C'est elle qui anime de son vid
capricieux les cimes de Sainte-Victoire ft.flOO m. ait.), le pic de Rertagne
fl.ono m.), le Saint-Pilon et toute la chaîne de la Sainte-Baume : pic des
Béguines et Sainf-Cassien (1.1 î»4 m.).
Son départ semble s'effectuer en dehors de notre zone et passe inaperçu,
elle ne se mêle pas aux autres espèces avec lesquelles on ne la prend
jamais.
\,y. Martinet noir. — Très connium dans certains quartiers de Marseille,
il évite le centre de la ville. Cet oiseau nous arrive dans les premiers j(nus
de mai et nous quitte vers le 13 août. Comme les Hirondelles c'est pendant
leur séjour parmi nous que les Martinets se reproduisent. Le soir et le
malin on les voit planer cà des hauteurs quelq'.iefois incommensui-ables ou
se livrer, plus près de nous, à des débals aériens agrémentés de cris
stridents. Les arènes d'Ai-les et de Nîmes en abritent d'immenses quantités.
Un matin des pi'emiers jours de mai, chassant les Lépidoptères sur les
cimes de Saint-Cassien (crête ^de la Sainte-Baume qui limite les Bouches-
du-Rhône du Var), je fus distrait pendant plusieurs heures par un vol
considéi-al)lc de ^lai'tinets volant au-dessus et autour de moi. Mon oreille
n'entendit pendant longtemps que leurs cris stridents et le biuil de leurs
ailes déchirant l'air dans un vol impélueux avec un bruit de fouet : mais
bientôt apparut un couple de faucons et toute la bande disparut se répan-
dant dans la plaine.
Les Hirondelles ainsi que les Martinets vivent en société: ils peuvent dans
cei-faines cii'constances déployer un esprit d'étroite solidarité, l^e trait
suivant, puisé dans mes \ieux souvenirs, vient confiimer cette opinion :
En 1878 j'habitais Rouen, c'était l'âge d'or pour les Choucas et les Mar-
tinets qui peuplaient les tours et les clochers des églises gothiques de la
capitale normande. En face de ma demeure, située non loin d'une église
antique, s'élevait une maison recouverte d'ardoises et donnant, elle aussi,
asile à un grand nombre de Martinets. Or, un matin de juillet, je fus
intrigué par des cris plus perçants que de coutume lancés par un nombre
fabuleux de ces oiseaux volant autour- de la toiture. J'aperçus bientôt un
malheureux Martinet retenu au mur de la maison par une patte qu'il avait
engagée entre deux ardoises. Tl étail là suspendu, incapable de recouvrer
sa liberté.
Pendant toute la journée le pauvre oiseau se débattit en vain tandis que
toute la bande de ses congénères défdait sans interruption devant lui,
chaque oiseau lui donnant im coup d'aile en passant.
186 y^' V. Siiii'i. — Nos Iliromlcllcs, leur (liininiiUnn.
A ia nuit Imil rentra clans le silence et, le lendemain je revis le corps du
Martinet sns|ien(ln inei'le à l'ai'doise nieuiirière. Il avait snrcoml)é autant
d'éiiuisenient qu'aux coups d'ailes cliaiitalilcs (pu- ses congénères lui avaient
prodigués dans l'espoir de le libérer.
Le Martinet a ventre hlanc arrive dans le midi en avril, il y séjourne
peu de jours et va .se reproduii'e dans les rocliei-s des Alpes, de la Savoie
et du Dauphiné. Il ne reste janiais dans notre région et les quelques sujets
que l'on tue au passage du printemps, et {)lus rarement en août, voyagent
isolément ou en compagnie des Martinets noirs.
Le nombre des Hirindimoes a-t-il diminué en France depuis un certain
temps? Quelles Sdut les causes de leur destruction?
Sùreuui'id les Hirondelles et les Mai'tinets, comme la plupait des autres
oiseaux, sont moins abondants aujourd'hui qu'il y a trente ans. Je ne
tiendrai pas compte des causes de (lestruclion d'oi-igine météorologique qui
décimenl les oiseaux migrateurs en cours de route, pendant la traversée
des mers ou à l'arrivée sur les continenis. Os causes ont toujours existé
et elles constituent l'un des moyens employés par la nature qui ne peut
Ifinir compte des causes arlificieUes de desiructiov, [nmv çontrebalancei' la
siu^production des espèces.
Les maladies aussi rentrent dans le « adre des causes naturelles qui n'ont
pas dû varier; et c'est poui' mémoire seulement que je signale l'effel funeste
des parasites sur les jeunes oiseaux. J'ai constaté en effet que c'est surtout
des vieux nids restaurés, très abondamment peuplés de parasites, en par-
ticulier par Ciinex hirundiins, que les jeunes Hirondelles s'agitant sous
l'effet d'un prurit intense tombaient avant d'avoir acquis leurs ailes.
Tja seule cause de diminution de ces oiseaux est l'intervention de l'homme
qui en détiaiit une proiligieuse quantité Èi l'ari-ivée et au départ.
C'est siu'tout pendant la période de ipiinze ans qui s'est écoulée enli'e
les années 1876 environ jusque vers 18!)0 que cette desti'uction, commandée
par les besoins de la mode, a revêtu un caractère véritablement alarmant.
Paris a absorbé pendant cette période des quantités fabuleuses de Martinets
et d'Hirondelles dont la plupart étaient capturés au moyen de fdels dans
le delta du lihône. près d'Arles, en Camargue et dans le Gard.
Depuis que la mode délaissant les petits oiseaux s'est retournée vers la
plume ouvragée, la destruction des Hirondelles devenue moins lucrative
a baissé très considérablement et c'est à peine si quelques chasseurs ou
braconniers, risquant les foudres de la loi, alimentent certaines a,uberges
de petits oiseaux prohibés.
.\ussi suis-je d'avis qu'après avoir constaté une notable diminution de ces
oiseaux, nous assistons aujourd'hui à leur augmentation numérique, et à
ceux qui prétendent que la disparition de l'Hirondelle est un fait accompli,
je puis opposer que cette disparition est plutôt fictive que réelle.
Elle paraît réelle aux yeux de celui qui ne quittant pas la grande ville
voit ces oiseaux déserter les grands centres. Mais comment pourrait-il en
être autrement ? Coniment l'Hirondelle de cheminée pourrait-elle aujouid'hui
longer nos habitations en suivant nos rues si diversement encombrées?
Comment se dirigerait-elle au milieu d'un charroi incessant aux formes les
plus variées et aux bruits les plus assourdissants ?
Comment l'Hirondelle de fenêtre poui'rait-elle s'ébatitre librement dans
un vol rapide et sûr, au-dessus de nos maisons, dans un réseau inexlii-
cable de Tds télégraphiques et téléphoniques digne des expériences tentées
par Spallanzani sur le vol des chauves-souris ?
Comment enfin trouverait-elle l'abondante nourriture ailée qu'elle recher-
cherait en vain dans nos poussières et nos fumées ?
l)"' I'. SiÉPi. — Noi' llinmdcUps, leur diminution. 187
Les Hirundellt's ont lullé luiigiciii|is cssayaiil ilc s'adcipler an |Mugrès,
l'iles uni iiuiililié ia foiiue de leiii- nid pinir mieux les adaplcr à iiolic archi-
It'cUire, mais les progrès de ia clNilisalioii (•(iiu|irumellaiil de plus en plus
les conditions biologicpn's indispensables à leur existence, elles ont obéi à
leur instinct de conservation el se sont enfuies vers les régions plus paisibles
et plus peuplées d'insectes. Elles ne sont pas allées loin, aux portes de
nos villes aussi i)rès de nous que les conditions biologiques le leur ont
|)ermis, ne s'éloignant de l'iionnue que par petites étapes et no reculaid
(|ue devant son indusliie.
Uu'il suffise à l'observateur pessimiste de tout à l'iieure de monter en
chemin de fei- el de visiter notre beau dépai-tement, il se convaincra cpie
pai-tout ofi l'air (>st \nw et où règne la tianquillilé, le Martinet occupe le
cloclier du \illagi', tandis ipie l'ilii tindelle se partage la ferme, et partout
dans les airs, aux boids des eaux, sur la prairie, sui' le flanc de la roche,
son œil apercevra nos jolies llirondidles, nos charmants iM.U'tinets.
Il conviendi-ail cependant, que les Etats s'unissent dans une voix
conmiune pour iii-oclamer la protection de ces oiseaux. L'interdiction de
chasser l'Hirondelle devi-ail entrer dans le pi'ogi'anune de l'enseignement
primaii-e, aussi bien que dans l'arsenal des lois de tous les pays civilisés.
-Mai'seille, Muséum d'Histoire naturelle.
U' P. SiÉi'i.
Le SITARIS RUFIPHS Gory, SES MŒURS, SON ÉVOLUTION
(Fin)
Me souvenant alors d'avoir lu dans le Trailé d'Entomologie de Maurice
Girard (t. I, p. 628) l'indication qu'Audouin aurait observé près de Pise
l'éclosion des œufs d'une autre espèce, le S. Solicri Pecchioli, déposés sui'
des Romarins, et me rappelant d'aulie part ma capture l'année précédente
d'une femelle de S. ruiipes sur une Ballula hirauLa, j'orientai mes recherches
dans ce sens.
Le S juin l!ltl, ayant obtenu de nouveaux Sitaris, je les plaçai dans un
bocal avec diverses plantes : Komaiin, llaUola hir.ynla, Sauge, etc., que
j'exposai au soleil, escomptant l'action excitante de la chaleur et des rayons
solaires.
Le résultat ne se fit pas attendre longtemps : je vis immédiatement mes
Sitaris grimper sur les plantes, se lustrer les pattes, faire de petits vols,
essayer de s'accouplei-. Dans le courant de la journée une femelle pondit
sous mes yeux un petit paquet d'ceufs blancs pareils à ceux des autres
Sitaris, entre les Heurs d'une Ballola liir^ulu. Cette femelle depuis un moment
cherchait un point propice, tâtant Les florules de celte inflorescence avec
l'extrémité de son abdomen; elle se glissa ensuite à reculons par dessous et
resta ainsi immobile quelque temps; puis revenant par dessus elle insinua
son abdomen enti'e deux fleurs, profondément, de manière à rebrousseï- ses
ailes. Après un moment de tranquillité, elle lepartil, en quête sans doute
d'un autre point favorable.
.\yant alors examiné la plante qu'elle venait de quittei-, j'y découvris un
petit paquet d'œufs agglutinés les uns aux autres, beaucoup moins nondjreux
iSS D' \. Gros. — Le Silaiis rulipes Gunj, xa mœu;,s, son évolution.
que dans les punies du 6. inurullx. In insLanl après, ajanl véiilié unu autre
lige de Hallola, j'y apeieus Iruis autres las d'œuls, deux presque ctMe à côte
dans la même luulle de Heurs, le troisième dans une inilorescence située au-
dessus. Cet insecte dissémine donc ses œufs en plusieurs petits paquets
d'une centaine approximalivemenl, ce que faisait soupçonner le nondjre
restreint tl'o'ufs ([iie j'avais liouvés en picmier lieu. Ces u'ufs ne sont pas
absolument blancs : ils ont une teinte rose carnùiié très pâle, conmie lavée.
Leur forme est d'un ovale allongé; leur longueur est de 0 nun. fi à 0 mm. 7.
Le problème était donc résolu, et dès lors il me tut aisé d'obtenir avec la
plus grande facilité les pontes de ce Sitaiis, qui se succédèrent pendant tout
le mois de juin. ]>es femelles paraissent avoir une prédilection exihisive
pour la Uallula h'nsnia: jamais elles n'ont placé leurs œufs sur le Knmarin,
la Sauge et aulii's Labiées, ni même sui- le Marrube, plante pourtant très
voisine des Ballota.
Conune la femelle du S. maralis, celle du i'. ru[ipes effectue sa ponte dès
qu'elle a été fécondée : l'exemple de la premièi-e poide observée le démontre
surabondamment, et j'ai pu du reste par la suite contrôler la chose maintes
fols : ainsi le 10 juin l!)ll j'ai trouvé sur des Ballota sept dépôts d'œnifs
l'ifeclués par deux femelles sorties de leurs coques le matin même.
La durée de rincubation des pontes a été de 18 à 21 jours. La pi-emière
punie, obtenue le a juin, a connuencé à éclure le 23 juin; mais dès le 20 juin
un voyait par transparence un embiyon grisâtre au centi'e de l'oeuf. Les
larves sont plus longues que l'a'uf qui les contient et ont la tête repliée sur
le thorax. Au moment de leur éclosion elles sont brunes, mais elles noircissent
encore et deviennent complètement noires. Ln examen sommaiie montie
qu'elles appartiennent au même type que celles du S. maralis : elles ont la
même forme naviculaire, la même taille (i millim.), la même couleur noire,
deux courtes soies Unes et divergentes à l'extrémité de l'abdomen, le même
appareil éreclile sui- le dos du 9' segment de l'abdomen, le sillon de déhis-
cence marqué sur les trois articles thoraciques, absent sur la tête ; l'ongle
terminal des pattes, très long, est unique et porte à sa base deux soies laté-
rales, une de chaque côté, courtes, hnes et divergentes, nettement visibles,
mais pas assez dé\eloppées pour être considérées comme des ongles véri-
tables. Une étude approfondie ne m'a révélé aucune différence appréciable
entre ces deux espèces, et je n'ai pu trouver jusqu'ici aucun caractère qui
permette de différencier sûrement les larves du S. ru[ipes de celles du
S. muralis. On trouvera d'ailleurs à la fm de ce travail la description com-
plète et détaillée de cette larve.
Les larves du Sitaris ru[ipes restent d'abord groupées au milieu des coques
des œufs d'où elles sont sorties, et ce n'est qu'au bout de quelques jours
qu'elles se dispersent sur la tige florale qui les supporte. Leur existence est
)-elativement longue ; le 4 juillet je voyais encore des sujets vivants au milieu
des pellicules des œufs de la première ponte, onze jours après l'éclosion.
Ces triongulins, comme j'ai pu le vérilier expérimentalement, s'attachent
aux Hyménoptères de la même manière que ceux du S. muralis.
Ici mes observations présentent une lacune : je n'ai pu suivre l'évolution
du triongulin, ni celle de la forme larvaire qui lui succède. Mais il est facile
d'y suppléer : il est évident que les triongulins embusqués parmi les florules
des Ballota se glissent prestement sur les Hyménoptères qui visitent ces
plantes et se fixent à leur fourrure : ils parviennent ainsi à s'introduire dans
les nids des Anihophores comme les triongulins des S. muralis et S. coUelis.
Tout indique que leur développement suit une marche identique : la jeune
larve une fois introduite dans la cellule doit dévorer l'œuf de l'apiaire et
D"' A. Gros. — Le Silaris lufipes Gory, ses mœurs, son évolution. 189
subir ensuite une mue qui iii Iransfonne en une larve nieliivore qui con-
somme le miel contenu dans l'alvéole. Celle-ci, si l'on en juge par sa dépouille,
est l)lanclie, molle, semblable à la 2' forme larvaire du S. muralis. Elle
alieinl le tciiiie de sa croissance dans le courant de l'été et donne alors une
pseudii-nyinidie identi(pie à celle du .S. muralis, tellement idcMli(iuc (|ui' ji'
n'ai pu réussir jusqu'ici à trouver un seul caractère qui permette de les ditlé-
lencier. Elle a notamment de gros boutons stigmatiques en relief qui la
distinguent nettement des pseudonymphes de son commensal, le lloDiin
nymphoïdes Escal. J'ai trouvé ces pseudonymplies k l'état triangulaire,
incluses dans la dépouille de la deuxièuic lai-vc au commencement de l'au-
loinne (l'"' oclobrc), dans les colonies d'Antlioiiliores. Les cellules qui ren-
l'ermenl les parasites sont intiicles, vA rien à l'exléiieur ne traliil la présence
de ces ilemieis.
Ces pupes passent rhi\er- sans nioiliricatidii, et ce n'est qu'à la fin du mois
de mais, ou dans les |)iemiers jours d'aviil, ipie les plus précoces repiennent
la suite de liiu' évoluliim; à la pseiidiinynqilie succède alors la '■]' larve. Au
momeni (h'i celle-ii apparaît, la pseudonyuqjhe, qui était rétractée et trian-
gulaire, repii'iid I a-^pi'il annndi, et laisse voir à son intérieur par transpa-
rence la nouNclle tuiiiie lai'vaii'o dont on distingue les trois paires de pattes
coui-tes, rigides et dressées. Cette '^' lar\e est ideidique à la forme larvaire
coi'respondanle du Sildii.s iininilts. Sa couleur m'a paru légèi'ement teintée
de roux et ikiu fiaiichement blanche. La durée de ce stade larvaire est de
13 à IS jdiu's.
La nymphe (pii suecède à la 3" larve piésente également une légère teinte :
sur une nynqihe, j'ai pu voir aussitôt après la nymphose U\m a eu lieu à ciel
ouvert, la larve ayant été extraite de ses enveloppes), que la couleur est jaune
sur la tète, les antennes, les pattes et les moignons alaires, et d'un blanc
légèrement teinté sur l'abdomen et le thorax. Cette nymphe avait l'extrémité
de son abdomen enroir coiffée de sa dépouille lai'vaire.
La nymphe appaiail à un momeni donné, par transparence, comme colorée
dans sa moitié antéiieure. J'ai pu me rendre compte sur des pupes acciden-
tellement ouvertes que les nymphes du ^i'. rufipes suivent la règle générale
qui veut que la pigmentation débute par les yeux et ensuite par la pointe des
mandibules. Trois ou quatre joiu-s après l'apparition de cette coloration
foncée de la moitié antérieure du corps, l'insecte parfait se inonli'e,- et l'on
peut apercevoir par transpaience ses mouvemenls à l'intérieur de la cmiue.
La durée du stade u\m|ilial peut variei' dans une assez large mesure : la
nymphe <pii a évolué à ciel ouveit, apparue le 24 juin, a donné l'imago le
ri juillet, .soit au l)Oul de I 1 jouis. Pour d'autres insectes ce délai a été |iorlé
à l.'i, 17, t8 et même 24 jours.
Au moment où l'insecte vient de passer à l'état parfait, il est encore imma-
ture et ses élytres sont presque blancs, ainsi que son abdomen. Il a besoin
de séjourner encore quelque temps dans sa coque pour achever de se pig-
menter: aussi n'en sort-il qu'au bout d'un temps assez long qui a varié de 14
à 18 jouis pour les sujets qui se sont montrés dans la première moitié de
juin; ensuite j'en ai obtenu d'autres nui ne sont restés que 10 et même seu-
lement 8 jours dans leur pupe, leur évolution ayant sans doute été activée
par une série de journées de siroco.
Comme je l'ai déjà dit, le Silaris ruiipcs parcourt donc dans l'espace d'une
année son cvcle complet. Il y a cependant quelques pseudonymphes qui
n'évoluent pas avec leurs sœurs, et qui passent sans modifications une année
de plus sous celte forme d'attente. Cette faculté de subir un retard dans
l'évolution se retrouve d'ailleurs non seulement chez le Sitaris mu7'nlis, mais
lyu D'A. Gros. — Le Silaiis jufipes Gory, ses mœurs, son évolulion.
aussi h un liaut degré chez Zuniiis niulicu F., ZonUis uualis Ah., Ilnniia
nympliuïdes Escal., Mcloe majalis L., eL constitue certainement l'une des
caractéi'islifiues les plus cui'ieuses d'un grand ii(ind)i'e d(! M(''l<nde.'^, cL peut-
être de tous les insectes de cette taniille en général. Il est juste d'ajouter (jue
j'ai constaté également des retards d'évoluliim semblables dans d'autres
ordres, chez des espèces où n'existe pas l'hyperniétamoipliose, notanunent
chez divers Hyménoptères.
Description de la larve primaire du Sitaris rufipes Gory.
Aspccl généviii. — Cette lai-ve, d'un inillinK'lre de long, de couleur noii'e,
est légèrement aplatie et a une forme na\iculaii-e ; elle va en s'clargissanl
progressivement depuis le sommet de la tôle jusqu'au métalhorax, et de là,
en diminuant, régulièrement jusqu'à l'extrémité postérieure qui est assez
ellilée, et se lei'iuine par deux cils divergents, lins, de peu de longueur.
Elle se composi! de 13 segments : la tète, ;{ segments thoiaeiijues, 'J seg-
uieids abdominaux. Ces segments qui s'imbriipient l'égulièrement d'avant en
ari-ière sont chitinisés et présenlenl une plaque chitineuse dorsale et une
ventrale. L'insecte est numi de tiois paires de pattes.
Tvle. — Plus longue que large, arrondie et plus étroite en avant, un peu
élargie en arrière, elle offre un brusque éti'anglement après ses ongles pos-
térieurs, de façon à présenter un cou ties net ; elle est tronquée en ari'ière
et moins large que le prothorax au niveau de ses ongles postérieurs où elle
a son diamètre maximum.
Yeux. — La tète porte sur son bord latéral, de chaque côté, à moitié
distance entre les antennes et ses ongles postérieurs, un œil assez volumi-
neux muni d'une cornée convexe, claire, formant une saillie bombée en foime
de verre de montre, très visible, reposaid, sur une tache piginentaire très
noire, qui la déboide sur tout son pourtour. Il semble qu'il y ait un second
ocelle un peu plus petit, opaque, contigu au premier et situé immédiatement
au-dessous de lui dans le plan vertical, mais je n'oserais ahirmer la chose
catégoriquement.
Antennes. — Situées sur les parties latérales de la tête, en avant des yeux,
en aii-ière des mandibules, elles se composent de trois articles cylindriques
dont le dernier supporte à son extrémité un grand cil ayant ti'ois fois la
longueur de l'antenne proprement dite. Le segment basilaire est court ; le
segment moyen moins large que celui de la base a une longueur doulde, tout
en étant un peu plus court que le troisième et un peu plus gi'os que lui ;
il offre un léger renllement vers son tiers externe où se voit une petite facette
oblique regardant en ariière et garnie à son pourtour de 3 ou 4 poils minus-
cules. Cette petite facette semble être le point d'implantation d'un rudiment
de l'organe sensoriel que l'on rencontr-e si développé chez certaines autres
larves mélo'ides. Le 3° segment, un peu plus long et plus grêle que le 2", est
terminé par un très long cil qui va en s'effllant progressivement de sa ijase
à son extrémité; ce segment porte près de sa terminaison sur son pourtoui'
3 ou 4 épines minuscules disposées en couronne.
Mandibules. — Les mandilmles fortes, aiquées, recourbées en faucilPe,
avec une pointe aiguë, sont cachées au r-epos dei^rière le labre et se croisent
alors sur toute leur longueur. Elles présentent sur leur bord interne trois
iwofondes encoches qui limitent deux foi'tes dents triangulaires ; le corps
de la mandii)ide poile en arrièi-e, au bord de l'échancruie [Mistérieure, un
fort boun-elet qui constitue une troisième dent presque aussi puissante <jue
les deux autres.
D'A. CiKtS. — Le SiLari.s rulipes dc/'/y, aca inœur.s, xan éi'dlulion. l'.ll
Labre. — Cuuvcxe à sa paiiic aiilûiicuir, il est bortli' de (luelques épures
cuurles dii'igées en avant.
Maxillaires. — Les maxillaires siml robustes, en loi me de eone légèrement
tronqué au soinintil, qui est suiinonlé de 4 ou 'ô épines de longueur inégale.
Ils portent en dehors, près de li'ur sonniiet, les j)alpes maxillaires, et pré-
sentent près de leur base un loit poil, à diicction verticale, d'une longueui'
double de celle des palpes.
l'alpes maxillaires . — Ils sont couqjosés de li'ois articles cylindriques, le
premier court, en forme de socle; le deuxième en bâtonnet, deux l'ois et demi
plus long que le premier et sensiblement de la même grosseur; le troisième
deux l'ois plus long que le second, en bâtonnet, un peu curviligne sur son
bord postérieur, ce qui le lait païaîlre de ce cùlé légèrement bombé vei's son
miliiHi; un peu plus mince à partir de son d(Miiier tiers, avec à ce niveau
qiieltiues courtes épines en couronne; il se termine par une section transvei-
sale surmontée au centre d'une papille en bâtoimet, entourée d'autres pa[)illes
plus petites.
Lèore iit[éricare. — Elle présente une écliancrurc cui-viligne à son bord
libre.
Palpes labiaii.v. — ils sont insérés aux deux, extrémités de la livre infé-
rieure, et sont formés de deux articles cylindriques courts, le second un peu
plus grêle, suiinnnlé à son extrémité d'une petite papille.
Thorax. — Le protbora.x, moins long que la tète, mais la dépassant en
largeui', plus long que le mésotliorax, est ar'rondi en avant et sur les côtés,
rectiligne en airiere. Son bord postérieur est beaucoup plus laige que l'anté-
rieur. Ce segment poi te à sa face inférieure la première paire de patles.
Le mésotliorax, à bords antérieur et postérieur parallèles, à bords laté-
raux cui-vilignes, est plus large en arrière qu'en avant; il poile de chipie
côté, près des ongles antéiieurs, un gros stigmate rond. 11 donne insertion
à sa face inférieuie à la 2' paire de pattes.
Le métatlioi-ax présente la même longueui' que le mésotliorax et une lar-
geur un peu supérieure; ses bords antérieur et postérieur sont parallèles,
le postérieur un peu plus étendu que l'antérieur; les bords latéraux sont
légèrement curvilignes, il porte en dessous la 3" paire de pattes.
Les trois segments llioraciques paraissent dépourvus presque totalement
de bordures d épines ou n'en offrent que de très petites; par contre chacun
d'eux présente à sa face inférieure, entre les points d'insei-tion des hanches,
deux épines robustes.
Sillon de déliiscence. — Les trois segments thoraciques présenlent à la
face dorsale sur la ligne médiane, d'avant en arrière, une ligne claire indi-
quant le point où s ou\ rira l'enveloppe chitineuse de la larve au moment de
sa première mue, el que j'ai désignée sous le nom de Sillon de déliiscence.
Cette ligne claire ne dépasse pas le thorax et ne se prolonge pas sur la tête
comme chez d'autres larves (Ex. ; Nemognalha chrysornelma F.).
Abdu)nen. — L'abdomen se compose de neuf segments annulaires, à angles
aigus, à côtés parallèle^., bordés d'épines robustes à leur partie postéi-ieure,
ces épines étant jilus fortes et plus nombreuses à la face ventrale qu'à la
face dorsale. La longueur des segments, sensiblement égale pour tous, est
beaucoup moindre que celle du métathorax, dont elle représente un peu plus
de la moitié. Leui- largeur va en décroissant régulièremenl du premier au
dei'iiier. Le dernier segment, ou segment anal, est arrondi en arrière, mon-
trant l'anus qui fait saillie à son extrémité, et sert de pseudopode à l'insecte;
iy2 D"' A. Chos. — Le Silai-is iulipes (jurij, ses mœurs, son évolution.
il piésenle, oulre quelques épines, deux cils divergenls assez déliés, un peu
lecoui'bés, ayant une luis et demie la longueur du segment lui-même.
Appareil éicclile. — A la face dursale de l'insccle, sui' la menituniiH iiilei-
segmenlaire qui unit le 8" segment au 9', est un appai'cil éieclilc, conipusé
de deux cônes recituibés en dehors, à l'intéiieur desquels se voit la termi-
naison de l'appareil trachéen avec son renllement en pomme de pin. Ces
deux cônes se louchent piesque par leur bord interne quaiiil ils sont au
repos; au contraire, ils s'éluigaent l'un de l'autre en se poi'tanl en dehors,
quand ils eidienl en érection. Un voit alors entre les deux, et sur un plan
légèrement supérieur, deux fortes épines chilineuses dirigées en arrière, et
recourbées en dehors, une de chaque côté de la ligne médiane, insérées sur
le bord postérieur de l'aiceau chiLineux doisal du H" segment dont elles
semblent un simple piulungcmenl. i /aspect de ces deux épmes rappelle assez
bien les montanis d une l\ie (Ij.
Hiigmales. — Ils sonl au nombre de huil paiics; une sur le mésothorax
et une sur chacun des sept premiers segments de l'abdomen. Leur forme est
ronde; ceux du mésolhurax et du prenner segment de l'abdomen sont beau-
coup plus gros que ceux des autres segments; ces deiiiiers sonl assez ditli-
ciles à voir. Deux trachées volumineuses parcourent d'un bout à l'autre le
corps de l'insecte, une de chaque côté, sur les parties latérales, en s'en-
voyaiiL l'éciproquc^ment de nombreuses branches anaslomoliqucs transvei"-
sales, et aboutissent direclemenl en arrière aux cônes érectiles.
Pattes. — Les pattes, au nombre de trois paires, d'aspect semblable,
llxées une paire .'-ous chacun des segments Ihoi-aciques, se composent :
1° D'une hanche aplatie, en cône tronqué, portant plusieurs fortes épines
couiies sur le pourtour de la troncature ;
2" D'un troclianler bien caractérisé, curviligne, poilant au milieu de son
bord convexe (côté interne ou plutôt inférieur) un très long cil, gros à la
base, et s'effilanl progressixemenl vers son extrémité ;
3° D'une cuisse allongée, un peu aplatie, légèrement renflée à sa partie'
moyenne, et poi-fant sur le milieu de son bord interne (ou plutùl inférieur)
un très long cil, aussi long que le tibia et son ongle terminai, légèrement
plus long que le cil analogue du trochanter ;
4° D'un tibia plus grêle que la cuisse, aplati, un peu atténué aux deux
extrémités, poilant sur son bord interne quatre épines fortes et courtes,
équidislantes, et ([uelques autres claii-seniées sur les auli'es faces;
5° D'un ongle terminal, mobile, articulé avec le til)ia, long, recourbé en
lame de faux, à pointe acérée, portant implantées, près de sa base, une de
chaque côté, deux épines grêles et courtes, mais nettement visibles à un
grossissement suffisant.
Comme on •le voit, cette description correspond exactement à celle du
IrioHgidin du Silaris miiralis jusque dans ses plus petits détails.
J'ai essayé de trcmver des caractères anatomiques permellant de diffé-
rencier ces deux espèces. J'ai cru d'abord pouvoir y pai-venir h l'aide : 1° de
la présence sur le 2" article des antennes d'une facette où l'on devine un
rudiment d'organe sensoriel; 2° de la visibilité plus grande des stigmates
(1) Dans mon mcinoire sur Hornia nymphoïdes Escal. (Bull. Son. iJ'IIisl. nai. de l'Airiqiie
du Nord, 1M3, n" 5, p. lOO et suiv.), je me suis longuement étendu sur la nature et les
fonctions de cet appareil érectile qui se retrouve exactement semblable chez toutes les larves
liriniaircs connues de Silaris, Zonitis, Hornia nymphoïdes, Sitarobrachys Buigasi, Nemo-
ynnllui chryaomelina, Leplopalpus rostralus. Les lecteurs qui désireraient approfondir ce
point voudront bien s'y rapporter.
!)"■ A. Gros. — Le Silaiis lulipt's Uonj, xe^ mœurs, son évoluliim. 193
abdoiniiuiux. Mais ces caractères, d'une appréciation dillicile, suitoul on
l'absence de termes de comparaison, ne peuvent l'éellenicnl fournil' une base
pratique. J'ai cru aussi trouver une légère dilierence dans le nombre des
dents des mandibules, le Siluris muraUs ne présentant que deux dents et ie
.S. ru[ipes en otïranl une troisième l'crmée pai- le bourrelet qui suiiiionte li'
boid de l'encoclie postérieure de la mandibule. Mais, outre que ce caractère
iconuue les précédents), n'est pas toujours facile à mettre en évid(!nce, il ne
me paraît pas sullisamment net pour donner la solution du problèrae en tmite
certitude. 11 m'a donc fallu y renoncer.
Kn i-ésumé, j<' n'ai pu découvi-ir jusqu'ici aucun cai'actère anatonu(iiie
corlain, |)ermellaut de dilféri>ncici- sùi-emeid ies lai'ves primaires du SlUiri.s
rufiiii-\ de celles du S. nuiidUs. Le seul élémeul ulilisable. peut-être, d'ordre
biologique, consiste dans l'observation de la péiiode de l'aimée où ces larves
se rencontrent : celle du S. vmralis passe I'IiIm i- inerte dans les galeries des
Aidliopliores et se réveille aux premiers jours du pnidenq)s, où on la trouve
lixée sur la toison de ces llyménoptèi'es; celle du S. nifnics ne se monire
qu'à une épo(|ue |)lus tai'dive, en mai et juin, alurs t\\\v les Iridiigulins i\\\
S. iiiiinilis ont depuis longtemps dispaiii.
Ouant aux caractères différentiels de cette larve avec les autres larves du
même type, je les ai exposés longuement dans mon mémoire sur Ilnrviii
))!linpli(nd('s Escal., et je ne peux (|u'y renvoyer le lecteui .
Qu'il me soit permis en lerminaid, d'adresser mes sincères remerciements
à tous ('eux qui ont facilité ma tâche : à M. P. Lesne, qui a bien voulu exa-
miner mes Sititris rnllpes et les confruntec a\ec ceux que possède le Muséum:
à M. Félix Ancey, de Toidon. qui m'a fouini de |)r-écieux renseignements :
à M. Paul Malliieu. d'Oraii. qui m'a très aimablement communiqué ses
matériaux.
Mascara. D-- Auguste Gros.
(A suirre).
-^— OOCi— 4-
Les LARVES DES DIPTÈRES VIVENT=ELLËS DANS LE FORMOL?
(Suite)
III. — Action des solutions fornioliques.
Expérience 12. — Des (eufs [londus le i mai à l.'i h. simt plongés à 17 h.,
par paquets de 4-o, ilaiis des solutions île biiinol de concentrations
diverses.
Il) l'eiidaid ."> miiudes dans le fiuuinl pm-.
h) ._ 10 _ _ _
c) — 20 — — —
il) — i:; — dans le foiniol à .'iO %.
e) _ 30 — — _
Les œufs sont ensuite lavé,-> dans l'eau et placés sur de la viande
dans une atmosphère un peu humide.
l'J't J. Mansion. — Lex larces des Diptères vivcnl-elles dans le formol?
,i mai, IS II. — Pas d'éclusiuii.
Itf h. — Quelques éclosions en a).
1), 1 mal. — l'as d'éclosioii nouvelle.
UiiSiiuVATioN DES ŒUKS : a) Quelques u'ul's ne se sont pas développés;
un œuf développé u'esl pas éclos. Trois larves sont très actives
sur la viande.
Il) et c) Les u'ufs, non coagulés, ne se sont pas développés.
d) Un seul embryon s'est développé.
e) Les œufs, non coagulés, ne se sont pas développés.
— Une iinnioision de 2-'i niinutes dans le formol pur n'enipèclie [las le
déveloi)peinent des embryons. — Celle immersion permettrait la stérili-
sation des (eufs pour l'installation des (Mevages asepliques.
Expérience 13. — Des leufs pondus le 9 avril à 14 h. 1/2 sont plongés
Humédialemenl, pendant .j minutes, dans le formol à 50 %, puis
placés sur un morceau de viande luimide.
Il) ariil, "20 h. 45. — Pas d'éclosion.
// (irrd, 1 h. — Les éclosions se produisent. Les larves élevées sur
de la viande de lapin se sont ti-ansformées en pupes à peu près
en même temps que les larves sorties d'œufs non immergés dans
le formol.
Des œufs de la même ponte, plongés en même temps, pendant
10 minutes, dans le formol à 10 '/o, puis placés sur un morceau
de viande humide, ont eu la même évolution que les précédents.
Des œufs-témoins, non soumis à l'action du formol, étaient éclos
dans la journée du 10 avril.
— Les œufs plongés pendant 5 minutes dans le formol à 50 % ou pen-
dant 10 minutes dans le formol à 10 % ne sont pas tués. L'éclosion est
retardée de plusieurs lieures. L'immersion non prolongée retardant le
développement a le même effet que les vapeurs desséchantes du formol.
(]e i-etard n'a pas d'iniluence sur la durée totale de la vie larvaire. Ces
immersions sont probablement capables de stéiiliser les coques des œufs
pour pi'éparei- des élevages aseptiques; ie développement des embryons
1-esle possible après une submersion de 3 minutes dans le lormol pur,
de 5 minutes dans le foimol à 50 %, de 10 minutes dans ie formol à 10 %.
Expérience 14. — Des œ'ufs sont plongés immédiatement apiès la ponte
dans les solutions foinioliques et sont maintenus immergés.
— Il n'y a pas développement des embi-yons dans les œufs :
Immergés dans le formol à 25 %.
Immergés dans le formol à 10 %.
Flottant sur le foiinof à 10 %.
Immei-gés dans le formol à 5 %. — Ceu.\-ci sont moins coagulés
que les précédents. — Le développement ne se pi'oduit pas davantage
si les œufs sont mainlcnus dans la solution à 5 % au contact d'un
morceau de viande.
Expérience 15. — Des œufs pondus le 10 avril à 12 h. sont placés sur un
morceau de viande immergé dans le formol à 5 %, le 1 1 avril,
à 13 h. 1/2.
//, hJ, 13 avrU. — Pas d'éclosion. La chair est blanche et friable.
lo aoiil, Il h. — Le formol est enlevé et les œufs mis à sec.
18 h. — Pas d'éclosion. Les embryons sont bien développés; leurs
trachées, leurs stigmates postéileurs sont visibles.
J. Mansion. — Les larves des Diplères vivent-elles dans le formnl? 195
— Dps (ïMifs Myniil ('VdliK' iKU-iiiiilciiM'iii |i('ii(l;iiil 2."i li. 1/2 ol i|iii .-iiirMiPiii
cloim('' des lîii'ves qucliiiies hciiies plus l;ii(l Méclosont pas dans le formol
à n %. I,a suppression du contact de l'eau forinolée (qui a a^i pcndani
'i.') 11. 1/2), ne permet pas l'éclosion.
Les œufs n'ont pas 6{é tués immédialement par le formol h S %, car
les embryons sont plus avancés fjue ceux de même âge qui ont été plongés
eu même leiiqis dans les vapeurs de formol pur lA'oir : E.rpi''rierire ?).
En RÉsi'MK : une immersion prolongée d.iiis les solutions formoliques
retarde, puis arrête toujours le développement. L'éclosion n'a pas lieu
si l'immersion est définitive.
liCs résultats des expériences précédentes sont-ils dus à la sut)mersion
des œufs (difliciilté des échanges gazeux... 1 ou à la toxicité du foimnl ?
Pour répondre à cette question, il faut faire des expériences de compa-
raison en immergeant des o-ufs dans l'eau pure.
IV. — Action de l'eau.
Expérience 16. — Des œufs pondus depuis plusieurs heures (?) sont placés,
le 8 mai, à 13 h. 1/2, sur un morceau de viande et immergés
dans l'eau.
ff. 10. // mai. — Pas d'éclosion.
'/? mai. — Les œufs sont retirés el maintenus à l'humidité.
14 mai. — Pas d'éclosion.
— Les œufs ne se sont pas développés après 1)6 heures de submersion.
Expérience 17. — Des leufs pondus le l" mai à 11 h. sont placés à li h.
sur un morceau de viande et immergés dans l'eau pure.
? mai, "21 h. — Pas d'éclosion. Les œufs-témoins, non immergés, sont
éclos à 12 h. — La moitié des œufs submergés est mise à sec,
l'autre moitié reste sous l'eau.
3 mai, W h. — Pas d'éclosion. Les embryons ne se sont pas développés.
— La submersion des œufs, 3 heures après la ponte, arrête le dévelop-
pement des embryons. Après une submersion de .31 heures, le développe-
ment des embryons n'est plus possi])le.
Expérience 18. — Des o^ufs pondus le 4 mai à IS h. sont immergés dans
l'eau à 16 h. 1/2.
Un lot a) pendant .^ h. 1/2.
Un lot b) pendant IS h. 1/2.
Un lot c) pendant 18 h. 1/2.
Les œufs sont ensuite conservés dans une atmosphère légère-
ment humide.
.5 mai, ^1 h. — Pas d'éclosion. L'éclosion normale des œufs-témoins
a eu lieu à 18 h.
f) mai. 8 h. — Quelques éclosions en h).
iS h. — Quelques éclosions en a).
IR h. — Deux éclosions en c).
Les larves s'agitent dans les gouttes d'eau qui adhèrent aux
parois des tubes; la tension superficielle du liquide ne permet pas
l'évasion des larves et elles ne sont pas asphyxiées dans ces
conditions.
106 J. M\^'STO^'. — T.os Inrros des Dipldrcs vivrnt-elïps cJans: le foimol?
7 mai. 19 h. — Plusieurs embryons du lof a) sont encore peu déve-
loppés. L'action de l'enii paraît avoir été très inégale; les œufs
de la périphérie d'un groupe ont pu être plus retardés que ceux
qui étaient protégés, au centre du groupe.
En h), un embryon s'agite encore dans une coque; en pressant
légèi-emenl la coque sous une lamelle, je provoque l'éclnsion d'une
lanT vivante qui a, sur les o'ufs non immergés, un retard de
'(8 heures. La durée d'incubatio'n normale des œufs-témoins était
de 27 heures.
En c). plusieurs ccufs sont, de même, très peu développés; aban-
donnés dans le tube, ils ont été trouvés tous éclos, le 9 mai à 22 h.
— Dans les trois lots, les développements ont été retardés par l'immersion,
mais les éclosions se sont cependant produites: quelques-un'i's ont été
cnnsiiléivihlemeni relardées. L'immersion pendant 18 heures 1/2 (lot r), n'a
pas diMinilixcment arrêti'' le développement des embryons.
Expérience 19. - Des n'ufs pondus le !(• i'.vril à 12 h. sont placés sur un
innri'i'au de viande et immergés dans l'eau pure le 11 avril à
13 h. 1/2.
/?, i3 (trril. — Pas d'éclosion.
iS avril, il h. — L'eau est enlevée et la viande mise h sec.
iS h. — Pas d'éclosion. Les embryons sont bien développés, avec tra-
chées, stigmates et crochets buccaux bien visibles. Le développe-
ment est plus avancé que celui des embryons plongés en même
temps lians le formol à S °,'', (Voir Erpériencr 15).
— Des œufs ayant subi une évolution normale de 25 heures 1/2, et qui
auraient donné des lai"ves quelques heures plus tard, n'éclosent pas s'ils
sont plongés dans l'eau. Après 45 heures 1/2 de submersion, la mise à sec
ne permet pas l'éclosion.
La submersion n'a pas tué immédialement les œufs; les embryons sont
plus évolués que ceux du même âge et plongés en même temps dans le
formol à 5 %. Le formol à 5 % a eu une action un peu plus énergique
que l'eau pure.
Expérience 20. — La sidtmersion permanente sous 1-2 cm^ d'eau ne permet
pas le dcveloppemerd des embryons. A peine immergés ou floliants
sur l'eau, les embiTons peuvent se développer.
En hk.slmé : la suluneision dans l'eau arrête momenlam'menl le dé\e
loppement. — La. submersion ai-rèle le déveluppemenl à buile épiique de
la vie embryonnaire. — La submei-sion prolongée ai'ièle liéllnilivemenl le
développement. — Une submersion de 18-20 heures suspend l'évolution de
reiid)r>on qui leprend son cours si la submersion cesse. — La submersion
permanente ne pei-rnet jamais l'éclosion.
Ces conclusions permettent de supposer que la sutmiersion agit sur les
pliénoniènes vitaux de l'embryon et non pas seulemenl en empêchani le
mérauisme de réclosioii de jouer; tandis (pi'il est possiljle que ce mécanisme
de l'éclosion soit seul influencé par la dessiccation (Voir : E.rpénence 7).
— L'eau peut en outi-e empêcher également le mécanisme de l'éclosion de
fonctionner.
L'eau agit donc conuue les solutions l'ormoliques et piobablement en
entravant les échanges gazeux; m.ais le formol ajoute son action toxique
;\ l'action du liquide asphyxiant, car l'enibivon peut rester vivant pendant
J. Mansion. — î.cx Jnrvea de.<! Diptères vivent-elles dans le formnl? 197
20 Iioures dans l'eau, et quelques minutes seulement dans une solution de
formol h 10 %.
Dans les evoi^rienres 12 à i^. l'arrêt de d(^veloppemenf est donc dû iiour
une part à la submersion et pour une autre h la toxicité du liquide.
Comme toxique le liquide affit rapidement et il affil surtout par sa eoneen-
ti'aiion; comme asplnxianf le liquide ndf lenlemcnf et c'est la durée
d'immersion qui devient un facteur important.
Au point de vue de l'efficacité des solutions consei'vatrices de fornml.
on peut tirer des expériences précédentes les conclusions suivantes :
Au début du développement embryonnaire, la submersion des neufs dans
les solutions formoliriues entrave tout développement. — T/arrnf de déve-
loppement est définitif si la submersion est protoncée.
Au cours du développement embrvonnnire. les vapeurs de foi^niol fournies
par les solutions usuelles f'i et 10 "{,) n'entravent pas ré\olulion des
embryons: mais la submersion dans le foiinol à Ti % retarde beaucoup
le développement. De plus, l'éclosion n'a j;iniais lieu si les o^ufs restent
submerijés.
Des œufs étant pondus sur une pièce analomi(]ue et celle-ci étant placée
dans le formol à Ti ou à 10 %. les rpufs poiuTont éclore s'ils sont main-
tenus hors du liquide conservateur, ou s'ils sont placés dans une cavité
naturelle (boîte crânienne, cavités nasales...) que n'envahit pas le liquide.
— Si les œufs déposés sur les tissus sont baissés par le liquide, l'éclosion
ne se produira jamais, rpielle que soit la phase du développement des
embryons au moment de l'immersion.
Il est évident que ces conclusions ne s'appliquent qu'aux o'ufs de l'espèce
étudiée. Cependant les réactions des embrvons. dans foutes les expériences
rappoi'fées ci-dessus, paraissent être celles de toute matière vivante, en
c;énéi-al, et il est probable que les n^ifs de Diptères à larves sarcopliacres
se comporteront tous h peu près de In même fncon en présence du formol.
On a remarqué combien étaient précises les conditions hvsrroméfriques
nécessaires pour le développement normal de l'emhrvon et l'éclosion de
l'neuf. Il en est de même des autres conditions de situation et de milieu. Le
confnct des tissus animaux lécrèroment humide est favorable et peut même
empêcher l'action nocive des liquides ant'septinues- mais si IVi'uf est déposé
sur un tissu très aqueux, il est ençrlué et asphyxié.
La mère choisit souvent pour pondre, des lieux qui réalisent ces condi-
tions moyennes très précises. Ainsi, les neufs qui ont servi h ces expériences
ont été recueillis, sur les cadavres d'animaux, dans la cavité de l'orbite de
l'reil où ils étaient protégés par la paupière; dans les narines: dans la
fissure du bec: dans un nli de la peau: dans les coins abrités formés par
les côtes et le rachis. Très rarement les neufs étaient déposés sur un tissu
mou, sur les viscères. Cependant, auelauefois ils étaient accrochés aux poils
du nourtour des narines d'un lapin: les œufs périphériques de la ponte
s(> desséidiiiient alors très facilement, et les larves provenant des œufs du
centre de In masse s'ésraraient très facilement dans la fourrure. Ainsi,
malcrré l'habileté de la mère et, en raison de la difficulté ou'ellp rencontre
pour découvrir le milieu très spécial nécessaire pour le développement
end)r\onnaire, il y a toujours, dans ces pontes naturelles, de nombreux
crermes nui sont perdus. Chez les Diptères, comme chez les Cestodes, la
multiplicité des germes fissure la survie des espèces dont les œufs et les
larves sont particulièrement exnosés aux causes de destruction.
Si la mère commet quelouefois des erreurs, je pense, cependant .sans
avoir fait d'expérience à ce sujet, qu'elle ne vient pas pondre sur une pièce
lys ,1. M \\M(i,\. - L(\ lari-c-^ îles Diiilî'rcs rirriil-cllcs dans le fornnni?
iiiiiiK'i'gre (liiiis II' Inriiiul. Si le formol nlliic iiuclqiio peu les nioiiche.s, je
ne erois pas (ju'il iiieile les femelles à déposer leurs œufs. Les larves (pii
|);irasita.ieiit les lêtos île Ilolteiitots avaient donc été déposées, à l'étal, irunl,
avant t'inunersinn dans le formol. Altrilés dans une envilé nalurellr, les
(.md's ont im é\(iluer l'I ('rliue.
J. Mansjon.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Errata. — Pag*. 159, ligin' '.VA, lire ii« 7 vu de faœ (au li<'u de n" 8).
Parnassius Mnemosyne L, — En réponse à l'article de M. Charles Oberthùr, au
sujet de cette espèce, je rappellerai que j'ai indiqué, dans les Annales dr la Station
l.imnologique de Btiw, t. 1 (1909), p. 82, que F. M.neniuxijni: se rencontrait dans le
département du Puy-de-Dôme, exclusivement dans la région du Sancy, au voisi-
nage du Mont-Dore.
En effet : A. Guillemot, dans .son Catalogue des Lépidoptères du Puy-de-Dôme
(Ami. Scient. Litt. et Ind. de l'Auvergne, 1854), l'indique des pentes rocailleuses
du Capucin et des ravins de Chaudefoiir, juin-juillet. — Maurice Sand signale
cette espèce du plateau du Capucin, Mont-Dore, juin-juillet, dans le Catalogue
raisonné des Lépidoptères du Berry et de l'Auvergne (Paris, 1879).
Clermont-Ferrand. G. Dufour.
Le Pupa endolicha Bourg. — Sous ce nom, Bourguignat a décrit et figuré un
Pupn de La Preste (Pyrénées-Orientales), très voisin du l'upa af finis Rssni. {Moll.
noiiv. et Utig., 11= Décade, 1863, p. 74, pi. VIII, fig. 6-10). \a- D' Massot mentionne
cette nouvelle espèce dans son Enumération des Mollusques te)'restres et fluviatiles
vivants du département des Pyrénées-Orientales {Bull, de ht Soc. ai/ric, srientif.
et littér. de.f Fyr-Or., t. XIX, 1872), mais cet excellent observateur fait les
réflexions suivantes : « Je m'incline devant l'autorité de M. Bourguignat, mais
» je ne puis m'empêcher de faire remarquer que le Pupn endolicha est tellement
)i rare, que sur plusieurs milliers d'exemplaires d'à/finis passés à la loupe, je n'ai
» pu en trouver que trois exemplaires. Cette espèce ne devrait-elle pas plutôt
» être considérée comme une Varieteu edentula de Va f finis? »
L'abbé Dupuy s'est occupé à son tour de cett« soi-disant espèce dans son Cata-
logue des Mollusques testacés terrestres et d'eau douce qui vivent à La Preste
(Bull, de la Soc. d'Hist. nat. de Toulouse, 1879), et voici comment s'exprime à son
sujet le savant malacologiste : « Nous ne croyons pas qu'on puisse séparer cette
1) variété occidentale du type, puisque d'après M. Paul Massot il n'a pu en trouver
i> que trois exemplaires mêlés à plusieurs milliers d'nffinis et pour notre part,
)i sur au moins 1.500 exempaires que nous avons recueillis, nous n'en avons trouvé
11 qu'un seul. On ne peut pas établir d'une manière juste une comparaison entre
» le /'. afjinis et le F. endolicha et dire qu'ils sont l'un à l'autre ce que le F. Farined
11 est au F. avenuceu, car le F. Farinesi se trouve presque partout dans les Pyrénées-
11 Orientales sur les rochers, tandis que le /'. endolicha ne se trouve pas un par
» mille à travers les F. af finis.
espèce. ___.--- . _ . , ^
chez lequel les plis palataux ne s'étaient pas développés. Il doit donc être raye
de la nomenclature.
Nîmes. E. Margier.
Notes spéciales et locales. l'jy
Le Pupa Farinesi Des Moul. dans les Alpes. — Dans les Annales de la Société
Linniennr de Lyon, année 1906, notre savant auii, le ooinmandant Caziot, a étudié
la distribution géographique du l'iipa Fariiii si Desni. Il indique que cette espèce,
d'origine hispaniciue, si abondante dans les Pyrénées-OriiMitales, a été citée jjar
Terver aux cnvii-ons de Grenoble et par Bourguigiuit sur le chemin de Saint-
Laurent-du-1'ont à la Gninde-Chartreusc. Il ajoute, d'après les ri'nseignements
que nous lui avions fournis, que nous l'avions vainement cherchée dans cette
dernière localité, oii tous les Pupas recueillis étaient munis de dents et de plis,
alors que le Farinesi en est entièrement dépourvu. Il signale en outr<î sa pré.sence
dans le Vercors comme un peu plus certaine, quoique des recherches ininterrompues
faites dans ces régions n'aient pas été courormées de jjIus de succès. 11 en conclut
que l'existence de Pupa Farinesi Des Moul. dans les Alpes est très douteuse.
Nous soimues aujourd'hui en mesure de conlirmer les indications données par
Terver et Bourguignat. Mous avons, en effet, retrouvé ce tupa, en août 1911, sur
la route de Saint-Laurent-du-Pont à la drande-Chartreuse; il vit sur les rochers,
à gauche de la route, notamment aux eiivirons du pic de l'Œillette et dans le
voisinage du premier tunnel qu'il ne paraît pas avoir dépassé. Il n'est pas très
abondant. On le trouve mêlé au P. ncenacea Brug., bien plus commun et plus
répandu. Il nous a été en outre rapporté par un de nos amis du col de la Cochette,
dans ce même massif de la Cliartieuse. Cette espèce est donc bien accjuise à la faune
des Alpes. Nos premiers insuccès tenaient sans doute à ce qu'elle vit en colonies
très localisées, ne dépassant pas une certaine altitude et que nos recherches s'étaient
exercées surtout au.x environs immédiats du couvent et du village de Saint-Pierre-
de-Chartreuse. Son existence dans le Vercors, massif qui a de grands rapports
avec celui de la Chartreuse, devient très vraisemblable. Il y a été indiqué par
Chatenier sans désignation plus précise et nous le possédons depuis longtemps de
Saint-Martin-en-Vereors; mais nous ignorons de qui proviennent nos spécimens
et une erreur de localité est tciujours possible.
A ce propos, qu'il nous soit permis d'en relever deux qui se sont glissées dans
le travail do M. Caziot à l'occasion do cette même espèce. Le savant malacologiste
la cite dans les départements du Tarn et de l'Allier. Or F. Farinesi vit bien dans
la vallée du Tarn, mais s<nilement dans sa partie supérieure comprise dans le
département de la Lozère. Pour l'Allier notre espèce est signalée à Langogne, sur
la foi de M. Thieux. Cette ville est bien située dans la haute vallée de la rivière
d'Allier, mais elle appartient au département de la Lozère, arrondissement de
Monde, et nous doutons fort qu'aucun J'upa puisse vivre dans la région exclu-
sivement siliceuse qui entoure Langogne. Ces inexactitudes ne sont d'ailleurs pas
imputables à M. Caziot qui n'a fait que reproduire les indications qui lui avaient
été fournies par M. Thieux.
Nîmes. E. Marqier.
Dolichopus camptopus non. spec. (xan-xoc = courbé, tiojc = patte). — cf. Simil-
limus I). triciali Hal. a quo prEecipue diftert structura pedum posteriorum, scilicet
tibiis arcuatis antice biconcavis et metatarsis bisinuatis sigmatiformibus.
Cf vert métallique, légèrement pruineux sous certaines incidences. — Face
blanche, légèrement jaunâtre à la partie sui3é)ieure. Front vert brillant avec une
ligne médiane mordorée. — Antennes noii'es, le premier article jaune en dessous
sur toute sa longueur; le deuxième jaune à la base, face interne; le troisième
entièrement noir, ovale, légèrement acuminé. Soie antennairo noire, insérée bien
avant le milieu du 3° article, courtement pubesoente. — Bord postérieur des yeux
frangés de cils noirs au-dessus, blancs dans la moitié inférieure.
Thorax vert, pruineux sur les flancs. Abdomen 'omprimé. Hypopygium égalant
en longueur les deux derniers segments de l'abdomen; noir pruineux avec cils à
la base sur sa face dorsale; noir brillant à la face ventrale. Lamelles externes
subrectangulaires jaunes, avec bordure noire assez étroite, interrompue sur les
deux tiers basilaires de la marge interne, et découpée en lanières sur le bord
postérieur, en cils épais sur le bord externe.
Hanches antérieures jaunes, très légèrement noircies, cendrées à leur base ex-
terne; les postérieures noires, jaunes à l'extrémité.
Pattes antérieures : fémurs entièrement jaunes. Tibias jaunes avec plusieurs
rangées de chètes à la face externe et une rangée (2-3) postéro-ventrale. Tarses
noirs, à part le protarse jaune sur ses 4/5 basilaires. Tous les articles densément
frangés de poils courts, érigés, formant brosse. Le protarse seul prolongé par un
chète court et droit.
Pattes intermédiaires : fémurs jaunes avec un chète préapical. Tibias jaunes :
deux séries de chètes sur la face externe; un chète rigoureusement ventral et deux
200 Notes spùciulcs et locales.
cliètes antéro-ventraux. Pi-otarses jaunes, noirs au sommet, avec un chète dorsal;
les autres articles noirs.
Pattes postérieures : fémurs jaunes; un chète préapical et, au boi'd inférieur,
une frange de longues soies jaunes. Tibias jaunes, obscurcis au quart apical, sur-
tout au bord externe. Dans leur ensemble ils sont arqués concaves vers l'intérieur.
Dans le détail, ils présentent deux concavités vers l'intérieur, séparées par une
convexité, le bord externe épousant les sinuosités du bord interne. La partie apicale
des tibias est sensiblement épaissie. Les cils nombreux de la faœ externe sont
fortement rabattus couchés d'avant en arrière. Taa'ses
postérieurs entièrement noirs. Protarse bisinué, sigmati-
forme, sa face ventrale convexe à la racine, concave à l'ex-
"Jll.^ __^ — ^"^ ')'] trémité ; la face dorsale portant 2-3 chètes fortement
couchés. Les autres articles normaux.
Ailes hyalines. Epaississement costal, à l'cxtréinité de
la première longitudinale, allongé ; tiuatriènie longitudi-
nale obtusément coudée après la Iransvoise postérieure,
laquelle est située au delà du milieu de l'aile.
Balanciers jaunes. — Cuillerons jaunes, frangés de
soies noires.
Un cf trouvé le 19 juin 1913 dans les marais de Santés
(Nord), par M. le D'' "Van Oye qui me l'a généreusement
abandonné.
Aucune espèce paléarctique de Dolicliopus ne présente,
à ma connaissance, une structure des pattes postérieures
comparable à celle de D. caiiiptopua qui semble ainsi tenir
D. camptopus <S . dans le genre une place à part.
Patte postérieure. Cette conformation bizarre ne peut être attribuée aux
déformations produites par la dessiccation, le type étant
loin d'être immature, ni à un acident postembryonnaire, la symétrie étant par-
faite entre les deux pattes postérieures. Si l'on se rappelle par ailleurs la struc-
ture invraisemblable que présentent les pattes des Cf dans certains genres comme
Unmpsicneiniis on ne peut à priori l'écarter pour les Dolichopus.
Reste que le type soit un individu anormal de D. trivialis Hal. Ce serait la
première anomalie de ce genre que j'aie jamais constatée sur des milliers de JJoli-
cliopus que j'ai examinés et j'ignore par ailleurs si elle a été coa.statée par d'autres.
De nouvelles recherches aux marais de Santés permettront, je l'espère, de juger
de la valeur d'une espèce fondée malheureusement sur un exemplaire unique.
Arras. O. Parent.
Captures ornithologiques dans l'Aube. — Le département de l'Aube^ et surtout
la région de Vendeuvre, que j'habite depuis deux ans, me semblent particulièrement
intéressants au point de vue ornithologique. L'aspect varié du pays, en effet, ses
vieux édifices, ses plaines, ses bois et ses étangs très nombreux, offrent aux oiseaux
de passage une iialte dans leujs migrations.
Ainsi, le 28 octobre 1912, j'observais sur l'église de Vendeuvre un Tichodromc
échelette (Tichodroma muraria Linné). Occupé à fouiller avec son bec long et
recourbé les mousses qui recouvraient la vieille toiture, il me laissa facilement
l'approcher, et j'eus le plaisir de le capturer pour ma collection.
Le 4 novembre de la même année, je rencontrais, dans un chainp labouré, à deu.x
kilomèti-es environ de Vendeuvre, une Cigogne blanche (Ciconia alba Linné) dont
je ne pus m'emparer.
Veis la fin de septembre 1913, un habitant de la commune du Magny-Fouchard
ramassait sur la route un Pluvier à collier (ChtirMlriiis hiaticula Linné), qui s'était
malencontreusement brisé l'aile contre un fil conducteur d'électricité.
Enfin, le 10 octobre de cette année, je tuais dans le paTC du château de Vendeuvre
un Casse-noix {Nucifragn caryocatactes Linné). Cet oiseau n'était pas farouche,
comme on le dit généralement, et comme je l'ai observé moi-même dans les Alpes,
en août dernier; je pus l'approcher à moins de 20 mètres. Il retournait avec son
bec des feuilles mortes, et ne paraissait nullement fatigué. On dit aussi que cet
oiseau voyage en petites bandes. Or, j'ai vainement battu le parc et les environs
sans en rencontrer un autre. J'inspectai son estomac, et constatai qu'il renfermait
uniquement des débris d'insectes et jjrineipalement de carabiques.
Vendeuvre (.Aube). Elie Cottereau.
Le Directeur Gérant^
A. DOLLFUS.
Irap. ObertliUr, RenDes (4512-13J.
TARIF DES ANNONCES POUR LA 43" ANNEE
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SOMMAIRE DU N" 516
Gh. Oberthùr : Une consultation Lépidoptérologique [suite].
D"- P. Siépi : Nos Hirondelles, leur diminution.
Dr A. Gros : Le Sitaris rulipes Gory. ses niœui-s, son évolution (/in).
i. Mansion : Les f.nrves des DipliM-es vivent-elles dans le formol ? (suil''\
Dautzenberg et Durouchoux : Les Mollusques de la baie de Sâint-Malo {suile}, avec supplé-
ment hors texte.
Notes spéciales et locales :
l'ainassius Mnciiiosyiie L. (G. DcFOUii^
Pupa endoUcha Bourg. (E. MargierV
Le Pupa Far'niesi Des Moul., dans les Alpes (E. Maugihi .
Dolichopus camptopus nov. spec. (O. Parent;.
Captures ornilhologiques dJns r.\ude (Elie CoinniAi i.
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22= année, a"' 5, 13, 15; 23» année, n°' 10. 15, IV, 18, 20, 23; 24" année, n"^ 3, 4,
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QUARANTE-QUATRIEME ANNEE
V^ SÉRIE — 4^ ANNÉE
19 14
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A PARIS
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— II —
TABLE DES MATIÈRES DE LA XLIV" ANNÉE
(1914 — V'^^ Série — 4*» Année)
AuBERT (V.). — La Marmotte Bobac, de Beynos (Seine et-Oise) (G fig.)
(n° 517) I
PiAGET (Jean). — Un Mollusque arctique habitant les Alpes Suisses (I fig.)
(n° 517) 5
Parent (O.). — Contribution au Catalogue des Diptères du Nord de la
France (n" 517) 6
Frick (R.-O.). — Contiibution à l'étude de la flore neuchâteloise. Coup d'œil
sur la flore du canton de Ncucliâtel (Suisse) (n"" 517, 518, 519, 520). 13, 26, 45, 56
Dautzenberg (Ph.) et Durouchoux. — Les Mollusques de la baie de Saint-
Malo (suite) (supplément hors texte des n°^ 517, 518, 520, 521, 522), pagina-
tion spéciale (avec 4 planches) 25, 64
Oberthûr (Charles). — Une consultation Lépidoptérologique (suite) (n"' 518,
519, 520, 521, 522, 523, 524, 525-528) 17, 34, 53, 77, 93, 105, 129, 150
Dewitz (J.). — Sur l'élevage de la Valesina (n° 518) 19
Lacroix (J.). — Contribution à l'étude des Névroptères de Franco (4'' liste),
avec 3 fig. (n" 518, 519) 21, 41
Guébhard (D'' Adrien). — Applications nouvelles de la Radiographie à
l'Histoire naturelle, avec 4 planches (n° 519) 33
Gros (D"' Aug.). — Le Sitaris Solieri Pecchioli (n° 519) 38
Protestation contre la Réglementation des Fouilles (n" 520) 54
Jahastdiez (Emile). — La Mante religieuse. — Légendes, superstitions et
dictons populaires (n° 520), avec 1 fig 61
Doublet (Ch.). — Contribution au catalogue des Diptères du Nord de la
France (n° 520) 64
LiCHTENSTEIN (Jean). — Sur doux Lcutarrliynclniit (n° 520) 66
Boulangé (H.). — L^n cas d'hermaphroditisme vrai bilatéral chez Enna
fmca (n° 521) : 79
GouRY (G.) et J. GuiCNON. — Insectes parasites des Droséracées (n" 521) 81
Id. — Insectes parasiter des Frankéniacécs (n" 521) 83
Martel (Colonel H.). — Description d'un Mollusque nouveau provenant de
la baie de Cancale, avec 1 fig^ (n° 521) 84
Parent (G.). — Description de deux Diptères nouveaux du genre des Doli-
chopodides (n"' 521, 523) 85, 108
Villeneuve (D'' J.). — Notices diptérologiqucs, avec 1 fig. (n° 522) 94
Hugues (Albert). — Les Insectes dans le Folklore du Gard (n" 522) 97
Chemielewsky (Paul) — Sur une zoocécidie de la Violette, avec 4 fig. (n° 522) 99
— III —
LoiSEL (Gab.). — Note sur deux grès à carbonate de fur, provenant l'un des
falaises de Sainte-Adresse et l'autre d'Eauplet, près Rouen, avec 1 fig.
(n- 523) 107
Cavro (E.). — Hyménoptères nouvoaux ou intéressants (Cynipides) (n" 523). 113
Dupont (Louis). — La distribution géographiciuc (_VAra.<r/i/iiti Levcuui en
France (n° 523) 114
Le Bkun (P.). — Une excursion botanique dans la vallée de Saas (Valais)
(n"» 523, 524, 525-528) 118, 138, 107
MoREAU (D'' L.-J.). — Un cas de capture dans la Haute-Marne. Le Ruisseau
de Bonnevaux, avec 2 fig. (n°» .523, 524) 125, 130
PlAGET (Jean). — Note sur les Mollusques de la faune des sommets jurassiens
(n°^ 5^4, 525-528) 135, 152
DoLLFUS (Adrien). — Avis à nos Lecteurs (n"' 525-528) 149
Paeent (O.). — Remarques sur quelques espèces de Dolichopus et description
d'une nouvelle espèce de Medeterus (Dipteres) (n"' 525-528) 156
Cottereau (E.). — Contributions à la flore bryologiquo de l'Oberland
bernois (n"" 525-528) 158
BouxANGÉ (H.). — Observation sur une anomalie de l'ai^pareil génital chez
un Ildi.r iKJinaliii (n*"* 525-528) 155
Notes spéciales et locales.
Maranne (Is.). — Sur le Panuissiiis Mnemosyne L. (n" 517) 15
Parent (O.). — DoUchoiius camptopus n. sp. (1) (n° 517) 15
Caziot. — A propos de la lAmnea pereger de Draparnaud (n° 517) 16
DuFOUR (G.). — Une Zygène nouvelle pour l'Auvergne (n" 517) 16
Loiselle (A.). — Cajatures entomologiques à Lisieux (n° 517) 16
Cavro (E.). — Jaseurs de Bohême dans le Nord (n" 518) 31
SiÉPi (D'' P.). — Un passage de Jaseurs de Bohême {Bomhynvora garrula L.),
à la Sainte-Baume (n" 518) 31
BuYSSos (H. du). — Cnethocampa pityocampa Fabr. (n° 518) 32
Révelièee (Gabriel). — Lépidoptères nouveaux pour la Loire-Inférieure
(n" 519) 49
Hugues (Albert). — Eclosion ou émigration d'Hémipteres (n" 519) 50
Id. — Les Insectes dans le Gard en 1913 (n° 519) , 50
Gardet (E.). — Pelas hcrus (n" 519) 51
Dry (R.). — Notes botaniques sur Montreuil-sous-Bois (Seine) (n" 519) 51
Frionnet (C). — Le Jaseur de Bohême (n" 519) 52
GiVENCHY (P. de). — Jaseurs de Bohème dans le Pas-de-Calais (n° 519) 52
Dumée (P.). — Le Microscope pour tous (n° 519) 52
— IV —
J. G. — Aux Jeunes ! Indications piatiqurs lîour les mois d'Avril-Mai (n" 520),
de Mai (n- 521), cl.- Juin (n" 522), de Juillet (n" 523), d'Août
(n° 524) , 68, 86, 101, 126, 144
LoMONT père, Kempen (Cli. van), E. Cavro, L. Duchasseint, Berthier. —
Les Oiseaux septentrionaux en France pendant l'hiver 1913-1914 (n° 520)... 70
RiEL (Ph.). — Observation d'un cas d'hyperparasitisme chez Pieris brassicœ
(n° 520) 72
Smits (Alb.). — Une invasion d'J'-'phestia elutella Hb. à la Halle-aux-Sucres
do Lille (n° 520) 73
Settepassi (J.)- — Encore sur le Pujxi Farinesii (n° 520) 75
GiRAUDEAU (H.). — De la disparition des petits oiseaux (n° 520) 76
Trapet. — L'acclimatation du Mimulus liifcus L. (n° 520) 76
BouLENGER (G. -A.). — Floraison précoce de Corydalis claviculata (n° 520)... 76
Id. — La Vipère péliade on Haute-Marne (n" 520) 76
BuYSSON (H. du). — Floraison du '■Corydalis claviculata D. C. dans les mon-
tagnes du Bourdonnais (n" 521) 90
PlONNEAU (P.). — Quelques captures de Coléoptères (n" 521) 90
Langrand (E.). — Cas d'hermaphroditisnie chez le Hareng, avec 2 fig. (n" 521) 91
Navas (L.)- — Rectification (noms espagnols de la Mante religieuse) (n° 521). 92
Cabanes (G.)- — Communications relatives à la distribution géographique
des espèces de Mollusques (n° 522) 103
Letacq (A.-L.). — Notes sur quelques Lépidoptères diurnes du département
de l'Orne : à propos de la consultation de M. Charles Oberthiir (n° 522)... 104
CÉPÈDE (C). — Le jaseur de Bohême dans la correspondance de Gh. Daxwin
(n" 523) 128
Lienhart (R.). — Sur la jorésence de Cicadetta motitana Scop. aux environs
de Nancy (n° 523) 128
Ory. — Quelques plantes intéressantes du Bois de Vincennes (n° 524) 146
Gardet (G.). — Lichens intéressants des environs de Bourbonne-les-Bains
(n° 524) 147
Id. — Quelques mousses intéressantes des environs de Bourbonne-les-Bains
(n" 524) 147
Piaget (Jean). — Un mollusque nouveau pour la faune argovienne (n° 524)... 148
Villeneuve (D'' J.). — Entomologie pratique : à propos du binoculaire
(n°» 525-528) V,2
LoiSELLE. — h'Kumerus tricolor Meig., parasite du salsifis (n"" 525-528) 174
Bulletin bibliographique. — Louis Falcoz. — Contribution à l'étude de la
Faune des Microcavernes. Faune des terriers et des nids (n" 524) 148
EcharKjes. — 18 notes d'échange (sur la couverture).
O .Hi».^" Janvier 1914 — V Série, 44' Année - N'^ 517 «v^^. O
: D^
LA FEUILLE
4
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HfSTOIRE NATURELLE
S* a&m aA»
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien DoUfus, 3, rue Frewiel, Paris (16'=) .
Les abonnements à la FEUILLE partent du I" janvier
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u
1914
LIVRES NOUVEAUX PUBLIÉS EN FRANCE
BuHREE (Capitaino). — Etude géographique et géologique sur le Méiiabé, 96 p.
avec gravures. — Paris, Pournier.
Bureau (Louis). — L'Age des Perdrix. IL La Perdrix rouge, in-8°, 147 p. avec
figures" — Nantes, Vie.
Chalon (Paul-F.). — Les Eaux souterraines. Kecherche, captage et purification,
3' édit., iu-18, 475 p. — Paris, C. Béranger.
Claudel (Paul). — Géographie géologique de la France précédée .d'une étude
générale de la Terre, in-lG, 86 p. et fig. — Paris, Fournier.
Fabre de Montbez (Henri). — Etude agricole du Causse central (Aveyron)
(thèse agricole), in-S", 193 p. — Rodez, impr. Carrère.
Grand'Eury (Cyrille). — Recherches géobotaniques sur les forêts et sols fossiles
et sur la végétation et la flore houillères, l''" partie (F' livr.), in-4°, xi-116 p. —
Paris, Ch. Béranger.
GuiLLON (Georges). — Vestiges préhistoriques recueillis dans la région de
Gannat, iii-12, 21 p. avec figures. — Paris, Société des Etudes locales, 41, rue Gay-
Lussac.
Harmand (Ahbé J.). — Lichens de France. Catalogue systématique et descriptif,
V" livr., in-8°, p. 761 à 11S5. — Paris, L. Lhomme.
Hitier (Henri) et Saixt-Maurice (R. de). — Plantes industrielles, plantes
textiles et plantes oléagineuses, 2" édition, in-18, 403 p. — Paris, Bailljère. — 5 fr.
Leblanc (A.). — Oïdium et Pourriture grise, in-16, 32 p. avec fig. — Paris, Libr.
de la Maison Rustique. — 0 fr. 35.
Lesson (R. p.). — Articles d'Ornithologie de René Primevère Lesson, parus de
1842 à 1845. Réimpression par les soins de A. Menégaux, in-18, 280 p. et portrait.
— • Paris, édit. de la Revue d'Ornithologie, 55, rue de BufCon.
Py (Emile). — Géographie du territoire de Belfort, in-16, 104 p. avec 4 cartes et
35 fig. — Belfort, imp. de la Fiontière.
Vermorel (V.). — Le Greffage pratique de la Vigne, in -8", 92 p. avec figures. —
Villefranche, Libr. du Pr.igrès agricole, Montpellier, Coulet. — 1 fr. 50.
1'^^' Janvier 1914
V' Séné, 44' Année
N» 517
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
LA MARMOTTE BOBAC, DE BEYNES (Seineet Oise)
En exécutanl des travaux trex|>li)ilali(in de sables et de graviers dans la
Ccarrière de M. Boiilangit, j'ai' eu l'occasion de découvrir et de recueillir un
certain nombre de pièces paléoiilln(|ues ainsi que quelques squelettes de
iiiarmulti'.''. (jui avaient ctalili jadis leurs terriers à cet endroit.
Les cai-rières, la cariièi-c de M. Aulierl et la carrière voisine de M. .leannot.
sont ouvei'tes sur le leriiloire de la commune de Beynes, au lieu dil la
" Croix-Verte », h enviion 7.j() mètres N.-N.-N.-O. de l'église de Bcyncs, à
150 mètres à l'Ouest de la Mauldre, sur le côté Ouest de la route de Mantes,
presque au bas du coteau et à environ six mètres au-dessus du niveau de
la rivière.
(les lieux ex|)loihiliiins in'r'scnlenl chacune une coupe dilTéi'enle. La pi'e-
luièrc. celle de M. Jcannol. oITrc du .Nord au Sud la coupe suivante (voir
lig. I). de bas en liant : I. l'assa.ge crétacé an conglomérat à silex. — II. Con-
\-\(\. 1. —
Cûiii|)e i)ri.se dans la can-iciv .Itannot, avrc nn^' direction Nord-.Sud. — - Mil.
llunius, (>"0 à a"2ll. — vil. .\. Limon du lavage, d"» à V^W. — VI. a. Limon
loiige à brifiues, U"'UI à I^'i.'). — V. /). Ergcron. Ù"' il l™iO. — IV. c. Cailloutis
de i'Ei-geron, 0™ à Oratd. — III. Conglomérai à sile.x chan-ié sur la penle,
renlernie .sur le eolé nord riuelc|ues saliles et caliloutis roulés et lavés. —
IL e L' /). Conglomérat à sile.x qui parait encore en place. — 1. Passage du
crétacé au conglomérat à sile.x.
fsev»
Lig. 2. — Coupe pri>e dans la earriéi-e .Aubcrt, suivant une ligne brisée S.-N. O.-E. —
\ I. Humus, O""!!! à ()^i(\. — \'. .\ncions remblais do carrière. Epaisseur variable.
— I\'. Témoin resté de conglomérat à silex cvb charrié. — III. Limon jaune
à points noirs, très sableux, Om à 0""8ù. — IL Sable gris clair assez fin,
calcaréo-quarlzeux avec quelques cailloux nox'és par places et quelquefois dis-
posés en lils. — 1. Ce sable descend à plus de 3'n.ïO du sol. Cest dans ceUe
couche que se Irouvaient, à 3 mètres du sol les silex taillés du type dits :
ChelU'ois. AcheuUens et Moustiiricns et, à 0'»'50 plus bas les ossements de
Marmottes.
2 N . AliHEUT. — /,(/ Marmvllr lUtliiic, ili' linjues iSciur-ct-Oisij.
glomcial à silex c v b qui paraît en place. — 111. Conglomérai à silex charrié
avec quelques lils de cailloux coulés et lavés. — IV. Cailloulis de l'Eigecon.
— V. Krgeron. — VI. Liiimn rouge à hi'iques. — \\\. I.iiiKHi de lavage. —
VllI. Humus.
La carrière de M. Aubert ^les deux cari-ièi-es soiil ouvei'les sur la teri'e
apparlenani à .M. Houlaiigil; celle dernière est ouverle par moi) est éloignée
seulement d'une quinzaine de niêlres de la picMnière. et à une allilude |)lus
basse d'environ deux inèires, ne donne pas la même coupr. I.u cduiie ipi'un
peut y relevei-, suivaid une ligne brisée i\.-S. et O.-E.. montre nue série
straligraphiipie inciauplèie et bouleversée. On y relève, de bas en liaul, les
couches suivantes ivoii- lig. 2) : 1. Cailloulis noyé dans II, (jiu est une épaisse
couche de sable calcaro-quartzeux (jui s'enfonce à plus de :} m. oO du sol.
A 13 mètres du sol, j'ai rencontré une industrie paléolithique et à 3 m. 30 des
squelettes de marmottes. — 111. Limon jaune sableux à points noirs. —
IV. Témoin de restes charriés du condoniéial à silex cbv. — V. Anciens
remblais de carrière. — W. Humus.
l''iG. ;i. '- Hache Clielléenne Irouvée à Beynes lieu dit la Croix-Verle {Scine-el-Oisej.
Collection V. Aubert." (Grandeur N'alurelle.)
\. AuRERT. — La Mtinnolli' Uobac, île Bci/ncs (Seine-el-Oisc). 3
l/iii(liistrie de silex taillés i|iii' ,i'\ ai i-rcncillic se compose de dil'terentes
|)ièces des types dits : » chcUt'Ois ... jj^f. ;{, » Sainl-Achcul -i, lig. 4, du
(( Mouslicr », fig. o.
J'ai aussi trouvé, au niveau de ces silex, trois pierres brutes craquelées
par le feu, les débris d'une grosse roi nie et d'une cùle, de nomhi'eux couteaux
on silex, nucléus el penuleurs.
(jiiiiiiie je l'ai dil i)lus haut, les ossements de niar-niolles gisaii'ul 0 m. ."lO
plus bas (]ue les silex taillés, soit à '■\ m. .'i(l du sol. J'ai pu restaurer quel<|ues
os et un crâne à l'aide des(piels il m'a élé |Missible de monlei' un s(pielelle
complet (voir fig. 6).
Le ci'àne mesure n m. 11(( de loiigiienr el II m. 117:2 de largeur. Les
liumérus 0 m. 08"). Les témurs 0 m. ()!).">. L'ensemble du squelette atteint
0 m. (U) de longueur du nez à la naissance de la queue. C'est donc un très
gi-and individu. La |)holograplue (voir pi. 6) le représente donc l'éduit au l/tl"
de sa grandeur naturelle. La mâchoire supérieure est garnie de deux inci-
sives et de cinq molaires. Les mandibules (mâchoire inférieure) de deux
I iG -i — Hache de Stiint-.\cheul trouvée à Be.vnes, lieu dit la Croix-Verte (Seine-et-Oisel.
Collection V. .\ubert. (Grandeur N'atui'elle.)
y. AuBERT. — La Marmollr Bobar, de Beynes (Scine-ci-Oisn).
FiG. 5. — Pointe du Moustier trouvée à Beynes, lieu dit la Croix-Verte (Seine-et-Oise).
Collection V. Aubert. (Grandeur Natuj-elle.)
FiG. G. — Arelomys bubae, 1/G« grand, nat. Beynes, à. la Croix-Verte (Seini>et-0i3e).
V. AuBERT. — f.a MannoUe Bobac, de Beynes (Soine-ct-Oise). 5
incisives H de quatre molaires. Les quatre pattes sont garnies de quatre
doigts fournis riiacun de deux phalanges et de la griffe.
L'exainoii du cràiic, (|ui est plat cl non homb(^, contrairement ù celui de
la marmotte des Alpes, ainsi que la grande taille du sujet que j'ai restauré,
me fait penser que j'ai affaire à la .Marmotte l'obac, Arctomij.s bahac liack-
zinsky, espèce que l'on retrouve de nos jours dans la Sibérie orientale et le
Thibet.
Des ossements de cette même espèce ont été trouvés en 1906 et en 1007
par MM. Laville et Robert Douvillé, à Eragny (Seine-et-Oise).
Il est impiu-tant de ne pas confdiiili'e cette marmittte avec VÀrctoyniis mar-
motta découvei-t en 1000 pai- l'abbé Rreuil dans les carrières de Cu'uvres
(Aisne) et dont le Muséum possède un squelette.
Conclusion : L'Arctnmii.<: lyobac RackzinsUy nous paraît avoir vécu dans
nos régions pendant l'époque quaternaire.
Maule-sur-Mauldre (Seine-et-Oise). M. Auhert.
-V-OOO— <-
UN MOLLUSQUE ARCTIQUE HABITANT LES ALPES SUISSES
Il fui un temps où la Suisse était complètement recouverte de glaciers et
où toute vie avait disparu de ses montagnes. Tôt après la fin de cette invasion,
un petit nombre d'animaux se sont hasardés dans les parties les mieux
exposées du pays et se sont si bien adaptés à la température très rigoureuse
d'alors, que les améliorations du climat les ont fait fuir, les uns sur les hauts
sommets, les autres dans les pays du Nord. Ainsi s'explique le fait curieux
que certaines espèces vivent dans nos Alpes à paitir de 1.200 à L.'iOO mètres,
environ, et sont communes dans l'Europe septentrionale ou boréale, sans
qu'il y ait de relations entre ces deux centres apparents de dispersion.
Les mollusques, en particulier, présentent un certain nombre de ces
exemples. Dernièrement encore, M. Karl IIoldiuus énuméraii dans les
bulletins de la Société allemande de malacologie (1), la plupart de ces espèces
horéoalpines . Aussi m'a-t-il paiu inléressant d'insister quelque peu sur une
forme arctique, que j'ai du r'este déjà signalée dans les Alpes suisses (2), le
Vertigo arciica Wallenberg.
Ce Vertigo est une des plus petites espèces du sous-genre Alxa et présente
une grande affînité avec les Vertigo aJpestris Aid., SlmtfJeirortliinna Charp.
fnon Credl.), leontina Gredl., etc. En voici la description :
Amm.al(3) de taille extrêmement petite, peu atténué antérieurement, assez
acuminé postérieurement, de couleur grisâtre très pâle; nuque fine et assez
longue, blanchâtre vers la coquille: tentacules supérieurs très coui'ts, cylin-
driques, un peu plus sombres: pas de tentacules inférieurs: rpinic assez en
pointe, légèiement ti'anslucide: pied très étroit, blanchâtre.
(1) [loTjiiiArs (Knrll. Boreoalpine Xfollusken. Nachrirht.sblntt. der deut.^ch. nialac. Gesellsch.,
vol. 45 (1913), p. 74-75.
(2) Voir PiAGET (Jenn). Malacologie alpestre. Revue suisse de Zool., vol. 21 (1013), p. 439-576,
pi. 14. {VeHigo arciica, p. 517).
(3) D aprè.s Cr.Kssix. ranimai de cette espèce serait resté inconnu ; j'ai ou l'ncca.sion de
l'observer dans les .\lpes.
J. l'UCKT.
.]liiUii-S(jiu' «/•(•//(/(((' liabildiil (('A Alfirs suis
>t'A-.
\'eitifio nrclird Wall.,
Irouvéau \':iliii.s, à 1.7(Xiir
Coquille ovoïde ;is«ez cyliii(lri(|iir, bien allon-
gée, peu veiitiue, assez piogiessivemeiit et
passablcinenl aUéiuiée à sa partie supérieure,
un peu obèse iuféiieurement. ti-és brillante,
assez transparente, i)runàtre coiné assez foncé,
ornée de stries très Unes, peu niai-(piées, assez
régulièies. Spire ovoïde allongée, à sommet petit,
obtus, ti'ès aplati, peu pi-oéminent: eimi à (•in(|
Intirs et demi, très convexes, s'accroissanl len-
Icnient ri assez irrégulièrement, les ti'ois pre-
miers plus l'aiiidemeid, le dernier assez grand,
]iassai)lem('nl |>lus (''levé mais pas plus large ijue
i'avant-dernici', Itien bombé, assez ar'rondi. sans
aucun bourrelet externe ; xutiirc profonde.
Ourerture relativement petite, assez arrondie,
un peu plus haute que large, peu échancrée par
l'avant-diMnier tour, à angle d'insertion cohuiiel-
laire très arrondi, l'extérieur pre?(pie autant.
l'érisloinc subcontinu, très peu évasé, non
l'élléchi, à peine bordé, pâle, assez mince, à bord extérieur un peu anpié,
l'inférieur arrondi, le columellaire |)lus lai-ge, plus épais, oblique. In pli
su|iérieur médian, très saillant, allongé: un columellaire assez proéminent et
aigu, un peu immergé, horizontal: un seul pli palatal très inférieur-, assez
court, aigu, assez saillant. Omlnlic trèc petit, en fente. — Hauteur : l.'i à
1,6 mm.; diamètre : 0,8 à l mm.
Cette espèce diffère du V. alpcslris, (|ui lui est le plus apparenté, par sa
spire plus atténuée supérieurement, plus obèse inférieurenient, son test plus
foncé, ses tours passablement plus convexes, séparés par une suture plus
jirofonde, son ouverlui'c un peu plus petite, moins bordée, et par son pli
palatal uniipii'.
On a signalé le l'cr/iyn mclica en .Sibérie icoidrée du Jénisséi, etc.), en
Russie, dans une partie de la péninsule Scandinave (en pai'ticulier au nord
de la Suède), en Finlande, au Croënland. aux îles Feroër. en Islande. Plus au
sud on l'a trouvé en Piusse. dans les Sudèles (vers 1.600 m.), au Tyrol et
dans le massif du Tatr-a.
La station que j'ai observée dans les Al|)es occidentales est située à environ
1.700 mètres, dans le Val d'Hérens (Valais). J'ai trouvé en cet endroit quatre
spécimens, dont l'un est leprésenté par la figure. Ils vivaient sous des
mousses et des lichens alpins, sui- nu énorme bloc erratique, de granit,
autrefois charrié par les glaciers.
Neuchàtel ^Suisse). Jean 1'i\(;et.
CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DU NORD DE LA FRANCE
(Artois-Cambrésis)
Dans le numéi-o de mai 1903 de la Feuille ite.s Jeunes Siiluriilistes, M. le
docteur Villeneuve exprimait le désir de voir les Diptéristes isolés publier,
à son exemple, le lésultat de leurs recherches, afin de rendre possible, par
0. Parent. — < ■nilrih. au Cuhil. '/c.v Diiilères du Nord de la Frame. 7
l'éliide des faunes régionales, l'étahlissenientd'iin (lalaloguc général des
Diptères de Fraïu'e.
C'est, pniii- i-é|i(iinlir à crlli' iii\il:iliun déjà vieille de dix ans que je me
propose de piihlicr, par iiaities, la liste des Diptères que j'ai observés dans
le Pas-de-Calais ou. plu^ exaclenicnl. dans la l'égion Ai'tois-Carnbrésis.
Trescauil avec le ixiis d'Ilavriiicourl, à la |)oinle Sud-Kst du dépai'Ipnient;
Mainil-les-lîuil avec le bois d'Ollaiu, aux environs de Jiélliune, et erdln An-as,
ma résidence liabiluelle, ont été mes principaux terrains de cliasse.
Aux espèces obsei'vées dans ces limites, je joindrai après chaque groupe
celles que j'ai pu recevoir du delioi's. Leur constatalion peut avoir son inféiêt
|iour le Catalogue l'ulur- des Dipicres français.
Poui' guide et p(un' lerm(> de comparaison je prendi-ai le travail de ^]. le
docteui' Villeneuve auquel je faisais allusion plus liant : « Contribution au
Catalogne des Diptères de l^'iance <\ publié dans la Feuille des Jeunes Nalu-
raUsIes à parlir de mai !!Hi;i.
li'auleur de ce havail |Minrrail aiijoui'd'liui le grossir de toutes ses décou-
vertes depuis dix ans. .N'ayant pas sous les yeux les listes complémentaires
qu'il a pu publiei" depuis, je suis forcé de m'en référer au relevé de 1903.
Qu'il veuille bien m'excuser s'il m'arrive de signaler comme nouvelles pour
le |)ays des es[)cces qu'il a depuis longtemps reconnues et signalées sur le
sol français, .le le piie m même temps de vouloir bien agréei' mon respec-
tueux merci jiour son amabilité à revoir mes espèces douteuses.
J'aurais voulu conqiarer la faune de l'Artois avec celle des régions limi-
troplies. Mais je ne connais pas de Catalogue des Diptères de la Somme.
Pour le Nord, les environs de Lille ont été explorés depuis de longues années
par M. le docteur Van Oye, mon savant et vénéré maître, mais une prudence
extrême et une modestie excessive l'ont malheureusement empêché jusqu'ici
de nous livrer le résultat de ses recherches.
N. Ti. — L'astéri.s(pi(' indique les espèces ne figurant pas au Catalogue
Villeneuve.
SYRPHID>C
[. — VOLUCELUN^E
Genre Volucella Geoffroy.
1. V. zn)unia'\'i;i\;\. — Rare. Juin-septembre, sur les fleurs des Ombelli-
fères, surtout llerarleinu. I?ois d'Havrincourt: bois de Mareuil,
près d'Arras.
2. V. iininis L. — Paraît plus rare encore que la précédente. Juin-sep-
tembre. Pois d'Havrincourt, sur les fleurs cVHeradeurn et d'Ori-
gnnum.
3. V. pellucpus ],. *- Tiès commune.
i. V. ivl'lahi Falir. - Pare. Pois d'Ollaiu. bois d'Havrincourt : plusieurs
exemplaires sur les fleui's du Suieau. Plus alerte que les autres
espèces. Se capture plus dinicilement.
'). ]'. hduihiilaus L. = var. plumala de Geer. — Très répandue.
Ces (inq espèces vivent dans la Loire-Inférieure d'où elles
m'ont élé communiquées par M. G. Révelière. V. zonarin Poda
jiaraît assez commune dans cette région.
II. - - ERISTALIN^
Genre Eristalis Ciitr. — Sous-genre Ehistalinus Rond.
i. E. sepvlr}irali'< Fab. — .\3sez commun partout.
8 0. Parent. — ( uiitiib. an ( Hldl. des Dipll'i-et^ du Surd de lu France.
Sous-genre Kuistalumvia l'Kiml.
2. E. tcna.r L. — Très coiniiuiii.
SoiLs-geiiro Eiustai.is l.alr.. s. str.
3. E. intricnrivs L. — Assez c imiii.
4. E. arbu'ilonnn L. — Coiir.miii.
0. E. perlinax Scop. — Tiès ((11111111111.
6. E. nemorum. L. — Assez iiiic Arias: fdièt de Luclnnix (Somme), sur
nos confins.
7. E. hnrtirola de Geer. — Assez rare, lînis d'Havrimourt, sur lis lleiirs
(.ÏOrigamnn.
Genre Myiatropa Rund.
1. M. Ihirca. — Très commun parhiiit. l.a vari(Mi'' nifimlai-Hilti Seliin. au
bois d'Oilain.
Genre Helophilus Meig.
Sous-genre IIioi.dimiii.i s Meig.. s. str.
1. //. liirittalns- Fa.hr. — Peu (•inninuii. \rras. bois (rilavrincdiiii. hkhiI
Sainl-Eloi, bois d'Oilain.
2. //. pendillas L. — Plus coniiiiun (jne le précédent.
Sous-geni'e PAiniEi.iipiiiLis Girschner.
*:{. //. versicolor Fabr.
4. //. frutciomm Fabr.
Ces deux espèces qui apiiaraissent dès la fin d'a\ril vivml dans
les marais de la Scarpe, au voisinage d'Arras : Ri eux. Athies,
Fampoux. H. versirnlnr se minilre ici moins rare i^ue //. jralc-
tonim.
Sous-genre ErKixoMViA -Mik.
."). //. transfinias L. — Rare. Marais des environs d'Arras.
0. //. hnialalus Meii;. — Très rare. Athies. tin mai lillO. un O"; Arras,
10 juin 19 1 '2, une g.
*7. //. Uncalus Fabr. — Assez rare. Arras. Athies, Rœnx.
Sous-genre Liops Rond.
*,S. //. rillatiis Meiîî.
Je n'ai jamais ca|iliiri'' cette espèce, mais M. Van Oxe. de I,illi\
en |Hissède un exemplaire de Dunkenpie. 11 est lr(''s lunlialile
qu'elle habite aussi le litloral du Pas-de-Calais.
Genre Merodon Meig.
I . U. r<iuesliis Fabr. — Très rare. .Iiiiu-juillet. .li^ne l'ai rencontré qu'à
Farbus. [irès d'Arras. aux alentours dun bois ri^'he en nai'cisses.
Eri^lalis œneas Scop. — Commun aux environs de Saint-Nazaire.
Mallnla jarifonrtis Fabr. — 1 Q. RIain (Loire-lnférieurei. don de :\1. Ré-
velière.
Erislalis criipUnura Fabr. -- l'ii exemplaire des Landes.
111. — MILESIN^
Genre Tropidia Meig.
I . T. srita Ilarris = milesifnrmis Fall. — Assez commun dans les endroits
marécageux. Athies, près d'Arras: bois du Quesnoy, près Oisy-
le-'Verger.
»
M. l'MiKM. l'nnliil). au (dliil. ./c.v Dijilvrcs du Nnrd dr la l'rancc. 9
(icnro Criorrhina Moig.
1. ('. rauiiuridi l'iiz. — Tii's lai-i'. Sculcinciil i rxciiiiilaiics pris au bois
(i'll;i\i'inc()Ui-t, cil ;i\iil; ili'iix sur un li-(inc, deux sur dos ciialuiis
de siiulr.
2. r. n.rijacaulliu: Mc-ig. • — lîois d'ilavrincnurt, bois du Quesnoy.
*3. C. bcrbcrina Fabr. — Trosrault, sur fleurs de Craln'riuf!; bois d'IIa-
vrincoui't, où j'ai |ii-is celte espèce en nonil)re avec la précédente,
sur les fleurs de Vibinitum, le 4 juin 11)11.
4. C. fl.w7((7/ Fall. — Plus rare. Au bois d'Havi-incdurl, sur \"diuruuin,
en même temps que les deux précédentes, 4 juin 1011. — Je la
possède de Verlinglieiu, près Lille (M. Van Oye).
*.'). r. [Inccnsu Meig. — Un seul cf dans un buis marécageux près d'Arras,
2:; avril Mil 2.
Griiiv Xylota Meig.
1 . .Y. sognis L. — Très commune.
2. .Y. lentn Meig. — Assez rare. Hois d'ilavrincnurt.
3. A', sylvarum L. — Peu commune. Arras, bois d'Ollain, bois d'IIavriu-
courl. .le ne l'ai vue en nombre que dans la foi-èl df Lucheux
(Somme), sur nos limites.
*4. Y. nemnrum Fabr. — Plutôt rare. Arras, bois du Quesnoy.
n. Y. [Inrum Fabr. — Assez rare. Arras, Mareuil, Lucheux.
*('). Y. abicns Wied. — Très rare. Environs d'Arras: bois du Wation. pi-ès
I\Iondicourt, bois d'Havrincourt.
Genre Syritta St-Fargeau.
1 . .S'. piph')).s li. — Très comnume.
Genre Eunierus Meig.
1. E. xtrif/nlus Fall. — Arras, bois d'Havrincourt.
Genre Chrysochlamys Rond.
I . C. cujirfa Scop. =^ /(/(//(//■ohv Egger. — Espèce assez commune. Pois
d'Havrincourt. Arras, bois d'Ollain. Sui" les troncs ensoleillés ou
les fleurs de Scabio-sa succisn L.
Genre Arctophila Schin.
1 . 1. bombiformù Fall. — Très localisé. Capturé en grand nombre dans
le bois d'Ollain. sur les fleurs de Scabiosa siiccisa L., en août-
septembre 1911. Un exemplaire du bois de Watten, près Saint-
Omer. dans les mèm(\s conditions.
2. .1. nuissilaii'! Fabr. - - Ouciques exemplaires au bois d'Ollain, avec le
précédent.
Genre Sericomyia Meig.
I. .<. bnrcnlis Fall. — Très i-arc. Pois dHavrincourt, maiais d'Atliies,
bois d'Ollain. Août-septembre.
Trnpidia jas-ciata Meig. — En nombre.
Brachyprilpus bimaculaiut Macq. — Deux exemplaires.
Mdrsia rrabroniformis Fabr. -— Un exemplaire.
CaUiprobnJa spccio.m Rossi. — Un exemplaire.
^l'ont été envoyés de Foire-Inférieure par M. G. Révelière.
IV. — CHRYSOTOXINa:
Genre Chrysotoxum Meig.
1. C. sylvarum Meig. = c«»/»»! llarris. — Rare. Bois d'Havrincourt,
Mareuil, Farbus.
10 0. Parent. — ('u)Uiib. au talul. dcx Diptères du Nonl de la France.
2. C. feslh'uiu 1;. — Assez coiiiinuii. liois (l'IIavrincfnii't, bois (l'dllaiii.
3. C. bic'melum L. — Assez (•(iiiihiiim dans les iiKirais des envii-oiis d'Ai'ras.
V. — MICRODONTIN^
('iciiiv Microdon Mtug.
I . .1/. decius F,. — Très rare, liois d'ilavriiicouil, un exeniplaiic rn juin;
marais d'Alliies, nn exemplaire en mai.
VI. - CERINiï
Genre Ceria Fabr.
1. r. rniinpnides L. — Peu commune. Sur les lleurs des Ondjcllilcres.
lidis d'Havrincourt, Airas.
Ceria suli^'('ssilis illig. el C. vcsjiilo)-inis Latr. ont éb'' raplm'res dans
le Nord (Foi-UUcations de Lille, M. Van Oye).
VII. SYRPHINiï]
Genre Pipizella Rond.
1 . /'. rirois Fabr. — Commune.
2./'. Ili'riufii Zetl. — Très larc iînis marécageux dc's environs d'Arras :
i|ualri' (j", une g, 6 mai 1!)12.
Genre Pipiza Fa 11.
1. /'. iiiiclihicd. — Commune.
Genre Paragus Lalr.
1. /'. bicdlnr Fabr. -— Très raie Fn seul exemplaire, lisièi-i' du bois
d'Ollain, en juillet.
2. P. lihialis Fall. — Très rare. Un exemplaire, bois dllavi'inciuul, en
août.
Genre Didea Macq.
M. D. Uneli Fall. — Une g, bois d'Havrincourt, en août.
2. D. fasciala Macq. — Une ç du liois d'Havrincourt: un cf, une g du
bois d'Ollain.
Genre Catabomba Ost.-Sack.
1. C. piiidslri L. — Tiès conunun. Un exemplaire uièlannide pris à
Farl)us. Abdomen entièiement noir sans trace de lunules.
2. C. solcnilica Meit?. — Païaîl 1res i-ai'e ici : une ç prise à Farbus le
29 mars 1912.
Genre Syrplius Fabr. — Sous-genre Lasiopticus Rond.
1. .S, tricinctus Fall. — Peu commun, mais répandu. Feslubcil. bois
d'Ollain, bois d'Havrincourt.
2. S. tnpiarius Auct. = torriis Ost. Sack. — Assez commun. Uois d'Ha-
vrincourl, bois de Farbus.
.3. .'^. albn'itrialu.s Fall. — Assez commun. Bois d'Havrincourt; Farbus,
Louez, bois du Quesnoy.
4. .S. venustus Meig. — Peu commun. Rois d'Ollain, Arras, bois d'Havrin-
court.
*.^. S. luuiilahis Macq. — Farbus, un cf. en juin 1910.
fi. S. manilaris Zett. — Une g, bois d'Havi-ini"0urt, avril 1912.
fious-genre SYRruus, s. str.
7. S. rirn\suJiiri.T Meig. — Conunun. Rois d'Havrincourt, liois d'Ollain.
8. .S. d)(t\di(nius Zett. — Rois d'Havrincourt, une g.
9. S. nitidicnIH.s Meis. — Peu commun. Arras.
17
18
1!)
20
*21
(t. l'MiEM. — ('(inliih. iiii Cillai, des Dii)lèrcs du \i>ril ilr la l''riince. 11
10. S. libcaii L. — Goiiimun pai-toiit.
11. S. vitripennh- Meig. — Commun.
12. 5". lalilasciaiiis Macq. — Assez coiiiiimii. l'.nis iril;i\iincinirl.
|;{. .S. conillu' Fai)i'. — Très coiiiniiin.
li. S. hiiiiiji'f Meig. - liois d'ollaiii, Faiiipoii.v, Karhus, bois d'IIavriii-
couiL
13. 5. bulU'dhis (le (Icer. — Très commiiii.
10. S. bljasc'uilus Fabr. — Assez rare. Ai'ras, Faïupdiix, Farbus, bois
dTlaA'ririeourl, Mareiiil.
S. uiiricollis Meig. — Assez i-ai'e. liois (l'iiaviincdiiil, hms il'Ollain.
S. miii-nUcorms Zetl. — Cominiin.
.S. rinclits Fali. — Rai'e. Mois d'Ollaiii, bois du Ouesimy.
>'. riiirli'lhis Zett. — Rai'e. lîois d'Oliaiii.
S. ijiilliilus Fali. — Très rare. Rois mai-éc-ageux, près d'Arras; marais
de Faiiipoux, sur les lieui-s de ChivrophnHum.
*22. .S. tnnhi'lliiliinnn Fali. — llare. Marais des environs d'Arras; bois de
\aueelles (Nord), sui' nos contins; bois d'Havriiieiiiiil.
*2."}. 8'. Iiiliiiilannii Vei'rall. — liare. Arras, l)ois dTlavi'in(;ouii.
*24. S. lasiopthalmiis Zell. — Une g, Arras, mai 1913.
Genre Sphaerophoria Sl-Fargeau.
1 . S. scripta L. — Commune.
2. 5. l'Iavirinida Zell. — Bois (ITlivrincnui-t, un cf.
3. S. iiii'iilhii'^lri L. — Assez couuinuie.
Genre Xanthogramma Schin.
1 . A'. rilnifaM-iiiliim de G. — Hare. Muni Saint-Kloi, Atiiies.
2. A', oiiiiilinn Meig. — Peu cummun, mais réi)andu.
Geiiii' Baccha Fnlu'.
1. B. obscuripennis Meig. — Peu commune. Puis d'Havi'incoiul, i)ois
d'Ollain.
2. />. rlmifidlii Fabi'. — Plus conunune.
Genre Sphegina Meig.
1. S. cluiiipi'x Fali. — Assez commune. Arras. Trescaull, sur les Ombelli-
fères.
Genre Ascia Meig.
1 . A. piiihiijiira Fabr. — Commune.
2. i. di^par Meig. — .\ssez commune. Arras, Trescaull.
Genre Rhingia Scop.
1 . R. riunpvslris Meig. — .Assez commune.
2. R. rosirala L. — Assez commune.
Genre Melanostoma Schiner.
1. M. iiieUiinim L. — Connnun.
2. M. scalare Fabr. — Commun.
Genre Xanthandrus \enall.
1. ,Y. huaVmalus Fali. = vuinlus Harris. — Peu commun. Rois d'IIavrin-
court, bois du Quesudy. envii'ons de Sainl-Pol (abbé Bridoux).
Genre Leucozona Schiner.
1. L. lucnnini L. — Assez rare, mais répandu. Arras, bois d'IIavrincourt,
Moiidicourl, bois du Quesnoy, Fampoux.
1
2
3
4
*5
*6
12 0. Park.nt. — (onlrih. au Calai, des Diptères du S'ord de la France.
Genre Eriozona Schiner.
I. F. vi/r/i/ini'i'rv Fall. - - Vu seul exemplaire cT, pris le II anût 1!)09 sur
les llciiis ^Vllcrdcleuiu, à la lisière du bois de Vaiicelles, près,
lîiiiilmizelle (Nord), sur nos connus.
Genre Ischyrosyrphus Bigot.
1 . /. (jUtuviiis L. — Conmiun sui- les ombelles dllcracleuiti. Bois d'Havrin-
rouit, bois d'Oilain, bois de Vaucelles.
2. /. lalcriiariiis Mullei'. — Plus rare. Environs d'Arras, bois d'IIavrin-
courl.
Genre Platychirus Sl-Fargenu.
ulbiiiKiinis Fab. — Très commun.
scutahis Meig. — Commun.
peltatii.<; Meig. — Arras, plusieurs exemplaires
el\i\i('nlus ;\Ieig. — Assez rare. Arras, Fampoux.
)n(niiciiliis Meig. — Assez commun.
[iilrireiilris Macq. — Peu commun. Arras, en mai, où j'ai pris un cf
à yeux écartés, un « travesti », suivant l'expression de M. Ville-
neuve.
7. /'. angiixlalas Zelt. — Trescaulf, une Q.
Genre Pyrophaena Schiner.
1. P. oci/nn Fabr. — Assez rare. Arras, marais.
2. /*. rosannu Fabr. — Rare. Arras, Athies, Blangy-sur-Ternoise.
Genre Chilosia Meig.
*1. C. grossa Fall. — Rare. Rois d'Havrincourt, au premier printemps,
sur les chatons de saule.
2. C. albipila Meig. — Moins rare. Rois d'Havrincourt., en a\ril, sur les
saules en fleurs.
3. C. rariabilis Pnz. — Assez commune. Rois d'Havrincourt, environs
d'Arras. bois du Quesnoy.
i. C. chinris Meig. — Comnume en avril-mai, sur les flenrs de Ramiii-
cjtliis et de Caltha. Arras, Fampoux.
;5. C. alhilarsis Jleig. — Très commune.
6. C. pvlchrij)es Lw. — Très commune à Arras.
7. C. sornr Zell. — Farbus, une Q, en juillet.
8. C. fraterna Meig. — Rois d'Havrincourt. une Q.
9. C. rernalis Fall. — Commune.
10. C. carbnnaria Egg. — Rois d'Havrincourt, une Q
H. C. mutabilis Fall. — Rare. Rois d'Havrincourt, un cf. une Q.
Genre Chrysogaster INleig.
Sous-genre Liogaster Rond.
I . /.. melairnin Fabr. — Assez commun à .\rras, sur les fleurs de Ranun- ,
r\ihix.
*2. /.. splendiila Meig. — Arras, une Q.
Sous-genre Chrysogaster Meig., s. str.
1. C. chalijbeala ^]e\g. • — Agnez-les-Duisans.
2. C. Mncquarti Lw. — Arras, Athies.
3. C. vkhiala L. — Très commun.
4. C. solstilialis Vr\U. — Commun.
Pclecocera Irirhirla Meig. — Landes.
Brachyopa bimlnr Fall. — Loire-Inférieure (Révelière).
0. Parent.
lî.-O. Frick. — Conlrihuru))) à l'élude de la Flore neuchdleloisc. 13
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE
COUP=D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse)
INTRODUCTION
Lu IjuL de cl-Uo cUrIl' (vsl ik; rcuiur en qufliiiu'S pages les iniiieipales obser-
vations faites jusqu'ici sur le Jura neuclKitelois, alin de inuidrci' ce (pi'il reste
à faire.
l'uur un li-a\ail tel qnv l(Hu(le de udlir Flure, on ne saui-ail — ainsi iiue
Ta fort bien dit le D' 11. Ciiiusr, de Hùle — se limiter aux frontières poli-
tiques : c'est pourquoi, d'après les conseils de M. le U'" H. Spimner, de Neu-
cliàlel, j'ai étendu ces limites aux parties \audoises des bassins de la Vaux,
la Pouëtta-Uaisse et la Reuse pour le S.-^Y. et l'W., et à la partie l)ernoise
du ruisseau de Lignières à l'E., la frontière N. étant formée par le Doubs
et celle tlu S. par le lac de Bienne, depuis Neuveville, la Thielle et le lac
do iNeuehàlel jusqu'à \aumarcut, atteignant ainsi les sommets du mont
Mouron (1.370 m.), de la Fète-à-l'Ours (1.316 m.), du Chasseron (i.6tl m.)
et du Chasserai (1.G09 m). Le tout forme un territoire d'une superficie de
ilOO kilomètres carrés environ. Comme vous le voyez, nous avons pris pour
froidières surtout des rivières avec leurs bgssins, car la flore ne varie pas
énoi-mément de celle des contrées voisines, sauf au N., et c'est pour nous
arrêter à des accidents naturels que nous avons choisi de ielles limites.
* *
Passons en revue les |u-incipaux liolanistes qu'a possédés le canton de
Neuchàlel.
Le plus impoi-lanl d'entre eux tous, c'est sans doute C.-II. Godet, l'aulcur
de la " Flore du Jura >< et d'une « Enuméi-ation des espèces vascnlaires du
Jui-a neuchàtelois », travaux qui réunissent les observations du D' D'Iver-
Nois qui, ainsi que le Capilaine Cii.viiXET, a dressé un » Catalogue manusciit
des Plantes croissant dans la Princi|ianlé de Neuchâtel et \alangin » ; de
CagiXEBin de la Ferru;I!E, qui a suilout — ainsi que le dit C.-II. Codet (I)
lui-même — exploré la partie de notre canton voisine du Jura bei-nois, c'est-
à-dire les Combes du 'V'alanvron, Chasserai, les environs de la Cliaux-de-
Fonds; du Capitaine Benoit, des Ponts, auteur d'un herbier remarquable, de
même qne JuxoD. C.-H. Godet a aussi été secondé par des autorités scienti-
fiques, telles (jue les deux Cotilon, consei^ateurs du Musée d'Histoire natu-
relle de Xeuchàtel; le grand L. AcASsr/, (pii fut — comme chacun le sait —
|)rofesseur à notre ancienne Académie; le baron A. DE BiiREX, auquel on
doit de nombreux essais de naturalisation: le pharmacien C. Nicolet, de La
Chaux-de-Fonds; le célèbre bryologue Léo Lesquereux qui, après avoir passé
de longues années dans le val de Travers, s'expatria en Amérique; et surtout
(1) In. C.-ll. Gudet, Enum. d. veg. vase, du Jura ncuch. Préface.
14 W.o. FiiicK. — CoiUiihtiliiiii à réliulc ilf kl Flore neuchâleloise.
un gi-;iiiil ami de Cmlrl, l'iMiiiiicnl iMilaiiisIc Siu'TTi.EWORTll : voilà pour ses
(■oiiU'in|Hii-ains.
D'uni' i,'(''n(''i-ati()u |)lu> rrccnlc cl non moins romai-qualilr, sont : le
[)■■ .1. Lki{(;ii. nii'dccin du val de ïravci-s, ijui avail une coiuiaissancc appro-
fondie de noli-r llniv; je 1)'' Kd. (UntWT, auleui' d'un h Cataloi^ue rFes Lichens
neucliàteloiis »; le professeur F. ruii'Kï, et H. SiiïE, de .Ncucliàlel, le meilleur
connaisseur, avec C.-H. Godel, des rosiers iipuehàtelois; qui tous ont dispaiu
ces dei'nici-cs aiuiées (1). (le (jui fait une liste de 17 botanistes, liste qui est,
aujourd'hui, en voie de s'augmcnici de ipiclipn's noms, dont un en parli-
culier.
L'ne vinglaine de pionnicis di' la - Science aiiuaiile >■ pnin- un pays comme
le nôtre, c'est déjà bien: mais, ainsi (|ue ji' U' monli-erai dans la suite de
eetti^ étude, ce n'est pas sullisanl; cl il me sendile (pi'actuellement la bota-
nique esl un peu délaissée dans le canton de Xeuchàtel; ce serait triste si
le fait s'aii;i,'ravait; aussi fais-je appel à la jeunesse d'aujourd'hui pour fiM'iner
une succession honorable à ious nos savants devanciers.
CIIAPllRE PUEMIER. — PHYTOSTATIQUE
La llore du canton de Neuchàtel (2) est très riche. En effet, elle compte
environ 1.500 espèces vasculaires (3), sur les 2.330 qu'on rencontre sur toute
l'étendue de la Confédération suisse, soit le 38 % (4). C'est en somme beau-
coup si l'on songe que cette région n'appartient qu'au seul Jui'a. A titre de
comparaison, je'dirai que le canton de \ aud, qui s'étend à la fois sur le
Jura, le Plateau et les Alpes, et a une supeiiicie de 3.212 kilomètres carrés
(Neuchàtel, 7!)9 kilom. carrés), pioduit 1.000 plantes vasculaires, soit le
74 Vè %• En outre, les sommets neucliâtelois n'atteignent pas une bien grande
altitude et ce n'est qu'en faisant rentrer Chassei'al et Chasseron dans le terri-
toire qu'on arrive à celle de l.()!0 au maximum ; l'altitude minima étant
430 mètres, la dénivellation est de 1.180 mètres et l'altitude moyenne de
1.003 mètres (D' H. Spinner, PhylosUiL).
§ 1". Climat.
D'après le D' liillwillei' (3i. on peui distinguer, dans le Jura neuchâtelois,
trois types de climats :
1° Le climat lompéré de la région du lac, à Iniuiitlard fréquent. Extrêmes :
34° et —17°; différence 31°.
2° Le climal nulc des hautes vallées, aux étés jtas tro]) chauds et aux hivers
longs et fi'oids. La lirévine (localité renommée par ses basses températures),
minima — 2t>".
.3° Le cliinvl drs cliaiiies ih- iiKHihuiiii-. moins rude ipie celui des hautes
vallées; brouillard rare.
!l) Le Ilamcmi de Sapin, orgniiR du club jurassien, a publié des notices biographiques sur
la plupart des botanistes cités. Jy renvoie les lecteurs que cela intére,sse.
(2) Le lecteur est prié de remarquer que les chiffres suivants ne s'appliquent^ qu'au canton
avec .ses limites ix)fitiques. Nous n'avon.'^ pu encore nous procurer des matériaiLX suflisanls
pour évaluer la riclicsse de la flore du terri loire (jue nous avons adopté : nous prions tous
ceux qui nuraii'nt des notes sur notre contrée de Ijien vouloir nous les faire parvenir.
(3) D'après D'' H. Spinner, Evolution de la llore neucluUeloise, le canton de Neuchàtel pos-
.sède l,4.i0 esp. vase, et, d'après le même auteur, Phylostatique uUitudinaire du canton de
Neuchôtel, 1400.
(4) Exactement 58,43 % si l'on prend 1,490 plantes et 5i;,SG % avec 1,450 asp. ; moyenne
57,G4 %.
(5) D"" Bilhviller, Climat neiicluilclois, in Diclioini.-iii'e géographique Suisse. 1005.
R.-O. FiucK. — Contribution ù l'étude de la Flore nnuchâtcloise. 15
Voici uni' li^d' di' tcm|)i''riiliiii' iiKivriiiic diiiis citHi lni-.iliti's se répartissanl
cmIi'i' (•('S liiùs cliinnts :
Neuchatel 4iS'°
Cernier 800"
Ch;mx-de-Fonds 990'
Brévine lOSO"
Chaumunt 1128"'
MdJCIIIIP
S» 9
~l"l
(■.°„
i":,
5-0
l'ar CCS cliilîrcs, on renianiuc ijuc le \iil ilc |',u/. jnuit d'un clinial moins
rude (|U(' celui des iiaules valiï'cs; ccl a\;inlii,i{i' l'sl cuniiniisi'' pai- l'abniidaiicc
du l)i'ouiliai'd.
Neucliàle
fA suivre).
R.-O. Frick,
ilu Club (li's Amis de la N'ahirc. Neuchûtel.
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Sur le Parnassius Mnemosyne, L. — Dans le n" du 1" octobre 1913 de la Feuille
des Jeunes Jat., p. 156, M. Cli. Oberthùr, do Rennes, demande si le Parnassius
Mnemosyne, Linné, a été rencontré dans la montagne du Massif central et du
Jura. En réponse à cette question, M. G. Dufour, de Clermont-Ferrand, dans le
n° du 1" décembre, page 198, rappelle que cette espèce se rencontre dans le Puy-
de-Dôme, dans la région du Puy-de-Sancy, au voisinage de Mont-Dore, ainsi que
l'avaient déjà signalée A. Guillemot et Maurice Sand.
J'ai eu l'occasion d'apercevoir quelques exemplaires du l'arnassius Mnemosyne L.
(semi-Apollon) dans deux localités du Cantal. La première en juin 1912, à Sainte-
Ànastasie, au-dessus du Roc de Cuz<î, où j'ai pu capturer l'exemplaire cjui se trouve
dans ma collection. La deuxième dans les ravins du bois de Conches près de Vèze,
en août 1913, mais je n'ai pu cette fois en capturer. Je n'ai pas insisté outre
mesure ayant déjà l'espèce en collection et n'ayant pas l'habitude de m'embarrasser
de doubles ne faisant pas d'échanges.
Je n'aurais d'ailleurs pas supposé que cette espèce fût si rare. Les manuels
que j'avais entre les mains la citaient comme une espèce des (( montagnes », terme
assez vague du reste, mais désignant l'habitat de beaucoup d'espèces communes.
De plus, M. J. de. Joannis, dans le (luide pratique de l'amateur de papillons de
Berge et Rebel (1912), p. 73, mentionnait le P. Mnemosyne L. dans les Alpes, les
Pyrénées et le Massif central.
Is. Maranne.
Dolichopus camptopus n, sp. ? — Sous ce non], j'ai décrit dans le dernier numéro
de la Feuille un individu Cf de Dolichopus qu3 je considérais comme type d'une
espèce nouvelle.
Après réflexion, cette interprétation me semble peu justifiée : il n'est réellement
pas vraisemblable qu'une espèce aussi caractérisée soit passée jusqu'ici inaperçue.
Etant donné surtout que l'exemplaire est unique, j'incline aujourd'hui à y voir
une anomalie d'un caractère tout accidentel.
Ce cas isolé rentrerait dans la catégorie de ces anomalies ou » mutations » au
sujet desquelles les biologistes font remarquer qu'elles ont toutes pour pendant un
caractère devenu normal et spécifique chez certaines formes du même groupe ou
de groupes voisins.
Dans le cas présent, le parallélisme est frappant entre l'anomalie décrite et les
formes tourmentées que prennent normalement les pattes des C'ampsicnemus d
par exemple.
Je souhaite que les entomologistes qui auraient des cas analogues dans leurs
notes ou leurs cartons veuillent bien nous les faire connaître.
Arras. • O. Parent.
16 Noies spéciales cl locales.
Une Zygène nouvelle pour l'Auvergne. — En août clfinicr, pendant mon séjour
;ï BcssL' iMi-Chiindcssr (Pas-di'.-C'alai!^), centre de cetti^ belle région des Lacs, sur le
versant Sud l'ist du massif Munt-Dorien, j'ai eu le plaisir, parmi mes nombreuses
captures en Lépidoptères, de prendre sur des fleurs à' l'hipatoriiiin Cainuihiniim L.,
à la lisière d'un gi-aïul buis de liêtres, de petites Zygcucs qui, par leur taille et la
dispositi(m des tach<'s aux ailes supérieures, ressemblent à première vue à des
/ji/ijaiKi Cijiitdiniiu i Bdv.
Après un examen attentif des exemplaires capturés, j'ai été amené à conclure
que j'avais affaire à des Ziji/œiui sc(ihios<c Scheven; leurs antennes longues et grêles,
la coloration noir bleuâtre de tout le corps, l'absenot; de poils grisâtres au thorax
et la marge noire qui existe sur les ailes inférieures, sont des caractères qui les
rattachent à cette espèce.
Mais ce qui est surtout curieux, chez les quelques individus que j'ai pris et qui
sont tous semblables, c'est d'abord leur petite taille ('26-'27 mm.), qui est bien au-
dessous de celle indiquée généralement jjour Scahiosœ (.30 mm.) et même pour
('onlamiiifi (28-30 mm.). D'autre part, les taches des ailes supérieures sont, comme
chez cette dernièi'e, au nombre de quatre; la médiane étant divisée en deux. Des
deux taches ainsi formées, l'interne, placée à la bifurcation de la nervure, est un
simple petit poi'/it, l'autre, externe, située à l'extrémité de la cellule, est arrondie
et plus ij lande.
Ces caractères ne seraient-ils pas particuliers à une race spéciale de notre région
Mont Dorienne? C'est ce que je tâcherai de contrôler Fêté prochain, en recherchant
t(jut spécialement cette jolie petite Zijiiène, afin de savoir si cette forme est bien
constant<^ dans la localité où je l'ai découverte.
En attendant d'être fixé sur ce point, il m'a semble intéressant d'indiquer tout
au moins la présence de Z. acahioxo' Scheven en Auvergne, où nul entomologiste ne
l'a encore signalée. Les catalogues de A. Guillemot et de M. Sand n'en font pas
mention (1).
Clermont-Ferrand. G. Ddfour.
A propos de la Limnea pereger de Draparnaud. — Dans la Faune des Mol-
lusques terrestres et fluviatiles de la Principauté de Monaco et du déioartement des
Alpes-Maritimes, j'ai relaté l'existence, dans les environs de Nice, d'une Limnée
que Locard, en 1890, avait eu le tort de nommer parvida, parce que ce nom avait
été donné précédemment par Hazaz à une Limnée de Hongrie. Je l'ai baptisée
parva, quoiqu'il existe déjà une Limnée de ce nom donné par Lea à une coquille
des Etats-Unis; mais comme cette espèce est synonyme de Limne/r lunnilix du même
auteur, d'une date antérieure, le nom que je lui ai imposé est donc acceptable.
Dans son I pxa Draparnaudi Concliylie, Locard, en 189.5, a fait remarquer que
Draparnaud, dans son atlas, avait figuré, sous le nom de Limncns pereç/er jeune,
une Limnée parfaitement adulte. Il lui donna le nom de parrtilti cité plus haut,
en la décrivant sommairement d'ailleurs. Dans sa description il indique que l'ou-
\'erture de la coquille en question est un peu plus petite que les demi-hauteur
totale; or, si on se reporte à la figure 36, planche II de Draparnaud, où est figurée
cette espèce, on constate que sa hauteur est de 0 m. 007 pour 0 m. 013 de hauteur
totale; elle est donc, au contraire, plus grande que la moitié de cette hauteur
totale. C'est bien l<' caractère que j'ai fait ressortir sur la Limnea parva que j'ai
figurée pi. VII, fig. 42, dans ma Faune des Alpes-Maritimes. C'est ce que je voulais
spécifier.
Nice. Caziot.
Captures entoniolociique.j à Lisieux. — Je vous signale les deux captures suivantes
faites ici, en ville, il y a quelque temps : 1° un exemplaire d' Aijnjotupus armatus
'VVlk. à, hyménoptère assez peu commun, je crois; 2° un diptère hermaphrodite, la
vulgaire Musca corvina F. Cf à droite, Q à gauche.
Lisieux (Calvados). A. Loiselle.
(1) Le dernier auteur signale bien celte espèce, mais ilu ilcpiiilonirnl ilu Ct.er.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
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tullections impoi'tautes et do lots originaux.
Années précédentes de la FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
1"= SÉRIE DÉCENNALE
Années 1870 à 1880 (partiellement épuisée) :
Le numéro O fr. SS
L'année .' 3 f r.
'J'able des Matières de )a >éne O iV. 40
IP SÉRIE DÉCENNALE
Année 1880 à 1890 :
Le numéro O tr. â5
L'année 3 Ir.
Table des Matières de la Série O fr. 50
II1« SÉRIE DÉCENNALE
Année 1890 à 1900 :
Le numéro ' O fr. 4.0
L'année 4 tr.
Table des Matières de la Série 1 fr. 50
IV'= SÉRIE DÉCENNALE
Année 1900 à 1910 :
Le numéro O f r. 50
L'année 6 fr.
V« SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro ", O fr. 50
L'année .' Q tr.
Quelques numéros des 2\ 3°, 4' et 5^ séries ne peuvent plus être vendus
séparément. — Pous éviter l'encombrement, nous avons dû réduire le tirage
et nos réserves pour la 5° série sont peu importantes.
SOMMAIRE DU N" SI 7
V. Aubert : La Maj-mollp Bobac. de Boynes (Seine-et-Oise).
Jean Piaget : Un Mollusque ari.'tiquo habitant les Alpes Siiiss&s.
O. Parent : Contribution au Catalogue des Diptores du Nord de la France.
R.^. Frick : Contxibution à l'étude de la llnre .neuchâtoloise. Coup d'œil sur la llore du
canton de Neueliùtcl ^Suissci.
Dautzenberg et Durouchoux : Les Mollusques de la baie de Saint-Malo (suite}, avec supplé
ment hors texte. ^
Notes spéciales et locales :
Sur le Parnassius Mnernosytie L. (Is. M,\j(an,\e).
Dolichopus camptopus n. sp. ? (O. P.vrI' .nt'.
A propos de la Limnea pcrcger de Druparnaud (Caztot .
Une Zygùne nouvelle pour r.\uvergne (G. Dufour).
Captures entoniologiques à Lisicux [h. Loiseli.e).
Echanges.
BULLETIN D'ECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. F. Settepassi, via Garibaldi, Viareggio, Toscane (Italie), désire échanger des
Mollusques marins et terrestres européens et exotiques. — Il ferait d'intéressants
envois des espèces des Alpes Apuanes et de la mer Tyrrhénienne.
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DES JEUNES NATURALISTES
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du Mont-Sainte-Geneviève et de Méru (Oise). Le cailloutis pleistocène de Méru et
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Chétognathes, par L. Germain; Rotifères, par P. de Beauchamp, 120 p. — Pycno-
gonides, par E.-L. Bouvier; Ostracodes, Phyllopodes, Infusoires, par E Daday de
Dées, Copépodes parasites, par A. Quidor; Diptères, par Keilin, 236 p., in-4», avec
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Recherches hydrographiques sur le régime des côtes, XVIII' cahier (1906-1910),
in-4'', vii-284 p. avec cartes et plans (Service Hydrographique de la Marine).
1" Février 1914 — V' Série, 44'^ Année — N° 518
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
iSiiile).
J'ai rerii direclemenl quelques réponses liés intéressantes aux questions
lépidoptéroiogiques que la Feuille des /ct/nev Naturalistes veut bien me per-
mettre de traiter dans ses livraisons mensuelles. Je prie cependant mes hono-
rables correspondants de vouloir bien adresser leurs observations à M. Adrien
Uollfus plutôt qu'à moi-même, pour leur insertion dans la Feville. Elles ne
manqueront pas d'être très instructives pour les Lépidopléristes.
Notamment, je prends la liberté de demander à M. le docteur liiel, de
Lyon, de publier dans la Feuille les remarques très curieuses qu'il a faites
mm seulemeni sur les Papilio Alexanor, Leuconea cralœiji et Antliocharis
liuphenoides, mais aussi sui" divers cas de parasitisme. Au Congrès Zoolo-
zique de Monaco, en mars 1913, toute l'importance de la parasitologie ento-
mtdogique a été mise en évidence et le Congrès a pris une délibération pour
recommander expressément aux Naturalistes l'étude des faits de parasitisme.
Déjà, à Oxford, M. le Professeur Poulton a réuni sur ce sujet spécial une
documentation assez considérable: il est à désirer que cet exemple soit par-
l(jut suivi et que les documents obtenus soient très soigneusement conservés
aussi bien dans les collections privées que dans les Musées publics, avec
joutes les annotations nécessaires pour assurer la valeur des observations
i-éalisées.
Qu'on me permette encore une remarque : plusieurs Lépido|déristes
semblent considérer comme scientifiquement'*cquis et presque comme indis-
cutables les renseignements donnés par les Gatalogues locaux. Il est essentiel
de se tenir en garde contre une telle illusion, ^'erreur dans les déterminations
spécifiques est plus souvent la règle que l'exception paur cei-tains catalogues
qui présentent d'ailleurs les assertions les plus hasardées. Le Catalogue
publié par Maurice Sand paraît nécessiter un grand nombre de vérifications
et confirmations. Sans doute c'est de bonne foi que de nombreux auteurs ont
commis des fautes; mais les erreurs même involontaires ne sont pas moins
des erreurs et il est essentiel de se trouver averti.
Vanessa Cardui, Linné. — Un papillon presque cosmopolite : d'ailleurs
très migrateur; la grande émigration de 1879 venant du sud et se dirigeant
vers le nord, a été constatée en maintes localités de France. Nous en avons
été témoin. La Vnnessa Cardui voltigeait avec fnlias Edusa et Pbisin Gamma;
mais la Vanessa Cardui ne semblait pas s'intéresser aux espèces qui lui fai-
saient compagnie et qui d'ailleurs ne volaient pas avec la même rapidité et
droit vers le même but. La V. Cardui ne contournait pas les obstacles ; elle
18 Charles Oberthur. — Une Consultation lépidoptérologiquc .
s'élevait le long des rmir? et des maisons, les surpassait et continuait sa
course, sans se laisser drtouiner de sa dii'ection. l.a mei' n'arrêta pas le vol
de la lU'Uo-Dnmc. Mais, par lassitude sans doute, en traversant la Manche,
beaucoup de papillons tombèrent dans l'eau. Le flot les rapporta au rivage
qui se trouva tout frangé de papillons séchant leurs ailes au soleil, pour
reprendre ensuite leur vol. Quelle énorme quanlité de papillons, venant
d'Afrique, a ainsi passé sur la France !
Les aberrations de Caidiii sont rares. Je possède une forme aliiinisanle :
pallida, avec le fond des ailes, en dessus, d'un blanc rosé, prise dans les
Pyrénées-Orientales, et plusieurs Ab, Elymi plus ou moins caractérisées. La
Vanessa Cardia vole assez tard dans la journée, pendant les soirées chaudes
de l'été, .\lors que tous les autres Rhopalocèies sont déjà endor-mis, on trouve
çà et là des l'. Cardin voltigeant aux dernières lueurs du jour, mais sans
s'éloigner du lieu où elles ont dessein de s'abriter durant la nuit.
Vanessa lo. Linné. — L'espèce manque en Algérie, aussi bien du reste que
les Vanessa Urlicse et Anliopa; mais elle est répandue dans toute la France
et en Anglet'^rre. La chenille noire finement ponctuée de blanc est aussi com-
mune sur les orties que la chenille fVVrticir. J'ai pris une fuis l'Ab. aveugle
que j'ai appelée Belisaria : les circonstances de celte capture démontrent
l'utilité pour un Entomologiste d'avoir toujours un filet prêt et à sa dispo-
sition. C'était à Cancale, en aoijt. après une journée pluvieuse. Le temps
s'étant un peu amélioré vers le soir, je sortis pour faire une promenade au
bord de la mer. Je fus bien avisé d'avoir emporté mon filet, bien que les
l>révisions de temps et de chances de chasse, après quatre heures du soii',
ne se présentassent pas favorables; en effet, j'eus la satisfaction d'apercevoir,
posée sur une fleur d'Eri/nghim maritimvm, ime magnifique g de Vanessa lo
dont les taches ocellées, aux quatre ailes, étaient brouillées et presque entiè-
rement disparues. Je pris aisément cette aberration superbe dont j'aurais
toujours regretté la perte si le filet m'avait fait défaut.
Vanes.sa Anliopa, Linné. — Répandue en Europe, en Amérique et en Asie;
très raréfiée en Angleterre; plus commune, en France, vers le midi que dans
le nord. On a obtenu par les experimentelb' Studien. au moyen du ch.auffage
et du refroidissement des chni'salides, de très belles modifications. Les
anciens Entomologistes de Bordeaux rencontraient assez fréquf-mmenl et sans
recourir à aucun artifice d'élevage des chenilles, la belle Ab. Uiigiœo. Dans
la vieille collection Auguste, que je visitai à Bordeaux, en 1802, je vis plu-
.sieurs spécimens de celte Ab. Hi/giœa. A-t-on trouvé ailleurs, en France, dans
la libre natuie, des aberrations notables de la Vane<>sa Antiopa ? A part les
exemplaires ixndelais, je n'ai jamais eu occasion de voir d'autres aberrations
françaises d' l?//(o//(/. Je crois d'ailleurs que les Hggia-a, qui existaient dans
les anciennes collections Roisduval, Rellier, de Graslin avaient une origine
girondine. Seulement dans les cabinets entomologiques, — comme on disait
jadis, — les Curieux rfc la nature, ainsi que les appellent Cramer et Engra-
melle, négligeaient trop souvent de pour\'oir d'une étiquette de localité les
papillons qu'ils conservaient en leurs vitrines. Malheureusement, aujourd'hui
encore, bien des amateurs négligent d'étiqueter comme il conviendrait, les
échantillons entomologiques qu'ils capturent ou qu'ils obtiennent par échange
ou tout autre mo\en. Quelques-uns m'ont dit qu'ils avaient une mémoire très
sûre et qu'ils restaient parfaitement fixés sur les circonstances diverses dans
lesquelles ils avaient récolté leurs papillons. En admettant que cela soit vrai,
quand arrive l'inévilable mort, tout le travail produit, souvent pendant de
longues années, se trouve pour ainsi dire perdu, faute d'avoir écrit, quand
Charles Obertiiur. — Une Consultalion lépidoplérologique. 19
il en était temps, des indiralinns dont la nécessité du reste n'est pas contes-
table. Je crois très iiiili' daititolor de nouveau l'attention sur ce sujet
important.
Vanessa Pniiichlorns. Linné. • — Répandue dans toute la France et en Angte-
l(>rre. La chenille vil sui- les arbres, noiaminent sur l'ormeau. Les Aberra-
tions, dajis la libre nalure, soni bien rares. Au moyen des r.rpciimenlt'Ui'
Studien, c'est-à-dire du traitement par le chaud et le froid appliqué aux chry-
.salides, on a obtenu des exemplaires magnifiquement variés. Il y a en Algérie
une superbe race Eriithromclas, Austaut, dont la couleur fauve, sur le fond
des ailes, est extrêmement cliaude et vive; en Corse et en Sicile, on trouve
des spécimens transitinnnels à Er\iU>romelaf^. II serait intéressant de savoir
s'il y a en Fiance des localilés oii la Vanexsd l'aliichloros est très rare,
sinon même inobservée. L'Espèce passe poui' être répandue sur tout le terri-
toire, sans exception, sauf dans les très hautes montagnes. Est-ce exact ?
Rennes. Charles OuKiiTHua.
iA suivre).
SUR L'ÉLEVAGE DE LA «VALESINA
(Argynnis paphia var. femelle).
Les lépidoptéristes qui s'occupent d'espèces exotiques savent que, parmi
les lépidoptères des Indes, il y a des espèces possédant plusieius femelles
distinctes. Ce polymorphisme sexuel ne fait pas complètement défaut aux
espèces indigènes parce que les femelles de plusieurs d'entic elles ont
la tendance de former des variétés. Ainsi VArgynnis paphia, le gracieux
pa|)illon de nos bois, a une femelle qui se présente souvent sous deux formes
différentes. L'une de celles-ci, la forme typique, est jaune et ressemble au
mâle. La seconde forme, pai- contre, est d'un gris qui peut s'obscurcir jusqu'à
une teinte très foncée. On a donné à cette jolie variété femelle le nom de
Valesina parce qu'elle forme, d'après Maurice Girard, une race constante
dans le Valais.
C'est au point de vue de la Biologie générale que la Valesina m'a toujours
intéressé. Je me demandais de i]uelle nature seraient ses descendants. Don-
nerait-elle seulement naissance à des Valesina ou produirail-ellf aussi les
deux autres formes de l'espèce, c'est-à-dire les mâles et les femelles jaunes?
En 1888 j'essa\ai pour la première fois de résoudre le problème que je
m'étais posé. Mais ne disposant que d'une seule femelle Valesina, j'ai dû
m'arrêter à mi-chemin. Les quelques chenilles que j'avais obtenues de cette
femelle périrent en hiver. Et ce n'est que de longues années après que, l'été
passé, j'ai pu renouveler l'élevage des Valesina.
En Allemagne, la Valesina est très fréquente dans les environs de Straisund,
en Poméranie, et M. le professeur Spormann, qui l'y étudie depuis douze ans,
a eu l'obligeance de m'écrire qu'elle tend à devenir une forme constante près
de la ville où elle égale en nomlne la forme femelle typique. Elle est, par
contre, plus rare vers la côte de la Baltique, ainsi que sur l'île de Ri'igen, où
elle manque à certaines forêts.
Je repris donc Tété passé l'élevage de la ]'alesina en me s<'r\ant de douze
50 J. Dewitz. — Sur l'élevage de la " Valesina ".
à quinze exemplaires que M. Spni-mann m'avait envoyés. Aussitôt que je les
eus reçus, je leur offris de l'eau sucrée qu'ils absorbèrent avec avidité. Je
les plaçai alors dans une grande caisse remplie jusqu'à dix-sept centimètres
du bord de terre légère et oîi j'avais préalablement planté des violettes sau-
vages. La caisse, qui était couverte d'un morceau de gaze, fut placée contre
le mur d'une serre, à lui endroit que les rayons du soleil touchaient pendant
une partie de la journée. J'avais en outre soin d'arroser de temps à autre la
gaze, de sorte qu'une pluie tombait sur les Violettes et les Valesina. Celles-ci
ne tardaient pas à déposer leurs œufs sur les feuilles et les tiges des violettes
et surtout sur la partie ensoleillée de la gaze. Lorsque les derniers papillons
étaient morts, j'enlevai la gaze et la remplaçai par un autre morceau de sorte
qu'une partie des œufs restait sur les plantes tandis que l'autre partie se
composant de plusieurs centaines d'œufs fut gardée pendant l'hiver au gre-
nier. Les chenilles sortaient de l'œuf après une quinzaine de jours, mais,
chose curieuse, elles restaient immobiles et ne se nourrissaient point. Des
cas d'arrêt de croissance et de dévelopjtement en plein été ne sont pas rares
parmi les larves, œufs ou chrysalides des insectes et les lecteurs en connaî-
tront sans doute plus d'un exemple.
A l'approche de l'hiver, je laissai la gaze sur la caisse pour protéger les
jeunes chenilles contre les attaques des fourmis, des araignées ou d'autres
rapaces, la couvris de plusieurs sacs et entourai le tout d'une grande quan-
tité de paille d'avoine. Et lorsque, au mois de mars, la nature commençait à
se réveiller, je plaçai la caisse débarrassée de ses enveloppes dans une serre
dont la température ne dépassait pas 17" C. pendant la journée, tandis que,
la nuit, le thermomètre descendait à 7° C. Les chenilles jouissaient d'une
parfaite santé et commençaient à se nourrir et à se développer. Les chenilles
que j'avais gardées en hiver au grenier furent élevées séparément dans les
mêmes conditions que les autres. Mais des centaines d'individus qui m'avaient
fourni les (pufs pondus sur la gaze couvrant la cage des papillons, il ne
restait qu'un nombre très l'estreint; la plupart en avait péri pendant l'hiver
au grenier.
Pour remplacer les violettes dont se nourrissaient les chenilles, j'avais
préparé d'autres caisses dans lesquelles j'avais planté pour plus de commo-
dité des violettes de jardin qui furent acceptées aussi bien que les violettes
sauvages. Finalement les chenilles se chrysalidèrent en s'attachant avec leur
extrémité soit aux plantes, soit à la gaze. La plupart d'entre elles furent
détachées de leur support et mises dans des caisses placées dans la serre;
un petit nombre, les derniers exemplaires, restait attaché aux violettes. Tl me
tardait alors de voir paraître les premiers papillons, mais ceux-ci se faisaient
attendre. Le premier jour de? éclosions me fournit deux femelles dont une
était grise (Valesina) et l'autre jaune (femelle typique). El comme au lendemain
j'obtins deux mâles, j'étais renseigné sur la na.ture des descendants de la
Valesina.
J'omets d'énumérer les éclosions d'après les dates et je me borne à indiquer
le résultat final. Les Valesina servant de sujets d'expérience me donnaient en
tout 111 papillons dont S9 mâles et .')2 femelles. Celles-ci se composaient de
26 femelles jaunes (femelles typiques) et de 26 femelles grises (Valesina).
La seconde femelle de VArgi/nnis -paphùi qu'on appelle Valesina est donc
capable de donner naissance non seulement h ses semblables mais encore
aux femelles jaunes (typiques) et aux mâles. Il convient de dire que des expé-
riences semblables ont été faites par Edw. Jacobsen qui s'est servi des
femelles du Papilio memnnn, espèce indienne qui possède trois femelles diffé-
rentes.
J. Dewitz.
J. Lacroix. — ConlribuUnn à l' élude des Nérro'plbres de i'rance. 21
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE
Q Liai lil' lin; lislc. — Variété nouvelle.
Depuis la remise du manusci-iL de nolie troisième liste des matériaux nou-
veaux sont venus s'ajouter à ceux que nous avions déjà réunis. De plus nous
avons pu terminer le classement des Psocides recueillis par nous jusqu'à
iiiuinlenant.
Nous pensons donc pouvoir publier aujourd'hui une quatrième liste de
Névroptères de la laune française et nous continuei-ons d'adopter la méthode
déjà utilisée pour ce genre de travail.
A. — SOUS-OEDRE DES LIOPTÈRES
1. — Section des Odonates.
iNous signalei-ons simplement aujourd'hui la capture faite par nous, le
2 septembre 11)13, de Boyeria Irène Fonsc. à Parihenaij (Deux-Sèvres). Dans
ce département, cette libellule n'avait encore été signalée que sur les bords
de la Sèvre Niortaise, de François à Niort (1), et dans le Marais d'Amure (2).
2. — Section des Oxynates.
a) Famille des Ephémérides.
POTAMANTHUS LUTEUS L. — Au moins aussi commune que vulgala, d'après
llambur (3).
lii'iiEMERELLA iGNiTA Poda. — Cette très délicate éphémère a été trouvée
à Lisieux (Calvados) par M. Loisellc. iNous-mème l'avons prise dans la Forèl
de iUermilain (Deux-Sèvres), au mois de juin. M. Gelin a pris un exemplaire Q
à Juvigny (Marne) le 12 août 1913. 11 est tort probable qu'elle est répandue
dans toute la France. Elle a été trouvée également en Belgique, en Alle-
magne (4) et en Espagne et Portugal (3).
SiPHLURUS LACUSTRis Eat. — Suvoie, d'après Klapalek.
Lei'tophlebia marginata L. — Nous avons rencontré cette éphéméride
dans un envoi de Névroptères à étudier que nous a fait M. iosse. Deux exem-
plaires (3 pris en mai au Lac de Sainl-Point (Doubs). Elle est aussi indiquée
de Belgique et d'Allemagne.
ECDYURUS VEA'osus Fabr. — Dans notre troisième liste nous avons signalé
cette espèce de Brides-les-Dains (Savoie), d'après M. \] . Lucas d'Angleterre.
Depuis nous l'avons trouvée dans la Forêt de VHermilain (Deux-Sèvres) au
mois de juin, et M. Gelin l'a prise au Puy-d'Enter (Deux-Sèvres) le 28 juin
1913. Elle doit d'ailleurs être répandue partout; elle a été prise également
en Belgique, Allemagne, Espagne et Portugal.
B.-ETis ATREBATiNus Eaton. — Nous avons pris sur le Caml de Saint-Martin,
près Niort, les 12 et 14 juin 1913, des cf et des g d'un Bœtis que nous avons
(1) H. Gelix. — Calalogue des Libellules observées clans l'Ouest de la France. In Mémoires
de la, Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 1908.
(2) J. Lacroix. — Contribution à l'étude des NévToptères de France. Première liste. In Feuille
des Jeunes Xaturalistes, 1912.
(3) R.^MBiri. — Insectes Névroptères, 1S42.
(4) Klapalek. — Ephemerida. In Die Susswasser[auna Dcutschlands, 1911.
(5) R. P. LoNGiNOS Navas (S. J.). — Neuropteros de Espana y Portvrjnl, 19(18.
52 J. Lacroix. — Contiibuiion à iiHude des Nécroplères de France.
rapporté à l'espèce alrebalinu>i d'Eatoii. Nous ne connaissuns pas la dus-
criplion originale de l'invenleur de l'espèce, mais cette dernière est indiquée
dans les diagnoses de M. Klapalek. De plus cet auteur donne une figure,
daprès Ealon, do l'aile inférieure droite. La forme de cette dernière est bien
différente du même oigano choz llhoddni Pict., blnocithilua L., piimUus liurm.
Le H. P. Longinos Navas (1) a, tout récenuiienl, déciit une espèce, Bn'lis
neyleclus Nav., ayant quelque atlinité avec atiebutiiius : cette dernière éplié-
méride et neglectiis, en effet, sont les seules espèces européennes à ne pas
avoir cette sorte d'expansion plus ou moins aiguë h la base de la région
costale de l'aile inférieure. Mais ncglectns diffère sensiblement de atrebatinus
par la coloration et aussi \m\v la convexité plus légulière et plus étendue,
surtout à la base, du bord costal. Nos exemplaires se rattachent bien à atre-
batinus. Notons que cette espèce, quoique placée par M. Klapalek dans ses
éphémérides d'Allemagne, est indiquée par lui d'Angleterre seulement.
Bactis hinoculatus L. — Nous signalerons encore cette espèce, très voisine
de Rhodani déjà indiquée dans notre deuxième liste. Nous avons reçu
quelques exemplaires de Lisieux (Calvados), capturés pendant le mois de
septembre par notre collègue M. Loiselle.
A Habrophlebiu Jusca Gurt. donnée, dans notre première liste, comme
ayant été prise à Sainl-Nazaire (Loire-Inférieure), par M. Revelière, nous
ajouterons deux autres espèces : nereiilosa Eat., que nous avons capturée
à La Tranchée, près Niort (Deux-Sèvres), le 8 juillet 1913, et luula Eat.,
trouvée par nous dans la Charente-Inférieure, à la Métaine-à-Panier, le 8 sep-
tembre 1913. M. Gelin a également pris cette espèce à Ail[rcs (Deux-Sèvres),
le 13 juin 1913. Elle y était ce jour-là très abondante et volait en groupes
compacts.
b) Famille des Perlides.
IsoPTERYX Ai'iCALis Newm. — Pris aux mois d'avril et juin à Lyon par
M. Biel. Cette espèce est encore citée du Portugal. d'Angleterre (2), d'Alle-
magne et de Belgique (3).
IsoPTERYX TORRENTiUM Pictet. — M. Gelin a pris cette espèce au Puy-d'Enfer
(Deux-Sèvres), le 28 juin 1913. Nous rappelons, en passant, que le Puy-
d'Enfer est un site primitif foit intéressant. t"n ruisseau y coule en cascades,
dans lequel vit la laive de cette espèce.
Nemura CAMiiRiCA St. — Pris par M. Riel piès de Lyoti (Uliùne), au mois
d'avril. Espèce citée d'Allemagne.
Nemura (Ampiiinemura Ris.) clnerea Oliv. — Nous avons pris cette espèce
dans \a. Forêt de t'Hermitain (Deux-Sèvres) le 10 juin 1913. Citée aussi d'Alle-
magne et de Belgique.
Leuctra ge-Mculata Steph. — Capturé par nous dans le Marais d'Amure
(Deux-Sèvres) le 23 septembre 1913.
c) Famille des Ascalaphides.
Teleproctoi'Uylla VARiEGATA Klug. — Cité du sud de la France (4).
AscALAPHUS EONGicoRNis L., var. C. NiGRUM Latp. ^- Cité du Limousin et
jusqu'à Paris (4).
(1) R. p. Longinos Navas (S. J.). — Notas entomologicas. 4. Excursiones por los airededores
de Zaragoza. In Bnletin de la Sociedad Aragonesa de Ciencias Naturales, nos. 3 et 4, 1913.
(2) F. ,1. Pictet. — llisloire Naturelle générale et particulière des Insectes Névroptères.
Famille des Perlides, 1842.
(3) De .SÉr.YS Longciiamps. ^ Catalogue raisonné des Orllioptères et des Névroptères de
Belgique. In Annales Soc. Ent. Belgique, XXXII, p. ]()3-203, 18.S.S.
(4) R. P. LoxGiNos Navas fS. J.). — Sinopsis de los .Asralapidos. In Puhliracion de l'Institut
de Ciencias, Barcelona, 1913.
J. Lacroix. — ContnbvUon à l'étude des Névroptères de France. 23
d) Famille des Myrméléonldes.
Nous sigiialriuiis une seule espèce non encore citée clans nos listes : Neu-
rolcon (icfi'atu.s Navas, de Monlpellier (Hérault) (1).
e) Famille des Chrysopides.
NuTiiociiiiYSA FULVICEPS Steph. (= Hemerobius erythrocephalus Rb.). —
lldinhur (2) dit, au sujet de cetle espèce : « Collection de M. Senllle et indiqué
du midi de la France ». Schneider (,:{) l'indique d'Allemagne et aussi d'Angle
terre, d'après Slepheu!^. Hnlln Mdlei (i) écrit à son sujet : » Nous avons cap-
turé ce rare insecte sur des chéiies-brosses (Quercus toza Bosc), non loin du
village des Petiies-Pernères et des moulins de Cliarnp[leuri, commune des
l'onts-de-Cé ».
NoTiioc.iiinsA iTALicA llossi. — Schneider, dans l'ouvrage sus-indiqué,
iiH'ulioiuu^ cette espèce de la Faune méridionale : » In Galliu meiidionali »,
dit-il à la page 151. Cette espèce a encore été signalée de Crimée par le
H. P. Longinos Navas (5).
Chrysopa Gallica Lacr. — Cette espèce est nouvelle pour la science et
encore inédite au niomenl où nous écrivons ces lignes. Elle sera décrite à la
Société Enlumologique de France. A'ous l'avons prise à Saint-Martin-de-la-
(oudre (Cliarente-lnféi'ieure).
Chrysopa granateiNsis Ed. Pictet, var. pyrenaica Nav. — L'espèce grana-
tensis a été décrite, pour la première fois (6), sur un individu pris par
Ed. Pictet lui-même dans les enviions de Grenade (Espagne). Nous ne savons
pas si l'espèce typique a été trouvée en France, mais le fi. P. Longinos Navas,
à qui nous a\ions communiqué un petit exemplaire d'une Chrysopide prise à
Uagnèrex-di'-Luclinn (Ilaule-Garonne), par M. Daniel Lucas, a créé pour lui
la variété pyrenaiea. Le type de cette foi-me, encore inédite au moment où
nous faisons cet article, est dans notre collection.
. Chrysopa marginalis i\av. — Celte espèce, décrite en 1903 par le H. P. Lon-
ginos Naras (Ti, a été prise dans Niort même (dans les tilleuls de la place
du Donjon), le 20 août 1913 par notre lils âgé de 11 ans.
CintvsoPA MARiAAA Nav., vai\ 1i\si(;nata Lacr. — Cette variété, caractérisée
par des points gris sur la partie dorsale de l'abdomen, sera décrite à la
Société Enlomologique de France. iNous lavons capturée à Saint-Marlin-de-
la-Coudre (Charente-Inférieure) le t.") août 1913.
Chrvsoi>a iJORSALis Bumi. — Celle espèce, jamais comnume, a déjà été
signalée dans noire troisième liste. Nous citerons un autre exemplaire faisant
partie de notre collection et pris par noire fds à Saint-Martin-de-la-Condre
(Cliarenle-Inférieurei le 9 mai 1913.
La faune névroplérique de Fi-ance promel d'être, elle aussi, riche en Chry-
sopides. Depuis la publication de notre premièie liste en 1912 nous avons
déjà signalé 52 espèces et variétés appartenant à cette famille. Nous espérons
que notre acharnement après ce groupe nous pei'mettra d'en ajouter d'autres.
/) Famille des Hémérobides.
SisvRv Du.Ei M', i;. — Dans une chasse que nous faisions le 9 septembre
191.! a François (Deux-Sèvres), en compagnie de notre collègue M. //. Gelin,
s/àL^.amn[i«n3T„^,/^^nck'e,f v-'-iniI S'^""^''''-""»'^" '''"^'' "i' ^europteren der Zoologischcn
(2) Rambur. — Insectes Niivroplères, 18-42.
m d^"I'''^'a°/''' ~ ^ymbolœ ad nwnographiam rji'ncris Chrysopœ. Editio major, 1S51.
m D d' ?"^'-'^^' ^\J-'' TuRTAUDiÈRE. — Faune des InvevUhrés de Maine-et-Loire, t I, 1S70
ynnlnnimi^ r?^l-TrL^''Y'',^- J'!- rjnsectes Névroptèras de Crimée. In Annuaire du Musée
Zoologique de l Amdémie Impériale des Sciences de Saint-Pt'Iersboiirn, 2 XVI 1911
m Ù' l'''?"^'"'^ Pictet. — Synopsis des Sévroptùrcs dEspar/nc, isai.
'2i J. Lacf^ix. — Cunliibulkm à l'élude des Ni'roruplcres de France.
nous a\oiis pu capluiLi uu ccilain uuuibre dexemplaiies de culLb espèce
(une viuglaine) que nous Lruuvuus géuéralemeuL peu abondante aux environs
de Moii. Notre eonipagnon, lui aussi, a pu en prendi-e plusieurs individus.
Dalei était là plus abondante que juicalu, très commune dans nos parages.
SisYUA TERMiNALis Curl. — Nous signalerons aussi la capture de plusieurs
échantillons de cette espèce, plus rare, au lieu dit « le Grand-Jaune », com-
mune de Murl, duns un liguiei' sur le bord de la iSèvre Mortaise, les 18 et
19 août l'J13.
MiCROMUS PAGAiNus L. — Cette espèce se trouvait duns uu envoi d'insectes
à étudier que nous a fait tout dernièrement notre très aimable collègue
M. Loiselle. L'exemplaire a été pris dans un jardin à Lisieux (Calvados), le
4 juin l'JU2.
Hemerobils strigosus Lett. — Nous avons pris un exemplaire de cette
espèce à Clidlelaillon (Charente-Inférieure), dans les Tamaris, le 4 juillet 1911,
et un autre à Saint-MarLin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), dans les pins,
au mois d'août. Le H. P. Longinos Navas (1) la cite de Mindin (Loire-Infé- ,
rieure), dans les bois de pins, au mois de mai.
BoRioMYA suiiNEBULOSA Steph. — Dans notre troisième liste nous avons
signalé celle espèce de Amélle-les-Ualns (Pyrénées-Oiienlales), d'après
M. Il . J. Lucas d'Angleterre. Depuis nous l'avons trouvée dans le Marais
d'Amure, la Forèl de iHermitaia, La Tranchée et à Niurl même (Deux-Sèvres),
et à Salnt-Mariin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), pendant les mois de mai,
juin, juillet et août.
Sympheroiuus elegans SIeph. (= Mucropalpus pî/gmécw^Rb.). — Rambur(2)
cite cette espèce comme habitant le midi de la France. Nous l'avons prise
à Bessines, La Tranchée (Deux-Sèvres) et à Saint-Martin-de-la-Coudre (Cha-
rente-Inférieure). Elle doit certainement être répandue sur tout le territoire
français.
g) Famille des Mantispides.
Mantisi'a stvriaca Poda. — Dans notre troisième liste nous avons signalé
la capture de cette espèce à François (Deux-Sèvres) et à Collloure (Pyrénées-
Orientales), par M. H. Gelln. Nous l'avons trouvée depuis à Saint-Martin-de-
la-Coudre (Ciiarenle-lnférieure), le 15 août 1913. De plus le D"- P. Siepi (3)
signale la capture faite par lui de Sti/riaca (sous le nom de pagana Fabr.) au
« Plan d'Aups, région de la Sainte-lhiuine, à 100 mètres d'aUitude... », en
Provence.
h) Famille des Conioptérygides.
CoNioPTERYX TiXEiFORMis Curt., var. TRANSVERSALES End. — Cette forme
a été établie en 1906 par M. G. Enderlein (4). Dans tineiformis typique (fig. 1),
h l'aile inférieure, la nervule intermédiaire (celle partant du secteur radial
ou de sa branche et va tomber sur la procubilale) est effacée, tandis qu'elle
est suffisanunenl maniuée dans la variélé Irons rersulis (fig. 2).
Nous avons trouvé un exenqMaire sullisamment net de cette fonne dans la
Forêt de Chizé (Deux-Sèvres), le 12 août 1913. Nous signalerons encore un
autre échantillon pris à Niort, le 3 juin 1913, qui est tineiformis pur à droite
et transversalis h gauche.
Cette variation ne nous semble pas conimnne c;\v nous n'avons pu la ren-
(1) R. P. Longinos Navas (S. J.). — Sur quelques Insectes Névroplères de Sainl-Nazaire et
environs. In Annales de l'Association des Naturalistes de LevaUois-Perret, 1011.
(2) Rambir. — Insectes Névroptères, lS-i2.
In Feuille des Jeunes NatuTalistes, n» 51 î, 1"' octobre 1913, p. IGl.
(4) D' GùNTHER Enderlein. — Mono(jTaphie der Coniopterijgiden, lUCKi.
J. Lac.koix. — Conlribuliun à l'élude des h'érroplrrcs de f'rance. 2,")
coiiLrci' (lu'iiiie seulu lui^ puinu un assez grand noniljie tle captures de celle
espèce.
CoNioi'TERYX l'VCM.EA End. — Celle espèce a 6lé publiée pour la première
fuis par M. G. Endciieut, dans sa nionogi'apliie des Coniopléi'ygides, en llMIti.
Nous donnons, ligui'e 3, le dessin dos ailes gauches de celle espèce. Les ner-
vules sous-costalc el radiale aux deux ailes sonl presque exactenienl siluécs
l'une au-dessous de l'aulre; elles lniiiieMl une ligne siniplcnienl interrompue
par la nervure radiale. Dans iuiei[t>nnis '11g. 1) il n'en est pas ainsi. De plus,
le nombre des articles des antennes est moindre dans piigmœa. Enfin, dans
celle dernière espèce, le cf a le pénis plus court, de forme dilféi'enle et
simple vers l'extrémité, tandis que le même oi-gane, dans tineiformis, est
pourvu de deux appemlices accessoires dirigés en liaul. Nous avons pris un
seul exemplaire dans la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres), sur un conifcre, le
20 mai 1913, et (juehiues autres individus dans la Forêt de rilerinilain (Deux-
Sèvres), au mois de juin, uniquement sur les conifères, assez nombreux dans
cette localité.
FiG. 1. — Conioptery.v tinfi(ormis Ciirl.
Fie. 2.
— Conioplciyx tineiformis Curt.,
var. transversalis End.
FiG. 3.
Coniopteiyx yyyma'a End.
CoNiOPTERYX PYOM.EA End., var. TRAXSVERSALis nov. — Deux exemplaires,
parmi ceux trouvés dans la Forêt de l'Hermitain, présentent le caractère de
transversalis (connue de sp. lineilormis). Nous ne pensons pas que cette parti-
cularité ail été signalée déjà pour pygmwa. Nous donnons à cette forme,
nouvelle alors, le nom de transversalis pour indiquer qu'elle a la même carac-
téristique que tineiformis transversalis.
Niort.
(A suivrej.
J. Lacroix.
26 R.-O. Frick. — CotUribution à l'étude de la Flore neuchâteloise.
CONTRIBUTION A L'ÉTDDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE
COUP=D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse)
(Suite).
l'diijiMirs d'iiiirrs le Dicliiuinan'e géograi)lii(|iie suisse, voici un tiiMciiu de
la (]u;nilité dViui (|ui loud)e par au dans <|ur|(|ues locaiilés iieucliàteloises :
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En examinaul le tableau ci-dessus, on remarque que :
r L'altitude n'est pas toujours en raison directe avec l'eau tombée; ainsi,
La Ghaux-de-Fonds, qui est à !)i)0 mètres, i-eçoil 1.42'J mm. de pluie, tandis
que Tête-de-Ran (1.42S m.) n'en reçoit que 1.29Î) mm., et c'est la sommité
possédant la station météorologique la plus élevée du canton.
2° 11 est cui'ieux que dans luie mèmi' vallée la chute de pluie ne soit pas
égale pai-toul; ainsi, enirc les chutes pluviales de Saint-Sulpice et Couvet,
il y a une dilléience de ;H7 mm., tandis qu'alors la dilîérence est moins
grande poui- le val de Ruz, entre Cernier et Dombresson (59 mm.).
3° Chambrelien et Valangin, qui sont près de l'entrée des deux vallées (val
de Travers et val de Ruz) ont des chutes de pluie sensiblement égales (diffé-
rence : 86 mm.).
4° Pour les localités septentrionales du canton, les chutes de pluie sont
assez égales (lîrcnets, Chaux-de-Fonds, Ponts et Brésine).
Pliytostatique altitudinaire.
la |iliytost.alique neuchâteloise, celle altitudinaii-e
§ 2.
De toutes les études sui'
seule a été entreprise.
Le premier l)otaiiiste (|ui ait établi des régions altitudinaiies pour le Jura
est J. Thurmann, dans son ouvr-age classique » Essai de Phytostatique appli-
quée à la chaîne du Jura ». Il avait divisé le Jura entier en quatre régions
superposées :
1.
2.
4.
liégion basse ou lisière sous-jurassique, au-dessous de 400 mètres
environ; zone de terrains non jurassiques.
Région moyenne du Jura, de 400 à 700 mètres environ.
Région monta'jncusr du Jura, de 700 à*l..300 mètres environ.
Région alpestre du Jura, de 1.300 à 1 .700 mètres et un peu au-dessus (1).
(1) Pour la liste des plantes caractéristiques de ces quatre zones, voir Thuniiann, loc.
t. I. p. 171 et suivantes.
cil.
R.-O. Frick. — Conlrihulion à l'étude de la Flore ncuchâleloise.
Tliuriiiann s'était aiTèlé à ces résultats en se basant sur la présence ou
l'absence d'espèces convcnablciiienl cliuisics iniéthode ipialilalivc).
Le IJ' H. Spinner, de iNeucliàlL'i, a utilisé une niétliode ipii consiste à tota-
liser les plantes se rencontrajit en des régions d'altituile é(]uidistanle, et,
(•(jmpar-anl ces totaux, cliei'clier lr> endroits (tù la diiniiiulion du nombre des
espèces provenant de l'augnicntalidii de l'alliludi', éiinaive un ai-rét plus ou
moins sensible (niélliode (]uantilati\e) (1).
M. II. Spinner a observé des arrêts relatifs aux altitudes de 7")0 mètres,
i.O'M mètres, 1.250 mètres et 1.4;i0 mètres. En voici l'explication :
730 mètres, c'est l'endroit où les espèces ascendantes du vii.;noble se
heurtent aux espèces descendanlos de la région supérieuie;
I.O.'iO mètres représente la limite générale de la cullure des céréales avec
toul le cortège des mauvaises lirrbes (pii les accompagnent;
I.2."i0 mètres, c'est le point rulminanl atteint pai' les marais tourlunix;
1.430 mètres enfin représente la limite moyenne de forêts.
En se bornant aux étages climalologiques, M. le professeur Spinner dis-
tingue :
1 . Région moijcmie ou du vignoble, de 430 à 700 mètres.
2. liécjion siibniontanc ou des céréales, de 700 à 1.0.30 mètres.
3. Hégion montuni' ou des forèls, de 1.030 à 1.430 mètres.
4. Région subulpiue ou i\vA pàliuages, de 1.430 à 1.610 mètres.
Ainsi, nous ne descendons pas dans la région tempérée cfuiiKlf inférieure
à 400 nn>tres, et nous n'atteignons [las à la région alpine (|ui commence à
l.SOO mètres.
Comme on le voit, ces résultats, que M. Spinner ne donne que comme
provisoires, ne confirment pas entièi-ement ceux de Thui-mann (RuUelin de
la Soc. neuch. de Se. nai., 1010-1011).
§ 3. — Régions physiques naturelles.
.Iusi]u'ici, aucun travail de pliytostati<pie latitudinaire ou longitudinaire
pour le canton de .Neuchâtel n'est parvenu à ma connaissance; c'est donc
un lapsus à combler.
Dans une élude sur la flore neuchàteloise (2), le professeur F. Tripet, de
Xeuchàtel, divise le canton en trois régions semblables à celles que l'on
distingue dans l'étude physique de Neuchàtel, zones qui me semblent bien
grandes. Je me servirai des données de Tripet pour décrire notre flore et en
faire ressortir toute sa richesse (3).
Physiquement, le canton de Neuchâlel comporte trois grandes régions natu-
relles s'étendant chacune de l'E. à l'O. :
1° Le vignoble, caractérisé, ainsi que son nom l'indique, par la culture de
la vigne (en 1912, 10,4 kilom. carré.s plantés de vigne). Cette zone s'étend le
long du lac, à l'E. et à l'O. de Neuchatel, et porte les noms de La Côte et
La Béroche.
2" Les vallées; on distingue les vallées basses (val de Ruz, val de Travers)
et les vallées hantes (Ponts, Rrévinel.
3° Les montagnes ; les géographes (4) distinguent quatre chaînes : a) la
chaîne du S.-E. : Chasserai (1.609 m.), Chaumont (1.174 m.), montagne de
(1) Pour l'étude complète de M. Spinner, voir le Bulletin, conlenant le procès-verbal de la
séance du 2 décembre 1010, de la .Société neuchatel. d. se. nat
(2) F. Tripet, Flore neuchàteloise, in Dicl. géog. Suisse.
(3) Ici encore, je me recommande à la bienveillance de tous ceux qui auraient des rensei-
gnements qui, complétés par d'autres, pourraient servir ii diviser Neuchùlel en régions
naturelles.
W W. Ro<;ipr. Mnntirl-Atins. I.a .Suisse.
'28 R.-O. FiiicK. — ConlribuHun à l' élude de la Flore neuchâleloise.
lioudry (l.3'Ji lu.), Creiix-du-Vau (1 .467 m.); le vignoble s'élève sur les pentes
iulérieuros de celte chaîne ; b) lu chaîne de Têle-de-Ran : niout d'Aniin
(1.419 m.), Tête-de-Uan (1.425 m.), mont Racine (1.442 m.), Lu Tourne
(1.2'J4 ni.); cette chuine loime, avec Chaumont, le Val de Ruz; c) la chaîne
de Sun-Martel : Son-Jlaiiel (1.330 m.), Crêt de l'Oura (1.290 m.), Monlési
(1.210 m.), mont des Nerrières ^1.248 ni.); d) la chaîne du N.-O. : Pouilleiel
(1.2(10 m.), (iios-Tauieau (1.326 m.); cette cliaine loinie avec la précédente
les vallées de La Cliau.\-de-Foiids, du Locle, de la Rrévine et des Verrières,
tandis que celle des Ponts et de la Sagne doivent leur existence à la chaîne
de Son-Martel et à celle de Tête-de-Rang.
A. — Vignoble :
<< C'est la région la plus intéressante, possédant le plus grand nombre de
plantes » (F. Tripet, tiare neuchàl.j. Comme elle s'étend le long du lac de
iVeuchàlel, elle a le climat particulier aux bords des lacs suisses, que le
D'' H. Christ (1) décrit ainsi : « bur les bords de tous les lacs suisses, le
» climat est plus doux que celui des régions voisines et prend un caractère
» méditerranéen, cai' en été, l'eau qui se réchauffe plus lentement refroidit
» les bords du lac et, en s'évaporant, enlève à l'air une assez grande quantité
)i de chaleur; d'autre paît, en hiver, le refroidissement moins rapide des
» eaux empêche que la température ne s'abaisse subitement et ne devienne
» rigoureuse. C'est à ce fait que Neuchàtel doit la présence, sur les bords
» du lac, d'Adlantltuni capûlus-veneris L. (Grotte aux Filles à Saint-Aubin,
» Godet, Flore du Jura, p. 851; grotte à l'est de Neuchàtel, R.-O. Frick ;
» trouée du Seyon à Neucliàtel, Hameau de Sapin) et de Ceterach oljlclnarmn
» C. Rauh. (Cressier, FI. du Jura, p. 850; entre Vaumarcus et Sauge, A. de
» Biiren; au Plan, au-dessus de Neuchàtel, Godet, Supplément à la FI. du
» Jura, p. 206; a disparu do Concise, Gorgier et Vaumarcus par suite de
)) réparations aux murs qui les abritaient, A. Dubois ; Neuchàtel, bois de
» l'IIôpilal, E. Mayor; au-dessus de Râle, F. Tripet). »
Un autre fuit favorise encore cette région : comme elle est très étroite, le
lac et les coteaux calcaires de Ghaumonl réiléchissent sur elle une partie de
la chaleur qu'ils reçoivent (F. Tripet, lac. cit.). C'est pourquoi on y rencontre
des plantes croissant actuellement encore sur les montagnes et le littoral
méditerranéens :
Helianthemum Fumana Mill., qui croît sur les coteaux arides et rocailleux;
et est répandu de Neuveville à Genève sur le versant S. du Jura; dans
notre canton : à Neuchàtel, Colombier, Saint-Biaise, Landeron (2).
Saponaria ocymoïdes L., coteaux secs de la région montagneuse; depuis le
Jura méiidional jusqu'aux cluses de la Birse.
Acer opuli}oliwn Vill., disséminé sur les pentes du Jura méridional et central
jusqu'au canton de Soleure. assez commun au-dessus de Neuchàtel (3).
Trljollum slrialum L., lieux secs; Pierre-à-Bot (Neuchàtel), Aaumarcus, Juia
vaudois, genevois et français.
T. scabrum L., collines pierreuses; au-dessus de Saint-Biaise, à l'ouest de
Neuchàtel, rare dans le reste du Jura.
(1) D' H. Christ, Flore de la Suisse et ses origines.
(2) Ces indications d'habitat et de localités, ainsi que les suivantes, sont extraites de
la llore du Jura. Nous n'insistons pas plus aujourd'hui sur la distribution des espèces vu
que hous nous proposons d'y revenir plus en détail dans de fiitui-s articles.
(3) Nous exposerons en détail sa distribution dans notre prochain article : Hypothèses sur
les origines de la [lare dn val de Travers.
I!. (). l'itiiK. — Conlrilnilion à l'élude de la h'iore neuchâteloise. 29
Colutea arborescent L., très rare à l'état spontané : au-dessus de Serrières,
Neuchâtel, Cornaux, Boudry et Jura méridional.
Prunus Mahalcb L., assez répandu dans notre canton.
Lacluca vivaxa L., très rare; iN'euchàtel, entrr Saiiil-Auiiin et Vaumarcus ;
Jura méridional.
Bud'us semperuiren.s L., ti'ès répandu dans le Jura iiiéiidional, disséminé
dans le Jura septentrional.
Lilium croceum, roche de Cliâloilloii (Sainl-lîlaise), près de Frochaux (village
à l'E. du canton).
Anccras anthropophora l\. iii'., commun sur les coteaux secs de la région
inféi'ieure.
Liirnglossum. hircinum Rich., commun au-dessus de Neuchâtel, mais dissé-
miné dans le Jura.
Limodonim ahorlivum Sw., répandu dans tout le Jura.
Kneleria vuli-shea fraud, commune au-dessus de Neuchâtel et de Cornaux.
Asplenhim Hallcri R. Br., roche de l'Ermitage (Neuchâtel), au-dessus de
Neuveville, etc.
Ces quelques espèces peuvent, me semble-t-il. être considérées comme
caractéristiques, puisque chacune présentait quelque particularité de distri-
bution géographique.
" Avant la correction des eaux du Jura supérieur, dit F. Tripet, iu Inc. cit.,
les bords du lac de Neuchâtel avaient une flore plus riche qu'aujourd'hui ».
Il conviendrait donc ici de parler des changements que cet événement a
causés parmi la flore: il m'a paru cependant qu'il valait la peine de détailler
un peu ce sujet et c'est pourquoi je fai rangé dans le chapitre : » Transfor-
mations modernes de la flore >i, où le lecteur le trouvera.
Le vignoble est pauvre en marécages; il ne compte que les marais entre
Revaix et Roudt7. où croissent deux orchidées à citer : Orchis cnriophora L.
et 0. palustris Jacq.; celui du lac de Saint-Rlaise (1). célèbre par la présence
de quelques plantes rares :
Lysimachia thursifnlia L., trois seules localités jurassiques : Sainf-RIaise,
Yvonaud et .Soleure: c'est luie plante du N. de l'Europe.
Pohistichum ThcUpleris Rnth, deux stations neuchàteloises : Sainf-RIaise et
Roudry.
Gnlium boréale L.
Crépis succisœ folio Tausch.. qu'on trouve aussi à la combe Riosse, Creux-
du-Van. Chasserai, etc. (Godet. Florr du Jurai et qui, selon Tripet.
loc. cit., serait descendu de Chaumont.
Nymphéa alba T^., plante très rare dans le canton.
yiil}har hiteum S\v.. plante très rare dans le canton.
Les prairies sont constituées par les végétaux du « territoire de la flore
du N. de l'Asie et de l'Europe Centrale (2) ».
Le professeur F. Tripet (loc. cit.) rattache au vignoble le plateau de
Lignières (80fl mètres), qui possède plusieurs espèces rares : Gaçiea httea,
F^eilla bifnlia. Avpwmip raiiunnilnïdrs, Lonicera cœruJra. Gentiano acaidis,
que Tripet cioit être descendue do Chasserai.
(1) Nous comptons donner en 1!114 aux lecteurs de la Feuille des .leuneu \aturnUslfs un
article sur la flore littorale de ce petit lac. que nous avons obsen-ée durant un été.
(2) Cette dénomination e?t donnée par le D'- II. Christ, de Bàle, dans son ouvrage classique :
Flnre de la !>uisse et ses origmea, premirres pages du volume.
30 R.-O. Frick. — Contribution à l'étude de la Flore neiichdteloise.
II convient encoro tlo nntor deux lilincées qu'on ne s'altendi ail pas h trouver
clans la contrée et qui sont probablement des essais de natui'alisations :
Fritillaria meleagris L. et Erylhroniam deus canis L.
B. _ Vallées :
a) Vallées rvsses. — » Cette région, qui comprend le val de Ruz et le
val de Travers, est relativement pauvre en espèces végétales » (F. Tripet,
loc. cit.).
Pans le va! de lUiz, citons :
l'uhnouaria oUicinalis L., rare dans le Jura neuchàtelois, et que P. Morthier
a indiqué entre Bondevilliers et les Geneveys-sur-Coffrane.
Diqitatis intermedia, entre cette dernière localité et les Hauts-Geneveys
(Tripet).
Sa.rifraga .Aizoon Jacq., dans les gorges du Seyon.
Pour ce qui concerne le val de Travers, remarquons :
Acer opulifoliiim Vill. (voir la note 3, page 5).
CnromUa montana Scop., Roc-Coupé, entre Rochefort et Rrot, Ti-ois-Rods
(Godet).
Conidnlis Intea Uc, entre RocheforI et Rrot-dessous (Godet).
Iheris decipiens. Noiraig\ie (Tripet).
Uieracium lanaium Vill., Travers (Tripet), Noiraigue (Andréas).
Salvia vertlcillato L.. Couvet (D' Lerch).
Vtricularia neglecta Lehm., marais de Môtiers (Tripet).
Polemonium cœrnleum L., Fleurier ("Godet).
Crrinthe alpinn Kit., Saint-Sulpice (Tripet), Fleurier (Godet).
b) Vallées hautes. — i< Cette région comprend les vallées des Ponts et
de la Rrévine, caractérisées par des tourbières glaciaires étudiées déjà par
Charles Marfins » (Tripet).
On y cueille : Drnsprn rotundifolia L. (Godet) : D. lonrfijolia L. (God.) :
BetMla nana L., dont la présence indique bien l'origine glaciaire des tour-
bières; Saxifraga Hirculus L. (God.).
Une des contrées les plus réputées du canton, à part le Creux-du-Van.
c'est la Brévine avec ses Ribes petrmim AVulf (God.), Daphnr cnrornm L.
(Trip.), Orobus canescens L., au fond du vallon (A. de Bûren, P. Morthier).
« Les petites vallées de la Chaux-de-Fonds et du Locle sont moins biep
partagées que les précédentes » (F. Tripet).
Citons : Pirola iinilloni, aux Eplatures (Trip.); Ophioglossvm vnlgatvm L.,
dans les marais de Pouillerel (Trip.).
Le Doubs, dans la partie où il fait frontière entre Neuchâtel et la France,
est, d'après M. le W H. Spinner, une limite florisfique non négligeable: sur
ses bords croissent enire autres Arnhifi arennxa, Linaria striata, Viola
biflora, Cardamine trifolia, Brenets, découverte en 1874.
C. — Montagnes :
« Les sommités du .luia neuchàtelois. dit Tripet, ne présentent pas toutes
le même intérêt botanique. Au premier rang, il faut placer le Creux-du-Van,
puis Chasserai. » Le fond du cirque du Creux-du-Van est semé, dans les
éboulis calcaires surtoul, de plantes intéressantes, dont nous parlerons en
détail dans notre article sur les ;< Hypothèses concernant les origines de la
R.-O. Frick. ^ Contrihution à l'étude de la Flore muchâteloise. 31
lime du val de Travois » : Emjidnnn ni(]rnm. lUcrannm Godeti, Eniximvm
Dchi'dlciiciini. Ceniniiilhns arujiisHlnHits, Slipa poinaln. etc.
Les forêls de la mnida,i;iio de lioiidry lecèlent encoie quelques plantes
rares qui sont en voie de disparition rapide : Cijpriprdinm cairrolits, I>in-
guicula alpina, sui'loul Epipngium aphyllnm Sw.
La monlagne aux flancs de laquelle Neucliàtel est fixé, Cliauinonl, est
renommé pour ses linsa ; notons encoi'e Dryas nchopetala, Scdum alra-
tum, etc.
Chasserai : Scrajularid Ui>\tpvl. Ilctnrlcinii (diiiiiium, la seule idante juras-
sienne endémique, l'edicularis piraiia Stein., ipii a longtemps été confondue
avec /'. fnlinsn.
*
Ces quehpies notes, extraites en majeure partie de l'article " Flore neu-
cliàteloise », du Diclionnaire géoi^riiiilii(pie de la Suisse, me semblent tiien
présenter le tapis végétal du Jura neuchàtelois, tapis qui est assez riche
comme on le voit.
Neuchàtei R.-O. Frick,
5, Mail, Neuchâlel (Suisse).
M suivre)
Errata. — Page 13, ligne 11. Vaumareii.< ; ligne 12, 7'ête à l'Ours. — Page 14,
ligne 5, D"^ Ed. Corna; ; ctiap. l". ligne 10, ait. minima/f' ; note 3, 1,533 au lieu
do 1,490 ; note 4. Exactement .W,7 %, si l'on prend 1.523 pi..., moyenne 58,28 %. —
Page 15, § 1, tableau, Neuchâtel 4.S8°'.
^►•<30C=— ^
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Jaseurs de Bohême dans le Nord. — Le 10 décembre dernier M. Villette, maire
de Féchain, a tué deux Jaseurs de Bohême dans les marais de la Sensée et en a
blessé un troisième qu'il conserva quinze jours en cage, mais sans succès. Ces trois
oiseaux étaient ensemble. Deux des sujets furent naturalisés. Le 1"'' janvier, pen
dant ma villégiature à Féchain, un garde-chasse du marais en tua également trois;
il eut l'amabilité de m'en offrir deux, que je placerai dans ma collection. Ces
oiseaux étaient inconnus dans la région.
Roubaix. E. Cavuo.
Un passage de Jaseurs de Bohême {Bombycivora garrula L.), à la Sainte-
Baume. — Si l'on consulte les auteuis qui se sont occupés des Oiseaux de Provence,
on constate que Polydore lîoux cite déjà en 1825 le Jaseur de Bohême parmi les
Oiseaux qui visitent accidentellement la Provence, et l'auteur de » l'Ornithologie
Provençale » s'en exprime en ces termes : « Cet Oiseau du Nord de l'Europe, dont
l'apparition est très rare en France, a été rencontré quelquefois en Provence durant
les grands hivers i>.
Dans les « Richesses ornithologiques du Midi de la France, 1859 )i, MM. Jaubert
et Barthelemy-Lapommeiaye signalent des passages considérables de Jaseurs pour
les années 1829 et 1834, déclarant que depuis cette époque cet Oiseau n'avait plus
été rencontré en Provence.
Deux Jaseurs faisant partie de la Collection de Provence du Muséum de Mar-
seille semblent demeurer en preuve de ces passages. L'un d'eux porte la mention
suivante : Tué à Marseille, 1834. Le second, une ç, ne porte pas de date de capture
mais une localité exacte : Montredon (banlieue de Marseille), chez M. Pastré
MM. Degland et Gerbe, dans leur (( Ornithologie européenne, 1867 " signalent
également les passages accidentels de 1829 et 1834 et indiquent une nouvelle appa-
rition de Jaseurs en 1853, mais leurs observations semblent plutôt s'être portées
sur la France Centrale.
Aujourd'hui, il est de mon devoir de signaler les captures de deux Jaseurs de
32 Notes spéciales et locales.
Bohême, qui ont été faites ces jours-ci dans la région de la Sainte-Baume, limite
dos Bouches-du-Rhône ot du Var, entre 800 à 1.000 mi^tres d'altitude, par une tem-
pérature de — 10 à —12° centigrades, le vent soufflant en bourrasque de N.-E. Le
premier sujet dont j'ai eu connaissance est une Q tuée par M. Garriel, de Mar-
seille, dans les derniers jours de décembre. Le second a été tue le 7 janvier courant.
Il est probable que les Jaseurs, au cours de cette migration, se sont répandus sur
un territoire beaucoup plus étendu que la région immédiate de la Sainte-Baume,
mais le manque de renseignements et d'observations à ce sujet ne me permet pas de
fixer leur aire accidentelle de dispersion dans notre pays. Peut être la connaissance
de nouvelles captures viendra-t-elle éclaircir cett« question. 11 serait aussi très inté-
ressant de savoir si d'autres régions de la France ont été visitées par les Jaseurs.
Je laisse sur ce point la parole aux lecteurs de la Feuille.
Muséum de Marseille. D'' P. Siépi.
P. S. — Je viens de recevoir une lettre de M. .1. Beaucaire, maire d'Islrc.ç :Baufhes-du-Rtiône),
m'inforniant qu'une bande de sept Jaseurs a été vue dans un jardin d'Istres, le 24 décembre
dernier et que deux de ces oiseaux, nullement farouches, ont été tués d'un coup de fusil.
D'autre part, M. Ivan Rampai, ancien juge au Tribunal de Commerce de Marseille, vient
de me remettre un superbe cf de Jaseur, tué le 7 janvier à Cadarac. par .Sainl-Paul-lès-Durance
(Botiches-du-Rhône). Ce superbe exemplaire va fixer dans les galeries de noire Muséum la
(iato de cet intéressant passage.
P. S.
Cnethocampa pityocampa Fabr. — J'ai fait remarquer dans la Feuille (7f.« Jeutim
NntiirnJixfef. (Année AV, p. 3.'). 1910) une disparition, semblant complète, de la
chenille processionnaire du pin (Cnethocnmpn pityoenmpa Fabr.) pour les envi-
rons de Broût-Vernet (Allier). Mais, c'est seulement l'automne dernier (novembre
1913) que j'ai observé la réapparition de quelques bourses de ces chenilles au sommet
des pins des environs. Voilà donc l'espèce en train de se reproduire comme par le
passé, jusqu'à ce que de nouvelles circonstances climatériques viennent encore nous
faire croire à leur disparition. Dans tous les cas, c'est la première fois qu'il m'ait
été donné d'observer le manque, pour ainsi dire complet, de cette chenille malfai-
sante pendant deux ou trois années consécutives.
Quant à l'époque de l'échenillage, il convient de retenir qu'il doit être fait le plus
tôt possible, à la fin de l'hiver, mais avant les premiers jours de soleil qui précèdent
le nrintemps.
C'est en visitant ces bourses, sur un terrain uni, comme celui d'une allée de
jardin, que l'entomologiste pourra récolter le Bermextes nnrirhrtlrevs Kiist et le
Micrnmhe Perrixi Bris., deux espèces qui vivent là, au milieu des déT30uilles et des
déjections de ces chenilles. Dans certaines régions montagneuses, c'est Mirramhe
nhietia Payk. qui semble remplacer M. Perrinl Bris.
On peut ouvrir facilement ces bourses à l'aide de deux griffes en fer qu'on tire
en sens inverse, mais il faut avoir soin de ne pas se placer sous le vent, oui vous
apporterait, dans la figure ou dans les poignets, les poils irritants de ces chenilles.
H. DU BUYSSOX.
Exposition d'Insectes vivants, de Poissons d'ornement et d'Oiseaux de volière. —
Nous apprenons que la première Exposition internationale d'Insectes vivants, de
Poissons d'ornement et d'Oiseaux de volière aura lieu au mois de juin prochain
au Jardin zoologique d'Acclimatation, au bois de Boulogne, dans un cadre parti-
culièrement propre à la faire valoir. Cette Exnosition est organisée sous les auspices
de la Société d'Acclimatation de France et d'autres Sociétés savantes. Le Comité
d'organisation, présidé par le Prince Pierre d'Arenberg. est établi S, nlace de la
Concorde. Tous renseignements seront donnés sur demande adressée à M. le Secré-
taire du Comité.
Erratum. — Nos lecteurs auront rectifié l'erreur typographique qui s'est glissée
S' ligne de la note de M. Dufour, au dernier numéro, où qn doit lire Puy-âe-Bôme
et non Pax-de-Cnlais.
Le Directeur Gérant^
A. DOLLFUS.
Imp. OberltiUr, Rennes— Paris (80-14)
Cabinet Entomologique E. LÇ MOULT
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Ne fait pas d'échanges.
Années précédentes de la FEUILLE DES "JEUNES NATURALISTES
Les I« et IP SÉRIES DÉCENNALES sont partiellement épuisées.
II1« SÉRIE DÉCENNALE
Année 1890 à 1900 :
Le numéro O tv. 40
L'année 4 tr.
Table des Matières de la Série . . ; 1 fr. 50
IV« SÉRIE DÉCENNALE
Année 1900 à 1910 :
Le numéro O f r. 50
L'année 6 Ir.
V« SÉRIE
Année 1911 :
Le numéro O fr. 50
L'année 6 f r.
Quelques numéros des 2°, 3', 4' et 5' séries ne peuvent plus être vendus
séparément. — Pous éviter l'encombrement, nous avons dû réduire le tirage
et nos réserves pour la 5' série sont peu importantes.
SOMMAIRE DU N" 518
Ch. Oberthûr ; Une Consullalion l.épidoptérologique (suite).
J. Dewitz : Sur l'élevage de la \aksina.
J. Lacroix : Contribution à lï-tude des Nr\roptèros de France quatrième liste).
B.-O. Frick : Conti-ibuliou ù l'étude de lu l'iore neucliàleloise (suite).
Dautzenberg et Durouchoux : Les Mollusques do la baie de Saint-Malo [suite) (supplément
liors te.\te).
Notes spéciales et locales :
Ja^L'urs de Boliénie dans le Nord (E. CAvnol.
Un i)assage de Jaseurs de Bohème (BombycivoTa gamila L.) à la Sainte-Baume [D^ P. Siéih).
Cnetliucarnpa pilyocainpa Fabr. (11. du Bi vssox).
Exposition d'Insectes vixanls, de Poissons d'ornement et d Oiseaux de volières.
Erratum.
Echanges.
BULLETIN D'ÉCHANGES DE Là FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Louis Giraux, il, rue Eugénie, à Saint-Mandé (Seine), offre des fossiles bien
déterminés de nouveaux gisements des terrains tertiaires parisiens, ainsi que des
silex taillés de tous les étages. Il demande en échange des fossiles des terrains
tertiaires, des coquilles vivantes, des silex taillés et tous ob.iets préhistoriques.
M. H. Giraudeau, Lignières-Sonneville (Charente), offre toujours, en échange de
livres ou revues, bons Coléoptères d'Europe et procurera aussi, aux mêmes condi-
tions, tous sujets d'histoire naturelle de sa région : petits Mammifères, Reptiles,
Insectes divers, fossiles, etc.
M. Pallary, naturaliste à Oran-Eckmiihl, échangerait des Mollusques^ du Nord de
l'Afrique contre des préparations microscopiques et positifs d'histoire naturelle
pour projections (81/2 x 10). ^
M. N. Roux, "poste restante, Ajacoio (Corse), se chargerait de récolter en nombre
voulu des plantes pour Sociétés d'échange. Lui écrire de suite, certaines espèces
étant en fleurs.
M. Pierre Le Brun, 16, avenue de la République, Paris (11"), tient à la disposition
dos abonnés que ces plantes intéresseraient, quelques exsiccata de Senerio uniflorus
Ail. et Valeriana celtica L., qu'il a récoltés l'été dernier dans le Valais. Il désire-
rait se procurer par échange ou acquisition une part des es'pèces suivantes : Nar-
cissus ccdathinu^ L., Liparix L'je.<!elii Tîeich., Malaxis paludosn Sw., Goleanthus
subtilis Seidel, Eryyigium vivipariim Gay, Trichnmnnes rndicans Sw., Evax Cava-
niJlesi Rouy et Trientalis europœa L.
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DU 10 DÉCEMBRE 1913 AU 9 .TANVIER 1914
De la part de MM. Bourrelly (1 br.), Boulenger (1 vol.), Frohawk (1 br.),
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Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
État de la Bibliothèque au 9 .ianvier 1914
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Brochures (de moins de 100 pages) 4o.fa37 ^ diques
Photographies géologiques 273 ;
V Mars 1914
V" Série, 44 ■ Année
N" 519^tyy. O
LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16') . .
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Caullery. (Maurice). — Les Problèmes de la sexualité, in-18, 336 p. — Paris,
Flammarion, 3 fr. 50.
CouPiN (Henri). — Comment on collectionne les fleurs, les bêtes, les pierres,
in-16, vi-156 p., avec 100 fig. — Paris, A. Colin, 1 fr. 50.
Decrock (E.). — Le Climat et la Végétation de la Basse-Provence, in-S". —
Marseille, Imp. Nouvelle, 39, rue Sainte.
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DouiN. — Nouvelle Flore des Mousses et des Hépatiques pour la détermination
facile des espèces, in-16, 186 p., avec 1.296 fig. dessinées par A. Millot. — Paris,
Libr. gén. de l'Enseignement, 5 fr.
Gaillard (Emile). — Les Alpes de Savoie. I, Les Massifs entre l'Arc et l'Isère
(^ide pour l'Alpiniste), in-16, xvii-227 p. et croquis. — Mâcon, imp. Protat,
libr. C. Faure, 7 fr. 50.
HouzEL (G.). — Climatologie de la France, petit in-8°, 61 p. — Paris, Vigot,
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Jumelle (Henri). — Les Cultures eoloniales. T. IV : Plantes à condiments et
Plantes médicinales, 2* édit., in-18, 120 p., avec 30 fig. — Paris, J.-B. Baillière,
1 fr. 50.
Noël (Paul) et P. Rosset. — Le Pomniier, sa culture, ses parasites et le Cidre,
sa fabrication rationnelle et ses maladies, in-16, 118 p., avec fig. — Rouen, Girieud,
1 fr. 50. .
\
1'='^ Mars 1914 — V' Série, 44« Année — N° 519
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LEPIDOPTEROLOQIQUE
(Suite).
Vuiicssa Urllcx, Linné. — J'ai vu une IdIs, voiaiil à Caacaio, au l)ord de
la mer, un exeniplaii'e d'Uiiicœ donl le fund des ailes élail blanc jaunâtre.
.Malheureusemenl je ne pus le saisir. Jfuiiais je n'ai eu occasion de voii' de
nouveau dans la libre nature cette aberration llennanni.
L'AI). Atrcbalenxis, Boisduval, se rencontre plus souvent. Elle est analogue
à l'Ai). Tc.siudd, de Ihiliichlvrps. Au point de vue de l'altitude, on trouve
irliav voltigeant juscpie sur les plus hauts sommels. Je me souviens d'avoir
observé un jour, à la cheminée du Canigou (2.785 m.), ]'anessa i'rticœ, Deile-
pliila lincala et l'ieiù Callidicc. Les expcrimcntelle Siudien ont permis d'ob-
tenir de très belles variations de V. Urticfe. J'ai pris, une fois, en juin 1890,
aux envii-ons de Rennes, une Urticœ presque polaris, posée sur un buisson
de troène en Heurs, en compagnie d'autres Urlicœ de forme normale. Cette
Urticse polarisante était très facile à distinguer au milieu des autres et son
aspect me fi-appa de suite. En Corse, la Vanessa i'rlicw se modifie et donne
la variété géographique Ichnusa.
\'(i}iessa C Albinn, Linné; se trouve dans toute la France, en Angleterre,
en Tunisie et en Algérie. La variété /■'. Album est rare, mais on peut la
trouver presque partout en France. La Vanessa C Album est beaucoup moins
abondante que ses congénères.
Vanessa Egea, Cramer. — Semble confuiée à la région sud orientale de
la France et s'étend vers la llussie et la Dalmatie; assez commune dans les
Alpes-Maritimes où je l'ai capturée en juin. Je n'ai jamais vu d'aberration
de la l«;(('.v,y(( Egea; cependant l'Espèce doit varier comme sa congénère
C Album.
Avaschnia Eevana, Linné. — La carte géographique présente un des plus
curieux dimorphismes saisonniers. C'est une jolie Nymphalide assez com-
mune dans les localités où elle s'est fixée; mais ces localités sont restreintes,
plus nond)i-euses dans l'Est que dans l'Ouest de la France. Je ne l'ai jamais
vue dans le Midi. La morphe i)i-intanière a le fond des ailes fauve tandis
que la moi'phe estivale, distinguée sous le nom de Prorsa, est noire à taches
blanches. La forme intei-médiaire a été appelée Porima.
Il serait tout à fait intéi-essant de connaître les stations fréquentées en
Fi'auce pai' Lerana; elles sont mal connues. On trouve l'Espèce en Seine-et-
(»ise, surtout dans les départements du Nord et de l'Est: mais il y a de
nombreuses lacunes et ce n'est guère que par colonies dispersées que
Li'vana s'observe sur le sol français.
La vérilable patrie des Araschnia paraît être la frontière chinoise du
Thibet. Là, on rencontre quatre espèces; trois autres habitent le Japon et
34 Charles Oherthur. — Une Consultation lépidoplérologique.
la Sibérie. Feu Dolierly avait découvert VAiuschnia Dohcrtyi dans les collines
Naga, à Mao, sur le côté Manipui- où le papillon était commun en août
et sepd'ndjre 188!), près de l'eau, à une hauteur de ti à 8.00(1 pieds.
Voici quel csl le catalogue des espèces d'Aïuxchiiiu actuellement connues :
ProrsoidL's H Lcvanoides, Blanchard, Su-Tchuen ;
Oliscunt. Fenton, Corée, Japon ;
Liurcjanu, Bremer, Amour ;
Doria, Leech, Fionlières du Tliihet ;
FallcLc, Janson, Japon ;
Davidis, Poujade-Obtlir., Moupin ;
Oiciis, Leech, Frontières du Tliibet ;
Dnhi'rlyi, Moore, (Collines Naga ;
Lcvuna-I'inima-I'rurtiu, Linné, Europe, Sibérie, Japon.
Je serais personnellement reconnaissant aux Entomologistes français qui
auraient l'obligeance de signaler, diins la FeiiUlc, les localités où ÏAraschnia
Levana-Prorsa a été, à leur connaissance, authentiquement obsei-vée. Il
serait, en effet, très intéressant de connaître les lieux où des colonies de
ÏAraschnia se trouvent présentement fixées.
Aryynnis Pandora, Esper. — Magnilique Argynne répandue dans le sud
de l'Europe, en .Mgérie et remontant le long des côtes de l'Océan jusqu'en
Bretagne. Je l'ai prise aux environs de Rennes, dans la forèl de Plouharnel
(presqu'île de Ouiheron), dans la forèl d'dionne (Vendée) et dans une foule
cîe localités méiidionales. Tout récemment, j'ai fait liguiei' sous le n° 1!>19
de la PI. CCXXXV dans la Part. I du Vol. IX des Etudes de Lépidoptérologie
comparée une aberi'ation que j'ai appelée Lilicina, remarquable par la
couleur d'un lilas rosé qui couvre le fond des ailes inférieures et l'apex des
supérieures, en dessous. L'Ab. LUicinu (et non LHacina, comme certains ont
cru devoir corriger le nom initial) a été prise dans la forêt d'tJlonne pai'
M. Georges Durand, de Beautour, près La Roche-sur-\on. Il est possible
que l'Ab. LiUcina se trouve plus ou moins fréquente, selon les années, à
(Jlonne. En effet, M. Durand croit en avoir aperçu quelques exemplaires.
Chez nous, Pandora vole en juin et juillet, puis en août et septembre; les
deiiiiers exemplaires de la première génération éciosenl presque au moment
où l'on voit paraître ceux de la seconde.
C'est un superbe papillon, lorsqu'on le voit, actif et vigoureux, voltiger
paimi les pins, le long de la mer; il aime à se reposer sur les chardons
en fleur et aussi sur le sable chaud. Alors il étend ses ailes qui coïncident
avec le sol. Il y a des années où Pandora est abondante dans l'intérieur
du pays en Vendée et en Charente. Les parterres, les prés et les bois se
triiuvent alors très gracieusement animés par la présence de cette belle
Arfii/nne volant rapidement, avec force et se reposant volontiers sur les
Heurs cultivées dans les jardins. Je possède un hermaphrodite très complet
pris à Saint-Georges près Royan; le côté droit est cf et le côté gauche
est ç . L'Espèce suivante : Pophia donne assez souvent des hermaphrodites.
Argynnls Paphia, Linné. — Répandue depuis l'Irlande el la Bretagne
armoricaine jusqu'au Japon el récemment trouvée en Algérie, dans le
Djebel-Aurès. L'Argynnis Puphia donne une forme de Q à fond des ailes
d'un blanc giisàlre qui a été appelée Valesina. Où trouve-t-on Valcsina ?
Voilà une question entomologique intéressante et non résolue. En principe,
on devrait trouver ]'alesina partout où habile l'Espèce: en réalité, il y a
une foule de localités où Paphia abonde et où jusqu'ici on n'a jamais
observé V(d('sina.
Charles Obertiuir. — Une ConsuUation lépidoptérologique. 35
L'Argyunis l'ajihid (Imino ilans la Nature dos aberrations quelquefois
siipei'bes. du en ubiient aussi de foi-t i)elles au moyen des experimcnteUe
Stndicn pai" le li'ailemenl des eiii-ysalides avec les teinpéi-atures fr'oides ou
chaudes.
J'ai donné aux pages 205 et ^Oti du volume 111 des Eludes de Lépidoplc'-
rnlogie comparée d'assez longs détails sur les variations et aberrations de
VAripinnis l'aplua (pie je suis parvenu à connaître.
En C.orse et en Pr-ovenee, on li(iii\e une variiué i]ue Hpllii'i' de la Cliavi-
gnei'ie a ap|)elée : hiniinciiliiln: vw Algéiic, c'i'st la var. Dires i]ui remplace
la forme ordinaire de l'Europe.
La plus belle variété est sans doute celle qui a été découverte au Caucase
septentrional et qui a été désignée, par Serge Alpheraki, sous le nom de
.Urp/rorrhytes. Les ailes inférieures en dessous, sont largement argentées,
avec la bordure marginalf d'un brun violacé un peu doré. .Je possède un
seul cT; il paraît que celli' vaiiélé nouvelle est ]ilus ou moins accentuée et
ipif certains individus |irésentent un aspect extrêmement riche.
Arrif/nnis Aghija, Linné. — Le nacré, comme dit le Père Engramelle,
habite les plus hautes prairies comme les pelouses rasées par les vents
marins et les falaises battues par les (lots de la Manche et de l'Océan. On
la trouve assez abondante, à peu près partout dans les bois, les champs,
les montagnes et les plaines et depuis ic Finistère jusqu'en Chine.
Les aberrations par mélanisme son! munbreuses. Plusieurs fort belles
ont déjà été figurées par divers Iconogiajdies. Il y a aussi les aberrations
par confluence des taches nacrées sur les ailes inférieures, en dessous. J'ai
cherché à savoir où YArçiynnix Agkijo n'avait pas encore été observée en
France. Jusqu'ici, il send)le qu'.l,r//a/rt ne fait défaut nulle part. Cependant
je n'ai pas reçu à cet égard de réponses, relativenient à la Picardie et à
i'Aiiois. Je pense que VArgijnnis Aglajii se rencontre dans ces deux provinces
comme ailleurs.
En .\lgéi'ie, Aglaja est l'emplacée par Aiiresiona surtout abondante dans
le Djebel-Aurès. D'après le Docteur-Professeur Reverdin qui a fait l'examen
compai-atif des geuitalia. Aglujri et Auresinna sont spécifiquement distinctes,
taudis que l'apIda-Diccx [)résente les mêmes genitalia que la Paphia euro-
péenne.
Rennes. Charles OberthOr.
{A suivre).
APPLICATIONS NOUVELLES DE LA RADIOGRAPHIE A L'HISTOIRE NATURELLE
LA MICRORADIOGRAPHIE DE M. Pierre QOBY
Du pri'inier joui' où un lieuicux hasai'd — de ces hasards qui n'arrivent
qu'à ceux qui savent les prépai'er et en ju-ofùer — révéla à Rœntgen l'exis-
lence de certaines radiations tpii, agissant sur la plaque photographique à
la manière de la lumière ordinaire, traversaient avec facilité des épaisseurs
de substances qui arrêtaient celle-ci, l'on songea à utiliser cette propriété
remarquable pour étudier, comme par transparence, l'inférieur invisible des
corps les plus divers et fixer par ombi'es portées l'image des différenciations
dues à l'inégale perméabilité des organes.
36 D' A. CiiciiiiMii). — La Micnnudiographlr de M. Pierre Gobij.
Mais l'élude du corps liuiiiain devait primer toute autre et les pi-écieux
résultats médicaux dus à cet auxiliaire inespéré du diagnostic et de la
tliérapeutitpie accaparèrent d'abord l'aUenlion par leur côté utilitaire, au
détriment des applicalidiis do science pure. On compte celles-ci, et cela
n'a rien de bien étonnant, cai- la |)iatii|ue des rayons X n'exige i)as seule-
ment une inslallalion. mais aussi des cormaissances spéciales, de pinsicien
plulùl que de naturaliste, le premier n'appoiiant habituellement que son
habileté technique et l'autre plutôt enclin au seul usage du microscope.
Aussi faut-il savoir un gré tout particulier au jeune radiographe gi-assois,
.M. Pii'rre ('.ol)y, de ne pas s'èli-e laissé éblouir par le grand succès
(mi'daillc d'or, la plus haute i-écomiiense de la section !) qu'eurent à l'Expo-
sition inteinationale de Marseille, dès 1!»08, à cause de leur perfection et de
l'heureux choix des sujets, ses premières radiographies scientifiques, mais
de n'avoir cessé de rechercher des méthodes nouvelles à mettre au ser'vice
du groupe .synq)allii(iue de naturalistes avec lequel il frayait.
Frère d'un géologue, après s'être fait un jeu de radiographiei-, avec une
gi-ande tinesse de détails, des coquilles fossiles aussi bien que les vivantes,
il affronta la difficulté, réputée insui'montable, de l'exanien) intérieur de
grosses pièces minérales, ammonites, échinides de grande taille, tels que
les beaux Clypéastres de Vence; et ce fut un véritable événement que de
voir l'éminent échinologue qu'est ^I. J.-M. Lambert pouvoii' faire, sur une
simple épi-euve exécutée par M. Pici're Goby, l'anatomie détaillée d'un Clu-
peaster larianoittes .\gassiz (l).
Sans doute il fallut, pour c^-la, que i'endo.squelette fossili.sé se ti-ouvàt
intact et que la gangue gréseuse de petits grains quartzeux fût suffi-
samment homogène pour se laisser traverser comme verre au soleil.
Mais encoie fallait-il que l'opérateur sût trouver, parmi la gamme variée
des rayons émis par l'ampoule, ceux qui. susceptibles de traverser la silice
sableu.se, se laisseraient assez diffciencier par la carapace spathique pour
donner des ombres nettes, sous des épaisseurs variant depuis le tranchant
du pourtour jusqu'aux 20 ""/"" de hauteur à l'apex. Problème peu facile, appa-
remment. |)uis(pie maints spécialistes en renom, y ayant échoué, répan-
dirent le Iniiit (pie l'heureux i-ésullat de Al. Pierre Goby était tout exceptionnel.
dû seulement à l'excellence de l'échantillon essayé. Or, nous avons de nos
yeux vu la même excetlence de radiographie obtenue pour trois ou quatre
autres Clypéastres, de plus en plus épais, dont nous en reproduisons l'un
(pi. I, l) pour l'édilication des plus sceptiques. Evidemment, où il n'y a
rien, la radiographie peixl ses droits : mais ses réponses, même négatives,
|)eiivent encoi-e avoir leur intéi'êt, et il est in(lénial)le que l'ingéniosité de
M. Pierre Goliy a de beaucoup élargi les limites du champ d'interrogation.
Gelles-ci demeurent cependant subordonnées à la force de pénétration
réalisable expéi-imentalement pour les rayons investigateurs. Aussi est-ce
(tans une direction quasiment opposée, que M. Pierre Goby a encore mani-
festé son ingéniosité novatrice en s'attaqiiant aux très petits objets qui,
par leur exlième perméabilité aux rayons X, semblaient a prinri ne devoir
donner jamais sur- la |>laque photogia|)liique que d'inutilisables taches
noires. Ne pourrait-on, en atténuant le plus possible la force de pénétra-
tion de ces rayon.s, et en la |u-oportionnant, en toutes circonstances, à
l'obstacle offert, c'e-st-à-dire en la choisissant juste assez supérieure à celle
de la lumière blanche pour traverser les premiers écrans mais ncm les
autres, arriver à obtenir des plus petits objets des radiotypes directs suffi-
samment détaillés pour donner, par pi'ojection ou par examen microscopique,
(1) Etude SUT les Echinides de la Mollasse dî Vencc, .\t\na\cs Soc. L., ist. et A. des .\lpi;s-
Marit., t. XX, p. 1-64, If pi.; v. p. 57-61 et pi. X.
KKIII.I.K DES JEl'NKS N ATI K M.ISTES
i'i" ANNÉE. IM. I.
SUl'I'LÉMKNT AU N" 51S
lir Mars lUl'i.
Radiographies de Wl. Pierre GOBY
fiG. 1. — RniliograpUie direcle d'un Clijpcnstcr aUecoslatus Michelin,
çle la moUaise do \cncc ;A.-.M. .
FiG. i. — Coléoptères secs du Brésil, radioyi-apliiés au.\ rayons X ullra-iuous.
l'EUILLE DES JEUNES N ATIU U.ISTES
iV ANNÉE. — l'I. Il
Supplément au N» 51s
ur Mais 191'i.
Agrandissements microradiographiqiics de M. Pierre GOBY
l'"iG. 1. — Atîrandissemenl à I'.) iliaiurtrvs de la inlci'divuliogriiphie dus pMUes antêrioiire et
postérieure d'un Srjis; Iriihirlulus. des environs de Grassi' (Saint-(.;liristophe,
propi'iélé d'Aiidon .
iMG. 2. — Agrandissement à ^(3/1 de la niicroradiograpliic, obtenue ave.' unr i|iialile spi'i-iali/
de rayons X ultra-mous, de rexLréniité de l'antenne saueiir du |iapilluii pliuto-
grapliio à droite en grandeur natureUe.
Img. 3. — Photùgraphic, en grandeur naturelle, d'un lleniklarlijlus icniinilalui de Grasse,
FKni.I.K DES JKIMCS NATl liAI.ISÏES
'i4t ANNÉK. — m. 111.
Sri'iM.ÉMK.sr AU N» RIS
l'i- .\hirs l'.il'i.
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A» ^ ' j^j^^^MD^y
■V.--' '
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Uirechs.i
Agrandissements microradiographiques
de M. Pierre fiOBY
!■ 11,. I. .\t.'|-aiuli,ssriiiriil ;i l."i, I ilr lil
iiiicTiiradio^i-apliie clii lar.se du ('H'ckn
a.liill.' (Ir la liu'Niv :i.
i
i f /
Î7/
r/t^- ']'h
Fin. .i. — \li(i(piadin;.na])liio. et son af.'ranrti.ssempiil, de )iatle aiiliTieun? droite
de jeune l.arcila mumlis.
KEl'ILLE DES JEUNES N ATIK MISTE.S
IV" A.N.NEK. - - l'I. I V ,
Sri'l'LÉMENT At) \o 518
!■'■ .M;ms lUI'i.
Agrandissements microradiographiques de M. Pierre QOBY
1\G. 1.
{Clichés do " rmarhau "). — Agrandissements à 20/1 do inicroi-ndingi-aptiics do rui-;iii]inirori
[OrbilolUes, Nodosnrhi, olo.l.
FlG. 3.
^>(@
iMU. i. — Microradiograpliie et son agraii- Fn;. ô. — Agrandissemenl à -20/1 d'une autre
dissoincnt à 15 diamètros de loraniiui- microradiograpliie des fossiles microsco-
fèros et gastropodes microscopiques. piques de la flg. i.
I"iG. lî. — Agrandissement à 20 diamètres d'une petilc parlie de la microradiograiiliic l/l
d'une portion de feuille absolument opaque à la lumière ordinaire.
\y \. (UKiiiniii). - Iji MiivnrddUuiKipliir (h- ]l. Pierre Gobij. 37
FIG. 1.
(les images très agfanilies, siisoeptil)los d'èti-e (■lii(li(^es avec la plus grande
facilité? Du coup rentreraient dans le domaine de la radidgraphie hms
ces objets qui « ti'ibutaii-es du microscope pai' leur petitesse, lui échappent
par leur o|)acité, à moins d'être sacrifiés au procédé des coupes, souvent
long et coûteux, tiuijonrs indirpct fj destructif (1) ».
(Il- c'est à (pini a réussi, au delà de toute espérance, la création d'un
appareil (fig. I) (jui pei-mel de n'utiliser, s'il le faut, rpie des i-ayons aussi
iikhis (]iie possible « uUra-inous », comme les
a[)pelle M. Pierre Goby, qui en règle la marche de
manière à fournir, dans la limite où le permettent
les reliefs de l'objet lui-même et le grain des
plaipics pholng!-aplii([ues, des <i microradiotypes »
assez ni'is \H\ur piaivoir doimer des « macroradio-
gi'amnies » considérablement agrandis. C'est ce
(pratlestenl les planches annexées à cet article,
montrant une petite partie des très intéressants
diicuments obtenus dans les branches les plus
divei-ses de l'Histoire naturelle.
Les lig. 1 à 5 de la pi. IV montrent, k des agian-
dissements de lii à 20 diamètres, l'intérieur de
jietits foraminifères et gastropodes, dont les micro-
radiogrammes 1/1 donnent la grandeur réelle et
d(}ut l'élude externe eiU été seule possible au microscope. De même pour les
dialdinées, pi. III, fig. (i.
(Juel est l'anatomiste cajtable de montrer avec la clarté et la ligueui' des
fig. 1, pi. II, et i, 5, pi. III, l'ostéologie minuscule révélée par la dissec-
tion purement optique des microradiogrammes 1/1 ?
La ph(iliigra|>liie ordinaire poui-rait-elle, après avoir donné les [)lus fins
détails de la nervure d'une aile de pa()illons (2), faire voir toute la structure
d'une petite extrémité d'anlenne, avec la netteté de la fig. 2, pi. H ? (3). Et
d'autres rayons que les rayons ultra-mous, tels que les manipule M. Pierre
fioby, eussent-ils fourni, d'insectes desséchés, des vues aussi finement
détaillées que celles de la pi. l, fig. 2 ?
Oci n'est plus, à projirenient pai-l<'i-, de la microradidgraphie, puisqu'on
se contente de la grandeui- nalui-elle. Mais c'est la mici'oradiograpliie encore
ipii a pu fournir à un botaniste, passé maître en phyllograpliie, la solution
d'un cas qui avait résisté à ses plus experles tentatives : des détails d'inner-
vation interne cachés dans l'épaisseur d'une feuille opaque à tous les rayons
photogéniques, mais dont d a suill de microradiogi'aphier la petite poi-tion
1/1 pour obtenir, de la minuscule fraction entourée d'un gros trait, le bel
agiandissement de la lig. 6, pi. IV. Même des tissus relativement transpa-
rents à la lumière, mais insuflisamment différenciés pour l'ien donner par la
photographie ordinaire, ont, à M. Pierre Goby, fourni des résultats notables-.
Nous ne voudrions pas faire d'indiscrétion, ni déllorer une publication
sensationnelle; mais nous ne pouvons nous relenii- de mrntiunnei' (]ue nous
avons vu des microradiophies d'embryons d'oiseaux polaires tout à fait sug-
gestives.
(1) Pierre Goby, Une application nouvelle des raijons X, la Mii'vorailinrirniiliie, C. H. de
l'Acad. des Sciences, t. 156. p. 080 i3 mars 1913).
(2) Pierre Goby, La Radiographie des insectes réalisée arec les rayons X ullra-moiis, Bul-
lelin des .Naturalistes de Xice et des .-\lp.-.\Iarit. (.Séance du 4 juillet 1912). — Applications
nouvelles de la Microradiographie à l'Entomologie, ibid., 21 janvier 1914.
1(3) Pierre Goby, La Microradiographie. Ses applications à l'analomie végétale, Bull. Soc.
Nalur. A.-.M., 5 juin 1913. — Bulî. Soc. fr. de Pliolographie (3), I\', 1913, p. 310.
38 ])'■ A. Cl Kiiiiviii). - /-(/ MidiiiiKiiugraphie de M. l'ierrc Coby.
Il n'est, on réalité, presciiie pas un domaine de la science qui ne puisse
liicr prolil de ces inéiliodes nouvelles d'ulilisalion des rayons X. Et (jui sait
nièuie s'il n'en sortira pas (iuel(|ue application iiidusti'ielle ? Jus(priei l'ingé-
nieux invonleui' s'est tenu ijra(-ieusenienl à la disposition des natui-alistes.
Ils ne uiaiiquci-oid pas de s'intéresser vivement aux résultats (djlcuus...
et d'rn iiré'parer d'autres.
U' Adiien CiIikuhaud, A. F. M.
LE " SITARIS SOLIERI " PECCHIOLl
Le 11 juin lllKI, aux en\irons de Maseara, dans uur l'olimie d'Antiioplioi'es
où niellaient cùle à C(jte deux espèces de petite taille, et assez voisines comme
asjiecl : Aiithuiilioia tolaris Pérez et -1. aUiigena I.ep., en recherchant des
Ilonna numplinïdcs Escal. que je venais de découvrir précisément dans cette
station, je trouvai deux pseudonymphes absolument identiques. Je crus pou-
voir alors les atfriljuer au Silarif nmralis Foerst (1). L'une d'elles effective-
ment donna un Silaris miiralis cf, le 21 septembre 1010 : mais de l'autre
sortit deux jours après, le 23 septembi-e, un Sitaris g ayant une livrée toute
différenie, dont les caractères correspondaient exactement à la description
de la femelle du Silaris Solicri Pecchioli (2). Je vérifiai au microscope que
mon sujet avait bien les crochets supérieurs des tarses garnis de dents sur
toute leur longueur, alors que le 5. muralis présente à peine une ou deux
dents au crochet supérieur presque entièrement lisse. Il s'agissait donc bien
d'un S. Snlirri et non d'un exemplaire immature ou aberrant du 5. miiralis.
Le Sitoris Solieri. est une espèce des régions méridionales de l'Europe ;
il a été pris dans le midi de la France, en Italie, en Grèce. Je ne crois pas
qu'il ait été jusqu'ici signalé en Algérie. Lucas ne le mentionne pas dans son
È.rplornlion. non plus que Fairmaire et Coquei'el dans leur Essai sur les
Coléoptères de Barbarie: le D'' Chobaut iVoyarjp chez 1rs Beui-Mz-ab), X. Thi-
riat {Faune cnlomol. du Sud de la Kabi/Ue], Kobelt et Von Heyden {Znsammen-
slclhmg dcr von IL W. Kobelt milgebrachten Cnleopteren), M. Pic {Excursion
cnlomol. dan<: la prov. d'Oran, 189rî) n'en parlent pas davantage. C'est du
reste le seul spécimen que j'en aie rencontré jusqu'à présent.
Ce sujet était fort vif, et au moment où je l'observais, — il était environ
quatre heures. — pourvoir s'il rejetterait son méconium, il s'envola vers une
fenêtre qui heureusement était fermée. Repris contre le rideau, il m'échappa
encore une fois quelques secondes après. Je le rattrapai, et devant ses tenta-
tives réitérées pour prendre son vol, je dus l'incarcérer. Cet insecte, d'autre
part, savait très bien faire le mort, en repliant sa tête et ses pattes.
Le soir, après souper, je mis auprès de cette femelle le Silaris muralis cf
éclos depuis 48 heures de la pseudouymplie trouvée le même jour dans la
même colonie. Ce mâle avait fécondé le jour de son éclosion une grosse
femelle de son espèce qui effectua sa ponte quelques heures après, preuve
(1) Pour tout ce qui concerne le Silaris muralis. voir J.-Fl. Fabre, Souvenirs cntomulogiqucs,
2" série. On pourra consulter au.ssi mon travail : Notes sur le Silaris muralis (RuU. de la
Soc. d'Hisl. nal. de VAlrique du Nord, 1010).
(2) Pecchioli, Description d'une nouvelle espèce de Sitaris, in .innales Soc. ent Fr., t. VIII
(1830), p. 527, pi. WIJI, n° II.
D' Auguste Cuos. — Lr " Sitaris Solieri " Pccchioli. 39
qu'il s'agissail bien d'uni .S. mi(ralis. Dès que les deux iiisertcs fiireul en
pi-ésenco, il y eul une teiilalivc; iraccoiipiPiuent, qui panil alloiiulro son but;
mais l'unidu sexuelle ne dur'a qu'un temps très court. I-e coït fui sans doute
iuconqilet, en tout cas inopérant, car celte femelle ne pondit pas. Le 24 sep-
lendtre je plaçai à rôté d'elle un autre mâle de Silari.s nuiralis qui ne parut
y prêter aucune atleidion. C'est donc la démonsti-ation de la différence des
lieux espèces.
Celte femelle mouiiit le 28 septembre, n'ayant \i''cu que cinq jmirs, alors
que l'exislence du S. muralis se prolonge pendaid un temps beaucoup plus
considérable, environ une quinzaine de joui-s, ainsi (pie je l'ai constaté. Gela
i-a|jproclie au contraire le S. Soiicri du S. /'w/'/pcv (Jury que je n'ai pu garder
vivant en captivité au delà de 4 ou o jours.
On ne sait pas giand'cliose des mœurs du Silaris Solieri. l'eccliioli, au mois
d'octobre 1833, pour la première fois, en captura deux exenq)laiies (mâle el
femelle) sur une tige de romar-in. Quelques années plus tard, en septembre
1838, il retrouva plusieurs sujets des deux sexes sur la même planle, à proxi-
nuté d'un mur, près de Pise, en conq)agnie du S. miiralix. » Dans l'espoir
I) de sui-prendre leui' accouplement, dit-il, je ramassai et gardai un certain
)' nond)i-e de jours plusieurs individus des deux espèces réunies dans un
» même lieu, mais ce fut inutilenumt; ne perdant pas cependant de vue ma
» plarde, je parvins à surprendre plusieurs accouplements, dans lesquels je
» reconnus avec une grande satisfaction que les deux espèces ne s'étaient pas
» mélangées. »
Comme Pecchioli, M. Félix Ancey (1) (alors au 13eausset, Van a trouvé
auprès de sa résidence le 6'. iioiicri en compagnie du S. muralis en septembre
et octobre (1909), sur des touffes de romarin. Dans une de ses lettres il me
[)récise que les Sitaris étaient bien vivants, mais qu'ils avaient dû s'accoupler
déjà, et erraient à l'aventure avant de trépasser, car ils étaient inuiuibiles et
ne se recherchaient pas. « Il y avail là, dit-il, les deux sexes de l'une et de
» l'autre espèce et il en a été capturé 8 ou Kl en tout; cela sur la lisière d'un
» bois de pins d'Alep, à l'exposition du midi. Dans cette localité je prends
» chaque printemps, dès le mois de mars, plusieurs espèces d'Anthophores. »
Cet insecte aime donc à se reposer sur les plajdes, particulièrement sur
les romarins. Notons en passant que cette Lal)iée pousse en assez grande
al)onila.nce i)rès du point où j'ai tlécouvert ma pseudonynqthe. Dr, je trouve
dans le Tniilé d'Enlo magie de Maurice Cii'ard (t. I, p. 628) l'indication sui-
vante au sujel du 6. SoUeri : i< Audouin rapporte avoir obsei-vé près de Pise
» ses œufs déposés sur des romaiùns, agglutinés entre eux et éclosant. »
Après ce (pic j'ai fait connaîlie de la poide du .S. ni[ipes Goit (2), cette obsei-
vation n'a pas trop lieu de nous surprendre, el la constatalion faite par
Pecchioli, non seulement de la pi'ésence du .S. Sulieri, mais encore de son
accouplement sur les romarins semble la corroborer. Je regretie de n'avoii'
pu consulter le travail original d'Audouin, oii est relaté ce fait inléressant, et
de n'avoir pu notamment vérifier si l'éclosion s'est produite en automne, et si
les larves ont élé étudiées et suffisamment cai-actérisées pour être assuré
qu'il n'a pu y avoir confusion. Si l'obserration d'Audouin est exacte, elle
semblerait in(jiquer que cet insecte a des UKX'urs fort sendjlables à celles du
S. rujiipes, tout au moins en ce qui concerne la ponte.
D'autre part j'ai reçu le 17 octobre 1910 en communication la pellicule de
la pseudonymphe d'où est sorti à Toulon, chez M. Félix Ancey, le 22 sep-
(1) Je renouvelle ici mes sincères remerciements à M. Fiilix Ancey pour les renseignements
et les précieu.\ matériaux qu'il a eu l'amabilité de me communiciuer.
(2) Voir mon travail sur le Sitaris nliprs Gory. in Fcnillc des Jciitics \ahimliales, 1013.
40 D' Aiigiisk' duos. — Le " Sitaris SoHeri " l'ecch'uili.
Icmbrc 1910, un Silaris Solicri. cf d'une cellule û'Anthaplumi (ulriUirsis Hruilé
(= pei'sonala Eiiclis.). Celle enveloppe était inlacle, sauf la déchirure obliga-
toire à l'extrémité céphalique, déchirure transversale avec une petite fente
dorsale. Elle était absolument idcriti(jue à celle du S. nuiroUs : l'enveloppe de-
là |iseudonyniphe loriniV' |iar la dépouille de la 2" larve a.vait disparu sui- celte
pièce (I); la pellicule |)scudnuympli;de ronde, de cuuleui- jujube, avail (tnze
millimètres de long sur cin(| de large, (lu y distinguait très nettement la
division en segments. Le masque ceplialique l'esté intact, la déchirure ayant
porté au-dessus, était ditlicilement descriptible, tant les vestiges des pièces
buccales et ajitcnnaires étaient seri-és, exactement semblables du reste à celui
du S. muiviis. ,|'al compté un stigmate mésolhoracitpie et huit stigmates
abdominaux, dont le dernier (le !>'), pt'H visible, ludimentaire, les autres très
gr-os, en relief. On apercevait par transparence des tils trachéens courant
d'un stigmate à l'autre. Sur les segments Ihoraciques, de chaque côté, trois
petits boutons représentaient les pattes vestigiaires. A l'extrémité postérieure,
on voyait par ti-ajisparciice à l'intérieur, une petite masse sombre qui ne
pouvait être formée que par les dépouilles tassées de la ?>" larve et de la
nymphe. Ce sujet, pi-ovenant d'une cellule d'une Anlhoiihore de grande taille,
a donné aussi une dépouille bien supérieure à celle de l'exemplaire que j'ai
obtenu, et qui s'était développé chez une petite espèce d'Antliophore.
En résumé, si l'on admet comme authentique l'obsenation d'Audouin, le
Sitaris Solieri aurait des nui'uis comparables à celles du S. ruiipes, en raison
de la ponte sur une plante, et une évolution analogue à celle du 5'. culletis
Mayet (2), pai- i-apport à l'époque du dévelo|)penienl de la larve, qui selon
toute probabilité aurait lieu en hiver; en effet, il n'est guère vraisemblable
que les œufs ou les larves qui en sortent, l'estent exposés aux intempéries
sans aucun abi-i pendant tout l'hiver-. Les Iriongulins, après leur éclosion,
doivent se Itxer aux Anthophoi-es qui visitent les romarins et se faire ainsi
véhiculer dans les cellules de ces hyméno|)tères, où ils subissent la série des
transformations ordinaires des Sitaris; la présence de leurs pseudonymphes
identiques à celles du 5. rnuralis dans les cellules des Ànlhnphora fulvilarslx
(Toulon) et .4. lalaiis (Mascara), nous indique sufFisamment leur genre de vie.
Qu'on me permette de notei' en passant la coïncidence de l'apparition de
deux .S'(7«r(.v Snlicri à 24 lieures d'int"rvalle sur les deux rives opposées de
la Méditeri-anée, l'un à Toulon le 22 septembre l!)l(), l'autre à Mascara le
23 septembre 11)10.
De quatre espèces de Sihtris dont les md'ui's sont connues, deux effectuent
donc leurs pontes sur les plantes (S. rul'tpc.'i, S. SoUeTj) ; les deux autres
déposent leurs nnifs dans les galeries des Hyménoptères (S. murali.'i, S. col-
lelis). Mais les larves issues de ces diverses espèces se conqiortent bien diffé-
remment: les unes se développent aussitôt, soit pendant l'hiver (S. co//c/kv et
sans doute aussi S. Solieri), soit au contraire en été {S. ruppes) ; les autres
{S. miiralis) présentent ce phénomène remarquable, qu'écloses à la fin de
l'automne, elles sommeillent pendant six mois sans prendre aucune nourri-
ture, attendant pour se développer la venue du printemps. Cela nous rnonti'e
combien les nururs peuvent varier d'une espèce à l'autre, dans les genres les
plus homogènes: cela nous apprend également le danger qu'il peut y avoir à
généraliser trop vite quand m est sur le terrain de la biologie.
Mascara. D' Auguste Gros.
(1) Elle existait sur ma p,seuclonymphe.
(2) Valéry Maycl, Mœui-s et imHamorphoses du Sitaris colletis. Annales Soc. ent. France,
5« série (1875).
.1. Lacroix. — Conlnbuiion à l'étude des Névrnplères de France. 41
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE
(Fin).
M
Famille des Psocides.
Li's l's(ii'iilr\ sdiil (le ti'ès petits Névroptères liniiitiiiit griiri-;ili'iii('iit 1(3
feuillage lies arlires et tirlmsles. Qiiel(|iies esp(?ccs vivent dans nos maisons :
dans ies livees, les vieux papieis et suit(tut les collections de plantes et
d'insectes (lu'elles semblent alTcetidunec et dans les(|uellcs elles peuvent
commetli-e d'assez S('Mieu\ dégâts.
('/est un groupe tiès intéressaid suc leipid nous ne saucions trop insistec.
Nous denieui'ons convaincu, en effel. (pie la taune n(''Vcopl('iiiiue de France
doit (Mre riche en Psocides. Jus(prà maintenant nos reclieiclies, sur leur
compte, n'ont poi-té que sur deu.£ déparlements (Deux-Sèvres et Charente-
iniï'ripure) et, du mois de juillet 1912 en novembre 1913, nous avons pu di'^jà
lr(iuv(M- riiujl-chii; es|)(''ces actuellement classées. Ce nombre peut semblei-,
au premier abord, |>eu élev(': mais (pi'on se souvienne (juc. poui' ces besliole.s,
nous avons di"i compter seulement sur nous et n'avons pu e.vpldrer. dans le
laps de temps indiqué plus haut, que qiiehiiies points de deux départements:
si. à cela, on ajoute que nous n'avons bien certainement pas tout pris dans
cette zone i^sti-einle, on conviendra alors que le nombre 25 est d(^jà respec-
table.
Nous voudrions recommander à nos collègues la capture de ces petits
Névi-optèi'es. Sans doute nous nous efforcerons, par nous-mème, de les
chasser sur divers points de notre territoire, mais quelques régions pour-
raient n'être jamais visitées par nous et demeurer aloi's inexplorées à ce
point de vue.
Nous i-econnaissons volontiers (pu' la recherche des Psocides u'intéi-esse
réellement que celui qui s'occupe des Névroptères, mais (pielques entomolo-
gistes peuvent, sans un grand etfort, recueillir ces insectes : il y a ceux qui
collectionnent tous les groupes et aussi les coléopléristes et les orlliopté-
ristes qui, pai' leurs modes de chasse, doivent, bien certainement, prendre
des Psocides. Les chasses au fauchoir et au |)a!aphiie icetle dernière surlout
pendant l'aci'ièr'e-saison : septembre, octobr'C, novembi'e...) sont les [ilus eflr-
caces et peut-èti'e les seules à utiliser- pour' ces l»estioles. Nous dirons même
que l'emploi du fauchoir (il faut alors faucher pr*incii)alement dans le feuillage
des arbi'es et des ar-bustes) norrs semble donner les meilleiir-s r-ésultats. (ir,
si je ne m'abuse, nos colli>gues, les Coléopléii.^irs^ utilisent soirvent cet ins-
tiiimenl. Nous faisons donc aupr-ès d'eux un appel chaleirr-eux.
l'ouï- rrn uMI non exer-cé les Psocides peuvent quelquefois être confomlus
avec certains Hémiptères : les ailes ont, en effet, quelques lointaines aflinités;
ruais on arrive très vite et sans peine à les différencier, même à VivW nu.
En tout cas un simple et rapide examen de l'appareil buccal, à la loupe,
sulïil à fair-e la séparation. Les Psocides ont (praire ailes, ruais (piehpies
femelles sont aptères ou possèdent des ailes rudimentaires.
Psocus LONGicoRMS F. — Nous n'avous rencontré ce Psoque qu'une seule
fois (un seul exemplaire), à François (Deux-Sèvres), le 9 septembre 191.3.
De Selys Longchamps le dit commun en nelgi(pre.
P,socus NEiin.GSUS Steph. — Assez conrrumi dans notre r-égion : Forêt de
ÏHermUain, La Tranchée près l^iort ^Deux-Sèvr-es), au ruois d'août et d'oc-
tobre ; Saint-Martin-de-la-Coudre et hnizac (Charente-Inférieure), en juillet,
août et septembre.
Psocus MORio Latr. — Nous rapportons à cette espèce un iudixidii pris
4-2 J. Lacuoix. — Contnl)anon à Vclude des ^évroptères de Fiance.
pi-ès Mort le 8 septiMiibio l'J12. Ses ailes sont entièrement enfumées et la
nei-vulation n'est iiulleiueut bordée de brun.
Psocus SEXPUN'CTATUS L. — Nous l'avons capturé dans le Marais d'Amure
(Deux-Sévres), le 23 seplembre 1913, h Châlclaillon et à Hnyan fCharenle-
Inférieure), au iiiuis de juillet.
P.socts QiVDiiniACi'i.ATi's Latr. — Plusieurs exemplaires à ^^ort et environs
(Deux-Sèvres), en août et octobre, et à Junzac iCluirente-lnféiicure), en
juillet. Millet, dans sa faune du Maine-et-Loire, cite cette espèce comme
appartenant à cette région.
Ami'HI(;kiu)NT1a hifasclviv Lali'. — Murl et environs (3 exemplaires), en
août et octobre. Citée par Milhi du iMaine-et-Loire.
Ste.xoi'Socls iMMACiLATis Stepli. — Cette espèce, signalée comme com-
nunie en Belgique, l'est egalenieid, dans notre région. Nous l'avons prise sur
divers points des deux départements signalés, pendant les mois de juillet,
août, septembre et décembre. Il est foii probable qu'on doit trouver imma-
cuUitus en octobi'e et novembre.
Stexopsocis sTiGMATici s Indi. — Nous avons fait connaissance avec cette
espèce pendant lujtie excursion à t^rançois ^Deux-Sèvres), le !) septembie
1913. Nous avons pu caplurei' également trois échantillons seulement dans le
Marais d'Amure (Deux-Sèvres), le 23 du même mois. Stigmaticus, à François,
nous a semblé beaucoup plus abondant auprès de la i-ivière et diminuait en
nondire li>iS(ju'on s'en éloignait pour aller sur les coteaux. M. Geliii ipii nous
accompagnait en a pris, lui aussi, plusieui-s individus.
L'espèce, dans cette localdé (François) et à cette époque était très com-
mune. Citée de Belgique par de Selys comme commune en juillet^ aoiit et
septembre, surtout sur les chênes et les châtaigniers. Nous l'avons prise à
François, surtout sur les vergues et les saules qui poussent auprès de la
rivière.
Comme Stenopsucus imtnmuhitus Steph.. slifiiiinlicus présente des ano-
malies assez fréqueides dans le système de nervulalioii: elles sei'oid étudiées
dans un article spécial.
CuAPliOPSocrs CRUCiATis L. — Très jolie espèce qui ne se fait pas remar-
quer par sa l'areté. Elle pullule, au moins dans notie région. On la trouve
paitoul : dans tous les terrains, les lieux secs, les marais, les jardins, les
bois, les forêts et sur toutes les essences qui poussent dans notre zone, y
compris les pins, sapins el les châtaigniers. De plus nous possédons des
exemplaires de tous les mois de l'année, janvier excepté, mais nous demeu-
rons convaincu que celte petite lacune doit être facile h combler.
Un pourrait croiie (jue les individus des mois de novembre, décembre et
févi-ier sont plus ou moins engourdis, inactifs par conséquent et immobiles
dans quelques feuilles sèches enioulées ou dans les arbi'es verts. Il n'en est
rien : Graphopsocus crucialus est toujoui's active et son activité ne se borne
pas seulement à courii', voler et se nouriir; elle s'accouple, pond, éclôt, passe
de l'état de nymphe à celui d'imago, el d'inunature tout d'abord devient déli-
nitivemenl adulte.
A l'appui de ce que nous venons de dire, nous rapporterons un seul fait
(nous ne donnerons pas l'observation dans son entier pour ne pas empiéter
sur des travaux futurs) : le 24 décembre 1912 nous recueillions un assez
grand nombre d'exemplaires de cette espèce ; parmi eux se trouvaient
quelques femelles à l'abdomen gonllé. Une de celles-ci fut introduite seule
dans un tube de verre. Elle nous donna une ponte (12 œufs) que nous conser-
vâmes. L'éclosion commença le 30 janvier 1913 pour se terminer comp>lète-
ment le l" février de la même année. Notons que ces œufs furent laissés
toujours dehors et exposés au nord.
J. Lacroix. — Contrilnilion à l'élude des Névroptères de France. 43
Enlin nous dirons que s'il n'est pas luujoui-s possible de constater, en plein
mois de décemt)re, la ponte de crucialux (ce qui est, à noire sens, un signe
d'activité réelle) et l'éclosion à la fin de janvier, il est plus facile de caijluier
des larves à tous les degrés de dévelo|)pement, d'assister au déploiement des
ailes, c'est-à-dire au |)assage de la nymphe, toujours active, à l'insecte parfait
d'abord inunature, aux nuances très pâles, aux ailes absolument incolores
(fait intéi'essanl à signaler chez cet insecte assez orné) et di' voir peu à jieu
apparaître les taches.
l'KUii'Socus suopuPiLLATHS M'. L'. — Nous possédoHS seulement trois
exemplaires de cette espèce très ornée pris à liessvie.s, dans la Fcrèl de Chizé
(Deux-Sèvres) et à Sainl-.\larUn-de-la-Coudre (Charente-Inféi'ii'uir), en juin,
août et novembre.
l'EiuPSOcus ALBOGUTI'ATUS Dal. — Ti'ois échantillons capturés à Saittte-
Pezenne (Deux-Sèvres), à Jonzac et à Samt-Martin-de-la-Coudre (Cliarente-
Inférieure), en juin, juillet et novembre. Notre collègue iM. Gelin a pi'is un
exemplaire à FmnçiAs (Deux-Sèvres), le 20 septembre 1913.
Pekipsocus PH.EOPTEiiLS Stepli. — Cet insecte est cité comme rare en
Delgique par notre éminent maître le /?. I'. Longinos Navas. Nous l'avons
trouvé abondant dans la zone indiquée plus haut : environs de Ninrt, dans la
Forèl de Chizé (Deu.x-Sèvres), à Chdleladlon, à Jonzac et à Sainl-Maiiiii-de-
la-Coudie (Gharente-lnféiieure) pendant les mois de juin, juillet, août, sep-
lend)ie, octobre et novembre.
EcTopsoci'S LTMBATUS Navas. — Cette espèce a été décrite pour la première
fois par le R. P. Loiginos Navas en 1908 (1). Nous trouvons abondaniiiient
limbalus dans notice région, sui- toutes les essences et dans tous les milieux.
Nous l'avons prise jus^pi'à maintenant pendant les mois de février, mars,
juin, juillet, aoiil, seplembie, octobre et novembre. Pendant tout ce temps
elle est ti-ès active et on rencontre des individus immatures et des larves à
tous les degrés de développement.
Limbalus est aussi aijondant que cruciulus et nous nous souvenons en avoir
fait tomber, en plein mois de novembre 1912, des milliers dans notre para-
pluie, à Sainte-Pezenne près Niorl.
Pteiîodela PEDicuLARLv L. — Petite espèce que l'on trouve sur les arbres
et jus([ue dans les maisons. Nous l'avons capturée à Niorl et environs, dajis la
l-'orèl de Chizé, le Marais d'Amure (Deux-Sèvies) et à Sainl-Marlin-de-lu-
Coudre (Charente-Inféiieure), en août, septembre et octobre.
C.iîCiLius FUSCOPTEP.iJS Latr. — Nous avons rencontré ce beau Psocide
dans le Marais d'Amure, à Sainle-Pezenne, dans les Forêts de Chizé et de
ïllermilain (Deux-Sèvres) et, en très peu d'exemplaires, à Sainl-Martiu-dr-
la-Coudre (Charente-Inférieure), en juillet, aoilt, septembre et octobre.
C/ECiLius FLAViDUS Curt. — Espècc très commune et répandue. Nous
l'avions déjà signalée dans notre première liste. Nous l'avons trouvée pendant
les mois de mai, juin, juillet, aoiiî, septembre, octobre et novembre. Flaridus
est sujet à de fréquentes anomalies dans le système de nei-vulalion.
C.'EciLius BuRMEiSTEUi Br-au. — Espèce peu commune. Deux exemplaires
que nous avons capturés daJis la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres) et à Royan
(Charente-Inférieure) en juillet et septembre.
C.ECiLiL's OBSOLETLs St. — Nous trouvons abondamment cet insecte : Niort
et ses environs, Forêts de Chizé et de VUermitai)! (Deux-Sèvres), Rnyaii, Sainl-
Marlin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), en avril, mai, juin, juillet, aoîit,
septembre, octobre, novembre et décembre.
(1) R. P. Longinos Navas. — Neiuropteros nuevos de la fauna Iberica. In Aclas y Meinorias
del Primer Congreso de Naturalistas Espanoles celebrado en Zararjoza, 1908.
\\ J. I.ACliiilX. - - ('niilribiiliii)i ù rrhidc des \érr(ii)lrri'S de l-'iutncc.
TRir.nopsncrs iiihtki.i.i s M. L'. — Espèce cgalcmeiil rnmiiuiiio dans la
zone sus-iiuliiiiiée. Nous l'avons prise à Niort., en abondance, cl dans les envi-
rons, dans la FonH de l'ilermilaiit, le Marais d'Amure (Deux-Sèvres), à Sainl-
Marlin-dc-la-Cnudrc et à nnijav (Charente-lnféi'ienrel pendant les mois de
juin, juillet, août, septembre, novend)i-e et décenibiv.
MKSorsocus impunctatis Midi. — Ti-ois excmplaiies pris en juii\ à .\/n;7
et dans la Fore/ de illcrmilaiii (Deux -Sèvres).
Elipsocus HYALiNdS Slepli. — Peu d'échanlilhms pi-is à Sa'ndc-l'ezcnnc et
dans la Forât do Chté 'Deux-Sèvres), en mai et en août.
Ki.ipsocus AiUETi'.s Kolbe. — Pris par nous à Samle-Pezcimc, h Ressines,
dans les Forêts de Chizc et de Vlli'innltiiii (Deux-Sèvres) el à (lidlrhidlon
(Cliarente-lnféiieure), en avril, mai et juillet.
PiiiLOTARSUS FLAVICEPS St. — Nous avons pu caplui'er quelques exemplaires
de cette belle espèce à Mort et ses environs, à François (Deux-Sèvres), pen-
dant les mois de juin, septembre et octobi-e.
Atropos PiLSATORiA L. — Tous Ics Entomologistes ont bien certainement
fait connaissance avec ce Psocidc aux ailes abortives que l'on voit très souvent
courir dans la i-ainure des étaloirs et dévorer à belles mandUndcs les insectes
qui s'y dessèchent. C'est un habitué de nos maisons où elle vil toute l'année
recherchant encore les livi'es et les vieux papiers.
Lepinotus iNouiLiMS lievd. — '\'ient s'ajouter à pulsaloriu dans les collec-
tions de plantes, les livres, les papiers el sui-nos étaloirs. Sensiblement moins
abondant que celle-ci.
M. G. Endorleiii a liés bien leprésenté ces deux espèces dans de belles
planches coloriées (1).
f) Famille des Panorpides.
liiTTAt.LS IIacexi Itcau. — Cette espèce a été décrite pour la première fois,
en 1860, par Brauer (2). Elle avait été alors trouvée près de Sluckerau (vallée
du Danube), en l!asse-.\ulriche. Elle semble rare et a été peu signalée jusqu'à
maintenant. De Setijs Longeluur.ps (:]) dit qu'un cxeniplairi' de ectte rare
espèce a été piis le II) juUlel 1SSI sur le bord du canal près de lliiuciinères,
aux environs de ta station de Tubize i]îelgi(|ue).
D'autre part M. Poujade signale, en Î878, dans le Bulletin de la Société
entomologique de Fiance, page cxix, la cajilure de Hageni en Fi-ance : " 3" Je
signalerai encore, dit-il, le Biltacus Hageni Brauer déconrert en Autrirlie en
1S()(K gui' M. .1/'. Lachian n'a pDiiuis pu pretuire en France, et dont mon père
m'a rapporté Iruis i)idiridus de Saint-Clouil il y a quelques années >, (4).
Enfin nous-mème avons été assez heureux pour trouver Biltacus Hageni
Hrau. à Boijan (Charente-Inférieure) le 14 juillet 1913.
Panorpa communis L., var. aperta Lacr. — Trouvée jusqu'à miimlcnanl
dans les déparlements de Seine-lnférieure et du Cedrados. Nous l'avons
décrite dans la lleiue Insecla (o). Depuis, dans un autre article (qui doit
paraître dans Inseeta), n'ayant encore pas vu le jour au moment où nous
écrivons ces lignes, nous y revenons pour la définir plus complètement.
(1) D'' GûNTHER Endehi.ein. — Morpliologle, Systeinatîk und Biologie der Mropiden und
Troclidcn, IDUl.
(2) FniEDnicH Brauer. — Biltacus Hageni, eine neue eurojMische Art, besclirieben und mit
den vei-wanciten Arten verglichen. In Zool. Bot. GeseUschaft, X, 1860.
(3) De Séi.ys Longch.'VMPS. — Lor. cit.
(4) Ne possédant pas le Catalogue de Sélys Lo\gchamps, nous nous sommes adressé à
notre collègue, M. Bolrgoi;i.\, bibliothécaire de la Société Entomologiste de France, pour
avoir ces renseignements. Nous nous faisons un devoir de dire que c'est avec une extrême
complaisance et très rapidement qu'il nous a donné entière .satisfaction. Qu'il nous soit
permis de lui expi-imer publiquement notre gratitude.
(5) J. Lacroix. — Etudes Entomologiques. Panorpa Communis L. et Germanica L. de la
faune française. Variation dans les taches des ailes. In Insecla, mars 1913.
J. Lacroix. — Contribution à l'élude des Nérroptères de France. 45
Var. CouLOMi Laci'. — Ti-duvrc m Sciiic-Iiitriiciiro et dans le Calvados et
décrite avec aperia.
Var. SECRETA Lacr. — Inédite au niunienl où nous écrivons cet ailicli'. Kiie
a été trouvée dans la région de l'Ouest de la Franco et dans le département
de la Marne.
l'ANOUi'A (lEUMAMCA L., vàr. SECRETA Lacr. — Trouvée i)iir nous dans la
Forêt de l'Hermilmn (Deux-Sèvres). Nous l'avons décrite dans Inaecta en mars
1913.
Panorpa cognata Raml). — Celte espèce peu abondante a été trouvée, par
notre collègue M. Ge/i'n, dans une excur-sion (|u'il fit le 16 août l!)t3 à Verzij
'(Marne) » dans un bois dominant un contrrjort de. la montagne de Reims
(environ SOO mètres d'aUdude) ».
B. — SOUS-ORDRE DES TRTCHOPTÈRES
1. — Section des Inéquipalpes.
a) Famille des Limnophilides.
MicKoi'TEH.NA SEQiAX M'. L'. — Signalée, comme ayant été capturée par
M. Revelière, à Mindin (Loire-Inférieure) par le ft. P. Longinos Naras (1).
2. — Section des Equipalpes.
a) Famille des Ryacophilides.
Ryacopiiila fasciata Hagen. — Nous avons pris cette espèce dans la Forât
de l'IIennUain les 3 et 10 juin 1913.
Niort. J. Lacroix.
CONTRIBUTION A L'ÉTDDE DE LA FLORE NEHCHATELOISE
COl]P=D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse)
(Suite).
CHAPITRE II. — ÉVOLUTION
§ 1"'. — Epoque tertiaire (■? ).
Les plantes neuchàteloises dont l'origine est la plus ancienne sont des
restes de l'époque tertiaire. Dans ces temps-là, la flore ressemblait h celle
de la zone sublropicalo actuelle.
D'après M. Spinner (loc. cit.), le Locle possédait 140 espèces végétales,
dont 104 plantes ligneuses telles que : Ijturus princeps, Acer trilobaluni,
A. decipiens.
L'Ol'Jiiiigien recèle environ 3.000 phanérogames, dont beaucoup de végé-
taux ligneux à feuilles persistantes. Il y avait, à cette époque, de l'eau douce
ainsi que le révèle la présence du Cliara Jaccardi Heei-. Les plantes des boi'ds
marécageux sont des typlias, des roseaux, une prêle et le Sabal Zieglcsi.
S. Aubert (loc. cit., p. 542) fait dériver nos espèces suivantes de types
tertiaires d'origine boréale :
(1) R. P. LoNGixos Navas (S. J.). — Sur quelques Insectes Névroplères de Saint-Nazaire et
environs. In Annales de l'Association des Saluralistes de Levallois-Perret, 1911.
(2) Pour ce chapitre, nous utilisons trois travaux, desquels nous nous permettons d"extraire
ce qui nous semble le mieux résumer la (lue.stion : D' H. Christ, Flore de la Suisse et ses
oriçiines; D' H. Spinner, Evolution de la llore neuckûteloise: S. Aubert, Flore de la vallée de
Joùx.
46 U.-O. Frick. — ( onlribuliun à l'étude de la Flore neuchâleloise.
Conjlux avcllaiia L. (provieiil de C. Mac-Quairi Foib.).
Vibui)tum laidanu L. (piuvienl de V. \\ lujinijeii 11.).
Uedera Hélix L. (pi'ovienl de II. Mac-Clan H.).
llex aqaijulium L. (pruvient de /. Sluderi Lah.).
Fagus à:ylL'ulica L. (provient de /•'. deucalionis).
l'uinilus iivmula L. (piuvieul de /'. liichavdtiunu).
U. ileer (Aubeil, lue. cd.) il cousluté à UEningen la présence de végétaux
qui existent augourd liui chez nous sous des formes semblables; ainsi :
l'hrdfjindcs conuiiunis Tria, (provient do P. œningenaia).
l'utamuijclun puidlux L. (pi-u\ient de /'. yeidculala.^).
P. nalans L. (provient de P. Nurdemkiôîdii Heer).
Metiyantkes Infolhila L. (provient de M. urciica Heer) (1).
D'après U. Ileei' (in Huii. Soc. \audoise Se. .\al., 1, p. loi)), Plalanus
occidcidulis L. provient de /'. acerilitlui \\ illd. <iui, à l'époque tertiaire, hal)i-
tail l'Amérique du iNord.
*
* *
§ 2. -^ Epoque glaciaire.
Sans qu'on sache exactement pourquoi, le climat de l'époque tertiaire se
changea peu à peu en un climat arctique. La température s'abaissa et l'humi-
dité augmenta; ces deux causes lavorisèrent l'accroissement démesuré des
glaciei's, qui s'avancèrent jusque dans le Jura, traversant toute la plaine
suisse. En même temps s'avançaient vers le sud les glacieis du pôle ; et
bientôt ils fui'ent si près l'un de l'aulre (|u'une seule bande de 200 kilo-
mètres de lai-geur les sépara. Comme ces deux masses glaciaires poussaient
chacune devant elle la flore de leur contrée oi-iginelle, les végétaux qui les
formaient se mélangèrent et constituèrent l'élément arcto-alpin. Cette hypo-
thèse, qui me semble très plausible, explique fort bien la présence simul-
tanée de quelques espèces dans le .Nord et dans les Alpes. Après cette fusion
lloristique, le glacier helvétique, formé de ceux du Rhône et de l'Aar, couvrit
le Jura et s'éleva jusqu'à l'altitude maximale de 1.240 mètres (aux Aiguilles
de Haulmes, le Jui-a neuchàtelois étant sous la glace jusqu'à 1.000 mètres
environ) (L. du Pas(iuier). Après quatre glaciations, ils se retirèrent déhni-
livemenl, laissant dans nos contrées des plantes arclo -alpines en nombre
assez conséquent, dont les principales sont :
a) Espèces circu.mpolaires :
homtuni Mapelhis L., le long de la Reuse (2).
Arahis alpina L.
Viola palustris L., maiais des Ponts et de la Brévine.
V. bljlova L., bords du Doubs.
Parnaxsia palu.sliis L., sommet de la montagne de Boudry.
Dryas oclopetala L., du Reculet au Creux-du-Van.
Comarum palustre L., tourbières.
Epilobium alsina.'foliuni Vill., n'arrive pas jusqu'au Creux-du-^ an; indiqué
par le D' Lerch au Chasseron.
Saxi/raga Hirodus L., Brévine, Ponts.
Vaccinium uliginosiim L., fond du Creux-du-Van; espèce remarquable comme
n'ayant pas de parents dans la flore alpine ou méditerranéenne, étant
donc une véritable espèce circumpolaire (Aub., loc. cit., p. 510).
(1) Toutes les plantes qui constituent ces deux listes existent dans le Jura neuchàtelois.
(2) Localités d'après Godet, Flore du Jura; ces espèces étant, sauf quelques-unes, assez
répandues, les endroits indiqués ne sont que des exemples.
R.-O. Frick. — Conlnbution à ('(^lude de la Flore nmchâteloise. 47
Arclostaphylos Uva Vrsi (L.) Spieiig., Toiiiiie, Creux-du-Van (Lesqueveux),
Cressier (Jmiod).
Empetrum niçirum L., fdml du Ciciix-dii-Van, marais de la Vraconne: espèce
h orifîini' nirfiquo cerl.'iine (Aiib., lac. cit., p. r)13).
Bofnln nana L., Innrhières de la Brévine et des Ponfs: origine : sans doute
airtique ancienne (Aiib., loc. cit., p. ")i3).
b) Espèces alpines :
^axifrafia Airnon .îacq., répondu dans loiit le Jura.
Srn-iia poroimis L.. Biévine, Eplatiucs. l'oniilerel. Lignières.
tliniU'iinim r(niinir}tln'i(îcs L., Chassei'al, Creux-du-Van, Chasseron.
l'iiur celle distiibution en >■ espèces circumpolaires » et « espèces dont le
maximum de dispersion est situé dans les Alpes et ne louche à la zone arc-
tique que par un petit nombre de points » et la discussion de cette classifi-
cation, voir S. Aubi rt. Flore de la Vallée de Joiix. p. riOG-olT.
§ 3. — Epoque xérothermique.
A l'époque glaciaire succéda une période xérothermique, à climat plus
chaud qu'achielleinent, qui permit l'établissement, dans nos régions juras-
siennes, d'un contingent de végétaux des bords de la Méditerranée, contin-
gent qui pénétra en Suisse par la vallée du Rhône et suivit le pied du Jura,
dont il réussit à gravir le versant sud.
Par la voie rhodanienne sont ari-ivées dans le Jura neuchàlelois les plantes
sui\anles, foi'maid Vélémenl montagnard médilerranéen :
Kriishmim. nchroleucum D. C, Creux-du-Van. Chasserai.
Dianlhus sylrestris Wulf, Creux-du-Van, environs de Neuchàtel.
!^apo)wria orymnïdes L.. répandu dans le Jura méridional jusqu'à Soleure.
Ujipericum Fticheri Will., Chasseron, Brévine.
.Iccr opuUfdliam Vill, gorgps de l'Areuse, roche de l'Ermitage, bois de l'Hô-
pital (Neuchàtel).
AnlhiiUis- montana L., Creu.x-du-Van.
Hellpltorus (octidns L., commune, surloul au-dessus de Neuchàtel.
Le D' II. Christ a observé au sein de cette flore méditerranéenne un
élément palénafrieain. beaucoup plus ancien: de ce groupe de plantes sont
arrivées chez nous :
Ihi.nis semperrircns l... fréquent dans le bois de l'Hôpital.
Pnijigala chanuehu.rus L., entre Bochefort et Brot (God.).
Taavis co)nnuini.s L., Creux-du-Van (A. Dubois).
Inipaliens nnli lanière L., gorges du Seyon, château de Valangin, bords du
Doubs.
hnila conyza D. C, commune.
*
* *
§ 4. — Transformations modernes.
Chaque jour, une flore perd son aspect primitif grâce à des causes mul-
tiples dont les pi-incipales sont les inventions nouvelles de modes de loco-
motion. Nous commencerons ce paragraphe par une cause particulière h la
région et nous le terminerons par les causes communes à tous les pays civi-
lisés : chemins de fer, acclimatations, immigrations.
.4. — Correction des eaux du Jura (1). — Lorsqu'en 1879 on a procédé
à la correclion des eaux du Jura — c'est-à-dire lorsqu'on a fait arriver l'Aar
(11 La plupart des noies de ce paragraphe soni extraites d'un article de F. Tripet sur ce
sujet dans le Rameau de Sapin, 1885.
•iS R.-O. Fiuc.K. — ('onlributinn à l'iHudc de la Flore neuchdlclnise.
dans le lac do HiiMinc et lorsqu'on a régularisé sa sortie — le niveau des
lacs de Xeucliàlel, liiennc et Moral s'est abaissé de près de i mètres. \ la
suite de celte modification, de vastes territoires fuient mis à découxcrl, dont
la végétation s'empara.
.hisquici, celle lloie lillorale n'a pas élé encoi'e étudiée en détail; c'est un
travail très inléressanl mais très compliqué, vu i]u'on se trouve en présence
d'une flore i-iche.
La plupart des espèces (pi'on a (d)servées sur- le liltoral du lac de Neu-
cliàtel ont élé amenées par le i-écent canal de r,\ai-. Citons en particuliei' :
Myriraria gcrmanka Desv., qui descend avec les cours d'eau : par le Rhin
jusqu'ù lîàle, par l'Aar jusqu'à Soleure: se l'encontre cà et là, de la
pointe de Piéfargier aux environs de Bevaix.
Ilippaplicii' rhdiiinnidi'S. au pied des falaises de Marin.
bmla Vulllaidil \i\\, entre Saint-Biaise et Préfai'gier (H. Liisclier).
Si la correction des eaux du Jura nous a apporté quelques nouvelles
espèces, en revanche elle en a fail disparaître quelques autres, et une demi-
douzaine d'autres sonl aujourd'hui en voie de disparition et valent par cela
la peine d'être notées.
a) Espèces kntièrement ou presque entièrement disparues :
IhiHimla pahistris h., citée par Godet aux mai'ais d'Epagnier, du l^ont de
Thielle et du Landeron.
Sagittaria .sagitlrplolia L., pont de Thielle, fossés du Landeron.
Ilydrocharis morsus rumi' L., fossés du Landeron; près d'Yvonaud.
Acorus calamns L., bords de la Thielle (Curie) ; au-dessous de Montmirail
(D^ Anker).
Inida Ilelênium L., God. la signale comme disparue du canton.
b) Espèces en voie de disparition :
Alhma raiiuiieuldidcs L., près du pont de Thielle, au bord du lac : à .\uver-
nier, Colombier, entre Chez-le-Bart et Saint-Aubin.
Leiicoïum a'stirum L., dans un pi'é humide entre le Landeron et le lac de
Bienne (God., Suppl. à la Flore dit Jurd).
Scirpus Rothii Hopp.. boi'ds de la Thielle, allées de Colombier.
Carex riparia Curt., marais de Thielle.
Poa seroUna Ehrh., environs de Thielle (P. Morthier).
*
B. — Migration par le chemin de fer (1). ■ — Ce sont des plantes aux graines
s'accrocliiinl facilement ipie les chemins de fer transportent le plus commu-
nément. Citons les i)iinripales :
Lepidiiim drnhn L., observée d'abord à Auvermer, puis à Neuchàlel.
IsaFts tinctoria L.. sui' les talus de chemin de fer de Neuchàtel à Saint-Ulaise;
apparue en 1622 au bord du Rhin, pour la première fois en Suisse.
Melilotus alba Desr., a suivi la voie ferrée de Bâle à Bienne et jusque dans
nos contrées.
Frrigrostis poaeo'ides P. B., voie ferrée à Cressier (B. Jacob, R(un. Sap.,
nov. 18!»6).
Bunias orientalis L., amené dans le val de Travers, entre Fleurier et Môtiers,
par le chemin de fer; c'est une visite de la Kabvlie (v. Andreae, Ram.
Sap., orl. lS!)i).
(!) D'après un article du mOine titre dans le namcau de Sapin, septembre 1877, et Flore
de la Suisse du D"' Ôlirist.
R.-O. FiucK. — CoiUributinn à l'élude de la Flore neuchdleloise. 49
C Plantes d'Amérique. — L'émitriiilioii de plantes américaines à tra-
vfM's rOréan esl plus iiilrirssaiitf' ciicoir ipic coHp pai' les cliomins do fer.
Espèces les plus reinacquablcs :
Œvothera bie)tnis L., iulroduite de \ irijinie à l'adoue, en Kil't (Lnine); dans
le jardin botanique de liàle en 101!» (U' Chiisl); boids du lac de Neu-
chûtel : de la Tliielle à Préfai-£;iei', Landeron. entre Colombier el Au-
vernier.
Erigernn canadimsi.s \.., oi-iginaire des Etats-Unis (Godet), inlr^duilc m ibo.3
dans le jardin botani(pic de Hlnis (\. de CandoUe). Se rminiilrc dans
tous les lieux cultives. • , i. i
Elodea caimdensls, venue Inul réceiiiinenl en lMnn|.)e, 1842 ([>"' Chi-ist). 1 (irl
de Neuchàtel.
AshT sidifiinis W., oi-igina.ii-e des Klats-Unis (Godet): boi'ds du lac. eidre
N'euciiàlel i'[ Saint-Hlaise.
Uiiiiulus liitciis L., la plus intéressante de cette catégorie; originaue du Nurd
de l'Amérique; signalée dans le canton de Neuchàtel : à Saiul-lilaise,
en 18G0 environ (F. Tripet, Rameau de Sapin, novembre 18'.)1)): en 1872,
on en a récolté à .Neuchàtel même, el en 1889, à Concise.
Neuchàtel R--0- FRI^K-
5, Mail, Neucliàle! (Suisse).
LA suivre)
-<-
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Lépidoptères nouveaux pour la Loire-Inférieure. — Voici une liste de quelques
Lépidoptères recueillis en Loire-Inférieure, qui ne sont pas mentionnés dans le
C'tttaloi/u-e. des Lépidoptères de la Loire-Inférieure, de Samuel Bonjour, publie
en 1897 dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest :
Lycœna arqns. — Saint-André-des-Eaux, près Saint-Nazaire, A. C, sur les
bruyères, en septembre, les Q Q R. — Blain, en juin. —Forêt du Gâvre (lande
de Mespras), T. C, en août. , ,
Epinephele tif/ioinis, ab. semi-nlha. — Un exemplaire de E. fif/io/iiis, capture a
Saint-Nazaire, par M. Du Mouza, a l'extrémité des quatre ailes envahie par
une tache laiteuse. , .
Syrirhttis malrœ = alveohis. — Blain, bords du canal, fin avril, mai, A. C. —
Trouvé également sur les bords du Blavet, dans la forêt de Quenecan (limite
du Morbihan et des Côtes-du-Nord). — Cité de la Chapelle-sur-Erdre (Loire-
Inférieure), dans le Catalogue de Dehermann-Roy.
Smerinthus populi. — Saint-Nazaire, le Pouliguen, Saint-Brévin, etc., A. C, mai
et plus rarement en août ; T. C. il y a quelques années, a beaucoup diminué. —
Cité par Dehermann-Roy comme A. C.
Mamestra albicolon. — Saint-Nazaire, très localisé : dunes près du Casino, A. C,
mi-mai, juin.
Catephya alchymista. — Saint-Nazaire, un ex. fin juin. — La Bernerie, en août
(Pionneau). — Cité par Dehermann-Roy, de la Chapelle-sur-Erdre.
Coryria temerata. — Forêt du Gâvre, à la Maillardais, fin mai. — Blain (La
Groulais), juin.
Corycia bi-maculata. — Blain, 11 juin, un ex.
Macaria notafa. — Forêt du Gâvre, fin avril. — Blain, en août.
Fidonia limharia. — Un ex. dans la collection Bonjour, de Saint-Brévin, ll-iv-98.
— Cité par Dehermann-Roy comme C. à la Chapelle-sur-Erdre, en juillet.
Eubolia bi-punctaria. — Campbon, en août, A. C. (sur les terrains calcaires). —
Cité par Dehermann-Roy d'Ancenis.
Pnchnobia riibricosa F. — Saint-Nazaire, sur les réverbères, trois ex., 26 février,
3 et 16 mars. — Cité dans le Catalogue Bonjour, mais un seul ex.
Ilimera pennaria. — Saint-Nazaire, Blain, Nantes, A. C, réverbères, boules
électriques, du 18 octobre au 20 novembre. — Cité par Bonjour comme T. R.
aux environs de Nantes.
Boarmia consonaria Hb. — Forêt du Gâvre, C. , 22 avril, commencement de mai. —
Cité par Bonjour comme T. R. (environs de Nantes).
50 Notes spécialos cl locales.
Thdlcra fiwbrialis Se. — Un exemplaire pris le 16 juillet, à Saint-Gildas-des-Bois.
— Cité par Bonjour, d'Ancenis, T. 11.
Gnophrin riihrirolii.i L. — Plusieurs chenilles prises à Blain sur les murs, un ex.
est éclos. — J"ai trouvé également un adulte dans la forêt de Quenecan (limite
du Morbihan et dos Côtes-du-Nord). — Cité par Bonjour, de Nantes et du
Bourg de-Batz, T. R. .. . , , ..^
Clicloiiia ririca = curinih. — Saint-Brévin, Saint-Nazaire, sur les réverbères,
16 et 21 mai, plusieurs ex. (E. Du Mouza). — Cité par Bonjour, comme T. R.
niarit/iaria rarpuphaijd Bkh. — Saint-Nazaire, avril, mai, juin et juillet, attiré
par la lumière des réverbères, mais A. R. ; les exemplaires sont foncés et appar-
tiennent peut-être à la \&r. rarpophild. — I). carpophaga et sa var. carpophiln
ne sont pas citées par Bonjour.
hiicœna {LampidesÇ) ha-tira L. — Paraît assez abondant certaines années, sur les
glycines, les pois, les haricots, les baguenaudiers {Cnliitca afhnrrsrmx), Blain,
Saint-Nazaire, Sainte-Marguerite. Nantes, du 15 août au 15 septembre. — J'ai
trouvé un Cf le 2 juin 1913, il provenait peut-être d'une chrysalide ayant
passé l'hiver.
Saint-Nazaire. Gabriel ReveliÎ'ee.
Eclosion ou émiqration d'Hémiptères. — Pour les Hémiptères, peu communs
cependant, il m'a été donné de eonstatf^r à .Saint-Geniès-de-Malgoirés, le 28 juillet
1913, une eclosion ou une émigration formidable.
La plume du maître vénéré J.-H Fabre donnerait un cachet incomparable de
grandeur à l'observation que ie vais maladroitement relater.
Dans un chemin creux, bordé de talus herbeux, je trouvais, à 3 heures de l'après-
midi, une infinité de petits Hémiptères non adultes grouillant, se dirigeant vers
l'Ouest; toute la largeur du chemin et une partie des talus étaient comme recou-
verts de ces insectes. En s'écartant du chemin dans les champs environnants, on
n'en rencontrait aucun. Je pus mesurer que, sur une longueur de 420 mètres, les
Hémiptères se dirigeaient vers l'Ouest; à partir de cette distance, sur une longueur
de 80 mètres, c'était vers l'Est que marchait la colonne; de 3 heures à 7 heures,
je pus assister à cette sorte d'exode inexplicable pour moi, et que j'observais pour
la première fois.
Les émigrants partaient-ils de l'endroit le plus large du chemin ( ?) où les talus
assez hauts sont ordinairement habités par des légions d'Orthoptères, très réduites
cette année. Vers la fin de la journée, la bande avait gagné du terrain, toujours
en longueur et sans s'égarer dans les champs à côté.
Comme la largeur de l'armée était bien de 3 mètres 60 en moyenne, que la
colonne avait plus de 500 mètres de longueur et qu'on pouvait compter au moins
quatre insectes par centimètre carré, c'est un chiffre fabuleux que représenterait
le total. Plus de 70 millions;
Oblisé de m'absenter le lendemain, j'ai su d'un ouvrier agricole, que j'avais
envoyé sur les lieux, que le 29 juillet au matin les Hémiptères étaient peu nom-
breux; le 30, ils avaient disparu entièrement, ainsi que j'ai pu m'en rendre compte.
Je tiens à la disposition de ceux des lecteurs de la FeviUr, désireux de connaître
le nom des jeunes Hémiptères, un tube plein d'alcool, où je conserve quelques uns
de ces insectes. Identification difficile, je crois, en raison du jeune âge des sujets.
Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert Hugues.
Les insectes dans le Gard en 1913. — L'année 1913 n'a pas été riche d'insectes
dans le Gard. Sans penser que cela puisse être bien utile aux naturalistes, je
m'en voudrais de ne pas signaler cette observation aux lecteurs de la Fcville,
heureux que je serais de savoir si d'autres chercheurs ont pu constater même
pénurie d'insectes, ou le contraire.
Les notes les plus insignifiantes peuvent avoir leur utilité alors qu'elles sont
groupées et étudiées par des naturalistes compétents. Rien ne doit être dédaigné
dans la recherche des phénomènes, des lois peut-être, qui régissent les conditions
biologiques nécessaires à la multiplication, plus ou moins grande, de telle ou
telle autre espèce d'animal. Pcuir la lutte contre les insectes nuisibles aux récoltes,
la connaissance de tous les phénomènes, permettant de pronostiquer à l'avance
l'abondance ou la pénurie des parasites à redouter, rendrait de grands services
à l'agriculture.
Par mes seules observations d'homme des champs, j'ai la conviction absolue
que la solution de ces problèmes est possible; les observateurs documentés, groupés
et bien outillés manquent seulement. Livrés à leurs seuls moyens, les efforts des
naturalistes seront impuissants. L'assistance pécuniaire de l'Etat, réunissant en
des laboratoires pourvus de budgets suffisants tous les travailleurs que ces ques-
Noies spéciales el locales.
tions intéressent, permettrait, sous peu d'années, d'enregistrer des découvertes
d'une valeur incalculable.
Qu'auraient été les quelques centaines de mille francs qu'aurait pu coûter le
lahuratoire entomologique qui eût prévenu l'invasion du Phylloxéra I et les mul-
tiples invasions de parasites destructeurs et dangereux pour les récoltes ou la
vie humaine i , . ,
Cinq ordres d'insectes ont présenté en 1913, dans ma région, un déficit très
accentué dans le chiffre d'individus que donnent les années mêmes moyennes en
inscct<'s. Par gradation. Orthoptères, Névroptères, Lépidoptères, Hémiptères,
Coléoptères furent peu abondants. Des genres entiers de ces ordres étaient fort
mal représentés, nous avons pu en juger d'autant mieux que ce sont surtout vers
les espèces ordinairement très communes que mon attention s'est le plus portée et
(lue je l'ai bien constaté dans mes notes. Albert Hugues.
Pelias berus Dum. et Bibr. (Vipère péliade). — J'ai indiqué récemment, par
erreur, l'eliris btrux Dum. et Bibr. en Haute-Marne. Néanmoins, G. -A. Boulenger,
dans son ouvrage récent sur les Serpents d'Europe (1), la signale dans le départe-
ment, mais sans préciser les lieux, ni les noms des chasseurs (observation de
M. Louis Roule). Par contre. M. Paris, de Dijon, et auparavant M. Jobert ne
l'y avaient pas constatée dans les milliers d'exemplaires communiqués. L'existence
du rare reptile reste donc douteux.
Quelque naturaliste voudrait-il préciser la répartition géographique de la
Péliade en France, et indiquer, pour la Haute-Marne, les lieux, dates et auteurs
des captures.
Larivière, par Bourbunne-les-Bains. E. Gardet.
Notes botaniques sur Montreuil-sous-Bois (Seine). — Il n'est point de localité,
si pauvre qu'elle paraisse, qui ne puisse être visitée avec profit, a dit avec raison
un auteur estimé.
La commune de Montreuil-sous-Bois, située aux portes de Paris, en offre un
exemple. A première vue, elle semble complètement dépourvue d'intérêt; nous
y avons cependant recueilli, au cours de nos promenades en 1910 et 1911, quelques
espèces, principalement calcicoles, méritant d'être signalées.
Nigella arveiisis L. — Terres incultes entre la rue de l'Eglise et la place de Stras-
bourg.
Curydalis lutea D. C — Vieux murs, rue de la Convention et rue des Savarts.
Sisymbrivm sophia L. — Friches du cimetière. Peu commun.
Lepidium draha L. — Carrière des Beaumonts, carrière Morel, surtout abondant
à la première localité. Signalé à Montreuil par Thuillier, Merat, Cosson et
Germain.
L< pidium fjraminifolium L. — Abondant aux environs de la rue des Carrières.
Viola tricolor L. — Terres en friches entre la rue de l'Eglise et la place de Stras-
bourg.
Lotus ienuis Kit. — Carrière des Beaumonts. Assez rare.
Erruni hirsutum L. — Lieux vagues entre la place de la Mairie et la rue de
l'Eglise.
Buph urum rotundifoliu?n L. — Terres en friches entre la rue de l'Eglise et la
place de Strasbourg.
Cauca/is latifolia L. — Lieux incultes entre la rue de l'Eglise et la place de
Strasbourg.
JSgopodium podagraria L. — Id.
Sili/hum marianum Gsertn. — Friches du cimetière. Très rare.
HeJminthia echioides Gsertn. — Friches du cimetière. Assez commun.
Tragopogon major Jacq. — Ruelle des Soucis, en contrebas du cimetière. Rare.
Lactuca saligna L. — Même station, en compagnie du précédent.
Datura stramonium L. — Décombres, sentier de la Mare.
Leonurus cardiaca L. ■ — Décombres. As.sez commun le long du sentier de la Mare.
Lamixnn hyhridum Vill. • — Bord d'un champ, sentier Saint-Victor; mélangé au
Lamium purpitreum L.
Anxtoloclita rlematitis L. — Très commun dans les friches du cimetière et aux
bords des champs des alentours.
Euphorhia esula L. — Talus argilo-calcaire, carrière des Beaumonts. Très rare.
Versailles. R. Oky.
(1) Nous aurons prochainement l'occasion de parler h nos lecteurs de cet e.xcellenl ou-
•vTage (R.).
52 Notes spéciales et locales.
Le Jaseur de Bohême {BombyciUa garrulus L.) en Haute-Marne. — Au cum-
iiiencrment de janvier, un important passage a eu lieu dans diverses localités de
notre département : à Saint Dizier (Roussel) ; au Val, près d'Humbécourt
(Euvrard), et surtout à Montiérender. Dans ce dernier pays, la bande comprenait
une trentaine d'individus. Tous ou à peu près tous doivent être tués aujourd'hui.
En effet, le 7 janvier, huit individus furent abattus, et, le 25 du même mois,
M. Euvrard, d'Humbécourt, habile taxidermiste, en avait déjà reçu dix-huit.
D'autres avaient été envoyés à Wassy pour être également naturalisés.
Voici les renseignements que M. Euvrard a bien voulu nous communiquer.
Quand on tirait un coup de fusil dans la bande de Montiérender, les rescapés
se contentaient de fuir à quinze ou vingt mètres, perchant toujours au sommet
d'un arbre. Le Jaseur, on le sait, est très confiant, et il ne se trouble pas à la
vue de l'homme.
Le poids moyen des dix-huit individus était de 63 grammes (minimum, 54 gr. ;
maximum, 70 gr.), et les autopsies d'estomac n'ont donné que des graines de
gui et des fruits d'un Conifère que M. Euvrard croit être un Tltuya.
Saint-Dizier. C. Frionnet.
Jaseurs de Bohême dans le Pas-de-Calais. — M. Paul de Givonchy nous envoie
une note extraite de VTiidrpcndant du Piis-de-C'nIrii..< (30 janvier 1914) qui signale
le passage des Jaseurs de Bohême dans le Pas-de Calais et dans le Nord; on en
a capturé à Ribécourt, à Marcoing, à Fressics et à Cambrai, où M. Proy, coiffeur,
rue de Noyon, en a naturalisé plusieurs. — D'après le même journal, ces passages
ont été signalés aussi dans la Côte d'Or. — M. de Givenchy ajoute : « Déjà en
1878, mon père, qui était ornithologiste, possédait dans sa collection un de ces
oiseaux qui avait été tué, cette année-là, sur le territoire de Recques, situé entre
Calais et Saint-Omer. LTn couple de ces rares oiseaux avait été vu perché sur un
pommier. — La plus grande partie de la collection d'oiseaux et d'oeufs d'oiseaux
de mon père ayant été donnée an Musée de Saini-Omer, je suppose que cet exem-
plaire de Bombyci rora gnrniln doit s'y trouver encore ».
Paris. P. de Givenchy.
Pendant 1 impression, plusieurs autres notes sur le Jaseur de Boliêmc nous ont
été adressées par MM. Duchasseint (Puy-de-Dôme), Lomont-Petitjcan (Meurthe-
et-Moselle), Berthier (Autun), Cavro (Nord et Pas-de-Calais, note complémen-
taire). Nous donnerons au prochain numéro les détails qui nous sont communiqués
par nos correspondants. Constatons dès à présent la généralité de ces passages
extraordinaires dans la moitié E.st de la France, pendant l'hiver que nous venons
de traverser.
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que M. Duniée, pour être utile à ses abonnés à V Amateur de C'ham/ii(//ions, fait
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un certain nombre de souscripteurs, le prix indiqué ne sera acquis qu'aux per-
sonnes qui enverront leur adhésion, soit à M. Dumée, 45, l'ue de Rennes, soit à
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D'' Auguste Gros : ]_/o Silaris solieii Pecchioli.
I. Lacroix : Coatribulion ù l'étude des Névroptères de Tranoe ifin).
R.-O. Frick : Contribution à l'étude de la Flore ncuchâtoloise {suite}.
Notes spéciales et locales :
Lépidoptères nouveaux pour la Loire-Inférieure (Gabriel Revelière).
Eclosion ou émigration d'Hémiptères (.«Mberl Hugues).
Les Insectes- dans le Gard en 1913 (Albert Higues).
Pelas berus (E. C^rdet).
Notes botaniques sur Monli'euil-sous-Bois (Seine) (R. Orv).
Le Jaseur de- Bohême (C. Frionnet).
Jaseurs de Bohême dans le Pas-de-Calais P. de Givr nchy). '
Le Microscope pour tous (P. Dumée).
(La suite du ti-avail de MM. Dautzeaberg et Durouchoux. sur les .Mollusques de Saint-Malo,
paraîtra au prochain numéro).
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Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
État de la Bibliothèque au 4 février 1914
Volumes (de plus de 100 pages) 6.380 ^ ^^_^^ j^^ ^^^^^.j^
Brochures (de moin? de 100 pages) 4o.bO/ diaues
Photographies géologiques ... ii73 '
O^ç^l" Avril 1914
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LA FEUILLE
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DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
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Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16=) 6 fr.
Les abonnements à la FEUILLE partent du 1" janvier
Imprimerte Oberthur, Rennes — Paris
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1914
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LIVRES NOUVEAUX PUBLIÉS EN FRANCE
Blaringhem (L.). — Le Perfectionnement des Plantes, in-16, xii-192 p. — Paris,
Flammarion. — 1 fr. 50.
Brumpt (E.). — Précis de Parasitologie (2= édition), in-8°, xxviii-lOU p., avec ,
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gisements. — T. V. Deuxième supplément et Index géographique dressé avec le
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Noter (R. de). — Les Ignames et leur culture dans les cinq parties du Monde,
in-8°, 67 p. et 17 fig! — Paris, Challamel.
Pelourde (Fernand). — Paléontologie végétale : Cryptogames cellulaires et
Cryptogames vasculaires, in-18, xxviii-360 p., avec 80 fig. — Paris, Doin.
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à Bordeaux (avec préface de Camille Jullian), gr. in-4°, 312 p., avec grav. —
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thier. — 1 f r. 50.
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— Paris, Masson. — 7 fr.
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préface (^e F. Heim, in-S", xii-291 p. et grav. — Paris, Dunod et Pinat. — 8 fr.
1" Avril 1914 — V'= Série, 44-= Année — N" 520
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
PROTESTATION CONTRE Lft RÉGLEMENTATION DES FOUILLES
Les Dklk (luÉs Officiels ''•^"■'^ ■'^■°'*'
de la Société d'Anlliropologie de Paris, ttOTANlCAl
de kl Société Géologique de France, qardhn.
de la Société Piéhislorique française,
réunis, en commun, pour la défense de leur indépendance scientifique menacée
par différents projets de lois, protestent énergiquement contre toute régle-
mentation.
Los projets de lois qui ont pu être suscités par le légitime désir d'éviter
certains incidents, dont [(jpinion publique s'est émue dans ces dernières
années, se heurtent tous à des objections très graves :
1° Si l'on essaye d'éviter les fouilles commerciales ou les fouilles faites par
des étrangers ou encore les fouilles faites par des incompétents, il est impos-
sible de formuler cette restriction sans paralyser les chercheurs nationaux
compétents et désintéressés;
2° L'exemple de pays étrangers où des lois restrictives sont en vigueur
(Italie, Grèce, Turquie, etc.) montre clairement que le résultat de la régle-
mentation est de faire détruire, de changer de provenance ou de maquiller
les pièces les plus intéressantes et d'encourager les fouilles clandestines.
3° L'obligation de subir un contrôle arrêtera la plupart des chercheurs et
empêchera les découvertes qui, presque toujours, aboutissent libéralement à
nos Musées. Ce contrôle sera, de plus, impossible h organiser d'une manière
assez large et assez compétente pour ([u'une tentative de recherche ne se
heurte pas i\ des délais regrettables et ne finisse pas souvent par être aban-
donnée. '
Le remède serait doue pire que le mal.
En conséquence :
Les Délégués des Sociétés posent comme absolument intangible le prin-
cipe (le la liberté complète des fouilles scientifiques.
A l'occasion de la convocation à Paris, pendant les vacances de Pâques,
des Délégués des Sociétés Savantes des départements, celles-ci sont priées
de vouloir bien se faire représenter h la réunion qui aura lieu le mercredi
15 avril, à l- heures et demie, dans la salle des séances de la Société d'Anthro-
pologie de Paris, 15, rue de l'Ecole-de-Médecine, pour l'examen, en commun,
de la question de la liberté des fouilles scientifiques.
Dans le cas où il ne lui serait pas possible de se faire représenter à cette
nôunion par un de ses Collègues, le Comité serait désireux de savoir si la
Sdcicté adhère à sa protestation.
Pour tous renseignements, s'adresser an D"" Chervin, Secrétaire du Comité
de Vigilance, 89, avenue Victor-Hugo, Paris.
54 Charles Obertiiur. — Une Consultation lépidoptérologique.
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE
(Suite).
Argynuis Adippe, Liimé. — Espèce géiiéralemenl sylvalique, répandue
dans presque toute la France, dans les plaines et les basses montagnes;
pi'ésente une variété Cleodoxu chez laquelle les taches nacrées sont en des-
sous, sur les ailes inférieures, alténuées el remplacées par une couleur
jaune doré. L'Argijtini.s Adippe, comme sa congénère Arjlaja, domie des
aherrations niélanieime.s qui sunl [lai'fois superbes. Les anciens auteurs en
ont ligure de magnifiques spécimens dans leurs Iconographies. En Espagne,
Adippe présente une foi-me géogi'aplii(pie l'emarquable; il en est de même
en Sicile. Ces formes ne se trouvent pas dans le Midi de la Fi-ance. Il .serait
fort intéressant de savoir si Adippe majiquc dans quel(|ues cantons français.
Jusqu'ici l'Espèce passe pour se rencontrer partout. Y a-t-il des localités
oij Cleodoja parait mamiuer et inversement d'autres endroits où la variété
semble être aussi abondante que le type ?
Argynnis Niobe, Linné. — Comme Adippe, Mobe présente deux morphes;
l'une avec les taches du dessous des ailes inférieures ar-gentées; l'autre,
appelée Eris ne présentant pas les macules d'argent. Niobe est plutôt une
Argynnis de montagne cpie de plaine; cei»endant feu Gabriel Dupuy l'avait
observée dans la forêt de la Bi-aconne, en Charente. Comme ses congénères,
Niobe doime parfois des abei-i'ations remanjuables. Il est inexact que Niobe
ait été trouvée dans le Finistère. C'est l'Ab. Cleodoxa de Adippe que certains
Entomologistes finistériens avaient considérée à tort, comme étant Niobe.
J'ai entendu dire que Niobe habitait dans le département du Nord et qu'on
pouvait facilement la captui'er dans les dunes, près de Dunkerque. Mais je
n'ai jamais vu quelque exemplaire de Niobe venant autlientiquement du dépar-
tement du Nord.
Argynnis Lathnniu. Linné. — Le petit nacré se raréfie sensiblement en
Bretagne. Il était autrefois fort abondant en août, septembre et octobre, le
long des routes et sur la voie du chemin de fer. Depuis une trentaine
d'années, je n'ai vu Lathonia que par exemplaires isolés. A Bordeaux, feu
Auguste avait jadis capturé un splendide exemplaire mélanisant. On ren-
contre aussi l'aberration chez la(|uelle les taches argentées des ailes infé-
rieures, en dessous, pont conlluo-ntes. Je crois que VArgiiniiis Lnllionin
habite toutes les [larties de la France, sans toutefois s'élever ti-ès haut dans
les montagnes. Je ne l'ai jamais vue au-dessus de l'altitude de 1.800 métrés;
mais comme c'est un papillon voyageur, il est possible qu'on puisse l'ob-
server accidentellement à une plus grande altitude. Il serait intéressant de
savoir si des Lépidoptéristes ont constaté la présence de I.ulhonia quelque
part à une altitude de plus de 2.000 mètres et autrement que par exem-
plaires isolés.
Argynnis Elysa, Godart. — Espèce spéciale à la Corse et à la Sardaigne.
Argynnis Hécate, Huebner. — Personnellement je n'ai jamais vu Hécate
vivante. Je ne connais l'Espèce que par les exemplaires dessé'chés que
i-enferme ma collection. Je sais que VArgynnis Hécate se trouve dans les
Basses-Alpes, le Var, le Lot. Il serait extrêmement intéressant que les
Entomologistes ayant été assez heureux pour capturer Hécate en Fi-ance,
voulussent bien faire, connaître dans la Feuille les localités précises de
France où ils ont rencontré l'Espèce.
Charles Oberthur. - - Une Cansytluillnn li'indoptérologique. 55
Argifuma Ino, Esper. — V'ule clans les pi'és sylvatiques, à la fin de juin,
dans le Nord de la France (foi'èt de Compiègne, de Sanioussy). Elle est
coninuine à la Cfibanassc (Pyrénées-Orientales), à la vallée du Lys, près
Ludion, à la Chartreuse de l'réniolies (Isère), dans le Doubs, aux environs
de Cicnève et sans cioule ihiiis heaueiaip d'iiidres loeaiilés ipii n'oid pns été
auliii'ntiqu(Mnent recensées. Il m'a pai'U qur yAryi/miis Iiki cl le l'nlijiiimiialtis
Chrijseis se trouvaient très généralemcnl ensemble dans les mêmes lieux.
Ino varie, comme toutes les Aryijnniii. Je ()ossède un cf dont le fond des
ailes est blanc pur au lieu d'être d'un jaune fauve.
Argynnis Doplinc, SchiiT. — Jolie Argynnis qui se rencontre en Alsace
(vallée de Sainte-.Marie-aux-.Mines), à Florac, Vernel-les-Bains, Vizille, Uriage,
Digne, Ludion et sans doule dans maintes autres localités, au pied des mon-
tagnes; Daplme vole en juillet.
Aigijiiiiis iiiiKilhiisia, Esper. — Habite les Alpes, manque dans les Cévennes
et dans les l'yrénées. Je l'ai obsei-vée à Prémolles (Isère), Madone de
Fenestre, près Saint-Marlin-de-Vésubie, Cbamonix, Aix-les-Bains, Zei-matt,
Hérisal; j'ai tout lieu de croire que YArgymiis innalhusia se rencontre aussi
dans les Hautes et liasses-Alpes; cependant je ne l'ai pas reçue de ces dépar-
tements. Elle est généralement abondante dans certaines prairies des mon-
tagnes idpines.
Aiyijiuiix Diu, Linné. — N'existe pas en Angleterre, mais est assez com-
nuuie dans les landes d'Ille-et-Vilaine où elle éclôt deux fois par an, en
mai et en août. Dia est une espèce délicate, de petite taille, très facile à
capturer; elle paraît très répandue en France. Elle a été observée dans les
Pyrénécs-dricniales, le Poitou, les liasses-Alpes, les environs de Paris, de
Chartres, de Fontainebleau, de Besançon, d'Uriage, de Chamonix, de
Digne où l'on trouve en été une lace ayant le fond des ailes très clair et
([ue j'ai appelée Dlniemis. L' Argynnis Dia habite certainement un grand
nombre d'autres localités françaises. Je pense même qu'il ne doit guère y
avoir en France de contrée où l'Espèce ne se rencontre point '? Mais t'atîaire
n'a pas encore été constatée et l'hisluire de VArgynnis Dia, au point de vue
de savoir si elle se trouve partout ou bien si elle !nan(|ue dans cpielques
cantons, est encore à écrire, aussi hir-n que celle des autres Argynnis.
Argynjiis l'ulfs, Huebner. — Un habitant des hautes prairies alpestres;
vole (liLiis les Alpes et les Pyrénées à |iartii- d'enviiim 2.000 mètres d'altitude
et s'élève jus(|u'à près de 3.000 mètres. C'est une Aiijynuis ipii se rencontre
au Thibel, au Turkestan, au Cachemire, en Grèce, où dh' présente des
morphes géographiques intéressantes.
Dans les basses montagnes et en Laponie, Pales devient la variété .4m-
iarhe, de plus grande taille et d'une coloration plus vive. En France, Arsi-
hiihe a été trouvée dans le Doubs avec la Cnlias l'alaeno et le Polyommatus
llclli'. Elle vole en juillet.
Argynnis Euplirosyne, Linné. — Se rencontre dans les plaines de France
et dans les montagnes où elle affectionne la région des rhododendrons.
Eiiphrosyne présente d'ailleurs dans les hauteurs une morplie de couleur
plus terne et de taille généi-alement un peu plus petite que dans les plaines.
Vole en mai et conunencemeiit île juin à ]{enne>, aux enviions de Paris,
Bordeaux, en Auvergne, à Marseille, à la Sainte-Baume, paraît en juillet
dans les Pjrénées.
ÔG Charles Obehthur. — Une Consultation lépidoplérologique.
Euphrusy)ie ne se reuoonlre pas paiiuul; ainsi en lUe-el-Vilaine, je ne
l'ai jamais vue au bord de la Manche. Cependant je ci'ois l'avoir l'enconLrée
à Dinaii, dans les Cùles-du-iNoid. Elle éLaiL jadis conuuune à la loièL de
Rennes; mais il me semble bien qu'elle s'> est considérablemenl raréliée
depuis une vingluine d'aimées.
Les aberrations de ï.lryyiuux Eaphvo^xjne sont assez lïéquenles dans cer-
taines localités, notamment dans les Pyrcnées-Urientales, où l'Espèce se
rencontre abondamment, surtout dans la haute forêt ti'ès lleurie de llandai.
Argynnis Selene, Uuebner. — Cette Argynnis commune en iJretagne deux
l'ois par an, en mai et en août, est, parait-il, très peu répandue aux environs
de Genève, d'après ce que m'ont appris mes amis Uocleur lîeverdin et
Charles Ulacliier. Je n'ai jamais tiuu\é Scleue dans les Alpes ni dans les
Pyrénées. Se renconlre-t-elle en montagne '! je l'ignore encore et je serais
heureux d'être informé à ce sujet. Sans doute, si on U'ouve Selene dans les
hauteurs, elle y diffère de la forme des plaines françaises, ainsi que cela
se remarque pour Euphrosyne ? Mais c'est encore un point sur lequel je ne
possède aucun renseignement.
Les aberrations de Selene sont quelquefois fort remarquables. Je possède
pour Selene, une quarantaine de sujets aberrants.
Quelques-uns ont été pris en iJretagne; d'aulres sont anglais; le plus grand
nombre provient de diverses localités d'Allemagne et ligurait jadis dans la
collection Wiskotl, de Hreslau; ia colleclion Wiskott a joui d'une célébrité
très méritée; elle était remarquable par le grand nombre des sujets aberrants
et des hermaphrudites qui s'y trouvaient renfermés. Un jour, sans que la
raison en ait été connue, du moins en ce qui me concerne, les aberrations
furent vendues pièce par pièce et dispersées. Les anciens Iconographes ont
représenté plusieurs variétés insignes de VArgynnis Selene.
Rennes. Charles Oiiiariiiuii.
{A suivre).
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE
COUP=D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse)
{Fin).
D. — Plantes introduites avec les cultures. — l^armi les planles élraiv
gères imniigiérs dans le Jura neuchàlelois, citons encore celles nombreuses
qui sont introduiles ( l.aque année avec les céréales et les plantes fourra-
gères et qui ne se maintiennent que peu de temps; en d'autres termes, énii-
inérons quelques planles de la [lore adoenlice passagère.
La liste suivante a été établie d'après les données du D' Christ dans sa
Flore suisse.
Cenlanrea solslicialis L., inlroiluile probablement avec les graines de luzerne
(Godet); Bôle, 'Vaumarcus.
Hclminlliia echioïdes Gaerln., Trois-Rods.
Linaria slriala D. C, Saut-du-Doubs, Vaumarcus, etc.
Godet, Enumération des végétaux vasculaires du Jura ni'uchàlelnis (Pré-
face), donne la même origine à : Achcmilla arrciisis, Dflphiniurn arnsn-
Uifa, Campanula spéculum, Fedia sp.
*
* *
R.-O. Frick. — Conlribuiion à l'élude de la Flore neuchâteloise. 57
E. — Plantes échappées des jardins. — Sous ce titre, nous ne mention-
nerons que les plantes (|ui, échappées anciennement des jardins, sont
devenues complètement sauvages :
Mimulus luteiis L., dont nous avons déjà parlé comme plante américaine.
PhUadelphus coronarius h., originaire du Sud et de l'Est de l'Europe ; le
long de la Reuse inférieure; Neuveviile.
Rasa cinnamomea L., environs de Saint-lîlaise; Chaumont.
Godet {loc. cit.. Préface, p. 3) indique encore :
Datiira stramnninm, SyWmm murimunn, Valerifinii iihii. Aster chinensis,
Anthémis nobilis, Bnlsamita major, Arlhcmisio absepiihium (vnl de Travers),
A. pnvtica (val de Travers), Pyrelnim parthevinm.
F. — Plantes naturalisées. — I,ps naluialisations en sol neuchâtelois sont
dues à V. Andreœ, baron de Biiren. ('-agnehin de la Ferrièi'e, Junod. C'est
le l)aron de Bûren qui a acclimaté chez nous le plus d'espèces (1) :
Circium dijacanlha, Crucianelta gilanica, C. slilosa. Iris germanica. Iris
liilescens. I. sqvaleus, I. florentinn, I. ochrnleiica. Jasminivin frutiraus,
Dinnthus Segiiieri (Origine : Salvatore, Lugano), Lj/simachia rcrticillala
(plante d'Amérique), Asphodelus Ivt.eus (Algérie), Sedum hybridum (Caucase),
.*?. iminhicratjim (Caucase), S. spnriiim (Caucase), Piiretr)im Tihntiileirii
(Arménie), Impalii-ns parviflnra (Sibérie), Seseli mnntanum, Laclura Ncva-
densis, Cousinia Hiistri.r, Mariha tomentosa (Grèce), Cytisus capitatus, Hie-
racium pidmonaroïdes \\\]., etc.
V. Andreae a naturalisé beaucoup de plantes ; nous n'en indiquerons
qu'une : Papaver cambricum L. (= Meconopsis cambrira DC.\ originaire
de l'Auvergne et des Pyrénées.
Godet (loc. cit., Préface, p. 2) cite comme plantes naturalisées :
Aux environs de la Chaux-de-Fonds ef sur les côtes du Doubs : Verniiira
soratilis, Arabis bellidifolia. Viola bijlora. Enilhronivm dens cnnis. Asperula
lavrina. Cerastiam tomentosum (nat. par .Tniiod"i.
Dans le val de Travers : Erepigiam alpinain. Scabinsa alpiiia.
Thurmann (Essnix de pbytostaliqiie npidiquée ait -hira) cite les plantes sui-
vantes comme naturalisées par Junod : Erijsimum orhrolearurn. Viola gran-
diflora, Linaria alpina.
(1. — • Plantes endémiques. — » T,e ,Tura a dans sa flore quelques particu-
larités qui n'appartiennent qu'fi lui ,. '2).
I-a plante endémique principale, ccllr' (jue le W Christ {^] appelle u une
noblesse jurassienne >', c'est VHernrlnnn alpinam !>., qui a poui' bei-ceau le
Jura septentrional. « Cette espèi-e, dit le W Christ (loc. cit.), se fient à la
lisière des bnis de hêfre aussi bien que de sapin, sur un terrain pluftM sec ».
Sa distribution jurassique, d'après le T)"' Christ : de la Schafmatt (frontière
argovienne) jusqu'au Chasseron: elle est fréquente dans la chaîne brdoise
de 1.000 h 1.100 mètres; elle monte h 1.200 mètres à la Wasserfalle. au
Passwang: puis suit la chaîne du Weissonstein et va err diminuant par les
Jura bernois et neuchâtelois. pour cesser dans le Jura vaudois.
Sa distribution neuchâteloise. d'après Godet : Chaumonl. Chasserai.
Creux-du-Van, Loges, Tête-de-Ran, Combe-Riosse.
{^) La liste que nous donnons est extraile d'un arlicle de A. de Biiren dans le Rameau
de Sapin.
(2) D' H. Christ, llcrnclrvm alp'innw. in Rnmmn de ^npin, juillet 1896.
(3) Idem.
'jS R.-O. Frick. — Contribution à l'étude de la Flore neuchâtploise.
Thlaspi Gaudinianum Jord., foriiie spéciale de 7'. ulpcslrr L.; du Uernlet à
Chasserai (Godel).
Linaria -pelrxa Jord., Greux-du-Van, Chasserai (d'après W II. Christ, Flore
suisse).
CHAPITRE III. ^ ZONES VÉGÉTALES JURASSIQUES
Les deux botanistes qui ont le mieux pai-tagé le Jura suai : Magnin (m La
Végétation des monts Jura, 1893) et Briquet (in Recherches sur la Flore des
districts savoisien et jurassique franco-suisse, 1S90).
Magnin adopte trois pai-ties principales :
J. septentrional, limité par le Itliii:, l'\ar et la ligne
Saint-Llrsanne-Rienne.
lura oriental.... ( J. central, au S. du précédent, jusqu'à la \alléi' de Jdux
y compris.
J. austro-oriental, jusqu'au Recuiet.
J. bàlois et alsatique (limites politiques).
Jura occidental. { 'î' '"^o"'.'"- .
J. salmois et ledonien.
Revermont.
( Haut-Bugey.
Jura méridional . } Bas-Bugey.
( J. savoisien.
Briquet le divise ainsi :
J. bugésan, limite IVord : lac de Nantua.
J. genevois, limite Nord : mont Tendre.
, I J. occidental, limite Nord : ligne Montbéliard-Saint-
Hippolyte.
J. central, limite Nord : ligne Bienne-Saint-Hippolyte.
' J. septentrional, limite Nord : Rhin.
Si l'on adopte la classincation de Magnin, le Jura neuchàtelois est ren-
fermé dans le J. oriental, sous-disirict II : J. central, tandis qu'il forme le
J. central de Rriquet.
APPENDICE
Nous voudrions encore signaler un lapsus dans l'étude de la tlore iKnirhà-
teloise : la phénologie est complètement négligée, ainsi que les formations
botaniques.
Il faudrait que quehjues botanistes se missent à l'œuvie afin de ne pas
laisser à l'ombr-e cette branche de la botanique neuchàtel(iis(\
Si j'ai entrepris de publier ces quelques notes, c'est pour faire ciinnaître
notre admirable flore et poui- susciter d'autres ai'licles qui aident à l'étudier
toujours plus en détail. Je serais heureux si mon article d'aujourd'hui, ceux
que je compte publier dans la suite ef ceux que pouri-ont envoyer à la rédac-
tion de la Feuille quelques botanistes jurassiens, pouvaient sei-vir à l'élabo-
ration d'une monograi)hie bolaiiique détaillée sur le Jura neuchàtelois, dans
le genre de celle de S. Aubert » Flore de la vallée de Joux ■>. C'est un travail
considérable qu'un botaniste pourra entreprendre quand les matériaux
seront suffisants. Et pour cela il faut l'œuvre de chacun.
En outre, je rappelle à tous ceux que cela peut concerner que je serai
reconnaissant à qui me communiquera des observations, des énumérations
ou des articles sur la flore neuchàteloise et avoisinante.
*
* *
R.-O. Frick. — Conlribulion à l'élude de la Flore ncuchdteloise. 59
.!(■ ne Icrniincnii |.as fo liavail sans i-emercier sincèremoiil M. le piiifcs-
s('ui--(l(icli'iir 11. S[iiiiiii'i- pour ses iKHiihinix ol pn'fio'iix conseils, ot nies nniis
MM. (i. .luvol, W. l'onel et R. Sliicky pour leurs listes de plantes et obser-
\aliiins pcrsniiiii'llcs.
II
HYPOTHÈSES
SUR LES ORIGINES DE LA FLORE DES GORGES DE L'AREUSE
Résumé des Imcait.r parus jii.ujn'ici.
Bibliographie : A. Dubois. — Les Gorges de l'Areuse.
D'' H. Spinner. — Evolution de la flore neuchâteloise.
D'' H. Christ. — La flore suisse et ses origines.
Notre précédent article (1) avail pour Imt de servir d'inti-oduclion à nos
observations sur la llore du canton de Xeuciiàlel. Les quel(|ucs mois d'au-
jourd'hui soid un essai bibliogi'aphique.
La région (pii nous occupe maintenant est la i)artie du val de Travers
située à l'est de Travers, village assis au bord de l'.Vreuse et au pied du
Creux-du-Vau.
Le coin le plus intéressant des Gorges de r.\i-euse au point de vue lloi-is-
tique est sans doute le Creux-du-Van, qui a méi'ité le nom de << jaidin bota-
nique » de la pai't de botanistes célèbres.
Sur 147 plantes que M. le professeui- A. Dubois (21 de Neucliàtel. cite
comme remarquables dans les Gorges de l'Areuse, et pouvant être cueillies
sur celte sommité, 49 sont rares et même fiès rares. Ainsi, c'est l'unique
station suisse du llieraciiim Gadcli : relie du .(ura, de l'on CTsin : la seule,
avec la Dôle, pour la Suisse, de 1' {ntlniUis mnntnnn. et pour le ,Iura. du
Core.v (erruginea; avec la Dôle et le Chasserai, (VErusinuini (icliralciniiin.
pour la Suisse.
Mais il est encore une autre parliculaiilé : tandis qu'on peut y cueillir
Enisimmn nrhroh'urum. C'cntraiiUvis (niriit\lil(il>us. AnllviUis tiumiaiin. évi-
demment originaires du Midi de la France, pr(d)ablement de Grenoble, ainsi
(|ue Tanins cnnimuids (Dioscorée.s), la seule liane de nos régions, on
remarque à une très petite distance, dans |(>s éboulis, loule une série de
plantes repi'ésenlant l'élément arcfo-alpin : Aiiernonp nipiva. Dn/os nrfn-
lii'hihi. [jinipiidiiim nnnoliiim. Vnc'-iiiiinii rilis-iil:r Arrtnslitjthulns riva
l'rsi. etc. Plus loin encore, on retrouve des végétaux appelés pai' le D'' Her-
mann Christ paléo-africains, rarissimes sur les autres points du Jura.
Ce sont par exemple : Thaliclram majiis. Cnrex ginobas. C. nilida,
C. hiimiUs Phlniim alpimim. Pna cœsia. P. siideiiai. Festiica piimihi, etc.
D'autres espèces des régions chaudes aussi, mais plus communes, y
croissent égalemenl. Tels sont : UrUchorns jn'Vidiis^ Prunus Muhrdvb, Itosn
spinnsiss'nnu. Iris gcrnninira, Cornirs rnu\ Prinndu acauUs, Ibrris dcciplens,
Coriidalis luloa, Uierachim lanalvm. et bien d'autres.
Et maintenant, une question se pose : l'nmmenl se fait-il qur les Gorges
de l'Areuse, région de si peiile étendue, nient une flore si cosmopolite? Com-
i\) R.-O. Frick, Coup d'œil sut la llore neuchâteloise.
(2) A. D., loc. cit.
60 R.-O. Frick. — Contribulion à l'élude de la Flore neuchâteloise.
ment peul-on expliquer en ce pcinl la rencontre de deux flores d'origines
diamélralement opposées ?
Comme celle question demande deux réponses, nous commencerons par
ce qui concerne les plantes arclo-alpines.
L'époque diluviale, survenant après une période de fortes chaleurs, amena
un abaissement de température et une augmentation d'humidité; c'est pour-
([uoi, il y a très longtemps, le pôle commença à se locouvrii' de glace; puis,
cette couche neigeuse s'est étendue démesurément jusqu'en Uussie, en
Scandinavie, en Ecosse el sur tout le nord du continent américain. En môme
temps, les glaciers des Alpes descendent dans la plaine et vont à la rencontre
de ceux des régions ai'ctiques, qui sont précédés de la flore des contri'es
boréales, el dont les plantes se mélangèren! avec celles des Alpes, dans la
zone de 200 kilomètres qui séparait les deux glaciers.
Puis, le glacier du Rhône pénétra dans le val de Travers par la Trouée de
Bourgogne et apporta dans ces régions l'élément arcto-alpin que nous a\ons
retrouvé au début de cet article.
A l'appui de cette première hypothèse, citons : \° les nombreux blocs erru-
liques qu'on y trouve; 2" les traces produites par les variations du glucier.
Cependant, après bien des siècles, il se fait un mouvement de i-etrait, dû
à une période xérothermique qui règne sur notre pays. Les glaces reculent
vers le nord, jusqu'au delà du cercle polaire, tandis que dans les Alpes
et sur les sommets jurassiques les glaciers se font toujours plus petits. Et
alors, tous ces végétaux, incapables de vivre plus longtemps dans ces régions
qu'abandonnent les neiges, suivent ces dernières dans leur recul, remontent
vers le pôle ou gagnent les sommets des montagnes voisines. El c'est ainsi
qu'aujourd'hui on peut voir dans l'extrême nord, comme dans les vallons des
Alpes, et sur certains sommets du Jura, des espèces identiques. Une preuve
de ce que je viens d'avancer est la présence, sur quelques blocs erratiques
seulement, de t'AspIenium septentrionale, plante des régions boréales de
l'Europe et des hautes Alpes. Il est évident que ce végétal est arrivé chez
nous avec les moraines du glacier du Pdiône. Aucune autre explication n'est
possible pour comprendre la raison de sa présence en Laponie et en Suisse,
el son absence des plaines de l'Europe centrale. Elle n'est pas seule à pré-
senter cette curieuse distribution géographique, mais les Dryns octopetala.
Erigeron alpinus, Poa alpina, Empetrum nigrum, Myosotis alpestris. etc., la
présentent aussi.
Passons à présent aux plantes paléo-africaines.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, à la période glaciaire a succédé une époque
xérothermique. Des vents du sud rlia'^sent les graines de plantes du midi vers
le nord et, grâce au climal, elles peuvent germer. C'est grâce aux deux causes
que nous venons d'indiquer qu')m contingent peut remonter la vallée du
Rhône, pénétrer en Suisse par Genève, se diviser en deux branches dont
l'une s'engage en Valais el l'autre longe le pied du Jura, puis en gravit les
pentes.
Les preuves sont visibles quand on examine la distributian géographique
de ces végétaux.
Acer opulifolium, originaire du littoral méditerranéen, se rencontre dans
les Gorges de l'Areuse. à la Roche de l'Emdtnge fNeuchâfel), dans le ravtrm
de Soleure et jusqu'en Dalmatie.
Parmi les espèces méditerranéennes communes au Valais el au Jura,
citons Hieracium lanalum et Iberis decipiens. Parmi celles de même origine,
mais spéciales au Jura, Corydalis luten.
Neuchâtel R.-O. Frick,
5, Mail, Neuchâtel (Suisse).
Emile Jaiiamuk/. — Iji Mante religieuse.
01
LA MANTE RELIGIEUSE
CULTES — LÉGENDES — SUPERSTITIONS & DICTONS POPULAIRES
La Mante religieuse, Mantis religiosa L., bien connue en Provence et en
Languedoc, sous le nom populaire de Préga-Dloii, est un insecte de forme
liizarre, curieux vestige des temps géolugiques égaré à notre époque. Très
commune dans huit le Midi, sur les Itroiissailles et parmi les herbes sèches,
à la lin de l'été et en automne, elle rayonne vers le Nord en devenant de
plus en plus rare à partir du Centre de la France.
Orthoplère en bronze découvert en Sardaigne (Grandeur de loiiginal. — D'après G. Cara).
L'éminent entomologiste provençal, Henri Fabre, a parfaitement étudié
et décrit les mœurs aussi étranges (jue la forme de cet Urthoptère (t,i, notre
but, plus modeste, a été de réunir les légendes et les superstitions, — voir
même les véritables cultes, — inspirés depuis les temps les plus reculés
par l'aspect singulier, les attitudes spectrales et la démarche lente et réllé-
chie de l'insecte.
Les Grecs l'appelaient Mantis. c'est-à-dire devin, prophète, nom conservé
au genre par Linné, et lui attribuaient des qualités surnaturelles, de sorte
(pie l'on peut admettre que ces croyances ont été transmises à travers les
siècles par les antiques Phocéens à leurs descendants (2).
Une statuette de bronze, découverte en Sardaigne en t873, en creusant
les fondations d'une maison cantonnière sur la route de Cagliari à Mura-
vera, représente bien, quoique grossièrement exécutée, une Saga serrala
Fabr., le plus grand Orthoplère de nos régions. Gaetano Cara, alors direc-
teur du Musée archéologique de Cagliari, nous apprend dans la Notice oii
(1) J.-H. Fabre, Souvenirs entomologiques, t. V, chap. XVIII à XXI.
(2) Les Insectes, Musée entomologique J. Rothschild, t. III, p. 17.
62 Emile ,l\ii\M)iEZ. — I.a Mante religieuse.
il (Jéci-it et liguie cet objet (1), que la Manie est comme en Sardaigne sous
les noms de Signuredda, c'est-à-dire Demoiselle, et de Cuaddii de Deus,
Cheval de Dieu (2), pi'obal)lement en souvenir de la supei-slitieuse croyance
qui, en des temps très éloignés, ciud'éi-ail à ces insectes des caractères
divins ou saci'és. Il allrihnr rorigiiic de ce |)elil bi-onze, ([u'il a pai' ei-reur
ctmsidéi'é comme hi leprudiiclinn d imc Manie, à une époijuc très aidérieure
à la romaine et consitlère ([ue ces insectes ont été imités en mêlai alln de
les tenii' toujoui's dans les iiabilalious en guise d'idoles à iuvoipier pour
prédire l'avenir.
Une vieille légende monacale raiiporie que saint Fi-ançois-Xavier, l'apùtre
des Indes et du Japon, ayant aperçu une Manie (pii tenait ses bras élevés
vers le ciel, lui ordonna île cliaidei' les louanges de Dieu: aussib'il l'insecle
entonna un cantique des plus édiliaids ['.\).
C'est à celte posilion des pattes i-avisseuses, continuellement élevées et
réunies l'une contre l'auti-e, que la Manie doit son nom provençal de l'iéga-
Diou, et espagnol de Louva-Dias. Les Tuics qui oïd pour elle un respect
religieux prélendent. même, que dans ses moments de conlemplalioii l'insecte
louriu' loujours les pâlies du côté de la Mecque (i). D'apiès Spnrmaïui. les
Nubiens et les Holtentots i-egardenl la Mante heureuse, Maidi-^ /«h.v/« Fabr.,
comme une divinité tutélaire dont l;i présence est de bon augure.
Un naturaliste anglais, Moufei, ipn \i\ail au XVir siècle, interprète d'une
façon dilTéreide. mais également étrange, l'attilude singulière de la Manie.
» Celle bestiole est réputée si divine, que si un enfant lui demande sa roule,
elle lui montre la véi-ilable, en étendant la iiatle, et le trompe laremenl ou
jamais la) ». De celte croyance po|tulaire est déi'ivée, pidbablemenl, la
question (jue les enfants de Maillanne nosent au Préga-Diou : « Une Mante
religieuse, agenouillée, vous regarde-l-elle .' \'ous l'interroge/, ainsi :
'&"
Mante, toi qui sais tnut,
Où est le loup 1
L'insecte étend la patte el vous uiunlre la luimlagne (fi) ». Dans le même
ordre d'idées le grand poète provençal fail iulervenir les Mantes dans la
fuite de Mireille à travers la Crau :
E H prègo-Dién, à l'numhrino
Dis argelas : O pelerinn,
Entorno, entorno-te ! ie vetiieii. Ia)u hun Diéii
A mes i font d'aigo clareto.
Au front dis aubre a mes d'ovmhretn
Pèr apnrn ti cotdovreto,
E 1U; rimes ta caro à l'uscle de l'esliéii !
(1) Gaelano Cara, lUuslrazione di un nuovo idolo scopcrio in Sanlffinn ncl IS7.1. Cagliari.
Timon, 1874.
(2) Dans TAunis, on l'appelle Cheval du Diable. Cf. E. Roi.i.Axn. Faune populaire de la
France, t. III, p. 297.
|3) Maurice Gir.vrd, Manies et Empuses. I.n .Nature, 1S.S3. I. I. p. 210.
(4) Les Insectes, op. cit., t. III, p. 18.
(5) MoLiET, Insectorurn sive minimvruin aiiinialium theatruut. Luildres, ir.:il, p. IIS.
(6) Frédéric Mistrai., .Mémoires et récits, p. Sn. En provençal : •< Prégn-Dieu, tu que salies
tout, — Ounte es lou loup? »
Kiuile Jaiianuiez. — Lu Mante religieuse. 03
Et les Mantes religieuses, à l'ombretle — des ajoncs : << 0 pèlerine, —
retourne, i-etourne-loi ! lui disaient-elle,s. Le bon Dieu — a mis aux sources
de l'eau claire, — au front des arbres a mis de l'ombre — pour protéger
les couleurs de tes (joues). — et loi, tu br-ùles ton visage au hàle de
l'été ! (1) ...
Dans le Midi de la France la Mante a inspiré un ceiiain nombre de dictons
et de proverbes.
A Arles on lui débilail, autrefois, une furmuietle dont voici la traduction :
<( Prie Dieu, infoi-tunée, petite bête bénie, viens avec moi, ta mère est mor-te,
au bas d'une porte, ton père est mort au pied d'un olivier ^2) ... A Castel-
naudary, on lui dit : l'rego Diiu\, Uernudo, — que la maire x'es neg ado
(l'rie Dieu, Mante, la nière s'est noyée (3; ». Dans le (laid, on la menace
ainsi : » l'abru, prcga Dieu, ou li hue (Manie, prie Dieu ou je te tue (3) ...
Dans le Lauraguais on l'engage à continuer sa prière : u Prego Diou, Ber-
nado, — que sarus salbado (3) ...
Le Trésor du Félibi'ige (4) mentionne les dictons et proverbes prov(!nçaux
suivants relatifs à la Manie : » Scinblo un prèyo-Diéu d'csloitblo, » (se dit
d'une personne maigre et pâle). « Las cuiiune un prèyo-Diéu .., et <> Transi
comme un prcgo-Diéa d'e.stoublcf ... La coque ovigère des Manies porte, en
l'r-ovence, le nom de ligno et passe pour un spécilkiue souvei-ain contre
les engelures, cependant le consciencieux naluraliste de Séiignan, ipii en
a fait l'expérience, n'en a ressenti aucun soulagement ! (o).
Enlin, pour terminer, signalons i'inlérèl ipie Prosper Mérimée, déjà
malade, accorde à une Mante qu'il avait api.oitée à Paris en tS.iS : <i J'ai
l'apporté de Cannes, — écril-il, (6) — celte bêle étrange, le prigadiou, dont
je vous ai fait le porlrait. Elle est vivante, mais je crains que vous ne la
li'ouviez plus de ce monde. Cela vil de mouches, et les mouches commencent
à manquer. .l'en ai encore une douzaine que j'engraisse ... Celle lettre a
occasionné une confusion, assez amusanle, à l'un des plus distingués bio-
gi-aphes de l'auleui- de Columba, qui l'interprète ainsi : «... Il éleva aussi
un petit lézard, et lui qui trouvait » le monde tous les jours plus bête ..,
il était émerveillé de l'intelligence et des progrès de son pricadiou. Il attra-
pait des mouches pour le nourrir, .sans s'aviser (|ue sa tendresse envers le
lézard était ci'uauté envers les mouches (7) ...
Carqueiranne (Var)
Emile .Iahanuiez.
(1) Frédéric Mistral, MireUle, chant VIII, § 32.
(2) Revue des langues romanes, octobre 1873, p. 5S3.
(3) Eugène Rolland, op. cit., I. III, p. 298.
(4) Trésor du Fôlibrige, t. II, p. 6iO.
(5) .I.-H. Fabre, op. cit., t. V, pp. 32.i-32t;.
(6) Prosper Mérimée, Lettres à une inconnue, t. II, p. 2i.
(7) Augustin Filon, Mérimée et ses amis, p. 330.
G4 C. l)(iL isi.RT. - Cuntiib. ua Cutal. dca Diptères du N. de la France.
CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DU NORD DE LA FRANCE
(SOMiME)
Dans le numéro de janvier i914 de la Feuille des Jeuneu Natwalisles,
M. U. Parent donne une très intéressante liste des Syrphidai de la région
Arlois-Cambrésis. Ayant chassé ces insectes pendant de longues années dans
le département de la Somme, principalement à llailles, Huppy et Monldi-
dier, je viens publier ici le lésultat de nies recliei'ches. Je dois ajouter que
sauf certaines espèces de Clidosia qui m'ont été aimablement idenliliées par
M. Th. Becker, de Liegnitz (Silésie), auteur d'une nionograpliie très estimée
de ce genre, toutes les autres espèces m'ont été déterminées avec une obli-
geance inlassable par M. le Docteur Villeneuve, de lianibouillet, auquel je
suis heureux d'exprimer ici toute ma reconnaissance.
Afin d'éviter des redites, je ne donnerai que la liste des espèces non
citées par M. Parent, et celle des espèces qu'il mentionne et que je n'ai
pas rencontrées.
I. — Espèces non rencontrées dans la Somme.
Volucella zonaria Poda. Syrplun yuUulux Fall.
IlelopliUux luaalaius Meig. — uinbeUalurum FaJl.
Meruduu ciiaeslnx Fabr. — lasioptlialmus Zett.
Crioi-rhina berbeiina Fabr. Sphœrnplioria lUivicuada Zelt.
— l'ioccosa Meig. Bacclia obscuripeiun.s Meig.
Xijlola lenla Meig. Sphegina clunipes Fait..
— abiens Wied. Xanthandrus hyalinalhus Fall.
Arctophila bombilonnis Fall. Eriozona sijrplwïdex Fall.
— muisilans Fabr. Ischyrosyrphus lalernaiius MuUer.
Sericomyia boreuiis Fall. Plalychirus manicalus Meig.
Cerla coiiopsoides L. . — ■ fuloirenliis Macq.
Paragus tibialis Fall. — anguslaUis Zett.
Di'dea Alneti Fall. Chilosia (ratcrna Meig.
Syrphus iiicinctus Fall. — carbonaria Egger.
— maculaiis Zett. Liogaiiler metaUi)ia Fab.
— diaphanus Zett. Chry.sogasti'r chalybeata Meig.
— auricollis Meig.
II. — Liste des espèces non citées par M. Parent et recueillies dans la Somme.
ERISTALI.NtE
Genre Eristalis Latr. — Sous-genre Erislalis Latr. s. sir.
F. pralorum Meig. — Huppy, un exemplaire sans date.
F. alpinua Pairz. — llailles, en mai.
/;. rupinin F. — Railles, mai-juin.
Genre Helophilus Meig. — Sous-genre IJo]is Rond.
//. vitlatus Meig. — Ainsi que le supposait M. Parent, cette espèce se trouve
sur le liltoral, je l'ai prise en nombre en juillet, en fauchant les herbes
le long des fossés à Noyelles-sur-Mer.
Genre Mallota Meig.
M. [uciformis F. — Un exemplaire à Thennes sur un prunier en fleurs le
18 avril 1897; 5 ou 6 exemplaires à Montdidier, sur le prunellier, en
fîtOi-, et un exemplaire à Montdidier, sur un tronc de marronnier, le
27 mars 1913.
C. DouiiLEi'. — Conlrib. au Culal. dea Diptères du N. de la France. 05
GeniLi Meuuuon Meig.
M. ciavipes F. — Hailles, tn iiuiiibre en mai el juin, plus ou muins rare
suivant les années.
M. s^jinipes F. — Un seul exeniplaiie, bois du xMassinol, à Hailles, le
12 juin 18'J8.
MlLEShWE
(ienre Eumerus Mcig.
/•.'. iintdlufi Meig. — lliippN, 2 iioùl l'JOS.
Genre Temnostoma Saint-Fargeau.
■/'. cespi/Diiuia L. — Hailles, un seul oxoniplaire, le 3 juin 18'JS.
Genre Gallu'Uoijola Kontlani.
C. specios a l\ossi. — Hailles, un exemplaire, bois du Massinol, 12 juin 1898.
GHKYSOTUXllNj;
Genre Chrvsotoxum i\Ieig.
C. ocLomaculaturn Gurlis. — Un exemplaire, cerlainemenl de la Somme,
mais sans date el stuis localité.
C. veiTiale L\v. — Hailles, assez commun.
GERlNyË
C. subsessilis Hlig. — Hailles et Huppy, sur plaies d'oi-mes, lin mai.
SYHPHIN^
Genre Pipiza Fall.
/'. lugubris F. — Hailles, Uouvé également à Saint-Valéry par mon regretté
ami le Docteur du Roselle, d'Amiens.
Genre Gnemodon Egger.
C. lulvinuums Zett. — Huppy, en août.
C. vUnpennis Meig. — Huppy, une ç, le 26 juillet 1905.
Genre DoROS Meig.
I). conopseus F. — Bois du Massinot à Hailles, un exemplaire, le 12 juin
1898.
Genre Brachyopa Meig.
B. bicolor Fall. — Hailles, plaies d'ormes, en mai.
Genre Melanostoma Schiner.
iU. ambiguum Fall. — Hailles, sur l'aubépine, le 2 mai 1897.
Genre Ghilosia Meig.
C. piibera Zelt. — Erondelle et Huppy, en avril.
C. .scutellata Fall. — Hailles et Huppy, en juillet (;l août.
C. longula Zett. — Hailles, prairies.
C. proxbna Zett. — Hailles, prairies.
C. iinpressa L\v. — Hailles, en août.
C. Zetlerstcdii. Beck. — Une Q, en août, Èi Huppy.
C. cynocephala Lw. — Somme (sans localité), exemplaire capturé par le
Docteur du Roselle.
C. œstracea L. — Hailles et Montdidier, en août.
C. mixta Beck. — Hailles, en avril-mai.
C. Langlw[[en Beck. — Marais de Longueau, avril 1895 (D' du Roselle).
Montdidier. Ch. Doublet.
6() l.u:iiTENSTEi\. - Dcii.r l'induiihijiichus (Cnl. Cinculionidse).
SUR DEUX CEUTORRHYNCHUS (Col. Curculionidœ)
QUI VIVENT DANS LES TIQES DE LA FUMETERRE (Papavéracées=Fumariées)
Du genre Ceiihu rhyiiehus (1), on cuimail déjà les nKJuuis d'un grand
nondjie d'espèces ([ui, pour la plnpiirl, vivent aux dépens des CruciTèii's;
d'aulie.s sunt les liùles de ceilnins geiues île Labiées, liurragiuacées, Com-
posées, Liliacées, etc., el tjuelipies-unes de ceiiaines t'aniilles d'Amenlinées.
(les insectes s'atlaLpient à la tige le plus souvent, quelquefois à la lleui-
ou au finit, occasionnant ou non des cécidies. Généralement se trouvent
sur des i)lantes d'une iiièiiic riiiiiille, les espèces appartenant à un même
giinipe du genre.
Il m'a été doiuié de pouvoir obseiver comme vivant dans les tiges do
quelques Fuiiiuria L., deux Ceuton-hynclius très voisins, appartenant au
gi-oupe dans lequel on classe les espèces qui ont choisi pour s'y développer
des végétaux l'angés parmi les Crucifères, les i'apavéracées, les Késédacées
el les Liliacées. (Ir les deux premières : Crucifères el Papavéracées qui en
nouri-issenl le [ilus grand nondiir, apiiailieimenl au même ordre des Ci'uci-
llores el les Fumariées, qui comprennent entre autres le genre Fiimaria L.
ne sont qu'une tribu des Fapavéï'acées.
Il est nécessaire de connaître les allinilés de ces végétaux pour com-
prendi-e l'inlérèt de mon observation : deux insectes dont les mœuis étaient
inconnues, sont [>ri> sur des Inunaria; non seulement ces insectes appar-
tiennent à un même gioupe dans un genre nombreux en espèces, mais encore
au groupe qui s'attaque aux plantes d'un même ordre, ordre dans lequel
justement se placent les Fumaria. N'est-ce pas là une preuve frappante du
merveilleux instinct spécifique de ces animaux ?
.\insi les espèces du genre Fumuriu sur lesquelles on n'avait jamais signalé
de Ceutoi-rhyncluis possèdent deux liùles appartenant à ce groupe de Cur-
culionides (2).
Ce sont : C. mirtus .Muls et liey, et C. niyrinus Marsh.
Ceulurr)iynchu.s iiiLclus Muls. el Rey (3.
Assez conunun dans les champs îles environs de Montpellier où les Fume-
tei-res sont très abondantes. Dès la fin mai's et pendant les mois d'avril,
1) G. Cculorrlijnclius Gerniar sensu lalo.
(2) Kaltk.nbach, Die Pllanzenleindc aus der Klasse der Insekten, Stuttgart, 1874. — Ne
signale aucun coléoplére sur Fumaria.
J. GuiGNoN, Feuille des Jeunes Xaluralistes, 39= année (l'JOS-lUtlO), n° 4GG, p. 217, dit avoir
trouvé dans la tige de Fumaria ojlicinalis une larvu qu'il rappurle à un .\pionide à identilier.
Et, Feuille des Jeunes Naturalistes, 41» année (rJlU-1'.tll/, n" 4S9, p. J.Ï4, cet aulcur donne
quelques détails sur eette larve qui, d'après lui, produii'ait une cécidio. Les quelques carac-
tère.s qu'il donne des larves lrou\ées par lui pourraient faire penser qu'il s'agit de celles du
Ccutnrrliynclius miatus Muls. Rey. Mais, comme on le verra dans ce que j'en dis. je n'ai
jamais observé de cécidies sur les liges attaquées pai- cet insecte. Je considère connue cécidie
une ti-ansformalion en galle de l'organe, dans laquelle l'insecte subit son évolution, soit juscju'à
l'imago, soit seulement jusqu'à l'approche de la nymphose qui, dans ce cas, s'accomplit en
terre. Or, les larves que je signale ne vivent pas à l'endroit hypertrophié par l'introduction
de l'oeuf, mais tout le long de la tige. Doit-on considérer \Taiment comme cécidie ^h.^peI•-
Irophie dont parle M. Guignon. Si non, il .s'agirait, à mon avis, du C. mi.Ttus Muls. Rey.
•Si oui, peut-être est-ce un Apionide ou un autre Ceutorrhynchus. Dans les deux cas, on doit
regretter que cet observateur n'ait pas poussé plus loin ses élevages.
(3) Bedel, Faune du Bassin de la Seine, t. VI, 188S, p. 332 : 44. C. mixtus Muls. Rey. Prai-
ries. Printemps. Très rare.
LicilTENSTEiN. — Deux Ceulonhijnchus (Col. CurcuUonidas). 67
\\\i\\ cl juin, 1111 pciil ncucillir C. inUiaa en laucliaiiL sur ces piaules en Ileui'S.
.le lai plis Mil liiiil Mil- les espèces suiviinles : i'umaria ojjicinalh L. et
/■'. iKiri-iitniu Laiii.
Lu a\iil, npii's riicciHipIciiiciil, la leiiiclli' pond ses œufs clans les tiges
siipéi-ieiires. Elle perce les tissus vivanis de celles-ci pour déposer l'œuf
(liiiis la légion médullaire qui chez ces plantes est assez large. Cet (euf
(liiiiiic naissance à une larve qui descend le long du canal médullaire en
ningeaiil autour d'elle el grossissant à mesure tpi elle arrive dans une tige
lie plus fort diaiiièire. Il n'y a aucune forniation de cécidie.
C'est à des liauleiiis diverses de la tige, en rajiport avec le lieu de ponte,
iiu'arrivée à la péiinde où la nyinpliose est pioche, la larve se perce
un trou de sorlie et s'enfonce en teire. Ceci diiiis la première quinzaine
du mois de mai. A peu de profondeur — cinq à dix centimètres — elle se
i^onfectionne une |)elile loge de terre agglutinée, d'environ trois millimètres
de longueur; et c'est dans celle loge ([ue s'elfeclue la tiaiisformalinii en
nymphe.
Ce stade dure à peu près vingt jours. L'insecte déchirant sa loge, qui
se brise" un peu au tlelà du milieu, apparaît dès le déhut de juin et vole
\ers les Fumeterres.
Il donnera iiiiissance à une génération qui proliahlement présenle une
très longue nymphose hiveinale (1) (les l-'umaria disparaissant dans notre
pays dès les chaleurs de lin juillet-aoùl) et ipii sera représentée par les
insectes qu'on prend en mars, avril el mai, dont nous sommes partis pour
en décrire l'évolution.
La larve de C. nii.rlus Muls.-Rey, comme les larves de Curculionides est
apode, courbée, de ."J-i millimèlres de long; d'une coloralioii pouvant varier
du blanc sale au jaune, avec la tète plus foncée, souvent brunàlre.
C'est le io mai l'.)12 que, pour la première fois, je trouvai des lai'ves
dans la lige de Funuiriu o///ciH.«/i'.v. Uien au dehors ne décelait leur présence
De trois larves mises en lube sur du salile. une seule parvint à l'étal adulte
le 3 juin.
J'ai été plus heureux cette année. Deux dillicultés se présentaient pour
l'élevage : conserver les liges jusqu'à la sorlie des larves, en Ixm étal; avoir
assez d'espace pour en mettre en observation une grande (luantité à la fois.
J'ai résolu ces dillicultés de la façon suivante. Les Fumaria arrachées
étaient placées entre des feuilles d'herbier empilées les unes sur les autres
dans une grande boîte doni le couvercle les pressait légèrement. Ainsi se
maintenait une humidilé consiaiile due à l'évaporalion de l'eau contenue dans
les tissus de ces plantes, empècliaiil la dessiccation de celles-ci el en un
espace très restreint on pouvait obtenir autant de laiTes qu'on pouvait en
désirer. Chaque jour ces feuilles recevaient ma visite et les larves sorties
des tiges étaient délicatement déposées sur la terre des pots d'élevage. Elles
s'y enfonçaient aiissiliM. C'est ainsi ipie des larves commençant à sortir des
tiges dès le 12 mai liM.'f sonl restées en terre jusipi'au 2 juin.
In Miaconiile illMi;(''iiiijdèie) parasite ce cliarançon et sort des loges en
iiiènie temps que lui. C'est remieini lialiiliirl des Ceutorrliynchus : Diospilus
ulcraci'iis Haliilay (2).
(1) Il est passible que, comme d'autres CeutorrhynclULS, ce charançon hiverne ;i l'élat
adulte. Toutefois, je n'en ai jamais rencontré du mois de juillet au mois de mars.
(2) E. André, Spccic-s des llyiii(''nopti''irs d'Euroije el d'Algérie, t. V, 1891. — Braconides
par T.-.A.. Marshall, p. 2.V.I : Diospilus olcrareits Mal. est signalé comme parasite de Ceutor-
rhynchiis rapx Gyll, C. assimilix Payk et C. snlcicoUis Gyll.
De Gai'li.e, Cat. des Hyniênoplrrcs de France, p. 8i, ne signale au.ssi que ces trois espèces
comme hôtes de Diospilus olcraceus.
(58 LuiiiTENSTEiiN. - Deiid Veulonlujitchua (Col. Curculiunidœ).
Ceutorrhynchus nigrinus Marsh.
tiului-ei esL beaucoup plus commun que le piécédenl. Il se prend et vit
sur les mêmes espèces : Fumanu Dllicinalu L. el F. paroillora Lam. Mais
il y est moins localisé : je l'ai jtiis aussi, en eliel, sur Fumaria Vaillantii
i.uiâ. el /•'. spicalu L.
M. Bedel (1) le signale comme assez commun dans le bassin de la Seine
el rapporte d'après 11. IJrisoul qu'on le tiouve sur des Giucifères {Thlaspi
IH'rjdliatuin el Mliuriu uHiciiuilia). Je ne désire rien aflirmer contre celle
oliscrvation. Aussi ne diiais-je pas que c'est là une erieur; je me contente
de penser que c'est accidenlellemenl que cet insecle a été pris sur ces
plantes. Jamais, à Montpellier, je ne l'ai recueilli ailleurs que sur des
Fumaria et mes élevages m'ont prouvé qu'il vivait dans les tiges des espèces
signalées plus haut, absolument de la même façon et à la même époque
que C. inixius Muls.-Rey.
Je n'ai donc rien à ajouter sur cet insecte sinon que ses larves sont bien
plus petites que celles du mixlux et qu'elles sont toujours d'un blanc pur.
Je n'ai pas observé de parasites de celte espèce.
La Lironde, Montpellier Jean Lichtenstein.
-*— 0<>Cï— ^
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Aux Jeunes! Indications pratiques pour les mois d'Avril-Mai.
(Voir les années précédentes : 1907-1911).
Ranunculus acris. — Chenillette d'un vert olive à verruqueux blancs, à tête et
écusson d'un brun moucheté de noir ; dans feuilles atta-
chées. = Tortrix viburniana F.
Id. Chenillette brune, à tête brun clair, à écusson noir ; dans
fourreau composé de fragments des feuilles. = Coleophora
Wockeella Z.
Id. Larve d'un blanc sale, arquée, à tête noire ; au collet de la
racine. = Liosoma deflexiim Panz (Col.).
. Id. Larvettes grégaires d'un rouge orangé dans bouton deuieu-
rant fermé et teinté de violet. = Perrisia Traili Kieff.
(Dipt.).
Id. Larvettes grégaires rouges dans feuile déformée et teintée
de rouge. - Perrisia ranunculi Bremi (Dipt.).
Reseda lutea. — Chenille moniliforme, d'un bruu verdâtre moucheté de plus foncé,
à tête brune, à dorsale pâle bordée de foncé, à stigmatale d'un
blanc jaunâtre. = Hcliuthis armigera Hb. (U" génération).
Id. Larve blanche, apode, légèrement aplatie dorsalement, à têt<^
petite et d'un brun clair ; au collet de la plante de deux ans. =
Rhytidoderes plicatus Oliv. (Col.).
Rhamnus Frangula. — Chenillette d'un brun rouge, à tête brun foncé, à écusson
noir; dans tuyau de soie brune le long des rameaux. =
Rhodopliœa suavella Zk.
Id. Chenillcito verdâtre, à tête brun clair, à écusson brun
moucheté de noir ; sous une toile blanche où elle se mé-
tamorphose dans une chrysalide jaune clair. = Âncylis
derasana Hb. (F" génération).
(1) Bedel, Faune du Bassin de la Seine, t. VI, 1S88, p. 332 : 46. C. nigrinus Marsh.
Noies spéciales et locales. 69
Rhamnus Frangula. — Chenillette d'un vert foncé, à tête jaune pâle, à ccusson
jaune moucheté de brun; sous une toile le long des
pousses. = Aiirylix aiculana Hb.
Id. Chenillette d'un vert clair moucheté de jaune, à tête cor-
difornie d'un noir luisant, à écusson noir ; dans toile
sur les pousses. = Rhnpobnta nœvana Hb.
Ribes nigrum. — Chenille d'un banc jaunâtre tachée de rouge, à tête d'un brun
rouge, à écusson brun pâle : dans la moelle des rameaux troués
oîi elle est déjà en chrysalide. = Sesia tipuJifonnis Cl.
Robinia Pseudoacacia. — Chenillette à pattes membraneuses atrophiées, d'un blanc
sale, à tête et écusson brun rouge ; dans les branches
pourries. = Œcophora Olivirlla F.
Rosa canina. — Chenille méplate, rase, courte et atténuée aux extrémités, surtout
postérieurement, à tête petite d'un noir mat, à large dorsale
brune, à stigmatale interrompue; ronge les feuilles et se réfugie
le jour au pied de la plante nourricière, parmi les feuilles
tombées. = Hermiiiin crinalis Tr.
Id. Chenillette verte, à tête et écusson bruns ; dans feuille roulée oîi
elle a hiverné. = Eitlin ministrana L.
Rubus (divers). — Chenille à poils arborescents blancs au sommet, mais à épines
blanches et rouges. = Argynnis Dia L.
Id. Chenille pubescente d'un vert brunâtre moucheté de rouge, à tête grosse
d'un brun pourpre, à dorsale et stigmatale d'un vert pâle ; dans feuilles
lâchement enroulées. = Hesperia malvœ L. {V° génération).
Id. Chenille rase d'un brun rougeâtre, à tête brun pâle moucheté de plus foncé,
à dorsale d'un blanc jaunâtre bordé de brun, à stigmatale foncée. =
Agrotis brunnea F.
Id. Chenille rase d'un brun foncé, à tête brun rouge, à dorsale également d'un
blanc jaunâtre bordé de foncé, mais à écusson noir fendu longitudinale-
ment d'une ligne blanche. = Hndena rurea F.
Id. Chenille rase, cylindrique, à tête globuleuse d'un brun foncé moucheté de
plus clair dorsalement, de pourpre latéralement, à dorsale pâle inter-
rompue bordée de foncé, à douzième segment orné de deux points jaune
d'ocre. = Hyppa rectilinea Esp.
Id. Chenille d'un vert javnâtre sale, moucheté de foncé, à tête verdâtre tachée
de brun, à dorsale pâle bordée de brun, à stigmatale jaune clair bordée
supérieuremest de noir. = Orfhosia litura L.
Id. Chenille d'un jaune rougeâtre sale, à tête rousse et dorsale noire. = PecM-
por/on harbalis CI.
Id. Chenille arpenteuse, mince, vei'te, à tubercules d'un blanc jaunâtre, à dor-
sale vert foncé, à latérales d'un rouge pourpre. = Lnrmtia triiricata Hfn.
Id. Arpenteuse d'un brun pâle, à deux éminences latérales en arrière du sixième
segment, à éminences dorsales sur le huitième et parfois le neuvième, et
deux autres sur le segment anal. = Ourapteryx sambucnria L.
Id. Arpenteuse d'un brun rougeâtre, à éminences latérales sur le cinquième
segment, à dorsale interrompue. = Boarmia gemmaria Brahm.
• Id. Arpenteuse d'un brun verdâtre, sans éminences sur le cinquième segment
et à dorsale très nette sur les quatre premiers segments. = Boarmia
repandata L.
Id. Chenille d'un blanc luisant, à tête aplatie, noire, à pattes anales atrophiées;
dans tiges, racines et même rameaux. = Bemhrcia hylcfiformis Lasp.
Id. Chenillette d'un blanc verdâtre, à tête brune et écusson noirâtre ; dans
rouleau aplati de la feuille dont elle se nourrit. = Incitrvaria prala-
tella Schiff.
Id. Chenillette d'un rouge vif, à tête noire, à écusson grisâtre; dans moelle des
jeunes pousses. = Incurvaria rnh-iella Bjerkander.
Rumex (divers). — Chenille plutôt courte et trapue, atténuée aux extrémités, ver-
dâtre, à poils courts, à tête d'un brun pâle, à dorsale brunâtre, à stig-
matale rose. = Chrysophanvs phla-af L.
Id. Chenille cylindrique, renflée postérieurement, d'un brun rouge, à tête
brunâtre réticulée de brun foncé. = Agrntis fimbria. L.
Id. Chenille de même forme, d'un brun jaunâtre, à tête brune ponctuée de
noirâtre. = Agrotis triangulum Hfn.
Id. Chenille de même forme, d'un brun rouge, à tête brune ponctuée de noir.
= Agrotis baja F.
Id. Chenille de même forme, d'un brun verdâtre, à tête brune ponctuée de brun
foncé. = Ar/rotis G. nigrum L.
J. G.
70 Noies spéciales et locales.
Les Oiseaux septentrionaux en France pendant l'hiver de 1913-1914. — Lorraine.
— Si nous un crciyuns les récits dos divers journaux, anmmçant l'apparitiun en
France des Jaseurs de Bohème, Ampe/ix i/rirriil ks, a'tte migration serait due au
froid plus ou moins vif que nous aurions subi de fin décembre 19i;i à fin janvier 1914.
Si ensuite, nous comparons l'intensité du froid qui régna pendant les t^'rriblcs
hivers de 1870-1871, de 1879-1880 et celui de 1894-1895 avec celui de 1913-1914, nous
verrons que le froid n'est pour rien dans œs migrations forcées, puisque le Jaseur
ne fut pas signalé ou très peu, pendant les rudes hivers des trois années citées
plus haut. Un seul sujet fut tué, il y a une vingtaine d'années, par M. Paul Petit-
clerc, de Vesoul, qui me l'envoya pour le naturaliser. Les passages mémorables qui
furent signalés en abondanco furent ceux de 1829 et 1834, ainsi qu'en 1853 (Degl.
et G.). Depuis, très peu de captures ont été faites jusqu'à oet hiver 1913-1914, où
l'on peut dire que les passages furent abondants surtout aux environs de Toul.
Voici à p<'U près la dat*^ d'apparition des Jaseurs en France en 1913-1914.
Le 20 décembre 1913, M. Van Kempen, de Saint-Omer, me fit parvenir, pour
les préparer, deux Jaseurs de Bohême cf cf; le jour suivant il m'envoya également
CfQ ad. Le 3 janvier 1914, M. Van Kempen m'envoyait un cinquième sujet, très
beau cT dont l'extrémité des pennes alaires était largement bordée de jaune et
blanc en forme de A renversé Le même jour, mon fils Fernand recevait de Pont-
à-Mousson une Q faisant partie d'une troupe de cinq, les quatre autres furent
mis à la broche. Quelques jours après il recevait un autre sujet tué à Bouconville
(Meuse) et un autre tué à Rogéville (Meurthe-et-Moselle).
Aux environs de Toul, le 4 janvier 1914, un beau Cf fut tué par M. Louis, dans
son jardin en ville.
Le 16, un autre fut tué par M. le capitaine Maréchal.
Du 19 à la fin de janvier, les Jaseurs se montrèrent par troupes de 100 à 200 in-
dividus dans presque tous les villages des environs de Toul; beaucoup furent trouvés
tués au pied des fils télégraphiques. De nombreuses victimes furent faites autour
des forts de Lucey, Saint-Michel, à Choloy, Chaudeney, Ecrouves, Blénod, Dom-
martin, Frys, Saint-Mansuy et Saint-Evre, où ces pauvres oiseaux affamés et
trop confiants venaient en troupes serrées se reposer sur les arbres, puis s'abattaient
sur les plantes d'asperges pour manger les graines. A chaque coup de fusil il en
restait 10 à 15 sur le cari-eau et la troupe partait se reposer sur les arbres pour,
l'instant d'après, revenir encore recevoir la mitraille. Hélas ! que de victimes furent
plumées et pae-sées à la casserole ! Une vingtaine d'individus seulement, tués par
des amateurs, me furent confiés pour être naturalisés. Les trois derniers reçus
furent tués dans son jardin, le 29 janvier 1914, par M. de Hédouville. Le 29 éga-
lement, une troupe d'une trentaine d'individus fit son apparition à Manonville.
Mon fils fut prévenu dès leur arrivée, ils étaient posés en troupe compacte sur
un arbre de la route: à son approche, ils se reposèrent dans un jardin où, de sa
carabine 12 millimètres, il put en choisir trois très bien groupés qu'il tua tous trois.
Parmi eux figure un vieux cf dont l'extrémité des pennes caudales porte de petits
filets rouges comme ceux des ailes.
Cette troujDe venait du noi'd en se dirigeant vers le sud. Mon fils remarqua f|ue
les Jaseurs ont beaucoup de l'allure des gobe-mouches.
Le 2 février, il recevait encore trois Jaseurs de Pont-à-Mousson.
Ma fille reçut aussi, des environs de Langres, de nombreux Jaseurs.
Pour conclure sur la cause des migrations espacées des Jaseurs, rapprochons
celle des Becs-cvoisés et des Casse-noix, tous trois habitant à peu près les mêmes
régions : Finlande, Suède et Norvège, etc. Le Bec-croisé, lorsqu'il nous visite,
tous les quatre ou cinq ans, quelquefois plus souvent (toujours en fin juin et en
juillet), nous arrive par troupes de 12 à 20 ou 30 individus. A cette époque, ce
n'est donc pas le froid qui l'amène; je crois ne pas trop me tromper en disant que
c'est plutôt le manque de nourriture dans sa patrie qui le force à descendre jusque
dans nos régions où il recherche dans les prairies les semences des carottes sau-
vages et sur les peupliers et les poiriers, les jeunes cônes résineux, mais c'est
surtout dans les bois de sapin qu'il s'abat de préférence
L<^ Casse-noix, lui aussi, nous visite de loin en loin, et c'est toujours en octobre
qu'il arrive. En 1912 il s'en fit un bon passage ; en 1913 ils se montrèrent plus
nombreux encore ; nous en reçûmes de diverses régions de France ; les sujets qui
nous furent envoyés avaient dans leur estomac soit du mais, des noisettes, des
sorbes ou autres fruits et surtout des larves ou peaux de larves de coléoptères,
qu'ils savent très bien découvrir en fouillant de leur long bec les fientes des
animaux.
Pour le Casse-noix, comme pour le Bec-croisé, puisqu'ils nous arrivent bien
avant l'hiver, ce serait donc le manque de nourriture qui les pousserait à émigrer
jusque dans nos régions. Pour le Jaseur de Bohême, il est si bien vêtu qu'il peut
Noies spéciales et locales.
supporter les plus grands froids, et comme, ses migrations sont si espacées et que
ce n'est pas toujours pendant des hivers froids qu'il fait son apparition, nous
pouvons donc supposer que le manque de nourriture dans sa patrie en est à peu
près le facteur unique.
Nous laissons aux naturalistes habitant ces régions du nord de l'Europe le soin
de nous renseigner à ce sujet, en étudiant cette question si difficile à déterminer.
Toul. LoMONT père.
Même sujet. — Pas-de-Calais. — M. Paul de Givenchy me permettra une addi-
tion à la note sur les Jaseurs, parue dans le numéro de la Feuille du 1"' mars.
Lorsque son très regretté père, mon exœllent parent, très savant en ornithologie,
que je voyais fréquemment à cause de nos goûts semblables pour les oiseaux, dut
à son grand regret, en raison de sa vue affaiblie, se défaire de sa très riche
collection d'oiseaux, il voulut bien me céder différentes pièces rares capturées dans
la région, entre autres le Jaseur tué à Rec^iues en 1878. M. de Givenchy pouvant
encore entrevoir les œufs fort nombreux qu'il possédait, les conserva et, suivant son
désir après son décès, elle fut donnée au Musée de Saint-Omer. Mon cabinet renferme
encore un Jaseur venant des environs de Dunkerque (Nord), 1886. Un autre venant
de Bouquinghem, près Marquise (Pas-de-Calais), 2 février 1895. Enfin le 18 no-
vembre 1901 le jardinier du château de Landrethun-lès-Ardres (Pas-de-Calais),
fut intrigué par la familiarité d'un oiseau qui le suivait partout. Il en fit part
à son maître, M. de Saint-Just, qui le tua et eut l'amabilité de me l'offrir. Mais
ces différentes captures furent toujours isolées.
Les 20 et 23 décembre 1913, deux bandes composées de 14 et 11 oiseaux s'al)attirent
dans la briqueterie de M. Leclercq, située sur la route de Tatinghem, commune
à 4 kilomètres de Saint-Omer. Ils furent tous tués et mangés sauf trois mâles et
une femelle que pensa à m'envoyer M. Ix^clercq. Les autres individus furent cuisinés
par un ouvrier qui déclara s'être beaucoup régalé. J'obtins encore le 29 du même
mois un très beau mâle qui, sans doute égaré, alla se faire tuer dans nos marais.
De nombreux Jaseurs ont été signalés dans le Nord et le Pas-de-Calais, mais
jamais en nombre.
Saint-Omer. Ch. Van Kempen.
Même sujet. — Nord, Pas-de-Calais et régions diverses. — Les notes parues à
ce sujet dans les numéros précédents de la Feuil/r se complètent. Plusieurs jour-
naux nous ont informé que le passage des Ja.seurs de Bohême a été remarqué dans
de nombreuses régions.
Dans le JVord on en tua un à Lannoy et à Lys, deux à Mouvaux, un àGussignies;
deux à Féchain (en plus des six déjà signalés) dans lesquels je trouvai des
baies de sorbier presque fraîches. Un naturaliste de Thumeries en a reçu plusieurs;
M. Fauquenoit, de Lille, en possède quelques spécimens capturés à Bœschèpe et
Lannoy. Un sujet avait été remarqué dans le Nord à Quesnoy-sur-Deûle durant
l'hiver de 1829 et un autre près d'Avesnes en 1853, ce qui correspond aux passages
de 1829 et 1853 signalés dans l'ouvrage de Degland et Gerbe; le Nord n'y figu-
rait pas.
Dans le Pax-de-Calais on tua plusieurs sujets à Rang-du-Fliers et Nœux-les-
Mincs; un chasseur des environs de Saint-Omer en tua un certain nombre dont
il fit un succulent ( ?) repas ; après quoi il en porta le.s ailes à M. Van Kempen,
de Saint-Omer, que cette hécatombe a scandalisé. Ceux qui goûtèrent le Jaseur
déclarent que sa chair, qui a l'aspect de celle du Merle, est plutôt fadasse ; je
partage volontiers leur avis.
Relevons aussi les captures des bords du Loiret, de Gien et de Fleury-les-Aubrais
(Loiret); de dix sujets à Saint-Georges-en-Couzan (Loire); trois à La Rivière-
Saint-Sauveur (Calvados); quatre à Saint-Dié (Vosges), le long de la Meurthe.
En Hollande et en Belgique on a signalé le passage de bandes composées d'une
vingtaine d'individus, principalement aux environs de Verviers. Nul doute que
de nouvelles indications viendront s'ajouter aux précédentes pour permettre
d'établir l'aire accidentelle de dispersion en France.
Le Casse-noix moucheté (Xucifragri ;/iitfofri ou (-'tiryocatacte.s L.) fut tué récem-
ment à Cassel et a pris place dans la collection de M. Fauquenoit, de Lille. Le
Catalogue d'oiseaux du Musée d'histoire naturelle de Lille mentionne une capture
à Lille en automne 1824 et une autre en 1850.
Roubaix. E. Caveo.
72 Notes spéciales et locales.
Même sujet. — Auvergne. — Après les intéressant*?» notes parues dans la FevilJe
du l" février 1914, j'ai pensé qu'il pouvait être utile de donner quelques rensei-
gnements sur le Jaseur en Auvergne.
Le Monitrur du Piiy-dt-Dôme, dans ses numéros des 22 et 25 janvier 1914,
signale un passage de Jas<'urs de Bohême (Ampelix tjarrulus L., Bombycivorn
fjarrula Temm.) au Brugeron, oîi la présence de ces oiseaux inconnus dans la
région a facilement attiré l'attention des chasseurs, ce qui ferait supposer qu'ils
étaient en grand nombre.
Le Brugeron est une commune de l'arrondissement d'Ambert, située sur le
versant ouest des monts du Forez, à peu de distance des immenses foi;éts de sapins
qui couvrent le sommet de ces montagnes. La chaîne du Forez, granitique et por-
phyrique, est orientée du nord an sud et sépare les départements du Puy-de-Dôme
et de la Loire. La limite do ces départements suit presque exactement la ligne de
faîte. Les montagnes les plus connues de cette chaîne sont, au nord, le Montoncel
(altitude 1.250 m), au sommet duquel se réunissent les départements du Puy-de-
Dôme, de la Loire et de l'Allier ; au sud, Pierre-sur-Haute (altitude 1.650 m.),
à quelques kilomètres seulement du Brugeron. La température dans cette région
est descendue à — 22° centigrades, pendant le mois de janvier.
Les apparitions du Jaseur de Bohême sont très rares en Auvergne et ne pré-
sentent aucune périodicité. Elles ont toujours lieu en décembre et janvier, pendant
les hivers rigoureux. Le catalfgue de M. Culhat-Chassis (Mémoires de VAcndémic
des sciences, helîes-Ieffres et nrfs de Clermont-Ferrand, mai 1S$3) et le catailogue
posthume de MM. Boiiillet et Lecoq, écrit en 1833 et publié par la Revue scienfi-
fique du Bnurhnnnais, en septembre 1897, ne mentionnent pas le Jaseur. Les
catalogues postérieurs (1) citent cet oiseau sans grands détails et disent qu'il paraît
en troupes et fréquente les vergers.
Le Musée d'Histoire naturelle de Clermont-Ferrand (Musée Henri Lecoq) ne
possède qu'un seul individu de cette espèce, sans indication de date ni de prove-
nance. J'ai dans ma collection un sujet femelle tué aux environs de Lezoux en 1853.
L'ornithologie européenne de MM. Degland et Gerbe, 1867, indique précisément
un passage de Jaseurs en Auvergne, à cette époque. Je n'ai pas vu d'autre exem-
plaire dans les quelques collections particulières que je connais dans le Puy-
de-Dôme.
Lezoux (Puy-de-Dôme). ■ L. Duchasseint.
Même sujet. — Morvan. — M. V. Berthier. président de la Société d'Histoire
naturelle d'Autun, nous écrit que le Jaseur de Bohême a été signalé en janvier
dans plusieurs parties de la région et notamment à Autun même.
Il a également signalé <à la Société d'Histoire nntiirelle d'Antun (séance du
14 décembre) deux Casse-noix, Nvcifrar/n caryocafnrtes. l'un tué au Beuvray le
2 novembre dernier et un autre à la Gravetière. Dans le Cataloqxie des Oiseaux
observés dans l'arrondissement d'Antun, de 1844 à 1860, Proteau dit que les Casse-
noix sont de passage accidentel à Autun et qu'ils y ont été très nombreux en 1844.
Puis il ajoute que parmi les sujets rencontrés isolément depuis cette époque, il
a remarqué l'espèce suédoise Xurifrar//i hrachi/rhinclia Brehm, qui n'existe cepen-
dant pas dans sa collection.
Observation d'un cas d'hyperparasitisme chez Pieris brassicse. — Dans sa
Consultation Jépidoptéroh>/;ique, notre éminent maître à tous, M. Ch. Oberthiir,
demande (n° 513 de la Feuille, p. 133) si on s'est occupé jusqu'ici d'étudier les
jiarasites des parasites des Lépidoptères. Voici un fait les concernant.
Ayant récolté, le 20 août 1909. à Vaux-en-Velin (Bhône), un certain nombre de
cocons d'ApanteJes glomeratus L., Braconide dont les cocons jaunes agglomérés,
rappelant en petit ceux du verà soie du mûrier, sont si communs sur les chenilles
de Pieris brassiccr, et ayant mis chacun d'eux séparément dans un tube, l'un
(1) Catalogue (les oiseaux observés en .Auvergne par M. E. de Chalaniat, Clermont, 1S17. —
Catalogue raisonné des oiseaux du Puy-de-Dôme, de M. Robert Villatte dos Prugnes (BiiUetin
historique el scientifique de l'Auvergne, 1911, 1912).
Noies spéciales et locales. 73
d cuire eux m'a diniué le 11 s<'pUiubre 5 Cf et 2 Q d'uu C'halcidide du genre Tttras-
lir/ius. Ce genre renferme bien plus de cent espèces et en l'absence regrettable de
toute monographie de l'innombrable et si iraportauU; famille des Chalcidides, il
m'a été impossible de déterminer spécifiquement mon hyperisarasite. Il est cepen-
dant vraisemblable qu'il s'agit de Tetrastichus Microi/nstrt Bouché, cité dans le
catalogue de de Glaulle comme parasite à Apaiitcles ylonitratux (ou Mi<ro(jaiter
(/lomcratus). Voir li; n° 444 de la L'ewille, V octobre 1907, p. 239.
Je crois l'hyperpai-asitisme fréquent et c'est un phénomène biologitiue aujour-
d'hui bien connu, nuiis il ne m'en paraît pas moins utile de faire connaître les
observations précises conerrnant cette si intéri'ssante question.
Lyon. Ph. Kiel.
Une invasion d'Ephestia Elutella Hb. à la Halle-aux-Sucres de Lille. — Au début
de novembre dernier, la direction du Musée Industriel et Agricole installé à l'étage
do la Halle-aux-Sucres de Lille s'étant plainte d'une invasion de larves et de petits
papillons ressemblant à des teignes, l'on délégua M. Malaquin, professeur de
zoologie, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Lille et M. le D'' Moitié,
conservateur dudit Musée, pour examiner la cause de cette irruistion.
Ayant appris cette visite, j'ai demandé à ces Messieurs de les accompagner à
titre officieux. Il fut reconnu que ce Musée était envahi par une quantité consi-
dérable de larves que j'ai pu attribuer au genre L'phesfia, sans pouvoir préciser
de suite le nom de l'espèce à laquelle nous avions affaire.
Un grand nombre de cadavres de papillons rencontrés partout, étant en très
mauvais état, n'ont pu servir à une détermination rigoureuse.
Toutes les vitrines renfermaient de ces cadavres : que ce soit celles renfermant
des étoffes ou celles renfermant des modèles de machines constitués de pièces
métalliciues. Le parquet du Musée était en grande partie tout gluant des larves
que les gardiens a\aient écrasées; le plafond même, dans le voisinage des murs
et des colonnes en fonte supportant la toiture, n'en était pas indemne. Le revers
des châssis des portes des vitrines et des armoires possédait des cocons renfermant
des larves non chrysalidées.
L'examen attentif des objets exposés, principalement les étoffes, les échantillons
de lin garnis de leurs graines, etc., n'a accusé aucun dégât dans le Musée, si ce
n'est l'ordure occasionnée par la venue de ces larves, dont un grand nombre avait
donné, l'été dernier l'éclosion des papillons dont on observait partout les cadavres.
D'où provenaient donc lesdites chenilles? Uniquement des magasins de la Halle-
aux-Sucres situés en dessous du Musée, et ce, en montant le long des murs et des
pilastres des magasins et en traversant les fentes du plancher du Musée, les gîtes
recevant ce plancher n'ayant pas été plafonnés, ont donc permis ce passage.
Cette Halle-aux-Sucres, comme son nom l'indique, sert d'entrepôt à ce produit
et aussi aux denrées coloniales, telles que : cacao, poivre, etc.
Il faut dire que sucres et denrées coloniales sont dans des magasins différents,
et comme le magasin aux denrées coloniales est précisément en dessous du Musée,
c'est cette partie de l'entrepôt qui fut visité. Le magasin était garni à ce moment
d'une grande quantité de sacs de cacao provenant des Antilles anglaises et de
quelques sacs de poivre.
Les sacs de cacao étaient rangés en différents lots et le dessus de certains de
ces lots avait ses sacs entièrement couverts d'un véritable tissu de soie formé
par les larves, attestant par là que la denrée était contaminée; du reste un certain
prélèvement de graines de cacao a démontré que quelques-unes étaient attaquées,
leur intérieur était vidé et renfermait les excréments produits par les larves se
trouvant aggliitinés de soie avec les graines attaquées. Ces paquets de soie ren-
contrés là oîi vivent ces chenilles, .sont bien là la caractéristique des Ephcf^lia.
Ces larves, au moment de notre visite, étaient parvenues à leur complet déve-
loppement et se préparaient pour leur chrysalidation, qui a lieu dans les encoi-
gnures et les cavités qu'elles peuvent rencontrer en dehors des denrées ayant servi
à leur alimentation.
II faut admettre, d'après cette visite, que nos chenilles, pour le choix de leur
retraite, pour cette opération, sont assez difficiles, car un très grand nombre
n'ont pas hésité d'entreprendre l'ascension des murs hauts de huit mètres, pour
arriver au plancher du Musée, puis à en traverser les fentes et à élire domicile
dans les vitrines du Musée. Aussi c'est ce qui explique ce véritable tissu de soie
formé par les larves, sur le sommet des sacs situés à la partie supérieure d'un
bon nombre de tas isolés, les chenilles, tout en dévidant leur soie, ayant cherché
en vain leur retraite de prédilection.
7i Notes spéciales el Incales.
Les murs attestaient le passage des chenilles par un léger tapissage de soie,
très visible surtout aux angles saillants des contreforts des murs.
Notre K iihcxtia vient enfin de pouvoir être déterminé, grâce à une éclosion
olilenue \v \" janvier dernier par le D'' Moitié, de larves qu'il avait rapportées
lors de notre visite au Musée; moi-même j'ai obtenu égalenw'nt une éclosion le 14
du même mois, puis les 17 et 23 février, enfin le 2 mars ; nous avions affaire à
El iilcUa nettement caractérisé.
E'iK'hnielhi, sa voisine, a tout à fait les mêmes mœurs et a une envergure de
18 à 24 mm., alors que KhitcUa n'a que 16 à 18 mm.; de plus ce dernier comporte
aux ailes supérieuies six traits noirs transversaux sensiblement parallèles deux
à deux, les deux du milieu assez courts, formant à peu près deux arcs de cercles,
comme le signe d'une parenthèse, mais souvent peu visibles; alors que EuehnieUa
ne possède sur les mêmes ailes que quelques taches noires. Le fond des ailes supé-
rieures des deux espèces est moucheté de gris; les ailes inférieures étant plus claires
avec nervures bien accentuéx^s.
Il faut dire que les éclosions que nous avons obtenues ont été forcées, attendu
que les larves avaient été conservées dans des pièces chauffées.
D'une nouvelle visite faite au Musée Industriel, tout au début de février, j'ai
constaté que les larves enfermées dans leurs légers cocons de soie n'étaient pas
encore chrysalidées; elles hivernent donc dans cet état.
Dans les catalogues des Lépidoptères de notre région, publiés, l'un par Foucart
en 1875 pour ceux des environs de Douai, l'autre par le D'' Paux, en 1902, pour
ceux du département du Nord, ces deux auteurs mentionnent cette espèce comme
commune partout : intérieur des habitations, tronc des arbres, toits de chaume,
magasins a fourrages, moulins à farine, etc.
Si nous consultons le très important et très documenté Catalogue raisonné des
Microlépidoptères de Belgique, par le baron de Crombrugghe de Picquendacle,
publié en 1906, nous voyons que Elutella y est mentionné et aussi Euelunclla qui
ne figure pas dans nos deux précédents catalogues. Pour Elutella, l'auteur dit
l'espèce fréquente dans les maisons, chenille se nourrissant de pain, de plantes
desséchées, de fruits secs, etc.; pour Eueh niella,, le même auteur dit l'espèce com-
mune dans les moulins, la chenille vivant dans le son et la farine.
C'est en 1907 que je fis connaissance de Ephestia EuehnieUa, grâce à du son
que je possédais alors pour nourrir des vers de farine {Tenehrio mulitor) qui était
totalement envahi par des larves de cette espèce; il en fut de même, mais en plus
petite quantité de la farine de pavot qui me servait à nourrir des oiseaux insec-
tivores.
De recherches faites à oe moment, j'ai constaté chez nos grainetiers de la ville
que le blé, l'orge, l'avoine, voire même les graines de soleil (Tournesol) étaient
attafjuées par notre larve.
C'est grâce à l'extrême obligeance et à notre distingué et savant collègue, M. le
R. P. de Joannis, à qui j'avais soumis à cette époque des insectes parfaits, que
j'ai pu connaître le nom de cette espèce qui m'avait fort intrigué.
Les clienilles de Elutella et EuehnieUa peuvent en somme se rencontrer dans
toutes les farines, le son, toutes espèces de graines et de fruits desséchés, voire
même les figues, les dattes, etc.
Pour ce qui est du ca<;ao, les dégâts commis par Elutella avaient déjà été
signalés par M. Henri Jumelle, professeur adjoint à la Faculté des Sciences de
Marseille, dans son ouvrage sur le Cacaoyer, édité en 1900. A ma connaissance,
Eueliniella n'est pas signalé comme attaquant cette graine, mais la chose toutefois
n'est pas improbable, en raison des mêmes mœurs de ces deux esisèces.
EuehnieUa, qui est en général la plus commune, est devenue un fléau pour les
grands magasins de farine et de grains, surtout dans les minoteries à vapeur
où la chaleur constante et une abondante nourriture sont un milieu propice à son
développement; l'humidité n'est jDas toutefois un empêchement à sa propagation.
Notre honoré collègue, M. Julien Guérin, qui est un observateur consommé,
me disait dernièrement que pour les malterics travaillant le grain d'avril à mai,
puis de septembre à octobre, les dégâts de cet insecte étaient moins à craindre, pour
la raison que ces époques ne correspondent pas à celui de sa propagation à l'état
parfait, qui a lieu de juillet en août. Le seul malt en danger, en dehors de ces
époques, est donc celui qui est laissé en souffrance dans un local qui n'est pas parfai-
tement clos.
Dans les minoteries à vapeur, l'époque des éclosions s'étend bien davantage.
On suppose que Ephextia EuehnieUa, signalée pour la première fois en Europe
en 1879, a été importée d'Amérique avec les farines de ce pays (communication de
MM. Girard et Ragonet à la Société Entomologique de France, en mai 1884).
Notes spéciales ci lucales. 75
L'insecte et ses dégâts ont figuré sans nuni à l'Exposition des Insectes utiles
et de leurs produits, des Insectes nuisibles et de leurs dégâts, organisée par la
Société Centrale d'Apiculture et d'Insectologie générale, qui se tenait dans
l'Orangerie des Tuileries à Paris en 1883.
Nous voyous par l'exemple de l'invasion do Elutella dans notre Halle-aux-Sucres
que cet insecte n'a rien à envier à Eucltniella au point de vue de sa propagation,
et l'on se demandera si notre EluteUti en question a été importé des Antilles,
avec les graines de cacao, ou s'il s'est propagé grâce à l'espèœ qui existait déjà
dans notre ville, depuis plusieurs années. Je pense que l'on peut admettre qu'il
y a eu ici une importation, attendu que pareille invasion ne s'était vue jusqu'ici
audit Musée.
Lille. Alb. Smits.
Encore sur le Pupa Farinesii Des Moul (Descr. Moll., in Act. Soc. Linn. Bord.,
1835, VII, p. 156, pi. II, fig. E). — M. Margier, dans son article de la Feiiilh-
des Jeunes Xaturalhtex, du l"' décembre 1913, n" 516, s'occupe de la distribution
géographique de cette espèce, étude déjà faite par M. le Commandant Caziut dans
les Annales de la Société Linnéenne de l.ij(jn (1906). Cette espèce, d'origine espa-
gnole, serait abondante dans les Pyrénées-Orientales et, selon M. Margier, très
douteuse dans les Alpes. Jusqu'ici elle n'aurait été trouvée dans aucune localité
en dehors de celles déjà signalées.
Dans mes recherches malacologiques sur les Alpes Apuanes (1), j'ai trouvé la
Pupa Farinesii un peu partout. C'est une Farinesii authentique, sans dents,
mêlée à la Pupa avenarea Brug., mais jamais à de gi-andes altitudes. Sa présence
fut déjà signalée par M. le Doct. Raymond Del Prête qui la possède dans sa
collection depuis quelques années. Il la trouvait mêlée avec un autre type qui
avait une dent (variété décrite dans Moquin-Tandon, 1855, p. 359), comme var.
denticus et à un autre avec la même dent et deux callosités columellaires au-dessus,
var. oliqodonfa Del Prête (Bolletino délia Società Malac. Italiana, vol. V, 1879,
p. 80, Tav. I, fig. 14).
Bien que la Farinesii type et les variétés denticus et olir/odonta ne soient pas
rares dans les Alpes Apuanes, on les trouve toujours en petit nombre.
Une observation très importante à faire est celle-ci : que la Pupa Farinesii,
qu'on trouve sur les Alpes Apuanes, a les mêmes caractères et la bouche à la façon
de la Pupa Arenacea, var. Apuana Issel. Les deux variétés aussi la con.m^rvent,
puisque celles-ci ne sont que le trait d'union entre VAvenacea et la Farinesii.
Viareggio (Toscane). F. Settepassi.
De la disparition des petits oiseaux. — Le mois de janvier que nous venons de
quitter a été, en bien des endroits, funeste aux petits oiseaux; sans avoir été d'un
froid excessif (la plus basse température constatée ici, en Charente, a été de — 14°),
il a cependant été assez rigoureux, malgré que nous n'ayons pas eu de neige, pour
que la terre fût saisie sans interruption pendant plus de vingt-cinq jours. Pendant
cette longue période, les petits oiseaux ont eu grandement à souffrir et même
beaucoup sont morts de faim. On a trouvé, en assez grande quantité, des merles,
des grives draines, des rouges-gorges et des pinsons. Il y a bien longtemps qu'on
avait vu pareil désastre.
Malheureusement les froids n'ont pas été les seuls destructeurs des petits oiseaux,
car je lis dans la Petite Charente du 11 janvier : « Il y a quelques jours, dans
)> la conmiune de Salles-Moussac, arrondissement de Ruffec, où un traitement à la
» noix vomique venait d'être effectué contre les Camisagnols qui y pullulent,
)i une personne, étonnée de la quantité énorme d'oiseaux morts qui jonchaient la
» terre, crut devoir avertir la gendarmerie de Ruffec et pour corser son témoi-
11 gnage, il a apporté aux gendarmes un sac contenant deux cents petits oiseaux
» ramassés sous le même arbre. Sous ce même arbre, il en a laissé encore cent
» trente-sept qu'il ne pouvait emporter. Dans le même champ, oh a trouvé sept
11 perdreaux morts. »
(1) Ces montagnes ne sont qu'une partie des Apennins qui pénètrent en Toscane après le
fleuve Magra (Spezia en Ligurie) jusqu'au fleuve Serchio (Lucques en Toscane).
76 Notes spéciales et locales.
« Tout ceci a été constaté par des habitants de Salles-Moussac. On doit en
» conclure qu'il n'existe plus un petit oiseau, plus un perdreau sur toute l'étendue
» de la commune, ceci est effroyable et navrant. »
« Si les campagnols sont nuisibles, les petits oiseaux sont utiles. Devant cette
» destruction totale dos auxiliaires de l'agriculture une question se pose : le
» remèdo n'est-il pas pire que le mal? »
Je dois ajouter que des mesures ont été prises et que pareille hécatombe ne se
produira plus.
Lignières-Sonneville (Charente). H. Giratjdeau.
L'acclimation du Mimulus îuteus L. — M. R. O. Frick, dans son intéressante
Contribution à l'étude de la flore neuchâteloise, indique le Mimulus hitcus L.
comme ayant été .signalé en 1860 environ, à Saint^Blaise, dans le canton de
Neuchâtel.
Cette plante américaine existe aussi en Alsace et je l'ai récoltée dans les prairies
des bords de la Bruche entre Mutzig et Molsheim en 1869. J'étais alors élève à
l'Ecole du Service de Santé militaire de Strasbourg et j'avais l'honneur d'avoir
comme professeur le savant botaniste Frédéric Kirschleger.
Dans le premier volume do sa Flore d'Alsace (édité en 1852) on peut lire page 585 :
(c 4 — juillet-septembre. — Cultivé dans une foule do jardins. Naturalisé sur
les bords de la Bruche t^t des ruisseaux qui en découlent depuis Framont jusqu'à
Molsheim; très commun.
Vallée de Wasserbourg, depuis la maison du curé jusqu'à mi-chemin de
Soultzbach. »
Dans le troisième volume édité en 1858, on lit au bas de la page 115 :
<( Mimulus Iuteus. — Plante américaine aujourd'hui très répandue dans deux
vallées vosgiennes, où sa présence est facile à expliquer. Ainsi elle abonde sur les
bords de la Bruche depuis Ekbolshfim jusqu'à Framont, oii elle cesse brusquement;
en effet, c'est du jardin Champy, à Framont, qu'elle est partie; depuis trente ans
elle a avancé, grâce à ses graines légères et à ses rameaux radicants, jusqu'à
Strasbourg (50 kilomètres). Dans le vallon de Wasserbourg, on ne la retrouve
plus en amont du jardin du curé, d'où elle s'est échappée; elle est déjà tout près
de Soultzbach (4 kilomètres). A Munster, elle a déserté le jardin Hartmann; elle
est arrivée en quelques années jusqu'à Gùnsbach (5 kilomètres). »
Elle a dû marcher depuis cette époque déjà lointaine de ma jeunesse et il serait
utile de savoir si elle a suivi le cours de l'Ill et gagné le Rhin.
Paris. Trapet,
Pharmacien major de ir« classe en retraite.
Floraison précoce de Corydalis claviculata. — Les flores d'Angleterre, de Bel-
gique et du Nord de la France que j'ai sous la main s'accordent à indiquer juin
à août comme l'époque de floraison pour cette Fumariacée. La flore do France do
Coste indique aussi avril, mais il s"agit sans doute du Midi. Au cours d'une pro-
menade aux environs de Londres, le 28 février de cotte année, je l'ai trouvée en
fleurs sous des sapins près de l'abbaye de Waverley. La floraison anormale que j'ai
constatée a-t-elle déjà été signalée?
Londres. G. A. BorLENOER.
La Vipère péliade en Haute-Marne. — En réponse à l'observation de M. E. Gardet,
voici la source de mon indication de la Vipère péliade on Haute-Marne. » La
péliade abonde sur un escarpement calcaire des environs de Nogent-le-Roi (Haute-
Marne). » V. Collin de Plancy, Catalogue des Reptiles et Batraciens du départe-
ment de l'Aube, etc. (Semur, 1878, p. 19).
Londres. G. A. Boulenger.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
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SOMMAIRE DU N» 5SO
Prolestnlion conli'c la Rr'3lPiii('nl.nlioii dfs houilles.
Ch. Oberthùr : Une Consullalion l.ri)i'(li]i)t(i'iv)lugiquo {suite).
R.-O. Frick : Conlribulion à l't'luik- de la Flon> neuelmteloise (/m).
Emile Jahandiez : I,a Manie roli^'ieiiso.
C. Doublet : Ccnlributinn au Calalugue ilos Diplrres du Nurd de la France.
Jean Lichtf-nstein : .Sur doux Cenhirrliynclnis.
Dautzenbei-g et Durouchoiix : Les Mollusques de la baii; de Saint-Malo {suile) (supplément
hors lc.\te).
Notes spéciales et locales :
Aux Jeunea ! Indications pratiques pAur les mois <r.\\ril-Mai (J. G.).
Les Oiseaux seplenli'ionaux en France pendant l'hiver r.ii;i-llU4 (Lomont père. — Ch. V.\n
Kempen. — E. C.wao. — L. Uuciiasskint. — Rerthuoh).
Ob.'«rvation d'un cas d'iiypoj'para.sitismo chez Pieris hvaxsicx (Ph. Riel).
Ijne invasion d'Eplicslia ciiiiulla Ub. à la Ilalle-aux-Sucres de Lille (Alb. Smits .
Encore .siu' le l'upa l-'aiiiirsii I.I. .Siîtti'.iws.si).
Oe la disparition dos petits oiseaux (H. Girai/deau).
L'aceliniatalion du Miiiinlus luteus L. (Trapkt).
l'-loraison priJcoce de Curydalts claviculala (0. A. Boulenger).
Lii N'ipèro péliade en Haute-Marne 'G. A. Bol'lencerI.
Echanges.
BULLETIN D'ÉCHANGES DE L\ FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. L. Coulon, au Musée d'Histoire Naturelle d'Elbeuf, serait heureux d'entrer en
relation avec des Entomologistes qui pourraient lui procurer des Insectes habitant
le Chêne et particulièrement, pour l'instant, des Coléoptères (larves et insectes
parfaits, avec leurs dégâts).
OUVRAGES ^ OFFEJITS A LA BIBLIOTHEQUE
DU 5 FliVIER AU U M.Miy 1914
De la part de : MM. Cha.ssignol (2 br.). Combes (1 br.), Cornetz (1 vol.),
A. Dollfus (5 br.), Guébhard (1 vol., 4 br.), Jodot (2 br.), Moreillon (1 br.),
Tempère (1 vol.).
Total : 3 volumes, 15 brochures
Nous adressons tous nos remerciements aux - donateurs
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Delage (Yves). — L'année biologique. Comptes rendus annuels des travaux de
biologie générale, avec la collaboration d'un Comité de rédacteurs, in-8°, xix-578 p.
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tique et descriptif des distributions d'eau de France, Algérie, Tunisie et Colonies
françaises, Belgique, Suisse et Luxembourg, in-8°, xl-1451 p. — Paris, Dunod,
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Kaeppelin (Paul). — Le Bassin parisien et les environs de Paris, in-16, 149 p.
Paris, Hatier.
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D'"Charcot. Documents scientifiques : Cétacés de l'Antarctique, in-4°, vi-281 p. avec
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Mallat (Antonin). — Histoire des eaux minérales de Vichy, t. 2 (S" fascicule),
in-S", p. 541-752. — Paris, Steinhèil. — 6 fr.
PiTARD (C.-J.). — Exploration scientifique du Maroc organisée \par la Société
de Géographie de Paris. I, Botanique (1912), in-4°, xxix-188 p. avec 9 planclies. —
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DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
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Meliliea Cynlhia, Hiiebner. — Très jolie espèce; très tranchée et facile à
distinguer des autres Melitaea. Le cf présente sur le fond des ailes supé-
rii'uies, en dessus, des réserves blanches d'un très joli effet. La g est
entièrement fauve. Cynlhia est exclusivement alpine; on ne l'a point piicoie
observée dans les Pyrénées; en France, elle se trouve au Lautaret; au Jardin
(Chamounix): au Lac d'.Mlos; elle n'est pas rare, certaines années, au
Hyffelberg, dans le Valais; une altitude d'au moins 2.300 mètres est néces-
saire pour qu'on puisse renconti'er la Melitxu Ciinlkia.
Je fus ténioin, en juin 181t."), d'une extrême abondance des chenilles de
Mclilœa i'ijnUna au Lautaret. Les chenilles en question étaient si nombreuses,
elles se pressaient tellement sur le chemin boueux en face de l'auberge,
malgré les flocons de neige qui tombaient de temps en temps, que les roues
de la voiture patinaient sur cet obstacle visqueux et d'un genre tout à fait
insolite. Si je n'avais pas vu ce phénomène, je n'y aurais certainement pas
ajouté foi, tant il était invraisenililable. Je me souviens d'avoir recueilli une
grande quantité de chenilles choisies parmi les plus grosses. J'obtins à
Uriage et à Rennes, à mon retour de voyage, un mélange de papillons et de
mouches parasites: celles-ci étaient très nombreuses.
Mtditssa Maliirna, Linné. — Ne semble pas avoir sensiblement dépassé
vers l'Ouest les environs de Paris. On a trouvé Maliirna à Monlmorency,
aux environs de Reims, dans la forêt de Samoussy, en Picardie, dans l'Isère
et, dit-on, dans l'Orléanais. Maurice Sand, dont les assertions ne paraissent
pas toujours dignes de toute créance, a signalé Maliirna en Rerry. C'est
liien donniiage qu'il y ait en France si peu d'entomologistes chasseurs. De
vastes régions de notre pays ont été très superficiellement explorées par
des naturalistes de passage qui ont capturé au hasard quelques espèces,
mais ne se sont pas livrés à une étude approfondie de la contrée parcourue.
Des départements entiers semblent n'avoir jamais été visités par ini entomo-
logiste. Dans ces conditions, la faune française pourra être l'objet de modifi-
cations considérables et d'irréparables destructions, sans que nous puissions
même nous douter des pertes que l'abattage des bois, la transformation
incessante du sol feront subir aux productions naturelles. Des renseignements
sur les localités françaises où Maturna a été authentiquemenf observée
seraient fort intéressants à publier.
7S Cliarlos Obertiur. — Une Consiill<i(io)i lépidopti'rohigiqite.
Mclittva .'Wlemis, Iluebnpr (Aurima, von Rott.). — C'est une des Meliixa
lus plus communes et les plus répandues. D'ailleurs elle habite en Ecosse,
en Irlande, en France, en yMlemagne, en Espagne et, vers l'Est, on la trouve
jusqu'en Mandcliourie. Elle donne dans les différentes régions oîi elle ne
cesse de se repi'oduire naturellement, des i-aces géographiques généralement
tixes et assez distinctes. De plus, la Melitièa Àrtemis se plaît aussi bien dans
les plaines que dans les hautes montagnes, de sorte qu'on peut observer
non seulement les variétés de latitude, mais aussi d'altitude. Partout elle
semble n'éclore qu'une seule fois par an. Dans toute la partie septenirionale
et centrale de la France, la Mclilwa Arlcmis présente deux morphes : l'une
dont le dessus des ailes est unicolore. l'autre qui monli'e, sui' le dessus des
ailes, des lâches plus claires que le fond. En Provence, Aiiewis offre une
race spéciale, dite : Provincialis, plus grande, d'un fauve rouge plus vif,
cependant d'une couleur générale moins riche i]u'en Espagne où se trouve
la forme que j'ai appelée Iberica.
Dans les Alpes suisses vit la forme Mcrnpe ordiuaiiement dénuée de la
couleur fauve rougeâtrc qui se remarque dans la foime des Alpes fiançaises
et des Pyrénées orientales, à l'altitude d'environ 2.300 mètres.
Il est très remarquable en effet de constater que dans les Alpes de Provence
aussi bien qu'au Pla Guilhem, vaste plateau ondulé et gazonné qui s'étend
entre la France et l'Espagne, à l'Ouest du Mont Canigou, on rencontre une
petite race d'Arlemis, d'aspect frêle, d'une teinte fauve rouge en dessus,
mais formée d'écaillés presque clairsemées, de façon que le faciès du
papillon semble justilier le nom debilis par lequel j'ai cru devoir le désigner.
En Suisse, la variété Merope, vers la même altitude, semble plus robuste,
quoique de taille également rétrécie.
Mais ce qui est curieux, c'est qu'on trouve en Bretagne, notamment à la
Forêt de Rennes, par colonies, exactement la même race debilis qu'au Pla
Guilhem. En effet, au milieu des Artemis normales volant dans les allées
et les clairières du bois, principalement là oîi il y a des landes marécageuses,
on rencontre çà et là des groupes de debilis, dont la taille réduite et l'aspect
décoloré cadrent absolument avec la debilis pyrénéenne.
Cette debilis a été, certaines années, abondante, et j'ai pu, pour réaliser
une instructive comparaison, rangei' une longue série de debilis provenant
des plaines bretonnes, à côté des debilis capturées sur les gazons ras et
caillouteux des sommets pyrénéens. Elles ne présentent pas de différence
a|)préciable. A-t-on observé quelque autre part, aux environs de Paris, pai'
exemple, cette bizarre debilis, si semblable à la ih^bilis des montagnes
françaises ?
J'ai en vain cherché à examiner dans les collectidus ijue j'ai é|é à même
de visiter, des séries importantes de pa|)illons d'espèce comuuuie capturés
au même lieu et en plusieurs années successives. Cela n'existe pas. Il en
lésulte que la connaissance exacte des espèces les plus vulgaires est souvent
moins avancée que celle d'espèces l'éputées plus rares, plus recherchées et
jouissant d'une tarification plus avantageuse. Souvent on m'a dit : L'espèce
est très commune ici: on pourrait en récolter un grand nombre à chaque
saison. Pourtant je ne voyais que 3 ou 4 spécimens souvent assez mal liaités
et insuflTisants pour donner une idée exacte de la morphe locale. M'excusera-
t-on d'inviter les Entomologistes à modifier les méthodes qui ont jusqu'ici
présidé à la formation de leurs collections ?
Debilis est-elle donc spéciale à la foiêt de Rennes et à Pla Guilhem, ou
bien a-t-elle été observée en d'autres lieux ?
Rennes. Charles Oberthïjr.
{A suivre).
II. l>ouLA.\GÉ. — Un cas d'hermaphroditisme chez Rana fusca. 79
UN CAS D'HERMAPHRODITISME VRAI BILATERAL
CHEZ RANA FUSCA (Thomas)
L'individu s'est rencontré parmi un lot de 150 grenouilles capturées aux
environs de Lille à la fin d'octobre lf)13 et utilisées pour la dissection en
novembre et décembre. Semblable cas n'a jamais été obseivé par-mi les
autres lots de mémo impoi'tance, sacriliés chaque année, toujours composés
de liana fusca auxquelles se mêlent une ou deux Rmui i-sculrvla.
Les cas de ce genre sont relativement rares, peu onl été décrits dans
le détail; il peut être utile de les enregistrer.
La grenouille étudiée est de tous points pareille extérieurement aux mâles
du même lot et avait été confondue avec eux. Les brosses copulatrices
étaient semblables entre elles et à celles des
nulles sujets; de même les avant-bras. H y
avait pourtant, pour ceux-ci surtout, une légère
dissyméti-ie à l'avantage du côté di'oit. Mais la
symétrie est-elle jamais absolue ?
On fut donc très surpris, lors de la dissec-
tion (lo décembre), de trouver deux oviductes
parfaitement développés et régulièrement con-
formés, comme ceux des femelles du même lot.
Les glandes génitales occupent la position
normale.
Chacune comprend deux parties :
1° L'une, massive, blanche, comme sont les
testicules, mais ne présentant pas la forme
délinie habituelle. De plus, cette partie est
rugueuse et dépourvue du pigment noir qui
recouvre d'ordinaire au moins une partie du
testicule. Les rugosités sont dues à l'existence
d"un réseau de fins sillons, à mailles hexago-
nales, séparant des lobules. Nous avons cons-
taté que ces sillons existent à la surface des
testicules normaux mais sont comblés précisé-
ment par le tissu conjonctif pigmenté ipii fait
ici défaut.
2° L'autre partie a exactement l'aspect des
ovaires non mûrs. Beaucoup de femelles du
même lot avaient des ovaires volumineux à élé-
ments ayant atteint leur taille. Quelques-unes
seulement, les jeunes sans doute, avaient des ovaires ressemblant à ceux-ci.
Du côté gauche, la pi'emièie région (aspect testiculaire) forme environ
le 1/d° de la masse totale de la glande, elle est la plus proche du rein; la
deuxième région (aspect ovarien) contourne la première en avant, en dehors
et en arrière où elle est plus développée.
Du côté droit au contraire, la premiéic région occupe les trois quarts de
la totalité et la deuxième est un simple lobe du côté postérieur; c'est la
relation inverse de celle de l'organe de Bidder avec le testicule chez les
Bufo (on sait que cet organe est souvent considéré comme un ovaire rudi-
mentaire). Dans son ensemble, la glande droite est moins développée que
la gauche.
ï'c, li^Ucules. — Ou, ovaires.
— 67, corps jaunes. — fin,
reiiLS sur lesquels sont figu-
l'os les canaux efférenis. —
\V, oanau.x de Wolff. — Od,
oviducles. — V, vessie. —
K, rectum.
80 II. noi'i.ANGÉ. — Un cas cfhrrnuijihrodHisine chez Rana fusca.
Les canaux oiïérenls ne sont pas régulièrement disposés comme chez les
ma les normaux. Ils sont raies cl plusieurs sont hifunjués. Il en part môme
(les parties d'aspect ovarien. Les canaux de WolIT ne portent pas de vésicules
séminales, ils subissent seulement une très légère dilatation fusiforme. Les
corps jaunes occupent la position normale, il en résulte que la gauche s'in-
sère sur l'ovaire et le dioit sui' le testicule. Le premier n'est pas plus
réduit t|ue ceux des grenouilles du même lot où cet organe était générale-
ment faible. Le second est au contraii-c petit.
Les testicules renferment des spermatozoïdes.
Du côté droit, les canaux d(> Wolff et de Mulier sont ncltement distincts
jusqu'au clofique. Du côté gauche, ils s'accolent à la lin de leur trajet. Avant
leur accotement, ils sonl unis pai- trois ou quatre cordons. En sectionnant
l'iui d'eux, nous avons constaté qu'il était plein aux exfi'émités et présen-
tait, en sa partie médiane, une très fine lumière plutôt vii-luelle que réelle.
.Nous notons ce détail parce qu'il peut s'interpréter comme témoin d'un
retard dans le dédoublement des canaux de AVolff et de Mulier.
Il peut être utile d'ajouter que l'individu dont nous avons décrit l'appareil
génital était de taille adulte et que tous ses autres viscères élaicnl noiina-
lenient conformés. Poumons, vessie, infestin étaient dépourvus des parasites
oi'dinaires de Rana fusca.
Comment cette grenouille aurait-elle sexuellement fonctionné au prin-
temps prochain '? C'eût été le complément intéressant de cette observation
faute duquel celle-ci reste incomplète comme beaucoup d'autres.
La figure demi-schématique ci-contre n'a d'autre intérêt que celui de faci-
liter la lecture, la leprésentation serait-elle parfaite qu'il est des choses
qu'elle ne pourrait rendre. C'est ainsi que la partie ovarienne droite est
moins importante que le dessin ne le fait supposer; c'est une languette qui
se relève et qu'il a fallu dessiner étalée pour faire ressortir sa continuité
avec la portion lesticulaire: il en est tout autrement de l'autre côté où
l'ovaire a l'épaisseur ordinaire.
La bibliographie relative à l'hei-maplu'oditisme des grenouilles et aux
questions connexes est déjà considérable. On la trouvera (52 articles) dans
un mémoire récent de M. Hooker (1).
Dans ce mémoire, l'auteur reprend les cas connus antérieurement et en
décrit deux nouveaux. Pour nous, nous nous sommes contentés de lire cette
étude, à laquelle nous renvoyons, pour compai-er notre cas à ceux qui y
sont ajialysés.
De ces cas, 23 seulement soid retenus el réunis dans un tableau où ils
sont classés en cinq groupes,
Grniipc A. — Mâles avec canaux de Mulier plus ou moins développés. —
<S cas.
Groupe />. - ]\Iàles donl les testicules contiennent des œufs. — .5 cas.
Grniipp C. — Hermaphrodites avec deux glandes sexuelles, mais les mâles
plus développées. — 5 cas.
Groupe D. — Hermaphrodites complets ou presque complets. — 3 cas.
Groupe E. — Hermaphrodites avec deux glandes sexuelles, mais les
femelles plus développées. — 2 cas.
Pour l'auteur, il y a d'abord un hermaphroditisme faux, il se rencontre
dans le groupe A. H faut aussi distinguer un hermaphroditisme de passage
•< Uebergangshermaphroditismus », il se ivncontre dans les groupes A et R.
îl est dû à ce que les têtards donnent Oa "', de femelles el 5 % de mâles
(1) Hooker, Davenport. — Der hermaphrodistismus bci Frûschcn .^rchiv fur mikposkopische
Anatomie, Bd 70, H« 4, 1012.
H. riouLANGÉ. — Un cas d'Iicrmaphi'oditisme chez Rana fusca. H[
(recherches de Ltuin en 1881) et qu'ensuite des individus passent du sexe
femelle au sexe mâle.
Uiuis le cas d'herinapluoditisnie de passuge, il n'y a pas deux légions :
testiculaire et ovai-ienne; l'organe uniijue i-enlernie des œufs et des sper-
iiiatogonies.
Il en est tout autrement des cas C, D, E où testicules et ovaires sont
ilislincls, tout parliculièrenient des cas D et surtout des cas où l'une et
l'autre glande existent de l'un et l'autre côté. 11 faut placer en pi'emièie
ligne le cas de ce genre décrit par M. Hooker lui-même et ligure dans une
lielle planche hors texte. Ce. cas a été observé chez liana [iisca. comme
ct'liii que nous venons de décrire et qui se place précisément aussi dans
le groupe D à côté de celui de M. Hooker qu'il rappelle.
1° Par l'étendue lelative des glandes ;
2" Par leur position i-elative ;
3° Par l'importance des canaux de Woliï et de leurs renflements ;
4" Par le développement des oviductes ;
0° Par la présence d'éléments des deux sexes, non mélangés.
Il en diffère surtout :
l" Par la grosseur moindre des éléments femelles ;
2" Par les restes d'union entre les canaux de Wolff et de iMullor gauches.
M. Hooker ne figure pas les canaux cfférents ni les corps jaunes que
nous avons jugé utile de mentionner.
11. P.nULANGÉ,
Maître de conférences à la Faculté libre
des Sciences de Lille.
->— ooo— e-
liNSECTES PARASITES DES DROSERACEES
Chenille plutôt longue, ornée de poils en faisceaux 1
Chenille longue, à poils isolés 2
Chenille plutôt courte et nue 3
i. TmcHOPTiLUS PALUDUM Z. — Cette chenille obsei-vée pour la première
fois en 1904, pai' fianker, à Woishain \Angleterre) vit sui- le Diuscra rolun-
ilil'uiiit. Dans son iiremier âge, elle s'attaque aux poils visqueux qui garnissent
les feuilles; plus tard elle dévore les feuilles et les autres parties de la plante.
Elle atteint son complet développement vers la fin de mai; vei's la fin d'août
pour la deuxième génération (\ oir /•". ri, .1, V., n° :i47, p. 14, nov. 1!)()K, sous
le nom de Biickleria paludtnn Z.).
l'iipillun. — Ailes supérieures d'un brun ikiir- paifuis lavé de jaimàlre ou
de rougeât.re, traversées de deux lignes blanches, ténues; côte marquée d'une
tache noire près de la base: quelquefois une tache brun foncé près de la
base au milieu de l'aile et une autre blanchàti-e au-dessus de l'échanci-ure;
toutes les franges mêlées d'écaillés noires; - — ailes inférieures brun foncé.
— 12-13 m/m. — en 6 d'abord, puis en 8, 9.
Le genre de vie de la chenille est d'autant plus surprenant qu'elle s'adresse
à une plante regardée comme Carnivore ou au moins insectivore.
82 G. GouRY el J. Guignon. — Insectes parasites des Droséracées.
2. GisEPiiAsiA Wauluomiana L. — Clienille d'un blanc sale, à gros verru-
qucux d'un noir luisant, à lèle jaune foncé, à écusson noir. En 4, 5 sui-
l'arnassiu palu.stris, dcUis les inonUignes ci donnerait la var. alliculana
d'après lliiliiiaiin. — Chrysalide d'un brun luncé. — Papillon à ailes supé-
rieures d un brun loncé saupoudré de blanc el de noir, à bord costal légè-
rement anguleux et à marge terminale oblique. — 16 à 23 m/m. — En 6, 7.
3. Glyi>iiii'teuyx thkasonella Scop. — Cette chenille non encore décrite,
^it d'après les auteuis dans les tiges de divers Juncus, de 9-4 ; d'après
Mùhiig, cité pai' Kallenbach (l'Ilanzciil'einde, p. 781), elle \i\rail dans les
feuilles de Drosera rulundilotia. Papillon à ailes supérieures d'un bronzé
brillant; les inférieurealrès étroites, d'un brun foncé, à frange très large. —
12-15 m/m. — En 6, 7.
La, F. d. J. N. a signalé déjà plusieurs stations riches en Droséracées, aux
environs de Montpellier, xxiii, 41; du Hohneck, xxiii, 143; de Gray, xxiv, 143;
dans le Pas-de-Calais, xxii, 108.
Parmi les champignons inférieurs parasites des Droséracées, la Feuille a
signalé sur l'arnassia palustris : Uromyces pamassix (DG. (xxui, 18).
Un peut ajouter Puccinia uliginosa Gvel qui est bien dans sim milieu
humide, et l'inévitable Synchytrium aureum Schroeter.
Quelques indications bibliographiques sur la Flore des Droséracées.
Blanc (P.). — Aldrovanda vesiculosa {Rev. hort. B.-du-lîh., 1897, p. 194-
190. — C. 31886.
Id. — h'Aldrovandia vesiculosa pendant sa période de repos {id. 1899, p. 75-
79). — C. 35979.
BuRKiLL (J. -Henry). — The ovary of Parnassia palustris (Ann. of Bot., Lon-
don, 1901, p. 186-192). — G. 42396.
Constantin (Paul). — Les Plantes, I, p. 748-760, in Merveilles de la Nature :
outre les Droséracées français : lioridula, Byblis, Dionea muscipula (fig.).
Darwin. — Les Plantes insectivores.
Dubois (Raphaël). — Absence de zymase digestive des alliinumoïdes chez le
Drosera longifolia (Ann. Soc. Linn. Lyon, 1898, p. 79-80). — G. 3.^)998.
Franchet (A.). — Les Parnassia de l'Asie (uicnlale (Soc. But. 1897, p. 2'i'i-
263). — G. 31911.
Hamet (R.). — Sur une nouvelle espèce de Drosera (Soc. Bot., 1906, p. 151-
152). — GG. 4279.
Id. — Observations sur le genre Drosera (Bull. Soc. Rot., 1907, p. 26-38,
52-76; 1 pi.). — CG. 5668.
Hariot (Paul). — Le Drosera (Le Naturaliste, xix, p. 173-174, 1 fig.).
IIeckel (E.). — Des glandes florales du Parnassia palustris, nouvelle fondion
physiologique (GR. Acad., 3 janv. 1876, p. 99-101). — G. 27.320.
IIooker. — Les Plantes carnivores (Revue scientifique, nov. 1874).
LÉVEiLLÉ (H.). — La Flore de l'Inde dans ses rapi>oils avec la Flore de la
Frajice (Naturaliste, xvi, 105 : Droséracées).
II. — Droséracées japonaises (Monde des Plantes, lS98-tS!)9, p. 3-4). —
G. 34306.
Macfarlane (,T.-M.). — Observai, on pitchered insectivorous plants, pari. I
(Ann. of Bot., 1889, p. 253-264, 1 pi.). — C. 9780.
Id. — Part. II (id., 1893, p. 403-458, 3 pi.). — GM. 6727.
Magnin (Ant.). — Les Rossolis jurassiens à propos de la Monographie des
Droséracées de Diels (Arch. Flora Jurass., 1906, p. 49-51). — GC. 4782.
Maisonneuve (Durieu de). — Sur la végétation de \' Aldrovanda (Proc. Verb.
Soc. Linn. Bordeaux, 1902, p. lviii-lix). — CC. 1146.
G. GouRY el J. GuiGNON. — innecle^ ixaasiles des Fraukéniacécs. 83
\1 \TEos (Marc-Rivas). — Algunas fuinuis transitoiias de las especies esp. del
g. Droi-era (Bol. Se. Esp. 11. N., lllOi, p. 98-102). — C. 44226.
Mattirolo (0.). — llluslraziorii de Vol. I, deil' erbario di IJlisse Aldiovandi
(Malpigliia, 1899, p. 241-384). — C. 35778.
MouRE.^ (Ed.). — Note sur les procédés inseclicides du Drosera rolundilolia,
10 p., 1 pi., lîruxelies, \S1;\ (Exlr. Uull. Acad. Belg.). — G. 1061).
Hees. — Expér. de cuit, du Dru-^era volundijoUa avec et sans aliment, animal
(Rev. int. des Se, 1878, p. :;9S-599). — C. 4147.
RosENBERG (Otto). — Um dcn auatomiska bvggnadcn lios Painassia pahialris
(Bol. iNot., 1896, p. 223-227). — G. 23046.
In. — Physiol.-Gylolog. llnters. ueber Drosera rotundi(oUa (Bolan. luslil.,
Stockholm, 1899, p. 1-116, 2 pi.). — G. 38195.
Roux (M.). — Dro!<era rolundilolia dans les marais du Bourget (Savoie) (Bull.
Irim. Soc. bol., Lyon, avril-juin 1887, p. 54). —G. 2780.
Van Tieghem (Ph.). — Sur les Parnassiacées (Journal P.ol., 1899, p.. 326-
332). — G. 37312.
G. GOIJRY el J. GuiGNON.
•*••
INSECTES PARASITES DES FRANKÉNIACÉES
Gette famille n'étant pas de notre région, nous n'avons pu ni chasser sur
la plante, ni contrôler les quelques documents recueillis au cours de nos
rechei-ches.
PEYEaiMHOFF (P. DE) signale au sud de la France Agdistis Frankenir Z, sur
Frankenia pulvendenla et son papillon en aoùl. Le catalogue du Docleui-
Staudinger 1901, l'indique (n° 1420), de Sicile el de l'Andalousie.
Gomme les auties chenilles d'Agdistis, celle-ci doit être courle, avec
quelques poils disséminés, et se chrysaliderail dans une légère toile soyeuse,
sur la feuille. — Le papillon est voisin des Slcuaplilia, dont il n'a pas cepen-
dant les profondes échancrures alaires.
Le Gatalogue Staudinger a enregistré, sous le \t 2864, Arisioldia Frtin-
kmix Wlsghm d'après Monlhly Magazine (1898, p. 132, comme de Gorse.
Est-ce téméraire de penser que l'insecte a été baptisé d'après sa plante
nourricière ?
Quelques indications bibliographiques sur la Tlore des Frankéniacées.
C. = Catalogue (1™ série) ; CC. = 2"^ série ; CM. = Cataloguo mensuel.
Vesque (J.) range cette famille parmi celles du type éricoïdc (voir F. d. J. N.,
, XX, 14).
LÉVEiLLÉ (H.), signale F. pidverulenla dans Lo. Naluralistr, xiii, 22!l (La Flore
de l'Inde dans ses rapports avec la Flore de la Fiancfi).
GONSTANTIN fPauI). — Les Plantes, 1, p. 187, in Merveilles de la Nature, cite
une espèce du Ghili : F. Berleieana; el deux genres : Niededeinia, de
Palagonie; Bcatsonia porlulacifoUa, de Sainte-Hélène.
Gandoger (Michel) dans son Novus conspectiis florœ europeie cite les espèces
suivantes ; F. Webbii B. R., Beuten Boiss., hirsula L., Ixvis L., pnlve-
rtdenla L.. Boissieri Reut., et leurs synonymes.
A nos collègues du Midi de compléter ces maigres renseignements.
G. GouRY el J. GuiGNON.
84 C Mautel. — Descr. d'un Mollusque nouv. de la baie de Cancale.
DESCRIPTION D'UN MOLLUSQUE NOUVEAU PROVENANT DE LA BAIE DE CANCALE
Lacuna (Epiieria) cancavennensis h. Marlel, nov. sp.
Testa pyramidfila, tenuis [riKjilis, subpL'llucidu, parumque nilîda. Spira
data; an)r. 5. vatde convexi, sutura impressa juncti, strias incremcnti obli-
quas, inegidares ac parum conspicuas tanliim
oslendens. Sculptura truii'^rersd )iidl(i. Aper-
iura obliqua, rolundata, sat patula, in basi
subplana. ColunvUn arciiala, incrassata, a
sulco profundo longitud.inali.ler divisa; sulcus
superne profunde intrans ac umbilicuni an-
gustum .simulans. Labruni arciiatnm, tenuis-
sirnum et aculum.
Color griseus perpaulum rosealus, [asciis
transversis 4 fulvis, in anfr. ultimo pallide
pictus : fascia inféra niarfiirirtii cnliDnellarcni
cingil. Columella alba.
Mlit. 5, diam. ninj. "). 7 millim,; aperlura
'2 niilUin. (ilta, i? millim. luta.
Coquille de forme pyramidale, mince, fra-
gile, subpeliiicide, peu luisante. Spire haute,
composée de 5 tours très convexes, séparés
par une suture bien accusée. Surface ne pré-
sentant que des stries d'accroissement faibles,
obliques et irrégulières; il n'existe pas de trace de sculpture décurrente.
Ouverture oblique, arrondie, assez ample, un peu aplatie à la base, (lolu-
melle ai^quée, épaissie, divisée par un sillon longitudinal qui pénètre dans
le liant et simule un ombilic étroit et profond. Labre arqué, très mince et
tranchant.
Coloi'ation grise légèrement rosée, ornée de quatre bandes décurrrentes
fauve pâle, peu apparentes. La bande inférieure est accolée au bord coiu-
mellaire. Habitat : Port-Briac, sur les Zostères (30 avril 1911). Nombreux
exemplaires.
C'est du L. vincta Montagu que cette espèce se rapproche le plus, mais
elle en diffère par son lest bien plus mince et ses tours plus convexes. Elle
diffère du L. cras.sior par sa taille Iteaucoup plus faillie, sont lest mince, etc.
Var. major. — D'une taille plus forte : hauteur 7 millim. 1/2, et ne pré-
sentant qu'une b.mdi' décurrente fauve située veis la base du dernier tour.
a. Lacuva (Eph.iria) cnncavennlnsis
n. sp.
b Son opercule.
Cancale.
Ciilonrl H. Martel.
0. Park.nt. — I>('xcr. de deux Diplèrca nouv. du yr. DvUchopodides . 85
DESCRIPTION DE DEUX DIPTÈRES NOUVEAUX DU GROUPE DES DÛLICHOPODIDES
M. Hesse, professeur de zoologie à rbiiiveisilé de (jieuuble et M. llené
Bazin, professeur de di-oil aux Facultés libres d'Angers, ont bien voulu me
conlier l'élude des Uolicliopodides capturés par eux au cours de ces dernières
années et me periiiellre ainsi de jeter les bases d'un Catalogue des D(jliclio-
podides français. Avant de publier le résulLat de leui's lecherclies et des
miennes propres, je tiens à faire connaître deux espèces nouvelles du genre
Sphijrotarsus Mik. découvertes, l'une par le pi'cmier, l'autre par le second
de ces aimables correspondants, et toutes deux provenant de la région des
Alpes françaises.
Sphyrotarsus Hessei, n. sp., cf.
Dill'erl a Sphyrotar.^o Itijgiupliilo HecU, empodlo luinutissimo, feinoribus
inteimediis, penicillo ex pilis luleis longissinus constante, pauio post dinii-
diuni, interne instruclis, metalarsorum inlermediorum sti'uctuià et oinalu,
nec non et aliis notis; — a Sphyivlarxu uryijroslomo Mik, penicillo (juo, ut
tliclum est suprà, inslruunlur b'mora int( rnu-dia, mctalaisci-um mlcnni'ihn-
rum structura et ornaiu, alarum nervorum dispositione, lamellarum geni-
taliuni struclurà, et aliis notis divei-sis, ut ex descriplioiie palebil. Limg.
corp. 9 m/m; long. al. 7 m/m 1/2.
Front d'un vert métallique, terne, givré de gris, plus brillant sur le disque;
large à l'arrière, avec tubercule ocellaire très saillant, graduellement* rétréci
vers l'insertion des antennes où sa largeur égale environ le quaii de la
largeur de la tête, vue de face et au même niveau. — Face verte, à éclat
métallique voilé par une pollinosité blanc-grisâtre, s'élargissant vers le bas
où elle atteint presque le niveau des yeux. La face proprement dite bien
séparée de l'épislome par une carène transversale à peine indiquée au milieu,
mais bien saillante sur les côtés. Entie la carène et l'insertion des antennes,
des l'ides rayonnantes allant d'entre les antennes au bord des yeux. — E|tis-
tome arrondi, relevé saillant au bord inférieur, égalant en longueur les deux
tiers de la face proprement dite. — Yeux très courlement velus. — Occiput
vert mat, à cils postoculaires noirs dans sa moitié supérieure faisant place
dans la moitié inrérieuie à des favoris jaunâtres, [wn ('(indcnsés, mais limgs,
et revêtant dans toute sa largeur celte partie de l'occiput. — Palpes glabres,
très grands, couchés, en rhombes ari'ondis aux angles, jaune rougeàti-c
vus de face, jaune miel à reflet argenté, vus de cùlé. — Tninipe de la lan-
gueur de la tête, de face un peu plus large que l'épistome, de côté ayant
le diamètre de la tête, membraneuse, à rides transversales, noire un peu
cendrée portant sur le bord lenninal quel(|ues poils follets, jaunes, assez
longs. — Antennes noires, courtes, ayant à peine la longueur de la face
prupremenl dite; le premier a.ilicle étroit, nu au dessus; le deuxième article
un peu plus court, mais plus large; le troisième de la longueur du premier,
(;n demi-cei-cle. Clièle antenn;iire dor.saJ, au milieu du borrl supérieiu- du
troisième article. Premier article du cliètc un peu plus court que le li-(iisième
article antennaire, le chète entier étant nu et deux fois aussi long que les
antennes.
Thorax d'un vert mat, avec en son milieu deux lignes longitudinales
étroites et rapprochées, noires sur le disque, purpurescentics sur les bords.
Deux lignes latérales plus larges, irrégulières, s'évanouissant à l'avant et ù,
l'arrière, purpurescentes. Les flancs d'un vert cendré très lerne. — Pas de
soies acro.^liàile\; soies dorso-centrales : six dans chaque rangée, noires
SCi (J. Parent. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. DolicJiopodides.
(Hiinme du reste toutes les soies du corps, précédées d'une plaque de diètes
noirs très courts. Flancs du prothorax sans chètes, mais avec deux touffes
(le poils jaunes, l'une en face du stigmate, l'autre en dessous. — Ecusson
vert niélàlli(pie un peu moins terne : six chètes scutellairos. Post-écusson
vert tci-ne piuineux.
Ailes plus longues que l'abdomen, sans tache. Exlrémiién des T, 3' et
4' longitnduiates égrttemenl distantes, l'intervalle entre les deux dernières
légèrement plus gi'and. Deuxième longitudinale très longue; troisième entiè-
rement droite; quatrième dans sa dernière section rigoureusement parallèle
à ta troisième excepté à son extrémité où elle se recourbe vers le bord posté-
rieur de l'aile. Transversc postérieure droite, et perpendicualire à la 4° Inn-
gitudvuilc, plus longue d'un tiers que la dernière section de la r)' longitudinale
et trois fois plus courte que le segment terminal de la quatrième. iNervure
anale très faible et très courte. Bord alaire incisé à l'extrémité de la 5" lon-
giludinale. Lobe axillaire très réduit bordé de longues soies pâles. C.uillerons
jaunes à cils pâles; balanciers jaunes.
Pattes : entièrement noires, cendrées sur les hanches, légèrement vert
métallique sur les fémurs. Pas de pelotes aux tarses et empodium réduit à
une petite écaille.
Hanciies antérieures longues, à peu près égales à la moitié des fémurs et
presque doubles des postérieures, portant sur leur moitié basilaire externe
une touffe de soies jaunes égales en longueur à la largeur des hanches. La
facette d'articulation avec le Irochanter très excavé, le bord antérieur très
saillant en auvent bordé d'épines noires très courtes. — Hanches moyennes
à pilosité jaune courte sur la face externe, plus longue sur la face antérieure.
— Hanches postérieures à pilosité jaune et longue sur la face externe, sans
trace de chètes.
Pattes antérieures : Fémur présentant au quart basilaire face postéro-
ventrale, une entaille pratiquée de dedans en dehors, le bord abrupt apical
frangé de chètes noirs dirigés vers la base du fémur. A l'extrémité du fémur,
face inférieure, 3 chètes noirs courts, très rapprochés. — Tibia un peu
plus long que le fémur portant sur la face supérieure une rangée d'une
douzaine de chètes noirs, plus longs, mais plus espacés dans la région basi-
laire. L'extrémité du tibia se prolonge en biseau au delà de l'articulation
et csl frangée de chètes jaune brun, courts, serrés et dirigés suivant l'axe
du tibia. — Tarse un peu plus long que le tibia. Protarse presque aussi long
que les quatre articles suivants, revêtu d'une vjllosité longue sur la face
supérieure, plus courte et foi-mant brosse sur la face inférieure: cette villosité
se continuant sur la moitié basilaire de l'article suivant. Deuxième article
égal à la moitié du premier et double du suivant. Articles 3, 4 et 5 sensi-
blement égaux.
Arras. 0. Parent.
/A suivre).
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Mai.
(Voir les années précédentes.)
Acer (g(>nre). — Chenille rase, aplatie en dessous, atténuée en avant, d'un vert
clair, à dorsale fine d'un jaune vif, à stigmatale large d'un
jaune clair, à tête petite, globuleuse, verte = Ualymiua ira-
pezina L.
Noies spéciales cl lacales. 87
Acer (genio). Chi'iiille rase, épaisse, veloutée, d'un brun tçinU- de rougeàtre et
piqueté de uoir, à dorsale plus paie, à stigniatale pâle liséréo
de brun en dessus, à tête brune; parmi les lichens et los écorces
crevassées des vieux Bouleaux = Uy^cltorista fissipuncta Hw.
Id. Arpenteuse allongée d'un ocracé pâle, strié<! de plus foncé, à
septième et neuvième segments ornés de proéminences, à
onzième segment surmonte de deux saillies pointues, à tête
petite et lenticulaire = Oiirti/iteri/x ndnil/iicaria L.
Id. Arpenteuse cylindrique d'un vert clair à dorsale et stigmatales
plus claires, à tête globuleuse = Anisoplery.i aceraria Schiff.
Id. Arpenteuse de même forme d'un vert jaunâtre à dorsale verte
lisérée de jaune, à stigniatale jaunâtre = Anisopteryx aescu-
laria Schilï.
Id. Chenillette d'un vert jaunâtre, à tête et écusson 'bruns; dans les
jeunes pousses = Arijyrc.-st/iia nitidella F.
Id. Chenillette fusiforme d'un gris verdâtre, à pattes écailleuses,
verruqueux et tête noirs; dans feuille roulée en cornet =
t'erosloma sequella Cl.
Id. Chenillette d'un gris verdâtre lavé de rose à tête et écusson noirs;
entre feuilles accolées = Recurtiaria leucatel/a Cl.
Achillea Millefolium. — Chenille allongée cylindrique, rugueuse, verte à ventre
jaune, et partie anale brune, à tète carrée, bifide à
angles tachés de brun = Tha/era fimbrialis Se.
Id. Chenille courte, effilée, rugueuse et renflée postérieu-
rement, d'un gris clair, à longitudinales et verruqueux
noirs, à tête petite = Acidalia macilentaria H. S.
Td Chenille de même forme, d'un gris brun lavé de rougeàtre,
à dorsale plus claire et bordée de plus foncé, à stignia-
tale pâle = Acidalia imiiiulata L.
Id. Chenille brune à incisions rougeâtres, à dorsale géminée
pâle, à stigmatale rougeàtre bordée de noiv ^Ematurga
atoniaria L.
Id. Chenillette verte, à dorsale brun foncé, à stigmatale gris
jaunâtre, à tête et écusson d'un jaune pâle; dans les
tiges = t'iotyptilia ochrodactyla Hb.
Id. Chenillette d'un vert jaunâtre, à tête et écusson bruns ;
dans les racines = Kpihlema graphana Tr.
Id. Chenillette d'un blanc rosé, à tête d'un brun jaune, à
écusson jaunâtre taché de brun ; dans les racines =
Dichrorampha petivertlla L.
Id. Chenillette d'un blanc jaunâtre, à tête et écusson brun
clair ; dans tiges et racines = Dichrorampha pliiin-
hayana Tr.
Id. Chenillette verte, à dorsale plus foncée, à tête brune, à
écusson brun taché de noir; dans feuilles bouchonnées =
Sophronia humerella Schiff.
Id. Chenillette d'un vert jaunâtre, à tête et écusson brun
noir; dans long fourreau cylindrique d'un jaune blan-
châtre, sur feuilles à demi-trouées = Volevphora Iroylo-
dytella Dup.
Id. Chenillette d'un vert pâle, à dorsale plus foncée, à
verruqueux blanchâtres, à tête brun pâle, à écusson
jaunâtre moucheté de brun; sous la feuille = Buccu-
lafrix cristatfUa Z.
Agropyrum repens. — Chenille pubescenUî, atténuée postérieurement, à partie
anale liitide, d'un jaunâtre pâle, à raies longitudinales
plus foncées, à têt<î globuleuse jaunâtre lavé de brun
rose = M clunaryia Gulalea L.
l^^. Chenille de même forme, mais verte à dorsale vert foncé,
à stigmatale jaunâtre = Fararye Mijeria L.
Id. Chenille rase, allongée cylindrique, épaisse postérieu-
rement, d'un gris foncé, à fine dorsale pâle bordée de
foncé, à stigmatale presque noire, à tête d'un gris
marbré de noir = Ayrotis cinerea Hb.
Id. Chenille veloutée cylindrique, épaissi\ d'un brun mou-
cheté de noir, à stigmatale blanchâtre = Orlhoda
h'uniilis F.
88 Noies spéciales el locales.
Agropyrum repens. — Chenillettc d'un gris pâle à segments antérieurs plus
foncés, à vcrruqueux d'un brun noir à tête et écusson
bruns; dans tiges et racines = C'/a/«6ws faceiinellus Hb.
Betula alba. — Ciienille cloporte, d'un vert jaunâtre luisant, à poils courts et fins,
a tète rétractile d un brun foncé moucheté de plus clair, à dorsale
d'un vert plus foncé bordé de jaune, à stigmatale jaune pâle =
/icphyi us uetuiae L.
Id. Chenille verte, lavée de jaunâtre dorsalement, à tête brune, à
dorsale et stigmatale d'un brun pourpre, à caroncules sur les
segments 5-8 et 12 = Notudouia dromeùarius L. (F* génération).
Id. Chenille d'un gris brunâtre, à tète brune, à dorsale plus foncée,
a caroncules sur les segments 6-8 et 12=^ y otodontu trituphus Esp.
(V génération).
Id. Chenille lisse d un vert pâle, à raies longitudinales nombreuses, à
dorsale vert blanchâtre, à stigmatale blanchâtre, à 12* segment
plus saillant = rtilop/iora ijtuniiyeia Esp.
Id. Chenille à fond verdâtre, velue, à poils en pinceaux sur des tuber-
cules, à pattes membraneuses très longues durant la marche =
Arctornis Li.-nigrum iViuell.
Id. Chenille velue a fond noirâtre, à poils en touffes sur tubercules
d'un rouge brun alternant avec d'autres d'un brun jaune =
Trichiura crataegi L.
Id. Chenille velue, à lond noir, à poils denses d'un brun clair anté-
rieurement, plus foncés postérieurement, a verruqueux rougeâtres
sur les segments 3 et 4, à stigmates blancs très distincts =
Lasiocampa quercûs L.
Id. Chenille glabre, verte, à dorsale d'un brun rouge, à proéminences
très fines sur les segments 7-12, mais portant quelques poils sur
les segments 3 à 6; a 14 pattes seulement, les anales remplacées
par un segment en forme de pointe tronquée et immobile =
iJrepana julcataiia L. {y génération).
Id. Chenille rase, cylindrique, allongée, d'un vert pâle saupoudré de
blanchâtre, à incisions jaunes, a tête jaune pâle, à dorsale, sous-
dorsales et stigmatales blanches, à stigmates cerclés de pourpre =
Vosmia paleacea Esp.
Id. Chenille allongée, aplatie en dessous, atténuée aux deux extrémités,
d'un gris brun moucheté de noir, à ventre largement taché de noir,
à poils courts et raides sur les côtés, à proéminences sur les
segments 9 et 12, à tête aplatie en oblique = Catocala fraxini L.
Id. Chenille d'un brun foncé, marbré de jaune, à pattes membraneuses
plus développées sur le 7' segment, à dorsale plus foncée, à sous-
dorsale interrompue par une série de verruqueux noirs surmontés
d'un poil noir = Zunclognatha einortualù iSchiff.
Id. Chenille arpenteuse lisse cylindrique, mais courte, d'un vert jau-
nâtre, à tète globuleuse, petite, grise mouchetée de noir, à dorsale
plus foncée, a sous-dorsales et stigmatales blanchâtres = Cheima-
tobia boieata Hb.
Id. Arpenteuse lisse, longue, mince et atténuée en avant (indolente),
d'un vert jaunâtre pâle, à dorsale plus foncée, à sous-dorsales et
stigmatales jaune pâle = Lygris associata Bkh.
Id. Arpenteuse allongée, mince et atténuée en avant, d'un vert clair,
à incisions jaunes, à dorsale vert foncé lisérée de brun jaune, â
.stigmatale jaune = CareiiHa dutata L.
Id. Arpenteuse de même forme, d'un vert jaunâtre, à tête petite et
et globuleuse, à dorsale plus foncée, à stigmatale jaune verdâtre,
à deux éminences sur le deinier .segment = l.arentia hicolu-
lata Hfn.
Id. Aipenteuse cylindrique, mais courte et épaisse, légèrement moni
liforme, d'un rose verdâtre moucheté de brun, à incisions d'un
gris bleuâtre, à tête petite et globuleuse, dorsale plus foncé, à
sous-dorsales brunâtres bordées de plus foncé, à stigmatale jaune
= Larentia autumnalis Strom. (1™ génération).
Id. Arpenteuse épaisse, renflée postérieurement, à tête petite et lenti-
culaire, à pattes écailleuses sur mamelons très développés, d'un
brun foncé moucheté de plus clair, à sous-dorsales d'un brun
roux, à proéminences sur les segments 8, 9 et 13 = Selenia hilu-
naria Esp. (1™ génération).
Noies spéciales et locales. 89
Betula alba. — Arpenkiisu de mèine forme, d'un brun clair, moucheté de plus
îuncé, à sous-dorsale plus pâles, mais à proéminences sur les
segments 5, 6, 9 et 10 = Selciiia lunaria Schiff. (1" génération).
Id. Arpenteuse de même forme, d'un gris jaunâtre moucheté de plus
foncé, mais à proéminences sur les segments 5, 6, 8, 9, 13 = Seleiiia
tetralutiaria Hfn. {V^ génération).
Id. Arpenteuse allongée, cylindrique, luisant*, d'un brun pâle mou-
cheté ou foncé, à têt« globuleuse d'un brun rougeâtre, à
12*' segment surmonté de deux éminences rougoâtres = Himera
pennaria L.
Id. Arpenteuse d'un rouge brun, à dorsale vert foncé finement liséré
de noir, à sous-dorsale brun rouge bordé de jaune, à stigmatale
avec série de jjoints jaunes = Tliauiiio^uind bninmata Tiinbg.
Id. Ghenilk' pisciforme, verte, à tête petite et rétraetile, à sous-dorsale
jaune; à remarquer son cocon en forme de carène renversée =
fl ylophiln hiralurana Fuessl.
Id. Au pied des vieux troncs, au voi.sinage du sol, cocon formé de
sciuic entremêlée de fils soyeux bouchant l'ouverture d'un trou
de sortie et renfermant une chrysalide = Sciapteron tabani-
formr Rott.
Id. Chenille d'un jaune d'ocre teinté de rose, à tête d'un brun roug<',
à écusson ourlé de brunâtre, — ou sa chrysalide; dans bouchon
de sciure-s mêlées de fils soyeux, à la base des vieux troncs =
Sesia sp]ieciformi:t Gerng.
Id. Chenille bLinchâtre légèrement teintée d'ocre, à tête plus rouge que
brun, à écusson brun jaune, — ou sa chrysalide ; derrière un
bouchon non de sciures, mais de longues fibres obstruant le trou
de sortie à la base des troncs jeunes ou vieux = Sesia culici-
formis L.
Id. Chenillette d'un vert pâle, à dorsale plus foncée, à tête d'un brun
noir, à écusson noirâtre ; dans feuilles roulées = AcetUa ferru-
i/ana Tr. (T" génération),
Id. Chenillette d'un jaune pâle, à tête et écusson noirâtres ; dans
chatons qui se déforment en tire-bouchon après la sortie de
l'insecte = K inblt-nui hihinana Hw.
Id. Chenillette d'un ocracé teinté de rosé, à verruqueux blanchâtres
finement poilus, à tête d'un brun foncé luisant, à écusson bordé
de brun postérieurement; dans chatons et ho\XTgeons,= Argyresthia
Gœdartella L.
Id. Chenillette d'un brun verdâtre lavé de rosé, à tête brune, à écusson
bordé de noirâtre postérieurement; dans chatons et bourgeons =
Argyresthia Brockeelhi Hb.
Id. Chenillette d'un brun rosé, à tête et écusson noirs; dans feuilles
roulées-entoilées = Chelnria HïihnereJla Don.
Id Chenillette d'un vert pâle lavé de rouge postérieurement, à
verruqueux noirs, à tête d'un jaune brunâtre, à écusson piqueié
de noir: dans feuilles roulées-entoilées = G'f/pr/;/« proj-iinclld Hb.
(1™ génération).
Id. Chenillette d'un vert blanchâtre, à verruqueux noirs, à tête d'un
jaune brun, à écusson brun jaune taché de noir ; dans feuilles
roulées-ontoilées = (4e]echia hiriihlln Hb.
Id. Chenillette d'un vert blanchâtre, à dorsale foncée, à tête et écusson
verts; dans feuilles liées = Srmiiixro//is nicllfinella Hb.
Id. Chenillette d'un blanc jaunâtre, à tête brune, à écusson brun
tacheté de noir; mine feuille, dans un fourreau brun pointillé
de blanchâtre, long et en forme de couteau = Coleopliora
milripennis Z.
Id- Chenillette brune, à écusson noir, dans fourreau brun jaunâtre,
cylindrique, courbé, à arêtes postérieurement = t'oleophora
hifipenncîJa T,.
Id. Chenillette brun clair, à écusson brun foncé: dans fourreau brun
foncé, légèrement courbé avec ailerons antérieurement = Coleo-
phnrn nrhiielln Z.
Id. Chenillette d'un blanc sale, à tête et écusson noirs; dans fourreau
brun clair, court et cylindrique, avec trois clapets à la partie
anale, sous fouilles à mines brunes plus foncées au centre =
(Joleophora niiiricelhi Stph.
90 Akilcs spéciales et locales.
Betula alba. — Chenillelte d'un brun jaunâtre, à tête brune ot écusson noir, à
S' segment taché de noir en dessus, le 4" sur les côtés; dans
fourreau-pistolet à oreillettes latérales = Coleophora curruci-
penvella Z.
Id. Chenillette d'un vert pâle, à tête brun pâle; dans cornet de feuille
lâchement entoilée = Gracilnria poputetorum Z. (1" génération).
Id. Chcnilletto blanchâtre, à tête jaune brunâtre, à écusson brun foncé:
mine d'abord la feuille puis la crible de trous en y découpant son
fourreau = înnirrnria peclinea Hw.
Id. Petit Hyméiiopti're à tournure assez semblable à celle des Psyllides,
à tarière de la longueur du corps et pondant sur les chatons
femelles; probablement auteur de la cécidie du rachis des chatons
= Xyela Julii Bréb. (Voir note au prochain numéro).
J. G.
Floraison du Corydalis claviculata D. C. dans les montagnes du Bourbonnais. —
Je ne saurais dire si l'époque de la floraison de cette (liante signalée par
M. G. A. Boulenger (n" 520, p. V6) est précoce pour les environs de Londres, mais,
dans tous les cas, elle le serait considérablement pour le département de l'Allier.
J'ai récolté cette plante en fleur le 5 juin 1881, en compagnie de notre regretté
follègue Ernest Ollivier. dans les Bois-Noirs ombrages du Montoncel (dont l'altitude
est de 1,250 mètres), en suivant le chemin de Bel-Air. Le 8 du même mois,
MM. Migout et Pérard, que nous rencontrions à Laprugne, la récoltèrent à leur
tour dans les mêmes parages que nous venions de visiter. (E.rrur.tion hofnmauc
dnna les rnnntnriiipK an, Bnnrhnnnnis. par MM. Pérard et Migout. — Bull. Soc.
FmiiJ. ilr TAllirr, XVI. p. 585, 1881). Je l'ai rapportée encore le 22 juin 1912 d'une
promenade faite avec M. L. Béguin, de Montluçon; nous l'avons rencontrée en
montant au Sinêtre, montagne voisine du Montoncel, et elle était également en
fleur.
Si l'on ouvre la Flore du néparfement de l'Allier, de M. Migout, 2" édition, on
y voit qu'elle est indiquée de mai à septembre.
Le climat des environs de Londres étant moins froid que celui de nos montagnes
du Forez, il n'est peut-être pas extraordinaire que cette plante fleurisse là beaucoup
plus tôt que chez nous.
Je recevais dernièrement (29 mars) de M. Pierre Le Brun le Cnnidnlix Soh'dfi L.
de la forêt de Montmorency (Seine-et-Oise"), et il était déià fructifié, tandis qu'ici
où il n'est pas rare il est encore en pleine fleur cette année-ci où la végétation est
très retardée dans toute la région du centre par suite des bourrasques de neige qui
sont venues refroidir la température.
Broût-Vernot (Allier). H. du Buysson.
Quelaues captures de Coléoptères. — Je me fais un plaisir de signaler aux lecteurs
de la FeiiiUe quelques Coléoptères capturés çà et là en Camargue (B.-du-Bh.), au
i-(iins de mes excursions enlomnloEriques. en compagnie de deux de mes eollègiies :
l^IM. Louis Pucl, d'Avignon, et Victor Vie, de Nantes.
1" Au bord des étangs : Di.'xrhiriiix iiiiinidirvx Putz., D. ri/lindr/nis Dej.,
D. ai)irrilis Put/,., 71. xnlitiin' Schaum.. etc. Je dois citer aussi le rare Di/arlnriuK
fenxicolliR Mars., esoèce prise en nombre au Vjord d'un fossé (route de Saintes-
Mariés à Albaron) : Pofjovus gilvines Dej., \in exemplaire, paraît rare en Camargue:
P. rirnrilis Dei. et meridiormlist Dej., ces trois espèces prises en piétinant le sol
au bord des étangs salés:
2° Dans les dunes : Cirivdeln rircumd.ala Dej. et. dans les marais : Cicindela
rifiliidosn Duf. et ses trois variétés : smliirif: Dej., Hopffgnrteni Beuth. et uridin
Beuth., cette dernière beaucoup plus rare;
.3" Sous les détritus de roseaux : Lagarux vernalis, var. rnr.tn Dej.; Oplioiiiix
fhffinif: Dej.: FlntytnniR Fnrnini Dej., pas commun, capturé aussi au faueboir ;
Brnrliynim plar/infiif: Reiche; e.rplnden.i Duft. : iiirerfiis. eThnlnnx Rossi, etc., etc.
J'ai eu la chance de capturer sous des roseaux en décomposition le Cnrahvn
chithratna L., var. /irelnfeiinx, spéciale à la région. Enfin je termine cette petitic
note en citant quelques espèces prises au faueboir ou dans le parapluie : Dnp.fa
irimnrvlata Mokth. : Avthnhivm Mnrshntni Sauv. ; Blr-iiix .tpectahilis Kr. ; Phi-
lonthiix nif/r/tuli/.i, Brt/n.ris Innf/irortu's Leach. ; T,nf]i ridiiia nndifer Westr., etc.,
plus quelques Curtivdrin, Cruptapluiriiix (sans déterminations, à étudier), ces der-
nières faites au tamis.
Nantx^S. P. PlONNEATT.
Notes spéciales et locales.
91
9-2 Notes spéciales et locales.
Cas d'hermaphroditisme chez le Hareng. — On lit dans un livre récent (Maurice
Caullory. /.r.s jiroh/rines de la ujualité, Pai'is, Flammarion, 1913, p. 54), après
une revuo des cas bien développés d'hermaphroditisme chez les Poissons osseux :
u Beaucoup d'autres espèces montrent, avec une rareté plus ou moins grande, des
» rudiments du même ordre; tels sont les Harengs les Morues, les Maquereaux,
» les Merlans, les Perches; ces diverses espèces étant comestibles, il en a été manié
» un nombre énorme d'individus, ce qui a permis de constater ces dispositions
1. exceptionnelles. Des faits analogues peuvent donc être plus répandus qu'on ne
» le suppose; mais il ne s'ai/if jamais que d'ébauches histulo(jiques plus ou moins
i> rudimentaires. »
Le hasard d'un repas, vers la fin de janvier dernier, m'a mis en présence d'un
cas bien plus complet d'hermaphroditisme chez le Harem/. Sans être anormal,
l'individu était de taille grande, 28 centimètres de la bouche à l'extrémité de la
nageoire caudale, et présentait les glandes cf et Q bien développées, comme
l'indique la figure, qui a été faite de grandeur naturelle pour plus de fidélité.
La glande Cf offrait les deux lobes ordinaires, seulement elle s'arrêtait au milieu
de la cavité viscérale. La glande Q offrait aussi les deux lobes accoutumés, mais
pour permettre le logement de la glande cf, le lobe gauche était un peu écourté
on avant, avec une dépression interne (rf) le long de la oase de cette glande; le lobe
droit n'occupait que la partie postérieure de la cavité viscérale. La soudure des,
lobes était ventrale pour la glande Cf, et dorsale pour la glande Q. comme le
montrent les figures. Quant aux canaux excréteurs, l'état du poisson ne m'a
permis de constater ni leur disposition ni leur existence.
Les deux glandes avaient absolument l'aspect de la maturité pour la consistance,
la couleur et le calibre du grenu de l'ovaire, ce qui dépasse donc de beaucoup les
remarques faites ordinairement chez cette espèce, et rappelées dans la citation
ci-dessus.
Par contre, me sera-t-il permis d'émettre une réserve, ou plutôt d'exprimer le
désir d'une confirmation à propos du Merlan. Le t«xte de M. Caullery semble
attribuer une partie au moins des constatations à ceux qui manient, en nombre
énorme d'individus, ces espèces à titre d'espèces comestibles, donc aux pécheurs,
marchands, etc., personnes averties sans doute, mais non pas proprement natura-
listes. Or, l'anatomie normale du Merlan est bien propre à tromper une observation
superficielle : en effet, l'anus y est placé à peu près au milieu, et non à l'extrémité
de la cavité ^4scérale; et, dans la portion de cette cavité qui le suit se trouvent,
outre les deux lobes postérieurs de la glande sexuelle, et les dépassant même, le
lobe gauche du foie, ordinairement très développé, et qui occupe ainsi tout le côté
de la cavité, des ouïes au dernier quart de la l'^ nageoire ventrale. Et ce lobe
du foie a complètement l'aspect d'une laitance, comme consistance et comme
couleur: l'erreur serait donc facile si l'on n'y regardait d'un peu plus près. Aussi,
pour le Merlan plus encore que pour le Hareng, un dessin exact fournirait-il une
attestation utile de tout cas d'hermaphroditisme bien constaté.
Boulogne-sur-Mer. E. Langrand.
Rectification {.Xnui': ispai/uols de la Mante relii/ieu-^r). — Dans la Feuille (n" 520,
|>. 62) je lis. entre autre? choses, que la Mante s'appelle on espagnol Lonta-Dios.
Ce mot n'est pas espagnol, ni portugais, ni catalan. En espagnol on les appelle
l'e-adrtra ou bien Santa Teresa. En catalan on les appelle Prerja-Deu de rostoll.
Saragosse. L. Navâs.
Errata (Article ■•<ur la Flore de Jeuchdtel). — Page 26. ligne 16, Brécine; p. 27,
note 4, Manuel-At/as; p. 28, ligne 10, Tête-de-Ran; p. 28. ligne 28, Bole; p. 29,
ligne 4, Lactuca vi/osa; page 29, ligne 19, présente; page 30, ligne 3, Erythronium
dp/(s canis; page 30, ligne 19, Noiraigue (Andreaf); page 31, ligne 7, Dryas
oc/opetala; page 31. ligne 9, Hcracleum alpi/nim.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
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SOMMAIRE DU N 521
Ch. Oberthùr : Une consuilalion LOpidoptérologique (Suilè).
H. Boulange : Un cas d'IicrmaphrodiUsme \rai bilatéral chez Bana Jusca (Thomas).
G. Goury el J. Guignon : Insectes pai-asites dus Dioseiiacécs.
G. G. el ]. G. : Insectes parasites des l'raiikéniacéos.
Le Colonel H. Martel : Description d'un Mollusque nouveau provenant de la baie de Cancale.
O. Parent : Description de deux Diptères nouveaux du genre des Dolichopodides.
Dautzenberg et Durouchoux : Les Mollusques de la baie de Sainl-Malo (suite), avec supplé-
ment hors texte.
Notes spéciales et locales :
-Vux Jeunes ! Indications pratiques pour les rn-jis d-- mai, etc. (J. G.).
Floraison du Corijdalis claviculala D. C. dans les montagnes du Bourbonnais (H. iiu Buysso.v).
Ouelqucs captures de Coléoptères iF. Pionneau).
Cas d'hermaphrodiUsme chez le Hareng (E.' L.^nxr.^xu).
Rectification (L. iXavas,.
Ervala larlicle sur la flore de Neuchàtel).
Inchangés.
BULLETIN D'ÉCHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Paul Pionneau, 1, rue La Tonr-d' Auvergne, Nantes (Loire-Inférieure), ijré-
parant en ce moment une éuumération aussi complète que possible des Hémiptères
du Nord de l'Afrique (Algérie, Tunisie et Maroc), demande à ses collègues de
vouloir bien lui donner tous les renseignements concernant la faune de ces régions.
M. R. O. Frick, Mail, 5, Neuchàtel (Suisse), essayant d'étayer une hypothèse sur
les origines et les migrations de la flore purement alpine, serait très reconnaissant
à qui lui procurerait des renseignements biologiques, édaphiques, de dispersion,
etc., au sujet des espèces du groupe Anémone, Eanuncultis, etc.
M. E. Cavro, 51, rue Saint-Roch, Roubaix, offre fossiles du secondaire et tertiaire,
roches et minéraux, œufs et nids oiseaux; quelques coquilles et insectes exotiques,
nids de tisserin. Désire objets préhistoriques ou pièces intéressantes d'histoire
naturelle. Faire offres.
M. l'abbé G. d'Antissanty, rue des Marots, 10, Troyes, désire savoir si un ento-
mologiste compétent voudrait se charger de lui déterminer des Coléoptères pro-
venant de Zinder (Afrique occidentale). Il a surtout des Buprestides, Lamelli-
cornes, Histérides, Ténébrionides, Visicants, Longicornes, Hydrocanthares, Hydro-
philien.s, etc. Peu d'espèces et ordinairement beaucoup d'exemplaires, ce qui lui
permettrait d'offrir bon nombre de doubles à l'obligeant déterminateur.
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in-i", 35 p., carte et planches. — Paris, Masson.
Caustier (E.). — Anatomie et Physiologie animales et végétales à l'usage des
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l'^' Juin 1914 — V' Série, 44'= Année — N° 522
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
(Suite).
Melilsea Cinxia, lAim. — Espèce 1res répandue en Fiance, très facile a
distinguer de ses congénères, habitant le bord de la mer, les plaines et les
montagnes, jusqu'à une assez grande altitude. Ses variations sont assez
rares; cependant on peut trouver partout des exemplaires aberrants, notam-
ment pour le dessous des ailes inl'érieuies où les parties blanches peuvent
s'étendre depuis l'espace subbasilaire qui reste généralement fauve, jusque
près du bord terminal des ailes, (tn observe aussi des cas de mélanisme,
mais principalement sur le dessus des ailes.
A Larche, et en général dans les Alpes, les Q ont le fond des ailes beau-
coup moins teinté de fauve que dans les plaines. Souvent elles paraissent
d'un ocre pâle avec un rellet général un peu verdàtre. Les cf sont généra-
lement de plus petite taille ; j'ai désigné tette morphe sous le nom de
palUdior. Dans les plaines, la Melilœa Cinxia présente deux générations,
en mai et en aoiît. Dans les montagnes, elle éclôt une seule fois en juillet.
Je ne sais pas si la Melilœa Cinxia se trouve en Corse; je ne l'ai jamais
vue dans les Hautes-Pyrénées; mais elle est commune dans les Pyrénées-
Orientales.
Melitœa Phœbc, Huebner. — C'est une robuste Melilœa, aussi facile à
distinguer des autres Espèces que les Melilœa Cinxia et Cyntlda, remarquable
par le fond vivement coloré de ses ailes, leur aspect chaud et brillant. Je
connais la Melilœa Pliœbe de Bretagne (Rennes), de Poitou, du Dauphiné,
de Provence, des Pyrénées, de la Gironde, des environs de Paris, de Savoie,
du Languedoc, et, hors de France, du Valais, de Bavière, de Hongrie, d'An-
dalousie, de Catalogne, d'Asie-Mineurc (Broussa), de Grèce, du Turkestan,
de Sicile et d'Algérie oii elle donne la petite forme Punica.
La Melilœa Phœbe présente des aberrations superbes, par mélanisme
et inversement. Ma collection contient des variétés insignes prises en Hle-
et-Vilaine où l'Espèce n'est généralement pas rare.
On remarquera dans l'énuméiation des localités précitées que je ne donne
aucune indication plus septentrionale que les environs de Paris. J'ignore
si Phœbe se rencontre dans le Nord de la France. S'il en est ainsi, la morphe
boréale française se distingue-t-elle par quelque caractère de la forme plus
méridionale ?
Melilœa Didiima, Ochs. — Un ne rencontre pas plus Didtitim en Angleterre
qu'on n'y trouve Phœbe. Les deux Melilœa Didyma et Phœbe semblent plutôt
répandues dans les provinces méiidionales de France que dans les régions
94 Charles Oberthur. — L«e Consullalion lépidoptérologique.
plus boréales. Je crois que vers le Nord-Ouest l'endroit où s'ari'ête Didtjrna
est une localité très pittoresque des bords de la Vilaine, appelée Bourg-
des-Comples, et située à quelques lieues au sud-ouest de Rennes. Là, il y
a une morplie e.vlrèuiement intéiessante de Didyrna. Mallieureuscinent comme
elle s'est surtout répandue près de la ligne du chemin de 1er de Rennes
à Redon, il est à craindre que les travaux récenunent entrepris sur celte
ligne, n'aient porté un coup fatal à l'existence de la Meiilwa Didijmu.
Espérons que quelques colonies auront pu survivre. J'ai donné un nom de
morphe ou race géographique : armoricana à la Didyma bretonne qui est
en effet remarquable par sa taille un peu réduite et la couleur presque rouge
du fond des ailes chez la Q . Mais la Didijma aimoricana présente elle-même
une sous-niorphe Lioidei, tout à fait particulière en ce sens que le fond des
ailes, dans les deux sexes, mais surtout chez le cf, est d'un fauve chamois
très pâle au lieu d'être d'un fauve rougeàtre très vif. J'ai réuni 15 cf et
3 Q très caractérisées de l'aberration Boulei.
Les variations produites par la MoUlwu Didyma sont nombreuses et
souvent magnifiques par le rayonnement ou la contluence des taches noii-es
du dessus des ailes, à moins que ce ne soit, inversement, par la dispaiition
des taches noires en question. Sur le dessous des ailes surtout, les infé-
rieures offrent les plus remarquables modifications. Chez les Q, dans
maintes localités principalement du Midi, l'aspect du fond des ailes, en
dessus, semble verdâtre. L'Espèce abonde au sud de la Loire; je crois
qu'elle manque dans le Morbihan, les Côtes-du-Nord, le Finistère. J'ignore
si elle a été rencontrée dans la région au nord de Paris. Je sais que la
Melitiva Didyma est répandue en France centrale et méridionale, en
Espagne, en Algérie, en Ualie, en Suisse, en Allemagne, en Asie-Mineure
et jusque dans le Xoid de la Chine.
Une question tiès intéressante, ce serait la comparaison des races de
Didi/ma qui existent à l'extrême habitat de l'Espèce au Nord et au Sud,
à l'Est et à l'Ouest. Cette comparaisoîi devrait, pour se faire utilement, être
basée sur un assez grand nombre d'exemplaires récoltés dans chaque lieu,
à des époques différentes. L'éclosion de Didyina, à Bourg-des-Comptes, se
fait deux fois par an, à la fin de mai et en aoîit; dans les pays de montagne,
comme à Cauterets, il n'y a qu'une éclosion, en juillet.
Rennes. Charles Oberthur.
(A suivre).
NOTICE DIPTÉROLOQIQUE
1. — Sur Tachina nitidiventris Zett.
J'ai reçu cette espèce de M. Nielsen, le biologiste danois bien connu, qui
m'a envoyé pour détermination des individus recueillis au Groenland et
conservés au Musée de Copenhague. J'ai même, à cette occasion, rédigé une
note qui a paru dans Zeilschrifl lûr Wissenschaft. Insektenbiologie, 1912,
Heft 8/9, p. 296, sous le titre : Sur Tachina macrocera R. D. (Dipt. Tachin.).
Ultérieurement, M. Nielsen me faisait parvenir de nombreux sujets issus de
Lasiocampa rubi et que j'ai rapportés à Tacliim:i [asciaia Fall. Cet envoi m'a
beaucoup frappé à cause de la similitude de caractères entre ces deux
espèces, à tel point que je considère actuellement T. nilidiventris comme une
variété mélanique de T. jasciata Fall. On sait d'ailleurs combien le mêla-
D' J. Villeneuve. — Nalice clijiU'rokKj'Kiitt:. 95
iiisnie est fréquent cliez les races de l'extrême nord on des hanis sommets.
Aussi bien sait-on également que le fait se pioduit même sous noire ciel et,
pour n'en citer que quelques exemples, j'indiquerai : Tachina niriricans Egg.
(variété obscure de T. ruslica Meig.), LrptoIncMna (jraUosa ]). B. (variété
obscure de l'arapltorocora spnilis Rond., Meig.?), etc. M. Colbi'an J. Wain-
wright, de Rirmiiigham, m'a comnnMii(|uê aussi, sous le nom de Degeeria
convexijrons Zett., une variété obscure de Dpficcria coUaris Fall.
La question des Tachina, si l'on en juge par ce qui est écrit dans le Kalalog
d. palàarkl. Dipleren, est passablement embrouillée.
Tachina jasciata Fall. englobe T. impolcns Rond., T. Jarranini apud
Scbiner, Baumhauerla grandis Egg.. Schiii. Les vibrisses remonleid, sur
une ou deux rangées irréguliêres, un peu au-dessus du milieu do l'épistome,
et, là, sont rejointes par les soies froidalrs. Les yeux, sinbiul die/, les gros
individus, portent des poils courts et épai's.
Tacliina larranim L., lelle que la compi'enneid l'.iudcllé, l'antel, Tyler-
Tovvnsend, répond à T. viiliui Meig., Scliin. Les vibrisses sont plus ou moins
couchées et occupent seulement le (juarl inféiieur de l'épistome: elles restent
donc très distantes des soies frontal(>s.
Quant à Tadiiiui mlidivenlris Zell., elle doit coirespondre, selon moi, à
T. macrocera R.-D.
Les biologistes qui s'occupent h l'heure présente de ces espèces apporteront
certainement des éclaircissements (tirés de la ponte, de l'œuf, de la larve, etc.)
utiles à la classifrcation que la systématique s'efforce d'établir en dépit des
variations de coloi'ation, de chétotaxie, etc.
Nota. — La chétotaxie nous donne la mesurée de son instabilité chez
T. rustica qui, normalement, a des soies discales à l'abdomen. Tach. eni-
carum Rond, n'est qu'une variété sans soies discales, comme le prouve le
forceps des cfcf qui, chez l'une et l'aulr'e, porte une brosse de poils jairnàlres.
Chez 7'. nilidiri'nlris, les soies steiriopleiirales se montrent fréiiiierrrment
dans le rapport de 3: J .
2. — S(/r LiiciLL-v BUFONIVOR.'V Mon.
Je dois la connaissance de cette Lucilia obtenue d'éclosion à nifin ami
M. E. Roubaud, de l'Institut Pasteui\ et je n'ai pas eu de peine à y reconnaître
aussi une espèce très abondante au bord de l'Etang d'Or\ à Rambouillet, crr
lin juillet-août.
Je l'avais nommée Lncilia parado-ralis milii i. liH. Dans le Kalalog d.
palaarkt. Dipleren, elle est confondue avec /,. silranini Meig., non sans
(juclque raison, car elle a, comme elle, lairtôt 2 fortes soies médianes,
tantôt 4 ou même une rangée complète arr bord postérieur- du 2° segment
abdonnnal. Si, faute de connarir'e le lype de Mcigerr. nous pi"enons L. silrannn
dans le sens de Pandellé et de Kramer, L. bufonirora s'en distingue aussitôt
par 2 paires seulement de soies acrosticales après la suture du thorax, la
pair-e antérieure qui existe chez /,. silraiiini manquant ici. C'est une Liicilie
or'dinairement d'un vert bronzé, exceptionnellement d'un vert bleuàlr'c, assez
élancée, dont le ventre porte une villosité égale et serrée. Tandis que chez
L. silvarum cf, mésolobe et paralobes sont allongés et étroits, chez L. Imfo-
nirnrn cf. ils sont moins longs et les paralobes sont eri forme de lamelles
obtusément aiguisées au bout. Nous tenons donc /.. Imfnnivora Mon. pour
une bonne espèce.
P = parali bes (forceps inferior Schnabl).
Fia. î ^ ==>,>"
■^ m = mcsolobe iforceps superior Srhnabl).
96 D' J. Villeneuve. — Notice diplérologique.
3. — Sur Sarcophaga porrecta Bôttch.
M. le Dr. G. Bottcher a public^ récemment [Deutsclie Enl. Zritschr., 1912,
Heft 3-6; 1913, Heft 1-4) un excellent travail sur la classification des Sarco-
phages d'après l'organe copulateur des cfcf. Il convient cependant de faire
quelques réserves au sujet de deux espèces : .S. arcipes Pand. et S. ■porrecta
Bôttch. Il y a longtemps que je considère .S. arcipes comme une variété de
S. pnnvJn Meig.; pour la même raison, j'ai créé S. setinervis var. mviiln.
En acceptant cette dernière, mon distingué confrère et ami ne peut plus
maintenir S. arcipes Pand. comme espèce, et, de même, S. porrecta Bôttch.
devient une variété de S. ebrachiala Pand. : qu'on compare, dans son
mémoire, les fig. 42-56-74 d'une part, les fig. 43-.55-73 d'autre part, l'on
verra aussitôt que les variations du forceps sont absolument identiques.
4. — Er.LOSIONS INTÉRESSANTES.
Je dois signaler d'abord, comme suite aux Syrphides du Nnrd de la France
de M. l'abbé 0. Parent, que M. Carpentier a obtenu, en juillet, de nombreuses
éclosions de Trighjphns primus Lw. Ce rarissime Syrphide est sorti de
galles AWrtemisia rulgaris recueillies à Longueau, près d'Amiens.
M. J. Cotte, de Marseille, m'a fait parvenir des Trypétides, à savoir :
1° Myopites iiviJ:p v. Bos. obtenu en septembre de galles d'Imila viscosa
provenant de la Môle (Var), obtenu aussi en juin à Marseille de cécidies de
capitules de Cupvlaria viscosa. A cet envoi étaient joints plusieurs individus
de Mjiipites longirostris Lw. dont je n'ai pas noté l'origine précise mais qui
viennent également du sud de la France.
2° Urophora macrura Lw. — Nombreux individus sortis de galles de
Kentrophiilliim hmatum, h Marseille, pendant l'été dernier. Je les avais
d'abord rapportés à V. cuspidata Meig., mais ils ne correspondent pas parfai-
tement à ce qu'en dit M. Becker dans sa révision des Tvpes de Meigen.
L'illustre savant a omis cependant d'indiquer l'aspect de l'oviducte. En fin
de compte, d'après les Q Q, je me suis décidé à rattacher les individus de
M. Cotte à IJroph. macrvra, bien que leur taille fût un peu moindre que
chez ceux qui me sont arrivés d'Andalousie : le dessin de l'aile et la forme
de l'oviducte concordent bien.
3° Urophora afjims Frauenf. — En nombre, issus de galles de Microlonchus
snJmanticns. Les capitules envoyés de Marseille ont donné chez moi, au cours
du mois de juin 1913, toute une série d'éclosions de mouches vigoureuses
qui ne tardaient pas h entrer en copulation.
Aussi bien chez Vrophora macrura Lw. que chez Urophora aHims Fr., l'aile
montrait toutes sortes de variations affectant : 1° la 2' bande noire trans-
versale: 2° la jonction en avant des bandes III et IV.
La 2° bande de l'aile est tantôt complète, tantôt plus ou moins écourtée,
parfois réduite h deux taches sombres occupant, l'une l'extrémité du stigma,
l'autre la petite nervure transversale.
Les bandes III et IV sont parfois séparées par un espace jaune clair chez
U. macrura Lw.; normalement écartées f^ur Umph. affinis Fiauenf., un mince
liséré noir suivant la côte peut les réunir qui parfois s'élargit en un pont
teinté irrégulièrement.
Il est bon d'en être prévenu pour que l'observateur mis en présence de
quelque anormal isolé ne se laisse point dérouter.
D' J. Villeneuve.
A. Hugues. — Les Insectes dans le Folklore du Gard. 97
LES INSECTES DANS LE FOLKLORE DU GARD
Le suivant article << Sur la Mante religieuse » de M. Emile Jaiiandiez, paru
dans le numéro d'avril 1914 de la t'euille, m'incite à dire quelques mots sur
ces questions de Folklore qui attirent vivement aujourd'hui toute une légion
de chercheurs (1).
Les sources bibliographiques et l'érudition consommée de M. E. Jahandiez
manqueront à ma note.
Je ne m'écarterai guère de ce que le contact avec nos populations pay-
sannes du Gard a pu m'appi'endre. J'essayerai cependant de déterminer dans
quelques cas le plus exactement possible les insectes auxquels les traditions
populaires se rattachent; cela avant que les sectateurs à ces croyances aient
entièrement disparu et que leurs souvenirs soient tombés dans l'oubli.
La reproduction de la Saga serrala Fabr. de bronze, que nous fait connaître
M. Jahandiez, identiliée à toit, par Gaetano Gara, connue Mante religieuse,
prouve combien il est utile que l'entomologiste vieiuie parfois en aide à
l'archéologue préhistorien.
Le fait que la Saga ait pu frapper vivement l'imagination de nos lointains
a'ieux n'a lien d'unpossiule. Les regrettés entomologisles Uérenguier et
Galien Mingaud, qui connaissaient bien la Magicienne dentelée, pour l'avoir
observée dans les garrigues, avaient éprouvé, lors de leur première rencontre
avec cet insecte, une sorte d'émotion indéfinissable, que j'ai ressentie moi-
même à ma première capture.
La vue du gigantesque et diabolique Urlhoptère, campé sur un brin de
chêne kermès, le corps électrisé par les chauds rayons du soleil, ne manque
pas d'être impressionnante. Gette sensation de crainte et de stupeur n'a
rien de l'émotion de l'entomologiste devant l'insecte rare. Les souvenirs de-
cette première rencontre ne s'oublient pas. Nos primitifs ancêtres ont-ils
pu s'émouvoir devant le bizarre, le gi'otesque d'un insecte ? Beaucoup
reprochent aux archéologues les champs immenses où erre leur imagination
et l'ànlinité des hypothèses formulées par eux. Aussi me garderai-je de
vouloir présumer de ce qu'ont pu penser les préhistoriques en assurant que
la Saga de bronze fut une idole ! ou autre chose !
Après ce qu'en a dit M. E. Jahandiez, je n'ajouterai que peu d'inédit aux
croyances sur la Mante. Le Prégo Diou (Prie Dieu), la Cabretto (la Chevrette),
la Cabrello dou Bon Diou (la Chevrette du Bon Dieu), est d'ordinaire sommée
sous menace de mort de faire sa prière :
Chevrette du Bon Dieu,
Fais ta prière,
Ou je te tue (2).
Cette formule ne peut être répétée trois fois, sans que la Mante ne joigne
dévotement les pattes ravisseuses et ne lève béatement les yeux au ciel.
Interrogée, elle désigne aussi de quel côté viendra le loup. Sa coque ovigère
(1) La Société d'Etude des Sciences naturelles de Nîmes vient, ces derniers mois, de publier
un projet « d'Enquête ethnographique dans le Bas-Languedoc, le Eollvlore dans le Gard et
les Bouches-du-Rhône », intéressante élude due à la plume autorisée de M. J. Bourrilly. Ce
travail sera continué, les membres de la Société ayant chargé M. Bourrilly de coordonner
les communications reçues.
En collaboration avec M. Albert Boux, le félibre, nous avons nous-même publié une
première série sur le Folklore dans l'arrondissement d'Uzès. .A.fin de conservei- toute la
saveur des traditions et croyances locales, c'est en languedocien qu'a été éditée et sera
continuée cette publication.
(2) Cabretto dou Bon Diou — FM ta prièro — Ou te tule.
98 A. HiGUES. — Les Insecles dans le l'olklore du Gard.
(oothèque) reçoit parfois le nom de Uyiio, plus souvent celui de (bessinv dé
loup), c'est-à-dire vesse de loup. Outre les engelures, la l)cssino dé loup
gué'rit le mal aux dents, il sutlit de la porter sur soi. Ce remède est très
apprécié; j'ai entrndu dt's niilliei'S de fois des gens vanter ou nier son
eflicacité, le plus sérieusement du monde.
Le l)iuyant Iléniiptère la Cigale, Cicada plebeia Lin., chantre étourdissant
de juillet, encourage le moissonneur au travail en lui disant « cégo, cégo,
cégo » (fauche, fauche, fauche). A part cette invite au labeur, la Cigale,
<< que liou dé Ver dun laiii » (ipii vil de l'air du temps), ne piélevant rien
sur les récultes, pi'éserve de force maladies, si l'on a soin d'en placer un
e.\emplaii'e desséché cousu dans la doublure du vêtement.
Lou lavan vous (bomio nouvello). Ce taon roux bonne nouvelle n'est autre
que Macroglossa stclhtlarum ; sa familianté est bien connue, on se garde
bien de le chasseï' lorsqu'il pénètre dans les habitations. Cette croyance a
aussi couis en Provence; dans le n" 3!)3 de la Fciiille, 1" juillet 1903, le
savant lépidoptériste M. G. Foulquier, de Marseille, écrivait : " Dans nos
campagnes, quand un stellatai'um se trouve dans un appartement, on se
gai'de bien de le chasser. On prétend que sa présence est le précurseur d'une
bonne nouvelle, ou d'un joyeux événement familial. »
Lou lavan négré (maiido nouvello). Le taon noir, mauvaise nouvelle;
celui-ci, comme le précédent, est nommé taon, mais c'est un Hyménoptère,
alors que l'autre était un Lépidoptère.
L'insecte paré du fâcheux renom de porteur de mauvaise nouvelle est
Xijcolopa violacea (Linné); il se rapproche des habitations pour exploiter les
bois et planches des constructions, dans l'épaisseur desquels il loge sa progé-
niture. Dès qu'il s'aventuic dans les appartements, il provoque une levée de
balais, de plumeaux, de torchons; les portes et fenêtres sont largement
ouvertes pour faciliter sa fuite. Quand on l'interroge, il répond par un bour-
donnement d'autant plus accentué que la nouvelle du malheur dont il est
porteur est grave.
L'utile Coccinelle, Coccinella septempunclala Linné, est appelée » Galinetto
duu lion Dieu >< ([*oulctle du Bon Dieu). D'ordinaire le paysan se garde de
l'écraser, ce qui est un signe non équivoque de vénération. Les enfants
placent la coccinelle sur le bout de leuis doigts et lui chantent :
Poulette du Bon Dieu
Où veux-tu aller 1
Au ciel ou à la terre !
Au ciel ou à la terre !
Formulette qui ne saurait être prononcée trois fois, sans que l'insecte
s'envole au ciel ou à la terre.
Quand, à la table des fermes et mas languedociens, une mouche est trouvée
dans le potage, la ménagère s'empresse de déclarer : u Soun bonno tout
aqueste mes é un fia dé l'aoutré » (Elles sont comestibles (les mouches) tout
ce mois-ci et une partie du prochain).
Les sauterelles naissent des écumes trouvées au printemps dans les
champs. En réalité, c'est la Cicadelle écumeuse, Aphrophora spwnaria, qui
est cachée dans cette gouttelette de salive. Le paysan qui a vu le petit insecte
en a conclu d'un Orthoptère nouveau-né.
Cette croyance est très répandue, je m'étonne que le maître J.-H. Fabre
ne l'ait pas trouvée en Provence, alors qu'il interrogeait les paysans de sa
région à ce sujet (1). Dans le Gard, dès le mois d'avril, la vue de cette écume
fait augurer du peu ou de l'abondance des sauterelles pour l'été.
(1) J.-H. Fabre. — Souvenirs enlomoiogiqucs, 7« série, chap. XVI.
A. Hugues. — Les Insectes dans le Folklore du Gard. 99
l'oiir éviter les suites douloureuses de la piqûre du Scorpion, écraser le
coips de l'animal et l'appliquer sur l'endroit atteint.
En frottant trois espèces d'herbes, ou la cire contenue dans leurs oreilles,
les vendangeuses calment la douleur produite par les piqûres de divers
hyménoptères amateuis de raisin. Ln crapaud vivant, suspendu par l'une
de ses pattes au juchoir d'un poulailler, éloigne les poux de la volaille.
Le même batracien, en semblable posture, assure dans les magnaneries
la réussite des vers à soie.
Le premier pou trouvé sur la tète d'un enfant, et poitè au poulailler, le
dote d une admirable voix de chanteur. La piési'nce de nombi'eux poux sui'
un bébé est considéi'ée comme un signe de santé. Il est juste d'ajouter que
les croyants aux vertus fortitiantes des poux deviennent rares : « Aco es la
sauta ». C'est la santé, disait-on encore il y a peu d'années à la vue des
répugnants Pediculus.
Afin d'arrêter les dégâts commis par les insectes parasites, aller tordre,
avant le lever du soleil, une tige d'églantier- en pleine campagne, en pro-
nonçaid. trois fois : « Ayalancié lui loamba li venné d'aquei vermier »
(Eglantier, fais tomber les vers de ce vermier).
Autre procédé : aller jeter dans un puits écarté, et cela sous le coup de
minuit, sept des insectes dont on veut débarrasser les champs. Pendant
cette opération, ne pas s'arrêter soit à l'aller, soit au retour; avoir soin de
ne pas détourner la tête au moment où les msectes sont précipités dans le
puits; être assez prompt pour ne pas entendre le bruit de leur chute dans
l'eau. Si quelque quidam est rencontré, se garder de lui parler, ne lui
répondie qu'en marchant s'il vous interroge.
Pour éloigner les fourmis, mettre à l'endroit qu'elles hantent deux mor-
ceaux de bois en croix.
Je lègue ces trois procédés aux agriculteurs et viticulteurs; ils sont
simples, peu coûteux, ni dangereux, avantages que ne présentent pas toutes
les poudres ou liquides insecticides plus ou moins arsénieux.
L'entomologie populaire du Gard demanderait de nombreux articles; je
bornerai là mes citations. Comme chaque province a ses légendes, traditions,
dictons, proverbes, chansons, etc., sur cette matièi'e, à tous les naturalistes
d'apporter chacun des pierres à l'édifice avant la disparition des matériaux.
Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert Hugues.
SUR UNE ZOOCECIDIE DE LA VIOLETTE
Il n'est pas rare de rencontrer dès la fin du printemps des pieds de Viola
odorata L. dont les feuilles présentent des déformations qui, par leur gros-
seur, ne manquent pas d'attirer l'attention.
Ces galles foliaires appartiennent par leurs hôtes à deux origines diffé-
rentes. Les unes sont produites pai' un Champignon, YUrocyslis violœ Sow.
De nombreux travaux ont fait connaître ces mvcocécidies (Walker : Pringsh.
Jahrb. f. w. Bot., 1892, t. 14, p. 499. — Molli'ard : Marcellia, 1902, p. 173-
178, pi. III). Les autres sont formées par un Diptère que nous croyons pouvoir
identifier avec le Perrisia aflinis, Kieff. Ce sont de ces diptérocécidies seu-
lement qu'il s'agit dans cette note.
Morphologie. — Au point de vue morphologique cette galle a la forme
lUU
Paul CuJiiELEWSKi. — Sur une Zoocécidie de la Violette.
d'une sorte de fuseau assez irrégulier d'une longueur moyenne de 3 centi-
mètres et d'une laigeur d'un deiiii-cenliuiètre. Ce fuseau est déteiminé par
l'enroulement marginal du limbe par en haut. Cet enroulement est le plus
souvent bilatéral (lig. A, et section transversale fig. B); quelquefois cependant,
il est unilatéral. 11 est, de plus, marqué d'un épaississement notable pouvant
atteindre 3 millimèlies. La partie enroulée est légèrement décolorée et pré-
sente une pilosité remarquable (fig. A, B, G) formée de poils nombreux, drus,
assez courts et très serrés, de manière à constituer autour de la galle un
duvet dont l'aspect est gris blanc et parfois violacé. Les larves de l'hôte,
petites, blanchâtres et généi*alement nombreuses, se pressent les unes contre
les autres à l'intérieur de l'enroulement, comme l'indique la section longitu-
dinale d'une galle, figure C (I.) et déterminent à leur contact avec l'épiderme
de petites encoches irrégulières.
Paul Chmielewski. — Sur une Zoocécidie de la Violette. 101
Structure. — Une rniipe transversale du limbe parasité ffii?. D) montre
les caractères microscopiques suivants : Les épidémies, supérieur et infé-
rieur, présentent une cuticule peu épaisse et surtout de nombreux poils
iiriiceliulaires fép.. p.1 A la surface desquels on voil une mnllilmlo il'nrnrmrMi-
talions ponctifor'mes. Des ponctuations s'observent également sur les cloisons
(les cellules épideimiquos, surtout lorsqu'on examine à ])lat un landteaii d'épi-
derme. Ouanl au parenchvnie (par.), il est remai'quable par son épaisseur' et
la prolifération de ses éléments: d'abord régulières, rondes ou ovales au
voisinage des épidémies, les cellules parencbymateuses sont ensuite irré-
gulières et polyédriques par compression réciproque. Leurs cloisons sont
minces et limitent un lissii lacuneux peu abondant. Quand la coupe passe
par un faisceau lihéro-ligneux, on remarque que ses éléments ont les carac-
tères normaux du bois et du liber. Enfin, au niveau des encocbes où s'abritent
les larves contre l'épiderme supérieur, les cellules des premières assises sont
serrées entre elles, aplaties et plus ou moins rabougries et déformées.
En résumé, l'action du par'asilisme de Perri.sin nj/inis Kieff. sur le liuilic
foliaire de Viola ndnrata L. a pour effet d'enrouler et d'épaissir d'un paren-
chyme dense les bords de ce limbe qui, de plus, se recouvre d'une pilosité
abondante et anormale.
Nota. — Il est à remarquer que les feuilles parasitées ont un pétiole
beaucoup plus court que les feuilles normales, ce qui contribue à donner
aux pieds des Viola alfaqués un aspect rabougri qui les distingue de suite
des autres. On les rencontre surtout dans les jardins depuis le mois de mai
jusqu'à la fin de l'automne.
Alforlville (Seine). Paul Chmielewski,
Licencié ès-sciences naturelles.
INOTES SPECIALES ET LOCALES
Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Juin.
Betula alba. — Chenille verte, à bande dorsale large, d'un brun roupeâtre bordé
de jaune, s'aminci^xSant sur le 3^ segment, interrompue sur
le 4° et s'élargissant sur le 8°, à pattes anales transformées en
appendices fistuleux, à tête brun rouge télescopant. = Ceriira
birvxpis Bk. Cl" génération).
Id. Chenille d'un brun foncé luisant, à proéminence pvramidale sur
le 12° segment, à stigmatale jaune, au repos elle relève son avant
et son arrière de façon à ne poser que sur les pattes ventrales.
= Pheo.iia dicfn>oi(Je!< Esp. d'" génération).
Id. Chenille noire à longs poils d'un brun rouge, à larges taches laté-
rales rouges; sous toile à compartiments quand elle vit encore
en société. = Eriofinster lanestris L.
Id. Chenille allongée, aplatie en dessous, velue, brune à collier plus
clair, à poils latéraux en brosses courtes et dirigées en arrière
et infléchies vers le bas. = Odonesfis: prvni L.
Id. Chenille allongée, cvlindrique, atténuée en avant, à poils fasci-
cules abondants brun foncé, à dorsale et latérales pâles avec
série de points noirs, à tête petite = Orrhodia rubù/inea F.
Id. Chenille verte, à pattes membraneuses des 7"' et 8" segments très
courtes et impropres à la marche, à dorsale bordée de blanc, à
latérr,les blanchâtres, à stigmatale large jaunâtre, plus pâle
autour de chaque stigmate. = Braphos partlienros L.
102 Noies spéciales et locales.
Betula alba. - Chenille de même forme, verte à côtés noirs, à dorsale plus foncée
bordée de jaunâtre, à tête et ccusson taches de noir. = Breplios
nothvm L.
Id. Chenille arpenteus<^ grosse d'vn vert lavé de jaunâtre en dessus.
3° segment à un, d'-^" h deux proéminences rosées, 12^ et IS' lavé
de rose dorsalement, à stigmatale jaune, à tête petite d'un jaune
rougeâtre. = Gcometra iiopilinnurifi L. (\" génération).
Id. Arpenteuse brune, un peu aplatie, à incision profonde, à saillie
blanchâtre sur le 9" segment, à dorsale pâle bordé de plus foncé,
à latérales blanches par les segments 6-9, à tète petite, brune
rayée de rouge. = Acidfilin nvemata L.
Id. Arpenteuse brunâtre, allongée, atténuée en avant, à dorsale foncée
avec série de points noirs aux incisions à latérales grisâtres,
à tête globuleuse mais petite. = Larentia dcuignnta E«tt.
Id. Arpenteuse d'un vert jaunâtre, courte, cylindrique, à dorsale
jaune avec série de taches noires bordées de jaune, à stigmatale
jaune, à tête grosse. = l^nrentin nhliternfn Hfn. {V génération).
Id. Arpenteuse d'un gris cendré, à incisions plus pâles, à longitu-
dinales fines et blanches, à tête petite et aplatie. = Epione
parnJeUario Schiff.
Id. Arpenteuse d'un vert jaunâtre marbré de brun, courte, cylin-
drique, à dorsale double bordée de plus foncé, à tête globuleuse
d'un vert pâle. = Hyhrrtiia leurophœaria Schiff.
Id. Arpenteuse d'un vert très foncé, allongée, cylindrique, à dorsale
jaune et stigmatale blanche; à tête globuleuse d'un jaune orangé
ainsi que les pattes écaiUeuses. = Hyhernia auraiUmrin Esp.
Id. Arpenteuse d'un brun clair moucheté de plus foncé, allongée,
cylindrique, à dorsale pâle bordée de foncé; à tête globuleuse
d'un brun rougeâtre. = Hyhernia mnrijinnrw Bkh.
Id. Arpenteuse d'un giis foncé, marquée de brun longitudinalement,
à dorsale pâle bordée de brun, à ventre jaune pâle, à stigmatale
jaune clair, large, interrompue sur les segments 4-9. à tête brun
orangé ainsi que le 13'" segment. = Hyhernia defoliaria Cl.
Id. Arpenteuse d'un brun foncé, cvlindrique, 8°, 9° et 12" segments
avec tubercules rougeâtres, à tête d'un brun jaune moucheté de
rouge. = Bixfon hispidnria F.
Id. Arpenteuse d'un brun noir lavé de jaunâtre, allongée, atténuée
antérieurement, à pattes écailleuses longues et fines, 5'' et 9'" seg-
ments à tubercules bruns, stigmates petits, blancs cerclés de brun
foncé, tête petite, aplatie. = Hemerophila nhriiptaria Thbg.
{V génération).
Id. Arpenteuse allongée d'un jaune roussâtre à longitudinales plus
foncées, à tête petite, aplatie. = Boarmia r.repuscularia Hb.
(V génération).
Id. Arpenteuse allongée, d'un gris brunâtre, à 4" segment renflé orné
de taches noires, 6'^ segment chevronné de foncé, à tête petite,
aplatie. = Boarmia hiatortafa Goeze.
Id. Chenillette d'un brun noirâtre, à incisions plus claires, à dorsale
noire, à tête et écusson noirs; entre feuilles. = Salebria
fvsra Hw.
Id. Chenillette verte à verruoueux noii-s, à tête et écusson vert mou-
cheté de noir; sur feuille entoilée. = Tmchrinitix rristelln Hb.
Id. Chenillette verte à verruqueux gris, à (été et écusson vert moucheté
de rouge; dans tu.vau de soie entre deux fouilles. = Acrobasis
ohfuse//a Hb.
Id. Chenillette d'un vert pâle à verruoueux noirs, à tête et écusson
noiis; dans feuilles enroulées. = Tachyptilia pojnijella Cl.
Id. Chenillette d'un blanc jaunâtre, à tête grosse, aplatie, à écusson
noir luisant; dans feuille enroulée. = Semioscopis aneJla Hb.
(l" génération)
Id. Larve mineuse du bord apical de la feuille, dars galerie inté-
ressant presque toute la feuille. = Rhamphus pvHcorisus Hrbst.
(Col.).
Id. Larve blanche, arquée, apode, à tête jaunâtre; dans feuille com-
plètement roulée en cigare. = Hhinomnrer beitilœ L.
Id. Larve de même forme; dans cigare formé d'une partie de la feuille
transversalement sectionnée jusqu'à la nervure médiane seule-
ment. = Rliynchifes befulœ L.
Notes spéciales et locales. 103
Sarothamnus scoparius. — Arpentouse brune, à incisions profondes, à émincnce
blanchâtre sur lo 9° segment, à dorsale pâle bordée
de foncé, à tête petite, brune et rayée de rougeâtre.
= Acidalia aiersata L.
Id. Arpcnteuse mince à incisions nettes, d'un brun rouge
en dessus, vert pâle en dessous, à dorsale foncée, à
latérales blanches. = Lythria ijurpiiraria L.
{V génération).
Id. Arpenteuse courte, d'un gris lavé de vert jaunâtre, à
dorsale et latérale d'un vert foncé, à stigmatale
maniuée de points noirs entre stigmates rouges, à
tête petite, d'un brun pâle et chagrinée. = Ortho-
iithn hipuncfaria Schilï.
Id. Arpenteuse verte à incisions jaunes, à ventre rayé
longitudinalement de trois lignes blanches, à dorsale
plus foncée bordée de plus pale, à sous-dorsale supé-
rieurement bordée de jaune, il tête vert pâle. =
Cliesias spartiata Fuessl.
Id. Arpenteuse d'un vert foncé, à sous-dorsale inférieu-
rement soulignée de blanchâtre, à stigmatale blanche,
à tête vert foncé. = Vhesias rufala F. (y génér.).
Id Chenillette d'un jaune vif, à verruqueux noirs, à tête
d'un brun pâle; dans les fleurs flétries. = Grapho-
litha scopariana H. S.
Id. Chenillette verte mouchetée de rouge, à tête brun jau-
nâtre, à écusson formé de deux croissants noirs en
regard entre feuilles accolées. = Anacampsis vorti-
ceïla Se.
Id. Chenillette verdâtre, plus foncée postérieurement, à
verruqueux noirs, à tête d'un brun rouge ainsi que
l'é.cusson à croissants; dans feuille roulée en tube. =
Depressaria pallorella Z.
Id. Chenillette verte à bandes longitudinales plus foncées,
à tète d'un vert rougeâtre; dans feuille en tuyau. =
Deprcssaria scoparitlla Hein.
Id. Chenillette verte, à verruqueux grisâtres, à tête et
écusson noirs; mine d'abord, puis lie la feuille. =
Depressaria suhprvpinqueUa Stt.
Id. Chenillette gris jaunâtre lavée de verdâtre antérieu-
rement, à tête et écusson et deux taches du 3° seg-
ment noirs; dans fourreau formé de la feuille minée.
= Coleopliora saturalella Stt.
Id. Chenillette jaune à segments médians plutôt verts
par transparence, à tête d'un brun clair; dans feuille
brunie par suite de la mine. = Gracilarin Kolla-
■n'ella Z (V génération).
Id. Puceron aptère vert jaunâtre à dessus de l'abdomen
chcigriné, à cornicules noirs sauf en leur milieu; ailé
à dessus adbominal lisse. = Macrosipltuin spartii
Koch.
Id. Puceron aptère noir saupoudré de bleuâtre, à corni-
cules entièrement noirs; ailé d'un noir luisant. =
Aphis laburni Kalt.
J. G.
Communications relatives à la distribution géographique des espèces de
Mollusques. — En consultant la collection de la Feuille que nous avons tout à
fait complète au Muséum de Nîmes, j'ai lu avec intérêt les communications rela-
tives à la distribution géographique des espèces de Mollusques suivants :
Hélix (Jjeucochroa) candidismma Drp., n° 421.
H. melanostoma Drp., n' 442, p. 207-209, et n° 445, p. 23, etc.
Clausilia leucostigma Ziegl., n° 448, p. 84, et n° 450, p. 126.
Permettez-moi de compléter le plus brièvement possible les indications données
par la Feuille, en ce qui concerne le Gard.
I. — Leucorhroa candidissima Drp. — M. Caziot dit que cette espèce se
trouve à Courbessac, à 5 kilomètres est de Nîmes, et que cette localité constitue
sa limite occidentale de ce côté. Il n'en est plus ainsi depuis que j'ai trouvé
104 Noies spéciales et locales.
L. candidissima Drp. à 27 kilomètres plus à l'ouest, sur la rive gauche du Vidourle,
à Somniières même, sur une colline formée par le miocène et dominant la ville,
colline npix'liV La ('oustourpllc. Elle était abondante parmi les herbes, sous les
pins d'Ali'p, mai 1913.
Notre ami, M. Margicr, ce savant malacologiste, collaborateur à La Feuille,
a lui-même reconnu cette espèce. J'ai trouvé aussi cette Hélix à Théziers, près
Rpiiioulins, mais à l'est do Courbessac.
II. — //. imhinostoDia Drp. — A toutes les localités citées par La Feuille, il
convient d'ajouter Nîmes, v.ù elle occupe un espace de plusieurs kilomètres, prin-
cipalement sur les coteaux, dans les oliveraies, les lieux incultes, les bords des
chemins plus ou moins herbeux, depuis le hameau de Saint-Césaire jusque, et
au delà lu ipiartier dit Castanet et au delà de la route de Saux. Cette espèce y
abonde et tend encore à se multiplier. M. Roman, géologue, à Lyon, M. Sayn,
naturaliste à Valence (Drôme), l'ont aussi observée dans une station identique,
à Aujargucs (Gard), 23 kilomètres ouest de Nîmes, il y a deux ans, lors d'une
excursion de la Société géologique de France aux environs de Sommières. —
Elle a été aussi signalée à Saint-Gilles, à environ 25 kilomètres sud-est de Nîmes,
je ne sais dans quelle sorte de station.
La découverte de H. inelanostovia, à Saint-Césaire, est due à M Bastide, pro-
fesseur à l'Ecole d'application, à Nîmes. M. Margier et moi, depuis, avons
constaté l'aire très étendue qu'elle occupe à partir de Saint-Césaire jusqu'à
Castanet.
III. — Clausilia leucostigma Ziegl. — Découverte, le 3 novembre 1903, par
M. G. Coutagne, dans l'Amphithéàtie romain (les Arènes de Nîmes), a" 448, p. 84,
et n" 450, p. 126. C'est la seule localité connue en France; j'en dois la connais-
sance à M. Margier. Cette intéressante espèce s'y maintient très bien et y est
assez abondante. J'ai pu en adresser à quelques correspondants.
Aucun ouvrage sur les Mollusques (même les plus récents), n'en fait mention
à Nîmes. Il y a là une lacune à combler par les auteurs, G. leurostiyma Ziegl,
doit être dans nos Arènes depuis fort longtenips, probablement depuis l'époqiiè
romaine. Elle y est absolument localisée et n'en peut sortir, le monument se
trouvant dans un quartier de la ville avec larges boulevards très fréquentés.
Nîmes. G. Cabanes.
Notes sur quelques Lépidoptères diurnes du déparlement de l'Orne : A propos
dr la Consultaf.ioi) de M. Charles Oberfhiir. — M. Oberthùr ayant demandé aux
Entomologistes « de bien vouloir compléter la documentation sonunaire de localité
et de race qui est énoncée après le nom de chaque espèce et de répondre aux
questions posées », je donne ici quelques indications concernant notre département.
Papilio podaiirius L. — Çà et là sur les terrains calcaires aux environs
d'Alençon, de Sées et de Vimoutiers : espèce peu répandue dans nos régions,
devient moins rare dans la Sarthe à mesure qu'on descend vers le Sud.
Aporia cratœgi L. — AC. en juin et juillet dans nos plaines d'Alençon, de
Sées et d'Argentan; s'il est moins répandu certaines années, cela tient sans doute
aux conditions atmosphériques.
Pieris Rapœ L. — Plusieurs exemplaires ayant les ailes d'un blanc jaunâtre,
environs de Sées; collection de M. Gatry, ancien curé de Macé (Orne).
Leucophasia Erijimi Brh, — Cette rberration paraît très rare : Forêt d'Argentan
(Collection Gatry).
Limeiiitis pnpuli L. • — Se voit dans la forêt d'Ecouves, ou, sans être abondant,
il a été capturé sur trois points aux Gâtées, sur la butte Chaumont et au Bouillon.
Je ne l'ai pas trouvé dans la forêt d'Andaine, où d'ailleurs M. Ch. Oberthtir lui-
même l'a cherché sans succès.
Vnnessa Antiopa L. — AC. en août et septembre.
Argynnis dia L. — M. Oberthiir, qui cite les provinces de France oîi cette
Argynne a été constatée, n'indique pas la Normandie. Elle y paraît assez répan-
due; dans l'Orne, en particulier, je l'ai trouvée sur les différents points du
département.
Alençon. A.-L. Letacq.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Oberthùr, Rennes — Paris (1761-14;
Planche Première
Pages
Figure 1. Uerghia cxvulesccus LaurilliU'd. — Pointe des Corbières 10
— 2. Bcla ru[a Monlagu. — Siiinl-Servon 13
— 3. — — — Pointe dos Coi'bières —
— 4. — — var. scmicoslala Jeffreys. — Loeinariaker —
— 5. — — — — — Sainl-I.unaire —
— 6. ManglUa rvgulosa l'Iiilippi. — Anse dos Troquelins —
— 7, — — — Pointe des Corliiéres —
— S. — — — Saint-Raphaël —
— 9. — cG!>lala (Pennanlj Donovan. — Saint-Lujiaire —
— 10. Hxdioplciira ■'«'ptangiilaris Monlayu. — Saint-Jean-de-Luz —
— 11. Raphiloma nebula Monta.gu. — Pointe du Chatelier li
— 12. — — var. Powisiana Recluz. — Le Croisic —
— 13. — — — SeptcnvUlei Monlcrosato. — Le Pouliguen —
— 14. — Ixvigata Philippi. — iMcditerranêe ■ —
— 15. — coslulala (Bisso) de Blainville. — Saint-Lunaire 15
— 16. — allcnuaki Moniflgu. — Sainl-I.unaire —
— 17. ClalJiurclla purpurea .\lontagu. — Saint-Lunaire l-i
— 18. — — var. dcnseclathrata D. el D. — Saint-Malo —
— 19. — linearis Montagu. — Pointe de la Varde —
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
1914
SUPPLÉMENT AU NO 522.
PL. I.
MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO
Planche Deuxième
Pages
Figure 1. lUssoa membranacea .1. Adams. var. labiosa Montagu. — Roclie Pelée 26
— 2. — Guerini Rccluz. — Saint-Lunaire 27
—• 3. — {TwbeUa\ parva Da CosUi. — Dinanl —
— i: — — — var. intcti'upta (J. Ad.' noiiovaji. — La Vicomte —
— 5. — — inconspicua Aider. — Drag. Sainl-Mnlo —
— 6. — [Persephona] lilacina Recluz. — Saint-Serviiii 28
— 7. — [Alvania] puncliira Monlagii. — Drag. Saint-Miilo —
— S. — {Acinopsis) cancellala Da Costa. — Drag. Saint-Malo —
— ;>. — {Alvanià} reliciilata Monlagu. — Port-Vendi'es —
_ 10. — — calaUitis Forbes et Hanley. — Drag. Saint-Malu —
_ 11. _ [Sctia] (ulgida J. Adams. — Saint-Servaii . 30
— 12. — [Cmçjula^ cinijilliii) Moiil^igii. — Pointe des Corbièrcs 29
— V.',. — [Pisinna] çilnhiala von .Mulilfeldl. — Pointe des Corhières 30
— 14. — (Cingula] semistrinta ^[ontagll. — Drag. Sainl-Mido —
— 1."). — [Massotia] laclm Michaud. — lie Ilarboiir. 28
— 16. — [Manzonm cosUUn .1. .\daiiis. — Pointe des Corbières •2i>
_ 17. _ [Onoba] stviain .1. Adams. — Pointe des Corbifres —
— 1S. — [Galcodina; cnrinala Da Costa. — La Ciiiimoroi> - —
— 10. Assimincn Ullorina dette C.tnaje. — Anse de Sainl-Elicr 31
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
1914
SUPPLÉMENT AU No 522.
PL. II.
Photoiypie G. Chivot
MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO
Planche Troisième
Pages
Figure 1. Odoslomia albella Lovrn. — Drag. Saint-Malo 3S
— 2. — eulimoidcs Haiiley. — Drag. Saint-Malo —
— 3. — nssoides Hanlex'. — Teignmoulh ^ —
— 4. — — — Saint-Lunaire —
— 5. — plicata Montagu. — Rothéneuf 34
— 6. — unidentata Montagu. — Drag. Saint-Malo 35
— 7. — truncalula Jeffreys. — [-'almoutli , —
— S. — umbilicata .\l(.ler. — Drag. Saint-Malu —
— 9. AJiricuUna obliqua .\l(lt'r. — Drag. Saint-Malo 36-
— 10. — tiirrita Hanley. — Drag. Saint-Malo 35
— 11. Nocmia doliolilormis .letfreys. — Drag. Saint-Malo SB
— 12. Pyryulina spiralis Montagu. — Drag. Saint-Malo- ■. 37
— 13. — inlersi'inctn Montagu. var. terebelluni Plilippi-.Saint-Sen-an 36
— It. Odoslomia decussnia .Monlagu. — Drag Sainl-Malo —
— 15. PyTgulina scalniis Pliiiippi. — .Alger (Jolyi 37
— IG. Miralda excaiala Philippi. — VieUA-.Soula( 36-
— 17. — — -- Draji. Saint-Mal.' —
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
19l4
SUPPLEMENT AU N" 522.
PL. III.
Plinintrfie (',. Chivt.l
MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO
Planche Quatrième
Pages
Figure 1. liulhnella acicula Philippi. — Drag. Saint-Malo 37
— 2. — — — Drag. au laxge d'Arcaohon —
— 3. Turbonilla laclca Linné. — Rothéneuf —
— 4. — n:(n Philippi. — Drag. Sainl-Malo :î8
— 5. — — — Drag. au laj'ge dWrcachon —
— à. — pusilla Philippi. — Drag. Saint-Malo ;!7
— 7. Traç/ula (eneslrala Forbes. — .Saint-Servan —
— S. Cyclostrema (Àttlenanum Clark. — Diag. Saint-Malo il
— 9. — serpuloidcs Montagu. — Drag. Sainl-Malo —
— 10. — nitens Philippi. — Drag. .Sainî-Malo —
— 11. Tornatina fielusa) obtusa Montagu. — Drag. en Rance 11
— 12. — — — — (passant à la var. candidula). —
Drag. en Rance —
— 13. — [Retusaj obtusa .Montagu, var. candidula Locard. — Saiiil-Servaji. —
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
1914
SUPPLÉMENT AU N" 522.
PL. IV.
Phototyfie G. Chivot
MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO
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Page entière 22* »
1/2 page 12 »
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Ch. Oberthur : Une Consiillalion lÉpidoptérologique {suite).
D' i. Villeneuve : Notices diplérologiques.
Albert Hugues : I-es Insectes dans le Folklore du Gard.
Paul Chemielewsky : Sur une zoocécidie de la Violette.
Dautzenberg oL Durouchoux : Les Mollusques de la baie de Saint-Malo Qin), avec supplément,
pltuiclies et légendes hors texte.
Notes spéciales et locales :
Aux Jeunes ! Indications pratiques pour le mois de juin (.1. G.).
Communications rclati\es ù. la distribution géographique des espèces de Mollusques (G.
Cabanes).
Notes sur quelques Lépidoptères diurnes du département de l'Orne : A propos de la
Consultation de M. Charles Oberlhûr (A.-L. Letacq).
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Total : 3 volumes, 14 brochures.
Nous adressons tous nos remerciements aux donateurs
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Photographies géologiques 273 )
O v^i^l" Juillet 1914
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V" Série, 44" Année
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LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
"?•• •?• •Ç^
Abonnement annuel (France et Étranger)
Payable à M. Adrien Dollfus, 3, rue Fresnel, Paris (16=) . .
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6 fr.
lUPRIMERIB OBERTHUR, ReNNES — PARIS
u
1914
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ViGNON (Léo). — La Soie au point de vue scientifique et industriel, in-18, 432 p.
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Le Xeuvième Congrès international de Zoologie, tenu à Monaco, du 25 au 30 mars
1913, in-8°, 932 p. avec fig. — Rennes, imp. Oberthiir.
1=' Juillet 1914 — V= Série, 44<^ Année — N° 523
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOQIQUE
(Suite).
Mi'liiœa Dictynna, Esper. — 11 y a un certain nombre d'espèces de Melilœa
fi'ançaises qui prêtent à confusion à cause de la similitude du dessin de leurs
ailes. J'ai reçu maintes fois des demandes de délerminalion concernant les
Espèces en question et j'ai lieu de croire qu'elles sont encore relativement
mal connues.
Diielinna est une de ces Melitsea: elle est plus obscure en dessus que les
Melilœa AlhdHa, Aurélia, l*arthenie et Déjoue.. Chez les cf, les ailes supé-
rieures, en dessus, sont quelquefois presipie enlièi-ement noires; quant au
dessous, les ailes inférieures présentent une coloration brun chocolat qui
n'existe jamais chez Atlialia, ni ciiez les autres Espèces voisines. La Q Dic-
hjiina a souvent des taches blanches plutôt que fauves, sur le dessus des ailes.
Dielyima est ti'ès localisée; elle manque en Angleterre et en Bretagne; elle
se rencontre à liimoges, Angoulème, Cauterets, Sainl-Quentin, Besançon,
Uriage, dans la Lozère, aux environs de Paris, dans les Alpes. C'est une
McliUea sylvatique dans les plaines; elle s'élève assez haut dans les mon-
tagnes; elle paraît une seule fois dans l'année, en juin et juillet.
Une i-ace tout-à-fait particulière a été observée à Saint-Martin-du-Canigou
dans les Pyrénées-Urientales. Je l'ai désignée sous le nom de \'eriietensls et
l'ai fait figurer sous les n°' 3'i8-3ol de la PI. XLV dans le volume IV des
Eludes de Lépidoptérologie comparée. Cette forme locale Vernetensis est
beaucoup moins obscure que la morphe normale Dictynna; sur le dessus des
ailes, la couleur fauve est plus largement répartie; quant au dessous, les
traces de la couleur brun chocolat sont tangibles, quoique un peu moins
accentuées que chez la Dictynna des autres régions de France et d'Allemagne.
Avec Dictynna-Vernetensis, vole une forme d'Athulia qui m'a toujours paru
aisément distinguable à cause de la teinte du dessous des ailes. Dejone et
l'arlhenie habitent aux environs de Vernet-les-Bains, de sorte que, sauf
Aurélia qui, jusqu'ici, n'a jamais été rencontrée dans les Pyrénées, les Espèces
dont nous nous occupons présentement, se titnivent réunies au même lieu.
Les aberrations chez Dictynna semblent très rares. Un en rencoidre cepen-
dant d'analogues à celles que présentent parfois les autres Melitsea.
MeRlsea aurelia, Nick. • — Toujours plus petite qu'Athalia et Dictynna; de la
taille de Parthenie, mais beaucoup plus obscure. La couleur fauxc n'est
jamais aussi claire et aussi brillante en dessus que chez Parthenie. C.uenée
avait dans .sa collection quelques exemplaires pris à Vibraye. Maurice Sand
signale Aureliu conune liabiilant le Chei' et l'Indre. En France, je connais
lOC) Charles Oberthur. — Une ConsuUalion lépidoptérologique.
Aurélia comme aulhenliquement habitant la focêl de Samoussy, dmis l'Aisne;
mais je n'ai pas d'autre indication ti-ès précise en dehors de celle donnée par
(iuenéc et qui parait mériter toute créance. Aurélia est commune en Alle-
magne. Je l'ai prise en Valais, dans plusieurs localités, notamment sur la
nm\e du Simplon, près Bérisal. Aurélia vole en juin et juillet. C'est une petite
Mhalia, plus linc, aux ailes plus allongées plus étroiles. Il me semble qu'elle
constitue une unité spécifique tout-à-lail distincte. 11 serait intéressant de
savoir exactement dans quelles contrées de la France habite Aurélia. J'ai
entendu dire par des Entomologistes très dignes de foi, qu'Aurélia se rencon-
trait à Compiègne et en Franche-Comté. C'est très probable; mais il sera II
nécessaire de rechercher l'Espèce et d'en vérifier l'habitat.
Melitaea Athalia, Esper. — La plus commune et la plus répandue des
Melitœa dans les forêts et les prairies sylvatiques de toute la France, en
Angleterre, en Irlande, en Italie, en Allemagne.
Plus grande que Aurélia et Parthenie, de même taille que Dictynna et
Dejone; d'une teinte fauve uniforme assez foncée, elle semble fertile en varia-
tions spécialement mélanisanles. Je ne connais pas de localité française où
il y ait des bois et où Athalia n'existe pas. Cependant ce n'est pas un papillon
de haute montagne, tandis que Parthenie s'élève jusqu'à près de 2..")00 mètres
d'altitude.
Je n'ai jamais trouvé Athalia qu'en mai, juin et juillet, c'est-à-dire en une
seule époque d'éclosion assez prolongée.
Dans le midi, on trouve Athalia dès le mois de mai; mais on ne la voit pas
de nouveau reparaître en août. Elle est commune à Hyères el y uionlre une
coloration moins obscure que dans le nord de la France; c'est principalement
sur le veisant nord de la chaîne des Maurettes que M. Harold l'owell a Irouvé
Athalia, aux environs de la ville de Hyères.
Melitœa Dejone, Huebner. — Répandue depuis l'Oranie (TIemcen, Sebdou)
à travei's l'Andalousie, les Pyrénées-Orientales, la Provence, la vallée du
Rhône jusqu'aux environs de Sion, en Valais.
Les races géographiques sont les suivantes :
1° Celle d'Uranie, très brillante; la couleur fauve est comme dorée el elle
paraît orangée chez les cf; (NUida, Obthr.)
2° Celle d'Espagne et de Gèdre (Hautes-Pyrénées), celle-ci presque aussi
brillante que celle d'Oranie; (Rondoui, Obthr.)
3° Celle des Pyrénées-Orientales, de couleur plus terne.
4° Celle de Provence; de petite taille, surtout dans sa seconde génération;
5° Celle de la vallée du Rhône en Valais, obscure, noircie, et appelée
Berisali.
Dejone a deux époques d'apparition par an, au printemps et en été. Les g,
en dessus, ont souvent une bande plus claire que le fond. La chenille vit sur
les Linaires.
Aux environs de Toulon, Dejone est rare; elle y éclôt d'abord à la mi-mai,
puis en août; on la trouve dans la vallée entre le Coudon et le Faron, dans
le vallon de la Farlède. Elle habite aussi la Sainte-Baume, (iemenos, Nans;
elle est très répandue dans les Alpes-Maritimes. Elle donne les aberrations
analogues à celles d'Athalia; mais il semble que les aberrations, chez Dejone,
sont très rares.
Rennes. Charles Oberthïjr.
{A suivre).
a>
Gabriel Loisel. — Note sur deux grès à carbonate de fer. 107
NOTE SUR DEUX QRÈS A CARBONATE DE FER
Provenant Tun des falaises de Sainte-Adresse et l'autre d'Eaupiet, près Rouen
Le N" f)12 de 1913 de la Feu'dle des Jeunes Naturalistes a donné la
desci'iption d'un grès pyriteux que j'avais recueilli au pied des falaises de
Saillie-Adresse, près Le Havre, et qui n'est qu'un agrégat de grains de
qiiarlz avec ciment de pyrite ou sulfure de fer.
Depuis cette épo(iue, j'ai trouvé au même endroit une seconde espèce de
grès beaucoup plus abondante que celle précédemment éludioe et dont la
composition n'est pas moins inléressante; c'est un grès à carbonate de fer,
c'est-à-dire un composé de grains de quailz
réunis par un ciment de carbonate de fer
crislallisé ou sidérose, avec quelques
çtraiiis é[)ars de glauconie.
Lorsqu'on soumet celte roclic à l'action
(le l'acide chlorhydrique avec le concours
^^ ^^ (l'une légère élévation de température, on
f} (iblicnt un dégagement assez rapide d'acide
"*^' cariionique en même temps que le liquide
se colore en vert (chlorure ferreux) et qu'un
dépôt graveleux de quartz se réunit au
fond du tube.
^^^ijr^jk|L W;- L'analyse totale dimno :
^, ^^KyPVUiJk .^^ Silice (quartz) ÎJI,.')
Acide carbonique 17,0
Protoxvde de fer 28,4
Grèsà carliouate de fer rte Sainte-Adresse. riniiv' 2 0
Grossissement : 30 diani. ,-,, ~ ' '. i i- l'j
(ilnuconie et divers 1,1
Total 100,0
Les proportions d'oxyde de fer et d'acide carbonique coi'respondent bien
à la formule CO'Fe 0, il y a donc en moyenne Ml, 5 % de quartz pour 45 de
carbonate de fer.
Lorsqu'on examine, au microscope, en coupe mince, le grès qui nous
occupe, on voit, comme l'indique la photographie reproduite dans ce texte,
des grains de quartz parfaitement homogènes et transparents au milieu d'une
masse noire verdâtre de carbonate de fer, qui, dans certaines parties très
minces, montrent la forme crist;illine de ce dernier (non visible sur la photo-
graphie qui n'est pas à un grossissement assez fort). On y voit aussi çà
et là quelques grains vert clair de glauconie.
L'ouvrage classique de De Lapparent signale l'existence de dépôts de
carbonate de fer dans les couches houillières et permiennes argileuses (1),
mais il n'est pas question de grès et à ce point de vue le nouveau spécimen
méritait d'être décrit.
Chose curieuse, cette même nature de grès a été retrouvée formant un
bloc assez gros au milieu de l'argile du gault que l'on a rencontrée l'année
dernière au-dessous du lit de la Seine, lors de l'exécution des fondations
des piles d'un nouveau viaduc d'Eaupiet, j^rès Rouen, actuellement en cons-
truction pour le passage du chemin de fer de Paris au Havre.
(1) De Lapparent, TraM de Géologie, page 700, édition de 1900.
108 Gabriel Loisel. — Note sur deux grès à carbonate de fer.
L'échantillon que je possède diffère peu comme composition de celui décrit
ci-dessus et donne en plaque mince exactement les mêmes apparences sauf
que les deux éléments y sont plus j)etils, c'est-à-dire que la roclie est à
grain plus lin. Le bloc formait dans son ensemble un moule d'ammonite
avec divers fossiles également moulés et qui seront décrits ailleurs pour
l'intérêt qu'ils offrent au point de vue de la géologie locale.
Si l'on cherche l'origine de ces grès à pyrite ou sidérose, la trouvaille
faite à Eau|)!el. nous indiqui^ (|u'iis proviennent, non pas comme nous l'avions
d'abord cru, des couches ipialcinaires supérieures de Samte-Adresse, mais
au contraii-e des couches hilérieurcs argileuses qui sont secondaires de
même que l'argile du gauli d'Eauplet. Au surplus les actions réducli'ices
signalées dans le précédent article comme nécessaires à la formation de
la pyrite aussi bien que du cailninale de fer, s'exercent plus eflicaccnient
dans ce milieu conqiact el rir'he en matières en décdmpdsilion (pie dans
les couches (|uaternaires toujours plus voisines de la surface.
Dans ce nouveau grès, le (juarlz a toujours pour origine la conci'étion
à l'état cristallin de la silice dissoute dans les couches supérieures par les
eaux météoiiipies; quant au caibonate de fer, sa formation suppose, comme
nous l'avons dit, un milieu avide d'oxygène c'est-à-dire réducteur; elle est
évidemment le résultat de la combinaison de l'oxyde de fer réduit au
mininuun (Fe ()) par le milieu, avec l'acide carbonique provenant soit des
i^aux dinlilti'alion, soit plus probablement de la décomposition lente des
particules oi'ganiques habituellement mélangées à l'argile.
Tout connue le grès pyiifeux, le grès à sidérose subit, au contact de l'air,
l'oxydation lente et se transforme en limonite: celle-ci forme pour ce motif
une mince couche à la surface de tous les blocs isolés que l'on l'cncontre.
Dans le précédent article, j'ai émis l'hypothèse que nombre de blocs d'alios
que l'on voit dans les parages de Sainte-Adresse devaient provenir de l'oxy-
dation profonde des éléments du grès pyritenx, cette opinion s'est trouvée
pleinement conOrmée: car j'ai trouvé, sans peine, des blocs de ces grès
dans lesquels le cassage a montré un noyau central brillant et pyriteux
aloi's que le reste de la masse présentait l'aspect habituel ronge noirâtre
et terne du grès à peroxyde de fer. En revanche el jusqu'à présent je n'ai
|)as trouvé de noyaux de gi"ès à carbonate de fer entourés d'une couche
épaisse d'oxyde, tous les spécimens montrent une masse de carbonate avec
seulement une couche très mince de limonite superficielle.
L'auteur est en mesure d'offrir aux amateurs un échantillon des deux
grès à sidérose de Sainte-Adresse el d'Eauplet.
Mont-St-Aignan (Seine-Inf.). Gabriel Loisel.
DESCRIPTIÛN DE DEUX DIPTERES NOUVEAUX DU GROUPE DES DOLIGHOPODIDES
(Fin).
Pattes intermédiaires : Fémur d'un tiers plus long que l'antérieur, renflé
au milieu, portant trois toujjes de poils jaiwes à la face inférieure. La pre-
mière au tiers basilaire, dans le sens transversal, à poils plus longs à la
face postérieure; la deuxième, Inngifudinalr. mcupe le tiers suivant du fémur,
plus courle que la première, à pdils médians plus longs; la troisième est
U. Parent. — De.scr. de deux Diptères nouv. du (jr. Doiichopodides. 109
placée au tiers apicul. C'est une mèche à base transversale, très fournie et
très serrée, de puits d'un jaune fauve ètjalard en longueur le tiers du fémur.
— Tibia gièie dépassaiil d'un liers la longueur du lémur, armé à la l'ace
anléru-duisale d'une série de 'J-12 ciièles aplatis, mais non francliemenl
écailieux, à pai'l, le pré-apical. — Tarse égal aux deux Liers du tibia. —
Prolarse éijal au.r trois articles suivants, légèrement bisinué tordu. Ijn peu
étranglé à la racine, il se renfle légèrement aussitôt après, ainsi qu'à son
extrémité. Le premier renflement, face antérieure, portant une brosse de
poils noirs très courts, le second, face postérieure, une frange de poils noirs
écailieux et serrés un peu plus toixgs que le travers du prolarse. A la face
postérieure, occupant les deux tiers basilaires, une rangée d'une douzaine
de poUs très étroits, mais (ii)l(ilis lamelliformes, aijani tous sensiblement hi
même loufiueur, envlro)i les deu.r tiers de celle du protarse. Deuxième article
ilu larse égal à la moitié du prolarse; les trois suivants sensiblement égaux,
/(■ ilernier aplati dilaté.
l'allés postérieures : Fémur aussi long que l'intermédiaire non dilaté, avec
\-2 iliètes |iré-apicaux. - Tibia long oi-né sur la face dorsale d'une douiilc
série de chèles longs et espacés, la série dorso-postérieure étant continuée
sui' la moitié apicale pai' une rangée de soies lamelleuses, très courtes et
tr-ès serrées. Face antérieure munie sur toute sa longueur d'une pilosité
égale, longue de deux travers de tibia. — Tarse de longueur presque égale
à celle du tibia. Protarse aussi long que les trois articles suivants, muni
sur tonte sa l'ace antéiioure d'une pilosité semblable à celle du tibia, et, sur
sa face ventrale, de qualr(> longs chètes tiMinqués et aplatis. Les autres articles
sans oincments.
Abdomen cylindrique légéremeid compi-imé vers le milieu; vert terne, la
bordure postérieure des anneaux bruns, à reflets dorés. Bord postérieur du
premier segment muni sui- les cùtés de 3-7 chètes noirs. Tous les anneaux
semés de poils follets, longs et pâles sur les deux premiers, plus courts et
Hoii-s sur les auti'es.
llypoi)yge liémispliéiiciue, noir à pruine blanche, à villosité pâle. Lamelles
externes triangulaires, atteignant à leur extréndlé le bord postérieur du
3" segment abdominal; con.tig\iës sur la moitié basilaive de leur bord interne
lequel est légèrement sinueux au delà; elles présentent un lobe inter^ie ? en
lient fiirlement arquée vers In racine de l'hijpopgge. Leur bord exteine est
densémeni frangé sur toute sa longueur de soies jaune fauve, une fois et
demie plus longues que le plus graml diamètre transversal de l'une des
lamelles.
Q inconnue.
Je suis heureux de dédier cette espèce à M. le Professeur Hesse qui
possède le d" unique que je viens de décrire, et qui l'a capturé à La Grave
{1.526") département des Hautes-Alpes, le 10 juillet 1911.
Sphyrotarsus Hervé-Bazini, n. sp., c? Q.
cf dillei-t a Sphyrotarso luigraiihiln lîi'ck piaiecipue empodio miimtissimo,
metatarsis interniediis ad basim lumesceiilibus et alilei- ornatis, etc., — a Sph.
argyroslomo Mik melalarsis mediis non binodatis sed ad basim bulbifor-
inibus mai-gina alari posteriore valde sinuala inter apices quarti quintique
niM'vi longiludinalis. etc.; — a Sph. Hessd Vdivid femoiibus inicrmrdiis.
infeme, post dimidiam partem, penicillo ex pilis luteis longissimis confecto
carentibus, metatarsis interniediis ad basim bulbiformilnis, margina alari
posteriore sinuata, palpis pilosis, etc.
Long, corp., 9 m/m. Long, al., 7 m/m.
1 10 U. r.vuENT. — Dc'scr. de deuj: Diptères nouv. du gr. Dolichopodides.
Front vert métallique givré de brun, un peu plus brillant sur le disque,
large à l'arrière, avec tubercule ocellaire très saillant, graduellement i-étréci
vers l'insertion des uiiteiuies, où sa largeur égale environ le quart de la lai--
geur de la tète vue de tace et au même niveau. — Face veile, légèrement
givi-ée de gris, à faible éclat métallique s'élargissant vers le bas. La face
proprement dite séparée de l'épislome [)ar une carène transversale nettement
amorcée sur les côtes. Des rides rayonnant du point d'insertion des antennes
\ers le bord des yeux. Epistome arrondi convexe, peu saillant — Veux très
courtement velus. — Occiput noiràti-e, légèrement prumeux. Cils post-
oculaires noirs, formant collerette dans la pai'tie supérieure, remplacés dans
la moitié inférieure iiai- des favoris d'un jaune pâle occupant cette région
dans toute sa lai'geur. — Palpes semés de puils noirs, très grands, couchés
d'un jaune rougeâtre vus de face, satinés argentés vus de côté — Trompe
de moitié plus courte que ta tête, de face un peu plus large que l'épistome,
de côté aussi large que la tète membraneuse, à poils follets jaunes au bord
teiminal. — Antennes noires semblables à celles de Sph. Ilessei.
TbortLX vert mal; deux stries longitudinales médianes, rapprochées,
étroites, noires; deux lignes latérales plus larges et irréguhères; les inter-
valles entre les stries à reflets irisés. — Flancs bleuâtres légèrement cendrés.
— • l'as de soies acrosticales; 6 diètes doi-so-centraux à chaque rangée. Flancs
glabres, à part ceux du prothorax qui présentent deux touffes superposées
de poils jaunes. — Ecusson vert mat, six cliètes scutellaires. Post-seutelhiin
\i'rt piuineux.
Ailes plus longues que l'abdomen, sans tache. E:rlrémités des "2', H' et
i* timgitudinalcs presque également distantes; le 2' intervalle légèi-ement plus
giand. Deuxième longitudinale ti'ès longue; troisième longitudinate entière-
ment droite; quatrième dans su dernière section parallèle à lu Imisiènn'.
Transverse postérieure droite, perpendiculaire à la 4° longitudinale, plus
longue d'un tiers que le dernier segment de la 5" longitudinale, deux fois el
demie plus courte que le dernier tronçon de la quatrième. • — Nervure anale
très faible et très courte. Bord posténeur de Taile sinueux entre l'extrémité
de la (jaatrième nervure longitudinale et celle de la cinquième. Continuant
d'abord la courbe convt.re de ta costa, U dessine ensuite une courbe anicave,
puis une courbe convexe très accentuée pour revenir s'inciser assez pnijnn-
démeni en face de l'extrémité de la cinquième longitudinale. — Lobe axillairc
nul, frangé de longues soies pâles. — Balanciers jaunes; cuillerons jaunes
à soies pâles.
Pattes entièrement noires, légèrement vert métallique sur les fémurs. Pas
de pelotes, empodimn réduit à une courte écaille.
Hanches de même forme et de même ornemenUilion que chez Sphijrotarsus
Hessei.
Pattes antérieures : Fémur orné à la face postéro-venfrale, d'une enta'dle
pratiquée de dedans au dehors, amorcée à la base du fémur, arrêtée au tiers
basdaire par un rebord abiupt frangé de diètes noirs dirigés vers la base
du fémiu-. Pilosité du fémur couile; à signaler seulement 4-") diètes ('Oiirls
sur l'arête ventrale, à l'extrémité, et sur la face postérieure une rangée de
chètes plus longs que les autres. — Tibia un peu plus long que le fémur
muni de 4 rangées régulières de soies courtes, deux dorsales, une antéro-
el une postéro-dorsale; la rangée antéi-o-dorsale comprenant 4-.'i diètes plus
longs, intercalés. Extrémité du tibia prolongée en biseau au delà de l'arti-
culalion et frangée sur le bord, de chètes jaunes bruns, courts, serrés et
dirigés suivant l'axe du tibia. — Tarse d'un tiers plus long que le tibia. Pro-
tarse égalant les deux articles suivants, courtement villeux. Deuxième article
d'un tiers plus long que le suivant. Troisième article égalant le cinquième;
le quatrième un peu plus court.
0. Parent. — Dcscr. de deux Diptères noue, du gr. DoUchopodides. 111
PiLltes intei-mi'diaires : fémur tl'iiii liers plus long que l'anlérieur cana-
liciité à lu jact: unlérieure, ventru à la [ace inférieure. A paiiir de la hase,
(icuv lignes de poils longs el jaunes, l'une postéro-venlrale à poils plus longs,
allant jusiju'au delà de la gihljosilé du fémur, l'autre, antéi'o-ventrale, moins
fouinie, à cils plus courts, allant jusqu'au milieu de la gibbosilé et rem-
|ilacée à parlii- de là par une touffe plus dense de cils jaunes, courts,
(iccupanl la deuxième moitié de la gibbosité. — Un ou deux chètes pré-
apicaux. — Tibia dépassant d'im lieis la longueur du fémur; muni sur sa
[aee antérieure, de Î-'J chèles de longueur xensihlenieid égale (deux travers
de tibia) espacés, épaissis, let; apicaux nellenienl écadleux, pointus aux drus
extrémités. — Tarse d'un quai-t plus court que le tibia. Protarsc égalant le
tiers du tibia, égal aux deux arlicles suivants. Base renflée en bulbe conique,
liépassaid. de moitié en largeur un trarers de tibia, le reste du prolarse plus
grèlc que le tibia, un peu sinueux, tordu, légèrement renflé au sommet. Face
dorsale de la tubérosité basilaire constituée par une callosité blanche arasée
de poils jaunes très courts. L'autre moitié de la tubérosité el le reste du
pridarse, noirs. Face postérieure du protarse munie sur ses trois quarts
basilaires d'une ligne de longs diètes égalant en longueur la moitié du pro-
larse; le dernier quart nu, excepté à l'apex uii il porte deux poils en écailles.
Fuie antérieure ornée sur la boidure inférieure de lu callosité blanche de
."/-/ longues soies écailleuses, pointues aux deux bouts; pais après un court
iïdercalle d'un peigne de 3-i soies noires encore écailleuses, plus courtes,
et enfin sur le cinquième apirul, d'un peigne de 8-9 soies écailleuses de gran-
deur ilécroissdide. — Deuxième article égal aux deux tiers du premier et
de peu plus long que le troisième. Los lidis derniers articles de hiugiieur
sensiblement ég de, le dernier aplati dilaté.
Pattes postéi'inii'es : Fémur d'un tiers plus long que l'intermédiaire. Face
antéi-ieure à pilosité courte, [)àle; un cbète pré-apical. — Tibia légèrement
plus long que le fémur, présentant sur la face ilorsale une double rangée
de diètes longs et espacés, la dorso-poslérieure continuée sur la moitié
apicale par une rangée de soies noires courtes et serrées. Face antérieure
à villosité noire, line, égale en longucui- à deux travers de tibia. Tai'se un
peu plus long que le tibia. — Protai-se égal à la moitié du tibia et aux trois
articles suivants, coimne le tibia, \illeux sui- la face antérieure et orné de
diètes de longueur déci-oissante sur la face postérieure. Deuxième article
égal à la moitié du prolarse, légèrement plus long que le suivant; les trois
derniers article.s, de longueur décroissante.
Abdomen vert tenie, givré de gris ardoisé. 13ord postérieur des anneaux
d'un brun noir, sans éclat. Marge postérieure du premier anneau avec de
chaque côté 3-7 soies marginales fines et noires. Anneaux semés de poils
follets, pâles sur le premier el les arceaux ventraux, noirs sur les autres.
Hypopyge arrondi hémisphérique, noir terne. Les deux lamelles externes
bmgues, atteignant le milieu du troisième segment abdomiwd, larges à la
t>ase, de forme générale triangulaire. Leurs bordures internes contiguës sur
un tiers de leur longueur. A partir de là, le bord interne de chaque lamelle
devient sinueux, concave d'abord, puis convexe, et de nouveau concave.
Fxlrémité de la lamelle bilobée; lobe interne emtrt. arrondi; lobe externe plus
long, en dent triangidaire arquée. Lue torsion de ISO' place les deux lobes
dans le plan de symétrie du corps : le lobe interne devient dorsal, et l'exteive
ventral, liord interne des lamelles très courtement poilu. Bord externe, sur
toute sa longueur, surtout à l'extrémité du lobe interne, frangé de poils
jaune fauve très longs, ayant an nmins en longueur te diantètre transversal
basilaire d'une lamelle.
Q Palpes entièrement noirs, très ;mi(7/(v. piuu- h reste semblable au d*,
112 0. Parent. — Descr. de deux Diplèies noue, du gr. DoUcIiopudides.
à pari les dilïérences sexuelles cl 1 uinementaliuu des patlrs (lui sont
simples ici.
Je dédie celle espèce à M. Hervé linziii, nu ami bien dévoué, qui en a
caplui'é plusieurs ci>ui)les le 29 juillel l!)13, à Saint-Pierre-de-Cluirlreuse
(Isère) sur des nutusses humides, près d'une source très froide, à
1.400 mètres d'altitude.
Je n'ai jamais vu en nature Sphyroslomus argyrustonius Mik, ni Sphyr.
ItHywiihihus lieck, et j'ignore si ces deux espèces existent en France. Elles
SI put signalées toutes deux de l'Autriche; je suis persuadé qu'elles se trou-
veront dans nos Alpes françaises, aussi je ci'ois bon de les grouper avec
les deux nouvelles espèces dans un tableau analytique qui permette la déter-
mination des cf. Les caractères différenliels des Q étant moins nets, et
seule la Q de Sphip'. Bazitii Mihi m'étant connue, je n'ose me l'istpiei- iiclud-
lement à établir p(jur elles une clé de détermination.
TABLEAU DES cf Cf.
t . Empodium des lai'Ses li'ès développé, aussi long ipie les grilles, connue
chez Liaiicalus virens Scop. — Protarses moyens très gr-êles, ornés
seulement de deux longs chètes i-appr'ochés... S. Iiygmphilu,^ Beck.
— Empodium très réduit, en forme d'écaillé. — Protarses moyens plus
robustes, non distinctement sinueux, plus ornementés 2
2. l'iotarse moyen r-enllé luliei-culeux au milieu el à l'extrémité. Ailes : troi-
sième longitudinale sinueuse, son extrémité, sur la cosla, deux fois
plus rapprochée de la quatrième longitudinale (pie la deuxième. Trans-
verse postérieure oblique sur la quatrième longitudinale. Lamelles
hypopygiales externes profondément divisées, four-chues.
S. argyrostomus Mik.
— • Prolarse moyen inm tulierculeux, ou lubeiculeux à sa base même. Ailes :
troisième longitudinale droite, son extrémité un peu plus rapprochée
de la deuxième longitudinale que de la quatrième. Transverse poslé-
rieuie perpendiculaire sur- la (]ualrième longitudinale. Lamelles hypo-
pygiales externes non fourchues, simplement bilobées à l'exlrémilé. 3
3. Palpes glabres. Trompe aussi longue que la lète. Un; pinceau très remai-
quable de longues soies jaunes après le milieu du fémur inlermédiaii'e,
face ventrale. Piotarses moyens non rendes en bulbe à la base. Bord
alaire postéileur non sinueux entre l'exti-émité de la qualrième nei-vui-e
longitudinale et celle de la cinquième. Oualrième longitudinale, à .son
extrémité, nettement recourbée vers le bord postérieur de l'aile.
S. Hessei Mihi.
— Palpes semés de poils noirs. Trompe égnie en longueur à In moitié de
celle de la tète. Pas de pinceau remnrquable de longues soies jaunes
à la face inférieure des fémurs intermédiaires. Protarses moyens
renflés bulbiformes à la base. Bord alaire postérieur fortement sinueux
de l'extrémité de la qualrième longitudinale à celle de la cinquième.
Quatrième longitudinale non recourbée à son extrémité vers le bord
postérieur de l'aile S. Herré Bazini Mihi.
fVrras. 0. Parent.
E. CwRO. — Ihjménoptdres nouveaux ou intéressants (Cynipides). H3
HYMÉNOPTÈRES NOUVEAUX OU INTÉRESSANTS (Cynipides)
Parmi mes captures faites durant ces clernièi'es années dans ma région,
plusieurs m'ont paru inédites et d'autres assez intéressantes pour être
signalées. Le spécialiste allemand IIedicl<e, qui les a examinées, découvrit
trois espèces inédites :
1. (iMvrvçi'is r.Kvis Hedicke, n. sp., cTq.
JM'cliain (!\(»id), 28 îioùt el 13 septembre, fuv Luunis no()'dis, dans un
jardin; deux individus.
Noir brillant. Antenne cliez le cf plus longue que le corps; ctiez la Q
presque aussi longue (jue le corps. Tliorax brillant, avec des points
dispersés. Ailes Inalines. .Jamiies d'un roux clair; chez le cT les fémurs
et tarses postéiieurs sont d'un brun noir; chez la g les hanches et les
léniurs sont noirs.
Lungueui' : cf 3 mm.; g 1,8 nnn.
2. EncŒLA C.WRor Hedicke, n. sp. g.
Féchain (Noi'd), 12 avril, dans un jardin; un individu g.
g : Noir, lisse et brillant. Antennes aussi longues que la tète et le
thorax, avec une massue de 9 articles « pas distinctement subite » (éciit
Hedicke); 3° article aussi long que le premier, deux fois aussi long que
gros: 4° article aussi long que le 2", pas plus long que gros; 5^-13' moitié
plus long que gros. Pronotum pubescent sur le côté. Scutellum rugueux,
cuiiule assez grandi\ ovalaire, sans enfoncement; seulement quelques
l>iiinls au boi-d ipii esl élevé, roux clair: segment médian 'faiblement
pubescent. ANes hyalines, ciliées et pubescentes, ni'ivures d'un Inun
sombre, cellule radiale presque aussi large que longue; 2" partie du
radius de moitié plus longiu» (]ue la première. Jambes roux brun; la partie
médiane des fémurs, les trochanters et les hanches noirs. Abdomen
brillant, avec ceinture rousse, aussi long que la léte et le tlioi'ax.
Liingueur' : 3. o nun.
3. TwAHESiA CwRoi Hedicke, n. sp., cf.
Féchain (Noid), 29 août, sur Launts nobilis, dans un jardin; un individu.
cf : semblable à Tav. carinata Kieff., différent par les caractères sui-
vants : antennes aussi longues que le corps. Thorax noir, sauf les
mésopleures l'onsses. Ailes distinctement ciliées. Tibias postérieurs sans
arêtes longitudinales.
Longueur : 3 mm.
4. Callaspidia Dufol'RI Gir. (Espèce nouvelle pour la France .
Une capture g sur arbuste du bois d'Horuaing (Nord), 20 septembre.
5. CoTHONASPis DiAPiiANA Haitig (Espècc nouvelle po\ir la France).
Quatre individus cf et ï ç. en août, à Féchain (Nord) : dans le jardin,
sur absinthe et sur ombelle du marais.
Je signalerai aussi :
Anacharis euchavioides Daim.; un exemplaire, août, jardin, Féchain.
Chmips î'iV/ri.r Westw. vaf. hiteiceps Zieff., 2 g, août, jardin, Féchain.
Tous ces exemplaires font partie de ma collection. Je serais lies heureux
de mentionner ces indications dans le Catalogue des Hyménoptères du Nord
(en pi'éparation).
Roubaix. E. Cwro.
1 1 \ L. Dupont. — l,a Dis irilni lion géographique d'Araschnia Levana.
LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE d'ARASCHNlA LEVANA EN FRANCE
La l-'ruille des Jeunes Xaluralisles a plusieurs fois ouvert des enquêtes
sur la distribution géogra[tliiquo eu France de certaines espèces d'insectes,
choisies parmi les plus caractéristiques, et permis pai' là de coinblei'
quelques-unes des tiop iionihreiises lacunes que présentent nos coimaissances
sur la faune entomologique française. On a gardé le souvenir, par exemple,
des articles sur la répartition de la Mante l'eligieuse (1878), du Grand Paon
de Nuit (J897), du Papilio Podalirius (1!)()3).
Dans ces travaux, il s'agissait de déterminer jusqu'où s'avancent, dans le
Nord de la Fiance, des espèces dont le centre de distiiiiution est dans
l'Kuiope Méridionale. Il m'a paru qu'il serait intéressant de reclierciiei'
jus(|u'oii s'avance vers l'Ouest et le Midi, une espèce de Lépidoptère diurne
apjiaitenanl à la faune de l'Europe Centrale et Septentrionale. J'ai choisi la
chai'manle petite espèce appelée la Carte r,éngrap}iiqiie par les vieux auteurs
et désignée sur les Catalogues actuels par le nom d'Araschnia Levana \,. (1).
Ce genre Araschnia a été créé par Iliilmei'. T)oid)leday l'avait adoplé, ainsi
(|ue Chenu. Il avait été lejeté par la plupart des entomologistes et englobé
dans le gi'and genre Vanessa. Mais, avec la tendance actuelle au morcel-
lement, il a reparu et figure dans la dernière édition du Calalogue Staudinger
et dans le premier volume du grand ouvrage du D'' Seitz sur les Marntlépi-
doplères du globe. Il se justifie d'ailleurs, non seulement par certaines parti-
cularités de structure, mais surtout par un fait biologique important : la
profonde différence de coloration entre la génération de printemps et la
génération d'été. Chez aucune espèce d'Europe le dimorphisme saisonnier
— si répandu chez les pa|iilloiis de l'Asie et de l'Afrique intertropicales —
n'existe à un aussi haut degré (pu- chez Araschnia Levana, dont la forme
d'été, -1. Prorsa, avait été considérée comme une espèce distincte par les
anciens auteurs.
Mais, dès 1826, lîoisduval démontrait par des éducations que Levana et
Prorsa sont bien une seule et même espèce. De plus, on a décrit une forme
Poriaia, qui éclôt parfois en octobre, mais que l'on oblipnf surtout par des
expériences de température, qui participe à la fois de la forme fauve Levana
et de la forme noire Prorsa. Plus récemment, M. Stichel, qui a traité le
groupe des Vanes.sidi dans le gi-and ouvrage de Seitz, a donné le nom
(i'ln.term.edia h certains exemplaires de Prorsa oîi la bande blanche est en
quelque sorte injectée de fauve et qui font aussi transition vers la forme
vernale. Ces exemplaires se renconireiaient surtout lorsque l'été a été
humide et sans chaleur.
D'après les expériences faites en 1875 par Weissmann et rappelées par
le D' Max Stand fuss (2), la forme vernale fauve Levana serait la plus ancienne
et la forme estivale noire Prorsa serait d'apparition plus récente. Dans la
Sibérie orientale, où l'espèce n'a qu'une généialion. la forme Levana existe
seule. Dans nos pays, en soumettant à l'action du froid les chrysalides d'élé,
qui devraient normalement donner des Prorsa. on obtient facilement Levana,
tandis qu'il est beaucoup plus difficile d'obtenir des Pror.^a en soumettant
à une température élevée les chrysalides d'hiver.
(1) Au cours de la ConsuUalion lépidoptérologique que publie Mluellement la FeuUlc des
Jexmes Naturalistes. M. Charles Obert.hùr (numéro du l" mars 19ri) exprimait précisc^ment
le désir de voir mieux connue la répartition de ceHe espère.
(2) Annales Soc. Eut. France., 1900, p. 83.
L. Dupont. — Fm Diyliibulion géograpliiqnc d'Araschnia Lcrana. 115
On Iniuvera dans l'ouvrage de Seilz la desciipiion et les figures de quatre
aiilies espèces |)aléai-ctii|ucs du Genre Araxchiiia. Ces espèces sont pi'opres
à la Chine oecidentale et au Japon ([). Lerana, la seule espèce dont je doive
rn"()ccupei', a une laige distrihulion g<''i)grap!iique. D'après le Catalogue
Siaudinger et Hebel, dont les indications sont reproduites dans le Seilz, elle
habile rMiirope ceiilrale, sans atteindre les lies liritanniques, mais en
s'('l(>iidaid jusqu'à la Livonie au Nord, au Piémont et à la Dahnatic au Sud.
En Asie, elle est répandue de l'Arménie au Japon inclusivement, pai- la
Sibérie méridionale, le bassin de l'Amoui- et la Corée.
Dans notre pays, on sait depuis longtemps que Levana habite le Nord, y
compris les environs de Paris, mais les indications sont très fragmentaires.
C'est pour les com|)létnr et présenter un tableau d'ensemble que j'ai procédé
;\ des recherches bii)liographiques et fait a])pel à la bonne collaboration des
lecteurs de la FeniUc par mes notes du 1" février 1912 et du 1*"' janvier 1913.
Cet appel m'a valu d'intéressantes lettres de MM. le D' Baros, de Bussang;
Ed. Brabanl. de Morenchies (Nord); Courtois, de Dijon: R. Decary, de la
Ferlé-sous-Jouari-e: Louis Demaison, de Reims: 11. Miot, de Beaune;
C. Postel, de Foncquevillers fPns-de-Calais), ainsi qu'une note de M. Albert
Smits, inséi'ée dans la f'eniUr du 1" avril 191.3.
Berce signalait I.crana dans quatre de nos départements actuels, plus les
deux départements alsaciens qui ne nous avaient pas alors été arrachés.
Plus récemment, AI. l'abbé Frionnet (Prcmirr.'i états dos IJpidopth'Cs fran-
çais. I. niinpnli-rrfi-s) a donné une liste de sept dépai'temenfs. Je puis
signaler aujourd'hin la pi'ésence (VAra>icInna Levann ou de sa forme
estivale Prorsa dans dix-huit départements. Je suis convaincu que trois ou
(jualre départements au moins s'ajouteront plus tard à la liste que l'on
va lire.
Arasclmiit Lpraïut est, en général, commune là où elle se inaive: mais
elle est fort localisée et peut échapper aux cheirheurs pendant hingtemps.
Les localités qu'elle affectionne sont souvent menacées de dispaïaître. Elle
aime en effet les bois humides, surtout les fonds de vallées un peu maréca-
geuses. J'ai chassé pendant de longues années aux environs de Pont-de-
l'Arche (Eure) sans me douter qu'un petit bois humide situé à 7 kilomètres
dn chez moi recelait l'espèce en question, alors qu'elle fait défaut dans les
gi'andes forêts de la région.
Voici maintenant l'indication des localités françaises que je suis actuel-
lement en mesure de citer. J'énumère les départements en commençant par
le Nord et par l'Est pour citer en terminant les localités les plus avancées
vers l'Ouest et le Sud :
Nord. — Valenciennes (Berce). Celle localité peut se rapporter à la suivante.
— Forêt de Mormal, autrefois à profusion, plus rare maintenant (Ed.
Rrabant). Ce renseignement est confirmé par M. Albert Smits (F. ./. A'.,
1" avril 1913). — Rois Lévêque, près la même forêt (Brabant). — Parc
de IMorenchies, près Cambrai, deux captures faites par le regretté
M. Brabant.
P\s-DE-C\LATS. — Bois de Sai!ly-au-Bois. dans la vallée supérieure de l'Authie
(Postel). — Bois d'Havrincourt, h. la limite du département, vers Cambrai
(Brabant e| Postel).
AiiOENNES. — J'ai vu dans une collection des exemplaires capturés près de
Sedan.
Meurthe-et-Moseij-e. — Levana a été capturée près de Nancy (R. Decary).
(11 D'après M. Ch. Oberthûr [F. J. .V., l"' mnr.=; 1P141. le nombre des espèces asiatiques
â'Araschnia serait de hui(, sans compter Levana. Mais l'auteur compte comme espèces des
formes que Stichel réunit deux à deux comme variétés saisonnières,
1 Ifi L. Dupont. — Iai DisU'iliutimi Qrngnifihiqiic d'Arnschnio Lei'ana.
Vosges. — Bussang, où M. le D' liaios a capturé pliisifurs fois Piorsn en
juillet-aoùl ol remarciup (ju'elle aime à se i)osei- sur les excréments des
vaches. — Anoulcl, près Saint-Dié (Albert Smits, F. J. N., 1" avril 1913).
Meuse. — Environs de Moniniédy, d'apivs l.iénaid, Cat. des Lép. des Evr.
(le Verdun, IS^iO. (Heiiscignemenl communiqué pai' M. L. Demaison).
Haute-Marne. — Mortes, au val de Piesies (Frionnel). — Prantlioy (Miot). —
l'ouifmgy, observée par M. Lepitre en 1012, renseignement transmis par
M. H. Miot. Celte dernière localité est eidi'e Langies et Chauniont: les
deux autres sont dans le sud du département, au pied du plalcau de
Langres, et, par conséqueni, dans le bassin de Ja Saône.
Côte-d'Ôr. — M. Decary a vu voler un exemplaire de Prorsa dans la forêt
de Chàtillon-sur-Seine, sans pouvoii- le ca|dui-er. Cette observation est
confirmée par la capture de Prnrso dans un jardin de la même ville
(renseignement transmis par M. ("ouilois).
Aube. — Bai'-sui'-Seine (Catalogue Jourd'lieuille, supplément), Bréviandes,
Pont-IIubert et Barberey, dans la vallée de la Seine (renseignements
fournis par M. l'abbé d'Antessanty à M. Decary et transmis par ce dei-
nier). M. Decary m'informe aussi qu'il existe dans la collection
Jourd'heuilie, au Musée de Troyes, un exemplaire de Prursa étiqueté
" Lusigny, jardins, 24.7.18!)'( ».
Marne. — M. Demaison m'a fiuirni de nombi'euses indications pour ce
département qu'il connaît si bien. La \ onessn Leraiin se trouve aux envi-
rons de Reims : dans la vallée de la Vesie, à Muiron, Joncbery; dans celle
de l'Ardre (aflhieni de la VesIe). à Chambrecy, Fismes; — dans celle de
la Suippe laflluent de l'Aisne), à Vamlétré. Aux environs d'Epernay on
trouve noti'e espèce dans la vallée du Cidiry (affluent de la Marne), à
Pierry.
Aisne. — Ce départemeni est un de ceux où noire espèce est très largement
l'épandue. Villers-Cotterels, Soissons (Herce); lîraisne (vallée de la Vesle),
Craomie (Demaison): Forêt de Samoussy, à 1(1-12 kilomètres Est de Eaon
(Ed. BiabanI): Sainl-Ernie, à 17 kil. S.-E. de Laon (Demaison). Enviions
de Saint-Quentin, à Bouvroy el Uomblières l'Catalogne Dubus).
Somme. — Environs d'Amiens (Catalogue Dujardin, 1840. Benseignement
communiqué par M. Demaison). — Mailly-Maillet, dans le lit desséché de
la rivière (aftiuent de l'Ancie) qui ti'averse le bois et passe sous le pont
de Vittermont. très localisée. — Bois d'Aveluy. vallée de l'Ancre; la che-
nille se ti-ouve par milliers certaines années. — Ces dernières localités,
voisines de Foncquevillers. m'ont été fournies, avec des détails très précis,
par noli'e obligeant collègue M. C. Postel.
Oise. — Senlis. — Piei'refonds, aux élangs de Battignies (Berce). — 'Vallée
du Thérain, près Beauvais, notamment à la Mye-aux-Bois où la chenille
de Prorsa était très abondante en 1906 (A. Daufresne, F. J. N., 1" no-
vembre 1906).
Seine-et-Marne. — La Ferté-sous-Jouarre. I,isy-sur-()urcq, dans les bois
de Meaux. Prorsa a été commune en 1911 (lettre de M. B. Decary).
Seine-et-Oise. — Environs de Versailles, surtout dans la vallée de la Bièvre,
à la Minière (Berce). — Cbaville (Berce, introduction, sur la chasse aux
Lépidoptères). — Bois de Verrières, à la lisière vers Massy !) J'ai capturé
moi-même .(. Lerann en mai 1882 à celte localité, située tout à fait à la
limite du département de la Seine. — A'allée de la Juine. entre Etampes
et l'^tréchy, où Prnrsa était c. c. le 1" aoùl 1906. — Lrraiia a été ju'ise
dans la même vallée aux tourbières d'Ilteville. Ces deux localités signalées
pai' M. D. Poulot (F. ./ V.. t" sepl. 1906). — Forél de Mmdmorency à
Sainte-Radegonde (Thierry-Mieg).
L. Dupont. — Im Dislrihulioyi géngraphiqvc d'Àrnsrhma Levana. H7
Va HE. — Vallée de l'ilon, à ll(iiii-l;i-\ îicInTio. Guidé par M. l'abbé do Heau-
courl, j'ai capUiié l'iiirsu dans les bois maréfatceiix siliiés pivs de la
gare, en juilld I!t(l6. — Vallée de l'Eure, dans un bois marécageux près
de la gare du Vaudreuil, dont la i-esscinblance avec la localité précédente
m'a inspiré l'idée de faire ([uehjue.s lechei'ches. J'y ai piis plusieurs fois
Prorsa, avec la variété hUennedia, en juillet et août. Mais l'espèce est
bien moins abondaide dans ces localités normanries qui' dans d'autres
pallies de la l'raiice. - Vallée de l'Andelle : Dduvillc : une l'rarsd^ cap-
turée sur une lleui' d'iMipaliiire. lin juilld P.tll ! — l,yons-la-lMjrèt :
plusieui's exemplaires de l'rarMi ont élé caiihircs i»ar M. Adrien Dollfus
dans son jardin même.
EuiŒ-ET-LoiR. — Guénée, dans son Catalogue de ic déparlemcnl, indique
(il l'appendice) Levana et sa var. l'ror.sa. Mais, conlraircmenl à son
habitude, il ne signale aucune localité, de soi'te qu'il reste un certain
doute. Si l'espèceliabite réellement ce département, c'est probablement
dans la vallée humide de la Conie (alTluent du Loir).
CiiKK. — C'est Maurice Sand ipii a fait cnimaitrc l'existence de notre espèce
dans ce déparli'menl, le |dus méi iiliimal où elle ail été observée authenti-
(piemenl. \oici les indications qu'il donne dans son Catalofiiic flrs IJ.]iuf.
de la FruHCi' codrale (1879) : >< Chapelle-d'Augillon. limite de la Sologne
au sud. Pentes nord-est de la forêt de Saint-Palais. Rare. Avril (Première
Génération). Juillet (Deuxième Généi-ation). \\ est à remar(iu(M- que, sur
le même Calalogue, la forêt de Saint-Palais est citée pour une auti'c
espèce septentrionale, dunl la l'éparlilion est assez analogue à celle de
.1. Levana, VLrebia Medu'<a.
Ici se termine la liste des dix-linil déiuirtements que j'avais aiuioncés plus
liant comme produisant notre jolie Vanesse. Un dix-neuvième dépaiiement,
assez inatlendu, serait à ajouter, s'il fallait ajoutei- foi à une iudicalinii parue
autrefois dans le Nalurali>:tp, ce serait le Tarx. En effet. " Vanessa l'mrsa
vai'iété Levana » tigui'e dans une liste de Papillons recueillis aux environs
d(> Castres, liste publiée par M. Galibert dans les Peliles NcnrcUcs l'idnmo-
htiiUincx du 15 mars 1S79. l\b)n regretté ami le D"' H. Vallenlin ayant demandé
quelques renseignements compl('inentaires dans le numéro du l""'' avril du
Naturalisle (publication qui continuait les Peliles Nouvelles), l'auteur de
l'article répondit dans le numéro du 43 mai qu'un exemplaire de Prnrsa let
non de Levana] figurait dans la collection de M. Brianne, conservateur du
Musée de Castres: « cet exemplaire lui a été donné il y a longtemps par une
personne qui habite les environs de cette ville, mais que M. Brianne a perdue
de vue ». Devant l'imprécision de ce renseignement, il est impossible de lui
attacher ([uelque valeur.
Ce n'est pas à dire que je considère comme close la liste des départements
français où se trouve Ara<:ehnia Levana. Je ne serais pas surpris d'apprendre
sa capture dans la Seine-Inférieure qui a sans doute été étudiée par de très
zélés chercheurs, mais où le pavs de Brav offre des localités analogues à
celles de la vallée du Thérain (^Oise) ou de la Basse-Andelle CEure) signalées
plus haut. Il me paraît certain que le Loiret, l'Yonne ''surtout dans la région
humide et froide de la Puisayei. la Nièvre possèdent aussi notre Vanesse:
acliiellement le Cher forme un ilôt isolé sur la carte de répartition, ce qui
est peu vraisemblable. La Saône-et-Loire paraîtrait aussi devoir posséder
notre espèce, mais elle a été bien étudiée cependant autrefois par Constant.
Enfin l'Espèce existant en Suisse et en Piémont, pourquoi ne se trouverait-elle
pas dans nos départements jurassiens et alpins ? Pourtant je n'ai pu tr'oirver'
l'indication d'aircrme captirr'e sur notice territoire (1).
(1) L'espèce se trouverait dan.s le Valois, au col de la Forclaz, sur la route de Chamonix
il Martigny, bien près de la frontière française (V. The EniomologisV s Record, année 1903, p. GO).
118 T,. Dupont. — I,a Dislnbiilion gôogvaphypw d'Araschma Lemna.
Sur nos frontières du Nord et du Nord-Est, l'espèco est eonimiiin' on
H('l.i,'ii|iii\ par exemple à Tournai, Virlnn, Roiiiilon, Dinant, Arlon (Oîilalo^ie
i.aiiiliilloiO, el en Alsace, dans de nond)ieusps localiii''S de nos anciens
ilrparlcMients du llanl-Riiin et du llas-Rliiii.
i>ans l'Ouest, Lcnnui semble bien faiie défaut. Elle ne figure pas sur les
récents catalogues du Calvados, par M. Dumans, ni de l'Ouest (région
allanlique), pai' MM. Daniel Lucas et Gelin.
En résumé, dans l'état actuel de nos connaissances, la région que celte
rspéce occupe en France dépasse peu à l'Onest le i" degré de longitude
Ouest de Paris et est limitée au Sud par le 'iT" degré de latitude Nord. Ce
n'est pas tout à fait un quart de notre teiiitoire.
Evreux. Eouis Dupont.
♦
UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais)
De la iliainc frontière des Alpes Pennines qui, du Cerviii au Simplon, porte,
après le Mont ISlanc. les plus hautes cimes des Alpes, et est couverte des
plus volumineux glaciers de l'Europe centrale, partent, au nord, deux vallées
de longueur à peu près égale, d'abord à peu près parallèles, puis se
rejoignant au bout d'une trentaine de kilomètres, pour former une seule
vallée qui débouche à Viège dans la vallée du Rhône. Elles sont séparées
l'une de l'autre par une énorme assise qui se détache, au nord, du massif
du Mont Piose : c'est la chaîne des Mischabel, qui atteint son point culminant
au Dôme, à i.'V.W mètres d'altitude.
\,d première vallée, la vallée de Saint-Nicolas, se détache à gauche de la
seconde, à Stalden, et monte à Zei'matt; elle est parcourue par un chemin
muletier et un chemin de fer à crémaillère qui part de Viège, et se prolonge
de Zei-matt au Coi'nergral. Cette vallée est reliée au Piémont par le col de
Saint-Théotlule.
La seconde vallée, la vallée de Saas, plus déshéritée sous le rappoil des
moyens de communication, n'est iiarcouioie que par un simple chemin
muletier. Elle communique avec le Piémont par le col du Monte-Moro. Quant
à la chaîne qui sépai-e les deux vallées, elle n'offre que quelques [lassages
de glaciers, très élevés et d'accès dilTicile, ipii, pratiquement, la rendent
infianchissable.
Ces vallées sont une des régions de la Suisse dont la lloie est le jdus
réputée; elle attire tous les ans de nondjreux botanistes suisses, fran(,"ais,
anglais et allemands. C'est aussi une des régions qui ont été le plus étudiées
sous le rapport lloristique : les noms de Murith, Rion. Venetz, Lagger e| du
D' (Ihrist sont là poui' lattesler.
La vallée de Saas est moins fré(juentée, peut-être, que celle de Saint-
Nicolas; cela tient sans doute à ce qu'elle est d'un accès moins commode;
mais sa flore ne le cède en rien en richesse à celle de la première. Cette flore
jouit d'une grande réputation parmi les botanistes suisses; elle est connue
chez n(His égalenumt, quoique d'une façon moins détaillée que la floi-e des
environs de Zermatt, et à tort, certes.
Réduite à sa plus simple expression, la géologie de la vallée de Saas com-
prend deux régions principales :
1° Une région de calcaires dolomitiques, montant au delà de Stalden, mais
peu étendue, et caractérisée par une flore très spéciale.
p. Le Brun. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 119
2" Une région siliceuse, s'ctciuiinil jusiiiraii fond de la viiiiée, el corres-
pdniiaiit en majeure parlie à des loinialidns de micaschistes, de gneiss,
souvent mêlés (le laïc et de scrpenlme.
Résumée, la flore peut se ramener à quatre zones distinctes :
1° Une zone calcicole très parliculière, avec prédominance de nondjreuses
espèces méridionales, qui, dans toute la Suisse, ne se trouvent guère que
dans le Valais; — s'étendani au delà de Stalden, jusque vers l.2(»0 mètres
d'altitude.
2° Une zone silvatique, moulant justiu'à Saas.
3" Une zone formée, mi-])ai1ie des élém(;nls des prairies, mi- iiarlic des
éléments de la zone alpine intérieure.
i° Une zone alpine, icai-actérisée : inférieurcment. par la présence de
plusieurs espèces propres aux régions siliceuses des Alpes centrales, el
atteignant au Valais leur extrême limite occidentale; par conséquent ludles
(lu très rares en France; — supérieui-ement, par la présence de que^iues
plantes se rattachant h la flore des Alpes Graies et même du Dauphiné.
Au mois d'août 1013, très limité par le temps, après avoir herborisé dans
les envii-onsde Pontai-lier, et avant de gagner le Dauphiné, je voulus retaire un
saut dans la vallée de Saas, vers laquelle je me sentais irrésistiblement attiré,
bien (jue je l'eusse déjà visitée. Celte excursion, à laquelle je ne pus consacrer
([ue quatre journées, me permit cependant de revenir avec un butin, remar-
quable par l'abondance, mais surtout par la rareté. J'ai cru intéiesser mes
confrères français de la Feville en relatant ici les très modestes obsen-ations
que j'ai pu recueillir — après liien d'autres qui avaient autrement qualité
que moi pour le faire! — et en leur traçant un itinéraire aussi détaillé que
possible, dont ils puissent, le cas échéaid, tirer parti.
En une excursion de cinq jours, l'on pourra se faire une idée d'euscmbli^
de la flore de la vallée de Saas. Le premier jour, de préférence l'après-midi,
l'on se rendra de Viège à Stalden, à pied, si possible. — Le second, l'on
montera à Saas, el aussi à Fee. — Le troisième, l'on ira coucher à Maltmai K.
-- Enfui les deux autres journées devront être consacrées à des herboil-
salions qui, faites dans les environs du lac de Mattmark, procureront d'adiui-
rables récoltes, entre autres la classique course du Monle-Moro, avec faculté
de revenir dans le Valais par le Piémont et la ligne ferrée du Simplon.
Des jambes résistantes à la fatigue: une grande boîte à herboriser, et, si
possible, un cartable; enfin quelques mots d'allemand, seront de la plus
grande utilité.
&
I. — De Viège à Stalden.
En quittant la gare des C. F. F. à A' iège (659 m.), nous avons devant nous
la station de départ de la petite voie ferrée qui, par Stalden et Saint-Nicolas,
monte jusqu'à Zermatt. Nous pourrions l'utiliser, et cela nous avancei-ait
d'une heure et demie ; mais la première partie de l'excursion n'est pas
dépourvue d'intérêt, et n'est aucunement fatigante; il est donc bien préfé-
rable, si la journée n'est pas trop avancée, d'aller à pied à Stalden.
Par la route, qui traverse les prairies marécageuses de la vallée du ilh()ne.
nous nous acheminons vers la petite ville de Viège, bâtie sur un mamelon
situé sur la rive droite de la Viège, à 6G7 mèties d'altitude. Au fond de la
vallée brillent les cimes neigeuses et dentelées du Balfrin, qui surgissent du
massif sombre et boisé situé au-dessus du confluent des deux Vièges. —
Derrière nous, au contraire, se trouve une pente abrupte et ensoleillée, plon-
geant dans le Rhône, et parcourue par la rampe hardie de la voie ferrée de
150 P. l.F. Rru'N. ■ — E.rciir.sinn botan. dans la vallée de Saas (Valais).
l;i valh'o (!(> Loetsclien, qui doininc ;i une grande hauteur les villaijes de
Kavogiic et, Campel.
Dans le houig, aux |Mll(ii('.s(iues iiii'll(\s pavées de pelils galels aiiondis,
nous laissons à droite la route de Sion et de Martigny; à gauche, celle de
Brigue et de la Furka; puis, le boui'g fi'anchi, nous laissons à gaucTie (écn-
leau indicateur) le ciiemin qui monte à Visperterniinen, et, par la vallée de
Nanz, gagne jîéi'isal et le Simplon. Nous traversons tout d'ahoitl des vergers
et des prés où le TriloUimi iininhinum L. est abondant; puis des vignes enso-
leillées à travers lesipielles nous ajiercevons de loin, à gauche, les grandes
touffes majestueuses de VEchinops spliœwci'plMias L. Enfin, au bout de
(luelque temps, nous nous trouvons au bord de la voie ferrée de ZermatI,
qui côtoie de près la rive droile de la Viège, i)uissnnl loi'rent à cel endroit,
bordé de nombreux buissons d'Hippvphx j'Iumvioidcs L.
Les rocailles calcaires, chaudes et arides, qui dominent le chemin à
gauche, sont recouvertes d'une végétation parliculièi'e, quasi méridionale,
dans laquelle dominent :
ncrlicris ruU)(irix L. ifr.) Triicriinn ui'nihniintt 1,.
Ilpli(nilhf)iiiiiti ivlanditinii \\'ahl. SUpa pctiiialii I,.
iiiloliinn nibi'iis \,. Kœhtcrid vaU.i'shint D. (1.
.\(\idl:i'u nobdis L. (CC.) — hirsula (iaud.
Canlauroa paniculala Lam. Melica ciliata L.
Au-dessus du chemin, en face d'une paroi de rochers abrupte qui, sur
l'autre i-ive de la Viège, domine le torrent, se trouvent encore quelques
espèces intéi-essanles, entre autres :
O.rytrnpis Halleri Hunge (fr.) Diiiilnlls hdea L.
— pUosa D. C. Od.niititrs lulea Ueichb. (CC.)
Àrtprmsin Absiiithluin \,. Thijniu.s pannnnicus Koch.
vidlcsiaca Ail. Dapline alpina L. (fr.)
Enfin les rocailles situées à une certaine hauteur au-dessus du chemin,
entre ce dernier et les prairies supérieures, sont entièrement couvertes des
broussailles aromatiques du hiniperns Salmia L.
Nous voici arrivés au hameau de Neubriicke ((J!)o m.); nous passons sur
la rive gauche de la Viège par un pont très pittoresque. Le trajet, jusqu'à
Stalden, se déroule ensuite le long de champs arides, de vergers et de
prairies. Nous apercevons déjà l'éghse blanche de Stalden, peichée sur une
plate-foime rocheuse.
.Vu bord du chemin, VAchillxa nobilis L. est toujours très aiioiulante, ainsi
(|ue l'Odniililrs tiitea Reichb. ; puis, dans les champs :
l'ngoneUa munspeliaca L. (fi'.) Hyssopm oUicimilh L.
Micropus erecius L. Echinospermum dclledinn Lrluii.
Avant d'arriver à Stalden, et à la hauteur de l'usine utilisant la b)rce motrice
de la Viège, le chemin se met à monter très rapidement; sui' les rocailles
qui le dominent à droite, YAstragalus Onobrychis L. montre abondamment
ses belles grappes pourprées. — De même, Oxylrnp\s Hallm Bunge (fr.). —
PolPnlilla riippxtris L. et Ilyssopus nUirinalis L. sont abondants à cet endroit.
Une dernière montée nous conduil au sommet du pelil promonloiic rocheux
sur lequel est l)àti le village.
Stalden est un gros village, piltoresquement situé sur un palier de rochers
qui domine le coniluent des deux Vièges, à l'entrée des vallées de Saas et de
Saint-Nicolas, et au débouché du col d'Augstbord, qui mène à Tourtemagne.
■ — De l'église (7!)."> m.) dont le clocher eflilé et les murs blancs conlrastenl avec
les sombr(!s boiseries des chalets voisins, la vue est assez restreinte; elle
p. Le Brun. — Excursion botan. dans la oallée de Saas (Valais). 121
s'étend suiioul sur In vallée jusqu'à Viège et sur \w partie de la vallée de
Saas; celte deinièie ik; |u-éseiite aux regards «lu'uiie profonde et sombre
(H>upure, doiniiiée par des pentes tiès escarpées, d'aspect rébarbatit.
Si nous sommes partis de Viège l'après-midi, il sera |)réterable de |)asser
la nuit dans l'un des excellents hôtels de Slakkii, el de repailir le leiKlemain
matin de bonne heure pour Saas.
II. — De Stalden à Saas.
En sortant de Slalden, nous laissons à dr(»ite U: chemin de Saint-Nicolas
et de Zermatt, ainsi que la crémaillère, que nous traversons. Peu après, le
chemin i-edescend fortement, nous franchissons sur le pont de Kinn la pro-
tonde lissure(l) au fond de laquelle bouillomient les eaux limoneuses de la
\'iège de (loi-ner, et nous enti'ons dans la \alh''e de Saas.
Le chenun connuence immédiatement à inonlei', et d'une façon 1res i-apide,
le long d'un(ï pentt; aride et i-ocailleuse qui plonge presque à pic dans la
Viège de Saas. Celle pai'tie du chemin est fatiganle et assez peu intéressante;
les seules plantes saillantes sont :
l'dljltiahi cliariiii-bit.nis L. (ti'.) AsInKjalits (huibri/cliis L. (CC.)
I imica sa.rilrayu Sco|i. Caiiina acaulis \j.
Suponarid miinHiidrs L. AchiUirii iiubilis L.
Ononis ri)linidili)li<t L. (fr.) Linuria ilalica Trev.
ïriloliunL (un-cnin Poil. M(dica ciliala L.
Ces plantes sont assez abondantes sui- les i-ocailles calcaires, couiimnées
de pins, ([ui dominent le chemin à droite.
An bout tl'une demi-heure de montée, nous atteignons le misérable girnipe
de chalels (|ui forme le hameau de Bergli (87') m.); puis, plus loin, <'elui de
Uesli (-Jjiiiii.'t m.). — Le chemin continue à monter, el le paysage devient de
jilus en plus triste et sévère; le chemin, dominant la Viège qui mugil an fond
d'une goige encaissée, semble menacé pai- les pentes abruptes, couronnées
de pins, el les rochers suspendus au-dessus de la vallée d'une façon inquié-
tante. Plus loin, d'ailleurs, de petites niches creusées dans le rocher, et sur-
montées d'une humble croix, évoquent le triste souvenir des voyageurs tués
à cet endioit pai- les chutes de rochers et les avalanches du printemps,
l/nne d'elles est acconqiagnée d'une petite inscription en langue allemande,
in\ilanl le voyageur, d'une façon touchante et na'ive, à songer au danger :
« U Mensch, denke an dem Tode!
» Ach, lieber Freund! hait' hier ein wenig still...! »
Au-dessus de cette croix, dans les rocailles escarpées, à ciiui minutes au-
dessus du chemin, se trouvent quelques pieds du rare Aslragalus exca-
pns ],. (3).
(1) Dans le dialecl.t; usilé dans le Vulais de langue alleiruiiide, le mot « kinn « désigne une
pnjfunile gorge d'érosion.
(2) I.L'S cliiUols de l:i vallée de .Saas sonl remarquables, entre tous ecu.x du Valais, par leur
aspect vétusté et pittoresque. Ils sont construits en bois de mélèze, rendu par Je lemi;» d'un
brun foncé, qui tait paraître ti'un blanc pur la partie inférieure dos haliitations, eon.sfruite
en ma(;onnerie et crépie à la cliau.x. — Les granges sont élevées sur quatre piliers, surmonlés,
il une certaine hauteur du sol, d'une large piei-re plaie, destinée à interdire aux souris et aux
mulots l'accès des récoltes, donnant à ces constructions un aspect des plus bizarres, en les
taisant paraître posées sur de gigantescpies cliampignons. — Lorsque l'on traverse ces villages,
l'on respii'e le parfum du foin, mêlé à la fumée odorante et bleue du feu de bois de mélèze,
qui monte au-dessus des chalets.
(3) Us étaient en fruits déjà mûrs le 11 août 1913, à I.IXKI mètres envirou d'altitude, alors
que, le 23 août l'.)10, dans la forêt de Finges, près .Sierre, j'avais pu i-écolter, à quelque
■'M\ mètres plus bas, la même planle encore en état d'être recueillie.
122 P. Le Brun. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais).
Au delà de Rafgarlen (!)85 m.), la montée s'accentue encore. En nous
i-«'luui-nant, nous aïK^'cevons, au loin, la sombre pyi-amide du Bielsclihorn
çi.'X.V.i m.) et ses ai-èles vertigineuses. Enlin nous parvenons au hameau de
Zen'sclimeiden (1.084 m.), (jui forme, avec les hameaux précédcnis, la
paiiiissc de Eisten. — Sur les murs du village, au l»»rd du chemin, croissent
ahiiiidanuuciit Scdiim dasiiplujUinn l>. td Cijstuplcii.s jragUi^ IJeruh.; el, au
liiird di's las de limiiei', Aspenigo prucumbens L., très probablement
adventice.
Au delà de Eisten, le chemin, dépassant le hameau de Platten, monte
toujotus trf'S rapidement, en serpentant au liane de la. ponte (|ui descend
jusqu'à la gorge de la Viège. Sur la [lenle oppost^'e, l'on aperçoit les deriuers
carrés de seigle de ta v;dtée, bien chélifs et encore verts à celte époque de
l'année. En face du hameau de iui Ahoi-n, accroché à l'autre pente, nous
avons, à la droite du chemin, de petits espaces marécageux, qui r-enferment
quelques plantes intéressantes, entre autres :
Paniassia -palustns L. Ilermlmum monorchis H. lii-.
l'ingulcula vulgarh L. (fi.) Jancus [iliformis L.
Prhniild \annosn L. (fr.) Srirpus comprcssns Pers.
Au bout de |)rès de trois heures de montée depuis Slalden, nous parvenons
au hameau de Hiitegge ou auf der Hûteck (1.244 m.) formé de deux chalets
groupés autour d'un hôtel (assez malpropre), sur un petit espace plan donn-
nant le ravin au fond duquel coule la Viège. 11 est préférable de continuer
jusiiu'à Saas.
i.a montée devient moins ardue. A droite du chemin, des prairies hunudes
parsemées de mélèzes, non loin des cascades du Schweibbach, nous pio-
curent plusieurs espèces psychrophiles, entre autres :
Aconiluïu Antlwra L. (Iciduma Cruciulu L.
Astranlia major L. Digiialis grandiflora AU.
A gauche, au conti-aiie, parmi les énormes blocs de rochers qui burdeid
la Viège, l'on aperçoit les beaux massifs de VEpilobiuni spicatuin Laudc. et
les grappes de fruits rougissants du Sanibucus racemosa L.
Au delà du Mattwaldbach, qui, sur la pente opposée, se précipite en belles
cascadi^s, nous passons sur la rive droite de la Viège par le pont de Matluald.
La montée se continue assez doucement, le long d'une pente couverte de
gazons rocheux, interrompus par des bouquets de mélèzes. Dans les gazons
rocailleux dominant le chemin, à gauche, il faut chercher la minuscule
Selaginella helvetica Spreng., qui se cache dans l'herbe rase entourant les
l'ochei'S. Vers le même endroit, l'on peut trouver :
lianunculus Villarsii D. C. Sempervivum montanum L.
Aconiliim Lycoctonum L. Gentiana lutca L.
Plus loin, après avoir dépassé les granges de im Holler, le chemin repasse
sur la l'ive gauche de la Viège, el entre immédiatement dans une belle foi-èl
de sapins, qui couvre li's pentes des contreforts du Balfrin (3.802 m.i et
descend jusqu'au bord du torrent.
Sur les énormes blocs de rochers moussus, situés entre le chemin et la
Viège, Saxifraga aspcra L. est très abondant. — Sous un grand rocher, situé
à droite du chemin, el duquel sort un fdet d'eau hmpide, Saxifraga stellaris L.,
rotundilolia L. el aizoides L. croissent abondamment.
Cinq minutes après avoir traversé la Viège, il faudra chercher dans la forêt,
à droite du chemin, rampant sur les rochers recouverts d'un humus formé
d'aiguilles de sapins, la délicate Liimxa borealls L., assez abondante.
p. Le Brun. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 123
quoique localisée, el dont les fleurs pendantes et géminées, d'un rose tendre,
l'xliali'ul la pins sua\c odeur.
La llore, netlenieiil calcicole, de lu pailie inïérit'un' de la vallée, adisparn.
pour faire place aux éléments silicicoles silvatiques. Dans la forêt, à droite
du ('liemin, panni l'humus et la mousse, croissent en grande ahundanci' :
\c(inilu)n Liicochiiiniii L. Arbulus uva-ilrsi L. (fi.)
.UcliliidUa al\)lna L. \ uccmum MyrUllus 1,. (fr.)
Ciicxa alpina L. — vilis Idœa L.
Siuilraga lAmeijolia L. Saluia glulinosa L.
— rolimdifoUa L. l'Inegopleiis Dryopieris Vec.
\u sortir de la forêt, nous ti-aversons le hameau de Medergut, situé au
hord de la Viège, ijui, à cet endroit, se précipitt^ et se pulvérise entre
d'énormes blocs de rochers. Entin, au bout de quatre grandes heures de
moulée depuis Slalden, nous arrivons à Balen.
iîalen, ou Saas-Halen (1.519 m.), forme, avec les deux autres hameaux
di' im Grund el de Fee, la commune de Saas. C'est un des plus remarquables
villages du \alais : situé à un fort bel endroil, oii la vallée s'élargit, il attire
les n^gards jiar sa petite église. UmU- blanche, isolée au milieu des prairies;
et .ses vétustés chalets de mélè/e, l'endus pai- le temps d'un noii- d'ébéne, et
garnis de petites fenêtres à contrevents blancs, sont d'une grande beauté.
Le chemin traverse des prairies sillonnées de bisses dans lesquels bruit
une eau laiteuse et limoneuse descendue des glaciers du lialfi-in, puis repasse
sur la rive di-nite de la Viège par une passeielli' de Imis, et l'entre dans la
forêt.
Diu-ant une demi-heure, nous montons lentement dans la forêt; ce trajet
procure encoi'e bon nombre de plantes intéressantes, particulières à la flore
silvalique.
Sur les grands rochers ombragés, nous voyons abondamment :
Kcniera sa.ratiHs lleichb. Asploiium viride Huds.
Caiiipanula pusdia Hœnke. — septentrionale lluds.
Aux endroits moussus et humeux :
Vaccinivm Mijrldius L. (fr.) Plrolu secunda L.
— vllis-ldaiu L. Maianlheinuin bijoiumi D. C. (fr.)
IHrola unijloia L. (R.) Lycopodium clavatuni L.
Plus loin, sous la frondaison claire des mélèzes couvrant la pente, à droite
et en contre-bas du chemin :
Géranium silvalicuni L. CentaureamontanaL.
Myrrhis odorala Scop. Mulgedium alpinum Leyss.
Adenostyles albijrons P>chb. Arbulus uva-Ùrsi L. (fr.)
Acldllsea inacropfiylla L. l'oa sudetica Ilœnke.
Entin, au sorlii' de la forêt, les endroits pierreux situés à gauche du chemin
nous procurent :
Alyssum alpestre L. (K.) Lychnis flos-Jovis Lam.
Blscutella lœvifjala L. (CC.) Tiifoiium aureum Poil.
Silène Vallesia L. — badiuin Schi'eb.
Au delà de la forêl, nous passons sous le porche de la très piltoi-es(|ue
chapelle Saint-Antoine (1..559 ni.i, et nous débouchons dans la petite plaine,
couverte de vastes et fertiles praii-ies, dans laciuelle se trouve Saas-Grund.
Après avoir traversé le hameau de Tamalteii, le chemin Iravei-se le Tiift-
12'» P. Le liiiUN. — Excursion botan. dans la oallée de Saas (Valais).
bach, torrent descendu à gauche des glaces du Weissmies (4.031 m.), et
cnuil entre de vastes lieibages, faucliés à cette époque, mais qui, un mois
plus tôt, ont dû être couverts de llcuis. Nous n'y voyons guère que Geraniian
prolense L. et Alcliimilla vulgaris L.
Avant d'entrer dans le village, nous remarquons à gauclie de grands
calvaires, ornés de sculptures d'un iirt naïf et pi-iniilif, grossièrement
imagées, et d'un aspect fort cui-ieux. l'uis nous pénétrons dans le village de
im Giund, par une ruelle couverte d'une boue épaisse, résultat du funder
(les troupeaux, bénévolement laissé là par les habitants, et nous nous arrêtons
à l'hôtel i< im iMonte-Moro ». — Partis de bon matin de Stalden, nous aurons
pu nous trouver à Saas vers midi. Le mieux sei-a de passer le reste de la
journée à nnus reposer et à préparer nos récoltes; si nous le préférons, nous
pouri'ons faiie dans l'après-nudi la classique excursion de Fee, et redescendre
soit à Saas, soit à Almagel.
Le hameau de im Grund ou Saas-Grund est situé à 1.562 mètres d'altitude,
dans un fond de vallée qui, an printemps, doit être fort sujet aux avalanches
(pii descendent des conti-eforts du Weissmies. A l'est, la vallée est dominée
par les hautes parois de rochers descendues de la chaîne des Flelschhorner,
qui sépare la vallée du massif du Simplon, et dont on aperçoit quelques
cimes, avec un petit coin du glacier de Trift. A l'ouest, l'on devine le grand
cii-que de Fee, dominé : à droite, par les cimes des Mischabel, qui se pr'olilent
sui- le ciel à une grande hauteur, à gauche par le petit dôme de l'Alphubel,
enserrant le très vaste glacier de Fee.
L'excursion de Fee ne saurait èti'e trop conseillée, moins pour sou iiitéi-êl
botanique, lequel est à peu près nul, que pour l'immense altrail qui se dégage
de l'endroit, un des plus célèbres de toutes les Alpes pai- sa beauté, et dont
la description à été maintes fois faite.
En soitant de im Giund, nons traversons la Viège, et nous enti-ons dans
une belle forêt de mélèzes, qui, plus haut, se transforment en une forêt
de l'iniis Ccmbra L. (arolle-s). Au sorlii- de la forêt, nous débouchons
sur un plateau tle pâturages où nous découvrons soudain une vue d'une
extrême beauté. Devant nous s'étend le village de Fee, épars parmi les prai-
ries avec ses nombreux hôtels, donnné par l'éblouissant glacier de Fee, qui
se déroule en un immense éventail de plus de huit kilomètres de largeur,
depuis la coupole blanche de l'Alphubel (4.207 m.) jusqu'aux cimes des Mis-
chabel : ra'chhorn (4.498 m.); Dôme (4. .554 m., la plus haute cime de Suisse
après celle du Mont Rose) et Nadelhorn (4.334 m.), qui s'élancent dans le ciel
à une hauteur vertigineuse. De la première à la dernière, le glacier de Fee
s'étend en un vaste arc de cercle immaculé, dans lequel s'insinue le petit
pi-omonloire vert de la lange Fluh. Derrière nous, au contraire, brillent le
Flelschhorn, le Laquinhorn et le Weissmies (4.031 m.), recouvert par le
beau glacier de Trift.
Tout en songeant aux récoltes botaniques du lendemain, nous pourrons
nous rassasier de cet admirable spectacle, avant de redescendre à Saas-
Grund. l'our ce faire, nous avons le choix entre deux chemins : le premiei-
est celui que nous avons suivi pour monter; quaid au second, c'est un petit
cheiidn bordé de chapelles qui longe le Feekinn, et rejoint le chemin d'Almagel
à Saas en amont de ce deiiiier village.
Paris. P. Le Brun.
[ù suivri').
D' L.-J. MoREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. 125
UN CAS DE CAPTURE DANS LA HAUTE-MARNE
Le Ruisseau de Bonnevaux.
A l'ouesl (le CluiuiiKnil-eii-nassii^iiy, de Biixières à Oiulincoui't, s'étend
nue snite de lianlenis qni fail pailie de la l()ni;ne eièlc concentriqnc allant
de Dini, en Lorraine, à Nuils-sous-Havières, en passant par Neufchâtean,
Cliauinont et Châlillon-sur-Seine. Cette crête corallienne, dans la partie
i-estreinte (li kilomèiies environ) que seule nous considérons, est sensi-
Itlenieiii parallèle au cours de la Marne dont elle reste distante d'environ
7 kilomètres. Elle |Hésente des altitudes de 'MH mètres au-dessus de Ruxières,
38(1 mètres au sii^nat de la côte d'Alun, '^H9 inèlies et même iOi mètres
au-dessus de Meurx's. C'est dire qu'elle domine d'une centaine de mètres, et
parfois plus, la dépression linéaire étendue à ses pieds, constituée par les
marnes et les calcaires oxfordiens.
Cette zone, (pii borde ainsi le pied des collines, est occupée par des prairies
parfois marécageuses, par f|uelques bouquets de bois, dont le nom signilicatif
de Voivre fil n'y a pas moins de trois bois de ce nom) indique assez la nature
humide du sol. Le voisinage de l'eau a déterminé sur ses bords l'emplacement
de plusieurs villages, régulièrement espacés au bas de la côte : Buxières,
.lonchery, Laharmaud, Marault, Bologne. Opposé à la ligne de hauteurs,
l'aspect du pays est tout autre, loi-s(pie, de cette succession de prés, on se
tourne vers l'est. Au lieu d'un haut relief accentué, on aperçoit un jtlaleau
large de trois à (juatre kilomètres qui s'élève en pente douce, mais d'une
façon très appréciable à l'œil, pour se terminer à pic, sur la profonde et
étroite coupure, parcourue par la Marne et la Suize. Au delà de cette coupure,
qu'on devine plus qu'on ne voit, le plateau bathonien se poursuit, en sorte
qu'aucun accident de terrain ne semble isoler Ghaumont doid cm distingue
les maisons dominées par la tour Hautefeuille.
Faut-il appeler rallér, cette légère dépression humide qui n'est, en somme,
que le commencement de la plaine calcaire et qui est dominée, d'un côté,
par des hauteurs de plus de tOO mètres, alors que de l'autre côté, il existe
un insignifiant rebord, de telle soi'te que le plateau sec du ballionien semble
venir naturellement mourir au pied même de l'escarpement qui tranche par
une apparence plus verdoyante sur ce qui l'entoure ?
En tout cas, il y a là une dissymétrie frappante entre les deux versants.
Cependant, si l'on se rappelle que les couches géologiques plongent de l'est
à l'ouest, c'est-à-dire vers le centre du bassin de Paris, on pourra — à l'aide
d'une coupe (fig. 1) qui met en évidence l'angle largement ouvert, formé par
l'Oxfordien surmonté du Corallien d'une paît, et par le Bathonien d'autre
part, — considérer à juste titre comme une vallée monoclinale cette bande
de prairies et, par suite, comme subséquent le mùice ruisseau qui la parcouit
du sud au nord et qui va se jeter dans la Marne, à Bologne. Il existe, en
effet, un cours d'eau très réduit qui longe le pied des coteaux sur les marnes
oxfordiennes (fig. 2). Il en existe même deux, d'après les cartes. Mais ici,
il y a eu, sans doute possible, un curieux phénomène de capture du tronçon
supér'ieur, et, pour sa description, le court préambule qui précède, poHnid
sur l'aspect général de la région, n'était pas inutile.
126 D' L.-J. M0RE4U. — in cas de Capture dans la Haute-Marne.
Coulant sur les marnes oxfordiennes peu épaisses, au milieu de prairies,
le l'ulsscau de Bonnevaux prend sa souire vers Buxières, aussi bien par les
coude hnisque oriente directement h l'est, la direction générale sud-nord
suivie jusqu'alors, et le lit se creuse rapidement dans le calcaire i)allionien
supérieur, puis moyen, entamant les couches à contre-pente (cours d'eau
obscqiicnl).
W L.-J. MORKAU.
M suivre)
NOTES SPÉCI.VLES ET LOCALES
Aux Jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Juillet.
(Voir années iirécédenles.)
N. B. — Au dernior numéro, les chenilles de Orrhodia ruhiginea, p. 101, et de.
Ariddlia avcimta, p. 102, doivent être attribuées à Sarothammis et non à
Betula.
Betula alba. ^ Chenille d'un hrun iidir à poils arborescents (sauf sur le p]'eMnor
et le dernier segment), à dorsale noire enfilant une série de larges
taches rouges sur la partie abdominale, à tête noire. = Vaiirxsa
Ajitiopa L.
Id. Chenille courte, ovalaire, convexe en dessus, d'un vert clair, à tête
petite et jaunâtre. = Clirysophanux dorilix Hfn. (l"'" génération).
Id Chenille de mémo forme, brunâtre, à dorsale plus foncé<^, à laté-
rales blanches, à tête petite et noire. -- Lawpides hœticns L.
(l'"' génération).
Td. Chenille vcrdâtro chagrinée de jaune atténué* antérieurement, à
traits latéraux obliques d'un jaune bordé supérieurement de
rouge, à .stigmates ronges, à tête triangulaire, à corne anale
bleuâtre en dessus, jaune bordé de rouge en dessous. = Bilina
tiliœ L.
Id Chenille glabre très atténuée en avant, d'un brun lavé de rose, à
dorsale verte bordée de foncé, à stries latérales blanchâtres, à
stigniatale blanche, à segments 6 et 7 bossus, à 12*' segment sur-
monté d'un verruqueux pyramidal d'un jaune rosé; au repos
elle renverse la tête en arrière et ne porte que sur les pattes
membraneuses. = Notodonta Phiilif Siebert.
Id Chenille verte, tachée de jaune, à tubercule bifide sur le 12" seg-
ment, à stigmatale iaune mouchetée de rose; au repos relève la
partie anale. = Odontosia carinelita Esp.
Id. Chenille vert clair, à dorsale foncée, à tubercule bifide rose sur
le 12" segment, à stigmatale jaune marquée de rougej au lepos
renverse la tête. = Lophopterix camehno L. (1" génération).
Id Chenille grosse, atténuée de l'arrière à l'avant, vert pâle, à dorsale
plus foncée, à série de raies obliques blanchâtres bordées de fonce
inférieurement, à stigmates blancs cerclés de rouge, à proémi-
nence pyramidale sur le 12° segment orné d'une longue ligne
oblique blanche. = Endromis versicolora L.
Id Chenille chagrinée, verte, à tête petite, à segments antérieurs très
renflés, les autres s'atténuant d'avant en arrière, à lignes
obliques d'un blanc jaunâtre, à stigmates rougeâtres sur ligne
blanche. = A<ilia Tau L.
Id. Chenille brune, cylindrique, à touffes de poils brunâti-es, à dorsalp
noire interrompue, à stigmates rouges sur ligne blanchâtre, a
tête noire tachée de jaune. = Diphtera filpium Osljeck {V géné-
ration).
Noies spéciales et locales. 127
Betula alba. — Chenille cylindrique d'un biun foncé à touffes de poils d'un brun
clair et tubercules d'un rouge orangé, à tête noire. = Acronicta
nuricuma F. {V génération).
Id. Chenillo glabre, d'un vert jaunâtre en dessus, plus foncé sur les
côtés, à verruqucux d'un jaune pâle, à trait jaune oblique sur
le -1° KOgnient, transversal sur le 12" qui est rf^nflé, à patt<'K rou-
geâtres; dresse la tête veis le ciel au repos, d'où probablciiionl
le nom cVAiferoscupus qui lui avait été donné. = Bracliiunych'i
iiuheciiJosa Esp.
Id. Chenille rase, longue, atténuée antérieurement, renflée postérieu-
rement, d'un cendré lavé de rose et réticulé de brun, à dorsale
jaune interrompue et bordé<', d'une rangée de verruqueux noirs,
à stigmatale jaune mouchetée de noir, a tête gris clair tachetée
de noir. = Tieniornmpa niiniusa F.
Id. Chenille courte, cylindrique, d'un brun verdâtre marbré de plus
foncé en losanges, à dorsale et stigmatales d'un jaune pâle, à
tête relativement grosse. = Xylina furcifera Hufn.
Id. Chenille d'un gris clair à verruqueux blancs, à dorsale blanche,
à stigmatale surmontée de verruqueux noirs, à tête d'un brun
rougeâtre; sur feuille dans une toile. = Polyploca flavicornis L.
Id. Chenille ajpenteuse d'un brun verdâtre, à tête et pattes brun
rouge, à dorsale jaune bordé de plus foncé, à stigmatale fine,
jaune; à segmints abdominaux marqués de roux. = Ephyra
jif itdularia Cl. (F'" génération).
Id. Arpcnteusc d'un \ert lavé de rose, à tête jaunâtre mouchetée de
brun, à dorsale blanchâtre, à segments abdominaux ornés de
traits obliques rougeàtres. = Epliyia orbicuidria Hb. (l" géné-
ration).
Id. Arpenteuse d'un vert velouté, à tête d'un brun rougeâtre, à dorsale
jaunâtre plus claire aux incisions. = Ephyra annulata Schultze
(yo génération).
Id. Arpenteuse d'un vert lavé de rose, à tète brun rouge, à dorsale
blanchâtre bordée de foncé, à segments abdominaux ornés de
traits obliques d'un rouge brun bordé de jaune. = Ephyra
poratu F. {y génération).
Id. Arpenteuse ae même couleur générale, mais à tète brun foncé,
à dorsale plus claire, à traits obliques d'un brun clair. - Ephyra
punctaria L. {V génération).
Id. Arpenteuse d'un brun rouge tachetée de jaune et pour le reste
semblable à la précédente. = Ephyra linearia Hb. (f" géné-
ration).
Id. Arpenteuse mince, allongée, d'un brun jaunâtre, à dorsale brune,
à stigmatale jaune, à stigmates noirs et soulignée de gris blan-
châtre, à tête grosse, d'un jaune roussâtre. = Lygris testata L.
Id. Arpenteuse de même forme générale, sauf le 3° segment élargi,
verte, à dorsale rouge brun, fine sur l'avant, large sur l'arrière
de chaque segment, à tête jaune nettement bilobée. = Lygris
populata L.
Id. Arpenteuse d'un vert jaunâtre, à dorsale foncée et série de verru-
queux rouges, à dernier segment marqué de deux taches rouges
= Larentia siterata Hfn.
Id Arpenteuse d'un vert jaunâtre, pâle, à dorsale foncée et incisions
jaunes, à stigmates blancs sur ligne jaune foncé, à dernier
segment orné de deux points roses. = Larentia miata L.
Id. Arpenteuse verte, à dorsale plus foncée et chevronnée d'une série
de larges taches noires, à tête verdâtre mouchetée de noir. =
Bapta bimaculata F.
Id. Arpenteuse brunâtre, un peu renflée à l'arrière, à dorsale formée
par une série de taches rouge brun sur les incisions, à tête d'un
vert pâle. = Bapta ptisnria L. (V génération).
Id. Arpenteuse d'un vert pale à incisions jaunes, à dorsale formée
d'une série de points d'un vert foncé, à stigmatale jaunâtre. =
Bapta exanthemata Se. (1" génération).
Id Arpenteuse très atténuée antérieurement, d'un brun rouge foncé,
à lignes latérales ondulées, à proéminence sur le 9" segment,
à deux verruqueux noirs sur les suivants, à tête brune cordi-
forme. = Numeria pulveraria L. (1"^ génération).
128 Notes spéciales cl locales.
Betula alba. — Arpenteuse d'un gris cendi-é marbré de plus foncé et de plus pâle,
à 5" segment taché de noir, à 6" transversalement orné d'une
proéminence et de deux tubercules, 7" et 12" surmontés de deux
tubercules, le 9" d'un seul, à tèt« et pattes jaunâtres. = Ennomos
(lutuiniuiria Wernb.
Id. Arpenteuse aplatie en avant, cylindrique à l'arrière, d'un brun
foncé marbré de plus clair, à segments G-IO tubercules, à l'i'
surmontés de deux petits tubercules coniques. = Ennomos
al nia lia L.
J. G.
Le Jaseur de Bohême dans la correspondance de Ch. Darwin. — Le magnifique
Jaseur de Bohème ayant attiré l'attention des lecteurs de la Ftuille des Jeunes
i\'atiir(il/sfes comme aussi des membres de la Société Zoologique de France, je me
suis rappe'lé qu'un superbe spécimen de ce bel oiseau existait dans la collection
Bétencourt et que j'avais, au cours de l'étude que j'ai faite récemment de la « Vie
et Correspondance de Ch. Darwin », lu une lettre de l'illustre naturaliste traitant
du « Waxing Chatterer i>.
Dans une lettre datée de Cambridge, du jeudi 26 février 1829 et adressée à son
excellent ami D. Fox, à son « cher vieux Fox », Charles Darwin dit : « Pendant
que j'étais à Shrewsbury, j'ai tué une poule d'eau (femelle du Mergua, comme vous
le savez); Shaw l'a empaillée, et, dès que j'en aurai l'occasion, je l'enverrai à
Osmaton. On a tué aussi cinq Jastiirs rie Bohême (Genre d'oiseaux dentirostres :
Biinibyrilhi ijtirnilii). Shaw en a trois à vendre; aimeriez-vous à en acheter un
exemplaire... » (On sait, en effet, que Darwin fut gi-and chasseur).
Dans son autobiographie, dans cette « esquisse de sa vie » dont l'essai l'amusa
tout i< en intéressant ses enfants ou les leurs », où il nous dit « l'amour de la
collection, qui amène un homme à être un naturaliste systématique, un virtuose
ou un avare qui était très ancré en lui et était incontestablement inné », le grand
Evolutionniste nous décrit sa passion pour la chasse, ce Pendant la dernière partie
de mon séjour à l'école (de Shrewsbury), dit-il, je devins passionné pour la chasse,
et je crois que nul n'aurait pu montrer plus de zèle pour la plus sainte des causes
que je n'en dépensai pour la cliasse aux oiseaux. » Si bien que son père <i en colère »
lui dit une fois : « Vous ne vous souciez que de la chasse, des chiens, de la chasse
aux rats, et vous serez une honte pour votre famille et vous-même. »
Souhaitons, pour les progrès des sciences naturelles et de la philosophie scienti-
fique, que beaucoup de « jeunes naturalistes » soient une honte pour leur famille
et eux-mêmes... à la manière de... Darwin.
Paris, Sorbonne. C. Cépède.
Sur la présence de CicadetLa montana Scop. aux environs de Nancy. — Le 17 mai
dernier, j'ai récolté près du village de Chavigny, situé à proximité de Nancy,
l'Hémiptère homoptère Cicadetta montana Scop. Cette cigale est je crois rare
partout ; mais sa présence en un? région aussi septentrionale que la nôtre
mérite d'être signalée. En effet, Godron, dans sa Zoologie de la Lorraine, consi-
dère cette espèce comme très rare et en indique une seule capture, qu'il nomme
improprement Gicada hrematodes Oliv., faite à Nancy par Mathieu. Un second
échantillon fut trouvé également par Mathieu à Liverdun (Meurthe-et-Moselle)
en 1881. Ces dernières années (vers 1905), M. l'abbé Vouaux prenait encore une
Cicadetta 7no7itana à Laître-sous-Amance (Meurthe-et-Moselle).
Telles sont à ma connaissance les seules captures de Cicadetta montana faites
en Lorraine. Il est à remarquer que ces Cigales ont toutes été trouvées en des
localités présentant des coteaux sacs et chauds où ces dernières années notamment
on a pu récolter un autre insecte nettement méridional celui-là : la Mante reli-
gieuse. Désireux de préciser les limites de l'aire de dispersion de Cicadetta mon-
tana, je serai reconnaissant aux lecteurs de la Ftuille des Jeunes Naturalistes,
qui auraient pu recueillir cette espèce, de bien vouloir me signaler leur prise avec
l'indication précise de la localité et de la date de capture.
R. LiENHAET,
Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. ObenhUr, Rennes— Paris (2U34-H i
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SOMMAIRE DU N" 523
Ch. Oberthûr : Une consullalion Lépidoptérologique (suite).
Gab. Loisel : Note sur deux grès à carbonate de fer, proxenant l'un des falaises de Sainto-
Adresse et l'auli-e d'Eauplel, près Kouen.
O. Parent : Description de deux Diptères nouvonux du genre des Dolichopodides (fin).
E. Cavro : Hyménoptères nouveaux ou intéressants (Cynipidcs).
Louis Dupont : La distribution géographique Ci'Aïaschnia Levana en France.
P. Le Brun : Une excursion botanique dans la vallée de .Saas (Valais).
D'' L.-J. Moreau : Un cas de capturé dans la Ilinit«-Marne.
Notes spéciales et iQcales :
.^ux Jeunes! Indications pratiques pour le mois de juillet (J. G.).
Le Jascur de Bohème dans la correspondance de Ch. Darwin (C. Cépêde).
Sur la présence ôf "• 'iddla Montana .Scop. aux environs de Nancy (R. Lienuart'.
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SuDRE (H.). — Rubi Europae vel Monographia iconibus illustrata Ruborum
Europae, in-folio, 305 p. — Paris, Lhomme.
Véronnet (Alex.). — La forme de la terre et sa constitution interne, in-S", 32 p.
— Paris, Hermann
1=' Août 1914 — V= Série, 44= Année — N' 524
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE
(Suite).
> V tij
tiUI A NIC
J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans le n" .')23 de la h'euUle des Jeunes
Naturalistes, l'article intitulé : La dislribulion géographique d'Àraschnia
Levana en France, dû à la plume très autorisée de M. le Professeur Louis
Dupont. Des notices aussi importantes et rédigées d'après une documentation
aussi abondante et aussi sincère, aideront beaucoup à l'avancement de nos
connaissances dans la faune lépidoptérologique de la France. Je suis heureux
de penser que les notes imprimées dans la Feuille, avec le titre de : Une
Consultation lépidoptérologique, ne sont pas étrangères à la publication de
renseignements aussi utiles. J'espère provoquer encore d'autres réponses de
pareille valeur. En attendant, je continue l'étude des Melitaea.
Melitaea Parlhenie, Bks. — Espèce de plaine et de montagne, aimant les
terrains plutôt secs et dépourvus de bois, tels que les pâtures, les prairies
maigres, le bord des lignes de chemin de fer, les fonds de carrière. Dans
les plaines, la Melitaea Parlhenie éclôt deux fois par an, à la fin de mai
d'abord, puis en août et au commencement de septembre; dans les mon-
tagnes, il y a une seule éclosion en juillet.
Elle est parfois très abondante dans le département d'Ille-et-Vilaine; mais
on ne la retrouve pas toujours au même lieu. J'ai connu jadis dans la com-
mune de Cesson, au lieu dit : Carrières de Pince-Poches, une colonie extrê-
mement nombreuse de Melitaea Parlhenie; elle y resta plusieurs années de
suite; puis des vaches ayant été mises à pacager dans le fond de la carrière
de pierres schisteuses, oii abondait le plantain, la Melitaea Parlhenie disparut
totalement. Elle fut retrouvée à Bourg-des-Gomptes, sur les bords de la
Vilaine, dans des sites extrêmement pittoresques; la rivière coulant entre
des falaises assez hautes de schistes bien plus durs qu'à Pince-Poches et
employés pour la construction des mui's et des maisons de la ville de Rennes.
Je l'ai récoltée aussi dans les prairies, en août, au lieu dit : Mesneuf, en la
commune de Bourgbarré, au sud de Bennes. Jamais je n'ai observé Parlhenie
à la forêt de Bennes, ni sur les bords de la Manche. Je crois que Parlhenie
n'est pas rare dans la Loire-Inférieure. Je possède des exemplaires recueillis
dans les localités françaises suivantes : Digne, Besançon, Gèdre, Cauterets.
Saint-Witt (Doubs), environs de Lons-le-Saunier, Mont-Pacanaglia, Levens
et divers points des Alpes-Maritimes, Vernon (Eure), Sologne, 'Villeneuve-de-
Blaye (Gironde), Fontainebleau, Aix-en-Savoie. Jarnac, Vernet-les-Bains,
lîarcelonnette, Larche. Lac d'Allos, Entrevaux. Lioran, Le Russey (Doubs),
(liveis points de la Vienne, la Charente, la Dordogne. le Monetier-de-Briançon.
Hors de France, j'ai trouvé Parlhenie dans le ^'alais, à Martigny, au Simplon.
à Zeimatt. Je possède aussi une série d'échantillons capturés dans la Sierra-
Nevada d'Andalousie.
13(1 Charles Oderthur. — Lue Consultation lépidoptérnlogique.
Lu l'dilliciiU' est plutôt une jietite Espèce dans le genre Mvlilaea. Le cT
est, en dessus, d'une cduleur fauve uniforme, eliaude el vive; la Q, dans les
plaines, est plus pàli' avec une l'claii-cie sur le milieu des ailes, dans le genre
de celle qui se reniai(|U(' cIkv, DrjiDti'. Dans les montagnes, la ç est obscurcie
par un semis d'atnmes noiiàlres, ce qui lui donne un aspect plus sombre
qu'en plaine.
Les Aberrations sont ti'ès fréquentes. J'ai publié, dans le volume IV des
Etudes de Lépidopléroloyie comparée une llguration abondante de la Melitaea
l'aiilienie, foime normale hI variétés. La planche XLIV est entièrement con-
saci'ée à la rcprésenliition de Parthenie, sous les n"' .336 à 347 ter. J'ai donné
les noms de Itlioia, Molpadia et Elongata aux aberrations ligurées sur la
pi. XLIV en question.
Je me livrais autrefois à la recherche des Aberrations par le procédé sui-
vant : dans les lieux où Partlienie était abondante, par les journées un peu
couvertes et où le soleil n'était pas très brillant, à la fin de mai et au com-
mencement de juin, j'inspectais toutes les Heurs sur lesquelles Parttienie
aimait à se poser. Je la voyais très généralement les ailes étendues sur une
lleur de la grande marguerite (LeucanUieïnum vulgare). Je ne me souviens
pas d'avoir réalisé une seule inspection sans avoir capturé un échantillon
varié et quelquefois même plusieurs exemplaires aberrants. C'est ainsi que
ma collection contient environ 40 Aberrations, dont beaucoup sont véritable-
ment insignes, toutes récoltées à Rennes d'après le procédé que j'indique
ci-dessus.
Appliqué à la recherche des Aberrations de la MeHtaeu Athalia dans les
allées des bois et les prés sylvatiques, l'inspection des fleurs donne un résultat
aussi satisfaisant; mais il convient de ne pas s'occuper d'autre chose et en
agissant avec persévérance, on est presque toujours amplement récompensé.
Rennes. Charles OfiERTHtJR.
{A suivre).
..oc,..
UN CAS DE CAPTURE DANS LA HAUTE-MARNE^
(Fini.
Coulant sur les marnes oxfordiennes peu épaisses, au milieu de prairies,
le ruisseau de Bonnevaux prend sa source vers Buxières, aussi bien par les
suintements de la base de l'oxfortlien que par le drainage des prés situés
entre les hauteurs et la bulle de Montsaon. Il n'existe pas, en effet, dans ce col,
de ligne vraiment précise de partage des eaux entre la Renne, aflluent de
l'Aube, et le ruisseau de Bonnevaux. Ce dernier, malgré des lacunes, parvient
avec plus ou moins d'eau jusqu'au niveau de la Peute-Fosse et même jusqu'à
Jonchery; mais, généralement, l'eau disparaît avant d'atteindre la ferme de
Bonnevaux, bâtie sur un socle calcaire légèrement surélevé au-dessus des
prés. Ce détail est à retenii-. En somme, le ruisseau est presque entièrement
à sec pendant tout l'été. Près de la ferme (A fig. 2), cessent les marnes
calloviennes et va commencer, avec le calcaire bathonien supérieur, le tracé
tout à fait paradoxal du ruisseau qui, au plus court, gagne la Marne. Un
coude brusque oriente directement à l'est, la direction générale sud-nord
fl) Quelques lignes ont été omises au dernier numéro (page liîfi. entre les lignes 2 el 3).
Nous rétablissons ci-dessus le texte du paiagraphe demeui-c incomplet.
U' L.-J. iMoHEAU. — Un cas de Cn\<titic dans la lliuilc-Manic. \'-'A
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B
132 D' L.-J. MoREAU. — Un cas de Capture dans la Hanie-Mame.
o
2:
suivie jusqu'alors, et le lit se creuse rapideiuenl dans le calcaue hallionieu
supérieur, puis moyen, entamant les couches à contre-pente (cours d'eau
obséquentj.
L'aspect change aussi et les prairies font place à un val aride qui se creuse
rapidement entre deux côtes pieireuses et qui va prendre l'allure d'une gorge
étroite. Les pentes des versants deviennent de plus en plus raides, et, vers
le dernier kilomètre du pai'couis, le liane droit, boisé, est presque à pic.
Ce ravin, toujours à sec, ne voit, depuis la ferme de Honnevaux, que les
eaux intermittentes et pressées de violents orages. Ce n'est que vers le début
de ce dernier kilomètre, où se trouve le puits de Bonnevaux, vaste orifice
circulaire d'un puits naturel à moitié comblé (P, fig. I), que réapparaissent
des traces de lit, tantôt semé de cailloux et laviné, tantôt envahi par les
D' L.-J. MoREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. 133
liorbcs, ce qui est le propre des courants violents tempoiaires. L'eau apparaît
déjà ici plus souvent, fournie par les suintements qui se font jour h un niveau
de plus en plus élevé à mesure ([ue le plan d'eau bien ali/nenté remonte et
que les conduits inférieurs regoi-gent. Plus bas enfin, l'eau sort du milieu
même du vallon el de fortes résurgences, issues des fissui'es de l'escarpement
de dioile, eniretiennent un courant péi'enne et épargnent au ravin de
Honnevaux la bonté de rester à sec jus(|u'à son délmucbé dans la Marne.
Tel est l'actuel trajet du ruisseau qui, send)le-l-il, n'avait qu'à suivre la
pente naturelle et sans obstacles qui l'attirait vers Bologne en longeant le
pied des coteaux. Toul au contraire, il se dérobe par un coude biusque et
gagne la Marne, sous Hretenay, par un clicniin moitié plus court, il est vrai,
mais au prix d'un véi'ilable tour de force (|ui lui lait couper les assises non
pas borizontales mais relevées des calcaiies, ci'eusanl une trouée profonde,
à son débouché, de plus de 70 mètres! La chute est en moyenne de 7 m. 25
par kilomètre; elle est seulement de 4 m. 30 environ entre la ferme de Bonne-
\aux et Bologne et tombe à 2 m. 60 par kilomètie poui la partie supérieure
enti-e la ferme et le premier bois de Voivre.
Le point de capture sous la ferme de Bonnevaux semble être un point
d'élection particulièrement désigné. En effet, il existe en cet endroit un léger
i-enllement du sol, déjà signalé, qui avance dans la zone de prairies sans la
barrer complètement comme ferait une digue, mais très suffisant pour refouler
les eaux vers la gauche el favoriser ainsi leur accumulai ion. .\ un demi-
kilomètre au plus de la ferme de Bonnevaux, au nord-ouest, des ruisseaux
se reforment déjà; il en vient un du bois de Voivre n° 2, un autre de Sarcicourt,
et, de ce côté, jusqu'à la fontaine de Laharmand, de nombreux suintements
se font jour. Ces filets léunis sont, en été, facilement absorbés par le sol
avant Maraull et, là seulement, les ruisseaux de Meures et des Vervelles
viennent apjiorter leur appoint à la Marne. Sui' toute cette bande d'Oxfordien
marneux on ne voit plus qu'un ruisseau tronçonné, avec des parties sèches,
reste d'un ancien cours d'eau continu et sans doute plus important. Mais il
faut noter qu'entre le point oii le ruisseau de Bonnevaux se détourne vei's
l'est et la distance vraiment insigniliante où reparaissent d'autres ruisseaux
(jui, vers le nord, en sont la contiiaiation naturelle, aucun relief continu ne
se dresse pour justifier la séitaivation du cour-s en deux tronçons.
L'appel de l'eau en profondeur est constant dans la région et en particulier
dans les calcaires bathoniens où elle tend à gagner le Bajocien. Cette descente
se produit ici pai- des fissures, des gouffres, des entonnoirs: on peut voii-
des ébauches de ces derniers, profonds de deux mètres, dans une prairie à
gauche de la route allant de la ferme de Bonnevaux à Sarcicmiit. Cette fuite
de l'eau explique la capture de la paitie supérieure du ruisseau qui a été
préparée de longue main par un travail souterrain qui se poursuit encore,
et dont les résurgences de la partie basse du vallon sont les dernières mani-
festai ions. A une époque où les précipitations almosphéi-iques considérables
donnaient les grands couiants pliocènes et pléistocènes. les eaux souter-
raines, puis de surface, commençaient la capture et par le plus court chemin
s'en allaient droit à la Marne chercher le niveau de base le plus proche.
L'agrandissement des diaclases, les effondrements arrivèrent à former une
véritable gorge encaissée, aux parois abruptes, à fond plat, à profil en U,
(pii. greffée sur la vallée de la Marne, allait par régression remonter jusqu'au
point initial de capture piiniitivemenl souterrain, en laissant subsister dans
le voisinage, concurremment avec le lit à ciel ouvert, tout un réseau de
fissures et de fractures fonctionnant encore.
Ce ti'avail de capture, depuis la Marne jusqu'à la ferme de Bonnevaux,
a pu ètie considérablement réduit en durée, sans que le mécanisme en ail
été changé en rien, si l'on admet l'existence d'un affluent normal à la pente
134 D' li.-J. MoREAU. — Un cas de Caphire dans la llaiilc-Mame.
(les couches coulant sur le plateau vers l'ouest et aboutissant en A (fig. 2).
Un travail identique aurait commencé en B, approfondissant ensuite pai'
régression le lit de l'aflluent déj?i formé jusqu'au point A, détournant, le
ruisseau de Bonnevaux de sa direction primitive après avoir capté son
allluent.
Que l'une ou l'autre de ces deux hypothèses soit préféiée, la capture n'en
est pas moins évidente et écrite, pour ainsi dire, sur le terrain.
Actuellement la pénurie des eaux fait du ravin un vallon h peu près mort,
semblable à tant d'autres inachevés, qui entament la suiface des plateaux
bathoniens. Mais, pour réduit qu'il soit, le phénomène de capture se continue
invisible, par les Tissures devenues trop larges. Elles boivent d'autant plus
vite les eaux de pluie et de ruiss.ellement pour les restituer par les sources
basses, et la circulation souterraine se poursuit, livrée aux vicissitudes des
précipitations, descendant toujours, laissant parfois béant l'orifice souvent
considérable d'anciens débouchés comme la grotte toute voisine de Coudes,
ouverte à une dizaine de mètres au-dessus du confluent de la Suize et de
la Marne.
On peut donc, je crois, résumer et conclure en disant : 1" Qu'un phénomène
de capture explique le trajet détourné du ruisseau de Bonnevaux dans sa
portion inférieure, soit que cette capture ait eu lieu sous la ferme, en A,
soit qu'elle ait eu lieu au coude également caractéristique d'un affluent, en B.
2° Cette capture est relativement récente, comme en témoigne la raideur des
pentes au débouché, et elle a été rapide. 3" Elle date, sans doute, de l'époque
où la Suize a creusé son lit, ou elle lui est de peu postérieure f\^oir Masson,
Le Plateau de Langres, Hevue de Géographie, 1911), et il n'y a pas de raisons
de penser qu'il y a eu rajeunissement ou surimposition par suite du relève-
ment vers l'est des couches sédimentaires, ni approfondissement consécutif
dû à ce relèvement pour gagner un nouveau niveau de base. H n'y a donc
pas à faire inlervenii' l'influence d'un mouvement tectonique auquel le plateau
du Bassigny a d'ailleurs été soumis. 4° Cette capture a été préparée, facilitée
par un cheminement souterrain des eaux à travers les calcaires tissures du
lîathonien. puis achevée par les eaux courantes, et un nouveau débouché
par une gorge s'est fait, en amont de l'ancien, au profit de la même rivière.
Ainsi s'est comporté le ruisseau de Sainte-Âustreberthe vis-à-vis de la Seine.
Cette circulation interne, amoindrie, se manifeste encore par les résur-
gences inféiMeures dont il existe tant d'autres exemples dans la région.
Parmi les plus proches, on peut citer celles du Puits ôirouet et de Buée(t)
sous Chaumont: de Condes: d'Orges, qui donne naissance ù une D'Huy
puissante: des Abîmes, dans le parc de Chàteauvillain (Aujou). Egalement
nombreuses sont les pertes de rivières; pour terminer nous rappellerons
celles de la Suise, entre Brottes et le Val Barisien: de l'Âujou, à Montribourg;
du petit ruisseau de Montsaon et de celui de Liffol dans des gouffres sem-
blables. La Marne elle-même a des fuites. Bref, absorption rapide des eaux
d'orage, fissures, gouffres, vallées sèches, puits naturels (2), effondrements
du sol, résurgences souvent très fortes, tout cet ensemble caractéristique
des régions calcaires pourra être étudié dans ce coin de pays où nous a
conduits la description d'une capture, sans doute minime, mais qui n'en
obéit pas moins aux règles générales de la géographie physique.
Epernay. D' L.-J. Moreau.
(1) Ce nom se retrouve dans « Fontaine Maubuée », à Paris, Mauvaise lessive.
(2) Il existe, dans le nord de la forêt de Corgebin, un profond puits naturel; à e.xplorer.
A peu de distance, le puits Saint^Georges est probablement un puits naturel qu'on a cherché
à utiliser (eau très rare). La croyance populaire admet l'existence d'une rivière souterraine
dite de « .Semoutiers ». Les puils de la vallée de la Biaise, dans la forêt de l'Etoile, sont
plus connus.
J. PiAGET. — \ote sur les MoUvsqiies des sommets jurassiens. 135
NOTE bUR LES MOLLUSQUES DE LA FAUNE DES SOMMETS JURASSIENS
Au conlraiie des Alpes, dont la faune des sommets forme un tout très
homogène réparti entre 2.000 et 2.800 mètres environ, la chaîne du Jura
présente une zone supérieure très disloquée, consislant en une (tetite calotte
par massif, c'est-à-dire en un ensemble de stations sans relation diiecle les
unes avec les autres et associables seulement par leurs conditions identiiiues.
Cette faune des pâturages et sonunets s'étend seulement de 1.000-1.200
à 1.400 mètres (Jura oriental) ou de 1.300-1.500 à 1.600-1.720 mètres
(chaînes occidentales) et a pour limite inférieure la frontière de la zone des
forêts. Elle comprend des espaces herljoux et rocailleux, des rochers, des
crêtes ou des mamelons très exposés aux vents et aux intempéries et partant
1res froids. Les ruisseaux y font totalement défaut et les mollusques sont
uiu(|uement logés dans les anfracluosilés des rochers, parmi les quelques
herbes et lichens, etc. La neige et les frimas empêchent toute vie de se mani-
fester au dehors pendant un bonne partie de l'année.
Huant à sa faune, cette région des sommets a une triple oi'igiue. Sans
doute, sa population dérive uniquement des sociétés animales sous-jacenles,
mais ceci à trois degrés divers .
1° La lilialion peut être directe entre la faune des montagnes et celle de
la plaine avoisinanle. C'est même le cas de beaucoup le plus urdinaire.
Exemple : fhiix pomalia.
2." Dans la deuxiume calégoiie, il faut placei' l'ensemble des formes relé-
guées, c'est-à-dire les espèces arclo-alpines ou les vieilles espèces ceuti-o-
alpines qui n'habitaient jadis que le plateau, mais qui ont été complètement
i-efoulées sur les hauteurs, soit par les modilicalions climalériques, soit
par les invasions faunistiques postérieures. Exemple : Veiiigo alpeslrh.
3° Enlln, le troisième cas renferme les espèces autochtones des sommets,
c'est-à-dire les formes dérivant bien des faunes sous-jacentes, mais acqué-
lant, dans leur ascension, un ou plusieurs caractères nouveaux les di.^liii-
guant des espèces correspondantes de la plaine. Exemple : toupilla alpicola.
Huant aux critèics servant à lecoanailre la faune ues sommets. Us sont
presque uniquement concliyliologiques. Je u'insislerai ici que sur celui que
luuruisseut les variétés de monlagnes, c'est-à-dire les formes alpesties ues
espèces de plaines. Ces variations sont si stables et si abondantes qu'elles
suflisent amplement, au Juia, pour indiquer la ligne de demarcalion enlie
la faune des sommets et ies zones sous-jacentes.
Ces variétés de montagne se laissent ramener à quatre types principaux :
1" Celles qui ne sont caractérisées que par une diminulioa de taille, sans
autre modilication. Ce groupe renferme des espèces cylindriques uu fusi-
formes. Exemples : l'upa avenacea var. hurdeum, Claasilia cruciala var.
cilpusLrii, etc.
2." Celles, beaucoup plus nombreuses, qui présentent une giaiidc dimi-
nution de taille avec allongement correspondant de la spire. Celle catégorie
est représentée par des espèces globuleuses ou ovoïdes dont la variole
d'altitude est ndniiaa-elonyalu. Exemples : ïuchea sylvatica var. nioiUunu,
Arianta arbusioruin var. alpicola, Eulola frulicum. var. Oodeliana, i'ruli-
cicola rufexcenx \ar. inunLana, etc.
3" Celles, de taille normale, ollrant une grande dépressiuu de la spiie
accompagnée d'une pâleur du lest. Exempleb : l'iuLicicula /u/cicc/tô \ar.
Uodeli (1), t'rul. vUlosa (même type), etc.
(1) Cellti vmicle paraiLia pi'ccluiiiieiiienl.
136 J. Pi.VGET. — Noie sur Icx Mollusques des sommets jurassiens.
4° Celles qui paiaissenl. augmeuler de taille avec l'allitude, comme Vllcli.i
pomatia et le l'isidium fossannum.
Voici ce que l'on peut dii'o de la faune des sommets, sous le rappoii de
la composition zoogéogi-apliique : d'une manière générale, les esp(V('s uhi-
quislcs de la /.(ine paléarcliijuc y jouent un assez grand i-ùle, et, parmi (■elli's
(|ui sont mieux délinies, le^ turmes de la l'égion sepli'ntrionale sont bien plus
importantes, comme il est nalur'el, que celles dr la région circaméditeira-
néeniie (espèces xérotliermiques). Reprenons les deux courants principaux :
1° l'armi les mollusques septentrionaux, les espèces noriliques j{juenl
(juelque rôle, mais beaucoup moins (jue les formes centio-alpines, liés
abondantes sur nos sommets. Les éléments arcto-alpins sont repiéseidés par
tieux espèces, linlin, les courants oriental et occidental uni cliacuii i|url(pics
représentants.
2° Quant à l'influence circaniéditerranéenne, très Mapiu hinic dans la
plaine (13,1 % des espèces terrestres), etc., elle n'est repr(\<eutee .sur nos
sommets que par deux espèces, l'une méi'idiimale propremeni dite, l'auli'c
atlanliipie (Xcrophila candidula et ericelorum).
Après ces quelques remarques, prenons liois exemples de faune îles
sommets. Ce sont des stations neuchàteloise et bernoise, non encoi'e étudiées
sous le rapport des mollusques et que j'ai eu l'occasion d'explorer
réc(!nunent.
I. — Montagne de Boudry (1) : l.Oon-l.ino mètres.
La localité observée est située non loin du somrnel, à l'extrémilé snpé-
lieure d'un couloir très rapide, le « Passage du Chamois ", aboutissant à
une crête de rochers.
Les espèces recueillies vivent uniquement dans les interstices des roches,
faute de conditions meilleures. Ce son! :
1 . Limax marimus (L.) var. cinereo-niger Wolff. — Rare et vivant sous les,
cailloux. Espèce ubiquiste, dérivant diicctement des faimes sous-
jacentes et sans variétés de montagne. Elle atteint 1.700 mètres au
Jura et 2.000 mètres dans les Alpes.
2. Vilrina diaphana Drap. — \ ivanl dans les mêmes ronditions que la
précédente et assez l'ai'e. .Miillus(iue septi'iitiional d'origine, à carac-
tère quelque peu relégué, car il n'est plus répandu dans la plaine, sans
variations de montagne, du moins au Jura. En effet, dans les Alpes,
cette espèce donne à i)artii- de 2.o0()-2.700 mètres la Vitriiia nivalis,
très spéciale à ces hauteurs. I>e type dktphaua atteint lui-même
2.890 mètres dans les Alpes suisses et 1.600-1.700 mètres au Jura.
:î. Vilrina peUucida (Mull.). — Espèce ubiquiste dérivant directement des
faunes sous-jacentes, représentée dans les hauteurs par la var. Alpina
Renz, très spéciale par sa petite taille (vivant dans les Alpes, de
2.000 à 2.900 mètres), mais dont les caractères sont encore à peine
indiqués dans cette station du Jura. Ce type prllitcida arrive il
1.600 mètres dans notre chaîne et à 2.000 inèlies dans les Alpes.
4. lii/idhia IlclvcUra Blum. — Assez commune sous les i)iei-res. Cette espèce
n'est nullement;! confondre avec la IlijuHna xiiligiabru de liotKKiir.wT,
comme l'ont fait Clessin, Godet, Rollingeh, etc. En effet, j'ai recueilli
en Rretagne un grand nondire de subylubra typiiiues dans les |)ropres
(i) Récolles failes en janvier l'Jli.
J. PiAGET. — Noie sur les Mollusques des sommels jurassiens. 137
slations dr rniilfiir cl, je les ai confrontées avec les excniplaircs de la
collpclion lidiiiguitfnal, à (Iciièvi». Or, après cel cxanion. je considère
la //. sulxjldhrd comme une \arièl(' de Drapurnuldi. c'est-à-dire comme
une foi-nie à dei-nier tour de s|)ire assez grand et à ombilic relali-
vemenl large. La //. Uelvelita a une taille heaucoui» plus petite, une
spire plus régulière, un ombilic très petit, etc. et semble ne rien
avoir à faire a\ec la stilxiUihra. \\\\ oulre, c'esl une forme de munlagne
à aire spécilique très localisée : Jura, .\lpes, etc. (métropole centro-
alpine).
Au Jura, elle a un caractère relégué, car elle ne vit guère que dans
les hauteurs. Par conséquent, elle n'a pas de vai-iélé de montagne
Sjiéciale. Son maximum jusqu'à présent connu est celui que doime
la station suivante (I.ii.'i mètres).
"i. liuiilliui iiitcns Mich. var ilcirilu Diiiii. el Murt. — Espèce iiimiiiisle déri-
vant dii-ectement des faunes sous-jacenles. Mais, dans son ascension,
elle se transforme en sa variété delrilu (appartenant au deuxième type
(le l'oimes de montagne) appelée par Mabifj.e //. DultiilhidiKi et |>ar
Clessin var. minor. Celte variété, comme du reste le type nitcns, atteint
1.600 mètres au Jura et 2.200 mèlies dans les Alpes.
li l'jiconiilus lulvus Miill. — .Molluscpie ubii|uisle répandu dans tout le Jui'a
et ne piésentant pas de variatiiin altitudinaire spéciale, l^lle s'élève
jusqu'à 1.600 mètres dans notre chaîne et 2.300 mètres dans les Alpes.
7. Arioti subfu.scus Drap. — Espèce d'origine septentrionale, dérivant
directement des faunes sous-jacentes, mais prenant de plus en plus
le caractère relégué, sans doute à cause de la concurrence de VArion
eniplricoruiii, très commun dans les régions inférieures, mais ne s'éle-
vant que très peu. Aussi VA. xubfusciis est-il actuellement surtout repré-
senté sur les sommets jusqu'à 1.600 mètres au Jura et 2.733 mètres
au Valais.
S . l'firamidula rupestns Drap et var. saxalilis Stab. — Espèce ubiquiste et
extiémement commune dans toutes les zones hypsométriques. l-^lle
n'a pas à propi-ement [larler de \ai-iété de montagne, sauf peut-èlie
la var. saxatilis, du reste présente dans la plaine, qui rentrei-ait dans
le troisième cas. Ce mollusipie atteint 1.611 mètres au Jura et
2.!)00 mètres au Valais.
!). l-'ruliricola sericea Drap. - Mollus(|ue dans le même cas que le pré-
cédent, sans variation d'altitude et montant jusqu'à 1.600 mètres au
Jui'a et 2.481 mètres au Valais.
\t). l''nilii-irola rujescens (Peiui.) var. Godeti Piag. — Celte variété bien
moiilagnaide (appartenant au troisième type), d'une espèce à origine
occidentale, est répandue seulement dans quelques stations du Jiua,
de 1.000 à 1.611 mètres environ.
\'ai-. inoidunu Stud. — \"ai'iélé cenlroalpine, très monlagnaide également,
mais du deuxième type, l'épandue au Juia de 630 à 1.600 mètres et
dans les Alpes jusqu'à 1.630 mètres.
1 1. .t;/H///a arbuslorum (L.) var. alpicola Charp. — Variété bien caraclé-
lislique du deuxième type, répandue au Jura entre 1.000 et
1.700 mètres et dans les Alpes entre 1.300 et 2.300 mètres.
12. Tiiihcu sjjlralicu Drap. \ar. luaidana Stud. — Variété analogue à la
précédente, conuuune au Jura de 300 à 1.700 mètres et dans les Alpes
de 1.300 à 2.iSl mètres.
138 J. PiAr.ET. — Note sî/r l<>s Mollusques des sommets jurassiens.
\'3.Pupa secale Di-ap., var. minor Kregl. — Petite vaiiétc montagnarde (fin
premier type) d'nne espèce occidentale. Elle atieint l.()ll nièlies an
Jura et 2.481 mètres au Valais.
14. Orcula dolium Drap. — Espèce à métropole alpine, mais commune un peu
partout et dérivant directement des faunes sous-jacentes actuelles, .sans
variété d'altitude. Son maximum jurassien aussi bien qu'alpin est
d'environ 1.600 mètres.
il't. Pujnlla iriplicala Stud. — Dans le même cas que la précédente, mais à
caractère plus ubiquiste.
If). Vertigo alpet<lris Aid. — Espèce assez rare et fort caractéristique au |)oint
de vue zoogéographique. C'est en effet un des quatre mollusques arcto-
alpins relégués que possède le Jura, avec la Patula niderata, le Vertigo
subslriata et le Spliijradium coiurnella {Gredleri). Elle n'a naturelle-
ment pas de variété d'altitude et est répandue, au Jura, de (iOO à
1.500 mètres; dans les Alpes, de 1.150 à 2.467 mètres.
\1 . l'arnatias septemspirale Raz. — Exactement dans le même cas (jue
rOrcula dolium, mais atteignant 2.000 mèties dans les Alpes. Pi'esque
tous les exemplaires que j'ai vus au Passage des Chamois étaient
albinos.
Neuchâtel (Suisse). Jean Piagkt.
(A suivre).
UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais)
l^uite)
III. — De Saas au lac de Mattmark.
Ce trajet nécessite pi'ès de cinq heuies à la montée, et est assez pénible
dans sa dernière pai lie. En quittant im Crund de bonne heure, l'on se trou-
vei-a à Mattmaik vers midi; sinon, il sera nécessaire d'emporter des provi-
sions, car l'on ne trouve aucune auberge au delà d'AlniageJ.
En sortant de im Crund, le chemin liavei-se de belles prairies; puis, avant
d'aniver à Zen'laueuen, près d'un beau calvaire, laisse à droite le chemin
qui monte à Eee par la gorge du Feekinn. .Nous nous rapprochons de la "Viège,
qui, à cet endroit, a perdu beaucoup de son volume, et n'est plus qu'un
simple torrent coulant en plusieurs bras à travers des bancs de galets. Au
Ixjid du torrent, à droite du chemin, cummence à appai-aître le rai-e Juncas
(tivlicus Willd., aliundant plusieurs lieues en amont, et entraîné jusqu'ici par
les eaux de la "Viège. Dans les petits amas de gravier entourant les galets,
se trouvent quelques échantillons du rare Trijolmin tivjmijïoruin VVill. (RK),
avec Epilobium rosmarinifolium Htenke (CC.) et Equisetum vaiiegalum
Schleich. — A gauche du chemin, les gazons pierreux nous donnent Oiytropis
campestris D. C. et moniana D. C.
Continuant à monter doucement, nous dépassons le hameau de Moos, poui'
entrer dans un petit bois de mélèzes assez clairsemés, dans lequel nous allons
trouver de nouvelles plantes, en particulier V.Achillœa moschata L., qui,
à partii' de cet endroit, et jusqu'à Matlmaik, montre en quantités ses beaux
corymbes d'un blanc d'argent.
p. Le Iîhun. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). IM)
I>ans les endruits herLteux, parsemés de rochers, à gauclie du cliemin,
croissent abondamiiieut :
Dianlhus cœsius L. 're/nv aurca Cass.
SciU'Cio Ddvomcum L. Campanula barbuta !..
Achillœa moschuin L. — thyrsoidca L.
— atmta L. — spicula L.
Carduus dc'IlDrulu.s L. Tlicsiuin alji'ntam L.
IHeivciurn aimintiucum h. lUilnjchimn Lmiaria S\v.
Avant d'an-iver à Almagcl, iiuu.s travoisoiis sur uni' passerellf de Ijois le
tunent d'Almagel, descendu à gauche des névés du Purtjengial, el nuus
arrivons au village.
Aliiiagel (1.67'J m.) est le dernier village de la vallée de Saas; l'on y Irouve
deux, liùtels, un dépOt des postes, et un bureau des douanes lédérales.
A partir de cet endiuil, laspect de la vallée change coniplelenient; elle se
rétrécit et devient plus sévère; les mélèzes se font plus claiisemés; les rochers
et les éhoulis apparaissent en plus grand nuiubie. Le chemm continue à
monter assez doucement sous des mélèzes, panni des pieriailles et des
éboulis qui prennent partout la place.
En dehors de [AcIiUlwa muscliala L., toujours très abondante, nous ne
lécoltons pas de plante remarquable; toutefois, au moment de repasser sur
la l'ive gauche de la Viège, avant d arriver à Zei-meiggern, nous aurons chance
de tiouver la précieuse Plearogyne carlniluacu (jiiseb., mêlée à UeuLiana
[eiiclla itollb.; cette dernière aoonde sur un petit espace herbeux et semé
de galets, situé entre le chemin el la Viege, immédialeiiient avant la passe-
relle (1). — iNous pourrons la distinguer si, le temps étant ensoleille, les
corolles des IHeurogyne sont épanouies, laissant voir leurs cinq lobes; sinon,
nous ferons bien de récolter, maigre tout, uenUana Leuella Kotib., à laquelle
l'Learugyne est mêlée.
Au uelà de Zermeiggein [[.![(> ra.j, pauvre hameau déshérité, le chemm
repasse sur la rive droite de la Viege, et recommence a monter rudement.
iNous suivons la live droite de la Viege, parmi des pierrailles en partie recou-
\ elles de gazon, entre un bois de mélèzes rabougris et clairsemés, et de
petits ruisseaux descendus du lUittelgral el coulant parallèlement à la Viege.
Au bord des ruisseaux, dans le gazon, et autour des pierres, croisseiil
assez abondamment ;
V iula bijlora L. Bapkururii utellaluni L. (AU.)
iîedum cdlubUiiL L. Ilierucluiii aaraïUiucuiii L.
Haxilraga Aizoon L. Crépis auiea Cass.
— bryoides L. Duphne Mezereuiii L. (CC; fr.j
— aspeia L. Carex alrala L.
Plus loin, sur une sorte de talus moussu, duuuuanl le chemin à gauche,
el couronne des derniers mélèzes, l'riiuuUi clicusu \ ill. est très abondante,
(1) Gesl par hasard et à mon insu que J'ai trouvé celte plante â cet endroit, où d'ailleurs
elle a elé signalée par Bitz et le elianoine Hion, et recollée par M. Henry Correvon. — J'avais
cccueilU un ceriam nombre d'echaniiUons de Gcniiana teiiella Rottb.; ce jour-la, le temps
lilait couvert, el leurs corolles étaient lerinées, comme d'ailleurs celles de la plupart des Gen-
lianées, lorsque les Heurs ne se trouvent pas ensoleillées, et je ne maperçus pas qu'il s'était
glissé dans ma lécolte des échanUilons de Pleurogynel Celles-ci avaient aussi leui's corolles
closes, et je n'avais pu les distmguer de celles des Gcniiana, dont elles dillérent pai' leurs
corolles à cinq lobes, tandis que celles de Genliana n'en ont que quatre. Ce nest que plu-
sieurs mois après, en préparant â nouveau mes exsiccala, et en élalant les corolles dans l'eau
bouillante, que je m'aperi;us de ma grossière contusion!
14U P. Le Brun. — Ejcursion botan. dans la vallée de Saas (Valaisl.
mais en fruits. — Plus loin encore, parmi <ies buissons de Rhododendron
lemigincmii L., défleuris à cette altiliide, nous apercevons VAtrayene
(iljiind \,.. encore en Heurs; enlin, aux endroits iiinuides et moussus, Piufiiii-
iiilii icjiloicnis Uciciib. et viilgari.s L. — Nous continuons à montei-, apirs
avoir dépiissé les derniers mélèzes, (pie remplacent, au-dessus el à gauche
ilu elienun. des buissons d'I/nu^v viridi.s L., et nous passons au-dessous des
i,'ranges de l'Eienalpe. La vallée, à parlii' de col endroit, prend un aspect
complètement désolé; les gazons eux-mêmes font place à des rocailles morai-
nicpies el à des débris 'd'avalanches.
I.e chemin, réduit ici à l'étal de simple sentiei-, au delà de la chapelle en
luines d'im Lei'ch (l.!)i4 m.), monte plus rudement encore, et escalade en
plusieurs lacets assez pénibles des escarpements pieri'eux, ardus et enso-
leillés. Hicnlùi, nous apercevons à droite le beau glacier d'Allalin, dont le
friinl, en rrcul aujourd'hui, descend au milieu d'un anidnceliement de pierres
ilénudées. Au siècle dernier, ce glacier s'étendait au delà de la rive droite
de la \ iège, et barnut toute la vallée, formant en amont une immense nappe
d'eau qui forçait pai'fois le barrage, et, en s'écoulant, ravageait toute la
vallée (1).
Les arbres ont disparu, ainsi que le gazon; à leur place s'étendent des
amoncellements de rochers el des débris pierieux provenant de la moraine
tronlalc du glacier d'Allalin. Dans les rochers démniés situés à tranche du
chemin 1:2. (ISH m.), en face du glacier, se trouvent encore quelques plantes
intéressantes, entre autres des Sa:iifraga :
Saxijrnga Aizoon L.
— bryiiides L.
— ljluiii[olia Lap.
— muscoides \\u\i.
Leucatillii-iiniiii (dpiniini Lam.
Arlerrdsia MiiIclUnd \'ill.
— glacialis L.
Cri'pi-s (lurea Cass.
Après avoir escaladé un dernier ressaut l'ocheux, le chemin s'aplanit enlin,
el nous apercevons subilemenl le bassin de Mallmaïk.
C'est un des paysages les plus Irisles des Alpes, mais loin d'être dépour\u
de beauté. — La moraine latérale droite du glacier d'Allalin, en formant à
l'époque po.stglaciaii'e une épaisse muraille au travers de la vallée, arrêta
la Viège, en créant un lac triangulaire, qui s'étendait depuis le front du
glacier (le Schwaizenberg. Aujourd'hui, il ne reste plus de tout cela qu'un
vaste bassin, presque entièi-ement comblé par les ailuvions schisteuses el
limoneuses de la Viège el de ses atlluents glaciaires, à moitié desséché, et
envah'i à son extrémité par de vastes végétations de C\ péracées. C'est à peine
s'il subsiste une petite nappe d'eau laiteuse, lourde et glacée, de laquelle
s(ui la Viège de Saas naissante. Le coup d'ieil, vers le fond de la vallée, avec
le Monte-Molo, le glacier de Seewinen et le l'aderliorn, — puis, deri'ière nous,
le glacier d'Allalin, dont la masse bleulée tranche avec la grise crudilé de la
moraine, — est d'une gi-ande beauté.
De cet endroit, ju.s»iu'au terme de notre course, qui est l'hôtel de Mattmark,
nous avons encore une demi-heure de chemin, (|u'il sera préférable de par-
courir d'une haleine, en réservant au lend(iiiain l'élude de la flore que com-
porte ce trajet.
Après avoii- dépassé l'extrémité du lac, où se trouve une légère passerelle
jetée sur la Viège à l'endroit où elle soi-l du lac, le sentier s'élève au-dessus
(1) Un phùnomène assez semblable, quoique d'origine un peu Uilfêrunle, s'observait jadis
dans la vallée de Bagnes, oii le glacier de Uiétroz i-cfoulail les eaux de la Dranse en un lac,
dont les euu.N, en rompant leur barrage, causèrent en ISIS de terribles ravages.
p. Le Hrun. — Excursion hotan. dans la vallée de Saas (Valais). 141
(lu liassin, on côtoyant une pente InTbeuse, flesreiidnnt i'm pente très raiiide
jus(|ii'au liassin. A un certain endroit, le seiiliei' ninnle plus rapidi'nieni, le
Idiii,' d'un pan de idclier pdli (]ui le ddunne à gauche, et pldiii^c prescpie à pif-
dans le lac. A droite, un petit parapet, formé de quelques troncs de sapins,
et deux petites croix fixées au rochei- indiquent que le passage étail <langereu\
il ,\ a quelques années; maintenani, il n'olTic auenu inconvénient, la couche
d'eau n'excédant pas, à cet endroit, qu<'li|ues eenlimètres. - Le serdier
redescend hicntùt, puis longe une pente heii)euse et rocailleuse, assez
escarpée; et nous pai-venons enlin à IMuMel de Mallniaik, le seul lieu lialulé
de l'endi'oil, où nous allons trouver un repos répaialeui'.
IV. — Environs du lac de Mattmark.
Le petit hôlel de .\latliuai-k (ou MalliiiarUt " inarehé de i'alpe ») est situé
à 2.1:i3 nièlrcs d'altitude, près de l'iîxti-émilé du bassin, complèteiuenl
desséché à cet endroit, et sillonné par de nombreux ruisseaux issus — les
uns, de la partie supérieui-e de la vallée, les autres du glacier de Schwar-
zenbei'g, et formant la \'iège de Saas, qui prend à partir de cet endioit le
nom de Tluelibach. — A iiuelipies mètres en amoni de l'hôlel, l'on aperçoit
un énorme bloc ei-r;dique de serpeidine aux lellets verts et bronzés, qui fui
déposé à cet endroit, sur la rive droite du Tluelibach, en 1820, par le glaciei
de S(;hvvarzenberg, alors en progrès : c'est le « Biauslein » ou » pierre Bleue >■..
L'hôtel constilue pour le botaniste un admirable (piai'tier général, avec un
logement simple, mais fort propre et très commode, et des prix relalivemeid
1res doux — si l'on songe (}ue les vivres doivent être montés depuis Stakleii
jus(]ue-là, à dos de mulet! Il possède le précieux avantage de se trouver au
milieu même d'une localité qui, véritable pays de cocagne pour le botaniste.
est depuis de longues années célèbre <■{ visitée à cause de sa floi'e mer-
veilleuse.
D'une façon ou de l'autre, le botaniste devia y séjourner deux journées
entières; il aura la faculté, le deuxième jour, soil d'aller coucher à Macugnaga
en passant le col du Monte-Moro, soil d'aller au col et de i-edescendre à
Mattmark ou à Almagel. Dans le premier' cas, il lui faudi-a regagner le Valais
par la vallée de l'Anza, Domo d'dssola. et le Siuqilon.
Le prenner jour, dans la matinée, nous devrons aller herboriser dans I'alpe
de Mattmark, et pousser jusiju'aux chalets de la Dislelalpe, où nous pourrons
li(juver quelques provisions; puis revenir à l'hôtel. — L'après-midi, nous
reprendrons le chemin d'Alniagel, pour traverser la N'iège à sa sortie du lac,
et explorer toute la rive gauche du bassin, ainsi que les éboulis qui s'étendent
au-dessous du glacier de Schwarzenbeig.
Le second joui-, nous monteions au col du Monte- .Moro, et, si nous sommes
partis de Ixjune lieuie, nous redescendrons à .Macugnaga; sinon, il s('ra pré-
iV'rable île revenir coucher à .Mattmark, ce qui permettra d'éludicr la lloi-e
plus à loisii'.
1. — ALPE de MaTTIURK. — DlSTELALl'E.
En sortant de l'hôtel, nous suivons |)endani quehiues mèlres le chemin de
l'hôtel, (jui lejoint en deçà tie la pierre Bleue eelui du .Monle-.Moi'o. el nous
pienons à gauche un minuscule .sentier qui moide obli(piemenl et très rapi-
dement le long de la pente, dans le sens de la Distelalpe.
Immédiatement au sortir de l'hôtel, la récolle commence: tout d'abord,
Scdinn lihodinla L., abondant dans les endroits herbeux, puis la délicate
l'iinijiuiiiila e.rcisu Scblcich. recoimaissable à sa coixille peu évasée, profon-
démrid incisée, à lobes disposés en éperon, cl il'un bleu lilas clair. Cette
l''»2 P. Le Brun. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais).
espèce valaisune, localisée à la région du Mont Rose et du Simplon, est très
abondante dans les débris pierreux environnant la piei-re Bleue. — Au même
endroit, parmi les rocailles, croissent en grande abondance Ranunculaa gla-
ciuUs L. et Achillœa moschula L.
iNous continuons à nous élever, en suivant les traces du sentier, et en
ayant soin de nous diriger vers la Distelalpe. La pente, à cet endroit, est
couverte d'un gazon fourni, parsemé de beaux buissons de Hhodudendion
jcirugiiuuni L. sous lesquels nous tiouvons Pinyuicala lepluceras Keichb.
et alpina L. — Au-dessus des Hliododeiidroiis, la penle est couverte d'un tapis
assez dense, tonné en majeure partie de Vaccliduiu uitginusum L.
Un peu plus haut encore commencent à apparaître de larges dalles de
gneiss, trèb inclinées et situées au niveau de la penle, dont les lenles sont
1 emplies par les belles toulles d'un blanc d'argent, piquées de capitules d'un
jaune orangé très vit, du très rare Seiieciu umjlorus AU., très abondant dans
les fentes de toutes les roches exposées au nord, ici et au delà de lu Distelalpe;
peu de plantes alpines sont d'un aspect aussi décoratif.
Les endroits gazonnés de la penle sont couverts des lieurs d une végétation
aussi belle qu inleressanle, et dans laquelle dominent en majeure partie ;
Anémone aiplnu L. \ uccinium uiigiaoium L.
— sujuiea L. — MyiiiUus L.
— Hallen AU. (Uit.J Ge>diana puipurta L.
AcdidlaiiL i\apeUuf< L. — oerna L.
Aqudeyiu ulpina L. — acauUs L.
ISupleurani sLeHaiuin L. (C.) l'iuniagu aipinu L.
Adenoiiiyles aipuia Bl. et l'ing. l'ulijyunuin viviparum L.
Arnica uiunLaiia L. EmpeLium nigrunt L.
Belddidàiruin Micuelii Cass. AUiam schaenopratiaiii L.
Ciri>iuiu ^ptnosiàs'anuiu Scop. Uoijdia àeroUna iieichb. (fr.)
Senecio Duivnicum L. t'Càluca Hallen Vill.
— incanus L. i'heum Micheld AU.
Contmuons encore à monter, de manière à nous trouver environ à quarante
mètres au-dessus du tond du vallon, et exactement a moitié chemin enti'e la
pierre Bleue et la jonction au Ihailibach du torrent descendant du glacier
de Schwarzenberg de contraste de l'eau limoneuse de ce dernier, et du l'eau
limpide du premier, permettra de reconnaiire le conlluentj. L est exactemenl
a mi-cnenun eiure le conilueni et la l'ieire-riieue, a quarante mètres en\iioii
au-dessus uu lieiittacli, que nous aurons les pius grandes chances Ue trouver,
u es aDondante dans le gazon, et dont le lonu de la valiee ue baas est 1 unique
localité en buisse, la précieuse ^ aienaua ceLUca b., qui atLeinl a cet enuioit
une lies grande taule yusqua U m. 3i de hauLeurl;; eue est reconnaissaole
a son epi ue lleurs mmuscuies, assez grêle et allonge, ei a sa souche chevelue,
ires agreaniement odorante, rampani au niveau du sol (ij. Apres avon ruci.lie
celle grande rareté, nous reuescendons vers la pierre Bleue.
.vuiour de 1 eiioiiue uioc de rocher, dans les débris pierreux et les rocailles
un peu scnibleuses, abondent :
lUiuunculus glacialis L. Grcgûr'ui \ ilalianu Duby.
AclLidxa uLusckala L. Uxyi ta aigynu Campd.
BciltdiUdli aiu MicliLiu Cass. LazaLa laica B. C.
Lainpuuala cu^clau bchleich. tesLuca viulacea Uaud.
jlj Avec beaucoup dalLenUon, el surluuL apii'S nuus élre puiieli'ês de laspecl de la plante,
d'après des dessins ou des éclianlilluiis d'herbier, nous a C'prouveroiit> aucune pejiie a ia
déeouvj'ir.
p. Le Iîrun. — Excursion halini. ilaiis la vallée de Snas (Valais). [ ',:i
Sur los rorhei's un peu humides :
Sa.rifiaga hrijnirlcs L. Suaifraga miiscnidps Wulf.
— stellaris h. — exarata Vill.
Au delà de la Pierre-Ttleuo, le sentier se rapprociie du Tœlibaeii, d(»iil il
côtoie le bord sur une assez gi'ande longueur, en moulant insensiblement.
Sur la pente gazonnée dominant le chemin à gauche, nous avons chance
de trouver :
Draha aizmdcs L. Seni'cio imiflorus Ail. (AR.)
-- tnmpnlnsa Walil. Crppis aurcn Cass.
Trijnlinm atpimm [.. {C.(\.) Gonliaiia nivaUs L.
Oryiropis Gmid'ini Hunge. Pedicularis incarnala Jac(|.
l'ha.cn aslragalina D. (',. ScutcUaria alpina L.
Pnlontilla winirna Ilnll. Orchis viridis \,.
— frigidn Vill. — connpra Iluds.
(intm mrmlamim L. Gagea lAottardi Schultcs (H.; fi'.).
Galium ainsnphnUum !.. Juniperus vana Willd.
Arnica montana L. Bntrychivm. Lunaria S\v.
Plus loin, le sentier traverse des ruisseaux descendus à gauche de l'dfen-
Ihai. Dans les gazons humides qui les bordent, croissent abondanuiienl
Cirsium spinosissimvm Scop. et Veratrvm album L.
Après une demi-heure de marche depuis la Pierre-Bleue, nous arrivons
aux chalets de la Distelalpe, misérables cabanes en pierres sèclies, h moitié
ruinées (2.170 m.). Ce sont les dernières habit;itions de la vallée de Saas :
nous pourrons y trouver du laitage, et de ce pain que les montagnards ne
cuisent que plusieurs fois par an, et que l'on est obligé de manger trempé
dans du lait, afin de l'amollir.
Helour à Maltmark.
2. — L.\r DE Mattmark (Rives droite et gauche).
Cette excursion n'est pas longue; toutefois, si l'on veut herboriser avec
fruit, il est indispensable d'y consacrer le plus de temps possible. C'est une
des plus riches, sinon par la valeui- de la récolte, du moins par la très grande
quantité de plantes qu'elle peut procurer.
En sortant de l'hôtel, nous reprenons le chemin d'Almagel, qui côtoie le
bassin de Mattmark, le long d'une pente, d'abord pierreuse et toute tleurie
de Campa)i)du excisa Schl., puis gazonnée, avec Seduiii Rhodiola L. (CC.)
A l'endroit que nous avons remarqué la veille, et où le chemin, après une
légère montée, redescend bru.squement le long de la pente rocheuse plongeant
rapidement dans le lac, et au-dessus de la petite bairière de bois, nous trou-
vons, sur les rochers schisteux et humides dominant le chemin à droite, plu-
sieurs espèces intéressantes; tout d'abord, le rare Saxifraga Cidyledon L.,
dont les grands thyrses pyramidaux, d'un blanc de neige, surgissant oblique-
ment du rocher, attirent les regards de loin, et sont d'un grand effet. Le
mieux sera de le placer immédiatement dans le cartable, ou, à défaut, dans
la boîte, en ayant soin de le préserver de tout contact salissant.
Au même endroit, au bord du chemin, à droite, un très petit espace maré-
cageux, limité par les schistes, va nous procurer :
Primuia longifnlia Ail. Juncus triglumis L.
(RR. ; en fleurs déjà fanées). — alpinus Vill.
Myosotis alpestris Schl. Scirpus cœspitosus L.
Paris. P. Le Brun.
(à suivre).
I4'i Notes spéciales et locales.
NOTES SPECIALES ET LOCALES
Aux Jeunes ! Indications pratiques pour le mois d'Août.
(Voir années précédentes.)
Alnus glutinosa. — Fausse chenille à 22 pattes, d'un vert clair, à dorsale ornée
de taches blanches transversalement séparées par di'S bandes
d'un noir bleuâtre, à tête verdâtre et yeux noirs; sur feuilles.
= Cimbex connata Schrk. (Hym.).
Betula alba. Chenille très renflée antérieurement, relevée en bosse au A" segment,
verte, à large couverture dorsale brune lisérée de blanc encerclant
le 8"^ segment, à pattes anales transformées en longue queue bifide
et filets rétractiles; sur feuilles. = Dicraiiura ermiiien £sp.
Id. Chenille à 14 pattes, les anales transformées en queue à pointe
mutique et immobile, brune à deux proéminences sur le 4'" seg-
ment; sur feuilles. — Drepana curvatuln Bkh.
Id. Chenille de même forme générale, jaune, mouchetée de brun foncé
sur les segments 2-4, à bande latérale brun rose remontant sur
les & et 7" segments; sur feuilles. = Drepana liarpayula Esp.
(2'' génération).
Id. Chenille de même forme, brunâtre, mouchetée de plus foncé sur les
segments 2-4 et 12-13, à bande latérale rose ne remontant que
jusqu'au 6'^ segment; sur feuilles. = Drepana biiiaria Hufn.
(2'' génération).
Id. Arpenteuse verte, à dorsale vert foncé, à latérales jaune clair, à
segment anal orné de deux pointes rouges, à tête cordifornio à
lobes rouges; sur feuilles. = Loliophora curpinala Bkh.
Id. Arpenteuse vert jaunâtre, à dorsale plus foncée, à latérales jaunes,
à segment anal orné de deux pointes jaunes, à tête cordiforme à
lobes jaune soufre; sur feuilles. = Lobophora halterata Hufn.
Id. Arpenteuse verte, à dorsale blanchâtre, à latérales jaunes, à segment
anal orné de deux pointes roses; sur feuilles. = l^ohophora sexa-
liaata Hb.
Id. Arpenteuse allongée, verte, à verruqueux jaunâtres, à dorsale vert
foncé, à latérales roses, à segment anal orné de deux saillies
vertes à pointe rosée; sur feuilles. = Larentia truncata Hufn.
(2'' génération).
Id. Arpenteuse courte, noir brunâtre, à stigmatale brune; dans feuille
pliée en deux et à bords rattachés par des fils de soie. = Larentia
hastata L.
Id. Arpenteuse à 12 pattes, d'un roux grisâtre marbré de plus clair
dorsalement, d'un roux bleuâtre ventralement, à frange de poils
courts latéralement; sur feuilles. = Metrocampa honoraria Schiff.
Id. Arpenteuse d'un vert jaunâtre mouchetée de blanc, à stigmatale
d'un vert clair bordé de foncé, les 3, 6, 9 et 13" tachés de roux ;
sur feuilles. = Eunomoi fiisrantaria Hw.
Id. Arpenteuse d'un brun clair marbrée de brun foncé, les 3, 6, 9 et 12"
à forts verruqueux d'un brun rouge, surmontés d'un point jaune,
à tête petite marquée de blanc; sur feuilles. = Eunomos erosa-
ria Hb.
Id. Arpenteuse brune, à dorsale géminée plus foncée, à stigmatah'
jaune, quatre verru(iueux jaunes sur 5-10, deux seulement sur le
12" segment, à tête brun rouge mouchetée de noir; sur feuilles. =
Bixtnn hirtaria Cl.
Id. Arpenteuse d'un gris verdâtre, mouchetée de noir, les segmentas 4-'7
et 11 à quatre verruqueux plus clairs, 8 et 12 à deux verruqueux,
9 à deux tubercules rouges, tête brune marbrée de jaune ; sur
feuilles. = Bigton strataria Hfn.
Id. Arpenteuse vert foncé, à dorsale jaune lisérée de blanc et incisions
jaunes, à tête vert jaunâtre; sur feuilles. = Boarmia pinictu-
laria Hb.
Noies spéciales et locales. 1 15
Betula alba. — Fausse chenille de 22 nattes, d'un vert bleuâtre, à granulations
blanches, à dorsale plus foncée et stries latérales jaunes, à tête
jaune; sur feuilles. = C'imhex femorata L. (Hym. )•
Carex silvatica. — Chenille cylindrique d'un vert pâle, à dorsale et subdorsales
d'un blanc liséré de foncé, à stigmatale blanche, à tête brun
pâle, rétractile. = l.cucanid L. -album L. (2'' génération).
Id. Chenille effilée à pattes abdominales absentes sur le T seg-
ment, rudimentaires sur le 8", verte, à dorsale plus foncée,
à stigmatale jaune, à tête vert jaunâtre. = Erastria
un ru la Cl.
Id. Chenille a 12 pattes atténuée antérieurement, verte, à dorsale
foncée lisérée de blanc, à latérales jaunes, à tête verte. =
Pluiia festucœ L.
Carlina vulgaris. — Puceron aptère brun métallique, à queue jaune et cornicules
noirs; ailé d'un noir brillant sur le corselet, brun luisant
dorsalement, vert foncé ventralement; sous le capitule. =
Macrosipli uni $ourhi L.
Carpinus Betulus. — Chenille velue, à poils brunâtres, en brosse dcrsalement, en
longs pinceaux sur les 3" et 12" segments. = JJemas /■nri/li L.
Id. Chenille verte, à dorsale d'un brun rouge, à poils clairsemés
et de diverses couleurs, à 12'' segment pyramidal, à tête
brun foncé. = Acronicta strigona F.
Id. Arpenteuse mince, allongée, d'un vert jaunâtre, à dorsale
foncée et incisions jaunes, à verruqueux jaunes, à 13° seg-
gment orné de deux points vouées. = Larentia siteiata Hfn
Id. Arpenteuse de même forme, d'un vert clair, à dorsale plus
foncée, à latérales roses, à 13" segment orné de deux saillies
vertes surmontées d'une point* rose. = Laurentia trun-
cafa Hufn.
Carum Carvi. — Chenillette verte, à dorsale foncée, à verruqueux noirs, à tête
jaune, à écusson orné de deux croissants vert foncé; dans toile
sur feuille. = JJepressaria ciliella Stt.
Iil. Chenillette d'un gris bleuâtre, à verruqueux noirs cerclés de
blanc, à tête noire, à écusson noir fendu de plus clair longitu-
dinalement et bordé de blanc antérieurement; dans les om-
belles. = Depressaiia. nerrosa Hufn.
Cerastium arvense. — Chenille courte, d'un vert clair, à dorsale plus foncée, à
stigmatale blanche bordée de plus foncé, à tête d'un vert
clair; dans les capsules. = Nfliara tcnebrata Se.
Cerastium triviale. — Arpenteuse très allongée et atténuée antérieurement, d'un
vert jaunâtre, à dorsale vert foncé, à stigmatale vert
pâle; sur les capsuler. = Tephroclysiia pi/r/mœnta Hb.
Cerasus avium. — Toi deuse d'un vert jaunâtre, à dorsale foncée et tête brun jaune;
dans feuille roulée. = Acalla variegana Schiff.
Id. Tordeuse vert pâle, à dorsale foncée, à tête noire et écusson
taché de foncé; dans feuille roulée. = Accalla ferruçiana Tr.
Chaerophyllum bulbosum. — Chenille d'un vert jaunâtre, à dorsale et latérales
plus foncées, à tête brune; roule les feuilles. =
Dppressaiia zephyrella Hb.
Cichorium Intybus. — Chenille allongée, dodue, d'un vert jaunâtre à mouchetures
brunes, à stigmatale nettement jaune, a tête petite et d'un
jaune lavé de vert; sur fleurs. = Mamestia screna F.
Colutea arborescens. — Larvette dans mine très blanche de la feuille. = Atjromyza
varieyata Meig. (Dipt.).
Id. Puceron aptère vert, à cornicules longs et s'aniincissant
de la base à l'extrémité qui est brune, à queue on sabre;
ailé vert à thorax brun rouge. = Macrusiphuni ulnuiriœ
Schrank.
N. J3. — Dans le dernier numéro, page 126, les chenilles de CInijaopkanus dorilis
et de l.ampides bœticu» doivent être attribuées à Sarothamnus scoparius et non
à Betula alba sur lequel on ne les rencontrera jamais ; elles sont particulières
aux Papilionacées
J. G.
l'iH Ndlr.'; sj>i^rialps et locales.
Quelques plantes intéressantes du Bois de Vincennes (Seine). — La plupart des
(IniTs parisiennes publiées entre 1860 et 1890 ont signalé, au Bois de Vincennes,
bon nombre de plantes rares qu'on ne retiouvo plus aujourd'hui.
Les défrichements et les modifications incessants que l'on fait subir au Bois,
ainsi que l'affluence des promeneurs, les jours de fête, ont surtout contribué à leur
disparition.
On chercherait donc vainement Aconitiim nandhis L., Cnidiiim npioides Spreng,
Doronicum pJanfnijineiim L., LeoiruriiK innrrubidstrum L., Stnrhya nlpirta L., etc.,
mentionnés par Bautier dans son Tableau analytitiue de la flore parisienne, ou par
Camus dans le Guide pratique de botanique rurale.
Quelques espèces citées par les précédents auteurs se rencontrent encore çà et là;
nous indiquons ci dessous d'une façon précise la station de celles que nous avons
retrouvées, ainsi que de quelques-unes non encore signalées :
Bertrroa hicana D. C — Camp de Saint-Maur, près de la route de Vincennes
à Joinville.
Ijcpidiunt hetrrophyllum Benth. — Pelouses entre l'avenue de Fontenay et la route,
des Pelouses.
Ourubalvs hncc-ifer L. — Dans les taillis, entre la route de Vincennes à Nogent,
la route des Dames et la route de Joinville; bords de la route de la Pompadour,
près de la route de la Tourelle.
MoDotropa hypopitys L. — Sous les pins entre la route de la Belle Gabrielle et
la route de la Ménagerie.
Prunus l'ndrn L. — Taillis, entre le lac des Minimes, la route de Nogent et l'allée
Verte; route du Bosquet Mortemart, près de la route de Joinville.
Cnrum hulhnrastanum Koch. — Taillis entre la pépinière de l'Est et la route
de Joinville.
l'eucedanum Chnhrnei Gaud. — Talus herbeux entre la redoute de la Faisanderie
et la route de Joinville.
JStjopiHlium podnçiraria L. — Taillis entre la route du Grand Maréchal, la route
de la Porte Jaune, l'avenue de Fontenay et la route de Nogent; entre la route
de la Cascade, l'avenue des Tilleuls et la route dos Bosquets.
Sainhucns raremosn L. ^ Taillis entre la route de Joinville, la route de Beauté et
l'avenue de la Belle Gabrielle.
Vinca major L. — Talus entre la rout« de la Cascade et le lac des Minimes.
Menyanthes trifoliata L. — Lac des Minimes.
J.atnium hyhridum Vill. — Entre l'avenue Marigny et le fort de Vincennes.
Polygonnm dumeti.ruiii L — Taillis entre la route de Nogent, la route de Joinville
et le lac des Minimes.
Scilla hifolin L. — Taillis entre la route circulaire, la route de la Cascade et
l'avenue des Tilleuls.
AI! in m srnrodoprnstim L. — Entre la route de Joinville et la Redoute de la
Faisanderie; entre le Polygone de l'artillerie et la route de la Tourelle.
diilnnthuK niralis L. - Entre la route circulaire, la route de la Cascade et l'école
d'Agriculture coloniale.
Xurrixsus pseiido- narrissus L. — Taillis entre la route circulaire, la route de la
Cascade et la route des Chênes.
Ophrys npife.ro Huds. — Prairies entre la Eedoute de la Faisanderie et la ligne
du chemin de fer
Naias major Ail. — Très abondant dans le lac des Minimes
Naias minor Ail. — Lac des Minimes.
Carex Schreheri Schrank. — En bordure de la route de Nogent près de l'avenue
de Fontenay.
CarejL depauperata Good. - — Taillis entre la route de Nogent, l'avenue de Fon
tenay, la route du Grand Maréchal et la route de la Porte Jaune; entre l'avenue
de la Belle Gabrielle et la route de la Ménagerie; entre la route de Joinville et
la route des Dames, et çà et là.
Ajoutons qu'on trouve encore au bord de la Marne et du canal de Saint-Maurice,
entre le pont de Charenton et le canal de Saint-Maur : l.epidium latifoltnm L.,
Allium scorodoprasum L., Petasites fragrans Presl., Cvcubaluii baccifer L., etc.
Versailles. Oey,
Notes spéciales et locales. 147
Lichens intéressants des environs de Bourbonne-les-Bains.
1. Sticta pulmonacen Aeh. — Vu plus de deux cents fois aux environs de Larivière,
Fresnoy, Serquoux, etc., particulièrement dans les grands bois de l'Etat, sur
chêne, hêtre, orme, frêne.
Je l'ai trouvé plus de vingt fois fructifié en mai dernier, bien que 'je soit
un fait rare, dit on. J'en possède plusieurs doubles à la disposition des
abonnés de la Feuille.
2. Sficfn scrohiculdta D. C. — Est fort peu répandu dans la région; je no l'ai
trouvé qu'une dizaine de fois et encore les échantillons étaient-ils jilutôt
ehétifs. Non signalé en Haute-Marne, je crois.
3. Alecturin jubatd L. — Assez, répandu dans nos grands bois, particulièrement
sur les vieux chênes avoisinaiit les rout-es, les sommières, etc. J'en ai recueilli
plus de vingt exemplaires sur un s«;ul cimage.
4. l'snea barba ta L.
Var. fhjiida L.
Var. dasyijoija Ach.
La plus commune des deux variétés est la var. florida, couvrant parfois
toutes les branches des vieux chênes et présentant une infinité de modifica-
tions ; je n'ai trouvé la var. danypoya qii'une trentaine de fois, mais en fort
beaux échantillons. Nombreux doubles à échanger.
Larivière (Haute-Marne). G. Gaedet.
Quelques Mousses intéressantes des environs de Bourbonne-les-Bains.
1. Hypnum giganteum Schp. — Aigrement, 21 mai 1914. Marécage au sud du
village. Forme à rameaux simples, par conséquent anormale, mais présentant
tous les caractères du type. Quelques brins fructifies. — Cité une fois et st. —
T. R.
2. Hypnum coedifolium Hedvif. — Larivière, 5 avril 1914. Marais du bois dit de
l'Ayot, au Imid de la route départementale; oommençait à fructifier. « Malgré
la présence d'oreillett«s bien délimitées, c'est sûrement cette espèce, car j'ai
pu observer très nettement la présence de fleurs cf à proximité de fleurs Q,
par conséquent, plante monoïque » (L. Hillicr, in litt., 20 mai 1914). — Cité
deux fois et st. — R.
3. Hypnum aduncum Hedw. ; groupe iixeudu-fiiutanx Sanio, var. patcnium Sanio
— Aigremont, Bourbonue, Larivière, Serqueux. Se l'encontre dans presque
toutes les mares. A Bourbonne une forme grêle à la queue d'une mare boueuse
— Stérile. Signalé une fois.
4. Hypnum aduncum Hedw. ; groupe fy/iicum R«nauld, iormà, fahafa, Renauld. —
Torcenay, avril 1914. Mare temporaire au bord de la route de Corgirnon ;
touffes jaunâtres. — Stérile. — N.
5. Hypnum polycarpum Bland. = Hyp. aduncum Hedw.; groupe KneiiJti Schpr.,
var. polycarpum Bland. — Serqueux, 24 juin 1914. Mares à la Mairie, abon-
damment fiuctifié dans une des plus petites mares. « C'est le type de Vadiiiicum
pour Boulay, mais non pour Renauld i> (L. Hillier, //; Jitt-, 4 juin). — N.
6. Hypnum exannulatum Guenib. = Hyp. flui/ans L.; groupe exannulatum Ren.,
var. pinnatum Boul. Aigremont, 21 mai 1914. Marécage au nord du bois
des Barres (station k S/zhag/iunt inuiidatum et Gravefii Wstrnst. — Stérile. — N.
7. Plagiothecium denticulatum Br. eur., var. densum Schp., forma elliptica
Meylan. — Aigremont, 24 mai 1914. Sur la terre argilo-siliceuae humide dans
un ravin. — Stérile. — N.
8. Camptothecium nitens (Schpr.) Br. eur. — Larivière, mai 1914. Pourtour
marécageux d'une source minérale. — Stérile. Cité une fois. — R.
9. Climacium dendroides W. et M. — Aigremont, mai 1914. Pré marécageux à la
sortie nord du bois des Barres (station à Sphaiijnes). — Signalé deux fois
seulement. — R.
Déterminations revues et complétées par M. Louis Hillier, l'aimable et
savant bryologue dubisien à qui nous adressons nos remerciements sincères
pour les gracieux conseils qu'il veut bien nous prodiguer.
Larivière (Haute-Marne). G. Gardet.
I'i8 Aoles spéciales et locales.
Un mollusque nouveau pour la faune argovienne. — En 1898, M. le D"' J. Hofer
publiait, dans les i> Milteilungen der Aargauischen Naturf. Gesellschat't » (vol. S,
p. 38-57), un intéressant travail sur la faune malacologique du canton d'Argovie,
fort complet autant par le nombre des espèces trouvées que par l'abondance dt-s
stations observées. Cependant, en visitant dernièrement l'ancien emplacement du
camp romain de Vindonissa, près de Brugg, j'ai recueilli une espèce non signalée
par M. Hofer, la Limai {Simrothia) arhorum Bouche Cantraine, qu'il me semble
utile de relever ici. Cette espèce est assez répandue sur tout le plateau suisse, mais
elle n'est que peu mentionnée par les auteurs.
Voici, puisque l'occasion m'est donnée, ici, la liste des autres espèces observées
dans cette même station et que M. Hofer n'a pas toutes signalées aux environs
mêmes de Brugg :
1. Lima.i maximus L. 15. Tathcn /irmoralis (L.).
2. Limaj arborum B. C. 16. // élu /m inatia L. et \a.r. Pahkyana
3. Agriolimax ar/irslis (L.). Haz. (tjijique).
4. Vitritui pellucida (Miill.). 17. Bulimiiius ohscurus (Mùll.).
5. Hyalina ç/labra (Stud.). 18. C'ochlicopa lubrica (Mùll.).
6. llyalina cellaiia (Mïill.). 19. Pitpilla muscart/m (L.).
7. Hyaliiui nitiilitla Drap. 20. Pupilla triplicatu (Stud.).
8. llyalina para (Aid.).. 21. Verfiijo antivertiijo Drap.
9. Fatula rotundata (Mùll.). 22. Vertit/u iiyt/maca Drap.
10. Eulota fruticum (Mull.). 23. Clausilia parvula Stud.
11. Helicodonta obvolufa (Mùll.). 24. Clausilia dvhia Drap.
12. Fruticicola sericea (Drap.). 25. Clausilia ventricosa Drap.
13. Fruticicola plebeia (Drap.). 26. Succinea oblonga Drap.
14. Fruticicola incarnata (Mull.). » '
Neuehâtel. Jean Piaget.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Contribution à l'étude de la Faune des Microcavernes. — Faune des terriers et
des nids, par Louis Falcoz, docteur de l'Université de Lyon. Un vol. de 185 pages
avec 38 figures dans le texte et une planche hors texte. — Lyon, A. Rey, éditeur,
rue Gentil, 1914.
Cet ouvrage est une mise au point par un observateur documenté et consciencieux
d'une question encore très peu connue de la biologie des Insectes. L'auteur y rnet
en relief toute une population d'Invertébrés, extrêmement intéressante au point
de vue biologique, qu'il désigne sous le nom de Faune pholéophile et qui vit en
commensale ou en parasite dans les lerriers de Mammifères et les nids de certains
Oiseaux.
Après avoir analysé les conditions bionomiques d'existence présentées par ce
milieu si spécial, M. Falcoz étudie successivement les faunes terricole et nidicole
en fournissant d'intéressants renseignements sur les différents hôtes et leur de-
meure, ainsi que sur les diverses méthodes de recherches qu'il a employées.
Il donne ensuite une énumération très complète des espèces observées, signalant
pour chacune la répartition géographique, les hôtes qu'elle fréquente et les prin-
cipaux caractères morpholngiques en insistant sur les caractères d'adaptation. Les
modifications constatées chez li's pholéophiles sont : la dépigmentation, l'allon-
gement et la graeilité des pattes postérieures et des antennes, la régression des
ailes et des organes visuels; enfin, parfois aussi, l'atténuation de la périodicité
dans les fonctions de reproduction. De semblables adaptations se remarquant aussi
chez les formes cavernicoles, l'auteur signale les affinités systématiques et morpho-
logiques qui unissent les faunes troglophile et pholéophile.
En somme, cet ouvrage, résultat de laborieuses et intelligentes recherches, résume
admirablement nos données actuelle*: sur la faune des terriers et des nids; il sera
assurément un guide des plus utiles aux naturalistes dans ce nouveau domaine de
recherches scientifiques.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
Imp. Obertliur, Rennea— Paris 2491-14
TARIF DES ANNONCES POUR LA 44' ANNÉE
Page entière 22' »
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1/4 — 7 » l^s annonces sont payables d'avance.
1/8 — 4 » \
1/12 — 3 » "
ANNÉES ANTERIEURES
D E LA
FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
Un assez grand nombre de numéros des années antérieures étant épuisés,
nous ne pouvons plus fournir de collections complètes.
J. BRAYER, à Neuilly-1 Évêque (Haute-Marne)
Désire quelques-uns des insectes décrits par J.-H. Fabre, dans Souvenirs Entomologiques
Envoyer propositions.
A CÉDER DANS DE BONNES CONDITIONS
IMPORTANTE COLLECTION DE CONCHYLIOLOGIE TERRESTRE ET SURTOUT MARINE
où la faune générale est représentée
Coquilles, la plupart classées, renfermées dans six meubles à tiroirs
S'adresser à M"' DESMARTIS, 36, rue de la Teste, à Bordeaux
SOMMA.IRS DU N" 5S4
Ch. Oberthùr : Une Consiillalion iépidoplérologique {suilc).
D' L.-J. Moreau : Un cas de capture dans la Huule-Marne i/in).
Jean Piaget : Note sur les Mollusques de la faune des sommets jurassiens.
P. Le Brun : Une excui-sion botanique dans la vallée de Saas (Valais) (suite).
Notes spéciales et locales : '
Aux Jeunes I Indications pratiques pour le mois d'Août (J. G.).
Quelques plantes intéressantes du Bois de Vincennes (Onv).
Lichens intéressants des environs de Bourbonne-les-Bains (G. Gardet).
Qiftlques Mousses intéressantes des environs de Bourbonne-les-lîfiiBe (G. Gabdet).
Un Mollusque nouveau pour la faune argovienne fJcan Piaget,.
Bibliographie.
Echanges.
BULLETIN D'ECHANGES DE LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES
M. Picard, professeur à rEcole nationale d'Agriculture de Montpellier, serait très
reconnaissant aux personnes qui voudraient bien lui envoyer des vers blancs de
hannetons, de Rhizotrogus ou d'autres lamellicornes, vivants.
OUVRA(iF,S OFFERTS A LA BIBLIOTHEQUE
DU 10 JUIN AU 9 JUILLET 1944
De la part de : MM. D'' Blanchard (7 br.); Boulangé (1 br.); Bouleuger (2 br.);
Chevreux (2 br.) ; Doin (1 vol.) ; Dollfus (6 br.) ; Gilson (1 vol.) ; Janet (1 vol.) ;
Larg'jr (1 br.)- X. Kaspail (1 br.); Stebbing (1 vol.).
Total : 4 volumes, 20 brochures.
Nous adressons tous nos remexriements aux donateurs
ÉTAT DE LA BIBLIOTHÈQUE AU 9 JUILLET 1914
Volumes (de plus de lOÛ pagesi . . . 6.395 ,
Brochures ide moins de 100 page*) . 45.756 sans les recueils périodiques
Photographies géologiques 273
3i
(^ ^^^ h' Septembre a,u 1" Décembre 19^14
^c
V^ Série, 44' Année
^^
r- 525 i 528
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t,*tl«-»-u. /iiA.Ayi^fiJ^>r\jcLlS cL»^A.A^
■'ro--..
^
4
n,
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
«
REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE
<=ç* «;« •;«
AVIS.— Ce Fascicule m^^ 525 à 528) clôt l'année 1914 et contient
la Table des Matières.
Nous n'acceptons pas d'abonnement pour 1915.
Le Directeur,
A. DOLLFUS
3, Rue Fresnel, Paris (16=).
Imprimerie Oberthur. Rennes — Pari3
1914
>^
1"' Seplembre au 1" llécembre 1914 — V' Séné, 44' Aanée
LA FEUILLE
DES JEUNES NATURALISTES
AVIS A NOS LECTEURS
Nous avons dû renoncer à faire paraître la Feuille des
J^eunes Naturalistes depuis le i''^ Août dernier, la plupart de
nos Lecteurs et de nos Rédacteurs étant mobilisés.
Nous ne pouvons songer encore à en reprendre la publication
et, à notre grand regret, nous n'accepterons pas d'abonnements
pour 1915, — mais nous tenons à réunir en un fascicule remplaçant
les n°' 525 à 528 (du i" Septembre auli" Décembre 1914) les
travaux en cours de publication au début de la guerre et les
quelques notes que nous avions en portefeuille. Ce fascicule
clôture l'année 1914 et comprend la Table des Matières.
Nous envoyons un salut ému à nos amis, à nos chers colla-
borateurs qui sont sur le front de bataille, aux familles de ceux
que nous pleurons. Il nous est impossible de ne pas exprimer
aujourd'hui le vœu que ceux qui se retrouveront après la guerre
se groupent de nouveau, plus ardents que jamais, pour l'étude
du sol et des productions naturelles de notre chère France.
La Feuille des J-eunes Naturalistes, à sa naissance en 1870,
dût subir aussitôt les horreurs d'une guerre; notre Revue reprit,
après quelques mois de suspension et malgré la mort de son
fondateur, une nouvelle vitalité.
Espérons que nous pourrons, dans des conditions très différentes
d'alors, nous remettre à l'œuvre !
Adrien DOLLFUS.
150 Chaiics OiiEUTiiim. — Une Consnltation lépidoplcrologiquc.
UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE
(Suite).
J'avais entrepris dans la Feuille des Jeunes ^'aluraUstes. avec l'aimable
aulorisation de M. Adrien Ddilfus, une élude de revision des Lépidoptères de
la Faune française. Mon but était de l'aire part aux Entomologistes de la
somme de l'enseignements que j'avais pu recueillir au cours de ma carrière,
et de les intéiesser à rechercher la solution des ipiestions restées litigieuses
ou douteuses et qu'il me semblait important de signaler et d'essayer
d'éclaircir, avec le concours de tous les amateurs de papillons.
Je comptais continuer ce travail qui m'avait valu des communications très
savantes et des relations très aimables. JMais la guerre est venue tout arrêter.
En effet, dans une situation aussi angoissante que la nôtre, alors que
chaque jour apporte de nouveaux deuils dans les amitiés, sinon même dans
la famille, quand une partie du territoire finançais reste envaliie et que la
Belgique soutire les plus cruelles douleurs pour pi-ix de sa loyauté, comment
serait-il possible de conseiver la sérénité de l'esprit qui est nécessaire aux
spéculations scientitlques, si douces à envisager pourvu qu'on jouisse de la
paix !
Pour reprendre, s'il plaît à Dieu, le travail commencé, nous attendrons donc
avec patience et résignation, mais aussi avec la plus ferme confiance, la fin
du plus effroyable conllit qui ait jamais ensanglanté le monde.
Dans le dernier numéro que la Feuille des Jeunes Naturalistes publie poui'
l'année 1914, je me bornerai d'une part à remercier les obligeants corres-
pondants qui m'ont adressé des observations généralement très piécieuses
et, d'autre part, à appeler l'attention des Entomologistes sur cei'taincs cxmsta-
tations récentes et dont il païaît nécessaire que leurs études tiennent compte
dans l'avenir.
C.'est d'abord la biologie des Djcienidir et la syml)iose des fourmis et des
chenilles de plusieurs Espèces. Nous ignorons encoi-e une foule de faits ipii
doivent être extrêmement lemarquables et que la sagacité de quelque nouveau
J.-H. Fabre poui-ra sans doute découvrir et nous faire connaître.
Déjà ^I. Harold Powell a i-ecueilli, en Algér-ie. les observations les plus
cui'ieuses sur la vie commune des fourmis et des chenilles des L)icw)ia
li:ctica, lotus, Bellaifius [Adottix). Il a pu photogi-aphier deux fois la fourmi
à cheval sur le dos de la chenille et semblant se délectei- en suçant la sécrétion
qu'émettent des tubes rétractiles doi-saux dont plusieurs chenilles se trouvent
pourvues.
Mais chez nous, en France, que sait-on des mœurs des chenilles des
Li/cœna Argiades {ïiresias, Espei' ; Atui/ntas, Hbn.) et Argus, Linné (nec
Égon) ■? Je pense, sans avoir jamais pu en obtenir la preuve, que les chenilles
(Vieilles (IliKllTIll It. iitf ('(iiisulldliiHi IciiidiiiilrniliKjiipic. 151
(le .[njidilfs v\ Aiyiis vivriil, ail imiiiis |icinlanl l'IiiviM-, dans los lniiniiilièros
iiii elles se li-(iiiveiil au sec. l'eiil-èlre y siuil-elles dans un étal [dus du iiidins
lélliargiiiiie ? i;e|»endaiit il esl vraisendilahie que si les luuiiuis les i,'ardeut
saines et sauves, c'est iiu'elles en IIitiiI |iii li. lui lii élague, les papillons des
deux {'".siièces de IjjnriKi |)i-érilées se rencunli eiil dans les landes de jjruyèi'es
au pied (li'-ipielles il \ a de iiiulliples amas de petits tertres de tei'i'C très line
et liés si'clie aceuinulés par les Idiirinis. Si j'avais ici la [daci^ pour m'élendre
sui- Cl' sujet exliènieiiient curieux. j'e\|)oserais des particularités (|ui nie
senilileiit intéressantes e| de nature à cendre très di''siral»le la cimnaissance
coinplèle de la vérité. Il ,\ a cei lainenient \ie coniinime ou symbiose entre
plusieurs chenilles de Liji-.nui IVançaises et certaines tdurmis. Nous n'a\iins
cepeiidani pas ju<iprici dliteiui la possession inlégrale de la véiité.
U'im aiilre ciili-. il y a lieaucoup plus d'Ivspèces distinctes que nous ne le
su|>p(isiiiiis aulrel'ois. I^a découverte de ('<illi>phrij,'i Aris par le D' T. .\.
Cliapinan le prouve bien, ainsi que la redécouverte, — si 1 Un me pei-mel de
m'exprimer ainsi, — tie la LijrifiKt TJtfisUcs, {laiili'iiei' el Itnisduval, disliiicte
d'Ii'di IIS (Me. ris).
.Ne puis-je jias diii' ipie j'ai moi-même |ta>sal)lemenl cnntriliué à élaigir
assez noiablemeni le catalogue des lU'spoia ou Sfiri<lilliiis français et algé-
riens, en établissant la réalité de rexisteni^e de plusieurs Kspèces insoup-
çonnées jusqu'à pié'senî ? Les Siiiichlluis Annariciiniis, Foiiliiiiieit. Bellicri,
IhjlJcU'iisis CM Fi'ance. Xtiniidn. ]l(ili(niin)i'il en .Mgérie, l'onstituent des unités
spéciliques paraissaiU absolument distinctes. Chez la |)lupait de ces Sijrich-
Ihux, la com|)ai-aison anatoniique des GpnilaUa a démontré péremptoirement
le bien-fondé incontestable de leur valeui' s|iécifique.
Le D' Reverdin, lui aussi, n'a-t-il pas distingué tout l'écemmeiit de /.'.c/ich.v,
lîambui', le ('(in-hiirodiis algéi-ien qu'il a appelé SUnicIrri ?
Les ([uestioirs biologiques, la comparaison surtoid de l'œuf et di' la vie
larvaire nécessitent des études (pi'il y a lieu de poursuivi'e avec un soin
méticuleux. Ceux qui viendront après nous et se livreront à ces travaux, y
Irouvei'onl une mine de découvertes extrêmement intéressantes qui les récom-
penseront amplement de leurs efforts. La méthode pour étudier à changé,
parce (|ue le champ d'études s'est singulièrement agrandi et transformé.
.Nous autres, les anciens, nous sommes arrivés aux frontières de la teire
promise : nous en .soiipcomions les beaiilé< ; mais aurons-nous le temps de
pénéli-er dans ces régions nouvelles dont présentement la guerre recule
l'accès ?
Lu tniit cas, (pie les futurs pidiiniers de rKutnmolugie acceiiteiit les
meilleurs vieux que forme |u)iir eux un vieux Lépidoplériste dont la course
ici-bas si'ca bientôt Unie el puissent nos successeurs réaliser tous les progrès
que iiniis eiilrevoyons !
Ueiincs. Cliarles OuF.iiïHiJR.
152 J. l'iACJiiT. — Noie sur les Mollusques des somuiels jurassiens.
HOTE SUR LES MOLLUSQUES DE LA FAUNE DES SOMMETS JURASSIENS
(Fin).
II. - Tête do Ran (1) : I.i00-l.i2o mètres.
La parlie explon'e coiistiluc la calolle du sommet, petit mamelon hei'beux
et garni de rocailles abondantes. Les mollus(iwes suivants vivent sous les
pieiT'es, sur la tcne ou pai'mi les iiuolquos raies touffes vég(''lales :
1. Limax maximus {(',.) var. cinereoiiiger Wollf. ■ — Assez rare.
2. AgrioUmax agrestis (Miill.). — Espèce ubiquisle dérivant d'rectement
des faunes sous-jacenles, sans variétés spéciales à la montagne, .\ssez
commune dans les bauteurs, elle atteint 2.100 mètres dans les .Mpes
et 1.600 mètres au Jura.
3. Vilrina elomjata Drap. — Celte espèce à métropole centrualpine est très
rare au Jura et y présenle tout à fait un caractère relégué. De toute
la cbaîne elle n'est signalée, jusqu'à maintenant, que par le Frère
Ogérien au Jura français, dans les confins de la frontière vaudoise.
Elle n'avait pas encore été trouvée au Jura suisse, si ce n'est à l'état
fossile dans le quaternaire de Vallorbes (M. Schardt).
A Tète de Ran je l'ai recueillie près du sonunet, entre 1.400 et
1.420 mètres, sous de gros cailloux. Au Valais, elle est représentée
jusqu'à 2.200 mètres par une variété alpine spéciale, la var. sapinea
Piag., inconnue au Jura.
4. VUrmi diapliana Diap. -^ Assez rare, vivant également sous les pierres.
5. Vilrina pellucida (MûlL). — Le type est rare.
Var. dubia Piag. — Assez fréquente dans les forêts du Jura et
atteignant les hauteurs. Rare dans cette station. — Var. alpina Renz.
— Cette forme à caractères très montagnards, qui est à peine indiquée
dans la station précédente, se trouve représentée à Tète de Ran à l'état
assez typique (depuis seulement 1.410-1.415 mètres).
6. Hyulina Helvctica lîlum. — Rien typique et assez commune dans les
rocailles.
7. Hyalina depressa Sterki. — Cette espèce a beaucoup d'analogie avec
la précédente. Comme elle, elle est essentiellement centi'o-atpine, mais
est mieux répartie dans tout le massif des Alpes, jusipien Auti iclie
et même plus loin. Elle a aussi un fort caractère relégué au Jura,
et ne vil plus que sur les hauteurs, naturellement sans variétés d'alti-
tude. Cependant, elle ne paraît atteindre que 1.700 mètres dans les
Alpes.
8. Crijslullus diaphtmus Slud. — Espèce également centro-al[iine, nuiis
ayant au Jura un caractère beaucoup moins relégué que les précé-
dentes. Assez commune un peu dans toutes les régions, elle atteint
I.G.jO mètres au Jura et 2.400 mètres dans les Alpes. On n'en a pas
signalé de variétés de montagne.
(1) Hécoltes faitts en avi'il 1914.
J. l'i\(iET. — Note sur les Mollusques des sommets jurassicus. 153
!). Arioïi siihi'iiscus Drap. — Assez commune sons los pirires.
10. .i.iiiin horlensis Fér. — Espèce nbiqiiisle ol très i ('■piindiii' dans toutes
les zones, sans vai'ialioiis de nmnliii^'MO. Son ruaxiinmii ;dliliidin;jii-o
parait être au Jura de l.tlK» inèlirs et dans les Alpes dv 2.2()t) niMres.
It. l'ijruiiiidula rupt'slris Drap. - Aiioiidantc sur les rocliers avec sa var.
Sd.iulilis lllni.
\-2. Pulula nilundald Miill. — Kspècc ui)i(piisl(\ mais indiniiii'rinrnl tirs
localisée dans les zones inf(''ri('uies,environ jusqu'à 1.300-1.400 mèlres.
C'est très exceptionnellemcnl ipi clic s'élève au delà de cette limite
et sans présenter de viiriclé d'allilude. C'est ainsi que M. A. I.eiima.nn
l'a trouvée jusqu'à J.970 mètres. Au Valais, je ne l'ai vue qu'une
fois à l.SOO' mètres.
];!. Puiu'luin pijguui'um Drap. — Espèce uhiquisle et très répandue dans
toutes les zones, sans offrir de variations montagnardes. Elle atteint
au Valais jus(pi'à 2.'i8t mèlies.
11. l'rulicicola mlesccus Pemi., var. moiUunu Stud. — Peu conunune et
vivant parmi les herbes. — Var. circinnata Stud. — En conqiagnie
de la dernièie variété et ne s'en dislinguanl du reste que |iar un
détail de coloration. - \'ar. (indeli l'iatret. — Très eonunuiie sur
le sommet, sous les pierres et parmi les rocailles.
1,"). Frurtricnla sciiceu \)vn[i. - - Peu conunune.
10. Ariuiilu arhustonun L., var. aliiicola Cliarp. — Pas très commune,
dans les herbes.
17. Tachea sylvatica Drap., var. montanu Stud. — Dans le même cas.
IS. Tiichcu hoiieii-^is Miill. — Espèce assez répandue un peu paitoul, sans
présenter de vai'iété d'allilude et atteignant 1.080 mèli-es au Jura,
1.80C mètres dans les Alpes. Sa proche paiente, par conti'e, la Taclim
nemoralis dépasse très rarement 800-900 mètres, arrivant cepentlant
à 1.100 mètres à Sainte-Croix (Juia \ audoisj et à 1.200 mètres sur
Loèche (Valais).
10. Ilrli.r pniDatIa L. — Extrêmement commune dans toutes les zones et
parait augmenter de taille avec l'altitude. Atteint 1.700 mètres au Jui-a
et 1.800 dans les Alpes.
20. Xeropliila ericetorum Miill. — Mollusque originaire de la sous-région
allantique de la zone circaméilitei'ranéenne. 1! n'oDfe pas de variétés
d'allilude, mais ne nioide guère ipie jiisiju'à 1.700 mèlres (Alpes). C'est
du reste assez exceptionnellement ipion le trouve au-dessus de
1.300-1.400 mètres.
21. Xerophila candidula Stud. — Espèce méridionale très rare au-dessus
de 1.200-1.400 mètres. Atteint, cependant, 1.000 mèlres dans certaines
stations chaudes du Valais et 1.611 mètres au Chasseron (Jura
Vaudois). ' ■
22. IMiminus montanus Drap. — Espèce centro-alpine assez commune dans
les zones dépassant 000-800 im'îtres et atteignant 1.700 mètres au
Jura et 2.600 mètres dans les Alpes. Connue la grande majorité des
midlusques à métropole alpine, le Buliinbius monUinus n'a pas de
variété d'altitude.
l.")'! J. PiAGET. — Note sw les Mollusques des sommets jurassiens.
2:i. Iluluninus obscurus Mùll. — Forme iibiqiiistc el fort commune dans
toutes les zones, sans mutation île monlai,'ne, aiiivaiil à l.OoO mètres
au Jui'a et 1.900 mèties au Valais.
24. Cochlicopa iubrlca Miill., \ar hihriccUa IJtm. — Espèce ubiquiste,
commune partout et atlcii^^naiit 1.700 mètres dans notie chaîne et
2.iSl mètres au Valais. La l'orme des sommets est oi-dinairement la
petite variété découverte par Hautmaw, mais elle n'est pas spéciale
aux montagnes, cai- elle vit dans tous les endroits pauvres et maigres.
Peu après le retrait des glaces, c'était même la seule forme repré-
sentée en Suisse, à l'exclusion du type lubrica.
2.'). Pupa secale Drap., var. miimr Kregl. — Assez commune sous les pierres.
20. l'upa (ivenacea Drug., \ar. luirdcum Stud. — L'espèce est ubiquiste,
commune partout et arrivant, au Jura jusqu'à 1.500 mètres, dans les
.\lpes jusqu'à 1.900 mètres. La variété alpestre, du reste vivant en
compagnie du type, est la petite forme hordcum, courte et à seulement
deux plis palataux.
27. Orcula doliuin Drap. — Sous les pierres, peu commune.
28. l'u}>ill(i (dpicola Charp. — De même que la Vilrina elongala, c'est la
premièie fois que cette espèce est trouvée au canton de .Xeuchàtel.
La seule localité jurassienne connue était la Dôle à 1. 650-1. G80 mètres.
Cette espèce, assez bien caractérisée par son ouverture, sa denture,
son péristome et sa spire, est foncièrement alpestre et vit au Valais
entre 2.000 et 2.373 mèties (avec la var. saxelanu Piaget). Dans les
Alpes de la Suisse allemande, ÏM. de Montercsato m'a dit l'avoir
trouvée déjà à 1.030 mètres, mais ce fait est liés exceptionnel.
29. l'upUla Iriplicala Stud. — Sous les cailloux, comme l'espèce précédente,
mais très rare.
30. VerUgo alpestiis Aid. — Cette espèce arcto-alpine se trouve assez
fré(iuemment dans les rocailles du sommet.
31 . CluusUia lamiiuiki Mtg. -~ Espèce ubiquiste très commune partout,
atteignant 1.610 mètres au Jura et 1.850 mètres dans les Alpes. Pas
de variété d'altitude.
32. ClausUia dubia Drap. '— Cette espèce est représentée à l'état typique
à Tète de Ran. Elle atteint, en effet, 2.000 mètres environ dans les
Alpes, mais au delà on ne trouve jiius (pie la var. ulpestii.s Cless (Dent
de iNendaz, 2.167 mètres, etc.), inconnue au Jura.
33. (.lausiliii iruvkila Stud., var. ulpedrix Stoll. — Espèce cenlro-alpine à
caractèie quelque peu relégué, atteignant 1.600 mètres dans les
Alpes. Sa variété alpeslie est la petite forme considérée par quelques
auteurs comme le type de l'espèce.
34. ClausUia parvula Stud. — Espèce à métropole centro-alpine, mais très
commune dans toutes les zones, arrivant à 1.630 mètres dans notre
chaîne cl à 2.030 mèlres dans les Alpes, sans variété d'altitude.
33. ClausUia plicatula Drap. — Espèce ubiquiste, commune partout et
atteignant 1.600 mèties au Jura. 2.000 mètres dans les Alpes. On
a cru reconnaître que dans certaines slulions elle augmente de taille
avec l'alliliiili-.
J. l'iAiiET. — ,Vo/l' sur les Mollusques des sommets jurassiens. 155
III. — Chasserai d) : l.ooO-l.OlO mèdes.
Les fîspèces suivantes ont été recueillies dans la partie supérieure du
Ciiasseral (Jura l)ernois, pi'ès de la tVontièi-e nriiciiàlcjuise), parmi les
rocailles, crêtes loclieuses, herbes, etc. Lors do la récolte, il y avait encore
une couche de neige d'environ un mètre qui recouvrait le soi, sauf dans les
rares endroits exploiés. Far places, comme au iiied des rorliers, la croûte
neigeuse atteignait deux ou iiièinc trois mètres.
1. AçirioUmax a(ireslis Mùll. — Assez commune sous les pierres.
2. Vitrina diaphami Drap. — Dans les rocailles, de même que la suivante.
3. Vitriua pcUiidda Miill. avec var. dubUi Piaget et sprela Fagot.
4. Hyalina tiili-ns Midi., var siibuitetis Brgt. et delrilu Dum. et .Mort. —
Peu communes.
5. IhjaUnn radinlula Aid., var. Velronella Charp. — Espèce ubiquiste et
commune partout jusqu'à 2.000 mètres dans les Alpes. Sa variété
d'altitude est la petite forme peu striée et de couleur verdàtre,
découverte par J. de CiiARrENTiER.
6. Euconulus [idcus Miill. — Conunune sous les pierres.
7. Arion sub/uscus Drap. — Assez abondant.
8. Arioti Iwrtensis Fér. — Peu commun.
!). Punctum pugmxum Drap. — Pas rare sous les pierres.
10. Pi/ramidula rupcstris Drap. — Commune, ainsi sa var. samtUis.
11. Fruticicola sericea Drap. — Pas rare dans les herbes.
12. Frulicicola rule.^ccns Penn., var inoitUma Stud. et var. Godeli Piag. —
Pas conununes.
13. Fruticicola villosa Drap, et var. dcpUata (Iharp. — Espèce centro-
alpine, commune jusqu'à 1.600 mètres au Jura et 2.000 mètres dans
les Alpes, sans variétés de montagne, sauf une forme déprimée et
pâle signalée dans le Jura vaudois.
14. Arianla arbuslorum L., vai". alpicnla (Charp.) et
la. Tachca sijlratica Drap., var. moiUana Stud. — Communes.
16. Hclix pomalia L. — Assez rare.
17. XerophUa ericelorum Miill. — Pas raie dans les herbes.
18. Buliminus obscurus Miill. — Peu coiiunun.
19. Cochlicopa lubrica Miill., var. lubricclUi Htm. — Assez fi'équente dans
les rocailles.
20. Pupa sccalc Drap., vai'. ndnor Kregl. — Commune suus les pierres.
21. Orcula dolium Drap, et
22. PupiUa triplicala Stud. — .\ssez rares, vivant sous les pierres de
quelques rocailles.
23. Clausilia lamiruita Mtg. — Rare.
24. Clau.sdia dubia Drap. — Assez rare, de même que
23 Clausilia parvula Stud.
26. Pomalias spplemspirale Kaz. — Pou fréquent et ordinairement très pâle.
* -n
Ces trois stations sont donc peuplées, en tout, de 39 espèces et sont une
bonne illustration des quelques remarques que nous avons faites en com-
mençant. Mais il serait hasaideux de bâtir, sur ces quelques faits, des
statistiques relatives au mode de variation montagnarde, à l'origine faunis-
tique de la région des somnieti^, etc. Aussi j'espère compléter plus tard ces
notes par des excursions sur d'autres montagnes jurassiennes, somme toute
assez peu connues sous le rapport des mollus(iues.
Neuchâtel (Suisse). Jean Piaof.t.
(1} Récoltes faites en avril l'Jl-4.
**
1;)6 (t. P\i!i;.\r. - Itmiditiucs sur qiicUiues espèces dv Dolichopus.
REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DE DOLICHOPUS
Et Description d'une nouvelle espèce de MEDETERUS (Diptères)
DolicJinpus pJumipes Scop.
Tous les ailleurs s'accordciil à dire que le ;V aitifle des antennes est en
paiiie jaune cliez celte espèce.
Or, j'ai pu observer dans la cuiiection de M. Hesse, de Gienol)le, nombre
de l). plumipes cf captui-cs dans le Uaiiphiné (Alpe Venox, La Morte, La
Hérarde, Luitel) et les Hasses-Alpes (Larclie) (]ui ont le S"' article antennaire
entièrement et intensivement noir.
Chose singulière, chez ces exemplaires à tendance mélanoïde, la stiie brune
ijui sillonne la face dorsale des tibias moyens d'une façon si caractéristique
est beaucoup moins accusée que chez les individus à 3" article en partie jaune.
Parfois même elle devient imperceplible : on la suppose plus qu'on ne l'ob-
serve. Il y a là im balanceiuenl de coloialion plulcM surprenant.
Les femelles, elles aussi, ont le '.V article antennaire entièrement noii'. Le
P. Strobl (Die l)ii)teren von Steiermark, P. L p. J33) signale, sans être toute-
fois aussi absolu, la même variante dans la coloration chez des femelles
capturées en Styrie : <( das drille Fiihlerglied Q oft fast ganz schwarz >>.
Je n'ai jamais oltservé cette variété dans le nord de la France : elle doit
être propre aux légions montagneuses.
Pour la détermination des mâles, le fait a peu d'importance, les caractères
plastiques qui. les dislinguent ne laissant place à aucun doute.
Mais quand il s'agit des femelles, la coloration exclusivement noire du
3" article antennaire peut conduire à de graves erreurs si l'on suit aveuglé-
ment la clé donnée par les auteurs pouv la détermination des femelles
(Kowarz. Wien. Lut. Zeil., 1884; — Verrall. Lnt. Monthly Mag., 1904, p. 196;
— Lundbeck. Dlpieru Danica, P. IV, Dolichopodida?, p. 68).
En l'absence de caractères plastiques .séparant les femelles, ces auteurs,
en effet, sont forcés, pour un bon nombre d'espèces, de se rabattre sur des
différences de coloration dont les fluctuations laissent prise à l'inceilitude.
('/est ainsi, en particulier, qu'ils supposent à D. plumipes le 3' article des
antennes en partie jaune et loasent sur ce caractère sa distinction d'avec
d'autres espèces toiles que D. simplcx. Dès lors, si l'on suit la clé de Lund-
beck, par exemple, les femelles de D. plumipes à 3" article antennaire entiè-
rement noir prendront le nom erroné de D. simple.r.
A côté de ces femelles à 3" arlicle entièrement noir, mais avec les deux pre-
miers articles entièrement jaunes, j'ai compté huit autres femelles qui, outre
le 3" article entièrement noir, ont les deux premiers articles noirs au bord
supérieur (Strobl, loc. cit., fait la même observation). Dès lors, la difficulté
de déterminer de telles femelles isolées se multiplie, et l'on s'égare dès la
bifurcation piécédenle.
Ceci montre la ditliculté de déterminer sûrement une femelle isolée ipiand
elle n'est séparée de ses voisines (jue par des différences de coloration, et les
chances d'erreur que l'on court quand on suit aveuglément et mécaniquement
les clés fournies par les auteurs. L'effort tenté par eux est assurément très
louîible et mérite notre gratitude; il faut pourtant utiliser avec prudence et
circonspection le résultat de leurs travaux.
(I. I'ahent. — Itcnianiucs Hir quchiites espèces de DoUchopits. 107
Dolicliopiis Wahlhergi Zelt.
Lo mâle de celte espèce est nelteirieiit carnctérisé et l'on no comprend
guère que Sciiiner ait jui en faire le synonyme de D. plumipes Scnp.
La femelle présente une particularité qui semble avoir ècliappé à Lundbeck.
Klle a l'épistome densément duveté et la face proprement diti' pi-ésente sou-
vent une pilosité clairsemée, mais bien nette.
L'auteur cité n'en fait pas mention dans sa description, cl, faute d'avoir
observé ce caractère, il établit sa clé des femelles de telle sorte que le débutant
non averti bifurquerait vers le groupe nubilus — latelimbatus — excisus, etc.
On évitera cette erreur en remarquant que ce groupe à face velue a en
même temps les antennes entièrement noii-es ou équivalemment, tandis que
D. Wahlberyi les a presque entièrement jaunes.
Medelerus excisus Q nov. spec.
M. pcirdjihilii Kow el .1/. doidrnbu'Dn Kow valdc allinis, sed pedibus l'obus-
liorilius et maigine alari posterioii, adversus apicem nervi quinti longitudi-
iialis, incisuralà, plane distinetus.
Front entièrement mat, rouille cuivreux. Face vert métallique sur le disque,
givrée de rouille en haut et en bas. Epistome entièrement d'un bleu d'acier
brillant. Trompe noire très grosse, n)ais rapidement atténuée conique. An-
tennes noires. Cils postoculaires inférieurs blanchâtres.
Thorax terne, densément givié de gris blanchâtre avec trois stries longi-
tudinales rouille cuivreux, l'une médiane, étroite, entre les deux séries de
soies acrosticales qui sont courtes et indistinctes ; les deux latérales plus
larges llamiuant à l'extérieur les deux séries de soies dorso-centrales. Flancs
brim rouille. Une herse de quatre soies prothoraciques, robustes, pâles,
l'inférieure plus longue.
Ecusson terne, givré de blanc grisâtre. Quatre chètes, les externes plus
courts.
.\lKlomen mélalli(pie, terne, à tons cuivreux.
l'tiUes (niamiuent tous les tarses à part le protarse antérieur et le protarse
postéiieur) rohustcs; entièrement d'un noir profond à part les genoux étroi-
tement jaunes. Ilanclies et fémurs givrés, à reflets bronzés au moins à la
face dorsale. Tibias moyens munis à leur tiers basilaire d'un chète antéro-
dorsal et d'un chète postéro-dorsal.
Ailes hyalines à teinte jaunâtre. Nervures brunes, jaunes à la base. Troi-
sième nei'vure longitudinale à son extrémité légèrement arquée vers la
deuxième. Cinquième section costale deux fois el demie plus courte que la
quatrième et égale à la dernière section de la cinquième nervure longitudinale.
Troisième et quatrième longitudinales peu convergentes dans leur ensemble.
Quatrième presque droite dans son ensemble, droite dans chacune de ses
deux sections. Mesurée à partir de la callosité basilaire de la troisième longi-
tudinale, la première section est sensiblement égale à la deuxième; elle est
nettement plus longue si on la mesure à partir de son extrême base.
Transverse postérieure droite, deux fois plus longue que la dernière section
de la cinquième. Normale à la première section de la cinquièmie, elle forme
avec la quatrième un angle interne légèrement aigu. — Bord postérieur de
l'ade presque droit dans sa moilié apicate, légèrement, mais nettement
échancré en face de rexlrémité de la cinquième longitudinale, puis devenant
fortement arqué convexe dans sa moilié basilaire, ce qui met encore mieux
en évidence l'échancrure médiane. Lobe alaire bien développé.
ir)8 0. Parent. — nomarqttes sur quelques espèces de Dulirlu
pus.
I!;ilaiui('is j;iuncs. Cuillci'oiis jaunes à cils pAles. Longueur du corps :
i uun. Longueur de l'aile : 3 mm.
Lue seule IVnielic privée de ses lurscs, capturée à La Trinili'-sur-Mer
(Morbihan), pai' M. Surcouf, le 15. VIU. 1912.
L'incision alaire qui ne peut manquer d'être aussi et prolialjleineul |)lus
accusée chez le uiàle, (lisliiigu(> ,1/. e.rcisus des autres espèces paléarcli(|ucs,
à ma connaissance, et en |iai-ticulier des deux espèces aflines : .1/. dendro-
bœiius Kow et .1/. yelvopJi'dus Kow.
Ces deux espèces ont d'ailleurs les pattes plus grêles, la transverse posté-
rieure guère plus longue que la dernière section de la cinquième (double chez
excisus), la cellule discoïdale ;\ angle supérieur droit \aigii chez cxcisus) et
angle iiderieur aigu (dniil chez excisus). De plus, ,1/. pclrniildlu.s se distingue
(>ncore (l'c,/r/.v//.v pai' la lo)igueur relative des deux sections de la (lualriènie
longiludinale, la premièi'e section chez pelrophilus étant évidemment plus
longue (|ue la deuxième, même comptée à partir de la callosité basilaire de la
troisième longiludinale.
Arias. 0. Parent.
CONTRIBUTIONS A LA FLORE BRYOLOGIQUE DE L'OBERLAND BERNOIS
Si les montagnes en général, et celles de la Suisse en particulier, olfrenl
au botaniste phanérogamiste d'amples récoltes, le bryologue est également à
même d'eni'ichii- son herbier d'espèces intéressantes qu'on ne rencontre qu'à
ces altitudes.
In séjour de quelques semaines, en août deinier, à Wengen et à Mi'irrcn,
stations climaléri(jues aujourd'hui très fréquentées de l'Oberland liemois,
m'a permis de relever la liste des Muscinées que j y ai observées. J'ai pensé,
en signalant le résultat de mes recheiclies, rendre service aux botanistes qui
pourraient excursionner de ce côté, et fournir peut-être aussi quelques ren-
seignements utiles pour la dispersion des espèces.
Wengen (1.277 m. ait.) et Miirren (l.(>']C> m. ait.), silués tous les deux sur
le plateau dans lequel est piofondémenl entaillée la vallée de Lauterbrunnen,
sont bâtis sur les couches jurassiques, de structure calcaire, qui forment les
falaises de la vallée. A Wengen, c'est le Jurassique moyen (Dogger supérieur).
A Mûri'en, c'est un horizon plus élevé qui atteint le Jurassique supérieur.
Les espèces que l'on i-enctmti'era sui' les couches en place sont par consé-
i|ueiit calcicoles.
Mais, comme tous les plateaux alpms donunés par des pentes abruptes, les
régions de Wengen et de Mûrren montrent çà et là des dépôts détritiques pro-
\enant de ces pentes. A Mûrren surtout, on rencontre des blocs de grès plus
ou moins siliceux, des blocs de gneiss descendant de la vallée en amont de
Grimmeiwald. On ne sera donc pas surpris de l'écolter, sur ces roches mm
en place, des espèces silicicoles.
Avant d'enti'eprendre leur énumération, je tiens à remercier ici, et bien
sincèrement, l'émincnt géologue M. Zi'ircher, ingénieur en chef des Ponts et
Chaussées, il'avoii' mis si aimablement sa science à ma disposition, et
M. L. Corbière, le distingué bryologue de Cherbourg, qui a consenti, avec une
rare complaisance, à examiner mes récoltes.
E. CoTTEREAU. -- Florc bnjologUinr de l'OborUmd Bernois. 159
SPHAGNA
1 . Sphagmirn cijmbilolhnn (Klir.) Wariist.
2. Sphagiiinn siibsecundiim (\eos.) Limpr.
3. SphiKjinim riibfUum \\\\s. [S. lenellum Schp.].
4. Sjihdiiinnn tncdiuin Liiiipr., var. pitrpurasce)is (Russ.) Warnsl.
Wriii^en, dans une sorte de cuvette marécageuse en montant au
Lcillioin (l.-'Kin m. ait.).
.'). Spliagniini Girçieiisolina Uuss.
t). Spli(i(j)nun acutilollum (Ehr.) I^uss. et Warnst.
Miiiren, dans la jiailic luiii lieuse et voisine de Priinesogg (l.(SOO m.
ait.].
M U S C I
7. Diciannirehia cnsp)tl(i (lledw.) Liiidh.: lïue. — Assez coiiiinuue.
I\Iuii-('ii, elieniin du liiunientlial, sous les pins (1.750 ni. ait.).
5. \ar. (ilKilu lie. Km.; fiur. -- A. lUire.
Mûrren, près du Schilllioi n, au Ijord des neiges (2..^i00 m. ait.).
'.). Oncnphorux pobicdvpns lirai, (iinudontium pobirarpum Selip.j; fruc.
— A. C. '
Mùi-ien, loeliers siliceux et humides près du village (1.650 m.).
10. \ar. slrumileiinn (M. et N.) Br. Eur.; fruc. — A. C.
Wengen, bord tlu chemin d'Alpcnlluhe (1.300 m. ait.).
1 1 . <hiriiphoru.s gracilescen.s Lindb. [Cijnodonliinn gracilesccns Schp.] ;
fruc. — A. l\.
Murren, rochers humides et ombragés à l'Est du village (1.700 m.
ail,].
12. Dicranum scnpai-iuin 'L.) lledw.; fruc. — C.
Wengen, sous les pins, près du village.
13. Dicninunliiim lon.giroslre Stark. ; slér. — A. R.
Murren, rochers humides, sentier de Premisegg (1.750 m. ait.).
14. Cemlodo)! purpureus (L.) Rrid.; fruc. — CG.
Wengen, bords du chemin d'AlpenlIuhc et autour du village
1.277 m.).
Murren, chemin de Ulumenlhal ^1.700 m. ait.).
|."i. Ulsiidàum capillaceum (S\v.) Br. Eur.; fruc. — C.
Wengen, senliei' desrendaid à LaiUerbriinnen (1.270 m. ait.).
Miirien, près de r.Mlmendhubel (1.700 m. ail.).
10. hiilijmodiin nibellxis Br. Eur.; fruc. — GC.
Wengen, bords des sentiers, sur les talus des chemins.
Murren, sentier conduisant à l'Allmendhubel (1.700 m. ail.).
17. Didyniddon vigidulus lledw. [Trichosloinuiii rigidubnn S\v., var. densiiin
Br. Eur.']; fruc. — A. R.
Wengen, chemin de Wengornalp, boi-d du chemin d'Alpenfluhe.
Mûrren, sur le sentier qui conduit à l'Allmendhubel (1.700 m. ait.).
18. De^^fuiiUidun laU[olius (Hedw.) Br. Eur.; fruc. — R.
(Le type est une petite forme, à la Petite Scheidecg, près la gare,
au bord des neiges (2.105 m. ait.).
10. Tortilla ruralis (L.) Ehi.: fruc. — G.
Wengen, sur les roeheis aulour du village et chemin de Wengernalp.
Miirien, sur les rochers découveits.
JGO E. CoTTEREAU. — Flore bryologique de l'Obcrlmul Bernois.
20. Torlula muralis (L.) Hedw.; fruc. — \. R.
— Var. incann Ri'. Eiu'.
Murren, sur des pierres dcvaiU l'hùlel des Alpes (l.tl.'iO m. ;dl.).
21 . Torlula torluosa (L.) Liinpr.; fruc. — C.
Wengen, rochers ombragés pi'ès du Palace-IIolel.
22. Tortilla subiilala (L.) Rrid.
— Var. inlciirijolin l'oul.: fruc. — A. C.
Wengen, hord du eheiiiin de Wengernalp (1.300 m. ait.).
23. Torlula subulula (L.) Rrid.
— Var. denliculala Roui.; fruc. — A. C.
Murren, près du village sur le bord du sentier qui monte à
rAllmendhubel (].G50 m. ail.).
2i. Torlula norrcgica (Web.) Wahl. ÏDarbiila acipluilld Ur. Eui'.l; fine. —
RR.
La Petite-Scheideeg, talus près de la gai-e du fiinirulairn, sous la
neige (2.165 m. ait.).
2î). Gr'nnmia apocarpa (L.) Hedw.; fruc. — C.
Wengen, sur des pierres dans le village.
2G. Var. gracilis (Nées, et H.) Roulay; fruc. — C.
AA'engen, près de l'hôtel des Alpes, sur des blocs de rochers
(1.200 m. ait.).
27. Grimmia commulala Hiibn.; stér. — A. R.
Wengen, sur des roches siliceuses au Noid du village (1 .300 m. ait.).
28. Bliacomitrium canescens Rrid.; slér. — C.
VA'engen, sur des rochers près du sentier qui conduil au Eeithorn
(1.330 m. ait.).
29. Var. ericoides Web.; stér. — A. R.
Murren, sur des rochers près d'un torrent, en montant vers
l'Allmendhubel (1.700 m. ait.).
30. Iledirigia albicans Lindb.; stér. — C.
Wengen, sur des blocs de rochers, sur le chemin d'Alpenlluhe
(1.3:30 m. ait.).
31. Enculijpla rhabdocarpa Schw.; fruc. — A. R.
Miirren, sur la terre au bord du sentier d'Allmi'udliuln'l (t. 700 m.
ait.).
32. lùicaltipta ciUala (Hedw.) Hoffm.; fi'uc. — A. C.
Wengen, talus au bord du chemin qui monte à Wengernalp (t.3'10 m.
ait.).
33. Funariu hiigroiiiclrira Hedw.; fruc. — C.
Wengen, sui- U' nuir du pont sur lequel |iasse le funiculaire près de
la gare.
34. Webera cruda Schiir.: fiuc. — A. C.
Murren, à teire en montant à l'Allmendliuliel (1.700 m. ait).
3"j. Webera coininnlala Schpr. [Pohlla niinaoïliila Liudl).]; slér. — [Pelile
forme]. RU.
La Pelite-Schceideeg (2.16S m. ait.), au bord des neiges.
36. Webera Ludicigii Schpr. [Pohlia Ludieigu (Spring) Lindb.]; stér. — RR.
Miii'ren, sur le sentier qui monle au Schiltlioiii, au bnrd des neiges
(2.:iO0 m. ait.).
:i7. Webi'ra cltiiigala Schpr. \Pohlia elongala Hedw.]; fruc. — A. R.
Wengen, talus d'un pelil sentier pi'ès du torrent du Slaiiback-Rankli
(l.'2'.>0 in. ait.).
E. CoTTEREAU. — Flore bryologlque de l'Obetiand Bernois. 161
:i8. W'ebera nulam Ilcilvv. [l'nhiiu mihiih^ Limib.j; IVuc. — A. K.
Weiigeii, (l;nis une soilc de ciivelle tourbeuse, au Leilliorn (1.450 m.
ail.).
:!!). llnjum cœftpUichim L.; fi'uc. I^l'urnie minime]. — A. G.
Wengen, bord du elieniin qui monte vers Aipenfluhe (1.3oU m. ail.).
Muiren, au bord de la route qui suit le chemin de fer électri(iue
(1.680 m. ait.).
La Sclieidceg, près de la gare i2.16.5 m. ait.).
10. lUijum capillare L.; fruc. — G.
Wengen, cliennn de Wengernali), au pied des pin.s, et au boid des
chemins près du village.
41 . I>rijii))i (iiii('i)leum L.; stér. — G.
Wengen, sur l;i terre, dans le \ill;igi: çà et là, surtout près de la
gare.
k'I. Brijum Mddeanam Jur.; ster. — Hll.
Murren, talus du sentier .pii monte vers TAllmendliubel (l.T.'iO m.
ait.).
4.'î. Dnjum pallescens Sclileieli.; frue. — A. R.
Murren, rochers ombi'agés près d'un torrent, en alhinl vers Pre-
misegg (1.700 m. ait.).
Wengen, route de Wengernalp, sui- le bord d'un petit sentier (pii
descend au Staiiback-Baiddi (I.2.S0 m. ait.).
44. Bnjum pallescens Schleich.
Petite forme de la var. pulijfpniium Gorbière; fruc. — A. R.
Wengen, près du Stauback-iîiinkli.
4"). Bryinn Schleicheri Sclipr. Syn. éd. 2; fruc. — A. R.
[Bniutn lui'binatum Schw., var. B. prœlongum Br. Eur.].
Murren, sur le sentier qui monte au Schilthorn (2.000 m. ait.).
La Pelite-Scheideeg, à terre, au bord des neiges (2.163 m. ait.). — cf.
46. Bnjuni pallens S\v.; tf et Ç. — A. R.
Murren, au bord du sentier (|ni munie au Schilthorn '^2.500 m. nll.).
47. Mniuni aHine Schw.; siér. — A. G.
Wengen, chemin de Wengernalp, sous les pins (1.290 m. ail.).
48. Mnium undulahnn Hedvv.; slér. — G.
Wengen, à l'ouest et près du village, sous les pins.
41). Mninui cuspidalum lledw.; tiaic. — A. R.
Wengen, au bord du chemin qui descend à Lauterbrïmnen (1.277 m.
ait.).
■)0. Mnium roxtralum Schw.; fruc. — A. R.
Wengen, sous les pins, près du Staiiback-Cànkli.
.'11 . Miiiinn spinn.unn (Voit.) Schw.; fruc. — R.
Wengen, à l'Ouest et près du village, sous les pins.
î)2. Mnium stellare Hedw.; stér. — A. R.
Wengen, parmi les mousses, près du Staiiback-Rankli.
53. Aidaconiniuin palustre (L.) Schw.; stér. — A. G.
Wengen, parmi les Spliaignes dans une sorte de cuvette toui'bense
près du Leithorn ^1.450 m. ait.).
54. Meesa trichoïdes Spruce.
— Var. alpina Br. Eur.; fruc. — A. R.
Wengen, boid d'un petit sentier au-dessus et près du Slaiiback-
Biinkli.
55. l'xirlramia /Edcri Schn . ; fruc. — A. G.
Murren, rochers humides et calcaires, au bord d'un torrent à l'iUiest
et près du village (1.700 m. ait.).
1(')2 K. CoTTEUEM. — l'iorc brijologiquc de l'Oberland Bernois.
.")(). liartidiiiia li(illi<ri<i)ia IIimJw.: fi'iic. — A. C.
Miiii-on, lochers ()i'iibia},'és du Hliimciillinl il.TUd m. ;ilt.).
Woiigon, sous les pins, à l'Esl et près du village.
;i7. l'Iiilntiiilis fonlana (L.) Hedw.: stér. — A. C.
Wengeii, bords des sources que l'on rencontre sur le sentiei' (jui
monte vers Alitenllulie (1.300 m. ait.).
.'iS. l'hihmntis calcarea Scii|)r.: stér. — A. G.
Wengcn, près d'Alpeulluhe.
Miirien, près d"un(; source, au bord du cliomin. devant l'hôtel des
Alpe> (l.()3() m. ait.).
.")!t. Ti'IrapInx pcHucidn Hedw.: fiuc. - A. K.
Wengen. sur les talus au i)ord du chemin de Wengornalp, près du
Staiiback-Bânkli.
(iO. :\ti-iclunn intdiddlum l'ai. Heauv.: fruc. — C.
Wengen, sous les pins, à l'I-lst du village, près de l'Hôtel-Palace.
6t. Pofjnnalum urnigerum Pal. Bi'auv.: fruc. — C.
Mûrren, au-dessus du village vers l'AlluKMidhubel (1.700 m. ait.).
02. Pogonalum alpinum Ru'hl.; fiuc. — A. C.
Mi'irren, dans la partie herbeuse et fraîche de rMImendludicl, sous
les aulnes (l.ToO m. ait.).
03. l'oliitriclntm lonno.yum Hedw.; fruc. — C.
Wengen, vers Alpenlluhe (1.450 m. ait.!.
04. Neckera crispa (L.) Hedw.; stér.
Wengen, chemin de Wengernalp. près du Staùback-Bilnkli, sous les
pins, où cette espèce abonde.
0"). AnUliichia cuilipcndvla (Hedw.) Hrid.; stér. — A. C.
Wengen, près du Staûback-Bankli, avec l'espèce précédente.
00. MynreUa julacea Br. Eur.; stér. — R.
Mûrren, à l'Ouest du village, sous les pins; mélangé au Brijuin pal-
lescens Schl.
07. Annmodnn allemiatiis (Hartm.) Br. Eur.; stér. — R.
Wengen, chemin de Wengernalp, sur des racines, près du torrent
du Staùback-Bîuikli.
05. Pseudoli'skea (drovlrens (Dicks.) Br. Eur.; stér. • — R.
Mi'irren, au bord du sentier qui monte au Schilthorn (2.000 m. ait.).
00. Pseudok'skca calemdala Br. Eui. : stér. — R.
Wengen, au Noid du village, sous les pins (1.300 m. aU.).
70. TluwHuin abietinum (L.) Br. Eur.; stér. — A. C.
Wengen, dans les parties sèches et caillouteuses au Nord du village
(1.300 m. ait.).
71 . Isnlheciuin mijunim Brid.: fiuc. — A. C.
— Var. robustuin Br. Eur.
Wengen, [iiès du torrent du Stai'djack-Biinkli.
72. Orllintlieciuin rw/e-vccH-y Br. Eur.; stér. — B.
.Miii-irn, sur le sentier qui conduit au Pi-emisegg (1.700 m. ail.).
73. P>niiliiitl}i-cnim rejk-nim (Stark.); fruc. — A. B.
.Miirren, à l'Ouest et près du village, sous les pins (1.650 m. ail.).
74. lirachiiUu'cium sulebromm (Hôffm.) Br. Eur.; stér. — A. C.
Wengen, au Leilhorn (l.'i50 m. ait.').
7"). liiuvhnilD'àimi rrliiUmim iE.) Br. Eur.: fruc. — C.
Wengen, au pied drs pins, à l'Oucsl du village.
E. CoTTERiiAU. — Flore briioliigiqup. de i'Obcrlnnd Bernois. 16.'!
76. lùirijnrhiinn slritilmn (Sclii-eh.) \U\ V.ur.; friic. — CC.
Wengi'u, pri's du Sliiuhack-Iiaiikli cl un pru paiioul dans les
ciidi'oits uiid)i-ag»''s.
77. l'Iagiotheaum denliciilalitni (L.) Hr. Eur. ; fruo. — .\. ('..
Miirren, sous les pins, à l'Ouest el piès du village.
78. \"ar. .1. inujus Roui.; IVuc. — A. U.
Wengen, prés du toncnt du Staiiback-nankli (1.2!)fl m. all.'l.
7*J. \dv. II. dviisinii lîoui.; Iruc. — .\. C.
Wengon, chemin de Wengeiiialp, sur les talus oud)iagés.
KO. .{niblij.slcgann serpcms (L.) lir. Eur.; fruc. — C.
Wengen, sous les pins, un peu partout.
SI . \ai'. tenue Sciip.; fruc. — A. C.
Wengen, clieniin de Wengeriialp, au pied des pins.
82. Ainblystcgiiini ri-pariwn (L.) Hr. Eur.; stér. - G.
— Var. longljoliuin Schp.
Murren, dans une sorte de cuvette marécageuse vers l'AlIiiicndluihel
(1.800 m. ait.).
8.1. CanipijUiiDi llaUcri (S\v.) Lindh.; i'iuc. — .\. U.
Wengen, sur un vieux pont de bois, au-dessus du Staiiback-Rankli.
Murren, sur des pieries près d'un torrent à l'Uuest du village.
8i . Ilypnam uncinaUiiu Iledw.; fruc. — A. R.
Wengen, sous les pins près du Staiiback-Rankli.
Murren, sur un toit au bas du funiculaire.
8.J. llijpnnm liuiluns L.
Forme du groupe .\inphibiuin Sunio; stér. — A. C.
La Petile-Scheidecg, dans une sorte de pàtis marcageux, près de
la gare (2.1G."i m. ail.).
8t>. llijpnJtm coïnmulaluiii Iledw. LUnlibisb'giinii glaunnn Liiidb.;; fruc. —
A. C.
Wengen, près du Sluiduick-Riinkli, sur du bois mort.
Miirien, bord d'un torrent, sur des racines, devant le village
(1.03(; m. ait.).
87. Uijpmnn jalcalum Rrid.; stér. — A. R.
Miirren, en montant au Schilthorn (à 2.200 m. environ).
88. Ilijpniun cuUicIirouni Rrid.; Rr. Eur. [Slereodoii adlkhroiiv Rrid.]; stér.
— A. R.
Murren, dans la partie fraîche de l'AUmendbubel (1.700 m. ail.).
80. lliipmnn mollu'.cuin Iledw.; stéi-ile [Plusieurs foiinesj.
Wengen, çà el là, sous les pins, sui' les rocheis.
00. Ilypuuin crisla-ca$lrensi.s L.; fruc.
Wengen, chemin de Wengernalp, près du Stauback-Raiddi, où il
abonde.
Jfiiri'en, sous les pins, où il n'est pas rare.
!H . lliipnum palustre L.; fruc. — R.
On rencontre le tvpc et une petite forme à Wengen, bords du torreid
du Stauback-Rànkli (1.2î):i m.).
02. Var. subspiiœricarpon Schl.; fruc. — R.
Murren, sur les pierres dans un torrent à l'Ouest du village (1.700 m.
ait.).
!).'^. Ilijpnum urclicum Somm. var. Goulardi Schp.; stér. — R.
Murren, au Schilthorn, sous la neige (2.o00 m. ait.).
04. Iliibieonihini .splendens Rr. Eur.; fruc. — C.
Wengen, clieniin de Wengernalp, sous les pins, près du Slaiiback-
Rankli.
161 E. CoTTEHEvi . ^ Flore bryologique de iOberland Bernois.
itr;. Hiilocamium squarrosum (L.) Bi'. Eiir.: stér. ■ — C.
Wengi'ii. clirmin do Wengernalp. près du Stinihark-naiikli.
HEPATIC^
î)ii. Lophozw lycopodioïdes (AValnst.) Cogn. — C.
Miirren, on inonlant à l'Allmendhubel (1.630 m. ail.).
!)7. Loplwzia iniinild iCv.) Scliiffn. — A. R.
Miirien, paimi les mousses sur des rochers ombragés, près d'un
torrent au Nord-Est du village.
OS. Lophozki riœrldi l}\. et N.) Scliilïn. — A. R.
Miirren, parmi les mousses à l'Ouest et près du village.
!t!). Jitngcrmannia uicImi Sohrad. — A. C.
Murren, au Hlumcntlial (1.800 m. ait.).
Kilt. hiiuji'rtndnnUi venlricosa Dicks. — -A. R.
.Murren, sentier du Rliimenlhal, parmi les mousses,
un. Jimycrmaïuiia alpe-'^lrig Schleich.
Wengeii, au bord d'un polit ruisselel, un pou au-dessus du \illage
(l.a.'iO m. ail.).
102. Miircliatilid poUjmorpha Ein.; Q. — C.
Mûri-on. dans un ravin près du Bliimentlial (1.700 m. ail.).
103. Mastigoliiyum rfc/Ycrum Xees. — .\. C.
Miirren, dans un ravin, en montant au Rliimenthal (1.700 m.),
toi-. Mi'lziifria [iircala .\ees. — C.
Wengen, parmi les mousses, au bord du Staiiback-Bànkli.
lOo. Mdzçieriu pubescens Raddi. — A. C.
Wengen, sous les pins qui avoisinent, à l'Est, l'Ilôtel-Palace.
106. Fi'ullania loniarisci Dum.
Wengen, parmi les mousses, sur les rochers ombragés, h l'Est du
village, où cette hépatique est abondante.
107. Scapania curta Dum. — .\. C.
Wengen, près du torrent du Staiiback-Bankli.
J08. Scapania SHquUoba iNees. — A. C.
Wengen, près du Leithoin (1.450 m. ait.).
101). l'higiochila axplenioïdes M. et N.
Wengen, au bord du Staiiback-Bânkli, parmi Ncckera ciiftpa où elle
est très commune.
110. lilopharostmna trichopJnjUum (L.) Dum. — R.
Wengen, sous les pins, à l'Est du village, sur Ilypnnm on décom-
position.
CoNciASioN. — On remarquera peut-être que le nombre des espèces obser-
vées est relativement restreint. J'aurais pu l'augmenlei' si j'eusse disposé de
plus de temps ; mais la garde d'un de mes élèves, qui m'était confié, ne m'a
pas permis d'herboriser avec toute la facilité désirable. Quoi qu'il on soil.
cette liste renferme quelques raretés très intéressantes.
Je laisse donc, à d'autres confrères en bryologie, le soin de la compléter,
en visitant cotte partie des Alpes, la plus pittoresque et la plus grandiose de
la Suisse.
Elle COTTERE.\U.
II. Ooi LANGÉ. — Appareil génital chez un " Hélix pomatia ". lOô
OBSERVATION SUR UNE ANOMALIE DE L'APPAREIL GÉNITAL
Chez un HELIX POMATIA
Le fait de diriger des nuiiiiiiulalinns d'étudiaiils fournit assez souvent
l'occasion de constater, cliez les aninuiiix disséqués en nond)ie, des dispo-
sitions anatoniiques anormales. Beaucoup ne valent pas la peine d'être
publiées, parce (jue leur explication est ul)vie et n'enseigne rien de nouveau :
présence de testicules surnuméraires cliez la sangsue, appareils génitaux
simples ou triples, au lieu d'être doubles, chez Ascaris nmiabicrjilinld
femelle, etc., sont des cas (jue nous avons déjà l'cnconlrés.
.Nous avons signalé récemment ici le cas, plus intéressant, d'une gienouille
hermaphrodite.
Parmi les animaux dont la dissection est classique, c'est peut-être chez
l'escargot (Heli.r ponialiu) que les anomalies sont les plus fréquentes.
Chacun sait que le canal de la poche copulatrice présente as.sez souvent
un autre renflement sur son trajet: cette disposition est d'ailleuis normale
chez d'autres espèces. Il nous est arrivé de rencontrer des glandes multilides
dont les cœcums étaient panachés d'anneaux roses, de la couleur de la puclie
copulatrice. M. E. Bietrix a signalé le cas d'un llelix pomatia chez lequel le
groupe glande hermaphrodite — glande à albumen, — le groupe poche du
dard — glandes multifules — et le groupe gaine du pénis — tlagellum —
muscle réfracteur, étaient séparés, les parties intermédiaires faisant défaut.
Le même mémoire rapporte un cas de coalescence des cœcums des glandes
multifides observé par Viallanes.
Voici maintenant la description d'un escargot qui n'offre peut-être pas
l'intérêt de celui étudié par M. E. Bietrix, mais qu'il nous a paru intéressant
de relever.
Il s'agit d'un Ilelir pomatia ajqiaitenant à un lot acheté dans le commerce.
Il comptait parmi les quelques-uns de taille un peu au-dessous de la moyenne;
mais le bord de la coquille, sans présenter de bourrelet accentué, était déjà
épaissi comme chez un adulte. D'ailleurs, le fait de se trouver dans le com-
merce indique une taille presque normale: cet escargot avait déjà passé au
moins un hiver, et enfin aucun de ceux de taille un peu faible aussitôt vérifiés
ne présentait l'anomalie i]ue nous allons décrire.
Au premier abord, l'appaieil génital semblait faire défaut: mais pourtant
un examen attentif permettait d'en retrouver presque toutes les parties.
L'ensemble de l'oviducte, du canal déférent et du canal de la poche copulatrice
qui leur est accolé forme un cordon n'atteignant pas la grosseur habituelle
du fiagellum et passant inaperçu i)armi les muscles et les nerfs viscéraux.
.\ une extrémité de ce cordon, on reconnaît la glande à albumen, mesurant
6 millimètres sur 1 millimètre à t nun. 5 et la poche copulatrice (0 non. ."J
environ). L'oviducte, entre l'endroit d'oi^i s'en détache le canal de la poche
copulatrice et la glande à albumen, présente la largeur de la glande à
albumen; il n'est festonné que dans cette partie et très légèrement.
A l'autre extrémité, le canal déférent décrit comme toujours une boucle
sur laquelle s'insèrent le tlagellum et le muscle rétracteur du pénis. Ces
organes sont de taille réduite dans la même proportion que ceux déjà décrits.
fl) M. E. Bietrix. — Observation sur un cas de monstniosilé de l'appareil génital cliez
Vllrli.i- pomatia {Annales des Sciences naturelles. Zoologie, 188G).
16(3 II. Rori.ANGÉ. — Appareil qcnilal chez un " Uolix pnmatia ".
Dp mkmiio lo voslihiilo giMiilal et niissi le sac du ilaid. Ijicn visil»lp (|iiiii(|ur no
tiu'suiant que 3 inilliniMics ilo long à |)i>ini\ Huant aux glandos niultilidcs,
nous ne les avons vues (|u'aviT le secours d'un microscope binoculaire: elles
oui alors ras|)ect de deux jietiles masses faiblement df''coupe>ps.
Ivos ('apports de ces divers organes avec les autres viscèies sont noiniaux :
la glande à albumen et la poche copulalrice occupent la même situation que
chez les escargots où tout est bien développé: c'esl-ïVdire que, si les canaux
sont filiformes, leur longueur n'est pas pour cela réduite.
Ndus n'avons parlé ni de la glande liermapbroilile, ni du canal herma-
phrodite. Nous n'avions d'aboid constaté la |»iésence ni de l'une ni de l'aulie:
ce n'est malheui eusemeni (ju'après avoir isolé l'ensemble de l'ajjpareil génital
que nous avons remai(pié un lin filament parlant d'un >• talon » accolé à la
glande à albumen. Ce raïqiort et un examen plus précis nous ont permis
d'identifier avec certitude ce filament, en réalité creux, avec le canal heima-
phrodite. H ne piésente pas de sinuosités, mais seulement des plis de la
paroi alternant d'im côlé à l'autre.
Ce canal ayant été sectionné, nous n'avons pu le suivre jus([u'à son origine;
il se dirigeait vers le territoire généralement occupé pai' la glande hei'ma-
phrodite: mais l'examen aussi minutieux que possible du lobe hépati(]ue
formant cette partie du tortillon ne permit d'en reconnaître aucune trace.
D'ailleurs, qw la glande hermaphrodite soit absente ou iiidimenlaire, cela
ne change lien à nos conclusions.
CntnpaiaL^on arec un escargot jeune.
Nous ne pouvions disposer d'ilelix ponuilui aulies que ceux qu'on trouve
dans le commerce, donc adultes. Nous nous sommes adressé à 1'//. aspersa
que. par contie, nous pouvions avoir abondamment et de toutes tailles.
L'appareil génital est, conune on sait, identique à celui de 1'//. pornalia:
seules les glandes multilides sont plus longues et plus profondément décou-
pées.
Lorsque la coquille a 2 centimètres de diamètre moyen, l'appareil génital
est bien constitué dans foutes ses parties, sauf les glandes multifides; celles-ci
ne sont qu'ébauchées. Elles n'atteignent une taille proportionnée au reste
de l'appareil (|ue lorsque le bourrelet se forme sur le bord de la coquille.
Pour les tailles de 1 centimètre à 1 cm. 5, les glandes multifides ne sont
pas visibles, pas même à l'état des ébauches vues chez 1'//. pornalia décrit.
Le reste de l'appareil est déjà complet, mais les canaux sont filiformes et
l'oviducte n'est pas festonné.
Quant au canal hermaphrodite, il n'est sinueux que pour les tailles de
2 centimètres environ et au-dessus; cela n'empêche pas qu'il suit une direction
oblique sur la glande à albumen, dès les tailles les plus petites, pour rejoindre
une glande hermaphrodite bien visible, quoique de dimensions vai-iables.
En un mot, ïllelix poviaîia que nous avons déci'it reproduit les dispositions
(les Uelix plus jeunes, sauf l'absence (ou l'état rudimentaire) de la glande
hermaphrodite, ce qui ne peut s'expliquer qu'en admettant :
r Que chez les llelix, l'ensemble des conduits génitaux et des annexes
génitales se développe indépendamment de la glande hermaphrodite, jusqu'à
un point où l'appareil n'a plus qu'à s'accroître pour être fonctionnel.
2° Que cet accroissement est provoqué par la maturité ou un état proche
de la maturité de la glande hermaphrodite. C'est l'absence ou le manque de
développement de cette glande qui a fait demeurer le reste de l'ajipareil
génital de notre Uelix pomalia dans l'état où il se trouve chez les individus
en voie de croissance (infantilisme).
Ces observations nous font encore conclure :
3° Que les glandes mulliOdes sont en retard sur le reste de l'appaicil.
H. Boulangé. — Apjxirril (jc^nilal chez un " llclii ptnnulia ". 167
4° Que l'aspect festonné de i'ovitiiicte et les sinuosités du canal herina-
pliiodite apparaissent pendant la iiliase d'accioissenient linal.
;? A l'inverse du cas décrit par M. E. liictrix, celui-ci vii'ndrait à i'apjjui,
au moins en ce qui concerne la partie vectrice, de cette conclusion de
.M. linuzaud : " Ce cpii diuiiiiie, c'e-jl la continuité de l'ensniiiile ijéiijla! dès
les premiers stades du dé\('loppenient ».
H. BOUL.\NGÉ,
-Maître de confiTeiices i^ la Faculté libre des Sciences de Lille.
UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais)
'Suite)
Arrivés à re.xtrémilé du lac, nous quittons le chemin d".\lniagel, et nous
de.scendons à gauche, à travers des pierrailles, en nous dirigeant vers la
petite passerelie jetée sur la Viège naissante, à l'endroit où elle sort du lac.
liiiniédiatement avant de jiasser la Viège, dans les débris rocheux, nous
a|ieicevons en giande aijondance AchilUrd naiia L., mnsrlidlii L.. et, cette
dernière plus ra're, .1. atrata L. (2).
Nous traversons la Viège sur une passerelle (assez .scabreuse), et nous
retrouvons, parmi les débris pierreux de la i-ive gauche, Acfdlls'a nana L.;
et ArtemisUi MvIcUina Vill. Nous longeons un instant la base de la moraine
latérale gauclie du glacier d'Allalin, ioiinant le barrage, et nous descendons
sur une petite grève, formée d'un limon schisteux très ferme, qui borde le
bassin de Mattmai'k, en s'intléchissant au sud-ouest.
Les premières plantes qui s'olîreiil à nos regards sont le raie Juiicus
(ircticus Willd., qui foi nn' au l)(ird du lac de véritables gazons drus et assez
élevés. — Mêlé à cette plante, nous distinguons sans peine le nom moins rare
Carcr biculor AU., aux petits épis gluliulcux d'un brun élégamment bigarré
de blanc. Au même endroit, Gciiliaiia tcncHa Uoltb. est abondante.
Au milieu du bassin, sillonné de toutes parts de ruisseaux rapides et limo-
neux, mais sans profondeur; aux endroits abandonnés par l'eau, nous aper-
cevons un vaste tapis d'un blanc argenté, formé par les innombrables houppes
soyeuses de VEriophonim Scheuchzi'ru Ho|ipe, qui se propage en quanliiés,
en compagnie du ./((hc» v arclku.^ Willd., et tonne de vastes prairies, extrême-
ment décoratives, empiétant d'année en année sui' les ipirlques mètres carrés
qui subsistent de l'ancien lac (3).
La marche est aisée dans ces gazons et sui- ces bancs de vase schisteuse
(I) M. Hoiizaud. — Reclierclies sur le déveloiipeiuont des organes génitaux de quelques
Castéropodes hermaphrodites, 1885. Tlièse de Paris. Travaux du laboratoire de zcologie de
la Faculté des Sciences de .Montpellier. Ouvi-agc cité par M. E. Llietrix que nous n'avons
pu consulter.
(?) Malgré mes recherches, je n'ai pu trouver à cet endroit aucun des hybrides : A. mos-
cliala X A. nana = A. incisa Clairv.; A. atraia x .-L nana = A. Lagijeii Schl., et A. alrata x
A. nioscJiata = A. impuhctata Kern.
(3i En 1907, lors de ma première excursion ù Mattmark, le lac semblait encore profond, et
l'eau s'étendait jusqu'à mi-chemin entre le déversoir du lac et l'hôtel. — En août 1013, à ma
troisième excursion, il n'y avait plus qu'une légère napppe d'eau, près du déversoir. — Tout
l'espace jadis couvert d'eau était occupé par d'immenses gazons de /uncus et d'EriophoTum!
.\vant peu d'années, ie lac de Mattmark sera entièrement comblé par les alluvions du Tha^H-
bach, et, grâce aux rhizomes traçants du Junciis et aux graines si facilement disséminables
de VEriophorum, complètement envaJii par la végétation sans cesse en progrès.
IfiS 1'. Le liarN. — Eicinsion boton. dans la vallâc dv Sans (Valais).
très consisttonte, proveiiaiil du glacipi- de Scliwaizciibeig: aussi pourrons-
nous récoller avec la |)lus gi-aiide farililé les plantes nommées plus haut,
mais en niellant toutefois iminédiatcmenl en cartable les échantillcins d't'Ho-
phonim en raison de leui-s aii,'relles très fugaces.
Keveuajil sur la rive gauche, nous y trouvons une penle herbeuse, semée
de rochers, et pU)ngeanl dans le bassin d'une façon très rapide, en s'étendant
depuis la moi'aine laléi-ale du glacier d'Allalin jusipie vers l'alpe de Schwar-
zeubei-g. Admiiablement lleuiie, elle constitue un véiMlal)!e jardin botanique,
pourvu d'une lloïc extrêmement variée.
\'oici les plantes qu'il n'est guère possible de n'y pas rencontrer :
Anémone narcissillora L.
Ti'oUius europœus L.
AquUegia alpina L. (fr.)
] iola calcarala L.
AsUaijalus leontimis Wulf. (RR.)
Tiilolium alpimtm L.
l'haca alpina Wulf.
— astragalina D. C.
— auslralis L.
l'otentilla aurca L.
— jrigida Vill.
Geum monlanum L.
Dry as octopciala L.
Srdum. Anacampseros L.
Saxifrnga bryoides L.
.l/cH//( athamanticuni Jacq.
Aster alpinus L.
Bellidiastrum Michelii Cass.
Senecio incanus L.
Centaurca nniflora L. ...
GnaphalUnn dioicuni L.
— leontnpodium Scop.
Hieraciitm n)iranliaciim L.
Crépis aitrea Cass.
Campanula barbata L.
Vaccinium uliginosum L.
Pirola rotundifolia L.
Androsace carnea L.
— chanm'jasme Host.
Gentiana entiipestris L.
— bararica L.
— verna L.
— nwalis L.
— acaidis L.
— tenella Rottb.
Veronica aplu/lla L.
— beUidioides L.
— saialilis L.
Barlsia alpina L.
l'cdiculuris rastrala L.
— rerticillata L.
— tuberosa L.
— incarnata Jacq.
Tozzia alpina L.
Saitrllaria alpina L.
Armeriu alpina Willd.
l'Ianlago nvnilana L.
Thesiiun aipiniun L.
Polygonam viviparum L.
Salir heirelica L.
— retiisa L.
— reliculata L.
Nigritella angustilolia Rich.
Orchis albida Scop.
Luzula lulea U. C.
Schœnus (errugineiis L.
Cflrea; vsliilala AVahl.
— al rai a L.
— rapillaris L.
— cunula AH.?
Agrostis rupestris Ail.
.4ioî5ec!;ra.ç Gerardi Vill.
Fesliica rinlacea Gaud.
— Ualleri Gaud.
Trisetuni disliehnphylhnn P. R.
/'oa ceniinfl Ail.
Junipenis nana Willd.
Bolrychlum Lunaria S\v.
Lycopodiiim Selaga L.
Selaginella licivetica Spreng.
Chargés déjà d'un copieux butin, nous continuons à suivre la rive gauche
du bassin, en nous dirigeant vers le glacier de Schwarzenberg. — Plus loin,
de grands rochers plongeant dans le lac (à sec depuis près d'un kilomètre)
vont nous procurer Alchindlla alpina L., Aspleninm septentrionale Huds. et
.4. viride Huds.; et, dans riicibe, autdur des rochers, nous apercevons :
Viola bijbira L.
Juncus trilidas L. (CC.)
Juncns Jacquini L.
Aspidium Lonchylis S\v.
p. Le Urun. — Excursion bolan. dans la vallée de Saas (Valais). IHO
Dans les petits espaces tourbeux, situés entre les rochers descendant au
boi'd d'un ruisseau abondant, coulant sui- le lit de l'ancien lac, le long de
la l'ive :
Mtnula [arinosa L. Chamxnrchis alpina Rich. (RR!)
Jdlu'hln calyculala R. Br. Selaginella spinulosa \ lii-.
• Ces grands rocheis qui plongent lians le bassin nous empêche de continuer
à suivie la rive du lac, et nous sommes obligés d'obliquer à gauche, en
empruntant le fond du lac, formé d'un limon schisteux très stable, et en nous
dirigeant vers la l'ierrc-Mleue. Ue temps à autre, nous sommes obligés de
traverser à gué un de ces ruisseaux, aussi larges que dépourvus de profon-
deur, bien qu'un bain de pieds dans cette eau glacée soit sans agrément.
Les bancs de limon et de gravier, et les cailloux roulés sont à [iru [)rès
dépourvus de végétation à cet endroit; seuls se rencontrent, assez disséminés :
Hulclimsia alpina R. Rr. Saxifrorin aizoides L.
O.iijiropis campeslris U. C. Linaria alpina L.
Saxifraga upposilifolia L. Equisetum variegalum Schleick.
Après avoii' traversé de notre mieux de nombieux ruisseaux descendus de
la moraine latérale gauche du glacier de Schwarzenberg, nous gagnons la
Pieire-Rleue. Sans le traverser, nous remontons son coui-s, jusqu'à la jonc-
tion à ce derniei-, du petit torrent qui dévale à droite du glacier de Schwar-
zenberg. — En i-emontant ce toirent sui- une longueur d'environ trois cents
mètres, nous trouverons, parmi le vaste ajnas d'éboulis constituant la moraine
frontale du glacier de Schwarzenberg :
Anémone baldensis L. Valeriana saliunca L.
Ceraslium lalifolium L. Crépis pygmsca L.
Geum repUins L. (C.) Campanula cenisia L.
et, dans les graviers serpentineux enluuiant les galets du lit du loi-rent, le
rare Trifolium Ihumiflorum Vill., abondant à cet endroit, quoique encore
incomplètement fleuri.
Le retour' s'effectuera par le même chemin; toutefois, pour éviter une
baignade d'eau glacée, nous repasserons le Tluelibacb sur une simple planche
jetée sur son cours au niveau de la Pierre-Bleue. — Et le soleil aura depuis
longtemps dispaiii derrière les glaces du Rimpfishorn, lorsque nous serons
rentrés à l'hôtel, lemplis de joie par une merveilleuse récolte.
V. — Monte-Moro.
Cette course est le complément nécessaiie d'une excuision botanique dans
la vallée de Saas; elle est dépourvue de fatigue, et n'exige en aucune façon
l'accompagnement d'un guide.
Suivant que nous passerons en Italie, pour revenir dans le Valais par le
Simplon, ou bien que nous retoui-nerous à Viège, nous devrons coucher à
Macugnaga, et, en ce cas, partir de Mattmark à l'aube: — ou redescendre
à Mattnuuk ou à .Mmagel pour y passer la nuit; d'une façon ou de l'autre,
il sera indisfiensable d'emporter d'abondantes provisions.
La première partie du chemin nous est connue : nous suivons le sentier
de la Distelalpe jusqu'aux chalets du même nom.
Au delà des chalets, le sentier devient de moins en moins visible. La vallée
se resseri'e entre des pentes pierreuses et gazonnées descendues à gauche
170 P. Lk liiuJN. — Ejicursion bolan. dans la vallée de Saas IValaisj.
du Galmonhoi-n (2.850 m.) cl, fi droile, cnlrc des parois de rocljers d des
escarponients liorbenx fr('^qu(>ntés par dos marmollos, dniil mi ciilcnd le sdllc-
iiicnt liizario aux liciircs cliaiides de la juiiiiiée.
A une diMui-licure eiiviiciii de la Dislelalpe, le clieMiiu loiigt; di; pelils iiiou-
ticules herbeux et jiiei'reux, séparés par des lilels d'eau qui coiiveiycnt obli-
quement vers le Tluelibacli. Ce dernier coule à droite dans une sorte de petite
gorge, et reste invisible du sentiei-; toutefois, à un endroit, du sentier même
l'on en aperçoit une simple cascade. A cet endioil, il faut uKjnter à gauche
sur un monticule pierreux, revêtu d'herbe l'ase ; la Valcriaiin celtirn L. s'y
trouve encore, (piiii(|ue moins abondamment et beaucoup moins belle qu'à
l'alpe de Mattmaik (1); et, avec elle. Gagea Linllurdi Scliultes, encore fleuri
à cet endroit.
Le T;elibach devient de nouveau invisible du sentiei-; ce dei-nier traverse
de nombreux lilets d'eau qui descendent parallèlement vers le Tluclibacli, et
au bord des(iuels croissent aboudamineid, dans le gazon humide :
Arahis cicrulca L. Saxifraga atellaris L.
Sibbaldia 'procumbens L. — androsacea L.
Plus loin encore, le sentier Iraveise des plates-formes de rochers inclinés
qui, à di'oite, descendent iibli(]uement vers le Ta'libacli. Dans les fentes de ces
r'ochers, sur les revers exposés au nord, brilleni à {irotusion les beaux capi-
tules d'or du Senecio wdllorus AU.
Sur les bancs de rochers, et aux endroits où lliumus s'est abondamment
accumulé, nous récoltons :
Viola calnirata !.. Loiselo.una procumhcns Desv. (C.)
AlchinnUa pi'iilapliylk'a !,. Prhmda viscnsa Vill. (CC.)
Sibbaldia pfucanibeiis L. Enipclnuii nignnn L.
Sednm ulrulum L. SaUx rolasa L.
Senipcrvivum arachmndi'um L. — rcliculala L.
Mcum MutcUinurn ('.;prtn. — herbacea L.
iiayu simplcx (laud. Orchis viridis L.
Au bout de pi'ès de deux heures de moidée assez douce depuis Mattmaik,
le sentier, difllcile à distinguer, débouche dans un petit espace plan, où le
Tluelibach oblique à gauche, après avoir reçu à droile les ruisseaux qui des-
cendent du glacier de Secwinen, suspendu au-dessus d'un vaste talus
d'éboulis (2) : nous nous trouvons « im Tlueliboden » (2.4!H) m.).
Suivant les années, le fond du vallon se trouve, à cet endroit, découvert,
ou occu[)é par un vaste chanq) de neige (pii recouvi'C le lit du Thœlibach.
Dans ce cas, il faudi'a le travei-ser dans le sens de sa largeur, de manière h
retrouver de l'aulre c(Mé le sentier du col, très peu apiiarent; d'ailleurs les
touristes passant le col étant toujours assez nombreux à celle époqut; de
l'année, nous n'aurons qu'a suivre les traces de pas imprimées sur la neige.
Les endroits abandotmés très récenunent par la neige sont recouverts d'un
riche lapis d<' lleius, aux couleurs brillantes et vai'iées, et dans lequel
dominent les espèces suivantes :
nanunculus glacialia L. Soldunella alpina \j.
— pyrenœm L. Crocus vcrnus Abb.
il) [,a plante doit vraisemblable inonl se trouver en as.sez prande abondance sur cortaine.s
pentes de gazon s'ilendant de l'alpe do Mattmark à la Distclal[)o.
(2) C'est ce (|ue l'on dfeigne dans le dialecte valaisan par le mot « lappiaz », et en .Savoie
et dans le Dauphiné, par le mol « clapier ».
p. Le Hri'N. — Excursion holan. dans la vallée di; Saas (Valais j. |71
Une fois passés de l'autre cùlé nous apercevons le fond du vallon, occupé
par un vaste clianiii d'éljoulis (I) précédaiil le petit f^lacier de Tlia-liljuden.
duijuel sort le Tiia'liljacli; — et aboutissant au col Mondclli i2.Hi\ m.) passage
peu liéipii'iilé iuriiaiil dans le val Aiizasca en aval de Macugnaga. Au-dessus
(lu U'IaciiM- ili' riiu'liliiHJrii. nous voyons, à di-oilc, la [lyi-afiildc de Itloc-; éboulés
(lu .lo(li'i'liui-ii 11 !."{.()i(l ni.) qui sépare le col .Mondelli de celui du Montc-.Moi'o.
Toujours à droite, entre le joderliorn et le l'"adeihoi-n (3.Ula ni.), qui domine
le glacier de Seewinen, se trouve une autre pyramide rocheuse, i-ecouvei-te
de névés sui- sa face W. : c'est le Monle-Moro {-i, (2.988 m.). Entre le Monte-
Moro et le Joderlioin, nous apercevons le col, rpii rresl qu'une siuqjle échaii-
crure, occupée par de vasles névés inclinés au iioi-d, el à hupu^lle nous allons
accéder li-ès facilemeid. d'abord en remontant en lacets le talus piei-reux
au pied dutpiel nous nous trouvons, et en côtoyant ensuile les escaipenunts
de rocliers dominant le glacier de Thœliboden.
il faut encore piès d'une heure pour airiver au col. Le sentier, à peine
visible, remonte un instant le cours du T.elibach, puis commence à escalader
par de petits lacets la pente |)ieri-euse et dénudée qui domine le T;eliboden.
C'est à cet endroit qu'il faut chercher la minuscule el très rare Abinr ure-
tioides Mert. el K. (.<).
Sur le talus, parmi les débins pierieux dépourvus d'herbe, croissent :
Lychnis alpina L. Artcini.via nana Gaud.
Aronicum scorpioides Rchb. Salir rcticulala L.
Arlemisia glacialis L. - htrbacca L.
Une demi-heure est nécessaire pour gravir cette pente, dont l'ascension
est pénible et assez dépourvue d'intérêt. Bientôt nous arrivons à des escar-
pements de rochers, dcsc^^ndus à droite du Monte-Moro, et dominant le glaciei-
de Th;eliboden. Cette pente, fort raide, offre de larges saillies longitudinales,
que le sentiei' utilise pour se diriger vei's le col. De nombreux lllets d'eau
bruissenl pai-tout sous les pierres, dès que les rayons du soleil commencent
à trappei' les névés supérieurs; à l'ombre, la gelée sévit, à cette altitude.
Au bord du sentier, entre les pierres humides, nous apercevons de temps
h autre les touffes gazonnantes et les fleurs jaunâtres du Saxifraya Seguieri
Spreng. Dans les fentes des rochers de gneiss, |)arlout où se trouvent encore
quel(}ues touffes de gazon, nous remarquons l'hytcmna Chaimelii \'ill. et
Juncus trifidus L.
Plus haut, vers 2.700 mètres d'altitude, nous apercevons en abondance,
entre les joints des bancs de rochers, là où l'humus s'est accumulé à la faveur
des ruisselels d'eau, Llnydia serotina Reichb., reconnaissable à ses fleurs
délicates, d'un blanc rosé, solitaires à l'extrémité de leurs courtes ham[ies,
lleurissant dès (pie la neige a découvert le sol.
.\u bout de trois quarts d'heure de montée depuis le Thteliboden, le sentier,
formé de dalles rocheuses naturelles, monte plus rapidement encore, en se
dirigeant un peu à droite, avant d'aliorder- une petite plaque de neige très
inclinée.
Dans les cornichc's des rochers, nous récoltons encore quelques phané-
rogames, dont deux Sajifracja, abondants sur le versant italien, et ne des-
cendant pas au delà du Thœliboden, sur le versant valaisan :
(1) Du nom de Sainl-Jodern, nom allemand de saint Théodule, évêque de Sion et patron
du Valais.
(2) U'apn>s plusieurs auteurs, divers noms géographiques de la vallée de Saas : AUalin,
Balfiin. Mischabcl. Monle-Moro, etc., auraient une origine arabe, et seraient les vestiges
cl'intursions mauiesqucs qui auraient eu lieu dans la vallée a. une époque tro.9 reculée (?).
(3! Je non ;ii trouvé que deu.x échantillons, en iM-il .l'i'h.' ivcollés, a la date du 13 août 1013!
17-2 P. Le 15UUN. — E.icursion bolan. dans la vallée de Saas (Valais).
!Saxi[raga bij'lova AU. Androsace helvetica Gauil.
— velusa (jiiiiaii. Uenliana vorna h.
Androsace glacialLs Iloiiiie. Ivriliichhivi nanum Sclirad;
cetlo (Iniiiric iKiii ciiciiic llriiric.
Nous ti'aversdiis nu |irlil névé Irès iiicliiu'', au Ixiid (liiqurl luiiis Iniiivons
quelques pieds de Hiiiiunciilas ruliFloliiis 1^.; nous passons les dcrinei-s
l'ooliers, vérifiasses pai- ciidi-oils, et nous abordons le vaste chamii di' neigf
qui s'étend sur la selle du col, entre le Joderliorn et le Monte-Muro, el qui
déborde laigcnient sur les deux versants. L'ascension de ce névé est assez
pénible; cnlin, au bout de quelques instants, nous parvenons sur le dos d'âne
neigeux, (pii, à 2MV2 mètres d'altitude, forme le col du Monte-Moro; nous
aurons soin, toutefois, de nous diriger vers la petite croix élevée à di-oite
du col sur un uuimelon rocheux, au boi'd des névés. — Aux abords du col,
la végétation pbanéi-ogamique a complètement dispaiii.
La |ii-enuère im|)i-ession que l'on épiouve en portaiU les regards sur le
versant italien, c'est une vive sui-pi'ise, mêlée à une admiration extrême. Et,
en effet, la vue (pie l'on cléconvre de ce col est fameuse. Tout en bas, dans
le val Anzasca, l'on entend, sans voir le torrent, la faible rinneur de l'Anza:
en face, la vue est limitée pai- des cimes qui cachent les plaines du l^iémont;
mais, à droite, la vue vers le Mont-Rose est d'une spirndeui' diincile à décrire!
De la Cima di Jaz/.i, donnnant le |)assage du Weisslhor, au l'izzo-liianco, qui
s'élève au-dessus de la Creza-alp, la chaîne du Mont Rose se déroule en arc
de cercle légèrement concave, avec ses quatre cimes qui surgissent au-dessus
du formidable pi'écipice glacé dominant le glacier de Macugnaga. — Du pic
Dufour (i.(j;}(S m.) à l'alpe de Pedriolo, fronidu glacier de Macugnaga, il y a
près de trois mille mètres de hauteur presque verticale, et c'est un spectacle
admii-able que celui de ces quatre cimes : Nordend, pic Dufoui', pointe Parrol
et pyramide de Vincent, desquelles dévalent d'une façon vertigineuse les
murailles de glace qui forment le glacier de Macugnaga. — C'est surtout au
déclin d'une journée brumeuse qu'il faut se trouver au col, lorsque la qua-
druple pointe du Mont Rose, empourprée par le Cduchant, émei'ge d'une mer
de brouillards, et élève dans le ciel ses cimes, si élevées et fantastiquement
découpées qu'elles semblent iri-éelles ! Mais la botanique nous réclame, et
il nous faut quitter cette contemplation.
Si nous redescendons à Mattmark, force nous sera de reprendre le même
chendn, non sans avoir escaladé le Jodei-horn, la pyramide de blocs éboulés,
d'accès très facile, qui se dresse au nord-est du col. — En montant, nous
aui-ons l'occasion d'apercevoir des marmottes; ces gracieux rongeurs éta-
blissent leurs tanières sous les roches bordant les névés, mais, dès qu'ils
aperçoivent le voyageur, ils se dressent sur leur train de derrière et dispa-
raissent aussitôt. — Au sommet, nous trouverons, formant l'extrême limite
des phanérogames, Androsace glaciulis Hoppe, et une troisième station de
Valrriana cellica L. Cette dernière y est peu abondante, toutefois, et n'y
excède pas 0 m. 03 de haut ! — Du sommet, la vue est plus étendue encore
que du col; elle, porte, non seulement sur le Mont Rose, mais aussi sur le
groupe des Fletschhôrner et le lointain Rietschhorn. De toute façon, il sera
prudent de ne pas redescendre à une heure trop tardive, la nuit tombant très
rapidement dans la vallée, dès que le soleil a disparu derrière le Mont Rose.
Si nous redescendons à Macugnaga, nous aurons soin, en quillanl la croix
élevée au col sur la liunte du Valais et du Piémont, d'obliquei- sans cesse
à droite, afin d'éviter des passages de rochers ditliciles. Après avoir dévalé
de faciles pentes de neige, puis des dalles de rochers, nous parvenons à une
pente gazonuée extrêmement raide, dont la descente, très fatigante, exige
1'. Le BilUN. — Ejcursion botan. dans la vallée de Saas IValaisj. 17:5
près (le (juatre lieures. — Par l'alpe de (ialki me (2.101 ni.),iiiiu |i»iii de lai|mHr
Sapiinaria laleu L. a élé signalée; puis, par l'aliie l!ill, imiis alleisiions les
premiers mélèzes, et, descendant toiijdiiis lace an !\1i>mI lidsc, nims airivuns
à PeccUci, le premier liamean de la paruisse do i^laingnaga, dû se trouve
riiôlel II im Mtinte-Kosa ». De Macugnaga, village piémuntais tie langue alle-
mande, situé à 1.365 mètres d'altitude, au pied du glacier du même nom;
par des forêts de cliàtaigiuei-s, le village de Ceppo-Moiclli et la vallée de
l'Anza, une voituie nous conduira en ime mrdinée à Pie di .Mulci-a, station de
la ligne ferrée de [.ausaniie à Milan, d'où par Dumo d'Ossola r\ Brigue, nous
regagnerons la vallée du Bliùne.
Si nous revenons à Mattmark (2 li. ]/2 de descente, einiron, suffisent
depuis le col) nous pouirons y coucfier, préparer nos récoltes le lendemain
matin, et redescendre rapidement la vallée de Saas durant l'apr'ès-midi, de
nuuiière à ai-river le soir à Slalden, pour l'cgagnei- le lendemain malin \ iège
p;ir la voie ferrée.
Je n'ai consigné dans ces queUjues pagc's (jue les maigres obsei'vations
recueillies au cours d'une excursion de cimi jours, laps de temps à couj) sûr
bien insullisant pour étudier d'une manièi'e approfondie une irginn \aste,
dont la lloi'e est d'une extrême l'icliesse.
Je dois à l'extrême amahililé de M. Ed. Jeaapeit, de Paris, et de M. lleni y
Correvon, de Genève, la détermination de quelques espèces délicates. Ou'il»
veuillent bien trouver ici l'expression de ma respectueuse et profonde
reconnaissance.
Paris. P. Lk BauN.
NOTES SPÉCIALES ET LOCALES
Entomologie pratique : à propos du binoculaire. - Le microscope biiioculaiio est
un m(>rvoilieux instrument cl'optir>u»', mallicureu^xir.ent, les constnict^'urs ne l'ont
pas rendu pratique pour l'examen des insectes. D'abord, le .statif est livré vertical,
monté sur un pied non articulé; dans son ensemble, l'appareil est assez élevé et,
pour l'observation, il faut ou le poser sur une table basse ou avoir à sa disposition
un siège exhaussé ou exhaussable. En outre, lorsqu'il s'agit d'un examen prolongé,
comme le cas d'une description par exemple, il devient fatigant de regarder de
haut en bas; on se lasse et l'on reprend bonnement sa loupe. C'est à tort, et voici
comment nous avons modifié la disposition du binoculaire Zeiss dont nous nous
servons couramment :
Nous avons séparé la partie qui comprend les deux tubes d'avec le pied porte-
platine, pour la fixer sur le fer à cheval qui est fourni en même temps que l'appareil.
Un ébéniste de la localité nous a confectionné une petite planchette noire avec
deux montants parallèles, inclinés à 35° environ et creusés chacun d'une rainure
dans lacinelle nous glissons notre fer à cheval : nous avons maintenant un binocu-
laire incliné que nous placerons sur n'importe cpielle table de travail, sans rien
changer à nos habitudes.
Ce n'est pas tout : et l'insecte à examiner? A cet effet, nous ajouterons un porte-
moustique Sergent, grâce auquel nous pourrons tourner notre bestiole dans tous
les sens sans riscjuer de la briser.
Notre binoculaire n'est fixé à son support en fer à cheval que par une seule vis,
la droite; dans le pas de vis gauche, nous avons enfoncé à frottement dur une
174 \'(iU'.s i'péciilici cl locales.
courf-c tigo de bois prélevée aux dépens d'un crayon. C'est sur cette tige que nous
avons assujetti le porte-moustique qu'on déploie en avant, dans le champ du
microscope. Enfin, une feuille de papier blanc, disposée sur la planchette dans
l'axe opliqu.' du binoculaire, forme le fond clair sur lequel apparaîtra l'organe
que nous aurons à examiner.
Observatitm aisée, facilité de placer l'insecte dans la position cherchée, éclairage
meilleur, tels sont les avantages précieux que nous retirons de notre dispositif,
pour nos microdiptères surtout.
Si. au lieu de donner au binoculaire une inclinaison d'avant en arrière, nous
lui donnions une inclinaison transversale convenable pour ramener à la verticale
l'un des deux tubes, nous aurions aussitôt un appareil tout prêt pour le dessin
à la cliambre claire.
Il ne manque plus à tout cela qu'une boîte réduite pour emporter son binoculaire
en voyage. Le pied purle-platine en moins, on se sent déjà allégé et, n'ayant plus
à trainer avec soi la boîte monumentale du constructeur, l'on s'installe discrète-
ment à l'hôtel, aussi discrètement certes qu'on en sort la poche du filet dissimulée
sous les vêtements.
Rambouillet. D'' J. Villeneuve.
h'Eiinierus tricolor Meie., parasite des Salsifis {T ifujoiiofion porrifalium L.).
— Les jardiniers ne sont pas sans avoir remarqué sur les Salsifis un dégât dont
la cause ne paraît pas connue; il consiste en un profond sillon longitudinal d'en-
viron 2 à 3 centimètres partant généralement du collet, rarement d'un peu plus
bas, et rendant inutilisable la partie la plus charnue de ce légume.
Ce dégât est occasionné par la larve d'/ùimerutt tricnlor Meig., assez jolie
syrphide d'un beau noir, avec l'abdomen presque entièiement rouge chez la Q, les
.segments 2 et 3 seulement de cette couleur chez le <J, et orné de petites lunules
blanches. Voici comment je l'ai re,?onnu :
L'année dernière, dans la deuxième quinzaine de juin, par une journée très
ensoleillée, j'aperçus ces insectes voltigeant sur des planches de salsifis, dans mon
jardin; les uns, des mâles autant que je puis en juger, car ils s'envolaient rapide-
ment à mon approche, se posaient à terre; les autres, des femelles reconnaissables
à leur ovidujte knguement sorti, s'abattaient sur les feuilles et l'edeseendaient
vers la base de la plante, où elles .semblaient chercher à pondre, je dis semblaient,
car le soleil étant très ardent, les insectes, qui ne paraissent qu'à ce moment-là,
étaient excessivement vifs, et ne me laissaient pas avancer.
Je me promis de surveiller la récolte, et plus tard, au commencement d'oct bre,
quand on arracha les salsifis, je constatai qu'un grand nombre étaient attaqués
comme je le dis plus haut, mais je ne trouvais d'abord aucune trace de l'auteur,
les larves ne vivant pas dans l'intérieur connue je l'avais supposé, mais creusant
extérieurement cette lainure dans laquelle la partie antérieure du corps est i^eulc
engagée et pénétrant jusqu'au centre, de .sorte qu'elles restent dans la terre lors
de l'arrachage; je ne réussis à en découvrir qu'une seule encore fixée au salsifis
et une sr'conde déjà transformée en pupe dans le voisinage; je les mis l'une et
l'autre en obseivation et quand arriva le mois de juin je désespérais d'obtenir un
résultat, ne voyant rien sortir alors que mes Kiimcrus a.vaient déjà fait leur appa-
rition au jardin.
J'eus cependant une quasi-certitude le 17 juin; de nombreux imagos sortaient
de la terre où les salsifis avaient été cultivés l'année précédente, quand enfin une
Q provenant des larves rapportées du jardin est apparue le 2 juillet et un cf le 4,
confirment ainsi toutes mes suppositions antérieures.
Peut-être cette es]:)ècc vit-elle aussi sur Tiik/iiixx/hii /irn/i //■■••( L. ; ce serait à vérifier.
Lisieux. Loiselle.
Le Directeur Gérant,
A. DOLLFUS.
iiup. Obcrtliur, lU'imcs— Paris 27'jiJ 14)
ûK
t
Supplément à la Feuille des Jeunes Natiiralisles, N° .M 4
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO
A lieux reprises, en 1900 et en 1906, nous avons ijublié dans ce Recueil
des listes des Mollusques que nous avions observés jusqu'alors dans la baie
de Saint-.Malo, liiiuléc, à l'Ouest, par le cap l'i-éhel et, à l'I'Jsl, par la puinte
du Grouin. Depuis, nuus avons poursuixi clia(|ue année nos icclierclies c:t
nous soiiniies ariivés à léunir l'il espèces, aloi's que noLie liste de 1900 en
comprenait 183 et celle de 1900, 207, déduction faite de quelques noms que
nous considérons maintenant conum; synnnynies ou connue s'appli(piant seu-
h^nienl à des vaiiétés.
En 1(S72, Grube avait déjà [)ublié dans <( \erli. dei' ScJilcsiselii:ii Gcs. fui'
vaterl. Cultur », un Gatalogue des Invertébrés de la zune lilturale de Saint-
Malu et de UoscotT. Uien que ce travail ne cite que 62 Mollusques de Saint-
Malo, il mentionne trois espèces que nous n'avons pas retrouvées : EuUs
l'cucld, TunUclla cuminuiib et Uiasua pru^àmu.
Il est possible qu'un parvienne à eni-icliir encore lujtre liste de quelques
espèces que nous n'axons pu découvi-ii', mais nous ne croyons pas ([u'cllfs
puissent être bien nondjreuses et c'est ce qui nous décide à présenler aux
lecteurs de la « Feuille >' un travail coni|)renant l(; l'ésultal au(pu'l nous
sonunes parvenus aujouid'liui.
Nous ne croyons pas inutile de dunnei- ici quelques i-enseigniMucnts sur les
procédés que nuus avons enqduyés puur la récolle des Mollusques.
Pour arriver à se procuier les animaux de ce gioupe qui vivent dans une
région déterminée, il ne sutlit pas de parcourir les rochers et les plages en
regardant autour de soi; la plupait vivant, en effet, cachés, soit abrités sous
des pierres et dans des creux de rochers, suit enfoncés dans le sable ou la
vase, suit, enfin, lixés sur des algues au milieu di'S(iuel!es il est dillirile de
les apeicevuii".
Aussitôt que la mci- laisse à décuuvert les ruclieis situés le plus prés tlu
rivage, on peut déjà recueillii- (juelques Mollusques tels que PuriJitnt, Lillu-
riiui, Ti'udais, l'aklla : il suHit alors d'examiner de près les parois des rochers
et surtout leurs antracluosilés, pour découvrir de nombreux individus de ces
diltérents genres; c'est même à la limite supérieure des plus fortes marées
(pj'on trouvera, cantonné dans une zone bathymétrique très étroite, le Lillo-
riiKi lu'i-iUiides qu'on chercherait vainement un pieu plus bas. C'est aussi dans
une zone très élevée qu'on rencontre nn petit J'élécypode, le Lusrea rubva,
i\n\ vit au milieu des Balanes et des touffes d'une petite algue noire connue
sous le nom de Lkhina pygma;a. Lorscpie la mei- baisse daxanlage, on con-
tinue à trouver sur les rochers, sur les l'ucus et sous les pierres, d'antres
espèces qui deviennent de plus en plus nombreuses lorsqu'on se rai)pi-oche
de la limite inférieure de la maiée. Mais c'est surtout pendant les grandes
marées que les récoltes peuvent èti'e riches et variées, car beaucouji d'ani-
maux ne supportant pas une ex|iosition prolongée à. l'air, ne ri'iiionlent pas
beaucoup au-dessus de la limite des plus basses mers d'équinoxe. .Aussi
faut-il, lorsqu'on séjourne au bord de la mer, profiter des occasions qui se
pr'oduisent si rarement d'atteindre à pied un niveau très bas. Il est bon de
se rendre sur le terrain environ deux heures avant le bas de l'eau et de
descendre avec la marée en regai'dant attentivement les rocheis. en reto\ir-
nant les pierres et en examinant les algues : on sera récompensé de ses peines
en recueillant de nombreux Gastéropodes tels que : Clathvretlo, Ocinebra.
Cypnen, rurbomUa, Phn^inncUa, Cnlliosloma, .\criu7;a, etc., ainsi que des
DAUTZENI3EKG el DuROuciioux. — Mollusqucs de Saint-Malo.
Nudibranches. 11 ne faut pas se contenter de soulever et de luLourner les
pieiies i|ui reposent sur le sol; il faut également déterrer eelles qui sont
cnluiicées dans le sable plus ou moins vaseux, cai' c'est là qu'on poun-a
découvrir une série de petits Mollusques à test blanc jaunâtr-e s'abritant dans
les cavités qui existent souvent sous les pierres profondément enfouies. Apiés
avoir enlevé les pierres icposant à la suiiace du sol, on devra airaclier au
moyen d'iui pioelioii solidement eminanclié, les deux ou trois couclies de
pieires qui se Irousenl superposées dans le sable vaseux : on renmrqiiera
souvent, sur la face inférieure de ces pierres, une cavité tapissée d'une
miance brune ou ocrée et, dans ce cas, il est rare qu'en observant avec
allention ces cavités, on n'aperçoive pas l'une ou l'autre des espèces sui-
vantes : Cœcuin vUn'iun, Hisaou laclvn, H. cosUila, H. ntiialu, II. cariinild,
Adi'urbi^ xabcaiviulua, CliUun icabriilas, qui y vivent en colunies plus (tu
moins nombreuses. C'est aussi là qu'on pourra rencontrer des colonies du
seul Urachiopode de la région, GicipUa capsula, mais celui-ci est ditlicile à
découviir à cause de sa taille presque microscopique : ce n'est qu'en laissant
les pierres se dessécher un peu à l'air el en les examinant ensuite à l'aide
d'une loupe, qu'on paiviendra à le distinguer. 11 sera bon, lorsiju'on auia
trouvé des pierres habitées par des Qwyriia, de les emporter chez soi, afin de
détacher ces animaux minuscules et très délicats, sans briser leurs coquilles.
Au moment des grandes marées, la mer abandonne une pailie de la zone
où vivent les grandes algues nouunées « Laminaires » ; en arrachant des
exemplaires du Laminarla jlexicaulii!, on trouvera souvent, fixés sur ses tiges
ou au milieu de ses fibres radicales, des Helcion pellucidus.
Un rencontre souvent sur les plages des amas de débris de coquilles qui
forment des cordons lilloi'aux successifs. Un peut, en y fouillant, trouver
pai'fois de bonnes espèces, mais il vaut mieux en remplir un sac qu'on triera
chez soi après en avoir fait passer le contenu par des tamis de différents
calibres. Sur certaines plages, et, notamment à Saint-Lunaire et à la Toise,
les cordons littoraux sont intéressants puisqu'on peut y trouver ; Actœun
toniatiits, Raplùtoma attenuata, H. costulata el Dentalium rwvemcoxlalum,
que nous n'avons encore pu nous procurer ailleurs.
C'est sur les plages de sable et les bancs que la mer abandonne momenta-
nément aux grandes marées, qu'habitent plusieurs Mollusques appartenant
aux genres Buccimnn, Natica, DenluUum, Peclunculus, Nucula, Canlium,
biiiMx, Pmmmobla, Macira, TeUina, Pandoia, etc. ; ces animaux vivent
enfoncés dans le sable, mais remoiilenl à la fin du jusant et surtout dès que
le Ilot commence à se faire sentir. Il faut alors se hâter de lamasser ce
qui se présente à la surface du sol. D'autres espèces telles que les Luliaria
el les Mya ne sortent pas, mais leur présence est signalée par des ti-ous
assez grands qu'on arrive facilement à icconnaitie. Pour les capturer, il faut
se servir d'une bêche très solide el agir rapidement, sinon, ils s'enfoncent de
plus en plus profondément et devieimenl tout à fait inaccessibles.
Les Solen et les Ensis, qui sont aussi profondément enfoncés dans le sable
loi-sque la mer se retire, ne sortent pas spontanément au moment du flot,
mais il suffît, pour les' faire remonter, de déposer, sur les trous en forme
de huit qui décèlent leur présence, une pincée de gros sel : après quelques
instants, on voit le sol se renfler et se crevasser autour du trou, puis le
Mollusque émerger lentement. Il faut le saisir aussitôt et le maintenir soli-
dement tout en l'attirant à soi, afin qu'il ne s'enfonce pas brusquement de
nouveau. Les habilanls de Saint-Malo et de Saint-Servan se servent, pour
i-écolter ces Mollusques, d'un fil de fer assez gros, de GO à 7fl centimètres
de long. '>^rminé à une extrémité par un ciochet : ils intinduisent ce fil de
DAUTZENBERn p(, DiiRni'CHOiJx. - Molkisques de Saint-Main. 3
IVi- (l;iiis les li'diis ('( i',-iim"'iiiMil f;irilciiiriil los Sulen à Iji smfiirp on rclii'juil
cci oiigiii (|iii liascrsi leui' coips cnlr(^ los deux vaivrs.
Diins les ondroits où le sable des plages est mélangé de eailloiix, on l'en-
rontre surtout des Pélécypodes tels que Cardium edule, Dnsinia.' Venus,
Tapes, qui s'enfoncent si peu que les gens du pays les prennent en gralfant
le sol avec une cuiller.
Les Phofas et Bamca habitent exclusivement les bancs de glaise qui
aflleurent à basse mer à Saint-Jacut et sur certaines plages de la Rance,
notamment à Saint-Suliac, à Sainl-Jouan et au Montmarin. Cette glaise étant
ti'^s dure, il est impossible d'en extraire ces Mollusques en boii éfaf. sans se
servir d'une bêche ou. mieux encore, d'iuie pioche de teirassier : nn devra
creuser d'abord nn sillon assez lai'ge et de 30 h 40 c.entimMros de jii-nfondeur,
dans lequel on fei'a tomber ensuite des mottes de glaise. En débitant ces
mottes au moyen d'un couteau, on parviendra à ni)tenii- des spécimens
intacts.
Au fond des anses extrêmement vaseuses formées par la Rance, on trouve,
à la limite supérieure des marées, des espèces appartenant aux genres Alexia,
Lciiconia, Pcringia. Assiminea, Tnincatelln. Les TruncalcUa vivent même
dans la terre, parmi les racines des arbustes qui croissent au-dessus de la
limite des grandes marées.
Il existe dans la plupart des rochers de la baie de Saint-Malo des exca-
vations d'où l'eau ne s'écoule pas lorsque la mer se retire. Ces sortes de
mares plus ou moins étendues et plus ou moins profondes, sont ordinaire-
ment garnies, le long de leurs bords, d'algues très touffues, qui abritent
plusieurs espèces de petits Mollusques. C'est là que vivent surfout les Unma-
'".'/,'/'■"• Skrnpia. Jpffreysia. certains Hissna, les Barlfeia. etc. Il ne faut pas
songer à recueillir ces petits Mollusques sur place : pour se les procurer en
nombre, on arrachera des paquets d'algues qu'on lavera chez soi dans un
l'écipieni rempli d'eau douce froide ou plutôt chaude, si l'on veuf que les
animaux se détachent plus vite. On fera sécher le résidu qui se sera déposé
an fond du récipient et on le triera ensuite sous la loupe.
On rencontre souvent sur les rochers, vers la mi-marée, des surfaces
garnies d'une algue calcaire très courte : CoraUinia nJlicmaUs. Rn détachant
ces plaques au moyen d'un couteau, on pourra y rencontrer le Modinlaria
discors.
Les Zostères {Znslcra mnrinn). qui fniineid à basse nier de véritables
prairies, dites ■■ hei-biers », fournissent aussi une faune spéciale qui exige,
pitui' être récoltée avec succès, l'emploi d'une pnclie (mi élaniine, montée sur
un cei'cle de fer très résistant emmanché sur nn fuit bambou. Ce filet,
ilénonuué Iroubleau. a la forme d'un filet n papillons, mais est construit bien
plus solidement. En entrant dans l'eau jusqu'à mi-jambe, avant que la mêl-
ait complèfemenf abandonné les herbiers, on promènera le froubleau lanlôt
à droite, tantôt à gauche, comme le ferait un faucheur pour couper du foin.
On fei-a bien aussi d'affouiller le sol au moyen du cercle du froidileau, car
beaucoup de Mollusques vivent à la base des zostèi'es. On pnuri'a même, si
on est aidé, se faire pi'écéder pai' un râteau qui, en remuant le sol devant
l'ouverture du froubleau. facilitera l'introducfion, dans la poche, du sable et
des animaux. Les herbiers fournissent en grande abondance des Lacuna,
Ttissoa. Odostomia et certains Trochidés.
Lorsque les Zostères sont à sec, on pourra, en creusant le sable vaseux
sui- lequel ils poussent, rencontrer quelques bivalves spéciaux : Tfvinsira
llo.rvnsn, Ijic.ina hnrealis, I.nripes laclcus.
Il nous reste à parler de la faune qui vit au-dessous des i>lus basses mers
'i Dautzenberg oL DriiOiT.iioL'x. M<illiisiiiics dr Samt-Malo.
et, qu'on ne peut aUeindii' qu'en se sciviint d'une di-n^ue. Kn Irinnt les maté-
riaux ramenés par la drague, on Irovivera de numbii-ux exenqilaires de cer-
taines espèces qui sont 1res rares sur le littoral : Gibbnla tumida. Cdllins-
toma Monkiçini, Eiiuinjunda rosea, Lima sithauricidalo, Arcn lacLeu, .\\l(iiic
lritm(iul(iri<:, Ic/nrv ordia et beaucoup d'autres qui n'ont pas encore été
recueillies par d'autres moyens : Bissoa calaihus, R. rcliculala, It. prmclurn,
Scala Trereh/ana, Se. vWaia, Phcruso GvIsov<t, EuUma incurva, Odo.itnmia
turrifa, 0. donissnla, 0. albeUa, Tnrbimilln nifa, Lima hians, Cldnm:ijs dis-
tnrUi, Lt'plori mlidnm, Galenmma Tiirlnni, (iniiJdia rniviinn.
La |)i-olond('ur de la haie de Saitif-l\lalo, limitée h l'Ouest par le méridien
(lu cap iMrhcl et l'accore des Mincjuiers, à l'Est par le méridien de la pointe
du (îrouin ni an .Nord pai' les îles Cliausey et les Minquiers, ne dépassant pas
;i() nirlics, sa l'aune est ti'ès imifoi'uie cl moins riclie (|uc s'il y existait des
|U(il'(iiiih'urs |ilus considéraldes.
l'ar suili' (les courants violents qui les parcourent, les fonds de la liaie
soid., en général, ti-ès peu vaseux, on y rencontre sui'Iout du sable plus ou
moins mélangé de cailloux et de débris de coquilles. X ces matériaux vient
s'adjdindre très souvent, dans une forli^ [troporlirm, une algue calcaire :
IJIhidIluniriiiim ((dcarevm Pallas, qui pi-dduil un mélange connu sous le nom
de << maërl » et dont on se sert pour cliaulei' (>t amender les terres. Ce maërl
se rencontre même sur certains points de la côte, un peu au-dessous de la
mi-marée, comme au môle des Noires : nous y avons trouvé vivantes quelques
espèces : Modinln adnaticii, Nncula iwchnis. Cardiinn nndosum. Cnrbvla
gibba.
Si nous comparons la faune malacologique de la baie de Saint-Malo à celles
des régions limitrophes, nous remarquons qu'elle est sensiblement plus riche
que celle de la baie de Cancale dont le fond est plus uniformément vaseux,
mais qu'elle l'est un peu moins que celle de la baie de Saint-Rrieuc où la
piofiMKhnu" est plus variable. C'est avec la faune de Jersey que la nôtre pré-
sente le plus d'analogie et c'est à cause de cette similitude, que nous avons
emprunté au bel ouvrage de J. Gwyn Jeffreys : « British ConchologA- », qui
comprend dans la faune anglaise celle des îles Anglo-Normandes, les cita-
tions de figures que nous donnons pour chaque espèce, toutes les fois que
ces figures sont satisfaisantes. Nous avons d'ailleurs limité, sauf de rares
exceptions, la synonymie à la référence originale et à la citation d'une bonne
figure.
On trouvera l'emplacement des localités que nous citons dans les cartes
du service hydrographique de la Marine française : n" l'IS^ (Place de Sainl-
Malo et Saint-Servan) el n° 844- (carte des a.bonls de Saint-Malo. allant du
cap Fréhel à Cancale). On pourra aussi consulter utileineul les cartes au
t/tOO.ÛOO" du Ministère de l'Intérieur : Saint-Malo (VIII. 14) et Ptancoët
(VII. 14). Nous avons donné à un banc de sable qui ne figure sur aucune de
ces cartes et qui est situé devant la plage des Fours-à-Chaux. à Saint-Servan,
le nom de « banc des Lutraires >k Nous avons énuméré les localités en allant
de l'Ouest à l'Est et, en pénétrant en Rance, en suivant d'abord la rive
gauche pour descendre ensuite le long de la rive droite.
Nous rappellerons que le mille marin est de i,8S2 mètres et que les niveaux
bathymétriques indiqués ont pour point de départ le 0 des cartes hydrogra-
phiques françaises.
Le mot Cl flot » est synonyme de flux el le mot « jusan », de reflux.
Nous avons, comme dans nos listes précédentes, suivi la classification du
Manuel de Conchyliologie du D'' P. Fischer.
Nous tenons, en terminant, à témoigner de nouveau notre reconnaissance
DAUTZRNREur, o(, niiRO[ir,iioii\. - MoUiiaqucs de Saint-Malo. 5
i\ .M. le Cdidiii'l Al,-iili'l qui .-1 mis h imli-f ilis|i(isili(Ui de |iivci('ii\ ronscigiie-
iiK-nls, ncilamiiii'iil suc ccrhiins (l(l(islniiiiii('s iTciifillis pnr lui i\ la Tniso, ol
il riMnorcioi- M. .TiiIps lioivin du ('oiicdiii'S lUndUi'' (ju'il ti'a cossé de nous
prêler dans (outes nos recherches.
CEPH ALOPODA
1. - Octopus octopodia Linné.
175S. Sci)i(i iidi>iii)(liii Linné, Sy-sl. Nul., édit. X, p. TmS.
1821'. Orldiiiis nilfiaris Lamahck, Anim. sans vert., VIF, p. (<'û.
18G!1. — L;iin., .Iki riii:v.s, Rrit. Conrli., V, p. lii, pi. VII, lif,'. 1
fl l'r(inlis])ici'.
Uiil)iliil. Ce Mdjjusqiic, bien cniiiiii sous les noms vulsiiircs de h Poulpe »
on i|(i .( Liciivre », est. appelé mùuir par les pèeheiirs de la ivpion de SainL
Maln, qui le reeherchenl roniine cdiiieslible. On le renennire à ba.sse iimt,
iiasreanl. dans les prairies de Zostères ou (api sous de grosses pierres ou dan.-;
des creu.x de roehers. Dans ce dernier eas, sa présenee est. sdiivent. indiquée
par un amas de valves des Péléeypodes dont il se nourrit. Très abondant en
ecrtaines années, il cause de grands dégâts aux Tilets et délriiil beaucoup do
poissons, de crustacés et de mollusques.
2, — Rossia macrosoma Délie Cliiaje.
IS'iL .'^f-pinla tnarviisoiiiit. Dkm.e CiiiA.ir, Méin. LXX. De.sr. Anim. TnvcrI.
Sic. Citer. I, p, 75, pi. H, fig. L IL
ISfiO. linssia ^ 1). r,h., .Tkffreys, Rrit. Concli., V, p. LS3, pi. Vt, fig. 1.
Habitat. — Ce petit Céphalopode est peu abondant dans notre région. Nons
l'avons rencontré à basse mer. à Saint-Tjunaire, Dinard et au Minihic (près
(le la pointe de la Varde), nageant dans des mares situées au milieu de
prairies de Zostères.
3. — Loligo média Linné.
1758. Sepla média Linné, Sy.sl. Nat., édit. X, p. G59.
1869. Loligo — Lin.. .Ieffrf.ys, Brit. Conch., V, p. 132
Habitat. — Désigné sous le nom de « Calmar » ou d' « Encornet ». ce
Céphalopode ne se pêche guère qu'au large. Nous n'en avons rencontré. ;\
la côte, qu'un seul exemplaire rejeté à basse mer sur la plage du Minihic.
4. — Sepia officinalis Linné.
1758. Sepia of(icinalis Linné, Sysf. Nat., édit. X, p. 658.
18B9. — — Lin., .Teffreys, Bril. Conch., V, p. 138, pi. VT. fïg. 3.
Hubilnt. — Ce Céphalopode comestible est commun dans toute la baie de
Sainl-Malo : on le vend aux marchés de Saint-Malo et de Saint-Servan sous
1(^ nom de « .Margate ». Nous l'avons souvent rencontré à basse mer, nageant
un rejeté sur les" plages, à vSaint-Lunaire, Paramé (Roc au Dogue), La Gui-
morais, etc.
Dans nos listes de 1900 et de IflOO nons avions mentionné également le
Sirpia FiUinii.ii Lafont; mais, d'après M. CuénoL le seul caractère conchy-
liolngiqiie appréciable : longueur nlus grande de la partie sillonnée, qui
différencie le FilUoii.ri de Vofficirralis. est uniquement dû à une différenre
d'Age. T^e S. Fiilinn.ri est basé sur des exemplaires très adultes et Ynlficinalis
sur des individus ]dus jeunes d'une môme espèce.
G ASTEROPOD A
OnnisE : PULMONATA
5. — Oncidiella celtica Cuvier.
1817. Oncliiiliiin' cclliruni Cuvier, Règne Animal, l'" édit., 11, p. ill.
I8r>0. Oncidinai — r.n\., .Teffrev.s, Brit. Conch.. V, p. 95. pi. III, fig. 5.
1878. Oncidiella rellica — P. Fischer, Brachiopodes et Moll. dn litt. océan.
de France, in .A.cte.s Soc. Linn. Bord., XXXII,
p. 181.
6 DAiiTZF.NREnr; cl, DraouCHOUx. — Mollusques de Saint-Malo.
llabiUit. — Vit on grando abondance sur la vase qui recouvre les parois
des rochers formant des sortes de couloirs sur la grève de Solidor, au pied
(le la tour de ce nom. Nous l'avons i-cncontré dans les mêmes conditions
iTlialiitat à Clialibcrt, à Bizeux, aux Zorienx et à la poinle de l'Aiguille. Ce
Mollusque sort volontiers de l'eau, aussi est-il néccs.saire, lorsqu'on veut le
con.server en captivité pendant quelques jours, de couvrir le récipient qui
le contient.
6. — Alexia myosotis Drapnrnaud.
I80r). Aiiiinila iin/osolU DRArAUNAun, Hisf. Nal. des Moll. tcir. cl fluv. de France.
p. 56.
ISIIK. Mchitninis — Jefkrevs, Brif. Conch., V, p. 10G, pi. XCVIII, fig. 2 et
var. ringens, pi. XCVIII, flg. 2 a.
Ihiliiidl. - l.'Mi'.iid myosotis vit au niveau supérieur des fortes marées,
sur le sable vaseux, en compagnie rVIIjidrnhin nlvtic et plus haut encore,
sous les pierres, dans la zone qui n'est atteinte par la mer qu'aux marées
d'équinoxe, avec Truncntolla subcylindric.a et Lruconia hidcnltiin: il est très
commun sur les berges gazonnées du ruisseau de Crévelin. i'i Saint-Lunaire,
ainsi que sur les rives de la Rance, notamment à la pointe de l'Enclos, aux
anciennes salines de Saini-Suliac. aux anses de Saint-Elier. des Troque-
tins, etc.
Var. denticulata Montagu (sp. Voluta).
ïhihitat. — Cette variété, qui a aussi reçu les noms de Voluta rivricms et
y. reflrrn Turton. A'imcnla tcnfdln Menke pi. Iriminin rpiwqupdnntntn Rrown,
est plus rare que le type, auquel elle se rattache par de nombreux intermé-
diaires. Nous ne l'avons pas recueillie dans les environs immédiats de Saint-
Malo. ni dans la Rance. mais M. le Colonel Martel l'a trouvée dans l'anse
du \''erger, à l'emliouchure du ruisseau.
7. — Leuconia bidentata Montagu.
1.S0S. Votiila bidentala Montagu. Test. Hrit., Snppl., p. 100, pi. ."^0, fig. 2.
1860. Melampvs — .Teffheys, Brif. Conch., V, p. 104, pi. XCVIII, flg. 1.
Habitai. — Vit dans la Rance, avec Alexia myosotis, au-dessus du niveau
supérieur des marées ordinaires : pointe de l'Enclos, anciennes salines de
Saint-Suliac, anse de Saint-Elier, anse des Troquetins. Nous l'avons égale-
ment rencontré vivant à ITarbour et vide à Saint-Lunaire.
Var. alba Turton fsp. Voluta).
1SI0. VoJiiln nlha Ttirton (non Monfngii), Conch. Dict., p. 250.
Habitat. — Cette variété, qui se dislingue du type par sa taille plus faible,
son lest plus mince el sa forme plus étroite, vit avec lui h la pointe de
l'Enclos, à MordrcMx. Saint-Suliac et Saint-Elier.
S. — Otina otis Turton.
1810. Hrllr olix TuniON, Conch. Dict.. p. 70.
1860. Olina — Tinl.. .Tekkreys, Brit. Conch., V, p. 110, pi. XCVIII, flg. X
Habitat. — Ce petit Mollusque semble fort rare dans notre région, car nous
n'avons pu en recueillir, jusqu'fi présent, que deux individus vivants à Saint-
Lunaire et un mort à Harliour. M. le Colonel Martel en a aussi récolté un
exemplaire vide i\ la Toise. .Teffreys en a cité ime variété cnndida : d'un
blanc pur.
OPISTHOBRANCHI ATA
NnnTBR.\NCHL\T.\
Dans noire région, les Mollusques nudibrancbes se rencontrent le plus
frénuemment aux basses mers des grandes marées, mais on en trouve aussi
parfois dans une zone moins iirofnnde. Ils se tiennent le plus souvent fixés
sous des pierres qui baignent dans l'eau ou qui reposent sur du sable humide.
Toutefois, les Dorîs s'attachent aussi aux parois des rochers et sont quelque-
Dautzenberg lit DuHOucHOux. — Mollusques de Saint-Malo. 1 ■
luis rejetés sur les bancs de sable. Nous avons récolté à plusieurs reprises
le Polijcera quadrûinuala sur des Algues el sur des Zoslères, une autre lois
sur un roclier exposé au soleil el noua avons même capturé un individu
nageant dans une mare. Le Tiiupa clacUjeia a été observé sur le Laiiiinuria
[IciicauUs el rampant sui' un rocher. Des pontes de Nudibranches se ren-
contrent n-é(|uemment sous les pierres ou sur les algues.
Pour étudier les Nudibranches, nous les conservons dans des cristallisoirs
en verre placés dans une chambre au Nord (car lorsijue ces animaux sont
exposés au soleil, ils nieurenl promptement), en ayant soin d'employer de
l'eau de mer limpide, renouvelée de temps en temps, el de tenir les cristal-
lisoirs très pro])re.s. Dans ces conditions, certaines esi)èt:es peuvent vivre
assez longlem|)s : iiolis avons conservé des Polyccia qndfivUiiu'dla pendant
ciiKi mois et des liuiis iilinica ix'iuiaiit plus de deux mois; les l)oris résistent
beaucoii]! moins longtemps. D'adieurs, tous ces Mollusques s'amaigrissent
et leurs tudhis colorations s'atténuent rajtidement.
IjCS (louiudoiis caslunca sortent parlois d(; l'eau et ne lardent alors pas à
mourir el à se dcsséelier; h', même accldiml nous est arrivé pour un Eulis
liui)ill(isa.
Les Nudibranclies pondeul souvent et à ]jlusieurs reprises, pendant les
premiers temps de leur captivité.
MM. les Professeurs Cuénot, de la Faculté des Sciences de Nancy, et
Vayssière, de la l'\iculté des Sciences de Marseille, ont eu l'obligeance de
vériiier les déterminations de la plupart des espèces de ce groupe que nous
avons iiMYiltées et nous les prions d'accepter tous nos remerciements.
9. — Doris (Archidoris) marmorata liergh.
1878. Airhiiloiis inarmorala Bergh in Semper, Reisen im Archipel der Philippinen.
Uahiiiil. — Pou commun à Salnt-Enogat et à Saint-Malo, au nord du
Cirand-Bey.
Détermination de M. le Professeur 'Vayssière.
10. — Doris (Archidoris) tuberculata C.uviei-.
1812. y)or/.s- tiibcrcuJala (Juvieh, Annules du Mu.'^éuiii, IV, p. 4tiD, pi. 74, flg. 5.
1852. -^ - Alder et Hancock, Brit. Niidibr. MolL, VJ, Fam. I, [il. :!,
fig. 1-16.
\m.). — — .lEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 8:i, pi. 111, flg. 4.
lliibitat. — Peu abondant : pointe du Décollé (un exemplaire de 85 millim.
de long de couleur orangée, tachetée de violet lie de vin sur le manteau,
branchies orangées, violacées aux extrémités), le Mouillé, pointe de la
Vicomte, Fours-à-Chaux, pointe des Corbières, Saint-Malo (Bon-Secours),
Hiithénenf.
Les exemplaires que nous avions mentionnés dans nos listes de 1900 et
de 190G sous le nom de Doris verrucosa Cuvier, sont, en réalité, tous des
Doris tubcrculaUi, comme l'a reconnu depuis M. Vayssière et comme nous
la également confirmé M. Cuénot.
il. — Doris (Jorunna) Johnstoni Aider et Hancock.
ISJIS. Doris obvelata Johnston (non Midler), Ann. Nal. Hisl., J, p. 5?, [il. 11,
fig. 4-7.
It^'i5. — .Idhiisioni Alder et Hancock, Bril. Nudibr. Moll. I, l''.iiii. I, pi. ,S.
1869. — — Jeffreys, Brit. Conch., V, p. 85.
Habitat. — Saint-Cast (près de Bec-Rond), le Hauinet, Bizeux, Rothéneuf
(anse du Val).
La plupart des exemplaires recueillis étaient de coloration grise avec des
taches noires sur le manteau; celui récolté au Ilaumet mesurait, étant bien
allongé, environ 55 millimètres.
Détermination vérifiée par MM. Cuénot et Vayssière.
8 Dautzenberg i'I Di uorcHorx. — MnUii<:iiiu'S de !^nint-Malo.
12. — Doris pilosa Mullcr.
1789. Doiis pilosa MCllek, ZûoI. Dan. lil, ji. 7, jil. NJ, lig. 5-S.
IST)!. — — Miill., .\LDEH et Hancock, Biil. Nudibr. iMull., V, Fam. I, pi, 15.
ISG'J. _ — _ .iKi-i-HEVS, Bril. Conch., V, p. 93.
Habitat. ■ - Saiiil-CasL (Hec-Roud), les Zoriou.x, poiulc des Corbières,
pointe du iMurcgraplie, sous les pierres.
13. — Goniodoris castanea .\lder el Ilaaeock.
1S15. (;i>iiii)(l<ii is i-(islain'(i Al. DUR et H.'XNCock, Ami. and Mag. of Nal. llist. 1»' ,Ser.,
XVI, p. 314.
18i-7. — — Alder el H.wcoCK, Bi-il. Nudibr. Mull., I'"aiii. I, pi. l'.i.
1869. — — Jioi'TKEYS, Bril. Concli., V, p. 82.
Uabilnt. — Ile Agot, les (]lieiiiiiié(!S, Saiul-lînogat., llarbour, poiiil(^ de
(laiicavul, ])oiiile de la Brianlais, Clialiberl., les Zorieux, pointe de r.\igiiilli\
lioiiite des Uorbières, pointe des Catlnls, Fort-National, pointe de Roehe-
boiine.
Le G. castanea est, dans- notre région, le jilus répandu des Nudibraiiclies :
on le rencontre souvent iixé sur des colonies de Botryllos avec lesquelles il
se confond par sa couleur. A la pointe des Corbières, nous en avons pris en
une seule marée 37 exemplaires dont quelques-uns de belle taille : l'un d'eux
mesurait 25 milliniètres de longueur.
Var. pallida Dautzenberg et Durouclioux.
D'uni' coloralion claire gris rosé, bien plus rare que le type.
li. — Polycera quadrilineata Mi) lier.
1776. Doris quadiUincata Muller, Zool. Dan. Pi'odr., p. 229.
1788. — — jMCller, ZooI. Dan., 1, p. 18, pi. 17, flg. i-G; IV, p. 23,
pi. 138, flg. 5 (var. fusca); lig. 6 (var. Iiyalina alba).
1861. — — Alder el H.xncock, Brit. Nudibr. MolL, V, Fam. I, pi. 22.
18G9. — — Jeffreys, Brit. Concli., V, p. 75.
Habitat. — Sainl-Cast (Bec-Rond), île Agot, Cézembre, les Cheminées, le
llaumel. île llarbour, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, pointe de la Briantais,
Clialibert, les Zorieux, Bizeux, pointe des Corbières, pointe des Caltats,
Nord du Urantl-Bey, pointe de Rochebonne, Rothéneuf (anse du Val), la
Toise. C'est l'un des Nudibranches qu'on rencontre le plus tréqueminent
dans nos parages : il possède généralement A ou .5 lilanients rronlaux, mais
nous avons trouvé des exemplaires qui en avaient 2, 3 el jusqu'à 7. Certains
individus mesuraient 28 à 30 millimètres de longueur, tandis que celui repré-
senté par .Mder et Hancock n'a que 21 millimètres.
Vai-. nigrolineata Dautzenberg et Durouchonx.
Habitat. — Baie de la Freiiay, le Haumet.
Cette variété, ornée de ligues longitudinales et de taches noires, avait été
signalée par Aider et Hancock, mais ces naturalistes ne lui avaient pas
altrilmé de nom.
1."). — Polycera ocellata .Mdcr rt Hancock.
18i-2. l'iiliiri'ra ocelliila Alder et Hancock, Anii, nnd Mag. nf Nal, lli.<t., i" Ser.,
IX, p. 33.
184.(j. — — Alder et Hancock, Bril. Nudibr. MolL. II, l'am. 1, pi. 23.
1869. — — Jeffreys, Brit. Conch., V, p. 7G.
Habitat. — lie Harbour, pointe de la Vicomte, Chalibert, les Zorieux, pointe
des Corbières.
Assez rare dans nos parages. Nous en avons trouvé aux Zorieux un indi-
vidu de 13 millimètres de long.
Ph. D\i rzF.NP.Kiic e| 1)1 iiorciioi'X.
(A suivre).
Siip|ilémenl vi la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 515
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO {Suite)
16. — Triopa clavigera M n lier.
1776. Doris clavirjeni MCller, Zool. Dan. l'rotir., p. 2l'i).
1788. — — MuT.r.Kn, Zool. Dan., I, p. 17, pi. 17, l'iv^. I-:!.
I8i8. TTiopa — Muil., Aiper ni Hwcock, lirit. .\udibr. .\ioll., I\', P'ani. 1,
pi 2û.
1869. — — Jeffheys, Brit. Conch., V, p. 71
Habitat. - Les Cheminées, le Mouillé, Sninf-Liiiiairc, ])oinle Bollefard,
pointe de la Hriantais, Chalibert, les Zorien.x, poinic des (îorbières, Mid-Pot
(La Ouimorais).
Vivant .sous les pierres comme le PoUjccki iiiinilrilincdlii. ce .Mollusque
est un [)eu plus rare.
17. — Eolis (Facelina) punctata Aider et Hancock.
18-i6. Eolis punclala Alder et H.^ncock, Brit. Nudihr. Moll. Il, l'uiii. :i, pi. 1,5.
1861). — — Jeffreys, Brit. Conch., V, p. 40.
Habitat. — Saint-Lnnaire, Saint-Malo, Rothéneuf, la Toi'^e.
Détermination de M. Vayssière. C'est par erreur que l'un de nous avait cité
cette espèce sous le nom d'EoIis coronata Forbes, dans sa liste de Saint-
Lunaire.
18. — Eolis (Facelina) Drummondi Thompson.
1840. Eolidia rulibranchialis Tuinipsox hkhi .lolinston'i, .\nn. and .Mag. of \al.
flLst., 1^' .Ser.. V, p. 89.'
18W. Eolis DrviiiiDoiidi Thompson, Ro|i. Fauna of Irrland //; Bop. Brit.
.\ssoc., p. 200.
1848. — — Thoinps., Aloeb et H.wcock, Brit. Nudibr. .\loll., IV,
Fam. 3, pi. 13.
1869. — _ _ Jeffrey.s, Bnt. Conch., V, p. 39.
Habitat. — Saint-Malo (Grand-Bey), la Toise.
Détermination de M. Vayssière.
19. — Eolis (iïolidia) papillosa Linné.
1767. Limax papillosus Linné, Syst. Naf., édil. XII, p. 1082
1852. — — Alder et' Hancock, Bril. Nudibr. Moll., VI, Fam. 3, pi. 9.
1869. — — Jeffreys, Brit. Conch., V, p. 37, pi. Il, flg. 3.
Habitat. — Saint-Lnnaire. les Cheminées, le Haumet, Pierre-à-Tison. Har-
bonr. banc des Pourceaux, les Zorieux, pointe des Corbières, pointe des
Calfats, Nord du Grand-Bey. Rochebonne. Rothéneuf fanse du Val).
Des exemplaires de très .crande taille ont été recueillis au printemps sur
le banc des Pourceaux par M. Boivin.
Var. albina Dautzenberp et Durouchoux.
D'une nuance très claire, presque blanche. Cette variété es! aussi frécpiente
que la coloration typique.
20. — Eolis (^olidiella) glauca Aider et Hancock.
ISfô. Eolis glauca .\ldkr et Hancock, \v.t\. and i\lag. of \at. Hisl., XVI, p. 314.
1848. — — At.der et Hancock, Brit. Nudibr. Mnli., iv, Fam. .3, pi. 11.
1860. -^ — .Teffreys, Brit. Conch.. V, p. 38.
Habitat. — Les Cheminées, le Plaumet. Harbour. le Mouillé, les Ouvras,
Chalibert, les Zorieux. pointe des Corbières, pointe des Calfats. Nord du
Grand-Bey. Fort-National. Rochebonne.
UEnlis papillosa et VEoJis filauca de notre récion pourraient se confondre
au premier abord, mai?, avec un iieu d'habitude, on parvient assez facile-
ment à les distinuner : VE. papillosa porte entre les tentacules oraux et les
rhinophores une tache triangulaire très caractéristique d'un blanc jaunâtre
2
10 Dautzenberc. et Durouchoux. — MoUiisri}i(>s de Snini-Malo.
nu d'un hlanc mat. Ainsi que le disent Aider et Hancock, nous avons vériné
que les angles de ces fiches se prolongent en lignes, ceux de la base (partie
antérieure) passent dans les tent.TCule? oraux, celui du sommet (partie post<^-
rieure) passe entre les rhinophores et atteignant In protubérance qui indique
la région du cneur. s'élargit et forme en ce point une autre tache triangulaire
lilanclie qui a sa base en arrière. UE. filaiica est muni h sa partie antérieure
d'un amas do papilles qui ont souvent un aspect et une coloration différents
des autres branchies et qui forment une sorte de collerette, rappelant le boa
que portent les dames. Ces caractères sont constants et différencient nette-
ment les deux espèces.
21. — Eolis (.Solidiella) Alderi Cocks.
Enlis Ahlrn Cocks, Tlie NnturalisI, II, p. 1, pi. 1, fig. 1.
1852. — — Cocks, Alder et Hancock. Brit. Nudibr. Mol!., V, Fam. 3, pi. 10.
1860. — — ^ .Teffrkys. Ilril. Conrh., V. p. .38.
Habitat. — Harbour Tcôfé oriental), les Zorieux.
Var. albida Dautzenberg et Durouchoux.
D'une coloration presque uniformément blanche.
Habitat. — Harbour.
22. — Eolis Landsboroughi .\lder et Hancock (emend.).
1846. Eolis Landsbergii Alder et Hancock, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 1=' Scr.,
XVin, p. 294.
1848. — Landsburgii .\lder et Hancock, Brit. Nudibr. IMoll.. IV, Fam. 3, pi. 20.
1869. — — Teffreys, Brit. Conch., V, p. 4.3.
Habitat. — A l'Ouest du Fort-National, sous une pierre. T'n seul exemplaire
de 7 millimètres de long a été recueilli en .\oùt lOOi par M. Henri Fischer,
de cette jolie espèce qui se distingue nettement des autres F.olidious par sa
belle couleur d'un violet améthyste.
.\lder et Hancock disant que ce Mollusque est dédié à M. David Lands-
borough .Tunior. son nom doit être corrigé comme nous l'avons fait ci-dessus.
pour nous conformer aux règles de la nomenclature.
Eolis Peachii .\lder et Hancock.
184S. Eolis Peachii .Vtrer et Hancock, .\nn. a. Mag. of Nat. Ilist., 2^ Sit.,
I, p. 19.
184-8. — — .Alder et Hancock, Brit. Nndihr. Moll, TV, Fam. 3,
pl. X.
isf?. -- — A. et H.. Orube, Verz., p. 62 fSainl-Malol
Habitat. — Saint-Malo iTirube). ?\Tous n'avons pas rencontré cette espèce
2/î. — Eolis (Acanthopsole) coronata Porbes.
1S3n. EoUda rnrnnala Forhes, .\lhenn?nm. p. 64-7.
184-6. Enlis — Forbes, Alder et H.\ncock, Brit. Nudibr. Moll, II. Fam. .3.
1S69. _ _ — .Teffreys. Brit. Conch., V. p. .39.
Habitat. — Les Herbiers, nointe de la Vicomte. Chalibert. pointe des Cor-
bières. Port-National ("Ouest et Est), pointe de Rochebonne, la Toise.
Détermination de MM. Cuénof et Vayssière.
Cet Enlis est agile et très vorace. Lorsqu'on en met plusieurs individus
dans le même récipient, ils ■'e dévorent entre eux et on constate souvent que
les survivants ont été amputés d'une partie de leurs papilles et de leurs
tentacules oraux.
Le plus grand de nos exemplaires mesurait 25 millimètres de longueur.
24. — Berghia cserulescens Laurillard.
18.50. Enlidia orTulPscoi^ T^aiir.. nFSH^vES in Crvu-:R. Règne -\nimal, pl. 30 bis.
flg. 5.
1881. Berqhia csei-vlescens Laur.. Trinchese, .^olididae, TT, p. 7, pl. I-V.
Dautzenbehg et Durouchoux. — Mollusques de Saint-Malo. 11
Habitat. — Cette espèce, qui n'avait pas encore été citée dans la Manclie,
parait avoir un liabitat très luiiité, car nous ne l'avons rencontrée qu'à
l'eniLouchure de la Rance, sur les îlots de (Jhalibert, Bizeux, Zorieux, ainsi
qu'à la pouite des Corbiures. En i9(»U, nous en avions capturé 15 en deux
marées; nous en avions encore trouvé quelques-uns en l'JUl et en 1902, mais
depuis elle semblait avoir disparu, car nous n'en avons pas trouvé un seul
pendant une dizaine d'années. En 1912 et en 1913, nous en avons de nouveau
trouvé beaucoup et notamment, à deux reprises, 17 exemplaires en une seule
marée, à la pointe des Corbières.
La détermination de ce Nudibranche présente de grandes dillicultés : nous
l'avions assmiilé, dans notre liste de 19U0, à ïEolis Alderi docks, puis, dans
celle de 1906, à YEolis (Spurilla) sargasiicola Kioyer. Depuis M. (Uiénot, a
qui nous en avons communiqué plusieurs exemplaires et des dessins, en a
lait l'étude avec M. Ilecht et ces spécialistes sont arrivés à la conclusion qu'il
s'agit, sans aucun doute possible, du Bcryhla cœrulescens, dont les princi;
paux caractères consistent dans la coloration rouge orangée de l'extrémité
des papilles, dans la présence, sur la tète, de deux taches rouges plus ou
moins triangulaires, enfin, dans les rhinophores qui sont couverts de tuber-
cules teintés de rouge vif. Ces caractère; conviennent ]iarfaitement à tous
les individus que nous avons observés. C'est le plus beau et le plus grand
des Eolidiens de notre région : nous en avons capturé cette année un dont
la longueur atteint 70 millimètres.
25. — Elysia viridis Montagu.
1815. Laplijsia viridis Montagu, Linn. J'rans., VII, p. 76, pi. 7, flg. 1.
1869. — — Jefkrevs, Brit. Concli., V, p. 31, pi. I. fig. 6.
Habitat. — Saint-Lunaire. Saint-Enogat, Harbour, les Zorieux (sur Codium
tomentosum), Port-National, pointe de Rochebonne, Rothéneuf. Toujours
assez rare sur les Zostères et sous les pierres. Son habitat sur le Codium
tomentosum avait été indiqué par Jeffreys.
TECTIBRANCHIATA
26. — Actaeon tornatilis Linné.
1758. Bulla lornalilis Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 728.
1867. Aclœon — Lin., Jeffreys, Brit. Conch.. IV, p. 4:33, pi. VIII, fig. 4;
Y (1869), p. 224, pi. XCV, flg. 2, 2.
Habitat. — Nous n'avons rencontré de cette espèce que quelques exem-
plaires vides rejetés sur la plage de Saint-Lunaire.
27. — Tornatina (Retusa) truncatula Bruguière.
1792. Bulla truncaiida Bruguière, Encycl. Méthort., p. 377.
1867. Utiicuius truncatulus Brug., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 421; V (1869),
p. 223, pi. XCIV, flg. 2.
Habitat. — Toujours rare, vivant sur le sable à la base des zostères et
parfois sous des pierres : baie de la Frenay, île des Ehbiens, Cézembre,
Saint-Lunaire, Saint-Servan, Grand-Bey, Rochebonne, Rothéneuf ; dragages
en Rance et au large.
28. — Tornatina (Retusa) obtusa Montagu.
1803. Bulla obtusa Montagu, Te.st. Brit., I, p. 223, pi. VU, flg. 3.
1867. Ulriculus oblusus Mont., Jeffrey.s, Brit. Conch., IV, p. 42;i; V (1869),
p. 223, pi. XCIV, flg. 3.
Habitat. — Saint-Servan (Has-Sablons), dans le maërl à basse mer ; plu-
sieurs exemplaires vides dragués en Rance.
Var. candidula Locard.
1867. Utrictdus obfusus Mont., var. Laionkaireana Jeffrey's, (non Basterot), Brit.
Conch.. IV. p. 42i; V (1869),
pi. xav, flg. 4.
1892. Cylichna candidula Locard, Coq. mar. des eûtes de
France, p. 28.
12 Dalit/.enbeug el Duhouchoux. — Mollusques de Sainl-Malo.
liabiiut. DragiK' en lUuicu el raiciiiouL au large.
Dans noire liste tic i9U(), nous nous étions ralliés à la manière de voir oe
Locard, en considéranl le Turnutina à spire saiJlanle comme une espèce
spéciale, mais l'examen de matériaux plus nombreux nous a fourni depuis
la pieu\e iju'il ne s'agit, en réalité, que d'une variété du T. ubiusa : les
intermédiaires sont, en effet, nombreux. Chez le type du T. obtusa, le
sommet de la spire dépasse un peu le haut du dernier tour, tandis que chez
la variété candidulu, le dernier tour descend beaucoup à son extrémité, ce
(lui rend la spire bien plus saillante.
Le nom Lulonkaireana Basterot, qui a été donné par Jeffreys à cette
forme, s'applique à une espèce fossile du Miocène du IJordelais, bien diffé-
rente de la nôtre.
29. — Haminea navicula Da Costa.
1778. BuUa navicula Ua Costa, Brit. Concli., p. 28, pi. I, fig. 10.
1867. — liijdalis Jeffreys (non Linné), Brit. Concli., IV, p. 437; V, p. 224,
pi. XCV, fig. 3.
Habitat. ■ — \'it dans le réser\oii' intérieur du bassin de Saint-Malo
(Dupart), ainsi que sur la plage des Fours-à-Chaux, à Saint-Servan, où
nous l'avons rencontré par 5 mètres de hauteur eiuiron, depuis Avril jus-
qu'en Juillet.
Nous avons indiqué dans les « Mollusques du Roussillon », I, p. 517, les
caractères qui différencient cette espèce d'avec 1'//. hydaiis Lin., de la Médi-
terranée.
Nous avons recueilli sur la plage de Port-Rriac (baie de Cancale) un
spécimen vide de l'.lcera bullata Millier, mais nous n'avons rencontré jus-
qu'à présent aucun vestige de ce Mollusque dans la baie de Saint-Malo.
30. — Philine aperta Linné.
1767. Bulla aperta Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1183.
1867. Philine — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 457; V, pi. XC\'I, fig. 8.
Ilabilat. — Vit à Saint-Casl, Saint-Lunaire, Saint-l--nugal, Uarbour, au
Mouillé, h Saint-Malo ; très abondant sur la vase dans le bassin de Sainl-
Servan.
31. — Philine catena Montagu.
1803. Bulla calena Montagu, Test. Brit., p. 215, pi. VII, fig. 7.
1867. Vhiline — Mont., Jeffreys, Brit. Concli., IV, p. ii'J; \-, p. 22i-, \)\. \C.\\.
flg. 2.
Var. zona Jcifreys illril. Concli. I\ , u. 'i5'j)
Différant du type par une zone transversale hyaline sur le milieu du
dernier tour.
Habitat. — Toujours très rare. Nous n'avons recueilli que ([uelques
exemplaires vides de la var. zona h Saint-Lunaire et Saint-Enogat ; les dra-
gages au large ne nous en ont |)r(K-iiré (pi'un spécimen moi't.
32. — Philine punctata (Adams) Clark.
1798. Bulla piitirlala Jcihn .\dams, Trans. Linn. Soc, V, p. 1, pi. I, fig. 6-8
(malè).
1867. Phitine — Clark, Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 453; V, p. 22i, pi. XCVI,
flg. 5.
Habitat. — Nous n'avons trouvé qu'un exemplaire vide, mais en bon état,
de cette espèce, à la pointe des Corbières, en 1905.
33. — Aplysia "punctata Cuvier.
1803. .Aplysia punclala Cuvier, Annales du Muséum, II, p. 205, pi. I, fig. 2-5.
1,S69. — — Cuv., Jeffrey-s, Bril. Concli., V, p. 5, pi. XCVII, fig. 1.
Habitai. — Rare dans nos ]iarages : nous en avons trou\é deux individus
vivants à Saint-Lunaire, un à Uarbour, un à€halibprt et un aux Zorieux.
Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de Saint-Malo. 13
34. Pleurobranchus plumula Monlagu.
1803. Bulla piniitnta Momagu, lesl. liril., 1, p. 211, [il. lô, tig. 9
el 11, vignelle 2, lig. 5 (aniinul!.
1809. Pli'urobnuK'liiis - .NUml., ,Iki-khevs, Bi'it. Concli., V, p. II, pi. XCVII,
lig. i.
Ilabilut. — l'eu commun, vivant, à très basse mer, sous les pierres : Saint-
Lunaire, les Cheminées, le ilaumet, llarbour, Pierre à Tison, les Patouil-
lois, la Petite Conchée. les Herbiers, les Ouvras, pomte de la Briantais.
Chalibert, Bizeu.K, les Zorieu.x, la Mercière, Grand-Bey, Rochebonne, La
Higne, la Ouimorais, la' Toise.
PROSOBRANCHIATA
i'K(.iiMi;i!.\.\(;iiiAi'.v
35. — Bêla ruîa Montagu.
ISlW. Murex nifus Montagu, Test. Brit., I, p. 263.
1SU7. l'U'uroloina ru{a iMunt., .Ikki'Hevs, Brit. Coucli., IV, p. 392; V (1869), p. 222,
pi. XCl, lig. G.
Habitat. — Nous avons rencontré la lurme typique, vivante dans l'anse
des Troquetins, à la base des Zostùres, dans du sable recueilli à basse mer
dans nos dragages en llance. On en trouve aussi des e.\enq)laires vides
rejelés sur les plages à llarbour, Saint-Suliac, Saint-Malo el à la Guimorais.
Var. semicostata Jelfreys (Brit. G. IV, p. 393;.
Dépourvue de côtes longitudinales sur le dernier tour et ordiiiaiieinent
[ilus grande que la forme typit]ue.
Habitai. — Nous n'avons recueilli aucun exemplaire vivant de cette
variété qui n'est pourtant pas rare dans les cordons littoraux de Sainl-
Lunaire el dans les dragages au large.
36. — Mangilia costata (Pennant) Donovan.
1777? Murex costatus Pennant, [Irit. Zool., IV, p. 125, pi. T.XXIX,
flg. 1, i.
1800. — — Penn., Donovan, Brit. Sh., II, pi. XCI, lig. 1, 1.
1867. Pleurolorna coslata Don., Jeifreys, Brit. Concli., IV, p. 379; V {18G9), p. 220,
pi. XC, flg. 3.
Habitat. ■ — Saint-Lunaire, les Zorieux (vivant), Bas-Sablons, Grand-Bey
(vivant), la Toise, dragages au large et en Rance.
Le Murex costatus n'est reconnaissable ni par sa description ni par sa
figuration dans l'ouvrage de Pennant, mais ce nom a été repris el précisé
par iJonovan, qui fa appliqué à la coquille ayant la moitié supérieure du
dernier tour brune et la moitié inférieure blanche : c'est cette coloration
typiiiue qui se rencontre le plus fré(iuemment.
37. — Mangilia rugulosa Philippi.
1844. Pleurolorna rugulosum Philippi, Enum. MoU. Sic, II, p. 1G9, pi. XXVI,
flg. 8.
1867. — rugulosa Pliil., .Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 381 ; V, p. 220,
pi. XC, flg. 4.
Habitat. — Un exemplaire vivant dans les Zoslères de l'anse des Troque-
tins. On en trouve parfois des spécimens vides dans le cordon littoral de
Saint-Lunaire, mais celte espèce est beaucoup plus rare que le .1/. costata.
Nos spécimens diffèrent du type méditerranéen par l'absence de cordons
décurrents élevés, mais ils présentent l»ien l'angulation caractéristique du
haut des tours. Nous avons sous les yeux une série d'individus recueillis à
Ai'cachon par i\l. E. de Boury et (jui relient si intimement le type à notre
forme de Saint-Malo, que nous ne trouvons même pas utile de désigner
celle-ci par un nom de variété.
38. — Haedropleura septangularis Montagu.
180:H. Murex septangularis Montagu, Te.sl. Brit., I, p. 268, pi. 9, fig. 5.
1807. Pleurotoma — .Mont., .Ieffrey.s, Bril. Concli., 1\', p. 3!»0; V, p, 222,
pi. XCI, lig. 5.
l 'i Dautzknberg et Dliioiiciioux. — Mollusques de Saint-Malo.
Ildhildl. — lUiro, \ivanl dans les dragages au large; plus commun mort
dans ces uicmes dragaj^es, ainsi (|ue dans ceux en lîance. (Juelques exem-
plaires \ ides ont été recueillis dans les cordons liKoraux de Sainl-ljunaii'e
et de la Toise.
VAl — Clathurella purpurea Ahmlagu.
1803. Murex purpureus Montacu, Test. Brit., I, p. 200, ]iL il, lig. 3.
18G7. Dcfrancia pvrpurra Muni, jEFi-Riivs, Brit. Concli., 1\', p. 373; V, pi.
LXXXIX, lig. 5 et var. oblunga, pi. LXXXIX,
lig. 0.
Iliiliiliil - \il stiiis les picri'es, dans la /(ine des Laniiiiaircs, tdiil Ir long
de la cùle depuis la baie tle la Frenay jusqu'à la Tuise, ainsi ipie sur les
ilôts du large.
\'ar. denseclathrata D. et D. (Paunule Saint-Alalo, 1900, p. 5).
Ilubilal. — Celte lurme se rencontre presque exclusivement dans les dra-
gages au large, tandis (ju'on n'en trouve guère, à la côte, d'exenqjiau'es
bien caractérisés. Elle est plus petite que le type, à sculpture plus Une,
tonnant un treUlis plus régulier et les cotes longitudinales sont bien moins
prédominantes. La coloration est plus unilormément i)ruue et les taches
blanches beaucoup luoins aiiparentes.
La variété ublonga de .lelïreys est de même taille ijue notre variété densc-
clallirata, mais sa sculpture, bien que plus Une que chez le type, montre
encore une [)rédominance très sensil)le des côtes longitudinales.
40. — Clathurella linearis Montagu.
1803. Murex linearis Montagu, Test. Brif., I, p. 261, pi. 9. flg. 4.
1867. Defrancia — Mont., Jeffkkvs, Brit. Conch., IV, p. 308 ; V, p. 22t),
pi. LXXXIX, flg. 2, 2.
Habitat. — Beaucoup plus rare que le Cl. purpurea dans la baie de Sainl-
Malo, nous n'avons recueilli que quelques exemplaires vivantssous les
pierres, à basse mer, à Saint-Lunaire, à llarbour, à la pointe des Corbières,
au Roc au Dogue, à la pointe de Rochebonne et au .Minihic, contre la
pointe de la Varde. Nos dragages au large nous ont aussi procuré trois
exemplaires vivants et M. Preston en a trouvé quelques-uns à Saint-Cast.
41. — Raphitoma nebula Montagu.
18a3. Murex nebula Montagu, Test. Brit., I, p. 267, pi. 15, flg. 6.
1867. Pleuroioma — Mont., Jeffreys, Brit. Concli., IV, p. 38 i ; V, pi. XCl,
flg. 1.
Ildbilnt. — Recueilli vi\'anl sous les pierres, à Saint-Lunaire et sur les
Zostères, à la pointe des Corbières; dragué vivant eu Rauce. Des spécimens
vides se rencontrent dans le maërl à Saint-Lunaire, llarbour, Cézembre et
au Grand-Bey.
Var. Powisiana Recluz.
1867. Pleuroioma nebula, \'ar. lœvigala .Ieffreys (non PI. iFpviqala Philippi), Brit.
Conch., I\', p. 380: V, p. 220, pi. XCI,
flg. 3.
1889. Raphitoma Poirisiaiia Reci.uz mss. in Dautzenherg, Exc. Malac.
Saint-Lunaire, p. 22.
Habitat. — Un exemplaire vivant recueilli à Cézembre et plusieurs
coquilles vides dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire.
Nous nous rallions aujourd'hui à la manière de voir de .Ieffreys, en ne
considérant cette grande forme de coloration blanchâtre, avec les espaces
intercostaux bruns, que comme une variété du R. nebula, mais le nom
lœvigata Phil. ne peut lui convenir, car le PI. lœvigatuin Phil. (Enum. Moll.
Sic. I, p. 199, pi. XI, hg. 17) est une forme méditerranéenne bien plus
petite, d'un blanc bleuâtre, avec une bande périphériale brune continue et
sans côtes axiales, même sur les tours supérieurs.
Yav. Septenvillei Monterosato mss.
Diffère du R. nebula typique par sa forme plus allongée, ses côtes axiales
moins saillantes et s'effaçant sur le dernier tour.
Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de Saint-Malo. 15
Habitat. — Nous n'avons trouvé cette variété que dans les cordons litto-
raux de Saint-Lunaire et dans les drapapres au larp:e. Elle est rare dans
nos parafes ; mais nous l'avons i-encnntrée en abondance da.ns le cordon
littoral de la Hanle fLojre-Tnfi'^rieure).
'i2. — Raphitoma attenuata Monla.yu.
180:?. Murer (illniuahis- Montaci', Test. Brit., I, p. 2f)(i. pi. 0. li^;. 6.
1867. l'IriiToloiiia allnviiila Mont., .lici'iïnKvs, Bril. Concli., IV. p. .S77: \\ p. 220,
pi. XC, fig. 2.
Habitat. — Nous n'avons pas encore rencontré ce Mollusque vivant dans
la baie de Saint-Malo : sa présence n'est indiquée que )iar qneliiues coipiilles
vides des cordons littoraux de Saint-Lunaire et d'une fuilre, provenant des
dragages au large.
43. — Raphitoma costulata (Risso) de Blainvillc
1820. Mançirlia costulata Risso, Eiwopc Méridionale, IV, p. 210.
1830. Plrurotoma — Ri.s.<;n, De Ri atnvili.e, Faune fi'ane., p. Km), pi. A-.
fig. 6, 6 a.
1867. — striolata ,TFi-r-REYS (non Risso). Rril. Cuncli., IV. p. 370 :
X, p. 220, pi. XC, flg. 1.
Habitat. — Quelques rares exemplaires vides dans les cordons littoraux
de Saint-Lunaire et de Saint-Malo.
Il est impossible de conserver à cette espèce le nom de striolata par leqtiel
elle est tiabituellement désignée, car ce nom, emprunté par Philippi à
Scacchi, l'a aussi été par Scacchi à Risso. Or. le Man<jcUa striolata de Risso
est incontestablement le R. attenuata.
La mauvaise interprétation du Mangelia striolala de Risso par Scacchi
nous amène à reprendre pour la pi'éspnte espèce, comme l'a fait le
D-- Kobelt (Icon., III. p. 383, pi. XCIVII. fi?. 18-20), le nom costulata. bien
que la coquille ainsi nommée n'ait pas été figurée ni suffisamment décrite
par Risso. Mais, comme elle a été confirmée et représentée convenablement
peu de temps après par de Rlainville, il n'y a aucun inconvénient à s'arrêter
à ce nom.
'('i. — Buccinum undatum Linné.
1758. Bncc.ininii uiidnfnni Ltxné. Svst. Nat., édit. X. p. 74-0.
1867. — — Lin., .Teffrevs', Rril. Conch., IV. p. 28."> : V. p. 218,
pi. LXXXII, fig. 2, 3; ninnslr., fig. 4, 5.
Habitat. ■ — On en rencontre sur toutes les plages, des coquilles vides on
habitées par des Pagures. Pendant les grandes marées les .spécimens vivants
ne sont pas rares sur le banc de Harbour, à l'embouchure de la Rance, etc.
.•\ Saint-Malo fRon-Secours). nous en avons trouvé sous les pierres des
colonies très nombreuses d'exemiilaires jeunes.
Var. littoralis Kinff.
184-6. R. undalinii. ynr. lillnralis Ktno. Ann. a. Mag. Xal. llisl.. I"' Ser.,
XVIIT, p. 250.
1012. — — King, Dautzenbfrc, et H. Ftsi hfr. Camp. arrt.
Prince de Monaco, p. 100, pi. V, flg. 1.
Habitat. — Avec le type, dont cette variété ne diffi^re que par sa spire
moins haute.
Le B. undatum varie peu dans la région de Saint-Malo : nous n'y avons
observé aucune des autres variétés que nous avons indiquées dans notre
travail sur les campagnes du Prince de Monaco dans les Mers du Nord.
45. — Donovania minima Montagu.
1803. Buccinum minimum Montaci-. Test. Rrit.. T, p. 247. pi. 8, fig. 2: Snppl.
f 18081 p. 100.
1867. T.arhpsi.f minim a Mont. .Teffrfys. Rrit. Conch., TV, p. 313: V, p. 218,
pi. LXXXT^^ fig. 3.
Habitat. — \\\ à peu près partout sous les pierres, pur les Zostères. et
surtout sur les algues, à basse mer, mais n'est jamais très commun.
l'i li\i r/KNHKHi; cl I)inciniinr\. - ^ Molhis<jiics ilr Siiint-MaJo.
■'16. — Nassa (Hinia) reticulata T>imié.
1758. niicciiiinii rcliculaluni Linniô, Sysf. Nal., éilil. X, p. 7W.
1867. Xassa icticulnln Un., .IiïFFnK^s. Bril. Concli., I\', n. :i'i(l : \'. p. 2i;i,
pi. lAXXVII, fig. 3, :i.
Habitai. ■ - Très coniiiiun |)ail.(jiit à basse mer, rampant avec agilité sur
le sable. Ce Mollusciiie ne descend guère au dessous de la zone comjjrise
entre le balancement des marées, car la drague ne nous en a raiiporlé que
des coquilles vides ou occupées par des Pagures.
■ Var. mamillata Risso.
1826. Planaxis 7iiniiiUlala Hisso, Europe Mérid., IV, p. 178, fig. 122.
1867. Nassa nilida .Ieffrevs, Brit. Conch., IV, p. 2Ad ; V, p. 21!i, pi.
LXXXVII, flg. 4, 4.
Uahilal. — Trè.s abondante dans les bassins de Saint-Malo.
C'est au Marquis de Monterosato qu'on doit la restauration du nom
uiamUlata Risso, qui était tombé dans l'oubli, mais sur lequel il ne peut y
avoir le moindre doute.
Nous avons trouvé à Hirel (baie de Cancale) des spécimens énormes de
cette variété, pour lesquels M. de Monterosato a proposé le nom de ^'nssâ
{Hinia) inamiUata-maior (Journ. de Conch. UX, 1911, p. 292).
i7. — Nassa (Hima) incrassata Strom.
17G8. Buccimim incrassatum Strôm, K. Norslve Vid. Selsiv. Slcrift., I\", p. .369.
IS(i7. Nassa incrassata Sfroni, .Ieffreys. Brit. Conch., \\\ p. 351 : V, p. 2rJ,
pi. LXXXVIII, flg. 1.
Habitat. — Commun partout, à basse mer, sur les rochers, les pierres et
les Zostèi'es. Nous l'avons dragtté en petit nombre, tantôt vivant, tantôt
mort.
Var. ex forma elongata R. D. D. (Moll. du Rouss. I, ]->. 'iT. pi II. fig. 6).
Habitat. — Un peu partout, avec la forme typique.
Var. ex forma minor B. D. D. (Moll. du Rouss. 1, p. 47. pi. II. fig. 8).
Habitat. — Cette forme naine est très rare.
Var. ex forma simulans Jeffreys (Brit. Conch. IV, p. 352).
Habitat. — On rencontre de temps en temps des exemplaires de cette
variété qui est caractérisée par la présence d'une varice sur le dernier tour.
Nous avons désigné cette variété sous le nom de var. varicnsa (Moll. du
Rouss., I, p. -il, pi. TI, flg. 7) qui tombe en synonymie du nom simulans,
plus ancien.
Var. ex colore rosacea Risso {Planaxis rosacca Risso. Yaw. Mérid. IV. p. 176V
Habitat. — Avec le type, mais beaucoup pins rare, cette variété est d'une
belle teinte rouge vermillon, avec le bourrelet du labre blanc.
Var. ex colore lutescens Scacchi {Buccimim manila. var. h. lutescens,
Catal. Conch. Regn. Neap., p. 11).
Habitat. — Encore plu? rare que la yar. rosacea, celle-ci est jaune d'or
et a aussi le bourrelet du labre blanc.
Var. ex colore fusca Scacchi {Buccimim macula var. d. fusca.
Catal. Conch. Regn. Neap., p. 11).
Habitat. — .\ssez commun partout. D'un brun foncé, bourrelet blanc.
Var. ex colore îasciata Monterosato (Emim. e Sinon., p. -'i3).
Habitat. — Pas très rare, cette variété est caractérisée par une bande
claire tranchant sur le fond foncé de la coquille.
PI). D.VUTZENBERG Ct Dl ROICHOI'X.
(A suivre).
Supiiléinont ù In Feuille des Jeunes Nafifrolisles, N" 016
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO {Suite)
48. — Nassa (Hima) varicosa 'J'iuiim.
1822. Hanclln jn/ijnixa Lamarck (non Schlotheim), Aniiii. .sans verl., VII,
p. 154.
IS2C). Trilaniii raricosn TinroN, Zool. .Inurn., II, p. 365, pi. 13, flg. 7.
ISGT. A'assa pijgiiuca Uim., Jeffrevs, Brit. Conch., IV, p. 354; V, p. 219,
pi. LXXXVIII, fig. 2.
Ilahilnl. -- llociioiili \ivunt ;i Sainl-Luniiire. Diiiard, Snint-Serviin, au
(iran(l-i{i'y et, dans le bassin de Saint- .Malo, mais beaucoup plus rare que
le ;V. inrrassala.
49. — Trophon muricatus Monlafru.
1803. Murex muricalits MoNTAdi', Test. Brit., I, p. 262, pi. 9, flg. 2.
1867. Trophon — Monl., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 316; V, pi. LXXXIV,
fig. 4.
Ihiliildl. Xdiis n'axons fencunlré jus(iu'à i)ri'.senl ([u'iin livs iicl.it,
noinliriî (['o.xcinplaires \i(los de cette espèce, en draKuanl dans les parages
de (".czembfe.
50. — Ocinebra erinaceus Linné.
1758. Murex Erinaceus Li.\"né, Syst. Nat., édit. X, p. 748.
D'après Hanley, le type du Murer cruiaceus. conserv('' dans la collection
de iJinié, correspond à la figure 3 de la pi. XXIII de Knorr : Délices des
^'elIX, tome I\'. ("/est là une forme méditerranéenne de taille médiocre, à
cordons étroits et saillants que nous possédons du Roussillon, de Marseille,
de Toulon et de iMahon.
\'ar. e.\ forma tarentina LamarcU (Anim. sans vert., VII, p. 175).
1867. Murex erinaceus .Ikfi'reys, Brit. Concli., IV, p. 306; V, p. 218, pi. LXXXIV,
fig. 1.
Habitat. — Commun paitout, vivant à basse mer sur les rochers et les
jiicrres ; il est également abondant dans les dragages.
Bien que Lamarck ait indiqué le Golfe de Tarenïe comme patrie de son
Murex tarenliniis, nous avons pu nous convaincre par l'examen des deux
s))écimen,s de sa collection, conservés au Musée de Genève, qu'il s'agit
bien de la forme ordinaire des côtes de BretKngne et non de celle que Kiener
a re[)résentée sous ce nom : Icon. coq. viv., pi. 44, fig. 2, 2. Les dimensions
indiquées par Lamarck rie sont d'ailleurs que 17 lignes, soit 3'i millimètres,
alors que les ligures de Kiener représentent nu individu de 58 nullimèlres
de hauteur.
Var. ex forma sculpta Jeffreys (Brit. Conch. IV, p. 308).
Côtes dccurrentes très saillantes, surtout celles du haut (|ui limitent un
espace infrasutural concave, ce qui donne à la coquille un aspect scalari-
forme.
Habitat. — Dragages au large.
Var. ex forma producta Dautz. (Liste Granville et Saint-Pair, p. 7).
Spire très élevée, égalant la moitié de la hauteur totale de la coquille.
Habitat. — Saint-Servan-Bas-Sablons. .\ssez rare.
Var. ex forma depauperata Dautz. (Exe. Malac. Saint-Lunaire, p. 2!5).
Forme courte, solide, trapue.
Habitat. — Saint-Lunaire.
18 Dautzenherc. et Drucuciioix. — Mollusques de Siiiril-.Mnlo.
Var. ex forma mutica nnv. var.
Sculpture obsolète : cordons décurrents el lamelles longitudinales presque
entièrement effacées.
Habitait. — Saint-Lunaire.
Xnv. ex colore cingulifera Lamarck (Anim. sans ver!., \ li, p. 172).
Même forme que celle de la var. tarentina, mais avec le cordon décurrent
qui limite la récrion subsuturale, tranchant en blanc sur le fond fau\e ou
brun de la coquille.
Ilahitiit. — Partout, assez rare.
\'ar. ex colore îasciata Dautz. (Exe. Mal. Sainl-Lunaire, p. 25).
Ornée de bandes transversales brunes sur un fond blanchâtre.
Habitat. — Partout, assez rare.
Var. ex colore fusca Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 25).
D'un brun marron uniforme.
Habitat. — Commune, partout.
Var. ex colore cameola nov. var.
D'un rose carnéolé uniforme.
Habitat. — Assez rare à la pointe de la \'arde.
Var. ex colore candida Dautz. (Moll. rec. à Saint-Jean-de-Luz et à Guétharry,
extr. Feuille des Jeunes Nat., 1894, p. 1).
Entièrement blanche.
Habitat. — Hai'bour, banc des Lutraires, Le Minihic, peu commune.
Var. ex colore conspersa Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 25).
Pond blanchâtre ou rosé, irrégulièrement ponctué et tacheté de fauve ou
de brun.
Habitat. — Rochebonne, le Minihic, assez rare.
51. — Ocinebra (Ocinebrlna) aciculata Lamarck.
1822. Murex aciculatus Lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 176.
18G7. — — Lam., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 310; V, p. 218,
pi. LXXXIV, fig. 2.
Habitat. — Commun partout, vivant à basse mer sur les rochers el les
pierres. Les dragages ne nous en ont rapporté que des exemplaires vides.
Dans les « Mollusques du Roussillon », nous avions considéré l'O. coral-
lina Scacchi, de la Méditerranée, comme synonyme de l'O. aciculata. Ces
deux formes sont cependant assez distinctes pour qu'on puisse les séparer
spécifiquement. Leurs animaux sont, chez l'une comme chez l'autre, d'un
beau rouge vermillon, mais la coquille du cornllinus est toujours beaucoup
plus petite, sa spire est moins haute en proportion, etc.
52. — Purpura lapillus Linné.
1758. Bucninvrn lapillus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 739.
1867. Purpura — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 276; V, p. 217,
pi. LXXXII, flg. 1.
Habitat. — Très commun, vivant sur les rochers de toute la côte qui
découvrent à mi-marée.
Linné ayant basé son espèce sur la fig. 6 de la pi. ?, de I^ister (Hi^^toria
Anim. Anglife). c'est cette figuration qu'il faut regarder comme représen-
tant la forme typique : elle est extrêmement trapue et épaisse, presf|ue
globuleuse ; notre variété crassissirna (Exe. Malac. à Saint-Lunaire, p. 24)
est donc synonyme du type.
Var. ex forma imbricata Lamarck (Anim. s. vert., VIT, p. 244).
Chez cette variété, les lignes d'accroissement deviennent lamelleuses et
ces lamelles sont très développées dans certaines localités, mais ce n'est
pas le cas pour les spécimens de notre région, dont les lamelles sont peu
caillantes.
Dautzenberg et Durouciiulx. Mollusques de Sainl-Mala. 19
\ ar. l'X liinna cellica Lucinl.
1886. Purpura Cellica Locard, Prodr. de Malac. fruriç., p. 147, 556.
1892. — — LocAHD, Les Coq. mar. des cOites de France, p. 87.
Celte forme a été si mal désignée au dùbiil, i|iui iiuus eussions liésilc ù
lui attribuer le nom proposé par Locard, si, dans son travail de 1892, cet
auteur n'avait complété sa description et donné les dimensions de son
espèce. Dans le Prodrome, il n'est, en elîel, pas fait mention de taille, mais
on y voit deux références : 1° Kiener, pi. 29, lig. 77 a, qui représente une
coquille de i8 millimètres ; 2° Forbes et Uunley, pi. Cil, lig. 1, qui en repré-
sente une de 02 millimètres. Or, bien (jue Locard ait indiqué plusieurs
localités françaises de la Manche et de l'Océan, nous n'avons jamais pu
découvrir sur notre littoral aucun /'. lapillus se rapprochant de ces grandes
dimensions qui ne sont, au contraire, pas très rai'es en Angleterre. Mais
les dimensions indiquées par Locard en 1892 : 35 à 40 millimètres de haut
X 18 à 21 millimètres de diamètre, sont bien moindres que celles des ligu-
rations citées précédemment et conviennent très bien à la forme étroite, à
spire élevée et à canal assez allongé que nous possédons dans la région
de Saint-Malo.
Habitat. — Saint-Lunaire, Saint-Suliac, Saint-Servan (Fours-à-Chaux et
Pointe des Corbières).
Var. ex colore lactea Dautz. (Kxc. Malac. Saint-Lunaire, p. 24).
Entièrement blanche.
Var. ex colore aurantia Daulz. (Exe. Malac. Sainl-I^unaire, p. 24).
D'un jaune orangé uniforme.
Var. ex colore castanea Dautz. (Exe. Malac. Saint-Lunaire, p. 24).
Entièrement brun foncé.
Var. ex colore bizonalis Lamarck (Anim. sans vert., VII, p. 225).
Ornée de deux bandes blanches sur fond brun ou orangé.
Var. ex colore lineolata Dautz. (Exe. Malac. Saint-Lunaire, p. iî4).
Coloration grisâtre avec de fines linéoles décurrentes brunes entre les
cordons.
\a.T. ex colore fauce-violaceo Dautz. (Exe. Malac. Saint-Lunaire, p. 24).
Cette variété, à ouverture violette, se combine avec toutes les autres.
Nous n'avons pas mentionné de localités pour la plupart des variétés
ci-dessus, car on les rencontre partout ensemble.
53. — Cypraea (Trivia) arctica (Solander in Humphrey), Pulteney.
1797. Cypraea arctica Solander in Humphrey, Muséum Calonnianum,
p. 7.
1799. — — Pulteney, Catal. Dorselsh., p. 39.
1867. — europœa Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 403; V, p. 117, 122,
pi. XCII, flg. 2, 2.
Habitat. — Commun partout, vivant sur les rochers et les pierres aux
basses mers de grandes marées.
Nous avons expliqué (Dautzenberg et 11. Fischer : Camp. arct. Prince de
Monaco, p. 160), que la forme typiiiue du C. arclica est celle figurée par
Lister (Hist. Anim. Angl., pi. III, flg. 17) : c'est une coquille unicolore de
12 millimètres de longueur. La var. ma'tor, établie par Philippi pour une
forme méditerranéenne, a la même taille, mais il faut tenir compte que le
C. arctica est habituellement bien plus petit dans cette mer que dans
l'Océan.
Var. minor Monterosato.
De très petite taille, ne dépassant pas 7 à 8 millimètres de longueur.
Habitat. — Assez fréquente à Saint-Lunaire.
20 I)\i"IV.I':m'.iou(; cl l»i mu i iiur\. Mulliisiiiirs de Sahil-'\liilii.
Var. europaea Montagu (Test. Brit., Siippl., j). 88) = lri}mnctata Réquien.
Ornée de taches dorsales brunes.
Ilahilat. — Partout, avec le type.
5i. Triforis perversa Linné.
1758. Troclius perversus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 760.
ISSi. Tri{oris — Lin., BucQuoy, Dauïzenberg et Dollfus, Mdll. du Rous-
sillon, I, p. 209, pi. 26, iig. 13.
\jx forme typique du T. perversa est la coquille mérlilei'ranrenne de
f,n"uule taille que nous avons représentée : Moll. du Ituuss., pi. 26, lii,'. ]3.
Xou.s ]ie la connaissons pas des côtes océaniques d'Eui'ope.
Var. adversa Montagu (Test. Brit., I, p. 271;.
ISG7. Certlhium perverauin Lin., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 261 ; V, p. 217,
pi. LXXX, fig. 5.
Ildbiliil. -- La pi'cscuce de ce Mollusque dans la baie de Sainl-Malo n'a
élé révélée ju:^qu'à présent que par un e.xeuqilaire dragué en IVJUS au N. des
I >uvi-as.
55. — Bittium reticulatum Da Costa.
1778. Slrombilnnnis rrticuiatus Da Costa, Brit. Conch., p. 117, jil.VIH, fig. 13.
18(>7. Ccrilhiuni rcliculatuin l")a C, Jeffreys, Brit. Concli., IV, p. 217. pi. LXX.X,
flg. 4.
lliilitlid. — \"it en grande abondance sui' LouL le iitloi-al, aus^^i biiai su)'
les rochers que sur les Zostères et les Algues. Les dragages ne le rap-
portent guère que mort : c'est tout à fait e.xceptionnellement que nous en
avons dragué deux individus vivants aux environs des Buharats, en 1911.
Ce Mollusque n'est représenté dans nos parages que pai' la forme typi(|ue.
56. — Cerithiopsis tubercularis Montagu.
1803. Murex tubercularis Montagu, Test. Brit., I, p. 270.
18G7. CerUliiopsis — Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 2{)0 ; V, p. 217,
pi. LXXXI, flg. 1.
Habitai. — Recueilli vivant à basse mer sur les algues, les Zostères et
sous les pierres, mais toujours assez rare : Cézembre, Petite-Gonchée,
Saint-Lunaire, les Zèbres, Fours-à-Chau.\, les- Zorieu.x, pointe des Cor-
bières, Grand-Bey, Roc-au-Dogue, Rochebonne, Le Minihic et .Miel-Pot. Les
dragages au large et en Rance nous en ont fourni de nondjreux exem-
plaires vides et quelques vivants.
Var. nana Jeffreys (Brit. Conch., I\', p. 267).
Coquille de très petite taille, renflée au milieu et atténuée aux extrémités.
Habitai. — Cette variété se rencontre presque partout avec le type.
57. — Cerithiopsis pulchella Jeffreys.
1858. Cerithiopsis pulchella Jeffreys, Gleanings in Brit. Conch., in Ann. a. Mag.
of Nat. Hist. 3" Ser., II, p. 129, pi. V, flg. 8 a-8 c.
1867. — — Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 269; V, p. 217, pi.
LXXXI, fig. 3, 3.
Habitai. — Espèce rarissime dont nous n'avons rencontré ijuc peu d'exem-
plaires vivants : deux à Saint-Lunaire, un à la pointe de Cancaval et un
dans les .Vignes des mares au Roc-au-Dogue. Les dragages au large nous
en ont fourni quelques coquilles vides et ceux en Rance deux spécimens
vivants.
Turritella communis Risso.
1826. Turrilella communis Risso, Europe Mérid., IV, p. 106, flg. 37.
1867. — tercbra Jeffreys (non Linné), Brit. Concli., IV, p. 80;
V, p. 209, pi. LXX, fig. 6.
1872. — communis Risso, Grube, Verz., p. 61.
DAUTZKMiEKC. t'I 1 M KML l'.IH IL X. 'Mullus((ncS ik' SoilllMillo. 21
llab'Ual. — Nous ifaxuns junuiis reiiconlré ici ce Mullusi|ii(; (jui a clé cité
de SaiiiL-Malo par Uiube.
58. — Caecum glabrum Aloiilagu.
180.'J. Di'.nlalium glabrum Montagu, Test. Brit., II, p. 497.
ISdT. Cœcuin — Muni., Jeffrevs, Bril. Cuiicli., IV, p. 77; V, p. 20..),
pi. LXX, flg. 5, 5 a.
llabilul. — Celte espèce, tuujimrs assez rare, a été recueillie vivante sous
une pierre à Sainl-Kiiogat. Nous l'avons également trouvée vide à Saint-
Lunaire, :'i l;i l'iiinlc lies Corbièrcs et dans la jiliipiirl de nos dragages au
large.
59. -■ Caecum vitreum Cari)enl^er.
IS.")8. Cpp.cum vUrcum. Carpentkh, Proc. Zool. Soc. of London, p. 4.')2 (T(>-
nérlfe).
1880. — — Curp., Tryon, Alan, of Concli. Slraul. and Syst., VIII,
p. 215, pi. 66, fig. 54.
Ihibllul. - - \'il en colonies souvent nombreuses smis des i)ierres très
])rolondém(Hit eiil'oneées dans le sable vaseux : Pointe de- C.nrbières,
Cézend)re, ijarbour; assez commun mort dans les dragages.
UO. — Littorina littorea jjinni'.
1758. Tniho litlorcus Linné, Syst. NaL, édit. X, p. 761.
1865. lAUininu liltorra Lin., Jkffreys, l^ril. Concb., III, p. :î68; V, il 2ûG, pi. LW,
lig. 4 et monslr. senestrc, fig. 4 a.
Ihihllut. — Très commun i)artoul sur les roebers dans la zone sublillo-
rale ; les exemplaires jeunes pullulent sur les Zoslères de la grève de la
Richardais (rive gauche' de la Rance).
Var. ex l'orma major nov. var.
De l'orie taille, allant de 3'i à 'ilî millimètres de haiileui, alms ipn' le ty|ie
a 2S millimètres.
llab'Ual. — Cette grande forme est très rare. Nous n'en avt)ns recueilli
que deux ou trois exemplaires morts.
N'ar. ex [oi'nia vulgaris Sowerby (Gênera ot Sliells, lig. 1) = var. breficula,
JelTreys (Brit., Conch., III, p. 369) = Lillorina siilm-ioùlans Locard (Prodr.
de .\làlac. franc., p. 285).
l'\)rme globuleuse, à spire courte.
llab'Ual . — Très commune partout.
Var. ex colore pallida Dautz. et Dur. (Fannule Saint-iMalo, 1900. p. 7).
Fond gris claii' orné de linéoles décurrenles noires, espacées.
Habitai. — Fours-à-Ghaux (Saint-Servan), assez rare.
\'ar. ex colore miniata Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, -1900, p. 7).
Fond jaunâtre, avec les cordons décurrents d'un rouge vermillon.
Habitai. — Fours-à-Chaux (Saint-Servan), rare.
Var. ex colore sangulnea Dautz. et Dur. (Faunule Salnt-Malo, 1900, p. 7).
D'un rouge carmin intense et uniforme.
Habitat. — Saint-Lunaire, Saint-Enogat, llarbdur, Rocliebonne, La Gui-
morais. Rare partout.
61. — Littorina saxatilis Ulivi.
1792. Turbo saxalilis Olivi, Zool. Adr., p. 172, pi. V, fig. 3a-3d.
1912. Littorina — 01., Dautzenberg et H. Fischer, Camp. Arct. Prince de
Monaco, p. 187, pi. IX, fig. 1-6.
lla.liital. — La plui)art des formes du L. saj:<UUi.<; sont extrêmement
abiMidantes sur tous les rochers de notre littoral où on les rencontre jus-
qu'à la limite supérieure des grandes marées. Nous avons représenté dans
22 Dautzenbero et DlrouciiuOx. — Mollus({ucs de Sainl-Mulo.
le Liavail du J'JI2, lUfiiliuiiuù ci-dcrisus, [A. I\, lly. li, un eM-'iiiplaiic pro-
vuiKuil de Sainl-Eiiugal cl qui ne dillcrc pas de la lurme lypi(|ue de la nier
Adrialiiiue.
Subsp. tenebrosa Muidagu.
ISO:î. Turbo -tenebrosus Montagu, Test. Brit., p. 303 et suppl.,
pi. 20, flg. 4.
11)12. L. saxaiilis .subsp. tenebrosa Mont., Dautzenhkhg et H. Fischer, lue. cil.,
p. 194, pi. I.X, fig. 13, 14 (Saint-Malo).
Iliiliilal. — (IfUe loi nie nniice, [lelile, de eoloralion hiiine, à siirlaee à peu
près lisse, vit en grande abondance sur les rocheis du large, notamment
à l'île des Ehbiens et aux Haies de Conchée.
Var. ex forma data Dautz. et II. Pisch. (loc. cit., pi. I.X:, lig. 15, SainL-Malo).
Habitat. — Cette variété vit partout en compagnie du iyiie tenebrosa.
Var. ex forma similis Jeffreys (BriL. Gonch. 111, p. 365).
Uabiial. — Diffère du type par sa surface sillonnée spiralemenl : elle a
été figurée par Dautz. et H. Pisch., loc. cit., pi. IX, fig. JG, 17, d'après des
spécimens de la baie de Saint-Malo.
Subsp. jugosa Montagu.
1803. Turbo jugo.'ius Montagu, Test. Brit., II, p. 586 et Suppl.,
pi. 20, fig. 7.
1912. L. saxaiilis sub.sp. jugosa Mont., Dautzenbehg et H. Fischer, loc. cit.,
p. 195, pi. IX, flg. 18 (embouchure de la
Rance).
Habitat. — Cette sous-espèce, caractérisée pai- ses cordons décurrenls,
saillants et aigus, n'est pas rare dans notre région, mais sa coloration
typi([ue (blanche) ne se rencontre pas souvent.
Var. ex colore fusca Dautz. et H. Pisch., loc. cit., pi. IX, fig. 19,
(embouchure de la Pi,ance).
Habitat. — Cette variété, entièrement brune, est commune à l'embou-
chure de la Rance, à Rocheboiine et au Minihic.
Subsp. nlgrolineata Gray.
1839. Littorina nigrolineata Gray, Zool. Voy. Beechey, p. 140.
1912. L. saxaiilis sub.sp. nigrolineata Gray, Dautzenberg et H. Fischer, Camp.
Arct. Prince de Monaco, p. 196,
pi. IX, fig. 28, 29 (Brest).
Nous n'avons rencontré dans notre région aucun s|)éciiiien de cette sous-
espèce, mais seulement quelques rares individus de sa var. compressa
qui présentent des traces plus ou moins vagues de linéoles brunes entre
les cordons spiraux.
Va;', compressa Jeffreys (Brit. Coiicli., III, p. 360).
Habitat. — Cette variété à test très épais, de forme globuleuse et garnie
de cordons spiraux aplatis, ne diffère de la subsp. nigrolineata que par sa
coloration jaune citron uniforme, sans linéoles noires. Elle est très com-
mune, surtout à l'embouchure de la Rance ; anse de Dinard, pointe des
Calfats, mais pn la trouve aussi à Saint-Enogat, Rochcbonne, etc. Les
spécimens représentés par Dautz. et H. Pischer {loc. cit., pi. I.\, lig. 30, 31),
proviennent de Saint-Enogat.
Subsp. rudis Maton.
1797. Turbo rudis Maton, Obs. Nat. Hist. West Counfies, l,
p. 277.
1912. L. saxaiilis subsp. rudis Mat., Dautzenberg et H. Fischer, loc. cit., p. 197,
pi. X, flg. 1, 2 (Rance, pointe du Grouin).
Habitai. — Cette forme haute, robuste, à surface pres(iue tout à fait lisse
est relativement rare. Elle a été désignée par Jeffreys sous le nom de Litt.
Dautzenberg et Dlkui r.inii x. - M(illiis<ii(rs (h- Sdiitl-Malo. 23
rudis var. lœvis. Nous en avons trouvé quelques exemplaires à la Pointe du
("ifouin, dans la Hance.
Var. rudissima lîoan (in 'l'Iioiiie, Uril. niar. Condi., Siiiipl., p. 267).
Ilabilot. — C'est la l'orme la plus commune du L. sa.ralilis dans toute la
baie de Saint-Malo. l']lle est semblable à Ui subsp. rudis, mais sa surface
est striée spiralement et il est rare qu'elle atteigne la taille de la subsp.
rudis typi(iue. Ses variétés de coloration sont très nombreuses.
Var. ex colore fusca Daulz. et II. Fisch. {loc. cit., p. 199).
Brune, unicolore.
Var. ex col. sanguinea Dautz. et Dur. (Isiunulc Saint-Malo, l'.lOO, p. S).
Cette belle variété, d'un rouge sanguin uniforme, est généralement assez
rare, mais c'est elle qui domine à Saint-Lunaire, au sommet du Grand-
Lambert et à Harbour, nù nous en avons récolté des centaines.
Var. ex colore miniata Dautz. et II. Fisch. (loc. cit., p. 199).
Rouge vermillon uniforme. Relativement rare.
Var. ex colore aurantia Daulz. (Exe. Mal. Sainl-Lunairo, p. 18).
.Jaune orangé uniforme.
Var. ex colore fulva Mnnterosato.
D'un fauve clair ou rosé. Assez fréquente.
Var. ex col. lutea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8).
Jaune d'or ou citron. L'exemplaire de cette variété, figuré par Dautz. et
Fisch. {loc. cit., pi. X, fig. 13) provient de Cézembre. Commune.
Var. ex colore albida Daulz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 18).
Entièrement blanche. Commune.
A'ar. ex colore zonaria Bean (in Thorpe : Brit., mar. Conch., Supp!., p. 267)
= fasciata Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunan-e, p. 18).
Ornée de bandes brunes et blanches plus ou moins apparentes. Com-
mune.
Var. ex colore tessellata Daulz. (Liste Moll. Granville et Saint-Pair, p. 9).
Ornée d'un dessin en damier plus on moins net. Cette coloration se ren-
contre surtout en Rance, à la Passagère, etc.
Monstr. canaliculatmn Dautz. et H. Fisch. {loc. cit., p. 200, pi. X, fig. 29, 30).
Cette monstruosité que nous avons représentée d'après un exemplaire
trouvé à Cézembre, appartient à la sous-espèce nigrolineala, var. com-
pressa, elle présente sur les deux derniers tours une rampe subsuturale
étroite et concave.
62. — Littorina (Melaraphe) neritoides Linné.
1758. Turbo neritoides Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 761.
ISaS. Littorina — Lin., Jeffrf.ys, Brit. Conch., TU, p. 361: V, p. 206, pi. LXV,
fig. 2.
Habitat. — Abondant, aussi bien sur les rochers du large que sur ceux
de la côte, ce Mollusque vit tout près de la limite supérieure des grandes
niai'ées et est cantonné dans une zone très étroite. On le rencontre habi-
tuellement en compagnie du Litt. saratilis subsp. rudis var. rudis.nma.
mais ce dernier a un habitat bathymétrique bien plus étendu, i)iiipqu"on le
rencontre jusqu'au niveau de la mi-marée.
63. — Littorina (Neritoides) obtusata Linné.
1767. Turbo obtusalus Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1232.
1855. — — Lin., Hanley, Tpsa Linn. Conch., p. 325, pi. III, fig. 6.
Le Turbo obtusatus Linné, est une forme des mers boréales que nous ne
2'i n.MTZEMîERr. et DriîoiciinL'x. — .Uo//i/.s(/i(t,'.>' de Sioivt-Mfilo.
possédons pas sur les côtes de France. 1^'espèce n'y est représentée que par
la subsp. liltnialis.
Subsjt. littoralis jjinné.
1767. Nerita lilloralis Linné, Syst. Nat., édif. XII, p. 1253.
1S65. I.iltorina oblusata Jekfrey§ (non Linné), Brit. Conch., III, p. 35G; V, ji. 205,
pi. LXV, flg. 1 (à gauche).
Habitat. — Très commun partout, à mi-iuarée, sui' le l'inui! vcsiciilosus
tpii tapisse les rochers.
Var. ex forma retusa Lamarcjx (.\nim. sans vert.. \ II. \\. 'i8).
Coquille de gi"uidc taille, globuleuse, à spire plane ; dernier tour com-
primé latéralement et ayant un aspect bianguleux. (Ve^l cette variété (pie
nous avions désignée sous le nom de nerililonnis Bro\Mi, dans notre liste
de 1900, mais le nom de Lamarck est plus ancien et la (igure de lîrown
re|)résente un spécimen à spire saillante, ifui paraît être pintùl imc anomalie
indixiduelle.
Habitat. — .\ussi commune (jue la sidisp. lilloralis l\pii[uo et également
répandue partout.
Var. ex forma et cohu'e fabalis "rurlnii t'Aon\. Jourii.. il, |IS'30],
pi. XIII, lig. 10).
De petite taille, fiu-me transversale, ornée d'une réticLdalicin iilus un nmins
nette. Cette variété avait déjà été distinguée par Lister, en 1678, soas le nom
de \erila reticulatus (Hist. Conch., I\", Sect. VI, Cap. 5).
Habitat. — Egalement très commune partout.
\'ar. ex colore ornata .Teffreys (Brit. Conch., III, p. fî57, pi. L\\". lig. P).
Zonée tran.?versalement de brun et de jaune.
Habitat. — Cette vaiiété est beaucoup plus rare ([ue la précédente dans
la région de Saint-Malo.
6'i. Lacuna puteolus Tuilon.
ISIO. Turbo puteolus Turton, Conch. Dict., p. 193, fig. 90, 91.
Habitat. — Se rencontre presque partout à très basse mer sur le Gracil-
laria multiiiartita et le Chondrus crispus : Petite Conchée, Saint-Lunaire,
Sainl-Enogat, N. du Grand-Bey, Bothéneuf. la Toise ; il est particulièrement
fréquent dans la Bance. à la pointe de la .lument, à Chalibert, à la pointe
des Corbières et à la Mercière. Les AarJétés de coloration lactea et fa.sciata
sont i)lus rares que le type qui est d'une teinte rose violacée uniforme, sauf
le bord columellaire qui est blanc.
Var. ex forma costulata Dautz. (Exe. Mal. à Saint-Lunaiie. p. 10).
Ornée de plis d'accroissement nombreux, réguliers, qui donnent à la
surface un aspect costulé.
Habitat. — Saint-Lunaire.
Var. ex forma turrita Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8).
De grande taille, à spire élevée et suture très accusée.
Habitat. — On rencontre assez fréquemment cette forme dans les cordons
littoraux de Saint-Lunaire et nous en avons dragué un exemplaire vivant
au large de Cézembre.
Var. ex colore lactea .Teffreys (Brit. Conch., III, p. 349).
Blanche, sous un épiderme jatmâtre. Cette variété a été représentée par
Sowerby : Illustr. Index of Brit. Shells, pi. XTI, fig. 26.
Var. ex colore fasciata Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8).
Ornée de quatre bandes brunes sur un fond jaunâtre. C'est cette variété
que Jeffreys a représentée : Brit. Conch., V, pi. LXIV, fig. 4, comme étant
le L. putpohis typique.
Ph. D.\UTZENBERG et Dl'ROUCHOl'X.
(A suivre).
Suppléineiit à la Fcaillf des Jeunes Nalnr(tlisles, N° olTCH
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO [Suite]
65. — Lacuna pallidula Un c.osla.
1778. Nevila pallidulus Da Costa, Brit. Conch., p. 51, pi. IV, fig. 4, 5.
lS(i5. iMctina pallidula Da C, Jefihf.ys, Brit. Conch., III, p. 351 ; V, p. 205,
pi. LXIV, flg. 5.
Ihibilal. — Assez cuiiiimin \i\:inl s\ir les Fucus vcsiculosus et serralus,
iiiiisi que su;r le Grarilldrid multiiKirlild : .Sainl-Luiiane. S.unl-Kiiogat,.
Diiiard, Sainl-Malo, Has-Sabloiis, pointe de Hoclieboniie, lioliiéiieur, etc.
La eoloratioii typi(|ue est d'un blanc sale légèrement rosé.
Var. ex colore neritoidea Goulil (Inverl. of Ma.ss., p. 263, Og. 170)
= viridis .Martel ^Feuille des .Icunes Naturalistes, XX.\, p. 127).
D'un « vert d'hei'be », ordinairement plus petite que le type et moins
dilatée.
Habitat. — l'artnut, avec le type.
Var. ex colore aurea Daulz. cl Hur. (l^uniulc SainI M.ilo, l'.lOO, p. 8).
D'un beau jaune d'or.
Ilabitiil. — Cette coloration est plulùt rare.
G6. — Lacuna vincta Monlagu.
ITiSO. Trochus divaricalits FAnuicius (non LinnéJ, Fauna Groenlandica, p. 392.
1SÛ3. Turbo vinclus Montagu, Test. Brit., p. 307, pi. 20, fig. 3.
1865. Lacuna divaricala Jeffreys (non Linné), Brit. Conch., III, p. 346; V, p. 204,
pi. LXIV, flg. 3.
Habitai. — La forme typiciue, avec bandes brunes, est extrêmement rare
dans la baie de Saint-Malo. Nous n'en avons recueilli ipi'un seul exemplaire
dans un dragage par 25 mètres au N. du Vieux-Banc.
Var. canalis Montagu (Test. Brit., p. 309, pi. XII, fig. 11).
De petite taille, à lest mince, blanche unicolore ou ornée de bandes fauve
clair tranchant à peine sur le fond de la coquille.
Ilnbitiit. — Très commun ]iaiinnt sur les Zostères.
\'ar. fusca Dautz. et Uur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8).
D'un Itrun rougeàtre uniforme, sans bandes.
Habitat. — Trouvé rejeté \i\anl dans un paquet de Zostères, sur la plage
de Paramé.
67. - - Lacuiia (Medoria) crassior Montagu.
1803. Turbo cras.nor Montagu, Test. Brit., H, p. 309.
18&'). Lacuna — Monl., Jf.ffreys, Brit. Conch., III, p. 344; V, pi. LXIV,
fig. 2, 2.
Ihiliihii. — Très rare ; nous n'eu a\ons trouvé que deux exemplaires
\i\ants à basse mer, l'un à Saint-Lunaire, l'autre aux Zorieux, sur le Grn-
rillaria inullipartita. Les dragages au large et en Rance nous en ont fourni
plusieurs individus morts et (|uelcpies-uns vivants.
68. — Homalogyra atomus Philippi.
1841. Truncalella atomus I'uilu^pi, Wiegiuan's Archiv fUr Naturg., VII,
part. I, p. 54, pl. V, flg. 4.
1867. Uomalngijra — Phil., .Ieffreys, Brit. Conch., IV, p. 69 ; V, p. 209,
pl. LXX, flg. 2.
Ihibiliil. — Nous avons leciieilli jilusieurs exiMuplaires \ivants de ce petit
.Mollus(jue dans les algues des mares à Gézembre, aux Zorieux. au Boc-au-
Dogue, à Rochebonne et à la Guimorais. Au S. du Grand-Rey nous en avons
trouvé aussi un exemplaire sur les Zostères.
(1' Les pages 1 à 24 de ce supplément ont paru dans les numéros 514, 515 et 51G.
26 D.MTZENBEHC. ot Dluoicholx. — Mnllusqucs de Sainl-Mfilo.
Var. polyzona Briisina {in Monlorosato : Not. inl.'allp (".onrli. Médit., p. 38).
Onu'e de linéoles brunes obliques, cette variété a été lifjuféc ; Moll. du
Roussillon, I, pi. .X.XXXII, lig. 32.
llabiUU. — Un exemplaire sur les Zoslères au S. du Ci ;iud-liey.
\'ar. maculata Monlerosalo.
Ornée de taches brunes assez ku-ges, disposées régulièrement au-dessous
de la suture.
Habitat. — Un exemplaire sur les /ostères au S. du firaiul-Bey.
69. — Skeneia planorbis Fabricius.
1780. Turbo planorbis Fabricius, Fauna Groenlandica, p. 394.
18(17. Slicnea — Fabr., Jeffreys, Brii. Conch., IV, p. 65 ; V, p. 201, 20:1,
pi. LXX, flg. 1, 1.
Habitat. — Nombreux exemplaires vivants sur les algues des mares à
Cézembre, au Roc-au-Dogue, à Rochebonne et à la Guimorais. Nous en
avons aussi rencontré un individu vivant à Sainl-Suliac, un autre à la
pointe des Corbières et nous en avons ramassé des cocpiilles vides dans
les cordons litloraux de Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Rotliéneul' et la Toise.
70. — Jeffreysia diaphana Jeffreys
184-8. (/l'/.s-.çoa ?) diapliana Alder, Cafal. Northunib. a. Durham, p. 55.
\850. Jrllrnisia — AlcL, Forbes et Hanley, Brit. iMoll., III, p. 152, pi. LXXVI,
flg. 1.
1867. — — — Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 59; V, p. 212, pi.
LXIX, fig. 5.
Habitat. — Rare vivant sur les Algues des mares à Cézembre et au Roc-
au-Dogue.
7t. — Rissoa membranacea Adams.
1808. Turbo membranaceus Adams, Trans. Linn. Soc, V, p. 2, pi. I, flg. 14, 15
(malè).
Le type du R. membranacea est fort obscur et ne nous paraît ])ouvoir
être fixé que lorsqu'on aura examiné des spécimens de la provenance
indiquée par Adams : Pembrokeshire. D'après la description et la figure,
il s'agit d'une coquille mince, très allongée et ornée de fiammules obliques,
tandis que nos spécimens qui sont plus solides, plus courts et qui ont le
dernier tour plus haut et plus renflé, concordent parfaitement avec la forme
décrite par iMontagu sous le nom d'Hélix labiosa.
Var. ex forma labiosa .\Iontagu.
1S0:5. Ilrlix labiosa IVIontagu, Test. Brit., II, p. iOO, pi. 13, flg. 7.
18(57. Ili.'^soa membranacea Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 30; V, p. 208, pi. LXVIT,
flg. 8.
Ilabildl. — Exlrémemerd commun vivant partout sur les Zo.stères.
Var. ex forma minor Jeffreys (Brit. Condi. 1\', p. 31).
Plus petite et dépourvue de côtes longitudinales.
Habitat. — Vivant dans la Rance, à Sainl-Servan et dans le réservoir du
bassin de Saint-Malo.
Var. ex colore pallida Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 19).
Coloration très claire presque blanche.
Habitat. — Saint-Lunaire.
\'ar. ex colore fusca Dautz. (Exe. Mal. Sainl-Lunaue, ji. 19).
Coloration brune, plus foncée que le type.
Habitat. — Saint-Lunaire.
Monstr. biapertum nov. monstr.
Possédant deux péristomes successifs : une cassure s'étant ])roduite der-
DAiTZKNnEnc, et 1)1 uouciioix. — Mollusques de Sainl-Malo. 27
rit'-re le périsloiiif iiunna!. ranini;il. au licii de boucher le tniii (iiii eu était
l'ésulté, a conslriiit un nouveau péri^iiuue rii airii're de l'autie.
Habitat. — Sainl-i.unaire.
Monstr. turritum num. nnv. (Uaul/enljertr, .lnuin. de C.oneli.. LV (1007),
p. 310, pi. IV, lig. :i. •'«.
Forme luiTiculée. à tours concaves dans le haut, très convexes dans le
lias; dernier tour dépourvu de plis axiaux. Ouverture sulxpiadrangulaire
présentant un pli coluniellaire bien développé.
Ilnhilal. — Saint-Servan, ]hvs de la jiniule de rAicuille.
72. — Rissoa Guerini Heeluz.
1843. Hissoa Guerini REcmz, Re\ii(' Zool. Cuviérienno, p. 7.
1867. — costniata .Teffreys (non Rissol, Rrit. Conch., IV, p. 35 ; V, p. 208.
pi. LXVIII, fig. 1.
Ildbilal. — Très commun vivant sur les algues des mares el dans la zone
des Laminaires sur les algues et sous les i)ieri'es. On rencontre avec la colo-
ration typique : blanche avec les intervalles des cotes longitudinales bruns,
les trois variétés suivantes :
Var. ex colore albina Daulz. et Dur. (Isumule Sainl-Malo, 1900, p. 9).
Entièrement blanche.
Var. ex colore bipartita Daulz. el Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 9).
Quatre ou cinq premiers tours d'un violet foncé, les derniers entièrement
blancs.
Var. ex colore conspersa Dautz. elDur. (Faunule Saint-Malo. 1900, j). 9).
Fond brun, parsemé de taches blanehes très petites, disposées en damier.
73. — Rissoa (Turbella) parva Da Costa.
1778. Turbo parvus Da Costa, Brit. Conch., p. lOi.
1867. Rissoa parva Da C, Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 2.3; V, p. 207, pi. LXVII,
flg. 3, 4.
Habitat. — Moins commun ijue» le H. rncmbranacea var. labiosa sur les
/osières, mais très commun sous les pierres à basse mer. Nous l'avons
aussi dragué vivant, en petit nondji'C. à l'Est du Cap Fréliel.
\'ar. ex forma interrupta (.\danis) Donovan.
17!)8. Turbo interi-uptus JohiM Ada.ms, Trans. Linn. Soc, V, p. 3, j)!. I, flg. IG,
17 (malè).
1803. — — DoNOV.w, Brit. Shclls, pi. CLXXVIII, flg. 2.
Forme lisse. dé])0ur\ue de plis longitudinaux.
Habitat. — Beaucoup plus rare que le lype à Cézembre, Saint-Lunaire,
Rothéneuf.
Var. ex colore fuscata Brown (111. Conch. Gr. Bril. a. Irel., 1827,
pi. 50, flg. 72).
D'une teinte brune foncée, parfois noirâtre.
7'i. — Rissoa (Turbella) inconspicua Aider.
IS-i4. Hissoa inconspicua Alder, Ann. a. Mag. of Nat. Hist. 1" Ser., Xllf,
p. .323, pi. VIII, flg. 6-7.
18G7. — — Aid., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 26; V, p. 207,
pi. LXVII, flg. 5.
Habitat. — Nous n'avons recueilli le B. inconspicua que mort dans les
dragages au large et il y est toujours fort rare.
Certains spécimens de /?. parva var. interrupla peuvent être facilement
confondus avec le R. inconspicua et c'est ce qui est arrivé dans notre liste
de 19(m:), lorsque nous avons signalé celle espèce comme vivant sur les Zos-
tères à Saint-Servan.
28 Dal rzENBEHG ol 1)1 uiircinirx. — .1/'i//i(m/i(c\ i/c Sainl-Muli).
75. — Rissoa (Persephona) lilacina Hrcluz.
]8-i3. Rissoa lilacina Reclu'z, Revue Soc. Zool. Cuviérienne, p. 6.
1867. — violacea Jeffreys (non Desmaresl), Brit. Conch., IV, p. 33; V, p. 208,
pi. LXVII, flg. 9.
Ilahitat. — Coniiiiun partout à basse nier .snus les jjierres ol surtout, sur
les Ziislèrcs où il vil en conipajinie du /{. iiicDibraiiHcca \ai. lahiosa.
Celle espèce esl facile à j'econiiaît-re aux ponctuations Icnfoncces qui
couvrent la surface, l^e li. rioUtcca. avec lequel .lelTre>s l'a confondue.
api)artieut au même groiqie. mais i-'csL une forme médileii-aiiéenue spci'i-
fiquemeiil dislincte.
\'ar. ex fniina miner Daulz. (Kxc. Saiiil-T.uuair(\ p. 20).
De moitié idus i)elite que lu foi'me lypiqiu'. liautetir 2^2 milliuii'lros.
\'ar. ex colore pallida Daulz. (H.xr. Saiut-I>uuiiirc. p. 20).
Coloration très claire, presque blanche.
Ces deux variétés se rencontrent avec le Ulacind lypiipie el seul étialemenl
communes.
76. — Rissoa (Acinopsis) cancellata Da Costa.
1778. Turbo cancellalus Da Costa, Brit. Conch., p. 104, pi. VIII, fig. G, 9.
1867. Rissoa cancellata Da C, Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 8 ; V, p. 207, pi.
LXVI, flg. 3.
Habitat. — Nous n'aAOïis reucoulré de celle es{)éce que (pu'lques exem-
l)laires vides dans les cordons littoraux de Sainl-Lunaire, de la pointe des
Corbières el de la Toise. I^es dragages au large ne nou,s en ord ]irocui'i'' non
plus que des spécimens morts, peu noml)reux.
77. — Rissoa (Alvania) calathus Forbes el IIanlc\-.
1850. Rissoa calathus FoniiES et Hanley, Brit. Moll., IH, p. 82, pi.
LXXVIII, flg. 3.
1867. — — F. et H., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 11; V, p. 207, pi.
LXVI, fig. 4.
Habitat. — Beaucoup plus rare (pie le /^. cimccllnla dans les dragages au
large où nous ne Tavons trouvé (lue mort.
78. — Rissoa (Alvania) reticulata .Moulagu.
1803. Turijo rcliculalus Montagu, Test. Brit., II, p. 322 et Suppl., pi. XXI,
fig. 1.
1867. Rissoa reticulata .Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 12; V, p. 207,
pi. LXVI, flg. 5.
Habitat. — Nous ii"en avons trouvé jus(|u'à présent i|iruii seul exem-
plaire vide dans un dragage au S. du \'ieux-Hanc.
70. — Rissoa (Alvania) punctura Mmilagu.
1803. Turbo punctura Mont,\gu, Test. Brit., II, p. 320, pi. 12, flg. 5.
1867. Rissoa — .Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 17; V, p. 207. pi. LXVI,
flg. 8.
Habitat. — Un seul exemplaire draL'ué niorl en l'.iiiO. an S. du \ieux-liaiic.
80. — Rissoa (Massotia) lactea .Michaud.
1832. Rissoa lactea Michaud, Descr. de quelques espèces du Genre Rissoa,
p. 7, fig. 11, 12.
1867. — — Mich., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 7; V, p. 200, pi. LWl,
flg. 2.
Ihiiiitat. — Commun, vivant sous les pierres enfoncées dans le sable
vaseux : île .Agot. les Cheminées, Cézembre, les Ouvras, le Mouillé, Flar-
bour, Sainl-Lunaire, Sainl-Fmogat, pointe de la Drianlais, pointe des Cor-
bières, la .Mercière, Grand-Bey, Roc-au-Dogue, pointe de l'.nrheboune, le
Minihic, Bothéneuf, la Guimorais, la Toise.
Dmitzkniîkrc et DLiioi:cnfir\. — MoUusiiucs de Sdinl-Malo. 2\)
A létal \ i\anl. lu coquille est recouverte d'un épidémie jaune sale ou ocré,
landis que les exemplaires roulés qu'on rencontre dans les cordons liltoraux
de Saiut-l-unaire el de la Toise soiil d'un blaiir piii-.
81. — Rissoa (Manzonia) costata ,). .\danis.
1795. Turbo coslatus Joii.\ Adams, Spécifie Characlcrs, etc., in Trans.
Linn. Soc. III, p. 65, fig. 13, 14.
1867. Rissoa costula .1. A<1., jKKFnias, Brit. C.onch., IV, p. 22; V, p. 207, pi. LXN'II,
fig. 2.
Habitai. — l'eu conunun vivant sous les pierres enfoncées dans le sahle
vaseu.K : île Ai^ot. Ilarhour, Saiidd^nogat, pointe de la lîrianlais, pointe des
Corbières. pointe des Call'als. .\. du Clrand-Hey, lUx'iiebonne, llotliéneid',
La Guimoi-ais. Très coninnin \ide dans les cordons littoraux à .Saint-
Lunaire et à la Toise.
De même (pie la précédenle. la coquille de ce l{issna est jaunâtre à l'état
vi\ant el Manehe lursiprelle est inuléc.
<Sl\ ' Rissoa (Onoba) striata ,1. Adanis.
17'J5. Turbo slrialus Jonx Adams, Specilic Cluuaclers of soiiie minute Brit.
Sliells discovered on tlie coast of fembrokeshire in
Trans. Linn. Soc, III, p. 66, pi. 13. fig. 25, 26.
1867. Rissoa striata .]. \i\., .Tf.ffrkvs, Brit. Conch., IV, p. 37; V, p. 208, pi.
LXVIII, fig. 2.
Uahitat. — Commune, vivant sous les pierres enfoncées dans le sable
vaseux, à partir de la mi-marée jusqu'au bas de l'eau ; baie de la Frenay,
île Ag-ot, riarbour, Saint-l^unaire, Saint-Enogat, pointe de la Briantais,
pointe de r.Xignille, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Saint-Malo,
Uochebonne, Rothéneuf, La Ouimorais.
83. — Rissoa (Galeodina) carinata Da Costa.
1778. Turbo carinalus D.\ Costa, Brit. Conch., p. 102, pi. VIII, fig 10
(malè).
1867. Rissoa sirialula Mont., .iFFFnEVS (non Linné), Brit. Conch., IV, p. 5; V,
p. 206, pi. XLVI, fig. 1.
Ilabilat. — Beaucoup plus rare que les B. loctea. costata et striata, cette
esiièce vit dans les mêmes conditions sous les pierres enfoncées, mais on
n'en rencontre babiluellement que deux ou trois exemplaires ensemble,
tandis (|ue les autres forment des colonies plus nombreuses. Nous l'avons
recuedlie i\ l'île AgoL aux Cheminées, à Cézembre, au Haumet, :i Harbour,
Saint-Lunaire, Saint-Enogat. aux Zorieux, à la pointe des Corbières, à la
pointe des Calfats. à Saint-.Malo. Bochebonne. au Minihic, à la G-uimorais
et à la Toise. Nous ne l'avons trouvé que mort dans les dragages en Rance
et au large.
Ifanley a démontré (Ipsa Linn. Conch., p. 3-52). que le Turbo striatnlus de
Linné a été mal interprété par Monlagii. Dilhvyn et autres anciens auteurs
et (pie ce nom liiméen s'ap]ilii(ue en réalité h un Tiirbunilla.
84. — Rissoa (Cingula) cingillus Monlaau.
1803. Turbo cinfjillus Mont.\gu, Test. Brit., II, p. 328, j)!. 12. fit;. 7.
1867. Rissoa — Mont., .Teffrevs, Brit. Conch., IV, p. 48 ; V, p. 208, ]il.
LXVIII, fig. 9.
Habitat. — Ce Molhisipic csl moins commun dans noli'C ré.STOii (|ue sui'
le littoral de la Basse-Brela.une. Il vit très haut, sous les pierres, ainsi que
dans les touffes de Liclinia p^jçimœa. à Cézembre, Pierre-à-Tison. aux
Ouvras, à Saint-Î^unaire, à la pointe de la Briantais, aux Zorieu.x, à la
pointe de l'Aiguille et à la pointe des Corbières.
I^e Turbo trijascialns J. .-Vdams (Trans. Tjinn. Soc, V, pi. 1. Ilg. 12. 13)
paraît bien être le P>. cintiiUus et est plus ancien que le nom de Montagn,
mais la fi.2uration d'Adams est si mauvaise qu'il vaut mieux laisser cela
dans l'oubli.
oO l)\i i/.i;\iii'.nc, t>l Driidi ('.mil \. Malhisiitics tic Sdinl-Mulo.
85. — Rissoa (Cingula) semistriata Alontagii.
1808. Turbo semislriahis Montagu, Test. Brit., Suppl., p. 136, pi. 21, flg. 5.
1867. Riasoa scmistriala Mont., .Ieftof.y.s, Brit. Conch., IV, p. 46; V, p. 208,
jil. LXVIII, fig. 8.
Ihihilat. — l'eu commun, \i\aul dans la zone des Laminaires à Sainl-
l.unaire, Saint-Enofrat et à la imiule des (lorbières. Nous en avons trouvé
iiut'lijues e.\eiui)laires vivants au.\ Zorieu.x, sur les algues des mares. I^es
(iragages au large nous l'ont procui'é vivant, surtout sur les tonds où se
rencontrent des llermelle.s ot des Spongiaires. M. le Colonel .\larlel l'a
recueilli vide dans le cordon litloral de la. Toise.
Rissoa (Cingula) proxima i.Mder) Thompsdn.
1847. liis.sDa proxima Alder, mss., in Thompson, .^nn. a. Mag. of Nal. Hisl.,
1«' Ser., XX, p. 174.
1867. — — Aid., Jeffreys, Brit. Concli., IV, p. 39; V, p. 208, pi. LXVIII,
flg. 3.
Iliihiliil. — Celte espèce a été citée jiar Orube (Verz., p. 02). comme vivant
à Saïul-.M.iln, mais nous ne TaA'ons ]ias r(UTContrée.
S(i. Rissoa (Setia) fulgida ,1. .\dams.
179.5. llelix [uhiidtis .Toh.m .\nAMS, Spécifie Cliaracfers, etc., in Trans
Linn. Soc, III, p. 254.
1867. Uissoa {uUjkla J. Ad., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 43; V, p.20S, pi. LXVIII,
fig. 6.
Ildhilat. ■ - Coiimnni \ivant sur les Zoslères dans la htiic de la P'renay,
à Saiul-Cast (Bec-Hond), Cczemhre, Saint-Lunaire, à l'Est de la pointe de
Hellefard, à Saint-Servan (Fours-à-Cliaux). Egalement 1res conunun sur les
algues des mares à Cézemln'C, aux Zorieu.x, au Roc-au-Dogue, à riodic-
bonne, au Minihic et à la Guimorais (Miel-Pot).
87. — Rissoa (Pisinna) glabrata von Miililteldl.
1824. Hclix glabrala Megerle von Muhlfeldt, Vcrh. Berl. Ges., I, p. 218,
pi. III, flg. 10.
1867. Cingula — v. M., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 50 (obs.).
Ilabilal. — Nous avons trouvé à la i^oinle des Corbières un exemplaire
vide de cette espèce méditerranéenne. .leiïreys en avait également rencontré
un dans du sable provenant des îles Shetland, mais il craignait qu'il tût
resté dans un tamis ayant servi auparavant à trier des co(juilles du Pié-
mont. Ici, il s'agit peut-être d'un apport accidentel, car nous avons trouvé
dans la nième localité un exemplaii'e roulé de liissoina liruguirrei. Or, nous
avons appris ipi'iiutrefois des torpilleurs, ayant séjourné en Méditerranée,
sont venus se faire réparer à l'arsoual de Saint-Servan, qui se trouve à côté
de la cale des Coi'bières.
88. — Barleeia rubra (J. Adanis) Moulagu.
1795. Turbo ruber ,1. .Ad.vms, Spécifie Charact., etc., m Trans. Linn. Soc.
III, p. 66, pi. Xin, fig. 21, 22 (nialè).
1803. — — .1. Ad., MoxTAGU, Test. Brit., p. 320.
1867. Barleeia rubra Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 56; V, p. 209, pi. LXIX,
fig. 4.
Habitat. -=- Cette espèce est très commune sur les algues des mares à
Cézembre, aux Zorieux, au Roc-au-Dogue, à Rochebonne, au Minihic et à
la Guimorais. Nous l'avons également rencontrée sur les pierres et les
algues à basse mer à l'île Agot, Pierre-à-Tison, aux Herbiers, aux Ouvras,
à la Rimponière, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, à la Gi'ande-Côtière et à
la Toise (Colonel Maiiel).
Var. unifasciata Montagu {Turbo unilasciatus, Test. Bnt.. II, p. 327).
Habitat. — Cette variété, ornée de bandes blanchâtres, est aussi abondante
Daut/.kmuoku cl Drunicihii \. .l/(///i(.s'///('.s- ilc Suinl-Miihi. 31
que le lype sur les algues des mares à Uocliejjniinc. uiais elle esl plus rare
au Roc-au-Uogue et nous ne ravuns ])as Iruuvée au Minihic.
Nous avons vu plus haut tjue le 1 tubo liiluscifilus ,1. Adaiiis (Trans. Liiin.
Soc., V, p. 2, pi. I, lig. 12, 13) (lue Monlagu a cité, avec doute il est vrai,
comme synonyme de son Turbo nniiascialus, semble bien, au contraire,
représenlei- le liissod rindilliis.
SU. Peringia ulvae rrniiaiil.
1777. Tuibo ulvœ Pennant, Drit. Zool., IV, p. VA2, pi. lAWII, lig. 120
(malè).
1SG7. Ilydiobia — Pcnn., ,Ii.;fkrl.;\s, liril. Conch., IV, p. 52; V, p. 99, 100, 151,
208, pi. LXIX, fig. 1 (et vui-. Daiicei, lig. 2).
Ihibihil. - {](' Mdllusipie \il Irrs li;iiil, piMpi'an ni\eau supérieur des
plus hautes marées, à Saint-I.5riac (endxuicimre du Krérnur), dans Joules
les anses \aseuses de la Hiuiei; : Saint-l'llicr, 'l'idipietins, etc., oii un le voit
répandu sur le sol, parmi les Salicornes. 11 pullule également dans le bassin
d(^ Saint-Alalo, sur la vase el dans le bassin de l'clenue, sur les Ulves.
90. — Assiminea litlorina licllc (".liiaje.
KS2!). Ilrl'u- lilloi-ina DRr.r.E Cuiaje, Mon. .\niiii. senza vert. d. G. fli
Napoli, Iir, p. 215, pi. 49, fig. :i6-.3S
18('>9. Assiiiiiiica — Délie Cli., Jeffuev.s, Brit. Conch., V, |i. lui, pi. XC.VII,
lig- 0.
Ilabitiil. — Nous a\ons trou\é en 1912 un indi\idii \i\anl de celle espèce,
dans l'anse de Saint-Elier, (>n compagnie (VMc.iia et de TniiualcUa.
91. — Truncatella subcylindrica Linné.
1707. UcUx subcylindrica Linné, Sj'St. Nat., édit. XII, p. 124S.
1807. Truncalella tnuicalula Drap., .Iefkhevs, Brit. Conch., IV, p. 85; V, p. 209,
pi. LXXI, flg. 1.
lliibilul. -- \il dans les anses de la Ranee. sous les pierres, à re.xli'éme
limite des plus liantes mers, et sùn habitat bathymétrique est très l'estreint :
pointe Garel, pointe de l'Enclos, Saint-.louan, Saint-lilier, le long d'une
vieille cale, dans la terre parmi les racines des arbustes. On ne l'aperçoit
pas toujoni's de suite, car ce petit Mollusque ne sort ordinairement du
sable qu'au bout de quelques instaid.s, loi'S(pi"on a soulevé les pierres sous
les(pielles il s'abrite. M. le Colonel Martel en a recueilli tles e.xenqdaires
vides dans les cordons lillorau.x de la Toise.
\ar. laevigata l'.isso (Europe Mérid.. I\', p. 125, fig. 53).
Habitat. — (.^elte variété ciui se dislingue du type cùstulé pai' sa sui'l'ace
lisse se rencontre en al)ondance dans les anciennes salines de Saint-Suliac.
On trouve partout avec le lype des spécimens à costulatious [jlus ou
moins elTacées pour lesquels Poliez et Michaud ont proposé le nom de var.
siiblœvigata.
92. — Calyptra chinensis Lnuié.
1758. Palella cinnensis Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 781.
1805. Calyptrsea — Lin., Jeefreys, Brit. Conch., III, p. 273; V, p. 2i1l, pi. LX,
fig. 1, la.
Habitat. — Très commun \i\anl à basse mer, li.xé sur les piei'res et les
co(iuilles vides, sur tout le littoral; commun aussi dans les dragages.
Var. squamulata liemcr = inuricata Uroccld.
Habitat. — Cette variété, dont la surface est garnie de squamules disposées
en séries décurrentes subconcentriques, se rencontre aussi fréqueunnent
que la forme typique.
\ar. Polii Scacchi (Catal. Conch. Regn. Neap., p. 17).
Habitat. — Nous avons rencontré dans la Ranee, à Saint-Siiliac, cette
forme très élevée et brune à l'intérieur.
32 Daltzemucrc. et Dluouchoux. — Mollusques de Saint-Malo.
93. Lamellaria perspicua Linné.
1758. Ilclix perspicua Linné, Sysl. Nat., édit. X, p 775.
1S67. LaincUaiia — Lin., .lEi freys, Brit. Conch., IV, p. 235 ; V, p. 210, pi.
LXXIX, flg. 2, 2 (et var. complanata, flg. 2 a).
llabilat. — Viv;uil sons les pierres à hiissc nier : Saint-Cust-Bec-Rond
(très abondant), île .\got, le llauniel, Harbour, le Mouillé, les Ouvras, Sainl-
knogat, Ciialibert. pointe de la Hi'iantais, les Zorieu.x, Hizeu.x, pointe des
Coi'bières, .\'. du (îi-and-Uey, la Grande-t>ùliere, iVocliebonne, Rothéneuf, la
Guiniorais et la Toise. I^'aninial de eette espèce est très variable au |)oint
de vue de la coloration qui passe du brun acajou ou du jaune oranyé au
gris et au iilanc ; elle est souvent mélangie de taches noires nu brunes.
!)'i. — Velutina velutina .Midler.
177G. riulla velutina Muller, Zool. Dan. Prodr., p. 24-2.
1867. Velutina Ixvigala .Ieffreys (non Linné?), Bril. Conch., IV, p. 210: V,
p. 216, pi. LXXIX, flg. 4.
Ilabitul. — Nous n'avons rencontré ce l\lollus(]ue vivant à très basse niCr,
sous des pierres, qu'à l'île des Ehbiens et à la Toise. Les dragages nous
en ont aussi procuré (juelques spécimens \i\ants. On en rencontre des
cocjuilles vides dans les cordons lilloraux de Saint-Lunaire et de la Toise.
Nous avons ex[)liqué récemment : Dautz. et 11. Fischer, Camp. .\ict. Prince
de Monaco, p. 220, que le nom hviiijutii doit être abandonné pour cette
espèce, parce (ju'il a pi-dbablemenl été basé sur un exemplaire de Iau'hiki
pallidula.
9o. — Natica (Naticina) catena Da Costa.
1778. Cochtea catena Da Costa, Firit. Conch., p. 8.3, pi. V, fig. 7
1867. Nalica — Da C, .Ieffreys, Brit. Conch., IV, p. 220; V, p. 215, pi.
LXXVIII, flg. 4.
Habitat. — Mvant dans le ,sal)le des plages et des bancs qui découvrent
aux basses mers des grandes marées ; assez abondant à Cézembre, Il'irlM lu',
Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Bon-Secours, la Toise, etc.
^'ar. lactea Ri'cluz.
Habitat. — Nous avons trouvé un indi\itlu de cette ^■ariété, entièrement
blanche, sur le banc de Harbour, en 1911.
96. — Natica (Naticina) îusca de Blainville.
1825. Natica fusca De Blainville, Dict. des Se. Nat., XXXIV, p. 249.
1867. — sordida Ph., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 218; V, p. 215, pi.
LXXVIII, fig. 3.
Habitat. — Un seul exemplaire mort dragué à l'Est du Caj) Fréhel. Le
nom sordida Philippi (Enum. Moll. Sic, 11, p. 139, pi. .WIV, lig. 15) est
synonyme de fusca.
97. — Natica (Naticina) nitida Donnviin.
1803. Nerila niiida Do.x'ovan, Brit. Sh., pi. CXLIV.
1867. Nalica .Alderi, var. lactea Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 224.
Habitat. — Un exemplaire sur le banc de la Briantais.
.\insi que nous l'avons expliqué en 1900, on ne peut se dispenser de
reprendre pour cette espèce le nom nitida. ((ui est plus ancien qu'.4Z(/cr(
Forbes, bien que la coquille décrite par Donovan soit d'une coloration
blanche tout à fait exceptionnelle. La var. lactea Jeiïreys tombe dès lors en
synonymie du type.
Ph. Daitzenberg et Dlrouchol'x.
(A suivre).
Sup[)léinenl ;i la Feuille des Jeunes Naturalistes, N" ôl8
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Suite)
\':\v. ex colore Alderi ImhIics (1838, Malac. iMonensis, p. 31, [il. H, lig. (5, 7);
Jelïreys : linl. Coiich. 1\', p. 224; V, p. 215, pi. LXXVlll, lig. 5.
Ihihitat. — Vit en compagnie du N. culrna, mais pai-aîl s'accommoder
mieux du sable vaseux. Nous en avons récollé de très beaux et giands
exemplaires à Saint-.facut, au llaumet. à Cézembre, i'i l'ivst du Petit-Lam-
bert, à Maiboui', Saitil-Kuoirat. Saint-Servan, Sainl-.Malo et à la Toise.
\'ar. ex colore vittala Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. ii).
Ornée d'une bande subsuturale gris-rosé, soulignée d'inir zone d'un
blanc pur. Sur le dernier tour, on observe quatre aulu's bandes grises
séparées par des inlervalles à peine plus clairs.
Habitat. — Sainl-Enogat.
98. - Adeorbis subcarinatus .\lf)nln,Lni.
1W:î. Hrlix subcarinata Montaoi , Test, nrit., Il, ]>. «8, pi. VII, fig. 9.
1867. Adeorbis subcarinatus .Mont., JEFFnms. lirif. C.onch., IV, p. 231; V, p. 216,
pi. LXXIX, fig. 1, 1.
Habitat. — Connnun à basse mer vivant en colonies sous les pierres
enfoncées dans le sable vaseux. La coquille de ce Mollus(iue est ordinaire-
ment recouverte d'un enduit ocré semblable à celui qui tapisse la paroi
des pierres où il se loge. Nous l'avons recueilli au llauuiet. à Harbour,
Saint-I^unaire. aux Zorieu.x, à la pointe des Corbières, au Fort-National, à
Hochebonne, au Minihic, à Rottiéneuf et à la Guimorais (.\liel-Pot).
99. — Scala Trevelyana Leach.
1822. ^ralaria Trcrclijana Leach, mss. in Winch, On the Geology of
Lindisfarn. Ann. Philos., New Ser., IV, p~ i^i.
1867. — — Leach, .Ieffreys. Brit. Conch., IV, p. 93 ; V, p. 209,
pi. LXXl, flg. 4.
Habitai. — Un seul exemplaire vide, dragué au N. des Ouvras, par
quatre mètres de ])rofondeur.
inn. — Scala vittata .Teffrevs.
188t. Scataria villata Jeffrevs, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 133, pi. X, lig. 4, 4a.
Habitat. — L'n seul fragment dragué au N.-O. du N'ieu.x-Banc, par
27 mètres de profondeur.
M. E. de Boury, à qui nous avons communiqué ce fragment, nous en a
conlirmé la détermination. Le Se. vittata n'avait encore été sisnalé que sur
la côte d'.Vlgérie (dragué par le » Porcupine » de 9 à 93 mètres) et sur la
côte de r.\frique Occidentale (E.xp. du « Talisman », 684 mètres).
Il convient de remarquer que nous n'avons trouvé dans la baie de Saint-
Malo aucune trace du Se. communis qui vit en si grande abondance, tant
au Nord qu'au Sud de celte région.
101. — Cioniscus unicus Moulauu.
1803. Turixi unicus Montagu. Test. Rrit., H, p. 299, pi. 12. fig. 2.
1807. Aciis unira M«i\[., .Teffreys, Brit. Conch., IV, p. 100; V, p. 98, 210,
pi. LXXII, flg. 1, 1.
Habitat. — Très rare. Nous n'en avons trouvé (lu'un exemplaire vivant
à la pointe de la Vicomte, sur les Zostères. Les coquilles vides sont elles-
mêmes fort rares à Saint-Lunaire, Saint-Suliac, pointe des Corbières. Les
dragages au large et en Rance nous en ont rapporté quelques exemplaires
morts.
.Ieffreys avait proposé le Genre Graphis. en 1867, pour ce Mollusque, mais
il s'est aperçu en 1869 que ce nom avait été employé précédemment pour
des Lichens, et il lui a alors substitué celui de Cioniscu.s. Le nom Anisocijcla,
que nous avions employé en 1900 et en 19(¥5, a été créé en ISSO par i\i. de
Monterosato pour un sous-genre cVEulimella.
3'i D.M'TZENBERG ct DuHOUCiioux. — MoUnsfines de Sainl-Mdlo.
102. " Marteliella Gulsonae Clark.
1850. Chemnitzia Gulsonœ Clark, Ami. a. Mag. of Nat. llist., 2'' Ser., VI,
p. 459.
1867. Aclis — CI., JEFFnF.v.s, Dril. Omch., IV, p. 106; V, p. 210,
pi. LXXII, lig. 5.
Habitat. — Extrônicment rare : nous en avons dragué ([uatrc exemplaires
vides entre les Bubarats et le A'ieux-Hanc, par 16 à 20 mètres de profondeur.
.Notre ami, M. Ed. Ghevreux, nous ayant fait remarquer que le genre
Phenisa avait déj;"! été employé par Leach en 1813-181'i pour un Aniphi-
pode (Pherusa Incicola Leach), nous proposons de substituer au nom Phe-
rusa établi par Jeffreys, en 1869, pour un Mollusque, celui de Marteliella,
dédié à M. le colonel Martel.
103. — Eulima alba (Da Cosia) Donovan.
1778. Slrombiformis albus Da Costa, Brit. Conch., p. 116.
1803. Turbo albus Da C, Donovan (non Pennanf), Brit. Sh., V, pi. CLXXVIl.
1867. Eulima polita Jeffreys (non Linné), Bril. Conch., IV, p. 201 ; V,
p. 214, pi. LXXVII, flg. 3, 3.
Habitat. — Un exemplaire vivant, de grande taille, dragué au N. des
Buharats, par 16 mètres ; quelques coquilles vides draguées entre le Vieu.x-
Banc et Cézembre. Quelques e.xemplaires roulés dans le cordon littoral de
Saint-Lunaire.
Il existait dès 1777 un Turbo albus Pennant, coquille à tours convexes,
striée transvei'salement et qui n'a rien de commun avec notre grand Eulima,
mais il y a lieu de remarquer que celui-ci a été décrit par Da Costa sous
le nom génériijue Slrombiformis et que Donovan, en le faisant passer plus
tard dans le genre Turbo, n'a pas rendu impossible la reprise du nom albus
Da C. Quant à VEulima polita, c'est une espèce méditeri'anéenne dilTérenlc.
comme l'a bien démontré notre confrère M. le Colonel Martel.
104. — Eulima intermedia (Cantraine) Jeffreys.
1840. Etiliina intermedia Cantraine, Malac. médit, et lit!., SuppL, p. 14.
1867. — — Cantr., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 20.^; V, p. 214,
pi. LXXVII, 11g. 4.
Habitat. — Nous en avons dragué au large quelques exemplaires morts
et deux vivants, à l'Est du Cap Prétiel. On le trouve rarement rejeté vide
à Saint-Lunaire et à la Toise.
M. le Marquis de Monterosato a remplacé le nom intermedia par Inhriea
(nom. nov.), parce qu'il trouvait que l'espèce de Cantraine renfermait des
formes différentes. Mais, puisque le nom intermedia n'a pas été employé
dans un sens différent avant d'avoir été précisé par Jeffreys, nous ne voyons
aucun inconvénient à le conserver.
10.5. — Eulima incurva Renier.
1804. Ilelix iricuri'a Renier, Tavela alfabefica, p. 4.
1867. Eulima distnrta Jeffreys (non Defrance), Brit. Conch., IV, p. 205; V, p. 214,
pi. LXXVII, flg. 5.
Habitat. — Dragué un exemplaire mort, mais très frais au N.-W. de la
Grande-Conchée et quatre autres dans le N. de Cézembre, par 20 à 25 mètres
de profondeur.
lOfi. — Odostomia plicata Montngn.
1803. Turbo plicatus Montagu, Test. Brif., II, p. 325; Suppl., pi. 21,
flg. 2.
1867. Odostomia plicata Mon\., Jeffreys. Brit. Conch., IV, p. 137; V, p. 211,
pi. LXXIV, flg. 3.
Habitat. — Peu commun vivant en colonies sous les pierre? à basse mer,
parfois à plus de deux mètres de hauteur : Saint-Briac, Saint-Lunaire,
Sainl-Enogat, pointe de la Malouine, le Haumet, llarbour, pointe de l'Ai-
guille, pointe des Corbières, pointe des Calfats. Bas-Sablons, Fort-National,
le Minihic, Rothéneuf, la Guimorais, la Toise.
Dautzenberg et DunouCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 35
107. — Odostomia eulimoides llanley.
1844. Odoalomia eulimoides Han'lev, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 18.
18G7. -- pallida JeI'FReys (non Montagu), Bril. Conch., IV,
p. 124; V, p. 211, pi. LXXIII, lig. 5.
1912. — eulimoides llanl., H. Martei,, Coq. de Cancale (e.xtr. Fouille des
Jeunes Nat., p. 1-3, lig.;.
Uabilal. — Assez commun mort dans la plupart dco dragages au large.
On en trouve aussi des exemplaires vides dans le maerl à Saint-Servan,
Bas-Sablons.
Dans un récent travail, M. le Culonel Martel a démontré (lue le Turbo
pallidus de Montagu est un Hissoa et qu'il faut adopter pour la piésente
espèce le nom d'O. eulimoides llanley.
108. — Odostomia rissoides llanley.
1844. Odosloinia Rissoides Hanley, Proc. Zool. Soc. L., p. 18.
1850. — — Muni., l'onnES et Hanley, Brit. MolL, III, p. 281- ;
pi. XCVI, lig. 4 (excl. fig. 5).
1867. — rissoides Jeffreys, Brit. Concli., IV, p. 122; V, p. 211,
pi. LXXIII, flg. 4.
liabilal. — Exemplaires mort;; dans Icb cordons liltoiaiix de Saint-
Lunaire et de la Toise, ainsi que dans les dragages au large.
Cette forme que M. le Colonel .Martel considère (Feuille des .Jeunes Natu-
ralistes, 1912, p. 2, 3, flg.) comme ne constituant même pas une bonne
variété de VO. eulimoides, nous semble cependant suflisamnient distincte
de cette espèce pour mériter d'en être séparée : son dernier tour est tou-
jours bien moins haut et moins ovale.
109. — Odostomia albella (Lovén) Jeffreys.
1846. Turbonilla albella Lovén, Index Moll. Scand., p. 19.
1867. Odostomia — Lov., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 121; V, p. 211,
pi. LXXIII, fig. 3.
liabilal. — Toujours rare, mort dans les dragages au bud du Vieu.K-
Banc. Nous en avons aussi dragué un exemplaire en Rance.
110. — Odostomia umbilicata Aider.
1850. ûdostninia umbilicata Alder, Trans. Tyneside Nat.
Field Club, I, p. 359.
1850. — acula Jel'fr., Forbes et Haxi.ey (ex parte),
Brit. Moll., III, p. 269, pi.
XCVII, flg. 8 (lantum).
1867. — — — var. umbilicata Aid., .Jeffreys, J3rit. Conch., IV,
p. 131.
Habitat. — Nous n'avons rencontré que deux coquilles vides de cette
espèce à la pointe des Corbières.
111. — Odostomia truncatula Jeffreys.
1850. ndoslomia truncatula Jeffreys, .\nn. a. Mng. of N. Hist.. 2'' Ser., V, p. 109.
1867. — — Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 117; V, p. 211, pi.
LXXII, flg. 8.
Habitat. — Nous ne connaissons de noire région qu'un spécimen unicjue
de cette espèce recueilli à la Toise, dans le cordon littoral, par M. le
Colonel Martel.
112. — Odostomia turrita Hanley.
1844. Odostomia (urrila Hanley, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 18.
1867. — — JJanl., .Jeffreys, liril. Conch., IV, p. 135: V, pi. LXXIV,
flg. 2, 2.
Habitat. — Très rare. Six exemplaires vides dragués au large.
113. — Odostomia miidentata Montagu.
1803. Turbo nnidentafus Montagu, Test. Brit., II, p. .^21.
1867. Odostomia unidentala Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. i:!4; V, p. 211,
pi. LXXIV, fig. 1.
3î) Daitzenherc. oI DrRorciinrx. - Mnlhisfiuc^ de Suinl-Malo.
Habitat. — Les dragages en Hance nous «n uni donné de nonibi eux exeni-
jilaires vivants ; dans ceux au large, il est beaucoup plus rare vivant, mais
assez commun mort. A la cùle, nous avons recueilli linéiques spécimens
vivants à Saint-Sutiac, Saint-Servan-Fours-ù-Chaux, iininte des Corbières
et au Giand-Mey.
ll'i. — Odostomia decussata MimliiKu.
1803. Turbo decussatus Montagu, Test. Brit., 11. p. .322. pi. 12. flg. 4
(malè).
18G7. Odostomia decussata Mont., .Teikiieys, Brit. Concli., 1\\ p. 140; V, ]). 212,
pi. LXXIV. flg. 8.
Habitat. — Plusieurs exemplaires morts pnixenant des dragages au
large.
115. — Auriculina obliqua Aider.
1844. {Odostomia ?) obliqua Alder, Ann. a. Mag. N. Hist., 1^'Ser., XIII, p. 327,
pi. Vin, flg. 12.
1867. Odostomia — Aid., Jeffrevs, Brit. Conch., l\\ p. 142 : V, p. 212,
pi. LXXIV, flg. 6.
Habitat. — .lusqu'à présent, nous n'avons trou\é aucun nidisidu \i\ant
de cette espèce. Les spécimens morts sont très rares dans les dragages au
large et en Rance. Nous en avons recueilli un exemplaire dans le sable à
basse mer, à la pointe des Corbières. et M. le Colonel Martel fa rencontré
dans les mêmes conditions à la Toise.
116. — Noemia dolloliformis .Teffreys.
1848. Odostomia dolioliformis Jeffreys, Ann. a. Mag. N. Hist., 2* Ser., II, p. 342.
1867. — — .lEFFREYS, Brit. Conch.. ]\. p. Mi : \^ p. 212,
pi. LXXIV, flg. 7.
Habitat. — Toujours rare et \ ide dans les dragages au large et en Rance.
Nous en avons trouvé un exemplaire dans le sable, à basse mer, à Saint-
Lunaire, et M. Martel en a recueilli une dizaine à la Toise.
117. — Miralda excavata Philippi.
18.36. Bissoa excavata Philippi, Enum. Moll. Sic, I, p. 154, pi. X, fig. 6.
1.S67. Odostomia — Pliil., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 158: V, p. 213,
pi. LXXV, flg. G.
Habitat. — Une dizaine d'exemplaire^s morts dragués au large, un autre
dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et trois à la Toise (Col. Martel).
118. — Pyrgulina interstincta Montagu.
1803. Turbo inirrsiinrtvs Montagu, Test. Brit., II, p. 324, pi. 12, flg. 10.
1867. Odostomia inlcrsiincla Mont., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. l."Jl; \". ji. 213,
pi. LXXV, Hg. 12.
Nous n'avons pas rencontré dans la région de Sainl-Malo la inrnie tyinque
de cette espèce qui est courte et de petite taille.
Var. terebellum Pliilijipi.
1844. Cliemnilzia Terebellum Philippi, Enum. Moll. Sic, II, p. 138, pi. XXIV, flg. 2.
Habitat. — Olte forme n'est pas rare vi\ aille sur les Zosteres à l'ile des
Ebbiens, à Cézembre. à Saint-Lunaire, aux Fours-à-(;iiau.\, près de la
pointe de IWiguille, à la pointe des Corbières et à la Toise (Colonel Martel).
On n'en rencontre que des exemplaires vides dans les dragages au large.
Les formes de ce groupe sont fort critiques ; tandis que certains auteurs
les réunissent toutes à VO. interstincta, comme variétés, d'autres les
admettent comme spécifiquement distinctes. Quoi qu'il en soit, c'est de la
coquille méditerranéenne décrite par Philippi sous le nom de Terebellum
que la nôtre se rapproche surtout. Elle est plus grande, à côtes plus
obliques, surtout sur le dernier tour et le pli columellaire est plus prononcé
que chez le P. interstincta. Par contre, elle est sensiblement moins longue
que VOd. Moulinsiana P. Fischer, d'.Vrcachon, ipii a été rapproché par
D.M'TZFAnERO et DuROUCHOUX. — Mollusfiiics de Saint-Molo.
I.lusiems ailleurs de VOd. iiidisliiicta. Mulgi-c uua diHiiicuces, uuus ne
croyons devoir considérer noire coquille que comme une variété de Vin-
tcrslincta. Les si)écimens que nous avions cités en 1900 et en lUOC) sous le
nom de '/'. indislinrlu sont, en réalité, des ititerslincta var. lrrr)>eUu)ii.
119. — Pyrgulina scalaris Philippi.
1836. Melania scalaris Phii.h'I'I, Knum. Moll. Sic, I, p. 157, pi. IX, fig. 9.
18(57. Odosloiina — Phil., Jeffrkys, Brit. Cnn<-li.. I\', p. Hit); V, p. 213,
pi. LWV, lig. 7.
Habitai. — C'est avec queliiuc doute que nous citons celle espèce d"après
un exemplaire unique et malheureusement très roulé recueilli à la Toise
par le Colonel Martel.
120. — Pyrgulina spiralis Montagu.
18a3. Turbo spiraiis Montagu, Test. Brit., II, p. 323, pi. 12, fig. 9.
1867. Odostomia — Mont., Jei-frev.s, Brit, Conch.. IV, p. 151- ; V, p. 213,
pi. LXXV, fig. 3.
Habitat. — Abondant, vivant et mort duns les dragages au large et en
Ilance, surtout là où vivent des Hermelles. On le rencontre aussi mort dans
le sable, à basse mer, à Saint-Lunaire, à la pointe des Corbières et à la
Toise.
121. — Tragula fenestrata (Forbes) Jeiïreys.
1848. Odostomia fenestrata FonDES in Jeffreys, Ann. a. Mag. N. Hist.,
2^ Ser., II, p. 345.
1867. — — Forb., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 156: V. p. 213,
pi. LXXV, fig. 5.
Habitat. — \ i\ant sur les Zustères, en compagnie de l'Ud. intcrstincta
var. terebellum, à Saint-Lunaire, dans l'anse des Troquelins, aux Fours-ù-
Chaux, près de la pointe de l'Aiguille et à la pointe des Corbières.
122. — Eulimella aciciila Philippi.
1836. Melania acicula Philippi, Enum. Moll. Sic, I, p. 158,
pi. IX, fig. 6.
1867. Odostomia {Eulimella) acicula Phil., .Ifffiieys, Brit. Conch., IV, p. 170; V,
p. 212, 213, pi. LXXVI, fig. 6 (et var.
ventricosa, fig. 7).
Habitai. — Toujours rare et mort dans les dragages au large. M. le Co-
lonel Martel en a trouvé un exemplaire vide à la Toise, dans le sable, à
basse mer.
123. — Turbonilla laclea Linné.
1758. Turbo tacteus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 765
1867. Odosliitiiin larlea Lin., Jeffreys, Bril. Conch., I\', p. 161: V. p. 213,
pi. LXXVI, fig. 3.
Habitat. — Assez rare vivant à 1res basse mer sous les pierres et parfois
sur les Zostères. Nous ne l'avons jamais rencontré en colonies, il était eu
isolé ou groupé par deux ou trois individus au plus. Harbour, Saint-Fnogat,
pointe de la Briantais, Fours-à-Chaux, Ghalibert, les Zorieux, Bizeux,
pointe des Corbières, pointe des Calfats, Rochebonne, Piothéneuf, la Oui-
morais. Dans les dragageg nous n'en avons rencontré que des coijuilles
vides.
124. — Turbonilla pusilla Pliiliiipi.
1844. Chemnitzia pusilla Philippi, Enum. Moll. Sic, II, p. 221. pi. XXVIII,
fig. 21.
1867. Odostomia — Phil., Jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 167 ; V, p. 213,
pi. LXXVI, fig. 4, 4.
Habitat. — • Rare et toujours mort dans les dragages au large, excepte à
l'Est de la pointe du Meinga où il est un peu plus commun. Rare également
38 Dautzenberg et Di'rouciioux. — Mollusques de Saint-Malo.
dcius les dragages en llaiiee. Nous l'aNuus lecueiUi ù Saint-Lunaire et à la
pointe (les Gorbières et M. Martel l'a trouvé dans le cordon littoral de la
Toise.
125. — Turbonilla rula l'Iiilippi.
1836. Melania rufa Philippi, Kninn. Moll. Sic, I, p. 156, pi. IX, fig. 7.
1867. Odostomia — Phil., 1i:m-ri;v.s, lii'il. Concli., IV, p. 102; V, p. 213, pi-
LXXVI, fig. 1 (et var. {ulvocincla, fig. 2).
Habitat. — Un seul exemplaire \ide dragué au N. des Ouvras.
SCUTIBRANCHTATA
126. — Phasianella pullus Linné.
1758. Turbo pullus Ltvné, Ryst. Nal., édit. X, p. 761.
1865. l'haxianella puUa Lin., .Iki l'iiKVsi IJril. Cuncli., III, p. 338; V, p. 204,
pi. LXIV, fig. 1.
Habitat. — Assez commun, vivant partout dans la zone des Laminaires,
sur les algues, les Zostères et les rochers. Nous l'avons rarement dragué
\ivant.
Var. ex forma et colore picta Dn Hosta.
1778. Turbo pictus Da Co.çta, Brit. Concti., p. 103, pi. VIII, fig. 1, 3.
Habitat. — Cette forme allongée, ornée de linéoles étroites, se trouve
partout avec le type.
Var. ex colore lactea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, ii)ûO, p. 12).
Entièrement blanclie.
Habitat. — Beaucoup plus rare que le type. Nous l'avons trouvée rejetée
sur la plage de Pai'amé dans des paquets de Zostères.
Var. ex colore bicolor Monterosato.
Habitat. — Ornée de larges ftammules alternativement blanches et
rouges, cette variété n'est pas rare, on la rencontre partout.
Var. ex colore nigricans Dautz. et Dur. (Faunule de Saint-Malo, 1900, p. 12).
Habitat. — Variété d'un brun noirâtre uniforme ou à dessin obscur, que
nous avons trouvée sur la plage de Paramé en même temps que la var.
lactea.
127. — Gibbula magus Linné.
1758. Trochus magus Linné, Sv-st. Nat., édif. X, p. 757.
18&5. — — Lin,, Jeffreys, Brit. Coiich., III, p. 305; V, p. 203, pi. LU,
fig. 1.
Habitat. — Très commun vivant sur le sable plus ou moins vaseux, aux
basses mers des grandes marées sur toutes les plages de la région. Il est
aussi fréquent dans les dragages au large.
Cette espèce n'est représentée dans la baie de Saint-Malo que par une
race de taille plutôt faible.
Var. ex lorma producla 15. D. D.
1885 T maaus, var. producla BucnuOY, Dautzenberg et Dollfus, Moll. du
Rouss., I, p 375, pi. XLIV, fig. 9, 10, 11.
Habitat. — Nous ne connaissons de cette variété iiauLe ut imperforée que
le spécimen de Saint-Lunaire que nous avons représenté dans les « Mol-
lusques du Roussillon », mais on rencontre au Sud de la cale des Cor-
bières des exemplaires qui s'en rapprochent.
Var. alba Jeffreys (Brit. Conch., III, p. 306).
Habitat. — Cette variété, entièrement blanche, se rencontre un peu
partout.
Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de Sainl-Malu. :i9
128. — Gibbula tumida Monlagu.
1803. Trochus tumirivs Montagu, IpsI. Brit., T, p. 280, pi. X, fig. 4.
1865. — — Mont., Jefkrkys, Brit. Coiich., III, p.307; V, p. 203, pi. LXII,
11g. 2.
Habitat. — Cette espèce est l'uiio de celles qui abondent dans les dra-
gages au large, tant vivante que moi'le. A la côle, nous n'en avons rencontré
qu'un exemplaire vivant à la poiTite de la Hriantais, par une très forte
marée. Les e.xemplaires roulés sont rares dans les cordons littoraux de
Saint-Lunaire et de la Toise.
129. — Gibbula (Steromphalus) cinerarla Linné.
1758. Trochus cinerarius Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 758.
1865. — (Gibbula) — Lin., Jeffrey;;, Brit. Conch., III, p. 309 ; V, p. 203,
pi. LXII, flg. 3.
Habitat. — Le G. cineraria vit dans une zone plus basse que le G. umbi-
licalis : on ne le voit appai'aître qu'au-dessous de la nii-marée. Il est com-
mun partout, aussi bien sur les rochers et les pierres que sur les Zostères ;
la drague le rapporte rarement vivant.
Var. ex forma elatior Dautz. (Exe. Saint-Lunaire, p. 16).
Habitat. — Nous avons rencontré cette forme remarquablement grande
et haute à Saint-Lunaire et surtout an S. de la cale des Corbières.
Var. ex colore variegata Jeffréys (Brit. Conch., 111, p. 311).
Ornée de larges taches quadrangulaires brunes au-dessous de la suture.
Habitat. — Se trouve de temps en temps partout, mais plus rarement que
la coloration typique.
Var. ex colore pallidior Dautz. (Rxr. Saint-Lunaire, p. IC).
D'aspect plus p;'de que le type, par suite du plus grand écartement des
linôoles noires.
Habitat. — Partout, avec le type.
Var. ornata Dautz. (Exe. Saint-Lnnaire, p. 16).
IjBs linéoles sont remplacées sur toute la surface pai' de larges tlannnulcs
disposées en zigzags.
Habitat. — Saint-Lunaire. Un seul exemplaire.
130. — Trochocochlea lineata Da Costa.
1778. Turbo lineatus Da Custa, Brit. Conch., p. 100, pi. VI, fig. 7.
1799. Trochus cnisi?!,? Put,tenb;y, Catal. Birds, Shell.ç, etc.,of Dorscishire,
p. 44.
1865. — lineatus Da C, .Ieffhey.s, Brit. Cxmch., III, p. 317: V p. 203,
pi. LXII, flg. 6.
Habitat. — C'est de tous les Trochidés de notre région celui qui vit le plus
haut : on le rencontre en grand nombre sur tous les rochers du littoral,
très près de la limite supérieure des marées ordinaires.
Il existe aussi dans l'ouvrage de Da Costa un Trochus lineatus qui tombe
en synonymie du G. cineraria Linné, mais son Turbo lineatus est, sans
aucun doute possible, le Trochocochlea auquel Pulteney a donné plus tard
le nom de Trochus crassus.
131. — Calliostoma conuloides Lamnrck.
1822. Trochus cnindoides Lamarck, Anim. s. vert., VII, p. 24.
1865. — zizyphinus Lin., Jeffréys, Brit. Conch.. III, p. 330: V, p. 20i,
pi. LXin, fig. 6.
Habitat. — Commtm partout, vivant aux basses mers de grandes marées
sur les rochers couverts de Fucus, d'Ascidies, d'Epongés, etc. Les dragages
ne nous en ont rapporté que des exemplaires jeunes.
Nous nous sommes décidés à admettre le C. conuloides comme spéciti-
'lO l)Ai!TZENnERc. o{ DiRniT.Hnrx. — .\lolhis(inrs de Soint-Malo.
([iiement distinct du G. zizi/phinns Linné, Tion senloment parce qne sa
co([uiIle est beaucoup i)lus fortement sillonnée, mais aussi parce que son
habitat est bien plus littovril. Nous n'avons, en effet, jamais rencontré que
le conulnidfs. dans la zone comprise dans le balancement des marées et
même dans les dragages, jusqu'il 30 mètres de profondeur.
Var. ex colore Lyonsi I^each {in Fleming., Biil. Anini.. p. 323).
(-l)c/, cette variété, la coquille est entièremenl blanche.
Habitat. — Nous en avons jiris un exenqdaiie vivant aux Zorieux et M. le
Colonel Martel en a trouvé trois individus morts à la Toise. Les dragages
au large nous en ont procuré quelques exenqdaires vivants et plusieurs
vides.
Var. ex colore cinerascens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo,
1906, p. 10).
Gi'is cendré, presque sans Hammules, avec le bourrelet supra-sutural
articulé de points bruns.
Var. ex colore subccncolor Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo,
1906, p. 10).
D'un brun roux à i^eu près uniforme.
Var. ex colore violacescens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo,
1906, p. 10).
Plus ou moins teintée de violet.
Ces trois dernières variétés de coloration se l'encontient pi'es(|ue partout.
132. — Gibbula (Sferomphalus) umbilicalis Da (;o=ta
1778. Trochv.'! timbilicalis Fia Costa, Brit. Concli., p. 46. pi. III, lig. 4. 4.
1790? — obliqnatiif: Gmelin, Syst. Nat,, édit. XIII. p :i:)75,
1803. — umbilicalus Montagu, Test. Brit., I, p. 286.
1865. — — Mont., .Tef™ey.s. Bril. Concli., III. p. 312: V, pi. LXII,
fig-4.
Habitat. — Très commun vivant partout sur les pierres et les Fucus, dans
une zone très élevée.
Bien que cette espèce soit habituellement désignée sous les noms de G.
obhqnata ou de G. wnhiJirala. nous sommes amenés à reprendre celui
(Vumbiliriilis. non seulement parce qu'il est plus ancien, mais aussi parce
qu'il a l'avantage d'éviter le doute qui plane sur le nom obUipiotus. En
effet- Gmelin a basé son TrorJuis nbliqxialtts sur la figure 168.5 du Conchy-
lien Cabinet, qui, bien que très médiocre, nous paraît représenter le Gibbrila
albifla. de l'Adriatique.
Var. imperforata Dautz. (Liste Granvillf et Saint-Pair. p. \2).
1865. Tr. umbilicalus, var. Aqalhensis .TefI'REYS (non Bechiz\ Brit. Concli., III,
p. 313; V, pi. LXII, fig. 4o.
Habitat. — La variété imperforata habite une zone un ])eu plus profonde
ijue la forme typique et se substitue partout à elle, un peu au-dessus de la
mi-marée. Elle est également très commune.
Var. decorata Jeffreys (Brit. Conch., III, p. 313).
Pins conique et ornée de larges taches brunes.
133. — Calliostoma (Jujubinus) exasperatum Pennant.
1777. Troclivs exasperatus Pennant, Brit. Zool., IV, p. 126.
1865. -- — Penn., .Ieffreys. Brit. Conch., III, p. 324; V, p. 203.
pi. LXIII, fig. 3.
Habitat. — Assez commun partout, vivant sur les Zostères et sur les
pierres à basse mer. Les dragages nous en ont rapporté beaucoup d'exem-
plaires morts, mais peu de vivants.
Ph. Dautzenberg et DuROucHorx.
M suivre).
Supplément ù la Feuille des Jeunes Naturalistes, N" 5 20
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO [Suite)
134. — Calliostoma (Jujiibinus) striatum Linné.
1758. Trochus siriatus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 759.
1865. — — Lin., Jeifreys, Brit. Conch., III, p. 322; V, p. 203, pi. LXIIl,
flg. 2.
tlabitat. — Trùs commun partoul à basse mer, sur les Zoslcres. Nous ne
l'avons jamais dragué vivant.
135. — Calliostoma (Jujubinus) Montagui Wood.
1828. Trochus Montagui Wood, Index tcstaceologicus, Siipiil., p. .SC. \>\. 6,
flg. 43.
1865. — MontacutiW., .Ieffreys, Rrit. Conch., III, p. 320; V, p. 203, pî.
LXIII, flg. 1.
Ilahitat. — On renconlro ce Mollusque dans la plupart des dragages au
large, en compagnie du (Hhbula tumida, mais II est toujours assez rare,
surtout vivant. Nous en avons ramassé quel(]ucs e.xemplaires roulés dans
les cordons littoraux de Saint-Lunaire et de la Toise. La correction Mon-
tagui en Monincuti n'a aucune raison d'être acceptée.
136. — Cyclostrema Cutlerianum Clark.
1849. Skenea Culleriana Clark, Ann. a. Mag. N. Hist., 2<" Ser., IV.
p. 424.
1866. Cyclostrema Cutlerianum Cl., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 287; V, p. 201,
pi. LXI, flg. 1.
Habitat. — Trois exemplaires vides dans le sable recueilli h basse mer ii
la pointe des Corbières, et un autre dragué au large, à l'Ouest du Vieux-
Banc.
137. — Cyclostrema nltens Pliilippi.
1844. Delphinula nitens PniLn'Pi, Enum. Moll. Sic, II, p. 146, pi. XXV
flg. 4 (fossile).
1865. Cyclostrema — Phil., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 289; V, p. 201, pi. LXI,
flg. 2.
Habitat. — Quatre exemplaires vides dans le saisie l'ecneilli à basse mer
à la pointe des Corbières et quelipics iiidixidus, également vides, dragués
cà l'Ouest du Vieux-Banc.
138. — Cyclostrema serpuloides Montagu.
1808. Hélix serpuloides Montagu, Test. Brit., Snppl., p. I'i7, pi. 21,
flg. 3.
1865. Cyclostrema — Mont., .Ieitreys, Brit. Conch., III, p. 290; V, p. 201,
pi. LXI, flg. 3.
Habilal. — Deux exemplaires vides dans le sable recueilli à basse mer
à la pointe des Corbières. Des trois espèces de CycLoslreiiia de notre région,
celle-ci est la moins rare dans les dragages au large et la seule que nous
y ayons rencontrée vivante.
139. — Haliotis tuberculata Linné.
1758. Halintis tuberculata Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 780.
1865. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 279; V, pi. LX, flg. 2,
Habitat. — Ce Mollusque, connu dans la région sous le nom vulgaire
d' « Ormet », est très recherché au point de vue alimentaire. Il vit aux
basses mers de fortes marées, sous les grosses pierres et dans les anfrac-
tuosités des rochers. Nous l'avons recueilli dans la baie de la Frenay, à la
Petite-Conchée. où il est très abondant, à Sainl-Lunaire, Saint-fOnogaL a
Chalibert, aux /orieux, à tîiizeux, à la pointe des Coi'bières, au N. du Grauo-
Bey, à Rochebonne, etc.
1830.
—
dominicana
1830.
—
corrugala
1865.
—
grseca
i2 Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de SainlMalo.
l'iO. — Fissurella mamillata Risso.
1778. Palella larva reticulata Da Costa, Brit. Conch., p. 14, pi. I, fig. 3.
1803. — reticulata Donovan (non Linné), Brit. Siiells, pi. XXI, fig. 3, 3.
182G. Fissurella mamillata Risso, Europe mérid., IV, p. 257, pi. X, fig. 145.
1830. — viridis O. G. Co.sta, Catal. test. viv. Tarante, p. 43, pi. 4,
flg. la, 1 b, le.
O. G. Costa, ibid., p. 43, pi. 4, fig. 2 a, 2 6, 2 c.
O. G. Costa, ibid., p. 44, pi. 4, flg. 3 a, 3 b, 3 c.
Jeffreys (non Linné), Brit. Concli., III, p. 266 ;
V, p. 200, pi. LIX, fig. 5, 5o.
Habitat. — Rencontré à peu près partent vivant sous los [lierrea ;i basse
mer, mais n'est abondant nulle part.
Il est impossible de conserver le nom gra-ra Linné, sous lequel cette espèce
est le plus souvent désignée. Cette dénomination, comme le prouvent les
références des deux éditions du Syslema Naturae et comme l'a démontre
Hanley par l'examen des spécimens de la collection linnéenne, ne peut s'ap-
pliquer qu'à la grande Fissurelle méditerranéenne : F. neglecta Deshayes, ou
bien à celle des .Xntilles que Lamarck a regardée comme étant le grxca de
Linné et que d'Orbigny a nommée plus tard : F. Listcri. Selon toute proba-
bilité, c'est la première de ces deux espèces que Linné a dû avoir en vue,
d'abord parce qu'il a indiqué comme habitat la Méditerranée, ensuite parce
qu'il cite la référence de Tournefort oî: il est dit que ce Mollusque se mange
en Grèce. Il y a tout lieu de supposer que c'est pour faire allusion à cette
particularité que Linné a choisi le nom grseca.
Plusieurs auteurs se sont servis du nom reticulata Donovan, auquel il faut
renoncer aussi parce ([ue cet auteur avait placé son espèce dans le genre
Patella et qu'il existait déjà un Patelin reticulata Linné.
Le nom qu'on rencontre ensuite est mamillata Risso et il convient de s'y
arrêter, car il s'applique incontestablement à la forme assez largement
treillissée et peu convexe qui vit dans les mers d'Europe.
Il n'y a pas lieu de tenir compte du Patella apcrtuva Montagu ni du
Cemoria Montaguana Leach qui sont fondés sur des coquilles embryon-
naires.
Var. dorsata Monterosato.
1835? Fissurella europœa Sowerby, Conch. Illnstr., p. 5, flg. 43.
1872. — dorsata Monterosato, Notizie int. aile Conch. foss. di Monte
Pellegrino e Ficarazzi, p. 28.
Cette forme distinguée par M. le Marquis de Monterosato d'après des
fossiles du Monte Pellegrino, se trouve vivante et tout à fait semblable sur
les côtes océaniques de France : elle est plus haute que le type, un peu
comprimée latéralement, plus étroite du côté postérieur, plus bombée du
côté antérieur : son sommet plus incliné est situé plus près de l'extrémité
postérieure de la coquille, enfin ses côtes rayonnantes sont plus nombreuses,
moins inégales et deviennent contiguës vers les bords. I^orsqu'on se trouve
en présence de spécimens bien caractérisés, on serait disposé à admettre
qu'il s'agit d'une espèce spéciale, mais un examen attentif de nombreux
matériaux montre que les passages vers le F. mnmillnta typique sont trop
fréquents pour qu'on puisse accepter cette solution.
Habitat. — Cette variété vit plus profondément que le F. mnmillain
typique : nous ne l'avons rencontrée vivante que dans les dragages. Elle
n'est pas rare morte dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, Saint-
Suliac, Bon-Secours, etc.
141. — Emarginiila fissura Linné.
1758. Patella fissura Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 784.
1865. Emarginula — Lin., .Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 259: V, p. 200, pi. LTX,
fig. 2.
Habitat. — Très rare vivant, mais assez commun vide dans les dragages
Dautzenberg et Duroucuuux. — Mollusques de Saint-Malo. A3
au large. Nous eu avons recueilli un pelil nombre de coquilles vides dans
les cordons lilluraux de Sainl-Lunaire eL de la Toise.
142. — Emarginula rosea Bell.
182i>. Emarginula rosea Bell, Zool. Journ., I, p. 52, pi. IV, flg. 1, 1.
1865. — — Bell, Jekfreys, Brit. Conch., 111, p. 261 ; V, p. 200,
pi. UX, flg. 3, 3 a.
Habitat. — Les spécimens typiques, de coloration rose, sont Uès rares,
nous en avons rencontré à la pointe de Cancaval et parfois dans les dra-
gages.
Var. albina nov. var.
De coloration blanche.
Habitat. — Assez commune, vivante et morte dans presque tous les dra-
gages. Nous l'avons aussi recueillie vi\ante aux basses ineis de grandes
marées, sous des pierres, à Samt-GasL, aux Cheminées, à (^ézembre, au
Uaumet, à Harbour, au Mouille, à Saint-Lunaire, 8uinl-Enogut, à la pointe
de Cancaval, à la pointe de la briantiiis, aux Zorieux, à la pointe des Cor-
bières, à Bon-Secours, liochebonne. Les coquilles vides sont communes dans
les cordons littoraux de Saint-Lunaire, de l'anse Duguesclin et de la Toise.
Dans un travail publié en 19UG dans ce Recueil, Al. le Cokmel Martel a
voulu établir que les Emarcjinula [isnuru et rosea ne sont tiue deux lornies
d'une même espèce, et il a représente une série de six individus tendant
à démontrer le passage insensible de l'une à l'aulre. Mais lexamen de cette
série ne nous convainc pas, car nous trouvons une démarcation suflisam-
iiieiit nette entre les ligures 11 et 12 d'une part, et les ligures 13 à 10 d'autre
part. Nous ajouterons que l'examen de très nombreux spécimens ne nous
a pas fourni de formes de passage bien probantes. Enlin, il faut tenir
compte que si ÏE. Rosea se trouve vivant aussi bien à la cùle (^ue dans les
dragages, nous n'avons jamais rencontré le {issura vivant que dans les
dragages.
143. — Âcmaea virginea Muller.
1776. Patella virginea Muller, Zool. Dan. Prodr., p. 237.
18C5. Teslura — Mûll., Jeffreys, Brit. Conch., 111, p. 248; \', p. 200,
pi. LVIII, flg. 4.
Habitat. — Commun à peu près partout sous les pierres, aux basses mers
de grandes marées, notamment à Cézembre, Ilarboar, au Mouillé, à Saint-
Lunaire, Saiut-Enogat, à la pointe de Cancaval (exemplaires de grande
taille atteignant 15 millimètres de diamètre), à la pointe de la Briantais,
aux Zorieux, à Saint-Servan, au Port-National, à Rochebonne (beaux et
grands exemplaires), à Rothéneuf, la Guimorais et la Toise. Egalement
commun dans les dragages, mais toujours de taille plus faible que les spé-
cimens de la côte.
144. — Patella vulgata Linné.
1758. Patella vulgata Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 782.
1865. — — Lin., Jeffreys (ex parte), Brit. Conch., III, p. 236; V,
pi. LVII, fig. 1 (tantum).
Habitat. — Très commun partout, vivant \\\r iiiix rochers à différents
niveaux.
Nous nous sommes sufhsammeut étendus tlaiis notre l-'aunuh^ 'le Sainl-
Malo, de 1900, et dans son Supplément de 1906, sur les caractères qui
permettent de reconnaître les trois espèces de Patehes de la baie de Saint-
Malo, pour qu'il soit inutile de revenir sur ce sujet, mais nous avons dû
reprendre aujourd'hui, pour certaines variétés, des noms qui leur ont été
attribués par Brovvn et qui sont plus anciens que ceux que nous avions
employés.
"Var. ex forma major Dautz. et Dur. (Faunule Sainl-Malo, Suppl. 1906, p. 11).
De grande taille : 50 à 60 millimètres de diamètre.
Vi DAUTZENUEnc. et Druouciioux. — Mollusques de Sainl-Malo.
Var. ex forma conica Brown (i844, 111. Conch., '^ edit., p. 03, pi. XX, flg. 5)
= elevata Jelfreys (Brit. Conch., III, p. 237).
Habitat. — Forme très haute, souvent aplatie, autour du sommet et ayant
alors l'aspect d'un cône tronqué. Celte variété hahite une zone plus élevée
que toutes les autres Patelles de la région el c'est la plus estimée au point
de vue alimentaire.
Var. ex colore secernenda Dautz. (1887, Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 1")
= P. vulgata var. cairulen .lelfreys (non Linné) = P. Scrvnini Mabille (1888).
Noire à l'extérieur et d'un bleu livide ou verdàlre à riuléiieur.
Var. ex colore communis Brown (18i''i, III. Conch. 2'' cdil.. ]i. (Hi. pL \'\,
fig. 15 = var. pic/*i Jellreys (Bril. Conch., 111. p. l':!7;.
Ornée de rayons rouges alternant avec des l'ayons lileus mi noiràh'cs, ipii
se voient à l'intérieur et à l'extérieur.
.Var. ex colore aurea (Martel mss.) Dautz. et lJur.^(Paiinuic Mal. Sainl-.Malo,
Suppl., p. 11).
Intérieur jaune d'or, sans rayons.
Les diverses variétés de coloration sont presque partout mélangées sui'
les rochers à des spécimens typiques.
145. — Patella intermedia .h irie\ s.
1865. Patella vulgata, var. intermedia Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 237; V,
pi. LVII, fig. 2, 2 a.
1906. — intermedia Jeffr., Dautzenberg et Duroichoux, Suppl. à la
Faunule malac. de Saint-Malo, p. 12.
Habitat. — L'habitat du P. intermedia. est plus restreint, en prufondeur,
que celui du P. vulgata : ce Mollusque ne monte pas aussi haut et ne des-
cend pas aussi bas. Il est très cominuii sur les rochers dénudés ou couvei'ts
de Balanes.
Var. Taslei J. Mabille (1888, Bull. Suc. Philoni., p. 189).
Ornée à l'intérieur de rayons noirs très nombreux.
Var. Marteli Dautz. et Dur. (Suppl. P. Saint-Malo, ]). 12).
D'une teinte gris cendré, à l'intérieur, a\ec la callosité blanche plus ou
moins rayée ou tachetée de noir ; rayons noirs plus étroits que les intervalles
jaunâtres qui les séparent.
Var. splendida Dautz. et Dur. (Suppl. P. Saint-Malo, p. 12).
De petite taille, très surbaissée, callosité blanche ou orangée ou entière-
ment noire ; impression musculaire noirâtre bordée de blanc ; rayons noirs
très larges séparés par des filets blanchâtres.
146. — Patella depressa Pennant.
1777. Patella depressa Pennant, Brit. ZooL, IV, p. 142,
pi. LXXXIX, fig. 146.
18C5. — vulgata, var. depressa Penn., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 237;
V, pi. LVII, fig. 3, 3 a.
Habitai. ■ — Le P. depressa habite une zone plus profonde que les deux
autres espèces ; on le rencontre aussi dans un niveau élevé, mais seulemcut
dans les mares qui n'assèchent pas lorsque la mer se retire.
Vax. ex forma athletica Bean {in Thorpe : Brit. mar. Conch., p. 264).
Forme grande et haute, qui domine dans nos parages. C'est probablement
le P. vulgata var. albumena Brown (111. Conch., 2* edit., p. 03, pi. XX, fig. 12,
14), mais les figures de Brown sont très médiocres.
Var. ex colore ochracea Dautz. et Dur. (Suppl. P. Saint-Malo, p. 12).
Teintée, à l'intérieur et surtout dans le fond, de jaune ocre plus ou moins.
î'oncé.
DAUTZENBERti et Ui ROUCiioux. — MoUusqucs (Ic Sailli-Main. 'lô
147. — Helcion (Patina) pellucidus Linné.
1758. Palella pellucida Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 783.
1805. Helcion pellucidus Lin., Jei-iheys, Brit. Conch., 111, p. 2i2 ; V, p. 199,
pi. LVllI, flg. 1.
Habitat. — La l'orme lyiiiciuf de celte c^^pece ne se renconlre pas dans
notre région.
\dv. laevis Peuuunl.
1777. l'alella lœvis Pennant, Brit. ZooL, IV, p. 144, pi. XC, flg. 151.
18;18. — cornca Potiez et Michaud, Galerie de Douai, I, p. 525, pi. XXXVII,
tig. 5, 6.
Habitat. — Vivant presque partout dans la zone des Laminaires, sur le
Laininaria (Le.ncauiis. iNous l'avoirs recueilli à Tilt; .\got, aux Cheminées,
à Cézemijre, aux Herbiers, à la l'elile-Concliée (grands exemplaires nom-
breux), à Piorre-à-Tison, la llimponiùre, au llaumel, au iMouillé, à Harbour,
Saint-Lunaire, Saint-Eiiogat, Chalibert, Bizeux, aux Zorieux, au Fort-
National, à la Grande-L'.ùtière, la Uuimorais et la Toise.
Nous avons expliqué dans notre tra\ail de l'JOG pourquoi nous n'admettons
pas que celte forme épaisse, ari'ondie et aplatie soit coiisidéiée auti-ement
(jue comme une variété de 17/. pellucidus.
POLYPLACOPHORA
lis. Lepidopleurus cancellatus rioweiby.
1839. Vhilon cancellatus Sowekby, Descripl. Cutal. Brit. Chitons in Conch.
lllustr., p. 4. fig. 104, l(»4a, 104 6, 105.
1865. — — Sow., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 217 ; V, p. 198,
pi. LVI, fig. 1.
Habitat. — Commune sur tout le littoral, vivant aux basses mers de
grandes marées, sous les pieri'es. Il est également répandu dans une zone
plus profonde, car les dragages au large nous le rapportent en grand
nombre.
lii). — Lepidopleurus asellus Spengler.
1797. Chilon asellus Spengler, Skrivt. Nat. Selsk., IV, l'"' Cahier,
p. 99.
1865. — cinereus Jeffreys (non Linné), Brit. Conch., III, p. 218;
V, p. 198, pi. LVI, lig. 2.
1892. Lepidopleurus asellus Sp., Pu.sury in Tryon, Man. of Conch., XIV, p. 13,
pi. 3, lig. 64-, 65, 66.
Habitat. — Nous avons dragué en 191U un exeiiiplaire de cette espèce à
3 milles au N.-E. du Cap Préhel.
150. — Ischnochiton (Trachydermon) cinereus Linné.
1767. Chiton cinerea Linné, Syst. Nat., édit. XII,
p. 1107.
1777. — marginatus Penn.\nt, ZooI. Brit., IV, p. 71,
pi. XXXVI, flg. 2.
1865. Chiton marginatus Penn., .Jeffreys, Brit. Conch., Ill,
p. 221 ; V, p. 199, pi. LVl,
flg. 5.
1892. Ischnochiton {Trachijdennou) cinereus Lin., Pilsbry in Tryon, Man. of
Conch., XI\', p. 68, pi. 0,
11g. ^-31.
Habitat. — Très commun partout à basse mer des nia/ées moyennes sur
les pierres qui reposent sur des fonds légèrement vaseux. Dans le réservoir
du bassin de Saint-Malo nous en avons pris un exemplaire dépassant
20 millimètres de longueur.
Lexamen des types de Linné a permis à Ilanley d'affirmer que le Chiton
cinereus de cet auteur est sans aucun doute possible le Ch. marijinatus de
Pennant et non l'espèce à laipielle la plupart des auteurs ont attribué ce
nom. Le Chiton cinereus de Montagu, Sowerby, Reeve, Lovén, Jeffreys,
etc., doit prendre le nom asellus .Spengler.
'i(') Dautzenbero et Diiiiouciiuux. — Mollui:ques de Sdint-Malo.
\"ar. ex colure variegata Leacli ^Synopsis, p. 232).
Uiverseineiil marbré el kichelé de rose, de rouge, de brun, de vert et de
blanc.
Var. ex colore fuscata Browii (111. Couch., p. 0(5, pi. X\l, lig. 17).
D'un brun l'oncé luiiroriiie.
Var. ex colore straniinea Dautz. el Dur. (Suppl. Paunule Saint-Malo, p. 14).
Jaune paille avec iiuelques très Unes poncLuationti.
\'ar. ex colore nigrescens Dautz. cL Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. l'i).
Vert noirâtre très loucé.
Var. ex colore miniata Daulz. el Dur. ^Suppl. Faunule Sainl-iMalo, p. 14).
Rouge carminé sans taches, limbe blanc aiLiculé de brun.
Var. ex colore adumbrata Dautz. el Dur. (Suppl. Faunule Sainl-Malo,, p. 14).
Jaune clair, ombré de rouge brique sur le bord postérieur des valves.
\ar. ex colore rubrocarinata Daulz. et Dur. (,Suppl. Faunule Saint-Aialo,
p. 14).
Ornée sur le nulieu des valves intermédiaires d'une tache rouge Iriangu-
laire se détachant sur le fond jaunâtre de la coquille.
\'ar. ex col. albocarinata Daulz. el Dur. (Suppl. Faunule Sainl-Malo, p. 14).
Ornée sur le milieu des \alves intermédianes d'une lâche blanche trian-
gulau'e, se détachant sur un tond \erl noirâtre.
151. — Callochiton laevis (Peiiiiaiil '!) Aloiitagu.
1777? Chiton Isevis Pennant, Brit. Zool., IV, p. 72, pi. XXXVI, fig. 3.
1803. — — Penn., Montagu, Test. Brit., I, p. 2.
1865. — — Mont., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 226; V, p. 199, pi. LVI,
fig. 6.
Habitat. — Celte jolie espèce est toujours rare dans nos parages, nous
l'avons recueillie dans la baie de la Freiiay, aux Cheminées, au llaumet,
au Mouillé, aux Ouvras, à Saint-Lunaire, à Dmard, à la pointe de la
Briantais, à Chaliberl, Bizeux, aux Zorieux, à la pointe des Corbières, à
Bon-Secours, au Forl-i\alional, à Bochebonne et à la Toise. Les dragages
au large nous en ont aussi donné un certain nombre.
D'après M. Pilsbry, le Chiton Imuis de Pennant serait probablement
Vlschnochilon rubcr Linné. S'il en était réellemenl ainsi, le nom lawis
devrait être abandonné, mais comme il a été bien délini par Montagu, il
nous semble préférable de ne pas trop chercher à approfondir la question.
Var. ex colore unicolor Daulz. el Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14).
D'un rouge brun uniforme.
Habitat. — La plupart des exemplaires dragués au large appartiennent
à cette variété.
Var. ex colore bicolor Daulz. el t)ur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14).
Habitat. — C'est à Saint-Lunaire que nous avons rencontré cette variété
dont les valves médianes sont marbrées de gris verdàtre et de très petites
taches rouges, tandis que les valves terminales sont rouges unicoiores.
152. — Chiton (Hanleya) scabridus Jeffreys.
1880. Chiton scabridus Jeffreys, Ann. a. Mag. N. Hist., 5* Ser., VI,
p. 33.
1893. — {Hanleya?) — Jelfr., Pilsbry in Tryon, Man. of Conch., XV, p. 94.
Habitat. — Vit sous des pierres profondément enfoncées dans le sable
vaseux, en compagnie d'Adeorbis. Ùirynia et du L. canreUalus.
Nous l'avons recueilli à Cézembre, au Haumet, à Ilarbour, Saint-Enogat,
à la pointe de Cancaval, à Chalibert, à la pointe des Corbières, à Roche-
bonne, à la Guimorais et à la Toise. Toujours assez rare.
Dautzenberg et Dlrouciiolx. — .Uo//u.sv/ucs de Sdint-Malo. 'i7
153. — Acanthochites fascicularis Linné.
1767. Chiton {ascicidaris Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1106.
1865. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 211 ; V, p. 197,
pL LV, flg. 3.
t893. Acanthochites — Pil.sbry m Tryon, Man. of Conch., XV, p. 9,
pi. 4, flg. 77-79.
Habitat. — kssez rare sous les pierres à basse mer : baie de la Prenay,
Saint-Cast, île .\got, les- Cheminées, le Ikuimet, les Patouillels, Harbour,
les Ouvras, les Herbiers, la Hiniponière, Saint-Lunaire, Saint-Enogat,
pointe (le la Rrianlais, Chalibert. les Zorieu.x, pointe des Corbières, la .Mer-
cière, Has-Sablons, Kort-Natinnal, Orande-Cùtiôro, Unclicbonno, le .\linihic,
Rothénciif, la Guimorais, la Toise. Peu commun dans les dragages au
large.
Var. ex forma attenuata Jeffreys (Brit. Concli., 111, p. 212).
Plus étroite et plus allongée que la forme typicpie.
Habitat. — Saint-F.nogat, lîas-Sablons, Saint-Malo, la Toise.
Var. ex colore lutescens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Main, ji. I5).
D'un jaune sale uniforme.
Habitat. — Pointe des Calfats, Chalibert, les Zorieu.x, Rochebonne.
Var. ex colore cinnabrina Dautz. et Dur. (Suppl. Faunute Saint-Malo, p. 1.5).
Valves rouges vermillon, sans taches.
Habitat. — Saint-Lunaire, à l'extrémité du Grand-Lambert et dans les
dragages au large.
Var. ex colore fusca Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-.Maln, p. 15).
Valves d'un brun marron uniforme.
Habitat. — Les Zorieux.
154. — Acanthochites discrepans Brown.
1827. Chiton discrepans Brown, III. Conch. Gr. Brit. a. Irel., pi. XXXV,
flg. 20 (malè).
1865. — — Br., Jeffreys, Brit. Conch., TU, p. 214: V, p. 198,
pi. LV, flg. 4.
1893. .Acanthochites — ^ Pilsbry in Tryon, Man. of Conch., XV, p. 121.
pi. 4, fig. 80-82.
Habitat. — Très commun partout, vivant attaché aux pierres sur des
fonds un peu vaseux, aux basses mers des grandes marées.
fja figure originale de Brown est médiocre et ne montre pas les touffes
de spicules, on ne peut y reconnaître l'espèce qu'à la forme des valves.
Var. ex colore albina Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, p. 15).
Valves entièrement blanches.
Habitat. — Très rare : un exemplaire à la Toise.
Var. ex colore violaceo-liinbata Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule
Saint-Malo, p. 15).
Limbe d'une couleur violette.
Habitat. — La Guimorais.
SCAPHOPODA
155. — Dentallum viilgare Da Costa.
1778. Dentale vulgare Da Costa, Brit. Conch., p. 24, pi. II, flg. 10.
1865. Dcntalium tarentinum Lamarck, Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 195; V,
p. 197, pi. LV, flg. 2.
48 Dautzenberg et Dninucnoux. — Mollusques de Saint-Malo.
Habitat. — Vit en grand nombre dans le sable pur ou très légèrement
vaseux qui découvre aux basses mers des fortes marées : île des Ehbiens,
Cézembre, banc de Ilarbour, le Mouillé, Saini-Enogat, Bon-Secours, la
Toise. Les dragages no nous en ont rapporté ipie peu d'exemplaires
vivants.
En parcourant le sable où vivent des colonies de ce MolluS'ini\ on le voit
sortir au moment du Ilot, la pointe en avant.
Var. ex colore rosea B. D. D. (Moll. du Roussillon, I, p. 561).
Rose, plus foncé vers le sommet.
Habitat. — .Avec la coloration typique, mais plus rare.
Var. ex colore citrina Monterosato.
Entièrement jaune.
Habitat. — Un exemplaire sur le banc de lliirbonr.
156. — Dentaliuni (Antalis) novemcostatum LamarcU.
1818. Dentalium novemcostatum Lamarck, Anim. sans vert., V, p. '.Wt.
1897. — (Antalis) — Lam., Pilsbry et Sharpe in Tryon, Man. of
Conch., XVII, p. 51, pi. 9, fig. 4448.
Habitai. — - Nous n'avons li'onvé que quelipics coquilles vides de ce Mol-
luscpie dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire.
Jeffreys ne le mentionne i)as dans « British Conchology ».
PELECYPODA
TETRABRANCHIA
157. — Ostrea edulis Linné.
1758. Ostrea edulis Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 699.
1813. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 38; V, p. 165, pi. XX, fig. 1.
Habitat. — On rencontre fréquemment partout, à basse mer, des indi-
vidus de cette espèce fixés aux rochers ou à des pierres. Les parois des
bassins de Saint-Malo et de Saint-Servan en sont tapissés. La drague nous
en a aussi ramené souvent.
Les jeunes Ostrea. que nous rencontrons à basse mer sur les plages,
fixées sur des pierres ou des cocpiilles vides, appartiennent à la forme c[ui.
à l'état adulte, a été dénommée 0. hippopus fHuître pied de cheval) par
Lamarck. Elle se distingue de l'O. edulis typique par ses côtes rayonnantes
nombreuses et saillantes. Chez les indi\icius jeunes, la coquille est sensi-
blement plus large que haute et très inéqiiilat('rale. le sommet étant situé
environ an tiers du diamètre antéro-postérieur. Plus tard, le développement
de la région antérieure s'arrête brusquement et l'nccroissement se continue
à peu près per|)endiciilaji'emeiit. de sorte que la coquille adulte a un aspect
presque équilaléral. M. le Colonel Martel nous a offert un magnifiqne exem-
plaire adulte, dragué dans la Déroute et sur lequel on obsei-ve nettement
le mode d'accroissement que nous venons d'indiquer.
158. — Anomia ephippium Linné.
1758. Anomia ephippium Linné, Syst. Nat., édit. X. p. 701.
1863. — — Lin., .Teffreys (ex parte), Brit. Conch., II, p. 30; V. p. 165,
pi. XX, flg. 1, 1 a, 1 6, 1 d, 1 e.
Habitat. ■ — Très commun vivant partout, à basse mer, fixé sur les pierres,
les coquilles vides, etc. La drague le ramène également.
Ver. ex colore cepa Linné (Syst. Nat., edil. A, p. 701).
D'une belle coloration violette.
Habitat. — .\vec le type, mais un peu plus rare.
Ph. Dautzenberg et DiRornuot'x.
(A suivre).
Snpplénionf -.'i la Feuille des Jeunes Nntto'alistes, N" ."it?!
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO [Suite
159. — Monia aculeata Millier.
1776. Anoviia aculeata MOller, Zool. Dan. Prodr., p. 249.
1863. — ephippium, vas. aculeala Mull., Jeffreys, Brit. Conch., H, p. 31;
V, p. 166, pi. XX, flg. 1 c.
Habitai. — Une salve draguée au N. W. de Cézembre par 2;i à :.^0 mètres
de profondeur.
.\insi que nous l'avons dit dans notre travail sur les Campagnes Ai cliques
du Prinee de Monaco, c'est à tort que ce Mollusipie a été rc,!.;aidé pai- beau-
coup d'auteurs comme une variété de WAnomin ephippium. Ses impiessions
musculaires sont, en effet, bien difféi-entes et lui assignent une place dans
le genre .Monia.
100. Monia patelliformis Linné.
1767. .Arwmia palcUijnrmis Linné, Svst. Nat., édit XII, p. 11.51.
1S6.*L — — Lin., Jeffreys, Drit. Conch., II, p. .34; V. p. 165,
pi. XX, lig. 2, 2 o, 2 c (excl. flg. 2 b).
Habitat. — Toujours rare vivant à très basse mer, sous les pierres, aux
Cheminées, à Pierre-à-Tison. Cézembre, le Haumet, à la pointe de la
Rriantais, à Clialibert, Rizeux et aux Zorieux. Parement dragué vivant au
large.
161. — Lima lima Linné.
17.58. n.ilrra lima Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 699.
1888. Radula — Lin., Bucquoy, Dautzenberg et Polleus, Les Moll. niar. du
Roussillon, II, p. 51, pi. XL flg. 1-3-
Habitat. — Une seule valve de cette espèce méditerranéenne a été draguée
à rOuest du Vieux-Banc. Il s'agit peut-être d'un apport accidentel.
16?. Lima (Mantellum) hians Gnielin.
1790. nslira liians Cmelim, Syst. Nat., édit. XIH, p. 3332.
1863. Lima — Gtn., .Jeffreys, 'Brit. Conch., II, p. 87; V, p. 170, pi. XXV,
flg 5.
Habitat. — Quelques valves draguées au large. Un exemplaire vivant a
été dragué par l'un de nous dans la baie de Saint-Brieuc, entre les roches
Douvres et Jersey.
163. — Lima (Limatula) subauriculata Monlnau.
1808. Prctni svhaiiririildia Montagi', l'est. Brit., Suppl., p. 6:!, pi. 29. flg.?.
1863. IJvia — -Mont., .lEFFnEV.s, Prit. Conch., II, p. 82; V, p. 109, 170,
pi. XXV, Hg. 3.
Hiihilal. — • Les exem[ilaires vivants et morts ne sont pas rares dans les
dragages au lar.çe. .\ la côte, nous n'en avons recueilli que des valves à la
pointe^ des Corbières, dans le sable, et M. le Colonel Martel en a trouvé
d'autres dans les cordons littoraux de la Toise.
164. — Chlamys varia Linné.
1758. Osirea varia Linné, Sv.st. Nat., édit. X, p. 698.
1863. rccten varias Lin., .Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 53; V, p. 166, pi. XXIl,
fig. 2 (excl. var. nivea, flg. 2 a).
Habitat. — On en rencontre presque partout, à très basse mer, des exem-
plaires attachés aux rochers et aux pierres par leur byssus. Nous en avons
pris, dans le bassin de Saint-Malo, de fort beaux spécimens dont les siiua-
mules très dévelopi^é'es étaient remarquablement intactes. Ce Mollusque
est souvent ramené par les dragages au large.
Le Chl. niven. cité comme variété par .fefficys, esl une espèce dirJincle,
;^ côtes beaucoup |)lus nombreuses,
50 DMTZKNRERr. et Drnnrciioi'x. — ^loUusinies de Soinl-Mulo.
165. — Chlaniys distorta Dn (^.osla.
ITFiS? Osirea piisio Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 698.
1778. Pecicii disloriux D\ Cosr.x, Brit. Conch., p. 118. pi. N. lig. ."î, 6.
186.3. — pusio Lin., .Ikiiheys, Brit. Conch.. H, p. 51 ; V, p. UiO, pi. XXII,
fig. 1, 1 a.
Ilabiltil. — Nous n'en avons rencontié (|ue quelques valves dans nos dra-
gages au large.
Il est bien difficile de savoir ce qu'est exactement VO. pusiu de Linné.
Ilanley croit que c'est la présente espèce, mais cette opinion ne repose sur
aucun ai'gumout positif. Il nous semble préférable, dans ces circonstances,
irailoplrr le nom dislortn. i\\\\ ne peut lu-èlci' à riM|ni\(i([ue.
infi. — Chlamys (^quipecten) opercularis Linné.
1758. Osiien opercularis Ltnxé, Svst. Nat., édit. X, p. 698.
lS6:î. recieii — Lin., .Ieffrkys'; Brif. Conch . II. p. 59: V. p. KHi. jil. \XII,
fig. 3.
Uiihiiat. — .\ proximité de la côte, le CM. opercularis, est bien plus rare
que le varia, mais il est conunun dans les dragages au large.
\ar. lineata Da GoMa (Brit. Conch., p. 147, pi. X, fig. 8).
Ihihilat. — Un exemplaire vivant au N. du Grand-Bey. .\ la pointe des
Ciirbicies. sous une pierre, à basse mer. nous en avons rencontré un autre
ipii a des langées de vésicules le long des côtes.
167. Pecten maximus Linné.
17r)8. (isircd uiii.nnin Liwi':. Sysl. Xal., édil. X. p. 696.
1863. l'eclen iitaxiinus Lin., Jeffreys", Brit. Conch., II, p. 73; V, p. 169, pi. XXIV.
Habitai. — Peu abondant vivant dans la /one littorale : nous n'en avons
recueilli (|ue quelques exemplaires nageant au milieu des Zosiéres, ou bien
rejelés sur le sable à Saint-.Jacut, Saint-Lunaire, sur le banc de tiarbonr,
à Chalibert et aux Fours-à-Chaux, sur le banc des Lutraires.
n'aïu'ès des renseignements qui nous ont été fournis par des pèclunirs,
il eu existerait un banc au large de Saint-Cast ou de Saint-.Iacut.
168. — Mytilus edulis Linné.
17,58. Mi/Hhis edulis Li.\né, .Sysl. Xat., édit. X, p. 705.
1863. '— — Lin., Jeffreys^ Brit. Conch., 11. p. 104; V. p. 171. j)!. XXVII,
flg. 1, 1.
Habitat. — Ce Mollusque vit sur tous le? rochers de la région, veis la
mi-marée, mais on ne rencontre i|ue des individus de trop jyetite taille
pour servir à l'alimentation. Dans les bassins de Saint-Main et de Saint-
Servan, il atteint, au contraire, une belle taille, mais n'est accessible i\\\r
Ini-squ'on met les bassins à sec, ce qui ne se produit que très rarpinenl.
La forme dominante dans les pai-ages de Saint-Malo est la vui'. >i(iUo-
proviiicialis Lamarck, bien plus large que Yerhilis ly])ii|iie.
169. — Volsella barbata Linné.
17.58. Miililus Inirbaiu.'^ Linné, Syst. Xal.. édit. X. p. 705.
1863. — — Lin., .Ieffreys. Brit. Conih., Il, p. 114: \\ p. Kl, pi.
XXVIII, flg. 3.
Habitat. — Peu commun, vivant dans les crevasses des rochers dans la
baie de la Frenay, à Saint-Cast (pointe de la Garde), à l'île des Ehbiens, la
Bimponière, les Herbiers, Saint-Lunaire, Saiul-Enogat. Dinard, Bizeux,
Saint-Ser\an, N. du Grand-Bey, lîochebonne, Uothéneuf. la Guimorais. Les
dragages au large, surtout à l'entrée de la Déroute, entre les Minciuîcrs et
les îles Chausey, nous en ont fourni de nombreux exemplaires.
Xous avons indi(iué dans notre travail sur les Campagnes .\rcli(|ues du
Prince de Monaco qu'il fallait reprendre le nom généritiue Volsella Scd-
poli. 1777. pour le genre nommé par Lamarck Modwius en 17^^» et en ISOI
Mndinla. par le même auteur.
bAUizEMiF.af, ol 1)1 lïoucHoix. MvILusqucs dc Saint-Malo. 51
17U. - Volsella gallica DauLzenbcrg.
1805. Modiola gallica I)alitzenbeh(;, llescr. d'une nouvelle osp. de Modiola pro-
venant du litt. occideulul de lu l'rance, in Feuille des
Jeunes Nalurulisles, XXV, p. 'J7-l)y, pi. 1, lig. 1, 2, 7, S.
11)11. Volsella — DAUTZiiNBiiHG et H. FiscHEit, Camp. .Vrcl. l'rince de Monaco,
p. 3(18.
Habitai. — Drague \i\aiil au large, surtout à l'enlréc de la Déroute, en
comiiagnie du .1/. barbala. Nous eu avons aussi recueilli quehiues rares
exemplaires \ides sur les plages de l'aranié et de la 'l'oise.
171. — Volsella adriatica Lamarck.
181!). Modiola adriatica Lamarck, Anim. s. vert., \'l, 1''' partie, p. 112.
18G:'>. Mijlilus adriaticus Lain., Ikii iihvs, Urit. Concli.. il, p. 116; V, p 171,
pi. XWII, lig. 4.
Habitat. — Assez cuiuiuiin \i\aut dans le sable et dans le uiaerl, à basse
mer, sur dilïérentes plages et mitaunneiit à Hon-Secouis.
Le .1/. radinin llanley, le M. uralis .Sow. et les M. Luniarkiana, slian(jnlata
cl Inuchtjlciu Locard, sont à peine des variétés de cetfe espèce.
172. — Crenella rhombea Berkeley.
1828. Modiola Rhombea Rfrkklky, Zool. .lum'ual, III, p. 22'.», pi. XVII I,
lig. I.
1863. Crenella rhombcn l'.erk., iKi-iiiK^s, Uiit. Concli., H, p. 131 ; V, p. 172,
pi. XXVllI. lig. 5.
Habitat. — .\ la côte, uuiis u a\uiis lrou\é que peu de \alves de cette espèce,
à Cézenibre et Saint-Suliac, mais les dragages nous en oui tiuiriu idusieurs
et aussi trois spécimens \i\ants.
173. — Modiolaria marmorata l'Ynbes.
1838. Mylilus [Modiola] marmorata FonnES, Malac, Monensis, p. Vi.
ISeS. Modiolaria - F., .Ieffreys, Brit. Conch., II, p. 122; V, p. 171,
pi. XXMll, lig. 1.
Habitat. — Nous avous rencontré ce iMullusque vivant à 8aint-Lunaire et
à la pointe des Corbières, dans le tégument des Ascidies. Les dragages au
large nous en ont aussi tourni une tlizaine d'exemplaires vivants.
174. — Modiolaria discors Linné.
1767. Miililus discors Linné, Sy.'^t. Nat.. édit. XIT, p. llTifl.
186:^. Mndinlaria — Lin., .Ier-rey.s, tirit. Conch., H, p. 120; V, p. 171, pi.
XXVlll, lîg. 3.
Habitai. — Ce Mollusque vit presque exclusivement dans les touffes de
Corallinia oUlcinalis qui restent à sec sur les roctiers, à une hauteur d'en-
viron trois mètres. Nous l'avons l'écolté dans ces conditions à Saint-Cast-
IJec-Rond, à l'île des Llibiens, Saint-Briac, Saint-Lunaije, les iMieminées,
Pierre-à-Tison, Cézembre, la Rimponière, les Herbiers, les Ouvras, au Nord
du Grand-Bey, à la Grande-Côtière, à Rochebonne et à la Bigne. Nous
l'avons aussi dragué au large.
175. — Arca (Fossularca) lactea Liuué.
I75S. Arca tarlen Linné, Syst. Nal., 6dil. X, p. 694.
|S(^!. - - ^ Lin., .iKKFiiHns, Bi-il. Cuneli., Il, p. 177; V, p. 17:"), pi. XXX, fig. -'i.
Habitat. - Celte espèce c[ui étail lelalivement rai'(; il y a quehpies années
dans notre région s'y est beaucoup déveloiipée depuis. Nous la rencontrons
pres(|ue |)artout à basse mer, lixée sous les jiii'rres au moyen de son byssus.
File est cominiuie dans les dragages. ' .
170. — Pectunculus (Axinaea) glycymeris Linné.
1758. .Arca Glycymeris Linné, Syst. X'al., édil. X, p. 695.
1863. Peclunculns ghjciimeris Lin., .Ieffrevs', Brit. Conch., 11, p. 166; V, p. 175.
pi. XXX, fig. 2.
1908. — — — Martel, F'euille des .Jeunes Nat.. n" 452,
p. 152-157.
I9I2. — — — Lamy, Journ. dc Conch., LIX, p. 130.
52 DAUTziiNCERG ct DuROUGHOUX. — Mollunques de Sainl-Malo.
Habitat. — Coniimui vivant ti basse mer de gnuidus marées sur la plupart
des plages et des bancs, nolaininent à Cézenibrc, llarbour, Bon-becours, le
Minihic et la Toise. Egalen:ent commun dans les dragugcs au large.
Le dessin et la coloration du P. ytycijincri^ sont très vaiiubles et ont
permis à M. le Colonel Martel d'établir plusieurs variétés miéressanlcs.
Var. ex colore punctulata Martel (Feuille J. Nal., 19U8, p. 153).
Cette jolie variété, parsemée de nombreuses ponctuations jaunes ou
brunes sur un tond blanchâtre, correspond à la var. punclota, basée par
Calcara sur un exemplaire de MondeHo, en Sicile. Bien que nous soyons
d'accord avec .M.M. Martel et Laniy pour ne pas séi^arer spéciliquement les
/'. (jlijcyineris et pilosus, nous ne croyons pas qu'il soit opportun d'employer
les mêmes noms pour désigner les colorations correspondantes qui se ren-
contrent chez ces deux variétés.
La var. punctulata est toujours très rare, nous en a\oiis un exemplaire
recui'illi sur la plage de Saint-Lunaire, à basse mer, et trois autres prove-
nant de dragages au large. L'exemplaire sur lequel M. Martel a l'onde sa
variété provient de la baie de Gancale.
\'ar. ex colore Marteli Lamy (Journ. de Conch., LIX, 191 1, p. 137)
= steUata Martel, non Gnielin (l'euille des J. Nat., 1908, p. 152).
Notre confrère, M. Ed. Lamy, dans sa belle étude des Pcctunculus. n'a
pu parvenir à identifier VArca stellata de Gmelin : il est impossible de
savoir si ce nom s'applique à l'espèce tlu Sénégal, nommée \ oian par
Adanson ou bien à une variété du P. cor Lamarck (= violacescens Lk).
Dans tous les cas, il ne peut être employé pour la variété à sommet étoile
du P. gliicymeiis.
llahitat. — Un peu partout, mais assez rare.
\"ar. ex colore albescens Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 17).
Coloration jaunâtre très pâle avec des linéoles très fines, à peine visibles.
Var. ex col. flavescens Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 17).
Jaune, orangée ou brune, sans taches.
Var. ex colore tricolor Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 18).
Largement maculée de lilas et de blanc et parsemée de petites taches
d'un violet foncé.
Var. ex colore lilacina Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 18).
Ornée de très petites taches blanches sur un fond lilas ou violet foncé.
Habitai. — Ces quatre dernières variétés ont été recueillies à la Toise
par M. Martel.
177. — Nucula nucleus Linné.
1758. Arca nucleus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 695.
1863. Nucula — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 14?.; V, p. 172, pi. XXIX,
fig. 2.
Habitat. — Ce Mollusque, qui était assez abondant vivant à basse mer
dans le sable des plages et des bancs, semble devenir plus rare depuiii
linéiques années. Nous l'avons recueilli à Saint-Cast, Cézcmbre, le llaumet,
Haint-Lunaiio, Sainl-Fnogat, pointe des Corbières, Bon-Sec ours, la Toise.
La forme typique, peu oblique et de coloration jaune-verdàtre claire, sans
rayons, domine dans les dragages au large, tandis que la iiluparl des spé-
cimens recueillis à la côte, appartiennent à la variété suivante :
Var. ex forma et colore radiata Forbes et Hanley.
1853. Nucula radiala Forbes et Haxlfy. Brit. Moll., II,
p. 220, pi. XLVIl, lig. 45; pi.
XL VIII, tig. 7.
1863. — nucleus, var. radiala F. et H., Jeffreys, Bril. Conch., Il, p. 144;
V, pi. XXIV, fig. 2 a.
Dautze.n'beiîg et Ulrouciioijx. ~ Molliis(iucx de Sainl-Mali,. :,:i
Plus gnuide que le type, plus aplatie, plus oblique ; coloration brune,
souvent ornée de rayons jaunâtres.
178. — Astarte (Goodâllia) triangularis .Monlijiu.
1803. Maclra Triangularis MoiNtagu, Test. Brit., I, p. 90. pi. 3, lig. 5.
186.'î. Aslarle Iriangularix Mont., .Ii'.kihevs, liiit. Cuiicli., Il, p. :il!S : \'. p. 183,
pi. XXX\li, lig. 5.
Ilobllat. - Cette espèce est ties abondante daiid la plupart des dragages
(lu large, notamment à l'Ouest de Cézembre, au.x Buharals et à l'Est de la
pointe du Meinga. Nous n'en avons rencontré à la cote qu'un seul exem-
plaire vivant dans une prairie de Zostùres à ilarbour, mais les cordons
littoraux de Saint-I^unaire, Saint-Enogat, llothéneuf et la Toise en ren-
ferment des valves.
La coloration typique indiquée par Montagu est blanche, mais lorsque les
spécimens sont vivants, ils sont recouverts d'un épidémie jaunâtre.
\ar. ex colore fusca nov. var.
D'une nuance brune rougeàtre, plus ou moins foncée, tant à l'intérieur
des valves qu'à l'extérieur.
Var. ex colore radiata nov. var.
D'un blanc jaunâtre, avec des rayons bruns peu marqués, mais plus
visibles près du bord ventral.
179. — Kelly a suborbicularis Montagu.
1803. I.'j/n suborbicularis xMoxtagu, Test. Brit., I, p. 39 et Suppl. (1808),
pi. 26, lig. 0.
18ti:i. Kellia — Monl., Jeffreys, Lirit. Conch., Il, p. 22:> ; V, p. 17;i.
pi. XXXII, fig. 2.
Habitat. — Très rare vivant dans des coquilles \ides aux Zorieux et sur
le banc de la Briantais. Un dragage au N. des Ouvras nous en a donné un
individu vivant et quelques coquilles vides.
180. — Montacuta bidentata Montagu.
1803. Mya bidentata Montagu, Test. Brit., I, p. 44: Suppl. fl808), p. 26,
flg. 5.
18G3. Monlacnta — Mont, Jeffreys, Brit. Conch., il, p. 208; V, p. 177,
pi. XXXI, flg. 8.
Habitat. — Très rare vivant dans le sabie vaseux de la zone des Lami-
naires, à Cézembre, Saint-Lunaire, la \ icomté, pointe des Corbières, Bas-
Sablons, la Toise. Nous n'en avons rencontré que des valves dans les dra-
gages au large et en Kance.
181. — Montacuta substrlata Montagu.
1808. Venus subslriata Montagu, Test. Brit., Suppl., p. 48, pi. 29, fig. fi.
18G3. Monlacula — Mont., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 205 ; V, pi. XXXI,
fig. 6.
Habitat. — L'exemplaire unique de celle espèce, que nous avons recueilli
mort à la pointe des Corbières, en 1909, appartient à la vaiiélé suivante :
■Var. ex forma laevis Jeffreys (Brit. Conch., II, p. 206).
Coquille lisse, dépourvue de stries rayoïiiiantcs.
182. — Lasaea rubra Montagu.
1803. Cardiurn rubrum Montagu, Test. Brit., I, p. 83 ; Siippl. (1808), pi. 27,
flg. 4.
1863. Lasaea rubra Mont., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 219: V, p. 179, pi. XXXII,
flg. 1.
Habitat. — Vit presque partout et en grtuid nombre parmi les Balanes et
les touffes de Lichina pygmœa, non loin de la limite supérieure des marées
ordinaires.
y'i DAUi'ZKNi!i:iKi el UuRoucHoux. — Mollusques de Sainl-Malo.
18o. — Lepton squamosum Moiilayu.
1803. Solen squaniosus Montagii, l'est. Krit., II, p. 565.
1863. Lepton squamosum .\loiil., .liciTiiias, IJrit. Coucli., H, p. 194; V, p. 177.
pi. XXXI, fig. 2.
Ilabitul — Très rare dans nos parages. iNous en avons recueilli une belU;
valve dans le maërl, au pied du niùle des Noires el M. le Colonel Martel
en a trouvé une autre à la Toise. Les dragages au large nous en ont procuré
un exemplaire coniplel, mais vide, el plusieurs valves.
184. — Lepton nitidum Turlun.
1822. Leplon nilidum Tmrton, Conch. Ins. Brit., p. 6.3.
ISaS. — — Turt., .IKFFREYS. P.ril. Coiich., Il, p. l!)tS; \', p. 177, pi. XXXI,
tig. 3.
Habitat. — Nous en avons drague queliiucs e.xcmplau'es complets el dos
valves au large de Cézembre, aux Buharals el à l'Est de la pointe du Meinga.
Dans son cinquième volume, Jeiïreys dit que ce Lepton n'est peut-être
que le jeune du L. squamosutit, mais ces deux espèces ne nous paraissent
pas avoir la moindre analogie.
185. — Neolepton Clarkiae Clailv.
1852. Lepton Clarki^ Cl.^rk, On a new sp. of Lepton in .'\nn. a. Mug. N. llisl.,
2" Ser., IX, p. 191, 293.
1863. — — CL, .]EiFRE\s, Urit. Conch., Il, p. 2()2; V, p. 177, pi. XXXI,
lig. 5.
Habitat. — Très rare : nous n'en avons trouvé que deux exemplaires
vivants à la base des Zostères, près de la pointe de la A'icomté, des valves
et quelques exemplaires complets à la pointe des Gorbières, des valves dans
le maërl aux Bas-Sablons el à Rolliéneuf. Les dragages au large nous en
ont donné quelques coqnilles vides el des valves.
186. — Galeomma Turtoni Les éditeurs du Zoological Journal.
1826. Galeomma Turtoni Les éditei'rs du Zool. Journ., 'II, p. 361,
pi. XIII, flg. 1.
1863. — — Edit. Z. .J., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 188; V, p. 176,
pi. XXXI, flg. 1, la.
Habitat. — Extrêmement rare. Nous n'en avons dragué qu'un exemplaire
vivant au N.-W. de Cézembre, une valve au N.-E. du Cap Fréhel et une
autre au N. de Cézembre.
187. — Cardium (Acanthocardia) echinatum Linné.
1758. Cardium echinatum Linné, Syst. Nat., édit. X. p. 670.
186;^. — -- Lin., .Teffreys, Bril. Conch., 11, p. 270 ; V, p. 181,
pi. XXXIV, lig. 2.
Habitat. — Nous en avons recueilli plusieurs exemplaires vivants el
adultes dans la baie de Saint-Cast, au Sud de la pointe de la Gai'de, de
nombreuses valves jonchant la plage W. de l'île des Ehbiens, sur les plages
de Saint-Lunaire et de Saint-Enogat; nous en avons ramené par la drague
ipiehiues individus vivants, mais jeunes. \ l'Est de la Rance, ce Mollusque
est plus rare, nous n'en avons trouvé qu'un p.xemplaire vide cl des valves
à Sainl-Malo.
Le C. cchiiuUnm est trè.s commun dans la baie de Sanil-Rrieuc : la plage
du Minieu, entre le Cap Fréhel et Erquy, en csl souvent couverte el nous
en avons récolté de beaux individus vivants nu \al-.\ndré.
Var. ex forma Duregnei (de Bdury) Monlerosato.
1891 . Cardium Duregnei De Boury in Monterosato, Relazione Ira i Moll. del
quaternario e le specie viventi, p. 2.
Habitat. — Pointe de Rochebonne, valves (Colonel Martel). Celte variété
est plus globuleuse et plus épaisse que le type, ses côtes sont plus larges
el divisées par un sillon très accusé.
DAt'TZRNBERG et DrHOUCiioix. — Mollusques de SainlMoln. 55
\'ar. ex colore alba nov. v;ir.
Entii'reniciil blanche.
Habitat. - - Nous en a\ons trouvé au Suil de la pointe de la Gaide, dans
la baie de Saint-Cast, un bel exemplaire.
188. — Cardium (Parvicardium) nodosum Turton.
IS22. Caidiuin nodosum TLimix, Omcli. Ins. lirit., p. 18G, pi. i:!. i\'J,. S.
1863. — — Tur(., JF.FFnrvs, Brit. Concli., Il, p. 28:i ; V, p. 181,
pi. XXXV, ûg. 4.
Habitat. — Vivant sur les plages de Saint-Briac, Saint-Lunaire, Saint-
Enogat, Dinard. Saint-Servan. .'Sssez abondant à Saint-Malo. au pied du
môle, dans le maërl. Les dragages nous en ont i)iocuié de numbieux exem-
plaires vivants et moi'ls.
D'après la figui'e originale de celte espèce, I;i coloration lyi)i(iue est
blanche, partiellement lavée de brun.
r.es colorations suivantes peuvent fttre distinguées :
Var. ex coloïc lactea Daulz. (Kxc. Mal. Sainl-Lunaire, p. 10).
Habitat. — .\u nmius aussi commune cpie le type, dans les mêmes loca-
lités.
Var. ex coliuc rosea Lamarck (1818. .\nim. sans vert., \'l. p. li).
D'une leinto rose un peu plus foncée \ers les ci'ochets.
Var. ex colore lutescens Daulz. et Dur. (Faunule Sainl-Malo. ]i. 19).
Blanchâtre, teinli'c di' jaune vers les sommets.
Ces deux dernières variétés se trouvent avec le type et la \ar. lactea, mais
sont un i)eu plus rares.
189. — Cardium (Parvicardium) exiguum Gmelin.
1790. Cardinni pxiijinini r.MKi.ix, ,Svsl. \al., éilil.. Mil. ]). :\T-C^.
186:3. ~ '— Cm.. .iKFFP.EYS, 'Bril. Concli.. 11. p. 1>7S ; \', ji. ISI,
pi. XXXV, fig. 2.
Habitat. — Cette espère vit à basse mer dans la vase et souvent attachée
aux pierres par un byssus filiforme ; elle est aussi parfois rejetée sur les
plages : pointe des Corbières, etc. Elle abonde dans le bassin de Saint-Malo.
Nos dragages n'en ont ramené que deux individus vivants.
Var. albina Monterosato.
Entièrement blanche.
Habitat. — Bassin de retenue de Saiul-Malo.
IflO. Cardium (Cerastoderma) edule linin'.
ITriS. (itidnnii fdiilf I.inm:, .S\sI, Nai., rilil. \, n. (ISI.
isas. — — I.Mi.. .iKFFRFVs.' Brit. Conc-h., Il, ji.' 286: V. p. 182, pi. XXXV,
lig. 5.
Habitat. — Très abondant dans la baie de Saint-Jacut où on le récolte
comme comestible sous le nom vulgaire de « coi^ue ». On le rencontre
également vivant sur toutes les autres plages de la région à basse mer des
marées ordinaires. Dans le bassin de Saint-Malo. il pullule, mais est tou-
jours de jietite taille.
191. — Cardium (Laevicardium) norvegicum Spengli-r.
17!)9. l'ardiuni NoTvegicvin. SPFXciicn. Skrill. .\ntnrh. Si'fsk.. \'. 1"' iiai-lii',
p. 42.
ISrvî. norvegicum Sp., .Ieffreys, Brit. Cnncti., II, p. 2'Ji : V, p. 182,
pi. XXXV, fig. 7.
Habitat. — N'est pas rare \i\aut à basse mer i\c> Inrlcs marc'cs à Saint-
Cast-Bec-Rond, h l'Ouest de l'île des Ehbiens, au ilaumet, sur le banc de
Harbour, h Cézembre, sur le banc de la Rriantais. à Bon-Secours et à la
Toise.
56 Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de SiiintMalo.
192. — Gouldia minima Mnniagu.
1803. Venus winiina Montagu, Test. Brit. I, p. 121, pi. 3, fig. 3.
isa3. Circe — .Teffreys. Brit. Conch., II, p. 322, pi. VI, fig. 4; V, p. 183,
pi. XXXVIl, fig. 6.
Habitat. — Nous n'avons jusqu'à présent dragué que des valves et un
individu vivant de cette espèce au S.-W. du Vieux-Banc, par 19 mètres de
profondeur.
193. — Dosinia exoleta l.inné.
1758. Vptms exoleta Linné, Svst. Nat., 6dit. X, p. 688.
1863. — — Lin., .Ieffreys!; Brit. Conrti.. II, p. 327; V, p. 184, pi.
XXXVIII, fig. 1.
Iluliitat. — Nous avons trouvé quelques exemplaires \ivants et d'autres
morts ,siu- la plage de Bon-Secours ; ailleurs, nous n'en avons rencontré
que des valves.
19'i. — Venus (Ventricola) verrucosa f>iimé.
1758. Venus verrucosa Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 685.
1863. — — Lin., .Ieffrevs, Brit. Conch., II. p. 339; V, p. 18i, pi.
XXXVIII, fig. 6.
Habitat. — Vivant à basse mer dans le sable grossier : le llaumet ; abon-
dant dans la Rance, en face de Saint-Suliac, sur la rive gauche ; abon-
dant également sur le banc des Lutraires, Chalibert. Bon-Secours, Fort-
National.
On nous a dit qu'en 1866 on a apporté de Chausey et déposé dans la
Rance des Venus verrucosa. qui sont très appréciés conmie comestible
sous le nom de « praires ».
105. — Venus (Timoclea) ovata Pennant.
1777. Venus ovata Pennant, Brit. Zool., IV, p. 97, pi. LVI. fig. 56.
1863. — — Penn., .Teffreys, Brit. Concli., II, p. 342; V. p. 1S4, pi. XXXlX.
fig. 1, 1 a.
Habitat. — Assez commun, rejeté sur les plages à Harbour, Saint-Briac,
Saint-Lunaire. Saint-Enogat, Dinard. On le trouve vivant dans le sable à
basse mer à Saint-Servan, Saint-Malo et la Toise. C'est une des espèces qui
abondent le plus dans tous nos dragages au large.
196. — Tapes rhomboïdes Pennant.
1777. Verni.' rhomboïdes Pennant. Rrif. Znol, H', p. 97. pi. LV.
1863. Tapes virgineus Jeffreys (non Linné), Brit. Conch., II, p. ^2; V, p. 185,
pi. XXXIX, fig. 5.
Habitat. — Un peu plus rare que les autres Tapes, celui-ci n'est géné-
ralement représenté dans la région de Saint-Malo f[ue par des individus
de petite taille. 11 vit dans le sable et dans le maëii à Saint-Servan et Saint-
.Malo. Les dragages nous en ont rapporté des indi\idus ]iliis gi'aiid? que
ceux de la côte.
Vnr. edulis niienmilz fConch., Cab., VIL p. 60, pi. XLIII, fig. 'i57. 158).
Halntul. — Moins allongée et plus solide que la forme typiciue, cette
variété se trouve dans les mêmes localités.
197. — Tapes (Pullastra) pullastra Montagu.
1803. Vernis pullastra MoxTAGr. Test. Brit., p. 125.
1863. Tapes — Mont.. .Teffreys, Brit. Conch., II, p. 355 : V, p. 185,
pi. XXXIX, fig. 6.
Habitat. — Commun vivant dans le sable de toutes les plages de la région.
Parliciilièrement abondant à Sainl-Malo. au bout du môle.
"\'ar. ex forma saxatilis Fleuriau de Bellevue.
1802. Venus saxatilis FLEumAU df Bei.levue. .Tnurn. Phys., LH'. p. 345.
1803. — perlorans Montagu, Test. Brit., p. 127, pi. l'il, fig. 6.
Habitat. — Anse du Verger.
Ph. Dautzenberg et Diroi'choi'x.
(A suivre).
Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N" 522
LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO [Fin]
198. — Tapes (Pullastra) aureus Gmelin.
1790. Venus aurea Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3288.
1863. Tapes aureus Gm., Jeffrevs, Brit. Conch., II, p. 349; V, p. 185, pi. XXXIX,
tig. 4
Ilabilat. — Très commun sur toutes les plages à basse mer.
Var. ex forma rostrata Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 8).
Forme allongée transversalement et un peu rostrée à l'extrémité posté-
rieure.
Var. ex forma cvirta Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 8).
Forme courte, arrondie.
Var. ex colore partita B. D. D. (Moll. du Roussillon, II, |). 426)
= bicolor auct. (non Lamarek).
Blanche, avec une large tache brune sur la région postérieure.
Var. ex colore albida Dautz. (E.kc. Mal. Saint-Lunaire, p. 9).
Entièrement blanche.
Ces diverses variétés se rencontrent partout en compagnie du T. aureus
typique.
199. — Tapes (Amygdala) decussatus Linné.
1758. Venus decussala Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 690.
Nous avons expliqué : Mollusques du Roussillon, II, p. 434, que la forme
typique du Tapes decussatus est méditerranéenne et que cette espèce est
représentée sur les côtes océaniques de France par la var. suivante :
Var. ex forma fusca Gmelin.
1790. Venus fusca Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3281.
1863. Tapes decussatus Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 359; V, p. 185,
pi. XXXIX, flg. 7.
Habitat. — Commune sur les plages de sable plus ou moins vaseux et
mélangé de cailloux, à basse mer.
Var. ex colore albida B. D. D. (Moll. du R., II, p. 437).
Entièrement blanche.
Habitat. — Pomte de Rochebonne, rare.
Sur la plage du Minihic, nous avons ramassé une valve énorme : diam.
umb. -venir. 54, antéro-post. 71 millimètres.
200. — Thyasira flexuosa Monta.sru.
1803. Tellina flexuosa Montaou, Test. Brit., I, p. 72.
1863. Aonnus flexuosus Mont., .Tei-frevs, Brit. Conch., II, p. 247; V, p. 179.
pi. XXXIII, fig. 1, la.
Habitat. — Vit dans le sable vaseux, sous les prairies de Zostères à Saint-
Lunaire, Saint-Servan (Fours-à-Chaux), etc. On en rencontre des valves
dans les cordons littoraux, et nous en avons récolté quelques exemplaires
complets, mais vides, sur la grève de Bon-Secours.
Nous avons dû reprendre pour ce .Mollusque le nom généricjue Thyasira
Leach m Lamarek (Anim. sans vert., 1818, tome V, p. 492). car le nom
Axinus .1. Sowerby, 1821, généralement admis, avait été employé dès 1817
par Kirby dans un autre sens.
201. ~ Donax vlttatus Da Costa.
1778. Cuneus viltatus Da Costa, Brit. Conch., p. 207, pi. XIV, fig. 3.
1863. Donax — Da C, Jeffrevs. Brit, Conch,, II, p. 402 ; V, p. 188.
pi. XLII, fig. 5.
58 Dautzknberg et Durouchoux. — MoHusqiies de Saint-Malo.
Habitat. — Peu commun dans la baie de Sainl-Malo, nous n'en avons
trouvé qu'un petit nombre d'exemplaires vivants sur les plages de Paramé
et du Minihic. Au Sud de la pointe de la Garde, à Saint-Cast, nous en avons
rencontré de nombreuses coquilles vides.
Var. ex colore lactea Martel mss.
Entièrement blanche.
Habitat. — Saint-Malo, au bout du môle (Colonel Martel;.
202. — Donax (Capsella) variegatus Gmelin.
1790. Tellina variegata Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3237 fexcl. var. g et y).
1863. Donax politus Poli, Jeffreys, Brit. Concli., III, p. 408; V, pi. XLII, fig. 6.
Habitat. — Vit en abondance au bas de l'eau des grandes marées, sur la
plupart des plages et des bancs de sable, notamment à Cézeinbre, au Hau-
met, sur le banc de Harbour, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Saint-Malo,
la Toise.
On rencontre en même temps que le type les variétés :
Var. ex colore tristis B. D. D. (Moll. du R., II, p. 47G).
A sommets violets. Commune.
Var. ex colore laeta B. D. D. (Moll. du R., II, p. 476).
A sommets roses. Rare.
203. — Gari (Psammocola) depressa Pennant.
1777. Tellina depressa Pennant (non Pennant 1812), Brit. Zool.,
IV, p. 73, pi. XLVII, fig. 27.
1863. Psammobia vespertina Chemnifz, Jeffreys, Brit. Conch.. II, p. 398 ; V,
p. 187, pi. XLII, fig. 4.
Habitat. — .Assez commun vivant à basse mer, sur les plages à Cézembre,
au Haumet, sur le banc de Harbour, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, sur le
banc de la Briantais, sur le banc des Lutraires, aux Bas-Sablons, à Bon-
Secours et à la Toise. Les dragages en ont souvent rapporté des spécimens
vivants et morts.
Var. ex colore florida Lamarck (1818, Anim. sans vert., V, p. 5i3).
Coquille très colorée, à sommets d'un beau rose.
Habitat. — Saint-Servan-Bas-Sablons, très rare.
Var. ex colore flavescens Réquien (1848, Coq. de Corse, p. 17).
Coquille jaunâtre ornée de rayons violacés.
Var. ex colore alba Dautz. et Dur. (Paunule Saint-Malo, p. 21).
Entièrement blanche.
Ces deux dernières variétés ne sont pas très rares.
Nous nous conformons à la loi de priorité en préférant le genre Gari
Schumacher 1817 à Psammobia Lamarck, 1818.
204. — Solenocurtus scopula Turtnn.
1822. Psammobia scopula Turton, Conch. Ins. Brit., p. 98. pi. VI, fig. 11, 12.
1865. Solecurtus candidus .Teffrfys, Brit. Conch., III, p. 3; V, p. 190, pi. XLVI,
fig. 1.
Habitat. — Nous n'avons rencontré jusqu'à présent qu'une valve de cette
espèce à Cézembre et deux exemplaires complets, mais vides, au pied du
môle de Saint-Malo.
Nous avons repris pour la forme océanique, dont il est question ici, le
nom scopula, qui est plus ancien que mullistriatus Scacchi (t834). Quant
au Solen candidus Renier (1804), c'est une forme douteuse que le Marquis
de Monterosato considère comme spéciale à la Méditerranée et à l'Adria-
tique.
DAUïZENBEno et DuROUCHOL'x. — Mollusques de Saint-Malo. 59
205. — Cultellus pellucidus Peniiant.
1777. Solen Pellucidus Pennant, Brit. Zool., IV, p. 84, pi. LXVI, fig. 23.
1865. — pellucidus Pcnn., Jeffreys, Brit. Coiich., III, p. 14 ; V, p. 190,
pi. XLVI, lig. 4.
Uabilat. — Nous n'en avons trouvé qu'une seule valve à Saint-Lunaire.
206. — Ensis ensis Linné.
1758. Solen ensis Linné, Sysl. Nat., édit. X, p. 672.
18fô. — — Lin., JEi-iiiEYS, Brit. Concli., 111, p. 16; V, p. liW, pi. XLVll,
lig. 1.
Habitat. — Commun dans le sable des plages et des bancs de subie pur
ou à peine vaseux. Bien que ce iVlollusque et le suivant restent habituelle-
ment enlouis dans le sable, on les voit cependant parfois sortir au moment
du Ilot.
Nous n'avons pas rencontré VEnsis siliqua.
207. — Solen marginatus Pennant.
1777. Solen marginatus Pennant, Brit. Zool., IV, p. 83, pi. XCIV, fig. 21.
1865. — vacjina Lin., Jeffreys, Brit. Cunch., 111, p. 2U; V, pi. XLVII, fig. 3.
Habitat. — \ it prol'ondumeiit enloiicu dans le sable vaseux des plages.
Linné a confondu sous le nom de Solen vagina la présente espèce et une
autre qui habite l'Océan Indien, et comme nous l'avons expliiiué : Moll.
du Koussilion, II, p. 498, c'est plutôt à cette dernière que Je nom vagina
doit être appliqué.
208. — Donacilla cornea Poli.
1791. Maclra cornea Pou, Test. Utr. Sic, I, p. 73, pi. XIX, flg. 8-11.
1863. Amphidesma corneum Poli, Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 414; V, p. 188.
1895. Donacilla cornea — Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus, Moll. du
Roussillon, II, p. 534, pi. LXXVIII, fig. 5-21.
Habitat. — Nous n'avons jamais trouvé qu'une valve de cette espi'ce sur
la plage du réservoir du bassin de baint-iVialo.
209. — Mactra corallina Linné.
1758. Cardium corallinum Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 680.
Nous avons expliqué : Mollusques du Uoussihon, II, p. 554, que les
Mactra corallina et slultorum de Linné sont toutes deux des formes médi-
terranéennes, et nous avons proposé pour la forme océanique le nom de
var. atlantica.
Var. ex forma atlantica B. D. D. (Moll. du Rouss., II, p. 557, pi. LXXXI,
lig. 1, 2, -A).
1863. Maclra stullorum Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 422; V, p. 188, pi. XLIII,
fig. 4.
Habitat. — Ce Mollusque est assez rare dans la baie de Saint-Malo. Nous
l'avons recueilli vivant à Saint-Cast, Saint-Lunaire, Saint-Enogal, Dinard,
Saint-Malo, Paramé et la Toise.
Var. ex colore cinerea Montagu (1808), Test. Brit., Suppl., p. 35).
Habitai. — Avec la var. atlantica ; cette variété, dépourvue de rayons
colorés, n'est pas très rare.
210. — Mactra glauca Born
1778. Mactra glauca Born, Index rerum nat. Mus. Caes. Vindob., 1" partie,
p. 40.
1780. — — Born, Testacea Mus. Caes. Vindob., p. 51, pi. III,
fig 11, 12.
1863. — — Born., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 425; V, p. 188, pi. XLIII,
fig. 5.
Habitat. — On rencontre de nombreux et beaux spécimens vivants de
ce grand Mollusque dans le sable, aux basses mers des grandes marées, à
Cézembre, sur le banc de Harbour, au Mouillé, à Saint-Lunaiie, sur le banc
de la Brianlais, à Bon-Secours et à la Toise.
60 DAUTZENnERO et DuROUCHOUx. — Mollusques de Saint-Malo.
211. — Mactra (Oxyperas) solida Linné.
1758. Cardium solidum Linné, Syst. Nal., édit. X, p. 68L
1863. Mactra solida Lin., .Ieu'hevs, Brit. Conch., 11, p. 415; V, p. 188, pi. XLIII,
lig. 2.
UabUat. — Exlrùnienjcnl coniniun vivant aux basses mers des grandes
marées sur la plupart des plages cl des bancs de sable d'où il sort par
myriades au moment du Ilot. Les dragages nous en ont aussi procuré
quelques beaux spécimens.
Les deux variétés suivantes se rencontrent dans les mêmes conditions,
mais sont moins abondantes.
Var. ex forma truncata Montagu (Test. Brit., Suppl., p. 34).
Solide, trigone, presque aussi haute que large.
\'ar. ex forma gallina Da Costa (Brit. Conch., p. 199, pi. XIV, fig. 6, 6)
= eUiplica Brown (111. Conch., pi. XV, llg. 6).
Dans la baie de Saint-Malo les M. solida et subtruncala semblent se con-
fondre, de telle sorte que l'attribution des échantillons à l'une ou à l'autre
de ces espèces est sou\ent diflicile. Dans d'autres régions, au contraire, ces
deux Mactres sont lellenieiit différentes qu'il ne viendrait à personne l'idée
de les réunir.
212. — Mactra (Oxyperas) subtruncala Da Costa.
1778. Trigonella subtruncala Da Costa, Brit. Conch., p. 198.
1863. Mactra — DaC, Jeffreys, Brit. Conch., If, p. 419; V, p. 188,
pi. XLlll, fig. 3.
Habitat. — Ce n'est qu'à Saint-Cast-Bec-Rond que nous avons rencontré
des spécimens typiques du M. sublruncala.
213. — Lutraria lutraria Linné.
1758. Mya lutraria Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 670.
1863. Lutraria elliptica Lamarck, Jekfreys, Brit. Conch., II, p. 428 ; V, p. 188,
pi. XLIV, fig. 1.
Habitat. — Très rare dans nos parages. Nous n'avons trouvé que quelques
valves se rapprochant de la forme typique à Saint-Lunaire. La forme qui
domine est celle que Jeffreys a séparée sous le nom de var. alterutra.
Var. ex forma alterutra Jeffreys (Brit. Conch., II, p. 429).
Plus petite, plus épaisse et plus large en proportion : bord dorsal,
presque parallèle au bord ventral, côté antérieur tronciué obliquement.
Habitat. — Nous avons capturé une dizaine d'exemplaires vivants de cette
variété sur le banc des Lutraires et un sur le banc de llarbour. Les valves
ne sont pas rares sur la plage W. de l'Ile des Ehbiens, à Saint-Lunaire, etc.
La présence des Lutraires est indiquée sur le sable par des trous assez
grands et on ne peut extraire ces animaux qu'en bêchant profondément et
rapidement, car, aussitôt qu'ils se sentent inquiétés, ils cherchent à s'en-
foncer davantage. C'est sur le sommet des bancs, à environ 1 m. 70 de hau-
teur et au moment du Ilot qu'on a le plus de chance de prendre des
Lutraires.
214. — Lutraria oblonga (Chemnitz) Gmelin.
1782. Mya oblonga, etc., Chemnitz, Conch. Cab., 'VI, p. 27, pi. 2, fig. 12
1790. — — Gmelin, Syst. Nat., édit. XIll, p. 3221.
1863. Lutraria — Ch., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 430; V, p. 189, pi. XLIV,
flg. 2.
Habitat. — fn peu moins rare que le L. lutraria, celui-ci vit dans les
mêmes conditions sur le banc des Lutraires, sur la rive gauche de la Rance,
en face de Saint-Snliac, etc. On en rencontre souvent des valves et même des
exemplaires complets et très frais sur les images, nolaiiiment à l'ile des
Ehbiens, côté Ouest ; à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, etc.
Dautzenberg et Dl'rouchoux. — Mollusques de Saint-Malo. 01
215. — Mya truncata Linné.
1758. Mya truncata Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 670.
1865. — — Lin., Jeffrevs, Brit. Conch., III, p. 66; V, p. l'J2, pi. L, fig. 2.
Habitai. — Ce Mollusque est e.\tn''nieineiiL rare vnaiiL dans nos parages :
nous n'avons pu en récoller que deu.x sur le banc des LuUaues où ils
étaient profondément enfoncés dans le sable. On en trouve quelques valves
et parfois même des exemplaires entiers sur les plages.
216. — Sphenia Binghami Turlon.
1822. Sphenia Binghami Turton, Conch. Ins. Brit., p. 36, pi. 3, flg. 4, 5 ;
pi. lU, flg. 3.
1865. Mya — Turt., Jefi-revs, Urit. Conch., III, p. 70; V, p. 192, pi. L,
iig. 3.
Habitat. — A la côte, nous n'avons trouvé que très peu d'exemplaires
vivants de ce Mollusque, au Haumet et à la pouite des Corbières, mais il
est assez fréquent vivant et mort dans les dragages au large.
217. — Corbula gibba Olivi.
1792. Tellina gibba Olivi, Zool. Adriatica, p. 101.
1865. Corbula — 01., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 56; V, p. 192, pi. XLIX,
flg. 6.
Habitat. — Toujours très rare dans la baie de Saïut-Malo. iXuus ne
l'avons pris vivant qu'à Cézembre, Saint-Enogat et, dans le maori, à Bon-
Secours. Les exemplaires vides et les valves sont également rares dans les
cordons littoraux de Saint-Lunaire, Dinard et la Toise.
218. — Saxicava arctica Linné.
1767. Mya arctica Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1113.
ISfô. Saxicava rugosa L., var. arctica L., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 82; V,
p. 193, pi. LI, fig. 4.
Habitat. ■ — Nous n'avons rencontre de cette espèce qu'une valve dans le
maërl, aux Bas-Sablons, mais un navire venant du Nord et entré dans le
bassin de Saint-Servan, en portait un grand nombre sur sa coque. L'habitat
de ce Mollusque dans notre région demanderait donc à être confirmé.
219. — Pholas dactylus Linné.
1758. Pholas dactylus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 669.
1865. — — Lin., Jeffreys, Brit. Cunch., III, p. 104; V, p. 193, pi. LU,
fig. 1.
Habitat. — Ce Mollusque habite les bancs de glaise qui découvrent à
basse mer à Saint-Jacut, au Montmarin, à Saint-Suliac et à Saint-Jouan, au
S. de la pointe de l'Ecrais. Les pêcheurs le désignent sous le nom de « Van »
et s'en servent pour amorcer leurs lignes.
220. — Barnea candida Linné.
1758. Pholas candidus Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 669.
1865. — candida Lin., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 107; V, p. 193, pi. LU,
fig. 2, 2.
Habitat. — Vit en colonies dans les bancs de glaise qui découvrent à
basse mer à l'île des Ehbiens, à Saint-Servan, Fours-à-Chaux, au Minihic ;
nous l'avons également trouvé en compagnie du Pholas dactylus à Sainl-
Jacut, au Montmarin, à Saint-Suliac et à Saint-Jouan.
221. — Teredo navalis Linné.
1767. Teredo navalis Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1267.
1865. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 171 ; V, p 194, pi. LIV,
flg. 2.
Habitat. — Recueilli vivant ù Bii.cux dans une vieille balise et à la poinle
des Corbières, dans une tringle en bois bordant le prolongement de la cale.
62 Dauïzenuerg el Duuouchoux. — • Mollusques de Saint-Malo.
222. — Teredo megotara Hanley.
1822? Teredo nana Turton, Ditliyra Brit., p. 16, pi. 2, fig. 6, 7.
1853. — megalora Hanley in I'urhes et Hanlev, JJrit. MolL, I, p. 77,
pi. I, flg. 6, pi. XVIII, lig. 1, 2.
1865. — — Ilanl., Jeffreyr, Brit. Conch., III, p. 181 ; V, p. 194,
pi. LIV, flg. 4.
Habitat. — Recueilli une dizaine d'exemplaires dans un bois lloUé échoué
sur la plage des ]<'oiii's-à-Cliaux.
Le Teredo nana Turton est probablement cette espèce, mais il a été décrit
sur un exemplaire jeune et reste un peu douteux.
DIBRÂNCHIA
223. — Loripes lacteus Linné.
1758. Tellina laclea Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 676.
1863. Loripes lacteus Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 233; V, p. 179, pi. XXXII,
fig. 4, 4 a.
Habitat. — Commun vivant dans le sable vaseux, sous les prairies de Zos-
tères dans toute la région.
22'i. — Lucina borealis Linné.
1767. Venus borealis Linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1134.
1863. Lucina — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 242; V, p. 179, pi. XXXII,
fig. 7.
Le Lucina bureulis typique est une coquille assez grande, de 30 à 40 milli-
mètres de diamètre, que nous n'avons jamais rencontrée dans la baie de
Saint-Malo. Celte espèce n'y est représentée que par une variété de petite
taille.
Var. minor Dautz. (Exe. Mal. Saint-Lunaire, p. 6).
Ne dépassant pas 12 millimètres de diamètre.
Habitat. — Vivant dans le sable vaseux, sous les prairies de Zostères, en
compagnie du Loripes lacteus, mais bien plus rare. Nous l'avons rencontrée
dans la baie de la Frenay, à Saint-Lunaire, Saint-Servan (Pours-à-Chaux et
Bas-Sablons) et à la Guimorais. Nous en avons aussi dragué un exemplaire
vivant dans les parages du Vieux-Banc.
225. — Tellina (Tellinula) squalida l'ulteney.
1799. Tclliiia squalida Pulteney, Catal. Dorsetshire, p. 29.
1863. — — Pult., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 384; V, p. 186, pi. XLI,
fig. 3, 3 a.
Habitat. — Vit à basse mer, dans le sable vaseux des plages de Saint-
Lunaire, de Saint-Servan : Pours-à-Chaux et Bas-Sablons. On en rencontre
des exemplaires vides et des valves sur les plages de Saint-Cast (pointe de
la Garde), W. de l'île des Ehbiens, Saint-Lnogat, Saint-Malo, Paramé et
le Minihic.
226. — Tellina (Angulus) fabula Gronovius.
1781. Tellina Fabula Gronovius, Zoophylacium, III, p. v et 263, pi. XVIII,
flg. 9.
1863. — fabula Gron., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 382; V, p. 186, pi. XLT,
flg. 2, 2 a.
Habitat. — Vit en compagnie du T. squalida à Saint-Servan-Bas-Sablons.
Nous n'en avons trouvé que des exemplaires vides à Samt-Lunaire et au
Grand-Bey.
227. — Tellina (Moerella) donacina Linné.
1758. Tellina donacina Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 676.
1863. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 386; V, p. 187, pi. XLI,
fig. 4.
Habitat. — Très rare. Nous n'en avons trouvé que quelques valves à Saint-
Lunaire, Saint-Enogat, Saint-Servan : Fours-à-Chaux et Bas-Sablons, ainsi
qu'à Paramé.
Dautzenberg et Durouchoux. — Mollusques de Sainl-Malo. 63
228. — Arcopagia crassa Gmelin.
1790. Venus crassa Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3288.
1863. Tellina — Gm., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 373; V, p. 186, pi. XL,
fig. 4.
Habitat. — • Nous n'avons pas encore recueilli ce Mollusciue vivant, mais
nous en avons trouve"' un exemplaire complet et frais sur le banc de la
Briantais et deux autres sur la plage de Bon-Secours. Les valves sont peu
communes à Saint-Lunaire, Saint-Servan et Saint-.Malo. Un dragage au N.
des Buharats en a rapporté une valve.
229. — Macoma tenuis Da Costa.
1778. Tellina lenuis Da Costa, Brit. Conch., p. 210.
1863. — — DaC, Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 379; V, p. 186, pi. XLI.
fig. L
Habitat. — Toujours rare vivant dans le sable vaseux à Saint-Briac, Saint-
Lunaire et Saint-Enogat. Nous en avons rencontré des exemplaires vides
sur la plage de Saint-Cast (pointe de la Garde), à rOucsl de l'île des
Ehbiens, à Saint-Servan, Bas-Sablons, à Paramé et à la Toise.
230. — Macoma balthica Linné.
1758. Tellina balthica Linné, Sy.st. Nat., édit., X, p. 677.
1863. — — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 375; V, p. 186, pi. XL,
fig. 5.
Habitat. — Cette espèce, qui est très commune au Vivier et sur les grèves
du Mont-Saint-Michel, est, au contraire, assez rare dans la baie de Saint-
Malo. Nous en avons trouvé quelques exemplaires vivants à basse mer dans
le sable des plages de Saint-Lunaire, Dinard, Saint-Servan : Fours-à-Chaux
et Bas-Sablons, Saint-Malo, la Guiinorais et la Toise.
231. — ScrobiciUaria plana Da Costa.
1778. TriqoneUa plana Da Costa, Brit. Conch., p. 200, pi. XIII, fig. 1, 1.
1790. Mactra piperata Gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3261.
1863. Scrobicularia piperata Gm., Jeffrey'S, Brit. Conch., II, p. 444; V, p. 180,
pi. XLV, fig. 5.
Habitat. ■ — Ce Mollusque vit à Saint-Briac, Saint-Lunaire, ainsi que dans
la vase de la plupart des anses de la Bance : la Vicomte, l'écluse du Cha-
telier (de Boury), les Troquelins, Fours-à-Chaux. On le vend sur les marchés
de Saint-Servan, Saint-Malo et Paramé, sous le nom de « palourde ».
232. — Lutriciilaria tenuis Moniacu.
1808. Mactra tenuis Montagu, Test. Brit., Suppl., p. 572, pi. 17,
fig. 7.
1863. Scrobicularia tenuis Mont., Jeffreys. Brit. Conch., II, p. 442; V, p. 189,
pi. XLV, fig. 4.
Habitat. — Dans la vase : bassin de retenue de Saint-Malo, anse de Saint-
Elier, Mordreux, Saint-Jouan, pointe Garel. Des valves se rencontrent dans
les cordons littoraux h Saint-Servan, la Toise, etc.
233. — Syndesmya alba \V. Wood.
1801. Mactra alba \y. Wood, Trans. Linn. Soc, VI, pi. XVI, fig. 9-12.
1863. Scrobicularia alba W., Jeffreys, Brit. Conch., II, p. 438; V, p. 189, pl. XLV,
fig. 3.
Habitat. — Peu commun. Nous l'avons trouvé vivant dans le sable plus
ou moins vaseux dans la baie de Saint-Cast. h la pointe de la Briantais,
à Saint-Servan-Bas-Sablons, sur la grève de Bon-Secours, à la Toise, et vide
dans les cordons littoraux à Saint-Lunaire. La drague nous en a fourni un
exemplaire vide, à l'Est du Gap Fréhel.
6'» DAi'T7.F,\nEnG et nimouciioux. — Molhisques de Sainl-Malo.
23i. — Pandora inaequivalvis Linné.
1758. Solen inaequwalvis Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 673.
1865. Pandora — Lin., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 24; V, pi. XLVIII,
flg. 1 (excl. var. 2, fig. 1 a).
Uahilat. — Ce Mollusque n'est pas rare dans le sable vaseux des plages à
très basse mer, à Saint-Cast. île des Ehbiens, Cézembre. Saint-Lunaire, Saint-
Enogat, Bas-Sablons, Saint-Malo, etc. Les dragages ne nous en ont fourni
que peu d'individus vivants et morts.
La var. 2 obtusa, citée par .Teffreys, est une espèce différente qui vit
dans une zone beaucoup plus profonde.
235. — Lyonsia norvegica Chemnitz.
1788. Mya norvegica Chemnitz, Conch. Cab., X, p. 345, pi. CLXX,
fig. 1647, 1648.
1865. Lyonsia Norvegica Ch., Jeffreys, Brit. Conch., III, p. 29 ; V, p. 190,
pi. XLVIII, flg. 2.
Habitat. — Très rare, rejeté mort sur les plages de Saint-Lunaire, Dinard,
banc de la Briantais et la Toise (Colonel Martel). Nous en avons dragué un
individu vivant au N. des Ouvras et un autre au N. des Huharals.
236. — Thracia papyracea Poli.
1795. Tellina papyracea Pou, Test. Ufr. Sic, I, p. 43, pi. XV, flg. 14, 18.
1865. Thracia — Poli, .Ieffreys, Brit. Conch., III, p. 36; V, p. 191, pi.
XLVIII, flg. 4.
Habitat. — Vivant dans le sable plus ou moins vaseux à bas.se mer, sur
la plage W. de l'île des Ehbiens, à Saint-Lunaire, Saint-Malo, Bon-Secours
et la Toise. Pas très rare.
237. — Thracia distorta Montagu.
1803. Mya distorta Montagu, Test. Brit., I, p. 42, pi. 1, flg. 1.
1865. Thracia — Mont., .Ieffreys, Brit. Conch., III, p. 41; V, p. 191, pi. XLVIII,
flg. 7.
Habitat. — Rarissime dans notre région. Nous en avons recueilli un exem-
plaire vivant à la pointe Corbière, située à l'Est de la baie de la Frenay ; il
était logé entre les fibres radicales d'un Laminaria llcsicauUs. Nous en
avons aussi trouvé une valve à Saint-Lunaire, une autre sur le banc, en
face Saint-Suliac ; enfin, un dragage au N.-E. du Cap Fréhel nous en a
rapporté deux valves.
BRACHIOPODA
2.38. — Gwynia capsula Jeffreys.
1859. Terebralula capsula .Ieffreys, Ann. a. Mag. N. Hist., 3« Ser., III, p. 43,
pi. II, flg. 7 a, 7 b.
1863. Argiope — .Teffreys, Brit. Conch., II, p. 21 ; V, p. 164, pi. XIX,
flg. 5.
Habitat. — Ce Brachiopode vit en colonies et presque toujours en com-
. pagnie à'Adeorbis subcarinatus. sous les pierres qu'on rencontre à basse
mer plus ou moins enfoncées dans le sable vaseux. Il est difficile à aper-
cevoir, à cause de sa taille microscopique, surtout lorsque les pierres sont
mouillées. Nous l'avons recueilli à Cézembre, aux Cheminées, à Harbour,
à Chalibert, à la pointe des Corbières, à la Guimorais (Miel-Pot) et à la Toise.
La supposition de Davidson (Mon. of rec. Biach., IV, part. 2, p. 150),
que le Gw. capsula ne serait peut-être que le jeune âge d'une espèce plus
grande appartenant au Genre Argiope n'est pas admissible, car nous
n'avons jamais trouvé la moindre trace d'un autre Brachiopode dans la baie
de Saint-Malo, alors que le Gwynia y est abondant.
Ph. Dautzenberg et Durouchoux.
SOMMAIRE DES N" 525 à 528
Adrien Dollfus : Vvis à nos Lecteurs.
Ch. Oberthùr : Une consultation lépidopL6rologique {suilf}.
Jean Piaget : Note sur les Mollusques de la faune des somlllet^ juidssieiis ilm .
0. Parent : Remarques sur quelques espèces de Dolichopu? el Description ilunc nuinulle
espèce de Médeterus iDiptères).
Elie Cottereau : Coiilritiution a la llore bryologique de l'OberlanU Bernois.
H. Boulangé : Observation sur une unoinalie de l'apparçil génital chez un Hélix pomaiia.
F Le Brun : Une excursion botanique dans hi \'aUée de Saiis (VaVïis) (fi«).
Notes spéciales et locales :
Kntomologie iiratiquc à propos du binoculaire J)' J. NiLi.iîNra'VE).
1. ■/■.'(/ im')i;.v tiicolor .Vleig,-- parasite (le .saJsilis Trinjcipumin puiri[oliuiii }..-. I.ipi.si.i.il .
'lablu il.'.s inutiOrcs de la 'l'i'" aimée.
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.iciences Naturelles : Acariens (par E.-L. Trouessart) : Foraniinifères ^par E.
Fauré-Frémiet), in^-", 3G p. avec 1 carte, 13»fir et 1 planche. — «Holothuries (par
f". Vaney), 55 p. avec 1 carte et 5 planches : Tuniciers (par Ph. Shiiter), 43 p., avec
I carte et 4 planches. Paris. Masson.
New York Bolanical Garden Library
3 5185 00292 5277