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Full text of "La France; g"

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r  REFERENCE  C    H    ."^ 

lî'if.'^V.^il-J'^  LIBHAHY     THE  BRANCM  LIBHARIES  .        y4 

liiiiiiiiiiiri      ^'^^- 

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\jùL     1    . 


LA    FRANCE 

GÉOGRAPHIE    ILLUSTRÉE 


p.    JOUSSET 


LA  FRANCE 

GÉOGRAPHIE  ILLUSTRÉE 


TOME      SECOND 


19  .PXHKÇJ''?'y.."!'JQi"s  texte.  —  29  Cartes 
et  i.FLîîi'iïs/'VTi.  ïnoir  et  en  couleurs. 
1071    Reproductions  photographiques. 


PARIS.    —    LIBRAIRIE    LAROUSSE 


OUVRAGES    DU    MÊME    AUTEUR 


L'Allemagne  contemporaine  illustrée,  in-v,  ôss gravures, 

22  caries  et  plans  en  noir  et  en  couleurs,  f Collection  in-'l"  Larousse.) 
Broché,  18  francs;  relié,  23  francs. 

L'Espagne   et   le    Portugal  illustrés,   in-'j",  772  iAravures, 

19  planches,  21  cartes  et  plans  en  noir  et  en  couleurs,  f  Collection  in-l' 
Larousse.)  Broché,  22  francs;  relié,  28  francs. 

L'Italie  illustrée.  In-'i",  78'.  -ravures,  I  2  planches,  23  cartes  et  plans 
en  noir  et  en  couleurs.  (Collection  in-i"  Larousse.)  Broché,  22  francs; 
relié,  28  francs. 


THE  NEW  YORK 

PUBLIC  LIBRÂRY 


AKHI\i:i:      A      .MARSLill.l.li      !      LE      l'UAHi:,      LA     JOLlEriL,      LA      C  A  P  H  L  D  R  A  L  L . 


LA    FJiA^JCE 


UTTOnAL  de  la  MEDJTEJiJ{AJ\IEE 


I.  -  Dii  Rlïône  à  la  frontière  italienne, 


AU    LARGE    DE    MARSEILLE 


Le  graii.l  l.'rriluiiv   ,1,.   plu; 
parseniiM-^  (rrM,iiiL'>  .|in  ^"ii  il.- 
de  Fos,  d'\i\r~.  ,1  1,1  i,[.i .  l'.-l 
bras,  saigin's  di;  iiiulli|iles  déi 
Mais  son  œuvre  créatrice  est 


iiiiri  i.iiiics  l'I  de  plaines  basses 
!'•  Il'  -lill.'  d'Aiguesniorles  et  celui 

■  (  iv,iii-ii  ilii  WiÙHC  De  si's  deux 
lions,  il  eiiilùt  ce  vasLe  domaine. 

ilievée.  LMionime  s'en  est  emiiaié 


trop  tôt  pour  en  jouir.  Au  lieu  de  diriger  la  fougue  du  fleuve,  de 
le  laisser  étendre  ses  eaux  de  crue  comme  autrefois,  accroiUe  ainsi 
l'épaisseur  du  sol  en  foiinatinn,  l'enrichir  elle  rendre  propre  à  la 
culture  par  la  dilution  des  sels  en  excès  dont  l'ontsatuié  les  retours 
offeiisifs  de  la  mei',  on  a  traité  le  Rhône  en  ennemi  ;  son  cours  prin- 
cipal a  été  rejeté  à  l'est,  emprisonné  entre  des  digues.  Le  (lr\iv 
ligoté  se  venge:  pour  un  delta  plantureux  qui  devrait  êtn-  aus>i 
prodigue  que  celui  du  Nil,  nous  avons  une  Camargue,  en  parlif 
dévorée  par  les  el'Ilorescences  salines  et,  malgré  ses  mas  entourés 
de  champs  en  culture,  dévastes  espaces  déserts,  des  landes  cliétives 
constellées  de  mares  croupissantes.  Eties  ITmillionsdemètres  cubes 
de  limon  que  le  graml  Rhône  entraîne  annuellement  s'en  vont  ainsi 
<àla  mer  tout  à  fait  inutiles,  bons  seulement  à  encombrer  le  débouché 
du  fleuve.  De  part  et  d'autre  les  fonds  s'élèvent,  dcstheys  (îlots;  émer- 
gent, se  soudent,  allongent  en  nier  le  nuisoir  du  lleuve  et,  de  plus  en 


plus,  barrent  ses  approches  à  la  navigation.  Déjà  même  le  golfe  de 
Fos  est  atteintparcet  apportincessantde  matériauxde  comblement  : 
des  sondages  récents  on  t  relevé  10  mètres  de  fond  où  on  en  troiivai  t20, 
il  y  a  moins  d'un  siècle  :  les  trois  cinquièmes  de  la  baie  sont 
menacés  par  le  glissement  sournois  des  limons  rhodaniens.  Si  l'on 
n'arrive  à  rejeter  le  grujid  Rhône  à  l'ouest,  de  façon  à  colmater  la 
grande  cuvette  cenlrale  ilu  Vaccarès  et  réparer  les  brèches  faites  par 
la  mer  aux  rivau's,  Ir  conililoment  inutile  et  désastreux  du  golfe  de 


On  espérait,  par  des  tiav;i 
du  Rhône  une  force  assez  gi 
pour  balayer  au  large  les  m 
.•;nix.    Al  ' 


n  avenir  plus  ou  moins  éloigne  :  1  étang 
Pori-di'-iionc  seront  alors  sans  issue. 
;iii\  .rrihli_'iicnient,  donner  au  courant 
1'  1  r  une  chasse  assez  puissante 
snlidi's  en  suspension  dans  ses 
avoir  fléchi  sous  cette  poussée  inattendue,  le  seuil 
s()u^-in,iiiii  qui  barre  l'entrée  du  fleuve  s'est  relevé;  la  barre,  un 
inonii-nt  lonipue,  s'est  reconstituée  et  ferme  impitoyablement  le 
passage  aux  navires.  Alois  fut  pratiquée,  sur  le  liane  gauelie  du 
nilône,  en  amont,  la  saignée  du  canal  Saint-Louis  t|ni  ])ermet  de 
tourner  l'obstacle  en  pénétrant  latéralement  dans  le  lleuve  parle 
golfe  de  Fos.  Ce  chenal  d'accès,  un  canal  de  Suez  en  miniature, 
se  développe  en  droite  ligne,  sur  près  de  4  kilomètres.  Un  port 
intérieur  le  lie  au  fleuve;  un  autre,  prolongé  entre  deux  digues, 
plonge  à  l'intérieur 


îme  de  la  baie  de  Fos. 


LA     FRA.NCI' 


Dans  le  même  golfe  déboucliail  le  c.nial  des  Fo. 
ouvert  par  des  l>'>i;ions  de  Marius  à  travers  le  clia|ir 
l'cliel'uiiM'.s  .lc|iiiis  Arles  jusqu'au  grau  du  Galéjun.  .\|i 
au  i.iMi.iill'Mii^nl  des  troupes  rouiaiues,  le  caii.ii  ■ 
caceiii'iil  au  diaiiiage  des  terres  basses  qui  le  con\o\ 
deux  rives.  Presque  tous  les  anciens  marais  en  bordui 


sel,  fournissent  un  alimenl  aux  indusliies  chimiques.  Lui-même, 
bien  (pi'en  communication  souterraine  avec  la  mer,  l'étaug  do  VEs- 
i<.iiiii'ti,ii  (non  l'Estomac)  ne  laisse  pas  de  s'amoindrir;  c'est  le 
Sinm,,-I.iinné  de  Strabon  ((ito-aï,  bouclie,  Xi'iavti,  étang),  ancien 
iliMMMiir,  mainlenanl  emprisonné. 

Tout  autre  est  le  grand  lac  salé  de  Berre,  dont  la  vasque  irrégu- 
lière est  bordée  de  collines  presque  ininterrompues,  détacliées  du 
soulèvement    côtier   de   l'Eslaque.    Ces  montagnes   sont  faites   de 
calcaiie  stérile  ou  voilées  d'un   maquis  d'arbustes  nains  d'où  se 
délachent,  sur  les  pentes,  des  oliviers  de  petite  taille.  A  l'ouest 
s'élève  le  massif  de  5am(-il'/i(?'e  (131  mètres  d'allitude  maxima),  entre 
bassin  du  lac,  les  étangs  et  la  plaine  basse  de  la  Crau  :  non  loin 
!■  là  tb'bouclienl  dans  le  lac,  au  voisinage  du  bourg  d'Istres,  le  canal 
■'S  A  Ijiiites  elle  canal  de  Craponne,  sillons  de  drainage  des  terres 
assts  voisines.  Un  pelit  canal  creusé  dans  le  roc  ouvre  une  issue 
l'élang  riverain  de  l'Olivier. 

Au  nord,  le  relief  monte  à  12()  mètres  au-dessus  du  cul-de-sac  de 
aint-Chamas,  aux  fonds  encombrés  d'herbes.  A  l'est,  les  alluvions 
e  la  Tuuluiibre,  de  la  Durançulle  et  de  VArc  ont  créé  des  terre- 
leins  où  se  montrent,  parmi  les  champs,  des  olivettes  et  des  vér- 
ins d'amandiers.  La  côle,  ourli'e  do  salim^s.  se  rfTnnrbe  en  éperon 
u-dcvant  de  Bcne,  tidryi  |irn|..|ir  nm.  1, ,,,■,■,.  |,i;ii,.  ,.i  un  seuil  au- 
essus  duquel  il  n'y  a  p.i-  -1  m-  ip-  .Irm  :  im  p.u,  ,  ,■  fond,  désigné 
[lécialement  sous  le  nom  d.^  Ii,i>-iii  .m  .  i.my  ,|,-  \',,',„,.,  sera  séparé 
u  grand  lac  de  Birrc.  Le  fait  déjà  s'est  produit  au  sud-est.  Dans 
intervalle  des  bourrelets  montagneux  de  Vitrolles  et  de  l'Estaque, 
étang  de  Bvlinan,  qui  échancre  les  rivages  de  Marignane  et  de 
Sai)tt-  Victoret,  sur  une  longueur  de  6  kilomètres  et  une  largeur  de  2, 
est  séparé  de  la  grande  nappe  salée  par  le  lido  sablonneux  du  Jaî. 
Le  lac  amer  de  Berre  couvre  plus  de  15550  hectares:  son  pour- 
tour mi-sure   environ  72  kilomètres  pour  une  longueur  extrême 


caillouteuse  de  la  Crau  sont  ainsi 
disparus  ou  envoie  de  disparaître, 
tandis  que,  sur  l'autre  bord,  la  ter- 
rasse dite  Plan  du  Boury,  qui  mi  il 
là  rive  du  Rhône,  est  comiilèl'iiiiiil 
émergée,  excepté  aux  apprm  his  du 
littoral.  L'ancien  canal  de  Mariusest 
aujourd'hui  remplacé  par  le  canal 
d'Arles  à  Port-de-Bouc.  Le  canal  de 
Marius  suffisait  aux  transports  de 
son  temps.  Après  l'écrasement  des 
Teutons  à  la  journée  de  Pourrières, 
le  vainqueur  céda  son  œuvre  aux 
Marseillais,  en  reconnaissance  du 
concours  précieux  qu'ils  lui  avaient 
jn-êté.  Alors  les  Grecs  de  Marseille 
créèrent,  au  débouché  du  canal, 
un  port,  source  de  gros  revenus,  à 
cause  des  pi'':iL"'s;  qu'ils  exi^eaii'ui 

des  passants,  I, i-n  y..^  i  in.ns.i; 

lais  des  F.-  -      1/      .  ;i  ,|i~|i,iiii 

comme  le  ran.il  ;  iii;ii>  1^'  jimiu  ic>l.j, 

et  de  nombreux  débris,  amphores,  poteries,  monnaies,  gros  blocs 
taillés,  fondations  ensevelies,  permettent  d'en  retrouver  remplace- 
ment, à  peu  de  distance  de  la  ville  actuelle  de  Fus.  En  traversant 
l'étang  du  Gah'jim,  pourprendre,  à  la  traverse,  jusqu'à  r»s,  et  eftleu- 
rer,  en  le  contournant,  le  fond  du  golfe  jusqu'àPort-de-Uouc,  le  canal 
d'Arles  enferme,  à  l'intérieur  des  terres,  d'anciennes  lagunes  vives 
condamnées  à  disparaître.  Déjà  les  cuvettes  de  Bassuen^ei  de  CitU 
sont  converties  en  salines;  le  niveau  de  l'étang  de  Lavalduc  et  celui 
de  VEnprenier  sont  réduits,  par  l'évaporalion,  à  quelques  mètres 
au-dessous  du   niveau  moyen  de  la  mer  :  leurs  eaux,  saturées  de 


de  22  kilomètres  et  une  largeur  de  6  à  l-'i  kilomètres.  Celle  belle  nappe 
bleue,  abritée  des  tempêtes,  emprunte  à  l'éclat  de  la  lumière  et  à  la 
variété  de  ses  rives  un  charme  tout  particulier.  Les  fonds  donnent 
un  mouillage  excellent  :  toute  notre  flotte  marchande  y  trouverait,  en 
cas  de  guerre,  un  refuge  excellent,  hors  la  vue  et  les  entreprises  de 
l'ennemi;  17  kilomètres  de  côte,  entre  Marligues  et  Saint-Chamas, 
s'ofl'rent  aux  chantiers,  cales,  ateliers,  entrepôts  de  la  marine  de 
commerce.  Or,  à  peine  trouve-t-on  sur  ces  bords  quelques  établis- 
sements industriels  pour  utiliser  les  produits  de  la  pèche  et  des 
marais  salants;  rares  senties  barques  de  pêcheurs,  et  plus  encore  les 


LITTORAL     DE     LA     MEDITERRANKE 


U     VIEUX     PORT. 


lialeaux  de  caliotagp  ;  Jamais  1rs  navires  de  coniiiicice  ne  visilciil 
cet  admirable  goll'e.  On   ii"y  voit  point  de  pni  l  di-ne  d,>  !-,•  n 

l.etaiig  de  Beire  communique  avec  ]a  nui-  |  ii-  l.lmii,.  ,1  |h'ii 
profonde  lagune  de  Caroiilc;  Mnrtigues,  «  la  \riii>i'  |ii  .n  .'iir,!!!' 
(on  compte  en  France  une  demi-douzaine  >\'-  \.iiis,  >  ,  r.iiiiiiMinlr 
le  débouché  intérieur  du  lac;  Port-ilc-/!'iiir  l'.niiic  c  xIk  uni/',  i Hc 
île  partage  la  coulée  des  eaux  lacushvs  ;ni  iM—.ijr  (!.■  J/./, //,/»r  s; 
mais  un  chenal,  creusé  à  6  mètres  de  |ii  (ilnihliiir  llhnihim'nii'uL 
du  moins),  ouvre  la  voie  aux  bâtiments  jusqu'au  mole  de  Ferrièns, 
à  l'intérieur  du  Jac.  Une  prolonge  du  canal  d'Arles  à  Port-dr-Bnur 
traverse  jusqu'à  Martigues  le  couloir  stagnant  de  Caronte,  en  frô- 
lant la  live  scplriilridiiali'  sur  une  longueur  di-  !i  Vin  nirtics.  Son 

point  d'.ill;n  hr,  l',,ii-ilr-/!niic,  prendjour  en  u\r I(iii|is  sur  Arles 

parle  canal  et  sur  !'■  i;niri;  de  Fus  par  une  rupliin'  naliuclle  des 
falaises  cotières.  Il  suffirait  d'approfondir  cette  passe,  de  creuser  à 
10  mètres  le  port  de  Bouc,  en  donnant  le  même  fond  au  chenal  de 
Martigiies,  pour  vivifier  cette  immense  rade  intérieure  de  Berro,  que 
la  nalure  a  si  magnifiquement  préparée,  mais  dont  nuire  iiK  luic 
fait  un  étang  désert  et  à  peu  près  inutile. 

Entre  le  cap  Couronne  et  le  cap  Croisette,  l'arène  nuaivanli'  dn 
golfe  de  Marseille  se  développe  dans 
une  enceinte  de  haut  relief  que  des- 
sinent, sur  le  bleu  du  ciel  et  de  I; 
mer,  la  chaîne  côtière  de  YEstaque,  Ich 
monts  de  l'Etoile,  avec  le  Pilon  du  Bu. 
(710  mètres),  Noire -Dame -des- A  ngi-; 
(o25  mtli  -^  h  fliiine  de  H  'J  '/  - 
Baiw  111^         ^   /     I  II    m   II 

le  m,  ni   I    '  /       M    |i    m   m   II 

de  Jl/«;    iil  III     II         \  I  ml 

rieui  de  te  \  I  I      i  i|  I    ili     n  n^ii 

tue  pai  des  il         i    i  u  |iii  i 

siques,unem  is      I    i  n   n     |  In-^  t   n  li 
acciue  pai  les  dtp 
rHu\eaune,  apitpii 
sinmaiitime,la(  ihi 
fut  le  bel  et  lu   I     1/ 
gent  toulLS  les  i\    Il 


Au  noi'd,  la  côlo  s'aflirme  dès  le  cap  Cunronne  et  surlout  avec  les 
falaisi'S  roui.'eàlics  du  cap  iléjean  (153  mètres).  .-Vvec  la  chaîne  de 
y lixiaijae,  rrilii-ssée  en  falaise,  la  ligne  du  rivage  est  nettement 
(h'Iinic.  f)i;  iiflits  ports  échancrent  la  côte  :  Carri/,  Gi(/nac,  Niolon, 
Vcsse,  Fi'jueroUc,  escile  de  VEslaqw.  Passé  l'ansi^  de  la  Madrague, 
une  longue  digue  égrène  les  bassins  de  \:\.  J^dictlc 

Au  sud  du  Pharo  s'incurvent  Vanse  des  Cuialan.i  r\  le  mouillage 
à'Endonwe,  et,  au  delà  du  lioucas  Blanc,  la  belle  plauc  .In  Prado  ou  de 
Montredon,  dans  l'embrasure  du  débouché  de  llluveaune.  L'narchipel 
d'îlots  et  d'écueils  hérisse  les  approches  du  cap  Cruiselte,  dans  un 
cercle  de  roches  traîtresses.  L'archipel  compte  en  tout  une  quinzaine 
de  rochers,  à  peu  près  inhabités,  nus  et  déserts,  domaine  des  oiseaux 
de  mer  qui  viennent  y  cacher  leurs  nids  et  s'y  réfugier  pendant  les 
tempèles.  Des  fragmenis  romains  ont  été  retrouvés  dans  l'île  .Maire. 

A  10  kilomètres  einiion  du  cap  Croisette,  le  phare  du  Planter 
s'élève  d'un  îlot  bas  el  plal.  s,. s  trois  éclairs  blancs,  strii's  d'un 
éclat  rouge,  percent  la  unit  la  plus  noire.  Par  temps  clair,  sous 
l'étincelant  soleil  de  l'r.ivenn',  Planier  est  le  premier  anneau 
de  cette  chaîne  leudne  par  vingt  écueils  échelonnés  jusqu'à 
Marseille,  sur  le   nui  oiieim  ni   di's  eaux.  Planier  ne  souffre  pas  de 


du  Jauet  et  I 
au  cœui  du  b  is 
ut  inti  iieuieipii 
ill  I  i  convi  1 
s  In  _  Ife  Dun 
éeueildeioch  i  I  m  tii  m  le  \  ili 
Dame  de-la-(jaide  suivit  di  la  d(  pits 
sion  du  vieux  poit,  sui  Ihoii/on  de  li 
mei    I  'i  se  noue  1 1  pi  ion  qui  pio)  tl 


au 


doum     I    I    lii|    I  1     /  I  / 

neau  l  n  i  I  m  lu  h  l  il/  Il  1 
sur  le  h  ut  Cu  lii^  |  un  s  li  s  |  u 
lanatuiecontielesllotsdulaiç,c,dLl(  n  1 
les  appioches  de  Mai^edle  et  en  tnce 
la  loute  aux  na\nes  venus  de  1  Oiient 
Pai  lui  le  golfe  se  tiouve  paiti-,e  en 
deux  conques  distinctes  :  l'une  au 
nord,  la  rade  de  Marseille  proprement 
dite;  l'autre  au  sud,  \:iha.ie  A' Endmune. 


lRTIGUES 


LA     FRANGE 


l'isolement  farouclie  des  phares  atlantiques;  ]a  nostalgie  ne  lue  |ias 
ses  hôtes.  Près  de  la  tour  ronde  et  blanche  du  phare,  liaiile  de 
59  mètres,  sont  des  habitalions.  Car  les  gardiens  de  Plnnirr  uni 
ce  privilège  :  femmes  et  enfants  les  acconi|iai.'iiriil,  duns  leur  exil 
volontaire.  Il  est  vrai,  les  logements  sont  élrcil^;  iii.iis,  ,'i  linl.  linir 
des  bâtiments,  règne  une  cour  à  l'abri  de  la(|ni'llc  1rs  ijaidiiMis  cul 
édifié  des  pigeonniers  et  des  poulaillers  :  c'est  le  furuui  dr  la 
colonie.  Tons  les  dix  jours,  un  petit  navire  côtier  fait  la  relève  du 
phare,  le  ravitaille  en  légumes,  eau  douce  et  pain  frais.  >■  On  ne 
se  languit  [.as  Imp  ,.|,  Phwi.r.  . 

DU    CAP    CROISETTE    AU    CAP    SICIÊ 

Il  y  a  flagrante  opposilhoi  rnire  la  côte  du  golfe  du  I.ion  (ou  de 
I.yon)  et  celle  de  Pnn.'iiri'  :  lune  concave,  faite  de  plages  sablon- 
neuses et  d'alluvions  instables  (jui  fléchissent  et  disparaissent  au 
moindre  étal  du  flot;  l'antie,  toute  en  saillie,  hante  et  droite,  cui- 
rassée de  falaises,  bastionnée  d'écueils,  faisant  tète  contre  les  as- 
sauts de  la  mer.  A  l'ouest,  une  rive  incertaine  et  tremblante,  ourlée 
de  lagunes  traînardes;  à  l'est,  la  roche  vive,  tantôt  de  calcaire  com- 
pact (de  Marseille  à  Toulon),  tantôt  de  granile  ou  de  brèche  volca- 
nique, avec  les  Maures  et  l'Estérel,  qui  surplombent  la  côte,  depuis 
llyères  jusqu'au-dessus  de  Cannes,  dans  les  parages  d'Antibes. 

Aussi,  quelle  variété  de  sites!  Ce  ne  sont  que  pointes  hardies, 
promontoires  abrupts  projetés  en  belvédères  au-dessus  des  vagues 
jaillissantes;  calanques  tranquilles  et  profondes  entre  de  hautes  pa- 
rois grisâtres;  ports  de  pêche  doucement  étalés  au  bord  de  plages 
dorées;  archipels  d'îlots  qui  flottent  cà  portée  de  la  rive;  dans  les 
retraits  plus  amples,  des  i.i.li  s  .miiiM'rs,  il.s  cih's  laborieuses,  des 
édens  de  repos  et  ilr  (iln-n  .  J-^  ^  illi-  |.h|in  ,■.  ,ni  flanc  des  collines 
moutonnantes  ou  lil-Mir.^  s, ,11,  |,  ,  |ni.,|ii,  i~  il,Miris;  dans  les  jar- 
dins, la  flore  des  tr.ii.iqu.-^,  ,|r,ui..ui._-  à  col,-  de  e.dle  des  |iays  tèni- 
lién's:  l'c-ventail  du  ]ialmier  qui  frémit  à  la  brise  du  large  au-dessus 
des  champs  d'orangiMs  ;  ici,  d'une  roche  empourpi'ée,  le  gracieux 
pavillon  du  pin  parasol  (|ni  s'élance;  partout,  sur  les  pentes,  l'oli- 
vier provençal,  l'arbre  iiiininii,|,  ,1.  sm-  ce  vivant  amphithéâtre, 
la  grandiose  toile  de  fond  drs  .\I|ms  n.  i-euses,  tendue  entre  l'azur 
immuable  du  ciel  et  la  cou|m-  (■tinrrlaiite  de  la  mer.  Les  liomains 
peuplèrent  de  leurs  villas  cette  région  bénie;  ils  y  trouvaient  la 
lumière  vive,  l'air  vivifiant,  le  climat  tempéré  par  le  voisinage  de 
la  mer,  l'exubérante  nature  de  Baies,  aux  portes  de  Naples. 

Depuis  qu'on  l'a  délivrée  de  l'obsédante  terreur  des  Barbaresques 
qui  la  tinrent  de  longs  siècles  à  leur  merci,  la  Côte  d'Azur  est  rede- 
venue le  rendez-vous  du  monde. 

L'âpre  et  hautaine  muraille  crétacée  qui  commande  la  mci-  au 


détour  du  cap  CroiscVe  s'échancre  à  peine  de  quelques  couloirs 
sinueux  :  calan(|ues  île  Sormion,  àaMorrjiou,  de  Port-Miou,\rMS.  fjords 
Scandinaves  dont  les  goufl'res  prennentsous  les  lueurs  qui  glissent  le 
long  des  ]iaruis  de  leur  prison  des  reflets  d'améthyste,  d'émeraude, 
de  lurqu.iisc  :  l'eau  dort  ici  à  côté  delà  mer  qui  gronde;  plus  d'une 
linrijuc  en  didi-esse  y  a  trouvé  le  salut.  Le  port  de  Cns!ii<;,  autrefois 
cnvelopiii'- de  forêts,  fut  une  oasis  dans  l'isolenienl  r.iiMinlir  de  crllc 
côte  inhospitalière.  Pour  échapper  aux  Sarrasio-,  !■  -  ImIuI mis  de 
Cnxsis  durent,  au  moyen  âge,  abandonner  le  ii\.i_'  -1  -1  ii  lu^irr 
sur  la  ha\iti'ur  voisine,  à  l'abri  des  murnilb-s  ,-\  du  .  li.iu-uu  éiigés 
par  lessfigm-uis  des  Baux.  Depuis,  la  vdle  ,1  ie-,, 
la  cri(ine  où   liriuit  escale   les  navires  iilhi,  .  , us 


rive  ;  mais 
.  peu  s'était 

s  pentes  dé- 


Longlemps  Cassis  fut  le  reihle/-\  mus  des  li.iKpies  |ii  ..\eiie;ilcs,  laïa- 
lanes  et  génoises,  qui  venaienl  |iM,  h.r  le^  |.M|\]ies  edi  illi-.nes.  tiès 
abondants  dans  les  eaux  du  ynlle  :  la  .lipi  eeiali.ui  du  lii.iil  a  l'ait 
tomlier  cette  industrie;  mais  les  belles  pierres  de  taille  de  C'issis  font 
encore  l'objet  d'un  fructueux  trafic,  après  dix-huit  siècles  d'exploi- 
tatiiin.  Trop  isolé,  le  port  de  Cassis  décline,  faute  d'aliment. 

Plus  heureux  est  son  voisin,  le  port  de  La  Ciolat.  Simple  faubourg 
maritime  de  la  ville,  aujourd'hui  village  de  Cctjrcsle,  situé  à  quelques 
kilomètres  de  la  côte,  ce  ne  fut  longtemps,  après  l'occupation  et  la 
dévastation  de  la  place  par  les  Normands  et  les  Sarrasins,  qu'une 
agglomération  de  pécheurs.  Au  xiii*  siècle,  sous  la  suzeraineté  de 
la  puissante  abbaye  de  Saint-Victor  de  Marseille,  La  Ciolat  comptait 
jusqu'à  3000  baliilanls.  I,'/labli--eMienl,  iu..deine  des  grands  chan- 
tiers de  construeh le^  .l/r.^./'/./eï   m'Uiimim  en  a  fait  une  ville 

populeuse.  La  ])éelie  esl  lies  aeii\.'.  M  I  eu  \  eu  lait  lier  par  une  digue 
l'île  Vcrle  au  Brc  ,lr  l'A,;/!,;  recuuil.e  sur  feutrée  de  la  rade,  les 
plus  gros  navires  pourraient  mouiller  par  des  fonds  de  20  mètres 
dans  ce  bassin  tranquille,  désormais  à  l'abri  de  la  houle. 

Dans  l'enfoncement  nrieiiial  de  la  baip,  sous  réperon  du  cap 
Saint-Louis,  la  |ila-e  ,|,  ,  /,;,,,,  ,  a  e.ni-  i\,',  eii-e\e|is  sens  un  linceul 
de  sables  mouvaiil-.  |.s  1  ii,| ni  ~  J  une  a  ueieu  ue  \  ilie  qui  fut  con- 
sidérable, à  en  juger  pai'  riniji.Tiaui  e  ,lii  peu  ijui  lesie.  Elle  s'appe- 
lait Taurocntuin  :  le  port  s'ouvrait  au  pied  dus  Baumelles,  tandis  que 
les  maisons  étaient  groupées  à  flanc  de  coteau  sous  la  protection 
d'une  acropole.  Dans  ces  eaux,  la  flotte  de  César,  commandée  par 
Junius  Biutus,  anéantit  dans  un  combat  sanglant  à  l'abordage,  dont 
le  récit  nous  a  été  conservé  par  Lucain,  la  flotte  de  Tauroentum, 
alliée  à  celle  de  Marseille,  sous  les  ordres  de  Nasidius,  combattant 
pour  la  cause  de  Pompée.  Des  fouilles,  commencées  par  le  savant 


LITTORAL     DE     LA     M  EDn  EIUl  ANKE 


abbé  Barthélémy  en  l'ijri,  reprisrs  fii  I7S1  par  iM.  Marin,  et  renou- 
velées par  M.  l'abbé  Magloin-  (.inniil,  nul  ramené  au  jour  ce  qui 
subsiste  des  principaux  monuincnis  de  l.i  \ille  antique  :  acropole, 
agiira  (place  publique),  théâtre,  tbri m,»,  inair-isin':.  Les  criiinli's 
jarres  exhumées  n'ont  pas  moins  ilr  l'",J.'i  ,\r  (Immi'Ii  •■  :  puui  bs 
médailles,  fragments  d'œuvres  d'art,  a--i-'  >  l.nll'  >  <,  .h  l.n-  ib'  Lmir 
sorte,  on  ne  les  compte  plus.  Mallieuieu?.unu;nt  ce  m-  scmt  là  que  des 
débris;  il  ne  reste  des  monuments  que  des  substruclions.  Sur  la 
plage  déserte  et  ensablée,  l'ancienne  colonie  phocéenne  n'est  plus 
qu'un  souvenir. 

Avec  les  baies  de  la  Moittle,  de  Bandol,  de  Sanarij  (Saint-Nazaire), 
la  côte  se  découpe  de  plus  en  plus  jusqu'à  l'archipel  des  Einbicz, 
détaché  en  avant-garde  sur  le  front  du  cap  Sicié. 

Bandol  est  une  réduction  de  La  Ciotat  :  un  fortin  perché  sur  son 
écueil  Uanqué  d'une  île  rappelle  le  Bec  de  l'Aigle  et  l'île  Verte.  Mais 
Dmidul  soulfre  du  voisinage  de  Toulon  :  l'exportation  des  vins  de  la 
côte  et  de  la  plantureuse  contrée  du  Bausset  ne  fournit  qu'un 
maigre    aliment    à    son    commerce.   Saint-Nnzaire,    aussi    heureu- 


seiiniii  ..-iiih'  ,|ni'  n.in.bil,  sur  une  baie  complètement  abi'ilée  du 
laii-'''  |i.ii  1,1  >iilli.'  (lu  r.ip  Sicié  et  de  l'archipel  des  Embiez,  x\a.  pu 
(l,n,iiil-i;:c  I  (  li^i|i|i.i  ,1  I  aixaparement  du  voisinage,  surtout  depuis 
ipii-  le  clieniin  de  fer  de  iMarseille  à  Toulon  draine  toute  l'activité 
qui  faisait  vivre  ces  petits  ports.  Par  bonheur,  la  mer  est  poisson- 
nruse  et  les  pêcheurs  ne  sont  pas  rares. 

La  lade  du  Brusrj,  si  complètement  abritée  par  l'archipel  des 
Embiez,  comptait  parmi  les  plus  sûrs  mouillages  offerts  à  la  flotte 
romaine  le  long  des  côtes  de  Provence.  C'était  VyEmines  purlus, 
grève  d'un  abord  facile,  avec  quekpies  hangars  pour  les  marchan- 
dises, des  habitations  peut-être,  mais  en  petit  nombre;  car  les 
cités  antiques,  pour  échapper  aux  surprises  de  la  mer,  se  grou- 
paient d'ordinaire  sur  quelque  éminence  voisine,  dans  une  ceinture 
de  remparts. 

F.a  péninsule  de  Six-Fours  semble  une  véritable  \Anc>'  f.Mli>  natu- 
relle pointée  sur  le  large  par  l'éperon  du  cap  Sicir.  Ln  chemin  pavé 
de  dalles  parles  Romains  conduit  au  sommet.  Mais,  avant  les  légion- 
naires, lesCirecsy avaientconslruitdesfortins,  "E;<l>pouft'a,  d'oùvient 
probablement  le  nom  de  Six-Fuurs  :  on  devrait  dire  Six-Forts.  Le 
moyen  âge  éleva  sur  cette  hauteur  une  tour  de  guet,  d'où  un  fanal, 
pendant  la  nuit,  la  fumée  d'un  feu  de  paille,  pendant  le  jour,  annon- 
çaient la  présence  au  large  de  navires  suspects  et  prévenaient  les 
attaques  des  pirates.  On  se  réunissait  en  toute  hâte  :  les  Maures  du 
l'iaxincl,  entre  autres,  débarqués  sur  la  plage  du  Brusq,  y  furent  un 
jour  durement  reçus  et  aussitôt  rejetés  à  la  mer. 

Il  ne  reste  rien  de  ranriiinir'  cilniloUe  grecque,  romaine,  pro- 
vençale, sur  le  morne  de  ^'( /-/■'""/- ,•  m.iis  le  génie  militaire  a  cons- 
tiuit,  sur  cette  admirable  p.i-ilion  sli.il'  uique,  un  fort  dont  les  feux 
b,il.i\ent  le  tour  de  la  prescju  ile,  du  lirusq  à  Toulon.  Dans  la  crypte 
de  la  vieille  église  de  Six-Faurs,  on  retrouverait  l'exemplaire  parfait 
de  te  que  furent  les  sanctuaires  chrétiens  de  la  primitive  Église  : 
double  souterrain  rayonnant  d'une  abside  où  le  siège  de  l'évèque, 
un  banc  circulaire,  la  cuve  baptismale,  les  parois  des  couloirs, 
liiut  est  taillé  dans  le  roc  vif.  Une  église  romane,  puis  une 
gotliKjne  ont  successivement  enveloppé  cette  vénérable  catacombe. 

Dans  le  cortège  d'ilôts  qui  forme  l'archipel  des  Embiez,  le  grand 
Rluveau  porte  un  phare  dont  les  feux  cioisent  ceux  du  Planier  et 
é(  binent  l'accès  de  la  rade  de  Toulon.  A  la  pointe  du  cap  dentelé  en 
scie,  cap  Sicié,  par  lequel  la  presqu'île  de  Six-Fours  plonge  à  pic  sur 
la  mer,  s'élève,  au-dessus  du  vert  sombre  d'une  épaisse  futaie  de 
pins,  le  sanctuaire  IS'otre-Dame-de-la-Garde  ou  de  la  Bunne-Mère, 
providence  des  marins. 

1. 


LA     FRANCE 


TOULON 


HYERES 


TOULON 

Du  cap  Sicié  au  cap  Béant,  promontoire  occidental  de  la  cliaine 
•des  Maures,  la  côte  multiplie  comme  à  plaisir  les  saillies  rocheuses, 
les  écueils,  les  déchirures  et  les  retraites  abritées  :  aucun  cadre  ne 
fut  mieux  préparé  pour  rétablissement  et  la  défense  de  noire  pre- 
mier port  de  guerre.  Doux  rades,  une  grande  et  Mn&pelite,  appuyées 
sur  le  bastion  avancé  du  Ct'pet,  que  le  mince  pédoncule  des  Sahlettes 
rattache  à  lapi'uinsule  deSix-Fours,  conduisent  au  /imt  pi..|u'.'mpnt 
ditetàlarfV/cde  Toulon.  Il  y  a  13  kilomètres  du  c^i|i  .s/-//  à  In  pointe 


:  Cai 


e,  et  de  celle- 


ip  Céjict,  I  oUV( 


mile 


rade  dépasse  5  kilomètres.  Celle  pointe  roui,'eàtie  de  Cniijui'ninine 
soutient,  à  plus  de  60  mètres  au-dessus  du  flot,  une  plate-forme  que 
domine  le  gros  morne  vert  sombre  de  la  CoUe-.Xoire  (302  mètres). 
A  la  suite  s'enguiilandent,  d'est  en  ouest,  plusieurs  abris  :  liaie  de  la 
Garonne,  au  fond  d'herbes  et  de  sable  limoneux;  petite  anse  Méjan, 
dessinée  par  la  pointe  abrupte,  mais 
peu  saillante  de  Sainte-Martiuerito, 
•et  le  cap  Brun;  rade  des  Vignettes 
en  bordure  du  Mourillon,  entre  le 
cap  Brun  et  la  petite  jetée  enracinée 
à  la  Grosse  Tour  qui  commande  la 
petite  Rade.  Cette  digue  s'approche 
à  500  mètres  d'une  jetée  opposée, 
celle  de  la  Vieille,  soudée  au  front 
de  Saint- Mandrier,  dans  la  pres- 
qu'île de  Cépet.  Malgré  l'étroitesse 
du  passage,  on  voudrait,  pour  dimi- 
nuer les  risques  de  le  voir  forcé 
I>ar  une  attaque  résolue,  le  défendre 
au  moyen  d'une  double  digue  d'avant- 
ijarde  tendue  entre  le  cap  Cépet  et 
le  cap  Bi-un,  en  arrière  d'un  brise- 
lames.  Si  ce  projet  se  réalisait,  la 
l^elite  Rade  de  Toulon  pourrait  être 
ruiisidérée  comme  inabordable. 

lue  fois  doublée  la  digue  à  double 
front  qui  la  commande  aujourd'hui, 
on  entre  dans  Isipetite  Rade  :  à  gauche, 
l'enfoncement  du  Lazaret;  surl'autre 
liane  du  promontoire  de  Tamaris,  la 
grande  baie  peu  profonde  de  la  STi/ne 
nue  coupe  un  chenal  de  6  à  7  mètres 
lie  profondeur;  enfin,  dans  la  partie 
■est,  la;)e<i(ei{a(/e  proprement  dite,  que 
des  curages  incessants  maintiennent 
•à  10  mètres  de  fond,  jusqu'à  moins 
■de  300  mètres  du  bord;  c'est  le  bas- 
sin d'amarrage  des  grands  navires. 

I.e  port  est  au  fond  et  comprend 


quatre  darses  :  la  darse  Vieille  à  l'est,  la  darse  Neuve,  la  darse  de  Cas- 
tigneau,  celle  de  Missiessy  à  l'ouest;  enfin,  dans  le  coin  oriental  de 
la  rade,  le  port  marchand  ou  ;)or(  de  la  Rode.  La  darse  Vieille  couvre 
une  superficie  de  3S  000  mètres  carrés,  accostée  par  plus  de  500  mè- 
lies  de  quais.  Une  passe  de  50  mètres  en  ouvre  l'entrée  :  elle  s'appelle 
la  Chaîne  Vieille,  parce  qu'on  la  barraitautrefois  d'une  chaîne.  Outre 
le  port  de  Rode,  qui  lui  appartient  en  propre,  la  marine  marchande 
occupe  encore  les  deux  tiers  de  la  darse  Vieille  et  peut  mouiller  en 
bordure,  à  l'extérieur.  Les  trois  autres  bassins  appartiennent  exclu- 
sivement à  la  marine  de  guerre.  \.'Arsenal  les  étreint  de  ses  im- 
menses constructions.  Là  se  pressent,  autour  des  bassins  de  carénage 
et  des  cales  couvertes  afl'ectées  à  la  construction  des  plus  gros 
vaisseaux,  les  forges  avec  leur  marteau-pilon  colossal  et  les  engins 
compliqués  qu'exigent  l'équipement  et  l'armement  d'un  navire  de 
guerre.  Castigneau  détient  la  grosse  chaudronnerie,  l'atelier  de 
torpilles,  la  fonderie,  la  grande  boulangerie  de  la  marine  qui,  avec 
ses  vingt  fours,  peut  fournir  quotidiennement  600 OCO  rations.  De 
beaux  bassins  de  radoub,  le  parc  aux  ancres,  l'artillerie  de  marine, 
le  colombier  militaire  sont  groupés  autour  du  bassin  de  Missiessy, 
de  création  récente,  qu'une  passe 
ouvre  sur  la  petite  rade  et  le  canal 
des  Subsistances  dans  la  darse  de  Casti- 
gneau. Trois  bassins  de  radoub  dans 
la  darse  Neuve,  l'arsenal  hors  les 
murs,  du  Mourillon,  avec  des  forges, 
une  scierie  à  vapeur,  cinq  cales  cou- 
vertes, de  grandes  fosses  pour  la  ma- 
cération du  bois  de  construction  :  tel 
est  en  aperçu  l'outillage  de  notre 
grand  port  de  guerre.  Mais  il  faut 
pénétrer  dans  cette  remuante  cité  de 
l'Arsenal  qu'animent  des  milliers 
d'ouvriers  :  les  statues  de  Mars  et  de 
Uellone  en  défendent  la  porte  monu- 
mentale. Vous  verrez,  en  passant,  la 
M(//e  d'armes,  étincelanle  de  trophées, 
If  Musée  naval,  ses  galères  en  minia- 
ture, ses  engins  modèles,  les  réduc- 
tions du  Su/fren,  du  Duqucsne,  des 
nomsglorieuxquisonnentlavictoire. 
Toulon  est  le  fief  de  la  marine. 
Partout,  dans  les  rues,  le  long  des 
quais,  la  vareuse  du  matelot,  la  cas- 
((uette  de  l'officier,  se  mêlent  à  une 
foule  vivante,  expansive,  toute  mé- 
ridionale, qui  ferait  dans  Toulon  une 
autre  Cannebière,  si  la  place  ne  man- 
c[uait.  Depuis  l'élargissement  de  l'en- 
ceinte par  Napoléon  III,  une  ville 
neuve,  régulièrement  découpée  de 
belles  rues,  avec  de  grands  et  riches 
immeubles,  s'est  bâtie  à  côlé  de  la 
vieille  cité  toulonnaise.  Au  boulevard 


LITTORAL     DE     LA     MLDITLUU ANLE 


de  Slrasbourg,  trait  d'union  des  deux  villes,  s'attachent,  au  contre,  la 
place  de  la  Liberté,  ornée  de  palmiers,  l'avenue  Vauban,  et,  dans  le 
rayonnement  de  la  place  de  Strasbourg,  le  Jardin  botanique,  le  Jardin 
de  la  ville  et  son  Musée-Bibliothèque.  A  l'autre  flanc,  l'avenne  Colhcrl 
et  le  théâtre  monumental;  enfin,  au  seuil  de  VAr/~enal,  la  place 
d'Armes,  encadrée  d'admirables  platanes.  Dans  le  labyrinthe  de  la 
vieille  ville,  les  places  Victor-Hugo,  Puget,  Raspail,  Louis-Rlanc, 
Gambetta  mettent  un  peu  d'air  et  de  lumière  :  toutes  les  rues,  ou 
presque  toutes,  la  rue  Hoche,  celle  d'Alger,  bordées  de  beaux  ma- 
gasins, convergent,  ainsi  que  le  cours  La  Fayette,  vers  le  pari,  rai  l.i 
est  la  vie,  surtout  au  quni  de  Cronstadl  oîi  les  cafés  bruyants,  la  foule 
des  promeneurs  et  des  partants,  les  mannsqui  ie|(ugnent  leui  boid, 
les  touristes  qui  s'embarquent,  les  camoldts  qui  ruent,  les  batelieis 
empressés,  et  les  bateaux  qui  sifllenl, 
prennent,  sous  la  lumière  crue  du  Midi, 
une  intensité  de  vie  extraordinaire.  Iii 
monuments,  il  n'en  est  guère,  à  paît 
YHdicl  de  ville  appuyé  sur  les  cariatides 
de  Puget,  et  l'ancienne  cathédiale 
Sainte-Marie-Majeure ,  vénérable  édifn  e 
du  xi"  siècle,  tant  de  fois  remanié,  le- 
bàti,  déformé,  que  le  premier  édifice  est 
depuis  longtemps  méconnaissable. 

Toulon  compte  104  oS2  habitants.  Ce  n  e- 
tait,  au  temps  des  Romains  etdes  Grecs  (des 
Phéniciens  peut-ètrei,  qu'une  escale  connue 
surtout  pour  l'abondance  dans  ses  eauxd  un 
certain  coquillage,  le  murex,  dont  la  sécré- 
tion particulière  servait  à  la  production  de 
la  pourpre,  celte  teinture  rare  et  precieu>.e 
dont  se  paraient  les  chefs  de  peuples  et  les 
chefs  d'armée.  Aussi  les  Romains  appelaient- 
ils  Toulon  :  Telo-Marlins,  parce  que  lapourpi  e 
était  la  couleur  de  Mars,  dieu  de  la  guerre. 
Cependant,  sans  être  recherché  des  anciens 
navigateurs  qui  n'avaient  guère  besoin  des 
bassins  profonds  nécessaires  aux  masto- 
dontes de  la  marine  moderne,  mais  accos- 
taient de  préférence  aux  grèves  de  sables, 
commodes  pour  l'atterrissage  de  leurs  petils 
navires,  Toulon  dut  être,  au  début  de  noire 
ère,  une  cité  déjà  constituée,  puisqu'ily  eutde 
bonne  heure  (fin  du  lu»  siècle)  un  siège  epis- 
copal.  Duv=  siècle  au  milieu  du  XIII»,  les  actes 
des  Conciles  nous  ont  conservé  les  noms  de 
ses  évéques.  Les  invasions  barbares,  mais 
surtout  l'établissement  des  Maures  en  Pro- 


epirin.  -,    I,,   -    M,  M,,,l.^     ,!-•     M  .:     .  iM.  ,     .        ^    .1.:..        .:        ~,.ll,l    \,rt,,l- 

de  l'n.v.;urr,   l,l  ivillr  JoUlllu   Mlli-Ul   lui   .n.  ,,,,|<T,  i,t  .1.  .-    llMl.da-r.-.    .'-aiiit 

Louis  visita  Toulon  avant  du  s'ciuburquur  pour  la  prciuiùrc  croisade  et  fit 
élever  plusieurs  tours  pour  sa  défense.  Mais  la  menace  des  Maures  tenait 
la  plaro  en  de  perpétuelles  alarmes;  du  haut  du  Faron,  la  vigie  promenait 
son  i'l:  ml  ini|iih  I  sur  l'horizon  pour  signaler  les  navires  suspects  et  pré- 
venir I  iM  i\  i  '  h  -  pliâtes.  Toulon  était  prédestiné  pour  la  guerre.  Louis  XII 
acii'Ml  -'  -  '\>  r.  ii-<  -  rt  commença  la  Grosse  Tour,  que  termina  François  ler. 
IIiiiii  l\  liii  '\  Miii  1  une  nouvelle  enceinte  bastionnée,  appuvée  de  deux 
foi  th  dctacliLb  .  Saint-Antoine  et  Sainte  Catherine,  la  munit  de  bonne  artil 
lerie,  et  jeta  les  assises  des  deux  môles  du  port.  Richelieu  voulait  faire 
de  Toulon  leBrcbtde  la  Méditerranée.  Le  vrai  créateur  de  notre  sraml  port 
iiiilil  III.  fut  luuis  \1\,  ,aide  de  Co/Ae;/ et  de  I  'h'  '»  FnI  iim.  ii  1  I  i  n- 
ceinte  bastionni  •  i  .li  ii  1  ii  ml  i  ii^i  s 
batterieb  et  de  d   ii\  I    M       I    ni  I  un        Im  de 

piil.  1  iiiMi  1  1,  (  kf  de  la  pi  itt ,  cnliu  oiga- 
ni    ili   11    I     I  \I■^l  nal  :  tout  se  fit  comme  par 

11  11  ml  III  ni  Innlon  put  se  croire  mtan- 
_il  I  I  I  \  i\  nn  t  llii  |ii  ^nc  coulaient 
-11-    iii\  Il    II  m  I    1       1  I         pidiULniiinl 

11  \  un  111  m  I  11  I  1  \l  hl  11  i.KC,  Iniii 
\  illi  \  Il  ni  1  ni  11  1  mj  11  ni  1 1  M  ,  après  I  i 
cil  I  iiti  iIl  I  i  lliilti  ingld-hull  indaise  dans  la 
Il  m  ili  Lagos.  Pendant  la  guerre  de  la  suc- 
1 1  ssiiin  d  Espagne,  la  place  tint  vaillamment 
(  iiiitit;  la  flotte  anglaise  et  les  armées  du  duc 
(le  Savoie, Victor-Amedee,  et  du  prim  eEuficne 
qui  1  assiégeaient  :  le  patriotisme  des  Inbi- 
tants,  la  vigueur  du  comte  de  diignin, 
gouverneur  de  Provence,  etl  heroiipie  du\oue- 
ment  de  1  evéque  Bonnin  de  Chalucet  foice- 
rent  l'ennemi  a  se  retirer  (1707K 

A  l'exemple  de  Marseille,  de  L\on  et  des 
grandes  villes  du  Midi,  Toulon  se  soule\  i 
i  outre  la  tjrannie  sanglante  de  la  Con^cn- 
lion  (14  juillet  1793).  On  sait  ce  qu  il  ad\  int 
de  Lyon.  Le  gênerai  Carleaux,  après  la  prise 
(le  Marseille,  fut  dirige  sur  Toulon.  Toutes 
les  familles  provençales,  entraînées  dans  le 
iiKinvi  mentcontre-revolutionnaire, }  avaient 

I  lu  II  lie   un  refuge.    Sous   la  terreur  de  li 

II  pu  s,ii)n  mexorable  dont  on  les  menai  ut 
Il  s  louUmnais  crurent  trouver  leur  salut  i-U 
pid  int  1  oreille  aux  promesses  fallatunisis 
(le  1  amiral  anglais  Ilood  qui  cinglait  d.ins 
(  es  parages,  en  même  temps  qu  une  escadie 
espagnole  aux  ordres  de  1  amiral  Lanqaui 
L'amiral  Trogo/f  commandant  de  la  défense, 


LA     FRAACE 


ouvrit  la  rade  et  les  forts  de  Toulon  aux  alliés  (28  août  V 
Carteaux  prenait  son  f|narlier  général  à  O/Z/o/^/psetprélndai 


est  investi  du  commandement  en  chef  à  la  place  de  Carteaux,  mais  pr 


le 


_;mbr 


mari  in  qui  venait  d'être  assez  ;;i  ir\  i  innil  M  ■  -.  ,  i,l<  \  !■  mit  [iIm  ,■  .m  ;ji  ulr 
de  chef  de  bataillon,  lionujjarle  devint  r.im.'  du  -ir^r.  Il  \.,iiI.hI  mh  v. t 
le  fort  avancé  de  l'ÉguiUette  :  du  coup  la  vlll''  l    iiil-  r  ni .  ru   |r-   \ii^l,ii~. 

pris  entre  deux  feux,  devraient,  sous  peine  d  rhr  il  hmIm-.  .  \.n  ufi-  n 

diatement  le  port.  Deux  batterirs  sont  élal>lirs  -ni'  i.s  li.Mihiiis  dr  j,, 
Seyne.  On  .•ill:hiMr  il  ^l'plriiilir.'  :  |h'iih'  prniue.  I/ennemi  vi'ill.iil  ;  drvi 
nant  Bon:iii:iil.\  il  |.  nlihe  -.1  |i>i-il  nui,  rl,vc  une  redoute  à  la  pl.-icc  (m(ii|ht 
depuis  par  le  Imi  i.in-'  iiii  II, ri  N  i|Hi|i',iii.  Les  Anglais  l'appel.ii./nt  Inrl 
Midgrave,  ou,  plus  liLiuiULiil,  lu  iru.yaiil  imprenable,  le  petit  Gilindtur. 
Un  coup  de  main  ne  pouvait  suf lire  contre  Tonton  ;  il  fallut  entreprendre 
un  siège  en  règle.  Alors  Tartillerie  est  convoyée  de  toutes  paris;  le  géné- 
ral La  Poype,  collègue  de  Carteaux,  qui,  sans  le  prévenir,  avait  dirigé 
contre  le  Faron  et  le  cap  Brun  deux  attaques  infructueuses,  est  envoyé  à 
Lyon  pour  amener  des  renforts.  Doppet,  qui  venait  de  prendre  cette  ville, 


:  aussitôt  le  cède  à  Diirjo 


(16 


ibre).  Bonaparte ,  de  son  coté, 
Irrjo,  s'impose  par  son  zèle,  sa  fougue  rai- 

Irr.Kiie  I,-  |ii .  \  i-iiMis  des  chefs  eux-mêmes 
l  \  '  Mil  rih'iii indispensable.  Un  conseil  de 

.  :  I  iii  i.|ii.  .  -I  rr.-iilue  comme  l'avait  deman- 
!■  .  h'  -  hiiilcurs  voisines  de  la  Seyne,  ses 

MiiLiix.  .  La  plus  exposée  d'entre  elles,  la 
I  ..ii\  i  II  In  m,  est  emportée  d'un  élan  furieux, 

dais  u'Iliira.  Mais  voici  Dugommier,  Bona- 

Bt  Mouret  ;  la  batterie  est  reprise,  l'Anglais 


Cipenifinl  Ir  /,i///  Gibraltar  tient  toujours.  Enfin,  après  un  nouveau 
conseil  de  guerre  (U  décembre),  la  canonnade  recommence  contre  le 
fort  Mulgrave,  et  dans  la  nuit  du  16  au  17,  le  capitaine  Muiron,  à  la  tête 
d'un  bataillon  de  chasseurs,  enlève  la  redoute  d'assaut,  avec  le  vaillant 
concours  de  Dugommier  et  de  Bonaparte.  En  même  temp«  le  ffénéivil 
La  Poype  escalade  le  Faron  par  le  Pas  de  la  Masque  et  y  pliude  une 
batterie.  11  ne  restait  aux  Anglais  qu'à  déguerpir,  s'ils  ne  \Mul,ihni  ,  in: 
anéantis.  Le  17,  l'amiral  anglais,  sans  prévenir  son  colleene  is|hienid, 
commanda  la  retraite,  non  sans  mettre  le  feu  à  l'arsenal,  aux  chanliers  et 
aux  vaisseaux  ancrés  dans  le  port  :  vingt  mille  réfugiés,  accourus  sur  les 
quais,  supplient  qu'on  les  arrache  à  une  mort  cer- 

time,  pas   une  chil  upi     tu  In^p  ne  \ient  a  leur 

■CiK"  '^icouis   U  fallut  qui   I    iiiii    I   1    11   an  ému  de  tant 

««^^^  dinfoitune  piitluuli   ii\      I        u\   1    lutant  de  mal- 

^  .iiJH  lu  urtuxqu  ilput  ci  qii    \    \  ml   I  iiiiiiil//oorf  cédant 

"u\  mipuCTtionsdi.  ^i    pi    |i      mi  limes  essaja  mais 

iptxid    d  en  sunei  quilqui  s  unts,  aux  lueuis  si- 

isliLs  de  1  ini  endie  qui  dix    1  ait  nos  \ aisseaux    Sui 

inquanti.  SIX  naMits  i  1  ani  u    dix  huit  duitnt  leur 

ilut  aux  fou  atb   qui  puicnt  ciiconsciiie  1  lULendic 

1  a  -vengeance  de  la  Conxention  fut  ciuellc        Les 


fusillades   sont  a 
'2b  decemlii 
que  son  tiii| 
tarjne     lOiMii 


du  ]i 


uxait  Fi  11  on 
I  sirait  rase  et 
'  <it  de  la-Mon- 
iit  requis  pour 
X  deuct  ne  put 
/  ///      tn  1    is 


1  lion    Ni]     1      II  1 1     1     mil    1 

1    1    nteinte 

Ctlksfoil              nllll      II             1    1        h      N      MN 

ni       mcitles 

hauteuis    b.ii         1          iilli        lill    1  d 

1     liitluries, 

de  redoutes,  de  loits  plonj,Laiits 

Ln  veiitable  boulevaiJ  Je  feu  f  nveloppr  h  don 
lil(  nde  et  les  appiocheh  de  la  place  suieiiMioii 
)b  kilometit  b  Dans  le  lajonneiiient  de  la  pu  s- 
qu  lie  du  cap  Cepet  foH  Saint-Elmc  et  batteiie 
inne\e,  baltene  haute  du  La.,aret,  batteiies  de  la. 
Pid'.tie,  du  Cicui-Saïut-Gcoiges,  de  la  Carra(jueA 


I.ITTOP.AL  DE  LA  MEDITERRANEE 


(oïl  de  \a.  Croix-des-Signain  elhiUcwf" -MW^   \     1  ill    ii   s  lu     'i  (   /   I 
du  Gms-i;«K  de  Peyras.  Aid  1 IV.  ..1  I    s       I    I    ii^  di   1  i  ^i  m  I    iil 
fort  de  la  Co/Ze-A^oîVe,  quidoiiiiii    I    I   iini  I    (.(lunrt  ^>  U  \  i.\  i\t   ii 
deCarquciraiine;  [ovlsSat7iU-M  I  /        /lu'  ip-Iiiim  Ji\(  c  \  ill    ii   s 
hautes  et  basses,  ïoit  Lamnlr/u    il    si   lu  M   uiilloii  et  b  ilLi  1 1     I    h 
Croupe-Lainaly^te.Buvla.  petite  ladc,  lui  L  Anyjiy/ton  et  bittiiii    uni    \ 
sur  la  hauteur,  batterie  de  1  Lyuiltette,  en  avanl-gud(  ,  foi  t  1/  / 
(piet,  aujourd'hui  sansvaleui    I  e  puot  de  la  di  fiiiso  est,  en  uni 
la  montagne-citadelle  du  i^'ajon,  dont  les  feux  plongent  sui  la  vilb 
redoute  du  fort  Faron,  leliô  pai  la  batteue  de  la  CreinnlUie  an /oit 
de  la  Croix-Faron,  placé  au  dessus,  a  'i3U  mettes  d  altitude  et  boidi 
d'escarpements  à  pic  de  plus  de   101)  mcties,  batt(  lies  du  Pii  (/( 
la-Masque  et  de  la  tour  Beaumunt,  caséine  relianclUe  du  laion,    i 
l'ouest,  le  retranchement  du  Paifoi/tet,  \i  tour  d  [Inbw    le  foi  I 
Saint-Antoine;  enfin, Vûxsnài^i]  n^Hui   h       I  illilul     I    I   il   1  1// 
S'WM  et  le  fort  S«m(e-Cn//i''n/i      i    niii   li  ul   m   ni    I    1    u     ml 

Afin  d'échapper  à  la  longu  |  ii  I  -i  ^|i  ^  I  iiinin 
et  éloigner  l'attaque,  on  a  cou\ ut  (1  I  uv  louslisni  iiN  \  ism-, 
fort  du  Coudon  (702  mèties),  avec  louvidge  du  B<ih  I'  /  I  d  u\ 
batteries  annexes;  au  noid-ouest,  les  ouvi  igts  du   U  nt  t  m  i      mu 


un  étroit  plateau  situé  à  79j  mètres  d'altitude.  A  6  kilomètres  ouest- 
nord-ouest  du  mont  Caume  et  9  kilomètres  de  Toulon,  les  ouvrages 
du  Gros-Cerreaii  commandent  les  gorges  d'Ollioules,  la  voie  ferrée 
de  Marseille-Toulon  et  lient  leurs  feux  à  ceux  de  la  presqu'île  du 
cap  Sicié  que  défend  le  fort  des  Sijr-Fours,  admirable  position  stra- 
tégique qui  tient  sous  ses  canons  la  baie  de  Saiiary,  les  caps  Sicié 
et  Cépet,  la  grande  rade  de  Toulon  et  la  Seyne. 

Tniihm  est  une  ville  de  guerre  :  les  voyageurs  ne  font  qu'y  passer, 
à  luit  peut-être,  car  c'est  le  point  de  départ  de  belles  excursions 
v.us  :  Tamaris  et  la  plage  des  Sablettes;  la  Sei/ne  et  ses  puissantes 
installationsmélallurgiques;  la  vallée  do  Z)ffrrfm;iM  et  son  vieux  pont  ; 
la  source  de  la  Foux;  Ollioules  et  ses  gorges  pittoresques;  Evenos  et 
son  vieux  cliûteaujuché  sur  un  piton  volcanique;  les  grès  de  Sainte- 
Anne,  découpés  comme  une  ruche  colossale;  le  ravin  sauvage  du 
Destéou;  la  jolie  vallée  du  Baussel,  le  belvédère  de  Si.r-Fours.  Vers 
l'est  :  esplanade  du  bois  de  Sainte-Marguerite ,  Carqueiramie  et  sa 
plage,  vestiges  gallo-romains  de  Pomponiana,  Ui/ères  au  milieu  de 
jardins  embaumés;  le  Faron  et  le  Coudon.  soulevés  au-dessus  de  la 
ville,  et,  tout  là-bas,  en  remontant  la  coulée  fleurie  que  l'arrnîchit 
le  Gapeau,  les  ruines  romantiques  de  la  vieille  Chartreuse  de  Mon- 
trieux  (xii=  siècle),  au  milieu  de  sources  vives  et  dans  le  recueil- 
lement des  grands  bois;  enfin,  les  dolomies  de  Valbèle,  aux  formes 
titanesques,  qui  couvrent  près  de  30  hectares.  Voilà  ce  que  l'on 
devrait  voir  dans  le  rayonnement  de  Toulon. 


et  roulé  l.'s  luielli's 
en  longues  llèchcs 
de  sable.  Ainsi  la 
presqu'île  de  Cêpcl, 
par  la  plage  des  Sa- 
blettes, et  sa  sœur, 
la    presouile    d,- 


blimneuse,  mit  di- 
tirées  de  leur  iso- 
lement. 

Pour  Ginns,  la 
soudure  est  loin 
d'être  complète  et 
ne  se  fera  jamais 
si  l'on  maintient  en 
coin  municati  "  n 
avec  la  mer,  par  iiii 
yrau  de  sortie,  l'c-- 
tang  intérieur  des 
Pesquiers  et  les  sa- 
lines à  demi  noyées 
qui  l'accompa- 


HYÈRES 

La  presqu'île  de  Céprt.  (|ui  garde  les 
ililiiiiilns  (il  la  glande  lade  de  Toulon, 
(l  h  pu  s(iu  lie  de  Gcos  if  '  "Uibi'e  sui  le 
jolit  de  te  nom,  sont  ^ituis  pu  !i  in- 
liiie  gianitique  de  liius  i  li  ■>  i  I  pu 
Il  Ul  liaison  lecented  li  I  ii  I  iili  i  ^ 
(Il  nx  musons  opp  i>-,  ^  h  _i  mili  11  idi 
loulonnaise  et  h  _  Il  I  (.n  ns  in  Im 
ment  qu'une  m  m  im|  |  i((ident(_i 
seulement  en  smi  iiiilu  ii  |  ii  li  )un  nu 
nence  de  Caïqupiianm 

Avant  que  n  eut  étt  li  i  I  i  1 1\  I  m 
rienne  île  de  Giens,  au.  un  ul  si  m  h  m 
SI  paiaitce  golfe  de  la  idde  d  Hyeres,  (  I 
pdi  Id  celle  Cl  se  tiou\ait  le  tonipli  un  ni 

natuiel  de  la  lade  de  Toulon    I  n  istl 

a  suigi  entie  les  deux  pai  le  U  ni  li  i\  ul 
(le  la  mei,  qui,  a  foite  d  t  buinli  i  li  s  pi  u 
montoiies  saillants,  en  a  (1(  m  mil  II  h  s  is 


LA     FRANCE 


gnent  du  côlé  de  la  lerrc.  Des  deux  Uèclies  sablonneuses  qui  l'en- 
cadrent, l'une  à  l'ouesL,  très  basse,  n'a  pas,  en  certains  points, 
plus  do  20  mètres  de  large;  l'autre,  à  l'est,  se  profile,  plus  ferme, 
)usiiu'du  suijissement  de  l'ancienne  ile  la  laigeur  mo}(nne  de 
I  isilnii,  (stdt  200  mettes,  mainlet.  baïqups  y  sont  \t_iiues  faire 
n  luli  1,1  It  s  souvenus  de  pillages  qui  s  illcu  lient  a  cette  langue 
de  sable  loiit  lait  noniinci  Irne  d' \capto  il  i  i|  in  Qiii  liiues  val- 
lons de  la  pi  es(]U  lie  de  Gicnj  cfrient  des  si  i  -MM  iii-  sa  longue 
ériiine  mesuio  7  kilomutics  sui   1  de  lai^i      n  m    \    nu 

Entie  les  îles  tlHyera,  f  paves  du  massil  d«  s  \1  ai  c  s  llotlant  sur 
les  eauv,  b  s  piesquiles  de  Gaiii  et  de  Lepet,  les  liants  leliefs  do 
Cnrijttrirnnnn  cl  de  Fenuiiil/ct,  il  y  a  une  etioile  paiente  de  foitune 
et(liui_ini  (  Il  pit  II  iiiiii  /-^z' "o/W  (203  metiesi,  point  culminant 
dis  1/  Il  ni  111  1  !  il  s,  avant  que  ne  fussent  combles  les 
ml  1  I  I  I  II  h  II  I  11  I  illuvions  du  Gfl/jerru.  Ce  louent,  des- 
t   uni   I    I    s I      ,        il    II,  iijii  ,)  I  ouest,  au  sortii  d'un  étroit 


défilé,  par  la  plaine  basse  et  pierreuse 
dune  sorte  de  Crau  intérieure,  dont  le  nom 
subsiste  pour  témoigner  de  l'état  précé- 
dent. Toutes  les  eaux  dévalées  du  Coudon, 
du  Fenouillet,  de  Carqueiranne  se  don- 
naient rendez-vous  dans  cette  coupe  na- 
lurelle  qui  se  perd  au-dessous  du  village 
de  la  Garde,  dans  le  bassin  de  la  grande 
rade  de  Toulon  :  VEijgoutier,  qui  draine 
cette  dépression,  devait  être  un  ancien  bras 
du  Gapeau;  il  sourd  presque  au  rebord 
du  torrent,  à  son  débouché  des  monta- 
gnes, et  prolonge  sa  direction  première. 
Pour  le  Gapeaxi,  h  force  de  rouler  sables 
et  cailloux,  il  s'est  lui-même  barré  la 
loulo  du  sud  et  a  pus  la  direction  do  l'est, 
que  nous  lui  vo\ons  suivre  aujourd'hui. 
Ses  alluvions  s  t  talent  maintenant  aux 
^  boi  ds  de  la  i  ade  d  H\  ères  :  elles  y  ont  dé- 

^'  veloppeuiie  pl<ige  ciiculaire,  dite /(/«je  rfîi 

■^•'«■«s  (  iiiiliitiiii    entie  les  cuvettes  de  Vieux-Sa- 

in I  "^  lins-Neuf  eten  borduredel'étang 
I  I  |in  I  s,  sui  le  fi ont  marécageux  où 
M  1  I  -  I  iihe  le  ruisseau  du  Roubaud. 
\  1  kiloiui  ttesdelamer,  la  ville  d'Hyè- 
res  ,1  i\i|ii  les  tuiles  brunes  de  son  vieux 
|ii  II  tin  I  l  11  s  toits  clairs  de  la  ville  nou- 
velle aux  lianes  du  tertre  où  se  greffent 
les  remparts  de  son  château  démantelé. 
Lu  mur  de  séparation  divisait  l'ancienne 
ville  en  deux  groupes  fortiliés.  L'union  se  fit  plus  tard;  la  grande 
avenue  Alphonse-Denis,  ouverte  sur  le  front  des  deux  villes,  les  a 
réunies.  A  droite,  au  seuil  du  logis  de  l'ancien  maire  Denis,  aujour- 
d'hui Musi'i'  nuMi  I  sin  lis  ili'lji  iiiisis  fimiilaisons  du  Jardin  public, 

la  plai-e  Jr  l,i  IIjJ- luii  ,i  r.-ii|,iii,ii|.'  |.l,iiitée  de  la  place  de  la 

Uépulilii|iiiMiii  |i.ii.i.|i'  I  i|ii-n  .|i-i.li,n  i-sirAnjou,  non  loin  de  l'église 
SnuU-Liimx,  véiirnilili'  i  ilili.  !•  du  \u"  sinle,  entièrement  réparé  au 
cours  du  siècle  iIi-iiihi  i  liapelle  du  xv"  siècle,  vitraux  de  Maré- 
chal). Ls.place  Mii^^ill'iii  i.'riiii|H',  au  cœur  du  quartier  commerçant,  le 


marché. 

a   pnissi.ll 

iiiii',  dont  les  coloni 

PS  ,ie  IV, 

lie  voisinent  avec 

l'Hôtel  il.' 

Vlllr.   lui,' 

■  dans  une  ancienin' 

|U|||.|1. 

ib-s  Templiers,  de 

curieuso 

nllllrrlll 

e    romane.   On  mmi 

Iliiliaton,  l'humble 

demeure 

lùnaquil 

l'un  des  plus  illuslie 

eiifanl 

dllyères,  le  doux 

et  p.itl  lé  tique  Mnssillon. 
Puis  ce  sont  des  rues  tortueuses  et  montantes  vers  l'esplanade 

Saint-Paul,  ouverte  au  grand  soleil.  Un  escalier  conduit,  sous 
l'arête  d'une  poterne  que 
flanque  sa  poivrière  en  en- 
corbellement, à  l'église 
Saint-Paul,  édifice  irrégu- 
lier dont  les  parties  les  plus 
anciennes  viennent  du 
xii=  siècle.  Enfin,  troisième 
étape,  l'on  grimpe  par  des 
rues  en  escalier,  des  échelles 


ent 


is    il 


LE     G. \  PEAU     AU 


liisii.uni  Lhn.hl  JI/,/r,r',, 
cUadelli'  t-veiiliée  qu'ac- 
caparent les  vignobles  et 
les  jardins  d'une  propriété 
piivee  Snnf  Louis  s  y  re- 
pu- I  ni  1 1  I  iir  de  la  croi- 
-  I  11  il  I  -\  pli  I  juillet  12o4); 
(  Il  11  11  s  d  \ujou  en  fut 
lliote;  plus  taid,  le  roi 
René,  dont  la  boute  survit 
dans  le  souvenu  des  habi- 
tants. En  ce  nid  d'aigle, 
d'où  la  -sue  plane  sur  l'ad- 
miiable  panorama  de  la 
mer  éblouissante  et  des  îles, 
François  1°'  décida  la  cons- 
truction d'une  forteresse  cà 
Porquerolles,  contre  les 
Darbaresques,  et  créa  le 
Marquisat  des  Iles  d'or.  Il 
n'eût  tenu  qu'à  lui  de  voir 


LITTORAL     DE     LA     MÉDITER  II  A  NLE 


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'i  y 


les  clievaliers  de  Rhodes,  ces  pionniers  de  la  clirétienlé,  lians] 
ici  leui'  qiiarlier  général  et  poursuivie,  contre  les  pirates  qui 
talent  la  Médilrn-.ni.W-,  li  lnlh"  .'lu'iU  riii'n.ii'Mil  i.'l.iiii>uscnii'iil  . 
des  siècles  coiiIp'  Il -In  m.  ;iii\  ;i\  ;iiil-|ni.|.>^  J.'  I  (ii  iimiI.  l'nl  - 
prévoyance,  d^'.l.iin  [i^  ui  •'\\v,  ;i|i|ii  .■lirn-innv  ,,|,-rMir,  '  im 
les  chevaliers  s'i-hil'lir  ;'i  M.ijli'  l'I  l.i  loir  d.-  I'iommi';''  r,iiiiiiiii,i 
infestée  par  les  corsaires  d'Afrique. 

Henri  IV  commença  la  démolition  du  château  d'Hi/ères;  l,ou 
l'acheva.  La  ville  conserva,  au  nord,  des  rem|iarts  des  xu»  et  xi 
clés,  flanqués  dune  dizaine  de  tours  presque  intactes.  La  sédi 
qu'exerce  le  climat  d'Hyéres,  l'incroyable  fécondité  de  son  ti 
l'éclat  de  la  lumière,  le  pittoresque  des  sites  qui  renvelo|i| 
attirent  une  nombreuse  clientèle  :  des  palais-hôtels,  dis  vill.is,  sui- 
gissent  de  tous  côtés  pour  les  recevoir.  Deux  quartiers  ihuIs  pin- 
longent  l'avenue  Alphonse-Denis  :  vers  l'ouest,  par  l'aM-iiiif  ([■■s 
Iles  d'or;  au  nord-est,  le  long  et  sinueux  boulevard  d'Ui'ienl.  >'c! 
quittez  pas  Hijères  sans  aller  visiter  ses  jardins,  où  s'épanouissent 
à  l'envi,  entre  les  haies  de  rosiers  du  liengale,  la  flore  et  les  végé- 
'taux  des  tropiques;  le  cocotier  du  IliV-il.  1.'  i:M\,i\ier  des  Antilles 
y  mûrissent  leurs  fruits  à  côté  de  I'uIim  .   ^•■   h   iii.'iie,  du  raisin. 

1,'oranger  couvrait  lUO  hectai'es  de  m'^  'ii»i i   im-ds,  avant  que 

les  gelées  hivernales  de  '17S4-1755-^^w  u  m  fussent  consommé 
la  ruine.  C'est  qu'en  effet,  malgi'é  la  constante  douceur  de  son 
climat,  et  pour  bien  abritée  qu'elle  soit,  la  campagne  d'Hijères 
n'échappe  pas  complètement  aux  subites  incursions  du  mistral 
par  la  coulée  du  Gapeau.  Le  palmier  a  remplacé  l'oranger  :  il 
s'épanouit  ici  avec  une  vigueur  incroyable;  le  boulevard  hyérois 
des  Palmiers  fait  penser  aux  fu- 
rieuses poussées  de  Boidigliera.  A 
•côté  du  palmier,  l'eucalyptus,  aux 
acres  senteurs  qui  purifient  l'air  des 
miasmes  exhalés  par  les  lagunes 
riveraines,  monte  en  fusée  rapide 
d'entre  les  tamaris,  les  grenadiers, 
les  niyrthes  et  le  cactus  aux  ra- 
quettes pointues  (21340  habitants  . 

La  campagne  d'Ui/ères  est  l'Eldo- 
rado du  maraîcher;  les  plates- 
bandes  de  légumes  le  disputent  aux 
•champs  de  Heurs  et  de  plantes  aro- 
matiqiir-.  I,.'-  |n'|iini.''res  d'Hi/âres. 
son  Jai.liu  d.M  I  liiii,ii;iiion  sont  jus- 
lement  i  >  I-  liics  :  mi  i;oûtera  moins 
les  abords  de  la  [duge,  encore  mal 
assainie,  et  les  grandes  étendues 
éblouissantes  de  Vieux-Salins  et  de 
Salins-Neufs,  qui  produisent  eu  an- 
née moyenne  10001)  tonnes  de  sel. 

La  rade  d'Hyères,  complément 
naturel  de  celle  de  Toulon,  seitaux 
exercices  de  la  flotte,  pour  laquelle 
ont  été  aménagées  les  approches  de 
Vieux-Salins.  De  la  presqu'île  de 
4",iens  (ouest)  au  cap   Bénat  (est), 


entre  la  côte  du  Var  et  le  cercle  des  îles  d'Ihjèrcs,  s'étend  une  magni- 
fique vasque  liquide  ayant  la  forme  d'une  ellipse  dont  le  grand  axe 
mesure  près  de  18  kilomètres.  C'est  un  mouillage  très  sûr,  en  partie 
abrité  du  nord,  contre  les  vents  de  terre,  par  les  contreforts  de  la 
chaîne  des  Maures,  et  par  les  îles,  au  sud,  contre  les  lafales  du  large  : 
les  fonds  vaseux  d'Iierbes  offrent  partout  une  excellente  tenue  pour 
une  épaisseur  de  10  à  30  mètres  d'eau.  De  bons  abris,  en  eau  profonde 
et  trani]uilb',  s'incrustent  entre  les  découpures  de  la  côte  orientale  et 
les  îlots  riverains.  Les  pointes  de  la  Galère,  de  la  Tripe  et  du  cap  Blanc 
1p 'rissent  l'extrême  saillie  méridionale  des  Maures,  avec  le  cap  Binât, 
dont  le  haut  sémaphore  annonce  l'entrée  du  gi'and  bassin  d'Hijères. 
Au  sud,  la  clôture  de  la  rade  est  faite  par  les  fragments  symé- 
triques des  îles  d'Hyères.  Ici  s'échelonnent,  reliées  par  l'inter- 
médiaire du  (Irand-Bibaud  à  la  presqu'île  de  Giens,  les  grandes  îles 
de  Porqucrollcs,  la  principale;  Porl-Cras,  la  plus  haute,  et  son 
satellite,  l'île  de  Bcyiicud  ;  enfin,  l'ile  du  Levant,  la  plus  allongée. 


cliadcs  rir 


Pu 


Tins.  Plinr.  qui 


•st 


aiiï-M  ' 

Stuvll, 

qu  aux 


il.ir-  lil  r, ,:.>,„..  ri:, nu  r.  l'hd.i.  r..,„èyue.^,  lUltui, IICUU,  1/' ,  Sont 
-iL'ih  '■-  p  ir  II  -  -.■.i-iM|ilH  -  ri  |r-  historiens  anciens  sous  le  nom  de 
!•  --  >  iii-  iImiiIi/  l.iiit-il  mil iidi'c  |Mi'  l:i  les  petites  Stœcliades,  tandis 
les  d  Ili/eres  appuilient  esseiilielleuient  ce  nom.  Stœcliades,  en  effet, 
s  rangées.  Ainsi,  les  Grecs  désignaient  d'après  leur  apparence  :  les 
5,  parce  qu'elles  étaient  disposées  en  cercle  (^ùzXoç)  ;  les  Sporades, 


LA     FUA.NCE 


G  I E  N  s     El 


Les  îles  d'Hyères  formeiU  une  cluùiie  de  31  kilomètres;  mais  elle 
n'est  pas  infranchissable.  Des  passes  ouvrent  entre  les  îles  et  les 
écueils  l'accès  de  la  rade  inlérienre  :  petite  Passe,  ou  passe  de 
l'ouest,  enti-e  l'île  du  Grand-Uibaud  et  le  petit  Langoustier,  avanl- 
1,'arde  do  Porquerolles  (en  anièie  des  écueils  balisés  de  la  Jeune- 
(iarde)  ;  yninile  Pass)\  ou  jinssedusud,  entre  Porquerolles  et  les  îles 
jumelles  de  RaL'ueau  et  Port-Cros  (près  de  9  kilomètres  de  large); 
jiiisse  de  Binjucni,  entre  cette  île  et  Port-Cros,  qui  débouche  sur 
une  excellenlr  rade  abritée;  passe  des  Grattes,  entre  Port-Cros  et  l'ile 
du  Levant;  cnlin  gvande  passe  de  t'Est,  qui  étale  une  m.iL;nirK|ue 
avenue  d'eau,  vérilalile  bras  de  mer,  entre  Port-Cros  et  li'  c.ip  ni'Miat. 


Les  navires  trouvent,  en  cas  d'alerte,  un  refuge  à  l'extrémité  de  la 
presqu'île  de  Giens,  dans  la  rade  du  Pradean,  entre  le  promon- 
toire de  la  Tour-Fondue  et  le  cap  de  l'Estérel,  et,  sur  le  revers, 
dans  l'hémicycle  intérieur  que  protège  la  pointe  de  la  Badine. 
La  rade  de  Purt-Cros  constitue  encoie  un  excellent  abri,  le  meil- 
leur peut-être  qui  soit,  de  Toulon  h  Saint-Tropez,  car  l'île  s'in- 
cline au  nord  et  tourne  ses  escarpements  du  côté  du  large.  U 
en  est  de  même  pour  ses  voisines  insulaires.  P«r(/!(ero//e«  culmine 
à  156  mètres  d'altitude;  longueur  :  7  kilomètres  1/2  sur  plus  de 
2  kilomètres  de  largeur.  Barjueau  ne  monte  qu'à  51  mètres  :  elle 
a  moins  de  2  kilomètres  du  nord  au  sud.  Port-Cros,  très  massive,, 
longue  de  4  kilomètres  1/2,  large  de  2  kilomètres,  érige  sa 
dorsale  méridionale  à  207  mètres  au-dessus  du  Ilot;  elle  projette 
au  sud  en  brise-lames  l'îlot  de  la  Gabinière.  L'ile  A\i  Levant  (alti- 
tude 129  mètres),  longue  de  8  kilomètres,  large  de  1200  mètres, 
en  moyenne,   détache  aussi    vers    l'est   un   écueil   d'avant-garde. 


itlade. 


TE     DES     JIEDES. 


t  se  hérisse  de  pointes  :  Maupertuis,  le  Titan, l'Areste, 
au  sud  ;  au  nord,  cap  de  Caleruusse,  pointe  et 
escale  d'/luw  (ancien  pénitencier). 

Poui  une  superficie  totale  de  2600  hectares, 
dont  1254  d  Porquerolles,  l'archipel  n'a  pas  un 
milliei  d  habitants.  Comment  ces  îles  à  peu 
I  I    s     I   --iihs    ont-elles   niérilé   d'i''tro    apjielées 

1  II  II..'  L'appellatinn  rsl  i,,  ,  nlr,  de  la 
I     I  I         tout  au  plus.   Piiil-.li  V  |.'>  (  hanips 

d  c  1  m,  1  i|iii  peuplaient  la  cùlc  dllyèics  i''\oquè- 
lent-ilb  a  1  imagination  des  poètes  les  fameux 
jaidins  d  \unide  aux  fruits  d'or  des  îles  For- 
tunées '  Ces  îles  sont  boisées  de  pins  et  de 
chênes  \  Porquerolles,  la  plus  visitée,  les  porcs 
sauvages  ou  smgliers  sont  remplacés  par  des 
lapins  II  faut  suivre  le  rebord  intérieur  de  l'île 
avec  les  sentiers  qui  longent  le  rivage,  par 
Alicaslie,  jusquau  belvédère  du  cap  des  Jlèdi-s, 
pi  nctiei  sous  le  couvert  des  pins  d'Alep,  au  nii- 
lii  u  des  lauiieis  et  des  cistes  sauvages,  agreste 
ni  1  |uis  qu'emhdument  la  lavande  et  l'arbousier, 
I  t  quLgayent  les  bouquets  de  bruyères  roses  et 
les  ajoncs  piqués  de  gouttes  d'or.  Dans  cette 
solitude,  des  moines  de  Lérins  vécurent  plusieurs 
siècles. 

/•oî^Cros,  piopriélé  particulière,  cultive  lespri- 
meuis  .  aitichauts,  pommes  de  terre,  salades, 
grâce  à  des  sources  nombreuses  et  abondantes 
qui  ne  tarissent  pas. 

L'ile  àw.  Levant,  propriété  de  l'État,  n'a  d'autres 
li.iliilants  que  les  gardiens  du  phare  et  du  sénia- 
plinre;  elle  est  riche  en  minéraux  :  grenats,  tour- 
malines, etc. 


LITTORAL     1)L     LA     MLDirLlU!  A.NLE 


13 


LES    MAURES    ET  L'ESTEREL 

LES    MAURES 

La  chaîne  et  la  cote  dos  Maures  s'éleiuliMil  de  l,i  plains  .1' 
création  du  Gapeau,  à  celle  de /Mtiy'iis.foniice  pai-  les  allininn-, 
cens.  Au  sud,  la  mer;  au  nord,  la  vallil'e  de  l'Ai-gens  cl  il^  r  Ai 
àrikient,  l'oinplrlée  parle  roiii-s  nppnsi-  du  Px'al-Marliii,  liihiil 


Ce  sont  comme  autant  de  gradins  montant  vers  la  ligne  de  faîte  qui 
constitue  la  dorsale  des  Munies,  au-dessus  de  TArgens,  au  front  des 
terrasses  de  soutènement  dos  grandes  Alpes,  les  pré-Alpes  calcaires. 
Au  premier  plan,  les  i/cs  d'FIi/èrcs  constituent  li;  premier  degré  du 
l'Iirl',  eu  partie  seulement  éuu'rgé.  Le  second  dr-i.'  s''iii:iiii  lande 
au  il  limai,  entre  le  cap  Bénat  et  le  cap  de  Saint-Trn|i(/,  sm-  une  lon- 
:;u'iii'  (!'■  'i(l  kilomètres,  avec  lesliauteui'sdu  Bout  <li:  l;<.ni,r~  y.--2  iiiè- 
tir>  ,  des  l>n„!cls  (:i2'i  nièlros\  de  Priitirr  (:i09  mètivs    ri  d.-  Pml/a.^ 


Gapeau,  lui  lormentune  circonvallation  continue,  nouée  au  pied 
Notre-Dairie-des-Anges,  sommet  culminant  du  massif  (779  mètres). 
C'est  un  domaine  absolument  distinct  [)ar  la  nature  dos  i-oclies  pri- 
mitives qui  le  composent  et  par  son  relief  qui  émerge  des  leiiasses 
calcaires  moulées  au  flanc  des  grandes  Alpes  de  I'i^'m^mi'.  I.'ilul 
primitif  du  Var,  comme  les  géologuesuppellent  le  massit'dis  Mmurs, 
comprend  à  l'est  une  grande  masse  de  roches  cri^lnlUins  :  gneiss 
injectés  de  filons  granulitiques,  niicas(  liislrs  eiiliemèlés  de  cou- 
ches comprenant  des  grenats,  de  la  siaiiniii.lr...  Sur  celte  assise 
repose,  cà  l'ouest,  une  traînée  de  pliyllaih's  S'ilinieiitaii-es,  dont  la 
soudure  se  profile  de  la  Sauvette  au  cap  lîénat  et  partage,  au  sud, 
Port-Cros  en  deux  parlies  inégales,  de  sorte  que  les  deux  tieis 
de  cette  île,  avec  celle  du  Levant  tout  entière,  se  rattachent  à  la  fnr- 
mation  cristalline  et  le  reste  de  l'archipel  aux  phyllades.  11  va  donc 
analogie  complète  de  formation  entre  les  îles  d'Hyères  et  le  massif 
des  Maures.  Si  l'on  admet,  avec  M.  G.  Fabre,  qu'à  l'aurore  de  l'âge 
tertiaire,  alors  que  surgissait  la  chaîne  des  Pyré- 
nées, une  puissante  masse  de  roches  cristallines, 
en  partie  effondrée,  existait  entre  la  Provence 
et  la  Sardaigne,  la  Corse  et  les  Maures  avec  leurs 
satellites  insulaires  en  seraient  les  débris  visibles. 
1,6  granité  entre  pour  une  part  considérable  dans 
le  squelette  des  Manri'^;  l'cspai  .■  i]u'il  occupe  à 
l'est,  desaboi(U,b.(,i  iiiiaiiil  ,i  la  \  .ill.'o  del'Argens, 

'II'  '-'Il  l^il 'Il  .s  Ml  1-3;  çà  et  là  se 

s   ilols  I >li\ii.nus,  des  basaltes 


(32Ô  mètres).  A  la 
ride  soulevée 
entre  le  rivage  et 
la  crête  faîtière 
appartiennent: le  un    bULvL-iiTci. 

C(7S<e/fas  (342  mè- 
tres)  au  sud-est 

de  Pierrefeu,  VObbède  (469  mètres),  le  Boucicaut  (640  mètres),  la 
Verne  (629  mètres),  la  Perluade  (440  mètres).  Enfin  la  dorsale  de 
faîte  se  révèle  par  la  montagne  de  Nolre-Dame-des-Anrjes  (779  mè- 
tres\  le;//'-  '/'■  l<i  Sfhirfiir  d'allilude  égale,  la  Valpaijelte  (667  mè- 
tres)  et   les    Itu,  l,r--lil.iii,lir<  ifi.'tH  mètres);  à  l'ouest  et  au  sud  du 

Frn.niicl    ii'iS  iiirliv^i   ipii   il me   la  Garde-Freinet,  la  C(;//c-Z)»re 

à  ^l■•^l  Tiiis  iiiriiv^  ,  I,.  /'rl/-^■,,,^  :vix  mètres)  au  seuil  du  col  de 
(iialhloiip,  le  S,iii,l-M,niin  \'.t-l\  iinlirs:;  enfin  les  crêtes  de  iîo(/»e- 
Iniinc  \'M\    iih'irrs',  qui  pbuiirml  en  liiadins  sur  le  cours  inférieur 


forme  une  zo 

manifeslmt  . 


'^  dr  C. 


enlin,  un  affleurement  de  terrain  liouiller  tra- 
verse la  crête,  du  Plan  de  la  Tour  à  la  valh-e 
du  Collobrier.  De  nombreux  filons  métallifères 
s'insinuent  à  travers  les  schistes  du  massif:  fer 
oligiste  avec  grenats  aux  environs  de  Collobrières, 
galène  et  blende  (minerai  de  plomb  et  de  zinc)  en 
plusieurs  gîtes  exploités.  Si  le  massif  des  Maures 
n'avait  été  troublé  et  comme  tordu,  à  l'époque 
éocène,  par  les  grands  mouvements  orogéniques 
qui  comprimèrent  l'ossature  de  la  région  proven- 
çale, le  relief  engendré  par  ses  assises  primiiives 
régulièrement  disposées  offrirait  un  développe- 
ment peu  compliqué.  Mais,  dans  l'elTort  de  la 
compression  venue  du  sud,  quatre  longues  i  id.s 
saillantes,  séparées  par  trois  dépressions,  se  sunt 
superposées,  et,  comme  une  vague  pousse  l'autre, 
chevauchent  d'ouest  en  est  le  massif  tout  entier. 

Fhance.  —   II. 


14 


LA     FRANCE 


Ari;>' 


Ams 


s    .1111 


lu  nord  el  s'abaisse  de 
lies  des  hautes,  tel  i  asses 

Sll|i,ll|MI|rs,   S.'llllili'llt  .Ir^    I] In||l| ils  SdllS    lIlipOl  tdlUe,    IlL    bnnl 

<]ii''  l's  liiiiiilil.'Mc^lcs  |rsi.;iiiiifsu--i  I  s  de  montagnes  qui,  al  époque 
de  l'iir  siir^issiiiiriii,  drvaieiit  altt  iiidie  2000  nieti  es  et  peut-etie 
<lavaiilaur.  les  J/«/i/(  s,  roinme  la  peniubule  d  Ai  nioiique  et  comme 
rAiiliiiiic,  n'uni  innsi'ivé  que  les  subbti  actions  danciens  edificfs 
ébranlés  par  révolution  de  l'écoice  teiiestie,  decoiisub  i  I,  linib- 
meiit,  arasés  par  les  agents  atinosphéiii|ups 


les 


i-oni 


lorsque  le  cliène-liègo  atleintOi^/iO 
de  circonférence,  à  un  mètre  de 
(erre,  on  soulève  sa  premièreécoice 
parsectionsréduitcs,afin  qu'il  n'ait 
point  trop  à  souffrir  de  la  privation 
de  son  épiderme;  cette  opération 
s'appelle  le  di-maselage.  Après  un 
laps  de  temps,  variable  suivant  la 
iialure  du  terrain,  en  moyenne  au 
liiiut  de  dix  ans,  l'écorce  nouvelle 
est  enlevée  et  livrée  à  l'industrie. 
On  en  fait  des  bouchons  :  Collo- 
brières  et  la  Garde-Freinet  s'y  em- 
ploient très  activement,  mais  de 
nombreux  villages  exercent  la 
même  industrie,  soit  avec  les  pro- 
duits indigènes,  soitpour  les  lièges 
importés  de  Corse  et  d'Algérie. 
L'exportation  atteint  une  valeur  de 
plusieurs  millions.  Les  résiduseux- 
mèmes,  réduits  en  poudre  et  sou- 
mis à  une  forte  pression,  servent 
à  fabriquer  des  lapis  de  pied,  ou 
encore,  agglutinés  avec  un  mé- 
lange de  sable,  forment  des  bri- 
ques utilisées  par  la  marine. 

I>es  foj'èts  de  pins,  exploitées 
d'aulre  part,  fournissent  un  im- 
purtant  appoint  aux  boisements 
des  galeries  de  mines,  alimentent 
(les  scieries,  menuiseries,  etc.  Le 
jiui  il'Mip  décèle  la  région  des 
jibyllades,  qu'il  aime;  le  pin  mari- 
ttinc,  celle  des  schistes  cristallins; 
le  sol  et  l'arbre  sont  solidaires  : 
uitre  Quant  aux  pins  parasols,  ils  al- 
iénée, le  long  du  liltoial  Cette  accu- 
li  haute  légion  dis  Maures  offre  aux 
ispiili     siiiis  un  (  it  I  (h  b'ii  :  dfs  cen- 


Mais,  pour  être  devenues  plus 
pas  inoins  conservé  unobeaulé  p 
nature  el  au  ciel  qui  les  échaull'i 
Maures,  règne  en  souveraine  :  elh 
iprunte  lescontours  gracieux,  ne  I 
les  vallées  et  les  coteaux  |uo(  I 
au-dessus  des  roches  grises  nu 
roses,  paillelées  de  mica,  qui 
étincelleiil  au  soleil  el  dont  les 
miellés  dis[ii'rsées  sur  les  sen- 
tiers de  la  monlngne  semblent 
de  la  poudre  d'or  ou  d'argent 
semée  sous  les  pieds,  un  som- 
bre manteau  de  verdure  mou- 
tonne sur  l'hori/.on,  du  vert 
sombre  des  pins,  qui  couvrent 
«n  bataillon  serré  les  deux  tiers 
du  sol,  au  vert  plus  lumineux 
du  chène-liège,  à  l'émeraude 
du  châtaignier.  Celui-ci  re- 
cherche les  pentes  humides  du 
versant  nord,  les  vallées  fraîches 
<les  clairières  de  l'intérieur.  Le 
•chène-liège,  plus  frileux,  se  plaît 
davantage  aux  versants  que 
chauffe  le  soleil  du  Midi  :  c'est 
la  richesse  des  Maures;  il  oc- 
cupe le  quart  de  la  superficie 
forestière,  envii-on  20000  hec- 
tares, et  son  domaine  gagne 
tous  les  jours,  car  cet  arlne  pré- 
cieux, si  l'on  sait  attendre  son 
développement,  donne  d'appré- 
ciables revenus.    Vers  dix  ans. 


bon  ni  leui  p  m  m  lu     (h    | 

Ululation  di    ii  ■- i\   ■! 

incendies  une  aiuoiLL  toi 
lames  d  liecIdiLS  sont  pa 
la  suiveillance  iiicessanti 
)ouis  au  guet,  )oui  et  nuit  I  I  l  il  p  -.^i  ,1,  diuxl  h  Kd  ms  la  région 
des  Mauies  celle  de  Notii-Daiiic-dts-  {nycs  (2'i4  hei  tares)  et  celle 
du  Ddin-de-Bo-iiiiLS  (1  046  heclaies)  aux  agi  estes  sous-bois.  Quelle 
(Mibeiance,  avec  le  piinlLiiips'  1  arbousiei,  la  biuyère  blanche, 
un  -land  ciste  aux  elfluves  pi  nétiants,  le  cytise  épineux,  se  mêlent 
I  II  'I  inexti  1  cables  maquis,  dans  les  claiiieies,  l'oichidee  et  l'aspho- 
di  II  pKiuent  leuis  \i\es  couleuis,  la  Lavamlnla  stœchas,  que  vien- 
III  ni  lui  II  III  1  11  s  abeilles,  exhale  son  etiange  pai  fum,  sous  les  hautes 
1  iiimiis  I  h  lisieie  des  massifs,  de  ciandes  fougeies  épanouissent 
leui  palmes  veites  aux  tons 
dans,  enfin,  le  long  de  che- 
mins pailletés  de  mica,  ou  sus- 
pendus aux  aspciités,  l'agave, 
lefi.niei  deBaibarie  se  multi- 
plii  iil  I  nmme  a  plaisir.  A  cette 
M  -.  I  ilKin  toute  spontanée, 
i|iiuliz  I  oiangei,  le  grenadier, 
le  citionniei,  les  mimosas  qui 
aiboient  lenis  plumets  odo- 
lants,  les  lauiieis  roses  géants, 
1  eucalyptus,  le  palmier  qui  mù- 
iit  ses  fiuits  dans  les  inms 
abiili  s,  cette  legion  des  Maum, 
lu  cieux  des  vallons  défendus 
I  ontie  1  apie  bise  du  nord,  aux 
bords  des  ciKjues  de  sable  d'or 
que  le  soleil  échauffe  el  la  brise 
lafiaichit,  dut  paraître  à  ses 
hiilis  afiicains  le  paradis  de  la 
P  1 1 1  II    1 1  II  iiiiM  1       même   ciel, 

M  •^  I  iu\    lui  me  terre  pro- 

li_iii  I  In  I  ip|M  Ile  justement 
uni  l'ioM  nce  dans  une  au- 
tii  »  Ce  qui,  en  effet,  caracté- 
iise  la  Prmencp  ces  collines, 
laUaues,  aiides  et  chauves  aux  , 
tons  cius,  a   1  i  Liât  aveui,dant   '■ 


LITTOItAL     [)E     LA     MKDlTi:  RR  ANÉE 


15 


qui    sVlèvent  en    giadins    coninip 
d'immenses   escalieis,  d\ec    louis 
olivettes  et  leurs  vignobles^,  de  \  i 
lence  à  Toulon  et  de  Cannes   i  Mi  n 
Ion,    cessent  à  lappioclie    des 
.]ftiures.  Ici  rien  de  semblable,  plus 
de  murs  en  pieu  es  si  clies,    iien 
ne    gâte   riiarmonie   du   paysage, 
rien  ne  lieuile  le  legaid,  de  la  base 
au  sommet  des  montagnes,  cai,  si 
les  reliefs  sont  puissants,  les  angh  s 
s'arrondissent,  et,  bien  que  le  (  o 
loris  général  soittieb  chaud,  1  p\u 
bérante  végétalion  foiesin  i      iii 
nue  le  trop  vif  éclat  di    I  i  tiiiiii  i 
proven(;ale  :  tout  est  a^i   st      pi 
initif,  et  la  nature  seule  i.st  I  luU  m 
de  cet  ouvrage  aJiiiiidble 

Front  de  mer.  —  I  e  nnssif  di  s 
Maures  op|)ose  un  fiontconvexi  i 
la  sape  du  Ilot.  Aussi,  comme  il  ii 
rive  pour  sa  sœui  ai  moi  Raine,  h 
côte  est-elle  ouilee  de  denteluies 
sans  nombre,  de  piomontoiies  u 
gus,  entre  lesquels  s  évasent  de 
grands  bassins,  desanses  modestes, 
des  criques  dormantes,  fiangees  de 
parois  abruptes  ou  de  conques  de 
sable  fin.  Trois  baies  principales 
échancrent  les  remparts  des  Mau- 
res :  Burines,  Cavalaire, Saint-Tropez, 
les  deux  premières  face  au  large, 
l'autre  en  retrait,  seuil  ouvert  au 
cœur  même  du  massif.  C'étaient 
Irois    stations   maritimes  de   la 

flotte  romaine  :  Alconis  (Bonnes),  Hemclca  Caccnbaria  (Cavalaire) 
et  le  sinus  Snmhracilanus  (golfe  de  Saint-Tropez).  Dos  fragments 
de  poteries,  des  substructions  informes,  voilà  ce  que  l'on  trouve 
à  la  place  de  l'antique  Alconis,  envasée  par  les  alluvions  de 
deux  modestes  ruisseaux. 

Le  L'ivandiju,  sa  jolie  plage,  ouvrent  le  littoral  sur  l'étendue  de  la 
mer,  conque  de  tur(|uoise  sertie  dans  l'émeraude  des  bois  qui  cou- 
vrent la  péninsule  du  cap  Béiiat  et  l'Iiorizon  de  Bornes,  à  la  Inis 
nouvelle  ville  percée  de  larges  rues  et  viidlle  cité  aux  ruelles  inon- 
tantes,  tortueuses,  barrées  de  poternes  contre  les  pirates,  qui  s'est 
éloignée  de  la  merj  presque  au  seuil  de  la  forêt.  De  là  monte, 
à  travers  bois,  par 
le  détour  de  la  Môle, 
le  chemin  de  \iiChar- 
trevse  de  la  Verne,  si- 
lencieuse et  poétique 
retraite  où,  du  xii'^  siè- 
cle à  la  Révolution, 
vécurent  les  religieux 
de  saint  Bruno.  Les 
bâtiments  que  le  van- 
dalisme des  hommes 
n'a  pas  ruinés  ser- 
vent à  une  exploita- 
tion agricole;  le 
reste  se  défend  mal 
des  enveloppements 
du  lierre,  des  lianes 
lleuries,  des  plantes 
aromatiques,  vrai  ma- 
quis avant-coureur  de 
la  forêt  où  chênes 
verts,  chênes-lièges, 
châtaigniers,  vétérans 
contemporains  de 
l'abbaye,  les  uns  ro- 
bustes encore,  se  mon- 
trant prodigues,  les 
autres  pliant  sous  le 
faix  des  ans,  décapités, 
croulants,  ajoutent  à 
la  mélancolie  de  la 
Chartreuse    délabrée. 


Cavalaire  «  si 


ni  1  \  (  dans  un  site  idéal  ;  la  coupe  de 
iijle  s  11  I  II  hl  I  III-,  un  lu  inicycle  de  hautes  collines.  «  De 
[iiiis  pli  1^  N  ml  I  I-  lit  la  plage  de  sable  fin  où  vient. 
iiLeinenl  une  nui  qin  le  vent  du  sud  peut  seul  agiter. 
Il  iiible  inistial  n  a  secoue  les  fruits  d'or  qui  surchargent 
is  Aussi  le  palmiei,  1  aloes,  le  laurier-rose,  le  liguier 
Is  avec  une  étonnante  vigueur;  les  bois  touffusquiemplis- 
illons  poussent  librement  dans  un  magnifique  désordre  de 

l'i.rèt  vierge.  »  (G.  Bautoi.i.) 
Ciivahiire  fut,  à  l'égal  de  Bormes,  une  station  fréquentée  dès  la 

plus  haute  aiiliquiti'  :  dans  celte  baie  ouverte  en  courbe  gracieuse- 


-up- 


sent 


16 


LA     FRANCE 


du  cap  Lardipi-  à  la  pointe  de  Cavalaire,  les  galères  roinninos  Iron- 
valeiit  un  refuge.  Il  ne  lesle  rien  de  l'établissement  antique,  hormis 
des  fragments  variés  de  poteries,  de  tuyaux  de  plomb  et  raraorce 
d'une  jetée  dont  l'arc  formait  le  port. 

I  e  golfe  de  Saint-Tropez  (goll'e  de  Sambiacie),  vaste  nappe  de 
4  kdoim  lits  I  iifoui  ed    Skilomi  lies  à  peu  piesdanslesteues,  ofTii- 
nit  aii\n  unes  un  moudldge  cxLtllent.si!  n  était 
ou\eit  a  la  lioule  du  laige  etausouffle  dumistial 
Plusieuis  fois  de\astte  par  les  Saiiasins,  lebatie 
api  es  leui  expulsion  ded  ni  tne,  moi  fondue  encou 
dans  la  lutte  du  duc  d  \njou  contie  Jei  Duias, 
ippeiiplee  par  une  coloiue  génoise  (1470)  ^enue 
cl  1  instigation  du  bon  i  oi  Ri  ne,  la  Mlle   fit  lete 
luioiquement  contie  di  s  . 
manœuMaient  poui  s'en  i  iii|  ni     1  ■  i  nu  i 
Chaque  année   desfi  ( 

cetexpb  il,i  I  1  ]  iti  iid  la  \ille, -«^/f  y  («yic  ,  est 
associe  a  <  I  M  m  nul  I  il  ion  populaue.  S  il  dime 
le  biuit,  st  s  II  M  -^  11  I  I  11  ])ii\pnt  gueie.  Ce  ne 
sont,  i  la  _i  iiiili  ]ii(Mission  oiaanisee  en  son 
liiiuneui,  que  h  ii\  de  sahe,  det  h  litres  di    tiom 


culminant  de  la  péninsule  qui  bastionne  les  approches  de  Saint- 
Tropez,  l'un  des  villages  les  plus  caractéristiques  de  la  région  des 
M'iurcs.  Au  pied  même  des  montagnes  où  les  Sarrasins  avaient  établi 
leur  repaire,  un  étrange  village  rappelle  leur  ruine  :  c'est  une 
avalanche  de  toits  accrochés  au  monticule  isolé  que  couronnent  les 
pans  de  mui  et  le  donjon  démantelé  du  château  de  Grimaud.  Giba- 


blons,  coups  isolés  vers  le  ciel  ou  contre  terre,  cependant  que  des 
fanfares  variées  déchirent  de  leurs  cuivres  le  bruit  assourdissant 
de  la  fusillade  et  déploient  leurs  bannières  sur  l'ondoiement  des 
panaches  et  des  costumes  du  «  capitaine  de  ville  »  et  de  son  brillant 
état-major  (3704  habitants). 

Il  y  a  deux  villes  dans5n'mi-rro;)e:.-la  neuve,  qui  gagne  vers  l'ouest, 
autour  de  la  darse,  avec  de  belles  percées  et  un  quai-promenade; 
l'autre,  aux  rues  moulantes  vers  la  citadelle,  quartier  des  pécheurs 
et  des  marins,  qui  recèle  plus  d'un  coin  pittoresque  aimé  des 
curieux  et  des  artistes.  I.a  darse,  profonde  de  4  à  b  mètres,  ne 
reçoit  guère  que  des  caboteurs;  une  jetée  de  300  mètres,  éclairée 
d'un  phare,  garde  le  port  contre  le  large;  il  y  a  ici  un  poste  de 
toi'pilleurs  et  une  école  d'hydrographie.  La  promenade  ombreuse 
des  Lices  conduit,  sous  le  couvert  des  platanes,  à  la  roule  de  Cof/o- 
Un,  aimable  et  industrieuse  cité  bâtie  au  confluent  de  la  Môle  et  de 
la  Giscle,dans  un  bassin  fertile.  Vers  la  mer,  Gassin  se  dresse  comme 
une  vigie  contre  les  corsaires,  du  haut  d'un  tertre  de  200  mètres  : 
ses  ruelles,  son  rempart  circulaire  évoquent  un  temps  d'alarmes  et 
de   sanglantes  surprises.  C'est,    avec  hnmatueUe,  adossé  au   point 


UiiGrimaldi,  le  vaillant  Gé- 
nois qui  mit  son  épée  au 
service  de  Guillaume  I"  de 
Provence,  contre  les  mé- 
créants, reçut  ce  fief  pour 
prix  de  sa  bravoure,  et  le 
golfe  de  Saint-Tropez,  dé- 
signé par  les  anciens  sous  I 
nom  de  baie  de  Sambracie, 
prit  le  nom  de  l'un  de  ses 
bérateurs  :  ce  fut  le  golfe 
de  Grimaud. 

Les  Sarrasins  venaient 
d'Afrique  :  la  côte  provençale 
otfrait  à  leurs  légers  esquifs 
des  retraites  s ftresd'oii  ils  pou- 
vaient guetler  une  proie  et 
fondre  à  l'iraproviste 
1  :,  t   ,1   \i  ,,.,,  villages  ou   les   passants.  La 

/, .  Méditerranée  était  leur  tribu- 

taire :  de  Gibraltar  à  la  côte 
d'Asie,    les    corsaires    l'écu- 
ni.iinit  iiii|inni;'iui;nl,  cniiiirn'  li-ui-s  lointains  ancêtres,  les  SaraceHJ  (Sarra- 
;-iii-   Mil    I     '.,  ,  ^,  ,  ,;  ,  ,.  1  M,.  ,1  l-iMH  I,  v.uiée  au  désert,  exploitaient  les 

ijiMinU  ■  \ -  ■'.    :  I  '  |,  1,1 ,  lui. Il  ihiit  les  caravanes  de  l'Inde  qui,  re- 

iMMiiiiiii  II  I  ji.  h  .  Il  I  iL'ii'  il  ili'  I  I  iiplii-ate,  se  dirigeaient,  à  partir  de 
l;  ili\  liiiii  I  ^  Il  :  il  -  .1  Iunlis  1,1  l'akslim;  ut  la  Phénicie,  les  autres  au  sud- 
Mii,-i  |iii  l'i  ir  I,  vers  le  Nil,  Ale.xandrie,  Thèbes  et  Mempbis.  C'était  pour 
Il  -  I  \]itiii  iiiN  lie  larouteune  source  de  notables  profits.  Ausslles^  rafces 
.Si  .  ,1//,  s.  iiiiiins  par  la  ten-cur  de  vastes  territoires  pratiqués  parle  com- 
nieive,  nmiiadis  il  p  i~li  m  -.  :jii.  i  ri,  r-  il  iii-liii.  I,  n'ayant  rien  à  perdre  et 
d'autant  plus  âiii-.-  .m  |iill  i^i  ,  i  n  |"  r|"  im  I  ilr|il  nrment  grâce  à  leurs  cha- 
meaux et  à  Ieur>  .  lu  \  iii\  n-ili  -.  .i\  m  ni  il-  p. nhi,  en  celte  vie  d'aven- 
Ini-f;  et  île  i!érfi:li  l'n  ni  -  i  :-  It  in.  N  -  Ir.nUlioua  que  leurs  frères  de  race. 
Il  -  I -:  I  hii -.  Iil-  il  \  Il  ili  lin  ri  ilr'  ^nili,  non  d'Agar,  la  servante  mère 
(1  l-ni  II  I  n  iii  ni  II  l:-ii  n-i  ni,  Ml  ,  i  m-i  r\  ,,s.  Profondément  corrompus,  les 
.l/,/'.,s'  s  :,i|i,iiii:ii,  ni  iiii\  rxlr.ix  i-inl,  s  pratiques  du  fétichisme  et  du 
s.dieiMiie  (culte  du  feu  ,  leurs  idoles  étant  aussi  nombreuses  que  variées. 
Dans  colle  décadence,  prologue  certain  d'une  prochaine  dissolution,  un 
homme  au  génie  hardi,  puissant  par  la  séduction  de  sa  parole  et  les  pro- 
messes, conquérantes  des  niasses  populaires,  osa  se  mettre  en  travers  des 
préjugés  et  des  abus  qui  allaient  perdre  sa  race,  proclama  un  seul  Dieu, 
un  ciel  pour  tous,  la  fortune  et  les  joies  de  la  vie  pour  lus  plus  déshérilés. 


LITTORAL     DE     LA     MLDn'ERRAAEE 


17 


Ils  élaient  légion 


temps  Mahomet 


n-npl,élO     illl,-Ulyil>l^'-     11,1     r..||li:,il      .,,     r,,i'lilll(' 

au  fil  <hl  u\.n:.         C,  -    i, -|..|,- 

'■  à  Medinc.  Il  n'o-.Ml  -.■  .1.  1  m.  i   m  p,,,,,-  1rs 

tout   des    M     .       -1     , 

l.li-n    que    sa    durhn,.     u.     lut     M"  ""     inrl,,,,!;,; 

Alors  les  |.ii     i.      ■  .  ■  .M,,    m    > 

AiH'ien  cl  .■niNnnvr.nil,  -1, ni  ;  .I,t,,.:,I,-i„, 

L'un  de  er^    lu  i  -  nel-.  ii..ii--r  1 

■     Il    r,l|ill;llf     lie     1: n  illc    l'r  1 1  ^.>  | ,  il  | .    \   ,l\  .lllt 

considéra  ce  pays  iiiuatueu.x,  e 

l\  .lll     \i:\-     Ar      h.iiiir     r.:l\\  1  r     lui.     Srv    ,|  1 -ri  1 , 1  fS 

fondre  sur  tous  les  points  du  ter 

Les  Srirmshif:  élevèrent  au  !■ 

.>■>!.■  ri  MiH.  NM'iAr,^|n!rn"\M,scrq"L''d 

l!^-^v''ml/^il''!I,'''!•MM'',''^ll 

-  riihiil     polir    rili;i|,|i(i-    iMi    iii.i--:irrc    de   sa 

•     ■^■"■■^■-   |ii-l !■-.   '1-   -■iMl-r    - 

r   :    Il    i.:i>-r    illl    MiMnr    ru     Kspii;;,!.',     fl     folldu 

iMlellK  n.iil    ,,,,.,,.  ,iM,,,.-.ilil, 

ain  du  Cruissaiil.  La  péninsule  asservie,   lus 

xinels.  les  |>ii  .ii<  -  \ .  lll  n-  ni,  si 

'S    Pvrénprs,    pillenl    et    massacrent  le   Midi; 

sions  favoiMhl,  -  ilr  jhIIilj,  -  IVii 

II-  :  \r   .-M-nr  iiirnir  ,]r  la   C.rmlr  ,-|nTli..nnr  va 

Proveneo   p:ir,ii--,iil  a,rMMi|ili 

'      1/  1     '  '  .iiif ml  il    1  nu  .i-mn     ,',_'.  Mi-|ir  i  -  ■  les 

et    pnssiiiil-,  rhh  Nil  lui  iM//h 

,    .  1      P  .ii-iiiv,,i,l    Ir-    hn   ir,|.    1  ,.|H.,.    il.ni-    1rs 

Tant  de  in:iii\.  r\   -iirlniil  |,  ,1  ,, 

ipez. 


Vnll   I      I    I    i;|.,|,.-     -.u 

toul    In  iiiMr    ,1    I.  ur 

cesser  ilr  li.il  I  ii\   \  liii 

escailri'ii-  d   M'il  ii   I 

reins,  Imr  iv|ii-, ml  N 

qu'ils  avaieiil  i  iz/e 

l'Islam  ne  se  h  nul 

Désespérant  île  r  i-u 

S(7iTfl,vi';is  revinrent  | 

d'Afrique.  Des  escudr 

confisquaient  les  navires,  fondaient  a  l'improviste  sur  les  villages  du  littoral, 


ouvert  d'épaisses  forêts,  d'où  l'on  pouvait 
■itoire,  sans  craindre  la  tempête  ni  les  coups. 
■ri.riiirt  (la  Garde-Freincl\  cnenr  du  Massif, 

la,  r.iliii-lr-.e  du  li.'In.   y,,,,,;,,  ■„     \  dont 

]r     \  -l-in    i^i-,     1-iilr,.     ,|,.    I,    .,  -    ,   .a      ^     |,ar    dCS 

iilll-,  il  .  lua.|iii-  i-juii  i,  I  i  e  :  '  iile  des 
.     l;ii  litiil    il   aiiln..    |,aU    I-..I.   -,    il   -    l.ilirsde 

lialahail    a    l.i    | l|.,il.'  |,a  I-  |i  --i'    l.s  oCCa- 


■iiu'au  lihone.  L'i:iiiai|ii   la  -  luiv  :  uiii 

I  :  ilvoulait  laM.'ilii.  iiiiiii'  .■ I 

iule  par  la  traverse  .li  -  \'\  i .  le  i  -,  li 
ler,  en  prenant  leur  el.ui  de  l.i  euli 
sillonnaient  la  vaste  étendue  bleue 


écle. 


r   le    sol,    i  I,  ut    l  -    plu-    iiiililliiaail-,   l'u-  h  -    -  ,    u.  .itr.'S   de 

l'iii|iiia  ili'  l.i  Cililii^iii-.  de  la  Sicile,  de  la  i  .ii--a  il,'  la  Mr,|  u^ue,  des 
liiii-ili-    l;alL,iii-,  -iaiiblaient  près  de  riaili-ri-   !,■  ]a\ .- il.-    laus  kha- 

-  :  laiivili  1.1  \l.ilili a  i.iiieeun  lacmusulmaii.  l  n.'  er.u-.ul,.  lui  pia.,lK-ei962) 
iilre  eii,\  pur  .vm/W  Mit'jeul,  abbé  de  Cluny,  que  secondait  un  précurseur 

Pierre  l'Iirmite,  Bobon,  ou  Barons,  depuis  honoré  par  l'Église  comme 
,  saint.  Sous  les  ordres  de  Guillaume  \<"\  comte  de  Provenc:;,  il  déploya, 


LA    FRANCE 


la  haicle  Fieinel 
>  iidi  n  it  .Ile 
I     I   \i      1        I    II 


aux  côlés  du  Génois  Grimaldi,  un  yrand  courage,  lorsque  l'assaul  fut 
donné  au  Fraxhiel.  La  lulte  fut  terrible,  car,  pour  les  pirales,  la  perle  de 
leur  citadelle  était  le  gage  d'une  expulsion  prochaine.  Nous  n'avons  mal- 
lieureusement  sur  cette  action  que  les  récits  épiques  un  peu  aventurés  des 
du'oniques.  11  imporle  seulement  que  le  coup  fj'appé  par  Guillaume  de 
Provence  fut  décisif  :  chassés  de  toutes  leurs  positions  l'une  après  l'autre, 
les  Sarrasins  durent  reprendre  le  chemin  de  l'Afrique,  mais  non  pas  tous, 
car,  le  vainqueur  ne 
s'ctani  pas  montre  trop 
dur,  beaucoup  d'cnlrc 
eux  continuèrent  dha- 
bili-r  les  villages  de  la 
côle,  cil  leurs  descen- 
dants, mêlés  à  la  po- 
pulalion  indigène,  ont 
pei'pétué  jusqu'à  nous 
les  traits  caractérisli- 
ques  de  la  grande  fa- 
mille arabe.  Les  Biir- 
baresques  ne  laissèrent 
pas,  malgré  leur  dé- 
faile,  d'inquiéter  long- 
temps encore  les  côtes 
provençales  :  mais  ce 
n'était  plus  un  brigan- 
dage sur  place.  Les 
cltevaliersde!\latle,f\ui 
lut:crent  contre  eux 
pendant  trois  siècles, 
eulin  la  glorieuse  cam- 
pagne d'Egypte  et  sur- 
tout la  prise  d'Alger,  en 
ont  pour  toujours  dé- 
livré la  Méditerranée. 

Au  pied   des  ruines 
assez  insignifiantes  du 
l'ancienne  citadelle  sar- 
rasine  qui  couronne 
une  hauteur  escarpée  de   loO  nieties 
s'emploie  à  l'inoffensive  mdustiie  du  I 
les  châtaignes.  Assis  dans  une  plame 
la  Xartuby,  le  Muij,  marche  de  cocon   f 
se  pourvoir,  n'a  pas  à  redoutei    comni 
400  mètres  d'altitude, suri  une  des  ciel 
qui  balayent  les  hauteurs  et  glacmt 
leurs  hivers.  11  est  rare  qu  en  jan 
vicr  le  sommet  de  Notre  Dame  des 
Anges,  pointculminantdesMauies 
nereinivc  pasuntapis  de  nei^e    en 
haut  l'un  gèle,  en  bas  l'on  goule  une 
douce   lieileur,   le  long  des  pligis 
échauffées  du  soleil. 

Cours   d'eau.  —  Le  Massif 
des  Mnam  se  détache  en  leliel 
comme  une  forteresse  natui  elle 
séparée  du  gi'und  ampliitlii  Uie 
des  Alpes  par  la  douve  de  1  Ar- 
yens :  aucune  réciprocité  d  une 
live  à  l'autre  ;  ici  les  i  oches  pi  i 
milives,    là    les    terrassements 
calcaiies  inouli's  en  conticf  il 
di's  cimes   neigeuses     L  Ar- 
gens  tient  de  l'une  et  de  1  aiti 
lésion,  d'nîi  il  tire  ses  affluents 
une  abondance  d'eau  et  une  \d 
riété  d'aspects  qui  lui  donnent 
un  grand  cluirme.  Il  puise  au 
versant  oriental  de  la  montngne 
de  Sainte-  Victoire  (1  01 1  meti (  si 
non  loin  des  sources  de  1  \i( 
issu  du  mont  Olympe  (813  m 
1res).  Au  revers  du  pli  ou  1   1 
(jcns  vient  au  jour,  le  vill  lee  d 
Tourrières,    dans   la   vallée    de 
l'Aie,  rappelle  l'écrasement  des 
Ambro-Teutons  pur  Marins.  Ils 
suivaient  la  coulée  opposée  des 
deux  rivières,  véritable  chemin 
de  ronde  qui,  de  Fréjus,  enve- 
loppe avec  VArgeiis  le  mas.sif  des 
Maures  et,  par  la  plaine  d'Aix 
avec  l'Air, rallie, en  contournant 
ranipliitliéàlre   moiilagneux  de 


Il  lailli   dms  1(    luL  desc 
u\  gioUi  s   dans  1  une  de 


Marseille,  la  dépression  du  lac  de  Berre  et  le  Delta  du  Rhône.  C'était, 
à  l'écart  de  la  côte  escarpée  et  semée  d'obstacles,  le  chemin  le  plus 
direct  et  le  plus  commode  pour  passer  de  l'intérieur  de  la  Gaule  en 
Italie.  Par  là  défilèrent  les  légions,  en  suivant  la  voie  Aurélienne. 
\,'Arge7is  naîtà270  mètres  d'altitude  d'une  /'oii.r abondante,  jaillio 
de  la  roche   fissurée;  une  autre  puissante   fontaine,  la  rivière  de 

Mri/romv;  accroît,   à 
1  500  mètres  en  aval, 
le   volume    de    ses 
eaux.   Puis  les   tor- 
rents   dévalent   :    à 
droite,    le    Cauron, 
venu    de   la  Sainte- 
Baume  ;  le  Caramy  et 
VIssole  réunis,  qui 
confinent   à   Carcès, 
en  face  de  la  Cassok, 
entre  Y  Eau-Salée  de 
lîarjols  et  la  Brrsqxœ 
de  Salernes.  Au-des- 
sus de  Vidauban,   la 
vallée   se    contracte 
dans  la    gorge   de 
Saint-Michel;  après 
un    bond    furieux, 
l'eau  s'engouffre  sous 
.'.eux  ponts  naturels, 
iicades  subsistantes 
.1  une  ancienne  voûte 
clfondrée  par  le  mi- 
lieu, sur  une   lon- 
gueur de  80  mètres, 
("est  là  ce  qu'on  ap- 
p.  11.   \ipeitedel  \r- 
11    L\  il  |u  ([uau  ton  eut 
I        1  I  I  In    petite   jdilllt 
Miii      I    1  III     la  chapelle 
1    1      I  iM  le  se  dihte 
I     \  I  1  lul  m    \Aiyens 
iillc    bon  piincipal  af- 
lluent  des  Mauies    dans  un  si- 
nueux delile  puis  danslaphine 
du  Muy    UJSattubi/  de  Di  igui- 
^n  m   \Eiube  passe  au  pied  des 
lochcis   de  Roquebiune    laisse 
rii|us    a   giuche     npits   a\oir 
cipti  le  Rcijran  de  1  Esleiel    en- 
fin g  une  la  mei  a  1  ouest  de 
Saint-Rapliiel     apiis  un  cours 
de  116  1  ilomi  tiesl/2 

Ses  alluvions  ont  comblé  1  an- 
cien poit  de  Fiéjus  bien  qu'il 
lecoive  de  li  riaie  des  souices 
alondmtis  1  \ujens  ne  porte 
j  1  (1  1  ih  lux  on)  flotte seule- 
II  ni  m  1  ssoub  du  confluent 
I  I  I  I  1  |ue  des  bois  de  pin  à 
I  lui  ili  n  des  poils  du  Midi, 
1  lulouse  et  Maiseille  Les  sites 
1  iltoiesques  ksioi  hescoloiécs 
(lu  iiroscnt  ses  eaux  chues, 
piennent  sous  h  chaude  lu- 
micie  de  Piovence  une  beauté 
singulii  le  I  a  voie  Auielienne, 
iiuiempiunlaitcetti  dcpiession, 
>\it  apiesie  meuiliede  Ctsar, 
It  s  légions  de  I  tpide  canton- 
ni  es  au  voisinage  de  \idduban, 
fiateiniseï  aveu  celles  d  \n- 
loine,  arrivé  à  l-'réjus;  l'entente 
des  deux  chefs  fut  le  prélude 
du  triumvirat  d'où  l'Empire  ro- 
main devait  naître,  sur  les  rui- 
nes de  la  République. 

Fréjus,  arsenal  de  la  marine 
romaine  à  la  porte  des  Gaules, 
fut  uneeréalion  de  César.  Marseille, 
jusqu'alors    fidèle  à  l'alliance    de 


■i.,iandie  de  main 
de  S,iHr  iy-(/,c/  sun^  l,iic  Plus  I,  in  1 
dans  une  ample  et  fei  lile  valke    \u  di 

capte 


LITTORAL     DE     LA     .M  LDLrElUl  ANEE 


lî> 


Rome  ol  la  meilleure  ouvrière  de  sa  fortune  au  delà  des  Alpes,  s'étant  fuur- 
voyée,  dans  la  querelle  du  proconsul  et  de  Pompée,  en  piininl  pnli  [hhji- 
ce  dernier,  Césa/' ne  le  lui  pardonna  pas.  11  fallait  à  la  CMii.pn  !,■  nim  l.i-e 
plus  rapprochée  de  l'Italie  pour  le  ravitaillement  de  ses  liMii|,r  -.  i;,,,,  im 
se  prêlait  mieux  à  la  réalisalion  de  ce  dessein  que  la  siluutu.a  du  I  rcjus, 
au  point  précis  oii  la  voie  Aurélienne,  ce  grand  chemin  d'Italie  en  Gaule, 
quittait  le  littoral  pour  pénétrer  dans  l'intérieur,  contourner,  par  la  vallée 
de  VArgeiis,  le  massif  des 
Maures  et  atteindre,  en 
suivant  la  dépression  de 
l'Arc,  les  grandes  villes  du 
Rhône,  Arles,  Orange,  Nî- 
mes. Les  Oxybiens,  peu- 
plade ligure  qui  occupait 
la  côte,  virent  venir  une 
avant-garde  de  vétérans 
de  la  10»  légion,  qui  s'as- 
sura de  la  position  :  la 
nouvelle  colonie  prit  le 
nom  du  fondateur  et  celui 
des  premiers  arrivants: 
Forum  Julii,  Decumano- 
rum  ;  de  Forum  Julii,  l'u- 
sage a  fait  Fréjuls,  puis 
Fréjus.  On  bâtit  sur  le 
versant  méridional  d'une 
éminence  effleurée  par  1^ 
lieyran,  torrent  de  l'Esté 
rel,  qui  mêle  ses  alluvions 
de  crues  aux  eaux  blanches 
de  l'Arffeiis  :  une  lagune 
s'étendait  au  front  des  tei 
rains  de  transport  amassés 
par  les  deux  rivières. 

Le  port  de  César  parait 
n'avoir  été  qu'une  ansu 
naturelle  ouverte  dans  la 
sinuosité  du  rivage,  à  l'est 
de  la  ville  :  son  fondateur 
mourut  avant  d'avoir  pu 
l'aménager  et  le  défendre  cohnicue 

contre  les  limons  envahis 
seurs  de  VArgens,  poussés 

de  l'ouest  à  la  rive  de  l'étang  I  d  iim  lut  i.  .  niipli  |i  m  I  ////  /  iiiiiii>lrr 
et  favori  d'.Vuguste.  Romegaidnl  ii\  :_       I     h   m   i    \lii   Ii^iih    ri  dr 

la  mer  Tyrrhénienne  par  di  u\  II  II  p  iniin  ni  I  ni  I  nli  .■  de  i  ni- 
taillement  était,  pii\ir  rniii  H  i\  lhul  ,  puui  1  lulu  Mi  i  m  7  / . /hv  il.\  iul 
le  point  d'appui  .1  1   u-m  il  .1  nue  tioisieme  flotte  thai^Le  do  suivelUer  les 

côtes  de  la  Pr.ix,  i i    |     |  ,  Narbonnaise,  de  con\(ijLr  les  tioupcs,  les 

vivres  et  les  a[i|no\i- ,i  m,  iil^  de  f,uMii     1(    u^umI  Ai>itn\l,  dédié  à 

Auguste,  prit  le  nom  de  .\(«(//(     I  '  in         nioiiim    parce  que 

la  8' légion  (Oc/aua)  était  \enu(    i      i    i     i   li   |       m    i     ,  .hmie 

Le  soldat  romain  ne  de\ait  |  mi        i  ni  une  règle  capi- 

tale de  la  discipline  des  legam»  \u  i  1.  m  dul  lli  i  n  t  ulile  con- 
cours, plus  encore  qu'à  celui  deb  nieui  u  luei  un  des  \  un  n  I  i  nn  ill  inv 
part  des  grands  édifices  qu'elle  tle\  ait  pi 


ses  fils  éloignés  l'illu 
forum,  remparts  sur- 
tout nen  ne  fut  ou 
blie  a  Ftejus  L'en 
ceinte  pouvait  a\oii 
3  500  mètres  de  de\e 
loppement,  a\ec  des 
muis  épais  de  3  me 
Il  hauts  de  8,  que 
Il  I  III  uent  des  tours 
■  I  I  ii\  étages  de  12  i 
Ij  uietieb  La  grande 
l'Oie  Aurélienne  ti  x 
versait  la  ville  en  son 
entier;  entiee  par  la 
pm  le  Romaine  a  1  ésl 
elle  en  sortait  i 
l'ouestparla;  m  le  des 
Gaules.  La  place  ou 
vrait  sur  les  teu  uns 
bas  del  \igens  par  i 
poilaAigeiiUu,  et  sui 
le  puit  p  u  la  poile 
dOiie  (non  la  poitt 
Dorée)  n  était  ee  pas 
Voiee,  la  soitie  de  l\ 
ville  sur  le  mage 
{ora)1  Aux  angles 
avancés  des  remparts, 
et  du  côté  du  large, 
deux  forts  d'avant- 
garde,  l'un  à  l'ouest. 


i  de  lai 


rtmi: 


la  citadelle  (aujourd'hui  butte  Saint-Antoine),  l'autre  à  l'est  (aujourd'hui 
désigné  sous  le  nom  de  plate-forme),  protégeaient  immédiatement  le  port. 
Agrippa  dut  creuser  celui-ci  par  d'énergiques  dragages  pratiqués  dans  la 
lagune,  le  défendre  par  une  jetée  contre  les  envahissements  de  VArgens. 
Par  bonheur,  les  navires  de  ce  temps,  bien  que  ceux  de  transport  fussent 
parfois  lourdement  chargés,  ne  montraient  pas  trop  d'exigences.  Auguste 
put  envoyer  dans  le  port  de  Fréjus  les  galères  d'Antoine ,  trophée  de 
sa  victoire  d'Aclium. 

Cependant  l'.lrgens  con- 
tinuait son  œuvre  :  au 
biuit  de  deux  siècles  il  tour- 
nait la  jetée  d'Agrippa.  On 
essaya,  par  une  dérivation 
de  ses  eaux,  de  provoquer 
une  chasse  capable  de  ba- 
layer ses  propres  alluvions, 
en  les  empêchant  de  se  dé- 
poser dans  le  bassin  tran- 
quille du  port;  l'inefficacité 
du  remède  contraignit  d'en- 
tretenir un  chenal  artificiel 
à  travers  la  lagune  et  d'al- 
longer la  passe  en  même 
temps  que  la  digue,  à  me- 
sure que  r^/-je«s  menaçait 
de  déborder  l'obstacle.  Les 
invasions,  on  le  pense,  les 
Sarrasins  en  particulier, 
qui  incendièrent  la  ville  et 
lirentde  l'amphithéâtre  leur 
citadelle,  ne  favorisèrent 
pas  la  continuité  des  tra- 
vaux pour  l'entretien  du 
chenal.  Pourtant,  même 
après  que  Charles -Quint 
eut  laissé  pi'.lerles  églises 
et  les  monasières  de  Fréjus 
par  ses  mercenaires  alle- 
mands, le  port  de  Fréjus, 
au  temps  de  Henri  II,  avait 
assez  d'importance  encore 
pour  que  ce  roi  y  ait  établi 
un  siège  d'amirauté  (IbSo). 
\.' Arr/fiix.  malgré  tout,  restait  le  maître  :  il  a  comblé  les  bassins,  créé  entre 
Il  \illi  (I  lamerune  plaine  de  2  kilomètres  oil  luit  le  filet  d'eau  d'un  petit 
.in  il  enlie  des  champs  cultivés.  L'ancienne  lagune,  isolée,  transformée- 
eu  lu.ueciige,  s'est  enfin  comblée,  et  les  trains  de  Marseille  à  Gênes  roulent 
sur  l'étendue  solidifiée  qui  fut  le  port  de  Fréjus,  arsenal  d'Auguste. 

11  reste  des  anciennes  constructions  romaines  des  masses  impo- 
santes, plutôt  que  belles  :  lien  ne  rappelle  ici  le  magnilique  amphi- 
théâtre d'Arles,  les  richesses  de  Nîmes  et  l'arc  triomphal  d'Orange. 
Nous  n'avons  plus  de  Fréjus  que  les  squelettes  de  ses  édifices,  épais- 
conglomérat  de  petits  matériaux  qui,  ce  semble,  les  rendait  indes- 
tructibles :  parements,  frises,  statues  ont  à  peu  près  disparu,  si  tant 
fsi  qu'il  rn  fut,  rar  Fréjut  était  uup  place  de  guerre,  un  arsenal  plutôt 

qu'une  ville  de  com- 
nieice  ou  de  plaisir. 
\u  pied  de  la 
butte  Samt-Antoine 
(l'une  des  deux 
le  ropoles  , flanquée 
le  tuiib  tours,  s'en- 
I  i(  me  la  jetée  du 
I  Mit,  à  l'extrémité 
le  laquelle  un  sou- 
1  issi  ment  circu- 
1  111  e  poite  une  py- 
1  imide  hexagonale, 
s  >i  le  d'amer  haut  de 
|iI">,jO  ou  de  balise 
piopie  à  diriger  les 
navii  es  dans  Tavant- 
t,  mais   non  le 


DE      LESTEUEL. 


POUTE      DE 


I 

I  Ini  p  lui-même, 
1  I  n  |U  a  ait  qua- 
lili  1  1  interne  ce 
-iiuuliei  édifice.  Le 
]  lidip,  d  une  bien 
autre  importance, 
jaillissait  à  l'origine 
delajetée,ducôtéde 
la  citadelle.  Comme 


20 


LA    FRANCE 


ESTER  EL      :      l'auberge 


celles  d'Oslic  ou  d'Alexandrie,  le  modèle  par  excellence  de  ces  édi- 
fices, lalouravailplusieiirs  élages  en  reirait  les  uns  sur  les  aiitresel, 
dans  chacun  d'eux,  des  salles  |inur  les  employés  et  les  matières  né- 
cessaires à  l'enlrclii'n  (lu  lan.il.  L(>s  vestiges  qui  subsistent  autori- 
seraient cette  rp^(lll^llllllioll .  mais  la  tour,  qui  tenait  encore,  il  y  a  un 
demi->ii''i|c,  inclina  -j'i  nirlr^'S  de  haut,  s'est  écruulée.  I.a  porte 
Dorci'    il  iii ,  ,■,  ,!,■  M,i  iir  .  ipii  (Innnait  sur  les  (|unis,  (•la  il  |.arlicnli(''- 


n'avoir  élé  que  I'ihim'i  hn  c  d  un 
grand  portique  orn''  ^1  .n  >  .ulc^ijiii 

porte  a  été  tant  de  l'ois  réparée, 
presque  rebâtie,  que  seul  l'arc 
d'en  haut  subsiste  dans  sa  pre- 
mière courbe.  La  porte  desGaules, 
dans  la  demi-lune  de  ses  deux 
tours, louche  l'ancien  rempart,qui 
a  conservé  son  chemin  de  ronde. 
Il  ne  reste  de  la  poite  de  Rome 
qu'un  jambage.  Oncroitrelrouver 
dans  les  salles  voiîtées,  sur  sol 
incliné,  les  magasins  d'approvi- 
sionnement ouveris  aux  navires, 
dans  le  soubassement  de  la  se- 
conde citadelle  élevée  à  l'angle 
oriental  des  remparts.  Au  milieu 
des  jardins  et  des  terrains  vagues, 
le  peu  qui  a  survécu  du  Forum,  du 
Théâtre,  se  reconnaît  à  peine. 
Les  Thermes  ne  valent  gu'u-e 
mieux,  englobés  qu'ils  sont  dans 
une  métairie.  Mais  on  a  sauvé  de 
la  ruine  une  partie  notable  de 
V A mpliithéùtre  :  \cs  gvudins  et  les 
arcades,  les  galeries  voûtées 
tiennent  encore  en  partie:  iùk 
12000  spectateurs  y  pouvaient 
trouver  place;  ce  qui  donnerait  à 
la  Fràjus  romaine  une  population 
de  33  000  âmes,  l.'nijiicdtic  est  la 
partie    maîtresse    des  )'uincs  :  il 


puisait,  à  30  kilomètres,  les  eaux  fraîches  de 
iaSiagnole  et,  par  monts  et  par  vaux,  tantôt 
chevauchant  à  l'air  libre  sur  de  hautes 
arcades,  tantôt  en  souterrain,  débouchait 
au  niveau  du  rempart,  d'où  un  chemin  de 
ronde  distribuait  la  provende  aux  dilTé- 
renles  parties  de  la  ville.  Sur  la  ligne  d'eau 
rompue,  des  groupes  d'arcades  s'élèvent 
encore  :  les  plus  belles  sont  à  4  kilomè- 
tres; d'autres,  plus  proches,  ont  été  revê- 
tues par  le  lierre  et  les  plantes  parasites 
d'un  pittoresque  manteau. 

Lorsque,  après  l'expulsion  des  Sarrasins, 
l'évèque  de  Fréjus  releva,  sous  l'égide  du 
comte  de  Provence,  les  murs  de  sa  ville 
épiscopale    plusieurs    fois    incendi'-e   et 
presque  détruite,  la  défense  en  fut  concen- 
trée sur  une  aii-e  moins  vasic,  d  h-  (liii>- 
tianisme  dola  la  cité  nouvelle  de   jimmi- 
ments  nouveaux.  Les  ruines  faites  par  les 
Barbaies  furent  mises  à  contribulion.  Il 
n'est  pas  difficile  de  reconnaître  dans  les 
deux  tours  de  la  cathédrale,  vrais  donjons 
reliés  aux    murs  de  l'ancien  évèché,  des 
débris  romains.  Un  collatéral  du  xi"  siècle 
etnne  nef  du  xuosiècle  composent  la  fo;/(('- 
ilni/i\  On  admirera  les  célèbres  vantaux  de 
Il    porle  principale    et  les  stalles  de  la 
lienaissance,  le   baptistère  octogonal  aux 
absides   appuyées  de   huit  colonnes  anti- 
ques, le  cloître  du  xiii«  siècle,  aux  arcs 
romans  portés  sur   des    colonnettes    de 
maibie  accouplées.  Firjus  est  un  musée 
où  revivent  louslesâges.  Les  Romains  en  avaient  peuplé  de  leurs  vil- 
las les  environs   :   des  resles  variés  ont  été  mis    à    jour   jusqu'à 
Saint-Raiihaël.  Ceux   qui    rêvent  de   rendre    à  Frcjits  son  ancien 
prestige  voudraient  rétablir  ses  communications  directes  avec  la 
mer  par  un  grand  canal  amorcé  au  seuil  même  de  la  ville  et  conduit 
à  travers  la  plaine  ('t022  habitants).  Mais  la  flotte  pour  laquelle 
avait  été  créé  le  p(ul  de  Fréjus  et  les  nécessités  stratégiques  qui 
furent  sa  raison  d'être,  comment 
les  remplacer"? 


UESTÈREL 


Bien  que  frères  d'origine  et 
inclinés  tous  les  deux  vers  la  dé- 
pression centrale  de  la  plaine  de 
Ficjds  qui  les  sépare,  au  débouché 
de  l'Argens,  les  deux  massifs  des 
,]Jniircs  et  de  l'Estérel  se  distin- 
guent par  une  grande  différence 
de  formes  et  de  couleur.  Un  en- 
tassement de  mamelons  ondulés 
d'aspect  monotone,  que  le  cou- 
cher du  soleil  enveloppe  de  celte 
délicieuse  teinte  d'améthyste  qui 
lésa  fait  surnommer  les  «  Alpes 
bleues  )>  :  telles  apparaissent  les 
montagnes  des  Mmircs  vues  de 
la  plage  d'Hyères.  Mais,  pénétrez 
dans  leurs  vallées  ombreuses,  de 
puissantes  masses  bizarrement 
découpées  se  révèlent  aux  yeux 
surpris  :  ces  murailles  roses  ou 
violacées  injectées  de  veines  de 
quartz.,  et  pour  ainsi  dire  sau- 
poudrées d'une  poussière  de 
mica,  re.splendissont  au  soleil 
cfunme  une  mosaïque  incrustée 
de  diamants.  Dans  les  sentiers 
écartés,  la  marche  soulève  un 
poudroiement  d'or  et  d'argent 
ijui  fit  croire  que  ces  montagnes 
recelaient  des  mines  de  métaux 
précieux.  Mais  cet  éclat  de  la 
pierre  disparait  a\i  loin  sous  le 
manteau    vert    sombre    qu'une 


LITTOltAL     DE     LA     MKDlTF.Ii  II  A  MM' 


21 


DU      TRAV,' 


puissante  végétation  de  pins,  de  chênes  et  de  châtaigniers  a  sus- 
pendu à  tous  li'S  reliefs  de  la  montagne. 

L'Estérel  remplace  londoiement  harmonieux  des  pentes  par  des 
arêtes  aiguës,  des  liums  liiiiii''.'s,  des  promontoires  de  porphyre 
qui,  sous  i'érjalant  sm|,  il  ,lii  ^ul,  semblent  llamhoyer  dans  le  ciel 
bleu  comme  de  la  gunilr  i  iiil.i,i-ie  d'un  four.  Ce  heurt  des  formes, 
cette  vivacité  des  couleuis  éclatent  aux  yeux  avec  une  intensité 
extraordinaire  du  haut  du  mont  Vinaigre  (616  mètres),  point  culmi- 
nant du  système.  «  De  ce  sommet  déchiqueté,  l'on  domine  un  monde 
de  contrastes  violents.  Le  bleu  profond  de  la  mer,  oij  tranche  vive- 
ment le  porphyre  d'un  roui:''  s.iii-lini.  l'immensité  neigeuse  des 
Alpes,  les  forêts  toujours  vei  l.s  r\  n  -ii-ims  de  profonds  ravins,  les 
escarpements  farouches  et  les  llrches  ekmcéesde  la  montagne,  le 
croissant  harmonieux  du  golfe  de  la  iSapoule,  tout  cela,  baigné 
d'une  lumière  ardente,  forme  un  tableau  surprenant  de  vigueur  qui 
étonne  et  charme  à  la  fois.  »  (G.  Daptoli,  Annnles  dit  Club  A  Ipin  fran- 
fai.^,  1885,  tome  XII.) 

l.'Estérel  se  soulève  entre  la  dépression  de  VAi-yciis  et  celle  de 
la  SiiKjne,  la  plaine  de  Fréjus  et  celle  de  Laval  ou  de  la  Napoule;  au 
Udrd,  l'Endre,  affluent  de  gauche  de  l'Argens,  le  sépare  des  tasse- 
ments calcaires  qui  forment  le  soubassement  des  Alpes;  au  midi,  la 
mer  gronde  contre  les  écueils  de  porphyre,  la  falaise  découpée 
d'angles  saillants  et  résistants  comme  une  fortification  inaccessible, 
les  arêtes  de  flamme  dénudées  et  sauvages,  les  écueils  polis  sur  les- 
quels la  lame  déferle,  inlassable,  depuis  des  centaines  de  siècles, 
sans  avoir  pu  les  entamer  d'une  façon  appréciable.  C'est  essentielle- 
ment une  côte  fixe  que  celle  de  VEitérel.  «  Le  relief,  les  dente- 
lures et  les  anfractuosités  du  rivage,  les  fjords  et  les  cavernes  ro- 
cheuses dans  lesquelles  la  mer  s'engouffre,  ont  à  peine  varié  et 
sont  aujourd'hui  ce  qu'ils  étaient  à  l'oVigine  même  des  temps  histo- 


riques et  même,  on  peut  le  dire,  aux  premiers  jours  de  notre  époque 
géologique  contemporaine.  »  (Lenthi'îric.) 

D'ouest  en   est,  l'axe  du  massif  mesure  lo  kilomètres  et,  du  nord 

ausud,2llUi] Mr.'s;  l,i  sm|mi  li,  ir  1. .|,i!ré,|,ii  valant  à30  000  hectares 

environ.  li"<>ii-i iupliM'  |M,iir  l,i  |ilii|.,iii,  h's  roches  de  YEdéreL 

oITrent  ]diiMrms  \ai  iili  >  (!r  |imi  |ili\  i ,  s,  |ruill,>iées  et  injectées  de 
globules  de  quaiiz  alternant  avec  des  lutrusiuiis  gréseuses.  Des  schistes 
rouges  se  montrent  non  loin  des  Adrets;  on  exploite  à  Auriasque  un 
gîte  de  houille;  à  Bozon,  des  schistes  bitumineux  qui  ofTrent  des  em- 


preintes vé^n'lnles,  maissui-  toutes  f 
bleuâtre  il'.a'i  s.^  jMa.  h. ail  ,!■-  ni- 

Romains  liiairiii  ,!.■- ,  , i  ,■-  ,lr  la 

Le  relief  du  ma^.sif  s  aM_ujc  a  1  ■' 
Vinaigre  i(ilt)  mètres),  avec  les  snuii 
ilarsaim  v-y-'yl  mètres),  du  Pelct  '■>: 
enlacé  à  l'est  par  le  cours  tonv 
l'ouest  par  un  éventail  de  ruisseaux 
de  la  petite  rivière  d'Agay,  la  Cabi 


le  fameux  porjihyre  au  Ion 
aux  blancs  de  feldspath,  que  les 
"I''.  entre  Agay  et  Sain  t-Haphaél. 
I  dans  le  rayonnement  du  mont 
irN  (lis  (  'ir/ires  (S60  mètres),  du 
'i  III.  Il'  -  ,  triangle  montagneux 
ilh'l  di'  \' Argentier  et  drainé  cà 
lue  léunille Grenouiller,  aflluenl 
»,  au-dessus  du  val  Perthus.  Les 
eaux  du  massif  occidental  vont  au  Reyran,  affluent  de  l'Argens,  par 
le  ravin  de  la  Mourre,  au  pied  de  hauteurs  qui  n'atteignent  pas 
300  mètres,  et  directement  à  la  mer  avec  la  Louve  de  Valescure  et 
la  Garonne  de  Saint-liaphaël. 

L'intérieur  de  ce  pays  montagneux  et  sauvage,  hérissé  de  pointes, 
coupé  de  ravins,  enveloppé  d'impénétrables  fourrés  mêlés  à 
d'épaisses  forêts  de  chênes  et  de  pins,  dut  ofTrir  aux  populations 
priniili\  a-,  il,  (!r|iiiis.  aux  pillards  OU  corsaires  de  la  région,  d'inexpu- 
giialihs  II  iiaii.-.  hiiM  irns  postes  fortifiés  s'y  rencontrent,  entre 
auii  is  ,1  lui  ,1  \iii  la-iuc.  juché  à  288  mètres  au-dessus  de  la  route 
aclurllf  di-  l'i'iiis  d  tiannes  qui  contourne  le  massif  par  le  nord,  en 
remontant  la  vallée  de  la  Mourre,  pour  se  replier  à  l'est,  au  dévalé 


[.A     FRANCE 


lie  l'Argentier.  Un  autre  oppidum  du 
Cabre.  Les  Romains  en  tenaient  l'iss 
jinuii,  point  de  convergence  de  plusieur 
naturels  de  la    nionlagne  ouverts  sur 


r  pal'  le  po^lc  (Ir  Ruussei- 
lilets  torrentiels,  chemins 
a   vallée  d'Ayaij.  Ce  poste 


intérieur  protégeait  contre  les  surprises  d'en  iiaut  la  grande  voie 
Aurélienne.  Mais  celle-ci,  au  lieu  de  pénétrer  le  massif,  comme  elle 
le  fait  plus  loin  pour  les  Maures,  suivait  prudemment  la  côte,  où 
s'échelonnaient  les  stations,  à  portée  des  carrières  de  porphyre.  Le 
pays,  en  ellet,  n'était  pas  sûr:  ces  monlagnes  âpres  et  désertes  ins- 
piraient la  terreur.  Trop  de  fails 
juslilîaient  ces  appréhensions,  il 
n'y  a  pas  si  longtemps  encore 
Saussure,  qui  parcourait  1  Lste- 
rel  en  1787,  exprime  à  la  fuis  la 
joie  que  lui  causait  sa  iloie  in 
soupçonnée  et  l'inquiétude 
dont  il  ne  pouvait  se  défendis 
en  ce  pays  sauvage.  <<  I  e  che 
min,  dit-il,  entièrement  a  de- 
couvert,  est  dominé  pu  des 
poinles  saillantes  sur  lesqutlh  s 
les  voleurs  placent  dts  si  nti 
iielles.  Ils  laissent  avancei  li  s 
voyageurs  ou,  embusques  d  uis 
les  bois,  ils  fondent  sui  eu\  1 1 
les  dépouillent,  tandis  que  h  s 
sentinelles  veillent  à  ce  que  li 
maréchaussée  ne  vienni  pas  ks 
surprendre.  Dans  ce  ras,  un 
coup  de  sifflet  ou  un  autie  si- 
gnal convenu  les  aveitit  et  ils 
s'enfuient  dans  la  foi  et  II  est 
absolument  impossible  de  les  y 
atteindre;  non  seulement  c  est 
un  taillis  très  épais,  mais  le 
fond  de  ce  taillis  est  lempli  de 
gros  blocs  de  pierre;  il  n'y  a  là 
ni  chemins  ni  sentiers  et,  à 
moins  de  connaître  l'intérieur 
ilu  lieu  comme  les  voleurs  eux- 
mêmes,  on  ne  pfut  y  pénétrer 
■  lu'avrr  une  IniL-ur  et  une  dif- 

prolonge  Jusqu'à  la  nier,  et 
tout  cet  espace  inculte  est  le 
refuge  des  forçats  évadés  des 
galères  de  Toulon,  pépinière 
de  tous  les  brigands  du  pays.  » 


Que  dirait  aujourd'hui  le  savant  genevois?  Le  massif,  sillonné  de 
roules,  est  partout  d'une  pénétration  facile.  Ce  grand  chemin  de 
ronde  qui  l'enveloppe  avec  la  roule  nationale  de  Fréjus  à  Touloii 
commença  d'assainir  le  pays  :  le  poste  de  VEstérel,  créé  pour  cet 
effet,  laisse  maintenant  aux  gendarmes  d'heureux  loisirs,  et  la 
fameuse  auberge  des.l(/rrts.  de  sombre  nn'moire,  n'est  plus  qu'une 


La  cote  de  l'Estérel  est  ui 
parable  joyau,  n  Moins  élevi 


'S  rriiiiiiis  i'.W'l  mètres  d'altitude). 
iMillc  ;  Ir  cap  Roux,  son  incom- 
Ic  luuiit  \iij;ugre,  puisqu'il  n'at- 
teint qu'à  Ao'S  mètres,  ce  pro- 
montoire, aperçu  avant  tout 
autre  par  les  navires  cinglant 
duhige,cetétincelanlc(7j)  Boux, 
ainsi  nommé  du  voile  d'or  fauve 
que  le  soleil  au  déclin  jette  sur 
st  s  (  p  iules  de  porphyre,  s'élance 
di  s  Ib  ts,  monte  et,  par-dessus 
1  M  tesde  Provence, planed'un 
\  1  sans  rival.  Aux  premiers 
1  lus,  de  touscôtés,  desaiguilles 
I  ipliyioïdes  jaillissent,  et  ces 
il  ts  1  ougeàtres,  ces  écueils  ra- 
smt  la  mer,  qui,  à  plus  de 
1  2tt0  pieds  sous  le  regard,  font 
eeumei  une  vague  sans  cesse 
agitte,  que  sont-ils  eux-mêmes, 
sinon  les  sommets  de  monta- 
gnes plus  bailles  que  VF.ftèri'}, 
dontlesracinrss.nid.MiIrs  plon- 
gent aux  prutiMiil'Mii  >ili'  1.1  M''di- 
teiianée?  »  (Sleplun  Lii.oL.viiu., 
Des  cnernes  se  creusent  aux 
flanc  s  du  cap  et  dans  les  soulè- 
\ements  volcaniques  du  voisi- 
nage :  l'une  d'entre  elles,  la 
Sainte-Baume,  garde  le  souvenir 
de  saint  Honorât. 

Du  haut  du  cap  Roux,  le  re- 
gard se  promène,  des  montagnes 
de  Nice  à  celles  de  Toulon.  Rien  ■ 
n'arrête  la  vue  :  à  l'ouest,  entre 
le  brise-lames  de  la  Tour  du 
Drainant  et  le  promontoire  d'^- 
gay  (170  mètres),  que  prolon- 
gent les  îles  des  Vieilles,  s'ou- 
vre une  profonde  échancrure, 
l'une  des  mieux  abritées  de 
Provence ,   où    trouveraient  un 


LITTORAL     DL     LA     MEDITERRANEE 


23 


refuge  les  plus  gros  navires,  par  "2  >  nu  lus  ili  f  lud  \u  li  )[(!  dt 
la  baie,  où,  coiiiiiie  de  graiuls  oiseaux  île  mei,  (  liassi  s  p  u  I  i  l(  in- 
pêle,  les  tartanes  vont  se  réfugier  et  altendie  1  apaisement  du  llnl 
si  dangereux  eu  ces  parages  he'iissi  s  de  ]iointes  et  d((uuls, 
Agai/ se  repose,  à  remboucluire  de  son  lui^'.i  m  d  ms  une  pi  lil( 
claiiière  créée  par  ses  apports  et  douiiin  |  n  d  s  is  ii|iuitiits 
de  300  mètres  qui  la  défendent  des  lafalc  s  (  si  I  i  |  il  duiiMii 
où  le  torrent  du  Malinfernet  roule  et  saulL  l\\  g  uid  iiit  au  luihi  u 
des  blocs,  entre  des  parois  aux  bizaues  silliouettes  d  ou  |aillissent 
à  l'aventure  des  pins  écbevelés.  De  la  Bnnleiii,  le  long  de  laioute 
enguirlandée  aux  sinuosités  du  rivage,  ce  ne  sunt  i|iie  \dl  is,  pla^'ps 
et  caps  pittoresqnes  :  à  la  peinte  d  un  b  i^h  n  ]ii  iiniu  ni,  d(  u\ 
écueils  formidables  semblables  à  deux  monsli  s  i  i  ii|  i^  |  i  m  ib 
terre  et  Lion  de  Mer,  ouvrent  la  baie  de  Su:  I,  jl  i  I  \h  plus  >  n 
pluslaroules'anime,devientunelonauea\i  lin  I  mi  1  |  ilmi  i- 
le  boulevard  Félix-Martin,  un  nom  qui,  a\(  1  liu  d  U|  h  n  Km 
rappelle  les  enthousiastes  auxquels  ce  |oli  i  m  d  t  in  d  il  m 
partie  sa  fortune.  Il  n'y  a  pas  d'b>peibolp,  dit  mi,  puni  Saint 
llapliaël  :  »  C'est  Rome  au  fond  du  golfe  de  Naples,  »  excepte  qu  iiid 
se  décliaine  le  mistral.  La  nouvelle  \  ille,  d'ailleui  s,  est  un  d  iinn  i 
de  rues  et  de  maisons  neuves,  rangées  autoui  du  poi  I  Qu  mile  Idii 
riste  aura  vu,  au  cours  Jean-Bart,  le  monu- 
ment commémoralif  élevé  au  souvenu  de 
(iiinaparte,  la  nouvelle  église  byzantine 
de  !Votre-Daine-des-Victoiies  et,  dansl  an- 
cienne cité,  bâtie  à  la  rive  de  la  Gaionne 
provençale,  sa  vieille  église  du  xii=  su - 
cle,  flanquée  d'une  tour  plus  ancienne,  il 
gagnei'a  Vnicscure  {  Vntlis  curans,  vallée  qui 
guérit),  à  laquelle  son  heureuse  situation 
et  ses  environs  pittoresques  valent  une 
colonie  de  convalescents,  de  médecins  et 
d'hivernants. 

Trois  points  suffiraient  à  faire  de  la  côte 
orientale  de  VEsiérel  ïune  des  plus  belles 
corniches  du  monde  :  le  clique  de  Saint- 
Barthélemy  au  cap  Roux,  le  sommet  de  1 1 
lioiiUederilsquillnn,ctThéoulesu[iéiieui, 
ou  pointe  de  l'.Aiguille.  La  Galère,  sœui 
de  l'Aiguille,  s'effile  au-dessus  d'exca\a 
tions  creusées  à  sa  base  :  la  mer  s'y  en- 
gouffre avec  fracas.  On  pénètre  en  barque 
dans  la  grotte  de  Gardanne  (fameux  runlir- 
bandierquis'yétailréfugié).  Les  nn'ill^in  s 
points  de  pénétration  dans  l'intérieiii'  du 
massif  sont,  de  part  et  d'autre  du  ca[i 
Roux  :  Agny  et  le  Trmjns,  admirablement 
situé  au  pied  du  pic  d'Aurèle,  sur  deux 
petites  anses  azurées,  ouvertes  dans  le 
porphyre.  Tkéoule,  en  face  de  Cannes  et  des 


ms  et  Siiii  vieux  château  à  l'ombre  des 
H  a\,iiHV'  ,1,  s  p.iinles  de  l'Aiguille  et 
'S  h  ,iii(  h.  .  -.  il'S  viaducs,  des  tunnels 
rjnir,.,  ,|c  I  /  iirrcl,  la  voie  débouche 
iiiiH-  <lii  |H.|||  ,  hàteau  de  la  Napoule, 

iiirM'   ri   i,i\ lante  de  Heurs,  c'est 

nulle  aulie   |i,iieille.  »   La  campagne 

M'irc  en  plein  i-panoiiissenienl.  Sur 
IIS  parasols;  dans  l.i  pliine,  de  longs 
;  des  ruisseaux,  de  \irit,il.l.  ^  Inùsde 
sdseraies;  partout  deseliaïups  d'ciran- 
lanceen  distance,  les  plantes  caiacté- 

:  palmiers,  cactus,  aloès,  projetant 
lies.  Ce  n'est  plus  la  Provence,  c'est 
iiitcn  Orient.  >i  (Lenthékic.) 
■  sans  interruption  à  la  double  cor- 
'/,  des  palmiers  d'Hyèrcs  à  ceux  de 

dév(d(ippe  àtravers  les  sites  les  plus 
fs  niiileurs  et  l'enchantement  d'une 

bain  dair  limpide,  sur  l'horizon  bleu 
m  une  route  comparable  au  monde? 


24 


LA     FRANCE 


CANNES  ET  NICE 


CANNES    ET    SES    ENVIRONS 

EnU-r.  r.ippaieil  lilli>i-al  de  Catiiirs  el  celui  lï fli/rif^.  i|ui  eilcailreiU 
sur  cliaque  llaiic  le  baslioii  primilil'de  1  listérel  et  celui  des  Maures, 
se  révèle  une  singulière  symétrie.  A  Test,  lapresqa'ile  d'Antibes;  à 
l'ouest,  celle  de  Giens,  forment  un  double  bassin  à  l'abri  des  écueils 
qui  surgissent,  ici  avec  les  îles  d'Hyères,  là-bas  avec  les  ilcs  de 
Lérins.  Deux  goH'es  particuliers  se  dessinent  au  retrait  de  cliaque 
baie,  sous  l'éperon  d'un  promontoire  central  :  d'un  côté,  le  yolfe 
/H/7n(ou  Jouan)  et  celui  de  Camus  (ou  de  la  Napoule)  aux  ailes  du  cap 
de  la  Croiseth;  d'aulre  part,  le  grdfe  de  Burines  et  celui  iVffi/èrrs.  sur 


les  deux  lianes  du  cap  Béiiat.  Si  Ciinn 
golfe  Juan  comme  J/;/ères,  h  l'aulie  I 
desa  rade,  l'analogie  s'acceutuerail  p; 
Powponiana,  enracinée  au  revers  de  ' 
d'une  façon  évidente  à  l'ancienne  cité 
au  promontoire  de  ce  nom.  Anlibes 
Ferrât;  Pomponia  regarde  Toulon,  au 


it  le  fond  oriental  du 
loncement  occidental 
(|ue  l'ancienne  cité  de 
\'\\r  <lc  C.iens,  répond 

.1  .\  iihhi's,  extérieure 
.\i^  '-.  a  l'abri  du  cap 
ip  Sicié.  Ainsi, 


aux  deux  extrémités  des  Maures  et  de  l'Estérel,  Toulon,  métropole 
de  guerre,  Nice,  (leur  de  la  côle  d'Azur,  se  correspondent  et  se 
regardent  coiunie  les  de\i\-  pùjos  essentiels  de  la  vie  du  littoral. 

ïl  n'est  pis  iusi|ii';i    la   ili>ir! luiliuii  des  cours  d'eau  qui  ne  com- 
plète celle  ii.ii iiitus.'  ui,l,,uii,iih  r  :  au  Gapeaude  la  rade  d'Hyères 

correspiiii.!  la  .Sii/y/ic  du  tiollr  ,lr  (  lannes.  Enln-  eux,  et  dans  l'inter- 
valle  des  Maures  et  de   ii:sh-ie|,   la   l..iii;ue  d('r,.upure  de  VArgens 

OUMe     1rs    .llrUlUIS     .le     riIlLlleUr.     GopCaU    Ct 

Si,i,/iir,  p,ir  leurs  alluvbuis,  achèvent  de  com- 
bler d 'aiiiiennes  lagunes  littorales  et,  de  con- 
eeii  avec,  le  flot,  déploient  au  fond  du  golfe 
qui  les  reçoit  une  plage  de  sable,  au  contour 
gracieux. 

Il  est  probable  que  \a.Siagne  confluait  autre- 
fois dans  un  fjord  profond  ouvert  entre  les 
croupes  orientales  de  l'Estérel  et  les  terrasses 
calcaires  de  Grasse,  conlrel'orls  des  grandes 
Alpes:  la  poi  nie  del' Aiguille  et  le  cap  de  laCroi- 
sette  foiiueut  le  double  musoir  avancé  de 
cette  bail'  inieneuie.  |)u  jour  où,  par  la  mal- 
l'aisance  et  I  iu(  une  ibs  hommes,  le  déboise- 
ment des  hauteurs  livra  carrière  à  ses  em- 
porlements,  la  Siagne,  devenue  torrentielle, 
envahit  ses  rives,  charria,  broya  les  débris  de 
la  in.>iil:iLMie,  combla  les  fonds  et,  d'une  grève 

liiiiii.i ssa,  comme  le  Gapeau,  comme 

I  \i_iii-rt  le  jihùne,  son  embouchure  au  pied 
iM  lueilu  prumontoire  le  plus  proche  qui  en 
iii.iiqnait  l'entrée.  Sur  une  longueur  de  3  à 
'i  kilonièlrcs,  la  Siagne  serpente  au  milieu  de 
ses  piiipres  alluvions.  Un  delta  s'ostformé  ;  des 
deux  branches  ouvertes,  celle  qui  circonvient 
la  base  de  l'Estérel  ne  sera  bientôt  plus  qu'un 
souvenir  :  l'ancienne  lagune  s'est  colmatée. 
Mais  cette  plaine  basse,  dite  plaine  de  Laval, 
(|ui  s'étend  de  la  Napoule  à  la  première  inclinai- 
son de  la  Croix-des-Gardes,  aux  avant-postes 
de  Cannes,  est  uue  création  peu  ancienne  de  la 
rivière  elle-même. 


Phot.  do  M.  Gil 


LITTORAL     DE     LA     MKDITl'It  II  ANEE 


25 


La  voie  Aurélieniie  tournait  par  le  noiil  criie  |il.iiiii'  Ihis-c,  miIi- 
mergée  à  la  moindre  crue,  et  passait  an  pii'il  du  hi.iumI.iu  d'Ai  lue, 
ancien  poste  des  Ligures  Oxybi<Mis,  d'oii  le  chimiI  (juiiiius  ()|iiiiiiiis 
entreprit,  à  la  demande  de  Marseille,  l'na  iii^  avant  J.-C,  la  cam- 
pagne qui  devait  éloigner  ces  peuples  de  la  côte  et  aclieniinrr  lis 
Romains  vers  la  Gaule.  Marseille  y  gagna  la  domination  du  litloral. 
A  laplacederaacientr'iiiiilrii-rn'niiniroiirnnnaitréininenced'Arkic, 
un  sanctuaire  consai-i'' à  >"  '  r  '  /■»,  populaire  en  Provence,  attira 
les  pèlerins.  Un  iiumuc  ('rlun-c  -ulisiiiiia  le;  culte  de  saint  Pierre 
(S.  Peyré)  à  celui  de  Jlii uiiiu,  au  bommc-t  de  la  montaL'np  qui  dn- 
inine  la  Napoule  et  son  vieux  cliàteau.  Les  Romains  p<i~^r  ,|,ii( ni 
au  seuil  de  l'Estérel,  dominant  le  conlluent  de  la  Si.iLii''.  d.  s  iii,ii:,i- 
sins  d'approvisionnement  dont  les  substructions  iniiinii.mhs  nul 
été  révélées  par  les  fouilles  exécutées  lors  de  la  construction  du 
chemin  de  fer.  D'autres  ruines  antiques  se  montrent  au  bord  de  la 
mer  :  peut-être  y  avait-il  làun  quai  d'embarquement  pour  le  ravitail- 
lement des  places  de  la  côte,  Fréjus  en  particulier. 


des  quatre  coins  du  monde  sa 
bourgade  de  pêcheurs  s'est  ti.iii: 
en  un  immense  parc  lialnlc. 
à  près  de  30000  habitants,  saci 
en  1787,  y  comptait  trois  rues  : 


la  joie  de  vivre.  L'humble 
en  grande  ville,  ou,  plutôt, 
ulation  ordinaire,  estimée 
■t  durant  l'hiver.  Saussure, 
elles  seraient  légion  aujc 


les  exigences  de  l'alignement  ne  les  avaient  allongées  comme 

plai  ■ 

De 


dans  l'attraction  du 
Socca,  qui  regarde  vei'S  la  >' 


Cannes,  V/Egilna  des  anciens,  fut  à  l'ongin: 
Oxybiens,  groupés  aux  flancs  du  uinnt  Glicval 
vieille  cité.  Un  camp  rotranché  sri\il  .le  rrlni; 
hauteur  que  couronne  la  petite  vill  ''>•■  Mu 
gins.  Par  la  dcfaite  des  indiyèri.s  dwlinn-. 
r  r,  ■/  .'/  m  iriliine  passa  au  pouvoir  du  iMai- 
I  [Ml  livrée  de  ses  mailres,  et  s'appela 
'  1/  'sm7(«uw  ."  on  y   a  retrouvé  des 

1       t  I    ih^ae  des  monnaies  massalioles 

Nuub  buun^  dadleuib  par  de  norabieu\  do 
cuments  epigraphiques  et  dauties  témoins 
nrecusabks,  que  celte  cnle  faxoiisee  a  I  égal 
!  1  I  I  I  s  elc  e\eri  a 
Il     II     la  fortune  un 


une  bourgade  des  l.ir,nres 
i.'i-,  où  s'attache  encore  la 
a  la  tribu  vaincue,  sur  la 


le  gidfe  Juan,  se  déro 
paralili^  avenue  de  palmiers  qui  ciii^ 
la  Mi'dilei  raiiée  d'innouibralile-^  de 
\ei(ln]e,  1rs  unes  belles,  les  .iiili  is 
si  vies,  lleiirs  de  tous  Ics  <ai>i  ic,'^.  A 
nœud  intermédiaire  de  la  vieille  y 
promenade  de  la  Cruiselte,  qui  nie>\n, 
1res,  sont  le  rendez-vous  (ie  lai  i>iiic 

Bien  humble,  à  c(ih',  parail 
étages  au-dessus  du  juiri,  s; 
valier.  De  là  surgit  la  dnulile  v 
donjon  féodal,  Nnlre-Danir^ii: h 


lie,  au  cap  de  la  Croisette, 

Ibiir  dc'  rive  une  incom- 

ide  sur  la  vasque  bleue  de 

es,  dans  des  berceaux  de 

ndidcs,  échos  de  tous  les 

oudés  l'un  à  l'autre  par  le 

ville,   le  boulevard  du  Midi  et  la 

Ile  ,'i  elle  seule  plus  de  2300  mè- 

iMialie  des  deux  mondes. 

ité  moyenâgeuse dontlespignons, 

ochenl  aux  lianes  du  mont  Clie- 

uette  d'une  vieille  église  et  d'un 

ance,  dont  le  reliquaire  vénérable 


des  plus  celebi 
sur  1  s  puMk^i 
aussi  vif  atti  iil 
tueuses  \illas  i  i 
anéanti  pai  1  m\  i: 
les  Lombaids  le>- 
de<!   iiiinc  s     pt  Ti 


[  I  I  ii(  1  hll  ni  Tout  fut 
itnbiibuc  apie^ksOottis 
Samsins  ne  lais'-ucnt  ipie 


du  juii 


1  il  Hvait  11 
syin  I  illi]  II  11  1  11)1  \  ^  iit  ti  ni 
ans   (I         I  I      I      I  III         il 

Encci      I  I     I      I  I    I   I  1 

la  sp    iil  II   I     I     Mil     I  I     I    I     1    III  II 

ser\elanKiii  u  il  1  illi  n^li  un  li\ille 
de  Cannes  reconnaissante,  lui  i  ele\e  une 
statue,  œuvre  magistiale  de  Paul  Lienaid 
elle  émerge  d  une  corbeille  fleurie  qu  ombi  igc 
un  groupe  de  palmiers 

Cannes,  en  effet,  doit  sa  leniissinci  i 
loid  Biougham  et  aux  botes  nombiciix  (jiu 
son  exemple  attira  :  on  y  vient  aujourd  liiii 


CANNES      :       BOULE 


2G 


LA     FRANCE 


aurait  conlenu  en  partie  les  restes  du  grand  ana- 
chorète saint  Honorât.  La  tour,  massive,  est  à  la 
fois  un  posli'  d'observation  et  un  instrument  de  dé- 
Icii-^.'  ;  1  :.lil"'  .!,■  I.rrins,  Adalbei  t  H,  en  posa  (1070) 
Ifs  |.iriiii-irs  assises.  De  braves  gens,  marins  et 
ji.'-clii'uis,  jiiiliii.'ut  ce  quartier,  leSii/juet,  comme 
on  l'appelle;  les  amateurs  de  pittoresque  se 
hasardent  volontiers  dans  ces  rues  montantes, 
coupées  d'impasses,  aux  rudes  pavés,  dont  les 
eflluves  ne  rappellent  que  de  fort  loin  ceux  des 
champs  de  roses  qui  exilaient  leur  parfum  aux 
environs.  Leporl,  assez pauvie  d'aspert, environné 
d'écueils,  suffit,  grâce  à  de  n'it-ni.-,  .hikIimi  i 
tions,  au  mouvement  du  cabot, u^' .  i  J  I  i  |  <  lu 
Abrité  de  l'ouest  parl'Estérel,  de  1  ■  ^1  |mi  I  i  |miiiiIc 
de  la  Croisotte  et  du  large  par  les  ilcb  de  I.rrins, 
le  pelit  bassin  de  Cannes  ne  voit  arriver  jusqu'à 
lui  qu'un  Ilot  a|iaisé. 

En!re   snn  paravent  de  ninnli-nes  el    l,   nier. 


,  1-2°  cm 
particul 


.les, 


rose,l  héliotrope,  l'œilletlleuiissentses  parterres. 
D'après  les  observations  de  M.  de  Valcourt,  les 
moyennes  sont  à  l'ombre  :  en  novembre,  11°,6; 
en  décembre,  lO^S  ;  en  janvier,  8°,9;  en  fé- 
vrier,9°,9;  en  mars,  1!°,3.  Il  arrive, même  en  hiver, 


que  le  soleil,  dont  il  faut  se  garder,  chauffe 
l'air  à  32°  centigrades,  tandis  que  la  brise 
rafraicliissante  de  la  mer  atténue  les  cha- 
leurs de  la  canicule,  qui  ne  sont  jamais 
excessives.  Dans  les  six  mois  que  dure  la 
saison,  le  ciel  est  absolument  pur  pendant 
quatre-vingt-douze  jours,  à  peu  près.  Il 
pleut  environ  trente-six  jaurs,  mais  les 
averses  de  Cannes  fournissent  une  quantité 
d'eau  considérable  :  B27  millimètres,  en 
moyenne,  et  le  soleil  presque  aussitôt  re- 
parait radieux,  après  de  courts  déluges. 

Il  est  heureux  que  l'on  ne  vienne  pas  à 
Cannes  pour  voir  des  monuments  ;  aussi 
l'Hôtel  de  ville  ne  surprendra-t-il  guère. 
Si,  par  contre,  vous  aimez  les  parades  de 
maisons  à  perte  de  vue,  la  rue  d'Antibes, 
complément  de  la  rue  Centrale  et  de  celle 
de  Fréjv:,  ce  défilé  sans  fin  de  masasins, 
d'hôhlbii,  ■.  d.  Mlli-^,  (b-  rli.ib'Is.  de  ba- 
zaïs,    i  il     (|M  .1  s  iii^i  III,.  \,,ii,.  iv:;;ird.  La 

se  plulili,  funaiit  la  Luuibe  delà  plage, 
entie  la  promenade  de  la  Croisetle  et  la 
voie  feiiée,  qui  ciironv  lent  la  ville  au  nord. 
Mais  Cannes  peut-il  être  circonvenu"?  Si 
les  Allies  de  la  Liberté  et  la  place  des  Pal- 
»i!Ms,  la  Croiictte  et  les  squares  mettent 
dans  la  ville  propiement  dite  la  joie  de 
b  111  veiduie  et  de  leurs  massifs,  Cannes 
N  iiiadie  à  l'infini  dans  la  plaine,  sur  les 
I  nllines  ondulées  qui  lui  forment  une  ad- 
miiable  ceinture.  A  tous  les  reliefs,  dans 
lesieplis  du  sol,  de  droite,  de  gauche,  en 
haut  jusqu'à  Grasse  et,  de  la  Napoule  au 
golfe  Juan ,  c'est  partout  un  enchante- 
ment de  la  natuie.  Il  faut  voir  aux  envi- 
rons :  le  Cannct,  dont  les  bois  d'orangers, 
plantés  jadis  par  les  moines  de  Lérins,  ont 
grièvement  pàti  des  fureurs  de  la  spé- 
culation (là  fut  la  tombe  de  Rachel  et  le 
berceau  de  Sanlnu  ;  -- .V., ,(.,/„-,  l'.nitique 

monsŒ;/itnc.  mi  liil -uiiln'  i  ,l  i  niiverait 

avec  peine  les  l.,iiil;iiii-  li-i  ili'i  s  d.'s  Ligures 
Oxybiens;  —  la  tour  de  Cii>ii-ll'i,,i.i,  l'un  des 
plus  beaux  belvédères  de  Provence,  sœur 
du  donjon  de  Saint-Honorat;  —  Vallauris 
(vallon  d'or  ou  des  lauriers) 
et  ses  ateliers  de  fa'ience 
d'art;  —  vers  l'ouest,  le  pla- 
teau de  la  CroLi-di's-Gardes, 
semé  de  li'iilisi|Uis  et  de 
bruyèrr.  >\ur  1,-iihM  fleurit 
desesgr,ipiM'sd'i.retniilepin 
maritime  se  groupe  en  bou- 
quets :  de  recueil  de  blocs 
amoncelés  que  surmont-e  la 
croix,  Caniies  se  découvre 
avec  son  double  golfe,  son 
château,  ses  îles  et  la  mer 
azurée.  Vers  la  Siagne  :  Auri- 
heau,  décor  romantique  dans 
le  cadre  d'une  fraîche  Arca- 
die  ;  — Saint-Césaire,  ses  por- 
tes, son  enceinte  féodale,  les 
dolmens  voisins,  des  gorges 
sauvages  percées  de  grottes 
et  la  claire  fontaine  de  la 
Faux,  qui  jaillit  du  rocher,  à 
4  ou  5  mètres  au-dessus  de  la 
Siagnole:  nonloin,lebarrage 
que  les  Romains  avaient 
construit  pour  capter  l'eau 
de  la  petite  rivière  et  la  con- 
duire à  Fréjus  par  le  souter- 
rain de  Roquetaillade  ;  — 
Grasse,  dont  les  champs  et 
les  jardins  montent  en  espa- 


LITTORAL     I»i;     LA     MLD  riL  UR  ANÉE 


27 


jusqu'à  la  ville 

\l,M.sl'„nl,-n,H. 
rs,!aJ.n„,,.rn\ 


iiilastique  de  (Iciui.Imh 
lire  des  parois  béanirs,  ai 
iud  desquelles  le  luiicn 
1!  I.oup)  gronde  et  saule  ci 
iscades  dans  une  cour.sf 
'  10   kilomètres  (cascadi 


hrll 


M'I" 


Saut  du    I.oup  .   l'ius    li>in, 

cisl  Vence,  la  ville  des  figues 

et  des  violettes;  Cnrjnrs,  elc. 

Grasse  méiile  (|ii'nn   la 

uiirùtdeculonuelebu.slede 
l'iaLconard,  encore  moins 
pniir  le  boulevard  ànJcAi-dr- 
JJalInn  et  l'avenue  7'A«tv; 
car  la  ville  a  voulu  se  [.ny 
lielle  pour  attirer  I'Iliu- 
ger.  Mais  les  rues  cirl.-; 
d'arcs-boutants,  les  vi.  ilh-, 
portes  sculptées  sous  (i^i\  r-, 
les  carrefours  où  l'Ion^r 
dans  l'ombre  Tt'-r  la  la  ni  M.lnl 
deProvence  :  ers  r.aii  ia>irs 
et  cette  vive  évncaih.ii  d'au- 
trefois feront  rêver  l'artiste. 

Industrieuse  par  tradition,  Grasse,  avec  ses  chemins 
ses  terrasses,  ses  champs  de  roses  et  ses  oliveraies,  ti 
du  verger  et  de  l'espalier.  «  Où  d'autres 
sèmeraient   la   pomme   de   terre,   elle 
plante  la  rose;   l'héliolrope   remplace 
pour  elle  les  petits  pois    Des  tipis  de 
géraniums,  de  résédas,  de  jonijuilles 
de  tubéreuses,  drapent  sa  c  impa-,nt 
Aux  soirs  de  mai,  l'aii   de\ieiit  lues- 
pirable  à  force  de  senlu  bon    De  h  ui 
côté,  les  pâtres  apport(  nt  de  Ix  mon- 
tagne le  thym  et  la  lavinde   siuvt^i 
le  fenouil,   la  menthe  et  le   lomaiiu 
Alors  il  neige  des  pétales,  il  pleut  di  -^ 
étamines;  alors  aussi  l'ai  imbio  \a  rom- 
mencerson  œuvre.  »  (Stephen  I  ieclard 
Le  monde  en  lier  est  tri  butane  de  Gui^sr, 
ses  essenics  parfumé, -s    llniib    IniP   de 
ses  oli\(lli'<,   .^rs   TniiN  M  1    I  ilh         s  ml 

avideiiiriii  |,.,  (mm  li.'^  (I   ,      iiiN 

C'est  la  /•■..»,,  sniis  !.■  ,  1    1,1     I  I    ^    11   , 
qui  vaut  à  la  petite  ville  K  Ut   I    iluii, 
elle  fait  mouvoir  ses  nombreuses  UM  m  s 
alimente  ses  fontaines,  ai  i  ose  1 1  f,  c  ondt 
ses  fleurs  et  ses  vergers  (19  70i  hib  i 

Acette  altitude,  pourtant(325metiesl 
Grasse  n'échappe  pas,  bien  que  fiut 
abritée,  aux  surprises  de  1  hivei  II  nei_t 
là-haut,  comme  à  Cannes  dailleuis 
Mais,  dans  la  serre  ch  lude  assise  m 
bord  de  la  mer,  sur  les  deinu  isdigies 
du  vasle  amphithéâtre  qui  la  piotc^e 
contre  les  âpres  morsures  du  noid,  les 
frimas,  presque  aussitôt  fondus,  ne  sont 
que  pour  mieux  faire  goulei  pai  le  on 
traste  la  douceur  de  cette  admii  ilii 
nature.  Entre  les  extrêmes  de  1 1  I,  in|i, 
rature  hivernale  et  celles  de  1 1  l,  I  ,  ,  u  I 
est  de  12°  seulement  et  la  mo\,  un,  d, 
l'année  15°.  La  mer,  plus  lenle  a  s, 
refroidir,  tempère  les  défaillances  de 
l'hiver  et,  plus  lente  à  sechauffei,  1,  s 
ardeurs  de  l'été.  D'ailleuis,  tannes  n  (- 
chappepasau  refroidissement  que  cause. 


s  à  tempér. 
■ne  est  moi 


ure  élevée,  I, 
sensible  qu'. 


■uis.  I.,'  vent  brûlant 
d'.\frique  se  brise  sur 
les  écueils  du  large. 
Quant  au  mistral, 
il  ne  fi  ini  lut  gueie 
1  I  (  nn   de  1  Esleiel 

ILES    DE   LERINS 

I,s  il,  s  ,/e  Lnin., 
|(i>  iu\  de  1  i  cou 
lonne  de  Cannes, 
sont  1(  s   plateaux 


Wiii  iiunl,  cl  Sainl- 
Iliinoiat,  la  saui  et 
1.  ficie 

T  es  incien-^lcs  aj  pr- 
I  iicnlLouiI  61  (]i  Len 
lia  dunomd  unpeison- 
n  i^e  Itgtndiue  soiti 
,1,  demi  dieu,  auquel 
,  Il  rcmliit  un  culte 
/  ///,  (  a  ut  la  petite 
I    I       ^li  ,l),in  neonte 


tie^  peuple 
me  cultuie 
aieheuli  gi- 


DU     LOUP 


LA     FliAiNCE 


ecevoir 

.i-gent, 
a  Monnaie, 
fuis  repa- 
1  ITho.  .Mais  depuis  assez 
nelait  plus  que  l'ombre 
Cette  rielie  pré- 
ntait  :  ses  biens  devin- 


lu  ciel  k  conduit  bienio 

ipelile  île  Leio   il    m  iiii 

stte  de  seipenls  En  piii  di  t  iii| 
1  lie  (  Il  inj,e  de  1  ^1 1  giice  aii\  nomliu  ii\  ih  i|  1  |iii 
Mtnnent  se  gioupti  autoui  du  ^  mil  mm  h  i  l 
une  communaule  *;  oi„anise  la  ptlil  <  I  m  I  \imI  Ii  .,1  m  I  m 
piue  de»  puites  est  I  1  île  det.  Samls  ^  ul  ibk  pi  puiiLii,  d  ipuh 
piintifLS  d  ou  Mnitnt  b-unt  Pab  icU,  apulie  de  lliKmlt,  saint//; 
iswnilutliei  Ai  les  ^  oulut  i/oHoi  ai  poui  eveque  1  humble  eimite 
f,na    bon  ^il   mil  gu     a  qnitUr  ^a  clicie  ili      il  SLlii^nit  dm» 


lutie  a 
se  reM 

SIMIL 


iiis  I  ili   11  plus  j,i  indt  p  iilic 

\(ihù(ii/e  deLeiiHS  elait  lune  des  plus  cclebies  dt  la 

si.  Ihc  et  de  la  foi    uitfimps  tioubUs  des  inMsi,,ns 


It  uliiui  dt  n  sinplml.s  lui  itombis  1  ib|,e  l(/r(//)e/ /  (\i' sitck)  dit  sa 
sui  les  rocbeis  qui  regaidentl  \riique  un  donjon  de  défense  ou  la  commu- 
nauté se  lefugiait  en  cas  d  alerte  elles  étaient  fréquentes  Puis  ce  fuient  les 
corsaires  génois  a\ec  lesquels  il  fallut  comptei  après  les  Génois  les  Es 
pignols   Frani  ois  I  ■■    piisonniti  de  Chailts  Quint,  passa  dans  1  île  Saint 


diiiijiHi,  Idit  de  la  (bspelle  sim  salon  de  la  '^unle  Table  1  ip[Uii  de  son 
balcon  »  D  autiis  au  iim  nt  i  !  1  lis,  ,11^..,  I  s  ,  |  ili  s  ..,  m  iit  d  elable  : 
un  moment  aiii\  1  u  lii  n  li  i\  il  |  I  1  1  1  1  m  I  \  1  1  I  I  lejus, 
eiil8o9,l  achetai  I    i|i      |  In   1   m  1    inli  1   lu   ii\   I      1      m      I    -I   itiens 

parvinient  enfin  1  1  I  \  i  I  illi  im  u  ils  m  i  iII  i  nt  un  1  i  |i'i  lui  it  pro- 
fessiountl,  1  impumi  iiL  de  I  ibbi\t  a  produit  di  s  o  umi  s  lemiiquables. 

1,'île  Saml-Honoiat,peUte  Leio  on  Planasin,  paice  qu'elle  piesenle 
l'aspect  d'un  plateau  peu  e'ievé  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  n'a 
que  100  mètres  de  large  sur  1  500  de  long  et  3  kilomètres  de  circon- 
férence. Une  ceinture  d'écueils,  les  Moines,  lui  fait  cortège  (l'un  de 
ces  rochers,  flpres  et  nus,  porte  le  nom  de  Saint-Ferréol).  Des  pins 
s.'i  uliii'  s.  nnx  iflluvis  liais, iniiques,  que  les  tempêtes  ont  courbés 
nii  -{■■  .!.'  hiii  s  r,i].i  h  1  s,  ,|,  s  fourrés  de  myrtes,  de  cistes,  de  chè- 
\  1 1  I'  iiili's,  la  \  i-ii.',  luliv  iir,  font  à  l'île  une  agreste  parure;  on  y 
cultive  le  fioiuent  :  lliuile  et  le  vin,  le  lait  et  la  farine,  rien  n'y 
manque  de  ce  qui  est  nécessaire  à  la  vie.  Le  nouveau  monastère 
enveloppe  un  vieux  cloître  au.K  piliers  trapus,  spécimen  d'un  art 
un  peu  fruste,  mais  dont  les  voûtes  n'ont  pas  fléchi  depuis  dix 
siècles.  Une  nouvelle  église  remplace  l'ancienne  abbatiale  et  l'on  a 


LITTORAL     DE     LA     MKDITERRAXKE 


29 


eu 


.'Urciis 


reliefs,  aUlrU.I    \r|,hl,|,.,    MT,1,m|||S   ,I,i1i^    I    llr. 

Le  donjuii  dAiLillii  1 1,  il.  .  nu|.e  l.ni|,,ms  .-,i  massive  silhouette  au- 
dessus  du  ilûL;  ses  iiiuiailles,  velues  de  lierre  à  l'occident  et  partout 
dorées  du  soleil,  abritent  encore  un  double  cloître,  l'un  au  rez-de- 
cliaussée,  qui  appuie  ses  ogives  sur  des  colonnes  de  granité  et  de 
marbre  rouge;  l'autre,  plus  mutilé,  au  premier  étage  :  au  centre, 
une  grande  citerne  pouvait  servir  aux  assiégés.  On  montre,  dans  ce 
qui  fut  la  chapelle  Sainte-Croix  ou  Saint  des  Saints,  la  place  oii  repo- 
sait le  précieux  reliquaire  de  Saint- Hunorat;  une  terrasse  vide  rap- 
pelle la  bibliothèque.  Cent  marches  de  grès  rouge  conduisent  au 
chemin  de  ronde  à  mâchicoulis  qui  couronne  le  donjon;  la  vue  qui 
se  decouNie  du  haut  de  ce  belvedeieet,  de  lEsteiel  a  Tuiin,   f-t 

1  lie  Sciint-Honoi  at  (b  si  \oimii 
I  lu  e  du  iiv  U'  I  il  m  '-ui 
c  est  un  beau  d  m  un  |ii  i 
ulillie,  itineisl  s  ml  II  un 
iinusse  qui  III  lit  I     I  I  Mit    I 

pas  les  01  iiiyeis,  les  citionnieis  se  pi  s--  iil  lui  i  lui  I  li 
maison  foiLsliLie,  ou  conduit  une  alh  e  I  iiiiii  n  (  un  im 
double  range  e  d  I  ue  ihpf  us  _  inN  1  ipms  i  1 1  ^l-^  m  i  ni  ut  hn 
lesfourits    Mais     l  m  li      |ii     '^   iiit  llonoi  it  pos'^    I      i  i\Imi 

ches  qui  )am  us  ne  t  IMS     ni    ^       /  -  l/flîjî(fn/e  est  |  1 1\        I        m 
vives    Cette  île,  1  mli  [iie  /   ,       in  tenu  le  nom  ili    1  i  [  i   n      l   ii 
bitp,    sœui   du   gi  ind    tli  iuindtui.ip   de   leiins,  qui,  enliamte  i  ii 
l  exemple  de  sju  fitie,  y  vint  clieiclier  la  solitude    L  île  appaitmt 


1  une  des  |ili 

b  belles  de 

la  cote 

Lnd   ti    1 

de  700  mi 

les  sepa 

S  uni     V 

Il     1 

lus         l|  1 

33110,     1 

1       1     1          M 

Il    '       1  II 

COUNl      1   11      1 

,        llll,|.     / 

,        1 

luniK  le  lil 

1  llle  sui    Ul 

lip.   d 

depuis  au  domaine 
de  Grasse,  qui  la  h 
lants  de  Cannes,  m 
Chevreuse,  le  due  i 
tenleui-S,  llirlii'licii 
pour  déflMlill  e  1,1  1.11I 

gnols  emiioi  Irreiit 


e.  Après  l'avoir  inféodée  à  Bertrand 
la,  les  moines  la  donnèrent  aux  liabi- 
ne  redevance  légère.  Après  le  duc  de 
.ban  de  lîellon,  qui  en  furent  les  dé- 

li ;ii le  la  couronne  et  la  fortifia 

1  r  n'.  l.iit  |ias  achevée  quand  lesEspa- 
'iU:  S'niiir-.]/,ir'/iirrite  et  s'en  firent  un 


point  d'appui  pour  leurs  opérations  en  Provence  (1635).  Après  deux 
ans  d'occupation,  ils  durent  se  retirer.  Une  seconde  occupation, 
en  1746,  par  les  Autrichiens  et  les  Piémontais,  avec  le  concours  de  la 
Hotte  anglaise,  céda,  l'année  suivante,  sous  les  coups  de  Belle-Isle. 
Les  mêmes  vicissitmles  troublèrent  les  deux  îles  sœurs.  Cependant 


DE     s  A  1  N  T  -  II  0  N  O  1 


LES     COCOTIEIIS     Db      GOLl-E     Jb> 


France.  -II. 


LA     FRANCK 


Sinnlc-Marcjuerilc,  à  ciuse  du  fnrl  qui  la  défendait  et  du  peu  de  dis 
tance  qui  la  sépare  du  cap  de  la  Croisetle  (1 100  mètres),  reçut  tou- 
jours les  premiers  coups.  Remanié  et  complété  par  Vauban,  le  fort 
campé  lièrement  sur  uii  promontoir  abrupt,  devint  prison  d'Etat. 
Une  pièce  carrée,  voûtée  comme  une  cave,  entre  des  murs  épais,  e 
éclairée  par  une  fenêtre  unique,  alors  surélevée,  serait  le  cacbot  d( 
l'énigmatique  personnage  qui,  sous  le  nom  de  Masque  de  Fer,  y  fut 
eniprisonué  par  ordre  de  Louis  XIV.  Des  Kabyles,  en  1841  ;  de  vagues 
Kroumirs,  en  1871,  y  furent  aussi  retenus  comme  otages.  Enfin 
Tex-marécbal  Bazaine,  interné  dans  le  fort  depuis  le  26  décem- 
bre 1873,  réussit  à  s"en  évader,  pendant  la  nuit  du  9  au  10  août  187 'i 
Une  vingtaine  de  kilomètres  s'étendent  entre  la  pointe  de  VAiguil 
lou,  extrême  saillie  de  l'Estérel,  et  le  cap  d'Antibes.  Vers  le  centre,  b 
cap  de  la  Croisetle,  pointé  sur  les  îles  de  Lérins,  sépare  l'intervalle  en 
deux  grands  bas- 
sins maritimes:  ce- 
lui de  la.  Nnputile  et 
le  i/(ilfeJuaii  (pron. 
Jouan).  Cannes 
rayonne  sur  Fun  et 
l'autre.  Mais,  tan- 
dis qu'à  l'ouest  les 
alluvions  de  la  Sia- 
gne  empiètent  de 
plus  en  plus  sur  la 
mer  et  compromet- 
tent ses  conditions 
nautiques,  le  golfe 
Juan,  privé  d'ap- 
ports sérieux,  s'in- 
curve dans  riiéini- 
cycle  gracieux 
d'une  côte  stable,au 
creux  de  laquelle 
une  borne  mil- 
liaire  de  l'antique 
voie  Aurélienne 
désigne  l'endroit 
oii,lel"mursl81îj, 
débarquait  à  l'im- 
|ir-nviste  l'exilé  de 
File  d'Elbe.  Des  oli- 
viers de  belle  ve- 
nue, des  oiangers, 
des  bosquets  de 
grands  pins  odori- 
férants   couvrent 


d  un  \  ei  t  manteau  les  collines  littorales  et  la  pénin- 
suli  (Il  1 1  ^  i;o!(;)(>,  qui  arrête,  à  l'est,  l'expansion 
(lu  ^1  lli  lu  ni  Dans  sa  plus  grande  ouverture, 
I  I  iilii  I  du  ^iilfe  présenle  une  ampleur  de  7  kilo- 
un  [[t"^,  il  est  d  un  accès  commode  et,  en  certains 
points,  les  plus  gi os  bâtiments  trouveraient,  pour 
mouillei,  des  fonds  de  13  à  18  mètres.  Ces  avan- 
tages ont  inspue  la  pensée  d'en  faire  une  grande 
lade  militaue,  en  fortiliant  les  sommets  du  lit- 
toral et  les  îles  de  Lérins  à  l'avant-garde.  Aucune 
suite  n'a  été  donnée  jusqu'ici  à  cet  utile  projet. 

NICE    ET    SES   APPROCHES 

1  I  I  I  V  |u  ili  d  laiiuidlc  s'adosse  le  golfe  Juan 
|i  -.ni  -ui  siin  flanc  une  série  de  retraits  qu'ac- 
(  Ils  ni  II  s  s  ailles  du  cap  Gros,  de  la. pointe  Bacon, 
le  Toihet  d  Antibcs  et  le  monticule  où  repose 
le  fort  Cane.  C'est  un  monde  nouveau  dont  l'ho- 
iizon  se  développe  jusqu'à  la  double  projection 
du  mont  Doion  et  du  cap  Ferrât,  entre  lesquels 
s'ouvre  la  rade  de  Villefranche,  à  l'orient  de  Nice. 
Au  centre  de  ce  mouvant  bémicycle,  le  delta  détri- 
tique du  Var  dessine  comme  une  double  coupe 
dans  le  bras  de  mer. 

Nice,  à  l'est,  Anlibes,  à  l'ouest,  se  regardent.  Les 
origines  de  celle-ci  sont  grecques  et  remontent,  pour 
;.  Ile  M.  Giietia.  le  luoins,  au  iv=   siècle   avant  notre  ère.   Sur  la  foi 

de  Strabon,  Nice  est  regardée  comme  fille  de  Mar- 
seille et  Anlibes  serait,  ainsi  que  toutes  les  cités 
hellènes  de  la  cote,  une  colonie  massaliote.  11  n'y  a 
pas  d'apparence  que  cette  opinion  puisse  être  acceptée  sans  réserve,  s'il 
est  vrai,  d'après  llcrnilnto,  le  plus  rap|irocbé  des  événements  et  le  plus 
cnn^rirucifiix  ilrs  1 1  i  - 1  '  n'i  l'us  :iiiriin-'.  quc  Ifs  l'iioréens,  résolus  à  s'expa- 
lii.T  ,n  imI  i|iiillr  ni  iii.i--r  II  I  -Ir  il  \-ii',  -r  ihii^rrent  sur  divers  points 
ilr  II   imI,-  li-iiririiii.  ,   II-   Mil-  \M-   \lii-'ill'',  li   Mitres  vers  l'ile  Cyrnos 

(t-i  i;.ir-r  .  un  \\-  >  ri.ililnviil  .1  11  [i Il'  iHiril.  nmi  liiin  de  Calvi.  La  côte 

liyuru  esl  pri.rlu-  ;  |i,ir  lu  ni  liiii|i-,  rlli-  -•■  vml  luiil  à  clair.  On  présume, 
avec  raisiiii.  i|iii-  l--  iii-rrs  ur  im.iii'|ii' r-iil  p.i-  il  v  venir  et  que  la  lutte 
engagée  avrc  Minrs  rmilrr  1rs  iiiviiuns  iirrii|i;iiil  -  (lu  sol  donna  son  nom 
à  la  colonie  qii  ils  luudei'eiit  sur  ce  nvaye  :   >.;/,f,,  victoire,  Nice. 

Antibes  n'est  que  la  contre-partie  de  Nice  (13  198  habitants).  L'in- 
scription gravée  sur  un  galet  roulé  trouvé  sur  son  territoire  par 
M.  Alougins  de  Ilochefort,  en  1SU6,  prouve  à  l'évidence  l'existence 
dune  cité  grecque  en  cet  endroit,  vers  la  fin  du  v»  siècle  avant  notre 
ère.  Par  la  conquête  romaine  Anlibes  devint  un  municipe.  Il  est  pro- 
bable que  les  matériaux  de  ses  édifices  furent  utilisés  pour  la  construc- 
tion de  ses  1  erapai  Is, 

(  ai   d   reste   peu   de 

chose  de  la  cite  ro- 


I  m  I  1    |u  11   pos- 

II  I  il  I  h  |ii  une 
mil  11  I  1  elle 
futidstL  -l;i/(iesfut 
tant  de  fuis  boule- 
Misce  démolie  et  re- 
n  11  lute  a\ec  les 
111  I  muv  pumitifs 
I  i  II  s  de  grand  ap- 
1  I  il  substiuctions 
dueuque  dans  les  ca- 
\es  paiticulieres  ..), 
qu  il  faut  1  expé- 
rience de  1  archéo- 
logue pour  lecon- 
naitie  le  peu  qui 
reste  encla^e  dans 
les  consliuctions  du 
moven  âge  et  de  nos 
JOUIS  Cette  Mlle, 
a\ant  1  mnexion  du 
comte  de  Nice  était 
la^ant- poste  de  la' 
Ti  m   e   du  ccte   de 


itilie 


Sun  eneeinlebastion- 
née,  le  fort  Carré  qui 
la  protège,  ne  sont 
plus  qu'un  joli  décor. 


LIITORAL     ï)i:     LA     M  KDITi:  l(  R  ANÉE 


donnrr     [.  .1       I M    iiixrlli'    r.iiilr,     1,1     /  /.(      I  ///■. 

romaine  il-liiiiiil  l  ii^'iirur  qii  .1!.  ni. m.'  lui  I' 
Heraclea,rou[c>incvcu\i2,  duiiti.nl.  ni  l.^\ir,,x 
de  haut  les  collines  littorales,  il  l.-iii-nr  m  II 
oppida  ligures  juchés  à  tous  les  ivln  N.  i  nln-  i 
fut  l'un  de  ces  camps  retranchés  :  dis  iinir, 
paient  ce  plateau  d'une  enceinte  dont  li-  ^i  -  I 
d'une  longue  suite  de  siècles  et  de  il.  \  .  i  i 
de  Cimiez  une  place  de  guerre,  sur  la  gi\inl 
deux  aqueducs,  dont  on  a  relevé  le  tracé,  de 
vastes  Thermes  en  partie  mis  à  jour,  l'épaisse 
carapace  de  l'Amphithéâtre,  oii  peuvent  s'as- 
seoir 4  000  ou  5  000  spectateurs,  des  médailles, 
des  mosaïques,  des  inscriptions  en  très  gr.iiii! 
nomhre  donnentl'idée  desonimportanee.iiiln- 
fois.  Cimiez,  ancienne  capitale  de  la  région, 
n'est  plus  rien;  Anlibes,  peu  de  chose;  Nice  a 
survécu  et  triomphé.  Entre  celle-ci  et  son 
émule  d'en  face,  le  delta  du  Toc  élevait  l'ob- 
stacle llr   -.s   r,nili".is  inriil.iiMr-.   ile  seS  CrueS 

terril. Il'-  .1  .1  un..  ir,t,i  lun',  .  il'.h-..,  semce 
d'îhils  .1  il  ■  |..n.lri.r..s  ,|ii,.  ^Ii.|...îi  évaluait 
de  snii  lini[is  ,1  jiliis  de  1  -'"Il  nietie.-.  Il  n'y  a 
pas  bien  longtemps,  la  fougue  du  fleuve  indis- 
ciplinable  a  pu  être  maîtrisée  par  des  digues 
et  ta  communication  régulière  établie  entre  ses 
deux  rives,  le  long  du  littoral. 

C'est  un  fougueux  tori'ent  i|iio  le  'Var, 
et  un  torrent  qui,  à  la  moindre  enie,  loulo 
de  l'eau  comme  un  grand  lleuve.  Dans  son 
bassin  supérieur,  il  ne  court  pas,  il  fond 
tète  baissée,  d'un  bassin  à  l'aulte,  par  les 
couloirs  d'étroits  déllh  s.  De  sa  souice  d 
Ja  iner,  il  tombe  de  1  800  mèties,  pour  un 
parcours  de  412  kilomi  lies  :  on  imagine 
la  pente,  la  chute,  pour  mieux  dut  Ni 
à  1  kilomètre  au  noid  d'Esteinc,  d  mu 
fontaine  abondante  qui  souid  d  un  amis 
calcaire,  entre  des  crêtes  qui  moulent  a 
2621  mètres  avec  le  Gaiiet,  27'i3  metus 
avec  les  Grandes  Tours,  alimente  peut  eti  e 
par  de  petils  lacs  soutei  lains  blottis  à  di  s 
niveaux  supérieurs,  d'autieb  disent  pai  le 


ilAnlilies.  grand    ii'seivuir  du   lae   iVAlhis   ^bien  que    celui-ei,  ('■tuli''  au  revers 

1  romaine,  ,|,,s  miiiits,  se  déverse  au  moyen  du  Chadoulin  dans  le  Verdon  et  la 

■  lîid  >  '■'.?>•  I>iii''inee),  le  Var  capte,  à  3  kilomètres  de  sa  source,  le  tribut  d'une 

Vnribeàn  foiilaiiie  abondante,  écoulée  par  le  torrent  de  Snnr/idnière;  il  prend 

fut  aban-  '"^  Buiiidous  à  Entraunes  et  dégringole  à  Saint-Martin-d'Entraunes  : 

[.lus  près  pour  une  douzaine  de   kilomètres  qu'il  vient  de  parcourir,  il  est 

III!  la  voie  ti.mbéde  ToO  mètres.  Déjà  fuit  la  région  alpestre;  de  belles  forêts, 

iiiense  rin  île  petits  champs  en  terrasses  étagées,  des  prairies,  des  jardins  font 

Ile  suivait  pressentir  la  Provence. 

''  ^"^  .'''"^  A  Guillaumes,  le  Var  entame  les  escarpements  calcaires  :  de  bas- 

I  ir™^^^  siiis  en  (b'dilés,  c'est  une  succession  de  sites  sauvages  ou  gracieux, 

I  "      ,,'',  iir.snli's  .111   leilil.s,  all.iehés  à  ses  rives.  Voici  la  dus  ou  défilé  de 

„      II,  ni  Ihilin^:  .,  La  iim.-i..  eoiile  dans  uu  abîme  si  étroit  que   les    parois 

il  .,  ml.  ;  s.'inl.leiil    s.'    1 Ii.i;ilii   fond   du    goulîre    surgissent,  de-ci  de-ln. 


GOUGES 


32 


LA     FRANCE 


d"ndmirables  pyramides  rouges  pareilles  à  des  rloclietnns  de  ca- 
tliédrale.  »  (G.  Taudiel:.)  A  la  porte  du  dérdé,  api'ès  8  kilomètres  de 
tourment,  le  lorrent  se  calme  dans  rOpanouissement  de  Daluis,  où 
lui  arrive  la  fraîche  source  du  Chnudou.  Aussitôt  il  reprend  sa 
course,  frappe  de  droite,  de  gauche,  arrache  des  pans  entiers  de  col- 
lines, couvre  les  terres  de  gravats  et  de  cailloux.  Avant  que  les 
traités  de  1860  ne  nous 
eussent  donné  son 
cours  à  peu  près  en- 
tier, le  Var  n'apparte- 
nait à  la  France  que 
par  13  kilomètres, 
dans  le  département 
des  liass. 


Un, 


.Al|. 


ut  ui 


fut  ilouué  au  départe- 
ineiU  limitrophe.  Uien 
que  l'on  ait  depuis  dé- 
taché l'arrondissement 
de  Grasse  pour  l'unir 
au  comté  de  Nice,  et 
former  la  circonscrip- 
tion administrative  d.-s 
Alpes-Maritimes,  le  dé- 
partement du  Var,  qui 
ne  touche  plus  dii  to 
au  lie 


rent  se  met  en  mouvement  :  elle  bouge,  elle  marche,  et  l'on  ne  voit 
pas  le  moteur  qui  l'anime.  Le  spectacle  n'en  est  que  plus  elTrayant. 
La  masse  s'avance  comme  une  coulée  délave  grise;  elle  gravit  le 
talus  de  la  route,  le  déhorde  et  convie  quelquefois  de  son  amas  la 
chaussi'e  sur  plus  de  1(10  mètres  de  long.  »  (Vr.  Noetinger.) 

Avant  d'atteindre  laTinée,le  Var  pénètre  dansla.  dus  de  l'Échaudon, 
colossale  entaille  de 
200  à  400  mètres  de 
profondeur,  au  pied  de 
cimes  qui  montent  à 
près  de  800  mètres  au 
l'icciarvet,  plus  de 
1  ^ioO  mètres  au  mont 
Vial.  «  Les  bancs  cal- 
caires en  couches 
épaisses,  ondulées,  se 
su|)erposent  avec  un 
orili  >■  parfait  dans  leur 

•  'iil.i->riiirnt  gigantes- 
qur;  la  roche  est  tan- 
tôt verticale  ou  sur- 
plombante, tantôt  en 
saillie  ou  en  retrait, 
tiilaillée  par  les  eaux, 
nst'e  et   polie  par   les 

•  boulis,  ou  bien  déchi- 
rée, ci'evassée,  fourmil- 

ant  de  creux  et  d'aspé- 

■ités,  de  mamelons  et 

lie   oITre 

lus  va- 

s,  dc|iuis  le  blanc  et 

1(1  re  jusqu'au 


sur 


Hres  de 


comme  il  convient  à  un  torrent  toujours  tendu  pour  l'elTort,  quitte 
sa  première  direction  du  nord  au  sud,  et  prend  veis  l'est,  sousl'im- 
]mlsion  de  la  rivière;  il  anime  le  site  pilloresque  d'Entrcvanj-, 
laisse  cà  l'écart  le  hameau  de  Gliindrr,..  ,,ni  fui  vilh- é|Msr,,p;,le,  avant 

qu'une  crue  ne  l'eût  rasée,  au  xi"  sir,  t^  .  A  l'u-ri  - 1  ip  i  scnnllne  la 

Ruiidoule,  aux  eaux  de  crue  rougcàh '■^,  iiiri,  ,^  ,\,-  pin  i  ailles  et  de 
limon,  que  le  Var  déchaîné  eniraiii'  ri  i  .mM.  .nj ,  dans  srsllots  ti-ou- 
blés,  avec  les  éboulis  du  Gr<ih  I.  bs  a\alaiM  lir^  ,hi  Ciam  (ou  Gians), 
fa  Tinte,  grisâtre,  la  trouble  Wmi/»,  .  '1  mu-,  ,  i  <  ion  rnts,  dévalés  de  ver- 
sants i-apides  et,  le  plus  soiiv. Mit. I. 1111, |r>,  r  \a-.|,,M  ,iii  le  llcuve  jusqu'à 
la  fureur,  l'ip'  l''iii|i,'h'  sur  fs  haiih-s  i  i  m.s  iI/m haine  le  Cinns  en 

formidables  ahaU,  haïr  à  l^ui   jai s.  r-ii^.'s  ,ai  iiuirs,  à  travers  des 

gorges  lri'ribl"s  qui  iI.-Imui,  h.  ni  au-(!rs-„uis  .lu  nid  d'aigle  de  Touët- 
de-Beuil.  Pour  le  Gralr.l,  dont  le  cours  ne  dépasse  pas  et  atteint  à 
peine  3  kilomètres,  ce  sont  des  champs  de  débris  qu'il  roule  en  fu- 
rieux :  on  l'a  vu  entasser  un  delta  de  débris  long  de  150  mètres, 
large  de  800  mètres,  sur  une  épaisseur  de  18  à  20  mètres.  «  Sous  la 
poussée  d'une  pluie  d'orage,  la  masse  de  cailloux  et  de  boue  du  lor- 


jaune  ocreux  et  foncé,  au  brun,  au  noir,  avec  des  bandes  ou  layures 
liizarres,  formées  parle  suintement  des  eaux.  Parfois  nue  ou  si'ub- 
inent  colorée  à  la  surface  par  le  manteau  bariolé  des  lichens  qui  s  y 
cramponnent,  elle  est  parfois  remplie  de  veidure  répandue  en  niill.- 
b..u.|ii'|s,  arbr.'s  rabougris  ou  magnifiques  pins  et  cliênes  tordus, 
sn-|i.  ihius  .  .iiuiiie  par  miracle  aux  fissures  du  rocher,  arbrisseaux 
.1  ail  11-1,  >,    I  li.'vrefeuilles,    clématites,  herbes  délicates  etparfu- 

Au  pont  de  la  Mesela  conflue  la  Tinée,  beau  torrent  qui  roule 
16  nièties  cubes  en  eaux  ordinaires,  1900  mètres  cubes  en  crues 
excessives.  A  7  kilomètres  plus  bas,  la  Vésiihie  apporte  le  tribut  de 
ses  eaux  fraîches  et  limpides  dont  le  vert  émeraude,  rougi  par  les 
crues,  se  profile  assez  loin  dans  les  flots  limoneux  du  Var,  parfois 
très  sombres  et  couleur  lie  de  vin.  Si  l'on  voulait  analyser  les  eaux 
de  crue  du  fleuve,  on  y  trouverait,  par  décantation,  tous  les  terrains 
de  son  bassin  supérieur  livrés  sans  défense  par  la  déforestation  des 
pentes  et  la  dégradation  des  pâturages  à  l'entraînement  des  eaux 
sauvages.  Enfin,  sorti  de  la  i-égion  des  «étroits»,  le  lleuve  court 
enli'c   des  coteaux    plantés  de  vignes  et  d'oliviers,  i-eçoit  de  droite 


LITTORAL     DE     LA     MEDITL  RllAXEE 


33 


[T^térim,  moins  0111- 
Iioitequosesémules 


ni, IIS  pciui-laiit  cii- 
raissL  pai-roisàrex- 
IK  me  en  d'innom- 
1  1  ables  fissures. 
^aint-Marlin-du- 
\iU,  la  station  de 
(  olomais,  Saint- 
I  luient  s'échelon- 
ni  lit  à  portée  du 
\  n  assagi.  A  moins 
(le  7 kilomètres  sud- 
(iu(  st  de  ^iee,  il 
alt(  int    I  i  mer;  les 

1   1    I.KI-TIll-M  tl,S      .      l'ONT      DE      LA      IROIN.  ,.  ,         .  i- 

digues  dont  on  I  en- 

cliaine  donnent  au 

(lot  cliargé  de  terre,  de  sable  et  de  gravier,  une  telle  puissance  que 

souvent  une  traînée  jaunâtre  prolonge  au  loin,  sous  le  cristal  des 

eaux  de  la  Méditerranée,  la  poussée  du  Meuve. 

Par  sa  haute  vallée,  la  Vésubie  met  la  Suisse  à  portée  de  Nice. 
Elle  naît,  à  930  mètres  environ,  de  deux  torrents  venus  d'Italie  : 
le  Dori'on  et  le  ruisseau  de  la  Mivlunr  r/rs  Frin'irrs,   dans  l'inleivalle 


domine  la  Cime  des 
Gelas  (3 13o  mètres). 


Ma 


lagneux    qui   unit 
■0  élroile,  exlrémc 


l!;,li 


Var,  qu'elle  rencontre  rn  face  du  villag.'  .!.■ 
mètres  à  vol  d'oiseau  de  son  issue,  qui  coti 


134mètresd'aUitude,  aux 
crêtes,  élevées  de  3000  mètres,  d'où  ruissellent  ses  piemières  eaux. 
I.e  Boréon,  son  principal  aliment,  draine  le  mont  Pclago  et  quelques 
hautes  cimes  voisines  ;  il  est  grossi  du  torrent  de  Salhes.  Pour  le  tor- 
rent de  \a.ifadone  des  Fenêtres,  il  puise  au  vaste  amphithéâtre  que 


Vcsu- 
bi(\  prend  le  nom  de 
Vésubie. Vdi-milesCi- 
lels  torrentiels  issus 
des  champs  de  neige 
et  despetits  lacs  très 
nombreux  de  celte 
haute  région,  \a.Gur- 
dijlasque  est  le  puis- 
sant déversoir  du 
massif  d'où  surgit, 
à  l'est,  le  Clapier 
(3  0^)6  mètres). 

Saint- Marlin-Vi-  i  h  t  d.  m  criii 

subie,   RoquebiUière .  "-"    ^■'''''    '"-"   i"AM..Aib,    a   i.iua>us. 

la  Bullène,   Lan- 

liisqxie,  Utelte.  marquent  les  étapes  principales  de  la  rivière.  \  la  re- 
monte, lorsqu'on  quitte  la  vallée  du  Var,  la  Vésubie  s'encaisse 
entre  de  prodigieuses  murailles  de  rochers  qui  surplombent  :  ce 
défilé,  où  la  route  se  faufile  avec  le  torrent  qui  mugit,  dépasse  en 
beauté  pittoresque  et  sauvage  les  gorges  du  Fier.  I.e  «  Saut  des 
Français  »  rappelle  les  exploits  des  farouches  habitants  de  Duranus, 
qui,  embusqui^s  dans  leur  nid  de  vautour,  au  temps  des  guerres 
de  la  Ré|iublique,  envoyèrent  tète  basse  plus  d'un  traînard  dans 
l'abîme.  I.e  village  de  Lantosgue  ne  relève  plus  que  partiellement 
de  la  région  provençale  :  l'olivier,  la  vigne,  le  figuier  fructifient 
encore  sur  les  coteaux  bien  exposés;  mais,  aux  produits  des  ver- 
gers et  des  jardins  s'ajoutent  ceux  de  la  forêt  et  des  pâturages, 
avant-coureurs  de  la  montagne.  La  Bullène  accentue  la  transition 
avec  ses  champs  de  blé  et  de  pommes  de  terre,  ses  prairies  émaillées 


LA     FRANCE 


Je  lleui-s.  Sur  - 

„ii  preiiKiiilcire   rn 

la  Cordolasipir 

]'„-lrr,lrir  (illVe    Illl 

pied  de  celle  . 

,Ml|H.  iiio,i|,i::m,mi-, 

étaséesmai.l.  1 

Ml.hlese..|llle  h  -  -1 

déjà  (le    1,-|    vie 

M-I(.rale.   l»aiis  le  x 

vr'siiiiie.  :,  -2  kl 

.iiiK'-Ues  en  amont. 

n"alh'i-Mt  ils   |i 

I-?)  tiraient   pai-li 

siillai  eii.s.  s  (le 

;eiUiemont.  —  Cm, 

Saint-Martin- Vésubie  apiiaili 

parîout  une  ve 

■dure  supeibe,  1  ea 

eux  au-dessus  du  d('bouclit'  de 
\^:iL:e  d'une  rare  fi'aiclieur.  Au 
H'.rirhillièrc,  avec  ses  maisons 
Mi  li'iiients  de  la  Vésubie, relève 
leii  (lu  Sjifrillnrd,  ouvert  sur  la 
■  ISn^iiirtiillirif,  les  Roiuains  (où 
•s  S( mires  minérales  alcalines 
de  la  Vésubie,  48  kilomètres, 
it  franchement  à  la  montagne  : 
ruisselante  ou  filant  à  travers 
cliamps  par  de  nombreux  canaux;  le  froment,  les  pommes  de  terie, 
le  blé  de  Turquie,  les  haricots  viennent  à  plaisir.  Plus  d'oliviers, 
mais  des  châtaigniers  superbes  et,  dans  le  voisinage,  de  grands 
massifs  forestiers  :  poiriers,  pommiers,  cerisiers  mùi'issent  leurs 
fruits  à  1000  et  1300  mètres  d'altitude.  De  cette  résidence  cham- 
pêtre, les  excursions  s'offrent  à  tout  venant  :  vallée  du  Buréon,  avec 
sa  cascade  bondissante,  au  milieu  de  quartiers  de  roc  écroulés;  la 
forêt  de  sapins  et  de  mélèzes  où  mille  coulées  «  ai'genllnes  et  pures 
sillonnent  en  bruissant  les  tapis  de  ga/.on  »  ;  puis  la  vacherie,  les 
troupeaux  et  leurs  sonnailles,  les  prairies  piquées  de  mille  fleu- 
rettes, aconits  dressant  leurs  grappes  de  clochettes  violettes,  pen- 
sées des  Alpes,  gentianes  au  calice  bleu  intense;  dans  les  rochers, 
des  saxifrages  variés,  le  myosotis,  les  véroniques,  tout  cela  mettant 


au  front  du  Buréon  naissant  une  jolie  couronne.  I,e  vallon  secon- 
daire de  Sdlcscs  conduit  au  lac  N<nr,  dont  les  eaux,  d'un  bleu  in- 
tense, dorment  silencieusement  dans  une  conque  de  blocs  entassés. 
Par  le  vallon  de  Notre-Dame-des-Fenêtres,  on  accède  à  l'antique 
sanel\iaiii>  de  ce  nom.  sur  la  frontière  des  hauts  pcàturages,  des 
cliaiiips  (le  iieiiie  cl  (les  (  reles  maîtrcRses  qui,  comme  le  Gelas 
,  planeiil  se  II  ve  ralliement  sur  les  plaines  de  Piémont  et 


e  Lomliurdie,  et  puri 
lets,  du  mont  Hose  à 
i  nappe  miroitante  de 


sur  la  légion  des  grands  som- 
(  liamps  de  neige  étincelants  à 


Nice  et  Cannes  sont  (leii\-  sduis  ('ealoment  favorisées  de  la  na- 
ture, avec  des  traits  et  des  tempéraments  divers  :  l'une  exubéranie, 
de  facile  accueil;  l'autre  moins  en  dehors,  plus  réservée,  d'abord 
plus  froid.  Tout  le  monde  vient  h.  Nice;  n'habite  pas  Cnnnci  t\Hi 
veut,  du  moins  sans  ennui.  Ses  IkMcs  arisloeratiques,  retirés  der- 
rière les  grands  inms  de  leurs  paK  s  el  de  leurs  villas,  ne  se  livrent 
qu'à  bon  escient  :  Airr  est  |iliis  a\ciiaiile,  plus  vive,  plus  franche 
d'allure,  moins  gourmée;  ce  n'es!  peiii  ,iic  pas  sa  moindre  séduc- 
tion. Même  ciel  d'ailleurs  sur  les  deiK  i  ii  s  renies  de  la  C(Jte, même 
atmosphère  limpide,  même  tiédeur  de  lau,  même  soleil  radieux 
que  les  nuages  voilent  à  regret.  Mais  Cannes,  entièrement  abritée 
sous  l'écran  ininterrompu  de  hautes  collines  calcaires,  tandis  que 
les  Alpes  neigeuses,  réservoirs  de  froid,  déploient  bien  loin  sur 


JAllDIN     A\tG     CIERGES 


LITTORAL     DE     LA     MLDn  ERR ANEE 


35 


riiorizoïi  leur  magnilique  décor,  retient  mieux  la  chaleur,  ayaut 
moins  à  redouter  que  A'fce  les  bises  fraîches  qui  s'engoulîrent  par 
les  intervalles  des  monls.  Ici,  en  ctTet,  la  neige  est  proclie;  elle  plane 
à  peu  de  distance,  sur  des  cimes  de  3000  mètres,  génératrices 
d'orages  et  de  coui'anls,  dans  les  couches  supérieures  de  ratmosplière. 
Euliu  la  ni''r  de  r<i»/,rs  et  sa  plage  de  sable  iiii  se  inooIrHui  |,liisr|/- 
meiili's  au-c  |ie>iU  ili>-  li,ii-ii''urs  que  la  nap|if  ijr  -.ilris  ri  ,!,•  r.iillnuiis 
en  pente  rapidr,  l'ialic  au  ras  de  la  promena. Ii'  un  nisc  ili  s  A  iil'I.u--. 
Cnnnes,  aussi  bien,  est-elle  autre  chose  qu'une  agglomération  sans 
cesse  grandissante  de  retraites  fleuries,  une  sorte  de  cité  Inxueu- 
sement  agreste,  propre  aux  amoureux  du  repos?  A7cp,  grande  ville  de 
134230  habitants,  caravansérail  du  monde  au  temps  du  carnaval, 
alors  toute  à  l'entraînement  du  plaisir,  ne  peut  échapper  au  trouble, 
au  bruit,  au  tumulte  qu'entraîne  un  va-el-vient  pareil  ;  à  côté  d'elle, 
sa  voisine  semble  dormir. 

l,ec/i//;'7(deNice,  encore  que  traversé  d'assez  fréquentes  alertes,  est 
pourtant  délicieux  :  la  température  moyenne  de  l'hiver  dépasse  9", 
celle  du  printeii]|is  13».  lété  2'2°,  l'automne  17":  moyenne  de  l'année, 
130,5;  écart  d.'  I  liivci  à  lil.',  13", 2.  Si  Ir  lln'rinoinètre,  en  hiver,  tombe 
durant  la  nuitaii-.li  --mi,  Jr  z.i ,.,  qui  |i|ii(S  heures  de  soleil  ont  bien- 
tôt fait  de  le  laniiiMi  :  lei-r  rai  '■,  plim  s  abondantes  mais  courtes, 
avec  une  moyenne  de  soixante-sept  jours  par  an;  vents  d'est  fré- 
quents; vent   du  sud-ouest  ou  Libeccio,   chaud   et    humide,  venu 
d'Afrique,  assez  rare  (vingt  et  un  jouis  pai  an)    ^ent  du  noid  en 
Gregaou,  encore  plus  exceptionnel;  mistral  violent  et  glace  du  ii   i  i 
ouest,  deux  ou  trois  fois  par  an  ;  aMil  et  mai  v<  nteu\,  1  \n  i   H 
novembre  calmes  :   telles  sont  les  canctei  istiques  du  cliinil    I 
Nice.  L'abondance  de  l'ozone  dans  l'an,  1 1  buse  imiine  chii_i  i  d 
principes  salins  sont  des  reconstilu  ints  enei^Iiques   Aireposs    I 
encore  des  vallons  abrités  à  l'air  moins  Mf  et  plus  seditif    [  i  11  i 
donne  l'idée  du  climat  :  son  épanouissement  est  ma_nili  [Ui,  sut 
an  Jardin  public  (dattiers  d'Afrique,  myi  tes  aiboiescents,   in  issils 
de  caroubiers  et  de  poivriers  à  grappes  lougesi   soit  dans  les  pi- 
dins  des  riches  villas  où  des  soins  paiticuli  isf  nf  mm     ilp 
pérer  les  phœnix  d'Afrique,  les  bambous  et  li        u       1  ii 

d'Australie,  les  araucarias  géants,  les  fou.   i  il    i  ni 

agaves  extraordinaires  mêlés  à  une  pi olusi  n    U    (.inaiiis   1  i/ 
surtout  fleurit  à  Nice;  elle  se  prête  aux  plus  modestes,  conmn   I  i 
violette  de  Vence,  dont  les  éventaiies  se  paient  tous  les  p>uis    m 
marché.    Mûriers,    figuiers,    amandieis,    vignobles  de   Belkt,  d 
Saint-Martin-du-Var  ajoutent  aux  richesses  du  tenon 

Il  y  a  proprement  deux  villes  dans  Nice  :  celle  des  étrangers  ou  à 


leur  usage  et  celle  des  Niçois.  I.'illustn-  l'uillon.  dont  les  grèves, 
quand  elles  ne  sont  pas  sous  un  Ilot  di'-bordé,  font  la  joie  des 
filanchisseuses,  dislingue  les  deux  cités  sœurs  :  l'une  attachée  au 
rocher  du  château,  sur  l'anse  des  Ponchettes;  l'autre  épandue 
à  l'ouest,  sur  l'aire   d'anciens  faubourgs  :  les  Baumeltes,  la  Cruix- 


,1,-Ma 


e,    Br 

a  1rs  : 


iilini.   Il 


yr.,nii.. 


II.  vaste  enceinte  que  débor- 
-l'/iilijipe,  Saint-Etienne,  Cnra- 
iivallalion  sur  les  gradins  qui 

ilrnl   à  CiniK-:..   lies   \oies  liiees   au    cordeau    entre    de    beaux 

i riililrs,  (1rs  lioulevards  bien  plantés  composent  la  nouvelle  ville. 

lui' lonmie  lur  (■•chelonne,  à  l'arrivée,  ses  magasins  bien  pourvus, 
ses  In'itels,  ses  bazars,  ses  cafés  somptueux  entri'  une  .bniMi^  rangée 
de  platanes,  de  la  gare  à  la  place  Masséua,  les  ilrux  ii-lr-  Ju  mou- 
vement urbain.  Chemin  faisant  se  dressent  l'égli-r  n.  ..-.iiluque  de 
N„lre-lhu,i,>  et  le  palais  de  marbre  du  Crédit  Lyonnais;  sur  les  deux 
ai  1rs  ib'  ra\  riiiir,  |r  |niii|rv  11  d  I Ml Ir.iic liage  et  celuî  de  Viclor-llugo, 
(Ir  |iari  r|  daiili  r,  |iai  larriii  1,1  Mllr  <  Il  dcux  portlons  Inégales,  dans 

re>|.ai  r  !■ pi  isfiiiie  la  N.iH'  Iriirr  ri  11'  lit  du  Paillou.  Comiue  la  rue 

de  liiv.ili,  la  grande  artère  niçoise  de  la  gare  débouche  par  une  série 
d'arcades  sur  la  place  Mas- 
séua :  ici  le  Casino  munici- 
pal réunit,  dans  son  triple 
|iavillon,  les  séductions  les 
I  lus  vallées,  jardin  d'hiver, 
siUes  de  concert  et  de  lec- 
tuie,  théâtre,  cercle  et  ta- 
\eines  i  estaurants  et  cafés  : 
I  m  1  m  niuin  cosmopolite 
|ii  I  iupai;nent,  d'un  côté, 
I  /;  /(  iy<i(///R-  aux  plantu- 
i(  iix  massifs,  de  l'autre  le 
square  ou  s'abrite  la  statue 
du  duc  de  Rivoli,  un  enfant 
de  Nice,  dont  le  bronze, 
fondu  pai  Carrier-Belleuse, 
donne  une  belle  impression 
de  vit  A  l'extrémité  du 
I  II  din  public,  dont  les  fron- 
1  lisons  exotiques  recou- 
\ient  le  lit  dissimulé  du 
Paillon,  s'élève  le  monu- 
ment commémoratif  de  la 


5*^■:H■?^^.  - 

W'ÎM 

||J| 

siJ-wP 

WÊ' 

30 


LA     FRANCE 


réuiiinn  de  Nice  à  la  France,  et,  plus  loin,  s'allonge  la  JetéP-pronie- 
nade,  esLacade  jetL'e  sur  le  flot  vers  un  belvédère  ciiiii|">sil.-  ;iih]iir 

rinde  a  fourni  une  pagode-théâtre,  la  Cliino  un  resl.iuranl,  \r  .ti] 

un  café,  les  pays  mauresques  des  salies  brillantes  i-t  urii^iii.ib's,  I., 
lirijineiiade  dfs  Anglais,  attachée  à  la  rive  de])uis  l'einbunihun-  dr 
l'aillon  jusquW  celle  du  Magnan,  complète  l'investissement  de  b 
nier  :  ses  frondaisons  malingies,  trop  battues  des  embruns,  m 
laissent  pas   d'attirer,  entre   trois  et  riiiq   heures   de  l'après-midi 


cher  clignote  la  petite  anse  des  PnnrheUes,  où  les 


cavaliers  et  pronieneuis,  anx  layons  bjenl'aisaïUsdu  soleil.  I.a  longne 
avenue  se  prolonge  à  l'est  du  l'aillon,  piu'  le  <jitai  du  MuU,  sur  h' 
front  de  la  Vieille  Ville. 

U  s'étale,  entre  le  torreni,  la  nit-r  et  b'  château,  dont  le  rocher 
alirite  la  petite  anse  des  Ponchelles,  la  ville  administrative,  a\'i.>c  la 
Préfecture  et  le  nouveau  Palais  de  justice,  l'Hôtel  de  ville  et  l'Opéra, 
i.a  cathédrale  Suinle-Hcparate  gagnerait  à  se  souvenir  que  la  simpli- 
cité estune  vertu  chiétienne.  A  lame  Saint-François-de-Paulc,  gi-ande 
artère  de  la  ville  niçoise,  s'attache  le  souvenir  de  quelques  holes 
diversement  fameux  :  Hobespierre  jeune.  Barras,  Kellerniann,  Hona- 
parte.  Dans  le  prolongement  de  celte  rue,  le  palais  des  anriiMis 
Gouverneurs  évoque  la  mémoire  de  Napoléon  1"',  de  Cha[b'S-.\ll)crl, 
de  Victor-Emmanuel,  de  Napoléon  III,  qui  nous  donna  Nice  et  la  Savoie, 
avec  la  fiontière  des  Alpes.  A  l'autre  pôle  de  Nice,  le  quartier  de  la 
Croix-de-Marbre  éveille  le  souvenir  du  double  passage  de  Pie  VII, 
celui  de  l'entrevue  de  François  I'"'  et  de  Charles-Quint;  enfin,  l'an- 
ciimne  villa  Fnrtndo-Heinc,  affectée  à  la  convalescence  de  cinquante 
ofriciers  des  aine'es  di'  ti'ire  et  de  mer,  rappelle  la  princesse  Pan- 
Inn-,  so'ui'  de  .\a|io|inii  [■  r^  qui  en  fut  propriétaire. 

11  ne  ri'sie  à  jieii  près  rien  de  l'ancienne  citadelle  qui  coniajnnait 
lescarpement  du  Ciiàteau.  Des  allées  sinueuses,  bordées  de 
cactus,  d'aloès,  d'agaves,  égayées  ç;'i  et  là  de  palmiers  dattiers  et  de 
cliamœrops,  conduisent  sur  la  hauteur,  à  moins  que  l'on  n'y  accède 
par  l'escalier  en  lacels  qui  se  noue  à  la  grosse  tour  Bellanda,  accro- 
chée au  flanc  de  la  lal,ii-e,  ,lu  ,  ôlé  de  la  mer.  Au  faite,  les  eaux  de 
la  Vésubie  s'épanclieiii  en  ,  a-i  ,ide  et  multiplient  les  filets  rafraî- 
chissants :  de  la  plate-lurme  dominante,  le  regard  embrasse  un 
magnifique  horizon. 


jintcs  d._'  Provence  et  rois  de 
;des(;nmaldi  de  Monaco,  s 
[aal.i  en  isss,  et  ce  fut  [ ■ 


rmce,  sans  parler  des  Lascaris  de  Tende 
eiii|i.irerent.  La  croix  do  Savoie  s'y  im- 
i|  ^h,  le^.  \i  trineols  I"  ni  son  allié  le 
Imi-mi  r  :  .  .mire  lallaque  de  lo43,  Calhe- 
e  iii'oivr.  evrillaul  la  g.arnison  surprise, 
■  Tiire  .1 le  crni.-.iiil,  ]r  loi  arracliC 


Mirlulh 

■  ,1    oiiir,  et  de 

n  IGUU, 

el  ,1e  Navarre, 
le  mareclial  de 

i  Rçpul 

Iroupes  sardes 
liqiie  française 

nn.le,, 

à  laSanlaigne. 
,lrs  l,:,l.itants, 

n'ee    !-,_ 

:i',(i  habitants)'. 

Son  port  est  tout  artificiel  :  en  1750,  le  roi  Charles-Emmanuel  III  en 
posait  la  pieniière  pierre.  Un  siècle  de  travaux  l'a  enveloppé  de  quais, 
proté'yé  ii'un(!  douille  jel.'e,  car  la  pointe  du  Château,  qui  abritait  la 
eriiiue  des  l'oneliriie,,  le  laiv>ait  à  l'est  ouvert  aux  houles  du  large. 
I.e  nom  du  port  «si  Lunnn:;  une  superficie  de  10000  mètres  carrés 
environ,  compi  ise  entie  la  jeh.e  qui  se  lie  au  pied  du  château  et  le 
môle  opposé,  sert  d'avanl-poi  l,  eu  lai— aoL  'X\  nieires  de  pas^e  à  l'en- 
trée, tandis  que  l'accès  i\\\  poi  i  Im-iMénie  e-t  laii.'e  ,|e  07  nielies.  I.a 
nappe  circonscrite  convie  !j  beitarus  et  demi;  sa  [uofondeur  est 
de  7  mètres  à  l'entrée  par  basses  mers,  de  G"",f!0  à  l'intérieur;  la 
longueur  de  quais  utilisable  dépasse  1  000  mètres.  Plus  d'un  millier 
de  bateaux  y  entrent  annuellement  en  relâche.  Le  mouvement 
commercial   du    port  de   Nue   le  range  après   Cotte   et   Marseille. 


LITTORAL     DE     LA     MÉDITERRANÉE 


l.e  nouveau  quarlier  qu'il  anime  se  relie,  par  la  place  (buste  de 
Cainol)  et  la  rue  Cassini,  à  la  place  Garibaldi  que  côtoie  le  Paillon, 
dans  le  voisinage  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

La  nature,  complétant  l'œuvre  des  lionimes,  a  ouvert  à  colé  du 
port  de  Limpia,  entre  les  escarpements  du  mont  Boron  et  la  [n'uln- 
sule  Ae, Saint-Jean,  le  magnifique  bassin  de  Villefranche  :  on  dirait 
un  bras  de  mer  creusé  artificiellement  entre  des  falaises  abruptes 
qui  le  protègent  de  toutes  parts.  Sa  grande  nappe  deau  tranquille, 
d'accès  commode  par  tous  les  temps,  inaccessible  aux  tourmentes 
et  gardée  par  le  recul  contre  les  courants  littoraux,  avec  des  fonds 
de  20  mètres  devant  la  ville,  offre  un  admirable  mouillage  aux  plus 
gros  navires  et  à  nos  vaisseaux  ib-  i.nieri-e  qui 
viennent  s'y  reposer,  dans  fini'  i  \  il  ■■  '!•■  j.urs 
exercices,  l.e  Piémont  y  enini.  ni  ii  |;i.li~  une 
flottille;  mais  les  anciennes  euiisUu'jlinns, 
qui  avaient  été  élevées  dans  ce  but,  ontdepuis 
longtemps  perdu  leur  intérêt.  La  rade  d'ail- 
leurs manque  de  l'outillage  nécessaire  à  un 
port  de  commerce.  Villefranche,  suspendue  à 
ilanc  de  montagne,  comme  au  temps  où  il 
fallait  se  garer  des  corsaires,  est  trop  peu 
attachée  à  la  rive  et  trop  voisine  de  Nice  l'ac- 
capareuse,  pour  attirer  à  elle  mieux  que  de 
petits  caboteurs  faisant  des  opérations  de 
transit  tout  à  fait  locales. (4  740  habitants). 

Des  deux  grands  môles  naturels,  projetés  sur 
les  lianes  do  la  rnde  de  Villefranche,  l'un,  celui 
de.S'i//»/  ■J'''iti .  qui  iiointeaucff/jFerra/.s'avanc-r 
de  4  Uilniinli  .-^  ni  mer;  l'autre,  formé  ]iar  le 
mniit  li,.:nn.  |ii  i'liiii:;ement  du  mont  Albun.  du 
Vitianirœr  et  du  iiiunt  Gros,  olfre  une  sailli'' 
moindresurlellot,'2kilomèlresl  iàiieuprès: 
il  s'incline  vers  le  port  de  Limpia  et  le  ch.ileau 
de  Nice.  La  défense  de  la  plar''  .i  mi-;  r.-u.-  |m.- 
sition  à  profit  en  édifiant,  à  1-     Il  '    'i 

tude,sur  le»ion/l?oTO«,  les  b.i!  I  -  m 

et  celles  de  Cauférat  au  front  il'.  1.1  |  inn-uh' 
Saint-Jean;  en  retrait,  le  fort  dti  Mont-Alban, 
dont  les  feux  passent  au-dessus  de  Nice,  se 
relient  à  ceux  des  ouvrages  du  nord  et  du 
nord-est,  et  battent  au  large  la  Méditerranée. 

France.  —  II. 


Nice  est  le  pivot  de  la  défense  française  du  sud-est,  appuyée  sur  les 
.Alpes.  A  10  kilomètres  nord-est,  le  fort  de  la  Têle-dc-Ckien  fait  front 
contre  l'Ilalic,  du  haut  d'un  escai'pement  de  b7b  mètres:  diessé  en 
face  et  au-drssus  de  Monaco,  il  balaye  la  route  et  la  voie  ferrée  de 
la  lîasse-Corniilie  et  le  large  jusqu'au  cap  Ferrai.  Le  fort  de  la  Ro- 
vère,  la  batterie  des  Feuillcrins  et  celle  de  la  Drelle  commandent, 
en  arrière,  la  route  de  la  Ilaute-Corniclie  et  croisent  leurs  feux  avec 
les  forts  du  Mont-Chauve  de  Tourettc  et  du  Mont-Cliauve  d'Aspre- 
munt,  juchés,  celui-ci  à  8o2  mètres  d'altitude,  l'autre  à  783  mètres 
sur  l'échiné  séparative  des  vallées  du  Paillon  et  du  Var.  L'ouvrage 
de  Colomars  et,  plus  bas,  la  batterie  de  Saint-Jean-dc-la-Rivicre,  com- 
plètent leur  action  sur  le  Var. 
Enfin,  les  avenues  éloignées  de  la  place, 
coupée  des  défilés  montagneux,  sont  gar- 
dées par  le  fort  du  Barbonnet,  à  23  kilomètres 
nord-est  de  A'ice,  2  kilomètres  sud-sud-ouest 
de  Sospel,  sur  un  roc  isolé  qui  commande  le 
conilucnt  de  la  Bevère  et  du  Merlanson,  de 
le  !)l)0  mètres;  les  défenses  de  VAuthion, 
dbmirlres  au  nord  de  Sospel  et  4  kilo- 
s  1  2  siiibiniMit  de  lafrontière  italienne, 
I  -  i'MWM.'  >t\r  M illrf(iurchese\,àe\a.Forca, 
I'  ~  ,1  JuMiuii  II  I  -  «l'altitude,  sur  la  crèle 
Si  |i,ii  ,iiiM'  ili'  1,1  Ih\i  II'  et  de  la  Gordolasiiue. 

Vris  loiicsl,    InUMiiL'e    (le  Pininrvet,    sur  UU 

Ihienldu  VarctdrlaTiiiér,  avec  la  redoute  de 
Bawna-Nn/r,i;  en  arrière  d/Cnlrennu;  sur  le 
Var,  et  de  Cohnins,  au  boni  du  Verdon,  points 
de  ravitaillement  sur  la  lii:ne  de  communici- 

on  entre  la  déreiisc  prnMuu-.ile  et  celle  du 
tienèvre,  par  Touriinux  il  Hn  nuon. 

Ia>s  environs  de  .\ii  !■  nll  i .  ii  I  :ni\  |>romeneurs 
nii.iiils  biils  du  pioiiii  iiiule.  Sans  parler 
.II'  Il  >  '  />  -■'.  dans  la  haute  vallée  de  la 
\ ,  Milh  .  \  1,1'  iMii.  he,  sa  rade  et  la  côte  Saint- 
i.  iiilii  u  ;iiiai:lié  à  la  rive, dans  un  cadre 
africain  :  C'i//ut;,sesvillas,  ses  ruines  romaines 
et  ligures,  rOisen'(7<où-e  du  Mont-Gros,  l'abbaye 

3  Saint-Pons,  vieille  de  douze  siècles,  dans 
un  site  adniirable  siir  la  vallée  du  Paillon; 


38 


LA     FRANCE 


Tourcttc  avec  les  ruines  et  la  giolte  de  Chàteauncuf;  la  grutle  de 
Saint-André,  ses  cascatelles  et  son  cours  souterrain;  la  cascade  de 
Gairmit  où  saute  la  Vésubie;  le  Vur  et  sa  haute  vallée  pittoresque  ; 
les  étroits  de  VEsléron;  Caf/iirs:  Vencc,  ancienne  capitale  ligure, 
cité  romaine,  avec  une  partie  de  sa  vieille  enceiule.  su  catli''drale 
élevée  à  la  place  d'un  lfNi|ilc  i\i-  Mars;  les  gorges  du  Lmij),  elr. 

DE    NICE    A    LA    ROYA 

LA  CORNICHE 

L'enchantement  de  Nice  jiouisuit  à  l'est.  Sous  la  poussée  des 
grandes  Alpes,  les  falaises  calcaires  qui  leur  servent  de  contreforts 
seirentde  plus  près  la  mer;  la  côte,  dressée  en  espalier  contre  les 
rayons  directs  du  soleil,  prend  de  plus  en  plus  un  aspect  africain. 


Brisé  par  TEstérel,  émietlé  par  les  arêtes 
des  hauts  sommets,  le  mistral  n'arrive  plus 
qu'à  bout  de  souffle.  D'ailleurs,  les  cou- 
rants froids  du  nord,  qui  rayonnent  des 
champs  de  neige,  tombent  de  trop  haut 
pour  atteindre  la  base  des  monts;  ils  pas- 
sent par-dessus  la  côte,  et  Ton  voit  la  ra- 
fale s'al'.illre  et  PMulevr-r  les  vaiiues  à  plu- 
sieurs itiiI:,  i  iir,  ,],.  iii.'hrs  ;ni  1,11-.'.  Aussi, 

dans  cdl.'  -- li.m.h-   ii,i-r,.  pai-  la 

nature,  l.i  v'-iji-hili I.^s  Irnimiues  s'épa- 
nouit-elle àplaisir.  Dès  Toulon,  le  iKiluiiei', 
l'agave,  les  arbustes  épineux  se  nu  lent  à 
la  flore  indigène  ;  mais  ce  ne  sont  là  que 
des  nianileslations  isolées.  Il  faut  Ilyères, 
liormeset  Cavalaire,  Sainl-Ti'opez,  Cannes 
et  Nice  pour  que  la   végétation   exotique 
s'aflirme  avec  vigueur,  jusqu'à  transformer 
la  pliysionomie  du  pays.  Menton  en  est  la 
fleur.    Le    cilronnier,   cette    sensitive    qui 
souffre  de  quelques  degrés  au-dessus  de 
zéro,  et  meurt  tout  de  suite  au  delà,  pros- 
père ici  comme  nulle  part   ailleurs  :   le 
_    ,           même  arbre  porte  en  tout  temps  des  lleuis 
1^     ,^                  î           et  des  fruits  à  divers  degrés  de  maturité; 
Sicile  ni  les  Baléares  ne  lui  oiïrenl 
(les  conditions  climatériques  plus  favora- 
bles. I.a  iiTolte   se  fait  ilu  'l"'  janvier  au 
;il  d'iiMidire,  et  cela  vaut  au  Mentonnais 
di'  uiiiiiliii'ux  millions  par  au.  Cette  côte  est  le  triomphe  de  Vulivier. 
Au  Ih'u  ili's  (bi'tirs  arbustes  étages  aux  premières  collines  de  Pro- 
vcnic,  il   prind   ici  des  proportions  magnifiques.  De   Beaulieu  à 

M'iii'iu.   lis  II ;s  noueux,  dontun  bon  nombre  prit  racine  avant 

les  CK.is.hIc-,  il  quelques-uns  peut-être  virent  passer  le  légionnaire 
niuiain.  siniblmt  indestructibles  :  leurs  fantastiques  rameaux, 
gros  rouinii'  drs  arbres,  engendrent  une  étrange  futaie  qui  fait 
songer  à  la  forêt  enchantée  du  Tasse.  On  voit  de  ces  colosses  dont 
le  tronc  mesure  plus  de  12  mètres  de  circonférence,  tandis  que  les 
branches  maîtresses  montent  à  20  mètres  de  hauteur.  Un  nouveau 
venu,  Yeucah/j)Ui$,  mêle  ses  feuilles  d'un  vert  bleuâtre  à  la  fron- 
daisuu  argentée  de  l'olivier;  découvert  seulement  à  la  fin  du 
xviu"  siècle  par  le  botaniste  La  Billiardière  attaché  à  la  croisière 
d'exploration  envoyée  à  la  recherche  de  La  Pérouse,  acclimaté  en 
Europe  et  en  Afrique  vers  1860,  cet  arbre  prospère  aujourd'liui  sur 
le  littoral  algérien  et  se  voit  sur  toute  la  côte  provençale.  11  jaillit 
plus    qu'il    ne   pousse,   et  en 


peu  d'aunns  pi  iiki  urs  pro- 
poi-tions  gi:;,iiilr>i]Ui's  :  ses 
propriétés  lliura|icutiques,  la 
dureté  de  son  bois,  sa  faculté 
d'absorption  le  rendent  pré- 
cieux comme  desséchant  et 
désinfectani ,  surtout  dans 
les  bas-fonds  alluvionnaires, 
encore  mal  colmatés,  qui  ac- 
•  "iiipamient  presque  tou- 
piiii-.  l'embouchure  des  tor- 
1 1  II  N.pn'-cipités  de  trop  court 

I  I  ib-  liop  haut,  par  les  mon- 
i,ii.'iii  s  lillorales.  A  peine  est- 
il  lii'soin  de  dire-que  l'admi- 
i.ibb'  ibiuceur  et  la  fixité  de 

II  ti'iii|ii'rature  font  de  tout 
.  ■■  p.iNsle  paradis  des  Heurs. 

De  ÏSice  ou  plutôt  du  cap 
Ferrât,  son  avant-garde  au 
soleil  levant,  le  ruban  litto- 
ral se  déploie  autour  d'une 
double  conque  azurée  :  la 
première  jusqu'au  cap  Mar- 
liii  :  la  seconde,  de  ce  point 
au  ('.(/i  d'.\  nijjc'/lio,  promon- 
l-iiv  di'  lioidigliera.  Dans 
rh.ii|iii-  riubrasiiro,  un  bel- 
védère avancé  festonne  la 
côte  :  entre  le  cap  Ferrât  el 
le  cap  Martin,  le  cap  d'Aglio, 
projeté   sur   l'horizon   de 


Linouvr.   Di^:   la   medi  ikuuanêe 


39 


Itraulicii  et  d'Eze,  du  côté  de  Iniiol  ;  Moii.ii  .1,  la  Tiiiliie,  Cabbé- 
Uoqucbnuii',  du  côté  de  l'est.  l).iiis  l'iiitri  \alli;  du  c»/)  Marliii  à  celui 
i\'Aiiijiei//iu,  la  pointe  de  la  Mortula  des>iiie  à  son  tuur  une  double 
baie,  dont  le  fond  est  occupé,  d'un  côté,  par  Menton,  à  l'emboucbure 
du  Caret;  de  l'autre,  par  Vintimille,  que  deux  torrents,  la  Roua  et  la 
Nci-fia,  séparentdii  promontoire  de  Bordigliera.  La  France  finit  à  un 
|)('u  plus  dr  2  kilomètres  par  delà  Menton,  au  pont  Saint-I  ouïs 

Deux  mules  desservent  le  littoral,  l'une  allai  liée  aux  sinucisil,  s 
du  rivage  avee,  la  voie  ferrée,  l'autie  mouli'e  aux  (  m  les  et  (ouiuie 
suspendue  au->l<--n<  Jrs  , il, iiiies:  c'est  la  iiiuii   ih  h^     //    A     Nip^ 

léonl^lalll -111111.  \.is  1806:  ellesuit,  (  \     |i    .iiinNi      dli 

Turbie,  le  Iim' i'-  de  r.mrienne  voie  Auu  lu  iiik  ,  li  nul  (  le  iiiiii 
d'Italie  en  Gaule,  et  rallie  sous  Roquebniiie  la  \oip  lilloi.ile  diii^^ee 
vers  Bordigliera,  Savone  et  Gènes. 

Eze,  la  Turbie,  Roquebrune,  bien  qu'oUM  1  li  s  sui  1 1  niei ,  pi  inent 
sur  dessommetsquiles  relient  natuii  lli  un  iil  I  \\(  nu  In  bsdinx 
dernières  surtout;  car  Eze,  hisst  e  d  m-  s,  n  m  |  |  ii_|  n  s  1  ii- 
taclie  proprement  à  rien.  La  pjiamuli  i^  ,1,  1  I  epu  11  -  -  m  u-  u- 
s'accrochent,  autour  d'une 
étrange  ruine,  domine  la 
mer  de  plus  de  600  pieds: 
l'atteindre  de  ce  côté  par  le 
sentier  qui  monte  au  caprice 
des  courbes,  au  hasard  du 
vide,  peut  passer  pour  nu,- 
véritable  escalade.  "  L'slill'- 
delamontagne  y  desei-nd.  ni 
pourtant,  la  cruche  sur  l,- 
paule,  pour  porter  leur  lait 
au  marché  :  un  faux  pas  les 
précipiterait,  mais  elles  sa- 
vent leur  sentier  par  cœur. 
A  mesure  qu'on  monte,  la 
pente  se  redresse.  Les  mai- 
gres sauvageons,  les  buisso  n  > 
rabougris  ont  disparu;  le 
mont  devient  muraille,  mu- 
raille rougeàtre,  ocrée,  si  ri  i'^, 
abrupte,  dont  là-liaut,  bien 
liant,  la  ligne  de  faead.-s  eu 
surplomb  ne  semble  qu'un 
piolongementgéologique.  On 
arrive  enfin;  on  pénètre  par 
une  sorle  de  chemin  de 
ronde  :  voici  la  porte  qu'ont 
Iranchie  les  Maures,  après 
César.  A  des  fentes  tortueu- 
ses, à  des  ruellesmisérables, 
la  roche,  grossièrement  apla- 
nie, tient  lieu  de  pavennuil. 
C'est  encore  la  roche  i|iii.  i\<- 
ses  assises  naturelles,  1,  n  un- 
ies prodigieux  degrés  luuu- 
tant  à  la  citadelle;  c'est  elle 


toujours  qui  prête  des  soubassements  aux  maisons,  et  ces  mai- 
sons, reliées  entre  elles  par  d'obscurs  couloirs  ou  par  des  roches 
entre-croisées,  ne  font  qu'un  agglomérat  unique,  digne  couronne- 
ment du  luoiiolitlie.  »  (Sléplien  Liégeard.) 

La  Turbie  groupe  les  ruines  pittoresques  du  château  des  Lasca- 
ris,  un  svelle  campanile  et  le  tohu-bohu  de  son  vieux  faubourg 
loupe  de  1  utiles  et  SI  elle  d  ail  s-boutants,  au  pied  de  la  tour  ou  Tro- 
phe  (rAïu/iiste.  Elle  lui  doit  son  nom.  La  langue  grecque  diuninante 
sui  le  litloial  l'.ippi  lait  Tinpnia  Sebastou,  d'oii  Torpea,  Torbea, 
liiilii  I  s|  I  m  el  il<  1 1  petite  place,  oïl  se  cliaufTent  les  vieillards 
it  pu  iil  I  s  IiiiiiImiis  I  oinmande  un  abîme  vertigineux  au  l'ond 
duqui  I  I  iMuiiii  il!  Mil  de  Monte-Carlo  et  se  détache  Monaco  sur 
son  101  bel,  semblable  a  un  |Ouet  d'enfant. 

Au-dessus  de  la  loute  de  la  Coi  niche,  Roquebrune  se  suspend  à 
la  montagne  une  lampe  d'accès  y  monte  par  des  pentes  un  peu 
iiiilis  jusqu'aux  polies  en  ogive  qui  ouvrent  la  cité  :  des  arches 
nii-siMs  piotegent  contie  les  flèches  du  soleil  le  labyrinthe  des 
m   -    n  I  Tilois  le  nncaihm  est  lemplacépar  des  escaliers.  En  haut, 


L\     FRANCE 


iliniscs  glissoires,  ou  jamais 
une  voilure  ne  s'avenlura.  Du 
Iiaut  d'une  plale-fonnc,  l'é- 
iïlise  Saint-Michel,  bàlie 
avant  le  xiv»  siècle,  et  sou- 
vent depuis  réparée  ou 
ai;randie,  dresse  au-dessus 
des  quais  son  campanile  à 
trois  étages  que  termine  un 
petit  dôme.  La  porte  Saint- 
Julien,  reste  des  fortifications 
Téodales,  rappelle  le  temps  où 
l'on  vivait  dans  l'appréhen- 
sion des  pirates.  Quehiucs 
débris,  enclavés  dans  le  ci  nic- 
lirie,  subsistent  de  l'ancien 
I  h.'itrau  fort,  élevé  en  1502 
Mil  b  s  r,,iidriii..iils  d'une  ci- 


II  est 


lir;,dpjy'v,/o/i,LMi  utilisèrent 
les  assises  pour  construire 
li'ur  résidence  de  Carnolès. 
Mciitun  fit  partie  intégrante 
de  la  France  durant  la  lié- 
volution  et  l'Empire,  mais  les 
traités  de  I8I0  le  rendirent 
à  Honoré  V.  La  révolution 
de  lo-iS  déchaîna  cette  ville 
et  Roquebrune  contre  le 
prince  de  Monaco  :  cela  fit 
une  petite  répuldique  aulo- 
iiome  jusqu'au jouroù le  vote 
unanime    de    ses    liabilaiits 


des  mil.  11. 
seul  1  un 
chu    lu  I   - 

Menton 


11  chemin  de 
lels  la  Franc. 


I  11  lltche  sur  un  promontoire, 
au  1  l  ui  lu  i|  MiiUn  C  est  une  enchanteresse, 
sani  I  Ni  ((.!((  urnes,  moins  en  dehors  que 
s  m  uni  c,  plus  douce  a  ses  hôtes  que  l'arisloiia- 
tiiiue  lesidence  de  la  ISipoule.  Son  airsalubrc.lrs 
bnses  chaudes  qui,  dans  la  traversée  de  la  iiut, 
ont  tempéré  leurs  ardeurs  africaines,  attirent  en 
ce  coin  de  terre  béni  du  ciel  une  clientèle  amie 
des  reposants  loisirs.  Ce  n'est  pas  que  Menton 
n'ait  aussi  son  Casino  municipal,  sa  fête  des  fleurs, 
son  carnaval  joyeux;  mais  sa  radieuse  nature  sur- 
tout exerce  un  invincible  attrait.  La  moyenne 
de  la  température  mentonnaise  est  de  10', 3  pour 
l'année,  celle  de  l'hiver  9'',fl,  du  printemps  15"  3, 
de  l'été  23°,6,  de  l'automne  16°, 8.  Rarement  le 
tlierinomèlre  descend  à  zéro,  et  pour  quelques 
heures  seulement.  L'extrême  chaleur  ne  dépasse 
guère  311°;  quatre-vingts  jours  de  pluies-averses 
ont  pour  contre-partie  deux  cent  ipiinze  jours  de 
ciel  sans  nuages.  Un  vi'iilalib-  ciniiie  de  monta- 
gnes enveloppe  Mcnlnn,  dr  la  (  ii-lc  de  VAgcl  à 
l'àpre  chaîne  du  Granuiuntl. 

La  saillie  de  la  vieille  ville,  qui  projette  un 
vieux  bastion  génois  à  la  racine  du  môle  recour- 
bée sur  le  port,  dessine,  dans  la  baie  tendue  en  Ire 
le  cap  Martin  et  la  pointe  de  la  Morlola,  deux 
bassins  au  gracieux  contour  :  celui  de  Garavan, 
à  l'est,  très  abrité  par  des  falaises;  à  l'ouest,  le  bassin  di:  Camulès, 
que  bordi'ut  les  alluvions  apportées  par  les  deux  torrents  du  Curn  et 
de  Burrii/o.  C'est,  de  ce  côté,  une  promenade  sans  fin,  à  ileur  de 
rivage,  douce  aux  amis  du  soleil.  Une  avenue  la  double  à  peu  de  dis- 
tance, l'avenue  Cnrjmf  puis  Fi'Ur-Fiinre,  qui  chemine  sous  le  nom 
de  vy\QSamt-M,rhrl  iii^.nfiï  ril„lrl  d^- \  ill.',  ani  es  avoir  smié  sur  sa 


route  le  Janlia  puhl,,,  [-■s  Imlrls,  i,.s  mai^.iMus  !,■  inmi^mind.  cmiiinr- 
inornlif  de  la  réuui.ju  de  Mcnluu  à  la  Fiaiic,  et  laisse  uu  peu  à  l'écart 
le  Casino,  à  portée  des  grands  caravansérails  cosmopolites.  Telle  est 
la  ville  neuve.  A  l'escarpement  que  couronnait  jadis  un  château 
fort,  le  vieux  Menton  noue  le  réseau  serré  de  ses  rues  étroites  et 
sombres,   ses  escaliers,  ses  voûtes,  ses  contreforts,  sur  de  hasar- 


EN VIRONS     DE 


rattacha  les  deux  villes  à  la  France,  l'ar  le  traité'  du  2  f 
Napoléon  III   rachetait  au  prince    de  Monaco,  pour  la  soiuiue 
4  millions,  tous  ses  droits  sur  Menton  et  Roquebrune. 

Le  citron  (30  millions  de  fruits  par  an),  la  violette  double  (t; 


SGI, 
3  de 


pou 


m  p.- 


rfum\  1  or 


la  parfum 
autrefois 
370mètrr 


...  I,.. 


la  ..   Vvz. 

il~.  riiin 

I-:    1,1    m:. 


ir,  ajoulent  aux  ressources  du  sol.  Le  port, 
'  d'échouage,  offre,  à  l'abri  de  sa  jetée  de 
de  6  à  7°", 50,  aux  caboteurs  surtout  et  même 
(18000  hahitanls). 


L  ITT  on  AL     DE     LA     M  Kl)  m;  Il  II  A  NKL 


41 


>  environs  1 

a.'s  i.uis.i,. 


Iiiiit  au  cap  iMailiii  une  s: 
lu\uiiante  parure;  soit  ver^ 
('•iiihio,  camp    reiranclié  tli 


m\  peu 


stilh, 


les  incruslces  dans 
re;  —  au  vnl  de  Mcnto 
veilleuse  Tempe  Je  ja 
et  de  fruits,  dnnt  1 
isses,  commeen  un  pi  i 
[is  (lerpétuel,  proili-'ur 


^;  —  a  L'iil' 
■paire  bast 
l's,   de    porl 


^ 

SSjjk; 

lafâ^il 

■'"-^^- 

PRINCIPAUTÉ    DE    MONACO 

r.lal    s..„v.;,;,in,    lu,.    ,h~    |.ln-    p.lils  ,|ni    .M„rnl,   la 
principauté  de  Monaco  [   i m    nu.  i  ih  I  i\  ,■  il.  :i  kilo- 


niiiois  abui'dèreiit  avaii 
de  Irai-  dieu  Mellcarll,, 
r.   Mrll.nrih    clait   le  ilie 


''■  :  I  <Mi|i"ilr-[iiece, 
:s  tjrecà  ut  laissèrent 
témoignage  de  leur 
fiM-t  et  sans  rival,  le 

:  o'/  -     -  iil  :,  la  mai- 


aucun  .111':        (  i:      1/.  .       -'  '         '''     \       Ir  port 

,17/(';v«/r  .)/..„",...■,  .1  ..Il  I..II  .1  I  m,  .  Il  ,ij.,i.l  ml  !.•  sur- 
nom :  Mojiuiuos,  Monaco.  D'autre  part  y.ovo;  veut  dire 
aussi  nioiue.  Par  ce  singulier  rapprochement,  deux 
religieux  ont  pris  ]ll.^ce  dans  l(^s  armoiries  du  prince 
lie.!/"//./.",  j  l:i  lil.H'.    ili    r.in.i.n  dieu  pliénicien. 

A   t; 11.  -    111   1.  --Il-   .!ii  n.it,  le  bastion  naturel 

ilr  .l/"//".'.  |...iM  ni  ji.h-  ij.ihr  toutes  les  attaques: 
aiiciiii  iii.hri  II.  lui  pliiv  ili-puté.  Quand  tomba  Tépée 
tutêlaire  de  Cliai'lruiagne,  1  s  Sarrasins  s'en  empa- 
rèrent. Après  l'empereur  germaniiiue  Frédéric  1",  qui 
!c  cédait  aux  Génois  en  1t.'^2.  des  maitres  divers  s'y 
,.iL'riii|H'n.iit  ri  ni  lirrnt  un  uu!  -'i-  [i:i-il  ■^.  l.cs  Gr'nnaldi, 
,  iiiiii.  i|..mI  ].  -  |ii.iiii.i-  .  "1  :  ilcnR'ut  bataillé 
,  ,.iiii  .■   |,  -  >.ii  r.i-iii-  |...ii!  I     1 .  lu.'Ut  de  la  cote 

l,i'..\..ii.-,ilr.  V  cur.i.iiiri-.  ni  i  u  ..,.1.  .-  ils  y  tiennent 
eiuui-e,  malgré  1rs  iiivasiuiis.  les  truites  spoliateurs, 
li^s  révolulions  qui  ont  traversé  leur  liistoire. 

A  Jean  II,   prince   de  Monaco,  son   frère  Lucien  se 


.|lll|.: 


par 


fossés;  ~  enfin  et  surtout  par  la  cote  de  Garamau,  toute  constellée 
de  villas,  vers  le  pont-frontière  de  Saint-Louis  et  les  fameux  lio- 
chers-nuiiges.  Dans  les  cavernes  des  Baoussé-Roussé  furent  trouvés 
|iar  M.  Rivière,  en  1872,  et  par  M.  lîonfils,  les  squelettes  complets 
d'autoclitones  contemporains  du  mammouth,  du  grand  ours,  du 
renne,  de  l'auroclis  et  autres  carnassiers  de  grande  taille  dont  les 
redoutables  maxillaires  ont  été  recueillis  à  côté  des  pointes  de 
lléches,  des  hameçons,  des  silex  tailles,  qui  furent  l'unique  défense 
lie  nos  lointains  ancêtres. 

Vu  d'en  bas,  le  pont  Saint-Louis  est  écrasant  :  celte  arche  audacieuse 
de  22  mètres  d'ouverture,  jetée  sur  un  précipice  de  200  pieds,  est 
faite  h  la  taille  du  rénovateur  de  la  Corniche,  Napoléon  1"  (1806). 


hommes 


iri-i. .lefer 

renforts  du  duc  de  Savoie  (;!  de  :i  iioo  lionunes 
envoyés  par  Louis  XIII,  eut  à  la  fin  raison 


F  R  A  N  G  r 


des  Monégasiiues,  appuyé 
do  bonnes  troupes  franc: 
de   ratla(|uc  :  les  Génois   se  retirèrent. 

Auguslin  Grimnldi,  évcqur  de  Crris-^r,  fr.rr  .1  liri-ifirr  de  Lucien,  ayant 
mis  sa  principauté  sous  Ii  -uiMuiiVr  .!.  I  i.:  :  i:  i  ii  ules-Quint,  les 
rois  d'Lspagne  furent  niailiv-  <]r  i;..»./.  ..  li.  .i.i  |.i  !  un  siècle.  Mais, 
en  ICiOt,  le  prince  régnant,  ;;.-»e,v  //,  v.inl.inl  .  limu.  i  .1-  mnitre,  fit  appela 
f! ici I (dieu,  mit  dehors  par  surprise  l;i  garnison  espagnole  et  des  soldats  fran- 
eais  dans  la  citadelle.  La  Révolution  annexa  toute  la  principauté  deil/oHnco; 
iloquebrune  et  Menton  (15  février  1793);  les  traités  de  1815  la  confir- 
mèrent aux  Malignon-Grimaldi,  sous  la  garantie  du  Piémont.  Honoré  V 
rentra  dans  sa  capitale,   mais   n'y  resta  guère.   Au  prince  l'Ion-Klan  /-"■ 

4. 


LA     FRANCE 


son  sui'i-c-seiii 

,   M.'ntn 

leur   lilii  1  Ir.  O 

radji'l.  -  .  Il    l^ 

1      |M,       1 

danrr,  . .  iMiih 

1    il     |lll 

Cl-sl     11,1-        1    11 

pour  1  1    1   iii- 
les  (inl   -II-  .  .  ~- 

l\-   llh   Ml 

cet  ei;i,  1  1   -  |. 

1-    1 

rin,  (1-    1    -Ui  II 

1-       1     > 

Danir    IMi  1    1 

-      -    lll     _ 

prési'iil-  1    ni  II 

|ll-    Mil      il 

ijui-brune,  soulevées  en  IS'iS,  armclii-rciit 
it  li"^  droits  féodaux  bur  ces  deux  villes, 
ir  Napoleoii  111,  ne  laissèrent  au  prince 
reconnaissance  formelle  de  son  indepen- 


que   ceti 


lutte   inlassable    dcî  Grimnhii 


^-(Juint,  etc.  Des  hôtes   illustres  . 
1  palais.  Louis  XIV  s'y  faisait  re- 


ilus,  le  palnis  princ 


\li-i 


dessus  de  l'isthme  qui  l'attaclie 
duit;  des  canons  de  tironze  iii 
parapet  qui  bnrde  la  place  <V  i. 
guerrii  r.    'i  1  i  ]i-  it-    inini  qnli    - 

tion,  il-  ii\  il  1 1  -  iii\  -  I.  ^  -ni  ~ 
portr.iiU  il-'  I  I  I  Il     |ii  il 

nouvellecathfili  il-  s,,,„/  \,-    /,     i-lnni l  -  n -l  \  I-  rninar 

byzantin.  A  l.i  pi  i_-   -lu  :_i  i-  i  n  \  li  i  ~  m  -|iji  -  m-  m  \     -  ni  i  -   I lier  et 

côte,  un  quarlier  11 -iil,  1,1  c'"H'('('/(//(e,  &  i-^t  -ill  n  li-  .  I-  m  -ni-li-'  r-iin 
terre  en  ce  petit  tlat  est  un  trésor;  aussi  ne  li  I  n---  i  --ii  ^n  i 
emploi.  C'est  ici  le  grenier  d'abondance  de  la  jn  in- i|i  ml-  .  ---in--iil-l 
vins,  épiceries,  boulangeries,  magasins,  tout  s\  li-nn  ■  i  ii-lr  -I-  i-- 
logements,  de  retraites  accessibles  aux  bourses  modestes;  des  Theriii 
^'élèvent  au  bord  de  l'eau  bleue  ou  clapotent  les  canots  amarrés,  non  Ir 


lua  autrefois  retiré  qu 
il  des  villas,  sous  larcin 
lu  n-  au  cœur  des  Moné 


(;--lil-    W -».,    - -|ii  iM  ml  \ --M     -nli-    I  I  n  i|i|ie  .-i/urée  du  port  et  le  ciel 

!■  -ij-liit     11   I- -1-1- iLihs- mil    I, I-    Monte-Carlo,  ses  terrasses   en 

I  i-lin-  --  -  m  i--ils  cxoliques,  ses  palmiers  frissonnant  à  la  brise,  sorte 
-  1-  1-  •-  n  I  I  IL  M'i's  le  Citsino,  temple  de  l'or,  dans  un  écrin  do  marbre. 
l-iii-ii\  \l.iii,  .(s-yHi-ç/  1,'étranger  pourvoit  à  ce  que  la  terre,  faute  d'es- 
,111-    n-    -mini   I.  iir  il.-nn  r  :  ils  n-    r--niiii---nl   |.i-le   rude  et  trop  sou- 

nil  \i\ii\  il  I  il 1-  -  -  Il  iiii|is    mi    I   -    -1-    II!  %  -lu  ciel,  ils  ne  sèment 

-is,  I  (  |..-iii  I  ml  I  I  1 1  I  --II--  -ili  -u-1-      I  i  I  1-  I   II-  -I  pirr  remplace  la  faux 

t  Ir  1  il-  III  lin  iii-ns---iiii-'iii-  \uss|  [.  nul  ,1  inqinK  .  ni  celui  de  la  terre, 
1  1  -  lui  -In  --iiiii,  m  IIS  srni  •inrnt  la  jiiie  de  vivre  sous  le  plus  beau  ciel  du 
i-iiil  -1  l'is  lin  {iiiliii  Iniijours  fleuri.  Gomme  l'on  comprend  que  les 
I  >  I         ,  n  .  s-,1-  iii  j  il-ni\  de  leur  indépendance  et  tiennent  à  rester  ce 

Trophée  d'Auguste.—  Vu-dessus  du  royaume  de  1  or,  la  Tuibie,  sui 
-m  11  il(  nu  expose  à  la  morsuie  du  noid,  semble  une  Sibérie  a  cote  de 
\ln-|iii     I  .•  \ill.i-e  est  piiihe  soi  di  s  piecqHL.s   dais  \\  n^n-n  di  -  pins, 


al:/inic  (,iilli,(  »  —  ..  J„s,pi  u  I  I  Ihilie     idiis  Inin    In  l.inile       Tous  I,  s  doi  u- 
ments  géographiques  de  1  antiquité  voient  dans  cet  emplacement  la  fion- 


;11APELLE     DE     SAlNTE-DlLvOTE 


s     SALONS      DE     JEU,      A      MONTE-CARLO. 


LITTORAL  DE  LA  MÉDITERRANÉE 


43 


lieie  natiiielle  (Ils  deux  piN-^,  et  tu  i 
nous  inipoile  exUcniemenl  A"?  aux 
yeux  même  des  Romamb,  comme  tous 
Ici  comptou'b  grecs  éclielonncs  de 
Monaco  a  Marseille,  appartenait  au 
httoial  des   Oaules. 

Noiisna\ons  plus  que  le  bquclotte 
ebieclie  du  no/i/KPr/  liiqtnie  I  a  des- 
cnplii'ii       il       11  I       ,  I     r  I     P  1     fi  111 


tiscaii 
les  > 


liarbaiesdouncientlcspi 

eiiiici- coups 

Tout  le  \ilUge  de  la   h 

>b,e  est  con- 

struit  de  SCS  debiis      di 

is  la  limon 

nerie   du    imii     1    "     ml 

1  ht    1  lu   1 

trouM-     m  1  h  1    in    ni      1 

dedu    11    .1             IN          1           |IM 

Jolîlull.  \hillii  1    1        1 

IiIm             1     s     II 

Cheoln.n          „l    1 

hlii    1  <  Il  p    1 

iiq  pour  1 1 


num 


-    I' 


resli    I  1       1  '  \      "-l<      lis  neul 

frajiiii  I     I     MiMe.li 

Saint  I  I       !     I         I     ''  'pliLt' 

servie  ni  I     I       I     M|     I K  et,  au 

MX»  SU  I  il  uuL  gi  ludi  tiiiii  (  renelee 
surgit  du  milieu  des  ruines  Les  rexe- 
tements  de  marbre  avaient  été  dispei- 
ses  .  plus  d'un  palais  de  Gènes  en  recelé 
quelques-uns.  D'autres  servirent  à  la 
décoration  du  maitre-autel  de  la  vieille 
cathédrale  de  Nice,  où  tout  saula  sons  1 
par  les  boulets  de  CatiiMl,  |m  nd ml  Ir  ^ 
Tel  qu'il  nous  est   ii,m\.  mm.   ,  i    lu   n 

Trophée  d' Auguste  est  mm   jim \    1.  i 

Ces  pierres  ont  vu  p.i-^i  i   h  -  Irj  ..n-  ~i 

du  peuple  dont  II  |iiT-  MMMli  I   l'  -il ni  r.  p;-  m  nil      r.irli    Ii-im 

nous  le  représi-ii'i'  1 1  ii.  1m--  ml  T  -  \I|ir.     .:  im-  I  :  i._i l.-s  m 

dessus  de  ternhli  -  |ii  -  Min.-.-    ,  m  .  -t  |,  i-  un  m  ■  1 1^  ■  -  mi-  imi-mm 
çons  d  iiiiM  v-iM'  |iMiMili\  i'   rc:r.iM\.  -  .   I   ri    II   -iir    |.  -,..!<-  .1.    l'i 

dont  piirl  Ml  II-  ;iiil.  iir-  .im  i-  ii-,  iiMi  r-  h  ni  I  mm  .i  I  nili  ■  h  -  .  1  ih 
phéniciens,  l'cul-cli'u  ukiiic  ce  cliuiiiiu,  un  peu  pn  iLikni  ili'iu 
vraisemblable,  ne  fut-il  qu'une  ancienne  pisle  tracée  par  les  Li 
de  temps  immémorial,  occupaient  tous  les  promontoires  de  la  ci 
du  Rhône. 
'Voie  Aurélienne.  —  I.i-  t; .iin~  n'rniinl  ipi'.'i  snivn-,  el  nn 

comme   iMI\.    |iNl-.[il        n.iliv    i.MlIr    ,|r     1,,     Inriurh,'    nnllr     MMl   nili 

cienne  ("/,•  .l/jr.,,, "i/;.-.   Il  r.iil  ni  :im\  I; .liiis 


r.'.ll. 

guré,   méconnais 
les  choses  qu'il 


1,1  ri. Ml.'    Il  iM-  II.     Il  |...  1-  lil  n-iilli'  àCabasse 

I  i!rf,-n,    <  l    I  '.  1...II.  Il  ni  ,ï  Aix  [Aquœ 

rn  ,lrM\  l.i  .-    .1   :,i  1     ii    .  1  i  II  u .   -MT  Marseille, 

p.Li-  le  IrM.x.i-  ij.    1  I   I  iiM,  i.nl!.:iil  dans  .4i7e.v, 

ivait. 

daires  greffés  surlai'Oj'e  Aurélienne  ouvraient 


par  exemple  la  route  de  Vida 
1-e  côté  du  Verdon,  à  la  i 


ii-i.  III  -  \  .1.  -  r  II!  I  II-  -  Il  iM  I  -Ml  iil  II'-  A  l|ies  dans  la  direction  du  Rhône. 
in  I  II',  rilli'  il  II  ,;...,,/(,.;/.'/  .r,  ([Ml  r.iyniinait  suv  Arles  par  la  Durance, 
le  col  de  la  Croi.x-Ilaute  et  la  Drôine  sur  Valence,  par  la  Romanche 
Vienne.  Au  nord,  les  deu-^c  routes  du  Pelil  et  du  Grand-Sainl-ISer- 
I,  l'une  par  la  coulée  de  l'Isère,  l'autre  suivant,  depuis  Martigny,  la 


ni.i 


l-S     de 


l~     /,' 


conquérants  de  la  (.;iiil. 

-i'in  r..i]lii'i-  ipii 

leur  permit  de  porter  1 

'S     le^ 

nm,    I-Mplilrlrienl 

d  un  point  à  un  autre  el 

taillement.  Le  consul  .1 

(,.'/,, 

,'    (■..//.(.    en    eiin- 

struisant  la  route  lilln 

il.'      1 

'    l'i... lui 

laissa  son  nom  :  la  vi 

1 

Oux'erte  d'abord  de  l! 

1-            ;.'    .I.Mlijee 

jusc|u'à    Gênes,   puis 

M-    |M 

II',       \:p.   -,      elle 

atteignit  enfin  le  Rhoiu 

.  Pur 

Va, II,,,, II,:   Men- 

ton,  la  Turbie,  elle  traversa 

t  l'exti-èine   snn- 

lè\-ement   des    .\lpes  p 

r   le 

m.ilit    .l<,e/.    ^,'1- 

gnait  r;,„;,':.    .-.„■   Xi. 

,     ei. 

i.lii..     plii.eeenne. 

alliée  ri   lui 1,'  ili'  \ 

l'exeinpli    il.    -  h.'i 

,,|,      , 

.11-1  r\ .'  ses  usa- 

ges  el  -1-  I..I-  1 ■.|Mi 

l:..M 

àsongre.  De  Ciinicz,  lu 

■tiliec 

par  une  enceinte 

ligure,  la    voie   Auréli 

nne 

gagnait  Aiilihes, 

arsenal  de  la  flotte,  fila 

itdrr 

itpar  Cannes  sur 

la  N.-iiii.iil.',  |..'mI  .'II'.'  A 

ni'ibi 

m   Ilorrea  belli. 

grenier-. 1  i|.|.i..m- m 

car  ivi.i|,-  .  ,.ii       .,.     .. 
néraii-e  i'i.mmum  .■  -...i. 

,l.'-i 
e   lin 

-liour  la  guerre); 
^nee  par  1'  ..  Iti- 
11  de  ad   Ilorrea 

reste  incertaine,  bien  i 

ne  d 

i  récents  travau.x 

croient  pouvoir  l'attrib 

ler  de  préférence  à  la 

Napoule.  Ici.  serpentant 

pnro 

niche,  le  long  des 

falaises  d.-  ITs/,,...'.  pli 

^  |..ii 

f,  ini^cM,.,  enlin 

toute  ili'..il.'.    1  1   l'.Ml.    .1 

,,      /■    '         ,.    .'Il'-e- 

nal  civ,.  |i  II'  1..'-  M'     Il  11 

\ .    |. 

r    \m_i,-!.'.    pnnr 

le  ravil.iilli'iiMMl   dr- 

-    el    il.'    Il     IL.tte. 

La  voie  Aurélienne  ^' 

■nlon 

pays,    tournait  les  Mm 

res  1 

ar  la    courbe   de 

44 


LA     FRANCE 


toin 
Do„n 


aiUs    du    lil 
Ions lubin  d 


I '      li-iiKb  et 

I'    "  1 1  1<^  pi 

I  I        pi,  M,  ,  ns    et 

„ILlb     tu  LltUt      d    la 

mode  antique     leurs 
iniqiips  vnrIcmagL, 


RUINES      DE      (JIMIEZ,      PRES      DE     NICE. 


llullL    lu 

11  IIIIL 

ma 

uns    et 

legionn 

au  es 

1  hrmim 

1     1    iii 

™t  de 

1     1   II 

con- 

1    1   i_ii 

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1  1 1 1\     1 1 

III  III 

1   Uld 

tlll.lllU 

du    hlume 

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■lont 

des  Alpe 

s  (11. 

DEPARTEMENTS    DE    LA    COTE    PROVENÇALE 


Alpes-Maritimes. 


SupeiTicie  :  374  900  liectares  (Cadastre),  373  800  (Service  gt'ogra- 
piiiiiue  de  l'arniée).  Population  :  356  336  habitants.  Chef-lieu  : 
Nice.  Sous-préfectures  :  Grasse,  Puget-Théniers.  —  27  cantons; 
159  communes;  I5'  corps  d'armée  (Marseillk).  Cour  d'appel  et 
Académie  d'Aix.  Diocèse  do  Xice  (snllragant  d'Aix). 

.Vdossi'  à  des  massifs  (jui  allriyncnt  et  dépassent  3000  mètres,  le 
déjiartement  drs  A  Ijifx-Murilînini  tnmlie  assez  brusquement  des  mon- 
tagnes sur  la  mer,  principalement  à  l'est  de  Nice,  où  les  derniers 
ressauts  de  la  grande  cliaine  érigent  au-dessus  de  la  Médilerraui'e 
le  prestigieux  balcon  de  la  Corniche  Du  cid  de  Tende  et  de  la  cou- 
pure de  la  Roya  au  sillon  de.l'Ubayetle,  oii  passe  le  col  de  Lai'clie 
dans  le  val  opposé  de  la  Stura,  le  mont  Clapier  (3046  mètres),  le 
Gelas,  le  Mcrcaiitnur,  la  poinle  de  V ArgenMre,  le  mont  Mounier 
(2018  mètres)  et,  en  reli-ait  du  cheminement  de  la  grande  crête,  je 


Tin  ih  ras  (3031  m  è  I  re  s  \ 
le  bleu  du  ciel  leur  l'rt 

diiiit  la  source  avoisine 
rivière  puisent  au  vers 
(30o3  mètres),  château 
l'ouest-nord-ouest  vers 
mont  Chauve  d'Aspremo 
longue  échine  enraciin' 
leinont  Alhan  et  le  /,(../- 
table  muraille  de  di-lrn 
ban  te,  les  torrents  de  6 
ton.  La  Roija  de  Vinliui: 
Le  front  maritime  du 
décrits  avec  la  côlc. 


/':iirl(iislr,ii/r  i2  9"i!j  mètres)  découpent  sur 
.  t  drcliiqurir'  iiu  jioudré  à  frimas.  Des  lianes 
xl..irentiellesruissellentausudverslari/iep, 

celle  du  Var  :  tous  les  deux,  le  lleuve  et  la 
ant  des  crêtes   que    domine   le  mont  Pelât 

d'eau  nourricier  du  Bachelard,  qui  dérive  à 

l'L'baye,  et  du  Verdon,  vers  la  Durance.  Le 
itl,  sur  le  sillon  du  Magnan,  le  Falicun  et  la 
<'  ,111  ((/((///  (wK.s.  (jui  pointe  vers  la  mer  avec 
/  11,, mil.  siHilrveiit  autour  de  Nice  une  véri- 

si'.  A  laiilic  liane  de  la  Corniche  surplom- 
hirbio  et  du  C'</ra:  arrosent  le  jardin  de  Men- 
ille  n'est  pas  française. 

déparlement  et  son  chef-lieu,  Nice,  ont  été 


Personnages  historiques.  —  P.  llehnus  Perlinax,  né  en  Liguric, 
an  120,  (ils  d'un  alTranclij,  que  ses  talents  militaires,  sous  Marc-Aurèlc, 
rent  oonsid  puis  enipeiciii'  d'i' janvier  19:1)  :  prince  honnête,  il  fut  as- 
sassiné le  28  mars  de  la 
même  année  ;  Catherine 
Ségurane,  la  Jeanne  Ha- 
chette niçoise,  qui  défen- 
dit héroïquement  sa  ville 
natale,  en  1543;  l'orato- 
ricn  Jrri,,^ Pierre  Papon 
I7:;'i  isj;;  .  né  à  Puget- 
'llirni.r-.  i|ui  écrivit  une 
bi^luiiv  de  la  Provence; 
Cille  Viiiih.o,  né  à  Nice 
il7n:i-l7i;r,,  élève  et  coUa- 
linralniL-  di'son  frère  Jean- 
li.ii.li-lr.    i.rinive    rélèbre 


,/  ,■  l/.-.wcno, 

|i,llirr,ri-:sS- 

,il  cir  Fr.mcc, 
près  de  Nice 
après   avoir 

Uamment  en 

Cn-îlifrlione, 
I  .  tour  ;i  luur 


LITTORAL 


battre  en  retraite;  J.-B.  de  Lalil  (1761-1839),  né  à  l'ile  Sainle-Margiiuriti', 
cardinal-archevêque  de  Reims;  le  général  J.-B.  Fidèle  Bréa,  né  à  ML'iiInn 
en  1790;  Ilonové-ilichel-.lnspp!,.  comie  lieille.  né  à  Antil)es  {177.ï-1ni;(I!, 
maréchal  de  France;  Hh,^,-,,,,-  .]n<r^,]i  r„,f!l,aldi,  général  italien,  né 
à  Nice  en  1807,  mort  àCiir-:.!  .u  is.j  :  .n  nit  pris  les  armes  cnnire 
rAutrichc  en  is;;9,  et  omuIiiuuI  >\r  1-  .|r|M,.ri-  |>,ir  la  paix  de  Villafi-an.-a, 
il  parlit  a  I:i  I' I-  i^'  1.1  k'gion  des  Millr.  ,ll.:in|ii,i  m  Sirilr  'Isiini,  ,nlra 
dans  .\.i|il.  -  -1  |ii,  lihla  ainsi  au  niouwin-nl  m"'  .ilHiulil  im  il.  nimi  ;. 
l'unité  il'.  I  II  ili"  ;  .1  •iiie-Adolphe  Dlamiiii.  m-  a  Nnr  i  /is  \s  ,\  ,  ,  .  ,.ii,i- 
miste,  el  -"Il  rii.||.,  Auguste  Blanqui  !lsii:,-|sM  :  rrliii-n  inil  [.ail  ,mi\ 
inouvenu'uls  révolutionnaires  de  1830,  LSÎS,  1871. 


premier  culminant  au  moût  Vinaigre  (016  mètres),  le  second  au 
sommet  de  Notrc-Dcime-dcs-Avgcs  (779  mètres).  Ce  double  massif 
de  roches  cristallines  primitives  s'enchâsse  dans  l'auréole  calcaire 
des  grandes  Alpes. 

l,'Ari/e>u,  artère  vitale  du  département,  puise  au  revers  de  l'arèle 
montagneuse  qui  lie  la  monlagne  de  Sainte-Victoire  au  montOlympe, 
non  loin  des  sources  de  l'.-lrc,  diiigé  en  sens  opposé. 

Né  au  versant  oriental  de  la  Sainte-Baume,  d'où  coule  en  sens 
inverse  ['fhivcaiine  marseillais,  le  Gnpenu  se  perd  dans  la  rade  <rilyè- 
res,  un  peu  à  l'est  de  cette  ville  :  c'est  avec  l'Argens  le  principal 
cours  il'iMU  iiMici-  de  la  région. 


Var. 


DrapTuifrna 


Superlu; 

guignan. 
Ion.  — 


599  34  4  hectares  (Cadastre),  GoiSOl) 
■  l'arméel.  Population  :  3'iO  7oS  habilanls. 
.  Sous-piél'eclures  :  Brignoles,  Tou- 
il)   cantons;    148    communes;   KJ"  n.rps 


d'armée  (Mauseille).    Cour   d'appel  et    Acadiinio 
d'Au.  Diocèse   de  Fiiiijus  (sulTragant  d'Aix). 

Profondément  découpé  au  nord  par  le  dèlilé 
sinueux  du  Vcrdon,  le  département  du  Var  projette 
eu  mer  de  nombreuses  saillies  entre  la  baie  des 
Lcques,  voisine  de  la  Ciotat,  et  le  revers  du  cap 
Roit.r,  aux  approches  de  la  iXapoule.  Deux  grandes 
échancrures  trouent  l'appareil  littoral  :  dvicap  SiciC- 
au  cap  Lardirr,  sur  les  deux  ailes  de  la  pres(jH'ile 
de  Giens,  la  rade  de  Toulon  et  larade  de  Giens,  d'une 
paît,  de  l'autre  la  rade  d'Hijire^,  qu'dbiitent  au 
laige  les  ilr.  d  n    lu    d    nt  I  i    I   luu  i      I  il      lu 

Levant,  sopi  m     i|    /  I   i  I  n      I     / 

et  cellede  Ci  I     l    un    ni  I     i  n  i         I  i  1     ni 

au  I  udici  D  ii\  .  Il  pini  iii\  ^\ni  lu  [ii  1 
I  ul  m  lljeies,  cntadlcntle  fiontoiicutal  du  \  u 
/  //  de  Gnmaud  ei  golfe  de  Fujus,  opposés  I  un  i 
1  lulie  entie  le  h  istion  aiguisé  pu  les  c  ips  /  (/ 
dtP),  tamaiat,  la  poinle  de  Saiat-Tiope.  et  1 1  i  lo 
jectinn  evtieme  de  1  Esteiel  au  cap  Roui 

Piesque  tout  le  missif  volcanique  de  1  E-iléul  i  t 
le  misbif  gianitique  et  schisteux  des  Maaiis  m 
entier  appartiennent  au  département  du  \ai    .le 


LA    FRANCE 


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,  Dki'/iik/ikii 


ili    llii^luiiodi   Diaguiynan    D 
,   \\  villo,  qui   étouffait 
■-I  ^  Il  mil  ni-,  VI    diiiini. 


(.laïul  lîii.,k-i.Ut.-  ui\  II.  1  In- 
du MiidiL  l  m  aulie  lui  i  in  . 
fuitiliiB  iiniliiiipi  11  nnUMlll 
Mlle  puni  11  dtliiidiL  Minli'  I. - 
pai  11-  ins  i|iii,  i  II  f  i\i  111  (1  s 
yuciKh  cnili-,  ti  uni  111  lit  k- 
cainpignis!  1  i  Tiundi  di  Piu- 
\  I  ne  c  dti  Inind,  nu  nie  ici,  tant  de 
I meurs  enlie  kaljieuis  et  Cmn- 
ii'h,  que  L.mis  \U  fit  jilii-  bas 
1  ini  ipn  lu  iriiu  du  \ii  ski  le  ijue 
iippilli  1  p.. -m  11  tnm  d. 
1  llork.ge. 

En  1797,  Draguignan  fui 
déclaré  clief-iieu  du  dr^parlr- 
iiient  du  Vnr,  alors  plus  iiiipin- 
lant  qu'aujourd'hui,  iiuis- 
qu'une  partie  en  a  été  distraite 
liour  compléter  le  département 
des  Alpes-Maritimes,  a|irès 
l'annexiiin  du  conilé  de  rv'ice. 


I  iniiiii  ilii  -iiuulnii  11  Luuiodeiudu  \'ny  iii;  luuclie 
un  pi  ml  lu  d  puteinent  qui  gai  Je  son  nom.  Avec 
J)i  I /m /Il  III  1  il  lu  iJt  enputie  les  murailles  de  sa 
iLi  int)  pu  (Il  liigLs  %oies,  des  boulevards  et  des- 
pioinemdes  poui  de  iiou\t  iu\  ijuiitieis  nlka  irAzviiwr,  dues  au 
pli  fet  de  ce  nom  en  ISOO  (biaux  ombnges  foi  mes  par  six  rangées 
deph(incs)  Janltn  imilitis  Jm  dm  des  Plantes  al  extrémité  du  bou- 
leMid  de  il  Iibeiti  Le  P  il  us  di  justice  (I62b)  le  Théâtre  (1838), 
I  holel  de  h  Picfectuie  (1849)  la  chapelle  di  ^olIe-Dame-du-l'eupl& 
ft  son  liipt\que  du  x\  sicclc,  lit,lise  o^i\ale  (moderne)  de  la 
lui  I  I  m  iison  dile  de  h  leine  Jeanne  et  son  escalier  Reiinis- 
III  I  iiis  I  I  Mil  de  Tians  (  incienne  \oic  lomiuie),  sans  ometlie 
hl  m  d  III  I  In^e  et  son  campanile  en  fci  foi -,L  du  xvi°  siècle,  les. 
il  ii\  p  iiisdi  I  I  |il  II  1  iii\  lli  i1m  s  1  I  1  oitaiguii  les,  offrentqiielque 
lutiiet  Le  Musée-Iiibliothè- 
que  établi  dans  une  belle 
I  onsliuction  du  xviu»  siècle, 
iiKienne  lésidence  des  évê- 
quis  de  Tiejus,  contient  une 
inleiissante  collection  de  ta- 
ble iu\  ((iu%resdeTéniers,  Mi- 
_iiaiil  Riibens,  Parrocel,  Rou- 
hi  1    \anloo;  buste  du  comte 

I  \albelle  par  Houdon);   de 

II  mbieuses  médailles  romai- 
I   set  dinslar.ildiothèque.uiii 

I  Lieux  incunable  du  xv"  siè- 
1  le  Roman  de  la  Rose  >., 
nianusciit  du  xiv'  siècle. 

A  30  I  ilomètres  de  la  mer, 
90  kilomètres  de  Nice,  et 
200mcliis  il'nlliliiile.  Dragui- 
qnan  ibiil 
du  Mahiiiinl 

piunte  au  Mjisiiiagc  de  la  mon- 
tagne un  air  salubre  et  une 
température  clémente  au  peu 
d'éloignement  de  la  côte. 
Les  excursions  que  l'on  y  peut 


1rs   h.iiiteurs. 


LITTORAL     Iti:     LA     :\I  l'.DLILR  R  ANLE 


îuire  soiiL  extrèiiuMiifiil  varic'cs.  Le  loiif;  de  la  ente,  c'est  railiiiii-ahle 
t'clielonnenieiit  de  Toulon,  Ilyères,  Saint-Tropez,  Fréjus,  Saint- 
lîaphaël,  les  Maures  et  l'Estérel,  qui  sont  de  ce  domaine,  jusqu'au 
<léloui-  du  cap  Houx.  A  l'intérieur,  dans  l'intervalle  de  l'Argeus  au 
Verdon  :  la  /um-p  ilr  In  /■'/■/',  /(■•;  Clappox;  Snint-IIermcnlaire,  sa  chapelle 
■et  les  ri-i'  -  '1'^'-  lli'  1  Mh^  i^niiin^  ;  les  sources  de  la /^okj:,  riches  en 
alumiur  ■  i  !■  -•■]  >■ ni  mmI.  .^  ;  |.^  .  f-rades  de  Trans  (dont  l'usine  élec- 
trique ril.iiir  \\y:v^\wj,\\:u\  /,S.ii  iilr-  Itns.u'line 
(pèlerinage);  la  i\'(irtubi/,  an  saul  du  Cfjie- 
Jan;  les  gorr/es  de  Pcnnafurt  et  leur  chute, 
■entre  de  superbes  parois  de  porphyre;  les 
ruines  cVAmpiis;  les  grottes  de  Villecroze, 
l'ancienne  abbaye  du  Tluimnet  et  son  cloî- 
tre du  XH«  siècle,  aux  arcs  trapus  ;  \Aperte  de 
l'Argens,  sous  une  grotte  elTondrée;  les 
gorgesdii  Verdon  ;  Fontinnc-f  Evéqite  (source 
•des  plusabondantesqui  d''bite6000  litres 
par  seconde,  eu  iiinyriMi,.  ;  la  cascade  de 
Sillons,  (ovmri'  \>.ii\-\  llic-pu';  enfin  riai- 
jols,  aux  riaulis  c  m-..  ,il.  II.  >.  le  Tivoli  de 
laPr.,vence;  Bnguoirs,  etc. 

Personnages  historiques.  —  Fréjus  lu 
riiiiiiiine  a  produit  :  Ir  porte  Cni'neliusGallux. 
ami  de  Virgile  ; '//■/"s  ./.  l.,/v../a  (;i7-y3),  qui 
■conquit  la  Gr.-in'l<  l;i<  I  iirh  :  saint  llilaire, 
«vèque  d'Arles  :)"l  ,■-'  .  .Ii-'iiil.' de  saint  Ho- 
norât. Au  xui»  si' ■!■  ■'  '/  IIS.  de  la  maison 
■d'Anjou-Sicilr,  II.'  I  Un  II.  l  :  llomée  de  Vil- 
leneuve, un  p:iii\ri  ili.iiiir  1,  \-rnu  b.iron  de 
Vence  et  mort  s')i.r|i,i!  il.  l'i  Mvence,  en  1250; 
au  xive  siècle,  les  Irouh.idours  Tamudel  de 
l'iassans  et  Rambaud  d'Ih/ères.  Au  xvi»  siècle, 
Suzanne  de  Villeneuve,  qui  défendit  nnrnies 
-contre  le  duc  de  Savoie:  Aiii'''Hf  'l'Airna. 
historien-poète  né  à  S'ill;         \  i  -iccle, 

i'érudit  AVcote-CZaurfe  /  ■  /'  i.,s(i- 

1637),  naturaliste  distiii^'iii  ,  I.  -  IV  ni  Miiniiie 
Théophile  Minuti,  l'abbe  l.nui^  M.;;;i  (\Wi- 
1680)  qui  écrivit  un  fameux  Dictionnaire  liis- 
Joriqiie;  le  peintre-graveur  Josepli  Parrocel, 
né  à  Brignoles  (164S-170'i).  Au  xvuii=  siècle  : 
J.-B.  Maxsillon,  de  l'Oratoire,  évêque  de  Cler- 


ijuriHc  iiiviiiu.iiitr  ri  .loiii-c,  aboudaiile  rt  pallirliiiuc:  le  P.  Amiol,  jésuite, 

ne  :i  Toiil.'Ti. ri  .1  I'.  km  :  le  jurisconsulte  et  conseiller  à'VAa.[,  Jeun-Èlienne- 

Mdti,'  r,.rl,ilis-  iTo.lMiT  :  le  conventionnel  B«n-a,ç,  président  du  Direc- 
toire 17:..-Is:^ii  ;  I  .ihlie  IjiiUianuel-Josrph  S'îc/ps  (I7'iS-lS3n\  né  n  Fréjus, 
dè|)Mte  aux  Etats  généraux,  membre  du  Hii  ■  .  I.ii .  .  r..ii.iil.  \ii  \.\  -n'ele, 
F/'. /iai/noHn;'(/,  poète  et  philologue,  I M  i  l.i.i.  I  i  ,;  i  ,  I  .  Imu- 
sonnier  Wai'c-.'lH/o/He /)e'saM.7!er.s  (177.'  !•  ■       i         I       '        /  i'    "Imi, 

juriscnii-iill.  I  -iij  1  ■  ;  ;  h  [i.  nili  '  A.-  lu.v 
rines  Courdnuan  et  le  sculpteur  I..m,,s  Hu- 
/lac  :  Cl.  Catj,  voyageur  et  naturaliste. 


Bouches-du-Rhône. 

Superficie  :  810500  hectares  .:'Cadastre\ 
ri-2  iTDOiServicegéographique  de  l'armée'. 
l'o[iulation  :  805  532\abilants.  Chef-lieu  : 
Marseille.  Sous -préfectures  :  Arles, 
Aix.  —  33  cantons;  111  communes; 
13=  corps  d'armée  (Marseille).  Cour  d'ap- 
pel et  Académie  d'.\i.\.  Diocèse  de  .Mar- 
si;iLLii  isullVaeant  d'Aix)  et  archidiocèse 
d'Aix,  coiuprenaul  les  arrondissements 
d'Aix  et  d'Arles. 

Tout  le  départeuieut  des  Bouckes-du- 
niiùne  gravite  d'.Vrles  à  Marseille  sur  l'axe 
de  la  JJurancc,  entre  cette  rivière  et  la 
mer.  Dans  l'intervalle  moutonnent  les 
dernières  saillies  des  Alpes  calcaires  avec 
1,1  cli.iîne  des  Alpines,  la  montagne  de  la 
/',  /.-Ne  gonflée  par  le  volcan  éteint  de 
!;■  ii;.i''U,  la  chaîne  de  Sainte-Victoire,  à 
i  "1 1'  lit  d'Aix,  entre  l'.-lrc  et  la  Toulouhre 
liiliulaires  du  lac  de  5crre;  enfin,  comme 
uni-  couronne  posée  sur  le  bei'ceau  de 
.Marseille,  la  Sainte-Baume.  Vers  l'ouest 
s'allongent  la  chaîne  de  l'Étoile  et  les  re- 
liefs de  YEstaqve,  entre  le  lac  de  Beire  et 
kl  mer.  Ici  la  côte  s'incurve  en  falaises  et 
fait  front  au  large,  du  golfe  de  Marseille  à 


j  O  L  I  E  T  T  E  . 


LA     FRANCE 


lajs  :  une  inscription,  exhumée 
en  l.S'iô,  qui  contient  des  prcs- 
criplions  relatives  au  culte  de 
Baal,  quel(iues,  edicules  de  sl\le 
■mliii([U(  nus  i  jour  tn  Isfai 
Ml  I  1  11  1  II  lh^  ^  qui 
I  I          I    I  I    m  11     liip 

11 II!  ibles 


l(  liiilMdUiiltitMKn  1  nquit- 
tint  leur  pa^s,  les  navigateuis 
importaient  leur  dnu  familier 


Ln 


Laies), 

un  I    11   III   n  piotcctLur 

Il       lit       ou  Ilei- 

/       /        \  iiibtle  du  gL- 

I  1  I  ni d  sa  race 
I  in  I  ^(  ndi.iaconte 
I  I  I  i\  int  notie  eie, 
llill  p  i!  Ile  de  Phocee, 
I  ic  1  dans  11  cal  in(|ue 
1  ille  siius  la  conduite 
I  nomme  Pi  olis  ou  Eu 
I  u\  désignations  sjni- 
s  piobiblemcnt,  lune 
lit;  temiei,  1  autre éie» 
I     tLiiiris   immtmorial. 


celui  de  Fos,  où  elle  se  traîne  alors,  de  coulées  en  marécages,  entre  les 
bras  extrêmes  du  grand  ileuve,  tantôt  accrue  et  tantôt  rongée  par  le 
Ilot,  à  la  fois  domaine  de  la  terre  et  des  eaux.  Dans  l'intervalle  des 
deux  Ithônes,  grand  et  petit,  le  grand  étang  de  Vaccarès,  autrefois 
lagune  vive  où  mouillaient  les  navires,  s'enlise  de  plus  en  plus  sous 
l'apport  des  limons  qui  l'encombrent,  tandis  que  son  voisin,  le  lac 
de  Berre,  enveloppé  de  roches  vives,  nourri  de  deux  rivières,  pourrait, 
si  on  le  voulait  bien,  et  au  prix  de  travaux  relativement  faciles, 
devenir  un  merveilleux  bassin  marilimc,à  l'abri  de  tous  les  assauts. 

MARSEILLE 

Marseille  porle  allègrement  le  poids  de  vingt-cinq  siècles  bien  comptés, 
depuis  son  origine  historique.  L'ne  avant-garde  de  navigateui-s  phocéens 
déban|ii,iit  eu  cet  endroit  vers  o'JO  ou  COO  avant  Jésus-Christ.   Mais  bien 

aU11:.|■.^    Ull.     l-     /■/..„;,;,•„..     ,.s    n„,|HT.     ,1,.     I,,    M,.,|||r,Tailr,.    (pil,     ,lrs     \r 


I    1       Unes,  se  don 
III   m     iH  ce  littoial, 

niimient  du  Rhône 

Qu  ind  les  Phocéens 

it  a  la  gie\e  de  Min- 

is  peuplades,  d'après 

'        ■*    *'  '^li    1    H     ccupaientles districts 

X    puui  1    II      le    les  Dec  ea/es,  voisins 

des  .VIpes,  jusqu  en  deçà  d'An- 

tibes  ;  les    Oxyhie-ns,    dans   la 

vallée   de  l'Argens;  les  Salyens,  de  la  Durance  au  Rhône.  Une  tribu  de  ce 

dernier    peiqde    tiaiait  Arles   et   la   re^;ion   du  bas  fleuve   :    c'étaient  les 

^Vv,./.,„,,^v.   N.iKiiis  mil Ii.ils   ilrs   iiniivraiix  arrivants  de  Phoeée. 

Il,  -irrii\  ilr  -  ,1  .-uni-  leur  l,iiM\  cill  iih  '■,  /'/.y/As  partit  pour  Arles  avec  une 
anili.i-- I.I.'  cl  ,lc^  piv-,  ni-.  >Mn  h,  in.  II-.'  forlune  Voulut  que  le  roi  des 
^éyulnujis  reuail,  le  jour  lueiiie  un  il  .iinvail,  1rs  prinei|iaiix  piierriers  de 
sa  tribu  afin  que  sa  fille  Gi/plis  piil   il    i^n.  r  p  nnn  eux  Iri \  de  son 


choix.  Invilé  au  banquet,  le  jeune  ('• 
manières,  la  disllnction  de  ses  trail: 
et  II  fiii-l,'  .illnie  des  autres  coiiv 
enii|ic  (Ir-  Il  in.Milles.  Ce  choix  en  ei 
el.nl  l-inl,  M.ns  11  lui  fallut  se 
bleuies   d.i 


empu 


rr  de  ses 
Imivante 
Innlit  la 
i--aliote 

inisit  en 
primitifs.  La  petite 


ns  leur  amour-propre  et 
hàle  quelques   rustiques    habitation; 
troupe,  d'ailleurs,  n'était  qu'une  avant-garde  de  la  Grèce, 
Vers  542  avant  Jésus-Christ,  c'est-à-dire  un  peu  plus  do  cinquante  ans 

nliis  lird,  P/nirr>-.\:\  iiière  p,ilrie  des  eobuis  iii,i>s,irnilr-,  1,,mli.iil  niix  mains 


pèles  du  large.  C'elail,  à  la  place  du  l'n // ■  /',,;/  :i,lii,l.  une  sorte  de  lagune 
vive  intérieure  qui  frôlait  le  pied  de  tmi-  .■,,lhii.~  1rs  Carmes,  les  Moulins, 
Saint-Laurent).  Les  géographes  anciens  l,i  ncamnan-ut  Lacyilon  ou  Alyci- 
dou,  par  alliisinn  sans  doute  aux  salines  qui  raccompagnaient,  car  la 
Lagune  s'éteuitiit  en  ni.arécages  jusqu'au  pied  des  collines  qui  contre-butent 

Au  fond  du  Vieux  Porl  debnnrli.ill  l'humble  ruisseau  du  Jaive/,  qui  rejoint 
aujourd'hui  l7/KBe'/»//e.  |i,,iir  al  hiiidre  la  mer  :  ses  alluvions,  unies  aux 
terres  meubles  entrain.  ,  -  d,  s  li,tiil,nrs,  encombraient  peu  à  peu  les  fonds. 
Ces  malerlaiix  de  cmnlilrin,  ni.  r,  j,  les  surla  rive  méridionale,  ont  édifié 
peu  à  |ieu  les  trrr.Tssi-ments  qui  limilent  iii.aintenant  au  sud  rr\|i;in-i,,n  du 
^■iellx  r  ,ii.  In,'  tjilere  antique,  exhumée  à  60  mètres  enMi,,ii  iln  1,  ,r,l  i\\u 

cuulinr  a  I  11, il, 1  ,1e  ville,   dans  une  vase  comp.acle  ép,ii--c  i\.-  : In  -. 

■  donn,'  1.1  ni,-iiii'  ,1,'s  exhaiiSsemenls    proiluils   au  nord  pu  h-    Iim\:ii1  il,, s 


peuple, 


\n-l 


Une  assemblée  deliberative  de  membres  nommés  à  vie  par  le 
les  Timouques,  désigne  quinze  magistrats  qui,  à  leur  tour,  choi- 
pnrmi  eux  une  sorle  de  triumvirat  chargé  du  pouvoir  exécutif, 
il  vanlé  la  sagesse  de  cette  organisation.  Désormais 
I  ni, •mes  de  remparts,  les  Massiilioles  s'avisent  de  re- 
n,  puissante  rivale,  Carthage,  devait  borner  leur  essor  ; 
,Mi--i  l'ennemie  de  Rome.  La  communauté  des  intérêts 
:  républiques. 

ne,  envahie  parles  Gaulois,  dut  leur  payer  rançon,  Mar- 
'lle  de  lui  ouvrir  son  trésor  public.  Même  fidèlllé  à  l'ap- 


municalions 


son 


i-l  iiites,  durent  à  l'origine  â'étayer  sur  de  solides  pilnlis, 

s,  hôtes  de  passage,  trafiquants  toujours  en  quête^d.'opéra- 
n'unl  presque  rien  laissé  d'eux-mêmes  sur  le  sol  m.arseil- 


intr 


s  de  la  première  heure,  même  tacli(|ue.  Ceux-ci,  repousses 
lurent  céder  la  place  aux  Massalioles;  mais  cette  fols  les 
iiin  Cnlvimis  campèrent  près  de  l'ancien  oppidum  des 
amp  devint  une  ville  :  Aquse  Se.rliœ,  Aix  en  Provence.  'Voilà 
iaule;  bientôt  la  Province  romaine  accaparait  le  littoral,  des 


LITTORAL     DE     LA     MÉDITERRANÉE 


Alpes  aux  Pyrénées  :  lac 
seille  étanl  sœurs  par  l'ii 
et  SOS  comploirs,  de  la  i'. 
clierclier  fie  nouveniix  ili 
de  ses  plus  illiishcs  rnf.i 

cotes    iliriinnilr^    .|ih'     II. 

d'Herrulr  i,  ilir.ill.i  :  Ir 
vique  el  p.inni.ul  j,i-.|ii 
tltijyni'iif,  tournant  an  ^ 
chure  du  Sénégal  el  eu  r 
pour  les  Irnnsartions  en 
par  les  ilrux  ilhulns  u 
Strab.iu  -I    IMiir  ,   1    ili.i 

porlérrni    Ml Iil..  Il  I, 

était  en  sr,  ui.uiis.  l'.ll. 
de  César  et  de  Pompée,  . 
le  lui  pardonna  pas  :  sm 
détruit  sa  tlotte  (49  av.  ,1 
en  pareille  occurrence, 
Sévère,  Marseille  dut  aux 


re  d'or,  précieux 
■  reste  ri<'n  d.s 


ih,  n<lii -.  I Il  \.  r-..  ,    iiurll,.    a  repris  aux   deconibres 

il  I  hi  iihh  I  -"Il  ni'  \'  IIP  ni.  Rome,  du  moins,  laissait 
|..ii.lr.  -  il'iiiiiii  -"II-  I  iiii.is  de  leurs  débris  où  on  les 
liiu  l/i//s.,.7t  .ideliuil  .-es  propres  ruines,  pour  en  tirer 
I  il  |i  I-  .|iii-  cette  tille  de  la  Grèce,  vouée  par  nature  au 
Il  |.  I--HII1  du  beau,  aurait  laissé  prescrire,  dans  le  tour- 


•,  rien  de  tel,  pas  même  une 
iples  que  l'on  suppose  avoir 

i-l-nn  ici  des  reste?  notoires 


ne  nous  a  lais; 
Aplirodile,  sœi 


me  homme  au.x  traits  délicats,  les  cheveux  boucles  sous  une  cou 
le  revers  porle  un  taureau,  la  corne  haute  ou  llccbissanl  d 
iri',  lointain  éclio  du  goilt  toujours  vivace  des  Provençaux 


-  ],| 


fui  I. 
écriv 


dont  la  tradii 


reporli 


l.iil  \:<ir-.rill,-  la  maîtresse  des  études;  Cicéron,  YMJifm's  do 
■  cul  ru  rll.  I  .1rs  écolés  florissantes,  un  gymnase  el  un  collèyt 
1  les  jeunes  gens  mêlaient  aux  exercices  du  corps,  si  cliers  fi 

grecque,  les  études  utiles,  surtout  à  l'art  de  bien  dire.  Quand 
ibn,  c'est  à  .l/orae!?/e  que  les  nobles  romains  vinrent  s'inilier  aux 


uo 


LA     FRANCE 


son  é^angllt  dans  le  même  iilinme  Le  giec  fut  H  langue  des  piemieib  pon 
tif(!,  et  dLb  apolot,i'!tes  de  1  Lf,libe ,  au  M  siicli  ukok  Mint  Tcmui 
t\equed  Viles  offiriaiten„recouen  la(m  Dans  li  \i  n\(|iiiili  1^,1111!  I  m 
deMaiseille  et  refuge  des  MeiUes  tiadUions  pi  \  n  il  I  |  li  11  1 
les  mauns  pailunt  un  savoureux  langage  dont  t  Ml  I  11  t  (  1  M  t  I  m 
piofesbion  sonnent  le  grue  ou  sont  du  grec  'sluI  il  1  I  n  I  \  1  1  m!  I 
citidiome  toulcs  les  religions  de  1  Orient  prncnt  pitJ  sueccsbULiuLut  m 
ICI,  le  culte  de  Milhia  voi'^mait  a\tc  celui  de  C\ht\i 
Il  l/t//.n//i  disPliiniri.  n  apu  s  Ms/oî/e  t\iitnni 
M  I  h  11  r  nu  11  II  1  11  Taneilh  du  Nil  que 
I  1        I   il     m   Is  sont  les  mtmes 

I     I       ni    iil  tmigie  des  1 1\ âges 


le  sol  de  Pro\ence 
1  O'.iris  ég\p  K  n  a\i 

WMineiie  li  11 ni     h    n   r  im   1 

1  on  honiinil      -  1  1 

Ritnddonn      !  I 

d  \Me  a\L<  1  II  i\  Il  |iii  M  I  I  II  il  ni  I 
pour  cingler  M-ib  ks  pi  i^i-b  du  PiuM.nn,  P 
scun  di  missionnaires  emo\eb  de  Rome 
dcii\  mfmis  a\pr  les  marrhamls    \ns  irin 


ni,    ecumant  . 
priitnt  pitd  sui 


En 

pb  1\  mUc  iLuaibbUt  a  li  libuili,  pai  uut,  cliaitt  ubk 
Pro\ence  (1112)  un  podeslat  noiuniL  a  Me,  assiste  de  trois 
t  d  un  rnninl  mmiiiTinal  ç,ou\ernait  la  lepubluiue  Mais  les 
oulables  emnl  \  m  (  oils 
\  it  accapai  aient  n  m  m  i 
I  SCS  forces  en  qui  1  II  ml 
I  I  Louionne  de  Fi  m  1  isi  u  I  ussa 
is  appréhension  Pouilintk  m  uIil  élait 
foikraent  attaches  a  la  cause  fiançaise 
[ifs  du  ronnclablt  de  Bouibon  une  lesistance  he- 
1  ii|u  1  ni  n  I  iil  i\  Il  I  I  ni  liiili  passe  a  Charles  Quint  (lo2i)  Les 
I  jiiiii  n  11  I  1  I  III  iili  1 1  nt  un  courage  admii able  que 
I  II  II  I  11  111  1  /'//  il  innt  i  lune  des  glandes  voies 
I  \\  \ill  Mil  ili  11  jii  lui  p  ui  la  LioUe  CasauK,  1  un  de  ses 
pitiiiiLis  Lilii\i  ns  I  11  ciij,  im  i  1 1  JtknsL  a  1  aide  de  troupes  espagnoles 
t  ctaitun  dictait  ui  Libertat,  lunde  ses  ennemis,  le  tua  et  omrit  lapoite 
aux  tiuupes  iu\  ili  s  Depuis  le  nln^en  âge  Marseille  gardait  jaloubement 
ses  consulb  élus  iinui  I  adinini  lui  '^  u  ]<  nimi  t<  1  d  Mazaiin  Louis 
de  \alois  gomciii  m  I  I  1  \  n  |  1  I  n  hl  I  II  I  11  lui  même  et  les 
imposeï       la  tent  ili\     lui   1    |    1  |  n   un     n 1   u    Mais  avec  k 


pis  non  plub  ks  Musulli 
loin     ils  païunnt  mciiiL 
pnui  opposer  an\ 


Il  ilil 


tint  bL 
\  lurent 
si  il  plus 


(-iiul  III  ili\iti  iiiblinoe  et  au\  diiiiii  I  I  In  I  u 
lis  pi  un  I  I  m  un  iges  ceilains  di  I  \i  I  u  I  un 
ciiiiiiiiun  III  lin  In  une  x  Maf-edle  s,  1  i|  |  il  ni  m 
iiiiit\ii  ik  siiiiil  l  ilIoi  et  de  sts  cmnpagnuns  (Sii  1  tn 
1  honni  ui  disquels  le  moine  Cassitn  constiuisit,  au 
n^sitili  lis  niissiNcs  aicaluiLb  d  un  mimaskie  au- 
dcssub  di  „iolles  mtuielks  ou  u  tificielles  ou\tiks  aux 
fl  ints  disioihtib  que  couronne  Nolic  Dame  de  la  Oank 
et  ou  sciaient  rtfugiLS  les  pumiers  chietuns  Lls 
lia\ui\   i_\i(ulis   1)11111   11     (leu  iiiieut   d  un   bi  sm  d 


tiuil.  il  u 
citadelle  d. 
pape  sous  1 
et  les  soml 
lafoitui 
plus  qu  u. 
\andaks  I 
qnntlei  en 
inlluircnt 


\    cimenta  Icb  touib 


s  I  pILU\LS     Dt 


\IV  enlia  dans  Maiseille  comme  dans  une  place 
uni   nouMlle  administration  urbaine  futoir,a- 


ik  Uou^ct  de  11  1. 
les  fedeies  marscil- 
lusp  en  principe  aux 


//(  l„  1 

1     1     lin    II     1        I      1   1      h    1   11 Il       II 

tcmbre 

itnequi    en      uppiimaiil    |   n      1     1    1      m 
792)  lordie  de  Malte,  enli  \  u'    un         1  ml 

''Pi. 

Il        1        h        1  s  puâtes  bai  baresfiues 

\I   utagnards  mirent  la  main  si: 
:lti  publique  Maiseille  I-\on  toute 


MARSEILLE 


LITTOIIAL     i)\Z     LA     MEDITERRANEE 


les  grandr's  villes  du  Midi  s'insurgèrent  conire  la  Convention  imai  1793). 
Le  gênerai  Carteaux  n'entra  dans  la  ville  qu'après  une  Uitle  sanglante 
(25  aoiM  1793).  Tout  Marseille  éclata  contre  Robespierre,  ri  viiii:!  ans  :i|hvs 
saluait  avec  enthousiasme  le  retour  des  Bourbons;  car,  ^nuriniv,  jvint 
tout  des  intérêts  de  son  commerce,  elle  accusait  Na[iu|..iii  1'  d  ivnii- 
aggravé  par  la  guerre  les  ruines  accumulées  chez  elle  par  la  Itevoluliuu  : 
Waterloo  fut  accueilli  dans  Marseille  avec  une  joie  non  dissimulée,  aux 
cris  de  :  «  Vive  le  roi!  ■> 

Étrange  revirement.  Le  neveu  de  celui  qu'elle  comptait  au  nombre 
de  ses  ennemis,  Napoléon  JII,  porta  au  comble  la  fortune  de  Mara-ille. 
Déjà  la  prise  d'Alger  et  l'achèvement  de  la  conquête  de  l'Algérie  met  I aient 
sous  sa  main  le  littoral  de  l'Afrique:  bientôt  le  percement  du  canal 
deSue/.liiin„vi-,,il  U.uU-^ur.uv].:]r.  ,„,rlr-  d.rrxlivni.  nri-.„t.  An  Vieux 

Port   iriMllh-.lIlt.^l.    -     h-  IN    IIIV    ^1-    -ni.    -.jll.    -    -l.li-llIll'Hl     I-    IM.'-Ullh Irvr- 

lOppeilinil    .\r-     II, ,--111-     .!.■      I    I     ./"/    -"-■     ,,,|„|ni-     -il,'    le     11. il.     ll.UI-     |e-|,,,re    ,1,. 

vingt  an-  1  -■  .ii-l  y'.n  ,  ]  ,  |M>|iiil  i!i. 
trouani  Ir-  i|ii.nl  1'  I-  iiii|Hii  .  :  1  ,  i 
remuaril'-  inin-  --!■  .|.    li'ii^Hi  -  .1 


■1  ].  I-  iiii|Hii  .  :  1  Misons  nouvel 

--!■  .1'    li'ii^iii-    IN' -  ombreuses; 

une  niMiNrlIr  p.innv  ;  r.iHi  -e  el  l'il.iis  du  commero 
pices,  Château  d  eau.  Cnllinlrilr  iioii\  illr,  lilli'  de  Saiiil- 
Âlarc  de  Venise  et  de  Saiiile->,i|iliie  <\<  <:eii-i;iiiliii..|.le. 
campaniles  et  coupoles,  siii',iji--eiit  ,1  IVuni  sons  la 
vedette  protectrice  de  Xolie-Llanie  de  la(iarde,  dmil  I  1 
Vierge  dorée  scintille  au  loin  sur  la  mer  bleue,  connue 
un  phare  de  bon  accueil.  Aussi,  que  de  vivats,  que  de 
protestations  éclatantes  pour  le  pouvoir  à  l'initiative 
duquid  re\en;Ml  un  -1  iii;i:jnilh|ne  e--oi-l 
En  iM.i  le-  \l:ii--  ill  il-  r.  e,,iin.ii--  mis  envoient  siéger 


s  enveloppent  d'une 
a  Cannebière  prend 
•ce,  Préfecture,  bos- 


àlaCleUMl,n-.|e-i|,    |H 

,-.   non  pi-   .lel.esse 

ps,  créateur 

du  canal  de   bue/,.    Il 

i  ilo-   ne  ill  •III-    Miivi- 

ers  de  leur 

fortune,  mais  un    av. 

l-lll       lie      1    il,    1,1.      Il    ,,! 

1,  inibelta, 

adversaire  déclaré  du 

iv-nn-    ,ie,,i|.  1     1; 

e  .lovait 

sa   résurrection.   En 

l.s7n-|sTI.     /•,.,.,,.,,,    1 

tint    préfet 

des   R..ne|,e.-,|u-l;linn 

■,  Gamhella.   mini^lr 

e  de  l'inté- 

rieur  p-nr   h-   ..e,v,. 

lement  de  la  Défensi 

nationale. 

onner,  ce   qu'il   (it  1 

3  novem- 

bre  l.sTn   :    In.i-   nnn- 

près  's  février  ■1n71\ 

ses  anciens 

admini-lri  -  1  .■n\-\  1 

ni   -n  L'iT  eiiini le 

n'i'  .■1  r\" 

semblée    n. n,|.  ,    1 

1  '  iniiiii -ni    -  1    !■ 

lier,  n-Hi.n 

dans  ,l/w,se,//e  ;  ,nn,l 

h'    les    IMHM-e-   s  el.U. 

ni  einp.Mvs 

setle,  un  immense  golfe  80  déroule  sous  la  saillie  centrale  du  ro- 
cher de  Notre-Dame  de  la  Garde  qui  le  divise  en  deux  conques 
distinctes  :  au  nord,  la  rade  de  Marseille,  proprement  dite  ;  au  sud, 
la  baie  d'Endoume.  Un  petit  écueil,  l'îlot  Maire,  prolonge  en  mer 
le  cap  Croisette  :  l'archipel  de  Pomè/jues,  Rùlonneau,  Château  d'If 
(les  Stœchades  des  anciens,  Phila,Phœnia,  Iturium),  fait  avant-garde 
au-devant  de  l'.'i-ueil  central,  qui  abrite  à  ses  pieds  la  calanque 
alh>iii.n'e  ou  ]irii-eiit  terre  les  navigateurs  phocéens.  C'est  par 
mer  (lu'il  convient  d'arriver  à  Marseille,  non  que  la  ville  se  découvre 
du  large  avec'  la  majestueuse  ampleur  de  Naples,  penchée  immé- 
diatement au  bord  du  Ilot,  sous  le  panache  nuageux  du  Vésuve. 
Marseille  s'abrite  dans  un  repli  du  rivage  ;  la  surprise  n'en  est 
que  plus  vive  lorsque  la  ville  apparaît.  Passé  Planter,  dont  le 
phare,  planté  sur  son  écueil,  éclaire  l'entrée  du  golfe,  l'immense 
rade  se  développe  dans  un   superbe  amphithéâtre   de  montagnes. 


de  la  Pr.'re.ture,  le  général  Espivent  de  la  Villeboisnel 
les  bombarda  du  haut  de  Notre-Dame  de  la  Garde  et  ré- 
tablit l'ordre. 

De  110  000  âmes  qu'elle  comptait  en  1800,  plus  de 
150  000  en  ISbO,  Marseille  dépasse  aujourd'hui  350  (i'20  ha- 
bitants. De  plus  en  plus  le  vrai  Marseillais  s'englue 
dans  le  Oot  montant  de  l'immigration  étrangère  pro- 
voquée par  le  développement  industriel  de  la  nou- 
velle ville  ;  Italiens,  Espagnols  aflluent  de  tous  cotés. 


LA     FUWCE 


^  -"î*^: 


Entre  lc3  cap  avancé  de  Notre-Dame  de  la  Garde  et  Tarcliipel  dé- 
cliiqueté  de  l'omègues  et  Rutonneau  soudé  par  une  forte  digue,  en 
arrière  de  l'écueil  qui  porte  la  sentinelle  détachée  du  château  d'If, 
la  nappe  d'eau  s'amoindrit  :  là  font  escale,  au  port  du  Frvml,  les 
naviies  suspects.  Et  la  mer  se  peuple  de  petites  voiles  blanches  qui 
cinglent  comme  des  volées  de  mouettes  aux  approches  de  la  terre. 
De  gros  transatlantiques  rayent  d'une  traîne  d'argent  la  nappe  mou- 
vante d'un  bleu  doux  et  profond.  Comme  une  toile  de  féerie  qui 
tout  à  coup  s'étale,  voici  le  port,  ses  longues  jetées,  son  fouillis  de 
navires,  ses  docks,  ses  entassements  de  marchandises  apportées 
de  tous  les  points  du  monde,  les  engins  d'acier  aux  formidables 
mandibules  qui  déchargent  les  soutes  encombrées;  les  lorrirnotives 
le  long  des  quais  interminables,  dans  la 
mêlée  des  sifflets  aigus  et  des  rauqucs 
meuglements  qui  font  rugir  les  rochers 
d'alentour,  l'agitation  bruyante,  le  va-et- 
vient  d'une  foule  ivre  de  mouvement  et 
de  vie,  et,  sur  le  tout,  les  dûmes  de  la 
Mnjur  qui,  du  haut  de  son  esplanade, 
trône  étiucelunte  au  radieux  soleil. 

La  création  des  nouveaux  bassins  de 
la  Juliette  a  fait  pencher  de  ce  côté  l'axe 
de  la  vie  marseillaise.  Jusqu'au  milieu 
du  dernier  siècle,  la  ville  tout  entière 
était  inclinée  vers  son  vieux  port  inté-- 
rieur.  Battues  d'un  flot  sec  et  dur,  les 
falaises  d'approche  s'écroulaient  en  gros 
blocs,  après  chaque  tempête.  Contre  la 
mer  qui  l'assiégeait,  la  ville  prit  l'offen- 
sive, et  cette  offensive  date  d'un  demi- 
siècle.  On  a  rasé  la  rive  extérieure,  jeté 
bas  les  collines  menaçantes,  comblé  des 
anses  par  le  nivellement  des  quais.  Des 
môles  soudés  à  la  rive  l'ont  divisée  en 
autant  de  compartiments  ou  bussiiu  pro- 
tégés par  une  digue  commune,  chemin 
de  ronde  ^iiid.i'iciix,  jeté  comme  un  di'li, 
sur  |u  -  d"  .iiii'ii  mètres,  contre  la  pous- 
sée lin  11  'I-  T'ii-  l.i  digue  s'est  allongée; 
les  b;i>-.iiis  >'■  Ml.  rèdent  :  après  celui  de 
la  Juliette,  ceux  du  Lazaret  et  d'Arenc, 
inféodés  à  la  Compagnie  des  docks;  le 
bassin  de  la  Gare-Maritime,  le  Bassin 
National,  le  Bassin  de  la  Pinède,  avec  pro- 


longation éventuelle  des  jetées  protectrices  jusqu'au  capJanel.  Les 
Docks  possèdent  plusieurs  formes  pour  la  réparation  des  navires, 
23000  mètres  carrés  de  h.niLMr-,    'r2onii  ,|,.  m-iLM^ins.  iin  entrepôt 

pouvant  contenir  60000  Ini s.  J.'^  ri--.i  vnii^  .,|m(  i.nix  [loiir  l'huile, 

le  pétrole,  l'alcool;  des  pr.'<s.s  peur  h-  lull^s  ,!.■  cottin,  le  tabac; 
des  moulins  à  piler  le  sucre,  et,  pour  la  manutention  des  marchan- 
dises, plus  de  820  élévateurs,  des  grues,  des  locomotives,  elc.  Dans 
leur  ensemble  les  bassins  offrent  une  superficie  totale  qui  dépasse 
134  hectares;  la  longueur  des  quais  utilisables  est  de  13107  mètres, 
et,  si  l'on  ajoute  à  ces  chiffres  ceux  des  passes  des  avant-ports, 
des  bassins  de  réparation,  l'on  arrive  à  près  de  19  000  mètres. 
Vous  coiiiprendrez  après  cola  que  Marseille,  notre  premier  port 
de  commerce,   ait  pu  fournir,  en  1802, 

h  lui   seul,     73   millions    de    droits    de 

douane,  pour  un  mouvement  atteignant 
presque  10  millions  de  tonneaux. 

Bien  que  l'application  du  récent  ré- 
gime ibiiianipr  ait  porté  un  coup  sensible 
à  ce  ina-'iiiliiiii'  .-Mir  (tarifs  du  11  jan- 
vier iN'.iJ  .  |.<  ]MM|.|s  d'agrandissement 
ne  LiissiMil  |.;is  d'.ilh'r  leur  train.  Peut- 
être  la  plage  des  Catalans  disparaî- 
tra-t-elle,  au  sud  du  Pharo,  pour  faire 
place  à  de  nouveaux  bassins;  enfin, 
un  immense  brise-lames  tiré  contre  le 
large,  sur  plusieurs  kilomètres,  for- 
merait au  front  du  bassin  un  avant-port 
en  eau  profonde,  où  pourraient  mouiller 
les  plus  gros  mastodontes  de  la  marine 
moderne. 

Plusieurs  grandes  Compagnies  ont 
leur  point  d'attache  à  Marseille  :  3Jes- 
sageries    maritimes  :     Compagnie    gr 


iquc;    C„ 

nn.Frms. 


irijif, 1/1,1 


Marsedlai 


Tra 


n.<j„., 


Tr.nn 

,lr  X.f 

M.:ntn,irs  à  rnpeur;  X. 
Tiiaache;Cumpagnie  française  de  Navigation, 
Cgpr.  Fabre  et  C'";  Cum^agnie  Paijuet; 
Compagnie  française  de  l'Afrique  occiden- 
tale; Compagnie  générale  de  Navigathm. 
La  cathédrale,  d'origine  récente,  comme 
le  bassin  de  la  Joliette,  qu'elle  domine, 
est  une  merveilleuse  création  des  archi- 
tectes  Espérandieu   et  Vaudoyer,    com- 


LITTORAL     DE     LA     M EDITEUR AN LE 


53 


iiiencée  en  1838,  livii^c  au  ruitc  l'ii  IS'.i.'!,  ri  luiu  drlir  Irnuiiii'r 
pour  la  décoration  iiilrrinn  !■.  Dans  iiiic  (^^i^c  lalim'  s'insciil  uiir 
basilique  byzantine,  avec  de  nombreux  di'tails  empruntés  à  l'archi- 
teclure  romane  :  celte  grande  coupole  qui  jaillit  du  transept,  entre 
plusieurs  autres  greffées  aux  croisillons,  offre  aux  Orientaux  qui 
débarquent  comme  une  réminiscence  de  leur  pays.  Deux  coupoles 
encore  surmontent  les  tours  de  la  façade,  encadrant  un  grand  arc 
triomphal.  L'intérieur  est  grandiose  :  les  grès  verts  de  Florence  y 
alternent  avec  la  pierre  blanche  de  Calissanne;  le  marbre  de  Car- 
rare, le  granité  rose  de  Corse  rivalisent  de  ricliesse  avec  les  admi- 


rables mosaïqu 
de  cette  respli 
humble,  à  din 
terre-plein  vni> 
des  arlisti-'s,  l.i  < 
la  Renai^-an.  ,., 
Arauli.'  li/il.' 
Garde  sidcvc  eu 


qui 


»nt  la  grande  nef  et  le  cliœur.  A  cOté 
■iini's^i\  l'ancienne    Major  paraît  bien 


srs  n( 


fs   du   xn' 
t  une  mervei 


■  a  Francesco  Laurana. 
Miirscille,  sur  un  rn.  hri-  aiidc 
le  une  vigie  tntélairc  l.anbi- 
tecte  de  la  catiiédrale,  Espérandieu,  a  reni|daii- 
l'ancienne  cliapelle  du  xin=  siècle  par  un  smIic 
édifice  byzantin  varié  de  motifs  romans  et  Renais- 
sance d'une  grande  richesse  :  sur  une  crypte  de 
marbre  pavée  de  mosa'ique,  la  nef  supérieure, 
llanquée  de  trois  chapelles  et  couronnée  d'une 
coupole,  mêle  les  blancs  revêtements  de  Carrare 
au  rouge  éclatant  des  brèches  africaines  :  les  co- 
lonnes du  transept  sont  en  marbre  vert  des  Alpes. 
Knfin,  au  sommet  du  clocher,  on  a  hissé,  à  près 
de  200  mètres  d'altitude,  une  colossale  slaUu' 
(9  mètres)  de  la  Vierge,  sur  l'horizon  de  la  inrr 
et  des  îles. 

L'entrée  du  Vieux  Port  devait  être  telle,  au  teiiips 
où  Protis  s'y  glissait  avec  ses  compagnons.  Dun 
côté  le  U'yiSainl-Jf.in  (Iiasse-Tilly),  ancien  clià- 
teau  dr,  ,  h.  ^,,||,  ,,  ,1,  Mili.-;  de  Vautre,  le  fort 
Sainl-Sn--l'i^  -il  .1  r.iiiM  ,  ,i~iraux),  bâti  au  xvii"  siè- 
cle sur  lis  pl.iiis  di:  \auban,  couronnent  deux 
écueils.  Au  moyen  âge  {\\n  du  xiv«  siècle),  lors- 
qu'il fallait  craindre  les  alertes  perpétuelles  des 
écumeurs  africains,  une  chaîne  barrait  le  passage. 
Dès  l'abord,  la  vieille  église  citadelle  de  Suinl- 
Victor,  plusieurs  fois  ruinée  par  les  Sarrasins  et 
rebâtie  au  xiii*  siècle,  sur  l'emplacement  de  l'an- 
cienne abbaye  de  Saint-Cassien  (410),  ses  deux 


dans 

a  rega 


dnn jnns  en  gros  blocs,  ses  murailles  crénelées,  ses  fenêtres  étroites, 
son  pmche  pratiqué  dans  une  tour  carrée,  évoquent  de  manière  sai- 
sissante une  époque  troublée. 

Le  Vieux  Port,  avec  ses  annexes,  le  bassin  de  carénage  et  le 
canal  do  la  Douane,  présente  une  surface  liquide  de  "28  iiectares  54 
et  plus  de  2o00  mètres  de  quais  utilisables.  Le  tirant  d'eau, 
de  6  mètres  en  moyenne,  peut  atteindre  7  mètres  et  même  un 
peu  plus.  Le  port  est  maintenant  investi  de  tous  côtés  :  de  nouveaux 
quartiers  remplacent  l'ancien  marécage.  Sur  la  rive  septentrio- 
nale, jadis  la  seule  habitée,  s'élève  VHotel  de  ville,  construction 
(lu  xvii«  siècle,  assez  ordinaire.  La  joie  du  Vieux  Port,  ce  sont  ses 
légères  embarcations  à  la  fine  entoilurc,  qui  vont,  viennent  au  milieu 
de  petits  bateaux  rageurs,  de  grands  voiliers,  de  navires  chargés 
de  grains,  et  cet  enchevêtrement  de  mâtures,  des  proues,  des  cor- 
dages surplombant  la  rive,  au  débouché  de  la  Cannebière,  l'entre-croi- 
sementdes  cliars,  des  voitures,  des  tramways;  aux  terrasses  des 
cafés,  le  fourmillement  des  gens  affairés,  des  marins,  des  flâneurs, 


u 


LA     FRANCE 


l'exubérance  du  mouvement,  les  cris,  les  gestes,  cette  vie  débor- 
dante déconcertent  d'abord  et  amusent  l'étranger. 

La  Cnnnrhière  est  encore  etfut  toujours  pour  Marseille  la  porte  de  la 
mer,  l'avenue  de  la  fortune.  Ici  s'élève  la  Bourse  (18o2-1860),  dont  la 
façade  olfre,  au-dessus  d'un  avant-corps  de  grandes  arcades,  une 
colonnade   corinthienne  dont  l'atlique  porte  ji's  statues  de  l'Océan 


graphes  (1889-1S91), 
xn"  siècle),  rrb.ili  de 
avec  des  bas-i  rliris 
Arts,  dit  pal.iis^lr  /y- 
l'architecte  tut  le  nu 


par  l'architecte  Huot  ;  VHôtel-Dicu  (du 
1  à  ISC,:;;  un  Arc  rfe  «nom/j/ie  (1823-1833), 
\id  d'Ani;'  is  et  de  Ramey.  Le  palais  des 
in/i.  1  i\alisi;  de  beauté  aveclacathédrale  : 
■s|M  raiidieu  (1862),  après  Bartholdi,  dont 

appiouvé  par  la  municipalité  en  1859.  Le 


et  de  la  Méditerranée  soutenant  les  armes  de  Marseille.  Eu  retrait, 
le  génie  de  la  Navigation  et  celui  de  l'Industrie  et  du  Com- 
merce, sur  deux  grands  piédestaux;  dans  des  niches,  les  statues 
des  fameux  voyageurs  Pythéas  et  Euthymène.  Tout  3Iarseille  revit 
en  ce  décor.  N'est-ce  pas  h  la  Bourse  que  siège  la  Chambre  de 
commerce,  organe  essentiel  de  la  cité  marchande,  assemblée  agis- 
sante encore  plus  qu'arbitrale?  Cette  chambre,  fondée  le  5  août  1599, 
envoyait  dans  le  Levant  des  consuls  chargés  de  défendre  ses  intérêts, 
correspondait  directement,  telle  une  puissance,  avec  l'ambassadeur 
de  France  à  Constantinople,  créait  la  Compagnie  d'Afrique,  aînée 
de  la  Compagnie  des  Indes,  armait  en  guerre  contre  les  pirates 
barbaresques. 

Les  grandes  avenues  de  la  nouvelle  ville  rayonnent,  de  la  Bourse 
et  de  la  Cannebière  :  l'une  qui  se  profile  sous  divers  noms,  rue  de 
Noailles,  allée  de  Meilhan,  boulevard  de  la  Madeleine,  jusqu'au 
palais  de  Longcliamp;  l'autre  qui  coupe  à  angle  droit  celte  grande 
artère  vitale  par  le  boulevard  de  Paris,  le  cours  Beisunce,  la  rue  de 
Rome,  de  la  gare  d'Arenc  au  Prado.  Un  raccourci,  la  rue  de  la 
République,  coupe  la  vieille  ville,  entre  la  place  de  la  Joliette  et 
l'issue  de  la  Cannebière.  A  l'exception  de  ceux  dont  il  vient  d'être 
parlé,  les  anciens  monuments  dignes  d'intérêt  sont  rares  à  Mar- 
seille. Sa  parure  monumentale  est  récente  :  VHûtel  des  postes  et  télé- 


IQUEDUC     DR     nOQUEI 


regard  est  séduit  par  l'harmonieux  déploiement  de  cet  hémicycle 
autour  d'un  château  d'eau  central  d'où  les  eaux  de  la  Diirance 
bondissent  en  larges  nappes,  entraînant,  dans  un  amphithéâtre  de 
verdure,  tout  un  cortège  de  génies,  de  nymphes,  de  tritons.  Une 
double  colonnade  à  jour  soude  les  deux  ailes  au  maître  pavillon 
par-dessus  le  fracas  des  eaux  :  à  gauche  est  le  Musée  des  Beaux-Arts, 
où  la  plupart  des  maîtres  des  différentes  écoles  (peinture,  sculpture) 
sont  représentés;  à  droite,  le  Muséum  d'histoire  naturelle.  Non  con- 
tente d'élever  aux  arts  ce  magnifique  palais,  Marseille  en  assure 
l'enseignement  par  VÊcoledes  Beaux- Arts  (Aessm,  sculpture,  archi- 
tecture); \a.  Bibliothèque  d,Vir\eTi&  ;  un  Cabinet  des  Médailles,  où  sont 
groupées  les  plus  belles  productions  de  l'art  grec  en  Provence  ; 
enfin,  pour  l'édification  des  savants,  le  musée  archéologique  du 
palais  Borély. 

Dans  cette  région,  entre  le  Vieux  Port  et  l'avenue  du  Prado,  la 
Préfecture  (18131-1867),  l'une  des  plus  grandes  et  des  plus  belles  de 
France;  le  Palais  de  justice  (1858-1862),  dû,  comme  le  monument 
précédent,  à  l'architecte  Martin  (sculptures  de  Guillaume,  Travaux, 
Gilbert);  \e  Pharo,  construction  sans  intérêt,  dont  tout  le  charme 
vient  de  sa  situation  admirable  au-dessus  de  la  ville  et  des  ports. 
Les  grandes  voies  modernes,  rues  de  Paradis,  de  Sainl-fi-rréol, 
de  Rome,  de  Noailles,  cours  Beisunce,  rue  de  la  Ré|iulili(|ur, 
auréolent  la  Cannebière  :  de  beaux 
magasins,  des  bazars,  des  cafés, 
des  squares,  des  promenades  om- 
liiacies  de  grands  platanes  qui 
il  I  ili  lit  de  leur  épais  feuillage  les 
\  ni  mes  fleuris;  des  fontaines 
I  11  II  1^^  iules,  des  statues,  des  mo- 
uuminls  commémoratifs  :  rien  no 
manque  à  la  Marseille  d'aujour- 
d  hui.  Parmi  les  monuments  ; 
celui  des  Enfants  des  Bouches-du- 
Rliône  morts  pour  la  patrie;  la  co- 
lonne de  l'Immaculée-Conception, 
érigée  en  1838;  l'Arc  de  triomphe  de 
la  place  d'Aix;  la  statue  de  Beisunce, 
près  de  la  Major;  les  bustes  de 
Pierre  Puget,  Espérandieu,  Lamar- 
tine, la  statue  de  Berryer.  Grâce 
au  canal  qui  puise  à  la  Durance  les 
eaux  fraîches  et  bienfaisantes  dont 
Marseille  fut  si  longtemps  dépour- 
vue, six  cents  fontaines  jaillissent  à 
tous  les  carrefours.  Au  lieu  qu'il 
fallait   autrefois   se   contenter  du 


Lirroi'.AL     DE     LA     Ml':it  Hi;i!  1!  A  Mil' 


I)auvri_'  Iriliut  JcrHuveaune, 
le  canal  de  la  Duiance 
apporte  à  Marseille  8000  à 
9000  litres  d'eau  par  se- 
conde, même  au  plus  fort 
de  l'été.  Les  environs,  au- 
trefois arides,  sont  fertilisés 
par  l'irrigation;  il  n'est  pas 
jusqu'au  Vieux  Port,  dont 
l'infection  séculaire  ne  se 
soit  atténuée  sous  ce  lavage 
abondant. 

Le  canal,  maintes  fois 
projeté,  commencé  même 
en  1771,  repris  en  1818  et 
en  1834,  fut  enfin  exé- 
cuté, de  1837  à  1848,  par 
JI.de  Montricher.  H  puise  à 
la  Duraiice,  en  amont  du 
port  de  Portuis,  sur  la  rive 
gauche,  à  187"', 23  d'altitude. 
On  sait  combien  les  eaux  de 
cette  rivière  sont  chargées 
de  limon  (2  mètres  cubes  de 
dépôt  pour  1000  mètres 
culaes  de  liquide)  :  deux 
grands  bassins  d'épuration, 
sans  parler  de  trois  autres 
plus  petits,  le  réservoir  de 
Saint-Christophe,  et,  plus 
bas,  celui  du  Réaltort,  em- 
magasinent successivement 
les  eaux  du  canal,  qui  s'y 
décantent  en  déposantleurs 
troubles.  Chemin  faisant,  le  can:i 
célèbre  aqueduc  de  Roijiiefavi, 


franchit,  la  gorge  de  VArc  par  le 
îiilin  débouche   eu   territoire  de 
Marseille,  après  un  parcours  de  84  300  mètres. 

Il  s'étoile  alors  en  cinq  directions  principales.  La  branche  mère, 
se  développant  au  flanc  méridional  des  hauteurs  de  l'Étoile,  gagne 
la  mer,  après  Mazargues,  b  kilomètres  sud-ouest  de  Notre-Dame 
de  la  Garde,  2  kilomètres  1/2  nord-est  du  cap  Croisette,  à  la  Ma- 
drague-de-Montredon.  L'œuvre  a  coûté  près  de  60  millions,  mais 
elle  arrose  3000  hectares  de  terre,  donne  en  chutes  une  force  mo- 
trice de  2500  chevaux  à  plus  de  cent  usines,  met  la  vie  et  la  fraî- 
cheur là  où  n'étaient  que  sécheresse  et  stérilité,  assainit  l'air  et,  par 
surcroit,  assure  un  revenu  an- 
nuel qui  dépasse  largement  le 
million.  Grâce  au  canal  de  la 
Durance,  Marseille  s'est  trans- 
formé :  les  promenades  se  suc- 
cèdent comme  par  enchante- 
ment, cours  Pierre-Puget,  parc 
du  Pharo,  longue  et  magni- 
fique avenue  du  Prado,  parc 
Borély  (acheté  par  la  ville 
en  1862).  La  Réserve,  la  Corni- 
che, la  jetée  de  la  Jolielte  sont 
délicieuses  aussi,  le  soir,  pour 
humer  la  brise  fraîche  dulaige. 

Marseille  vit  de  son  port  el 
des  industries  qu'il  alimente. 
D'abord  la  métallurgie.  Dans  ses 
hauts  fourneaux,  l'usine  Saint- 
Louis  transforme  pour  canons, 
projectiles,  blindages,  etc.,  les 
minerais  de  fer,  de  chrome,  de 
manganèse  que  lui  envoient 
l'Algérie,  l'Espagne,  l'Italie. 
Trois  usines  travaillent  Vétain 
]iour  l'industrie  des  capsules 
III'  i.illiques;  d'autres  dégagent 
i.i  iii.ilirre  précieuse  du  plomb 
ariiciilil'ère  espagnol  et  em- 
ploient le  complément  du  mi- 
nerai en  tuyaux,  céruse,  plomb 
de  chasse,  etc.  Le  cuivre  aus- 
tralien ou  américain  est  ouvré 
par  une  dizaine  de  fonderies. 


grand-  .■l,ili[i-~-'iiir, 
ateliers  .Ir  i.i  S,.n.'i' 
dustrie  de  la  iia\iL:;il 
lion  des  toili's  à  \  ..i 
l'alimentation  ,!.■  m>> 
1ère  de  la  région,  m 
reste  d'Anglri.  1 1  r.  |, 
ment   de   Hns-i.^  ipr 


lul.le 


Mir,  dragues,  phares,  machines-outils,  docks 
gouvernails,  treuils,  pomprs.clc,  «■iii|.loyi''s 
■  ■  ot  la  marine  de  guerre,  snii,.|il  ilr  imis 
'■s  Fiirr/es  et  chantiers  de  la  Mciliirnanf'r,  1rs 
-w,/c/,  ceux  de  Stapfer,  Dudr.s  et  C".  A  liii- 
-''  i.illa.lif  celle  de  la  corderie,  la  fabrica- 
■.\\i\r-i.  Ole.  Pour  l'entretien  de  ses  usines, 
Il .-.  M^n-seille  absorbe  la  production  houil- 
!'•  '  ill''  du  Gard  (Bessèges,  Alais),  et  tire  le 
s/nr  :iliiiii'titaire  tire  les  céréales  principalo- 
le  toutes  les  importations  réu- 
nies), des  Indes  anglaises,  de 
Turquie,  d'.\lgérie,  de  Tunisie, 
des  États-Unis.  Les  céréales 
importées  alimentent  une  cen- 
taine de  minoteries  sur  le  Jar- 
ret, l'IIuveaune  et  le  canal  do 
la  Durance,  de  nombreuses  fa- 
briques de  pâtes...  L'orge  de 
Russie,  de  Roumanie,  de  Tur- 
quie, de  Tunisie  est  utilisée 
pour  la  fabrication  de  bières 
absorbées  sur  place  ou  expor- 
tées aux  colonies. 

Tous  les  produits  en  olives  do 
la  côte  provençale  et  languedo- 
cienne, des  Alpes-Maritimes  aux 
Pyrénées -Orientales,  conver- 
gent vers  Marseille,  qui  en  uti- 
lise l'huile  et  dirige  le  surplus 
sur  l'intérieurde  laFrance  et  les 
colonies.  Des  pulpes  soumises 
à  un  nouveau  traitement,  l'on 
fait  une  huile  excellente  pour 
la  savonnerie;  les  tourteaux, 
enrichis  par  le  sulfure  de  car- 
bone, vont  à  l'agriculture. 
Graines  de  lin,  sésames,  arachides, 
coprahs,  pavots  à  réduire  en 
huile  :  cela  fait  vivre  plus  de 
cinquante  maisons,  s'exporte  et 
surtout  est  utilisé  par  la5fli'o/i- 
nerie.  Dès  la  plus  haute  anti- 
quité, Savone  fabriquait  du  sa- 


36 


LA     FRANCE 


ilAUeiK  du  MiioL  dAuhtiilu  J  -Vnie 
iiqup  du  Sud  1  ifibiicition  des  biiques 
iks  I  iRiK  Hb  d  ornement  des  mosaïques 
smtdii,  indusliies  m  useillaises  de  loiu- 
tiuK  tnlition 

11  fiudiiit  poui  achevei  le  iictouici 
lectll  pi  idicieuse  activité  compteren- 
euic  1  md  istiie  du  bon  impoitt  de  Suéde 
dAmiiique  de  Finlande  qui  f ut  vnie 
de  nombieuspb  scieues  des  f  ibiiques  de 
futuilts  et  de  caisses  jioui  Icxpcdition 
des  maiLliandises  Ainsi  la  legiession 
causée  dans  les  tnnsactions  commei- 
(lales  et  le  mou\Lment  du  poit  pai  les 
tiufb  lestuctifs  de  itcente  application 
liouve  sa  conlie-pai  tie  dans  les  piogies 
constants  de  la  pioduction  industiielle 
maiseillaise  gi  ice  a  la  maindœuMe 
foui  nie  pai  leti  ingei  Malgit  tout  Mur- 
seillc  ti  i\  aille  et  s  eni  ichit 

Personnag-es  historiques    —  Outie  les 

1  m  I    \  i\a^  ui    /  /lliiiibLi  Lul/ijmene   Vai 
il       1  pi     luit   1  lii  t   11  n    7 1  igue   I  ompee 


M,     U.     U'         // 

|iii 

iil       ];  me 

pour  (Iib- 

,ll           1,1           1 

1     1 

1       1     11       JlU\ 

elcves  a 

Il   1^11  illii     lia    m  II 
batiuqut  et  fa-iou  de 

1        /    hone 
Ntiun   avant 

ecrn  ain 
d  être  sa 

•victime    soupçonne  d 
plot  de   Pi  on    il  fut 

lesMiii           (Mil 

avoir  pris  pai 
rnntnint   dr 

M         ill 

t  aucom 
>;  ouv  1 1"- 

aint  1 
mailM        1  1 

dAllt            M      1 

Jeune    Vuwii 
ligues  (1040  11 
de  Saint  Jein 
Uerb  de  Malte 
les  piritcb    le 

1            M)     1                  t   \        1              1   lllfdb 

,     1    1    1                              ,//le 
1  \    1      1     1         (    lanlileMm 
1      1  II     1       1       Hospitaliers 
1     1   111     1  m   1  lut,  tard  Clieva 
i\  ml  ,  Il  Jl  dt  Mirseille  contre 
chroniqueur  Albei  il   d  Aix  et 

les  troubadouis  du  gai  savon  Fouquel 
mort  éveque  de  Toulouse  (1231)  et  Bei  h  and 
ta)  boiiel  qui  floribsait  v  ers  1  «dO  leb  liaymond 
déballes  Banal  des  Baux  Bei  li  and  Posland 
luengei  ferventb  du  luth  et  de  la  viole 
I  nimui  qui  oui  nt  Mai  cilk  piur  mer  \.u 
\M  il  I  I  ml  lidil  iHinli  ui  V  11 
1    m    1     111   i  ti    I   ^iiL  1//  hel  de  Ni*/  ein  i 


roH  et,  avec  (lent  s  ^iidiitk  monopole  de  ci  Ite  industi  le  Mmsnlh 
tientà  présent  la  ttti  a  i  c  pies  d  une  ctntaine  dt,  fabuqueb  picidui 
saut  plus  de  50  millions  moitié  de  la  pioduc- 
tion de  toute  la  Fiance  1  a  fabucation  des  bougies 
appelle  les  cires  du  IMni  d  Mi  hj,ascai  d  Al- 
gérie, les  sîh/s  de  1 1  i  I  ni  h  |ii  Vufutine  d  Vus 
tralie,  les  .çflmrfm;    d       I  i    i     1  m 

L'industrie  des  1  1  hnl  liiim  jues  est  née  de 
la  nécessité  de  pouivoii  Icb  fabuqucs  Mandlle 
tire  le  soufre  de  Sicile  le  td  de  ses  salines  les 
pyrites  du  Gaid  et  de  1  Aulei  lie  cnrhonale  de 
.<!0!(rfepourlasa\onnerie  etlast  nineue  chloniu 
de  chaut,  sulfure  de  cm  hone  sou  t  pi  odui  ts  sur  place 
I.ecaoutchoui  d^fuquc  lacoclienille  le  clou  de 
girofle,  l'orseille  le  bois  de  campeche  debai- 
quent  à  J/(//-«i/^  a\ec  le  cacao  des  Antilles  k 
[loivre  des  Indib  ni  tilindaibcs  les  cafi  s  du  Bie- 
bil,  les  sucres  coloniaux  il  se  fait  de  ces  dénués 
une  importation  considérable  La  concuiience 
des  raffineries  allemandes  a  seiieusemcnt  if- 
fccté  l'iudustiie  similaue  de  Marseille  L  ippli- 
cation  du  récent  iej,ime  douanier  a  également 
causé  un  gra\e  piéjudice  i  son  commerce  des 
vins  et  aux  industiies  quil  fait  vivie  dislilk 
ries,  vins  de  laibins  secs 

A  Marseille  debaïquent  les  soies  fines  de  Cliine 
du  Japon,  de  Sjrie  Avint  que  Gènes  et  \n\tib 
même  n'eussent  di  toui  m  ce  mou\ement  coin 
mercial  à  leui  piolit  c  ttait  ri  le  giand  maiclie 
des  colons  du  LcMnt  Enfin  la  tmneue  fpeau\ 
lie  clicvre,   de   mouton   et  d   if,iii  au     impoilees 


iipai 
l't 
1  d 


puetd  ^1040  1  lij    neb 

de  foi  but   ne  a  Gai 

Il    1   \  a)  émule  de 

Il  I    il     \u  wiii»  sie 

1       i  Ai\    ainsi 

I  ims  de  Vauie 


•Il 


herob  de  la  i  i        i  i        l   s8) 

dAi\   k  mM  /  I  IroIo 

gueb  rauiis    1  I  I         I        II   1  u  I  Bai 

bai  OUI  était  de  MiibLilk  Ll  \i\  bitck  a  pioduit 
J  s  Pw  lalis{^\\  le  marquis  (/e  /  asio>ei  (Marbedlei 
les  dpu\  I  atnict  I  ar/es  neb  i  MiisciUe  ainsi  que 
/  I       il      I'  191S;/)    étriv -un  et  homme 

I    I  I    {  1     devons  une      Hibtoire  de  la 

I         I  le  littérateur  Joseï  h    Met  y 

I  1  I  11   I  I      I      4t/i  iW  (l^,l^  lS7o)     le 

1  n I    /     I  I    1     1  s         I  I  Ml  liai  le  génie 

de  la  1  I    \    1         111     I   m       u         M   ill  iiine  en   lb30) 
le  L   1111      11   1  1   /  I    I    I       I   ^iit  hinenc   David 

Migne/lln  t   iitn   1    u   Iss       lu.  n  dnii\  <  uil  ei  t  {liWi 
l8Sb),  archevêque  de  Parib,  tous  les  deux  ncs  a  Ai\ 


LITTOHAI.     DK     LA     Ml- DTI  ERI{ ANÉE 


S7 


Corse. 


SuptMlii'ic  :  S77800  li.-clarcs  'Cadaslic  .  <S7-2  ilKI  Servi...  i:,-;,iiv 
Iiluiiuo  de  l'.inn.'e).  Popululioii  :  2SS  S2()  li.iliilaiils.  Cln'l-licu 
Ajaccio.  Sous-prùfeclurcs  :  Bastia,  Calvi,  Sartène,  Corte. 
Ci  cantons,  30'l  commum-s.  l.'l"  imps  cfai  iim'i'  i  Maii>kii.i  r.  i.  Cû 
d'appel  de  Basiia.  Académie  d'Aix.  lliDc^M'  d'AjAcdo  sulliai;a 
d'Aix). 

Son  éloignemenl  des  grandes  roules  du  couiuiei-ci'  et  du  mon 
cosmopolite  a  piéser\é  la  Corse  des  exigences  d'une  civilis 
tion  raffinée  et  défoiniatrice.  Sœur  de  la  côte  d'Azur,  elle  a  niiei 
conservé  qu'elle  cette  Heur  de  beauté  simple  et  sans  apprêt,  1 
peu  sauvage  même,  si  ciière  aux  amants  de  la  vraie  nature. 

Avant  de  la  nommer  Ci/rnos,  les  Grecs  la  qualifiaient  de  t, 
belle  (xxXXiffT/,).  Elle  possède  en  efTet  les  éléments  essenliels  do 
la  nature  compose  ses  nici  \  eilleii>;  l.ilde.mx  :  |,i  ,,,,,,  nue  m 
délicieusement  pure;  la  ,'"/''',  .■im-Ji--iis  .1.-  \ -i  ^,1  <  ,1 -i  ni.-i - 
de  citronniers,  des  olnei.ues  \  i-<.iii  .n-r  ,,,  ,|rs  i  li.i  Mi-m-i  s  ij-,ii 
qui,  de  loin,  ressenildeut  à  des  llUi^:^Mll^  \ei  l>,  laul  le>  \,i-ues  de 
terre  soulevée  sont  gigantesques    en  ce  pays;   enfin,  avec   la  liai: 


clairon  jaune  pâle  sertis  par  l'é-ineiaude  des  ver- 
gers, dans  le  uiicoir  sans  loud  d'une  eau  limpide. 

Tout  Ajaccio  l'.i  227  liafjifaulsj  évoque  l'épopée 
lia|H.|.  oiiM me'.  Najicjléôii  Bonapnrle,  né  dans  Cette 
\ill  ■.  le  r.aaii  1709  (peut-être  en  -17(18),  était  le 
d.  iiMeiiie  iii^  .le  Charles  Bmin/iarte  et  de  Lwlilin 
lt,„n..l,n„.  IlniourutàSainte-Héléne,le5mail821, 
.1  ans  sa  ;j-2'=  année.  Parmi  ses  frères  :  Joseph,  l'aîné, 
lut  r.'i  de  Nttiiles,  puis  d'Espagne;  Z-ouii,  roi  de 
Hollande  (père  de  Napoléon  111);  Jérôme,  roi  de 
Wesplialie. 

Rien  d'ailleurs  qui  retienne  dans  Ajaccio  les 
curieux  en  quête  d'inédit;  la  nature  seule  s'est 
mise  en  frais  pour  plaire  et  elley  a  réus.si,  puisque 
cette  ville  devient  le  sii'jour  hivernal  préféré  d'une 
clii'ulèle,  fiius  les  jours  plus  nombreuse,  que  sé- 
.luii  l'ejalii.'  de  -a  |.  iiipérature,  la  douceur  de  son 
I  lioiai  .'I .  le  pi  iiiieiiijis  venu,  l'inlinie  variété  des 
sil.s  à  visiter  dans  lile.  Avec  l'été  (do  juin  en 
octobre),  chacun  gagne  la  montagne:  Vi::avona, 
Baslclica,  Vico,  Guagno,  Evisa,  Bocorjnann ,  Vcnnco, 
Cervione,  offrent,  au  seuil  de  la  grande  forêt  et  à 
uii-chemin  des  hautes  cimes,  de  frais  et  ravis- 
sants séjours.  Aucun  pays  d'ailleuis  n'est  iclati- 
venieut  plus  riche  que  la  Corse  en  sources  thermo- 


futaie  des  hêtres  qui  moutonnent  bien  haut,  les 
colonnades  de  pins  .[ui  jaillissent  Jii-.praux  som- 
mets couronn.'s  lie  llia_'i'-.  la  i!n,,,/,,',:nr.  ,1e   L'iailil'- 

rose  OU  bleu,  s.'s  .iines  .|/|ile^,  ^e^  lninads  i|ui 
bondissent 
tremêl.'s  .1. 
de  fruils  >; 
les  attriwl- 
vence,  1'  \n 
eiitre  l'a/m 
La  t'.a-e 
Nice  à  Calv 


e~  id\  Hii|ii.'s  pleines  de  fleurs  et 
•\i\.  La  ',,;■-('  offre  en  raccourci 
-^  li.'s.liveis  :  l'Afrique  et  la  Pro- 
e  .1  la  Savoie  s'y  rencontrent, 
lier  et  celui  du  ciel. 
.■il.»  d'Azur  sont  proches  :  de 
'ile  Rousse,  six  heures  sufllsenl 
pour  traverser,  huit  heures  si  l'on  va  jusqu'à 
Bastia,  au  revers  de  File.  Des  paquebots  rapi.l.s 
relient  d'autre  part  Marseille  et  Ajaccio  :  un.- 
nuit  passée,  le  réveil  avec  l'aurore  est  un  enchan- 
tement. De  loin,  lile  se  révèle  par  l'étrange  et 
doux  parfum  qu'en  apporte  la  brise,  au  prin- 
temps surtout,  lorsque  les  cistes,  les  myrtes,  l.-s 
thyms  et  les  bruyères  du  maquis,  sous  l'afflux 
de  la  sève  nouvelle,  exhalent  leur  baleine  sub- 
tile et  mêlent  d'acres  parfums  aux  tièdes  émana- 
tions de  l'oranger  en  fleur.  «  A  l'o.leur  s.ml.', 
disait  Napoléon,  je  devinerais  la  Corse,  les  yeux 
fermés.  »  L'on  arrive.  Dans  un  amphithéâtre  de 
verdure  que  couronnent  des  cimes  lointaines, 
Ajficcio,  penché  sur  la  nappe  bleue  de  son  golfe 
sans  rides,  reflète  ses  maisons  roses,  lilas,  vert 


Phol,  de  M.  Guiltart. 


LA     FRANCE 


iiiiiiéi-ales  :  Orez:a,  Guagiu),  Quitcrii,  Pielrnpdla ,  ("al- 
Jaiiiccia,  Caldaue,  etc.  Alais,  poui-  la  plupart,  une 
iiistallalion  trop  sommaire  atténue  leur  bienfaisance, 
en  raréliant  les  visiteurs. 

RELIEF 

l.a  chevauchée  des  grands  sommets  qui  constituent 
l'épine  dorsale  de  la  Corse  déroule,  du  nord-ouest  au 
snd-ouest,  sur  le  double  horizon  delà  France  et  de  l'ilalie, 
une  longue  arête  sinueuse  qui,  sans  avoir  la  rigidité 
d'une  muraille  rectiligno,  n'en  dresse  pas  moins  une 
l'oimidahle  barrière  de  séparation  enti'O  les  deux  versants 
de  l'ile.  1,6  point  d'attache  de  cette  longue  chaîne  est  en 
vuedeCaIvi  :  lo  Capo  Judo  [2032  mètres):  elle  >e  t, nui, ,e 
au-dessus  de  Bonifacio  par  VUomo  di  C'i^/n.i  \-2V'<  ne- 
trcs),  pour  s'affaisser  et  mourir  à  la  poinle  de  linmi/^nm. 
Deux  parties  inégales,  deux  îles  dans  une,  se  trouvent 
ainsi  séparées  :  l'une  à  l'ouest,  d'environ  330000  hec- 
tares, ancienne  province  d'Au  delà  des  Monts;  l'autre 
plus  grande.  ;'i  \'i'<l,  de  rv2'2 000 hectares,  l'ancienne  pro- 
vince d'/;,/  ./..  '  '.  ,1/  '-.  C'est,  en  effet,  vers  l'^-.!  ^pie 
l'aii'le  molli  i_im  m-'  m^  liane  tourne  sa  convexib-  ^^  nr- 
rale  et  l.ii>^e  mu  ->  ~  llmies  extérieurs  le  plus  U'i'^ine c 
libre;  les  eu  ni  reloris  y  sont  moins  serrés,  moins  alun  pis, 
alloni.'('S  en   lollines  (pii  s'allaissent   doucement  dans  la 


CORSE 


Q  Préfecture 
®  Sous  Pi 


""""sf  C 


Rousse 


Capo  al  Cavallo^  1^  V<  ,ib  .'/  u.  , 

-f  ^<=  ^  ■^'  '""  M' 

„      ""^s/'-ïJ^^  ^'l.Wluh     II, 

^       ^-P-Ïnl:,ll. 
"=  Rossa    '      3    CapTfAllaM.d,,  „   „ 


Cap  Co 


s'il.iT.jii    •,/;is//4 

Cd/  i/f-  Teohime 
(11.  lli 

.     M'fAtn     ,-.t        '  Biguglia 


S'  M  i 


L  1^"' 


M*Ti  lynao"""' 


^'^Vls..„            .  -ni 

GdelaL,^''  P 

-__        c^' 

CdeFeno^-—' 

AJACCiOn  '^    I 

P*^"  délia  Parata   '  ""^  ^1  M 


pta, 
Castagn 


C  Nero 
C  de  Porto  P.  Ih 

G  de  i^ahnco 
Pt.^di  Campe  Moro 


'Jl"  --^  Golo 


ill 


n.S-, 


PMAqi 


Brayone 

liucM  n  in,^"""'"  ' 

;l        „M'H,  non      p^^,     ,_  <Ei£tSdUrbwo 

^Itîn    i         '  iFtumorbo 

t  '     I    l<  I  Et9de  Palo 

Marina  di  Salenzai 


P">di  Farone 

'f^'d,  Pinarello 

P<-*SanC.pr,ano 
6  de  Porto  l'ecchi, 
PtadellaChiappa 

llesCerbicale 


"''^^     Cau'nl/  LU„„,àd, 

t.duna   ^  f. 


c  Pertu^rtavezzf     8  K  ',  j   cta». 
ptadelPalcon''a    'l'd";*        fJ  ' 


^apicetolo 
fa  ci 


délia  Maddale 
C  délia  Te^'ta"'""""'^^?'-''^'"^        "    ^   I  d.  Cap.er 


A   R    D    A    I    C   N    t 


plaine  littorale.  A  l'ouest,  au  contraire,  tout  se  presse,  tout  se 
mêle,  jusqu'à  plonger  à  pic  dans  le  flot,  comme  des  étais  puissants 
qui  contre-butent  une  vaste  arcature.  Cependant,  les  anneaux  de 
la  grande  chaine  si'parative  centrale  ne  sont  pas  si  étroitement 
soudés  ensemble  qu'ils  ne  laissent  place  à  quelques  brèches.  Deux 
passages  princiiiaux  en  rompent  la  continuité  :  au  nord,  le  col  de 
Ver'jio,  dans  la  région  des  sources  opposées  de  l'.iitone  et  du  Golo; 
au  centre,  le  col  de  Vizzavona,  sur  la  selle  de  séparation  d'où  s'épan- 
chent, à  l'ouest,  le  Gravona  vers  AJaccio;  à  l'est, le  Vecchio,  affluent 
du  Tavignano.  Par  cette  dernière  brèche  passent  la  route  et  le 
chemin  de  fer  d'.\jaccio  àBastia,  qui  coupent  l'île  obliquement,  sur 
le  pivot  de  Corte,  au  cœur  même  du  pays. 

A  cette  double  rupture  de  l'arête  centrale  correspond  un  fléchis- 
sement des  sommets,  comme  le  flottement  d'une  chaîne  détermi- 
nant une  double  conque  montagneuse  on  sens  opposé,  l'une  ouvei'te 
veis  l'est,  d'où  s'écoulent  le  Golo  et  le  Tavignano;  l'aulre  ouverte, 


vers  l'ouest,  à  un  faisceau  de  torrents  écourtés  :  le  Fmigo,  le  Porto, 
le  Limnone,  leGravona  et  le  Prunelli  Jumeaux,  tributaires  du  golfe 
d'Ajaccio;  le  r^rtv"'',  ei  h-  /f;.-:«»é-c,  enfin  VOrinlo^  voisin  de  la  pointe 
de  Roecapina.  l.a  rbr  ,),.  m, file  ,|e  l,i  inniiM n-  conque  paraît  être 
la  Pn,jUn  Orha  i'-'^ll  iielr.-  :  e.[|.  ,|.'  lu  s.rnnde,  le  monte  d'Ora 
(2391  mètres)  et  le  ;/e-/ik'iî(7(r«-  2:;:.:  neli.-  .  ihvsséssur  la  coupure 
de  Vizzavona.  Au  sud,  V  Incadine  2  l.iii  mm  li.  -  iiymmim^  sur  in  |iarlie 
méridionale  de  l'île;  au  nord,  le  ,//-./,/.  r,.  ■-,  JTln  mm  In  ^  lu  est 
le  point  culminant.  11  y  a  donc  une  inelinnisnii  ^i  lei.ile  de-,  monts 
du  nord  au  sud  et  de  l'ouest  à  l'est. 

En  réalité,  le  Cinto{2~\0  mètres),  relié  à  la  Pffji/ta  OrJa  (2328  mè- 
tres) par  l'échiné  de  la  Punta  Minuta  (2  547  mètres),  forme,  dans  l'in- 
tervalle de  Corte  à  Calvi,  le  triangle  résistant  et  comme  le  front  de 
la  Corse.  De  ce  groupe  rayonnent  :  au  nord,  le  monte  Padro  (2393  mè- 
tres), le  Capo  Jovo;  au  nord-ouest,  la  Mufretta  (2  148  mètres),  dont 
les  derniers  ressauts  poussent,  comme  une  jetée  protectrice,  à  l'en- 


LITTOIIAL     I)i:     l,\     MKhl  1  l^lUlAMiR 


59 


le  C.ilvi,  l;i 
.ur>l,    dan 


1ri''e  du  golfe 
ReveUnla;  à 
lerv;ill.-  ,lr^  ,l,„x  sillons c-i-«misi's 
par  le  1  .m...  .i  [,■  l'mio,  le  Cnjxi 
Ma  M, 1,1,  ,  ilOiU  iiielres)  et  le 
Capo  al  Ciclii;  au  sud-ouesl,  le 
Cnpo  dello  Vilallo  (1_332  mèlres) 
■et  le  monte  Rno  ( /27  mètres), 
projetés  sur  le  cap  llosso,  dans 
une  région  touimentéc  de  la- 
laises  el  de  nies  aux  fuîmes  bi- 


pouisilil  ,'iu  sud  lie  lii  l',ii/li,i(>iliii, 
[)iii:\njiiinln  Arlica  j2  329  mètres), 
belvédère  du  lac  de  Nina,  d'où 
s'épanclie  à  droite  le  Tavignau", 
opposé  aulJamone-Sagoiia,  dé- 
valé sur  l'autre  versant.  Entre  la 
punta  Artica  et  le  monte  d'Om, 
le  monte  Jtotondo  (2625  mètres  , 
géant  de  la  chaîne  centrale, 
émule  du  Cinto  (2  710  mètres  . 

Passé  le  col  de  Vizzavona,  la 
■crête  se  profile  par  le  monte  li,- 
noso  (2  31)7  mètres)  et  la  /lunln 
alla  Vctta  (2264  mètres),  que 
prolonge  \a.  punta  de  Mantellncein 
(1681  mètres),  opposée  àrincu- 
dine  (2136  mètres),  sur  l'un  et 
l'autre  flanc  du  Taravo.  EnTm 
Vlncndine  est  le  pivot  de  dis- 
persion des  monts  :  S.  Pictto 
(1 3U2  mèlres), ^ioito  dclla  Vaccn 
Morla  (1  315  mètres),  VUoma  di 
Cagna  (1213  mèlres),  sur  le 
front  desquels  se  détache  l'au-  vut    iiust    dans 

■dacieuse  falaise   de   Bonifacio. 

Encore    que    gravement  at- 
teintes, les  forêts  sont  l'orgueil  de  la  Corse,  la  |iarure  de  ses  mon- 
tagnes.   Elles   couvrent   loOOOO    hectares,   dont    45001)    \  l'Etat, 
le  double  aux  communes  et  plus   de   20000  aux  particuliers. 

I,es  essences  diversis  qui  s'y  mêlent  donnent  à  ces  massifs  une 
grande  variété  de  teintes  :  ce  sont  le  chpue  rni,  le  hêlre,  le  jiin 
loricio,  dont  le  tronc  vertical  jaillit 
à  40  ou  même  50  mètres  de  hauteui', 
telle  une  colonne  llexible  dont  le 
panache  frémit  à  la  brise  des  som- 
mets. C'est  l'un  des  plus  beaux  ré- 
sineux de  l'Europe  :  son  bois  rougo, 
admirablementveiné,  le  faitrecher- 
clier  de  l'industrie.  Mallieureuse- 
menl,  amoindrie  chaque  année  par 
le  vandalisme  pastoral  et  mercan- 
tile, la  haute  futaie,  mangée  on 
herbe  par  la  dent  des  chèvres, 
bouleversée  par  les  porcs,  piétinée 
par  le  passage  des  tioupeaux  et  ra- 
vagée régulièrement  par  les  im  'ii- 
dies,  dans  le  seul  but  de  faire  du 
pré  pour  les  bctcs  ou  de  se  moquci 
de  l'adminislration  forestière,  la 
haute  futfiie  descend  peu  à  peu  à  la 
banalité  du  taillis,  de  la  lande  dé- 
serte ou  du  maquis,  le  mystérieux 
maquis  emmêlé  d'arbustes  verts, 
<le  genévriers,  d'arbousiers,  delen- 
tisques,  de  lauriers-tins,  de  myrtes, 
de  buis,  de  bruyères,  de  cistes, 
de  romarins  et  de  lavandes,  qu'en- 
lacent, au-dessus  de  fougères 
monstrueuses,  les  chèviefeuillcs, 
les  clématites,  les  ronces  vives, 
jetant  sur  le  dos  des  monts  une 
inextricable  toison. 

Grâce  au  manteau  protecteur  du 
macjnis,  l'épiderme  végétal  des  jh/ii- 
tes  résisie  à  la  cuisson  du  soleil, 


au  ciaiiuêlement  de  la  gelée,  à 
l'entraînement  des  pluies  d'o- 
rage I  e  marpiis  retient  les  eaux , 
fdtieles  souites,  eue  des  om- 
b)  T.,ps  C  pstaussi  1  asde  nuiob 
<lis  fugitifs  qui,  apics  avoii  fait 
un  m  il  lu  ui,  se  lelusent  là  comp- 


I  d  un  me  ui 

II  un    le  s 


oud  une 
ig  pa.  le 
lie  Coi  se 


ili  son  inili  |i(  nilani  1  ,  piesque 
tiiu|ouis  di  me  poui  la  d(  li  ndie 
Ici  guciie,  qui  fut  pcmlant  des 
sRclts  son  état  noimal,  a  m  s 
au  rœui  de  ce  peuple  un  in\in- 
I  ible  goût  des  aimes     ^  ajant 

lins  du  di  lu  is  If  s  Coises  se 
lulli  ul    (  iilH    (  u\     la  iindottn 

s,\,,,.        d.        Illlllll.  l      flllllllf 


dius  , 


Il  uli  ise  mf  me,\ienn(  ni  i  n  aide 
m  coulage. 

lin  n   qu  assez  atttnuns,   ces 
\  loli  nces  n  ont  pas  entoie  dis- 
]i  11  u,  1(  sbainessontvnacesetse 
1        1  M        ,  ti  uism()tt(nt  a\ec  le  sang    S  il 

min  1    II  MioNE  c^t  viai  que  le  banditisme  tend 

a  s  effaLLi ,  Ils  tiaditions  f.i- 
ioulIrs  de  la  lemletta  sui  vivent, 
principalement  dans  les  pays  du  sud,  couverts  et  isolés,  du  San 
l'ietro  à  Porto  Veccliio,  en  y  comprenant  Sartèneet  Zicavo.  Colomba, 
l'héroïno  de  Mérimée,  était  du  bourg  d'OImeto,  pittoresquement 
situé  dans  un  vallon  qui  descend  au  L'olfe  de  Valinco.  I.'étmnger  n'a 
rien  à  i  raiiulie   de  ces  minus   un   fieu  vives  :   cela  se  passe  entre 


IêM 

mm.^^ 

'■^'à' 
^^1^"^- 

)  N  T  E      D   O  n  O  . 


GO 


LA     FRANCE 


lembip,  les  liuu|if;iux  éiiiigient  de  l.i  luoiilugue  vers  la 
[ilaine  du  lilloral  de  Fesl.  Ce  soiU  les  femmes  qui  tra- 
vaillent le  soi  aidées  par  des  laboureurs  lucquois  On 
\anle  le  bnucio  du  ^nln  mets  coi  se  p  ir  exrellence,  qui 
neiappclle ennemi  li  li  mi  (  I  un  s  itedecième 
1  ute  de  hit  de  chiM  il       \    ni   1  i       n  i  lance  de   la 

_elee  et  d  un  goul  I  |  I  i  |  |  i  i  i  ]  ui  le  palais 
isL  Pai  11  col  du  l  j  11  u  iu\  i^c  ouvpite  à 
1  1  'imeties  daltilude  que  k  ueiye  Liicoiiibie  six  mois 
I  1  innée  on  passerait  en  desiendint  les  pentes  ra- 
I  I  1  de  K  foiet  d  AtUinp  i  ti  iveis  les  colonnades  de 
1)1  ^  mts  dins  la  couke  dCvisi  et  la  coupe 
lu       II     I    I  uto 

\u  11  I  1  (lu  Golo  le  Bciinco  toiiciit  des  giiaes  sau- 
\  ic  d  Lancone  (2j  kilometies)  qui  se  deveise  dans 
le  viste  etaiig  liltoi  al  de  Bigiiglut  (long  de  10  1  ilomètres, 
etioit  peu  piolmd  si  pue  de  U  mer  par  un  lulo  à 
1  me  epiispaifois  de  2b0  meties)  entie  le  Golo  elle 
I  uunmo  le  Fium  alto  sont  des  fiamicelh  Emissaire 
lu  le  m  Clique  de  Piedicioee  le  Fiam  alto  seipente 
lins  la  ^all  e  ou  jaillissent  les  souices  bienfaisantes 
I0((  a  quombia  ent  des  chitaignieis  a  la  puissante 
lamuit  Celte  i  i  >n  en  a  pus  le  nom  de Castagniccia 
[Ckutaiyneiaie).  C  est  un  pdjs  admu  ible  .  1(  cli  itaignier 
y  atleintdes  proportions  inconnues  ailleurs  et  forme,  sur 


Corses;  la  population  de  Sartène  est  accueilUinte  et  hospitalière, 
le  vin  de  ses  coteaux  exquis,  les  fruits  de  ses  jardins  savoureux, 
le  gibier  de  ses  maquis  parmi  les  meilleurs  qui  soient. 

COURS    D'EAU 

Versant  oriental.  —  Il  n'y  a  de  vrais  cours  d'eau  en  Corse  que 
le  Golo  et  le  Tavignano,  à  l'est;  le  Taravo  et  le  Gravona,  à  l'ouest. 
Ce  sont  des  fiunii;  les  autres,  des  torrents  ou  torrenticnles  inter- 
luiltents  :  i\r^  /ijiiiiirrlh.  Snus  la  |i,uissi'e  d'une  pluie  d'orage,  tous 

rugiss'iit  t'i  I  ililr lit;   I.M.iiiMiili'  l's  a|iaise  en  les  mettant  àsec. 

Alors  ils  ga^iH'iit  |ienibleiiienl  lu  mer  (s'ils  y  arrivent),  éiiandus  en 
llaques  dormantes,  en  amont  de  la  barre  marine  qui  les  retient  au 
rivage,  ou  bien,  comme  sur  la  côte  orientale,  englués  dans  leuis 
propres  alluvions,  au  seuil  d'une  plaine  à  la  pente  insensible. 

Le  Golo  se  forme  au  relu  in  1  .le  l.i  couim'ui  i^in.Iii'  luili  !■  b's  (■■-(  ,ii  |" 
mentsdu  Ciiito,  de  la  Pagliu  <  h  liu    .;:i2.'l  neli  r~   ,1  ,|r  |,i  l'uni, i  \iii,  i, 
en  vue  du  golfe  de  Porto,  ibuiL  il  n'r^t  M'iiun''  ipu    |mi-  17  kilnnu  li .  s 
à  y 'A  (Tnix  Mil,  tandis  que  la  rive  orientale  de  1  île,  ouii  se  lieid,  est 
élni-iii  .■  (ir  :;:>  kilomètres.  Son  cours  total,  avec  les  détours,  est  de 

7:>  kil In-.  Il  arrose  le  bassin  du  iVîo/o,  le  plus  grand  de  la  Corse, 

lili>iiye  au  d.  là  de  Calacuccia,  dans  le  défilé  sauvage  de  la  Scala  di 
Santa-Regina,  aux  parois  surplombantes  de  granité  sombre,  de  por- 
phyres enflammés,  de  serpentineverte, 
qu'escaladait  un  escalier  gigantesquede 
80  degrés  talLés  dans  la  muraille  verti- 
cale, à  200  pieds  au-dessus  de  l'abîme, 
autrefois  seule  issue  de  cet  infernal 
eliaos.  Le  Golo  s'en  échappe  au  pont  du 
Diable,  serpente  en  un  bassin  élargi, 
ju-end  à  gauche,  en  passant  au-dessous  de 
Ponte  alla  Leccia,  les  eaux  réunies  de 
deux  torrents  :  YAsco  et  le  Tartagine, 
s'engage  entre  de  nouvelles  falaises,  puis 
en  des  fonds  malsains .jusi]u'à  la  iinu, 
qu'il  atteint,  à  7  ou  8  kilomètres  du  dé- 
bouché des  montagnes,  au  ti<iveis  (li'~ 
grèves  et  des  débris  anachés  à  ses  rives. 

Isolée,  par  les  défilés  de  la  Scala  di 
Santa-Hegina,  dans  la  vaste  cuvette  de 
granité  qu'anime  le  Go/o  naissant,  la  ré- 
gion du  Niolo  a  conservé  une  physio- 
nomie propre.  Presque  tous  les  Nio- 
liiins  sont  bergers,  de  teint  bronzé,  au 
regard  luisantet  à  l'aspect  rude,  accueil- 
lants puurlani,  mais  avec  simplicité.  Les 
beautés  sévères  de  la  nature  qui  l'en- 
veloppe ont  fait  du  berger  niolain  un 
intuitif,  un  poète  même,  grand  im- 
provisateur de  vycYTîVqui  respirent  une 
inàle   énergie.  Chaque   année,  en  sep- 


les  hauteurs,  des  réduits  défensifs  ou  se 
rt'fugièrent  les  derniers  champions  de 
l'indépendance  corse,  autour  de  Paoli. 
Le  héros  repose  à  Morosaglia,  dans  le 
sol  même  de  la  chaumière  où  il  naquit. 
La  châtaigne  est  l'une  des  principales 
ressources  alimentaires  de  la  Corse  : 
des  deux  régions  qui  en  fournissent 
le  plus,  l'une  regarde  les  golfes  de 
Sagone  et  d'.VJaccio,  Evisa,  Bocognano, 
Zicavo  ;  l'autre  couvre,  au  sud  du  Golo, 
plus  de  la  moitié  des  35000  hectares 
que  représentent  les  châtaigneraies  de 
i'ile.  Les  arbres  de  Cervione  rivalisent 
avec  ceux  d'Oiezza  et  de  la  Casinca, 
au  seuil  de  la  plaine  basse  et  insalubre 
,|uc  11'  'l'avignano  encombre  de  ses  ter- 
rains (le  transport. 

I'n>,|ue  aussi   long   que  le   Golo,  le 


Tavis:nano   (  i 


-st 

■<  sources, 
iil.i  Artica, 
I  Un  tapisse 
c  de  J^ino, 


doutlabrlli'  toirldr    V„l,l., 

le  revers.  U  s'épanche  du 
vasque  limpide  et  poissonneuse  (truites), 
endormie  à  1 7S0  mètres  d'altitude,  dans 
un  paysage   sévère   encadré   de  grands 


LiiToiiAi.    i)i:    i.A    Mi;i)i  ri:i!i!AM-:i': 


pins.  Le  tonvut  plonye  par  des  i^in-'j,es  spleiulidus,  picii.l,  s» 
loc  abrupt  de  Co/Vc/la  Ik-slonicn.  dévalée  des  lacs  iiidiàssi 
flanc  du  monte  Rnhmdo  :  dans  un  val  à  peu  prés  d('M'i  l,  il  icci 
le  Vccclo'o,  déboucliédu  col  d(!  Vizzavona,  gagne  la  plalin"  lii'\ 
du  littoral,  où  il  frôle  les  ruines  de  l'antique  cité  greccpiu  d'.l 
et  se  perd  dans  la  mer,  entre  l'étang  de  Diana  et  l'étang  (/'■/ 
le  lu-emier  large  de  plus  de  3  kilomètres,  long  de  4000  nu 
aulrrfois  lagune  vive  et  rade  ouverte,  au  teni[is  de  la  doinin 
romaine. 

Il  semble  que  la  Cnrse  soit  composée  de  di'ux  moicsiiix,  dr  n 
granitique  et  porpliyriquc,  ajustés  sur  uin^  diagonale  liri' 
l'île  Rousse  à  la  Solenzara  de  la  côte  orientale.  De  ce  cô 
l'appui  des  terrains  primitifs  injectés  de  serpentines,  des  terr 
secondaires,  pai  semées  de  1  imbeaux 
lerliaiics  et  boidees  dalluvions  le- 
c  eiiies,  offrentàl  eiosmn  touentielle 
une  prise  facile  qui  e\plique  1  cffrce 
ment  des  saillies,  la  di  s  un  .,  ilion 
des  pentes,  le  comblement  des  uub  n 
talions  et  l'unifoimite  des  ii\ij,is 
Chaque  année,  les  deltas  du  U  lo  el 
lia  Tiirtijifino,  C(  s  ouviieis  mfati 
t;aMes  de  di'molition,  gagnent  sur  li 
mer;  des  lidos  sablonneux,  enioub  s 
sur  leur  front  pai  1  action  du  fl  il 
euntraire,  emprisonnent  en  umic 
au  milieu  des  t(  ii  uns  de  ti  uispoit 
des  nappes  d'eau  s  uis  issue  ijui  c  \li  i 
lent,  aux  premieis  ia\ons  du  sideil 
estival,  des  miasmes  d  1  I  its  (|  lu 
4;ènes,  produits  de  li  I  iii|  iii  n 
des  plantes  et  des  01.  nii  m  mnin 
L'antique  Akna  n  e-^t  i  lus  pi  un 
ombre,  bien  que  1 1  |  1  un  n  m  ii 
iluii  limon  bieni  usant  n  lui  ml  m 
sous  les  champs  de  Cl  1  ilisit([ii  I  s 
arbres  fruitiers  poussent  avec  une  m- 
gueur  et  une  beauté  exceptionnelles. 
Le  gibier  à  poil  et  à  plume  foisonne 
«lans  cette  région  et  en  particulier  sur 


lièvre  qui  reprend,  jusqu'en  octobre,  ijosse^-inii  ,lr>oii  ,l,,maiiie.  Les 
villages  s'accrochent  en  balcon  aux  demn  i^  i.  ~-,niU  di'  la  inon- 
lagiie.  C'est  que  le  mauvais  air  ne  s'élévi'  pi^  au  ii  --us  d'une  alti- 
liidebien  délerminée,  dont  la  ligne  sinueuse,  époii>,iiit  les  cimlours 
duridii'lel  des  vallées,  dessine  comme  un  plan  li\  ps-im'ii  ique  sur 
la  dielivile  ilii  relief.  Bien  que  la  plaine  orientab,'  snit  parlimljére- 
ineiil  .■priiuM'e,  elle  n'est  pas  la  seule.  Parlent  oir  les  tniieiils  dé- 
biiiK  linii  en  mer,  leur  faible  débit  d'élé  ne  leur  permettaut  pas 
de  ri.iiiiliir  l.i  liane  enroulée  contre  leur  issue  par  le  rellux  des 
eaux  marine-.,  il  se  forme  par  l'arrêt  de  leur  écoulement  une  vé- 
rilable  enveile  dCau  stagnante  qui  croupit  et  infeste  les  alen- 
bmrs.  La  er,i riilentale  paye  aussi  un  tribut,  du  moins  par  inter- 
valles, à  la  malaria;  la  côte  méri- 
dionale n'en  est  pas  non  plus  in- 
demne :  seules,  la  falaise  de  Bonifacio 
et  la  péninsule  du  cap  Corse  n'ont  pas 
à  redouter  ses  atteintes.  Des  travaux 
de  drainage,  l'ouverture  des  barres 
marines  apporteraient  une  grande 
amélioration  aux  conditions  climati- 
ques du  littoral  et  surtout  de  la 
l'Iaine  orientale.  Les  Étrusques  de  la 

Vriicalyjjtus,  cet  arbre  ineiM-illeux 
1,'ràce  auquel  les  stations  de  la  ligne 
Pise-Rome,  à  travers  la  Maremmc, 
sont  aujourd'hui  délivrées  du  cauche- 
mar de  la  fièvre  '? 

La  plaine  orientale  de  l'île  poursuit, 
du  Tavignano  à  la  Solenzara.  Dans  cet 
intervalle  débouchent  des  monta- 
gnes :  le  Fium'  Orho  et  le  Travo.  Le 
Fium'Orbo,  c'est  le  torrent  aveugle, 
indiscipliné  :  il  s'abreuve  au  flanc 
oriental  du  lîcnuso,  d'où  coule  en  sens 
opposé  le  Prunelli,  frère  du  Gravona, 
dans  le  golfe  d'.Vjaccio.  A  la  sortie  du 


Fr. 


C2 


LA     FRANCE 


plus 

livs;, 


grand  rc-duit  de  iMarmano,  qu'enclosent  des  monts  de  1500  à 
de  2000mèlres{Renoso,  2357  mètres  ;  Kyrie  Elei^. m,  I  '.'>x'i  un- 
il  happe  au  passage  les  émissaires  de  plusieuis  p.  ni-  Ij  -, 
gouffre  dans  les  déniés  de  Vlnzecca,  recueille  au  d'I.Mii  lu  ,b  s 
tagnes  le  Saltaruccio  et  le  Varagno  et,  toujours  sinueux,  aUe 
mer,  après  un  cours  de  41  kilomètres,  en  aval  de  C/iisonaccia 
minus  actuel  du  che- 
min de  fer  de  Haslia. 
l.'Inzecca  est  l'un 
desplusL>eauxd.-.niés 
de  la  Corse  monta- 
gneuse. Au  pied  di' 
Ghisoni,  qui  som- 
meille au  Uanc  d'un 
grandiose  enton- 
noir de  montagnes, 
dominé  de  tous  côtés 
par  de  gigantesques 
aiguilles  sonibi  es  ou 
violacées,  le  Fiam 
Orbo  mugit  au  fond 
delagorgechautiqui 
qu'ils  estfiaji'eddus 
la  roche  duu  i  iMile 
de  la  seipt  nini  ■ 
"  Lesio(  sd  ih  nhiui 
sont  comme  h  u  li  - 
par  une  i  lli  i\  ildi 
tourmenli  ,  di  ^  [nn^ 
entiers  de  monta- 
gnes louchent  les  la 
vins  d'ebouleinent-- 
désordonnés  Quel- 
ques    iibie>-    _'i-ent 


sur  les  pentes, 
d'autres  ont  été 
entraînés  en 
morceaux  épars. 
c<  Plusieurs, 
battus  par  les 
flots  grossis  d'hi- 
ver, meurtris  par 
les  blocs,  élèvent 
un  tronc  blan- 
chissant el  tor- 
dent leurs  bran- 

des  attitudes  d(> 
désespoir.  Des 
chênes  verts  se 
suspendent  aux 
parois  et  leurs 
masses  au  fin 
feuillage  s'avan- 
centtoutestrcm- 
blantes  sur  l'a- 
bîme. La  gorge 
va  se  resserrant 
et  devient  de 
^  plus  en  plus  fa- 

rouche. Soudain 
elle    semble    s.- 
n   i  1  impression  d'un  étau  qui  va 
c  (  st  1  Inzccca  tragique.  Le  chemin, 
nt  dans  la  colossale  muraille,  sur- 
de  rochers,  le  Fium'Orbu, 
..  Kl-iir  cr>sro.-lH's  verles. 


dans  une  impasse,  d'être  enfermé  dans  une  prison  de  rocs.  L'an- 
goisse s'accroît  encore  si  ou  rencontre  les  trains  de  madriers  qui, 
sur  des  chars  massifs,  descendent  des  hautes  forêts  vers  la  mer, 
par  cette  route  invraisemblable  Rien  n  est  émouvant  comme  le  pas- 


sage de  ces  énormes  pu  (  es  de  b(ns  d  iii'- 


cloie,  le  I  i 
se  r  feimi  i 
que  les  cou| 

I  lomlK     1(  i 

I I  un  d  e  u 
dms  ks    , 


t  \ous  eliLindi 
démine  enlaiU 
.  au  fond,  d  ms  un  cl 


m-\ 


Sui  la  loutt  tiuitc  ets  uib  1  u  q  lI,  t  n  a  toujours  l'abîme  devant 
les  jeux.  Ils  tjui  nuits  suit  sulitt,,  a  chique  instant,  à  chaque  mi- 
nute, on  est  suspendu  au  dessus  du  gouffre.  Et  le  délilé  serpente  à 
CL  point   qu  a  toub  les  j  is   ]  usque,  on  a  l'impression  de  s'engager 


tournants  brusques  ou 
ipiession  intense  que 
Lhars,  chevaux  et 
conducteurs  vont 
jierdre  l'équilibre  et 
1  ouleremporlésdans 
les  remous  du  tor- 
lenf...»  (II.IIagukt.) 
Le  Travo  (27  kilo- 
mètres) descend  de 
1  Incudine  à  travers 
un  massif  forestier, 
sauvage  et  à  peu  près 
désert.  Avec  la  So- 
lenznra  (18  kilomè- 
ties)  finit  l'étendue 
plate  qui,  de  Bastia 
lusqu'îci,  mesure 
de  80  à  100  kilo- 
mètres. 

Alors  la  côte  se  re- 
dresse, se  frange 
il  écueils,  monte  en 
lalaises  déchirées  de 
lailles  impression- 
nantes, comme  cette 
s-igantesque  entaille 
de  9  kilomèlres  en 
e  lu  profonde  qui  en- 


rieure,  de  Portn- 
Vecchio,  le  Tou- 
lon de  la  Corse, 
si  on  le  voulait. 
Autourdelacité 
vétusté,  serrée 
derrière  ses 
vieux  remparts, 
d'anciens  forts 
génois  en  ruine 
montent  une 
garde  inutile  sur 
leurs  socles  de 
porphyre.  Le 
Stabiacco  finit  en 
marécage  au 
fond  dui-'olie  ,],■ 

Porto- Vr.chin. 

Son  émule,  I'Om), 
qui  n'a  guère 
plus  de  18  kilo- 
mètres, a  con- 
quis sur  la  Mé- 
diterranée un 
vaste  delta  dont 
l'envergure  est 
de  3  kilomètres, 
deux  branches  allant  se 
l'autre  p,ir  r.'.hrm>i  ure  d'.Vraso. 

Sur  un.' Il  I.  M  ,,'  au  l;n  ieuse,  projetée  en  encorbellement,  à  GO  mètres 
au-dessus  ilu  11 -t  i,i..'ur  qui  évide  ses  flancs  en  cavernes  profondes, 
Bonifacio  iJiJGO  habitants',  fièrement  campé  k  la  pointe  de  l'île, 
avec  ses  vieux  rempail-.  --■-  r|...h''i -,  ---  ui:ii-.>ns.  -riiiM,>  défier 
les  hommes  et  les  éliMurul-.  iju.iii.l.  par  l.li-ii  .aailon'  ,lu  dtHroit, 
la  mer  soulevée  s'élan.'c  àlas-aul  .l.s  lalai-a-,  1rs  l'iuanlr  ri  mugit 
au  fond  des  mines  qu'elle  creuse  sournoisement  dans  le  sous-sol,  il 
semble  que  tout  va  s'écrouler  dans  les  Ilots.  La  Sardaigne  est  en 
face  :  par  temps  calme,  le  regard  l'atteint,  à  travers  les  îles  et  les 
îleltes  qui  llottent  en  escadrille  sur  l'azur  du  détroit.  Le  long  de  la 


dans  le  golfe  de  Poi 


idiio, 


LITTORAL     DE     LA     MÉDITERRANÉE 


63 


rive  corso  pointent  on  av,uit-g;u'<lo  les  Monacci,  moines  do  |iiorro 
éternellementli.il  lus  des  embruns  ;  pi  us  loin,  l'orgueilleuse  si  lliouclle 
du  l.inii  ilr  lliirnijiina  se  détache  de  la  côte,  monstre  accroupi  à 
la  (irle  d'un   éiucil  de  granité  tout  ruisselant.   L'Ortolo  (23  kilo- 


qui 


le  gn 


mMrrs,  d.-vair  ,1..  la  Vacca  Morta, 
Versant  occidental.     -  I.  \iiiil 

torrentiel  des  rivières  corses,  mais 
d'abord  à  une  oscillation  de  l'axe 
insulaire  qui,  en  surélevant  le  sol, 
éloignaitl'ancien  rivage  en  bordure 
des  montagnes  et  oO'rait  ainsi  une 
plaie-forme  favorable  au  dépôt  des 
mati'riaux  de  transport  :  les  bancs 
de  coquilles  rencontrés  à  des  alti- 
tudes supérieures  au  niveau  de  la 
mer  actuelle  confirmeraient  celte 
hypothèse.  De  là,  entre  les  deux 
côtes  longitudinales  de  l'ile,  une 
opposition  flnuraiih^  :  à  l'est,  une 
plaine  rectilii^iie  >',ili,ii>^,nil  pai  (!.■- 
grés  sous  les  lbil>;  à  joiii  ~.t,  des 
falaises,  des  luuuiuuloires,  ib-s 
caps,  des  écueils  qui  plongent  eu 
découpant  à  l'infini  des  golfes,  des 
sous-golfes,  des  anses,  des  retraites 
tranquilles  sous  la  projection  im- 
médiate du  haut  relief.  On  ne  peut 
que  citer  les  golfes  de  :  Vatinco,i-é- 
.servoir  du  Tavaria  et  du  Taravo; 
Ajaccio,  où  se  déversent  le  Prunelii 
et  le  Gravona  ;  Sngona,  qui  reçoit  le 
torrent  de  ce  nom,  elle  Liamone; 
le  golfe  de  Porto,  séparé  par  la  j(!(»/a 
alla  Scopa  du  sous-golfe  de  Giro- 
lata;  Elbo,  que  la.  piinta  Rossa  dis- 
tingue de  Galeria:  ici  le  torrent  duFango,  là  celui  de  Porto;  euliii  le 
golfe  de  Calvi,  avec  le  Ficarella,  la  Marina  de  Purajola  et  l'OsIriconi  ; 
la  baie  de  5ami- F/orm<  et  ses  toi  itntsnouiuciei  s,  entre  autres  l'A  liso. 
Rizzanèse,  Tavaria,  \nhnco  désignent  un  même  torrent,  émissaire 
de  rincudine  ;  d'une  faille  profnndnnent  lavini  e,  il  gagne  le  char- 


contre  les  pirates  génois  ou  pisans,  étage 
ms,  hautes  comme  des  tours,  prèles  à  s'uilenir  un  siège, 

byrintlie  d'escaliers,  de  porches,  Ai-  \ is  ri  .l'allées  som- 

es  de  surprises  et  d'embûches    'i7'ii'>  hiil.ilniN. 


èlr.'s),   nis  du 


mant  bassin  de  Tallaii 
collines,  dans  l'une  ib  ^  1   ni 
son  troisième  nom.  ('•  • 

Taravri  court  au  dévab   de  -^  i  \< 
devant  lessources  thernialesde 


1  t  se  perd  à  l'issue  des 
Il    <le  Valinco  qui  lui  vaut 
Issu  du  monte  Grosso,  le 
s  de  San  Piedro  di  Vcrde, 
ueille  en  passant  plusieurs 
filets  torrentiels 
et,    comme   son 
frère  du  Valinco, 
se  perd  en  mer 
par  les    deux 
branches     d'un 
ilelta.  Aufoiiddu 
^'olfe,   sur   uiu 
uve    de   giaiiih 
sans    ombiagi 
Piopuniii)  est  1 
|M,iilb,iissnil,l 
Sartene,  mi  ni 
II.    dallun     h 
iou(  lie,  qui  (.  M 
lonne  lesomiu 
d  une  cioupe  i 
cheuseceintuit . 
d'oliMeis,  de  vi- 
gnes et  de  m  i- 
(|uis  luxuiiants 
Une    route    v 
^'iimpe  en  lai  els 


\iaie  Satlene, 
ville  histouqi 
dont  la   \io    II 


bras  inférieurs,  avant  d'atteindre  le  golfe  d'Ajaccio.  Par  ses  pre- 
miers lilets  nourriciers,  le  Gravona  puise  au  seuil  de  Vizzavona, 
bouillonne  en  courant  sous  la  verte  ramure  des  hêtres  et  des  chà- 
taiguieis,  laisse  sur  un  torrent  latéral  Bocoynano,  où  Napoléon 
fut  pris  par  les  bandes  de  Paoli  ;  Bucognano,  pays  de  la  famille  légen- 
daire des  Bonelli  qui,  sous  le  nom  de  Bellacosia,  linrcntle  maquis  de 
père  en  fils,  durant  près  de  cent  ans.  Un  aqueduc  emprunte  500  litres 
par  seconde  au  Gravona,  pour  Ajaccio.  La  rivière  passe  devant  les 
bains  thermominéraux  de  Caldaniccia,  arrose  et  féconde  la  plaine 
basse  du  Cnmpo  d'Oro,  et,  après  avoir  lié  partie  avec  le  Prunelii, 
atteint  le  golfe  un  peu  au  nord  d'Ajaccio.  La  coulée  du  Gravona 
ouvre  p.iss.iL-e  à  la  voie  ferrée  qui  coupe  l'île  obliqueinenl  par  Corle, 
.rAji.i..  I  bi-lia.  Un  tunnel  de  4  kiloMièirr^  rr.Mi.dil  b-  s,.„i|  de 
s.|i,ii,ih-n  ,l.  -  .■.iiix;  c'est  alors,  au-dessus  .1-  l;i  -m -.•  |ii  .il'.nhb'  du 
IV.-  :  .-.  Il  h.i.  lie  vision  de  Vizzavona,  vilb  ;.i,il  m  .•  i,|.,i|.',  ,l,iiis  lo 
cenle  d'une  sylve  admirable  de  grands  hêtres  au  clair  feuillage. 
Le  grand  golfe  de   Sagone  est  le   réservoir  commun   du  Sagona 


G4 


I.A     FRANCE 


(■21Uiloiiu'lres),;iu  Jéliiiudii  .le 
la  ville  de  ce  nom,  el  du  Tah- 
mune,  torrent  des  hautes  cimes, 
proche,  par  ses  sources,  du  T.n  i- 
gnano.  A  peine  né,  le  Lmin  me 
{'^0  kilomètres)  bondit  pu  la 
belle  cascade  de  Pmialoiul, ,  en- 
traine en  passant  le  toiienldes 
buiusde  Guagno,  ou  no  (jios&o, 
et  s'enlise,  au  sortir  des  mon- 
tagnes, dans  les  alluvions  litto- 
rales (]iii  le  conduisent  a  1  anse 
de  l.iscia,  Tune  des  decoupuies 
du  golfe  de  Sagone. 

Audévalédelacuvettealpestie 
du  Molo,  d'où  l'on  d.-boui  lie  sui 
le  versant  occiilonlal  cb  s  monis 

la.bdiciensiM  ..ii.iih^J  /  1 

l.his  beau  mIm-'  .1  (  i  s,  , 
tout  embauiiii-e  des  eniaiialioiis 

lialsamiques  de  laforèt  d'Aïtone,  u  i  u  g  eu  i  es 

d.'couvre  sur  le  golfe  de  Porto 
l'un   des   plus   beaux  horizons 

du  monde.  C'est  peu  de  chose  que  le  torrent  de  Porto  { 
lies),  dans  lequel  vient  se  fondre  celui  à'Aîfone;  mais  s. 
jiittoresque  à  souhait  et  l'une  des  plus  actives  de  1  île. 
rendi-nt  les  bois  magnifiques  de  la  montagne;  la 
Marina  les  embarque  avec  des  huiles  à  destina- 
tion de  Nice,  des  cédrats  pour  l'Italie,  des  mar- 
rons pour  l'Algérie.  Dans  l'enceinle  de  ses  gra- 
nités rouges  qui  strient  de  lueurs  sanglantes 
l'azur  transparent  des  eaux,  sous  les  falaises 
sombres  ou  embrasées,  les  porphyres  roses  du 
Cajio  lldssd,  le  vert  changeant  des  maquis,  éche- 
lonnés jusqu'aux  forêts  d'oîi  les  hautes  cimes 
se  profilent  dans  le  bleu  profond  du  ciel,  le  golfe 
de  Poiio  passe  avec  raison  pour  l'une  des  mer- 
veilles du  monde.  Entre  Pinin,  Partinello,  Oa- 
Iriia,  Talvi.  la  nîte  est  un  nichaiili-iiM-iil.  bi  >.■ 
beuilrnl,  dansuiH-  .■■liante  i,,,.!/,.,  |..  ai^ai ,  ;.  -. 
les  doMirs  nililanls,  les  .il..'!  i>qurs  ai-us  i,,,lii. 
des  |u-nfoiKl('Urs,  1,'s  rurlu-s  chaulM|n,.s  li^.-.,-s 
en  silhoueltes  exlraordlnaires  de  iIiiiim-hs, 
d'animaux  fanlastiques,  une  ini'iiai;ci  le  Ar 
cauchemar  pétrifiée  :  ce  sont  les  Calanches 
modelées  par  le  temps,  le  vent  rongeur  et  la 
brume  de  mer.  Souvent  le  S|iectacle  change, 
sans  cesser  d'être  admirable  :  falaises  déchique- 
tées, serties  d'émeraude,  promontoires  enllam- 


22  luloine- 

lent,  du  côte 

a  valb  e  est 

son  aiete  lo 

Pai  la  des- 

de  \  dlMs  di 

niés  plongeant  dans  lo  Ilot,  rochers 
piqués  de  myrtes  et  de  bruyères  : 
cette  Corniche  rivalise  avec  sa  sœur 
de  Provence.  Cahi,  la  génoise,  ser- 
rée dans  sa  gaine  de  remparts  cal- 
caires qui  s'efiritent,  a  l'air  d'une 
casbah  mélancolique  et  vide,  au 
bout  de  cette  cote  admirable,  l.a 
vieille  cité,  figée  dans  l'immobilité 
du  passé,  rappelle  aux  Corses  le 
souvenir  de  leurs  luttes  séculaires 
pour  l'indépendance  :  lavilleneuve, 
avec  ses  maisons  blanches,  dans 
une  ceinture  de  jardins,  évoque  un 
coin  de  Provence  ou  d'Italie. 

L'ile  Eousse  que  Paoli  créa,   par 
haine  de  Calvi,  pour  en  faire  la  ca- 
pitale de  la  Corse,  est  l'entrepôt  de 
la  Balagne  fertile,  toute  en  vergers 
et  en  espaliers,  où.  mirrissent  l'o- 
range, le  citron,  le  cédrat;  sur  les 
pentes,  la  mûre,  l'olive,  l'amande. 
Dans    le    val    pittoresque    de    la 
.N'avaccia,    Bdyodère   est   le   centre 
d'il  ne    ii'^'iuu    plantuieuse,    où    le 
chàlaii'iiici   atteint  des  proportions 
niuuiiiliiiuos  :  nulle  part  l'oli- 
vici  n'est  plus  vigoureux  ni  plus 
prodigue  que  dans  cette  terre 
promise,   épanouie  de    Calvi   à 
la  Marina  de  Parajola.  \.QFlca- 
rella  (Ï9  kilomètres',  descendu 
de    la   Mufrella  (2148  mètres) 
au    golfe    de    Calvi;    le  Regino 
(17  kilomètres),  émissaire  des 
eaux  de  Belgodère;  enfin  l'O^- 
triconi  (20   kilomètres),  sillon- 
nent  la  Balagne    heureuse,    à 
rencontre  de  la  Balagne  déserte 
et    montueuse    que   draine    le 
Fango   (2o   kilomètres),   tribu- 
taire du  golfe  de  Galeria.  I.'-V- 
Uso,  fiuine  du  Nehhio,  arrose  une 
vallée  féconde,  avant  de  se  per- 
dre dans  le  golfe  de  Sainl-Flo- 
icnt,  dont  les  rives,  autrefois 
enfiévrées,  ont  été  assainies. 

La  péninsule  allongée  du  cap 
Carse  forme  un  petit  monde  à 
part,  non  le  moins  riche  ni  le 
moins  pittoresque  de  l'ile.  A  sa 
lacine,  deux  villes:  Saint-Flo- 
'  de  1  ouest,  veis  l'est,  Bastui.   Sur  les  deux  flancs  de 
ngitudinale,  des   condefoits  écourtés  séparent  autant 
Ib  lentes  d  ispei  t,  mais  également  riches  et  parfumées, 
ou    les   Mgniibles   et   la   flore    africaine  s'épa- 
niiuissent  à  plaisii.  Une  route  suit  les  contours 
tb   la  cide     Monza.  Centuri,  Luri  (à  l'écart),  San 
^\  u  II, 111  (b    I  lit  i  en  sont  les  florissantes  étapes. 
Bastia    2'i  il 2  habitants)  est  une  ville  mo- 
di  1  m     un  poi  ttii  b  actif,  de  hautes  maisonsbicn 
ili_n(  (S   (b  s  lues  pa\ées  d'une  sorte  de  marbre 
1  isp,  qui  la  moindie  pluie  transforme  en  bril- 
I  iiiti  iiKisaïque,  cela  faitun  contraste  saisissant 
i\i  1    la  vieille  cite,  dédale  de  ruelles  entrecou- 
]H  I  s  d  aicades,  de  passages  voûtés,  entre  d'an- 
iKlues  demeuiesou  niche  une  population  dense 
1    Icxtieme.   Les   environs  sont  un  immense 
\iii.ei    ou  mûiissent  les  fruits    de  Provence 
il  d  Italie    Des  relations  étroites  unissent  £",<- 
lia   et  la  cote  italienne  voisine,  d'où  lui  vien- 
11.  nt,  bon  an  mal  an,  viii^d   mill''   iia\.iilleurs 
lui  quois  A  l'encontie  à'Ajnr.  ,<>.  wW,-  dadminis- 
ti  itmn  et   d  bivemage,   Ba>tt'i  est  la  imMiopole 
III II   b  unie  de  l'île.  La  plupart  des  villes  corses 
sniit  ,11  v,,ie  de  transformation  :  depuis  que  la 
cauipaunc  est  sûre,  peu  à  peu  les  habitants  se 
risquent  hors  des  enceintes  fortifiées,  abandon- 


LITTORAL     DE     LA     MÉDlTERRAiNÉE 


65 


nées  à  la  ruine,  pours'approchei'de  la  mer, 
et  forment  des  cités,  des  marines  animées 


lui  alisdrlii'iit  le  tialic  et  le  mouvement. 
\insi  de  Sniiriir,  limufucio,  Calvi  princi- 
lalrmeiil,  dniit  li's  vieilles  maisons  bran- 
aiiles  sont  d'',i'i,  pour  la  plupart,  à  peu 
irés  dé'snics.  I.a  crainte  des  pirates,  les 
ilcihs  porpéiiirlles  de  la  guerre  civile 
i(.us.-,iii  lit  .luii'inis  les  populations  dans 
(•>  pl.ii-.  V  toi  h-,  :  |i;isde  fermes  nid'liabita- 
,ioiis  isoi.'i's  lro|i  l'xposéesà  d'inccssanles 
l('|irédatioiis,  mais  seulement  de  uros  vil 
.•ii,'esaux  maisons  rébarbatives,  prèles  I MOI I 
:i  défense.  Avec  la  paix,  tout  cela  cliaiii;o  : 
ju  sort  des  villes;  peu  à  peu  les  villa;,'es 
lescendent  dans  les  vallées.  Mais  la  Cor^i 
lorle  encore  les  stigmates  d'un  long  étiil 
le  guerre  qui  vi.  ni  à  |i.'ine  de  fuiir. 
Aucun  passé  lu'  lui  |>l  '' 


luurla  contraindre  ilans  les  i-e- 
Ls.ses  forêts.  Hérodote  raconte 


CITADELLE     DE 


Jesus-an-isl,lacité  d'.U.ilie, 
depuis  Aleria.  Cotte  proie 
tenta  les  Carthaginois. 

Rome,  pour  les    déloger 


1,1  >, 


province  :  ConineiJe  ,iv,iiil 
donné  à  la  pri'iiiière  un  gou- 
verneur particulier,  prasses, 
elle  ne  fut  que  mieux  ran- 
çonnée. Beaucoup  d'Iinliens,  . 
devant  les  Barbares  y  elim  lu 
série  y  abordait  avre  ^i  s 
éprouver  une  résist.uh  e  J.nil 
sant  des  ni.-ii-Urs  >,uiile  .lui 
plus  que  do  n.ini  ,i  1  I  iM|ioe 
proclamation  Ju  c'Iiel  ,\,  -  II,-,  i, 
roidlhili,-    ,7e  . 


et,  après  un  retoui 
voici  venir  les  Sai- 
écumeurs  de  mer  : 
Pour  loeilr..   un  lei 


de  Tojrane,  av 
léguant  sacharg 
constituait  au  pr 
veraineté  que  ( 
chef  du  S,iii,l-I 


des  partisans  et  c'est  par 
là  qu'elles  vinrent  aux  pri- 
ses. A  défaut  de  pirates, 
que  les  mercenaires  génois 
valaient  bien,  on   se  battit 


ntre    Cnr=es 


i'entre- 


>.h 


-.  l'i 


icales, 
s  d'm 
1  s  et  de  le- 
-  Il  1  |uil  est  fort  difficile 
(1  en  diriger  des  faits  cer- 
tains. On  saccoide  sur  les 
noms  de  quelques  hommes 
énergiques  qui  prirent  en 
main  la  cause  de  l'indépen- 
dance corse  et,  pour  la  plu- 
part, payèrent  leur  dévoue- 
ment lie  In  vie  ■  <rinri)ncnccio, 
f.iihli  .    Ml  il   e     .  ■  iiltaches 

lie  I  oiilll  -■  .       e  Paoli, 

le    ileiMI.    r    el     le     |i|i|-    lHuStre. 

Lu  lies  nobles  romains  que 
les  incursions  sarrasines 
avaient  appelés  en  Corse, 
■1  iMiielii'  des  fameux  comtes 
'  ,  .|iii,  forts  des  services 
-  I  \  11-  Il  le  entière.  Peuple 
iiih  I  ,  ii\  el  eleiryèrentSam- 


1  O  U  T  E      DE 


lys  situe  entre  Aleria,  Calvi, 

a  dota  d'une  sage  organisation.  On 

Ciiporali  les   chauiiiions   de  l'indépen- 

selillilelll    ,l\.i||'e(e   investis  d'UDpOUVOir 

'     II'.  I  :i  l'ile   aux  pré- 

li  -  e, .11,1.  -lie  r/»,/;-CU.  Solli- 

|,,i|,i-  leni' ,  iivi,\  .1  iHiillaume, 
,11  eiii  iih  iii-i  I  ,ii  ,r,'\pulser 

I.    llex      ,MU,M      peu.     AleCSGré- 

ne, 11. M. liée,, ,1,-léfaite 

i,il--ii  _.  .   |.i   .     .'  • sous 

|i,.  .1  /'  .  .  '  ■  e  iixpen- 
|,  .  |.  \l  I  .  ■  Il  M  ,1e  Pise 
ii|..|l,--,  I,,.  ,ii  .].-.  M.,|uesde 

■I,.      1,    ,1     I,     ,      ilie    t    il, mil   11,  SUS- 


Pour 
■  nnée 
■outre 


C6 


LA     FRANCE 


sesadversaires(12S0) 
un  descendant  des 
comtes  do  Ginarca, 
Sinucello  délia 
Rocca,  qui,  en  peu  de 
temps  devenu  popu- 
laire sous  le  nom  de 
Giuidtice,  fut  pro- 
clamé coinlec/eCot'se. 
On  respira  pendant 
vingt  ans  à  peu  près; 
Giuulice ,  livré  par 
traliison,  périt  dans 
une  prison  de  Gènes 
(1321).  Alors  la  ty- 
rannie génoise,  sous 
le  couvert  de  la  lian- 
quf  de  Saint-Georges, 
put  s'exercer  sans 
frein.  La  Ban./".  1, IV- 
lail  de  l'argi-ril  .:  1  i 
République,  mn^  1- 
récupéraitlargriiii  ni 
par  des  taxes  abusi- 
ves, l'accaparement 
des  produits  insulai- 
res et  du  commerce 
d'échange.  Pour 
maintenir  sa  domi- 
nation. Gênes  attisait 
les  haines  intesti- 
nes ;  presque  tous  les  chefs 
ralliés,  avecGiuidice,  au  mou- 
vement de  l'indépendance,  fu- 
rent assassinés,  et,  parmi  eux, 
le  dernier  des  dcUa  Uocca 
(loll).  C'est  la  fin  de  l'âge 
féodal  en  Corse. 

A  l'appel  de  Sampiero,  dr 
Bastelica,    le    roi    de    Franci 
Henri  II   envoya  le  maréchal 
de  Thermes,  avec  des  troupes  et 
des  vaisseaux,  dans  lili'.  .\cli- 
vement  secondés  par  le  valeu- 
reux  Sampiero,    les    Français 
sont   accueillis   comme   des 
libérateurs  (1553).  Les  Génois, 
battus    en  toutes    rencontres 
(Tendal,  ne  tenaient  plus  que 
dans  Calvi  et    Bonifacio  :  le 
15  septembre  i:;.i7,  des  l'r.siiis. 
successeur  de   Tlin-iih-   ;i   ]., 
tête  de  roccu[i;ihi'ii.  pi .  .1  .m  i. 
•dans  une  asM'inlilr.'  -m.  i-  il. 
i'incorporalion  de  ki  C  './m-  à  1  i 
France.  Deux  ans  plus  tard,  le 
déplorable   traité  de    Cateau- 
Cambrcsis  nous  contraignit  de 
la  rendre  (7  novembre   1559'. 
En  vain  l'infatigable  Sam/.iero 
parcourt  l'Europe,   sollicitant 
des    secours,   débarque   à  Valinco,   culbute 
les  Génois  :  en  1507,  ses  ennemis  le  font 
assassiner.  Son  fils  Alphonse  d'Ornano  émi- 
gré; beaucoup    de  ses  compatriotes  l'imi- 
tent. Et  la  Banque  de  Saint-Georges  conti- 
nua ses  exploits. 

Enfin  une    assemblée   générale,   tenue    à 
Saint-Pancrace  {[13U),  sonna  le  réveil  di 
dépendance.  Après  une    accalmie  (paix  du 
11  mai  1732),  la  Corse  rompt  définitivement 


avec  ses  oppresse 
de  sa   dTrn^f  C 
Surc.--,!r.  1  ,!h 
un    1"  r-..:i)i  !_■•■ 
Ac»A-://    ,,,.  ,1   M, 

urs  (janvier  1755)  et  charge 
-ilrri  et  Hyacinthe  Paoli. 
1   barquaitau  portd'Aleria 
iiLiuatique,    Théodore    de 
/  -  protégé  d'.Ubéroni,  ami 

del.aw.en.iu.i- 
trouver  en  r,„^r 

une  r,, un. nne  qu'il  crovait 
ili.nliv   Inute  attente,  l'u- 

mon   populanv  , 
il  fut   procl.Ullr    1 

dore  I",  rovaut 

'  lil  .niloiii-  ,1e  son  nom,  et 
.i  >wi,.  1.  „„m  de  Théo- 

.•phiiiHiv   -il   ,,1   fut,  car 

ne!"Z:^^^''^:l^ 

lin  .lui   I.i.iiImI  .pull.r  s..u 

:.Mi.'  ■■^.  lii.piii--;.iil.'.-|uand 
..  r,.r..'.  1  1   li.p.il.li.iue  fit 

appel  ;,  r.Mlrnr, 
-vricT  17;;s,  le  cni 

li-ri  .1,-  1  ,   Kr:i„.v.  Le  S   fê- 
le lie  l:u:s.;icux  debanjue  à 

son  successeur,  le 
maïquib  de  Maille- 
bois,  maître  de  l'ile 
en  cinq  semaines, 
firce  la  sympathie 
{.enei  aie  par  son 
c  |uitt  Mais  un  im- 
pôt nouveau  vint 
.,  vter  la  fête,  et  l'iné- 
Mtable  Théodore  re- 
parut, sans  succès 
d  ailleurs  au  milieu 
de  ses  partisans  clair- 
semés Sa  Majesté, 
de  retour  i  Londres, 
j  mourut  après  que 
ses  créanciers  l'eus- 
sent fait  jeter  en  pri- 
son (175b) 

Ne  comptant  plus 
que  sur  eux-mêmes, 
les  Cotses  se  décla- 
lent  indépendants, 
sous  la  protection 
des  généraux  Gatfori, 
Matra,  Venturini, 
chargés  de  faire  l'u- 
nion de  tous  pour 
la  cause  commune. 
GafTori,  l'effroi  de  la 
Il  è  publique,     est 

repon.knl  en  acclamant  Pas- 
cal PaoU  Alôô). 

La  dernière  épopée  com- 
mence Paoli  pousse  les  Gé- 
nois ,  ils  ne  possèdent  plus 
|ue  quatre  places  :  Ajaccio, 
Il  istia,  Saint-Florent,  Algajola. 
1,1  nés  aux  abois  implore  la 
1  lance  une  troisième  fois.  Le 
imte  de  Marbeuf,  envoyé 
I  ir  Choiseul,  qui  rêvait  l'ac- 
.(uisition  de  la  Corse  (octo- 
bie  1764),  ne  montre  aucune 
hostilité  a  l'égard  de  PaoU  et 
du  parti  national.  Réclama- 
tions de  Gènes  :  rappel  de  Mar- 
beuf,  on  aboutit  au  traité  dé- 
Imitif  parlequel  la  Sérénissinie 
République,  si  tant  est  qu'elle 
ut  eu  d'autres  droits  que  ceux 
.les  pirates,  cède  l'ile  de  Corse 
i  la  France  (15  décembre  1768). 
\ous  n'avions  plus  qu'à  la 
pi  endre  En  vain  M.  de  Cliauve- 
liii  en\o\e  par  Clioiseul,  fait 
publier  1  edit  de  cession,  PaoU, 
^"''^"'  qui  a  fait  voter  la  résistance 

générale,    s'empare    de    cinq 
cents  Français  au  Borgo  (sep- 
tcmbit  176S)  Peu  a  peu  cependant  les  Coraes, 
re^enant  aux   sentiments  de  Samperio,  un 
parti  français  se  forma    Paoli  eut  beau  dé- 
créter la  lL^ee  en  masse  ;26  avril  1769;,  la 
sanglante  défaite  de  Pontenuovo  (9  mai  1769) 
porta  au  parti  séparatiste  un  coup  dont  il  ne 
dcMit  pas  se  rele\er   Le  15  août  de  cette 
annei   1769   parut  ledit  d'union  de  la  Corse 
i  H  hiance    Malgie  tout,  Paoli   ne  déses- 
Kr  ut  pas  Louis  \\  I  le  nomma  gouverneur 
a   Coi  se  et    lorsque  l'ile  forma  un  dé- 
I    il  m  nt     il    en  fut  préfet.    Sachant  son 
I   I  I        \nglais     dont  les  intrigues 

I        I  I         nous   susciter    partout   des 

uiigeient    et   soutinrent    de 
une  nom  elle  insurrection  que 
/  I  inq  régiments  anglais,  débar- 

I  I  lorent  (179-4),  mirent  la  main 
ui  I  11  ils  sti atc'iques  de  l'île,  et  nom- 
inticut  un  Mce  roi  Georges  Elliot,  qui  ne 
put  s  entcndi  e  B.\  ec  Paoli  Celui-ci  quitta  l'île 
et  stuliiiLn  Vn„hteire.  Pour  les  Anglais, 
ilbé\  i  II    '  loux  ans  après  l'avoir 

occu|         I  i     I      I  ibord  divisée  en  deux 

depui   I        1  1   Liamone,  fut  réunie 

en  un  s    il      \        \j     lo  pour  chef-lieu.  (Sé- 
natus  Lonsulte  du  U  aMil  ISll.) 


ALPES    (PASSAGES^ 


LES     ALPES 

GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION 


Roules  carrossaWes 

Can3u\  ■  Chemins  

Lois  II         Sommets    n         Mlilodes  MZ'S 


'    \t'  Bi  1 


M  E  n 


',^"!;^'=" k^^j         Y?rkr„/>>/''*é5 ^e^  W        M  E  1)  iTE  n  n  A    \  F  E 


^ GOLFE       DU      L 


FRANCE     - 


LES  ALPES.  —  LE  JiNOME 


LES    ALPES 


ALPES    OCCIDENTALES 


Les  Alpes  occideiilales  f[uiicu-iUilieiiiies,  de  iiaiui  e  piiiuilive,  loin 
lie  préseiiler  une  masse  compacte  et  conliiuie  comme  les  Pyrénées, 
se  sccliiinrienl  en  massil's  traversés  de  nombreux  passages.  On  les 
distingue  en  trois  gioupes  :  Alpes  CuUimncs,  au  centre  (du  nom  do 
Cottius,  qui  présidait,  à  Suse,  la  fédération  des  tribus  monta- 
gnardes); Alpes  Grées  et  Alpes  Maritimes,  sur  les  deux  ailes,  les  pre- 
mières au  nord,  arc-boutées  contre  la  masse  du  mont  Blanc,  sur 
l'Iiorizon  du  lac  l.éman;  les  secondes  au  sud,  dirigées  vers  la  Médi- 
terranée, qu'elles  surplombent  de  leurs  conlrel'orts  au-dessus  de 
Monaco  et  de  Menton,  jusqu'au  débouché  de  la  lîoya. 

Sommets  et  passages.  —  Si  l'on  restreint  le  nom  d'Alpes  occi- 
dcntalcs  aux  massifs  (pii  enveloppent  le  bassin  supérieur  du  Pô, 
entri'le  cul  de  TiMule  et  le  mont  Blanc,  il  est  facile  d'en  dégagerl'as- 
pect  général.  Au  centre,  un  bastion  triangulaire,  dont  la  pointe  esl 
le  mont  Thabor  (3  203  mètres),  se  dresse  du  côlé  de  la  France;  .s>s 
angles  de  base  sont  appuyés,  au  sud,  par  le  mont  Visa;  au  nord,  [lai 

Du  mont  Viso  découle  le  Pô;  la  l.cvanna  parlaue  les  eaux  entre 
l'Arc  et  l'Isère  d'une  part,  VOrco  de  i  aulu  1  u  .iiiièie  de  1  Oi(  o  <  I 
du  Pô,  Tarin  noue  ensemble  les  filets  diveigents  des  Alpes  uniihn 
liitrs,  et  la  Doire  Ripaire,  qui  conllue  pu  cisement  en  cet  endiml 
l'orme  l'artère  centrale  de  ce  vaste  éventail  de  toirenls. 

Il  va  sans  dire  que  les  côtés  du  hnstuin  italien  n'ont  point  \\  ii-i- 
dili'  d'une  liguic  i;i'ométrique.  Sur  l'escarpe  méridionale,  I  i  ■  ini.  du 

Itn^iii  et  le  gi.ind  cône  raviné  du  Chaberton  (3  13  jmi  ti  esj  ) ni 

du  Viso  Jiis(]u'au  Tliahor,  de  magnifiques  behédeies  au-dt  ssu>  dt  s 
vallées  di'  la  llnire  otde  la  Durance   L'escaipe  seiitentiionale  déve- 


loppe un  double  croissan 
iiKiiit  Crriis  :  d'une  part,  le 
(3  375  mètres),  que  flanqu 
la  i)oinledeiî'7rr/;d'autr 
rwclu;tichm{3'o-M  mètres 
de  ]aCiairmrrlla{:i(i'.'iSm 
la  croupe  longue  et  di 
s'effondre  à  iiic  dans  u 


t  adossé  au  |.inm,.i,|,,iir  inl, 

,/,„,iJ  \-.://..„  -j'.i.i:;  iieii.^- ,  1 

inié,Iiairedu 
•  ,  1  Ainbin 

eparl,let.raiidPairv  ,11.,, 
),rL7a(l)rf«fic.«,7»s(3:,'.M  ne 
êtres),  la  pointe  de  fi,,/,/,,-  -/ 
entelée   de  la  Levannn  ^3i,ili 
n   épouvantable  précipice   d. 

n.-,|,Mieiges, 
ili,  l-rt  delà 
h.,  ,1a  crête 
i  i:;i  mètres), 
nulles)  qui 
9(11)  mètres. 

68 


LA     FRANCE 


DE      UABUONS      (3C 


Il  y  a  une  opposition  absolue  eiilre  les  deux  versants  italien  et 
rr.mrais  :  celui-ci,  enconibi'é  de  conti-eforts  et  de  plateaux  dont  les 
assises  tlcscendent  vers  le  lointain  fossé  du  Rhône  ;  l'autre,  brusque- 
ment abattu  sur  la  plaine  comme  au  temps  où,  à  la  place  des 
cliamps  cultivés  faits  d'alluvions  séculaires,  la  mer  écumait  au  pied 
de  ces  gigantesques  falaises.  De  loin,  on  les  dirait  inaccessibles. 
Entre  la  Levanna  et  la  Rochemelon,  le  massif  compact  et  cuirassé 
de  t'Iaces  ne  s'abaisse  nulle  part  au-dessous  de  3000  mètres.  Cer- 
tain'^ |i,i-^,i-,'s  loii ^  11'  fnl  ilWnibin  et  le  col  d'Êtiaclie  &owi  cou- 

vriis  ,!.■  ih  i_r^  |H.i  |i('lur||( -,.  M, lis,  de  chaque  côté  de  ces  trouées 
(|uc|i|iir  ["Il  (  liiiiii  I  i(|ni's,  la  rnule  du  mont  Cenis  et  le  chemin  de  fer 
iXwFrijas  ouvrent  une  communication  directe  de  la  vallée  de  r.\rc 
à  celle  de  laDoire,  de  France  en  Italie. 

Du  col  de  Tende  au  mont  Viso,  les  Alpes  Maritimes  décrivent 

un  vaste  croissant  dont  b's  sni is  s'' lèvent  avec  le  mont  Clapier 

('iOV-S  mètres),  d'où  un  louh,  imi,  il.srcnd  sur  Nice  entre  la  Koya 
et  le  Viir;  les  cimrs  du  Gt'lifi  (■'<  {'.'<■'>  nn'lro!  et  le  contrefort  intérieur 
de  \[ipunla  Anjeutora  (3  297  mètres);  ÏËiichastrai/e,  nœud  des  Alpes 
de  Provence,  dont  le  double  rameau  pousse  au  sud  entre  le  Var  et 
son  aflluent  la  Tinée,  entre  le  Var  et  le  Verdon  (mont  Monnier, 
mont  Pclat).  De  nombreux  |i;i^s;iiiis  inl.iill.'nt  i  's  iii,i~^irs  :  outie  le 
col  de  Tende  {de  la  Roya  au  l.('>>n,  .ililm  ni  .!•■  I,i  Si  mm,  rt  de  Vinti- 
mille  cà  Coni),  le  col  de  Fiiii-.irr,  ciiIm'  b'  Ci.ijihT  ri  \:i  punta  Ari/cn- 
tern  (de  la  Vésubie  au  Gesso  et  de  iNo  e  à  Coni;;  le  Cdiihuuja,  de  la 
Tini'e  à  la  Stura;  le  col  de  Lirclie,  de  VArgenlière,  ou  de  la.  Madda- 
Iran  (1  0!t.5  mèlres',  entre  l'Encliastraye  etle  Chambeyron  (de  Barce- 
lon[u_'tte,  sur  rUbaye,  à  Vinadio,  sur  la  Stura). 

Il  faut  se  garder  de  prendre  un  col  pour  un  défilé.  Comme  Louis  XIV 
pressait  Catinat  d'obstruer  les  passages  des  Alpes  :  «L'on  s'imagine, 


col  de  l'Argenlii 
L'armée,  partie 
col  Bavard,  au- 
celuide  Varsdai 
col  de  l'ArijoUU 


dit  l'illustre  général,  parce 
que  cela  s'appelle  col,  que 
ce  n'est  qu'un  trou  à  bou- 
cher par  où  il  faut  passer. 
La  plupart  des  cols  sont 
des  entre-deux  de  monta- 
gnes qui  ne  laissent  pas 
d'être  fort  larges  et  ouverts. 
La  peine  est  d'y  monter  et 
d'en  descendre.  »  Aucun 
col  ne  justifie  mieux  cette 
observation  que  celui  de 
ÏAri/entière.  C'est  le  plus  ac- 
cessible de  toutes  les  Alpes, 
moins  un  détroit  de  monta- 
gnes qu'un  bief  de  partage 
des  eaux  d'où  s'écartent  la 
Stura  vers  l'est,  l'L'bayette, 
aflluent  de  l'L'baye  et  de  la 
Durance,  vers  l'ouest.  Entre 
les  deux  cours  d'eau,  un 
ruisselet  dévalé  du  talus 
l'ii.ii,  di  M  uiietta  septentrional    s'épand    sur 

l'un  et  l'autre  versant. 
François  1°"  passa  par  le 
re  avant  de  gagner  la  bataille  de  Marignan  (ISlo)- 
de  Grenoble,  avait  remonté  le  Drac,  passé  par  le 
cssus  de  Gap,  dans  la  vallée  de  la  Durance,  par 
s  la  vallée  de  l'Libaye,  ta  Barcelonnette,  enfin  par  le 
e  descendu  la  Stura  vcis  Guni.  «  L'ingénieur  Na- 


varro  ouvrait  la  marche,  pour  auM  Imi  ir  ri  ,iu  besoin  créerla  route. 
A  cet  effet,  il  disposait  d'un  ci'i]'^  i\>-  :!(iihi  pionniers.  Derrière  eux 
marchait  l'avant-garde,  avec  le  (■..iiii.i,ilib-  de  Bourbon  etle  maré- 
chal Trivulce.  L'avant-garde  se  cumpos.iit  dr  troupes  légères  à  pied 
et  à  cheval.  L'infanterie  était  ainnr  d'.irbalètes  et  d'arquebuses. 
Elle  comprenait  un  corps  de  4  000  liaupbinois,  ancêtres  de  nos  chas- 
seurs alpins,  et  un  autre  de  6000  Gascons,  petits  hommes  maigres, 
noirs  de  teint,  les  meilleurs  marcheurs  de  l'Europe. 

«  Après  l'avant-garde,  le  corps  de  bataille.  C'étaient  d'abord,  mar- 
chant au  son  des" tambours  et  des  fifres,  8000  fantassins  français, 
vieilles  bandes  de  Picardie;  puis,  leurs  enseignes  noires  claquant  au 
vent,   22000  lansquenets   allemands,  armés  de  hallebardes  et   de 

piques,  habilli'S  de  culottes  boulT.i  ni '-..  lu  ai;.'^  dr  |mii,m  li.>  niulti- 

colnres.  On  appelait  ces  auxUiam-  rii.ni-c  i-,  |r^  /-,,,.,.>  /,-./;■-■,<,  à 
cause  de  leurs  di-apeaux.  Venaiml  .  hmiiI-'  ■^::i<ii  l.mrr,  -jinirs  de  la 
gendarmerie  d'ordonnance,  repri'sent;int  lOOdO  cav.ilieis  avec  les 
éiuyers  et  les  pages,  puis  le  roi  avec  son  état-major  de  princes  et 
de  chevaliers  :  hommes  et  chevaux  étincelaient  au  soleil  sous  leurs 
armures  dorées. 

«  L'artillerie  légère  suivait  avec  300  pièces  à  dos  de  mulet. 
Quant  à  l'aitillerie  altelée,  elle  formait  avec  les  charrettes  de  muni- 
tions et  les  accessoires  un  train  immense.  Sur  les  chemins  rocail- 
leux des  montagnes,  ce  train  ne  se  déplaçait  qu'avec  une  certaine 
lenteur  :  il  comprenait  72  canons  de  bronze;  certains  attelages 
comptaient  23  chevaux.  L'armée  formait 
un  effectif  total  de  70  000  hommes  et 
25  000  chevaux  ou  mulets.  »  (J.  Periœau.) 
La  pyramide  du  Viso  (3843  mètres)  se 
dresse,  en  territoire  italien,  suriine  double 
série  de  passes;  au  sud,  débouchant  de 
l'Ubaye  et  du  Guil,  tous  les  deux  aflluents 
de  la  Durance,  le  col  du  Lnio/ct  rt  cidiii 
à'Agnellû,  qui  ouvrent,  dans  la  xalbr  dr  la 
Vraita,  sur  l'ancienne  place  Inuilirri^  de 
Château-Dauphin  et  Saluées;  au  nord,  le 
col  de  la  Croix  et  le  col  Saint-Martin  ou 
d'Aines,  qui  tous  les  deux  conduisent  du 
Guil  dans  les  valli'rs  vaudnises  de  la  l'ellice 
et  de  la  Grrnianasi  a. 

Pour  facililrrli  c.iiiiniiiniiation  de  ses 
Étals  avec  le  Daupliinu  français,  le  mar- 
ipiis  d'' .S',//!(re',-,  Louis  II,  fit  creusera  la 
base  inrine  du  Viso  un  chemin  muletier, 
dit  perluis  de  la  Travcrsettc;  par  cette  ga- 
lerie de  74  mètres,  entièrement  taillée  au 
ciseau  dans  une  roche  granitique  fort 
dure,  on  évitait  les  neiges  amoncelées 
au-dessus,   à  3  000  mètres,  dans  l'éclian- 


LES     ALl'ES. 


lîHÔM' 


69 


i  L  P  li  s      M  A  m  T  I  M  E  t 


IDE      HE       I.    i:  (}  L  I 


■ci-ure  ou  col  de  la  Traverselte.  Quand  les  ducs  de  Savoie 
■cm|iari's  du  marquisat  de  Saluées,  ils  obstruèrent  les  ace 
tiiis  [uiur  n'avoir  p^s  la  peine  de  le  di'femlrc.  I.e  ma 
Saluées  occupait  la  vallée  supérieure  du  Pô  et  celle  di 
la  haute  Maira  et  quel([ues  places  sur  la  Stura  II  sépar 
l'ii'uiont  et  le  comté  de  Nice  appartenant 
alors  aux  ducs  de  Savoie.  Pinir  «r  i-,ii  di  r  (l 
leur  puissant  voisin,  les  ni.uiini,  (le  ^   / 

<ii''S  le  xiu''  siècle,  s'élainiit    iimi^   \  i- 

saux  des  daupliins  du  Xiciiih.i^,    |iiii>   ih -• 

français. 

I  e  (  ol  ou  j  lui  t  I  I  1  il  lu  (lu  Genevre 
ouvielenin(  .,aui  lu  du  s  ull  int  i_enti  d  d 
Alpes  Cottiennes  Pu  li  pi  ili  lu  du  ni  ni 
<pn(M(  une  loulc  fi(  lie  unit  Bmn  an  sui 
I  i -Duïfim^,  a  Ct  sanne  sui\iD(jiip  Pus  du 
mII  li^e  fiinçais  un  obi  lisque  de  niilu 
1  ippelleque  N  ipob  on  I  ■■  fit  constiuiu  <  i  II 
loute  a  la  pi  i(  e  de  1  lucieniie  iiiiii  pu 
les  eboulib  L  iltitude  du  passade  pi  i 
1  obélisque   est  de  1  8  »9  melies 

Awiîixi  auiiitcunpe  sur  ce  plate  lu  i\( 
^es Numides  d  \fiique  ses  chevaux  sesib 
phants    au  miln  u  de  la  neige   Outtutdli 


flQ    d         1     1  1 

1    IllMl 

alpin   commeni  i 

it    1 

stvii    1         in 

h    u    1 

s  plus  conli  idictoiies 

ont     1    11 

1    1 

1  expliquer  la  m  i 

du 

<1  \inii      1    1  II 

i\    1     1 

s    \.lpes    ceux  des 

bis 

ton    II      1  II 

1    '1   1 

t  ne  s  cntendf  lit 

qui 

SUl    1          lllll     II 

1        1    1 

aioule    eiuoiefi 

it-il 

i.|cti        uni, 

"  1 

Is  CI  iliins    iKils   d( 

IitL  1  n(    lui 

Mil  1    II     .1    In 

,  h 

dissoute  au  I 

1   \    1) 

Il   Mini-i      1       1 

Il    1 

gni^e  de  tet 

L   m  U 

Il    t  lllll.     i  (_    t 

d 

ceux  du  geiij, 

apho  S 

1  thon  et  de  1    M 

e    h 

\iai  hisloiien  d  \nn 

ibil     Deux   fditb 

sont 

cei  tains    Ann 

ibal  pa 

ti  de  Romans  lu  d 

but 

d  octobre  218 

aiii\  1 

t  a  Tuiin  vd-,  1 

lui 

■ICO-ITALI 


.  H  paraît  dès  lors  vraisemblable  qu'au  sortir  de 
niuonter  la  rive  droite  de  l'Isèi-e,  passer  cette  rivière 
i;or  le  Drac,  puis  la  Romanche,  où  l'armée  faillit  périr 
.b-  SécliiliiiiiM  .  .1  i:.iiiur  la  haute  région  de  lîoiirg- 
iiiliit  eiiMiii'  !■  I  I  lin  l^iularet,  desconditla  Guisane 
|ii~  [Il  I  -  Il  (  iiilluentavec  la  Durance  (sous 
— ^  iiii.Hh  "Il  ,  ii-iiioiita  les  gorges  de  cotte  ri- 

m  M.'ir  cl,  après  deuxjours  de  repos  au  pla- 

9  li'jiii    du    GetiPvie,   poussa,    au   travers   des 

*  ébiuilis  qui  barraient  la  |i.i';>;i'  de  Siis.%  jus- 

qu'à la  pbiine  de  Turin.  Pc  'iimiimi  luiiiimi-s 
qu'elle  comptait  à  rciilii''   >!' s   Alp'S,  l'ai- 

dciiii.   .\iiiiili,il ,  p.iiii  de  (^iilliagène,  avait 

l'ail  lUtlO  kilonièlres  à  travers  des  nations 
barbares  ou  hostiles,  et  il  avait  vingt-six 
ans,  le  même  âge  que  Ronaparte  au  début 
de  la  campagne  d'Italie. 

A  Césanne,  la  route  du  mont  Gcnèvre  jette 
un  embranchement  sur  Fénestielle  par  le 
col  de  Scstrières,  rallie  à  Oulxhi  voie  ferrée 
^fiij  du    Fréjus   et,   au   delà   de    la    forteresse 

d'Iixilcs,  rejoint  à  Sksp  la  route  du  mont 
Cenis;  plus  bas,  elle  poursuit  par  la  vallée 
de  la  Doive  vers  Turin. 

Née  en  France  (à  peine  assez  pour  qu'on 
le  dise\  la  petite  Boire  (Dorai,  laissant  à 
i;aurlie  le  village  de  Rlont-Genèvre,  eiilie 
en  ll.ilie  et,  au  bout  d'un  kilomètre,  trouve, 
à  la  sorlie  d'une  passe,  le  petit  village  de 
Clnrirrrs  (1790  mètres)  :  jusqu'à  Suse  elle 
diTiii  un  grand  arc  de  cercle,  long  denvi- 
iMU  '■>:]  kilonièlres.  A  Ci'sanue {I3^i0  mètres), 
elle  j.iinl  la  Hiji'i  ou  Rihc  qui,  plus  longue 
et  |ilus  alHindiiile  qu'elle,  pourrait  passer 
|ioiir  le  vrai  déversoirde  la  vallée.  Les  deu.\ 
cours    d'eau,   unis   sous  le   nom   de   Doire 


LA     FRANCE 


Jîijiairc,  laissent  à  gauclip,  au  milieu  d'une  forêt  de  pins,  If  liaineau 
de  Fenils  {ad  fines),  frontière  des  anciens  peuples  ségusiens,  puis  à 
travers  des  pâturages,  des  champs  de  seigle,  d'orge  et  d'avoine,  ar- 
rivent à  Oulx(\  066  mètres),  centre  de  la  haute  vallée,  au  conduent 
du  torrent  de  Bardonèche.  L'horizon  de  la  Doire  se  rétrécit  alors 
entre  des  versants  peu  écartés,  elle  accélère  sa  course  et  entre  à 
parlir  de  Salhcrlrand  dans  le  déQIé  dont  Scrre-la-Yoûle  et  les  gorges 
de  Suse  marquent  le  double  étranglement. 

Suse  est  la  clef  de  la  Boire.  Ancienne  capitale  des  Ségusiens, 
elle  devint  la  résidence  du  roi  Cuttius,  auquel  l'empereur  Auguste 
(■onfia  la  garde  du  passage,  en  le  déléguant  comme  «  préfet  des 
Romains  »  sur  les  deux  versants  des  montagnes  de  Lanzo  et 
d'Avigliana  jusqu'à  Gap  et  la  vallée  de  Maurienne.  Cattim  édifia  en 
l'IioniiiMir  d'AiiLTiistp  l'arc  de  triomphe  qui  est  aujourd'hui  l'un  des 
plus  iiil.  I. --iiiu  iiiniiuiiiruts  de  Suse.  Des  fragments  d'aqueducs, 
des  >l.iiih'^,  .|i'^  iii^i  ii|.liniis  ont  été  recueillis. 

I.rs  l-ii_<  lin.  1^  .!.■  cil,,  ii'ïïinn,  le  peu  de  profomleur  de  la  terre 


Hussoleno),  par  celui  des  Fenêtres 
(à  Suse  en  4  h.  1/2,  à  Chaumonl 
en  5  heures),  par  le  pas  de  Cote- 
/ilane  (à  Oulx  en  7  heures),  en 
U  heures  à  Césanne  par  le  col  de 
Sesirièrcs  (vallée  de  l'ragelas).  Celte 
mute  est  carrossable;  les  autres  che-' 
mins  praticables,  au  moins  à  cheval. 
On  passe  aussi  de  Fénestrelle  à  Gia- 
veno  dans  le  val  d'effondrement  qui 
termine  le  plateau  de  l'Assiette. 
C'est  pai-  Giaveno  que  Charlemagne 
lournale  passage  fortiTié  des  Lom- 
liards,  la  Chiusa,  en  le  prenant  à 
I  evers. 

Le  flanc  seiitentrional  du  bastion, 
>|u'aiguise  le  Thabor,  livre  passage 
.'i  la  route  du  mont  Cenis  et  au  che- 
min de  fer  du  Fréjus.  Le  col  du 
mont  Cenis  s'allonge  en  plateau 
[il  e^, pie  li.iii/(uital,  de  la  Ramasse 

I  11   I Il  loix.  Pour  y  parvenir 

Jiiii    Ml    h    ~.  1,1    route  de  Saint-; 

II  jii  Ji  --Mauiienne-Lanslebourg  à 
Suse  décrit  de  nombreux  lacets 
qu'il  a  fallu  tailler  en  plein  roc, 
étayer  d'épaisses  murailles  et  jeter, 
par  de  solides  viaducs,  au-dessus 
des  ravins.  L'ancienne  route  llé- 
ehissait  à  la  descente,  au  delà  de  la 
Grand'Croix,  sur  la  Novalaise,  et  dé- 
valait aiïreusement,  avec  la  Cenise, 

en  aval  de  Suse.  Cette  dernière  portion,  souvent  balayée  parles  ava- 
lanches, fut  abandonnée  lorsque,  en  1803,  Napoléon  donna  l'ordre  de 
refaire  toute  la  route,  devenue  alors  impraticable  aux  voitures. 
L'ouvrage  ne  fut  terminé  qu'en  1813;  c'est  aujourd'hui  l'un  des 
meilleurs  i  Iiemiiis  .les   Alpes.  Entre  des  sommets  glacés  ou  enve- 

!e|i|iis  il  i'|i.iiN  lii 11.11  ils,  le>  plateau  du  mont  Cenis  est  battu  par  de- 

forts  tmii  i.illiii>.  l.ii-.|ue  le  vent  de  la  plaine  lombarde  el  celm  de 
la  Vaiioixr  s  y  eiiiioullreii  t  à  l'opposé  l'un  de  l'autre.  Des  poteaux 
indicateurs  servent  à  diriger  les  voyageurs  surpris;  l'hospice  con- 
struit par  Napoléon  1"'  leur  donne  le  gîte  et  le  couvert.  A  côté  de 
l'hospice,  une  caserne  peut  contenir  2  200  hommes  et  300  chevaux. 
C'est  que  la  route,  essentiellement  militaire,  est  le  plus  court  che- 
min à  découvert  de  Lyon  et  du  Genèvre  à  Turin.  Par  là  passèrent  les 
léiiions  lie  Consi.miin,  Pépin  et  Charlemagne;  de  nos  jours,  les  sol- 
il.il-  i|.  ^..M'  mm.  Le  ravitaillement  y  est  relativement  facile,  malgré 
1,1  -.  .  11.  I .  --.•  I  I  l'aridité  des  montagnes.  Des  racines,  des  restes  de- 
puis l,ii-s,  ni  ,  loue  (pie  ce  plateau  lut  jadis  couvert  de  bois.  On  les- 


eaux  s 
la  mil 
tarage 


il. -M 


semailles  et  la  moisson  n'occupent 
pas  les  habitanis  pins  de  trois  mois  de  l'année, 
heureux  quand  les  torrents  ne  couvrent  pas  leurs 
champs  de  graviers  et  de  cailloux  :  les  forêts,  le 
bétail  (bœufs,  moutons),  voilà  leur  principale  re.s- 
sourcc.  Le  blé  leur  vient  en  grande  partie  d'ail- 

lesgi.|i-i-s  t;n-iliM-s,  b  >  i  li,,i,^i  innils  bi  u^jnes  ,1- 
température  causent  plus  d  un  mécompte.  Ln 
plein  été,  lorsque  la  chaleur  est  torride,  entre  les 
hautes  parois  de  roclieis,  le  vent  tombe  tout  à 
coup  des  cimes  pro<-liairies,  glacées  par  les  neiges. 
N'était  cette  incerfitiiile  du  ejii,i,it,  la  vallée  de  la 
ûoire,  enrichie  de  feililes  allinions,  serait  mer- 
veilleusement favorisi/e. 

L'isthme  élevé  de  l'Assiette  forme,  à  droite 
de  la  Doire,  comme  une  fortification  naturelle, 
dont  le  torrent  du  Cluson  [Chisone]  sillonne  l'es- 
e;ir|ie  au  pied  de  Fénestrelle.  Ainsi  la  route  du 
mont  Genèvre  est  doublement  barrée  :  sur\ci  Loire, 
par  Exiles  et  Suse;  en  arrière  du  col  de  Ses- 
trières,  par  L.-ie-slre||e,  s\ir  le  C/usnn.  Le  dus 
aride  -de  l'As-nlli.  si-  ili-r^-r  enii..  les  dnix  forte- 
la  Doire  par  le  cui   de  ÏUurstère  (en   0  heures   à 


LRS     ALPES.    —    LE     HIIONE 


it  îlt'truits,  coinini" 


■s,  p.iur  laiic  (III  |uv  :  Ir^  iroupeaux 
sont  iiniiilin'ux  et  donnent  du  lait  i|ui  l'ail  d'exc-ellcnls  fromages. 
Les  liiiilr^  ,il".ii,i.nt  dans  le  lac  (2  kilomètres  de  long,  1  kilomètre 
de  \:\v-'-.  :iii  ]iii  ii'S  de  profondeur,  1913  mètres  d'altitude).  L'eau, 
]iarc.xi'iii|ih',  \  i.'>ie  gelée  six  mois  de  l'année;  mais,  quand  renaille 
]iriulciii|is,  le  tajHs  vert  des  prairies  et  les  plis  des  rocliers  se  parent 
de  iiiillr  llfurcllfs;  des  buissons  de  rhododendrons  tapissent  les 
pend's  il'une  mousse  rose. 

Le  chemin  de  fer  dit  Fréjus  complète,  i  2.5  kilomèties  de  dis- 
lance, la  route  du  mont  Cenis.  Un  col  se  dessine  au-dessus  de  la 
galerie  creusée  pour  la  voie  feirée  à  tidveis  le  massif;  mais  ce  pas- 
sage aérien  du  Fnyxs,  à2u'il  mètres  d'altitude,  n  i  st  (ju'un  mau\ais 
sentier,  praticable  seulement  pour  lis  [ik  lims  il  i  |iiinelibie  de 
neiges,  de  juillet  en  septem- 
bre. Le  tunnel  s'ouvre  entre 
Modane,  versant  français,  et 
Bardonèche,  versant  italien, 
mais  non  pas  d'un  point  à 

trriiies  sniil  .'Ini-iiées  de 
l',l  kiloiuitres  :  Modane  à 
1  057  mètres  d'altitude  (celle 
de  la  gare)  ou  1072  mètres 
(celle  du  village);  Bardo- 
nèclie  à  12^)8  mètres  (alti- 
'lude  de  la  commune). 

Le  luiiiiel  pènèlre  smis 
roche  à  1  i:;s"Mii|  a'allilinl', 
ducM.'  il.'  Mn.laiir,  cl  .-ii^nrl 

le  point  culminant  iiil'  1 1- m 
est  à  1  294",59.  Une  lai^.iii 
de  8  mètres  (au  plus  a  |"i  - 
mis  d'établir  deux  voiis. 
entre  deux  trottoirs  latéraux . 
sous  une  voûte  de  6  mètns 
à  la  clef.  Le  souterrain  est 
ru  liane  droite;  sa  hni^'ui-ur 
rllVclive  de  12  23;!  mèUvs. 
Maison  a  niénaeé  ]HHir  l'oi- 
tii'e  et  la  SMii„.dn  Irainuii,' 
ruurhed.rarrMnlquilais.i. 
à  la  ventilation  les  pu,.|,„ns 
extrêmes  du  tunnel,  i'i|iii\a- 
lant  à  597°','i0  de  liuii:u.'ni. 
Si  l'on  tient  coniiUe  des 
1  21)0  mètres  environ  ajoutés 


ji.ii  h  s  deux  courbes  de  raccord,  on  arrive 
a  1  i'i  )0  mètres  au  moins  d'exravalion  to- 
tale. L'enti  éprise  fut  d  al I  pi-.  .•  i  m  pos- 
sible :sesadversaires  al  h  _i  in.  iil  11  (  liali'iir 
inteiieuie,  le  manque  tlair  i  csi'iiable, 
les  souices  imprévues  qui  arrêteraient  le 
tiavail. 

Commenct?  en  18i57,  activé  en  18B1,  le 
tunnel  fut  inauguré  le  17  septembre  1871. 
On  avait  créé  près  de  Modane  et  de  Bardo- 
nèche  deux  véritables  villages  de  chan- 
tiers, détourné  des  couis  d'eau,  creusé  des 
lanaux  pour  actionner  les  machines  per- 
loratriceset  assurer  la  ventilation.  L'accès 
(lu  luniiel  nécessitades  travaux  prodigieux, 
liii  (  ('ili'  de  l'Italie,  la  voie  descend  la  vallée 
(le  la  Doire  en  suivant  l'escarpement  des 
iiionl.i;:!!' - .    ('le   1  li^si'  Suse    un    peu   au 

11(11  (I  et t   I  /;      ■(/.7W  (/i40  mètres  d'al- 

liliiile    II   '  Il   i.iiii  .1.    I(  V  de  Turin.  Pour  un 
pan  ours  de  4il  kilmiictres,  de  la  sortie  du 
tunnel  à  cette  station,  la  locomotive  fran- 
chit 2()  tunnels  d'une  longueur  de  8  kilo- 
iiK'dres;  1^5  grands  viaducs  (travée  en  fer  de 
C.ombascuia,  viaduc  de  la  Tagliata)  :  G  gares  : 
iSardonèche,  Beaulard,  Oulx,  S.ilbeitraml, 
(■.hauiiiont,Meana.  On  passe  une  fois  le  ruis- 
seau lie  .M''l('zi't,  deux   fois  le   torrent  de 
liai. |..ii('(  lie,   quatre  fois    la  Doire,    et  la 
pi'iite    (lc>( ciidiie    est,    à    Bussoleno,    de 
829  mètres,  soit0'",020b  par  mètre.  La  dis- 
lance tolalc  (le  linnlniirrhek  Turin  étant  de  87  kilomètres  (altitude 
finale,  230  noMics  ,  celle  de  Modone  à  Clwmhtry  de  98  ki'omèlres 
(altitude  finale,  2ti9  mètres),  il  faut  au  train  moins  de  temps  et  de 
chemin  pour  descendre  plus  bas  en  Italie  que  du  côté  de  la  France. 
La  diversité  des  deux  versants  ne  pouvait  se  démontrer  d'une  façon 
plus  manifeste. 

Dans  les  Alpes  Grées,  de  la  Levanna  au  massif  du  mont  Blanc, 
plusieurs  brèches  élevées  entaillent  la  ligne  des  grands  sommets  : 
le  col  de  la  Galise,  à  la  source  de  l'Isère,  entre  la  Cima  del  Carro, 
la  pointe  de  Bnzel  (3  606  mètres)  et  l'aiguille  de  la  Grande-Snssière; 
le  vol  du  Mont,  dirigé  de  Sainte-Foy-Tarentaise  (Isère)  sur  Val- 
crisanche,  au  pied  du  lliiilnr  (3  486  mètres);  le  Petit-Sainl-Dernard 
^2  157    mèlies'i.    entre    le    Ihninr    ilalicn    et   le    LnncehrnnlMle   fran- 


LA     FRANCE 


I  m  ipirti  lupi  interai  bdt.  1800 
La  1  ute  diiLLeb  du  ce  te  de  It 
Suisse  sillet  ut  al  is  a  Sunt 
PiLiu,  puui  lepnndir  sui  li^ 
\eisaiit  itilien  au  \illa^e  d 
Saint  Reiin ,  d  lus  la  ^  ill 
d  Aobte  d  b  sentieis  impi  iti(  i 
bleb  s  pai  ueut  cls  deu\  p  mis 
<  Lanneb  pissa  le  i  leinn  i,  a. 
H  tête  de  la\ant  giuk,  dans  U 
nuit  du  1^1  au  15  mu  1800  On 
se  mil  en  loute  entie  minuit  et 
deu\li(.uies,poui  de\ancei  l  ins 
tint  ou  la  clidcui  du  soleil  fai- 
sant tondie  lesneues  pieti]  itait 
des  n  1  nta^nes  de  glice  sui  1 1 
tête  des  voM^euis  II  f  illait  liuil 
h  uitspouipu\  nu  au  sciiuneL 
lu  (cl,  deux  liLUies  siukinent 
I  m  redesceiidie  a  S  uni  Utmy 
1    s  s  1  I  iN    I  iMs^ii  lit  1  s  sen- 


I  ni 


rais  (-2  933  iiièHvs),  de  liour«-Saiul^> 
risi'iv,  à  la  Tliuillo,  et  Pié-Saint-Didie 
au  pied  de  l'aiguille  des  Gl/icirn,  promonloue  suil-n(  (  idt  ni  il  du 
iiiiiiit  lîlaiic,  le'coldelaSc/jraemnnte  de  Bouig  Saint  MuniLe{Iseie; 
par  !!niiiicval-lcs-Bains,  les  Moflels,  etdévile  pai  1  alli  e  Bl  inclie 
jus.prà  Imi  trêves,  où  convn-.nl  lis  ,I.ii^  l,i  isnouiiK  u  i  s  de  la  Doue 
'liall;-,',  nui  cnMisriit,  du  II-  .!-  Iliilo'  li  dnu\e  pu.londe  du 
iiiassil-du  iiioiitlllaiir.Arn|i|---M  ■!  1-1  i-iH,  ]e  col  FeiiH  di  boucht 
sur  le  val  d'thsièivs,  où  d.-\a,r,  de  l^..ll  dl  ,  le  rlii  mm  du  Gr^riKl- 
SniiU-Bernard,  vers  Martigny,  la  vallée  du  lili   m   i  t  li    1    ni  m 

A  partir  d'Aoste,  la  voie  romaine  du  Grand-Saint-Bernard 
suivait  la  rive  gauche  du  Butliier  jusqu'aux  enviions  du  <  dl  qui 
s'i'dève  à  2  Tri  mètres.  Sur  un  terre-plein,  pies  d  une  sorte  de  i  u\i  Ite 
naturelle  où  doit  un  ]ietitlac,  les  Romains  naientth  \e  nu  te  m  [de  a 
Jupiter -/VfoiiH,  pour  implorer  son  as- 
sistance! dans  ce  dangereux  passage, 
et,  en  lace,  une  halte  ou  mnnsio  pour 
s'y  aliiiler.  (a'  petit  plateau  d'arrêt, 
qui  |ireièile  iiniiH'ilialeinentle  (léchis- 
seiiieiil  ili'  la  (  I  l'Ie  en  arc  de  cercle, 
s'appelait  le  y,/ (j(  de  Jupiter,  et  le  col 
lui-iiièiiie,  mont  de  Jupiter  (mons/yi'is) 

ou  [nonlJiux.  Les  nombreux  ex-voto 

qu'on  y   a  recueillis  témoignent  de 
l'ellroi  que  cette  région  inspirait  aux 

anciens.    Une    ancienne  borne    iiiil- 

liaire  trouvée  à  Bourg-Saint-Pierre  in 

diqne  la  direclinn   de   la  route,  (ia- 

giianl  la  Di'anse,  puis  Martigny,  elle 

suivait  le   liliniie  au  delà   de    Saint- 

Maui  ire,  tournait  le  lac  de  (Jenève  et, 

coupant  la  plaine  suisse,  atteignait  le 

liliin.  C'était  la  grande  route  straté- 
gique de  Milan  àMayeiice.  La  station 

fortifiée  d'Atjaune  défendait  le   pas- 
sage, au  dévalé.  Comme  la  légion  thé- 

baine,  formée  de  chrétiens  d'Egypte,  y 

campait  avec  sou  chef,  saint  Maurice, 

elle  fut  livrée    au  martyre,  e:i  297, 

par  ordre  de  Maximien-Hercule. 
I.e  Grand-Sdinl'Beniard  a  vu  passer 


I  1  s    1 

pu  pi 


saut  leui  montuie  pai  la  budc 
t  etiit  sins  daneei  a  li  montée, 
111  us  a  la  debtente,  le  scntiei 
f  it  etioit  ks  obligeant  a  iiiii- 
I  bel  devant  le  clic\  il,  ils  el  u  ut 
(\p  ses  SI  1  mimai  faisiit  un 
lin\pis  i  etie  entiiini  s  a\LC 
lui  I  uib  1  s  pieciiiices  \eisle 
m  dm,  on  pmuit  a  1  hospice  du 
Saiir-Beriuiid,  etlàune  sur|uise 
ménagée  par  le  Premier  Consul 
ranim'a  les  forces  et  la  bonne 
humeur  do  ces  braves  troupes. 
;  l.io\i>ioiis  iiiTessaires,  avaient. 
Iiaqiie  soldat  une  ration  de  pain, 
iioiiii  ni   lie  reiios,   l'on  se  remit 


Lfs  vi\ 


affûts 


a  d  .s 


et   les    caissons  déuToi 
les  pièces  de  canon  ell 


■s    (111 


e  l'on  avait  construits  pour 
lli  s  11  jianuit-  nii,  c  ii  iiiia,;:ina  un  moyen  qui  réussit  :  ce  fut 
kputa,(ipu  il  miliiud  s  troncs  de  sapin,  de  les  creuser,  d'enve- 
(qqjei  aiecdeuxde  1 1  b  dcini-troncs  une  pièce  d'artillerie  et  de  la. 
,1  iinei  ainsi  piobgee  le  long  des  ravins.  Mais  les  mulets  man- 
[uaient,  les  muletieis  étaient  épuisés  ;  alors  les  soldats  tirèrent  eux- 
nemeb  leur  aitilleiie  I  i  musique  jouait  des  airs  animés  dans 
es  passiges  diflu  ihs  \iiixé  au  faîte  des  monts,  on  prenait  quelque 
repos  pour  recommencer,  à  la  des- 
cente, de  plus  grands  et  de  ]dus  pé- 
rilleux eiïorts  ».  (TuiERS,  IJusIuire  du: 
Ciinsiiliit  et  de  l'Empire.) 

LePremierConsulqui,deMaitigiiy, 
ordonnait  le  passage,  partit  enliii,  non 
point,  comme  on  l'a  dépeint,  sur  un 
cheval  fougueux,  mais  monté  sur  vw 
mulet  et  conduit  par  un  guide  du 
pays.  Parvenu  à  l'hospice,  le  Premier 
Consul  s'arrêta  quelquesinstanlsavec 
les  religieux,  les  leiiieicia  de  leurs 
soins  euM'is  raiiion',  puis  descendit 
ra|iideineiit  sunaut  la  coutume  du> 
pays,  en  se  laissant  glisser  sur  la  neige, 
et  arriva  le  soir  même  à  Etroubles. 
Ainsi  la  Duire  Baille  en  Italie,  l'/iè/e 
en  France,  déversoirs  des/l/>ies  Gréa 
et  du  mont  Blanc  italien,  rassemblent, 
en  même  temps  les  chemins  et  les 
pistes  transversales  pour  les  conduire, 
d'un  côté  sur  Aoste,  de  l'autre  sur 
Moutiers  en  Tarentaise,  Grenoble  et 
Lyon.  A  l'intérieur  du  croissant  ita- 
lien, Turin  relie  les  débouchés  de  la 
Uoiie  Baltée  (Aoste),  de  la  Doire  Ili- 
jiaire  (Suse)  sur  la  ligne  du  Pô,  et,  par 


LES     ALPES. 


LE     II  II  ONE 


73 


imanile  l'i'ventai 


de  toi 

(Ts,  Al 


Mits  dévalés  des 
iii's,  AIpps  Mai'i- 
du  iiKiiit  Blanc, 


maines,  li''iiliii  rscdh 

l'niir  unir  les  di- 
vrjscs  parties  de  lenr 
(■iii|iiie  à  sa  capitale, 
les  Romains  avaient 
percé  au  travers  des 
.1 //)(?,?,  jusqu'aiixbords 
diiRliinetdu  Danube. 
I.rs  routes  furent 
pimr  eux  un  moyen 
denoiivriii.Mnent.Par 
làpas>;,h'Ml,,,|,,r-,|r.s 

armi'rs,  l.vs  (  ,ii,i\ani's 
de  inm,li.uid.s,  les 
ev|iliiiieursde  mines, 
1rs  agents  du  fisc; 
maison  y  rencontrait 
surtout  des  sohlals, 
des  fonctionnaires, 
des  courriers  imiir- 
riaux.  Solidement  t'Ia- 
blie  sur  un  triple 
remblai,  la  chaussi'e 
pavée  s'avançait  par 
grandes  lignes  droites, 
entre  deux  trottoirs 
que  mesuraient,  à  in- 
tervalles réguliers, 
des  bornes  milliaires. 
Le  mille  romain  fai- 
sait l 'iSl'n^SO.  Des  re- 
lais de  poste  («îî^^r^/io-  ^^   ^^^  ^ 

voya-. ■,!,.,   ,lu Ml 

autoiis'  s  ,1  IV  |in  iir  les  services  de  la  posie  impériale,  les  cht 
nécessaires.  CfS  relais  se  succédaient,  de  10  à  12  milles  les  un 
autres.  Des  gites  ou  numsiuiies,  espacés  de  30  à  40  milles,  et 
abondamment  pourvus  de  vivres  et  de  personnel.  A  ces  étapes  se 
ravitaillaient  les  légions.  On  pouvait,  en  course  rapide,  fournir  six 
étapes  ou  relais  par  jour,  soit  environ  une  centaine  de  kilomètres. 
Soucieux  avant  tout  d'abréger  les  distances,  les  ingénieurs  ro- 
mains p  s  (  lia 


marelie  maîtresses  des  hauteurs.  Les  grandes  voies  ro- 
s  Alpes  furent  celles  du  Brenner,  de  la  Malnja  et  an  Sep- 
Spli'iijen,  du  San  Bcrnardino,  du  Grand  et  du  Petit-Saint 
u  mont  Gcni'vre  et  de  la  Rimera,  suivant  le  littoral, 
s  (Iciiii.  Tes  appartiennent  aux  Alpes  Occidentales  et  sont 
Mrs  par  leur  tracé. 

1rs  Horii.niis  n'osèrent  pas  traverser  l'épaisseur  du  massif 
alpestre  gaulois.  Ils  le 
tournèrent  au  nord 
par  la  vall<  e  d'Aoste 
et  le  Grand  Snint-Ber- 
naul,  du  sud  par  la 
loïc  Aurthenne  qui, 
longeant  daboid  la 
Mt  (liteiiani  e  à  flanc 
de  montagne,  coupait 
[ni  1 1  tiavciscde  l'Ar- 
-  Il  iiisipi  a  Aix  et 
\  I  II  I  Rhône, ov'i 
I    Ih   II  II  voie  Do- 


1  II    Ml   m  I 

ou%ou  des 

1    "|i     1   - 

.'lul.,lMS,à 

Il     N   .1     su 

le^  d.  ux 

\.isdnts   d 

ts  mouta- 

-nés     Api 

s    qu'Au- 

-usle  eut 

di  lait   les 

Salasses  e 

t  ouvert  la 

voie  du  Gi 

and-Saint- 

liernard,  e 

n  assurant 

la  montée  de  la  Doire 

lîaltée  par 

la  fonda- 

lion  d'Aos 

e,  il  ouvrit 

drsm'riici 

liions  avec 

l/nltllIS,    ipi 

coniman- 

dait;Ï.V».v.' 

les  appro- 

prit  à 


ches  du  mont  Genèvre 
et  du  mont  Cenis,  par 
de  de  l'Empire  et  en  fit 


des 
ienl 


le  sillon  de  la  Doire  Ri| 

le  gardien  oITiciel  de  ces  passages.  Une  voie  romaine  régulière 
prit  la  place  du  chemin  de  fortune  suivi  jusque-là  par  les  monta- 
gnards gaulois.  Au  dévalé  du  mont  Genèvre,  la  voie  se  dédoublait 
en  aval  de  Briunni)},  ili'seendait  la  vallée  de  la  Duranee  par  Rama 
(en  face  de  (liiillisii  r  ,  llinliriiii,  Gap,  d'oii  un  tronçon  conduisait, 

par   le   cid  ilr  i.il I   la  liKniie,   à    Vn/e/ice-sur-Rhône,  pendant 

que  11   II    II      {MU   i|  il     I    III    in\  ut  pal    Sisteion    Apt    Cavaillon, 

iiliii  ill   i.iiiill     11   ii\     |i    \    Il    il   1 7  «»sco)!  et  se  liait    lu-dessous 

I   \   /       i  h   I   iil  I    N    I     In  hll    1  il 
Il     liiit         un  ni     ml  1  iiKlienient  remontait  veis  le  nord 


i|    I    III    III    I  III 

montagnes  k 
\ersant  exposi 
lu  soleil  et  ui 
\ant  piesquL 
t  luiouislamcme 
MM      dt  S     C^UI 


 


\ALLth      Ut      LV     liOMANCllL 

France.  —  11. 


1  m  ul  pu  un 
]  1  icee  du  lo 
ils  le  touinaii  iii 
p  11  des  esc  il  id 
qui  a\aient  m 
moins  cet  iviu 
t  ige  ta(  tique  d 
lendre    les   le- 


lAlNtb  COLO>NADE      DC      UlEZ 


LA     FRANCE 


IlOUTE     DU      PETlT-SAI^T-t)EHNAUD     :     B  O  IJ  It  U  -  S  A  1  N' T  -  M  A  L  11  I  C  L      l 

par  la  vallée  de  la  Guisaiie,  passait  un  Lnularet  (l'Aularet,  ïatlarr- 
tuiii,  petit  autel  élevé  par  les  voyageurs  aux  divinités  tulélaires  du 
passage).  Là  s'ouvrait,  vers  TouPst,  le  sillon  tourmenté  de  la  /?"- 
manche,  entre  les  châteaux  de  glaoe  de  la  Meije,  les  contreforts  de^ 
aiguilles  d'Arvcs  et  les  crêtes  des  (Irandes-Rousses.  Dans  la  première 
partie  de  la  gor^te  ou  cinnhc  de  Mulaval,  la  voie  romaine  s'enCcuiçait 
avec  le  torrent  dans  des  délilés  profonds  nu  cnnipait  aux  promon- 
toires, comme  à  Monl-do-Lans,  et  il  l.illiit  ^'niiMii  au  cimmu  un 
passage  à  travers  le  granité  (porte 
Jcs  fi'Diinht^.  dont  il  if~le  uueai- 
cadi'  I  ll.'iiJi  '  '  ,  I  II.'  \  Il  secon- 
daire. .Il  I  h  h   itii    ni,  dcssei- 

vail  1'  s  -II.  -,  .iiL.uiil  I.  -  du  flanr 
des  Graudes-Uousses.  A  paitir  du 
Buiirg-d'Oisans,  où  elle  débou- 
chait, au  confluent  du  Vénéon, 
la  voie  de  la  Romanche  gagnait 
Grenoble,  en  suivant  le  Diac  in- 
férieur. C'était,  de  Turin  au 
Rhône,  le  chemin  le  plus  diiect, 
mais  non  le  moins  risqué 

D'autre  part,  sur  la  giande  cou- 
lée de  pénétration  de  la  Doue 
Baltée  (vallée  d'Aoste),  une  diia- 
matiou  se  produisait  au  pied  des 
gigantesques  escarpements  du 
mont  Blanc.  La  voie,  lemontanl 
ÏAIli'c-B/nnche,  gagnait  par  h 
Pclit-Satiit-Bemard  la  déclivité 
op|)os.'e  de  l'Isère,  passait  a  I)a- 
raiilaxia  (Moutiers  en  Taienl.use), 
Lcinenciim  (Lemenc,  fauliouig  de 
€liambéryi,  pénétrait,  par  une 
fracture  élargie  au  ciseau,  la  fa- 
laise calcaire  dressée  au  dessus 
du  conlluent  des  deux  Guieis. 
en  vue  de  Lavisco  (les  Lchellesl, 
gagnait,  par  Diémoz  [ad  duodei i- 
mum,  12»  mille  du  point  li  i  nu 
nus),  Oytier(a(/()etoî)i(;/i,  8  imll 
Septèine  [ad  septimiiin.  "i"-  inilli 
enfin  Vicjinc,  sur  le  Rhi.iii 

En  cours  de  roui.  .  d.  u\  t  m- 
branchements  se  di'l  u  li  m  ut  il. 
la    route    du  Petit-Saint-Bouatd 


sur  Goiiève  :  l'un  par  le  col  de  Tauiié  et  la 
dépression  du  lac  d'Aimecy;  l'autre  par 
l'ouest  du  Bounjet,  Tenue,  la  trouée  du 
Rhône  jusqu'au  lac  Léman,  où  se  retrou- 
vait la  route  du  Grand-Saint-Bernard. 

Ainsi,  parles  deux  vallées  jumelles  de 
la  Duirc  Ballée  (Aoste)  et  de  la  Boire  Ripairc 
(Suse),  issues  de  la  plaine  du  Pô,  une 
double  route  d'invasion  gravissait  le  ver- 
sant oriental  des  Alpes  :  l'une  au  nord, 
développée  autour  du  mont  Blanc  par  la 
double  brèche  du  Grand  et  du  Petit-Saint- 
Bernard,  pour  se  concentrer  au  dévalé  des 
montagnes  sur  Vicîtne;  l'autre,  percée  au 
centre  même  do  l:i  prande  chaîne  alpestre, 
dans  l.i  I  il  ..|.i  li.iii  .lu  mont  Genèive  et  déva- 
lant, ]'.ii  I'  ~  ipii  -  d.lilés  delà.  Romanche, 
jusqu'au  p. .lut  uniiic  de  concentration  gé- 
nérale sur  le  fleuve  Vienne,  tète  de  bélier 
de  l'invasion,  à  la  porte  intérieure  de  la 
Gaule  indépendante. 

Aucun  chemin  d'approche  ne  pouvait 
être  mieux  choisi  que  celui  du  mont  Ge- 
nèvre  pour  distribuer  à  propos  l'efl'ort  de 
l'attaque  sur  tous  les  points  de  l'horizon 
du  Rhône,  et  c'est  par  là  encore  que  les 
Italiens,  héritiers  de  la  tactique  romaine, 
modelée  elle-même  sur  la  disposition  du 
sol,  déboucheraient,  en  cas  de  guerre,  sur 
notre  territoire.  Ils  ont  constitué  sur  la 
plate-forme  du  Genèvre  une  sorte  de  Gi- 

A      TOU  u      nO.M  AINE  .  }         ,.  ,  ,  ,,  ,       .  ,      ,     .     . 

brallar  alpestre,  découpe,  troue,  hérisse 
de  feux  la  citadelle  naturelle  dumont  Clta- 

/"//■"(.  qui 1  iii.l.-  1..U-1.  -,il.  ul..iii-.ju-.iucpi-èsdeBriançon.  De 

ri-  h  Mil  I..  1\.  .1.  I .  du  ';.'."/',  I.  ^  \ .  I.  ■^  1 .1111  nues  rayonnaient  :  sur 
If  /.../,  |i,u  1  I  l;..iii  m.  II.  ,  d.iii^  I  I  .In .  .  li..n  di'  Vienne;  sur  le  7nidi, 
|idi  la  iHiiaiii  e,  dM-c  Ai/e^  |inui  ..l.|.  .  iil.  ri  .1  iiis  l'intervalle,  à  partir 

de  Gap,  par  la  Drôme  jusqu'à  V"'"    ■     \  l.  m  I -,  les  têtesde  pont  du 

Rhône,  Vienne,  Valence,  Arles,  t-l.\>'  iil  i.  lu  .  >  .  iili  e  elles  par  lagrande 
voie  i\'.\'/nppa.  qui,  depuis  l.>iui,  talla.  hait  à  la  rive  gauche  du 
llfin.'.  |ii^.|ir.iu  punit  lu'i  s  .niiiiiçaient  de  part  et  d'autre,  sur  le  delta 

rhodanien,  la  voie  A  urclienne  et  la 

voie  i)omi(i>)!î?p,  long  ruban  déve- 
loppé en  vue  de  la  mer,  des  Alpes 
aux  Pyrénées. 

Au  moyen  âge,  la  STUoie  reprit 
pour  son  propre  compte  les  direc- 
tions traditionnelles,  car,  faute 
d'entretien,  les  voies  romaines, dis- 
loquées par  les  éléments  et  ba- 
layées par  les  eaux  torrentielles, 
étaient  devenues  sur  bien  des 
points  impraticables,  puisqu'il  est 
avéré  que,  du  temps  de  Cliarle- 
magne,  elles  laissaient  déjà  fort  à 
désirer. 

Les  ducs  de  Savoie,  maîtres  de 
la  Tarentaise,  berceau  de  leur 
petit  État,  firent  de  la  vallée  de 
VArc,  unie  par  la  brèche  du  mont 
Ceyiis  à  la  vallée  opposée  de  la 
Boire,  le  trait  d'union  de  leursdeux 
capitales  successives  :  Chambéri/. 
puis  Tarin.  Toutes  les  traverses 
des  Alpes,  malgré  la  réunion  de 
la  Savoie  à  la  France,  convergent 
encore  sur  la  capitale  du  Piémont; 
autrement  dit,  Turm  rayonne  sur 
notre  territoire  par  des  voies  diver- 
gentes chez  nous  :  celles  du  Petit- 
Saint- Bernard  par  l'Isère,  celles 
du  munt  Cenis  et  du  Fréjus  par 
l'Arc,  du  mont  Genèvre  par  la  Dii- 
rance,  sur  Briançon  et  la  Provence. 
Rien  n'a  été  fait  pour  parer  à  ce 
danger  et  compléter,  par  l'union 
transversale  de  nos  vallées  et  de 
nos   routes,   l'œuvre   des  traités 


LES     ALIM'S. 


LI'      RHONE 


75 


.le  1860,  en  donnante  notre 
fronlière  une  ligne  de  com- 
munications. Le  raltaclie- 
ment  d'une  vallée  à  lautie 
nest  fait,  de  l'Isère  à  l'Aie 
(St'ez-llodane),  de  l'Arc  à  la 
Homanclie  (Saint-Michel,  le 
l.autarot),  que  par  les  tra- 
verses muletières  de  l'Iseran 
et  du  (ialibier.  Ainsi,  entre 
le  val  d'Isère  et  Bonneval 
bassin  supt'rieiir  de  l'Arc, 
il  y  a  16  kilomètres.  Si  l'on 
songe  qu'il  est  encore  néces- 
saire, pour  gagner  d'un  point 
a  1  autie  par  une  route  cai- 
lossable,  de  doscendie  sui 
AlbeitMlle  i  I  ,1(  i  m  ni  i 
ensuite  pu  M  nii  i^  i  ii  I 
cmantuncii  ml  d  Jiiil  il 
meties,l  utililt  d  uiu  \  u  di 
ipctepialicable,pai  latioui  e 
de  l'Iseran,  s  impose  d  elle- 
même, ptcetle  loiite  d  ipiis 
des  études  i  ni  n  \  i 
deiait  pis  .2  .   1  il    m    II    s 

Qud  pi,  1  Liv  ,11  ml 
poui  ladi  U  iisi  de  11  lii  li(  Il 
tiLie  aljipslie  it  qui  lli  i  s- 
souice  poui  1(  s  comniimii  i 
tions  d'une  \alleedl  autie,  si 
une  voie  continue,  utilisant 
les  nombieux  fiagmenis  qui 
existent  deja,  deioulait  son 
luban  sansaiiet,  en  mai^e 
de  nos  Alpes,  du  lac  de 
Genève   à   la   Côte  d'Azur! 

Partie  à'Évian  ou  de  Thonon,  elle  remonterait  la  vallée  de  la  Dranse 
Au  col  des  Gels,  descente  sur  la  coupure  du  Giffre  et  montée  du  ver 
saiitjusqu'aucolde  ChàtilUm,  ouvert  mu  1  \m  >  .  ji,'  r/,,,, ,  j  S,iU,i,ir/irs 
il  n'y  a  qu'à  suivre  le  cours  do  la 
rivière;  et  de  là,  par  Mégève  cl 
Fliimet,  la  route   de   VAilij  pni 
Albertville,  de  l'/sèrtf  par  Mou  tiers, 
Sécz,  d'où  se  délaclie  le  chemin 
du  Petit-Sninl-Dornnrd. 

Tarie  fiuiiroii  de  l'/vf/v,,,,  loi, 
gai;ni'iait  lidiincval,  LanslelM.ur-, 
Mudane  et  Saint-Michel-de-JIau- 
lienne.  Ici,  nouvelle  traverse  par 
le  col  du  Galibier,  débouché  sur 
le  Laularet,  le  Monestier,  par  la 
route  nationale,  jusqu'à  Briançon. 
Alors  dévale  la  pittoresque  vallée 
de  la  Diirnuce  et  l'on  traverse, 
de  Guillfxtre  à  Barcelonneltc, 
par  le  c(d  de  Vars,  entre  la  val- 
lée du  (liiil  et  celle  de  l'Ubaye. 
De  Baict'liinnctte  à  Entraunes,  le 
chemin  muletier  du  col  de  la 
Cni/olle  se  transforme  en  roule. 
Enfin  par  le  Var  et  les  admiia- 
bles  gorges  de  Daluis,  on  atteinl 
JS'ice. 

Belle  d'un  bout  à  l'autre,  sou- 
ventimpressionnante,  cette  roule 
carrossable  suivrait  douze  vallées 
pittoresques,  franchirait  huit 
cols,  enroulée  au  flanc  des  grands 
sommets  alpestres  et  comman- 
dantun  incomparable  horizon  :  cr 
serait  l'une  des  plus  belles  du 
monde.  Elle  serait  aussi  la  plus 
haute  d'Europe,  puisqu'elle  at- 
teindrait, au  passage  de  l'Iseran, 
•2  770  mètres,  tandis  que  la  route 
du  Stelvio,  en  Tyrol,  la  plus 
élevée    qui    existe   actuellement, 


n'atteint  pas  2760  mètres.  Trois  tronçons    de  raccord  suffiraient 

pour  réaliser   cette   merveille  et  unir  entre  elles  des  vallées  qui 

irsli'iil  iliani;èiis  riiiii-  à  l'.iulre,  et,  bien  que /'/■««faws,  demeurent 

orientées,  comme  autrefois,  vers 


LE    MONT    BLANC 


Le  dôme  du  mont  Blanc  est 

la  clef  de  voûte  d'un  prodigieux 
édifice  :  de  vives  arêtes  l'appuient, 
comme  les  contreforts  d'une  ca- 
thédrale de  glace,  dont  les  dômes 
blancs,  les  aiguilles,  les  pinacles 
s'arc-boutent  aux  quatre  coins 
de  l'horizon.  Leur  silhouette  se 
détache  nettement  sur  le  ciel.  A 
l'est- nord-est  :  l'arête  du  7nont 
Maudit  (4  46b  mètres),  reliée  au 
dôme  par  les  pitons  rocheux  des 
Pelils-Midets  (4  691  mètres  pour 
le  supérieur)  el  des  Jlocliers-Bonges 
(le  supérieur,  4503  mètres),  à 
peine  émergeantsde  leur  manteau 
déneige  ;dans  leprolongementdu 
mont  Maudit,  le  inont  Blanc  du 
Tacul  (4  249  mètres),  avec  ses 
deux  satellites,  V Aiguille  de  Saus- 
sure el\e  Capucin.  Au  nord-ouest  : 
le  Dôme  du  Goûter  (4  331  mètres), 
que  relie  au  dôme  du  munt  Blanc 
l'arête  de  la  Tourneite  (4  671  mè- 
tres) et  des  Bvsses-du-Droinadaire- 
(4bS6  mètres).  Du  Goûter  se  dé- 
tache, dans  le  prolongement  de 
la  crête,  la  haute  silhouette  de 
V Aiguille  du  Goûter  (3  845  mètres) 
et,  d'autre  part,  l'Aiguille  de  Bion- 
7wssny  (4061  mètres)  dont  l'escar- 
pement tombe  sur  le  val  Veni.  Au> 


LX     FRANCK 


sud,  \eis  rilaiio,  un 
triple  contrefort  se 
soude  au  mont  Blanc 
de  Courmayeur,  voi- 
sin et  rival  du  Dôme 
central,  par  l'arête 
des  monts  du  iJTOHiV- 
lard  (  'i  t)22  mètres), 
celle  de  Pcleret  (ou 
Peutercl),  d'oii  sur- 
gisse n  tl' A  î'jrîu'ne 
Blanche  (4108  mè- 
tres), les  Daines  an- 
glaises {'SGOimelres). 
V Aiguille  Noire 
(3775  mètres)  et  le 
mont  Rouge  [29i2mi'- 
tres). 

Dans  l'intervalle 
des  crêtes,    partout 
d'immenses     éten- 
dues  de   neige,  des 
glaciers  qui   s'épan- 
chent. Le  Borne  lui- 
même    n'est   aulre 
cliose  qu'un  bloc  de 
glace    ou   plutôt    de 
neige    stratifiée  et 
durcie,  à  l'intersec- 
tion des  contreforts 
de   soutènement.    11 
est  difficile  d'apprécier  l'épaisseur  de 
sa  calotte  glaciaire.  Elle  repose  sur  un 
noyau  cristallin  de  schistes  micacés 
ou    amphiboliques   souvent   injectés 
de    protogine.    Les    micaschistes    se 
trouvent  aux  Petits-Mulets,  au  mont 
Blanc  de  Courmayeur,  à  la  Tourelle,  le 
plus  haut  rocher  d'Europe,  dont  la 
cime  n'est  inférieure  que  de  20  mè- 
tres au  mont  Blanc  de  Courmayeur  cl 
de  80  mètres  au  mont  Blanc lui-mènif. 

Il  n'y  a  aucune  corrélation  entii 
la  structure  du  sol  sous-glaciaire  i  t 
la  forme  apparente  du  Dôme.  Le  pouil 
culminant  du  mont  Blanc  se  présenti 
comme  une  crête  de  neige  dure  di- 
rigée de  l'est  à  l'ouest,  longue  duii' 
centaine  de  mètres,  abrupte  vers  b 
nord,  incurvée  au  sud  Jusqu'à  la  sm- 
reclion  du  mont  Blanc  de  Courmayciii 
dont  l'escarpe  plonge  d'une  hauttnu 
de  4  734  mètres.  Le  modelé  du  faile 
varie  souvent  d'une  année  à  l'autre  . 
tel  l'a  trouvé  tranchant,  tel  autre  plus 
large.  En  1891,  une  crevasse  profonilc 
de  100  mètres,  ouverte  du  nord  au 
sud,  le  partageait  en  deux  Ironçons  : 
un  guide  qui  montait  au  mont  Blanc 
pour  la  quarante-troisième  fois  n'a- 
vait jamais  vu  de  crevasse  en  cet  en- 
droit. Quelque  temps  après,  la  fente 
s'ouvrait  à  l'est,  et  des  fissures,  écla- 
tées sur  la  face  nord  et  sud,  trans- 
formaient le  sommet  en  un  énorme 

sérac.  Ainsi  la  crête  du  î)!on<  fi^anc,  tout  uniforme  qu'elle  paraisse, 
n'échappe  pas  à  la  loi  du  mouvement  universel.  On  n'a  pas  remar- 
qué toutefois  d'affaissement  dans  sa  masse.  D'abondantes  précipita- 
lions  neigeuses  compensent  les  pertes  que  lui  causent  les  ouragans 
ou  le  soleil,  et  maintiennent  sensiblement  au  même  niveau  sa 
calotte  glacée. 

L'état-major  françaisdonne  au  mon<5/«nc  4  810mètres  d'altitude; 
l'état- major  italien,  4  807;  M.  Vallot,  d'après  ses  derniers  travaux, 
4  808  mètres.  C'est  le  géant  des  Alpes;  un  pygmée  à  côté  du  Gauri- 
sankar  dans  l'Himalaya,  ou  du  plus  haut  sommet  des  Andes.  On 
grelotte  au  mont  Blanc,  à  4000  mètres,  tandis  que  Potosi  vit  très 
bien  à  cette  altitude  ;  I.a  Paz,  à  3  71S  mètres,  est  accessible  en  che- 
min de  fer.  On  rencontre,  dans  l'Himalaya,  des  régions  bien  exposées 


ou  les  moutons  pais- 
sent à  6000  mètres, 
sans  presque  tou- 
cher la  neige.  A  la 
]il,icf  de  ces  puis- 
-.iiiN  massifs, le îiioni 
/;  '///'  londrait  au  so- 
\i  il,  jusqu'au  rocher 
ilu  moins,  qui  alors 
éclaterait  par  l'effet 
de  la  cuisson.  Sa  la- 
titude, 4o»U0',  le 
sauve;  sous  notre 
ciel,  à  4  000  mètres, 
la  neige  tient  bon , 
ou,  après  un  com- 
mencement de  fu- 
sion, se  transforme 
'■n  glace  résistante. 
Le  moyU  Blanc  lui 
.l..i(  sa -laiidrur.  On 
le  VMii  a.'  I.Ht  Inin 
,'i  1,1  r..i,a.'  :  du  Bal- 
lon dALsace,  à  230  ki- 
lomètres; du  Mézenc 
et  même  du  Puy  de 
Dôme,  à304kilomè- 
M.  ULiiii.i,  Ic's  ili'  distance.  Sa 

puissante  carrure 
luailiise  les  som- 
mets qui  lui  font  cor- 
tège, bien  que  plusieurs  d'enire  eux 
dépassent  40C0  mètres  :  mont  Maudit 
i 'iti'i  mètres),  Aiguille  du  Géant 
lin  \  inrhes),  Aiguille  Verte {ii21mè- 
li's  ,  C  rondes  dorasses  (4206  mètres). 
I,c  mont  Rose  lui-même,  qui  le  cède 
de  fort  peu  au  mont  Blanc,  paraît  sur- 
baissé auprès  de  son  rival  :  c'est 
qu'un  épais  bataillon  de  grands  som- 
mets l'encaisse,  alourdit  ses  formes; 
une  quarantaine  d'enti'e  eux  dépas- 
sent 4000  mètres  et  quelques-uns 
itteignent  4500  mètres.  Le  mont 
Illanc,  au  contraire,  se  détache  sou- 
\  l'iainement,  à  l'écart  de  ses  émules. 
Un  val  Vem  et  de  V allie  Blanche,  au 
-nd.  à  la  coupure  de  l'A rve  au  nord,  de 
I  nuimayeur  ea  Italie  et  de  Chamonix 
'  Il  Fiance,éloignésseulementde  14 ki- 
lomètres en  ligne  droite,  il  tranche 
-lit  le  ciel,  tout  d'une  pièce  :  àFest,  à 
l'iui'st,  ses  contours  sont  nettement 
I'  I  oupés  par  la  retombée  des  glaciers. 
Conquête  du  mont  Blanc.  —  Depuis 
iM  -ml'  interminable  de  siècles,  le  )noH/ 
/  |il  inait  dans  un  majestueux  iso- 

Iriiirnt.  radieux  sous  le  soleil,  ou  cou- 
nmné  de  brume.  On  le  redoutait  :  d'hor- 
ribles précipices,  peuplés  d'êtres  plus 
étranges  encore,  en  défendaient,  croyait- 
on,  l'approche.  Des  chasseurs  de  chamois, 
des  «  crystalliers  »,  égarés  dans  ces  soH- 
l'LACE    i>E    l'église.  tudessaus  fond,  n'avaient  plus  reparu; 

ceux  qui  revenaient  en  faisaient  d'étranges 
récits.   On  tremblait,  on  admirait,   per- 
sonne n'osait  pénétrer  plus  avant  le  mystère. 

Deux  Anglais,  Windham  et  Pococke,  en  quête  d'aventures,  passaient  à 
Genève  en  1741  :  aborder  le  monl  Blanc  leur  parut  devoir  être  un  exploit 
rare.  11  fallait,  au  dire  des  gens,  s'aventurer  dans  une  contrée  presque  sau- 
vage, par  des  sentiers  affreux,  au  milieu  de  gens  capables  des  pires  excès. 
Cela  prouve  que  l'horizon  de  Grnèvc,  d'où  le  mont  Blanc  se  voit  tout  à 
clair,  ne  s'étendait  \<:i<  i\.rl  Inm.  N'.nla  nos  Anglais  partis,  équipés 
comme  pour  une  r\|M  ,iiti,,ii  ijin-nrii-,  .  avec  armes,  bagages,  provisions. 
L'accueil  qu'ils  ri.inini  lr>  muihiI  ,1  1^  s  charma;  ce  vallon  retiré  des 
Alpes  était  des  plus  civili>is  ;  l.t  vivait,  {,'i'oupée  autour  de  son  prieuré, 
une  population  honnête,  laborieuse,  instruite,  aux  mœurs  simples  mais 
non  grossières,  comme  on  l'imaginait.  Nos  voyageurs  firent  sans  peine 
n  l'ascension  »  du  Monlanvers,  par  le  sentier  des  »  crystalliers  »,  mirent  le 
pied  sur  le  placier,  sorte  de  »  lac  agité  qui  aurait  gelé  tout  à  coup  ».  Le 


LA     TOUK-UOMJi:,      DA.NS      LE     MASSIF      UU      MUM-ULAXC 


LES     ALPES. 


LI<]     RHONE 


.ih- 


Mo  II  la  II 
aux  yei 


:  M.ii/el,  ]. 
»■  .■  un  posa  le  piud  ^ii 
des  voynf,'eufS,  du  Ij  i 
n,-  fut  p.is  ,],ic«tL..n. 


>ur   en  découvrir  l'ac-i'ès. 
souhait  pour  y  conduire  : 


s  arrêta  de 


du  T.i 


prirent  par  le  dos  di 
S0II1  :  une  sorte  de  ] 
deux  Paccaril,  V.  T, 
contact  avec  le  lilnci 
être  même  le  r^  |.l  il 
du  mnnt  Blaii,  .  M  n 
passèrent  :  Je  m  \l  i 

lèrenl  I  I  I.  Ml  ilix.  1, 
glant  .1.  -  le  lu.  -  il. 
irrcMslilde,  pi,., il, 110 
Alors  Duun-il,  tpi  ,iii 
de  sa  personne  et,  j 
sur  le  yl.-u-ier  :  une  | 

suiv  ml  I  I  11  iililhni 

l'i-''^- "-"  'I'  - 

les  Cl,  \  ,",  -  |,i,,|..,i 
jeles   Mil   .1    -    .1.1111 


SOI 


IV      H      1.   I--.       I    I      Illlll 

I.  dis.  l,nllul-.-Mlu,l, 
iMud-Plateau,  au  pied 
inchir  :  on  revint.  H 


>,   les   avalai 
V  menstruel 

.ns  de  neiL:e 


leirondrenieiil 
les   crêtes,  li  - 


dans  Ces  solitudes  uniformes,  le  de,  I 
au-dessus  de  l'océan  des  neiges  :  voil.'i 
en  effet,  arrêtait  les  plus  intrépides. 

Ilnurrit  pourtant  ne  se  décourageait 
avaient,   disait-on,  escaladé  IWiguiUe 


nt    d'eUroyahlLs 
fallait  craindre  i 


,  Il  ,  II,  Illlll, I,    1  .i„l.  -.   .1.  I  ,.1,  ,il  MM  I    ,1,  I.  c'est 

il.  I   I   i|.i.i  ..  I.     .In  -    I     I      !..         '    .1,1  I,.  1784, 

ne  caravane  pari  ni  .1    [•■   un.      ii    .     .   i     nii.t    I    _    mil  .  l  liour- 

il     p.Tidrint  que  M  liii-ii  .- I  ni  :.l  i.  .    -m    I  .   i  .n'      i      ,iilil    Lindet, 

.Il       .  iir  de  chamois,  poui  ~iii\  11,  ni  siii   I..      '      m      .     .n  ,l,-l  i  du /)iîme 
.  c.  L'immensité  d, 'S  pi.  ,  ipii  I --  ,|ii  lU  ,    i  ni    .  ..rs  les  arrêta  : 

III-     .    .iiomèlresprès,  le  »-.,»M;/,(„.-  .IX  ni  iiln     ill.iiil. 

s,/»ssHre,  à  celte  nouvelle,  crut  la  parlie  g.i^nee  :  avec  liourrit,  Pierre 
.iliu.il  et  M.  Coutlet,  l'on  s'achemina  vers  Pierre-Ronde  pour  camper  au 
led  lie  l'Aiguille  du  Goûter  (septembre  1783)  :  une  neige  surabondante 
l'rèla  net  re.\[iedition. 

11  apparaissait  pourtant  que  l'escalade  du  moni  Blanc  avait  cessé  d'être 
ne  chimère.  Mais  l'on  hésitait  entre  deux  chemins  :  celui  de  Sniiil-Cervais, 


Di'ime 


ri„ 


^les 


Ile  du 
base 


France 


LA     FUAxNCE 


qu'aux  l:osses;  mais  celle  aiélc  elroile,  d'nfi  le  ivgarj  plongeait  de  part 
et  d'autre  sur  d  insondables  abimes,  glaça  tous  les  courages.  Ces 
hommes  sans  peur,  qui  venaient  de  risquer  leur  vie  sur  la  perfide  éten- 
due des  neiges,  reculèrent  comme  hallucinés;  mais  non  pas  tous  ;  un 
seul  persista,  Jacques  Balmat,  qui  venait  d'errer  deux  nuits  el  un  jour 


à  l'autre  ne  permettaient  de  la  traverser  en  quelques  poinls.  Ihdinal,  ce- 
pendanl,  n'avait  pu  en  venir  à  bout  à  la  première  tenlative,  parce  que  la 
neige  était  trop  molle  et  menaçait  de  s'elFondrer.  Mais  en  ce  jour  il  avait 
observé  que,  par  tout  le  glacier,  les  ponts  de  neige  se  montraient  assez 
solides.  Il  se  risqua  donc  de  nouveau  et  réussit  à  aborder  la  penle,  haute 

lie  '''"1    Tii.  lies,  (|in   d(\;iit    !.■  c luire  ,Tii-dessus   des  Rocliers-nougcs.  La 

neige  durcie  qui  l'avait 
aidé  à  passer  la  crevasse 
lui  fut  ici  une  difficullé.  Ne 
pnuvant la  tasser  sous  ses 
piMls  dans  une  nian  he 
ililiqni  ,  il  put  le  parli  de 
^1  l\ll  h  ni  ,li  II  ,,  (piil 
Id    '  iliininl  d,.|,nus 


M  us    le  ciel  s  ttait  cuu- 

\i  il    des  nuages  s  ibais- 

II  nt  sur  le  sommet  du 


au  juste  dins  quelle  di- 
letliiin  It  chen  lier  11  at- 
tinclit   uni     hi  un  ,   api  es 


gre  le  mauvais 
lade  du  Goûter 
rattrapera.  » 

Jacfjues  Balmat  n'avait  a 
rêvait  d'atteindre,  autour  d 
main  :  coiaiiieut  ^Vll  ,  Inivi 
-abimes,  il  es.-.iya  il  j\  inrn 
■cédant  sous  le  jih  .1,  l.iiili.l 

si  tranchante  qu'on  ne  | 

quilibre.  11  se  mit  à  cIp  \  il 
mains,  se  calant  des  lil-ii- 


aiiCraud-Plaleau.Aufond  du  GraHi/- 
l'inleau  se  dresse  le  mont  Blanc 
proprement  dit,  un  sommet  qui  do 
mine  encore  de  800  mèties  Sur  li 
■droite,  l'arête  des  Bosses  le  relie  au 
Dôme;  à  gauche,  il  est  soutenu 
■épaulé,  pour  ainsi  dire,  par  deux  li 
;gnes  de  rochers  parallèles  on  les 
appelle  les  Rochers- Rov.ges  Quel 
■ques  jours  avant,  Balmat  était  aile 
sur  le  Brévent.  De  là,  à  1  aide  d  une 
longue-vue,  il  avait  inspecte  la  place 
et  il  lui  avait  semblé  qu  on  pourrait 
monter  à  droite  des  Rochers  Rougis 
■C'est  sur  celte  conjectuie  qu  il  si- 
tait  mis  en  campagne  l'dv  int-\(illi 
Mais  ces  reconnaissances  a  distante 
sont  nécessairement  incomplttes 
L'accès  de  la  rampe  des  Rocheii 
Rovges  esi  défendu  par  une  élevasse 
si  profonde  et  si  large  qu  elle  seiait 
absolument  infranchiss  ibli ,  si  les 
tranches  de  glace  qui  se  détachent 
de  ses  bords  et  les  arches  de  neige 
■qui  enjambent  d'une  do  ces  ruines 


iloir  de  ses  compagnons,  avait  pratique  avec  eux 
Balmat  est  leste,  dirent  les  autres  en  détalant,  : 


-)rs  que  vingt-quatre  ans  :  le  mont  Blui 
quel  il  rodait,  il  le  tenait  là,  presque 
■ri  Perché  sur  la  crête  des  Bosses,  eut 
mais  l'aréle  devenait  de  plus  en  plus 
l'un  côté,  tantôt  de  l'autre,  à  la  fin  si  ■■ 


>      11 

lion, 


dut  a  chaque  pis,   lois- 

qu  il  sentit  un  de  ses  pieds 

en  voiU  assez  poui   aujuui- 


•:^:^^ 

dr 

^1-  |„i|i.ir.,lil     „      lui    ni   1 
~-,|..   Il  u.^  1,1    1    1     n,    M, 
.i-e.-spr,,vi  1    li      (      lu 

re  deux 
élre.ite, 

de 
Cè- 

te, celle-ci  sur  la  glace    1 

algue  el 

de 

^  Bossons,  le  hassm  ou  le 

I  ii_  il  ili  posa  son  sac  de  cuir  et  s  assit 
ii\  iliiii  poui  s  enveloppei,  et  il  avait 
I  iiiMlii  iiii  nuit  qu  il  passait  dehors  les 
,  H  tioibitrac  a  gi  un  la  montagne  delà 
Giaml-Plaleau  e'it  le  resenoir  du  glaeiei 
neui  s  du  nmnt  Blanc  s  ai  cumulent  et  d  ou 
elle-  drliiinlint  il  M,    1,  \  ill        11,1,    1  .  lu   I     I      |liis  ,I,,ii,Is  dc  1  année 

II-  lli'''-|iMMii  h  ■■,    ml     \    1  M  I     I    I         ml  II      il      /i  10  et  ]usr|u  a 

-'"■'  :iii  riml  II  I     I      I  i   ii   !_       /         >       I    il    |  lu      I |ii     h    Grand  Pla- 

Ir.'iii.  Il  Vuy.iil  11      I    III  h        ili    I  II.  I    I  ili    I  II  II \s      limi     13000  meties 

au  dessous  de  lui    1  obseuiite    et  ut  telle    i  peUte  dist  ini  e,  la  blancheur 
du  sol  autour  do  lui  si  terne  et  si  trompeuse  qu  il  n  osait  se  lL\er  et 


marcher  sur  place  pour  se  rechautîei  de  pcui  di 
vasse.  H  entendait  de  tous  entes  giundei  h  i\  il 
pied  de  laquelle  il  el  ut  m    ^  luf  gui  le  mu  ii\     |ii  m 

\ei      I     imli 


seg.li  1   i.l 
i   tombci   tu 

It  t 

1  1   II   i_    se  mit 
ibl  mt    de  fines 

aiguilles  qui  s  insinuaient  sous  ses 
\ éléments     II   tua   son    mouthoii 

n  udi  1,1   su 
m,  Ui   1    1  1    illi 

il 

lin  1 
i    1 

Msageetcom- 
111  db    asefrap 
quil  saiielait, 
un  engouidis- 
unait,   sa  tête 

ipp,     mil      1 

'r' 

m  sapoitiine 
lit    et,  ch  ique 

1         1    \    ill  ni     n     II 
|ii            il         n  1    MM 
1    im    1        inlii    il    1  1 
Il  et  lit  tiiups    P,  u 
halmai  ne  fut  gelt 
fiictionner    di   s  ag 

iiitala  pensée 
1    1  c  seiait  son 
Im  laubepaïut 
s  en  fallait  que 
A  force  de  se 
tel    de  se  Ii\iei 

\mt    1  1    1  il  lu 

1  m 

"■";::„;:,'•:;. 

setiit  1   ilnn 
1  lemnntti 
chissaientsoii 
dans  ses  arti 

1      1 
1  II    II 

s  lin 

lïnl    il'"i'Cea 

1"     fl^- 

ii_  1  iiiissail 
\    ii\     iillim- 

mes  pari  et  11 

d.sl 

nt   L 

1  \i  SI  1  1  iiisom- 
jtmt  11  lumière 

LES     ALl'I-S.    —    LE     JUlO.NE 


79 


(lu  JHir.  II  comprit  qu'il  lui  fallait  enfin  se  décider  ii  regagner  la  vallée  s'il 
II;;  viHii.ilt  mourir  sur  ces  champs  de  neige,  inutiL'mont,  sans  laisser  même 
li;  renom  de  la  victoire.  11  descendit.  I.orsipi  il  ariiv.i  cluz  lui.  Il  alla 
.s'enfermer  dans  la  grange,  s'étendit  sur  le  loin  il  (Inniiil  viii^il-iiuatru 
lieiu-es  sans  se  réveiller  (  i  i. 


Les  Touristes.  — Le  »«o";B/rt;ic  vaincu  ne  laissait  pas  d'effrayer  (?ni-ore  : 
îs  récils  exagérés  qui  furent  faits  des  premières  e.Nplorations  n'elaicnt 
as  pour  câliner  les  craintes.  Peu  à  peu  cependant  l'attrait  de  l'inconnu, 
■  siiicis  de  nombreuses  tentalives,  l'entrainemcnt  tardif  de  la  mode 
iriuli.iiisérent  les  esprits   avec   l'idée   du    monl   lllanc.    Chaiiionix  reçut 


4 


constater 

11 

m 

auD'  Mi( 

lu 

1/ 

parlinul. 

■1 

I  par  un  témoin 


deux, 
mollir 


rs  du 


liait 


met  du  monl  lllanc  [H 
>ut  le  village  en  un 
■l.ii.Kilionrrlenlil.  l'ri 


quand  on  les  vil,  uni'  inuiieusr  ni'cl.iiiKilion 
les  deu.K héros,  vaimpiriir-  ilii  ,„,,iil  llfaiir.  yr 
aveugle,  atlache  à  llnlm,,!  :  \m  :i.linir.ililr 
marche:  à  onze  liruns,  ils  ri  iitraierit  s.iiiis  ri  ^,miI^  .i  C.li.uuouix. 

du  tnnnt  lllanc  sous  la  conduite  de  Balmat.  On  p.i--  i  il-  I  i  i  "d  .iii\  (Irauds- 
Mulels;  la  teule  fut  dressée  au  Grand-Plateau  piiui'  \  |ii--.i'  lanuil.  I.e 
lendemain,  esrala.l.'  du  r.-iiipnrt  dos  Rochers-Ituii,:;Ls,  il.iiir,  un  laids  de 
neige  fariiuMi  se  mil  .hIIh  i.  iil.  .  i.'  |i  is  franchi,  ^((«.vsHi-e  ne  pouvait_plus 
avancer  sans  ainl  Imi-  li  <  iinin/i  [i.i- ;  il  s'assied,  reprend  haleine,  arrive 
enfin,  foule  du   pi    I  m.    .il-iv  la  cune  qui,  depuis  vingt-sept  ans,  pèse 


COli 


i|u"il  rêvait;  sans  doute  il  se  dédommagea 
'  "/,  de  Chamonix  à  Courmayeur  (I7S7),  mais 
.!  .  II  est  pourtant  de  ceux  qui,  par  leur  esprit 
itribué  à  sa  conquête. 


(1)  Récit  de  M.  ch. 


lincanco  de   communi 


d'après  une  lettre  que 
!r  1S30,  à  M.  lo  D'  Auîîi 
mer.  (Le  Monl  nianc.) 


des  fils 


■rs,   Gœlhe  (1779),  Chateaubriand  (isi 
ni</n'  /'(/»!os (183-2),  Geori/e  Sand  ctLi 


a\av  Kau' lamille.  i.i  purlr  ilr|i, ml  I; 
le  mont  Blanc  «  avir  -a  lia.'  ilr -I  a,  . 
traîner  jusqtie  dans  l.i  vniliiiv  .1. 
..  Qu'on  se  figure  d'cina  uns  ihimih^ 
selon  le  rayon  de  soleil  qiù  les  fi 
variées,  ceux-là  inclinés,  cetix-ci  del 
sanls  sur  un  fond  de  sombres  mtdé 
de  cippes,  de  colonnes  et  de  pyramii 
cres,  et  je  ne  m'étonne  pas  (pie  les 
aient  souvent  cru  voir  des  êtres  suri 


il  vint  de 
<  les  deux 
■r  CM-.arpé, 


drla 


l.^    du  dl 


k's.  nue  elle  de  triiipli  s  cl  du  .sepill- 
primilifs  liabilanis  de  cette  contrée 
laturels  voltiger  entre  les  fièches  du 

lala  u'i  \i  lui  pas  chez  lui  la  sincère 
;  il  irii\ul  |i. air  ainsi  dire  sous  la 
-  |H  ihl  iiil  i|iiils  retraij-aient  pour  lui 


«  .\u  débouché  de  la  vallée,  dit  T 
soudain  ii  nos  regards  si  splendidii 
mes  et  des  couleurs  terrcslrrs,  <\\i 
nous  à  deux  battants  les  imid  -  -lu 
que  frappait  le  soleil  eiM  nn,  i  n  i 
phonie  en  blanc  majeur.  ('.  i  i  :*  1  l 
lumière  qui  illumina  le  Chri-t  mu  1: 
ton  que  la  neige,  et  qu'on  n'en  disti 
descendaient  le  long  de  la  montagne,  comme  les 
Jacob,  à  travers  des  ruissellements  de  clarté,  et,  dépas? 
sublime  qu'ils  prolongeaient  dans  le  ciel,  semblaient,  avec 
leurs  ailes  immenses,  prendre  l'essor  ]>inir  l'infini.  ■> 


ni  Blanc  se  découvrit 
si  en  dehors  des  for- 
lu'iin  ouvrait  devant 
Il   m  ii;e  élincelanle 

ipii  ii-iins  de  la  si/in- 
I  ili  ilii,  le  blanc  de 
s  MUirihes,  du  même 


,it  qu  I 


belle  de 


80 


LA     FRANCE 


Aujourd'hui,  la  vallée  de 
Chamouix  est  un  grand 
caravansérail  internatio 
liai,  le  7nont  Blanc  une 
tour  de  Babel  au  pied  de 
iKluclle  résonnent  toutes 
ks  langueb  C  pendant 
I  invasion  a  ete  lente  a  si 
pioduiie  Fi  isio  ctbt 
1  due  quaianU  i|iiitie 
anb  apri  s  I  exploit  de  Jai  - 
ques  Balmat,  I  on  ne 
comptait  guère  qu  uni 
vingt  une  d  abcensionnis 
tes  11  y  en  avait  a  peint 
70  en  18d3,  mais  la  con 
stiuction  de  cabanisic- 
fuges  sur  les  étapes  de  la 


jt  la  créa 


tion  I 


ont 


/   /     11/  I 


?a(/(A,  p  iu\ie  seivanle  de 
Chuuoiuv,  a\ait  lienle 
ans  cnliainee  par  1  es- 
poir (]ui  cet  exploit  lui 
pioliteiaiten  la  si^'n  Uant 
a  1  attention,  elle  osa  tcn 
ter  1  a\enluie  (  14  juil 
letlSOS)  PourM">-  d  in 
geLtlle,  le  mont  Blanc 
depuis  longtemps  1  obse 
dait  elle  en  vint  c  bout 
le  4  septembie  Ihjs 

L  une   de  ses    émules 
miss  lircvoort,  accomp  i 
gnce    de    M""=    ^ijlocun 
Coullel,  renouvelait    son 
exploit (20  octobre  ISbo) 
sur  le  faite,  on  vida  une 
bouteille  de  Champagne, 
un  quadrille  fut  organisé. 
Vit-on  jamais  salle  de  bal 
aussi    fraîche     sous     un 
plus    éblouissant    lumi- 
naire? il  n'est   pas  jus- 
qu'aux enfants  qui  ne  se 
soient  hasardés  au  som- 
met du  mont  Blanc  :  le  fils  d'Horace 
de  Saussure    axait    quator^tc   ans 
quand  il  y  monta,  Armand  de  \er 
ncuil,  quinze  ans,  M"<=  Aline  Loppe 
sei/e  ans,  lorsqu  elle  renoontia   au 
sommet   du    Dôme  le   marquis  de 
Tuicnne,   qui    en    avait     soixante 
douie  (août  187-))    Les  anunaux  eux 
mcmes  comptent  dans  les  fastes  du 
munt  BUnii,      Isthiiiqel    11   chienne 
de  M   Cm  lidgi   i|ui  axait  giavi  avec 
son    miitie    pliisKuis    géants    des 
\lpes  le  mont  11  se   laJun^fnu   li 


J  O  .N  c  1  1  O  N  ,     LES     G  n  A  ; 


>a  b 


UiD 


aux  (il  md     Mi 


de  H  neige,  elle 
r(  mais  pailout 
1  ittii      elle  bon 


neiges  un  sous-sol  pro- 
tégé contre  le  rayonne- 
ment et  par  conséquent 
I  lus  chaud,  dont  il  s  ac- 

nmmode  ties  bien  .  ce 
petit  longeur  vit  aux 
(il  inds  Mulets  qui  lui  of 
Innt  1  la  saison,  une 
ikIk    pioxende    Depuis 

|ui  h  ,,ontl,l,n.,  estsil- 
I  mm    il(    piomi  m  uis,  le 

luniiois  sin  tloune,  il 
liupiuili    de    piileienee 


1 1  mime  ou 

I  nneregulie- 
issiblc,  dans 
u  loc  de"!  Pe- 
i|ue  cernent 
teinelles,  le 
I    a  recueilli 


N    ux  /d   ^    I   pp.    Oi, 

l(sl>  hl-  Mulets  S  élèvent 
I    (I  Ml  lut  lies  d  altitude, 

I  II  ux     pas     du    mont 

I I  I         (Hais   ascension- 

III  I        qui    les   animal- 
iil      I       SI  n  cet  endioitl 

I  I  saison  la  plus  favo- 
1  ible  pour  les  excursions 
lu  mont  Blanc  varie,  du 
ff  juillet  au  15  septem 
lui  suivant  le  temps 
\l  Ils  11  I  ite  des  ascen- 
>i  Ils  jilus  précoces  : 
I  lli  ih  M  Kennedj,  le 
I  s  m  ïi  1S75 ,  d  autres  plus 
I  11  dix  es  celle  de  M.  de 
1  ill\  au  6  octobie  1824 
Miss  Mary  Isabella  S/ra- 
lon  a  fait  mieux  :  le  31  jan- 
Mir  1876,  elle  atteignait 
lacune,  en  compagnie  de 
s\l\ain  Coultet.  Après 
I  I  (  hec  d'une  première 
Imlative,  on  était  redes- 
renilu  aux  Grands-Mulets. 
Le  lendemain,  à  quatre 
u  matin,  la  caravane  se 
en  ii.utr  par  Li»  de  froid. 
iiiTs  ili'  I  .i|irés-midi,  miss 
II.  luiMil    hl  cime,  par  go" 


.  corneilles   i  iJ  e  ]  iiiii        /. 
Diimi     et  Vont  s  ibittre  su 
sses  pai  les  caiaxanes.  Le; 


I  i|  lit   n    >  tombent  de  froid 

II  I  I  niveiulle,  y  vient 
I   III I  I        plus  haut  encore, 

il  I  In  il  nie  dans  le  voisinage 
itiau  ou  lis  altiunt  les  reliefs 
ions  ollicnt  au  campagnol  des 


de  lengi.urdissemi 
tagne   Si  le  mauva 


temps  n'en  exagère  p;i 


,ta  la  même  aven- 
ue put  réussir  : 
ige  le  fit  reculer. 
le  froid,  dans  la 
^  \  il'  ;i  (  :li,iiiionix 

■I-  .  1  iih  Mil'  qu'au 
,"-  lih  Ir-s  ,ra||i- 


cnI  Llitil.j  iniliii.iiivil.'S  griiiils  som- 
iiirts  ;  il  fait  pénétrer  le  froid  jusque 
dans  les  moelles.  Ajoutez  que  la 
température  delacalolte,  qui  oscille 
lie  _  40  à  —  10"  en  été,  peut  des- 
cendre en  hiver  jusqu'à  —  40"  et 
même  plus,  tandis  que  le  soleil  dar- 
in   air  d.'iiuê    de  vaoenr  il'eau,  fait 


;iii\  iMiir-iiiii-   III   iiiiinlagne 

le  1  1111  .ipiielle  I.'  mal  de  mon- 
i  les  ellets,  ce  malaise  passa- 


LES     ALPES. 


LE     llllÙNE 


81 


ger  ne  laissera  qu  un  lugiiii 
souvenir,  h'u-n  i(iiii|wrisc  |)arl:i 

joie    du    SUl'CTS    (I   llllr    II   !lr     :is- 

cension.  Les  ^iml-  -,  i  miihi-  ;i 
l'exerciee  des  mu-  1-  -  p  n  .l.s 
excursidns  imn  ii.iii>  r--.  --  ii''- 
raleninil  .Ynur  -,ii,lr  v.^.u-\r 
aCOrilr|i;i|-|  rllMi  I  ,  Miilniil.  --ni 
frent  ji^'ii  l'ii  \.  inl  0  ■-  •  uh 
tions    aUncisl'lii  1  l'|ilr  -    ^i  uin  n 

lières  aux  f.'iMiiil.-  .iliiiu.l.  - 
Mais  le  tonri-l.-  nr.liiiurr  ,|iii. 
à  peine  ilcliii-  pw  ilc  l.i  vcillc. 
sonfie  :i  iiniiilri-  -  iiis  aiicinu- 
pré|iar:ili.'ii,  in'  |i  ul  prétendre 
à  ser.il.lahl>'  iiiiiiinnile.  Il  ne 
n"ian(]ue  jias  iWdjiinisles,  habi- 
tués à  la  dure  des  longues 
étap(^s  à  travers  monts,  qui  ae- 
complissent  l'ascension  du 
mont  Blanc  sans  ressentir  au- 
cun malaise,  comme  il  arriva 
plaisamment  à  M.  Durier  et  à 
l'un  de  ses  amis,  M,  l.emuel, 
qui,parlis  par  un  temps  som- 
bre p(jur  exeursionner  autour 
de  Cliamonix,  s'égarèrent  dans 
les  bois  des  Bossons  et,  de 
Pierre-Pointue  aux  Grands-Mu- 
lets, puis  au  Plateau,  finale 
ment  au  Dôme  du  Goûter,  se 
trouvèrent  sans  y  penser,  d'é- 
tape en  étape  et  sans  l'avoir 
voulu,  transportés  comme  par 
enchantement  au  sommet  du 
mont  Blanc. 

Le  temps  n'est  plus  où  l'on 
s'avançait  au  hasard  dans  l'in- 
connu de  l'océan  des  neiges. 

Des  pistes  sont  tracées;  des  guides  prudents  et  eouragei 
fois  pratiquées  :  ceux  qui  ont  fait  l'ascension  vingt  fois 
il  en  est  qui  comptent  trente  et  même  quarante  ascensi 
pelin  montait  au  nwnt  Blanc,  en  1S8S,  pour  la  soi\ 
hommes  savent  deviner  le  vide  sous  la  neiue,  à  la  I 
qu'elle  prend,  reconnaître  et  prévoir,  au  m.  ImIm'  -ilm.', 
tempête;  on  avance  presque  à  coup  sur  -  |:  ii  ,  nv 
solide,  de  l'endurance  et  un  certain  r.i;  p      i     i  iv 

cette  randonnée  tant  de  fois  accomplie  m  n  i  p  --'i 
un  exploit  hors  ligne.  A  moins  de  nialih  un  ,  ,M.piMiii 
sans  trop  de  dommage;  et,  de  là  haut,  .pi-  I  jImim  ihl.-  > 

Si  l'on  prend  une  carte  d'Europe,  dit  M.  (lli.  M  nhii-, 
une  pointe  de  compas  sur  la  ville  de  Dijon,  I  autre  sur  h 
Blanc,  en  traçant  une  circonférence  dont  celui-ci  soit  le 


le  coucher  du  so 
Mais  combien  n 
aux  Grands-Mult 
frisson  que  proci 


I  au  iiinnl  Itlanc.  Beaucoup  de  touristes  eu  révent, 
rivent  même  pas  à  la  cime  ou  simplement  s'arrêtent 
Après   avoir  pris  l'air  du  glacier,   éprouvé  le  petit 


I  avalanche  ou  la 
du  jarret,  la  tête 
r  le  mont  Blanc, 
aujourd'hui  pour 


tire 


i|ue  l'on  place 
ommet  du  tnont 
mtre,  ce  cercle, 

dont  le  diamètre  est  de  420  kilomètres,  comprendra  la  portion  de  la  sur- 
face  terrestre  que    l'œil 

peut  embrasser,  du  som- 
met.  D'après   ce   calcul, 

le  rayon  visuel  porterait 

à  210  kilomètres.  Mais  ce 

n'est    là   qu'une  vérité 

théorique.  En  fait,  par  un 

ciel  lumineux  et  une  at- 
mosphère  limpide,  l'œil 

ne  perçoit  guère,  au  delà 

de  100  kilomètres,  que  les 

grandes    masses    noyées 

dans  l'opale  uniforme  de 

l'horizon.   Vers   l'est,    le 

regard  porte  sur  la  masse 

des   Alpes,    du    Viso    à 

l'Ortler.    Immédiatement 

au-dessous  du  Dôme,  se 

dressent  les  aiguilles  et 

les    crêtes    qui   lui    font 

cortège.  Au  lever,  comme 

au  coucher  du  soleil,  le 

mont  Blanc  projette   sur 

la  Tarent  aise  ou  sur  les 

m  ontagnes  du  Piémont  un 

cône   d'oiiibi-e   immense, 

auréolé  de  pourpre  vive, 

sur  le  fond  rose  du  ciel  : 

la  magnificence   de  ce 

spectacle  n'a  d'égale  que 

celle  des  aurores  boréales 

dans  les  régions  polaires. 
Un  véritable   alpiniste 

doit  avoir  vu  le  lever  ou 


la  vue  des  crevasses  et  des  grandes  solitudes  ennei- 
gées, l'un  redesernd  à  Chamonix.  Peut-être  même  les  Grnmls-Mulels 
ser\  iiMul-il-  un  JMiir  à  ilr^  cures  d'altitude,  comme  une  sorte  de  villégiature 

jn'l  III  '     I.  i  l<   \ ,  ili  -  nirs  de  points  noirs  comme  une  traînée  de  fourmis 

ravi  ni  h  liii-iln  m  i^  n-.- du  Hion/ iîianc;  il  en  vient  de  tous  les  côtés  : 
de  >.iiiil-i.M  vil-,  iji  I  h  iiunnix,  de  Courmayeur;  les  uns  montent,  les  autres 
descendent.  Des  cabanes-refuges  marquent  les  étapes  vers  le  Dôme  qui 
domine  tout  le  reste  :  là  haut,  deux  Observatoires  se  découpent  fièrement 
sur  le  ciel;  on  y  demeure;  peut-être,  après  des  congrès  scienliliques,  y  ver- 
rons-nous un  village  sportif,  une  ville.  Déjà  l'on  y  est  monté  en  chaise  à 
porteurs,  même  en  traîneau.  A  quand  les  skis,  le  funiculaire,  l'ascenseur, 
le  chemin  de  fer?  On  parle  de  percer  le  mont  Blanc.  C'en  est  fait  du  mys- 
tère qui  enveloppait  la 
Cère  montagne. 

'Voies  d'accès.  —  On 
parvient  au  mont  Blanc 


l,en  U's  i.u  lin  t  liiniionix 
vrlsal.l    fiançai^.  1»   De 

Courmayeur,  lescarpe- 
luent  est  tel  que,  long- 
leiiips,  l'accès  de  ce  côté 
parut  une  entreprise 
folle,  ou  du  moins  émi- 
nemment dangereuse.  Ce- 
pendant le  col  du  (jt'anl 
fiirmait  brèche  dans  le 
gigantesque  rempart  : 
Bùurrit  passa  par  là, 
de  la  vallée  de  l'Arve 
dans  celle  de  la  Doire; 
Saussure,  Loppé  y  de- 
meurèrent. On  tenta  de 
ce  côté  l'asec'usion  du 
Dômr.  Il-abnni  M.  Uam- 
wv  is-.-.  ua-na.par  le 
glarirrlni:''  -M  \l:;uillc 
diiMi  il  .M  luont 
Mji,,!iI  1  il.  .1,1  l:l  me  du 
Ta, ml  M  .1.  -..  iinil  iiar  le 
Corridor  aux  Grands-Mu- 
lets et  à  Chamonix;  entre 
les  deux  versants,  le  che- 
min était  tracé.  Mais  la 
traversée,  trop  dure,  ne 


82 


LA     FRANCE 


pouva 


1  sa  fain-  tl  un  trait  :  tes 
[le  C(.nn.i,i\r„r.  |h„„'  r.'ure 
écliec  à  ceux  -!■■  i  .li.iiih'inx.  c.u- 
struisirent  nue  .mImh-  ^Ir  i^ln^v  au 
rebord  de  l'Aiguillc  du  Midi.  Ce.-t 
alors  que  MM.  Diéguel  et  Maquelln^ 
remontant  de  la  vallée  d'Aoste 
(18C2),  arrivèrent  aux  Petits-Mulets. 
La  cime  du  mont  Blancétait  proche; 


1  fur 


:  ouragan  qui 


Hait 


déchaiué  redoubla  de  furie  :  aveu- 
glés par  les  tourbillons  de  neige, 
criblé-;  d'aiguilles  de  g'ace,  culbutés 
i{  louks  au  dessus  deb  abîmes  de 
la  Bi  ul  1  !  ^  -s  \  agents  furent 
conti       1  I    I    III    de  la  Me,  de 

Hcli  lli     en  I   traite 

pai    I  \[    [  K     Enfin  un 

in^l        M    /'  1 1  i\e  a  la  cime 

sui  ks  pas  de  SCS  de\ancicis,  et 
api  es  lui  (j  août  1S64),  M  Gior 
dano,  le  premier  Italien  qm  ait  ga 
gne  le  monl  II  [  i  II  |  i  I 
Le  long  delc  m  i  i  I  i  II  I  I  ii  1  ^ 
risques  a  c  ui  ii  I  i  i  t  l  i  I  n 
nei  ,  aussi  bi   n  lui    il     Ile 

a  partir  du  m  nt  Miulit,  a\ee 
celle  de  Chamoni\ 

M  Mooie  enlSCl  tenta  I  epreu\e 
par  le  glacier  de  la  ISienla  On]u 
géra  par  le  récit  qu  il  en  fait  des 
difficultés  que  présente  cette  direc 
tion  Nous  étions  sur  un  mur 
la  glace  a  dioite,  tombait  \eitica 
lemenl  et  il  en  eta  t  de  même  a 
gauche  D  un  cote  pas  plus  que  de 
1  autre,  il  n  était  possible  de  donnei 
prise  à  l'alpenstock.  Nous  tenions 
la  véritable  glace  bleue,  sans  un 
grain  de  neige  dessus.  »  Plus  loin 
il  fallut  se  mettre  à  cheval.  «  L'arête 
est  devenue  tranchante  comme  une 
lame  de  couteau,  et  pendant  quel- 
ques mètres  il  est  impossible  d'a- 
vancer d'aucune  façon.  Plus  moyen 

de  tailler  des  pas  ;  on  se  contentait  d'abattre  le  tranchant   di 
Avec  des  peines  infiim  ^    se  hissant  au-dessus  îles  abiines.  nos 


atteigniient  enfin  le  bout  de  l'arête- 
Intel  n  lie  et  pai  le  détour  du  mur 
de  la  Cote  auntrent  au  sommet 
du  tiiviit  Blanc  Jolie  route,  en  ve- 
nte   pour  des  touiistes' 

(  In  1  s  i\  a  1  escalade  par  le  r/la- 
lei  tie  M  I  /e  elle  Rocher  du  mont 
I  htn  ijuis  irc  boutealaTournctte, 
non  loin  de  la  cime  la  halte  se 
laisait  a  1  issue  du  glacier,  dans  la. 
I  abane  (Jutnlino  Sella  l'arête  des 
Bosses  ou  1  on  an  n  a  t,  n'est  qu'à, 
une  demi  heure  du  sommet.  Au- 
jourd'hui, les  ascensionnistes  ita- 
liens vont  se  reposer  à  la  cabane 
(lu  Dôme,  au  pied  de  VAir/uille- 
Grise,  gagnent  la  dépression  qui 
sépare  le  Dôme  du  Goûler  de  l'Ai- 
guillc  de  Bionnassay  et  suivent  la 
crête  des  Bosses  jusqu'au  mont 
Blanc.  De  quoli|ue  point  que  l'on 
atta(]iie  le  versant  italien,  toute 
piste    praticable    s'accroche    à    la 

I  leir,  sur  le  double  chemin  d'ac- 

I I  ,s  ilu  versant  français;  c'est  un 
-|pi  ri  pour  les  alpinistes  de  passer 
ainîi  lie  Courmayeur  à  Sainl-Ger- 
vais  uu  à  Cliamoni.x. 

1°  Route  de  Saint-Gervais. 
On  se  r  ipprlli'  1 1  I.  niative  de  Bour- 
iil.  I  "Mil.  I   ,  h     .|iii  iioussèrent,de 

lAi-iiill'  .lu I.  I  pisqu'auDôme, 

sans  pmn  mi  Ml.  iiidi-e  le  monl 
lilancAw-  ut nm,  -,  déve- 
loppe do  IJ-              I     /'  ii.oii- 


piiis 


e  gla 


longueur  de  e  kili.uK  Ue.s.  Point 
d'avalanches  à  craindre,  encore 
moins  de  crevasses,  les  neiges  dé- 
valant sur  chaque  plan  du  rocher; 
à  l'altitude  de  4  000  mètres,  la  vue- 
I  i  '  -iM    ii.i:.  s'étend,  d'un  bout  à  l'autre,  sur  un 

^    ,  iiAMn-,  i\.  panorama   splendide.    Mais    cette- 

belle  avenue  est  exposée  aux  pires 
surprises.  Par  un  clair  soleil,    ce 
serait  l'idéal,  puisque   l'edort  de  l'ascension  se  limite  principalement  à 
VAi'/uille   du    Goùler.  De  Sniiil-Gerrais    on  monte  jusque-là    par   Bion- 
n  I-    i\    1    1    I    k  \oza,  où  s'é- 
li  \      Il     /       //  /(    de    Bellevue 
1    si   m   II  h    sentier  con- 

ti uni  mt  k  111  int  Lâchât  gagne 
I  \iete  de  Tele  Bouise.  C'est  la. 
lupture  dune  poche  d'eau  du 
i/laciei  de  "lele-Rousse  qui,  dé- 
I  hainant  sur  la  ^  allée  du  Son- 
nant un  (lot  de  boue  épais  de 
0  mètres  au  moins,  emporta  le 
\illage  de  Bionnay,  détruisit 
l'hôtel  des  Bains  et  charria  les 
cadavres  de  150  victimes  jus- 
qu'au del'i  du  Fayet  (12  juil- 
1,  I  1  1  I  J  I  I  Ml  iMi-se,  il 
I  1  I         //-■   du 


nlhaUjc  par  les  projectiles 
!  pierre  :  la  roche  est  niau- 
ise;  de  toutes  les  pyramides 


m  i    ilt  Iv 


LES     GRANDS- MULETS      :      DKPAllT     D    UNE     CARAVANE, 


pu  l,s  i-,,iK  iliii.isplHjiiiues. 
lue  cabane  assez  rudiinentaire 
lUend  les  ascensionnistes  au 
I  lite,  par  3  S19  mètres  d'altitude. 
(    I  i  u'i  iii|"'i  lu   qui  I  "S.  I  nsion 

,1 //,',,    pu  I    I-    in/'edu 

ni   I    11 I    ihileu- 

1  u\i  iili  Mis  il  MM  iilil  unfu- 
iiieulaue  le\oilaencoursd'exé- 
lution.  Dcja  le  rail  monte  au 
eut  de  Voza,  bientôt  il  atteindra^ 
le  Dôme  du  Gauler;  de  là  le 
m  ml  Blanc  parait  sous  la  main. 
On  s'élève,  de  Chamonix,, 
par  la  cascade  du  Durd  et 
celle    des    Pèlerins    tombant 


LES     ALPES.    —    LE     RHÔNE 


83 


d'une  hauleur  de  ÎJÛ  mètres,  à  travei's  une  furèl  d'épicéas  et  de  mé- 
Irzps.  I.e  chalet  de  la  Para  (1  60S  mètres),  et  plus  liaut,  après  avoir 
f|nilté  les  bois,  le  pavillon  de  Pierrc-Painliie  (2  019  mètres),  font 
double  étape  :  un  bloc  de  protogine  erratique,  reposant  sur  les 
schistes  cristallins  du  voisinage,  a  fait  donner  ce  nom  au  chalet. 
Là  s'arrête  le  chemin  muletier;  un  sentier  en  corniche  et  en  lacets 
:se  déroule  jusqu'au  lieu  dit  la  Pierre  à  l'Echelle  r24l()  mèlresl,  eni'; 


l'iuclie  alois  le  ghi- 
ili  <  Boisdiis,  formi- 
le  1  emous  coupé  (b' 
lui.'s,i|n'ili,iutti,i- 


ciintre  et  sons  la  pi  cs- 
sion  des  deux  fleuves 
glacés;  puis,  un  plan 
(le  neiye  Ciinchllt  aux 
(h,n„h-M,,hl.,  ai  rie 
de  lo,  llrs  ,  ui.'Ii,'(Mnt 
ib'  1  i'|iiileruie  glai  ée. 
I  'Ji.itelleriedesGraïu/s- 
Miileh  s'est  déplacée 
plusieurs  f,>is.  Qui  re- 
.•nnii.ùtiail.il.iiisiebà- 
hmeill    ?l    d-UX   .  laue., 

s  illf  à  manger,  salle  cl 
iliM  Iciirpourles  guides, 
cil, iiubres  pour  lesvoya- 
geurs,  l'héritier  de 
l'abri  primitifque  Saus- 
sure fit  élever,  en  1781), 
à  r.ippui  du  même  ro- 


chi'i  .'  ,^ui  une  plaie  biiini'  tic  20  pieds,  les  guides  avaient  appuyé 
des  peu  lies  contie  l,i  paroi  supérieure,  étendu  sur  cette  charpente 
impiii\i&ée  des  draps  cousus  ensemble;  et  chacun  grelottait  là 
dessdus,  dans  .sa  couverture,  en  attendant  l'aube. 

Des  Gramh-Mulets  (3067  mètres),  il  y  a  encore  plus  de  I  760  mè- 
tres à  giavir  jusiin'au  sommet  du  munt  Blanc.  Aussi  les  caravanes 
n'attendent-ellespas,  pour  partir,  le  lever  complet  du  jour.  On  s'en- 
gage sur  une  longue  pente  de  névés,  dans  la  direction  du  Goûter  : 
ies  Petites-Montées  et  le  Petit-Plateau  tvAnchis,  si  des  avalanches  de 
séracs  tombés  du  Dôme  n'arrêtent  pas  la  troupe  au  passage,  on 
arrive  au  Grand-Plnleau,  vaste  hémicycle  ouvert  à  la  base  de  la 
Calotte,  dont  le  sépaie  l'abîme  tantôt  béant,  tantôt  gorgé  de  débris, 
de  la  Graiide-Crevasse.  A  ce  carrefour,  la  route  bifurque  :  d'un  côté 
vers  l'arête  des  Bosses, 'de  l'autre  ^a.v  V Ancicn-Passaije  de  Jacques 
lialmat,  ou  le  Corridor,  qui,  tournant  les  Rockers-Boinjes,  aboutit  à 
l'arête  tendue  entre  le  mont  Maudit  et  le  mont  Blanc  (mur  de  la 
Côte,  Petits-Mulets  ,  au-dessus  des  abîmes  de  la  Brenta.  Bien  que 
M.  Jdnssen  y  ait  fait  bâtir  une  cabane-refuge,  ce  passage  dangereu.t 


84 


LA     FRAiNGE 


est  aujourd'hui  à  peu  près  abandonné.  Quand  l'ouragan  se  décliaine 
sur  celte  crête,  il  peut  être  irrésistible.  Alors  culbutenl,  sur  l'Aucieii- 
l'assage,  de  terribles  avalanches  de  séracs;  la  neige,  peu  adhérente 
sur  la  paroi  glacée  qui  la  supporte,  glisse,  se  précipite  en  un  tumulte 
effroyable  dans  la  grande  crevasse  béante,  au  pied  de  la  murai  lie  polie. 
I.e  11'  Hiimel  se  trouvait  engagé  avec  une  caravane  sur  celle  pente 


comme  un  roulement  de  tonnerre.  Ce  ne  fut  qu'au  bout  de  huit  à 
dix  minutes  que  l'air  s'éclaircit  et  que,  toujours  les  mains  crispées 
sur  son  pic,  il  aperçut,  à  2  mètres  de  lui,  un  de  ses  compagnons, 
accroupi  et  arc-bouté  sur  son  alpenstock. 

V Ancien- Passage  est  aujourd'hui  délaissé  :  depuis  longtemps  déjà 
la  terreur  en  éloignait  les  touristes.  Par  le  Col  du  Dôme,  on  arrive 


T  R  .1  V  E  n  s  E 


dangereuse,  au  mois  d'août  1820  :  un  Uipis  de 
neige  peu  compacte  recouvrait  la  glace  vive  où 
Saussure  avai  l  dû,  pour  mouler,  tailler  des  degrés 
ù  la  hache.  On  s'aviin  ni  .n  .hi^'onale,  suivant 
l'usage,  mais  les  [i.i^  J^^  \  i'\.i-'iiis  engagés  sur 
la  même  piste  trarairnl  iLm^  la  couche  super- 
licielle  peu  adhérente  un  long  sillon.  Tout  à 
coup,  la  fente  se  prolonge  d'un  bout  à  l'autre  du 
lapis  de  neige,  comme  la  fêlure  d'une  glace 
qui  se  brise;  en  dessous,  le  sol  fuit,  entraînant 
les  derniers  de  la  troupe.  Presque  aussitôt,  le 
champ  supérieur,  manquant  d'appui,  descend 
et  se  précipite  à  son  tour  :  ce  fut  une  horrible 
mêlée.  I.e  guide  de  tête,  Mathieu  Balmat,  roulé 
dans  l'avalanche,  eut  assez  de  présence  d'esprit 
jiour  piquer  son  bâton  ferré  dans  la  glace  : 
ce  coup  le  sauva;  quelques-uns  de  ses  compa- 
gnons se  relèvent  à  la  fin,  étourdis,  à  demi- 
asphyxiés,  à  la  gueule  même  de  la  Grande-Cre- 
vnsfc.  Lesaulres  ;  l'Ii  iiv  l'.i  hn.i  1 ,  Pierre  Carrier, 
Auguste  Tuirraz  av,iiri;l  >niMlii.'  dans  l'abîme. 
Ou  sait  que  le  glaciei ,  euliainc  par  la  pesanteur, 
glisse  sur  le  fond  de  son  lit  comme  un  fleuve, 
mais  la  masse  qu'il  entraîne  entre  d'abruptes 
parois  ralentit  sa  marche,  pendant  que,  sous  esc^hdl 

l'action  de  la  fonte  et  do  l'évaporation,  les  cou- 
ches supérieures,  peu  à  peu  rédui  les  en  épaisseui ,  à  mesui  e  qu'elles 
avancent,  laissent  apparaître  les  parties  inférîeuu  s  a  li  siiifue 
Après  un  certain  temps,  le  glacier  rend  au  jour  h  s     I      i       n   I  mlis 
danssescrevasses.  Longlempsaprèslacalastrophe  I  i-  I  1"^    i  ilc 

tristes  débris  émergèrent  sur  le  front  du  glacier  A      l>  I  im- 

beaux  de  crânes  encore  garnis  de  cheveux,  effets  d  '  quipt  im  nt  un 
bâton  ferré,  une  boussole,  des  souliers,  un  sac  On  leconnul  les 
victimes  de  la  Grande-Crevasse  :  du  13  août  1861  jusqu'en  1804,  les 
restes  des  malheureux  reparurent  par  morceaux.  Or,  de  la  Grande- 
Crevasse  à  la  partie  inférieure  du  glacier  des  Bossons,  on  compte 
8  kilomètres  :  ils  avaient  donc  mis  quarante  et  un  ans  à  faire 
ce  chemin  sous  le  glacier,  avec  une  progression  moyenne  de  O^jSS 
parjour. 

D'autres  malheurs  ont  rendu  tristement  célèbre  cette  funeste 
coulée  de  Y  Ancien-Passage  :  le  13  octobre  1866,  une  caravane  y 
fut  ensevelie  sous  un  écroulement  de  séracs.  Sylvain  diullet  se 
trouvait  en  tête;  au  premier  craquement,  il  pousse  un  cri  d'alarme  : 
(<  Couchons-nous!  »  crie-l-il  à  ses  compagnons,  et  il  enfonce  son 
pic  dans  la  glace,  se  cramponne  au  manche,  à  genoux,  têle  baissée 
contre  l'ouragan.  L'épais  nuage  de  neige  poudreuse  que  sou- 
levait l'avalanche  l'enveloppe;  il  sent  les  blocs  passer  sur  son 
dos,  des  glaçons  lui  fouetter  le  visage  et  un  bruit  affreux  l'étourdir 


à  4275  mètres,  entre  la  grande  esplanade  du 
Goûter  et  le  refuge  construit  par  M.  Vallot,  sur  la 
pointe  d'un  rocher  des  Bosses  :  on  peut  s'abriter 
là  en  cas  de  tempête;  il  convient  d'y  passer  la 
nuit,  si  l'on  veut  voir  le  lever  du  so!eil  du  haut 
du  mont  Blanc.  Après  le  passage  troublant  de 
Varcie  des  Bosses  dressée  entre  d'effrayants  pré- 
cipices, il  suffit  de  toucher  l'écueil  de  la  Tour- 
nette  (4671  mètres)  et,  par  une  pente  inclinée^ 
de  gagner  la  cime.  La  route  des  Bostes  est  main- 
tenant adoptée  presque  invariablement,  de  pré- 
férence à  toute  autre. 

La  science  mi  iii'mt  Blanc.  —  A  peine  arrivé 
an  .-Miiiiii.i ,  ,1  iiiaLn'  une  extrême  fatigue, 
saii"iii.'  ili-|i"- 1  ^'  s  iiisiruments  et  fit  les  ob- 
>ri\,iii,,iis  .[II.-  .!■  ]aiis  iMii-lempsil  rêvait,  sur  la 
-I I  ih  liM  •■  d'S  1 la^ii'-.  Lui-  liaison,  l'altitude, 

r.ll  n:.i-|'lli    I  r.     ^,'S     r\|ir|  l^aircS     Ollt     été      dcpUÎS 

1^  \ .  I.  l's  avec  minus  de  h.ite  et  plus  d'exac- 

I  liihi'  :  mais  il  eut  le  mérite  de  les  vouloir  et  de 
>i'  ^-ari  iii.p  pour  elles.  Enjuillet  1788,  il  passait 
Ipi/a'  ,1  'urs  dans  une  cabane  de  fortune,  au  col 
du  (.i'anti3371  mètres),  y  étudiait  la  formation 
'  "   ^'  '     '  '  et  le  développement  des  orages,  la  grêle,  la  vio- 

:    Aïoiiiit  leiK  e  du  vent,  les  variations  baromélriques, 

l'électricité,  etc.  Souvent,  tandis  que  le  calme 
lesudit  du  coté  de  Courmayeur,  la  rafale  soufflait  là-haut  à  faire 
tiemblei  la  montagne;  contre  le  froid  pénétrant,  les  fourrures  ne 
pouvaient  sufdie  :  on  alluma  un  réchaud,  mais  la  flamme  languis- 
sante dans  cet  air  raréfié  avait  peine  à  se  soutenir.  Mais  aussi, 
pai  temps  calme,  quelles  radieuses  soirées! 

Enjuillet  1844,  les  savants  Martins,  Bravais  et  Le  Pileur  se  por- 
teient  au  7nunt  Blanc;  on  se  mit  à  l'œuvre.  Un  théodolite  est  dressé 
pour  la  mensuration  des  distances  :  la  pression  atmosphérique,  l'ébul- 
lllion  de  l'eau,  la  hauteur  du  mont  Blanc,  la  température  sont  véri- 
fiées. Le  thermomètre  marquait  —  18°, 8  sur  la  neige,  —  17°, 6 
et  —  14°,  à  20  centimètres  de  profondeur. 

Tijndall,  en  septembre  18o8,  devait  renouveler  ces  expériences, 
dresser  un  thermomètre  à  maxima,  en  enfouir  un  autre  à  minima 
dans  la  glace.  Celte  tentative  ne  fut  pas  heureuse  ;  en  août  de  l'année 
suivante,  il  remontait,  mais,  cette  fois,  pour  mieux  mesurer  la  perte 
de  calorique  des  rayons  solaires  dans  l'espace,  il  voulut  être  là  dès 
l'aurore.  11  n'y  avait  qu'un  moyen  :  passer  la  nuit  au  sommet;  c'est 
ce  qu'il  fil.  Une  simple  tente  abritait  les  voyageurs,  serrés  les 
uns  contre  les  autres  et  enveloppés  dans  leurs  couvertures,  sur  la 
neige  même,  qui  marquait  13°  au-dessous  de  zéro.  Chose  à  peine 
croyable,  on  souffrit  plus  de  la  rareté  de  l'air  que  du  froid.  Le  len- 
demain, brume  épaisse,  vent  terrible;  il  fallut  renoncer  à  l'élude 


LES    ALPES.    —    LE     UIlOiNE 


lonncinent  solaire;  la  rorm.ilinii  .1rs  ijl.u  iri>, 

iial.le  à  civile  d'un   oruanisi,,,.  .nniual,   su 

Ir  ,1c  Tvndall. 

aoùl,   lS7:i,  M.JuIrs   Vinllr  iVsnl iil nili i,  !,■  piul, 

lit  snlaiiv  :  la   vaiM-iir  .Irau   r.. ,,,111, lu,.  ,laiis    1' 


il>lir  un    i,H  I,. 


pscemlil  a  (.liaiiKuiix.  1  imjis 
-liaut  :    2S-:il    juill.'t   1«87. 

isil  i.M,ui-ry 


lIllT   cùl 


.M.  \,,llol  ,'lr 


tiavailleur 


•■Ic-iniMils  de  la 


1  y  a  diMix  Observatoires  au  nuuit  Hlauf  :  lu 
,  pijur  l'étude  des  phénomènes  météorol,ii.'i,pi,' 
,/anssen,  pour  les  observations  astr,)niuuh|u 
lorme  malelas  d'air  et  de  vapeur  d'eau  ,pii  ,1 
■1,'f  dans  1,'S  i,'-inns  iufi'rieures  et  faussent  i 
lruui,'nls  en:  r-i~l  M  III  s,  les  phénomèucs  alin 
il,  ilaiis  1rs  li.iiiir>  ,ilii Indes, une  intensii,'  ipii  | 
sir  l'ori^iii,,-  ,-t  d  en  étudier  les  lois.  I.ursi|u, 
iisporter  sur  le  rocher  des  Dosses  les  inslruii 
it  il  comptait  se  servir,  il  voulut,  en  coinpairni 
,  ],rouver,  contrairement 
',.pini,ni  reçue,  qu'il  était 
isddr  ,!,■  vivre  à  cette  al- 
i,|,.,d,rv  l'aire, ..livre  utile. 


m, 'lit  arniii,',.!-!  muni,-  intr- 
rii.ii rement  de  toile  goudron- 
ii,'|.,  sous  un  feutre  épais.  I.e 
iuui;issement  du  vent  dé- 
(diain,.,  cmiime  sur  une  mer 
,■11  liiii,',  linubla  la  première 
nuil.l.s  UnU'Sihi  mont  Blanc. 

s,.ul  !,•  ,-i,h|'u,.ui,-iit  ,lrs  ava- 


is  de 
Mit  la 


rrs  à  l'avance  et  laborieusement  transportés 
■ni  ajustés  sur  des  poulies  dans  le  prolonge- 
i  iu,iiceaux  de  roc  entassés  assurèrent  l'adlié- 
■s,  ,l(iubles  fenêtres,  des  plaques  de  feutre  in- 
iil  à  l'intérieur  une  cuirasse  imperméable.  Le 
|u,ilongé  des  deux  côtés  jiisi|irau  sol,  et  cela 
!  l'air  d'une  i:ar,i|i,ir,.  ,11 , -iMiiili'r  , mitre  lèvent 
er  aux  plus  \hi|,iiis  I  ii.il  I-.  lirs  instruments 
larlie  de  la  tonsh  nrUru  ir^rn,,.  à  l'Observa- 
it; !..  rest,.  srrt  d  liabitatnjii,  et  l'on  est  tout 
iii-ihssiis  ,l,.s  nuages,  dans  le  désert  des  alti- 
I   s i  du  l'onfort  et  de  la  douceur  de  vivre. 


■  part  un  bruissement  strideiil 
causé  par  des  milliers  d'étin- 
celles. .\l,>s  chevi.iix  se  dres- 


étincelles  :  nous  sommes  lit- 
téralement baignés  dans  la 
foudre.  »  Le  lendemain  il 
faisait  froi,l;  la  tente  se  ve- 


France 


LA     FRANCE 


\: Observatoire  Vallot  fut  un  premier  pas.  M.  ^n^isscn  se  préoccu- 
pait d'étudier  dans  une  atmosphère  limpide  les  gaz  qui  enveloppent 
le  foyer  lumineux  du  soleil.  Toute  ascension  lui  étant  pénible,  l'illus- 
tre astronome  fit  construire  à  son  usage  une  chaise  à  porteurs,  que 
sa  mohilité  maintenait  toujours  droite,  malgré  l'inclinaison  du  ter- 
rain.  (In   l'employait  sui-  les  premiers   escarpements,  le  i-nc  solide. 


MASSIF    DU    MONT    BLANC 


Structure  générale. 

'une    cilad.dle   de   tilaui 
lassives,   des  pyramides 


à  travers  le  labyunlhe  des  séiacs  :  sur  les  pentes  de  neige,  un  traî- 
neau glissait  comme  dans  les  régions  polaires.  On  parvint  ainsi  à 
l'observatoire  Vallot;  un  ouragan  prolongé  l'y  ayant  retenu, 
.\1.  Jdiis^i'it  observa  que  l'intensité  des  raies  spectrales  de  l'iixNgène 
diminuait  progressivement  avec  l'altitude;  d'où  il  conclut,  par  un 
calcul  appiopiié,  que  l'oxygène,  cessant  de  trahir  sa  présence  à  la 
limite  de  l'atmosphère  terrestre,  n'existait  pas  dans  renvelo[)pe 
gazeuse  du  soleil.  Malgré  le  vent  qui  balayait  la  crête  des  Bosses,  le 
traîneau,  rampant  au-dessus  des  abîmes, 
atteignit  la  cime  du  mont  Dlnnc.  On  ne  vil 
jamais  plus  extraordinaire  ascension 
.M.  Janssen  avait  résolu  d'élever  au  faih 
un  Observatoire  astronornique.  Mais  il  fal 
lait  en  assurer  la  base  :  cette  calotte  d' 
glace  qui  forme  la  cime  offrait-elle  un- 
assiette  assez  solide  pour  y  asseoir  un- 
construction  durable?  Une  équipe  d'ou- 
vriers, sous  la  direction  de  M.  ImfeM. 
oiivi  il  uni-  i-Mli-rie  horizontale,  à  12  mètres 
aii-<l.',-MM^  (lu  l.iile  :  partout  on  trouva  la 
gl.M  i  \  n  !■.  III  lis.  de  roc  solide,  point.  Ex- 
pi-MiMuc  iaiu-  en  son  laboratoire  de  Meu- 
don  sur  la  résistance  de  la  neige  durcie, 
.\l.  J;inssen  reprit,  malgré  tout,  son  projet. 
Une  pyramide  tronquée  en  bois  de  sapin, 
à  double  paroi  et  double  étage,  s'enfonça 
de  3  mètres  dans  la  crête  glacée  du  Dôme 
et  surgit  de  7  mèlres  au  dehors  :  tel  fut 
l'Observatoire.  Une  tourelle  en  terrasse  le 
relevait  de  2  mètres  encore.  Il  n'est  pas 
en  Europe  de  construction  plus  auda- 
cieuse: elle  a  jusqu'ici  résisté  aux  oura- 
gans déchaînés,  mais,  bâtie  sur  la  glace, 
elle  s'enfonce  avec  elle,  par  l'effet  "de  la 
fusion  lies  masses  inférieures,  tandis  que  la 
]ilali--rorine  voisine  reçoit  des  précipita- 
tions neigeuses  une  compensation  qui  con- 
serve son  niveau  sensiblement  le  même. 


s  la  domination  du  Dôme,  donjon 
issent  de  toutes  parts  des  tours 
L'S,  des  flèches  inaccessibles  éche- 
velées  sur  les  crêtes  ou 
projetées  sur  les  gla- 
ciers. Des  remparts  de 
1300  à  2000  mètres 
tombent  au  sud,  sur  le 
fossé  profond  de  l'allée 
Blanche  italienne  et  du 
\al  Véni;  au  contraire, 
iN  s'abaissent  par  con- 
1 1  escarpes  échelonnées, 
du  côlé  de  Chamonix. 
La  plus  grande  épais- 
seur du  Massif  est  de 
13  kilomètres  entre 
l'Arve  de  Chamonix  et 
le  confluent  des  deux 
torrents  qui  composent, 
à  Entrèves,  la  Doire  Bal- 
lée.  Il  mesure,  dans  son 
plus  grand  développe- 
ment, 43  kilomètres,  du 
I  o|  du  Bonhomme  au 
lac   Champey. 

Trois  Etats  se  parta- 
yr nt  ces  400  kilomètres 
cariés  de  rochers  et 
de  glaces.  Les  eaux  du 
M-rsant  français  des- 
ct^ndent  par  l'Arve,  l'I- 
sère et  le  Rhône  a.  la  Mé- 
diterranée ;  de  même 
celles  du  versant 
suisse,  par  la  Dranse 
et  le  Trient,  tributaires 
du  llhône,  au-dessus  du  lac  de  Genève;  enfin,  les  eaux  du  ver- 
sant italien  vont  par  la  Doiie  Baltes  et  le  Pô  à  l'Adriatique.  Varête 
frontière  se  dégage  du  col  de  la  Seigne,  entre  la  France  et  l'Italie, 
gravit  le  revers  du  Goider  et  celui  du  mont  Blanc  et,  par  l'arête 
concave  que  dessinent  les  escarpements  suspendus  au-dessus  de  la 
dépression  de  la  Doire  jusqu'au  col  Ferrel,  se  lie  au  mont  Dolent, 
môle  de  séparation  des  trois  pays  voisins  :  France,  Italie  et 
Suisse.  Là  convergent  la  Haute-Savoie,  la  province  d'Aoste,  le  Va- 


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sou-^  liiutes  ses  formes -vaiieur  pluie  «l'ico 
t  I  iKuls  (oiiblilue  le  pinitipal  i_ent 
I  liiK  iLUi  En  enet,  1<  ui  siiibinuinl 
I  iiis   !(  s  fissuics  (Il   li 

I  II   I     f,(I    ecuto 

II  iil  <  Il  s  (I  SI  f  II  Iiiii  lit  PU  jil  iqucb  nu 
Il     ni         pu        II     I  i(  Il  jn  (  inollK  nli,  de 

Il     ImI   III  I   I  I   lu  ut  et  t  imbent 

\ii\     \|  I      I    II      1   stiULli\es  c  Ulsees  pdi 
I     ^-   1  s  i|(iule  le   puissiiil  ti  i\dil  dtio- 

I  II  K  (  nu  phpdi  lis  glaciers  ils  sapent 
I  II  I  I  1  is    ks  ciLti  s  d(  m  ilif  s  p  a  la  cime 

'  I  11  MU  1  ibot  de  felac  e  moule  aux 
I  II  1  I  11  uses  qui  1  (  m  lavLtit  les  use 
I      I    hl    I      '-liu  I  II  1  irtuin  dtscaillnux 

II  f-i  i\i  I  |ii  il  eiiti  nue  (Juind  pu 
ml  I  un  ill  11  III  ut  de  la  misse  tl  i- 
iiii        lu    .  h  1  iiiM    ledel  iliuuulitinn, 

I      I      II      lu    I  1111  b  i[ip  11  iissi  ni  lu  ]fiur, 


ou 


u- 


lais  suisse,    ilnul    la    liiiiile  se   relie   au   enl     1      1  iliii         m 
sant  nord  du  Massil'. 

(1  On  cnusidérait  le  munt  Dhinc  cnuiiui'  uu  iil  I  I  /  /  / 
encore  à  l'élat  plastique,  serait  venu  au  joui  u  1  u  n  u  il 
sres  latérales,  en  s"épanouissant  coninie  une  f,eibe  stiitc 
milieu.  Mais  MM.  Du|iarc  et  Vallot  ont  démouiie  que  la  pi 
ollrait  des  plissements  très  aiyiis  entre  lesquels  s  mt  p  ii 
sehistes  cristallins,  Fensemble  cnnstituant  dis  I  mil  I  \ 
nîi  Térosion  a  creusé  des  couloirs  et  sculpte  I  u  mil 
schistes  représenteraient  les  restes  de  l'en nini  m  ml  m 
taire  qui  recouvrait  autrefois  le  Massif  il  I  ni  1  I  ml 
calcaire  jurassique  perché  sur  la  plus  liaul  I  ■-  \uuill 
serait  encore  un  témoin.  »  (M.  LkRoux.) 

I,e  massif  du  im»il  B!  nie  ii'i'sl  en  fail  ipie  I  i  un  u  m  1  un 
compact  antérieur  qui 
s'effrite  et  tombe  en 
ruine.  Chaque  jour  en 
accentue  la  dégrada- 
lion;  nous  le  voyons 
sombrer,  pour  ainsi 
dircSousTaction  sécu- 
laire des  agents  atmo- 
sphériques, Il  solide 
membrure  des  crêtes 
se  disjoint  davantage, 
les  coupoles  et  les  dô- 
mess'aii;uisent  en  obt-- 
lisques,  eu  pyramides, 
en  aiguilles,  dont  les 
|i  irois  écaillées  se  cre- 
vassent et  s'écroulent. 
<Jni  n'a  entendu  les 
iraquements  sinistres 
qui    rompent    tout    à 

up  le  silence  des 
Il  ml  s  s  hiudes'  C  i  st 
I   IX  il  m    h  des    1   e 


en  son 
otngine 
I    s  dis 


<  I  l(  s  entailles  ou\ei  les 
I  1  s  essieux  des  loues 
>  inliqut  s  qui  louhient 
1RS  de  P  )m|  ei 

ni   IV       lui     (H  -  nid,  s 


ut  eu   tdu^  I      I    lU    lu      I       II       II 
(  un  !,    lit  I  il       Ou      I    ii\      I  I    1    I  1    11      iili    ni     1        I    n\  ino 

m  i  uiK    iiithine        un   i    1  i   |  i    ii      i    I     i    n      i      il lie  dis 

olacicibdc  1  esililux  el  lui  il  li  I  i  |ii  n  \ei  tu  de  sa  i  lo^us 
sion  le  (//'fier  atteint  1  \li  m  |  ml  I  lu  i  u  au  S(  uil  de  sa  vallée 
infeiieuic    les  del  ils  qii  il     liiiii  i    ni   ut  pour   foi  mer  sut   le 

lijiitd  s  nesciipem  nt  un  si  uihb  dt  bus  c  lsIXù.  moraine  fionlnh 
1  i  su  II  ssi  11  de  plusieurs  moi  unes  d  ins  1  encaissement  vide  d  un 
//;((  (  p  1111  t  de  mesuier  son  lecul  en  remontant  pu  etip  s  le 
(liemiii  ju  il  suivait  i  1 1  descente  En  lin,  sous  1 1  masse  gl  icee  les 
^lavKis  bs  cailloux  et  les  blocs  loules  foiment  une  inuraine  pru- 
fmtlc  dont  ks  d(  bi  is  \  lennent  au  )our,  i  mesure  que  diminue  ou  se 
I    lu     I    III       m     liiiu       1       Mus    nui     iiti  iim  s  sou\eiil   foi  t 


Mis 


il     I   II 


II 

m 

m  I   1 

un    1    ull 
un   u      dins 

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d'artillerie. 

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i  O  u  K  C  li      G  L  A  ( 


LA     FRANCE 


loin  rappellent  l'aucienne  présence  du '//"'•"■'.  '■!  l:i  nili 
des  matériaux    entraînés   révèle    leur    pi  >i\ 'Iium  >  .    l'.nl' 

des  cailloux  engagés  dans  la  masse  et  si  II p-  ^Ir  r,  i li 

lèles  ou  entre-croisées  par  la  morsure  ih-  ynniiM--  \> 
non  moins  clairement  de  l'ancienne  progression  glacial 
les  roches  peu  consistantes,   soumises  à  une  trituration 


même  2204  mètres  au-dessus  de  la  mer,  était  au  niveau  des  deux  cimes 

.lussi,  qui  le  dominent  :  la  Croix  de  Fer  (2340  mètres)  et  les  Grands,  qui 

,  parai-  dépassent  2680  mètres.  »  (Ch.  Mabtins.) 

■  lignent  Dans  la  vallée  même    de   Chnmanix,  cinq   moraines  successives 

Enlin  marqui'iit  par  échelons  le    retrait  des   glaces  vers   le  mont  Blanc. 

issanle  Au  rrviMs  du  Massif,   dans  le  val  Véni,  Ton  retrouverait  de  même 


GLACIER      DU      lALLhliE 


dans  ce  milieu  liuinidi'  (pi'  pro  luit  la  lusn.ii.  m  arrivent  a  u  l'tre 

plus  qu'un   mélau:;e  iur.Misislaiit,   une    Iniiir   i;iaiiain',   c ne   le 

/<mde  la  vallée  .lu  liliin. 

Accumulés  sur  le  front  des  c/lacirrs,  les  di'bris  moraiui.jues  for- 
ment souvent  barrage  en  travers  des  vallées  et  retiennent  les  eaux. 
Tantôt  la  poussée  torrentielle  a  rompu  cette  digue  d'arrêt,  tantôt  la 
digue  a  été  assez  |iiiis^;iiiie  pnur  se  maintenir  et  emprisonner  der- 
rière elle  une  na|i|"'  Liii-h'.  Les  lacs  morainiijues  sont  (ovt  nom- 
breux. Il  en  est  ip M  ^  .ill.n deni,  bien  loin  des  masses  glaciaires,  re- 
tirées depuis  des  siècles  à  1  inlé- 
rieur  des  monts.  Ainsi  les  lacs 
al[iins  du  versant  italien  :  lacs 
Majeur,  de  C'imr,  de  Gar,lr,  véri- 
tables mers  inti'rieures;  au  ]iied 
des  Pyréné.-s,  le  lac  de  Lnunir,. 
sont  des  lacs  d'origine  moraiui- 
que.  Dans  toutes  les  régions  au- 
trefois envahies  par  les  glaces, 
la  fusion  a  laissé  des  constella- 
tions de  petits  lacs  sans  moraine 
apparente,  auxquels  suffit  une 
simple  cuvette  d'affaissement  : 
ainsi  les  lacs  Blancs,  au-dessus 
de  la  vallée  de  Chamonix,  qui,  à 
une  altitude  de  plus  de  2000  mè- 
tres, ne  dégèlent  presque  pas. 

A  des  points  de  repère  aussi 
multipliés  qui  trahissent  leur  an- 
cien passage,  il  est  facile  de  re- 
trouver avec  certitude  la  route 
des  glaciers  primitifs  et   de  me- 


'oui 


leni 


nia 


dépres- 
sions qui  le  cinonscrivent  :  val- 
lées de  Cliamonix,  de  iMonljoie, 
du  val  Véni,  du  val  Ferret  furent 
comblées  par  des  mers  de  glace, 
dont  les  glaciers  actuels  ne  sont 
que  les  affluents  supérieurs.  I.e 
manteau  glaciaire  débordait  sur 
les  cols  voisins  de  Vnza,  du  non- 
homme,  de  la  .Seigiic,  de  Ferrel, 
de  Tête-Noire,  de  Ralme.  «  Les 
glaciers  ont  abaissé  ces  cols  en  les 
érodant  :  ainsi  le  col  di,>  Balniç, 
actuellement    à    la     hauteur   de 


n  G  u  T  E      DU 


les  traces  visibles  du  retrait  glaciaire.  Les  coulées  du  Miage, 
du  Brouillard  et  du  Fresnay  ne  formaient  qu'une  seule  nappe  gla- 
cée :  trois  niveaux  successifs,  nettement  marqués,  amenèrent  leur 
séparalion.  Comnn'  les  t;la('iers  du  nord  s'étalaient  jusque  dans  la 
plaine  duRliône,  ceux  du  nmli  dévalaientparlavallée  d'Aostejusqu'à 
la  plaine  du  Po. 

Malgré  des  observations  répétées  et  minutieuses,  on  n'a  pu  fixer 
encore  la  loi  de  recul  et  de  progression  des  glaciers  :  car,  s'ils  se 
retirent,  ils  avancent  aussi,  quand  ils  sont  suralimentés;  le  mouve- 
ment est  al  lernatif,  bien  que  plus 
accentué  en  arrière.  Les  raisons 
profondes  de  ces  changements 
nous  échappent  en  partie  :  le  gla- 
cier a  sa  vie  intérieure,  une  cir- 
culation d'air  et  d'eau  que  l'on 
devine,  sans  en  connaître  les 
règles.  Rares  sont  les  observa- 
teurs qui,  tombés  dans  une  cre- 
vasse, ont  pu  en  remonter,  ou 
garder  assez  de  sang-froid  pour 
observer,  comme  Viollet-le-Duc, 
ce  qui  s'y  passe,  en  attendant 
qu'on  vienne  les  secourir. 

Le  glacier  est  un  organisme 
en  voie  de  perpétuelle  transfor- 
mation ;  il  se  meut,  il  agit  par  ses 
propres  moyens  et  d'après  des 
règles  spéciales  à  son  tempéra- 
ment. Son  rôle  est  double:  bien- 
faisant d'abord,  puisqu'il  retient 
en  blocs  solides  le  surcroît  des 
pr('cipilalionshivernales,  pour  en 
.|i'|Mi  (il  a\  ei-  niesun'  el,  en  temps 

\nulll,     les     e;lUX      de     fllsiol,,    sèvC 

vil.ilede  1,1  |il,iule  et  des  animaux. 
M,ii.  ,iu"i .  e.iiiiue  toute  action 
|,i.i.luil  I  11-111  e,  le  <;i.(CîCî- en  mar- 
elle ver~  la  pl.ii  lie  (''rode  ses  bords, 
liibotelefoud  surlequel  il  glisse; 
son  lit  s'élargit  et  s'enfonce  et 
(■est  le  corps  de  la  montagne  qui 
en  pâtit.  En  l'usant,  d'ailleurs,  le 
7/»fi>!- s'amoindrit  lui-même  par 
rabaissement  continu  de  son  ni- 
veau qui,  en  l'éloignant  du  point 
de  coimélalion  nécessaire  à  son 


LI'S     ALPES. 


LE     RIIÔiNE 


entretien,  li^ 

r.VV 

iiifc'riiniros. 

'.et    a 

rives;  alm-s 

■s  i-n 

l'oclie  (le  l'atinosplirre  éinollientc!  des  régions 
llaisscment  général  dégage  le  modelé  de  ses 
•tes  ('mergent,  les  arôles  s'allongent,  les  pointes 
mes  s'arrondissent  :  c'est  la  montagne  qui  parait, 
et  ses  aspects  varii's,  (■"imiie  une  belle  statue 
niiui;    sous  le   ciseau    d'un    s<  uliileur   de   L'i'uie. 


central  offre  un  large  champ  d'expansion  aux  glaciers,  entre  des 
crêtes  allongées  jusqu'à  la  vallée  de  l'Arve.  I,e  promontoire  aigu  de 
V Aiguille  dn  Tacul,  rattachée  par  le  pédoncule  des  Périades  et  du 
mont  Mnllct  (^988  mètres)  au  nceud  de  VAiguiUe  de  Rochefort  et  du 
di'iiiil,  puinle  \i-rs  11'  nnrd  au  cn'iir  de  rhé'niieyelc,  entre  deux  grands 
llrUM'S  lie   riarr  :  |c   iiliinir  (I il  Cniiil.ii  l'uuest,  accru  de  celui  de 


Sommets  et  glaciers.  —  Dans  la  confusion  apparente  des 
sommets  qui  composent  le  massif  du  mont  Blanc,  le  regard,  acca- 
paré par  la  cime  maîtresse,  cherche  en  vain  l'arête  qui  attache 
ensemble  les  diverses  parties  de  ce  gigantesque  organisme.  On 
devine  ce  lien,  plus  qu'on  ne  le  voit,  sous  l'épais  manteau  de  fri- 
mas qui  voile  ses  attaches.  Une  longue  suite  de  crêtes  se  lie  en 
croissant,  d'une  part,  au  mont  Maudit,  contrefort  du  mont  Btniir; 
de  l'autre,  à  V Aiguille  du  Triolet,  partenaire  du  mont  Dolent.  Les 
sommets  en  relief  sur  cette  ligne  sont,  à  partir  du  mont  Maudit 
(4  46b  mètres),  la  Tour-Ronde  (3792  mètres),  le  Grand-Flambeau 
(3554  mètres),  les  Aiijuilles  Marbrées  (3541  mètres),  VAii/KÎlIc  du 
Géant  (4014  mètres),  VAiyuitle  de  Rochefort  (4003  inétresl,  les 
Grandes-Jorassps  (4  206  mètres)  et  les  Pelites-Jorasses  (,'Î(1M2  mè- 
tres), VAi./u.r,'  ,].-  T.r^rJ:„u.  ':i7S()  ,,,;.|,rs\  r.l/v„///r  d,>  VKhnule- 
ment  (36(t'. tii-   .1  .  .  !!-■  An  T  I.    ,■•    :\::\\'  nirlir>  ,  riilin  VAi;/aille 

du    rn»/W    i:;sTli    Ill-IN-      r[     Ir      innlll      /»,,/o,/      A  Sli^    Ulrlvs    . 

I.a  eonvrxil,'  :{.■  I  .nv,  I.hm \.•|^  l'ilali.',  diesse  au-d.-ssus  di'  la 

vallér  ,!,.  la  |i,,ii,>  ,r.il.iu|.|s  escarpements  qu'étayent  plusieurs 
cnlieloits  n.'.  r-s.iiiviiinil  (Tunrtés  :  monts  de  la  Brrnra,  de 
Jrtuiihi,  de  Riidufurt,  de  \  llièqur,  mont  Gruetta,  montagnes  lloui/cs, 
mont  (Irépillon.  Dans  les  intervalles  des  contreforts  se  logent  quid- 
ques  amas  glaciaires  :  ceux  d'Entrèves,  de  Tonle,  de  Ruchefort,  di' 
l'Iiin/irinfière,  de  Frcbouzie.  Entre  les  deux  arêtes  principales  de  celte 
portion  du  versant  italien,  les  deux  glaciers  du  l'riolet  et  de  Bar 
s'attachent  aux  flancs  de  VAiguiUe  du  Triolet;  à  l'ouest,  le  grand 
lleuve  glacé  de  la  Brenva  moule  ses  névés  à  la  dépression  orien- 
tale du  mont  Blanc  et  du  mont  Maudit. 

Du  côté  français,  la  concavité  du  grand   croissant  montagneux 


la  V,illfe-Hlanclte;l<d  glacier  de  LescItaux,  à  l'est,  gontlé  par  l'affluent 
du  Talèfre.  L'n  chevauchement  continu  d'arêtes  enveloppe  cette 
grande  arène  glaciaire  :  sur  la  rive  gauche,  à  partir  du  mont  Mau- 
dit, le  mont  Blanc  du  Tacul  (4  249  mètres),  VAiguiUe  du  Midi 
(3  8'r2  mètres),  celle  du  Plan  (3  673  mètres),  celle  de  Blaitière, 
VAiguiUe  de  Grépon  (3  482  mètres),  celles  des  Grands  et  Petits- 
Charmoz  (3  443  mètres  et  2  867  mètres),  VAiguiUe  de  Trélaporte 
(2  550  mètres),  dont  la  base  plonge  sur  la  coulée  glaciaire.  A 
droite,  se  dressent  en  falaises  les  crêtes  étoilées  autour  de  VAi- 
guiUe Verte  (4127  mètres);  au  sud,  les  Droites,  les  Courtes,  et, 
au  nord-ouest,  VEvéque  et  le  Moine,  qui  enveloppent  le  cirque  de 
Talèfre,  d'où  émerge,  au  centre,  l'ilot  du  Jardin;  au  nord-ouest  et 
au  nord  enfin,  VAiguiUe  du  Dru  (3  732  mètres)  et  celle  des  Grands- 
Montets  (3  298  mètres),  qui  projette  vers  le  glacier  des  Bois  VAi- 
(/uille  à  Bochard  (2  668  mètres),  en  face  du  fameux  Montanvers. 
I.à  s'ouvre  l'estuaire  de  la  mer  de  Glace,  que  forment  les  trois 
irrands  courants  glaciaires  du  Géant,  de  Leschaux  et  de  Talèfre. 
\   s. in   iI.lMiiirhé  en  vue  de  la  plaine,  le  gigantesque  fjord  de  glace 

priu.l    !..    Il    de  glacier  des  Bois.  Cette  immense  coulée,  la  plus 

inipnrlaiili'  du  Massif,  mesure,  dans  sa  plus  grande  longueur, 
1  i  liiliimètres  environ,  de  Iol  Tour-Ronde  à  VArvegron,  qui  sourd  au 
front  du  glacier  des  Bois. 

Sur  les  flancs  du  déversoir  central  s'épanchent  deux  grandes  cou- 
lées. L'une,  à  l'ouest,  entraîne  parles  glaciers  de  Taconnaz  et  des 
Bossons  les  neiges  et  les  avalanches  du  cirque  formé  par  le  mont 
Maudit,  le  mont  Blanc,  le  Dôme  et  VAiguiUe  du  Goûter.  L'autre, 
coulée  latérale,  aussi  longue  que  le  fleuve  de  Leschaux  et  la  mer  de 
Hlace  réunis,  glisse,  du  mont  Dolent  jusqu'à  peu  de  distance  du 

8. 


90 


LA     FRANCE 


Mllage  (1  \u/etili(ip,  qui  lui  dunne  son  nom  D  uiip  paît,  les  Lieles 
lavmnjiili  s  de  1  Aiguille  Va  le  et,  d'auhe  ^a\l, le  Tour  Non  (3S43mè- 
ties)  et  V  iiyuille  de  la  Neuvaz  (3  750  mettes),  celles  d  {>i/inluie 
(3912  iiK  11 esi,  du  Chmdonnet  (382  >  ml  tresl,  dessinent  sa  d<iul>le  i  ive. 
Ainsi  deux  giandes  coulées  glac  laues,  tell  s  de  1  \;  /iiilu  le  et  des 
iîosso?)?,s'allongi  nt  sur  les  deu-î  flancs  de  li  im  i   ih   ^///m  ,  sm  le  de 


gros  Bécliar),  de  la  Côte,  AiyiiiUe  de  la  Tour,  la  Tapinz  ou  plan  de 
l'Aiguille,  qui  doiuine  Chamonix,  des  tètes  de  coulées  glaciaires 
s'insinuent,  de  [letits  réservoirs  se  blottissent  (les  Pèlerins,  etc.). 
Passages.  —  (in  passe  de  la  vallée  de  rAi"ve,par  Saint-Gervais,  le 
col  du  Bnnhnnnne  ylWW  mMres',  le  col  de  la  Seiync  (2512  mètres), 
dans   la  rdiiimie   d.-   1' Uln-lilanelie  et  du  val  Veni,  qui  descend  à 


pieuvre  gigantesque  dont  les  tentacules  pénètrent  au  cœur  même 
de  l'arc  central  du  Massif.  Une  double  poussée  du  versant  italien 
se  prononce  par  la  projection  de  deux  bastions  d'appui  sur  les 
points  d'altaclie  opposés:  mont  Dolent  et  mont  Blanc.  A  l'occident, 
le  bastion  triangulaire  pointe,  -pur  l'Aiguille  de  Biunnassai/,  entre  les 
deux  côtés  que  dessinent  :  d'une  part,  la  Têle-Cnrrée  et  VA  iguille  des 
Glaciers  ;  de  l'autre,  le  Dôme  du  Goûter,  l'arête  des  Busses,  le  mont 
Blanc,  le  mont  Blanc  de  Conrmai/eur,  les  Aiguilles  Blanche  et  IVoire  de 
PHiret.  Dans  l'intérieur  du  triangle  bastionné,  s'allonge,  en  per- 
pendiculaire sur  l'Allée-Blancbe  et  le  val  Véni,  le  glacier  du  Miagc 
italien,  dont  les  affluents  sont:  le  glacier  de  l'Allce-nianrhc,  au 
revers  de  V Aiguille  de  TvHutêle;  sur  l'autre  bord,  le  glacier  de 
Biontiii^sdii  iliilirn.  et  celui  du  Borne,  que  séparent  les  Aigiiillrs  Grises; 
celui  ilu  niniil  Jlliincde  Cmmnaijeur  et,  dans  la  pince  des  inouïs  du 
Urouilliinl  rt  d.s  Aiguilles  de  Péléret,  le  glacier  A\i  BnmiUard  et 
celui  ilu  Frcsuag.  I.e  bastion  oriental,  moins  important,  pointe  à 
l'Aiguille  de  la  Neuvaz,  entre  les  arêtes  du  moni Dolent  et  du  Gr&jiil- 
lon,  celles  du  Darréi  et  de  la  pointe  de  Plancreu^e;  dans  les  inter- 
valles se  nichent  quelques  réservoirs  glacés:  ceux  du  Dolent,  de  la 
Nenvaz,  de  Treulz-Bouc,  de  Plancreuse. 

Il  y  a  un  évident  contraste  entre  les  saillies  qui  contre-butentà  cha- 
cune de  ses  extréinitésle  jl/assî/ entier  du  uiontBlnnr.  Ce  sont,  à  l'est, 
(lu  côté  suisse,  des  plateaux  massifs  et  de  -i  m  l^-  .illiln.le,  soudi'S  à 
la  pointe  d'Orny,  sorte  de  proue  qui  surploml  h  -  _1  m  ii  isdu  Trient, 
deA  Grands,  de  Brun  (versant  nord),  les  l'I  e  i.i>  tlOtm/  et  de  .S'fl- 


^^,^. 


Icinaz,  ravi 
Saleiiiaz  éui 

A  l'autre 
pée,  silloiini'c  .l'ai  ^Irs  . 
deux  versaiils  du  /i.h^ir  , 
arête  àpeinc  (•luVxii,.,.  i 
portant  de  TrélnliU-  I  I  . 
V Aiguille  ù.eBion,n: 
français  et  du  Bm,,,. 

Enhn,  entre  les  ai.  l 
.Massif  au-dessus  de  la  ' 


■•  du  Trient,  .\u-dessus  du 
-Fourche. 
montagne  est  plus  décou- 


Frassc;  dans  le  rayonnement  de 
is  du  Bionnassaij  italien,  du  Miage 


d  a\,iul-garde    qui  frangent  le  front  du 
lée  de  r.\rve  :  montagnes  de  Taconnaz  (le 


Courmayeur.  De  là,  le  val  et  le  col  Ferret  (2543  mètres)  conduisent 
la  circonvallation  dans  le  sillon  de  la  Dranse,  vers  iVartigny  et  la 
vallée  du  lihône.  Elle  remonte  alors  par  lecul  de  la  Forclaz  (  1  520  mè- 
tres), le  val  de  Trient,  bifurque  sur  le  col  des  Mnnirh  t  I  iil2iuètres) 
ou  débouche  directement  par  le  col  de  Balnie  (22iil  mi  n,  ~i  sur  la 
coulée  de  l'Arve,  Chamonix,  le  Fayet,  en  vue  de  Sami-i.ri vais. 

Bien  qu'il  n'y  ait  en  cette  longue  traite  qu'une  seule  mute  de 
voitures,  celle  des  Montets,  à  cause  de  la  faible  altitude,  on  trouvera 
plus  facile  encore  le  tour  du  mont  Blanc  que  sa  traversée.  Si  l'on 
excepte  le  col  de  Voza  (1  G75  mètres)  et  celui  de  la  Forclaz  du  Prarion 
(1  556  mètres),  qui  franchissent  l'éperon,  du  val  Montjoie  cà  la  vallée 
de  Chamonix,  les  cols  dirigés  à  l'intérieur  du  Massif,  d'un  versant 
àl'aulre,  ne  constituent  à  proprement  parler  que  des  pistes,  prati- 
cables seulement  quelques  mois  de  l'année,  pour  de  vi'ais  alpinistes 
rompus  aux  escalades.  Tels  les  cols  des  Courtes  et  des  Droites,  per- 
chés sur  l'arête  du  glacier  d'Argentière,  et  tellement  escarpés  qu'il 
est  arrivé  de  les  atleindre  sans  pouvoir  descendre  de  l'autre  côté; 
le  c(d  du  Cliiirduniict,  entre  le  glacier  de  Saleinaz  et  celui  d'Argen- 
tière; le  col  des  Grands-Montcts  (3  241  iiièlies  ,  entre  l'Aiguille  de  ce 
nom  et  l'Aiguille  Verte;  le  col  du  miuil  /i.Jn,)  :::;'i3  mètres);  le 
col  de  Pierre-Juseph  (3478  mètres),  enli.'  h-  .b  ,-//..  de  Talèfre  et 
de  l'Éboulement;  celui  des  Hirondelle  •>  iTT  nu  lies\  entre  les 
Petites  et  les  Grandes-Jorasses;  le  col  du  Géant  (3371  mètres\ 
ouvert  au  fond  du  glacier  de  ce  nom,  entre  les  A  iguilles  Marbrées  et 
les  Flambeaux,  en  surplomb  sur  la  coupure  de  la  Doire. 

Des  communications  normales  auraient  existé  autrefois  par  cette 
voie  entre  les  deux  versants  de  Courmayeur  et  de  Chamonix.  Cette 
obscure  tradition  s'explique  peut-être  par  le  lien  religieux  qui  ratta- 
(  hait  le  prieuré  de  Chamonix  à  la  grande  abbaye  béiu'diitiiie  de 
SaiulMi(  lui,  juchée  au  delà  des  monts,  surune  roche  prrs.pu'  iuar- 
cessiMe,  eiihe  Suse  et  Turin.  C'est  en  s'inspirant  de  la  tiadiiinu 
populaire  que  Bourrit,  parti  du  Monlanvers,  en  1787,  remonta  la  mer 
de  Glace,  traversa,  non  sans  risques,  le  col  du  Géant  et  descendit  à 
Courmayeur;  le  Massif  n'élait  donc  pas  infranchissable.  Saussure 
passa  quinze  jours  au  col  du  Géant,  mais  seulement  en  juillet  de 
l'année  suivante  :   il  y  fit  des  observations  scientifiques,  et  l'on  a 


LES     ALPES.    —    LE     RHONE 


91 


justement  donné  son  nom  à  Tune  des  cimes  voisines.  M;iis  Buiinit, 
l'admirateur  entliousiaste  de  la  première  heure,  Tenlraîneur  inf  i- 
(i;;able  de  la  course  au  mont  Blanc,  bien  que  la  joie  d'y  atleiiidie 
Ui;it  àfaitlui  ait  été  refusée,  ne  mérilait-il  pas  que  l'on  consac  l 'it  sa 
iniMuoire  par  un  signe  visible,  autant  du  moius  que  le  rutrue  sd\ant 
lie  Berlin,  Pitckener,  qui,  surla  route  du  mont  Blanc  déjà  fiequenti  e, 
vints'établiraux  Grands-Mulets  et  célébra  à  coups  de  canon  et  giand 
renfort  de  musique  une  promenade  qu'il  prenait  pour  un  exploit 

I.e  col  du  Midi,  entre  l'aiguille  de  ce  nom  et  le  mnnt  Blanc  du 
Tacul;  celui  de  la  Tour-Ronde, 
outre  les  glaciers  de  la  Brenva 
et  du  Géant,  sont  des  pistes  peu 
recommandables  aux  touristes 
non  aguerris.  Encore  que  moins 
élevé,  le  col  du  Miage  (3376  niè- 
lies),  llanqué  de  couloirsde glace, 
a  vu  plus  d'un  drame.  M.  John 
l'.iricbeck,  en  juillet  1861,  fit  de 
l;'i-liaut  une  épouvantable  glissade 
vi'rlicale  de  538  mètres.  Ses  com- 
pagnons le  croyaient  en  capilo- 
tade :  par  miracle  on  put  enfin  le 
retrouver,  moulu,  écorché  vif  par 
l'horrible  frottement,  mais  sans 
aucun  membre  cassé. 

I,c  |i.i-.>.i-r(lc(;iiainonixàCour- 
uiayiiii,  <-\  p  ,  i|ii  M(iuement,  par 
le  (i.i\-is  lia  .M.i-;>if  n'est  qu'un;? 
prouesse,  l'raliquoment,  les  cols 
sont  des  trompe-l'œil  :  la  limpi- 
dité de  l'atmosphère,  la  crudité 
des  formes,  l'écrasement  des 
masses,  tout  est  fait,  dans  cet 
amas  compliqué  de  roches  et  de 
glace,  pour  déconcerter  les  mieux 
avertis. 

Dumo)i<ronrfu(3196mètres)àla 
poinled'On!y(327''i  mètres),  môles 
de  rrprre  dressi's  à  chaque  extré- 
iiiitr-,  sur  les  parties  déclives  du 
Massif,  1.1  ilisl.inee  absolue  est  de 
34  Ivil Il'-:  Il  ddcsaledes  crê- 
tes s.  ml  ev  ->.  Il  Ire, esdeux  points 
ne  iiiesiiie  pas  imiiiis  de  50  kilo- 
mètres. On  juge  par  là  du  reste.  Lo 
»io)i/fi/(7/ie,  comme  l'amphithéâtre 
gigantesque  du  cirque  de  Gavar- 
nie,  dans  les  Pyrénées,  échappe 
à    la    toise    du    regard    humain. 


GRANDES    ALPES    DE    SAVOIE 

ET    DE    DAUPHINÉ 

MASSIF    DE    LA    VANOISE 


Dans  1  enlacement  de  VJsèr 


et  de  VArc,  qui  confluent  en  aval  de 
'S  puisent,  à  8  kilomètres  seulemeul 
l'une  de  l'autre,  au  cœur  des 
Alpes  Grées,  le  relief  de  la 
'Vanoise  développe  le  croissant 
de  ses  champs  de  glace  :  au  nord, 
l'.l  iijuille  du  Midi  et  le  mont  Pourri, 
en  avan  t-garde  sur  l'Isère  ;  au  sud, 
le  glacier  de  Gébroalaz;  au  centre, 
la  V'(7«oiseproprementdite.  Surun 
développement  d'environ  50  ki- 
lomètres, la  chaîne  se  maintient 
à  plus  de  3000  mètres,  pour 
atteindre,  avec  la  cime  des  Grands- 
Couloirs,  près  de  3900  mètres. 
I.e  mont  Pourri  ou  Thuria, 
presqu'île  étroite  et  allongée 
qu'un  isthme  déchiqueté,  tra- 
versé par  le  col  du  Palet,  rattache 
au  groupe  de  la  'Vanoise,  tranche 
nettement  sur  Y  Aiguille  du  Midi, 
au-dessus  des  vallées  de  Peisey 
et  de  Tignes,  qui  dessinent  pro- 
fondément ses  contours.  L'al- 
titude de  ces  vallées  latérales 
étant  en  moyenne  de  l'iOO  mè- 
tres, le  mont  Pourri,  dont  la  hau- 
teur absolue  est  de  3788  mètres, 
surplombe  ainsi  le  voisinage  par 
\\n  relief  de  2  388  mètres.  De  là 
vient  sa  fierté  :  au  lieu  d'être  en- 
caissé dans  les  masses  environ- 
nantes, il  se  dresse  isolé  et  ne 
perd  presque  rien  de  sa  taille.  Sur 
TigiiesetPeisey,  ils'arc-boutepar 
des  arêtes  entre  lesquelles  s'escar- 
pent  les  masses  glacées  de  la  -S')'- 
vinc  et  de  la  Gurra:,  de  la  Plalièn: 
et  de  la  Sache.  L'Isère  s'enroule, 
de  Tignes  à  Bourg-Saint-Mau- 
rice, au  pied  de  ce  perron  gigan- 
tesque   dont   le    cône   terminal, 


LA     FRANCE 


'•gèrement  Ironqui'',  di'coiipe  au  nord  la 
pure  silliouelle  de  son  manteau  de  glace. 
Des  écueils  émerge's  l'enveloppent  au  sud- 
ouest,  comme  les  lignes  de  retranchemeni 
d'une  citadelle  démantelée.  Peut-être 
rosion,  en  déchiquetant  ces  pointes  d 
rochers,  a-t-elle  valu  à  la  fière  montagn 
le  nom  vulgaire  qu'elle  porte,  à  moins  qu 
les  escarpements  de  gypse  en  dissolu  ' 


qui  se  triiuveiil  au  nord-ouest  de  Peisey,  et  que  l'on  nomme  les 
Ai'/i'  /''  /.'  "  '  .  ne  justifient  cette  désignation  ;  car  le  mont  Pourri, 
étant  1  I  aiiiiii^in  cristalline,  présente,  à  l'ouest  notamment,  une 
slraiiii<  al  I  -11  i' iiiarquahle  de  gneiss,  de  quarlzites  et  de  schistes. 
Soumis,  cumiiie  ses  congénères,  à  l'action  météorique,  il  n'a  subi 
aucune  décomposition  anormale.  Il  a  ses  enthousiastes,  ce  belvé- 
dère dégagé  au  seuil  même  des  grandes  Alpes.  Les  cartes  donnent 
à  la  cime  le  nom  spécial  de  Thuria  et  réservent  l'autre  désigna- 
tion pour  une  saillie  secondaire  de  l'est,  qui  domine  Sainte-Foy. 

Entre  Bourg-Saint-Maurice  et  Modane,  YTsèreet  VArc  sont  éloi- 
gnésde48  kilomètres,  dansleur  plus  grand  écartemenl.  Le  niassifile 
la  Vanoise  avec  ses  satel- 
lites :  mont  Pourri  et  mont 
Gcbroulaz,  en  occupe  l'inter- 
valle; mais  la  Vannise  pro- 
prement dite  en  retient  la 
majeure  partie,  soit  30  ou 
3S  kilomètres,  jalonnés  par 
quinze  ou  vingt  cimes  qui 
dépassent  3000  mètres. 

L'état-major  donne  à  la 
pointe  des  Grands- Couloirs 
une  altitude  de  3861  mè- 
tres :  c'est  l'arête  culmi- 
nante du  Massif;  un  superbe 
glacier  s'incline  du  somme! 
sur  son  front  nord,  le  seul 
accessible,  tandis  qu'au  sud 
plonge  un  abîme  vertical  de 
2  000  mètres.  Une  cuirasse 
glacée  emprisonne  la  cime 
voisine  de  la  Grande-Motte 
(3683  mètres).  Au  sud,  par 
delà  le  col  de  la  Vanoise, 
qui  ouvre  au  travers  du  mas- 
sif une  brèche  de  2527  mè- 
tres, le  massif  de  Clinsseforêt 
ou  Grand-Pelvoz  développe 
sa  large  croupe  arrondie  oîi 
sont    étalés    les   deux    plus 


beaux  glaciers  de  l.i 
Savoie  :  celui  de  Son- 
nailles a\i  nord-ouest, 
celui  dePelvoz  au  sud- 
est.  Pendant  7  kilomè- 
tres, la  ligne  de  faîte 
n'est  qu'une  croupe 
éblouissante  qui  on- 
dule au-dessus  de 
3500  mètres.  A  peine 
si  deux  écueils  noirâ- 
tres surgissent  de 
cette  vaste  mer  de 
glace. 

La  pointe  de  Gébrou- 
Inz  (3520  mètres),  les 
masses  triangulaires 
du  Bouchetet  de  Châ- 
teau-Bourreau compo- 
sent l'arrière-garde  du 
Massif.  Elle  épanche 
ses  eaux,  par  les  lor- 
Martin  et  des  Allues,  dans  le  sillon 
on  qui,  au-dessous  de  Brides  et  de 
s,  conflue,  àMoutiers,  dans  l'Isère, 
se  trouve  le  centre  de  rayonnement  du 
massif  entier,  par  l'artère  vitale  du  Doron. 
A  la  rive  du  torrent  s'échelonnent,  au-dessous 
de  Bozel,  les  deux  stations  thermales  de  Brides 
(eaux  sulfurées  et  chlorurées  sodiques),  dans  une 
couronne  de  vergers,  de  vignes  et  de  bois,  sous 
es  cimes  neigeuses  de  la  Vanoise;  Salins-les- 
/?"/«s  'ennx  salines  chlorurées  sodiques),  dans 
,  au-dessus  d'une  véritable 
MI  ilh  1111  il.  -liiil.rraine.  La  remonte  du  Doron 
iiiiJuil  .Im  I1'-:,I,  d'une  part,  vers  Tignes,  sur 
Isère,  par  le  col  du  Palet;  de  l'autre,  veis  Pra- 
lognan,  clef  du  col  central  de  la  Vaimise.  I.a 
conque  du  lac  de  Tignes,  charmant  bassin  de  2  kilomètres  de  cir- 
conférence, s'étale  à  2088  mètres  d'altitude.  Les  ruissellements  du 
glacier  de  la  Grande-Motte  qui  l'alimentent,  absorbés  en  partie  dans 
îe  filtre  calcaire  de  la  montagne,  jaillissent  à  200  pas  du  lac  en 
nappe  de  cristal.  Même  phénomène  à  la  sortie  :  l'émissaire 
s'effondre  et  rejaillit  plus  loin  en  véritable  torrent.  On  pêche,  dans 
le  lac,  des  truites  savoureuses. 

Pralognan,  sur  le  Doron  supérieur,  conduit,  par  le  col  de  Cha- 
vière  (au  flanc  du  Gébroulaz),  dans  la  vallée  de  l'Arc,  à  Modane,  tète 
de  ligne  du  chemin  de  fer  du  Fréjus;  parle  col  de  la  Vanoise,  sur 
le  revers  du  massif,   à  Enlre-deu.r-Eaaj,  Therniii.'nnn   'en  amont  do 


LES     ALPES.    —     LE     RHONE 


semble  promis  n 
réserve  aux  alpi- 
du  Crand-Saint- 


iMûJane)  et  à  Lanslebourg,   qui  commande    la  nmli^  du  Mont- 
Débouclié  de  ces  deux  voies  im[i(irtantes,  Prnlw/iniii,  dans  son 
de  prairies,  de  forêts,  de  tciirnis  il  ili'  i:\. 
un  bel  avenir.  Le  col  de  lu   l'.//i.//sr    -i.'iJT  i 
nisles  la  surprise  d'un  pass.i^.-  ijin    r,i|i|H'|| 

l;.Tiiai.I;    d..   -i.Mids  I MMX    .11    m1..iii,.iiI 

rliain.a,  v  li- ni.    I   in'  |i.' a--r/,  ,|n 

ou  M\  iM|.|M  s  i.h  u.li.s  lars  .l.s  .1  ,.;,v.  .  ,I>M,I  la  |ilii^  Irlande  pet 
avoir  i:itlUnirU-esd.M;in;oulen'iir(.,tles(-eU(lauliaiiiraudA'u/;-c-,/cu, 
/•-'(/».'■,  groupe  de  cabanes  où  les  bergers  de  Tliermignon  et  de  ! 
Mauiiiuine  font  esliver  leurs  moulons  à  la  laine  blanclie  et  soyeusi 
Ln  frère  du  Doroa  de  Pralognan,  le  Doron  iVEiitre-deux-Enu. 
côtoie  le  versant  de  la  Yanoise,  mais  dans  un  sens  opposé,  puisqu' 
descend  à  l'Arc. 

Tandis  que  le  mont  Rlauc,  dr>  nalure  cristalline,  ne  montre  si 
ses  flancs  que  de  faibles  lanilir,Mi\  M'iliiiMaii;iir''s,  If  iiia^sit  ili>  1 
Vdnoîse,  au  contraire,  a  C"ii~<'i  \^'  il  un  i^  nues  a-~~i-''s  .i|i|.ai  h-nai 
à  cette  formation  :  redressions  jiar  pla- rs  .a  |i|ms  on  un. mis  |.riil..ni|. 
ment  érodées,  elles nelaissent  voir  que  la- 
rement  larocliede  base.  Cette  composition 
variée  du  massif  lui  donne  une  grande  ori- 
ginalité de  formes  et  de  couleur:  ici,  les 
dômes  de  nature  schisteuse,  peu  i  ésistante, 
et  couverts  de  pâturages;  là,  les  gneiss  et  les 
scliisles  cristallins,  plus  solides,  aiguisés 
en  pyramides,  comme  dans  la  magnilique 
circonvallation  du  mont  Tliuria;  ailleurs, 
des  parois  verticales  en  solidi  s  ,issisrs  de 
grés;  des  calcaires  déclnqucli  s  i  l  Inuii  s 
Les  vallées  des  AUu/":  et  de  s,„„/-.l/„,//y/- 
dc-BellcviUene\\]  esentent  pii's(]ue  pailoul 
<iue  des  calcaires  sombres,  surmontés  de 
grès  blancs.  «  Des  amoncellements  de 
gypse  donnent  à  tout  le  pays,  principa- 
lement aux  environs  de  Brides  et  de  S,iliii\, 
un  aspect  singulier;  ces  amas,  Mams 
comme  neige,  ont  parfois  plusieurs  cen- 
taines de  mètres  de  profondeur.  »  (Fei'd. 
lÎEYMOMi,  A/iiiiiaire  du  Club  Alpin.) 

Avec  le  gypse  (sulfate  de  chaux),  le  sou- 
fre se  rencontre  à  l'état  natif  ou,  encore, 
associé  au  cuivre,  au  plomb,  à  l'argent. 
Toutes  les  richesses  minérales  :  le  plâtre, 
le  marbre,  les  minerais  divers,  l'anthracite, 
s'offrent  à   une   fructueuse    exploitation. 


11  l'anl,  piair  riini|ii  endie  la  VawAse,  faire  l'ascension  du  munt 
Jiii'ct,  belvédère  tlressi'  sur  le  promontoire  que  dessinent  à  leur 
conlhient  l'Isère  et  le  Doron.  Les  schistes  lustrés  du  trias  qui  com- 
posent la  montagne  s'y  développent  en  dômes  d'accès  facile,  sous 
un  tapis  ininterrompu  de  pâtu-rages.  Peut-être  pour  cette  raison,  les 
Cfiitnms,  piiiiiilifs  habitants  de  la  contrée,  eurent-ils  cette  mon- 
tagne en  V.  iii'ialiiiu  :  elle  nouri-issait  leurs  troupeaux  et  leurs 
lamilli's;  c'itail  ui\  Dieu  bienfaisant,  Jupiter  sans  doute,  Jovis.  De 
là  seiailvenu  le  iiuiiil  Jovet.  Du  mimtBIancàla  Tarre  des  Écrins, 
en  passantpar  les  champs  de  glace  de  la  Vanoise,  le  regard  embrasse 
du  haut  de  ce  belvédèie  un  merveilleux  horizon. 

Entre  l'Arc  et  la  Romanche,  sur  le  front  baslionné  du  Thabor,  que 
les  Alpes  Cottiennes  projettent  dans  l'intervalle  de  deux  grandes 
masses  granitiques  :  la  Vanuise,  au  nord,  le  Pelvour,  les  Êcrins  et  la 
^^f|'iJe,  au  sud.  des  vagues  montagneuses,  détachées  de  la  traverse 
du  Cnhh/rr.  se  siiiièilent  avec  les  Aiguilles  d'Arves,  les  Grnndes- 
//(/;/^w■^.  la  ilnidile  II  ete  des  monts  d'Allevard  et  le  massit  de  Belle- 
(htiinr   |iisi|ii  ,1  la  ilnine  profonde  du   (irinsiviTidnn.   ni'i  coule  l'Isère. 


LA     FRANGE 


MASSIF   DES 


\RVES 

1rs  .1/7, 


l'Arves  mit  le 

;'i  la  racine  du  Granil-Gulibicr  ['S  2'r2  nièlres)  ;  à  l'ouest,  sur  les  lor- 
rciiLs  opposés  de  l'Arvelle  et  du  Gua,  ou  plutôt,  en  tenant  compte 
du  remous  parallèle  noué  à  la  cime  des  Torches  et  au  pic  du  Mas  de 
la  (Jrare,  sur  la  trouée  torrentielle  du  Ferrand,  dont  le  col  dos  Très- 
nouveaux  marque  le  seuil  de  séparation.  Au  nord,  l'.irc;  au  sml,  l.i 
Ihiinancke  développent  leur  courbe  opposée.  Le  sommet  culminanl 
du  massif  est  l'Aiguille  centrale  (ÏArves,  qui  trône  à  35l)'.t  mètres, 
au-dessus  de  ses  deux  sœurs  et  d'un  peuple  de  hautes  cimes; 
Aij.Miilles  de  la  Saussaz,  du  Goléon  (3  429  mèlres),  de  l'Argenlière 
'3l>'iO  mèlresV   le   Cnis-C.renier   (2  917  mè(res)  e(  le  mont    l'.diard, 


tournés  vers  le  nord.  C'était,  il  y  a  trente  ans,  un  massif  à  pmi  pics 
ignoré;  le  déboisement  y  a  fait  rage;  les  pauvres  gens  perdus  au 
milieu  de  ces  déserts  n'ont  plus  que  la  bouse  de  vache  séchée  pour 
se  défendi-e  des  rigueurs  de  l'hiver.  Mais  la  nudité  même  de  ces 
montagnes,  leurs  formes  altières  ne  manquent  pas  d'une  sauvage 
grandeur.  Comme  la  Meije,  sa  voisine,  la  grande  Aiguille  d'.A/i'cs 
semblait  inaccessible  :  elle  fut  escaladée  pour  la  première  fois 
en  18"8  ;  depuis,  de  nombreux  alpinistes,  des  femmes,  l'ont  foulée 
du  pied,  même  l'aiguille  méridionrde,  bien  que  celte  ascension 
exige,  à  certain  rebord  perrle'  ;iu-ili-Mis  d'iin  fi-pic  vriiiL'iiicnx,  un 
exercice  de  voltige  qui  ne  l.iis.sc  |i,i-,  d'iiii|iivs-iniiiirr  l^s  l^irs  les 
plus  solides.  Les  cols  de  rinririnl  l'i  ilu  Col.ini,  le  col  l..indi:ud 
forment  autant  de  failles  pénétrantes  qui  permettent  de  circuler  à 
tjavers  les  émergences  de  la  forteresse. 

LES    GRANDES-ROUSSES 

l)i;  formes  plus  massives,  moins  di''C(iup('cs  ijue  les  Aiguilles 
d'Arves,  les  Grandes-Rousses  nouent  leurs  chamiis  de  glace 
(glacier  de  Sniiit-Surlin,  glacier  des  O""''"'»)  aux  deux  cimes  cen- 
trales de  l'/iift/rfrt'rrf  (3  473  mètres)  et  du  Gm.»/-.S>»urt,7e.  Au  sud-ouest, 
la  RoinniuUe;  à  l'ouest,  VEau-d'OUe,  fossé  de  Belledonne  ;  à  l'est,  les 
combes  torrentielles  du  Ferrand  et  de  la  Valette  ;  au  nord,  le  col 
de  la  CTO!j-(/e-7^er,  circonscrivent  le  domaine  des  Grnndcs-niiussp$, 
trisles  montagnes  au  demeurant,  dont  les  (lancs,  dépourvus  du 
manteau   protecteur  des   forets,   restent   sans    défense   et  comme 


riiussis  par  l'àpreté  du  gel  et  la 
tant  sont  de  belle  taille  :  au  nord 
sml,  le  pic  Dnijh,  la  Pyramide,  I 
éperon  sur  le  [dateau  nu  de  lira 
les  Sarrasins,  exploiléient  ici  c 
grisargenlilére  (lnul  bs  Dauphin' 


cuisson 

du  sol(  1 

.  L 

es 

:imcs  poui- 

,  l'Aigu 

lie  Nmre 

(3  1 

73 

melies);  au 

epic  d 

1  Lnc-Blanc 

et 

VUnpie,.n 

ndes.   L 

es  lîonia 

11'., 

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api  es  eux 

les  min 

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e   e 

t  de   cui\re 

s   à  Irni 

loUl.sill 

tl 

ei  de  beaux 

Is.  De 


.  ellondieesi 


expk 


l.i  tour  du  Prince-Ladre,  véritable  tour  du  Trésor,  où  se  réfugiait  le 
directeur  des  mines,  monte  encoi'e  la  garde  avec  ses  murs  de 
2  mètres  d'épaisseur,  ses  fossés  de  8  mètres  taillés  en  plein  roc,  au 
milieu  des  champs  argentifères  vides  et  déserts.  A  lest  de  la  tour, 
une  chapelle  dédiée  à  saint  Nicolas  remplace  un  temple  antique.  \]w 
veslige  de  la  voie  romaine  se  voit  encore  sur  la  rive  du  lac  Blanc, 
réservoir  de  600  mètres  sur  ISO,  dont  les  eaux,  blanchies  par  le  sul- 
fale  de  baryte,  contrastent  avec  les  roches  noires  de  l'IIerpie,  les 
[tàturages  roux,  les  pics  et  les  glaciers  e'tincelants.  D'arbres,  il  n'en 
est  plus  guère  :  le  feu  des  mines  ou  des  âlies  iihlii.'ènes  a  presque 
tout  dévoré.  La  voie  romaine  s'élevait  de  la  Jlmiunnlie  par  le  plateau 
de  Paris  et  celui  de  Brandes,  dans  le  priil..ii-.iiniit  tlu  lac  Blanc,  en 
suivant  le  cordon  des  nappes  lacustres  é(  helonnées  au  liane  occiden- 
tal des  Grandes-Rousses  :  lacs  Bcssun,  de  \a.Fare,  de  Baline-Rousse,  de 
la  Jassc,  jusqu'au  col  du  Couard.  La  vallée  de  VEau-d'Olle  ouvre,  de 
ce  point,  les  commnnienlions  an  f^nd  vers  Belledonne,  an  nord  vers  les 
Srpi^f.i,ii\  A  Ilrr.inl ,  ilr  la  \alh'e  ilf  l'disans  àcelle  duGraisivaudan. 

!,(  s  l'ifii'  Jr^-/lf,ii^-.r^\  iiioiiis  (bii  Mlles,  seraient  le  paradis  de  ceux 
qu'ellVayenllesciines  trop  n.'bai  balives,  mais  qui  voudraient  goûter, 
sans  trop  de  risques,  les  émotions  dune  promenade  à  travers  de 
vrais  glaciers  et  la  joie  de  contempler  d'immenses  horizons.  Encore 
que  réduits,  les  glaciers  des  Grandes-Rousses  offrent  un  réel  intérêt  : 
celui  de5«»i<-.Sor/m  s'incline  doucement,  sans  cievasses;  le  glacier 
des  Quirlies,  au  contraire,  de  pente  bien  plus  forte,  présente  assez  de 
crevasses  pour  exiger  l'emploi  de  la  corde.  Son  point  d'appui,  le 
pic  de  YElendard,  point  culminant  des  Rousses,  se  termine  par  une 
plate-forine  de  schistes  archéens  de  4  à  5  mètres  carrés.  Le  Grand- 
Sauvai/o,  son  frère,  qui  d'en  bas  paraît  une  simple  arête,  se  compose 
en  réalité  d'une  série  de  prismes  verticaux  diessés  les  uns  derrière 
les  autres,  d'escalade  pénible  et  de  descente  assez  périlleuse.  Un  col 
sépare  les  deux  sommets  voisins.  La  merveille  des  Grandes-Flnuxses 
est  plus  bas,  dans  la  vallée  du  Ferrand,  leur  émissaire  principal, 
une  cascade  rivale  des  plus  belles  de  l'Europe. 


LRS     ALPES. 


LK     RIT  An  F 


9S 


MASSIF    D'ALLEVARD 

l.a  vallée  du  Urinsiriuidan.  que  sillonne  l'Jsèn-,  se  développe,  dc 
Montmélian  à  Grenoble,  entie  les  escarpements  calcaires  de  la 
(iiando-Cliartreuse,  à  l'ouest,  et  une  longue  arête  dentelée  de 
roclir^l.iiiiiili^.s  t-h,lur,  ,\r  ni.iinuiwsrt,  sur  l'Arc,  au  col  de  lu 

Cocli.'    iii..[ii,iuii''^  J    1//'    -;/'/   '■!  .1 ^  -I  aux  défilés  de  la  Romanclie 

(pi.-  ri  ,i,.|r  ,!.■  /;,/;,,/-,  ,.,  au-, 1. -MIS  ,1  rriaiîe-les-Iîains).  F,a  vallée 
de  l'l-:„u-/h,ll,-,  tiil.nlaiiede  la  Uni, mm.  h.',  limile  à  r.'.;t  le  re|i,.f,l,. 
lirlI.'duuMe  ;  celle  du  torrent  des  Vtll.n,ls.  alUu.nl,  ,1.-  F  Ai.-,  Iran.  li.' 
la  hase  oiieutale  des  monts  d'A //'/■.(/./ ;  enlii'  l.s  .hii-c  niassiis,  j.. 
oil  (le  lu  Coche  ouvre  une  brèclii'  il.-  s.-parali..ii,  au  hIm.kI  .lu 
plaleau  des  Scpt-Lnu.r:  (sept  lacs). 

L'orographie  du  massif  d'Allevard  eslasse/.  .■ |i|i.\e.  M.  ii.  Imi- 

land,  qui  en  a  fait  une  étude  coin|ili''|i\  \  v..il  .Icux  pi  in.  ipale.s 
arèles  en  l'orme  d'U,  courant  du  su.l  au  ii.inl,  p.ii  alii-ieruenl  l'une  a 
l'autre.  Au  milieu  s'étend  l.i  rianl.'  vail.i.  .lu  llrr.la  .mi  il.'  la 
l''e)'rière;  au  point  de  jon.  - 


fameus 

es  imnrs  ,!.-  le 

•  d 

Allevard.  Les 

■eplis 

st 

■.ui.L- 

M.' 

s  de 

Jlrame- 

Farine  a  Au  liil  la  II  \,- \ 

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iin"en 

tdansl; 

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le 

[11. mI 

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Lréda, 

au  moment  de  conlUu 

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Arête  orientale. 

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taie,  de  be 

auc 

oupsuperieui 

en  élévation 

et  en   impoi 

lance,  en 

oie 

à  son  tour, 

l'est  et  à  1 
lions    SIM 

oue 

iii.l 

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III, s  .|ui  r..i 

lllrul     les 

1  u 

i.  II-.  ^  \  iii  . 

loire,  du  (.l.'NZiii,  du  \  i-N  l.ili 
du  liens  et  du  Joudron. 

1°  Arête (iccidentalc.  A\isui\ 
e.iiir.inn.int  le  fond  de  la 
\alli'e.li>  1,1  Perrière, le  massif 
arliciil..  ,1e  la  Belle- Étoile 
(•2  7-22  nu'^lies)  et  la  pointe 
de\a.  Dent  du  Pi at  2(i2'l  m.- 
1res)  cominand,-ntl,-pla|.  au 
des Sept-Laux;  ceux-,  i  la. 
du  Cos,  lac  Blanc,  lac  Cit.  - 
pen,  lac  Carré,  laclVoir)  cap- 
ti's  par  le  Bréda  pour  l'Isèip. 
les  autres  (Jefilan,  la  Corn,., 
la  Sagncj  dérivés  par  l'Eau- 
d'Olle  veis  la  Romanch.-. 
Des  ramilications  soudées 
au  nœud  de  l'Étoile,  un  Ions 
chaînon  de  pAturayes  et  de 
forêts  se  détçani-  au  n.uil, 
par  16  )()  et  2  001)  m,''li.  s 
d'altituile  pis.pi'.'i  /-(  Tiiilli'l  : 
c'est  ce  clMÎniui  tiès  m  lie 
en  ininei  ais  iiui  .iliiiienli-  l.-s 


96 


LA     FRANCE 


riuclrer  du  Finie 
(2  811  mètres), 
dont  le  flanc 
nord  est  tapissi; 
par  un  glacier 
i contrefort  occi- 
dental, Grande- 
Gnui  bière  [2641 
mètres],  Grand- 
Cluu-nier  L2  56i 
mètres]  et  Petit- 
(^Iiarnier)  ;  mas- 
sif des  Grands- 
Mimlins  (Grand- 
Moulin  ou  roc 
Crotières  [2497 
mètres],  pointe 
de  R  o  g  n  i  e  r 
[2  346  mètres], 
ram  if  icat  i  on 
occidentale  de 
la  montagne  d'A- 
vrillard  )  ;  mas- 
sif dit  du  Cu- 
cheron  (série  de 
croupes  herbeu- 
ses portant  sur 
sonfront,ducôli' 
de  l'Isère,  le  fort 
de  Monlgilberl). 
I>ans  une  agreste  ceinture  de  prairies  de  châtaigneraies,  où  le 
Iln'da  roule  ses  eaux  fraîches  à  l'issue  d'une  gorge  profonde,  Alle- 
vard  offre  à  ses  hôtes  le  charme  d'une  villégiature  champêtre, 
l'efllcacité  reconnue  de  ses  eaux  sulfureuses  et  le  plaisir,  sans  trop 
i\c  risques,  des  courses  en  montagne.  Dès  le  xi'=  siècle,  les  moines  de 
Cluuy  pénétrèrent  dans  ces  retraites  éloignées,  alors  infestées  de 
bètes  féroces.  Au  xii"  siècle,  Allevard,  fief  de  l'évèque  de  Maurienne, 
devint  le  siège  d'une  seigneurie  qui  comprit,  durant  le  moyen  âge, 
une  place  fortifiée.  L'industrie  métallurgique  lui  donnait  un  vif 
essor,  au  début  du  xvn»  siècle.  C'est  dans  l'étroite  gorge  du  BinU  du 
Mnnde,  sur  la  rive  gauche  du  Bréda  (1  kilomètre  du  bourg),  que  les 
hauts  fourneaux  réduisent  le  minerai  de  fer  extrait  en  partie  des 
mines  de  la  T;iillal. 


MASSIF    DE    BELLEDONNE 


L'Isère 
BMeduni, 


la  Homanolie, 
Au  levers  di 


l'Eau-d'Olle   circonscrivent  le   massif  de 
pas  de  la  Coche,  l'alTaissement  des  Sppt- 


US      D   AI.LEVA  RD. 

■^1  l'excursion  clas- 
-im.Ih,  sont  encore 
rliiiuves,  le  chalel- 
làturages  :  partout 
horizons  pour    les 


l  L  L  i:  E     DU     .M  o  l  L  I  N  -  \- 1  E  l:  X     ;     A     G  ; 


Lintx  dégage  scm 
horizon  sur  la 
coulée  d'Alle- 
vard.  Cultures  cl 
prairies  parse  - 
mées  de  ha- 
meaux, forêts  de 
hêtres  et  de  pins 
encadrant  de  jo- 
lis vallons  frais, 
des  clairières 
vertes,  enfin  de 
grands  pâtu- 
rages comme 
Chamr  eusse, 
précurseurs  des 
moraines  rou- 
lées, des  cirques 
glaciaires,  des 
schistes   cristal- 


celle  de  la  l'iu. 
d'où  surgissent 
les  trois  pics  de 
Belledonne  :    tel 

est   le  spectacle  gi.aciei.s   du   gl 

varié  que  pré- 
sente le  massif. 

I.a  montée  àlaCrnix-de-nelIrdniiiie  2 '.M: 
sique  d'Uriage.  Le  cliiilei-li,  ,ir|  ,1e  lo,,, s 
un  joli  but  d'excui  sinii.  Ijiii.'  rnniseï 
hôtel  de  Roche-Béranger  aninii'  la  soliti 
des  lacs,  des  cascades  liruissautes,  de 
grimpeurs. 

M.  H.  Ferrand,  accompagné  de  son  père  et  des  guides  Pierre  Ginet 
etRemy  Favier  d'Allemont,  escalada,  le  4  septembre  1876,  le  plus 
haut  des  trois  pics  de  Belledonne  :  le  panorama  du  pic  de  la  Croix- 
de-Belledonne  leur  |';ii,ii--,iil  fn  lieii^-enieni  hiisé  par  les  cimes  voi- 
sines: Grande-Lm le   /)  ,::<  i,f    js:;:;  lie>,   Grand-Duménon  et 

Grande-Lance  d'J /. /„./,,,•  isW  m,  ii.  -  ,  m, us  surtout  au  nord-est, 
par  une  noire  pyramide,  aii;uille  abiuple.  eiilonrée  d'affreux  pi''- 
cipices  et  qui,  semblable  à  la  llèche  hardie  d'un  ebicliei,  s'(|e\;iii 
dans  les  airs  au-dessus  de  tout  le  reste.  De  nnmbieuses  lenl.ihxes 
avaient  été  faites  par  les  chasseurs  de  chamei<  peur  d^uiipter  la  cime 
rebelle;  mais  l'inclinaison  de  l'aiguille  e-i  ixe^-nr,  les  an  frac  tuo- 
sités  qui  rident  ses  flancs,  pleinsde  neiee,  i .  e..u\  i  eut  la  roche  d'un 
perfide  veigl  is  ei,  cemme  l'ascension 
se  faitparlenurd-est,  où  la  glace  abritée 
du  soleil  ne  fond  presque  pas,  il  eu  ré- 
sulle  que  les  couloirs  d'approche  ne 
soiil  pi.iliealiles  que  pour  un  temps  très 
limil'-  (le  l.i  v.ii-eii  la  plus  chaude.  Au 
debul  de  se|i|ehdiie,  quand  M.  Ferrand 
se  trouva  au  jiied  de  Y  Aiguille  noire  de 
Belledonne,  le  petit  lac,  déversoir  de  ses 
eaux  glaciaires,  était  encore  en  partie 
eelé;  iipiès  lesdeinièies  1. -u  iïes  de  ga- 

Z,UI.   les   ,-|Minll-,,   1,1    |,M    I,,.   Mlle,   les||,.véS, 


qu'il  faut  enjamber  sur  un  vide  de 
tidO  mètres,  roches  tremblantes,  paroi 
debout  contre  laquelle  on  se  hisse 
,ivec  un  câble  (s'il  ne  casse  pas),  arête 
lueireuse  où  l'on  grimpe  à  quatre 
[jattes  :  telles  furent  les  étapes  de  cette 
troublante  escalade.  «  Tout  est  mouvant 
sur  cette  cime  battue  par  les  orages; 
quatre  hommes  peuvent  à  peine  y 
leuir  d;  de  paitout  le  vent  souffle  avec 
Molence.  Maisquelhorizon!  Mont  Rose, 
uu)utBlanc,  Alpesde  Savoie, la  Vanoise, 
les  Grandes-Rousses,  la  Meije,  les 
Ecrins,  le  Pelvoux  :  de  toutes  parts  sur- 
fit l'étincelant  bataillon  des  cimes,  des 
aiguilles  et  desgrands  massifsalpestres. 


LliS     ALl'ES. 


LE     lUlU.NE 


97 


MASSIF    DE    L'OISANS 


I7> 


l.e  iiiiissif  lie  la  Vatioisc,  que  circonsi 
sa  conti-e-]iaiiie  dans  le  cirque  glaciaire  île  VOismis,  quViiveliiii|ieiil 
la  RijiiKinche  et  le  Lrac.  Mais,  au  lieu  que  la  Vanoise,  attachée  de 
|irrs  à  la  crête  princiiuile  des  Alpes  franco-italiennes,  dont  la  dis- 
lingue à  peine  la  courte  dépression  de  l'Iseran,  semble,  de  notre 
côté,  le  prolongement  du  grand  Paradis,  le  massif  de  VOisans 
s'éloigne  assez  de  ses  deux  plus  puissants  voisins,  le  7'habor  et  le 
Viso,  géants  de  la  crête  séparative,  pour  former  un  monde  à  part: 
la  Darance  et  son  premier  al'Quent,  la  Gtiisane,  lui  ci  eusent  à  l'est 
un  lossé  complémentaiie  du  double  sillon  ouvert  au  nord  et  au  sud 
|iar  la  liumanche  et  le  Drac.  La  massive  citadelle  profile  sur-  un 
hnri/,(in  sans  bornes  la  prodigieuse  niasse 
(le  M's  1  i'iii|iai'ts  inaccessibles  et  de  ses  tours 
tuiiass.TS  de  glace.  On  dirait,  sur  le  ilanc 
delà  Vanoise,  un  autre  mont  Blanc,  bien  que 
l'élévaliiin  générale  des  plateaux  qui  l'en- 
caissent ne  permette  pis  d'abord  d'en  saisir 
les  pioprili  us  r\  [  ti  nnrUes 
(  hiiii   iii\    Il    11   (  I     I   lit  iual041meli 

1  illiUil     1  //  /  I  11  UteintiSlOni 

tics    kd  iiiin    uiiiu    lui  nKntde3779iii 
tiLs   t  mdis  que  la  Otave,  LU  imonix  de  1  <> 
s  itis  siii  la  Romanche,  n  elant  el  i.;nee    1  i 
f  ute  de  la  Meije  \oisine  que  de  la  dilleitu 

I    1  )26  mtties  a  3987  meties  t  est  i    lu 

1     1-ibl  mctiLS,  se   tiou\e   a  1318  ii   li 

I  his  1  ippidcliee  que  son  émule  sa\ri  i  un 
de  11  II  lute  cime  qui  la  domine  De  iului 
poui  la  Bcranle,  ceutie  de  lalliement  du 
massif  dauphinois  sur  le  Vénéon,  qui  en 
rii'use   l'artère   centrale  d'écoulement.    La 

II  rnrde  cote  1 738  mètres  d'altitude  ;  la  crête 
iiiliiiinanle  des  Écrins  barre  son  horizon, 
à '1103  mètres,  ce  qui  réduit  à  2:ii;';ni- 

1res  la  différence  d'un  niveau  à  l'auti'  .  i ■! 

que  celle  de  la  Grave  à  la  pointe  de  l.i  .1/ 
Pour  s'élever  de  Chamonix  au  muul  Jihmr. 
on   inonle  1  41''i  mètres  de  plus  que    de  la 

France.-  11. 


Itl„ 


Ëlie  de  lieaumont,  dont  la  prescience  fut  adiiiii;ilil'',  in.n.ni  ib'viné 
l'intérêt  et  signalé  le  caractère  étrange.  «Les  moiii.i.ii.-  Ai-KH'^.ins, 
dit-il,  ne  présentent,  il  faut  en  convenir,  que  d.-s  ImmuI.'s  géolo- 
giques. Le  voyageur  ordinaire  n'y  trouve  que  de  belles  horreurs. 
Il  y  cherchera  vainement  ces  paysages  à  la  fois  gracieux  et  gran- 
dioses qui  l'attirent  àsi  juste  titre  à  Grindelwald  età  Chamonix.  Le 
fond  des  vallées  est  trop  élevé  pour  que  la  végétation  puisse  embel- 
lir de  son  luxe  les  bases  de  leurs  flancs  glacés.  Quelques  maigres 
pâturages  y  cèdent  bientôt  la  place  à  la  neige  ou  à  la  roche  nue; 


le  HiMiiMiisiii  et  dEiilrai:;iies  sont  eiilièie- 
iieiitniis.  Les  neiges  et  les  glaciers  de  ces 
lUMitagues  sont  leur  seule  décoration,  et  il 
au  t  se  donner  quelque  peine  pour  y  atteindre, 
les  points  d'où  on  ait  une  reculée  sufli- 
•ante  pour  les  bien  voir.  Moins  hautes  sans 
Iniiie  que  le  mont  Blanc  et  la  Jungfrau,  les 

l.iLjiies    de    l'Oisans    paraissent    encore 

M  11  iieiins  hautes  qu'elles  ne  le  sont,  à 
lu-i'  (le  l'élévation  absolue  des  vallées.  Il 
ml.  essayer  d'y  monter  pour  bien  se  per- 
iiader  qu'elles  sont  hautes  et,  même  alors, 
eil  a  quelque  peine  à  se  rendre  au  témoi- 
:ii,iL'r  des  jambes.  » 
I:Im'  lie   Beaumont   compare  l'ensemble  à 

Il'iir  mi-éclose  dont  la  corolle  eiitr'ou- 

■  ■[[•■  r-i  li-iiive  pur  des  couches  de  gneiss 
|iii,  Mil  |.ir~,|iie  toute  la  circonférence  du 
:i  111"  .  -'.i|'|iiie  lit  sur  les  masses  granitiques 
\'-  1  111 1.1  leur,  pour  s'enfoncer  sous  les  dépôts 
.  <  iihliiies.  Le  hameau  de  la  Binudc,  cou- 
.  1 1  ,|r  neige  sept  mois  de  l'aum'e,  occupe  le 
eiilie  de  ce  calice  ou  plutôt  de  ce  ciniue 
inmensc,  don  t  les  bords,  découpés  en  massi  Is 


LA     FRANCE 


la  profonde  dépression  des 
Elançons.  Une  Brèche  ouvre 
le  rcmpai  t  à  l'ouesl  et  com- 
mande à  la  fois  la  vallée  do 
la  Romanche  et  celle  du 
Vi'uénn;  l'étape  du  Chàtel- 
leiet  est  à  mi-cliemin,  de  la 
Bérarde  sur  Vénéon,  au  fond 
de  la  \allêe  des  Étanrons. 
De  là  partirent  M.  de  Castel- 
nau  et  ses  deux  guides  : 
'  NousdeMons,  dit-il,  passer 
la  nuit  à  la  belle  étoile,  par- 
tii  le  lendemain  avant  le 
|i)Ui  pour  la  Brèche,  et  dcs- 
(  cndie  à  la  Grave.  Nous  arri- 
\.iniis  luenlût  au  pied  des 
|M.  \»\<  \^  KHliiTsdela  J/ez^f. 
IK  s.  iil  I  -.1  ;ii  |irs,  mais  ils 
olli  I  ul  (Il  s  siiillies  nonibreii- 
t-es  qui  nous  permettent  d'a- 
van-cer  assez  rapidement. 
(Vest  un  granité  rouge  très 


de  3000  à  4001.)  mètres,  dessinent  un  cercle  gigantesque.  11  n'y 
a  pas  au  monde  un  cirque  comparable  à  celui  de  ^(7  Bérunle. 
l.e  Val  del  Bove  de  l'Etna  ne  mesure  pas  6000  mètres;  le  cratère 
du  Cantal  aurait  seulement  10  kilomètres  d'ouverture.  Mais 
l'immense  arène  de  i'Oisa.is  permettrait  de  fournir  un  circuit 
de  60  à  80  kilomètres,  sans  quitter  la  roche  nue  et  iursiinc  touiiiurs 
la  neige  ou  la  glace,  du  »iO)if  de  Lans  au  Pierrou.r,  qui  ilomiiif  la 
passe  de  Saint-Christophe,  sur  le  Vénéon. 

On  attribuait  au  Pelvoux  la  primauté  dans  ce  peuple  de  hautes 
cimes;  mais  le  Pelvoux_(3934  mètres)  le  cède  à  \a._Meiie  (3987  mè- 
tres'i,  et  celle-ci  aux  Écrins  (4  103  mètres'i.  Les  Écrias  sont  la  clef 
de  vnùl,.  ,lu  ...In^.al  .slifir,..  An 
Rnrlu'^r.nnn.    :;71li  npli.-      r\     l.i 


nuest,  lui  font  cortège  :  la 
I'  -Sngne  (3779  mètres),  de 
-llmne  (3734  mètres),  le  pic 


liiMi  Je  M.  viiioiio  Sella  rement   arrêtés.    Le  rochei- 

i.,iEu    uLANc.  change  tout  à  fait  de  nature, 

le  granité  fait  place  à  un 
schiste,  plus  ou  moins  pur, 
qui  est  lisse  et  sur  leiiud  les  clous  des  chaussures  n'ont  aucune 
prise.  Une  paroi  verticale  de  rochers,  qui  surplombe  même  à  cer- 
tains endroits,  nous  sépare  du  glacier  du  Doigt.  La  distance  est  d'en- 
viron 130  mètres.  Après  un  examen  attentif,  nous  reconnaissons 
que,  si  nous  parvenons  à  franchir  les  vingt  premiers  mètres,  le  reste 
lie  la  paroi  sera  relativement  plus  aisé  à  gravir.  Gaspard,  malgré  sa  har- 
diesse, refuse  de  tenter  cette  périlleuse  escalade;  il  la  dit  impossible 
tt  déclare  qu'il  ne  s'y  hasardera  pas.  —  «  Je  vais  essayer  seul,  dis-je. 
—  Nous  monterons,  puisque  vous  le  voulez,  dit  Gaspard,  mais 
«  nous  ne  descendrons  plus.  »  Pour  être  plus  solides  sur  cette  roche 
glissante,  nous  ôtons  nos  souliers  que  nous  abandonnons  sous  une 
pierre.  Les  vingt  premiers  mètres  de  la  muraille  sontescaladés.  Gas- 
pard acquiert  la  certitude  que  nous  avons  franchi  le  plus  mauvais 
passage  \>(nv  atteindre  le  glacier  du  Doigt.  Or,  tous  les  alpinistes  qui 


.1/' 


(3  987 
.Jandr 


l!:i 


(3-2! 


f'id.s:!  inrlirs  ,  II'  |iic  Coolidge  (37.j6  me- 
lics  ,  1  \ilr  fr..iilr  (3923  mètres),  lapointe 
du  Srir  :;  'ifv'i  iM.lios),  les  Bans  (3631  mè- 
lrrsi.|.s/i'-»/rs  :!(;34  mètres), le  pied  01  m 
(3  37N  in.-'lnsi,  la  Itoche  de  la  iJn  ,11, 
(3439  iiiM,rs>,  I,.  Picrroux  (2873  mi  ties 

Les  Ecrius  s'inclinent,  pai  la  double 
traînée  glaciaire  du  glacier  Blanc  et  du 
glacier  .\oir,  vers  la  Guisane  et  la  Duiance 
de  paît  et  d'autre,  le  pic  de  Noige-Cutdiet 
(3015  mètres)  et  le  massif  du  Pclvuui 
(3  934  mètres^  à  la  pointe  Pmseiii)  bas- 
tionnent  le  sommet  pi'incipal 

Longtemps  la  Meije,  notre  Ccrvui  dau- 
phinois, fut  indomptalile;  les  meilleurs 
grimpeurs  s'escrimaient  à  en  atteindie  le 
faite:  deux  d'entre  eux  y  laisseient  laMe, 
martyrs  de  la  montagne.  Enfin,  après  dix- 
liuit  expéditions  inutiles  et  un  assaut  qui 
fut  près  de  ré'iissir  avec  M.  Duhamel,  eu 
187li,  M.  Boiloau  de  Caslelnau,  accom- 
pagné des  guides  (laspard  père  et  fils, 
emporta  la  citadelle,  le  10  août  1877.  De 
la  Grave,  les  trois  sommets  de  la  Meije 
se  voient  tout  à  clair;  ils  s'enlèvent  au 
revers  comme  une  muraille  verticale  sur 


LA      SIEIJE,      VUE      DU      PI.AIEAU     DE      PARI 


LES    ALPES. 


LE     imu.NE 


99 


avaient  exaiiiiiié 
à  penser  qu'elle  s 
du  Doigt.  »  L'Ihmi 
la  fin  de  leur  |m 
dans  le  roclier  ir 


montagne  du  ccîlé  tli's  Elaiii;(ins  s'accordaiiMil 
il  vaincue,  le  jouroiion  aurait  atteint  le  glacier 
[v>'\i  ,i\ancée  décida  les  grimpeurs  à  remettre 
^^'■.  I  or  corde  d'une  dizaine  de  mètres  scellée 
t  la  cl.scente  facile. 


Après  quelques  jours  d'attente  causée  par  le  mauvais  temps, 
voici  nos  alpinistes  revenus  au  Chàtelleret  à  2  heures  du  matin:  ils 
emportent  100  mètres  de  corde.  «  A  4  il.  20,  aux  premières  lueurs 
de  l'aube  (le  10  août),  nous  nous  remettons  en  marche;  nous  nous 
reposons  30  minutes  après  avoir  traversé  sans  difficulté  le  glacier 
des  Etani,ons,  a9  h  1j,  nous  atteignons  la  pMamidede  M  Uuhi 
mel,  cil  nous  nous  aiietons  pour  dejeunei  A9h  2*5,  nous  lepie 
nons  l'ascension  La  coi  de  nous  permet  de  ç,i  i\ii  plus  facilement  1 
passage  que  nous  avions  tiou\é  si  dinceiPii\  I  c  itstc  de  la  mu 
raille  nous  ofîie  poui  tant  d  i      /      nu       difli  ull  s 


NI  I  I  .  ml  il  fillu 
1  lui  t  ni  nu-,  lu  1  X, 
1  i(  s  de  I  evcnii  sui  n 
uloii  dont  nous  ne  | 
ut  i  s  adi  Llei  II  m  est 
lis  que  nous  eûmes  \ '^ui 
esi  ihdi  i  cette  muniili 
ment  que,  sans  nous    i 


Nous  avancions  a\ 
tiplier  les  pu  cautions    cai    li   |    i    i     luit   iipin-i    lu     imiIkiI 
A  chaque  insl  mt  n    n    n    n     \    \  i    ii 
après  nous  t  li       n  [m     un 

plus  sorlu  11  1 1  III  1  il  imii  11 
sible  de  deciii  ii  I  1  ul  1  lilli  u 
et  la  route  que  nous  suivîmes  jiou: 
delSOmcties    Je  consl  item  seul 

une  seule  minute  de  icpDS  nous  einplo)  mu  s  2  h  lO  poui  i  intiiii 
au  sommet  et  poui  atlcindie  le  glaciei  d  i  Botr/t  ISous  (Uiim 
laisser  d'aboid  ce  gl  k  iti  a  notie  dioite  afin  d  en  n  |oindi(  1  i  i  u  I 
terminale  a  1  ouest  De  cette  citte  nous  apeii^umcs  ks  cli  mips  1 1 
les  maisons  de  lu  Graie  Poui  fergnei  ensuite  li  ghciei,  il  nous 
fallut  rétiogi  ider  dt,  quelques  pis  et  nous  hisser  couki  jusqu  au 
névé,  où  nous  nous  aiietimes  40  minutes  poui  dejeunei  Jean- 
Baptiste  Rodiei  le  ^uide  de  la  Beiaide,  avait  etc  jusqu  a  ce  point  II 
principale  cause  de  notre  retard  :  il  ne  continua  pas  l'ascension  et 


dut  allcudre  imlie  retour  au  peint  oii  nous  labandonnàmes,  à  une 
altitude  de  3020  mètres. 

«A  midi  45,  nous  nous  remettons  en  route  tous  trois  :  Gaspard,  son 
fils  et  moi.  Le  glacier  que  nous  allions  traverser  n'est  nullement 
crevassé  et  |iréseiile  une  ponte  uniforme  dans  toute  son  étendue. 
Cctli-  inrlin.iiM.n,  ,i-sr/  lurle  il   est  vrai  (45°  environ),  n'oiïrait  pas 


s  dûmes  néanmoins  tailler  des  marches 
(4.5  minutes)  avec  un  soin  tout  particulier 


II  A  L  T  i;      E  i> 


hwri^. 


100 


LA     FRANCE 


vers  la  partie  supérieure  ou 
mius  renconlrùmes  la  glace 
vive.  En  arrivant  à  l'extréiuilé 
du  glacier,  nous  nous  tiou- 
vàraes  au  sommet  d'un  cnl 
d'où  nous  apercevions  la  vall('c 
de  la  Grave  vers  laquelle  dcs- 
cendaitun  couloir  do  glace  ver- 
tical. Tournant  alors  adroite, 
nous  gravissons  sansdifficullé 
et  très  ra|iideinpnt  les  rochers 
du  pic  proprement  dit  de  la 
Meijr,  en  no\is  main  tenant  to\i- 

jours   Mil-  le  \  ri^.iiit  sud    de  l.'l 


blai 


sommet,  un  obstacle  imprévu 
nous  fit  douter  du  succès.  La 
montagne  surplombait  de  tous 
côtés;  en  d'autres  termes,  la 
ligne  de  pente  formait  une 
courbe  dans  la  concavité  de 
laquelle  nous  nous  trouvions. 
Xos  efforts  restent  d'abord  in- 
fructueux. Gaspard  père  lente 
le  premier  l'escalade;  il  fran- 
chit trois  ou  quatre  mètres. 
Arrivé  à  cette  hauteur,  il  se 
trouve  dans  l'impossibilité  d'a- 
vancer ou  de  retourner  en  ar- 
rière; il  nous  crie  de  lui  porter 
secours,  ce  que  je  parviens  à 
faire  en  me  hissant  sur  les 
épaules  de  son  fils.  J'arrivai  à 
temps,  car  ses  forces  faiblis- 
saient. J'essayai  à  mon  tour, 

mais  sans  plus  de  succès  :  après  moi,  Gasiiaid  lils  [larvint  àatl 
un  point  plus  élevé,  mais  il  nous  fit  courir  un  si  grand  dange 
l'aider  à  redescendre  que  je  voulus  donner  le  signal  de  la  n 
Il  s'était  tellementépuisé  en  efforts,  qu'il  était  incapable  à  son 
de  mouvoir  aucun  de  ses  membres  et  qu'il  fondit  en  larme 
la  contraction  nerveuse  avait  été  forte.  Tous  trois,  pâles  et 
blants,  nous  dûmes  nous  réconforter  un  instant.  Le  froid,  ass 
paralysait  nos  forces.  Le  temps  s'était  gâté  depuis  une  lieui 
nuages,  chassés  par  un  vent  violent  qui   risquait  de  nous  f.ii 


■etour 
1,  tant 
tre  ni- 
ez vif, 
e.  Les 


gringoler,  nous  enveloppaient 
à  tous  moments.  Nous  redes- 
cendîmes de  quelques  mètres, 
prêts  à  battre  en  retraite,  après 
être  arrivés  à  S  ou  6  mètres 
tout  au  plus  du  sommet,  lors- 
que Gaspard,  furieux  de  voir 
ses  efforts  impuissants,  nous 
proposa  de  tourner  le  pic  jus- 
qu'à la  face  nord,  si  cela  était 
possible.  Avec  beaucoup  de 
difficulté  nous  franchissons 
pour  y  arriver  un  très  mau- 
vais passage,  mais  cette  fuis 
le  succès  récompense  notre 
persévérance  et,  à  3  h.  30,  nous 
posons  le  pied  sur  le  sommet, 
après  avoir  vainement  tenté 
pendant  deux  heures  de  gra- 
vir les  derniers  mètres.  «  Ce 
"  ne  sont  pas  des  guides  étran- 
"  gers  qui  arriveront  les  pie- 
■■  miers», s'écrie  Gaspard  d.iiis 
l'exaltation  du  triomphe.  Tou- 
tefois, ce  qui  lui  fit  le  plus  de 
plaisir  en  atteignant  le  point 
e\ilniiii.int,  ce  fut  d'y  trouver 
lies  pierres  pour  y  construire 
\iiii'  pyramide.  Le  sommet  de 
la  Meije  (iiOST  mètres',  en- 
tièrement (b'-|i..urvu  de  neige, 
forme  une  e>i.ece  d'arèie  très 
étroite  dirigée  de  l'est  à  l'ouest. 
L'arête  elle-même  et  la  face 
nord  sont  en  décomposition; 
.  .  .>.>v-'.>  =  .  les  rochers  de  la  face  sud  res- 

tent au  contraire  très  solides. 
"  I^Midant  que  Gaspard  et  son  fils  charriaient  des  pierres  et  cons- 
truisaient au  point  culminant  deux  pyramides  d'environ  l™,oO,  je 
m'installai  pour  faire  quelques  observations  à  l'abri  du  vent,  à  2  ou 
3  mètri-s  au-dessous  d'eux,  du  côté  de  la  Grave.  Le  thermomètre 
marqiuiit  2°  au-dessous  de  zéro.  Les  sommets  voisins  n'étaient  pas 
visibles.  Le  village  de  la  Grave,  situé  au-dessous  de  nous,  ne  nous 
apparut  que  par  moments,  car  les  nuages  nous  entourèrent  presque 
tout  le  temps  que  nous  restâmes  au  sommet.  Je  pus  pourtant,  grâce 
à  ma  lunelle,  distinguer  des  membres  du  Club  Alpin  français  qui  se 
promenaient  devant  l'hôtel  Juge. 

«  C'était  beaucoup  d'être  parvenus  au 
point  culminant;  mais  il  nous  fallait  en  des- 
cendre :  cette  idée  n'avait  rien  d'agréable 
ni  de  rassurant.  A  3  h.  S5,  nous  nous  re- 
mîmes en  marche.  Les  difficultés  se  pré- 
sentaient aussi  nombreuses  qu'effrayan  tes. 
Le  passage  le  plus  rapproché  du  pic  était 
infranchissable  :  nous  dûmes  fi.xer  une 
des  cordes  à  une  pointe  de  rocher,  puis 
nous  laisser  glisser  le  long  de  celte  corde 
jusqu'à  un  ressaut  qui  nous  permît  de 
prendre  pied.  Ce  ressaut  ne  se  rencontra 
qu'à  20  mètres  plus  bas;  il  nous  fallut 
donc  nous  résigner  à  couper  notre  corde 
et  à  en  abandonner  un  premier  fragment. 
Ce  mauvais  pas  franchi,  nous  descendîmes 
sans  trop  de  peine  jusqu'au  glacier  du 
Doigt;  mais,  après  avoir  traversé  le  gla- 
cier, où  nous  retrouvâmes  Jean-Baptiste 
Rodier,  et  regagné  la  crête  qui  sépare  le 
versant  de  la  Grave  de  celui  des  Élançons, 
les  difficultés  reparurent,  la  corde  devint 
encore  une  fois  nécessaire,  et  un  nouve.m 
morceau  de  20  mètres  dut  être  abandonné, 
on  devine  avec  quels  regrets. 

"  La  nuit  approchait,  et  ces  rochers  ver- 
ticaux, déjà  presque  impraticables  le  jour, 
devenaient  de  plus  en  plus  dangereux  dans 
l'obscurité.  Nous  parvînmes  cependant  en- 
core à  franchir,  presque  sans  y  voir,  deux 
ou    trois    passages    très  difficiles;   mais. 


LA    MEItiE    liT    LE     VILLAGE     DE      LA    GllAV: 


France.  II.  -  9. 


LKS     ALl'ES.    —    LE     RIlOiNE 


101 


arrivés  à  15  ou  20  mètres  seulement  au-dessus  de  la  Pierre  iminide 
de  M.  Duhamel,  nous  nous  trouvâmes  arrèti's  sur  une  corniclie  sans 
pouvoir  y  trmivi^r  le  moindre  pas';nîo.  et  imiis  (Innu-s;  lums  ri'"<niidro 
à  demeurer  Jiisqii',111  I'ii.i''iiMin  in.ilm  >iii-  (  il  '■!  mil  |i,ilirr  ,|r  i  orh.'r. 

Un  bloc,  conv.'U.il.lr ni,  .•.luililir.'  jur  !.■  |i'i.'  l,,i-|i,inl.  imus  >.'[vit 

de  parapet,  et,  peiuluiiués  sur  iiiais-inrints  pour  luii'ux  ri'M»tcr  au 
froid,  nous  nous  préparâmes  à  une  longue  et  terrible  nuit. 

«  De  peur  de  nous  voir  enlevés  par  le  vent,  nous  resserrâmes  la 
corde  à  laquelle  nous  étions  attachés  tous  les  quatre.  Nous  en  pas- 
sâmes une  nouvelle  autour  de  nos  reins  à  l'aide  d'un  nœud  coulant, 
de  manière  à  nous  enlacer.  L'extrémité  de  cette  corde  fut  scellée 
au  moyen  de  nos  piolets  dans  les  rochers  à  quelques  mètres  plus 
haut.  Ainsi  suspendus  dans  un  étroit  espace  où 
nous  ne  pouvions  ni  nous  asseoir  ni  rester  de- 
bout, nous  attendîmes  le  jour.  Incapables  de  nous 
mouvoir,  tant  la  place  que  nous  occupions  était 
limitée,  nous  eûmes  à  supporter  un  froid  intense: 
la  neige  et  la  grêle  qui  ne  tardèrent  pas  à  tomber 
par  rafales  causèrent  à  nos  membres  engourdis 
de  vives  douleurs. 

«  Vers  10  heures,  un  phénomène  assez,  curieux 
de  rnii^.'i.iiiuii  s,.  pi.Mliiisit  sur  nos  vêtements: 
la  U'i^'  .  iM  l.iiiili:iiil,  l>iihlait  àla  chaleur  de  notre 
cor[is,  puis  1,1  iriii|,.  1,,:  lui.'  extérieure  la  transfor- 
mait en  tildce;  aussi  uuus  était-il  impossible  de 
remuer  les  bras.  Cette  glace  s'incrustait  tellement 
dans  nos  habits  que  nous  essayâmes  en  vain  de 
nous  eu  débarrasser  avec  nos  couteaux.  Rien  en- 
tendu, aucun  de  nous  ne  songea  à  fermer  l'œil 
durant  toute  la  nuit.  Gaspard  ne  me  lâcha  pas 
une  minute;  nous  restâmes  enlacés  à  bras  le 
corps  ou  à  genoux,  tant  que  dura  cette  tempête. 
La  solidité  de  la  corde  qui  nous  retenait  était  dou- 
teuse, et  nous  savions  qu'au-dessous  de  nous  s'ou- 
vrait un  vide  profond  de  500  ou  600  mètres.  Du 
reste,  aucun  murmure  ne  sortit  de  nos  lèvres  : 
de  temps  à  autre  une  voix  demandait  l'heure;  à 
cette  question  personne  ne  pouvait  répondre;  ou 
bien  l'un  de  nous  priait  ses  compagnons  de  le 
tenir  avec  la  corde  pendant  qu'il  changerait  de 
position,  parce  qu'il  souffrait  trop  d'une  crauipe 
dans  les  jambes.   Rien   ne  pouvait  nous  aider  à 

France.  —  II. 


supporter  le  vent  et  le  froid.  Nos  provisions  étaient  depuis  long- 
temps achevées;  notre  dernière  goutte  d'eau-de-vie  avait  été  équi- 
tablement  partagée  au  commencement  de  la  nuit.  Gaspard  fils  voulut 
l'umer,  mais  il  se  vit  dans  l'impossibilité  de  bourrer  sa  pipe,  car  ses 
mains  lui  refusaient  tout  service  :  mon  thermomètre  à  minima, 
que  j'avais  fixé  au  commeneiMueut  de  la  nuit  un  peu  au-dessus  de 

nous,  me  donna  le  matin  i leiii|,,iMiure  de  1 1°  au-dessous  de  zéro. 

«  Vers  2  heures,  le  teiii|is  deMut  m.iins  affreux,  le  vent  se  calma, 
et,  après  avoirattendu  les  iireim. n^s  lueurs  du  jour,  Gaspard  voulut, 
vers  4  heures  du  matin,  continuer  la  descente.  Ce  premier  effort  fut 
très  pénible;  nous  nous  vîmes  tous  à  peu  près  incapables  de  nous 
mouvoir  et  Gaspard  nous  donna  l'ordre  de  nous  accroupir  de  non- 


102 


LA     FRANCE 


Ois 


frappions  muluelli-iiient  pour  tâcher  de  ramener  la  circulation  dans 
nos  membres  à  moitié  gelés.  Nous  comptions  sur  le  lever  du  soleil  : 
ce  fut  la  neige  qui  survint. 

«  A  6  heures,  elle  tombait  en  abondance  et  le  vent  soufflait  en 
tourmente  :  il  fallait  partir  et  descendre  à  tout  prix.  Mais  les  rochers 
couviM  (s  de  grêle  et  de  verglas  n'offraient  aucune  prise,  et  pour  la 
troisième  fois  il  nous  fallut  recourir  à  la  corde  pour  atteindre  la 
Pierre  humide. 

«  Le  temps  ne  s'améliorait  pas.  Toutefois,  près  des  rochers,  la  vue 
de  notre  cher  sac  de  voyage  que  nous  y  avions  laissé  la  veille  nous 
causa  une  vive  émotion  de  joie.  Nous  descendîmes  au  pas  gym- 
nasticiue  jusqu'au  Chàtelleret,  et,  arrivés  à  9  heures  à  notre  bel 
liolel  de  la  \eillp,  nous  fîmes  un  bon  feu  sous  les  rochers 
a  l.ilui   de  la  ]iluie,  (t  nmis  m  ingeàmes  avec  un  terrilile  appi'til. 


«  Ce  repas  ter- 
miné, nous  rega- 
gnâmes la  Bc'rnnle, 
par  une  pluie  bat- 
tante; il  était  midi 
lorsque  nous  eûmes 
le  bonheur  d'y  ren- 
Irer.  »(E.  Boileau  pe 
Gastelnau,  Annuaire 
du  Club  Alpin  fran- 
çais, ann.  1877.) 

Si  l'on  remonte  le 
cours  du  Vtnéon  qui 
draine  en  éventail 
toutes  les  eaux  du 
grand  cirque  inté- 
lieur  de  YOisans,  la 
I  ivi'  du  torrent  con- 
ilinl,  de  l'oasis  du 
liourg-d'Arud  (com- 
mune de  Venosc)  au 
Clapier  de  Saint- 
Christophe,  encom- 
bré de  gros  blocs 
'boules,  au  Plan  du 
l,ic,  dont  les  eaux, 
'■puisées  autrefois 
p;ir  la  ruplure  d'un 
ancien  baiiage,vîen- 
niMit  d'être  recueil- 
lii's  à  nouveau  pour 
en  utiliser  la  force 
motiice  uu  moyen 
d'un  canal  de  dériva- 
lise  de  ses  arbres  au 
nn('e  à  coups  de  mine 
irsiiiii'  a-^^rmllla^e  de 


tion.  Sainl-Christopl 

sortir  des  âpres  défilés  où  la  roi 

dans  le  roc  vif;  puis  ce  sont  1rs 

quelques  huttes  misérables;  enlin  hi  llrinidr.  ,iii  inniliiml  du  Véncua 

et  du  torrent  des  Élançons,  émiss.iirr  inlc-riiMir  dr  la  Mitjf.  l.e  fond 

de  la  vallée  paraît  barré  :  c'est  la  masse  des  Écrias,  du  moins  le  Dôme 

de  Neige  ou  pic  de  la  Bérarde,  qui  se  dresse  dans  l'axe  même  de  la 

vallée,  tandis  que  la  crête  principale  reste  invisible  derrière  le  pic 

Lory.  C'est  la  voie  ouverte  aux  grimpeurs  qui  veulent  l'escalader  : 

les  à-pic  y  régnent  en  maîtres;  des  cheminées  étroites  et  profondes 

remontent  contre  les  flancs  de  la  montagne,  se  terminant,  le  long 


de  la  crête  déchirée,  en  clochetons  couverts  de  ne 
entre  lesquels,  de  loin  en  loin,  on  aperçoit  dans  une 


séracs  du  glacier  de  VIHi 
ricr  de    Bunnc-Pin-rr 


ndr 

■liule  iliipile  d'environ  SOU  mèlres. 
In  r.ipi.lr  couloir  de  glace  conduit 
an  col  ,|i'S  Krriiis,  l'une  des  brèches 
iiu\(i  les  dans  b'  pourtour  du  massif 
cl  pl.iis.iiiimciii  (|iMliliées  passages. 
F.n  liaul,  sur  le  iilAr'ifï  de  YEiicoula, 
pai  lie  supérieure  du  glacier  ûlanc, 
la  piste  du  col  des  Ecrins  rejoint 
(file  des  caravanes  parties  du  revers 
[lar  Ville-Vallouise,  la  vallée  du  Gyr, 
le  torrent  de  Saint-Pierre,  le  refuge 
C('7.anne,  le  pré  de  M°"=  Carie  et  le 
pied  glacédelaCrande-Sagne.  De  là 
jusqu'au  sommet  des  Écrins,  une 
abiuple  paroi  de  glace,  inclinée  de 
bU"  au  moins,  reste  à  franchir. 
M  Coolidge  dut  y  tailler  près  de 
■)!)()  pas;  la  moindre  neige  fraîche, 
une  buse,  même  légère,  peuvent 
iMidie  cette  escalade  impraticable 
il  moi  telle.  M.  Whymper  y  giim- 
pait  en  1864.  «  Si  quelqu'un,  ra- 
i-onle-t-il  da.ns  ses  Escalades,  m'eût 
dit  :  «  Il  faut  que  vous  soyez  fou 
.  jiour  être  venu  là!  »  j'aurais  ré- 
pondu en  toute  humililé  :  «  Ce  n'est 
«  que  trop  vrai.  "  Et  si  mon  censeur 
eût  ajouté  :  «  Jurez  que  vous  ne  ferez 
«  plus  aucune  autre  ascension  si 
«  vous  réussissez  à  descendre  sain 


LES     ALPKS. 


LE     IITIÔXE 


103 


«  et  sauf  des  Ecrins  »,  j'au- 
rais, je  crois  bien,  prêté  li- 
serment  demandé.  »  Laparni 
glacée  du  nord  a  fait,  en  19011, 
In  lis  victimes. 

M.  II.  Duhamel,  en  1880,  a 
ouvert  au  sud  une  voie  nou- 
wllr  vers  la  cime  des  Krrin-^. 
((Il  part  de  la  Bérai.l.-  :  un 
SI' 11  lier  de  mulets  cninlmi  ,iu 
ivplal  sillonné  de  iuism  IrU 
au  milieu  duquel  s'étend  un 
la|iis  de  gazon  et  de  gené- 
viiers  :  le  Carrelet,  carre- 
fdur  de  combes  glaciaires  de 
la  l'ilatte  et  du  Chardon.  Un 
bu  lanis  te  dauphinois,  Villars, 
le  signalait  en  1786  et  citait 
avec  admiration  un  petit  bois 
voisin,  encore  existant,  dont 
la  présence  à  pareille  alti- 
tude ne  laisse  pas  en  effet 
de  causer  quelque  surprise. 
Le  glacier  de  Vallon,  l'ai- 
guille du  Fifre,  érigée  sur 
l'arèle  qui  relie  le  pic  Coo- 
lidge  aux  Écrins,  la  brùrlu' 
des  Avalanches,  ouvcrir  en- 
tre les  Écrins  et  le  FilVi', 
conduisent  au  pied  du  rem- 
part terminal.  Il  faut  l'esca- 
lader obliquement  :  le  ro- 
cher Blanc  surplombe  ;  on  le 
tourne;  euTin  la  ligne  de 
crèle  conduit  à  un  couloir 
de  ncit'f^  assez  élroit  et  qui 


r^'^>--^.jf^  i 

-^vr 

Noir  par  un  à-pic  de  plus  de 
plus  formidable  précipice  des 
élit  glacier  des  Écrins  succède  : 


i  400     l„rfir.,      I,,,    ,,M|eMall|ei 

Aires   d.uHi i.es.    I.ené, 

encore  une  grande  coulée  de  neige,  des  rochers  nus;  le  sommi>t  se 
montre.  Le  Pelvoux,  que  l'on  croyait  la  plus  haute  montagne  de 
France,  avant  l'annexion  de  la  Savoie  et  du  mont  Blanc,  présente 
deux  saillies,  l'une  de  3  936  mètres,  l'aulre  de  3  934  mètres,  la 
pointe  Paiseux,  escaladée  par  l'astronome  de  ce  nom,  en  1849. 


LE    RHONE 


Par  la  beauté  des  montagnes  où 
glaciers  qui   l'alimentent,   le  piltoies 


ise,   la  magniflcence  des 

Je  ses  défilés,  le  charme 

du    lac    Léman 


entre  le  Nord  et  le  Midi,  la  Suisse  et  l'Italie,  à  la  frontière  de  deux 
races. 

Le  massif  du  Sainl-Gothard  culmine  à  3197  mèlres  (Pizzo  Ro- 
tondo^  ;  sa  tète  chauve,  à  côté  des  champs  de  glace  qui  le  pn.'ssent,  est 
d'assez  pauvie  apparence.  Il  n'en  fut  pas  toujours  ainsi.  L'ancien  gla- 
cier du  Rhône,  le  plus  grand  des  Alpes  et  de  l'Europe  centrale,  le 
couvrait  de  frimas.  Des  blocs  morainiques,  témoins  irrécusables  de 
son  passage,  se  relrouvent,  avec  des  fragments  striés  et  polis  du  ter- 
rain erratique,  sur  une  aire  immense  dont  les  contours  sont  marqués 
par  Bourg,  Ars,  Sathonay,  Lyon,  Vienne.  L'épaisseur  de  la  prodi- 
gieuse carapace  atteignait  1  200  mètres  au-dessus  du  lac  de  Genève. 
Au  carrefour  de  sortie  du  fleuve  actuel,  le  glacier  du  Rhône  ralliait 
rc'lianiljeiiiiMil  du  mont  Blanc  par  la  vallée  de  l'Arve  et  ceux  de 
risèiv.  ,\,-  lAiv,  ,ln  |ii,ir,  unis  en  une  seule  nappe  qui  emplissait  les- 
dépi.>.-,iuiis  (I  Année  y  et  du  Bourget,  couvrait  la  Bresse  et  dévalait- 
an  sud,  jusiiu'à  \ienne  peut-être,  même  plus  loin.  Au  moment  de  la 
glaciation  la  plus  intense,  le  glacier  du  Rhône  formait,  avec  ses 
afiluenis  delphino-savoisiens,  iine  immense  mer  de  glace,  de  largeur 


ijue,  le  Rhône, 
malgré  la  briè- 
veté relative  de 
son  cours,  esi 
l'un  des  pre- 
miers fleuves  du 
monde.  Le  mas- 
sif du  Saint- 
Gothard,  «lui 
domine  sa  val- 
lée supérieure, 
géant  trapu  à  la 
solide  carrure . 
lient  à  l'attaclo 
de  grands  soin 
mets  déjetés  sin 
ses  flancs  :  c'esi 
l'un  des  piliiMs 
du  grand  édifice' 
des  Alpes,  une 
vedette    dressée 


104 


LA     FRANCE 


D'autre  part,  le  Rhône  gagne  du 
côté  de  sa  source  par  la  fusion  et 
le  letijit  des  glaciers;  sou  sillon 
dKoulenient  se  dfffnL'f  d  iim   ino- 


la(ï 


ï''e  sur  plus  de  400  kilomètres.  Le  Rhône  alors 
filet  de  fusion  échappé  à  la  tète  du  glacier  et 
.•rranée  à  peu  de  distance  de  sa  source.  Car 
(■■liimrrée  entre  la  chaîne  de  THstaque,  voi- 
■■'  ill'',  i|  la  montagne  de  Ci-ll''.  Ii\i  ail  c.irrière 
iMl-ihiiie,  qui  ne  fut  auti''  iliov,.  ,|ii,.  l'em- 
luuruiiraissé  entre  les  murailles  des  Crvennes 
Alpes.  Dans  ce  golfe  profond,  le  Rliùne  et  la 


très  irréL'iilièro,  allo 
ne  pouvait  rirr  ipi,'  1 
il  renconliail  la  M.d 
la  côte,  prolond.  iina 
sine  de  la  rade  (!•'  \l 
au  Ilot  dans  um'  h n 
boucliure  du  fjoid  jii 
et  les  ronlrefo'rts  des 

Durance  déversaient  séparément  leurs  eaux  chargées  d'alluvions.  Peu 
à  peu  des  îlots  émergent  au-dessus  des  eaux  :  chaîne  des  Alpines, 
talus  de  Beaucaire,  plateau  d'Arles,  etc.,  comme  autant  de  points  d'at- 
tache naturels  offerts  à  la  sédimentation.  Ils  élargissent  leur  base  ;  les 
intervalles  se  comblent  de  tous  les  débris  arrachés  à  la  montagne 
(galets,  cailloux  roulés,  sable  et  limon);  le  flot  recule  devant  l'inva- 
sion alluvionnaire.  Bientôt  la  Durance,  emprisonnée  dans  ses  pro- 
pi'i's  Icrr.iins  lie  transport,  se  soude  au  Rhône,  et  le  fleuve,  autre- 
fois ronliiii'  a\i  fnul  ilii  i;nll'c  mai  in,  iMnpiète  sur  la  mer  à  son  tour. 


du  Binuget,  dWnnenj,  de  Gennt, 
bas-fonds  de  l'ancien  glariei  du 
Rhône.  Enfin,  les  Alpes  suisissent 
de  km  iiiiiih  m  .]  i, ,  .  f  h  liletdu 
RhôiH    Min  ml   h    1    II  m  .1,  s„ngla- 

ciei    11 I     I    11   1  I    II  il  un  seuil 

1  1  luh  pi  |ii  11  p  uni  ou  nous  le 
\ii\'  11^  Mil  111  I  I  m  Le  Rhône  pai- 
1  l'ui  I  1 1  I  I  -I  I  ^  luen  distincles 
Du  glu  Kl  don. 1111  d  Lyon,  pai  la 
coulée  du  \aldis,  le  lac  Léman,  les 
cluses  du  Jura  :  c'est  la  zone  d'oo 
tion.  De  Ljon,  ou  il  lei  oit  la  Saône, 
le  fltu\e  ai  lu  M  h  liilui  ilmn  des 
ililnisdiiaih.s  I  11  m  ni  i.neetles 
enlidine  c  i  si  I  i  7i  ne  il  (inilement. 
A  Beducdiie,  Id  vdllée  s'elaigit,  le 
couiant  s  apaise,  dépose  ses  tiou- 
ci  iiioio„iob  blés  dans  la  \dste  plaine  du  delta, 

N  E .  colmate  les  bas-fonds,  gagne  de  plus 

en  plus  sur  la  mer  :  c'est  la  zone 
de  déjjôl. 
Bë  sa.  source  à  Lyon,  le  i?/«one  fournit  trois  étapes  :   l"   descente  du 

Valais,  en  territoire  suisse;  2°  traversée  du  lac  de  Genève;  3° percée  du 

Jura,  delà  frontière  française  k  Lyon. 


LE    RHONE    SUISSE 


Le  développement  total  du  Rhône  étant  de  812  kilomètres,  la  Suisse  en 
possède  252,  dont  72  pour  le  lac  de  Genève.  Des  97S0O  kilomètres  carrés 
qui  composent  son  bassin  d'écoulement,  la  Confédération  en  garde  7170. 
10  Descente  du  Vî^ais. —  11  ne  reste  qu'un  lambeau  de  l'ancien  gla- 
cier du  Rhône  (22  kil.   carr.  80),  mais  il  est  superbe.  De  la  partie  supé- 
rieure, longue  de  S  kilomètres   environ,  un  ressaut  précipite  la  masse 
hlocs  étincelants,   d'aiguilles  aux  couleurs  irisées, 
ombrent  dans  une  sorte  de  conque  étoilée  de  cre- 
,'rut    :  le   glacier  s'incline    entre   le    Dammastock 
IHutere  Gelmerhôrner  (3  395  mètres),  jusque  dans 
Icl^cli,  à  la  joniMion  des  routes  de  la  Furka  et  du 
Grimsel.   C'est    par   une 


glacée 
qui  s"c 


belle  voûte  azurée  que  le 
Rhône  se  dégage  du  gla- 
cier. Le  Mullbach,  qui  le 
rejoint,  un  peu  plus  bas, 
sur  la  gauche  du  Glelsch- 
boden ,  pourrait  passer 
pour  une  seconde  source 
du  fleuve.  Presque  aus- 
sitôt, le  Rhône  absorbe 
un  petit  courant  d'eau 
chaude  dont  le  débit  est 
de  15  litres,  à  170,9,  par 
seconde.  Ce  phénoiiiène 
d'une  eau  thermale  j  aillis- 
sant  au  front  d'un  glacier 
s'imposait  à  l'admira- 
lion  :  les  gens  y  virent  la 
source  même  du  fleuve  et 
l'appelèrent  i?o/M»7i(ei/e. 
Dans  le  haut  Valais,  le 
Rhône  est  le  Rodan  :  d'où 
la  forme  gréco-romaine 
Rhodanus.  L'étendue  cail- 
louteuse mise  à  nu  par  le 
retrait  des  glaces  prend 
le  nom  de  Glelschboden.  Il 
n'y  a  guère  plus  d'un  de- 
mi-siècle, tlle  était  encore 
couverte  par  le  glacier  ; 
celui-ci,  en  se  retirant, 
a  laissé  quelques  rides 
morainiques    au  travers 


LES     ALPES. 


LE     RHÔNE 


103 


inue  pn 


desquelles  1 
deeuurUiiir;,„J,v~. 

Unkil-iiirliv|,lii-l..is,  !.•  /;/,.;/, 
plon^'e  (1  111^  iiii  ■  1  li^ilr  yiii':;e  r. 

très, pour  une  course  de  2  kilomé 
très.  Un  premier  bassin  élargit  u 
peu  son  liori/.on. 


A  M 


,1,1. 


que 


:lLh, 


dégage  au  pont  de  (i,-en,i',,ils.  I.,i 
Massa,  émissaire  de  lAld^rh, 
double  le  volume  des  t  lux  ilu 
ûeuve. 

Le  sillon  du  \alais  creuse  pu 
leRho?u  s  aligne  entre  des  monis 
gliies  aunoid,  le  Schieckliot  i, 
(4  OSO  mètres),  le  l  insle,,i,i, /,,ii  ,i 
(4  275  mttres)  1  Alel^  lih  ,,  i 
(4198  nii  (n  si  gcints  d.  \lp 
Berniii  m  n  !  I  un  il  lu 
Rosa    .1     il  II 1     I  I     /' 

foui     I    ,  Ml      I  1       ' 

Mail,,  I        /      ,     I     m   ti  I 

Weis  /io;;i|,ioU2mLtit=)  auvLUi 
rasses  etincelante»,  rivalistiit 
a\ec  le  mont  BHnc    Pir  d 
gor^  I  i'         I  1   11 

des  m  iii 

entr  m    i  i      i  I  il 

chiiiii      '  I    I   I     i;      , 

scpm  I  I  I  ,  I  I  1/  h  \ 
plus, MU  m  I  \l|  1  n_d 
23  kl!    iii    h  III   i  I         I     ^  I  il 

metiLb  di    1  ii_  1   \    1111      1 

fantasti(|ue  M        I     _1  i  i  ni 

évalue  a  2o  niilli  n  I  I  m  h 
cubes  du  quoi  il il   i  [    n  I  ml 


18  mois  la  seine 


Et 


glacier  d  iletsch  n  est  que  I  un 
des  réservoirs  d  alimentation  du 
Rhône 

LaS'i^/uie  (duSiraplon'  \\\  ,•.} 
oui  i'r/e  la  BoijHe  (d  Herensl  li 
Dvanse  (de  Bagnes),  le  /'  leiil,  ac- 
courent sur  la  rive  gauche  du 
fleuve.  Brigue,  Sion ,  Uarlignij 
sont  ses  principales  étapes.  K 
nise.  Tout  ce  qui  n'r«t  p.i^  i-orlir 
cultures.  Dans  I.  -  li  i-  liml^  -ni' 
transformés  eu   iiriiii-    'l   •  n   I 

demi  sauvages  ri  d.s  t. iii\ 

tantôtgroupés  en  trnnpeauv  ^ur 
et  d'oseraies,  tantôt  à 
demi  noyés.  Sans  les 
hautes  montagnes  qui  li- 
mitent de  tous  cijlés  riio- 
rizon,  Ton  se  croirait  dans 
un  steppe  de  la  Camar 
gue  provenc  aie  Peu  après 
Sion,  sur  la  ii\e  droite 
directement  exposée  au 
midi,  la  \  igne  s  étale  sui 
les  pentes,  alternant  a\ci 
les  champs  de  ble  ou  de 
mais  et  f  irnnnt,  ^ur  plu 

sieui-kil   111 il   u- 

echil  111  1         I        II  11   s 

SUSp    Mil  I I  11  pi 

et  soûl  Jiii  T  lu  piiv  d  cl 
forts  inouib  par  une  mul 
titude  de  petits  murs  en 
pierres  sèches  Ainsi  s'e 
chelonnent  une  série  de 
paliers  couv  ei  ts  de\  ign<i 


à  mi-cole.  Au-d( 

spus,  s'élcnd  la 

sùMilir.-    i|r;i|M.n,. 

«les  pins,    des 

""■I'"-  I""--  '' 

ijuurs  en  nion- 

llllll,  MlllPl-.nr.i 

ilre  plus  que  les 

luullrs   V    rlrs  d. 

uses  des  rhodo- 

dendrons.  Plus  1 

aut  encore,  les 

rochers  ne  sont 

revêtus  que  de 

mousses  stériirs 

ansiiiuineten- 

ques, 
iquée 


Irgique  de  la  vallée,  commande 
la  roule  du  Gothard  et  du  Sini- 
plon;  du  haut  du  Tourbillon  la 

\  uf  s'il-  M'!  jn-qn  j  Martigny,  dé- 
liiiiH  Im-  i\r  I  I  r..iil.'  du  Grand- 
S  uni  l'.i  mil  '\.  \  -/.■r/-p,enamont 
ili'  1.1  \ill'\  I  nlhiiiie  germanique 
rrilr  Ir  [i:is  au  français.  L'Em- 
|iuv  aviiil  fait  de  S/o?!  (I8I0-lsi;>) 
11'  (lu  f  liiu  du  département  du 

Sniis  1,1  poussée  de  la  Dranse 
Y,i|:ii-.iiic.  le  R/wiie  s'infléchit  à 
M,-,rlig„i/.  brusquement  vers  le 
n  ni  Pi ( -que  aussitôt,  le  torrent 
r  iigueux  du  Trient  débouche 
lu  sT  franche  il  Tccnuitdune 
_   i_        m    1  iiii       il  in-  1  un 


Mul  1,  s.deil 
Ine  galiiie 
Mombie  au 


que  rt  percutent  h-  nulle 


des  tourbillons  d  ccume  avec  un 
(  hos  de  ce  xcstihule  d  enfci    bursarne 
]■'','     par  \\  cascade  de  l'isteiatlie, 
II'     Il  iintt 

I     II  in  pai  la  cluse  de  '^aml-Man- 
n  „/  (lu  V„li  a  Denl  de  Votdcs 


blés,  de  ve 
ries  et  i 
cebui 


-,  de  pr 


Mu- 


ehesp  I  I 

maisons  lie 

a  mesure  qu  on   s  tlc\  c 

la  pente  dev  icnt  plus 

laide,  la  robe\ci,i  taie  de 

la  montagne,  tiouee   de 

roches  saillantes,  s'arrête 


T      DU      niIONEl 


lOG 


LA     FRANCE 


de  cn,>,Tili,,n 

sonl  ( 

■i-^onr-     linn^ 

IcIVA-.,..,, 

iiinloh 

Il- 

;,,■,. p.  !■-         ll.llils 

insiihiiir,  mIiI 

-,    ,  •  ,  ,  1  1 

IV 

ml'  ~     h.ir   (les 

épisnn  .,.,. 

leul  iiiv-   iiil,.- 

1  -  '1'  ~  autres. 

^i!'n,'      ,       1 

,    l.iiie  géné- 
1.  UN  disues- 

M-.  ebni'L'ee 

de  souleiiii- 

i'Ihm 

!. 

r  iii\.    1  .Milre 

insiibmersibl 

ii:mti.  iv-|i(.m1 

soudé,  par   i 

1'-    lr;i\ 

'■!■- 

-     el.llihr-     ,!.• 

distance  en  d 

-1   IWr, 

^1 

■  Il  eivl,.   inle- 

rieure.  Entre 

||~     llM\  .   r-rs. 

1-eau  dépose 

llh 

-.     el     Ir    ,  M,l- 

rant  central, 

b.l-lllir 

|.lll 

l.i   eMiilr.iiiile 

iiiili..seeàsa 

course 

tia 

ave  sa  ciimiue 

etrom 

ptl 

s  barrages  ac- 

niiiiulessur-. 
v,lllrrsl:ilr,-:, 

a  route 

e^. 

débouché  des 

l!/,n„r.,\   r-\   , 

.Mlliv- 

>iiil 

-.-  (le  trouble 
i,il(l(^-..un'es 

Sibir.      1 

lee .1    ^ 

V.'  'i 

il.i'Jrell.M.;   dus 

les  rceuciUenL 

et  r,iril,|,  Ml 

M-,     1.. 

les 

>échement  des 

Kn  iv.ilil,  . 

(■((,M|!|||"     |,|'„'s 

Italie  du  Nord.  Des 
avec  soin.  Dans  la 
enne,  avec  leur  chef 

la  porte  du  Valais  : 


lie  large.  L'un  ne  sait  où  smi   (  11.  ri 

i|ue  année  sur  son  front  un  \  -l 

Régime  des  eaux.  —  I  i   I   hlh 
n'eurmesure  à  peu  ((k  -   |i      Kd   - 
et  la  dépression  de    l  ■      h 

sauvage,  de  Gleh.h    .  ><' 
rapides,   sur  une  l.ei   (((ni  d  i   i-i  > 

surabondance  des  jx.Midlil -    l.i 

déehainent  parfois  de  \r  iil.ddi  -  n 
que  les  torrents,  IimiiUcs  ,i  ;iii;.dc  dri 
par  le  travers,  des  délias  de  uialeria 
de  crue  ou  le  refoulent  sur  les  ba 


'  nie  Iles  sur  des  pentes  très  raides 
lue  lies  liquides  sur  la  valléc.  Ajoutez 
I  Mir  le  courant  principal,  projettent, 
IX  qui  entravent  récoulement  du  Ilot 
-fonds  des   anciens  bassins  moraini- 


moyenue  il  ,  ,i  ,, 
descend  d.in-  le^ 
double  digu.-  lalei- 
lac  de  Constance. 


a  déblayé  le  remplissage   de  calcaire 

schisteux  qui  tapissait  sa  conque  su- 

à  encombrer  sa  vallée  de  matériaux  on  il 

d'rndiLMirment    rxérntes    poiir    ;m-,  id-r.r    la 

,drll|-di-  ;dlll\i(ill-   ru\:,^-rr-   d   ,    ,      I       ,   ..    ,:       dll 


-1-e  i(„  lieuse  sur  laquidle  s'epan- 
ei'iiilile  ee  défilé  parles  érosions 
ei^riiieiit  du  fleuve,  dont  le  delta 
riiliuiaun  a  suivi  à  la  sonde  un 
ciu  moins  sinueux,  d'une  largeur 
kilomètres,  par  lequel  le  fleuve 
ant  de  droite  et  de  gauche  une 
I   (le  uiéine  pour  le  libin  dans  le 


ques.  Un  endiguement  rationnel  du  Rhône  a  été  entrepris.  Deux  systèmes 


LAC    LÈKIAN 

Le  lac  Léman  ou  de  Genève,  lac  à  demi  français,  n'est  qu'un  épa- 
nouissement du  Rhône.  Sa  grande  nappe  bleue  se  développe  en 
forme  de  croissant  dont  la  corne  orientale  amorce  le  fleuve,  tandis 
que  la  corne  occidentale  forme  son  estuaire,  à  l'abri  du  seuil  sous- 
lacustre   de  Promenthoux-Yvoire.  C'est   ici  le   Pclit  lac  ou  lac  de 


LES     ALPES. 


LE     RIIOiNE 


107 


/  /'/(  (111  lac  I  (  mui 
s  I  i  longueui  totale 
Il  \.  et  \illeueu\e 
Il    IIS      ,     11,    ,1,     I    l\ 


)J()   lllllll     lis 

[e\i(  Ipini  nt 


.si  ,le  (jJ  kil  400,  dapits  les  demi  i  ^  lu  li  us 
ilii  ue  sunantKi  combe  latoiale,  7J  I  il  ni  |i  I  n 
ilu /{/(ouc,  laiive  dunoidmesuieOj  kil  m  n  s  il 
inelies;  ensemble  167  kilometieb  pnui  1 1  Iuik  di  ■ 
glande  laieeur  du  la( ,  entie  Moines  et  Amphion,  (  si 
la  supeilicie  tolale,  de  bS2  kil.  eau.  3b,  le  volunn  , 
de  nieties  cubes,  la  pi ufundeur  moyenne,  1"53  mcli 
1  j2"',7  ,  la  plus  glande,  309™, 7 

Poui  cliai  un   des  deux  lacs,  on  leleve  les  caiaclei  isliques 
A  inti  s  :  Ginnd  hic     supeificie,   503  kil   m   ti    s  (  m    s     pin 
m  i\i  une,  172  metieb    Petit  lac     sii|    ili   i 
7  I  kilometi es  Cdiies,  profondeur  m   \    un 
'il  nu  lies  rnsemlile    «upei  lu  u  , 'iSi  1  il    m 
tiebeains.pioloiidi  m  m    \miii      I       m   II    s 

est  d  37j  1111  lus  d  illiluJi    m   I      us    I     I  i 
Mediteiianee.  Boide  de  tilus     s     /    i    i  I 
il  semble  que  le  fond  de\Niil  |i        ul    i  I   i 

pect  d'une  gorge  entre  deux  i liiLuus  .  i 

rappeler,  par  exemple,  le  sillun  du  Valais. 
que  le  Rhône  a  successivement  comblé.  Pour 
être  moins  visible,  le  travail  du  Rhône  l'.i' 
laisse  pas  de  se  poursuivre.  Bien  que  le  vu- 
lume  des  matériaux  transportés  varie  d'une 
année  à  l'autre,  suivant  l'état  hygrométriqy 
et  la  fusion  des  masses  glaciaires,  on  peui 
évaluer  à  300000  mètres  cubes  au  moin- 
l'apport  solide  versé  annuellement  par  h 
Ibuiv,-  dans  le  creux  du  lac.  11  faut  bi.'n  qiu 
.■elui-rise,.,n,blepeuà  penel  ,iuele.sas|M. 
lil/'S  dispaiaisseiil. 

U'auties  cours  d'eau  ajustés  aux  ii\i'- 
contribuent  avec  le  Rhône  à  ralinieulalinu, 
mais  aussi  au  colmatage  du  Léman  :  la  '//- 
nière,\a.  Vcnoge,  la.  Promenihouse,  an  nni,l: 
la  Murge  de  Saint-Gingolph,  le  Redvn  an  sud, 
mais  surtout  la  Dra/ise  savoyarde  dont  le  ihll  i 


\-\on  |7()  me  ti  (  s 
Man  (71  metiesl  1 
saillinles  felb  d 
uni     pi    I  indi  ui    I 


pioptte  assez  a\ant  un  piomoiltoue  de  débris.  11  n'y  a  pas  d'iles 
nituielles  assez  impoitantes  poui  offiii  des  assises  au  comble- 
nu  ut  mteiieui  du  lac  (Roche  aux  Mouettes,  non  loin  de  Clarens). 
Ou  I  |u  s  il  K  /'  tl  pies  de  Villeneuve,  Roche  à  Saliigmm,  près 
I  (  I  II  IIS  I  1  /A  /  i  II  lie  ne  font  pas  en  tout  la  superficie  d'un 
h  lu  I  I  ml  II  insulaiie  du  IdC  peut  donc  passer  pour  insi- 
.iiili  iiil  (lllllll  iii\i  lis  loclieux  de  Ix  pointe  d'Yvoireet  de  Vénoge, 
s  nid  sll  s  I  1 1  iii  |in  s  laisses  pai  les  anciens  glaciers. 
On  11  I  \  (liiisl  /'(  ;(^  Mr,  une  seiie  de  fosses  secondaires,  à  : 
ii_ii  s  (71)  milles),  Coppet  (66  mètres),  Cbe- 
\\\  ii>  Mit  ties),  séparées  par  des  barres  peu 
/'  (/(//  (//.  au  piunt  le  plus  élevé,  présente 
Hi  nu  lus,  le  baiii  sablonneux  de  Travers 
luiique,  d  ldp(iioche  de  Genève,  la  fron- 
ii  le  du  1  ic  et  du  Rhône.  Si  le  courant  ne 
luidjdit  Mgouieusemeutce  couloir  de  sortie, 
(Il  puis  longtemps  le  fond,  exhausse^  d'ail- 
l(iiis  pai  un  mouvement  du  sol  lu's  leni, 
III  IIS  pouitantappieciable,  se  serait  dlisliné, 
(l(  membie  en  plusieurs  bassins  et  liiiale- 
mi  nt  colmate. 

Sous  le  croisement  de  leurs  giandes  voiles 
latines,  les  bateaux  du  lac  Léman  ont  une 
yràee  sans  pareille  :  ils  sont  faits  pour  le 
cadre  ;  mais,  s'ils  se  promènent,  c'est  en  tra- 
vaillant. La  valeur  marchande  du  poisson, 
pris  dans  le  lac  dépasse  annuellement  un 
million.  Aucun  lac  n'a  été  mieux  étudié  que 
le  Léman:  sa.  faune,  sa.  flore  sont  connues. 
Des  cygnes  redevenus  sauvages,  des  mouettes, 
lies  liiuiudelles  de  mer  sont  ses  hi'ites  ordi- 
n,iii-.>s:  ajiinlez  des  raiiavds,  des  grèbes,  des 


1  rislal,.iui  CiilKslilueiit  la  laune  de  |i|eiu  la 
et  les  êtres  qui  pullulent  dans  les  grand 
pidl'ondeurs. 


108 


LA     FRANCE 


ciers  ont  célébrés  à  l'envi  pour  la  liclicsse 
Je  lour  Icrroir  el  l'abonJunce  Je  leurs 
fruits.  Déjà,  au  temps  Jes  riomains,  l'on  re- 
cluM-chait  celte  côte  ensoleillée,  tournée 
vers  le  suJ  et  abritée  Jes  vents  froiJs  par 
l'épnis  écran  Ju  Cap  au  Moine,  Je  la  Dent  Je 
Jaman,  Jes  Rochers  Je  Naye  (2 O'iS  mètres), 
avant-coureurs  Jes  granJs  massifs  Ju  Va- 
lais. A  leurs  pieJs,  le  pittoresque  château 
Je  C/(i7;on  plonge  les  épaisses  murailles  Je 
ses  souterrains  tirefles  surir  ]  .h  ,  ,\\  ],lr\ii<- 
eau  vive.  Plus  J'un  prison  m  •!  Imiu.i,  .1  ms 
cette  tombe  anticipée,  une  im>i.  n.  ,■  nii>,- 
i:iM.'  :  /?.„;.,,,,/,  |,ii,-.ni'  Je  Saint-\  ictor, 
\    A.  i,;-;l,,  |..,i.h  ,,,;,.  ,,ll,i,Jié. 

I.i  M>r-  ,i--,.[i;iiM,.|  .iiiii-ecôtéJuniiône 


2Iu 


lion.  Entre  la  Suisse  el  la  >;i\'iir, 
nantlaFrance,  le  traité  Jel,.iii>.iiu 
lobre  1564)  failloi  et  fixe  la  IVunli 
l'axe  central  Ju  lac.  On  Jésigne  p;i 


ticuliè- 


Rives  du  lac.  —  Si  le  Léman  n'était  le  \lsIi 
bule  Jes  granJes  Alpes,  l'aspect  Je  celle  vaste 
masse  liquiJe  sans  arrêt  paraîtrait  assez  uni 
forme.  C'est  par  la  vie  et  la  lumière  qu  il  letient 
le  regarJ  :  Jans  le  miroir  Je  ses  eaux  se  fonJent 
les  oppositions  Je  ses  rives,  pour  composeï  un 
tableau  J'une  séJuisanle  harmonie.  Elles  sont  i 
la  fois  majestuiMi^rs  ,l  douces,  riantes  et  séM 
res.  Au  suJ,  la  I  ■!  m'  >,iw,-.,ii  Je  moule  à  tiaveis 
J'épaisses  chàl.ii.iiriMM  s  [.liisieurs  fois  sécu- 
laires jusqu'aux  verls  pâturages  où,  l'ete  venu 
tintent  joyeuses,  Jans  l'air  pur  et  la  soliluJ 
Jes  hauteurs,  les  sonnailles  Jes  troupeau\ 
là-haut,  vers  l'horizon,  le  mont  Blanc  JaiJe  si 
tète  au-Jessus  Je  dômes  immaculés.  Au  noid  Ju 
lac,  les  collines  ondulent,  plantureuses  et  ani 
mées,  les  coteaux  s'allongent  au  milieu  Jes 
parcs,  Jes  villas  et  Jes  châteaux;  villes  et  ha- 
meaux se  pressent;  du  haut  des  clochers  quis'ef- 
lilent  au-dessus  des  vergers  et  des  champs,  le  son 
de  la  cloche  ne  meurt  pas,  d'un  village  à  l'autre. 

Coppet,  Nyon,  Marges,  Veveij,  Clarens,  Moutmtx 
sur  la  rive  suisse,  auxcoleaux  luxuriantsquelespoi 


s'enguirlande 

■tes  et  les  roui 


rement  sous  le  nom  de  Hnui-Li 
Vevey  elMeillerie;  V^Grand^-i' 


la  partie  profonde  qui  s'étale  entre 
'(indic  est  la  cuvette  qui  s'enfonce  entre 
le  iliJiaJi'  la  llranse  et  la  pointe  J'Yvoire. 

Évian-les-Bains  Joit  à  son  excellente 
.iii;:iiiisalion  (Inslitul  hyJrolhérapique), 
mais  surtout  aux  charmes  Je  ses  environs 
elà  l'eiichantoment  du  lac,  l'afflux  crois- 
sant Je  ses  Ilotes  d'été.  Une  petite  ville 
aiii  iniiir  ,s'f  i.iijr  Jans  une  couronne  d'ave- 
nu.'^. (I  ii,,i,  u  ri  Je  villas,  aux  premiers 
pl.iu-  >!■■.  iiiMiiLi^'iics  du  Chablais,  que  do- 
iMiih-  l;i  l)nU  ,1.  Uche.  Ce  fut  li  (Mpif.ile  Ju 
paysJr  (",ni/ut,iivec  une  cilaJ'  !!.•  Ji.iil  .  iiiq 
toiiis  sulisistent  encore  ,o-7ii  lialnlaiiK  . 

Thonon,  ancienne  mélrupulc  Ju  Cha- 
blais, tient  à  la  rive  Ju  lac  par  un  funicu- 
laire qui  relie  la  ville  du  commerce  et  celle 
Ji'S  bains  au  faubourg  marin  de  Rives 
r,-}-.'.-!  habilanls  .  Crst  Je  Thonon  qu'en 
bi'.t'i  sailli  Fiamnis  Ji'  Sales  entreprit  l'é- 
vangi'lisaiiuii  Ju  (Uialilais.  r/iO))on  appar- 
tenait à  la  Savoie  Jepuis  le  xi=  siècle  : 
llumbert  aux  Rlanches  Mains,  premier 
comte  savoyarJ,  le  reçut  de  Conrad  le 
>alique;  la  ville  fut  comprise,  en  1792,  dans 
If  département  du  Mont-Blanc,  puis  dans 
iiJui  du  Léman  ;  rendue  à  la  Savoie  en  18 14, 
et  eiitîn  recueillie  avec  celle-ci,  après  la 
campagne  J'Ilalie. 


Li:S     ALI'ES. 


.\\     lîIlO.XE 


109 


lies  et  les  bourgs  actuels  riverains  du 
|ii(i\imité,  sinon  en  face,  d'un  ancien 

la  cilé  insulaire,  les  com- 
autre  furent  compromises. 
Les  Romains  [)uurtant  trouvèrent  là  un  pont  qu'ils 
détruisirent,  pour  le  remplacer  plus  tard  par  un  autre 
aux  solides  assises.  Mais  les  grandes  êlendues  d'( 
les  lacs,  les  lleuv.v  iii^rn 

opposé  aux   rel.li|..|i^   mlr,-   nxirUM-    lin   -1.    '    .  !'■    i)lus 

et  conslilur   uwi    -.|iirii |i[ii-    .|.->.lih'    que 

les   montagnes   elir^-iiii  m. -.    Vn-i    I  .lu    lue   de 

Genève  et  le  cours  du  7.7/., /,■  .|i\ ,  .uni  il-  îles  peuples 

1res  dilférents  :  au  noril.    I   -  ll.ii,'  ,■-:   montagnards; 

les   Allohror/r^.    ninii.       d-     \l|irs   Tlauphi- 

niil    M  ■  ^ii;     I.     l;i  .  I,.     Il/    I     .  i|.i:ale; 

.■-  Iril'ii     .1  1    I   ■    ■    ,    |.   ...i  ,  •:,      .1    .aillent 

[.,   li^.j,    .  |,     .:•    ij.'ml- 

li'S     It :illl-     II"     r..lil|Hr.   Ml      p  |.     r        h.   IIS    éta- 


agglomrralions    op 

plus  qu'une  bourgade  juchée  au-dessus 
des  eaux  du  lac  :  les  hommes  de  l'âge  de 
pierre  et  de  celui  du  bronze  y  ont  laissé 
leurs  traces.  Peu  à  peu  la  cité  flottante 
s'épanouit  sur  la  rive   en  village  littoral  : 


France 


pf-npi 

M-  I ■  i|..  s'.il'lii-raei" 

lin.  .|ii-  r/ijui'  liomi- 
,1  r.-..-i|rr.liviuJre, 
Cenrve  s'est  ouverte  à  de  plus  larges 
liorizons:  de  tous  les  points  du  monde 
on  y  vient  prendre  l'air  des  grandes 
s  et  du  ciel  d'Italie.  Cet  alllu.x  de 
l'étranger  a  transformé  la  ville,  élargi 

10 


110 


LA     !•  Il  AN  CI' 


«es  contours,  occupé  les  deux  iives  de  s( 
Tac.  Un  seul  pontjadis,  le  vieux  pont  d 
César,  enjambait  le  Rhône,  en  s  TppuN  m 
au  milieu  du  lleuve  sur  une  lie   \in   M   i 

au  cours  des  siècles  le  pont  fui  i  i|   

aux  solides  assises  de  la  consim  ii 
romaine  se  greffèrent  des  logis  piiasil( 
appuyés  sur  pilotis.  Dans  ce  quiitiei  d 
l'ile,  isolé  de  l'un  et  l'autie  usage  pi 
un  double  pont-lcvis  rt  f  I  lili  1  I  ui 
vivait  une  popuiali-m  l.il  i  i  ii  lui 
sans,  héritiers  iiir.iii-.ri. Mil  I  I  m  i  un 
tité  lacustre  d'où  sortit.  Il  hiafx  pi 
mitive. 

A  mesure  qu'il  s'approche  de  Gcnei» 
ie  Petit  Ine,  qui  forme  Icsluaiie  d 
J,éman,  se  rétrécit  par  degies  luge  d 
3  000  mètres,  selon  Forel,  àA  kilomeli 
«n  amont  de  l'ile  Rousseau,  il  ne  m 
sure  plus  que  2G00  mètres,  i  3  kilonn 
très  de  dislance;  1730  metics,  a  2  Ivil 
mètres;  TM),  h  1  kilomètre.  En  mêiii 
temps  Ir  r..iid<.'  i.|.\.' par  degrés  jusqii' 
la  digue  s  .ii<-l.M  ii-irr  .II'  Travers.  Par  ci' 
amoindl■l^^.■lll.■lll  yi.Mluel  du  Petit  lu 
le  Rliùne  se  retrouve  comme  un  giaii 
lleuve.  Des  quaisl'enserrent,  discipliiH'ii 
le  courant  et,  pour  atténuer  l'inteivall 
de  séparation  d'une  rive  à  l'autre,  d^m 
îles  rompent  la  nappe  liquide: 
la  grande  ile  de  Genève  en  aval 
et,  au-dessus,  l'ancienne  ile 
des  Bnrijues,  entassement  de 
pierres  et  de  gravier,  depuis 
-entouré  d'un  mur,  où  s'amar- 
raient jadis  les  chalands  de 
transport;  la  slalue  de  Jean- 
Jacques  Rousseau  par  Pradier 
s'y  repose,  au  bruissementdes 
grands  peupliers.  A  cette  dou- 
ble attache  insulaire  se  sont 
soudés  plusieurs  ponts.  D'au- 
tres ont  suivi  :  Genève  n'en 
compte  pas  moins  de  sept, 
«ntre  autres  celui  du  Mont- 
l!lanc,d'où,parun  tempsclair, 
s'estompe  au  loin  la  silhouette 
du  dominateur  des  Alpes.  Ge- 
nève et  Saint-Gervais,  son  an- 
cien faubourg,  ne  forment 
plus,  des  deux  côtés  du  Rhône, 
•qu'une  seule  et  grande  cité  :  à 


AUX      DORDS      DU      LI 


droite,  luspalais-holels,  les  avenues 
plantées,  les  larges  quais,  où  s'atla- 
chent  les  grands  bateaux,  vrais 
hôtels  flottants  qui  sillonnentlelac. 
l,e  nom  de  Phi/ios rappelle  les  prai- 
ries (pascim,  pâturages)  qui  s'éten- 
daient sur  la  plus  grande  partie  de 
cette  rive  jadis  à  peu  près  déserte 
et  souvent  inondée. 

La  Genève  de  Calvin,  des  Rur- 
gondes,  des  Francs,  des  Allobioges, 
se  concentrait  à  gauche.  Il  est  c.m- 
tain  que  le  plateau  des  Tranchées, 
un  peu  au-dessus  de  la  vieille  cité 
du  moyen  âge,  fut  fortifié  et  habité 
|iar  les  Romains  :  des  armes,  des 
iiiscriplions  lapidaires,  des  mon- 
naies et  des  poteries,  des  ustensiles 
lie  binn/.e,  mis  à  jour,  ne  per- 
mettent pas  d'en  douter.  Il  ne  reste 
lien  des  enceintes  successives  qui 
ont  dû  défendre  la  ville.  En  1034, 
l'ilrfiit  anncM'.,.  p,,r  Conrad  le  Sa- 
liiiii.'  .i  r.'iiipii.'  i;.'i  iM.iiii.iue,  avec 
si->    ..\  ■■,\\\r^  p. .111    pi  m.'. -s  tempo- 

I  .I---  I  .1  1  '  I li.-'Cahin  chassa  l'évèque 

■  Il  r..r..  .1  lifiii've  fut  indépendante,  si 
i.  M  |..'iil  .i|. p.  Ii-r  indépendance  l'étroite 
-M|.  Iii.ii  ,'i  iiii  p.iuvoirsoupçonneux,  dont 
Michel  Servet  fut  victime,  en  1553. 
Il.ittachée  à  la  France,  de  1798  à  1814, 
.■nmme  chef-lieu  du  département  du  Lé- 
man, Gei^ève  se  rallia,  en  1814,  à  la  Confé- 
dération helvétique.  C'est  une  ville  ou- 
verte aux  choses  de  l'art  et  de  l'esprit; 
lin  y  professe,  non  peut-être  sans  quel- 
.juc  ostentation,  un  véritable  culte  pour 
l'étude.  Voltaire,  dont  la  raillerie  neres- 
|..  li.iit  rien',  se  moquait  agréablement 
Ir  ..tli'  exagération  de  zèle  poussée 
liis.|u,\  la  manie,  dans  les  controverses 
i.-ligieuses  et  phil..s..phi.iiii-s.  .Miis  le 
irmps  atténue  bi.  u  .1.^  i  h..-.-,  i, ,,:,',;■ 
1  produit  des  huniin.  -  i  .hmi  .iimM.  s  : 
/.  /.  Rousseau  (1712-1778;,  dDiil  l'J^utile 
■t  le  Contrat  social  furent  brûlés  par  la 
main  du  bourreau;  le  naturaliste  de 
S:n, ssiin'  (I7'i0-I790  ,    ,1,.  0'»i//'-//<>    1778- 

l.-;'il  ,r/„.y,„, ,■,/.,. v../.r  l7:!2-ls()'i  ,;',■„- 

//.-■     I  17.Mi-|,V,2   ,    7:>/,'/\r.    l'iiiij.-iii.iiK 

jicr  Viclur  Ckcrhuticz-. 

Genève  offre  à  l'étude  des  établisse- 
ments scienlinques  et  des  collections  re- 
m,iri|nables  :  pour  les  arts,  le  musée  Rath 
(peinture),  le  musée  Foll 
^sculptures  antiquesi,  YAthe- 
(Kfi (exposition  peimanentede 
tableaux  modeines);  pour  les 
sciences  et  Ihistoiie,  le  Mu- 
séum (Thistuue  natuielte,\e Mu- 
sée arcltuiliigique,  la  Btbliuthe 
que  (autogidphes,  manusc  uls  , 
dans  les  Bâtiments  académi- 
ques, le  Jflîrfmiotonîi^îfe,  le  J/w- 
sée  hi^lmtqve  qeneinf.,  le  Musie 
d<s  AU    d  '  '     rt  VkLule 

d'Hoil  I  I      gmc- 

voise      1  /  I     ^  wdus- 

l,uh  i     1/  1/        i,senbi- 


toial,   Lniviisité  et  Jaidin 
botanique,    Théâtre),    pronie- 


LES     ALPES. 


LE     RIlOiNE 


lit 


Aiil. 


»|isi'! 


Diane);  sur  la  rive  droite,  Saiul-(i 
square  des  Alpes,  les  quais,  les 
boulevards,  lesCropettes,  le  pave 
de  Mon-Repos,  sur  un  gracieux 
terre- plein  que  baignent  le> 
eaux  bleues  du  lac. 

I,e  Rhûnc  et  son  lac  sont  la 
vie  de  Genève,  mais  on  n"a  en- 
core tiré  du  fleuve  qu'une  partie 
de  l'effort  utile  qu'il  pourrait 
donner  à  l'industrie.  Par  l'alti- 
tude des  étapes  du  Rhône,  entre 
sa  source  et  la  sortie  du  lac  de 
Genève,  on  jugera  de  la  force 
laissée  sans  emploi  :  Glelsch,  au 
pied  du  glacier  d'origine,  est 
ù  i7:J3  mètres;  Môrel,  760, 
llrigue,  673;  Loèche,  623, 
siou,  491;  Saint-Maurice,  411; 
le  l.éman,  37'j. 

Génère  développe  de  plus  en 
plus  ses  établissements  liydrau- 
li(|ues.  Sur  le  bras  droit  du 
fleuve,  que  coupe  en  deux  la 
grande  île  du  Rhône,  un  sys- 
tème d'écluses  règle  l'écoule- 
ment des  eaux,  de  façon  à  en- 
tretenir la  chute  nécessaire  aux 
turbines  de  l'établissement  hy- 
dro-électrique de  la  Goulouvre- 
nière,  attaché  à  la  rive  gauche 
d'aval.  Libre  de  ses  impuretés, 
déposées  dans  le  grand  réser- 
voir du  lac,  le  Rhône  a  la  lim- 
pidité du  cristal  de  roche  :  vous 
diriez,  sous  le  barrage,  une  cou- 
lée d'émeraude. 

A  2  kilomètres  environ  du 
pont  du  Mont-Blanc,  le  Rhône 
limpide    reçoit    un    affluent. 


n  itie,  chaigé  de  boues  et  de  débiis. 


à  moins  de  2  kil  12  de 
unsiiand  usumui  piuii  déposer 
s,  s  tiniil,].  s  Issu  du  ,..1  de 
Bnlin,,  il  eiiti  iiii,  bs  luiss,  llc- 
inents  des  grands  glaciers  qui 
composent  le  colossal  iceberg 
du  mont  Blanc  :  torrents  du 
Tour,  d'Argenlière,  de  la  mer 
lie  Glace,  eaux  de  fusion  des 
Pèleiins,  des  Bossons,  de  Ta- 
connaz.  De  la  région  du  col  de 
Balme,  où  il  nail,  à  2200  mè- 
tres d'altitude,  le  torrent  tombe 
à  372  mètres,  pour  un  cours  de 
1(12  kilomètres,  au  point  où  il 
rejoint  le  Rhône.  Sous  le  coup 
(l'une  débâcle,  la  puissance  de 
VArve  est  irrésistible.  Si  son 
débit  ordinaire  est  de  160  mè- 
tres cubes  par  seconde,  avec  un 
minimum  de  3S  mètres  cubes, 
il  atteint  en  crue  700  mètres 
l'ubes,  et,  par  débordements 
exceptionnels,  dépasse  1 200  mè- 
tres, tandis  que  le /(/('j/-'' donne  à 
sa  sortie  du  lac  une  moyenne 
de  250mètrescubospar  seconde, 
son  écoulement  étant  réglé 
artificiellement.  La  coïncidence 
des  maximapour  les  deux  cours 
d'eau  ne  se  présente  qu'excep- 
tionnellement. Alors  le  flot  ter- 
reux de  VArve  reflue  dans  le 
Rhône  limpide  :  on  l'a  vu, 
en  1888,  soulever  le  niveau  du 
fleuve  de  2°',05  sous  les  turbines 
de  la  Coulouvrenière.  VArve 
peut  même,  en  refoulant  le 
Rhône,  pousser  ses  déjections 
torrentielles  jusque  dans  le 
Léman.  Ce  fait  très  rare,  parce 


H2 


LA     FRANCE 


OUCllLS. 


Ithàne  :  non  seulement  elles  entia- 
veiit  le  cours  du  fleuve  par  le 
refoulement  de  ses  eaux,  mais  elles 
épuisent  son  aclivilé  au  déblaie- 
ment des  matériaux  jetés  par  Tinon- 
dation  à  travers  son  lit,  comme  une 
iligue  sans  cesse  relevée,  qu'il  faut 
rompre  toujours.  Ce  sont  les  allu- 
vions  de  VArve  qui  ont  comblé 
l'ancien  marécage, étendu  àlajonc- 
lion  des  deux  cours  d'eau,  sur  lequel 
est  construit  le  faubourg  genevois 
de  Plainpalais  (palus,  marécage). 

Les  affluents  de  YArve  sont:  à 
gauche,  le  Bonnant,  issu  du  col  du 
lîonhomme  et  alimenté  par  les 
glaces  du  Miage,  de  Trélatête,  de 
lîionnassay;  la  Sallanclie,  le  Foron, 
le  Bronze,  la  Borne,  qui  entame 
les  chaînes  calcaires  et  précipite 
ses  eaux  dans  le  défilé  d'Entre- 
niont;  à  droite,  la  Diosaz,  émis- 
saire du  Buet,  qui  s'efTondre  dans 
une  entaille  étroite  à  travers  la 
roche  cristalline  dePormenaz;  le 
Giffre,  dans  une  cassure  perpendi- 
culaire à  la  dépression  de  l'Arve  : 
Giffre-Haut,  venu  du  Buet;  Giffre- 
Bos,  émissaire  du  lac  de  Vogeable 
et  des  nombreuses  cascades  du  Fer 
ù  Cheval  qui  ruissellent  d'une  gi- 
gantesque muraille  couronnée  d'al- 
pages ou  de  blancs  névés;  enfin, 
Cl.  eu.  la  Ménoge. 

Pour  un  bassin  de  1980  kilo- 
mètres carrés  que  draine  VArve,  la 
Suisse  en  possède  seulement  80  ;  de 
nombreux  méamlies  conduisent  lo  torrent  dans  la  plaine  de  Plain- 
palais, à  la  "  jnnriinii  lin  rdh'me  ».  Désormais  le  fleuve  serpente 
dans  un  lit  (b  ;ii"ll;i--r  llni'iu'-  .le  hautes  falaises  :  des  villas,  des 
fermes  isolées,  n ri, pi.  s  -i.iii|irs  d,.  maisons  défilent  sur  l'escarpe- 
ment, entrenirli  s  ,}i-  jaidiiis,  de  vignobles  et  de  quelques  bois.  Sous 
l'afflux  des  eaux  troubles  de  VArve,  des  atterrissements  déchirent 
çà  et  là  le  cours  du  Bhône;  des  berges  s'allongent,  où  prospèrent 
quelques  établissements  industriels.  Plusieurs  cours  d'eau  viennent 
au  fleuve,  avant  qu'il  ne  quitte  le  territoiie  de  Genève  (18 kilomètres 
de  rive  droite;  24  kilomètresderive  gauche,  depuis  la  sortie  dulac). 


LE    RHONE     FRANÇAIS 


DE     LA     FRONTIÈRE     SUISSE    A     LYON 

Le  lihône  entre  eu  Franee,  dalioi.l  par  .sa  rive  droite  (départe- 
ment de  l'Ain),  au-dessous  du  coniluent  du  London;  plus  bas,  par 
sa  rive  gauche  (département  de  Haute-Savoie),  en  aval  de  VAire, 
avec  unelargeurmoyenne  de  350  mètres,  et  par  330  mètres  d'altitude. 
Son  lit  s'encaisse  enire  des  f,il, lises,  dont  quelques-unes  atleignent 
81)  mèlres  de  haut  ;  iLsemlili'  que  le  fleuve  veuille  prendre  son  l'I.ni 
pour  entamer,  au  delà  du  Im^-ui  de  CoUonges,  l'épaisse  digue  du 
Jura  qui  lui  barre  la  roule-  de  lonest.  Alors,  il  se  contracte,  rassem- 
ble ses  forces,  disjoint  par  un  terrible  effort  la  tenaille  serrée  du 
Grand-Credo  jurassique  et  du  Vtiache  savoisien  :  il  se  creuse  un  cou- 
loir profond,  s'insinue  d.ins  le^  fissures  du  sol  (la  Perte  du  Rhône), 
écume  et  nin-il.  poui- irj.  iiMiiie.  upaisé,  à  la  rencontre  de  la  Val- 
serine. 'Voilà  le  |ii .  r  pi-  II. lin  lu.  La  poussée  de  la  Valserine  jette 

le  fleuve  dans  une  l.niP-  |ou,-ilndin;ile,  qu'il  suit,  aux  flancs  du  Grand- 
Colombier,  de  Bdlcyiirde  au  bassin  de  Ciitoz. 

Alors  le  Rhône  torrentiel  se  réveille,  cherche  sa  voie,  incline 
vers  l'ouest  sous  le  promontoire  de  l'Épine,  longue  arête  riveraine 
du  lac  du  Bourget,  dans  le  prolongement  du  massif  de  la  Grande- 
Chartreuse.  Ici,  un  nouveau  barrage  ferme  la  route  de  l'ouest;  le 
iî/fd/ie  l'entaille,  de  Yonne  à  la  Balme,  par  le  défilé  de  Pierre-Chdtel  : 
du  bassin  d'Arlod  à  la  plaine  de  l'Ain,  il  découpe  un  bastion  trian- 
gulaire au  sommet  duquel  débouclie  le  Guiers.  Maître  désormais 
de  sa  roule,  le  Rhône  se  promène  à  travers  les  mailles  d'un  ver- 
doyant archipel,  se  laniasse,  enfin  entre  dans  Lyon,  où  il  lencontre 
la  Saône. 


FRONTIERE    DU    NORD-EST 


rail 


S  .^4  /.  .,.^?~  BRUXELLES ^-^         ^^'^^'"^Ï',^,, 

%/;^*..     B   F   L   G    I    Ql     h     '7^ 


"Aixl  n  p 


Bonn         /&■  £cyî^/-     ^ 

EMPIRE 


l  «BLl  N  r. 


dcUltiis 


-Dieppe 


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AMIENS 


Count 
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i'beuqc 


LEGENDE 

^  Forteresses  Franc    ses 

^  ii^     Allemandes 

f  ii  Belg-es 

8  i(f        Italiennes 

Limite    iEtat  ^ColPont-, 
5        /illeFortifipe   et    Fort 
lïftx  Chefheu  de  Corps  d Armée 
Ertielle 
^1"^  ?5 ^k 


l     I  tfEA\\r  1         •*' 


Pran<^brt 


Neufchatel  Mmtdidie         LiFtre   «^ 

.  oBOTJEN'  Eeauv; 

Evreux    j^ 

^VersuM  '^' 

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Chartres    y'metde         s^" 

Foatdinetleju  Tr,„ 


Chsteaudim  p^fj^^  ^  - 

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CretMe 

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Boj      c  Montîuç  n 

V.^      Gueret    ^  ^  ^_^^^ 

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LIMOGES  o  A,j 

P  yd  Dôme  ^ 
PI  de  (  Ll  RAIONT 
I  Ile  ache       TI  RKAND 


•*       5  Lons  le  Saunier 


^        *■  Suleui  e        ^    f 
'>   \   O      3i&i^e      Luceriu 
,   ^eu^hatel    gERNE 
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Zurah. 


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Milan 


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'"   lurm  û        ^ 

7^  ,.       1  erroné 

Asti  -,  "*'         ° 

;'.^™'  '  ^  r„na''"  Alexandrie 

X    M    s 
.  t  .Gênes 


'^'iùifiimlle        M  E  Jl 

NACO 


M  AHSI    11,1   1^: 


M  EDITE BB A  NEE 


LES     ALPES. 


LE   R 11  One 


113 


Ainsi,  du  fort  de  l'E- 
cluse, qui  ouvre  l'en- 
trée des  défilés  du 
Rhône,  au  pont  du 
Sault,  qui  lui  donne 
carrière  sur  la  plaine 
de  l'Ain,  deux  rup- 
tures principales  :  la 
Perte,  entre  l'Écluse 
et  liollcgarde;  la 
gorge  de  Pierre-Chû- 
tel,  entre  Yenne  et  la 
Balme,  conduisent  le 
lleuve,  d'une  cluse  du 
Jura  dans  l'autre, 
avec  arrêt  intermé- 
diaire dans  le  bassin 
de  Culoz,  jusqu'à 
l'épanouissement  de 
la  plaine  lyonnaise. 
Le  Jura  est  vaincu. 

La  perte  du 
Rhône.  —  ><  De  Col- 
longes  à  Oellegarde, 
c'est  une  cluse  [clau- 
sura,  clôture).  Le 
lleuve  y  précipite  son 
cours  entre  des  rives 
abruptes,  formées 
d'abord  de  roches 
solides,  puis  de  cou- 
ches beaucoup  moins 
résistantes  de  mo- 
lasse tendre  et  de 
marnes.    Son  lit  est 

étroit,  profond,  à  pente  rapide  mais  assez  régulière  et  obstrué  çà 
et  là  par  des  écueils  adventifs.  Ce  sont  des  roches  écroulées  des 
bords  et  que  le  torrent  a  vite  fait  d'user  et  de  rouler.  Mais  d'autres 
les  remplacent  sur  les  mêmes  points  ou  ailleurs  :  le  lleuve  niiuf 
ses  rives  qui  s'éboulent  sans  cesse.  » 

Le  fort  de  l'A'c/îise  n'est  qu'une  élape  de  ce  Ihul:  cniilnir:  di'  liiiips 

immémorial,  ce  passai:^'  Fui  lmi  .l' ;  b'S  Mms  ilc  S.n^iic  y  av.ii^iit  i 

citadelle.  Le  3 Janvier  |n^:;,  nu  l-i  i  iM''  rli--'- ni  .|r  iioiiiiihi  hp'I  i  ''^ 

cubes,  détaché  de  la  l..i-'-  A\i  i i: '::,>!-<  'n  Jn,  snimil  [mi'  la  Imm-  l'nn 
des  deux  forts  de  lErluse,  eu  burplumb  ?ui  li-  Ib'UVL-.  Le  It/ione, 
encombré,  recula. 

«  Dans  cette  cluse,  tout  parait  à  l'état  d'équilibre  instable.  La 
vallée  n'est  qu'un  ravin  escarpé,  sauvage  et  à  pou  pies  ininl  it  I 
villages  sont  tout  en  haut  des  versants,  aux  points  ou  1  ^  |  ni 
s'arrondissent  pour  former  des  plateaux  ondulés,  a  la  biul  m  1 
150  à 200  mètres  au-dessus  du  lleuve.  Les  cultures  descend  nt  i  I 
là  jusqu'au  bord  de  l'eau,  mais,  presque  partout,  ce  ne  sont  (]u  1  ^ 
prébois.  On  y  accède  par  d'assez  mauvais  souliers  dont  qu  1  \u  s 
tronçons  seulement  sont  à  peu  près  parallèles  au  (liu\e  lus  ul 
chemin  accessible  aux  chars  de  montagne  met  on  communication 
les  deux  rives.  C'est  le  chemin  de  Vauzy,  rive  dioUe,  au  village 
d'Éloise,  rive  gauche,  par  Grésin.  Ce  chemin  traveise  le  Rhône  pai 
un  petit  pont  de  bois  jeté  sur  un  singulier  étranglement  Le  fleuve 
s'est  creusé  là  un  double  lit,  des  deux  côtés  et  au-dessous  d  un  gios 
rocher  de  molasse  en  forme  de  pyramide  renversée  Le  plus  laigc 
de  ces  deux  bras,  celui  de  gauche,  a  5  ou  6  mètres  delaigeui,  et  te 
lui  de  droite  en  a  3  ou  4.  La  profondeur  est  considei  ible  et  le 
courant  de  surface  très  peu  sensible.  A  quelques  centaines  de  mè- 
tres au-dessous,  il  y  a  un  fort  rapide. 

«  Du  pont  de  Grésin  à  la  Perle,  les  rives  sont  peu  accessibles,  mais 
cependant  visibles  partout,  et,  avec  plus  ou  moins  de  difficultés, 
abordables.  A  la  Perte  même,  il  y  a  de  bons  sentiers  sur  les  deux 
rives.  »  La  Perte  du  Rhône  se  produit  au  pont  de  Lucey;  pen- 
dant les  basses  eaux,  le  fleuve  disparait  sur  une  longueur  de  50  à 
GO  pas.  Le  pont,  en  pierre,  a  une  arche  de  12  mètres  de  portée.  Les 
eaux  du  fleuve  sont  grises;  elles  accourent  en  ligne  droite  par  un 
étroit  canal,  avec  des  bonds  et  des  jets  d'écume.  A  partir  d'une 
chute  initiale  en  fer  à  cheval,  à  2bO  mètres  en  amont  du  pont,  c'est 
comme  une  cascade  horizontale.  La  chute  en  fer  à  cheval  est  produite 
par  une  digue  oblique  au  courant.  Elle  ne  barre  pas  entièrement  le 
lit  du  Rhône.  Entre  son  saillant  et  la  rive  gauche  du  fleuve,  on  a 
laissé  au  courant  un  libre  passage  d'une  trentaine  de  mètres.  V.n 
tout  temps  le  Rhône  forme  par  ce  pertuis  un  rapide  impétueux,  mais 


sans  atteindre  le  niveau  du  barrage.  En  été  seulement,  pendant  les 
grandes  eaux,  il  passe  par-dessus  en  lames  plus  ou  moins  épaisses, 


114 


LA     FRANCE 


•et  y  forme  une  cliute 
oblique  au  courant 
principal,  mais  de  hau- 
teur verticale. 

Au-dessous  du  bas- 
sin tumultueux,  d'une 
longueur  de  près  de 
100  mètres,  où  ces  cou- 
rants se  rencontrent  en 
formant  des  vagues 
énormes,  les  eauxs'en- 
goulTrent  dans  un  ca- 
nal roclieux  d'une  di- 
zaine de  mètres  de 
large  et  qui  va,  se 
rétrécissant  encore, 
Jusqu'au  pont  de  Lu- 
cey.  Leur  vitesse  est 
d'abord  effrayante, 
puis  il  semble  qu'elle 
•diminue  avecla  largeur 
•du  couloir.  Presque 
toute  la  masse  [lasse  en 
siphon  dans  un  lit  in- 
férieur, sousun  plafond 
de  rochers,  rompu  vers 
son  milieu  et  comme 
formé  de  deux  corni- 
•ches.  Mais  le  défaut  de  transpaiciirr  de  1 
deviner,  excepté  en  hiver,  lorsque  le  ,  ,iii;i 

«  Le  Rhône,  au  pont  de  Lucey,  n'a  p,i 
■ne  se  perd  pas  :  on  le  voit.  C'est  en  ,'ir 
l'on  en  rapporte  une  déception.   11  fau 


Ml|,. 


ee  qii  ,.n  y   cjn 

être  prévenu 
■qu'il  y  ade  remarquable,  c'est  précisément  ce  rapetissement 
•espèce  d'évanouissement  du  fleuve.  En  amont  du  barrage  ( 
•courant  superbe,  500  mètres  cubes  par  seconde  en  eaux  mr 
■d'été.  Cette  masse  s'écroule  dans  >in  goulfre  avec  un  bniil 
bonds  formidables,  puis,  sans 
•cause  apparente,  le  tumulte 
■décroît  et  s'apaise.  C'était  un 
fleuve  puissant,  ce  n'est  plus 
•qu'un  étroit  et  rapide  canal, 
puis  un  torrent  sans  grande 
importance.  Ce  qu'on  en  voit 
•couler  sous  le  pont  de  Lucey 
ne  dépasse  pas  50  met  res  cubes 
par  seconde,  le  dixième  du 
•courant  d'amonl.  Pendant  ce 
traj.'l  (ie:!niliiiMivs,l,iut  s'est 
riMiiM'i,  non  pas  srnienient  le 
Ueuve,  mais  ses  lives,  sa  vallée 
même.  Le  pont  de  Lucey  a  des 
dimensions  mesquines, 
•comme  pour  un  médiocre  tor- 
rent de  montagne.  La  vallée 
■est  étroite  et  sans  grandeur, 
un  simple  lavin  La  ^oige  voi 
sine  de  la  VdKeiine  est  plus 
imposante  et  lavalke  ou  elle 
■se  Cl  euse  a  une  auti  e  ampleui 
Elle  est  large  et  bien  dessinée, 
on  la  sent  ancienne  C'est  évi- 
demment la  valhe  maîtiesse 
et  le  Rhône  >  d(  bouche  comme 
-d  un  lavin  aniui  nt. 

«  Il  faut  \()ii  le  fleuve  i  nhi 
111    On  (lislin_n      il   is   deuv 

in  M  i|  I  I  \  II:  [m  iMde, 
de  lOni  11  I  I  1  t  Kim. 
tlesih  I  1  I  II  I  II  i\  Il  t  I  m 
foiiduni  I  I  I  I  I  ni  h  1  1/  Il 
taie  11  ni|  n  m  e  nln  i  i 
Comme  foi  m  de  deu\  ap- 
pnits,  liissuit  enlie  eux  un 
vide  sinui  u\  de  2  ou  3  mètres , 
au-dessous,  un  lit  infeiieui 
■que  l'on  devine,  mais  qu'on  no 


ut;  vide. 

mais  il 
State  et 

que  ce 
et  cette 
;'est  un 
yennes 


voit  pas  et  où  tout  le 
fleuve  passe  en  basses 
eaux.  Par  les  étiages 
moyens  d'hiver,  l'eau 
vient  effleurer  les  cor- 
niches et  quelques  jels 
a-écume  jailli^.ell^,,,■,^ 
leur  illI.'Halh  .    l'.ii'  |,.s 

plusba-^'-.   iii\, Ii^,- 

tinguelelhu\e.,ciiiel- 
que  distance  au-des- 
sous, mais  alors  son 
courant  parait  faible. 
Ce  double  canal  on  ti- 
roirs étages,  dent  l'as- 
pect n'apasdùehanger 
beaucoup  depuis  de 
Saussure,  court  en 
ligne  droite  jusqu'au 
pont  de  Lucey.  Mais, 
à  mesure  qu'il  en  ap- 
proche, la  largeur  du 
couloir  supérieur  di- 
minue un  peu,  puis  des 
rochers  tombés  des 
deuxpaniis  >'(iilass.'nt 

sur    les    e,M  III,   h, .s   ,|u 

fondai!  i-ii.M. 'Il  ii,,-,s- 
quer  l'intervalle.  Sur  une  bm-uenr  d'une  (piaranlaine  ,!,■  nirii,.>,  ,|,.iil 
le  pont  marque  à  peu  pi-rs  le  m  Mien.  ,,ii  n,.  \-,,ii  plu.  ],.  ,aiial  mlei,.. ni- 
que par  quelques   illler>|iers   ,-nlle   1rs   Mues   ai  l-oinli.  ,■(    p-lls  et  ,|lli 

formentdes  Irons  snnibies,  cuuinie  d  etruiis  oiilices  de  puits.  11  y  a  là 
perte  totale  pendant  au  moins  quatre  mois  de  l'année.  Au-dessous,  à 
une  trentaine  de  mètres  en  aval  du  pont,  le  fleuve  reparaît  dans 
une  sorte  de  bassin  encaissé  et  à  parois  surplombantes,  où  ses  eaux 
remontent  en  liouillniis  eeinine  d'une  source.  De  la  chuteinitialeù  la 
renaissanro  du  Heine,  la  ililVérence  de  niveau  est,  àl'étiage,  de  12  à 
13 mètres.  »  (G"'  Rourdon,  BuI- 


,!,'  h,  Su 


■dr 


'■"l"'"'' 

En  is-A,  deux  Américains, 
ayant  acquis  la  concession  du 
tiers  des  eaux  du  Bhône,  cons- 
truisirent une  digue  de  dériva- 
tion en  amont  de  la  perle.  Un 
tunnel,  do  8  à  9  mètres  de 
large  sur  6  mètres  de  haut, 
sous  clef  de  voûte,  creusé  dans 
le  massif  calcaire  qui  sépare 
le  Rhône  de  la  Valserine,  en- 
traîna une  partie  des  eaux  du 
fleuve  (GO  mètres  cubes  en- 
viron) dans  le  lit  de  la  rivière. 
La  chute  obtenue,  étant  de  9 
à  11  mètres,  développait  une 
force  de  8  000  chevaux.  Une 
usine  s'éleva  sur  le  promon- 
toire, au  piedduquelse  réunis- 
sent le  Rhùne  et  la  Vahcrine. 
Le  site  est  impressionnant. 
Sous  les  roches  cyc1o])éennes 
qui  surplombent,  le  Rhône, 
large  à  peine  de  10  mètres  et 
presque  sans  courant,  mais 
d'une  profondeur  incroyable, 
reçoit  le  flot  bruyant  et  rapide 
de  la  Valserine  qui  traveise 
en  courant  contre  la  rive  op- 
posée, qu'elle  frappe  avec  vio- 
lence. 

Les  turbines  de  l'usine  distri- 
buent aux  fabriques  de  Belle- 
ijarde  l'électricité  et  la  force 
motrice  :  scieries,  filatures, 
papeteries,  minoteries,  fabri- 
ques de  courroies,  de  carbure 
de  calcium,  vivent  du  Rhône. 
Bellegarde,  clef  de  la  route  de 


LES     ALPES 


LE     H II  ONE 


113 


Lyon  à  Genève  par  Culoz,  est  situé 
sur  la  rive  gauche  de  la  Valserine.  La 
poussée  violente  de  la  rivière  tor- 
rentielle précipite  le  fleuve,  du  nord 
au  sud  :  on  le  dirait  son  affluent. 

Mais  là  ne  se  borne  pas  l'efTort  du 
Mône.  Pendant  8  kilomètres  en- 
core, l'encaissement  de  son  lit  s'ar- 
croît,  pour  diminuer  ensuite.  A  Del 
legarde  môme,  Tallitude  absolue  d<s 
bords  supérieurs  du  di'tilé  est  di- 
340  mètres;  à  Malpertuis,''iSO.  Le  vil- 
lage de  Beaumont  qui,  sur  la  rive 
gauche,  domine  le  Rliône  de  très 
près,  est  à  la  cote  de  492  mètres, 
c'est-à-dire  à  220  mètres  au  moins 
au-dessus  du  courant.  L'escarpement 
s'élève  en  deu.\  paliers  dont  le  se- 
cond fuit  en  pentes;  de  là,  sur  les 
rives,  une  suite  de  paysages  d'étrange 
caractère. 

Bien  qu'il  suive  docilement,  du 
nord  au  sud,  la  base  de  la  biiii,nii' 
jetée  que  soulèvent  le  Crêt  Jn  .Vx  ■  I 
le  Grand-Colombier,  entre  Bi'II'-mi  <!' 
et  Culoz,  le  Rhône  ne  laisse  pas  d- 
percer  quelques  éperons  de  roclie> 
sur  sa  route  :  partout  se  révèle  l'ef- 
fort patient  et  tenace. 

Au  pas  de   Maljiertms,    ou  de  la 
Planche  d'Arlod,  le  (leuve  se  resserri' 
entre  deux  rives,  éloignées  au  plus  de 
6  mètres  Tune  de  l'autre  :  «  Les  ro- 
chers en  encorbellement  mêlent,  sur 
l'abîme  vert  entrevu,  des  branches  i 
des  ruines.   Le  Rhône  disparaît  presque  comple 
dans  le  trou  sombre  où  il  est  contraint  de  s'engoull 
il  pousse  des  cris  furieux  grossis  par  les  échos  pi  r 
niers  dans  les  cavités  souterraines;  la.  Planche  d' \ 
(château  ruiné  sur  un  gros  rocher  au-dessus  du  UliO 
qu'on  levait  quand  la  France  était  en  gueire  avec  " 
voie,  a  éic  riMii|ilai  l'e  par  un  tablier  en  fer.  Un  peu  | 
bas,  }<■  I  iMh.iii  ,!.■  C'nissiat  suspend  ses  touis  à  200 
au-desMis  (la  Ibinc.  >i  (Ardouin  Dumazep.)  Là  s'efi 
dénié  (la   Mmilniir,  fn're   du    Malporluis.     \u-des^us 


Pi/rimont,  le  château  du  Paie  mai  que 
l'origine  officielle  de  la  navigation. 
I  n  dépôt  de  gravier,  où  s'enracinent 
quelques  osiers,  témoigne  du  chan- 
yament  qui  s'opère  dans  l'alluiedu 
I  iiurs  d'eau  :  sa  vitesse  n'est  plus 
aussi  grande;  le  courant  devient 
di-uve  et  porte,  d'une  rive  à  l'autre 
.  litre  Pyrimont  et  Seyssel,  des  ba- 
laaux  chaigi'b  d'asphalte,  dont  les 
illb  ui.  m.  lit-.  7(  tuent  la  montagne 
\'aMii.  Mil-,  I  .  st  plus  bas  seule- 
un  lit  III  cl.  1 1  de  Seys'spl  et  apiès  le 
'  'iiiilii,  ni  du  Fur,  que  les  rives  s'a- 
I  11--'  ni  et  la  vallée  s'élargit.  Seyssel 
I  '  n|  h    II  s  deux  rives  du  Rhône  en 

I' ii\  1  ininiiins  distinctes  :  long- 
I  II  I  ■-  ili  I  ni  ^  entre  la  France  et 
I  I  ^  i\    n     ^  I  11    I  s  par  une  fiontière 

jii  m  II  III  iit  la  inle  jetée  au  milieu 
ilii  Ib  in  a,  léunies  en  1794  au  dépar- 
li  lin  ni    de    l'Ain,    sépaiées   encore 

n  |s|  ,,  l'annexion  de  la  Savoie  les  a 
1  liln  1  ^  une  deinièie  foisà  la  France. 
\I  ii.-  I  mil',  sur  la  ii\e  droite,  appar- 
lii  iitaudi  partementde  l'Ain;  l'autre, 
^111  la  ri\e  gauche,  à  celui  de  la 
llaiite-Savoie. 
Aucaiiefnui  de  C((/o:,  la  voie  ferrée 

h  l\nn  1  (a  m  \  a  croise  la  ligne  in- 
li  I  n  ilmn  ili  I'  n  is-Tuiin  par  le  tun- 
111  1  du  lin  111 1  1  I,  in^,  (mont  Cenisj  :  ici 


116 


LA     FRANCE 


ouvert    de    Seyssel   à 

Grenoble,  parladépres- 

sion  du  lac  du  Bourget 

et  la  trouée  du  Graisi- 

vàudan;    les    deux 

grands    glaciers    du 

Rhône  et  de  l'Isère  y 

unissaient  Icius   h-'-- 

racs.  Lorsqu'ils  sr  rc- 

tirèrent,  un    lac    tor- 
tueux reçut  leurs  eaux 

de  fusion  par  les  dé- 
versoirs du  Rliône,  de 

l'Isère,  de  la  Romanche 

et  du  Drac.  La  trouée 

du  Rhône  à  travers  le 

Jura  ayant  changé  son 

orientation,   de  son 

côté  l'Isère  fraya  sa 

route  à  travers  les  dé- 
bris glaciaires  du  Grai- 

sivaudan.   Entre  les 

deux,  le  lac  du  Buuryct 

demeura,  pauvre  reste 

de  l'ancien  fjord  inté- 
rieur. Le  canal  de  Sa- 

vières  (2  kilom.   1/2) 

écoule  les  eaux  du  lac 
dansle/?/('!»'',àCli;in.'iz. 

Alors  1.'  Il'in \\\r  sa  voie  entre  les  vig 

vergfis  (1rs  priilr,  |iiii:i'ysiennes.  Du  pont  d' 
des  Romains,  au  p.mt  de  la  Balmc,  il  entaille, 
ron  projeté  par  le  Jura,  du  nord  au  sud,  iiili^ 
(629  mètres)  et  le  mont  Tournier  (884  mèh  -. 
parois  rougeâtres,  tranchées  au  vif  des  rn.  lu 
de    Pierre-Châtel  érige    ses 
bastions   et    ses    épaisses   mu- 
railles.  On  l'a  déclassé  ;  des  sol- 
dats y  remplacent  les  moines, 
dans  le  cloître  d'une  Chartreuse 
du  XIV»  siècle,  que  des  remparts 
enveloppaient.  Cet  appareil  guer- 
rier, dans  un  site  farouche,  n'est 
plus  qu'un  décor.  Le  fort  des 
Bancs,  plus  récent,   domine   à 
540  mètres  d'altitude  celui  de 
Pierre-Chàtol;  un  escalier  dans 
le   roc  vif  descend  de  là-haut 
jusqu'à  une  batterie  basse  qui 
garde  le  passage  du  fleuve,  au 
pont  de  la  Balme. 

A  l'issue  du  défilé,  le  Rhône 
prend  le  large  :  des  îles  boisées, 
des  masses  calcaires  détachées, 
donnent  à  son  cours  un  aspect 
varié,  jusqu'au  confluent  du 
Gnicrs,  accouru  du  massif  de  la 
Grande-Chartreuse.  Comme  à  la 
rencontre  de  la  Valserine,  le 
Rhône  dévie  sous  l'effort  du  tor- 
rent, à  ani:lr  .liLju,   "lisse  (fin-^ 

ventla  Vi^rmurrci  la.sV/rc.  Iiriix 
étroits  encore  [Mnlararje  cl  .S',;,(' 
dit  Rhône),  et  le  fleuve  se  ]in.- 
mènc,  du  château  de  Veiliicu 
au  bloc  oolitliique  de  l'ile  Vré- 
mieu,  recueille  au  passage  la 
Bourhre  et  Y  Ain,  qui  conflue 
dans  la  plaine  de  graviers  de 
la  Valbonne.  C'est  alors,  depuis 
les  talus  morainiques  des  Bal- 
mes  Viennoises  jusqu'en  vui' 
de  la  Côtière,  qui  appuie  ]r  |il,i^ 
leau  lagunaire  des  Domlio,  uip 
dispersion  des  eaux,  entre  des 
grèves  sablonneuses,  des  îles 
multipliées  au   point  d'étendre 


nobles 
Yenne, 
sur  3 

'fl    llln 


savoisiens  et  les 
l'antique  Epaona 
kiliiniMi  es,  l'épe- 


lules 
■  fort 


Affluents   de   gauche   (1 


le  domaine  fluvial  sur 
près  de  3  kilomètres  de 
large,  en  face  de  Mi- 
ribel.  Et  le  fleuve  j  oyeu- 
sement  se  perd  et  se 
retrouve  dans  le  dédale 
des  îles, lesunes  arides, 
les  autres  transfor- 
mées en  prairies  ou  en 
champs  cultivés,  quel- 
ques-unes envahies  par 
d'épais  maquis  où  le 
gibier  pullule,  à  l'abri 
des  saules  et  des  peu- 
pliers :  étrange  région, 
paradis  du  chasseur  et 
enfer  du  batelier,  si  l'on 
n'avait  laborieusement 
conduit  une  bonne 
partie  des  eaux  entre 
les  digues  d'un  étroit 
chenal,  dit  «  canal  de 
Miribel  ».  Le  syndicat 
lyonnais  des  «  forces 
du  Rhône  ;>  emprunte 
Phui.  de  M.  Brun.  au  fleuve  son  énergie 

DUKNGT,    vu    DE   TALLoiREs.  paT  uuo   prisB   d'cau 

amorcée  au  pied  des 
Balmes  Viennoises. 
Avant  de  toucher  Lyon,  le  Rhône  assemble  ses  eaux,  franchit 
une  dizaine  de  ponts  et  atteint  la  Saône  un  peu  plus  bas  qu'au- 
trefois, un  ingénieur  du  xvni'  siècle,  Perraclie,  ayant  reculé  le 
confluent  des  deux  grands  cours  d'eau,  pour  y  créer  le  quartier  qui 
porte   son  nom. 

de  la  frontière  suisse  à  Lyon. 
1°  Les  Usses,  déversoir  du  pla- 
teau des  Bornes  et  du  versant 
orientil  du  Silève  passententre 


^luchc,  d  dioite  \c  Fumant  qui 
I  oupe  le  chaînon  Vuache-Mu- 
sitgp  au   di  lile  de  Malpaz  :  le 

1    ii|   n    taiie   (\iv'   siècle)   du 

liii    lu  de  Salit  nove  domine  le 
iilhi  nt  des  Usses  et  des  Pc- 
li(t  s-llsses 

2°  Le  Fier,  ne  du  mont  Char- 
\\n  apiis  i\oii  tianché  profon- 

I   III   I  I       lui     au  travers  des 

1         I  11  insversales  du 

il      '     /'  locueille,  dans 

I      I  I  un      d  Vunecy,    le    Thioa, 

imssiiK  du  lac,  et  s'abîme 
dins  h  juofonde  entaille  des 
-   1-   s  il     /  )î  T  iny.  Par  le  pont 

I        I  I  is  u    se  voient  de 

I  11  m  II  II  il  s  de  Géants,  l'on 
iiLLdc  iu\  \Liiiics  à  travers  le 
délicieux  boih,  du  Poète  ;  une 
galène  de  2dG  meti  es  s'accroche 
d  28  meties  au-dessus  du  tor- 
lent,  le  long  dune  fissure 
t  tioite,  dont  la  largeur  ne  dé- 
passe pas  10  mclies.  L'extraor- 
linaue  chaos  dune  Mer  de  ro- 
htrs  attend  les  voyageurs  à  la 
sutie  des  dcfiles  :  une  sorte 
1  écueil,  tnoime  bloc  de  con- 
_lomnat,  nommé  la.  Roche  atix 
Fies,  suigit  du  courant.  A  peu 
de  distance  s'ele\e  le  château 
féodal  restauré  de  Monirottier 
(xiv''-xvi=  siècles). 


LI"]S     ALl'KS. 


Li:     UIIÙiM-: 


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Échappé  au  défilé  de  Lovagny,  le  Fici  s'iiibinue  enlie  de  haut 
falaises  de  molasse  jusqu'à  la  cluse  pittoresque  de  4  kiloniiHies  qu 
découpe  dans  la  chaîne  de  la  Chambolte.  A  dioite  lui  viennent  . 
Nom,  issu  du  col  desAravis;  la.  Filliere,  qui  lavine  le  Paunelan; 
gauche  :  le  Chéran,  collecteur  principal  des  naua;ps,  qui  lile  de 
combe  de  Bellevaux  par  un  fossé  profond,  d"()U  il  s'échappe  au  p  i 
de  VAbiiiie,  et  gagne  le  Fier  dans  la  giande  et  ftitile  \  i\\<  •  . 
Rumilly.  I.e  Thiim  déverse  le  trop-plein  du  lac  d'  Viinec  y,  ou  si  |h  i 
à  l'autre  extrémili',  r/?rt'»-.1/')r/p  venue  du  lol  de  1  h  imiisp,u  l.i  |  I  m 
basse  de  Faverges. 

Le  lac  d'Annecy,  résidu,  comme  n  lui  du  Bmix/it,  île  1  nu  u 
glacier  du  Rhône,  est  resté,  ainsi  que  lui,  tiihutaiie  du  Ih  um  I  n\ 
de  14  kilomètres,  large  de  3kilométiis  1/2,  le  l.ir  muMi  I  m 
nappe  liquide,  épaisse  de  64  mètres,  une  plaine  sous-l.ii  usln  | 
s'enfonce  à  80  mètres  de  profondeur  au  Kouiïie  du  licuiluo/,  i  un 
saire  d'une  source  chaude.  Le  promontcui  e  aluupt  du  Rocde  Clu 
(643  mètres), projeté  entre  Talloires 
etMenthon,étreinlla  nappe  lacustre 
et  distingue  le  Grand  du  Petit  lac. 
Rien  de  charmant  comme  les  bords 
de  cette  mer  en  miniature. 

M.  A.  Theuriet  l'a  délicieusement 
décrite  : 

«  L'eau  est  d'un  vert  lustré  et 
tendre.  Des  frissons  Lmlni  .iigcrités 
et  tantôt  mor  il'ii  .s  l.i  m.ii  rui  à  lu 
moindre brisi'.  !,.•  solnl  Iml  |iaitnul. 
A  droite,  il  baigne  l'iuKUrne  croupe 
allongée  du  Semnoz  d'une  blonde 
couleur  ;  à  gauche,  dans  la  verdure, 
il  fait  pi'lillor  ili-s  poinlos  de  clo- 
chers il.-  vill.i-'',  .lis  riinrs  Mancs  et 
des  ti 'il  s  (11'  \r  III  l.i  11^:1 'ni  rs  il  inséminés 
dans  lis  \  i^iM  s.  \Vi  s  II'  lorul  ilu  lac, 

cinq  pl.iiisili'  iil.iL'iii'S  s'i''clii'liiii- 

nent  l't  s'i'im  lii'\.'li  l'ul ,  n.'vr's  i|i' 
bruiui's  li.iii-|i,iii'nti'Siiui  Mlonleirl 
les  contours, arrondissentles  arêtes, 
puis  s'envolent  en  fumées  blanches 
et  vont  former  comme  un  chapeau 
de  nuées  autour  des  cimes  les  plus 
hautes.  La  lumière  attendrie  du 
matin  harmonise  toutes  ces  lignes 
et  fond  dans  une  tonalité  sans  cesse 
changeante  le  vert  phosphorescent 


N  T  u  o  T  T  I  E  1 


-O  VAGN  Y. 


de  M  Brun. 


des  vignes,  l'or  des  blés,  la  verdure 
épaisse  des  noyers  trapus  et  le  ve- 
lours presque  noir  des  sapins.  Une 
biisr  I.'i;i''r-.-  traverse  la    nappe  cé- 

ruli'i  I lu   lie,  y  fait  des  risées 

ciiuli'Ui  il  .ir:.'iir-inarine  et  apporte 
jusque  sur  le  bateau  l'odeur  des  vi- 
gnobles qui  commencent  à  fleurir.  » 
Voici,  au  pied  du  Veyrier,  la  Tour, 
où  mourut  Eugène  Sue;  Mentlwn, 
où  Taine  voulut  être  inhumé,  sur 
l'horizon  du  lac  qu'il  aimait  :  son 
tombeau,  une  petite  chapelle  très 
simple,  creusée  dans  le  roi-her,  i>st 
sur  la  face  nord  du  Roc  de  Chère. 
Au  bord  du  lac,  un  établissement 
lie  bains,  héritier  lointain  d'anciens 
thermes  romains,  utilise  les  eaux 
sulfureuses  sulthydriquées  alcali- 
nes d'une  source  qui  a  été  retrou- 
vée en  1863.  Au-dessus  du  nid  ver- 
doyant où  s'éparpillent  les  maisons 
du  village,  le  château  de  Mentlion 
(xrii°  au  xvi=  siècle)  couronne  une 
colline  détachée  sur  le  front  des 
Dents  de  Lanfon.  Là  naquit,  au 
x°  siècle,  saint  llernard  de  Menlhim, 


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LA     FRANCE 


foiulateurdes  hospices  du  Grand  et  du  Petit-Saint-Bernard.  Tiilluires, 
pairie  de  Berllioliet,  commande  l'entrée  du  pflit  lac,  on  face  de  la 
presqu'île  de  Buiiujt. 

Un  village  lacustre  s'appuyait  à  l'ilot  du  Hnselet,  sulimergé  entre 
Talloires  et  la  pointe  boisrede  nttini/t.  Cette  rive  conduit  dans  le  val 
ombreux  d'Entrevernes,  au  cliàteau  de  D'-r/T,  qu'habita  saint  François 


dont  les  roches  calcaires  ont  été  profondément  dissoutes  et  cre- 
vassées par  l'action  dissolvante  des  eaux  atmosphériques. 

Le  Parmelan  n'est  pas  une  montagne  quelconque.  Haut  de 
1855  mèties  à  son  point  culminant,  il  soulève,  au-dessus  des 
bois  feuillus,  des  sapins,  des  talus  gazonnés,  un  quadrilatère  de 
roches  ciénelées,  flanqué  aux  angles  de  tours  arrondies,  d'une  pro- 


do  baies,  le 
bout  du  lac  af- 
tb'uri-  à  la  plaine 
III  a  r  i-  ca  gcuse 
d'dii  monte,  en 
vedette,  près  de 
VEau- Morte,  la 
tour  du  Vivier 
(Xn^siècleV 

Uu  C(Mé  iV An- 
née)/, au  ilrclin 
du  jour,  le  reflet 
du  ciel  orange 
répand  sur  l'eau 
très  calme  une 
éblouissante 
coulée  d'or  à 
chatoiements 
vermeils.  Bar- 
rant cette  nappe 
incandescente, 
la  presqu'île  de 
....,,,,1  ^    „L     su  iu,,,z  r)ui)ujt    y   dé- 

coupe avec  vi- 
gueur son  châ- 
teau et  ses  feuillages  presque  noirs;  ]iuis  l'eau,  se  décolorant  insen- 
siblement, prend  une  teinte  verte  toujours  plus  tendre  jusqu'au 
l!out-du-Lac,  où  elle  se  fond  dans  les  vapeurs  gris  bleu  qui  fument  à 
la  base  des  montagnes,  tandis  que  les  crêtes  les  plus  élevées,  encore 
effleurées  pa^r  le  soleil,  semblent  lavées  d'une  suave  couleur  mauve. 
11  faut  v4|Uer,  dans  la  sphère  d'attraction  du  lac,  le  Crét  du  Maure 
(Observatoire),  le  CriH  de  Chdtillon  (1  704  mètres),  point  culminant 
du  Semnoz,  d'où  la  vue  se  promène  sur  les  lacs  de  Savoie,  des  gla- 
ciers du  Dauphiné  jusqu'au  mont  Blanc;  les  gorges  du  Fier  ei  le  cas- 
tel  de  Montrottier;  Thoreiis  el  l'ancien  manoir  de  Salles;  la  Tour- 
netle  (2  357  mètres)  et  son  fauteuil,  bloc  isolé  de  33  mètres  que  l'on 
escalade  par  des  échelles  scellées  au  rocher;  la  comhe  d'Ire,  le  Pur- 
luetiiii  (1  855  mètres),  ses  lapia:  analogurs  à  ceux  du  désert  de  Plalé, 


(tigieuse  tiar- 
diesse  :  ses  (bm- 
ves  profondes 
sont  rayées,  à 
1  30:1  mètres  en 
contre-bas,  par 
les  filetsdu  Fier, 
du  Mélèze  et  ib- 
la  Filliéiv.  Vur 
de  la  plaine 
d'Annecy,  la 
montagne  parait 
inexpugnable 
C'est  un  entas- 
sement titanes- 
que  de  roches 
pelées,  arides, 
démantelées, 
semblables  aux 
flots  pétrifié-! 
d'une  mer  en 
furie.  «  Çà  et  l'i 
pointent, comme  ,,,,i,iis    i,i     -,iiku(i/, 

des  mâts  de  vais- 
seaux engloutis, 

des  squelettes  de  pins  dépouillés  de  leurs  feuilles  et  de  leur  écorce, 
blanchis  par  les  années  ou  frappés  (lar  la  foudre.  .■  (C.  Dunant.)  A 
quelle  ca>ise  sont  dus  les  lapiaz  du  Parmelan?  I.a  déforeslation 
d'abord  qui,  en  livrant  la  roche  aux  ardeurs  du  soleil,  à  l'éclate- 
ment du  gel,  à  la  morsure  du  vent,  à  l'acidité  des  précipitations 
atmosphériques,  a  commencé  le  démantèlement  de  la  montagne.  Au 
surplus,  géologues  et  physiciens  s'escriment  en  explicatimis  plus  ou 
moins  plausibles. 

Cette  Arabie  Pétrée  qu'est  la  mer  des  lapiaz  offre  tour  à  tour  au 
regard  l'affligeant  spectacle  de  l'aridité  et  de  la  ruine  :  partout  des 
crevasses  traîtresses,  des  arêtes  tranchantes,  des  puits  sans  fond 
où  les  neiges  d'hiver  se  moulent  en  épaisses  ci'oûtes  de  glace.  Il 
n'est  jias  jusqu'aux  roches  décharnées  iiui,  je  luisant  aux  rayons  du 


LES     ALPES. 


LE     P,  Il  ONE 


lia 


soleil,  ne  donnent  l'illusion  des  champs  de  névés  él  des  séracs  de 
la  Mer  de  glace.  Dans  ce  sol  bouleversé,  les  pluies  les  plus  fortes 
•disparaissent  comme  par  enchantement  :  pas  d'eau;  les  pâtres  qui 
fréquentent,  avec  leurs  chèvres  et  leurs  vaches,  paimi  les  îlots 
<Ie  verdure  semés  coiuim'  drs  oasis  dans  (■ctlc  di'snjation,  n'ont 
pour   abreuvei'    h'urs    hrli-s    il     ctiinh.-i-    U-wi   snil'    ipi>'    |;i    ni-i:;i' 


Les  Bauges.  —  Entre  les  dépressions  des  lacs  d'Annecy  et  du 
Bourget,  d'Albertville  sur  l'Arly  à  Chambéry,  sur  le  front  de  la 
vallée  de  l'Isère,  en  amont  du  Graisivaudan,  le  relief  des  Bauges,  une 
petite  .Savoie  dans  la  giande,  élève  ses  abrupt»  remparts  que  rom- 
piMit  scuicmi'nt  (|md(|ucs  couloirs  d'accès  :  passages  de  I.eschaux,  de 
Cusy,  ilii  l'iéiir.i  ,{,■  r,imi('.  De  belles  routes  s'insinuent  à  travers  des 


ccjngelée  dans  les  fonds  à  l'a- 
bri du  soleil  :  on  la  fait  fondre, 
et  l'eau,  recueillie  dans  des 
troncs  de  sapins  creusés,  pa- 
vait un  nectar.  Une  sorte  tie 
mirage  se  produit  par  l'éi- lia  ni- 
fement  des  grandes  vai-'ursilr 
rocher;  la  réverbération  du 
soleil  d'août  sur  ces  dalles 
miroitantes  est  intense;  le 
vent  souffle  là-haut  comme 
l'haleine  d'un  four  à  chaux. 
Alors  fondent  les  réserves  de 
l'hiver  et  partout  où,  entr.' 
les  replis  arides  ou  au  fond 
des  cirques,  se  trouve  un  peu 
de  déti'itus  végétal,  une  flo- 
raison s'épanouit  ;  la  campa- 
nule, les  crucifères  jaunes,  la 
centaurée  bleue  se  niontrenl 
dans  les  fentes  de  r.icliiT  ou 
piquent  un  IimmIi c  ^azoïi  (!.■ 
leurs  vives  cou  b'i  lis;  d.'s  ij-ai- 
tianes,  desorchisudurifiauls 
jonchent  le  sol  de  quelques 
criques  abritées,  tandis  que 

les  rhododendrons  suspendent  leur  guirlande  caiininée  au  couron- 
nement, comme  unvélum  de  pourpre  sur  l'arène  d'un  amphithéâtre. 
Dans  les  parois  du  roc  s'ouvrent  parfois  des  cavernes  mystérieuses 
comme  celle  du  Haut-Aviernoz  :  une  tranchée  de  30  mètres  sur  10 
pénètre  sous  roche,  d'une  vingtaine  de  mètres;  des  pins  en 
frangent  les  bords.  Le  sentier  suspendu  aux  pai-ois  presque  verti- 
cales de  la  tranchée  aboutit  à  un  parvis  de  glace.  l!n  grand  arc 
triomphal  ouvre  la  porte;  des  colonnettes  de  glace,  dont  quelques- 
unes  gisent  écroulées  sur  le  sol,  ont  l'air  de  soutenir  la  voûte  de 
cette  crypte  dont  la  crèle  reçoit  à  ciel  ouvert  l'illumination  du 
soleil.  Si  l'aride  désert  du  Parmdnn  recèle  d'étranges  merveilles, 
elles  sont  par  malheur  d'un  accès  peu  facile. 


délilés  pittoresques  faciles  à 
défendre  :  ce  serait,  en  cas 
d'invasion,  la  position  stra- 
tégique la  plus  importante  de 
la  Savoie,  car  elle  commande 
Albertville,  Montmélian,  le 
débouché  du  Petit-Saint- 
Bernard,  par  l'Isère,  et  celui 
du  Mont-Cenis,  par  l'Arc, 
Chambéry,  Aix,  Annecy, 
Cgines  et  les  approches  du 
Khône,  de  Culoz  à  Genève. 
Cette  citadelle  naturelle,  ap- 
(irovisionnée  de  tout  ce  qui 
est  nécessaire  à  l'entretien 
d'une  armée,  pourrait  tenir 
indéfiniment.  Les  Bauges,  en 
idîet,  bien  que  dominant  d'as- 
sez haut  les  régions  plantu- 
reuses qui  les  entourent,  sont 
riches  en  bois  et  en  pâtu- 
rages :  des  luHres,  des  pins 
couvrent  les  souiiiiels;  dans 
les  vallons  croissent  des 
noyers  énormes,  d'où  l'on 
tire  une  excellente  huile; 
eiiliii  l'iiidiislrie  pasloiali-  excelle  dans  la  fabrication  du  beurre  et 
du  fromage.  Tout  n'est  pas  uniforme  dans  cet  entassement  de  roches 
jurassiiiues  et  crélaci'es.  L'altitude  moyenne  étant  proche  de 
l  000  mètres,  le  point  le  plus  élevé,  la  Bmit  du  Pccloz,  atteint 
•2200  mètres;  le  plus  bas  est  au  pont  de  Bauges,  issue  du  pays  par  la 
vallée  du  Chéran  sur  la  riante  plaine  de  Rumilly  et  le  cours  du  Fier. 
Le  Chàtclard  élaye  ses  maisons  sur  un  promontoire  escarpé  qu'en- 
veloppe le  Chéran  :  c'est  le  cœur  du  pays;  on  rayonne  de  là  sur  la 
forêt  et  sur  l'ancienne  abbaye  de  Bellevau.r,  les  grotles  du  Pré- 
Rouge  et  des  Bauges,  le  site  pittoresque  du  pont  de  l'Abîme.  Tandis 
que  la  partie  orientale  du  plateau  forme  barrage  au-dessus  de 
risère  [Haulcs-Bauges],  la  partie    nord-occidentale   s'épanouit  par 


120 


LA     FRANCE 


l'évenldil  du  Chérati.  eiitie  les  sail- 
lants de  la  Dent  du  ISivolet,  au- 
desbus  de  Cliambeij,  du  Ilcintrf 
sur  Aix-leh-Bauis,  et,  d  autre  pnU, 
l'arête  du  Sniniid-,  poinlee  sur  An 
necy  Le  Semnnz,  Rujinde  laSaïuic, 
depuis  longtemps  fiequenté  des 
touiistes,  possède  un  Ubsei\atniiP 
(poinlculmmant .  le  ci  et  de  Cliàtil- 
!on,  i7U'i  mèties);  1  asi  ension  du 
Ni\olpt  (in'i3  mèties)  est  le  com- 
pl(  ment  ciassii|ue  d  une  visite  à 
Chambéiy.  On  jugeait  inaccessible 
l'abiuple  aiete  du  ReiaiJ,  qui  se 
dresse  fièiement  au-desbus  d  \i\- 
les-Bains  :  un  funitulaiie,  qui  le 
prend  à  leveis,  pai  les  collines  éla 
gées  de  Mouxy  et  Piigny,  en  rend 
aujourd'liui  l'ascension  facile. 

Le  lac   du   Bourget,  long  de 
18   kilonièties,   laigc   au   plus   de 
3  kilomelies,  avec  une  supeipKie 
de  4^462  beUaic  ^   est    ipiclel. 
man,  le  plus  li  n    I     il     |  I  is  |  i 
fond  de  nos  l.n      ^  i  i  1 1   ni  il 

doucenipul  iik  lui  iili  i-tt   m 

les  cdiili  I  iN  II  s.  ^  de  la  Diiit 
du  Chili  (|u  I  11  I  (  n  use  JUbqu  i 
unepiiil  .ikIi  m  b  Sll  100  et  menu 
14S  nictiLb.  Le  pioinontoue  de 
Grésille,  piobableraent  d'oiigine 
moiainique,  et  le  delta  du  Siei- 
roz,  qui  sépare  le  grand  et  le  petit 

port  d'Aix-lcs-lîains,  dessinent  ^     ^^ 

deux  bassins   dans   la  nappe   la- 
custre. Lamartine  aimait  le  Bour- 
get :  il  en  a  reçu  d'émouvantes  inspirations;   il  écrivit  à  Cbàl 
une   partie   de   Jucelyn   et  ses  Médilntions. 

Huutecoiiibe,  vu  du  large,  semble  un  nid  de  verdure  llottant  su 
eaux.  Depuis  Amédée  111,  les  princes  de  la  Maison  de  Savoie  y  r 


\- 

•ur  qi 

il'é. 

n 

10  nu  m 

enls 

t 

issemi 

lc(^S 

( 

ercle  de  la 

sent.  Dès  le  .xu"  siècle,  des  reli- 
gieux de  Ci teaux  fondaient  sur  cetle- 
presqu'ile  un  monastère.  La  Révo- 
lution de  1"93  établit  une  faïence- 
rie dans  les  bâtiments  claustraux; 
mais,  en  1825,  Cbarles-Félix  de 
Savoie  racbeta  l'abbaye  et  ses  dé- 
pendances et  fit  restaurer  le  Pan- 
théon de  ses  ancêtres.  L'église,  dr 
style  ogival  fleuri,  est  à  trois  nefs 
avec  transept;  la  façade  principale, 
les  chapelles,  les  murs,  la  voûte 
même  disparaissent  sous  une  sur- 
c'Iiarge  d'ornements  peu  eu  harmo- 
nie avec  la  destination  de  l'édifice. 
(Juelques  belles  œuvres  :  la  Reine 
Marie  C/iristine  secourant  les  pauvres, 
la  statue  de  Cbarles-Félix,  reposent 
(le  la  monotonie  des  tombeaux.  Au 
sommet  de  la  tour  qui  commande 
11'  lac,  un  fanal  servait  do  phare 
aux  mariniers. 

Aix-les-Bains  est  la  reine  du 
Bourget;  une  belle  avenue  franchit 
la  distance  de  3  kilomètres  qui  l'en 
sépare.  Abritée  des  vents  froids  par 
b'  Rcvard,  dans  le  cadre  d'une  val- 
lée luxuriante  où  la  vigne,  grâce  au 
(limât,  s'épanouit  sur  les  pentes, 
,111  niilii'u  de  cultures  variées.  Air 
N'.i.ii  habitants),  déjà  fréquentée 
des  Ibiuiains  pour  l'aménité  de  son 
séjour  et  l'efficacité  de  ses  eaux,  a 
retrouvé,  depuis  Henri  IV,  Viclor- 
Amédée  III  de  Savoie  et  surtout 
son  annexion  à  la  France,  une  fa- 
stations  thermales  les  plus  fréquentées.  Pour 
ùtels  le  long  de  larges  avenues,  des  villas 
erdure,  deux  casinos,  la  villa  des  Fleurs  et  le 
(Mdré's  de  gazons  bien  peignés  et  de  massifs 
fleuris.  Combien  parmi 
leurs  hùtes  de  passage  s'at- 
tardent aux  souvenirs  du 
passé  :  poteries  romaines, 
inscriptions,  objets  lacus- 
tres retirés  du  lac  et  réunis 
au  Musée?  l.fs  courses  de 
Marlioz,  les  fêtes  du  Casino, 
les  petits  chevaux,  le  tir  aux 
pigeons,  le  Golf-Club,  le 
lawn-tennis,  les  courses  de 
canots  et  d'automobiles  ac- 
laiiarent  toute  la  vie.  Aix 


'".7  1  .  Les  Thermes  ro- 
ua ins  remonteraient  au 
'■  siècle.  L'édifice  construit 
ar  Victor-Amédée  III,  à  la 
n  du  xviii"  siècle,  a  été 
ranslnrmé.  Deux  sources 
1,1  in,il.'s  fournissent  4  mil- 
i.iii>  .h'  litres  par  jour  à 
i:ial.li>-emenl:    leur   tein- 


Irssrlsi 


l  G     DU      E  O  U  11  G  E  1-     ET 


sulfuré,  qu'elles  reii 
rn  quantité  à  peu  pr 
'■xercent   une  acTn 

1 

lient 
gale, 
sahi- 
eLla 

-outtcarlici 

laiivchi 

ou 

i(|ue. 

1  )n  traile  é:. 
les  engorge 
des  viscères 

alemenl,  a 
nents  du  fi 
abdomina 

ie  et 

IX. 

LES     ALPES. 


LE     l;  II  UNE 


121 


lette;( 

il  bVpanehe 
ilans  le  Giiieis. 
I  e  lac  atteint  sa 
plus  glande  pro- 
fondeur (71  mé- 
tier) en  face  de 
S,iiiil-All.aii-de- 

i-„u,.  ucw,  uucna.  M<,,llli.^l;    Sa     SU- 

.VUC      UOMA.N,       A      A,X-LES-BA1NS.  |,„,,„.„.       ^^^      ^|^, 

'6  kiiunirlri's  car- 
rés. On  y  poche  la  carpe  commune,  le  caipeau,  la  truite  saumum'c, 
le  véron  avec  le  barbeau,  le  chevesne.  Le  lac  du  Bvurget  est  plus 
poissonneux  encore  ;  il  nourrit  vingt-sept  espèces,  parmi  lesquelles: 
le  chabot  de  rivière,  la  perche,  le  ciievesne,  le  goujon,  la  tanche,  la 
truite  de  Genève,  l'ombre-chevalier,  le  lavaret,  la  lotte  de  rivière, 
l'anguille  noire. 

Le  Guiers  est  formé  par  la  ii'uninn  dr  deux  torrents  :  le  Guiers- 
Vif  ei  le  (laiers-Murt  {aussi  vil'  t\\u'  l'imli.'  ,  qui  prennent  naissance 
au  cœur  du  massif  de  la  Gi'aiid'-i'.li.irlivii^(>.  Le  Guiers-Yif,  issu  au 
revers  du  Grand-Soni,  sous  le  pl.il'Mii  il'-  T  Alpelte,  entaille  profondé- 
ment le  massif,  de  Saint-Pien-r-,ri-:nirr,in,iit  au  village  de  La  Grotte; 
son  cours,  sinueux  et  rapide,  se  ib\.l.i|ipe  au  milieu  des  sapins 
embués  de  rosée.  Son  émule  h'  Cmrr-M'.rt  ouvre,  par  de  grandioses 
défilés,  le  chemin  de  Saint-l.nii  l'ui-.lii-rdut  à  la  Grande-Char- 
treuse. Les  deux  Guiers,  unis  mmis  la  ville  drs  Échelles,  franchissent 
rauliclinal  du  mont  ïournier,  par  les  gorges  de  Chailley,  passent  au 
l'oul-de-Beauvoisin  et  se  jettent,  en  aval  de  Saint-Genix,  dans  le 
IVu'ino.  —  Cours  :  43  à  48  kilomètres,  par  le  Guiers-.Mort. 

I.i's  Echelles  furent  une  station  romaine,  le  Lahisco  de  la  grande 
iiiiile  iiiililaiie  de  Milan  à  Vienne,  sur  le  Bliàne.  Un  seuil  de  rochers 
aluupts  sépare  la  vallée  du  Giiiers-Vif  de  celle  de  ÏHière  qui  con- 
duit à  Chambéry  :  les  Romains  l'entamèrent  au  ciseau,  et  l'on  voit 
encore,  aux  parois  de  la  route  actuelle,  les  entailles  qu'ils  avaient 
pratiquées  dans  le  roc.  Et  comme  celte  gorge,  lit  naturel  d'un 
torrent,  se  trouvait,  à  certaines  époques  de  l'année,  envahie  par 
les  eaux,  un  mur  fut  élevé,  pour  protéger  le  passage  en  détournant 

France.  —  II. 


ux  [i.ir  II'  lavm  du  i.rand-doulet.  -Mais  la  voie  romaine,  à  la 
évre  du  défilé  qu'elle  s'était  accommodé,  tombait  à  pic  au-dessus 
de  la  plaine,  en  sorte  qu'il  fallut  pratiquer  dans  les  falaises 
rocheuses  une  sorte  d'escalier,  une  échelle,  d'où  les  fardeaux  descen- 
daient péniblement  à  dos  d'homme  jusqu'en  bas. 

En  1667,  le  duc  Chailes-Emmannel  II,  pour  faciliter  les  relations 
commerciales  entre  la  Fiance  et  la  Savoie,  dont  le  poste  des 
Échelles  était  frontière,  lit  réparer  et  élargir  à  grands  frais  l'an- 
cienne voie  romaine,  de\enue  un  simple  passage  muletier.  Par  là 
se  trouvèrent  assuiées  les  communications  de  Vienne  à  Chambéry. 
Mais  on  dut,  pour  iiiMiiui  i  uni'  mulr  duis  ces  défilés,  faire  sauter 
à  lamine  13  000  lu'  tn  ■>  miIm  s  ,I,mu,  h,  i  s  rt  Intir  6000 mètres  cubes 


de  maçonnerie,  01 
la  route  contre 
la  falaise  et  l'in- 
cline peu  à  peu 
vers  la  plaine. 
L'ancienne  fis- 
sure de  dégage- 
ment de  la  voie 
romaine  sert  à 
présent  de  fossé 
pour  l'écoule- 
ment des  eaux, 
sans  préjudice 
du  Grand-Goulet 
par  où  fondent 
en  torrents  les 
préci  pitations 
sauvages  de 
la  montagne. 
Un  monument 
commémoratif, 
adossé  à  l'une 
des  parois  de  la 
route,  rapporte 
à  l'initiative  et  à 
la  persévérance 
de  Charles-Em- 
manuel II  l'hon- 


>ment  qui  arc-boute 


LA     FRANCE 


ncur  do  ce   grand  et 
difficile  travail. 

Depuis  les  légions 
romaines,  bien  des 
armées  ont  gravi  ou 
descendu  le  défilé  des 
Échelles.  Napoléon  I", 
trouvant  trop  pénible 
encore  pour  les  lourds 
chargements  l'incli- 
naison de  la  route  de 
Charles-Emmanuel, 
fit  ouvrir,  à  travers  le 
rocher  surplombani  la 
plaine,  un  beau  tun- 
nel, long  de  308  mè- 
tres, large  de  8,  d'oii 
la  roule,  conduite  par 
une  pente  douce  en 
lacets  (4  kilomètres), 
atteint  la  localité  des 
Échelles.  Le  tunnel, 
commencé  en  1804, 
peu  après  abandonné, 
puis  repris  en  1812, 
fut  percé  en  1813;  le 
13  août  de  cette  an- 
née, les  mineurs  qui 
travaillaient  à  ren- 
contre les  uns  des  au- 
tres se  rejoignirent;  mais  la  route  ne  fut  terminée  que  plus  tard 
et  inaugurée  en  1820  par  le  gouvernement  sarde.  Voitures  et  auto- 
mobiles plissent  par  le  tunnel;  les  vrais  touristes  suivent  la  pre- 
mière portion  de  l'ancienne  route. 

Plusieurs  cavernes  s'ouvrent  dans  la  misse  ïocheuse.  Pai  les  soins 
de  la  Société  des  grottes,  les  paities  les  plus  inteiessnntes  sont 
devenues  accessibles.  Dans  la  fissuie  du  Grand-Gmib  t ,  une  galène 
en  fer  s'accroche  au  flanc  de  Fescaipement.  La  memniie  du 
fameux  contrebandier.  Mandrin,  hante  ces  sombies  souteuains  il 
en  avait  fait  un  repaire  inaccessible.  Louis  Mnndiin  (né  en  172')) 
recrutait  des  partisans  parmi 
les  déserteurs,  qu'il  payait  :  en- 
nemi-né des  fermiers  généraux 
et  de  ]a.  gabelle,  il  faisait  le  coup 
de  feu  contre  leurs  agents,  at- 
taquait même  des  villes,  tenait 
tète  aux  troupes  envoyées  ré- 
gulièrement contre  lui,  mais 
respectait  les  biens  des  particu- 
liers, ce  quiluivalutunoi^iaiidi' 
popularité  et  la  complicité  des 
paysans  qu'il  protégeait,  tin 
vous  mon Irera,  dans  la  gorge  du 
Grand-Goulet,  le  siège  de  Man- 
drin, sa  cuisine,  etc. 

La  petite  ville  des  Éf/te/te  com- 
mandait l'issue  des  défilés.  Celte 
situation,  sur  la  grande  route 
des  Gaules  en  Italie,  lui  valut 
une  grande  importance  mili- 
taire et  commerciale  jusqu'à 
nos  jours.  De  nombreux  ves- 
tiges romains  y  ont  été  trouvés 
Au  moyen  â-,e,  le  ch  iteau  i\ec 
le  territoire  d(  b  Echelles  fuii  nt 
l'apanage  de  la  piincesse  Bia- 
trix  de  Savoie  qui  epousi  en 
décembre  1220,  Haymond  Be- 
renger,  comte  de  Pio\enre  Sa 
réputation  de  be  luté  et  d  psput 
lui  faisait  une  c  m  1  i  ill  nili 
c'était,  audiicdi  M  iliu  n  |  ms 
«la  plus  ht  Ht  ^1.  i  (  I  Ml  I  ul( 
piincessodesonli  iu|  s  p(i(  |(  ssi 
ello-ménip,  elle  fut  clniiti  e  pu 
les  poètes  »  I  aînée  de  ses 
filles,  Marr/xiente  de  Pmience, 
épousa  le  101  de  Fiance  I  ouisIX, 


en  1234;  Éléonore,  sa 
cadette,  fut  mariée  à 
Henri  II r,  roi  d'Angle- 
terre; Béatrix,  la  der- 
nière, épousa  (124S) 
Charles  d'Anjou,  frère 
de  saint  Louis,  et  lui 
apporta  en  dot  la  Pro- 
vence :  par  là,  Charles 
d'Anjou  fut  roi  de  Ka- 
ples,  de  Sicile  et  de 
Jérusalem.  L'une  des 
petites-filles  de  Bt'atrix 
de  Savoie,  Béatrir  de 
Sicile,  en  épousant  un 
Paléologue,  devenait 
impératrice  de  Cons- 
tantinople.  Béatrix  de 
5fluoie  mourut  en  120G 
au  château  des  Échel- 
les; on  lui  érigea, 
dans  sa  chapelle,  un 
splendide  mausolée  de 
marbre.  Pour  le  châ- 
teau, canonné  et  pris 
en  mars  1591  par  Lcs- 
diguières,  repris  l'an- 
née suivante  (août  i  par 
le  duc  de  Nemours  it 
Amédée  de  Savoie,  à  la 
suite  d'une  nouvelle  canonnade  désastreuse,  incendié,  croulant,  il 
fut  complètement  abandonné.  Des  défrichements  et  des  déblais, 
pratiqués  en  18'>7  dans  1rs  ruinr';,  ont  amené  l'heuieuse  découverte 
du  tombeau  de  II  pi  m   .  ss.    R,   itn\. 

I  e  massif  de  la  Grande-Chartreuse  compose  avec  la  suite  des 
hauts  icht  Is  ainsi,  s  I,  ut  i  Imnl,  i?«??îcs  i  t  Bauges  au  nord,  Yercors 
et  DelO?»// ausiid,  ,  I  II,  ,n  .ml,  (  \l  ii,  uie  de  contieforts  qui,  sous 
le  nom  de  Prealpes  calcaires,  b  isli  .une  à  l'oupbt  sur  la  plaine, 
le  la  Balance,  nos  grandes  Alpes 
phim  .  Llseie  auete  brusquement 
au  sud  1  expansion  du  massif  de 
la  Lhartrcuse  :  il  se  prolonge 
veis  le  noid  jusqu'en  vue  du 
Bouiget,  sur  l'horizon  au  Jura, 
soulevé  en  bordure  sur  la  rive 
dioite  du  Rhône.  Il  y  a  entre 
les  deux  chaînes  une  évidente 
patenté  de  lole  et  de  nature, 
celle  de  la  Chaitreuse  étant  uni- 
quement constiuite  de  roches, 
massiques  et  ciétacées.  Même 
analogie  dans  la  disposition  du 
lelief  en  chaînons  juxtaposés, 
d  où  suigissent  les  sommets, 
avec  cette  dilTéi  ence  que  le  Jura, 
en  généial  moins  bien  défendu, 
oliie  sui  ses  hauts  plateaux  des 
aspects  plus  ludes,  un  climat 
plus  âpie  que  la  Grande-Char- 
iieuse  ou  se  letiouve  mieux,  à 
I  abu  d'un  épais  manteau  fo- 
lesliei,  la  beauté  première  des 
montagnes  de  moyenne  alti- 
tude. 

De  nombreux  blocs  erratiques 
(col  du  Fiène,  etc.)  prouvent 
que,  duiant  la  période  quater- 
naiie,  les  glaces  qui  emplissaient 
la  dépression  du  Graincaudan, 
diint   llseie    est   lé   déversoir, 

I  11  111  lent  dans  l'intérieur  du 
de  la  Grande-Chartreuse  et 

s    )  III   heient  par  les  profondes 

Il   II  iiiies    du   Guiers-Vif  et 

II'      ns  Moit.    Le   massif  se 

II  1  ii-iie  en  quatre  chaînes  pa- 
lallilit,  ouentiis  du  nll^d-e^l 
au  sud-ouest  .  1°  la  chaîne  du 


LI'S     ALPES. 


LE     RHO. NE 


123 


Granier  et  do  la  De  ni 
de  Crulles  qui,  sou- 
tenue pur  les  assises 
des  coteaux  de  Belle- 
Combe, soulève  àl'est, 
au  rceard  du  massif 
de  Uclledonne,  un 
rempart  continu  où 
culminent  le  mont 
Granier  (1938  mè- 
tres), le  sommet  de 
VAlpette  (1841  mè- 
tres); au  revers  du 
col  de  Saulce,lePp<i(- 
Som  ou  Dent  de  Crulles 
(2  060  mètres);  au 
delà  du  col  des  Aijes, 
le  Roc  de  l'Aiguille 
(I  787  mètres),  enfin 
la  crête  du  mont 
Eynard  ou  du  Snint- 
Eynard  (13o9  mè- 
tres), dont  le  fort 
commande  les  appr.i- 
elles  de  (ireiiiil)li'; 
2°  la  chaîne  de  Cha- 
mechaude,  avec  h- 
Signal  de  ce  nom 
(2  087  mèlrcs\  point 


let  l'un  tii  ui   le 

rocheux  que  cieuse  piofondement  lesillon  de  hVcnce    enfin  le  mont 
Rnchais,  àonl  les  premiers  esrnipem  ntspoitentle  foi  tb  Rabot  et  de  la 


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J^Mteittftai 

lgfe.,l 

DastiUe,  juclies  i  pir  tu    1  <;  u     I     I 
3"  la  chaîne  du  Grand  Som       [ 
Por<e(13j2m  tiPb)rt  1       II     I  h  i 
très)  et  1     ccl   du    t  u  h  i    i      I  ii^ 
dessus  de  la  plaine   1     i  I  u    I    i     j 
tres)etquunonte  au  I  I     1    I      1  m 
avec  la  montacn    d     (    il  l    1  ii  1 
(964-1812  niLties)  JUS lu  lu  6-/«    / 
cime  du  massif  behedue  de  h  Oi 
s'estompent   au  sud    le  Cluamant  S 
du  Casque  rfe  ^  r  n  [\  iO'i  m   ti     i 
au  sud  ouest  sui    li 
coupure  de  1  Isli       4°  h 
chaîne  de  la  Grande- 
Sure,  s    I  11  le   1  i 
chaîne    du    (  i  m  1    s   m 
par    plusieuis    d  pies 
sions,  entiel    qu  lleslt 
vallon  ou  s  (.1  \e  le  im 
nastère    de   la    t  nn  le 
Chartreuse     i  e  cli  unon 
amorcé  au  mont  OUi  mu 
(1007meties)  monte  m 
Signal  de  l  i  Cachette 
(1  623  mt  ti  es)  s  oum  e  m 
passage    du    (  ui  i    \il 
soulève  h  (  1   1      111 
liénard(i  jb iu\   li        ju 
coupe  le  (juiei     Mit     t 
culmine  i  la  G/n  ik  Suie 
(I924metieb)  poui  liiiu 
sur    la   uve    dioite    de 
l'Isère pai  lalon^ueciêt 
lies   Rochen    de   Chihi 
(1776    mètres)      Cette 
chaîne  foi  me     sui    1 1 
plaine  de  Saint  Liui   nt 
du-Pont  etdLsELhcll 
le  rempai  t  occident  il  dt 
tout  le  massif,  abstrac- 
tion  faite    d'une    petite 
crèle     d'avant-yarde, 
celle  du  Uaz  ou  du  Itatz. 


de  (  lenoble 
1   nte  p  II  le  col  de 
I  lu/rt  inllb4me 


Dluxî    (/     I    11 
du  CiUiei     M   il    I 
bif  du  sud    ui  11   1 
ndtuie  saine    M^iuieusc  et  m  i 
C/(ar/;<>i(it  joint  1  lutei   t  des  pi 


1  le  monl  de   /  i 
luie  delaCoc/(  // 


ilmttiieui  du  côté  de  1  ouest  [iili  lu- 
luGuieis\if  Une  II  isi  me  ti  i\  i  I  m  i: 
tieOienrl  1  t  (  liiiiil  r)  V  1  ittidit  d  ui: 
1  I  1  lie  le  maàsi/  d  1 
\  1  1  nt  il  e  t  coiiiin 
bi-h  dcie  d  un  c  jte  h  &  giand  s  Vlj  a  1  1|  I  m  *;  n  i  i  un  s  m 
f,hciers  etinctl  uits  lelautie  la  lésion  j  1  uitui  u  l  I  ii  1 
lies  du  1  ouiget  et  d  \iinec)  C  est  encoie  un  iiii  I  I  i 
de    la   vie   \   ^  dit     un  tiait   dunun  cntie    \       I       Ij  I  ni 

qui  1    11      1  11  I  1  M   il  I     (    iitiiiuil    de  la  Me    t  s  ti    u     lis  d      u   i 
Il  11      luj   ui  l  hui       I  11 

I  i    Grande -Chartreuse     —    Diiis    lpn\ebp|e     lu    (   ni 
1   lit    I        1  uv    In-,  1   (    uib  s   lui     Mt    niiv       m     •,  fi  ii  h   s    1 


EN    HIVEll    ;     LE    GUIEHS-M011T,     PRliS    DU    GHAND-LOGIS. 


124 


LA    FRANCE 


contreforts  orientaux,  le 
Grand-Som  (2  033  mètres) 
abrite  du  nord  une  clai- 
rière verte  et  retirée  où 
s'élèvent  les  bâtiments 
de  la  Grande-Chartreuse, 
aux  toits  aigus  dardés 
contre  la  neige.  Le  site,  à 
la  fois  riant  et  sévère,  se 
développe  à  la  lisière  des 
grands  bois  qui  montent 
au  nord  vers  le  col  de  la 
Ruchère;  à  l'ouest,  un 
contrefort  boisé  de  l'Alié- 
nard  complète  l'investis- 
sement de  l'agreste  désert. 
On  y  pénètre  par  la  cluse 
étroite  et  sinueuse  d'un 
petit  torrent  à  la  source 
duquel  s'abreuvait  sniid 
5nmo,  lorsqu'il  s'ensevelit 
avec  ses  compagnons  dans 
cette  solitude. 

Venu  de  Cologne,  où  il 
naquit  vers  103S,  il  étdil, 
à  Reims,  directeur  des 
Écoles  dont  il  a\ait  été 
d'abord  élève  :  on  le  \  oulut 
pour  arcbevèque;  il  s'en- 
fuit à  Paris  pour  écliappei 
à  cet  honneur,  et  résolut 
de  consacrer  sa  vie  à  la 
prière,  dans  le  désert  que 
saint  Hugues,  évèque  de 
Grenoble,  lui  indiqua,  au 
milieu  des  Alpes  du  Daa- 
phiné.  Piès  d'une  souice, 
à  la  lisière  d'une  foi  et  pio- 
fonde,  Bruno  et  s^es  com- 
pagnons bâtirent  quelques 
huttes  rustiques,  avec  un 
oratoire,  sur   un   rocher. 

„.         ,,,  .     ,.  ,,,  Gli  AN  DE-Cn  AUTUli  i:  s  E      :      C  II  E  .M  I 

Bientôt  une  église  s  éle- 
vait, aujourd'hui  Notre- 
Dame  de  Casalibus,  dont  le  nom  {casa,  cabane)  rappelle  le  modeste 
campement  qui  fut  l'origine  du  monastère.  Appelé  à  Rome  par 
Urbain  H,  dont  il  entlamma  le  zèle  pour  la  prédication  de  la 
première  croisade,  saint  Bruno  mourut  le  6  octobre  MOI,  sans 
avoir  eu  la  consolation,  qu'il  i-èvait,  de  revoir  la  Chartreuse.  Une 
avalanche  de  rochers  ayant  écrasé  le  premier  couvent,  élevé  par 
saint  Hugues,  les  religieux  transférèrent  leur  résidence  à  l'endroit 
où  s'élève  la  Grande -Chartreuse  d'aujourd'hui.  Les  bâtiments 
actuels  furent  édifiés  en  1676,  après  un  incendie  allumé  par  les 
soldats  du  baron  des  Ailrels.  Une   première  fois  (179b),  les  moines 


r 

1  15 


1  i  D 


DE      S\INT-UHUNO,      E 


alelieih,  voies  de  com 
chanté    La  loi  de  1901,  i 
pajs  des  Clinrlreur;  le  F' 
(que   la  Fiance  posséda 
fabiiquée  p  ii  les 
Pèles  Chai  tieu\ 
se    fait   d'autre 
part  en  Espagne, 
à  Tarragone!' 

L'architecture 
desbâlimentsde 
la  Grande-Char- 
tieuse  est  d  une 
siin[  li(  lie  \uu 
lui  c  )inme  1  i 
\i  d(S  hiMis 
quiK-ll  lit  lient 
lensemlih  (n- 
toui      de    uni 

d  en  ce  mit    s  i 
Lit  e  couMe  uiK 


(huent  quitter  leui  cou- 
>  I  nt  que  1  Etat  s  a(l|Ugea 
I  I  Restauiation  lendit  a 
la  Grande-Cliai treuse  ses 
Ilotes  (1816),  en  leui  lais- 
^  int  l'usage  des  pâturages 
enclos  dans  le  Déseit, 
ainsi  que  le  bois  qui  lem 
était  necessaue. 

Les  Chartreux,  lentiés 
(  hez  eux  en  locataiies,  di  - 
mandeient  àlalaluicatioii 
d'une  liqueui  les  les- 
souices  nécessdiies  à  leui 
subsistance.  Des  plantes 
ilpines  aiomaliques,  li 
m  lissi  la  lavande,  des 
lli  III  s  II,  illiesdanslespà 
lui  I-  s  nu  les  anfiacluo- 
-il   s  (I   s  in(  hcis  voisins. 


itu\  que  débita  d'aboi  d  le 
]ihaimacien  du  couvent 
Il  fallut,  poui  lépondie  à 
la  faveui  du  publa,  éten 
die  la  fabinalion,  la  dé- 
placei,  poui  ne  pas  trou- 
lilei  le  lecueillement  des 
sdlitaiies  :  de  vastes  bâti- 
ments, édiliés  pour  cet 
objet  a  Fuvudîi ir,  ainsi 
que  d£businesieiiii)la(  nil 
un  haut  fiuini  lu  con- 
sliuit  pai  les  Cliaitieu\ 
au  milieu  du  xvii"=  siècle, 
s(int  à  piésent  aux  mani' 
hmhquilil.i       -         -- 

|.l„lili    n 
\,^(  hnl, 


LE      U  É  F  E  C  T  O  1  It  E 


1  liDi  loge  qui 
monte  a  30  me 
tiebdehiut  Une 
chapelle  ouveile 
liois  du  couvent 
le  l0j,emenl  des 
employés,   celui 


GALE  II  lE     DU 


LES    ALPES.    —    Ll'     lUIÙiNE 


125 


des  Ilotes  qui  étaient  reçus 
gratuitement,  accompa- 
gnent l'entrée  large  et 
massive.  Une  paix  profonde 
ii'i-'ii.ul  à  l'intérieur,  mais 
uni-  paix  vivante  que  trou- 
l.l.iil  Miil  II'  tintement  de  la 
clnche  ap|)flant  les  reli- 
giiux  à  la  prière.  De  cette 
Miiiiude  se  dégageait  une 
pénétrante   poésie;   une 

à s'y  révélait  :  il  n'y  a 

plus  rien  que  le  vide;  le 
cadre  reste,  les  hôtes  sont 
partis.  Le  grand  cluitre,  où 
glissaient  d'un  pas  à  peine 
perceptible  les  Chartreux 
hlancs  se  rendant  à  ma- 
li  lies,  ne  s'éveille  plus  qu'au 
délilé  des  touristes,  sous  la 
«niiduite  d'un  guide  pa- 
tienté glaiiissant  des  bana- 
lili's  mal  apprises.  Dans  la 


talent,  le  long  des  murs,  la 
vie  de  saint  Bruno,  d'après 
l'œuvre  de  Lesueur  au  mu- 
sée du  Louvre;  ils  n'y  sont 
plus.  Les  portraits  des  gé- 
néraux de  l'Ordre,  depuis  sa 
fondation,  noble  et  impres- 
sion nai  il.- lignée  s'il  enfui, 
<iiil  ar.Miiqiagné  les   Char- 
treux en  exil.  La  salle  des 
Cartes  n'a  plus  ni  plans  ni 
i-eliefs;  de   la  Bibliothèque 
reconstituée    patiemment, 
après    la    dispersion    des 
plus    anciens    manuscrits 
par  la  Hévolution,  les  der- 
niers volumes  sont  partis; 
Véglise,    où    les   Chartreux 
passaient  le  meilleui  deleurvie 
à  5  heuies  et  demie  du  matin,  a 
8  heuies,  1 10  heuies,  a  11  heu 
les,  a  midi  et  quai  t,  a  2  heuies 
tiuis    ijuaits,    a   b  hiuies,    i 
Il   heuies  tiois  quaits,  (usqu  i 
'2 heuies  du  matin   pom  lecb  mt 
des  oflices    1    .lise  est  muett 
conimi  11  lest     (  t  u\  quiles  ont 
vues  se  iipiill  nt  les  .,1  miles 
ombi    s  1  I  m   11       m   Im   1  s  d  nis 

les  (III  |i IV   still   s  ,lii 

chaui  1  1  I  lu  111  m  itiim  di  s 
lanternes  1  ui  ml  ii  s  glus  m 
tiphonaues  poui  le  chant  des 
offices  pu  inteivalles,  la  lu 
mieie  lé|  I  f  II!  I  se  voilait 
sombi  ul]  III  I  I  iiebies  des 
voix  ^1  i\  Il  iil  II  nt,  sonoies 
et  vibi  iiiks  iiLi  tacle  était 

beau,  impiessionn  int 

Le  refectoiie  est  deseit  les 
Chaitieux  n\  venaient  gueie 
on  sait  combien  leui  legle  i  si 
sévère.  Chaque  religieux  a  son 
logis  communiquant  avec  le 
cloître  :  un  promenoir,  un  petit 
jardin,  un  atelier  avec  tour  et 
établi  pour  se  donner  quelque 
exercice;  au  premier,  où  l'on 
accède  par  un  étroit  escalier, 
un  réduit  pouvant  servir  au  re- 
pos, le  cabinet  de  travail,  com- 
prenant une  table,  une  chaise, 

France.   —    II. 


quelques  livres;  la  cham- 
bre à  coucher  avec  lit, 
paillasse,  couverture,  deux 
draps  de  laine,  un  petit 
oratoire  dans  le  mur; 
telle  est  la  cellule  d'un  Char- 
treux. Avant  11  heures  le 
matin,  à  5  heures  l'après- 
midi,  chacun  reçoit  son 
repas  par  un  guichet.  C'est 
le  régime  du  prisonnier 
volontaire.  Jamais  le  Char- 
treux ne  parle,  même  au 
réfectoire,  où  le  règlement 
ne  l'appelle  que  le  di- 
manche et  à  certains  jours 
de  fête.  Il  porle  un  costume 
archaïque,  tout  de  laine 
blanche,  vêtements  de  des- 
sous, tunique  et  capuchon; 
ses  aliments  sont  simples  : 
pain,  légumes,  lait,  fro- 
mage, œufs  (jamais  de 
viande)  ;  les  ustensiles  dont 
il  se  sert,  d'un  modèle  pri- 
mitif :  cuiller,  fourchette, 
assiette,  le  tout  en  bois 
grossier,  avec  un  pot  d'é- 
tain  à  deux  anses,  qui  lient 
lii'u  de  verre.  On  ne  quitte 
la  cellule  que  pour  aller  à 
I  .iilise,  et  une  fois  par  se- 
maine en  promenade  :  le 
silence  est  de  rigueur  tou- 
jours, en  dchiirs  de  cette 
pnimonadi'  et  du  colloque 
autnris.'  |Miiii'  le  dimanche 
.1  .-.•i  laim  s  lèles,  à  moins 
i|iii'  11'  Slip  1  iiMir  ne  donne 
une  [leniiissioii  spéciale, 
('.est  paitiiul  la  paix  pro- 
fonde, le  silence,  le  recueil- 
lement en  harmonie  avec 
celui  de  la  nature.  Mais  la 
Chartreuse  sans  les  Chartreux 
n'est  plus  qu'un  corps  sans  âme, 
une  morne  solitude  sans  grand 
intérêt.  Des  religieux  qui  rani- 
maient, il  ne  reste  que  les  morts  : 
ils  reposent  dans  l'enclos  aban- 
donné du  cimetière,  gardiens 
du  sol  pour  leurs  frères  exilés, 
lémoinsd'unegrandechosetom- 
bi'c,  sous  l'égide  de  la  croix,  sym- 


inii 


iT-PA  NClt  ASSE. 


Le  massif  ib'  la  i.i  .Hhli'-l_;liar- 
Irciisr  ne  di'iM—aiil  :^ii.ii\  sauf 
i|ueli|Ufs  pii-s  ilairscmés,  l'alti- 
tude de  la  véi;i'tation  arbores- 
rciile.  un  manteau  de  forêts 
presque  continu  enveloppe  la 
montagne  (forêts  de  Malissart, 
de  Ginieu,  de  Curière,  de  Porte, 
de  la  Grande-Chartreuse).  Par- 
tout les  bois,  la  grande  futaie 
aux  arbres  plusieurs  fois  cente- 
nain's.  Grâce  aux  Chartreux, 
la  s\  Im'  ilniit  ils  surent  envelop- 
|ii  1  li'iir  ri'traile  demeure  in- 
I  ..iii[iai  aille.  C'est  la  forêt  sa- 
crée, mystérieuse,  aux  arbres 
sains,  robustes,  vénérables  :  les 
ormes,  les  bouleaux,  les  frênes, 
les  pins  s'élancent  à  l'envi  des 
cimes,  dans  une  oasis  de  fraî- 
cheur où  ruissellent  les  sources 
cristallines  et  murmurent  les 
cascalelles. 

11. 


126 


LA     FRANCE 


Que  l'on  vienne  des  Échelles  o     '  ' 
route  de  la  Cliartreuse  est  admiia  '  ' 
gauche  du  Guiers-Mort  (église  orig'"  '  ' 
g.'nénisilé    des   Chartreux),  la  lo" ''     ' 
entre  les  sapins  drus  et  serrés  dan"'  .  '  '   " 
les  Chartreux  taillèrent  dans  le  roc  ^  '   '""^ 
A  42  mètres  au-dessus  du  torrent,  1    ^""' 
audacieuse   dans  un  site  d'un  pil  ""  "'1'^ 
ninnlcnt tonjoursaveclesaiguillesc''  '^'"'.'  ' 
passe  un  tunnel,  puis  un  autre,  u? 
c  liant.';  en  haut,  sur  le  transparen  ^   '  "Z" '•' 
h's  aiftes  dentelées   de  la  Cochet    '"^ '^ 
un  (l.'lil(S  un  ruissflrt  sur  des  piei'  "    '  ^  , 


I  ,ia,,t,i 
"P"    11" 


ins,  d< 
M  II   du 


Ol  ilh  I 
d  lUb  1 


amphithéâtre  di'  U< 


LE   RHONE   DE    L 

Jura  II 


YON    AU    DELTA 


Libre  des  entraves  q 
son  essor  vers   le  sud.  A  limite,  le"" 
granitiques  dirigml  s.i   miiiM-;    à  -  J 

moutouneul  les  i il^,  roui  i  cl.ii  ts 

de  l'ouest,  la  in.iiila^nr  s.'  prmiie  '  ' 
même  parfois  dans  le  tlot,  et,  lorsn" 
rive  opposée,  contracte  le  fleuve  e" 
jusqu'à  la  prochaine  clairière  d  il" 
muse  entre  des  îles 
vertes,  qu'il  submerge 
à  la  première  crue,  ou 
des  bancs  de  graviers, 
qu'il  s'amuse  à  dis- 
joindre et  à  recon- 
struire. De  plaine  en 
étroit,  le  lihône  file  en 
droite  ligne,  comme  la 
llèclie  vers  son  but,  les 
courbes  légères  qu'il 
décrit  n'étant  qu'une 
exception  sans  valeur 
dans  l'ample  et  majes- 
tueux développement 
de  sa  vallée. 

Par  cette  coulée  lu- 
mineuse, tous  les  peu- 
ples ont  passé;  ce  fut 
l'une  des  grandes 
routes  du  monde  : 
chaque  rocher,  chaque 
vallée  a  son  histoire; 
les  pierres  parlent  et 
éveillent  mille  souve- 
nirs :  ici  revit  le  Grec 
dans  les  légères  créa- 


Hknn,  p, 


-,  ,,.lli 
Mil-  ,1 


tionsde  bon  f,'i  un  1  i  li  liom 
foice  Li  b  diiupiiis  vns|M  min 
\ide  é\i)HULiit  di  s  -,1'  '  I'  ^  il' 
sans  liein,  kb  In  iii]i|in  -,  i  qii 
l'id^lIc  Lt  le   dtdini    CM  illi  m 

Bien  a\aiit  b  lihin  s.m  In 
glatiei  d  ou  il  I  iillil  s,ms  un  i 
les  goiges  sau\  i-i  s  1.  s  di  lil 
tuieubf  s,  les  uili  s  illiiniin  i  ' 
1  une  deb  nu  m  illi  ■^  du  iinnnb 

De  il/»/!  à  h  Jhinni,,  m  ,1, 
le  LOUIS  du  J,/nn,  b  |iP  nin 
Louile   d.    \ii  un,       b    s,  ,nn,i 


ilation  de  la 
lants  sur  le 
b's  passions 
L't  l'histoire. 


tcnalle  de  ci  tli  i 
en  dtu\  lai!.i  s 
autitloibuui    sinl 


.  ilis  \1|H-,  1p  /î/,(;»e  était  vivant:  le 
I   di   ciistd,  le  lac  bleu  où  il  s'épure, 

b   pittoiebques,  les  campagnes  plan- 

de   son  couis  héroïque  en  feraient 

SI  on  II   (  nnii  lissait  mieux. 
snn^  il  \\  i-imn,  trois  seuils  entravent 
1  ■.  ms  b    siillmt  du  mont  Pi7(7<,  au. 
I  1    II     tiMisn  lin  ,  sous  la  poussée  du 
/.  n,    I  t   lin  (  oiiini.   Tmirnim   et  Tnin 

Imiii  ni  b  II  ni^nnin  se  poursuit  au- 
--  ]i  H  b  ih  lili  iln  Uniizère.  Dans  l'in- 
lii  lli  iiM  1  I  iiM  gauche  se  développe 
-lis    mv   I  il  lises  du   Vercom:  ce  lut 

Il  1  nn  In  I  d  importance  par  la  ferti- 
I  I  1  ib  II  iisi  ,  le  Valentiniiis.  Au  nord 
111  siill  ml  du  l'ilat,  le  Viennois,  terri- 

ili       imni u  appelait,  au  temps  de 

pi  npl I.  In   iiu.'d.ssiin-lribniMi. 

IN,  Il       ,|,|.11M,    ilel'nsl   ^n,    !.■  in,i-Mr 


•grmm_ 

W^^rn^                      -H 

À 

-     Mf'fl^^i 

ai 

L._ 

'    WMmÊwm    1    9 

1    T 

Vfl^ 

■éH 

me  il'Oraitge  eld'Avignoyi, 
luisqu'il  est  une  création 
du  ileuve,  à  la  place 
ili  rainicii  golfe  marin 
ibnit  la  vague  poussait 
dans  l'embrasure  des 
monls. 

Première  étape.  —  En 
aval  du  bec  effilé  do 
Perrache,  "  le  Rhône  et 
la  Saône  roulent  pen- 
dant quelque  temps 
dans  le  même  lit,  sans 
que  leurs  eaux  se  con- 
londent.  Le  mélange  se 
fait  peu  à  peu,  et  les 
\  liesses  si  dilTérentes 
des  deux  cours  d'eau 
tendent  à  s'égali'ser. 
1  es  eaux  paresseuses 
de  la  Saône  sont  gra- 
duellement attirées  et 
comme  absorbées  par 
son    fougueux  voisin. 

I  e  Rhône  ainsi  dou- 
blé perd  un  peu  de  son 
allure    torrentielle. 

II  est  désormais  navi- 
gable. »  (Li:n'tiiéric.) 


LI'S     ALl'ES.    —    LE     RIIÙNE 


127 


Sous  la  haute  silliouelle  du  Pilât,  qui  barre  l'Iiorizon  de  r(iué->l, 
Givors  transparaît  dans  l'atmosphère  embrumée  par  ses  iniiniubru- 
bles  usines.  Là  débouche  le  G;('r(44kilomèlres)  :  celle  vallée,  ([ue  la 
nature  avait  faite  riante,  n'est  plus  qu'un  couloir  industriel,  enlaidi 
]iai-  les  déjections  du  labeur  humain.  Forges,  fonderies,  aciéries, 
hauts  fourneaux,  verreries  se  succèdent  le  long  d'un  petit  canal 
de  i.1  kilomètres  environ,  où  traînent  les  lourdes  gabarres  pleines  de 
minerais,  de  houille  etde  produits  nianufaeturés. 

Au  détour  du  Pilât,  tout  d'un  coup  'Vienne  se  découvre.  Cette 
ville  (-24710  Iialiifanlsl  fut,  avant  Lyon,  avant  Paris,  alors  simple 
station  de  pérliems,  la  iie'li'M|in|,.  du  |Hii--,inl  l'Inl  des  J//n/„,„/« 
et,  après   (|ne    r.-   p.Mipl.'    lui    a-Mii^m,    iinr   r,,|,,l,i|e   ,!,■     |,,,,vinee 

romaine.  Alliée'  lideic  de  lieiii,',  V>r, m  i,.,;,il  plnsd-uM  la-ailail; 

outre  les  immunités  attachées  au  titre  de   ..  e(donie  r aine  .-,  des 

palais,  dos  temples,  un  forum, 
des  roules.  Cn  lien  directla  rat- 
tachait à  la  capitale  de  l'enipiie  : 
c'était,  en  effet,  du  Tibre  au 
Tihône,  le  point  terminus  de  la 
glande  voie  qui,  par  Jlilan,  la 
\allée  d'Aosle,  le  Petit-Samt- 
l'.ernard,  Chambéry,  les 
El  belles,  tia\eisail  de  paît  en 

bmsbsmilliMus  s.mUenns 
f lie  sni   r    »      .1  Mil   -   s  m 


civile.  Les  ediln  i  s  icdi^ieux 
Samt-Mmtnre,  l'un  des  plus 
beaux  du  Midi  à  l'époque  ogi- 
\ale,  fuient  incendiés,  mis  à  sac, 
I  (imnie  t.intd'auties  dans  laval- 
b  l'du  Rhône,  les  Mliaux  biisés, 
bs  cloches  fondues,  le  Irésoi 
pillé  ou  détruit  par  les  bandes 
I  uKitiques  de  des  Adrets. 


jviii,  I  I  I.,  ^.  s  \  i.nes  aux  VCl- 
sanls,  n.nl,  ill,  s  du  Pilat,  d'Am- 
}Hiii  d  Cuiuhuu.  La  live  droite 
olfre  le  spectacle  d'une  grande 
feilihle  :  l'uianye  des  abricots, 

le  I  11  11 1(  s  I    1  isi  s,  le  veimil- 

liiii  di  I  I  il  -  I  (11  I.  s  de  fiaises, 
la  m  i_'i  il.  s  p(  .luis  et  des  piu- 
lueis  en  lleuis,  a\  i\enl  un  pai- 
terre  de  primeurs,  de  petits 
pois,  de  haricots  verts.  C'est, 
tout  le  long  du  fleuve,  un  \eiger 
d  une    merveilleuse     opulence. 


riusloin.au  pied  des  escar- 
pements du  Pilat,  dressé  de 
toute  sa  hauteur  au-dessus  du 
lihàne,  défilent  les  hameaux,  les 
villages,  où  se  recrutaient  au- 
trefois les  meilleurs  bateliers 
du  lleuve.  Avanliiu'une  défores- 
talion  acharnée  n'eût  dépouillé 
les  Cévennes  et  les  Alpes,  le 
débit  des  affluents  du  Rhône  et 
celui  du  lleuve  lui-même,  plus 
abondant,  moins  précipité,  li- 
vrait à  la  navigation,  ou  du 
moins  au  flollage,  des  cours^ 
d'eau,  aujourd'hui  impratica- 
bles. L'Ouvè:e  et  VArdèche 
avaient  leurs  corporations  de  ba- 
icdiers;  la  Curie  de  fvimes  faisait 
lionneur  de  vingt-cinq  places,  au 
premier  rang  des  gradins  de 
sou  amphithéâtre,  au  Collège 
"  splendidissime  >>  des  bateliers 
du  Rki'ine.  Lorsque,  en  dehors 
des  voies  romaines,  les  cours 
d'eau,  «  ces  chemins  qui  mar- 
chent »,  constituaient  le  seul 
moyen  de  transport  pour  les 
voyageurs    et  le    commerce,  le 


12S 


LA    FRANCE 


rôle  de  balelier  fut  de  premier  ordie.  La  dénudation  du  terrain  et, 
par  suite,  le  c:iraclère  torrentiel  des  cours  d'eau  portèrent  un  coup 
fatal  à  son  industrie,  l-a  navigation  à  vapeur  et  les  chemins  de 
fer  surtout  l'ont  i-endue  plus  précaire  encore.  Les  bateliers  se 
recrutent  au  pied  du  Pilât,  dans  le  Riauine,  abréviation  de  Hoyaume, 
mot  par  lequel  on  désignait,  aux  xi<^  et  xn"  siècles,  la  rive  dioitesou- 


A  cel 


duul.l 


mise  aux  rois  de  France,  par  opposition  à  la  rive  dauphinoise  et 
provençale  sur  laquelle  pesait,  au  moyen  âge,  la  suzeraineté  du 
Saint-Empire  romain  germanique.  D.ins  le  lMn:.';\t;e  ini.iL'é  di-s  liale- 
liers,  celte  dislinction  persiste  :  /'"/"'■  '>  /'/-''"/",  >  ''>t  l-.n  i  '•  'i  -.iin-jir 
(en  descendantle  courant);  piqiifnn  lli-m,  l,,iiiv  .1  .h-iir.  il,  ci.iicnl, 
ces  «vieux  loups»  du /î/iy/ie,  d'une  liai.lics-r  rt  .ruih'  mu  .■!/■  mnoya- 
bles  pour  franchir  les  rapides  et  échapper  aux  remous  sourimis. 

Au-dessous  de  Condrieu,  la  vallée  du  Rhône  se  développe  liar- 
monieuse  parmi  les  saulaies,  les  grands  rideaux  de  peupliers  que  le 
Pilât  couronne  de  forêts.  Serrières,  le  château  du  Péage-de-Boiis- 
sillon,  SaiiU-Ramhert-d'Albon  défilent  sur  le  fleuve.  Andance  (rive 
droite)  regarde  Andancelle  (rive  gauche)  et  le  donjon  carré  de  Saint- 
Homan,  reste  d'une  importante  forteresse  d'où  sont  sortis  les  dau- 
phins du  Viennois.  La  Cance,  rivière  d'Annonay,  débouche  en  aval 
d'Andaine  et  au-dessus  de  Saint- Valller,  où  conflue  la  Gnlaure.  Le 
château  de  Sa»i/-yrt//ù'c,  ancien  domaine  des  comtesde  Valentinnis 
les  tours  et  les  remparts  Ae  Serves,  face  au  donjon  A'Arras,  lière- 
ment  campé  sur  l'autre  rive,  gardaient  ici  le  passage  du  fleuve 
au  commencement  des  défilés,  d'un  côté  pour  le  roi  de  France,  de 
l'autre  pour  les  dauphins  du  Viennois.  Adroite  encore,  les  ruines 
pittoresques  du  château  à'Yzerand,  Saint-Jean-de-Muzols,  en  face  les 
célèbres  coteaux  de  l'Ermitage.  Tournon  et  Tain  complètent  l'in- 
vestissement des  deux  rives  :  Tournon  (4720  habitants),  avec  ses 
tours,  son  rocher  crénelé  de  remparts.  Deux  ponts  suspendus  en- 
jambent d'une  rive  à  l'autre  au-dessus  du  Rhône  qui  commence  à 
s'émouvoir  et  à  gronder,  puis  à  s'élancer,  plus  impétueux  que 
jamais,  dans  la  série  de  défilés  et  de  rapides  qui  vont  le  conduire 
au  delà  de  Donzèie,  jusqu'à  Pont-Saint-Esprit. 

Deuxième  étape.  —  Des  hobereaux,  embusqués  dans  un  repaire,  la 
Roche  de  G  un,  qu'ils  avaient  grelTé  à  une  île  rocheuse,  guettaient 
le  fleuve  et  détroussaient  les  passants.  Comme  saint  Louis  allait  s'em- 
barquer à  Aiguesmorti-s,  il  châtia  leursinéfaits,  culbuta  la  forteresse, 
«  pour  ce  que,  dit  Joinvilli»,  Rogiers,  li  sii'es  du  chastel,  estoit  criez 
de  desrubcriièleiins  et  marchans  ». 

Deux  l'iaines  ouvrent  la  rive  gauche  du  Rhône  sur  l'horizon  des 
Alpes  :  celles  de  Valence  et  de  Monlélimar,  entre  \& plateau  de  Cham- 
baran,  au  nord,  le  mont  de  la  Lance,  au  sud,  double  avant-garde  pro- 
jetée sur  le  front  du  Vercors(mont  d'Ambel  :  1  703  mètres)  et  du 
Dévoluy  (Rochecourbe,  1S25  mètres),  adossés  à  la  grande  chaîne. 
Entre  les  deux  clairières  voisines,  le  relief  de  la  forêt  de  Saou 
(1592  mètres)  s'interpose.  Il  s'en  faut  que  le  territoire  de  Valence, 
où  y  hère  et  la  Drôme  tracent  leur  sillon  vers  le  Rhône,  présente  une 
aire  de  développement  uniforme.  Au  contraire,  la  plaine  de  Monté- 
limar,  circonvenue  parla  forêt  de  Saou  et  l'échiné  de  la  Lance,  dans 
le  bassin  du  Roubion  et  du  Jabron  réunis,  étend  du  Rhône  à.  Puy- 
Saint-Martin  un  sol  presque  uni,  durant  2'i  kilomètres. 


■]<■,  lisCévennes  opposent,  sur  la  rive  droite, 
des  esc.ii  [iriiMiiK  i|iu  phiii-riiL;  de  Tournon  à  Rourg-Saint-Andéol, 
les  reluis  .V.'  Il'  I  i-M  iil.  Iji  \  ue  de  Valence,  deux  donjons  ébréchés, 
les  Corna  i/e  CiumuI,  planent  sur  la  vallée,  au  sommet  d'un  village 
fortifié  dont  les  débris  roulent  au  versant  qui  regarde  le  Rhône  ;  au 
delà  de  Saint-Péraij  (vins  renommés),  la  tour  Maudite  d'Yons.  Puis 
ce  sont  les  vieilles  maisons  de  Charmes,  à  l'as- 
saut d'un  manoir  démantelé;  la  Voulle  (la  Volte), 
son  beffroi,  sa  vieille  église,  ses  maisons,  le  châ- 
teau qui  fut  domaine  des  Soubise  et  des  Venta- 
diiui,  groupés  dans  un  retrait  de  la  masse  grani- 
iKjue  dominatrice  du  fleuve.  Désormais  le  Rhône 
ueuse  sa  route  dans  la  roche  crétacée,  moins 
duie  que  le  granité.  Il  reriieillc,  à  liauche,  la 
Brame,  torrent  des  Alpes  cale. uns;  ,i  dioile,  YOu- 
veze  cévenol,  sous  les  terrassas  et  b's  jardins  du 
Pouzin,  où  fument  des  fonderies.  Le  lleuve,  tou- 
jouis  vil,  mais  avec  moins  de  turbulence,  se  pro- 
mène enire  les  haies  de  peupliers,  dans  une  vallée 
largement  ouverte. 

Presque  aussitôt  son  humeur  le  reprend;  la 
poussée  du  Coiron  volcanique  accélère  son  allure  : 
un  appareil  guerrier  s'attache  à  la  rive.  Voici  Cruas, 
sou  abbaye,  l'i'glise,  une  merveille  romano-byzan- 
liiic;  le  donjcin,  le  bourg,  autrefois  défendu  par 
une  triple  enceinte  flanquée  de  tours  carrées; 
Rochemaure,  site  archaïque,  ville  de  basalte,  3ux 
ruis  en  échelle,  bordées  de  logis  surplombants, 


^^tt 


dont  l'enceinte  fortifiée  se  suspend  à  l'impérieuse  silhouette  du 
donjon,  planté  à  200  mètres  de  haut  sur  un  noir  dyke  basaltique. 
Teii,  la  blanche,  à  côté  de  Rochemaure,  la  noire,  s'embrume  des 
vapeurs  et  de  la  poussière  de  ses  usines  à  chaux  hydraulique.  Tcil 
regarde  Montélimar  :  et  la  rive  droite  se  redresse  encore.  'Viviers 
commandait  ici  le  passage  du  fleuve  vers  le  Mézenc  et  le  Massif 
Central,  par  la  coulée  de  l'Ardèche;  pendant  des  siècles,  entourée 
de  solides  murailles,  la  cité  épiscopale  entretint  une  petite  année, 
battit  monnaie,  tint  tète  au  roi  de  France.  Son  pont  suspendu  relie 
la  ville  à  Chàteauneuf,  clef  du  couloir  ou  Robinet  de  Bonzère,  dans 
lequel  le /î/(dne  s'engoufl're,  entiv  cb's  l'alais.-s  louizeàtres  percées  de 
nombreuses  grottes.  Ce  passa,y>' b'm  niriil'',  rrlln.i  Ji'S  mariniers,  se 
défendaitde  lui-même  :  le  vieux  I..1 1  Ai-  l)'»i:r,rrn  gardait  la  sortie. 
Bonrg-Saint-Andéol  en  occupait  l'approrhe. 

Dans  l'écarteinent  des  montagnes,  au  pied  des  Cévennes,  à  la 
racine  des  Alpes,  le  i?/iône  prend  le  large,  découpe  des  grèves  fauves, 
des  archipels  d'ilôts,  qu'il  submerge  ou  déplace,  au  gré  de  sa  fantai- 
sie. Au  dévalé  de  l'Ardèche,  le  fleuve  se  divise,  en  glissant  sous  les 
Oiïches  du  Pont-Saint-Esprit.  Un  «étroit  »  encore,  au-dessous  du  Lez, 
cueilli  en  passant  :  les  gigantesques  citadelles  de  Mondragon  et  de 
Mornas  gardaient  cette  dernière  issue.  Voici  la  plaine.  Orange,  à 
quelque  distance  du  fleuve;  au  loin,  Chàteauneuf,  Avignon,  le 
fameux  rocher  des  Boms,  les  remparts,  le  palais  des  papes,  formi- 
dable entassement  du  moyen  âge  féodal  et  religieux,  qui  se  détache 
sur  le  ciel  clair,  tandis  qu'à  l'orient  le  Ventoux  surgit  brusquement 
comme  une  acropole  projetée,  des  Alpes,  sur  la  rive  où  venait 
autrefois  battre  la  Méditerranée. 

Le  Pont  Saint-Esprit  fut  un  ouvrage  extraordinaire  pour  le  temps 


LES     ALPES. 


LE     RHÔNE 


129 


où  il  fut  construit;  une  sorte  de  vénéralion  l'entoure  :  il  a  de  fait 
résisté  sans  faillir  h  tous  les  décliaînemcnts  du  Rhône.  On  ne  connaît 
pas  l'arcliitecte  :  c'est  un  chef-d'œuvie  anonyme;  du  moins,  la 
marque  des   maîtres  ouvriers  qui  s'employèrent  à  sa  construction 


et  la  mer  se  perdent  dans  l'azur  sans  fin.  Qui  n'a  pas  essuyé  un  coup 
de  mistral  au  sommet  du  VenUmx  ne  peut  imaginer  sa  puissance. 
Les  nuages  allolés  se  ilécliirent  en  lambeaux  qui  sifQenten  courant 
dans  l'air  avec  une  rapiditi''  effrayante  :  les  rochers  tremblent,  les 
[lierres  an'ach('rs,  b's  c.iilluux  rouliMit   en  mitraille,  tnurliillunnenl, 


loin  de   nous    Les  giands 
rope  de  tant  d  institutions  utiles       lieux   d 
'itelleiies  ou^eltes  i  tous    écoles  de  m 


ladrs, 
leur  f: 
pensé 


ilifes  (fiiseuis  de  pon 
p iu\ies  et  d( 

(Ullt 


aiiuitl  institution  d 

sage  des  livieie^   i 
vent  moins  de  la  put  di  s  l 
jours  en  éveil  conlie  les  passants  Les  su  es  de  t 
de  Noves  avaient  fut  bien  miuvaise  lepulation  a  ceitain 
la  Ditraiice  :  on  1  appelait  poui  cela  le  Mmipni    l  n 
nage  nommé  Sîôoi   aj  ant  eleve  tout  pits  un  oi  il    ii      i   li\i 
réunit  quelques  compagnons  établit  une  maison   I  m       I 

l'argent  recueilli  pai  ses  œu\  les   construisit  un  p  ni    I     pu 
la  rivière;  une  sécurité  relative  s  établit     B<mpa$  lemiildca  le 
;)(7S  (le  mauvais)   Denouvelles  leciuess  étant  eniolees  dans  la  p 
confrérie,  d'autres  ponts  furent  con- 
struits sur  la    Durance  et   bientôt 
dans  la  vallée  du  Rhône. 

Aux  Frères  pontifes  appartiennent 
les  deux  ponts  de  Montélimar,  le 
vieux  pont  de  Romans,  sur  l'Isère; 
celui  de  Saînt-Nicolas  de  Campagnac, 
sur  le  Gardon,  dans  une  gorge  sau- 
vage, entre  Niiues  et  Uzès,  et  surtout 
le  Pont  Saint-E!<prit.  On  osa  ligotei 
le  Rhône,  d'une  rive  à  l'autre.  Deux 
alignements  de  800  mètres  enjam- 
bant les  bras,  les  îles  et  les  gieves 
du  lleuve  opposent  au  courant  un 
saillant  aigu.  A  chaque  extiemid  , 
deux  bastilles  crénelées  et  deu\ 
tours  centrales  défendaient  1  <mi 
vrage.  Dans  l'une  d'elles,  on  eiigea 
un  autel  en  l'iionnourde  saint  Nico- 
las, patron  des  mariniers. 

Troisième  étape.  —  Le  Pont  Saint- 
Esprit  ouvre  glorieusement  la  plaine 
de  Provence;  l'atmosphère,  purifiée 
par  le  souflle  puissant  du  vdslral, 
prend  une  transparence  admirable. 
C'en  estfait  dunord  :  plus  de  brumes, 
mais  le  ciel  clair,  l'exhilarante  lu- 
mière; aux  pentes,  sous  la  domi- 
nation du  Ventoux ,  l'olivier,  ami 
du  soleil,  pique  ses  bouquets  d'ar- 
gent, tandis  qu'au  sud  la  terreaplanie 


^ 


ISSE      r>F      LOBSEllVATOlRl 


ml    I   lit  les 
Il   1   ^4ion- 

iliinu.ibel 
lu  &>  vit  par 


I-,  i| 


naîtrai,  quelle 
I  11  II  I  I  ilui  ispheiL,  quelle 
111.  ,pi.  laii  d.  iRieux! 
■  'Ventoux  (montagne  du  vent) 
it  comme  un  géant,  tout  dune 
lu-dessus  de  la  plaine.  Dans 
\\\  soûles  Pjiénet s,  enchâssé 
I  |i  usse  eaine  de  massifs  qui 

I  11-    lit  le  11  -'Ud  pu  ib  -'IIS  )Us- 


I  I  m  lu  11'-  -  11 1-  I  III  lit  -ui  une 
1  I  I  \ee  de  quelques  mcticsseu- 
1  III  ni  lu-dessus  de  la  mer  le  gian- 
ilii  .1.  gage  ses  contours,  en  fait, 
|ioui  la  lierté  et  l'harmonie  des 
lignes,  le  iival  heureux  du  Canigou. 
l  ne  petite  chapelle  couronne  le 
sommet,  depuis  le  xv^  siècle  :  on  y 
vient  chaque  année  en  pèlerinage; 
les  lacets  de  la  route  qui  s'enroulent 
au  flanc  de  la  montagne  ne  font 
pas  moins  de  22  kilomètres.  Il  pleut 

ibondamment  sur  le  Ventoux,  mais 
les  pluies,  même  diluviennes,  s'éva- 
nouissent comme  par  enchantement 


130 


LA     FRANCE 


lU      DE      PErnARQU 


dans  cet  immense  filtre  calcaire.  Tout  ce  q>ii  n'est  pas  Im  par  l'évapo- 
ration  que  stimulent  la  si'cheresse  de  l'air  et  l'àprelé  du  vent  unies 
à  la  vigueur  du  soleil  disparait  dans  les  entrailles  de  la  montagne 
et,  par  mille  veines  mystérieuses,  alimente  de  .claires  fontaiues 
jaillissanl's,  ciimnie  ce  petit  filet  qui  sourd  à  peu  de  distance  du 
sommet  (I  'JlJ  iii^Ur>  ;  la  source  du  Groscau,  au  bas  de  la  mon- 
tagne, du  i.i|i>  du  \u'\i\-o\\c?,\.;\a.  F'intaine  deVaucluse. 

Entre  la  Uurauce,  fougueux  émissaire  des  grandes  Alpes,  et  l'Ou- 
vèze,  la  Sorgue,  issue  du  Venteux,  draine  les  infiltrations  du  relief 
de  Vaucluse.  On  disait  IcsSorf/uc.:.',  quand  la  rivière  divaguait  à  travers 
les  marécages  qui  noyaient  la  plaine  d' VvIl'ii.iii  ;  iii.iii;,  dc[inis  que 
les  eaux  sauvages  ont  été  disriplin<'es  il  I  ■  //       '      -ni,  nii.  I.i  lene 

s'est  tiauslorméeen  l'une  des  plus  ricli''s  i    _ --m   -l'S  i|iii  Miii'iit. 

l.'hlr-Mir-Siiryiif,  avec  ses  canaux,  ses  mm-  i.ll-  <  i|mi  innn  rni,  drs 
moulins  bavards,  ses  usines  et  ses  ateliers  qui  nut  remplacé  de 
misérables  huttes  de  pêcheurs,  témoigne  de  celte  heureuse  tians- 
formation.  En  amont,  la.  Surgue 
réunit  ses  eaux,  et  sa  vallée  cou 
duit,  entre  des  collines  pici 
reuses,  revêtues  de  vignobles  cl 
d'oliveraies,jusqu'au  hameau  de 
■Vaucluse.  Un  vieux  château 
surplombe  au-dessus  de  la  ri- 
vière, en  haut  d'une  falaise  es- 
carpée. Philippe  de  CalLi-^Mi.  , 
cardinal-évéque  de  Curpeniias, 
y  recul, Pélrarijve,  son  ami.  l)'uii 
abîme  ouvert  sous  roche,  la^'or- 
gue  impétueuse  jaillit  en  ra- 
pides et  en  cascades  :  c'est  la 
fin  de  la  valhe,  une  sorte  de 
bout  du  monde  {v'nllis  claiisa: 
val  fermé,  Vaiichcjé-y!  La  fraî- 
cheur des  eaux,  le  tumulte  des 
remous  écumants,  dont  la  pous- 
sière s'irise,  sous  le  soleil,  des 
lueurs  adoucies  de.  l'arc-en- 
ciel  :  les  poètes,  les  géogra- 
[ilies  ont  décrit  à  l'envi  cette 
merveille.  Pétrarque  fut  l'hôte 
assidu,    l'admirateur    enthou- 


siaste de  la /^odtewerfe  Vau- 
cluse :  il  lui  confia  ses  es- 
poirs, ses  déceptions,  son 
amour. 

Onsaitla passion  malheu- 
reuse qu'il  nourrit  durant 
toute  sa  vie  pour  la  belle 
l.aure  doN.ives.  Celle-ci,  née 
.■n  1308,  mariée  à  un  riche 
boui'geois  d'Avii;uou,  âme 
|U-ofondément  re|,^ien-e  el 
droite,  ne  fui  p,is  i,,-,M,-.iMe 
à  l'amour  pei~.v.  rant  du 
poète,  mais  ne  se  départit 
jamais  de  la  i-éserve  que  lui 
imposaient  ses  devoirs  d'é- 
pouse et  de  mère.  «  Elle 
resta,  dit  Pétrarque,  ferme 
et  inexpugnable.  Le  peu 
que  je  suis,  je  le  suis  par 
elle.  Elle  m"a  séparé  de  la 
société  du  vulgaire,  elle  a 
aiguillonné  mon  génie.  » 
Le  nom  de  Pétrarque  et  de 
L'iare,  indissolublement  liés 
à  la  Fontaine  de  Vaucluse, 
ont  fait  de  cette  charmante 
retraite  comme  un  sanc- 
tuaire de  la  poésie.  C'est  la. 
fontaine  de  Castalie,  où  les 
disciples  d'Apollon  pui-:, 
salent,  à  Delphes,  l'eau  d'im- 
mortelle jouvence. 

Le  débit  de  la  Fontaine 
de  Vaucluse  varie  avec  la 
quantité  de  précipitations 
reçues  par  les  montagnes 
poreuses  dont  elle  est  l'émissaire.  Tantôt  elle  bondit  au  pied  de  la 
falaise,  dressée  à  200  mètres  sur  son  front  :  elle  peut  atteindre, 
bien  que  rarement,  120  mètres  cubes  à  la  seconde;  c'est  alors  un 
gave  déchaîné  sous  des  fhjcons  d'écume.  Le  débit  ordinaire  se  réduit 
à  22  mètres  cubes  ;  alors  la  fontaine,  incapable  de  franchir  le  rebord 
de  sa  conque,  se  repose,  ti-ansparente  comme  le  cristal.  La  cascade 
ne  coule  plus,  mais  d'autres  sources  alimentent  la  petite  rivière  de 
Sorgue  et  maintiennent  son  débit  à  4  mètres  cubes  par  seconde 
dans  les  plus  basses  eaux,  à  8  pour  l'étiage  moyen,  13  et  même  20 
en  bonne  saison  et  jusqu'à  l'JO  par  crues  abondantes. 

Au  faisceau  de  drainage  que  composent  la  Sorgue  et  la  Nesque, 
nourries  par  les  monts  de  Vaucluse,  le  Lauzon  elVOuvèze,  qui  em- 
luassent  le  Ventoux  ;  VEijyucs  et  le  Lez,  sur  la  rive  gauche  du  lihône, 
lArdi'clir  et  la  Cèze,  sur  la  droite,  ajoutent  le  tribut  inégal  de  leurs 
eaux  torrentielles.  Le  lil  du  Illiôno  est  encombré  de  leurs  alluviiuis; 
des  îles  s'allongent  :  ile  .lu  Cidomhier,  longue  de  5  kilomèlres, 
en  vue  d'Orange  (à  6  kilomèlres)  ; 
ile  de  la  Piboulelte,  petit  monde 
à  part  avec  ses  bois,  ses  champs, 
sesprairies,  sur  une  plate-forme 
lOMilaire  de  7  kilomètres;  l'île 
^1'/,  .  /./,  en  avaldeRoquemaure 
I  il  un.  '1/2);  la  Barthtiasse 
I  10(1  hectares),  dont  la  langue 
sablonneuse  se  profile,  comme 
la    pioue    d'un    grand    navire 

I  clioue,  jusque  sous  les  murs 
d  VMgnon. 

Le  Rhône  penche  d'instinct 
vers  sa  droite.  De  ce  côté,  Vil- 
leneuve fut  longtemps  l'escale 
de  la  batellerie  sur  le  bras 
droit  du  fleuve  :  c'était  le  plus 
abondant,  le  plus  régulier,  tan- 
dis que  le  bras  gauche,  re- 
foulé par  les  atterrissemenis 
de  la  Barlhelasse,  n'était  qu'un 

II  lône  »  souvent  impraticable  à 
la  navigation  :  les  tartanes,  les 
radeaux,  les  barques  s'arri- 
maient au   pied  de   la  tour  de 


LES     ALPES.    —    LE     RHÔNE 


131 


Pliilippe  le  liel,  en  vue  de  la  Chartreuse  el  du  l'o 
C'était  là  le  port  de  Villeneuve.  Mais  une  digue  tli 
soudée  à  la  pointe  de  la  Bartlielasse,  a  détourné 
partie  des  eaux  du  Rhône  dans  le  bras  d'Avignon.  Lo 
enllé  par  les  torrents  cévenols  et  alpesties,  étendai 
reuses  sur  la  plaine  de  Provence,  laissant,  après  ( 
grandes  flaques  marécageuses  entre  l's  ni.iill.^s  c. 
canaux  vifs  et  des  fossés  crou- 
pissants, le  Rocher  des  Boins 
émergeant  formait,  sur  l'im- 
mense lagune,  comme  une  acro- 
pole naturelle  à  laquelle  s'atta- 
chèrent les  Cavares  indigènes. 
En  haut,  sur  la  plate-forme,  le 
refuge;  en  bas,  sur  la  berge,  les 
huttes  des  premiers  bateliers. 
Il  n'est  pas  douteux  que,  six 
siècles  avant  notre  ère,  les  Phé- 
niciens et  les  Grecs  aient  tia- 
fiqué  avec  les  occupants  du  ro- 
cher des  Doms;  ils  apportaient 
les  produits  de  leur  industi'ie  ; 
les  métaux,  les  étoffes  en 
échange  des  produits  agricoles 
de  la  vallée.  Peu  à  peu,  la 
pénétration  pacifique  des  Ilrl- 
ïènes  s'affirma  de  telle  sorlr 
c{\xAvignon  put  passer  pour 
être  une  colonie  de  Marseille. 
Il  est  probable  qu'au  début 
la  ville  fut  entourée  d'une 
-enceinte  et  qu'elle  s'agrandit 
autour  du  noyau  primitif  des 
Doms.  C'est  contre  l'enceinte 
gallo-romaine  que  vinrent  se 
heurter  Clovis,  pour  en  délogei- 
les  Burgondes;  Charles  Martel, 
contre  les  Sarrasins.  La  dernier»' 
enceinte,  celle  des  papes,  em- 
piétait sur  le  champ  d'inonda- 
tion du  fleuve  :  elle  a  survécu. 


rt  Saint-Audré.  Sui-  la  même  rive  du  Rhône,  mais  plus  au  nord  et  un  peu  à  l'écart 

!   \  800  mètres,  du  lleuve,   Orange   (11(187  habitants)  a  conservé  de  beaux  monu- 

la  plus  grande  ments  romains.   Un  théâtre  étage  ses  gradins  dans  le  roc  vif  d'une 

rsque  le  Rhonc,  colline;  les  blocs  superposés  donnent  à  sa  façade  l'aspect  d'un  véri- 
t  ses  eaux  ter-  table  rempart  :  la  scène  s'adosse  à  un  grand  mur  sans  ornement. 
haque  Cl  ne,   de  C'est  massif,  puissant,  d'une  brutalité  architecturale  qui  convenait 

'rnpli.|iiiMS   (les          aux  spectacles  grossiers  et  sanglants  de  l'amphithéâtre.  Un  aqueduc 

rohuste  qui  captait  les  eaux  do 
la  fontaine  duGrosseau,  par  une 
canalisalinn  d'environ  30  kilo- 
mètres, ua  laissé  que  des  traces 
à  travers  la  campagne,  sans 
cesse  remaniée  par  la  culture. 
Mais  l'are  de  trioiiijihe  d'Oronge  ne 
je  cède  en  rien  aux  grands  mo- 
nunienls  de  ce  geni'edont  Home 
sVnori;u.'illit.  Haut  de  22  mè- 


pr. 


.  Il  C     D  li     TRIO 


ileur,  il  com[ii''ihl  li  isanailes 
dont  l'une,  ci-W,-  ,lii  nnli-  n,  jdus 
haute,  était  di^^lio'  <■  ;iii  ji^issage 
des  chars  et  des  cavaliers.  D'élé- 
iïantes  colonnes  corinthiennes, 
les  bas-reliefs  du  fronton,  les 
rosaces  des  voûtes,  les  guirlan- 
des de  fleurs  et  de  fruits  enrou- 
lées aux  arcades,  les  trophées 
d'armes,  les  sculptures  à  pro- 
liision,  la  force  et  la  somptuo- 
sil.-  réunies  en  font  le  type 
achevé  de  cette  fastueuse  archi- 
tecture qui  fut  ciière  aux  lîo- 
mains,  parce  qu'elle  lémoicnail 
de  leur  puissance  et  de  leur 
richesse.  I.a  masse  entière,  mais 
surtout  la  face  septentrionale,  a 
tenu  bon  pendant  vingt  siècles. 
A  la  vérité,  les  détails  ont  souf- 
fert :  il  n'y  a  plus  d'inscription 
dédicatoire  ;  les  lettres  en 
bronze  doré  ont  ét(''  arrachées. 


132 


LA     FRANCE 


AFFLUENTS    DU    RHONE 


L'ISERE 

Née  du  glacier  de  la  Galisc,  au  cœur 
l'Isère  fraye  sa  voie  par  de  multiples  dt 
rejoint  au-dessus  de  Valence.  Ses 
afiluents  di'Toupcnt  les  grands  mas- 
sifs delpliiiin  s  i\nisi.Mis.  A  droite  : 
rAr/y,ilr\:ili'  .lAllii  rlville,  puise  pour 
elle  aux  prniiirrsc.iiiUefortsdu  mont 
Blanc  ;  sur  la  gauche,  le  Doron  lui 
apporte,  au  coude  de  Moùtiers,  les 
ruissellements  do  la  Yanoise.  Par 
VArc,  elle  draine  l'intervalle  de  la 
Vanoise  aux  grandes  Rousses;  la  Bu- 
maiichc,  émissaire  des  Housses  et  des 
Écrins,  lui  apporte,  avec  le  Vénéon, 
les  eaux  du  puissant  massif  de  l'Oi- 
sans;  enfin,  plus  enragé  que  la  Ro- 
manche elle-même,  dont  il  recueille 
les  eaux,  le  Brac  enveloppe  cet  im- 
mense réseau  torrentiel  d'une  douve 
profonde  qu'il  s'i'st  rri'iist<^  ni  ipvpis 
des  Écrins,  sons  1^  rnl , lu  M  h  \insi 
de  la  Durance  pi  M\  riM  il  i  1  \i\,  ^i 
voisienne,r/jtv(iii;u''Uep  u  1  i  m  nliil 
de  ses  tributaires  les  lephs  de  nos 
grands  massifs  alpestres  des  Ecrins 
et  de  la  Vanoise,  en  les  lattaclianta 
la  citadelle  française  du  mont  Blanc 

Pour  un  si  vaste  domaine,  les  dé- 
buts  de   VIsére   sont   modestes  :  un 
ruisselet  s'épanche    à  2400    mètieb 
d'altitude,  dégringole  au  Piaz-Rwn, 
gracieux  cirque  de  verdui  e  a2272  me 
très,  s'étreint  au  Mnlpas  ou  iLil)  / 
(2100  mètres)  entre  des  paiois  pu  s 
que  perpendiculaires,  atteint  1    m 
son  premier  village  oîi  mûrissent  les 
orges  et  les  seigles,  aune  altitude  de 
\  936  mètres. 

Val  d'Isère,  dans  un  bassin  complè- 
tement invesli  do  monis  glacés,  pienJ 


pour  leu 

r  âprt 

lé,   des  arbres  fru 

ses  poin 

iiicrs 

l'iiinfiit  un  cxi'cllc 

le    l.rl.ll 

piu>p 

■l.'.     Kn  nllllT,    l-    s. 

(eaux  ri, 

Ollll/' 

•>  so,|iqu.-s,l  Arhun 

jour  à  la  fois  sur  la 
Vanoise  et  le  Valgii- 
sanche  italien,  par  le 
col  de  (ialise,  et  sur 
Ronneval ,  dans  la 
haute  vallée  de  l'Arc, 
par  la  traverse  do  l'I- 
seraii .  Dans  une  gorge 
profonde,  vrai  couloir 
d'avalanches  où  des 
croix  trop  fréquentes 
évoquent  de  funèbres 
souvenirs,  l'Isère 
atteint  le  large  et  pit- 
toresque  aiuphi- 
théàlre  de  TUjnes,  ad- 
mirablement situé, 
au  débouché  de  deux 
torrents.  De  Rréviè- 
res  à  la  Thuile,  les 
escarpements  ennei- 
gés du  Thuria  ou  mont 
Pourri  scintillent  au- 
dessus  de  la  vallée. 
Sainte-Foij,  de  sa  ter- 
rasse, commande  le 
lorient. 

Bourg-Saint- 
Maurice,   débouché 
du    Petil-Saitil-Bcr- 
nard  sur  la  vallée  de 
Ylsère,  possède,  bien 
qu'aussi    proche    de 
montagnes    réputées 
dans  une  aire  verdoyante; 
Ire,  le  miel  est  savoureux, 
fiche  eu  produits  minéraux 


n'est  qu'un  berceau  de  verdure  ; 
y  descend  d'un  cours  paisible.  Quel- 
ques sites  pittoresques  présentent  çà 
et  là  d'imposants  contrastes.  »  (De 
Mi'ûtiers  à  Aoste,  par  !..  BiiiiABD.  «  Ann. 
du  Club  Alpin  français.  ») 

Aime,  l'ancien  A j-wm,  et  l'une  des 
inincipales  cités  des  Centrons,  offre 
aux  archéologues  ses  restes  de  forti- 
lications  romaines,  des  inscriptions, 
une  église  romane,  prétendu  temple 
de  Diane,  construite  de  débris  anti- 
ques et  consacrée  à  saint  Martin 
(crypte  du  xi'  siècle,  peintures  mu- 
rales du  xii=  siècle);  les  ruines  d'un 
château  fort,  etc.  A  2  kil.  1/2  d'Aimé, 
Vhèrr  s'est  creusé  un  défilé  tour- 
niiMili',  ]n  iiiripalenient  au  Saut  de  la 
l'iirrllr  cl,  par  drlà  le  hameau  de  Cen- 
linii  ipii  rappelle  les  prirailifs  de 
iillc  valléi',.  elle  force  le  passage  de 
r'(((/  iSiii.r,  Saix;  sacrum,  rocher), 
.'UniiL-  lissurc  large  au  plusde44  mè- 
iKs,  sciée  dans  un  beau  calcaire 
lie  teinte  bleuâtre.  Trois  tunnels, 
(idiit  l'un  pénètre  sous  une  cascade, 
livrent  passage  à  la  route,  à  travers 
le  rocher  :  l'ancienne  voie  gravis- 
sait sur  de  fortes  murailles  d'appui 
un  promontoire  d'où  elle  domine,  à 
300  mètres  de  haut,  le  cours  du 
torrent.  Au  voisinage,  ruines  du 
cbàteau  de  la  Pi'rouse  et,  en  aval,  ro- 
cher de  Saint-Jacquemoz,  où  depuis 
saint  Jacques,  apôtre  de  la  Taren- 
taise,  et  premier  évèque  de  Moùtiers, 
résidèrent  saint  Marcel  et  ses  suc- 
cesseurs, arcbevèques  suzerains  de  la 
ville.  Lesdiguières,  au  xvi«  siècle,  n'a 
laissé  du  château  que  des  ruines. 


fJ'S     AI.PRS. 


I.l'      UIIONE 


133 


A  Moûtiers  (2550  habi- 
laiils)  ciuiinienee  la  Basse- 
'laiviiiaisi'.  Le  coude  aigu 
,1c  l/sre'  circonscrit  le  ter- 
iildiie  de  Moûtiers  dans 
lin  bassin  trianyulair,^  nii 
ciinllue  le  Duruii,  éniissaiiv 
ili:s  vastes  dépôts  glaces 
(le  la  Vanoise.  Salim-les- 
Binns,  au  confluent  du 
torrent  do  Saint-Martln-d<- 
lii'lleville  féaux  thermales 
>aliiies  chlorurées  sodi - 
ipics  ;  rSriiles-les-Baim,  au 
lonlluciU  du  torrent  des 
Allnes,  dans  unejolie  vallée 
enrailree  de  vergers,  de  vi- 
gnes el  de  bois  (eaux  ther- 
males snllalées  sodiques, 
calcaires);  Dozd,  dans  sa 
vallée  supérieure,  et  Prahir 
i/iian,  jalonnent  le  cours  du' 
Doron  de  la  Vanoise. 

Pralognan,  dans  un 
cadre  de  prairies  alpestres, 
au  pied  du  Grand  et  du  Pciii- 
Marc/iet,  dont  les  escar]"-- 
mcnts  épaulent  d'imnn-nse-^ 
cliamps  de  glace,  ouvre  le 
passage  du  co/ (Ze  la  Vaiwiir. 
par  le  cen  Ire  du  massif,  vers 
Bnlre-deux-Eaui,  dans  la 
région  supérieure  de  l'Arc; 
ou  bien,  en  remontant  vers 
la  source  du  Doron,  la  des- 
cente parle  col  de  ChavuTC, 
sur  Modane,   tète   de  ligne 

ilu  tunnel  ouvert  sous  le  mont  Fr('|us.  ]'riil'ii/iiiiii   i,st  le  cenlre  de 
lallienieiil  des  touristes  qui  veulent  i'X[diirer  la  Vamjise. 

De  Mdùliers,  VJsèrese  hâte,  non  sans  quelques  arrêts,  vers  le  bas- 
sin d'Albeilville  :  au  Pas  de  Briançon,  an  déiilé  du  Pas  de  la  Rochc- 
Crriiis.  elle  s'irrite  et  bondit  pour  s'épanouir  bientôt  en  plusieurs 
bras  dans  une  amide   vallée   de  plusieurs  cenlaines  de  nn'dies,  ..l'i 


riveraines  contre  les  divagations 
de  son  cours. 

l/Arly  (plus  de  40  kilomè- 
tres), qui  conflue  dans  le  bassin 
d'Albertville,  apporte  à  l'Isèn 
2'J  mètres  cubes  par  seconde  à 
l'ordinaire.  Ce  carrefour  est 
d'importance  :  là  se  croisent  en 
cll'ct  les  routes  de  la  Tarentaise 
et  du  Graisivaudan  avec  celles  du 
bassin  d'Aiinerv  par  Faver^es- 
Ugines  el  la  vue  <\,'  r. 1/7'/ 'par 
l'Iumet-Mé-éve,  vers  l'Arve,  d,iii> 
la  double  direction  de  Chanioiiix 
et  de  Genève.  La  place  forte  qui 
commandait  ce  carrefour  sur  la 
rive  gauche  de  l'Arly  s'appelait 
Coiiftans  :  son  faubourg  de  la  rive 
droite,  érigé  en  cité  par  Charles- 
Albert,  est  proprement  Albert- 
rillc. 

La  rencontre  de  l'hère  et  de 
1  \>c  (ii\e  gauche)  se  fait  en  n  il 
de  Violant    dont  le  ch  iteau    ni  i 
gniluiuement  perche  sui  un  i  il 
isuh     L  ii^e  d  pic  SCS  belles  luiiu 
lu  dessus  du  cieux  de  1 1  \  ill 
Chaini  a    (<  gaide  le  conllu   nid 
diu\li\RiLs    \utit  lois  (  1  m  lu 
dm  il      lii_     \  ill   (      qui  ,    I 

c    iiiiii     I     \      I  I  iil      lu  (  1  II   n  m 


Il   d      (  Il  unb 
naiit  conliac: 


entre  des  digues  qui  laissent  à  son  cours  ordinaire  une  largeur 
à  peine  sufllsante,  se  déchaîne  parfois  en  véritables  trombes,  lorsque 
les  débâcles  de  la  Vanoise  gonflent  ses  eaux.  Montmélian,  gardien 
de  la  route  de  Chambéry,  fut  une  forteresse  de  la  Savide  contre  la 
France.  François  l"'  l'enleva  en  1523,  Henri  IV  en  IGOO,  non  sans 
iMurir  le  risipie  d'elle  tin';  Catinat  la  prenait  à  son  tour  en  1691, 
après  trente-trois  jours  de  tran- 
cliée;  enfin  la  place  fut  détruite 
au  début  du  xviii»  siècle.  Ce 
triangle  de  vallées  qu'elle  domine 
fut  manilesleiiieiit  un  grand  lac 
dont  les  eaux  s'insinuaient  par  la 
ili'pression  du  Bourget  jusqu'au 
lîhône.  Ici  VJsère  se  perdait  dans 
la  grande  nappe  intérieure  laissée 
[lar  le  glacier.  Depuis  le  comble- 
ment de  la  vallée  du  Graisivau- 
dan, ÏIscre  poursuit  entre  le  re- 
Imrd  de  la  Grande-Chartreuse  et 
le  relief  d'Allevard-Belledonne. 
Le  massif  de  la  Chartreuse,  trop 
escarpé  de  ce  côté,  n'envoie  à 
VIsère  que  de  brefs  torrents  :  des 
i;laciers  d'Allevard  vient  le  char- 
mant Bréda;  de  Belledonne  et  de 
ses  lacs,  descendent  le  Duinétwn 
et  le  Sonnant  qui  enveloppe  de 
Iraicheurle  parc  tïUriaye  (source 
saline  sulfureuse,  source  ferrugi- 
neuse carbonatée,  établissement 
gallo-romain). 

Enfin  VIsère  touche  Grenoble, 
cœur  du  Dauphiné,  nœud  rayon- 
nant de  communications  sur 
Lyon,  Valence,  Gap,  Briançon, 
Chambéry.  Dans  ce  bassin,  ÏIscre 
ellei)r<.cse  donnent  rendez-vous. 
Avant  que  le  connétable  de  Les- 
diguières  n'eût  corrigé  son  cours 
inférieur,  le  Z)r<7c  serrait  Grenoble 
entre  deux  pinces  :  ramenées  en 

12 


434 


LA     FRANCE 


■un  seul  lit,  les  eaux  du 
terrible  Dragon  se  versent 
à  présent,  d'un  Irait,  à 
3kil.l/2cn  avalde  la  ville. 
Cet  apport  accroît  l'Isère 
de  deux  cinquièmes  à  peu 
pies  \nmbiede  luibseaux 


I     V  . 
a<  li( 


Fiur 


de  Lanspai  des  cb  lili  s]iil- 
toiesques  {cuves  ib  s,i^si 
nage)  A  dioite,  la  ^  i  un 
deine  de  la  Giande-Ch  ii- 
lieuse  ainsi  que  la  \(iii< 
lie  Vtiteppp,  bouig  situi 
a  1200  nulles  de"l  Uc  n 
au  pied  d  un  ciuiue  gi  m 
diose,  ruisselant  de  <  as- 
catelles 

Lapioie(  tiondts  monis 
de  Lans,  pai  b  Bu  th 
l  Eihinll(m,d  2  bilniin  lu  s 
fet  ulemi  nl(b  su  iii{mi  K.b 
lal.iande  rhaitidis,  ,  ,.„ 
ti  mit  le  lit  de  1  hcie  tl 
i(  (  nmbe  une  deinieie  fois 
son  I  mus      de  la  ]usqu  i 


'V'- 


<Ieu\bi  is.li  I  I 

b,ia     d.     \nunn 

;-((?»mgillo-iniiuun,  luu. 

Itinps    dispute     mtie    I  i 

&d\oie    et    le    Dauidinit , 

cédé    par    celui-ci    à.    la 

France    en  13oo  (toiles, 

soieries,   papeteries);  sur 

la  Fure,  Rives,  au-dessus 

du  confluent  de  cette  rivière  et  du  Réaumont,  \illr  i 

avec    des    aciéries    qui    datent   du    xii=    siècle    d    île; 

du  xv!- sièrie.  l,aF»rrcstrémi>saii.',luA/r,/,.Paladru, 

ris.'-iv,  ,h,Ms  u,„.  v;,s,|,i..  ,lr  Vu|,.n'K''l',',r>,C'''|'..'myu'eu'r  : 
i^'i-^.'ur   :  dr    UliM  à    1(10 ;.|,v.;    ,i,„l,„„bM,r    maxiiiii 


imueui'  ;  y  kil.  1/2: 
maxiiiia  :  35  mè- 
tres 90;  moyenne: 
près  de  25  mètres  ; 
tour  :  12 kilomètres; 
superficie  :  390  hec- 
tares 100  ares. 

De  longs  ruisseaux 
descendent  à  VJsère, 
du  plateau  de  Cham- 
bûTfin,  où  sommeil- 
lentquelquesétangs: 
]aCuinarir,  parSaint- 
Alarcelliii  (à  3  kilo- 
mètres de  risère; 
restes  de  remparts  et 
d'un  château  du 
xiii"  siècle).  A  b  ki- 
lomètres, ruines 
pittoresques  du  châ- 
teau de  Beauvoir,  où 
résidèrent  les  Dau- 
phins et  que  lluiii- 
beit  11  se  réserva  eu 
cédant  sesËlalsà  la 
Francis  à  H  kilo- 
mètres, ancienne 
abbave     de    Saint- 


Antoine,  fondée  en  1070, 
d'abord  hospice,  puis  chef 
d'Ordre  des  religieux  Anlo- 
nins,  souventvisiléeeten- 
ricliie  par  les  souverains, 
pillée  au  XVI»  siècle  par  les 
Calvinistes,  enfin  vendue 
par  la  Révolution  comme 
bien  national,  après  la  dis- 
persion des  Anb.uiins  ral- 
lathés  aux  chevaliers  de 
Malte.  A  Saint-Gervais 
(rive  gauche), la  vallée  de 
VIsère  s'élrangle  sous  la 
]ii'essi(in  des  monls  cal- 
caires du  Royannais,  pro- 
Jeclion  du  Vercors  et, 
r 0111  nie  lui,  de  môme 
nalure  que  la  Grande- 
Cliailreiise. 
Pont-en-Royans  s'é- 

sur  la  Biiuriie.  un  peu  en 
amont  du  confluent  de  la 
Vernaison  avec  celle  ri- 
vière. Un  gouffre  au  fond 
duquel  le  torrent  roule 
ses  eaux  claires  sépare  les 
rochers  où  s'accrochent, 
sur  des  étais  pittoresques, 
les  vieilles  maisons  de 
l'ancienne  capitale  du 
llôvans.  La  Bourne  n'a 
[il-  'l.'i  Kibanètrcsde  déve- 

M|i|ir ut  :   c'est  mal- 

ui  •■  ImiiI  l'une  de  nos  ri- 
\  ièrr>  Icsplusabondantes: 
■  ■llr  dr.iiiie  un  territoire 
iDUt  lissiué  oîi  les  eaux  ac- 
courent de  toutes  parts  en 
lilets souterrains.  LaBour- 
niUon  .jaillit  d'un  cirque 
<ii'i  i  1  s'effondre  en  cascade 
.  ,  ^      ,     ^    ...  uiaiiiiifique  :    là   s'ouvre 

'  ...  ^^^^  .  glotte  mystérieuse 

où,  sous  un   é-|lM)lgb'nirllt 

de  5  mètres,  le  torrent  bouillonne  à  grand  fracas.  La  Vr;„, /,>,„)  li  ibu- 
taire  de  la  Rourne,  bondit  écumante  avec  un  bruit  fiuMiidable  dans 
les  lumineux  défilés  des  Grands  et  Pcltts-Goulets  :  elle  conflue,  d'une 
fente  étroite,  entre  deux  hautes  parois  de  rochers  presque  per- 
pendiculaires. La  petite  vallée  d'Eclievis,  qu'elle  creuse  au  bas 
de  grands  escarpements  rocheux,  se  trouve  close  en  aval  par  les 
Petits-Goulets,  en  amont  par  les  Grands-Goulets.  Ci  iix-.i  s'ouviiiit 
au-dessous  du  hameau  des  Baraipics,  au  ]iiiiiii  où  la  Vrnniis^.ii,  a[u  es 
s'être  fravé   un  sillon  sur  le  plabMu  du  ViM-cms,  s'rii  l'iliapni'  iiour 


LES    ALPES.    —    LE     RllOiNE 


135 


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LA       BOUIi' 
GOULE-NO 


do  tunn,  Is,  d  .  n- 
coibelkinou  ts, 
par  lesquels  la 
route  s'accroche 

aux  parois  vertigineuses  au-dessus  de  l'abîme,  au  fond  duquel  la 
Xcrnnison  dégringole  en  cascades  et  roule  à  grand  fracas. 

Entre  la  Vernaison  et  la  Lijonne,  dont  la  rive  droite  porte  le  clief- 
lieu  de  canton  de  Saint-Jean-en-Royans,  la  grande  forêt  de  Liante 
oITre  aux  promeneurs  l'allrait  de  ses  falaises  calcaires  trouées  à<i 
grottes  et  d'avens  [scialels] ,  connue  les  Causses,  dans  un  cadre  de  belles 
futaies  à  essences  variées,  de  clairières  et  de  grands  pâturages.  La 
route  de  Combe-Laval  conduit  aux  sources  du  Chollet,  singulier 
cours  d'eau,  proloniicniPiit  iMolialilo  du  /^nc/o»,)- perdu  sous  terre, 
puisqu'il  jaillit,  dans  l.i  nhiiii'  iliivrii.ni,  iluiir  lissure  étroite,  dans 
un  amphilhéàlre  di'  mi-inri  jn.s  i -,  hihum  ni-;,  l.a.  BoKriie,  sillon 
commun  des  eaux  du  i:-yaiui.u~,  |m  .scnl.'  cll.-in.-ine  dans  sa  tra- 
versée du  Vercors  calcaire  des  beautés  de  premier  ordre.  Au-dessus  du 
pontde  la  Goule-Noire,  une  fontaine  vauclusienne,  souvent  plus  abon- 


Ire     I       \ 

21jM,IM     ,, 
mmaiie  d  s  II 
généraux  i\r  \'i^\). 
La   réunion    des 

trois  Ordres  convoqués  par  le  roi,  le  29  août  1788,  aboutit  à  la  réu- 
nion des  Étals  du  Dauphiné  ('l'"' décembre)  qui  discutèrent,  h.  Romans, 
les  cahiers  électoraux  rédigés  par  l'évoque  de  Gap,  sur  l'initiative  de 
Mounier.  L'abbatiale  5ami-i?<Trnflrrf,  beau  spécimen  de  l'ai'chitecture 
iluxi=  siècle,  rappelle  que  la  ville  doit  son  origine  à  l'abbaye  fondée 
par  ce  saint  archevêque  de  Vienne,  au  début  du  ix°  siècle. 

Bien  qu'abondante  encore,  l'Isère,  assez  peu  large,  mais  pro- 
fonde rivière,  laissant  sur  sa  gauche  le  canal  d'irrigation  tiré  de  la 
Bourne  au  profit  de  la  campagne  deValence,  atteint  enlin  le  Bhone  à 
5  ou  6  kilomètres  au-dessus  de  cette  ville.  Pour  un  cours  de  290  kilo- 
mètres, VIsère  est  dite  flottable  sur  63  kilomètres,  à  partir  d'Aigue- 
blanche,  et  navigable  sur  150  kilomètres,  en  deux  sections,  dont  la 
dernière  (42  kilomètres),  de  la  Bourne  au  Rhône,  offre  un  tirant 
(l'eau  moyen  de  1™,50,  à  quelques  exceptions  près. 


136 


LA    FRANCE 


UARC 

L'Isère  et  VArc  puisent  aux  glaciers  des  grandes  Alpes;  leurs 
sources  sont  voisines  (8  kilomètres  à  vol  d'oiseau)  :  l'une  naît  au  gla- 
cier de  la  Gniise;  l'autre  aux  versants  des  Lcvanna,  dont  le  point 
culminant  (les  Trois-lîecs  :  3ti4l)  mètres)  offre  un  admirable  pano- 
rama, du  mont  Cenis  au  Petit-Saint-Kernard.  Vheran,  qui  sépare  les 
deux -rivières  sœurs,  ce  fumeux  IsiMan  que  l'on  faisait  gigantesque, 


dans 

de  c. 

It. 


le  versant  ilali 


jltiplient  les  attraits 


bien  qu'il  dépasse  à  peine  3240  mètres,  s'incline  sur  un  sill |ui 

réunit  les  deux  vallées,  entre  Val  d'Isère  etHonneval.  PciKlaol  IKion 
40  kilomètres,  l'Arc  et  l'Isère  coulent  d'abord  à  l'inverse  1  un  di- 
l'autre;  leur  plus  grand  écartement  (48  kilomètres  entre  Modane 
et  Bourg-Sainl-Maurice)  mesure  l'aire  d'où  surgit  le  haut  relief 
de  la  Yanoise.  Enfin  les  deux  rivières  se  rapprochent,  l'Arc  décri- 
vant une  courbe  harmonieuse,  et  se  réunissent  en  vue  de  Cha- 
mousset,  après  un  cours  sensiblement  égal  (10  ou  IB  kilomètres  de 
plus  pour  l'Arc). 

L'Arc  naît  à  2188  mètres  d'altitude.  Bonneval  (1  798  mètres), 
son  premier  village,  ramasse  dans  un  coin  de  la  vallée  ses  maisons 
basses  et  grises  entourées  de  pauvres  champs.  Peu  de  régions 
alpestres  sont  aussi  d.'sjiériii'rs  ;  en  hiver,  les  habitants  vivent 
dans  les  élables  souterraines  à  la  di.ileur  de  leurs  animaux.  Le  bois 
étant  rare,  le  chaibon  tmp  ,li,r  à  Irniisporter,  le  combustible  usuel 
est  l'excrément  des  bestiaux  si'clié  au  soleil.  Entre  le  montagnard 
et  la  terre  avare,  la  lutte  est  ûpre.  Deux  saisons  sont  nécessaires 
au  seigle  pour  mûrir,  parfois  même  il  ne  mûrit  pas.  «  La  neige 
couvre  le  sol  prn.Iant  six  ou  s.pt  mois  de  l'année,  interrompant 
souvent  les  comiiniin.  al  mus,  .sr, illustrant  les  habitants  comme  dos 
marmottes  dans  lenis  t<  inns.  <•  Cl.  Iîegauii.) 

Avec  l'été,  tout  srv.-ille,  tnut  lleurit.  On  délaissait  Bimneval  : 
depuis  que  le  Club  Alpin  français  a  fait  construire  un  chalet-refuge 
en  amont  du  village,  à  la  lisière  d'un  bois  et  non  loin  du  tor- 
rent de  la  Lentn,  qui  amène  kVArc  les  eaux  de  l'Iseran,  les  tou- 
ristes sont  venus.  Le  bois,  les  ruisselets  qui  babillent  sous  les  roues 
de  moulins  rustiques,  la  fraîcheur  des  prés,  les  environs  cons- 
tellés de  plantes  alpines  aux'  vives  couleurs,  les  pâturages  qui 
montent  au  pied  même  des  glaciers,  en  supprimant  presque  les 
traînées  ordinaires  d'affreuses  moraines,  les  excursions  sans  nombre. 


~-l  nn  II'  ~  ,  nu  peu  plus  en  aval,  est  de  pauvre  appa- 
rence :  a  rp,u.ssc-s  dalles,  aiipartenant  aux  schistes  lustrés  du  trias, 
reposent  sur  une  forte  charpente  qu'elles  défendent  contre  les  vents 
violents,  et  sauvent  de  l'écrasement,  sous  les  3  ou  4  mètres  de 
neige  qui  s'y  accuninlent  durant  l'Iiivcr.  Quelque  pauvre  qu'il  soit, 
les  gens  aiment  leur  p  i\s  ,i  i  mh^,  lArni  leurs  usages  :  les  couleurs 

vives  de  certains  ihsI -  Iml U  eorrigent  agréablement  la 

mélancolie  générale  de  ,  elle  nn|e  rmilne. 

Lans-le-Villard,  Lanslebourg  se  succèdent  au  pied  du  mont 
Cenis.  Au-dessus  des  pentes  gazonnées,  parsemées  de  sapins, 
monte  la  magnifique  route  construite,  de  1803  à  1810,  par  Napo- 
léon !'■'■.  Il  ne  semble  pas  que  ce  passage  dis  Alpes  ait  été  fréquenté 
lies  Romains:  Polybe  etStrabon  n'en  ]iailenl  pas.  Cependant  Pépin 
le  Bref,  et  après  lui  Cliarlemagne  (77 'i    et  Charles  le  Cliauve,  y  tra- 


ou  eu  traîneaux  {ramasses).  Napoléon  I'^'',  en  construisant  la  route, 
agrandit  l'ancien  hospice,  et  un  service  régulier  de  diligences  relia 
dès  lors  Suse  à  Lanslebourg,  la  Doire  liipaire  à  la  vallée  de  l'Arc. 
Vingt-trois  refuges  forment  étapes  entre  ces  deux  points  :  laborne- 
fninlière  entre  la  France  et  l'Italie  se  trouve  pi'ès  du  dix-huitième 
refuge  (•21)82  mètres).  De  là  une  rampe  conduit  à  la  dépression 
centrale  du  passage  du  mont  Cenis,  large  bassin  de  prairies  au  milieu 
duquel  dort  un  joli  lac  bleu,  entre  des  sommets  éblouissants. 

Termignon  marque  le  coniluent  du  Doron  de  Yillard  dans  l'Arc  ; 
c'est  le  torrent  du  hameau  d'EnIrc-Deiix-Eaux,  réunion  de  quelques 
cabanes  où  fréquentent  les  bergers  de  Maurienne,  lorsqu'ils  condui- 
sent sur  les  hauts  pâturages  leurs  moutons,  ces  jolies  hôtes  à  la 
laine  soyeuse  et  tombante  comme  celle  des  mérinos,  au  museau 
noir  comme  le  tour  des  yeux  et  le  bout  des  oreilles,  signe  dis- 
tinctif  de  la  race.  Enlre-Deax-Eciux  (entre  la  rive  gauche  du  Doron 


et  la 
du  Me 

Dor,.n 
Api 


Bram 


nrrent  de  Saint-Jacques,  descendu  des  glaciers 
Tuie  halte  au  débouché  du  col  de  la  Vanoise 
•,  greffé,  de  l'autre    côté  du  massif,  en  vue   du 

voisin  du  torrent  de  Saint-Pierre,  les   forts  de 


VEsseillon,  face   au  torrent  de  Sainte-Anne,  gardaient  le   jiassage. 


LES     ALIM'S. 


Li:     illlONE 


137 


avant  que  la  dtMV-iise  n'eût  élé  i-u|.iortée  au  Jébourlié  i.lu  Uiuiil'I  iIc 
iModane-narJonnt'che.  Avrieux  signale  le  torrent  d'Aussuis,  qui 
liiuibe  de  la  Vanoise  par  une  cascade  de  80  mèlres.  Mudmie-iiave, 
<lont  la  longue  rue  bordée  d'Iiôlels,  de  cafés,  de  bureaux  doua- 
niers, gagne  au  sud  vers  Fourneaux,  prolonge  Modanc-\i\]e,  ancien 
liourg  sur  la  rive  gaucbe  de  l'Arc.  Sur  un  éperon  rocheux,  Ir 
fort  du  Iteplnlon  et,  plus  haut  encore,  le  Snjijifi/,  communiquaul 
avec  des  batteries  par  des  câbles  aérions  Jcli'S  sur  la  vallée,  défen- 
dent le  d('bouclié  du  tunnel  creusé  smis  le  l'n'jus.  Par  son  as[M>(  i 
international,  JSIodmic  tranche  fur  l's 
autres  localilés  de  la  vallée  :  Saint-Mirli.'l 
et  Saint-Jean-de-Maurienne,  où  vient  lAi- 
vant.  5rT!)i<-.l/if/(o/-de-JIauiienne,  au  dé- 
bouché de  la  verdoyanle  vallée  de  Vahn.i- 
nior,  que  conirnamle  le  fort  .lu  '/'''In/nij^lw. 
ouvre  la  roule  fré(|ueiili''e  du  (.ahbier,  |i;m 
le  torrent  de  Vallnire,  vers  h'  cirrefour 
du  Laularet,  d'où  s'éloignent,  à  l'est,  la 
route  de  Briançon  par  la  Guisane  ;  à  l'ouest, 
celle  de    Bnurg-d'Oisans-Grenoble  par  la 

Saint-Jean-de-Maurienne  .'1327  ha- 
lii(anlsj  fut  capitali^  de  la  Maiirienne  et 
Cl  inserve  son  évèque,  avec  une  cathé- 
diule  décorée  par  la  libéralité  des  Char- 
lieux  :  un  cloître  aux  arcades  d'albâtre, 
d'iiili'ie.ssantes  collections  y  retiendront 
l'areliiii|Mi;ue.  La  Chambre  est  bâti  à 
i-'JO  luelies  au-dessus  de  la  rive  droite 
de  VAir.  I,e  dernier  village  que  fi'ôle  la 
rivière,  avant  d'atteindre  l'Isère,  est.-tîjKe- 
hflle  (rive  gauche],  petit  centre  industriel 
qu'animent  une  fonderie,  une  usine  do 
[iroduits  chimiques,  de  riches  mines  de 
fer,  sous  la  Crète  qui  porte  les  baUerie^ 
complémentaires  du  fort  de  Montdlbert. 
Cuars  de  l'Arc  :  environ,  150  Uiloim' 1res. 

France.  -   11. 


Tro 
pressi 
d'Alv; 
>'ei:;e 


placiers  uni 
enclose  pa 
3Fi:!'i  nièlie 
iKi  nièlre.' 


l^,les;i 
/,/  7'/., 


LA    ROMANCHE 

îu  un  seul  bloc  se  moulent  à  la  vaste  dé- 
la  lioche  Méane  ('Aim  mètres),  la  noche 
la  n.M  he  Faurio  (3716  mèlres)  et  le  Pic  de 
MIS  li.iuruents  disloqués  s'épanchent  vers  le 
MIS  lie  moraines,  et,  du  plus  avancé  d'entre 
'e  ilrs  A'/)ii;n:.r:  une  grotte  ruisselle  par  un 
r,  lie  Vr.iiiile.  C'est  le  berceau  de  la  Ro- 
manche. Elle  s'échappe  du  lac,  déjà  bon- 
dissante à  travers  les  gi-os  blocs,  prend  au 
passage  le  torrent  du  Clut  des  Cavales  et, 
au  delà  An  lac  Pei/re,  rallie,  sous  le  chalet 
de  l'Alpn,  son  bras  oriental,  la  Grande- 
A  irjue,  issue  du  cold'Arsines  (2 3(i8 mètres), 
où  puise,  d'autre  part,  un  torrent  de  la 
Guisane,  aflluent  de  la  Durance.  Du  gla- 
cier de  l'Homme,  du  revers  de  la  Meije, 
affluent  les  eaux  torrentielles.  I,a  Grave, 
capitale  tourislique  de  ces  hautes  vallées, 
étage  ses  maisons  en  espalier  à  100  mètres 
au-dessus  de  la  Romanche,  dans  un  site 
alpestre  comparable  à  celui  de  Zermalt 
et  de  Chamonix  :  la  Meije  hautaine,  entre 
les  champs  de  glace  du  Tabuchet  et  du 
Râteau,  barre  l'horizon  du  sud.  Presque 
aussitôt,  après  le  torrent-cascade  de  la 
.Meije  et  le  saut  de  la  Pucc/le,  le  village 
des  Frcvai.r  juche  ses  maisonnettes  sur  des 
éperons  de  rocher,  à  l'entrée  de  la  combe 
de  Malaval,  mauvaise  vallée  à  coup  sur, 
stérile  et  sinistre,  creusée  par  la  Roman- 
che  enlre  les  escaipements  du  Plateau 
de  Paris  et  le  glacier  du  Mont-de-Lans 
qui  n'a  pas  moins  de  8  kilomèlrcs  de  long 
sui  3  de  large,  et  s'incline  en  pente  douce 
vers  le  torrent.    Du   Platcati.  de  Paris,    où 


12. 


138 


LA     FRANCE 


iiiiiuiUMit  plusieius  petits  lues,  la  ravine  du /((/-run/ précipite  ses 
eaux  dans  la  lioinanche  par  une  cascade  de  200  mètres,  aux  loclies 
surplombantes.  Au  moyen  âge,  riiospice  de  VOc/ie,  fondé,  dit-on, 
par  Humbert  II,  servait  de  refuge  aux  voyageurs  engagés  par  la 
combe  de  Malavai  :  celie-ei  prend  lin  uu  liariie.ui  de  l'an/.d,  dans  le 
petitbassin  verdoyant  (lu  li.iupliiii,  "ù  luiillue  !.•  Im  lenl  du  ( '.lia  ui  lion. 


plus  loin,  l'émissaire  des  puissantes  sources  de  la  7i'ir'',   la  Sarennc, 
VEiui  d  (Jl/c,  diiuve  (rr^coulement  de  Belledonne  etdes  Sept-Laux. 

1,'Oisans  fcjrma  ia<lis  un  petit  monde  à  part  :  il  s'étendait  le  long 
de  la/{o//(rt)îc/('',  deSecliilienne  au  col  duLaularet;  c'était  le  pays  des 
Uceiii:  les  Homains  y  insinuèrent  une  voie  stratégiquequi  desser- 
vait au  passage   les  mines  .li'  llimides,  en  tournant  le  promontoire 


If  v-'s 


'.^V 


\ 


Hientôt  paraît  le  Fernnid,  torrent  sauvage  dévalé  du  glacier  des 
Quirlies,  dans  le  massif  des  Grundes-Bousscs,  et  grossi,  en  roule,  du 
ruisseau  de  la  Valette,  issu  des  névés  du  Grand-Sauvai/e.  Complè- 
tement dépouillée  de  ses  bois,  la  combe  supérieure  du  Ferrand 
s'allonge  monotone  jusqu'au  point  où  le  torrent,  gonflé  de  toutes 
les  eaux  accourues  à  lui,  se  resserre  entre  les  bautes  parois  schis- 
teuses et,  comprimé  dans  un  étroit  canal,  s'élance  d'un  bond 
de  80  mètres,  en  décrivant  une  coui-be  immense  dont  les  ilôts  jail- 
lissent en  gerbes  étincelan  tes.  «  Il  faut  aller  jusqu'à  la  chute  du  Rhin 
pour  trouver  un  semblable  fracas  d'eaux  mugissantes  et  de  roches 
broyées.  »  (P.  Puiseux,  Annuaire  du  Club  Alpin  français.)  Au-dessus 
de  la  cascade,  C/fl(,'f7îî5  étale  sesriantes  prairies  ombragées  de  frênes. 
Puis  le  torrent  bondit  encore  dans  une  gorge  effroyable  où  aucun 
sentier  ne  pénètre,  pouratteindrelaiJojnoHcAe,  au-dessous  du  village 
de  Mizoën,  qui  domine  la  vallée,  du  haut  d'une  terrasse  plantée 
d'arbres  fruitiers,  à  1206  mètres  d'altitude. 

l.e  cours  de  la  Romanclie  esttout  en  contrastes;  passé  le  Freney,  un 
précipice  l'élreint  sous  l'éperon  des  Grandes-Rousses,  au  fond  duciuel 
on  l'entend  mugir  sans  la  vni,',  .u  |,,i>s;mt  la  galerie  de  Vlnfcrncl.  Puis 
l'étreinte  se  desserre  bi  iiv.piriiM  ni,  et  la  Aoiiflfic/ie  s'épanouit  dans 
la  plaine  fertile  de  r(li>.uis,  ;inrn  n  lac  colmaté,  long  de  12  kilomè- 
tres, large  de  1  500  à  1  81)0  mettes,  où  viennent  la  rejoindre  :  le  Vi-nùon, 
gonflé  de  tous  les  torrents  du  vaste  amphithéâtre  glacé  des  Écrins  et. 


des  Grandes-Rousses.  Ces  mines  de  galène  et  de  cuivi-e  gris  argenti- 
fère, ex[doitées  peut-être  plus  tard  par  les  Sarrasins,  prirent,  sous  les 
Dauphins,  une  grande  importance.  Une  ancienne  tour,  dont  les  murs 
avaient  2  mètres  d'épaisseur,  sur  des  fossés  de  8  mètres  taillés  en 
|ilein  roc,  servait  de  fort  au  Directeur.  Les  mines  argentifères  de 
C/iahmches,  près  d'Allemont,au  flanc  du  massif  de  Belledonne,  sur  la 
inulée  de  l  Ean  d'Olle,  remplacent,  depuis  le  xvm"  siècle,  l'ancienne 
exploitation  romaine;  des  gîtes  d'argent  très  rapprochés  y  ont  été 
mis  à  découvert  :  certains  ni  in  m. lis  onl  rendu  50  pour  100  de  im'lal. 
Outre  l'argent,  cette  montagn.'  i  onhrnl  le  cuivre,  le  zinc,  le  niikil, 
le  cobalt,  le  soufre,  l'or,  \i-  [n:\iiv. wf'-^i-,  l'antimoine,  l'anlhiacite  ; 
l'asso,  i;ilioH  d'élrinruls  si  .ln.isl:iil  ,!.■  I,i  iinnihii;ne  de  Chalanchrs 
un  liv-Mi'  iinninr  d;ins  1rs  Alp.'-;  el  |..nil-.-lre  ,-in  monde. 

l.e  lln,t!<i  ,1' ()i:.,iiis,  i|ni  r;i\onn,iit  sni'  !■■  l>,is>in  île  la  Romanche,  est 
bàli,  à70U  me  1res  de  la  rivière,  sur  je  [lelit  luisbeau  delà  7?iVe,  au  pied 
du  Signal  de  Prégentil.  Des  travaux  importants  ont  dû  l'abri  ter  contre 
le  torrent  de  Saint-Antoine  qui  descend  de  cette  cime,  et,  d'autre 
part,  des  digues  le  défendent  contre  les  terribles  emportements  de 
la  Uoniandie.  Au  xii»  siècle,  la  vallée  entière  fut  recouverte  parles 
eaux,  le  bassin  transformé  en  lac,  le  Bourg  en  port  intérieur,  sous  le 
nom  de  Saint-Laiirenl-du-Lnc,  qu'il  conserva  deux  siècles  durant. 

La  chaîne  de  Belledime  pèse  sur  le  débouché  de  l'Oisans  :  dans  les 
dernières  années  du  xu'  siècle,  elle  jeta  dans  la  vallée  de  la  Roman- 
che un  quartier  de  la  montagne  de  Voudène :  sous  l'avalanche  des 
rochers,  de  la  terie,  des  graviers  et  des  arbres,  la  rivièie  s'arrêta 
devant  un  colossal  barrage,  les  eaux  refluèrent,  engloutirent  à  10  mè- 
tres de  profondeur  des  villages  entiers,  et  la  plaine  de  l'Oisans  fut 
un  lac,  le  hic  Suint-Laurent.  Les  montagnards  se  firent  pêcheurs, 
mineurs,  ou  essayèrent  de  défricher  le  sol  aiide  des  environs.  A  la 
fin,  dans  la  nuitdu  l 'i  au  loseptembre  1219,  le  barrage  artificiel  qui 
obstruait  la  vallée  de  la  numanclie,  cédant  sous  la  pression,  sauta. 

«  Lue   masse  énorme  d'eau  s'engouffra  par  le  débouché  dans  la 


LES     ALl'ES. 


LE     RHONE 


13î> 


gorgp,  brisant,  ciiiiiorlaiil  tout  cl.ius  son  cours  furieux  :  ar 
végétale,  habitations,  des  villages  entiers,  rasant  lavalliT 
lienne  comme  feiait  un  faucheur  d'une  prairie  unie,  inond 
et  la  plaine  de  (ircnoblo.  L'/si-re,  arrêtée  dans  son  cours 

riMe  délionlemont,  rellita  vri  s  l.i  ville  el  la  reni|ilit  de  i 
un.-     haulenr    (b-m  ,|n„i„-,..    CV.i.iil    la    niiil;     Crmnhl,' 


lu  x"  siècle;  puis  les  Dau[diius  y  résidèrent.  Lrsdi- 
ilever  la  place  aux  catlioliques,  mais  devenu, 
ion,  lieutenant  général  pour  Henri  IV,  il  acquit 
!  el  le  transforma.  I,e  21  juillet  1788,  les  députés 


d'étrangers,  le  leud 

éperdue;  les  uns 

autres  se  réfugient  sur  les   toits    des  maisons  .1    ib'>  i 

baut  des  tours;  un  grand  nombre  se  picssc   ,'i  l,i    |ior 

de  pierre,  afin  de  fuir  par  la  montée  de  ('.babiininl  ;  m,i 

est  fermée,  et,    la  rivici'e    siiiiuonl.iiil    les    |i;ii;i|iets  du    pont,  ce: 

malheureux  sont  engloutis.    I.e    <l,Mi|ibiii    (iin-iies  VI  eut    grand' 

peine  àatteindre  sa  maison  lui  te  de  S.nnt-M.irlin-le-Vinoux.  Il  en 

Irevit  dans  cette  catastrophe  la  C(dère  du  ciel  et  fit  vœu  de  se  croiser 

l'ar  la  rupture  du  barrage  de  Livet  et  l'écoulement  des  eaux, 

de  VOifans  fut  exhumée  de  sa  tombe.  Elle  reprit  sa  place  au 
nus  l'action  de  la  chaude  lumière  et 
I.iIh  Ml  s  (|.^  iii.iiii,mnai-ds,  elle  se  couvrit  de  nouveau 
dliabilaliiiiis.  ,!,■  I  h  II,  s  iiM  1,111  PS,  de  jardins,  de  prairies,  d'une  vé- 
gélalMin  A  i^.iiii  iiiv,.  fi,  \ai  i>-e.  Cependant  le  sol  a  gardé  des  traces  de 
cette  luiimi,.  sl.iuiialion  des  eaux.  D'ailleurs  la  li'unnnc/ie  n'a  [loint 
ce  sur  la  plaine  d'Oisans.  Trop  souvent,  le  toireiit, 
gonllé  par  les  eaux  pluviales,  surmonte  ses  digues  et,  redevenu  ter- 
rible dominateur,  il  se  répand  dans  la  plaine,  où  il  porte  partout  la 
désolation.  «  (A.  Albert,  Essai  descriptif  de  l'Oisans.) 

Des  gorges  de  Livel,  où  se  produisit  l'écroulement  de  la  mon- 
tagne de  Voudène,  la  Romanche  gagne  Rioupéroux,  Séchilienne,  et 
leprend  sa  liberté,  au  confluent  du  torrent  de  Sainl-Barthélemy.  Le 
déversoir  d'un  petit  lac  du  Taillefer  lui  arrive  en  face  de  Séchi- 
lienne; celui  de  l'un  des  lacs  de  Laffreij,  à  l'entrée  du  bassin  de 
Vizille.  Lalfreij,  sur  son  plateau  exposé  aux  vents,  commande  le  val 
de  \a.  Romanche;  une  plaque  d'ardoise,  scellée  dans  le  mur  du  cime- 
tière, relate  les  paroles  que  Napoléon  I'^'',  à  son  retour  de  l'île  d'Elbe 
et  sur  le  bord  du  lac,  adressa,  le  7  mars  1813,  aux  soldats  du  déta- 
iliement  envoyé  à  sa  rencontre  pour  l'arrêtei-. 

■Vizille  (  Vigilia\  amienne  station  romaine  de  la  route  de  Milan, 
garde  le  débouché  de  la  Romanche.  L'évêque  de  Grenoble  en  était 


l'erier  ont  possédé  son  cliàte.iu  et  h'  parc  aux 
'  a    Romanche    rencontre  le  Dnir,    après  une 
course    tourmentée    de   78   kilomètres. 

LE   DRAG 

Deux  torrents,  celui  d'Orcières  et  celui  de  Champoléon  qui  j'uise 
aux  névés  du  Sirac  (3438  mètres),  sur  le  revers  du  glacier  de  la  l'i- 
latte  et  du  mont  Pelvoux,  forment  le  Drac  ou  Dragon,  cours  d'eau 
endiablé,  vrai  brigand  dont  les  rapines  s'aggravent  de  celles  que 
commettent  une  collection  de  brigandeaux  dressés  sur  son  modèle. 
Au  Brac-BInnc  ou  Urne  de  Champoléon,  tombe  l'fssora ;  uwe  source 
intermittente,  la.  fontaine  de  Lait,  lui  apporte  l'afflux  considérable 
d'une  eau  blanchâtre  qui  la  qualifie.  I.e  Drac-Noirvientd'Orcicri's  qui 
commande  la  valb'e,  à  1  3o0  mètres  d'altitude,  sur  des  pentes  pau- 
vrement cultivées  en  seigle  et  orge,  au  centre  de  hameaux  épars. 


140 


LA     FRANCE 


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poi 


'  Ip";  ipstos  bien  amnin- 
diis  du  (lidlocui  des  ili- 
'//(;i  /e^,  beueau  di>  la  famille 
du  f  mieux  Cdiiiii  table. 

Du  coullueut  de  la  Sêvc- 
tnnse  à  celui  de  la  Bonne, 
le  Drnc  se  tourmente  au 
buid  d'àpies  défiles,  sous  la 
double  etieinte  du  plateau 
de  Beaumout  et  des  lacines 
de  l'Obiuu  :  le  pont  Bernard 
l'enjambe  d'un  roc  à  l'autre  ; 
celui  du  Loup  relie  deux 
parois  Miiii  s,,iii-.I,  .^susd'un 
étroit  ,\r  r>  iM-iM's.  Villes 
etvill:i^r,>V|,,,^n,.,,|;  Corps 
s'(M('\  r  Mil  iiiM'  (''i  lasse  fer- 


de   la 
départ 


.e  Haut-Champsaur 


l'-e  du    Drac  stiji('riei(r,   depuis  Sainl- 

sance,  a  éh'  iiialhriiivusrriii.nt  d.'li.iisé;  !..  sn|,-il  du  Aiidi  brûle  ses 
iiuiula^'iics  cia(|Ui'l,  rs  par  le  yc],  labourées  pai'  les  eaux  torren- 
tielles; le  climat  est  si'C,  et  l'été  venu,  cuisant. 

A  peine  formé,  le  I)rac  vcise  au  camil  de  Gap  5000  lities d'eau  par 
seconde  ;  plus  bas,  au  canal  de  Pimt-du-Fassé,  1 120  litres  pour  l'arro- 
sage du  Bas-Chiniipsaur,  ](mgue  coulée  d'alluvions  toi'renlielles  dont 
les  di'|i."i|s  en  terrasses,  appuyés  à  l'est  sur  des  calcaires  jurassiques, 
vieiiiiriit  buler  à  l'ouest  contre  le  massif  du  Dévoluy.  Avec  ses  cent 
villai,'is,  ses  grasses  piairies  au  milieu  desquelles  la  rivière  miroite 
au  soleil,  cette  plantureuse  vallée  du  CAaHîyjMiirn'est  pas  sans  beauti'. 
Par  la  Scvcraissc,  qui  puise,  d'une  part,  aux  névés  du  Sirac,  de  l'aiili  e 
aux  glaciers  de  la  Pilalle  et  des  Houies,  la  vallée  du  Valgaudémar 
(Valgodémar,  d'a|iiès  l'Etat-major)  s'épanouit  dans  le  (',liam|isaur, 
presque   en   lac.'  du  iiionlicule,   qui,  sur  la  rive  opposée  du    Drac, 


"//■•'■ 


vallée  de  la  Hnnnr.  ,1 
l.a  Cl,np,dlf-n,-  Vali. 
vallée  d.-  la  linmir  el  ,■•■11 
ilure  el  dVaii  liairlir,  i|ui 
les  ])ins  sylvestres  iiirleii 
des  hêtres,  à  l'argent  de 


turages  ou,  le  i'.'  s.  |i|riii|,re 
1846,  laVierl..■ap|Mlul.>,li- 
vant  une  pirii^r  ii(.\,iii(  ,.. 
que  perpétue  la  basili((ue 
romane  érigée  dans  celte 
solitude. 

l.a  Bonne  draine  les  nei- 
:;es  lie  l'ilisans  par  les  miil- 
liples  prises  d'eau  du  Val- 
joi,/frr,,r\,[n  Valseiusirr.On 
a|q>elle  'Valjouffrey   la 


du  'Valsenestre,  riante  coulée  de  ver- 
l'ioiile  un  iqiiilriil  manteau  de  forêts  où 
leur  éidice  rugueuse  et  ardente  au  gi-is 
bouleaux  et  au  vert  tendre  des  sapins. 


L'évenlail  des  torrents  du  Vaijoufl'rey,  du  Valsenestre  et  la  Malsanne 
forme,  sous  Entraigues.  le  Vnlhmmni-^  proprement  dit  :  alors  les 
champs  cultivés  succèdenl  aux  prairies,  |usi|irau  iioinl  où  la  Hoinie 
se  jette  au  Drac,  à  Ponsounas. 

la  Mallicysiiie  oii  le  i;ran.l  lac  de  Laffrey  l'Iend,  sur  3  kilomètres 
de   long  el  SIKI  iiiélres  dr  large,  ses  eaux  poissonneuses,  enti-e  des 

hords  si'inés  ib-  |».uquois Iireii.x.  Tidis  autres  lacs  appelés  :  Mort, 

Pelirhrt.  Pirrrc-CIcitcl,  s'éclndoniient,  les  deux  derniers  et  le  Laf- 

frcy  vers  La  Mine,  méiropole  de  celle  agreste  région.  I.e  Petichet 

présente  la  forme  originale  d'un  eoMir,  avec  pio- 

niollloile    elllle    dellX    liolfes,     el     ,lll     e.'iilie     une 


'(Un 


très  d  alliliule,  ilomine 
lUX,  de  bois  et  de  prai- 
ud,  le  moutonnement 
ndent.àl'est,  le  Taille- 

rs  les 


Sous  rarihix  do  VEhron,  venu  du  sud  àf 
I  l'iiil"-  \oidoyantes  elles  rocbors  du  plale;iu  <le 
/  .  'iil  re  le  Dévoluy  à  l'osl  ol  h  s  i~(  ,i  i  |n  nis 

■  >'       '    à  rouest(rirand  Vr\  iiiMiii    l'.'l'ii in-; 

n  1      // /(.>...),  le  i);<ïf  ton  I  m    I  i  ii-'iu.iipnl  au 

ni'  I  II-  le  piolongemciit  diiLcL  de  sou  tribu- 
ini  I  I  --'  en  vue  de  la  iiyo«e-/ei-5ffm5,  recueille 
I  I  I  1  I  h  du  luisseau  de  VnuU,  enfin  s'élargit 
i\  Mit  d.  jii  m  iK  1  dans  I  anc  len  lac  de  Grenoble, 
pi  mu  liilili  ouhiiaiiiM  I  imi»  tueuse  Romanche. 
I  i  Malle  I  t  son  I  bateau  se  gieffent  a  une  colline 
isoli  e  au  iiiiliLU  d'un  bassin  veit  qu'arrose  le 
luissi.iu  de  Vauli.  Ses  eaux  thermales  bromo- 
tbloi  UK  t  s-sodiques,  excitantes  et  toniques,  jail- 
li ssi  ni  aux  boids  du  Diac :  une  pompe  les  refoule 
,1  1  ■)()  I  ini  lies  plus  loin,  dans  1  Etablissementdes 
bains,  gi  11  e  à  la  foice  motuce  fournie  par  le  ruis- 
seau de  \  aulx,  qiii  plonge  par  une  cascade  magni- 
fique de  1  !0  mtties. 


LES     ALIM-S.    —    LP;     RHONE 


141 


PIEnilE     PERCEE. 


La.  Romanche  accroît  le  Drac  d'un  tiers  :  il  s'élargil,  enveloppe 
des  îles  basses,  absorbe  la  Grosse,  à  défaut  des  sources  deRochefort 
dérivées  sur  Grenoble,  et  se  rétrécit  sous  l'arcbe  de  Pnnt-t/r-Claix, 
atteint  l'Isère  en  aval  de  CiviinMc,  .ni  |.i.a  .I.s  rsr,ii|M'iiiriiis  ,1e  la 
Grande-Chartreuse.  D'un  (■li.i-"  (!.■  \n  mrii ,-.  ml..-.  ].■  /)/■,,,■  |i,i".\  en 
grande  crue,  à  1800  mMivs.  C-  lni,,„i  ,-1  inuM..;  .u.ml  !,■  rejet 
de  ses  eaux  à  3kilomètres  12,  aii-tirssuus  de  (..leiiubli-,  il  iiioiulaet 
fit  souvent  trembler  la  ville.  On  le  dit  flottable  sur  11  kilomètres, 
mais  rien  n'y  flotte  ou  à  peu  près;  on  l'utilise  pour  les  arro- 
sages. Mais,  si  des  barrages  écbelonnés  resserraient  dans  ses 
défilés  les  eaux  sauvages,  ce  serait  un  merveilleux  producteur  de 
force  et  de  richesse.   Cours  :  125  kilomètres. 


LA    DROME 


11  n'y  a  pas  8  kilomètres,  de  1 
rance,  aux  premières  sources  d' 
plus  de  1  000  mètres  d'alli- 
tude,  près  du  village  de  la 
Ràlie-des-Fonds.  Sept  filets, 
qui  la  rejoijinent  à  l'étoile- 
ment  de  Valdrùme,  la  por- 
tent, à  travers  un  défilé  de 
10  kilomètres,  au  fond  du- 
quel descend  le  Maravel,  son 
premier  affluent.  A  1  kilo- 
mètre 1/2  au-dessus  de  Luc- 
en-Diois,  un  barrage  de  ro- 
chers encombre  son  cours: 
en  1442,  la  montagne  du  C/up, 
s'effondrant,  précipita  dans 
la  vallée  des  blocs  énormes; 
l'avalanche,  divisée  en  deux 
par  un  contrefort, se  répandit 
jusqu'à  larivière  et  la  coupa 
d'une  double  digue,  en  for- 
mant deux  lacs  de  retenue  : 
le  grand  elle  petit  lac,  d'une 
superficie  de  300  hectares. 
Les  Chartreux  de  Durban 
(1788)  entreprirent  le  dessè- 
chement et  la  mise  en  va- 
leur des  deux  cuvettes  lacus- 
tres :  on  ne  leur  en  laissa  pas 
le  temps;  cinq  ans  après, 
en  1793,  leur  abbaye  fut 
vendue  comme  bien  natio- 
nal. Il  n'en  reste  que  des 
ruines  informes  sous  un 
fouillis  de  verdure;  le  loge- 
raentdu  prieursertde  ferme. 
La  Chartreuse  de  Diirhon, 
fondée  en  1116  par  un  dis- 
ciple de  saint  Bruno,  s'éle- 
vait dans  un  vallon  agreste 


rive  du  lUicch,  aflluent  de 
la   Ihnnie  ,,u,.iailliss..nt  'i 


et  reculé,  voisin  de  Saini 
qui  passe  par  le  col  de  Li  i 
de  laDurance,  au  val  <lr  I 
le  Bez  aborde  la  Di  ."mi.'. 
consacrée  à  la  d.  .v^.Cn  | 
Jlilan;  de  là  son  iiii|iui  i,i 
du  comte  de  l)uns  o  7y<S 
De  Snint-Auhan  à  Crest. 
lant  au  passage  la  Sure, 
la  Roanne,  rivale  du  Dr?.; 
GenmnHe (grottes  et  ai]]|il 
donjon  commandent  um 
tenue  par  des  diL'ues,  i.n 
arides  qui  fei'.ii'nl  d.iiil 
dernier  afilueni,  ni  .!■  --i 
le  Rhône.  De  va>l'-;  l.'i  ni 


liili.  Il  .n-lM'auchêne,  sur  la  voie  naturelle 
' n,i  I  -  ll.niir,  de  la  vallée  du  Buech,  affluent 
lli  ..II,  .ililiirnt  du  Drac.  Entre  Luc  et  Die, 
Die,  I  ancienne  Dea  Augusta  Vocontiorum, 
.'  1'-,  faisait  étape  sur  la  route  de  Vienne  à 
1.  '■  jiassée  :  ce  fut,  au  x=  siècle,  la  capitale 
labitants;. 

la  Drame  vague  de  bassin  en  défilé,  cueil- 
le torrent  raviné  du  pittoresque  Pontaix, 
h  S.-iill.in<;,  le  Rioussec  dans  une  gorge,  la 
illi.Vili.'  '  -I  arpé  de  Beaufort).  Cres<  et  son 
r,iiii|.:i^ii.'  fertile.  La  Drônie,  tantôt  con- 
l.ii  ip. indue  sur  des  grèves  et  des  cailloux 
.  r  qu'elle  existe,  reçoit  la  Grenelle,  son 
~  .!'■  Livron;  après  quoi,  elle  se  perd  dans 
.11. 'S  ont  été  conquis  par  des  digues  rive- 
:ivst  à  la  jolie  vallée  du  Itnahi,,,,.  la  Foret  rie 


I  o  N  T     A  1  G  L 


142 


LA     FRANCE 


le  Genèvre  à  la  suile  de  Charles  VIII 
(l'iOi),  de  France  en  Italie. 

Ce  prétendu  col  est  une  grande 
roule,  due  à  l'initialive  île  Nupn- 
léonl"', comme celli'  iln  Mmil-CiMiis 
Htcelledu  Siniplon.  l.'s  |),iii|i|iius 
(lu  Viennois  avaient  l'on,!,-,  im  hos- 
pice au  seuil  de  séparation  des 
.leux  versants  :  on  l'agrandit.  Il  ap- 
partient au  départe  ment  des  Hautes- 
Alpes.  Des  gendarmes  en  occupent 


y  étaien 
l'Italie  ei 

h. 

pour  les 

noi 

montais 
uu  début 

qui 

de 

.  L  L  i:  E      U  E 


Saou  groupe  sur  une  longueur  de  12  à  13  kilomètres,  une  largeur  de 
B  à  6  kilomètres,  une  colossale  corbeille  de  verdure,  semée  de  ro- 
chers et  trouée  de  vastes  clairières.  Cours  de  la  Drôme  :  102  kilo- 
mètres. 

LA    DURANCE 

Première  étape,  de  lu  smiree  à  Brinnrun.  —  Si  l'impiirtance  d'un 
cours  d'eau  se  mesurait  exclusivement  au  nombre  de  kilomètres 
qu'il  parcourt,  la  Clairée,  déjà  longue  de  30 kilomètres  lorsqu'elle 
rencontre  la  Durmice,  qui  en  a  fait  8  à  peine,  devrait  être  considé- 
rée comme  sa  sœur  aînée  et,  par  suile,  la  source  viaie  du  fleuve. 
Mais,  si  agreste  que  soit  la  vallée  de  la  Clairée,  entre  les  roches- 
calcaires,  aux  tons  chauds,  qui  rattachent  sa  rive  gauche  aux 
escarpements  du  Thabor,  et  les  eaux  jaillissantes,  les  lacs  et  les 
cascatelles  qui  babillent  ou  somnolent  sous  le  couvert  épais  des 
bois  de  mélèze,  celte  fraîche  coulée  ne  mène  à  rien.  L'éperon  du 
Thabor  en  barre  l'issue  et,  pour  en  sortir,  il  faut  grimper  à  des  cols 
ouverts,  comme  celui  de  l'Échelle,  sur  l'âpre  vallée  d'oii  dévalent 
les  eaux  sauvages  vers  la  Doire  Impaire. 

Aucontraire,  la  vallée  de  ]a.Durance  s'épanouit  il'un  vaste  ]ilateau 
qualifié  col,  celui  du  Genèvre, 
011,  depuis  l'origine  de  l'his- 
toire, tous  les  peuples  ont 
passé,  après  les  sujets  du  roi 
Coltius,  qui  occupaient  les 
deux  versants  des  Alpes  et 
dont  le  nom  figure  sur  l'arc  de 
Suse,  jusqu'aux  conquérants 
modernes  :  hordes  gauloises 
de  Bellovèse,  Annibal  et  ses 
éléphants,  Marins  et  César  à 
la  tête  des  légions  romaines, 
Auguste,  Claude,  Domitien.  La 
voie  romaine  du  Genèvre  des- 
cendait sur  Arles,  oii  elle  se 
soudait,  d'une  part,  à  la  grande 
route  du  Rhône  sur  Vienne  et 
Lyon,  de  l'autre  à  la  voie  Do- 
mitienne,  dont  le  cercle  se  dé- 
veloppait, des  Alpes  aux  Pyré- 
nées. Théodose  aussi  et,  après 
les  Romains,  Charlemagne, 
les  nôtres  enfin  passèrent  par 


f  VON  . 


eux   ouvriers   ]iir- 

iversent  les  Alpes 

iver  et  reviennent 

chez  eux,  par  celte  route,  avec  le 

printemps. 

Le  ruisseau  qui  ouvre  la  grande 
roule  du  Genèrrr,  entre  le  rocher 
di'  lAlpi'l(23i:!  mèlres)  et  la  cime 
du  (;iiriiaill.>t(-2(;3'i  nièires\  devait 
l'-lic  las<iurre  de  la  Durance.  Il 
uaitdansun  cirque  ouvert  au  nord 
et  relevé  au  sud  par  le  relief  du 
Giindran,  à  l'ouest  par  le  moiitJanus 
iiu  Chàteau-Jouan  (2  514  mèlresl. 
"  11  y  a  sous  le  col  du  Gondmn, 
dans  un  site  charmant,  paimi  les 
buissons  d'airelles,  quelques  11a- 
(|ues  d'eau  très  profondes,  creusées 
dans  les  pâturages  tourbeux  et  qui 
n'ont  p.i-  do  ,l'\oi>oir  i\\>\ ni.  I.rs  eaux  se  frayent  une  voie  se- 
crète à  lr,i\  oi  s  ,|rs  ainos  imoImiicIos  que  les  prés  ont  recouvertes, 

et  liiii>soiii  p,,i  1  o|i,ii,ii:i  o  ,1  :;  ki|. .moires  de  leur  point  de  départ.  Le 
lit  du  torrent  ne  parait  pas  d  abord;  mais,  en  prêtant  l'oreille,  on 
entend  sous  les  rochers  le  sourd  bruissement  des  eaux.  »  (P.  Guil- 
LEMiN,  Ascension  du  Chabcrton.  <c  Ann.  du  Club  Alpin  français  ».) 

Le  seuil  du  Genèvre  incline  la  Durance  à  gauche,  par  un  assez- 
brusque  détour;  elle  happe  la  Clairée,  glissant  dans  une  gorge  creu- 
sée à  travers  des  poudingues  de  cailloux  siliceux  et  porphyriques 
agglomérés  par  un  ciment  calcaire. 

Au  confluent  de  la  Guisane  et  de  la  Durance,  Briançon  groupe 
dans  une  attitude  guerrière  ses  remparts  baslionni's  et  sa  vieille 
ciladellc  à  la  Vauban,  sur  un  étroit  plateau  en  contrebas  des  hau- 
teuis  de  la  Croix  de  Toulouse  (1  973  mètres),  dont  les  pentes  tom- 
bent de  part  et  d'aulre  sur  les  fossé'S  profonds  des  deux  rivières.  Le 
pont  d'Asfeld  enjambe,  d'une  seule  arche  de  40  mètres,  le  précipice 
au  fond  du(iucl  roule  la.  Durance.  Contraintes  par  la  cuirasse  des  rem- 
parts, les  maisons  de  Briançon  s'étagent  :  peu  de  places  libres;  la 
grande  rue  veut  une  escalade,  comme  un  chemin  de  ronde.  L'église 
même,  grâce  à  son  épaisseur  massive,  l'entre  par  son  aspect  dans  ce 
cadre  guerrier  :  Vauban  l'édifia 
sui  un  bisiion  qui  commande 
iaioiii  d  (.1  II  1  I  la  pieoc- 
cup  ili  II  il  I  1  I  I  lise  y  est 
e\id.  lit      -^sMi  il  11  itilsi 

Biuiu,  ,n  o-L  i^ncucle  de 
toits  qui  gai  dent  ses  appio- 
ches  :  sui  la  Clan  ee,  louviai,e 
durorhei  de  1  Olne  ri  bsl  il- 
teiits  de  lEul  ii  -mm  ill  nt 
les  culs  des  Ad  I  -^  I  Imi  s 
di  I  Libelle,  pu  ■  u  i  i^-  i  ut 
--  iiis  pt  ine,  sous  un  tunnel  de 
>  Uilomtties,  une  voie  feiiee 
ib  lulissant  a  Bai  donneche,  si 
iks  considéiations  sliategi- 
ques  ne  rendaient  cette  sépara- 
tion nécessaire;  au  nord  de  la 
place,  à  1 960mètres  d'altitude; 
la  redoute  des  Salettes.  Contre 
les  routes  du  Genèvre  et  de 
Pignerol,  les  forts  du  Château, 
des  Tèles,  du  Dauphin,  tandis 


LES     ALPES.    —    LE     lUIÙiNE 


143 


qu'au  premier  plan,  le  fort  du  I'"n<l 
baltent  la  vallée  de  la  Cenvy/r//.  ,  An-n 
ries  du  Gondran  et  du  Jmiits,  ;<.  ■  uninl^ 
rent  à  la  haute  Durance.  Au  mmI,  |.>  <i- 
Aijes  et  du  col  carrossable  d'h'^n-'l,  .pi 
forteresse  par  la  vallée  du  liuil,  .'..'Ht  (!• 
de-BrctiKjne  et  les  ouvrau'i's  (l'.n.iiil'ij 
veyretle  et  le  double  [M>>.i:;r  :  (.ini.i^ 
Grande-Maye,  etc.  C'est  im  In  ris>.'iipiil 

mune  (!'■    M"iit.n'iiri-re  possède,    sur 
le  plal'  III.  ri  ilrj'i  |.n  teri'itoire  ita- 
lien, d's  [.àlui,!::.  s  iju't-lle  loue  au\ 
bergers  provençaux;    les  pentes   du 
C/irticr(ou  s'y  rattachent,  puisqu    11  ^ 
viennent  mourir  en  face  de  Ch\  i  i  es 
Peut-être  pouvions-nous,  lois  de  1  m 
nexion  de  la  Savoie,  gaidei  cette  pai 
celle  de  territoire  et  la  Chaberton  a.^  p 
elle?    Celte    montagne,   foitifite    di 
toutes  parts,  trouée  de  casemates  i  i 
d'embrasures  de  canons,  le  Gibi  il 
tardel'Italiedansles  Alpes,  nous  don 
nerait  moins  de  souci  poui  la  dtfens 
de  Brianrnn,  car  la  distance  qui  si 
pare  hs  ihnx  f'i  Ivresses  n  est  qu 
de  12  kilniiiciirs  1   -2.  Or,  le  sommet 
de   crtir  iiiiiiiiic  jiyramide   calcaii 
de  3  VS.'i  nirli  i-s  a  été  aplani,  ciéneh 
par  les  Italiens,  qui,  laissant  subsistei 
un  pan  vertical  de  la  muiaille  lo- 
clieuse  tournée  du  côté  delà  1  nn 
y  ont  ajusté  la  gueule  de    ]  i 
longue  portée,  logées  ellt  s-ni   m  -^ 
l'abri  de  ce  rempart  natuiel,  d  lus  1 
tourelles  à  coupoles.  Ce  foit  du  Cha- 
berton commande  tout  1  hoi  i/  Il   d 
la  Durance  à  la  Doire  :  le  i  imI  iill 
raent  en  vivres  et  munitions  se  fut 
par  un    câble  transboideur  amou 
au  village  de  Césane  et  soutenu  pu 
deux  postes  de  relai  inteimediaiies 
Un  chemin  en  lacets,  à  l'abri  de  nos 


vV  la  ivdoute   d.\»/"" 
w'i-cVInfernct,  lesbatte- 
s  l'intervalle  de  ce  tor- 

cuups, cunduitau  sommet,  par  le  lliiii. 
millions  ont  été  prodigués  pour  fuirr 
sive  et  défensive  hors  pair  :  battrii. 

!.•  C/,„h,,i„„  iiii,.|,rHii,i,Millén- 
>.    rrdniiir..  |,;,,.i-|ii.ni.-iils  se 

ies  du  col  muletier  des 
lettraient  de  tourner  la 
s  par  le  fort  de  la  Cr«ù- 
■lii-h.nn.-sf.nlip  la  Cer- 

hissont  aux   pointes,  se  di---iriuil(iil 

entière  semble  un  colossal  .iHiit  à  [ili 

DriL.ihne  étape,  d''  Brw„,,.H  ,)  K,,.!. 

et  la  Biin/sse  viennent  de  tlmile  à  la 

il.iiis   1rs  ciriix;  1,1  montagne 
virurSLTihIins  ,|r  (Mii.ins. 
../'.  -  -   l.a  ^•."-"  r,  la  Gi/roiidr 
Ihirana:;  de  ijauche,  la  Ccmij- 

1,1    /     n:.:'<  .    h^lio   de   la 

r..|,|,.|MMlr~  1rs  crêtes. 

rp//cet  le  GiiiL 

La  Guisane  descend   du  col  de  L 

nilarct,  que  les  neises  d'hiver 

ir^:i  ii-.iilirir.  I.a  rnni- 

enveloppent  d'un  épais  manteau  bl.ii 

c.    mais  011    le  soleil   d'été  fait 

i.:_             .^^ 

"^v^He^ 

.  -'  '~4a 

[„ltnrrj  dislir.iiniiv,  Mir  la  voic  ro- 
maine de  rOisans.  L'hospice  du  moyen 
âge,  reconstruit  par  Napoléon  l"'',  est 
maintenant  un  hôtel.  Par  Monèlier- 
Irs-Bains  (ancien  monastère  de  Béné- 
dictins, sources  thermales)  et  le  val 
liiiisé  de  Saint-Chaffrey,  la  Guisane 
rnnflue  sous  Briançon,  presque  en 
lace  de  la  Cerveyrette. 

Les  eaux  du  Pelvoux,  du  Glacier 
lllanc  et  du  Glacier  Noir  descendent 
par  l'Onde  et  le  Gi/r,  dont  la  réunion, 
ru  aval  de  Yllle-Vallovi^e,  forme  la 
Gi/rondc.î)e  belles  f. ii  .'N  ,ii'i  h-,  li  ènes, 
les  sapins,  les  in.ir/,^  ^r  [,|r^>rnt, 
piinripalemeutaulniii  ,|r  |\l , /,  /,„„/c, 
l'oninte  .'Il  un  ]>:n  >■  >i1Imiiii.'  d'raux 
\  i\rs  ri  siiii,'-  ,!,.  (I.iiriri  l's  vertes,  au 

snulevés  d'un  bniiJ  dans  un  envelop- 
[lement  de  glaciers,  s'unissent  pour 
l'aire  de  celte  vallée  l'une  des  plus 
pittoresques  des  Alpes  Dauphinoises. 
De  toutes  parts  les  eaux  ruissellent: 
Ville-Vallouise,  métropole  rustique  de 
ce  petit  monde  alpestre,  regarde  vers 
II'  midi  de  la  Durance. 

En  aval  de  la  Ccrvcyreltc,  le  Guil 
iiuvre  la  sauvage  et  pierreuse  vallée 
ilu  Qnei/ms,  dont  l'arc  se  recourbe 
entre    la  Durance  et  le    mont  Viso. 


141 


LA     FIlAiNCn; 


pnr  Mont-Dauphin, 
Château-Qucyras, 
Aiguilles,  Abriès, 
jusqu'au  pied  du  col 
de  Valante,  sur  une 
longueur  de  U6  kilo- 
mèlres  environ.  Par 
les  nombreux  pas- 
sages qu'il  com- 
mande entre  la  Cer- 
veyrelte  et  TU  baye, 
de  ce  côté-ci  des 
Alpes,  et  surtout  les 
cols  nombreux  et 
faciles  dont  il  est  le 
débouché  naturel, 
Tévenlaildu  Guil  p.bt 
d'une  importance 
capitale  pour  la  dé- 
frnse    du  territoire. 

Aussi  lesO,(rtri>ïte, 
i|ui  l'.iisaient  partie 
de  la  confédération 
de  peuples  régie  par 
Cottius,  se  firent-ils 
habilement  valoir. 
Ilurabert  II  leur  con- 
sentait, enl3''i3,  une 
charte  de  franchise; 
les  archives  do  Mo- 

lines,  deSaint-Véran,  de  Ville-Vieille,  ont  conservé  jusqu'à  nous  ces 
anciens  titres  de  noblesse  du  pays.  Comme  en  Andoi-re,  les  archives 
de  l'Escarlou  du  Çuei/ras  reposent  à  la  niaiiie  de  Ville-Vieille,  1  une 
des  plus  anciennes  cités  des  Alpes,  dans  une  armoire  de  fer  dont 
sept  communes  possèdent  une  clef,  sans  laquelle  on  ne  peut  l'ouvrir. 

Le  Queyras  vit  de  son  industrie  pastorale  et  de  l'émigration.  On 
émigré  du  Queyras  en  Amérique.  Les  fréquents  passages  de  ti'oui)es 
mirent  le  pays  à  rude  épreuve  :  ce  furent,  au  temps  des  guerres  de 
religion,  les  1!  ii  \«  ls\  m  lois,  \  k  |  .i  \ni  b  e  et  HeiwicU,  pendant  la 
guerre  de  su(  I  i  n  il  I  ^|  i_ui  I  s  Vu^li.  s  iides,  enlSlb.  Le  t;»;/, 
en  ellet,  ia\()ini.  ,  p  II  lui  m  hh  ■  u  p  u  s,  ,  alllueiits,  sur  les  cols  de 
Lonyet, de  Sailli  \niinild  ly/iWoud  i'jiii'llii,leco\deValante,h\Aid- 
cine  septentiionale  du  Viso,  la  Tiavemlte,  le  col  Larron,  celui  de 
Saint-Mai  tin  i\\i\  conduit  pai  la  valh  e  de  la  Geimanasca  veisPignerol. 

Mont-Dauphin,  a  l'ontiee  de  la  vallée  du  Ciinl,  et  h  Chàirau, 
en  amont  de  I  i  i  luiibe  de  (Jui  juis,  au  fiuiil  de  l.iquelle  le  toiient 


roule  seseauxctaires 
sur  des  cailloux  de 
iiiaibre  vert  et  rouge, 
entre  des  murailles 
infranchissables, 
gardent  l'issue  de  la 
vallée.  VaubanetCa- 
tinat  forli  lièrent  sur- 
tout Mont-Dauphin, 
sur  son  plateau 
abrupt  dressé  pres- 
que à  pic,  au  con- 
tinent du  Guil  et  de 
la  Durance;  mais 
l'importance  de 
cette  place  a  été  fort 
amoindrie  par  le  dé- 
veloppement donné 
aux  fortifications  de 
B,  lan; un  et  VélahUs- 
sement  du  camp  de 
Tinnnuux.  Château- 
Qiu  i/in^,  jilanté  sur 
son  loi  lier  p\rami- 
.l,il,  gai.le  Id'combe 
(lu  Gatl,  dont  le  pas- 
sade est  miné  :  au 
nmd,  les  ouvrages 
qui  commandent  le 
col  d'Izoard;  au  sud, 
le  camp  de  Tournoiix,  défendentriiitervalledelaCerveyrelteàrUbaye. 
Embrun  noue  les  monts  du  Chainpsaurk  ceux  du  Parpaillon,  sur 
l'une  et  l'autre  rive  de  la  Durance.  Juchée  sur  un  plateau,  la  ville 
(3556  habitants)  étage,  à  100  mètres  au-dessus  de  l'eau  courante, 
l'amphithéâtre  de  ses  maisons  autour  de  sa  vieille  cathédrale 
du  xii=  siècle,  de  la  tour  Brune,  étonnante  de  fierté  avec  ses 
créneaux  et  ses  mâchicoulis,  dans  une  couronne  de  jardins  et  de 
promenades  qui  ont  pris  la  place  des  anciens  remparts.  On  a 
déclassé,  puis  démantelé  la  place.  Cité  latine  dès  Néron  et  métro- 
pole de  cette  pailie  des  Alpes,  saint  Marcellin  fut  son  premier  évêque 
au  n"  siècle.  Sans  pailer  des  Vandales,  ^//i/j/k/i  ne  put  échapper 
aux  Lombards,  puis  aux  Sarra^ns,  et  passa,  dans  rémietlement  ter- 
ritoiial  du  moyen  âge,  sous  la  suzeiuiiieté  germanique  (Il'i").  Ses 
piemieis  archevêques  battaient  monnaie,  i'/xirifu  revint  aux  Dau- 


ph 


1 1  F. 


Lesdi 
.  d.  h. 


ILL A  GE     UE     CEILLAC. 


^iiièifs  la  prit,  Louis  XUI  rasa 
iilit  lii'iou|ueiiient  contre  le  duc 
de  Savoie.  Louis  XI  montrait 
une  dévotion  particulière  à 
.\otre-Dame  d'Embrun,  dont 
la  statue  vénérée  se  trouvait 
sous  un  porche  de  la  cathé- 
drale (le  Jléal),  précieusement 
orné,  entre  des  colonnes  de 
marbre  rose  ;  les  soldats  hugue- 
nots le  détruisirent  en  1585. 

Troisième  étape,  d'Embrun  à 
Sisirnm.  — Aflluents  de  la  rive 
droite  :  laiî/i/êdet.ap,  le  Buecli 
de  Sisteron;  de  la  rive  gau- 
che :  VUbaije.  L'Ubaye  se  dé- 
roule à  travers  des  pays  bien 
diflérents;  au  nord,  les  cluses 
calcaires  dorées  par  le  soleil, 
les  aiguilles,  les  névés,  les 
champs  de  glace,  tranchant 
sur  le  vert  des  arolles  et  des 
mélèzes  (autant  du  moins  qu'i  1 
■  ■Il  reste)  sous  le  ciel  cru  de 
j'iiivence;  au  sud-ouest,  la 
li.isse-LIbaye,  avec  ses  terres 
iioin's,  ses  schisles  arides,  ses 
airaires  décharnés,  ses  tor- 
rents effrénés  (le  Riou  Bour- 
douxî,  égayés  çà  et  là  par  des 
bassins  de  verdure,  des  prai- 
ries (Barcelon  nette)  et  des  coins 
ravissants  (val  du  Bachelard). 
Moins  exposés  que  leurs  voisins 


m; 


A  mm; s.  — 


itiKi.M'; 


143 


iluQueyrus  au  passage  des 
liiiupcs,  les  habitants  de 
\  l'hiji/c  surent  aussi  bien 
rlrM.ln"  leurs  franchises  :  le 

,;,,mlrltoll^'.Mh.v,,^,!,,.,.,,|,|- 

lialt7M-/-';ilalMaii.-.-  i:.i:.  ; 
le  traité  de  Câteau-Caml.i  ■■ 
sis  (n;r;'.1)  la  rendit  à  la  >-:i- 

vriuriilàl.i  Fianci.'auliail. 
dTliaMlil,    ITII!  . 

En    aval   dr    Saiiil -l'aiil  . 
dans  une  fiai. .m,i..i 

lie  mrlèzes,  \r  ji  l-  Jr  la   /.'' 

sûle  suspend  1.  ssliahs  \.  i- 
ticales  desesscliistrs  aidoi- 
siers,  au-dessus  de  IV/,,/,/,, 
qui  fjlisse  par  une  lissun'  d'' 
:!  mrln's.  Tournoux  rst 
pinilie  :  plus  de  huit  l'imiIs 
inaichestaillri'sdansle  roi- 
vif  montent  aux  batteries 
siipéi  ieuresdu  fort;  lamon- 
taL'MO  évidée  découvre  des 
riiihiasures  de  canons,  et 
(ilie  épaisse  cuirasse  de 
yuiMre  se   hausse   en  deux 

C'est  uiir  s.a,r,nr||,.  |M,sl,T 
aud.'l.uurh.- dur. .1,1, •/.,„(■/„ 
(der.b-yf)i/;V'n'oude  \ii  JJa- 
dcleine)  par  la  vallée  de 
rUhayette,  dans  celle  de 
VUbaye  (batteries  de  La 
R(iche-la-Croix,  de  MaUmort, 
de    la    Tête  de    Virai/sse 

(27S0  mi'tres]  la  plus  haut  perchée  qui  soit).  Le  caïup  relraiiché  de 
Tuuniiiux  peut  donner  la  main  à  Mont-Dauphin,  par  le  col  de  Vars; 
au  camp  des  Fourches  et  à  la  Tinée,  par  le  col  des  Granges  Com- 
munes (Pelouse). 

l.e  col  de  Larche,  le  plus  célèbre  et  le  plus  fr.',pi,'nl.''  il,-  lous,  dé- 
lH,u,he  parla  dépression  de  la  Madeleine  sur  la  \all,-,'  il,>  la  Slura; 
■  lii  ni  (i,'nèvre  au  col  de  Ten,le,  au,'un  n'i-sl   ,ra,',-,s  plus  fa,ili', 

Barcelonnette,    mrtr,,|M,I,^'    de    llliave    iJ^ili'J    lialulaiils  ,    ,'st 


„■.  ,-inissaii,'   .1  uu,'   s,.un-,.   alH,ii,lanl,',   aux 
s  ,1,'s  m,uils  d,'  A»/r;  la   Uzc,  issu,-  ,lu   pi.,- 
,iire  des   monts  dt^  Ltihérun,   qui  s'all,mi.'i'nt 
le  ,1e  Manosiiue.  De  gauche   vienn,'Ul    a    la 
nco  :  la  Btùme.  VAsse,  le  Verdon. 
haut  relief  qui  barre  au  sud  Thorizon  de 
ilairi'lonnette,  par  le  sommet  des    Truh-liviklws 
■1  '.1-27  mètres),  le  mont  Pflnt  (3033  mètres)  el 
I,'  Lnuzmner  (2434  mètres),  lie  en  faisceau  les  sil- 
l,uis  lie  trois  cours  d'eau,  la  Bliune  et  le  Verdon, 
alllu,'iils  d(!  la  Iturauce,  le  Vnr  et  son  affluent  la 
Toiir  !n|,|,.,s,-sau  l!a,li,lai,l  de  l'Ubaye),  qui  dé- 
ns.iiilil,-  ,■!  ,lnv.  I, ■m, Mit  àla  Méditerranée. 
I.a   Bléone  iTll  kil.uu,'ln-s),  rivière  de  Digne, 
l'ordinaire  peu  d'eau  dans  un  lit  trop  vaste. 
VAsse,  filet  rapide,  qui  se  faufile  sur  de  larges 
grèves,  comme  la  Bléone,  entre  des  roches  déchar- 
nées, peut  devenir  terrible.   Aucun  affinent  de 
la  Durance  n'égale  l'incomparable  grandeur  du 


146 


LA     FRANCE 


Verdon.  Le  canon  du  Verdon  comprend  plusieurs  section 
première  que  suit  la  route  de  Castellane  à  La  Palud  et  dont  1' 
s  ittenue  a  mesuie  que  le  toiient  s  eci 
'  _clio  de  SLS  musîissemen 
1  dulie  Au  hamem  de  nouj;on,  la  lou 
s  enfonce,  \eisle  sud,  le  deuxième  a 
tulle   aismtesqup  du 


tf  sse  de  1  eau  n  est  jamais  inférieure  à  2  met 
I  s  eiux  que  nous  avons  eu  la  clianri 
ne  un  VI ai  toiient  de  montagnes  qi 


qui,  authentiquement,  u'avuniit  pu  eii- 

iitrée  même  elle  Pas  de  llmbul,  vers 

is  une  somme  d'énergie  terrible.  La 

I  t  demi  de  labeur  pour  21  kilomètres 

iiiierrocber,  un  de 

h'rs  de  service; 

liuuer  la  descente 

llotter),  —  que  M.  Janet  et  nos 

(c'est-à-dire   presque   tout  le 

-  qu'en  cinq  endroits,  de  lon- 

les  deux  bateaux  épargnés  fu- 

équipe  entière  des  passages 

pour  être  guéables  ou  traversés 


D  li  1'  I  L  E  s     D 


diose  de  tous,  en  face  du  signal  de  Collet-Barris  (14U2  mèlies'i.  Il 
faut  grimper  au  Jas  d'Aire,  au  pied  des  hauteurs  de  Collet 
la  vue  plonge  d'en  haut,  sur  une  entaille  de  600  mèties  que  feime 
la  baume  d'Escales;  une  pointe  surplombe,  à  peu  de  dislance,  le 
conlluentde  l'Ar/Hi//  qui  jaillit  d'une  fente  haute  de  plusieurs  cen- 
taines de  mètres.  Une  piste  en  lacets  descend  au  Verdon  à  travers 
les  éboulis  :  le  regard  ose  à  peine  sonder  la  profondeur  vertigi- 
neuse; d'en  bas,  au-dessous  de  Guègues,  surtout  au  défilé  du  Saillet, 
l'œil  se  trouble  sous  l'étreinte  des  titanesques  mui-ailles  qui  s'élan- 
cent jusqu'au  ciel.  C'est  du  11  au  14  aoiit  lOO'i  que  fut  effecliii'i' 
la  première  visile  complète  du  grand  cafion  du  Verdon,  par 
M.  Martel,  en  compaenie  de  MM.  A.  Janet,  Le  Couppev  de  La  Forrsl, 
L.  Armand  .•!  dix  .uixili.iii  vs  d.s  xill.mes  de  Uougon  et  de  La  Palud, 

MM.  lilaiir,  AiMili.Tl.  (::.il I,  ,■},■. 

«  Gi''ii,i;i  .i|iirn|ih'iiiiiil,  !'■  linm,/  l'inaiidn  Verdon,  du  confluent  du 
torrent  du  Kaus  au  (,ai.-l,is,  a  21  kiluinètr.'S  de  Inngu.uir;  rrllc  |m.i- 
tion  de  son  cours,  dessinée  sur  les  carias  uui.ph  luiMit  d'api's  r.' 
qu'on  pouvait  en  apercevoir  d'en  liaul,  '"-Liilus  ijuaui  uni'  aulir 
vallée  française  du  Jura,  des  Causses  et  luéun;  d(i  lnute  I  liuinpc, 
un  véritable  canon,  seinblal)le  à  ceux  de  l'Ainéiique  du  ^■ord.  La 
hauteur  des  escarpements  qui  l'encaissent  n'est  jamais  inférieure  à 
300  mètres;  elle  atteint  par  place  600  à  700  mètres,  et  les  cimes 
montagneuses  qui  forment  les  gradins  supérieurs  de  la  vallée  la 
dominent  même  deOOOàl  100  mètres.  La  largeur,  au  fond,  est  par- 
fois inférieure  à  10  mètres.  La  dénivellation  totale  du  courant  que 
le  Dictionnaire  Joanne  dit  être  de  2()()  mèiics  |i,,ur  20  kilomètres, 
soitl  pourlOO,  n'atteint, en  réalité  que  K>:!  m-li.-  de  603  à'iuOmè- 
tres  d'altitude),  soit  une  pente  de7"',33p(iur  looo  supérieure;!  colle 
du  Rhône  entre  sa  source  et  le  lac  de  Genève,  et  à  celle  du  Tarn  en 
Lozère,  2°',71  pour  lOUO). 


à  la  nage.  La  première  nuit,  la  cabane  de  l'Escalés  nous  recueil- 
lit au  soir  tombant.  Sans  la  perfection  prolongée  du  temps  et  le 
faible  volume  du  torrent  (au  minimum  d'étiage,  environ  8  à  10  mè- 
tres cubes),  nous  n'aurions  pu  réussir.  Le  moindre  orage,  gonflant 
subitement  le  Verdon,  nous  eût  mis  en  position  ultra-critique. 

«  La  seconde  nuit  fut  passée  dehors,  sous  un  auvent  de  roches, 
(b'signé  par  les  coupeurs  de  bois  comme  étape  du  premier  soir;  là 
une  escouade  île  ravitaillement,  descendue  de  la  Palud  par  des  ro- 
rliiTs  u'.iiuis  (le  cu.b's  et  de  crampons,  nous  avait  vainement  at- 
tendus toute  la  nuit  pivçé.buite. 

«  Après  lie  multiples  incidents  de  chavirement,  de  chutes  péril- 
leuses dans  les  cascatelles,  de  portages  terribles,  parfois  à  plus  de 
100  mètres  au-dessus  du  torrent,  la  troisième  nuit  nous  surprit, 
avec  nos  deux  derniers  bateaux  crevés  à  leur  tour,  encore  à  trois 
heures  de  la  sortie  du  canon;  il  fallut  la  passer  à  la  belle  étoile, 
sans  couvertures  ni  provisions,  autour  d'un  feu  de  broussailles, 
séchantnos  vêlements  et  nos  membres  trempés.  Mais  la  nuit  parut 
courte,  tant  la  scène  fut  sublime,  au  bord  du  Verdon  rageur,  en  bas 
des  falaises  si  hautes  et  si  rapprochées,  que  pas  un  rayon  de  la 
pleine  lune  ne  put  nous  atteindre,  par-dessus  ce  rempart  et  malgré 
l'impeccable  pureté  du  ciel.  Cette  stupéfiante  gorge  du  Verdon  fait 
bien  pâlir  celle  du  Tarn  dans  la  Lozère.  Notre  torrent  des  Basses 


LES    alim:s. 


m:    iniùiNE 


147 


Alprs  a  ilix  Etroil.^ 
roinnio  rmx  ,Ip  \:i 
.M;il('iii!  cl,  viiiiit  plis 
(IcSmiriKnVvimii'vU- 


nn;i 


snus   di'S    1 
rhoux!   \ 


laiits  (  liauinc-aux- 
l'igroiis,  gn.lle  d'É- 
iHcraude,  etc.);  ''• 
r.iurant  s'y  brise  on 
liiurbillons  ilange- 
rcux,  clifficilcs  à 
éviter.  Deux  d'eiUio 
eus  furent  bi(Ui  près 
de  nous  être  fii- 
nostcs.  Armand,  sous 
nirs    veux,    fut   re- 


conjointemeut  avci;, 
lui-même  hors  du 
courant  furieux. 

du  Vrnl.m  esl  uue 
iiieuui|.arahle  mer- 
veille, ce  que  je  con- 
nais de  plus  admi- 
rable en  France, 
beaucoup  plus  i;ran- 
diose  et  plus  extra- 
ordinaire que  les 
canons  des  Causses 
et  de  TArdèche.  Pra- 
tiquement inacces- 
silile   en   l'i'lat  actuel,  il    sera 

nialliriiiriis, rit     (ou     plutôt 

lieiii .  U-.  III.  ni   |i,.ur  la  préser- 

vali !'■  -1^    iii'autés)   impos- 

siM''  .'i  ,iiiii  ii.i.ji'i-  :  ou  bien  les 
cliriiiin~  ,1  mut,  s  ilevraientêtre 
élalilis  lin|,  h. ml  pnur  voir,  ou 


Us  sel 


JUt 


les  crues;  il  en  cniuna 
millions  pour  rendri^  rr 
Canon  visitable,  sansTalii 
(E.-A.  Maiitul,  La  Ni 
17  mars  1906.) 

l.e  Vn;h,n    nail    à   une 


7,  ai 


Ile   rt 


lalflrol 

r  !.•  yen 


-.hab 


lileparC'o//»r(,-,s-,Saiiit-Andic-d(- 
.Mêouilles,  Cnstc/linir,  a„,i,su„, 
(iiéoulx,  au  confluent  du  Cn- 
liixti-f,  venu  de  Hic/.  \.i-  lac 
d'AUos,  à  '2-2:i7  iiieiivs  ,r,ilii- 
linb'jjnii  (1  UilniiiMicsdi'  liuir, 
1  ijllO  mètres  de  luny,  OlILI  de 
larf,'e;  profondeur  'il  à  î)2  mê- 
Ires),  dans  un  cadre  de  forêts, 
de  montaiines  et  de  pàturaixes 
semésde  fermes  et  de  hameaux, 
olïre  le  charme  d'une  liai.hr 
retraite  alpestre,  sous  le  c  irl 
du  .Midi.  Calmars,  son  nmu  le 
dit    (colline     de    Mars,     Collis 


'^^im 


iVintli),    lut    OCCUpi     1    11    lis    lin 

mains;  les  chu  tu  iis  '  lili  i  ni 
sui  le-i  luines  di  mmi  Ii  iii|  I  iim 
i_dise  àsdint  Pu  m  1,  iMimud 
lie  Tuienne,  en  l.i'IU,  leduisit 
Il  petite  ville  en  cendies  ;  au 
wii'&iMc,  la  Fiance  en  lit  une 
(ilace  de  «ueiie.  des  lempaits, 
de^poites  flanqui  es  de  touis, 
d(sfoitsappuii  nt  hdi  Pense  sur 
Il  \n  II  II  qui  iniil,  I  ntie  les 
iiiiii  s  d  (  Il  I  mil  Ils  penles 
s,  Il  pu  s  d  h  (.iid  Ile.  Des 
pi  mil  s  s  ,  Il  iiili  ni    I  l'est,  >eis 

1  I  liiuli  \alli  e  ou  la  Lance  bon- 
dit in  L  isi  ade  sous  une  voûte 
lit     mkIiiii  m     I  md      ili 

2  iiKlUM  In  -  1  iiis  ,1  s  ,  ii|„  s 
1  .1/1,  iii|i  iilii^  ,„ilLi,i/<r 
2"iiiliii    h         \nlpi\sd,.inon- 

I  i_ih  s   II      In!    plus    ,1,  \asté    et 

II  Mil  iliN  is|  I  is  I  lus  aiides 
jiii     I      11  ml    II  In  I      lu  OUL^- 

I  is  I,  Il  1  i\  I.  i  I  l;l  une  (  t 
In   \,|   Inil      Viiisi   s,  xpliqui     h 

Castellanei  ul un  I  iss,  ^m  i- 


iiunttbe  pai  k  Vdilmi,  li  citi 
dis  Suitiiens  fut  n  levée  au 
iv-  siècle  pai  un  ci  i  tain  \alenti- 
nus,  appaienté  aux  lumces  de 
CastiUe,  qui   donnait  la  chasse 


LA     FRANCE 


irr.isins  de  Provence.  Le 

i'li;i  Caslidlana,  d'où  Cnsl. 
iu|ics    d(;  Charles  Oiiint 


éloigna  Lesdiguii' 
Aiulran  :  Caslcllaii. 
la  ville  a  180  m."' 
environs,  li'S  rocli 
Cinquihnc  cliijir, 
core  son  travail  d' 
elle  court,  elle  se 
vagueàsafanlaisi 
iilies  de  ses  alhivi 


<  n  pu  lu  a  1 1  di  nudation  des  montagnes, 
illiili  >- 1  jH  nli  il  une  niani(  16  \aiiable 
'  lli  di  ^  I  nd  (Il  11  metieb  par  kilometie 
inlii  lin  1111  on  (t  Embiun,  de  4  meties 
ulii  Eiiil  lun  et  Sisteion,  3  nielies  entie 
I  I  lli  mIIi  etPeituis,  en  a\al  du  Veidon. 
I»  I  1 1  I  II  i[  pi  e  à  l'i  xtii  niili  des  monts, elle 
I  llli  un  ,  I  u  p  ISS  iiit  di    I  i  Hli    ne  au  \pi- 

1/  .  siiut  il  ttt  s  (Il  1111  lu  s  (_  ili  Mil  s,  pai- 
1   is  siIk  cuses,  dontltno\au,  duiLi  pai  un 

I  iiiient  naluiel,  a  pu  itsistei  à  1  eiosion 

\    us  diiiiz,  au  dfssus  de  la  Dwance,   les 

II  11  ^  lui  iilsd  1111  Miinseiratenminiatuie. 
I  I  II  I  ml  I  1  I  i\  H  le  se  donne  du  laige, 
i|    ni      III   inilii  u  des  pieiiailles,  en\c- 

I   l|i    d  s    dois     is,  I,  s    dont  les   saules 

I  loii-i  iil  II  ui  s  1  H  m   mI  nis  le  couiant.  Les 

\  illi  s  s  1  liiuii,  ni  ,1,  Ui  Jiininirc  capucieusc 

t  I  I  liaii-i  iiiti     .1  di  oite,  J/rtJiowy!!^  qui  s'dt- 

I  11  lu     i  'ikilometies  de  la  me, aux  Ilanis 

du  iiimil  dUi,  esLdlade   par  les  champs 

d  I  liMtib,  agdurhe,  (htixn  la-Baim,  dont 

h  s  eaux  appiecH  es  des  liomains,  lemibes 

(Il  honneui   pai    les   Teinpln^is,   atliient 

I  h  ique  anni  e   une   nnniliK  use  clienlfle, 

diiisunsil(    1^1  (s|i  |iiii(l(ii,'U(  duVeidon 

^(ius  1  i  p(.uss(  (    il(    c(    puissant  tiibu- 

tiiK,  la  Duuuu,  tduiuedlouist.  Au-des 

sdus  de  Jluabcau,  d  ou  tue  son  oiigine  la 

famille  du   puissant  dateur  de   ce  nom, 

voii  1,  à  l'ecait  du  fleuve  et  de  ses  mineuses 

.  L("ze;  Cudenel,  qui,  du  penchant  d'une  colline 

is  d'un  vieux  manoir,  étend  jusqu'à  la  Du- 

M-te  de  mûriers  (dans  un  site  admirable,  à 

■  .ilib.iyc  li.stciriciini;  de  Silvacane,  fondée 

ml  ilrs  H.iiix  et  l'uiie  des  mieux  conservées 

riii[is  ;    ()r^/i,ii    livr  i.',iurhe)  dont  le  château. 


.-La/* 
■ni;  du 


Cn'iiillnii  rive  droite),  son  arc  de  h  iiiiii|ilir,  ^(m  ,■-! 
jardins.  Aux  environs  :  Gunlrs  mi^|,,ii.I  ,mi  pn 
Kuuaissanee,  entre  deux  ravins  eiiibiuussaillcs  d 
de  ses  terrasses,  de  ses  figuiers  et  de  ses  mais 
monts  de  Vaucluse.  L'n  ravin  sauvage  abrite,  au  cœur 
tagnes,  l'anlique  aldn 


p/iiditm  gaulois; 
Saint-Véran,ses 
(le  son  château 
viers,  la  cascade 
aux  pentes  des 
e  ces  mon- 
p  de  S('7ia7i- 
quc,  sœur  de  ."^ilvai  ;iiic,  f.aub'e  au 
xii"  siècle  par  un  (•\("t|iic  de  Cavail- 
lon;  du  seiilii  i  i  iillmili  ux  qui 
^'umpeàtiaveisleb  (  iilliss  mx  mi  s, 
I  i  vue  découvie  le  (  nhn  ,,ii  s(  1  |H  I  - 


à  tui 


is  de 


Apt  (Si  h   ,||,   ,1e  ,(ll(   \  ,11.1 
Juh  b  (  I  su    lui    dduna   snn    nniii 
XpluJulia,  et  Auguste  Ki  fa\oiisa. 
Ions  les  bdibaiosy  derilèrenl.  Elle 
lUt   des   é\i'(|ues,  dès  le  il"  su  (  b 


jULb      .       DO.NJON      Ur 


lu  I  I  iiiin  h  s  iiiiiK  s  (l  ocie,  une 
iiuiii  di  sniih  I  ,  lui  Adlent  une 
loituiii  KiiMiunt,  (hairaants;  as- 
cension du  (.land  Lubeion).  Bai- 
hcDtinic,  au  pied  do  sa  montagnette, 
lui  une  lie,  quand  laDiiiame  dé\oi- 
siil  dans  le  gland  golfe  du  Rhône 
SI  s  tononts  d  eau  boueuse  et  ses 
iiiniitagnes  de  cailloux:  dis  leni- 
||  Il  Is,  en  pdilie  tdilb  s  (I  ins  le  i  ..i  , 
mil  belle  toui  du  \i\"  su  ,  h  d,  s 
MUiis,  des  pi, uni  s  Imil  un  jnli 
ib  I  or  à  la  petite  (île.  I  d  IhnitiiK 
coiillui'  d.ins  le  lîbi'iiie,  en  a\al  de 
Nniis  (sdus  rii  ileduienaid)  et  de 
Kiniii  niie  dbbiM"  du  B.mpn  . 
La  Ihiiniuc  dislubui'   la  Me  aux 


LES     ALI'RS.    —    LE     lilIONE 


149 


campagnes  qu'elle  parcourt  :  ce  ne  sont  que  canaux  d'arrosage,  qui, 
d'ensemble,  lui  prennent  82  mètres  cubes,  sans  qu'elle  en  soit 
épuisée.  Son  étiage  extrême  étant  de  40  mètres  cubes,  les  plus' 
fortes  crues  de  9000  à  10  000  mètres,  on  rêve  de  lui  emprunter 
encore.  Son  flot,  tantôt  limpide,  tantôt  bourbeux,  surtout  au  prin- 
temps et  à  la  fonte  des  neiaes,  transporte  par  an  18  millions  de 
mètres  cubes  de  matières  tnifiisis  ipii,  d'après  M.  Hervé  Manyon, 
contiennent  aulant  d'aziiic  .is^nMiI.ihl'  que  100000  tonnes  de  guano 
et  au  tant  de  carbone  qu'une  l.nvi,!,'  :i(M)0(l  liectares.  Or  la  plus  grande 
partie  va  au  Rliône  et  à  la  nier  sans  pinlil,.  —  Catirs  3'M)  kilomètres. 


DELTA    DU     RHONE 

Dans  l'estuaire  où  le  lUinnr  et  la  Duranci',  jiulnfois  la 
dus,  déposaient  li'iirs   IrouM.'s,  d.-s  il..|s.  drs  ,■, mil- 

émergeaient  au-il.-ssiis  drs  r.mx  \,i-,il h-.  ,lr>  il,,>| 

et  (leslai:unesq\ii,iVMiiiirssniisr,,lil,!x  ,!,■.  ,m,i  n,  r,ii  m 

lable  mer  intérieur,' ;i  liiliri  .Ir^  hi|.i^>,,M iix  ion 

du  ,l,.||a.  I.'lMininieviiil,  -.ucv.,.  I,,-,  ,],■  p,,MM-s  iiull.'.. 


Aviijiuiti,  susiiendue  au  rocher  des  Diniis  :  .1  rirx,  sni-  son  i.-,!,'  |.|,i- 

ican  ;  Ciirili':i,  Mimtmajuvr,  sur  leuis  su,  lis  in\f>ii-.  ilf  l.nis  i  oi.'s  pu 
les  eaux.  Des  chartes  des  xii'  et  xiii'"  siècles  lappoiiruL  qu'un  ne 
pouvait  aborder  à  ces  îles  qu'en  bateau.  Vers  la  lin  du  xvni"  siècle 
encore,  les  pèlerins,  pour  atteindre  Jio)i(mj/o»r,  devaient  s'embarquer 
près  d'Arles,  traverser  les  étangs,  poursuivi-e  par  d'étroites  levées 
que  coupaient  de  distance  en  distance  des  ponts  de  bois,  pour  la 
défense.  Tout  cela  est  bien  changé  :  une  bonne  route  a  remplacé  les 
levées  de  fortune,  des  prairies  et  des  champs  sillonnés  de  canaux 
ont  surgi  des  étangs.  Mais,  au  vni°  siècle,  lorsque  l'invasion  sarrasine 
déchaîna  sur  le  Midi  de  la  Narbonnaise  et  de  la  Provence  ses  bandes 

France.  —H. 


de  pillards  et  d'incendiaires,  dont  les  exploits  dépassaient  en  féro- 
cité stupide  tout  ce  que  les  populations  avaient  eu  à  souffrir  des  autres 
barbares,  Cordes  devint  l'enlrepôt  L'iMii''r;il  di";  prises  l'aitesàBéziers, 
Nimesrt  Ail. 's,  p,ir  p..  S, m,, -m-,  lin  n  qn-  Liliinnl.-  de  cette  plate- 
forme rnilirii^r  iif  ,b  p,i-~r  p,iv  I  il iir.,  I .  '  s  | ,  i  r, ,  i ,  s  n'curen  t  pas  de 

peine  à  en  l',nif  nn  rjnqi  n  li  .nn  In}  jm-sq un  in ac cessible.  Aujourd'hui 
encore,  bien  cpir  l's  iMn\  (jui  l'enveloppaient  se  soient  retirées, 
l'accès  de  cette  i  il.nj.  No  n.ilmelle  n'est  praticable  que  du  côté  sud. 
Des  restes  de  nnnp.iils  sont  soudés  au  roc;  une  grotte  naturelle 
ouverte  .i  l'nili-i  n  mi  ,  je  Tmii  des  Fées,  a  suscité  de  terribles  légendes. 

I.e  )■,"/(';  r/'  Montmajour  (nions  majnr,  mont  principal)  a  perdu 
la  Cdbuiio  (lo  Hoiiodnqins  qui  en  avaient  fait  un  asile  des  lettres  et 
de  l'Iiunianilé  en  pleine  barbarie.  L'abbaye  datait,  pour  le  moins,  du 
temps  de  Charlemagne  :  une  tradition  en  i-apporte  la  fondation  à 
saint  Césaire.  Los  bâtiments  clausliaux,  en  reconstruction  au  mo- 
ment de  la  Révolution,  ne  sont  plus  qu'une  carcasse  lamentable 
ouverte  à  tous  les  vents.  L'église  abbatiale,  d'une  belle  ampleur  et 
romane  par  le  style,  repose  sur  une  vaste  crypte;  tout  à  fait  au- 
dessous,  ouvert  en  plein  loc,  un  oratoire  primitif  évoque,  par  sa 
fruste  ornementation,  les  premiers  sanctuaires  chrétiens.  Le 
cloître  profané,  plus  ancien  que  celui  de  Saint-Paul  du  Mausolée 
(Saint-fiémy)  est  une  traduction  simplifiée  de  celui  de  Saint- 
'l'rophime  d'Arles. 

A  l'origine,  Tarascon  \'nl  iino  il.'  8  630  habitants).  Beaucaire, 
sa  rivale,  sur  l'autre  rive  du  lîhône,  prit,  de  sa  situation  au  bord 
d'un  grand  fleuve  accessible  aux  navires  par  la  lagune  vive,  une 
importance  commerciale  exceptionnelle.  C'était,  au  moyen  âge,  le 
iMjni-Novgorod  de  la  Fiance  :  ses  foires  exerçaient  un  attrait 
universel.  Dans  ses  bazars  improvisés,  les  riches  étoffes,  lesarmes 
damasquinées,  les  vases  précieux,  les  épices  du  Levant  s'échan- 
geaient contre  les  huiles  de  Provence  et  les  vins  de  France,  les  sa- 
laisons de  l'Ouest,  les  peaux  et  les  diaps  du  Nord,  l'ambre  et  l'étain, 
les  oranges  et  les  métaux  d'Espagne.  C'était,  autour  de  la  cité  mar- 

13. 


LA     FRANCE 


chaude,  un  va-et-vient  incessant 
d'embarcations.  Les  navires  de 
faible  tonnage  y  abordaient  par 
le  fleuve  ou  par  le  chenal  des 
étangs.  Bcimcaire  n'a  pas  sui- 
vécu  à  l'enlisement  de  sa  lagune, 
et  suiiniil  au  iirogrès  des  trans- 
ports jiar  voie   l'eriée. 

Arles,  porte  ouverte  iln  Tiluinf 
sur  la  mi:r,  fut  avantUeauciii  i  |  m 
termédiaire  naturel  et  inrr-.  m, 
entre  la  Gaule  et  rOricnt.  ^^i,  m  i 


lidVes.   Les  l'Iu 
et,  avant  eux,  i 


{I  II  III  "-i  I  II  I  liiii  1  que  le 
au  iiiuin^  di-  illuMons  s  at- 
le  aux  assiscb  du  bol  en  forma- 
i,  la  masse  annuellement  en- 
bee  dans  le  delta  du  fleuve  ne 
ut  \\  is  inférieure  a  4  millions  de 

I  I  iibes  Pour  maintenir  libre 
-  ili  la  mer,  il  n'existe  qu  un 

,   Il  iflRaie      la  dnirue  au\i- 

II  il     I  Ml  li_iii  m   nt    ou  1  ou- 

1  un  I  II  11  il  itiiue  dou- 

it  I  1  \    1    lliiM  il     (       I   ircfler- 

I     Mil      |ll        Ml  I  il  11 


I,     (   iiHil    de    M<(i 
Marianse     d(   1 1 


11  faut  venir  au  i'^  siècle  avant  J.-G.  pi 
d'être  rapporté  par  l'histoire.  Marius,  envu 
aux  Aiulini-Tiufiius,  en  marche  sur  l'Italie 


avant  tout,  le  clierain  de  la  mer.  Or  leinboucliui-. 
Plutarque,  obstruée  par  des  boues  profondes,  coni 
fleuves  à  delta  qrii  déJjouchent  dans  une  nidr  sans 


eieii-e  h'iiendc 

l'iiili-  ,  ayant 
lui  deutrc  eux 
ilyptis,  séduite 
pour  époux  et 


la  route 
un  pro- 
vei-s  le 
r.ahi-iel. 
LM'eS,  et 


les  lagunes  ]usi| 
vèrent  pi^h  s  , 
voisin  i_  I  \  I  \ 
Au  s.  ml  II.  I 
duflcuM  n  I 
l'Orient,  jiai  un 
et  à  toutes  les  i 
exilai)  es,  elle  di 
qu'A)  les  posscJ  ul  i 


p  di  s  Ri. ni  uns    I  ts   <  il   i 
lleltiiible  htiatoinbe  dt 


bubi 


1  mer.  Ailes  communiquait  par  la  batellerie 
,  Il  Oaule,  avec  MusLilIc  ,  1  11  du     li  Ouïe, 

iiiM  parles  emban  iti  n  I  -  i  1  I  »  " 
I  nt  une  riihe  et  iiui  ml.  il  \ii  i.  .lit 
1  tb  .  1  un  sur  le  Rhont  p  ui  h  s  u  ml  ni.  i  s  .lu 
fleure,  1  autre  au  sud,  pour  les  naMres  et  les  radeaux  piopics  a  la  ciitul  i- 
tion  des  étangs  Lne  triple  flotte  fluMale,  maiitime  etlagunaiie,  muuilUit 
presque  snub  s^s  muis  Viissi,  l,,is,|uc  C.  s  u  dut  issu  ^-a  Mus,  ill,  qm 
avait  I  m  lu  I  II       m   .    il      I'    m  II.  I  ml    I    i        I       .  h  iii- 


tiers 


les  gLiis  d  ill  m.  .  ^1  aipii.  ni  ml  un  .1  li  .1 
paiement  sui  lauve  dioite  du  liUune  en  un  \  i-l 
le  faubouig  actuel  de  Ti  inquetaïUe  n  est  qu  un  du 
compta,  au  temps  de  son  apo.,.  i  Iflfi  iioii  Ii  du 
grecque  de  goût  et  de  moeurs,  1  I  n  |i.  l  i  mm 
sansleffacer  En  4b  avant  Jebu-  i     .        i  m 

dirigeaitsur  4(/e';unecolonneili  \  .  .  Iml 


ud  dont 
it  Atles 


I  ible  prise 


Constantin  /e  G)  and, 

I   I       m    I  \  /  m.  1   tt  sur 
.1      I  I.  m  e  oïdi- 


u  et  a  sang,  firent  de  1  am- 
une  forteresse  dont  Chailes 

I  Inssa,  puis  Charlemagne 

II  tour  offensif  de  la  pira- 
I  I  demembiement  de  1  em- 

iii.i.  n    11  ndit    i    1  ini  u  nm 


du  i\»  siLi  le  au  début  du  xiii",  le 
royaume  d'Arles,  ajuste  al  Etat  de 
IiiuiU'Oj^'ne  iisjuiane,   puis    Transju- 


I>  L      M  O  N  T  M    V  J  O  c  1 


(M  Allèges  port 


des  outres  pon- 


LI'S     ALI' ES. 


LE     RHÔNE 


loi 


comté  de  Pro- 


vence 


in'vcii  lie  Urne  ilAnjnu,  ciiii  laissa  I.- 
rviiilé  (le  Prnrence  (lu  roi  Louis  XI, 
Arles  devenait  française.  Henri  IV 
voulut  être  proclamé  dans  celte  ville 
et  prit,  comme  Louis  XI,  le  titri'  dis- 
tinctif  de  comte  de  Provence. 

I.a  ville  dWrlcs,  résiilenei'  île 
l'empereur  romain,  dos  hauts  nui- 
gislr.its,  des  patriciens  et  dos  fa- 
milles opulentes,  s'élevailsiir  la  rive 
iiaurho  du  Rlinne.  Au  premier  plan, 
une  pnrie  ninnumentale  couron- 
nait, à  son  eniri'e  dans  la  ville,  la 
Via  Aurélia,  en  regard  du  beau  pont 
jeté  par  Constantin,  de  part  et  d'au- 
tre du  faulionrg  de  Trinquetaillc, 
sur  chaque  liras  du  fleuve.  Le 
palais  iNi|i.'ii  il,  vraie  cité  dans  une 
autre,  ilniiiiiiail  le  fleuve  de  sa  m- 
tondi'  l'-i  niin.ile  et  s'ouvraitàrouest 
|iar  un  aie  de-  tiiomphe  de  grand 
intérêt,  qui  subsistait  encore  sous 
Louis  XIII.  Les  consuls  arlésiens 
de  1743  le  jelèrenl  bas,  pourélargir 
une  rue!  Le  palais,  dit  yroZ/t'a  ou 
Trullium,  comme  celui  des  empe- 
reurs de  Kyzance,  s'étendait  du  Rlii'me  au  Forum,  au  centre  duquel 
s'élevait  une  colonne  en  l'honneur  de  Constantin.  L'ossature  de 
briques  des  pavillons  ipii  composaient  le  palais  disparaissait  sous 
de  lielies  pli  eiiieiils.  Tii  eniiiile  y  réunit  (31'i)  de  très  nombreux 
évèqii.'-.  \|ii  è-  lis  eiii|Hi  l'iirs,  lis  (loths  et  les  rois  d'Arles,  Alphonse 
d'AiM-'iiu,  l;.i\  iieiii.l  liiiaii-i  1  |\  l'habitèrent.  Si  l'on  n'avaità  temps 
répaii-  lu  iiiliiiiile  qui  coniui.indi'  le  Rhône,  ce  vénérable  témoin  de 
tant  de  choses  ne  serait  plus  qu'un  souvenir. 

Le  Forumdemeure  à  la  place  qu'il  occupait;  son  nom  même  a 
survécu,  et  les  flâneurs  n'y  manquent  guère,  bien  que  le  rendez- 
viius  des  Arli'siens  soit  à  présent  la  promenade  des  Lices,  aux 
niagiiilliiues  iiiiibrages.  Deux  colonnes  de  granité,  soutenant  un 
fraiiment  de  fronton  corinthien,  font  l'ornement  du  Forum,  à  l'une 


>bélis(|ue  d'un  seul  morceau  (U)°',oO)  taillé  dans  le  gi 
'Kstérel,  a  éli'  retrouvée,  en  V.WO,  dans  le  limon  du  lili 
I    devant    l'IIiitel  de  ville,   sur 
.ns  datent  de  1828). 
e  Saint-Trophime,aprislaplace 
u  Piétoire.  Le  théôlre,  tout  prochi 


par    Louis    XIV 
nouveau    les  qn 

LaJ/-(/e/-,  liasi 
peut-éire  il'iiiir  | 
les  arènes  un  en 

L'amphithéâtre,  dans  s; 
œuvre  romaine.  La  passion 


monumental 

liii^l 


•Ile; 


de  ses  extrémités;  mais  ce  ; 
ment  détruit.  Des  portiques 
01  nés  de  statues  en toui  aient 
la  place  on  en  ietiou\e  la 
1  i(  ine  sous  foi  me  de  galè- 
nes qui  se  piolonsent,  des 
soubissements  le  1  II  t  1  1 
Mil  |Usqu  au\(  a\  s  lu  (  1 
iej  s  lUsla  (  lUi  d  t  I  1 1 
bliss  imnt  une  aicide  a\eL 
ni  h  sot     lonnescannelées 

U     piobablement  une 

nue   Basilique    ou    se 

ut  1 1  ]usti  e 

nmt  ilH   tel  de  Mlh 

i      1      l'il    is     1      lUstl 


les  nii 


rhésil' 


romain. 

était  toi 
et  du  c;i 

lii.n  lie 


anite  gris  de 
ône  et  érigée 
un  piédestal 

d'un  temple, 
',  forme  avec 

raiment  une 
qui  éleva  le 
es  du  [leuple 

elal.'urs,  elil 
.M-.lu  faible 
•l'Ile  institu- 


^^•i4>it'>oi'^ir  <-* 


lin 


<b  sL  I  lie  d  cnlitL  un  eu 
lieux  \(stige  dautiefiis,  le 
bxnc  de  pieue  d  ou  le  juge 
puLliut  ses  aiiets  et  sui 
l  juel  le  Mguiei  et  le  gou- 
verneur de  Provence  ju- 
raient par  serment  de  res- 
pecter les  franchises  de  la 
ville. 

Dans  l'attraction  du  Fo- 
rum se  groupaient  les  ther- 
mes, les  temples,  le  théâtre, 
les  arènes  et,  sur  la  décli- 
vité qui  descend  au  fleuve,  le 
grand  Cirque,  dont  \a.Spina, 


152 


LA     FRANCE 


IS    \n 


U's 


iUiénti-f 


leU'ouvé  de  nos  jours  un  recaia 
f  vie  :  on  y  donne  des  jeux,  ni:iis 
p  ne  sont  p:is  des  spectacles  d'é- 
ouvante.  Avant  la  conquête  ro- 
laine,  les  Provençaux,  comme 
l'UX  d'aujourd'hui,  aimaient,  à  l'aire 


lullant 


théâtre.  I,e  i'er<!(«(j;  Titus  inaugura  le  Colisée  par  une  série  de  fêtes 
où  des  milliers  de  bêtes  féroces,  lOOOO  gladiateurs  ou  esclaves  furent 
mis  à  mort.  Et  ce  ne  futlà  qu'un  spectacle  d'ouverture  !  F/idée,  alors 
acceptée  des  hommes  réputés  les  plus  sages,  de  faire  manger  en 
masse  des  êtres  humains  par  des  animaux  féroces,  donne  la  mesure 
do  la  bienfaisante  révolution  accomplie  par  le  Christianisme.  Aussi 
pour  ces  gens  que  réjouissaient  la  vue  des  souffrances  et  l'agonie  de 
leurs  semblables,  n'y  eut-il  pas  de  pires  ennemis  que  les  chrétiens. 
On  les  jeta  aux  bêtes.  Aucune  terie  n  a  bu  plus  de  sing  innocent 
que  celle  de  l'amphithéâtre.  Celui  d  Wlos  eut  aussi  ses  martyrs": 
snint   Génies  y    fut  livré    aux  betes    par    Dioclelien     En   404,   les 


empereuis  chiétiens  ajant  pi'olube  les 
theàlie,  les  Alênes  d'Aïto  furent  a  peu 
sins  en  firent  une  cita<lelle  :  quatie  t 
piiiinpales      l'attKiue,   ipii   ronrinnait 


ints  de  1  amphi- 
I  I  s  LesSarra- 
II t  lux  entrées 
lit  ]  I  1  as  pour 
L  ml  1  1  1  'S  por- 
ti  lULS  du  rez- 
d  (liiussêe.A 
1 1]  I  ae  dts  Sar- 
1  isins  expulsés, 
I  ut(  un  popu- 
1  ili   u  dt   misé- 

I  ux  se  logea 
d  ms  1  aniplii- 
th  lie  lesarca- 
1  s  cIt^i  s  furent 

II  insl  jimées  en 
elibles  ou  eu 
moulins  i  huile; 
on  11  oua  les  voû- 
tes poui  le  pas- 
sii^e  des  clieini- 
neLS  les  dalles 
dt  m  iibiedu/<o- 

/(  lin  et  les  bel- 
1  s  pieu  es  tail- 
I  (  s  des  fÇradins 
I  11  pillèrent  à 
I  ut  venint.  En- 
liii    les  Arènes, 

I  cupéiées  par 

I I  ville  en  1809, 
nt    repris    fi- 

^uie  Gidiidaxe: 
140mèties,  hors 


de  la  tuerie  espagnole.  On  dompte 
le  taureau  de  Camargue,  on  le  maî- 
trise par  les  cornes  en  lui  faisant 


force  de  la  tradition  qui  fait  revivre 
au  milieu  de  nous,  comme  s'ils 
l'Iaient  d'hier,  les  jeux  populaires 
cl  les  combats  de  la  Grèce  antique, 
pn-iiiiêre  édiuatrice  de  la  Pro- 
vence, car  la  pi'iii'tration  des  pays 
ihi  llliMii'-  p.ir  l'Hellénisme  fut  pro- 
l-iel''  'I  ■--eiiiiellement  pacifique, 
Mil  clii.iii  ,111  |uiii-(l'liui  économique 
el,  pailiiit,  très  durable. 

Allé.',    M  1)10  habitants)  est  sur- 
'     '   '  tout    grecque.    Son    Théâtre    re- 

'    ^'•''"'  produit  les  disposilions  ordinaires 

créées  de  toutes  piècespar  les  Grecs. 
En  contre-bas  de  la  scène,  l'orchestre  ( 'Op/'i^nTpa,  danse),  réservé 
d'abord  aux  évolutions  du  chœur  autour  de  la  thymèle  ou  autel 
de  lîacchus,  fut  mis  par  les  Romains  à  la  disposition  de  specta- 
teurs choisis.  Au  lieu  que  la  tragédie  grecque  se  déroulait  grave  et 
imposante  dans  un  cadre  simple,  devant  un  public  délicat  comme 
celui  d'Athènes,  venu  pour  entendre  les  beaux  vers  de  Sophocle  et 
d'Euripide,  la  foule  romaine,  qui  voulait  surtout  repaître  ses  yeux, 
exigea  des  décors  somptueux,  des  costumes  brillants,  des  parades, 
des  défilés  de  bêtes  féroces,  d'escadrons  et  de  chars  :  la  féerie  rem- 
plaçait le  théâtre,  et  Térence  s'en  plaint  amèrement.  Ajoutez  les 
athlètes,  les  gladiateurs,  les  bouffons  et  le  cortège  ordinaire  des 
courtisanes,  le  théâtre  di''riguré  n'était  plus  qu'une  succursale  de 
l'amphithéâtre,  et  lespi  einins  i'M'(|ues  d'Artele  considéraient  avec 
raison  comme  une  écle  ,!e  i|,'|.r,i\,ition.  Des  néophytes  dans  leur 
zèle,  animés  par  un  diac  ic  uoiumé  Cyrille,  vouèrent  le  t/i,hifre 
d'Arles  à  la  destruction.  Tout  fut  renversé,  brisé,  mi-  <'u  |i'<^  -.  Kt 
chacun  vint  y  puiser  à  sa  guise  :  les  marbres  fureiii  ,iii,i.  h.  -.  les 
statues  des  dieux  brisées,  les  bas-reliefs  jetés  pèle-niéle  Imi  s  île  jen- 
ceinte  avec  des  fragments  de  corniclies,  de  i  amir-labres,  de  colon- 
nettes  et  de  vases  d'ornement.  Depuis  iinnii  la  eumplètement  dé- 
gagé des  décombres  et  des  parasites  qui  rnlislruaient,  le  théâtre 
iVArtes  nous  est  résipiiaru  :   l'orcheslri'  et  plusieurs  séries  de  gra- 


LES     ALI'K 


LH     lilIÙ.XIi: 


153 


lulileau.  Dus  iiurli(iiics,  .les 
i;alei'ics,  eiitour.iii'iit  li' 
Ihédire,  et  la  parlii'  ^u|h'- 
i-ioum  H:i\\. 


^r,'    ,lr 


liaii'lll.S.Tr].os,Trl,  |.l.'Il,lrr 
II-  fiais.  Il  iir  ivsic  rien  .1^ 
ii'llf  (li'ciiratiim  exli'rieui  !•. 
Du  fouillis  tics  di'bi-is  fui 
rxhuiii/c  (lOlJl),  en  tmis 
innlv.MUX.  la  1m.|]..  \'//-»n 
,/'.lr/r,,rlirl-,|-,,.uviv,l,.rarl 


l.ouis    XIV      11 


cl  (In  niaius  vulgaires,  runr 
teuanl  une  pomme,  l'auliv 
un  miroir,  dont  la  di'essi; 
parait  quelque  peu  cmbar- 
lassce. 

Les  débris  antiques,  exlin- 
uiés  du  théâtre  d'Arles,  du 
llhône  et  du  sol  de  la  vilh', 
ont  été  réunis  au  Musée 
lapidaire  (auei(uine  éi:lise  S;iinle-Anu 
Ki-ance  eu  doeinueuls  i.'allo-r,,iu:iius.   \o 

de  la  terre;  un  Milhra  sans  lùle,  tnmvi' 
torse  enveloppé  d'un  serpent,  dans  bs 
seulptés  les  signes  du  zodiaque.  Miilu; 
gi''n(''rateur  de  la  vio;  les  signes  du  zn 
l'anni'e  réglée  par  lui;  l'immolation  du  I 
siiiuiliait  la  régénération  parle 


A  II  L  E  s     : 


IVt Iil,-  n'. 

n    l.'i'.IX,  le  eh 

.|Url    sont  lil 


leuibiruir    .b'  dr  l.l 

lui  elait  nllVrt,  de   li 


Il  fuit  rceliiMcher  les  dépouilles  opimes  des  A lyscamps  i\i\ns 
■s  luusi'es  dlùirope,  et  les  collections  particulières  :  Aiirs 
uisiTve  (|ue  la  [ilus  petite  part.  Au  xvi"  sièele,  ("barles  I\  fit 
r  do  sarcophages  plusieurs  bateaux  qui  snuiluèi eut  en  plein 
:  le  prince  de  Lorraine,  le  duc  de  Savoie,  IlielH'jiru,  b's  gou- 
rs  de  Piovence  en  poss('daient.  La  consliU(  Imn  ibs  aleliei-s 
niupaiinie  l'ans-Lyiui-.Méditerranée  a  coiisuinue'  eilli'  ruine  : 
ibi  rux  IiuiiIhmux    out  l'Ié  brisi's  en  miellés.  >aiiit  Tinnhirue 


liui. 


Ml    11       il I  m  ni  d  e  iii  pn- 

I  ibb  1,  liul  (.uig  de  Tiimiue- 
l  iilb  L  n  tombi  au  gi  et  voisine 
iM  c  un  phi  nicien,  des  su  o- 
pliagps  païens  se  mêlent  iii\ 
liiietiens,  ceux-(i  icpiLstn- 
lint  enbas-iclief  des  scem  s  de 

I  Evangili  ,  Lcu\-Li  des  chasses, 
ib  b  comluils,  etc. 

(  f  sont  b  s  tpaves  des  Alys- 
camps,  Cl  s  Cliamps-ri\s(  I  s 
d  \iles  nu  d'innombiabli  s 
.,1  ne  lations,  celtiqui  s,  giu- 
loisps,  gieiquPb,  lomunes  et 
«  lui  tiennes,  ciuient  liou- 
M  1  le  repos  dans  la  tombe.  \ 
puer  par  le  peu  qui  nous  1 1  sie 
bionzes,  inscriptions,  ^el  ii  s  et 
bi|ou\,  e\Iiumesdi  s  tombeaux, 

II  on  imagine  quelle  devait 
«lie  1  incompanble  rn  liesse 
de  cette  ni  i  |  1  b  m  ni  n 
Vlub  de  Mii-l  I  1  ul  11 
tout  a  eti  di  I  1  1  liiiil  l 
«  e  ne  sont  p  i-^  b  >  l>  n  b  m  s  du 
iv=  SK  de  qui  ont  eonimeiRe  ce 


154 


LA     FRANCE 


ittiaiis 


lu  n     d< 
dei.  pi  11 


IKIU     h\ 

Dè'sli'  Il 
pi-eniin 
Arks  1 , 
snuit  T) 


ell(    a  (  1 

I  a  11   ( 

orient  ili 

venait  1 1 


I  ^ 


]  u  de  temjib,  a  peu  p 
mil  |iio  des  \hisc  iinpi 
Il  iiiMpi  1  h  beige  inc  <  i 
I  u  iiK  nt  uipiLS  des  111 
(  I  nus     (I(  \(  nus 


Iruile  et  rebàlie, 
pillée  par  les 
Sai-rasius,  sac- 
(_  liji'e  en  1793, 

s  di-^ia'ce  de  sa  gangue. 

iiK  lin  ut  \(  is   1  extirmiti- 


S(   I   I 


une 


piiHlicalKin  (Il 
l'Evangile.  A  1 1 
place  d"un  an  - 
ci  en  sanctuaiie 
dédié  à  saiiil 
Elienne  (début 
du  vii°  siècle;, 
i|ue  saccagèrent 
1rs  Sarrasins, 
l'i  glise  acturllr 
futcnnslruitc  ,iii 
xi=  siècle  et  (im 
sacrée  à  l'apoln 
iV Arles.  C'est  li 
M  aie  basiliiiue 

puie  :  nef  ci-n- 
tiale  appuyée  dr 
deux   bas  cuirs 
étroits  que  fi  i- 
ment  deux  ab- 
sidioles,  de   cliaque  c 
système  de  voûtes  (au 
ledilirecstriiin.ui. 
Leiiiirlail  rsl  ,rune 


glande  abside  tei 
centre,  bas  côtés 


Au. 


■galr 


s      I 


su  ns  d  0 
ia\i^ation 
ui  la  ville 


moins  pi 
sant  di  s 
et  du  rtliiHi  ,  iiini  1 
comblei ,  si  ti  ui^l  i 
mai  ce  igespeslil  nii  I 
paiurent  peu  i  |  u 
laiies,  piesque  tous  \\ 
rigine,  et  a\ec  euv  Id 
inteiieuie  qui  i  tut  \ 
une  souii  i    I    ju    sp 

Sousl I\    I    11   1 

Ems,  api  II  111  ml  I   s  i 


lï Ailes  a   BtiuL,   icviMscence  de 
celui    de    Minus,  a    cnuionné 
l'icuMP   de   diuni^p  nitiepiisi 
L'an   II  imi     ili    d   \ili       m  nul 
liant  t    11       ,1ms  I.  m  II  uni  s  ml 


un 


it  in  111  II 


en 


se  lelu  uit,  la  un  i    lui  a  enlev 
le  nicilb  ui  appoint  de  sa  fui  tune 
Presque  tout  i  pi  u  de  1 1  \  die  an 
tique     son  c  idu  ,  ses  monuments 
en  initie,  nu  me  les  moUs 

Il  est  i(  m  lupi  ible  (ju  ipiesli 
bouiiasque  jussi  e   dis    ^i  nul  s 


in\asions 


monde  ouidnilil  se 
enfin  h  lenaissince  d 
tique  se  pinduisit  dan 


tôt  qu  1  II   1 
le    cloilii    1 
offient   un 

ilii     1  1  1  isihiin    II 

I  Saint  Trophime 

II  uni  ju  ible   evem 

plane    dis 
xi«  et  xii" 

edilices  élevés  au\ 
Il  1  les  dans  les  pio- 

vinces  du  Midi ,  on  y  reconnaît 
dans  1  adaptation  dU\  foiinrs  de 
l'ail  aieluteetunique  romain,   la 


di'ux    ili'   srs   galeries  datent  du 

r nii'iicrini'nl    du   xii"    siècle, 

iliaciini'  il'flli's  comprenant  trois 
liavéos  de  quatre  arcades  por- 
lées  sur  des  colonnes  jumelles, 
ijuatre  piles  d'angle,  somptueu- 
sfinent  décorées,  reçoivent,  à 
li-iiicroisnni'nl,  la  ivlinnb.-T  des 
vnùles  en  b.'rreau.  H  ii'rst  dans 
Ir  Midi  que  le  merveilleux  portail 
dr  Saiiil-liilles  pour  soutenir  la 
roiii|., liaison  avec  celui  de  Snint- 
Tiujihiiiif  :  l'exubérance  de  la  flo- 
raison seul  plurale  s'y  déploie  dans 
un  cadre  roman. 

A  côlé'  de  la  Renaissance  des 
arts,  celle  des  lettres  achevait  de 
donner  à  la  Provence  du  moyen 
âge   un   caractère  bien  marqué. 


cours  el  amour  ei  iii's  irirs  po- 
pulaires, dont  réchocst  v.iiujus- 
qu'à  nous. 

I.es  collections  r.'linir>  dans  le 
Museon  Arlalen  par  le  zèle  et 
la  générosité  de  F.  Mistral  évo- 
quent ce  passé,  ses  usages,  ses 
li.i.liliMiis  :  r'osl  tout  un  monde 
MiMi-  -<Mi~  11..,  yuxpar  les  traits 

.| Il  ,1   I.  1  1-.  ni  la  vie  provençale 

li.idilioniullc,  les  dictons  popu- 
laires, les  bijoux,  le  costume,  le 
mobilier,   les  objets    d'aliiiieiila- 


Ics  custumes,  les  usages  de  la 
vii'ille  Provence ,  Mistral  en  a 
l'voqué  l'àme,  élevé  le  langage  à 
la  noblesse  de  l'épopée,  dans  son 
immortel  chef-d'œuvre  de  Mireille. 


Li;s   ai.im:s. 


M']     Il  110  M' 


153 


LE    FÈLIBRIGE 

PROVENÇAL 


Les     lro„ha,lo,u:. 

la 

partie  inlé^'rante  île  ( 
cours  priiH'irrrsc|ua 

Cllrv.ilh   l--|nH   Ir,     , 

il  : 

.1 . 

j  i*,. 


et   r,,,nln     -,„,-  la    main    .lu    r 

.1     ilr 

Va  11 

r   la  féodalité  du 

Mi. h.  Li- .-■  .ml •  ,lu,' 1, 

il.-Ti. 
iliK    |i; 

|,a|. 

,  les  cours  pnn- 
^.  les  liviibailouvs 

evirnil  le  >..rt  .l,s  M.,  ,  ,,.  ~  .p, 

11-   l^a 

if  vivre.  Oïl  n'eut 

plus  le  laiHir  ni  Ir  ImimmIt  .h. 

lin-:  \ 

a-  I. 

lin  du  xiii«  siècle, 

après  lieux  ca'iils  au^    il.-  il 

la 

Miesie   provençale 

chaulait  sa  dernière  ballaJe  as 

■i:  (,■//( 

,//(/ 

tnjuie,;  le  dernier 

(les  troubadours. 

Ce[iendaut  la  poésie  no  pou\ 

iiir 

ai  rr,.,n,c^  :  v\\v 

se  ressaisit,  mais  il  une  niauiri 

ailr. 

des  barons,  se  subslit liait  une 

lii.iii- 

■.il-l 

■    ilr    ,  lailllinrr    ri 

de  métier  qui  tint  à   li.iiiiinii-  , 

rr\  < 

|r-     llMillIliillS     ili 

la  langue  et   de  la  raer.   .Mais 

i-rllr   1 

laai\.Jlr    llr    P- 

ibla 


où  elle  devait  vivre;  bientôt  le  fonualisiue,  la  routine  pla- 
cèrent son  inspiration.  L'on  s'unit  pourtant,  afin  de  la  dé- 
fendre, en  lui  créant  un  foyer,  yueliiues  lettrés  de  Toulouse 
fondèrent,  en  r.M.\,  la  Joyeuse  cninpar/iiie  des  sept  Ironha- 
dnurs  tnulniisniiis;  l'année  suivante,  leur  assemblée  deve- 
nait une  Académie  litlèraire  sous  le  nom  de  Coiisis/ori  de  la 
^ai/a  sciensa,  car.  pour  eux,  la  poésie  fut  toujours  lo  r/ay 
cuber  (U;  ftai  savoir).  Des  concours  poétiques  :  "  Jeu.x  lloraux  ". 
distribuèrent  au  mois  de  mai,  chaque  année,  des  récom- 
penses aux   poêles,  smis  f.irine  de  tleurs  d'or  ou  d'arf;i'iil. 


Jla 


In 

ili 

.lan-,    ,| 

dau 

"l''"'  "' 

de 

lie 

de  -1-01110 

iiC 

fidèle  a  s 

ad 

ne 

tait  au 00 

ncoi 

rs  les  oi 

a|) 

es 

un  long 

3ubl 

,  elle  es 

a 

vieille  tr 

idili 

in  piaiv. 

se 

foi 

nièrent  à 

son 

exemple 

1 

1      '1 

le  dis  manifes- 

1 

Hl 

(hacun  parlait 

nui 

Mil   il 

Louis  Uellaud 

)bS 

le  Marot  de  la 

nlel 

H,     d 

„'  Toulouse,  au- 

1     1 

r 

d.     V 

11 

1 

mni  ts  pr.acieux 

Il      1  1  1  [loesie 
1   Ml  1  iiliini  de 
)    liiiiiiniiste  sa- 

V" 

.1  - 
; 

1  II 

1 
1-     1 

li  is  17, ,1,  le 

Il   s  jours,  le 

\    1      1    II   (1708- 

11   1     1   ,  dismt 

1    Mil    iiMisme 

11    une   I 

eiiaissance  poe- 

dxit 

et  h 

s  poêles  locaux 

■uvenrale  :  l.ou  llmn  lA.w^s,..  |iir  t)r.>aiiat;  1  autre 
i-provencale,  ini-IVanrai~i- ;  l  mi  I niiihuuriiunre  ai  le 
r«c.s-/rc/,  parlirll.il  ri  Imi-;  Mri\  :  enlln,  en  18.52,  le 

rirai  ilr  |„„  -ir-  :   /;  /■.,.„,■„."/-■,  r.lilr    par  Joseph 

an Il     ,    :,\.  :■   Il   rr[!  ,|,,,r  ilrri  .riilr-   I  r-  lilaine  dcS 

lll.  II!  -  p. H  I.  -  |a  .r  ,  ,r  ,i,\  1  ,  Irl  mr-  r  \rlation  : 
ai  niMr.^iii.Ml  pi-  .pr  Ir  pal,  r  p.  ,piila,rr  rpuré  pilt 
Mariai, I  ilr  -avnir.  ,lr  iirlilr^-r.  .1  harmunie.  Mais  il 
llail   iliiiiirr   I  r-xMi-   par  iiiir  in-piration  nouvelle 

rrll,,   lalirnr    .Ir   l'i  .  .\  .  1 1.  .•,    si    ri.lir,   si    doUCC  et  fpiï 

avait  lie  trop  longtemps  que  le  gazouillement  d'une 
■usée  enfantine. 

'l'r..is  |i.iètes  :  Joseph  Roumanille,  Théodore  Au- 
iiiel,   fri-déric  Misira/,  contribuèrent  surtout  à  ce 

1 Mail  ;  par  eux  le  langage  populaire  cessa  d'élre 

1  Miiq.lr  patois;  la  langue  parlée  devint  une  langue 
iilr  1  I  lillrrnire.  I.'ninc  de  ces  précurseurs,  Jo- 
îpli  Ronmanillc,  .lai  nr  à  '^  linl  1;.  my,  d'une 
iii:l.'     I     ■  .':  !'•'.■     ■  -    1     ■     I  [.!■.  .■.:.-^-  ,Iu  sens 


nr  .niniirenant 
Is  dut  traduire 
:til  parut  ainsi 
u.  Houmanille 
II.  i.rlil  profes- 


■  morceau,  du  frai 
iliniment  plus  gr 


.,,,,.  f,  N\,a.-.  piii~  a   AM^irai,   .l.iii^   Ir   p.  iKionnat 
in.pi.v,  .ri  il  r.ii.,,iilri    Mi-lr.il   .1    \ii-.liii.'  .M.ithieu, 

.Iriix  ami-  triai-  r.,i Im  il   nirair  | r  1.  iirparler 

natal;  enfin  huit  ans  correrl.  m-  a  limpî  im.  rie  avi- 
gnonnaise  de  Fr.  Séguin,ilcomp..- a  .1  pu  1.1 1 a.  laimme 
éditeur,  des  opuscules  en  prose  ,pii  1.  lii,  ni  .  ..nuaitre. 
Son  pr.'iuii'r  livre,  Li  Maryaridelo  îles  l','i.|uerettes) 
fut  un  recueil  d'élégies  et  de  stances  printanières,  d'un 


LA     FRANCE 


allicismc  suave,  inconnu  jus.Mir-|,i  du 
/ioHm,ni(7/eneui-aitraubô|iiu(c. .111111,. 
au  rcalisuK!  ti'rrien,   les   f.irl,  -    ><  nir 

Th.  Aubanel  is-n-:  ssr,  ,  ,|  unr  un 
frAvi,;..n..n.  lui  cnl.nv  ,I,m,-^  ^..n  :~\s\.' 
linn.  Fr.  Mistral,  I-'  [iln-  jmnr  .Ir-  i 
^•■'Vinms,l..l/.,.// .,;,p.u,l.  ,!,-!, M 

jnlirs     ,.|,:,„-u„.     |  ..ov,.,  H.l,-  ,  |.  ,n  I     .: 


fesseur  :  ce  lut  ui 
natal,  de  la  lanuii 
l'un  corriijrani  et  : 


naliuutil  à  au.uue  l-esululiou  ulilr.  C-lu 
'VAir,  (lu  à  l'inilialive  (le  J.-13.  (Iiuill,  n 
réussit  p.is  (I.-ivrinla^e  ;  ,T  fu! ,  enhv  1rs  |H,ele 

(lelieieUM-   ,     ,     m    .■:       I         m'     ,:.„'x   li'Avi 


uitres,  en  liant  l'accent  toni(|ue  à  l'ùrtliu- 


1,  sans  avoir  pu  s'entendre.  Ceux  d'Avignon, 
ir  la  langue  de  Provence  et  sa  poésie,  réso- 
de  s'imposer  à  f(uve  de  chel's-d'œuvre.   Ils 


Mal/i 


■  Félibrig( 


Mailt-ilh'     ,   1    ..   1   .    ■,,.    1    1     ,!    .1,,,.        „ ■,.         ,(,|,,,r .,,1.   Il   vrlll  .r|,l    /,7,',,r,v 

u  sol 

sept   i'l'"l"           ■■'       '    i'I     "•    '''' .1     .1    •     1    1     1 rt,    rMlMIIir    Ir    J, ,,,,■,„ 

4Uon, 

se  fonil.i  l.                     1    II   i.  1,    ,|.          •  ,   /     r  ,  ,•    ,,ii  1,1  |iril   |i.iiii'  |i,iiiMiiiii' 

Estelle  d    ui;.  m,  ,ui,iii  ml  ,, ,-,:','.  ,  u  |ir...i\  lilmI,  Icl-ilc  svuibuiiiiuu  a  sep 

1  sol 

branches  lut  1  cuibleuie  de  1  Association. 

lève. 

C'était  peu  de  s'entendre  ;  on  ne  pouvait  rien  sans  le  peuple  dont  i 

-sept 

fallait  ennoblir  la  langue,  en  l'attaeliant  à  des  (euvres  iiu'il  put  coui[iren 

drr.     \.r<      -r|,|      .uni-      nvriviil      „„     „/,„„,„„/, 

^ 

Kl                       \                        li-iliuereul,   niais   surtout  Mistral,    Ilouuia- 

^m 

■1^^.                     \                    nille.  Aubanel.  Mathieu.  Le  succès  dépassa 

M 

mH^.                 \                  leurs  c-prrancps   :    l'àme  populaire  fut   se- 

fut  ur 


In  ijraud  poète  épique  nous  est  né  i>,  dit 
l.;uiiarline  à  qui  Mislml  avait  fait  hommage 
lie  son  livre.  Et  Villeiiiain  :  «  La  France  est 
.isse/.  riche  pour  avoir  deux  littératures.  » 
A  Niines,  oïl  l'on  fêlait  le  chef-d'œuvre  en 
un  banquet  officiel  :  «  Je  bois,  dit  Jean  Re- 
ùoiil,  le  boulanger-poète,  à  Mireio,  le  plus 
beau  miroir  où  la  Provence  ait  jamais  pu 
se  mirer.  »  C'était,  en  effet,  l'àme  elle-même 
et  lr  rniir  il'iin  priiple,  snu  langage,  la  terre 
piM\,;.  ,[,■   i.m'.-  (lr   |,,iiiiini  et  de  lumière, 

A\.  r  .l/'r  /■  I.  ciili,.  ilii  Beau  faisait  sa 
renfne  Iriniupli.ale  eu  Provence.  Depuis  lors, 
le  l'clibrige  n'a  fait  que  grandir  et  s'étendre  ; 


LES     ALl'ES. 


LE     RHONE 


157 


poéto 


Mil  M,-i 


ht   Cb  siid  1  luinn 

111 

(It   cette  p(>(  ML          r 

i 

^    11    (1  iniK     uni 

\ 

IK     s,,n    ,t     Ml,,    , 

11, 

Il    1    l,  L     pi      \,l.      il, 
(ItlIHlIhui       1     1       1 

n  bit,  tlk    i  1   \ 

II 

d,,^    le    p  upl 
scntiiii.nls,!     lui 

1 

tlllK 


î  atui  e  des  Felihi  e\ 
]iirM  BoiiEvuN  tiail 
(  Iin„'t  chti  lîou 
manille,  AM^'aon  ) 

Entie  II  Dui  inte 
et  1 1  pi  uni  i  iilldu 
t(  use  (Il  I  i  (  I  m  la 
misst  di  s  Alpines 
détache  sous  le  bleu 
cru  du  ciel  provcii- 
i;al  ses  remous  cal- 
ci  iii's  qui,  d'eu  bas 


lusl 


M.ili. 


<:i<i 


iiii'  (li'l,iunia  les  eaux  liunmeus, 
alors  infertile  de  la  Cran.  Saini 
Il  Ucii,  dont  il  reste,  à  Pi'eart,  u 
,lans  un  earrornur  >l,-sert  inipivs 
[r  ,1,-s  Alpin, 'S.  ,lii  ,.-4r  .!,■   la  l»i 


de  di'troit  par  le,|u 

de  la  Diirauce  sur  b'  «b»- 

Itéinij,  hérilièi'e  de  l'an,  mm 

arc  de  triomplie  et  un  ma 

sionnant,  est  la  vedette  c 

rance.  De  ses  cours  ombrai:,  s  ,.ii   inm  iiiiiiv,    >,,iis   |V|,;iis 

des  platanes,  des  micocoulieis,  ,l,s  lu.iiinuiiicrs,  l'eau  liai 

monlai-'ne  qui  court  partout  en  gais  ruisseaux,  on  pénètr,' 

ravins  s,M-s,  ta|iissi's  de  clit''n,'S  verts,   d'arbustes  soulTret, 

enracinés  à  une  mince  couche  d'humus  desséché.  Une  tid 

uniforme  enveloppe  toutes  choses;  puis  ce  sont  d'âpres 

des  pans  de  montagne  comme  taillés  à  l'emporte-pièce,  i 

éldouissants  sous  la  lumit-re  aveuglante,  cadre  digne  de  la 

t,,iue  d,'S  Baux,  jm-bée  sur  r,'\li,'m,'  pr nt,>ir,'   ,!,■  ,-,| 


de  pierre  servai,'iil  ,1,'  si, 'g,'  aujc  ib'lilM'ranIs 
tante  et  sèche,  |,,n-,-  lainhii  li,',l,-l  ,l,s  J/„» 

meneaux,    en    pailif   i.hsli  u,,s    | r    é\il,' 

amorces  d'escaliers,  une  haute  clo'mim'-e  s 
bâillant  sur  le  vide,  contrastent  par  leurdéc 
recherche  d'art  très  purde  la  lienaissance.  I, 


alvéoles  dans  une 
ruche.  Au  lieu  d'é- 
lever des  murs  en 
mettant  pierre  sur 
pierre,  ils  ont  évid,5 
la  montagne  elle- 
même,  dressé  des 
tours  en  isolant  de 
gros  blocs,  découpé 
des  tranches  do 
rocher  en  guise  de 
murailles.  Dès  l'en- 
ti  ée,  un  corps  de 
uanle  est  niché  dans 
I,'  rnr.  Au  snriii-  ,!,■ 

pelle  la  place  Neuve 
(ici  le  moindre  car- 
refonr   est  nommé 
place),     Vllùtid    de 
ville    oll're    à    son 
pignon    les  armoi- 
ries   de  la  maison 
des    Baux;  l'inté- 
rieur   renferme 
trois  grandes  salles 
voûtées  dans  l'une 
d,'squellesdesbancs 
l'n,'  glande  rue,  mon- 
///,,  ,ni  des  fenêtres  à 
la   luine  (lb72),   des 
igneuriale,  des  portes 
épitude  avec  l'évidenle 
ruedesFours  prolonge 


i>|i 


ip- 


fait  un  Mus,-, 
,■  la  Tour  di 
onstruclions 


lilKI 


penil)tes  (li'Iours 
jusqu'à  >i  n  e 
porte  en  partie 
découronnée  de 
ses  mâchicoulis, 
et  gardant  en- 
core les  rainures 
de  la  herse  dis- 
parue. C'est  la 
Cnln.lr,    aulre- 


■,  ,lit  le  rn,n,uri    -,il|..  ,|.  ~  I  .  I, 
lirau.   r/,--l,  a\,'e  b,  Ji.,.  p,,in 

•estées  debout  dans  cette  \ille 
Vincent  possède  troisembryons  de  nefs  succès 
la  première  à  droite,  d'origine  romane,  a  des 
cuve  baptismale  et  bénitier   de   m,'iii,'    i:>Mi 
rédiflce  est  du  xu=  siècle;  enlin  !,■  ti  ,,iM,'nM   \ 

un  élégant  campanile,  renferme  b'  I I'imu  ,1 

romano-byzanlin  ,l,'  li-glise,  i,'>iaiii,'  ,11  1m 
tère.  Le  sous-s,d 
formait  une  né- 
cropole, où  fu- 
rent ensevelis 
dans  la  pierre,  b' 
long    de   corn- 

leries  ,les   cala- 
eombi's    roinai- 


Ni(i-,i,  une  /,) 
>neme  clievelui, 
,1,11   que  Misti  1 


■  ,l,'  (  ,1  1  ililir,-  ;  ou  en 
-  ,  Ti  iiM  ,il  ,ni  maison 
»ial,',  un,'  ,l,-s  rares 
d,'  d.-Linlii,-..  Saiut- 


pi  incesse  dfs 
Baux  d  nnt.  u 
m  11  ,(11  dile  be  lu 
le,    moite   a   la 


158 


LA     FRANCE 


de  murailles,  des  tours  entières 
manquant  de  base  se  sontafTais- 
si's,  comme  de  grands  arbres, 
rnuprpnu  pii^il.quis'arc-boutent 
'  m  "I  '■  'i  II  m  i-i^p  du  rocber 

iju  I  ju  II  lui  liions  ont 
I  1  \<  nul  11  ndiementdefinitil 
It  cette  luine,  mais  la  \Rillt 

II  qui  1  entouie,  cette  CTpitib 

III  pi  ht  pu  Iqiii  c  iiii|  tT|iisi|ii  1 


I  1  lil  K  ,  commLnt 
u  1  hei  cuisint  et 
-m  s'  Pas,  dindus- 
u  i  jii  u  les  maisons  se 
pencbent  et  tombent, 
nt  1  qui  veut  Dans  les 
I  il  s  II  s  animaux  se 
il  il  ii^e,  le  coq  y  fait 
•~        I    nies    et,   pcichi 


u  iih 

lin  1- 


lleur  de  l'âge.  Proche  de  l'église,  une  école  s'esl  logée  dans  l'ancienne 
maison  seigneuriale  des  Porcelets,  marquis  de  Maillane  (patrie 
de  Mistral),  l'une  des  plus  nobles  familles  d'Arles.  La  chapelle  ro- 
mane de  Saint-Biaise  n'aconservé  que  ses  murs.  A  côté  se  Irouvait 
l'hôpital.  Une  citerne  pour  recueillir  les  eaux  de  pluie  dévalant 
de  la  grande  surface  dallée  qui  touche  au  plan  du  Château  ;  un  mou- 
lin à  vent  à  l'extrémité  du  plateau,  servaient  à  l'iippi m  i--i"iiiii'niriit 
de  la  ville.  Iinagine-t-on  que  l'on  ail  perché  l.'i.  imIh'  dr^  iiiini's, 
un  enclos  sommaire,  comme  toujours,  destiné  aux  .(.iii-.>^  ilr  l,ni- 
reaux?  Des  Grecs  si'nl>^  pouvaient  smihailer  pour  Icuks  aila>^rni.-iils 
un  cadre  pareil.  Ii.-  la  l.i  u-....  |mi  b  lufis  clair,  la  vue  pinlr  jusqu'à 

Aiguesmortes  et  (1 \ii-  bail.'  la  /';■./ c/iee  du  Uhône  :  à  l'Iim  i/nii, 

sur  le  fond  bleu  di;  la  nnr,  lisSai!!lu.-,-.Maries,  le  grand  élaniide  Vac- 
carès  qui  miroite  au  suleil  comme  une  cuve  de  métal  fondu,  la 
grande  Camargue  et  ses  fourrés  verdoyants,  la  Crau,  les  lagunes, 
les  canaux,  la  Sainte-Bauine  et  la  montagne  de  Sainle-Victuiie, 
l'Estaque  qui  enchâsse  le  grand  lac  de  Berre,  Arles,  Mniiliua jMiir. 
Mieux  que  tout,  le  Château  domine  ce  splendide  paimiania. 
On  y  monte  parla  brèche  ouverte  entre  la  tour  Sarrasinr  ri  nllc 
ides  Bannes.  Ce  devait  être  autrefois  inacrrssililr.  Iri  rrxIiMm  ili- 
niaire  passe  l'imagination.  Les 
fpiintes  des  Baux  se  s  ml 
•ompaiLS  delà  mimtdgni  iK 
i  ont  fimilke,  ioni[uie,  lui  i 
JOUI,  sculptée  ;  le  don|iiii  I  > 
touis,  le  iochei,ctlane  loinir 
jioui  ainsi  due  qu  une  seule 
ipiecc,  des  salles  cllondues, 
«les  amoices  de  voûtes,  dis 
lionçons  d  escalieis,  des 
jiiii  t(  s  ou\ei  tes  au-dessus  d  un 


pied,  tout  u  i  st  qu  ei  loult  - 
ment,  et,  toiiime  les  couches 
iiiféiieuies  de  la  loche  se  dé- 
composent plus  Mie  que  ks 
parties  supérieures,  des  pans 


\eisfe    1  1111     I  1 1   _  s  biil- 

lintsdes-i    II  1        1    II  uisvenus 
a  11  coui   d  s  B  nu     lune  des 
plus  nobles  dePio\ence,  limes 
les  cours  d  amoui   ou  les  che- 
\alieis  poètes  et  1  dite  destiou 
badours  célébraient  la  beauté  et 
les  vertus  des  princesses  Cécile, 
Clairette,  Alix,  la  dernière   de 
son  illustre  race.  Les  fêtes  populaires  se  sont  éclipsées  à  leur  tour  : 
celle  de  saintVincent,  avec  l'antique  jeu  des  Chivau  frits  (attribué 
aux  Phocéens);  la  plantation  du  Mai,  la  procession  empanachée 
de  saint  Éloi...  Désormais,  la  ville  est  muette;  elle  somnole,  ense- 
velie vivante  dans  ses  ruines,  comme  dans  un  tombeau. 

Le  premier  qui  prit  le  nom  patronymique  des  Baux  vivait  dans  la 
première  moitié  du  xi"  siècle.  La  princesse  Alix,  son  ultime  héri- 
tière, mourut  en  142G.  La  seigneurie  annexée  au  comté  de  Provence 
passa,  comme  lui,  de  Bené  d'Anjuu  à  Charles  du  Maine,  son  neveu 
et,  par  celui-ci  mort  en  1471,  au  roi  de  France  Louis  XI  qui  ordonna 
de  démanteler  la  place  et  le  château  des  Baux  (1483).  Sur  l'empla- 
cement de  l'ancien  jardin  seigneurial,  en  contre-bas  de  la  ville, 
subsiste  un  pavillon,  vrai  bijou  d'architecture  qu'édifia  la  reine 
Jeanne  de  Naples,   comtesse  de   Provence. 

A  peu  de  distance,  la  grotte  îles  Fées,  immortalisée  par  Slistral, 
et  la  gorge  du  val  d'Enfer.  Au-dessus  du  l'rou  des  Fées,  la  montagne 
Costa  Péril  servit  de  quartier  général  à  Marins;  un  deuxième 
camp  romain  occupait  au  nord  un  monticule  dominant;  le  plan  du 
Château  en  retenait  un   autre.  D'anciens  remparts,  des  tombeaux 


II' 1  oc  \  II:  lies  leslrs  il  aqueduc 

'm  iII  I.  Il  1  II  il.'S  Baux. 
I»i  ii\  si  I,  s  .nuire,  les  Tré- 
I  II  111  mil  iiit  un  groupe  de 
lims  pi  isdiiiiues  sculptés  à 
même  le  loiher,  les  Gaié , 
uni  foit  éprouvé  la  perspi- 
cacité des  ai  chéologues.  Ceux- 
ci  voient,  dans  les  trois  per- 
sonnages figuiés,  Marius 
\i  compagne  de  sa  femme  et 
de  la  piophetesse  égyptienne 
qui  le  suivait  dans  tous  ses 
(Il  placements,  car  il  était  ou 
pinissiit  etie  superstitieux. 
I  m  (  oiiliisi  II  1  iiiiiui  y  vou- 
h  ni  \  Il  M  iillii',  Marie  et 
I  1/  m  ili  I  11  qu  saux  Saintes- 
Mai  les.  Ce  11  était  là  probable- 
ment qu  un  ex-voto  à  trois 
peisonna^'es,  l'homme  et  la 
it  iiiiiii     en    adoration  devant 


LES     ALI'ES.    —  LE     RHONE 


159 


REGIME    DU    RHONE 


'S  Al 


ri-ues  ili'  s.-;  ,irilii.-i,|.  rnn-espdndaicnl  -i  \:i  i\rh.\r\i' 
serait  un  .1.!m_n  .  l'n  ["Hilieur  la  Saône  et  le  Dmilis 
(les  mcmlai:!!'  -  iimn  ^iiin'S,  fortement  boisées,  recim 
hivernali-s  Lui  |iiiii.  i|ial  aliment.  Ces  deux  rivières  .l 
se  glacent  les  sources  alpestres  du  fleuve.  T'est  l'U  ai 
que  les  tnnents  cévenols,  Doux,  lùàeux.  Arilé(  le-,  ( 
rive  LMiieln'.  I''S  t'missaires  préalpins,  lirruni',  K>ui 
|ii'i'ci|.il.iii  .11  Imnibes  sous  la  détente  des  L'raud^  "i 
li.Mii.n-r  .li-|iii -i.m  des  eaux  qui  le  nourrissent.  \>- 
à  la  pauvrel.'  uL  à  l'excès  des  fleuves  tributaires  du 
d'un  même  climat. 

Pour  un  cours  de  812  kilomètres,  mesurés  depi 
d'origine,  8t)0  kilomètres  en  remontant  à  la 
source  de  la  Saône,  son  naturel  proloni;enient, 
et  1023  kilomètres  à  la  naissance  du  Doubs,  le 
Rhône  req.oil  9')0  millinièties  de  pluie,  la  mnvcnne 
de  la  Franc  étant  scnlenient  ,1.-  770.  Son  i.assin 
de  9S«8:iiil  h.Tlarrs.'sl  Irllmirni  armsé,  que  \r 
lleuve,  si  bien  ré.-lé.  quil  paraisse,  ccub-  Innjnurs 
rapide  et  ne  souffre  pas  qu'on  l'entrave.  I,a  navi- 
gation, par  suite,  y  est  de  nature  assez  précaire. 

Le  Guide  officiel  de  la  navigation  dit  le  Rliôno 
/lottable,  de  la  frontière  suisse  au  Parc,  sur  '.'<:]  ki- 
lomètres; navigable  du  Parc  à  la  Médilerranér, 
sur  -'i89  kilomètres.  A  son  tour,  la  partie  navi- 
gable se  divise  en  trois  sections  :  la  première,  du 
Parc  kLijon  (134  kilomètres);  la  seconde,  deLyi'ii 
au  delta  d'Arles  (287  kilomètres);  la  troisièm'\ 
d'Arles  tila.  mer,  par  le  grand  Rhône  (48  kilomètre-; 

1°  Du  Parc  à  Lijnn,  le  fleuve  offre  à  l-li  i-  ^ 
(]uand  il  se  produit,  un  mouillage  de  (în  .  . un 
mètres,  ne  laissant  aux  bateaux  que  O»,  Vi  JVn 
foncement.  Lorsque  les  eaux  d'été  le  permettent, 
des  transports  à  aubes,  calant  1"',40,  peuvent 
conduire  les  voyageurs  à  Aix-les-Bains,  par  le 
canal  de  Savières,  déversoir  du  Bourget.  Mais  la 
pente  du  fleuve  est  d'inclinaison  assez  Imli',  \,- 


m   glaci 


débit  variable  et  le  lit  semé  d'écueils.  Tout  concourt  à  entraver  une 
navigation  régulière.  Le  haut  Rhône  pourtant  n'est  pas  la  quantité 
négligeable  que  l'on  paraît  croire  :  quel(|ues  écueils  sautant,  des 
ili-n;.'ai:es  apprnpi-iés  et  l'aniénat-'enient  depln^^ieurs  bi-as  secondaires 
,I,,iinorab'hl  au  (l.-ii\c  un  i i\.-iMriil  dr  Linri-h-s  .4  une  circula- 
tion e.iuiiniuvialr  Mon  plus  inipoi  Lmlr.  fjilio  r„'l|ooarde  et  Pierre- 
Ch.itrl.  d,>s  paysages  admirables  se  succèdent  :  le  haut  RItône  est  le 
cliomiu  naturel  du  Bourget,  l'un  de  nos  plus  beaux  lacs,  et  son  trafic, 
mène'  laissé  à  l'abandon,  égale  celui  de  TAdour,  de  Bayonne  à  la 
niei'.  C'est  le  liant  Rhône  qui  conduit  à  pied  d'œuvre  les  énoimes 
blocs  de  pierre  do  Villol.ois,  .lonl  sont  construits  les  quais,  les 
ponts  et  les  mcmunioiits  di-  l.von. 

2°  De  Lijon  au  Di'll.i,  lo  .(uiraut.  grossi  des  eaux  de  la  Saône  et  du 
Donlis,  s'accidèro:  il  siuait  cliini''i  ique  de  le  vouloir  contraindre,  en 
divisant  s. m  couis  par  l'icbolonuiMuent  d'écluses  successives;  une 


lAliA  SCON 


160 


LA     FRANCE 


crue  subite  balayerait  l'obslacle.  Le  mouillage  niiiiiiiiiiiii,  diiis  cette 
section,  est  de  1™, 10,  laissant  aux  bateaux  un  fnlunct'iiient  ilc(l",9U. 

l)es  bateaux  à  aubes,  le  chemin  de  lialage  étant  impraticable  sur 
nombre  de  points,  d'un  tirant  de  1"',30,  à  pleine  cliarge,  descendent 
au  gré  du  courant  et  remontent  vides  ou  à  moitié  chargés,  tirés  à  la 
reniiin|ui'  |iai'  dcsli.iliMii'c  d'un  sysli'-iue  particulier  nommés  grappiiis. 

l.a  p. •nie,  lié-^  Uni'-  ciiiMic.  old,'  :i:j  centimètres  par  kilomètre; 
le  lit  enriiiiibi  e  de  i;ia\  iers  iiKibiles  cipables  de  former  barrage  au- 
tour du  moindre  obstacle  de  lencunlie;  |e  llenve,  teiijoiirs  courant, 
d'un  débit  très  inégal,  cm^e  Je   liV.,|ueiii,   rrlnuLi-e..  Si   la  Sein,-, 

fleuve   lent,    de  débit  con^i.ini,  ii,i\ei-;iht    i le^i Iiiliiimle 

moyenne,  a  pu  subir  le  tiein  d  écluses  nombieu.ses  qui  en  ont  lait 
une  magniPique  voie  fluviale,  on  n'a  pu  que  diriger  le  Rhône,  con- 
tenir sa  fougue,  le  régulariser  par  des  digues  longitudinales  sub- 
mersibles qui  ramènent  le  Ilot  dans  un  lit  régulier,  hors  des  îles  et 
des  bras  moris  ipii  répuisiMit  ;  des  épis  transversaux  rattadienl   les 


digues  au  rivage,  à  travers  les  Ducs.  Par  basses 
eaux,  tout  le  courant  se  trouve  ainsi  ramassé 
dans  le  lit  majeur,  tandis  que  les  crues  se  don- 
nant libre  cours  par-dessus  les  digues,  celles-ci 
se  trouvent  préservées  de  rupture.  Depuis  que 
sont  terminés  ces  grands  travaux  (plus  de  50  mil- 
lions y  ont  été  dépensés),  le  Rhône  a  pris  une 
allure  plus  régulière  que  le  Rhin  lui-même  ou  le 
l)anube;  les  chômages  sont  devenus  rares;  la  ba- 
tellerie reprenant  confiance;  la  Compagnie  géné- 
rale de  navigation  du  Rhône  a  créé  une  excel- 
lente flotlille  appropriée  aux  exigences  du  régime 
lluvial. 

3°  D'Arles  à  In  mer,  le  grand  Rhône  offre  un 
mouillage  minimum  de  1™,60,  ce  qui  laisse  aux 
bateaux  un  enfoncement  de  1",40.  Les  transports 
se  lont  par  bateaux  à  voiles  ou  chalands,  que 
lin  ni  (les  remor(iueurs  à  aubes  ou  à  hélice.  Le 
pi  lU  Rhi'nio,  classé  comme  navigable  d'un  bouta 
l'iiilie  ne  (loiiiie  à  l'éliage  qu'un  mouillage  de 
T'  (1  ;i|,i[-  1.1  ii.i\  ij.ileiii  s'.iriète.  Grâce  aux 
I  Mi_i  r  ,  ,|(.  1,1  ciiliin  i'  il,iii~  1,1  (  .,imargue,  le  trafic 
1'  CL  Lias  du  liliùac  tend  à  s'accroître;  les  ba- 
teaux sont  halés,  presque  toujours  vides  à  la 
remonte,  par  des  chevaux. 

L'altitude  duffran(/ii/('ine,  en  basses  eaux,  n'étant 
([ue  de  l",7o  dans  Arles,  sa  pente  d'écoulement 
ue -M.  MCI..UI-,  devient   insensible.  Pre  que  partout  le   mouil- 

lage dépasse  2  mètres;  à  l'approche  de  la  tour 
Saint-Louis,  4  etS  mètres.  Cette  profondeur  cons- 
tante favorise  la  navigation;  mais,  sur  ces  rives  sans  abri,  le  mis- 
tral, quand  il  souffle  en  tempête,  peut  entraver  la  marche  des  gros 
bateaux,  et  même  les  faire  sombrer. 

Le  mouvement  est  actif  sur  le  Rhône,  depuis  que  le  canal  de  Saint- 
Louis  lui  ouvre  un  débouché  sur  la  mer,  par  la  grande  rade  de  Fos. 
Il  est  clair  que,  malgré  les  progrès  du  port  de  Saint-Louis,  la  car- 
rière ouverte  à  la  navigation  par  ce  canal  se  trouve  limitée,  en 
amont,  au  port  d'Arles,  et  qu'en  aval  les  bateaux  du  fleuve  ne  se  ris- 
quent guèie  en  mer  par  la  voie  du  chenal  maritime,  l'n  transborde- 
iiient  s'impose  donc  :  nous  avons  un  port  de  plus,  mais  le  pi  oMéme 
lie  la  iia\i^alion  intérieure  du  Rhône  attend  une  plus  c pie  le  solu- 
tion. U  n'y  en  a  pas  d'auti'e  que  l'ouverture  d'un  grand  cniuil  mun- 
tiine,  reliant  directement  Marseille  à  Lyon,  à  l'aide,  mais  hors  la 
puissance  du  Rhône. 

Canal  latéral.  —  Sur  la  nécessité  de  cette  grande  voie  de  com- 
miMiication,  il  n'y  a  qn'uin-  voix  :  le  simple  exposé  des  projets  que 
celle  question  a  soulevés  ferait  plus  d'un 
volume.  Les  uns  préféraient  la  rive  gauche, 
liien  ,|ue  l'élalilissement  de  la  voie  ferrée, 
depuis  les  jiieiuiéres  éludes,  ait  fort  com- 
pliqué le  creusement  du  canal,  sans  parler 
des  grandes  brèches  luiverles  par  l'Isère  et 
laDrôme,  qui  exigeraient  des  travaux  d'art 
très    coûteux.   D'aulies   len.iient   pour  la 


'Iles, 


pas 


le  |eis.l;ieileiiieni  p, ■  ij é | l'abl es  : 
d  allliient  à  11  ancliic  ;  mais  sur- 
tout le  c(//ie/ Irouveiait  de  te  colé  un  trafic 
assuré  par  les  grandes  cités  industrielles 
de  Rive-de-liier,  Saint-Élienne,  Annonay, 
les  mines  de  Privas,  les  carrières  de  Clio- 
mérac,  les  fours  à  chaux  de  Tain.  Le  pre- 
mier projet,  après  les  essais  de  Céard  en 
ISIIS.  CarPtoieen  1822,  futexposé, en  1847, 
|i,n'  rMiu''nienr  .1  rhtideDumont;  desobser- 
\,iiiiiii-  plu-  >ei  1, 'es  aboutirent  àl'avant- 
projel  ,lr  isTi  :  un  canal  de  327  kilomè- 
lies,  doté  de  33  mètres  cub(>s  jiar  seconde 
à  l'étiage,  4S  en  volume  normal,  devait 
s'amorcer  sur  la  rive  gauche  du  Rhône,  à 
la  hauteur  de  Condrieu,  descendre  jusqu'à 
Mornas,  passer  en  siphon  sur  la  rive 
droite  et  gagner  Montpellier.  Mis  à  l'en- 
quête (janvier  1874)  par  le  conseil  général 
des  Ponts  et  Chaussées,  subordonné  (1875) 


LKS     ALl'ES.     -    Li:     ItlIONE 


161 


ù  l'achr-vement  dos  grands  travaux  entio 
salion  du  Rhône,  objet  d'un  projet  de  l"i 
la  Chambre  des  députés,  qui  prenait  30  iih 
30  à  l'Isrre,    reronnu  d'utililé  publique   ,,;,, 

ui..nl;iir.-  chin-r l'.-ipi.iVrirr  (|uii,  1S77 

bidis>..|.Uh.n    ,b'   v\l,-   CiMiniir..,    b^  prnjM, 

(drrriiilii  .■  \s~'.i  .  Mais  la  proposition  de  M. 
l'expir^^ioii  ,1  uni'   nouvelle  combinaison  U>i 

Cfi'iiiihi'i  Iriii,   iIlmui''  de  reviser,  en  le  mell; 


pusr  |i,ii'  M.ShIi  Cil  II -1    ,i\iil  bSSl);  on  obtint  le  vnir  ,!.■  l;i  (  :li,iiii  hre, 
le.jniii-  ,11-111. •  il.'  rrx|iir;ilh.n  d.'  ses  pouvoirs  (iO.iiiilIrt  iNNb. 

i.rs  iiMuurbrs  (lu  S' liât  iLiu, h lirrcH t  encore  le  fameux  plan.  Pour 
un  iMiial  et  à  pioposibun  Ib'uve  smis  notre  main,  il  nous  a  fallu  près 
di!  i|uatre-vinL;ls  ans  de  discnssimi,  et  l'œuvre  est  loin  d'être  accom- 
plie! Elle  se  résume  ainsi  :  Doahlc  canal,  un  sur  chaque  rive.  Prise 
d'eau  sur  la  rive  droite,  à  Mornas  :  dotation,  25  mètres  cubes;  prise 
d'eau  sur  la  rive  gauche,  à  Romans  :  dotation,  12  mètres  cubes.  Un 
troisième  canal  puisera  au  Rhône  (rive  droite)  12  mètres  cubes,  près 
de  l'embouchure  de  la  Cèze,  pour  l'irrigation  de  33000  hectares  de 
terrains  bas.  Arrosage,  circulation,  force  motrice  :  tels  doivent  éln' 
les  bienfaits  du  mulliple  ciiiml  jniur  les  pays  riverains. 


FLORE    ET    FAUNE     DES     ALPES 


FLORE 


s'épanouit  dans  I 


'altitude, 
où  crois- 
subalpinc 
s  glaciers, 


Des  palmiers  de  MiMiInn,  .'i  I  .  inil,.  ,|  ;,vi 
région  des  glaces,  la  \  .L^r'l.ilinn  si  rlirlciiin'  par  degrés  avec  le 
formes  variées  que  lui  iinpusi;  b'  ilim.it.  En  peu  de  temps  on  pass 
de  l'Afrique  au  pôle  :  dans  l'oasis  du  Jardin  de  Talèfre  en  plei 
massif  glaciaire  du  mont  Blanc,  24  phanérogames  sur  87  habi- 
tent la  Laponie  et  li  le  Spitzheru.  On  dis 
trois  régions  végé.|,-il.'s  ,l;,iis  l..-.\l|-s  :  I,, 
sent  les  arbrrs  et  1rs  pLinics  d.'s  |i,i\  -  l'i 
ou  forestière;  la  )■«/(,„(  ,(//.r's/,v  .b-s  [kUiii'.iu 
des  grands  sommets. 

1°  Région  inférieure.  —  Chaque  espèce  de  la  vie  végétale  doit  à 
l'orientation  vers  le  nord  ou  le  midi,  comme  à  la  nature  même  dn 
sol,  des  différences  marquées.  A  égalité  d'altitudr,  |,i  Pmv.  ih  r,  b 
Daupliiné,  la  Savoie  ne  produisent  pas  les  mêni.  s  pi, nili-,  mi  lr~ 
prodnisent  dilféremment.  Sur  les  versants  qui  r.  ::.ir.lriil  la  M-di- 
terranée,  Volivier  prospère  à  600  et  800  mètres  d'aliituib';  son  do- 
maine, dans  la  vallée  du  Rhône,  s'étend  jusqu'à  Montélimar.  Une 

France.  -  It. 


vi'iri'lalinii  loutr  Miéridiimale  l'accompagne  dans  les  garrigues  : 
la\andr,  iliwii.  cisics,   i.. marin  et  autres  arbrisseaux  à  feuille  per- 

sislanlc   il   p.irtum    ar aliqne.  Aux   cliénes-liè{/cs,    chênes   verts   et 

/)/)/.s  (l'Mi'j),  (|ui  s'associent  avec  Volivier,  succèdent,  à  partir  de 
Monli'linuir,  le  châtaignier,  le  chêne  blanc,  etc.,  arbres  à  feuilles 
caduques,  adaptés  au  climat  plus  humide  des  premières  pentes  du 
Dauphiné  et  de  la  Savoie;  le  lionx  et  le  buis,  à  feuilles  persistantes, 
rappellent  encore  le  climat  chaud  du  Midi;  mais,  sur  les  landes 
stériles,  la  fougère,  le  gencl,  la  bnujère  ont  remplacé  les  arbris- 
seaux aromatiques  des  garrigues  méridionales. 

2°  Région  subalpine.  —  Le  châtaignier,  le  chêne,  le  hêtre,  les 
conifères  à  feuilles  caduques  comme  le  mélèze,  ou  persistantes 
comme  les  jiins  et  les  sapins,  composent  la  ceinture  forestière  des 
Alpes,  mais  ici  encore  l'orientation  et  la  latitude  les  distribuent  à 
des  degrés  divers.  A  500  mètres,  dans  les  Alpes-Maritimes,  l'olivier 
cède  la  place  au  chêne,  puis  au  pin,  sur  les  versants  exposés  au 
nord;  il  ne  disparait  qu'à  800  mètres,  sur  les  versants  du  sud.  De 
même  pour  le  ciiêne  (guercus  ilex)  :  à  900  mètres  au  nord,  1200  mè- 
tres au  sud,  il  recule  devant  le  hêtre  ;  le  hêtre  à  son  tour,  vers 
1  300  nu'dres  au  nord.  1  .iDO  mètres  au  sud,  est  remplacé  par  l'épicéa 
ou  b'  riin  à  croclifls.  Dans  b'  Daupliiné.  d  la  Savoir,  b-  liêlre  succède 


i6â 


LA     FRANCE 


au  cliène  blanc  (qiier- 
cus  robur),  à  700,  800, 
ou  900  mètres,  suivant 
la  latitude,  puis  il 
règne  seul  et  cède  la 
place  aux  sapins. 

Avec  le  liètre  qui 
l'accompagne, mnis  qui 
s'arrête  plus  bas  que 
lui  (ISOO  mètres  en 
moyenne),  le  sapin 
monte  :  d'abord  le  sa- 
pin argenté  [abies  pec- 
tinnta)  ;  Vépicéa,  dont  la 
ramure  sombre  se  mêle 
au  feuillage  plus  clair 
du  sorbier,  de  Vorine, 
du  frêne  (que  l'on 
trouve  à  1800  mètres 
au  sud,  1100  mètres 
au  nord).  Enfin ,  des 
arbres  moins  exi- 
geants,  le  bouleau,  ou 
plus  robustes,  le  mé- 
lèze, et  plus  haut  en- 
core,le/im«  tronc  tordu, 
le  pin  cembro,  portent 
la  forêt  alpestre  jus- 
qu'aux pâturages  de  la  A i  - i.i .^s 
région  glacée.  Des  ali- 
siers, des  chèrrçfeuiUes, 

des  groseilliers,  Acsronces  fleriuet  des  niielli  ■.  a  1 
ciin]|iai;ni'iit  <l.uislesclaiiRie&,lesiotailles,lpt 
fi'U'/rri's,  dans  li's  endroits bumides,  des  carey 

Région  alpestre.  —  La  foi  et  monte  en 
1700  mètres  dans  nos  Alpes  fi  inc  ni^' ^  I'hui 
monte  à  1810  mètres  sui  le  mi- ml  m  ii  lu 
l'escalade  du  sapin  s'ariLle  a  ITihi  m  ii.s 
Daupbiné,  Vépicea,  suivant  1  cxiiu^iUmi  ^11111 
mélèze  et  le  cembro,  par  ex(  eplmn,  jusqu  a 
la  végétation  arborescente  se  labouant,  des 
buissons,  ïaune  \ei%  le  qentvner  nain  (jui  I 
rappellent  la  forêt;  le  pâtuuvje  commi  ik  <  Wi 
des  troncs  oblitérés,  dont  les  de- 
bris  trouent  la  surface  du  gazon, 
prouvent  que  jadis  la  foi  et  se  pi  ci- 
longeaitplus  haut;  on  a  biijle  b 
bois  pour  faire  du  pré  :  1  uu\ii 
de  destruction  n'a  ith  nir  |ms 
épargné  les  rhododendum--  «.II. 
joie  des  yeux  dans  la  ib  ^.,1  itmn 
des  hautes  solitudes.  On  lencoii- 
trait  leurs  massifs  carminés  a 
2330  mètres;  à  peine  arrivent-iK 
aujourd'hui  à  2000  mètres,  m  iis 
k  côté  du  rhododendron,  une  m 
finie  variété  de  plantes  et  d 
Heurs  pique  le  manteau  veit  di  - 
nlpaffes  :  le  bleu  pur  des  gentiam 
les  nuances  roses  et  blanches  t\>  n 
saxifrages,  Vaster  alpin  au  capiliil. 
violet  à  cœur  jaune,  le  tendji 
myo<otis,  les  anémones,  l'edelwef.-<  i 
étoile  d'argent. 

La  persistance  des  neigi  s  plus 
<luo  la  ligueur  du  froid,  s  opims, 
à  l'ascension  des  plantes  .  n  I  i 
température  du  sol,  on  1'  1  1  mis- 
taté,  même  au  bord  des  1.I  h  i.  is 
n'arrête  pas  les  fonctions  <|.  I  ,  m, 
végétative  chez  certaines  espi  (  (  s 
parliculières,  organisées  pourn- 
sisler  aux  basses  températuies 
Aussi  a-t-on  rencontré,  au-desbus 
des  déserts  de  neiges  et  de  glaces 
qui  ne  fondent  jamais,  les  sa.ri- 
fraga  oppositifolia  (3300  mètres), 
saxifraga  Bellardi  (3480  mètres). 


.  h  iiilis  iiiiM.|UPdes 
(1  iii~  I  --Il  lUi  lieux 
m  \.  mi  I  K.DO  et 
ait  Ir  /  mil-,  uiiLuiata 
ml  du  \entou\  Si 
dans  les  monts  du 
H  a  1  10(1  iii.ties,  le 
2  lOn  iiH  II.  s  \l„is 
tiilhs  II,  liMiiv  des 
|iii  s   s  uil<  s   /  nii/>ant^ 


BOUQUET     DE! 


la  cainpanula  cenisia 
(3672  mètres);  au  col 
du  Géant,  Vandrusace 
glacialis  (3436  mètres); 
enfin,  la  plus  auda- 
cieuse de  nos  plantes 
alpines,  la  rammculus 
glacialis,  qui  a  été  trou- 
vée à  4080  mètres  sur 
le  Schreckhorn,  à 
4275  mètres,  sur  le 
Finsteraarhorn.  Plus 
haut  encore  grimpent 
les  lichens;  M.  Valloten 
a  trouvé  à  4700  mè- 
tres. Enfin,  dans  le  bain 
glacial  de  la  neige  elle- 
même,  un  végétal  mi- 
croscopique {hœmalo- 
I  occus  lacustris)  dont  les 
ellules  multipliées  res- 
semblent à  une  poudre 
tine,  anime  l'étendue 
blanche  d'un  doux  co- 
lons :  c'est  la  neige 
I  oiige,  qui  a  tant  éprouvé 
la  sagacité    des  cher- 


11     1.1s    .   \\(iNs     LN    iii\Ei,  L  œinre  de  la  nature 

est  faite  de  nuances  : 
d'une  espèce  à  l'autre 
la  tiansition  se  fait  sans  heuit,  et  teld  jiaïaît  surtout  dans  la  mon- 
tagne Un  >  obseive  une  soite  de  migiation  des  plantes;  les  unes 
montent,  les  auti  es  descendent.  Il  n'tst  pas  lare  de  trouver  asso- 
ciées SUT  les  moiaines  de  la  \allee  de  Chamonixdes  plantes  mnnta- 
gnaidt  s  rtd's  plantis  (b  la  plaine  Ceitaines  espèrps,  cniniiic  le 
ihododi  II  iinii  ilis,  mmImiI  isspz  bas,  au-dessous  i\i-  nnn  hm'Iii's 
dans  b  iiMssii  ,1,  h  (  Il  iilM  use,  àWO  meties  au  boi.Mii  In  (I  Aii- 
necj,  a  2(l(t  lULtii  b  bui  b  b  \i  isants  du  lac  de  Côme,  iinlé  à  la  viune 
et  a  1  oliviei  11  lesulte  de  ce  double  mouvement  de  montée  et  de 
descente  une  accommodation  de  la  plante  au  climat  avec  lequel  elle 
doitvnie  Puni  mieu\  lesistei  au  fiiiid  cli  s  hautes  régions,  la  feuille 
sipaissii  s(  1  1111  ISS,  ,11  insittis  I  I  pi  mie  laccourcit  ses  entre- 
nu  mis  s(  1  approche  du  sol,  dont 
1 1  t.  inpt  lature  est  toujours  plus 

I  le\te  que  celle  de  l'air  ambiant; 
elle  se  ciamponne  aussi,  allonge 
ses  lacines  contre  les  bourras- 
ques qui  pourraient  l'enlever;  la 
tloraison  est  plus  précoce,  l'évo- 
lution de  la  vie  plus  rapide,  car 

I I  11  esttaidifet  court.  Jlaisaussi, 
dans  LPtle  alnios[ibpi'e  de  plus 
on  plus  11  msjiaiente,  à  mesure 
que  diminue  la  vapeur  d'eau, 
s(.us  la  chaleur  rayonnante  et 
1  intensité  de  lavive  lumière,  dans 
cpI  an  Mf,  léger,  quelle  pureté  de 
enloiisdu  rouge,  du  bleu  éclate 
bui  les  Hem  si 

On  1  a  vu,  Vexposition  exerce  sur 
la  dispersion  des  végétaux  une 
influence  décisive  :  on  est  sur- 
plis de  trouvera  certaines  alti- 
tudes des  plantes  amies  de  la 
(  lialeui,  une  flore  provençale  sur 
cutdins  coteaux  ensoleillés  de  la 
ba\oie  Le  sol,  à  son  tour,  a  sa 
it  iipicussion  dans  la  vie  de  la 
plante  et  introduit  des  différences 
caiactenstiques  entre  la  végéta- 
tion des  Alpes  siliceuses  et  des 
Alpes  calcaiies.  Des  îlots  se  trou- 
vent ainsi  tiansportés  d'une  ré- 
gion dans  l'autre. 

Les  Alpes  et  les  Pyrénées 
possèdent  une  grande  quantité 
d'espèces    communes.    Pourtant 


LES     ALIT'S. 


LE     niIÔNE 


163 


M.  Ronnier  a  signalé  l'ab- 
sence de  l'éjjicéa  et  du.  mé- 
lèze dans  la  chaîne  pyré- 
néenne; en  retour,  lessari- 
frages  sont  nombreux  dans 
la  zone  alpine.  Il  y  aurait 
l'U  échange  entre  les  deux 
systèmes  montagneux, 
mais  souvent  des  Alpe-i 
aux  Pi/rênées.  Enfin,  sur 
700  pianlos  rf  crardé.'s 
comme  cai  .hl''i  islniurs  ib' 
nosA//«.,v,:((;i,.,„r  1(111  bM.r 


tant  celle  différence,  qu'un 
certain  nombre  d'entrr 
elles  se  trouvent  à  des  ni- 
veaux pluslias,en  Laponi'' 
l>ar  exemple,  et  cela  est  eu 
elfet  très  naturel,  la  lati- 
tude compensant  les  dilT'-- 
rences  d'altitude. 

FAUNE 

A   mesure    que  l'un  s'''- 
lève    dans  les  nu  ni  un 
bî   froid,   en    s  i.-  i 

égrène  les  manil  i  i 
de  la  vie,  mais  b  ui  d  un 
des  formes  plus  oii-in  il  - 
par  la  nécessite  ]iii|  s  , 
aux  animaux  et  aux  [danlts 
df  s'adajder  aux  exigences 
du  milieu  où  ils  M\Lnt 

Mammifères.  —Avant 
que    les    chasseurs    l'eus- 
sent refoulé    dans   les    n'- 
traites  presque    inaccessi- 
bles des  hauts  sommets,  le 
chamois   (rnpni    rvpicapra 
l.inn.i  animait  de  ses  ébats  le  voisinage  di.'S 
souplesse  incroyable,  son  courage,  ses  ruses, 
l'ardeur  de  ses  ennemis.  Chaque  année  en  v 
mais   la   frugalité    du 
chamois,  une  aptitude 
presque   indéllnie   de 
ri''sistance  à  la  fatigue 
elauxinteuipi'ries,nnt 
jusqu'ici  empéclié  que 
la    race    ne  disparût. 
H  en  reste  de  nom- 
breuses familles  dans 
les    montagnes    des 
Housses,  la  Vanoise, 
l'Oisans,    les    hautes 
vallées  de  l'Arc  et  de 
l'Isère.  La  timidité  du 
chamois,  toujours 
pourchassé,  est  deve- 
nue   excessive   :    le 
moindre  bruit  Tef- 
fraye.  Très   retiré,   il 
vit   en    été    de    rares 
touffes    d'herbes  et 
d'arbustes;  l'hiver,  en 
éloignant  les   chas- 
seurs, élargit  son  do- 
maine :  il  descend  en 
quête  de  lichens,  d'é- 
corces    tendres,    de 
touffes  desséchées. 

Si  le  boiKjuetin  (capra 
ibex  Linn.)  n'était  soi- 
gneusement   défendu 


iremieres  neiges.  Sa 
n'ont  fait  qu'exciter 
lit  des  hécatombes; 


sur  le  territoire  de  chasse 
du  roi  d'Italie  en  Piémont, 
peut-être  aurait-il  à  présent 
disparu  des  Alpes  occiden- 
tales. Le  courage  de  cet 
animal  est  extrême,  son 
agilité  incomparable.  Pour- 
tant il  s'apprivoise  facile- 
ment :  on  en  voyait  autre- 
fois se  mêler  aux  troupeaux 
qui  vontesliverchaque  an- 
née sur  les  hauts  pâturages. 
L'ours  bnm  (ursus  arctos 
I  inn.i  h.ibite  les  forêts  du 
\  '  lui  ~  I  t  les  districts 
III'  nl.i_n'  nx  les  plus  boi- 
si  s  d''  bi  >avoie;  mais  il  se 
lait  plus  rare  de  jour  en 
jour.  Presque  jamais  il  ne 
se  hasarde  dans  la  région 
(j.s  iM  ii.'.-:  l'hiver  le  fait 
.|i  -■  •  n  II  ■    jusque  près  des 

h.iliil  il s,  à  moins  qu'il 

ne  le  conliue  dans  son  trou. 
Le  lynx  [felis  lynx  Linn.), 
ou  loup-cervier,  encore  as- 
sez commun  en  Suisse,  il  y 
a  un  siècle,  doit  être  con- 
sidéré comme  à  peu  près 
disparu  :  le  dernier  aurait 
été  tué,  d'après  Tschudi, 
en  1867,  en  Valais.  D'un 
tempérament  féroce,  le 
lynx  tuait  pour  le  plaisir  de 
tuer  :  chèvres  et  moutons, 
marmottes  et  tétras,  telles 
étaient  ses  victimes  ordi- 
naires. 

Vhermine,  ou  belette  des 

ne\aes(mustelanivalisL\nn.) 

ne  fait  plus  que  de  rares 

apparitions,  à  la  poursuite 

descampagnols,  jusque  sur 

les  sommets  neigeux. 

La  muniiiitte  (nrelumijs  marmotta),  cet  amusant  rongeur  qui  réjouit 

notre  enfance  par  ses  gambades  et  ses  grimaces  au  bras  de  quelque 

jeune  Savoyard,  exilé  des  montagnes  comme  lui,  passe  sa  vie,  au 

pays  du  chamois,  non 
loin  des  neiges,  à 
brouter  le  gazon  qui 
végète  à  l'abri  de  quel- 
([ue  nicher.  Les  mar- 
iiinii,  a  se  groupent  en 
laiiiilles;  tandis  qu'el- 
les se  reposent,  lissent 
leur  fourrure  ou  gam- 
badent au  beau  soleil, 
un  vétéran  de  la 
troupe  veille  à  la  sé- 
curité commune. 
Qu'un  chasseur,  un 
oiseau  de  proie,  un 
carnassier  s'approche, 
un  petit  cri  déchire 
l'air  :  toute  la  troupe 
disparaît  sous  terre. 
C'est  là  que,  au  fond  de 
leurs  galeries,  les 
marmottes  passent  de 
longs  mois  d'hiver, 
dans  une  sorte  de 
chambre  garnie  de 
fourrages,  condam- 
m  '  ■<  à  un  jeûne  pro- 
h  II..'  iiui,  en  ralen- 
ii".iiit  à  l'extrême  les 
I. niellons  vitales,  les 
plonge  dans  une  sorte 


164 


LA     FRANCE 


fie  sommeil  léthargique.  On  recherche  la  marmutle  pour  sa  four- 
rure épaisse.  Bien  qu'où  l'ait  exterminée  dans  certaines  parties  des 
Alpes,  elle  vit  encore  en  nombreuses  familles,  dans  la  région  de 
Vallouise,  par  exemple. 

Le  campa'jmil  des  neiges  (arvicola  nivalis  Mari.),  autre  rongeur 
parent  des  marmottes,  mais  de  taille  plus  petite,  se  creuse  des  ter- 
riers dans  le  voisinage  des  neiges  ou 
furète  à  la  manière  des  souris  dans 
les  cabanes  de  bergers,  sur  les  hauts 
pâturages.  I.e  lièvre  des  Alpes  {lepus 
vnriiibilis  Pall.)  est  un  animal  bizarre; 
rhi\crvenu,  son  pelage  fauve  s'har- 
monise avec  la  nature  qui  l'entoure. 
On  le  dirait  d'aboid  couvert  de  flo- 
cons de  neige;  peu  à  peu  les  taches 
blanches  s'élargissent,  se  rejoignent, 
euvi>liip|i(Mit  noire  lièvre  d'une  robe 
immarul(-e,  sa  meilleure  défense, 
puisqu'elle  le  souslrait  à  la  vue  sur 
l'uiiirornie  étendue  de  la  montagne 
neigeuse.  I.e  lièvre  des  Alpes  ne  des- 
cend jamais  au-dessous  de  1000  mè- 
tres, mais  il  peuts'élever  jusqu'à 3000 
et  même  plus;  on  le  rencontre  dans 
toutes  les  parties  de  la  chaîne,  en  Sa- 
voie, en  Dauphiné,  en  Suisse,  en 
Tyrol,  comme  aux  Pyrénées  et  dans 

le  Caucase.  Il  habile,  durant  l'élé,  la  zone  intermédiaire  des  sa- 
pins et  des  neiges  permanentes;  l'hiver  le  fait  descendre,  mais,  loin 
de  somnoler  comme  la  marmotte,  il  cherche  sous  la  neige  des 
écorces,  des  racines,  des  herbes  sèches  dont  il  fait  son  maigre  repas. 

Oiseaux. —  Les  grandes  :,l;iin,].  ,  ;,pp:ii  lirnnent  au  vautour  des 
Alpes  ou  gijpnète  barbu  (,  i  ,iv.)  et  à  l'aigle  royal 
{aquila  fiilva  Cuv.).  Le  piu,!  im  l.,,-,,ii  i ,  il  y  a  quelque  cin- 
quante ans,  dans  le  Dauphin.-,  enire  1  uisans  et  la  Maurienne  :  on 
en  vit  d'assez  audacieux  pour  s'attaquer  au  chamois,  rarement  tou- 
tefois avec  succès,  car  le  gracieux  ruminant  est  armé  de  deux 
cornes  solides  et  poinlues,  et  le  courage  ne  lui  fait  pas  défaut. 
Vautours  et  gypaètes  semblent  avoir  émigré  des  Alpes  savoyardes 
et  dauphinoises.  Les  aigles,  au  contraire,  sont  assez  nombreux 
dans  les  grands  cscariiemcnls  :  non  loin  de  Grenoble,  à  la  Char- 
treuse, dans  le  V'ercors,nn'iiic  mu-  |.s  hautes  montagnes  cristallines 
de  rOisans  et  dansles  g.iij.s  (I.-  la  lu. manche. 

Milans,  faucons,  buses,  bu.^unls  se  partagent  avec  la  chouette  et  le 
liibiiu  grand-duc  [strix  bubo  Lin.),  les  zones  inférieures.  Celui-ci,  très 
rare  en  France,  a  élu  domicile  dans  les  grandes  forêts  de  la  Savoie 
etduDauphini'.  Là  encore  habitent,pourla  grande  joie  des  voraces: 
\n gelinotte,  le  faisan  (pltasianus  colchicus  Lin.),  le  grand  tétras  iletrao  uro- 
gallus  Lin.),  de  plus  en  plus  rare;  et,  au-dessus  de  ce  monde  em- 


EOUQUr 


plumé,  le  tétras  lagopède  {tetrao  la- 
gopus  Linn.)  dont  le  plumage  brun 
clair,  tacheté  de  noir,  passe  avec 
l'hiver  au  blanc  pur  de  la  neige. 
A  un  niveau  plus  élevé,  tourbil- 
lonnenl,  autour  des  rochers  noirs, 
mouchetés  de  blanches  plaques 
neigeuses,  les  corneilles  alpines  ou 
clioquards  {jpyrrhocorax  pyrrhocorax 
Cuv.),  à  pieds  rouges,  au  bec  jaune, 
qui  nichent  et  vivent  jusqu'à  plus 
de  3000  mèlres  de  hauteur.  De 
jolis  petits  oiseaux,  Yaccenteur  des 
A  Ipes,  le  bruant  des  neiges,  la  ber- 
geronnette jaune,  égayent  de  leurs 
ébats  les  savanes  blanches  des 
hautes  cimes  :  aucun  n'égale,  pour 
la  beautéde  sa  livrée,  le  tichodrome 
échelette  au  manteau  cramoisi,  qui 
grimpe,  les  ailes  mi-ouvertes,  le 
long  des  rochers,  à  la  pouisuite 
des  insectes  qu'il  pique  de  son  bec 
recourbé  et  pointu.  Jamais  on  ne 
le  vit  percher  sur  un  arbre;  de 
Saussure  l'a  rencontré  à  3362  mè- 
tres, au  milieu  des  glaces  du  Géant. 
Les  corbeaux  noirs  {corvuscorax  Lin.) 
sont  aussi  les  hôtes  des  sommets  : 
ils  chassent  les  petits  rongeurs, 
marmottes,  etc.  Des  pics  les  plus  abrupts 
le  martinet  à  ventre  hlanc  {cyjiselus  alpinus) 
fond  sur  sa  proie  en  l'enveloppant,  comme 
en  un  filet,  de  cercles  extrêmement 
rapides. 

Au  bord  des  grands  lacs,  vit  un  monde 
à  part  :  l'aigle  criard  et  Va.\g\e  Jea ii-le-Blavc 
{A.  brachydactyla  Cuv.),  qui  habile  les  fa- 
laises escarpées  du  lac  du  Bourget,  bat  les 
bois  àla  recherche  des  perdrix  et  des  tétras, 
chasse  les  reptiles,  explore  les  étangs 
et  les  rivières,  pêche  le  poisson.  Parfois  le 
milan  royal  tombe  sur  sa  proie,  la  saisit  à 
la  surface  de  l'eau  et  l'enlève  dans  ses 
serres  avec  la  rapidité  de  la  foudre.  Pour 
le  caihartes  aliinoche,  vautour  au  plumage 
blanchâtre,  qui  habite  la  Dent  du  Chat,  au- 
dessus  du  Bourget,  les  roches  du  Salève 
et  les  plateaux  du  Vercors,  il  se  repaît  de 
charognes;  le  faucon  pèlerin  chasse  les 
hirondelles. 

Chaque  année  l'automne  attire  le  long 
des  lacs  des  bandes  d'oies  rieuses  [anser 
albifrons),  de  canards,  de  grèbes,  de  cormo- 
rans, de  cygnes  et  de  hérons:  tous  se  livrent 


CHEZ      ELLES. 


LES     ALPES. 


LE     IIIKJXE 


dG5 


sur  les  eaux  dulacde  Genève,  des  iim'.s  de  nnniritcs  y  voltigent  à  la 
surface  des  eaux,  et  l'on  peut  voir,  dans  ([ui'hiue  anse  retirée,  la 
femelle  du  grèbe  huppé,  promenant  ses  petits  sur  son  dos,  au-dessus 
des  eaux  tranquilles. 

n.irement  les  reptiles  quittent  les  régions  basses;  ils  ont  l.esoin  de 
rhalrur  pour  vivre.  Cependant  le  It-zard  vivipare  se  rencontre  iusi[u'à 
la  liniile  lies  ni'iges;  Vorvet  {angiiis  fragilis)  se  trouve  au  Pelil-Sainl- 
Iternard;  lu  salamandre  noire  et  le  trilon  alpestre,  à  21)00  mèli-es  et 
plus  ^aliuudanls  dans  le  lac  Robert  et  le  massif  de  Belledonne  .  I.e  rrn- 
paud,  capable  de  supporter  de  longs  jeûnes,  résiste  lijrn  ,iii  fioid  in 
se  terrant;  la  grcnuinUo  rousse  mieux  encore  :  ses  d'uls  cl  lirvr-^. 
grâce  à  une  sécr/dion  mmiueuse  préservatrice,  peuvent  sub^islci-  de 
longs  ninis  sous  la  neige  et  même  la  glace. 

Poissons.  —  Dans  1rs  torrents,  les  rivières  et  les  lacs  al|ieslres  vil 
une  niinilireuse  po[iulatinn  aquatique,  dontli»sva- 
riéti's  les  plus  communes  sont  :  le  gardon,  Vahlclte, 
le  giiujiin,  la  tanche,  la  carpe.  Mais  la  truite  et  le 
brochet  sont  les  plus  beaux  poissons  des  Alpes  :  ils 
prennent,  dans  les  lacs,  des  proportions  bien 
s\ipérieures  à  la  taille  de  leurs  congénères  de 
livière;  la  truite  saumonée  (trutta  lacitstris  Lin.) 
du  lac  de  Genève  peut  atteindre  plus  de  1°',20  et 
pi'ser  jusqu'à25  ou  même  30 kilogrammes,  tandis 
(pie  la  truite  commune  ne  dépasse  guère  0°',S0  à 
0™,60  de  long,  et  comme  poids  7  à  8  kilogi-ammes. 
On  pêclie  le  brochet  dans  la  Durance,  l'Isère,  le 
lîliône,  les  lacs  de  la  Savoie,  de  la  Suisse  et  du 
nord  de  l'Italie  :  c'est  une  terrible  bète  de  proie. 
Il  a  pour  frères,  dans  les  lacs  alpins  :  Voinbre- 
chcvalier,  le  lavaret  qui  abondent  dans  les  lacs 
d'Annecy,  du  Bourget,  de  Genève;  par  malheur 
ces  beaux  salmonidés  recèlent  quelquefois  les 
germes  do  grands  parasites  tels  que  le  ténia... 

\.a.pcrche  de  rivière  est  fort  eslirm'e  des  gour- 
mets; la  lotc,  coniinnuc  d.ins  !•■  Illi.'.iie  et  le  lac 
du  Bourget,  a  le  sin^ulei'  inslin,  t,  \ivaiit  liahi- 
tuellement  dans  les  l'nnds,  de  r.nmnlrr  au  mo- 
ment du  frai,  et  de  sauter  sur  le  gravier  de  la  l'ive 
pour  y  déposer  ses  œufs.  Singulier  poisson  que 
Valofe  iiilosa  vulgaris  Cuv.),  qui  remonte  de  la  Mé- 
diterranée parle  Rhône  jusqu'en  Savoie  et  même 
à  Genève,  pour  y  déposer  sa  progéniture  et  rega- 


Insectes  et  mollusques. 


se  déroulent  sous  leiii 
qui  s'agili',  du  plus  II 
cimes  les  plus  inacces 


ite,  s'ébat  au  gr: 
it  les  espèces  ii 
;  qui  expurgent 


-  Une  incroyable  population  d'êtres 
de  la  montagne  :  la  plupart  des  lou- 
■s  par  la  grandeur  des  spectacles  qui 
'aperçoivent  guère  ce  petit  monde 
in  d'herbe  jusqu'aux  neiges  et  aux 
ce  le  soleil,  chacun  s'éveille,  quitte 
.  Il  va  des  insectes  carnassiers,  qui 
MU  dangereuses  par  leur  nombre  ; 
i\'--~  iMipnret(-s  qui  gâteraient  la  sève 
les  raniassiers  :  les  cicindèlides,  vrais 
t  leur  ]irnic  à  la  course,  jusque  dans 


166 


LA     FRANCE 


le  voisinage  des  lîI.hhts 
vers  blancs  et  ilrs  i  ..iili 
feu  sur  un  halul  d  un  m 
des  niai-es;  les  .s/.///Ay//. 
les  déirilus,  les  |iiciir- 
gnons.  Aux  iii'rrnji/inrcs  ,-| 


■ihiilrs,  ennemis  des  limaces,  des 
nil'iis  niirifiuli-n-i,  an  corsage  rouge 
i|U''.  Les  iliihs,  i.Irs  sont  les  pirates 


sali 


latea,  aux  ailes  blanches,  découpées  par  un  échiquier  noir;  le 
sali/rus  Ifermione,  un  eiïrontéqui  se  pose  sur  les  épaules  etjusquesur 
le  nez  du  promeneur;  Vcrebias  au  manteau  brun  velouté,  qui  voltige 
même  sur  les  moraines  des  grands  glaciers;  des  satyres  encore, 
le  bn\pis,  cl.iii'  panaché  blanc,  le  co/i'as,  jaune,  le  ff(mo/)(erî/.r,  dont  le 
vol  (l.'.iil  (li\s  li.iils  de  flamme;  le  C.  ht/aie,  d'un  jaune  sombre 
brodé  de  noir;  le  pulyo- 
iiintu!:,  aux  reflets  irisés  d'un 
manteau  cuivre   et  feu:    le 


If. 


sylvmnis 


lune    fa 
e   flc-ur 


•si  la( 


hée 


II.     h 


comme  aux  hyènes  et  aux  chacals  du  (h'scrt  :  ils  cnlnuisscnt  les  ca- 
davres Au  contraire,  les  méUdonthidca,  h'-;  hiraiwlrs  d.ml  li  l.irve  pro- 
duit le  cerf-volant),  les  tcrcdiles  sont  d.'s  iu-,.'rl(.s  iiuimM.s,  parce 
qu'ils  s'attaquent  aux  arbres,  dont  les  vins  (h'v.ir(  iit  la  r.uiiie  et  les 
autres  perforent  l'écorce.  Les  Imnicides  font  parfois  de  tels  dégàls 
dans  les  forêts  et  lesjardins  qu'il  fallut,  voilà  un  siècle,  incendier 
plusieurs  milliers  d'hectares  de  bois  dans  le  Ilai-z  pour  en  délivrer 
la  confiée  :  leurs  Tiatirssnul  armées  de  Icrribb'S  cr.M-|icfs.  Oui'biues 


insectes 
métallii| 

cants,  b 

jaunes; 

vètem.'i 

L'hun 


1rs  /./ 


■r/x  ; 


iMKJ  mètres, 

.\/.„//,/élalf  srs  ailes  blan- 
ches tiaus|iarenli's  comme 
une  brume  légère,  brodées 
de  disques  de  vermillon; 
son  rival ,  le  thaïs  medesi- 
caste,  aux  ailes  roses  qua- 
drillées lie  noir,  habile  de 
|ui  I.  leuee  les  Alpes  méri- 
'iuin:iles  ei  les  sommets  voi- 
sins de  Digne.  Au-dessus  de 
■2000  mètres,  les  biens,  sa- 
phirs vivants;  les  ti/cwna 
(tjntilcle,  améthyste  animée, 
se  jouent  dans  l'azur.  Rien 
n'est  sans  vie,  même  dans 

l'allVeuX  désell  ,les  i:I,iees: 
là  vil,  i:l(UI|M'e  eu  eel-nies, 
\apu,hnrll,'  ,,n  ,n:rr  ,/,,.  ;,/„- 
ciers  (iU'suna  ylacialis  ;,   in- 

secte  si  petit  qu'on  le  pren- 

.1  w  lui  drait,   à   la    surface  de    la 

Ils    ni.MMis    1,1-,     M  CI  s.  'icige,  pour  une  pincée  de 

poudre  noire  :  au  moindre 
bruit,  tout  cela  saute,  dis- 
parait dans  d'étroites  flssuies  invisibles,  entre  chaque  grain  de 
névé;  des  familles  de  podurellcs  ont  été  vues  dans  le  Pelvoux,  sur  le 
glacier  du  Tacul.  Il  n'est  pas  jusqu'aux  mollusques,  ces  êtres  si 
peu  doués  pour  le  mouvement,  qui  ne  se  retrouvent  avec  les  gla- 
ces; Vhelix  alpina  se  cache  dans  les  fentes  des  rochers,  sous  les 
pierres  et  les  gazons  humides  entre  1 100  et  2100  mètres  ;  il  abonde 
à  la  Grande-Charireuse.  La  taille  de  sa  coquille  ne  dépasse  pas 
'20   niillimèlri's  de  diamètre.  De  quoi  peul-il  biiMi  vivre? 


POPULATIONS    PRIMITIVES 


larves  (pii  lon^e,,!  bs  arbres  et  les  piaules.  La  l.u'nf;iis:iue..  des  uns 
rachèle  bi  m.!  I  l,i  i  ~;i  ni-e  des  autres. 

Plus  heuieux  que  les  coléoptères,  les  lépidoptères  ou  piiinlluiix  oui 
le  don  d'attirer  le  regard  le  plus  distrait  :  ils  animent  de  leur  vol  capri- 
cieux et  de  leurs  jolies  couleurs  les  cimes  les  plus  désolées.    Les 
uns  vivent  de  jour  (les  rho- 
palocères),   d'autres    la  nuit 
(les  hétirocèien)  et  dorment 
pendant   que  leurs   congé- 
nères prennent  un  bain 
d'air  pur  et  de  soleil.  Quelle 
variété  de   couleurs,    de 
tailles  et  d'humeur  volage 
parmi  les  papillons  des  prai- 
ries et  des  clairières!  Les 
lycènes    ou    «  bleus  »    sont 
partout   :  le  mdananjia  ya- 


J^laC..,    .lU      pnU.I.UenI      senieuir 

N   iM..'  .In    I;1m.,,,  .    :,,,    .1,  1  .    .!,.   1  ^..u.  r\    vW.x,- 

.■      e, M,   ,,-...     ,1,.      h, Ml    .-,      ,-.    1       .■niMV.IMl      ll.-.'l-l 

biiiii.VuH'  (les  ubslaclcs   insiu- 

ll.Hi:    il,l,   ..    All-H    les     h.iri.s    i|„|     ,VN.'lrlll    la 

preuiieie  ;i|i|iarition  de  rtiono 

le   il   III,    |i<      (//„  V   ,,e,M/i'/i/,//es    se   IlIrrUt- 

elles  |ilus  l.inlet  essaimcessi 

,.   1,.,     1,;,^   \  rrs.lllls     (lu    II. nul ■      Mil  -     hirll- 

loi,  sous  ]  influence  d'un  olim 

it  sec  et  froiil    les  ffl.-U'iei'S  i.  .  ul 1      iliui- 

donnant  sur  leur  front  les  nior 

aines  et  les  boucs  glaciaire-      il,!        uns 

les  blocs  erratiques  de  roches 

crlstaflines,  témoins  de  I. m   1   .              linu- 

pétueuxtoriviil-ie  -  ,',  l  ii<,,ile 

^Êd^Ê^^k 

des  glaces  raviiiùrcnt  les  allu- 

\                      vions  anciennes,  découpèrent 

^^S^^E 

%^                   les    sommets,   ouvrirent   des 

l!^^V^VH| 

1^                 voies   à   l'invasion  humaine, 

^^               en   même  temps  que  l'adou- 

m^'     ^^1 

[^^^            cissement    du   climat   par  la 

^^ 

^^^^           plus  cvnnde  luniii.|if(i   nliims- 

F 

^       Pl--' '--1 1^-    'l-c- 

^           l01l|lrllielll     (le      1  :i      V.   L' .  U  .1  1  1 .  m 

' 

sylvalniiie. Telle  iir.iliiii.l,.nio- 

rhot.  dcM.Gast. 

dificaliiin   du   régime   aipesfre 

ALPES. 

coïncide    avec    f'arrivêe    de 

LES     ALPES.    —   LE     RHÔNE 


167 


tribus  pnmii 
rocli.-  .lu  S„i 
indu^lii'-  III' 


paléolithiques,    qui   habitaient  les    abris     sous 


la  tombe  est  recouverte  d'un  toit  fait  d'une  table  de 
indestructible,  'l'els  sont  les  monuments  mégalitliinuos, 

a  iiierre  polie  témoignent  d'instincts  sociaux  plus  pro- 
ifîeiice   plus  vive  que   leurs   prédécesseurs  de  la /kcdi? 


'X. 

^"'^^ 

i-. 

PANS     i:  N      C  O 


Ph.il.  (le  M.  Tair 
VGE      V£      TIU- Lie  Cil  A  NT. 


le     G  étaient  e-isentRlIi 


dol, 

/  A  (/ 

.1  i.i       ill   ii_ 

Mais 

le 

plus  an,  a 

n  !   pusintant 

l  Lspete 

humaine 

danb    les     Vlp 

pani 
1  1  |i 

e 
II 

lel  hnmm 

m   di     1'/ 

l,|lii    1    1 

>  chelleen  <  o 
/  has  anliquw,. 
Il  une  de  la  pi  i 

1  i  1)1 

\        1 

1     Cm  son    du 

1          iniiiiilir   1 

(lui, 

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pu     1 

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d  im 

1  1 

i\     1 

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1           n    olitl 

1  nie   m  de  la  piirri 

ni  m 

Il  1    pourtour di  s 

Ml                ,              M 

1     11  m   nli.n 

1      iiii   II      1  iiii 

indu   lu      11 

On  (Il   II  1    II 

IN        1              1    /                1     ll\ 

groupis  .Il   Ii  i 

1       II               1           llll 

longues    Lpii 

prun  us    aux 

llllIM     II            1        1     1 

dans  la  Sa\    i 

1    1   1    s   ,                 1               , 

tlLS  plus   ou    III 

III              lit              llll       1 

gulaii.s    p,    N 

1  llll      1             lll     ll\     1 

pi  Ml  lll  I  iiiiiii  iii\  I  nusiiipus  y  I 
1  II  <        I      1 1  I  I  1  par  la  formi 

aiinii  h      llll      1  ui  ce    sont   des 

imt/iy  w //<//<  s  1  ,)ui  eux  lamoil 
ttant  uiit  nouNcUe  Me  la  tombe  du 
défunt  doit  i  appeler  sa  maison  il  \ 
est  tn  e\Lli  a\ec  ks  outils  de  son 
lia%  lll  ses  amus  des  objets  de 
paiure,    et,    poui  le   piesentr  des 


doliiiins  iimI,  ut 

les  bas  lunds    ou 

ptmcnis  forment  i 

Une   nom  elle   p 


il     d   s   hts    non  loin  de  la  ri\L    tis^iou 

I  II  lies  ou  palaflltfs 

il  Us   appartenant   au  t\  pe  /hli(  hnc ep/iule 

I   11     hiu  ti  n.  I.  i   I  1      1  liiulir    \lois 

|.lii     „i  ml       I  ul        1     I      h        N    h  |ULs    se 

In         lll    iiiiii  lll   II         I    I     1     II  ..if 


iiiiiui  n  1  I  II  \  I  ul  (j  un  iiques 
L  âge  de  bronze  ippaitient, 
romme  celui  di  la  pu  ne  polie  i  la. 
nce  b)a(-hi/(i>p/iri/e  (  i  ttti  ronde) 
Nous  sonimi  s  i  I  un  n  rh  1  his- 
loiie  dej  \  Il  Pli  lll  I  11  \  ul  I  her 
(  liei  1  elain  ui\  il  i  i  il  1 1  I  car 
i  ctain  enlu  i\  I  i  ui\  i  dans 
1  illiage  du  bron7i  lis  unies  et 
lis  outils  foires  pai  les  iieo  hiaOïy- 
tej  haies  ces  a^ant  toureuis  des 
Telles  oxxVitcelliqiies  douent  i  la 
puiete  dt  leui  métal  da\oirusiste 
1  1  Usure  du  temps  Dans  les  debns 
des  cilis  Ihu  lu     du  lu   de  f:ene\e 


men 

t=  en  »ile 

\  de 

Il    plel 

e  polie 

d(s 

couteaux 

des 

lanc(s 

Us  fau- 

uUe 

des  bia 

ekts 

debion 

/i    mais 

toui 

)uis  ass(  / 

1  un 

Il  II   1  1   1 

miiense 

que 

des    mv 

1   III 

1    M      lll 

a.bhs 

ains 

pa,   l,s 

1    11  1 

m         1 

tiafi- 

llll     lu 


sec  de  bi 


piin- 
,illon 
,it  Ger- 


1  UN t      DE 


fiequc 


lompte  pies  de  bOO  pièces 
ilhffe  de  Reallon  pies  d  Eni- 
luduit  i  un  col  anciennement 
te.  qui  dépasse  2  dOO  mètres 


168 


LA     FRAiXCE 


d'alti 
le  y. 


IIVI-RTS  aiiiuii 


r<,  peut- 
I  1  niule, 
i^'   L't   de 


Avec  l'âge  du  fer,  vuici  venir 
Celles    et  Galates   ou    Gaulois, 
race  dolichocéplude,  oomme  les  j 
léolitliiques  de  la  |ih  i  i  c  .i  1  iIc  r  .  I 
néolithiques   de   l.i    -i,,,,,,!,.   |„ii, 
lacustre.  Ce  sont  d.  -  IkiI.uiI.'ui^ 
Tépée  de  bronze  ils  nul  miIi-i  ilne  i  , 
de  fer,  plus  solide  et  plus  meurtrie) 
ils  construisent  de  vastes  camps 
tranchés  dont  ils  savent  relier 
poutres  p.-ii-  ilr-    c-r.iii]|M.ns    iii.'la 
ques   (()/'/,-./,>    du     l'.iii  -  il,\  r.. 
Ghatelanli  :  A.-  lilml.^.  ,1   -  iJ.,,,, 
de  ceinliii'Mii,  .1.  -  lin  lir^  .!,■  I   r. 


hlMll/r,    y.n:  r    .yu^    ■    ,  -I     ,,    || 
M. 111-  l:i    I.  llllr    Vlllrh   1m      .|iim  -1 

M,   I.,  i: tr    .  'i'ii    ,         I  ,,  •  I 

.^i/<es,  ae.iii-lil,.  ,|ii,.  I, MHS  111 
funéraires  s-nl   :i    [ini   |iirs 


jets  ont  été  trans|i  rli  - 
lie  Lyon.  A  Sainl-Vr  -.i  ,. 
plus  élevé  de  Fimih  ^  ■ , 
M.  B.  TniiniiT.i  1  Ml  Mi- 
santes drrnll\  ,   llr-,  1     r-l 

miilu.i  de  II  111.  Ml  ■  r|i,Mii 
dans  le  .Iium,  ru  Im m,  l,. 
Bourgogne  et  en  Suisse  (|i 
pôles  alpines  ont  le  plus 
Refoulés  par  les  Cauloi: 
de  rage  du  fer,  les  *;'o. 
de  la  pierre  polie  el  de  ràj 


^ 


ne  se  laissèrent  pas  entièrement  sub- 
merger :  ce  sont  eux  qui  conslituent 
encore  le  fond  de  la  population  de 
la  haute  région  des  Alpes;  il  y  a 
une  parenté  de  race  entre  le  Savoyard, 
le  Bas -Breton  et  l'Auvergnat,  mais 
lexpression  la  plus  pure  de  la  race 
hraehyeéphaleà  crâne  court  se  trouve 
en  Savoie.  Mêlée  aux  peuples  autoch- 
tones des  Alpes  et  bientôt  absorbée 
par  les  vaincus,  la  rare  coni|uérnnle 
et  guerrière  des  Gahil,--  \::  ',.  ,-,  va 
défendre  avec  eux  le  [i  I- -  _  !  -  m  ii- 
tagnes  contre  le  Ilul  m  m'  i.i  .1  I  in- 
vasion romaine,  et  e  •  -l  il  \ii\i  iLue, 
celte  citadelle  naturelle  de  nuire  pays, 
i|ue  se  lèveront  les  derniers  cliam- 
[lions  de  l'indépendance  gauloise. 


CLIMAT 

DES    ALPES 

La  montagne  est  un  merveilleux 
laboratoire  :  enlre  elle  et  l'atmo- 
.splière  s'établit  un  mutuel  courant 
d'i-nergie.  Par  les  cimes,  la  mon- 
tagne puise  au  plus  liant  des  airs 
les  vapeurs  suspendues  qu'elle  con- 
dense en  brouillards,  distille  en 
pluie  fine,  ou  bien  réduit  en  neige 
et  en  névés  qui  conslituent  les  immenses  réserves  glaciaires  d'où 
la  chaleur  et  la  fusion  feront  jaillir,  en  temps  utile,  les  eaux  nour- 
licières  de  la  plaine.  Mais  en  retour  de  cette  action  bienfaisante 
qu'elle  provo(iue,  la  montagne  reçoit,  des  forces  mises  enjeu  par 
elle,  une  empreinte  qui  niodilie 
sa  .sirih  Une  et  sa  physionomie. 
Sestiaits  s'accusentpar l'érosion. 
Ii.pi.uillée  des  sédiments  préser- 
valeiiis,  la  roche  s'efl'rile,  se 
(li'^agrt'ge  et  croule;  par  suite, 
ralTaissement  général  du  relief 
amoindrit  la  puissance  de  son 
action  dans  l'air  et  restreint  son 
rayonnement  aux  alentours.  Ainsi 
la  montagne  s'épuise  par  sa  pro- 
pre activité  jusqu'à  ce  que  l'ef- 
fort continu  des  agents  atmosphé- 
riques, après  l'avoir  découpée  en 
morceaux  et  réduite  en   miettes. 


>-■ 


lELllS    ESCALADANT      UNE      PENTE. 


l'abaisse  au  terre  à  terre  du  sol 
enveloppant. 

Kds  Alpes  sont  toujours  jeunes 
el  lièies;  pour  entamées  qu'elles 
paraissenl,  leur  relief  constitue 
eiieiiie  le  plus  puissant  couden- 
sati'ui-  de  l'Europe. 

Lorsque,  sous  l'inlluence  du 
relii.iilissement  nocturne  ou  d'un 
abaisMinent  accidentel  de  teni- 
piialuie,  les  vapeurs  qui  som- 
meillent dans  les  vallées  rencon- 
liint  une  paroi  froide,  elles  s'y 
allaihent,  prennent  la  consis- 
tance vésieulaire  du  brouillard  : 
ce  n'est  [lasla  pluie,  mais  ce  n'est 
plus  la  simple  vapeur  d'eau; 
celte  buée  s'élire  comme  une  fu- 
iiu'e  bi;i'-ie,  s'étend,  suspend  aux 
,is|ii'iit''s  son  échnrpe  de  gaze. 
Itientùt  on  la  voit  flotter  dans 
lair,  envelopper  les  plus  hauts 
suiiiiiiets,  emplir  les  intervalles 
comme  une  ouate  floconneuse 
d'où  les  crêtes  émergent, 
|iareilles  à  des  récifs  au-dessus 
d'un  océan  laiteux.  Le  brouillard 
est  terrible  dans  les  montagnes 


Ai.i'i;? 


liiioNi; 


y 


l(  s  I  I  ui  iK  >.(  Mil  S  i  (  h  i(|iii  |i  IN  tout  se  viiile  aux  yeux  du  vu 
rul)is  _iii(  i  1  i  11  11  K  Imii  ili  1 1  luuiii  16  au  travei'S  des 
Il  lt(  b  ti  nues  en  «-uspi  UMun  d  lus  1  ituiO';ph(  le,  il  se  produ 
liind  du  d(  1  01  floi  onneux  une  soi  le  de  mil  ige  des  fonuos 
iKIues  se  dessinent  etajout*  iit  i  loffioi  del  isolement.  Ces  f;i 
de  1  iir  ont  été  vus  lu  BroLken  d  ms  li  s  monl  unes  du  lia 
l<s  \lpts  nhi  liqiies  dinslrs  monts 
d  \.iipen7ell  Vu  souille  du  vt  ni  s,  us 
I  I  (  1  iir  d  un  ra\on  de  soli  il  i]iii  It  li  i 
Mise,  le  bioniUnrd  se  dttend,  silli 
liH  lie,  dispar  ut  I  orsqu  il  estiuMsibli 
d  en  bas  sous  son  misiiue  m  buh  u\ 
on  ditqu.   I.    m  nt  Jll,,„    i  son   <  Imn 


y,ii.TUi-. 

sur  le 

goulto- 

et  de 

t  sur  le 

même 

fantas- 

des  pi 

ntômes 

pagne 

7.,  dans 

que  le 

,  puis  sur  les  Ci'veiines,  où  elles  se  résolvent  encore;  enlin 
s  Alpes,  où  elles  fondent  en  abondance,  à  cause  de  l'altitude- 
la  basse  température  des  sommets.  Il  pleut  abondamment,, 
à  l'approcbe  des  montagnes  :  à  Li/un,  la  moyenne  annuelle 
nies  est  de  77G  millimètres,  tandis  (ju'elle  s'abaisse  en  Ghaiii- 
à  400  millimètres.  Aucune  région  des  Alpes  n'est  plus  arrosé& 
riunit  Blanc  et  la  vallée  de  l'Arve  :  la  pluie  atteint  là  1  200  à 
1 -'d  Kl  III  illi  nielles  de  ji.ni  lion  ,.'11  année 


dit  qu  il  a  1  uni ,  qut  I  i  |ioussi  e  de  1  m 
(  Il  isse  1 1  neige  et  er  be\elle  les  en  t(  s 
d  une  aigiette  mobile  et  bullante,  b 
innnt  Blnnc  «  fume  sa  jupe  ». 

Pluies.  —  Le  monl  Blanc  n'a  pas 
de  rival  au  monde  pour  l'étude  des 
gi.indes  perturbations  atinospliéii- 
i|ues.  C'est  un  rendez-vous  de  nu.ujes 
il  les  attire  comme  le  paratonnein 
appelle  la  foudre.  Au  contact  des 
liantes  cimes,  la  vapeur  d'eau  cbai 
liée  dans  l'air  par  le  vent  se  deveisi 
en  pluie.  Cette  grande  aiète  inonla- 
gneuse,  l'épine  dorsale  de  1  Euiope, 
que  dessinent  les  Puém  es,  les  Ce- 
veiines,  les  Alpes  occidentales,  i  eii- 
liiiles,  orientales,  dont  lépeion  si 
lelie  aux  Carpatlies  et  pousse  on  \sie 
par  le  Caucase,  forme  le  condensati  ui 
par  excellence  des  vapeuis  aspiri  es 
par  la  clialeur  solaiie  au  dessus  des 
mers  tropicales.  Le  vent  du  sud-ouest 
les  pousse  Contie  les  PMéuies,  ou 
elles  laissent  une  pu  mu  le  [ui  i  ipi- 


les 


ils 


Alpes     l'i 


es  Alpes  (.rees, 
ceux  de  Savoie,  le  l'elvoux  ainsi  que 
la  portion  orientale  des  Alpes-Mari- 
limes  reçoivent  encore  1000  à 
1200  millimètres.  Il  est  remarquable 
qu'entre  ces  deux  zones  bumides^ 
des    Alpes   occidentales,   du  Tliabor 

Il  1  I  di'  Tende,  les  crêtes  alpines 
\    11!  moins  de  1000  miUimèties, 

M    |M   1  MIOseuleiiKut  dans  les  Alpps 

I  111         Suis    ,li  ut. 


s   (  I 


s      / 


;>./- 


Fr; 


uis.  Pal  suiti ,  le  \eibaiit  pienion- 
laib  LOI  lespoiidant  est  assez   panvie 

Il  eau  :  000  à  700.  même  600  miUi- 
111  lus  (Il  iiiii\  mil,  dans  la  liaute 
\  lUi  I  du  l'ii  I»  mil  1  jiait,  la  pailie 
ili  (I  Misiiii  qui  ii^aide  la  zone 
SI  1  lie  t'u  lussin  lianiais  de  la  Du- 
lance  iei,oit  de  800  à  900  millimèlies, 
1  omme  par  une  soi  te  de  trouée  ou- 
\eile  dans  la  i  nnlinuilé  di  I  i  i  baine 
condeiis  iiiii  1  . 


13 


170 


LA     FRANCE 


revêtement  de  roches  cal- 
caires qui  dominent  la  rive 
du  Rliône  dans  la  gorge  de 
VÉcluse,  au  pied  du  Grand 
Credo  jurassique  :  tout  fila 
en  un  clin  d'œil.  Sous  la 
masse  des  débris,  le  Rliône 
reflua  de  plusieurs  kilomè- 
tres, couvrit  ses  rives  sous 

UU.Ml,l|i|w    ],|nr,,||,|r.     Si    le 

ilrin..  ii'^iii  lu  1-/'  r..|te  en- 
li;i\^'  J'-  1  '  iriiip',  il  i-emon- 
lait  ,ik-lu:;e  V. niable)  jus- 
qu'aux plateaux  étendus 
icheetleSalève, 


.Vu 


La  répartition  de  la  pluie  n'est  pas  la  même  sur  divers  points  des 
Alpes.  Ainsi  les  hauts  sommets  comme  le  Veninux,  le  mont  Blanc 
le  Grand-Saint-Bernard  rrcnivcnt  sui  Inut  d.'s  |iluirs  ilc  jirinleinps; 
à  Genève,  ce  sont  les  pluirs  (V^'ir  b's  |iliis  alM.iid.iiilr,;  ,\  uicsiire  que 
l'on  se  rapproche  du  nuissil  iiiniii,i::iiiMix,  1rs  pliiM  s  à'nninnnie  l'em- 
portent, comme  à  Grenoble,  Ga|i,  Biiau(;(jn,  iNue.  Cenree  compte, 
en  année  moyenne  :  122  jours  de  pluie  et  reçoit  815  millimètres, 
dont  227  en  été;  —  Grenoble:  119  jours  de  pluie,  871  millimètres, 
dont  207  en  automne  ;  —  Albertville  :  101  jours  de  pluie,  1 109  milli- 
mètres, dont  404  en  automne,  la  plus  forte  proportion  des  Alpes 
françaises  inférieures;  —  Gip  :  11  jours  de  pluie,  836  millimètres, 
dont  314  pour  l'automne;  —  Briançon  :  103  jours  de  pluie  (34  au 
printemps),  786  millimètres,  336  en  automne;  —  mont  Venteux: 
13o  jours  de  pluie,  1743  millimètres,  dont  639  au  printemps;  — 
Grand -Saint -Bernard  :  119  jours  de  pluie,  892  millimètres,  dont 
337  au  printemps. 

Ce  sont  les  vents  de  l'ouest,  du  sud-ouest  et  du  sud,  qui  contri- 
buent le  plus  aux  précipitations  pluviales  dans  les  Alpes;  le  vent 
d'est  n'entraîne  que  des  nuages  secs,  appauvris  par  une  course  pro- 
longée au-dessus  du  continent  :  la  mer  est  trop  loin. 

Le  fœhn  (fuvoniut  des  anci(  nsl  vent  tiède  qui  souffle  impétueux  du 
sud-ouest, appoi II  il  \  i|  ui  i  h  ni  1  il  |  lui  li  1  |uil  ntfut 
surnommei  le     mm     m    lui  il         I  li     i  I         il  i  li   dts 

montagnes  et  SI    i    h    i  lil    I    hmi    h       I     i       |  u    Iihi  m   ii       a  ilti- 
tuile.  La  cil  te  fi  m   In      il  i    I    ml     suiliiilie\    i    int  1 1  u  Iioum    i 
la  descente  un  il   un   I     i     I     i  h  ileur  pai  IIH)  nu  tu  s  di   chute    le 
neiges  fondent  s   u         n  li  il   m     émuUienle  les  itl  u  lu  s  du 
roc  peu  consistait  se  d   l  nient    les  tiiies  mi  ubli  s  se 
liquéfient    en    coulées  de  boue    les   toiiLUts  eue  imbu  s 
refluentet  se  gonfli  nt   et  ce  sont  tiopsiiu\ent   dmsles 
vallées  alpesti es    des  im  nd  liions  dc\astaliices    d  s    i\  i 
lancbes  de  neue  et  dis  éi  loulcmenls 
dont  le  sou\enii   se  ti  insmi  t  d  ige  en 
âge,  comme  celui  d  un  m  ilhi  ut  qui  ne  se 
peut  oublioi      \iii  il"      /        /i<  de  1 1 
montagne  duT;  ;  m    \    min  12'iS 

dont  la  falaise  s    di  m   I      us  de  1 1 

vallée  de  ChamliLi^  i  nsi  \  litilusieuis 
villages,  la  ville  de  Saint-Andié  et  fit 
SOOO  victimes;  de  petits  Incs  sommeil- 
lent dans  l'intervalle  des  ili'rombres  :  on 
les  appelle  «  Abîmes  de  Mi/uns  ». 

Les  talus  mal  assujettis  au  flanc  de 
parois  abruptes  sont  exposés  aux  pires 
aventures.  Ainsi  s'effondrait  soudaine- 
ment, dans  la  nuit  du  3  janvier  18S3,  le 


Seule  issue  qui  lui  restât  en 
aval  de  Genève.  Le  désasire 
eût  élé  incalculable. 

Les  avalanches  de  neige 
ne  sont  pas  moins  terribles. 
«  Celles  que  l'on  nomme  ava- 
Innehes  de  poudre  se  produi- 
sent seulement  en  hiver  et  au 
|iremier  printemps,  lorsque 
sur  une  croûte  de  neige 
ferme  et  dure  tombe  une 
grande  quantité  de  neige 
fraîche,  granuleuse,  sans 
consistance.  Dans  les  pentes 
raides,  cette  neige  nouvelle 
n'a  aucune  cohérence  avec 
l'ancienne,  et  quand  les  cir- 
constances sont  favorables,  il  suffit  de  la  chute  d'une  petite  corniclie 
de  neige  sur  les  hauteurs,  du  passage  d'un  chamois  ou  d'un  lièvre, 
ou  seulement  de  la  moindre  commotion  dans  l'air  pour  que  toute  la 
masse  se  mette  en  mouvement;  elle  avance  d'abord  lentement  et 
tout  d'une  pièce,  puis,  entraînant  les  couches  plus  profondes,  elle 
se  divise,  déborde  et  tourbillonne.  L'ébranlement  de  celle  masse, 
le  courant  d'air  qui  en  résulte  déterminent  sur  toutes  les  pentes 
latérales  des  avalanches  partielles  qui  grossissent  la  première. 

«  Cel|p-ri  se  pi-i'i-ipite  avec  une  rapidité  croissante,  une  fureur 
toujours  plu-  len  iMe.  On  ne  voit  plus  qu'un  tourbillon  de  poudre 
qu'accuiiipaL'in'  je  L'iondementdu  tonnerre,  les  arbres  craquent,  les 
rocheiss'i  lu  ni  jeu  t,  les  ci  mes  d'alentour  répercutent  tout  ce  vacarme 
et  prolongent  riiurreur.  La  puissance  de  la  colonne  d'air  qui  accom- 
pagne les  avalmiches  de  poudre  est  terrible  :  elle  brise  et  déracine  les 
arbres,  précipite  les  hommes  et  les  animaux.  »  (F.  de  Tsciiudi.)  Dans 
les  cirques  élevés  des  grandes  montagnes,  au  pied  des  couloirs  qui 
rayent  les  flancs  des  aiguilles  décharnées,  Varalanche  neigeuse  dé- 
coche, au  milieu  d'une  mitraille  de  pierres,  des  blocs  de  glace,  des 
séracs  déracinés,  projectiles  monslrueuxqui  oui  la  il  luiiiib'svictimes. 
Quant  aux  orages,  comme  les  nuées  charL'i'e-  d'.  h  >  1 1 1,  iié  qui  en 
allument  l'éclaii  ils  se  répartissent  sousTacH'iu  du  \'iil  il  du  relief, 
d  une  fanon  tout  i  fait  inégale.  Des  localités  peu  rlm-iM  es  l'une  do 
1  autre  peuvent  offrir,  à  ce  point  de  vue,  un  p  ^iine  lié-  dilli  leni. 
AiUbi  cinq  ongesàGap  correspondentàvingl  li  -  i- iKuir  >m  e  ;  dans 
Ils  hautes  rt  .,10ns  des  Alpes  maritimes  et  dans  le  Ih  idiiruiiiiais,  il  y 
1  p  u  d  origi  s  Mais  le  mont  Blatie,  à  ce  point  de  vue,  est  sans  rival. 
La  répartition  des  neiges  est  aussi  très  iné- 
gale. Elles  s'accroissent  avec  l'allitude  :  pour 
i  jours  de  neige  à  Nice,  Grenoble  en  compte  10, 
Burcclonnette  30,  Briançon  36,  le  Ventoux  38.  Au 
Grimsol,  la  neige  peut  atteindre,  année  moyenne, 
une  épaisseur  de  9  mètres.  Le  Grand-Saint-Ber- 
nard, très  exposé  aux  courants  froids,  a  reçu, 
en  1873,  enviion  3">,70 de  neige  et,  en  1876, plus 
de  13  mètres.  Or  le  Grand-Saint-Bernard  n'est 
qu'à  2478  mètres  d'altitude.  Bien  qu'inférieur 
encore  (2160  mètres),  le  Petit-Saint-Bernard  a 
reçu,  en  1873,  14"" ,34  de  neige;  en  1874,  seule- 
ment 7  mètres;  13°", 40  en  1875  et  le  chiffre 
énorme  de  17'", 30  en  1876.  De  tous  les 
t^    ^     .^  points  régulièrement  observés,  c'est  le 

M      '     •*'  col  du  Pelit-Saint-Bernard  qui,  à  égalité 

1%     tofc^  ^      d'altitude,  est  le  plus  enneigé  des  Alpes. 

*  rJ"*^  On   juge   de    ce   que   doit  être,  chaque 

année,  la  provision  du  mont  Blanc.  A 
NARD.  3000  mètres,  il  no  pleut  presque  jamais; 


Li:s     ATJ'I'S. 


LI-:    Ri:()-NR 


171 


à  3500  mètres,  la  iiliiio  est 
|i(iui"  ainsi  dire  inconnue; 
partout  règne  laiieigc.  Elle 
|HUirrait  s'amonceler  indé- 
liiiiment,  mais  le  vent  la 
lialaye  des  sommets;  la  cha- 
leur du  soleil,  très  âpre  sui- 
les  hauteurs,  en  l'ait  l'nndre 
une  partie;  le  rcsl(>  L'Iis^e 
sur  les  pentes  aliru|ili's  .iii 
SI-  coni.'èlo  en  n<'vcs,  ali- 
nicnt  des  f/Iariers. 

(lu  a  fort  exay.'rc  ra.liun 
(■(irrosive  des  glaciers  sui 
le  fond  solide  de  leur  lit  : 
les  récentes  observations  de 
M.  Rabot  prouvent  que  les 
blocs,  entraînés  par  le  lleuve 
de  glace,  proviennent  sur- 
tout de  la  surface  et  soni 
t.iiiibés  dans  les  crevasses 
avec  les  pierres  et  les  débris 
divers  arrachés  à  la  mon- 
tagne. Le  glacier  ne  creuse 
pas  son  lit  à  la  façon  d'une 
charrue  :  il  le  polit  seule- 
ment jusqu'à  la  roche  dure, 
en  charriant  avec  lui  la  ma- 
tière meuble;  d'autre  part, 
il  émousse  les  saillies  de  ses 
rives  et,  par  ses  moraines 
latérales,  sape  la  montagne 
et  l'use. 

.Si ,  aux  pans  de  roche 
écroulésparl'elTetdugel,  de 
la  chaleur,  de  la  pluie,  que  le 

gtiicicrroxûe  ou  rejette  en  blocs  épars  bien  loin,  dans  la  plaine.  Ton 
ajoute  les  matériaux  de  démolition  des  schistes  argilo-calcuires  liasi- 
ques,  détrempés  par  les  eaux  sauvages  et  coulant  en  masses  pâteuses 
comme  des  laves  de  boue  torrentielles;  si  l'on  tient  compte  aussi  des 
graviers,  des  limons,  des  terres  pulvérulentes  charriés  par  le  Rhône 
et  ses  torrents,  sur  les  vastes  étendues  de  laCrau  et  de  la  Camargue  et 
accumulés  au  loin  dans  les  abîmes  de  la  mer,  on  jugera  du  gigan- 
tesque travail  de  déblaiement  ac- 
compli par  la  nature  aux  dépens 
des  Alpes  et  de  leur  altitude. 

Température.  —  Les  Alpes 
occidentales,  comprises  entre  les 
isnthcnnes  annuelli's  de  |-2",0o 
et  14°,  d'ailleurs  éjni-n.'es  .le  l.i 
mer,  éprouvent  tous  bs  ex,  rs  .lu 
climat  continental,  non  S'-nle- 
nient  en  latitude,  mais  aussi  in 
hauteur.  Ainsi  la  chaleur  .illei- 
gnait,  à  Nice,  37»  en  juillet  ISSl , 
à  Grenoble,  36°8  en  juillet  1884; 
37°  à  Gap  en  juillet  1881;  27°  au 
Ventouxenaoùtl889.  Lamoyenne 
des  températures  inaxbna  donne: 
32°  à  Nice,  13°  à  Briançon,  13°  à 
Grenoble.  Les  températures  les 
plus  basses  qui  aient  été  obser- 
vées sont  :  —  7°, 4  à  Nice  (décem- 
bre 1879),  —  21°  à  Gap  (jan- 
vier 1881),  —  20°,4  à  Grenoble 
(décembre  1887),  —  21°  au  Ven- 
teux (mars  1889),  —  30°  à  Clia- 
monix  en  1891.  Vécnrt  entre  les 
extrêmes  donne  44°  de  différence 
pour  Nice,  B8°  à  Gap,  57°  à  Gre- 
noble, 48°  pour  le  Venteux,  G2°  à 
Barcelonnette,  et  cela  pour  une  pé- 
riode, relativement  courte,  d'une 
dizaine  d'années.  Les  régions  du 
littoral  et  celles  de  la  haute  mon- 
tagne sont  moins  éprouvées  par 
les  températures  extrêmes  que 
les   vallées     intérieures    ou    les 


plaines  étendues  au  pied  des  hautcuis  :  l'i  si'vi'.-eiit  les  étés  brû- 
lants, les  hivers  glacés.  Souvent  même,  Im^  nie  ,,.|ile  journée,  le 
thermomètre  peut  tomber  de  18°  à  6°  en  pnu,  de  22»  à  12°  en  pleine 
canicule,  de  21°  à  8°  au  début  d'octobre  :  cela  s'est  vu  à  Grenoble. 
Les  observations  faites  au  mont  Blanc,  un  Sainl-Bcmard,  dans  la 
région  d'Aniirci/  offrent  un  utile  enseignement.  Depuis  longtemps  a 
lUé  signalée  la  diei  nissance  des  variations  barométriques,  à  mesure 
que  l'on  s'élève  vers  le  dôme  du 
mont  lilanc;  le  soleil  est  plus 
chaud,  la  lumière  plus  vive,  dans 
un  air  plus  sec.  Il  résulte  des  ob- 
servations faites  simultanément 
à  Chamonix,  aux  Grands-Mulets 
et  à  l'Observatoire  Vallot,  sur  le 
rocher  des  Bosses,  du  13  juillet 
a\i  1-1  août  de  la  même  année, 
nue  leiii|M  rature  moyenne  de  : 
II'  .-'.  :.  .^.  —  0°,4  pour  chacune 
de  ,  r-,,^i.iiiiiiis  ;  oscillation  diurne 
i,un.,  inir  :  ll°,î),  4°,3,  3°,5;  maxi- 
iMuiii  ,ili^-Iu:30°,l,13°,3,  4';  mi- 
ninnnii  absolu:  7°,t;,0°,9,—  13°; 
écart  entre  les  extrêmes  :  22°, 7, 
12°, 4,  17°.  Ainsi  la  température 
est  plus  stable  aux  Grands-Mulets 
et  au  mont  Blanc  qu'à  Chamonix. 
A  nm-Tii.  à  44S  mètres  d'altitude, 
proche  des  grandes  montagnes  et 
éloigné  de  la  mer,  a  des  étés 
chauds  et  des  hivers  rigoureux, 
comme  toute  région  continentale. 
.Mais  les  variations  barométriques 
y  sont  moins  brusques  et  moins 
fréquentes  qu'au  bord  de  l'Océan 
ou  de  la  Méditerranée;  les  coups 
de  vent  sont  rares,  les  orages 
aussi.  Grâce  à  la  radiation  so- 
laire et  aux  étés  plus  chauds,  cer- 
taines cultures,  celle  de  la  vigne 
par  exemple,  réussissent  plus 
liant  et  plus  loin.  Les  vignobles 
s'élèvent  à  700  mètres  en  Haute- 


172 


LA     FRANCE 


M  O  N  T      PO 


Savoie,  à  plus  de  800  mètres  dans  la  Savoie,  située  plus  au  sud.  1-e 
mois  le  plus  cliaud  d'Annecy  est  juillet  :  rarement  alors  le  thermo- 
mètre descend  au-dessous  de  li"  a  K"  pemlnnl  la  nuit;  durant  le 
jour,  il  se  maintient  entre  2;>°  et  28°;  on  la  vu  même  atteindre 
36°  centigrades.  La  température  moyenne  de  juillet  est  de  19°, 07.  Si 
la  température  de  l'été  se  maintient  au-dessus  de  la  moyenne,  celle 
de  l'hiver  semble,  au  contraire,  en  voie  d'abaissement.  Il  y  aurait  un 
rapport  curieux  entre  l'allure  de  l'hiver  et  le  développement  ou  le 
retrait  des  glaciers.  Hiver  plus  sec,  été  plus  chaud  :  le  glacier. 


moins  bien  aliin' nie  rrcul,.;  Invrr  dr  neiijes,  été  pluvicu.x;  le 
glacier,  mieux  ]".uivu,  n-incml  dr  ra\,iin'e.  Tout  se  tient,  tout 
s'enchaîne  dans  lu'uvre  di'  la  nature  :  1rs  nuages,  le  brouillard,  la 
pluie,  la  neige,  la  glace,  dans  la  dépendance  des  vents,  de  l'altitude, 
de  la  température.  Au  régime  des  eaux  tiennent  l'abondance  ou 
la  stérilité  de  la  plaine  et  l'existence  de  l'homme  lui-même.  C'est, 
par  le  moyen  de  la  montagne,  un  échange  perpétuel  entre  le  sol 
et  l'atmosphère,  l'activité  sans  trêve  des  éléments  les  plus  divers, 
dans  une    harmonieuse   et  puissante   manifestation   de  vie. 


DÉPARTEMENTS    DES   ALPES    ET    DU    RHONE 


Haute-Savoie. 


1)0  Service  géogra- 
it.inls.  Chrl-liini  : 
Annecy.  Snus-pré- 
IVclur.-  :  Tho- 
non,  Bonneville, 
Saint-  Julien. 
2Sc,iiilnns,:-;riroin- 

IHdetAcad.Miir 
CUAMUÉIIV.     — 

corps  d'armée. 
Diocèse  d'ÂNNECV 
;  suffragan  t  de 
C.hanibi'ry  I. 

Origines  de  la 
Savoie.  —  Annecy  et 
Chambéry  furent, 
.avec  des  fortunes  di- 
verses, les  deux  plus 
.■uirii'nnos  métropoles 
ilr  l.t  Savoie.  Dans  ce 
v,i>lr  champ,  qu'en- 
r.hln  iil  les  Alpes  etle 
lilionr.  (lu  l:u-  l.éman 

■i-,  Ir^  Allohror/es 


voie).    Plus    avant, 
dans   les  vallées    al- 


Cenlf 
le  Val 
inféri 
vallét 


et  Je  l'Arve,  :i  Mégève,  à  Beaufort,  vivaient  les 
confinant  au  I.ac  l.éman,  poussaient  jusque  dans 
aissant;  enfin,  au  sud,  les  Graioc'elesen  Maurienne 
?s.   plus  li.-nit   fini--  If-^    rn..nlnL'nf"=.   tenaient   la 


de  l'Arc.  Ces  tribus 
époque  reculée,  par 
■,  du  la  / 


rei,oli, 


''T,u 

',;' 

..  Allobroges, 

ifSBn 

lia 

ns  ri,,./,, ■UN,  Dm 

fut  bri 

,r.,lH,nl  |,:>rPu 

Fabiu:- 

M 

MMiu-,  :i.h|,n-l 

•  m  du  sol, 
fer  et  d,. 
,■  iiifllre  ;i 


Allo- 


bro<i 


Viennoise  :  Vn-iine.  bur  le  tili'iUc,  cii  clait  la  ciialalc.  Par  d  lialnh'S 
concessions,  la  politique  achevant  l'œuvre  de  la  conquête,  lus  Romains 
parvinrent  à  se  concilier  leurs  ennemis  de  la  veille.  Vienne  fut  dotée  de 
somptueu,x  ni,inuiii,-nts.  éh'Vo,;  au  rang  de  coI,>nie  privilégiée,  admise 
enfin  a,i  -Irnil  il,,li,|,„..  ,,in  1,,  r,,i-,,il  ^uair  |H,i„,..  ,1.  I,,  :jr,,n,l,.  .■ilé 
romain,',  ii,  -  l,/.'...'  <■ .  ■  iih  nvnl  .m  >rnil.  ,1  :,■■  ■  -  ill  n -I  i ,  1 1  iil  i!,,,is 
leshann  -  ,  1,  ,.-■-  ,1-  I  ,  n,|H,,  \l,n-,  ,1,-  Ir  p,  ,  m  .  r  l  .,r,  I  ,""■■  ,'lail, 
devennr  lu  Ir^nl  ,r,,lla,|,,,'  ,lu  l;,,,,,,.  ,.,„iliv  |,,  ,,.,,,!-■.  1„.  ^IuImIu  .lu  \ry- 
cingéturix  livra  celle-ci  tnul  enliuru  à  César  (bS-Sl;. 

Pour  garder  sa  conquête,  Rome  dut  assurer  ses  communications  au  tra- 
vers des  Alpca,  car,  si  h";  mnnlairnnrds  n'osaient  trnp  disputer  le  passag,' 
auxlu^i,ui-,  il-  Imiu,  l,,i.  Ml  I,  ,!,■  iM    u  I,.-,  |ull  ,i.  riM.--  .  Mnvni<,  i<u,lniunt  lu^ 

déta,-lu'liU    Ml-    p..,i;'   I     -    inl.    :,.,    ,    ,      '     I  ,    :,,     i.    ,        I    .  r    a-^IMM    \<    uail-    ,ln 

niOnl      I  ,•    II'    1  !     ■     |i    T    I      ,':        II.    ■■     'lu     I       I      '  ,;    Il     .    .    Il    'Il    I||,|    ill  .     .1      Ml--',     l.'l 

Cotlius,  ami  ut  alliu  du  puuplu  r.uuain,  lit  pour  lui  la  pnlice  du  la  roule  de 
Genèvre  par  la  vallée  de  la  Doive  Bipaire.  Son  fils,  (^ui  remplit  le  même 
rôle,  étant  mort  sous  Néron,  l'État  des  Alpes  Cottiennes  fut  annexé  à 
l'empire  et  réduit  en  province. 

A  l'autre  extrémité  des  Alpes  occidentales,  la  vallée  de  la  Doire  flallee 
était  occupée  par  la  tribu  belliqueuse  des  Salasses.  Auguste  entreprit  de 


a-. 


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^-  i  .-.}JL-^i^-A%r&HX:.i-^^^S^'.-~^%mi¥. 


]A-: 


ij-:    uiioNK 


173 


Il         11  /    / 

,  ,  I  V  si  )  MU  <ami 
I  tranché  ou  furent  eU 
blis  3  000  \tlei  an"*  Ainsi 
ipu^slavoit  (In  GeneMc 
la  (louhlt  r(  ut(,  qui  di 
%  i„'e  de  la\alltLd  \obte 
s  n  le  (.1  ind  et  le  Petil 
"^   lut  li  iri   r  I  st  ti    n\  lit 


\     is 


I  i  n  itiun  et  de  son  roi 
(lunther  dtti  a  les  sui- 
\i\\ntb  i  emij,icr  ^trs  le 
sud  Ils  s  inipostrent 
Jiiis  11  huit  hissin  de 
il  Si  ML  tt  du  Rli  nt  et 
I  Wibl  \ntli  niiiis  a  la 
\  lit  (^  0  de  Id  ruine 
lin  lie  ratilia  eet  et  iblis 
sèment    Les   Buigondes, 

I  ullnirs    t;  niplis    par 

II  lit 


n   païut   peu  fi 

(i  cote  des  e\ac- 

■  mmi^ps  par  les 


.  pi>s 


Rh( 


de 


iperieui  et  le 
VUjor  et  des  sourees 
I  I  \  ih(>  d  Id  Durince 
i  I  I  n  I  jon  \ienne 
1  I  Genève  et  le 
1  1  irtie  de  la 
■.Li'iii  ii'<  Aljic's  fran 
■■■n-.-.r,  I,,  r.,, sait  ut 


Th, 


llonorius  eut  l'Oochii  ni       l; .    ■■/:,,    I  i  )i  nul      I    riii|iiri'   il  i  inrnl   \  mit ,  iimii 

sans  peine,  un  millnr  .1   iiinr,  -,  jii-,|ii  ,1   imiir,    ,i,    \|  il iri   ||   ,i   Cmi,- 

tantinople  (1453).  L'euipirc  d  Uccuk-aL  lUviul  Li  (.r,u,j  d^^  It.irb.iir,,  ,iOb,. 
V.n  vain  Slilicon,  Cottslance,  Aétius,  essayent  du  le  sauver.  Les  Francu 
descendent  du  nord;  les  Bxirgondes  sont  à  l'est;  les  Wisiffolhs,  sous 
.Marie,  et,   après   eu.N,    les    Oslmr/olhs,    les    Hériilex    fondent  sur   l'Italie. 


Ulix 


puis,  à  l'est,  dans  la  vall 
sont  créé  un  royaume. 
e,  importé  de  bonne  heure  à 


rs  lr<  Fr.i,,. 
.Uanc  11,  n 
de  la  Saône 

par 


lui   Guin/jcih-,  de 


a  ruine. 

ssurer  la  défense, 

gondes 
Len 

iir  1rs   [inints   me- 

sembl; 

laud,  avec  Clovis,  chef  des  Francs, 

•  iidi-  uni'  saiivi-t;ardc  contre  l'am- 

'  -1       \l  I  1-     h'    Il  irli  irr,    III    l'iOllde- 

'     ;        li    |M  i':r  ..,11  I  : ,  r,'.  lit  père 


;34) 


trceai.ent 

ve  en 

77.1,  l'i 

niontCcnis 

,  le  se 

cond  1 

mère  voie  ( 

l.cllllcll 

llcp,- 

^pivii 

-  .1  formé 
ijicrovin- 
•  ut  et  ra- 

-  rn  Italie 
[.:u- la  Ira- 
it ipiedes 
, concen- 

■  par  le 


ii-s  en  deux  corps,  le  pr 
l'.einard,  et  c'est  aussi  par  cette  der- 
'inc,  le  nouvel  empereur  d'Occident. 
I-  caridinf.'ien.   p.ir   la  faiblesse  de 


b  uni 
.s    C(i 


^  iint  Mari  len,  s  mit 
lleraclee.  Genève  au 

ut  ete  evangelisee  au 
II'  siècle 

Premier  royau- 
me   burgonde   — 


i\  ml  SI  disloealinii 
dilinitive,  les  Bur- 
gondes  avaient  d  a- 
liiird  obtenu  des  can- 
tiinnements  sur  la  rive 
du  Rhin,  dans  le  pays 
(lui  correspond  au  Pa- 
latinat;  l'atTreux  mas- 
sacre (1)  qui  fut  fait  de 


(1)  Ce  lugubre  évone- 
iicnt  a  inspiri;  la  légende 
les  Niebelidigen. 


174 


LA    FRANCE 


"■' 

4LLÉE 

DU      D  O  11  O  N  , 

LdUis  le  Dehnnnaue    (it  pi^-^i  i 
mltriiK  Jniie  crée  ihhu  1  oth  un 
de  la  Mcditerran. ,    i  1  i  iiim  du  N 
de  la  Meu^e  et  dt  1  1       ml    li  nh 
diaire  fit  de  la  io/A./, ,»  ,-.    (1  :l 
pciii.  tii.  Is  conflits   tnlic   1.       1  i 
Tel  (tut  encore   inalgie  tnul    1 
(hail.sh   Chauve,  a  peint   m  nli 
pniii  iMueillirdu  moins,     i  .1  1  i 

«•,  pa\h    subalpins 
la  Lotharingie 

,1,1     pu   1,  s    \    ,11,  ,s, 
,1,     \,1    liUL     s,           ( 

un        1      llMi      1       1 

1  1       ll_        ,11  :     Il       m 

,1          1    1    Ul            II 
,1    ,1          1        ,M|U             h 

d. 

Inn^ 

u  1,1 

1 

es 

UL 

,1 

t   dan 
band. 

il,  1 

s    IRit 

Ml,  ime 
n|it  de 

1,  irst 

,iii| 

Ml    que 
Il  Italie 

niiiiir 

ut  aurctoui,  dans  un  pain 

Il  \  lll  l_ 

ni 

^il  \ 

n  ut 

un  einpcieur  pei  sonne  ne  1 

Uli,l      1         ' 

1 

II,    1 

" 

1        ,1   Uls 

:)!,  ttment    le    littoral 
I        mpc  de  nou\eau\ 


,  Il 


ptieui  tuniiiiUeGtimaïuiiue  deli\ra 
le  pa\s  dt  teb  puâtes,  en  suscitant 
IIoivi  OIS  et  'î  111  asms  1,  s  uns  contie 

lis   mil ,  s    p  Ul  I,  s  ,  1  I  is,  1   pendant 


s,|,    \I,. 


Deuxième  royaume  burgonde 

—  Le  démembrement  de  1  empire  d, 
Charlemagne   au   traite  de    \eidun 
(8431,  en  créant  1  Ttat  tnnipim  di    h 
lothaiingie,  entii   ri  ,i  I      I    (1, 
etLouib  le  Germ  m 
la  nationalité  bui      i         l  i  i 

blee  des  giandb  il  I  [  ,  hi  I  I  , 
région  des  Alpeb  et  du  lili  u  ,  lui 
Doson,  gendre  de  Charles  u  i  h  un, 
pour  roi  de  Boui^oj"'' et  d  1;/,  \  s- i 
Comme,  d  autre  ]  ut  I  i  im 
buigonde   était    i  m 

deU  du  Juia    ou  I      i  I       I    u 

daitlEtatdeBo»/  ;  ,, 

les  deux  ro\aumi  s,  lumlus  cns,  m 
ble,  formèrent,  a  la  mort  de  Bobon 
le    second  loyaume    de    Buutgogne 


qui  iluia  nnt  anb  (93^-1032)  le  dcrniei  sou\erain  de  cette  d^nastie, 
Hodul/jhe  III  i  e,l  i  st  b  Ftats  1 1  empereur  d  Ulemagne  Coin  ad  le  Salique. 
De  1 1  11  s  p,  I  isi  ml,  s  pu  t,  niH.ns  deb  empeieurs  germains  a  la  domination 
delà  /'/  ',"  1/  /,////,(,  /  l//,s)et  aux  teiutoires  de  1  ancien  Etat  bur- 
gonde    I |n  m  I  ,  I  lui    1  i  ut  ete  depece  par  morceaux    Boni gogne  ^pro- 

preniiiil  dit  ,  ml  il  BuuipOgne  ou  A antfte  Com/e  Lyon  sous  la  do- 
minât i,  u  t  iii|  lll  lll  ses  aiebe\eques  Dauphuie,  ancienne  piovince 
Menniu  i  ui\  limi  luus  Pioiente,  aux  comtes  de  Barcelone,  Savoie,  à 
,  eux  il,  \liiiii  Mil  I  IL  lealile  lesu/ininik  gi  riinnii|Ue  ne  conbtituait, 
|ii,ii    1       I  I  il     I     II     ,1     1  un  II  11  1    \  luiii     liiii-   11,1      ipiun  lien  Ihéorique 

Mipii       {lll    I     ^   Il \   111  1    lll     11    \      ni    il  m     I       \l|  I      autant  de  petits 

I  I  it      pu    ,1     \  lll  ,      (     I  lll  1    I  11 il  ,    lupli  1   de  la  teire  par  le 

I,  lin  t  funlid  I  I  pour  ne  citer  que 
dis  fiinl,  iiis  ,pii  ont  contribué  à 
r,.iiii,  1  11  ^,(/  /,  I  on  -s  distinguait 
(i  II   ,11,    I       1     I      n    X  lis   le  gou- 

M I  u  m  ni    '  I        le  Gene- 

Melie    (1,     W  11    M  lurienne, 

lelui  de  i^aiiil  Juin  Leb  evêques 
étaient  inxestis  deb  mêmes  droits  de 
sou\eiaini  te  que  les  b  lions,  privilège 
i  trange  en  appaunie  mais  bien 
,  omprehen&ible,  si  1  on  fait  attention 
qu  i    cette    époque    tioublee,  il  n'y 

naît  contre  les  attaques  soudaines 
iks  gens  de  guerre  ou  les  incursions 
baibaresques  d  autre  refuge  que  les 
\illis   fortifiées  nu  le  piemirr  de   la 

lll  il,  \    n  ul    I   11  ,  I  ,1         u  défenseur 

ht      \iii   I     I  II    lie  Mau- 

Mil  I       11    mm  du  mont 

I  un-,  1  11  1  I  \  lll  I  il,  /  1/,,  prit  le 
p  ib  bui  bebxoibinb  et,  en  leunissant 
successnement  la  Mauuenne,  la  Ta- 
iintaise    li  Chablais    le  Genevois  et 


r 

'   ' 

IX      1     IX 

1  1 

il       -ii|iérieure 

lll    lll    ee  nom 

^\ 

l'iint 

s    don 

t  il  t 

m  un   au  delà 
n  ut  les  princi- 

Du 

1 

h  au 

Tint 

sages 
t  dun 
Il    lit 

eper 

di    1 

-in  rocheux  qui 
\ii     et  semble 
ii\  «lufeau  de 

^^lo-ises  tmirs  le  dtbouehe  du  long 
di  lile  de  Mauuenne,  chemin  naturel 
du   mont  Genis    dans   la  vallée    de 


LES     ALPES. 


LE     lUIÔNE 


173 


Isère,  issue  du  Peti 
ifiDie  était,  des  le  ; 


Saint-Bernard.  Le  comte  de  Muu- 
siècle,  le  <•  portier  des  .-Vlpes",  et 


llh 


Comtes  de  Savoie   —  Le  piemicr  dt  la  djnTslie 
s  cuiuIls  de  te  i\oie  dont  lenom  tt  h  mii  pu  >,(  nli  ni 

ih  li|ue  CLi  litudc  fut  llumbei  l  ai 

u  \o  sietle^    Sun  petit  lils  Odnti 

m  in(    du  m  ir  nii^  d(    ^ii'.e    m 


iioinJretli  / 

jn  (  ommi  1      i       ilt 

lis  piini(_s  (I     -.  n 


pi, 


111  II      Di  sol  mais  les  co»i/es  rfe  Saioîi  suit  il 
7»(s  en  lltilie 

Eiilie  les  deu\  Étals  -mi  ins  di  Sivoie 
phine  tous  les  di  ii\  i  n  lu  I  ni  ml 
I  \aume  de  Bour^iun  \i  l  n  ni  un  ii\ 
liihiinetun  enchtMli  m  ni  d  I  m  ii 
%  lient  nianqiur  de  lis  mitln  au\  |ii 
fiihl  Ihiuiliiit  III  inhume  i  laljbi\  I 
<_  imti,  Thomas  fut  une  -Neiitalilc  i  un 
ailitti  L/iiiiiiliLi  1/  a  sein  sei^ntur  lîiili  ii 
piiui  son  us  i^t  (12)')  ilaicoidi  dis  fi  un 
lions  1  ontle  11  s  pi  tils  bliims  fi  iidiii\  Son  i 
de  Plo^cnle  épouse  sa  lille  Bi  itii\  i  t  I  s 
dis  couionncs  souMiunts  1  uni  i  1  un 
autiLs  sont  uines  de  I-i  ance    d  Vii_li  I    ii 

V  la  d\na  tie  di  s  Thnwa-.  su,  ml 

une  tjur  bupieme  di   jii  lui       i-ii     m  uni 
licndinee   Entre  les  pin     i\i        s   \    ^  ,,  | 
le  Comte  rouge    i     nlnln    1    ni    I  Ml!     I 
mai  on    1  e  pu  mu  il  1/1  liiil    I 


Amedee  Chamberv  reçoit 
I  m  1  un  le  et  d  indé- 
I  I    Comte  vert  et 

I  I     I    1  lune  di    leur 


sir.  le  :  I  a.h.il  du  Genpvois  à  son  dernier  titulaire,  la  Savoie  érigée  en 
(/i(r/(p  souvrrain  par  l'empereur  frermanii|ue  Sipismond  flSfévrierl.'il6),rae- 
ipii-ilion  ilu  Molli  ferrai,  de  Saliir,'n.,'t  !.■  iTlmn-  an  doniMim-,  du  Pîemon/, 
|iivrrd.inment  inféodé  à  la  branehr  r  n!,  m,,  .r  \r|i  ,,,■  j  ,  pi-onnilsation  des 
Shiliili  lie  Savoie,  code  de  lois  rnli-r  |)  .r  I—  |.r  inir-i  jurisconsultes 
d'aloi-s,  i-es  importants  événemnii  -  .Ijni-i-ul  :i  li  nniisim  de  Savoie 
une  éelal.nilr  i,,.|nii,l,..  Tu  r,  m.  \mi..I'.  \II1  n  .,•  \  ordre  ile  Sa'nit-ilau- 
rice,    aii<in  I    -   n  .ni  i    ..Im    II     -  /       '  .     I    niime  il  se  reposait  des 

fatigues  lin  I ■,  :r  1  III-  .ii. 'i  i'.  I  I;;  '  |in\s  de  Thonon,  le  con- 
cile de  liiik:  le  drM-u  L  p.iur  lu  >uu\i,rini  I'  nlilieat.  Le  nouveau  pape 
prit  le  nom  de  l'cli.r  V.  Avec  Eugène  IV  d'Avignon  et  Nicolas  V,  qui 
résidait  à  Rome,  cela  faisait  trois  pontifes,  au  lieu  d"un.  A  la  mort 
d'Euf.'ène  IV,  Félix  T",  cédant  aux  sollicitation^  des  princes  chrétiens,  se 


v^r,  m;  gardant  que  le  ti 
ncve  :  c'est  i 


de  Ge- 


Dans  cette  r-  -  Il  I        '     l-  l'Etat 

de  Savoie.  Annecy  I  I.'  i!  ■  !■  jn  imipe,  des 
ilr-liiir.s  |i:u!ii  nh'  1 1  ■  I  i  - .  \  l'i  lues-princcs  de 
i.ivnv  .■. .;  V  iiil  1 1  -  1!  'Il'  I  I  ni|i'  iriir,  au xii« slècle, 

in\.'-lilnrii  ilr  Inn-  \iiln  r|.isi'opaIe,  et,  par 
II.  -Mil  V    iiMinement  temporel,  il  fallut  bien 

in.    II.    /«,  administrateurs  naturels  du 

|.i\-   il.nl   ilrneve    était  la  métropole,   cher- 

h  I       il     ill  ui    une  résidence  Ils  choisirent 

tniiLL  j  Leur  Etat  dans  1  c  pèce  le  comte  de 
tiene\e  ou  Genevois  comprenait  a\ec  An 
ntc>    Rumilh    Cliaununt    la  Roche    etc    La 

naisoii  de  heneie  stttipiiit  en  1394  Le  Ge»e 
lots  con  tituaitune  enila\e  fiiheuse  pour  les 
Mats  de  batoie  Au»  i  le  comte  Amedee  Mil 

(  lui  I  i  m  me  qui  fut  dut    puis  pape   sous  le 

1    I  I     I      I    li\  ^      achetât  il  le   Oeneiois  de 

I   n    1    \illii      son  dernier  héritier   mo-sen 

,     ni  u    d  ir  lnsi,cIeplustard(lol4l 


\l(Ut 

pour 


/     /// 


latl 


n   don 

/ '  /  ppe  U 

il    (      printi 

tnn  ois  I  r 


ressortissent  désormais    i  la  Cjui     ujn    un 
Clinmhérij.  Puis  ce  fut  la  gutrie  a\ee  \K.I)ouph 
iiui'ii-.  Ilninliert  II  qui   se\0}ant      i 
II-.    Irin-inil    I:i4<))   ses  Etats   au  roi 
r.  i:ii  I,;,.,,  Aiuèd  c   tnitant  direit  m 


el  le  Faiu 
en  échan, 

duGuiers':Le  ComI, 
batailleur.  Son  fils 
fils   de  Bonne  de  Be 


m  1  Amedee  VIII 
egna  près  d  un  demi- 


I    I         lin  nianage  «a 

il     n        t  lui  inféoda  le 

lu  tu    I     N   )      I        I  I    II    fut  l  oiigme  de 

I  1  I  I  111  I        1  1  II     1    s.  \    I     thiede  Genève  s 

\         Il       (  I    il       I  iiiin    lin   I  11  rifitties  heu 

1     1      m    ni     ni  \Mi      1(1      I  iiniti  di.  la  Sa\oie 

1      I  I    lit)  ^  Jeanne  Mm  le  de  beneiois 

\  I    iiliere  du  dernui  duc  mort  sans 

I         1/    le    Faucif,n}    Beaufort  fax 

I   111    I    m      IFtntd     ^niri     après  en  a^  on 

I         I   u       dunul  un    i      I    et  demi 

Ducs  de  Savoie    —I       [  i  ini  es  de  SaM  il 

\      Il   1    ni     Im     1  lit   d      m   llie    a  piolit  h 

1    I    111     n     de  leurs   -^    1  ins  pour  en  tirei 

\      I  1  I  iharrasses  pal  fois  dans  leuib  pro 

1  I      1     t  intct  a%ec  la  Fi  ani  e  et  tiop  sou 

\   ni      iili    elle  aAéc  l  Empire  germanique  et 

lanni     nd  \utriche  ils  s  ingagerent  malheu 

rousement  et  perdirent  plu  leur  foistous  leuis 

Ltats   A  foi  ce  de  courage  et  d  adresse  ils  par 

Murent  i  li     ressai  ir   Mus  quand  la  Sa%oie 

pioMnte  isolée  de  ce  cote  ci  des  Alpes,  leur 


176 


LA     FUAACR 


.1,     Bnui 

iu  mm 
MU  pi 


M.'i 


parut  d'une  dêfens 
qu'elle  fût  le  berc 
ainhiliuns  à  l'abri, 


3,  ils  n'hésitèrent  pas  à  l'abamlonni  r,  lu'n 
famille,  pour  mettre  leur  buim I  Imi- 

coté  des  montagnes.  Le  doiiiairir  i|ii  il>  s  v 
11,  p.  il  à   peu  s'étendit  à  toute  l'Italie.  Les 

,   lii^i  ni  maintenant  à.  Rome,  dans  le  palais 


l'h. 


lee  que 


cuUc  calli-liqiic,  1 
à  la  place.  Ue  coi 
l'offensive  contre  1 
biais    à   l'ouest   d 

nrrnMi,,..   I„,    parti 

|-orr,i|,.  ivnl,  I,,,  |i 
lllr.    Mil-   il,  I  ,    l.,    i 


duc  de  Savoie,  s'emparent  du 
la    Dranre,    et   partout  impi 


de  terribles  hasards. 
Rivalité  de  la  France  et  de  la  Savoie. 


rrance  et  Suivie  se 

-   Si,  au  lieu  de 

se  battre 

le  moindre  incident  d 

les  de  Savoie  et 

les  D,ni- 

lutte,  ne  devait  plus 

Vii-iuiiiix  eussent  pu  se  mettre  d'ac- 
r  uih'  IV.  lilicatlon  de  frontières,  asso- 
I  1  il     il    bnalement  les  fondre  en- 
limce  de  famille,  l'ancien 
ogne  se  trouvait  ainsi  re- 
s  dans   ses  parties  essen- 
ci^'ement  ce  que  rêvait  la 
'^aiote,  mais   elle  le  n'vait   pour 
it  pietendait  y  anixr  r  [i  ii-  1'.  Imii- 
cbsne  de  ses  vniMn-,  m   rr|i\.int 
:   L\,  lusif  les  dn.iN,   In.  ,.lMi:,iies 
I       .1    I  1  mpire  germaniipie  sur  la 
1 1  I     II   ipparut  que  ce  rêve  deve- 
111   I      I  >ibque  le  dernier  des  Dau- 
I  Mi\     titure  de  ses  États  au  roi 
Il  II'  -iilistituant  à  sa  place,  sur  la 
■-  i\  II'  .  Contre  un  voisin  de  celte 
j.i  |i.i>sedait  Lyon  et  la  Provence, 
conipi-it  que  la  lutte  allait  devenir 
résolut,  après  la  première  alerte, 
ter  sa  ;capitale  au  delà  des  Alpes. 
■p  côté  encore,  le  duc  de  Savoie  se 
na  ili.  France,  car  celui-ci,  maître 
..  I  .lait  ainsi  du  Briançonnais, 
rr   iliii^'ee  par-dessus  les  monta- 
Phoi.  de  M.  Ti.iuih.i-  gii.s  au  rn'iirméme  du  Piémont.  La  vallée  de 

juiEiNNE).  îa   Doiie   (Oul.\,   Exiles),  jusqu'en    amont    de 

Suse;  celle  du  Cluson  par  Fenestrelle  et  Bec- 
Dauphin,  saillant  avancé  du  Briançonnais  sur 
le  front  dumont  Genèvre,  étaient  français  et  se  reliaient,  le  long  de  la  crête 
principale,  à  Chdleau-Daupliin,  dans  la  haute  vallée  de  la  Vraita,  sous  les 
escarpements  du  Viso.  Entre  la  double  pince  de  Bec-Dauphin  (vallée  du 
Cluson)  et  ChAleaii-liaiipliiii    liaiil.-  \i  lil  i  .  I.s  vallées  de  la  Germanasca 

et  de  la  Pellire,  ...  .ui ~  [..r  im-  ail.-  I   -  Vaudois,  et,  au  seuil  même 

de  la  plaine,  le  nnir^ini:.,!!  ./.•  >i.;i/,  ■  .,  .y,,  l.ni  à  notre  cause  le  souci  de 
sa  propre  défense,  proluayeaiL  ni  1  aclioii  d.-  la  France  briançonnaise  jusque 
dans  la  plaine  où  convergent,  dans  le  rayonnement  de  Turin,  tous  les  tor- 
rents dévalés  des  Alpes  vers  le  Pô. 

De  Son  coté,  la  Savoie  débordait,  sur  ses  deux  flancs,  la  projection 
iiiena.anl.'  .In  Ttriaii.;. innais  :  au  sud,  par  le  comté  de  Kice  et  surtout  la 
vaille  .].■  I  /  /""/.•  .1  nurceloniietle,  porte  ouverte  sur  la  Provence  qu'elle 
Mpaïail  .In  |i.iii|.l.ni.' ;  au  nord,  p.ar  la  masse  compacte  des  territoires 
savoisi.  IIS  .'.  li.|..iiii.'>  du  Rlione  au  bassin  du  Pô,  vers  Aosle,  par  le 
|i.'lil-Sanil-l!.  I  nar.l.  v. as  Snse,  par  le  mont  Cents.  Si  la  France  possédait 
II'  pas- ai;.'  .lu  III.. ni  i;.  ii.M-.-  ri  quclques  trouées  jusqu'au  delà  du  Viso,  le 
Siivi/fii-il   |.  liait   la   .1.  1  .1.  s   |irincipales   communications  par  le  col  de 

ïr,,,/,-.  chu    .1.'    Ijn-rl, I    I  \r-.  iilirre,   le    mont   Cenis,  le   Pelit-Sainl- 

jn, :■!,,■,■  ,/,'s  Alpes,  et  il  poussait  de  ce  côté  du 
.  lin  II  a  .1-  Lyon.  Si  le  Dauphiné  briançon- 
i:i  ils,  il  l'etreignait  de  partout  sur  ses  flancs, 
lient  donc  en  deç.à  comme  au  delà  des  Alpes; 
s  mettre  aux  prises.  Mais  la  Sayoïe,  dans  cette 
u'un  ri'de  secondaire.  L'efl'ort  de  l'attaque  et  de 
a   .1.  f.  II-.-  va   M-  ]..irl.r  au  cœur  des  Alpes, 


l!e,',i< 


)ù    la   France, 
par  la  maison 


lutt.'..\pirslui, 
'U,s  MU  et  lii- 
t  et  Berwick  la 
par  les  armes, 

III  siiil.parles 
I  II  la  l'rancke- 
/  '  ,  ^  lias.  Dans 
I  liai.  \.a.Savoie 
ii\  islissement. 
Il'  .1.'  laPénin- 
si.ii'iiie  avec  le 
.1.    M.  II.,  et  de 


an\  Liais  de  la  République  de 
cia,  Vérone,  qui  l'eussent  reliée  à 
escendue   par   les   montagnes  du 


rien  ne  fut  négligé  pour  l'obtenir.  Par  ce 
moyen  les  troupes  espagnoles  pourraient,  en 
toute  sécurité,  traverser  les  montagnes  au 
col  du  mont  Cenis,  descendre  par  le  long  cou- 
loir de  la  Maurienne  jusqu'au  delà  du  Rhône, 
où  l'on  se  retrouverait  en  terre  espagnole. 


LES     ALIM-S. 


LE     IlIIONE 


m 


Dans  ce  grand  conllil,  l-  /" 
tif;sitait  à   se  dcclaivi-,  lu -ii 


oais,  il  fallut  en  assurer  les  communical 
ciintre  Charles-Quint. 

Al..rs  le  nù  île  France  sollicita  l'alliance 
ci  Voulait  resler  neutre.  On  le  somma 
(le  ciiuMuuuie.ilicin  la  plus  courte  cnir 
liourj;.   Cliaiiihrry,  le  couloir  de  la  M; 
c'est-û-dire  |i.Lr  la  Bresse,  la  Savoie,  I 


avec  la  France,  le  dèfemlre 

e  formelle  du  duc  de  Savoie.  Celui- 
là  Sai'nie  fut  envahie,  car  la  ligne 
Piu-is  et  Milan  passait  par  Màcon, 
■iriLue.  le  mont  Ccnis,  Suse,  Turin, 
l'irniont.  Comme,  d'autre  part,  la 


N  ttait  ce  pas  de  1  Empire  quêtaient  \enu 
i  sa  famille  les  titres  de  tomte    puis  de 


duc'Poi 

1  priK  de  son  r 

m  our     1  Viitn 

h 

\ou.li  ut 

peut   ilr      .1 

Il        II     1  1 

II 

1    UKI    11 

\  luuu     !     1      1 

M         II! 

M_U((.     il 

lit   ille           II 

1        11/     1      IM              1 

cour  nn 

lojile  1    II  \  1 

1 

j  retlcch 

t 

D  aboi 

d  le  duL  de  Savoie  %oulut  flairer 

1 

■lent     de  temps  immemo 

rial    <^a  Maison 

n 

trttenait 

a\tclacoui    I 

1  1    II        1       I 

1 

tions  de 

couitoisie  et    1 

iili        \     {  In    1 

,1 

reprises 

des  allian 

1          1      Ml    II            \    Il 

11 

scelle  cette  commun        ni   ni  I     m      l\ 

épousait  une  petite  fil  e  de  fe  i\  oic    'i  ol  inde 
fille  de  Louis  \t   devenait  la  femme  du  duo 
Amedee  I\  et  la  tutrice  de  son  fils    Mai  fru. 
rite  de  France  sœunl    II  un  II     lut  m  m 
i  Emmanuel  Phihli  il        i  hn    1     m   i       I 

I  rani  ois  I'^''  devait  h  I  n  I  ^  \  i 
la  propre  sœur  du  du  i  h  n  I  III  \ii  i 
quind  le  loi  de  France  François  I  '  u 
^en(lll|u^nt  les  droits  de  fouis  \II  et  de 
(  Il  iili  s  \  III  sur  le  Milami  -voulntpa  ii 
<n  II  ili,  nqnoux  i  I  il  I  1  [  i  (  1  i 
parint     m  une  ilifli   uH      I                         IM 

de   Us/  i/HC    boi  I \l 

IK  me  du    /  /  laiii    m  [  i  i      i|     !    m   iit     i 

Sust  par  ou  pensan  ni  il  d  \  m  iit  p  i  u 
Us  Frani  ai  a  1  issue  du  mont  Gine\it 
Franiois  I  r  déboucha  par  h  c  I  di  I  li 
qenlieie    dans  la  plaine  de  (    ni    Su     il   t 

II  nus  de   leur   surprise     \i   m    i       i 

I  lisser  enfermer  dans  les  h  ml      \    M        i  i 
en  retraite  abandonnent  la  lin       I     Imin 
dans  la  plaine   de  Mansnan 
se  I  onnaissait  en  i    m  un 

I  es  Suissies  \aiii  n  i  n  i 
Pair  perpétuelle  en  \  iluil  li 
JOUIS  a  leur  service  di 


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I  le  pays 

ileulal  et 

qui  lui 


Iteforme  enlevait  au  ilm  r, 
lie  Gex  et  de  Vaud,  le  (Inl 
le  Bas-Valais,  à  peu  pi'  - 
restait  en  dei;"i  iles  Alpe.-.  Ir  m  illieiireux 
prince,  ayant  tout  perdu.  p,ii  1  un  .ision,  se 
retirait  à  \eie.il.  Emmanuel-Philibert 
sauva  sa  dyn.islie  que  l'on  croyait  perdue. 
On  conn.'iit  sa  devise  :  "  Aux  spoliés  restent 
les  armes    »    {spolialis   arma    supersuni). 

Il  a|iiiiil  la  guerre  en  se  battant  et,  <à  la 
léte  d'une  année  es]iagnole,infligeala défaite 
de  S,iiii/-(ji(riilhi  1  :.;;7)  aupâle  successeur  de 
Franeois  I'",  Henri  II.  Le  honteux  traité  de 
Gâteau  Cambrésis  avec  l'Espagne  suivit 
,!'■  |iir.   I  ,  ,1  :  |i  ir  lui.   Il  -|Ki^»ne,  qui  avait 

ii\  ,1,1    |,     w  ■   '  Il  'i-,la,  ainsi  que  le 

I  ,,\  iiiin,  ,lr  N  ,j,l,  -,  I  ,  -i,  ;l,\  la  Sardaigne; 


tous  ses  Etats,  et 
durent  évacuer  Ti 
encore.   La  premièi 


I    m    ni  11  1       s»i  InK   iil 

lui  m    li\i    nt  h  il  util    i  Fi  un  ois  1 

ee    fut    au    duc  de    Tinulce    qui 

e  de  géants 

1    11   I    ni     i\ec  nous  H  pair  de   liihnuiij    dit 

d     I  I  ju  lie  les  rois  de  Fi  ince  entii  tinn  nt  I   u 

luntiiigents  de  cette  nation    aupii  i\  int  n  tu 

ennemie,  mais  dès  lors  notre  alliée  fidèle.  Pour  le  Milanais,  devenu  fran- 


ioii|,rs  françaises 
|ir,  lies  tenaient 
iipiilinn  française 
,/r  lu  .siiroie  avait  duré  vingt-trois  ans. 
Kiniiniinii-l  l'hiliberl,  pour  compléter  sa  vic- 
l.iii,,.  Menait  avec  les  Genevois  et  leurs 
iiniis  de  Berne  le  traité  de  Lausanne  (156i), 
|ui  le  remettait  en  possession  du  pays  situé 
sur  la  rive  gauche  du  Léman  ;  un  accord 
avec  le  Valais  (l.ifi;)]  lui  rendit  le  vieux 
i;li:,|.l,ii-  in-,|n  I  11  ii\,'  -  iiielie  de  la  Morge 

I         1    M    ii,i,j11i,.  ;  .s        '    '.  M       .    qirenant  quel 

1  s     \  1 1  i  V 1  i.  s.  .■i,l\ ,  1-  ,ir,'    -,  I  ,ii  j,,.,;i   I    I  1,,  roi  de  France, 

il  p.e-,-a  les  m, ml.-  il.  ti  lusl'era  sa  capitale 
à    Turin  (lôlii);    Chaiiihery    demeurait   la 
tett   des  États  patrimoniaux  de  Savoie,  mais  ce  ne  fut  plus  qu'un  chef- 
lieu  de  proMnce  éloigné. 

Annecy  (lo(i-22  habitants)  se  penche  sur  son  lac  par  l'iie  des 
Cn.ii  si  I  I  I  presqu'île  ombreuse  duJardiyidrs  Plantes,  qui  baigne  ses 
pu  ils  il  iiis  h  double  douve  latérale  dnT/iiiru  et  du  canal  du  Vffsse.Au 
noiil  II  slii  lies  frondaisons  du  i'i/'yKicrs'atlaclient  à  la  rive,  où  s'élève 
la  statue  en  bronze  de  Germain  Sommeiller,  promoteur  de  la  percée 


178 


l'UANCE 


Fréjui, 


Plante     I    // 
tniit  pi      I 


gran  1  ml  i  I  i  I 
d'iinpoil  ils  II 
lions  d  iilIi  lo^ie 
pvélijsloii  [ue  et  il  lus 
tûiic  uitmelle  V  (  té 
d'une  CTsiine  liei-e 
dansles  baliments  d  un 
couvent  de  domini- 
cains, se  voit  l'ancien 
collège  fondé  piir  Eus- 
tache  Clwpjinis  d'An  - 
necy,  en  i''to3.  Saint 
François  de  Sales  fut 
élève  du  collège  Cliap- 
puisien  (aujourd'hui 
bureau  de  l'état-ma- 
jiir).   Son  souvenir  esl 

[lartout  dans  Anncc/  :  vnm  .  i        i  i,    c  \  \  m 

à    la    cathédrale,    assez 
pauvre  édifice,   où    il 

officia  comme  évoque,  ctoii  ]ihis  l;iid  Jeaii-Jaciiiies  liousseaii  ch.iiila 
comme  élève  de  la  maiti-ise.  Les  bureaux  de  la  Compagnie  des 
bateaux  à  vapeur  du  lac,  des  particuliers,  diverses  industries  oc- 
cupent ce  qui  reste  du  premier  monastère  de  la  Visitation,  vendu  et 
mutilé  p;ir  la  n'^vnlulion.  Saint  François  de  Sales  et  sainte  Jeanne  de 
Chantai  y  ,i\,ii('iil,  eh'  inhumés;  c'est  là  que  M""=  de  Warens  abjura 
le  proli'sl.inl  isiiie  IT-JCi.  Les  ndiques  de  saint  François  et  de  sainte 
Jeanne  dt,'  Cliantiil  liiLeut  transportées  dans  le  monastère  eu  bordure 
de  la  rue  principale.  La  maison  de  la  famille  do  Sales  se  voit  dans  la 
rue  du  Pàquier,  bordée  d'arcades. 

Va.ssé  N'otre-Daine-dc-Liesse  (très  ancien  pèlerinage,  ii.irduu  d'An- 
necy), l'ancienne  ville  évoque  d'une  façon  saisissante  ces  petites  (  api- 
tales  italiennes  comme  Padoue,  Bologne  et  tant  d'autres,  qui  furent, 
au  moyen  âge,  un  centre  d'activité  politique,  artistique  et  lithnaire 
et  exercèrent  une  attraction,  comme  aulantd'oasis  disséminéesdans 
la  solitude  des  provinces  :  mêmes  arcades,  même  fantaisie,  celles-ci 
d'un  côté,  celles-là  de  l'autre,  comme  dans  les  rues  de  la  Filaterie  et 
Notre-Dame.  De  droite,  de  gauche,  les  évenlaires  des  marchands,  de 
sombres  couloirs,  des  passages  voûtés;  çà  et  là,  de  vénérables  poi tes 
seigneuriales,  des  escaliers  au  fronton  armorié,  de  vieux  muis  ou 
grimpe  la  vigne  vierge,  pour  retomber  eu  feslons  sui-  quelque  (oui 


silencieuse.  A  l'appro- 
che du  ThioH,  ses  pas- 
serelles, ses  ponis  rus- 
tiques, les  maisons 
enguirlandées  di;  bal- 
cons lleuris  qui  sur- 
plombent la  rive, 
l'voquent  un  coin  de 
Venise. 

Il  n'y  a  rien  dans- 
Annecy  de  la  vulgarité 
commune  aux  villes 
trop  récentes  et  bâties, 
sur  un  plan  uniforme. 
La  vieille  cité  gagnait, 
par  le  travers  du  canal 
duThiou,  le  faubourgde 
la  côte  Perrière,  groupé 
au  pied  du  château. 
Dans  l'embrasure  de  la 
porte  Sainte-Claire(cré- 
ueaux  et  mâchicoulis),! 
la  rue  Sninte-Clairé 
égrène  ses  arcades  et 
ses  vieux  hôtels.  Dans 
l'un  d'eux,  le  président 
Favre  fonda,  au  xvi"  siè- 
cle, de  concert  avec 
saint  François  de  Sales,  V Académie  flurimontane,  sœur  aînée,  mais 
trop  peu  durable,  de  l'Académie  française.  L'hôtel,  donné  parson  pro- 
priétaire à  saint  François,  devint  résidence  épiscopale.  Le  pré- 
sident Favre  rendait  ses  arrêts  au  présidial  du  palais  de  l'Ile,  maison^ 
forte,  anciennement  aux  comtes  du  Genevois,  qui  s'élève  à  la  proue: 
d'un  îlot  sur  le  canal  du  Thiou.  Ce  logis  original,  aux  pièces 
basses,  aux  murs  trapus,  terminés  au  deiiors  en  proue  de  navire 
pour  mieux  résister  aux  assauts,  ses  fenêtres  étroites,  grillées  de 
lourds  barreaux,  ne  dit  rien  qui  vaille.  Il  servit  d'atelier  monétaire,  de 
l'.dais  de  justice,  de  Chambre  des  comptes,  mais  surtout  de  prison; 
I  e  n'est  plus  qu'un  résumé  d'antiquailles  (belle  salle  au  premier). 
C'est  une  très  ancienne  ville  qu'Annecy.  Une  charte  de  l'emiiereur 
Loihaire  la  mentionne  [Anîiesiacuin) -clm  ix=  siècle.  Les  Burgondes  y 
luienl;  avant  eux,  les  Romains.  Elle  compta  surtout,  lors(iu'elle 
devint,  avec  les  premiers  comtesduCenevois,  la  capitale  de  leur  petit 
État.  Son  château,  plusieurs  fois  incendié,  reconstruit  en  partie  au 
XV'  siècle,  ofl're  un  ensemble  composite  où  se  remarquent  la  tour 
Sauit-Paul  et  la  poite  piincipale  (\iv°  siècle),  la toui  de  la  Reine 
(mi"  su  cle)  ;  couitine  cienelee,  tourelles  d  angle  du  \vi°  sièi  le.  Les 
comtes,  puis  duc  s,  de  la  blanche  cadette  de  Sa\oie,  dite  de  Ginevoit- 
Xiiiniiii^   (  nih(  lliK  ni  (  I  tli    itsidinii      UM  eiitit  ,  I  e  li  gant  buis  qu'ils 


IX NECY      :      ANCIEN      PRESIDIAL. 


LES     ALPES. 


LE     lUIÔNE 


179 


firent  conslniire  ronliont 
niiK!  I.rll..  salle  ,les  Tèles  à 
pl.ilniia  lîeiiaissane,-.  llr- 
puis  rextiiictioii  de  la  fa- 
iiiillo  ducale,  le  château 
i\' Aniieci/  fut  assez  délaissé; 
une  caserne  l'occupe  au- 
jourd'liui.  A  ses  pieds  le 
canal  du  7'hiuu  forme,  à 
l'entrée  du  lac,  un  petit 
|iort  où  viennent  s'amarrer 
<les  flottilles  de  barques  et 


;  a  v; 


•ur. 


Personnages  histori- 
ques. —  Saint  lieniiinl  île 
Mfiilhoii,  lils  (.le  Fi-annus  <\r 
Mciillion  et  (le  lieni-linr  dr 
Duingt,  né  au  oliàteau  (le  Mcii 
Ihon,  près  du  lae  d'AiiiK^  \ . 
vers  9S0,  mort  à  N'cvarc,  en 
Italie,  en  10S2  :  il  év,(iii,'.li~.i 
les  haules  vallées  des  AI]..-  cl 
fonda  des  rcfn-rs  an  r.A  du 
uKiat  .1..IIX    -,-  .  ,v  ,/..  i..  ,,,,.,.( 


ul  ;  Je 


z,m,  cardinal  de  liro,,, 
village  du  Petit-Brui; 
Anneey   (  13  i:i\  paiivi 


eni;Hi;:illoiid  i.daii-  Ui-ihni, 

un   C(dlcgc,    (iii    \  iii_a    .]ii  ili-i' 

places  graliiilc.   ,a m  ni   iv-n-- 

vees  aux  éludiniN  >,i\ov:irds; 

GiiillaiiDie   l'ichet,  né  en    l',33  au    Petit-Bui 

recteur  de  ffriiversUé  de  Paris,  où  il  eut  V 

merie  :  Genève  en  1478,  Cliambéry  en  l'iS'i, 

•ds  Genève,  Clément  17/ d'Avignon,  né  au  cli.' 

héritier  direct  des  comtes   de  Genev(jis:    s; 

'l'horens  (1567),  l'apôtre  du  Chablais,  dont  le 


;  G  lî  T   (  s  A  V  o  I 


Vlnlroduction  à  la  vie  dévole, 
rang  des  écrivains  fran(;ai3  l( 
favorisait  :  l'Académie  fiorim. 
fonda,  en  1610,  de  concert  av( 
Fran(;oise  de  Chantai,  l'ordre 
mort  à  Lyon,  endécembre  Kri-I 
puis  (1499-1556),  chanoine  de 
taire  du  du(  de  Sa\oie  Cl  ni 
de  (  1  I  I  (U  I I  1  II  I 
n     \     1  il         11/ 


lit /(■/  ( 
^nons  de 


!^.  1 

l:t,    1 

\' 

1 1  àBo- 

- 

1,   mort 

,'.  né  à 

...  1. 

1  .,, 

,1 

,  bords  du 

(.    lll.C^ 

Il.ilca 

II 

IH' 

c  l\m 

•eroy  et  de 

1  i:-\| 

(■:  ./• 

hirie  Dessaix,  de 

■ciihl 

,• 

ici 

le  la 

égion  des 

i  défendit  c 

Ih 

pr 

)VMice 

contre  les 

Diipns 

d'Ev 

an 

qu 

Jitla 

campagne 

Il  fut   I 
1  «;tnat 


// 


I  mil  I  (.(  /  lil,  ne  ab  iinoens  toi  I 

pi   f  ^seur  a  1  unl^elslte  de  I  l|     ' 

^'imdepirt  iHulKtiind  i  i  I 

p  ir  le  p  i[u  P     ^  II    1  I        /  / 

/e    V  I        I  I  II 

I     s  tl     lip    s     I      I        (  1  I 

Ihdei  Ui  I  1  I  M  I  1  tl  1  11  I  1  [  I 
Tippo  baeb  et  li\i  \plubieuis  cumb  Us  ui\  \ii 
glais,  Michel  Mai  le  Pachlod,  de  Saint  Julie  ii 
gênerai  de  division,  blesse  a  \^^^'lam  I 
flteialie)  de  Bullet,  originaire  de  B  inneMll 
ingénieur  distingue ,  Jacques  Balmat  et  le  do(_ 
teur  Paccnrd,  conquérants  du   mont  Blanc; 


LA     lUAiNCE 


■  rililie,  frrincliif  1p  prpriiier  le  pont  de  Lodi  sous  uiip  prdo  - 
l'iil  :i  Aii^lnlil/ .  Irii.i  .  Wnpr.iiii  ;  A/exis  liouvaril,  de  r.iiil 
S  iiiii-i.ri  vu-,  iir  il  iiiif  laiiiillr  lie  cultivateurs  (ITTT-I'^r  .  i' 
il,'  I  .iiilarr:  .InsPiili-Sirnhi-i  Sirallel,  aslronome,  ne  n  Clll-rs 
a  Pans  (IS^S);  l.ei-iKuni  Somuieiltei;  de  Saiul-Jeoire-en-l''aiii-l 
tour  du  perforateur  à  air  comprimé,  qui  perça  le  luunel  du 
(mort  en  1871);   Mii'  Diqwnlonp  [Féli.i),  né  en  ISiia,  à  Sainl- 


mven- 
it  Cenis 
:,  d'une 


gardi 


non!  Cenis  Minliiielian  boulL\aid  de  la  pui  ini  t  duc  ili  a  1  issue- 
lit  s  uni  lii  in  ird  et  de  la  coulée  de  Cliinil  i\  I  ml  iu\  mains 
1111  1\    ^11    Mlle  pii    lartilleiie  de  Sull\    1      /  I     Lvon  (I611I) 

I  i  (    id   |ii    \i  iiicincnt  les   deux   ad\ei    111  1  Iml       I  mmanueL 

Calmes  en  iLsliluant  Château  Dauphin  di  ti  1  1  te  des  \lpes  il 
1  la  Fiance  1^  pa>&  de  Gea  le  \alioiney  le  bugey  \a.Biesse  c  est- 
tous  les  teiiiloires>  sa\oisiens  de  la  n\e  dioite  du  Rhône   sans  par- 


Su  p  1 

MOOO    hectares 
(Cadastre),   618  700 
(Service  gôograplii- 
ciiATE\u    DE    BouuDiîVLx  quB  ds  rarméel. Po- 

pulation  :  2'i7  89Û 
liabilants.  Chef- 
lieu  :  Chambéry.  Sous- préfectures  :  Albertville,  Moûtiers, 
Saint-Jean-de-Maurienne.  —  29  canlons,  330  communes  ; 
14=  coi|)s  d'arnii'e  ( (Ihenobi.e).  Cour  d'appel  et  Acadt-mie  de 
CiiAMBÉiiY.  Diocèses  de  Chambéry,  de  ïauentaise  (Moûtiers),  de  Saint- 
Jean-de-Mauuienne,  ces  deux  derniers,  suffraganls  de  Chambéry. 

Les  ducs  de  Savoie  au  delà  des  Alpes.  —  I-e  marquisat  de 
Saluées  constituait  une  enclave  gênante  pour  le  Piémont;  sa  fidudité  à 
rallia:ice  française  était  une  menace.  Le  dernier  mavqnis  île  Saluées  étant 
mort  sans  lierilier,  le  mi  de  l-'rance  Henri  II,  arguant  de  s/s  droits  suze- 
rains, réunit  ce  dniuaiue  à  la  couronne,  coniiin'  lu  f  ni  ili  -lierence. 
Charles-Emmanuell"'',  meltant  à  prolil  les  tninlih  <  mi  1  ih  -  m  l'i-ance 
par  la  i|nriTlle  ri'ligiriise,  occupa,  en  pleine  paix,  li'  in  n  i|ii!..il  •]<•  S-z/mccs, 
terre  française,  et  mit  garnison  dans  Chdleau-Daiii>!ini,  [Kiiiie  inlegranle 
du  Dauphiné.  Le  roi  de  France  Henri  III,  aux  prises  avec  dextrémos  diffi- 
cultés intérieures,  ne   put  relever  l'injure.   Ce   fut    Henri    IV  qui  s'en 

Du'clief  de  sa  mère,  sœur  de  Henri  H,  le  duc  ./-■  -  -  ■■  i  ri-  mlait  à  la 
couronne  de  France;  en  saisissant  le  marquisat  di'  '-   i  N   i  ;    niil  un 

gage.  Henri  IV  en  prit  un  autre  contre  lui,  en  o.  ,  1  itl  .  -  ,  .  I.ei<ll- 
guiéres,  le  "  vieux  renard  du  Dauphiné  »,  couiiiie  I  .j  lui  le  Sivnyard, 
enlève  l'une  après  l'autre  les  forteresses  de  son  rival.  Après  Charbon- 
nières, berceau  delà  dynastie  savoisienne,  qui  commande  la  vallée  de  l'.Vrc 


^  lie  inteuenlion  eue  in  i  pi  | 
du  d^  Maiitoue  \incentdc(i  11/  1  \  n 
sin  hciiKge  a  Chai  les  de  Ni  \  1  •  li  I 
con\i)itut  le  Montfenat  qm  el  iit  cl 
r--paf,nolb  ne  pouvaient  ^olr  sans  ap[)i  li  i 
poser  dans  le  nord  de  lUalie  enli  1 
lioupes  t   pa„noks  en\  dussent  les  Lt  il     I 

\u     il    1  Louis  XIII  I  n  ^   /  Il 

lias  ,iu|  I   11      .iil   \       I         Mil    luiiiiill\     Il 
net  le  1    1    f  1.     le  /  -      /     V,  M  , 

plate  de  Pignetol    au    11    u  I      1     1  1  \ 
montaise,    tombe    tu  u   li      |    n\    n      h 
pille  Manlone    se  pi        ni  n   nt    I   \  ml   ( 
allait  en\tnir   aux  main      qumd    Mn  m 
medialtui    auela  la  lulle  et  fit  signtr  en 
Cheiaiin  (1(  iU       Charlev  rmimniiol  obti 


et   pendant  que 
an  1     Riiheheu 

n  ni  I        In  f  lie 


tiell 
tiali 


Mil  II  I  traite  de 
un  I  1  11  II  M  inlferrat 
,1  ut  i\  I  I  il  l'igneiol 
le  iet  liauj  liin  de  Fenes 
(  excellente  ^ole  de  pêne 
s  et  du  mont  Oenevre  1  a 
\nioie  d  n  1  1  \  u  il  1,  sis  ani  1  ns  maîtres  elle  na\ait  jout 
d^ns    cette    1    I   mil    m  |ii  un  lole    tout   a   fait    secondaue     'Victor- 

Amedee  I  ■■  ni  1  (  1  il  I  mm  inuel  en  reprit  possession  Api  es  lui 
(halles  Vini  anu  111  en  e  lupleK  1  unile  par  son  marngc(ll(7)  a\ee 
llieulieie  des  Ceneiuis  \eiiiuuis  auxeiuels  lt  (jene'vois  le  Faueigny  et 
L  aufiiit  a\  aient  ete  apimges 

Les   ducs   de  Savoie,  rois   de  Sicile,  puis  de   Sardaigne    — 
Victor  Amedee  II  fui  un  lui  I   m    li_u     1    CaUnat,      n\<   un  1  m  iitn 
I  is   1,    \    ul    II     et    il     Louis  XIV        u     I  l\    1      u       I       I    I     I      lin 


1     h 


iludiii  de  s<a  le  m  Itiitl  iiiunii  i  1  île  il  n  |utl  uUi  11  et  li^ii  i 
1  Fui  pt  contie  ni  us  tli^ue  d  Vu^  boui^,  Ibsi  1  Calmai  lt  plus  ^lanil 
benirae  de  guerre  de  son  temps   pasbC  en  Italie  par  le  GeneMe   le  col  de 


Li;s   alim:s.  ^  li-    uiiôae 


181 


SosUièrcs,  le  val  Cluson,  Fciiosli-ull,;,  Pigncrol; 
il  attaque  et  met  en  déroute,  à  Sta/furde,  le 
lUic  de  Savoie  et  ses  alliés  d'Allemagne  cl  d'ICs- 
|iagne  (IS  amM  l(ii)(ii.  En  se  rolirant,  il  enlève 
>H.vp,  |iui'5  ;ili:iiii|Miinniit.  niix  premiers  souflli's 

|irini.iiii' t -,  -   -   ■  imI iiicnts  de  Provcni-i'. 

i.'nl'\r    !.■  .Il  il.   iM    il,     \  ,  ,',  occnpe   le  conili- 


SI  r, 


lur  du  Viso  en  notre  possession.  La  l-'rance 
l'venait  le  <i  porlier  des  Alpes  »;  les  rôles 
aient  cl.ani^vs.  Malljcurciiscnicnt  le  sirge  ile 


niands,  espagnols  et  le 
français,  envahit  l'année 
le  niianrnnnais  franr,, 


Pour  assurer  la  succession  d'Espagne  à 
son  petit-iils  le  duc  d'Anjou,  Louis  XIV  ilul 
tenir  tète  à  l'Europe   coalisée    conire  lui.  I>:n' 


murs  de  Tiirl,,,  par  Vi.lor-Ai 
p.^nlur,  la  Prov.'uce  envahir 


avec  le  litre  de  roi.  Par  nu 
Savoie,  la  France  lui  accordu 
Dauphin,  Fénestrelle,  Exilr>, 


1-   ■, hiiniM.rs  de 

La  Révolution  er 

iiiiiiliL,.ilri|ii  iMuper 

la  <<nn    d.    Tnini   u  . 

m  ni,    il     M-    h-    A1|H.^, 

i|ii-    1'  iiiiiii  1    11'  Ir.'iih' 

1     \UIII     h           1      1       1        1    il! 

h  [0.  hil  1     II       h    1      1 

■     !■  ,          il     .1    1    \iilrli  hr 
,1    1  .    ...,     |.,,i,/V,.  //, 

.1   \  ml    1    1    1 

i:i  ;     ;iv,c  le  due  de 

pom.l.     un    1  1          m 

M. :H-es,  Chàteau- 

htliqes     ]     mil      1         1 

urii-  iv|nvnait  laval- 

pa>sxouliU.I,     1    mu 

In      ili       r.ini   Ii.nurtte, 

ce  vau  et  la   ^ta.  te 

ili    1    11    II.  1-     ,1      ilis  du 

fut   mcorporee    dans 

.■i.iiii,     ,|,.    i'iiwnce. 

le  qualie-\mgt-qua- 

\iiiH  lu  IVi.MliiTe  des 

tiieme   département 

Alpes    dauphinoises 

celui  du  Monl  Hhn, 

coïncide  avec  la  crête 

Les   engages    \    1  n 

ries.-eauxpendantes.., 

taires  du  Mmil  1  hm 

loiii^,   de   notre  coté. 

fcumiKut    un,      \  iil 

l.i     ^,ir,,le    reste    au 

lante(<.li   il        n-  1 

iii.iu.iu  roi  de  Sicile. 

chefsM  Min l\ 

Cni.i    ans   plus    tard, 

(lui  et  111  ni  ih  -  Il   1 

VUlor-Amédée   II 

Cependant   ks  nqui- 

échange   à  contre- 

silions fieiinentes   en 

cœur  la  Sicile  pour  la 

hommes  et  en  argent. 

Sardaigne.     Singu- 

les  atlemles  leileiee» 

Ii.Tr,|.-lin.....,,,r,-elle 

a  la  kheite  de   cons- 

.lr...|i,in..,    \  l:i-cde 

cience  et   i  toutes  les 

tixdilions   (heies     au 

(ITail  1       il    alidique 

cœur  des  SaMi\  mis 

en     faveur    de    son 

soule\<rentuni  puli 

fds    Chnihf-lmnm- 

de    la    popui  i  i  1  o  11 

„„,/    III     niuv     -,n 

(onh     1,    i.-uni  11  m 

~ou\ent  hiureux  de 
I  ouïs  \1V  le  fait  ar- 
iilir.  Il  meuil  de- 
I  iissL  au  th  ile.iu  de 
Muni  du  ri  (o<  t  17521 
le  tr  ute  d  Ltrcdit 
fut  un  triomphe  pour 
la  Maison  de  t^maip  : 
elle    sortait  njeunie 


111  mil  puis  M  ,....,  ,11 
ks  iljlUiluI  (Il  I  m 
tretoledes  Alp.  s 

Trois  ans  plus  I  ml 
Bompai  le  mi  n  ni 
t  unbiuir  halHnt  sa 
tiiompliante  t  mipa- 
gne  d  Italie  après 
\i(ole,  le  II  mie  de 
l;,ns  (■  l(Mit  i  la 
momi  (  lue    s  ai  de 


JE     I    \     s  W  (1  lE      V     LA     1  R/ 


182 


I.A     F  11  AN  CE 


le  Molli 
de  Savi 


I  noire  ji.iys  s:i  fniiiliri-c  n.iliirelle 
de  Savoie  devient  roi  d'Italie. 


Alpes.  lUenlnl  le 


Chambéry  s'pteml  dans  une  plaine  fertile,  au  seuil  de  ladépres- 

,011  qn'orcnpail  le  iilacierdu  liln'me,  entre  ce  fleuve  et  l'Isère,  et 

dont  le  lac  du  Bourget  n'est 

qu'un    résidu    attardé.    Au 

pied  du  soulèvement  qu'oc- 

jue  Li'iiH 
Le^bse  piomem   sur  le  front 
la  \ille   son  humeur  in- 
conslante,  aujourd  hui  tor- 
lent  d  eau  tiouble  a  la  fonle 
des  ni  i.:!es  ou  sous  l'afllux 
s  pluies  automnales;  de- 
mi pauMc  filet  qui  se  perd 
tii    de  gidsses  pierres 
inssues  et  di  s  filets  brû- 
il   ddoùl.   Dos 
ides  plantées  s'atta- 
de  paît   et   d'autre, 
u  boul  d(    la   iiviere.  Vers 
ouest,    la    \ille    nouvelle 
avec    ses    monuments,    le 
Palais  de  justice  (statue  de 
minenl  |Uiisconsulte,pré- 


Le3    princes  de  Savoie 

Api.  s   1/  /  ,    /  „,„,„„   I  I      , 


gueiu  Il 

et  de  \   \  il      Ml 
Emmanuel  II , 


du  VillEtfranca,  c|ui  <  1  U  1 
let  tSja),  et  échange  de  cettt 
laisse  la  Savoie  tout  entière 


rois  d  Italie 

1        III     1  1         m     1 

-   1  .  \    m  ment  est  d  luer 
X       Charles-Albert  : 

h      il 1 

1     1    ih    II              1 

Il     1          il   liK  Victor- 

ml  u  h      1  1  i  1 
luMnue  dvcu  le  1 

iiliiil     i\ 
m,,    M,  Inii    n>L  ^12  juil- 
ui  de  bdid  ligne,  qui  nous 

comié  de  Nice  (traité  du  ' 


sident  Famé),  le  Muste-liibliotlieque  (1888),  riche  en  antiquités 
piehistouqup^;  à  h  lisièie  de  la  belle  piomenade  du  Veiney,  les 
etdlilisseiui  iils  il  lis  uni  iiii  ni  hitisdi  „  ik  nis  et  de  filles,  école 
niiinidle  d  iiisl  il  Mil  II  \ii  |i  mlil  iilli  m  nid  s  deux  villes,  sur 
la  Le^ssp,  h  1/  mmi  iil  ihi  (mil  II  II  nuMi  siipi  ibe  de  Falguière 
et  de  ruj(d,  1  1 1^1  LU  lh'i2,  LiiiiiiiiLiiKiie  Id  u  uuiuu  de  la  Savoie  à  la 
Fiance  en  18b0  De  là  se  déploie,  veis  1  est  et  le  sud,  la  cité  qui  fut 
capitale  des  duis  de  Savoie  :  leur  chàledu  couionne  une  éminence 
en\eloppee  de  belles  fiondaisons,  dans  la  peispective  de  la  grande 
rue  de  Boiyne,  qui  lui  fait  une  avenue  monumentale,  avec  ses  beaux 
portiques   aux  arcades  élégantes,  bordées  de  magasins.  Au  seuil 


LFS     ALPES.    —   LE     IIIIOM' 


183 


mime  de  la  lue  Je  Boigne,  li  ruaUnne  dei,  Lkphanh  i  qipelle  li 
siiuiilitie  foilune  d  un  enfant  de  Savoie,  le  geneial  conili  de 
lî  iijne  (de  son  nom  pdlionjinniup  I  eboignc),  qui,  apiLS  a\iiii  soni 
I  i  1 1  ance  et  la  Russiej  s  tniôia  dans  les  li()up(  s  de  jj,  tnni]  a^nie 
(Il  >  Indes  (1777)  et  olTut  ses  sel  vices  an  1  1)  ili  (1(  I)(  llii  piili  [uclil 
fut  (  omble  d  lionneuis  et  de  biens    Tnlm  i    \    mi    i  <  li  iiiib   i\    ivi  ( 


monte,  pai  une  tour  plus  ancienne  (|ue  la  tour  carrée  des  Arcbivcs 
(xn"  siede),  i  une  plaie-forme  d'où  la  vue  porte  sur  tout  le  bassin 
de  Chimbfiy 

Sui  les  df  ux  ailes  de  la  rue  de  Boigne  gravitent  :  à  l'ouest,  VHûtal 
de  viHi ,  d  1  est,  la  cntlMrnle  Sainl-François-de-Sales,  avec  son  gra- 
cieux poi  I  11!  gotbiqiio  fxiv-xv"  siècles),  malheureusement  privé  des 


vf ,  ,^AH^^  ^^ 

iFv^"/ 

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li»,^'        i>^-'^> — '^'rk.  ^ 

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issÉâfettL.        "i^^Hi^^^H 

HH 

:  Q  U  E  s      ROUSSEAU, 


une  forlune  de  15  millions,  il  l'employa  en  œuvres  de  bienraisuiicc, 
écoles,  hospices,  embellissements,  et  reçut  pour  ses  libéralités,  du 
roi  de  S.ird.iiune.  le  titre  de  comte,  de  ses  concitoyens  reconnais- 
sanls  If  ^111 -Il II,' r  monument  (1838)  qui  rappelle  l'origine  de  son  ex- 
tram  .Im, un-  imiiiiif.  A  l'autre  extrémité  de  l'avenue,  près  des  pre- 
miris  ili'.'ii's  lin  ihàteaii,  le  monumentdes  frères  (/e  Mnhtre  évoque 
(ilepuis  180'J)  le  souvenir  de  ces  deuxécrivains,  également  bien  dciurs, 
quoique  en  des  genres  différents  :  Jnseph,  l'ainé  (17u3-1822),  sénateur 
de  Chambéry,  "ambassadeur  du  roi  de  Sardaigne  à  Saint-Péters- 
bourg, oîl  il  écrivit  ses  ouvrages  de  politique  et  de  philosophu- 
[Du  l'ape.  Soirées  de  Saint- Pitersbuurq);  l'autre,  Xavier,  pensciu 
moins  profond,  mais  écrivain  plus  habile  à  exprimer  des  senti- 
ments délicats  (Voyage  autour  de  ma  chambre:  —  h'  L&'jii(tn  <li'  hi  i iii 
il'Adste;  —  le  Prisonnier  du   Caucase). 

Chambéri/  fut  capitale  de   la  Savoie 

(1-232)  du  jour  où  Ir  .  n,,il.'  Tl is  I" 

acheta  de  Berlion  m-  .Ii-in    -   i.n.  u 

riaux,  moyennant  'i.iiHMi  11 -   I  n  n - 

rpiérant  un  peu  plus  taid  le  dcilt'iii  i\r 
(^hnmbéry,  Amédée  V  en  lit  sa  ii-m- 
deiice  oflicielle.  Lorsque  Emmanurl- 
l'hililiert,  ;ipiés  In  vive  alerte  qui  avait 
l'ailli  lui  .•iiliM  r  >.-  I':ials,  jugea  pru- 
ilnil  b'.ti-J  iralinln  la  Ini'lunc  de  sa 
Muisi.u  de  laulr.'oit,'  Jrs  Alpes,  et  fit 
de  Turin  sa  capitale,  Cliambtrij,  demeu- 
rée à  la  tète  de  la  Savoie,  ne  fut  [iliis 
qu'un  clief-lieu  de  province;  sa  réunimi 
à  la  France  en  a  fait  un  chef-lieu  de 
département.  Mais,  au  calme  de  ses 
1  lies,  au  développement  de  ses  boule- 
vards, au  grand  air  de  son  artère  vi- 
tale, se  retrouve  l'allure  d'une  ville  qui 
fut  chef  d'État,  durant  plus  de  trois 
siècles. 

Il  reste  peu  de  chose  de  l'ancien  châ- 
teau des  princes  de  Savoie;  la  Sauitr- 
Chapeile,  écrin  du  x\=  siècle,  ornée 
d'éclatanles  verrières  de  la  Renais- 
sance, en  est  la  pièce  la  mieux  con- 
servée, bien  qu'un  peu  à  l'abandun. 
L'n  grand  bâtiment  classique,  élevé 
sur  l'autre  face  de  la  cour  intérieure, 
abiite  le  général  commandant  la  sub- 
division militaire,  le  préfet,  le  Conseil 
général  et  l'Académie  de   Savoie.   On 


slaliirs  qui  1  aiiiuiaieiil,  et  ses  trois 
iiels  L'iilliiques,  dont  les  voûtes  peintes 

■  11  II pe  l'œil  rappellent  celles  de  la 

I  atliiilral.-  de  Milan,  où  cet  art,  cher 
aux  ai  ii.sles  italiens,  a  trouvé  son  plein 
l'panouissi'menl. 

De  chaniianls  buts  de  promenade 
l'niit  une  cduronne  à  Chanibêry  :  l'agreste 
niaisiin  des  Cliarinettes,  où  vit  le  souve- 
nir di'  M""-  de  \Varens  et  de  Jean-Jac- 
ques Housseau;  ailleurs,  l'église  dres- 
sée sur  le  relief  de  l'antique  Lémenc 
I  tombeau  de  saint  Concord,  archevêque 
d'Armagh,  du  général  Boigne);  Challes- 
hs-Eaux  (eau  froide,  sulfurée  sodique, 
Kulo-bromurée);  le  Bout-da-Momle  et 
son  pittoresque  vallon  où  la  Doria 
s'épand  en  poussière  argentée;  la  cffs- 
,  ,ide  de  Jacob,  la  Dont  de  Nivolet,  pour 
les  apprentis  alpinistes,  le  lac  dWiijue- 
lirlrtte,  le  Grnnier  et  la  Crande-Char- 
Inn^e.  Ai.r-h's^nams  et  le  Bourycl... 

Personnages  historiques.  —   Saint 


•,/h,'!u 


iiiIIm 


ijiRT  punt  d'Avignon,  .sur  le  Rboue  (mort 
■  n  1184);  Thomas  1",  comte  de  Savoie, 
ne  au  château  de  Charbonnières,  qui  fit  de 
Chambéry  sa  capitale;  Pierre  de  Ckam- 
pngnij,  né  en  Tarentaise,  pape  sous  le  nom 
d'Innocent  V;  lo  comte  Amédée  V,   dit  le 


184 


LA     FRANCE 


Grand,  né  au  i-IihIimh  iIh  Ihmii:;i-i  i  _'s,,-|.;j,;  : 
Amédce  17,  dit.  Ii'    ■   Comir.  \,v\   .,  ,i    ,■  m-r   Or 

l'armure   qu'il  pini.Ml    din-   un   Imu i    cliim. 

à  Cliambéry,  ne  d.in:  crlle  vilk-  Jii'ij-l.^J: 
Amédée  VIII,  comte,  puis  duc  de  Savuie,  pape 
sous  le  nom  de  Félix  V,  né  à  Chambéry  (13ai- 
1451):  Claude  di'  Spi/fixrl,  né  à  Aix-les-Bains 
en  1450,  rli;iii.-rliri-  (lu  n.i  Ij.uis  XII,  évêque 
de  MarM'ill-  irnxnn  pim,  ri  aimable  :  tra- 
duisit le<  ■'u\  I  i^r>  ilr,  iii-|,.i  inis  grecs  de  l'an- 
tiquité el  rniMt  mil'  lii-loire  de  Louis  XII: 
Emmanuel -l'hUibei-l  de  l'ini/on  (1525-13821, 
magistrat,  historien  de  la  maison  de  Savoie; 
Marc-Claude  de   Butlet,  poète   fécond,  ami   de 

Ronsard,  né  à  Chambérv  ru  i  ,20,  i I  .  u  i;;sr,; 

le  duc  Emmanuel-Philihrif.  \  iMh,ii' m   .1-    s. nul 

Quentin,  restaurateur  di-  I  :  ^  i\ l  .  .'•  l  .mi  ; 

Philippe  de  Genevois-Srni'.in^.  tiu-'  •)>■  r.llr 
branche  cadette  de  la  Maison  de  Savoie  fmurt 
en  1533);  César  Yiiichard,  de  Saint  Real,  né 
un    des    bons    histo- 


à  Chambéry  en  1 
riens  du  ^  -  •  "  -i'< 
Flumet.  1.        ji    |. 


Ciens,  ihrr,  i.iir  ■_■.  ,,.  ,  ,i|  ,ii  -  ji-nl-  cl  .ii;ias- 
sées,  giiuvenirur  de  la  lianque  de  l'rance, 
ministre  de  l'Intérieur  sous  Napoléon  I""''  (1747- 
1809);  Albanis  de  BeaumonI,  de  Chambéry, 
antiquaire  et  agronome  ;  le  général  Doppel 
(175:i-18i)«),  de  cette  même  ville,  écrivain,  puis 


181)0),  de  cette  même  ville, 
lieutenant-colonel  de  la  légion  Allobrog 
au    sir-e    de   T.uilu 


de  Lcubcn  avec  Bonaparte  (  ITÎiTi  ;  /.'r. 
Boigne  (1740-1830),  né  à  Chambéry;  les 
Fra/irnis  (mort   en    1S3!)',    qui  écrivit   17) 


Isère. 


Superficie  :  828  900  hectares  (Cadastre!,  423  5110  (Service  tréoara- 
phique  de  l'armée).  Population  :  555911  habitants.  Chef-lieu  :  Gre- 
noble. Sous-préfectures  :  Vienne,  La  Tour-du-Pin,  Saint- 
Marcellin.  —  45  cantons,  ^M  (Mimiuunes;  i'i"  corps  d'aimée 
(Gp,enoble).  Cour  d'appel  et  Académie  de  CnE^oBl  e.  Diocèse  de 
Grenoble  (y  compris  le  canloii  de  Villeurbanne  :  départeiuent  du 
Rhône),    sufframint  de   l.v(ui. 


Dauphi 


p  lUi  s  LU  Une 
cheielue,  dont  i 
sTit   comment. 


lll„h)n,,e6  \.\  mt  les  Ro- 
is Phenmens  lemontaient 
•s  lie   di    pi  m  II  Ttion   ou- 


li  („iule 
quête  On 


le  Domitienne  se  nouan  nt 
bas  Rhône,  Vienne  coni  ent 


Il  tntt  dOrsui  I.   d 
t  de  la  Loire,  et  celui  i 
iim  du  Rhin. 
■Vienne,   rnpilnle    ib 


\  aldieu  dans  la  duec- 


rte  sur 


I //..',/-;, rs  ;^^,,|||  rlMiun,".  les  Roiiialns  de 
t  luiuJee  par  .Muualius  Plancus  sur  la  rive 
au-dessus  du  confluent  de  cette  rivière  avec 
de  Lyon.  Aucune  position  ne  pouvait  être 
volonté  sur  tous  les  points   de  la   Gaule, 


■  C.'.va 


ant  l'autel  de  Rome  et 
;  Grandes-Rousses)  qui 


.iusi  i'ienne  lut  supplauleu  par  la  grande  cilé  voisine  :  elle  n'en  restait 
.  moins  la  tctj  de  ligne  des  principaux  chemins  des  Alpes  sur  le  Rhône, 
par  le  prestige  de  son  ancienneté  et  de  sa  richesse,  une  grande  cité 


ALPES. 


LE     IJIIOM-: 


que  Claude,  dans  son  discours  au  Sénat  pour  l'accession  des  Gaulois  aux 
grandes  charges  de  l'État,  qualifiait  de  «  colonie  splendide  et  puissante  «. 
Thêàtr'-;,  rMiiini,  Iruiples,  amphithéâtre,  rien  n'y  manquait  des  organes 
indi-^lM  11-  ilili  <  ,1  II  vie  d'une  grande  cité  romaine.  Nous  n'avons  plus 
malliriii,  li-.  III,  ni  ,|,.  tout  cela  que  des  restes  incomplets  défigurés,  ou 
d.sfiuio  m    M  ,1 

Loi  i|ii„  1 1  luimc  ^  tlTondia -ou  1  u  ilanche barbare  des  i\e  et  v"  siècles 
1  ani  lenne  I /•'/(HOfsepissl  au  pou\  iipdcs  Bi^fi/OHrfes  (tiondebauil  i  puis  de- 
piin,  ,-   /     n,   s     fils    di     ri  .tiin      (  on- 


Cliablais,  lu  Genevois,  la  Tarentaise,  la 
>ar  clic,  la  double  issue  du  Grand  et  du 

\r  (In  ni.  ni  r,  ,/  s  ,ni  r.iilri>,  dirigés  sur 

I     I   I  ,      i    I        111  ■' n-,  échappaient 

.!i      (      '     I      >  ipiiin  ji' II  tardivement, 

I    \    ni     I    I       ]    iil  'S   divergentes 


m     ut    (jLUt.\lL 

iiobli      la   capital!     dauplii 


pnr  le 


pire  cdioim^iLn  te  p  us  ht  p  iiti  inlt- 
^rinte  d\i  second  loyaume  buiqonde 
lele^e   par   Bosnn     dans    H    roulée   du 


k  f  n  h  II  I 
il  \  eul  pi.  pi 
\all.ps    et  il  III 


\  .1 


nepul  r  que  dis  [iiiin  ipiii\ 
fi  agiiientait  le  si  cond  ro\  auiii 
gngne  rtMM-ienie  de  la  L  il 
du   piMiiiirr   \  iiime  bui_onde 


I  D  luphine  n*tachait  plus  pai- 
tii  uli  I  m  ni  11  lli  proMnce  bien  qu  il 
n  en  eut  pas  con  ir\e  I  etendm  i  ii  1 1 
Viennoise  confinait  au  lac  Iiinin  il 
cestpourla  sau\er  di_b  HlImU-  qm 
César  leur  a\  ait  barre  i.GcnL\e  lu  p  i 
-âge  du  Rhône  Dins  1  intervalle  des 
montagnes  au  fleuve,  la  Savoie  peu   à 

France.  —  11. 


1  remontait  vers  le  Geneiie, 
defiUsdi   H  Romanche  que 


;  plu 

1   col 


inconnais    u  Qes 

i  i\tc  la  Doire 

m  pas  de  Suse, 

I   1  1 1  Doire  nais- 

I        /  de  ><es<)teies 

I    I   /,t    Dauphin 

I     \  1 1 1      in  amont 

lin    n  II      \L     en 


Il  II  1       II         1 

1    il              il.   (  ha 

'         '         1  " 

Il           II    leur 

iilln    ni    1        II       1 

1 1.  iirts 

1  1  \l    II  1     In    1 

I               1  1  i  fron- 

1    u    LU    l\    il    LIk     (    J 

li  i,         y    c  Dau- 

liai    cLs  mots  sont 

ilsdsse^evocateurs 

u  Daiqihme  ' 

\in  I     pai    le  Bii< 

ninnnais    a  cheval 

m  1        1    UN  s    1     ml 

.1        Vlpes   du  Ge- 

M       m    \i         1      1' 

/  1  me  sinLlinait, 

Il        ni    lin     1    ni  1 

1  1  II. m   au  de— us 

1  1     1  1  lin        'n     1  1 

Il   ni    |ii-|iialen- 

1       1    1  _   -  sou- 

1  1    ni        1      II        1 

11         ni     1          hauts 

iiiiii    1        ni    1     {III 

1    1    1   .  pour 

ni  lin    1    1  1     1    II  1    II 

1  1     1            .  ituser 

'  i-on- 

1    ni                 M 

1          1    lin     fron 

1         1        /' 

1  epre- 

Il  ut  pour  son  compte  1  aneien  territoire 
fédéral  de  Cottius,  établi  sur  les  vallées 


LA     Fil  AN  CE 


raj  onnanteb  de--  deux  v  ersants,  les  hauts  plateaux  n  aj  ant  jamais  constitue, 
quni   qu  on    dise     une   "îepintion   reellp    C  était  1  innenne  orgini<!ition 


le  pa>s  lui  rat  me   s'appela  d'eux  le  Dauphiné.  Dans  les  armes   de  Gui 
^ues  I\   tliriiniLnt  des  daupliins;  de  là  vint  peut-être  le  noiii.  M:iis  emn- 


la  Pio\enre  (t3ss^  a\ec  le  umitt  de  \u  e  au  piofit  du  S  i\cij  iid  iu  noid, 
la  masse  compacte  des  Etats  de  Savoie  investissait  sur  ses  deux  flancs 
le  saillant  dauphinois  Bien  mieux,  le  Savoyard  empiétait  sur  le  Gineis 
par  de  nombreuses  encla^es  semées  entcrritoiie  dauplnn  i  t  1  p  Tnt 
le  Rhône   tournait  son  m  al   pirli  Btesse   jumih      lui       |   u  i  I 

Ljon  De  ce  cote,  il  est  vrai  1  acquisition  du  Fau(  i_n\  |1   ni  ni  I     /<(»//  /, 
en  pleine  terie  savoyarde    Comment  la  guérie  (  ni     II     |  n  n     \  i     nnln 
■entre  les  deux  voisins'  En  substituant  le  rui  de  ti  mi       i 
■cession  qu  il    lui  fit  de  ses  droits     le  dauphin    II 
compère  de  Sa\oie  un  Mlamtour  Sous  la  pesée  d      I   i 


pu 


Pio- 


pai  k  niauaj,e  dt  Béatrix,  heriliure  de  Guigues  \',  avec  le  duc  IIiii;iii's  III 
(1183)  La  seconde  Maison  dauphinoise  dura  une  centaine  d'aniieis.  jus- 
qu  a  la  mort  de  Jean  l'',  dont  la  sœur  Anne  épousa,  en  1273.  Humhrrt. 
I  n  u  d  11  Tour  et  de  Coligny  ;  ce  fut  la  maismi  .lilr  ,],■  l,,  T.ui,-,hi-l'',n. 
'~  Il  I  nu  I  lepiésentant,  Humbert  U,  a.VL\  pn-r-  .ixrr  ,1--  ililln  ullés 
I  lih  |ii  (  I  suitout  financières  qui  lui  parurenl  inr\iiir;il.lr-,  ,i|ii  il.  avec 
I  11  iili  jiii  nt  de  ses  grands  feudataires,  de  ir-i^nrr  l.ins  ;.,■>  dmils  en 
fT\tui  du  pimce  Charles,  petit-fils  de  Philippe  de  Valois,  fils  de  Jean  le 
Bon,  depuis  roi  de  France  sous  le  nom  de  Charles  V.  Après  de  laborieuses 
ntgociatiims,  le  transfert  du  Dauphiné  se  fit  à  Lvon  (16  juillet  13'iO'', 
Ilumbi  it   II  en 


m  u       liM  s  ili      1 

lllUlt     1)  11     11      SiLll 

ui  ysinsi  Milili  pu 

tu    (t    1    UllR   Ul     11 

\-" 

k    Diuphini      le 

bannie re  et  lepee, 

.entie    de  fei  iMk 

au  pi  ince  Charles 

dt    Ix    Maisnn   du 

Le  nouveau  Dau 

SfiiiKe  de\  xit  ne- 

phtii  sengagi  ait  a 

1  essairement  s  in 

lespecttr  les  li- 

( liner  vers  1  autre 

belles  et  fian- 

M  11         11    (Il     'n 

1  II          IhiiiI  ni    Ml 

ill  ni     1    ill.in  II, 

clusesdesDauphi 
nois  et  pour  bien 
maïquer  le  carac 
tue  de  cet  engi 
gement     il    lut 

d  Mis  <  1     kIii^i    su 

con\enu  que  U 

piLiiie    pai  11  11  is 

Dauphiné     consi 

llnn    L  diiubl.    tdc 

dce  comme    ipi 

du     Rinn     lin  II 

lis    Dauphins? 

I.  m     uup  .  1  1  ut 

1  n       1 1    lllwn 

1   m    M       1  \u,  an 

cOU\Line  pir  eux 

M      II         1           lU    dP- 

non    tomme   une 

llll       1,1        1       Mldl 

pio^ince   ordi 

Il        II  II     de    K 

mue    mais  dune 

1  1    mil  1       nixison 

fai  on      indepcn 

d  inte  sunant  ks 

\nn„   ,s       ippeks 

lois     piilicuheies 

, 

ilLpiiis    <     Dau 

a  ce  pa\s 

J 

[iliius     leprinom 

Alois     pai    un 

n 

nu  le   surnom    de 

tiaitesi^ni  i/»)c 

IH 

((tte  famille   ser- 

(13-.4)   entie  U 

ait  a  en  designer 

nou\eau    maitie 

les  souverains,  et 

du  Dauphiné  et  le 

LES     ALPES.   —  LE     llHOiNE 


187 


duc  de  Savoie,  disiia- 
rurent  les  ein  Lim  ^ 
territoriales  qui  v<  n 
stituaient,  ciilu  I 
deux  voisina,  uiil 
cause  de  perpétuels 
cundits 

It    (lUieii    deMul 

fi    nlicit  Miist    uiiii 

m-,    il  ui  (    Il 

uiuu   dt   dLU\  t  11 
iciits    \eGuieisino)  l 
tt  lu  Guieis  vif,  pxi 
ou  de\  aient    i    s(  ^ 
deux  e-îtremil      I 
taux  du  mas^il   I    I 
Oiande    Ch  ii  d 
le  tnite  n  asdul  ^  i 
spécifié    de    quel 
Ouars  il   s  agissait, 
1  intervalle     m  ni  i 
gueux  deratui  i       i 

veine,  3u<!qu  n  l 
pir  le  Put  ^  11  1  I 
dLsCliartrcux  Pu  un 
Us  (ils  de  France  qui 
giiUM  rnt  rtnt  k  D  iii 
phmr.l.ninsM   D.ni- 

phlll  L'U.sIl     MMiiIlM 

une  S:i,u:irilo  |i;irlhii- 

lière  ul    un  zclc  qui  i,  iii:.Noi; 

valuiLut  au  pi\s  de 
nombreuses  et  utiles 

reformes     il   agissait  en  nnitie  din-<  ^on  npims 
pieftrtnces  du  loi  son  ptie    (  h  nk^  \  I]  dnl  I    1    i    n   i    In  fi        /    ;      1. 
1    i  qui^ition  di  cette  pioMui  I     si  tii\    I    ||         p    h     (    i         i      In   h   i 
donniit  aux   lois    di     1*1  inue  un  pini   n\    q  [     u  i  i       I  \    \   m 

s  i\  ue    Aussi  /  lanrnit,  I    ,  deM  nu  m  iili      du  Mil    nu     [     i     I  i    \  i    I    n 
M  iiiç'nan  (lol5),  voulut  il  s  en  assurer  ks  cumniunn  ations   tu  ottupaiit 
^«(Oic,  presque  sans  coup  ferir    C  est  parla  Mauuenne,  couloii  de  1  Vi 
et  le  mont  Cenis,  que  lo=!  f?îj  t  rf?  «n;  o(P  résidant -i  Tui m    depuis  I  mm 
uuel-Philibeit,hi\nit]    m     I  I    I       I        1   ii\    mi     ml      d        \l|  |   ir 

défilaient  leui  s  trou|         l  /'  / 1    |    m  \    n_   i  I  i  |  m       I    s  ii,, 

et  la  violation   du  I   1 1  i  i        u  |  1   m     |  ii\    |    i   I        ii|    li   ii 

Chiteau  Dauphin   «.  ii    '  '      '      /         i       /    \    nlol         iq    i  I       I  I  il      is 
pins   d,    ,,    punit     U.dtutae.t,     k       m    un  '    '        ' 

I  i|>|iel  ut  U  ^  i\n\  ird,  ne  cessa  de  hai     I   i 
(  ijii\  lis  en\o\  i_s  i  11  défense  de  la  ^  u    i 
sui  1 1  V  alke  de  1  \rc,  par  les  cols  du  i     1 1 1 
nieres,  Montniehan,    boulevaids    dt 
et  de  1  Iseie,  tombèrent  en  nos  main 
le  pa\  s  entier  François  de  Bonne    dm    I      / 
est  lun  des   plus   nobles    fils  du    Dauj  lun 
château  patrimonial  se  dressent  sur  une  fa- 
laise   du   Df\nlii\     an    di  ssu»   du   Prar   qui 
mu. il       11         M  I   1  1  I      1  \   M      I      I    n> 


vniil 


au(  K  nnos  fi  am 


Napoleiui  !• 


toussr.s  Etats  de  Sa- 
voie de  ce  coté  des 
Alpes  et  retenait  les 
vallées  briançon- 
nniscs  du  vorsant 
.i|,|Hi-r  Sii^r,  l-'énes- 
ii-ll-.  l'i^'ii.i-.ij.  Clià- 
I.MU  iMiqihiu.Dftait 
I  Halle  pii-due  pour 
nous,  avec  le  Dau- 
phiné  décapité,  une 
Alsace  qui  nous 
échappait,  l'ennemi 
prêt  à  fondre  du 
haut  des  Alpes  dont 

i'ieli.iil    |,,|i-   les  paS- 

-,^-  -,  -lu   s  ,iiil  Ber- 

111  '!  I  'I-  Tende, 

■'l-'-lM -I-E^- 

pagne   de   malheur! 
i  Jusqu'à  la  fin  du 

J  wiii"  siècle,  les  sti- 

pulations qui  liaient 
la  France  au  Dau- 
phiné  furent  respec- 
tées ;  mais  de  1760 
filTOn,  lapénurie  des 
finances  ayant  pro- 
voqué des  édits  hur- 
saiix  exceptionnels, 
le  Pa)-Ze7»<'"/ de  Gre- 
noble, en  qui  se  per- 
sonnifiait, aux  yeux 
du  peuple  dauphi- 
nois, la  défense  des 
nt  attendu.  Menaces,  exil  des 
I  I      journée  di's  Tuile?  .  l'hôtel 

1     Mirnl      ivili-l.llle~       de      vive 
'    I.Hil    ee    IllIMIlIte    .'llnOltit  à 


//.> 


iluih  d.  liKiiui.u  d  s  E/als  ypiiéraux  du 
n  Grenoble,  la  bourrasque  passée,  applaudil 
retour  de  1  ik  d  Elbe 


Grenoble   77  438    habitants', 
iiilii    et  comme   la   réduction 


s  et  de  couper  les 
nnt  a  1  improMste 


Dans  sa  couionne  de  mention 
semble  une  petite  patiie  dans  ui 
en  beauté  du  pajs  dauphinois 

Montez  a  la  tour  de  Cleueux,  qui  suigit  du  centre  de  l'ancienne 
ville,  face  a  Notre  Dame  .  devant  vous,  piesque  sous  la  main,  en  re- 
giid  111 1  veis  le  noid,  les  escaipementsdu  Rabot  plongent  de  300  mè- 
liis  iliiis   les  eaux  de  1  Iseie,  à  100  mètres  plus  haut,  la  5«s<i7/p, 

mil   itddelle  de  Grenoble,  peiche  sur  un  ressaut  du  mont /<(7- 

i  h  II     1 1)  i7mMiPs)  pxtipme  projei  tion  de  la  Grande-Chartreuse  vers 


D     p 


i  H  111 1  1\     111 

ml    dis   \lp,  s    ,1  luiilliuist 

l\ll      11  s    s|]I|il 

1  s  tt  les   ressourtes  de  la 

111  iiiti_ii      mil 

il   i  tt  prime  et  a  son  pajs 

d  tuiineiils  s,  1% 

Il  ts 

loisque    de 

a  Savoie    la  lutte    entamée 

par  Fiani  us  1 

tt  Henri  IV  porta  son  effort 

de  1  lutie  t.  Il 

il  s    \l|„s   jiour  \    itlMudit 

lesrf«c<t,  ail  11 

1       1   1       1     i     11          III    \ullll  lu 

dans  leurs  1  1  il 

Il Il              lll      Ml     il   111 

phinois  devuil 

1    |\      1       1         1     1     h      11      II    III      11 

(voir  le   det  ni 

Il           1    1    |,uv    dt     luui, 

(aoùtlb96)    IN 

\  1   1    1    \iii    ke   dont  Id  dt 

fectionalali_ii 

1  \ii„   1    m,   imena  le  traitt 

deBvsxMtk    1 

1  m     1     II  iite  de  Monta 

heii    II       1.1 

1   1    iiiM  lits  traites  d  Ltrecht 

et   d      1      1  1  II 

i\   1     la    coahtion     contre 

loui        \l\        1     1 

1    1    s  de  la  succession  d  Es- 

pa   Ut    lau    ul  1 

n   iu\  opérations  de  Calinat 

et  de    BeiiLick 

SUI  le   double  versant   des 

Vlpps 

1  rspagneie- 

tiitaupttit  filsdtIoius\I\ 

il  n  \    a\  lit 

ndiLssiit  (    ni 

n    II     1  1    III  1            ni  1    1       1 

Vlpts     En  tll   1 

1     1     M     1        II    ul        1     II  II     llll     1 

signe  le  31  otli 

hi.  1   t.    luthatmdt   )l  u 

ea/îe?(,  presdeTuiin,  \utoi  Amedeellnoui 

cédait  la  vallée 

de  Barcelonnette,  il  reprenait 

l'ItOFlL      DU      PA 


DE      JUSTICE. 


lit,  avec  les  forts  qui  couron- 
III  lll  1  I  lus  rapprochées  :  le  Saint-Ei/- 
I  I  1  •  mètres),  dont  les  feux  battent 
I  ^i|  i  \  it  le  col  de  Porte  (1352  mè- 
ii  I  II  iiu  Ion  monte  à  Saint-Pierre- 
I  1  h  11  11  use,  et,  sur  l'autre  flanc  du 
<  liiiiiiiiliniiih ,  l'intervalle  qui  se  creuse 
iiilii  cette  croupe  montagneuse  et  la 
Itnit  de  Crollei  (2066  mètres).  Au-des- 
siius  (lu  Samt-Eynard,  à  730  mètres  d'al- 
liliidi  le  loit  du  Buurcet,  avec  batterie 
m  m  \p,  (  oiuni  inde,  à  plus  de  500  mètres 
m  dessus  du  cours  de  l'Isère,  le  débou- 
(lie  du  Giaisivaudan.  Dans  cette  vaste 
(lt[iiLssion,  le  Brame-Farine  (1214mè- 
tipsi  montie  la  tète,  et,  tout  l;i-bas,  dans 

I  1  dm  1  timi  d  \llevard-les-Bains,  le  mont 
m  llll  s  ,  siompe  sur  l'horizon  lointain. 
l'iiisd  SI  lll,  en  suivant  du  regard  le  cercle 
ihs  gtautb  diessés  contre  le  ciel  :  le 
(,>and  tlwmei  (2564 mètres), au delàdes 
^(pt-Laux,  le  Grand  Rcplomb  (2548  mè- 
In  s^   le  Ruchei  de  TZ/omme  (2 786 mètres), 

II  s  tiois  pus  de  iJc/Zerfonne  (2  981  mètres).. 
Il  uni  ip  encoie  inviolés,  qui  se  devinent 
|ihis  qu  on  ne  les  voit;  la  Grande Lancede 
I)  aune  (2  8  'l 'i  mètres  i,  la  Grande  Vaudaine 
i2789  metres\  le  Chamrousse  (22So  mè- 
tiesi  sui  le  front  duquel  les  forts  du 
Marier,  des  Quatre-Seigneurs,de  Montavii; 


188 


LA     FUANCK 


défendent  l'intervalle  de  l'Isère  à  la  Ri)iiianrlie,  sur  la  traverse 
d"[Jriage.  A  l'extrême  sud-est  se  dégagent  le  TniUefer  (2861  mètres), 
la  Gramle  Serre  (2  W\  mètres),  la  tète  de  XObwu  (2  793  mètres),  très 
loin,  par  delà  les  lacs  de  Laffrey,  h.  la  lisière  des  profonds  défilés 
où  mugit  le  Drac.  Sur  la  rive  gauche  du  torrent  s'attachent  en  file, 
l'un  derrière  l'autre,  le  Veymont  (2346  mètres),  la  Grande  Mnucherolle 
(2289  mètres),  le  massif  de  Villard-de-Lam,  aux  flancs  duquel  le  fort 
de  Comboire  croise  ses  feux  avec  celui  de  Montavie,  par-dessus  le 
Drac;  enfin,  les  promontoires  du  Vercors,  projetés  avec  la  Sure 
(1  631  mètres)  et  la  Pyramide  de  la  Buf  (1  627  mètres)  sur  la  vallée 
de  l'Isère,  en  face  de  Voreppe,  accroché  aux  derniers  talus  de  la 
Grande-Chartreuse. 

Au  nœud  des  crêtes  et  des  sommets  qui  se  haussent  à  l'envi  les 
uns  des  autres,  jusqu'à  près  de  3000  mètres,  comme  les  gradins 
échelonnés  d'un  cirque  immense 
taillé  par  des  cyclopes,  Grenoble  ne 
pouvait  souhaiter  un  plus  noble  et 
plus  magnifique  horizon.  Mais  cet 
horizon  est  limité;  il  semble  que  ces 
grandes  murailles  le  séparent  du 
reste  du  monde.  On  aie  sentiment  du 
chez  soi  :  de  là  peut-être  cet  esprit 
individualiste,  cette  originalité,  ce 
goût  très  vif  de  l'indépendance,  dont 
témoignèrent  à  maintes  reprises  les 
habitants  de  la  capitale  dauphinoise. 
Postés  au  débouché  des  vallées  al- 
pestres dans  la  grande  avenue  du 
Graisivaudan,  ils  durent  en  découdre 
avec  plus  d'un  adversaire.  De  tous 
côtés,  en  effet,  .s"insiiin''iil  par  les  in- 
tervalles des  iii'iiit-,  III  Miivant  le 
cours  des  tornnl^,  d^s  Muticrs,  des 
chemins,  des  roules,  des  voies  ferrées, 
de  la  plus  grande  importance  pour  la 
sécurité  de  notre  frontière  de  l'est  : 
L>/nn  et  Vn/pnrr,  snria  invinde  conb'e 
duRlion.-.  M„r  r,/lr  p:,r  !,■  |i|-,ir  rt  la 

Croix-llnil-.,  /;.,  „  ,.|    I,.    (,,.,lrvir 

parlaDiir.iiicr  nu  j,,ii>  l'di^.nis,  !.•/„.„// 
Cenis  et  le  Frcjus  (M..,|.iii,.d;,ii  Jm,,- 
nèche)  par  le  couloir ilr  i'  \i  i-,  Ir  l'riii- 
Saint-Bernard  par  l'Isère  sii]»'riiMnf, 
le  Grnnd-Sainl-Bernnrd  par  AUevard, 
Chamonix,  Albertville  ou  Genève; 
Armée;/,  Chamhénj  prennent  jour  sur 
le  bassin  de  Grenoble.  Ce  camp  re- 
tranché intérieur  est  la  grand'garde 


de  Lyon,  à  mi-chemin  des  Alpes.  Aussi  en  a-t-on  fortifié  soigneuse- 
ment les  approches  par  l'utilisation  de  l'enceinte  montagneuse  qui 
l'entoure  et  barré  les  chemins  d'accès.  Cette  dispersion  de  la  défense 
à  longue  portée  atténue  d'autant  l'importance  du  corps  de  place 
proprement  dit,  appuyé  sur  la  double  ligne  de  l'Isère  et  du  Drac,  en 
amont  de  leur  confluent,  dans  le  cadre  d'un  rempart  bastioniié  qui 
couvre  l'intervalle  des  deux  cours  d'eau.  La  vieille  cité,  livrée  à  sa 
propre  défense,  serrait  de  près  le  cours  de  l'Isère,  sous  le  canon  du 
Rabot  et  delà  ciladrllc;  j.lus  d'une  bus  die  en  pàlil.  D'aillcnri  les 
eaux  déchuiniM-s  du  IMac  |"inv,iMiil  l'alliiiidn',  en  d^'lnudaut  sur  la 
plaine. 

La  ville  moderne  s'étale  au  large  et  gagne  la  rive  du  Drac,  dans 
la  direction  de  .'^assenage.  De  grandes  artères  traversent  les  quar- 
tiers neufs  de  la  ville  ouvrière  et  de  la  ville  marchande.  La  plus 
Inngue,  cours  Bernai,  païaît  inleimi- 
n  ilile  .  elle  coupe,  au  passage,  de 
_i  iiules  et  belles  a\enues  bien  ba- 
il s  nmrt  Saint- André,  boiilevanl 
<,u,il>ffi.  boulevard  Ed  -Rey  et  des 
\///^  1  loib  S  sui  le  lond-point  qui 
s  i|us|e  du  cours  de  l'Iseie,  dit  pla(  e 
de  la  Bastille  De  la  gaie,  ra\enue  de 
ce  nom  et  celle  d'Alsace-Loi  lame  ga- 
gnent, de  concert  avec  l'avenue  Bei- 
1  Ml  et  la  lue  I  esdiguieies,  le  champ 
«bis  du  mouvement  inteiieui,  entie 
b  joli  square  Yictoi-Hxigo,  la  place 
il(  la  Comtituliun  et  le  Jaidin  de  la 
\ille  pioche  du  Palais  de  justice. 

Au  centie  même  s'allonge  la  place 
Gienetle,  gi  uni  ni  i  p  m  >uie,  à  la- 
quelle une  (1  iil  I  I  ni-  di  [Hii- 
tiques,  align  s  s\  m  lii|Uiinent  d(^ 
paitet  dautie  sui  b  h  uni  de  la  fon- 
taine qui  en  décore  le  fond,  donne- 
I  lit  I  aspect  d'un  forum,  dans  les  cites 
Tiiliquis     <   il  ni    au    foinin    que    se 

I  s  iiislilnli.ins  de  ciedit,  les  niagd- 
siiis  II  -^  Il  >Li  Is,  les  buieaux  de  louage 
.  t  d  e\[H  dition  :  c'est  un  va-et-vieni, 
un  mou\ement  incessant,  suitout 
quand  les  premiers  beaux  jours  ap- 
pidlentles  voyageurs  et  les  touristes 
l'i.oi.  j,M  Kiv.iic.  dans    les    émouvantes    solitudes    de 

JUSTICE.  la  Chartreuse,   les  fraîches  retraites 


LES     ALPES. 


LE     imuAE 


189 


d'AUevai'd  et  d'Uriage,  les  t;oii;c'S  pilln- 
resques  du  Vercoi-s,  les  âpres  di-lilis  de 
la  lioraanciie  ou  du  Drac,  les  rliaiiips  di' 
neige  des  Grandes-Rousses  ou  les  i;i,iii- 
dioses  solitudes  de  l'Oisans.  Tramways, 
cars  alpins,  voitures  particulières,  alpi- 
nistes et  curieux  donnentalors  à  la  place 
(iri'nelte  une  joyeuse  animation. 

(aenoble,  ville  de  progrès  et  de  mou- 
vement, a  retenu  du  passé  queli]ues 
monuments  de  valeur.  Cependant,  pimr 
ime  ville  aussi  notoire,  la  cnthàlnilr 
Notre-Dame  paraîtra  d'assez  médionc 
aspect.  C'est  une  niosaï(|ue  de  tons  les 
âges  :  un  clocher  du  xii=  siècle  surimmle 
la  façade  récemment  reconstruite.  A  lin- 
lérieiir,  quatic  nel'sd'allurc  oi:i\a|e,  il.-ux 
à  drnile,  une  à  gamlie  de  l'avenue  <-,-n- 
trale,  dont  les  ogives  ictuiiilieiit  siii-  de 
massifs  piliers,  Imlès  aux  angles  par  des 
colonnes  à  chapiteaux  corinthiens,  cela 
forme  avec  les  galeries  des  trihiines  un 
bizarre  a>si-inlilai.'e  :  même  en  pleine  pé- 
riode i;nihe|ie  .  le  Sud-Est  ne  put  jamais 
sedèga-'i-  (  ■■iiii'hleinent  des  formes  de 
raichii.  riiii  '■  I  .iiiiaiie.  Il  faut  louer  sans 
réser\  '■  I'-  iiiai-'iiiii'iM.-  ciii..i  iumdu  cliœui 
qui  ]iro|ri|.-  |ii^i|u  à  la  voûte  ses  festons 
délicals.  Le  sirt;e  do  levè.jue,  oeuMe  île 
gante  du  xV  siècle;  des  toml»  ni\  m  il 
heureusement  mutilés,  sont  >  m  on  di- 
gnes de  remarque.  De  ce  qui  icsti  ,  i  qiu 
de  menues  réminiscences  de  notie  lien, 
mieux  ne  rien  dire.  Cela  ramené  invinci 
tade  connue  :  «  Il  n'est  pas  de  pa\s  i  n  1  i 


kk.-^,|p'-*t*;«^4» 


que  dans  le 
"  Si  {.lenoble 
pas   le    Midi 


chapiteaux  étant  d'assise  trop  étroite 
polir  supporter  la  retombée  des  cintres, 
on  a  dû  les  siirnionler  de  tnilhtirs,  forme 
i-ararléristique  propre  à  l'art  byzantin 
ilii  VI"  siècle.  Les  motifs  décoratifs  soni 
em|iriintés  au  symbolisme  des  premiers 
temps  chrétiens  :  colombes,  brehis,  pam- 
pres et  raisins;  leurs  contours  indécis 
révèlent  l'inhabileti'  d'artistes  épris  en- 
core des  formes  antiques,  mais  incaiia- 
bles  de  les  rendre.  Les  sculptures,  trai- 
tées par  mc'plnts,  sans  relief  et  sur  fond 
uni,  comme  à  Ravenne,  ne  rappellent 
que  de  fort  loin  cet  incomparable  mo- 
dèle. C'est  un  art  qui  sombre,  avant  de 
renaître  glorieusementsous  rins|iiralion 
des  architectes  romans  du  moyen  âge.  Le 
fameux  casque  en  bronze  doré,  trouvé 
dans  les  champs  de  Vézeronce,  où  Francs 
il  Bourguignons  se  livrèrent  bataille 
•  M  '.'yl'i,  et  que  possède  le  Musée  de  Gre- 
noble, est,  avec  la  crypte  de  Saint-Lau- 
reiil,  un  des  plus  précieux  documents 
<|in  nous  restent  pour  l'étude  de  l'art  à 
ri-poque  mérovingienne. 

Saint-André,    ancienne    chapelle    du 

palais   des  Dauphins,  avec  sa  tour  mas- 

M  I  sive    qu'effile   une  flèche  oclogonale,  le 

lu    DIS    coMiTi^  Palais    (le  justice,    l'Hôtel   de    Ville    se 

-loiipint  entie  la  place  Grenette  et  le 

lioi  1  de  1  Keie.  Grrnohle  doit  être  lière 

de  von   Palais  dr  pistia  ,  ou   lieu  peut  due  autant  de  la  statue  de 

1)1 1  ml  qui  pieiede   I  edilice.  Dans  un  cadre  du  xv°  siècle,  la  fan- 

I  ii^n    II  dienne  a  brode  de  giai  leux  di  cors  :  c'est  la  Renaissance 

II  ini  use  de  nos  châteaux  de  'louiaine  donnant  la  main  au  renou- 
veau de  lait  antique.  Les  i  onsti  uclions  du  Palais  aiipartiennent  à 
tiois  époques  :  la  poite  d  eiitu  e  de  la  (.oui  d'appel  et  son  vestibule 
à  cioisees  d'ogni  s  sont  des  plus  am  leiuies  (xv"  siècle).  On  y  saisit 
la  \ene  sain  iqiii  desnnilns  un  unis  du  moyen  âge  ;  elle  s'est 
doiini   1  ai Iinslid  i  m  ition  di    I  i  poi  le  :  des  lions  dévorants. 


is,  1 

■i  imens    i 

deiaden 


ill.sl 
,  di  l'( 
des  lai 


lisl|,,|„||      .,,,, 

1  1     (  atacombe    d 
'>.iint-Cali\te  ,  peut- 
iti.    aussi  fui-(e,   1 
I  1  ii_iiii     lin   1  1  I- 


I  \  e  T  u  (1  11  Sol. 
1  xh  insscment  dis 
I   1 1  es    la  enseveli 

I  I  st   un    rectanL'lo 
I   inoiii    sur    b- 

Hntiefa  es  en  qii  i 

II  ibsiilioles.  L'ai 

I  itiave  antiqiii'  - 
mil  1  pose  sa  ligie 
I  i-ide  dans  l'enrou- 
I  ment  des  arcs.  Les 


LA     FRANCE 


iiiil^'ut  un  liS,  ("iiiiiii'  |i'^  t:'' 

IN  , 

■La  !..  |M,M 

ir.  la  i;lia|H.|l,., 

(lonUaliMaeLMi  i-ii.:url.ellr 

11. ■! 

Mail  Mjnli, 

li'lil    >,lll 

ir  sur  la  laçaile 

du  l'ulais,  nexisie  plus  qu 

fU 

une  (iMi\ 

■e  gracieuse  du 

tem|is  de  Louis  XII. 

Rien  n'e'-ijale  la  parljp  Fr; 

111-, 

is  I"  pnur  1 

auiplrur 

(Ips  litrups  et  le 

Uni  du  drtail.  Sur  If  ivz-d( 

-cil 

lllSSri'    un    1" 

Il  IViisIe 

(in'eni:iiirl,ilide 

lerie  et  le  Musée-Bibliuthèque,  construit  en  1865  avnc  une  entente 
parfaite  des  dispositions  propres  à  ce  genre  d'i-diin  r.  a  r/iir  des 
maîtres  français,  italiens,  flamands,  hollandais,  repn  -,iii,  s  |i  n  des 
œuvres  de  clioix,  une  salle  renferme  les  portraits  des  Daupiiinois 
qui  ont  fait  lionneur  à  leur  pays  :  belle  mosaïque  gallo-romaine 
provenant  de  Vienne. 

La  Diblidl/wfjiie  contient  250000  volumes,  des  incunables,  des  ma- 
nuseiils  précieux  (poésies  de  Charles  d'OrléaiisV  On  a  choisi  p.uir  le 


CHATEAU      D     URI 


une  frise  de  iietits  arcs  surbaissés,  le  premier  étage  est  tout  à  jour; 
de  grandes  fenêtres  monumentales  à  trois  embrasures,  en  hauteur, 
accompagnent  un  motif  central  où,  dans  trois  niches  ouvertes  au- 
dessus  de  la  porte,  figuraient  les  statues  de  Louis  XI,  de  Charle- 
magne  et  de  la  Justice,  la  seule  qui  soit  restée  à  son  poste.  L'intérieur 
du  palais  renferme  de  très  belles  salles  :  l'ancienne  Chambre  de  In 
Cour  des  Comptes,  décorée  par  Paul  Jude  (lo-2I)  d'une  dnulile  raiiué'e 
d'armoiries  avec  un  dais  monumental,  eniichi  d'une  |iMirii^e,ii  .le 
pinacles;  la  salle  des  ÂJidiences  générales,  avec  un  plateinl  ,|rr,,i.'.  de 
profondes  uieiilnivs  dues  aux  nièillemvs  ciieeplimis  Je  1  ,,i  i  r,,i,M   us 

du   XVIC    M-cle;    1,1   |,|e|,,i;.|e    (:li;ill,l,re   ,|e   l,|   C ■.    nll    s.lile    ,1e,    /W-'e- 

ratioiis,  au  iiKifeiid  |iliiMeiiis  f.,,  reiiiane',  aux  p.a  le,  ,.,i-.ii  i  l.nel.  ■- 
de  chêne,  ([ue  surmontent  de  petits  génies  portant  une  eau. .une. 
L'Hôtel  de  Ville,  ancienne  résidence  de  Lesdiguières,  n'a  rien 
de  particulier.  L'ancien  jardin  du  connétable  olfre  au  public  d'agréa- 
bles ombrages.  A  l'autre  pôle  de  la  iiie  Ci-enette,  la  place  de  la 
Constitution  groupe,  autour  de  ses  ma-, ils  .1.'  marrcmniers  et  de 
platanes,  un  ensemble  de  monumi'iils  iiii|...',aiils  :  VUniversité  et 
Vlmtel  de  h  Divisii.ii,  en  face  de  la  l'ri'fn-hur :  ^   \  ,■,!.  V École  d'nrtil- 


Miisée  archéologique  l'ancienne  chapelle  du  couvent  de  Sainte- 
Marie-d'en-Bas.  Au  sud-est  de  la  Préfecture,  le  Muscuin  s'allonge 
en  bordure  du  Jardin  des  Plantes,  non  loin  des  belles  avenues  om- 
breuses de  l'Ile-Verte  :  une  collection  minéralogique  remarqualde, 
et  la  salle  de  géologie  où  sont  groupés  les  animaux  alpeslre's  de  la 
région  delphino-savoyarde,  en  sont  les  principales  richesses. 


Grennlile  n'est  pas  une  ancien 

ne  capitale  figée  dans  les  rêves  du  passé. 

industrie  des  ciments,  sou 

rce  de  beaux  profits  jusqu'à  une  époque 

,-.ut.',   osl  un   pivsent  du    s.,I 

dauphiniiis.   L.   Vii-at  avant   rccmnu,   en 

sis,    ,|l„.     t..lll..    .■..l„-l,e,.,,l.',:ire 

.ll-llell,.-,     Mlfn, ,1111111.  Ill     Ih.llie-.lie,    dont 

!!''i ''■'■'""  r.''',' 

ci's  pinssances, 
III.  lit    réduit   les 

!'i!"'riTr'i'n 

.le. Il  lin  ciment 

-r.  ii,-M,,|-   1.i 

ele.l'C   rUI. ■ma- 

;^ 1 1 1  ■    1  ,  1  ■  1  1 1  1 1 1 1  ■  ^ 

il, illi,, il,  .■!  il.'mi 

,1,.  l..|,n.-..l,.  1 
terre   1    mille 

■Il 1.  lAii-le- 

,   1  1  |.,.il   .!,■  la 

France  n'e-l  .i 

i'-  A.'  \  .« iton- 

nesetpourll- 

!'■  I'- l'.iinus. 

Tl" 


Vif 


et  du  Valbonnais. 

Dans  un  pays  qui  possède 
le-  imni.nses  r."'.^rv..irs  placés 
,|,.r(ii-,ii,-.l.  -.■li,.i.i|i,.l.'  neige 


houille  blanche,  éiieri;ie  do 
l'e.ui  c.inrante  transfeinice  en 
êkctricité,  pour  s'adapter  à 
toutes  les  furmcs  du  labeur 
humain,  devait  être  une  source 


LES     ALI'I-S.   —  Ll'     UIIO.M' 


101 


lINli     DE     UELLEDC 


qui  fournit  la  luniiùre 
l'tée  sur  le  Drac,  qui  ni 

V  de  I.aMiiiv;  um.iu  .h 


de  richesse.  .^ 
lique,  qui  trav 
sienne  en  foui- 
usines  hydro-r 
mique  de  la  li 
A'Avignonnet. 
tion  électriqu.' 
LaTii:.  ■]'■  - 
bière  ■  \i  I  'i  ' 
auiii.  .; 


près  d"Annccy,  etc.  C'est  la  Iuuiimv  ,  i  l.i  |..i  ,-■  |,  iil,-nl  m,-,  -  .m  .,,  r\  i.  ^  .In 
mouvement,  de  la  chimie,  de  la  iiiri.illnr-i''.  M  n-  \,-,ni  ,  >..iii'.  .■  .\,-  |..ii^  r,- 
biens,  a  b-^aiiconp  d'ennemis  :  Ir  ilili-i-.  in.iil,  ,|iii  l  inl  1.  -  .,,,,]■,■,  ~.  |,mii- 

incon>..Iii  I  -,  h  d'  -li'n-  Ii.im  A.-  |i  il  nr  i-.  -  d-  riilr,i\,.  il  mu'  .■iiliiiiin-- 
tratioll  In.    I--I.  r-.   I.ii  i.riMi'i|i-.,  lui-   |.  -  .•-.iir-  ,1  ,  .iii,  n  ,m^,,|,I.  -   .m  |l.,l|,i- 

bles,  .•ipi'H'liiniirnl  :mi    .Imiiii I.-    IKIil   :    mi    in'   imil   \.<    i,!ili-i-i-   -:iii- 

une  autorisation  souvent  précaire,  incouqjatibic  avec  l'établissement  d'une 
industrie  sérieuse  qui  doit  pouvoir  compler  sur  l'avenir.  Pour  les  cour> 
d'eau  qui  ne  sont  ni  navi^'ables,  ni  flotlables,  le  riverain  peut  s'en  servir. 
sous  la  réserve  du  drnit  ili-^  tirr^  .'i  l'ii-.i-r  ,\,  r,  in,  n-nx,-  |,l,inr  irnn 
bûches  et  dont  lu-nlllmt  i|.-  n  .iirl  i,  i --,,,--,  ni|ii,h  .  -m     -  n- m.  -  !  ^  ,i,  ,,, 

liques  ll:in|illinoises,  J'I  >'inl    il   ililr   -    -m-   il-  -  I  lilir^    il  I    m    ii,,ii   ,1  i  .... 

Les  eaux  minérales  I  iilli--.nl  lin  --1  .1  in|ilini..i-    .    l  m  ._.  .   \ll.\.;..[. 

LaMoll...    l;,rn,li||.   iLillilinli.  ini.Vnnin.      W In  -   .    /  ,.,„.,,■    il,,,l    ..n,   ^,.,-, 

nades  el  .1  I  .  lin-  inln  i|..  -.  -  ,-.,u\  ri.i1rni..nl,  elili  .iniv.-  .1  -iillnr.n-.- 
pOUr  luules   II-    .ill.i   lli.n-    i{nl    ivlevetlt  du    lynillll.ill-nn      .   I     .]..    Il    -.  l'..|n|.  . 

un  succès  tou<  l..^  ,i..iir^  n-nissant.  Grenoble  e-i  |..nl  [in  -  1  _•  kilmn 
très);  un  traniw  iv    ri.  .  iii.|ii.'  relie  la  grande  vil Ir     1    -..n   |i,ir.-  .ilii.-lr 

Rien  ne  surpa^-  .  In  rli'ni le  la  vallée  d',l//(Tir"/.  .|iir  1  ..n  iv !,■  ,11 

suivant   la   cnuli  r  |iil|..ri  -.in.,    du    jlnd.n  i;'r-l  fi    I  1   j..i-   un..  -I  il;..n   Mil  r 

maie,  une  oasi.-<  dr  iv|,.i-,   un  e.  mIm.  .1  ..\.-n|.-i..ii-,  l.i    mu--..  .In  li.in|.l 

Son.eau  sulfliydlliinn,  I.  -.  1  nn  ni  eli|..iiir.  .■  ,-i"ii.|ni-  il  Irniiln,  .-  .  niiiLn.  . 
par  inhalation,  couiro  la  brouelule  ehroiiique,  le  ealaiile,  l.i  l.truiinde.  \ 
473  mètres  d'altitude  seulement,  dans  une  vallée  complèlcinent  investie 
par  la  haute  montagne,  Allevard  jouit,  pendant  plusieurs  mois  d'été,  d'un 
climat  tempéré  d'une  grande  efficacité  sédative  :  on  excursionne  au\  ruines 
delà  Chartreuse  de  Saint-Hugon,  au  chàtean  de  Baynrd:  ..n  -.  |.!  .ni. ne 
au  Bout-du-Monde.  Toutes  les  beautés  alpestres  :  forèt,^  .[.  .[  -n- 

vertes,  neiges  étincelantes,  sont  réunies  aux  environs.  /..'  '/  /.      ,>. 

accessible  par  le  chemin  de  fer  de  La  Mure,  l'une  des  plii.>  b.  U. ,-,  \..u,-, 
ferrées  de  montagnes,  se  blottit  à  640  mètres  d'altitude  dans  un  vallon  bien 
e.xposè,  au  climat  exempt  d'humidité  :  ses  eaux  thermales  bromo-chlorurées 


ont  coupe  les  vi 
et  le  chahol,  s'ai 
s  aux  lorreuls  d( 

l-.iv    ri     1,.    |l|-,i, 


if.dsante  sur  la 


poissons.  I)ru\   e-|ici-,.s   seule- 


UENT      Dli      CUOLLES. 


192 


LA     FRANCE 


tout  :  telles  t-ont  les 
causes  dun  appauvris- 
sement certain.  Par 
ordre  de  fréquence  dans 
les  eaux  dauphinoiseb 
il  faut  compter  le  lai- 
ron,  ou  cuzeau  des  gre- 
noblois (ruisseaux  de  la 
plaine),  le  chabnl  ou 
chavasseau  (Furon, 
eaux  torrentielleb),  la 
sui/fe  bouchesse  ou  bla- 
f)eon  d'\nnecy  (poisson 
le  plus  commun  di 
risère  et  du  l)i  i  I  i 
suiffelombarde  i  u  \  n 
doise  (bas  Iser  .  l 
suiffesdulacde  l>  ih  lin 
(qui  sont  de  vriis  gai- 
dons),  \&  meunier  (Isevf 
et  bas  coursduDrac),li 
truile  noiie  ou  grise 
saumonée,  reine  de^ 
torrents  (assez  fre 
quente  dans  l'Isère  et  li 
Drac),  le  brochet  et  l.i 
lote,  ou  bec-figue  de 
l'Isère,  voraces  qm  dé- 
truisent une  grande 
quanUté  d'alevins;  l'a- 
pron  ou  apré  (Isèrel,  la  cm 
lacs  de  Laffrey  et  de  Palad 


avec  l'ombre  cum 

sons  lacuslres  i|i [ 

courantes  dauplim  i-^ 
de  l'Isère  est  pauvrem 
dont  l'initiative  fut  pr 
non  sans  succès,  le  r. 
Pays  de  hautes  ni..n 
ses  ressources  nnlnn  I 


",  de  plus  en  plus  rare 

;  le  W'^ij'oi  (lietiles  pii-i 


lise,  le  Lan 
rement  pa 


la, 


en  témoigne  :  le-;  -ml-  i\-  i.  r-ii-l.lr.  ;,u  x\ 
royales.  (''.'Ilr  iihln-l  ri.>.  .m  niiliiu  ilii   wi  i 

quand  \v,\\\    ,1   ,:..iil     l  :  ,<.   rl;ili|l--:iMl     i|i'<   ih  . 

coup  scM-ililr,  N  .11   -    iiI<'Im''mI   II-  l'.irl    iiii  ni 
ment  dc^  rilil-.  m  n-,  ,!,■  .,i  |,['. i|ii'i-  .Milmilr 

dauphilMI-r-.   ,|m|,|    Ir-    piM.llIll-    ri, Il     nl    ,\,.~U 

de  douane.  Ii-.nlr^  |.,iMiiir.  mi  ,Milr<-  I  i-  >• 
lèvemeiil  ilii  liaiipliMu-,  pivlihl,-  ,\r  l:i  lirvul 
tion,  ne  fut  pas  aussi  desmli  rr-v,-  (|ii  ,,ii  y,, 
draille  faire  entendre.  I.a  lî.  \  mIuI  hm  fui 
mort  de  toute  indusirie.  .V  jm m.  i.iui^,- 
cette  dure  epreu\e,  la  rj  tnl  if  ^\  n  lil  n' 
tombée  de  moitié,  se  reput  a  M\it,  Bieni 
l'Angleterie  lui  omiait  ses  portes,  puis 
fut  1  \miiiqu      importatri<e  de;  gants    ib 


vreau  (|iii  \  il  n  ni  iii\  _  ml  I 
finesse.  Il  m  i  {  ul  .li  u  I  i  n  i 
et  leur  pu  [i  u  ili  u  iiup  1 1  ni 
à  la  valeur  du  pioduit  oin  I  iii 
le  gant  thevieau  qlai-e  I  | 
dites  nitionabs  ,  et  i  i  i  n 
duDuiphine  Pour  le  gant  c /ici/ 
meilleuies  peaux  Mennent  de 
Sud,  des  Canines  On  impnrtp 
gne,  de  Suisse  d  II  iln  m  m 
des  peaux  prep  n  \| 

Grcniihle  n  est   ni      u  i 


.  dans  les 
es  d'eau  à  fond  sa- 
■  Il  \riirr  D'autres 
Il  il  ilii  llliiiiie  dans 
I  I  /  '  '.  '(■■.  Il'  i/ardon 
c  l.uiL  p.Ls  confondre 
!)■<;/,  ce  sont  despois- 
i  à  la  faune  des  eaux 
;  faune  ichtyologique 
nuls  de  pisciculture, 
illi  rt,  ont  entrepris, 

i'  .1  su  tirer  parti  de 
!!•  Il  ganterie  est,  à 
I   uK  r-isliv  de  1343 

\:il  ml  1rs  |irrl',-|-enrcs 


d'œuvre.  .Malheureuse- 
ment, le  bon  marché 
qui  prévaut  surlegoiM, 

les       taiifs      |llM|rr|ion- 

nislr-  .1,  s  1  I  il-  I  nis 
(tanr  Iiin_.|  N.  l.nTl, 
raC(i-iH--inirut  des 
charges  pèsent  lourde- 
ment sur  la  ganterie 
grenobloise.  Au  lieu 
qu'en  IS'.io  elle  expé- 
diait en  .\ngleterre  et 
au  Canada  pour  plus  de 
28  millions,  et  18  mil- 
lions aux  États-Unis, 
cette  exportation  est 
tombée,  pour  1903,  à  un 
peu  plus  de  2-2  millions 
pour  les  États  britan- 
niques, 8  millions  et 
demi  avec  l'.Vmérique, 
et  pour  l'ensemble  de 
tous  les  pays,  de  49  mil- 
lions à  31  millions. 
Grenoble  qui,  en  1867, 
comptait  180  fabricants 
couturières  en  1878,  n'a  plus  que 
.  On  produisait  1  500  000  dou- 
is  de  francs  en  1S93:  il  ne  s'en 
iiHiii,  valant  22  millions.  L'in- 
Ih  irnient  l'acheteur;  il   doit  à. 


et  30  000  ouvrières,  l.iO  fabricants 
66  fabi-icants  et  l.ïoiio  ein[ilnvés 
zaiiies  ili'  -uni-  il  une  v^ilnir  '.h-  'i 
fait  pin-,  ihs  :iii-  ,i|ir.-.  .11  l'iiij, 
duslrii-l  -1-  ii..|il..i-  iliinlnl..,-  .il 
présent,   imiune   sr.-  c.MirnirrllI-.  I    ill  i-   ilnrrlirp  i-liez  lui. 

Un  niassif  forestier  cniiiinr  ii  lui  il  -  iin.iil.i-iu-  iln  Hauphinéet  delà  Sa- 
voie pourrait  donner,  lin  .i  i.|iii  im  ni  iln  m  .111-.  n  I  1  I  iluacation  du  papier 
par  cellulose  delmis  nn  .ilinenl  |.i.  -.pir  im  pin-  iM  ■.  I.rinploidelapiilede 
bois  iMr.Miiiiiii I.  lu  III  II]  n  ■,  iliii-rrllr  niilii-ln-   1-1  iiiviit    is:,  .  .  1:11  Iiiii:',, 

aver  l:i  iiMii|.i-i.    1  .  Il-  lii.i-  -  .11-  I..11I.  -  -    -  l.inii.  -  .1:  ,  |.i  p  iill..  -mil.,    s); 
la  cnii-..iiiiii  1I1..11  I..I  il.'rii  |i  il.,  il..  |i..i-  lut,  celle  année  là,  de  4o  oiiu  tuunes. 

Il  siiliii  11'  .].   j Il  .  I  n.  -  ,l.  Ii..i-  piiur  alimenter  une  telle  fabrication.  Or, 

le  d iir  li.ii  -hr  r  ili  l|iliin..--.i\  .i-iiMi,  bien  que  déjà  fort  entamé,  repré- 

senli-    i.ii.    -iiinr \in-t    Lu-    -ii|i.i-irure.  Mais  la  forêt  se  défend.  Les 

Il  ri  II.  -   n     -.  I I  il-  1 -  i]ii   I  iinv  .In   |i,i|iii  r .'  II.  .n.-  il  faut  importer,  et 

Im   -'■   |.liiiii  i|.  -   liiil-   il. ni. i-..n\iiiil    ih.iir  Irniitière  sans  compen- 

-iliiii.    in  -.ni  |ir..|il  ilr  .|iir|i|nr-  -TM-  -|H  .  ni. il,  ni-.  I.rs  produits  de  choix 

I.a  haute  montagne,  il  n  y   ..  pas  si  Imi^ilinip-  .ri.'.ir.».  .'tail  cdmitèe 


s(/i  le, 
(  iique 
si  d  r-. 


fais  in! 
pêche.  Il 
i-iquedii 
anatômi.] 
Xavier  Je 


A 

,►  ,n.j^^ 

T] 

r 

HHHHI^gg^ 

m  '^''"W^k^^^ÊM 

■ 

;is  humaines  à  trente-deux  types  prin- 


VALLÉE     DE     LA     ROMANCHl 


France   II.  —  16 


LES     AL1»ES. 


LI-:     UIKKNE 


193 


àl'épal  ilr  r(icr:in.llicn avant 

que  \r  ^'imikI  i n-iin'iit  (lu 

toui-i>ni.'   Il  i  ni  Iiiit  ilans 

les  iii,i"iN  ,l:iiipl,iii.,is  les 
expldiMlcurs,  les  savants,  les 
curieux  et  les  amants  de  la 
grande  nature,  la  montagne 


11. 


(I,  A-.l.  H. 


plus  ul.i.'   ■[•-  1  -ml 
de  raml.i.r     .  T. .1,1 

!''i"i'ii.'ii 

v!'m!^iMi':!rm'l'''!'. 

liv  .lal- 

pinisme.   Smis   1  i 

1|.uImu„ 
il     IsTl    . 

de    sa    ^.Tl,,,,,     ,1, 

li-rr,. 

(août  I-7'.  .    <!-  1' 

des      ■i.:ln;.lr.       ,IU 

/.,.;/.'/,//,' 

(les  cables  metaUi(.iues  aux 
endroits  dangereux,  ménager 
des  chalets  de  repos.   L'ère 


Facultés,  vaut  à  leurs  cours 
prt'S  d'un  millier  d'auditeurs 
venus  de  toutes  les  parties 

iihl.'     il    d:!. .  Iini.ililiun   du 


Personnages  histori- 
(jues.  —  Pierre  du  Terruil, 
seigneur  de  Bni/ard,  «  le  che- 
valier sans  peur  et  sans  re- 
proche ■'.  qui  nrnia  Fran- 
r.:,-  \  '  .],.x  ilicT  .Ml  suii-  de 


Hrdiiiiiûiit,  baron  des  .1 
Frelte(I513-15S7),tour  à 
tant,  enfin  revenu  au  cal 
la  Maison  de  Liirraine  j. 


Itefor- 


ce,  T( 


Jacques   de    V( 
nieux.  dont  le 


-iiii.  I.N'ii.  nul  attaché  ù.  sa  mémoire 
liiiir:  >, '!'■>:■<,  (/-■  ISoissieu,  écrivain, 
i-iiin    ih  ,,  \irime  (1600-1683); -4Aei 

,"  iM  L  -  Ml.  NI-  des  traités  de  West- 
I    -   M  III  \    Il    llii;,iies  de  Lionne  (1611- 

I. m  ili    rMiiiM,-'  lui,  nés  à  Grenoble; 

..i.  ,  I,    1   ,i,!n,  il  ,1e  Teucin  (1«8(I-17.ÏS), 

~  '    -.riii    Ml      ,1e  Teucin  (I6S1-1749), 

lii  1 1    I  lii-l'  iii  11  (iiihriel  Bonnol  de  Ma- 

.-nii  II.  II.    Ir  |iliilosophe  Bonnol  de 

-IT^ii  :    Il    I le   Pierre-Joseph  Ber- 

.  iH  11  (,  1.  ii.iiiic;  des  savants,  des 
liirv  :  H, ,1,1, ire  (17G1-1793)  et  Mou- 
i  qui  préludèrent  à  la  Révolution; 
icanso7i  (1709-1782),  mécanicien  ingé- 

automates  excitèrent  l'admiration  de 


héroïque  passée,  après  les  premiers  grimpeurs. 
\V.  Coolidge,  E.  Whymper,  E.  Boileau  de  Cas- 
telnau,  le  vainqueur  de  la  Meije  (3  987  mè- 
tres), avec  P.  Gaspard  père  et  fils,  sont  venus  les 
visiteurs  ;  les  refuges  se  sont  transformés  en 
hôtels  :  la  Bérarde,  grand  TLitid  du  limir- 
d'Oisans,  Grand  Som.  Sninl-l'i. nv  il,  Clmi- 
treuse,  le  Lautaret,  etc.  I.  m  li\  ilr  iln  --viiilii  il 
d'initiative  de  Grenoble  a  cninplrir  l,i  rnniiiirtr 
commencée.  On  facilite  de  toutes  manières  la 
visite  de  la  montagne  :  voyages  circulaires. 
cars  alpins  s'organisent,  et  l'alpinisma  (non 
celui  des  hautes  cimes  qui  n'a  plus  ou  presque 
plus  rien  à  dévoiler)  recrutant  chaque  jour  de 
fervents  adeptes,  de  nouvelles  Sociétés  se 
forment  :  (;;-(/»/)CHcs  ,le.s  Al/,es.  Socicic  des  Al- 
pinisles  r  '',■•:■'  ^.  ^.•■i-lr  il.'-  I',.',;.,'cs  ,liiii 
plin,..:    ,   ,111    -      I    ...K    ,    .••111    .    ^  .       .^^.-||.■ 

comur  I  ■  I  1  •!  Kl  II.  ■  !  :  I  .1  ;';  •  '  '  .■  .  |iiv- 
que  ui.il  l-iic,  j„ic  Imp  .1.111.1,1,  c  il  i.|.uili.;il 
tout  guidei.  Ajoutez  les  conférences,  les  pu- 
blications, les  annuaires,  des  livrets-guides 
variés  :  cela  explique  la  cohue  des  voya- 
giHH's,  cyclistes,  automobilistes,  amateurs  de 
tout  genre,  qui  envahit  Grenoble,  à  certains 
jours  de  l'été. 

Le  mouvement  intellectuel  d'une  ville  comme 
Grenoble  se  devine.  11  convient  de  citer,  parmi 
les  sociétés  savantes  :  r.lca(/e'm(e  delplii- 
nale,  la  Société  de  slatistique  du  département 
lie  l'Isère,  la  Société  dauphinoise  d'elhnoloffie 
et  d'anthropologie.  Le  patronage  des  Etudiants 
étrangers,  si  heureusement  organisé  par  les 

France.  —  II. 


1  D  -  D  .\  n  E  > 


194 


LA     FRANCE 


ses  contempoiains 
nufactuies  de  suie 
chines  utiles  a  c  t 
géologue  et  min  i 
l'erin    nf  n  Oi   ii 


irdini 
(if  <ti( 


Fleury  ins]K 
i  eu  inM  niT  ] 

I    I     11  I 


SOI) 

ClUl    Mlk    (1      n    ,11  t    1 

<,imii 

Rhcne     en  n    il  \  i        i 

ptre 

discipl  s  de  ^   Il  1  1      1         1 

jpLle 

Kfin  1                 III 

ntde 

bires    ]       il         1    II     1  1     1 

ique, 

le  n  m   1     1  1     '        / 

nan 

geneiil  d  II  n.iuis    De  Huli 

ihoz 

Rhône    n  en  nixn(|ua   guère 

■iint 

Wmqnlh'!  et    pins  1^rd     le^ 

rent 

noid     s  -     Mu     11  n  ^^    nt 

dt  11 

les  r                               1     M  1 

imte 

terni                 \    1      1            1  1   1 

S)l 

Tnl       1              1          1     1 

ittriit  lu  sei  iind  sip(  le  i\  int  JesusChu^t    Les  R  ni  uns 
it  dt  I  inc  enti  ition  sui  le  fi  ont  di  s  Alpes 

le  rayonnement  du  mont  Gene^re  sur  le 
a  plue  de  1  ancien  Foi  uni  En  212  trois 
del^in  -^  nppiitircntl  christiinismL 
\  ]]      ]  1      I        lue  \tib 

I  I  II         1  d  s  Bu- 

1  I  I      I     I  1     Icf  ndie 

Il  I    /  t  1       1  11  Ils  du 


s    T  ileii 


in  le  c  uli 


du 


r  Huaient  même   du  sud,    comme   li  s 

!((s/nç     les   hr imn7ids,  eux,  Mnicnt  du 

1  1  inr  I     lii  I        1      pi  andi  s  in\ lisions 

s  I  I     I  I    ir  domination  Le 

I       I  le  Bomgogne 

I       I     I  I    I  [1  III 1  de  leur -Mlle 

il  II  I        il      I  ihnlinois 


D 


rome 


Superfirip      652 100  hectan  s    i     i 
iic)    e'jGOnO  (Seiviiegeogi  i|  lu  |ii       I 
1  II  m        1'   imliliuii    200894  luliil  mis 
(lui  11   u     Valence    Sous  pu  fectuies 
Die,  Nyons,  Montelimar.  —  29  c  m 
tons,  378  communes,  i'i"  cuips  d  ai  mee 
(GRbNOBic)    Coui  d  appel  et  Académie  de 
Grlnobll     Diocèse  de  Vallnle  (sullia 
gant  d  Avignon) 

Les  Caoare*  dans  1  arrondisstnu  nt  de  M  n 
tclimir,  les  Votonces  i  Dir  <  t  i  N\  ms  Irv 
(  eiteconaioM  dans  le  ^  I       s       i 

mens  a  \alence,  les  li 
Trois  Chiteaux  ces  du 
Voi  onces  et  de  s  Ulobn  ^       il  M 

occupf  icnt  le  teint  me  du  !  j  il  m  ni  I 
la  Diome,  vague  heiitiei  de  1  ineitn  T!  il 
feod  il  de  Valenlinoib  La  situation  de  I  ( 
lence  au  bord  du  Rhône,  cette  grande  A  le 
naturelle  du  commerce  antique,  lui  donni, 
de  bonne  heure  une  grande  importance.  Sa 


d  une  pu  Ut   de 
<    Valence,  creie 


nant  en  second,  ^  int  compléter  son  éducation 
militaire  à  l'École  d'artillerie  de  Valence. 


LES     ALI'I'S. 


r.IIOAE 


195 


Ily.-idpuxvillesdans 
Valence  (SSTUU  ha- 
Mlaiils)  :  l'une  flam- 
liant  neuve,  qui  enve- 
loppe de  ses  avenues 
(Félix-Fauie,  Victor- 
Hugo),  de  ses  boule- 
vanls  ombreux  (bou- 
l.-vards  Gambetta, 
lîaucel,  Maurice-Clerc, 
Alsace,  Sadi  Carnotet 
Vauban)  l'ancienne 
cili5,  groupée  autour 
de  la  place  de  la  Li- 
iM'rlé,  d'où  surgit 
rilnlel  de  Ville.  L'en- 
semble s'incline,  à 
12S  mètres  d'allitudi'. 
MU-  la  rive  gauche  du 
lUioue.    De'"   l'Eshbi- 


nel,  le  regard  descend 

sur    le    jeune    parc 

Jouvcl;  surlepontsus- 

pendu  et   le  nouveau 

ponLdu  Rhône,  qui,  d'- 

ses  arches    massives , 

enjambe  le  fleuve,  eu 

dos   d'âne  (216"', 10), 

sous   la   romantique  ,,     xlu.mi-,        i.miL    i.i  b    ouands- 

silhouette  des   ruines 

de  Crussol,  projetées, 

à  la  pointe  des  Cévennes,  au-dessus  de  l'horizon  du  Rhône.  Le  long 

des  boulevards,  ajustés  à  la  forme  baslioniiée  des  anciens  remparts, 

cheminent  les  monuments  :  ceux  des  enfants  de  Valence,  d'Emile 

Augier  et  de  Montalivet,  au  delà  d'une  gracieuse  fontaine. 

L'Hôtel  de  Ville,  de  construction  récente,  est  un  édifice  de  belles 
proportions  dont  la  salle  des  fêtes  et  celle  du  (Inuseil  ont  été  déco- 
rées par  deux 


les  valen 
nois  :  WM.  Ollier  et  Malleval. 
Sui  les  deux  ailes  de  la  place  de 
h  Liberti  ,  quil  domine,  st- 
levc,  au  sud,  le  Palan  de  Justice 
(lb24  lS27),non  loin  du  nionii 
ment  d  Emile  Au.,iti  et  de  li 
place  de  la  République  Alautie 
pôle  «ni  h  pi  I  e  s  //))/  Juin 
lejis  I  ,  n  I  I  1  I  h  tclo 
chei  I  I  I  |u  il  II  11  I  uni  i 
dansl  X  1  iiii.  lu  y  ,  I.ihh 
Iheque  et  d  peu  de  distance  de  la 
Pieftctuie,  dont  les  jaidins  en 
teirasse  planent  magnifiquement 
SUI  1 1  \  ill  I  du  fleuve  De  ci  de 
h    |u  I  |u  s  bonnes  vieilles  lues 

I  II  1  luit  s  a  I  odieuse  ligne 
droite,  de  vieux  hôtels  c  t  lui  d< 
Siei/ei>,  ou  fut  le  su  ,i  du  pif 
iiiiei  Piesidial  valentinois,  1  an 
cienne  chapelle  de  labbi-ye  de 
Saint-Ruf,  affecte  e  au  temple 
piotestant,  la  maison  des  Tetrs 
à  façade  Renaissance,  coui  in- 
ti  Ht  ure  ornée  de  nu  dallions  el 
de  figuies  en  h  lut  lelicf  (luitie 
en  1530)  Sui.  la  place  voisine 
dite  place  dei  Clerc:,  se  tient  1< 
m  ai  ht,  c  est  la  qu  on  c\hcu 
tut  liUustie  bugand,  I  ouïs 
M  ludrin,  y  fut  loue,  puis  ttiaii 
gb    le  26  mai  17ol 

Lxcathediale5<im(-  XpnllmuK 
n  est  pas  du  Midi  1  Vuvu^ne  i 
fourni  son  modèle  Rtconstiuik 
au  M"  siècle,  a  la  plai  e  d  un  \c- 

II  1  il  le  édifice  qui  1 1  mont  ut  en 
ii.irtie,    croit-on,  aux    premiers 


temps  du  christianisme  à  Valence,  la  basilique  actuelle  fut  consa- 
crée, en  1093,  par  le  pape  Urbain  II,  lorsqu'il  vint  prêcher  la  croisade 
à  Clermont.  C'est  un  majestueux  édifice  avec  porche  de  quatre 
grands  arcs  décroissants,  que  supportent  trente-deux  colonnes  à 
chapiteaux  richement  sculptés;  une  tour  carrée  de  57  mètres  en 
jaillit,  cl  finis  luTs,  de  billes  proportions,  se  couronnent  d'une  ab- 
side à  chapelles  rayonnantes.  La 
forme  est  celle  d'une  croix  la- 
tine; la  longueur,  75  mètres  : 
conduit  par  le  couloir  de  la  maî- 
tresse nef,  le  regard  découvre 
vers  le  porche  une  belle  pers- 
pective. Un  monument  de  pur 
style  Renaissance,  dû  à  Nicolas 
Mistral,  chanoine  de  la  cathé- 
drale (1546),  pour  être  affecté  à 
la  sépulture  de  sa  famille,  fait 
l'ornement  de  la  petite  place  voi- 
sine :  des  arabesques  variées, 
des  soleils,  des  animaux  et  la  sa- 
lamandre de  François  I",  qui 
entrent  dans  la  décoration  de  ce 
|oli  édifice,  n'inspirent  pas  la 
imdancolie  ordinaire  à  ce  genre 
de  consliuclidiis  :    la  forme  de 

d<;itif. 

A  Valence,  le  Midi  commence  : 
les  environs  sont  charmants, 
[dantiireux.  Sur  la  vaste  plaine 
où  le  Rhône  et  l'Isère  dévelop- 
pent l'f'clair  de  leurs  eaux,  avant. 
de  se  fondre  en  un  seul  cours,  la. 
mine  altièie  du  donjon  de  Crus- 
•■iil  se  hisse  à  la  cime  d'un  roc. 

Valence  est  la  porte  du  'Ver-- 
cors.  De  Sainl-jcini-cn-noi/ans 
monte  la  rouir  ,].■  i  niulH-l.aval. 
Cette  immeiisr  r\r,i\,iip.ii,  (aillée- 
comme  àremiHu  ti-pièi  c  surune- 
longueur  de  7  kilomètres  et 
une  largeur  de  3,  contre-bute  le: 
plateau  mamelonné  que  la  foréf 
de  Lente  recouvre  de  ses  vertes 
clairières  et  de   ses  mystérieux 


196 


LA     FllAiNCE 


iH|iiiinriil,  ;i\r'.-  :n(ili,,MnLU'S,cuntrc22C00as- 

I   ïl  ''i'    '1     .' 1   ■-  ii--caux;  contraint  de 

,  1  ■■  ■  il-niiii.  -  mil  M  --res  de  ses  ennemis 
■ii'iil  :i  1  rrliilau'l,  upiLS  un  procès  inique, 
mis  et  cassé  en  1778;  lo  général  Jean-Êtienne 
net  (1762-1800),  né  à  Valence;  le  géologue 
•  Saivl-Fnnd.  né  à  Mnntélimar ;t7;i-isi!i';  le 


.  \alc 


;en  ISll;  Philip pe- 
.  "Il  M-'/lai'u  de  la  Dvùme,  émule  de 
MiN-iMjj  ;  le  poète  dramatique  Emile 
•ô),  né  à  Valence. 


Hautes-Alpes. 


■licie:  558  900  hectares  (Cadastre!,  564  200 

■  t:''oi;iaiiliiqne  de  l'armée).  Population  : 
lialMi.iiits.  Chef-lieu  :  Gap.  Sous-préfec- 
Embrun,    Briançon.    —  24    cantons, 

iiiiiiiiii'>:    14»  corps  d'armi''e   ((Ibenobi.e). 

ippi'l  et  Académie  de  GutNOBLE.  Diocèse 

(^iillrai-'ant  d'Aix;. 

ssurant,  par  la  suzeraineté  des  dauphins  du 
,  la  garantie  de  leur  indépendance  contre  les 
du  dehors,  Irs  populations  du  Briançoiuiaii 
t  rifn  aliéné  de  leur  indépendance,  mais  bien 
•aire  pi-ovoqué  des  déclarations  formrlles  et 


i-nt  toute 


ombrages.  On  pourrait,  en  franchissant  le  seuil  de  15ouvante-Ie- 
Ilaut,  descendre  sur  Omblèze  dans  le  vallon  pittoresque  de  la  Gcr- 
vanne.  Le  Pont-cn-Royans,  qui  accroche  ses  vieilles  maisons  à  de 
hautes  falaises  en  surplomb  sur  la  Baume  tapageuse,  la  route  re- 
nionte  la  coulée  de  la  Vcmaison  par  Sainle-Eulalie,  le  délilé  des 
Petits-Goulets,  l'étrange  vallée  d'Échevis,  que  couronnent  des  enta- 
blements rocheux:  hérissés  de  hêtres  et  de  sapins,  enfin  pénètre  sous 
les  tunnels  des  Grands-Goulets,  dans  le  roc  vif,  au-dessus  d'abîmes 
d'oii  s'élève  la  clameur  du  torrent.  Au-dessus  d'un  escalier  gigan- 
tesque, sur  les  gradins  duquel  la  Vi-nniis,,,,  (l.-riii-nle  en  une  s'uite 
ininterrompue  de  cascades,  la  i  oui..  >'.iii:..i]|li  .■  .lan-^  un  noir  tunnel, 
aux  parois  ruisselantes,  et  débnu.  Ih'  il.in-.  la  pl.in..  lumière  d'un 
berceau  de  verdure,  les  Baraques. 
L'herbe  fraîche  et  drue,  les  filets 
clairs  courant  parmi  les  fleurettes, 
les  bois  touffus,  l'activité,  la  vie  re- 
posent de  la  grandeur  sauvage  des 
Grands-Goulets.  Des  Baraques,  la 
route  porte  au  sud,  par  le  col  de 
Rousset,  sur  Die  et  la  liante  vallée 
de  la  Drôme,  ou  bien,  tiaversant  le 
plateau  de  haut  lelief  qui  sépaie  la 
Vernaison  de  la  Bourne,  s'engage 
dans  celte  dernièie  vallée,  gagne  en 
surplomb  du  ton  eut  le  pont  de  la 
Goule-Noire  et  pouisuil,  à  tiaveis  des 
sites  giandioses,  dignes  de  ceux  du 
Tain,  jusipi'a  Vi11ai"d-de-Lans,  d'où 
l'on  dé\ale  sui  1  Isèie  et  Gienohle. 

Personnag-es  historiques.  —  ^nml 
Bur/upi  ,-,  ,,,  ri  (  ,,n  l.l  ,  t  -  m 
'horaon\  ni  '  I    1  \    n   \i    m 

cle),    (  '/  1/         /      ,  ,1  ,„  a  , 

-qucnt  I  II  I  I  il  I  I  h  I  I  Mil  1 1  .  I  I 
sade,  /i  /  /  I  III   II I     I 

l'ordre  il    ~   m     l     i    m 
duPui/        i;  ,  i'    I  I    „ii   I 

(15tO-I  /  /      '  /    , 

laCha,    ,     ,111     I  I     I    I      1  ,  ,    I 

son  pi  II     1  I   I    II     I    'il    II  ii|  I  III 

lestroii|i      lu   lu     I    ^  \    I     I 
Thnmu-,    I       //  i    I       I     /  / 

dal,  du I     I  1    II 

(1702    1  I        I  I 

aux  ImiI  I  iiiiii  ^1  I  II  m  ^  11  1  il 
deb  etahlissLUii  iil=  fi  m  ais  abandonne 
sans re&soui  tes  dans Pundicherj ,  il  «o  de- 


du  ba 


du  Guil 

de 

la  Doir 

torrents 

del 

un  et  de 

les  au  In 

s  (1 

la  Oui-. 

deri'|.iil 

li.ji 

fedeiv..- 

>..u 

-  I.   |..it 

de  r.illi. 

II.  1 

1.  |.i.  -.| 

se  tn.iiN 

il.' 

m.agi-lr 

U 

.ii-iil- 

les   ru;.  1 

N    1 

li  iru'.'-  . 

la  cuim 

uni. 

putsini 

jlan 

er  dauM 

un  privi 

ese 

:  la  péel 

cumiiie 

e  dl 

oit  de  r. 

i.'ii..  I..I1II  II.  ut  Jaua  Kur^  vallées  autant 
lu  1.  -  .1.  ~  .111.  lennes  tribus  gauloises  con- 
lui-/;././,/...»,  après  Suse,  fut  leur  centre 
-  ii]..iit~.  (laquante  et  une  communautés 
II.  une  s'administrant  elle-même  par  des 
il.  nunt  élus,  qui  nommaient  à  leur  tour 
iiiui.  iiiale  et  de  la  régence  des  biens  de 
|.  il urages;  car  jamais  la  féodalité  ne 
.  iu.;.innaises.  Ce  qui,  ailleurs,  constituait 
|.  i>urt  des  armes,  était  le  bien  de  tous, 
-nlliage.  C'était  la  liberté  complète,  sous 
réserve  des  impositions  d'intérêt  général 
et  des  contingents  militaires  à  fournir 
au  suzerain,  dans  des  cas  déterminés.  La 
suzeraineté  dau/>hinoise  se  résumait  en 
une  autorité  suprême  de  justice  et  de 
commandement.  Le  Dauphin  érigeait 
dis  places  fortes  pour  la  défense  com- 
mune .  Bec-Duuphm  barrait  la  vallée 
du  Cluson,  Château- Dauplim  la  haute 
\i  iila     au  dcssu.^  de  la  phim    du  Pie 


1/     /- 


uiiL  /tdtiallun  duul  ka  iuIlkIs  Liaient 
gerts  par  une  Asbemblee  de  députes  re- 
piesentant  chacune  des  paitn  s  conli  n  - 
tantes  La  quote-part  di  -  iliu.  -  illii 
buecs  a  chaque  c  iniiunn  ul  il  li 
fédération,  en  ^'ue  dl  l  ml  i  li  nimnn 
se  nommait  1  estai?  un  i^  \|liiu  b 
nom  descoj/on  empl  \  |  m  I  i_iui 
une  fédération  et  scm  t  nii  u  I  inq 
iicait'iiis  du  Bnani    /  ;  I    i  ni  u   iit    i 


aldt 


C  était  donc  une  vraie  république  fé- 
1 1  \li\i  que  le  Briançonnais,  sous  le 
1  I  .1  I  il  militaire  desZ*fHi;)/i!ns, libre- 
1  ni  I  jl  et  garanti  par  des  traites 
I  lin  1  1  lit  (  eu\-ci,  et  aprcs  eux  les 
1-  il  1  1  mce,  leurs  successeurs,  se 
lonlitrent  toujours  respectueux  Ainsi, 
mime  leurs  frères  des  Alpes,  les  mon- 


LES    ALPES.   —   LE     RHÔNE 


197 


tagnards  des  Pyrénéen,  ceux  de  la  vallée  d'Aspe  gardaient  jaluu.seint 
contre  les  vicomtes  de  Béarn  leurs  antiques  libertés. 
On  a  vu  quel  puissant  appoint  apportait  aux  rois  de  France  le  Dauphi 


cheval 

sur    deux  versant': 

di'S  montaffnef 

it  coni 

•e   1,.    duc    de    Savui 

,    pour  donner 

Alprs 

Avec-     l'ignerol,    ,, 

capi 


céder  la  Sacoi'e,  pour  conser\(i    -on  il ,\:\<    lini-il|.iii    Nous  e 

malheur   de  perdre  en    de^liill.-   jImi  i,  n-. -,  -  niiilili->l  |ia 

s.i^'""-, |u.    ],,l^,^o^,„^    ,1  .e|ue  politique  de  llenn 

Ri''i"i'  ■"""■  "  "i^"ii "H  m  |.M 

1.i-mIIi--Ii    IiIiiiiIi    liiiiiih.      i\  ml   |iM-|cs  du  fl«Mp/i(He  sur 

des    j;Mod.  -    \liM-.   Gap,    I  ml i,    .1.       .  inviit    parfcus    cruel! 

soulTrir  du  Vuihinago  des  du.  -  .li-'~i\oi-  m  nli.  -  de  I  i  \  ilj.  .  d 
lonnette.  L'invasion  de  KJOa  fui  p  ii  u,  nie  n  on  ni  .1.  -  i-h  mi-,  \  h  I 
déc  II.   parti   de  Turin,   pn"i     l>  -    \l\n  ^ I  d.-  I   \i  ^.  nie  n  . 


hu'j 


frni 


contingent  de  réfugies  protestants 


1  m\  i-imi  pue  II  0)1  d.  \i  \  ill  [•  de  l'Ubaye  OU  de  Barcelonnette,  qui 
appartenait  au  duc,  dans  le  hastin  du  Guil,  qui  composait  le  Quoyras 
français,  Guilleslre,  Chàteau-Gueyras,  Embrun  tombent  aux  mains  de 
l'ennemi,  non  sans  lui  causer  des  pertes  sensibles  par  une  cnorfjiipie 
re^i-tine,  I  i  d.  fi  n<:e  d'Embrun,  sous  les  ordres  du  ni  mpii-  de  I  irrey 
(.^  oiiii  liMiiMm  -  d  h  nupes  régulières  contre  30  000  asM(  M  ml-  i -I  I  mi  des 
plu-  11'  m\  h  ni- de  notre  histoire  militaire  :  pour  ton  II    nlill.n.     I  i  |d  ice 

n',i\  ni  i| Ii\  p.  lits  canons  en  fer,  sans  affiÛs,  et,  pmn-  ImhI,  i-,  .   ceux 

ijue  l'ennemi  envoyait  ».  Comme  le  duc  de  Savoie  souimait  m^di  uiment 
la  ville  de  se  rendre  :  «  Mes  soldats  et  moi,  dit  Larrey,  ne  mamiuiuis    m 


r,  ni  d'epees.  »  Et  la  garnison,  étant  à  ses  dernières  cartouches, 
ambour  battant,  avec  armes  et  b.agages,  enseignes  déployées  et 
au  niouS(|uet  i  Ifi  août   i:i92l.   Caprara  mit  le  feu   à  la  ville  :  la 

elle  et  les  ipi.ilre  cinipueines  des  maisons  furent  anéantis. 
I  ite-qiie.  Il  ill.iiil  11  cinqiitine,  razziait,  incendiait,  massacrait 
■  .  h  s  Mleiii.iiiiK  -iirliiiit  iiioiilr.iient  une  ardeur  sauvage.  lîien 
ipiiL'ie-:    l.iiibnin  perdit  les  (doehes    de  toutes  ^,.s  eLdise<,  celle 

I  H    I iieipal,   et  jusqu'aux  morliers   des    ip   'I n-     dniit    on 

1 \   expédies   à  Turin;    ses  remp.n-l-   Inniil   i\    n Ires,  les 

-    -ml    nul.    Mais    quand,  aiin's   avidr  enliM     li  -   1"  -I  i  m  \,  incen- 

im  11  11  -   .1  m-  1.  -  .11.  Il  ip-  1  I    lili  -iil\  ml.    .Ii\    Mil.  -   .  I    Mll.lges, 

.  -     ni     I  ni     11     .1.     1  II      iiil    m      I  .  ii\      |.    .1.  -.  il   I    -  .  I.  i--i    Cette 

II  1  I  lil.  1  ipiii I  .il   I  \  I.  I.  I    \ 1.  1  pin-  I.  1" I  lininmes. 

I   illiiiil.il     .11    i.\    I-    ili  -    numl-  p.1,11  lui  iiilh^.  1-,  aiu-i  qu'à  ses 

1,1.  lui.  I.  I.  iili-- ml.  .1.  /((  .l/K/iHi/Zi;  ^4  octobre  lO'JJi  qui  l'obligea 
iiiin.i    II    ...ililiiiii    il.i  1,1  ligne  d'Augsbourg  et  de  traiter  séparé- 


1,    h  iilllliiil.  embel- 
li n    \  nll  iiil     I.  lume  : 

I  '    '     l''P's- 

-.    iiilili^ilili    nixpil- 
f.iits  suicnl  e.\agerés. 


France. 


II. 


lissant  l'histoire,  a  fait  une  réputation  d'Ii.  i.  i- 

Philis  de  La  Tour  du  Pin  de  In  Charce,  qui     .  . 

tolet  au  poing,  souleva  ses  vassaux  et  fil  mn 

lards  du  duc  de  Savoie.  Bien  que.  ainsi  présente 

au  dire  des  critiiiucs  les  mieux  avertis,  les  ser\'ices  rendus  à  la  cause  de  la 

défense  commune  p,ar  Philis  de  La  Tour  ne  sont  pas  contestables. 

Après  de  telles  épreuves,  Gap  f  10647  haliilanls)  ne  peut  offrir 
aux  curieux  un  grand  luxe  de  monuments  :  la  paix  m'-cessaire  à 
IVclosiou  des  arts  n'est  pas  le  pri\ilège  des  places  fortes  destinées 
jKiriHat  à  se  défendre.  La  Cathédrale  est  une  reconstruction  roniano- 
gotliiciiic  (180()-1895\  dont  l'aspccf  est  lieureiisenient  varié  par 
l'eniiiloi  do  la  pierre  et  des  marbres  indigènes  :  noir  de  Champsaur, 
vert  de  Maurin,  rose  de  Chorges.  Une  cioix  de  granité  monumen- 
tale termine  le  cloclier;  quatre  magnifiiiues  colonnes  monolithes, 
en  marbre  rose  de  Cliabrières,  découpent  autour  du  chœur  surélevé 
liuis  cliapiliMux  finement  ciselés.  La  Pi'éfecture  n'a  d'intérêt  que 
p.ir  le  inausnli'e  du  connétable  de  Lesdiguières,  défiosé  dans  la  salle 

17. 


LA     FRANCE 


du  Conseil  général;  la  statue  en  marbre  blanc  de  l'illustre  défunt 
est  étendue  denii-couchée  sur  un  sarcophage  en  marbre  noir  de 
Cliampsaur;  de  curieux  bas-reliefs  en  albâtre,  par  Boscodon,  enca- 
drent le  monument. 

La  ville  de  Gap  s'appuie  au  contrefort  de  la  montagne  de  Charence, 
dans  un  bassin  qu'arrose  la  l.uye  et  qu'empruntait  probablement  la 
Durance,  lorsqu'elle 
servait  d'écoulement 
à  l'ancien  glaciei 
moulén  CFttedi  pie-,- 
sion.  Le  |(di  p  iK  (I 
la  Pépinii  II  <>,  ,  iip, 
sur  le  il.uK  (iiH  iil  il 
de  la  ville,  1  uitei- 
vallede  la  Luye  et  de 
son  petit  affluent,  la 
Bonne  :  une  a\enue 
plantée  de  beaux 
noyers,  l'avenue 
d'Embrun,  y  conduit 
au  sortir  de  la  gare. 
Là  sont  réunies,  dans 
le  nouveau  Musée, 
des  collections  ai - 
chéolociquesduplus 

hiut    inirp  \    |l  1111    11 


Lesbijoutieisde  Gap 
sont  habiles  à  mon- 


Basses-Alpes. 


Superficie  :  695400  hectares  (Cadastre),  698  700  (Service  géogra- 
phique de  l'armée).  Population  :  107  231  habitants.  Chef-lieu  : 
Digne.   Sous-préfectures  :    Barcelonnette ,  Sisteron,  Forcal- 

quler,  Castellane. 
—  30  cantons,  248 
Kimniuni  s,  1  >  coips 
d'arniPL  iM  uiseili  e). 
Coui  d'appel  et  Aca- 
di  nue  d'Aix.  Diocèse 
de  Digne  (sufliagant 
d'Aix). 

L  histoire  des  Alpes 
se  révèle,  par  frag- 
ments, avec  celle  des 
di\i-i  ses  communautés 
qui,  chacune  dans  sa 
vallée ,  menèrent  une 
■vie  particulare  Sans 
doute,  le  souci  de  la 
'\i  Imi  I  M  niinune  les 
.1     i|    M    il  \  eut  entre 


\  1  iM  II  -  iiiuncs  in- 
1  itiiiKs,  Il  peste,  les 
in\  iMons  .  après  la  do- 
iiiination  des  Bur- 
{,1  miles,  celle  des  Wi- 
Mgiiths  et  des  Francs, 
les  deprcdations  san- 


BAnCELO> 

teren  bijouxdes 
étoiles  fossiles 
ou  pierre  des 
Alpes,  SOI  te  de 
panlaciiintr'  tiès 
abondante  dans 
les  teu.uns  ba- 
siques de  la 
I  ontiee.  Au  di  - 
v<ilé  de  Gap,  les 
[iitliui  squi  srui- 
III  s   du   (  bateau 

il        /nll    ni  (à  la 

I  II   ill     11  sCler- 

I     I  \  iquent 

I  I  I  ui-N  iiile  foi- 
li  lesse  qui  com- 
mandait fièie- 
nient,  au  début 


IdDi 


iince  entip  Eni- 
lunet  Sisti  ron. 
,esdiguièies 
dut  s'acharner, 
après  une    pre- 
mière attaque  inutile  en  !î377,  pour  la  prendre  de  vive  force  douze 
ans  plus  tard;  les  troupes  du  duc  de  Savoie  y  mirent  le  feu  en  1692. 

Personnages  historiques.  —  Guillaume  Favel,  né  près  de  Gap,  qui, 
après  avoir  étudié  à  Paris,  prêcha  en  Dauphiné  et  en  Suisse,  s'établit  à 
Geiiivr,  où  il  allira   Calvin,  et  organisa,  de  cmici-rt  avec  lui,  la  Itéforme 

•l'"i-  iri  1,.  \  illr  ;  1 1  j.  1 1 1  i  Hij  avcc  SOU  collabor.i  I  r  M I' r  ■  I  rh.i--r  lie  i.rnrvo  pour 

-,  ^|iii   |i.iri-iiurut 

/'•    l!<nnn\  ihic  de 


lUn.iil 
Lesduiu 
d'abord 
Dauphii 


tira  à  Neurl 

il.  1.  ■ 

né  à  La  Gi. 

\  '  .  Il 

lie  de  Henri 

1 1  ;  /•- 

■:inre,  né  à 

Saint- 

Il  Uefornie, 

1  servi 

S;ivi)ie,  il  al 

jura  1 

■|.(l,.  llnirilVen 
i-nii-  à  (.rrnoble 
(l:/i:i-|r._'i.   ;  .l/7»s  ,/.■  I.ionnr,   ^ruinrli-r,   e\i-ipii'  ili'  ii;i|i,   sa  ville  natale; 

U'-l  iiirilhiii  ITT'.-I^'il  :  ir  iii|.lMii,,:i,.  .\],,,i,,.  ,■  l:l,,,ir  ,/,.  /,/  Naulte,  comte 
de  Ihni/riue  .  ITjI-IsJu,,  nu  a  Aspres-lcs-Curps  ;  d  aburj  collaborateur  de 
Choiseul-Gouffier,  à  Gonstantinople,  puis  attaché  par  Talleyrand  au  minis- 
tère des  Affaires  étrangères,  il  travaillait  directement  avec  Napoléon. 


glantes  des  Lom 
bards  et  des  Sar- 
lasins,  ceux  du 
Languedoc  et  ceux 
du  Fraxinet  M  us 
lien  ne  prouve  a 
quel  point  le  pi\s 
était  morcelé 
comme  le  nombi  e 
des  petits  États 
qm  surgirent  'sui 
le  territoire  di  s 
Basses- VIp-s,  i 
cote  des  églises 
précédemment 
constituât  s  Cilm- 
deves,  isi  nez,  'sis- 
teron, Rli  /,DlJ;lll 
qm  Lut  p  lUl     ipn 

nm  ()l  0  1 1  ^  uni 
\inc.iit,  sts  diiix 
pruni,  is  tvequis 
Fiiii  alquipi,  Cas- 
tellane, B  ircelon- 
nette,    satellites 
ecailes  du  comte 
de    Provence,   vi- 
vaient à  part.  Le 
comté  de  Forcalqui 
par  un  mariage,  à 
Caslellnnr.    rbmt    1' 
chissriih  Ml  lin  pa- 
dePrn\vnrr.,|,,i   ,N 
Barbari-Hiir..  I  n  n 


r,  qui  confinait  au  domaine  dauphinois,  fut  rattaché, 
la  Provence,  au  xii«  sif-rle.  A  leur  tour,  les  sires  de 


ger,  ci.imI.-  ,1    I;  ir.  i  |,,]|,.,  qui  fut,  sous  11- iiiiiiMl.    /;  ■    '  /■'     -   ■    -/    .la. 

tige  ilr  I  I  --' .'II. 'r.  111, uson  provençale.  1.1111  il.  -  -.::,,..,  .  /;  ,.,,/ 
Bére»:/!  I  / 1  .  li.inl.ul  au  .vni"  siècle,  dans  lu  \  tll  ,.  .1,  Il  |,  .  \ .  ,  mu  \  ill.  .[n  il 
appela  linrcflunnelte,  en  mémoire  dr.  l,i  \illr  ijiu  lui  I-  liiM-.ni  de  sa 
famille.  Ce  prince  aimait  les  frais  pays.ii..  -  i\--  \l|ii  -  il  n-hl  ut  souvent 

à  Sisteron,  oîi  l'accompagnait  une  cour  lu  ill  mh  .  , .In      uiv  savoir», 

comme  on  disait  alors  pour  désigner  la  pm-le  il,  s  Irnnli.nli.ni  -  el  des  trou- 
vères. La  quatrième  fille  de  Raymond  Bérenger,  liikilri.r,  si  m  héritière  (1245), 
en  épousant  Charles  d'Anjou,  frère  de  saint  Louis,  fit  passer  dans  la 
maison  angevine  le  comté  de  Provence,  avec  les  droits  auxquels  il  préten- 
dait. Après  le  règne  bienfaisant  du  roi  René  d'.injou,  la  Provence,  échue 
à  Charles  du  Maine,  son  neveu,  revendiquée  par  Louis  XI,  fut  annexée 
avec  ses  dépendances  à  la  couronne  de  France   (1487).   Pourtant  Barce- 


LES     ALPES. 


LE     itIIONE 


199 


;'n    de- 
1.  C.esl 


.1  Uij 


éch 


Ch.i 

donnera  uu  tuuile  du  ! 
voie.  Aiiiéilée  1  //,  en 
servant  p  ir  des  li.ii 
Soltriii.M^  m-  .11.  1  m 
frau.  lu  I    .    N  .11.. 


Ba, 


ud. 


coni[i..-i  un  [ 
à  part,  iiiiM-rl,d  I  esl,  bul- 
les hautes  vallées  pie- 
montaises  par  des  pas- 
sages faciles  à  franchir 
et  inclihé  vers  le  sud  par 
les  cours  du  Verdon,  du 
Var  et  de  la  Tinee.  De 
hautes  crêtes  le  séparent 
du  nord.  Le  col  de  I  ucs, 
((ui  en  ruuipt  la  conti- 
nuité cnire  la  de|ii.  ssuju 
.le  ILIiixe  .1  ..lie  du 
(,uil,  i-t  i  Jll  .  m.  tri'v 
.1  illitude,  tan.lib  (|ue  ce- 
lui do  l'.lciyeH/i'or.duverl 
entre  l'Lbavette  et  la 
Stura,  na,ce!,„iNc//e  el 
Con,,  Il  ill.  ml  pas 
20(10  III.  Il  -  .  .  Il  i.pie 
pnnt.  M.|  -  1  I  11  ui  I  ili.iniliinni 
soit  lil.i.  11  \  i\  ut  d..ric  entre 
une  SLpii.iUun  plus  réelle  ([u'enlre  ci 
piemuntaives.  P  ir  l.i  s'e\pli(|ue  son  r,i 
d'in\a-ion  ouverte,  au  pn.lit  dis  dues 
briançonnaib,  menai  1'  |..ii|..iii~  pi. -.ni. 
et  le  territoire  pro\eii.  il  I  .  -  li  .il.  - 
nos  voisins  du  Pieni. ml  in  i-  .  .  I.il 
(|-ais  de  l'autre  versant  i|.  ^  Mp.  ~  ri 
Juan  (1^''  mars  1815),  prit  sa  ruut.  -i .  i  ^  i 
Alpes  :  de  Grasse,  il  arrivait  le  I.  ii.l 
(4mars'l,  entrait  àSistoron  dcii\  i  .mis  i 
de  la,  par  la  grande  r..iil     .In  li  i. 

extraordinaires  de  1 1  i  i  .  1 1  i  .  i 
sant  son  entrée,  au  iiiili  u  I  I  iMi  n 
siasme  général,  daiiN  h  .  .|i|.il.  .I.i 
riauphiné.  De  Grenoble  au\  Tuileries, 
ce  ne  fut  qu'une  promenade. 

Digne  (7  317  habitants)  s'élève 
gracieusement  sur  la  rive  gauche 
Je  la  Bléone,  où  confluent  le 
Mardei'i.^  et  le  torrent  des  Eaux- 
Chaudes.  C.ir  Di^/nr  possède  des 
sources  tliei  inales  sulluieuses alca- 
lines, eflicaces  contre  la  chlorose, 
la  paralysie  et  les  rhutnatisiiies, 
pour  lesipielles  a  été  créé  un  .1  i- 
blissenient  thermal,  à  3  kiloneti  es 
de  la  ville.  Pline  et  Ptolémée  en 
ont  parlé.  Romaine  sous  Auguste, 
évangélisée  au  iv">  siècle  par  saint 
Domnin  et  saint  Vincent,  Digne 
conserve  du  passé,  à  l'écart  du 
quartier  neuf,   qui   arflmire   ;i   la 


la  Cathédrale  Saint-J.  i  ne  .  ,i  m  | 
nefs  (xv  siècle),  coiupl.  i..'  p.ii'  un.' 
façade  de  pur  xiii°  si.  .1-  ;  !.'  Mu-.  . 
départemental,  unef. .nluine  ni..iiu 
mentale  à  double  p..rli.]iii'  .r..i.li.' 
corinlhien,  la  véiiéi  .iM.'  hi-iluiu. 
de  Notre-Dame-du-lîoui  g  ,.\i''  siè- 
cle) et  ses  curieuses  fresques,  sa 
superbe  rose  et  la  tour  du  xii=  siè- 
cle, i.'atlrait  des  souvenirs  double 
celui  d'une  ville  animée,  pleine  de 
projets  et  d'avenir.  A  signaler  l'in- 


dustrie originale  des 
parures  en  pierres  de 
Saint-Vincent,  ditcsf?!- 
criuill'.':.  vei'i  tables  ob- 
jets d'art  fails  de  fos- 
siles et  montés  en  métal 
précieux.  Les  (^lui's  de 
llnilc-,  roches  fanlas- 
liques  où  le  jîès  a  percé 
sa  route;  celles  de  CAa- 
hrièrcs  (19  kilomètres), 
sur  le  torrent  de  l'Aise, 
appelleront  les  tou- 
ristes dans  le  voisinage. 
A  portée  de  Digne  :  les 
(.'ndièrrs  de  Brandis, 
Castellane,  surtout  les 
incomparables  gorges 
du   Verdon. 

Personnages  histo- 
riques. —  Saint  Maijeul, 

ililie  de  Cluny.  l'une  des 
lumières   de    son  temps 

lin  du  X"  siècle);  saint 
.lf(in  (le  Matha ,  fonda- 
Pur  de  l'ordre  de  la  Merci 
..u  de  la  Trinité,  pour  le 
rachat    des    captifs,    né 


leurs  semaines,  avant 
uphine  et  11  \ allée  d,- 


1.1e  p.ir  le  couvert  d,  s  B  isses- 
a  Castellane,  gagnait  Digne 
atteignait  la  Dur.ance,  Gap,  et 


né  ft  Moutiers  (mort  en  \'66x];  son 
professeur  de  malheuiiitiipies  à 
nome,  historien,  ne  pi-  -  .1.  liiLU.' 
qui  a  laissé  de  c  lu  u  u\  M.  n... 
membre  de  rAcadeiiii.u  n.-  i  Pi./.  i.i^l7l> 
tellane;  le  médecin  de  Louis  MU,  Jean  S,il 
Fenillée.  m-  ii  Mane,  près  de  Forcalquier  i 
nisti-  :  les  marins  Desmichels  de  Chamjif 
savant  oralorien  liérenoer.  né  A  liiez  (17, 
Laurent  Bai/le  (\i:,-\^\i'  :  P- \  i.  .■  .nu.  .1  /■ 
netwe,  né  h  Valeusul.  -     i:.,,  i^im,  .   / 

tique,néàBaroelu !!.■   ITT,  \-i:  ■.ll>rr-^  ■ 

ne   à  Diiiiie  ■PMPIN.I.   ;    I  .■.■i-ivi.in    fn„i    .1, 


'ievre  Cas--.'  il  .     1.1  .PAIx, 

à  la  fois  pluP.-.i.l,  ,  astro- 
..;  ;  Louis  de  l'unUs  (Ii'J3-1670), 
l'abbé   Gaspard  Abeille,  poète. 


Dnlle. 


iilpte 


.1   li.ita- 
/;,     -       .    /      .  uu-;  le 

i      ""    ! '"-P'n-d- 

■  -le  .-.v/tciVre  de  Ville- 
■•  Manuel,  orateur  poli- 
'"«/,  écrivain  et  ministre, 
lie   Sisteron  (  18'.:î-IS9f,). 


200 


LA     FRAiNCE 


Vaucluse. 

Su|ierficie  :  3oi771  liectares.  rdpuLilion  :  i.'iSdoii  habitants. 
Chof-lieu  :  Avignon.  Sous-piéfectuies  :  Apt,  Orange,  Carpen- 
tras.  — 22  cantons,  130  communes;  io"  corps  irarmi'e  (Marseii.i.i;). 
Cour  d'appel  de  Nîmes. 
Académie  d'Aix.  Ar- 
chevêché d'AviGNON 
(suffragants  :  Valence. 
Viviers,  ,Nimes,  Mont 
pellier. 

La  Provence,  il^nt  I 
dépait  ni  ni  .1  \  I  In- 
n'cstijn  II  I  II  II  ni  I  I  n 
réduit  I  II  I  h  il  III 
ciennc  Province  / 
marne  qui  rtliiil  m 
rembra«;ure  du  Mi  n  I 
littoral  ligure  \ui  m  d 
l'Italie  au  littoril  ibi 
rique  chemin  d  approchi 
de  la  Pininsule  Nnj 
bonne  -ni  1  i  1 1\      un  ]i  n 

pelait   I     11     I       I     I     I 

et  la  fl Ml 

Aueuni    |       ih     i  n     |     n 
vaitnii  ii\        Mil      I  I 
jets  d       I  II  II  II  |ii 

rants  d      I  i    i    i  il  i 

NaihiN,  I     I 

PrOMin        1  II  II  I    II 


Jklll     M    H Il 

par  1 1  \  1 1 1        I     I I    I 
ronnt      \l  n      ill        I   nu 
naît  \>  Il  ni|  I    II     il 

sa  clii  ni   I      I    ni  I     I  II  I 
toiredu  I       Min        n  n 
pom  ut    I    1    I  I     I    iii   n 
d'une  I  i|  il   I     II    I    I  i| 
prochLi      I    111!      Mil      II 

clave  I  11  I   1 1     h  II   III  |ii 
unecdii  iiM    ni        I    i 

alliée  du  |  n|  I 
Pai  UUL  in^nli  I  I  I 
née  cefuti.LttoiLoioni|iii 
con!5er\a  le  nom  de  1  an 
cienne  Province  et  re-l  i 
la  Provence  tandis  qm 
l'ouest  a\cc  NarbonuL 
devenait  le  Languedoc  (  t 
les  piys  du  Var  se  giou 
paient   autour   de   ^lce 

Au   centre,   Ma>':etlle 
cite  grecque  par  e\(_i-lli  m 
institutions  la  langue  d 
d'elle  une  fu'Jion  de  t   ni 
delintciiLui   avec  la  M 
ci\disation   1  ait  et  le  (    n 
leurtiaco     onfeiaita^ 
cale  le  plus  riche  mu  i 
intacts    tint  de  bai  ban 

Aucun  pi  uTil    n  i  ni  n  i 


la  vallée  du  Rlione.  Puis  vint  Charlemagne,  qui  réunit  tout  l'Occident 
par  le  double  lien  de  la  même  autorité  civile  et  religieuse.  Ce  rappel  à 
l'unité  devait  tomber  avec  le  grand  homme  qui  l'avait  créée.  De  son 
empire  démembré,  grâce  à  la  faiblesse  de  ses  .-ucresseiirs.  Irnis  grands 
États  Mii-ii-eiit  du  traité  de  Verdun  (K43i  :  les  F..:...     .,  I  -I,  l,i  Germanie 


M:i  ni  ji  1^  I  L.jlli.aireetfut 
dépecée  à  son  tour.  Pour 
la  seconde  fois,  le  Rhône 
revenait  aux  Burgondes. 
et  comme  la  région  li' Ar- 
les s'était  groupé'  aulour 
de  Boson,  beau-l'i'.  re  du 
roi  de  France,  Charles  le 
Chauve ,  on  la  rattacha 
au  second  royaume  de 
Bourgogne  iiue  Ro- 
dolphe II  mit  bientôt 
sous  la  suzeraineté  ger- 
manique Longtemps  les 
empcreuis  germains  se 
prévaudront  de  cette  dé- 
pendance théorique,  poi  r 
pretendie  n  la  souder  u- 
iKt,      di     h    Pimente, 

niiii       I        pi\sdelu- 

in I  il    hnt  et  de 

\  I  1  Mil  I  mil  pim\  iiten 
M  n  .l.p(nihL  de-  louiis 
I  e-ii-  du  NordI 

La  Provence  au 
moyen    a^e    —    P  ur 


I    I       |ii  lin       n\    lin    C  ir 

II//  1       ut    du   SL- 

II  I  I  \  ilinn  de  Boui- 
_  _n  1  iiiiiii  un  do- 
Mi  uiu  1  p  ut  na\ait  pu 
(onser\er  son  inteorite. 
Plusieurs  grands  fitfs  se 
pailagerent  au  mi"  su- 
de,  la  terre  pro\eni  aie 
le  comte  de  Pi  vienne, 
gioupe  autoui  d  \i\  en- 
tre le  Rhône  la  Dui  inc  e 
et  11  mer  le  mimiuiuit 
de  Pioience  désigne 
Mis-i    sous    le   nnin    de 

ml  it    d     \  I  msipit  (1) 


la  ^dllet  de  LuiLilon- 
nelle  détachée  a  la  fin 
1  fiia  ri  tour  par  li   tiaite 


u  de  morceaux    i  la  ^cll 


triompli      II     lli    ih      il  I  11  III  ii\    I      -    I 

cette  lobustesse   h  s    i       i  lin 

éléments  conjuies  A  h  m     i  i    i      i        / 
sans  lis  pouvoir  detrun        i\  \ 

Fîancj  de  Ntustue    Osh  III  / 

sans  broniher  fondre  di    lui       |    ni      11 
Dans  11  dislocation  gi  II  i    I      I     I    ni{  n      m 
dé\eloppi     Di  ]  I  II  s  gl  III  I  il  In   M     n 

Maut    II         111     I  I  1     I  I  1,   n   I  1 

conti  il  1  I  I  1    1 1 

A-ilh       I      I      I  I  I    ni| 

lants  d   II    1  m    lin  ni     I   j  i  \    i      h   imn      il 

quelques  enipeuui       Le  fuimt   les  Bubales 
aux  autres  :  après  les  Burgondes,  les  Francs 


1  me  de  rénovation  s  était 

lit  iliii  liennes  Marthe 
I  il  i\  Il  nt  jete  dans  la 
uni        \  lUpclisait  la   cite 

I  in|  Il  malgré  de  bril 
il  1  i  I  idi  nce  pieferee  de 
uetiens  qui  s  imposèrent 

Clovis  furent  maîtres  de 


ce  t  1 1  il 
a  Cl  I  1 1\ 
Allii^  I 
de  11  h 
au  b  unt 
rdln  lî 
P  m  I 
sunit  I 
rm  mil! 
San  i  m 
du  Piui 
odieuses 
passer  li 


\iii 


Sie,,!     plus  tard     ivignon   qui  \iMit  en  elle  indépendante,  sj 
is)  «nos  la  commune  autoiile  des  papes 

comtes  de  Provence     loi       li  i>i  n  d     a     17  nb    me  qm 


'mt  (Il  ^iide  lleiu  1)  et  leu  sit  i  dilniei  le  Midi  di  li  ui  s 
déprédations  Au  début  du  mi^  siècle  (vers  1122),  un  mariage  fit 
PioLence  sous  1  autonte  de  Baijinond  Èeienget ,  comte  de  Batce- 


uonaldtb  monts 


LI'S     ALIM'S. 


LE     lUIOiNK 


201 


piwg 

Mjà^^ 

M 

IM': 

%^:-  >«3«^' ^;:-:T^ 

1  .  1. 

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1. 

ne  furen 
l'roieia 

annexés 
e  ne  fut 
■l.s  VIII. 

teluis 

.     rli 

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i\r 

li 

.loi 

Ml   lin   1' 
i:  iiiirruL 

ri  111. ■ni. 
Iuiij.jurs 

distii 

(^liun 

en 

K 

le 

irs 

rapports 

avec  les 

s  du 

sud  e 

ceux 

qu'ils 

avaient 

avec  les 

■s   pi- 

.[ireri 

Lui 

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>nne,  en 
■:.mle  de 

;•  ..rence 
.■Ile  une 

icatiu 
eut. 

à!   se 

dr 

1.1 

r. 

i'I' 

Il  IV  rin\ 

{garantie, 
asion  de 

rh-^-Q 

uini, 

1    I 

.M. 

:  . 

-  1 

Mlllilrs   d 

.Uxetde 

lone,  tiL'e  di-  la  .Iriixii^me  Maison  pr.ivenrale.   Si  la  ccssiun  que  ce  prinee 
dut   .■i.n^.^nlir   :i    -..ii   li'.'p  pni-^-.inl  v..Niu  il.-   Siinl-iiilles   l'appauvrit   du 

,■..11, 1,1   \,  iMi-Mii,  il   -  .^iMil  ..  I.'-I.  |Mr  la  r..ii.l:ili..ii  .le  Barcehiinette,  le 
ci'iir  .!.■  1,1  \,.ll,.'  .!.■  Ill..i\.',   l!.\ii I   li.T'ii;j.  r  aiiii.iit  les  pays.ages  de 

de  ^.■i^^.i.'iir-  .-1  .!.■  Ir..iil.,nl...ir<. 

1)11  iiiili.ii  .lu  \  ■  H.  .  I.  ;i  II  lin  du  xui=  ,  la  Proî-eHpe,  heureuse  et  floris- 
sante, >  .■\.  ill  ni  Mi\  ,-..ii\  '  iiir^-  de  l'art  antique,  si  profondément  entré  dans 
son  espnt  et  dans  s.  s  ni.rurs,  mais  que  le  déchaînement  des  Barbares 
avait  engourdis  et  presque  effacés,  jusqu'au  jour  où  l'expulsion  des  S.irra- 
sins  mit  fin,  pour  ce  malheureux  pays,  au  régime  de  la  pein-,  C'rljiit 
le  temps  où,  sous  l'inipulsinn  des  évéques  et  des  moines,  l'ar.hileilure 
et  la  sculpture,  de  trn.llli.H  i..iii  nn.,  [.r.i.luisai.Td  .les  (e  livres  adiiiinilil.s  : 


cloître  et  portail  d./  -uni  h  i.linn 
Saint-Gilles,  œuvre  .■.i|.ii.l.  .!■  .H. 
renaissance  de  l'art.  Av.  .  I  -  ^i.n.l.  : 
abbayes,  les  châteaux  .La  h  .i.  ni  I  i-iL 
des  lettres  :  Avignon,  .\i\  ..\  n.  ni  l.  m 
cours  d'amour;  lapoesn,  .n  |...li..inl  l.^ 
esprits,  mettait  aussi  plus  d'anienit. 
dans  les  mœurs  et  faisait  de  la  Pro 
vence  une  oasis,  au  seuil  de  l'Europe 


■:ile 

Mar~.^ill.^.   siiM'il.-  |..r|.  -  ^.i.ri.-  r.li^i.^uses; 

,!.■  la  Fn.n.l.'.  n.-n  :  ,1.'  I  .  |..  -n-  .|in  .l.'|..^lipla 
Marseille,  en  ITi»,  et  s.^nilil.it  .■.^..■i|. ]..■.■  a  .■.II.'  |.  i  iv  .h,  -,,|,  M.  ,,n,  II,,  fai- 
sait peri.idiqueuienl  de  triTud.js  li.j.a|..iiil..  ~.  I.  a. ■.■,■"!. .11  ,|.^  M.  ni. .11  et  de 
Riiquiliriine,  souli;vrs  contre  le  prince  de  Monaco  en  ls4s,  la  réunion  de 
Xice  et  de  la  Savoie,  en  IsGO,  ont  achevé  de  grouper  autour  du  même  foyer 
la  gr.inde  famille  française  et  la  famille  provençale.  Aix,  ancienne  capi- 
tale de  la  Provence,  en  est  restée  le  centre  judiciaire  et  universitaire. 
Mais,  en  Provence,  la  vie  est  partout  :  à  Marseille,  Arles,  Avignon,  d'où 
la  sève  provençale  vient  de  rejaillir  en  fleurons  magnifiques. 

Avignon  (49304  habilants)  eut,  en  Provence,  des  destinées 
particulières.  Après  avoir  subi  tous  les  Barbares,  passé  successive- 
ment ili'sWisigotlis  aux  Francs,  puis  aux  Burgondes,  aux  comtes  de 
Provence  et  à  ceux  de  Toulouse,   avec  le   comtat  Ven.nissin,  lasse 


Naples,  ce  prin..^  anil.|h.^ii\  allir  i  -n 
la  Provence  .!.■  I.^iiil.l.^^  ii'|.r.'-  .ill.'-  \i 
contrains,  Hvnr  il'  I///..;/.  ilil  |.-  I...!.  i  ■■ 
René  ■■    \\:.\-\  iS"  .  lui  ]. ■  h-  l'i  ■•  •  << 

çaux  un  Inallr.'  .1.1. ..lin  nn  .1  ■  '  I  i  ■ 
fort  épris  .1  -  I  lli.'-.  .L-  arl-  .  i  ! 
bien  de  ses  siij.i-  l..  lni,.liiijni  nn 
partie  de  sa  vi.,  -a  r.'-i,l.n.  .■  ..nlinain^ 
11  légua  ses  l-llal-,  .■n  ni..iiranl,  a  >..i 
neveu  Charles  du  Maine,  dont  lastu 
deux  Louis  XI  sut  capter  la  confianc 
en  se  faisant  promettre  l'héritage  de  se 


202 


LA     F  II  A  i\  CE 


administrée  par  des 
consuls.  Assise  au  dé- 
bouclié  du  Rhône,  sur 
la  plaine  et  presque  en 
vue  de  la  mer,  la  cite'' 
avignonnaise  ne  pou- 
vait manquer  de  pros- 
pérer :  elle  ne  sut  pas, 
en  se  donnant  des  lois, 
éviter  l'anarchie.  Dans 
l'enceinte  de  ses  rem- 
parts, les  quartiers  di- 
vers s'entouraient 
i  d'une  muraille  proli^r- 
trice,  les  maisons  se 
crénelaient,  des  tours 
se  dressaient  comme 
de  véritables  citadelles 
intérieures  :  l'insécu- 
rité était  la  règle,  la 
guerre  presque  end'  - 
mique.  Avignon  fut  à 
qui  voulait  la  prendre. 
Déjà  le  roi  de  France 
avait  investi  le  Saint- 
Siège  des  droits  qu'il 
possédait  sur  uni>  pai  lir 
apanage  des  rois  ilr  .\,i| 
la  reine  Jeanne,  icllr-i 
apparence  de  corijplirii 
grie,  vendit  son  (l.uii.iii] 
le  comtat  Venaissm,  y  < 
des  souverains  Ponlil'ei 


le  son  leii  iioire;  le  reste  étant  passé  comme 
es,  ((Unies  lie  Provence,  entre  les  mains  de 
|i"iir  se  Iili('rerdu  souci  que  lui  créait  une 
'l.iiis  la  mort  de  son  mari,  .\ndré  de  Hon- 
.(viiriionnaisau  pape  Clément  VI.  Ainsi  tout 
inipris  Avignon,  se  trouvait  sous  l'autorité 
(13'i8).  Alors  commence  une  ère  nouvelle. 
Les  factions  qui  désolaient  Rome  en  avaient  rendu  le  séjour  into- 
lérable à  la  papauté.  «  On  ne  trouverait  pas,  dit  M.  Gebhart,   de 
Charlemagne  à  Bonifare   VIII,  dix;   |ieiilifes  (|ui  n'.ii'iil  (-I''   |(ers('- 

cutés,  outragés  par  le  peiiiile  i aiii  dii  les  jeil.l.s,  ,  li,i-~,.^  iiailms 

à  coups  de  pierres,  rap|iel('s,  sans  (csse  liuniire's  |iai-  |i'  i  :a|iiliile. 
toujours  effarés  et  tremblants  t-n  l'ace  de  ces  bannis  (h. ni  h  s  Inirs 
se  dressaient  comme  une  forêt  sur  la  ville.  »  lians  (  es  dillii  ibs 
conjonctures,  Bertrand  de  Got,  archevêque  de  lèndi  an\,  l'iail  i'\r\r 
au  souverain  pontificat.  Philippe  le  Bel,  dont  cette  clcvatinu  était 
l'œuvre  en  partie,  sut  persuader  nu  nouveau  Pontife  qu'il  convenait 

au  premier  pas- 


nnit   XH  fl3.?'i-13',2), 
rlr,„rnlVI    l?.'ii-\:V.\i), 

Jnnnrnii  VI  \:'.:\-2-\:\*\i}, 

Urhaia  V  { l3G-2-loT0J. 
Grégoire  XI[ï?,-Q-\Ti&). 
Les  Romains  criaient 
à  l'apostasie,  repro- 
chaient au  pape  d'être 
Français  et,  comme  tel, 
sous  la  sujétion  du  roi 
de  France.  Urbain  V 
essaya  sans  succès  de 
rentrer  daus  la  capi- 
tale romaine  :  Dante, 
Pétrarque,  l'opinion  du 
monde  chrétien  y  rap- 
pelaient le  pape,  suc- 
cesseur de  saint  Pierre. 
Une  simple  i-eligieuse, 
sainte  Catherine  de 
Sionne,  trouva,  dans  les 
inspirations  de 
sa  piété,  les  rai- 

Gréyoïn:  XI  Aiins 
la  capitale  des 
papes,  le  13  sep- 
tembre 1376. 
Deux  ans  après, 
il  y  mourait 
(27  mars  1378)  et 
le  grand  schisme 
d'Occident  met- 
tait dans  Avignon 
deux  antipapes 
successifs  :  Clé- 
ïiient  VU  (Robert 
de  Genève),  d'oc- 
tobre 1378  à  sep- 
tembre 1394;  Be- 
noit X/// (Pierre 
de  Luna),  Arago- 
nnis  originaire 
(l'Ilnesea  ,     cou- 


^1409,  1417), 
mort  en  novem- 
bre 1424  à  Pa- 
niscole,  en  Ara- 
gon. De  1376  à 
1691,  des  légats 
remplacèrent  le 
pape   dans  Avi- 

l'l   uLiiiu,,  ^'""''   P"'*'  ^'^ 

furent  des  vice- 

l'yiils,  subordon- 

n(  s    i  unt    Consii  »ilion   de  cardi- 

uiu\   £t     dt     pu  lits,    établie    par 

hin(.L<  ni    \II     d.     1542   jusqu'à  la 

Mill    di    I  uHRM  m  au  lojdume  de 

liuKe     piononi^ee  le   14    septem- 

bie  1791     par  1  \ssembke  nationale, 

etiatifu  e  pai  1  article 6  du  traité  de 

lolentino   en  \ei tu  duquel  le  pape 

lenontait  a  ses  dioits  sui    Avignon 


d  le 


itat  ye^w^^s^^; 


du 


des  iKits  [Il  tliLUis  Sun  succes- 
seui  J(  uiWII  etint  éveque  d'Avi- 
gnan  loi  squ  il  fut  t  lu  pape  continua 
d  habiter  son  pahis  »  piscopal  et  se 
contenta  de  l'agraiidii-.  .Mais  ce  palais-  ' 


LES     ALPES. 


LE     UIIÔNE 


203 


nesuflisuiliiliisauxi'xii;rnri'sclui.'ijuvrnii'nii'nt,  ni  surtnut  à  l;i  ilt'IVnst» 
de  la  paiiauli'.  Bnidit  XII,  nidini'  cisIciciiMi  nommé  Jacques  Foiii- 
iiicr,  ori-iiiairc  (lu  cdinh'  dr  Fmx.  sii.'.rssi-ur  de  Jean  XXII,  éleva 
sur  li's  diluis  inriiirs  de  la  résidence  ('iiisi-opale  les  premières  con- 
slnicliiiiis  du  palais  aii'istuliqiie.  Ce  fut  un  monastère  enclos  dans 
une  forlen-sse;  au  lenire,  une  cour  carrée  s'enveloppait  d'un  cloître 
aux  larL'i'S  airades,  appuyées  sur  une  muraille  extérieure  que 
(lanquaient,  aux  deux  extrémités,  la  tour  massive  de  Trouillas  et  la 
tour  de  la  Campanc,  ainsi  nommée  du  campanile  à  cloche  d'argent 
qui  la  surmontait.  Plantée  sur  le  roc  et  haute  de  66  mètres,  avec 
des  murs  épais  de  4  mètres  à  la  base,  2",o0  au  sommet,  celte 
tour  formait  un  véritable  donjon  douiinant  tous  les  ouvrages  du 
palais.  Une  seconde  série  de  (  ousir  ui  Imus,  qui  furent  l'œuvre  de 
Clément  VI,  d'Innocent  VI  et  d'LiLain  V,  mais  surtout  du  premier 
pontife,  compléta  l'ahbaye-forteresse  de  Benoît  XII. 

Le  caractère  guerrier  del'extérieurn'est pas moinsaccusé  :  li'  liui:: 
des  courtines  s'échelonnent  des  créneaux  et  des  màchnoulis. 
grandes  arcades  ogivales  enjambant  Tinlervalle  des  conliefoit- 
extérieurs  et  permettant  de  balayer,  par  de  véritables  avalanches 
de  projectiles,  les  échelles  des  assaillants  ou  les  mineurs  assez 
hardis  pour  tenter  l'approche  des  murailles.  Un  ouvrage  fortilie, 
entouré  de  fossés  et  garni  de  redoutes,  gardait  la  porte  d'entrée 
pi  incipale,  au  lieu  de  la  rampe  banale  qui  le  remplace  depuis  \Sol  : 
deux  tourelles  la  surmontaient  et  portaient  le  pennon  pontifical;  il 
n'en  reste  plus  que  les  attaches  en  encorbellement.  Le  palais  apos- 
toli(]ue  était,  au  dire  de  Froissart,  «  la  plus  belle  et  la  plus  foi  le 
maison  de  France  ».  Car  l'intérieur  fut  aussi  beau  que  l'exIi  lo  iii 
•était  sévère;  les  plus  célèbres  artistes  d'Italie  furent  coum'  ■■  i  h 
décorer  :  Florence,  Pise,  Sienne,  Pérouse  envoyèrent  d'ailnm  alibs 
irosseurs  de  fresques. 

Tout  un  monde  gi-avitait,  dans  la  \ilb'  dis  papos,  aulnui-  de  Irur 
palais.  Les  |iiinces  d'Italie,  de  Franer,  ilr  (,.i  niaiiie  s'y  i  nu  onlraienl 
avec  les  ambassadeurs  de  Byzance,  le  kliau  niemc  dis  'laitares, 
auprès  du  souverain  Pontife,  alors  l'arbitre  de  la  paix  du  monde. 
Evêques  et  seigneurs,  marchands  et  pèlerins,  poètes  et  artistes, 
gens  de  métier  habiles  à  profiter  du  mouvement,  aventuriers  de 
toute  sorte  y  venaient,  attirés  par  le  prestige  et  l'éclat  de  la  cour 
pontificale.  Avignon,  la  Rome  d'Occident,  atteignit  alors  l'apogée  de 


sa  foiliine  :  dix-neuf  conciles  y  furent  lenus,  tous  les  ordres  reli- 
gieux de  l'univers  eliit'tien  y  étaient  représentés.  En  aucune  cité  du 
monde  ne  s'i  iilemlaient  de  pareils  carillons.  Dans  la  mêlée  d'une 
|iopulation  eosiiio|iolite  avide  de  fêtes,  d'honneurs  et  d'argent,  il 
serait  à  peine  croyable  que  des  désordres  ne  se  fussent  pas  produits. 
On  accusait  le  fasie  de  Clément  VI,  qui  fut  un  grand  seigneur  sous 
la  tiare,  et,  quoi  que  dise  Pétrarque,  se  montra  un  très  noble  et  très 
méritant  pontife.  Son  entourage  ne  le  valait  pas. 

Que  reste-t-il  de  ce  brillant  passé  et  de  cette  richesse  d'art  accu- 
mulée par  les  papes  dans  leur  palais?  Si  la  masse  du  noble  et  impo- 
sant éiliilee  liiMit  encore  debout  dans  ses  parties  essentielles,  bien 
ipie  di'li^'ui  (  r.  Iiiili'i  ieiir  en  a  été  mutilé,  dépecé,  vendu,  sariai;i' 
Coin  me  à  |iLii-ir  p.ir  di's  liarbares  obtus,  dignes  émules  de  ceux  ipii, 
au  IV'  sièi  le.  ili  iH.iiii.irnt  des  forèls  de  la  (lermanie.  Le  iiuins.  en 


_^"'''-'. 

^p,7' 

'  ■  1 . 

o 

âtt 

IltblDLN  (  E     D    1.1  I 


204 


LA     FllA.NGE 


eiïc-l,  n'est  pas  seul  respon- 
sable de  cette  déplorable 
ruine.  Même  après  qu'ils  eu- 
rciit  quiHé  Avignun  pour 
Ruine,  les  papes  n'oublièrent 
pas  leur  palais  des  bords  du 
Rliône.  Maitin  V,  en  142i; 
Julien  de  La  Ilovère  (depuis 
Jules  II),  en  1472;  le  grand 
pontife  Léon  X,  en  lol4,  con- 
sacrèrent des  sommes  éle- 
vées aux  réparations  et  à 
l'entretien  du  palais  d'At'î- 
gnoii  :  une  taxe  fut  établie 
pour  cet  objet  sur  tous  les 
revenus  ecclésiastiques  du 
Comtat.  L'œuvre  réparatiice 
du  cardinal  de  Glerinont-Lo- 
dève,  légat  de  Léon  X,  se 
reconnaît  sans  peine.  Mais, 
peu  à  pou,  les  vice-léyals , 
comme  peidus  dans  ce  palais 
tiop  vaste,  ne  donnèrent  d'at- 
tention qu'aux  parties  utili- 
sées par  eux,  laissant  le  reste 
à  l'abandon.  Le  grand  esca- 
lier, dont  les  marches  étaient 
de  marbre,  dut  être  réparé 
en  1639  par  le  vice-légat  Gas- 
par  Lascaris,  à  l'occasion  du 
passage  de  Louis  XIV,  qui 
séjourna  au  palais,  du  19  mars 
au  1"'  avril  1660.  Le  roi  se 
rendait,  suivi  d'une  cour  bril- 
lante, dans  le  Midi,  pour 
épouser  Maiie-Thérèse  d'Es- 
pagne. Deux  ans  plus  tard, 
comme  le  duc  de  Créqui  avait 
été  insulté  dans   Rome   par 

les  gardes  corses  du  pape,  Louis  XIV  fit  saisir  le  Comtat  et  la  ville 
d'Avignon,  en  même  temps  qu'il  signillait  h  Lascaris  d'avoir  à 
s'éloigner,  jusqu'à  excuses  cnnipIMes  pour  l'injure  faite  à  son  am- 


,1111811) 
le  d  Avi- 


Deux  dcLicts  1 
^23a\lll  1810  et  8 
djant  donne  a  la  \ 
gnuii  la  nue  pi  npi  u  le  des 
prisons  et  de  s  I  I  m  [m  |- 
qups  AMgnonn  1 1  >-  ,  ,  nt 
d  sauvei  ce  ijui  i  ^i  ni  ,|  i  i 
décoiation  iiitcuLUie  :  une 
dame  Baitet  (1819)  pioposa 
même  d  enlevei  les  fiesques 
pai  un  piocéde  spécial  et  de 
les  tidiispoitei  sui  toile  poui 
les  dounei  au  musée  du  Lou- 
\ie,  ou  d  celui  de  la  ville. 
I  ddministiation  du  Musée 
lepondit  que  ctia  n'en  valait 
I  is  I  I  I  I  Mil    Telle  fut  aussi. 

Il    1^--    I  I  K  ponse  d'un  ca- 
I  II  lin       In  -I  me      au  moins 

n    II    il    iiii  liMii    1  \(  us(  '  En- 


bassadeur.  Le  comte 
tolique  (1662),  le  déclai.ui  ; 
décoration  intérieure  di'>  pin 
Dans  les  salles  consistai  i.i|.> 
de  la  Renaissance  italienih  ,  ( 
Survient  la  Révolution,  1^ 
papes,  devenu  bien  national. 


III.   rli;ii  -•■    il  nirll|"|-    \i-   p, liais    apOS- 
i-n   |u.s  iiilnliil.ilil.-.    Crprinlant,  la 

|ii  lin  i|>ales  ii  avait  pas  tmp  souffert. 
'■^  ^.'landes  fresques,  chefs-d'œuvre 

m  niaient  intactes. 

Il  ri  il'annexion  (1791);  le  palais  des 

■>l  abandonné  ou  transformé  en  pri- 


son. Le  décret  de  la  Convention  nationale  du  25  juin  1793,  qui 
instituait  le  département  de  Vnucluse,  ne  changea  lien  à  ces  disposi- 
tions. Dans  l'intervalle,  le  Conseil  général  de  la  <  ommune  d  lu- 
(jnun  (l»"' octobre  1792)  avait  voté  la  démolition  de  cette  Bistille 
du  Midi,  terreur  des  patriotes». 
Etce  fut,  en  attendant,  une  ,:\i 
rièrc  de  pierre  et  di'  m  niiie 
où  chacun  puisait  à  I-imi 
«  Les  tuiles,  le  fer,  le  Imis.  imi 
disparut,  dit  un  conteniii-iain: 
il  no  restait  plus  ni  ]i'iih  ~.  n 

fenêtres.»  Des  casernes  I n 

établies  dans  l'en.  e,,,ie.  .■,  ,v,t. 
des  prison.;  a  la  pla.  e  ,|,.s  e|.- 
gantes  feneti  rs  gulhnines,  li.iil- 
lèrent  de  grandes  ouvi  ituiev 
carrées,  d'une  banalité  laineii- 
lable;  on  coupa  les  i;aliMie.;  |,i 
gi-aiide  salle  rcn-i^iiri  île  lui 
divisée  en  trois  eia^ex  p  nu  inic 
des  dortoirs,  et  les  IVes,|iie- 
élincelantes  qui  couvraient  se^ 
parois  disparurent  sous  um 
épaisse  couche  de  badigeon,  or 
bien  furent  mutilées,  di'truiles 
Un  amateur  fit  enlever  les  nie 
des  personnages  pour  s'in  lam 
des  tableaux  et  les  revendre  : 
ce  fut  la  dévastation  complèlcl  les    vikux    hemparts    d. 


pressant  pour  la  conservation 
et  la  restauration  du  palais 
pontifical, Napoléon  111  décida 
que  tout  se  ferait  h  la  charge 
de  l'Etat.  Les  événements 
de  1870  entravèrent  tous  les 
projets  :  les  plans  de  Viollet- 
le-Dnc  lestèrent  inexécutés. 
En  1878,  le  département  lit 
transporter  ses  archives  au 
palais  :  c'était  un  premier 
pas;  on  répara  la  chapelle  de 
Benoît  XII;  l'architecte  Re- 
voil  dressa  et  fit  approuver 
ses  plans  de  restauration. 
Enfin,  des  casernes  spéciales 
ayant  été  construites  pour  le  logement  des  troupes,  celles-ci  se  déci- 
dèrent cà  partir,  en  octobre  1906.  Grâce  à  la  WUe  d'Avipnnn  et  à  la 
Commission  des  monumenls  histoiiipn'S,  l'o^ni  e  de  lestauialien  est 
COmmeiieee.  (hi  a  d.^a-"  la  Liaiele  sa  I  le  en  ,,h -h  n  laje  ,  1  e  1 :1  .•  ne  1 1 1  VI 
(dite  chapelle  1m.~.'  .  ihmi  |e.  vaih'^,  re|.n,,  l.uit  sur  une  ,,,ii^ée 
centrale  de  (iii,|  eolmnies,  ,1..  iivenldeux  vastes  nefs  dmil  les  murs 
étaient  mm  s  de  peinimis  ni,ii:nili(]iies.  Quelques  figures  de  pro- 
phète>,  Ineii  i|u  eihluiniii.i^'i'.>.  dennent  l'idée  de  ce  que  devait  être 
cette  splendhle  ih'euialioii,  u'uvie  probable  de  Simeone  Memmi,  de 
Sienne,  ou  peut-être  d'Orcagna,  le  maître  décorateur  du  Campo 
Santo  de  Pise.  La  chapelle  haute  n'a  de  remarquable  que  la  hauteur 
de  ses  votîtes  (16  mètres)  Apiès  avoii  admiie  une  gi  u  leii^e  pt  tite 
galeupih  \in.,t  tidvees,  I  on  passe, dlapaitieoiientil  I  I  m  iiN 
dans  h  toui  S  unt-Jean  qui  lecele  un  oiatoiie  aux  d   h   i  I     i- 


>coi 


(unu  I  un  iMiilie  d  ^  it  i  he 
M  tl  (  I  \  m  tti,  dont  le  nom 
si  I  \  I  I  11  uiicomptedel34b 
di  1  se  ui\  ln,hl\esdu^  ilican 
La  toui  de  Tiouilln^,  lesenee 
(hns  le  piincipo  aux   appiite- 


8(1 


inesui 

la  derli\it(    e\l    I i 

ties  sui  1  autit  I         1       Is  I 
ties  de  Idige  LU      tiil  luli    I   i& 
plus  élevée  et  suimontee  d  une 
toui  de  guet,  on  la  entouiee, 
1    Ml  I  1  (    nservei,  de  deux  im 

I  II  I    1  s  de  fei    Les  h 

1  I  1  I  lusiidicules  se  sont 
lin  II  I  1  a  son  sujet  on 
I  pus  la  du  ininee  de  la  cuisine 
pontificale  poui  le  four  a  louju 

II  s  insti  uments  de  supplice  dans 
une  silh  des  Toituies,  bien 
qu  il    soit  avéré    qu  il   n  y   eut 


LES     ALPES.    —    LE     RHONE 


203 


jamais  de  prison  dans  le  palais  des 
papes  au  temps  de  leur  séjour,  et 
<|ii(>,  s'il  y  en  eut,  ce  ne  fut  pas  du 
et;  cot-'.  Mêmes  légendes  à  propos 
de  la  salle  Brùl.'c'qiii  faillit  som- 
brer dans  le  va>te  inr,.ndie  allumé 
l>endant  le  siège  que  soutint  l'anti- 
pape Pierre  de  Luna  contre  les 
troupes  de  Boucicaut  et  les  Avi- 
t'uonnais  restés  fidèles  au  pape  de 
iiome.  C'était  en  1402.  Malgré  la 
petite  armée  d'Aragonais  et  de  Ca- 
talans qui  l'entourait,  Pierre  dr 
Lima  (Benoît  Xlll)  allait  être  con- 
tiaint  de  capituler.  Or,  un  grand 
soulerrain,  sorte  d'égout,  proba- 
bliMui'ut  d'origine  romaine,  s'en- 
Innci',  à  partir  de  la  tour,  jusqu'aux 
prtils  canaux  souterrains,  ou  sor- 
i/iirtles,  qui  traversent  Avignon  pour 
aller  se  jeter  dans  le  Rhône.  C'est 
par  là,  qu'une  nuit,  Pierre  de  Luna, 


(le  Mnnlinajuur,  le  prit  et  lit  force 
(le  rames  vers  Cliàteaurenard.  C'est 
encore  au  pied  de  la  tour  de 
Trcjuillas  que,  dans  la  nuit  du  16  au 
17  octobre  1791,  soixante  mallieu- 
leiix  prisonniers,  hommes,  femmes, 
vieillards,  adolescents,  furent  mas- 
sacrés à  coups  de  hache,  de  bamn- 
iiettes,  de  barres  de  fer,  pendant 
que  leui    sinisti  t    b  "n  i     m     /   m  I 


.  U  M  L  N  r      (   O  M  M  K  M  O  H 


liUMOX     DU     CO.MTAT     VENAISSIN      A     LA     FRANCE. 


I-.   (I 


maitie 
lant  a 

Il   nt  SL' 


lii" 
J(  m 


\\l 


iolitiim,  \„I,,-Dn 
Il  dans  son  obscuii 
mit  a  diverses 
Il  pu-  ~  Il  (hn.  I  ,  loman  d  oii- 
..ini  ,  iLiinsim  m  bdle  coupole 
1 1,  bii  n  qu  lin  1  ut  dépouille  de 
1 1  ]iliip  ut  di  s  (1  uvies  d  ait  qui 
I  mil  lient  jinssidi  un  siLge  pon- 
tilii  iltnmubn  du  xiii»  siccle, 
une  ViMyede  Piadiei,  des  iieui- 
tuies  de  Deveiia,  une  riac/elln- 
liiin  en  aigent,  pu  Puget,  et,  tu 
t\mpin  du  poiclie,  imite  delan- 
iiqui  ile>  fiisqnis  de  Memmi 
I  istitui  di  la  \  H  ige,  hissi'e  au 
s.iniiin  t  di  11  toui,  est  di  18j9 
Sui  1  esplanade  \oisine,  le  biavc 
(  nlbm    un  peu  seul,  p  ii  ide  sui 

Le  roi'lier  des  Diims,  dont  les 
[iremiei  s  degri'S  servent  d'assise 
au  palais  aposlulique  et  à  la  ca- 
(héiliale,  monle  en  pente  rapide 
par  lies  escaliers  et  des  avenues 
diiibrenses  qui  sertissent  de  leurs 
massifs  viM'tsunlac,  un  ruisselet, 
(le  fiaiclies  retraites  et  des  tapis 
lleuiis,  jusqu'au  plateau  culmi- 
nant qui  plonge  à  pic,  de  l'est 
et  .lu  nord,  sur  la  vallée  du  Hhône. 
Au  bas  des  rochers  en  surplomb: 
le  lleuve,  l'île  de  la  Bartbelasse, 
comme  une  corbeille  flottante, 
avec  ses  champs,  ses  bosquets  de 
vigoureuse  venue,  piqués  d'auda- 
cieuses maisonnettes  que  n'ef- 
fraient pas  les  emportements  du 
(leuve  qui  les  enlace;  car  de  lui 
viennent  les  grasses  alluvions  qui 
assurent  une  abondante  récolte. 


Franc 


-  II. 


du  palais.  Au  pud  nu  ni(    de  1  esc  u  peinent     les  aiches   d.  m  inli  I  i  -  du  pont 

son  oigie         de  Samt-Bem  ze  t,  le  bac,  semblable  a  un  jom  I    I    ni  mi  ■-h-ik  ndu 

Ml  tunes  au  fil  pusqui  invisible  qui  conduit  a  la  iivi   di  -  -   n-.  i jsiopi- 

lu   I  il  us  qui  s    (Il    I  luln    iiili    du  fleuve,  aux  eaux  fau^e--,  de   m  ip  slutuse 

II!     m    I  iliuii      liliui(l(   1  liilip[ie  le  Bel,  issue  d  une  opulente  feuiUee,  sui 

son  loc,  le  foit  Saint-Andie, 
doK  pu  11  s  ans,  et,  tout  la-bas, 
1 1  11  uite  silhouette  du  Ventou\, 
IV  int-(ouieui  des  Alpes,  qui 
Il  un  lhoii7iin  II  n  v  a  pas, sous 
Il  (itlduMidi,  de  passage  plus 
nnbb  [dus  iiclie  et  jdus  liant  Le 
lui  li(  1  di  s  Ijiiiiis  fut  1  aciopolc  de 
Il  pi(  mil  11  1  l(  d  iiii  est  né  Avi- 
•liii'ii  (  \i  (  pi.  (lu  ^iid  et  du  sud- 
I  ui  si    (  1  II.    p.  sillon   et  ut   pi  iti- 

I  i  ville  moderne  (  l'i  {il'i  b  i- 

1  II  plaine,  au  pied  du  Palus 
ili  s  pajies  et  de  1  ancien  hôtel 
des  Monnaies,  lourd  édifice  qui 
(•viMlue,  par  son  rez-de-chaussée 
en  liossages,  les  palais  italiens 
de  la  Renaissance.  A  la  solitude 
un  peu  irisie  de  l'esplanade  pon- 
lilii  ,ile  Ml. '.■.'■dent  sans  transition 

le  M  ment  et  le  bruit  de  la 

plaie  de  rikUel-de-Ville  et  de 
l'Horloge,  vrai  Forum  d'Avignon, 
ou  l'on  vient,  sous  prétexte  de 
musique,  ou  même  sans  prétexte, 
voiretêtre  vu,  deviser  entre  amis 
il  regarder  des  gens  qui  regar- 
dent. Tout  Avignon  est  là,  dans 
les  beaux  après-midi  des  jours 
de  fètc,  comme  le  tout  Venise  à 
la  place  Saint-Marc.  Il  manque 
seulement  à  notre  cité  avignon- 
naise  le  cadre  grandiose  des  ar- 
cades de  marbre  sur  le  front 
rutilant  de  la  basilique  véni- 
tienne. Cette  place  pourtant  n'f  st 

18 


L    uu    T  M  KA  nu; . 


206 


LA    FRANCE 


pas  sans  beauté  :  le  mrmiwicnlda  Centenaire,  par  F.  Cliarpentier,  érigé 
en  mémoire  de  la  réunion  du  comtat  Venaissin  à  la  France  (1791); 
la  gracieuse  faraùe  du  Tliiâtre;  l'Hôtel  de  ville,  b;Ui  en  1845  à  la 
place  d'un  ancien  palais  cardinalice  dont  on  a  judicieusement  con- 
servé la  tour  de  l'Horloge,  avec  son  campanile  du  xv  siècle,  si  joli- 
ment coiffé  de  clochetons  et  muni  d'un  jaquemart  :  cela  n'est  pas 
d'une  banale  ville  de 
province,  à  la  mesure 
d'aujourd'hui.  Une 
grande  rue  droite, 
l'une  des  rares  qui  le 
soient  en  Avignon, 
l'avenue  de  la  Répu- 
blique, conduit  la 
vue,  de  la  place  de 
l'Hoiloge  à  la  porte 
de  la  gare,  entre  une 
double  haie  de  maga- 
sins, que  rompent 
agréablement  quel- 
ques bouquets  verts 
et  la  retraite  ombra- 
gée du  sipiai-e  iiuverl 
dans  l'dncirn  pai  i 
des  Celestins.  Ou  le 
nomme  :iiiint  Mm  - 
tifrl,  parte  qu'il  s'a- 
dosse à  l'église  béné- 
dictine de  ce  vocable 
(xiv'  siècle),  dans 
laquelle  loge  un  tem- 
ple protestant,  et  aux 
bâtiments  conven- 
tuels qui  ont  reçu  la 
collection  d'histoire 
naturelle  due  à  Esprit 
Requien.  Dans  le 
square,  monuments  à 
ce  savant,   à    Perdi- 

guier,  à  Roumanille,  l'ardent  promoteur  de  la  renaissance  proven- 
çale qu'a  immortalisée  le  génie  do  Mistral. 

L'ancienne  librairie  de  Roumanillo  existe  encore  dans  la  rue 
S«m<-A(;)-iC((/,  presque  en  fare  >\r  niir  l'-lisc,  oit  repose  le  peintre 
architecte  Pierre  Mignard  (rcl.iMc  dis  linni^  par  Boachon,  Vierge 
de  Coysevox,  tableaux  anciens^.  L'igli-sit,  à.  laquelle  on  accède  par 
un  perron  latéral,  remplace,  depuis  les  xiv°etxv'>  siècles,  un  ancien 
sanctuaire  fondé  par  saint  Agricol,  vei-s  la  fin  du  vu'  siècle.  Sa  fa- 
çade est  agréable,  bien  éloignée  toutefois  de  la  riche  et  harmo- 
nieuse décoration  qui  fleurit  la  porte  de  Saint-Pierre  (façade  cons- 
truite de  1512  à  1525;  vantaux  en  bois,  scul|ités  par  Antoine 
'Volard;  chaire  du  xv'=  siè- 
cle; tableaux  de  N.  Mi- 
gnard, P.  PaiTocel.  Siniiin 
de  Chàlons;  retable  de  l'rr- 
rinet  Parpaille,  par  Iniliert 
Boaclion;  tombeau  des  (ia- 
léan-Gadagne). 

L'église  Saint-Didier,  bâ- 
tie au  vil"  siècle  par  saint 
Agricol,  reconstruite  au 
xiv°  siècle,  possède  l'uiie 
des  premières  œuvres  de  la 
Renaissance,  exécutée 
en  1481  par  l'Italien  Finii- 
cesco  Laurana,  retable  en 
ronde-bosse  (le  Portcnn'iil 
de  croix),  provenant  dr 
l'ancien  couvent  des  C.é- 
lestins. 

C'est  un  dédale  que  le 
vieil  A  vifjnon,  un  régal  par 
les  surprises  de  ses  rues 
originales  :  dans  celle  des 
Teinturiers  (clocher  go- 
thique et  restes  de  l'église 
des  Cordeliers;  grosses 
roues  mues  parles  eaux  de 
la  Sorgue)  ;  place  Pie  :   la  villeneu  vk-li 


tour  Saint-Jean,  restes  d'une  commanderie  des  chevaliers  de  Malte; 
rue  Banasterie  :  chapelle  des  Pénitents  noirs,  entièrement  revêtue 
de  boiseries  d'un  grand  prix;  rue  Carreterie  :  la  haule  tour  cou- 
ronnée de  mâchicoulis  qui  fut  le  clocher  des  Augustins  ;  même  rue  : 
façade  du  xv<=  siècle,  qui  servait  d'entrée  au  couvent  des  Carmes; 
rue  des  Fourbisseurs    :  maison   du  xv=  siècle,   à  deux   étages   en 

encorbellement;  rue 
Galante  :  la  maison 
dite  de  Mignard;  rue 
de  la  Masse  :  hôtel  des 
ducs  de  CriUon;  rue 
Josepli-Vernet  :  cha- 
peHe  en  rotonde  des 
(  iralorieiis;  rue  Saint- 

Ihinuc  dilr  de  la  reine 
.Ira mil';  rue  Dorée  : 
aiirirn  huleldeSade, 
"IL  la  liadilioii  veut, 
sans  raison  plausible, 
.[u'ail  habité  la  belle 
l.aure;  près  du 
llhône  :  l'hôtel  du 
l'alais-Royal,  où  fut 
assassiné  le  maréchal 
Brune,  en  1815. 

La  perle  artistique 
d'Avignon  est  son  nni- 
u'e  Calvrt,  installé 
dans  un  bel  hôtel  du 
XVI 11"  siècle  :  ses  col- 
lections archéologi- 
ques (égyptienne, 
grecque,  romaine, 
bronzes  et  verres  an- 
tiques) sont  d'une 
rare  valeur;  les  Par- 
rocel,  les  Vernet,  les 
Mii.Miai,l  suiii  liiniie- 
présentés  dans  la  galerie  de  peinture;  en  si  iil|.|  m  r,  jr  /•',,;,„,  ri  le 
Merctirede  L.  Brian.  Une  bibliothèque  de  150(iii(i  vdluim  >  .  -I  adjointe 
au  musée  (près  de  1000  incunables,  plus  di'  oUOO  maiiusci  ils,  édi- 
tions rares  du  xvi'"  siècle  dont  le  premier  fonds  vient  des  richesses 
bibliographiques  eonlisquées  par  la  Révolution  sur  les  établisse- 
ments religieux)  ;  ajoutez  les  documents  du  D"'  Calvet. 

Les  remparts,  construits  par  les  papes,  s'harmonisent  heureuse- 
ment par  leur  architecture  avec  celle  du  palais  pontifical;  ils  enve- 
loppent complètement  la  ville  de  murs  épais,  flanqués  de  tours 
rondes  ou  (•ari(''es,  dent  l'enceinte  est  per(  l'e  de  se|ii  portes  que 
protégeaieiil  des  chàlelels.  Créneaux  et  mii clin  ,,u  lis  aihiiir,'.s  coiiron- 
neiil  les  eiiiirliiies  et  les 
tours  :  la  grande  porte  don- 
nant sur  la  gare  (œuvre  de 
\i(dlet-le-Duc)  fait  à  la 
ville  une  soi  te  d'entrée 
tuomphale.  Qui  n'a  pas  vu 
le  fameux  pont  de  Saint- 
Bnii.it,  ancetie  du  pont 
^  mi(-l  sjuit,  ne  peut  ap- 
pii  (  it  I  h  coulage  et  l'au- 
dace qu  il  lallut,  alors  que 
toutes  les  traditions  de 
lait  romain  avaient  som- 
bii  dans  la  glande  nuit  des 
iinasions  baibaies,  pour 
nseï,  à  la  fin  du  \ii=  siècle, 
avec  des  mojens  rudimen- 
taues,  opposeï  au  cours  du 
Rhône  un  ouviaue  qui  a 
bi  nf  toutes  ses  fureurs, 
lui  uil  plus  de  cinq  cents 
m  I  ll77àl679,oùdeux 
Il  In  ^  SI  lompuent).  Com- 
be Il  (Il  jmnts  modernes 
pmiiioiil  en  dire  autant'? 
Onze  anni  es  suffiient  pour 
meltie  deboutle  pontSainl- 
l'.enezet,  alorsque  le  pauvre 


•-ONTAINE      DE     L. 


LES    ALPES, 


LE     RllOiNE 


207 


ouvrage  en  charpente  qui  le  remphira,  an  d'imt  ilu  sirclr  di-rnii-i-, 
mit  treize  ans  f  I8Û5-1818)  à  se  planl'cr  arl„,ul.  In  niai;nili.|iie  pont 
de  pierre  traverse  aujourd'liui  le  Rlunif,  en  aval  du  pont  suspendu 
qui  suppléait  tant  bien  que  mal  au  pont  Saint-Benezet.  I.e  véné- 
rable pont  ne   tient  plus   au  rivage  que  par   quatre  travées. 


possedut  dix  huit  et  enjambait  le 
(alois  du  cote  d  Avignon)  1  île  de 
passeï  i  pied  sec  sous  les  ai  ceaux) 
de  \illeneuve  Despile  Uf  n.u 
voie  fa\oiisaiont  1  ul  m  ni  1 
culee  est  h  itie  la  (  Il  i|  Il  I  s  uni 
Philippe  le  Bel  et  1  Lh  a  1  t  ncoie 
exist  mt  d  ms  les  i  empai  ts,  qui  en  defen 
daient  les  deux  exti émîtes  1  omi  i_e 
mesui  ut  enviion  100  meties  Cetaitle 
tnit  d  union  d(  1 1  t(  ne  de  Fiince  avei 
la  Mlle  dt  s  ]!  ipes  et     nant  cu\    uvct  la 

Pi     MULe 

\illincuii'  sui  liutie  ini  fut  aux 
xi\  et  w^siLcles  le  \ersaiUPid  {it/niin 
les  lois  de  Planée  et,  a  leui  dcfiut  les 
gouveintuis  du  Languedo( ,  j  sepui- 
naient  fréquemment  les  caidinaux  ^ 
avaient  leui  n  sidence  d  été  de  la  ei  s  u 
cades  ces  poi  tes  de  haute  allure  ces  u 
moines  ces  feneties  seigneuuales  que 
lencontient  ca  et  là  les  yeux  suipiis 
dans  cette  ancienne  ville  aujouid  liui  i 
peu  pies  déseite  L  église  était  crénelée 
son  ancien  cloître  (du  xiv"  siècle)  abrite 
aujourd'hui  dt-n  charrettes,  des  provi- 
sions ni.u.ii'  lii'i  ■  <,  il. s  (li'bris  innoin- 
mahlrs.  I„i  (  li,i|i.'llr  cl.'  I  llù|iital conserve 
le  inaiiiiilique  tombeau  du  pape  Inno- 
cent VI;  dans  les  hautes  salles  de  réta- 
blissement existe  un  véritable  musée  de 
toiles,  dues,  pour  la  plupart,  à  des  ar- 
tistes provençaux  :  on  l'a  dépouillé  d'une 
superbe    Pietà  au   profit   du  musée    du 


h.unaue  du   Rhône 

I  I   I   II  Ml   I  I  ou  1  on  pouvait 

II  .1  III  I  I  I  I  du  ileuve  en  face 
uini  ul  t  d  Ijmpans  a  claue 
glandes  eiux    sui  la  deinieie 

Nicolas    Entie  l\  toui   dite  de 


l.ijuvre.  (hi  pourrait  errer  longtein|is  dans  les  dépendances  du  vaste 
riiiliis  que  fut  la  Chartreuse  de  Villmcnve  :  junte  monnnientale, 
petits  cloîtres  gothiques,  cellules  ib'^  umoih  ~.  'n'i  nirln  ni  (!'•  |i.iuvres 
gens,  vaste  cour  à  puits  central,  csi  il,  i  ^  ,|.  Kd  i .  -.  |.  n.  i  n  ~  ri  j, mi- 
beaux  de  la  plus  pure  Renaissam  r,  i  .i,.)!!! >  il  m^i\  i  >  -;iji>  Mippurt, 

la  boulangerie  de  l'abbaye  avec  suu  ancien  luni .  la  cliapell.-  [leiiite 
à  fresques:  c'est  un  labyrinthe,  une  misère  de  choses  croulantes 
sousune  parure  flétrie  etrongée  par  les  ans.  Quel  merveilleux  musée 
on  ferait  là!  Au-dessus  de  la  Chartreuse,  le  {oviSaint-André  enclol  de 
ses  remparts,  flanqués  de  deux  grosses  tours  fauves,  les  vestiges 
d'une  ancienne  abbaye  bénédictine  et  les  débris  d'un  village  effondré  : 
de  ce  dtlabiement  extrême  à  la  ma- 
_nilii|ue  tt  plantuieuse  natuie  qui  par- 
tout M  pi  idig'ue  au  dehoib  sous  le  lumi- 
ni  ux  I  lel  de  Piovenie,  le  contraste  est 
poignanl 

Dans  le  laNonneiiunt  d  V\ii;non  :  le 
pont  du  Gant,  a  [  ou> '^l,  Banu-ain;  T<i- 
ra\crin,  Arle^,  au  sud,  au  sud-est,  Saint- 
Rànij,  les  Alpines  sauvages,  aux  senteurs 
de  thj  m  et  de  la\  ande,  encadrant  l'extra- 
oïdinuie  cité  des  Baur;  Montmnjour  et 
son  \  leux  rloitie  i  a  la  descente  sur  Arles)  ; 
Caiaillun  (aie  de  tiiomphe,  cathédrale 
lomane),  a  I  est,  Apt,  Gurdes,  SenaïKpie 
(abbaje  du  xu"  siet  le,  viai  bijou  d'ar- 
chitecturel,  l'Isle-sui-Soigue,  et  l'im- 
moitelle  fontaine  de  Vaucluse,  Pernes, 
Vcnasque  sur  la  ^esque,  Saint-Didier, 
Carpentras  (ancienne  capitale  du  Com- 
tat);  Montmirail  (eaux  minérales),  le 
Ventoux,  Vaison,  Malaucène  et  la  source 
du  Groseau,  au  bord  de  la  séduisante 
vallée  de  rOuvèze  (ancienne  capitale  des 
Voconces);  au  nord  enfin,  la  cité  ro- 
maine d'Orange,  son  théâtre-forteresse 
où  mille  spectateurs  peuvent  encore 
goûter  l'illusion  et  la  grandeur  de  la 
scène  antique. 


RBENTANE. 


208 


LA     FRANCE 


tstiint  s  (K  lauile  JnsephVeuiet(\l\-t  17S')),pa\SHf;isl 


Personnages 

LYON 

historiques.    — 

(..iriiiii.il  l'iLilipiie 

Origines.    - 

,ler„h„<:'.ole.Uti  i 

l.vnn  (,ii:t  7!ii,  lin- 

(;.i\.iillmi  XM'biù- 

bitauts)  lui,   pen- 

lk^),U•hvi^eCril- 

dant     quel(|ues 

A.»ll-"iHs  (les  Gal- 

siècles,   la  pre- 

bes    dr    Berton), 

mière  cité  des  Gau- 

comp.ignuii d'ar- 

les et,  à  plusieurs 

mes  de  Henri  IV 

reprises,  pendani 

(ne  à  Murs  :  15U- 

le  séjour  des  em- 

11,1 ,  .    1.     Mvant 

pereurs  rnmaius. 

/-i;    s/-,-M^.evè- 

la   seconde    caiii- 

.|ii<     <\,    \  lison 

tale    du    monde. 

1  ,'i't    K.TTU    le 

EUeseconeenliMil 

In.inu.     |iin\,,i- 

alors  sur  la  hau- 

teur de    Fourviè- 

MH ['"-<    1^ 

res;  le   Rhône  et 

niHMMU,      ,1     les 

la  Saône  unis  bai- 

gnaient le  pied  d.. 

VnllH    N\     (Ifil4- 

sesescarpemeiils, 

lt,7.      l'.pnlFlé- 

car  les  deux  neu- 

,/,„'i,   e\e(iue   de 

ves  mèlei-eiit  d'a- 

Nulles ne  à  Per-  ' 

bord  leurs  eaux  au 

nés,     l'un    des 

pied   du  promon- 

i^i inds    nrateurs 

toire  de  la  Croix- 

.1,    1  ,    ,l,ure   au 

Rousse,  à  4  kilo- 

^\ll    M.,  le    (1632- 

mètres  en  amoni 

l"liil    d  urnncjnra 

du  point  où  nous 

voyons  leur  con- 

cle   Turenne;    le 

fluent  aujour- 

s.ivant  P.  Joseph 

d'hui.  Ces  grands 

idom    Malachie 

cjuartiers  qui  s'é- 

d'Inguimbertl, 

tendent    au    1  lin 

evèque  de  Carpen- 

sur  la  rive  gauche 

tras,     sa   ville 

du  Rhône  :  les 

natale  (1683-1757); 

Brotteaux,  laGuil- 

Iqnace-François 

lotièrcn'exis- 

l'arrorel    (1704- 

taient   qu'à   l'état 

17sM     d'une  fi- 

d'iles  instables  et 

iiiilli    d     p(inties 

deseitcb    dans  le 

1   II    1      diuxen 

champ  d  mondatio 

M     1    1      lu  pi  and 

meisibles     i  punt 

llM      1          ,     it.Ul, 

concmh  ili   II    1 

„  Du 

raontoii     1    1  1  1 

1               1  imle- 

succe     i\    111   ni   1 

1   \    ui.   u  (1-28- 

destin     1  1  III    .11 

Hi  sillustia  pai 

emei^i  l    ni     u  un 

1  1    II  Joseph 

comm   1111    1  1    II 

uni  la   ,    leliwij 

ensenil  1          lin 

itencs  basses  sub- 
Mus    au  p  imt  de 


philosophe  et  hi 
mnihn  \\\\  \\> 
I  !  I  11 


compi^u  n  d„  h  unniiiille 
(ne  i  S  unt  RLm\  )  1 1  di  Mis 
hnl   (ne    pus   de    '\liilliui) 


Rhonc 

Superficie  285916  hec 
tiips(il  ipi(  sleradistre) 
ropuhlion  Ml',  ,S|  lulii 
l  mis  (  In  l-lii  u  Lyon 
Sous  [11  i,,iun  Ville- 
franche  "  2')  i  uiluiis 
2b')  communtb  Coui 
d  appel  ft  Académie  de 
I  YON  (  nuveinemt  ntmili- 
1  uiedel  YON,ii^p  ulit  iitn 
le  14=  coips  (I>(>iil  cf  11  7 
(  Besançon)  Au  IihIum  i  si 
de  Lyon  dont  le  tituluie 
est  primat    des   Gaules. 


nfils 
Ponl- 
las    et 


900  m.  h        I     I  ii_       |iii      II    I   1     I        II)       Mil 

sa  foilnii  M  M  III,  ni  1  II  iM  iiM  II  m 
Medit,  11  un  un  i  liiiii  il  I  \  u  uilui.lle  .1 
neui  de  la  G  iule  et  li  s  i  onlins  de  1  Lui  ope  Oci  i 
n  aurait  il  pas  suni  cette  grande  route  du  comi 
Par  Hercule    entende?  lis  P/ienuient   dont  il 


Kli    n       1       |ii    lin 

1  s  900  ans 

u  ml     II       <  In 

Il  une,   les 

iiilii       II    iiii     iiii 

dus  tard 

Lui,  Il  nui  il,   1(1 

un  deBie- 

tigiie     lue  des   i 

is   Si.ilin- 

,.,ues    de    1  ambii 

de  11   Bil 

tique    d,  s  p,  aux 

dueunie 

ils     app   it  lient 

es     epiees 

dixtiime     Onint 

luises  a\ec  les  rnei  uns  de 
la  Snone   gardiens  dis  pi  - 


(  t  du  Rhnne   sui   la  colline 

Qu  uid  Lesar  passa  les  Al 
pes  pour  conqueru  la  Gaule 
(58  avant  J.-C),  les  Romains, 


LYON 


llrll     Ml.m.na 


I   A     I  I    I  I       [)    0  li 


'/        M^'^. 


LES     ALl'RS. 


LK     IIIIÔNE 


209 


déjà  étaljlis  dans  la  Province  qui  com 
aux  Pyrénées,  s'étaient  assurés  la  lifii 
eux,  sur  le  lleuve,  le  point  de  concentiM 
à  travers  les  montajjnes.  De  l'autre  ' 
indépi'nilante  et  g-uiTriève.  la  Ci'iule  <•// 


Gar 


veni 
plusii 


all<> 


il  notre  ère,  les  colons 
;  Vienne,  à  la  suite  de 
•mêlés  avec  la  noblesse 
Il  Ml  m  rhen-her  un  refuge 


<lii  i: 


réialilir  J.ins  1  /  iiiii<  |iar  la  force,  le 
Sénat  rnui.iiii  doiiua  l'ordre  à  Mxi- 
natius  Pkincus  d'installer  les  exi- 
lés au  confluent  de  la  Saône  et  du 
Rhône,   c'csl-à-dii-e   sur  la    colline 

de    1- ■Il'-,    ijii  lut    aux    Ségu- 

s/((('r~.  I  '  !■  i!  ivance,  Rome, 
IiuImI'  '  II!  11.  lire  dans  les 
(|uir.lli-  i|iii  iliu.^alcnt  entre  eux 
Irs  ililli  rnils  peuples  de  la  Gaule, 
lis  ilii:.if;i'a  de  la  domination  des 
Edurii>,    iliinl    ils    élaicnt    clients, 


atl.i 


-dire 


était  t.. ri.  1,1  |HM-  nii  II  iiiTi,  .inn.ii^- 
sait  ïiir  la  l.iiM'ii  iinr  rxliii-imi  ili' 
territou'e  dont  Feurs  (Koiaïui),  la 
capitale,  groupa,  depuis,  le  Forez. 
L'importance  politique  et  straté- 

Frangb.  —  II. 


rte  sur 
deux  SI 


rs  qii 


lit 


/ Il   -  1 -iil.-  inmliii- lirut  de  Lf/on  en 

illii  -lui;!,.  II.  r  illi  11.  ni  -iir  |i.  liUiiralla  grande 
lin .  I  i  il  11  ih.  .  il  I  -Il  iL'Mi.  Iii  ii\  .|.jiicilucs  d'abord, 
i.iir  l.i  \  illi.  Il- i.iiix  II. mil.-  ilii  oiont  d'Or,  des 
i'l,\  i|iii  I  Lui    iii-  .1    Imiii.    I  ..ii-lriiisit  le  fameux 

i<  ili.  ,iii  kil .|ii.-.  :iii\  -..111.  i.~  ilu  mont  Pilai. 

I.iniii  i!  i.iii  lui   l.iii|..in.-  lin..  i.|rlii..-sc.  Rome,  qui 

•lir  ,li.  ,-i.-   :iiii.|..|i~  :ii|iii.iliii  -,  ..-I  riicore  la  ville 

l'Ile  il  i. .111  ;  ili.  vi  ril.ilili  -  M\  Il  II--  >i-|ianchent  dans 

u.-.es  c.iMiiile.s,  puiv.-i  i  oiiiiiii.:  le  c^i^tal.  La  colonie 

comme  toute  grande  ville  de  l'empire,  des  éla- 

délassements  du  peuple  :  elle  eut  un  théâtre, 

un  cirque  et  deux    amphithéâtres 

I  n  I    iili     I  I    il     II  Mile  romame, 

II  I  I  m  ni  II  I  I  11  par  le  Uhone 
I  1  I  ^     Il      I    II   I   \   iiu  comme  une 

s  ikili  c  ili  ml  iiiiUunale  !ts/io!S 
Gaules  s  y  doiin  uent  rtndez-^ous, 
chaque  année  pour  honorer  le  génie 
tuteliire  de  Roint  et  de  Icmpeieur 
auquel  on  i]  \  il  ]i  |  ii\  \msi 
tous  les   pi  u|  I       \  lin   II  tiou- 

\aient  unis  il  m     1     i i^i  vi- 


0  U  1\V  I  E  n  E  S . 


iblp    d  uni 


.t  la 
te  de 


illUi  ut  1  et  ut  une  liti  1  11  lui 
religieuse  et  marchande 

Dèb    les    piemiers     smks      1,  s 
\iiiiles    [iiajilj       m\i„Ltiuis      du 

I  II    II  ni|  I    \  ml      III    11  m  poit 

1    m  IMIII    1    I    l  I    une 

I  lit  lin  i|  1  ili  11  I  m  mil  dont 
liMui.  iMus  se  gi  .upuenl  d  ins  la 
^  ille  bds.se,  aux  abord»  du  taimabi\, 
grand  canal  de  communication  qui 

18. 


210 


LA     l'JlAiNCE 


liait  le  Rhône  à  la  Saône 
sous  le  promontoire  fédéral, 
.  hauteur  de  la  place  at- 
luelle  deb  Terreaux  Dans  ce 
couloir  intérieur,  l'anima 
lion  était  intense  la  se  ma 
nuficliii  11.  ni  d 


pereurs,  ou  naqui- 
inanicus,  Claude, 
i  :  un  Lyonnais, 
,  ayant  acheté 
s  en  1500,  y  cons- 
lation  où  fu- 
iniiilirc  d'ob- 


•Mi"i  ■ni'i'"" 

-M„|,.x|,,|,M 

•.  nu  c 
n  él( 

arrefon, 
ignaient 

de^ 

tlie.iliv;  .11! 

Miisa-ean 
■  ihImmux.  U 
.lane    les    r 
air-,  se  voil 

ne  pr 

■SifS 

tl::: 

laii 
<lii 

l'oi-um  de 'Il 

d'une  villa 

l.aill^,    pa\a 

Ijau  .|lll    -  r, 
.iliiaDic;  |,a 

li:: 

.  n  -MI.   1 

llr 

lir;,i|\     ,r;h| 

(>J0  arcades) 

Miir-  :  nir 

eut  aux  eiiv 

à  Beaunan 

lu  .lu 

,isb 

(-.l,-|>,u 

■'  l'lia|M. 
elles  .a  IV 

lii> 

sur  un  tapis  de  prairie 
tif,'cs   imposants   du    fa 

:  ce 

sont  1rs 
a,|u,alu, 

il 

saints  Irénce,  Alexandre,  Épipoilr,  .aiiis 
qu'un  ossuaire  contenant  les  rcsli-  il, 
plusieurs  milliers  de  martyrs.  Lliospi. a 
de  VAnliquaille  occupe  l'emplacement  di 
palais  de  l'ancien  Préfet  du  prétoire,  gou 
verneur  des   Gaules,    résidence    de   plu 


h.apcUe 


ac  dum  \u  de  l,i 
iule  récemment, 
du  vœu  formule 

\.  ,|iu  il.  I  \  .111,  le  8  octobre ISVO: 
■   el.ut   pi-e^rrvee    de    l'invasion, 

lique   suppléerait  l'j 


LES     ALI'ES.    —    LE     RHÔNE 


211 


1,  ouvrage,  presque 
liMininé,  est  remar- 
c[uablp,  non  que  les 
luopiii  lions  en  soient 
I  \li  iiiiilni  mes,  i  cote 
Il  1 1  II  s  (le  nos  vastes 
I  itln.h  il.  ^  (S6  m.  très 
ili  long,  33  de  Idi^e, 
iS  de  haut),  mais  la 
iiiinulipuse  poileition 
ili  s  df  tdils,  la  uchessp 
ikb  mati  uaux  niai- 
liusbleus,  \oits,  loses, 
I  1  jnzes  tt  ois  etince- 
I  mis,  la  splendeui  de 

I  i   perspective,    de 
_i  uicl,sinosii,iu(s(iui 

II  imhoi.iil,    U    1  i\    II- 

1).  111.  lit  d.    t.Hlt.t,  dl.l- 

si  s  font  d.   cet  .  dili.  . 
.  iimposite,    d  inspii  i- 
liiin  \  hfois  Inrinliii 
si.ili    im       I    iiMii         I 
g-'t 1        |ln 


poui  mil  u  h  V  m  iil 
I  d  1 1.  ide  est  nolile 
Des  colonnes  en  ^ii- 
iiitt  lose  d  Ililie,  d.  s 
|iil  islies  en  poipli>i.^ 
.1.^  I  Estel  el,  sou- 
li.  nnont,  i  1  est  au- 
loui  d.  I  ibside  emei 
^eiiil  lies  t.  nasses 
liois.  I  s  i|ui  sui plom- 
bent la  S  i.Mie,  une  j,  i 
lent  en  couionne  d  ou 
1.  8septembi.,lai.  lie 
vp.iue  de  l>on  donne 
hbenedi.  lion  a  la  ville 
«^tendue  a  ses  pieds 
Des  quUiP  touis  qui 
Il  iiuiuentiux  ingles  h 
li.isihqu.  ,  celle  du 
n.ud  est  possède  un 
(  ibs.  ivatoiie  d  ou  1  on 
il.  I  oiivie  un  immense 
/on    un.  .nn.b  tililed. 

Ull    .11      SUI    lu       Mllllll     , 


Du 


cil.  s 


li.lii.     s, 11,   ,1,   (,,iii   nil.  I  .n 
i..lu.  iDii,  polie   i  S)  nu  11. s 
de  b  tuteur   un.    pi  it.   f.uni. 
d  DU  le  r.  ^iid  pl.iii.p  .  n  b  is 
i  212  nielles,  sur  1.   .  mis 
1 1  S  lone    De  la  tuui   met 
lique  ou  de  celle  de  la  basi 
Iulue  de  Fourvieres,  le  pano 
rama  estcompaiable  au\  plus 
vante's.  Par  malbeui,  le  ci 
de  Lyon  n'a  pas,  du  moins 
l'ordinaire, latianspii   n 
celui  de  l'Ilalie     si  I    i  i 
l'atmosphère    le    \n  i  m 
le  r.-uMi.l   |..T     1  I  1  ]  I    I 
m.iiil  l;l,i,i,     I    I    I  il         I 
La  .S.i.iii.'   jii-  I  1  I  \l 
plateau  des  iJeiub.  s    1  i  mon- 
tagne qui  domine    Bouig,  1. 
Credo,  la  chaîne  du  Juiaet  le 


(irand-Colonibier,  les 
liauges  et  la  Dent  du 
l'.bat,  les  monts  d'Allo- 
vard,  la  (irande-Char- 
tieuse,  l'imposanle 
masse  du  l'elvoux,  le 
Vercors  tourmenté, 
\i.■nnesurlelîh(^ne,  le 
l'ilat,  phare  des  Cé- 
vinnes,  le  Tarare,  les 
coteaux  du  Reaujolais; 
plus  près  enlin,  les 
trois  cimes  du  mont 
.l'Or,  sont  dans  le 
rayonnement  de  Four- 
vii-rpa.  Du  moins,  com- 
jnend-on  mieux  ici 
que  nulle  pari  ailleurs 
la  formalion,  l'accrois- 
s.iiiiiit  .-t  la  grandeur 
s^iiMss;nile  de  l'agglo- 
iiMiiiiioii  lyonnaise  : 
en  bas,  sous  la  double 
('■Ireinle  de  \aSa('ine  et 
,lu  Bliône,  la  presqu'île 
alloiiij.'f  (|u'occupe  la 
mII.'  moderne;  à  la 
KO  m.'  d.-  cette  pres- 
quile,  la  côte  rapide 
lie  la  Croix-Rousse; 
là-bas,  dans  la  plaine 
l'iib'.^  sur  la  rive 
_.iin  11''  .lu  fleuve,  les 
'jiMi  II'  1^  neufs  et  in- 
.luslii.ls  des  Rrot- 
l.'.iux,  il.-  la  (iiiillotièrc 
.'1  bs  loiiilaiiis  fau- 
l"'iiiL's  ;  Vilb'Uibanne, 
M"n|'l:iisir,  qui  s'éta- 
j.  iii  pi-'iu'à  l'horizon. 
A  I  '10 mitre  de  ce  qui 
--'■  |i,i--i-  pour  la  plupart  1 
,\.-<  iji.iiiib's  villes  as- 
^i-i's  sur  le  cours  d'un 
v'iand  fleuve,  tandis 
qu'elles  gagnent  vers 
r.iuest,  avec  lui,  Lyon, 
.l'abord  allongé  entre 
ses  deux  grands  cours 
d'eau,  du  nord  au  sud, 
s.  tend  de  plus  en  plus 
\eis  lest  Du  côté  du 
ud  en  eflet,  le  surgisse- 
nl  .1.  la  Cioix-Rousse  ;  à 
u.  si  1  escTi  pement  de 
'///  /  /(S  airetent  son    ex- 

I  a.cathfdrnleSamt-Jean,  qui 
■levé  au  pied  même  de  la 
siliqn.  est  un  édifice  com- 
I  I  \'  I  iil  i]  moieeauxajus- 
I  <  h  i|    Il     ^  iint-Pierre, 

I  iiii  I .  III.  ut  1  oiiiane;  chœur 
.  t  tiansept,  plus  bas  que  la 
nef   (style    ogival   rudimen- 

aire  de  la  fin  du  xii»  siècle); 

rois  portails  mutilés  et  dé- 

ourvus  de  leurs  statues,  da- 
tant de  la  fin  du  xiii°  siècle. 
Seules  les  statuettes  des  vous- 
sures et  les  médaillons  des 

ambages  ont  survécu  aux  fu- 
reurs iconoclastes  du  x^i»  siè- 
cle. Une  galerie  de  la  Renais- 
sance sépare  les  portails,  de 
a  grande  rose  flamboyante 
qu'encadrent  les  deux  tours 
de    façade    noyées    dans    la 


212 


LA     FRANCE 


masse  de  la  construction. 
Il  est   probable  que,    d'a- 
près le  plan  primitif,  ces 
tours  devaient    s'élever 
plus  liau  t,  d'un  étage,  et  dé- 
gager ainsi  l'édilice,  mais 
on   ne  croit  pas   qu'elles 
aient  dû  jamais  recevoir 
de  llèchos.  Le  gable  déco- 
ratif qui  les  s(  pare    )a  lis 
ajouré,    fut    aveugle     pu 
l'adaptation  de  1 1  nou\  elle 
toiture  ùson  in(  linii     n 
tours  et  gable  m  liiiI   u  ml 
fort  alourdis    lui    ut    I  i 
minés  à  la  fin  du  \\    bi 
cle.    Deux    auties     touis 
flanquent  le   tiansept 
l'une  du  xiii=  si     le    1  m 
tre  du  XV'.  L  absi  I        m 
déambulatoue  ni    li  i]    Il 
conception   ti  idili  nii  11 
de  la  basilique  lomaine  s 
détache,  à  1  extéiieui,  au 
dessus   des    issises   em 
pruntéesaufoium  tel   ul 
de  Trajan,pai  une  galeii 
élégante  qui     iv(  o  la   1  i 
luslrade  du  ^i  ind  ll  ml  I 
relie  d'heuimse  iaeoii  ks 
morceaux    di^iaiates    d 
rédiTice. 

Arintérieui  dehcitli 
drale  :  jolie  chapelle  flam- 
boyante, de  belles  verriè- 
res, une  chaire  en  mai  lu  r 
blanc  d'après  Chen.naid, 
une  curieuse  horloge  as- 
tronomique de  la  lin  du 
xvi"  siècle;   de    part    et 


(1  iiilii   du  maîtie  autel,  deux  cioix 

I  ii_.  (  s  I  11  mpinoueduconcile  œcu- 
III'  iih|U(  lU  l'27''i  qui  tenta  de  lea- 
li^-i  1  I  iiuhui  ih  s  il,  u\  I  _lises  giec- 
qiii  1  t  I  iiiii  \  |M  I  1  I  i  façade 
di  I  1  1  illi.  ,li  il  II,  ninlerw, 
nu  1.  Il  lo-i-.  d.  -  .  h  mil.-,  ou  de  la 
iiiiiliisi    niniiii  (iiiilii)f,  chantei  dts 

II  iiiiliii  piisiiiii  une  seiie  d'ar- 
I  iili  s  Mil  colonm  lies  accouplées, 
u  iiM  I  c  II  limante  du  \i'=  siècle,  mal- 
in m  I  iiM  un  nt  mutib  e  en  i'>C,2  et, 
ili  [lUis  Ims,  alteiée  pai  de  malen- 
ccnitu  usts  lestauialions. 

Du  XI  au  \\i°  suile,  Sntnt-Jean 
u  sumt    tous  les  stjlis  .    c'est  un 

I' 11    pliilot    qu'un  modèle;   les 

_i  iiiiU  I  iils  de  l'histoue  lyonnaise 

m  un  \i  II  a_e  y  ont  eu  li  ui  it  pei- 
1  ussmn  Su(  Lessnemi  ul  Jliii'/ninli , 
|iuis   Flanque,  Lolh  n  in  in  un      i\i( 

I  <illiaiie,petit-filsdi  (  h  ni  m  i-in  , 
atlacln  e  au  lojaume  dt  l'nninn 
sous  Boson,  pabst  e  aux  lois  de  la 
lamille  de  btialluujcn  et,  a  la  moit 
de  1  un  d  eux,  Rodolphe  III,  sous  la 
suzeraineté  des  empereurs  d'Alle- 
magne, Lyon  échappait  à  cette  sujé- 
tion artilicielle  par  l'action  résolue 
ib  l'aichevèque  Bourcaid,  fieie  ca- 
ili  t    du  dernier    souveiain   Rodol- 


III 


.omtLs  du  IiuL/,uu  suji 

Lonllils    L'aidievi  ([ue    i 

muni  s  se  pu  i 


M'"- 


de  giaVLS 
t  les  cha- 
ilan  nt  du 


l'nii  s.  iM  imiiefen- 
i  |iii  d  \  ml  jilus  taid 
1^  11  (1  1  I  il  .  Il  huent  in- 
iiceies  ludoMC  bforza, 
■  fameux  baion  des 
liets.  Cinq -Mai  s  et  de 
lou,  exécutes  sui  la  place 
s  Tel  1  eaux. 

(Juati  e  ans  api  es  la  moi  t 
'  saint  Louis  (1270),  les 
lui.iciis  de  Liimi  obtin- 
ut  le  dioit  de  s'assem- 
II  pi  111  d.  libiii,  MU  les 


-  / 


/  /;  / 

h     N       |l 


du  tli  i|  Un  uni  ]Milie  des 
lui  ns  qui  juslili  lient  leur 
diiut  111  tempiiit  1,  accoi- 
dait  a  Lyon  un  Cumulât 
Il  limé  de  douze  conseil- 
liis(1312).  Ainsi  lespié- 
io,'ati\es  épibcopales  se 
tinuvaient  sensiblement 
illi  nuiVs  pal  It  1  piivile- 
_i  -1  iiMil  m  s  ili  la  ville 
I  1 1  ii\  I  I  I  [M  II  I  loyale. 
I  M  -  I  I  i  ildeiyrm 
_  u  1 1  .Il  I  1111  II  une  pu- 
ni uil.  1  m  imt  ,  un  sin- 
^uln  1  pu  ^lut  .  A  Lyon 
lunnt  assemblés  deux 
L  milles œcuménKjues. -celui 
de  124b,  présidé  par  le 
pape  Innocent  IV,  qui  dé- 
posa Frédéric  II  de  Hohen- 
staufen;le  concile  de  1274, 


LES    ALPES. 


LE     HIKVNE 


213 


sous  la  pi'L'Si- 
(IciuM!  du  pape 
(a-égoire  X,  ten- 
liTent  de  réali- 
siT,  àrappiilélo- 
([uent  de  saint 
Bonaventure. 


pes  poui  que  Liiim  n  ut  pas  en  i  n 
de  icligion  lui  luient  plus  fun  l 
Louis  \I,  Lyon  fut  iede\abk  il  (m 
lui  pi  ep  lièrent  m  I  n  u\tll  I  iliiii 
munauti  s  li  s  li  [  i  I  Mm  n 
se  gioupent  il  m  I  Mu  n  I  II 
de  loi  et  de  i  i  m\    ut    1   n     I  il 

conniissible  a  II  ludgiiilique  tolu 
sui  la  ii\e  dioite  de  K  Saône  et  s  I 
thédtie  de  Toumeies  (  e  qniitiei  t 
rues  montantes  et  eni  11  \  li  lu 
daitisans  de  lenti  i  I  1  m 
tiaditions  et  de  LUI  I  ii\  1  i  m  I 
coupole  byz  iiiliii  I  ^  '  /  /  /  /  I 
'  ceidos    sui  1       I  uni        I  un  I    I    I  I 


Le  lUione   est 
tiop  piLS  des  K\ 
lllili     (    Il 


m  i_i»tidts  les  gen 
]  lin,  d^Ja  tue    le 


les  Si 


pi    1         iM    11  lilli  I     lie 
Il      11   11')   1  n  s  tint  Si 
I  un  I    I    |l      I      Ihiiit        I       i.ee  plus  taid  pai 
I   11    <  Il  II  I    m  i-ii  ml     lli      au    xui"  sietle 

ui_  _iie  uthe\i  lUL  dt  1  >on 
u\  1  les  a  celui  de  Ix  Cioix  Rousse  on  voudiait 
it(  |ut  a  80  meties  au-dessus  de  h  Sione 
ilieis  qui  se  legardenf  de  chaque  c  iti  d  un 
abiine  st  tendiaientla  main  li  montat,ne  qui  pue  et  celk  qui  ti  a 
viille  se  tiouveidient  ainsi  reunies  11  est  douteux  que  les  a\an- 
tajjes  piomis  a  la  lealisation  de  ce  beau  i  \e  en  r  inpi  nsent  di 
sitôt  Ils  fi  aib  II  op  cei tains 

Enti  e  &  lone  et  Rhune,  le  tei  ti  e  de  la  Croix-Rousse       1  \  e  bi  us 


ti  11  11      un  ]!  Il 
pu    11    les  de 


quement  de  la  place  des  7  erreaux  In  s  ouvi 
ment,  le  canal  de  communication  des  deux  11 
de  laplace  desTeireaux  conseive  le  souvenu 
m  (  es   ui   s  poui    unir  au   piomontoue   ml 


îtiïiK 


indépendance    bi  ice   a    cette   oi_anisation   1  imiliale    du   travail, 
femme     enfants     souvent   des  compagnons    du    même   métier,  se 

pi   t   ntnninl   ili    Mais  le  souci  du  bon  m  ir  lie  n  'A  par  la  concur- 
1    I,  Il  m      1      Lt  la   cheiti     des    ti      i-        i   li    immii,  l'élévation 

d  liiii  I  II  Mil  ib  suri  entiee  des  mili  i  p  n  i^  m  s  et  la  sortie 
a        1  ]   I     III   11  ili  lui        ]  Il   siiile    la  n  itL  dj  produire  beaii- 

(    ii|     I  )    I  I  I    111   ni    iliii   I     I    iii|    11     1   h  niodiLite  desbénéOces  en 

1      I  iiilii|  Il  ml  I  11    I      111    \    Il     |ues     toutes  ces  causes  on I 

m  iili  1  111  ni  I  11  ml  i<  li  m  |  I  i  lion  du  tisseur  à  domicili». 
I  11  m  1  I  \  1  1  nii  tiei  idiiulul  bui  8o  000  métiers  montés  pour 
I  h  1  I  11  le  dans  la  lésion  h  onnaise  50000  sont  à  la  cam- 
I  I   n      1 Il   1  17110(1  ini  II   is  i  m  un  .  n  mIIi    et  de  20  000  à  22000 


T\IL      d'une     col  h. 


iiio  11  ine  Le  de 

h.ue  I  oulilli- 

\el   p[)iment  du 

delasoitii    l\    Il 

quntiei    de   la 

naise   pLui      li 

(  ioi\  Rousse  LSt 

estimé  i  1  lu    il 

intimement  lié  à 

100  millions. 

relui  de  l'indus- 

Ce capital   du 

trie   de  la  soie. 

tra\  ail  est  le  gain 

C'est  le  domaine 

de  plusieurs  siè- 

de l'ancien  tis- 

cles. Dès  sa  nais- 

seur lyonnais,  le 

sance,  Lyon   fut 

..  canut  ..,  vérita- 

une ville  iadus- 

ble     industriel 

tiieuse:        au 

liansforniant    à 

temiisd'Aumisle, 

domicile, surdes 

ses  orle\ies,    ses 

métiers   qui   lui 

potieis,  ses  tis- 

.ippartieiinent. 

seurs  de  fils  d'or. 

la  matière  four- 

ses   verriers 

nie  par  le  fabii- 

étaient  réputés; 

idiil.    .'^'il    subit 

et  il  est  probable 

les      a  le  11  s     du 

que   leurs  pre- 

roinmene, il  en 

miers  maîtres  fu- 

recueille aussi 

rent  précisément 

du   moins    en 

ces  marchands 

partie)  les   pro- 

grecs et  tyriens 

lits,  mais  surtout 

qui   leur  appoi- 

il    conserve  son 

taientpar  la  voie 

214 


LA     FRANCE 


MUT 'F  '■ogipaefiggige 


du  Rhône  les  produc- 
tions de  l'industrie  etdcs 
arts  de  l'Orient.  Toutes 
les  nations  marchandes 
du  moyen  âge  étaient 
repre'sentées  à  Lijun. 
Lorsque  Cliarles  Vil  et 
Louis  XI  eurent  affran- 
chi de  tous  droits  les 
foires  qui  s'y  tenaient, 
ce  fut  un  concours  tel 
que  le  roi  dut  insti- 
tuer (l'i62)  une  sorte  de 
tribunal  consulaire,  dit 
tribunal  de  Conservation, 
pour  régler  les  diffé- 
rends de  nature  com- 
merciale. A  l'exception 
des  Anglais  (on  était  au 
lendemain  de  la  guerre 
de  Cent  ans),  tous  les 
peuples  venaient  au.x 
foires  de  Lyon;  les  let- 
tres de  change  étaient 
dès  lors  en  usage  pour 
les  règlements  de 
comptes.  L'industrie 
de  la  soie  venaitau  pre- 
mier rang  du  com- 
merce d'échanges.  '-'"''  '  ''•"■■'•' -^  ' -^  "^  ^'^  uauth 
En   1450,    Charles   Vil 

donnait  à  £(/o?i  le  monopole  de  celle  vente.  Louis  XI  établit  en  celle 
ville  une  manufacture  royale  de  tissus,  qu'il  devait  ensuile  trans- 
porter à  Tours.  Enfin  François  /"  donnait  un  élan  décisif  à  l'in- 
dustrie naissante,  en  exonérantles  ouvriers  de  la  soie  de  tout  inqiot 
ou  service  de  milice:  Milanais,  Génois,  Florentins,  Lucquois  arilm''- 
renl  d'Italie.  Grâce  aux  subsides  du  Consulat,  les  Piémoul.iis 
Etienne  Turchetti  et  Barthélémy  Narrix  réussirent  à  monter  vingt 
métiers  de  tissage  en  1S36.  Ce  fut  un  merveilleux  essor,  qu'en- 
travèrent, presque  aussitôt,  les  guéries  religieuses  de  la  fm  du 
xvi»  siècle.  La  prospérité  revint  au  xvii%  avec  les  inventeurs  : 
Claude  Dagon,  Honorât,  Blanchet,  James  Fournier.  Le  xviu»  siècle 
fut  l'apogée  de  la  soie;  la  Révolution  son  effondrement.  Jacquart^ 
en  1801,  ouvrait  une  ère  nouvelle.  Malgré  ses  épreuves  mul- 
tipliées, Lyon  demeure  encore,  par  des  prodiges  de  travail  et 
d'ingéniosité,  le   plus  grand   marclK'  du  commerce    des    soies. 

Une     institution 
sprrinlp,  ,Iiler,»u/(-- 


pnx  J.s  d.Mirces. 
Lyon  tire  de  la 
Chine  et  du  Japon 
67  pour  100  de  la  ma- 
tière première  mise 
en  œuvre  dans  ses 
ateliers;  13  pour  100 
viennent  d'Italie. 
Les  querelles  de  ta- 
rifs, en  troublaul,  à 
mainte  reprise,  l'in- 
dustrie lyonnaise  de 
la  soie,  ont  dispersé 
sur  les  campagnes 
environnantes  les 
métiers  de  tissage. 
La  ville  ne  conserve, 
en  dehors  des  mé- 
tiers à  main  de  la 
«"loix-Rousse,   poiir 


-a.  h 

Itdlts 


laine 


des  11 

les  er 


O  II  T  E      D   A  H  l 


tries  annexes  du  tis- 
sage :  teinture,  ap- 
préls,  impression, 
finissage.  Si  l'on 
conipleavec  lesaili- 


balleuis,  commisMnn- 
naues,  etc.,  le  nuinbie 
des  ouvrieis  eiuplnji  s 
par  cette  industue 
serait  de  300000.  Le 
chiffre  total  de  la  pio- 
duction  dépassait  lar- 
gement B50  millions  à 
la  fin  du  deruiersiècle. 


I  Aii^li'liM  I  .•  |i..ur  un 
rin.]iiiriiM>  .  b's  Élals- 
I  m-,  l'Ail. ■nia;:ne,  la 
Suisse,  la  Belgique. 

Au  front  de  la  Croi.r- 
Rousse ,  le  boulevard 
de  ce  nom  s'enroule 
avec  le  cours  des  Char- 
treux en  face  de  Vaise, 
qui  surplombe,  de 
l'autre  rive,  une  courbe 
de  la  Saône.  Du  haut 
de  Fourvières,  ce 
Di    (PLACE   DLs   TERKEAix  pauorama  Bst  admira- 

ble. A  mi-côte  s'élève 
l'église   Saml-Bruno,    ancienne   chajielle    des  Chartreux. 

Sur  la  déclivité  de  la  Croix-Rousse,  dans  une  vigne  de  la  côle  Sainl- 
Sébastien,  fut  exhumée,  au  xv«  siècle,  la  fameuse  Table  de  bronze  ()ui 
contient  en  jiarlie  le  discours  prononcé  au  Sénat  par  l'eiiipeieur 
Claude  iW)  pour  obtenir  l'accession  des  Gaulois  aux  charges  el 
aux:  Imnni'ui's  de  l'empire.  Quatre  mois  après  sa  découverte,  le 
12  mars  l:i29  (vieux  style  :  1528),  les  conseillers  de  Lyon  achetaient 
au  propriétaire  de  la  vigne,  Roland  Gerbaut,  le  précieux  document, 
pour  58  écus  d'or  au  soleil  (environ  650  francs  de  noire  mon- 
naie). Après  des  vicissitudes  sans  nombre,  la  Table  de  bronze  est 
venue  orner  le  vestibule  du  Musée  des  antiinH-,  ;iii  P.il.iis  (b  s  Ails. 
C'estun  témoin  d'unevaleur  inestimable,  non  pj^i-ml  pu  h  Ji-immis 
de  Claude,  dont  Tacite  nous  donne  d'aillfiiis  l.\  sul.-l.ui.r,  unis 
par  les  faits  qu'il  révèle  et  les  inductions  qu'il  auluiise.  «  (Test 
près  de  l'emplacement  où  il  fut  relevé  que  devait  s'élever  autre- 
fois, selon  toute  vraisemblance,  l'autel  de  Rome  et  d'Auguste.  Il 
se  trouvait  ainsi  précisément  sur  l'arête  faitière  des  deux  versants 
qui  descendent,  l'un  à  la  Saône,  l'autre  au  Rhône.  A  151)  mètres 
environ,  au  cou- 
cha n  t  de  ce 
massif,  se  déve- 
loppait l'aiii  phi- 
théâtre  de  la 
Société  des  Trois- 
Gaules,  affecté 
aux  spectacles 
qui  faisaient  par- 
tie des  fêles  du 
culte  de  Rome  et 
d'Auguste.  11  On 
remarquera  que 
Claude  appelle 
Lyon  de  son  vrai 
nom,  Lugadu- 
num,  et  non  pas 
Luydunuin.[\'oh-  : 
La  Table  de 
Claude  du  musée 
de  Lyuii, xiarAA'.) 
Sur  la  place 
des  Terreaux, 
le  groupe  ma- 
gnifique de  Bar- 
tlioldi  symbolise 
les  fleuves,  dans 
leur  course  vers 
l'Océan.  Le  gran- 


CHEMINEE 


Li: 


ALI'ES. 


LE     RIIÙ.XE 


213 


diose  palais  des  Arts  ou  palais 
Saint-Pierre  tient  le  côté  méri- 
dional de  la  place.  Cette  con- 
sliuclion,  exécutt'e,  à  la  fin  du 
xviii'-  sii-i'le,  pour  les  religieuses 
hrnédictinos  de  l'abbaye  de 
Saiiil-l'iom\  contient  de  belles 
collerliiins  d'art,  d'arcliéolot-'ii' 
et  d'lii>t(iire  naturelle  :  sous  li'> 
porli(|ui-s  de  lacour  intérieuns 
le  musée  épii/rapliique,  enrichi 
par  la  récente  mise  à  jour  de 
la  ni^cropole  du  Trinii  (stèles, 
taui'oliolcs,  inscriptions,  sarco- 


liolll 

dun. 


musredesAn!  :  ,>.  .  -.  ,  .nlmi- 
rables  ni..>ai' iu-^,  ki  T-hlr  ,lr 
Claude,  des  statues  de  bronze, 
des  bijoux,  des  monnaies,  un 
Cabinet  des  médailles,  un  Calen- 
drier gaulois  encore  ofTert  à  la 
sagacité  des  chercheurs.  Pres- 
que tous  les  maîtres  des  écoles 
italienne,  espagnole,  flamande 
et  française  sont  représentés  au 
musée  de  Peinture  ;  il  y  a  une 
salle  des  p.Miilrrs  lynuiiais.  I,,.s 
cnlleclioiis  du  M.yii  .\-r  ,■{  ,|,. 
la  Renaissance  Iniil  ,i>srz  iiiaii;ie 
figure  à  côté  des  antiquités 
gallo-romaines.  Par  contre,  le 
Muséum  d'histoire  naturelle  est 
l'un  des  premiersd'Europe  pour 

la  minéralogie  et  la  paléontologie  (mammouth  gigantesque  trouvé  à 
Lyon  en  18o3).  La  Bibliothèque  (plus  de  100000  volumes)  compte 
000  incunables,  23  manuscrits  carolingiens,  plusieurs  globes  terres- 
tres, dont  l'un,  exécuté  vers  1700  par  des  moines  franciscains,  men- 
tionne, au  centre  de  l'Afrique,  des  lacs  qui  ont  été  reconnus  et 
déterminés,  au  siècle  dernier,  par  les  explorateurs  africains. 

L'Hôtel  de  ville,  bâti  au  milieu  du  xvii=  siècle  par  un  architecte 
lyonnais,  remanié  par  Mansarl  au 
début  du  xvui",  présente  deux  fa- 
çades :  l'une  sur  la  place  des  Ter- 
reaux (perron  élevé, avec  une  statue 
équestre  de  Henri  IV,  dans  une 
niche;  sous  le  vestibule,  groupes 
en  bronze  du  Rhône  et  de  la  Saône, 
par  les  frères  Coustoul;  l'autre  ou- 
verte sur  la  place  de  la  Comédie, 
en  face  du  Grand  Théâtre,  par  un 
charmant  péristyle  que  surmonte 
une  galerie  ornée. 

Le   Grand    Théâtre,  entre    l'Hotid 
de  ville  et  le  Rhône,  lut 
de  1817  à.   1830,  par  Che 
Follet,  remanié    à    l'inlé 
Daidel. 

Au  double  flanc  de  la 
<|ui  porte  la  ville  moderne,  de  nom- 
breux ponts  enjambent  le  Rhône  et 
la  Saône,  jusqu'à  leur  réunion.  Il  y 
en  a  22  en  tout  :  9  pour  le  lih.'.iir, 
12  pour  la  Saône,  1  an  conllin  ni. 
Dans  ce  long  cheminement  <\r  ru.  s 
qui  emplit  l'intervalle  drs  deux 
fleuves,  des  traverses  se  surc.-.liMil 
d'une  rive  à  l'autre,  mar^innit  l.i 
progression  de  la  marée  niniil;iiilr 
des  maisons.  Deux  de  ers  li,iiN 
d'arrêt  ouvrent  à  travers  la  nirlrc 
urbaine  des  clairières  d'air  et  de 
lumière  :  la  place  Bellecour,  au 
centre;  au  sud,  la  place  Carnot, 
avec  le  cours  du  Midi.  Des  Terreaux 
à  Bellecour,  c'est  la  ville  commer- 


çante et  financière,  la  cité  des  affaires  ;  de  Bellecour  au  boulevard 
du  Midi,  tendu  devant  la  gare  de  Perrache,  habite  de  préférence 
la  riche  bourgeoisie  lyonnaise. 

Trois  grandes  rues  ajustées  aux  Terreaux  coupent,  du  nord  au 
sud,  la  cité  des  affaires,  jusqu'à  la  clairière  verte  de  Bellecour  :  rue 
Chenavard-Centrale,  parla  place  des  Jacobins;  rue  de  l'IIôlel-dc- 
Ville  et  rue  de  la   République  (monument  de   Carnot).  Dans  la  rue 


mslruil, 
avard  el 
ieur   par 

resqu'ile 


LA     BOURSE. 


216 


LA     FRANCE 


mi 


î?ïii 


te.   ^^^    }7ZK^/^ 

WM 

^1 

~^™™*^ ,     ,    r^-^^^jm 

- 

Chenavard,  l'église  Saint-Nizier  remplace  l'oraloire  que  saint  Potliin, 
disciple  de  saint  Polycarpe  et  premier  apôtre  de  Lyon,  s'était  mé- 
nagé dans  les  fourrés  d'un  terre-plein  marécageux.  Là  fut  la  pre- 
mière cathédrale  de  Lyon,  à  laquelle  appartiendrait  une  petite 
crypte  sous  le  transept  de  l'église  actuelle.  L'édifice  date  de  la 
fin  du  XV'  siècle.  Une  demi-rotonde  en  hors-d'œuvre,  attribuée  à 
Philibert  Delorme,  flanque  la  façade,  dont  le  pignon  porte  une 
Vierge  de  Bonnassieux.  A  l'intérieur  se  remarquent  les  roses  du 
transept,  les  arcades  du  triforium,  un  autel  en  marbre  de  Carrare, 
de  riches  hnluslrndos.  Dnnsle  vnisina;;^,  Sninl-Pirrrr,  quifutl'église 
des  relii,'ii'iis''s  lii'ii'Mlii-iiiir^.  |mi-,s;'(|,-  un  1"mii  |"irlail  roman. 

Leceiiln»   d^'s  ;iiV.iii'S   cvi  ,111  y„//,i,\  ./,(  Cununrrrr  et  i\ela.  Bourse. 

Dardel,  qui  b/ilil  rr  miiii.'nl    lSo4-lS01j,  lui  donna  de  grandioses 

proportions.  Li'  Mus/r  ln^h.n'jin'  des  tissus  en  occui)e  le  second  étage  : 

on  y  verra,  mi'llhMlii|iii' nt  rangées,  les  plus  admirables  étoffes 

do  la  productidn  fi.iin  hm'  r[  iMi'ani.'i're,  depuis  deux  mille  ans  avant 
Jésus-Cliii-I  :  li-siis  ^  L'\  |ili'i]^,  l;i|iis^fries  byzantines,  brocarts  du 
Moyen  A^"''-i  ,1,- |,i  IIcimi-^hi.  .■,  (Ii-iiirlles,  broderies,  tapis  d'Orient. 
Uu  coubur  tsi  (.11, lu  ,r,.|n|lr.^  ,|,.  Cliiiii.;  dans  une  galerie,  modèles 
des  principaux  métiers  à  tissci-.  Tue  lubli.i- 
thèque  historique  des  tissus  rompli'li-  t-l  ix- 
plique  cette  collection  unique  au  iuoimIc. 

La  place  Bellecour  fut  largement  tiu  ,'.■, 
au  début  du  .\vui'=  siècle,  dans  une  luuru' 
qui  appartenait  à  l'abbaye  d'Ainay;  c'esl  uiaïu- 
tenant,  avec  les  avenues  ombreuses  qui  leu- 
tourent,  ses  massifs,  le  jardin  anglais  et  sa 
pièce  d'eau,  uu  polit  parc  en  pleine  ville. 
L'esplanade  mesure  en  tout  310  mètres  de 
long  sur  200  de  large  :  au  centre,  la  statue 
équestre  de  Louis  XIV.  L'abbaye  bénédictine 
,1p  S„int-_\fnrtin-.r  \i„„„.  Vun-  ,\f^  plus  11- 
In-lp  .  J.-  /.   ■   :.  ^■■■h  ..  ,1:  i,.,ii  t  .11,  .!.•  l.iSaone, 

■■I  l.i  l'I.i'  ' --l"ii   1,1   i,,,<I,i,,,M,  ,.  •,.,',/,■  Blm>- 

(//''■  I  lit  ''U^ri  rlir.  a\  i--  !■■,  '■iiui|ia;.ij'jus  de  son 
martyre.  L'église  est  uu  siiécimen  remar- 
quable des  basiliques  primitives.  Un  clocher 
trapu,  coiffé  d'une  pyramide  à  quatre  acro- 
tères  sur  les  angles,  domine  l'entrée;  des  in- 
crustations rouges  décorent  la  partie  centrale 


ou  Ir  h' 

iiple  d'Auguste; 

be 

prés  d.- 

1,1    rl,.,p,.ll,-al.~i. 

,il. 

du  1\''  ^ 

rrl,.;    ,   ,x|,|,.  ,Mll 

1  ' 

delà  façade.  Hàlie  au  vr^  siècle,  reconstruite  aux  x^etxi',  consa- 
crée avant  son  achèvement  par  le  pape  Pascal  II,  la  basilique  ouvre 
par  trois  portes  sur  cinq  nefs,  dont  deux  furent  ajoutées  au  xn°  ou 
xni''  siècle.  C'est  un  véritable  musée  que  l'intérieur  :  au  front  des 
Irnis  absides,  coupole  portée  sur  des  colonnes  ayant  décoré  l'autel 
sa'ique  découverte  dans  le  chœur; 
"il'',  irsli's  d'une  ancienne  église 
iiiNil'li  s  peintures  sur  fond  d'or, 
par  II.  l-i.iii.li  m.  ;ni  1  i.'l  >|i  >  .1  |.-i  Ji  ~  ;  p. 'il  ail  roman  de  la  cliapçlle 
d.'sli.nis  iMplisiuuu.x;  Virr./r  d,-  l;..nn,isMriix.  scidplures  de  Fabisch  ; 
luailrf  aulid  >-u  liiciiur  d.nV'  par  INiussnkur.  X,,n  loin  <VAin<iy,  très 

L'ancienne  statue  équestre  de  Louis  XIV  qui  ornait  la  place  de 
Bellecour,  ayant  été  détruite  par  la  Révolution,  une  autre  statue  du 
même  roi,  œuvre  de  Lemot,  la  remplace  depuis  1825. 


Kell.r: 
réussi 


isMuyeanlc  entre  dans  lu  place.  Les  rc- 

s  liucnt  implacables.  Par  décret  du  12  oc- 

C.nvonllon  décida  qu'une  partie  de  la 


•nt 


')//"'  -    /;,  /     'irlié,    MûkUiuU,    exécuteurs 

.•  (■,<  'I  h  .  I.  .1  I  II  I  -.  La  besogne  de  destruction 
t  iiirii.  ;i.  ,  riiiiiiii  et,  pour  aller  plus  vite, 
I  iiiiptiiv:i  11  uiiiii'r..nlre  1rs  édifices,  les  canons 
i:ii-;;rs  à  niitriullc  roulic  dis  files  demalliuureux, 
imirs  [i.ir  rriil.utirs,  .lins  la  plaine  des  Brot- 
.iu.\.  Un  an  après,  quand  il  y  eut  assez  de  sang 
de  ruines.  Commune  a/fraHcIde  reprit  son  nom 
autrefois.  Mais  les  rancunes  soulevées  poussèrent 


Ll-S     ALl'ES. 


I>E     lUlO.M' 


217 


lin  us  1  uni   n  ■ 


%  M    le  Cdiisulat     1  < 
Mus  de  nom.  Il      .| 


ui  guuNLiiiLUiont  de  Juillet 
s  obstinait  contie  les  nou 
ii\  t  iiifs    lutii  moin(  mont, 


liiisiii,  lit  (   11,1  ,t      ,  jmu  isi, 

11, lus  lo  lajnnnenient  ili 
JSdhcour  s'attachent  à  1  un 
I  t  1  auti  e  1  n  p  du  Rhône  di 

lil  llldl  s  lUstlluIlnUb  cliai  lia- 
1,I(S    :     //   hl-]>ini,     hu^puf 


,1,   Il   Ch 


h,,ll,l    Di^qr 


.  du  ]Hiiit  d(  ILniveisilé  (iive  gauche),  les  i^'ictiZte  des 
I,  SI  II  n  is  III  ilnine,  magnifique  cité  scolaiie  à  laquelle 
I  i|  mh  1  un  JJiisi  iqnniiint  trrlitnijiip  I  iit,'ement  repii'senté 

i^'iii  (Il  /'(///(//(  il  I  ni  (iiinnii  un  li  il  i  ,ii;p.  Au  wnii^bie- 
1  I  \tn  luitt  de  la  iui  squ  de  un  SI  il  \elo[i[)e  la  \ille  mu- 
Liituii  piuinontoiie  mail  cageux  au-dessus  du  confluent 

et  du  Rhône.  Giace  à  1  ingénieui  lyonnais  Penaclif,  un 
ut  a  I  té  ciée.  Mais  il  dc- 
1  à  l'écart  de  la  vie   ui- 
sine  à  gaz,  les  abattons. 


C  est  que  l'industrie  de  la  soie  en  a  suscite  bien  d  autres  Si  la  filatui  e 
se  fait  toute  en  di  hors  de  Lyon,   le  moulinar/e  en  grande  partie  dans  les 
/e(/(/(/'/e,  1  nui  dibsage  et  le //ssnçe  sont  large- 
ur   iIImiI   iii\  atelieib  de  teintuie,  d  ippitt  et 
M     I       liiitiuis    de  la  mature  qu  ils  em- 
-1!   Il       I  /uits  chimiqiiet    qui  fournissent 


nerale    On  liaite  les  os  et  les  ;ieah 
dus  donnent  encore  des   supi  rpl 


1  us. 


il  \  sont  comme  1 
il-   piiitd  attache 


di    I  1  'si.ine   et  du  Rlii'uie 
Rive  gauche   du   Rhône. 

niti  (Il  la  (  iti  maichande,  la  \ 
ouMii  le  I  II  nd  au  Luge  ses  lUf 
SI  s  biiiili  \  II  ils  il  ins  la  gl  inde  [il  i 


-sia 


coinpii  ml  .  Il  gi  nul  jiaïc  de  la  J i li - 
d'ur  (iiioiiuineut  des  mobiles  et  le- 
gionnaiK  s  du  Rhône,  a  la  poi  te  piin- 
iiliale);  le  quaitier  des  Bioiliinn, 
\i  iitable  ville  ameiiraine  aux  inlii- 
ininables  avenues  tianchees  dans  U 
diinier  des  lues  qui  se  cou|icnt  a 
nu'leilioit;  tout  pi  es  de  la  me  gain  lu 
du  lleini  ,  à  |ioitt  e  du  pont  L.i  Fay  lli 
I  t  de  la  Boiiisp,  la.  Prcfectmr,  tiès  lu  I 
1  dilue  de  btjle  Renaissance,  bàti  di 
1883  à  4890.  Là  commence,  au  sud 
dis  Biotteaux,  \a.Gmllubcie,  qnailiu 
iiuMu  r  que  iien  ne  distingue  de  si  s 
p  11  eils,  sinon  les  lai  ges  voies  qui  huit 
pi  netier  paitout  l'air  et  la  lumièie. 
1)1  |a  les  Biotteaux  et  la  Guillotièie 
sont  cil  convenus  par  les  faubouigs 
de  Charpennes,  Vdleiiihanne,  Montplni.- 
sir,  Montihat,   la  Mouche,   viaie  ville 


sleari 


il!    \   _  I  1 1    ou  mi- 

I   1 1  Ils  resi- 

i  I    I        I     /.  ■.  sul- 

I  IN      I  I  I      I  iitiRiue 

,.iH/e,  sulfites  de  fer 

il',  produits  phaima- 

•  que  ni>  fibnque-t-on  pas  a 

n  qii     1   s     tniiims  immédiats 

I     I  \  Il     I     iiiiii  I  >i,  1  on  met  en 

Il      I    ni   s    I  II  H  1  s  du  Creusot 

ml    I  1  I    II      pour  en  fane  des 

\Ls,   des   punis,    des    machines 

i,  les  fonde)  les  de  cuivre  produi- 

cloilus  et  dis  bron/is    \orfe- 

=inl.  ni    1     II  I       liso,   la 


Ims 


\usti,- 


sila/i- 
1  mimee 
\poi  fa- 
illi ah- 
s  palet 


liiouveite    de    Onti 


:es  toi: 


les  jours  grandissante. 


r  1\pographi- 
rtics  que,  sous 
[itait  (lej  i  plus 

'  des  transports 
strielle  .  Lyon 
IX   funiculaires 


218 


LA     FRANCE 


fifexfap 


montent  a  la  Croi\  Rousse  et  i  Fourvières  S  iint-Just  II  semble  que,  ^rice 
aux  derniers  travaux  la  grande  navigatum  du  Uhnne  dui\e  retiuuv(  i  une 
partie  de  bon  ini  n  nm    ictnite    les  petits  bateaux  de  la  Saône  et  du  fleu\e 

sont  en  i \   in  ni  im  I  ^s  mt 

Nomlii  I  I  I  In  In  (  Il  ingères  a  la  ville  de  Lyon,  Mvent  de  ses  rap(/nur 
\insi,  I  I  |lii|  ni  I  I  h  iilionms-os  des  fonderies  et  forges  de  la  I  oire  ont 
I   I  I   m      I  il      M        i|  itil     Ti_i_     dm  ill  m    ^  n    -t  pns  infc- 

M  I      11  /  1  I    il     I      /  I    I      I  I         I       il,  innih   Mlles 

,11  !    n     I  I      I     I       V   II         I  I     I  I    -  I    M  I    X  iiidus- 

lii  II  \  I  I  I  I    1  I  I         I  ililisse- 


Personnages  historiques  —  Claude  (Tib.  Claudius  Nero  Drususl 
Is  de  DiMsiis  fine  de  Tibcii,  Carncalln  (Marc-Auitl  Anton.  Bassia- 
us^  fil^  di  "^1  pliiiii  ^1  \  M  il  ili  liilii  Ilniiina,  empereur  en  211,  ne  a 
,>on    Iss     I  I    -  I  M   pie  de  (  lermont  (430-489) 

artliil     I     /  /  '      (    Batbou,  chef  dune  ce 

=bii   I      I  II      I     I  I  ni  de  1  Min    auxM=  siècle 


frei, 
Ile,  I, 


m- de  la  Fiance,  pu 
inportance  htiatigii 


Boisiieu,  pi  mile,  dessmateui    f,i  i\ 
/  Ipui  leti    Jean-Mai  te  Roland  de  I  i 


de  boliil.  s  i)n 

,1.  d  ippu 

1, 

en  ont  tle  fm 

iliecs,  ains 

1  ou 

du  Rlinii     du 

1,1,  d,   lii 

lun 

\ile  iiivhe    k  mnnl  d  t),       \ 

Ions,  ses  taillis,  ses  btlM  I 

les /es-Cains  et  ses  chai  m    M       | 

(deux  sources  d  eaux  mun  i  il 

de    Tiajan   et    1  agreste    \t1Iii    di 

les  grottes  de  la  Balme,  le  Tarare 


77  l,Si')  ,  le  iiiucilial  L  -Oui    buchet,  duc 
Vlbufeu   (1772-lb26  ;    1  économiste    Jean 

,,,tist,    ^1,,/  (!-(-    IS-Î21,  Il    bii.in  di    Ge 


iiide  Bel 
I  iiiiil,  cai 
I    /    /!,  » 


Lmis  1  inest    Mti-.',m,e,    (1 
de    Chavannes   (1S24-1899). 


■MlHJi^ 

r^^^ 

CHAJJNE    Blf    JlfJiA.  —  LA    SAÔTNE 


LE    JURA 


ETUDE    DU    MASSIF 


H    ./'(  Jura  d.-M.iil,.  ^rs  iil,,ii,  !,,.>  ;ii-,-i,.<.  s,.,,il,l,iM.',  ,,  <;,.,  \,iL'iifs 

teiiinit  dau.sl  imiiHjl.ilitédi-lapicne.  A  mi-Mir«  i|ii\-llc  ^  r|ui-,if  des 
pôles  solides  auxquels  l'enracinent  ses  extrémit<'-s,  la  digue  juras- 
sique, livrée  à  ses  propres  moyens,  a  ci'dé  davantage  sous  la  poussée 

des  f'>i s  nroîTHniques  qui  la  comprimaient  de  l'est,  et  a  pris  cette 

f'T Midiil  iloir(\  si  caractéristique  à  la  fois  du  fléchissement  de 

la  I '■■^i-l;iiir.>  cl  (!,■  la  violence  de  l'attaque.    C'est  au  centre  que  la 

digue  a  le  plus  c'dé  :  elle  ne  s'est  pas  rompue,  mais  le  faisreau  des 

rides  qui  la  composent  s'est  diHendu;  des  craquelures  ont  disjoint 

les  arêtes,  sectionné  la  masse  intérieure,  dont  elles  ont  cniiiiii-nmis 

la  belle  ordonnance  première.  De  là,  ces 

brèches  qui  entament  l'escarpe  orientale 

du  massif  :  cols  de  la  Faucille,  de  Saint- 

Cergues,  de  Vallorhe-Pontarlier ;  de  là  ces 

plissements  de  la  roche,  déjetée,  tassée  et 

comprimée    contre   elle-même,    qui   sont 

comme  les  derniers  frémissements  de  la 

grande  convulsion  qui  contracta  l'écorce 

terrestre,   lorsque    le   formidable    édifice 

des  Alpes  jaillit  dans  les  airs. 

I.e  Jura  est  par  excellence  une  montaf/ne 
de  plissement.  Ses  chaînons,  dirigés  d'a- 
bord du  sud  au  noi'd,  puis  incurvés  au 
nofd-est ,  dessinent  un  vaste  amphithéâtre 
(très  large  en  son  milieu,  effilé  aux  deux 
extrémités),  de  la  coupé'e  de  l'Isère  au 
sillon  de  la  Limmat  embranché  par  l'.Var 
sur  le  Rhin.  La  plus  grande  largeur  du 
croi.fsant  jiirassirjue  est  de  80  kilomètres  ; 
elle  se  réduit  à  3b  kilomètres  entre  Bienne 
et  Porrenlruy,  d'Ambérieu  à  Seyssel;  la 
corde  de  son  arc  ne  mesure  pas  moins  de 
250  kilomètres. 

Détinir  exactement  le  point  de  <  nul, h  i 
du  Jura  proprement  dit  avec  les  \  msj.  - 
et  la  Forèt-iN'oire  d'une  part,  les  AIim  -,  df 
l'autre,  paraît  assez  complexe.  Les  mon- 
tagnes ne  sont  point  séparées  par  des 
poteaux-frontières,  ni  toujours  déchirées 
par  des  abîmes;  il  y  a  d'ordinaire  fusion 
insensible   d'un  système  à  l'autre.  Cepen- 


dant il  convient  d'alioi  d  d'édiminor,  du  Jura  proprement  dit,  le  Jura 
souabe  et  le  Jura  francnnien,  considérés  à  tort  comme  son  prolonge- 
ment naturel,  bien  qu'ils  appartiennent  à  un  régime  de  caractère 
tout  din'érent.  A  écarter  également  ce  que  les  géographes  appellent 
Tafd-Jiira,  table  calcaire  projetée  au  sud  du  Rhin  entre  Bùle  et 
Schafriiouse  parl'expansion  du  manteau  secondaire  de  la  Forêt-Noire. 
Ainsi  déliiii,  le  Jura  se  révèle  à  l'ouest  de  la  Birse  par  des  chaî- 
nons délaclK's  aiiii.  .s~iisde  la  région  (mdulée  A\iSitnd;iau,  transition 

gi-aduell(.  d,-,  1 ni  s  à  la  plaine  du  Rhin.  D'autres  collines  dites 

pnjiirasxiijiirs  limt  ces  plissements  à  la  projection  terminale  des 
Vosges.  C'est  de  Clvn-al  àtfe.sflnfonquesurgitncltement,  à  la  rive  du 
Doul>s,la  l'alaise  jurassique.  A  partir  de  Saint-Vit,  oh  ce  cours  d'eau 
quitte  la  chaine,  celle-ci  se  juolonge  en  escarpements  de  .300  à 
4tiil  mètres,  coupés  d'échancrures  au-dessus  de  r,ill.iis-.iii,,|ii,  de  la 
Bresse  et  delà  Ihimhes,  jusqu'au  coude  du  RIh'mi.  ,  à  l.iL'nJrii,  non 
loin  de  l'embouchure  de  l'Ain.  Sur  la  rive  gauche  du  lleuve,  une 
sorte  de  terre-plein  calcaire,  l'île  Crémieu,  s'interpose  comme  un  coin 
entre  la  Dombes  et  le  plateau  dauphinois.  Le  long  de  cette  réserve 


PHOJECTIO 


220 


LA     FRANCE 


tinguent  nettemo 


la 
ii\e  druite  du 
Rli  me,  pousse 
au  sud  ses  falai- 
ses jusqu'à  la 
chaîne  subalpine 
de  la  Grande- 
Chartreuse,  et 
tombe  brusque- 
ment surla/W(7/e 
lie  Voreppe,  ou- 
verte pnrl 
Un  seul  jili  juras- 
sique Irai 

;iu  pour 
se  fondre  d 
masse  du  Vercors 
subalpin. 

Du  côté  de 
l'est,  le  Jura  et 
les  Alpes  se  dis- 
ue  de  Sm-die  qui 
■tdui  delà  Balme 
■;  deux  systèmes. 
I'  1,1  plaine  suisse. 


ibkm. 


pr.'S  Y^ 
dTJlten 
unique 


■i(b,n;  ,lrS.,u,h'-Vrn;n-,Yvr^  Solnirr;  ,\r  Itnrii,  a 
Enlin,  tout  à  fait  au  nord-est,  le  Jura  s'eftile 
l'arête  des  Lâgern,  projetée  de  l'autre  côté  de  1 


Structure  du  Jura   —  (    m\  ii     aux  vét(-rans  du 
1(   Massif  tential   ciel  de  voûle  de  notre 
liianele    ai  moi  ic  un    tout    décrépit,  la 
'ira  est  une 
1      I        ni       ^l    I       I    1  m    h    II     I  I  iiii;iiirs,  ni  les 
1  ii|  li\       I      h    m    ni   I   II  II  I  I    iiinils  cons- 

L  1  1  \  111  11  1  ^  1  lU  11  11  ly,;  secondaire 
sentent  lu  giand  c  mplet  le ^/lOfliswywe,  surtout, 
I  en  occupe  li  plus  gnnde  paitie  Alors  la  mor,  en- 
oppant  la  claine  tôt  ilement  iinmeigee,  y  superpo- 
siit  les  matnuu\  alUnionnaiies  du  futur  édilice 
montagneux  Un  exbausst  inent  de  h  phte-forme  ayant 
e  ailé  ses  eaux,  des  lagunes  attaidees  formèrent  par 
évaporation  des  dépôts  de  gypse  depuis  exploités.  Avec 
'i  période  crétacée,  une  nouvelle  invasion  marine  se 
roduit,  mais  elle  n'atteint  que  les  arêtes  septentrio- 
nale et  orientale  de  la  région  :  nouveaux  dépôts,  suivis 
d'émersion  totale.  De  plus  en  plus  la  chaîne  se  dégage. 
Quand  survient,  à  l'époque  oHijocène,  une  nouvelle  in- 
(  iirsinii  de  la  mer,  mmiI.-;  Ic-^  |hirtiestout  à  fait  septen- 
s,  sonc  recouvertes; 
mis  qu'clb  ^  I .  (  i,i\  riii  ;il..is  se  lient  aux  alluvions 
cien  bras  de  mer,  devenu  la  vallée  du  Rhin.  Le 
début  de  l'âge  miocène  marque  un  retour  offensif  des 
eaux  marines,  le  long  de  l'escarpe  suisse  où  se  déposent  les  molasses 
ge  helvétien. 
Déjà  le  massif,  hors  d'atteinte,  prend  figure.  Dans  les  hautes 
régions  de  l'air,  les  sommets  s'enveloppent  d'un  manteau  de  frimas 
et  le  grand  glacier  du  Rhône,  le  plus  vaste  îles  clacii-v^  alpins,  s'épen- 
dant  à  la  ronde,  enveloppe  toute  la  um--.-  pu  :i--h|iir  .  |,i  p  m  1 1 v  ,!,■ 
coulées  dont  témoignent,  nu  loin,  ib-,  |.|..rs  iii,iih|ii,s  ilini-in.' 
alpine  mêlés  aux  blocs  calcaires  de  piii vni.''  jm  ,i^^i,|ii,' 
fermé  de  Ruz,  dans  celui  de  Saint-Imier,  et  jusqu'en  Argovie,  se 
rencontrent  les  témoins  de  cette  ancienne  invasion  glaciaire.  Alors, 
par  les  eaux  de  fusion  se  creusent  les  vallées  et  se  remblaient  les 
plaines  :  des  graviers,  des  sables,  des  limons  s'amassent,  s'étagent 
en  terrasses  et,  dans  ces  alluvions  anciennes,  s'incrustent  les  osse- 
menls  des  grands  animaux  :  le  mammouth,  le  rhinocéros  tichorinus, 
qui  peuplaient  ces  parages.  Puis  sont  venues  les  alluvions  modernes 
auxquelles  appartiennent  les  tourbières  des  grantls  plateaux  juras- 
siques. Tous  les  agents  atmosphéricjues  entrent  en 
donner  au  Jura  sa  physionomie  actuelle.  Mais,  entre  tous,  aucun 
n'a  comme  buriné  ses  arêtes  avec  plus  de  force  que  le  grand  mou- 
vement qui,  à  la  fin  de  l'époque  miocène,  a  poussé  ses  roches  les 
unes  contre  les  autres  et  fait  surgir  de  la  masse  ces  rognons, 
plissés  comme  une  étoffe  qu'on  froisse,  qui  constituent  les  traits 
propres  du  /"acrà  jurassique. 

Exposés  sans  défenseà  l'aclion  rorrosive  et  dissolvante  des  agents 
de  destruction  :  l'air,  le  subil.  |,i  |i|iiir,  l;,  nri^r,  lis  brouillards,  les 
plissements  dn  Jura,  (ii^]i'.~rs  ru  m,)/, -s  siiiw  in^ims,  ont  rarement 
gardé  leur  aspect  primitil.  Si  le  noyau  dr  l.i  iiM.iii,i::ne,  mis  ànu  par 
le  démantèlement  des  faites,  laisse  pai  ail  i  ,■  drs  mii,  hes  marneuses, 
on  les  désigne  sous  le  nom  de  combes:  \r<.  |i,ii,as  .a  Iraires  escarpées 
sont  des  créts;  de  part  etd'autre  des  voulus,  bs  .Impressions  longi- 
tudinales sont  des  vais  ;  que  l'un  des  flancs  de  la  voûte  soit  entamé 
par  l'érosion,  cette  coupure  est  désignée  sous  le  nom  de  ruz;  mais 


Il  AI  m:    m     .11  i;  A. 


LA 


A  ONE 


carde,  coii|i(!  la  inolnnuo  du  f'iraiid  Ciiloiiibier. 
Iri  finit  vraiinriil  le  Jura  méridional. 

i"  l.c  Jura  central  est  plus  complexe,  parce 
i|ii(^  plus  épanoui.  Marcel  Bertrand  y  distingue 
Ir.pjs  zones,  alignées  du  sud  au  nord  et  superpo- 
si'cs  en  gradinsde  l'ouestà  l'est,  vers  la  latitude  de 
l,ons-le-Saunier  :  d'abord  un  minée  revêtement 
de  coteaux  en  vignobles,  à  la  lisière  de  la  plaine 
occidentale;  puis  \n  zone  desplaloaux qmsi''lag(\ut, 
région  moins  tourmentée  que  la  pi-érédenle,  mais 
subdivisée  pai-  trois  gi-andes  failles  longitudinales; 
enlin,  à  l'est,  lesnriHesréyiilièrfs  de  la  haute  chaîne 
hissé'es  au-dessus  de  la  plaine  suisse. 

I.'arèle  tuailress(>  de  celle  bordiiie  oi  ientale,  le 
Reculet,  poii,-  Ifscnis  bs  |.liis  éb'\.s  du  .lura  : 

(■,Tt,lr    /.,  .\r,.,rl\--l:i    nirllrM,    la    /*,;/,•(  1078  mé- 

li.-.,,le  wunl.  Tn„lrc(\V,HUmvUr<,i.  Mais  la  chaîne 
(lu  llcculet,  d'où  surgissent  ces  sommets,  a  l'air 
du  M  rempart  extérieur  plaqué  au  front  de  la  for- 
Irics^e  juiassique;  elle  s'en  déi.'a!.'e  vei's  le  sud  et 


si  la  voùle  est  tranchée  transver- 
salement par  une  faille  ]ir'ibiiiib' 
à  parois  souvent  verticales,  re  .h 
Iroitest  une  cluse,  couloir  de  roui- 
niunication  entre  deux  vais  voisins 
l'un  de  l'autre.  Souvent  les  crêtes 
enveloppent  de  hauts  plateaux  qui 

Chaînes  et  sommets.  —  i'.nui- 
ments'y  reconnaître  ou,  plutôt,  ilé- 
gager  pour  l'étude  des  distinclions 
rationnelles  dans  cette  chaîne  si  ho- 
mogène et  d'apparence  si  uniforme 
(|u'est  le  Jiirn?  Il  semble  que  son 
]u'emier  aspect  suggère  aussitôt  à 
la  vue  trois  grandes  régions  nalu- 
relles  :  le  Jura  central,  épanouisse- 
ment des  crêtes  et  des  plale.uix 
dans  l'arc  du  croissant  jurassique; 
le  Jura  méridional  et  le  Jara  oriental, 
dont  les  plissements,  peu  à  peu 
contractés  en  une  chaîne  unique, 
vont  se  souder  aux  pôles  d'attache 
résistants,  .\lpes  et  Vosges,  soulevés 
aux    deux   extrémités    du   massif. 

1°  I.e  Jura  méridional,  d..nire: 
piedde  laC.li  11  II  eu-e  suli,il|une,  >ui 

de  Voreppe  vers  Chambéry  ;  //e//././/"' 
de  l'Épine  et  mont  du  Chat,  qui  s'élii  eiil  le 
long  du  lac  du  Bourget;  le  mont  Tvnmrr, 
dans  l'inlervalle  du  Rhône  à  l'Isère,  et,  sur 
la  rive  droite  du  lleuve,  à  l'intérieur  de 
i'angle  aigu  qu'il  pointe  sur  Saint-Genis- 
d'Aoste,  la  montagne  de  Saint-Benott  et  le 
Crêt  de  Pont,  que  double  le  Molard  de  Don. 
Oesdeux  plissombrentsur  la  coulée  trans- 
versale de  r.\lbarine,  affluent  de  l'Ain. 

kn  delà  du  fossé  se  profilent,  du  sud  au 
nord,  de  grandes  crêtes  longitudinales. 
<'omme  les  lignes  profondes  d'une  armée 
rangée  en  bataille  :  de  l'est  à  l'ouest,  le 
Grand  Colombier  (1  534  mètres)  et  le  Cri't 
du  Nu,  le  relief  de  ]a.  Forêt  de  Coriuaranvlu-. 
les  Joax  noires  et  les  Joux  blanrln'<,  b'- 
nmnts  Berthiaut,  le  Corent,  \e  Revirnmnl ,  se 
juxiaposent  entre  le  Rhône  de  Belle,  ii, le 
et  la  plaine  des  Bombes.  C'est  le  /;  ^. 
(pie  groupe  Nantua,  au  sud  d'(  iViimix. 
enlre  lîourg  et  Genève.  Deux  sillons,  c  élu i 
de  V Alharine  au  centre,  celui  de  \'Ain  à 
l'ouest,  interrompent  la  continuité  de- 
dorsales  montagneuses  et  ouvrentles  com- 
munications d'un  val  à  l'autre.  Vers  l'est, 
la  Semine,  qui  tombe  au  Rhône  à  Bellc- 


Fr/ 


me  projection  vient  buter,  au 
.  Mipure  de  Voreppe,  tranchée 
1 -.sitôt,  se  ramifie  en  plusieurs 


ron  du  mont  Vuachc,  que  coupe  le  Rhône  sous  l'escarpement  du  fort 
de  l'Écluse.  Une  seconde  ligne  d'arêtes  se  profile  en  arrière  du  Re- 
culet, comme  la  muraille  d'une  enceinte  intérieure  :  dans  le  prolon- 


222 


LA     FRANCE 


gfijipnt  du  Coliiiiiliifr,  la  lnni.'ue  rliaiiiH  <lu  nuDit  S<ill,i:..  puis,  d.- 
droite  à  {iauche,  la  traînée  du  mont  Itisua.r,  le  Xoirinoiit,  le  bourrelet 
du  mont  Cruz,  la  Joux  en  bordure  du  terre-plein  de  Cliampagnole. 
Trois  brèches  de  traverse  coupent  ces  arêtes  longitudinales  et 
donnentjourau  Jura  sur  la  plaine  suisse  :  le  col  de  la  Faucille  et  celui 
de  Saitil-Ccri/ucs,  ouverts  dans  la  falaise  du  Reculet;  le  col  des  Hôpi- 
ti/ii:r,  ipii  tranelii;  dans  l'rpaisseur  même  du  massif,  entre  la  coulée 
de  rOihe  etcelli-  du  Doubs,  snus  Pontarlier.  Sur  cette  faille  centrale 

se  l'onipent  les  pli>M' ni--  |Miii(i|Mux  du  Jura  central.   Il  y  a  eu, 

comme  au  col  ilc  S.iinl-C  r-m  ~.  iniisd'une  façon  plus  brutale,  tor- 
sion des  plis  moiila-iKMix,  dnr.M  linui'nt  des  assises,  de  sorte  que, 
d'un  bord  à  l'autre  de  la  cassure,  leajetr^s  cunstitulives  du  massif 
ne  se  correspondent  plus.  D'une  part,  la  Jlnil  Jr  VhhIhui,  avant-garde 
du  Uccidet  sur  la  trouée  de  l'Orbe;  le  Lnrrmn.  ]>■  Soinnont,  projec- 
tion des  plissmi.-, ils  p|V.,é,lrl,ls;   ,1c   r:n ,  Ir  umnl  A  iihvrl,\e  Cl„l,- 

Seroit,   \r  rrri  ,lr    -r,'irr:..   ,-|l|-ll.>S   |.s    llll>   rll    \,ur   1 1 1  ■  S  ;n  1  I  I  vs,  SCMlblrllt 

appai'lruir  ,\  driix  s\slri,,r>  ,  1 1  11  - 1 V 1 1 1  - .  1,1. ■„  ,pr,i\.iiil  la  convulsion 
qui  les  brisa  lisaient  dû  conipuser  le  même  faisceau  d'arêtes. 

L'on  dirait  une  nouvelle  région  qui  commence.  Au  lieu  que  la 
Sienne  et  VAin  cherchent  leur  issue  vers  le  sud,  VOrbe,  issue  du 
val  de  Joux,  VAreuse,  du  val  de  Travers,  frayent  leur  voie  au  nord- 
est,  vers  le  lac  de  Neuchàtel.  Crêt  de  Travers,  sur  la  gauche  de 
r.\reuse,  et,  sur  la  droite,  le  Chasseron  et  le  Chaumoni,  en  prolonge, 


dure  nait  le  C/ias.^eriil,  qui  bientôt,  à  son  tour,  uni  avec  la  ride  jiaral- 
lèle  dn  Montoz,  rebord  du  val  Saint-Imier,  forme  la  digue  uniiiue  du 
Wcissoistein.  Le  Jura  cential  a  pris  fin  :  ses  arêtes  se  resserrent  et 
se  fondent  en  un  plateau  calcaire,  celui  des  Franchcs-Muntaçjnes,  sur 
la  rive  droite  du  Doubs.  Plus  loin,  c'est  la  Suisse.  Un  nouvel  épa- 
nouissement de  crêtes,  bientôt  mêlées  aussi,  ne  forme  plus  qu'une 
seule  croupe  altachi'e  à  l'éperon  de  la  Forêt-Noire. 

Les  plateaux  du  Jura  cenir«/ offrent  un  développement  plus  simple, 
moins  lu  isi''  que  celui  des  hautes  chaînes.  Au  cœur  même  du  massif, 
le  iilateau  de  Champagnok,  borné  au  nord-est  par  le  rendement 
du  mont  Croz,  à  l'ouest  par  le  bourrelet  de  Yffeiitc,  Icmlu  sur 
la  coulée  de  l'Ain,  s'étend  à  l'altitude  moyenne  de  l'M  inrlrcs  :  le 
sillon  de  la  13ienne  l'entame.  C'est  par  excellence  la  n-^ion  toifs- 
tière  du  Jura  :  ses  vastes  sapinières,  aux  fûts  élevés  aux  altières 
colonnades  que  pénètre  à  peine  le  soleil,  encore  qu'un  peu  mélan- 
coliques, ne  manquent  pas  de  grandeur;  elles  impressionnent  sans 
beaucoup  séduire,  mais  le  pays  n'a  pas  de  richesse  plus  sûre. 

Le  plateau  de  Nozeroi/ ,  voisin  de  celui  de  Champagnole,  au 
nord-est,  mais  d'une  altitude  moyenne  supérieure,  enclôt  de  vastes 
tourbières.  Il  bute  à  l'est  contre  la  chaussée  du  Luremn  ;  le  InuL'eon 
écoule  ses  eaux  vers  le  Doubs.  Le  plus  oi  ri,  Lui  ni  il.  s  i^I.iI.mmx  jui  is- 
siques,  ou  plateau  Lédonien  (de  Lons-li-S;niliih  i  ,  niu  ■pic  un  ili  iji  é 
inft'iieui  à  I  I  lui  (!■  (  h  nnp  uimlc.  Sa  plus 
glande  altitude  ne  dcpasse  pas  6U0  mètres. 
Il  s  ttend  d  Oigelet  à  Salins,  où  finit  la  ré- 
gion d(  coupée  de  nombieuses  failles,  aux 
\i  is  mis  (Il  1  Hiui  lie  muussent  les  crus  des 
vignobles  di  '^'unt-Maur,  Poliyiuj,  Arbois. 
i  I  Iti  /OUI  (  \lii  me  du  Jura  s'affaisse  en 
iKuduie  sui  la  plaine  de  Bresse,  et  di- 
minue rapidement  de  laigeui  vers  le  nord. 
((  n'est  qu  un  levetement  adventif  de  la 
1.1  ludi  111  issi  |UMssi([ii,  i  1  incident. 
\    Il  lililuili    il'    ^iliii^    sous    l'escarpe 

du  liniiil  l'inlji,  /,  1111  uil  il'    SI  -,   ii'M'JS  de  sou- 

I.  11,  m,  ut  1,  pi  II'  lu  il  (hn,,,^  r-'iid  nu 
l„n,  SOU  is|„  ,  I  ,ouln,ni'  I  II  proloML^niiu 
i,,'i,l  1,  |.lil'  ni  I  'loiin  n,  '  Inl'^  ;,u  I.iilc 
-.'-'spnisil,  niiilis  quit.iikul  dis  tailles 

lii'liiinl'--   ,1   1 Iiieuses      la  Lune  elle 

I)  I  iil I  \  I  H  11^,  ut  leui  cours  sinueux, 
ui  loinl  d'  M  1  ilables  canons  eu  minia- 
liii,  r<  u  a  peu  la  plate-foi  me  de  VOrnans 
|i,  ni  sa  iigidité  monotone  le  sol  ondule, 
,l(s  nphs  naissent,  vont  se  resserrant 
,t  conveigent  en  une  jetée  unique  qui 
M,  nt  mouiii  sous  l'escaipe  extérieure  du 
I  oiitont,  dans  la  depiession  du  Doubs,  cil 
dune  le  Dessoubie,  en  a\al  de  Saint- 
Hjppoljte  Dans  ces  mêmes  parages,  mais 
a  lest  du  Dessoubie,  se  fondent  égale- 
ment les  piolonges  plissees  du  plateau  de 
Nuzeioy,  dont  la  plus  saillante,  l'arête  du 


CIIAI.M:     1)1      .ILllA.   —    LA     SAONE 


223 


Clos  du  Doiih.y,  lu  iiA'tilf  1  ml.'- 
rieur  du  coinli-  .hju  ^I''  '•■II^'  i  i- 
vièrepointéMir~-,uiii'  1  i-.iiiiM'. 
3"  Le  Jura  oriental  e.-^L  in 
(ii'']i'inent  suisse.  La  cou|"'i' 
Inriiicuse  de  Biienne-Ponvii- 
Iniy,  p;ii-le  col  des  Ranyicrs,  lucl 
en  relief  la  saillie  de  ses  cluii- 
nons  parallèles  :  Weisscnslein. 
Muron-Grniteri/,  mont  liaiineiir, 
mont  Terrible,  dont  l'expansion 
s'est  butée  à  l'ouest  contre  If 
plateau  non  plissé  lïAjoie,  il. 
à  l'est,  sur  le  bloc  tabulaire  iln 
Tnfcl-Jura ,  contre-buté  lui- 
nienip  par  le  socle  piimitit  d' 

II  Foiêt-Noue.  La  proxiniit' 
(lu  jiole  résistant  auquel  s  at- 
ti  lu  ]p  Jma  oriental,  en  lele- 
u  ml  ^1  s  |ilis  (liiiiiiuiait  leui 
sniipi  ss(  ,  nli  i\  lit  kui  deve- 
lo|i|ii  1111  iil  ^uun  1  1  [1  lussi  e  \e- 
1111.  d.  I  inl.  iiMii  Unis  bs 
(  Il  iiiiniis  tiin  ni  1  iinime  dt  la- 
(  m  s,  siiuli  \i  mUi  Mil  [loui  ainsi 
iliK  i  loisi  s  etmlbutes  les  uns 
sui  11  s  auties  dans  un  inexpii- 

III  ilile  désoidre  Par  mille  dt- 
liiuib  en  ce  dédale  de  valb  es 
et  de  bassins  en  chapelet,  la 
Birse  cherche  sa  voie,  et  la  ligne 
fpiri-e  de  Hienne  à  Dàle  s'y  in- 

siinif  avec  elle.  La  poussée  latérale  fut  si  violente,  à  cette  extn'milé 
ilii  Jiini,  i]ue  les  plis  chevauchent  comine  des  écailles,  en  superpo- 
sanl  jusim'à  trois  fois  les  mêmes  dépôts  les  uns  sur  les  autres.  Ce 
Irniible  extrême  se  révèle  surtout  dans  VUauenslein,  où  se  résol- 
vriit  les  plissements  du  Jura  oriental,  avant  de  pousser  de  l'autre 
c.ilt'  de  l'Aar,  de  la  Reuss  et  de  la  Limmat  par  quelques  traits  vite 
einiiàtés  dans  la  plaine  molassique,  un  seul  émergeant  encore,  jus- 
qu'à Regensberg,  sous  le  nom  de  Lafjcrn. 

L'analogie  de  la  terminaison  en  pointe,  par  convergence  des  plis, 
révèle  entre  le  Jura  oriental  suisse  et  le  Jura  méridional  français  une 
paionté  trop  évidente  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'y  insister.  D'ail- 
leurs, l'uniformité  originale  de  sa  structuie  donne  à  tout  le  Jura 

une  individualité  qui  le  distingue  de  toulfs  I.s  .mlir^   I,ii;ii.'s 

de  l'Europe.  Mais  ne  lui  demandez  pas  les  cli:iiii|i<  W.  — I,m  •■  .ji--  \l|i.  -, 
la  chevauchée  des  pics  inaccessibles,  le  vrii..'  ,1..,  alinp  s  ^all■^ 
fond,  les  horizons  sans  limite.  Les  géants  du  t/wn;  smil  mieux  à  iinhr 
mesure  ;  ils  se  tassent,  s'allongent  au  lieu  de  dresser  lièrenient 
leur  tète  dans  les  nuages.  A  l'intérieur  même  du  massif,  les  failles 
de  rupture  qui  rra(]iièlent  ses  plateaux  engendrent,  par  contraste 
avec  la  moiiiii'iiii''  d^s  biuteurs,  des  sites  repo- 
sants, pittoresi|iir-,  ,1111 s,  qu'égayentde  claires 

fontaines  et  des  loiienls  tapngpurs.  Est-ce  à  dire 
que  le  Jura  manque  de  lar^^'S  !■.  Ii,i]i|h.(s  ?  se- 
crètes sont  des  belvédères  iialui  ils.  An  iMniarl  d- 
la  plaine  orientale,  l'affaisseineiit  des  h-nes  dap 
port  ou  de  débris  qui  constituent  le  pays  de  Gex 
accuse  mieux  le  relief  de  la  montagne.  Du  faite, 
après  la  pénible  montée  du  revers  opposé,  c'est 
tout  un  monde  violet  et  bleu  qui  apparaît,  comme 
[Ml-  un  coup  de  baguette  magique  :  en  bas,  le 
p.irlerre  moutonnant  des  collines  de  Gex,  piqué 
de  petits  villages  semblables  à  des  ruches  d'a- 
Im  illes;  la  longue  traînée  d'azur  du  Léman,  de 
(ènève  à  Chillon;  au  loin,  à  droite,  comme  une 
111.1  le  de  montagne,  ouverte  entre  le  Jura  et  les 
Alpes  pour  le  passage  du  Rhône;  enfin,  d'une 
pureté  idéale,  le  mont  Blanc  (\\i\  trône  surle  héris- 
sement des  aiguilles  poudrées  à  frimas,  dans  une 
sereine  majesté.  Il  semble  que  le  Jura  se  hausse 
pour  mieux  voir  :  du  belvédère  de  la  Dole,  ce 
spectacle  est  d'une  sniivernine  grandeur. 

En  manteau  vert  de  forêts  'I  de  pdiarar/es  enve- 
loppe le  Jura  d'une  la.  mii  ].ii-i|iii:  continue.  Le 
sapin  est  ici  l'arbre  duiuiiuil.jur  :  ses  fùls,  hauts, 
dioits  et  serrés,  accaparent  l'air  et  l'espace  :  il 
ne  souffre  point  de  concurrent  dans  son  voisi- 


nage. Le  chêne  lui-même,  pourtant  si  robuste,  doit  reculer.  Il  n'y  a 
que  le  hêtre  pour  vivre  avec  le  sapin  en  bonne  compagnie,  et  c'est 
merveille  quand  son  feuillage  léger,  empourpré  des  feux  de  l'au- 
tomne, met  comme  une  gloire  h  la  lisière  des  grandes  pineraies 
sombres.  Le  sapin  a  son  habitat  principal  limité  par  une  ligne  allant 
de  Champagnole  au  confluent  de  la  Bienne.  Si  tyrannique  qu'il 
soit  pour  la  plupart  de  ses  congénères,  des  arbustes  et  des  plantes 
plus  humbles  prospèrent  à  coté  de  lui,  dans  les  clairières  :  le  cytise, 
le  gem'vrier,  l'aubépine,  le  buis,  le  ne/lier,  le  chèvrefeuille  et  le  rosier 
des  Alpes,  le  rhododendron,  joyau  de  nos  montagnes.  A  côté  de  ces 
arbrisseaux  vivent  de  nombreuses  plantes  herbacées  :  le  suave 
ri/clamen,  la  belladone,  la  digitale,  l'aconit,  la  valériane,  le  géranium 
'ii-i  Uni.  \t'  muguet,  l'élégante  et  gracile spi'rea  aruncus,  reine  des  prai- 
1  1.  s  al|.iiies  et  ornement  de  nos  jardins. 

I.  ■  \|ili.itation  des  pâturages  alimente,  en  Jura,  une  double 
iiidusliie  ;  celle  des  frnilirres  et  celle  des  raffineries  de  fromage. 
Dans  les  régions  d.-  |i..|iiilaliiin  ai;i;li.mérée,  les  producteurs  de 
lait,  unis  en  soei.d.'.  iiViait  un  .  Iialel  „n  fruitière  aménagé  pour 
la  réeeplion  et  le   liavail    du   lail.  (diaeuii  y  apporle  Joiirnellenient 


22i 


LA     FRANCE 


le  produit  de  la  traite  de  ses  bêtes,  dûment  pesé  et  enregistré. 
A  la  fin  de  la  saison,  le  bénéfice  de  la  vente,  déduction  faite  des 
frais  de  l'entreprise,  est  partagé  entre  les  sociétaires,  au  pro- 
rata de  ce  qu'ils  ont  versé.  Le  fromage  est  l'objet  de  soins  intelli- 
gents :  c'est  une  façon  de  gruyère,  dont  la  production  totale  est 
estimée  par  M.  Priant  à  6  millions  de  kilos  par  an,  pour  le  Jura  tout 
entier,  et  vaut  à  peu  près  7  millions  de  francs. 

Danslpsri'<;ions  élevées,  où  la  disppi-^inn  di-;  villncesne  peinii'l  ipie 
difncileiiiriil  i',-,|.|H.rt,lulai(,l,i  |iin>lM.li,,n  .lu  -nix/r.'  c-l  i  r,n|.l,MV.,. 
par  celle  des  IVmiiaui'S  |ii'r>ill''S,  r..iiiiils  r-.iii^  Ir  iMiiii  -rM'iiij.h'  il.- 
septmonccl:  licllcrombe,  les  hoiirlmux,  1rs  .MnlniH'>,  |,.s  Mmissirivs 
s'adonnent  à  cette  industrie.  C'est  même  aux  ildus.siércs  que  le 
septmoncel  s'est  fabriqué  pour  la  première  fois.  Mais  Septmoncel 
en  a  centralisé  le  commerce,  tout  en  prenant  l'initiative  d'une  autre 
industrie  :  la  taille  des  pierres  précieuses.  A  lOÛll  ou  1200  mètres 
d'altitude,  comment  employer  mieux  les  loisirs  d'un  long  hiver? 


)E      DE      LA      LAN  GO  CETTE 


LES    EAUX 


Aucun  pays  n'est  mieux  arrosé  que 
le  Jura.  Le  filtre  de  son.  sol  fissuré, 
absorbant  les  eaux  du  ciel,  les  déi  obe 
à  l'action  réductrice  de  l'air  et  du  so- 
leil, pour  les  rendre  à  la  lumière  par 
des  couloirs  mystérieux,  en  sources 
jaillissantes.  Ce  ne  sont,  dans  le  liant 
pays,  que  fontaines  claires  et  vives, 
riviérettes  sémillantes,  filets  d'onde 
pure  et  bleue,  grâce  auxquels,  même 
sous  les  ardeurs  de  la  canicule,  tandis 
que  la  plaine  meurt  de  soif,  la  mon- 
tagne conserve  son  tapis  vert  et  les  val- 
lées leur  ln'llc  ib.iaison.  Les  eaux  ju- 
rassiques s'. coulf  ni  :  au  Tî/impar  rOi'lic 
et  la  Thirl,.,  tnluitaires  de  l'Aar;  la 
Birse,  affluent  direct  du  Rhin;  à 
l'ouest,  vers  la  Saône,  par  le  J.)oubs; 
au  sud,  par  l'Ain,  la  Bienne  et  r.\lba- 
rine,  vers  le  Rliùne,  ou  directement  à 
lui  par  la  Valserine.  La  Birso,  le  DouIik, 
VAin  sont  les  rivières  jurassiques  par 
excellence  :  au  nord,  le  groupe  Aar, 
Reuss  et  Limmat;  au  sud,  le  Rhône  et 
VIsère  lui  sont  plutôt  extérieurs,  leur  cours  ne  faisant  que  tra- 
verser, à  l'une  et  l'autre  extrémité,  son  double  pédoncule  de  rat- 
tachement aux  massifs  voisins. 

De  même  les  grands  lacs  qui  s'étendent  en  contre-basde  la  bor- 
dure orientale  :  ceux  de  Genève,  de  Bifnnc  de  Nevchàlel.  lui  sont 
extérieurs.  Tout  autres  sont  les  rési'i  \  (.ii  s  ,|,  |,i  li.niii-  cliaiiic  empii- 
sonnésdans  le  creux  des  vais  :  lacs  di' ./""  ' .  il''  Sinni-I'nmi.  de  Ctiail- 
le.ron,  de  Sila,,,  de  Chàlnin.  lar  M-«„hn  ri  l.,r  Dr,, us  étalés  sur  le 
plateau  de  Champa-iinl,',  lai-  di'  .V-////'/'».  Leur  vie  se  lie  intime- 
ment à  celli'  drs  rciMs  di  MU,  (|ui  .  n  s.uil  les  dérivatifs  naturels. 

Parl'Amel  !■■  ])niihs,  alIlMeul di'  la  Saune,  la  majeure  partie  des 
eaux  du  Jura  descend  au  Itliône.  L'Ain  jaillit  d'une  fontaine  pro- 
fonde (TfiO  mètres  d'altitude),  à  10  kilomètres  est  de  Cliampagnole. 
Accrudela5cr;)«!Ù'rec,  autre  coulée  d'eau  pure,  il  se  perd  dans  des 
cluses  pittoresques  dont  les  parois  s'entr'ouvrentà  l'apport  de  tor- 
renlicules,  émissaires  de  lacs  nombreux  et  de  sources  abondantes. 
Tout  à  coup  le  petit  fleuve  disparait  sous  des  blocs  sauvages 
détachés  de  la  rive.  A  peine  revenu  au  jour  dans  le  réservoir  de 
Rourg-de-Sirod,  il  fait  un  bond  de  17  mètres  pour  capter  au  passage 
lo-Siume,  née  comme  lui  d'une  puissante  fontaine,  la.  font  sous  la 
Lete.  Cette  turbulente  rivièiv  plnn^e  Imis  fois  sans  désemparer, 
gagne  les  Plancbes-en-Monla-m  .  sanlr  'i  mètres,  puis  30,  et  plonge 
dans  l'étroite  fissure  de  la  1  iu-mu,  iir  Pourtant  de  contorsions  et 
de  biuil  H5<7!»iena  f  ut  <]ui  17  1  ib  mètres,  mais  ses  4  360  litres 
d  eau  en  débit  oïdinaiie  sont  poui  1  Ain,  un  précieux  apport.  En 
a\  il  coniluent  \  \ngillon  fils  de  la  combe  profonde  des  Nans;  le 
bief  drr»/-   fmi'=:  ain  du  I  u  d.  Ch  dam. 

M  1  I  nul  i  I  lu  luilnl  ni  1  s  tubutaires  de  l'Am,  un  torrent 
lie  2  I  il  ui  II  I  ]  III  I  Hérisson,  dont  le  cours  heurté  n'est 
I  m  iin  I  lu  |u  1111  1  I  idt  en  interrompu.  Le  lac  de  Bonlieii, 
1     u  il         lii|  I  u    1     11  un  de  inière  du  Lac,  est  l'une  des  plus 

h  mu  ml  lilul       lu  I  iKi    une  Chartreuse  se  reposait  à  la  rive  ; 

I      1     II   1       I      jiiiii      liivuinntes  des  bouquets  de  hêtres  sécu- 

I  mes  et  dt  sipins  atblLtii|ui  s  se  muent  et  souvent  trempent  leurs 
lu  niches  dans  li  nappe  tianquille    Le  lac,  profond  de  12  mètres 

uMion  couvie  une  étendue  de  18  hectares,  à  803  mètres  d'altitude. 
A  peine  issu  de  cette  conque  champêtre,  l'impétueux  Hérisson 

I I  m  outre  1  eniiss  me  du  lac  d  Illai/  grossi  du  trop-plein  des  deux 
Mailuf  ses  \oisins  un  cipiicieux  encore,  qui,  après  avoir  passé 
en  sous-sol  pu  un  caml  de  400  meties  sous  le  village  d'illay,  lie 
piitie  avec  son  tuniultm  u\  voisin  et  commet  avec  lui  toutes 
suites  de  folies  AnsanI  Girayd  le  ,ffcHMon  s'essaye  au  métier  d'acro- 
bite  couit  se  contiacte  et  plonge  d  un  jet,  au  milieu  d'un  grand 
huas  a  \o  mcties  plus  bas  Cette  chute,  la  dix-septième  di- 
puib  son  oiigme  ne  vient  qu  au  se(  ond  rang  pour  l'imporlanci'. 
Il  faut  \ou  plus  loin  le  Heriswn  bondir,  on  s'effnndrant  du  haut 
dune  coiniclie  de  locbes  comnn  im  pdil  Mat;.iia;  lUi  mieux, 
loisque     piécipite  sui   les  sliales  lui  aiihs  (l'iiii  virilaMe  cbàleau 

1  eau  natuiel  il  di  ploie  d  un  mouscineiit  gracieux  les  plis  on- 
doyants de  son  echaipe  blanche,  pailletée  de  diamants.  C'est  ici  la 
cascade  de  l'Éventail,  l'une  des  plus  belles  connues.  La  hauteur  de 


CIIALNE     DU     JIRA. 


LA     SAONE 


22.^ 


la  chute  est  de  60  mètres.  Encore  quelques  remous  rageurs  à  li.i- 
vers  les  éboulis,  jusqu'au  moulin  Jacquand,  et  le  Hirissmi  ,ip;iis. 
sa  fougue  dans  la  double  conque  des  lacs  du  Val  ou  /'c  y^v  k- 
(longueur  :  1500  mètres;  largeur  :  400  àGOO)  et  de  C/mmbl,/  ou 
lac  De<!sfms  (longueur  •  1  250  mètres;  largeur  •  300  à  400)  Pour  une 
^tape  de  quelques  kilometies,  le  Hérisson  est  lombi  ,  de  la  i('i;ion 
dllhy  à  ctlle  de  Chambh,  d  une  b  iiili  ui  nciIk  \W  i]iii  (b  i' i"---' 
'JiOiniues    11  se  peid  alois  <I  iiiN  b   mI1(  ii  (b   1    \ni 

Il    lac  de   C/irf/r/m  (ou  Cbiiin       p.  u    .  Im.,,,    .Iu(l bl\     b.  Ib 

ét(udueliquidede220  becliKs,  b.ii- 2  >(ill  ,,,,  li .  s  ,  I  I  ii ..    .b 

500  a  lOOOnK  tus,  le  plus  Vcislo  k  s,  m I  ,  m  ,lii  hii  i   i|>n  ■.  (  .  lin 

de  Saint-Point,  SI  Idle  àGOO  niLlK  s  (I  ilhiii  b   .nin    uhnmI    i  i|.is 

de  piailles  et  un  fi  i  à  cheval  de  icx  lu  ■-  (ji uimiiih  iil  ib   vhim  i  h.  ^ 

hetidies  Le  site  est  dune  (iniiu\uilu  btaulctl  lu  1  lo  l"il  |i"i^ 
sonneux  on  a  evhuin<  de  ses  cauv  les  u  sli  s  assez  bien  c  nn^i  i  m - 
d  une  antique  ciU    bu  ustii  ,  (  nli  e  aiilii  s  uni    lu  Ib    piiogiK  ,  lnii_n 

Il   Drouvenant,  mi /)/i//(i  Mi/i'    In  h    iIii  II    iiss t  il  nissilm 

biib  nie  n  itui  I,  jaillit  diinnabiu  |. h  |.iini,|,  I  ,  r  „/-  .h.  Uu  h,  bnii 
de  1  bO  meties  Si  s  miilliiib  s  (ib  Is  n  unis  Im  un  nt  une  lu  u\  ml' 
cascade,  dont  les  seieiies  et  moulins  de  lai  lasiu  e  utilisent  b   Ibil     II 


s 

Enlie  elle   i 

t  1 

de 

la  hautPiH, 

d, 

xp 

1  il 

nu 

io|p[tenl   II 

liibiil  ilis 

Il    ilu  /'//  V 
.  111        1  'lltU 

::,;; 

aiiiveque  les  eaux  suiabond  iiili  s  pio\eu  mt  de  la  funte 
ou  de  pluies  exceptionnelles  obslment  1  oi  ilu  e  mi  n  e  di 
le  iiop-plein  lemonte  aloi  s  p.ii  un  conduit  inluii  I  dit  I 
Gaw/ûnes  etiiMint  bondii    du  h  ait  d  un  inibci  appelé 
Dnrd   Cette  chute  atteint  alors  pu  s  de  90  nu 
souice  noimale  de  la  inieie,  a  moitié,  au  tu 
failles  nuisibles,  dt  s  giottes,  di  s  sillons  tmti 
de  cascdtelles  intei  nu  ili  un  s  d  iiis  I  i  uMib  i  li 

Pai  le  Diouvriitint  (  I  J  iOd  un  li  i  s)  di  1 1\  i     i  1 
lacs  de  Chnnaux     1  m  d  Fn  /fnul,  1  n    Shih  m 

de  700  meties,  birgi  de^lO,  qii  ili ili  lib   I 

d  En-Bas,  In fi7u HT  ou  Ginud-Lac{  uln  i  I  m  - 

tics,laigeui     -iOOaTnOj  Pai  gnnib  s  ,  ni\    b  s  ,|.  ii\  I  n  s  ^i  .li.nn.nl 

la  main  sui  le  pi  m  de  pi  m  n  s  qui  b  s  m  pu       I  n  1^7(1  lui  i  nt  nn-   i 

joui  les  11  stes  d  une  I  ili   I  n  iisli,     ,li    j   i.i   ,b    Idiueiie  polie    I    - 

saiiedi  sib  ux  biisou />'"/ i/i  /"  /"'"  bs|Hiiti   au  Diouvenanl  \  nisni 

I  entiaineniPiit  di  s.  s  tui  biiN  iiK  li  ibul  nu  s  précipite  le  muis  ,b 
VAin  Sous  Pont-de-Puilte  il  f,li'-se  en  lapide  et  fianehit  un  seuil 
de  18  meties  par  la  belle  chute  du  Saut  de  la  S(7^^se  des  eouiants 
tumultueux  se  croisent,  se  biismt,  lejaillissi  nt  en  fusées,  e'(  st 
moins  une  chute  qu  une  mèli  e  de  bondisseinents  Les  Inugis  de 
laSaisse  (Compagnie  des  foiges  de  Fianche-Coniti  )  utilisent  (etfi 
précieuse  foi  ce  natuielle.  Puis  VAin  se 
faufile  en  de  profonds  couloirs,  presque 
déserts,  où  ses  eaux  bleues  frôlent  le  pied 
de  grandes   roches   fauves.    Cette  longue 

faille  dr  'iikil lins.  1,1  ..  Cnmbe  d'Ain», 

oITre  il.i-i  '  -I'  <  |i,i", !-.■-.  ili's  sites  impré- 
vus :  C/n:i',<  ii-r  ,lr  .\  ui  ,r- 1  ),i  me  de  Vaucluse 
et  ses. jardins  suspendus,  la  yioc7(e-5M!-i?r(«7, 
le  Saiit-da-Moriier. 

Voici  la  Bienne  (68  kilomètres),  émule 
de  VAin  et  son  principal  adjuvant.  Issue 
d'un  plateau  peu  éloigné  de  la  frontière 
suisse,  et  d'abord  connue  sous  le  nom  de 
Bief  de  Chaille,  elle  dévale  et  saute  comme 
ses  sœurs  du  Jura,  incessamment  accrue 
de  sources  jaillissantes.  Au-dessous  de 
Morez,  longue  cité  inilnstrieiise  qu'effile 
une  double  entrave  de  r.ulnTs,  \'l-'riihin< 
lui  arrive,  par  bunds  irasr.nle  ilu  i:ii,ipr.ni 
de  Gendarme),  d'un  iiialrau  l'I.vi'  I  mii)  à 
1100  mètres),  où  somnolent  :  le  Lac  des 
Mortes  {10  hectares)  et  celui  de  Belle  fontaine 
(12  hectares).  Puis  la  Bienne,  par  une 
échappée  pittoresque  que  commandent  de 
hauts  rebords  calcaires,  happe  la  Vattchise, 
puissante  fontaine  de  l'amont  de  Saint- 
Claude,  et  rencontre  au  pied  de  cette  ville 
le  î'^eon,  torrent  d'allure  désordonnée  qui 
dégringole  de  la  région  élevée  des  Bou- 
clumx,  entraînant  avec  lui  le  Flumen,  cé- 
lèbre par   ses  défilés  et  ses  cascatelles. 

Au-dessous  de  Saint-Claude,  des  cluses, 
des  couloirs  épanouis  en  bassins  ver- 
doyai! ts,  e-o nduise 11  t  la  Bienne  à  la  rencontre 
de  plusieurs  toireiils   :  le   Lison  (ne  pas 


leyion  (b    S, lins 


roni/riri/  (émissaire 
e  où  il  glisse  et  se 
l'Alihdi/r,  vasque  de 


226 


LA     FRANCE 


sont  los  lieux  rapitales  industrielles  de  la  Bienne. 
Morez,  ancien  village  de  Combe-Noire,  aurait 
fu  l'iiur  (  rt'Mirur  de  sa  première  industrie  un 
certain  Élienne  Morel,  qui  vivait  au  xvi«  siècle 
et  dont  elle  aurait  pris  le  nom  :  Combe-Morel, 
d'où  l'on  aurait  fait  Mitre:.  C'est  à  pre'sentiine 
ville  de  3900  à  6000  habitants,  ou  plutôt  une 
longue  ruche  laborieuse  étirée  aux  bords  de  la 
liienne,  le  long  d'une  interminable  rue  de  2  kilo- 
mètres et  demi,  tronçon  de  la  route  nationale  de 
Paris  à  Genève.  I,a  lunetterie  et  V/iorlogerie  en 
sont  les  deux  industries  fondamenlales.  De  J/o- 
rez  nous  viennent  ces  monumentales  horloges, 
ciu  Ilissims  dans  des  coffres  enluminés  de  fleurs 
et  de  sMji  Is  (  liainpètres,  avec  un  balancier  qui 
1  ehnl ,  I  nnnins  sous  le  nom  de  «comtoises".  Il 
s  ,'11  lalirlque  :j:;(lOn  par  au.  De  J/,-,v;  éealenient 


.1)0  lin 


93  heclares,  longue  de  "2  kilomètres,  profonde  de  20  inèires  environ, 
à  près  de  880  mètres  d'altitude.  On  imagine  les  ressauts,  les  bonds 
et  les  circuits  de  l'Enrayé;  son  nom  est  une  gageure  :  il  saute  dans 
une  caverne,  fouille  les  profondeuis  du  sol,  où  il  rallierait  les  eaux 
de  la  rivière  de  Luuirc,  disparue  subitement  à  5  kilomètres  de  sa 
source.  Qui  sondera  le  monde  mystérieux  des  eaux  souterraines"? 

Vficrin,  dernier  affluent  notable  de  la  Bienne,  recueille  en  sous- 
sol  les  eaux  du  lac  d'A7itrc,  nappe  solitaire  de  8  hectares,  endormie 
à  824  mètres  d'altitude,  au  pied  d'une  roche  où  s'étayaient  les  habi- 
tations d'une  cité  gallo-romaine,  la  ville  d'Ancre,  l'une  des  plus 
notoires  de  ran[i([ue  Se.  pian  le,  ri  \  aie  de  Jeun-e  et  de  Villars  d'Héria. 
Les  débris  qu'on  eu  a  i  cueilli-;  d.  puis  des  siècles  donnent  l'idée  de 
ces  vieilles  citi's  il/clmes  :  d.^  \  ilLiues  se  sont  élevés  sur  leurs  rui- 
nes, après  que  b-s  Sariasius  eiiieiit  passé  par  cette  vallée  d'Héria, 
comme  une  trombe  dévastatrice  qui  n'en  laissa  rien  subsister.  iMoi- 
rans,  petite,  mais  active  cité,  est  aujourd'hui  le  centre  de  la  région. 

Par  une  dernière  gorge  (cluse  A'Uffel  ou  de  Chancin),  la  Bienne 
atteint  la  coulée  de  VAin.  Dans  sa  course  heurtée,  la  sémillante 
rivière  sème  la  vie  sur  ses  bords. 

Avec  ses  torrents  indisciplinés,  ses  cascades,  ses  fonts  vives,  ses 
chutes  rapides,  le  Haul-Ja  a  possède  une  merveilleuse  réserve  de 
force.  L'industrie  d'ailleurs  n'y  chôme  guère.  Morez  et  Sainl-Clmide 


de  douzaines,  qui  s'exportent  dans  toutes  les 
rincipalement  en  Angleterre  et  en  Allemagne.  Zîj- 
veites  et  Iwrlo'/es  donnent  à  la  i  égion  moré- 
/i  1111  une  moyenne  annuelle  de  6  mil- 
h  u-  d'i  qipoit  de  la  classe  d  Horlogerie  à 
1  I  \|i  Mh  .nunneiselledelOOO) 

Saint-Claude   est   d'aspect   moderne, 
Inn  (|u     snu  oiieme  lemonte  au  temps 

I  hiuni  <pu  s  nnt  Romain  et  saint  Lupicin 
Miiii  nt  fixei  leui  i  esideni  e  au  confluent  de 

I I  Bienne  et  du  Tacon.  I  e  premier  grou- 
pement tonne  aulonr  du  monasti  re  qu'ils 
lundèient  s'apptl  lit  (  i,!:h,i  n/himl;  il 
jnit  ensuite  le  ii  m  lu  ipiilii  nie  abbé, 
'^  iint  0-\and,puis  (  I  lui  lin  il   u/i   ,  saint 

I    ibl  i\     ^omemait  souveuunement  celte 
I    _i    n    1  I    foimait,  à   la  lisière    du  pays 
ml    1-   une  soi  te  d  Etat  indépendant,  ou 
/  /   !  iqianilejii(h(fituie  (leSaint-Clinide. 

M  iLi  snn  ancienneté,  la  ville,  maintes 
1  is  1  i\  ir,ee  pal  de  tenihles  incendies, 
a  gdide  pou  de  chose  du  passé  la  cnt/ié- 
drale  elle-même,  c  ii  le  sieye  abb  itial  fut 
111-'  en  éveillé  en  1742,  avec  la  froide 
Ml  1  lin  ini  e  de  sa  façade  composite,  n'ar- 
léleiait  guère,  n'étaient  les  trente-huit 
stalles  di'iicieusement  sculptées  pour  elle 
par  Jehan  de  Vitry  (1A49-14G3).  Le  site, 
d'ailleurs,  est  agréable  :  ce  pont  de  pierre 


CHAÎNE    dl:    juha. 


LA     SAÔNE 


227 


qui  enjambe  liai-diiiient  la  coupui 
ili'  la  i^icnnc,  à  la  place  d'un  piciiih 
•  MiMuije  dû  aux  frères  Poiilil'.-.  .p 
ji^lrrenl  sur  le  Rhône  le  poul  >aiii 
Esprit;  celle  passerelle  qui  susprn 
ses  fils  de  fer  à  '60  luélres  au-de; 
susdesbouillonnonientsdu  Taron  t 
que  le  terrililiM'vr|..iic(li'  iSOO  lord 
comme  unfi-lii:  rr^clnlaiiihiL'i'  pî 
toresquo  du  M''ii\-  i|ii;Miiii'  (!'•  I 
Poval  :  cela  nrsl  p,is  ■..in-  n.l  iV 
i,UnsSai„t-rl,n„l.,  r'.'-l  -,,  \;il|,  . 
ce   sont  SCS   iimiilaL'ii'  s,    >c.-.  ;:i  ,iin 

bois,    ses    eaux    I di>-,i  ni.-- ,    - 

claires   fontaine-.    Si    -.(liiiMinh' 
l'éveil  du  prinl.Miip-.  si   liai   lir  iii 
core  et  si  vertf  scius  les  aidruis  d 

r.'li',     cette    nature    rpa w     d 

lla\il-.lura  connaît  iHUiilant   la    sla 


gnation  des  hivers  prolongés,  qui,  sans  montici  de  iigueuis  exceb- 
sives,  closent  les  gens  près  de  l'âtre  poui  d  interminableb  veillées 
Après  s'être  adonné  à  rinnnrentc  industiie  du  sifflet  Saint  Claude 
a  entrepris  de  fabriquri-  d.s  t'ilmiirn^  dis  I  intioduction  du  tabac 
en  France,  puis,  comme  la  raeine  de  bru\eie  melee  lu  buis  que 
l'on  employait  surtoul,  lu;  cduvenait  gueie  on  eut  1  id(  e  d  en  faire 
des  pi;)«.  Et  la  fabrication  de  Saint-Claude  en  pioduit  une  tient  un 
de  millions  par  an.  Ajoutez  les  accessoiies  de  cette  mduslin  le 
tuyau  de  pipe,  autrefois  d'ambre, 
nin|)lacé  par  le  caoulchouc  vulca- 
iiisi',  le  celluloïd  ou  la  corne  du 
linsil;  le  travail  de  l'ivoire,  de  l'os, 
de  l'écaillé,  pour  les  articles  dits  de 
«  Saint-Claude  »  ;  la  taille  des  pierres 
précieuses  et  du  diamant,  l'établis- 
sement des  mesures  linéaires,  vous 
aurez  l'idée  du  labeur  accompli 
dans  l'agglomération  San-Clau- 
dienne,  vraie  métropole  industrielle 
du  Haut-Jura  (12022  habitants). 

Sous  l'afllux  de  la  Bienne,à  Condrs, 
l'Ain,  presque  aussitôt,  cmipe  eu 
traversles  crêtes  loniritudinab'-  qui 
l'enserrent:  jetée  des  monis  y,', /- 
i/iiant,  dorsale  du  Curent,  escarpe 
du  Re'vrnwnt,  etd('d)Ouclie  en  plaine, 
ayant  pris  au  passage  les  ruisseaux 
déclinés  des  vais  jurassiijues  :  Val- 
loiise  et  Saran  à  droite,  Oignin  à 
gauche,  déversoir  du  lac  de  Nan- 
tua;  au-dessdus  de  Pont-d'Ain. 
r.\ //-(»■//(.' d'.\inl..'rieu.  Au  seuil  de 
la  1). nulles  paiait  le  Rhône. 

lùitie  les  hautes  f.ilaises,  boisées 
à  la  base,  des  monts  d'Ain  et  l'hémi- 
cycle formé  par  un  éperon  avancé 


de  la  muntai;ne  des  Bain, <  th..  aux  peut,  s  de  la.pielle  s'etagent  les 
maiscuis  de  Nantua,  muuile  lanapped'uu  lac  chaimant,  à4~o  niè- 
ties  d'altitude.  I.e  lac  de  Nantua  mesure  2  600  mètres  de  long, 
'lOO  à  700  de  lar«e  et  couvre  141  hectares  de  superficie;  dans  ses 
eaux  poissoniieiises.  picifondes  de  46"" ,30,  au  niaxinnim,  les  Iruiles 
s.iumoiiées  alleiuiieiit  une  taille  remarquable.   I.  O/,/,/,,,     /i^nmi/el 

Vain/  reuiii-  ,  d.iii-  leqind  s'épanche  le  Bras-du-I.  ,  ,  -.iii  — .iire, 

s'.iceioit  dl'  l-i/e/'.  luisscau  A'Oijunnax,  ville  mdii-li  leii-e,  haut 
perchée,  à  ool  mètres  d'altitude,  au  pied  de  monts  boiseb  qui  dépas- 
sent 4  000  mètres.  Les  cascades  de  l'Oignin  fournissent  à  sou  usine 
d'électricité  la  force  motrice,  et  elles  sont  admirables  :  celle  d'Ar- 
liintaine,  qui  plonge  en  arc  de  lOmètresdans  une  belle  vasque  natu- 
iidle;  celle  de  Thorey,  qui  saule  30  mètres;  enfin  l'escalier  d'eau 
de  Charniine,  la  plus  puissante  des  trois  chutes. 

V  \  u  1  Albarine  née  d  un  petit  etan^  a  (j  kilometies  sud-sud  esl 
dl  >  Liitiu  II  11  1  >in  de  la  coupe  veidoj  mte  ou  subsistent  les  lestes 
de  lidiiili  u  I  de  Meipiat  (fonili  e  lu  xii  su  c  le^  Ion  ne  si  drule- 
1  ut^u   I.   iju     te  p  iinii   iiii        ml     |  i  m  i       m  il     _    iill  n     il    l 

quilt.   s  m  (diteiu  ii  il  il  iii|     H       n  I     i    I     I  1 1  i    ti\     l     ,,  ils 


queiicutilli  1  1// ;/(/((.  tu  K  ttt  LLiiiU  111  i^iiili  ju  1  un  [1  ii^iant 
de  deux  ca\eines  (casi  ide  de  Chai  ibollej  lui  appoitenl  un  alflux 
SI  abondmt    qu  i  Chaley  son  flot  loiile  doidinaiie  3^80  litus  et 


228 


LA     FRANCE 


■19;]0  litres  h  IVHiaso. 
De  940  mètres  d'alli- 
tude,  la  tumultueuse 
petite  rivière  est  toui- 
bée  à  400  mètres.  Elli' 
semblait  jusque-là  sr 
diriger  vers  le  Rhône  : 
c'est  VAin  qui  l'attire 
à  l'ouest,  par  une  gorge 
où  ses  eaux  courent 
jusqu'à  Tenay.  Au-des- 
sous d'Anibérieti,  elle 
débouche  enfin  dans  l.i 
vallée  de  VAin;  mais  h- 
sol  de  gravier  qui 
forme  son  lit  inleiieur 
l'a  tellement  appauvrie 
qu'elle  ne  roule  |.lus 
que  1  500  litres,  ninins 
qu'à  Chaley,  au  (h'-valT' 
de  son  plateau  natal. 
Altitude  de  la  source  : 
Q'iO  mètres  ;  altitude  de 
l'embouchure  :  22Û  mè- 
tres; c'est  pour  VAlha- 
rine  une  chute  totale  de 
720  mètres  en  K8  kilo- 
mètres de  développe-  ^^^.  ^^^ 
ment,   soit  12  mètres 

lomi  tu    <     Il   i    Mil    I  idée  des  soubiesautsdésoidonnes  de  sa  course. 

A  la  II  n  mil  lu  l»ouhs,  1  Ain,  qui  a  piicouru  190  kilomètres, 
fournit  un  débit  oi  iliiidue  de  Ml  nu  tu  s  nil»  s,  2500  pat  giandes 
crues.  Cette  iniere   toiientii  11     i --t  i    |  iil   i    naMgable,  seulement 

de  Condes,  conlluent  de  la  lîi lu^pi  ni  Rhône;  mais  on  ny 

navigue  gucie.  Le  flottage  uflKal  nnuiutiiLe  à  Ciiampagnok,  le 
réel  au  Saut  de  la  Saisse,  à  4U  kilomètres  plus  bas.  Par  la  pie- 
cipitation  de  S(m  couis,  \  Ain  possède  une  réserve  d  énergie,  en 
paitie  sins  f  inpl  n 

Les  h  ml  I  I  |i  iialleles  du  Juia  méiidional  olTiaient,  dans  les 
dépiessi  M  pil  ^  paient,  des  cadies  fwoiahles  a  1 1  eonstihilKin 
de  coiiiiiiun  1  II  s  jiii  longtemps 
vécurent  dans  Icuis  vallons  le- 
tiies  comme  autant  de  pt  litsl  tils 
autonomes  :  ainsi  le  Viihuim  i/,  1 1 
Michaitle,  le  Bas-Biujfi/,  le  v  il 
Ch  nry  et]e  paijs  de  Ger,  anfimi 
de  la  glande  baiiitie  du  Recule! 
Le  Valromey  s'allonge  avec  le 
Séian  et  (pu  Iques  toirents,  ses 
tnbutaues,  en  lie  les  lehoids  (  le- 
vés d'un     ,!   iil  I       Imim.       i  I      I 

la  plus    h  ml  I      ni I 

Giniul  <    I  1       1  I  I   II         1 

CietduAii  J  .)_.  111.  tus;  ,  l  1, 
Sujnnl  du  hctonlyï  322  metiesl,  a 
l'ouest,  les  entes  foiestieirs  de 
Saint-(.ei  III 1111  de  (  ni  imi  hk  |h 
de  Ma/1   i  i.n  il  I    I  In,  i   lui 

1237  m s  \l     ,     ,   ,    s 

Des  cols  iiM  ni  I  1  \  ill  s,,!  |  s 
depiessions  voisines.  Le  si  uil 
élevé  de  Cervejiieu-\rtemdie, 
qui  se  pio|etle  au  sud  sur  les 
pieraieib  vallons  du  eu  que  de 
Belley,  poi  te  1  altitude  du  Yalui- 
meij  inft'ruur  i  pus  de  300  me- 
ttes :  a\..  Il  phi  lu  duRi  toul, 
elle  muni  m  ii  i  I  i  1  lOOiii,  lus 
C'est  11  iimiih  m  m  dessus  de 
Hotonnes,  dvei  sls  hauts  pâtu- 
rages, ses  foiets  de  sapins  et  de 
hêtres  aicioiliis  au\  esraipe- 
ments  rihiius  i  nlm  h  s  htl- 
vedèiis  il|  siu.  |„  Ihssui  le- 
chine  (Il  s  m  iiis  I  I  p.iintuu]ieu 
<le  villa.,1  s,  bLuli  1111  lit  di  s  giangcs 
gioupces  en  h  imeau\  poui  1  ex- 


ploitation du  bois,  l'abri 
des  bêtes  en  pâture  et 
de  leurs  gardiens,  char-  / 
gésde  manipuler  le  lai- 
tagedans  des  chalets  ou 
fruitières  et  d'en  fabri- 
quer un  fromage  ana- 
logue au  gruyère.  De-ci 
de-là,  de  rares  champs 
d'avoine  et  d'orge,  par- 
fois de  froment.  Au- 
dessous    de    Hotonnes 


jusque   pi 


d'Arte- 


î^^^k  mare,  le  Yalronieij  s'é- 

^À^^jÉMSÊÊÊk         panouit  :  prairies, 
,^ÊgÊÊ^^^^^^^Ê^         champs    de     céréales, 
.vJB|H|^B||||[^^B          cultures  variées  s'éta- 
.^f|H^9HHH^HH|  gent  aux   pentes,    pi- 

^^^^^^^^^^^^^  quées  de  villages,  sous 
la  bordure  des  grands 
Iniis.  |,,i  viiiiie  même 
pinspèie  (l.iiis  la  partie 
inériiriiinale:  naguère 
encore,  Vieu,  Artemare 
tiraient  de  leurs  vins 
un  ajipréciable  revenu  : 
le  vit-'iidlilede  Machuraz 
jouit  eiiriue  de  quel- 
que ivpiil.ition  dans  le 
pays  Mais  le  YaJromeii 
de  ses  ioiêts  et  de  ses  pàtuiages.  Ln  tiamvvay  U  latURhe 


vit  suit' 

a  la  giande  voie  feuee,  Bouig-Ambeiieu-Culoz. 


\ahumeij  ne  veut  pas  due  vallée  romaine  ou  vallis  : 
l'ooi^upalion  romiine  y  ait  Hisse  des  lestes  impoitants 
tajutile  de  la  Mllee,  (htnuti    ji  u   1.  s   \  iiidilib   nu  ih 


iemi^iie  dispiiul  l  ut  s,  i„,,i,,l 
ib,  aiipartenant  suc(  essivement  i 
ipitale  féodale  de  <e  petit  Etat  hi 


,  bien  que 
leu,  ancienne 


1  LL  \  une. 


I   I      I    iilit  en   1  l'Jo,   iitliiit  piunt 

I  II  ou  ne  se  suuci^nt  p  is  de  le 
il  I  In  confie  le  ici  de  I  imte 
fn  11  12,  le  comte  fut  eujje  en  iini 
quisat  pour  Honore  d  Uife,  fieie  de 
Jacques 

I I  Bas-Bugey, -,i(iupL  aut(mi 
il.    ihlhii    SUIS  h  tiitill.   di   son 

aux(lu(sde  i5iV(ue,  qui  le  ct-de- 
lent  aldl'iance  en  ItiOl,  confie 
le  mai  quisat  de  Saluées.  Riants 
pav  suces  autoui  de  BiUey,  sites 
piltoi(S(]ucs  sur  le  couis  du 
Rhône,  combes  fiaîchi  s  et  pla- 
teaux sauvages,  touents  et  cas- 
cades, sapins  et  lieties,  ce  petit 
pays,  hoiinis  h  s  champs  de  glace 
et  les  pics  maccesbibles,  pos- 
st  II  (11  miniatuie  toutt  s  les 
Il    mil  s   des  glandes   montagnes 

Vu  dessus  du  Valiome),  1  an- 
(  len   mandement   de    Michaille 

s  adosse,  le  loni;  du  RIk  ne,  a  1 1 
haute  cil  I  |ui  is,|  {Il  |ui  I  III  ti 
le  Ont  d,  ,\  I  1  ,  m  II  s) 
Sur  son  il  iiit  .1  I  11  h  11  \  (/- 
(,//,  1  II  iilu.llse  mille  delà 
lui  I  Mil  nu  et  du  \  al  Chf 
I  1  1  iiH  iist  par  sa  souice,  a 
1j  kil  m  liisnoid-est  de  StiuI- 
t.laudi-,   la    \ahiuiie    desLCnd 


CIIAiM^     DU     JURA. 


LA     SAO.NE 


de  11  villi^e  des  Happes  pii   une  ii^gion 
d^iLstc    et  pistoidle  ou  s<    sucrèdeiit 
Mijoux    Ch(^7fi\     I  c  lo\     dinsun   rulie 
det,i  iiul(s  |.i  mi       |u     I    1  I   iil     ,  Kbl 

des    (S    ujH  m    ni       I      I  oiiu    m   Im         i 

1  OlRsl     dullUll       lllu  U     I     II  II       I     IIM 

inti    foilt.  dun  liiut|  i  île  m  di     1  200  i 
1     00  iiilIms    ou  S(   di'^peispiit  l(  s  li  ibi 

I  ili   iib  d(  s  Molunes  (  tdt  Bi  11(  (  onil  e  les 
dtuv     MiinnuK  i)  1(  s  ])lub  (  Icvi  es  du  Jiii  i 

Vu  \ni  d  du  (  ut  de  la  Neige  (1  723  m 
tu        (  nui   inudebiedu  m  issif  \i\  il 
m  I      issci   c  lime    )u^  |u  i    I    i   \        i 
iiime       eiUie   ks    (       ii|     m    ni        I    I 

II  11  issis  en  suiploiiil     pu  I    I I 

(Ile  SI  démène   ploii.i  d  m     nii       li    il 
libsuie     digiinyiik    de    22 j    iulIus  in 
81  iloinètics    happe  en  pdbbdut  d  s  I   i 
icnts  tpiidus  (  mime  elle   \i^r))niii        n 

pu  I     lli    ^  hlll/l   n    h     Vultull        s     I     1   i 


m 

g^^g 

,1  ,  1,  1    , 

%,j^ 

mimes  au  profit  du  canton  de  Genève  :  ce 
qui  reste  du  territoire  forme  uu  arrondisse- 
ment du  déparlement  de  l'Ain. 

C'est  une  ri'gion  éminemment  agricole  : 
de  gra-s  iidlurages,  des  bètes  superbes, 
d'exetd  lents  fromages,  un  vin  blanc  assez 
Linùli',  de  grandes  forêts  de  hêtres,  des 
rairières  de  pierre  el  de  marbre,  des 
l.ibriiiues  de  poteries,  de  ciment,  de 
verres  lenticulaires,  la  taille  du  diamant, 
di'S  tanneries,  cjuclques  minoteries  don- 
nent une  large  aisance  à  ce  petit  pays. 
Ses  eaux  qui  descendent,  par  la  Versoix 
belles  sources  au  pied  du  mont  Mussy), 
dans  le  Léman;  par  le  Lmdim,  grossi 
du  Jnurdan,  rivière  de  Gex,  dans  le 
llln'.ne.  ollriîai.iil  au  déveloiipement  in- 
du--linl  M.'  I  p.  h  ;i>es  ressources,  si  les 
eiiliaves  ini-i  >  i\<-  part  el  d'autre  par  les 
douanes  au  lilue  éeuuleinent  de  ses  pro- 


vient 1 


tivité 


Si,  a 
de    se 


,  lieu  de  divaguer  sans  cesse   et 
replier    sur    lui-même    par  des 


coudes  aigus  et  des  détours  sans  (in,  le 

Dimhs  coulait  directement  de  sa  source  à 

la  reneoiilie  ,1e  la  Saône,  il  ferail90  ki- 

loniMirs  :  il  en  parcourt  430  en  réalité. 

C'est  un  fantasque.  Sa  pi  •ninre  dii  eetion  le  mènerait  droit 

auRliin.  A  peine  né,  par  937  mètres  d'altitude,  d'une  paroi 

rocheuse  du  Nuirmunl  que  Couronnent  des  bouquets  de 

sa[iins  el  de  hêtres,  il  prend  vers  le  nord-est.  Cinq  mi- 

milesapiès,  il  nient  une  piiMuière  scierie.  Sous  le  village 

pillni,  .-,pic  ,lr    l;<irlir|.,iii,  i|  pimd  uuB  bclle  sourcB  : 

la/ey,/,/,ee,/,  /J/e,   ,  i,,eein.la  IL  lu-e-liief,  fait  son  entrée 

de  Itemoraij,  de 

I  peu  près,  large 

■.  dont  le  Dimbs 

M  ,  tandis  qu'il 

e  Saint-Point, 


V^ilh'r  des  Lacs.  I.à  s'.'hni 
esque  ovale.  Ion  g  de  1  diin 
900,  profond  de  27  .a  2 s 
trop-plein  par  un  jeiii 
dans  toule  son  ampleur 


N.i^l.-  i<--nuir  de  400  hectares,  allongé,  à  s:iO  mètres 
.1  allilu.l.',  sur  plus  de  6  kilomètres.  Sa  ]dus  grande'  pro- 
fondeur dépasse  à  peine  40  mètres;  on  l'appelait  lac 
Damvaulier,  d'une  ville  qui  aurait  sombré  sous  ses  (lots, 
peut-être  une  cité  lacustre,  à  moins  que  le  seuil  rocheux. 


LAC     DE      SAINT-POir 


à  3  kilomètres  plus  bas,  sous  un  ainoncelk'ineiil 
de  roches  effondrées  [perte  de  la  Vaherine],  puis 
reparaît,  tournoie  et  s'engoulTre  dans  des  cre- 
vasses au  fond  desquelles  ses  eaux  mugissent  à 
grand  fracas,  pour  se  perdre  enfin  dans  le  lihône, 
nonloin  de  Bellegarde. 

La  haute  barrière  qui  sépare  la  coulée  de  la 
Valseriiie  du  pays  de  Gex  porte  les  cimes  culmi- 
nantes du  Jura.  Une  seule  route  coupe  ce  rem- 
part, au  col  de  la  Faucille,  et  assure  les  commii- 
niiations  du  pays  de  Gex  avec  la  France. 

Cette  contrée,  qui  s'adosse  au  Jura,  en  regard  du 
Léman,  appartint  autrefois  au  Comté  des  Équestres, 
ancienne  Colonia  Julia  Equeslris  fondée  par  César  et 
mêlée  à  une  |iopid;ili,.n  d'aneiens  Helvètes.  Sur  cette 
route   il.  -    i;,ill..ii-    ipi.'    r..|  m  ii(    l.i    .1  .11!. l.'   ir..U''.>     ^Iii 

("1  au  I .  ■    '     ■  1 1  •   ■    ! .    ■  ■     .  ;  '     '•'•'!'  I         \  '       I  •  '  ■  ■  j  ■  ■  - 

Sarrasias,  des  Ilalieus,  dus  Espagnols,  luerLCnaires 
des  ducs  de  Savoie.  Car  la  baronnie  de  Gex,  d'une 
brancha  puînés  de  la  maison  comtalo  do  Genève,  était 
passée  au  "  Savoyard  »,  à  qui  I'  -  V.  m  .1-  I'-  ni.  vri', ni 
en  loSfi,  en  lui  imposant  la  lîrl  I'  a    I  - 

Genevois,  qui  s'en  emparèrent  IV  I  '  !  Il  milN, 
le  pays  de  Gex  devint  un  bailli.i:-'-  li  m  n-  p  i- 1-  Ir.nlr 
de  Lyon,  en  1610,  et  fut  rattaclié  à  la  Geiieraliîé  de 
Bourgogne.  L'Empire  en  fit  un  arrondissement  du 
Léman;  mais  les  traités  de  1815  en  détachèrent  6  com- 


Fk.i 


230 


LA   fra.xcf: 


dit  Pont-des-Sarrasms,  qui  surgit  dans  la  parlie  nord-est,  ne  rappelle 
une  extermination  accomplie  par  les  barbares  du  Sud.  Tandis  qu'à 
gauche  moutonnent  les  hauteurs  de  Saint-Point,  jusqu'à  900  mètres 
et  plus,  la  rive  droite  se  hausse  au-dessus  de  1000  mètres,  avec  le 
ri'nlli'mrnl  .Ih  Mall.uissnn  et  de  Mniitfw.i  i  rux.  De-ri  df-l,'i,  drs  rui^- 


l'eau  profonde,  aiguilles  effilées,  bastions  aventurés  sur  le  viilf,  Iriurs 
démantelées,  promontoires  échevelés,  corniches  vimi  i-in^u-r,,  ,i,,ù 
les  sapins  audacieux  piquent  dans  le  ciel.  En  bas,  aïo  mi  iii,.ii\.  mnit 
ne  trouille  la  nappe  immobile,  miroir  sans  rides,  où  disci  luk  iit,  dans 
liiilini,   h's  L;i;iiidr-i   vculips  souilires   et  leur  luxuriante  chevelure. 


lE-LES-DAMEt 


selets  purs  s'épanchent  dans  le  lac  ':  source  de  Malbuisson,  source 
Bleue,  fontaine  de  l'Oiseau,  la  Malepierre,  etc. 

Issu  du  lac  après  un  long  repos,  plus  clair  encore  qu'il  n'y  était 
entré,  le  Doubs  reprend  sa  route,  happe  au  passage  maint  ruis- 
seau, mais,  au  lieu  de  poursuivre  droit  devant  lui,  par  la  douve  occi- 
dentale duCrètde  Travers,  il  dérive  par  la  cluse  qu'ouvrit  le  décro- 
cht-nicnldes  crêtes  jurassiques  au  col  des  Hôpitaux,  entre  Vallorbe 
et  Pontarlier.  Le  Doubs  arrive  dans  cette  ville,  clef  des  communi- 
cations de  la  France  avec  la  Suisse,  entre  Besançon  et  le  Léman  ;  il  y 
rencontre  le  Brurjeoii,  cours  d'eau  traînard,  émissaire  d'un  plateau 
humide  et  froid,  qui  fut  et  demeure  un  peu  demi-marécage. 

Le  pauvre  tiibut  de  celte  rivière  ne  suffit  pas  à  éveiller  le  Dinibs: 
il  avance  lentement  sur  un  lit  d'oo- 
lithe,  où,  avant  qu'on  n'eût  isolé,  par 
des  circonvallations  de  fortune  qui 
l'en  préservent,  les  fissures  ou  œil- 
lettes qui  captaient  sournoisement 
son  onde  incertaine,  la  rivière  ces- 
sait de  couler,  pendant  la  saison 
sèche,  en  aval  d'Arçon.  Elle  poursuit 
désormais.  De  la  gorge  d'Entre-Floches, 
au  pied  de  parois  en  hémicycle,  dé- 
coupées en  colonnes  et  en  strates  de 
belle  apparence,  elle  s'engage  dans 
l'étroit  du  Coin  de  la  Roche,  entre  les 
versants  boisés  du  mont  Rognon  et 
de  la  Grand' -Combe,  l'un  dépassant 
--1000  mètres,  l'autre  y  atteignant 
presque.  Les  rives  s'écartent,  et  le 
Doubs,  calme  et  limpide,  si  lent  qu'on 
le  dirait  endormi,  touche  à.  Morleau. 

Presque  aussitôt  reçu  le  bief  de  la 
Tanche,  il  s'anime,  disparait  dans 
une  gorge  dont  l'i^^panouissement 
forme  la  vasque  dentelée  du.  Chail- 
lexiin,  nappe  magnifique,  en  cinq 
bassins  lacustres  que  séparent  des 
défilés  pitloresiiiies.  La  rive  gauche 
reste  fiamai^e  a  mm-  le  village  de 
■Chaillexon;ladioiieestsuisse,avec 
celui  dus  Brenets.  Un  petit  bateau  à 
vapeur,  des  canots  pcnnillrnt  <riii 
-admirer  les  aspects  i  Miiiaiili.|iii>. 
D'un  bassin  à  l'autre,  àcliaqiu' J.'t'.ur, 
le  décor  change  :  roches  verticales, 
hémicycles  abrupts,  plongeant  dans 


Tout  à  couple  fleuve  s'écroule  de  '27  iii'hv>  dans  un  l'imiIIic.  C'est 

le  Saut  du  Doubs:  le  spectacle  est  L'ian.lin-.^.  C.lia.pie  a '.■,  jadis, 

les  gens  de  la  rive  suisse  et  ceux  ili'  la  i  ivc  tramaiM'  se  i  finiissaicnt 
en  juillet,  pour  l'admirer  et  célébrer  la  fête  dn  Dmibs.  On  y  vient 
encore  aujourd'hui,  surtout  de  la  rive  suisse,  à  grand  renfort  de 
chorales  et  de  fanfares.  Songez  que  Le  Lucie,  berceau  de  l'horlo- 
gerie montagnarde,  et  La  Chaux-de-Fonds,  métropole  mondiale  de 
cette  industrie,  ne  sont  éloignés  que  de  4  kilomètres  à  vol  d'oiseau. 
Quand  l'hiver  a  glacé  les  eaux  calmes  du  lac,  on  y  vient  en  foule  de 
ces  deux  villes  pour  se  livrer  aux  joies  du  patinage,  sur  une  piste 
idéale,  polie  comme  un  miroir. 

A  peine  libre,  le  Dovhs  s'engouffre  une  fois  de  plus,  meut  des 
scieries  et  des  moulins  dans  une 
ciiuh'e  solitaire,  entre  de  hauts  pla- 
teaux froids  et  sévères,  animés  par 
une  industrieuse  population.  En  aval 
de  (ioumois,  l'un  des  sites  de  cet 
élriiit  ]iassage,  le  Doubs  coule  en 
Suissi-  par  ses  deux  rives,  durant 
•iT  kilnnH'dres  environ.  L'extrémité 
du  r. .11. Il' brusque  qui  le  ramène  sur 
Siiiiil-rr-aïuie  n'est  qu'à  une  tren- 
taine de  kilomètres  du  Rhin.  Li- 
Duubs  irait  à  Bàle  par  le  tortueux 
sillon  de  la  Birse,  si  le  barrage  du 
mont  Terrible  ne  le  repliait  sur  lui- 
même,  autour  d'un  éperon  monta- 
gneux qu'il  étreint  et  qui,  pour  celle 
raison,  s'appelle  le  Clos  du  Doubs. 
lue  échappée  s'ouvrant  à  l'ouest,  la 
ri\ière  s'y  engage,  et,  par  Soulcr, 
diint  les  colonnades  rocheuses  évo- 
quent le  souvenir  des  orgues  d.- 
liorl,  gagne  Sinnt-Hijipoh/te,  où  lui 
arrive,  du  sud,  un  humble  afllueiit. 
le  Dcssoubre,  dont  la  vallée,  l'un.' 
des  plus  délicieusement  agrestes  et 
sans  doute  l'une  des  moins  prati- 
quées du  Jura,  conduit,  par  une  suc- 
cession de  ravins  boisés  et  de  bas- 
sins verts,  jusqu'à  l'amphithéâtre 
ou  grand  Cirque  de  Consolation. 
Deux  hémicycles  entaillent  ce  «  bout 
du  monde  »,  enfoui  sous  la  ver- 
dure :  de  l'un  surgit  le  Dessouhre; 
l'autre  projette  le  Lançot,  son  frère. 


niiAi.Ni':   DU   JURV. 


LA     s  AU. NE 


231 


lintic  les  deuxruisselets,  un 
bec  lie  roc  se  redresse  sous 
le  dais  échevelé  des  sapins 
et  des  lii^tres. 

Saiiii-Z/i/i/iolyte  s'élève  à  la 
rentiiiilre  du  Dcssoubre  el. 
du  J)niihs,  dans  un  beau  site 
q\ie  duniinent  des  escarpe- 
ments boisés  (forges,  tanne- 
ries, filatures,  moulins,  pis- 
ciculture). Bientôt  le  Douhs 
licui  le  aux  portes  de  sa  pri- 
son jurassique.  La  plaine  est 
là,  au  revers  du  Lumunl;  mais 
l'étrave  de  cette  crête  en 
bordure  arrête  net  l'expan- 
sinn  naturelle  de  la  rivière; 
<(iiiiine  le  mont  Terrible  a\i 
nniil-est, le iomo?i<,  au  nord- 
ouest,  forme  un  infranchis- 
sable barrage.  Alors  le  Douhf, 
déviant  sous  l'obstacle,  se 
ramasse,  l'enlauie  par  de 
nouveaux  delii.'S  ,|ur  jalon- 

„cut     :     P„„/-,lr-ll:„Jr      cou- 

llueut  du  Hoidc  ,  JJ.indfun', 
où,  dans  une  boucle  de  la 
rivière,  s'élevait  l'antique 
Epomanduodunim ;  Vonjcau- 
court,  au  dévalé  du  grand 
cingle  décrit  par  la  rivière. 
Eu  gagnant  droit  vers  le 
noiil,  le  Ihiubs  atteindrait 
Montbéliard,  place  forte 
qui,  di^  tcuips  immcuiorial,  gai 
par  la  trouée  de  Belfiui.  liés  |, 
le  rattachait  à  la  Lni/i,ini,,/ir 
Louis  le  Débonnaire.  Mniitbrhn 
des  comtes  particuliers  et  pas 
Wurtemberg,  qui  en 


t  le  passage  du  lil 
•  siècle,  le"^traité  d 
(•(■■e  pour  l.otlialr 
eut,  jusqu'à  la  fin 
par  alliance,  dans 
resta  maîtresse,  encore  que 

occupé  la  place,  de  1676  à  1697.  Le  rattachement 

au  foyer  français  ne  se  fit  qu'en  1793.  La  ville  (10 

s'est  défendue  bravement  en  chassant  de  ses  murs  le 

mandes,  après  la  sanglante  bataille  d'Héricourt  (16 
Montbéliard  est  assis  pies  de  l'.l/ 

laine,  surle  canal  du  Rhône  au  Rhm 

Canal  et  rivière,  le  Dmibs  s  en  em- 
pare, et,  comme  les  colhurs  ]ui  pi 

rassiques    qui    appuient    h     m  i  ^il 

principal  en  iléfeLulent  les  aiqn      Im  s 

du  côté  du  nord  et  baueut,  dt    ii 

côté,  l'horizon,  la  rivièie  de\ie  \eis 

l'ouest,  à  la  lisière  du  Juia  et  de  1 1 

plaine,  et  en  suit  les  talus  de  soule- 

nement,  par  YIsle-sur-Duubs,  Cl<rvnl. 

Baume-les-Dames,  E  nam,  ou  le  fll  de 

l'eau  se  brise  au  l'apide  de  Gmnarht', 

Arcier,  aux  belles  sources,  (  iplii;, 

déjà  par  les  Romains,  repus,  s  de 

nos  jours  pour  le  service  de  Bi  smu  nu 

Baume-les-Dames  doit  son  nom  a  une 

ancienne   abbaye   de    Bentdu  tnas, 

fondée  au  temps  de    Chdileiiiai;ne, 

retraite  princière  dont  les  poites  ne 

s'ouvraient    qu'aux   aspiianles    qui 

pouvaient  justifier  de  seize  quai  tiei  s 

de  noblesse.  La  ville  a  élevi  un  uhi- 

nument  à  Jouffroij  dWbbans,  li    |  i  < 

mier  pionnier   de   la   na\i-Mih.ii    i 

vapeur.  Au  voisinage,  d.uis  1  i.i    -i 

vallon  du  Cusam-in,  bains  de  (,ii,ll  .ii 

dont  les  sources  sulfuiees-.  ih  i  pi  s 

offrent  quelque  analogie  avec  llIKs 

de  Rarèges. 
La  ceinture  d'eau  vive  que  le  Dnubs, 

accru  de  l'abondante  source  de  la 

Muulière,   déroule  autour  de  Besan- 
çon, lui  vaut  un  détour  de  5  kilomè- 


e  Verdun  (843) 
e,  fils  aîné  de 
du  xiv  siècle, 
i  la  maison  de 
Louis  XIV  eût 
de  Montbéliard 
392  habitants) 
■s  troupes  aile- 
janvier  1871!. 


très,  tandis  que  rislliiiie  étroit  (pii  rallaclie  au.\  derniers  talus 
jurassiques  le  terre-plein  de  la  ville  n'a  pas  40U  mètres.  Sur  ce 
mince  pédoncule  est  dressée  la  citadelle; le  canal  du  Rhône  au  Rhiu 
passe  en  tunnel  sous  l'écueil  montagneux  qui  la  porte,  à  118  mètres 
au-dessus  de  la  rivière.  A  Thuraise,  nouveau  détour  du  Doubs  que 
le  canal  évite  encore  par  une  percée  directe.  Ossclle,  dont  les 
vastes  cavernes  recèlent  la  coulée  bruyante  qui  jaillit  par  la  grande 
source  de  la  Froidière;  Saint-Vit,  un  peu  à  l'écart;  Fraisans,  à  la 
lisière  de  la  forêt  de  Chaux;  Ranchol,  Ûrchamps,  Dole  et  Crissey 
conduisent  le  Doubs  à  la  rencontre  de  la  Saône,  par  173  mètres  d'al- 
titude. Dôle  regarde  à  ses  pieds  le 
Diiubs  et  le  canal,  son  comparse 
inséparable.  C'était  déjà,  du  temps 
de  la  conquête  romaine,  un  croise- 
ment de  routes  importantes,  au  con- 
tact du  Jura  et  de  la  plaine,  entre  le 
Rhône  et  le  Rhin.  Louis  XI,  après 
avoir  mis  la  main  sur  l'héritage  di- 
rect de  Charles  le  Téméraire,  duc 
de  Bourgogne,  entra  de  vive  foice 
dausi)<)/e(li7'J),  capitale  de  la  Fran- 
clie-Comlé;  il  cherchait  de  ce  côté 
notre  frontière  naturelle.  Cette  in- 
cursion dura  peu,  Dôle  ayant  fait 
retour,  par  le  tiaité  de  Senlis  (1493), 
à  Maximilien  d'Autriche.  En  1668, 
Louis  XIV.  renouvelant  la  tentative 
(le  Louis  XI,  enleva  la  place,  puis  la 
[lerdit  et  la  reprit  délinitivement 
eu  1674  :  le  Parlement  et  l'Univer- 
siti'  passèrent  à  Besançon,  désor- 
mais capitale  de  la  Franche-Comté 
liaiiçaise. 

Après  avoir  frôlé  de  près  les  col- 
lines boisées  que  suit,  à  l'est,  le 
cours  de  la  Loue,  le  Doubs  s'en  écarte 
à  la  hauteur  de  Saint-Vit,  et  prend 
le  large  dans  la  plaine  alluvionnaire 
de  la  Bresse  Chalonnaise.  Là,  le  rejoi- 
gnent la  Loue,  son  maître  affluent, 
et  YOrain,  fi'ère  de  la  Glantine, 
deux  riviérettes  venues  de  Poligny  ; 
celle-ci  fille  d'une  cluse  fraîche  et 
charmante,  la  t'«/<'e  de  Vaux,  l'autre 


232 


LA     FRANCE 


issue  du  grand  roclier  de  la  Dent  (ol4  mrli-es)  l'uiuli'  du  Griinoiit,  qui 
porte  les  ruines  d'un  château  des  comtes  de  Bourgogne.  PijUijnij 
produit  des  vins  estimés;  sa  forêt  communale  couvre  2  960  hec- 
tares :  aux  environs,  mine  de  sel  gemme  exploitée. 

I.a  couii'e  de  la  Loue  et  celles  de  ses  Irilmlaires,  le   Lisim,   ou 
Li/.on,  la  /'hcckw,  \h  ('nixniicc,  comptent  p.irnn   !.•-;  pins  S(''(luisautes 


talus  de  son  vignoble  et  arrive  à  la  plaine  du  Val  d'Amoui'  où  se 
promène  la  Loue.  {Cours,  44  500  mètres.)  Ariow  rappelle  l'illustre 
Pasteur;  on  montre  la  maison  qu'il  habita.  I,a Zoue  gagne  le  Doubs, 
après  un  cours  de  125  kilomètres.  Accru  de  cette  rivière,  puis  de 
l'Orain,  le  Donbs  poursuit  jusqu'à  Verdun,  où,  en  trois  coulées,  il 
rencontre  la  Saône.  {Cours,  430  kilomètres.)  De  Dole  à  la  Saône, 


du  Jura.  L'on  s'élève,  en  remontant  la  vallée,  entre  des  sites  riants 
que  couronnent  de  magnifiques  entablements  calcaires.  Sur  la 
route  :  Clcron  (rive  gauche),  sa  fontaine,  les  rochers  et  la  cascade  de 
Valbois,  que  commande  un  château  féodal  restauré;  Omans  et  ses 
vieilles  maisons  en  encorbellement  sur  la  rivière;  parmi  les  vignes 
et  les  prés,  Lods  et  le  mouvement  de  ses  forges,  de  ses  laminoirs, 
de  ses  scieries  qui  puisent  la  vie  au  fil  de  la  rivière.  De  beaux 
rochers  surplombent;  des  escarpements  étreignent  la  Loue  dans  les 
gorges  de  Nouaillc,  où  s'effondre  la  cascade  de  Stjratu  (180  mètres  en 
deux  étages).  Voici  la  source  du  Ponté,  qui  dégringole  à  la  rivière; 
la  grotte  ogivale  de  Baumachée,  au  fond  de  laquelle  bruit  une  fon- 
taine; enfin,  dans  un  hémicycle  sans 
issue,  dressé  à  106  mètres  de  hau- 
teur, la  Loue,  qui  tombe  d'une  ample 
caverne,    large    de   60    mètres,   par 


une  chute  d. 

des  fonl.iiiM' 

La  sonn  r 


■s.  C'est  la  reine 


l'2) 


bondit  .finir  IliiiI.'  ri  nriir  raverne, 
happelafr|lr>niiMr  ,1,1 /,,/■>•,„■,•„.,/(, 
jaillie  d'une  giganlrbijuc  niche  cin- 
trée, court  bruyamment,  tel  un  gave 
déchaîné,  entre  de  hauts  rebords 
couverts  de  pins  et  de  hêtres,  s'en- 
gage dans  un  profond  et  tortueux 
couloir,  prend  le  bief  d'Eternoz,  celui 
de  Conc/ii',  cc'lèbre  par  sa  double  cas- 
cade, frôle  Chàtillon  et  son  antique 
château  sur  de  giands  rochers,  à 
180  mètres  au-dessus  de  la  rencontre 
de  la  Loue. 

De  cascades  en  défilés,  la  Furieuse 
se  démène,  prend  au  passage  la 
Gouaille,  tombée  des  nues  par  un 
abat  de  120  mètres,  en  trois  bonds, 
court  \ia.v  Salins,  longue  ville  effilée 
à  sa  rive  (eaux  chlnruri'os  sodiques); 
elle  creuse  les  f.ilus  ,\,-  snulriiement 
du  mont  Poupet  ,x.'i:;  ne'Irrs  ,  enfin 
rencontre  la  Loue.  \Cuarx,  184o0mè- 
tres.)  La  Cuisance,  elle  aussi,  s'épan- 
che d'une  grotte  du  cirque  des 
Planches,  où  dort  un  petit  lac,  donne 
la  vie  aux  usines  A'Arhois,  frôle  les 


le  Doubs  est  flottable  sur 54  kilomètres,  entre  Dôle  et  JNavilly,  et.  de 
ce  point  à  l'embouchure,  navigable  sur  15  kilomètres. 

LA     SAÔNE 

Au  lieu  de  sureii  biusquement,  comme  ses  sœurs  du  Jura,  d'une 
grotte  sombre,  a  la  lumieie  du  joui,  la  Saône  naît  d'un  mince  filet 
et  s'étiie  au  \eisant  inteiieui  d^s  pietendus  monts  Faucilles  qui 
contie  butent  les  \  osges  La  souue  est  a  396  mètres  d'altitude,  au 
Mllage  de  ^Mlnllnll.  Danslaiene  montueuse  aux  pentes  adoucies 
du   pays   forestier   qui    l'enveloppe, 

I  lUuie  tianquille  de  la  rivière  lialiit 
un  autie  sol  les  Vosges  granitiques, 
au\    foimes  arrondies,  reniplaernt 

II  Ji»(rca/f(7ire,  abaissé  par  terrasses, 
que  sautent  les  torrents. 

Cependant  les  premiers  pas  de  la 
'^aane  nt  \ontpas  sans  quelque  fan- 
t  ii'^ie  elle  liait  vers  le  nord-ouest  à 
1  1  \  me,  affluent  de  la  Meuse,  si  un 


ti  11  s  de  la  \aste  furet  de  JJarncy, 
(  ntoume  cette  localité,  la  «  ville 
iu\  tiente  tours  »,  dont  il  ne  reste 
|u  un  jian  de  mur,  baigne  Monthu- 
I  (M,  ancien  oppidum  gaulois,  dans 
une  t  tioite  piesqu'île,  sur  la  roule 
dt  lingits  a  Strasbourg;  puis  elle 
\  1,  \ient,  pai  brusques  détours,  aii- 
l(\antd.  1   l/r7nc^.riviérettede5oî(r- 


SOUUCE     DU     PONT! 


I,  Il    I   II.  11  du  Khone.de  la  Moselle 
et  de  la  Ml  use 

1  e\titme  facilité  avec  laquelle  le 
canal  de  l Fst  passe  d'un  versant 
a  lautie  des  Faucilles  et,  de  la 
Saône  à  la  Moselle,  montre,  à  elle 
seule,  combien  fut  erronée  la  con- 
ception  des    géographes    inexpéri- 


ciiAi.M-:   Di;    .11  lîA.  —  L.v   saune 


203 


is    lll 


iiii'iités,  qui  ont  vu  dn 
.s'uil  une  vraie  uioul 
l.a  thi'-oi-ie  des  bass 
viaiixempi-isonnés  dans  uiir 
barrière  continue  a  causr 
plus  d'une  méprise.  Rien, 
absolument  rien,  ne  peut 
iM.-iilri'aux /•'-'»',//«  la. |ii.i 
lilicali !.■  lii,,lila:^lirs.  I.r 


Saône  sur  la  Mo- 
FmicU.'s  ne  sont 
.■riuvlrs   des  géo- 


l.aude  de  lerrain,  la  7V/,- 
Jlinile,  porte  seulement  à 
ii  !'(  mètres;  il  serait  d'ail- 
li'iirs  exagi^ré  d'estimer  la 
liauleurmoyennede  laligne 
de  faîte  h.  plus  de  4bO  mè- 
tres, et  si  l'on  cuiisiilèi  ■■ 
que  les  points  les  |iliis  i|.- 
primés  des  terres  \"i>iih  ^ 
cotent  jusqu'à  3S0  mètres, 
ou  jugera  du  faible  relief 
de  celle  iirétendue  cliaine 
i\i'.  luonlagnes.  De  part  et 
d'an  Ire,  1rs  pentes  sont  si 
douces  ([ue  les  eaux  incer- 
taines s'étalent  sur  le  faile 
en  étangs  et  en  mare>,  dni'i 
l'on   ne    sait,    au    luinii.  r 

coup  d'œil,  si  elles  pic ni 

leur  dilerlinn  V.TS  le  lll. m 
ou  le  liliùne.  Ce  f.iil  nav.iil 
puintérhappéaux  1!.. mains, 
s'il  est  vrai,  comme  !'■  rap- 
porte Tacite  {Annales,  Mil, 
li'S),  que  les  lieutenanls  de 
César  projetaient  déjà  ]>■ 
canal  actuel  pour  y  faire  passi'r  les  léginns, 
selle,  le  Rliin  et  la  mer  du  Xonl.  Ihi  réalil 
qu'une  plaine  ilevée.  liais  comme  les  carli 

grapbes,  continuent  de  les  qualifier  immtx,  fnii  a  rher,  le-  ilans  h 
Vosges  voisines  la  montagne  absente  en  réalllé-  :  un  iliaiiioii  délacli 
du  Ballon  d'Alsace  fut  réputé  le  point  d'attache  de  la  jetée  des  Fai 
cillrs,  bien  que  la  forme  de  ce  soulèvement,  Ballon  de  Servanc» 
Ballon  Saint-Antoine...  et  la  roche  de  syénite  qui  le  conipnse,  1 
rattachent,  d'une  indissoluble  façon,  à  la  chaîne  vosgienne  connu 
[larlie  intégrante.  (L.  Roussel,  Annuaire  du  Club  a//iiii  fi-<nir,n^,  188.'! 

L'éventail  de  ses  premiers  affluents  a  doublé  la  Sa/mr.  lie  l'.nies 
le  pliiteaa  de  Langreslui  envoie  VAmanre  p; 
Missey;  \a  Gouri/eanue,  ruisseau  de  sources 
issu  des  premiers  talus  en  bordure  de  la 
plaine;  le  Salon  ou  Saiilun,  dérivé  du  voi- 
sinage même  de  Langres;  la  Vingeanne. 
qui  s'incline  avec  le  canal  de  la  Marne  à  hi 
Saône.  De  Vest  arrivent,  au  revers  des 
■Vosges  :  la  Lanterne,  le  Durgeon  de  Ve- 
siMil  et  ÏOgmm;  la  Lanterne  etson  trident 
tl'eaux.  vives,  la  Semouse,  VAiigruienc  et  la 
Cuinbeaulé.  Dans  les  prairies  où  s'iiuissenl 
la  Seinuuse  et  l'Augromie,  Sainl-Lmip  lui 
une  position  forte,  que  déliuisit  Allila. 
Sur  VAugronne,  dans  une  étroite  et  piltn- 
resque  vallée  vosgienne,  riche  en  sources 
et  eu  beaux  ombrages.  Plombières  et 
ses  eaux  thermales  ou  froides,  sull'.in'r, 
sodiipies,  à  forte  proportion  de  silice,  mil 
toujours  alliré',  de[uiis   les  Romains,    d^^ 

hôl'es  I ilnvnx,    pacnii   lesquels  c,m,|.l- 

renl  Mnnl,l|-lie,  llhlicllcu,  le  loi  Sl,misl,i~. 
iNapol.  on  lll.  Il.nis  la  \alh  c  d,;  l.i  r,-,„- 
beaiilé,  le  val  d'Ajol  essaime  ses  soixaule 
hameaux  iiidusiriels  sur  un  territoire 
de  7  7(18  hectares  (forges,  tissages,  fila- 
tures, elc.)  :  au-dessus  de  Faymont,  la 
Combeaulé  ouvre  le  magnifique  étroit  de 
la  vallée  des  Roches. 

L'Ognon,  rivière  vosgienne  qui  peut  pas- 
ser pour  une  branche  mère  de  la  Saône,  des- 
cend du  ballon  de  Servance  (1 210  mètres), 


rs  Lure   (ti 


■,  sous   la   feuillée,  la 
),,„..„  prend  le  Rabin, 


Gray 


in  li.iliilanls  ,  au  dévale  du  petit  ruisseau  des  Ecintlutles, 
de-siis  ,|n  conlluent  de  la  Vingeanne  et  de  l'Ognon, 
les  eaux  qui,  des  Vosges  et  du  plateau  de 
l'me,  en  fout  une  grande  et  belle  riviéri',  au 


—  II 


234 


LA    FRANCE 


ieb(uiisse,  lenninii  dut  se  retirer  et 
I  luiis  Mil  \oulut  que  la  vaillante  petite 
\ill(  lut  (xemple  Je  tout  impôt.  La  Révo- 
luli  Ml  pi  IIS  t  11(1,  la  nomma  Belle-Défense; 
m  us  I.  s  iiii|  nis  (  talent  revenus.  En  1814, 
^  mil  I  III- h-/ iisne  repoussait  victorieu- 
sunent,  une  lois  de  plus,  les  alliés;  il  y  a 
dans  ces  muis  comme  une  tradition  de 
liravouie  :  ISapoleon  I"  voulut  le  recon- 
naîtie  en  ajoutant  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur  aux  aimes  de  la  ville. 

La  Dheune,  issue  de  la  coupure  ouveric 
enfiP  les  tiois  pointes  ronversentes  de  la 


seuil  de  la  plaine.  Pour  un  paliei  de  "ii  meties  qui  lui  leste  a  des- 
cendre lusqu'au  nneau  du  Rhône,  la  Saône  doit  paicouiir  encoie 
253  kilomètres.  Aussi  avance-t-elle  avec  lenteur,  souvent  attardée  en 
coulées  latérales,  toujours  prête,  dès  la  moindre  crue,  à  fondre  sur 
ses  bords.  C'est  icWa.  plaine  de  Bourgogne,  immënnQ  lac  autrefois,  aire 
d'alluvions  fertiles  aujourd'hui. 
Du  seuil  de  la  Côte  d'Or  des- 
cendent à  la  Saône,  après  raboii- 
dante  source  de  la  Bèze,  qui  jail- 
lit des  talus  inférieurs,  la  Tille 
(88  kilomètres),  appauvrie  par 
les  fissures  de  l'oolilhe;  VOuche 
(100  kilomètres),  rivière  de  Dijon, 
dont  le  cours  supérieur  ouvre  la 
voie  au  canal  de  Bourgogne,  trait 
d'union,  par  l'Armançon,  avec 
l'Yonne  et  la  Seine.  De  puissants 
réservoirs,  établis  sur  la  crête  de 
partage,  constituent  à  cette  voie 
d'eau  une  réserve  insuffisante, 
car  ils  sont  fort  éloignés  de  la 
plaine  de  gravier  que  traverse  le 
canal  au-dessous  de  Dijon,  m'i 
il  s'appauvrit  fort  :  enfin  il  dé- 
bouche à  Sivnl-Jean-de-Lijsiip, 
petite  ville  campée  k  i  kilomètre 
au-dessous  du  confluent  de  l'Ou- 
che,  en  aval  de  l'amorce  du  canal 
du  Rhône  nu  Rhin.  Saint-Jean- 
de-Losne,  maîtresse  de  ce  car- 
refour impm  tant  et  petite  capitale 
du  pays  de  Lomois,  tint  heioi 
quemen't,  en  1636,  au  plus  foit  de 
la  guerre  de  Tiente  ans,  runtie 
Gallas,  géneial  (h  rt-iiipi  n  m  Tt  i 
ditiand  II,  qui  >  n\  iliil  I  i  jioiu- 
gogne  à  la  U  U  di  doii  ii)  U  miium  s 
Ils  étaient  I'jU  combattants  d\ei 
les  femmes  et  les  entants  :  on  ai 
rêta  l'armée  assiégeante  jusqu'au 
moment  oii  la  Saône  secourable, 
inondantles  environs,  et  le  maré- 
chal de  RanUau  survinrent  à  la 


~shni  h  '  M  (/  /»r  ,v,/,7■.sull.^^parlaBoul■- 
l  111'  I  i  I  I  I  .11  ],■  ln^oiii.  Ainsi,  du  côté 
I  I  iH  si  II  ,  /,  //(//(  r</)//r  ],, 11- laDlieune, 
I  lui  d  H  m /Il/Il  avrc  rihiihe,  le  canal 
dtine  de  la  Maine  à  la  Saùnc  avec  la  Vin- 
i/eanne;  le  canal  de  l'Est,  s'insinuant  par 
le  Coney  veis  la  Moselle  et  la  Meuse;   à 

I  oiient,  le  canal  du  Rhône  au  Rhin,  divergé 
du  Doubs  en  a\al  de  Dôle;  tous  ajustés, 
(il  lui  de   1  Est  excepté)  sur  le  cours  de 

II  ^  I  III ,   dans    1  aire    triangulaire    que 
nulent,  sui  ses  deux  ailes,  Dijon  et 

I  iiM  m,  Cil  lion  à  l'aval  sur  la  rivière, 

III  M    ni    I    II     II  en  communication  avec 

II  -  I  lu  -I  M  Is  fleuves,  le  Rhône  avec  la 
/  I  I  '^  (  (  le /?/im,  et  font  de  la  plaine 
Il   I.   III-   -III    II' carrefour  des  communi- 

"'  ^  <  ili   lis  ilii  su  I  a\ec  l'ouest,  le  nord  et  l'est 

■  I  I  III  1  liiii  (.  iule.  Par  cette  voie  natu- 
ilHi  iciiioiiti  lent  les  Phéniciens  et  les 
Grecs,  puis  les  Romains,  pai  la  pénétrèrent  aussi  les  hordes  ger- 
maniques, et  c'est  encoie  dans  ce  champ  clos  de  la  Saône  que 
se  débattrait,  comme  au  temps  de  César,  notre  indépendance, 
si  Louis  XI  et  Louis  XIV,  dans  une  claire  vision  de  l'avenir,  n'en 
avaient  mis,  par  la  conquête  de  la  Franche-Comté,  la  clef  dans  nos 
poches,  en  donnant  à  la  France 
sa  fioutiéie  naturelle  du  Jura. 

Au-iléssiis  de  Chaliin,  presque 
en  face  du  didiouché  de  la  Dlieuiie, 
la  ville  de  Verdun-sur-Douhs  pré- 
side à  la  réunion  de  cette  rivière 
avec  la  Saône,  celle-ci  puissante 
et  d'une  seule  venue,  moins  lon- 
gue toutefois  que  son  rival,  peut- 
être  aussi  moins  forte.  Mais  la 
Saône  l'emporte  par  l'abondance 
léguliêre,  la  force  mesurée, 
débit  de  ses  crues  :  aussi  m: 
trise-t-elle  le  Doubs  en  lui  impo- 
sant sa  direction. 

Cette  grande  étendue  plate,  à 
peine  mamelonnée,  qui  s'affaisse 
léi;éirmeiit  inclinée  sur  le  trait 
|ii'ipondiciilaire  de  la  Saône,  des 
derniers  talus  jurassiques  à  la 
jetée  granitique  et  porphyri(iiie 
des  monts  du  Charolais,  du  Beau- 
jolais et  du  Lyonnais,  fut  sans 
doute  un  grand  réservoir  des  eaux 
courantes  dévalées  de  ces  hau- 
teurs et  du  seuil  de  l.angres  :  le 
même  sédiment  pliocène  eu  ta- 
pisse le  fond,  aujourd'hui  trans- 
formé en  terres  de  culture  et  en 
prairies.  C'est  la  Bresse,  nom 
qui  s'applique  plus  spécialement 
à  la  région  comprise  entre  le  re- 
vers du  Jura,  ou  Rrnriinnil,  et  la 
rive  gauche  di'  Ii  >'  ^''^nr,  Imii  que 
la  même  plaine  IitIi.hi.'  (uiilr  la 
rive  droite  de  la  iivnre  jusqu'à 
la  base  des  montagnes  voisines. 
La  région  Bressane  se  distingue 


cil  Al. NE     1)1      JURA.    —    LA     SAÔNE 


233 


-LEE      DE      UAUr 


en  Bresse  proprement  dite  ou  Bresse  de  Baurg,  en  Bresse  Louhannaise 
et  Clmtnnnaise  dans  la  dépendance  de  Louhans  et  de  Chalon.  Le 
même  mot  ne  désigne,  en  réalité,  quune  seule  contrée  parfaite- 
ment Immogène,  qui  mesure  90  kilomètres  du  noi.l  an  sn.l.  cnlre 
le  cunlluent  du  Doubs  et  la  rive  gauche  delà  Vi;yl>'.'l  '-''^  Uih. mè- 
tres environ  de  l'ouest  à  l'est,  la  plus  grande  expan-mn  .^  mIImuI  à 
lalianleur  de  Chalon.  1,'altitude  générale  est  niédioi  [c,  170  uièlies 
au  d(liouché  du  Donlis,  170  mètres  à  celui  de  la  Seille.  Si  faible 
est  la  penle  du  terrain  (|ne  les  eaux  incertaines  coulent  dans  tous 
les  sens,  même  du  sud  au  n^ril,  rnninie  il  arrive  pour  un  tribu- 
taire inférieur  de  la  >.illr.  l,i.  n  i|ii''  I  i  >■;■..  i  >  --l'rvoir  commun  de 
tous  1rs  étiers  df  la  |ilain''  lli  ■•--.i  lo.  h  ~  i'  ■  loillr  à  l'ouest. 

La  Seille,  fleuve  do  la  A'/.vj, ,  j.iillii  du:^  un  iviili  du  Jura,  de  deux 
sourci's  pittoresques,  laUoye  ou  Scillc  de  Bluis,  et  la  Seille  de  Baume. 
qui  s'échappe  d'un  jet  puissant  au  seuil  de  vastes  cavernes  ou- 
vertes dans  un  hémicycle  de  roches  :  de  part  et  d'autre,  les  eaux 
ruissellent  sur  des  parois  moussues,  dans  l'entraînement  de  la  chute 
principale.  Tout  près  de  là,  Baume-les-Messieurs,  assis  entre  de  hautes 
falaises,  à  la  réunion  de  la  magnifique  souice  du  Dard  avec  la 
Seille,  ne  conserve  de  son  illustre  abliav.,  fou,!,-.,  à  la  fin  du  vi=  siècle 
par  saint  Colomban,  que  de  beaux  l'iili  po-,  ouvrant  l'accès  de 
l'ancien  cloître  dévasté.  Après  avoir  bai-o'-  \  (.il.Mir,  la  Seille  échappe 
aux  collines  du  Vignoble  pour  s'épandre  et  errer  dans  la  plaine  de 
Bresse,  aux  horizons  illimités.  Dans  celte  aire  uniforme  lui  vien- 
nent, du  nord,  la  Brenne  sinueuse  et  indolente,  tombée  comme  la 
Seille  d'une  combe  jurassique;  à  l'est,  la  Vnllière,  de  Lons-le-Sau- 
nier,  née  d'une  source  sous  roche,  dans  la  combe  de  Revigny;  au 
sud-est,  le  Solnan  et  le  Sevron,  ruisseaux  frères,  qui  confluent  près 
de  Louhans.  —  Cours  de  la  Snlle  :  110  kilomètres. 

Entre  les  rivières  paresseuses  et  les  ruisseaux  traînards,  plus 
d'un  étang  sommeille  dans  les  creux;  des  prairies  spongieuses  at- 
tendent les  drainages  libérateurs.  Bien  qu'une  tradition  surannée 
les  dise  d'esprit  lourd  et  peu  ouvert  aux  nouveautés,  les  Bressans 
tirent  ingénieusement  parti  de  leur  sol  froid  et  assez  peu  prodigue. 


La  culture  en  a  fort  amélioré  le  rendement,  mais  l'élevage  du  bétail, 
des  volatiles  surtout,  connues  pour  leur  chair  délicate,  est  la  plus 
fructueuse  industrie  du  pays.  On  parle,  en  Bresse,  un  dialecte  par- 
ticulier, mais  il  perd  du  terrain  chaque  jour;  le  costume  aussi  s'en 
va,  notamment  le  vaste  chapeau  à  dentelles  tombantes,  rehaussé  de 
ganses  d'or  ou  d'argent,  dont  se  parait,  comme  d'un  écrin,  plus 
d'un  joli  minois.  La  Bresse  formait,  du  ix'  au  xui"  siècle,  un  État 
]iarliculier,  la  Sirerie  de  Bdgé,  à  laquelle  les  princes  de  Savoie, 
qui  l'u  devinrent  maîtres  en  127'2,  donnèrent  Bourg  pour  capitale. 
Henri  IV  la  r<-cn\  iIimix  par  le  traité  de  Lyon  (1601),  en  échange 
du  niai(|iii-ai  a-  <aln.  rs.  La  France  gagnait  ainsi  le  Rhône  et  s'ache- 
niin  iii  \.  I-  [--  M;  -,  -a  frontière  actuelle,  depuis  la  récente  acqui- 
silinii  ,1c  l;i  ^,ivoi,-  |.,ir  Napoléon  IIL 

Au  midi  de  la  Bresse, dans  la  plaine  circonscrite  par  les  crêtes  ju- 
rassiques du  liugey,  la  coupure  du  Rhône  au  sud,  et  à  l'ouest  la  Saône, 
la  Dombes  forme  un  monde  à  part.  Ses  boues  glaciaires  parsemées 
de  blocs  erratiques  témoignent  de  l'âge  éloigné  où  le  grand  glacier 
du  Rhône,  débordant  à  l'ouest  les  crêtes  et  les  plateaux  du  Jura, 
venait  mourir  dans  ce  fond,  qu'il  combla  de  ses  débris.  Des  allu- 
vions  moins  anciennes,  cbs  sajil.s  iilmcènes,  la  molasse  se  sont  su- 
per|iosi'saux  anciens  di'|i"i-  .i  i  ,iih|UiS.  Le  sol  né  de  ce  mélange  se 
reconnaît  sans  peine,  du  sud  il,'  la  \c\  le  au  Rhône.  Pauvre  d'aspect  et 
de  consistance,  à  l'cjnc  inclncc  du  sud-est  au  nord-ouest  vers  la 
Saône,  cribb-e  ir.l.niL-.  la  |il.ime  de  Dombes  ne  suffit  guère  à  l'écou- 
lement de  SCS  iiidnlciiis  niis-c.iux.  Loin  de  s'affaisser  vers  le  Rhône, 
elle  se  redresse,  au  contraire,  à  l'approche  du  fleuve;  ce  bourrelet 
s'appelle  la  Côtière  de  Dombes,  talus  de  peu  d'apparence,  que  domine, 
à  377  mètres  d'altitude,  le  Martinertm,  protubérance  avancée  du 
Jura,  au  point  où  l'Ain  s'ccliappe  delà  n'irion  montagneuse.  Le  co- 
teau de  laCroix-Ic.ii-^c,  .lic.^,.  .I.ms  i,v<.n.  au-dessus  du  confluent, 
de  la  Saône  et  du  llh  iiic.  c~i  i |.i..]ccic.n  delà  Co^ière.  Son  alti- 
tude de  231  mètres  d/croit,  vers  lest,  à  1-.^L)  mètres  au-dessus  du 
Rhône;  encore  cette  dénivellation  va-t-elle  en  s'amoindrissant  au 
delà  de  Miribel,  jusqu'à  se  fondre  dans  la  plaine  caillouteuse  et 


236 


LA    FRANCE 


aride  de  la  Val- 
himnc.  La  Sereine 
et  le  Longcvert 
ébrèrliPiit  la  Cô- 
tièrodeDombes, 

qui  parfois  enra- 
gent dans  leurs 
ravins  ou  se  per- 
dent en  roule 
dans  leseailh.u- 
lis  de  la  Val- 
bonne. 

A  l'intérieur 
de  la  Bombes, 
parmi  les  traî- 
nées lagunaires, 
les  terre-pleins 
d'aventure,  les 
prés  mouillés, 
les  fonds  mis  ré- 
cemment à  dé- 
couvert, çJi  et  là 
bombent  des  ter- 
tres, d'origine 
morainique,  qui, 
se  détachant  sur 


due  plate ,  font 
comme  une  pa- 
rodie de  relief. 
Au  centre,  Villnrs,  dans  une  dépression,  ne  dépasse  pas  279 mètres 
d'altitude.  Pour  une  superficie  totale  de  11272o  hectares,  on  en 
compte  près  de  10  000  en  nappes  stagnantes.  Tel  de  ces  étangs  prend 
188  hectares  ;  il  en  est  un  assez  grand  nombre  de  50  à  100  hectares, 
la  moyenne  oscillant  de  20  à  30.  C'est  une  souir."  d.'  Iumux  profits 
qu'un  étang  bien  aménagé,  pour  l'eau  d'abord  ri  s's  iniMliiiis,  et 
pour  la  culture  du  fond,  car  le  même  terrain,  l,ii>>i'  .l.u^  ims  sous 
l'enii  Ti'volau'el,  se  cultive  en  «  assec  »,  la  troisième  aiiin-i/,  etpro- 
diiil  di'  r,iv.iiiie  ou  du  blé.  Ces  revemis  intercalés  font  une  sorte  de 


r  o  U  K     !•  A  B  1 


igs. 


En  eau,  Vctaïuj  donne  ses  pois' 
truites,  élevés  avec  plein  succès: 
espèces  de  canards,  des  iiiihk 
incalculable  sont  encore  ses  hii 
aquatiques,  depuis  l'algue  qui  In 
la  «brouille»  et  le  fenouil  d'e.ii 
cherchent  avec  avidité.  Aussi  l'In 
prix  assez  élevé,  son   rendemen 


ts,  tanches   et 

cial,  rbavi 

ion,  plusieurs 

Despuil- 

s    en    nombre 

soutei  i.iii 

nt  les  plantes 

mètres  ,1. 

.■•l,in-s  jusqu'à 

routes  ,1:; 

1rs  bu.ufsre- 

sionnaiM- 

1  iillrindre  un 

dess.M-h.n 

et  même  300  francs  dans  les  cas  exceptionnels.  On  loue,  en 
moyenne,  40  à  45  francs  l'hectare,  souvent  plus.  Mais  un  étang 
desséché,  fût-il  de  fonds  riche  en  matières  organiques  déposées  par 
les  êtres  qui  l'animent,  perd  un  tiers  de  sa  valeur  en  «  assec  ». 
Aussi  arrive-t-il  que  plusieurs  propriétaires  voisins  s'entendent 
pour  inonder  leur  terrain  par  un  barrage  à  frais  communs  :  les 
fruits  de  Yéla-nr/  appartiennent  à  la  communauté,  mais  chacun  des 
associés  reprend  possession  de  son  bien  lorsqu'il  revient  à  dé- 
couvert, et  la  culture  succède  à  l'exidoitalion  de  l'eau.  De  nombreux 
lacs  stagnants  furent  créés  artificiellement,  surtout  aux  xv=,  xvi", 
xvu'  etxviii"=  siècles  ;  avec  eux  se  multipliaient  1rs  iwrnus.  Mais  aussi 
la  fièvre,  cette  misère  des  eaux  sans  écouleniml,  |irrii;iil  possession 
du  pays  et  en  dévorait  les  habitants.  La  Butnln  ^  .sr  (lr|Miipla.  (Jurl- 
ques  étangs  pourtant  furent  vidés,  entre  autres  celui  des  Échets, 
qu'un  ancien  canal  du  xvi"  siècle  écoulait  dans  la  Saône. 

En  1853  seulement  fut  institué,  pour  la.  Bombes,  un  service  spé- 
le  l'i-roiilement  des  mares  et  du  drainage  des  terres. 
ilrn.ls  allrinit  capter,  pour  l'alimeiitatinii,  1rs  n.ipin's 
|Mirrs  i[f   toiilc  contamination.  En  dix  an^,  2110  kiln- 
111  s  (I  r,ui  furent  nettoyés,  rendus  à  la  circulation;  des 
'1rs  silldiiiièrent  le  pays;  alors  la  Compagnie  conces- 
I    I  lirhiin  de    fer  de    Sathonay  à  Bourg,  par    Villars, 
iiio  lirrtares  de  marécages.  La  même  initiative  féconde 
la  Biiiiibes,  comme  la  Sologne  :  l'air  se   purifiait  des 
miasmes  mortels  qui  l'empoisonnaient;  les  habi- 
tants cessèrent  de  fuir  ou  de  végéter  :  on  se  reprit 
à  vivre.  Enfin  la  fièvre,  messagère  de  mort,  de- 
venue plus  rare  ou  moins  malfaisante,  cessa  d'in- 
fester le  pays.  Mais  aussi  le  dessèchement  de  la 
Bombes,  en  la  rendant  plus  habitable,  a  diminué 
ses  revenus;  car  la  terre  ne  vaut  pas  l'eau  :  d'an- 
ciens étangs  ont  dtj  être  reconstitués.  Ce  singu- 
lier pays  forma  un  fief  indépendant  (1032)  avec 
les  sires  de  Betiujeii,  qui   passèrent  leur  bien  au 
duc  de  Bourbon,  Louis  II.  Confisqués  en   1522 
sur  le  fameux  connétable  de  Bourbon,  par  Fran- 
çois I",  \eBeaiij(iliiis  ei  la.  Bombes,  celle-ci  pourvue 
d'un    paileiiieiit    à   Trévoux,    furent    donnés    à 
Louise  de    StiNoie,  mère  du  roi,  puis  aux  Bour- 
lion-Monl|iriisicr,   et,   par  ceux-ci,  le   Beaujolais 
\iiil  .i  l'Iiilippe  d'Orléans,  la  Bon^bes  au  duc   du 
Maine,  lils  b-itinié  de  Louis  XIV.  C'était  un  fief 
du  Domaine  en  1762. 

Au  regard  de  la  Bombes  et  de  la  Bresse,  les 
monts  du  Charolais,  du  Beaujolais,  du  Lyonnais, 
dressent  leur  digue  de  roches  anciennes  que  drai- 
nent la  Grosne  et  VA:ergues,  vers  la  Saône.  Le 
cours  de  ces  rivières  est  opposé.  Tandis  que  la 
Grosne  s'allonge  au  nord-est,  en  côtoyant  les  talus 
du  Charolais  pour  gagner  la  Saône,  sa  partenaire, 
issue  du  même  nœud  central,  où  culmine  le 
Saint-Bigaud  \\0\2  mètres),  descend  au  sud-sud- 
est  et  contourne  la  butte  du  mont  d'Or,  projection. 


(Il  M\K    i>r    .iriiA. 


LA      SAÔ.M' 


237 


<le  lii  JKti'-e  obliiiue  des  iiKHilagnes 
(lu  Lyonnais.  La  Grosne,  livirne  de 
Cliini/,  n'entame  pas  la  traverse  des 
monts  du  Cliarolais,  drainés  d'autre 
part,  sur  leur  versant  occidental, 
par  la  Btmrbince  de  Montceau-les- 
Mines  et  de  Paray-le-Monial,  l'Ar- 
a))!fc,deCliarolles,etle5orambeau- 
Jolais,  tous  dévalant,  avec  VArroux 
d'Autun,  dans  la  douve  commune 
de  la  Loire  voisine.  Au  sud,  VAzor- 
yicrs  rallie  la  Turdine,  émissaire  du 
massif  de  Tarare,  et  sa  sœur  la 
Brévenne,  avant  de  prendre  contact 
avccla  Saône  :  au  sud-ouest  de  Ta- 
rare, le  mont  Boussicvre  (lOU'i  mè- 
tres) se  dresse  comme  le  phare  mé- 
ridional du  Beaujolais,sur  le  double 
luii  izon  de  la  Loire,  de  la  Saône  et 
du  liliône. 


ditioa i.i-lh|iir,  Cluny  IH'  ,iii\  \  . 

XI»  el  M!-Mr,-|r-,  IllMC  .1.  ,  Mh  lrM|„,|,.~ 
religil'll-r^    cl     illtrll.vlllrllr^    ,li-    1  T..!- 

rope  clirélicnnc.  I.rs  verliis  et  les  ta- 
lents de  ses  premiers  al)l)és  :  saint 
Mayeul,  saint  Oïlibm,  saint  Iliigiies  le 

ligirUN   :,    I.    ,l,-M|T|,,n.  ,1-    -M.ll    l:,-,,..,!. 

et,p.nM,rMX.,l.h--...:.n,|--.,.,H.,ir-. 
L'aclivilc  (Ir-  ,iMi.  ~  Ji'  '  //(!/'/  il.  ji,!--, lit 

souverain  ponlih.  il  : 
UrliainlI.  l.',.,.|i,.  ,].- 
ils  Vdlniiljfi-;  .'iiiimI  ;n 
gran>lr>  ,i--iNililr,>-  I 
rende/  v.ni-.  i.iiillniii 
se  d..iiii'  1'  iil  111   Ij,  .. 


abliaye;  trois  d'entre  en 
e  VII,  l'indéfectible  ch.ii 
-:  Pascal  II.  Aussi  les  s.. 


ils 


SUJC 


grand.,  ,j,  /,  „  l,eiu  ■^. 
dation,  la  plupart  de 
A  travers  les  épaiss 
debrigands,  lesm.iii 
raient  le  sol  cmuih 
L'abbaye  fni-r il. ni  m 
romaine^  ay.iril  l< n  i 
autour  de  Iriliii-  •■  | 
la  terre,  jus.|iii  l  i 
raréfia  les  di^'  ilrv 
pauvrelé,  nii|ii  i-r.-  | 

Les  ilrhlll.  A.'  '  .' 
les  er:-l|.|.  -  .il.h,>,  . 
d'une  1     ,,  I   ,,,11.  |,  ..  I 


galln-n.iuaine,  fuldniiiie.,  ,i:ii„.|,,r ,i,,i 

le    Pieux,    duc   d'A.iiiil  .    ,,    m,i    •  -i,    lu 

nommé  Horucin,  qui  vml  -  \-  elihlir  ;i\  ,,■  ,|,,i, 
compagnons.  On  défrieha  le  snl,  labbaye  s( 
leva.  Ses  colonies  essaimèrent  par  le  mond, 
De  toutes  parts,  on  y 


terer  avec  le  pape  : 
bénédictins  furent 


'  fondée  à  Solignac  par  saint  Éloi,  ministre  de 
'e  saxon  qu'il  avait  racheté  et  dont  il  fit  son 
.•ail.  La  tinifiirpin  s'identifiait  ti'op  avec  la  pre- 

.|iii  .  -I  ,!'■  1-1,'  r  |ii'  ,1    |.-i,i'  éti-e  négligée. 
n-h     ,                    '     ,  1     1  I  musique  reli- 

Mi  .1  ,1.   ,. ,,     _.  .  M :ir  l'abbé  Rat- 


1. garder  et  de 
,e,  au  seuil  et 
s,  de  Cbartre,.  : 
la  Renaissaii.'. 


après 
à  \C) 
Mi.-ii. 


dptait 
I  lan- 
luni/, 
lienté, 
li.iuve 


[.arables,  ferait  de  gros  in-folio. 

-es  à  un  degré  éminent.  Que  reste-t-il 

latiale,  vendue   par  la  Révcilution,  fut 


s'édifier  et 
struire.  La  règle  de  saint  lienoit,  en  elTet.  qui 
imposait  aux  religieux  la  loi  stricte  du  liM\.nl 
et  de  la  prière,  ne  proscrivait  pas,  bien  m 
contraire,  la  culture  des  lettres  et  des  iil- 
Les  moines  terriens  se  tirent  inventeurs,  archi- 
tectes et  maçons.  Tous  les  aris  qui  se  ratta- 
chent fi  l'architecture  :  la  sculpture,  la  verre- 
rie, l'orfr'Vi-erii',  s'a|i|iri'naii'nt  ihins   li-  ciniire. 

ClunV.S,lnl    l.:lll    r-.r.-l\,,.-u\    .|,.i-ImI    ,lell.-:il 


Fran.'.',  .  n  \lh  n,  ■,_,..■,  .  ,,  M  .h-,  |iei-ev,T,  ,■-,,( 
dans  cet  incroyable  labeur  de  peinture  ut  de 
calligraphie.  La.  peinture  sur  verre  suivit  celle 
du  parchemin  :  elle  a  produit  des  merveilles 
inimitables.  Dès  le  vu"  siècle,  Jumi.'ges  avait 
des   maîtres  verriers.   On  conn;dt  la  biill.inle 


;t-geohgeï 


238 


LA     F11A.\CE 


coupie  iIl  puntb,  une  ligne 
de  coteaux,  deinieie  ondu- 
lation de  la  Biessi'.  De  ce 
côté,  laSaônc  a  le  champ  libre 
à  tuiveis  la.  prauip.  giande 
nappe  verte  de  2  a  3  kilo- 
mèties  qui  s'étend  piesque 
entièrement  sur  la  iive  gau- 
che, en  aval  deTouinus;  sur 
let.  deux  mes,  de  >làcnn   à 

lllnlsM\      Mil    II    in,     ,ll,,lt,', 
m-d."nl|s,l,    ,.  Il       |,„    dit, 
(  ,11,    tdll,lls     ,|ll    I     l,,U,st    h'* 

mimts  du  Be.iiijolais  s'éloi- 
gnent de  la  rivièi  e.  la  Bombes, 
a  l'est,  gdgne  veis  la  Saône, 
[1  11  le  bourrelet  de  sa  Cô- 
iiiir  De  ce  côté  s'étage  la 
pilloiesque  petite  Mlle  de 
Mniitmeile;  BelleviUe ,  au 
contraire,  Villefrannhe,  Anse, 
échelonnées  sur  la  Saône, 
s'éloignent  de  la  rive  droite 
par  crainte  des  inondations. 

Villefranche  est  à  2  kilomè- 
tres de  la  ihière  seb  habitant» 
sont  des  Caladois  de  1  an 
rien  hour?  de       Oalade        que 

l.Mll       T     Itipll    <        I  9(7  69    de 


ifficile. 


démolie  pitire  a  pierie   [leiniis 
^oltl!,ts  dt  lintru  in       \ili  i      ■ 
tiient  sagloue  dm  nil  |  lu   i   m 
tluny  au  wi''  'il,  ,  I      I  i  li  li   h 
B„uill,,n  enfui,  ni  1         1  I 


seul  rebte  de  1  eglibe  ueu  quelques 
débris  de  1  abside  un  grind  clocher 
octogone   et  e,  lui  (h  1  h   il,,,    D  iiis 


1     Mi               Ml       1    1     1       1    lt( 

,nne 

h     Ml/  mu     1          1   lu 

dde 

tint 

pu  ut    Lue  htoh   ,1, 

)/-.(/ 

rpionsliuits  dans  un 

sl\l. 

m, iiit  ip,nes  voisines  ou  fut  leui  premieie  resn 
de  I  einijeu  formée  au  début  du  \«  sieele  et  d 
alliance   Anne   fille  de  Louis  \I   montra  une  r 


Beaujeu   I  e  suerie 
une  des  tilul  mes  par 
dgesse  pendant  la  mi- 
norité de  son  frère  Charles  VIII  fut  confisquée  par  Francoib  l" 


d  montagneux,  d  assises  si  1 
alraiies  sur  les  veis  ints  qui 


bon  se 


debout  I  .  Ijii  lnlul  ml 

A  lautie   pôle  des   monts   du 
Beaujohis,  Tarare,  sui  1 1  Tui 
dîne,  arilii,  ni  .1,    1  \/,  i_ii  s   p  ,ii 
vie  boni  -il,      I  il  II      I    I  I    ]  I  I 
d  un  anei,  n   //  '  '"'    -   Il     i    ni  un 
vivant  d(  s,  st  iiiiieiu  s  et  de  I  il  i 
bncation  de  toiles  jiossieies,  diil 
au  génie  de  l'un  de  s,  s  enTmls 
Simonet,  fils  d'un  maichin,!  I    i 
lier,  l'industrie  delà  mouss  Imt 
(lo76),  des  cotons  fili  s,  dt  s  1  i  idi 
riesaucrochet  qui  roiiimi  neeieiil 
sa  réputation  et  safoitune    1  in- 
dustrie   des   mousselines,    pelu- 
ches, tartanes,  brodeiR  s  M  hlUls 
rideaux   brodés,  impiessi  n    , 
cupe,  dans  le  rajon  d,    7     i 
60000  ouvriers,  disséniiiit  s  d    h 
Loire  au  Rhône  (42532 habitants 

Au-dessous  de  Touinus  et  ,1 
l'île  de  la  Palme,  que  la  iiMen 
enveloppe,  Mâcon  est  la  leine  d 
ISiSaûne,  entre  Clialon  et  I  a  on  I  i 
ville  est  assise  sur  la  ii\e  dioile 
à  gauche,  sou  faubouig  Samt 
Laurent   gagne,    pai   une   levée, 


s  1 ,  \  lu  ,1,  SI  (hments 
ni  I  I  ^  1  11  I  1  nluit  un 
m  I  I  m  I  1  -  I  pi  m  1  linessi  , 
u  di  II,  leuv  f,oiU  di  It  HOU 
De  \  illefranche  a  -in^e  le  pajs 
st  plantuieux  a  souhait,  consi- 
li  1  ilili  le  ie\enu  ([u  on  en  tue 
1;/  (  tiiui  he  I  Vzeigues  sui  la  ii\e 
lioiti  Trévoux  s  ittai  he  pit- 
oiesquement  a  la  ine  gauche  de 
i  Saône  ^3072  habit  uits) 

Encore  une  capitTle  an  petit  pied 

m,  imiunn   1 1    lui        n  li  iM  leDic 

I    lin  n  I  I   I  II     m  1771, 

I    I  m  II  I  I      par  les 

I    mil      I  I   I  m      III  ||  LUS,  des 

iilileries  dm  un,  niinufacture  de 
,ue  ont  donne  une  notoriété  a  la 
die  riveiainc  de  la  Saône 

Cependant  11  Cotiere  de  Bombes, 
loubsant  contie  le  piomontoiie 
lu  mont  d'Or,  resserre  le  cours 
,■  la  Siiùne  :  elle  s'encaisse  dans 
l's  ilililés  de  Quart,  enveloppe 
I  giaiii'use  île  Barbe,  sous  la  côte 
■  ■  Siiiiil- ll.iiiilii-rt,  et  dans  un 
,11  hu''  ,1''  l'.ii  I  s,  de  châteaux,  de 
ill.is  I  li.iiii|i,  Il  is,  s'avance  abon- 
<iiili'  l'i  pins  vive,  parce  que  plus 
oniraiiile,  entre  le  promontoire 
e  la  Croix-Rousse  et  la  montaene 


.LES      DU      CIK 


li/iiiiir.  Mais,  le  fleuve  et  la  ri- 
en' ayant  accumulé  sur  leur 
l'iil  d,'s  vases,  des  graviers,  des 
rre-jdeins  insulaires,  la  ren- 
ntre  se  fit  plus  loin.  Depuis  lors, 


eu  AI. M'      1)1      Jir.A 


LA     SAÔNE 


Ils  tii\  iu\  Lk    Plu  k  1r  1 
Muhti  ip     la  ^aon(   tombe 
lti2  m   tif,  cl  altitude    1  istl 
<1  isMst    i  11  ville  do  I  ^nll 

Cjun,    i82kiloni   Ik  s      I 
mt  re  de  1 1  Saône   ii  i~  i  il   i 
puis  sa  souicc   11  s    iiii|  1 
IjI)    1     inn  m   lips     1  I    s 
Si)  111   11    s    m    I       11      I     II 


|>l  t  en  n  (  11  d\  il  du  |  ut  d 
lut  i  un  11  m  iç,e  d  ms  le  Rhône,  \ 
ill   11-      |iii  h  sep  ue  du  fleu\e  s 

Il  tu  ut  11  Doubs  poui  1  i  lu  m 
s    sjit  'i8  de  i)lus  que  k  kli    ii 
s   la  lenrontit,  du  Doubs    lu. 


il      11     I     I  I  I  11  I   I  11      s  II    I   I  il    I  [  jon     eaux  oi  I 

naii       -  Il  III  II        iii         I   II        I, III  III  tus  cubes   (.oiill 

pu  I  s  [lui  ^  I  Iii\  1  II  ii\i  1  L  ui.uuu  iiiK  n  est  ijik  1i 
sujette  a  soilii  de  sou  lit  et  ses  eau\  ne  se  leluent  quf  li  iil  m  i 
Miib  aussi  ces  eiues  leguheies  fécondent  son  bassin,  mti  i  m  i 
(oime  de  telles  dlluNiales,  qui  ont  comble  l  ancien  lac  lu  s  m  I 
cliakuis  de  lele  leduismt  foit  le  débit  de  la  Saune  test  al  i 
que  le  Rhône,  ^ondi  pu  li  fonte  dis  iipu,ls  alpesties,  compuis 
dunflotiipid  linlutii  e  de  son  indolenti  \  usim  Ii  ^  i  m  t- 
chss  e  n  IM_  I  I  I  (  1  I  1  Lyon  sui  37i  I  il  m  li  s  ]  n  I  il  n 
dan  p  (    ni    un      I  iii\  semblables  i       II        I  un  _i  m  I  I  i        iii 

coui  mt  i|  I  11    ni  I  lin    \oie  cnmiuf  K  i  il    |i      i   ii        I    s    m   i   n 

le  sivdiLiit,    lussi  Ul  i  h  m  ni   ils  un  »i  m  1  I  1 1\   i     n    li     I   s  m  uUt  ' 


DEPARTEMENTS    DU    JURA    ET    DE    LA    SAONE 


Ain. 


Supei-Hcic  :  «79 800  hectares (Cadasti-e\  582  :;nO  (DepAI  (le  la sueriv''. 
Population:  342  382  habitants.  Chef-lieu  :  Bourg--en-Bresse.  Sous- 
préfectures  :  Belley,  Gex,  Nantua,  Trévoux.  —  .((i  r.intons, 
457  communes;  7'=  corps  d'armée  (Bi;sanço\).  Cour  d^iiqiel  et  .Vailé- 
mie  de  Lyon.  Diocèse  de  Bi;lley  (suffragant  de  Besanroii  , 

Le  département  de  VAin  tient  l'intervalle  de  la  Saône  au  Hhôiie, 
entre  Mâcon  et  Genève.  Les  formes  les  plus  opposées  se  heuitenl 
sur  son  territoire  :  à  Test,  le  massif  du  Jura  méridional,  avec  ses 
grandes  crêtes  longitudinales,  réunies  en  faisceau  sur  la  coupée  du 
l'ihône;  .i  l'ouesl,  la  plaine  de  Bresse  et  la  cuvette  des  Bojnbes.  Du 


point  le  plus  déprimé  au  sommet  ciilniiiiant  ilii  .liira,  l'alliludi^  varie 
entre  200  et  1723  mètres.  Mais,  au  lieu  de  munler  doiieemenl,  le 
sol  s'érige  assez  brusquement  au  conlact  de  la  Bresse  et  du  Jiever- 
niont,  escarpe  occidentale  des  montagnes  que  raye  le  cours  de 
r.Vin,  comme  une  douve  d'approche.  Sur  la  plaine  suisse  et  le  Rhône 
genevois,  le  Jura  dresse  ses  plus  hauts  sommets  :  Cnlonihey  de  Gi-.r 
(1691  mètres), /?PC((W  (1720  mètres).  Grand  Crêt  d'Eau  (I  62'i  mè- 
tres), dont  l'étrave,  poussée  contre  le  surgissement  du  Vuache  sa- 


voisien,  étreint  le  Rhône  dans  un  étroit  déTiJi'  n 
sa  voie  sous  terre.  Puis  c'est  au-dessous  de  B'  I 
premier  rempart,  une  autre  chaîne  qui  s'alloua 
en  surplomb  sur  la  rive  droite  du  Rhône  :  le  </■ 
tres',  le  Grand  Odomhier  (1534  mètres!. 
Deu.x  cluses    rompent,   par   le    travers,  la  coi 


itinuité  des  crêtes 


240 


LA     FRANCE 


])iualleles  .  l'une  au  noi  d,  que  ci  rusent,  d  une  pni  t,  VOu/nin,  dt\ci- 
snri  du  lac  de  ?\^<intun,  veis  1  \in,  et,  ddulie  pai  t,  le  petit  louent  de 
Combet,  par  ou  b  écoule  le  lac  de  Silatis  a  la  Semine,  tiilmlaii  e  de  la 
\alseiine  ihodanienne.  r,a  biisuie  tiansveisale  du  sudsuit  la  ^all^e 
de  FAlbaiine,  le  sillon  supeiieui  du  Finaud,  iivieie  de  Belle\,  1 1  li 
dél)ourhé  duSem?isurle  Rhône  T'ai  lapiemieie  coulée  tiansv(  isili 


An(  lenne  capitale  de  la  Biesse,  depuis  le  début  du  w»  sièt  le,  et 
sou\cnt  lehidence  des  ducs  de  Savoie,  qui  bàtuent  un  château  loit 
poui  sa  défense,  Bourg  n'est  pas  si  déiiourvu  qu'il  convienne  dj 
passer  sans  au  et  Statues  et  piomenades  ne  lui  manquent  guèie  . 
bionze  du  généi a.\  Jouhcit,  pai  Aube,  dans  la  cour  de  la  Piefectuie, 
p>iainide  en  I  honneui   de   1  illustie  soldat,  sous  les  platanes  de  la. 


.^|#  w 


."--■^■;:s: 


APELLE     Dt 


court  la  voie  ferrée  de  Bourg-Nantua-Genève;  par  l'autre,  celle  de 
Boura-Ainbérieu-Culoz-Turin. 

Bourg  (20  343  habitants)  doit  à  cette  double  ligne  son  impor- 
tance :  c'est  la  gardienne  de  la  route  entre  Saône  et  Rhône,  au  dé- 
bouché du  Jura.  Aussi  les  ducs  de  Savoie,  maîtres  du  Jura  méridio- 
nal, par  l'occupation  successive  du  Bugey,  du  Valromey,  du  pays  de 
Gex,  firent-ils  de  Brou  la  tète  de  front  de  leur  marche  vers  l'ouest. 


Bien  avant  eux,  les  Romains  avaient  smimi 

plarifs  ^'■iiiloi^ps  df  re  |invi.   criiiiiii.-  en  li'inn 


leur  domination  les  peu- 


inaitre  de  la  Provuncu,  ruiiait  l'aiiciti 
dolplic  m,  qui  on  laisse  la  suzeraineté  à 
C'est  la  raison  des  rOrl.-imations  siii-aii 
sur  une  région  ni.inilV- irin- ni   .'^i,  ,, 

lois  de  la  nature  ^  i  .!     ' ,  ,!.    i     , 

teutonnes  à  pn>|'         I      .i        i    .        , 


déjà 
I  Ro- 

1033). 


'■  .liira  et  ses  ap- 
ili-omeii,\eBugeti, 
une  fie  Bienfie  fut 


les    liet^   -M    .      -.     .   /:        .    ,  ,    ril,     ^mIIii   r,,ii .    .'    .'    I    i:    I    <  Il        ..  -H  .|  ill    :i 

concilf  il  I  '  '.  .  1  ^  .  M  .''  :  Ir^  ,1,1111.1 1111- ~  i|i-  -  ,,  ■  ,i.  I  I  I  i,  irirrii- 
aux  sires  de  li.'.-uiji'u  et,  par  eux,  aux    lii-llll \|.:il;.    I    |.|     ,iil|i    a    1 

couronne  de  France,  nombre  de  vdliigcs  Irnilil  m     rin  i  L  i  miIi,   iir  /,y„ 

gardèrent  leurs  franchises  sous  le  nom  di' /,  ,,„,    /. .|ii  .|ii,i  laid 

volution.  Partout  ailleurs  s'étaient  implaiilco  d..-,  du.  >  .1^  ^aMM.-.  On  sa 
comment  la  ferme  et  habile  politique  de  Henri  IV  nous  donnèrent  ton 
les  fiefs  savoyards  en  deçà  du  Rhône,  par  le  traité  de  Lyon  (janvier  IGol 


place  qui  porte  son  nom;  statue  du  philosophe  Edgar  Quinet,  par 
Aimé  Millet,  à  la  promenade  des  Quinconces;  Bichat,  par  David, 
sur  le  front  de  la  promenade  du  Bastion;  entin  un  buste  de  Charles 
Robin,  par  Aube.  Les  tableaux  du  3Iuste  Lurin,  les  trouvailles  du 
Musée  préhistorique,  dû  à  M.  l'abbé  Tournier  ;  les  pièces  si  originales 
du  costume  bressan,  réunies  par  M.  Guillou  dans  le  Musée  ethnogra- 
phique, oITrent  un  vif  intérêt. 

Les  ducs  de  Savoie  voulurent  faire  de  Bourg  le  siège  d'un  évêché  : 
cette  fondation  ne  dura  pas.  Il  nous  reste  l'église  Notre-Dame,  d'un 
beau  style  ogival,  fin  xvi"  siècle,  déjàtoutbrodé  de  Renaissance.  Mais 
on  vient  à  Bourg  surtout  pour  visiter,  non  loin  de  là,  ce  merveilleux 
écrin  de  pierre  qu'est  Véglise  de  Brou.  Marguerite  de  Bourbon  avait 
projeté  cette  église  pour  commémorer  le  retour  à  la  santé  de  son 
mari,  le  duc  de  Savoie  Philippe  II.  Elle  mourut  avant  d'avoir  pu 
réaliser  son  vœu.  Marguerite  d'Autriche,  sa  belle-lille,  veuve  de 
Philibert  II  le  Beau,  en  fit  une  réalité.  Sous  la  direction  de  l'archi- 
tecte Van  Boghem,  Conrad  Meyt  fut  chargé  de  la  sculpture;  le 
monument  s'éleva  de  1305  à  1532  et  ne  coiita  guère  moins  de 
■23  inillions.  Bien  que  d.'  faïade  un  peu  lourde,  l'église  rayonne 
il'iiiii-  lill"  r\ii|iii  ,iiii  .'  .Il  riii,iii\-i>  i|ii'iiii  1,1  li''iit  à   bon  droit  pour 

H 1.'-  .l'iiMi-.  iii.iiin  ",s  ,lii  >i\l,.  ,i-i\,il  ll;iiiil„,yant.  Le  jubé,  les 

sl.ijl.'s  M'iiliih'.'S  j.;ii-  un  ,ii  lis!.-  I,,,  al,  |.s  \ilr.iiix,  b'S  mausolées,  ceux 
de  Marguerite  de  Bourbon  et  de  Marguerite  dAulriche,  celui  de  Plii- 
libert  le  Beau,  dans  le  chœur,  y  sont  d'une  royale  magnificence.  Le 
retable  de  la  chapelle  de  la  Vierge,  les  deux  grandes  figures  d'al- 
bcàtre  de  saint  Philippe  et  de  saint  André,  l'inimitable  coloris  des 
verrières  de  sainte  Suzanne  et  de  Notre-Dame  des  Sept-Douleurs 
sont  tout  à  fait  dignes  il'admiration. 

Personnages  historiques.  —  Philibert  II,  duc  de  Savoie  («80-1504), 
l't  I.mnse  de  Saeoie.  fils  et  fille  du  duc  Philippe  II,  nés  à  Pont-d'Ain;  Gas- 
pard de  Cidir/i,,/,  niai-fchal  de  France  s.ius  François  I"  (ne  pas  confondre 
avec  son  fils  l'amiral  de  Coligny,  né  à  Chàtillon-sur-Loing);  le  grammai- 
rien Claude  Farre,  baron  de  Faj(.9e;o«(lo8D-1650)  ;  le  mathématicien  Jacques 
0;anu?«  (1640-1717);  l'astronome  Joseph-Jérôme  Lefrançais  de  Lalaiide,  né 


ciiAiM':    F»i     .11  ii\    —  I.  V    s\('»\r': 


2U 


Ti  liourfr  (I7;î2-1.s(i7  :  un  fameux  liurlu- 
-iT,  li-piiie,  nu  à  Cli.-ili'x;  le  ncneiMl 
l!,ir/li.-C,i/lin-hie  Jnuherl,  f;K,r-icu\  ;i(l- 
v.Ts.nnj  (1.^  Suuv.iniv,  lue  :i  N.ivi  (  ITil'J- 
ll'Mr,  l';ilj|j(3  .liirii.-Ainh-r  (■:,„evii,  ilc 
(lex  (17;«-l.sll  ;  Drillnl  >ur,rrn,,  .-ivn- 
cat,  nu  à  Brll.v.  anlnir  ,1e  la  /■/,-/- 
s}olo,iie    du    il. ml      1,  ,,  |s;^i,  ;    liii:;,.- 

nieui-    -rn:;l:i|il,r   .!/,./,,•/  ,U,,/,sv/',,/,  m-  a 

Naiilua    11  77,1  |sj.'   ;   J.-/(.- 1 -,/.„■  /;„« 

,/>».   Jll.d,',  lu    ri    I '    N.illil.lll,'.    lu,' 


M,n-h„n.\,     ,-,,„.|u,r,nl     ,1,-     I    U,„|,„ 
uMualurialu  U'-  ^'   Tlpa-,;y   ,u   Isi,,,. 

Jura. 

Superficie   :    k'Mhm    h,',l,n,  - 
((■acUisliej,   :ili:i^lHI     S,rM,,.  ..n 

..,a|,l,.,iu,',l,'la.„„^,-.l'„|,ul, , 

•2;i2  Tl.'i  lialiilauls.  ( ;ii,'r-li,'u ;  Lons- 
le-Saunier.    S,iu^- |,i  ,'r,Miui  ,s 
Dôle,  Poligny.  Saint-Claude. 


32  cantons,  S85  communes; 

ili.'  Saint-Claude  (suffragant  , 


rps   d'armée   (lii;; 


Dans  le  partage  du  ]iay 
Jura  fut  assez  heuren-.,) 
,|,'S  premiers  talus  Juia^ 

Moii,'Mt,'|,'S.I,'iix  ma^^ils 
-•all.mi;,'  le  l'e//io/,/r,  ,i,.nl  l,'^  mus  i,.iii;,-^  j,'.^  phw  ,'slim,'S  s, .ni  .■■•M\ 
,1,'S  Anur,'i  et  dVlW/ew,  ,|U.!  ^..ùlai.'ut  r,.rl  l.s  r,,i.s  ,1e  Fraii,;,'  Kran- 
•;,>is  I"  et  surtout  Henri  IV;  .S'o/ms  [.lus  précoce  quArliois;  J/™é/,<- 
r,mr  les  vins  rosés,  Foulnay  (coinnuine  de  P(digny)  ;  les  vins  lilan,- 
,l,iux  mousseux  :  Arbnis,  Salins,  l'Étoile,  (Juintigny;  le  Chàliiin 
L'Iiiiliin,  d'un,'  |h'1|i>  s,''v,>  aromatii|ue. 

Si  r,in  fran,inl,  l,s  pifmi,'rs  gradins  du  massif,  de  grandes  lni.  i 
cou  vr,'ntr,'d,'n,hie(li'Sy,/'//e(ïi/,r.  Après  la  forêt  de  CViowi,  l'uneil,-s  |,Im 
vasies  de  France  (près  de  12  9oO  hectares  I,  dont  nue  partie  a  ppa  II  I,  Il  I 
au  département  du  Doubs,  celles  d'.-b-//,//s,  de  Po/iV/h;/,  des  .l/<,(,/,e,^ 
l'i  109  hectares),  de  la  Joux,  de  la  Serre,  de  la  Frasse,  du  jShinI  Smr. 
du  Risoux,  etc.  Le  chêne,  le  charme,  le  hêtre  s'y  mêlent;  dans  !,• 
haut  pays,  l'épicéa  et  le  sapin,  de  magnifiques  proportions.  A 
cJté  des  étendues  monotones  et  froides  de  Grandvaux,  du  val  d,- 
Mièf/es,  qu'un  déboisement  inconsidéré  a  livrés  sans  défense  ;\  une 
marâtre  nature,  des  pâturages  verdoient  et,  l'été  venu,  s'animent. 

France.  -  II. 


^1  lu  «1  uuu  in(jHt<ii/Hi  tstcxt,  iHini  au  d,  p  il  li  m,  ut  ,lii  y»;,?  il 
n  ]iiissi_de  d(  s  beautcs  de  piemii  i  oïdie,  gi  h  e  a  la  disposition  d, 
(  s  au  ti  s  paialli  ks  et  de  ses  t(  nasses  en  uiadins,  soi  ti  di  gi^'aii- 
i  s,|ui  cil  itciu  d'eau  ou  h  s  toi  i  ents  se  ])ii  t  ipitent  en  i  as,  ades,  s, 
,  1,1,  lit  (1  ms  1,  s  lissiii,  s  ,lii  ,  il,  III,  p,iui  ic|aillil  dans  les  \allees 
Il  liiiil  mil  s  \  iM  s  I  L  I,. 1111,1  I,  s  plus  madenx  passages  llj  a 
,1111111,     un,    !-i-,ui,    ,iili,     I,  s   ,,,uis  ,l(dU      r  l»i    II    IhnisoH,  lu 

.nnn,       1,      7  l,  ,  ii      Mni.l.i         I,      I  ),  „l ,  ,  ,i,nit  J  \    ^aw(     d(  S    Planclll  s- 

ii-M  ml  iLii.  ,   h  (II,  nn,,    .  I    h   /  „,„„.,     Iiibuliins   ,1,     |i  |  ,,ii, 
iM  1,1,^   ,  I   1  ipi,l,s     iiM,  1,-,   s,„il.  Il  un,  s,  l.ouilbmii,  m    i    I.UM, 

■  ilhll--..  II!    ,1.     |,,|lt,  s  pill-       I  II    IM   is  ,1,     s„mlll,sd,  hl.s     d,  s     (lus,  s 

lilitiii,-    il,  s  \  illi.iis  pill.ii,  si|ii,  V     |,    //■,(»<-■/«/ n-  (Si  conslc  11.    de 

1'^   Il  -,  i\,iiis,li    ,  ,  -  I iils   I  I  1  I  lin  (,.mpos(.un  m  iitahh  tn  sor 

I    II,  ml,  s  11  ilui  I  lli  s  11  ,.|i   i_ii,ii  1  ,  ■-  I  I  une  im  i(i\abk  i,  s{  iv(    di 

Lons-le-Saunier    I  !''27  li  ilm  niK   p,,ss,  ,1,  nu  li,  1 ,  I  ibli-,-,  nu  ni 

il Il,  pli  (b  s 

,,in,     s,(/(/„s     (( 
lui  fut  d,   bonm 


tiaulms  1  appe- 
laient Ledn.  En 
iililisant  ses  sa- 
luas, les  Ro- 
mains ajoutèrent 
a  A(/»N  le  surnom 
,!,■  Sulinanu^i  : 
,|-,u'i  vient  Z,o;cv- 


l„irons  féodaux 
,lu  voisinage  : 
plusieurs  fois  la 
ville  fut  incen- 
diée. Ce  n'est 
|ias  que  la  place 
l'ùt  d'exceptioii- 
ni'lle  iiiip,ir- 
lance.  Dôle 
itfi29'i  habi- 
tants), sur  le 
Doubs,  qu'elle 
a  supplanté  de- 
puis, fut  jusiiiie 

-21 


2i2 


LA     F  II  A  NCR 


'^W'^Vâ, 


mm 


vrrs  la  lia  du  xv<=  siinle  lu  capitule  Je  lu  Franche-Comté,  à  laquelle 
l.ons  a|i[iurti'nuit.  On  sait  la  glorieuse  résistance  opposée  par  les 
défenseurs  de  JJùle  aux  assauts  de  l'armée  envoyée  par  Louis  XI, 
enl'479.  Mais,  la  place  ayant  succombé  malgré  d'héroïques  efforts, 
le  roi  d'Espagne  liuns|Hirla  la  capitale  franc-comtoise  à  Bcsanrun, 
dans  une  boucli!  du  hmilis,  dunl  risllinii'  d'uicrs  est  Inluli'iiii'Ut 
barré  par  une  cil.idrllr.  Ici  drsinni.iis  m'  ib 'kmiIc  l'Iiisliiiic  ilr  la 
Frmirhe-CiDutr.    (]iii  est  crll,'  du   .//,,■,/.   I.nuis   XIV,   iii;iili.'   .!.•    Dùlr 

en  1674,  priva  la  villr  dr  snn  l'arlc iil.  r\  de  ^n,,  |  nivriMi,',  |i(.iir 

en  doter  la  m.iivrll.'  capilalr  IVaiir-rniiilni^,-,   /,',s„,„„„. 

L,M,s-l,-^S„innrr  puss,-,!,-  un  M  usrr  v\chr  ni.lnru nlsdc  la  picnv 

polie,  tirés  des  laciisliTsdr  Clan  vaux;  ,l.-s  aul  uinil.s  r.db.-i  oinaiii.'s 
et  burgondes,  aniu-s  et  ]inlcii.'s;  (les  slahu's,  (■cjli's  ^i-  J!,„i,,rt  ,/,• 
Lisie  et  du  général  l.mmrlw.  I,.  |,usi,.  du  srul|i|rii,-  l>n,;n„l.  rrlui 
de  Bichat.  Des  prnMiruad.-s,  drs  avruurs  piauliez,  h,  C.lirvaln  i,',  b- 

beau   pui'C  di'   ré'lalilissfnicnt   des   itaiiis,  varient   bciiicusc ut  Ir 

dévelopiicrucnt  de  la  vilb'.  limujrl  ,!,■  Lisir  nuquil  au  vdiai:.'  ib-  Abui- 
taigu,  qui,  du  baut  du  pluteuu  de  ïlhuln.  d<uuiur  |ullnics(|urui.uil, 
au-dessus  de  Lum,  le  développement  de  la  Vullii  rr  ri  snu  viiibiyant 
bassin;  son  église,  en  partie  du  xiu»  siècle,  ]U'é(é,|,i  (clb'  dis  Curdr- 
liers  de  Lons,  où  se  voient  de  très  bidles  boisrri.s. 

Personnages  historiques.  —  Saint  Claude  et  llii,,ues  ,/,■  Saliiix,  liais 
deux  nés  en  celle  ville;,  lu  pivniirr,  evéïiue  {\u-  sii'cli    ,  Ir  siinml,  ilirlLi.'- 


ruiitre  Henri  l\  ;  .l,;u,  I:, ,,/,-,„,  |,irMii,i' 
(1580-1650);  le  prr.lliMlnu-  .HMlni-irll  .Iran 
Claude  Pio.st  (lapiLuric  l.^n  u/.im),  I  un 
Kranche-Conité,  au  xvii"  siècle  (I(;ii7-li;sl 
de  Ctuiniar/e  (1079-175^);  Dom  Claude  Juii 


à  Poligny  (l(i9e-17xâ) 
1757);  Claude  Louis, 
Louis  XVI  (17117-1 77s 
Jean-Denis  Al  lin- 1.  ]i 
neveu  Cl.  Allir,-/.  s 
Cl,rif.-lin.    ne   n    S;iim 


l.i.slf, 

-le  lti,i 
vis  Va. 


-Ie.lia,i/s7p-/w((»r 
latin,  niinislre  de 
nqjortanics  rclm-i 
le,  mort  à  Pékin  i 
le  jurisciinsiille 
t:i:ils     çeniTUiX 


Doubs. 

Superbcie  :  r.-2-270n  becliires  (Cadaslrel,  531  500  (Service  géogra- 
pbique).  l'opulatiiiu  :  2'.t'.M«:>  bubilanls.  Cbd-lipu  :  Besançon. 
Sous-préfectures  :  Montbéliard,  Pontarlier,  Baume-Ies-Dames. 

—  27  cantons;  63(i  cduiiuuucs;  7^^^  cmps  d'anuép.  Cour  d'appel  et 
Académie  de  Besançon  (lelli-es,  sciences,  l'cnle  de  nii'deciuei.  llio- 
cèse  de  Besançon  (Dnubs  el  liaule-Sarme  , 


L'ancienne  Franche-Comté 

Ihuile-Snàne,  du  Ihaihs  cl  du  ,laia 
le  cadre  dessiné^  par  le  Jui'a,  la   i 


il  une  ri-gion  originale,  dans 
l'e  des  Vosges,  les  terrasses 


CHAÎNE     DU    JURA. 


LA    SAONE 


2Î3 


us      DU      DO  LU  S,      PU  US      DU      B  E  S  A  N  (^  O  N  . 

•S,  le  |.l,il.MU  d<'  l.,iii-ivs  et  le  seuil  de  la  Côte-d'Oi 

jl.iul'',  si  l'iiilcivaile  ouvert  entre  les  extrêmes  t;i 
ilu  Jura  et  di's  V.isues  n'eu  ;i\ait  l'ail  le  pussai^e  naturel  Je  la  val! 
du  Rhin  à  celle  du  UhOne,  et  d(!  lia! 

e  bonne  heure  ce  passage  fut  fré(|ui'iilr;   .les  peuplades  primitiv 
V  "lit  laissé  h.MU-s  traces,   dans   les   ■^rMUrs   ,!,•  Hnrlie.hmr,    |.irs   l'.iul-, 
Iloi.Ie,  sur  les  haulnii-;  vniMnrs    ,|r   .\l,.nl  hrli,ir.|.  ,l,,,i-  |r^   ni,  s  l.ini-h 
du  (7,,;/,, 
iI'hu  V<<n  aexliunie  dr^  l.i|-.i\    ,1,.  ,.|,rr-.  m,..  roiiiMiiiir 

l,r  |irii|il.'  i\.<  Séquanes  ImIuIhI  rdir  rMiihcr.  Coiil 

U-rl.rru.nt~.    ,|N1    .MV„i,,ih.:,l,    ,,    r..\r   .IruX.    I:,    MV,.,I, 

ll''"vr,.„|.,M„,|„-,|n    ,   1,^, .,,!,. ->,.," s    ,.„r,.Ml    !„u|, 


l.iplaui,: 
(o8  avant  J.-C).  Les  1. 
['oppidum  de  Vcsonlhi  ^ 
reuiaineciintre  la  Griiii 
cin-,„nv„„|M,-l,.|rH,l,. 
^■■■"l'Ml    r.r |M,-  I,, 


;  l'iuiportauce  slratcyi(ii 
situation.  Bientôt  la  G 

idse  par  étapes,   grâce   : 


1,  la  défait  et  con- 
tour, est 
-ace,  njrlu  de  l'autre  coté  du  UUin 
■ut  dans  le  pays  des  SéqiKdifx.  et 
lit  le  point  d'appui  de  l'occiipalidu 
la-maitune  sorte  de  camp  reirauclie, 
ir.  cil aclrlle naturelle,  barrait  l'étran- 
\irrr.  Celait  là,  pour  les  Séquanes, 
il,  111  Iriups  de  paix,  des  marchés 


l.von  à  Uàle;  d'autres  r.j 
eut  sur  Langres  et  Ponta 
(|iii  subsiste  de  son  thcàti 


dans   rrinniil,.   mr In    ll,r,l 

quelles  premiers  ap"lrrs  do  rhn 
lianisme  en  Franclic-Camlc.  sai 
Ferréol  et  saint  Fcrj'c".r,  iuis>iii 
naires  venus  de  Lyon,  auraient  su 
le  martyre  en  213.  Quand  l'Iigli 
reçut,  de  Constantin  (oUG-3j7), 


t  de  vivre  au  grand  air,  Uesançoti,  en  sa  qualité  do  métropole,  reçi 

écpie  dont  l'autorité  s'élendait  jusqu'à  Lausanne. 

Lors(|ue,  au  début  du  v"  siècle,  la  marée  montante  de  la  Germanie  bar- 
b.are  déferla  par-dessus  la  double  ligne  du  Rhin  et  iK's  Vosges,  impuis- 
santes à  contenir  |diis  l,.ii;;l(  iiips  smi  iir.ai.  la  S, './«,( //,',■.  placir  au  pre- 
mier rang,  fut  au~~ih'l  -uImu^i -r.-  :  Alun».  Sin  \r-,  \':inM,ilr~  Inir  chef 
Crocus  devant  YcsmiiIi..  .  -,■  rn.iviil  mu-  la  i,.iiilr.   ].r<  Sr,///,/,,,'s.  v.ms  dé- 


farnurlics  d'entre  ces  barbares,  les 
Burgondes,    sorte    d'aristocratie 

gu(  iiirrc  qui  domina  le  pays,  entre 


alliance  ne  sauva  pas  l'ancienne 
Srquanaise  de  ses  turbulents  voi- 
sins de  l'cmcsl  :  un  petlt-fils  de 
C.lovis.Gontran,  fol  roi  de  laHur- 
gon.li..  coM,|uisç.  Dans  le  partage 
.le  rciiq)ire  de  t'/iurlfi,i„;,i,r,  la 
Si-tjiitniic,  attribuée  à  Lothaire, 
constitua  le  trait  d'union  de  ce  long 
domaine  ([ui,  par  les  vallées  du 
lih.'.ne  et  de  la  Saône,  de  la  Moselle 
cl  de  la  M(uise,  cimstituait,  de  la 
Mi'ililcnaiice  à  la  mer  du  Nord, 
I  l'.lal  (|Me  l'on  appela,  du  nom  de 
^oll  liliilairo,  la  Lo/liiiringie  {trailé 
.  r  1,  .  ;  s ,  :  I  :.  t  VAiii  ne  pou- 
\    il  .1       1    l;    Il     '  Il  Sivyuan/c  était 


1  ,1,  >\r  1  .au,!,  Louis  le  Germa- 
ine et  C/utrles  le  Chauve.  Elle 
;illait  entre  la  double  attirance 


244 


LA     FRANCE 


de  la  France  et  de  la  Germanie  :  cette  ;>ituation  intermédiaire  lui  valut  des 
maux,  inévitables  sans  doute,  mais  aussi  des  privilèges  particuliers  dus 
aux  deux  ad^eisaires  qui  cheuhaient  a  se  la  concilier 

La  Franche  Comte   germanique    —   D  abord    la  pi   Mn(  (    inclina 

vers   lest    Du   d(in   lubn  ni   ni     I     I  .  ih|  n  i    I I    i   ni    n  du 

nombreu'-Pb  piiii  i|  ml  un  i     I      I      n  h    i       I      i  I    il       I     i  hiii\( 

Boson,    fonda  li    i    \  mm       \      I  i    i    n  I    i  1    I      /  ili\int 

suzeraine    Le  di  m I  \i  I        I      I   l|  I      III  nil     n  I  l  iN   i 

1  empereur  d  VI  11  m      n      |n        hi  II    ni_     n      n  Fnnche  Comte 

passa  dans  la  dt  |     n  I  m        _    i  ninn  pi        I  i    ni    I        li    ii   <        /  \  i_iii      i    I    ih 

fiait  par  le  mari  ui   il     /     '//        h   i  ili   m     I     I  i  (  i\       I    (  i     n  ^  m 

Frédéric  Barberousse     |iii  miiI        Im         m    nn   i      li     ui(cin(ll4S) 

D(      lin  us  II      |iiini  ml    i      i)/,„l  II      :       »  ///,  sont  gcr- 

III  un      11  m  I    ni    II        m         ni      lili    n    I  n         il       i    i      ii     leiin  tle  (  halnn 


lippe  le  lii  1    i|iii  ^1  I  I  l'liili|iiii    \  dit  II    I  iiii^ 
La  Franche  Comte  française  et  bourguignonne 

Comte  M_i  ut  jiii  il  ili  ii\  ■-Il  I  II  il  m  I  i  ili  |i  ml  un  i  ili 
sous  1  e^lde  du  i  i  li  I  i  m  |nii  ill  i  lu  il  |ii  i  I  i 
duc  de  BouipO^ii  Philippe  le  Hardi  ni  I  I  m  I  I  i 
province  en  ap  n 


1/1/ 


(  m 


pai     11    loi   (jronti  ui     Luxeud     pu    saint  (  o- 
ns    enJuia,  Monlbeiioit  (Houbb)   bainLilauile 


ciuc 


ses  démêlés  avec  la  France;  pendant  la  guerre  de  Trente  ans,  invasion  des 
Suédois  sous  le  prince  Otto  Louis,  compagnon  de  Gustave-Adolphe,  incur- 
sion des  Français  sous  Bernard  de  Sa\e-\\  eimar  arai  du  roi  de  Suéde  Les 
tiailes  de  Westphalie  et  Mazarin  rendirent  a  la  tomte  saneutnlite  (lfa48i 
maisBcsanion  ville  impériale  perdait  son  autonomie  hugiiei  le  de  Devo 
lulinn  f[ue  fit  1  ouïs  \1V  a  la  mort  dt  son  bcau-piic   l'Iu/tppe IV    loi  d  Fs- 


pagnc,  pour  recueillir,  au  nom  de  sa  femme,  Marie 
Thérèse,  une  partie  de  l'héritage  espagnol,  ramena  les 
l-Ynnc.nis  en    Fi-nnclic-Ciuiilé  :    ce  fut  une   pi-niiininde 


mir  1 M  II-  r  ii,i|M,ni      l:i  Fraiiche-Coinlê,  iiiii|i.'i-e  la 

1>|  lli   II -i-l  III,  .  .1     /;,       -"/(  sous  le  prince  de  Vaudê- 
ni ,  ilr  h'  I   .  il'   ^iliii      lut  donnée  à  la  France  par 

Incorporation    de    la    Franche -Comté    à    la 
France.  —  (in  cmisnv.i  les  luiiiniurs  a>sruililccs  du 


is  le  Parlement  i 
lues,  furent  rame 
■illire.  A  la  tête  dr 


épiscopale,  comme  un  véritable  ; 

par  les  progrés  de  la  Commune. 

De  13.s't  àl',77,   U  Fraiivhe-ru 

habile  et  IIImi, il, •  ,1,  s  ,/«,  v  ,/,.  l;,. 

contre  l.mn-   \  1    l  imhIiI.,  r    Itr  II, 

ne  laiss.iil  i] hlir.   i;,,-  „■     , 

lot  Louis    M  il,,  nnlli-,^  1,1  mnn  • 
d'envahir  la  Cnmir  ;    ,  h.,--,  s  n 


et   la   lutte   se 
Louis  XI,  époiis 

de  Marir  ,!r  /;,.■ 


La    Rrrn 

■    s, m-  r:i,liiimi.lv,ilnin 

nients,  su 

1-  '/■■'■/,  .  /,■   /,  un'raire 

somhrrnii 

■' iil  '.l'i7-), 

Monthrinn 

'1            '  -  .  Aussi- 

Louis  MV 

.111 1,,  1   II,  i.i^iiiin  l't 

complcuir 

Moranil,  I 

L'    :  Ch.iil,.-  \  III,  M<  ,1,. 

Elle  eut  à 

rnilIT,  ,U,i, ■,,».'/■(/.•,  Illlc 

périlé,  vil 

liiit.  On  sait  ciiiiiuient 

la  gliiii,  Il 

liartiplus  avantageux. 

génc.il  . 

lis  (1493),  rendit  Mar- 

vell,..l.  1 

epOUS.'l      II.      .         ,      /.'    .  .;,  ,    ,   I  .    |,  ,1     |,.    I  I    iilr 

guérite  il       i   ,1-1   ,i       .n  |i,  r,.  \|.,.. Inn  ,1    Viilii,  lir. 

La  Franche-Comté  autrichienne  et  espagnole.  —  Voici  la  I-'nni- 
che-Comté  encore  une  fois  orientée  vers  l'est  par  la  Maison  ilWulrirlie  et 
celle  A'Espnqne  qui  en  fut  héritière.  La  domination  autricliienne  fut  douce 
au  pays  :  V,ir-;.„cr.7,',  qui  II-  ^',,„v,rn,.|il  au  nom  de  son  neveu  Charles- 
Quint,  Ini  '  Mil  II  I  i\  ,  I  |,  In-  I,  |i,iur  ainsi  dire,  se  gouverner  lui- 
même:!'/'       .     '  ./)../,•  ,1,1 Il- lit  la  justice,  les  £(«/«  ffcHeTOux 

votaient  1-  iiii|i..l  .  -,,ii.  |  ml, mie  ,1  nu  gouverneur  choisi  dans  les  pre- 
mières familles  comliiises.  l.'iiiliiiinislralion  de  Philippe  II  se  munira 
moins  libérale.  Liée  à  l'Espagne,  la  Frauclie-ConHé  subit  le  contre-coup  de 


en  trois  départe- 
ns  de  toute  nature 


1  iMupirc. 
•  de  pros- 
nie.  Après 
Tsexel,  le 
il,  la  nou- 


crmiin,  II,..  ,liil-  I  iMi  .,  iiM,:;ii,iiitl  iiiuiL-lne,  ;L\-ait  ne^li-e  ,1  y  comprendre 
l'armée  de  1  Esl.  Nos  malheureux  soldats,  épuisés  par  le  froid,  la  faim,  les 
combats,  les  marches  sans  répit,  durent  pénétrer  en  Suisse,  pour  échapper 
aux  Allemands  à  leur  poursuite  (1"  février  ISTl). 

Besançon  (57  978  habitants).  —Monuments  antiques  :  Avant 
que  de  n'cents  travaux  de  déblaiement  iroussciit  ramené  au  jour 
iiuélques  restes  de  ses  anciens  nionuiiirnts,  l'on  ne  se  doutait  pas 
que  l'ancienne  ca|iitale  de  la  Séquanaise  fût  aussi  riche  en  souve- 
iiiis  de  l'époque  gallo-romaine.  A  la  vérité,  nous  n'avons  guère,  à 


CHAÎNE     DU     JURA 


LA     SAÔNE 


243 


deux  exceptions  pr^s,  que  des  fragments,  des  racines  d'édifices 
abattus  et  émieltés,  qu'il  faut  deviner  plus  qu'on  ne  les  voit  :  tel 
le  Forum,  dont  l'architecte  Marnolte,  préposé  à  la  construction  des 
égouts,  en  1851,  exhuma  plusieurs  colonnes  tronquées,  dans  la  rue 
des  Chambrettes  (aujourd'hui  rue  Pasteur);  tel,  le  Palutium,  rési- 
dence du  gouverneur  de  la  Province,  qu'évoquent  de  nombreuses 


s'élève  au  seuil  de  la  montée  à  la  citadelle.  I,e  moyen  âge  l'enclava 
dans  les  fortifications  de  la  cité  épiscopale  ;  l'arc  fut  rempli,  défi- 
guré :  on  le  sauva,  en  lui  donnant  un  emploi  utile.  Il  a  été  dégagé  : 
les  proportions  sont  belles  :  12"", 30  de  haut,  10'", 30  sous  clef, 
13™, 70  de  large;  la  décoration  est  très  riche,  un  peu  redondante, 
car  aucune  surface  du  double  étage  d'architecture  n'est  laissée  sans 


mosaïques,  ordinaires  aux  riches  demeures.  Le  Capitale  survivait 
dans  un  massif  planté,  que  l'ancien  rituel  de  saint  Prothade  appelle 
Moiitiaihis  Capitolii;  l'on  y  a  retrouvé  des  vestiges  d'architecture 
d'un  caractère  somptueux,  qui  permet  de  les  attribuer  à  un  temple 
de  marbre,  élevé  en  l'honneur  de  la  triade  capitoline  :  Jupiter,  Junon, 
Minerve.  Le  sommet  de  l'acropole  était  occupé  par  un  sanctuaire 
plus  ancien,  piobableuient  d'origine  celtique.  Au  sud  de  l'artèie 
centrale  qui  traversait  la  ville  de  part  en  part,  s'élevaient  les  Thenni's 
et  s'étenihiit  le  CInihip-rk-Mars,  avec  un  vaste  édifice,  sorte  de  ber- 
gerie ciiTiilairi'i^oriVc)  divisée  par  des  traverses  en  compartiments  où 
tinuvai'iil  |>lar.',  pour  leurs  comices,  les  sept  quartiers  de  la  ville, 
("elle  i'^|il,iii:iib',  lestreinte  parle  champ  d'inondation  du  Doubs. 
fut  binylriiips  bordi'e  d'une  siale   de   niai'érai;e.  Depuis  la   fin  du 

xvMi°  sii'ile,  elle  forme  la  b'Ib' |'i ii  nb- ilr  r/(r(»(c;rj' (Champ-de- 

Mars),  dontle  nom  trahit  av. •(■  im.I.ih  ,■  la  b.iiiiaine  destination. 

De  l'autre  côté  du  Doubs,  rabaisMiiiciit  de  la  courtine  fortifiée 
qui  avoisine  la  caserne  d'Arènes  (nom  assez  significatif  d'ailleurs) 
a  fait  paraître  des  murs  d'égale  longueur,  rayonnant  autour  d'un 
noyau  central  de  forme  elliptique.  Des  voûtes  reliaient  ces  sup- 
ports sur  lesquels  s'étageaient  des  gradins  destinés  à  recevoir  les 
spectateurs.  Un  pont  romain  traversait  le  Doubs  à  peu  de  distance  : 
il  subsiste  entier;  ses  cinq  arches  en  plein  cintre  ont  défié  les  siè- 
cles, mais  ses  extrémités  ont  été  confisquées  par  la  maçonnerie  des 
quais  modernes  inaugurés  par  Vauban  :  c'est  le  pont  de  Battant. 

La.  grande  rue  centrale,  qui  coupe  encore  la  ville,  du  nord-ouest  au 
sud-est,  est  l'ancienne  voie  romaine,  héritière  elle-même  d'un  che- 
min primitif  :  elle  unissait  d'un  trait  le  pont  de  Battant  et  l'Arc  de 
triomphe  ou  Porte-Noire  qni  ouvrait  l'entrée  de  la  citadelle  :  le 
pavé  antique  gît  encore,  à  2™, 30  en  moyenne,  au-dessous  du  niveau 
de  la  rue  moderne.  La  merveille  dos  antiquités  hisontines  est  sans 
conteste  l'arc  triomphal  ou  Porte  de  Mars,  appelée  la  Porte-Noire,  qui 


ornement.  Les  motifs  principaux  de  cette  parure  décorative  indi- 
quent que  ce  fut  un  monument  comniémoratif  de  victoire  :  on 
l'attribue  avec  assez  de  raison  au  temps  de  Marc-Aurèle. 

Au  pied  de  la  Porte  de  Mars,  des  fouilles,  dues  à  l'intelligente 
initiative  de  M.  Castan,  ont  révélé  l'estrade  semi-circulaire  d'un  an- 
cien thMtre  que  couronnent,  suivant  la  courbure  de  la  muraille, 
liiiii  .  nl.iiui.  s  r. -rail,  s  a\.-.  |,s  bas.'--,  les  fùts,  les  chapiteaux  re- 
Ir^iiiM'^  -..u.  !.■  -i,|  Jr  la  pla.  r  >ainl-,b'an.    Des  morceaux  de  por- 

|>li\ I  'I'   mai  lu  ('  mil  cl.'  -i  ^.n|i.  .s  >.ius  les  frondaisons  d'un  square 

itri'lir''h„ii, !(!,■,  ;un>i  qui-  les  iia^-n-licls  de  l'ancien  bassin  de  récep- 
tinn  et  lie  distribution  des  eaux  à'Arcier,  qui  débouchait  en  cet 
iiidinit.  Les  Romains  avaient  capté,  pour  le  service  de  Vesonlio,  les 
eaux  ([ui  Jaillissent  de  la  caverne  A'Arcier. 

Au  premier  rang  des  monuments  religieux  laissés  par  le  moyen 
âge  et  les  temps  modernes,  il  faut  citer  la  cathédrale  Saint-Jean. 
Vesonlio  possédait  un  temple  au  sommet  de  son  acropole  ;  jusqu'au 
jour  où  la  citadelle  fut  transformée,  quatre  colonnes  cannelées  de 
style  corinthien  se  dressaient  là-haut.  Une  basilique  chrétienne, 
dédiée  à  saint  Etienne,  remplaça  le  temple;  elle  fut  rasée  en  IGT-i 
par  Vauban.  Renouvelée  au  ix'  siècle  et  au  xi"  par  l'archevêque  Hu- 
gues, voûtée  au  xni",  la  basilique  Saint-Jean  porte,  dans  le  disparate 
des  styles,  les  traces  de  nombreuses  retouches.  Avec  ses  deux  absi- 
des, elle  est  plus  intéressante  que  belle.  On  y  trouve  néanmoins 
des  œuvres  dignes  d'intérêt  :  buste  du  pape  Pie  VI;  rose  de  marbre 
antique  provenant  du  maître-autel  de  Saint-Étienne;  chaire  du 
xv6  siècle,  et  le  plus  beau  tableau  que  possède  Besançon  :  une  Vierye 
tenant  l'enfant  Jésus,  par  l'un  des  émules  de  Raphaël,  Fia  Barto- 
loinnieo.  Dans  une  pièce  de  la  tour  du  clocher,  une  Horloge  ostro- 
nomi(jue,  commandée  par  le  cardinal  Mathieu,  ne  compte  pas  moins 
de  30000  pièces  et  de  72  cadrans  (œuvre  de  Véiité  de  Beauvais, 
réorganisée  par  un  horlogerbisontin,  Florian  Oudey). 

21. 


24G 


LA     FRANCE 


Après  la  cathédrale,  il 
convient  de  citer  parmi 
les    édifices  rclicieux  : 


siiis  dr  iNh,. lus  .Nicole,  de 
Besançon  ;  Saint- Pimp  un 
carré  flanqué  d'absides  sur 
chaque  face);  Noire- Du  me 
(ancien  Saint- Vincent) , 
desservie  jadis  par  des  re- 
ligieux bénédictins;  Saint- 
François-Xavier,  bâti  par 
les  jésuites,  sur  le  modèle 
du  Gesîi  de  Rome;  Saiiit- 
Ferjeu.r,  basilique  romane 
reconstruite  par  l'arclii- 
tecte  Ducat,  sur  l'empla- 


et  ou  on   les   enseveli 
après  leur  martyre. 

Monuments  civils 
YHûtcl  de  ville.  Vers  le  m 
lieu  du  xin"  siècle,  les  ma-  i.,,i,ti.-    hivut 

gistrals  de  la  commune  de 
Besançon  n'avaient  encore 

que  des  locaux  d'emprunt  pour  se  réunir  :  un  siècle  et  demi  plus 
tard,  ils  étaient  chez  eux.  Des  acquisitions  successives  agrandirent 
i-e  premier  immeuble;  la  façade  actuelle  (noircie  par  le  temps)  est 
en  piei  le  à  bossai,'es  et  date  de  130'J-lo73.  Dans  la  grande  niche  mé- 
iiagi'e  pouiMine  foiilaiiie  à  côté  de  l'entrée  principale,  le  sculpteur 


bisoiilin  Claude  Lullier  av 
(:iiarl.'sQuint(1567).Lafa 
en  anière-plan  de  l'édil 
(le  lalienaissance  frniKMi 
Ange;  un.'  s.ill.-  inl/'ii.'ui 


l',il, 


lié  en  bronze  l'apothéose  de 
isde  Justice,  malheureusement 
al,  offre  un  beau  spécimen 
.nie^F^ninhi,,    éb'.ve  de  Mieliel- 


Parlement  de  !• 
dantM.  de  Lac( 
lacroix  l'a  inte 
sent  en  grandeu 


(^•S,  s.',\,,|l  aii^  au.lirnrrs  snlninrlles  du 
ninlé.  L,.  ihe.itre  de  Besançon,  du  à  l'inten- 
■■--iiM-  par  JNicùlas  Ledoux  ;  l'architecte  De- 
nt 1 '■>i,iuré.  Peu  d'établissements  surpas- 
l;il  Siiinl-Jacqnes  :  sa  grille,  en  fer  forgé, 
œuvre  de  Nicolas  Chappuis  (1"03),  est  d'une  grande  magnificence. 
Dans  l'écrin  du  parc  de  Chamars,  l'ancien  hôtel  de  l'Intendant, 
construit  par  M.  de  Lacoré,  est  devenu  le  palais  de  la   Préfecture. 

Aucun  hôtel  par- 
ticulier n'égalait, 
pour  la  noblesse 
d'allure  et  l'en- 
tente du  décor,  la 
somptueuse  de- 
meure qu'édifia 
(1634-184Û)  Nicolas 
Pcrrenot  de  Gran- 
velle.  Bisontin  d'a- 
doption, par  son 
rnariaij;e  avec  iNi- 
cole  Bonvalol 
d'une  des  premiè- 
res familles  de  la 
ville.  L'architectun; 
du  palais  est  de  ca- 
ractère flamand; 
les  collections  pn'- 
cieuses  qui  en  fai- 
saient l'ornement 
intérieur,  meubles, 
livres,  œuvres 
d'art,  d'abord  ja- 
lousement conser- 
vées et  accrues  par 
lesCrailvelIectles 
d'Orsay,  leurs  héri- 
tiers, furent  lais- 
sées à  l'abandon, 
puis  dispersées;  ce 


sont  les  épaves  de  ces  ri- 
chesses d'art  qui,  recueil- 
lies par  les  abbés  J.  Chillel 
et  J.-B.  Boisot,  composent 
aujourd'hui  les  joyaux  de 
la  Bibliothèque  publique 
et  du  Musée.  Acheté  par  la 
ville  en  1712,  le  palais 
Grarivclle  devint  la  rési- 
dence du  gouverneur.  La 
muniripalilé  y  loge  au- 
joui  d'hui  plusieurs  collec- 
liniis  l't  met  quelques 
s.illis  à  la  disposition  de 
SiMO'li  s  variées. 

I.es    plus    beaux  hôtels 
]i;ii  iK  iiliers,    après   celui 
(le(,inii\elle,  sont  :  Vhôtcl 
lie   Cluiiiipaejney  (rue   Bat- 
.^^^^1^^^^^—.  tant),  rebâti  en  luBO  par 

à       ^^^^^^^^^1  Nicole    Bonvalot,    femme 

lM!afl[|liHHH|^H  uanle  sceaux  de 

Cliailrs-Oiiinl:  [luUel  de 
.Mniihinirini  I  Kis-Ji^  que  le 
caidiii;il  do  (liaiivelle  vou- 
lait se  ménager  comme 
\    BESANCON  pied-à-terre  dans  sa  ville 

natale;  Vhôtel  Bonvalot 
(1538-1544),  élevé  par 
Trançois  Bonvalot,  beau-frère  du  premier  Granvelle;  celui  d'.lc/icri/, 
converti  en  auberge  (belles  cheminées)  ;  ceux  de  Porcelet,  de  Gauthiot, 
de  Buson  d'Auxon,  le  logis  des  Chiicannnj,  dynastie  de  riches  apo- 
thicaires (1582),  charmant  par  sa  vaiiéb-  et  sa  noblesse;  l'hôtel 
Mareschal,  construction  gothi(|iie  diMni.o  parla  Renaissance. 

BesaiiiiiH  possède  un  certain  n inr  ilo  fontaines  monumen- 
tales :  (l'Ile  dos  C-innes,  avec  un  INopl  iiiio  p.ir  Claude  LuUier  ;  la 
fontaine  de  /é/zc  A.'H.r  (1750),  avec  la  sbiluo  alb'^ni  oiue  duDoubs;la 
fontaine  dosiJ(//;(i'.s  de  Luc  Breton  (Hc'^oj,  et  ^a  sirène  de  bronze  (du 
xvi=  siècle);  entin  la  fontaine  de  Battant  et  celle  de  Chaprais  (1844), 
qui  porte  une  Flore  au  sommet  de  sa  colonne  centrale. 

VUnivcrsUé  de  Itùle  ,-,v;,nt  élé  transférée  en  1691  k  Besançon,  la 
théologie,  la  pu  i~|iriob  M  -■  (  I  l,i  iio.brino  y  furent  enseignées  jus- 
qu'en 1793.  Kn  iNu^,  -on  .  ii-ri:jii,.|]i,iii  lui  iidevé  avec  une  f(7cu/<^rffs 
sciences,  une  /"./(////  ,1.  -  hiins,  une  Ecole  de  médecine, àe^Xain  exer- 
cice. Le  Lycée  (Vicloi-llugo;  a  été  créé  en  1802  :  buste  en  bronze  de 
Pasteur  entre  les  deux  portes  d'entrée.  Ajoutez  :  VÉcole  libre  de 
sourdes-muettes,  fondation  due  à  l'ingénieuse  charité  de  sœur  Rouzot, 

en  1819;  une  École 
des  beaux-arts, 
créée  en  1773  à 
Besaticon,  par  l'in- 
tendant de  Lacoré, 
anéantie  par  la  Ré- 
volution, puis  réta- 
blie en  1TO7  comme 
école  de  dessin; 
VÉcole  d'horlogerie 
(1861),  essentielle 
à  l'industrie  bison- 
tine. Au  premier 
rang  des  sociétés 
savantes  :  V Aca- 
démie des  sciences, 
belles-lettres  et  arts 
de  Besançon,  fon- 
dée en  17:^2  par 
le  duc  de  Tallard 
(quarante  mem- 
bres), la  5ocîe«^d'^- 
mulation  du  Doubs 
(1840),  association 
plus  ouverte  qui  a 
rendu  d'éminents 
services  à  l'archéo- 
logie, l'histoire  lo- 
cale, les  sciences 
naturelles.  La  Bi- 
è/!'o(/ièjuepublique, 


Pliot.  de  M.  Gambej. 


.LLÉK     DU     DESSOUBRE,     A     CONSOLATION. 


France.  II.  -  21. 


CHAÎNE  DU  JURA. 


LA  SAÔNE 


tl.irit  le  fonds  le  plus 
riche  provient  de 
l'.ibbaye  bénédic- 
liiKî  de  Saint-Vin - 
rrnt,  possède  90000 
irii|irimés,  plus  de 
•il II  10  manuscrits, un 
millier  d'incunables 
yClironiques  deFrois- 
sarJ  éditées  au 
XV"  siècle  en  Italie); 
la  iiiciilié  du  livre 
d'heures  de  M.ixiini- 
lien  I",  illnshc  .le 
dessins  par  bs  |ii  iii- 
ripauxdisciiilesdAi- 
biit  Diirer.  Musée  de 
jiiinlure  et  de  srulp- 
liirc,  dans  l'un  des 
corps  de  logis  du 
vaste  édifice  con- 
struit pour  la  ll.ilic 
aux^r.iiiis.  M fi'./, ■.:,!,', 
urls\h'..>,nh    .   ,/  ',;,- 

toirc    inl/lirr/lr.  et,  . 

Dans  rétraniîle- 
ment  que  forment 
les  deux  bras  du 
Boiibs,  avant  de  se 
déployer  autour  de 
la     pi'esqu'ile     qui 

lii.ili  11  sinitnn  un  m  issil  locheux,  extiême  ressaut  du  I  oinuni 
biii.  I  ml.  M  ill  I  i.s  m.  ties  daltitude,  118  mi  ties  au  dis^ii-,  .1, 
Il  i.^iiui  II  plus  h  l^-..  il.  la  ville  Lne  simple  muiaille  eut. un  ut 
il  ili.uil  1  es(  aipenient  dt  celle  aciopole  naluielle  et  la  citf  qu  elh 
pi  .il.  geai  1. 1  e  moyen  âge  étendit  1 1  dcciut  cesfoitifiLdtions  Cli  nies 
Huiiit  y  ajouta  la  toui  caiiee  de  Battant,  les  deux  touis  de  la  poiti 
liiMitle  Loisque,  apies  un  double  su  ge  de  MUgt-sept  joui-i,  com- 
01  m. h   pai  I  OUÏS  XIV,  en  lb7'i,  Bmindiu  fut  définitivement  acquis  i 

I  i  Tianfe,  \auban  compléta  leb  fionts  de  la  citadelle  commencts 
pu  I.  »ou\i  inement  espagnol  et  ienou\eli  tout,  s  les  défenses  de 

I I  pi  1  .  r  au  la  couMU  contie  la  poiUe  cioibsante  de  1  aililleiK, 
I  .un  os  A.piil  ut  foitilier  les  hauteuis  voisini  s.  Ce  piojet  ne  fut  i.  a- 
liM   qu.   plustaid     .lepuis  1870  1871,  lecudedclensifde  j5'6'h»o« 

11. lu   J\  i( .    I  un  h.  ui.  UN.  en.  liainement  des  sommets 


,ten. 


qui  p.  I 
Lip.. 


.td.ii  b 


iPl'i 


mil 


st. 


.  hes 

.   1 2  000  âmes  au  xiii"  siècle, 

is  I.  s  Mcneions  y  enflaient 


poui  à  pi  u  pies  la  moitié.  I  evin,  en  efiet,  duiant  de  longs  siècles, 
lut  1  i  luincipale  souk  e  de  ses  revenus  ■  les  vins  louses  de  liochatey 
1 1  ks  blancs  de  liag.it  sont  encoie  tics  estimes  Mais  1  industiie  es- 
se nlalle  de  Bc-a/iion  est  1  hoiloeeiir  onA  a  dejiuis  peu  ajouté  la  fa- 
biRati.in  ih\  jinji/cr  [i  piti  di  h. us  i  I  d.  1 1  ^  «e  aiti/uielle  (a  base 
.le  cellul.is.  1  ul.lu.  ti.m  ilt  s  t  m\  d.  Ii  s.iui.e  s  il.  e  de  Miseiey 
alimente  I. -.  b  mis  s  ilnis  I.  h  1/  iiiUm  i  asino,  paie,  piomenade). 
lesenMi  u  I  /,  nu  n  Hi  ni  .  ii  .i  md  iiomhie  les  butsd  excur- 
sion    ca\ .1  \i    I  I    I     II     II    I.     _iiittes  d  Obbelle,  Oinans  et  la 

I  ou.  ,  le  I).  ss   ni  I      li.h   I   I.    .1.   lo.  OiuLe-Dieu,  elc 


Personnages  historiques 

.iiis  1.   ii.iiii  di    (   I  isl     II     I    .   I 


\u  Mil"  sucle,  (lUtj  de  Jiouiqitgnp,  pape 
une  Uan  de   ]n,n,e     liiiii  ,1  ,1.    Ti  mce 


.Ju,„  la  .yi, 


248 


LA     FRANCE 


Chif/lel (lass-ieie)   kpoctedrannfi 
de  Corneille  ,  1  erudit  abbe  J   B  h   I 
de  BL<i-in  m    '^t.  -mIIo  ml^lc     1    i 
Jean  il   il  l       h   _   i        1    1 
Jou/!  c/  (1      1  1^  I  I  I 


/;,-,■/ 


Mdiitti     u  (1  '2  l^ 
lécbal  de  France   (1 
(1760  ISl  5)     Ihistoue 


^  Il  i  il   (  /    /        /        (  /       n      1   Huffej 
hianfoii  Xaviet   Imepli  D   )-  (1^73  18  0), 


courent  sous  la  fouillée  et  animent  de  gracieux  vallons.  A  la  vérité, 
le  département  ne  possède  que  les  plateaux  de  soutènement  des 
Vosges  :  les  grands  sommets  du  massif  lui  échappent.  Mais,  posté 
en  sentinelle  à  la  retombée  des  derniers  ballons  (ballons  de  Lure, 
de  Saint-Antoine,  l  l'28  mètres),  au  débouché  de  la  trouée  de 
Belfort,  large  couloir  naturel  ouvert  entre  les  Vosges  et  le  Jura,  de  la 
plaine  du  Hliin  à  celle  de  la  Saône,  ce  pays  de  l'ancienne  Gaule  a 
connu  les  épreuves  de  multiples  invasions  :  après  les  hordes  germa- 


Alph   ns     W  1 

Ornans  (IM  i  ls  7/ 

Becquet    sculpteur,  élL\ 


J((6i 


Ru  le  (isjl  IJU-J 


Haute-Saône. 


Superficie  :  ri4300Û  hectares.  Population  :  257  606  hahitan 
Chef-lieu:  Vesoul.  Sous-préfectures  :  Gray,  Lure.  —-28  irintiui 
883  communes;  7»  cor|iS  d'armée 
(Besançon).  Cour  d'appel  et  Acadé- 
mie de  Besançon.  1,'arcliidiocèse  de 
Besançon  comprend  les  départe- 
ments du  Doubs  et  de  la  Haute- 
Saône. 

Le  département  de  la  Ilatite-Saône 
se  développe  au  penchant  de  la  dé- 
pression que  rayent  en  éventail  la 
Saône  naissante  et  ses  premiers  af- 
fluents. La  dorsale  aplatie  des  Fau- 
cilles l'appuie  au  soulèvement  des 
Vosges;  mais  l'approche  des  calcaires 
fissurés  qui  composent  la  masse  ju- 
rassique se  révèle,  dès  les  premiers 
talus  de  la  Haute-Saône,  par  de  nom- 
breuses failles,  des  ravines,  des  en- 
tonnoirs et,  dans  les  vallées,  de  nom- 
breuses et  fraîches  fontaines.  Ainsi, 
à  quelques  kilomètres  de  Vesoul,  le 
Frais-Puits,  entonnoir  de  60  mètres 
de  circonférence,  16  cà  17  mètres  de 
creux,  sans  eau  en  temps  ordinaire, 
mais  qui,  sous  l'abat  des  grandes 
pluies,  peut  donner  jusqu'à  80  ou 
ÎOO  mètres  cubes  d'eau  parseconde, 
soulever  le  Durgeon  et,  par  lui,  faire 
déborder  la  Saône. 

Les  projections  granitiques  des 
Vosges  soulèvent  rapidement  lesol  : 
des  forêts  montent  de  plus  en  plus 
denses,  de  petits  torrents  babillards 


niques  d'Ariovisle,  celles  d'Attila,  la  cohue  des  Burgondes  et  jus- 
qu'aux bataillons  casqués  de  la  Germanie  moderne.  C'est,  en  efTet, 
à  Villcrsexd,  en  territoire  de  Saône-et-Loire,  que  se  produisit 
(9  janvier)  l'une  des  plus  glorieuses,  mais  sanglantes  rencontres  de 
la  funeste  guerre  de  1870-187  I.  Aussi  ne  doit-on  pas  s'étonner  que, 
dans  uni'  siliialion  aussi  précaire,  exposé  de  partout,  ce  territoire, 
essentiellement  de  transition,  des  montagnes  à  la  plaine  et  de 
Germanie  en  Gaule,  n'ait  pu  garder  l'originalité  des  régions  mieux 
abritées  qui  peuvent  se  défendre  et  accentuer,  par  un  développe- 
ment durable,  les  traits  d'une  physionomie  propre. 

Vesoul  (11)  165  haliitanls),  chef-lieu   du  ilt''|i.irlciiirnl,  ne  se  re- 
commande   gUl'li',    ou    |r    (dllinit,    à 

l'attention  drs  Inui  isl.'s  p;ir  m'S  nin- 
numents.  Mais  cette  ville  possède  une 
ravissante  promenade  à  fleur  d'eau, 
le  long  du  iJurgeon;  la  haute  colline 
de  la  Motte,  qui  la  domine,  offre  au 
regard  le  spectacle  d'une  contrée 
charmante  :  on  y  monte  parmi  les 
vignes  jusqu'à  la  statue  colossale  de 
la  Vierge  qui  couronne  la  hauteur, 
sous  un  beau  monument  gothique. 
Vesovl,  ce  n'est  plus  la  montagne, 
mais  encore  la  séduction  de  ses  ap- 
pi'oches.  Gray  rayonne  sur  la  plaine, 
au  bord  de  la  Saône  déjà  grande, 
entre  Dijon  et  Besançon.  Son  port  en 
rivière  est  mouvementé,  sa  prome- 
nade des  Tilleuls,  le  Musée,  l'Hôtel 
de  Ville,  gracieuse  création  de  la 
l'iciiaissance,  sont  dignes  d'intérêt. 
Mais  c'est  à  l'autre  pôle  du  dépar- 
t'-iiM'nl,  au-dessus  de  Vesoul  et  dans 
1rs  valli'cs  vnsi;icnni'S,  aux  cours  du 
H.iliin,  de  l'Ôyiinn,  de  la  Lanterne, 
de  l'Augronne  et  de  la  Semeuse,  qu'il 
faut  rechercher  l'attrait  de  Saône-et- 
Loire.  Là  se  rencontrent  Lure  et  sa 
font  profonde,  immobile  sous  un  ber- 
ceau de  grands  arbres;  là  s'abrite 
Luxeuil,  fondation  due,  ainsi  que 
Lure,  àlacolonisalionmonastique  do 
l'Irlandais  saint  Colomban.  On  était  à 
la  lin  du  vi°  siècle.  L'abbaye  grandit. 


cil  Al  M'     DU     JIIIA. 


LA     SAU.NE 


219 


flevint  l'une  des  plus  florissanles  de  la  Gaule.  L'église  abbatiale 
Snint-Pierre,  belle  construclion  du  xiv»  siècle,  encore  que  privée  de 
deux  de  ses  clochers,  réserve  aux  curieux  plus  d'une  surprise.  Trois 
des  cùlés  de  l'ancien  cloili'e  subsistent  encore,  ainsi  que 
de  1,1  "  liaille  »,  siège  de  la  justice  abbaliale;  l'iiahitalion  du  c; 
diiial  (le  Jouiïi'oy,  son  joli  balcon  cl  sa  tourelU;  du  xvi"  siècle; 
vii'il  IImIcI  lie  Ville,  s^rte  de  maison  forte  llaiiinn'c  d'nno  tour  c 


Saônc-ct-Loire. 


Superficie  :  8:i:i200  hectares  ((:ada>tre;,  8C)2  (iOU  ;  Service  géogra- 
phique de  l'arniée).  Population:  (iO'i  V'ili  liabitanis.  Chef-lieu  :  Mâ- 
con.  Sous-préfectures  :  Autun,  Chalon-sur-Saône,  Louhans, 
Charolles.       -    HO    i-aulnus:    'iX'.l    cniin.nine.s;    8"  corps  d'armée 


nelép,  avec  di's  éiliaugueltes  aux  angles,  une  élégante  loggia  tourelée 
iii  f.ii-adi'.  de  liillcs  salles  aux  grandes  cheminées;  enfin,  de  par  la 
ville,  ([ii('l(|ues  vieux  hôtels  moyen  âge  ou  lienaissance. 

On  venait  à  Lu.rcuil,  même  avant  les  Romains,  puiser  là  mssourccs 
bknfnisiinles.  Les  nombreux  ex-voto,  statuettes  de  bronze  et  figu- 
rines, réunis  au  musée  de  l'Établissement  des  bains,  témoignent 
assez  de  la  reconnaissance  des  nial.iiles,  aux  siècles  les  plus  reculés. 
Les  cn».r  de  Z/Hj:*?)»'/,  hyperlliei  niabs   i  adio-actives,   produites  par 

dix-huit   sources   ayant    un    iblut   j iialier   de    600000    litres, 

se  rattachent  à  deux  groupes  :  les  iilf.iliiif<,  si'dali\es  <■[  ibcnii- 
geslimiuanles;  lea  fcrrwjincKscs,  tuniques  fl  i  .•,  ..n^liiu.inl.-.  Les 
affections  utérines,  1(!S  entéiàtes,  la  neiiia^llo  nie,  l,i  iIi|..i..m',  les 
affections  neuro-arthritiques  relèvent  de  /.m.jnl.    :\:\\f<  liah.i 

Ce  ne  sont  pas  d'ailleurs  les  seules  eaux  iiimp'i  .ili--  du  dcqiaile- 
ment.  Des   mines   de  sel,   ç/pdiiiia    sont   explioi,  .-,   ,i   (  .nuheiians,  à 


(BouHGEs);    Cour    d'appel    île 
d'AuTUN  (suffragant  de  Lyon). 


Dijon,    Acac 


de  Lyon.    Évéché 


Melecey-Fallon.  Enfin  b-  |iays 
liiKiille  qui  permet  de  h's  nir 
teries,  des  filatures  aiiiiiM'nl, 

Personnages  historiques. 

luier  litiilaiiv,hidii<lM'.fAllM  .1. 

,/eJo„/ln„,.nr.-:i  l.ux.'uil  :  I  ,  L'  1 


ch.n,::       i,r    .   \.     ,.,,1     I  ,   ,'    !■... 
l'i.-.r,     I         h  _    ,,,  ,J    ,.  ,  i. 

de  T-u|..ii,  llv  <r,  I  •■  .  ■"■  /  ■/' 
le  peintre  Jean-Lcuii  (Jcru/ne,  m 
roche  ;  le  romancier  Xavier-Ayii 


ur  :  des  in,-,. s,  despape- 
HMlses  vall.M.s  des  Vosges. 

i,rlu,  0/hon  de  la  liocke,  piv- 
.<  croisades  ;  le  cardinal  Jtan 
iiiqucur  Jean  de  Vaiulenesse, 

IWiiaiiiliil :  le  phvsicien  niiné- 

.l..,i,-\.iri,rl:i,n;,ude  l'iisu. 


Vcsoul(lîi2l-lUUi;,  clevcdc 
Ue  MoiUépiil  (18^4-1902). 


eph  llea 


S(wne-cl-Loirc  mène  de  front  les  grands  travaux  agricoles  de  la 
plaine  bressnnno,  qui  lui  appartient  en  partie;  les  cultures,  plus  déli- 
cates et  non  moins  rémunératrices  de  ses  vignobles,  allongés  au 

soleil  levaiil,  e.oilie   hs  t'i  i,i>.sis  i liantes  du  Charolais;  enfin, 

l'exploiLilinn  de  |,i  iiinnl.i^ ii  i,, lu,  lion,  dans  le  Morvan  oriental. 

Son  horizon  s'iUend  du  .lur.i  jusqu'.i  la  Loire;  à  l'est,  Lons-le-Sau- 
nier  borne  sa  vue  ;  à  l'oinsl,  au  bord  du  llinive,  Digoin,  entre  Roanne 
etNevers.  L'union  des  deux  grands  cours  d'eau,  la  plus  puissante 
rivière  de  France  et  noire  plus  longUeuve,  se  fait  par  la  trouée  d'où 
coulent,  en  sens  inverse,  la  Dheune  vers  la  Saône  et  la  lîourbince 
veis  la  Loire  :  le  canal  du  Centre  y  a  trouvé  sa  voie.  Dans  ce  couloir 
n.ilurel,  Vétantf  de  Lonr/penda,  qui  s'épanche  de  part  et  d'autre 
(.■!5heclares\  marque  exaclemenl  le  seuil  de  p.artage  des  eaux  entre  la 
Méditerranée  et  l'Océan.  Cette  dr|,i,.s.si,,n,  riche  en  dépôts  houillers, 
alimente  la  givinde  cité  induslriell,-  du  Cinisnt.  Chalon-sur-Saône, 
au  débouché'  du  canal  du  Centre,  tiiul  U  clef  du  passage. 

M.iis,  dans  une  vallée  ouverte  à  toutes  les  invasions,  les  villes  de 
la  Saline  ont  subi  tant  de  déprédations  que  l'on  s'étonne  d'y  trouver 
encore  debout  quelque  chose  du  passé.  11  en  subsiste  pourtant. 
Vous  verrez  à  Mâcon  (19779  bahitanis),  outre  la  belle  église  Saint- 
Pierre,  construite  en  style  roman-bourguignon,  une  curieuse  maison 
en  bois,  place  de  l'Herberie;  l'hôtel  de  Sénecé  (xviii° 'siècle)  ;  de 
belles  faïences  à  l'IIôtel-Dieu,  un  intéressantmusée  àPHôlel  de  ville, 
la  belle  flèche  de  pierre  de  l'église  5(/i"/-C/é»ic»<  (xv"  siècle),  enfin 
ce  qui  reste  de  l'antique  cathédrale  Saint-Vincent,  que  démolit  la 
Révolution  :  fac;ade  gothique  llainboyante  et  tours  découronnées, 
débris  d'une  basilique  bâtie  au  xiii°  siècle,  survivance  elle-même 


LA     FRANCE 


tiennent  le  milieu  entre  les  produits  g(''néreux  de 
a  Bourgogne  et  ceux  plus  délicats  du  Beaujolais  : 
Pouilli/,  Sohitri',  L(jc/u'  sont,  parmi  les  crus  blancs 
du  Mni-onnais,  les  |i]us  estimés. 
Le  Creusot.  —  A  la  place  du  pauvre  hameau, 
Crosot,  qui  s'élevait  à  la 
lin  du  wiu"  siècle  au  penchant  d'un  coteau  inchné 
entre  la  Bourbince   et   le   Mesvrin,  tributaire   de 
l'Arroux,  une  vaste  cité  ouvrière  s'est  dévelof 
sous    l'iuipulsion     des    deux    frères    Adolphe   et 
J.-E.  Schnridc.r,  ,lu   lils    ,1c  crhii-ci,  Henri,  et  de 
'lil-lils,  I  NUI  ni'  Sriiiiri.lri ,  Cl  l'uteurs  du  plus 
l.iul  il;ilili>sriiifnl    inilu^liii'l  de  France  et 
f's  |i]iis  Im'.iiix  du  momie.  Avant  eux  toute- 
fois, 1rs  liuiiillèi.'sdupays,  exploitées  déjcà  par  les 
aliilaiils.i  1,1  lui  ilu  xv"  siècle  etmises  régulière- 
ment à  conUibuliun  en  1770,  alimentaient  déjà  de 
hauts   fourneaux  et  une   fonderie.    On  transféra 
même,  de  Sèvres  au  Creusot,  la  Cristallerie  de  la 


langs  dt  platanes,  ou  sdcM-  la  statu( 
de  Lamaitine.  Aux  enviions,  leirangi 
silhouette  de  li  indu  d<  SuhUn,  que  cou 
louncient  jadis  un  castiuin  lomain,  puis 
un  donjon  féodal,  à  ses  piedh  sabiili 
une  impoi  tante  st  ition  piéhistoiique  i" 
i^e  de  picue  I)  ms  ces  paidges,  li 
istie  abbaje  de  Clunj,  la  vallée  de  la  ^ 


lu/e,  affluent 
vint    1 
snUM  ni 

Chalon 
nietl 

tduen  et,  du  y"  siccle  d 
du  vi",  lesidence  des  ic 
gondes,  reçut  la  foi  chr 


,  dont  lamaitine 
s  juL  et  qu  il  habi! 
'^  iint  Point 
ilints),    ancienii 

pns 

.1   lin 

bui 

enni' 

Ir 


lie  s.iiiit  Marcel,  qui  suli 
ma  livre,  près  de  cette  ville,  au 
11°  siècle.  Le  siège  épiscopal 
établi  eu  son  honneur  prit  lin, 
comme  celui  de  Màcon,  à  la  Ré- 
volution. Construite  du  xii"^  au 
xv°  siècle,  l'ancienne  cathédrale 
Saiiit-Vinci'iit  possède  un  chœur 
et  une  abside  du  plus  pur  style 
bourguignon.  Sur  la  rive  gauchi' 
de  la  Saône,  oîi  le  fiiulinui^ 
.S'(7mi-L«Mre)i(  fait  tète  de  peiitdii 
côté  de  la  Bresse,  à  3  Idloiiièircs 
plus  loin,  le  village  de  S,uiii- 
J/(7)'ce/ possède  une  intiTcssaiile 
église.du  xii=  siè,!,'.  Cli.ih^n  M. ni 
son  importance  au  iininveuiiiii 
commercial  et  iinlusii  ie|  .|ui  s  \ 
fait,  à  la  rencoiilie  de  la  .Saùiie 
et  du  canal  du  Centre.  Du  l'ort- 
Villiers  partent  les  bateaux   di' 


duiseiu  ui 
goûté;    les 


crus     du    Mdcunnais 


lîTANG     DE     SAlNT-POINT. 

reine  Marie-Antoinette,  et  c'est  dans  cet  établisse- 
ment, le  château  de  la  Verrerie,  que  les  Schneider 
ont  établi  leur  résidence.  En  1836,  le  Creusot  végé- 
tait: on  n'y  comptait  guère  plus  de  2000  habitants; 
il  y  en  a  aujourd'hui  35587.  C'est  une  grande  ville, 
la  plus  remuante  et  la  plus  populeuse  de  Saone-et- 
l-oire,  ayant  plusieurs  églises  (Saint-Charles,  Saint- 
Henri),  un  bel  Hôtel  de  ville,  Ilôtel-Dieu,  Théâtre, 
Hippodrome,  Maison  de  retraite.  Asile  de  vieillards. 
Caisses  d'épargne  et  de  secours.  Cités  ouvrières  à  prix 
réduit,  Caisse  nationale  de  retraites.  Écoles,  qui  gra- 
vitent autour  de  l'immense  usine  où  bat  le  cœur  de 
la  cité  laborieuse. 

L'usine  du  Creusot  s'i'leud  sans  intiTiuplion  sur 
une  longueur  de  4  kilmiièlres  :  un  ii'seau  h-iir. 
eniii|irii|ué,  que  desservent  35  locomotives  et  plus  de 
l'ion  wagons,  unit  entre  eux  les  divers  ateliers  : 
loiii^  à  coke  et  hauts  fourneaux,  dont  la  coulée  de 
leii  s  r|Mnrlii'  plusieurs  fois  par  jour;  aciéries  (acier 
l'.es-^iiier  cl  SiiMiiens);  la  grande  Forge  et  ses  deux  halls 
.le  |iu,|,||,i-,'.  ji.iurla  conversion  de  la  fonte  en  fer;  une 
li'ille  de  l,iiiiiii.ii;e,  où  vi nul-deux  trains  de  laminoirs, 
III  lis  I  II  1  lies  \  I  il'i  II  is  u'i  »'i  II  I  ''SI  [  I  j  I  >,  e  1 1 1  eut  et  malaxent 

le  fer:   je  r.uiii'in;  111,11 1,., III- |. il le   1(10  tonues;  des 

leiiileiii  s,  Inuiiiei  les,  cli.iudi  ouuei  le  de  fer  et  de  cui- 
vre, ateliers  de  montage  de  machines  marines,  de  lo- 
comotives, etc.  De  la  Société  Schneider  et  C'=  dépendent 


ciiaLm-:   du   J[jua 


LA     SAÔNE 


251 


enrore  :  les  houillè- 
res de  Montcliaiiiii 
ot  Longpondu,  filii- 
sieurs  mines  de  IVr 
ru  Saône-et-l.oii'i', 
i-n  Savoie,  Allevard 
dans  l'Istre,  plu- 
sieurs gîtes  en  Es- 
pagne; de  grands 
ateliers  de  construc- 
tion à  Clialon-sui- 
Saône  (Petit-Ci-eu - 
sol);  les  hauts  four- 


ate 


lia 


-Marne; 

d'ai-tille- 
■,  avec  le 
polygone  du  Hoc. 

Bien  avant  le  Civn- 
pol,  avant  même  I  i 
venue  dos  Romains, 
l'industrie  avait  piis 
racine  en  cette  région. 
N'est-ce  pas  à  Bi- 
bracte,  aucica  .■.■iiini 


^î\ 

\ .  , 

^1^  -)    •.,„^^|M. 

-'.d^^l 

âÉ 

•-■*■--,-■-;•:'   ^  ^ Mi^"^fÉi^\^ 

:  .•r2| 

■  '  ^ -^"W^  »  ■"  >à'^      '"'^""""^'viM^^;'''"'-^ 

^M 

.^-'^'''■^-'^^^^^^                            -' 

\         '1 

sionné,iiue  des  fouille: 
récentes  ont  mis  ; 
jour  tonte  une  cité  li 
populaire  conservait  s 
est  due  au.'c  travaux  di 
,1e  J.  Dchelelle.  Se 
soniinel  do   U.'inr.ni. 


Il'' ni Ir  /;./.., (,/(»,  Autun  di'vinl 

pripiil  1 1 -  '  '  1 1  l'i  II'-;  :  Linrjons  eiEduc 

et  ilo  |il  !  1'  uni''  l..iiij;i-es,  à  l'arrivée 
des  H.ijH.ioi.^.  ,\uus  savons  (pie  le 
territoire  des  Etluenx  s'étendait  de 
la  Saône  que  bordaient,  à  l'est,  les 
Séfiuiiiiex,  à  la  Loire  et  à  l'Allier, 
conlins  (lis  .1/ /'I-;  HP.ç  :  au  nord  do 
Idiic  Im'.  une  liLiir  conventionnelle 

f.ii-niaicoluae  n  |Milili(iue  aristocr.a- 
liipie  dont  les  nobles  constituaient 
le  Sénat.    Dans   les    circonstances 


lurliliees,  comme  celle  du  mont 
Ueiwrnij,  qui  en  temps  de  paix  ser- 
vaient   aux     échanges,    vé.àtables 


•^     ,lr 


■ilics,  les  clous,  les  ustensiles,  I 
niches  de  ch.arbon  du  mont  /»• 
•iiy  attestent  que  ces  refuges  1. 


:  les  £(/«c».s-  tiraient  des 
péages   établis  par  eux 


I    la    iiieuK.ire  Sur  la   Saiine,  les  .S'('(/)/<(//c,s-.  leurs  voisins  de  l'est,  ajuvs    s'('li'e  assuré  la 

ii-e  ili  I  iiiiverle  ciiniplieilé  des  .\  rvi'iii(<,  .-iiipelèrent  a.  la  rescousse  les  bandes  gerniani- 

'I    Im'iIni.   et  cpies  (lu  Siirve  .1/ /../w\/c.  l.es /./i/CH.s',  vaincus  en  un  scul  couiliat,  durent 

L  (leiiiiiirr,  .■III  livrri- le^  | n  i  11 r i | , ; 1 1 1 \  ( jf  1 1 1  re  ( ■  il  \  et  jiii'er  ohéissanco  à  leurs  rivaux.  Alors 

li-iiil  |'ii\  I ■  Ir  ,  ,  ,    ..'  .  -M-  ,  1,1,1  ,r,  m  .,>. ,  r  ,1  i;.,iMr-  I,  ,liiiii!.'  /);■  ;,':.'     | ■implorer  son 

'il   n-   'I -  ■:•''  .  Il  I    .-  I  .!      ;  i;.   .  I    ■  I  .     -■  ,     !•  |r  l;i,  ,iie  et  la  Sa('ine, 

unir  ili'  i  I,  il'i-  i.   •.ul    II  ■    Il   h, .  h  .  .   I  I  ■    Ml  .:•    .1  !,'  '■  r  !■  ,:  ■  .  hu'ii'  I    '!•     |M.ur  envahir  la 

'•  I  ;  I  liei-riii'-.  '' .   !■!'-.     I  e '.  I    I—  /     '/r„.,i    ii-~  /.,.,      .  S'  à  eux-mêmes. 

-iHiives,  aipie-  l; ■    nnil    |i,i^   ir.ille-   |ilii-    ihlrles.  Ceiiendaiit,  Inrsipie  l'Arverne  Fec- 

I  ii|iies  ipii  rap-  e//.,,7,v/i   IN  ;ip|irl  ,1  iiiiiir  II   li.iolc,  pourla  sauver  de  la  conquête  ro- 

I  II. epie  année,  iiiiine,  les  l',lii,iis  >r  r.illhniil  (luvertement  à  lui.  César  venait  de  lever 

I  II. ml  lie  celle  le  Mi  -e  île  tierr/urie  :  cumoie  il  battait  en  retivaite  vers  la  S.a(me,  Vei-cinr/é- 

le  I  \ii,iiis.  le  /.i;v,.  ([Lii  le  hai'celait,  craignant  de  le  voir  éch,iiq)er,  voulut  au  moins 

e  eu  isTii  pu-  n-i|iiir  un  combat  de  cavalerie  contre  les  Romains,  avant  qu'ils  ne  se 
liiSM  ot  mis  à  l'abri  de  l'aulre  cêité  de  la  rivière  :  la  cavalerie  romaine 

Ei/iiciifi.  Di'ux  lut  sabrée,  mais  une   charge   des   cavaliers  germains   auxiliaires  rejeta 

ili- Il  Ciile-il  (Ir  les  Gaulois  en  désordre  sur  leur  iuranlerie.  (lésar  faillit  être  pi'is,  mais 

tnuruée,  s'eiihiit  et  se  réhigia  dans 
Alésia. 

r-  ^^^       ■-     ■  jiiw«n|»Mr  3^rfTMr*^I^^^A-  J5^1tf»i  '-'■  pliifeau  peu  élevé    qui  cou- 

I  Jji y^ ijWl  . -^^^Zt'^^7*4^^''\^  A?l^«^i  rniiue  le  mont  Av.ru'is,   au-dessus 

,.     fW'-'iXJfm^.JftTmMf    ?%  .f-^M  '^Tjr  de  la  pl.dne  des  I.aumes,  n'a  guère 

/J     /  i'.      '''f       2^3^^-^Jfc-^«u^  JÉar-',       ''j;-*5^  que  a.iiImMresdeli.ng  sur  environ 

^r/-'4J?ï^>,",      '^^><jr7,     i'-^^lJj  ,s,H,,h.la,.e..:„nnoeutlcss,MMa,ran- 

^■^-i^^-    -^  -^    y-        '^V^'    ^''-  ^  '^'■-'^''"^  '■'■  ''■'   ^""""  '■^'^■^''i^''-«  T'e 

'Mm  ^a  "^    -^  -3     t      '~  -i-^'  ''    \j^^  fmlt\  César  atlrihue  à,  rerc/n(/e/ôi7.r  au- 

'#-^J  Y     mA''      JF^      ■mTlMhY'  raientHs  pu  y   tenir'?  11  est  clair 

-^*    •        ',    -W  f^    jÉr  -.^^nî^'**^  quiMe  f;éuéral  romain  exagère  le 

^_^;,_^  ^' f  3K,V<  S    "W     ^'■'?'->ii  "■""' le  ses  ennemis  prmrgiMn- 

■Z^.J/^',^.    ^^■:S,A^    -■    ^--'-M  .lu  -Ml  lire.  A  peine  arrivé,  l'er- 

^  \7~-iiH\  .^    1.  %:-'-.-^'^''t-r-'      J  ■'■«i-*/- -/ta       ^?  '  s  entoura  d'un  fossé  et 

V'#    5^lrW     WS-'-'-f-^-^'    ■^'     '      '        l7     'I    mSt^'  .luonuu  en  pien-e.  sèches  haut  de 

f><*^*'i^^r^      "'M.:--<î^:>^^fj^;>'h    ^3Â..Mi  enceinle  :   sni,  i.ilMili  I.uitdis- 

^m^f^^Ê         '"^'"'  1""'"'"^  ''"  1"  i'''^-'''*'  '•'"'"" 

:::— -np^»     y    V       V' ••.'•■//// .^  Jf'    iT^rM  daulantet  creusé  à  pic,  qui  coupe 

""•*  —  -^ ^ ^r/ F  wt^'^\-     ■^M  la  jdaine  des  I.aumes,  seul  passage 

:rxr^/^^^/     V,^^   j^  ;,ue''hm,,id,hle  cuiun.v'''    '"'''"'''''' 

i.nt..(H.i 

Deux    r..ss(-s   la   ccoop.isent,    lai 

.-NE    tuajam:!.  de  i:i  pieds,  profunils  de  s  à  y  : 


232 


I.V     FRANCE 


vallalion  couvri!  ai  liilomùtres. 

Cepenilant,  à  l'appi!!    de    Vefcinpélorix,  la 
Gaule   s'rst   sniilpvée  :   2'iSOOO   hnmnifs.    im- 


iiit  une  sortie.  Du 
aine  une  partie  de 
',   l'Arverne   Verr/a- 


st  parlait  à  1.- 

fois,  rrsiste  au  chue  et,  lam-anl 

a  cavalerie  d: 

us  le  dos  des  assaillants,  jette 

e  trouble  para 

1  eux,  les  met  en  fuite  et  les  puui- 

lli(^  In  (ri.llo 

■'^t  vaincue  1 

1 .  .  •-  . ,' 

.  n'ayant  pu  la  sauver,  voulut 

Il  IIP. III-  ,-  .. 

II-  aux  Romains  comme  vic- 

es    ||-||.  -.    1. 

■    |i.iur    le    salut  de   c.mix   .|ui 

1    -      :..     cML^r   lllir     |r,M|||,ill    ,'.„„. 
.Il     -iir     ...Il     lui. 1. II. il     ru     ,,\,ml 

cheval.  Aucun  héraut  ne  le  précède.  1 
les  sentiers  de  la  montagne  et  appar.- 
provisle:  "  Il  moiitailuucIievaldeh.il, 


qui  va  vers  le  triomphe.  Il  lit  à  cheval  le  ti  m 

du  tribunal,  puis  s'arrêta  devant  le  proconsul 

sauta  à  bas  de  son  cheval,  arracha  ses  arui 

1  I  -I  ,  pli.ilrn  ..  1rs  jeta  aux  pieds  duvainqueui 

II.  Il  11  il  -  i\  III.  .1,  et,  sans  prononcer  une  pi  Mo-sr    ai  \ois 

r.li  ,  i.ii.lil  l.  -  .l.iix  mains  en  avant  vers  C'rà») 

1.  s  s|..  .  I  il.  111^  il.^  cette  scène  demeurèrent  m 

Uiicicux  ;  relouueuient  faisait  place  à  la  pille      (Jlllien    ]ei   ime/i 

lies   licleurs  enlr.aiuèrent  le    héros  gaulois        Ci  sar  lui  fit  atlinilie 


celui  des  Dëriirinn.i,  : 
deux  maijislrats  anni 


reiiii 


des   IIm     .1..  .1.        Il   .    un.         ..„     I ..11, ..1,1. .1,1. 

Dans  l.i  c.ii.ii..i,:.iu:,  K ,-,  ,  .ilj.ia..,  ,1,...  o..luus 
de  la  terre  se  groupent  autour  de  riches  villas 
et  forment  des  villages  :  Pouilly,  Flavignv. 
Fleury  n'ont    pas    d'.uitre    ori-ine.   Aux    re's- 


iisforme  leur  cùle  en  mine  d'oc.  Une 
iation,  celle  des  nautes  de  la  Saône, 
iimerre    et    le   transport    par  eau 


lAutun  U 


IS), 


iF  \Tl  E     DE     \  E 


.nsl'insu 


•du 


S(i) 
ip  J 


Cest,e 
que  Rome  prit  sou  point  d'.iiq.ui,  pour 
compléter  la  victoire  de  ses  armes  par  lu 
conquêle  morale  de  la  Gaule.  De  ce  point 
élevé,  à  l'abri  des  surprises,  son  iniluence 
devait  rayonner  à  la  fois  sur  trois  grands 
neuves  :  la  Seine,  la  Loire  et  le  Rhône  par 
la  Saône,  toute  proche.  On  comptait,  par 
le  commerce  journalier  des  idées,  des  arts 
et  des  mœurs,  rallier  les  Gaulois  aux  insti- 
tutions romaines,  infuser  aux  jeunes  géné- 
rations une  mentalité  nou\elle  Des  ilié- 
teuis  des  plulobophes  des  aitistes  fuient 
appelts  d  It  ilie  les  écoles  d  Autun  oj  iio- 
seient  a  1  i  nsei-,ntniLnt  tiaditmnnel  des 
diuides  ks  auMes  du  génie  latin  On  vit 
les  lils  dis  plus  nublis  familles  gauloises 
dppiendie  1  i  1  m  u  a  1  |  I  i  le  r  shmie 
et  les  us  u  In  n  pi  i  ml  1  ni  iii| 
avant  1  tdlt  I  i  u  i  ill  i  I  I  lu  u  |  m 
suent  du  di  il  I  il  \ii  i  1  1  lu  n 
C  j  tt  k  Lin^ou  Jaluii,  Sabinu^  (7'J  ans 
ami  ment  di   soulivei  le  pivsc   ntii  Iiomi 


■hir  ce   musée   patriotique 
lu  souvenir. 
Dans   le   iiarla-e    de   la 


alliés  plutôt  qu'exploités  en 
vaincus.  Langres,  cité  des 
Lingons,  fut  rattachée  à  la 
province  lielgique,  dont  le 
chef-lieu  ét.iit  Trêves;  .4»- 
tun,  cité  des  Éduens,  à  la 
Lyonnaise,  avec  Lyon  pour 
capitale.    Un   conseil   élu, 


v\£/l„. 


;gc    d  alise   I'. 


cuaL\e   i)V   .iriîA 


LA     SAONE 


253 


Auttm  fut  doté  de  splendiJes  monuments.  Cette  promenade  des 
Marbre:!,  à  l'entrée  de  laquelle  se  dresse  la  slalue  de  Diviliac,  ami 
de  César,  rappelle  l'avenue  fastueuse,  entièrement  disparue,  par  oi'i 
les  empereurs  faisaient  leur  entrée  solennelle  dans  la  villiî.  Des  portes 
monumentales  rompaient  la  continuil(>  d''s  icmparls  :  la  jmrlr  Samt- 

Anilré  (autrefois  ;wr(a  Linyonensis,   p,ir.  .•  (iiTcll i\i,iil   l;i  nmlr  (!.■ 

I,ani,'res),  faite  de  qua- 
lie  arcades  que  con- 
mnne  un  atlique  di- 
Il  luteur  momdie  (  t 
Il  iiuiué  de  deux  a\.inl- 

I  oips,avecune  toni  (l( 
>[•  h  nse;  \vij'0)te  d'  \i- 
iiiiix,  ou  poile  de  Si  ns 
[put ta  Senuiucni,  qui 
ouviait  cette  \oie  p  ii 
deux  grandes  an  idLS, 
accolées  de  deux  plus 
petitespoui  lesiuétons, 
l'ensemble  couionné 
d  une  galène  de  petits 
aies,  dont  sept  seule- 
ment subsistent  encoie. 

II  con\ient  de  rele\ei 
aussi  :  la  tour  de  -1/;- 
ncrio,  qui  faisait  p.iilie 
de  1  enteinte  lomaine, 
les  luines  du  Théiitn, 
diti'S  «  Cd\es  Jo>au\.  », 


le  parc  de  Saiiit- 
Ando(  he.lemas- 
sif  édifice  à 
quatre  faces,  dit 
temple  de  Janiis; 
la  tidce  d'une 
ancienne  Allée 
sacne,  des  restes 
d'aqueducs,  entie 
auties  celui  de 
Montjeu;  la  py- 
lamule  déman- 
teli  edeCouhnid, 
qui  fut  peut-être 
le  tombeau  d'un 
lUustie  peison- 
nage  (ou  la  spuia 
dun  Clique  dis- 
paiu). 


I   ■  uil     i  I  l.ilule, 

AUTUN      .      TLMPLL      DL      JINL-  pUt     lUl     .l\  CC       le 

III"  siètle  :    pres- 
■ïuri^e  par  les  e\i- 
geni        lu  II        I  I   I   I  le  se  depeiqilait    I         il         11"^"       '      I  "   "  '  ^  >ns 
dilM        II  I     'in  fut  enlevé  il  '  I       '      '  '''^ 

Ttlii  !  I  H  ursmillieisd  \l   i  l        i   ^ 

LiiiiiiiM     I       lu   I   ii^i  rpio-soquaun  (  Il     il  l  '  i     i    ut 

Il  m  piupiL  dLlcU!,L,dLSSiiUh1sau\ilniii  ^liii    ni    i   1  '  |    '"l-i 

(  Inloa  de\mt  le  ])nit  dnttaLhe  dune  flottilli    '!     -n  ^1  \  ilmi 

riliiKiinient  dos  aunes  et  ries  m  ulunesde  iimil         I    ni  1  I  mt 

s.  us  I  I  1     ,1  1    ,  lîiilnii  -    Mus  (Il  p   1-    I  liii    II    III- '\  l'I   l'I'    ^'i"" 

,,||  Il        I      il    ni      im   11    UN      ni    III    M     I      M       Minl  Ue«i./«<',  dls- 

,  il  I,  I  mil  1^  1 1  ,  X  |ii  ,1  ^  ,  \  I  1  I  I  I  h  iiiiué  à  M  useiUe, 
Il  m    ni  il     Ml    II      iM      -,  s  ,!,  ii\  ,li-   i|  I  I     /        ,   ,  I  /  y;  se.  Tousk^  tl  ois 

Mibiuiitlc  miitjic,  lois  de  lipiisiiiilH.ii  de  MiK-Vur.le,  et  de  nmii- 
liiciix  chrétiens  a^ec  eux,  entie  autics  le  jeune  Symphonen,  fils  du  imble 
1  lustus,  dont  l'apotre  de  la  Bourgogne  fut  1  bote,  a  Autun. 

Aucune  ville  française  n'est  mieux  pourvue  qu'.4  utun  en  documents 
de  l'antiquité  gallo-romaine.  C'est  la  richesse  de  ses  musées  :  celui  de 


l'IIolel  de  ville,  le  Musée  lapidaire  élabli  dans  l'ancienne  chapelle 
Saint-.Nicolas,  du  xn"  siècle;  entre  tous,  le  musée  Rotin,  dans  l'hôtel 
de  ce  nom,  reslauré  par  la  société  Éduenne  des  lettres,  sciences  et 
ails  (bronzes,  poteries,  armes,  produits  et  outils  de  l'industrie  gau- 


esi 


icte).  La  ville  elle-mé 
■Mars,  gravileut  l'Hôtel  de  villi 


grand  musée.  Autour 
e  et  le  Théâtre  moderne,  la 
gendarmerie,  dans  un 
cloilre  intact,  jadis  aux 
(  oïdelieis.  Le  collège 
municipal,  fondé  par 
Il  s  jésuites,  en  1709, 
leslauié  et  agrandi  de 
nosjours,  compta  par- 
mi ses  élèves  :  Joseph 
lionapaite  et  Napo- 
léon I'"',du  moins  pour 
qui  Iques  mois. 

Du  jour  où  Autun 
(  essa  d'eire  la  métro- 
pole intellectuelle  de  la 
(.aule  lomaine,  la  ville 
se  replia  sur  elle- 
iiii  me  se  çioupa,  pour 
I  I  il  il  n-i  aux  versants 
il  I  I  I  11  qui  porte  la 
1  iili  11  lIi  et  l'ancien 
palais  des  ducs  de 
Bouigogne.  Une  en- 
(  einle  nouvelle  s'éleva, 
dont  il  leste  une  partie 
des  lemjiarts  et  quel- 
(jues  tùuis.  Les  ducs  de 
l!i  111. 11. m     de  la  pre- 


mière race  sé- 
journèrent vo- 
lontiers àAii/im; 
mais  les  pou- 
voirs .-i-sr-/.  l'ten- 


ivl  de 
L'U  éli 
l'anci 


France. 


II. 


pelle    dlHMln     ,-l 

deveiiiii-1,11  illr 
drale  d'.iiijnni- 
d'hui,  dédiée  a 
saint  Lazare. 
Bâti  au  début 
du  xii'  sièclr. 
vers  1120,  et  ter 
miné  en  1178. 
l'édifice  fut  doti' 
par   le    cardinal 

Rolin,  en  l'i7(l,  ■  ,  m.. 

d'une  flèche  ma-  autln    :    eoisiE    d'auhol.x. 

gnifiqiie,  qui  s'é- 
lève à77"',()b  au- 
dessus  de  la  croisée  des  trois  nefs.  Sous  un  vaste  porche  accoté  de 
deux  tours,  le  tympan  de  la  porte  centrale  offre  aux  yeux  le  Juge- 
tiienl  dernier,  œuvre  magistrale  de  Ghislebert;  le  portail  roman  du 
transept  nord  possède  uik^  li'oi"u'e  cidhique.  A  l'intérieur  :  trois 
nefs  et  chœur  sans  r-li  ii  mux,  siucluaire  orné  de  colonnes 
corinthiennes  et  de  pil.i~ii-  l'ipis  de  marbre  précieux,  belle 
châsse  de  saint  Lazare  ib  ri  nu'  l"  nniiHe-autel,  statues  agenouillées 
du  président  Jeaiinin  et  de  sa  femme,  chapelles  desxV  et  xvi"  siè- 
cles, celle  de  Saint-Joseph,  décorée  par  le  peintre  Froment;  au 
transept,  le  chef-d'œuvre  d'Ingres,  .3/ar(yre  de  saint  Symphoricn;  Des- 
cente de  croix  du  Guerchin;  belle  salle  gothique  du  trésor. 

Sur  la  place  Saint-Louis,  à  côté  de  la  cathédrale,  une  élégante 
fontaine  à  coupole,  dite  fontaine  Saint-Lazare,  est  attribuée  à  Jean 
(ioujon  (1343).  Les  magnifiques  bâtiments  élevés  au  xvu»  siècle  par 
le  président  Jeannin,  pour  un  hôpital  Saint-Antoine,  passèrent  depuis 

22 


254 


LA     FRANCE 


rs    au    grand 

omTages  sur  J'é- 

minaire;  à  la 

ducatiun  ;    Joseph 

1  p  du   petit 

Domhey    (1742- 

1793!,  naturaliste, 

le  d(    cavile- 

Claude     lUibei-jnt 

i    orc  upe  le 

(17,1-r.n,  i„u 

in[  tui  u\    edi 

dps    phnij,  ,f    n 

(     nstiuit 

tiaues  11  un  ii-  m 

IH   1    ^1  ire 

Congicb    dt    I!is 

V   hl     I  dites 

tadt,  It  l)aion/)p 

1    1       \1V  et 

non{\l'r  Wl  1  di 
loguc,     d/.sni,- 

ni  1       1   idins 

I  s  1      I    s  tn- 
i   1    ut   de 

I  ^1  uidi  ui  p  is 
s        lie   H   tiou 

II  n t     ^ u c  1 1 

s  us  st  s   poi  tes 

uiouuni  (-Utiles, 

Il  lia  pi  ire  des 

•cortèges  impé- 
riaux, des  lé- 
gionnaires casqui'-s  et  des  coliorles  sonnant  le  fer  et  déployant  leurs 
enseignes  multicolores,  les  grands  bœufs  blancs  du  Charolais,  à 
l'œil  mélancolique  et  doux,  s'en  vont  d'un  pas  tranquille  vers  les 
places  où  les  convient  chaque  année  des  foires  et  des  marchés  créés 
par  une  lointaine  tradition. 


faut    Pi 


la    1   (  lun)  ,    /»- 

seph     hiciphuie 

A(e;K.e(l7(>5-lSi3), 

ne  a  Lhalon,    li 

père  de  la  phol  . 

graiîlut,,  avec  II  i 

gueire  :  son    m 

ABU,    Niepce    (/< 

Sainl-]  iclut\lsii . 

187U),    perfci 

tionna  ses  pinc  (  i  i      \  i  \  i  \  i     s  i  i  n  i    i   \  /  \  i  i 

des:    U:    comte 

Claui/e  -  P/iiU//ert 

de  Ilamhuleau  (I781-1S60),    né   à  M,-jcon,    cli.uiibcllan    de    Napoléon    I"', 

préfet  de  rKiiqiirp,  député  sous  les  Bourbons,  pair  de  France  sous  Louis- 

Phi\ii<[>c:    A  lj,/,,uisr-Marie-Lonis  de  Lamarline,   né   à  Màcon  (1790-1S69), 


jns  »,  homme  politique  et  hisi 


le  général 
en  Afrique  et 


Personnages  historiques.  — 


près 
I arty- 


et  .s.;//,/  ///,/(.•,,  ,ir.  lM\r,| 
l!nuri,'(.gnc,  Mr„l„s  l:..l,. 


comtesse  -/r 


e  (1510-1G23); 
/.  delaUaume, 
>sage  du  Rhin 
h'  Languedoc 

■h:il    M'  relies, 


prit  01 
préside 
cardiii.j 


Magenta  (ISoU)  et  fut  deuxième 
l'érudit  bénédictin  de  Solesmes, 


Côte-d'Or. 


Superficie  :  876100  hectares  (Cadastre),  878  600  (Service  géogra- 
phique de  l'ariiiér!.  l'fquilalion  :  350044  habitanis.  r.licf-li.'u  :  Dijon. 
Sous-pn  Ir.lui.  s   :    Beaune,   Châtillon-sur-Seine,  Semur.   — 

37  canlniis,    717    ci uiirs;   8^    corps    d'aiii I'm.i  i;,.i  s).   Cour 

d'appel  et  Acadriiiic  de  Dijon.  Diocèse  de  Dij(iN  ^Millr.iganl  de  Lyon). 


■e  au  seul 


..à 

-.  Ç^J^  Mkm.^A 

*:;'î^;3pl 

in-.'  .4 


. u      DE      M  U  N  r  J  E  U . 


calcaire  de  la  Côte-d'Or  et  du  Plntenu  de  Langres, 
le  jetée  superlicielle  entre  l'écueil  granitique  du 
Miirvan  et  le  massif  primaire  des  Vosges,  l'an- 
cieiine  Bourgogne,  dont  le  département  de  la 
Côte-d'Or  n'a  retenu  qu'une  partie,  commandait, 
]iar  un  éventail  de  cours  d'eau,  les  passages  na- 
turels qui  conduisent  de  la  Saône  à  la  Loire  et 
à  la  Seine  et,  par  elles,  de  la  Méditerranée  à  la 
Manche  et  îi  l'Océan.  Point  de  barrages  élevés  sur 
ce  seuil.  La  Côte-d'Or  culmine  à  630  mètres,  au 
Buis  Janson;  le  mont  Afrique  s'élève  seulement  à 
584  mètres,  le  Plateau  de  Langres  à  460  mètres 
de  hauteur  moyenne. 

Par  contre,  les  cours  d'eau  rapprochent  leurs 
sources,  au  point  de  consliluer  une  seule  coulée 
dans   b'  ]o  iilniii^riiifjit  rime    de    l'auli-e    :  ainsi 

que  par  le  seuil  de  Pouilly-en-Auxois  de  VAr- 
mani-un,  qui  coule  à  l'Yonne.  Par  là  s'introduit 
le  canal  de  Bourgogne,  chemin  direct  de  Paris 
à  Lyon.  J/Yonne  et  ses  affluents  :  Cousin,  Serein, 
Ariinninn,,  constituent  un  remarquable  faisceau 
d.'d,  1  i\alion  de  la  haute  Bourgogne  vers  la  Seine. 
Au  su.l-duest,  \a.  Dhciiiic,  tributaire  de  la  Saône, 
it  la  Bourbiiice,  sous-affluent  de  la  Loire  par 
l'Arroux,  ne  sont  désunies  que  par  un  petit  pla- 
teau, au  centre  duquel  s'étale  la  dépression  la- 
custre du  Longpendu.  Par  là  s'effile  le  canal  du 
Centre,  de  la  Saône  à  la  Loire. 


CIIALNE     DU     JURA. 


L\ 


AU  M'. 


255 


Sa  siluiition  rayonnante  sur  nus  plus 
grands  fleuves  :  Seine,  Loire  et  lllionr, 
donna,  dès  l'origine,  kla.  Bourgoync  une 
importance  considérable.  Ce  fut,  et  c'est 
encore,  par  nature,  grâce  à  la  médiocrité 
de  ses  montagnes  et  à  l'heureuse  distribu- 
tion de  SIS  e.inx,  un  pays  de  passade  et 
d(Mli.iii-.s.    Aii>-i,    entre   les    anciennes 

au  nord,  Aiveiuais  et  Bourbonnais  à 
i'duest  Lyonnais  au  sud  est,  Franclie- 
(  mte  a  list,  est  il  souvent  diflicile  do 
li\  I  s  s  lin  il  s  n(C  piecision  lantotli 
B  ui  I     I    --U1  ses  voisines,  tantôt 

ell  I  I  sont  dts  Mcissitudes 

ctnli        I  lue    il   cmvipnt    a    un 

pns    le    II    1      II    II 

\,\  li         I,  I  I    1       11     I    1    s   les 

Burgondes     |  I        I   M  | 


blir  sur  la  rive  ilroile  ilu  Rhin.  Plus  tard  ils 
débordaient  la  rive  gauche  du  fleuve,  avec 
mission  de  le  défendre.  Leurs  villes  principales 
furent  Mayencc,  Spire,  Worms,  où  leur  nd 
résidait.  En  4:i7,  une  terrible  .avalanche  de  lliiiis 
fondit  sur  eux  :  les  BuvijuiHles  se  ilefciHlireiil 
vaillamment;  s'il  faut  eu  . n.iiv  Irpuinc  ihs 
Niebeluiigeii,  37000  ^n^iriri^  ^-imh  ni  iv^ir^ 
sur  le  champ  de  bataille  ,1.  pu  nu  ,  n\.  l,  ru| 
Gunllier.    \.,<  survi  viiiil  -  il.'  I.i  ii  iImui  Im  r-.  .inl.'  se  retirèrent  VI 

Geurv.    1,1    M.iun  , I,,    1   ,i,Ml  M--    |,  ,  I,  ,  Mivnt. 

Trr^   lu  (\.  N  (lui-  !-■  ciiii,  (t.  VI  iinl-  (  I  l.irN,   les  Burgondes 


i  sud  : 
rêvent 


teul  \    '  .  il..  1     1   ^ 

Goii.n  ■         ,  ,M  1  . 

tuait  uu  .-.  M-;;.]..  1 

voisinage:  l  li 

roi  des  Kranc   .    ( 

fille  de  son  livre  c 

le  malheur  du  roi  1 

Chilpénc  II;  mais 

baptiser  dans  la  b 

naissance  et  son 

IH.IIIII^      (le      M, Il 

W  iij.illiv;  (7r-/(x, 

1-:-  llh.rl     M.ilrlll,. 

ilrui.  .   ^  .  1  Mil    lait 

inl-.aMMr ul.    /'.'./-■/ 

niciil.  \:n  Ncii-tn,.,  Kh 
à  la  iiicme  tache.  Déso 

il  Im^Ii  -■  Il  ir  -a 

les  grands   au  souver; 

, 111  il     ch.'cchait 

verner,    le    roi   ne   pia 
durant  le  viu°  siè- 
cle,  les    Arabes, 

pour    inclire     la 
main  sur  la.  lionr- 
go^iic.    Lu    allié 

venus    par     le 
lUiône,    envahis- 
sent la  Bourgogne 
et  la  couvrent  de 

/,■.,!,   piopicfiiie 
du  101  bur„nn(l(, 
lui  peimit  de  lea 
hsci   sans   taidti 
sts   MUS    unbi- 

Ducs  de  Bour 
gogne    benefi 
Claires     —     '  n 

111    1  ml     1  lin  1 

tRU-c     Intua. 

,,s   a  (  undehaud 

,1,1     1       il    .,,       1 

labilulb   scn^i- 
„Lapusdeilyort, 
sui   les  boids  de 
10m  li(  ,  en    son 

l/,(//./s,l,\      il           , 

coup,  Il  ; 

(/ne      \ii     1 

il,  s  inml         1    1 

Rois  de  Boursogne  mérovingiens.  —   l.a  , muiin  le  liani|uc  ne  fut 

,,iiil.  , 11,1    ,,ll,'  ,1.-   l;,ii  i;,,ii,!,'s  et  des  Romains,  une  occupaliou.  Les 

ain,'us  g:,,,|ri.iil    |,iii<    Il  11,-  ,1  leurs  inslitutions  :  on  leur  donna  seu- 

„'  !     /,.,.       .,    i    'il  ^    .    :,N    ,1,1    ,  II, ,   ,,    -.,    |.  II.  illl   ,.'•,.','...■■■.    ■.•    -,/,;««  fut 

I  I,  -i.ir  iM  ,■  I,  |i;ii,.  11,1  ,ii,-  1 1,1-  II,'  i.i\  ii,_M.  Il  -  ili  l;.i  :  _  ■_  'I  11,  ivilisa- 
.11  ,  ..iii  mil  ,  I  li.  ,  liri-ii.iMi-ii,.'  .'S  ii-'iil  |iliiii  I  .  ,''•  I  1 1  .|  ,■■  |i.  Il-  Iré  ces 
,..ll,  ,j  nglMll  ,j1I-.  ,Mi.i,ri  -,,r  |.,n|i  -  ,  Im-,  s.  Bru- 
rgogucdea'JS  âGU,  pour  suu  pelit-lils  77Hen-;/, 
•dre  :  les  grands,  s'en  étant  saisis,  la  firent  périr 
■e[irend  cette  politique;  il  meurt  prématuré- 
,ai  l'„,iiiu,iun,|.  ,v,,;„/  /..-.  ,•,■  ',:■:,:  su,  ,,,mbent 
.  1,.-  ,,,./■,' ,  •,  ,..'//  y.i>/..i.  .  luiiii-i,  I  -  iiii  |ii,>,-s  par 


ofite  : 


le  roi   '^iijismond 
accuse  d  a\  oir  fait 


1  tmpiie  de  (  haï 
leniagne  la  Boui 
gogne,      apitt 


256 


LA     FRANCE 


au  cinquième  degré,  dé- 
clare la  Bourgogne  unie 
au  royaume  de  France 
(novembre  1361).  Mais, 

afin  de  répondre  au 
goût  des  Bourguignons 
pour  l'autonomie,   Jenn 

le  Bon  dc<i-nn   son  lils 

/'//;/,/./-,■  roMHUr  Ih-n- 
lrli;i,il    L'clhlMl    (',1  ,llirlltf 

iT  .juin  l,;(l,;  .Cli.uhs  V 
lui  ayant  confii-iiii-  ce  ti- 
tre,lenouveauduc  1:1  son 
entrée  solennelle ,;  Dijon 
lelYnovembre  i:'i;'i. 

Ducs  de  la  Maison 
de  Valois.  —  La  mai- 


30LHG0GNE. 


mainte  vicissitude,  fut  donnée  à  Charles  le  Chauve  par  le  traité  de 
Verdun  (S43).  L'administration  de  ce  prince  en  Bourgogne  fut  excellente. 
Mais  voici  les  Normands  :  en  878,  ils  sont  devant  Dijon.  L'année  suivante 
le  faible  Charles  le  Gros,  pensant  sauver  Paris,  abandonne  la  Bourgogne 
aux  pirates  :  ils  remontent  la  Seine  et  l'Yonne.  Alors  les  Bourguignons, 
abandonnés,  pourvoient  à  leur  défense  et,  à  l'assemblée  de  Mantailles 
(15  octobre  879),  se  donnent  un  chef  connu  pour  sa  bravoure  :  Boson  de 
Provence,  beau-frère  de  Charles  le  Chauve.  Le  roi  de  France  doit  l'évincer. 
Cependant  le  frère  de  Boson,  Richard,  se  montre  le  pire  adversaire  des 
Normands  :  avec  Robert  de  Franco  (Robert  le  Fort),  il  repousse  les  pii'ates 
et  en  fait,  devant  Chartres,  nue  In nlili'  lir- 
catombe  (20  juillet  911).  I.'-  Iiuni  l  iiilimm^, 
reconnaissants  envers  lem-  lilir,  .,i, m  ,  |  ,  u- 
rent  tantôt  proclamé  duc.  11  jMnil.  Iimi  aux 
rois  carolingiens  de  conserver  une  tli.ir^^e 
si  utile  à  la  défense  du  pays.  Pendant  Innl 
le  x<^  siècle,  la  Bourgogne  eut  des  ducs  à  sa 
tête,  ducs  instables  il  est  vrai,  dépendants 
du  pouvoir  central,  bénéficiaires  en  un  mot 
et  non  maiires  absolus  du  pouvoir. 

Duos  capétiens.  —  En  1002,  Henri,  der- 
nier des  ducs  bénéficiaires,  étant  nmit  sans 
enfants,  son  neveu,  le  roi  de  Franre  llnlicri 
le  Pieux,  héritier  de  Hugues  Capel,  saisil 
la  Bourgogne  :  son  compétiteur  Olli<-{',uil- 
/oume,  beau-fils  du  défunt,  garda  senlennnt 
pour  lui  le  comté  de  Bourgogne  (KHi;;.  lii^- 
bert  le  Pieux  administra  la  Bourgogne  avec 
libéralité;  mais  les  Bourguignons  regrol- 
taient  leur  autonomie.  Henri,  son  succes- 
seur, leur  donna  son  frère  Robert  pour  les 
gouverner.  Les  nouveaux  ducs  de  Bour- 
gogne purent  gérer  à  leur  guise  l'État  qui 
leur  était  confié,  sous  condition  d'hommage 
au  roi  de  France,  leur  suzerain;  ils  purent 
Je  Ir  ni~iiii  llir  a,  leur  descendance  :  c'est  une 
viMi-'  .|\ii.i-ie.  .|ui  se  fonde  (1032).  Di/ore  de- 
vn  ni  II  (  ,i|iil,ile  de  la  Bourgogne.  D'abord 
fuiL  clep,,mvu=,  avec  Itobert  '^nn-:  Terre  et  -r^ 
.successeurs  immédiats,  les  </»-  .  ,,/,„/;,, ;s  ,/, 
Bourjog'ne,  princes  avisés,  |hii  i  pii-  i!  .  nh, 
prises  tapageuses,  s'appli(|ih  r.  ni  Mirnuii  i 
-accroître  leur  domaine  jMe  .  i.  !  I  u.l 
d'achats  et  de  mariages.  M  i!  '<<  >:  li 
lils  en  devinrent  les  plus  ri(  Il  II  ,:  lu 
Robert  II,  gendre  de  saint  l.uui,-,,  dont  il  a 
.épousé  la  fille  Agnès,  est  alors  l'un  des  pre- 
miers princes  de  son  temps.  Quand  rneurl 
prématurément  Philipfie  de  Rouvres,  petit- 
fils  d'Eudes  IV  et  dernier  duo  capétien  de 
Bourgogne  (21  novembre  1361),  le  roi  Jean  le 
■lion,  de  la  maison  de  Valois,  parent  du  défunt 


,\r    >:,     y:u  r,    elall    tiaiic 
elirvallrr.  .le  l.ellelallle, 

prodigue  de  sapersonne 
et  de  son  bien,  mais 
doué  d'un  jugement  sûr, 
de  finesse  et  de  séduc- 
tion. Pendant  le  régne 
de  Charles  V  son  frère, 
puis  la  minorité  et  la 
folie  de  son  neveu  Char- 
les VI,  il  montra  toujours 
qu'il  était  prince  fran- 
çais. Ses  conseils  toute- 
fois furent  loin  d'être  désintéressés.  Son  mariage  avec  Marguerite  de 
Flandre,  fille  unique  de  Louis  11  de  Maie  et  veuve  de  Philippe  de  Rouvres 
(19  juin  1369),  lui  donnait,  à  la  mort  de  son  beau-père,  les  comtés  d'Ar- 
tois, de  Rhetel,  de  Bourgogne,  de  Nevers,  la  Flandre  avec  Malines  et 
Anvers,  Bruges  la  Venise  du  Nord,  G  and,  Ypres,  les  reines  du  drap.  Le 
duc  de  Bourgogne  devenait  l'un  des  plus  riches  princes  de  la  chrétienté. 
Maisles  Flamands,  de.;prit  indépendant  l't  fi.-r,  pniir\nis  di-s  li.ngtemps  de 
franelii--^    inniiin|ialrs    n'rlaicnl  |inint  d-s    siii.U   il,,  ilr~.  Cnid  s'étant 

révolte   ,11    |,;,S:;,  a    I  1 1 1  -  I  I  ^  a  I  I , ,  I  M  I,-    l'lilll,,|ie    \  .  n  I    A  ri  ,  \  .  Ii  I ,  ■ ,  I  '  h  :  I ,  p/iC  le  Hardi 

mit  en  m  irehe  I  .iniice  r,.\,il,,  a\-.r    le,   e,,nl  iii^,ail ,    I iLMiiL'ie.iis  et  tira 


il  semblait,  quand  Philippe  mourut  à  Halle, 
près  de  Bruxelles,  qu'elle  fût  passée  au  ser- 
vice de  la  Bnurt,'ni;ne. 

T'n  |Mr:i>,,r,,Mnie,,nlr,,ri„i:,, niebour- 


,1  ralalin,,,  |,,nl  I  ,,|,|,,,^e  de  son  père  i'Iu- 
1 1 1 ,| ,, ■ . .  , ■  I , , ■  Il , I a  II I  i  1 1 1 , ■  1 1 1 e , ■  n  t  autant  que  brave, 
lia\aill,  111,1  |,,,lili,|ii,,  avisé.  Entre  les  deux 
ii\,iuN  le  e.jnllil  ne  jeiuvait  se  dénouer  que 
par  la  violence;  en  1407,  le  duc  d'Orléans  mou- 
rait à,  Paris,  «  occis  piteusement  »,  en  pleine 
rue,  par  une  bande  de  conjurés.  La  conipli- 

.alril,./,.,,,  ,^„„^  /■,„,,, 'ni^pas  .liivpliis, 

Il  .  ■      '     |.  ,1  ,,i!,  ,,    ,  ,       \|.,r-,    .laiN     -raniis 

|,. ,.i    ,  i     ■,!     1,1,   ,!,,•,•    :    d'iiii    e,,l,,   l.-s 

/:,,„,,..  .,,,.,-  ,  r,,-,,i,ii  u-~ald,,s  a  la,  er,,i\  de 
S,iiiil-Aiidi-e  cousue  sur  leurs  habits;  de 
r.intre,  \i-^  Armagnacs,  ainsinommés  de  Ber- 
n.iid  il  Ariiiiignac,  beau-frère  du  jeune  duc 
d'Orléans  :  on  les  reconnaissait  à  leur  éeliarpe 
blanche.  Jean  sans  Peur  tint  d'abord  tète  à 
l'orage;  il  sut,  en  flattant  à  propos  les  réel.i- 
mations  de  la  bour;!eoisie  et  de  ITuiversilé 
de  Paris,  se  faire  .a,  ,  n.illn-  .iv,,i-  i]r<  I,  iin.i- 
gnages  d'allégressi' ilms  la  , M], il  il,,.  M.ii^nn 

ne  le  vit  point  sur  le  eliamii  ,1e  liilallle 
d'Azincourt(liVi)  :  il  négociait  avec  les  An- 
glais. Cette  grande  défaite,  qui  fut  surtout 
celle  des  Armagnacs,  lui  livrait  Paris.  Les 
Bourguignons  y  entrèrent,  comme  dans  une 
ville  prise  d'assaut,  et  firent  un  grand  mas- 
sacre de  tous  ceux  qu'ils  soupçonnaient  être 
leurs  adversaires  (mai  1418).  L'arrivée  t.irdive 


CIIAIMl    dl    .ilua. 


LA     SAU.NE 


257 


dt:  Jean  sans  Peur  {\S  jiiillrf  mil  fin 
pouvoir,  il  se  fût  Ydlnuli,  i-  i  .  !..  : 
Charles  Vil.  Les  deux  iniinr-  ,.  n  m: 
la  Seine  et  de  l'Yonne,  mii'  Ii  !■  ni 
assassiné  (10  septembre  141'J),  saii'^  i|i 
Duchàtel  loin  du  théâtre  de  r;iilin]i. 
s'accomplissait. 

En    r,|.|.r.'M-uil    I ri     I,   i^|.|ii.    ,1^ 

Jean  ^.ii:    !■ il     ,|     :     •.,  •  ■,.     ,.   - 

lui  fall  -ijin  r  I.  lMi„ir,i\  Irul.  Ar  . 
dauphin  dinrlcs,  au  prulil  du  Henri  \' 
de  France,  fille  du  roi.  L'enfant  né 
Henri  V  et  de  Catherine  de  Fr.mcc,  i 
prince  anglais,  fut  proelnmé  n  Par 
sous  le  nom  de //?»)■/  17.  l'.nuiLniiiiiin 
et  Anglais  combattirent  .  n^rnililn  ,  ..ni 
les  Frani;ais,  à  Crarnnl .  à  \'rnii'ii 
C'est  en  voulant  sauver  Compirffne  d 
Anglo-Bourguignons  que  Jeanne  d'A 
tomba  entre  leurs  mains.  On  sait 
reste;  r.\nL'lni^.  ernynnt  [inrlie  f:n:;nf 
cesse  ilr  MiriiaLnr  Ir  (lue  A.-    l'.iiiirvLMe 


Philippe 


Cl.  C.  B. 

JON      :       iOMUKAl 

X      DES 

DLt:s     Dii    iiOUu<;( 

(.MO. 

ésormais  sur  du 
Viarlc.i,   le  futur 
au  eonlluent  de 
sans   Peur  v  lui 

grand 
(■/,„,! 

S  était  rautilhèse  di 
.s-   le  Tcméraive  soi 
iiil.lir.  A  peine  duc, 

diieili 
leva     ei 
■hnr/,'. 

nmii-o^iie.  rnruir  r, e ,1 1  e  de  Charolais, 

ilr..  -.111  V. .1-111  1  ,  ,  ..  ,rrc  Liçjue  du 
h-  ï.  ,,..  /'.'/  .'  .|<ii  ,.\  .il  |.ri-  rendez-vous 
■  la  peur  d  .li,;  r..]. un  jni-unnier,  peut- 

le  parTannr-uv 
ler   ,lu  eriMIr  .ini 

le  Bon,  IIK  ,].' 

\11UI.U~.      eiIVriM- 

M     Ml    -l-'    l;   iMriv, 

él,V|, 

tr<  a 
teiaill 

vai-   1 
•|.iiii- 

.s  flu-xrr.  et  riiiniiili. 
e  i-.irihv    <uu    iii-nl 

1-     ..     H    parl'-l-     il     - 
--11-    la    IM.-Iiar-'    iT 

leni  ,lr 
1   lui    di 

il   \a-- 

■  .]■  .  1,1 

venu-  avec  lui  réduire  les  Liégeois  révol- 
France.  Louis  XI  en  garda  une  rancune 
1.  Mais  habile  .à  «  soy  tirer  d'un  niau- 

.vail.il   cililiiil   dc'-    t;ials   généraux    de 

.lia. Il Ir-    .   IIL.,!-   lll.IllS    pris   il   Pé- 

.Aalll     l.l.ll,      .11.   1111,.    xal.l,,.     ».     Louis    XI 

(|lll    :|r-h,    lll,'    1,' 

Ninivi 

1    iliair    aii^    Mil.-    , 
lie  /,,./»,•  ,/,/    ;;„■„   /,/ 

■    1  1    - 

liiiii...  ,.e,a,p,.  \iMir,i-.  Saint-Quentin, 
larles  le  Teméi-aire  envahit  la  Picardie, 
net  tout  à  fen  et  à  sang  dans  Sesle,  ne 

on 


Celui-ei>rn  en, ml:  er  ,-..i,l  .1.^  in.iiln. 
qu'il  s'est  donne  an  lieu  d'alliés.  I, 
France  d'ailleurs,  de  tous  cotes,  s 
relève.  Philippe  le  Bon  se  rapproche  d 
Charles  VII  et  signe  avec  lui  le  trait 
d'Arras,  qui  réconcilie  France  et  Boui 
gogne  {-21  septembre  1433). 

Philippe  le  Iluii,  ou  pluli.t  le  Magiii 
fique,  étant  nn.i  I  .  K.  iij.  -  juin  I  e.T 
Charles  le  Téiiier.iiia-.     ,  .  il-   |.r.  n. 

aussitôt   le    |l..ll\  1  '     ;:i  1.   .  1.1  1 


grand  chasseur,  arclei-  .1  j..iil.  m  .  m.  - 
rite,  il  montrait  au  emi-.  il  .1  a  1  .  lii.l. 
une  grande   anleur.  l'uni  illi.nr.  il  .ni 
ramlMli..ii.l  .  Ir.'  i'..i.  1  .1.   ■,   .•    •  Il  .a-lih. 
cette  |i  .  '    .a ,    1.   ■•  ■  ■    .  .  .  1  . 

Son  ail, ^  ...  ;  1.,, 

bien  uim.  .-.  Ineli  dl,-.  li.Uln  ,-,  i  n  .\:  .  ..111 
pagnies  dorduuuauce  et  une  uuiiiin-eu-.' 
artillerie;  le  roi  de  France,  Luui^  \l.  lui 
le  premier  contre  lequel  il  s'en  -.  i  vil. 
Ce  prince,  de  maigre  apparence,  aussi 
mal  habillé  que  »  pis  ne  povait  »,  ami 
d^s  gens  de  moyen  état  et  ennemi  des 


irréto  que  devant  l!e 


l'St 


ne  dduiaine  ne  niéritera-t-il  pas 
r.ii .'  Pour  la  Ilaule-Alsace,  Charles 
■ni  sans  peine  du  besogneux  ar- 
e  d'Autriche  Sigismond,  qui  lui 
lonne,  au  traité  de  Saint -Orner 
l'iKO}.  outre  le  landgraviat  alsacien, 
nié  de  Ferrc'tte  et  les  villes  fores- 
.  11.-  s. .11  (.dé,  Uerié  de  Lorraine, 
■un  lit  eiiia.nvenu,  signe  le  tr.aité 
'//.'/    ...l..lne    l'i7:i),  (pii  livre  aux 


iirt. 


rnt 


/  ..  ..  .11  -..|.|,iiil.r..  1  ,-;.  Mus  le 
la  =  le  deploNu  ir.u- CI,,,,  les  le  Jei„c,aire 
pour  éblouir  son  hole  lui  fait  craindre 
t;n  vassal  dangereux;  dans  la  nuit  du 
i\  novembre,  l'empereur  disparaît  à 
l'improvisle. 

Charles  le  Téméraire  occupe  Sancj. 
Cependant  les  Suisses,  inquiets  de  voir 


Fra 


•258 


LA    FRANCE 


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Jf'm.A 

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ible. 


en  Ilauk    Visai e  un  aus-i  t  ni  ni  nt  ^    i 
■conclu  avec  SisismonJ  (1  \nl  il     \! 
îfrne,  qui  meiHise  scb  1  h    i      n         I 
arnite,  couit  i  eux,   s  i  ni  i       I    i  i  i  i  i 
le  22  juin  a  Moiat    en  d(.n\  tl(  f  ikb  m 
A  celte  nomelk     René  de  Loi  i aine  rrnli 
tobiel    '>ins  s    d  mner  le  temps  de  refi 
rai)  elasMe^e  le22u(tubie  Comme  uni 
tout  de  buisse'-,  s  a^ance  pour  delnrer 
la  place,  Chai  les  se  porte  en  hite  (o  jan 
vier  1477),  a  travers  des  maïais  a  moitié 
gelés   contie  les  armants  et  les  attaiiue 
avec  des  troupes  harassées  llest\aintu 
■et  tué        trois  jours  apies  soncoips,  a 
moitié  de\ore  par  les  loups  estretiouM 
dans  la    boue    glacée   d  un    étang 
(V  Kleinclausz,  Histoiiede  Bouirjogne  i 
Peu  de  temps  après,  iouis  A/,  rappelant 
au\  Bourguignons  qu  ils  sont  de  la  cou 
ronne  et  du  ro'^  aume,  envoie  une  armée 
en  Bouigogne  sous  les  ordies  de  Georges 
•de    La  liinidille     sue   de    Cnon     Elli 
•entre  d  ins  11  i   i        i  |    I     n    I     I 

vrier)    1      n     \l    \        I       I  i  I    i  i  1 

aijuilb  I  I  I    I   I  11/  / 

ifirent  pi  lee  1  (    il  s  du  roi     e    sldt^   i 
mais  une  province  fi  3 


Dijon  (76  847  habitants)  ne  fut  i 
loiigiiie  qu  une  soi  te  d  avant  postt 
sur  le  fiont  d  \xUan  et  di  Laiiyret 
cites  maîtresses  de  1  oeeupation  lo 
maine,  entie  le  Rlione,  la  S(  ineet  la 
Loue  L'enceinte  fuililiée  de  la  ville 
teiminée  pai  Philippe  le  llaidi,  en 
1371,  flanqui  e  de  dix  huit  touis,  fut 
souvent  lemaniée  ,  elle  dmajusqu'au 
milieu  du  su  cle  deiniei  Elle  etail 
peiLi^e  de  onze  poites,  entie  luties 
la  porte  Guillmime,  d(  innlie  et  n  m 
placée,  en  178^  pai  1  ai(  qui  se  a  it 
iiujourd  hui  I  1  s  |n  (1  1 1  n  1  1 
mt^iaue  peidil  I  i  I  |  i  si 
ISancy  (5jan\i(  i  1  i   "  1  i   i      M 

viP,  Louis  XI,  ]Mmi  feassniei  I  li 
capitale  bourguignonne,  comni  nul  i 
d'élever    «    empios    li    poite    (.ml 


Il  une 
puis 


laume  »  un  château 
assez  foit,  qui  put  à  la 
fois  tenir  la  ville  en 
respccl  l'I  lu  iscT  une 

atUulUc   Vrnnr    (lu    dl'- 

hors.C.ir  la  Jiniii-i/ni/ne, 
avant  hu-iinqucte  de  la 
Franche-Comté,  élail 
pays  frontière.  Ainsi 
que  les  remparts,  le 
vieux  château  n'est 
plus  qu'un  souvenir. 

La  porte  Guillnuive 
conduit,  par  la  rue  de 
la  Liberté,  à  l'aiirien 
palais  des  dncs  île  Bmii- 
ffoi^ne,  aujourd'hui  Ilù- 
tel  de  ville.  C'était,  uu 
début,  un  liii;is  assez 
iniMli'sIc,  péii'-iiiélc  de 
liàliiiirnls  ,1  ,1e  tours, 
■s  peu 
Après 
riiirendie  de  1417, 
l'Iiilijipe  le  Bon  rebâ- 
tit le  palais  presque 
ciilicr,  en  conservant 
la  tour  oii  devait  être 
retenu  prisonnier  de 
-'^— _.._^__^  '        ,  guerre    Mené   de  Bar, 

"  -  ' — ^^ d'oùvintle  nom  qu'elle 

garda.  Après  les  ducs 
de  Bourgogne,  les  gou- 
verneurs  royaux    fu- 
II  lit  les  botes  du  palais     c  i  tut  abus  le  Logis-du-Roi.  Louis  XII, 
Ht  nu  II    Calheiine  de  Medieis,   Hemi  111,  Henri  IV,  Louis  Xlll  et 
1  mus  XIV  enfant  y  liabiteient   Peu  a  peu,  le  palais  se  transbuinail. 
Iles  la  fin  du  \\ii°  siècle,  les  appaitements  avaient  été  modernisés  : 
Dubois  j    executnt  des  cheminées  monumentales;   on  élevait  la 
tacade  actuelle     les  Etah  lepiésentatifs   de  la  Province,  chargés 
de  \otPi   1  impôt    etnnities  de  1  administration  locale,   se  réunis- 
saient tous  les  deux  ans.  Louis  XIV 
leui   accorda,  pour  s'y  réunir,  une 
dépendance    du   palais  ducal  :   une 
\aste  salle  y  futéilifiée,  dontJIansard 
dessina   le    vestibule    et    Gabriel   le 
gland  escalier.   La   salle  des  États 
a  été  restaurée  avec  magnilicence, 
en  1896.  Dans  les  vastes  bâtiments 
du    palais,   devenu    Hôtel   de    ville, 
logent  les  services  municipaux,  une 
ei  oie    des    Beaux-Arts,    de   grandes 
collections  d'art,  les  Archives  de  la 
V  ille.  Le  Musée,-  dû  à  l'initiative  de 
Fiancois  Devosge    (1709),    est  l'un 
des  plus  riches  de  province  :  outre 
de  piecieux  restes  archéologiques, 
(  n  y  admire  l'œuvre  de  Rude,  le  toiii- 
1  eau   de  Philippe  le  Hardi  et  celui 
(Il   Ipui  sans  Peur,  joyaux  de  cette 


Thr.iirr  (|ui  borde  la 

I  lit  place  liainuau,  d'où  l'on  entre 
lu   Musée,   s'élevait  la  Sainte  Cha- 

II  Ile,  église  particulière  des  ducs, 
fondée  par  Hugues III,  en  1172.  Toute 
I  histoire  de  Bourgogne  y  était  écrite 
(  n  maint  souvenir  :  les  ducs  y  étant 
I  aptises,  ce  fut  le  chef-lieu  de  l'ordre 
(le  la  Toison  d'or;  les  drapeaux  de 
R()(  1  oy  y  furent  apportés  ;  rois  et  gou- 
\i  meurs  s'y  présentaient,  à  leur  en- 
li       dmsla  ville.  I.,.  8  janvier  1791, 

I  m  iiic  fpiiiia  l'i'iilisi'  •■!  emporta  la 

t(  ut  fut  gaspillé,  dispersé;  le  trésor 

I I  les  tissus  précieux  envoyés  à  la 
Monnaie;  les  vitraux  cédés  à  vil  prix 


CIIAÎM'     DL     JUr.A. 


LA     SAONE 


259 


A  ni: 


I.'   d;i 
lilldic 


lioil  {18110  .  Sur  rcin- 
placemi'iit     ilt'blayi'^ 
s'élevèrent  les  foiula- 
tions  du  Théàd'c.  l'a- 
reil  sort,  ou   [nui  s'ra 
faut,   allcndait  Sainl- 
Êlu-nni'.  A  rcltr  ]. lacis 
une  cliaiielle  futclevi-e 
au  iv=  siècle,  par  saint 
Urbain,    évèque    dtî 
Langres,  au-dfssus  de 
la  ciyple  où  s'assem- 
blaient   les    pieniiers 
rbrétiens.    Kn     Kl'i:), 
une   église   la   rem- 
plaça;   l'abside    s'ap- 
puyait sur   une   des 
1oursduC'*«;™)/i  gallo- 
romain.  Enricliie  par 
les  dons  des  évèques 
de  Langres  et  des  dues 
de  Bourgogne,   l'ab- 
baye, qui  s'était  grou- 
pée autour  de  l'église, 
devint  le  siège  del'évè- 
que  et   son  église,  la 
cathédrale,  lorsque 
Clément  XII   inslilua, 
par   une    bulle    du 
9  avril   1731,  l'évècbé 
de  Dijon.  Saint-Etienne 
élait    assez   riche    en 
a'uvres  d'art  :   les  deux  grands  scu 
Sliiter  et  son  neveu  Clans  de  Werve, 
saccagé  :  l'église  est  maintenant  u 
heureux,  Saint-Michel,  autrefois  hor 
du   temps    et    à  la    malice    des 
hommes.  L'église  actuelle  est  une 
reconstruction  ogivale  du  xvi"  siè- 
cle.   Son   portail,   peut-être    par 
Sambin,  est  l'une  des  plus  belles 
œuvres  de  notre  Renaissance. 

La  Sainte-Chapelle,  voisine  du 
palais,  était  rr-glise  aristocratique 
de  Dijon  ;  Sntre-Banie  fut  l'église 
populaire.  Klcvc  d.'  biin  à  \1M\ 
envii-on,   elb-  lui  -hiliic  .n   l:;:i'i 

etrestainc pl^  !.■.  (.Csi  u.nlirl- 

d'œuvre  de  lart  bourguignon. 
Notre  époque  a  restitué  les  gar- 
gouilles qui  hérissaient  les  gra- 
cieuses arcades  de  la  façade.  Le 
porche,  qui  fait  corps  avec  l'édi- 
fice, donnait  accès  dans  l'église 
par  trois  portes  ornées  d'un  riche 
décor  sculpté,  rehaussé  de  vives 
couleurs.  Tout  fut  haché  en  1794: 
"  un  imbécile,  le  citoyen  Bernard, 
détruisit  à  lui  seul  toute  l'ima- 
gerie du  portail;  c'était  sa  récréa- 
tion hygiénique  de  chaque  après- 
dinor.  »  [Dijon  à  travers  les  âges, 
[lar  IL  Chabeuf.)  La  restauration 
générale,  commencée  par  Lassus 
en  185 i,  nous  a  rendu  Notre- 
Dame.  Dans  la  tour  centrale  habi- 
tait le  veilleur  de  la  ville;  à  l'an- 
gle sud  de  la  façade  se  dresse 
encore,  depuis  cinq  siècles,  le 
populaire  Jacquemart,  mais  bien 
<lilTérentde  ce  qu'il  fut  lorsqu'on 
le  rapporta  du  pillage  de  Cour- 
trai,  en  1381.  Près  de  Notre-Dame, 
l'ancien  Hôtel  de  ville  a  ic  u  les 
Archives  (L-partementales  :  d,iiis  le 
voisinage  s'élève  l'hôtel  <lc  Vii.-i'  . 


Ipteurs  de  la  Chartreuse,  Claus 
y  reposaient.  En  1793,  tout  fut 
ne  Bourse  du  commerce.  Plus 
s  les  murs,  a  résisté  aux  injures 


La  Bibtiothèijiic  partage   avec   l'École  de   dndl,  l'ancien   collège 
Godrnn  ou  collège  gratuit  des  Jésuites  (IS87),  où  furent  élevés  Bos- 


suet,  Buffon,  Piron,  Cri'bi 


Charles  de  Biosses;  la  bibliothèque 
IIS.  Le  Palais  de  Justice  est  de  ce 
iiuartier  :  la  Gourdes  comptes  et  le 
J'iirlement  y  siégeaient.  Il  fau- 
drait, pour  en  retrouver  l'aspect, 
restituer  à  son  haut  pignon  la 
(leur  de  lis  terminale,  les  statues 
des  deux  niches,  celle  de  Henri  III 
au-dessus  du  porche;  devant  les 
degrés,  les  lions,  emblème  de  la 
Justice,  et  l'admirable  porte  ex- 
térieure sculptée  par  Sambin.  Ce 
l'ut  Louis  XI  qui  dota  la  Boiir- 
gogne  d'un  Parlement.  La  grande 
salle  de  réunion  dite  salle  Borée 
Mcnt  de  François  I'^''  :  son  plafond 
ist  l'œuvre  du  charpentier  An- 
toine Calley;  elle  fut  magnifique- 
ment peinte,  armoriée  et  ornée  de 
belles  verrières  en  grisaille.  La 
façade  est  duc  à  l'initiative  de 
Charles  IX  et  à  Henri  III.  On  a  res- 
tauré la  salle  Dorée,  ainsi  que 
l'ancienne  Chambre  des  Avocats. 
|,'(  L'Ii-.'  Saint-Jean,  au  cœur  du 
qiMi  1 1.  1  p  iilementaire,  reraonte- 
i.iit,  il,iiis  son  principe,  à  saint 
Urbain,  sixième  évèque  de  Lan- 
gres, qui  y  fut  enseveli,  en  373.  La 
première  pierre  de  l'église  ac- 
tuelle fut  posée  en  1448  ;  sa  voûte, 
en  lambris  tout  armoriés,  est  la 
plus  belle  qui  ait  été  faite  alors 
en  Bourgogne.  Ici  fut  baptisé,  le 
■27  s.'plfinbre  1627,  Jacques-Bé- 
nigne iy.-NM(c/.  Après  avoir  servi  de 
magasin  à  fourrage  et  de  marché, 
l'église  a  été  rendue  au  culte, 
en  18G-2.  La  place  Saint-Jean,  Ja- 
dis la  plus  grande  de  la  ville, 
servait  aux  Joutes  et  aux  fêtes 
populaires. 


260 


LA     FllAiNCE 


S  mit  Jein  foi  m 
Bénigne,  un  boni  ^ 
en  JlIiois  de  1  n 
but  du  M^  siccb  - 
1 veque  de  1  an^n  ' 
[iiemieie  église   (  r 


int 


ijnf 


a  li(,  ui_  .11  1  u  m  mil 
A,  fut  1  l|  iiit  11  1  I  (  lit  m 
1(  michit  d  uni  il  ml  1  ii  li  s 
En  8<)1,  les  ^  uiiiui  i      i      ni 

1  ibbayeetmas^  i   i    ni  I   -^  ni    m 
Mub,  au    x»  bu.l       (       /    ' 
moine  de  Chinj,cii\u^e  I  ii      mil 
Miyenl,  a\ec  douze  cuni|  i   n   n 
leconhtiuit  1 1  glise  sur  uni   \i  i 

<  ijpte  ou  sont  les  lestes  du  m  u 
t}i,  et  une  lotonde  iinilee  du 
s  unt  Sépulcre   de  Jeiusilern    I  i 

<  onstiuf  lion,  tiop  hitne  ni  ui 
quiit  de  sohditi  en  1280  1  !()  ) 
uni  aulie  la  lemplaça  Saint  U 
nu/ne  fut  la  piemieie  en  di^iiit 
des  églises  dijonnaises  b  s  duc^ 
i  leui  entiee,y  veniicntpiendii 
possession  du  ducbi  ,  en  juiant 
siii  1  L\  ingile  deiesptLtei  les  pu 
\il  ,  s  de  la  piovinte   Ldblu>e 


M  I 


t   mil  iu\,  btulptuiLb  du  poil  iil 
ml   n  II  ,  tout  futmutib   M  Suiss 

I  u  i  lu  uieuscment  accompli,  dt  "  ^' 
nos  JOUIS,  unerestauiation  gem  - 

iile,  la  Otcbe  du  ti  insept,  une  fli  cbe  idc  i 
sljle  plus  pui  que  celle  du  w*  sacle,  b 
'13  meties  de  h  lulcui 

Ln  viste  ten  lin,  dit  C/i  d"/ "(  /s    t   nlnl 

I I  ii\i(  18  d  Ouche      Pliilii  1 1   1     II  il  II    I 

1  leiiiii  le  pieiie  d  une  tluntieuse  dont  il  \oi 
de  saf  imille  Les  mcilleuis  ai  listes,  du  tcmii! 
1  ellir  Le  poiliil  de  1  e^^lise  est  remiiqmlil 
\  111  u  sengubdilb  ,auxétus  um  n  ]  u 
de  M  dmi  s  Diiis  le  cliaui  s  I  \  u  m  i  I 
Iliiih  au\re  de  Sluter  ]iourb  s  11)  I  1  d 
Cisi  lu    le  tombe  uidi   Jean  snwi  1  (  m    (    iiIk 


plus;  à  la  même  époque,  les  bàti- 
limenls  claustraux  avaient  été 
modeinisib  En  17'JU,  ksicligieux 
lui  eut  I  11  isbi  s,  b  s  toiubeaux  de 
1  -Il  I  iib  ves,  dcposc  s  a  Saint 
1  ni-n  i\ant  de  tiou\or  asile 
m  Mil  la  Llinilrru^f,  mise  en 
M  nie,  lut  atheke  p  i  Emm  uuii  I 

I  11  te,  qui  s  intitula  «  de  t  h  imp- 
mol  ). ,  en  18^3,  le  Dqiailciiieul, 
1}  uit  acheté  la  propritle,  en  a 
lait  un  asile  d  alnfnes 

Les  ani  itns  teiiainsdp  1  irqur- 
hii^f,  ou  d(  jiuis  1543,  1  un  s  L\ei- 
(  ut  au  tu  ,  sont  devenus  1  un  di  s 
[ilus  beaux  jaidins  bnlinii jiiis   de 

I I  ince  Dans  une  lie  eu  coin  enue 
1  11  lOuehe,  beli\e  \  Htipitnl  gc- 
I  <  ial,àoni\A  fondation  11  monte 
lu  MU*  siècle  et  la  leeonsliuetion 
lu  xvii°  De  beaux  LouImuiIs, 
mues  pji   {i  place  du  Puiplc,  la 

I  kae  du  30  Oclubie,  h  place  d>'  ta 
lUpubhqui,  se  tendent  autoui  de 

II  ville  sans  cesse  giandissinte. 
I  i  place  du  30  Octobie,  avec  le 
m  munient  de  la  Résistance,  i  ip- 
I  I  lie  le  sou\enii  de  la  guérie 
ib   1870  1871 

Fn^ahle,  apiis  la  capitulation  de 
sli  ishniirfr  pu  lo  1  *•  mrps  il  aimee 
,11  I      i   I    h    I  [        1     1   I       )  du  ge- 


ib  11  lute  et  d  un 
(depuis   IS^tb)  a 

F  un 

1  iMlb  ,  )usqu  i 
1  is!    ^   posa  11 

t  1     ini       il     m 

C 

diin 
1  1 

bilibts,  qut  boulmt 
(  eoui  u  danb  D  jt_  n  a^ec  deuxre„imenlb  de  ligne    . 


\iiluii  le 

I  m  iche  ' 

II  lllo  M   I 


Dijoa 
lun   en 


1>  u  I  T  s      DE 


ai  1^  jn  us  Jchnn 

nili,)nilL,liiuo\L 

(Il  II  Iliicita,  et 

bl  .quci    Belfoit 

iiH/Aa/ibbCum 

leimini     fai    1 

manile   S  msictte 

Diupliiniis    1» 

mm  II  i       Wei  lei 

tune     II     M  ntu- 

e\aeu(.     Ilij  m     tt 

uei    (1  i7   )       \u 

centie  du  ai  and 

fianiaibbaehemi 

cloitie  di  b  Cil  a- 

ncnt     libiement 

lieu\   le  pu  des 
lil  d  un  cilvaiie 

■soib    1  est      deja 

^\elder  ist  b  ittu 
i     1  ,!/,  ,.e,el 
(19jain   1      I>,,a, 
tiansf  mue    en 

s  élevé    d  une 
eu\i      pidfnnde 

1   iiiidie  d  eau 

campietianihe  a 

st  le  Puits  de 

reçu  40  000  liom 

1/  1  c  Tiois  des 

mes,  sous  leb  oi- 

pi    1  h    teb    qui 

dieb  de  Gai  (4((Wi 

s  util  lui.utleu 

I  ennemiluiikpe 

t  il  1   m   ut     s  )nt 

cbe  lu'tthr,  avec 

b    (  1  iiis  Slubi 
lui     m    int       bon 
M    1        11,     su  i 

une   simple    bri- 
gade, pourl'uccu- 

pei    :   Boss.ak  est 

tue  on  se  bat  trois 

d  1  1        ,[11    pu 

1   iirs  !  2\    _':'.  j:m- 

,    lui   1     Ml   1,  1 

\iU     1        il\  m 

1   1   nT,,,|i'.',       ,,l 

,1111     siiinn  nt  ut 

1    n,l.nil.|i„i  i;„ri- 

1      ii\  1   i^e    lut 

hlili     iTlrlil'c    SCS 

siii  lout    1  u  U\  1  1 

pulendiics  victoi- 

d.        (    llUS      d( 

les  en  p,.inpeuses 
depccbes,    Man- 

^\    iwe       a\  iiit 
178'J,  il  n'existait 

tiuffel  dirige    à 
travers  le  plateau 

CIIAl.NE     1)L"     JLIiA. 


LA     SAU.NE 


261 


(!■•  l-.mgres  les  deux  corps  de  Zastrow 
■  I  (le  Fransecky,  à  la  renconlre  de 
\\  idei  En  se  boinmt  <i  diltndie 
/' /  n  sans  en  \(iuloii  bnu^ei  au 
lu  u  do  SI  piiilci  siii  1  tnru  mi  pour 
liiis(i  Sun  iiid  II  11  use  nmche  de 
fliiii  '  /;(Ar// // m  mha  qu  un  e\tcl 
luit  iliil  di  p  ulis  uii,  peut  tlie  un 
nuiliiiiit  f^cntidl  pu  bon  ineitii 
fui  (  lit  1  suii  I  s  la  lui  IL  do  1  iniKL 
<\i  1  I  si  (lli  pu  le  di   liBiiuioii^ni 


PI  11  <  ili  la  Ri  imliliiiUP  si^levp 
1 1  si  ilup  du  piLbiilent  Climat,  qui 
futdi  pute  d(   ]  iToli   ilOi     sui  II 

lîiObses  h  I  ihi  ili  nul  /.  ///(// 
au\  r  e  du  1  11  lui  |i  I  n  m  I  m  i 
(Ir  1,  a  I  illii  hp  piidi.dldii 
piuu  1  II  I  liili  I  liiii  ol  Je  Jouffio\ 
poui   I   s  li_iiiis    1   i  plite  Dnrci/ 

I  ipi"  lli  I  un  di  s  liiimiTK  s  qm 
I I  k  plus  poui  I)i|iin,  sa  \illi 

<  iu\  du  Hosoii ,  il  ti  uibloi  m  i  et 
ISS  nuit  le  Suzoïi  Uasquireom 
luput  et  lleuii  LUVLloppe  le  ii  - 
SI  1  Mil!  deb  eaux  qu  ilcii  a   Enlin 

I I  [d  11  (  lu  Pi  iijili  conduit,  pai  uni 
liiple  illipile  tillpulsdelbOOmi 
fies,  ui  [letil  bois  du  Pflrc, réduit 
<liiinnnt  mal(,ie  son  e\iguité 
jdi  in  d  onibie  et  de  fnii  lieui 

Dijim  est  lune  de  nos  Mlles  de 
province     les     mieux     pourvues 
<reau   et    d'ombrages.    Au   seuil 
<le  1870,   on   n'y    comptait   pas 
40  000  habitants;   l'immigration 
■alsacienne-lorraine  lui  a  prolité,  mais  sur 
<le  voyageurs  et  d'affaires,  dû  à  la  const 
l.yon  :  c'est  le  preinirr  uianlii-  de  grains 
<li'S  vins,  une  ville  iudusli  irusr. 

Vignoble  bourguignon.  —  l.a  Bour: 


e  l'aris- 
'■tropole 


hui 


Vill,. 
-liOr,  ; 


oi/7ie  vinicole  dépasse  les 
Or.  Ainsi  comprise,  elle  s'étend 
/'(/(/.«    lie  lu   Montnrpip,  aujour- 


de  la  richesse  de  .ses 
produits,  une  cliaîin' 
de  coteaux  qui  clu'- 
vauclient  du  nord  au 
sud,  entre  Dijon  et 
Màcon,  au-dessus  di' 


Au-dl-S-.ills     ,|,.S     snlU- 

mets,  presque  tous 
boisés,  les  vignobles 
regardent  à  l'est,  vers 
la  rivière.  Le  sol  est 
d'oolitlie,  avec  bancs 
de  marnes  oxfordien- 
nes;  le  climat  géuéial 
est  tempéré,  bien  quf 
sujet  à  d'assez  brus- 
ques écarts. 

Le  vignoble  produi- 
sant des  vins  fins  s'al- 
longe à  mi-côte,  ib' 
Dijon  à  Santenay,  sui- 
une  longueur  d'envi- 
ron 60  kilomèti-ps. 
C'est  du  rlimnt,  c'est- 
à-dire  en  langage  du 
pays,  de  la  portion  de 
terroir  dans  laquelle 
Je  vin  est  récolté  et  de 


la  nature  du  cépage,  que  dépend 
surtout  la  qualité  du  vin  Climat 
est  donc  synoinme  de  cm  «  Lors- 
qui  le  Mn  ]iio\ii  nt  du  puiut  fin 
pi  irili  d  LUS  II  s  s  ds  d(  la  cote  les 
uji  u\  (  \p(is  s  I  usque  foules  les 
I  II  oiis  (  ullui  ili  s  m  cessaiH  s  ont 
I  le  mise  s  en  a  u\  I  p,  que  la  1  (  1  oite 
ainsi  quel  icu\aihonont  éti  1  lilps 
sui\ant  toutf s  les  ic_|ps  de  1  art, 
i|iii   b  vin  possède  une  bi  ll(  i  ou- 

I  111  que  tous  sis  eluiKiils  con- 
stiluliîs  sont  11  11  moriK  usi  ment 
lu  sentie  eux  qu  il  a  un  bouquet 
tl  un  aronip  spéciaux,  de  la 
(inpsse,  de  la  vinosile,  que  la 
cuvi  e  est  le  pioduit  d  un  seul  et 
uiiiijiu  climiil  qu  (  n  un  motil  pré- 
si  iit(  uni  supmoiite  inconlestée 
SUI  tous  les  dutics,  on  considère 

II  t(  non  d  ou  il  soit  comme  don- 
II  nit  une  tclc  do  ciiiee  »  (fli  Au- 
iiEi  UN  et  n  Dangi  y  Lei  Grands 
l  iii\  de  Buuigo'jne  ) 

lis  troiiiimcs  ciiviis  obtenues 
I  ai  le  mi  lange  du  nuitien  et  du 
</rn/(oi/,  donne  nt,  en  gincnl,  des 
MHS  qui  ont  du  coips  f  l  une  ccr- 

I  nui  iinesse  Ce  sont  des  vins  de 
^11  de  par  exLpIli  ncp  Les  qua- 
ti  unes  cuvios  Sont  obtenues  par 

II  Mnilicition  du  qniiiny  Moins 
ili  iioliqui  s,  nuis  [dus  duis  que 
Il  s  d(  nui  is  ils  ont  uni  ^\  inde 
h  niiliisHPtdi  IkiiuIuii  .lesont 
riMix  qui  se  consomment  sous  le 

.     .  '     e.   ,,  iiiiui  gihiérique  de  iouri/ojiie  ordi- 

iiiino.  Les  vins  blancs  se  distin- 
guent de  même  en  différents  crus. 
D'après  lîerlall,  lesums  roiii/cs  hors  ligne  sont:  liomanée-Conli,  Cliam- 
bertin,  CIns-Vougeot,  la  Tache.  Vin  blanc  hors  ligne  :  Montrachet. 
D'une  façon  générale,  on  divise  la  Côte-d'Or  en  trois  groupes  vini- 
coles  :  la  Cote  de  Beanne  pour  l'ensemble  des  coteaux,  de  Santenay 
(à  Corgoloiii  ou  Comblancliien  ;  2°  la  Cote  de  Niiils-Saint-Georges,  de 
l'une  ou  l'aulre  de  ces  rnmiiiuiirs  hCirri'i/;  'A"  \:i  Cote  dijonnaise, 
|iis.|u'.'i  fyirri'i/.  fti  v  1  allarliani  le  vi  i;ip  ij.le  assez  i  iii[H.rtant  de  Piom- 

/.,-,,-.  !,p  groupe  de 
l!,-ui„„'  ,l:{410  habi- 
laulsest  reinanpiable. 

Personnages  his- 
toriques.       Il   Bour- 

L-.'-\i>'  ::  >  ■■  l'  .  ..nile  en 
Ih'Miiii'  -  -  '  llrnard, 
liiihl.th  iir  ij,'  I  ateaux, 
rrln,]uriil  asi  rie ,  qui 
rriiuja  son  siècle  et  en- 

I.  iii.:-iir, Conrad, avecle 
1-1,1.  I  iaiu-e,LouisVn, 
.1  I  I  I  i-j>aile,  était  né  a 
1  ial|.lille-les-Dijon(109l- 
l  I  .iS).  Le  dernier  des  ducs 
rapétiens  de  Bourgogne, 
l'hilippe    de    Rouvres 

l:ii5  K'.i'il'  ;  les  ducs  de 
la  in.MM.n  de  Valois, 
,/,„„  sans  Peur  (Ul\- 
I  ',  |M    :    l'Iulippe  le  Don 

\   ,'ir,-  I  ',.  :    ;     (  l.,irlcs     le 

ï -•■■    1  I  ;;-i477) 

\'    !  -  I,-,  :  /■       'ne  Vol 


liûur- 


// 


liai  .1  -  ..  ••■'••  li'S  de 
la  Keii.Oî.b.iiue  buurgui- 
pnonne;  Bonaventure 
Despériers,   esprit  ia^k- 


LA     FRANCE 


'  H  I  N  C  I  P  A  U  X     Cl 


nieux  et  indépendant  (mort 
(1509-1S73),  pris  à  P;i.vic,  ci 

tour,  C(  '  I  ri  I  H .  u  I .  I  1 1 1 1   1 1 .  ■  I    mm 
sain/e  ./-  /  / 

grand- M  M  ■ .    .1     \l       !<  — .  , 

qUeS-lliin      rr     /.'.•       ':      /         |  ( ,  .' 

frani-aJM-,    .1   1,1    i,m-  mimI, 
(1669),  |Hii-  A'-  \l.  ni\    |(,x| 


du  vrni  ;  i-     |.i  -    i.|.  Ml  ■  ,/../7   ,.',•   ;;'.••  ,7  ,  I 
amis  dr-  /'  /  . 

(1674-i:i.        I     h  ,  /  /'         /         , 

mais  dcN'jiiLi,  |i.M-  Il  \  1^11,  ur  iLl  .'n^iiiMlil 
nuateur   de  Lulli  el  le   preeurseur  de  Gli 
l'iiumeur  railleuse;    Erhne    Mavwite    {\i,i 
de  Bc.-ume,  qui   contribua  à  errer  la  |>li\ 
/.M»;,.  L.  Chrr.  ,,,.„/,.  ,/,.  vu/r..,,  ^1:1, 7  r 

MmIiMiMI-iUmIM, 1.      ,.'!.•,    |,„MI.    M.   r     .||,|    ,. 

Gii,:ii,:ii,  ,1e  .1;--,,/',./,,,,  /,    M-  .1   -.  Minr     I  7 '1 


l'i);  Gaspard  de  Saulx-Tava?ines,  né  à  Dijon 
lant  de  Orisoles,  de  .l:n-na.-,  .le  Monrnii- 


borêrent  à  VHisloire  T.afiirelle  de  Bufîon;  l'historien  Févret  de  Fonlette 
(1710-17721,  coïiseillrr  .111  l'.irleiiirnt  de  Bourgogne;  l'annaliste  Fi-ançois- 
Cléi/ient  de    !'.<:■■     |7|,  1     >.,   I.im   lu-lin    de    la    con^i-iL'.il  imh   <|,'    Saint- 


Maur;    le 

homme   d 

.   Ihvs 

qui  n   d,-,- 

IXiS     ;     llM 

iirgui- 

Cun,;l,  IM- 

ement 

de  la  ^un 

ettrés 

Colll-llr    ;, 

Dijon 

teeli, 

grand  bl.ilu.iiic  l'iaj^ç.us  lin. le  ,i;.m  I,....,  ,  Ir 
goix  (180b-lS6i),  qui  veeut  au  Siaia  et  noua  h 
cales  de  ce  pays  avec  la  France;  l'amiral  Rmis 
J.-B.    Ileini    Larnnlaire,   né   à  Rei-ry-sur-Our. 


iii    ii.iiiii  iii-h-,  ne  a  en  : 

ii<lMiiMM,-,  (JMMi  il  adonné  les 

"■'"'""/-■//    Chilsoo),  et  chui 

qm  tuU5  les  deux,  colla-  saii, 


s,  l'un  d( 
Romanti 
harles  et 


/;.    Fnlle- 

l.ullnnl; 

s  orateurs 
que  de  la 
Désiré  Ni- 


CLIÎK     DE      VOUTE,      AU      MUSEE      DE     DIJON. 


BASSJy    DE    PAJ{JS 


\ 


I       Ssâ 


&».I-=:EE    ISrS.    saîi 


:  ^Tm  lifjT  ÙSS  SPHn&ÊS  ïii- Ji  Ssili- 


5B'irr;*r   la 

îvMi  p.Mis  ■ÎSÏ 

uiassiâs  de  iii->Er*-  s<l4  z  A  ^teicr*» 

Massif  -r/esianci  e-ï  JTnjïîî/  .tff 
rOmfii.  Cr-îîie  Tis:*  rr^ic-m 
s'-r-TETT-?  s^ET  5a  Jtaa'rlie-  A  na- 

iertSEêrfs.  dif  jw-ts  laïsës  p«ar  î*  i*:jniîs  p>.r'L".£T'rss2S'  -Jr*  eim  asiriasi 
qnï  s".î-îajfaiï*-]iiit  éaas  I^tmitn  pulî*:  'Je  Pmt. 

iJteJŒ  Sfr-Œils  :  c*Iiiii  dm  P'Mi>m  e5  crfiai  iii-!-  te  C-^Jf-^O^.  ir-aaTr*?!!!!  :;a 
c«'nîi!Biiiiîllif  dlereanfiÊiiiite  et  ©jimps-inJ  s*s  c.ij.uïiijHuiDâirauisO'ms  â  T'rxi'i^ifmr. 
aTec  la  r'-jd'iS'iii  d*  Sa GarS'HiMe  a«  sîjii-  aT*-f  rr-ZIi'is  41  RJb.:»mi*  ■î-î  'âi  Rilia 
âfe^ss.  T"'-™5  !■"-=  -^-"lîîrs  d"*an  qîEÏ  en  sîlîviamiemli  la  «l-f'rliTÎS.f  îiafrfjrïirTiire 

îâ.>iii  ri,  exreî"ti?  yK-uor  la  Li-ïre  Œtti-j'Hiiuae.  qua  a  *:■? 

ffleai-  -  -   ■  -  i™-?  dir^rîe  vers  îa  m-er.  for  tae  îiiB* 

da  :^   --  --.  entre  îeî.3^5*  4ela  BretaLpaeet  cri!iiiâ 

de  i  "^  -  l'rrsre-  sair  is  li*ôr-inî  des  rr«riia*î  f  ai- 

]I^û^-   -  ^.  ._  r«>mle,  le  iaiis.'-eaiŒ  de  Sa  Maiine  eî  îe 

ses  L  .  i|»]j»iiM  .uŒ  Bbiisif  der<»Be5t,sei>-Têleaïïeiiii'r-:"ire. 

j'ims  -  c»ii  r€»imT"i!Be=.  les  aiiJî>r->5-ss  dé'rK"ita5aiBtes  qm 

<-3T-  "  ■  -nuenil  le  iBSSsïn  dît  jurrï*»^ 

Paris,  r-i  -:::.-.„  ci.p<i:llaie  de   Sa  Frisce.  «s*,   le  î-yer  d'ayf.ei  «4 

-cicLisiê  le  idbFibJ  de  c-ôimDeaîialiïWi  de  ia  lîe  de  ce  lassiB;  Itv^îs 


.  HEp*:-îïEœîes  se  rassaobi-leinS  en 
eî  T'Vjif.  e.î  eiâes  xefflrwseatiMttî   â  eil*s  - 
Ift»  de£i>ës.  Lii  ÂiT^eaî  ~»  SRsnpêr  me.: 
d*s*reitt-Jliiii«s  des  liaaiJeDis.  A  ri-c-ndeat, 
SJET  îeiiiiv.ia.Je.  «2eae  lem-— - --  -  -  --■  - 

d'uEBe  î':-'B£Tnie  s^fsie  d'au:  -    - 
srorii-  de  Bi-îre  mjs^  e^ 

amifinel  il  s'eœTSufiae.  Fi  : - 

5Miiî*S-  Caï.  â  FeX'ref.lî'D'ii  ém  j-^i  - 
ment  imitliaé  Ters  ia  Loire,  dat-  - 
iîi  desïTBCli&iD  iJiifrenâ'âeile.  j'iar 
i^'r-înir*  mtenl.se  da  imassif  îer 
jpil,  la  r7ini«"iiiinrsr  des  fe-rmaâi-i;  - 
dmî  .l"->r.iiiiaaire  •çiu'a  moe  •reitat  " 
â  M'C-reZ. la  Jlerne  â  Êp<enBax.lia  '•' 
C&aïKBT.  î>.>]iiî  parreBiDes  â  r-;"iiBiî'-  - 
•feSiamcrsiies  m'einf^beiL:  j  :.=  '  - 
et  de   .à-.njiiBeï  la  jolai': 
ïïeiiims.  <-.:..imim»e  mae  île  i  - 

f  <>:te  ile  esî  -*•  -t^' 
e^iîe^'dtffl  dsuBis  le  ^  - 
ma~:Sjf  î'-rtiaire. 
^ii*-a  dm  r^-se  î-       . 


He-de-Fraiice. 

"lI.  â.cJ!là-  je 

-.  Teae  est 


et  Sa  31a:  - 
d"eaai  •!-- 

dro'i'ee!  •.  _ 

«ÇTuTils  ffll't  ■ 

are^-  3e  îe:^; 

proJ&ndegiT  i 


:  Jorre  Tire  â  ■âêdmciatiirr  r«-keaacle, 

---à  esitamer.  Aîii~î  a  dô  naUre. 

;-  f:L;  Ir  -.ri  îr  :r-.  --iïsîfrrfe-.  tua  sHi'M  cc-iai-r  df-Bî  îa 

■«S  acoTue  p»en  â  j-eîŒ.  La  dsrecîk.n  Je  I"  J  kw.  î-rès  de  sea 


I.A     FRANCE 


(■(.iillucrit  iivcc,  la  Seine,  et  surtout  celle  (!■■  (■.■  (Iriivc,  eu 
et  Moiilereuu,  justifient  jusqu'à  un  ceilaiii  pnjiit  cetti' 
Mais  il  faut  aussi  faire  la  part  d'uu  fait  inipurlant  :  le 
de  la  craie.  »  (Di:  Laitahent,  Dcfrrijition  du  bassin  parisier 


LA    SEINE 


Le  Fleuve.  —  Les  anciens  honoraient,  dans  les  sources,  des  divi- 
nités bienfaisantes.  Un  beau  et  grand  fleuve  comme  la  Seine 
dut  avoir  ses  fidèles  et  son  culte.  Aussi  a-t-on  exhumé,  près  de  son 
origine,  les  substructions  d'un  temple  antique,  des  fragments  déco- 
ratifs, des  débris  de  statues,  une  petite  galère  en  bronze  offerte  en 
ex-voto  à  la  déesse  Seij^iana,  enlin  une  prodigieuse  quantité  de  mé- 
dailles appartenant  aux  piemieis  siècles  de  notre  ère.  Le  nombre 
et  la  diversité  de  ces  (ili]eis,  ncneillis  pour  la  plupart  au  musée 
ai'chëologique  de  Dijon,  altesli  ni,  I  inipcn'taiice  de  la  divinité  que 
l'on  implorait  et  celle  du  fleuve  i\\\'\  pu-  ille,  ou  voulait  se  rendre 
favorable.  A  une  époque  où  les  l'mi  s  il  r.m  ((:ll^lilll,lient,  en  dehors 
des  voies  romaines,  les  seuls  ninvens  de  eiuniiiunieution,  la  Seine 
ouvrait  aux  voyageurs  et  aux  nianliands,  venus  à  la  remonte  de  la 
Saône  et  du  Rhône,  le  cœur  même  de  la  Gaule,  sur  l'hoiizon  de  l'Océan, 
de  la  Manche  et  de  la  mer  du  Nord.  Ainsi  l'Orient  se  liait  par 
le  lleuve  à  l'extrême  Occident.  Aussi  les  nniites,  ou  bateliers  de  la 
Seine,  chargés  de  convoyer  les  batiuiux  et  les  niarcliandises,  for- 
maient-ils une  corporation  puissante  :  l'une  de  leurs  principales 
stations,  Lutcce,  berceau  à^Paris,  au  carrefour  des  roules  qui  rayon- 
nent par  la  Marne  etrOise.rYonneetl'Eure, vers  tous  les  points  de 
l'horizon,  estdevenue  l'une  des  grandes  capitales  du  monde. 

Sources  du  fleuve.  —  Sous  sa  voûte  de  rocaillcs,  une  Nymphe, 
sculptée  par  Joufl'roy,  symbolise  aujcjurd'hui  le  génie  de  \a.Seine,  à  la 
place  du  temple  et  de  la  slalue  Moiés  par  les  anciens.  Cet  appareil 
factice  préside  à  l'émission  des  picniiers  filets  nourriciersdu  fleuve  : 
c'est  un  jeu  d'en  franchir  la  maigre  coub'e.  Tandis  que  le  Rhône 
jaillit  àlalèvre  glacée  des  grandesAlpes,  par  1733  mètres  d'altitude, 


el.  pie  la  Lui  ri'  (b'vale  à  1  5S4  mètres  des  hauts  sommets  dominateurs 
ilu  Miissif  ceiitial,  \a.Seine,  humblement,  vientau  jour, par  k~\  mètres 
d'altitude,  dans  un  repli  de  relief  médineie,  à  la  suliire  des  plateaux 
de  Laiigres  et  de  Cliàtillon.  Nulle  pari  .  eli,.  dursile,  mlerjelee  du 
Morvnn  aux  V"Si;es  sur  la  double  déTlivih-  Av  la  Siim-  el  de  la  Saôni% 
ne  piésriilr  d'.di^l/ifle  s.'i  ieuv  ,i  la  lii-culation  :  sesnodosilés  les  plus 

ciuii'h  1'  -  Il  ,iMi  ijiMMi  l'.i-  r, -Ires. A  lamodestie  de  ses  débuts, 

leu  Oi  |.n  |ii_>  I  ,  il  Lie  I  '  Il  l'i  lune  vingt  fois  séculaire  du  grand 
Heine  |i,ii  i~e  II.  ( ,  •■,!  i|ue,  ,i  r.iiruiitre  de  ses  congénères,  la  5'ei?i(?, 

au  louiN  a--.iLi   [mi-  I,i  pei .ilulilé   des  terrains  qu'elle  parcourt, 

aliiiieiii,  e  il',  Inuidiiih  s  >.  m ,  es  \  ives  et  d'aflluents  venus  comme 
(die  de  hauleurs  uioyenue.s,  elli.iil  ,i  l'halufat  humain  des  conditions 
exceptionnellement  favorables.  \j- Hhùn,',  lui,  tombe  de  trop  haut 
et  court  trop  vite;  la  Loîrc,  f.iile  ,1e  linn,,uis  mal  ajustés,  au  sol  in- 
cliné, trop  souvent  imperméable,  tanlnt  pauvre  cours  anémique 
perdu  dans  les  sables,  tantôt  torrent  furieux  et  dévastateur,  est 
d'humeur  trop  fantasque.  Au  contraire,  la  Seine,  encore  qu'elle  ne 
soit  pas  exempte  de  fantaisie,  attire  et  séduit  par  l'aménité  de  ses 
approches,  la  constance  moyenne  de  son  débit;  elle  est  plus 
près  de  nous  :  c'est  le  ]dus  humain  de  nos  fleuves.  Sa  natuie,  au- 
tant que  la  situation  privilégiée  qu'elle  occupe  dans  l'intervalle  des 
deux  mondes,  en  ont  fait  le  lien  et  comme  la  coulée  de  fusion  des 
peuples  les  plus  divers. 

Le  sol  fissuré  de  l'oolithe  qui  accueille  les  premières  eaux  du 
fleuve  lesboirait,  si  d'abondaules '/r»»//  nuil.iiues  ne  les  venaient- 
rappeler  à  la  vie.  Née  àlNmi  nieii-.'s  siub^'^l  Je  Snini-Cirniunn- 
Source-Seine  et  à  3  kilomètris  I  2  siul  île  (diiiiin  ,iux,  la  .'^>7//l  si- 
nueuse, après  s'êtrerecueillie  dans  lélaiig  île  la  Gn/lmulc,  à  l'uiiibre 
des  pins  et  des  chênes  qui  ombragent  sa  rive,  prend,  à  Billy-lès- 
Chanceaux,  un  ruisselet,  le  ru  de  Charmeronde.  En  aval  d'Oigny  et. 
sous  Duesiiies  conflue  le  petit  torrent  que  nourrit  au  fond  d'une 
combe  étroite  et  rustique  la  Fontaine  de  Lafont,  jaillie  d'unevaste 
cavité  souteriaine.  Luesmes,  ancien  chvïAiftn  dxi.  pngus  DuismensiSy 
conserve  les  restes  importants  d'une  vieille  forteresse  féodale  où 
résidèrent  souvent  les  ducs  bourguignons  de  la  première  race. 
Quemi(jiiij  xt\a.v(\\x&  l'issue  du  gracieux  vallon  que  sillonne  \<xB  aller  elle,. 


BASSIN     Di:     l'A  RIS 


2C3 


fille  de  la  Duiiix  uu  .source  île  la  Jlochr.  Plus  loin,  Bn-inur  s'uc- 
ci'oclie  à  l'arête  ouverte  sur  la  vallée  du  fleuve  par  le  Bn'wn,  ca- 
pricieuse petite  rivière  du  vallon  de  la  Chouette,  réputée  |iour  sa 
limpidité  et  l'excellence  de  ses  truites.  Plus  loin,  le  charmant  village 
d'Aisei/sur-Seine  offre  aux  passants  les  restes  informes  d'un  an- 
cien château,  séjour  aimé  des  duchesses  de  Bourgogne  :  une  fon- 
taine légèrement  pétrifiante  alimentait  les  fossés  de  l'ancienne  rési- 
dence lu'incière.  Des  deux  sources  de  JVud,  l'une,  Bdh fontaine, 
gagne  encore  la  Seine;  l'autre,  la  font  des  Goulottcs,  a  été  captée 
par  la  ville  de  Chàtillon.  Car  il  aiTive,  par  certains  été  chauds,  que 
[a  Seine  se  vide  pou  à  peu,  sur  le  fond  perméable  de  l'oolilhe, 
jusqu'à  pei'dre  haleine  en  amont  de  la  ville.  Mais,  prestiiie  aus- 
sitôt, une  fontaine  abondante  et  qm  ne  tarit  jamais,  la  Dniur  <lr 
Chàtillon,  apporte  au  fleuve,  en  eaux  ordinaires,  tJOO  lities  d.  par 
exception,  jusqu'à  3000  litres  à  la  seconde.  A  quelque  200  pas  ib-  là, 
une  voûte  de  verdure  ouvre  sur  la  soîtrce  des  Ducs.  iVloins  im|ioi  tante 
que  sa  voisine,  le  cristal  de  la  source  est  si  pur,  son  eau  si  IVaichis 
qu'on  la  dit  capable  de  donner  à  si's  Ibléb's  une  éternelle  jiMinesse. 
De  fait,  cette  source  a  des 
propriétés  thérapeutiques 
bien  connues  qui  la  font 
comparer  volontiers  à  celles 
de  Contrexéville. 

De    beaux  arbres  le   Ions 

,1e  l.i.SV,,,,',  lAl|.'e,leS  lioU- 
lani^ers,  le  beulevard  des 
sources,  le  cours  l'Abbé  et 
ses  tilleuls  séculaires,  le 
jardin  de  la  Mairie;  les  pe- 
louses, les  oinlu-a;.'es,  dans 
!.■  (  .iilr.'  ib'v,|ii,ls  s'érige  le 
muni Ml  ,b  s  .\i,;n-.f;  en- 
fin, au-(bssus  du  massif 
boisé  qui  surplombe  la 
Douit,  la  belle  promenade 
aux  larges  allées,  aux  bos- 
([uels  semés  de  gaies  clai- 
néri's,  que  planta  André 
liinnont  en  1789:  combien 
de  villes  de  province  vi- 
vent dans  une  aussi  opu- 
lente jonchée  de  verdure? 
Sur  le  plateau  dominateur 
de  la  ville,  se  profile  la  vieille 

France.  —  II. 


'<ntnt-Viirle<:,   préci 


château  r 
castcllum, 
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ne  àrinili.ilne  ,!,•  siiiit  Bernard  (Viollet- 
a  signalé  l'originalil.'  :  la  r|,a|Mli,.  de  l'hospice  Saint- 
■id'ois  .Niptre-Danii-  .  r<Ai>i-  cb  nianleb-e,  la  plus  importante 
au  \M'  seili';  .iitin.  \r  Iniig  de  \ixSeinc,  qui  rafraîchit 

,  si'v  laillis  .1  >,-,  I,' s,  durant  plus  de  2  kilomètres, 

II.  au  diiinaieebal  Mainmnt.  (4698  habitants.) 
lurges  de  Sainlc-Coluinbc,  Elrocheij  et  ses  trois  fontaines, 
lires  encore,  confluent  le  ru   de  Pothières   et  celui  de 
■es  A/us»!/,  la  Seine  capte  coup  sur  coup   trois  rivières  : 
Oiiirr.   et   \'.\rn'.   au    ((iiirs    pill(ires(|ue.    Sur   la    /><7(r/)ic, 


266 


LA    FRANCE 


et  d'Abélard.  Sur  le  connuent 
même  de  l'Yonne,  lu  où  le  cours 
d'eau  «  faut  »,  se  perd,  dans  la 
Seine,  Montereau  (8  617  habi- 
tants) prit,  au  vi"  siècle,  le  nom 
d'un  monastère  dédié  à  saint  Mar- 
tin [Monnsterium,  Montereau).  Deux 
ponts  soudent  les  rives  opposées 
du  fleuve  et  de  la  rivière,  en  s'ap- 
puyant  au  promontoire  intermé- 
diaire effilé  par  leur  double  cou- 
rant. Ici  se  dresse  la  statue  équestre 
de  Napoléon  \"  :  elle  rappelle  le 
fîlorieux  et  terrible  combat  du  18  fé- 
vrier 1814  qui  délogea  les  AVurtem- 
lirrgeois  des  hauteiîis  voisines  de 
Survillo,  piésai,'e  heureux  (on  le 
croyait  du  moins)  d'un  retour  de 
lurtune  pour  nos  armes.  Ici  encore 
se  ih'iniil.iii.aii  w"  siècle,  une  san- 
glai] !'■  I  m:j  Jii-  .pii  eut  pour  notre 
pa\s  |r-  niii-.^iu. •lices  les  plus  dé- 
sastMUM-S,  1  a.-»assinat  du  duc  de 
Bourgogne,  Jean  sans  Peur. 


Le 


eptembr 


l  en- 


tiriselles  possède  une  église  dont  la  crypte  aurait  servi  de  refuge  au 
fameux  chef  des  Lingons,  Sabinus,  et  à  sa  femme  Éponine,  qui, 
après  avoir  échappé  neuf  années  à  la  vengeance  de  Vespasien,  payè- 
rent à  la  fin  de  leur  tète  le  crime  d'avoir  voulu  secouer  le  joug  de 
la  conquête.  Dans  la  même  région,  Verlault  rappelle  un  ancien  op- 
pidum gaulois,  devenu  plus  tard  une  florissante  cité,  Vcrlilium,  à 
laquelle  les  débris  exhumés  de  ses  monuments  donnaient  une 
vaste  él.-ihliic,  .-njnt  >:i  ,b-lnirlinn,  ;mi  i\'-  m.'tI,.. 

.    L'Om /■'■'■  iii'  I.'  !■  .Ir  Lih'i  '■  ,i  >-■-,  \  ,,i- s  ni  liiiiait  champêtre  :  Recey 

y  futle  11'  M  '  ,111  ,|i>  I  illii-h.'  I  ;i 1,111-.  1 1,11 1>  !.■  vallon  de  laDijanne, 

sœurcadelle  deH»uire,  i:.^.>uru(.\.  r\ ,  al  kil.. mètres,  la  fontaine  de  la 
Cave,  ancienne  station  balnéaire  gallo-romaine  où  l'on  a  retrouvé, 
mêlés  aux  restes  d'un  petit  temple  dédié  à  Apollon,  des  fragments 
d'autel,    de   niosaïqiies,    de   statues 
(musée  arili<'uliii.'ii|iie  de  Châtillon). 

Bar-sur-Seine  dresse  sur  la  rive 
gauche  du  lleuve  sa  tour  de  l'Hor- 
loge, débris  sans  caractère  de  l'an- 
cien château  des  comtes  de  Bar  :  sa 
vue  frappe  l'arrivant.  Puis  c'est,  au 
débouché  du  pont, passées  les  usines 
attachées  a  la  rive,  la  rue  Thiers, 
axe  de  la  ville,  d'où  l'on  atteint,  sur 
la  place  de  la  Halle,  la  plus  originale 
maison  de  Bar;  l'église  Saint-Etienne 
(xvi'  siècle  et  début  du  xvn'),  qui 
possède  une  œuvre  délicate  de  la 
Renaissance  et  de  très  beaux  vitraux 
anciens,  dont  plusieurs  en  grisaille 
sont  atlribués  à  l'école  de  Linard 
Gonthier,  sinon  à  l'artiste  lui-même. 
A  Bar,  commence  le  canal  de  la 
Haute-Seine.  (3 107  habitants.) 

Troyes,  où  le  fleuve  se  divise  en 
tant  de  branches,  de  canaux,  de 
rigoles,  qu'il  est  partout  et  ne  se  re- 
connaît nulle  part;  Méry  (à  droite), 
Rumilly  (ville  industrielle,  à  2  kilo- 
mètres de  la  rive  gauche),  Nogent- 
sur-Scine  {ses  deux  ponts  et  son  île; 
église  Saint-Laurent  et  sa  belle  tour), 
conduisent  la  Seine  jusqu'à  la  ren- 
contre de  VAube  (rive  droite),  sous 
Marcilly.  Dans  les  iKirages  deNogent, 
ferme  du  Paractct,  sur  l'emplace- 
ment de  l'ancienne  abbaye  dont  la 
crypte  renferma  les  restes  d'Héloïse 


Boni-'':;!!!'  Jean  sans  Peurutle  dau- 
"''■'""■  phiu  Charles,  plus  tard  Cliarles  VII, 

se  renouutraient  au  pont  de  Montereau 
pour  sceller  en  public  la  réconciliation 
des  deux  parlis  qu'ils  représentaient.  Chacun  des  deux  princes  était 
accompagné  d'une  escorte  de  chevaliers  armés.  Comme  le  duc,  après  s'être 
agenouillé  pour  rendre  hommage  au  Dauphin,  se  relevait,  une  mêlée  con- 
fuse l'enveloppa  et  il  tombait  frappé  à  mort,  tandis  que  Tanneguy  Duchâtel, 
l'un  des  compagnons  du  Dauphin,  entraînait  son  maître  au  château  de 
Montereau.  Ce  crime  eut  des  conséquences  terribles.  Pour  venger  son 
père,  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  se  fit  l'allié  des  Anglais,  leur 
fit  livrer  la  couronne  de  France  et  la  moitié  de  son  territoire  par  le 
honteux  traité  de  Troyes,  signé  à  son  instigation. 

Partout  les  soldats  bourguignons  prêtent  main  forte  aux  troupes 
anglaises  contre  les  Français,  à  Gravant  (IMi),  à  Verneuil  (14^4).  Tout 
le  Midi,  l'Ouest,  le  Nord  sont  aux  Anglais  :  seule  tient  encore  contre  l'in- 
vasion la  ligne  de  la  Loire,  faible  abri  derrière  lequel  le  pauvre  roî  de 
Bourges,   Charles  VII,  traîne  sa  désespérance  et  ses  ennuis. 

Vkib  p-iiiit  Je  inned'  il c  elle  délivre 
(•il  11  11  I  1 1  lit  la  -victoire  a  Jai 
f,  m  I  1  II  \  I  I  Ile  Tiojes  Reims 
UM  1  I  I  I  I  1 1  I  (  barlesMI  bar 
i  piu  pus  I  111  I  I  11  t  i(ie  rti 
dt  Fiance  Dit  |  1 1  I  \n„lais 
iLcuknt  m  11  1  t  \  |  li  It  in  i 
iiualions  de  ii  ill  i  lu  n  I  qui  le 
doutent  pour  km  inllutntb  le  prestige 
|ue  dcnne  laMctoire  Chai  les  MI  he  ite 
i  ontinir  1  ihn  qui  cnlnme  Jeanne  et 
{  Il  I  I  II      I    nnimi    I  a 


de  seiieux  pour  la  secourir  et  Kdelnrer 
pai  ceux  H  même  qui  lui  devaient  1  bon 


\iul 


Li 


=  ■^50 


dt   k 


1  la  funeste  ^ii  ii 
la  France  1  a\  ni  I 
dcfection  de  1  m 
était     pour    ceux 

expulsion  définitive.  Mais  le   cume  de 
Montereau  fut  vraiment  trop  cher  payé. 

Dans  l'ébrasement  du  Loing  et  de 
la  Seine,  la  forêt  de  Fontaine- 
bleau déroule,  au  gré  des  mouve- 
ments du  sol,  les  remous  profonds 
de  ses  immenses  fulaics.  Sa  super- 


BASSIN     DE     PAHIS 


267 


.Jim 


immm 


Jwt-i^ 


r     n      n      n      H      n      n  >M  ai.  ilJ  II 
î!i!  il  n  iî  im  îî  ifii  !i  lîiî  Ï! 


il      .i 


0*^' 


firie,  revisée  en 
1892,  est  de 
1688!)  hect;ii-es; 


au  nord  jusque 
près  de  Melun, 
au  sud  vers  Ne- 
mours, à  l'ouest 
jusqu'à  Jlilly, 
donnent  2S  kilo- 
mètres d'est  en 
ouest  (Moret- 
Milly)  et  30  kilo- 
mètres, du  sud 
au  nord,  à  l'en- 
semble du  mas- 
sif boisé  dont 
elle  est  partie 
principale. 

Le  liètre,  le 
chêne,  le  charme, 
le  bouleau,  le 
châtaignier ,  le 
pin  sylvestre 
('■es  exceptionnelles 
les  pins  mari  limes 
chênes  rouvres,  les 


sont  les  principales  essences  de  la  Inn'l.  1.. 
de  1879-1880  l'ont  fort  éprouvée  :  la  plup 
durent  être  prématurément  abattus;  seuls 
hêtres  et  les  charmes  résistèrent,  sans  trop  de  dommages,  aux  mor- 
sures du  froid.  Chaque  année  d'ailleurs  les  gelées  printanièrcs  altei- 
cnent  les  jciiiirs  plmis  ,1c  m  i.iin-. .  ,iiil..ns:  ajoutez  les  incendies  qui 
dévorent  i"i  i.mImiih  hmmI  ,|.  ,  ||,  ,  i.n  .^  .  nliers  :  il  n'est  pas  surpre- 
nant que,  mal-iv  Il  >  |u.  ,  .mihiii,  |ii:-r^  |iour  la  défense,  la  réfection 
ordonnée  et  le  pfU[ilemeut,  celle  Miai;iiilique  sylve  présenle,  dans 
ses  parties  vives,  des  clairières  ouvertes  à  la  lande  et  au  dé>ei  l.  Mais 
ce  désert,  ces  gorges  chaotiques,  encombrés  de  gros  blocs  nnuissus, 
ont  aussi  leur  beauté  :  car  le  sol  de  l'ancienne  forêt  de  Itirrr  ^(■'ê■tait 
aulrelois  le  nom  du  massif  boisé  de  FonlainrMr.ni  ,  l.i.ii  (pie  pays 
de  plaine  il),  est  loin  de  présenter  une  suificc  muloi  nie 

Ses  assises  sont  de  plusieurs  sortes  :  1"  lniion  (/'.s  lrrriis.^cs  recou- 
vrant le  calcaire  de  Brie,  composé  sableux,  mélangé  parfois  de  gra- 
viers calcaires  ou  de  dépôts  caillouteux  (grès  et  silex  du  poudingue 
de  iNemoursi  ;  2»  travertin  de  Beaucc,   sorte  de  gravier  calcaire   sou- 


vent siliceux  qui 
recouvre  les 
bombements 
qualifiés  monts; 
!!''  s-iblcs  et  grès 
ih  Fontainebleau, 
dont  les  masses, 
pouvant  attein- 
dre une  puis- 
sance de  'iil  ni(''- 
tres,  forniciil  un 
banc  rêi.'ulii'r 
sur  un  sulistia- 
lum  sablonneux 
strié    de    nom- 


|MM-(^  CM  |H,,|- 
(Jlll-llc^.    I    a/-(C|/- 

licre  et  les  mar- 
nes de  Brie  qui 
encerclent  la 
foret,  les  marnes 
vertes  dont  la 
bande  s'effile  à 
hauteur    cons- 


(11 


1  âge,  signifie  pla 


tante,  le  long  du  coteau  qui  borde  la  Seine;  les  travertins  de  l'âge  du 
gypse;  les  limons  et  graviers  anciens  des  vallées  achèvent  de 
définir  l'ossature  solide  de  la  forêt.  L'élément  siliceux  y  domine; 
aussi  les  eaux,  filtrant  rapidement  à  travers  la  plate-forme  per- 
méable, n'onl-elles  pu  former  nulle  part  ni  sources,  ni  ruisseaux, 
ni  réservoir  lacustre,  sauf  dans  les  affleurements  des  marnes  vertes 
et  au  contact  de  l'épaisse  couche  d'argile  qui  retient  la  nappe  soli- 
taire de  la  mare  aux  Évées.  Les  creux  de  la  forêt  sont  des  ravins 
secs  et  ses  vallées  des  dépressions  sans  eau  courante,  au  flanc  des- 
quelles croulent  les  rochers.  Partout  eu  effet  où  l'érosion  a  em- 
porté les  assises  sablonneuses  sur  lesquelles  reposent  les  grès  de 
couverture,  d'immenses  tables,  enliain('cs  faute  d'appui,  se  sont 
r(  un  pues,  morcelées  en  cataractes,  le  -)  c^  Mx  v.  mu  1,  -.pc  I-  l.i  nature 
est  venue  jeter  un  manteau  ru.sli.|iic.  Ain-i  >c  .1.  ..i^cni.  J.ms  l'uni- 
formité de  l'immensité  verte,  des  Icna^x-s  de  \2i\  .i  \'rl  nc'li-es  de 
haut,  ramifiées  en  collines  allongées,  souvent  rompues;  des  plaines 
ondulées,  des  vallons  étroits  à  fond  plat  dont  l'altitude  varie  de  40  à 
80  mètres  (la  ville  de  Fontainebleau  est  située  dans  une  dépression 
de  ce  genre);  enfin, sur  le  flanc  des  terrasses,  des  versants  à  pentes 
douces,  le  pk;s  souvent  abruptes,  on  surplombant  dos  gorges  sauvages. 


LA     FRANCE 


On  peut  suivre  ainsi  huit  ou  dix  chun  ns  \ui  li  i\  is  ni  I  i  /  >0 
presque  [jarallèles,  dans  le  sens  (Je  1  est  il  u  si  II  lis|  siliun 
engendre  une  infinie  variété  de  sites,  d  ou  vient  un  ^i  md  chaime 

Bien  que  sillonnée  par  un  réseau  ties  complet  de  loutes,  dont 
100  kiiomèlres  au  moins  sont  empieir  s   sans  romptei  les  giandes 

voiesdec nuiiciilinu   ihilion.il         !   |     il    ii    ni    1        niililaues,  et 

les  di'liciriix  sniiM'i  s  ihis  ;'i  lui-  I        1    I     ii\      I     \I    Denecouit 

et  de  M.   C-liiMl,   Miii  (|i-\Mii,-   (    uli     1   I     11     I  I    h   Funtnme- 

6/en)(  cousiMM!  a.sM-z  d'opiileoles  liiUi  s  l  I  Mil  s  s  luvages  poui 
faire  la  joie  des  amants  de  la  natuie  hi  1  exploitation  legulieie 
des  bois  donne  encore  à  l'État  un  ie\enu  annuel  ((ui  di  passe 
SOOOÛUfrancs,  elle  n'atteint  pas,  ou  du  m  inspu  I.  h  is  le  .il  un.  s 
conditions,  les  réserves  de  beauté 
mises  sous  l'égided'un  service  de  pié- 
servation.  Les  arbres  séculaires  ne 
sont  pas  rares  :  il  en  est  de  vénéia 
blés  qui  conservent  sous  le  poids 
des  ans  une  noble  allure;  tels  le 
Pharamond,  le  Cbarlemagne,  etc 
Ces  vétérans  ont  leur  histoire  et 
aussi  leurs  légendes.  On  s'étonneiait 
de  n'en  point  trouver  ici  :  elles  han- 
tent les  cantons  solitaires. 

Les  sites  les  plus  riches  en  beautés 
naturelles  simt  :  au  sud-est,  de  Mo 
ret  à  Nemours,  le  Long-Rocher,  la 
'jori/e  aii.r  Loups,  la  mare  aux  Fte 
enlie  la  route  de  Nemours  et  celle 
d'Oiii'ans,  le  rocher  des  Demoiselles  a 
l'ouesl-sud-ouest,  de  la  route  d'Oi 
léans  à  celle  de  Milly,  les  rochers  et 
gorges  de  Franchard,  le  Mont- Ai ju 
les  gorges  du  Houx,  les  rochers  de  la 
Salamandre,  les  Hautes-Plaines;  a 
l'ouest-nord-ouest,  de  la  route  de 
Milly  à  celle  de  Paris,  lessplendides 
futaies  du  Bas-Bréau,  les  gorges 
d' A/iremont ;  la  vallée  de  la  Solle,  le 
■Gros-Fouleau,le?i!Vi./e  l'Aigle,  en  le 
gagnant  la  Seine,  à  l'ouest-nord-esL 

L'attrait  de  la  forêt  a  fait  naitie 
sur  sa  lisière,  aux  approches  des 
réserves  artistiques,  de  fraîches  le- 
traites  où,  a|irès  celle  des  peinties 
■est   venui!   s'installer   une  clientèle 


ipi. 


iT        1       tiipsoin    nlsiini    .1  uni  rohueélran- 

\l  I     I      II      11    ni    1   s  frrvents  de 

I     1  m     I  MIS  I     ,  iiM    li.T,-  du  vil- 

1  -  I)  uv  m  iiill  iib  do  bicinz.  un  rustés  dans 
un  liiisie  lo.liei  lajipellent  les  deux  grands  ar- 
lisi.s  Outie  Bmhi'tim,  que  favoiise  le  voisinas-'e 
ili  s  lulaies  du  Bas-Biéau  et  des  gorges  d'Apre- 
inont,  Monttgny-sui  Loing ,  Marlotte,  Nemours, 
(liez,  BeclosPS,  le  Vaudoué,  a\ec  ses  rochers 
etianges  ou  puise  la  capiicieuse  et  charmante 
ii\H  le  de  l'/ico/e,  Noi\y-':in-École,  Arbonne  tiMa- 
'Jinm,  Bois-le-Roi  altiientune  clientèle  grandis- 
s  ml.  I  a  iive  gauche  de  la  Seine,  du  Bas-Samois 
I  \  iImiis  n  est  qu  un  long  boulevaid  de  villas  et 
I  11  hliliiiis  (hampetics  adoss.es  aux  grands 
I  1  \l  Us  il  intéueui  même  du  massif,  pas  un 
iili  hilili  SI  ni  F intainehleau  vit  enchâssé 
il  ins  I      1111  il,    SI  1  ,1    I    I4b80  habitants). 

Fontainebleau  d  il  son  existence  à  une  rési- 
iliiiie  piiiiLiiie,  dabiiid  simple  rendez-vous  de 
.hisse  que  les  lois  de  Fiance  y  construisirent. 
Elle  fut,  au  début,  foitifRe,  car  les  bois  n'étaient 
pas  SUIS,  des  biigands  lodaient  dans  les  pro- 
l.indeuis  ou  l'on  ne  lencontie  plus  aujourd'hui 
que  des  ceils,  des  biches,  de  raies  chevreuils  ou 
i|ni  Iques  aulies   innoi  entes   betes    :    lièvres    et 

I  i|  ins   il    lit  il  111   n  s|.  _ui  le 
I   I  pli  1111   II    1111  ni  n  11  qui  Suit  faite  du  château 

II  1  lit  nui  I  II  lit  ■^t  1  ip[iin  te  au  )(.gne  de  Louis  VII, 
ijui  batit  Id  une  chapelle  dedae  a  saint  Saturnin 
et  la  fit  consacrei  pai  Thomas  Becket.  Saint  Louis 
j  vint,  Chdiles  V  s  y  munit  d  une  bibliothèque, 
d'où  l'on  conclut  à  ses  fré(|iiPiils  séjouis.  Jl.iis, 

^  les  1.  rniers  Capétiens  eties  premiers  Valois,  1rs  i  ms  ili>  l'un  ne, 
I  s  MI,  Louis  XI,  Charles  VIII,  Louis  XII  donniiiiilliMir  pivlé- 
lence  aux  boids  de  la  Loue  et  résidèrent  souvent  a  Lliinon,  Loches, 
Plessis  les  Touis,  Amboise,  Blois 

Iiançois  I'^'  fut  le  viai  cieateui  du  palus  Ses  successeurs  y 
ajouteient  Henu  II,  Henii  IV,auqui  1  sont  dus  \\  ltI.  ne  de  Diane, 
les  bâtiments  de  la  coui  des  Puni  i  s  |,  li,,iii,  .  i,  ,  I  unis  XIII, 
Louis  \IV  louisW  Louis  X\I,Adpoli  ni  1  onis  W  III,  Louis- 
Philifp  II  en  II  suite  un  ensemble  dis|kLi  atc  de  paulluns  tant  bien 
que  m  I  |  ish  s  i  mi  gnut  plus  ou  moins  pui ,  a  mesuie  que  l'on 
seloun  I  -oi  1.1111  s  Poui  oinei  son  pal  us,  Fiançois  I""  fit  appeler 
dllili  I  fin,^  ,,  \iriilo  dell  Almti ,  \  n/niile,  Bos^o,  toute  une 
[ili  I  iiii  ili  pi  iiitii  s.  t  de  .1.  .  .iidteurs 
qui  poiii  11  I  iii  p  is  ili  ]iii  niier  or- 
ilii,    s.liiint    i.p.niliiit    foi  mes  à 

I  école  des  maities  de  la  Benais- 
sance  Depuis  eux,  chaque  souverain 
bâtisseur  donna  caineie  d  ses  goûts 
.  I  I  ceux  de  son  temps,  cred  un  cadre 
poui  sd\ie  a\oii  les  appaitements 
qu  ils  lidbitaient,  on  les  duait  partis 

Vous  venez,  associés  en  façade,  le 
pavillon  Louis  \V,  les  appai  tements 
des  leines  meies  (Maiie  de  Médicis, 
Anne  dAutii.he),  ceux  du  pape 
Pie  \  II  et  la  chapelle  de  la  Sainte- 
Tiinile  en  tiait  d'union  avec  les 
Gonstiuctions  primitives,  les  appar- 
tements de  Napoléon  adossés  à  une 
galène  Fiançois  P'',  ceux  de  Marie- 
Aiitoiuetle  et  le  salon  Louis  XIII, 
faisant  ceii  le  autoui  de  la  cour  ovale ^ 
.lil.  lin  |ioii|on  n\ec  les  portiques 
ili    1  1   m   iM  ill   11^1   i/riliue  Henri  II, 

II  I  In  I-  I  M  iiM      ,lii  pih.is 
Diiis  ,  ,  s  siii,  s  s,,iiiptueuses,  il  se 

diinni  d.s  ktcs  lettntissantes  en 
I  hoiineui  des  hauts  peisonnages  qui 
tiiiinl    les  lioti  s  du  loi  de  France. 

I  1  1111  OIS  I  ■■  \  n  I  ut  le  101  Jacques  V 
.11  I  .  sM    I  I  (  h  iil,  s-ouint   On  y  vit 

II  s   iiiiii  1^^  ni.  111  s  du  iiajie,  de  l'em- 


loi    d  Ls|idgne,    envoyt'S 
de  Médicis  et  a  son  lils 


liASSIN     DE     PAUIS 


2C9 


Charles  IX.  LouisXllln,i.|uil,iu(li,-,l.',Mi;I...ms.\lV 
y  résida  souvent  iiciuLliiI  sa  iiiiiuiiili' ;  la  icliic 
<rAni,'let..ne,  fcmiiu"  ,U-  Cluirlfs  l-';  Cliiisliue  .le 
Siirde  aprt's  smi  alMlication,  furent  reçues  à  la 
<Mur.  Au  triiips  il(!  I.nuis  XV,  le  tsar  Pierre  I"; 
Chiistian  VU,  roi  de  Danemark,  vinrent  àFontai- 
Mi'lileau;  Voltaire,  Jean-Jacques  Rousseau  en 
lurent  les  hôtes  de  passage.  Après  la  Révolution, 
(liii  fit  le  vide  au  château,  Na|inli-.,ii  l'"'  le  pn'iiar.i 
pour  la  réception  de  Pie  \  II,  ipii  \i  nul  le  cnn- 

ninner.  Huitansaprès,lesnn\ .  i l'nnlih',  ,11  n'i.' 

puis  Iransiiorté  à  Savone,  ir\rn.iit  >  n  pi  is.mnni 
dans  les  mêmes  a[ipartt'ments  <iù  on  l'avait  traiti' 
en  souverain  :  là  fut  signé,  le  2o  janvier  181.3,  le 
Concordat,  qui  réconciliaitle  pape  ell'cniiiereur. 

Ftmlainehlrim  vit,  mali;ré  les  pro.liiiieux  com- 
bats de  la  campai,'ne  de  France,  Napoh'Dii,  écrasi' 
par  la  défaite  et  l'abandon  des  siens,  résigner  le 
jiûuvoir  (5  avi'il  1814)  et  partir  pour  l'exil,  après  de 
tuuchants  adieux  à  sa  vieille  garde,  dans  la  cour  du 
Cheval-Blanc,  dite  pour  cela  cour  des  Adieux;  et 
là  même,  moins  d'un  an  plus  tard  (20  mars  1816), 
il  passait  en  revue  les  grenadiers  fidèles  qui  le 
suivaient,  de  l'ile  d'Elbe  aux  Tuileries. 

L'n  biMuparc  en  bordure  du  canal,  tiii  pjil.-i  <,■ 
orné  de  pièces  d'eau,  le  fameux  él.mj  J.  s  1  n  |,.  ,, 
lin  jardin  anglais  et  le  jardin  (h-  I  1  n  ,iiiji  1  ic 
l'ont  .lU  palais  une  couronne  de  l'Mh  linii'. 

La  Seine,  échappée  au\  -land.-  oniincs  de  la 
forél,  après  un   cycle  déci-il    \i-is    \bliin.   si-   lecn 
aup.issagelacharniant<.p.-l,lr  iim.l' ,!,■  l'/v,,/,    1', 
au-,|..ssnns  ,\r  -<ainl-F.n:^r,,n    l /iss,.,,,,.  .   .nu-,   Ir-, 


en  linlel  de  Mlle.  Sur  la  rive  fjnuc 
résidence  favorite  de  LcmisXM  <• 
Allongé  sur  la  rive  droite  de  \.\ 
Pont  s'adosse  au  plateau  qui  pni  |. 
En  face,    Mlortnllo  et   Mr„rt  l.',  . 


liviéieltr    d'Yères,   aux   approches    de    \ilhM 
atti'int  enfin  la  Marne  h  Charenton  et  enlie  1. 

l,'/ivs(,;i/(c,àson  embouchure  dans  la  Seine,  .1 
m.iiiiin-  lie  Corbeil,  la  plus  impnrlanle  miin 
l'iii  luine  I  eineiilerail  au  xii°  sièc-le    (-lilise  S, nu 
o:;uale  de  I  ,1111  leii  monastère).  Coi  lu  il    In  T'itl 
un  centre   industriel  :  à  la  rive  gauche   s", il 
iiifiil\   Dcdiiinllr.   sur   lo   hectares  de   siipeili 
viiers  ;  à  la  remonte  de  l'Essonne,  sur  plu-^i 
1 1\  ière,  l'immense  papeterie  de  MM.  Darhhni, 
France,  où  s'engouffrent  les  sapins  de  la  Sue, 
la  Finlande  et  du  Tyrol,  les  chiffons,  la 
paille,   l'alfa,   transfnVniés   pai    3000  nu- 
viiers  et  uin' l'nire  (le  KMIOO  chevaux  111 
meules  lie  p.ipier  isiii  tnut  papier  a  joui - 
naux's  lient  les  lHOOdtl  kilogiammi  "^  qn  - 
tidi.'ns  sont  emportés  par  une  vc  1    I   1 1 
spéciale  vers  le  portque  l'usine  poss    1      m 

la  rive  gauche  de  la  Seine.  Cet  m 

é-talilissement,  qui  couvre  de  ses  b  il  nu   ni 
lUOOKd  mètres  carrés,  compti  ,  d  m 
ih'pendances,   plusieurs   papeteiRs    un  1 
(|u'une  tilalure  échelonnées  dans  la  valkc 
de  l'Essonne. 

I„i  fnrrt  de  Sénart,  assise  sur  les  ai- 
giles  |iili;iiies  qui  font  suite  au  pi  il  m 
de  1,1  l'.i  le,  roiiM  e  entre  YYeies  et  1 1  S»  m 
à  lires  de  ;iil  mètres  d'altitude,  unt  su[ii  1- 
licie  de  2  557  hectares  :  des  villas,  dis 
maisons  de  campagne,  s'essaiment  <iu\ 
alentours;  mais  les  nombreuses  clotuiis 
de  ses  réserves  de  chasse  lui  enlcvcni 
une  partie  de  son  charme,  le  cote  d 
Cliamprosay  est  le  pins  appn  1  n 

Au  seuil  de  la  ri.inle  \,ill        I     |  n 
qui  suit  di'jà  la  niéiii.'  \,il  In     jh     |  i  •-    m 
Ji(i'(,<y  s'élève  au  |iie.l  d.j. , 11-,      t    in\  I    ni 
Louis  XIV  auraitvoulu  faire  son  \i  isnlli  s 
(beau  parc). 

Villcneuve-Saiiit-Georges  monte   iFesn- 
lade  des  pentes  qui  dominent  h  n  n     nli 
del'Y/;r.<eldela.Se(,„.;cliàli  nul     /, 
i/ard,  dos  xvil"  et  xi.V  siècles,  (|ni  appn  h  ni 
à  Honoré  de  lialzac;  an.pnirdliui  cen\eiii 


de    la    .M, une,    ,,1 
Saint-Maur,  qui  1 


i-iN 


Cluiiiii-le-Roi  fut  une 
toinette. 

i  Marne,  Charenton-lt- 
cliàteaude  Vincennes. 
e)  :  au  penchant  du 
I ans  la  commune  de 
lint-Maurice;  le  long 
igement  de  celui  de 


e  cou|ie  à  sa  racine  la  presqu'île  que  forme 
la  Marne.  Charenton  possède  un  double  [lort  :  l'un  sur  la  Seine, 
pour  le  trafic  des  futailles,  des  vins,  des  alcools,  des  bois  de  char- 
pente; l'autre  sur  la  Marne  canalisée,  où  l'on  débaniue  la  houille,  le 
plâtre,  les  moellons,  les  matériaux  de  construction.  Enfin,  en  aval 
de  Charenton  et  du  conlluent  de  la  Marne,  dans  l'attraction  immé- 
diate de  1,1  -i.inde  \ille,  C<iii/lans  l'appidle  le  traité  du  S  octobre  1465 
qni  le.  0111  ih.i,  pnui-  un  leinps,  Louis  XI  et  Charles  le  Téméraire. 


270 


LA     FRANCE 


LA    SEINE   DANS   PARIS 

La  Seine,  en  traversanl  Paris,  parcourt  un  peu  plus  de  12  Idlomè- 
es.  Elle  ne  vague  plus  comme  autrefois  sur  Jes  terres  basses,  jus- 
u'aux  talus  peu  à  peu  redressés  de  sa  rive  dmile  :  on  a  contenu 
;i..ii,  rami'nr   If  Uni  ciilrc  une  d.iiil.lr  lii-'iii'  de  quaLS  so- 


venu  du  11. 

n\r  : 

Crilr 

depuis  \x> 
parleliari. 
SuresiH'^  a 

1.  h'^ 

la  \l 
.■  la 

des  observations  quotidiennesont  relevé  le  ni- 
du  pont  Rayai  et  du  pont  d'Austerlitz.  Mais, 
liMiis  du  pont  de  la  l'ournelleont  été  modifiées 
1 1  1  i  (  ' .  ri ,  depuis  1867,  la  retenue  du  barrage  de 
iiiir  iiilluencesurles  donnéesdu  pontRoyal. 
itte  double  cause  d'erreur  en  rapportant  les 
observations  à  réchelle  dupnntd'AristerUt:, 
qui,   se  trouvant  à  980  mètres  en  amont 
du   pont  de   la  ïournelle.  érbappe  davan- 
fii,.' àlaclinn  aililirirll,' >ii.-iial.-.- |,liisliaut. 
Mais  bs  iiiaicali.ins  mrnirs  ,lu  pmil  d'Aiw- 
leililz    ne     sont     pas    exemples    d'erreur, 
surtout  en  basses  eaux.  De  fait,  la  seule 
éclielle  à  peu  près  indépendante  de  toute 
action  extérieure  paraît  être  celle  deBezons, 
à  40  kilomètres  en  aval  de  Paris,  et  c'est 
là  qu'il  faudrait  rappoiter  toutes  les  don- 
nées hydiométiiques  du  fleuve,   pour  en 
dégagei  le  débit  leel. 

On  a  vu  la  Smie  s'affaisser  à  0"",80  au- 
dessous  de  0»  du  pont  d'Austerlilz.  Les 
crues  di  I  ubie  poitee  atteignent  1  mètre, 
'2  m  Ip  s  ',  meties;  à  2", 80,  les  ports  de 
l'iiis  I  !™,7'i,  les  caves  de  Bercy  sont 
UK  liai  I  I  s  <li'  submeision;  à  'ô  mètres,  le 
lit  u\e  il.  bciide;  a  <o  mètres,  il  devient  in- 
quK  tant  flans  le  couis  de  ces  trente  der- 
1111  lesanneeb,  la  ciue  de  1876  monta  jus- 
,iu'd6'°,b!l;  cellesde  1882,  à6"',12;  de  1883, 


lies 

\  ,„  In 


quiiio  I  ib  S, nul  /nins  ,  nlm  I  i 
plus^i  ui.b  de  toutes  lib  dU  !(,(/< 
bc  M  (  lU      de     I  utece       qui    poil( 

I K     nu|ouidbui    Notie-Dimi 

I  Ibiti  I  Dieu,  le  Palais  de  Justice,  1 1 
Sainte  Lb  qielle,  a  gai  dé  si  peison 
nalite  Seule,  avec  1  île  Saint  Luin 
qui  I  st  t  oiiune  une  petite  cib  vu  il 


toit 


hlisl.    sll 

,, 

liqulb    b 

s 

sut  ,11,  s  q 

1 

(luM.  m. 

l 

( 

et   Inoiis 

1 

Sous  1  , 

C(Uiduitt 

11 

lltl 


dnn,l 


L  (Il  lnil  I  I  1  iblissi  UK  ni  des  pieniuis  (  obms 
squiis  liS(/y/(  Il  (  1  leic  son  couis  une(pa\i 
Il  m  1111  lli  ni  I  iiMiiiu  (  UKi  lieuics  jioui  ti  ivei- 
si  I  Puis  ihi  |ioiit  ^  itimul  m  Pi.iul  du-Joui  A  son  tntuc  dans 
I  i  mII  I  1  ^  //  luj,e  de  1()5  mi  ties  atteint  sa  plus  ^landc  am- 
\\\  m  i'i  III  i\  il  du  Pont-Neuf  Pi esque  puie  à  Chai enton,  encoïc 
qui  II  Muni  11  iiiible  sou\(  lit  st  s  I  iu\  t  Ut  t|uittt  Pins  s  uis  tmp  de 
liiiiniii  i-,c,  depuis  que  It  SI  _  mis  \  i  ■,  ni  1rs  il  p  i  liiuis  tli  la  gl  uide 
\ dit  d  ms  les  plaines  d  Vi  II  i  s  i  I  (  iuhmIIi  is  1  //«/r/f  du  lleuve 
(  si  issi  z  bas  4b  litn  s  p  u  si  n  b  i  >  I  il  nm  lu  s  tb  «  stuni^ts, 
1(1  lui  tu  s  cubes  lia  it  1 1  ]itniu  (Il  I  ^IUUH  22  snusl  iltlu\  tb  1 1  M  iim 
!  )  i  Puis,  00  m  ]  illiuui  ul  tb   1  (tisi     M  us  snu  débit  iioiiii  il  ddil 

ippid.  h(  1  di    l'>0  1111  lit  s  t  lllii  s    i  P  uis  1  l  di  p  Issi  1     issi  7  I  11^,1  un  ut 

2)0iii.  tiisiubis  lUi.ut  u  piiiii  lit. indu  ,nnu,s  6Û0mt  tus  tubi  s 
lu  niM  lu  (b  3  un  ti  t  s  m  ii  |iii  ji  u  lit  In  lli  du  pont  d  Austeililz, 
'100  un  lit  s  t  ubt  s  ]i(iui  'i  lin  In  s    j  1  i  i  un  II  i  s  t  ubt  s  poui  h  int  lies, 

1  'ibO  iialits   tubes  ab  mtlits     I  7'Mi  m   luscubts  a  7  mtties, 

2  lit)  meties  cubes  a  8  meties  (  i  s  ib  iiin  u  s  cotts  sont  i  ues  et 
pi  UM  lit  p  isseï  poui  1  lutlire  ilt  i  i  m  s  i  \li  nu  iluiiiies  Puis  possède 
Il  OIS  échelles /(i/'/;y//('/!('y)(^  s   1 1  lli  dupniildi  1 1  y  i/iofu//» ,  ou,  depuis 


xic|iliiiniieHes  se  sont  suc- 

lliU\allr.    Crllr    . In  1010   est 

!■  /iinji,i,i,iii"ii  ilu  maximum 
-  ilu  Ibuivi.  r[.  Paris  est  en 
la  t  lue  ]u  iivieul  surtout  de 
lîii  .se  piiiduit  au  bout  de 
jiar  la  Marne 


à  6°',24;  de  1897,  à  «"',60.  Deux  crues 
fédé,  en  1882  et  1883,  à  un  mois  t 
dans  toutes  les  mémoires.  Le  temps 
des  crues  entre  les  ariluents  supéiim 
moyenne  de  3  jours  4  dixii'iin  s.  (ju  an 
l'Yonne  ou  du  Grand  Mmin.   In  iiniximiini  .se   pm 

Sjours;  quand  la  crun   i  si  im  liisi\  iinml  ali n 

supérifiuv,  in  maximum  im  sn  pnuluil  qu'au  boutde  0  jiuirs  ciivirou. 
La  Seinr  est  dans  la  (b'|ii'ii(ia m  c  immédiate  de  ses  altlurnls  su|m'- 
rieurs,flri'ux-ii,à  leur  b  air,  si  ait  ii'gis  parle  degré  de  perméabilité 
du  sol  qu'ils  parcourent  et  l'abondance  des  pluies  qui  les  alimentent. 
11  va  de  soi  que  les  terrains  perméables,  en  absorbant  une  partie  des 
précipitations  atmosphériques,  atténuent  d'autant  la  puissance  de 
rouleuinul  tbs  taux;  au  (■imliaire,  les  terrains  imperméables  accélè- 
rent leur  ciuiisr,  ju  in(i|ialcment  dans  les  régions  de  forte  inclinai- 
son. Aussi  bs  riiics  (bs  murs  d'eau  de  terrains  imperméables 
sont-i'Ilrs  violiiiiis  ri   |.luliil  de  courte  durée;  celles  des  terrains 

pernii'ablis  uiml    li'iiliiurnt,  descendent  de  même  et  sont  par 

conséquiul  jiliis  buii:uis.    (ir,  si  l'on  évalue  à  78  6B0  kilomètres 
carrés  la  supi-iiiein  du  bassin  de  la  Seine,  les  terrains  imperméables 


lîASSIN     DE     PAIIIS 


271 


les  trrrnitis  jifrméablus,  \»)\\y 
[i921()  kilomètres  carrés.  Lo 
rùlfi  (les  terrains  imper- 
inr.ililcs  est  manifostenienl 
siroiidaire.  Élanl  donni-, 
diiulrc  part,  que  la  moitié  à 


I.is  ii\M'irs  du  premi(M- 
i;  Il  >u|u'd.'ti'iiiiinent  presque 
lnii|ours  Ir  maximum  des 
crues  de  la  Seine,  en  aval 
de  Montereau  et  à  Paris.  11 
convient  d'ailleurs  de  re- 
marquin"  que  la  plupart  des 
.illluriils  [iriiicipaux  du  bas- 
sin dr   la  Srine  ont  un  ca- 


S1I|W 


ivillirllrs   ,!.■    I,: 

liavi'isre  di-  la  jilaine  fhauip'iioi- 
n'enlrent  pas  en  crue,  tant  i|iir  li - 
pas  saturées.  Cette  saturatinn  sr 
que,  en  été,  l'évaporalion  produite 
pli'in  des  Icrriiiiis  prriiiéribks  et  à  l'ai 
iiiéine  alors  qui'  icrtains  afiluents 
di's  HKiindi'cs,  interrompent  leur  i 
pierre  et  Dancevoir-le-Iias;  la  Mun 
pont  h.  Marnay  et  jusqu'à  Cliauiiinu 
croit  à  partir  de  Crenay  cl 
dis|iaraît  quelquefcdscoiMplè- 
l.-inrnt  à  partir  di'  .Ncmlly, 
pour  reparaître  ;\  Cliaunionl 
en  sources  abondanlis  :  (  . 
cours  d'eau  a  tari  l~l  inm-, 
en  1866,  324  en  1871,  i:.  ci, 
1878,  22  en  1882.  On  trouvr- 
rait  la  même  chose  pour  l.i 
Laiyne,  affluent  de  la  Seinr 
supérieure.  Il  n'est  pas  jus- 
qu'à la  Seine  elle-même  ipii 
ne  tarisse,  on  l'a  vu,  sur  4  ki- 
lamèlres  environ,  de  Buncry 
à  Chàtillon.  Aussi  les  crues 
d'été,  qui  se  produisent  ran- 
nicnt    dans    le    bassin  de   l;i 

S.il,r,S..„l-..||.  sdllrsd'.lj.nrd 
rlsillInUl.ll-.lillMxd.-r'l 

f>aiis  lri,n-ur.  ,r/,,rr,;  aucu- 
traire,  c'est  la  continuité, 
beaucoup  plus  grande  que 
l'intensité  des  pluies  qui  di- 
termine  l'élévation  des  eaux. 
La  saison  et,  par  suite,  le 
climat  sont  donc,  avec  les 
pluies,  le  facteur  le  plus  iin- 
pni  tant  des  crues.  Or,  laqua  II 
tité  de  ;>/!»>  dépendant  avaiil 
t. Mit  de  l'altitude  et  de  la  dis- 
lance  à  la  mer,  il  se  trouve 
c|ue  |(;  Morvan,  région  la  plus 
élevée  du  bassin  de  la  Seine, 


1,  les  crues  tor- 
lement  dans  l;i 
•eau  de  la  lîrie 


l".^ 

P^a 

l'ii^.e  j.  M.  1-.  Juussct. 

TUE-UA.Mli. 

s.  ivciUinssi  d. 
,lils  de   rVnniie 

s  pluies  exceptionnelle 
leur  émissaire,  s'expl 

les    |i|llleS   S. .ni    .' 

j.ileiinMil  (discrvées  yv! 

is  l. 


ation  des  sources.  Jl 
•iciers  de  la  Seine,  i 
\:AHhe  hibWl  entre 


;  écoulées,  de  18til  à  1S8U.  La  moyenne 
odel873-189ii,a  été  de  2U0  jours  par 
deux  climats  :  le  climat  cimlinenlal, 
élevée  en  hiver;  le  climat  marin, 
liniis   r.iile^  à  miiservatoire  de  Paris 


272 


LA     FRANCE 


(G8  mètres  d'allitude),  h  Versailles  (133  mètres  d\ 
valoire  de  Montsouris(78  mètres  d'altitude)  et  à  i 
Maur  (GO  mètres  d'altitude),  le  seul  qui  soit  à  F. 
perturbatrices  de  la  grande  ville,  M.  Renou,  du 
climat  parisien,  a  dégagé  la  moyenne  de  ses  tcmin 


i',0 


M.Dausse  a,  depuis  longtemps,  fait  remarqui' 
du  !"•  novembre  au  30  avril,  reçoit  beaufoiq 
l'arisquc  la  saison  chaude,  du  l"mai  au  31  ortolii 
diiiic  à  Paris,  au  imiiit  de   vue  plaviniiir/rii/iic. 


mide, 
lies  à 


lr<.i( 

1.11 

sour 

10  d 


céda  une  aiii-  tir  Imulc: 
presque  alisolu  :  la  Sfn 
débâcle  de  la  Loire  à  S 
de  1890-1891  débuta  subi 
pérature  extraordinairt 
resta  au-dessous  de  0"  j 
presque  sans  iiiterru|ilii 
de  riiiver  1879-1881),  Ir 
grâce  àrabscuce  di;  nri 
nuiti'^,  jus(iu';i  1  niètrc 


li  dure  environ  cinq  mois  :  c'est  la  saison 
il'rxcès,  durant  les  mois  complémentaires. 
lire  enregistrée  par  l'observatoire  de  Munt- 
7  \  et  en  1911  ;  la  plus  basse,  de  —  23", 9,  le 
■Ile  même  année,  le  tbermomètre  est  des- 
S.iinl-Maur.  Ce  fut  un  hiver  exceptionnel  : 
.ai-  une  bourrasque  de  neige  à  laquelle  suc- 
pressions,  avec  un  calme  atmosphérique 
"  resta  prise  pendant  vingt-cinq  jours;  la 
uiiiur,  cette  année-là,  fut  terrible.  L'hiver 
enienl,en  novembre,  paruiie  baissedetem- 
(^O"  en    quatre  jours)  ;    le    tlierniomèire 


•.  Los 
dans 


iùirope  subit  des  i 
lise  gela  au-dessi 
Arles    comme  m 


,,  lS29-lx:t(l,  Ir 
I  navigation  de 
nient  à  soull'rir 


les,  gelés  par  leurs 
écorce,  éclataient; 
us  exemple,  la  Ta- 
rifs; le  Rhône  piit 
■|i\iis  le  milieu  du 
Il V  liiversfurent ex- 
i'(,l7SS-l7S9,  179'i- 


\:\.><-iiir  II  a,  [lai-  lionlieur,  que 
de  pareils  écarts  atmosphé- 
riques. Elle  ne  rencontre,  dans  le  parcours  de 
Taris,  qu'une  seule  écluse,  celle  de  la  Monnaie, 
en  aval  du  l'inU-NCut'.  l'artout  ailleurs,  le  chani]) 
est  libre.  Il  laiil  voir  b>s  bateaux  de  toute  forme 
et  toute  ciuilmr,  rliargi'S  à  couler  bas,  que  tirent 
les  loueurs  sur  cliaîue  et  bs  rrinuKinrurs,  Jetant 
à  tous  les  échos  leur  iiiiMii^lriii.nl  .^..iKire  :  clia- 
lands  de  300  à  500  toniirs,  ,n,:,.jnh,ls.  /lùlrs  de 
rOirmi,  Chaiiiprnnis,  Laiieauj ,  etc.,  battent  inces- 

sau ni,  le  lbii\e.  Une  population  originale  vit 

à  liniil  cl,  siiiilile  ignorer  le  monde  qui  s'agite 
.luliiiir  (relie.  Souvent  le  pénichien  est  proprié- 
laii  I-  (le  son  bateau  :  il  y  est  né,  il  y  vit  entouré 
.le  .SCS  curants.  C'est  sa  maison  à  lui  :  un  parterre 
(le  lleiirs  égayé  la  terrasse  do  son  logis;  le  chien, 
les  cillants  s'ébattent  là  sans  crainte;  il  n'est  pas 
jusiiuà  l'âne,  chargé,  le  long  des  canaux,  de  tirer 
le  bateau,  qui  n'y  trouve  son  gîte,  en  attendant, 
l'resque  toujouis  le  marinier  de  la  Basse-Seine 


IJASSliN     DE     l'AUIS 


273 


prinsifiis.  le  parc 
de  riloli'l  de  Vill. 
mes.  Kn  élé,  servie 
iit-(ierniaiii.  Les  li 


^  de  Cliarenlnn  à  Au- 
\blcin,  des  Tuileries  ù 
,iee  S|i(H'ial,  du  quai  d'Orsay 
lialeaux-dumibus  prennent 
'S  deux  rives  du  lleuve  en 
a  lilent  à  raison  de  lo  kilo- 
piit  Iraiisporti',  en  189S,  plus 
lueurs. 


(les  voyageurs  sur  I 
trente-deux  escales, 
mètres  ù  l'iieuri».  Ils 
de  2o  millions  de  vo) 

C'est  plaisir,  du  liavit  de  ces  li'gers  esc[uifs,  de 
Iraverser  Paris  au  fil  de  l'eau  :  le  va-et-vient  des 
I  inbarcalions,  le  mouvement  des  rives  composent 
une  séiie  de  tableaux  varii'S,  d'une  intensilé  de  vie 
i-xtraordinaire.  Tout  un  monde  de  liavailleurs 
anime  les  cjuais  de  débarcpienient  :  ici,  le  di'hnr- 
(Iciir,  corps  demi-nu,  charge  à  l'intérieur  des  cha- 
lands la  b(mne  de  sable  qu'une  grue  à  vapeur  sou- 
lève preslemenl  et  rejetle  sur  le  rivage;  plus  loin, 
le    coltinfiir.    tout   noir,   la    niiqin'    prolégée  d'une 


nois  liU  lii.urguiguon. 

Le  port  de  Paris  couiiuvud  im 
des  quais  de  la  Seine,  à  linli-rieii 
fortiliée,  ainsi  que  les  canaux  de> 
Saint-Denis  et  la  poilion  du  canal 
finit  en  deçà  des  murs,  dans  le  g 
commun  de  La  Villetle.  Ainsi  euu 
Paris  compte  plus  de  ■!'.''  kilMmeii 
son  trafic,  en  1893,  atteignail  prè^ 
de  tonnes  transportées  ]iar  37 'i7o 
busti 


pris,  le  port  de 
es  de  rives,  et 
de  7  millions 
bateaux.  Com- 


igrais,  iiois  et  matériaux  de  construc- 
tion, produils  iiK-tallurgiques,  denrées  agricoles 
et  al iiuenl aires  sont  le  principal  élément  du  trafic. 
Le  long  des  quais,  21  bas  porls  se  succèdent  sur 
la  coulée  de  la  Seine  :  12  sur  la  rive  droite,  9  sur 
la  gauche;  ils  sont  munis  de  quais  accostables, 
de  terre-pleins,  de  magasins,  de  hangars,  de 
grues  fixes  et  roulantes,  de  monte-charges  pour 
('embarquement  ou  le  déchargement  des  marchan-  ton  lie 

dises.   Sur  les  canaux  de  Saint-Denis,  de    Saitit- 
Martin,  de  l'Oiircq,  les  bas  ports  semblent  ne  for- 
mer qu'un  établissement  uniijue,  tellement  ils  se  suivent  de  près. 
C'est  le  canal  de  l'Ourcq  qui  réalise  le  trafic  le  plus  considérable. 

Parmi  les  ports  de  la  Seine,  quelques-uns  tiennent  de  la  tradition 
une  spécialité  originale.  Ce  sont,  en  descendant  le  lleuve:  \e.  pari 
rfeficre(/etses2kilomètres  de  celliers  en  ^'eMUMii!!!  eni  ,|es  miUii-rs  de 
tonneaux;  le  port  de  la  Râpée,  où  di'l'.n  imi  ni  {■■-.  Ii-i^de  NUrvège  ;  le 
part  de  la  Gare  {rive  gauche),  dont  bs  bei-es  en  penie  deure  re(;oi- 
vent  le  chargement  dangereux  des  fùls  de  pétnde;  le  paît  Saiai- 
Dcrnard,  oiicle  lourds  véhicules  déversent  par  un  tuyau  leur  coiiteiiu 
malodorant  au  bateau -citerne  ,  souvent 
paré  de  verdure  et  de  lleurs,  qui  les  attend 
h  la  berge,  puis  s'en  va,  par  le  canal  Saint- 
Martin,  au  dépotoir  de  La  Villette,  ou  re- 
monte le  fleuve,  vers  Alfort,  pour  trans- 
mettre aux  usines  son  chargement.  Puis 
viennent  en  aval  :  le  port  aux  Coches  (de  là 
parlait  le  coche  d'eau  d'Auxerre),  oii  s'en- 
tassent blés  et  farines  ;  le  port  de  la  Tour- 
nelle,  pour  la  vieille  ferraille;  le  port  aux 
fruits  ou  marché  du  Mail,  en  contrebout 
des  berges  de  la  Crève  et  des  Ormes;  le 
port  Saiid-Xicolas,  en  amont  du  pont  des 
Saints-Pères  et  sous  les  murs  du  Louvre  : 
deux  navires  de  haute  mer  y  acce^irni 
pour  le  service  régulier  de  Paris  à  Londres  ; 
eiilin  leportd'Or^ai/.  chargé  de  meulières, 
do  sable,  de  pieiies  .le  laille,  et  le  pmt 
de  Javcl,  où  ile|i,i  i  (|Meiil  les  ordures  ména- 
gères et  hivciiieut  une  partie  des  bateaux- 
omnibus. 

Le  mouvement  des  voyageurs  sur  la 
Seine  ne  le  cède  guère  à  celui  des  mar- 
chandises. Moitches  et  Hirondelles  desser- 
vent, pour  la  Compagnie  générale  des  ba- 


t  des  corbeilles  de  houille, 
,ir^e  bs  bateaux  de  plâtre- 
eti  I  en  plein  air  :  les  in- 
le.  Sa  lis  parler  des  bateaux- 
oulres,  des  établissements 
vapeur,  des  postes  llotlanls 

es  ctirdeurs  de  laine  ont  accaparé  le  large  quai  soudé 
les  laveurs    de   chiens   exercent  leur   nii'dier   sur    la 

abreuvoirs;   aux  approches   du    |iniit    îles   Arts,    que 


bmie  (le  cuir,  porte  sur  sa  tète  des  s.ie- 
.1  cillé,  du  malfrat,  tout  blanc,  (pii  if  i 
Les  berges  du  fleuve  sont  un  vé-i  ilaMe 
(luslries  les  plus  diverses  y  ont  (■lu  ileiii 
lavoirs  fixés  au  rivage  par  de  grosses 
de  bains,  des  pontons  pour  les  bateaux 
de  sauvetagi 
au    Pont-Ne 

di-rli\ilé    (l( 


274 


LA     FRANCE 


crusteut  dcsliuilcsuàlcs  bouquins,  mùli^s aux  1i\li;s  raies  et  curieux, 
font  la  joie  des  flâneurs.  C'est  partout  un  grouillement  de  vie  sous 
le  rideau   des  grands  arbres  dont  l'écran  mobile  laisse  transpa- 


Billancourt  et  le  Val.  Combien  de  capitales  au  monde  peuvent 
«illiir  un  aussi  merveilleux  développement?  Le  soir  venu,  la 
nappe  du  fleuve  étincelle  sous  les  feux  multicolores,  comme  dans 
uni'  lï'te  vénitienne,  et  si,  d'avenlure,  quelque  feu  d'artifice  projette, 
à  la  pointe  avancée  du  Pont-Neuf,  ses  fusées  lumineuses  et  ses 
gerbes  fulminantes  sur  la  silhouette  des  grands  monuments  assis 
dans  l'ombre,  le  spectacle  atteint  à  celui 
(le  la  féerie. 

Paris  se  développe  dans  un  cirque  im- 
nii'iise  dont  les  approches  sont  couronnées 
irinipoilanls  nm^siff  forestiers  :  au  nord, 
I   s  I    I    I      I      1/     /  I     I  /  /      1  / 

\    <  I      I  II     J  II     <       I     ,n      \  I- 

I  1     (    tt  ni      a         \    is    lest     f  ,  cy     Ar 
;     (     lUui       au  sud  est,   Stnart  il  Fontai- 


iiest 
1/      / 


les   bon 
Il  I   d( 


raitre  les   longues   files  de  maisons  et  de   monuments  échelonnés 
sur  les  rives. 

La  iSeme,  dans  la  traversée  de  Paris,  décrit  une  vaste  courbe, 
brusquement  ramenée  vers  le  nord-ouest.  La  rive  droite  «  enve- 
loppante »,  la  première  aussi  par  le  nombre  des  édiQces,  la  lon- 
gueur des  voies,  le  développement  des  boulevards,  la  richesse 
de  ses  magasins  et  le  chiffre  de  sa  population,  s'élève  en  pente 
douce  d'abord,  puis  accentuée  vers  les  hauteurs  de  Belleville,  de 
Montmartre,  point  culminant,  du  Trocadéro  et  de  Passy;  la  rive 
gauche,  «  circonvenue  »  par  la  boucle  du  fleuve,  riche  en  monu- 
ments anciens  et  en  belles  promenades  (boulevard  Saint-Germain, 
jardin  du  Luxembourg,  etc.),  monte  aux  pentes  de  la  montagne 
Sainte-Geneviève,  que  couronne  le  Panthéon,  et  étale  ses  maisons, 
comme  une  marée  sans  fin,  tians  les  plaines  de  Vaugirard  et  de 
Grenelle,  par  delà  les  Invalides.  Dans  ce  vivant  amphithéâtre,  les 
perspectives  du  fleuve  se  développent  aux  yeux  du  voyageur  avec  une 
majesté  et  une  richesse 
incomparables  :  du 
pont  d'Austerlitz,  sur 
le  chevet  de  Notre- 
Dame;  du  pont  Saint- 
Michel,  sur  la  coulée 
du  petit  bras  de  la 
Seine,  avec  le  Pont- 
Neuf  et  la  silhouette 
lointaine  du  Louvre;  du 
pont  des  Arts,  sur  l'île 
de  la  Cité,  d'où  se  dé- 
gagent la  vision  moyen- 
âgeuse des  tours  de 
Notre-Dame  et  laflèi-lie 
de  la  Sainte-C,lia|H||e: 
du  pont  des  Saints- 
Pères  ou  de  celui  tie 
Solférino,  l'enfilade 
des  Tuileries  et  du 
Louvre  sur  la  même 
toile  de  fond  ;  enfin,  de 
l'Aima,  sur  le  palais  du 
Trocadéro,  émergeant 
d'une  corbeille  de  ver- 
dure ;  à  la  sortie  de  la 
ville,  le  viaduc  du 
Point-du-Jour  et  le 
beau    coup    d'oeil    sur 


1  s  s      I  s    (    nif  osent  d  la  grande   ville 
uni    mil  lit  1   s  lue   Elle  ne  saiietepas 

Il  (  Il  et  1  1 1  lipide  enceinte  de  ses  muis 
'Ile  rayonne  au  contraire  sur  les  plateaux 
et,  les  vallées  des  environs.  Et  ce  n'est 
pas  le  moindre  attrait  de  notre  capitale. 
C'est  aussi  sur  les  hauteurs  enveloppantes 
que  la  défense  de  la  place  a  recherché  ses 
assises. 
Paris  camp  retranché.  —  Bien  avant 
,, gg  le  dernier  siècle,  le  génie  de  Vauban,  au- 

quel rien  n'échappa  de  ce  qui  pouvait  con- 
tribuer à  la  sécurité  de  notre  pays,  rêvait 
de  fortifier  Paris.  Ce  rêve  ne  fut  pas  réalisé  de  son  vivant.  On 
n'imaginait  guère,  en  ce  temps-là  où  nous  parlions  en  maîtres, 
qu'un  ennemi  pût  rompre  la  formidable  ligne  de  loi  lei  e^,se>,  i'Icmcs 
sur  toutes  nos  frontières  et  pénétrât  d'un  coup  jusiiu  ,i  l.i  ijiniale, 

sans  laisser  le  temps  de  la  mettre  en  défense.  Au  leiMlrm, me 

d'Austerlitz,  Napoléon,  maître  de  l'Europe,  songea  au--^i  /i  ( cin.lre 
Paris  de  remparts  et  de  forts  :  ne  venait-il  pas,  a|ii'  >  a\iiir  enlevé 
dans  Ulm  la  moitié  de  l'armée  autrichienne,  d'entrer  il.ius  \  lenne 
sans  coup  férir?  Si  la  capitale  de  l'Autriche  eût  été  Inrlitiee,  nul 
doute  que  le  sort  de  la  campagne  eût  été  changé.  Ce  fut  une 
leçon  pour  l'empereur  :  il  fit  rédiger  des  projets  que  l'incroyable 
entraînement  des  événements  ne  lui  laissa  pas  le  temps  de  réaliser. 
Il  le  regretta  depuis  amèrement  lorsque,  aux  prises  avec  les  armées 
alliées,  en  1814,  tantôt  contre  l'une  et  tantôt  contre  l'autre,  pour 
arrêter  leur  marche  sur  Paris,  il  ne  put  achever  aucune  de  ses  vic- 


relVml 


■re  ou  I  y  ramener  à  sa 
suite  :  il  eût  fallu  pour 
cela  que  Paris  pût  se 
défendre,  tenir  une  di- 
zaine de  jours.  Or  Pari> 
ne  le  pouvait  pas, 
faute  d'une  enceinte 
fortifiée. 

La  nécessité  de  forti- 
fier la  capitale  s'impo- 
sait. Aussi  bien,  com- 
ment livrer  au  danger 
d'une  surpiise  le  cœur 
nnlni'  de  tmit  le  bassin 
de  l.i  Suiu.  la  clef  de^ 
communications  du 
nord  avec  le  midi  de  la 
France  et,  de  l'est  à 
l'ouest,  la  pierre  angu- 
laire de  notre  édifice 
administratif,  dont  le 
trouble,  aHerlanf  toute 


toutle  pays?  A  la  suite 
du  discours  prononcé 
par  Thiers  à  la  Cham- 
bre des  députés  (20  et 
20  janvier    18 'il),    sur 


HASSIN     l)i:     l'Alll; 


273 


iture  de 


l'avis  des   généraux  les    pins 
qualifiés   :    Ghabaud-Latoui-, 
Bugeaud,  etc.,  Pnrw  reçut  enli  II 
une  enceinte    de   forts    delà 
elles.  Au  centre  des  lignes  df 
circonvallalion  naturelles  qui 
l'enveloppent  depuis  la  fioii 
tière,  c'est  le  réduit  supiciiM 
de   la  défense  nationale     I  ( 
siège  de  1870-1871   a  piouM 
que  ses  approches  étaient  en- 
core d'accès  trop  facile.  I  es 
Prussiens,    installés    à    \(i 
sailles,  purent  tout  à  lem  ai^ 
bombarder  la  ville,  dont  1  uni 
que    défense,    au    sud  oup^I 
était  le  fort  de  Vanves,  a  j 
de  distance  desrenipaits     I 
leçon  fut  dure  :  elle  a  prolil>  . 
Une   nouvelle  circonvallalion 

d'ouvrages   défensifs    com-  mvi;    di.oim 

mande  au  loin   tons  les  che- 
mins conviM-gi-nts  vers  la  place. 

Ainsi  Pari':  possi''de  :  l^uiie  enceinte  fortifiée;  2' 
forts  lapproche-s;  3"  une  ceinture  de  forts  éloignés. 

L'enceinte,  d'un  dévelopiiement  de  36  lulomètres,  n'a  de  valeur 
sérieuse  qu'au  sud  et  à  l'est;  l'ouest-nord-ouest  est  déclassé,  du 
canal  de  Saint-Denis  à  la  porte  d'Auteiiil.  Les  anciens  forts  :  au 
nord,  forts  de  la.  Bric/ie,  de  la  Double-Cuuronne,  de  l'Est,  composent 
le  groupe  de  Saint-Denis;  au  nord-est,  Aubcnilliers;  h.  l'est,  entre 
le  canal  de  l'Ourcq  et  la  Marne,  les  forts  de  Romainville  et  de  Nuisi/- 
le-Sec,  de  Rosny  et  de  Nogent-sur-Marne,  appuyés 
sur  les  redoutes  et  le  retranchement  de  Saint- 
Maur,  avec  le  fort  de  Vincenncs  en  arrière,  pour 
<  riitre  d'approvisionnement,;  au  sud-est,  de  la 
Marne  à  la  Seine,  le  fort  de  Charentmi;  au  sud, 
sur  la  hauteur,  les  forts  d'/cry  et  de  iîfcc/re  et. 
Mir  le  front,  la  redoute  des  Hautes- Bruijères. 
<iilri'  la  Seine  et  la  Bièvre;  de  cette  rivière  à  la 
liiiiicle  de  la  Seine  sur  Billancourt,  les  forts  de 
Montroiirjc,  de  Va,iri>^  ,.t  iVhffi;  enfin,  à  l'ouest, 
dansl'envel.iinii  hi.iil  du  iLiivc,  le  innul  Vah'ricu. 
toujours  rrdnul.ilil..  :  I-  II.-  r'Iaii'Ilt  les  (li'fnisrs 
de  Paris,  à  l'in  vw-v  ,\r<.  l'i  ussieiis. 

Les  nouveaux  fuits  étendent  très  loin  la  zone 
lie  protection  de  la  place.  La  défense  du  nord, 
•  i|i|iiiyée  sur  le  plateau  àeVHauthie,  au  revers  de 
ta  iorét  de  Saint-(!erinain,  commande  les  routes 
vt  les  voies  ferrées  entre  les  hauteurs  de  Cor- 
ineilles,  sur  une  boucle  de  la  Seine,  et  Sevran- 
Livry,  sur  la  rive  gauche  du  canal  de  rOiiini 
{distance  à  vol  d'oi.seau  :  28  kilomètres  ;  la 
deuxième  section  défensive,  à  l'est,  relie  Scvimii- 
l.ivry  à  Villeneuve-Saint-Georges,  l'Ourcq  el  la 
^uiiio,  sur  un  parcours  de  24  kilomètres  environ  ; 


le  fort  de  Villeneuve-Saint-Georges  est  à  12  kilo- 
mètres do  l'enceinte  de  Paris  et  lU8  mètres  d'al- 
titude. De  Villeneuve,  en  couvrant  les  hauteurs 
du  sud-ouest  par  les  bois  de  Verrières  et  Palai- 
seau,  Versailles  et  Marly,  des  groupes  fortifiés 
gagnent  le  cours  de  la  Seine  en  contre-bas  de  la 
forêt  de  Saint-Germain,  jusqu'au  village  d'Iler- 
lilay,  près  de  Cormeilles;  cette  sei:lion  mesure 
iiivii  on  37  kilomètres. 

A  la  vérité,  toutes  les  brèches  ne  sont  pas  fer- 
mées à  l'ennemi  :  on  voudrait  lier  le  fort  de 
Stains,  angle  de  la  défense  du  nord,  à  celui  de 
Vaujours,  sur  le  front  est,  par  un  fort  occupant 
le  plateau  intermédiaire  dit  "  l'Orme  de  llorlu  ». 
D'autre  part,  au  sud,  la  distance  de  Villeneuve  à 
l'alaiseau  étant  de  10  kilomètres,  on  projette  de 
liaricr  l'inliivallc  de  la  Seine  à  la  Bièvre  par  un 
t'iil  Mil   Ir  |ilal.Mii  iVAIilrm,  opposé-  à  Villeneuve, 

1 Iiallriir  pii'>    ,lr  Moranyis  et  un  ouvrage,  à 

Lit)  mètres  dultilude,  au  nord  de  C/iainplan.  Par 
ce  barrage  complémentaire  se  trouverait  ache- 
vée la  circonvallation  extérieure,  dont  les  feux 
croisés  doivent  tenir  l'ennemi 
'■loigné  à  32  ou  33  kilomèlrcs 
(le:  l'enceinte  etrobligeraiiMil  à 
développer  ses  lignes  sur  un 
poiirt.nir  de  160  à  lO^  kilomè- 
li  is,  cxiurant  l'immohilisalion 
dr  'rJil  00(1  hommes,  alors  que 
la  di'fense  du  camp  retranché 
de  Paiis  n'en  demanderait 
guère  plus  de  loOOOO.  A  l'in- 
térieur du  camp  retranché,  le 
rhi'inin  de  fer  de  Grande  Cein- 
iiire,  en  rattachant  les  forts 
I  iilii'  eux,  permettrait  le  ravi- 
la  ill'  un  ut  rapide  du  front  de 
lialailli'  fil  hommes,  vivres  et 


LA    SEINE 

DE    PARIS   A    ROUEN 


la  peine  à  quitter  Paris  :  elle 
va,  vient,  se  replie  et  se  re- 
tourne encore,  de  Sèvres  à  Saint-Denis,  de  Marly-Saint-Germain 
vers  Cormeilles.  En  quatre  longs  détours,  elle  fait  près  de  80  kilo- 
mètres, sur  une  distance  d'un  peu  plus  de  30  kilomètres  en  ligne 
droite.  Un  premier  cycle,  enveloppant  le  bois  de  Boulogne,  passe 
en  vue  de  Sèvres,  en\eureSnint-Cloud,Suresjies,  Puteaux,  Cuurbevoie, 
Asniércs,  attachés  à  la  rive  gauche;  Nenillij,  Levallois,  Clichy,  Saint- 
Oucn,  échelonnés  sur  la  droite  jusqu'à  Saint-Denis.  Nouveau  dé- 
tour,   enveloppant    la   presqu'île  de  Gennevilliers    et    ses    champs 


IS     DU     TUOCADERO. 


27G 


LA     FRANCE 


<i.  pin  h-  Il  (Imu,  Msito  \,  luitnul  m 
(  lui  „  Il  1/  '  'I  Pli  y  iil  I  '1  'Il  I  I  11  11 
il  ,  II  II  iss  I  m,  il  l  In.  I|  ml  ii  I  I  m.  i 
(jLiniiMi  \lill  >,  m  niis^  ill  i  h  ni  i  -  s 
Sèvres  ]  lu       '    '_!  ' 


f  t  1  I  (  lulii  llissenient  dmiuel  tiavaillci  pnt  les  auluttcles  I  epautie, 
Uni  uni  M  insdi  t  f  t  le  peintie  Mign  iid  I  e  du(  j  ddiiiia  dt  s  fi  tes 
liillinl  s  sdii  fils,  le  Rtgent,  ie(ut  la  Pieiie  le  Giand(1717) 
Neiulu  LU  1785  a  Mcine-Antoinetto,  le  château  devenait  lesidenro 
rojdle  Sui  la  fin  de  la  Ri  \olution,  le  18-Biumaire  y  tiou\a  son 
dénouement  Le  Piemicr  Consul,  piorlamé  enipeieui  (18 mai  1804), 
se  plaisait  dans  cette  lesidence  bon  maiiage  avec  Maiie  Louise  y 
fut    celebii    il'    uni   IMO     A '//« /(  o»  i  tsuh  s,  um  ni  ,i  's  iiul-(  Inud 


IS  ET  HANCHE      DE     PARIS. 


turede  Meissen,  en  Saxe,  rt.illii  ma  sa  uiailiisr  pur  l'iiilroduction  de 
la  porcelaine  dure,  à  la  pl.n  r  il.^  la  p,iicr|,iiiir  irn.lir,  dans  sa  fabri- 
cation. La  découverte  des  i;i>(  iinniN  de  k,iuliii  ,|c  S.iiiit-Yrieix  (1705) 
lui  donna  un  essor  décisif  Ue  \H\)\  à  l«'i7,  le  célèbre  Al.  Hron- 
giiiart  la  dirigea.  Des  artistes  de  talent  lui  lurent  attachés.  .Son 
Musée  de  la  ct'raniùjae  réunit,  sous  les  yeux  du  visiteur,  les  plus 
belles  faïences  d'Italie,  d'Espagne  et  d'Allema-ne,  m  ir-anl  .les 
nôtres.  Il  se  fabrique  é-aleiuent  à  Sèvres  des  mii.imx  ri  ,|,s  ,iiiaii\ 
sur  métal,  l'iie  école  d'appliculion  de  la  céraiiiiipie.  anin  \ée  à  la 
Maiiafactiirr,  l'orme  des  décorateurs  et  des  tielini.  unis,  m  1rs  iiii- 
liant  à,  tous  les  secrets  de  leur  art  dil'licile.  (9  'it;:i  hal.iLinl-. 

Saint-Cloud.  —  Clovis  eut  quatre  fils:  Thieny.  ClnhlclH  1 1,  Chlo- 
doinir  et  Clotaire.  Chlodomir  étant  mort  prémalunnin  ni,  .srs  eu  l'an  Is, 
livrés  à  la  rapacité  de  leurs  oncles,  furent  froidement  assassinés. 
Un  seul  échappa:  Clndnald:  il  se  réfugia  dans  les  bois  riverains  de  la 
Seine,  en  aval  de  Paris,  et  vécut  là  en  ermite.  La  réputation  de  ses 
vertus  lui  attira  des  fidèles;  un  sanctuaire,  une  collégiale  honorè- 
rent sa  mémoii-e  (550)  :  le  village  qui  se  forma  ainsi  est  devenu  une 
ville  de  plus  de  8000  âmes.  Le  7  septembre  encore,  chaque  année, 
l'on  fête  xnhtl  CIniid.  De  belles  villas  s'(-.|ali|issaien  I,  dès  I,'  xvi"  sièel,.. 


C'est  là  que  fut  signée  la  seconde  capitulation  de  Paris  C!  j 
laque  C/i"fteX  approuva  les  ordonnances  (24  juillet  1  n:1(  I 
rent  à  partir  pour  l'exil  ;  là  que  Napoléon  III  reçut  le  sènial 
qui  rappelait  au  trône  impérial  (7  novembre  1852);  mai 
ilans  ce  palais  qu'il  signa,  contraint,  la  déclaration  de 
Prusse  (18  juillet  1870».  Paris  assiégé  se  trouvant  à  bout 
pendant  qu,' s, ■  né:^,,,  iail  l'arniislir,.,  Irs  .Mleniaiiils,  api.' 
la  ville  ri  f.  palais,!,.  S,u„l-CI,,„J .  viiiinnit  !■•  l,-n.|i,vs  ,i 
snuibr,n-,iil  ,lan^  h,  llan,,ii,.s  ;  il  ii,,  ivMa  ,1,.  f,.,lili,-,.  ,p 
n.iinis  et  des  debiis  lam.nitables.  Un  a  jm  restauivr  le 
Valois;  une  école  normale  supérieure  y  a  été  inslalb'-e. 
p.iic  de  392  liectares  (9  725  habitants). 


guerre 

à  la 

d 

elfor 

s,  et 

■s 

ivdii 

pillé 

,■ 

s-il'd'uvre 

II' 

lies 

uurs 

p 

ivilb 

n  de 

à  la  finiill,'  il 
Clément  (fi- an 
de  Louis  XIV,  Il 


Orléans,  devint  un  vrai  pahiis,  à  la  consti 


gent  Paris  (886)  :  les  moines  se  réfugient  à  Reims,  emportant  les  précieuses 


P.ASSLN     DE     l'AIÎIS 


lALIi     DE     S^ 


rcli:|uos  dont  ils  ont  I.i  garde.  La  tempête  passée,  ils  reviennent  :  l'abbaye 
est  reslaurée,  sans  doute  aussi  l'église. 

Au  XH=  siècle,  Siif/pi'.  abbé  de  Saint-Denis,  conseiller  de  deux  rois  et  ré- 
gent  (hi   riivaiiiii''.  rrniplira  l'iMlilii-c  cnndiiiL'ii'n  [inr  une  liri«ilii|in'  siim[)- 

tUeUS.'    ri     N    ',^1,       ,     :|m!,1,.    ,|,.    ,■.    ,   rVril-    I.    -    II,    1-  nri-    -ir     lilll-   m    plll-    11m|,,!,|VI1N 
(I13i    .    l;i.    il    11-   lui    r,,,,,,Mlr    |...Ur    IrllllM    11,1-    :    >«^-,.    hl    r,   rhr,v|„|T|    ,-,|i|M|rl 

les  plu  <  f.iiiiriiN  ,iiiV\  I-  -,  |Hiiilivv.  \ ,  III,  I  -  ,  I  -,  ii|,,|.  Ml  -  ,!,■-,  m  l.iiip».  Il  SI.' 
prodiguait  de  sa piTSiiiiii,' :  1,  -)  ,11, 1  ,  Il  , Mil' i  ,1,   -       '  ;i,  '■ -,  ml.  imiiu- In 

sculpture  et  rornemeiil.ilhiii  ili -' 'liii' '-.,,  1,  -    ,,,.   i:i.i:,[,i    |,,iiir  l'arclii- 


lecture  (c 
triomph;i 
ans.  \n  • 
en  fiirnil 
eut  tiiip  I 


sée  d'oc 


Lab.iM 


lerches,  Viollet-le-Duc  a  constate  que  les  fondations 
mur  de  façade  fait  d'un  blocage  peu  résistant  :  on 
Sur  le  con- 


seil di-   -  ,11,1  I  -.    Il'- 

Sainl-|i-iii-  riiii.  (,iii,  1,1 
struclirii  '1,  I'  III' .  _li-'  L 
de  Mui</.,tu,i  rn  iul  1 
C'est,  bien  qu'assez  de 
monument  que  nous  a' 
les  veux  auiourd'hui. 


des  r.ii-  '!,'  Il  HM,  ,  ,  ,ii  |.,il  ,  -.,iii 
frir  il.'  I  I  LU'  II','  '!'  C'  Ml  :iii-  :  l  - 
trouiii'-  'i.  I  .Il  ,1  l,  -  l,  \l.'ii\  .'I-,  .illi, 
des.\[iLl  'I-.  I'  -  \iilI  II-  'MX  iiii'iih  - 

y   cau~.  I'  ni     i'Iii-    'I  lin    '1 III, IL, 

Alors  ,li-|.,iriii'''iil  .iiiLi',iii.lii.'ii,l.i'.' 
de  dalles  funéraires  et  d'ornemenis, 
même  des  tombes  royales  :  celles 
de  Philippe  Auguste,  de  Louis  VIU, 
de  saint  Louis,  que  les  Anglais  n'ai- 
maient guère  et  dont  les  figures, 
par  surcroit,  étaient  revêtues  d'ar- 
gent   ciselé.   Le  xvi'-'  siècle  éleva, 

dans  labasiliqu.  .  il.  I  i^lm  ii\  I 

beau.\  à  Louis  \ll,  i  iin.i-  I  i. 
Henri  II.  Sun,l-lir„,.  |,,ii|  ,|,  - 
guerres  de  relif;ioii  :  U-s  oil,-\r,'- 
ries,  les  ornements  d'autel  furent 
pillés.  Henri  IV  y  campa,  bloquant 
Paris.  Peu  après,  il  revenait  jiour 
abjurer,  .1,111-  lu  li;i-iii'|ii.'  _'., juil- 
let    l..!i;    .     I.l'l'   ll\'   -     .   I|."l'.'    'lllMlut 

laFriiii'l'    ;  I.'  In  --i'  .lui  .  li.    I,:ms- 
porte  I'  'I-  I'  -  III 
xvn"  Ml  '  |,  ,  r.il 
détouin-  'I'     -. 
tombraiiN  ,l.  \. 

curément  dans  l.  -  .  .i\ . mx.  \ii 
regard    des    r..iil  .im  |..'i'  un-    .1' 

Louis  XIV,     rLLUlVIC    du     .MU'      ,slr,  I, 

paraissait  une  déchéance.  Alors  le 
titre  et  la  dignité  d'abbé  sont  sup- 


mblique 
.  :  pins 


primés,  les  revenus  de  l'abbaye  attribués  à  la  maison  de  Saint-Cyr  (1G8C)  : 
un  simple  prieur,  mis  h  la  place  de  l'abbé,  releva  du  supérieur  général 
(les  briieilictins  de  Saint-.Maur,  qui  résidait  à  Saint-Germain-des-Prés.  Au 
xviu"  siècle,  l'abbaye  fut  reconslruile  de  fond  en  comble,  d'après  le 
goût  du  jour.  Mieu.'c  encore  qu'au  xvn"  siècle,  la  basilique  était  de  plus 
en  plus  négligée,  méconnue.  On  en  vint  même  à  un  tel  mépris  de  l'art 
gothique,  qu'il  se  trouva  un  jiricur  de  Sainl-Denis,  D.  Malaret,  pour 
diiiiaii.li  r.  ir.irc.iiil  iiv.c  lis  rspiils  «  éclairés  »  du  jour,  le  déplace- 
luriit  1'  -  l.nil.r  -  r.,\  il.  -  .lu  .  l,.i  m-,  «  œuvre  d'une  laideur  horrible  »  :  un 
di'i  ..r  |.-.  n.|..  ,iiili,|ii.  il.  N.iil  IIII--1  l'i'vétir  les  murailles.  Un  glorieux  badi- 
geon c.uMit  l.s  uuu>.  I,.i  Itrvuliiliun  coupa  court  fi  ces  diva-iiti.ins.  C'est 
désormais  la  basili(iue  vouée  à  l.a  ruine.  Lis  .  \.  ii.'in.  ni-  s.  jn.  .  ipilcnt  : 
le  13  février  17'J0,  la  suppression  des  ordres  ii,,ii,ii-.h<iiirs  m.  I  liii  u  l.-xis- 


de   cette  année  sui 

i-,v  li'irns    </c.v   éolises 


,1.11.'  1   '1'  -   M 

.    reste, 

r.ili-llIlMll      1 

II.'. 'Il 

parahlc 

.  .'  .1  ..r|,  \  r. n 

■   . 

.1.  Il 

lai 

s    il. 'S 

caisses 

us  l.iid  Irain, 

,  ni 

alité  en 

r,    la   C.nvei 

tion  (1-2 

novem- 

IT'.Kî  ,  par  une 

Cl 

hue  f 

ui  étale 

T 

rable 
le  la 

ineptie, 
leslruc- 

t.. ni  ,inj.,ni'.l 

mi 

l'orne 

iient  de 

.■.':i|.|'|,'il_\| 

..M 
1 

"  ''"' 

Louvre. 
.  ip.dité 
.  <iiirre 

^hiu.lu'a  ci.-rlcc-  lie  .Mai-ucate  de 
Provence,  de  Charles  Vlll,  de  Bu- 
reau de  La  Rivière,  etc.);  le  métal 
est  fondu  et  converti  en  boulets  de 
c.aniiu.  An  1'''  août  17'J3,  surla  pro- 
posili.in  (lu  coiiiitcilc  Salut  luiblic, 
la  Cuviiiliou,  pour  l'ct.r  .avec  éclat 
lanniversaire  de  la  journée  du 
■10-.\oùl,  ordonne  la  destruction  des 
tombes  de  Saint-Denis,  «  qui  rap- 


it  des 


^fTravant  souvt 
7  .  !  <  août, 
|.  :',.'li-sent 

-     L        1,1. pics, 

lin,  I  .lins,  les 
rain  appelé  le 
an  en  fait  une 


Frange 


II. 


278 


LA    FRANCE 


r                                                 ^r^ 

1 

^ 

,J  ^^ 

'v.mH, 

p>nmi  1  tnl  h  n 
ruur  dt  Mai  it 
\ius  H  ck.hu 
ti  n  (ks  ttmbeb 
n  tn  prend  aux 
/  /itiits  le  12  et, 
lu  1     nu  «5  octo 


ipte 


Il  jLus&ie 
\ingt  nener 
is  un  aies  jeti 
^cnl  11 
1  ndu  ' 
Ccltt 
(_  II   finit 


me 


it  la 


)  /  ■i\  lient  I  u 
unci  luient  re 
iRillis    lu   dépôt 

s  Pelih  iugus 
1 1)  9  (école  des 
l  iu\   \:ts)   de 

nu  p  ir  décret 
u    l  o  I  bie l/Oo 


menis  fiançuii    It 
publique  fixèrent 


Mu  ee  (les   monu 

plus  di  pintes  sy  coudt^iRnt    inxis  tant 

1       I     I  1   Mil  I  oidre   excitèrent  la  cuiiosite 

I    I        1      (    tait  gothique   que  1  on  disait 


cissent 
accomj 
gratée, 
nionsli 
s'étail 
ancie-ni 
tions  I 
nages  i 
fusion 
Chanih 
numrii 

Autii 


les  arcs-boutants  sont  réduits  à  leur  squelette.  <■  Grâce  aux  travaux 
lis  en  quarante  ans  par  Debret,  l'abbatiale  nivelée,  régularisée, 
embellie,   r.iceeiminode-e,    mais    eli.ineelanle,    élait    une   sorte  de 

■,    Il    ll-.i-    ilr-    ;irelir(il(iL'lh-       I    .     .,     I.r    Tel  .1  |j|  I  - -ni  irli  I    ilrsIombeaUX 


Kiin.iiin 

M'I''  :  inscrip 

i|l    I.ImI. 

lui  1 -n 

iiilirMiiil  .1    1; 

n.\;ih|r 
s  genre 

_M,lii-  ili-  niM- 
,  un  véritable 

,  Vioilef-le-Duc  a  réparé  le  mal  :  reprendre  en  i 
iintreforts,  rétoblir  le  nive.-iii  de  la  li:i«llif|iie 


un  cntiep  t  de  bl 
tiansi  irmer  en  li 
que  1  enoii  lui  m 
de  sigi  ite  \ 
p  jur  tnle\ei  ce  | 
dee  I  ili  n  du  m 
tui        1  s  Mil  u 


Lel 
.  empei 


travuU  lient    m   I      l     |      i  i 

I  exhaussement    lu       I   |    i  h 

Alois    pour  les  i  iiu  ni  i\       i 

neuf  on  déchausse  les    [  il    i  i 

sape  les  bases     tout  le     \   l  i       | 
1  équilibre    est    fiu  I        \      i 

compi  omises    Pu         1  | 

24  avril  1S16,  i  H      \  I  ///  I  I 

la  reinstallation   I      i       I  i 

dans  Saiitt  Denis    I   I     i   l     i  i 

1  édifice  La  ruine  des  |  lii  i  \  il 
disloqué  les  voûtes  Fiin  i  /i  /  / 
charge  de  reparer  le  mal  ne  lil  |u 
1  aggraver  par  son  mcapieile  lii  n 
n  échappe  au  grattoir  et  au  marteau 
du  maçon  :  les  contreforts  s'aniin- 


'I  ;  et  giàee  aux  subsides  dus  à  l'in- 
rvenlion  personnelle  de  Napo- 
iin  m,  put  mener  à  bien  ce  grand 
■livre  (lSCO-1870).  M.  B.  Darey  l'a 
impiété. 
Aucun  des   tombeaux   détruits 


riiili|i|i'  III  le  Hardi,  lils  de  saint 
l'iii-  '|iii  ouvre,  à  Saint-Denis,  la 
-'  Ml    il-  [Kirlraits  authenticiues  des 

Dans  un  site  idéal,  au-dessus 
lie  la  Seino  enroulée  à  ses  pieds, 
Saint-Germain  fut  de  bonne 
lieu  le  1,1  villégiature  rêvée,  aux 
l'iiites  (le  Paris.  De  sa  magnifique 
li-nasse  (2  400  mètres  de  long 
sur  30  mètres  de  large)  créée  par 
I.e  Nôtre  en  1672,  la  vue  plane 
sur  un  immense  horizon,  dans  le 
rayonnement  de  la  capitale  qui 
s'estompe  au  loin.  (18344  liab.) 

Un  acie  du  xi''  siècle  témoigne  que 
le  roi  Robert  fit  bâtir,  à  la  lisière  de 
la  forêt  de  Laye,  un  prieuré,  dont  il 
dota  Saint-Germain-des-Prés  de  Pa- 
ris, sous  le  vocable  du  patron  de 
l'abbaye  :  Saint-Gertnairi-en-Lmje.  11 
est    question,   dans  un  diplôme   de 


L'Éijlise  ahbiiliale  de  Sninl-Denis  et 
ombeatix,  par  P.  ViTEY  et  G.  Brièke 
guet,  édit.). 


I5ASSIN     l)K     l'A  lus 


279 


Louis  VI  (1124),  d'une  résidence  royale  qui  existiiit  au  même  endroit,  sans 
doute  un  rendez-vous  de  (-liasse.  T,e  donjon  du  rliàteau  adiiol.  à  part  son 

chapelle,  delieirii>r  ;u  re  -  i  |.i--'  (  I  -,  -  Ini,  I  r,  -  ,|,||,  ,il,  ne  ni  .(|-iiiv,  -  ..e 
rattaelie   ;m   .|el„it  du  1^  _eir  ,|,         ,.,,     /,.  11,1    I  i^M.,i,,it  |H,-,iii.     |,i-,|ie- 

dans  1,'L  see,.nde  ninilie  du  Jm,,,,,,-  .,;.,  |,..  l,  l!,,,,,,,!  u„  I  ,i\,ul  ei.M  loppee 
d'une  épaisse  gauyue  de  construelions  par.isilis. 

Au  XV!"  siècle,  François  l""  décida  de  i-ecoiislinire  le  rhàlntH  dr 

vauchée  ii';iiv;h|e^  e,,muiiii,i>v  |,;ir  ,!,■,  l-j-M^  ,'i  TiLilienie  ,  l,i  pi-i  |e 
et  la  brique',  (inplovee,s  au  rel„,urs  de  licoliUuii,s  cie-aei  ,■,  ,>  p,u 
l'usage,  donnent  à  rensemble  de  i'éditîce  un  aspect  inipiévu  qui 
n'est  pas  sans  majesté  ni  sans  grâce.  Henri  IV,  trouvant  trop  sombre 

levH  iixili.iteau, 


quHnirns  et  où  iiimirul  Tbiers  en  IS77.  Depuis  1G82,  Louis  XIV 
s'élant  donné  à  Versailles,  le  Cluilnin  i\n,f  de  Saint-Cernuiin  fut 
laissé  à  l'abandon. 

Pour  le  Vieux  Clultrau,  llardouin  Mansaid,  sur  l'oidie  du  roi,  l'en- 
i-'lua  de  lourds  plaeaf,'es  (|ui  le  déiii,'uraient,  sous  pr.dexle  ,[,■  res- 
tauration. C'est  là  que  vi-cut  Jacques  II,  roi  détront':  d'.Anijleterre 
(I6S8-17I1),  et  que  fut  proclamé  son  fils  Jacques  III  (le  chevalier  de 
Saiiit-tieorges).  Avec  Napoléon  III,  l'ancienne  résidence  royale  a 
reirouvé  son  aspect  d'autrefois  :  on  l'a  di'L',iL'i'e  des  lourds  apports 

dii  .wii"  si.'ele  .'tiles  ruines  faites  par  lesalle,  l,ii ~  lM/,iii-esqu'elle 

suliil  .lepiiis  1,1  llévolution.  Tout  l'inlériiuii-  e-t  ah^-ilu'  p.ir  le  Muste 
il'niitiqiiili's  luitwnalcs,  créé  par  l'empereui,  en  I^IJJ,  et  ouvert  au 
publii',  le  l'i  mai  1867.  Tout  ce  qui  intéresse  la  préhistoire,  particu- 
lièie  nient  celle  de  la  Gaule  :  statues,  armures,  ustensiles  primitifs,  re- 
in K,  moulages, 


lil  1   mstiuiie 

saicophau'es, 

.1    i.uillaunie 

K  1  onslitutions 

\1  II    II  Mil,  sui  le 

déplaces,  de  cob 

1     u    II  ml  du  1  o- 

tûmes   militdi- 

1     lu.    uni      n  -1- 

us,  d'engins  de 

1     ni.          iihis 

gueiie,    etc.,    y 

1  1  II     ml.          d.s 

i  ompose  un  sin- 

1     1  1  1 ^  - .  s       d.s 

i-ulier  retour  du 

passé.    Ces    col- 

1   Ml  un.  s      d.  s 

le,  lions  Uouvent 

_i    II   .    .1.      1  ,- 

leui  complément 

iiM.-,     d.s,,n- 

et  leur  exphca- 

.laient    |usi(u  i 

li..n  dans  une  1 1- 

Il    Seine.  Il  ne 

dl."    HthllotlKqW 

Il  ste  de  ce  Clm 

,1  ai.  héolo-ie 

h  au    Neuf,   sou- 

pi.  lllst,.Ils.|ll.' 

M'nt   habité  p,ii 

1  i  Forêt  de 

1  ouisXIIIetpai 

Saint -Ger- 

1 .lUis  XIV,  pen- 

main,  l.iiu'u.  lit 

1  int    sa  nuno- 

11    kilomelies. 

1  ili  ,(|U  un  pavil- 

irnplit  piesque. 

1  m,  .hl  jiaulUin 

a\ec   la  lisieie 

Il  m//V,depuib 

boiséed'Achèies 

li,.iislornié    en 

(ihainps  d'épan- 

\u<W\,,mMo.ran- 

dage   des  eaux 

'Ire  Dumas  ccrivil 

d'égout  de  Paris) 

ses  Trois  Mous- 

et  celle  de  Mai- 

280 


LA    FUAiNCh: 


DEL  liEUF. 


ISXI\, 


Poissy. 
n;.'ueur 


Aulnilie.  A  liiil<:-i  1,'ur  :  1rs  Lu./cs,  n 
(les  membres  de  la  Légion  d'honni' 
inp  de  courses;  fameux   château  1 


sons-LaffiUe,  Faire  ciicnini- 
Un  mur,  commenci';  ]i:ii-  I  ■' 
de25kih)mèl,res.Lasu|Hi  li( 
bouleau,  pin  sylvestre  et  pin 
son  d'éducation  pour  les  lilh 
MaisoHS-Lnffitte  (parc,  cl 
par  Fr.  Atnnsnnl,  ].ropi'iélé  .lu  rnmte  d'Arlois,  ,|,.  Lanues,  du  lin;iii- 
cier  Latlillr  ,  IbTM.iv,  CuilLiiK-Saiiilr-lloiioriiir,  m  aiimnl,  du  cnn- 
fluent  .b-  rih-',  Andi.'sv,  l'..issv,  pmplmt  l.'s  ...iilnnis  .!.■  I.i  fnirl, 
le  long  du  llruw  qui,  laigcnHMil  .l^vrlopp,'.,  baigne  d^s  iirs  v.t- 
doyantes.  La  ville  natale  de  saint  Louis,  Poissy,  a  conservé  son 
originale  physionomie  d'anlau  :  pont  du  xm=  siècle,  église  romane 
de  Notre-Dame,  restaurée  par  Viollet-le-Duc;  emlos  de  l'abbaye 
où  vécut  Meissonier,  restes  du  monaslèi.'  i|U''  l'hili|ipc-  ],■  p.cl  cons- 
truisit à  la  place  de  l'ancien  château  roy.il  n  17(i  lialiil,inl>  .  Au  ilrLi 
de  Poissy,  c'est  une  surprise,  tout  le  long  du  Ucuve,  jusiiu'a  Kuncn. 
Après  Meul an,  que  deux  anciens  ponts  du  xv"  siècle  relient  à  la 
rive  gauche  de  la  Seine,  sur  le  pivot  d'une  île  formant  le  faubourg  du 
Fort  (église  Saint-Nicolas,  du  xii"  siècle  ;  hôtel  de  ville  récent,  style 

Renaissance  ; 
château  dont  le 
donjon  fut  pris  et 
renversé  par  Pu 
Guesclin),  voi.  i 
Mantes,  au  d'- 
b.uu-hr  du  irais 
valbm  de  la  V,ni- 
CHlIrurs.    (;uii- 


■t2^^^%^ 


'^m^ 


val,  en  tombant, 
le  blessa  mortel- 
lement.  Philippe 


■**ttS.'- 


""^% 


Augiistr  ixn'ecliounait, 
Manies  ;  i  1  y  mourut  ; 
Edouard  JII  mit  la 
ville  à  sac,  avant 
Crécy  :  Bu  Guesclin 
l'enleva  aux  An- 
glais; Henri  IV  la 
prit  à  Mayenne  et  y 
revint  quelquefois, 
en   galanle  équipée. 

L'éL-liM.  Snlrr-lhuiie 
de     .}/,:„!..    ,:,p|H.|b., 

enuMmidrcspinpor- 
tions,  Ncitre-Uame 
dePaiis(magnili(|ue 
portail).  Il  faut  voir 
l'ancien  Aiidilnire 
royal  du  xv''  siècle, 
la  fontaine  Renais- 
sance proche  de 
l'IIÔtel  de  ville,  la 
tour  Saint-Maclou, 
les  restes  d'anciens 
remparts,  la  porte  de 
l'Étape,  la  maison 
de  la  Tour,  héritière  d'un  bastion  qui  trempai  t  danslc  flot,  les  vieilles 
tanneries  rangées  le  long  de  la  Vaucouleurs;  enfui,  Limay,  sur 
l'autre  rive  (droite),  son  île  verte,  ses  ponts,  son  église,  le  château 
des  C('lestins.  (S 821  habitants.) 

Jtnsfii/siir-Sriiir:  ce  nom  évoque  le  souvenir  du  ministre  de  Henri  IV, 
duc  (b'Sull  y,  auqmd  appartenaient  la  terre  et  le  château  deRosny.Au 
sninnnt  d'une  longue  courbe  du  Ileuve,  La  Ruche-Gwjon  darde,  au- 
dessus  de  son  château,  un  donjon  cylindrique  qui  surplombe  de 
vasics  s.iulcriains  taillés  dans  le  roc  vif.  Vcrno»,  sur  la  rive  gauche 
du  lli'uvc,  niniilait  la  garde  pour  le  roi  de  France  sur  la  frontière  de 
^iiniiandic.  Philippe  Auguste  s'en  rendit  maître;  Edouard III  d'An- 
ylclcirc  brûla  une  partie  de  la  ville;  Charles  le  Mauvais  pilla  ce 
i]ui  rcsiait.  Anglais  et  Français  se  disputèrent  la  position,  durantia 
néfaste  guérie  de  Cent  ans. 

A  la  place  d'une  forteresse  d'origine  gallo-romaine,  sur  les  hau- 
teurs qui  dominent  Gaillon,  le  cardinal  Georges  d'Auiboise,  arche- 
vêque de  Rouen,  l'un  des  promoleuis  de  notre  Renaissance  fiamaise, 
fit  élever,  en  1500,  un  palais  auquel  travaille]  ml  lespiiis  baiides 
artistes  de  ce  temps  :  Michel  Colomb,  Jean  Jnsie  de  Tnin  s  y  si  ulp- 

tèrent  de  délicates  images.  Ce  fut  un  cliel'Hld'iiMe  et  un  iele  : 

la  R(H'olution  en  fit  des  mietles,  dniil  les  nieillems  nnuceinix  boit 
aujourd'hui  l'ornement  du  Louvre  et  de  inili  e  Li  nie  d.s  beaiix-aiis. 
Si  (uiillon  se  tient  à  l'écart  de  la  Seine,  les  Andelys,  grand  et 
pelil,  la  liindeiit  l'o  530  habitants).  Ce  fut  une  lière  citadelle  que 
le  C/nUr.ni-Cnl/.frd,  planté  à  la  lin  du  xii=  siècle,  par  Richard  Cœur 
lie  l.idii,  sur  un  rocher  dominant  ici  le  cours  du  Ib'uve.  Il  falliil  à 
l'iiilippe  .\uguste  un  siège  de  cini|  mois  el  un  assaut  nieuiliier 
pour  l'enlever  à  Jean  sans  Terre  en  l-'o'i.  Tiois  eiii ciules  deleu- 
daient  la  place,  en  l'isolant  des  terres  voisines,  jiai  tles  lusses  en 
parlio  creusés  à  même  le  loc  :  les  murs  de  la  dernière  enceinte 
reposaient  sur  des  assises  rocheuses  ayant  8  à  10  mètres  de  haut; 
ceux  du  donjon  mesuraient  4™,1J0  d'épaisseur  à  la  base.  Tout  cela 
est  décapité,  Henri  IV  ayant  fait  démanteler  la  forteresse  en  1008 
et  Richelieu  abattre  le  donjon.  De  vastes  souterrains  voûtés  s'ou- 
vraient entre  la  seconde  etla  troisième  enceinte  ;  au  basde  l'escarpe- 
ment, ipii  plonge,  se  dressent  les  ruines 
.l'uni'  l.iiir  d'approche.  L'île  qui  coupe  le 
mdieu  du  fleuve  conserve  les  débris  du 
!ovl  Biiutavant,  que  Richard  Cœur  de  Lion 
avait  posté  là  en  sentinelle. 

Le  Pclit-Andebj  se  groupe  dans  un  site 
charmant,  sur  la  rive  droite  du  fleuve.  Un 
[lont  et  un  boulevard  lient  le  Pçï(<  au  Grand- 
Andcli/,  situé  dansl'ébrasement  de  la  vallée 
du  Gambon.  Un  monastère  y  aurait  et.'; 
fondé,  au  vi"  siècle,  par  sainte  Clotilde. 
L'ancienne  collégiale  Notre-Dame  offre 
l'élégance  et  la  richesse  du  slyle  ogi\'al 
fleuri  associé  à  l'art  de  la  l!eh,ii--.ii]..'  su- 
]ierbes  verrières  du  xvi"  mci  le,  l.ull.t 
d'orgue  magnifique,  de  la  hm'iih-  i'|.im|ii.' ; 
à  gauche  de  l'église,  chapelle  de  Sainle- 
Clotildc).  Vhôtel   du  Crand-Cerf,  avec  sa 


lîASSiN    ni:    l'AUis 


281 


cheminée  monumentale,  ses  panneaux 
sculptés,  ses  bnisei'ies,  sa  façade  liisl'U  iir, 
est  un  lei,'s  du  xvr' siècle,  au  (.'n(/i</-.l '"/'■/'/ ■■ 
VictorIlugo,\ValterScoltenlurenllesli^il.-. 

Au  débouché  de  Vlùire  sur  la  Sna,., 
Pimt-dc-r.\r<  lu-,  entre  l'ancienne  l''iance  il 
la  Normandie,  eul  à  soulTrir  de  ce  doul.lr 
voisinage  :  Charles  VU  reprit  délinilivc- 
ment  la  place,  en  1449.  Une  belle  pro- 
menade égayé  les  anciens  remparts, 
dont  les  fossés  ont  été  convertis  en  jar- 
dins. L'église,  inachevée,  du  xv-  -ii'- 'l'-, 
n'est  pas  sans  beauté;  de  belles  ven  lén^^ 
du  xvi°  siècle,  des  stalles,  «  emprunti'es 
à  l'abbaye  voisine  de  Don-Port,  orneni 
l'intérieur.  L'abbatiale  de  Bon-Port  en  est 
réduite  à  ses  piliers;  par  contre,  le  réfec- 
toire convenluel,  du  xui"  siècle,  s'ouvre 
encore  sur  un  bras  de  la  Seine. 

Avant  de  toucher  Rouen,  ]a.Seini'  touru' 
brusquement  sur  Elbciif,  en  IGkibunèiic-, 
au  lieu  de  3,  atteint  Oissel  (rive  v  hi   li- 
bordclaforètdeRouvray  :c'estlaliaiili.'M. 
d.'  la  ca|.itale  normande   qui  comm.Mi:  ■ 

Elbeuf(lSJ!tll  li.ibilaiils  ,dès|e.\vi=sh 

moN.IIIM'.     h.   s     lILlIllIrS     dr     l;iil|.',     Irmll,- 


lanurl-Mauii 
ville  enseve 


I  m  -m.  iiiciii  e[  a  la  mam-d  u'uvrc 
NlJiiiiiir,  du  xvi"  siècle,  avec  tU; 
d  adiiiii.ibb  <  vitraux  et  une  cuve 
i.iiil  d"lb'ivMl,iiium;c'estenelTetun 
',  (|iii  expinia  le  jiremier,  en  171f), 
i.  Vitraux  et  orgues  de  Saint-Jean. 
n.iM-  /;../■  iii.ine,  VAubetle  et  le  Rohec,  deux  riviéreltes  sueurs, 
des(  .  ihl.  lit,  à  la  rive  droite  de  la  Seine.  Nourri  des  claires  fontaines 
([ue  liltrent  les  calcaires  du  pays  de  Caux,  le  Robec,  dont  le  cours 
dtqiasse  à  peine  10  kilomètres  et  la  largeur  4  ou  5  mètres,  offre 
par  la  constance  de  son  débit  un  merveilleux  appoint  à  l'industrie, 
cpii  accapare  ses  rives  :  teinturies,  filatures,  moulins  à  foulon,  à  pa- 
pier, etc.,  se  pressent  en  amont  et  en   aval  de  Darnétal. 

Rouen  est  un  port,  l'un  des  premiers  de  nos  poris  intérieurs, 
non  seulement  par  la  multiplicité  des  échanges,  Tuais  aussi  par  son 
matériid   fluvial.    Il  comprend  trois  bassins   :    le    //.r^w/i    iiuiriliuir, 
constitué  par  la  Seine,    à  l'aval  du  pont 
Boieldieu,    avec    un    développement    de 
2167  mètres  en  rive  droite,  2077  en  rive 
gauche,  des  quais,  des  appontements  con- 
tinus.  Les  deux   auli'S   l.a-■^ins,   formés 
par  la  liaison  de  plii^i'iirs  îlr~,  sont:   b' 
irt«m  anr  Bnii    ;\\i-r  .in/,-  a|i|H'ntinieiil-i, 


LA    SEINE    DE    ROUEN    A    LA    MER 

C'est  un  enchantement!  Partout  ailleurs  qu'enTranceon  en  dirait 
merveille  et  on  irait  voir.  La  Seine  se  met  en  fiais  :  six  fois  elle  se 
rejdiit  sur  elh'-nième.  enchâssant  dans  le  cri>lal  de  ses  eaux  de 
gi  aihN  111,1-- 11-;  f. -I  '  -ii'Ts  ourlés  de  blaii'--\  il!  !-'•  -  |"  iirhés  à  la  rive 
(.11  i  ih  II,  ,  Mir  |,  -  ,  I .  i.'s.  Dans  un  preiiip  r  i\.  [i-  i.in  rii  au  sud,  vers 
b- vilLig.'ib'  1,1  |;m,iiII.',  hi  forêt  deRourr.i,/  ':i-j:!'.l  b.riares)  est  liée 
vers  le  sud-ouest  ù  celle  de  la  Lande  (2 154  hectares)  :  l'une,  de  pins 
sylvestres,  avec  de  grands  espaces  libres;  l'autre,  de  liêlres,  chênes, 
charmes,  aux  remous  pittoresques,  piqués  d'arbres  géants,  comme 
le  «  bel  Arsène  »,  hètraie  de  onze  bras  qui  s'élancent  à  22  mètres 
de  hauteur.  Le  second  cycle  du  fleuve,  ouvert  au  nord,  encadre  la 
forêt  de  Houninre  (iO^l  hectares),  dontlosfutaiesrecèlentun  abondant 
gibier  et  comptent  des  sujets  remarquables,  comme  le  Gros-IIètre, 
d nul  la  riicinb'rence  ne  mesure  pas  moins  de  8", 80.  Nouveau  détour 


/        /       I 


bii  I       1    h    ni     iili        ii\     un  Kiu  iii\ 

(liemins  d     II     lu  N    I  1  t  t  de  1  Liât     D(  s 
h  m, UN    I  lUM  ml     lioill)   mcties  cuit'- 
K    oi\ent    II  ^    m  m  h  m  lises        ceuales 
mus,  pi  tioks,    boib  pour  limpoitation 
su  les  biuts  et  raflines,  phtie,  houille 
iiiune,  pyiites     dénués    i.,iicoks,    poui 
li\poitation     De  1872  a  18')'),   le  mou 
\ement   du   port   de  Ronen  est   passé    il 
'jjl8b5   tonnes  a  1778  808      le  tonni- 
di  s  naviies  a  ciu    plutôt  que  leui  nombi 
I  e  simple   dioit  de  tonnige  de  0  fi    'i 
l'iKU  pai    la  Chambie  de    commeice    i 

I  1  .duit  pies  de  4^jO0OO  fiants,  en  189s 

II  luit  compiendie  dms  le  mou\emenl 
lu  pint  celui  du  ba'^nn  fliiiinl  en  amont 
lu  p  int  Boieldieu    n  séné  \  la  Inli  Ib  lie 

il   aux  tianspoits  a  destination  Jt  Pans. 


F  R  A  N  c  I 


UOULN      .      LL      lONl      U 


2S2 


LA    FRANCE 


de  la  Seine  vers  les  falaises  de 
Duclair,  étai  du  pays  de  Caux; 
la  forèl  de  Mauny  s'allonge,  au 
sud,  dans  l'intervalle  (environ 
il.'iO  hectares)  :  à  sa  lisière  et  do- 
minant la  rive  i;auclie  du  fleuve, 
CnniHunt  et  ses  carrières  de 
pierre  lilanclir,  dont  les  liantes 
paniis   se    pmlihuit    en   formes 

Dans  un  i|uatrième cycle  s'in- 
scrivent Jumièges  et  sa  forêt, 
les  ruines  de  Si'int-Wa)idriUe  et 
la  foret  du  Trait. 

L'abbaye  de  Jumièrjes,  fondée  au 
milieu  du  vu"  siècle  par  saint  Phi- 
libert, devait  s'élever  au  milieu 
d'uu  repaire  :  l'iconographie  ne 
manque  pas  de  représenter  son 
fondateur  en  compagnie  d'un  loup. 
Devenue  l'une  des  plus  riches  de 
Normandie,  l'abbaye  de  Jumièrjes 
eut  une  basiliipie  aujourd'hui  pri- 
vée de  voûte  et  ilont  le  chœur,  du 
Mil"  siècle,  ne  subsiste  que  par 
l.-imlieaiix.    Deux    clianrllrs  :  celle 


[■s  à  Charles  VII  pendant 
idait   à  fablwve;  le  lopis 


(;ci7/c,alili  n  ■  I   ;i  I  '    >  Inn  du  vu"  siècle  par  un  disciple  de  saint  Go- 

bunban,ili   '   <   I      niu:     .l.  Iihiv- de  sa  vieille  église  près  d'une  riviérette,  la 
Fontenelle  jcluitrc  di ,,  .\i\    et  w^  siècles,  réfectoire  des  xu»  et  xv=  siècles). 

Caudebec  est  la  clef  de  voiite  d'un  grand  arc  enveloppant, 
dessiné  par  la  Seine,  autour  de  la  foret  de 
Brutonne  (6  758  hectares),  somptueux  massif 
coupé  de  vallonnements,  escarpé  d  i  st  et 
d'ouest,  d'oîi  jaillissent  des  fûts  dllieis 
comme  le  cliène-cuve,  de  forme  bizaiie,ciui 
mesure  6™,60  à  1  mètre  du  sol. 

Le  cycle  de  Caudebec,  plus  détendu  qui 
les  autres,  accuse  un  changement  dins  le 
régime  du  fleuve.  La  Seine  désormais  ne  s( 
contracte  plus  aussi  brusquement  .  elle 
s'étale,  se  déroule  avec  ampleur;  le  flux  et 
le  reflux  l'agitent.  C'est  l'estuaire  qui  corn 
inence.  Aussi,  lorsque,  àl'époque  desgiandcb 
marées,  le  flot,  soulevé  par  les  violents  souf- 
fles du  large,  remonte  le  fleuve,  le  choc  de^ 
vagues  contre  le  courant  fluvial  pioduit-il 
une  intumescence,  barre  mobile  ou  moicaict 
qui  roule  avec  une  force  irrésistible  et  une 
vitesse  de  6  à  10  mètres  par  seconde.  Légè- 
rement infléchies  vers  le  centre,  les  vagues 

se  d''|diiiiiil  r iiM'  1rs  replis  d  un  mons- 

liii.'Mx  Sri  p. ni,  ;il  Mil  contre  les  iives  des 
tL.iiiiirs  lui  irii,r>  ,|!ii  J.ferlent  a\ec  fiacas, 
bondisseiiten  lus.r,s  .Hincelantes  ets'anais 
sent  en  remous  tournoyants.  C'est  l'avant 
garde  de  la  mer  qui  vient.  Caudebec  a  en- 
core des  maisons  pittoresques,  le  poitail  d 
son  église  Notre-Dame  est  une  merveille  du 
xv=  siècle. 

Avant  que  des  dépôts  accumules  dans  b 
lit  du  fleuve  et  sur  ses  iives  eussent  fait 
de  plus  en  plus  reculer  le  flot,  1  tstuaiie  de 
la  Seine  commençait  peut  etie  a  Villi  juin, 
tout  au  moins  en  amont  de  Qailltbnif,  dont 
la  pointe,  extrême  projection  du  Rownui^ 
se  dressait  en  face  des  hautaines  falaisi  s  di 
Tancarvillc,  contreforts  du  pi  iteau  de  (  aux 
c'étaient  là  les  deux  pylùnes  d  entrée  de  la 


Seine,  a.  son  point  de  contact 
avec  la  mer.  Tout  est  bien 
changé  :Quillebeuf  est  terré;  les 
blancs  escarpements  de  Tancar- 
ville,  que  la  mer  battait  comme 
les  falaises  en  surplomb  sur  la 
.Manche,  ne  dominent  plus  que 
des  grèves  et  des  prairies.  Qail- 
tebcuf,  Punt-Audemer ,  Uonjleur, 
attachés  à  la  rive  gauche  de 
l'ancienne  baie  de  la  Seine,  Lil- 
lebonnc  et  Harjleur  sur  la  rive 
droite,  ports  jadis  florissants, 
ne  sont  plus  que  l'ombre  d'eux- 
mêmes;  Le  Havre,  au  contact 
même  de  la  haute  mer  et  du 
lleuve,  les  a  supplantés. 

La  pointe  rocheuse  de  Quil- 
lebeuf  était  la  clef  du  fleuve, 
le  bouclier  de  Rouen.  Pendant 
la  Fronde,  l'alliance  anglo-cal- 
viniste essaya  de  livrer  la  place 
à  Gromwell;  Ipeu  s'en  fallut, 
\  ingt  ans  plus  tard,  que  le  com- 
plot du  chevalier  de  Rohan  ne 
la  fit  passer  aux  mains  des 
princes  d'Orange  et  des  Hollan- 
dais. Mais  le  pire  ennemi  de 
(Juilbdieuf  a  et/'  la  Seine,  qui  l'a 
I"  u  ù  |H  11  riir|ii,'..  Ses  anciennes 

1       -ri  ^r,     dr      |irr|ie    SOUt   aUJOUl'- 

d  hiii  liuiisIniiLjres  BU  pralrlcs  t 
snii  port  n'est  plus  qu'un  havre 
iE     A   sAiNT-AUDiN.  d'utlênte iiiédiocre, avBC 800 Hiè- 

tres  de  quais.  Les  abords  sont 
terrés.  Cette  conque,  ouverte  de 
la  pointe  de  Quillebeuf  au  cap  de  La  Roque,  fut  une  sorte  de  golfe 
intérieur,  de  près  de  6  000  hectares,  le  grand  marais  Vernier.  Le 
voilà  comblé  à  son  tour.  La  partie  la  plus  creuse,  la  GrandWar,  rap- 
pelle leswateringues  du  nord,  sillonnés  de  canaux  :  partout  s'étend 
la  plaine  verte  ;  les  bœufs  paissent  là  où 
s  I  (  houaient  les  naviies. 

V  I  issue  dune  vallée  feitile  et  indus- 
ti  II  iisi  ,  au  point  même  ou  la  iî(7/e  rallie  ses 
dutis  bids  en  un  seul  couiant  navigable, 
avive  pai  le  flot,  Pont-Audemer  entre- 
tenait, au  nio)en  âge,  dos  lelations  directes 
avec  rOuent.  Le  poit  n'est  qu  un  élargisse- 
ment de  la  iivieie,  ou  peuvent  évoluer 
les  bateaux  de  faible  tonnage,  d'un  tirant 
de  3",'30,  des  caboteuis  qui  apportent  les 
bois  du  Noid  ou  les  chai  bons  anglais,  en 
chai  géant  poui  fiet  de  retoui  les  produits 
a.,ii(oles  et  les  fiuits,  des  peaux  ouvrées 
I  t  di  s  (  uns  m  inulactuiés  dans  les  tanne- 
111  s  di   liRill.     (.12:!  habitants.) 

Ronfleur,  plus  pu  s  de  la  mer,  à  l'einhou- 
chuie  de  LW  /  1  iiis  uni  i  ii  |Ur  ciiv.duii- 

peedecoteaux  I    i  ii    m  m  |u  .■dr-im.'. 

au  lôle  de  gi  m  I  il  mnihiu  rt  rcuiiiuri- 
ciale.  Ses  m  ii  iii~  I  |i  mil  is,ex|diiirrent 
le  golfe  de  ^nul  I  lui  ni  |iiirent  pied  à 
Teiie-Neuve,  I  u  i  ni  |u^  [u  auxlointains 
paiages  des  ili  s  de  la  Sonde,  en  contour- 
nant 1  Vfuque.  Malgié  la  récente  et  formi- 
dable concurrence  du  Havre,  Hon/leur  tient 
bon  :  son  petit  port  d'échouage,  drainé  par  les 
chasses  de  la  Claire,  n'a  pas  perdu  le  contact 
des  pays  d'outre-mer;  sur  ses  quais  les 
laines,  les  cotons,  les  sucres  bruts  importés 
s'entassent  à  côté  dos  jurdiiiis  .iriindes,  lé- 
gumes,fruits,  œufs,  vid.iilirs,  rèi  ..,i|,.s  desti- 
nés surtout  à  rAiiglcIiurr    !i  -J'dS  liuliilanis). 


Tancarville. 


RUINES      DE      l'abbaye      DE      JU.MIEGES. 


France.  II.   -  24. 


DASSIN     DF'      l'A  MIS 


283 


Uui.lis     qu'un 

la     Mil,.,     MUipl,. 

]irofonil    ravin 

élarylssiMuenl 

s' eff.)  luirait     à 

de    la    i-ivière 

l'oiiesl.  Tout  cela 

pour  les  barques 

est    à    présent 

de   commerce; 

bien    décrépit    : 

l'autre    exté- 

;in    travers    des 

rieur,  le    ,<  clos 

vnùirs    eri'on- 

des  paires  »,  où 

,livr-,   la  vi.ùlle 

s'amarraient  les 

.IcuM'ure     drs 

bàliui,Mils    de 

Mrr^  .!.•  T.i.irar- 

:;u,Tr,'.   I,a   II. .1- 

vill.'l.àillràlMU. 

lan.l,',  TAui:!,-- 

1rs  vents, lu  ri, •!: 

leri ,',    1  l'siiai;n,' 

le  lierri'  grinip,; 

iMilr,' tenaient 

aux    murailles  ; 

,les      relations 

en  bas  s'i'leml  b; 

suivies  avec //r,r- 

E     CAUDEBIil 


sur  la  baie  ,lu 

l.ai.MU.Iin,M' 

etauxchariu.ii 

à  la  montée  d, 


■l  du  Ilot  ,t 


[  de  Lillebonne 


Ancienne  capitale  des  Calèles,  I.illcbonne  c,>n,iuiso,  non  sans  peine,  par 
les  Romains,  prit  le  nom  do  son  vain. pi, ■m-, ./»//,(-/).)"«.  Jiilcs-(r.,'snr),  dmit 
on  a  fait  Lillebonne.  Ou  jii;^,>i',-i   .!,•   ^..M  im  [..ii  I  nh  .■   \'ii-  L'   u.iiiil.r.'  .t  la 

valeur  des  débris  gall. 1-1'. m. lin-.    I.i-i-lri-.    I'ili.ii.i-    ■!■    -l'^i    -,   - 

saïqucs  et  médailles  exlniin.-  .1.'  -"H  i.  i  '  -■  i^  .  ■  i  1 1  1  un  ■!  -  :  'inns 
de  la  flotte  romaine  qui  tu rv.ji II. ut  I.-  .-!■-  .!-■  h  M  ni.  Ir  ;  un-  \  ..!.■  .le 
terre  l'unissait  à  Fécamp  au  travers  du  platc.iu,  et,  par  la  coulée  de  la 
Seine,  la  liait  à  Rouen,  Mantes,  Lutèce.  11  faut  maintenant  faire  plu- 
sieurs kilomètres  à  travers  les  terres  pour  atteindre,  avec  la  rivière  de 
Lillebonne,  le  débouché  île  la  Seine. 

Harfleur,  nu  temps  d,'s  Uomains,  fut  lu  dernière  étape  du  lleuvc. 
Il  s'ouvrait,  par  l'estmiire  di'  la  Li'zardc,  sur  le  Ilot  :  .■  La  iiii'r  en 
envebqiiiait  la  moitié,  »  dit  une  chronique  de  la  lin  ilu  mv"  sièide, 
et  de  bonnes  murailles  en  défendaient  l'accès,  du  côté  de  la  terre. 


Sitne  avai,nt  envasé  son  double  pori,  et  c'est  péniblement  que  la 
l.rzarde  i,'agne  au  loin,  par  un  cours  sinueux,  l'ancien  golfe  qui  lui 
donnait  la  vie.  Depuis  qu'on  l'a  relié  au  canal  de  Tancarville,  le  port 
de  Har/tcur  a  rejuis  ,iu,d,|ue  importance.    :i  :V20  habitants.^ 

Le  travail  tratterrissement  a,-,-,>in|.li  par  la  Srinr  ,'st  prodigieux. 
Les  60  kib.inétirs  de  ,li:;u,'s  subni.irsibbis  .pii  r,iss,-mbl,Mit  ses  eaux 
en  aval  de  Caudebec,  jusqu'à  KJ  kilonii'tres  cuvir, m  au-dessous  de 
Quillebcuf,  n'empêchent  pas  les  alluvions  qu'elle  charrie  de  se  dé- 
jioser  sur  les  fonds  voisins.  On  évalue  à  8  000  ou  9000  hectares  les 
terrains  soudés  par  le  fleuve  à  la  terre  ferme.  Dans  l'espace  de  deux 
années  seulement,  une  masse  alluvionnaire,  évaluée  à  26  millions 
do  mètres  cubes,  a  pu  .s'étaler  entre  Villequier  et  Quillebeuf,  sur 
une  étendue  de  1  300  hectares  et  exhausser  le  sol  de  1  mètre  par  an. 
Si,  par  surcroit,  comme  il  est  arrivé  pour  Ilarfletir,  une  digue  de 
galets,  poussés  par  la  mer,  vient  se  souder  au  rivage  en  forme  de 
croc  et  ceindre  une  sorte  do  bassin  tranquille,  les  alluvions  marines 
et  lluviales  s'y  décantent  à  plaisir  et  ne  tardent  guère  à  emprisonner 
le  port  voisin.   La    pointe  du   IIuc   a  joué   ce  rôle  pour  Harfleur. 


284 


LA     FRANCE 


Cette  pointe  est  elle-même  une  création  de  la  mer,  dont 
sance  de  comblement  dépasse  ici  celle  du  fleuve.  Si,  en 
jusant  égalait  le  flux,  il  pourrait,  à  la  suite  de  cliaque 
marine,  ramener  au  larci-  Ifs  iimlrriaux  eu  suspension, 
par  elle.  Mais  c'est  le  cmuIi  ,iiiv  ^|ui  ;ii  rive  :  le  jusant  est  ni^ 
que  le  flux;  ainsi,  le  d/inil  ,!.■<  m. ihTiaux  d'ap- 
port et.  prir  -^iiili'.  !■■  cnliiiatayc  du  l'estuaire,  de- 
viennriil   i  ih  \  il.ililr,. 

Les  mil'  1 1  iii\  '  li.ii  ries  par  la  mer  proviennent 

surtout  'I''  Il  il'' Iilion  des  falaises  de  la  côte  : 

les  courants  s'en  emparent  et  les  transportent 
dans  toutes  les  dépressions  ouvertes  sur  le  lit- 
toral. Le  grand  courant  d'ouest,  qui  s'engouiïre 
dans  la  baie  de  la  Seine,  h  peu  près  impuissant 
contre  les  roches  granitiques  du  Cotentin,  moid, 
à  partir  du  golfe  des  Vejs,  les  falaises  maineuses 
de  la  baie  de  Caen,  e'mousse  les  saillies  du  Bessin 
et  du  pays  d'Auge,  et,  cbaigé,  au  suiplus,  des  ap- 
ports côtiers  de  l'Orne,  de  la  Dives  et  de  la  Tou- 
ques, les  entraine,  craie  dél.iyi'e,  sables  et  vases, 
d'une  part  au  nord,  vers  le  cap  de  la  Hève,  i 
l'autre  au  sud,  dans  la  baie  ih  la  Snm  DoubI 
ment  envahie   par   le   flnt    m  nii   du  i  i  li  nu  nt   i 


la  puis- 
effet,  le 
invasion 
refoulés 
uns  fort 


AnL'liis.  Alnis  un  te 


lie  ni.-iri''e  jeta  sur  le  bas-fond  de 
rrlirant  à  marée  basse,  rompit  la 
■  iiri'ii  lait  la  côte  et  ouvrit  à  la 
I.  Cl-  riMi|i  fut  jugé  providentiel  : 
Havre-de-Gràce  :  il  n'y  eiil  plus 


bÇ^ 


A 


'^7-j^^.^r-i^.  4 


l'ouest  et  le   courant  littoral  ramené  du  proiiiuiilnii  i'  dr  la  llève, 
l'embouchure  du  fleuve  est  vouée,  par  nature,  i\  I  riirninl.rriiii'ul.  Si 

écourté  qu'il  soit,  le  flot  de  la  fl'èi'e  n'est  pas  smi  m In-  iiiiirmi. 

Une  traînée  de  galets,  provenant  de  la  di'iiinjiiinii  ,1.  s  t.iLnsrs  lô- 

lières,  s'est  allongée  au-devant  du  Ibni  r,   1 .ml  ,i  s;i  |h|iIc  radr 

une  digue  d'aliri  naturelle.  N(jus  savuns  ilaillniis  quaii   diMuit  du 

Xll«  sirrie  l'érniMl  soiis-iiiavin,  i]>'<rjur  aiij dliui  .suus  le  nom  de 

V  Éclat,  r ,iil  r'\lM -iillir  M-ilil.'  ilii  iiaysde  Caux  sur  la  loer  : 

le  banc  ipii  Lu -ni  pai  i  n-  il-  la  I  ..le  rr  I  Mil  l.'i>  est  maintenant  nnvi', 
au  large,  s..us  une  éiMi-.-'  iir  il  .mu  ,I.'  7  .à  .^  iiiMres. 

Mais  rien  ne  se  penl.  lai  .ninir  il:'  ll.nlliair  i-l  ih'  l.i  jm/nir  ,!ii 
Hoc,  les  mouillages  de  Cmn, 1,-11, mr  ,.|  ,1,.  /',///,-//,,/,•.  sCm.uli  .m  ni 
au  bord  d'une  plaine  bassr  it  man  ragiuisc,  f.iile  ilrs  .iriu  is  .appui  ii's 
par  la  mer,  à  l'entrée  du  fleuve.  Cette  plaine  de  l'Heure  ou  de  l'Eure 
{ora,  bouche,  bord,  littoral),  sans  cesse  accrue,  peu  à  peu  s'exon- 
dait;  les  mouillages  voisins  s'envasaient;  mais  il  ne  pouvait  venir  à 
l'idée  de  personne  qu'un  grand  port  dût  s'ouvrir  jamais  dans  celle 
lagune  marécageuse  et  malsaine.  Au  retour  de  sa  brillante  cam- 
pagne d'Italie,  le  vainqueur  de  3!ari;/ii,in   (Uilîi),  Francis  Y",   n- 


:hait  sur   les  côles  de 
■  un  port,  capable  de  di' 


Ma 


LES      QUAIS. 


qu'à  compléter  l'œuvre  de  la  nature.  Bien- 
tôt un  canal  s'ouvrait  entre  deux  jetées 
d'aïquoche  ;  on  créait  des  chantiers. 
Avant  le  milieu  du  xvr  siècle,  150  vais- 
seaux appareillaient  mu  Havre  contre  la 
flotle  anglaise  réunie  près  de  l'île  de 
Wight.  Les  Anglais,  voyant  avec  inquié- 
tude les  progrès  de  la  ville  naissante,  se 
la  firent  livrer  en  1562,  avec  la  compli- 
cité de  Coligny  :  elle  leur  fut  reprise  deux 
ans  après.  Depuis  \ovs,  Le  Havre  n'a.  cessé 
■  le  croître:  Richelieu,  Colbert  surtout,  et 
\,iu1mu,  il''viln|ipèrent  son  champ  et  ses 
uinycns  iraclnui;  bientôt  la  Compagnie 
ilrs  In. les  eu  faisait  le  point  d'attache  de 
s.  -  Imiiiaines  expédilions.  Louis  XVI  or- 

.1 ,1  (le  nouveaux  travaux  qui,  repris 

|..ir  I  laupire,  après  la  Révolution,  furent 
.ichiv.  s  par  Napoléon  III. 

lu  j.'i  /,(■  Havre  ne  suffit  plus  à  ce  qu'on 

1^1  XD.  alliiiil  de  lui.  A  71  kilomètres  de  Rouen, 

228  kilomètres  de  Paris,  son  port,  émule 

de  celui  de  Marseille,  rayonne  sur  tous  les 

points  du  monde,  mais  surtout  vers  les 

iviys  du  nord  et  les  deux  Amériques  :  ses  communications  avec 

Aew-York  deviennent  de  plus  en  plus  rapides.  Les  12  kilomètres 

de  quais,   mis  à  la  disposition  du  commerce  maritime,  vont  être 

finîtes  à  13   1/2.  Trois  millinus  d..   |..iiii.s  d.-  ni.irchandises  s'en- 

1,'iiull'rent  annuellement  dans  ^.-  .1...  k^  .  i   .  ni  i  .[..'ils  :  leur  valeur, 

iui|ioi'tation  et  ex|iortation  i.  nui.  s,  .1.  |ia.--..  I.ir^ement  2  milliards. 

Principaux  articles    impiules   :  c.ic.ui,    ealV',    coton,    laine,  peaux 

lu  \ilcs,  vins  et  ci'n'ales,  Imis  exotiques,  etc.  A  l'exportation  :  tissus, 

|i.isseimMileiies  et  luli.ins,  peaux  préparées,  cuirs,  lingerie,  outils, 

eu  Lui,  |ia|iiei,  livres,  etc. 

/..  //',.)/.'  niii.'  ,'i  la  marine  marchande  un  avant-port  (lkil.1/2 
lie  .|u.ii-;  sii|iia  lii  le,  1 1  hectares  ;  Compartiment  intérieur  et  réserve 
lie  l.i  lliuiile  ,  e|  \\  bassins  à  flot  dont  les  abords  sont  munis  des  ap- 
pareils les  plus  perfectionnés.  Si  le  tirant  d'eau,  à  marée  haute,  est 
de  10™, 20,  et  7™, 80  en  morte  eau,  l'écueil  sous-marin  qui  borde  la 
rade,  à  2  kilomèlres  au  large,  ne  laisse  place  qu'aux  navires  calant 
7  luMres  au  maximum.  Le  plus  ancien  Im^sn,,  celui  du  Jl„i  {K'/.i  mr- 
liesde  quais;  su|.(ulicie,  11800  mèlie>  ,  leiiiie,  a\ec  le  Ihi.mh  ,lu 
C./y///(/crce  i  I '200  mi'ties  de  quais;  su|ieiiiiie,  51ieilaies\  et  le  bas- 
Mu  de  la  Harrc  (1  2lll)  mètres  de  quais;  su|.e,ricie,  SiOOO  inèlresl, 
un  triangle  rentrant,  au  cœur  même  de  la  ville.  De  là,  s'écartent 


IJASSIN     Dh:      l'Alil; 


28." 


Vnnhmi  (1  580  mètres  do  qu;iis; 
leelares  Xji),  entre  la  gare 
et  les  entrepôts  qui  couvrent  23  lieclarcs; 
le  bassin  de  VEure  (S 000  mètres  de  quais; 
superlicie,  21  hectares),  où  s'amarrent  les 
grands  paquebots  transatlantiques,  et 
son  annexe,  le  bassin  des  Docks;  enlin,  le 
bassin  Bollnt  (2800  mètres  de  quais; 
1  OoO  mètres  de  long,  220  mètres  de  large), 
dont  la  belle  nappe,  divisée  en  deux 
darses,  est  reliée  à  celle  de  l'Eure  par 
un  canal  écluse  de  100  mètres.  Au 
centre  de   ralliement  des  bassins  et  de 


usines  [lour  construction  de    machines, 
et,  au  premier  rang,  les  ateliers  de  la 
SiicUlé  des  fiirycs  et  clianliers  de  la  MMiter- 
ranie,  les  Forges  Havraises.  Aux  coteaux 
voisins  s'enguirlandent  les  jardins  semés 
de  villas  :  déjà  l'ancien  village   des  la- 
gunes de  l'Euro  dépasse  en  population 
(132430  habitants)  la  vieille  capitale  de 
aXorniandie.  Mais  les  progrès  de  sa  jeune 
ivale  ne  peuvent  être  pour  celle-ci  un 
tijit  d'apiuéliension  :  Le  Hnvre  est  sur- 
oul  un    poit  commercial   et  maritime, 
indis  (pie  Jloiirn  tire  sa  prospérité  d'un 
iiiiai(|ualili'  (lévejo[ipement  industriel  et 
luliml  (II- la  silualion  qui  en  fait  l'enlre- 
hM  iialiiicj  duih-v.isterégion  productrice 
|M.  n.r.ssaire   ,1e  Paris  à  la  mer. 


FFLUENTS  DE   LA   SEINE 


AFFLUENTS    DE    DROITE 


l'avant-port,  le  bassin  de  la  CiladeUe  comprend  un  sas  écluse  et  un 
grand  réservoir  divisé  en  deux  darses,  ouvertes  sur  le_  bassin  de 
l'Eure  par  une  écluse.  Sur  le  flanc  du  bassin  Bellot,  débouche  le 
canal  de  Tancarville  -In  kilomèlri"'s\  qui 
permet  l'accès  du  ll'irrr  .'i  I,i  l-.iiill.Tic 
de  la  Seine,  en  lui  .■\  it  ml  h  ~  i  i-pi-s 

et  le  détour  des  bas  I U  d-'  l.i  liii''. 

De  vastes  projets,  s'ils  si-  r'Mlisciil, 
doivent  doter  Le  Jfn-rr  ,!.•  nniiv.  ,iu\ 
bassins.  Dèsàpréseiil,  un  imurrl ,ii;,nl- 
jiort  fait  une  assez  large  emprise  sur 
la  mer,  au  moyen  de  deux  digues  oppo- 
sées. On  a  voulu  éloigner  iinsi  les 
approches  du  port  de  la  zone  d  tnva- 
sement  produite  par  la  Seine  Déplus 
une  fosse  profonde  doit  permettie  aux 
plus  grands  navires  de  rester  a  flot, 
à  toute  heure  de  marée.  Sept  phaics 
éclairent  le  port  et  ses  appioches 
Deux  tours  quadrangui  ui es  se 
dressent  à  121  mètres  d'allitud  ,  sui  la 
falaise  du  cap  de  la  Hève,  nutufois 
Chef-de-Caux  ;  le  feu  électri  jut  di  II 
tour  Nord  porte  jusqu'à  51  milles  |  a 
temps  clair  :  ce  phare  est  h  ]  lus 
puissant  du  monde.  Le  banc  de  I  Fdit 
est  éclairé  par  une  bouée  lumineuse 
I.a  ville  du  Havre  M;î6  160  h  ibilants) 

,1  i;raii(li  avec  snn  p.u-l;  ell     poss  tli 

dr  laiyrs  iHiiili'vards,  <lr  be  uix  m    nu 

m, Mils    Unie!   ,!.•   ville,   linuise,   (te) 

mais  tout  cela   rsl    li^p    r,      nt    |     m 

olVrir,    excepté    dans    l.'s    m  t 

r.'glise  Nolre-Daiiie    \m  -w  ii   -h-,  I,-,!, 

lin  intérêt  d'art  ou  ,r,ii vlir.,|o-i.  .  I.a 

Mlle    du    Havre   est   toute    dr    liiouvi- 

meiit  :  à  côté  des  entrepôts,  soûl  les 


L'Aube  [alba,  la  blanche),  la  claire,  issue  du 
faîte  boisé  qui  lie  entre  eux  le  Haut  du  Sec 
(:;iG  mètres)  et  le  mont  Saule  (012  mètres),  dont 
•iid.iii.  \.'is  l'.sl,  à  la  Saône, 
ass;::;.'  ib'  r.-lilh-  Ii-mm'.-,  une  partie 
u.v  que  lui  V.  !-■  ni  |,^  ,-,..111  ..-s  limpides  de 
ie.  Elle  atti'iut,  d.ins  une  liaiche  clairière 
iries,  Clairvau.r  (elara  vallis],  oij  saitit  Ber- 
rd,  un  Bourguignon  (1091-1153),  moine  de  Ci- 
IX,  fonda,  au  début  du  xii"  siècle,  une  abbaye 
l  la  règle  dépassait  en  sévérité  ce  que  l'on 
it  imaginé  jusqu'alors.  L'austérité  de  sa  vie, 
|,  i,,,pifiice  de  son  langage  et  l'ardeur  de  sa 
.  à  l'abbé  de  Clairvaux  une  grande 
son  siècle;  il  traitait  avec  les 
ereur,  et  se  fit  l'énergique  auxi- 
liaire de  la  papauté  dans  l'effort  qu'elle  tentait 
pour  sauver  l'Orient  de  l'Islam.  En  liiG,  Bernard 
parcourt  la  France  et  l'Allemagne,  prêchant  la  Croisade  à 
Vézelay,  à  Spire.  A  son  appel,  l'empereur  Conrad,  le  roi  de  Fiance 
Louis   VU   prennent   la  croix.  Partout    où   le   convie    l'intérêt  de 


O  .M  .M  li  It  C  E  . 


286 


LA     FRANCE 


l'Eglise,  on  le  trouve: 
«  Il  a  donné  iine  vi- 
gueur nouvelle  au 
.sentiment  cliiélien 
et  laissé  au  monde 
l'exemple  d'une 
vertu  et  d'une  éner- 
gie qui  dépassaient 
l'hunianite.  ,.  (  Lu- 
chaire,  dans  1  His- 
tuiio  de  Lavisse,  II, 
2  )  Il  n  ste  peu  de 
riiosede  iai)iemieie 
abbaje  de  Clmi- 
uiur,  les  bàtimenls 
ayant  été  piesiim 
enlierement  retoii- 
btiuits  au  xviii"  siè- 
cle; c'est  mainte- 
nant une  maison  de 
détenlion. 

A  Fontaine,  la  gen- 
tdle  rivn'ie  d'Aube 
(a\AeldFiintdiiCie'^- 
sȔi,  la  Bi(^se,  pi  es 
de  Bar;  Aisiinval  lui 
donne  V Arlettr; 
Ti aunes,  le  lunsinu 
des  F<ml<:.  Bar  s'al- 
lai  he  alaiivedioite 
de  1  1  »/»,  dont  1  eau 
fuit  siius  les  mues 
des  moulins  et  frôle 
de  magnifiques  om- 
brages :  des  vignes,  des  bois  revêtent  les  rnlt-anx  delà  rive  gaiielie 
qui  se  dressent  à  180  mètres  au-dessus  de  l;i  i  imciv.  I  in>  \ici^iMlii(>- 
tienne,  Germaine,  fut  ici  mise  à  mort  par  Al  liLi  Vil  ;  (lliarh's  \II 
vintà5r7ren  14'41  pour  châtier  les  méfails  il  Al.\;iiii|i  ,■  île  liuur- 
bon,  qui  fut  cousu  dans  un  sac  et  jeté  à  l'eau  :  une  eliapelle  enm- 
mémorative,  élevée  sur  le  pont  de  V Aube,  rappelle  cet  événement. 
I,a  pittoresque  église  Saint-Pierre,  avec  ses  galeries  extér' 


nivre  la  te 


du  : 


se  rendre  à  l'Ecole 
militaire  de  Paris 
(17  octobre  1784). 
In  peu  dépaysé  d'a- 
bord parmi  ses  jeu- 
nes camarades,  le 
cadet  "  Buonaparte  » 
montrait  une  fierté 
prompte  à  s'effarou- 
cher et  un  goût  pro- 
noncé pour  la  soli- 
tude :  ses  progrès 
rapides,  surtout  en 
mathématiques,  le 
firent  promptement 
remarquer.  Il  ne 
reste  plus  de  l'an- 
cienne École  mili- 
taire qu'une  aile  de 
bâtiment  sanscarac- 
li' I  !■,  ilonnanlsur  un 
jardin,  donl  la  porte 
d'accès  est  surmon- 
tée d'une  statue  de 
Bonaparte  enfant. 
Lorsque,  au  retour 
de  son  sacre,  l'em- 
pereur visitait 
Brienne:»  Quel  beau 
champ  de  bataille 
on  ferait  ici  »,  di- 
sait-il, en  prome- 
nant son  regard  sur 
la  plaine  que  dé- 
raii.  Il  ne  croyait  pas  si  bien  dire. 


un  legs  duxv=  siècle;  Saint-Macloumè\Q  le  style  du  xi 

nord  et  sud  )  à  ceux  du  xiV 

(l'abside),  du  xv=  (chœur)  et  se 

relie,  par  un  arc-boutant,  à 

une  massive  tour  de  défense, 

érigée  en  clocher. 

Brienne-la-Yieille,  Nogent, 
où  débouche  VAitzon,  Arcis- 
sur-Aube  avec  la  Gironde, 
Champigny  avec  VHcrbisse,  le 
confluent  de  la  Barbuisse  et 
celui  de  la.  Superbe  conduisent 
VAube  à  la  Seine,  qu'elle  re- 
joint par  71  mètres  d'altitude, 
à  Marcilbj,  après  248  kilomè- 
tres de  cours.  On  la  dit  flnt- 


cle(port 


C'est  ici,  en  effet,  qu'en  lS14il  tiendra  tête  à  l'Europe  coalisée,  culbutera, 
les  uns  après  les  autres,  Prussiens,  Russes,  Autricliiens,  dans  une  cam- 
pagne mémorable  entre  toutes,  où,  niatf;re  l'énorme  disproportion  du 
nombre,  l'inexpérienre  i\r  jmnrs  -.iM.iK  a  |irmr  nrnu'S  de  la  veille,  la 
lassitude  de  chefs  découiML'-  <\  \i'illi-,  rliniii, m 
Napoléon  est  partout,  CMiii III'  l^  ;j.  mr  im  un-  >\r  li 
(27  janvier  ISl'i),  à  Drieiiiic  [M  janvier  ,  .i   (  ' 


t  une  victoire. 

à  Sainl-Dizier 

M   'ilniirail,  à 

.  à  Mon- 


re    est 


d'une  insiitlisaure  notoire. 

Brienne-/''-C'/(((<t"<iu  s'élève 
à  2  kilomètres  de  VAube,  au 
pied  d'une  colline  que  domine 
son  château,  bâti  de  1770 
à  1778  par  Fontaine,  à  la  place 
d'un  manoir  féodal.  Les  Mi- 
iiiini's  y  tenaient  une  École  mi- 
liliiire  préparatoire  de  1  10  élè- 
ves, dont  îiO  entretenus  aux 
irais  du  roi.  Le  25  avril  1779, 
Napoléon  Bunapartey  (ul  admis 
comme  élève  boursier;  après 
avoir  passé  cinq  ans  cinq 
mois  et  quelques  jours  dans 
cet  établissement,  il  en  sortait, 
à  l'âge   de   quinze  ans,  pour 


!•  Paris 
laissât 


le  temps  d'arriver.  Or,  le  !=■■  avril, 
à  deux  heures  du  matin,  Paris 
capitulait.  Alors  prend  fin  la  dra- 
inalii|ue  partie  engagée  par  une 
poignée  de  héros,  sous  un  chef 
do  génie,  contre  l'Europe  en  ar- 
mes, dans  le  champ  clos  que 
forme,  au  front  de  la  falaise  ter- 
tiaire, la  double  courbe  symétri- 
que de  la  Marne  et  de  la  Seine, 
sur  les  deux  ailes  de  VAube. 

La  Marne.  —  De  la  source 
à  Epernay.  —  A  5  kilomètres 
sud-sud-est  de  Langres,  la  pe- 
tite Marne  ou  Marnotte,  à 
peine  issue  d'un  cirque  de 
rochers,  ne  s'appartient  déjà 
plus  :  une  conduite  souter- 
raine lui  enlève  une  partie 
de  ses  eaux.  Et  il  en  est  ainsi 
de  la  rivière,  tout  le  long  de 
son  cours;  elle  vit  plus  pour 
les  autres  que  pour  elle-même. 
Ses  premiers  affluents  subis- 
sent le  même  sort  :  ainsi,  la 
Liez  est  employée  à  remplir  le 
réservoir  de  Lecey;  la  Mouche 
alimente  celui  de  Saint-Cier- 
gues;  le  Val  de  Gris,  en  amont 
de  Rolampont,  le  grand  bas- 
sin de  Charmes;  toutes  ces 
réserves  nourrissent  le  canal 
de  la  Marne  à  la  Saône,  lequel 


1JASSL\     Di:     l'AIlIS 


287 


passe,  à  119"',!)5  au-ilcssous  du 
faite  au  plateau  ai>l.ani:rrs,, lu  11 
versant  à  l'autre,  par  un  liin- 
nrl,l(.ntlavoùle,.n  plein  cintre 

\iiii.'i'anni\  apn's  un  parcours 

Langres  (.ccupc  un  i  oulri'- 


.1.    SI 


tu  SI,  tjue  couionncnt  ilc  giiib 
bl(Ms,  ont  livu  ,  ainsi  cjue  le 
c  lupiL  d(  la  M  iinutlt,  de  nota- 
lihsd.  bus  inlM|u.  s  (  ,  lut,  (n 
.  11.  I,  d.  Il,  s  Im.uii.  11.  um  ,  un. 
IMiissnil.  .11.  .111.  Il  .  ipilil, 
lU -,  LinijdHs  aucun,  issisc  n. 
s.  iiiblait  mieux  pi.  pu.  .  .lu. 
1 1  sienne  poui  la  d.  b  ns.  /  ,(,; 
S>e4  poui  tant  devint  1  allii  t  .1. 
Ctsai,  desson  auivce  en  t.aub 
Mais  c'est  un  de  ses  ml  mis 
S,//;i;ii(s,  tjui,  a  la  m.iitdc  ^.- 
i.ui,  tenta  de   leconstitii.  i  un 

I  iiipiiegaulois(70ansap  I -(    j 

II  échoua,  oblige  d.  s.  i  k  lu  i 
avec  sa  femme  E|iiuiiii.  p.iui 
ccliappei  au  suppln  .  ipa  I  il 
tendait,  le  chef  lin^.ni  un  ni 
VI  tu,  pendant  neul  iiis  .Ims 
une  glotte  située  pi.  s  d.  ii 
souice  de  la  IMaine  Si  pm.  h. 
.1.  la(jeimanR,/La/e/)(s  11.  p..u- 
\ait  manquei  d  en  soulliii  m 
m"  sietle,  le  chef  des  \laiii  ms, 
Crocus,  faittianchei  la  le  le  a  son 
evecjue,  saint  Di  œr  En  301, 
nom  elle  invasion,  eciasee  sous  b  s  inuis  i 
(  lil.iie  I  nclave  dins  le  lojdume  des  I3ui 
mi>>cn  âge,  sous  lautoute  de  s.)n  eveque 
souvciainb,  pouvait  bittie  monnaie  ,  m  \ii 

i  11  couionne    Gelait   un   poste  d  i\  lul- 
Il  liontiiie   Occupée,  en  1814,  pu 
l.s  Autuchiens,  la  place  echapi. 

uix  Allemmds  de  1870-1871  On  1 
soigneusement  foitihee  depuis  1 
citidelle    est  le    cmtie  d  un  \  isl 


Un    chemin    de   Ici     i    (i.iiiiill.i 
esi  alddt  le  plate  lu  de  la  m1I.     .1  .m 
suivit  la  calht  di  ib    'iUint-M  niiini 
11.  1  tdilice  de  la  lin  du  \ii    si     I 
.'.iiit  lafacadc  esldcligUiec  p  11  .1   ii\ 
Imiis  d(    st^  Il    u>  t  .1-1  fini  nu      lu   s 

m  wiu     SI..  I,      It,  Il     ,11.1- 

1. 1111  1111.    ^'1  lia  lui  II  mis, 

I    llssmtf  /,//(/;/,./(/  slll    SI   ^lU.  Il 

h    yaiiie  capte  la  '^ui  c,  en    iin.uii 
de    Londes    (Coiidite,    conilufnl 
pi.  s  de  Donjeux,  elle  se  d.iuble  .lu 
Uifi/iion,    piesque     aussi     iliuilini 
.lut  lie      C  est    dans    le    \.iisin  i 
aiii.mt,  que  s  amoice  h  kik  il  i\i   1. 
IliiiUc-Mnrnt,  compleiiii  ni  d.    .    lui 
de  h  M  une   a  la  Saoni      /  un  il  h 
sui  h  me  gauelie  de   hMim      m 
piid  de  col.  iu\  \.  I  1   \  iiiN     I    nll 
eioupe  p.ul      un  |     lil    !     i        m  i    in 
i  U  phcc  .1     1   m   1    a  .ImI     m  I 
dal,    lappelb    le  hdcle  liisl,  ii,  a  et 
ami  du  101  saint  Louis.  Au  xm"  siè- 
cle, le  fief  de   Joinville  passait   à 


b  11  pi 

i.  <   pu  Constm.  ( 

presque 

enlièrement  (l"J'i4).  L'anné 

gond.  s 

Liinyiis  vei  ut,  au 

grâce  a 

d'importants  privilèges,  él 

qui,   i 

1  c^il  des  piinci  s 

Perlhois, 

vaste  cirque  d'alluvions  su 

"  su  c  b 

Liiiiqiis  ht  letoiu 

vert  de 

riches    cultures   el  de  pra 

-u.b 

m    .1   11. 111.  b.    .1. 

b.Mail,  V 

elles  laitii'i-es  el  eb.'Vaux  t 

Claude  de  Lorraine,  chef  de  la 
maison  de  (Juise,  pour  laquelle 
r.ineienne  baronie  fut  érigée 
.'Il  principauté.  A  la  fin  du 
wii"  siècle,  il  devint  propriété 
d.^  la  famille  d'Orléans,  qui  en 
a  reb'vé    1..  litre.   Snint-Dizirr, 

vè.pi,:  de  l.aiigres,  bniuait,  sur 
la  rive  droite  de  la  Marne,  une 
position  de  premier  plan,  qui 
en  fit,  au  xvi"  siècle,  une  place 
de  guerre  dont  Cliarles-Quinl, 
avec  lOOOUO  hommes,  ne  put 
venir  à  boul  que  par  la  ruse 
(irj44).  En  1814,  même  ardeur 
contre  l'invasion  :  la  croix  de 
la  Légion  d'honneur  ligure 
ilans  les  armoiries  de  la  vail- 
lante et  industrieuse  cité. 

A  gauche,  conflue  la  Biaise, 
i|ui  passe  à  Vassy,  connu  pour 
b;  tragique  et  malheureux  évé- 
nement du  1"''  mars  1562; 
puis,  la  S'iuh,  VOrnain  (liar-le- 
liuc),  la  Bruxcncllc,  la  ClUe 
.1  la  Viî-re  convergent  vers  'Vi- 
try-le-François ,  capitale  au 
|ietil  pied  de  la  verte  région  du 
l'rithiiis.  Pour  avoir  brûlé  ses 
églises  par  esprit  do  vengeance 
conlr.' lee.iiiile  de  Champagne, 
et  av.iir  ainsi  causé  la  mort  de 
1200   nialb.Min-ux,    L..iiis  VII 

ealreprit  la  .l.iixh ii.isade. 

Vilri/,  au  XM"  M.rjr niait  la 

garde  sur  imi,,-  fini,t,,ie  de 
l'est  :  Charles-Quint,  furieux 
de  sa  résistance,  la  détruisit 
B  suivante,  une  nouvelle  ville, 
lit  fondée  par  François  l'"'.  Le 
■  un  sous-sol  argileux,  est  cou- 
ries   favorabb's  à  l'élevage  du 


288 


LA    FRANCE 


la  Champagne  pdur  iclinuv.'i-.à  Imuc- 
analogues. 

La  Champagne.  —  La  J/"c/ir,daiis 
d'une  verte  oasis  qui  contraste  avec  l'i 
crayeuse.  Chdlons-sur-Marne,  Epernaij, 
de  la  falaise  tertiaire  enroulée  au  fro 


li  G  L  1  s  E      N  O  T  I 


champenoise  îonne  un  vaste  hémicycle,  de  l'Aube  à  l'Aisne,  sur  les 
ailes  de  \a.Murne  :  Romilly  près  de  l'embouchure  de  VAube,  Épernay 
sur  la  ilarite,  Reims  sur  la  Vah,  Bery-au-Bac  en  aval  de  Neufi'hà- 
tel-sur-Awîie,  commandent  la  pénétration  de  ces  rivières,  dans  l'es- 
carpe de  la  falaise  tertiaire.  Quelques  rares  cours  d'eau,  marqués 
par  des  rideaux  de  peupliers,  rompent  la  monotonie  de  la  plaine, 
dont  le  sol  poreux  absorbe,  prescjue  aussitôt  venues,  les  eaux  de 
précipitation  :  la  Coule, 
la  Somme-Soude  vien- 
nent du  sud  à  la  rive 
gauche  de  la  Marne  ;  la 
Vesle  et  la  Suippe  vont 
au  nord,  vers  l'Aisne. 
Au  contact  de  la  falaise 
tertiaire,  les  eaux 
refluent  ou  s'épandent 
incertaines;  ainsi,  au 
sud  d'Épernay,  entre  les 
affluents  de  la  Marne 
et  ceux  de  l'Aube, 
s'étendent  les  marais 
de  Saint-Gond,  d'où  s'é- 
chappe, à  l'ouest,  le 
Petit-Morin;  au  nord- 
ouest  de  Reims,  les 
bas-fonds  de  la  Veste 
et  ceux  de  Pouilly. 

On  a  trop  médit  de 
la  prétendue  indigence 
champenoise  :  «  Quel- 
ques maigres  champs 
de  seigle  ou  de  sarra- 
sin occupaient  jadis  !<■ 
fond  des  vallées,  alors 
que  les  trios  et  les  s(i- 
varts  (  terres  de  friche  où 
paissent  les  njoutons), 


parsemés  çà  et  là  de  genévriers  chétifs,  s'étendaient  sur  de  vastes 
espaces.  Aujourd'hui  l'étendue  des  cultures  s'est  considérablement 
accrue;  les  moissons  ne  le  cèdent  en  rien  à  celles  des  contrées 
les  plus  fertiles.  »  (Congrès  de  l'Association  française  pour  l'avan- 
cement des  sciences,  Reims,  1907.)  Grâce  aux  engrais,  aux  machines 
employées  pour  la  culture  intensive,  aux  plantations  de  pins  dans 
lesré::ini,-,al.>.il,u,.rnt  ^l.•|i!rs,  le  blé,  en 
Cliaiiiii.i-n-.  .1  (  li.i-''  I.'  >.-iJ.'.rt  celui-ci 
a  pns  |n.,>r,Mnn  .!.■  iMi.s  a  11  I  ir  |  uis  iu- 
cultes;  des  ]irairies  arlilicielles  ont  amé- 
lioré le  sol  en  augmentant  les  ressources 
fourragères,  augmenté  le  nombre  des 
bêtes  à  cornes,  diminué  celui  des  mou- 
tons. Partout,  le  long  des  vallées,  des 
fermes  bien  tenues,  des  villages  propres, 
des  cultivateurs  vigoureux,  vivent  à  l'aise 
dans  cette  Champagne  qualifiée  «  pouil- 
leuse »,  par  une  routine  invétérée. 

A  mesure  que  l'on  s'avance  vers  l'ouest, 
la  plaine  montueuse,  entrecoupée  de  val- 
lons étroits  dans  sa  partie  orientale,  ne 
présente  bientôt  plus  qu'une  surface  légè- 
rement ondulée,  qui  finit  en  pente  douce 
au  jiifd  de  la  falaise  tertiaire.  Alors  le 
paysage  change  avec  le  terrain  :  au  nord 
(Ir  la  Marne,  le  Tardcnois;  au  sud,  la  Brie 
r/itiiiiprnnixr,  régions  de  plateaux  argileux, 
iir|i(iuivu.s  de  calcaire,  où  reparaissent  les 
bois,  les  prairies  naturelles  et  les  étangs  de 
lArgonne,  bordure  orientale  de  la  plaine. 
Au  front  de  la  falaise  s'avance  la  Mon- 
lagtie  de  Reims,  entre  Marne  et  Vesle;  ses 
points  les  plus  élevés  dominent  de  180  mè- 
tres la  plaine  crétacée,  d'où  surgissent 
(li'S  îliits  isolés  :  les  monticules  de  Berni  et 
,!,■  MnrnnviUirrs  au  nord  de  la  Vesle,  Fère- 
rhitiiipeiiinse  et  Suiiducshus  au  sud  de  la 
Maine,  inojectious  probables  de  l'anti- 
clinal parisien.  Appuyés  sur  le  soubasse- 
ment crayeux  de  la  falaise,  recouverte 
généralement  par  des  dépôts  de  sables  ou 
d'argiles  d'origine  tertiaire,  descendus  des  sommets,  de  plantureux 
vignobles  en  revêtent  les  versants. 

Le  Vignoble  de  Champagne  comprend  deux  régions  princi- 
pales :  XnMonlmjne  de  Reiim  el\a.  Vallée  de  la  Marne.  A  la  Montagne 
de  Reims  se  lattachent  les  crus  piincipaux  de  :  Veinezay,  Yerzy, 
Mailly,  Ludes,  Rilly-la-Moutagne,  Villers-Marmery.  Des  crus  secon- 
dcUK",  loi  ment  la  Petile-MmUai/ite.  au  noid  :  côte  d'Hermonville,  de 
Saint- Ihierry,  côte  de 
Aogeiil-I  Abbesse  et  de 
Ceinay-les-Reims.  La 
Vallée  de  la  Marne  com- 
piend  :  la  Rivière  pro- 
jiiement  dite,  avec  Ay 
et  Mareuil  pour  grands 
cius;  Dizy-Magenta, 
Avenay,  Hautvillers, 
Cumières,  Damery... 
et  toute  la  rive  droite, 
jusqu'à  Tréloup  dans 
l'Aisne.  Sur  la  rive 
cauche  :  Epernay, 
l'i.M-rv,  Moi,^-\  ,  M.ir- 
.1^  ml   \  III   H  iiiM  -.1  II   , 


la  Maine  :  la  côte  de 
Cramant  et  lïAvize,  le 
Mesnil,  comme  grands 
lins,  puis  Chouilly, 
(iranves,  Mancy,  ainsi 
i|ut.'  Vertus.  Les  meil- 
leurs crus  de  la  rive 
gauche  de  la  Marne 
donnent  des  vinsmoins 
fins  et  moins  alcooli- 
ques; ceux  de  la  côte 
de  Cramant  et  d'Avize, 


ISASSIN     I)l'      l'AIUS 


289 


]ilantrn  on  i-.nsiiislil;uics,  donnent  df'S  produits  truni' grandn  (li'Iica-         une  |uail(!  quantili^  dn  li(nunir,  failo  dn    suno    candi    cl    de  vin 
tesse.  Vniii^isi  |ilant(i  de  raisins  roui,'('s.  Les  crus  dn  la  rivi^  dniit(^  ilioisi,  est  a,jo\ili''i;  ]i(im-  clia(iue  houleillo;  enlin  celio-ci,  dûment 

de  Maiiir,  y  cniiiinis  lîouzy,  Tri'pail,  Anilionnay,  exposc's  gi^ncrale-  niusidée,  toiiueltenient  parée  et  mise  en   iianiers,  va  répandre  la 


la  consu, 
ly,  sur  les 


imatiun  couraud'.  A  citer  en  n  1  s  \i.n  lies  de 
Vitnj,  sur  les  collines  orientales  de  la  région  champiucise  Les 
grands  vins  de  Champagne  sont  faits  principalement  de  laisins 
rouges,  composés  avec  des  crus  de  la  Montagne  de  Reims  de  la 
vallée  de  la  Marne  et  de  la  côte  blanche  di  Ci  imiiit  d  d  \\i/ 
Les  vins  rouges  de  Bouzij,  délicats  et  légeis,  ont  un  i  |  ul  iti  n 
méritée;  de  même  ceux  de  Vertus,  Villedom  m,. 

C'est  une  culture  coûteuse  et  complexe  que  celle  de  la  vigne 
en  Champagne;  la  lutte  engagée  contre  les  maladies  parasitai- 
res, oïdium  et  phylloxéra,  n'est  pas  pour  la  simplifier.  Cette  cul- 
ture se  en  ad. 'liM^  par  une  sorte  de  luovin 
liut  d.-  (|.  \r|M|i|i,T  le  système  radiculaii  <■, 
raisin  à  jn  uxuiulr  du  sol,  afin  de  l'axoriM' 
îiôiV,  Ir  /./».//  A/.///'',  lie  Cramant  et  d"Aviïe, 
sont  Ic-s  r.|.a:;is  pndérés  des  grands  crus; 
pour  li-s  s'T.inds  crus,  \e  pinot  Meunier. 
Un  soin  métic  uhux  préside  à  la  récolte  du 
raisin;  on  élimine  sans  pitié  les  grains 
pourris  ou  manquant  de  maturité.  Aussitôt 
la  récolte  conduite  en  cave,  on  pressure 
.'-ans  dr-sniiparer,  afin  de  séparer  rapide- 
nhiil  le  jii^  di'  la  pulpe  et  d'empèchercelle- 

trois  premièri's  pic<s,-rs  r,,ii-;liluriil  h- vin 
de  cuve.  Les  iihnil-  ^"iil  nu-  .'ii  \\\\>r\  Ir.in-.- 
portés  à  deslin.iliwii.  Sun-  I'ik  linn  d.s  l.'i- 
ments,  micro-organismes  que  le  inoùl  a 
entraînés,  le  sucre  naturel  du  raisin  se 
transforme  en  alcool  et  en  gaz  acide  car- 
bonique. Avec  l'hiver,  les  ferments  per- 
dant leur  activité,  le  vin  se  clarifie;  on 
le  soutire,  on  le  mélange  de  crus  divers, 
suivant  la  vinosité,  la  finesse  et  le  bou- 
(lu.t  de  chacun;  c'est  la  cuvée  qui  est  mise 
en  bouteilles  au  début  du  printemps,  avec, 
pdur  chaque  récipient,  une  petite  quantité 
de  sucre  de  canne.  On  bouche  et  l'on 
ayrafe.  La  chaleur  venue,  le  moût  assoupi 
se  réveille,  la  fermentation  reprend  et 
décompose  ce  qui  reste  de  glucose  dans 
le  liquide,  en  acide  carbonique  qui,  cette 
fois,  reste  emprisonné.  Mais  ce  nouveau 
travail  laissant  ipielque  dépôt,  l'on  décante 
(par  la  misesiii-pointe  et  le  dégorgement). 
Au  liquide,  désormais  très  pur,  mais  sans 
douieur,  puisque  tout  le  sucre  s'est  trans- 
furni.''  en  alcool  et  en  acide  carbonique, 


Les  rési 
dont  on  a 
se  croisen 


Reims,  n'i 
de  MM.  Cl: 
terraines, 
des  rie! 


5  de  l'année  Util'.»:  à  l'étranser,  19992314  bouteilles; 
7i:iO-2'i.  T.. lai  du  mouvement  :  38  923  851  bouteilles. 
ru  liniileilles  siiiil  emmagasinées  dans  des  caves 
lil  1,1  |,i.Trr  ,1  |i;ilir  .1  ildiit  les  galeries  s'allongent  et 
nlini,  lanh'l  smus  l'ai'i-  Kunan,  tanlôtsous  l'ogive  go- 
ii's  ilans  le  roc  vif.  De  grands  sujets  sculptés  en 
même  le  rocher,  forment  des  tableaux  originaux  aux 
unes  salles.  Les  caves  de  la  maison  Pommery,  à 
is  uioiiis  de  17  kilomètres  de  développement;  celles 
m.  à  l-^iMinay,  ne  leur  cèdent  guère.  Ces  villes  sou- 
;  liin  xli  icalde  réseau  de  leurs  galeries,  renferment 
•ulald.'s. 


Chemin  faisant,  la  Marne  a  dé 
canal  de  la  Marne  au  Jtliin,  p; 


,  au  seuil  de  la  Champagne,  le 
oulée  de  l'drnain;  aux  approches 


France.  -  II 


290 


LA    FRAxNCE 


cubes  par  jour  pour 
Tir\,iul.    Meaux    ( 


de  la  falaise  torliairc,  le  canal  de  la  Marne  à  fAixoppar  la  Veslc; 
de  l'une  à  l'autre  saijj;néo,  un  canal  latéral  accompaiîne  la  rivière 
jusqu'à  l»izY-M,-iL'.'iit;i,où.Mial^Mv  l.>s  .■iii|iniiils  inf..<«.inN  IViits  à  son 
cours,  la.)/'"//''   d'-vi/'iil   navi^iiM''  |mi    -/'^   |ii.i|iir-;  iii^vi^n^.  Ayant 

pris  le  r/////-//,î  i:|"-i  ii;i\,  le  /•'/'/'/"/  |iir,  ,!'■  (;li,iiill I;i  N'  -,.././///■  près 

de  VernrLiii,  !■■  .N///-////7///  S'/us  jii.ini.nis,  rll'-  ^/lyii''  l'IiH' 'm-Thicrrij, 
patrie  de  La  Fontaine.  Après  Cliarly,  IN'auteuil,  LaFerté-sous-Jouarre, 
où  débouche  le  Petit-Morin(i'\ye  gauche,  90  kilomètres),  Saint-Jenn- 
les-deux-Jumeaux  inaugure  l'une  de  ces  multiples  sinuosités  qui 
conduisent  péniblement  la  rivière  à  son  emboucliure.  Le  cingle,  de 
Saint-Jean  à  Trilport,  ne  mesure  pas  moins  de  23  l^ilomètres,  pour 
un  isthme  de  4  kilomètres  seulement.  Alors  débouchent  :  VOurcq 
(80  kilomètres),  privé  d'une  partie  de  ses  eaux  par  le  canal  de  ce 
nom;  puis  la  TMroiiane  [ïk  kilomètres),  saignée  de ''lO 000  mètres 
""alimentation  du  môme  canal  de  l'Ourcq 
10(10     lialii-  

,IIM'     bnllrl,., 
sur     l/l     colivrxilr     ,lr     l:i,|U,'ll,'     s'r^l 

animée  la  vilUs  un  laulMUirg  ucii- 
pant  l'inté'rieur.  Oppidam  gaulois, 
cilé  riiuiaine,  capitale  de  la  Brie, 
Meaux  vit,  au  moyen  âge,  l'écrase- 
ment des  Jarques,  sous  les  coups  du 
comte  de  Foix.  Sully  fut  un  de  ses 
vicomtes,  et  Bossiwt,  l'honneur  des 
lettres  françaises,  son  évoque  :  on 
montre,  sur  un  terre-plein  des  rem- 
parts qui  domine  la  vallée,  un 
petit  pavillon  où  le  maître  aimait  à 
se  recueillir,  une  allée  d'ifs  où,  sui- 
vant la  tradition,  ilse  promenait.  La 
tombe  de  l'illustre  évèque  de  Meaux 
a  été  retrouvée,  en  1834,  sous  le  dal- 
lage du  cliœur  do  la  cathédrale;  un 
monuMii'ut  1  uiisaii''  sa  mémoire. 
Sainl-Kiicniic,  i''.iiiiiiriiri''  ,iu  XI 11° siè- 
cle, teiiiiiii''  au  XM  ,  |. "-selle  une 
nef  de  slWe  llaÈiiboyant.  Ifelle  pro- 
menade sur  les  rives  de  la  Marne 
et  vieux  moulins  sur  pilotis  au  mi- 
lieu de  l'eau.  Un  petit  canal  évite  à 
la  navigation  la  boucle  de  Meaux. 
Un  autre,  plus  important,  le  canal 
de  C/ialifcrt  (12  kilomètres),  abrège 
le  grand  détour  de  Trilbardou. 

Bientôt,  du  sud-est,  débouche  le 
Grand-Morin  (112  kilomètres),  dont 
les  bras  entourent  la  prairie  insu- 
laire de  Coudé.  Et  les  cycles  se  suc- 
cèdent avec  les  canaux  qui  les  abrè- 
gent :  canal  de  Chelles  (9  kilomètres); 
en  aval  de  Ville-Évrard,  Nogent,  Join- 


ville-le-Pont,  le  cin- 
gle dont  l'intérieur, 
ville  et  parc,  es- 
saime Sainl-Maiir- 
tes-Fossés,  la  Va- 
rcnne-Saint-IIilaire, 
le  Port-ile-Créteil,  et 
([ue  dét.M  he,  en  vé- 
nlableiii,-s,]u'ile,  le 
(■((/////  (le  Siiinl-Maur 
(000  mètres  souter- 
rains), long  de 
1 113  mètres,  pour 
13  kilomètres  de  ri- 
vière. A  la  suite,  le 
canal  de  Gravelle,  de 
Siiiiil-Miiiirire  ou  de 
r/,/;,/7//,.;/i3!^8o  niè- 
tii's\  lib'avi'clurive 
di/.ilc  (!/•  la  Marne 
ius'iu'à  siiii  cndiou- 
cliuri'  d.iiis  la  Seine, 
à  Charenton,  par 
,.  25  mètres  d'altitude. 

(Cours  :  325  kilo- 
mètres.) 
La  navigation  de  la  Marne  est  faite  de  pièces  et  de  morceaux.  Son 
bassin,  relativement  peu  arrosé,  les  terrains  imperméables  qu'elle 
traverse,  lias  des  eiivir/uis  de  Langres,  crétacé  inférieur  de  la  ré- 
gion de  Sainl-hi/i'u  .  ,iii:il.'s  r  rli,iires  de  la  Brie,  la  condamnent  à 
l'excès  deseiU'^  ^n  ,i  |  im,!il' m  />  //idinaire  des  eaux,  aggravée  en- 
core par  les  n l/reus's  I  .,uli  iliutions  que  lui  empruntent  les  ca- 
naux ajustés  à  sa  rive.  La  Marne  est  navigable,  à  partir  de  Saint- 
Dizier,  sur  363  800  mètres,  ou  327  kilomètres,  en  prenant  les 
raccourcis.  En  amont  de  Uizy-Magenta,  tout  va  par  canaux  (latéral 
à  la  Marne,  Haute-Marne,  Marne  à  la  Saône).  L'aval  de  Meaux  re- 
vient au  régime  canalisé,  coupant  au  travers  d'isthmes  multipliés. 
De  Dizy  à  Meaux  seulement,  la  Marne  est  vraiment  elle-même 
(183  kilomètres).  Ainsi  corrigée  et  complétée,  cette  voie  d'eau  offre 
une  précieuse  ressource  à  la  navigation  :  elle  rayoiine  à  la  fois  sur 
l'Aisne  (Aisne  à  In  Marne)  elles  Ardennes,  sur  la  Meuse  et  le  Rhin, 

la  Saône  et  le  Rhône.  C'est  l'antique 

chemin  retrouvé  des  marchands 
jihéniciens  et  romains,  entre  la 
Mi'diterranée  et  l'Océan,  doublant 
celui  de  la  Seine,  à  travers  la  Gaule. 
La  Èlarne,  sur  sa  fin,  effleure 
la  base  des  coteaux  qui  poitentle 
liius  t  1  b    (  lulteau  de  Vincennes. 


Vincennes 


que 


Il   \      1    I     I   \ii_l/ 

1      .1.       LlMClL      l\    Lit 

1  idnce,  eu  même 
1  y  fut  mort,  peu 
lis  M     ll„Ilt  il  (Ic- 

in<\  Mil  11  I.'  I  un 


dCMul  111  u  1  I  I  a  lh,n, 
dxub  Ij,  baiiitc  Chapelle,  ( 
1  uiteueur  dufoit,  le  siège  < 


lîASSI.X     DR     l'Ai!!  S 


291 


biint  Michtl  ([LU  ttmil 
aiipaiavant  ses  ism  es 
dans  la  ceh  brc  abbnje 
du  Mont  Des  piisonnic  is 
de  iiiiii|ue  fuK  nt  nitti 

de  N  i\  iiK  ^  Il  puis  Ilin 
11  1\  I  le  m  II  et  11  il  (1  <H 
11  111(1  le  f,i  ind  (  onde  k 
du  de  Beaufoit  UeU 
I  11  |uet  Mu  abc  ui 
I  mis  \\I  a\  ut  le  jIu 
de  desaireelci  le  donjcin 
Uins  les  fosses  le  la 
,1 1  mliien   lui    lu  ilU      I 


lien  ne  put  lu  lui 
tiepide  Duuinesnil  i 
défendait  Comme  i 
demandait  dp    rui 

.1     iil  /  III    I  I  I     I 

,11     I   il     ii\    \iihi 


/ 

kV^;^ 

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K«f' 

'  Ï^V*'^^^  -^        '"^^ 

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^ml^^~. 

V   'Wm^^^. ... 

-% 


I  e  ili  itiim  fui  me  un 
leilm^le  de  224   me-  ieu^pective    su, 
lies  sui  J82  1  eneeinli 

eles    lempiils    n  ij  ait 

eonseive  que  la  laeine  Je  ses  neuf  tmis  exeepte  i 
Alinteiieui  appujee  SUI  le  nulle-U  élu  eole  oi  (  i  1 
enceinte  caiiee  entouie  le  dunjon  lnut  ele  )2  un 
giosses  loui  elles  continues  C  est  1  un  eli  s  plus  li 
Un  le  visiti  ainsi  que  la  cliaiielle  liiln  pu  Cliiil 
elt  le  (le  1 1  S  unie  Ch  ipelle  ele  P  ii  is  (i  emai  imlili  s 
(  u  m  I  mil  lU  du  duc  dEngliien)  I  im  i  un 
[lus  [u  un  iiin  \(  du  n  )u\eui  foit  (sans  ml  i  I 
1  pus  Isi'i  1  l(  (1  iJministi  ilinn  milit  m  iili 
LHiim,  snil       s    (S  h  il  ,1  ml    ) 

U  li  i^    I     \  I    mm         u    I   M  I  II   11 

Miine   (uli     ^iml  Muni         K  li  u    ni  ui    Mml  Mm 

I  1  illitiidt    iiii|.iiie  de   11  UKtKs 

II  eouvK   une  suj  (  ilicie  de  '13 'i  hei 
laies    d(dueti(n  faite  des  teiiains 

i   V,  n  lu      m   lui  liKsI    I  u    suil 
dis  (iliuu,  s  (Il       II  i\  iii\    1     1 
^uliii    ili   n    1  (    iiiih     1  II    11   \ill 
de   Puis    ihpiiis    (Ui     I  Ll  il   lui     i 
ctJ,    lipiopuelé   eluLiols     le  1  ul> 
cone     1  école  de   PjioteihnK      un 
eliinip   de  manœuMes    le  foit   des 
ietran(  liemenls     des   ledoutes   lui 
ontenliM   di  ^i  indi  s  sui faces    le 
biii  a  eti    uni  ni^e  enpinmPnaJes 

II  juic   plutôt     a\ec    boiduies 
d  illi  es  quinconces  pelouses  mas 

ils  lacs  et  cascades  Leau  puisi  i 
dmsla  Maine  pai  les  tuibines  di 
Siint-Maui  i emplit  le  u  seivoir  d( 
(  lavelle  poui  le  seivice  de  1  iim 
s  1,1  deslontiines  des  nappes  ai  ti 
liiitllis  et  1  ilimentition  des  1  les 
Aisne    —  Ineline  veis  le  noid 

I  I  im  (h  mi|  n  i  e  puinonce  i 
1  L  s  11  1  h  I  m  dessus  de  1  lu 
1  11  il(  ,11  s  VI  Ils  infracu  I  n  i 
cpu  enveloiqie  son  leboul  d  mm 
t  11  1  mtot  comme  au  M  iil  I 
1  uiehe  pi  s  (1(  \ili\  n  /  ///  i 
hem     llm   li  h  m    I       u 

de   11  ei  u      iiiHii    n  n    I  iln       pu 

pt  uvellt   ill    m  11      un  ni  un       I 

nii  lies    le  |  lus  s  uvi  ni   les  m  nili 
cules  de  la  craie  blanche,  rejetcs 


.INTL-MEN  EIIOULI 


SOIbSONS  nu  INI  s     01 


ili  un  |i  u  (Il   iiueie    foiment  uni.  Si  eoiide  eu  te  plus  <  1  \        ipii  se 

hl  III    i|      (    ilaïucmieie    Et  la  lune  deo  collines  se  pi    1   ii.i    \irs 

Il      I  1     11   1  1  |iisi|ii  i  ^  ilin>    cunl^    ii/i(is(lsm   luvi    ml   ui  d    h   lliel, 

m  iu\   i\  ml  [losUsdu  ini     il  |  uni  m      I     I  \i  I   un 

III    -  1     \;  ne  sdii    ul,     i.iiiin     lin     n    I     >    n  I        m   |  i     1     I  Ile 

I    m  filu  (     Alii,,ioneonlu       ,     m    i  I     I    I     i    i     I       |  u      m       I    I  mgs 

ni    l  nniili(U\   (|ui  i  u  k  ti  iisi  b    lussmsupiii   uideliiUKU     sui  cède 

pjd  e  unlu,(   siU  m  fi  ilile    II  Vnllar/c  i  ntie  les  collines  de  Cli  impa,ne  à 

Il     (1(  1  lu  si  el  1(    iiliif  ciiticé  d(    1  Aigonne  a  1  (  st    dont  lis  cietes, 
i  iu\(il(s  ili    fiuls  et  coupe(S  de  goi^es  piofondes    seiuent  à 

(I     h  1  lus  (1      illO  1111  In  s    L  liinc  seuc  de  tiop  pies  1  estai pe  cb  impe- 

niK  n   I      piuii    1111   ((  \oir  d  impoilmls  tiibutiiits     \  -intc   I   liue  de 


lBSIDIS     UE     la     CATlUiUUALli     DE     NO  Y  ON. 


202 


LA     FRANCE 


Sa  in  If 

-Mcii 

■II, ,11 

d, 

B,n,UI, 

la 

Tn,n 

■r. 

Dnlliu 

/,sr,   1' 

1  ri:, 

r.,   r 

amon 

.   de 

Vou 

ziei-h 

sont  de  modestes 

COUl 

d'oan. 

Mais 

au  1 

esar 

de    \\\ 

rr/oni 

r,     à 

IVs 

r.inm 

i->[. 

MU 

jian 

ÏMn 

oit  1. 
qui 

a  il. 

pas», 

mémo  en  lunijueur. 

L'Argonne,  région 
de  crêtes  forestières, 
mises  en  relief  par  l'é- 
rosion, entre  les  deux 
dépressions  de  l'Aisne 
et  de  la  Meuse,  parti- 
cipe à  la  fois  de  l'au- 
réole crétacée  et  de 
l'oolitlie  jurassir|ue 
qui  constituent  la  dou- 
ble enceinte  extérieure 
du  bassin  de  Paris, 
moulée  au  pourtour  de 
la  falaise  champenoise 
et  de  la  falaise  ter- 
tiaire. Le  massif  de  ÏAi 
rinvd,    et  donne  la    main 


de  375  mètres  entre  lia 
Dun  et  Buzancy,  3'i6  n 
de  ]' Aisne,  d'une  part; 
la  chaîne  une  appann 
couvert,  entre  uim'  ilnii 
grande  forêt  (Z'.l  r./'"""' 
épaisseur  de  10  à  1.!  kil 
longer,  au  delà  du  vi.\ 
moins  serrés,  iu^-iprau 
L'Aisne  s'écliai^p.-  à 
lisière.  Ni'o  à  prii  il--  .1 
près  de  Vaiili.Toui  i,  à 
dont  la  s.iiiir,.  voisin, 
cours  iiarallrlr  ri  parlai 


ouvre    mil  kilouiolres,   du   sud    au 

epaisseï 

loaii  schisteux  de  r.Vrdeiiue  :  son 

entn'  C 

IVS  mire  Givry-sur-Ante  et  Villers- 

rennes 

.riiiir,  est  de  30  kilomètres   en 

route  .1 

iio  p'u  considérable,  se  maintient, 

Boisn-, 

■1  Sainl-Milii.'l,  à  M'i.-!   hm'Iivs  entre 

à  Von/, 

sihl  de  Srilan.   .\I,ii>  Tni l-i.o.iuent 

sive  de 

la   .V-„>,,   .r.nilic    pail.    d nt  à 

ture  de 

Iniisipiement  a  la  ren- 
l'oiiii  ,■  ,!.■  s.i  voisine 

I  I  II  I  ili  n  longi- 
lii  liu  d  les  \alkes 
ml  11  mes  e\|  lique  le 
il  d  (  isil  que  1  Ir- 
/  nnp  1  )  u  d  ins  n  lie 
hist   1,  Il      ml      I 

(     lllllis     I     I         I     I        I 
\    lu    s    I     I    II  I    I     Is 

foimait  un  ban  ij,e  dif 
ficile  a  fian<liii  pu 
une  aimee  d  invasion 
venant  de  lest.  Pour 
s'y  être  imprudem- 
ment engagés,  les 
Prussiens  de  1792  don- 
nèrent à  Dumouriez  le 
temps  de  concentrer 
ses  forces  au  revers  de 
lolislarle,  et  furent 
hallns  à  V^'lmij.  Ou  ne 
pouvait  autrefois  tra- 
verser VArr/onne  en 
Isictics,  de  l'Aire  à  l'Aisne, 
.  délilé  de  la  Chahulf  (Va- 


plus  ou 


l  CIm  ne-p..|,nleiix. 

de  fi 

u    massif   forestier  et   en   suit    la 

croy 

u  sud,  par  2311  mètres  d'altitude. 

cepe 

e,  elle  recueille,  au  ilévalé,  l'.-t!>T, 

fossi 

enne   là  3   kilomètres:  IVuirnil  un 

ral.i 

•du  canal  des  Ardennes).  Mais  la  ligue  défen- 
he  loin  née:  des  déboisements  hâtifs,  l'ouver- 
■niins  forestiers,  et  des  routes  excellentes,  en 
piaiicalile.  Comme  l'armée  du  prince  royal, 
Il  ly, III  nn\ta.v  le  sud  et  atteignait  Saint-Di/.ier, 
eut  des  troupes  françaises  sur  Sedan.  Aussitôt 
laverse  VArgonne  dans  toute  sa  longueur,  par 
et  débouche  à  temps  pour  compléter  le  cercle 
ippait.  Toutefois,  pour  n'être  plus  ce  que  l'on 
\les  de  France,  la  chaîne  de  VArgonne  offre 
les  positions  défensives:  la  Biesnie  serait  un 
l'Iiisieurs  des  forts  de  Verdun  couronnent 
'Ai'/niiiir  sur  la  Meuse.  Mais  c'est  à  droite  de 
uiieli't  des  Cnii's  (te  Mrnse,  que  s'échelonnent 
les  priiii'ipaux  ouvrages  fortiliés, 
]iii'posès  à  la  garde  de  cette  ligne. 
S,iiii/i  -MriirhonUl,  OÙ  l.ouis  XVI 
l'ut  lecoiiiiii  par   Drouet,   fils    du 


<lii    V,ill,i 


■il  1,1 


Ai-i 


poursuit  par  Semuyjusqu'au  o/fjrti 
(les  Ardennes,  et  se  confond  avec 
lui,  pour  reprendre  bientôt  son  in- 
di'piuidance.  Attichi/,  où  Charle- 
inaeue  irciit  la  soumission  du  fa- 
meux Wiltikind,  chef  des  Saxons 
(çoullueut  du  ru  le  Saint-Lambert); 
Bethel  (conlluent  du  Saiilcy),  que 
Turenne  défendit  sans  succès  con- 
tri- l'ai  nn'e  loyale,  piuis  enleva  sur 
C(Ui(lé  cl  les  l-spa-nols,  auprofitdu 


i;C_7-.;/c, 

i-l' 

/c,c;),enavalduruis- 

au  ,1e  la 

-.Jl.n-rrs 

V,ii 

llcjlàl. 

■Id  ailles  celui 
1  aildel.ouehé 

la  BrI, 

,  lalo, 

lient   le  cours 

la  rivi. 

le 

Il  sou';' 

la  rencontre 

ses    ,i,M 

X    II 

ailri's 

liil.ulaires  de 

u.  In-,  la 
nidses. 

\u   delà  d 
débouche 

a  V,:--le  cliam- 
•  Vailly  et  de 
ette  dernière, 

\(«ie    ar 
lie  la  f. 

rose 
rèt 

Soissnns,    s'engage 
de  Laigue  au   nord, 

al  dr  CI, 

ini| 

l'eue 
au-n,, 

m  sud,  et,  en 
,  que  domine 

I5ASSIN     Di:     l'Altl: 


293 


de  1 10  iiirtrrs  le  plateau  étroit  et  nccidentr  du  mont  Ganilim  (ranip 
romain,  mégalillies),  rencontre  l'Oise  qui  lui  impose  son  nom,  bien 
qu'il  ait  parcouru  70  kilomètres  de  moins  que  la  rivière.  V Aisne 
(280  kilomètres)  est  flottable,  de  Mouzon  à  Cbâteau-Porcien,  sur 
'.)0  kilomètres,  et  navigable,  de  ce  point  à  l'Oise,  pendant  147  kilo- 
mètres et  demi.  En  fait,  le  canal  de  Semuy,  celui  des  Ardennes  et 
le  canal  latéral  à  l'Aisne,  faisant  102  kilomètres  jusqu'à  Condé-sur- 
Aisne,  suppléent  la  rivière,  pour  le  transport  des  houilles  de  Bel- 
gique, des  bois  et  charbons  de  l'Ardenne. 

Soissons,  ancienne  capitale  des  Suessions,  patrie  des  deux 
frères  martyrs  Crépin  et  Crépinien,  résidence  des  patrices  romains 
.Cgidius  et  Syagrius,  vit  la  défaite  des  dernières  légions,  sous  les 
coups  de  Clovis,  chef  des  Francs  (486).  11  y  eut  un  royaume  méro- 
vingii-ii  (h-  S..i~>(iiis  :  Clotaire  en  fut  le  souverain,  avant  d'être  le 
mailri'  ib'  Iniiic  1,1  monarchie  franque.  Soissons  a.  conservé  de  son 
loinlaiii  l'i-^''  d  iiil'-ressants  monuments,  sans  parler  des  cryptes  de 
Saint-Miiiiird,  église  primitive  ou  catacombe,  dont  un  souterrain 
proche  aurait  servi  de  cachot  à  Louis  le  Débonnaire  :  l'ancienne  ab- 
batiale de  Siiint-Lrijer  et  la  Cathédrale,  œuvres  du  xui"  siècle,  et  les 
restes  de  Sainl-Jenn-des-Vi<ines  (logis  du  xvi"  siècle,  petit  cloître 
Renaissance,  réfectoire,  mais  surtout  graml  cbiilre  du  xm"  siècle, 
façade  de  l'église,  avec  trois  portes 
et  des  tours  couionné(»s  de  ilèibcs 
élancées).  Si  iinilil''  iinil  lïil,  Siinl- 
Jean-des-Vigii'^  \  1 1  fHi  -i  .•  b-s  t\  m- 
pans  de  ses  p^iilr-;  bn^i.s  par  b's 
obus  prussiens  en  1870.  La  ville 
de  Soissons  est  dans  une  siluation 
charmante  :  c'était  jadis  une  place 
d'avanl-iiardi',  sur  la  route  di'  Paris 
(14 /io8  habitants). 

L'Oise  fait  ses  premiers  pas  en 
Belgique;  h  peine  assez  pour  qu'il 
soit  nécessaire  de  le  dire  (13  kilo- 
mètres). Fille  de  l'Ardenne  schis- 
teuse, la  rivière  naît  à  8  kilomètres 
sud-est  de  Chimay,  non  loin  de  la 
Trappe  de  Psotre-Dame-de-Scour- 
mont,  s'attarde  dans  un  étang  qui 
porte  son  nom,  puis  dans  celui 
de  la  Forge-Gi'rard  (800  mètres  de 
long)  et  pénètre  en  France,  par 
sa  rive  gauche  d'abord,  puis  par  la 
droite,  en  côtoyant  la  forêt  de  Hir- 
son.  Elle  est  nôtre  a;ors,  muse  en- 
core dans  les  étangs  du  Pas-Bayard 
et  de  Blauyy,  quitte  les  bois  et  tra- 
verse la  grande  ruche  laborieuse  di; 
Hirson  (filatures,  verreries,  scieries 
mécaniques,    métallurgie).    Guise, 


berceau  de  la  famille  ducale  de  ce  U'un,  cité  industrieuse  aussi, 
garde,  sur  la  rivière,  les  approches  de  la  dépression  empruntée  par 
le  long  canal  de  la  Saoïbre.  C'est  là  un  carrefour  d'importance  où  se 
nouent,  avec  le  canal  de  la  Sambre,  celui  de  Cruzat,  prolongement 
du  canal  de  Saint-Quentin,  qui  enjambe  de  l'Oise  à  la  Somme  nais- 
sante et  à  l'Escaut,  et,  d'autre  part,  à  Chauny,  le  canal  de  Manicamp 
(o  kilomètres  jus(iu'à  cette  localité),  amorce  du  canal  latéral  qui  des- 
cend, avec  la  rivière,  jusqu'à  Janville.  Aussi  La  Fcre,  qui  s'élève 
dans  un  enveloppement  de  l'Oise,  au  croisement  de  ces  importants 
passages,  fut-elle  toujours  une  place  fort  disputée  :  en  l'assiégeant, 
Henri  IV  faillit  périr.  Les  Prussiens,  en  1815,  l'attaquèrent  inutile- 
ment. En  1870,  après  une  héroïque  résistance,  la  place  dut  capi- 
tuler. Chauny,  tête  du  canal  latéral  et  de  la  traverse  qui  unit  VOise 
à  l'Aisne  avant  leur  confluent,  possède  un  établissement  annexe 
de  la  fameuse  manufacture  de  glaces  de  Saint- Gohain.  Celle-ci 
occupe  un  sommet,  entre  la  basse  et  la  haute  forêt  de  Coucy  :  établie 
en  168o  à  la  place  d'une  ancienne  verrerie  qui  datait  de  Louis  XII, 
elle  l'ritle  titre  de  Manufacture  royale  de  grandes  glaces  en  1692; 
après  plus  de  deux  cents  ans,  ses  produits  jouissent  encore  d'une 
réputation  universelle.  Dans  une  gorge  de  la  forêt  voisine,  ruines 
de   l'abbaye  de  Sainl-.Nicol;is-aii-l!iiis     des   xi*,  xiv=   et  xv°   siècles). 


Fn>i 


294 


LA    FRANCE 


Coucji-le-ChcUeau  se  dresse, 
entre  l'Oise  et  son  affluent  la 
Lclle,  la  butte  Ac  I.aon  et  La 
Fère.  Ce  fui  une  d.'s  |.lus  puis- 
santes f.ii  l''i  f>>fs  (lu  ninyi-11 
âge,  un  rlM'r-il'uMivi  !■  lie  con- 
struction, dont,  lort  heureuse- 
ment, il  nous  reste  des  ruines 
superbes. 

Concy,  à  l'origine,  était  (ief  de 
l'archevêque  de  Reims,  qui  le  mu- 
nit d'un  fort.  Le  comte  Herbert 
de  Vermandois,  s'en  étantemparé 
(928),  y  retint  prisonnier  le  roi 
Charles  le  Simple.  Enfin  l'arche- 
vêque de  Reims  l'inféoda,  au 
profit  d'Enguerrand  de  Boves, 
qui  s'était  distingué  dans  la  pre- 
mière croisade.  Son  petit-fils, 
Enguerrand  II,  aurait  délivré  le 
pays  d'un  monstre,  figuré  sous 
l'aspect  d'un  lion  au-dessus  de 
la  porte  du  donjon.  Mais  ce  fut 
Enguerrand  III,  le  plus  puissant 
vassal  du  roi  de  France,  qui  fit 
bâtir  le  château  actuel.  C'était  un 
terrible  homme;  il  eut  des  dé- 
mêlés avec  ses  voisins,  l'arche- 
vêque de  Reims  et  l'évêque  de 
Laon  :  un  instant  même,  pendant 
la  minorité  de  saint  Louis,  il  faillit 
mettre  la  main  sur  la  couronne 
de  France  ;  la  politique  de  la  reine 
Blanche  déjoua  ses  astucieu.'i  pro- 
jets. Le  sire  de  Coiicij  dut  prêter 
serment  de  fidélité  au  roi.  C'est, 
au  temps  de  ses  rêves  ambitieux, 
qu'Enguerrand  fit  élever  la  ma- 
gnifique forteresse  (1225  à  1230), 
dont  les  ruines  sont  encore  un 
sujet   d'étonnement. 

Bâti  à  l'extrémité  d'un  plateau  hôtel    de    vi 

irrégulier,  qui    plonge    sur    des 
escarpements   de  50    mètres,  le 

château  de  Coucy  couvre  une  superficie  de  10  000  mètres  environ.  Entre 
la  ville,  fortifiée  également,  et  le  château,  une  vaste  esplanade  renfermait 
des  bâtiments.  Le  donjon  qui  commande  cette  citadelle,  flanqué  aux 
angles  de  quatie  tours  épaisses,  en  est  la  maitiesse  piete  Des  olastacles 
multiples  en  défendaient  1  appiothe  Tiois  salles  se  supeiposent  dans  la 
hauteur  du  donjon,  toutes  voûtées,  au  moyen  de  douze  deini-aus  en 
quaitde  teu  le,  iboulissmt  i  une  cnoime  i  Ief  peicee  d  un  oeil,  afin  de 
j  (  mil  lli      iii\  lu  iLiLu  ^  Il  s  (liili  II  iiis  postes  de  donner  ou  de  recevoir  des 


ordres,  et  de  passer  les  muni- 
tions. Au  troisième  étage,  la 
grande  salle  voûtée  est  entourée 
d'un  portique  à  balcon,  élevé  de 
3  mètres  au-dessus  du  niveau  du 
pavé.  C'était  là  qu'on  réunissait 
la  garnison  :  douze  ou  quinze 
cents  hommes  armés  y  pouvaient 
tenir.  »  11  n'est  guère  de  monu- 
ments, soit  de  l'époque  romaine, 
soit  moderne,  qui  présentent  un 
aspect  à  la  fois  plus  grandiose  et 
plus  puissant.  »  (E.  Vioi.let-le- 
Dlc.  )  En  montant  toujours  par 
l'escalier  à  vis,  taillé  dans  l'épais- 
seur de  la  muraille,  on  arrive  au 
dernier  étage,  qui  est  crénelé  et 
formait  une  plate-forme,  proté- 
gée à  ciel  ouvert  par  une  couver- 
ture de  plomb.  En  temps  de 
guerre,  de  grands  hourds  à  dou- 
ble éhi^e  I  l:ii.  îil  jiiiM'S  sur  les 
enrlieaiix  lie  |ihiic  (|iii  existent 
en  eonlic-li;i-  'lu  rrénelage. 
En  l'iou,  1  nuis  ,1  (iileans,  frère 
de  Charles  VI,  ayantacquis  Coucy 
de  ses  derniers  seigneurs,  fit  re- 
nouveler les  bâtiments   d'hnbi- 


rs   fu 


national  en  1793,  puis  r 
jourd'hui  à  l'État;  des 
dation  y  ont  été  exécutés. 


llilUl-    Ile   iurrrr.     Les    |M,UIMe~   IIC 

la  Fronde  causèrent  la  ruine  du 
château  :  son  gouverneur,  Hé- 
bert, ayant  refusé  de  rendre  la 
place  au  maréchal  dTstm?,  gou- 
verneur de  Laon,  Mi/illll  lil  :is- 
siéger  Coucy  et  Im  mImI  I  i  -:ii-- 
nison    du     çIi.'iIimu    riqul  uhiit 

lui  ilriiiiuilrlrr  ;i  loufis  (le  mine; 
11- nrii- lie  l'nii,,/.  |ueii;int  dans 
,j  J,  j^  l'enceinte  ruinée  les  pierres  dont 

ils  avaient  besoin  pour  leurs  con- 
structions, achevèrent  l'œuvre  de 
Mazarin.  Le  château,  devenu  bien 
heté  par  Louis-Philippe  en  1829,  appartient  au- 
ivaux  importants  de  déblayement  et  de  consoli- 
partir  de  1856,  par  VioUet-le-Duc. 
Api  es  aviui  capte  laiivière  de  Noyon,  la  Verse,  puis  la.  Bivette,  VOise 
passe  en  vue  des  luines  de  l'ancienne  abbaye  cistercienne  d'Ours- 
camp,   effleuie  la  foret   de    l.aigue,   prend   VAronde   et   rencontre 
l'Aline,  sous  le  bihtdiie  du  mont  Ganelon.  Alors,  dans  le  vaste 
champ,  clos  par  l'Aisne  et  le  ruisseau  de 
Pieirefonds  au  nord  et  à  l'est,  au  sud  I'Am- 
«/ionîipdeViliers-Colleiels,  qui  emillue  sous 
Verberie,  moutonneui  ,i  liniiui  les  magni- 
fiques futaies  de  Com/fin/nr    W  Wl  hecta- 
les).  Par  ses  réserves  aiiisliques  i^il  y  a  aux 
Beaux-Monts   des  chênes   de  trois  siècles 
etnièmeplus)  ;  par  son  relief  mouvementé, 
ses  goi'L'ps  arrosées,  la  coulée  piltoresque 
du  111    de    Berne,    son    village    de    Vieux- 
Moulin,    ses    h.iine.iux   ép.ns   en  des  sites 
letii-és  cl  (  li.-irni.iiils,  ses  luisselets  et  ses 
étangs,  la  forrl  <lr  C.iHjiirf/nr  est  l'heureuse 
livale  de  celle  Je  l'nuliiiuebleau.  Maisonla 
connaît  moins.  Dès  les  pi  eiuiers  temps  de 
la  monarchie    fianque,    les   rois,   Clotaire 
(  ntre  aulres,  s'y  adonnaient  avec  passion 
lu  plaisir  de  la  chasse  ;  on  l'appelait  aloi's 
I  1  torèlde  Ctii.ie  (Cusia,  Coysia);  Compiègne 
lepuis  lui  donna  son  nom. 

Compiègne  s'élage,  de  la  rive  de  VOise 
au  plateau  qu'occupent  le  Palais  et  ses 
.ivenues.  C'était,  à  l'époque  romaine,  la 
gardienne  de  la  route  de  Beauvais  à  Sois- 
sons.  Clovis,  ou  du  moins  Clotaire  I",  eu- 
lent  là  une  résidence.  Charles  le  Chauve  y 
fonda  l'abbaye  de  Saint-Corneille.  Charles  V 
lésida  souvent  à  Compiègne.  On  sait  com- 
ment Jeanne  d'Arc,  qui  s'était  enfermée 
dans  la  place  pour  la  défendre,  tomba,  par 


BASSLN     DE     PAULS 


295 


une  mallieureuse  sortie,  aux 
mains  (les  Bourguignons,  qui  la 
vendirent  aux  Anglais  (1430). 
Il  n'est  guère  de  souverains 
français  qui  n'aient  |ilus  (lU 
moins  habité  Com]iii'grie  : 
Louis  XIV,  Louis  XV,  les  .Na- 
poléon y  donnèrent  des  fêles 
S[ilendides.  Louis  XV  en  lit  re- 
bâtir le  chAteau  par  l'archi- 
tecte Gabriel.  Deux  façades 
majestueuses  donnent,  l'une 
sur  la  place  du  Palais,  l'autre 
sur  le  Parc,  où  de  belles  ave- 
nues s'allongent  et  se  penlcnt 
en  forêt.  L'intérieur  du  pahus 
évoque  bien  des  souvenirs, 
ceux  d'une  reine,  Marie-An- 
toinette, et  d'une  impératrice 
('salement  malheuieus(  s. 

VHotel  de  iille  de  (  onipie- 
gne,  à  la  fois  de  coin  e|ilion 
gothique  et  de  di  c  oi  Iten  us- 
sance,  I  (  _lise  Snmt  - /nrqui  s 
desxill"^tt  xVsiec  les,l(  siesti  s 
de  la  tuur  d(  Jeanne  d  Vk 
quelques  débris  de  la  riche 
abbaye  de  Saint  -  Corneille  , 
l'église  Saint-Germain,  du 
xvi"  siècle,  font  à  la  ville,  avec 
son  parc  et  son  château,  une 
belle  parure  (17046  habitants). 

De  Compiègne  à  Pierrefonds 
par  les  Beaux-Monts,  le  Vieux- 
Moulin  ,  la  valh'e  du  ru  de 
Berne,  la  roule  est  un  enchaii- 
lement. 

Pierrefonds  ne  fut  pas  une         lmule  imuncu^ii    li    cii\il 
simple   forteresse,   comme    le 
château  de    Coucy,    hautaine 

et  rébarbative  par  l'ostentation  de  la  force,  mais  aussi  une  rési- 
dence pourvue  de  tous  les  services  utiles  à  la  vie  d'un  grand  seigneur 
et  d'une  garnison  choisie. 


ap 
I'" 

•h.,--, 
1   MU.l- 

ii.i:.'nili.|ue  réserve 
Il  .lins  une  posi- 
1.  iMble.   Le  chd- 

Ict 

llclll 

i:  un  promontoire 

du 

Soissi 

nna 

s,  entre  deux  plis 

pr 

ilonds 

cri- 

iscs  jiar  l'érosion. 

Ma 

IS  1,.  p 

atei 

u  dont  il  forme  i'é- 

n.lantl.issiettedu 
,^.<.  f.,ss.,  ,„l,pé  à 

VI 

.   1  m 

M-|,,- 

ir,    m   iiiTi.Te    de 

Iro 

ISIM.U 

U  .l.f.'iiHN.  (■■clie- 

loi 

IK'S  SI 

r   Ir 

r..iil.  !  ,1  piviiiière 

lIO 

■le  du 

n.h.n.l!,..  Mirle 

lia 

..ml 

iM..hih'   p. nn.-Uait 

de 

.i'i,,.,' 

!.•  1 
.1.-, 

.--.■  .1  .1  .ll.indre 
|..i,l   un  .  h.delet 

iR 

■;  non 

CHU 

lu.s.sr,  l.iryuetpro- 

loi 

d,   rec 

ouvc 

rt    d  un    plancher 

l|U 

on   pouva 

it  supprimer  ea 

Irmps  de 

-^irpo.  Voici  l'entrée  du 

i|] 

h-au; 

II, il, 

l.,iiive d'une  herse, 

('(. 

|i>     .Il 

j  < 

.1.     (l  poterne  de 

uni 

.ili  :i\.- 

|H,1 

1  Ivis.dontlecou- 

loi 

iiil.  partroisrangs 

'l' 

1 1 1 : 1  >'  1 1 

--  la  firandecour, 

•  Il 

r  ll.lr 

\'        1. 

lin.,  nls  et  de  mu- 

r:i 

llr-,      , 

1      II 

M.jii..-,  aux  angles 

l..iit   tours,  dont 

l. 

\     .     I.i 

IkIII 

1  1.  .il. -magne  et  la 

l-l 

1     .1'      I 

1-   .11- le  donjon.  Ici 

r|. 

Il     1  lj: 

l.il;i 

I..I1    du    seigneur. 

Lorsque,  en  1390,  Louis  d'Orléana.  frère  de 
résolut  de  construire  a-  l-h.it.^1u.  !.-■  innn.l.-'  I 
desse  primitive.  Louis  .liirl.  ..n^  >.-  in  .1.  n.lai 
hissant  du  duc  de  Boui'-..l-ii.-.  .I.-  1  mllu.  n.  .-  . 
lui  valait,  à  son  jugciuciit  .lu  iii.uii-^,  s.ui  lilr.- 
adversaii-es  éventuels,  il  smigi^ailà  pn-mli-e  s 


ifnrfuné   roi  Charl 


c-c  caves,  cuisines,  offices, 
larabres,  garde -robe,  salons, 
dles  de  réception.  Une  tour 
i-i-i'-o  f,'.-ir.le  l'approche  de  l'es- 
li.r  d  li.pnneur  et  peut  isoler 
il.-f(-ii^i.- .lu  donjon,  dans  l'en- 
iiile  iii.-nie  de  la  forteresse. 
Un  grand  perron,  avec  esca- 
II  M.  li.-r    monumental,   s'élève   d'un 

.    m     iiiArtAu    DL    ciiANriii.v.  angle  de  la  cour  aux  salles  des- 

tinées à  la  garnison  :  en  bas,  les 
locaux  ordinaires;  au  premier, 
la  grande  salle,  décorée  de  peintures,  toule  lambrissée,  avec,  au  fond, 
une  vaste  cheminée  portant  sur  son  manteau  les  statues  des  neuf  Muses. 
Là  se  donnaient  les  fêtes,  les  bals,  les  banquets;  là  aussi  se  réunissaient 
les  capitaines  pour  recevoir  les  instructions  du  commandant  de  la  forte- 
resse; là  encore  se  rendaient  les  arrêts  de  la  justice  seigneuriale.  Cette 
salle  cnuiniuni. [liait  avec  tous  les  organes  de  la  défense.  Chaque  courtine 
.  -I  |.  .1.  '-  .liiii  .l.iiiM.  .  lau.^  de  chemins  de  ronde  :  l'un,  inférieur,  muni  de 
m  a.  lu.  ..Mil-:  I  aiil..  .  .1.  .  i-i-ueaux  et  de  meurtrières.  Les  tours,  liées  auder- 
ni.i-  .la;;.-  li.-  la  i'.  .111 1  m.- |.ar  un  chemin  de  ronde  à  màchicoulis,  possèdent 


lie  d.-fi-nsf- 


ile,  devait  avoir 
i-fille    (-ila.li-lle. 


d'une 
ouis  xin 

l.-r   (mai  1617). 

sur  liniliative 
,  I.  li-  .1.-  Napo- 
vu.lu  ..-iiiagnl- 
il.- 1  ai-.luk-cture 
!.'  an  XV»  siècle, 
I-  linspiration 
.11-;  lequel  se  re- 
nie ..  toutes  les 

notre    Renais - 


Villers-Colterets,  bâti  au- 
dessus  de  la  source  de  l'Au- 
ihonnc,  fut  une  résidence 
royale.  Mais  le  clvâteau,  con- 
struit par  François  l^',  en 
lo32,  et  qui  passait  pour  une 
iiii-rvfille,  n'a  conservé 
II.  Il  li.-  de  lui-même 
-  i  i.iN',,issociéeàde 
I  .iiin.'iils  modernes, 
.l..nl  lui  a  faituiie  maison  de 
1  i-traite.  La  forêt  de  Villers- 
I  ii.tti'rets,  bieuamoindrie,  n'a 
<|ue  13  020  hectares.  Non  loin 
de  là,  les  ruines  intéres- 
santes de  l'abbaye  de  Luîu/- 
piint,  fondée,  au  xii'=  siècle, 
liour  les  religieux  de  Ci  teaux. 


29G 


LA     FRAACE 


L'Oise  recueille  sur  sa  live  diuile  la  Bti-che  et  le  Théi 
de  Beauvais,  dont  le  vrillmi  infprieiir  n'est  qu'une  pi 
nièi-e  (forges  de  Monlalaire)  de  l'industrieuse  ville  de 
bas,  sur  la  iVonn(?(/c,  à  i'('cart  del'Oise,  Chantilly  et  Se ii 
îlot  baigné  par  la  petite  rivière,  le  coum'dalile  Anne  de  Mo 
au  xvi"  siècle,  édifia  une  résid 
château,  démoli  plus  tard,  à 
la  Révolution  :  le  grand  Condé 
y  fit  dessiner  par  Le  Nôtre 
des  jardins  égayés  d'euuxjail- 
lissantes.  L'un  après  l'autre, 
les  Condé  s'appliquèrent  à 
embellir  Chantilly  (hameau, 
parc  de  Sylvie,  jardin  an- 
glais, etc.).  Leur  héritier,  le 
duc  d'Aumale,  remis  en  pos- 
session de  ce  beau  patrimoine 
par  décret  de  l'Assemblée 
constituante,  en  "1873,  l'a  ré- 
tabli dans  son  ancienne  splen- 
deur, enrichi  de  magnili(|ues 
colle  tiens  et  légué  àl'lnslilut 
de  France  (1886). 

Senlis  (7  006  habilaiils\ 
l'une  de  ces  petites  villes  ilnnt 
le  nom  se  perd  dans  Ir  loin- 
tain des  âges,  réserve  à  ses  visi- 
teurs plus  d'une  surprise.  Son- 
gez que,  de  Clovis  à  Henri  IV, 
les  rois  de  Finance  y  résidèrent: 
leur  château  s'élevait  sur  l'em- 
placement et  à  côté  de  l'an- 
cien prétoire  romain,  dans  la 
partie  nord  d'une  enceinte 
gallo-romaine,  la  plus  com- 
plète peut-être  qui  existe  en 
France.  Senlis,  capitale  au  pe- 
tit pied,  fut  un  avant-poste  de 
I.utèce.  Dès  le  ii=  siècle,  il  y 
eut  un  évèque.  Tous  les  an- 
ciens édifices  religieux  n'ont 
pas  également  survécu  :  Saint- 
Pierre,  bel  édifice  du  xii°  au 
xvi=  siècle,  sert  de  marché; 
Saint- Fiambourg,  également 


délaissé,  était  une  culli-^'i.ile  de  belles  propor- 
tions (xii°  siècle  .  iM;iis  la  (-///(rï/m/e  (c'était  son 
lilre)Notre-I)aiiie,  leinie  siiituutdu  xvi»  siè- 
cle, olTie  toule  la  délicatesse  du  style  ogival 
Ih-uii,  dans  ses  portails  latéraux  et  l'élancc- 
nit  1  t  guu  leux  du  clocher  de  sa  façade,  llèche 
dmleltc,  qudccompcuuent  des  tourelles  dé- 
<  Mip  (  s  a  JOUI.  L  Ildtel  de  ville  conserve  des 
d(  liils  chaiiiuints  de  la  Renaissance.  Parmi 
h  s  M,  u\  loi.is  :  1  holel  des  Trois-Pots,  avec  sa 
Meillt  enseigne,  ses  bossages,  son  auge,  ses 
(  a\ebpiolond(  s,seschapiteauxetsesmoulures, 
dont  Sullj ,  le  mai  (  chai  de  Schomberg,  le  comte 
de  Saint  Pul  et  tant  d  autres  illustres  person- 
nages furent  les  hôtes,  depuis  le  xiii=  siècle. 
Au  fil  de  l'eau,  su  rfOise,  se  succèdent:  Beau- 
mont,  VIsle-Ailaiii  el  ses  trois  ponts;  au  dévalé 
de  la  Viijxiie,  Pontoise  Ç9  023  habitants),  an- 
tique cité  ijauloise  (iii'aimait  saint  Louis  et 
oii  Louis  XIV  et  Mazarin  trouvèrent  un  refuge 
contre  les  Frondeurs  ((-glise  Saint-Maclon). 
Enlin,  voici  la  Seine,  à  Fin-iVOise,  non  loin  de 
Conflans-Sainte-Honorine,  à  une  vingtaine  de 
kilomètres  de  Paris,  cà  vol  d'oiseau.  —  Cours  : 
300  kilomètres. 

L'Eptede  Gournay  et  de  Gisors  conllue  en 
amont  de  Vernon.  C'est  l'un  des  émissaires 
qui  drainent  en  éventail  le  faite  de  siilure 
tendu  des  collines  de  Picardie  à  celles  du  pays 
de  Caux:  de  là  descendent  l'A ?K/f//e  à  la  Seine, 
la  DHhuiie  etla. Bresle  à  la  Manche,  le  Tlisrain 
à  l'Oise.  Après  que  les  ducs  de  Normandie 
eurent  conquis  l'Angleterre,  le  cours  de  VEpte 
i  stratégique,  contre  leurs  voisins  les  rois  de 
es  châteaux  annexes  de  Neau/les  et  de  Danjit 
(li'feuse  et  d'attaque.  Rieh.n.l  Cn'iir  de  Lion, 
■  ipe  Auguste,  pour  i|iii  ce  \.,iMnaue  ('luit 
rable,  se  hâta  de  eeiislniii  e,  en  anieie, 
■s  du  château  de  (iisois,  enveloppés  de 
beaux  ombrag  s,  couvrent  une 
superficie  de  3  hectares.  Du 
donjon  pumitif  il  11  i  si  (jue 
les  muis,  sui  d  I  I  s  11  11 
dies  une  enc  ml  I  |  |  u\  ni 
dont  1  une  d(  s  t  mis  t  iis- 
tiuite  pai  Phihpiie  Auguste, 
seiMt  plus  taid  de  piisoii 
dl]lit  I  iglise  %!/  t  Cniiai  , 
I  (.is  is  ,  si  un  liMP  ouveit 
us  Ils  ni  I  s  tnnsf  11  mations 
I  1  11  lui  (  luie  iLli.,Meuse, 
I  I  uis  1  SI  le  de  RI  inclie  de 
(  islill  |iis  |ii  i  1  i  [  aiiouisse- 
III  ni  d.    h  II   iiussinc. 

AFFLUENTS   DE  GAUCHE 

L  Yoiuic  est  fille  du  Mor- 
van,  extieme  piomonl  m  du 
Massif  Cential  piojete  sui  le 
b  issin  de  la  Seine,  dont  1  en- 
suiible  mesuie  82  kiloiiictics 
du  sud  au  noi d  et 50 kilomc  ti  es 
en  laigeui  Sunant  quelques 
gtologues,  le  nom  gimuque 
de  Mon  an   di  si^ne  gt  néi  ale- 


M  II  l.iili  d  Mus, 
1  \iitunoisi  11  meune 
I  lui  It ,  Stmui    pus 


Mie 


([Uiauieole  le  I  i  ml  luis 
n'est  qu'une  sentinelie  d^  lâ- 
chée sur  la  lisière'  du  Meivan, 
et,  à  ce  titre,  représentative 
d'un  pays  original,  VAuTois. 


IJASSIN     Iti;     l'A  IMS 


237 


Le  nord  du  massif  est  surtout  constitué  par  des  roches  de  gneiss, 
souvent  très  micacées,  au  travers  desquelles  la  Curn  et  le  Cousin  ont 
creusé  leur  route,  en  faisant  saillir  de  sauvages  escarpements.  Le 
cœur  du  Morvan  est  fait  de  granité,  de  granulite  et  d'iuimiubra- 
Mes  coulées  porpliyriques,  dont  les  dykes  et  les  filons  sont  voilés 
par  l'épais  manteau  forestier  qui  les  recouvre.  Dans  cet  amas 
confus  de  roches  disloquées,  dont  rcnsciiilil.'  forme  le  massif  en 
ruines  du  il/orfan,  il  est  difficile  de  ili'iin'l.r.  à  pirmière  vue,  quelque 
symétrie  dans  le  développement  du  nli.'l'.  .Sur  un  socle  de 
31)0  mètres  environ,  des  crêtes  ayant  seulement  500  mètres  d'alti- 
tude moyenne,  mais  dressées  au-dessus  de  sillons  étroits  et  ver- 
doyants,  donnent  l'impression    d'une  nature   plus  grande   qu'elle 

ne  l'est  en  réalité.  Aiii-i  1.-  ;^A./-//-Fm//«  (902  mètres,  | iili„in;.iit 

du  massif,  ne  dép;i-~i'  >\\\'-  <['•  J'iO  mètres  les  valIniiiiiHi.nN  <  \  -  uses 
à  ses  pieds.  I.a  d(ic-.-ilr    .!'■    p-u  l,ii:(^   des    eaux    inni  \,in'l-lli-,  nitro 

Seine  et  Loire,  aiuoic^e  a  Cliciiap-Cliarmnnt,  par  'Jn h'  s  ,1  ,illi- 

tude,  monte  à  4()'i  mètres  dans  les  ci  oii|ns  li.ii-.!  .-<  (!,■  M-, ni  i^inll 

et,  tantnt  en  crêtes  enveloppées  de  tuM  i>,  i/uiiil  tu  liniN  |il  iI'mux 
marécageux,  où  les  eaux  incertaines  s.iiimiiillcul,  avant  de  j;lis;,cr 
vers  l'un  ou  l'autre  versant,  le  relief  s'accuse  par  bonds  successifs  : 
609  mètres  au  Guet  de  Chàteau-Chinon;  670  à  680  mètres,  avec  les 
massifs  arrondis  de  porphyre  noir 
qui  poricnt  les  futaies  de  la  Gra- 
vellc ;H'JO  mètres  au  mont  Prénrln/, 
donjcm  méridional  de  l'enceinli 
faîtière;  810  mètres  au  mont  Beu- 
rrai/; 902  mètres  au  point  culnii 
nant  du  massif,  désigné  sous  le-, 
noms  de  ILvit-FoUn,  Pic-du-Boi^- 
dn-Itoi,  Forêt  de  Saint-Prix. 

Le  Haiit-.Morvan  est  un  pays  dur 
et  froid  :  les  extrêmes  de  tem[ié- 
rature  observés  à  la  station  météo- 
rologique  du    Haut-Folin  sont    de 

—  21»;  à  la  station  des  Cdun.nix, 

—  18°,  en  janvier  1894.  .luilh  i  •  i 
août  sont  les  mois  les  plus  ch  neK 
23"  en  moyenne,  à  ces  altiliid' - 
Après  un  long  hiver  et  un  prin- 
temps plutôt  frais,  l'été  se  monln 
tout  à  coup,  mais  il  est  court  et  mI. 
Les  Morvandiaux,  par  bonheur,  ont 
le  couvert  des  bois  contre  le  soli-il 

,  et  d'immenses  réser\  es 


tourbières!  hes  simrces  sont  innombrables,  malgré  la  nature  im- 
méable  des  roches  composantes  du  massif,  amas  de  décombres 
travers  desquels  filtrent  les  Jéliiges  versés  par  le  ciel.  Les  étangs 
it  légiim.  depuis  le  grand  réservoir  desScHo/is,  qui  a  plusieurs  kilo- 
tips  (le  tour,  jusciu'au  modeste  vivier  aménagé  pour  la  conserve 
|iidsson.  Certains  ruisseaux  ne  sont  qu'un  chapelet  d'étangs;  mais 
ilupart  sont  aitiliciels.  Ces  grandes  réserves  d'eau,  créées  pour 
ipléer  à  l'iiisuflisance  de  l'Yonne,  devaient  favoriser  le  flottage, 
jelant  dans  le  lit  de  la  rivière  une  masse  liquide  capable 
iitraiiiei-,  jiisipf.'i  la  Seine,  bûches  perdues  et  trains  de  bois.  Dans 
eaux  cimes  (le-,  lacs  morvandiaux  vivent  et  se  muUiplient  la 
pe,  la  liiiile,  re(  revisse  :  le  grand  réservoir  des  Sellons  csl  ua 

.a  cli.ïlaiguier,  le  noyer,  le  chêne  et  le  hêtre,  roi  du  Morvan,  en- 
ippent  ses  contours  d'un  épais  manteau  forestier.  Certains  hêtres 
■I -lient  une  taille  colossale  ;  mais  ils  se  font  rares,  à  mesure  qu'une 
il'Oialion  intensive,  grâce  aux  nombreuses  voies  de  communica- 
1,  |e  iiètre  et  éclaircit  les  futaies,  que  leur  éloignement  mettait  à 
111  (le  la  hache.  Les  propriétés  particulières  se  substituant  peu  à 
1  aux  biens  et  droits  communaux,  l'élevageavu  restreindre  ses  pro- 
.  Chàteau-Chinon  alimentait,  au  xvii"'  siècle,  sa  fabri(]ue  de  drap 


rop 


pour  se  défendit' 
lis  du  froid.  Des 
^  et  surabondantes 


de 

coni 

plui. 

(150 

trelieun..Ml  11  \'  i'\ 

leurs  1 i,i-iieiies.  C'est  le  pays  le 

plus  humide  du  bassin  de  la  Seine, 
mais  aussi  que  de  sources,  d'étangs, 


298 


LA    FRANCE 


avec  la  laine  des  moutuns  nioivandiaux 
ce  temps  est  loin  Le  che\al  du  pajs 
petit  mais  robuste  et  infatigable,  le  bœul 
de  I  ice  moiviudelle  dur  a  1  ifatigue,  sont 
excellents  poui  le  labouidge  tout  cela  est 
compiomib  pu  des  cioisements  avec  lis 
1  aces  voisines  Le  Moivan,  pai  bon  clinnl 
n  est  pas  un  pajs  i  fiuits,  pouilant  s(  n 
altitude  n  est  point  telle  que  le  pommn  i 
ny  puisse  leussu,  et,  i  défaut  de  mu 
diinui  1  du  cidie  Le  saiiabin  et  b  s(  i.li 
ICI  ipii  lient  lutiefois  les  teries  1  iissi  (  s 
liliKs  jm  le  bnis  nu  h  liiiib  h  pi  itii[U. 
du  1,  mil-  (  n  1111  M  liiil  I  s  1  11, s  , 
,  iih m    m  I  Kulliii      liili    un  lit  \\u 


U\t- 


Llfb 

st  en 
ipin  et I 


M  m    lu  moiub,   plus  di 
Il  il    I  \M  nt  laie,  le  loup 
Il  1  II  iiln     pai  contie,  b 
mubcut  eneoie  en  tioujHs 
dans  les  hallieis    A  quelle  i  ice  d  hommi  s 
ipp  11  tiennent  les  Mon  mdiaux'  les    li\ 
potin  ses   les    plus    in\niscinlildbles   (nil 
tiouveciéance  I  eeai  ictcie  bi  icliycepli  il 
des   hibitantb  du  H  lut  Moivan     la  1  ulli 
iii(i\(niii     b  b    ^IU\     Il    cbe\eline,    jh  i 
III   lli  lit  (b  b  s  1  ill  i(  Il   1   ilaiace  celtiqui 
d  uis  I  III  ,1  m  p(  I  ipbi  I  Kiue   d  ai  ei  s  f  icili 
les  11  iili,  dt   1  i  1  11  e   se  mt  b  ut  a\ee  ci  u\ 


liin   d,s     11       I  1 
\iu  1  1    luit      \  ) 

louti  1  11  1\  I  I 
niul  lia  i\i(  m, 
-  lui  he  le  vallon 
\  lute  de  conceit 
I  iln/7}i/  sui  1  1; 
,lu    II      iMiiuir 

d    M,  lit    11     ttdll 


/// 


LtS 


M  I  lui  I  II  iiit  idioile 
/NI  II  qu  eib  iLLueille 
1  1  s  I  [7mes  son  cours 
i  1  nu  ic  entie  alois  a 
(  I  ii,i(  I  m  e  nllu  nt  du  Bniiiun  (beau 
piatl  u  1  du  nus  bubtcde  Jean  Rouvet 
|iii  un  ni  m  iiuui  le  flottage  du  bois  au 
qu  1  11  mHi  dut  sa  piosiiciite)  Au  bout 
lu  pont  de  Betlibem  1  ancien  hopit  il  de 
P  mtbeuoi  fonde  au  début  du  xu»  siccle 
[iii  les  comtes  de  ^e^elb  di\inlliii  i- 
di  m  I  di  1  e\ique  de  ISi  Ibl  m  i|  i  I  i 
puse  ib  J  lusib  m  ]iu  bil  i  lui  il  ^"^  il 
ei  cuiii  u\  cvi  élu  dontliimili  li  un 
d  I  is  lit  JUS  les  muis  di  i  1  il  II  m  ni 
liispitili   1   subsist  i  jusqu  il  il     \    luli    II 

1.  imbistendiesdel  lilli  Im  I 
|ll  11  s  M  nn  l|  11  II  ni  I  In  |ii 
tliitdi    I    iil        niiii Il     m 


lui 


m   1  11  m- 


i\  isiuns   b  I 
L  Yonne 


I    ) 


iu\  du  M( 


Il     I      |ii    Is  s  iiisiuue   le  Sdim    I  i  Cuir  liiul    i  t-i  i- 

'   I  I   II      11        II    sont  Id  11  s  deux  e  tipis  di  cisnes 

Il  m     liiii    i\ill      sele\e   -iiiicne     sui  l\onneinfe- 

I  ^    I        III  n    nue  supt  iieuie   Clniiien/ ei  Cmbiyni/ , 

n  est  pis  fuit  et   i-ii     .1     I  i  s   m    , 
^e  du  mont  Pnn  I  ii  (S  0  ni   In    i    d  iiis  um    le^nm 


nie 


def  ,1,1s    Llb   I  I       ml  I     s 
Chiiiot   effleui.    I     |  i    I     l  il   I 
(609  milles)  SI  ii-    ni  un     I    il 
lomain  etd  un   /,/    /  /    _  ml   i 

Audevalé,pii  s, lu  |    nil    |   , 
/  Yonne,  luienb  m   IiIMMKI  ni   li 
desi  I  luses du (•'?)(((/ (/a  \  ik  tnais 
ciinstiuiten  l'^'u,  au  diboueh. 


i\      I  111^  d  \,uint^   i,iuil    lu  Pont 

'  III  Chmun   au  sommet  duquel 

I     idale    heiitieie,  d  un  (asirion 

.1  ubi  sd  I  m  p  II  I  nu  piiui  b  s,  iviee 
Il  supiihi  niui  ilui  de  MimhiuilUtn 
du  lu  de  ce  nom,  pnite  le  canal    de 


,  i\  MVDrLhiNt  e  iu\    Aiues  a\oii,  chemin  fusant    capte 

m  II  lu  puie    de   la   Drwje^    1  \onne    fiole 

C/iiitrl-Ccmuii ,   a   1  escalade  dune    cime 
loi'heuse,    au    conlluent  du   Chamuux;  le 
lirniinuilnire   ,|in   pinte   le   manoir  de  la  Tour;  Mailly-le-Chàteau, 
jucbé  suc  la  p,nnl,'  e~..;ir|.,'e  ,rim  siiiiiPiix  ini'andre. 

La  Cure,  si-i Ir  In.m.  he  nni  e  (lerVnime,  est  un  long  et  nia- 

gnilique  torreni  de  |n',i  k  ileim'i  i  e^.  i;r|i,i|i|Hi.  au  grand  réservoir  du 
lac  des  Srttom  (sii|iei  lii  ie^  'im:{  lie.i.ire-  ;  di-ne  de '2ti7  mètres  de  long, 
20  mètres  de  haut,  ll^j^O  d'épaisseur  à  la  base;  contenance, 
23  millions  de  mètres  cubes),  la  dire  accourt  par  :  Monlsauche  (à 
B  kilomètres,  le  Sault  du  Gouloux  ou  du  Caillot),  à  l'écart  de  Quarré- 
les-Tiitnbes  (à  -iO  minutes,  la  Roche  des  Fées,  arête  de  granité 
donl  les  blocs  s'effilent  enaiguilles),  rase  Chastellux  (château  restauré 
des  XI",  xm"  et  xviiii=  sit>cles,  dont  les  grosses  tours  rondes  domi- 
nent le  fracas  de  la  rivière,  -;ur  les  éboulis  de  roches);  Pierrc-Pertuis, 
dans  un  site  romanln|iie;  Sni,ii-l'i-re  (église  du  xiii^  siècle,  au 
portail  dentelé,  à  la  ilérlie  eli-::,iiiie,  restaurée  par  Viollet-le-Duc). 

Ici,  «  'Vézelay  occupe,  dans  un  site  admirable,  le  plateau 
d'un  proiuontoire  dont  les  pentes  dominent  des  vallées  pro- 
fondes Ses  remparts  en  ruine  ses  rues 
moines,  ou  quelques  m  iisniis  m  n  un  s 
ti  un  lient  sur  la  médioiiili  il  h  il  il  i- 
lii  ns  voisines,  attestent  si  |  h  m 
m  us  il  a  conseivi  un  maj,iiiliqu  ti  luui 
{,nage  di  sa  f,i  iinb  ui  jassi  e  son  église 
ibbdti  ib  dont  lis  ilocheis  se  dcldchent 
sui  le  ciel  ))^Ch  PoRLE,  Yi-efoy  ) 

Au  \i=  sicele  le  biuit  se  lepandit  que  1  ab 
bTjefondfepni  Ginulde  Roussillonposserliit 


lundes^i 
le  St  nu 

b  11 

11" 

nul  Ici 

,'m'|"/|,'"ii"    1, 

leuxii  nie 
lel  de    II 

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1    ni     1    II 
1     1    1    III 
1    il\    1    1 

x 

i 

Il      1              11 

l-iiUI    In 

1     ^ li.eZ«v 

1      11      liite  de   11 

1  un    In 

11  II      1      \    : 

muiniiil 

ml  1 
1    h 

1  1 

1    ni     11 
M  lut    m 

1  s  que  de 

lient  dotée  scb 
wi- et  \ii»  Siècles 
nant  a  l-i  lettre  Icb 
aiddeRoussdlon 

I5ASSIN     DI'      l'AI'.l: 


299 


cl  SCS  Jeux  bc.'iux  portails  romans,  tour  de  l'Horloge  au  toit  pointu), 
la  ville  ne  manque  guère,  non  [ilus  que  d'esplanades  établies  sur 
ses  vieux  remparts,  au-dessus  d'un  magnifique  horizon  :  prome- 
nades des  Capucines  et  des  Terreaux,  avec  la  statue  de  Vauban; 
les  petits  Terreaux,  penchés  sur  le  vide,  bastion  avancé  de  l'en- 
ceinte fortifiée  que  couronnent  sept  tours  (sur  seize),  au-dessus 
(les  jardins  suspendus  à  la  cote.  C'est  d'en  bas,  au  bord  même 
.lu   louciil,   i|ii  il  convient    d'admirer  le  surgisscmcnt  de  ram|ilii- 

tlié,'ilie  .-ivall ais.  (5900  habitants.) 

Aiii|.liliee  ,lii  Cousin,  la  Ciiro  atteint  y\m/  et  ses  grottes  il.mt  on 
(lit,  iiiei\edle.  l.a  |ilus  Iniiuui"  876  inètres)  se  creuse  à  llauc  de 
ciciii,  lu  iiièiies  ,iu-.les-.ii^  (le  la  rlvlère.  A  peu  de  dislance,  les 
-miles  (lu  Tiildl.ile,  (le  11  lui  s,  des  l'ées  (lîJO  mètres),  explorées  par 
\1.  r.ililie  l'.ii.il  elM.  de  Viliraye,  autrefois  repaire  de  bêles  sauvages, 
(ii'i  l'en  a  P  h. .in  é  les  débris  d'espèces  animales  anciennes  :  hyènes, 

.,iir~,  I ,|.  s  (  .ivernes...  Dans  une  grotte  en  contre-bas,  les  Gou- 

Irihs  ,.,u  I.  -  liiliiiinoirs  .  les  eaux  de  la  Cure  s'engouffrent  en  tour- 
I.1II..11,   p..iir  ii'|.,ii,iili.-  à  I  Ivilomèlre  plus  loin,  de  l'autre  côté  du 

|.i.,ii l.iiic  1...  lieux,  au  Cliiilenay.  Au  sortir  du  tunnel  percé  dans 

la  (('.l.'  .1.'  Ch'iir  ..Il  .le  Chaiiv  ,  les  rochers  escarpés  de  Sainl-Muré, 
.lus  à  r,i.  ii.ui  .li~-..|\.iiiie  .!••  l'eau  sur  l'oolithe,  sont  troués  de 
i;i,.li,s  ;  .■.11.'  .1.-  Vllnninir,  ..Il  l'oii  a  uiis  à  j  our  UH  ossualrB  dc  l'ûgB 
d.'  i.ieiT.';  ..II.-  (lu   M'iinnnniik,  qui  a  livré  aux  archéologues  les 


avait  obtenues  du  Souverain  Pontife,  à  l'origine,  pu 
]icndance  de  l'abbaye,  rejetaient  à  la  fois  la  tutelle  s 
d'où  ils  venaient,  la  suzeraineté  féodale  des  comt( 
depeii'l.nl  l.iii'  li.l.  eiHiii  I'  jiiii.li.ti.in  de  l'évéque  ( 
dui|ii.l   1!-    ,ii,|.  Hli  II  .1.  Ml      l.iM-    ,..l\-ersaires    trouvèn 

l'abbe  AiUiiid  lut  iu..>.-.l(  rc.  l.u  n:.2,  nouveau  soiil 
geois,  soutenus  p.ir  lu  comte  du  Nevers  :  on  ]iill.^  I:.lili: 
Montboissier  est  obligé  de  fuir.  Il  fallut  rinl.iv.iili..i 
pour  le  ra|ipclcr  de.\il.  Mais  d.'jà  l'abbaye  el.iil    sur 

Uneillllle  lie  l'.iul  III  J.IIIMel-  1  ..iN  la  S.VI,I,I  n  ~.l .  .Ile 
étraue.  rs  ,1   .s,,u\elll   elcuiu.  -.     Illll.|llellielll     jic Vlllie- 

revenu.s,  av.ait  pl-eeijille  I  i  de.  i.l.n.  .■  .  ..iiiiiii'  .■.11.- 
instiUitions  monastli|ii.s.  |.  ;ilil.,i\  .■  .!.■  I..-.7./7.  .I.v.ini 
n'était  plus  qu'un  Ii.m.Ii..'.  I..i-.|ii.-  lu  i;.\  ..liili.ni 
cenibre  1790).  Déjà  la  l.:isili,|u.'   Snnl.-Mii.lel.iii.'   j.rii' 

i;n    1840,    la   Comniissi.ui    .l.s    M. .1111 mI>    lii-l..ih|i 

ristaiirer  :  Viollel-le-llu.-,   ili.nv.'  .1.-   ■■.Ile   ..iivie   ilitl 
I  intéressant  édiûce,  dans  la  l..iv.-  ,1 
la   beauté  de    sa  prime   jemu  --.  . 

Le  narthex,  véritable  avanl-n.'!, 
mesure  '22  nièlres  de  bui:;  :  en- 
core que  fort  riche,  sa  ,|e.  ..i.il  i.ui 
le  cède  pourtant  .'1  .  .•II.' .I.s  ii..is 
portails  intérieurs,  iuiv.mN  sur  la 
perspective  graiiilioso  des  dix  tra- 
vées de  la  nef  l'iimane,  qu'enve- 
lopp.",  d.iiis  le  l.iinlain,  un  chœur 
de  style  ogival  primitif,  porté  sur 
des  colonnes  miuiolilhes,  aux  cha- 
piteaux merveilleusement  sculptés. 
A  l'aiipui  de  la  basilique,  galerie 
de  l'ancien  cloître  et  belle  salle 
capitulaire  du  xii»  siècle;  de  la 
terrasse  en  sur|ilomb,  belle  \  ue 
sur  la  Cure.  On  verra  encore,  dan-- 
Vi'zelni/,  une  partie  de  l'eiu  .  iiile, 
l'ortiliée  de  tours  au  xiv"  si.'-cle, 
la  porte  Neuve  et,  dans  les  rues 
grimpantes,  quelques  maisons 
souvent  remaniées,  des  logis  du 
xV  siècle,  des  murs  couverts  d'in- 
scriptions, la  maison  où  naquit, 
en   lol9,  Théodore   de  lîè/e. 

PuislaC»r«?preii(l.;ni  |i:i^  a^.'.le 

Ciiusiii.  Du  hautde  si  j.l.ile-l.. , 

surgit,  entre  deux  silleii-  l.il.  1  >iu\, 
la  cité  d'Avallon,  dardaul  au  .1.^- 
susdu  Couxin,  qui  saule  el  inii-il  à 
ses  pieds,  la  proue  avauc.'c  de  s. .11 
promontoire  granitique.  De  monu- 
ments, legs  du  passé  (Saint-Lazare 


d'Am 
En 

Serai 


plus  priinilifs;  celle  de  Nerutont,  station  de  l'époque  de  la 
li.'  .1  .lu  bronze.  Au-dessus  des  grottes,  restes  d'un  retran- 
eii  pieiies  sèches  d'origine  gauloise;  à  2  kilomètres,  vil- 
nul  \I(.i(-.  Ii.'iii  sur  des  fondations  romaines,  et,  tout  près, 
iiesl,  l(  lire  .1..  Ville-Auxerre  dit  Camp  de  Lora,  perché  à 
is  .r.iliiiu.l.-,  .lont  l'escarpement  soutient  les  ruines  d'une 
.le  17:;  iii.tivs,  ll.anquée  de  sept  tours,  qui  défendait  la  voie 
1.  liuMisiiit  la  (iaule  en  écharpe,  de  Lyon  à  Boulogne. 
'.'•viitail  .le  l;i  Cure  et  celui  de  VArmnnrun,  le  Serein  (ou 
n.iiM'  peu  lie  iil.iei'  Tidiir  Se  Cl I 11 i lier  ;  il  coulc  d'un  trait 


l  rV ■    ji.ic   M..„lr.'.,l 

le  magniti(|ues  slalles,  ui 
albâtre  du  xv°  siècle  1;  pa 
/(/  (ancienne  abbaye  foni 


Armançon 


leiix  l.i^is  à  liiiirelles  des  xiv»,  xv= 

par  \  i.ill.l-l.-liuc,  avec  de  belles 
1;  ch.iire  de  la  lienaissance,  un  reta- 
■  Ch'ihlis  (célèbre  par  son  vignoble  ; 
l'e  par  Hugues  I'"',  comte  de  Cham- 
ie  iiar  Thibaultle  Grand  ;  église  dont 

lions;  châsse  de  saint  Edme,  arche- 
I  exil  (  1242]).  Le  Serein  débouche  en 
uançon.  —  Cours  :  186  kilomètres. 

commande  SnufeM (entre  le  Serein 
■io  Seiuiir, -prend,  kMufïon, la Bretme, 


300 


LA    FRANCE 


)NNE     A     JOIGNY, 


giossie  de  1  0  e  et  (le  1  O  I  I  i\i   in'l    (Hnb  K  plaine  des  Lan 

nus  ciue  commande  1  l  ili  I  \  i  -^  unte  Reine  Jolie  ville  que 
Semur,  juchée  sur  un  i  i  I  i  H  I  i  mulite  que  1  \imanron  envi  - 
1  )|  I  d  un  cingle  piesqm  (  (Hiii  li  t  it  dont  la  ciele  poitait  uni 
111] I  1  11  ible  citadelle  De  1  ancien  cli  iteau  fort  qui  ban  ut  1  (  tiin- 
gi  m  iil  de  1  isthme  enserie  pu  le  double  bias  de  la  mieie,  il  ne 
1      I      |ii    1        I  1    m     1    II  1        I  I    II      ml     m  le  Mde,  et  quelques 

I  m  I  III  M  ill  II  1111  l\  iii  I  III  ml  I  I  II  plice  en  4bU2, 
1       I  I    (Il   II    1         I  II    I       m   I    II     I    iii|  lits  oITient  d  idmi- 

I  il  1  s  I    is|  t    ii\   s    I  i  I    II     (  iiilli   I      lu    w     SU  cl(     Notie  Dame, 

II  [lins  s\ elle  dts  eyhsps  _   llii|ii  s   I  un     d      |  lus    m  t  s  aussi,  sont 


AVAl-LON     ;     POUTE     DE     LtGLl 


encoie  des  legs  heuieux  du  passe  F  e  site  de  Seimn  est  saisissant. 
Li  gorge  qui  1  enveloppe  doit  sa  beauté  i  la  lobustesse  et  à  la 
teinte  iidente  du  gnnite  louge,  pailleté  de  mira  et  de  quartz, 
diesse  en  m  isses  eiioimt  s  Cette  loclie  a  seiM  a  constiuire  les  rem- 
paits  ks  touis  loiuies,  les  muis  de  souttnement  des  vignes  et  des 
jaidins  etagt  s   >   (\idnuin  Dum\zet  ) 

5ew«r  fut  I  i|  Il  il  1  lAuxois  inuii/w"  4/<  (  /i«>  (3  410  ha- 
bitdiilhj  Paiuu|iiMl.  lu  I  III  I  111  iil  ,  liiiilnau  de  l'an- 
cii  nue   liiiii.      u      i  li  i\    i  m     li    |      I     d    uiinu      les  pt'iiodes 

les  plus  lioiill  s  d  iK  liL  hislcuie  1  iiciHulistie  iurieuse  des 
bandfs,  li  m.  i  s  le  plus  souvent,  a  la  soldi  de  la  Reforme,  ou  des 
(  ii(  i_uiu(  nés  de  la  Révolution  qui,  paitout  ailleurs,  a 
I  Mil  iiiiitilt  ou  lenveise  de  fond  en  comble  tant  de 
Il  I  I  iiNie  du  Moyen  Agi  ou  de  la  Renaissance, 
I  |i  |u  paigne  11  petite  légion  de  1  Aurois.  Aussi, 
1  II  iili  t  on  encoie  mieux  que  des  ruines  dans  le 
ilie  de  cette  natuie  agieste,  douce  et  variée,  pleine 
d  imprévu     le    long    de    ses   villi  es  sinueuses    qu'en- 

I  losent  des  falaises  ou  det,  coteaux  veido\anls.  Dans  le 
ixyonnemint  de  bemui  le  barrajp  ilu  P uit  (digue  de 
IbO  mettes,  h  lute  de  23j  leservou  conten  iiit  5  millions 
de  melies  cubes  poui  1  alimentation  du  c  mal  de  Bour- 
gogne, LpoisiCi  (\illa  gallo  lomaiiie),  dont  le  château, 
en  paitie  du  xiV^  siècle,  piopiieté  de  la  famille  de 
(lUilaut,  eutpoui  hutc,  <x  plusieuis  repiises,  M™°  de  Sé- 
\i-,né,  Bowhilhj  et  son  maiiou,  ou  vécut  sainte  Jeanne 

I  Clidutil  fille  du  pitsident  Fii  miot,  gi  md'mère  de 
M  de  S  \un  riin/iu/  vi  i italile  an opole  qui  domine, 
i   120  111  11      1  illilul     li\  ill      d,  lO/  I  un,  et  possède 

II  ci\|l        H    11 1      I  un      1 1     abbaye  (église 

^  mit  (il  11     I    lu  Mil     I     I      i\       I   s    I  illi  s,  chef-d'œuvre 

lu  XV  ■"  si  ilu  I  11  1  luii  1  u  biiiissieu;  débris  de 
iiiiiiullis    ]iiili    du  \  il,  ni  usons  des  XV"  et  XVI»  siècles^ 

i  ])i,n  iiis  u^usl  V  (i  I  il  un  ti  I  s  di  II  iiluine  des  Laumes, 
I  u  C3nllucnt  10  i   et  1  0  cnnii,  diiis  h  Biennc,  château 

I  Bussi/,  ou  vccul  exilé  de  la  Coui,  poux  avoir  écrit 
]  fltUuire  amourane  lies  Gaula,  Uo^i  i  di  Bussy-Rabutin, 
usin  de  M™°  de  Sevigué  (salle  des  devises;  salon  des 
liiinuns  de  gupiie,  chimbie  Sivi^iii  ,  judin  dessiné 
pur  Le  Nôtre;  parc  admirable). 


BASSIN     ])K     l'AllIS 


301 


Alise-Sainte- 
Reine  (ancienne 
Al.'sia),  bâtie  sur  la 
ilr.livilé  du  nionl 
Aii.Tois,  rappelle  le 
il'inier  effort  de  la 
(liiile  pour  son  in- 
ili'  pendance.  Une 
slaluo  de  Vercingétu- 
I  i.r,  due  au  slaUiaire 
Aini.'.  Millet,  coni- 
liiaiide  le  mont 
Auxdis,  depuis  186o: 
sa  hauteur  est  de 
0  mètres  (le  poi- 
f;naid  que  porte  à 
sa  ceinture  le  héros 
gaulois  n'a  pas  moins 
d'un  mètre);  sur  le 
piédestal  de  granité, 
gravée  dans  le  cui- 
vre, l'inscription  dic- 
tée par  Napoléon  III  : 
«  La  Gaule  unie,  for- 
mant une  seule  na- 
tion, animée  d'un 
même  esprit,  peut 
défier  l'univers.  " 
(Vercingétorix  aux 
Gaulois  assemblés  : 
C^SAR,  De  bello  gal- 
lico,  liv.  VII,  ch.  XX.) 
Alise  possède  trois 
belles  statues  .-celles 
de  Vercingétorix,  de 
Jeanne  d'Arc,  et  de 

sainte  Reine,  martyre,  sa  patronne.  Cha([ue  année,  If  10  septembre, 
on  représente  le  Mystère  de  sainte  Reine  :  tous  les  r(iies  scmt  tenus 
par  des  jeunes  (illes,  et  c'est,  par  ce  temps  de  scepticisme,  une  pure 
et  réconfiirtante  vision. 

Montburd,  au  penchant  d'une  colline,  sur  un  frais  vallon  qu'arrose 
la  Brenne,  au  milieu  des  prairies,  évoque,  par  sa  tour  surgie  des 
belles  frondaisons  de  son  parc,  la  mémoire  de  l'illustre  naturaliste 
Georges-Louis  Le  Clerc,  comte  de  Bulfon,  né  en  cette  ville  (1707-1788). 
Alors  se  succèdent,  sur  VArinannjn  : 
Tanlny  et  son  double  château;  l'mi- 
nerre,  poste  fortifié  au  vi°  siècle,  ville 
et  fief  passés  au  comte  de  Clermont 
en  Kj'iO,  puis  à  Louvois,  dont  le  tom- 
beau secimserve  dans  la  grande  salle 
de  l'ancien  hôpital,  fondé  par  Mar- 
guerite d'Anjou,  reine  de  Sicile.  A 
Laroche,  débouché  de  YArmançon 
(174  kilomètres). 

Joigny,  Villeneuve,  Sens,  font  étape 
sur  V Yonne,  jusqu'à  Monlereau,  où 
celle-ci  rencontre  la  Seine.  Joigny 
i(500  hectares  de  vignes)  est  réputé 
pour  son  vin  de  la  côte  Saint-Jacciues. 

Sens  (15  034  habitants),  cité  des 
Scnons,  plus  tard  capitale  provin- 
ciale de  la  IV°  Lyonnaise,  exen  .i 
longtemps  une  hégémonie  politi(|iie 
et  religieuse  sur  Auxerre,  Orléans. 
Chartres,  Paris  et  Meaux.  Son  évé([ne, 
au  vu"  siècle,  tint  tête  aux  Fram  ^ 
encore  barbares;  plus  tard,  saint 
Ebbon  y  organisa  la  défense  contre 
les  Sarrasins,  qu'il  défit,  en  732.  An 
moyen  ;ige,  son  abbave  de  Sainl- 
l'ierre-le-Vif  était  un  foyer  d'études. 
Saint  Louis  aflectionnait  cette  ville; 
son  mariage  avec  Marguerite  de  Pro- 
vence y  fut  célébré;  c'est  à  la  ca- 
tliédrale  Saint-Étienne  qu'il  conli.i 
la  précieuse  relique  de  la  Couronne 
d'épines,  en  atlendantque  fùtacliexé, 
jHiur    la    lecevoir,   l'admirable   leli- 

Frangk.  —  II. 


de  la  Sainte-Chapelle.  Le 
ropal  de  Sens,  (lui  lut  rétal 
.  leiivie  de  plusieurs  siècle 
■  I  il'  I  iii\,  sud  et  nord,  ai 


ineordat  supprima  le  siège  ar- 
en  18-21.  La  cathédrale  S(7W«- 
du   xn»  au  xvi",  possède  deux 

lirablement  ouvrés  par  Martin 


('.li.iiiiliiue- ;  plii.-ieurs  tombeaux  (ceux  du  Dauphin,  du  cardinal  Uu- 
prat,  des  linperron)  et  un  trésor  de  tapisseries  soie  et  or,  d'orne- 
ments et  d'objets  sacrés,  d'une  haute  valeur  artistique. 

P)ien  que  plus  forte  que  la  5ef«<?,  venant  d'un  peu  plus  loin,  et  re- 


cueillant  des 

.;mv    ,.| 

is  abon<lantes 

dans  un  b.i>-i 

|,|„.  ^. 

-le,  supérieure 

àl'éliage,  li.  n 

i<  v(dumineuse 

en  crue,  1  \  - 

me  ^■2'.':J 

liilomèlies;  le 

cède  à  sa  riv; 

le  pou. 

l'égalité  d'hu- 

meur,  le  cours  trant|uille  et  la  pureté 
des  eaux.  Elle  est  flottable  à  bticlies 
peidnes,  delà  source  jusqu'à  Armes; 
Ib.ll.ilileen  trains  de  bois,  de  ce  point 
,1  .\uxei  11';  navigable  en  aval,  jusqu'à 
M.  nie,  eau  (108  kilomètres).  Le  flot- 
la^e  se  l'ait  par  la  levée  des  écluses 
(les  I  éseï  \  (lirs  établis  sur  la  rivière  et 
ses  allluents;  il  est  fort  en  déca- 
dence. Sens  est  le  port  important  de 
l'Yonne  navigable. 

Le  Loing  draine  les  terrasses  oc- 
cidentales en  contre-bas  du  Morvan; 
c'est  l'émissaire  de  l'humide  Puisaye, 
l'artère  du  Gàtinais.  lilénean,  sur  son 
cciurs  supérieur,  rafipelle  la  victoire 
de  Turenne  sur  Condé  en  lévolle, 
V  leioire  qui  sauva  la  Cour  réfugiée  à 
u  (163-2).  Bordé  du  Canal  latéral 
I  se  réunissent  les  eaux  du  canal 
iiiléans  et  de  celui  de  Rriare,  le 
/../i/i(/ se  divise  en  plusieurs  bras,  dan? 
1  1  traversée  de  Monlaryis,  et  multiplié 
.iinsi  dans  celte  ville  les  aspects  va-i- 
nés  d'une  petite  Venise  du  Xord  : 
uidupe  légendaire  du  Chien  de  Mon- 
liriiis,  qui  désigna,  parmi  les  soldatsde 
Charles  VIII,  l'assassin  de  son  maître. 
A  Ncmu-urs,  le  Loing  coule  dans  une 

26 


302 


LA    FRANCE 


l'objet  de  la  munilî- 
cence  des  piemiers 
rois  de  France. 
Aprrs  Philippe  Au- 
guste, Étampes  ap- 
partint à  Blanche  de 
Castille,  aux  ducs  de 
Bourgogne,  aux 
comtes  de  Foix,  à  la 


l!r 


agreste  vallée,  dont  les  collines  se  hérissent  de  gros  blocs  de  grès, 
à  l'ombre  des  bois.  Louis  XIV  en  donna  le  titre  et  le  fief  à  son  frcre 
Philippe  d'Orléans  (1672);  le  titre  seul  est  passé  en  apanige  ni  «i- 
cond  fils  du  roi  Louis  Philippe  Nemours  est  un  lieu  de  ville^i  Uuie 
recheiché,  a  poitte  de  Fontainebleau  Déjà  la  Sewe  est  pioclie 
Motet,  a\e(  '.T  d  iil  1  1  Ile  111  niinient-ile  (fiortes  de  Pans  (.t  di 
Boui^d-ii  ii\i   u     I    ni  _    lin  pi      1(   beau  poit  ul  {\v°  siech  I  de 

soné»li  II   I    I  I    11    |ii    II  III   iil  111      i  contiefoils  du  xii"  su  de, 

ouvie  i  II  MM  I  I  h  11/  Il  lu  11  ii\  (  1  2  kilumetiPS  en  a\al)  Ici 
finit  le  Canal  1  itti  il,  a  di  ntc,  le  cliaiiiunt  villnn  de  1  On  me  con 
diiit  i  I  elniu/  de  Morel  L  Essonne,  1  Oi  j,e,  la  Bievie  se  sui  1 1  dent  sui 
la  ii\e  giuche  de  \a.liiine,  jusque  dans  Pans 

L  Essonne  (00  kilomètres)  léunit  les  eaux  de  1  Œ'M/'(Pithivieis) 
et  de  la  lUmaiile,  pisse  en  vue  de  Maletherlm,  patiie  du  capitaine 
LelieMe,  heios  de  I\I  izigran  (ch  iteiu  di  I  imoi^non  de  M  ileslieibf  s 
château  d  \ngeiville,  biti  par  Jacques  (  nui  et  ou  mouiut  le  gi  md 
dateur  Beiiyei)  diossi  di  \a.Juiiie,  rivieiette  d  Étampes,  1  Essonne 
débouche  a  Corbeil  d  ins  la  Seine   Si  pies  de  Puis,  Etampes  fut 


rnilllM'    ,lr  I.nllisXII, 
qui  ir  (Innua    cu  dot 

à  sa  fille  Uenée  de 
France,  mariée  à 
François  I"'';  puis  le 
titre  et  le  fief  passent 
à  Diane  de  Poitiers, 
duchesse  d'Étampes. 
En  1362,  les  merce- 
naires allemands  au 
service  de  la  Ré- 
forme laissaient  la 
ville  à  demi  ruinée. 
Étampes  mérite 
qu'on  s'y  arrête  pour 
sa  tour  Guinette,  an- 
cien donjon  royal, 
(lufcmpsdeLouisVl; 
l'église  Saint-Basile,  desxv"  et  xvi"  siècles,  foiicb'<'  |Mr  If  r^i  riobeil; 
la  ilnison  de  Diane,  charmant  édifice  de  la  I!riiai>>.nH  r  :  Xfilir-Danie- 
(/u-Fur<(crvpte  et  piliers  remontant  au  roi  Rnlieil;,  dniiL  le  créne- 
lage  évoque  des  siècles  de  lutte,  et  la  flcclie  en  pierre,  accom- 
pagnée de  clochetons  ajouiés,  ollie  lune  des  plus  heureuses 
Liédtions  du  st\lt  lom  in  L  eahse  Saint-Gilles,  l'hôtel  historique  des 
Tiot'.-Rois  la  m  lis  m  Ht  miss  ui(  p,  dite  d  \  nne  de  Pisseleu ;  dans  les 
enviions  li\ill  i  dL\iJuuii  ti oui  evei te  ou,  sous  les  gros  blocs  de 
gii  s  qui  I  11  nt  SI  b  bois,  I  i  ^entille  rivieie  musarde  au  milieu  des 
I  I  m  I  s  (  nti  p  de  lustiiiues  moulins,  |p  cinte  m  de  Méieville  et  son 
1  11  1  h  us  et  luxuiiint  vallon  de  la  Chalonetle  :  \oi\a.  de  quoi 
ni  un  I  s  t  uiistes  tiuis  d  ait  et  de  belle  nature  (9454  habitants). 
1  Orge(')i>  kili  un  tit_b)  estlaiivitiedeDouidan  et  d'Ai  pajon,  où 
dl  iili  \iJ,n(nlt  I  lii  lusse  a  dioite5;e<7jni/,  à  gaur  II. ■.!/.. „///,<•,</ 
et  lis  itsi  s  a  s  m  11  I  utdble  chdlemfoit,  prend  I  Yvette,  iiui 
aiiii'^e la.  i alleede t hev) I  ineelg  ignela Seine,  entirAtliis.l  Alibui.ltans 
1  agreste  coulée  de  I  \vcttp  lech  iteaudeC/f*  w    (^- ,riivr|n|,|H'di' bois; 


Bampinre  t  t  sx  belle  lesidenci  ,  b  i 


dr-SMusilr  II.  Mausarl, 
lestaune  par  iiuban  ; 
1  abbaye  des  Vaux  de 
Cernaij,  fondée  en  1 128 
par  Simon  de  Mont- 
lort;  en  remontant  la 
dépression  ouverte  de 
Trappes  (ligne  de  Ver- 
sailles à  Rambouillet), 
sur  l'horizon  de 
I  Yvptle.la  solitude  de 
l'nrl-llu,,„l.  dont  Ra- 
iiir  i4  l'asr;il  furent 
1   shnlrs  illustres. 

La  Bièvre(:i7  kilo- 
mètres) linit  enégout 
dans  Paris -.une  popu- 
lation industrieuse 
l'animait.  Notre  ma- 
nufacture des  Gobe- 
Ims  ne  l'a  pas  délais- 
sée; mais  l'agreste 
livière  d'antan  ne  se 
leconuaît  plus. 

L'Eure  ii^i kilomè- 
tres), fiu  faite  que  do- 
niinent  les  monts 
dAmain  (.309  mètresi, 
au-dessus  du  Merle - 
lault,  entre  Norman- 
die et  Perche,  Manclie 
et  Océan,  dérivent  à  la 


HASSIN     DE     PARIS 


303 


ronde  VEure  et  ses  grands  afiluents  de  gauclie,  l'Avre  etTUon,  c|ui 
gagne  la  Seine;  \a.  RiUe,  tributaire  de  l'estuaire  séquanien;  la  ?'</«- 
ijiies,  la  Dives,  VOnie,  nourriciers  de  la  plaine  normande;  et,  dans 
la  région  même  des  sources  de  l'Orne,  mais  du  versant  opposi; 
dirigé  vers  le  sud,  la.  Sarthe  etïHuisne,  qui  descendent,  par  Angers, 
au  large  récipient  de  la  Loire.  A  suivre  les  premiers  pas  de  ÏEurr, 
après  ([u'elle  a  égoutté  les  étangs  de  la  haute  région  boisée  du  Perche, 
on  la  dirait  destinée  à  grossir  la  Loire,  vers  Orléans;  mais  l'incli- 
naison du  plateau  de  Beauce  détourne  la  rivière  par  un  coude 
brusque  vers  le  nord-est,  puis  vers  le  nord,  où  elle  rencontre  le 
coteau  de  Chartres,  qu'elle  effleure  d'un  enroulement  pittoresque. 
C'est  en  amont,  au  Boizard,  que  Yauban  construisit,  de  1684  à  1687, 
la  digue  de  refoulement  chargée  d'accumuler  les  eaux  de  l'Eure 
pour  les  transporter  à  Versailles,  au  moyen  d'un  aqueduc  gigan- 
tesque qui  devait  enjamber  la  vallée  de  la  Fowe,  àMaintenon,  par  trois 
rangs  d'arcades  superposés,  dont  le  premier  étage  seulement  com- 
prend 47  arches  de  13  mètres  d'ouverture.  Certaines  arches  attei- 
gnent 2o  mètres  de  liauleur.  Ce  gigan- 
tesque ouvrage  ne  fut  pas  terminé.  Des 
ponts  jetés  sur  la  Voise,  l'Eure  et  les  ca- 
naux, au  travers  de  larges  prairies  et  de 
massifs  en  haute  futaie,  donnent  une  in- 
finie variété  au  grand  parc  de  Mnintetum. 
o\s.  Racine  promenait  ses  rêveries,  t.indis 
que  Le  Nôtre  dessinait  le  parterre, ou\  rail, 
les  avenues,  distribuait  les  eaux  pnui-  \r 
plaisir  des  yeux.  Louis  XIV  acheta  le  dn- 
maine  et  en  fit  don  à  Françoise  d'Aubigné, 
créée  plus  tard  marquise  de  Maintenon. 
Les  Noailles  en  son  t  les  tenants  depuis  lors. 

Un  trio  de  rivières  peu  développées  con- 
flue à  l'Eure,  sur  sa  droite  :  après  la  Voise, 
la  Druuette  d'Épernon,  la  Vesgre  de  lloudan, 
émissaire  du  plateau  qui  porte  le  grand  ré- 
servoir de  l'étang  de  Saint-Hubert,  entre 
Rambouillet,  Montfort-l'Amaury  et  Ver- 
sailles. 

Les  maîtres  de  Rambouillet  étaient  appa- 
rentés de  fort  prf'S  aux  constructeurs  de  Mainte- 
non,  ilniil  .I:i,  ,|u(  <  il'  Anuriiihs  avalt  épousé  la 
fille  uni' |ih  I  11  I  ._'(..  I  Ml .  ..Miiiitl'influenceexer- 
céeparC.iilM  une  (|i'  \  i\  MMiir,  iiiarquisede/{n»i- 
bouillrl ^  f.  iiiiiir  i\r  Cli.ii  li^  il  Angennes,  sur  le 
mouvement  littéraire  de  son  temps.  Louis  XVI 
acheta  le  domaine  de  Rambouillet  et  bâtit,  pour 
Marie-Antoinette,  une  ferme  et  une  bergerie  mo- 
dule, qui  reçut  d'Espagne  le  premier  troupeau 
de  moutons  mérinos  importé  en  France.  Na- 
poléon l"  chassait  volontiers  à  Rambouillel; 


l'impératrice  Marie-Louise  s'y  réfugia,  le  i  avril  181 'i,  avec  le  roi  de  Home, 
qu'une  escorte  autricliienne  ne  Inrii.iit  fiiière  à  entraîner  vers  Vienne  et 
Schœnbrunn,  son  tumlMMu.  /;  .  'm,,,  , ,  /  ii.i  |,i  première  étape  des  princes  en 
route  pour  l'exil  :  Nn/i.-lenii  /  .  ■ ,  -  W  t  t  mi  (nuit  du  23  au  26  juin  IS 15)  ; 
Charles X, aprèssonaliiliiMlinii,  ^  :_;,  m:  i  ;,:  rlinurg, se reposèrentau château. 

Château  et  parc  sont  niaiutuuant  propriété  nationale.  Restauré, 
agrandi,  défiguré  à  diverses  reprises,  /?am6oui//p<  intéresse  surtout  par 
les  souvenirs  qu'il  évoque.  (François  I"''  mourut  au  dernier  étage  de 
la  grosse  tour,  en  lo'i7.)  Pièce  d'eau,  parterre,  magnifiques  planta- 
tiiuis  du jai'din  (tulipiers,  acacias,  rhododendrons);  parc  giboyeux 
de  1200  hectares,  coupé  d'admirables  avenues  et  entièrement  clos 
de  murs  tj  'iS4  hiibiiauN. 

Dans  rriivr|.i|.|.rnii'rit  de  la  rioiilM»  ciu'elle  dessine,  à  partir  do 
Chartres,  1 /■,''( /y  arrueille  Mir  sa  gauche  un  premier  groupe  de  tri- 
butaires :  la  Biaise  de  Dieux  et  l'Avre  de  Verueuil,  enfin  l'ilun,  au- 
dessus  de  Louviers.  L'Avre,  double  ou  plutôt  doublait  l'fiîire,  avant 
que  la  confiscation  de  ses  souices  et  de  son  affluent,  la  Vigne,  n'efit 


304 


LA     FRANCE 


diminué  sa  pnrtt'e,  de  1  200  li- 
tres par  seconde.  Dreux  com- 
mande la  vallée  de  la  Biaise  qui 
s'y  divise  en  plusieurs  bras,  avant 
de  rejoindre  l'Eure,  à  4  kilomè- 
tres en  aval.  Henri  IV,  après 
avoir  deux  fois  assiégé  la  ville, 
l'emporta  et  renversa  en  partie 
ses  fortifications.  A  voir  :  le 
beau  portail  de  Snint-Pierre,  ci- 
selé par  Clément  Métézau;  V Hô- 
tel de  xnlle,  œuvre  du  même 
artiste  (U;i2-1S37),  ses  élé- 
gantes tourelles,  ses  vastes 
salles,  gracieusement  ornées, 
son  magnifique  escalier  de 
pierre;  sur  le  coteau  qui  do- 
mine la  ville,  la  chapelle  royale, 
tombeau  dos  princes  de  la  fa- 
mille d'Orléans  (10  692  hab.). 

Anet  rive  droite ,  Ivri/  rive 
gauche,  Pac)/,  jalonnent  le  cours 
de  VEure,  jusqu'à  la  rencontre 

de  l'Iton  :  Anei,  avec  les  restes  inuix    ■    ihack 

du  magnifique  château  que  l"lii- 
liberl  Delorme  construisit,  sur 

Tordre  de  Henri  II,  pour  Diane  de  Poitiers  et  qu'illustrèrent  des 
artistes  comme  Jean  Goujon,  Germain  Pilon,  Jean  Cousin,  dont 
l'œuvre  admirable  fut  en  partie  détruite  par  la  Révolution;  Ivry- 
la-Bataillc,  au  dévalé  de  la  Vesgre,  qui  rappelle  la  grande  victoire 
de  Henri  IV,  le  14  mars  1590;  Pac y-sur-Eure,  qu'habita  Philippe 
Auguste,  où  se  plaisait  saint  Louis,  et  dans  le  voisinage  duquel, 
sur  la  rive  droile  de  la  rivière.  Du  Guesclin  iniligea  aux  troupes 
réunies  d'Angleterre  et  de  Navarre  la  mémorable  défaite  de  Co- 
cherel  (13G4). 

Singulier  cours  d'eau  que  l'Iton,  tantôt  à  fleur  de  pr(',  tantôt 
vaguant  dans  des  profondeurs  souterraines.  Né  à  9  kilomètres 
de  Mortagne,  au  pied  du  mont  Chauvet(299  mètres),  api'ès  avoir 
alimenté  l'étang  de  la  Trappe,  dans  un  site  mélancolique,  et  passé 
devant  le  fameux  monastère  de  l'abbé  de  Rancé,  Vltm,  échap- 
pant à  la  dorsale  forestière  du  Perche,  dévale,  vers  le  nord-est,  à 
la  rencontre  de  VEure.  A  l'éperon  du  Recquet,  une  dérivation, 
ouverte  par  le  roi  d'Angleterre  Henri  I",  lui  enlève  toutes  ses  eaux 
en  deux  bras  :  l'un,  celui  de  Verneuil,  qui,  après  avoir  complété  la 
défense  de  cette  place,  construite  (1119-1131)  par  le  même  prince 
pour  servir  de  boulevard  à  la  Normandie  contre  la  France,  va  re- 
joindre l'Avre;  l'autre,  le  bras  forcéde  Breteuil,  qui,  k  3  kilomètres  en 


aval  de  cette  ville,  rejoint  Vlton 
à  Condé.  Alors  celui-ci  se  re- 
prend à  couler.  Son  lit  vide,  ou 
à  peu  près,  Vlton-ilort,  à  sec 
hors  les  temps  de  crue,  me- 
sure 14  kilomètres  et  demi. 

A  peine  revenue  au  jnur, 
1,1  rivière  plouL'e  :  ses  eaux  sont 
nhsoi  bées  par  des  limt-tuut,  sorte 
d'entonnoirs  ou  hctloirs  éche- 
lonnés en  ligne  sur  la  rive 
droite,  dans  la  forêt  d'Évreux, 
de  Verrières,  à  la  Fosse -aux- 
Dames.  L'un  de  ces  gouffres  a 
16  mètres  de  profondeur,  sur 
80  mètres  de  diamètre.  Sur  la 
ligne  des  bettoirs,  un  canal  sou- 
terrain a  été  découvert  en  1860, 
à  18",70  sous  terre,  dans  la  mar- 
nière  des  Boscherons. 

Déjà  un  autre  canal  souter- 
rain avait  été  signalé   plus  en 
amont,   dans  la  direclinn  et  à 
K    swM-iouis  8iiiètresencontre-liasde  r//()i!. 

Ces  eaux  minent  les  étais  du  sul, 
forment  voûte,  provoquent  des 
effondrements  et  remplissent  de  grandes  cavernes-réservoirs,  aliment 
des  sources  voisines.   La  ville  d'Evreux  puise  de  BOO  à  600  litres 


par  minute  rt 
enfin,  vm'a 
Riant,  \r  ll„in 
tiyny,  la  lonl  . 
belles  sourci- 
perd  dans  1'/ 
(115  à  118  ki 
Dans  un  val 
l'Eure,  Lnnvie 


;  cale 


a  rivière  souterraine.  Le  Sec-lUm, 
!■  (  liii  .S  r^iiLiiiiis  (|ui  lui  rendent  la  vie  :  le  Grand- 
ir ('.Mill  liiics  ,  la  Fofse-aux-Daiiies,  la  funt  de  Bou- 
'iniiutri,  (•.•II,,  d  ll,.,„l.nn'ille  (700 litres),  l'une  des  plus 
iiniiiianilr^.  iMilin,  Vllnit,  plus  éveillé  que  jamais,  se 

'".  '•Il il  ili'  l.'iini'i  s.  Sun  cours,  en  interrompu 

Miiètivs  ,  n'i^st  ni  iiavigalih-  ni  flottable. 

on  fertile  et  cciuronné  de  bois,  qu'anime  le  cours  de 

s  a  su  garder  les  trésors  d'art  de  son  église  Notre- 


Dame  (piirche  magnifique  de  style  flamboyant,  portes  Renaissance) 
et  aussi  les  traditions  de  vie  industrieuse  que  lui  légua  le  xiii=  siècle 
(filatures  de  laine,  manufactures  de  draps,  ateliers  de  constructions 
mécaniques,  à  l'usage  de  l'industrie  du  tissage). 

VEure  prête  sa  force  aux  usines;  elle  devient  navigable  sur  14  ki- 
lomètres :  6  de  Louviers  au  Vaudreuil,  délaissés  par  la  batellerie, 
8  de  cette  étape  à  la  Seine.  Une  longue  presqu'île.  Vile  de  Grâce,  sépare 
encore  la  rivière  et  le  fleuve  qui  coulent  presque  parallèles,  et 
VEure,  presque  en  face  du  confluent  de  l'Andellef rive  droite),  ren- 
contre la  Seine,  à  2  kilomètres  an-dessus  de  Pont-de-l'Arche,  où  déjà 

se  fait  sentir  le  mou- 
vement de  la  mari'e. 
La  Risle  ou  liille 
(140  kilomètres), 
fille  du  Perche, 
descend  du  massif 
d'Amain.au  pied  de 
la  butte  de  I.ouvigny 
(309  mètres),  baigne 
Laiyle ,  où  elle  se 
multiplie  pour  ani- 
mer d'importantes 
fabriques  d'aiguilles, 
épingles,  agrafes,  (h'^s 
à  coudre,  etc.;  Itiii/lrs, 
rivale  ou  comph'ini'nt 
de  Laigle.  Le  double 
village  de  la  Ferrière- 
et-Ajou  voit  dispa- 
raître la  rivière  par 
les  Assures  de  la 
craie.  Non  loin  de 
Grosley,  ses  eaux 
reviennent  au  jour 
avec  \a.fonlaine  Rayer, 
source  admirable  qui 
jaillit  à  raison  de 
1 500  litres  par  se- 
conde, entraînant  les 
infiltrations  d'entre 
Risle  et  Charentonne. 


«ASSIN     DE     PARIS 


303 


Encore  accrue  des 
fantirines  de  Benumont, 
la  Risle  prend  ;iu  pus- 
siige  son  luailre  al- 
IhiLiit,  Id  Chaxnlimni 
de  Hoinay,  ului  i1I( 

i  liiioniie  (lildluies 
(U>  colon  et  de  laine 
le  luisseau  des 
fontaines  Saint-De- 
lUf,  puis  1  ValliDH 
(6Û0  1i(iP«)  et  la  fon- 
tainn  .i.    Pn„t    \  iilhoit 

4.11  hli  I     I    I     h 

fou  I  I  \l  ml  II  L 
cuLilkli  luHiu/k  ou 
SiIhc  ('uO  hties)  a 
Pont  Audemei  et,  du 
1  mt  1b  kiloineties 
di  vient  navigable,  t  ii 
un  couis  languissant 
<iai  piend  encoie  h 
torbie  (6j0  lities) 
dans  les  pi  es  de  1  ou 
t  iinville,  et  se  pei  1 
entre  les  bancs  de 
l'estuaire  séquanien. 
A  Bcauniont-le-Roger, 
église   Saint-Nicolas, 

avec  deux  portails  du  xv=  siècle;  magnifiques  ruines  de  l'abbaye  de 
la  Sainte-Trinité.  Bernaij  s'est  formé  autour  d'un  prieuré  fondé, 
au  M'  siècle,  par  la  duchesse  Judith  de  Pn'l;i-n.':  .hs  !.■  xiii'--  siècle, 
le  fief  passa  aux  comles  d'Alençon.  Dans  h>  .nimMis  li'iluioMits  d.' 
l'abbaye,  reconstruits  au  xvu"  siècle  par  Ifs  Ih'ip  ,li,  iius  d.'  .S.iinl- 
Maur,  logent  la  Municipalité,  la  Bibliothèiiue,  la  Sous-Préfecture, 
le  Tiibunal  :  la  Caisse  d'épargne,  la  Justice  de  paix,  le  conseil  des 
Prud'hommes  ont  élu  domicile  dans  le  logis  abbatial. 


COTE    NORMANDE    OCCIDENTALE 

ENTRE    LA    SEINE    ET    L'ORNE 

L'expansion  de  las[ihère  mari  lime  dela5c/(i('  u'esl  limitée,  à  l'ouest, 
que  par  la  jetée  granito-schisteuse  du  Cotentin.  Une  ligne  tendue  de 
la  pointe  de  Barfleur,  éperon  de  la  péninsule,  au  cap  d'Antifer,  pro- 
jection du  pays  de  Caux,  trancherait  entre  la  baie  du  fleuve  et  la 
Manche.  Entre  ces  deux  points,  l'écartement  dépasse  100  kilomètres. 
Mais,  en  réalité,  l'action  du  fleuve,  par  les  déi>ôts  qu'il  entraîne,  ne 
dépasse  pas  la  traverse  de  24  kilomètres,  mesurée  du  cap  de  la  Hève  à 
l'embouchure  de  laDives.  C'est  là  proprement  que  finit  l'estuaire  sé- 
quanien. Aussi  la  côte  qui  prolonge  au  sud-ouest  les  rivages  de  Ilon- 
llfur  ne  perd-elle  que  peu  à  peu  le  caractère  des  rives  de  la  Seine 
innritinie.  Des  éboulis  de  roches,  des  falaises  rompues,  des  collines 
boisées  et  verdoyantes  exhaussent  et  égayent  ce  littoral  jusqu'au 
point  on  il  s'affaisse  dans  les  grasses  pâtures  du  pays  d'Auge,  que 


fé'conde  le  double  sillon  do  la  Touques  et  de  la  Dives  :  Criquebœuf, 
Yilkmllr,  Traiirillr-Ueniirillo,  VilIcrs-siir-Mcr,  IJoulç/ate-Beuzeval, 
Cabourg,  se  donnent  la  main  le  long  des  grèves  de  sable. 

Le  groupe  Trouville-Deauville  tient  une  place  brillante  à  la 
tète  des  cités  cosmoiiolites,  venues  au  jour  comme  par  enclian- 
liiii'iil.  T'iis  l.'s  terrains  vacants  au  bord  de  la  mer  ont  été  accapa- 
1'  -  |Mi  1,1  I i-  ulation  :  on  a  comblé  les  marais  de  Deauville,  arasé 
t-r>  .liiii.  ~.  ,|.  oii|ié  les  bois  en  parcelles,  créé  des  boulevards,  des 
j;ii.liii>  >ui  ji's  dcMix  rivos  do  !:i  Touques.  Les  masures  de  l'ancien 
hain.'au  ^\>^  prihcuis  (Uil  ^wiiiln.'  sniis  la  marée  montante  des  cons- 
tiuclions  bi/,.irifs,  di-s  Inui-^l  .li'>  l'iurelles  en  faux  gothique,  des 
pignons  prétentieux,  dis  fai  adis  vernies,  des  pagodes  chinoises, 
des  colonnades  hindoues,  décor  de  toutes  les  époques  et  de  tous  les 
styles,  ou  plutôt  sans  style,  qui  se  retrouve  dans  les  grands  caravansé- 
rails de  la  mer.  En  face  de  sa  remuante  voisine,  Deauville  couvre  de 
ses  voies  régulières  et  tranquilles  l'ancien  fonds  où  mouillait,  au 
xi'  siècle,  une  partie  de  la  flotte  de  Guillaume  le  Conquérant.  La 


Touques,  assagie, 
excellent  port 
d'échouage,  long 
de  1  kilomèti'e, 
complété  du  côté' 
de  Deauville  par 
un  bassin  à  Ilot 
et  un  bassin  de 
réserve, toutcela 
bien  au  point, 
animé  par  les 
barques  de  pè- 
che et  le  va-et- 
vient  dos  ba- 
teauxqui  partent 
pour  le  Havre. 

Née  à  4  kilo- 
mèlivsdu  bourg 
.b>  Mrrl,.iault,  la 
Touques!  1)8  ki- 
lomètres), ri- 
vière de  Gacc, 
frôle  dans  un  val 
(leprairies,  r/ïiV- 
m.-îs,  defraiEvil- 
liges  qui  se  tou 
lient  presque. 
Ile  claires  fou- 
la i  n  e  s  ,  des 
•  douets  "l'avi- 
vent. Dans  la 
liaine    de  Li- 


tenue   dans  un  chenal,  forme  aujourd'hui  ui 


306 


LA     FRANCE 


sieux  fis  948  habitants),  elle  reçoit  ïOrhec.  Une  enveloppe  trop 
neiiv  ilissimulp  aux  ypux  de  rarrivaiit  les  vieilles  maisons  à  pi- 

r,,.,!   -MI    m-    q,i..   |,-   ',n..yr-i^  :]._-n   ri    1;,    R.mki i'^'^Jincc   li'L'U.'Tent  à   la 

Vi-  ,    I         ,!•      VI-      'ImI.      .h     /.     ■    ':  :  Mi'    .MIN   A-.'.-.nlr  ,lrs  BoUch.Tii'S, 


'S.  Au-dcss.pu,s  , 


-ri-oyn 


Falaise  domine  de  ses  douze  tours  et  de  son  beau  donjon  un  paysage 
de  bois  et  de  rochers  essaimes  sur  le  cours  de  la  petite  rivière. 
Cuibray  est  un  quartier  industriel,  à  l't'cart  de  la  ville  (sa  foire  est 
devenue  surtout  un  marché  aux  chevaux). 

De  l'embouchure  de  la  Dives  à  celle  de  l'Orne,  une  plage  de 
saille  à  peu  près  continue  s'adosse,  en  regard  de  la  mer,  à  un  bour- 
ii.|ct(Ip  .liiiM's  lilaiich.ilres  qui   niasi|UPiiirarrière-paYS  verdoyant. 


dont  le  pout  lut  construit  par  un  évèquede  Lisieux,  la  Touques  divague 
à  l'aise  dans  un  val  élargi,  prend  adroite  et  à  gauche  de  nouvelles  fon- 
taines, passe  en  vue  des  débris  du  château  de  Bnnneville  oxi  se  plaisait 
le  Conquérant,  s'élargit,  à  Touques,  en  un  petit  port  de  cabotage,  bien 
déchu  de  ce  qu'il  était,  avant  l'aménagement  du  port  de  Trouville. 
LaDives(llOUilunièln'-i  ,I.-iiv.- ,1,.  hi  régionde  l'Hiéniois,  à  4  ki- 
lomètres de  la  vilh-  J  ■  (.1  !■,  ,|ii  iii--'  la  Touques.  Le  Tnilncfniillr, 
l'Anïe,  rivière  de  /■/'',  l,i  i .  j.ii.n.  ni,  cl  elle  s'épand  dans  le  pl.it 
pays  d'Auge  par  Annrroi/,  na  di-liciuclie  la  Vie  et  remonte  la  marée. 
Le  sol  (|u'fllo  ai  rose,  faitd'alluvions  grasses,  conquises  surun  ancien 
golfe,  se  sature  à  la  saison  pluvieuse.  Bivcs,  d'oîi  Guillaume  le  Bâtard 
partit  pour  la  conquête  de  l'Angleterre,  ouvre  à  la  rivière  l'horizon  de 
la  mer.  Deux  cents  navires,  àl'appeldu  Conquérant, se  réunirentdans 
le  port  de  Bioes  pour  transporter  outre  Manche  des  milliers  de  com- 
battants et,  s'il  faut  en  croire  la  tradition,  un  nombre  incalculable  de 
poursuivants  d'armes.  Ce  port  en  rivière  est  aujourd'hui  assez  peu 
animé,  encore  que  son  tirant  d'eau  dépasse  3  mètres  en  morte  eau  et 
atteigne  6  mètres,  avec  la  marée.  L'invasion  des  bancs  de  sable  dé- 
posés à  la  pointe  de  Cabourg  n'a  point  obstrué  son  issue.  Mais  Ca- 
bourg  la  ville  neuve,  aux  longues  avenues  plantées  d'arbres  qui 
s'allongent  en  éventail  comme  autant  de  tentacules  tendus  vers  tous 
les  points  de  l'horizon,  Cabourg  a  tué,  ou  du  moins  relégué  à  l'ar- 
rière-plan  la  vieille  ville  du  Conquérant.  Pourtant  l'activité  du  port 
de  Z»n'es semble  renaître:  la  pèche  y  est  toujours  florissante.  C'est  à 
Falaise  (6  847  habitants),  sur  la  rivière  d'Ante,  affluent  de  la  Dives, 
i:|ue  naciuit  Guillaume  le  Conquérant,  bienfaiteur  de  sa  ville  natale. 
Du  haut  de  son  promontoire  de  grès  quartzeux,  le  vieux  château  de 


L'ORNE    ET    LA    BASSE-NORMANDIE 

C'est  par  le  cours  de  l'Orne  que  prennent  contact  les  terrains 
si  divers  qui  composent  le  sol  de  la  Basse-Normandie  :  à  l'ouest,  les 
schistes,  les  granités  elles  grès  du  massif  Breton,  projetés  dans  la 
presqu'île  du  Colenlin;  à  l'est,  l'auréole  crélacée  du  bassin  de 
Paris  ;  au  centre,  la  grande  plaine  jurassique  de  Caen.  Le  cours  de 
la  rivière  en  est  diversement  affecté. 

Né  d'une  source  qui  jaillit  à  moins  de  200  mètres  d'altitude,  le 
ruisselet  originaire  de  l'Orne  descend  les  pentes  d'un  massif  peu 
élevé,  de  241  mètres,  au  revers  duquel  la  Sarthe  s'écoule  vers  le 
sud.  S'il  suivait  sa  piiMiiière  impulsion,  l'Orne  irait  vers  l'ouest  à 
la  Mayriiiir,  .ni-^lr-^iK  ,r\|.'ii.Mii  ;  mais,  dans  la  plaine  verdoyante 
où  est  a-H-r  1,1  virillc  Mlh'  i  |ii-.r,,|.,ile  de  Sées,  en  vue  des  hauteurs 
que  revrl  la  |iin|.>udi;  lonl  dEiuu\es,  son  cours  tourne  au  nord- 
ouest,  puis  fraiicheinent  au  nurd-est,  pour  atteindre  le  rivage 
au  delà  de  Caen.  D'abord  la  rivière  coule  silencieuse  et  sans  hâte 
surun  lit  de  vase,  d'oii,  à  la  suite  des  pluies  d'hiver,  elle  s'épand 
sur  ses  rives  et  inonde  les  présvoisins.  Mais  aussitôt  qu'elle  entame 
le  seuil  des  roches  primaires  tendues  au  travers  de  sa  route,  la 
rivière  change  d'allure  en  aval  d'Écouché:  ses  eaux  roulent  en  gron- 
dant sur  des  roches  aiguës,  tournent  et  se  replient  en  multiples 
détours:  celui  de  Ménil-Glaise,  qui  lui  vaut  B kilomètres  de  course, 
pour  un  isthme  en  ligne  droite  de  500  mètres;  celui  de  la  Courbe, 
puis  les  méandres  qui,  de  Bernay  à  Putanges,  mesurent  13  kilomè- 
tres, pour  une  distance  à  vol  d'oiseau  de  2  kilomètres  et  demi. 

A  partir  du  vieux  pont  de  Sainte-Croix,  l'Orne  devient  un  véritable 


15ASSLN     Di:     l'AlUS 


307 


lui  1h 


AuIm'iI,,1,ujsuip 
surle  (k!  f,'iiuirrc 
la  Fusse  tnur- 
mante,  où  l'(>;ii 
tourbillonne  pi 
profonds  re- 
mous. Dans  et 
val  toujours  en- 
caisse, débou- 
chent la  i?«î:e,  1,1 
Rouvre,  le  Nui- 
reau.  Un  loiii. 
méandre  encori 


pourraient  être 
limousins  ou  al- 
pestres, entre 
des  promontoi- 
res ardus  de  80 
et   100   mètres; 


sx.,,c  „.  '•-■--;-;: ..-....--.,    p';;;,t':î;:;,:: 

tent,  la  rivière 
s'épand  dans  la 
monotone  et  riclie  campagne  de  Caen,  où  l'attend  le  flot.  A  Caen, 
dernier  tribu  taire,  r0.io(i,  formé  de  deux  bras  qui  alimentent  son  canal 
maritime.  Car  la  rivière,  dont  le  tirant  d'eau  est  de  S^jîJO  à  4  mètres 
en  vives  eaux  ordinaires,  possède  des  fonds  très  instables.  De  tout 
IfiLips  son  embouchure  fut  encombrée  de  sables;  il  faudrait,  pour 
li'S  écarter,  un  fort  courant  d'eau  :  l'Orne  n'y  siifQtpas.  Cependant  de 
[iilils  bateaux  à  vapeur,  auxquels  convient  un  tirant  d(>  2  iiiMns, 
fout  un  service  régulier  entre  Caen  et  Le  Havre,  par  la  rivière. 

L'Onie  débouche  en  mer  entre  deux  pointes  sablonneuses,  éloi- 
gnées de  800  mètres  l'un  de  l'autre,  tandis  qu'un  peu  en  amont, 
d'Oiiistrehnin  k  Snllenelles,  sa  largeur  peut  dépasser  1000  mètres, 
naturellement  aux  dépens  de  la  profondeur.  En  mer,  la  baie 
s'étend  des  dunes  de  Merville  aux  rochers  de  Lion-sur-Mer  et  di' 
l.angrune.  Peu  de  rades  sont  aussi  favorisées  pour  l'excellence  ûf 
l'ancrage  ;  l'Orne  est  malheureusement  d'une  instabilité  déses- 
[M'rante.  On  a  doublé  son  cours  d'un  cnn^Z,  entre  Caen  et  la  mer,  sur 

un  parcours  de  14  kilomètres;  sa  pinr Icni   .u  nini  |.-   eau  suflltà 

la  remonte  des  voiliers,  des  caliiilrin^  ri  ,|r^  bnijs  (  .•m  i  nus  venus 

de  toutes  les  parties  du  iniiiidr     Uni   ic  ii   imimI  -, i  r.nl,  daii-^ 

C'î'/i,  pai  un  bassin  lect  ingul  m  i     dr   iini»  lus  sui  .io.  \:()ni<', 

dûment  anu  iiagi  ,  foinie  de  son  (  n\r  un  pnrl  diilHin,i!.'i'.  I.i'  /mrl  ilr 
Caen  fait,  a  lui  seul, 

comin   n  M    '  ild.   h 
Bissi   N  aniin  li    un 


K     0,u 
iKunli 


niable  bassin  a  flol 
avec  jetées  en  cliai- 
pente  que  piot(  geni 

—  Cinin,  de  lOine 
1j2  kibun.  lies 

La  Basse -Nor- 
mandie. —  Carn  csl 
Lentrepot  nalnirl 
d'une  région  extrê- 
mement fertile.  La 
diversité  des  ter- 
rainsyengeiidrr  uih- 
grande  varii  |.'  ,1  .i-- 
pects  et  de  |i|n,|ih  - 
tions.C'est,àr.>ue,st, 
le  Bocage  normand , 
«  dont  les  schistes, 


humides  et  éminemnuuit  favorables  aux  prairies  naturelh^s,  tandis 
(pie  les  arènes  granitiques  se  prêtent  mieux  en  général  à  la  culture 
des  céréales  et  que  les  crêtes  gréseuses,  tantôt  se  boisent,  le  plus 
souvent  restent  arides,  se  couvrent  d'ajoncrs  et  de  bruyères  et  for- 
ment de  grandes  landes,  semées çàet  làde  bouquets  de  safiins  »(1). 
Au  sud  de  Falaise,  le  pays  d'Houbne  est  une  annexe  naturelle  du 
lîi>cage.  Tu  [KU  dilTéreiile  est,  autour  de  Hayeux,  la  physionomie  du 
Ui'ssiii.  Le  soiis-s<il,  fonué  jiar  les  couches  généralement  argileuses 

du  lias,  sur iihfs   du  bajocien,  engendre  un  pays  encore  acci- 

driili'  it  boisi',  mais  ne  présentant  plus  la  raideur  des  talus  du 
l'.iH  ,i^.'.  Aii\  limes  des  vallées  s'étalent  des  prairies,  tandis  que  les 
r,ih  iii'>  I  11"  iens  se  prêtent  plutôt  aux  cultures.  Mais  la  |date- 
l'iiiiH'  j.i'  1.  i,e  (les  céréales  est  constituée  par  b'S  calcaires  batlio- 
nieiis,  i|ui  s  iliai>sent  de|uiis  Bayeux  pour  former  la  campagne  de 
Cncii,  ngiiin  iiniriuine,  aux  longues  ondulations  en  pente  douce,  qui 
[U(uid  en  echarpe  touie  la  lîasse-Xorinandie,  du  n<H-d-ouest  au  sud- 
esl,  à  la  liinile  d.'s  lerraiiis  anciens.  Seuls  quelques  bois  de  sapin 
e,)iironnent  les  pniules  de  la  pi  riple'iie  oi'i,  d'aïuis  le  dieton,  «  il  y  a 

à  pi-ine  assez  de  terre 
pour  beurrer  les 
cailloux».  Toutautre 
est  l'aspect  du  pays 
(ÏAnge,  qu'arrosent 
la  Divcs  et  la  Tou- 
ques; les  argiles  et 
les  calcaires  de  l'ox- 
lordien,  que  recou- 
vre unepellicule  cré- 
tacée, forment  de 
nombreux  niveaux 
d'eau  qui  entretien- 
nent une  constante 
liiiniidil.-.  Celte  ré- 
Li-u  est  d'une  ri- 
I  lir>-r  remarquable 
en  gras  pâturages  : 
nulle  part  l'herbe 
n'est  plus  verte  ni 
plus    é])aisse,     les 

(i)  Caen  et  le  Calvados, 
publié  sous  les  auspices 
de  l'Assôci.ition  française 
pour  ravuncement,  des 
sciences.  (Ed.  Chevalier.) 


308 


LA     FllAiNCE 


"-  :si/AJK 


troupeaux  plus  charnus,  les  chevaux  plus  costume    anc 

musclés.  Le  sol  alluvionnaire  est  presque 

horizontal  ou  même  incliné  un  peu,  de  la 

mer  vers  rintérieur,  ce  qui  révèle  un  ancien  fond  marin,  sorte  de 

golfe  où  laDives  et  la  Touques  débouchaient  et  que  les  dépôts  de 

la  mer  et  des  eaux  douces  ont  comblé,  en  créant  un  terrain  d'une 

remarquable  fécondité. 

L'agriculture  est  le  triomphe  de  la  Basse-Normayidie.  Grâce  au 
climat  doux  et  humide,  tempéré  par  le  voisinage  de  la  nn^r,  les  cé- 
réales, les  i;iaiiirs     cib'.IL'ilIrlIsrs,   1rs    |il;illlrs  Tnlll  r.i:J'"'r''S,   l^S.-lli.Irs 

sol  est  pl.llllii'    fil     |i>.l>;    Ir    ir.l,'   M'    |i,lll,l-.-  III  II,.  I.  .,  b-l  Im-'--,    piilll 

un  tiers,  et  les  labours  parlmiL  uilleiu  s.  I.i-s /»7A</yc.s  dnimiMnl  .l.iiis 
les  arrondissements  de  Bayeux  et  de  Vire,  Lisieux  et  l'iiiil-l'i;viqiii'  ; 
les  terres  de  labour  sur  les  territoires  de  Caen  et  de  FahuM'.  où  iii^ui' 
la  culture  herbai.'ére,  Ic'^  pi-.iirii's  se  smcéilent  sans  intcnuplion, 
séparées  les  unis  ib  -,  ,iiili .  s  lur  il.-,  In-^i  s  iImuI  les  talus  sont  plantés 
d'arbres  etsoin'iil  ib'  |".iiiiiiii  i -.  X.hIms  liiliéres,  juments  suivies 
de  leurs  poulains,  buails  à  ri-n-uns  y  paissi'iit  en  liberté.  Au  prin- 
temps, loi'sque  les  arbres  fruitiers  sont  en  ileur,  que  les  timipeaux 
disparaissent  à  demi  dans  l'herbe  épaisse,  ce  pays  est  lùllurfsqui' 
et  riant  à  souhait. 

Les  plaines  forment  entre  les  herbages  du  pays  d'Auge,  d'un  côté, 
ceux  du  Bessin  et  du  Bocage,  de  l'autre,  un  vaste  triangle  dont  la 
base  s'appuie  vers  le  nord  à  la  mer,  sur  une  longueur  de  30  à  40  ki- 
lomètres, et  dont  le  sommet  se  prolonge  au  sud  jasi]u'à  Falaise.  La 
partie  la  plus  fertile  est  celle 
que  l'on  dési-,ne  S3us  le  nom  de 
plaine  de  Cnen  c  est  la  Beauté 
dans  sa  iithesse  et  aussi  sa 
froide  monotonie  I  e  lie  pi  end 
100000  hectdies  Aucune  tm 
n'est  plus  fa\  n  ible  lu  s  mil  m 
que  la  plaine  c  il(  aiie  1 1  ii_il 
calcaire  u  '  i^n  I  i  iillui  I  i 
colza,  aiiii  I  I  I  iiiiiii  I  h  i 
a  dû  r.TuI  il  iiM  II  I  II  1 
tion    drs      I  lin  I        m    n 

étrangères    elle  coum  n  ut  m   i 
veilleusement   a   1  élevage    d 
chevaux  de  sang    cai,  en  ^   i 
mandie,  tout  aguculteui  est  tu 
même  temps  éle\eui 

Les  chevaux  nés  dans  les  j  i\ 
d'herbages  sont  achet  s  à  1  i- 
de  six  ou  huit  mois,  pai  les  cul 
livateurs  de  lai  I  l'ne,  aux  fout  s 
du  Calvados  deliMancheet  lu 
Maine.  Au  puntcmps,  le  poulain 
est  mis  au  piquet  dans  les  prai- 


terre, 
mité  ( 
de  cei 

de  IV 
iliaiii- 


U  T  A  N  c  E  s  . 


^j ,, g _  lies  artificielles,  puis  dressé  peu  à  peu  pour 

le  travail;  à  deux  ans,  son  maître  en  tire 
un  utile  labeur   pour  l'exploitation  de  sa 
is  il  le  vend,  soit  à  l'administration  des  haras,  soit  au  Co- 
■emonte  de  Caen,  soit  aux  particuliers.  La  majeure  partie 
ijiilains  est  de  race  demi-sang  ;  certains  étalons  peuvent 

iiii  pi  IX  exceptionnel  de  4500  à  8000  francs.  Le  Comité 
iili'  m  ailiète  2500  à  3000  chaque  année,  qu'il  paye  de 
•lin   tiaiirs.    La  Société  d'encouragement  pour  le   cheval 

i;,  li's  ilalilissi' nls  particuliers  d'élevage  ont  singulière- 

ilii|'l'i'  irs  i|iialili-s  de  la  race  normande. 

A.  s  /,/,///,,>.  111  .Normandie,  sont  légion  ;  elles  ne  connaissent 

Il  II  s  [i.iiir  l'abondance  et  la  qualité  du  lail  ;  rrlui  di'  la  race 

I  -I  s  riche  en  beurre.  L'engrai~s,.|Miiit  ihs  binifs  de 

Il  II''  Il  nisi'e  Durhain  se  pratique  e\i  liisiMinrnl  à  lin  rbe, 

I  III  |M\s  ilAuse;  chaque  année,  le  Calvados  luuinit  25000 

tclcsib-  bi-iail  au  mai  il, é  de  LaViUelte. 

I  ISc-^iii  i|iir  se  la  il  le  plus  de  beurre,  et  non  pas  seulement 

iiiai^ilaiis  liiiit  lai  iiiiidissement  de  Bayeux;  lasupériorité 

iiiluils  lient  à  laiialuie  des  herbages  et  au  soin  apporté  à 

linii.  L'ixpiirlaliiin  du  beurre  normand  en  Angleterre  et  au 

cliillre  par  milliuns.  Cependant,  les  beurres  du  Danemark 

elle,  la  mai'garine  aidant,  font  concurrence  aux  produits 

s,  bien  que  de  qualité  inférieure. 

Ine  fromayi'-re  a  pris  un  développement  considérable  :  le 


l'ont-rE 


Livarot,  le  Mignot  sont  connus  du 
monde  entier  :  ils  produisent 
au  m  ins  10  niilli  ms  pai  an 
1»  s  1  x\  1  I  (Il  industiie 
11  11  iil  11  \  ;  /  /  iie  Guil- 
1  i  lin      I     I     111       111  \iii=  siècle, 

I  I  I  1  b  P  nt  1  I  veciue  dans 
Il  /  mm  de  1 1  Rme  LeLnarot 
I   I  1 1  ]ue  d  uis  le  bouig  de  ce 

II  111  (  uiondissemt nt  de  Li- 
sieux) I  e  Camembert estne  dans 
une  feime  de  cette  commune, 
r  1   s  \  mi   nli  IS  (Oine; 

1  I  II   n  Mit  1  iiiivi  e  des  Noi- 

III  III  1     I        /      au  due  de  Stia 

I     II      lui       iiiiii   I  lus  le  noid  de 

\  I  Ml  t  ul  I  iiiiii  i.,  lut  au 
1  imnuei  Chulemigne  le  rc- 
ommandait  aux  administra- 
tcuis  de  ses  dom  unes  Au 
\\i=  siècle,  le  cidte  et  ut  devenu 
la  vraie  boisson  normande  :  fer- 
miers,  métayers    et  bourgeois 


IJASSIN     DE     l'AHIS 


309 


s'appliquaient  à  en  proiluiro  d'ex- 
cellent; les  auberges,  les  IhMcIs  >.■ 
faisaient  honneur  de  n'en  jkissii  \  ir 
qui  fût  de  qualité  inférieure.  CTlail 
le  temps  où,  pendant  l'hiver,  on  ai- 
mait k  déguster  au  coin  du  feu  un 
broc  de  cidre  doux,  avec  des  mar- 
rons grilh's  nu  de  la  galette  de  sar- 
rasin :  res  usages  ontdisparu.  Lors- 
que, dans  la  première  moitié  du 
siècle  dernier,  les  routes  et  les 
voies  ferrées  mirent  le  vin  à  la 
portée  de  tous,  ce  fut  une  invasion 
du  15(inleluisetdc  la  lîourgogne  en 
Ndniiandie.  Viriieut  le  phylloxéra 
et  les  maladies  luuasitaii-es  de  la 
vigne;  le  cidre  eut  un  retour  de  fa- 
veur. Il  en  est  de  plusieurs  sortes  : 
l'argile  de  Divcs  donne  le  cidre 
riche  et  corsé  du  pays  d'Auge;  le 
terrain  argilo-siliceux  produit  un 
cidre  sucré  et,  par  suite,  alcoolique 
et  très  agréable  au  goût;  le  sol 
argilo-calcaire,  un  jus  léger,  mais 
plus  sec.  Le  sol,  plus  souvent  sili- 
ceux que  calcaire  du  Dessin,  donne 
un  cidre  fin  et  délicat.  Mais  on  ne 
boit  pas  que  du  cidre  en  Norman- 
die :  la  distillation  des  eaux-de- 
vie,  dites  calvados,  est  le  coi'oUaire 
naturel  de  cette  production.  Caen 
est  devenu  un  grand  marché  de 
vins  et  de  spiritueux. 

DE   L'ORNE   AU    COTENTIN 

Le  grand  courant  d'ouest,  dirigé 
de  lapointedeBarOeurverslallève  caiiiéduale    i>ic    h. 

et  le  cap  d'Anlifer,  détache  au  sud- 
est,  sur  le  front  de  la  Basse-yor- 

mnndic,  une  traînée  torrentielle  qui  en  a  rongé  les  falaises  I 
raies,  émoussé  les  saillies,  aligné  les  sables  et  les  dunes,  et  I 
donné  une  physionomie  assez  uniforme.  Contre  le  large,  une  1 
d'écueils,  racines  de  la  falaise  écroulée,  déchirent  la  lan 
tels,  les  ruchers  du  Calvados  et  les  Essaris 
de  Langriine,  proches  de  la  rade  de  Caen. 
Des  dé-bris  triturés  et  ramenés  par  le  flot, 
un  seuil  sous-marin  s'est  formé  près  du 
bord,  en  ligne  continue,  comme  un  gra- 
din d'approche  du  plateau  de  craie  dont 
le  front  est  aujourd'hui  démantelé. 

De  l'embouchure  de  l'Orne  à  celle  du 
golfe  des  Veys,  sur  environ  100  kilomètres, 
en  suivant  les  ondulations  de  la  côte,  de 
petits  havres  se  succèdent  :  Riva-Bella. 
Lion  et  Liic-sur-Mer,  Langrune,  Saint-Aubin. 
Bcrnières  (en  face  des  îles  de  ce  nom), 
Ciiurseulles ,  Ver-sur- Mer ,  Arromanches, 
Porl-en-Uessin.  Ce  sont  de  modestes  re- 
fuges pour  les  barques  de  pêche,  des  plages 
à  la  mode,  de  charmants  belvédères  de  la 
côle  normande  sur   la  baie  de  la  Seine. 

La  couche  d'argile  bleue  qui  affieure 
sous  le  sable  de  la  grève  a  fait  la  fortune 
de  Cmirseiilles;  car  c'est  là  un  terrain  émi- 
nemment favorable'à  l'élevage  de  l'huître. 
On  a  régularisé,  pour  elle,  l'embouchure 
de  la  Seulles,  créé  un  bassin  à  flot  et  un 
avant-port  qui  offrent  ensemble  plus  de 
1000  mètres  de  quais  munis  d'estacades. 
Les  marins  d'Airoinanches  se  livrent  à  la 
pèche  du  maquereau  et  du  hareng  jus- 
qu'en vue  des  cotes  anglaises  :  deux  cales 
incliné'es  pour  lialer  les  embarcations 
constituent  ce  port,  à  l'abri  des  rochers 
du  Calvados.  Port-en-Bessin  est  le  port 
de  Bayeux  :  là  prirent  terre  les  barques 
normandes  que    conduisait  Rollon.  Entre 


deux  falaises  escarpées,  le  «  Port» 
comprend  un  grand  bassin  circon- 
venu par  deux  jetées  curvilignes. 
Les  caboteurs  moyens  accostent  à 
ses  quais;  mais  la  pèche  seule  y 
présente  quelque  activité.  Les  vents 
furieux  du  nord  qui,  l'hiver  venu, 
battent  cette  côle  presque  recli- 
ligne,  sans  coupures  hospitalières, 
en  éloignent  les  gros  navires,  qui 
pourraient  lui  donner  un  mouve- 
ment commercial  important. 

Ancienne  capitale  du  Bessin,  cité 
lomaine,  et,  comme  telle,  siège 
d  un  évèclié  qui  paraît  avoir  été 
londé  par  sunt  Exupère  vers  le 
iinlieu  du  w"  su  (le,  ville  prospère 
di -.  \iii  111  m  is  et  souvent  résidence 
(Il  s  du  s,  Bayeux  semble  attardé 
dms  le  IdinUin  de  ces  souvenirs. 
Dans  son  musée,  la  fameuse  tapis- 
seue  de  la  k  me  Mathilde  raconte 
les  pei  ipi  ties  de  la  conquête  de  l'An- 
^leteue  pai  le  duc  Guillaume;  de 
nombieuses  et  pittoresques  mai- 
sons a  picnons  de  bois  sculpté, 
toutes  peuplées  d'images,  remet- 
ti  nt  sous  nos  yeux  un  temps  dis- 
paiu,  la  catludrale  enfin  associe 
lux  (lèches  rt  aux  arcades  sévères 
(le  la  ne!  romane  l'élancement 
des  lignes  et  la  délicatesse  de 
1  ait  gothique  Bai/eux  ne  s'éveille 
(u'aux  JOUIS  de  foire  ou  de  mar- 
(lie;  lindustiie  de  la  dentelle, 
qui  faisait  vivre  jadis  des  milliers 
d'ouvrières,  n'a  pu  sans  en  pàtir 
soutenir  la  concurrence  de  la  pro- 
duction mécanique.  Mais  la  terre, 
cette  terre  plantureuse  de  la  vallée 
;eiiieiit  ciimpensé  ce  déficit.  Bayeux  fait  un  com- 
,  d('  [iroduits  agricoles  et  de  bétail  (7  638  habitants), 
irrose,  plonge,  à  6  kilomètres  nord-ouest  de  Bayeux, 
erbages  où  le  sol,  fissuré,  peu  à  peu  l'absorbe  dans 


310 


LX    FRANCE 


des  bas-fonds  crevassés  que  masquent  d'épaisses  broussailles  :  les 
Fosses  de  Soucy.  I.es  eaux  reparaissent  à  1  kilomètre  plus  bas  pour 
former  VAtcre  inférieure,  dont  les  riches  herbages  font  la  fortune 
à'Isigni/.  Après  quoi,  VAure  rejoint  la  Vire,  à  10  kilom('>tres  de  son 
embouchure  dans  le  golfe  des  Veys. 

De  vastes  marais,  où  s'épanchaient,  à  l'ouest,  la  Tante  et  la  Dimve, 
à  l'est  \a.Vire  de  Saint-Lô  et  VAurc  de  Baveux,  défendaientles  appro- 
ches de  la  plaine  normande,  à  la  su- 
tuie  du  Cotentin.  Le  golfe  des  'Veys, 
au  fond  duquel  débouchent  ces  ri- 
vières, fit  autrefois  partie  du  conti- 
nent :  les  sables  marins  y  recouvrent 
des  bancs  de  tourbe  et  l'on  a  retrouvé, 
çà  et  là,  de  beaux  troncs  d'arbres 
fossiles,  derniers  témoins  d'une  forêt 
engloutie.  Un  vaste  golfe  s'est  ouvert, 
dont  le  fond,  partagé  en  deux  par 
une  pointe  avancée,  est  encore  pra- 
ticable à  pied  sec,  en  basses  eaux, 
sur  une  largeur  de  7  kilomètres, 
entre  le  village  du  Grand-Vey  et 
l'église  de  Saint-Clément,  du  chenal, 
autrefois  baie  de  Carentan,  au  chenal, 
aucieune  baie  d'Isir/ny.  La  Douve 
(Ouve)  et  la  Tnite,  réunies  au  Four- 
de-Taatc,  forment  le  chenal  de  Ca- 
rentan; la  Vire  et  l'Aure,  unies  de 
même,  celui  d'Isigni/.  Les  fécondes 
prairies  qu'arrosent  ces  deuxrivières 
sont  une  conquête  de  l'homme  sur 
la  mer;  «  elles  ont  conservé  une  ho- 
rizontalité parfaite  et  les  contours 
adoucis  de  nappes  d'eau  tranquilles 
qui  se  soiit-liBeu  à  peu  atterries  ». 
(C.  LiîNTHÉRiG,"  Côtes  et  ports  français 
de  la  Manche,  édit.  Pion  et  C".) 

Grandcump,  Isigny,  Cnrenlan  soni 
les  satellites  du  golfe.  Mais  Grand- 
camp,  trop  dépourvu  et  tout  à  fait 
exposé  aux  coups  de  mer,  n'offre 
qu'une  modeste  cale  aux  barques  de 
faible  tonnage  :  sa  seule  industrie 
cstlapèche. Isigny  (2590habitanls), 
Lien  abrité  au  fond  du  chenal  d'Aure 


et  Vire,  puis  du  canal  d'Aure,  possède  des  quais  avec  bonne  cale  de 
radoub  pour  des  navires  de  300  tonneaux  :  l'exportation  du  beurre 
et  de  la  tangue  lui  donne  de  l'animation.  Le  maître  port  du  pays 
est  Carentan;  rc  fut,  avant  l'atterrissement  dos  eiivir.ins,  un  p.islc 

strati'gique  il iuniit  les  marais  de  la  Douve  et  lis  ums  ilu    noil'i; 

des  Vhvs;  luaiuli's  fuis  les  .\nglais  y  commirent  ton  trs  s-i  h~  .1  i\i  is. 
(Vfsl  à  ]U'i''Si'iil  nui' ville  ouverle,    avec  un  brissin  à   Uni,   \„,]i\r    de 


■>.  En 


culture  intensive,  le  port  de  Carentan 
expédie  du  bétail  et  des  produits 
agricoles  en  Angleterre;  le  beurre 
seul,  en  certaines  années,  dépasse 
en  valeur  13  millions. 

Dans  les  parages  du  golfe  des  Veys 
se  livra  la  glorieuse  bataille  de  For- 
inii/ni/,  gagnée  par  le  comte  de  Cler- 
mijut  et  le  connétable  Arthur  de 
liichemont  sur  le  général  anglais  Ki- 
riel;  cette  victoire  complétait  l'œuvre 
libératrice  de  Jeanne  d'Arc,  en  reje- 
tant dérinitivement  l'invasion  hors 
de  France  (i:i  avril  n^O;. 

PRESQU'ILE    DU    COTENTIN 

Entre  la  jetée  granito-schisteuse 
du  Cotentin  et  la  péninsule  armori- 
caine, dont  elle  est  le  naturel  com- 
plément géologique,  de  larges  terres 
s'étendaient,  l'une  couverte  de  fo- 
rêts, que  la  mer  emporta  par  lam- 
beaux en  faisant  saillir  les  écueils 
rebelles  à  sa  morsure.  Ainsi  furent 
isolés  de  la  côte  -Ae 3Iunt-Saint-M ichel , 
lari-liipel  des  Chnmcij  (plus  de  trois 
renis  îlnis  à  nian'e  basse),  le  plateau 
lies  J//(///i(;<7\,  Jcrsri/,Serc(j,  Gaerneseï/, 
Anriijnij,  éelielminés  au  large,  jus- 
(ju'au  cap  occidental  de  la  Hague. 
Chassée  du  continent,  l'invasion  an- 
glaise s'est  enracinée  sur  ces  îles 
normandes,  d'où  elle  observe,  prête 
ù  y  prendre  pied,  le  territoire  d'en 


I5ASSI.N     DK     l'AItlS 


3H 


facf.  Il  ..^1  ron'^l.ii.l  .pi"  ro'^ppnvf"; 

insul-iii.^  -.■  Mll.P  li.ih  1,1  ;i,i  ruu\\ 

losi'l'i"  i-l.iliv-ni.-nl  |i-n  .iMigurr. 
Ces  îles  sont  des  morceaux  de  terre 
française.  Plusieurs  chartes  du  dio- 
cèse de  Coutances,  les  vieilles  cliro- 
niiiues  de  Jersey  donnent  à  enten- 
dre qu'au  vi"  siècle  on  y  accédait 
de  la  côte,  à  marée  basse.  C'est  qu'en 
effet  le  flot,  très  puissant  dans  ce 
golfe,  couvre  et  découvre  alterna- 
tivement d'immenses  espaces  aisé- 
ment franchissables.  Ne  vient-on 
pas  de  la  côte  au  Mont-Sainl-Miclicl 
par  la  grève?  Mais  il  y  a  mainte- 
nant 1 1  kilomètres  de  Ùrnni-ille  aux 
iles  Chausey;  20  kilomètres,  du  lit- 
toral à  Jersey,  et  H  mèlres  d'eau 
pour  le  moins,  aux  plus  liassi'>; 
mers.  L'affaissement  île  la  r. '-1^111 
est  indénialde  :  battue  des  vidl.iii.v-, 
tempèles  d'ouest,  ébranlée  par  de 
formidables  marées,  rongée  par 
des  courants  d'extrême  violence, 
la  côte  perd  son  aplomb;  ses  ro- 
ches s'aiguisent  en  arêtes,  se  dé- 
chirent en  fiords  hérissés  d'écueils 
€t  de  récifs  sous-marins  qui  en 
rendent  l'abord  dangeieux.  Entre 
le  cap  de  la  Ilague  et  l'ile  d'Auri- 
gny,  morceau  détaché  du  promon- 
toire que  l'on  désigne  sous  le  nom 
de  Nez  de  Jobonry,  un  courant  ter- 
rible roule  à  une  vitesse  qui  peut 
dépasser  16  kilomètres  à  l'heure. 

Non  moins  redoutables  que  le  raz  Blanchard,  d'aulres 
balayent  le  bras  de  mer  compris  entre  l'alignement  des 
mandes  et  la  côte  :  sous  l'effort  de  traînées  latéral,  s  ijui  .1. 
des  îles,  le  courant  saule  parfois,  comme  !..  v.nl.  I.mt  .1 
en  sens  inverse  :  malheur  au  na- 
vire en  détresse  dans  \q  pasmge  de 
laDéruute!  Etles  refuges  sont  rares 
le  long  de  cette  côte.  Mais,  si  dé- 
pourvus qu'ils  soient,  ils  peuvent 
paraître  providentiels. 

Rares  aussi  sont  les  cours  d'eau. 
Trois  rivières  :  le  Couesiwn,  la  .S'é- 
lune,  laiVe,  se  donnent  rendez-vous 
au  fond  de  la  baie  du  Mont-Saint- 
Michel,  d'où  s'érige,  à  l'est,  la  pé- 
ninsule du  Cotentin. 

La  Sélune  (TU  kilomètres;,  tille 
du  lîoiat;.»  normand,  naît,  à  6  kilo- 
mètres de  Barenlon,  du  faîte  d.' 
Saint-Cyr-le-Bailleul  (170  mètres). 
Un  frais  vallon  de  bois  et  de  prai- 
ries conduit  la  petite  rivière  à  la 
rencontre  de  pittoresques  ruis- 
seaux :  la  Cance  de  Ahir/ain,  YAirnn 
0\llléron,]e  firun-nndr  S„,„l-J.,,„rs, 
à  l'issue  de  t.ii  lii.'iix  .1.  hl.s.  A  H  m 
cev,!a,S//.(„.-.-|.lil..|i,uiiMl,|..,  ~;ir 
f6kir.ni.'lr.'<.  ]n^.|u'àlamer.  Mai> 
lésion  \.-  .1.  |H.,.  .s  par  le  flot  ob- 


stru.'hl  > mmIm 

ichure  au  poi 

de    ren.li.'    l..iile 

navigation   ilk 

soire,  l.'S  londs,  pa 

r  basse  mer,  n' 

tant  parfois  que  1 

e  O-.On.  Alors 

Sélune  s'évase  en 

iv.'il    .1.'    I>..nl.i 

bault;   son    .'-l)i;iii  .■.  ■'livji  il'  ".mi 

à  1  000  et  UMIM.-  -j:.!!!!  ni.'ll.-,  - 
lie,  à  4  Uil.iin.''li-.'s  .■m-.l.->.iNs 
d'Avranches,  à  celui  do  la  Sée  :  les 
deux  rivières  se  perdent  ensemble 
dans  la  baie  du  Mont-Saint-Michel. 
La  Sée  (60  kilomètres),  sœur  tie 
ia  Sélune  et  fille,  comme  elle,  du 


li  O  I      D  li      VI 


rive,  à  9  kilomètres  de  Morlain  et,  par  plus  de 
i.\  du  massif  des  Herbreux  (343  mètres).  Au 
.ur. levai,  elle  rencontre  un  ruisseau  qui  porte 
I.-,  la  S.  .'  Housse,  seconde  branche  mère  de  la 
rivière;  puis,  en  un  val  herbeux 
et  bocager,  d'une  beaulé  paslo- 
rale  qui  évoque  les  plus  jolis 
réduits  du  pays  d'Auge,  elle  ar- 
rose Tircpi.'d,  où  commence  la 
navigation,  frôle  Suinl-Jeati-de- 
la-Hiiizi',  eu  face  de  la  hauteur 
que  .'our.inne  la  ville  d'Avran- 
ches 7  174  liabilanls  ,bi.|védère 
ilicssé,  enti-c  les  deux  coulées 
.le  la  Sée  et  de  la  Sélune,  sur 
I  horizon  de  la  baie  et  du  Mont- 
Saint-Michel.  L'antique  capitale 
des  Abrineates  fut  le  siège  d'un 
.'■vêché,  du  w"  siècle  à  la  fin 
.lu  vni"  :  des  magistrats  siègent 
dans  l'ancien  palais  épiscopal 
(Jardin  desplantes,  pépinières). 
Au  pont  Gilbert,  la  St-e  s'épa- 
iK.uit,  prend  500,  1000,jusqu'à 
'2000  mètres  d'anipleuretforme, 
avec  la  Sélune,  un  estuaire  large 
de  3  kilomètres,  réduit  de  moitié 
au  seuil  du  flot.  A  mer  basse,  l'é- 
tioite  coulée  des  deux  rivières 
jumelles  en  prolonge  le  sillon 
iusi]u'au  rocher  de  Tombelaine, 
.ii'i  il  .lisparaît.  Au  delà  de 
Granville,  port  ouvert  sous  un 
proniont.iire  baslionné  de  ré- 
.; ifs,  le  iioc,  que  couronne  l'église 
Notre-Dame,  témoin  de  sièges 
héroïques  soutenus  contre  l'An- 
iilais,  la  côte  s'échancre  devant 
le  cours  de  la  Sienne  et  de  la 
Soulleréunies  113'i7habitanls\ 
La  Sienne  i7-2  kilomètres), 
issue  du  liocaue  normand,  dé- 


312 


LA     FRANCE 


rive  d'un  massif  de  344  mètres,  qu'enveloppe  la  forêt  de  Saint-Sever: 
la.  Senùie,  ou  petite  Sienne,  lui  arrive  presque  aussitôt.  Échappée 
à  des  fonds  verdoyants  un  peu  marécageux,  elle  contourne  Villedieu- 
les-Puétcs,  petite  cité  industrieuse  oîi  se  fabriquent,  à  grand  renfort 
de  marteaux  assourdissants  :  batteries  de  cuisine,  poêlons,  mar- 
mites, alambics,    chaudières,  etc.   De  nombreux  hameaux  .s'épar- 


élre  Agon  :  elle  eut  un  forum,  une  basilique,  un  ou  des  temples,  et 
l'inévitable  aqueduc,  s'il  est  vrai,  comme  le  veut  la  tradition,  que 
les  arcades  enveloppées  de  lierre,  bâties  au  xni»  siècle  par  la  riche 
famille  des  Paisnel,  et  qu'on  appelle  les  Piliers,  soient  les  héritières 
d'un  ancien  ouvrage  romain  qui  captait  une  source  du  coteau  voisin. 
Vers  430,  saint  Eureptiole,  un  enfant  du  pays,  en  fut  l'apôtre  et 


pillent  dans  la  verte  coulée  de  Li  >■;,..  A  .  mt  rangé  le  coteau  d'où 
surgit  Orval,  elle  rallie  la  Soûl  h' .  >•  nîi  '  illhient,  et  devient  navi- 
gable, du pnnt  (le  In  Roijne  au  havi  -  <!'  I^  _!i  \  illr,  sur  un  parcours  de 
7  200  mètres.  A  mar^'e  hniito.  l:i  1 1\  n  i.  .-nil'.- a  l'air  d'un  petit  fleuve. 

La  Soulle  un  piii  |iliis  il.'  'iii  kihiiii''lres),  émissaire  d'une 
région  (!'■  l-imiuIcs  rt  i\r  ^,1,1^1,^  i^inil.ini's,  sourd  d'un  massif 
de  276  mètres,  à  S  kiK.ui.lres  si'ul.Miinil  .In  m,,,-^  o, ,,><«,-.  ,|.-la  Vire. 
Par  un  vallon,  souvent  pittoresque,  elli'  .ilhini  ,'1  l'.nl  .li    ~^..ulle  le 

mamelon  de  granité  syénitique  sur  lei|iii  I  r-i  li.ii  r ,  entre 

le  ru  de  Prépont  et  le  ru  de  Bultart,  ses  ti  iliulaii  e^.  Ain  ^  la  Sualle, 
grice  aux  écluses  qui  régularisent  son  plan  d'eau,  devient  navigable 
et  peut  porter  de  petits  bateaux  auxquels  suffit  un  tirant  de 
1™,'J0  en  moyenne.  A  6  kilomètres  plus  loin,  le  «  canal  de  Cou- 
tances  »  (aujourd'hui  déclassé)  rencontre  la  Sienne  par  sa  rive  droite 
au  pont  de  la  Roque.  Le  coup  d'œil  du  confluent  est  pittoresque  : 
en  face,  le  camp  de  César  et  l'église  de  Montchaton  ;  à  l'ouest,  la 
.s,r  ,,:,■  ,|in  s'i'Iaii.'it  |H.ur  former  de  vastes  marais  l.iiiLMii.is,  au-dessus 
,|.-l'i.  ~.,!,x,,,i  1.^  collines  de  Tourville  et  dV.'Mii.  /;/->///-' est 
i>/j  I  an  sihl  il.'  la  in  irre  :  quelques  sloops  et  t;.!.  Iriic^  |,-  |i  r.|ueii- 
teiit.  ('.e  liavre  assèche  à  toutes  les  marées;  les  bancs  nioliiles  qui 
en  modifient  les  conditions  nautiques  ne  permettent  pas  d'en 
attendre  un  grand  mouvement.  D'autre  part,  l'atterrissenienl  sablon- 
neux de  la  pointe  d'A^''in  menricp  de  j.lns  en  j'Iiis  ('..ci.,;,-,,,., 

Coutances  (6  600  halai  mi-    lui  r,,j,,i  ,!.■  ,:.■  '  ,  ii  ii.n  ■  .  'li.pie  des 

Unclli:on  l'appelait  T—  ■.  I  ■•  in  i;h  n ml  J.  (  ,:  .  <,'■  I  -  ^al.inus, 
ayant  soumis  ce  peuple,  1, mil  |u- '  <  :  ■  ~  a|.|"  I  1 'J-'  ',.'■,  du  nom 
dc!  Constance  Chlore  qui  dulfurliln  a  la  \i  11..  \  ers  la  lin  du  ni"  siècle; 
c'était  alors  une  capitale  provin.  lale,  1,  >i.lenee  de  hauts  fonction- 
naires et  de  chefs  de  cohortes  jn .  [...sTs  à  la  défense  des  côtes.  Des 
voies  romaines  se  croisaient  à  Co;is/'ïn/(^7,  vers  Saint-I.ô,  Valognes, 
Cherbourg;  une  route  spéciale  la  reliait  à  un  port  maritime,  peut- 


le  preiiii.  I  .'\.'.|M.  .  Saint  Lô,  au  vi^siècle,  fut  l'un  de  ses  plus  illustres 
sucre--. m-.  \\..'  n.iftinrjs,  puis  Roi  Ion,  les  pirates  du  Nord  firent 
rage  d.in-  h  1  ■  i-  ni  m  :  Coutances  fut  saccagé  de  fond  en  comble  lSl!t)\ 
Rouen  (ui,-,  S,n,ii-iyi  mis  à  feu  et  à  sang  (881t).  Lorsque,  pour  limiter 
le  champ  de  leurs  dévastations,  et  fixer  enfin  les  Normands,  la 
Neustrie  fut  cédée  b.  leur  chef  Rollon,  celui-ci,  converti  à  la  foi  chré- 
tienne, manifesta  le  dessein  de  réparer  une  partie  des  ruines  qu'il 
avait  faites.  Après  lui,  Richard  I"  voulut  relever  l'église  de  Cou- 
tances :  sa  veuve,  Gonor,  aida  l'évèque  Robert  à  jeter  les  fonde- 
ments d'une  basilique  romane  (vers  lOSO).  C'était  le  temps  des  loin- 
tains p.'  1. m  111,1::. ■<,  .Nsfondationspieuses  (abbayesdeLessay,  Hambye, 
Blamle  I  111.;.  ,  .1  s  r(|uipéfis  aventureuses.  Les  fils  de  Tancrède  de 
Haule\  il].,  s  eiii|.iiai.nt  alors  des  Deux-Siciles.  LeurparentGeo/froi/ 
de  Muntbriii/,  évèque  de  Coulances.  en  tira  de  nombreux  subsides  pour 
l'édification  de  sa  cathédrale,  qui  fut  consacrée  (1056)  en  présence 
de  Guillaume  le  Conquérant. 

En  ce  temps  de  force  oii  chaque  cité  isolée  ne  devait  compter  que 
sur  elle-même  pour  se  défendre,  l'évèque  de  Coutances,  Georges 
d'IJarcourt,  crut  devoir  mettre  sa  cathédrale  à  l'abri  de  solides  mu- 
railles. Tlinpirs  de  Mnrrill,'  la  r. .bâtit.  Cet  édifice  est  la  gloire  de 
Contaiirrs.  luii  (l.s  |i|us  pins -p,  ,  iniens  de  l'art  du  xin«  siècle.  Une 
juvénil.'  .11  il.iir  .'.  lai.-  dans  I  .■l.ia.a  inentde  ses  ogives,  dans  la  subli- 
mité du  dùme,  la  sveltt  >se  des  cluipelles,  et,  pour  ainsi  dire,  la 
transparence  des  mursdi'coupés  à  jour.  C'est  l'allégresse  d'un  style 
maître  de  lui,  capable  de  ton  tes  les  délicatesses  et  de  toutes  Ico  audaces. 
Le  Plomb,  cette  admirable  coupole  qui  est  le  chef-d'œuvre  delà  cathé- 
drale, devait  porter  une  tour  :  on  le  couvrit  seulement.  A  la  liévo- 
lution,  Jean-Bon  Saint-André  fit  démanteler  la  coupole,  enlever  le 
métal,  pendant  que,  dans  la  nef  transformée  en  magasin  à  four- 
rages, campait  la  cavalerie  bu  bien  se  développait  l'étrange  cortège 
des  fêtes  de  la  Maison,  de  l'Être  suprême  et  de  la  Folie.  Les  grilles  du. 


HASSLX     DP.     l'ARlS 


313 


\eilie  d  ut  qu    st  \\cit/,   h  île  i  ut    lie  m  i 
igeuse  intenention  Je  M    Duhamel  n 
sauvée   des   fureurs  imbéciles  qui   avaient  jure 
sa  ruine. 

Avec  ses  boulevards  qui  la  ceignent  en  |iarlic 
de  verdure,  sa  vieille  église  Snint-Pierrc,  (rMiviv 
gracieuse,  de  style  flamboyant,  i|ue  bâtit  ,1:1 
xv°  siècle  l'évèque  Geo/frui/  Herbert,  li^  lyci'c,  ln'ii- 
tier  du  vieux  collège  fondé  par  ce  niènie  |iir'Lit, 
on  l'i99,  son  Palais  de  justice,  son  vt'nérable 
lln|iilal,  son  Musée,  son  délicieux  Jardin,  ses 
iiislitutions  de  charité  et  de  progrès,  Coutanccs, 
dans  Tentre-croisement  de  deux  vallons  et  h 
portée  de  la  mer,  conserve  une  originale  physio- 
nomie et  mérite  d'être  vu.  D'abord  chef-lieu  du 
département  de  la  Manche  ilT'.KIi,  la  ville  a  dû 
céder  l'administration  géniTalr  ri,  smi  liliv  .'1 
Saint-Lô;  du  moins  a-t-elle  i.miiIi>  ^a  |Miiiiaiil. 
judiciaire  et  religieuse,  ainsi  qui'  la  i  ailir,|ialr,  !,■ 
plus  beau  fleuron  de  sa  couronne. 

1,'Ay  est  une  riviérette  de  peu,  p.Tdue  ilans 
une  région  de  bruyères,  d'ajoncs  et  de  pins  ra- 
bougris; c'est  la  rivière  de  Lcssaij,  petite  ville 
sans  industrie  et  sans  commerce,  mais  siège  de 
l'une  des  plus  importantes  foires  de  la  Manche. 
L'église  de  Lessaij,  ancienne  collégiale  d'une  cé- 
lèbre abbaye  fondée  au  milieu  du  xi"  siècle,  est 

France.  -  II. 


uib  specnnens  de  et  tU    anhiltctuit    nobb^  et  sévère 
uiitl  s  Lonstiuelions  leli^ieusis    lu  temps  Je  Guillaume 

Cherbourg  ('H730  hahi(anfs)  (  st   nolie  bastion    d'avant-gardo 
\n   I   I   ne    fnlicksJ  ux  musons  du  cap  de /n //flr/iic  cl 
ml       I     /  ;  jlpur  e\ti  i  mes  saillies  du  Cot(  ntin.  11  est  vraiseï 
I       luiin   I   il   sihva  de   lionne   heuie    en  ce  réduit  naliin 
plus  àl  ouest,  peut-èl 
I    ron  de  la  Ilague.  Dans  1 
t  dt     ce   cap,    une   longue 
es  fragments,  : 
Mil  lin     i    celui   de    llei  qui  ville,  sous   le   pro- 
/  '  m  I   et  f  limait  ainsi  un  \   ritable  camp  re- 
lit    eau  s   comikt  ini  nt  isolé  de  l'intérieur 
nt  d  ulkuib  sui  une  mi  i  lu  iisst  c  d  obstacles.  C'était  à  la 
un  poste  dobseivdlion  etuniefu^a  en  cisdattaque;  les  ar- 
1I  .,ut_s  h    de  i^ncnt  s  us  It    nom   dt  Lnuil  1   Quelle   que  soit 
(/   //     '/ /    1     I    iliii    lu  \ii        11  ilii  \    SI  ■de.  qui  c.\islail 


LA     FRANCE 


encore  au  temps  de  Froissart,  n'en  pouvait  assez  dc''fenclre  les 
approrlios  contre  les  hommes  du  Nord.  Ce  rivage  a  subi  des  inva- 
sions sans  nombre.  Après  la  conquête  de  l'Angleterre  par  (ùiillaume 
le  Cont|iiérant,  le  Cotentin  devint  comme  la  tète  de  pont  de  l'iiiti  vi- 
sion anglaise  chez  nous.  Maintes  fois  Cherbourg  eut  à  se  drffmlic, 
tantôt  contre  le  duc  de  Normandie,  tantôt  contre  le  roi  de  France. 
Eu  1199,  la  place,  pour  échapper  à  Jean  sans  Terre,  ouvre  ses  portes 
à  Philippe  Auguste;  en  1293,  retour  des  Anglais,  qui  mettent  tout 
h  feu  et  à  sang.  Avec  Charles  le  Mauvais,  nouveaux  deuils  :  vendu 
à  l'Angleterre,  Cherbourg  subit  s,i  (b.niin.ilinn  |i  ,iilc  aiiii'i  s  de  suite, 
jusqu'au  jour  oii,  après  la  de' l'a  île  Je  Imi  iiii_ii\,  |,  ,   \ii_ln-.  li.uiués 

dans  ce  dernier  refuge  par  le  e i,ii.|e,|,.   Lk  h, ni.  1  .miiral 

Coëtivi  et  Jean  Bureau,  maître  de  l.u  lillei  u,  Murenl  ,i  i  eiii|iiisiliiin, 
le  12  août  l'iîj;),  et  quittèrent  la  place.  Eu  releur  di-s  épreuves  siiliies, 
Louis  XI  e.Kempta  la  ville  des 
tailles,  aides  et  autres  iuipnqi- 
tions;  on  releva,  en  les  d.  \eliip- 
pant,  lesfortilicalions.  iM.iis  Chei- 
bourg  manqua  toujours  d'un  [loit 
abrité,  qui  pût  en  même  temps 
servir  de  refuge  à  une  flotte  dé- 
semparée et  de  point  d'appui  pour 
une  action  dini."' ulie  I  en- 
nemi d'en  face.  I.ei  sipie  y,, m  ,  iih  , 
sur  l'ordre  expi  i  s  de  I  oui-.  \l\ , 
attaqua  (29  mai  liiil2)  de  s,  s  ,|im 
rante-quatre  navires,  à  I  i  h  nili  m 
de  la  Houguo,  les  qu.ili  ■ -\  ni_'l- 
quatre  vaisseaux  de  la  Ueite  ,iii- 
glo-hollandaise,  la  mêlée  leiiilile 
d'où  notre  flotte  sortit  yleiieuse, 
sans  être  séi  ienseinenl   rnl  nue,  , 

si  un  relu.e  s  (  i  ui  ..iii  1 1  i  |ini  ii'e 
pour  1,1  I  illh  I  ,  I  |.iii.,  1  .,  s  1,1,,- 
sures.  Il  I  illiil  ,  .  h  ,|,|  ,  I  I  I  ,'ii- 
nemi,  il,,iil,|,  i  I,  i  ,l,  ni  m  |.  u  ,|,'s 
courants  il  in_,  i,  ii\,  _m.ii,  i  s  imi- 
Malo  coûte  que  coûte,  i  u  ,'p,u  pil- 
lant les  blessés  sur  la  mut,'.  1 1  ,,is 
navires  s'é,  bouèient  à  (".li,'i  li,ini  :. 
lesautii's-ui  l,i_'i,v,', le/,, //,„„/,„, 
et  lesAii-l  ii^.n  i\  inl|,nl,  spi,  n 
dre,  n'eiii,  ni  ,{ii  i  I,  s  l  m,  sailli  i 
Vaabiin,  i  liar«e  d'armer  le  h, ml 
du  Cotentin,  décida  de  transhu- 
mer Cherbdwg  en  arsenal  (!,■ 
guerre  :  la  lade  d'abri  n'exisl.nl 
pas,  on  aliiiit  la  créer  au  luoyn 


d'une  digue.  Vauban  n'eut  pas  le  leuips  d'exé- 
cuter son  projet.  En  177b,  I,-  ,  apil.iin,'  de 
vaisseau  de  La  Bietonnièie,  t 11  II-,   ib   li   n- 

piendie,  le  (Il  ve|np|ia;  nu  lu  u  ,1,   si i,    la 

Kpoiul(    du  //  uni    I  1  |,  I    (    ill  ni  s    m  i    m,  i 

sup.ilHi,  d.  iTi  id  ilui  I  il,  I  1  m  II  .  il, 
lui  1 ,  une  double  passe  t  tant  k  sente  sui  les 
I,  ii\  ailes  du  fiont  de  défense,  l'une  à  l'est 
|i  ui  11  snaviiesdecommeice,  1  autie  à  l'ouest 
I  ,ni  1,  s\  iissi  auxdegueiie.Maisl'ouviagede 
1  I  /  /,  Il  ill  ut  pas  sans  encombie,  dans  une 
111,1  pi  I,  uile  et  tiop  souvent  tumultueuse. 
Viues  des  ess.iis  mfi  ui  lui  ii\.  naviies  immei- 
ges,  glands  cmi  s,liii.  s  île  mateiiaux,  unis 
pai  le  fond,  juiis  d,  ,  i.usiis  it  halajés,  l'on 
s'en  put  aux  lalaises  voisines  :  la  montagne 
fut  jetée  à  la  mer.  Quand  cet  amoncellement 
lyclopeen  fut  à  Heur  d'e.ui,  un  lemjiait  s'j 
ciamponna;  c'est  la  Digue  aciuelle. 

Elle  mesuie  plus  d,  i6n()  nu  tu  s  de  lon- 
gueur, 9  mettes  de  lai-i  m  i  l.i  i  nui  mine,  avec 
des  painpets  épais  d,  i",i(l  Lnlie  l'extie- 
niil.  OUI  ut  lie  di  I  i  dijii.  i  t  I  il,  P.l,e,  i  itta 
I  11,  ,  ni  1 1\  ui  ,  1  1  p  ISS,  ,U  I  est  a  Î)IM)  m,  lit  s 
d.  I  ii-i  1  t  un,  iu,il<ui,leui  de9miti.s.  Entie 
'^''  ^^'  ladigui'  ,'t  1  il,,t  C/iiiriignac,  soudé  à  la  pointe 

''^'  de  Qu,T,|u,viil,',  l.i  largeur  de  la  passe  est  de 

1000  mètres  et  la  profondeur  de  11  mètres. 
C'est  la  porte  des  cuirassés.  Le  port  de  guerre  ouvre,  à  l'abri  de  la 
pointe  du  Homet,  son  avant-port,  ses  bassins  et  les  outillages  com- 
pliqués qu'exigentl'armement  et  la  réparation  d'un  navire  de  guerre. 
Le  fort  du  Roule  est,  en  arrière,  le  nœud  central  de  la  défense.  Le 
jiiirt  de  aimmerce,  bien  pourvu,  occupe  l'embouchure  de  la  Divette, 
aménagée  en  bassin  de  retenue  pour  le  nettoyage  de  l'avant-port  et 
du  chenal.  Entre  les  deux  ports  et  sur  l'aile  droite  de  celui  du 
commerce,  qu'elle  déborde,  gravite  la  ville.  Sur  le  front,  l'église  do 
la  Sainte-Triuilé,  du  xv  siècle,  et  l'Hôtel  de  ville;  près  de  la  rive, 
belle  statue  é,|in'-li,'  ,1,'  X.ipoléon  \". 

Bien  que  ,1  e  ~  •  -  ,n--i  |,,'iilleux,  à  certains  jours,  que  la  pointe 
de  la  Hague,  ,11,  ,|,  /;  , //,  »r  abrite  un  havre  qui  fut,  au  moyen 
Age,  l'un  des  plus  1 1  ,',|u,'ul,'s  do  cette  côte.  Oii  y  embarquait  pour  la 
(;r,iu,l,>-l!r,'lagii,';  à  'l  Uibuuètres  en  vue  de  Barfleur,  la  Blanche- 
Nef  sombra  sur  un  écueil ,  en- 
gloutissant avec  elle  la  famille 
de  Henri  I"'',  roi  d'Angle- 
terre (1129).  Le  port,  enfoui  dans 
les  rochers  et  protégé  par  une 
digue,  se  vide  en  basses  eaux  de 
grande  marée,  ce  qui  oblige  les 
navires  i\  mouiller  plus  ou  moins 
en  sûreté  dans  la  rade,  en  atten- 
dant le  flot. 

Sainl-Waast,  qu'une  jetée  de 
granité  relie  au  petit  îlot  fortifié 
de  la  Hovgite,  témoin  de  la  glo- 
rieuse mais  néfaste  épopée  de 
'l'iuirville,  possède  un  havre  d'é- 
,  li,uiag,\  al, nié  du  sud  par  une 
|,'l,','  ,!,•  'illO  mètres,  de  l'est  par 

■,l,e,x    |,Ms,.-|, ^s   et  du  lar-epar 

I  il,'  |,u  I,,  n-,-  .l,'  -/'..///e-,,.  l'Iiis 
bas,    sni:;,-s,a,l    b'S  il..ls  ,!,■  S.nnt- 

M.l,nn,l,  del.l,  lus    de  la   livi-    Vni- 

siiie.  Alors  la  côte  se  détend  : 
(les  roches  moins  rébarbatives, 
,r.issise  plus  lendre    et  d'aspect 

nu  p,ni  l,Tii,',  .su, ■,■,'•,!, 'lit  aux 
i,„  s  ,lnis,s,,iiil.ivs,-t  eiillaiiiun'S, 
aux    iniiiu's    aigu, 'S    et    tellIUlell- 

tées;  des  falaises  blanches  ou 
grises  se  lèvent  en  contreforts 
des  terrasses  et  des  plateaux  de 
l'intérieur;  la  lande  fait  place 
au  siil  gras  et  plantureux;  après 
11!  Coteuliu.  le  Bessin.  «  La  Bre- 
tagne est  iiuie,  la  Normandie 
commence.  »  (Cli.  Lenthékic.) 


HASSIN 


COTE  NORMANDE   SEPTENTRIONALE 


PAYS    DE    CAUX 


Entre  Rouen  sur  la  Seine,  |)i.'|i|ir  sui-  i.i  M.inrlic 
au  conlactdu  lleuve  et  de  la,  nirr,  s"'lriii|  à  pcii,' 
découvert,  aux  larges  ondulalions,  lnj  nianl  inn'  ai 
lari's  d'une  seule  venue.  Il  s'ahai^M'  d'un  in[i'-  mu 
tains  boisés,  souvent  abrupls,  mais  pinni.'''  au 
Uni,  par  une  véritable  muraillf,  lailli'c  à  li-in|in 
pays  de  Caiix.Vyin  des  mieux  cnllivé^s  et  des  pluï 
Normandie.  Les  champs  de  céréales  ou  de  colza, 
les  prairies  artilicielles  et  les  herbages  y  alter- 
nent à  l'infini.  De  claires  fontaines,  filtrées  par 
la  craie,  émergent  dans  les  brèches  verdoyantes 
ou  vnllpusps  qui  sectionnent  en  creux  le  plateau  et 
alimeiil-ail  de  prlilcs  ii\  i''ir,s  ri  d^vs  Im  i  ruls.  Ions 

diriL;-s; !  .ai.-l,  v.m,  I  Ihoi/ !-■  la  Maiirlir. 

Les  haiil.  Ml-,  m. an,  |,unl  iv.'-,  niaih|ii.ait  da 
sources  lallal^lll^^anles;  mais,  tjràei-  a  la  naplie 
argileuse  du  sous-sol,  les  eaux  de  pluie  s'emma- 
gasinent dans  des  mares  et  des  citernes  et,  aussi 
bien,  le  voisinage  de  la  mer  produit  assez  d'hu- 
midité pour  faire  prospérer  les  prairies  artifi- 
cielles. Contre  les  vents  du  sud-ouest,  souvent 
déchaînés,  qui  balayent  cette  plaie-forme  élevée, 
le  fermier  protège  son  enclos  de  cultures  et  d'her- 
bages, «  la  masure  »,  par  un  double  ou  triple  ali- 
gnement d'ormes  et  de  hêtres  enracinés  sur  une 
digue  de  limon,  haute  de  i",?)0  à.2  mètres.  Ce  brisc- 
vcnt  protège  les  vergers  gazonnés,  conserve  au 
pommier  la  neige  rose  de  ses  Heurs  et  lui  permet 
de  mûrir  ses  fruits.  Le  Cmichois  lùme  sa  terre;  il 
est  rélléchi,  laborieux,  sait  garder  son  bien  et 
encore  mieux  le  défendre.  Yvrtnt,  cœur  du  pnys 
de  Caii.r.  fut  une  modesie  canilale.    1 1  ansfnrnu'e 


■  la    lé:..,.nde. 

Par  transferts  successifs,   la   l'ovauli'  IradilioninUe 

YrrM  éel.ut 

à   lillnsde  fanulle  d'.l///.///.  dniii   Irs  anr.iivs.   /m,i- 

mis  sonveraii 

s  du    Viriimàs.  fuient,   jusqu  à  la  lin  du  wr  siècle. 

js  alliés  lidél 

'S  contre  les  ducs  de  Savnir. 

La  Côte. - 

Les  vnlleiisr,  de  Caux  déj.nuchaieiit  autrefois  en  mer 

V  il  a-sez  lar 

.■rs  rrhaiiei  iiiTs  el  f  1 1 ma i.' n  1  ainsi,  à  travers  le  rem- 

il  ooilinu  ili 

la  lalai-e,.,ii,.|e.  des  liavi.Mialiii-,.|s  où  les  pécheurs 

iuvaieut  u.i 

aloi.l.a,li..iidesliuriive  de  la  mer  a  changé  tout 

la.    De    !  eiiil 

nihliuie  de  la  ^eine  a  celle  de  la  Somme  ou,  mieux. 

1  r„i,  ,1,'  l„  II, 

i,'{y\\  liniii'i  d'AuU.,(\\n   marque   l'affaissement  de  la 

le,  niM'    luill 

iiile   de   lalaises,  d  abord  diiigée  suivant  une  courbe 

nvexe,    puis 

c..llcave,   S(TI-e    au-dessus    du   l!ol  ;    les   saillies,   l.'S 

drl,, 


316 


LA     FRANCE 


contreforts  d'appui  se 
sont,  pour  la  plupart, 
effondrés,  laissant 
après  eux  le  grand 
mur  nu  coupé  à  vif, 
d'une  rigidité  impla- 
cable, du  Havre  à  la 
baie  de  la  Somme. 

Entamée  par  l'ac- 
tion dissolvante  des 
eaux  météoiiques, 
fiagmentee  sous  1  ef- 
foit  lu  c  I    !  Tllne  (In 

p      1    ,      ,1  U|s     1 


sui  ^i  1  i  uni  I  I 
falaise,  pn  l  1( 
ses  él  lis  natuicls 
s  abîme,  entraînant 
av  ec  elle  les  dépôts  de 
silex  inciustes  hoii- 
zontalemcnt  d  ins  son 
épaisseui,  comme  les 
nœuds  dune  chaîne 
solide.  La  mer  a  tan- 
tôt fait  de  pulvériser,  ^l•,lu^  ■  urini 
diluer,  entraîner  au 
large,  pour  les  distri- 
buer ensuite  à  son  gré,  aux  deux  pôles  de  la  côte  normande,  dans 
les  estuaires  de  la  Somme  et  de  la  Seine,  ces  fragments  de  la  fa- 
laise. Pour  les  rognons  de  silr.r,  roulés  les  uns  contre  les  autres, 
arrondis  ou  aplatis  en  galets  par  le  jusant  qui  les  emporte  et  le  flux 
i|ui  les  riimi'Mie,  ils  ont  rli.'ininé   et  pri's   cohésion  :  par  le  sable 

i|iii  |r'^  ri iiii-  en  r^.iiiM.iiii  1''^  i  1 1 1 .'l'v.i Mrs,  lis  constituent  de  longs 

liiiiii  1 .!(  I-,  SM]  i,-^  ,1  .-.  h.ii  |irs  iihilulrs,  |i.ii  .illrli.g  à  la  côtc,  quI  bar- 
rent les  pulls,  V'ril.ilile  ir^i'v\r  i\r  pinji  (  iil.s  ,|ne  la  mer,  en  furie, 
lance  à  l'assaut  de  la  rive  pour  y   faire    bn'clie.    la   p(Miélrer,    la 
démolir,    emprisonnant  der- 
rière ses  décombres  les  pau- 
vres   «  valleuses  »    voisines, 
quand  les  villages  trop  près 
du  bord  ne  croulent  pas   en 
même  temps  dans  les   flots. 
Privées    des    hauts    rebords 
qui  conduisaient  leurs  cours 
d'eau  à  la  mer,  il  arrive  que 
les  «  valleuses  »  restent  sus- 
pendues sur  le  vide. 

De  toutes  les  rivières  qui 
échancraient  cette  côte,  la 
rivière  de  Fécamp,  la  Béthune, 
la  Bresle,  ont  pu  conserver 
l'intégrité  de  leur  issue  et,  par 
là,  l'existence  des  ports  qui 
en  commandent  l'entrée.  Il  ne 
reste  ailleurs  que  des  havres 
de  fortune,  à  la  tète  de  rivières 
taries  ou  cheminant  avec  peine 
en  sous-sol,  pour  échapper  à 
la  barrière  de  galets  qui  les 
bloque  à  l'intérieur. 

Les  ports.  —  Nulle  ])art  le 
travail  de  destruction  de  la  mer 
n'a  laissé  de  témoins  aussi  im- 
pressionnants qu'aux  environs 
d'Étretat.  Sur  près  de  3  kilo- 
mètres, ce  ne  sont  que  déchi- 
rures, saillies  aii;u('s,  iMilieis 
abrupts,  antres  ]ii  (iImuiIs,  djns 
lesquels  la  lame  sriiiicuilliv 
en  mugissant,  gronde  etedule 
avec  un  bruit  de  tonnerre  : 
la  porte  à'aval  et  la  porte  d'n- 
iii'»il,ri'^  gi^anles(pies  arcs  de 

'jniUe,  qui  jaillit  à  7(1  mètres 


LOUl 


V  h 


\anta\ec  laison  que  la  nionl       d  n  ; 
ment  à  1  est  d  Llietat,  au  cdjMl   l 
se  creusent  ici,  à  40  meties  du  i  w  i_ 
pièces  un  avant-poiten  f  lu  pi    i    n  I 
môles  cuivilii,nes.  I     I    im   ii   n    I     I 
n'est  plus  qu'une  jd  i.       I      h    ii  i_ 
baïqui  s  sui  la  mèM  ,    i_iiiili    ni    il 
fiiMi.  ni  h-  minus  ,1,    Nu, il,    et  d  Uc 


au-dessus  du  tumulte 
des  eaux,  les  anciens 
n'avaient  pas  rêvé 
d'aussi  fantastiques 
monuments.  C'est  ce 
décor  étrange,  gran- 
diose et  presque  tra- 
gique, qui  a  fait  la 
fortune  d'Éttetat.  Au 
débouché  de  deux  val- 
lons, le  grand  et  le 
petit  Val,  cet  estuaire 
fut  un  vrai  port  d'é- 
ehouage  :  de  nom- 
bi  eux  débris  gallo-ro- 
mains, des  monnaies, 
des  mosaïques,  les 
lestes  d'un  aqueduc 
^olsln  ne  laissent  au- 
I  un  doute  à  cet  égard. 
Au  x\  1=  siècle,  encore, 
le  flot  remontait  assez 
loin  dans  la  vallée, 
alors  accessible  aux 
embarcations  de  petit 
tonnage.  La  rivière 
s'est  enfoncée  sous 
terre,  devant  les  obs- 
tacles accumulés  par 
le  flot  conti  e  son  libi  e 
I  ur  I  amblaulie,  obsei- 


di  di  ux 
11  havie 
lit  leuis 
is  :  ainsi 


is  (  I 


(Juatoize  kilometies  de  fa- 
laises se  deidoient  d'Etietat 
jusqu'à  Fecamp  ■  un  seul  coude 
dans  ce  mui  ;  la  petite  jetée 
il  Yport  b'}  eniacme  al'oiée 
d  iMM  \  ill  usi  julloiesque.  Et 
I  1  ---1  n  In  ^1  md  mui  dioit 
I  ni  ^nil  \\i~.  |u"i  1  escaipe- 
ni(  lit  du    1    Ip    Fi  /Il    /,    ipil    s  I- 

le\e  de  IdU  m   li    -,   m    I   "ils 
de  Fécamp,    i  I    ml     n   Imn 


\  // 


Il  di 


sue,  fut  subitement  pioielee 
dans  lestuaiie  par  Ihoiiible 
temiiete  de  1666  II  fallut  un 
tiavail  opiniàtie  pour  rompie 

I  obstacle  et  di  blajer  le  che- 
nal Agiippées  a  deux  belles 
jetées  solides,  des  estacades 
a  claiie-voie  piéser\ent  au- 
]0Uid'liui  FCcamp  de  paieille 
aventuie  :  un  a\ant-pnit  de 
h  hectaies,  deux  bassins  à 
flot,  un  ensemble  de  quais  de 
3  kilometies  composent  l'ap- 
paieil  mautimo  du  poit.  Des 
débus  de  l'époque  gallo-io- 
maine  piou\ent  qu'il  fut  au- 
tiefois  floussant.  Les  comtes 
du  pajs  de  Cnux  en  avaient 
fait  un  poste  de  suiveillance 
(ontie  les  puâtes  du  Noid. 
Les  abbi  s  de  Fei  amp,  jusqu'à 

II  RiNohition,  fuient  les  mai- 
his  de  la  Mlle;  l'église  de 
Il   liiiule  ebl  un  heiitage  de 


1{AS8L\     DE     l'AIllS 


317 


l'ancienne  abbaye,  à  laquelle  élail  aiiiiex.T,  an  ni.iyrn  à-c,  une 
<'ciile  llorissanle.  Le  port  de  Fù-ainj)  ainic  |inui'  la  uimikIi'  péi-lie 
d'Islande  et  de  Terre-Xeuve. 

De  Fi'riiitiji  liS,ni)t-Valerii-en-Cnux,  les  Grandes  elles  Petites- Dalles, 
Vnilriir<,  ail  didiDuclié  du  Durdent,  attirent  par  le  charme  de 
leurs  valleuses;  TtHernel  galet  a  bloqué  ces  anciens  fjords.  Veulcs 
doit  à  ses  eaux  limpides,  à  ses  cressonnières,  à  sa  rivière tte  qui  jase 
sous  la  roue  des  moulins,  une  clientèle  estivale  de  plus  en  plus 
nombreuse.  Saint-'Valery-en-Caux  a  perdu  sa  rivière  qui  diva- 
guait dans  un  pelit  fiord,  entre  deux  alignements  de  collines;  on  l'a 
ressaisie,  emmagasinée  dans  un  bassin  de  retenue,  pour  balayer  le 
chenal  et  rejeter  le  galet.  Deux  jetées  défendent  le  port,  l'une  plus 
longue,  celle  de  l'ouest,  poussée  en  avant  contre  l'invasion.  Ces  tra- 
vaux de  défense  ne  sullisent  pas  à  préserver  le  jiort.  L'importalion 

des  bois  du  Nord  et 
des  charbons  an- 
glais, l'exportation 
de  la  marne,  du  ga- 
let, piiurlesusinesà 
lioirelaiiié  d'outre- 
.Manrhe,  luidounent 
quelque  mouve- 
ment. Saint-'Valory 
■iiine    pour   Teri-e 


Dieppe      t     M 

Mit      II,      1 
cisive  de  cette  c   t 
comm  ind  lit    un 
„  lleou  lefl  1 1  ene 
Il  irt     au  dessus 
1  \i  lues    s  tué   ( n 
\ue  du  c  nllu  nt  1 
ITi  lirai  de  la  5 
thnve.   I.a  lade,  ad- 
mirablement  enca- 
drée, offrait  un  abri 
sûr;     des     groupes 
habités  s'étageaient 


au  flanc  des  collines  voisines  :  l'antique  cité  de  Z(';(ics,  ancien  camp 
fortifié,  dont  les  sépultures  gauloises,  romaines  et  mérovingiennes 
révèlent  lalointaine origine;  au  sud-ouest,  sur  le  vallon  delaSàane, 
à  l'abri  du  promontoire  qu'éclaire  le  phare  d'Ailli/,  projeté  à 
93  mètres  au-dessus  du  flot,  rétablissement  gallo-romain  de  Satiite- 
Margucrile,  furent  les  amore(^s  de  la  ville  normande,  l'eu  à  [leu  les 
habitations  sont  descendues  dans  la  vallée,  en  s'approchant  du  bord. 
Alors  la  rivière  d'Arqués  di'bouchait  à  l'ouest  de  la  ville  actuelle. 
Une  magnifiiiue  terrasse  de  1  kilomètre,  bordée  d'hôtels  et  de  villas, 
en  regard  de  la  grève,  se  développe  à  présent  sur  l'ancien  dépôt 
(!e  galets  qui  forma  d'abord,  au  chenal,  une  digue  de  protection 
naturelle.  Bientôt,  sous  la  poussée  de  ce  bourrelet  mobile,  la  passe 
reculait  à  l'est;  en  1016,  un  coup  de  marée  formidable  anéantit  la 
falaise,  qui,  de  ce  côté,  arrêtait  l'expansion  des  eaux,  combla  le 
port,  en  rejetant  la  rivière  d'Arqués  au  pied  même  de  l'entaille  tran- 
chée à  vif.  Là  s'ouvre  aujourd'hui  le  port.  Vauban,  Colbert  s'em- 
ployèrent à  le  défendre.  Le  chenal,  entre  deux  jetées  de  600  et 
700  mètres,  la  plus  longue  faisant  front  contre  l'ouest,  conduit  à  un 
avanl-]Mirt(le7  bec  la  ces,  où  mouillent  les  pai|uelio  (s  faisant  le  se  i  vice 
ré'L;uliei-  (les  cèles  d' A nideterre.  Un  lunivel  avant-purt  de  'i  lieclares. 


318 


LA     FRANCE 


quatre  bassins  à  /hd  de  Ki  licrtares  oITreut  à  l'accoslai^e  près  de 
4  kilomètres  de  quais  :  inijiurlations  en  bois  du  Nord,  fontes  et 
charbon  anglais;  exportation  de  céréales,  boissons,  galets. 

Les  pécheurs  de  Dicjijie  sont  les  fournisseurs  attitrés  des  balles 
de  Paris;  quelques-uns  poussent  Jusqu'à  Terre-Xeuve.  Ces  pècbcurs 
du  Pollel  sont  les  héritiers  d'une  énergique  race  de  marins  qui 
courut  jadis  toutes  les  mers  du  monde.  Avant  les  Portugais,  ils 
toucbaient  aux  côtes  de  Guinép,  aux  Canaries,  doublaient  le  cap 
Vert;  Cousin,  l'un  d'eux,  (bv^m;  lil  >]'■  qii;ilii-  ans  r.nldinb  ru  Amé- 
rique, en  reconnaissant ,  .!■  -  i  i^N.  I  ,.|iilu,ii,  In Iii  llr'iiNr  ,l..s  Ama- 
zones. De  là  il  travrrs.iil  I  All.iiih^inr,  r.\|i|oi  ,li|,  iH.niL  \  asro  de 
Gama,  la  pointe  méridionale  de  lAtniiue.  JJirppms  et  Mulnains  ac- 
costèrent de  concert  à  Terre-Xeuve.  Un  Dieppois,  Jean  Angn.  ar- 
mait des  flottes,  traitait  de  pair  avec  les 
souverains.  Dieppe  fut,  au  xvi'  siècle,  le 
rempart  de  la  cause  française  contre  les 
Anglo-calvinistes;  les  Anglais  s'en  vengè- 
rent par  le  bombardement  de  1694,  qui 
anéantit  le  port  et  la  ville.  -Dï'e^'/ji?  s'est  relevé 
dans  la  première  moitié  du  siècle  dernier, 
quand  la  duchesse  de  lîerry  le  mit  à  la 
mode.  Une  foule  y  afllne  chaque  été.  Dans 
la  vallée,  Arques  et  son  vieux  château  rap- 
pellent la  victoire  de  Henri  IV  sur  Mayenne, 
le  4  septembre  1589. 

Des  criques  difficilement  accessibles, 
comme  Biinlle-sur-Mer,  la  valleuse  de  l'Yères, 
où  Crirl  recevait,  à  2  kilomètres  dans  l'inté- 


rieur, les  bateaux 
avec  la  marée  ;  d'au- 
tres trouées  encore, 
les  «  Sept-Vallées  », 
obstruées  à  présent, 
conduisent  au  dé- 
bouché de  la  Bresle, 
entre  Mers  à  droite 
et  le  Tréport  à  gau- 
che. Ce  sillon  de  ri- 
vière séparait  la  Xor- 
mandie  de  la  terre 
picarde.  Le  Tréport 
et  Eu,  la  rade  et  le 
port,  se  donnaient  la 
main  le  long  de  l'es- 
tuaire qui  s'enfon- 
çait à  4  kilomètres 
dans  les  terres,  sur 
une  largeur  de 
IBOO  mètres.  L'im- 
placable ennemi  de 
cette  côte,  le  galet, 
entravant  peu  à  peu 
l'écoulement  des 
eaux,  la  Bresle  re- 
lliia.  Iransforma  sa 
vall('e  en  lagune, 
dont  l'entrée  fut 
bientôt  un  véritable 
cloaque.  Deux  je- 
tées, une  écluse  de 
chasse  par  la  con- 
centration des  eaux  de  la  rivière  en  un  grand  bassin  de  retenue 
(13  hectares)  :  ci'S  travaux,  dus  à  l'initiative  et  à  la  générosité 
du  duc  de  Prntlilèvre,  sauvèrent  le  Tréport  de  l'envasement  délî- 
nilif.  Mille  pèrlieurs  animent  les  800  mètres  de  quais  de  son  avant- 
port  et  ses  deux  bassins  à  Ilot.  Un  canal,  par  surcroit  (autrefois  ca- 
nal d'Artois),  conduit  jusqu'au  bassin  d'Eu  les  bateaux  à  voile  de 
100  à  150  tonneaux.  Le  château  à'Eu,  héritier  d'un  ancien  fort 
bàli  par  Charlemagne  conti-e  les  Xormands,  rebAti  par  Henri  de 
Guise  au  xvi' siècle,  et  deiuiis  |iid|M  kI.'  d.'  la  f  niiillc  d"Oi  I.mus; 
l'ancienne  collégiale  de  Sai,r-I  ■'--,■.  I  un- d-s  |i|ii^  |m||,s  .'-li-'s 
de  Normandie  ;  la  forêt,  ses  Inm  i  .■.-.  _'iliM\  ,ux  r|  ..(•>  Iiaiil.>  I  iiLiir.s  ; 


.1  Bresle.  son  an 
iile  (otJoO  babil 


m  et  SCS  uinlira,:;rs  liml  le  c  liai  me  de  la  i>elite 
,  sieur  du  Tréport  ('i  ÎS90  habitants). 

Passé  Mers  et  l'embouchure  de  la  Bresle, 
la  côte  s'abaisse,  livre  carrière  aux  inva- 
sions marines;  l'ancienne  anse  du  bourg 
tVAult  n'est  plus  qu'un  réservoir  de  galets 
et  de  sable.  A  force  de  rouler,  le  galet  s'é- 
miette,  s'étale  en  larges  bancs  de  cailloux 
et  d'arène,  où  s'attachent  les  vases  et  les 
limons,  soite  de  terre  en  formation,  que  le 
travail  obstiné  de  l'homme,  à  force  de  levées 
d'appui,  de  canaux  d'écoulement  et  de  ri- 
goles, transforme  peu  à  peu,  de  lagune 
vive,  en  marécage  fertile.  Dans  cette  im- 
mense plaine,  ancienne  rade  marine,  la 
5'/;((i;/e  s'ouvre  péniblement  un  chemin  vers 
la  mer. 


RÉGION    DE    LA    SEINE  ^     nSâ^ll'^î 


^iSHavrf^'-';^      .      'MANCHE 

Chaussée  des      ff^      "i'^iiHMii  "" 

Bœufs       '^^'f  iJ/rfn 


-4 

,r'. '     U'-n^   f 


^\,,rff ,      L  VA         D    ^  0 


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'MAINE 

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'"^         ART       H:....  I E        ^'"""«"^if"       Lh^M 


'1,N  D  REJ  '^^''"l'et  LOIRE 


ET    DE   LA    LOIRE    MOYENNE 


DÉPARTEMENTS     DU     BASSIN     DE     PARIS 


Yonn( 


Siippi-ficio  :  TiGliOil  h.Tlaivs  (Cadasiiv  . 
l'nl.ulali..ii:  :ili:!,s!Hl  lial.ilaiils.  C.licl-li.u: 
Auxerre.  S(ius-|in'|.TiiiiTs  :  Sens,  Joi- 
gny,  Tonnerre,  Avallon.  —  'M  (an- 
tons;  4S(j  ciimmuiifs;  5°  coi'ps  d'annr'e 
(OiiLiiANS,!.  Cour  d'apiiél  de  Paris.  A<-a- 
déiuie  de  Dijon.  Aiclievèché  de  ,Si;ms, 
ayant  pour  sulTra^ants  :  Troyes,  Moulins, 
Nevers. 

Par  ri'veiilail  de  ses  principaux  rouis 
d'eau  :  l'Yonne,  la  Cure  et  le  C'ni.m,  |r 
Sfireiii,  VArmançim,  ce  terriloiro  drsri  nd 
lies  liaulimrs  du  Morvan  cl,  ilu  sioiil  de 
la  Chli-d'Or,  vers  le  grand  cancroui-  dr 
la  Seine.  Ce  n'est  plus  la  nioulai.'iic.  !■.■ 
sont  ses  approches  dont  li-uoi-nml  |,s 
gorges  tourmentées  et  lacouiso  piV(i|ii|rr 
des  torrents.  La  région  de  Ton'U'in-,  i|ur 
parcouit  l'Arniançon,  n'est  qu'un  n•uloll^ 
de  la  glande  oolitlie  qui  porte  laCote  il'or; 
les  coteaux  s'enguirlandent  de  vignobles, 
ainsi  que  dans  \' Auxerroh,  à  l'aval  des 
hautes  futaies  morvandelles.  Ces  crus  for- 
ment le  complément  du  vignoble  bourgui- 
gnon {Grande  Cote  d'Auxeire,  Chablis,  Côte  """^ 
Siunt-.Iacqaes).  Sur  les  deux  ailes  de  l'é- 

venlail  aux  fertiles  et  fraîches  vallées  qui  convergent  vers  le 
déversoir  commun  de  l'Yonne,  s'étend,  au  nord-est,  la  grande 
région  forestière  du  pays  d'Othe;  au  sud-ouest  et  à  l'ouest,  un  pays 
de  collines  moutonnantes,  au  sous-sol  d'argile,  coupées  de  bois, 
d'étangs,  de  pâturages  entourés  de  haies  où  paissent  les  bêles, 
autour  de  maisons  isolées,  dans  leurs  petits  enclos  :  c'est  la  Pui- 
S(ii/e,  pays   frais   et  agreste,  frère  du  Gùtinais. 

]j:  pi  ii|ili'  (loSenons,  ([iii  occupait  le  débouché  de  la  fertile  contrée  de 

l' Vomir,  il m  iil  -Mil I.  lui ^  une  partie  de  la  Gaule  du  nord;  les  «  nautes  » 

de   l.iil.ii',   liiiviiii  ili-  i'aiis,  étaient  ses   clients,  ainsi  que  les  habitants 


:s   Barbares   s'aballit 
Clovis  mit  des  comte 


■  les  pays   de 
.  Sens  et  dans 


vnol,   comte  d'An 
lîui-Lmnrles.  Alors 


fut  mémo  général  des 
moines  de  Saint-Benoît 


(1  Au\Liii,.  Lost  du  (II- 
jiai'tenient  actuel,  qui 
monte  vers  le  plateau 
de  Langres,  dépendait 
des  Linqons,  dont  cette 
Mlle  fut  la  cite;  au  sud 
1  Avallonuais,  déjà 
montagneux,  se  ratta- 
chait au  peuple  des 
Eduenf,  puis^.inle  (  on- 
fedei-.dion  iiui  ti'nait  le 
Morvan  et  l.i  Cole  d  or. 


le  Chauve  et  l.cuiis  I:;  Ccrnianicpie,  contre  leur  h'éi-e,  Loiliaire,  iuvcsli  de 
la  couronne  impériale,  et  le  fils  de  Pépin  d'Aquitaine,  trouvait  alors,  dans 
le  traité  de  Verdun  (S'i3),  une  personnalité  qui  s'affirma  par  la  possession 


celles  de  la  S  i. 
colonne  de  .se; 
vahitlEtiuriea 
tle  a\ant  Ji-su 
poussa  iiifiue 
Rome,  se  lj\.i 
dans   11    i.euiu 


Lue 


-uh 


I.  une  de  leurs  cites, 
.S(e«rte,  la  Sena  Julia, 
fut,  aux  xiv«  «t  \v°  siè- 
cles, la  rivale  de  Flo- 
rince  pour  les  arts  et 
la  ridRssc-. 

Ces»),  devenu  maître 
de  la  daule,  n'eut  garde 
d'oublur  les  Senons, 
ScHs  ac(  cpta  la  domina- 
tion rcjin  une,  après  que 
la  G  lulc  eut  sulii  l'irie- 
nudi.ibl.  difulf,!   llise 

U-ch,istia,U',me\  lut 
prêche  de  bonne  heun' 
[1  ir  saint  SaL<inien,mnr- 
tjr;  dès  le  milieu  du 
m«  siècle,  Auxerre  eut 


320 


LA     FRANCE 


d"un  souverain  particulii 
aux  ccolcs  (ÏAu.rerre.  I.i 


momie  clir.  1 1.  ii 
la  preiiih  I,  .  I 
de  Chasirlliix.  i 

vous  avec    Itir/ii 

ditions,  un  .  i  n 
développiiiinil 
pris  le  drviiil  : 
(le  Court e lin  <!.  , 
chises  aux  h  ilu 
le  xm'--  siùdo,  le 
les  monuments 


Charles  le  Chauve,  roi  de  France,  mit  son  fils 
déprédations  causées  parles  Normands  qui,  de 
I.  V  villées  latérales  de  l'Yonne,  ne  firent  qu'en- 
uhl  mouvement  agricole,  littéraire  et  artistique 

'I  I'  :  i/rïy,  fondée  au  ix»  siècle,  dans  la  vallée 
I!  ii--illnn,  parut  comme  l'une  des  capitales  du 
i!' ~  I.  Mlles.  En  1146,  saint  Bernard  y  prêclie 
lul     l.niiis   VU  et    ses    vassaux    d'Auxerre    et 

1-  l'Iii-   tnnl,  l-hUh^pr    h;,!/c',.  V  iir.ii.l   reudez- 


riches  et  pittoresques  vallées  de  l'Yonne. 

Auxerre  (21  930  habitants)  s'i'panouit  au  versant  de  deux  col- 
lines, à  122  mètres  d'nltilude  au-dessus  de  VY^onne  quiscrpente  àses 
pieds.  Deux  ponts  (l'un  du  xm'  siècle,  restauré)  traversent  la  rivière 
dans  l'embrasure  du  grand  fer  à  cheval  que  dessinaient  les  anciens 
remparts,  aujourd'hui  remplacés  par  des  promenades;  boulevards 
Vauiabelle,  du  Temide,  Vauban.  Le  cœur  de  la  vieille  .ville  battait 


entre  la  cathédrale  Suint-Etienne,  qui  se  profile  ù  peu  de  distance 
de  la  rivière,  et  l'Hôtel  de  ville,  plus  rapproché  du  centre  urbain. 
Sainl-Étienne  remplace  un  antique  sanctuaire  du  V  siècle,  deux  fois 
rebâti  :  l'édifice  actuel,  commencé  au  xiii=  siècle,  ne  fut  achevé 
qu'au  xvi°  ;  encore,  la  tour  du  sud  demenre-t-elle  inachevée.  Des 
énergumènes  ont  mutilé  la  fai;,u|.'  pi  im  ipule  ;  in.iis,  aux  vnussures 
des  portails  latéraux,  de  délirui.  -  -i  ii  m  ii^  ~,  1  nui  II., -s  ifms  une  fine 
pierre  de  Tonnerre  brunie  pur  le  limp,,  i  eii  aecut  flu^tune  de  saint 
r.piinain  d'Auxerre  et  le  martyre  de  saint  Etienne.  L'élancement  et 
lliui  iiionie  des  lignes  architecturales,  les  verrières  du  xiiii^  au 
AM"  siècle,  donnent  au  chœur  la  beauté  noble  et  simple  à  la  fois 
du  slyle  ogival  primitif.  Derrière  le  maître-aulel  en  marbre, 
du  xvni^  siècle,  se  voient  les  bustes  de  Nicolas  Colbert  et  de  Jacques 
Amyot,  évèqnes  d'Auxerre  (fresques  dans  la  crypte  restaurée  par 
I  d'Auxerre,  ayant  été  supprimé 
iniiment  du  xiu'  siècle,  logea  le 
iMinane,  ancien  promenoir  des 
■  qu'ouvre  une  porte  du  w"  siècle, 
par  saint  Germain,  l'illustre  évèque 


énisc, 


Viollet-le-Duf 

en  1790,  le  palai-;  de  r('v.'.|ue, 
préfet,  en  lui  ]ii  einil  su  ;:  il,' 
pontifes,  etraiu  uime  ^ulle  >yii< 
Dans  l'ancienne  abbaye  fondé 
A' Auxerre,  les  bâtiments  monastiques,  reconstruits  au  xviii"  siècle, 
sont  occupés  par  l'hôpital  militaire,  l'hospice  et  une  école  normale 
de  garçons.  La  destruction  d'une  partie  de  la  nef  de  son  église  a 
séparé  l'ancien  monastère  de  la  belle  tour  romane  dite  clocher  de 
Saint-Jean.  Tour  l'église  Saint-Germain,   bâtie,  dit-on,  par  sainte 

Clotilde,  reconstruite 
au  xiii"  siècle  et  ter- 
minée au  xv",  elle  a 
mn^eivé,  malgré  les 
dt  lu  edation  s  des 
une] les  de  religion, 
une  belle  rose  du 
xv"  siècle  au  croisillon 
nord  et  quelques 
sculptures  du  xi\',  au 
portail  voisin.  Au  pi- 
f,'non  du  croisillon  sud, 
une  colossale  statue 
de  saint  Germain 
se  dresse  sur  la  ville. 
La  lue  du  Collège 
lappelle  l'heureuse 
initiative  de  J.  Amyot, 
cet  évèque  d'Auxirre, 
qui,  au  xvi"  siècle, 
donna  un  si  vif  es- 
siir  d  l'étude  des  arts 
I  tdeslettres antiques. 
I  a  place  de  YHôlel-de- 
Ville  (1733)  ramène  à 
la  porte  de  VHurloge 
qui  évoque  l'aspect  de 
la  ville  du  xv»  siècle. 
Tout  près  de  là,  sur 
l'emplacement  de 
l'ancien    château   des 


BASSLN     DI'J     l'ARlS 


321 


S,u,it-Pi 
'■<■,  df«  b.. 


Sens,  c 


le  Slip.  ri. ■ur  lii.'iaiTliique  de  W- 
vi''.|iii'  cir  l'iiiis  i.e  qui  lui  valut 
(l.iiis  (-.■Ile  ville  une  ivsidence), 
c.inservc,  .le  s. m  .111.  i.Mine  pre'émi- 
ni'ii.;.',  un('  lalli.ili.il.'  .Imil  les  par- 
lies  les  plus  ,111.  i. ■un. 'S  s.Tnt  con- 
t.'Miporaines  de  la  liasili.|n.'  .!.• 
Saint-Denis,  construite  par  su..  1  . 
I.'art  ogival  est  encore  k  s.^  .h  - 
buis  :  aussi  la  nef  île  la  raili..li  ,il.' 
de  Sens  parait-elle  liuii.l.\  p^ur  un 
tel  (Hlilice,  et  de  liauh  ur   iuMilli- 

sante.    La    constru.  li..n    i.mi le 

à  1  l-'iO;  après  lesr.'uiaui.' ni-  d.s  xiii"  et  xiv°  siècles,  l'archevêque 

Tristan  do  Sallazary  ;i|..ul,i.  .!.•  I  V.iOà  'lS-29,  un  transept.  Encore  que 
ses  statues  aient  été  niulil.  .js  .m  refaites  pour  la  ]ilupart,  la  façade, 
avec  ses  arcatures,  est  d'un  grand  luxe  décoratif.  ÂlaiMin  Chanibiges 
fut  le  maître  architecte  des  portails  qui  ouvrent  les  croisillons;  aussi 
sont-ils  d'une  extrême  richesse  :  verrières  du  xvi"  siècle  par  Jean 
Cousin,  statues  de  Jacques  et  Jean  Duperron;  tombeau  du  Dauphin, 
lils  de  Louis  XV,  père  de  Louis  XVI,  par  Guillaume  Cousl.ui;  sphui- 
didestapisseriesdesxv^  etxvi'=  siècles;  enfin,  ausud  de  lacalli.'ilraie, 
le  palais  archiépiscopal  (xvio  siècle)  et  VOfficialité  (seconde  muilié 
du  xui°  siècle),  dont  les  trois  salles  superposées  s'éiianouissent,  la 
dernière  surtout,  en  magnifique  fusée  d'ogives.  L'II'ih-l  de  ville  de 
Sens  est  beau,  le  HJusoe  riche  en  documents  gallo-romains. 

Personnages  historiques.  —  Saint  Germain,  cvèi|ue  d'Auxerre; 
Ennitis  Mumiiiol,  cuite  d'Auxerre;  Héric,  moine  de  l'abbaye  de  Sauit-Ger- 
main-d'Auxerre,  poète  et  historien  (m.  en  8.S1);  liemy,  savant  moine  de  la 
même  abbaye,  dire.teur  des  Écoles  d'Auxerre;  Guillaume  de  Barres,  qu'il- 
lustrèrent ses  e,\i)biits  à  la  troisième  croisade  (m.  cnlâS'i);  l'ien-e  deConrle- 
tiay,  comte  d'Auxerre  et 
de  Hainaut,  élu  eiuiie- 
reur  de  C.mslantinople, 
mort  piisonniLi,  a\  mt 
d  a\oir  pu  prondie  pos 
session  de  sa  couronne 
{\2\^),Malhihlede(  Kui 
lenaij,  sa  lille,  le  pot  te 
Jean  Regniei  ,  bailli 
d  Uixerie  (  HSO  1460) 
Claude  de  Beauvoii ,  sei 
gneur  de  C/tasteltm 
(m  enl433),marecbaldL 
Bouipofrne     scrMteui 


Jacques-Germain  S< 
tcctc  du  l'antliêon: 
Kdme  nes/ifde  la 


Irancy.  près  d'Auxorre  (17Ii-I7N'ii\  arclii 
r  Charles  d'Kon  de  lieaumant  (ITiS-lsKl) 


Aube. 


Superficie:  600100  hectares  (Cadastre).  OOSriOO  (Service  géocra- 
phi. [lie  de  l'armée).  Population  :  240 7bo  habilanls.  t.h.-f-lii'U  : 
Troyes.  Sous-préfectures  :  Arcis-sur-Aube,  Bar-sur-Aube, 
Nogent-sur-Seine,  Bar-sur-Seine.  —  26  cantons  ;  4  45  com- 
munes ;  ()'  cor|is  d'armée  (Chalons-sur-Macne).  Cour  d'appel  de 
Paris.  Arad.'iiii.'  de  Dijon.  Diocèse  de  Tiioves  (suffragant  de  Sens). 


.1    I 


rh 


Jean  Cuusin,  ^idNtui, 
puntre  et  archittcte,  le 
Michel  Vn^'e  français, 
ne  pies  de  Sens,  %Lrs 
IjOO,  moit  en  lj<)U, 
^ehaslien    I  e;ii  es  1 1  ( 


iquis 


]anba 


V  nuli- 
uit,  maître  d  ins  1  art 
Il  s  siegts  (t  di  s  fortifi- 
ilions  il  cntouia  \i 
1  ini  ed  unci  (iiitiueiie 
I  II  I  s  qui  la  sau\Lii  nt 
lus  dune  f.us  de  I  in 
.  \sion,  1  inliquiiiefi  11 
i  ain  La  I  m  ne  </c  ^uinle 
I  alaye   (IbUT-lTSl), 


322 


LA     FRANCE 


m  'n  I 


i  w^m,  vrT'^'''^  m^n%  I L^»'  s% 


autourde  son    \     |u         //</   1 

Il  II,    1    l'ni     Midamme 

j)ouiKie-i-l  Ml      I    1 

iiiii!  .1.  hoyes, 

quefceul  d<  1.  n  1    il              / 

1  II  1  1        -      /(((//,mar- 

tjnse    sous  1    iiiiiti   Lii   Vui 

li  u,    i\  lit  L\  iii^tlise  le 

peuple  deb  Tnca!,!,ti,  iuuit  . 

inaieui   fut  son  premier 

eveque,  en  340.  Samt  Loup, 

qui  siégea,  de  426  a  479, 

bien  que  sufliagant  de   Si 

is,   a-\iit   prib  sur  toute 

1  Eglise  des  Gauleb  un 

1  ml        iiin  II  ililt     i   1  1  lui 

([U  eurent,  avant  lui       ml    1 

Mai  tin    de    Tours,    .        lu, 

III     \  ni        /;/  /     '            1  II 

d  \u\erre,   son   cunl.  114    1 

Il      il      JIM  M  1     i    lin  nli  1 

sawt  Remi  de  Reinib   Daub 

Il  dcbaiioi  unnerscl,  les 

glands  pontifes  du  \«  siècle 

furent  les  pilotes  de  la 

cnili^atiiin  en  détresse    le 

ir  nutonto    «s'en    arriut, 

nuii^,  ili-il  1  liiiil  II  111111^,51  lu  milt  ^ta  d  lUb 
kb  tiindts  I  ml  I  s  I  s  conciles,  qui  furent,  en 
un  bii  cle  1111  I  I  Mil  II  II  II  m  ,  comme  les  assibcs  du 
monde  cliii  lu  u  (  imIisi  li  imiowîs  le  Bèrjue  asbis- 
t  ut  au  coni  île  que  le  pipe  Jeim  I ///  con\oqua  dans 
Tîni/eset  piLbida  lui-nitiiie(aoiit  siptembie  87Si  Maib 
liirsqiio    (  Il  uli  m  i^iic  (lis|niutt  son  cm|iiie  iniH^,'! 


I  I  (  h  i  I  II ,  b  111,  ml  II  oliblatle  d  .i|i| 
I  1  I  In-  I  M  I  /,'  lu- Mont,  n'a  qui 
.1  I  1  II  -  m  Ml  1  ili  I  1  viande  ondulatu 
de  Lkaoïini,  d  \iun„nt.  àOlb,  1,  li  l. 
I  \ube  oihe  à  tnut  veiiaiiL  di    I  i  ^  u  ni 

tuiei  de  la  valli  e  do  la  S 

Pu  lette  gi  inde  route  de  peniti  ili   u   1 

lin  nt  que  pibvtr  dans  la  cite  ou\  i  1  I 
t  ini  e  a  kur  pinetration  se  porta  plu-  I 
dominent  Lutece.  Tioyesne  fut  gut  re 
(|uune  étape  sur  la  route  de  lm\a- 
bion  ,  son  nom  fut  modifie  •  on  en  fit 
Auçjustobona  Miib  I  s  II  mnin-n^ 
laissèrent  point  il I  1       I     In   ii\  m 

numents  parlebqii  1     il       Uni il 

h  ur  puissanced  m    I        1    n  I        il 
1  omme  Autun,  1  \    n    \iin       I     il 
(le  Tuiyes  fut  tmil    mii        h       \    1 
nombieuseb  s  y  1 1    1     1   ni         lui  un 

I  urtfour  de  coiiiiiiiian  ili  u-,  Vu 
n»  siei  le  seulemeni  tt  sui  tout  au  %  , 
<i  mesure  que  s  allaiblibbiit  le  picb 
tige  de  l'empile,  Augii^lnhona  prit 
le  nom  de  cite  dcb  Ï/Kusse*,  qui 
il  lit  cilui  de  bon  peuple,  et,  par 
diuvation,  Ticca»,  Troyes.  Daub  la 
gi  inile  mtlte  baibiie,  la  plaine  dt 
liiii/es  Mt  le  dernier  elfort  tente  par 

II  gi  m  ril  romain  Aeltui,  pour  sauvei 
I  oiiipu  e  de  la  ruine  A  son  appel,  kb 
biibiKb  deja  nantis,  FiancsAa  Ml- 
iii\i  I  Wisigotlis  de  Theodoiu  ,  mcu- 
miil  be  giouper  autour  deb  kgioub, 
(  ontii  de  nouvelles,  hordeb,  li  s  Huns 
d'Attila  Le  choc  eut  lieu  dans  la 
plaine  de  Champagne,  aux  Chamj)^ 
Calatnniiiijiif's  (peut-êtie  Maunai  , 
M  i\  '       T    I"   ou   12  kilomètres  de 

/  I      I     mine  Attila  vaincu 

I    ti     il     /      /'S,  ville  sans  muis 


De  la  dctlieuice  uiuveibtUe  (pu 
minait  le  monde  païen  buigit  un 
principe  de  vie,  feiment  d  une  so- 
ciété nouvelle  :  le  Clunlianisme 
Attila  venait  d'en  rcconnaitie  la 
force,  en  s'éloignant  d'Orléans  groupe 


ini  uibioubdib  No 
mUtiedesediA 
Anseyise,  1  un  il 
d'aisance  le  ci-  |i 
d  éliminer  son  1 1\ 
Diii^  il(b  siv/, 
,  fi.ii,  (lundi       I 

MUlIlll       1     )U1\II 

appoiliiinl    I   m- 
Itahenb  I         I    11 
teints    I      h 


({Il   il    I        n  I     I        I        ii\    lit  I    mil      lin     I  1  m    im    m  un 

A  1     -    I    I  m    ni      il       II         il       I        I         I   II  u    I    pir  les 

ninii  I       II    II    I  III    n    lin       I    \    1    I  I        |     m  I,  m  pcr- 

"IM ' '''      '        I    ""   I    |i"  lt\t(iue 

I  •    I  'I      l"i     "  '       I    "M     I'    "I  I        I "I   iMcplub 

■  M    I        |ii     I Il     1  I  I  I  I  I  i|  I       iMiii  tente 

,,s  il    II     III]      Il     II liiil  II         I  lio,,ps.  lune,  la 

I  nul I Il      I    III   fioide»,  d(.no- 

V(i-  -I    ni     m   I    h       ml   inili   iiiii\,  les  Flamands 

ili  ip-  II-  VlkiiiuiiU  ili  b  loïKo  (_Uicb  pelleteues,  les, 
Il   I  une  et  de  soie,  kb  LbpagnoK  kb  cuirs  piepares  et 

n  Is  (le  Provence  des  epices  et  deb  pioduits  du  Levant . 

I  ilii  is  j  ti-uaient  comptoir  de  pitts  et  d'échange  avec 
ks  Juifs  et  Icb  Lombaids.  Ce  con- 
couis  rtgulier  deb  dners  produits  de 
1  industiie  uionilnle  ne  pouvait  qu  e- 


Is     ,   I 


-  /, 


lliullllll 


bicckb  et  demi,  bous  1  admmibliation 
des  comtes  de  la  maison  de  Biais,  et 
le  souvenir  de  sa  bienfaisance  est 
Ubte  populaire. 

Avec  sa  bouigpoisie  de  iiihes 
111  III  liaiiilb  Pt  Sun  riiliMlt  indub- 
lin  ll(  ,Ti  ill    !_iiil     inwiieet 

\iirbii  ,  I,  -  Il  i|  -  \l  us,  11- 
I  hibb,  ,t  II  n  iil  m  \  lit  point 
baub  le  goût  des  diN.  Do  n  Ho 
(  poquedale  la  cathédrale  12(i^). 
L'<  veque  de  Tnijes,  IIhik,  son 
lonJdteui,  ie\dit  d  un  édilice 
loinpdidble  à  ceux  de  Paiib,  de 
Si>ns,  de  Chdilies,  dloisfoitdvdn- 
u  s.  Mais  il  semble  qu'un  mau- 
\dis  génie  ait  pieside  aux  desh- 
111  es  du  monument.  Sa  ri^gion 
dbbidale  était  à  peine  teiminee,  a 
la  moit  de  Heivée,  que  la  funeste 
guerre  de  Cent  ans  suspendit  les 


I5ASSIN     DE     PARIS 


323 


trav.uix.  On  les  cimtinua  parintorvnllos.  ]\/(irHii  Cnn 
hi;/e  (du  C/iiimbi;/i's),  auquel  étaient  dues  les  me: 
veilleuses  faeailes  latérales  de  Saint-Jean-de-I!eai 
vais,  donna  les  dessins  tie  la  façade  occidentale  d 
lacatliédiale  (!(■  Tmi/rx,  et  son  œuvre  fut  continué 
|iai-Ji',in  (le  Damas,  dit  de  Soissons,  son  gendi'e,  imi 
par  .Iran  liaillv  II.  En  Kiliit,  la  tour  Sair'il-I'.aul  .av.j 
.illeint   sa  li.nilr,,,-  .irhi.il.- :    C;,, ,!,■,.,  Im  i,,,,,-  Sain 

1).'  |-J(t8,  dale  de  sa  fondation,  à  ID'iil,  l,i  r,,i,v|i m 
liiiii,  inachevée,  de  la  calliédr.ilc  .nail  |a  is  'i.!.;  ,in- 


côti's,  la  ijaierie  ajourée  du  triforium,  1rs  ^landcs 
rnses  des   croisillons  qui    sont   de   l.nilr    ImmuI,  , 
sa  magnilique  vitrerie  peinte  des  xv°  <•!  .wr  sir- 
rlcs   à  peu  près  intacte,  le  pavement  et  les  tom- 
Inanx    de  quelques   chapelles,    la    cathédrale    de 
Tmi/ps!,  bien  que  privée  de  sa  (lèche  centrale,  déli- 
i;uié,.  au  portail,  et  n'ayant  qu'une  tnui-,  c^l  luimx 
([ue  l'une  des  premières,   parmi  les  calle'di.drs   de  > 
Saint-Urbain  est  un  chef-d'œuvie  d'i'ji  lmui-.'  r[  , 
rêve  de  l'impossible,  à  la  fin  du  xni"  siècle,  en  avam  r 
ans  sur  les  œuvres  les  plus  audacieuses  de  l'art  gotliii|u 
fée  veilla  sur  son  berceau.  Son  promoteur  fut  un  pap 
lils  d'un  cordonnier,    qui    voulut   remplacer   iiMlin|. 
par   cette    glorieuse  dentelle    de  pierre.   Cru   est   u 
et  l'on  se  demande  si  ces  immenses  verriéirs  (u'i   lia 
li'S  f(Hix  du  ciel  ne  sont  pas  faites  pour  si>ulruir  1rs 
que    ceux-ci  bâtis   pour  elles,  telleniriit   Hs   s.uil    h- 
rllil.'s,  ti'nus  et  comme  transpa- 

sé-e   e'n'l-i(i-2.    i'ru   sri,  tallut  .pir 

|-hnSlililédrslr|l..|ru>rs,|r.\nlrr- 

I  la  nie  aux  Aoniiains,  di  in  t  relevait 
re  (|uartier,  et  qui  se  préteu- 
d.iieiit  lésées  dans  leurs  droits 
]iar  la  création  nouvelle,  ne  mît 
un  obstacle  insurmontable  à  son 
ailièvement.  I.a  consécration  de 
l'édilice,  terminé  par  le  neveu 
d'Urbain  IV,  cardinal  Ancher,  se 
fit  en  1389.  La  sculpture,  h  Saint- 
Urbain,  rigoureusement  discipli- 
née par  l'architecture,  est  peu 
abondante;  les  verrières  datent 
presque  toutes  de  12t)o  à  1280. 

Ainsi  Troijes,  par  la  magnificence 
de  SOS  édifices  du  xm'  siècle,  ne  se 
laissait  dislancer  par  aucune  des 
cités  de  l'Ile-de-France.  La  malheu- 
reuse guerre  de  Cent  ans  arrêta  ce 
bel  essor.  La  réunion  du  pays  cham- 
penois à  la  couronne  de  France, 
par  le  mariage  de  Blanche  de  Na- 
v,arre,  comtesse  de  Champaiine,  avec 


.udie. 

Charlesyi  V 

lîonrgof^ne. 
Franrr  .l.v;, 

iMUlur 

II,  l  V, 

l'rJinr  (Ir  Vv 

ruelle 

l.is   d.  ii\ 

effet. 

Six  MHS  |.|ii 

Ckiiilfs  \  Il 

plutôt 

férir.  Kniv,- 

fut  signé,  à  l'insligatiun  du  duc  de 
mai  1120,  par  Icipiel  Calhcrine  de 
Irliiir  et  lui  .apportait  en  dot  la  cou- 
r  |a  rv.miplif,  en  attendant  la  mort  du 
■lirr  Ir  :!  juin,  dans  l'église  Saint-Jean. 


iir  de  liuurgogne  avec  Charles  VU,  le  Imilé d'Arras 

is  ennemis,  car  ils  étaient  forts,  surtout  de  nos 

rivalités.  Bientôt,  la  paix  aidant,  et 


Plii 


rent  I. 
par  cil 


reçut  dans  ses  murs  {{iVJ-liîo)  le 
duc  de  Bourgogne,  Jen«  le  Coh,  avide 
de  venger  la  mort  de  son  père,  Jean 
sans  Peur,  assassiné  ii  Montereau, 
et  bientôt  la  reine  haheau  de  Ba- 
vière, son  mari,  le  pauvre  dément 


gràer    A    la    sn^r    ,,M 

linistration   de 

h.ios  M  .1    .Ir  -,,i,  Il 

~  Chin-le.^  VIII, 

ÏVry.'VMl    ,v,|   ,|  1  ,.     1   ,i 

,.,r,„irpr„spé- 

rili-.  Kii m  |r  iiip- 

|rr,„H  des  .arts 

relleui-il.    ^  1    r  .  -1    |,.i 

Ir   une  pléiade 

d'artisir-  ,1111  ;,; ml  1 

lu  vieille  capi- 

taie    cl,.iii.|H  M.ii^r. 

\ii-hilectes    et 

sculpteur»,  »..ii>;aian 

li.nnerlart  go- 

thique,  lui  donnèren 

une  grâce  spé- 

ciale  :  leurs  oeuvres  c 

omptent  parmi 

les  plus  rem.ariiu.abh 

s  d,.  nntre  Re- 

n;ii-.:uirr   frinriuM'. 

\n   XM"  siècle, 

/V,r,,-.  ;,    pnnluii    uir 

rr,,|r    ,lr  ,„■;»- 

Ir  ri  |:,„>.ante 

fanhvii'irln'i!'  l'in,',  , 

|rl„nn,>s,.,uent 

jusuumu    ,r.l„  -    .Ir 

lin, ri    III  et  de 

Henri   IV  :    Ir.   /,,„.,, 

,l-r„.,iihier,  en 

furent  la  gloire;  leur? 

grisailles  sont 

inimitables. 

Sainte -Madeleine ,  commencée 
au  xii°  siècle,  reconstituée  par 
J.  Gaide,  ou  Gualde,  fut  terminée 
dans  la  première  moitié  du  xvi", 
par  Martin  de  Vaulx,  son  élève; 
elle  possède  d'inestimables  vi- 
traux de  Cornuat,  Soudain,  Ma- 
cadré:  l'admirable  jubé  gothique, 
dessiné  par  Jean  Gaide  (IS08), 
avec  la  collaboration  de  Hugue- 
nin  Bailly, Nicolas  Ilavelin,  Simon 
Mauroy,  et  sous  lequel,  malgré 
la  hardiesse  et  la  délicatesse  de 
la  construction,  son  auteur 
voulut  être  enseveli  «  en  atten- 
dant le  Jugement  dernier, 
sans  crainte  d'être  écrasé  »,  fut 
terminé  en  1517.  Saint-Nicolas  est 
une  église,  gothique  par  le  chœur 


324 


LA    FRANCE 


elle  poilail  iitnil,  de  la  llonaissance  poui- le 
reste,  sauf  la  faraile,  iiiii  est  moderne,  recdii- 
slruite  en  1550  par  les  Faulcliot  père,  fils  l'I 
petit-fils.  On  y  remarque  les  deux  slatues  de 
David  et  d'Isaïe,  par  Franriiis  (lenlil,  de  li.dl.'s 


Saitit-Nizicr,  gothique  dans  son  poilail  mi.I 
(xvi"  sièelo'!,  dans  plusieurs  IVn.Mi  rs,  srs 
Vdûlr-s,  r.>tdr  la  !trnaissanr,>  ;  quani  au  .vslc: 

la  luai-, wrdri  aui-nl  llaudrol    l(ill-J- |i;i'.l  , 

la  iri|i|.'  I !■•  la  la. ad a  id.ailalr     II, 7',  , 

une  Pietà  et  un  saint  Sépulcre  du  il.  lail  du 
xvi"  siècle,   remarquable  par   la  nol.l.>~.-  Ai- 


.Ma 


/'■,.!:/' 


rard  Faulchul  el  sou  fils,  a  reçu  les  épaves  de 
divers  édifices  ruinés  ou  vidés  par  la  Révolu- 
tion :  l'on  y  admire  les  statues  de  la  Foi  et  de 
la  Charité  par  Dominique  Florentin,  quatorze 
fenêtres  en  grisaille  de  Macadré,  les  beaux  re- 
liefs de  Ch.  Simart.  Saint-Iicmi,  rebâti  vers  le 
milieu  du  xiv°  siècle,  avec  une  tour  carrée  en 
quatre  étages,  possède  un  Christ  en  bronze, 
de  Girardon,  et  de  curieux  panneaux  peints 
du  xvi°  siècle. 

Pour  Saint-Jean,  construit  dans  la  seconde 
moitié  du  xiV  siècle,  sur  les  ruines  d'un  édifice 
ravagé  par  les  Normands,  end(unmaL;é  dans 
ses  œuvres  vives  par  la  i;iaudi'  (  liiillii^ialinn 
delo2i  et  rebâti  à  la  lin  d.-  (  ail,'  i''|MHpi,.,  ,  .•llr 
église,  dans  son  cadre  de  vieux  lu.yis  à  iiigimn 
surrue,  avec  son  entrée  délabrée  que  suinicnite 
une  façade  en  bois  recouverte  de  plâtre  et 
décorée  de  pilastres  ioniques  encadrant  un 
œil-de-bœuf,  au  bas  duquel  l'aigle  de  Saint- 
Jean  ;  sa  façade  nord  enchâssée  dans  de  vieilles 
maisons  basses  du  xvn°  siècle,  au-dessus  des- 
quelles s'élèvent  les  contreforts  de  la  nef;  la 
petite  porte  du  nord  (xiv'  siècle)  et  sa  jolie 


statuette;  le  transept, 
plus  élevé  que  la  nef  et 
les  bas  côtés;  le  chevet 
plat;  la  façade  méridio- 
7iale  el  sa  grosse  tour 
du  xi\°  siècle,  refaite 
au  \\i"  et  flanquée 
I  d  une  tourelle  d'esca- 
liei,  que  hurmonte  un 
lu  fil 01  »,  la  porte  du 
luidi,  autiefois  très  ri- 
I  lie,  aujourd'hui  dévas- 
li  e  et  comme  honteuse, 
deiiieic  sa  cloison  de 
bois  :  quel  romantique 
nons    donnera   la   des- 


lili  I  iiii].'  de  tous 
I  -,  i.i  -  1  .  hu  de  tous 
s  si\  !■  s,  livre  ouvert  à, 
I  I  1  I  du  ciel,  où  cha- 
lut sRcle,  en  passant, 
1  buiine  son  histoire 
laub  la  pierre,  au  mi- 
lieu du  plus  étrange 
louiUis  qui  se  puisse 
ou  !  Au  chevet  d'une 
iiple  nef  des  xiv"  et 
w\°  siècles,  le  chœur, 
nal  soudé  avec  le  reste 
le  l'eglise,  des  voûtes 
i  clefs  pendantes,  des 
ands  maîtres  de  l'école 
e,  peint  par 


s  (I  u\it  des  _ 
a  ,  un  letable  du  wii 
1,  des  statues  de  Girardon,  trois  célèbres 
efs;  tout  se  trouve  à  Saint-Jean  :  l'art, 
icsque,  les  souvenirs.  Une  chute  ré- 
u  rioilier  (Mon.  hist.)  a  entraîné  le 
(Innl  fut  coiffée  une  maison  voisine, 
X  clo,  lies  s'i'tant  arrêtées  au  passage, 


(le  préférence  dans  la  con- 
ion    des    mnnnmenis  reli- 


nie   h    rr..,jes.   1. 

iiii^  Mil  à  son 

iO,  y  vinrent  l.n 

Ils  \l\  ri  Aline 

encore  par  la 

imIhI,.,     rpill-re 

rnissants,    la    \ 

llr     llr      lll     ,|ur 

1    jour   où   le    1 

lllrnirul,    i-xile 

.   XVI     1>7,    p 

rpara   les    nu- 

1     1 V.  nirlll    ,1. 

la  llfVùlution. 

(.-^•liii     de    S,ii 

I-Alliin     Y   dé- 

:    la    calliédiale    ninlilée,    son 

lOUllLLLE    DE    L    II  O  TEL    Dl 


Tn,i/rsM\  niroi,.  Napoiroiije  ;1  février  l.s 11,  apivs 
la  Iialaillc  ,\r  la  liol liiri-c.  On  y  entendit  le  glo- 
liriix  taiioii  ,1,-  lin,  iiii,.,  de  Nogont,  de  Méry  et 
d'Aivis-Mii- Aiilir  :  iiiai<  l'invasion  malgré  tout 
s'avançait.  AlcNainliv  f  '  de  l!iissii\  Fi'ancois  1='' 
d'Autriche,  Firil.iic  (.iiillaïuiir  dr  l'nisse  arri- 
vèrent à  Trni/rs.  lài  IM,,,  apirs  le  retour  de  l'île 
a  i;n.r,  inaivrlle  occupation  de  la  ville.  Charles  X, 
m  i^js.  I  niiis-Pliilippe  avec  le  duc  d'Orléans 
Miiiiil  iiis-i  à  Troijes.  Du  9  novembre  1870  au 
Il  aonl  isTl,  1rs  Allemands  occupèrent  la  ville  sans 
del'Liise  et  lui  imposèrent,  avec  un  despotisme 
ri^joureux,  de  lourdes  contributions. 


BASSIN    DE     l'AUIS 


32o 


¥^^t^ 


rma^à^ 


TIIOYES      :      IIOTI' 


Il  y  a  moins  de  cent  ans,  Trui/es  passait 
!■  l'rance,  pour  une  de  celles  qui  avaient 


■Ml-.' 


Vffulrl  dr   Vlllr,  L'aUlCL-  de  i{\\v  I.uuis  XIII 

(liHil  l'intérieur  conserve,  dans  la   sall< 

m'e  avec  médaillon  de  marbre  hlanc,  p; 

|i.Li1iculiers    comme  ceux   de  Vaulaisarn 

/In/lrt,  de  Marisij,   d'Autniij,  de   Cknjirh, 

viriix  quartiers  ne  peut  manquer  d'i'\cillii'  riiitrrr 

la  place  de  la  Bunnctene,  ses  vieillies   iiiaisinis  à  jii 

leur  des  iiireiidies,  assez  lii'i|ueiits  dans  une  ville 
autri-l'iiis  liàlie  presifue  enlièri'iin'nt  en  bois;  sur  un 
bras  de  la  Seine,  voûté,  l'esplanade  du  14-Juillet  et 
ses  beaux  tilleuls  argentés;  la  rue  (leu/fr()i/-ilr- 
Yillchardimin,  chroniqueur  champenois;  la  rue  Drlu- 
rotliièrc  et  ses  jardinet  s  en  li.ii  dm  e  de  l'un  des  canaux 
dérivés  par  les  conih-  (!'■  (  lMiM|i.i;:ne;  passé  la  place 
de  la  Pli- fort  lire  et  l^'  -i  uid  lM--in  du  canal  où  se 
mirent  les  ailves  du  J.n-J,,,  ,ln  l'n„u  elles  murs  de 
Vllnhl-ltn.i.  h  la  -Mlle  iMa-nilique:  la  rue  et  la 
plaie  S.iini -  Ih'iu^,  irdilit  ilaiilau  (ju'une  peinture 
(mi]i  l'i.iielie  Vididiail  ra|uunii-;  la  lue  de  la  l'Ianclir- 
C/riiinit.  sun  canal  et  son  pont  fortilié  de  deux  denii- 
tnuielles.  Seul  rcste  des  remparts  de  Troyes,  que 
llaiiqiiai.'nt  cinquante-qualve  tours;  la  rue  d,.s  7';'„\- 
()n,ir~.    ,|ni    !■.',, lenie     d-s    [,.'...,  ^    di  niia/vii  ;    celle 


s  travaux  de  voirie,  des 
de  ses  maisons  de  bois 
eux  â;;es.  Sans  parler  de 
assez  iMdlespnqicjrtions, 

lu     Cnnseil,     une    .l,e|||i- 

(.iiard li   .les    hnlels 

de  M.iur.,,,,  de  Niml,,^ 
\,  uni'  llàuerie  dans  les 
r  l'intérêt.  On  y  verra  : 
;iiiis  à  jngnons  pointus, 


des   II. 


iucIm 


Cailles  et  sa  perspective  de  lavoirs;  laruei.'i<i;/c(/e,  aux 
vieux  logis  cahotants;  la  Cour  Saint-Sébastien,  sa  gale- 
rie de  bois,  ses  pavés  aigus;  après  la  fraîche  et  lumi- 
neuse échappée  du  boulevard  Danton,  la  rue  Buucher- 
ilr-Perthes,  berceau  du  patois  troyen;  \a.  place  de  la 
7\iar,oh.  fut  le  château  des  comtes  de  Champagne;  la 
rue  Saint-Frobcrt  et  son  ancienne  église  occupée  par 
un  cliais...(V.  Troyes,  par  M.  Lucien  MonEL-l'AVEN. 

Il  y  a  comme  deux  villes  dans  Troyes:  celle  des  an- 
ciens comtes  et  de  la  cathédrale,  dans  une  bouile 
de  la  Seine  ;  l'autre,  la  ville  nouvelle,  dans  le  quadri- 
latère de  ses  boulevards.  Ce  n'est  pas  que  les  vieux 
hôtels,  les  ruelles  ombreuses  manquent  encore  de  ce 
côté,  comme  la  fameuse  rue  aux  Chats,  dont  les  pi- 
gnons élancés  s'inclinent  au  point  de  ne  laisser  pa- 
raître entre  eux  qu'un  lambeau  de  ciel  clair;  la 
rue  r//(r/;/^(C(f!(j;  et  sa  tourelle  de  l'Orfèvre;  l'euche- 
vèlreiiient  fantastique  qui  termine  la  rue  Urbain-IV. 
Mais,  de|iuis  l'esplanade  qu'orne  la  fontaine  d'Ar- 
gence,  les  beaux  ombrages,  les  jardins,  les  massifs 
fleuris  se  sont  emparés  de  cette  partie  de  la  ville. 


ts'  est  riche  on  rontrasii's  et 


■   tles,  des  SeUs-VelelnellIs.  lIl-S  gautS,  cl  Ce  tra- 

cM|.e  une  iMinni^  nieili.'  de  |a  population,  sans 
1  .laulres  .-enlivs  uiiviiers,  tels  que  :  Arcis- 
Ae.  /'/-;,/-,/.  (JrvUUers.  Mrs,,ri,/uy.  Ori;,ni/-le-Sec, 
-Oihr.  r.^iis^iic,  surtout  Itoluilly,  où  l'industrie 
In'i-e  lait  vivre  de  nombreuses  usines.  Troyes 
isi  une  \ille  de  gonruiels  :  ses  langues  fourrées, 
iliiuillettes  sont  connues...  jusqu'en  Auu;rique. 


Personnages  historiques. 

—  F„nn 

Amateur,  prc- 

iiuei-  évèqu 

odcTn.ves     n''  ^e.  K 

llermajtie,  née 

à  l!ar-sur-A 

ibo,  deca|,ilr,.|,,il  .  ,. 

,  ,1  \  Il 

Il    i.il  1;  lotrou- 

\éi-e,  Chres 

ieu  ,1e  r, ■■.'/.-■    1...   ^' 

1  !■' 

le  chronlipieui- 

i:en//-ro,/  ,/, 

]'iN,-/,,irn'.>,in,.  ne   \. 

-    11. .11 

aes  (le  Bar-sur- 

Aid.e.   ru:ni 

cli.d  lie    C.li.iniliii^'ne 

nus   Tl 

ibaut  V  :  il  prit 

lUle   p.lll    ^1 

e  Cons 

antinople(1204) 

(lent  d  a  la 

s>e   le  lieil  ;   le    tl-.Mlvi 

le  Iluo 

(  de  Villeneuve, 

auteur  des 

.  Uuatre  (ils  Avnion  » 

Jean  de  Brienne,  mort 

.uqiciTurd 

e  Constantinople,  en  1231  ;  Jac 

qiies  l'aiilaléon. 

Irhain  IV. 

né  à  Troyes  flis.vi26 

i\  p.ipe  en  12U4;  ï'/ii- 

ru    \i:\\.  r, 
rnrrr.  tille  ■ 
v;iLie  :rlli- 

ni.-  ,lr  cil. Ml, |.  11:1, e     IJ 

-    Il  lin   1     ,  .,.|i.l,'.l    1 
|„,,i^.i  k  ruiil-rr.ilirr 

U-IJ'-; 
■lalii-ii 

.  roi  de  Navarre 
.Iranne  de  Na- 
nietroideNa- 
leI!el,enl2S4: 

le    rhreui.p 

eiir  ./l'i,,,  de  Tru,/,-s,  , 

ui  a  ec 

rit  l'histoire  de 

|,.ui<    M; 

le   poêle    Jean   Passeï 

al  et 

e  jurisconsulte 

r;,-,r,-   r,ii 

:.„.   ,  iitlabnraleurs    d 

e  la  S^f 

lire    Menippée; 

/•m...'  ';■; 

„,./     l'ivre   de   Nirolas 
TniM-     lelii  li,'i,  ;  / 

peinli 

-  et  •rraveur  de 
riinirdon,  éliu- 

Jise 


L   HOTEL     DU      LIO? 


Iiiiiiur;  ll..iirsiiult,  poète  comique;  Pierre-Jean  Grosley 
ITIN- IT.v:;  1,  (le  l'Académie  des  inscriptions  et  bellcs- 
tellics;  Su-, dus  Desmarest  (1725-1815),  physicien  et  géo- 
lofruo;  (ieor;/es-J(icques  Danton  (1759-1794),  né  à  Arcis- 
sur-Aube,  ardent  tribun  de  la  Convention,  victime  de 
Robespierre  et  de  Saint-Just,  qui  l'envoyèrent  à  lécliafaud  ; 

28 


326 


LA     FRANCE 


Hylvain-Charles,  comte  Valée, 
neaBnenne(1773  184fa),maii 
ih-ildeFrance  emportaCons 
lantine  (13  octobre  183-), 
J«(  ques  Claude,  comte  Beu- 
qnot,  homme  dEtat,  Louis 
/(•((f/HCs,  liaion7/ie)ia)d(177" 
ls,7),  cliimisle,  1  inlKiiiim 
l/pi     du    ^ommeiaul  (  17"  i 


Haute- Marne. 

Supeifiue  :  621900  In 
taies    (Cada'îtip),   02^ Ml 
(SciMip  gcoeiai)liiquc    d 
1   uiu.  0-    Pf^inilcUion 
2ri7(i')     habit  uilb.    Chi  I 
I     u       Chaumont    S 
I      I     I u         Langres 
Vassy     —       s  11 

U  c   mm   ne      "    c   i|  s 
Atademie  de  D  j  n    1) 


';   -  .,  ni.    J-  -    I.ingon?, 

■  .^  l'iir  laBon- 

I  I  '  \l  t  iii.  Il  ii-<:inte,ne 
ip.i-  m X  Humains,  lors- 
l"ii(.lnrcnt  en  Gaule. 
rrllr  ville  est-elle  riche 
i\ri,ii-.,lMV|„M,iicgallo- 
II. ■  1.  uni-  .1.111-  M.n  Mu- 
ni- |i.ii  II  r  ilr  la  p-ande 
a,l,.,,Miiv;nlr~,,,meede 


i^l^l•nl■ 


Langres 

s  1 


I  p  plateau 

II      1    M  1       I  I 

in  l  H  I  /  s 
Srt  /e  lias  ui  d  1  \ 
i,ees  du  seuil  qui  les  e 
i|PUX  les  ^ens  du  1  ah  ] 


L  (Besançon)   Coin    I 
L^N&BES  (sufria-,ant 


Bassigny 


L     g  es 
c    I     1 


1  III  1    itantb     1  \ 
n  1  1  ouest    et    j  ai 


I  III 

I      1  I      ^  touib  d  p  U 

J  II       i  H  Se    e   \  li, 

\   \   Ir     t  la  J/  /   e    J  i  UiL  au\  envu  ins  le  I 

1  1  Id  Seine   de\eisoiis    I     \i  Haute  Vaine  ne  t 

t  ment  M  us  la  Mcu  e  née  au  leveis  des  Tau  il 
n  d  scend  veis  le  noid  ruest  Un  pajs  ans 
1       i\Pit    sui  un  seuil  [pupleve   sans  autie 

f  1        lit  ses  faut     ne  p  u\ait  echapi  ei  lux; 

1  les  pajs   fionli  les  q  le  guette  lin\a 


I  I  1  I lelee 
la  aux 
I  b\  le 


et  It 

I  le    La 

I   1  1     t     t      I  t  t  II  p  a^  s 

tduBituddeB  uibnntpiou 

t    Main     S  isfl  iil  s  MU  et 


I  M  ^     t 

(  /  /     t  1    n  \   I       lama  le 

\  l  II       I  Ub 

I  1     (  I    il      \    La  comei 

H  m  1    1\    leconciha  1  s 

I  V       Ri  1  elieu    ^uiieiritla 

1     II  I       n        II      la 

/  / 


Sui  un  plateau  esraipe  qut 
lécoupe  au  noid  cuest  la  ^al 
1  e  sinutuse  lelaSuize  Chau 
mont  (Il  870  liibitants)  c  n 
pi\      de  1    nrien  ch  iteau  des 


// 


Ile 


DE     L    LPl 


I  M  I  N       I     1    le  la 

il         I  1      I  I         i  ne  tel 

1  I  I  sui  la 

I  \  S  I  t 

I  1    11      ,li  e  a  1 

le  adonne  son 

t  ses  clochtis 

1  1    1  tlles  latéiales 

le  \vi   b  n  tidnsppt  et  le  chaui 

gothique,  \Hutel    le  iille  mo- 


I'hI  S'flXfiis 


REIMS 


FAUB'^      DE         LAON 


/  Orphelinat 
\  ^  \    '^incent-del 


ILdIe   (("'■-i-S-' 


^^'' 


A^^ 


—     Tramnay 
Echelle   i  u  3oo 


.^y  KAOB'^  FLËClfAMBAULTX  '        V^      ''  \    '    PRE  DES         '    , 

#      „o^       S»'^  Jf  /  \\         /  \    MOINES 


Tff^-'"'  V    ^* 


SÏClolildp 


>V^'  w  .^CV-^ 


i.v.mn^^;-'"'-"'"^''"  > 


r        LgS'JWauiin 


,V^         iî     '  Cimeuere 
Su(i  ' 


.*    '- 


LA    FRANCE 


28 


lîASSIN    DE     PAULS 


327 


1     Jt:^' 


-fr-V 


.   ^'      iV  u  'n 


A> 


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l!tît!><,Tia:»r1 


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1  11                  11 

1  I       h  I    1     I    du  Lj          1Mb        tl 

1  I      I     1  1 1  1      r  rtu  0  1      b  le  1 1  )  1 

I  I  I    i?    /             1  11            p   t  I  t 


t  g  I    I    1 

t         I  e  c     I  e   le  la  s  i      i  i     t  e  i 

I     a  1   t  1   te\  eil  1    jl   s  iu   e\  lie   1 

1         1  e  V      1      t   1  6  11     her 

t  1  1  I       1    jst     t 

I    I        I  il 


Personnages  historique-: 
I  r 

1  t  1 


et  T      a  I 

Def 
I 


lune  (  813  18  1)    bl  e      e  la  /e  o<  (18UJ  18J7) 


M 11  ne 


Sui    iPc        SIS 
(^  e  g  I 

il)     1     1 

s  r 


(ih  l  e)  S 
)    Pop 


le    le 

CI  Pl   1     u       Chaloi 
Reims     Epernay    Sainte 


Menehould  Vitry  le  François  —  i  i 

1  (  u  ( 

1    11    l      t    V      1  II  E       le    1     ( 

i.oN^,  sulîiap,ant  île  1  aiLhe\(,LliL  de  Reimb,  dont 
relève  directement  rarrondissement  de  ce  nom. 


Châlons-sur-Marne  est  agiéaldenienl 
<iln.'  sm  la  liv  ilniile  du  canal  latéral  ;ï  cette 
I  iwi  1  -.  .1  1.1  louche  à  peine,  sauf  par  un  fau- 
li.iiii-  ;jruu|i.'  aut<iurdelaf;are.  Les  sinuosités 
'lu  Jl.m  cl,  de  son  alllucut  le  Nau  introduisent 
clans  la  ville  un  double  sillon  de  fraîcheur  qui 
.ijoule  au  charme  de  son  jardin  dn  Jnrd.  I.a 
jucmenadc  du  mèuie  nom,  le  parc  anglais, 
'livrent  aux  promeneurs  de  très  beaux  oin- 
lirages.  C'est  là  une  très  ancienne  eilé,  autre- 
Inis  centre  de  réunion  des  fa((ir/ai(n!,  clients 
lies  iî^ips (Reims),  où  le  clirislianisme  eut,  au 
lu"  siècle,  un  siège  épiscopal  occupé  par  saint 
Mi'mmie.  Les  archéologues  verront,  avec  iu- 
iirèt,  à  la  cathédrale  Saint-Kticnne,  bâtie  au 
\iii"=  siècle,  une  nef  de  belles  proportions,  des 
I  hapelles  absidalcs  en  style  assez  incorrect, 
dues  au. \vii° siècle;  un  Iriforiumà  claire-voie, 
iiuebelle  façade  au  croisillon  du  nord;  hSaint- 
Mliinln  xu"  siècle  (façade  et  nef),  le  xiv»  (croi- 
sillon nord),  le  xv"=  (chœur  et  tour),  unis  à  la 
llenaissanee;  à  Ndlre-Dninfi,  ancienne  collé- 
giale du  xn"  siècle,  ses  quatre  clochers  ro- 
mans, deux  en  façade  avec  flèches  en  plomb; 
à  S'iwl-7^<iiij),  uue  toile  de  Simon  Vouet,  une 
autre  de  Jean  Jouvenet;  à  VUùlcl  de  Vf7/e,  bel 


DE     JOVIN. 


'^2i 


LA    FRANCE 


il, 


édifice  de  17' 
la  ville,  Nolrc-D'nin 
du  xV  siècle,  s'  s 
ornces,  l'abside  cl  I 


A  N  T  s     ET     T  O  U  U     N  O  li  D     DE     LA     C 

ili'S  tapisseries  d'Auliusson  ;  eiilin 
»' ,  superbe  créalinn,  en  nKi.icuiv 
.lies  à  jour,  ses  trois  portes  ri<  li 
■lies  rayonnantes  exéculées  en  1- 


.  E    DU   n  E  m  s . 


Caulr 


de  la- 
>.  Même 
it  pour- 


,■■,  r.-i;,-ird  .Ir  T,;„i,'s 
tant,'  durant  qui'lqurs  sireles,  rési- 
dence et  capilale  des  comtes  de 
Cliampngne,  la  situation  de  Reims 
fut  privilégiée.  Le  renflement  de 
la  l'alaise  tertiaire,  qui  bastionne 
rilc-ile-France  sur  la  plaine  cham- 
[HiKiise,  a  marqué  d'avance  le 
rôle  des  villes  qui  forment  cercle 
sur  son  front  :  Troyes,  Châlons- 
sur-Marne,  Reims,  Laon.  En  effet, 
les  eaux  courantes,  butant  contre 
i'nlislacle,  dévient,  les  unes  avec  la 
Marne,  l'Aube  et  la  Seine;  les  au- 
tri'S,  il.'I.Mii m'es  vrrs  le  nord,  avec 
la  Vesli'  ri  la  Sui|i|ii',  eiilraînent 
ave.-cllrsrarlivil.',|rs<ihs(iu'elles 
arnisfiil.  Troyes  regarde  plutôt  vers 
Sens  qui  est  du  voisinage,  vers  Pa- 
ris el  même,  par  Monlargis,  dont 
ni'  la  sépare  aucun  obstacle  sé- 
riiux,  vers  la  Loire;  Reims,  au  con- 
Iriiirr,  par  la  Vesle,  est  orientée 
V.  rs  l'Aisne  et  Laon  qui  fut  un  fief 
de  ses  archevêques,  vers  les  cités 
de  la  Flandre  et  la  mer  du  Nnrd. 

.\ll--l.rrllrVlllr    fil  I  - .   1 1  r   |  ml  M' IcS  RO- 
llliMM-    une    rl,l|ir'    |irrrh   ti-r.    LUI    CCUtre 

,!,■  iM\  il.iilh  nu  ni.  Il    h.i-r   'lu  leur  ac- 


•lll 


,,,uu|'ur.u\ulu|,lul:,niu,lc;Vesie), 

I hu  ,u\    rslunnus    Mil'    tout  le 

il,,n  i     nrliuni  i  I,    un   prumiur  rang, 

i;;  ,:.u  du  liaut,,  percco  de  trois 
iiilus  arrailcs  et  orncc  de  vingt  co- 
in s   miiiilliiriines,  fait  à  la  ville 

,ui.  I  iiii|iiil- uni  romaine,  la  cité 
/;,/..  M    huu-fnrma,  devint  un 

i.lu  riilliiru  lillui'iiire  et  artisliguc  : 
unlinieii  y  séjuui'na  m  :i(;7;  ini 
ic'Ouc  lui  amenaitri'iiii  ilu  l.i  Siii|i|ii'. 

y  vit  des  thcnnrs,   mi   lriii|u;    du 


Miii 


jubé  et  la  clôture  du  chœur  du  xvi"  siècle,  le  grand  orgue  et  s 
tribune  Renaissance.  Clidluns  a  transformé  en  boulevards  son  an 
cienno  cm-einli^.  Il  s'v  l'ait  un  iinpoi'Iant  Irafic  de  grains  et  de  vin 
dcCliani|.;iLjnu.  I.,.  piùl'ul,!,-  |,,  M.inm  y  lési.lu. 

Mais  C/n!ln„s  n'a  qur  :!l  r.C.T  ImIuIuiiIs.  Reims  m  eoniplu  I  \l\  17S 
De  môme  que  l'aris,  au  carrefour  d'un  grand  lluuvu.lniil  hs  ariluuni 
dispersent  son  iniluence  vers  tous  les  poinis  du  l'Iioi  i/nn  du  1 
mer  et  du  continent,  devait  être  une  cité  de  prumiui-  didic,  <■[.  1 
serait  encore,  mémo  si  son  titre  de  capitale  venait  à  lui  ni.ini|iiui 
J!riiiis,  r\:\[if  iii'iuss,iire  de  l'ime  des  grandes  roui  us  du  iinnidu,  uulr 

la  Médiluiiuiiéu  ul,  la  I-  (In  \nrd,  dans  une    pLime  mu  m  le  san 

olislailu,  unlre  lu  rudiiit  d.'  rile-de-Frauce  et  l'i'|,aiss.Mir  Imiséu  d 
Massif  ardunnais,  devait  être  ce  qu'elle  lui,  bien  Iniiulunips  avar 
César,  il  y  a  plus  de  deux   mille  ans,  un(!  grande   nii'lnp|in|c    de 


entre  le  lïhiii  et 
aux  fêtes  de  Noi 
lable,  puisipi'il  , 

l,..pu!alinii,:^,dl 
Tn.is   dMui^liu, 


ville  épisoopalc  une  c 
leux  édiCces  qui  mcl 


Viaus  Tniinliruii-i-  -  un   u.   niiuiil  vues 

Andens,Mul/,'liuN,  -,  Lin-i  u,,  Aulun- 

Quand  survnnunl  lu,  l;,n  lin—,  d  fallut 

.nurilirrlrsii uiiu  ni.-,  lu,  nehes  de- 

.l'       1 

nliur.  Il-  uluvur  du-  niuis  et  se  didendre;  la  ville 

^  lllll 

lu-  ,lu  1  UNI  U  11  .'   /u,/„,„  L'aulois. 

ih-   1,  luu 1 lu  du  /((.(îjîs  voulut  que  sa  situa- 

tari  a 

uu  lus  ruliii.-,ni  iiln-  du  la  Gaule,  les  Fro/fes,  établis 

la  S.,i 

nue,  bientôt  à  Soissons.  Saint  /îewi  baplisa  Clovis 

an  /i9C,  et  cet  événement  eut  une  purtêe  incalcu- 

Hivrai 

la  Gaule  nu  chef  des  Frnnrs,  converti  à  la  foi  des 

iiius.  Ilrh„s  duvinl  .niiiniu -mlu  duvillu  sainlu. 

-ivu.  du   mis  Miirunl.   un   d,  iuil   du  luur  iv^iiu,   -'v 

lu    un 

,       I.UUll 

ail  1111  linuNuau  lu-ll-u.  Idlu  Ml  l'uplll  lu  lii-uf  .■!  lu 
III  ul  Charleuiagne.  En  filO,  Louis  le  Ucbunnaire  y 

.inu  t: 

luiiiiu  IV:  là  se  tiennent  des  conciles,  se  renconircnt 

1 -us  lus  rois.  LesKen/r.f  n-mu/.sr.s-  renouvelées  par 

au  piriuicr  rang  :  Sainl-Remi,  la  Callu 


IJASSIN     DE     PAlil: 


329 


drule,  Saint-Xicalse.  En  même  temps,  les  ljoui't;euis  elenjent  et  iTéent  une 
nouvelle  enceinte  fortiliée,  édifient  de  belles  demeures,  dont  la  Maison  des 
musiciens  a  conservé  jusqu'à,  nous  la  pittoresque  physionomie. 

Dans  la  cathédrale  de  Reims,  tout  est  gracieux,  élancé,  transpa- 
rent, non  sans  une  expression  de  force  et  de  stabilité.  L'architecte 
de  génie  qui  conçut  ce  chef-d'œuvre  a  voilé  sous  un  prestigieux 
décor  les  épais  massifs  dont  il  étayait  son  audacieux  monument.  \ 
mesure  qu'elle  monte,  la  pierre  s'étire,  s'effile,  se  délie,  <liqiloie 
d'aériennes  guipures,  devient  transparente,  spiritualisée  pour  ainsi 
dire,  afin  de  mieux  prendre  son  essor.  Que  serait-ce  si  la  cathédrale 
retrouvait  la  parure  rêvée  pour  elle  et  presque  réalisée  avant  le 
grand  incendie  de  1481,  ces  pyramides  élancées  du  haut  des  six 
tours  :  deux  au  grand  portail,  deux  sur  chaque  croisillon  du  tran- 
sept, enfin  la  flèche  centrale  qui  devait  être  l'émule  du  grand  clocher 
de  .Strasbourg  ! 

La  foi  chrétienne,  prèchée  à  Reims  dès  le  i"  siècle,  n'y  fut  pro- 
bablement organisée  qu'au  iii»  siècle.  Saint  Sixte  avait  dédié  à  saint 
Pierre  une  modeste  chapelle  hors  la  ville,  non  loin  de  l'église 
actuelle  de  Saint-Uemi.  Bétause,  l'un  de  ses  successeurs,  transporta, 
en  .'iU,  son  siège  épiscopal  à  l'intérieur  de  lieims  et  bâtit,  sur  les 
ruines  d'un  é.lili. f  païen,  un  temple  dédié  aux  douze  apôtres,  puis 
à  sailli  Syiii|iii.ii  irii  (dans  la  rue  de  ce  nom).  Ces  embryons  de 
caillé, h. lie  luiriii,  en  401,  remplacés  par  une  basilique  que  fit 
consliuiie  ^lunt  Nicaise,  au  cœur  même  de  la  cité  rémoise,  en  la 
consacrant  à  la  sainte  Vierge;  six  ans  plus  tard,  il  avait  la  tête 
tranchée,  au  seuil  même  de  son  église  (406).  C'est  ici  que  saint  Rcini 
baptisa  CIdvif:. 

La  première  pierre  de  l'édifice  actuel  fut  posée  par  l'archevêque 
Albéric  Ilunibrrl  'appelé  aussi  Albéric  de  Ilautvillers),  auxiii'  siècle  : 
on  célébra  sa  dédicace  solennelle,  le  18  octobre  1215.  A  la  fin 
du  xm»  siècle,  le  transept  était  à  peine  terminé  ;  les  trois  dernières 
travées  de  la  nef  sont  du  xiv  :  le  portail,  en  1391,  s'élevait  jusqu'à 


la  galerie!  des  l{(jis;  ciiliii,  la  incmière  moitié  du  .W-'  siècle  conduisit 
les  tours  à  leur  hauteur  actuelle.  Celles  du  transept  étaient  termi- 
nées, lu  flèche  centrale  dressée  au-dessus  de  la  croisée,  quand  un 
fnuineau  mal  éteint,  abandonné  dans  les  combles  par  deux  plom- 
biers, alliiiiia  le  terrible  incendie  qui  dévora  en  quelques  lieures 
tnuie,  |,.<  p,ii  lies  supérieures  de  rédifice  (24  juillet  1481).  Le  dé- 
s,i-ii  e,  I ,  |Mi  e  seulement  en  partie,  a  laissé  les  tours  privées  de  leurs 
lb''(  les,  el  le  ilocher  central  reste  encore  à  l'état  de  projet.  Des 
ri'païutiiins  noinlireuses  ont  maintenu  l'intégrité  de  l'édifice:  la 
dernière  a  l'té  entiepiise  après  187b  et  dure  encore.  On  cite,  parmi 
les  maîtres  ouvriiTs  de  la  cathédrale,  Robert  de  Coucy,  peut-être 
Libergiers,  le  génial  créateur  de  Saint-Nicaise,  Jean  d'Orléans, 
Jean  le  Loup,  Gaucher  de  lieims,  Bernard  de  Soissons. 

«  La  façade  occidentale  de  la  cathédrale  de  Reims,  dit  Viollet-le- 
Duc,  est  l'une  des  plus  splendides  conceptions  du  xiii"  siècle;  elle  a 
pour  nous,  d'ailleurs,  l'avantage  d'être  seule.  Notre-Dame  de  Paris 
est  encore  une  façade  de  l'époque  de  transition  ;  Amiens  n'a  qu'une 
fa.  .ide  li..ie|iiée.  Mil'  l,i(|Uelle  des  époques  différentes  sont  venues 
^e  v,i|M  I  |i,,.ei  :  cii.ii  11.  s  ne-,1  .[u'une  réunion  de  fragments;  Bourges 
et  lleueii  -,|il  de,  HP  l.iiij.  ~  ,le  stylc.» 

I.,i  l.içaile  de  /,'.i,„.<  euiii|ui'iid  trois  portails  et  quatre  étages,  en 
élévation.  L'exubérance  de  son  iconographie  est  à  peine  croyable  : 
certaines  figures,  le  drapé  d'un  bon  nombre  d'entre  elles  ont  la 
beauté  de  l'antique.  Des  slalnes  colossales  L'.irnissent  les  parois  des 

trois  porches;  elles   sonl   l    iile^  ,,,|,,.v,  e<    ;,    u elonne  et  une 

magnifique  série  de  dai-  s.  ii!|iies  lè-ne  ;,u-.|e-Mi,  ,le  leur  tête; 
quaire-vingt-une  statues  s'eLi-eni  ,mi  i  iiei  iin.e.s  concentriques 
séparées  par  des  guirlandes  de  fleurs  et  de  feuillages  dans  l'enfon- 
cement de  la  voussure  centrale.  Les  grandes  statues  des  trois  por- 
ches étaient  revêtues  d'or  et  d'un  beau  coloris.  Cette  statuaire  est 
grande,  riche,  simple,  admirablement  à  l'échelle  de  l'architecture. 
Le  porche  central  est  entièrement  consacré  à  la  Vierge  :  des  anges 


Fn;. 


330 


LA     FRANCE 


lui  foniii'iil  un  c.iii'.-c  (riMinnoiir. 
Iluitslahn-,  r,,lM..,,|..  r,i  |.|M.||r,,t  les 
pi-inei|.anv  liails.lr  ^,i  m^  :[  \un,n,- 
ciatioii  cl  la  Visilnl i<,ii  |irii\  i-iil  sr  cdiii- 
parer  aux  plus  lullis  pi  odin  lions  di' 
l'art  grec.  Le  tympan  r-t  à  jnur,  uni'' 
d'une  rose;  le  linluau,  drpouilli-  di' 
ses  ornements,  porle  une  inscription 
moderne.  Au-dessus  de  la  vous- 
sure. Iei:àble  représente  le  Couronne- 
riifnt  ilr/,1  Virr,/r,  de  grandeur surlui- 

ui, ,    suininiilé  dune  succession 

de  daiss''lai;iMnt,  en  manière  de  gra- 
dins, jusqu'au  sommet  du  triangle. 

Le  transept  nord  a,  comme  le  |H>r- 
tail  occidental,  ses  trois  arcades  : 
une  au  centre,  consacrée  aux  prin- 
cipaux arcliovôques  de  Reims  :  saint 
Nicaise,  saint  Uemi,  etc.;  une  à 
droite,  autrefois  mure'e,  mais  s'ou- 
vrant  aujourd'hui  par  une  porte  ro- 
mane, <c  la  Proliosa  »  ;  une  à  gauche, 
sans  accès  dans  l'intérieur  et  consa- 
crée au  Jugement  dernier  :  au  tru- 
meau, l'admirable  statue  dite  du 
«  Beau  Dieu  ». 

Au  premier  étage  de  la  façade  occi- 
dentale, la  pointe  du  grand  gable  se 
projette  sur  la  grande  rose,  merveille 
de  gracilité  et  d'élégance  où  les  feux 
du  soleil  couchant  allument  un  bra- 
sier de  pierreries,  de  rubis,  d'éme- 
raudes,  de  saphiis,  dont  lesplentlit 
tout  l'intéueui,  de  paît  et  dautie, 
s'eflilen  t  deux  doubles  feneti  es  gémi- 
nées, d'une  extif  me  legei été  Letioi- 
sième  étage  aligne  le  coitege  de  ses  i 
arrière  d'une  balustiide  à  joui,  d  ti 


s'élancent  1   s  l 
et  sans  au.   m 
chemins d(  I    1    I 
et  au  drihii      11 
forts,  les  si    1  I 
devérilal.l         I 
des  cariali  1  s,  d 


s  n 


Hb  (nnqumte  six  st  dues)  en 
ealme  du  «  f.l   i  ii       Enfin 
I     I      II     I     II    II         I  .urées 
I       I  I     s     I      h      .  Cinq 

1    I        I  I  ledans 


lUX  ailes  tplo\ees,  sousdi  s  pin  u  If  s,  qui  sont 
i\ie  de  composition  et  d  i  \i  tution  partout, 
milles,  des  galènes  ti  inspaientts  celle  de 
l'abside  avec  ses  inimaux  fantastiques,  le  rioi  lu  i  a  1  inge  »,  des 
corniches,  des  losaces,  des  fuses  enguulandi  es  qui,  d  en  bas,  se 
devinent  à  peine  et,  m  inmoins,  sont  tiailKs  a\ec  un  soin  par- 
fait.   Notrr-D  une  di     I.i  ims  possi  de  une    m  unili  jiK    s  mn   rie  de 


cloches,  deux  bourdons  entre  autres  : 
l'un,  don  du  cardinal  Charles 
d<-  Lorraine,  en  1570,  a  été  fondu 
par  le  Rémois  P.  Deschamps,  et 
pèse  M  .500 kilos;  l'autre  date  de  1849 
et  pèse  7  500  kilos. 

L'intérieur  de  la  cathédrale  frappe 
par  son  unité  et  sa  hardiesse  :  les 
grands  arcs  appuyés  sur  de  gros  pi- 
liers entourés  de  quatre  colonnes 
plus  petites,  aux  chapiteaux  remar- 
quablement fouillés  ;  le  tril'orium 
ajouré  de  cent  soixante-quatorze 
arcades  du  g..ùt  le  plus  pur;  enfin, 
leshautrs  Iriii 'Ires,  malheureusement 
perdurs  dans  l'espaee,  dessinent  trois 
étages  réguliers.  Le  chœur,  au  lieu 
de  remplir  l'abside,  a  été  ramené  en 
avant,  disposition  spéciale  que  né- 
cessitait la  cén'monh'  ilu  sacre.  La 
chaire  oii  sain/  ll.numl  piceha,  au 
concile  de /i'V(/, s  111'.'  IMI),  et  que 
l'on  conservait  pii. usemeiil,  a  disjiaru 
dans  la  tourmente  révolutionnaire. 
Disparu  également,  le  jubé  en  pierre 
qui  clôturait  le  chœur.  Comme  à 
Chartres,  le  transept  comprend  une 
nef  et  deux  collatéraux;  mais  il  n'a 
que  deux  travées.  Des  tapisseries 
bien  conservées  atténuent  la  mono- 
tonie des  murs,  le  long  des  bas  côtés 
sans  chapelles.  Le  trésor  contient 
Il   ta   \i  K  n„ir  quelques  belles  pièces  d'orfèvrerie  : 

-E    sAiNT-iiEMi  un  calice  dit  à  tort  de  saint  Rémi,  la 

nacelle   de   saint  Ursule,    des   reli- 
quaires, calices,  etc. 
Dimensions  de  In  cathédrale  :  en  longueur,  extérieurement,  149"', 17; 
intérieurement,  138™, 69;  largeur  à  la  croisée  :  extérieur,  49'",4!i; 
intérieur,  30™, 13;  largeur  à  la  nef,  34™, 07;  avec  les   contreforts, 
41™, 57;  largeur  de  la  grande  net,  14™,65  ;    hauteur  sous  voûtes, 
37™,95.  Une  seule  cathédrale  de  France  est  plus  longue  :  ci-llo  du 
Mans,    avec   150   mètres.   Amiens  a  138™,35,  Chartres  130™,8G, 
Paris  126™, 67.  En  hauteur,  la  nef  de  Beauvais  monte  à  48  mètres, 
celle  de  Metz  a  44™,33,  de  Bourges  a  37'",50,  de  Chartres  a  36"',5S. 
Les  tours  de  iJe/ms  inachevées,  ont  83  mètres;  avec    les  flèches, 
elles   auraient  124    mètres.    La   cathédrale  de  Reims   compte   211 
grandes  statues  de  3  à  4  mètres  de  haut,  126  moyennes,  936  petites; 
des  fleurs,  des  animaux,  en  tout,  plus  de  2HiiO  figures  sculph'cs. 
Saint-Remi  rfe /?r/»/,s-  a  Lin  ne'drrs  do  |oi,-,2s  nioiir^do  lar.'onr 


de  France,  cette  basilique  possède  encore 
la  nef  et  le  transept  de  la  basilique  romane 
consacrée  par  le  pape  Léon  IX,  en  1049. 
Le  célèbre  abbé  Pierre  de  Celles  y  fit 
quelques  remaniements,  lorsqu'il  ajouta 
(fin  du  XII"  siècle)  un  chœur  de  style  ogival, 
d'uiio  ampleur  luagnili. pie.  Une  triple  ar- 
eado  iiP'gale  t'a i t  Communiquer  les  cha- 
pidies  layoïiiiautes  avec  le  déambulatoire, 
autour  d'une  riche  clôture  en  marbre, 
ouvrée  par  Omer  Talon,  au  début  du 
xvn»  siècle.  Dans  l'hémicycle  de  ce 
véritable  sanctuaire,  s'élève  le  magnifique 
cénotaphe  de  saint  Rémi,  dont  la  Px'vo- 
lution  n'a  laissé  subsister  que  les  statues 
des  pairs  de  France  qui,  triomphale- 
ment, portaient  la  châsse.  Des  vitraux  de 
la  lin  du  xii°  siècle,  une  crosse  abbatiale 
de   cette  époque,  dix  superbes  tapisseries 


CllOliUlt      DE      L    EG 


do  Lenoiicourt,  vers  loOO,  complètent  le 
trésor  d'art  de  Saint-Remi.  Les  bâti- 
ments de  l'abbaye,  reconstruits  aux  xvu'' 
et  xviii=  siècles,  servent  d'Hôtel-Dieu  : 
sous  les  arcades  subsistantes  du  cloître 


r 


.*'    '       ..i 


/ 


-I 


CONTREFORTS     PU     SUD. 


France.  II.  -  28. 


A 


I    CAl  HbDRALH 


a^ 


mk^a 


iS^. 


BASSIN     DE     1>A1US 


331 


(xvi»  sircle),  a  été 
or;,''inis('"  un  musée 
hplui. 

Line    tioisièmo 
1  I  ili  lUP      Saint- 
Nicaise      m    ins 
I     u   I  kidblt     qu 
I         deux      nitie 
III  iib  d  une  iinpoi 
lin  e  c  ipitile  poui 
I  lu  I  nie     de    1  dit 
(  Il  nnp(  noib     pas 
s  lit  pour  la   mer- 
\   ilk   de  1  Cuiope 
1  11  sa  h  udicsse  et 
s   II  (_!(  gante    Li 
I  I  lia  en  él  iit  1  m 

I  m     (1220)     Un 

II  u  md    obtus    (il 

III  iiteiait  qu  on  1 
nomme)  1  dLhet  i 
sous  la  Révolution 
c  mme  bien  nilio- 
n  il  (  tdLinolitiuei  e 
à  pitce  C(-t  idmii  ib 

Shi  I  fir/iu     en  m 
auw     i    nb  i  nu  de 

(    t  un    tiLS  b 


les  I     I   I       I        1 

d  \i    I  II  I 

nai     I 

led   M  I 

Rei,  i  I       I   I 

et  d      I      I      /  1111/ 

1  an  1         II  11 

ciee  )ii    H    1  il   1     II      II        I 

gleterie  et  de  Plan  li  I     I 

pour  les  tentures    d 

tisses  dt  lui  ou  de    I    1     I 

soie   des  riches  tib  us  d    i   tt 

des  tipisseries    Le  fathiux  ed 

début  du  XIV  siècle,  et  pai  repit 

riamands  1  iccls  des  foires 

de  licim^  porliuncuup 

bible  a  kur  pi    ^pciite 

L.iiis  \  " 

de  / 

celU    I     I 
anuc  11! 

ÇOlb    I  II       I 

velks   (  1     I 
repu  il   ui    I 
pro\     |ii    uni 
perde  d  uiUtf 
un  nouA  L  iu  progrès  des  arts 
la  rtenaissance  produisit  loi  de 
brillants  altistes   Alors 
tntive   du  cardinal  de   Lor- 
raine fa\oribe  1  introduction 
de  limprimtrie,  fonde  1  Uni 
ver^ite  (1ti71    Mais  presque 
aussitôt  la  guerre  ci\ 
chaînée   par   la   prédication 
calviniste,  entrive  ce  nomel 
essor    Reims,  dont  le   siège 
archiépiscopal  est  de\enu 
comnit  iinfii  f  kl  i  iniis  >a  1 
Lori  un  II         I     m  I  I 

LlgU         i  II  I    l\    .        Ml 

dans  /  I  I         I  I  i; 

totbd   M 
de    ^dle. 

pHns  d  un  arihilci  te  rtmoi^ 
Deserudits  debcbioniqueurs 
des  peintres,  des  gia%eui-. 
des  fondations  bienfaisantes 
1  H  ipital    général,    1  Institut 


s  des  écoles 
■  fonde  par 

la  Sdk  la 
k  la  ph  e 
1  iddu(  Il  n 
k  la\  le 
I   II  n  des 


I  des  XMi  et 
1  <l<b     Alois 

Ihei  l  contri 
u  dé\cIo[ipe 

1  indu  lue  et 
u  r  e  pii  leb 


d  ui  S(ul  dcb  ti  u« 
banlieue  atteignit  11  million 
ces  pioduits  étaient  e\poi te 


Ifa 


euliereiiieul  1 

deLoui   M   fuit 

Il  emploi  ail  3     i  4n  ûnO  ou 

fabriqués  a  iï  h  s  et  dans 

de  liMe      et  1      d  u\  tiers 


LN  b      Dl       L  \ 


La  Ville    —  A  piemiere  \ue    le  \\\n  de  Jletms  ar- 
me elliptique  qui  carictdisa  le   piemicr 
lit  gaulois  des  1  emes   Durocort    foiteiesse 
lu  delà  ville  actuelle  Deux  gnndes\  oies 
lie  piolon^e  la  lue  de  Ci  i      lue  Colbi  it 
eisiie  se  coupent  dan^le  dioit  aucdiio 
etnli  il  de  la  place  RoAale    La  lue  Ci  Ibi  rt  con  luit 
Ilotd  de  Mlle   Dmsl  intervalle  s    u\iiit  1  mui  n 
/  niiii   actupllementp/ocec/e   Mnrchét  ou  sub  i  t  iitidu 
I  iiis  m  usons  du  nio'\(  n  ue  apit;nons  en  sdillio   no 
I  iiuuK  nt  celle  de  1  Fiifint  d  Or  ancienne  boutique  d  or 
t   \i      itmaifiiulle  pir  ses  caiiitides    ses  stitues  de 
mil    et  d    (Il   \  ih   i      D  ins  ces  p  irages   rue  du  Tam 
iiiieu'îe  Maisundes  mnsiiicns  dont  lis 
ni      posées  sur  la  façule    entie  de 
^1  mdes  It  m  ti  sa  meneaux  repiésentent  des  peisnn- 
mg(  s  qui  jouent  de  la  haipe   du  violon   de  la  corne- 
muse et  du  tambouun,  statues  aussi  intéiessante»  piur 
l'histoire    de   la   sculpture 
que  pour  celle  de  la  mu- 
sique, au  moyen  ûge. 

I.a  Renaissance  a  con- 
struit à  Reims  :  la  porte  du 
Chapitre,  à  étage  flanqué 
de  deux  tourelles  (1530), 
qui  donnait  accès  à  l'inté- 
rieur de  la  Colb'i;iale  et 
dontles  portes  de  bois  sont 
maintenant  au  Lycée;  rue 
du  Marc,  un  hôtel  dont  la 
cour  intérieure  est  décorée 
de  frises  et  de  panneaux 
sculptés  représentant  des 
scènes  de  tournoi;  rue  de 
TArbalcte,  l'ancien  hétel 
de  la  famille  de  La  Salle; 
l'hôtel  Féret  de  Montlau- 
rent  (xvi=  siècle);  rue  Eu- 
gène-Desteuques,  l'ancien 
hôtel  de  la  famille  Thiretde 
Prin,  bien  conservé  (gale- 
rie décorée,  cheminée  de 
pierre).  Une  magnifique 
grille  en  fer  forgé  fut  éle- 
vée par  la  ville  pour  l'en- 
trée de  Louis  XVI,  en  1774. 
V Hôtel  de  ville,  ààk  Y av- 
chitecte  rémois,  Jean  Bon- 
homme, et  à  son    compa- 


332 


LA    FRANCE 


II 


^■..liîijof' 


*^  ■■    Il 


1  E.NN  F-,      IM.A  CE      DU     11   ' 


triote,  le  sculpteur  Mcolas  Jacques,  qui  en 
fut  commencé  en  1627,  mais  resta  inaclie 
date  de  1820,  les  autres 
sont  dues  à  l'architecte 
N.  Brunette  (1882).  La  fa- 
çade, de  style  Louis  XIII, 
que  surmonte  un  lri;ii- 
campanile,  offre  un  asjx-i  t 
harmonieux  et  imposant. 
Outre  les  services  muni- 
cipaux, ce  vaste  éditiic 
abrite  la  Bibliothèque  et  \r 
Musée  de  peinture,  sculji- 
ture  et  antiquités.  Reims 
est  chef-lieu  judiciaire  du 
département;  ses  tribu- 
naux sont  installés  dans  le 
palais  de  Justice,  au  fronton 
ionique,  construit  (1827- 
1845)  sur  les  plans  de  Ca- 
ristie.  Le  théâtre  voisin, 
précédé  d'un  vaste  por- 
tique, a  été  bùti  en  1807, 
sur  les  plans  de  l'archi- 
tecte rémois,  Alphonse 
Gosset.  Parmi  les  édifices 
municipaux  hospitaliers  : 
VHûpital  civil  (ancien 
Hôtel-Dieu),  installé  l,i 
depuis  1827,  dans  les  bâ- 
timents de  l'ancienne  ab- 
baye de  Saint-Remi,  re- 
construit au  xviii"  siècle, 
dont  l'incendie  de  1774  a 
respecté  l'ancien  cloître, 
de  grandes  salles  conti- 
guës  et  un  magnifique  es- 
calier à  double  révolution, 
avec  une  belle  rampe  en 
fer  forgé;  VHospice  géné- 
ral, dans  l'ancienne  mai- 


fut  le  décor 
é.  en  10:!6. 


ateur  atliti 
L'aiio  droi 


é,  monades  publiques,  aux  squares 

le          statue  du  grand  Hémnis,  Cnlbert, 


son  (les  Jésuites,  bùtie 
au  x\ii«  sieele  (sjilen- 
iliilt  bibliothèque  aux 

I  le  lies  boiseries  et  lam- 
biis  sculptés,  conver- 
tie en  lingeiie). 

II  a  place  Royale,  où 
conveigent  les  gran- 
des aitèies  de  Reini\ 
constiuile  en  1759, 
sur  les  plans  de  Le- 
gendie,  est  entouiée 
de  façades  monumen- 
tales unifoimes.  Au 
centre,  monument  d& 
lonlsX^,dontll■ssta- 

H,  diliiin  iMeiiH  lit 
Mulpl   .s  pu   Pigdlle. 

II  \  I  lin  -iii-iilier  ron- 
ti  i~li  I  II!  1 1  II  tteplai  e 

SI  noble,  mais  de  fioide 
oidonnance,    et    la 
place   Diuitct-d'Eilvn, 
jadis  place  de  la  Cou- 
tuie,  où  se  tenait  la 
loue  de  Pâques,  sous 
de    vieilles    aicades, 
digne  épanouissement 
de  la  vieille    rue   de 
l'Étape.  Dans  ce  cadre 
rajeuni,  s'élève  laF(/«- 
/(((«e. Suie,  œuvre  d'An- 
dré Narjoux  (1906). 
Les    magnifiques- 
frondaisons  des  Pro- 
ris,  enveloppent,  au  centre,  la. 
Eugène  Guillaume.  Une  avenue 
les  prolonge  au  sud-ouest,, 
en    bordure   de  la  Vesle, 
jusqu'au  boulevard  Dieu- 
Lmnière    que  termine  le 
square  Saint-Nicaise. 

Tout  pioche  est  le  vaste 
élalilissrinent  Pommery, 
dont  les  galeries,  plon- 
geant dans  la  masse  cal- 
caire, alignent  en  batail- 
lons serrés,  sur  leurs  sup- 
ports de  fer,  des  milliers 
de  bouteilles. 

L'industrie  et  le  com- 
merce des  vins  de  Cham- 
pagne ont  été  étudiés 
plus  haut.  Avec  le  calme 
qui  suivit  la  tourmente 
révolutionnaire ,  ï  indus- 
trie séculaire  des  tissus 
loprit,  à  Reims,  un  mai;iii- 
liqiie  essor.  En  ISO'i,  l'in- 
vnitioa  du  nrrinns,  alors 
appelé  schall,  par  M.  Ter- 
naux,  et  le  premier  essai 
lie  filature  mécanique 
1812),  par  la  maison  Jo- 
brrt-Liieas  et  C'",  dans 
l'.'talilissement  de  Bazan- 
rourt;  en  1838,  le  premier 
essai  de  tissage  mécanique 
|iar  M.  Croutelle  en  éclie- 
ionnent  les  progrès  déci- 
sifs :  l'année  1878  marque 
l'apogée  de  la  fabrica- 
tion rémoise.  Elle  produit, 
cette  an  née- là,  pour 
104  millions  de  mérinos  et 
cachemires  d'Ecosse,  pour 


lîASSI.X     DE     PARIS 


333 


'l'.l  millions  île   llnriplles  et  tartans, 
suit  i;i3  millions  au  total.  Et  l'on 
lie  parle  pas  ici  clos  ('tablissements 
C()nipl(''in.nlniirs  (|i>  l'industrie  des 
tissus,  I  mil  r  1,1  lriiiliii-e  et  les  apprêts. 
Mais  liiiiii'ii  1,1  iii,mIc,  en  délaissant 
les  tissus  <l,issii|ues  pour  les  étoffes 
dr    fintaisie,    la    concurrence    de 
It  iil  iiK  et  de   Touicoinq,    suitout 
Cl  lli  de  I  Alleni  yne,  affectèrent  tei 
riblenunt  lindustiie  lemoise     De 
noinbi eu\  c  tablissements fermi  i  ent 
leuis   poites     Alois  /{eiiiis  modilu 
ses  pioccdcs,    se    piete  aux    n   ii 
velles(  xigencesdelamodi  ,f  ilu  i  pi 
des  c  tolfcsnit  lanfii  esl  une  tt  i    I  m 
laine  et  soie,  pailois  coton  pui,  d(  s 
tissus  de  h  lute  nouveiutc    des  feu 
ties    De  noinbieuv  ttiblissements 
de  filituie  et  de  tissige  mec\niqui 
tiavailltnt,  [loui  Reims,  dansltsvil 
lées  do  la  Suippe  et  de  II  \ls1l,    i 
Rethcl,    dins  les    Auknnes,    pits 
de  Sunt  Uuentin     4]oultz  le  ti  ii- 
tement    des    déchets     pour    la    fa 
biication  dt  s  ili  ip^    i    ininun^    lU 
comme  en^i  us  |    m    I  i.ii   ulliii 
laconkLlion  (I      In!  ill   ni   iil^  niili 
tau  (S,  (lIIo  do  11  11  ui    atilitl  Ib 
ijui  ncLuptnt  de  nombieux  atelieis 
Kn  tia\ail  de  1 1  1  iino  se  i  ill  iclic 
euLoie  la  pioductiou  de  la/io/^ss^,  soit  poui  Iis\(ii    n 
le  savon  necessaiie   lu  dej,idissd^p ,    i  celle  des  vins  ni 
fabrication  du  sulfate  de  cuiiie  poui  le  ti  iit(  ment  di   I  i 
SKcreî  ira,  des  distilleiies,  1 1  culluie  d(  \a.hill<uiv(   Aïonip 
des  industiies  mécaniques,  des  V(r)enis  iiniioi  tanU  s,  c 
teille  qui  d<ut  contenu  le  \in  moussi  uv  e\i^t  d(  s  iju  iliti 
lanL(   putiiuliens    1 1  i  ibiK  itiun  des /«jk^/m/is    d  uis  uni 


s         Ihi-luiiMi   .1  .m  lhu,n/  lUunail,  s  i\  ml  ba 

edulin 

Il iil     /  ""  Unpli'.le   de    la   S.ille,  ne 

R(  un 

1     II    Ml      1       1  In    hliil    .1  s      llLRs    des    I  (  oies    eliu 

imnts 

/       inniii     II  i_,  (II,  1111,     me  iDuutiN,   lins  dlpdn 

^  (Ki'tO 

1,     /     1  iiiinnif    \eUi/,   liisldiien     ne    a    1  ismes   (17« 

I-.'l) 

mil  III  „i    Jinnson  du  (oudiay    (kftnscui   de    la  nm 

M  irie 

1     II  1    isl     1 -Il    i))«!te/,  le  nnitie  de  poste  de  Sun 

-Mem 

ni     ,11    1   1     liiius  \\l    it    VI  fiiiMll,    i\  iiinn,  s    Ml  jii 

n  l-'il 

■ 

bhldl'uislw    iieele     pies  de  U  15ie% 

Jacques    de  Reims ,    le  sa\ant    innilisle  bLUedietm   (mili  1/     / 

Robei  t  \nnleml    ne   i  U<ims    peuilie  au  pastel  et  ^'i  i\    m     I     |    ili  i 
(moit  a  Paiib  enlh  S)     Puul  di   hondy    eaidinal  de  Uit/     ikIkm  pu 
Pmis   (lbl<1679),   Jean  liaptiUe    tolhei  I    fils    d  un    di  ipiei    de     Ueim 
controleui  gênerai  des  lindneeb,  rénovateur  de  1  industrie  et  du  comniei 


334 


LA    FRANCE 


lemarùchalBr../'.  /,  /  , /.:  ..  i,.  ,i  llrims 
(176Ô-ISU);  i'"''  ■'  ''■  ''  ''  ■  I  ■■llni;l, 
philosophe,  hniiiiu  .!  I  :  :!.  m  i.  Sniu- 
puis,  près  de  Viii  v-l.-l  i.iii.  .as  i^lTUa- 
18'i6);  le  littérateui-  E.  Gi'ruzez  (17111)- 
1865)  ;  le  savant  géologue ,  vicomle 
d'Archinr,  né  à  Reims  (lS02-lSi;:i)  ;  le 
sciil|)tein'  Paul  de  Suiiil-Marceaiu: 


Seine-et-Marne. 

Sui-cilicie  :  573  600  hectares  (Ca- 
dastre), îi88S0O  (S.M'vi.-e  tr.'oijra- 
phique  de  l'aiiiM'i'  .  l'n|'ulalion  ; 
363S61  habilaiiis.  cl,,.!-!,,,!  :  Me- 
lun.  Sous-in'iUicini  rs  :  Meaux, 
Coulomniers,  Provins,  Fontai- 
nebleau. —  29  cuitons,  533  com- 
munes; 5°  coips  d'armée  (OuLiiANs). 
Cour  d'appel  et  Aivulémie  de  P.mus. 
Diocè«e  de  Meaix  (sulTragaiit  de 
Paris). 

Le  di'partement  de  Srinc-cl-Marnc 
rassemble,  sans  encore  les  n'unir, 
les  grands  cours  d'eau  ronvcri;rnK 
sur  Paris  :  au  sud,  la  Seine,  a\(c  la 
Voulzk  de  Provins,  l'Yo^Mede  .Mon- 
tereau  et  le  Luinrj  de  Moret;  au  iinid, 
la  Marne  accrue  du  Pclil-Munn.  di^ 
VOnrcq,  du  Gnind-ilnrin.  Au  uoid  ,1e 
la  Marne,  le  plateau  de  Mallkn  cl  de 
Critèle  rattache  ce  terriloire  à  la  ré- 
gion de  l'Oise  et  du  Valois,  pays  de 
l'ancienne  France.  Au  sud  de  la 
Seine,  s'allongent  les  plateaux  sa- 
blonneux et  les  collines  de  giés  de  la  f( 
le  cours  de  la  Seine  et  celui  dr  la  Mai 
tille  Yères  déroule  son  frais  silboi  .le  v. 

La  Brie,  vaste  plateau  de  \i''i  kil M 

tantvers  l'est.  C'était,  àrorigine,  un  pa\ 
rets  et  d'étangs.  Terre  de  grands  lalionr 
grosses  fermes  et  de  grands  domaines, 
ses  champs  d'épis  d'or  évo(iue  invincibi 
lîeauce,  mais  moins  plaie,  (|ncli|iic  peu 
surtout  riche  en  fonlailM■^.  (  in  (lisiiiieu, 
n'en  faisant  qu'une 


Ami;I 


,  de 


de 


ir  60,  s'incline  c 
ièremont  couver 
pâtures  artiPicie 
plaine  ondoyante  sous 
t  la  pcnsi'e  d'une  autre 


la  Drie  champenoise.  La  première  avec 
ses  céréales,  ses  pâturages,  ses  vins, 
ses  fiomaees  lenommés,  dépendait 
du-'  ii\,  ni'  III'  ni  de  V  Ile-de-France: 
Bii'  I     ml     I'    I  '  it  en  était  la  petite 
capil  l1       I    mil     7y/(e  fut  comprise 
dans  le   i,"UMinfmpnt  général   de 
(_  liaiiipagne  :  son  territoire,  un  peu 
moins  feitile,   ]ilus  boisé,   plus  gi- 
b<i>cu\,  compienait  :  la  Haute-Brie, 
a\ec  Meaux  etCoulommiers;laiîflssc- 
BiK,   gioupie   autour   de   Provins; 
enlin   la  B/ le-Pamllruse   ou   Gah-èfC 
(galeuse),  se  lattachant  à  Chàteau- 
Ibu'iij.    Le   passé    de   la   Brie   est 
lie  h  celui  des  giands  paysvoisins. 
C'est  plaisir  de  voir  Provins,  «la 
ville    des   roses  »,  entre  ses    vieux 
remparts,  en  partie  debout,   et  les 
pr(Uiienades  ombreuses  que  rafraî- 
chissent les  eaux  du  Dwtain   et  de 
la   Vimlzic.  Au  XIII"  siècle,    son   in- 
duslrie  des  draps  et  des  cuirs,  ses 
IViircs  et  la  sécurité  qui  lui  valait  la 
suzeraineté  des   comtes   de   Cham- 
pagne, en  avaient  fait  un  centre  llo- 
rissant,    témoin     ses     monumenls 
qu'envierait  plus  d'une  grande  ville  : 
.Saint-Ayoul  et  sa  tour  romane,  ses 
quatre  nefs  dont  la    principale  est 
de  style  ogival  primitif,  les  autres 
étant  d'un  art  plus  n'cent;  l'église 
Sainle-Cruix  et  ses  quaire  nefs  aussi, 
les  deux  inférieures  étantdu  xiii"  siè- 
cle, celles  du  nord  et  du  sud  ainsi 
que  le  chœur,  fleuris  parle  xvi°;  le 
s  anli'|ii''S  ti'iuvés  dans  les  tombcUes  du  voisi- 
'l'b's  d'all''cs,  laporle  de  Jouy  et  la  Brèche  aux 
t-Jean,  llanquée  de  ses  deux  tours;  les  arcades 
de  Saint-Jacques;  le  Donjon,  dit  aussi  tour  du 
cet  extraordinaire  édifice  du  xii°  siècle,  carré 
flanqué  de  tourelles  aux  angles,  qui  sert  de 
collégiale  du  xii°  siècle,  barrée  d'un  mur  eu 
au  xiii"  siècle, 


nu  ou  Unir  do  C 

d'abord,  luiis  octugon 

chichev  à.  Sninl-Qiiiria 

façade  et  pourvue  d'un  chœur  en  beau  style,  du  x 


si'-''-|e 


uijourd'bui  murées  des  croisillons,  charmant 


Melun(l'iS(iO 


li.ibilants),  tout  chef-lieu  qu'il  soit,  parait  pauvre  à 
côlé.  Il  est  vrai,  sa  situation  est  belle;  les  deux 
bras  du  lleuve  enveloppent  une  île  qui  fut  le  ber- 
ceau de  Melun,  comme  la  Cilé,  toutes  proportions 
gardées,  fut  celui  de  Paris.  Un  pont  de  fonte,  vul- 
gaire héritier  de  l'ancien  pont  aux  Moulins,  y 
donne  accès.  Vous  y  verrez  NuUc-Danie  et  ses 
Avwii  tours  romanes;  à  l'autre  extn'milé  di- l'île,  la 
Innr  de  la  Rrine-Blanihe,  seul  n-l''  ib'  l'ain  i''ii 
cli.'it''au  inyal.  Au  quartier  delà  ri\''  'li  "il''  :  I  ■  -li>e 
i>aint-Aqiids,  des  xV^  et  XVI"  siècles,  «■.lili.  '■  bi/.aii'' 
dont  les  ccdlatéraux  portent  sur  des  colniiii's  d' 
licatcs;  Vlli'dcl  de  ville,  construit  en  INiT-Inin, 
dans  le  style  de  la  Renaissance  (biblioiliè'iiic  cl 
musée);  une  fontaine  monumentale,  place  Saiiit- 
.lean.  Le  préfet  demeure  dans  un  ancien  couvenl 
de  Bénédictins,  dont  les  beaux  jardins  descendent 
en  terrasses  sur  la  rive  droite  de  la  Seine.  Avanl- 
garde  de  Paris  à  la  descente  du  lleuve,  Milan 
subit  de  nombreux  sièges. 

'fiiUt  le  monde  connaît  les  vieux  moulins  d'' 
Meaux  (13  600  habitanis),  hissés  en  pleine  rivièiv 
sur  les  échasses  de  leurs  pilotis.  Sur  un  cingle  d'' 
la  Marne,  dont  l'intérieur  forme  une  sorte  de  for- 
I'  !'■--'■  iialurelle  qu'il  suffisait  de  barrer,  à  l'ori- 
^iii'',  |iiiur  s'y  retrancher  fortement,  la  ville,  issue 
d'un  pilit  oppidum  gaulois,  dut  à  cette  situation 
une  certaine  imiiortance.  Meaux  vit  le  dernier 
éi'isode  de  la  Jacquerie,  dont  les  excès,  provoqués 
par  la  misère  qui  suivit  le  désastreux  traité  de 
Poitiers  et  la  captivité  du  roi  Jean,  terrorisèrent  le 
Beauvoisis.  Après  la  signature  du  honteux  traité  de 


lîASSI.N     Di:     l'ATilS 


33^ 


Troyes,  la  ville  eut  à  soutenir  un  long  siège  contre  les  Anglais.  La 
Réforme  y  jeta  de  terribles  divisions.  j1/f</«.r  eut  l'iionneur  d'avoir 
Bossuet  pour  évèque  :  le  grand  orateur  est  iniiunié  dans  la  calliédralo 
Sainl-Élieniw,  bel  édilice  du  xui"  sièclf,  que  li'  gotiiique  llaniLioyanl 
a  paré  d'une  riche  ornementation  intérieure.  La  tour  du  nnid,  sfulr 
exécutée,  haute  de  70  mètres,  et  la  tnur  du  sud,  inachevée,  d'aspect 
indigent  avec  son  pauvre  toit  d'ardoises,  commandent  une  riche 
façade  de  trois  portails  profonds,  dont  les  voussures  ont  été-  privées 
de  leurs  statues.  Un  j<ili  portail  latéral  du  xni"  siècle  rappelle,  au  sud, 
celui  de  Notre-Dame  de  Paris.  Dans  le  palais  éijiscopal.  noble  édilice 
du  xvn°  siècle,  une  élégante  chapelle  du  xn^,  le  jardin,  de-siiii'; 
peut-être  par  Le  Xôtre,  une  terrasse  appuyée  sur  les  anciens  rem- 
parts, évoquent  le  souvenir  de  Bossuet  :  il  aimait  à  se  promener  dans 
une  étroite  allée  d'ifs,  au  bout  de  lacjuelle  un  petit  pavillon  orné  de 
boiseries  lui  aurait  servi  de  cabinet  de  travail.  Près  de  la  cathé- 
drale, l'ancien  bâtiment  de  l'Oflicialilé,  avec  ses  quatre  tourelles 
d'angle  en  encorbellement,  est  un  curieux  édifice  du  xrn'  siècle.  Le 
cours  de  l'Arquebuse,  le  hualcrfinl  Jinn-Rnsf,  le  cnnrs  /î/jo»/^  d'-ssinenl. 
autour  de  la  ville,  luie 
fraîche  couronne  di- 
verdure. 

Personnages  his- 
toriques. —  (iailliiuine 
de  Chnmj.eiiiix  (niurl 
en  tlââ),  dialecticien: 
Pierre  de  Sloiilereau,  ar- 
chitecte de  la  Sainte- 
Chapelle  de  Paris  (Ui5- 
1248);  Jean  de  Chelles. 
qui  construisit,  au 
xin»  siècle,  les  façades 
latérales  de  Notre-Dame 
de  Paris;  le  chroaiqueur 
Guillaume  de  Sangis, 
moine  de  Saint-Denis, 
au  xui*  siècle;  Jea/i 
Desmaresl,  avocat  gé- 
néral au  Parlement  d  • 
Paris  (décapité  en  13s;!  : 
Jacques  Ainijiil.  m-  ;\  M. 
lun  ^1513-1593  ,  cl  une  la 
mille  pauvre,  clevé  a 
Paris  au  collège  de  Na- 
varre et  professeur  de 
grec  à  rCniversité  d'- 
Bourges,  précepteur  de- 
fils  du  roi  Henri  II,  évr 
que  d'Auxerre  :  on  lui 
doit  la  traduction  com- 
plète des  Œuvres  de  Plii- 
tarque;  François  II 
(1344-1560)  et  llenrilll 
(1551-1389),  nés  à  Fontai- 
nebleau; Moïse-Valentin 
de  Boulongne,   dit  «  le 


Valenlin  »  {I60l-lC3'(^  peintre,  né  à  Coulommiers,  ami  de  Poussin; 
Louis  A7/f  1601-1613  ,  né  à  Fontainebleau;  le  comique DancouW;  le  biblio- 
phile Antoine- Ale.rnndre  Biirbier  (  17C5-l.Si.ï)  ;  lècrivain-poète  Hér/ésippe 
M,ireriu  :  IMii-ls:i.s  ,  né  ;"i  Paris,  d'abord  compositeur  d'imprimerie  à  Pro- 
vins; le  i;eiieial  liuoult,  tué  à  ReischoB'en ;  le  sculpteur  Henri  Chapu 
(Is33-I.s91i;  le  littérateur  C/j.  Lenienl;  le  onite  rfe  A/un. 


Aisne. 

Superficie:  733200  hectares  (Cadastre^,  7'r2')00  i Service  géogra- 
pliir|ue  de  l'armée).  Population  :  rilW±2(l  habitants.  Cliel'-iieu  :Laon. 
Sous-préfectures  :  Château-Thierry,  Saint-Quentin,  'Vervins, 
et  Soissons.  —  37  cantons,  8ii  communes;  2'  corps  d'armée 
(.VsiiENs).  Cour  d'appel  d'AMiE.Ns.  Académie  de  Douai.  Diocèse  de 
SoissoNS  (suffragant  de  lieiins). 

Ce  territoire  de  plateaux  et  de  collines  peu  élevées,  dont  la  plus 
haute    n'atteint  pas   300  mètres,  rayonne  veis  la   Ciuinip.igne  par 


CATHEDHALE      DE      LAO 


336 


LA     FRANCE 


l'A/sne,  vers  la  Manche  p.iil.i  .s./ij//»r, 
vers  la  Flandre  par  l'/.w,;»/  ri  |,i 
Meuse  par  la  Sambre.  Cr>(.  nu  li.u 
de  passage  où  tous  les  Ilots  d'invasion 
sont  venus  déferler. 

A  100  mètres  au-dessus  des  caiii- 
pnirnfs  environnantes,  Laon 
\ù-liVl  li.il.iinnts)  se  iirelTc  à  un 
|M-Ii"ii  II  i.iiiiiulairc  dont  1rs  clrm 
ailc'S  ni('ridionales  se  replient  sur 
une  cuve  intérieure,  sorte  de  goulfrc 
disposé  par  la  nature  pour  lui  per- 
mettre de  mieux  happer  l'ennemi  au 
passage.  Des  remparts  s'enroulent 
aux  sinuosités  de  la  crête,  qui  porte 
la  ville  proprement  dite,  et  du  double 
plateau,  complément  de  son  assise. 
Laon  était  dans  la  dépendance  de 
Ueims  :  en  497,  saint  Rémi  dota  la 
colonie  d'un  sièi.'e  l'pisrnp.il  (pii  de- 
vait être  l'avant-jHislc  du  rl,rr.liniii.iii(i- 
contre  la  barli;iiir  du  .X.ikI;  srs 
évêques  eu  rui.uil  1rs  .[.' fr  nsriii  s  .-1 
enmé InMjis  !,-s  ,-.,u\.i  ..ms  Iriii- 

porels.    I.rl  -(|Mi-  I'   ,    ilrl  IIM'I  ,    |||  Mil  ,., 

carolini;ii-iis  duicuL  .srll.ii  .t  dc\;iiil 
les  <lucs  de  France,  didriisruis  .!.■ 
Paris  contre  les  Normands,   rf^l    ,i 
i«(//i  qu'ils  vinrent  se  r.-ru;.'icr.  I.ini 
des  prélats-Sdiiv.  I  ;iiii>  J,'  l.,i..ii,  c,,,,! 
A-;/,  ayant  péri  n;is,-i;ili|rniriii   j.ms 
une   émeute,  pour  u^^lir  vuln  nu'- 
connaître  et  rompre  la  charte  com- 
•  munale  accordée  durant  son  absence 
aux  bourgeois  de  la  ville,  le  roi  de 
France,  Louis  VII,  intervint,  et  ré- 
tablit l'ordre.  Laon  vécut  dans  une 
sorte   d'isolement  administratif, 
asservi  aux  exigences  d'une  place  de 
guerre  qui  pouvait,  au  xvi»  siècle, 
bien  pourvue  de  vivres,  tenir  indéfi- 
niment. Si  l'on  n'avait  ouvert  ses  portes  aux  Alliés,  en  février  1814, 
Napoléon,  écrasant  Bliicher  sous  ses  murs  (9  et  10  mars),  eût  changé 
la  face  de  la  guerre  et  peut-être,  d'un  coup,  terminé  l'invasion. 
La   citadelle    d'une    part,    l'arsenal    de    l'aulre,    à   l;i    place    de 
l'ancienne   abbaye   de  Saint- Viucrul ,    .ii-,ii|m'iiI    hs    dmx    points 
extrêmes   du    croissant   que  courouur    iiil.ricunuucnl    la  ville.  A 
peu  de   distance  de  la  cit; 
Gauthier  de  Mortagnc,  (jui 
fut  évêque    de   Laon,  de 
1159  à  1174,  elle  ne  fut 
terminée  qu'en  1225.  On 
admire,  dans  leur  robus- 
tesse, l'élancement  des 
voûtes,  les  tribunes  ajou- 
rées des  bas  côtés,   cou- 
ronnées   d'un    triforium. 
Malgré  les  mutilations  su- 
bies, la  façade  et  ses  tours, 
flanquées  d'elegants    clo- 
chetons qu'unit  une   ii\- 
leue  découpée  au  dessus 
d'une   lose,    olfient   un 
bel  exi  nipl     du  sl\  I      i  ,- 
man  d(  -  i-      I       I   ui  I  ^ 
foimes    11  I  lili    nu   II   s   i  l 
s'essai,dnt  dii\  liioniidi  ui- 
tes  audaces  qui  seiont  la 
gloiie  du  \ni°  siècle. 

L'ani  n  n  pil  ns  ('pispo- 
pal,a(i  I  1  I  ih  h  d( , 
seit  ani  ni  I  Imi  I  /•  //(. 
de  Justin  ,  un  .  il  m  du 
cloîtie  bol  de  sa  cour  d'en- 
trée. I  e  Musée,  voisin 
d'une  chapelle  octogonale 
des  Templiers  (xii°  siècle), 
la  Bibliothèque,  renferment 


■DES-VIGNC 


stalii 
Qui  n 
lai 
teau 


plus  d'un  sujet  digne  d'intérêt,  celle- 
ci  surtout,  exi'e|itionnellement  riche 
en  miniatures,  en  manuscrits  et  en 
autographes  de  personnages  célè- 
bres, provenant  pour  la  plupart  des 
anciennes  collections  épiscopales  ou 
monasti(|ues.  Une  belle  promenade 
enveloppe  l'esplanade,  un  peu  vague, 
de  Saint-Martin  :  de-ci  de-bà,  une 
caserne,  l'IIôtel-Dieu,  le  Lycée,  une 
Ecole  normale.  La  vie  n'est  pas  de 
ce  côté  :  elle  se  concentre  en  arrièi  e 
de  la  Préfecture,  juchée  au  rebord 
de  la  cuve  Saint- Vincent,  puis  autour 
du  Théâtre,  de  l'Hôtel  de  ville  (statue 
du  maréchal  Sérurier,  au  débouché 
de  l'escalier,  delaroule  et  du  chemin 
lie  fer  éleclri(]ue  qui,  de  la  gare,  es- 
ciiladent  le  versant  opposé).  Lffon  des- 
cend de  son  plateau  dans  la  plaine; 
des  usines,  des  faubourgs  ouvriers, 
les  servicrs  d'une  vaste  gare,  s'y 
pressent,  à  l'un   des  carrefours  les 


lie. 


'lEuiope. 
Personnages  historiques  —  ' 

apo" 


rons  de  L  i  11    \    I  il 

Reims,   ou   il    I       h  /        m, 

maue  du  pilii^  I  \  i,  hi  i,  i  I  - 
t  iiiL  III  iltcutaA  uiinntiitd(,iclL,M.rlc 
pLunuu'  chanielant  des  rois  nieioMn 
î-iins    par    l'abnis  emi  nt    dos     Inults; 


lui    I. 


do  son  num,  lesi\  int  l'a^thu^e  Ihidhei  t, 
abbe  de  Corbie  ;  Lnuis  IV  d'Oulie-mer 
(élevé  en  \nf;l(  torn  ,  fils  de  Clnrles  le 
Sini]ili  /  ///(/(/ (  iijs  de  Louis  IV, 
iou/s  1  lill  I  iiiLi  int,  mort,  a  Mngt 
ans,  SUIS  [1  I  Mil  (kinier  roi  carulin- 
^11  u     is        II      I   I   I    II    I  munie  son  lu  le 


Milhnii  U   \ 


)E     L   ABBAYE     CI 


-  O  iN  O  P  O  N  T  . 


I  Il    \    lui  I    nu  iiu,  pour- 

\  ^  III  I  mil  lin.  OMiute 
I         II     I   I  i;,  /m»  riii- 

I  >i|       il    11  il   HORS 

I  1  u  4  11  1  11  1  =  tk  Mun 
.lu\i,  l'une  Pu/ueuu  de 
lu  haine  [ou  Dehaigne]  (1741- 
l"'iq),  ne  à  Ougny,  niission- 
uiiii  (Il  Cochinchino,  ou  il 

I  II  p  u  i  11  s ^ oies  al  influence 

II  III    Ils       1  Tstrononie    Me 


U       m      I  s  jii  I  ss  Atsene 

liiinmis,  pub  Lion,  la 
comte  do  S.((inl-ralliei,  di 
plumate  (1S33-1886) 


IJASSlxN     UE     PARIS 


337 


Oise. 

Superficie  :  oSS  ÎJOO 
hectares  (Cadastre), 
588  500  (Service  géo- 
grapliique  de  l'ar- 
m(5e).  Population  : 
411028  habitanls. 
Chef-lieu  :  Beau- 
vais.  Soiis-pi-i'liM'i li- 
res :  Clermont. 
Senlis,  Compiè- 
gne.  ~  35  cauimis, 
7Ul  communes; 
2»  corps  d'armée 
(Amiens).  Cour  d'ap- 
pel d'AMiiiNs.  Acadé- 
mie de  I'akis.  Diocèse 
de  Beaijvais,  Novon  et 
Senlis  (sull'ragant  de 
Reims). 

Sur  la  dorsale  der. 
collines  de  Picardir. 
prolonge  de  l'Ar- 
denne,  ce  terrilnii'- 
occupe  les  aviMiurs 
pénétrantes  de  laii- 
cienne  Ile-de-FiaiK  •■ 
par  le  sillon  de  I  o,  r. 
Au  cours  de  la  in  II  H- 
s'ajust>'iit,  à  i;au(  Im-, 

les  valli  .s  srruihlaires  de  l'Aime  qui  conllue  au-dessus  de  Coin- 
piègne,  11, (///.,„„,,  la  Nonnette  de  Senlis  et  de  Clianlilly;  adroite, 
la  Ycrse  de  .Noynu,  VAronde,  la  Brèche  de  Clermont,  le  Thornin. 
grossi  de  l'Avelun  à  Beauvais.  De  belles  forêts,  celles  de  Coinjiir',,if 
d'Ermenimville,  de  C/mntilh/,  de  Coi/e,  de  Halatle,  de  IIk,  de  TliHlr 
de  Laifiue,  rappellent  l'ancienne  sylve  aux  futaies  pi-ol'ondes  ([u 
couvrait  autrefois  ce  pays.  La  vallée  de  VOise,  qui  le  traverse,  oppo 
sée  à  celle  de  la  Sambre  et  de  la  Meuse,  ouvre  le  chemin  le  [du; 
direct  dePam  à  Cologne  :  par  là  descendirent  les  Barbares. 

Les  Francs  s'y  établirent  :  c'est  ici  proprement  lllr-ib-Fr.in.c.  A  Xni/on 
qui  commandait  le  dévalé  de  l'Oise,  Raclosonde,  fiivaiil  l;i  imir  ^vi,>.>\i_-vi 
de  Clolaire  I'■^  se  relira  prrs  ,]c  snini  Mé<lnr,l .  .pii  m  rl.nt  uv.-ipie.  S 
Com)in-in:r  iii'iiinit  ri, ,/,,;,,■  I  •-.  ;iu  r.,ur-  cl'iiiic  rliiv.r  ,11  l'.irrl.  d'Ile  vdl( 
et  Noy.ai  viivnl  |,lu~iriM-  ,-..u.ilr~^  \  \-, -,,,.,  m, ■,,!,■.  i  :inrlii,:.-rie  se  li' 
couronner  rni  il  Aii-li-a>ie,  in  771.  Il  rlia^-iil  muin  mt  ;iii\  nivirons  ili 
Se7ilis  et  de  Vei-berie,  et  c'est  dans  sa  résidence  de  la  forêt  de  Cuise  qiu 
se  tenaient  ordinairement  les  assemblées  annuelles  des  lendes  et  de; 
évêques.  Le  dernier  des 


Carolin^h-::,.],:„\ 

\',  <'é 

(987),  1.1     ■     - 

[M 

Hugue    <    /      i     l 

llll 

de  roi     t   din    la 

(  atlu 

dralede  \oijon  qu 

ils    h 

sacrer    No\on  et 

H    m 

vaiseui   nt  1  111 

1     II 

du  Ml        1      1        1 

1 

mier     iMi             1 

1     II 

aimaient  te  pajs 

Su, 

Louts  venait  volontiers 

Compiegne    et   i 

Beau 

vais  il  donna  en  a 

an  i_ 

le    comte    de    (  te 

m  ni 

entre  ces   deux  x 

11 

son  sixième  fil 

/   // 

tige  de  la  maison  J 

B   oi 

bon  Lafune  tegueirtd 

Cent  ans  éproux a 

duK 

ment  Its  p  u  s  de  1  Ile  d 

Fiance    iK  n  eure 

ntpi 

moins  a  souffrir  d 

tilite     bourgui.i 

nn 

Charles   le    Te  m 

i  m 

après  axoir  sac    u 

\ 

les   xint  m  lli     1 

1 

dexant  Biauvan 

1 

mais    les    miliees 

boni 

geoises  tinrent  bon  conti 

tous  ses  assauts;  à  côté  d'eux,  les  femmes  se  firent  soldats,  enire  autres 
Jeanne  Laisné,  que  son  brillant  courage  fit  surnommer  Jeanne  llachetle: 
Les  dissensions  religieuses  (car  Calvin,  bien  qu'ayant  quitté  le  pays  assez 
dit,  êlait  (le  Noyon  ;  la  Fronde,  agitèrent  encore  le  pays.  Racine  lit  ses 
étiiilrs  au  collège  de  Beauvais. 

Beauvais  (19840  habitants),  au  moyen  .âge,  était  l'une  des 
grandes  «  cités  drapantes  »  de  la  France  du  Nord  :  les  eaux  de  sa 
rivière  (le  Tliérain)  se  prêtaient  admirablement  au  travail  de  la  laine 
et  de  la  teinture  des  étoffes.  Son  industrie  n'est  pas  morte;  mais 
alors  Jiraurais  rappelait  Amiens,  .\rras  et  ces  vieilles  cités  de  Flandre 
dont  l'isprit  d'indépendance  et  l'activité  industrielle  faisaient  un 
peiit  nionde  à  [lart,  jaloux  de  ses  privilèges  et  fier  de  sa  richesse. 
linimnis  eut  de  bonne  heure  une  charte  communale  (1099). 

La  cathédrale  de  Beauvais,  commencée  presque  en  même  temps 
ijne  celle  d'Amiens,  révèle  l'ambition  d'élever  un  monument  qui 
dépasserait  en  plan  et  en  élévation  toutes  les  églises  alors  connues  : 
le  chœur  élargi  s'éleva  sur  des  travées  plus  ouvertes;  les  fenê- 
tres montèrent  indéfi- 
nimenl;  la  voûte  de  la 
nef  devait  atteindre  à 
plus  de  50  mèlros  au- 
dessus  du  sol.  Avec  la 
découpure  exagê^rée 
des  murs,  les  formes 
élancées  des  massifs, 
les  transparents  des 
galeries,  des  rosaces, 
des  fenêtres  dentelées 
ouvertes  partout  sur  le 
ciel,  le  monument  res- 
semblait à  un  échafau- 
dage de  rêve  plutôt 
qu'à  un  éditice  con- 
struit pour  durer. 
Aussi,  à  peine  achevé 
Mis  l'iTtt  ,  le  cliœur 
s'elloiidia  ,29  novem- 
bre 12841,  disloquant 
tiuit  l'édilice.  On  le  re- 
prit :  lesarcs-boutants 
fuient  doubli's,  reliés 
par  des  cliaiiiages  en 
fer.  Deux  siècles  pas- 
sèrent :  Louis  Xll  et 
François  I"''  encoura- 
gèrent la  construction 

20 


338 


LA     FRANCE 


du  transept,  qui  lut  i'lt'\<'', 
de  1500  à  1548,  pai  Mai  lui 
Cliambiges  et,  apret,  lui.  Mi- 
chel Lalye.  Mais,  au  iinlii'U 
du  xvi«  siècle,  un  aicluteclc 
de  génie,  disent  les  uns,  un 
fou,  disent  les  autres,  Ji-nn 
Va\t,  que  tourmentait  le 
rêve  de  l'impossible,  au  lieu 
de  poursuivre  rexéculuni 
de  la  cathédrale,  en  con- 
struisant la  nef,  voulut  jptci 
sur  les  quatre  piliers  du 
transept,  que  l'on  nav.nt 
pas  préparés  pour  ce  loli  , 
une  tour  en  pierre  et  une 
flèche  qui  devait  dépas^ei 
toutes  celles  du  inonde.  L.i 
flèche,  arrivée  à  153  mètres, 
s'écroula  en  même  temps 
que  la  tour  et  les  piliers  de 
soutènement  (1573)  :  ce  fut 
iini.  Une  clôture  sépara  l'é- 
difice interrompu,  de  lafi((s*e 
Œuvre,  legs  du  x'  siècle, 
que  la  nef  projetée  de\ait 
remplacer.  Les  fenêtres  su-  ^  viiiii.niLL    i.t    \o'io 

périeures  de  la  cntltéihab 
Sdint-Pirrre  sont  hautes  de 

It)  à  17  mètres.  Une  merveilleuse  dentelle  drape  les  façades  gothi- 
<liies  des  deux  croisillons.  Au  fronton  sculpté  se  détache  une  rose 
iiiaguilique,  ajourée  au-dessus  d'une  double  galerie.  La  porte  Saint- 
rierie,  mutili'e,  a  perdu  ses  statues;  celle  du  nord,  ou  de  Saint- 
l'aul,  a  heureusement  conservé  sa  délicate  parure  de  Heurs,  de 
salamandres,  de  reines-marguerites,  de  dauphins  et  d'hermines.  Les 
portes,  sculptées  par  Jean  lo  Pot,  sont  des  bijoux  de  la  Renaissance. 

Saint-Étienne  pourrait  être  une  cathédrale  ;  sa  nef  et  le  transept  du 
xii=  siècle  contrastent  avec  le  chœur,  commencé  en  1500.  Le  portail 
•occidental  a  vu,  comme  tant  d'autres,  décapiter  ses  statues  :  une 
porte  de  fort  bon  style  remonte  au  xni'  siècle. 

L'ancien  palais  épiscopal,  aujourd'hui  Piihiis  de  justice,  l'dilié  aux 

XII*,  XlV  et  XV'  sii'''li'S,  siii-  iIi'S    .-oiiliassc iils    :.',illo-|- .liiis,   idlVc 

Tin  corps  principal  .!.■  \,r\\.-  ..i  ,|i.iiii,iii'  ^  :  I -llr,  .  !.■_;;  n  h-,  puiics 

■et  fenêtres  joliniml mu  mc>,  (  Miniur  on  .^.u.iii  N-  l, n  1.>ihi.  C'rst 

sur  la  GrandTlace,  on  place  de  lliotel-(le-\  lije.  Imi  ,iiiri,  une,  que 
revient  à  la  pensée  le  Beauoais  d'autrefois.  Ici  S'IeM  ni,  au  nu  ire,  la 
statue  de  Jeanne  Hachette;  à  l'est,  la  maison  des  Ti  ois-l'ilii-rs,  du 
xiii"  siècle;  au  sud-ouest,  la  maison  de  riinai;i'-.s.iiiii-,Jeaii,  due  à  la 
Renaissance.  Pour  l'Hôtel  de  Ville,  rebâti  en  17:'i'2,ses  lourds  pilastres 
ioniques  ne  rappellent  en  rien  la  mniseii  ( inune  du  moyen  âge. 


Proche    du     Thérain ,   la 

Manufacture  nationale  de  Ta- 
pisseries perpétue  les  tradi- 
tions de  l'art  qui  fit  la  ré- 
putation de  Bcauvais.  C'est 
une  fille  des  Gobelins  :  elle 
date  de  1664.  Pour  que  la 
nouvelle  industrie  française 
créée  aux  Gobelins  fût  en 
mesure  de  lutter  contre  les 
im|iortatinns  étrangères,  il 
elait  iiéressaire  qu'elle  se  fît 
une'  clientèle  dans  le  public, 
par  la  création  de  plusieurs 
aleliers  provinciaux,  tandis 
que  les  œuvres  delà  grande 
manufacture  royale  se- 
raient exclusivement  réser- 
vées à  l'ameublement  des 
résidences  princières.  C'est 
pourquoi  des  succursales 
lurent  d'abord  fondées  à  Ca- 
lais, Amiens,  Tours.  Celle- 
(  i  seule  eut  quelque  succès. 
Colbert,  au  lieu  de  la  déve- 
lopper, préféra  fonder  à 
portée  de  Paris  un  établis- 
sement nouveau.  Un  tapis- 
sier flamand,  actif  et  avisé, 
Philippe  Bc'hagle,  en  fut  le  second  directeur.  Le  plus  illustre,  après 
lui,  fut  le  peintre  Jean-Baptiste  Oudry ;  il  y  eut  une  véritable  réno- 
vation dans  le  «  faire  »  de  la  Manufacture  :  on  représenta  des 
chasses,  les  <i  Fables  »  de  La  Fontaine,  les  amusements  cham- 
pêtres. Charles  Natoire,  François  Boucher  furent  les  collaborateurs 
de  la  Manufacture  («  Vie  de  Don  Quichotte  »,  «  Psyché,  Bacchus 
et  Ariane  »,  «  Enlèvement  d'Europe  »).  Louis  XV  vint  visiter  le 
«  royaume  d'Oudry  »,  comme  on  disait  alors.  Les  meubles  de  Beau- 
vnis,  chaises,  fauteuils,  cana|iés  sont  alors  recherchés  avec  passion 
par  les  amateurs.  Le  Menou,  ancien  fabricant  de  tapisserie  à  Aubus- 
siui,  dirigeait  la  Manufacture,  en  1780  :  la  Révolution  produisit  un 
ari(n  dont  personne  ne  s'étonnera.  Avec  Huet,  an  VIH,  la  Manufac- 
ture de  Ri-iiHi'ins  relidina  son  aiieien  sueiès.  L'administration  de 
M.  liailiii,  sous  .\ap.i|.oii  |||,  lui  paiiieiilieiement  féconde.  Bien  que 
s'exeirant  siu  des  siijeis  pliis  rediiils  ijiie  ceux  des  Gobelins,  dits  de 
"  haule  lisse  ",  !'■  1 1  ,i\,m1  de  ltr,nir,tis  n'eu  exi^'i'  pas  moins  le  sens  des 

couleurs,  la  i|e!M  ai, ,|e   |  .x,! niion  el   |.'  style,  l'n   pelil   niusi'e 

renferme  qnehiiie^-nia-  des  plus  ln^lles  (i'u\  i  es  pioduiles  pai'  la  Ma- 
nufacture, l'eu  d  elraiiiieis  quittent  Bcuuvais  sans  donner  quelques 
iiislanls  à  la  maison  plus  de  deux  fois  séculaire  qui  a  si  noblement 
lonh  ilun-   ,i   la  renommée  universelle  de   la  tapisserie  française. 


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Laennec'       '     "  "   ^                ^              pj^^^^^  '< ^ ^        '                                     ^^^, ^^^                                        /  "  \    ^'^"'"*-''' 

■1'                             ^^  J.        '*'^"          ^''" ''  su,                         ^                               ^\  .-      .         7  "^  >v    \    <s 

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.„.-''%:: 


RASSIN     DR     PARIS 


339 


Personnages  historiques.  —  Sain/  Mi' 
prrs  •].■  \--n.  ,M..rt  M,  ■:;■■.  ,-v,^,no  ,1-  Vmn 
porir  .1  \  -1  :  ;  ^  '1  .'..  r\  -  .pir  -lr 
Chmiil.:   ,    :,:     '.  /  \       .  .1     :n,Ml  .,     ;  . 

SoisSnll-.    Iir.Mir      >|.        I     it.     ri\.    :iiv|,r\,>|l|r     ,lr 

lippe  fie  l:r„iima„oir,   pnrir,  jini^rM,,- .,11  ,•. 
129ti);    /'ie/7-e    d'AiUy    (I3a0-1'.2»,    ^iinJ    m 
(1384),  où  il  eut  Gerson  pour  .-l^x  •■.  r\.  ,|i„    ,1, 
dit  le    ..  Crrinil    Frn-r   ■■     ;■,    ,-.h:^,.    <|.-    -,    1,,, 
(Je.iî"'"!"- ,h    u,i,.    I    .,,;       '      ,',,,„.  ,1. 

Franrr   ,,,,,,,  i  ,;  ■      /   •  /     /'      '  .■,  „.■  ,, 

fils    Ar  .^.-    ,  I    ,/^.     .      I,  ,!.,      .     ;,    M,:    .  -     vrrrir 
Calvn,     ..   ,   I   ,,.,.,  M  I    \,,'.  ..,,      ■         .       i,,o,-|  :,  , 

ju^i^^ ■,,.!.'  '.     . .M.'   //r»r 

à  Cli;n,1il^,    .1 .J.  I..I.I  ■!         .    .    Ii-.'.L-:    l. 

(15.SS- ,  >!-■  ,.  \..^..ll    _    Il  II.      .    \     ii-l  ;  Tal 

phy.-iri.n.   :,--M,|,.    iir.,    'i     ■    .•         '       I;     , ,  il  M  u  |-  ; 
182'i  ,    lil-    irii.i    II--I  I  i:i  '     :.     -    .11'   .Im-I.    .t. 
profu-sriii-    ,li.    iiiiih  r.il.i^i.       III    \lii-.  uni  ;    I  "< 
daU'iii-    ,|i.    I  hi-lilnl    il,  -     |.  INI,  -     .iM  ii-l.  -  ; 
ph.ii-iii.li  II  11  ri  rliiiMi-li   ;    /  .'  .-  !.'■  '     /  /■■ 


PARIS 


lurl.  , 


lit  f.iii'e  les  premiers  essais  de  la  vat 
(1806-1881),  diplomate,  né  à  Senlis. 


nii-i/,  né 


luis  de  La  Vaklle 


Seine. 

Superficie  :  47873  hectares.  Poiiulalion  :  ilo'ill'ri  haliitanl.s. 
Chef-lieu:  Paris. Arrondissemenls  (sanssous-prt''fcl)  :  Saint-Denis 
et  Sceaux.  Paris  est  sulidivisé  en  20  arrondissements,  adniinistri''s 
chacun  par  un  ni.iiie  cl  di's  adjoints.  —  'i2  cantons,  79  coiiiniuncs. 

'l'on!  I    .1   |.  Il  1    iiii  ni  .Ir  1,!  Si  iiM'  ressortit  aux  tribunaux  de  Paris. 

1,7'  /'    a  i'~\  i--h',  non  par  un  recteur,  titre  réservé 

au  iiiini-i  I  .■  il-,  riii-i  Mil  iMiu  piiMique,  mais  par  un  vice-recteur. 

Le  drparlenienl  de  la  Seine  forme  Varchidiocèsc  de  Paris,  gouvernr 
par  un  archevêque,  et  divisé  en  trois  archidiaconés  :  N'olre-Dame 
et  Sainte-Geneviève  pour  la  ville,  Saint-Denis  pour  la  banlieue. 


Le 
Fran 


lus  petit  di'S  di' 


isla  capitale  n'sii 


français  possède  la  capitale  de  la 

:.  (2888050  habitants;,. 

r  lin  pouvoir  exécutif,  présidentde 

la  lii'pnMii|iio,  et  les  niiiiisirrs  qui  en  consUtuent  le  gouvernement. 

I,c>   pn'sîileiit  (le   la  Jlr/,uh/i'jac   habite   l'Élysée.  La  construction 

ist  (il-  modeste  apparence.  Elle  fut  élevée  en  1718  par  Molet  pour  le 

(■"/;(/(.'  :l  Evrcux,   Louis  d'Auvergne.   Le  palais  eut   pour  hôtes  :  le 

linain  irr  Bcaujon,  qui  l'acheta  et  le  revendit  à  la  duchesse  de  Buurbon. 

Avec  l'Emiiire  ce  fut  rÉlysée-Xapoléon. 

La  troisième  Ri'publique  en  a  fait  la  résidenci"  officielle  du  Pré- 
sident: Thiers,  le  maréchal  de  Mac-Mahim,  Jules  Orrvi/,  Cnrnot, 
Casiinir-Perier,  Félix  Faure,  Louhel,  l'ont  habité  tour  à  tour. 
LnChamlire  des  députés  tient  séance  au  Palais-Bourbon.  Com- 
mencé en  1722  par  Cirar- 
dini,  pour  la  duchesse  de 
Bourbon,  achevé  seule- 
ment en  1775  par  Jacques 
Gabriel  pour  Louis  de  Bour- 
bon, piince  de  Condé,  le 
palais,  complété  par  l'hô- 
tel de  Lassai  OU  Pctit-Hour- 
bon  (résidence  du  iirési- 
dent  de  la  Chambre',  fut 
dérlar''  propriété  natio- 
ii.il'',  |or-;,|iic  le  duc  émi- 
::i,i.  S, m-  \r  Directoire, 
I.'  Cuns.il  .les  Cinq-Cents 
s'y  réunit;  après  lui,  sous 
le  Consulat  et  le  second 
Empire,  le  Corps  légis- 
latif. Au  fronton,  se  voit 
la  France  entre  la  Liberté 
et  l'Ordre.  Des  statues  co- 


340 


LA     FRANCE 


lossalfs:  Sully,  Colbert,  d'Aguesseau,  l/llùpilal.  uardeiit  lenlive  dii 
])ii  i--l\  |i-.  A  Min  retour  de  Versailles,  en  1879,  la  Chambre  dn  députes, 
;i|.i .-;  ii.'i  Miiilissementsel  réparations,  y  a  repris  domicile.  La  tribune 
i'>l  rcjl.-  d  s  Cinq-Cents.  On  remarque,  dans  la  salle  des  Pas-Perdus, 
le  plalond  peiiil  par  Horace  Vi'inet  et  r(iMi\re  de  Delarroix,  à  la 
Bibliothèque. 

Le  5en«<  se  réunit  au  Palais  du  Luxemboura:  Vprè^  h  nvil 
tragique  de  Hc  nu  1\,  ^i  \  m 
la  reine  Maiie  de  Mi  du  i^  [  m 
échapper  a  la  hantise  dt  (i  s  u 
venir,  voulut  quitter  h  Louxn 
et  se- créei  une  nouvelle  itsi 
dence  dans  la  pioprieté  du  du 
François  de  LuuiiiIihhi  i  qu  i  H 
acheta.  Saloni   ni     I  i  I  ii 

l'architecte  di  1     lili  i 

diquer  son  insi  ii  ili    n  j    i-   i 
nellc,  il  sut  icpioduue  kb  pi 
lastres    coupés,   les   assises  en 
hossage,    qui  i appelaient    d  li 
reine  le  palais  Pilti  de  I  i  i   n 
où  elle  a\ait  -sécu  s  i  j   un 
Deux  pavillons  suppleiii  ni  m    ^ 
et  une  façade  sui  le  jiidin  In 
rent  plus  taid  ajoutes pai  Louis 
Philippe.  Depuis  la  moi  t  de  Ma 
rie  deMédici^,<l\ii\d,\  \\\.\  _u     i 
son  second  fils  daston  1    |  il  un 
était  patumoine  de   li  liunll 
d'Orléim^.LouiiX  VI,  en  i','/J,  i  n 
tu  l'apanage  de  son  fi  ei  e,  le  com/e 
de  Provence,  depuis  Louis XYlll. 


m  d  irret  ou  fuitnt  enfti 


[mI  II     i\\[  ^  mil  (_    Il  L   ml  il  I  I    I       I    III  il  1   n     celui  des    Pans 

I  I  lui  (1  I  nu.liii_  I  ni  II  1  l\  I  III  I  II  1  iii^-Plulippe  furent 
Ui_       I       iiiiiii   II        I     Hi  II  I       \     I  il  I  1    II     II   I     m    Napiileun 

lu  I    iil    I  1  1      mil    1        I       I  h  I      I  I    1 1    I      I  I    (  m  ulit  e 

I  1  lui  I  II  II  \i  i_  I  un  ii'iii  \l  I  II  m  I  I  i_  I  filial  lin- 
jieiiul  A  itsiJa  dtpuib  ISjJ,  la  P/t/tc/u;  t.  de  la  ittnt,  apus  1  incendie  do 
1  Hotcl  de  ^llle  pu  la  Commune  Le  palais  est  enfin  rede^enulc  joa/ais  (/u 
senal    II  gênerai  Bout  ingei  y  a  ete  juge  par  contumace,  en  18<t0 

Peu  de  chose  subsiste  de  l'ancienne  disposition  intérieure  :  dans 
le  salon  de  Jeanne  Hachette,  la  statue  de  l'héroïne  de  Beauvais;  de 
belles  peintures  dans  l'ancienne  chapelle  ;  dans  la  salle  des  Confé- 
rences, ancienne  salle  du  Trône,  rainiilu'"--.'  d.'  Napoléon;  dans  la 
Bibliothèque,  l'œuvre  admirable  d'Eii-i  lu'  li.lu  i  nix;  le  cabinetdoré 
de  Marie  de  Médicis;  l'escalier  d'honni'ur  par  Clialgrin,  avec  tapis- 
series des  Gobelins  et  de  Beauvais;  au  rez-de-c haussée,  l'ancienne 
.salle  du  Livre  d'or.  La  salle  des  séances  du  Sénat  est  au  premier 
étage.  Marie  de  Médicis  destinait,  aux  grands  ofliciersde  sa  maison, 
une  annexe  de  son  palais,  le  Pelit-Luxembourg.  Raiinché  au  grand 
palais,  siège  du  Directoire,  habitation  de  Bonaparte  durant  plu- 
sieurs mois,  à  la  suite  du  18-Brumaire,  le  Ptdit- Luxembourg  est 
maintenant  la  résidence  des 
présidents  du  Sénat  (1879). 

Le  cloître  (aujourd'hui  jardin 
d'hiver)  et  la  charmante  cha- 
pelle Renaissance  du  couvent 
des  Filles  du  Calvaire,  que  Marie 
de  Médicis  avait  installées  à  côté 
d'elle,  se  rattachent  au  Petit- 
Luxembourg. 

Le  jardin  du  Luxembourg, 
ipuvre  de  Salomon  de  Brosse, 
comme  le  palais  dont  il  fut  le 
complément  nécessaire,  bien 
qu'assez  diminué,  couvre  encore 
une  superficie  de  23  hectares. 
Les  terrasses  à  balustres  qui 
i-nveloppent  le  grand  bassin 
octogonal  supportent  des  quin- 
conces ornés  de  statues  des 
reines  de  France.  De-ci  de-là, 
dans  les  allées  ombreuses  ou 
parmi  les  massifs,  des  monu- 
ments rappellent  Eugène  Dela- 
crrii.r,  Gabriel  Vicaire,  Chnjjin, 
Fcrdinnud  Fabre,  la  comtesse  de 


BASSIN     DE     PARIS 


34Î 


Srgur,  Frédéric  T  e  Play 
Sainte-Beuve,  WatUau, 
U',  peintre  délicat  dt  s 
grandes  dames  du 
.WMi"  siècle. 

\.\wemie  delObsnia 
loin,  plantée  p  ir  h 
Convention,  on  179 j 
prolonge  l'houz  m  du 
l.uxombourgau  dessus 
<les  parterres  que  bir 
dent  deux  allées  lai  - 
raies,  jusqu'à  1  admi- 
rable fontaine  des 
Quatre  parties  du  monde 
chef-d'œuvre  de  Cn 
peaux.  Sous  I  ni 
même  du  ]i.il  iis  un 
belle  avenue  tl  [h 
t.ines  encadre  le  bassin 
tranquille  de  \a.fontain( 
Médicis,  œuvi  e  de  S  i 
lomon  de  Brosse 

Au  Palais-Royal 
siège  le  Conseil  d  1  l  il 

La  magnifique  rt^i 
dence,  bâtie  en  1629  pai 
l'architecte  Leraercur 
pour  le  cardinil  de  Bi 
c  he  lie  II,  L-ldonnti-  pai  lui 


p. la 


i-int,   à  p.i 


I.    I 


<le  s'onfuii 


[  udant  SI  rbgtnce  ,  Louis  \l\ 
I  I  M  eues  lumultueusi  s  di  1 1  I  ; 
L.' I  I  u  De  retour  i  Pans  ilhihiti 
l'alais-Itoijal  devint,  en  l(jJ2  propritlc  d(  la  fimillc  d  O 
de  plusieurs  incendies  qui  a\aiont  fort  endomma^'t  le 
Égaillé  entreprit  sa  restaunti  m  gcnndc  v  lus  li  hi 
tecte  houis,  et,  pour  subverui    ni\   fi  n     I  i    i        h 

brillante  dont  il  s'entourait    il       m  h  ii  il         l     ii    I  i 
larges  galeries  d'arcades,  r  ii  I  /  \     i      I     1     il       I 
C'est  dans  le  jardin  du  Palan  l    j  il  cp 
moulins,  monté  sur  une  table,  harangua 
Le  Palais-Royal,  devenu  Palais  Lgalile 
tenanciers  de  mai- 
sons de  jeu,  jus- 
qu'au  jour    où  le 
Premier     Consul    y 
instnilri  ]r   Trilnnwl 


H  foule,  ei 
,   se  pLupH 


enfant   -s  habi 
indi  1  obligèrent 


lit  l  1  '  L>es- 

n  1  ippi  I  mt  auv  aimes 

de  if-tiuiateurs  et  de 


s  etlr  ]aidin  enca- 
(li  pai  IHf)  aicades, 
I  Unti  de  tilleuls  et 
1  limes,  Dîné  de  pe- 
1  uses,  avec  quelques 
si  iluf  s  (  imille  Des- 
ni   nlins  \  i  t   i  Hugo  à 

I  11   111       \    I  11  Uodin. 
Palais    de   la   Lé- 
gion  d  honneur     — 

II  MIS  1(  giai  H  ux  hôtel 
iiistiuit  ji  u     1  aiclii- 

I  le  Rouss(  ui  pour  le 
1  1  ince  de  Salin- Kir- 
urq,  guillotiné  le 
tlieinudoi  an  II,  ha- 
I  lia  un  aventurier, 
I  utiaud  faussai! edé- 
I  m  ,  qui  dut  aban- 
I   iHif  I  cette  lesidence 

I  iineièitpoui  h  bagne 

II  Toulon  Napo- 
I  nl»%  en  180'i,  après 
I  a\oii   ai  hei(  ,   établit 

I  insce  p  liais ladrflwie 
(  liancelkrie  d  lu  légion 
Honneur.  M""»  de  Staël 
i\  ut  oceupé  le  palais, 
sous  le  Diiecloiie.  La 
double  colonn  ide  loni- 

.elLNNES^IlLDUlUOM  .  , 

que  qui  tntouien  cour 
intiiieuie,  la  rotonde 
couionnL-3  de  blatues  qui  regaide  la  Seine,  font  de  cette  charmante 
lesidence  un  eb  cint  spi  cimen  de  l'art  du  xviii"  siècle. 

Ministères.  —  Le  ministre  de  l'Intérieur  habite,  place  lîeau- 
V  ,u  M  h  lilLlysee  les  ;in/'e<«,  /'.\«w~/':;,-y.  /,.,/,//-/»-.,  ladiiiinis- 
ti  ili  ul'niiliiiliaue  clli  Sûreté  générale  m  il.|..'ihl.  iil.  Le  préfet  de 
police,  hiui  de  l'oidie  public,  est  smis  >nn  aiihuilé  iiiiiiiédiate. 
L'hôtel  de  la  Pi  efei  lui  e  de  police  est  situé  boulevard  du  Palais,  près 
du  P  il  us  de  justice  I  a  b  j;ion  de  la  Garde  républicaine,  celle  de  la 
gendannerie  de  Pans,  bien  que  lelevant,  ainsi  que  le  régiment  des 
sapeurs-pompieri,i\\x  minisleie  de  la  Guerre,  reçoivent  les  instruc- 
tions du  Piefet  de  police,  pour  le  service  de  la  ville,  et  du  Gouver- 
neui  militaue  de  Paris,  pour  le  recrutement  et 
line. 

nistère  de  la  Marine  occupe  le  pavil- 

des  deux  hôtels  consiruits,  de  17G8 

s  dessins  de  Gabriel,  aux  angles  de 

l'on  lit    Ils  élnient  destinés  aux  ambassa- 


le 

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li, 

yal. 

nrenilii 

pai- 

/es 


par  le  Conseil  d'Elu 
■et  la  direction 
Beaux-Arts  (aile  de 
Valois). 

Le  palais  ouvre 
sur  une  grande 
place  par  un  mur 
en  portiques.  Une 
galerie  de  traverse 
(la  galerie  d'Or- 
léans) sépare  le 
corps  principal  du 

France. - 


342 


LA     FRAiNCE 


deurs  et  aux  hôtes  de  distinction.  Marie-Antoinette,  lors  de  ses 
déplacements  à  Paris,  résidait  dans  les  appartements  attribués  au- 
jourd'hui au  ministre  de  la  Marine. 

La  belle  colonnade  de  Gabriel  étend  la  vue  sur  la  place  de  la 
Concorde,  la  plus  belle  et  la  plus  vaste  du  monde,  à  Tintéi  leur 
d'une  ville. 

Une  monotone  esplanade,  veuve  des  pelouses  qu'y  avait  fait  établir 
Le  Nôtre,  dans  l'axe  de  la  rue  Royale  et  séparée  des  Champs-Elysées  par 
un  égout  à  ciel  ouvert,  champ  de  dépôts  pour  les  marbres  et  les  pierres 
du  port  voisin  de  Saint-Leu  :  telle  était,  au  milieu  du  xvin»  siècle,  la  place 
de  }n  Cnncnrih.  La  ville  rie  Paris  avant  volé  une  slafiic  équestre  à 
I.Miii--  W    n|.i.'  --  1111.    1,1  il  1.1, .    ,1,    ,■  .  r,,i  'I7',s\  l',.|,i|,l,,r,.|,,,.,,l    r,il   (l.'blayé, 

tinu'iits  gazimiifs.  Au  ci-rilri',  la  statue  équestre  de  Louis  XY,  par  Bou- 
chardon.  La  place  Louis-XV  devint,  au  lendemain  de  la  journée  du 
10-Août,  la  place  de  la  Révolution.  A  la  statue  de  Louis  XV,  renversée, 
l'on  substitua  la  maquette  en  plâtre  d'une  statue  de  la  Liberté  (1792). 
C'est  à  cette  statue  que  M"»  Roland,  montant  à  l'échafaud,  lança  son  apos- 
trophe :  "  Liberté,  que  de  crimes  on  commet  en  ton  nom  I  »  Cette  place 
fut  arrosée  de  sang.  La  guillutine  y  était  dressée  en  permanence  :  d'abord 
entre  la  sl.tlii.t  cl  i,s  (:ii.iiii|i<-l',lysées,  pour  l'exécution  de  Louis  XVI,  puis 
du  côté  (I,-  I ,],!,  11.-.  |,,,,ii-  M,,  i.'-Antoinette.  Les  Girondins,  Charlotte  Cor- 
day.  M""'  li.,|.ii,,l,  1.-;  Il,  l,n  li-l,-s,  les  Dantonistes,  Robespierre,  le  savant 
Lavoisier,  d'autres  illuslrcs  vii-times  descendirent  ici,  de  la  charrette  des 
condamnés,  pour  gravir  les  degrés  de  la  machine  de  mort.  Le  20  messi- 
dor an  111,  la  Convention  décréta  qu'il  n'y  serait  plus  fait  d'exécution. 
La  statue  de  la  Liberté  s'était  effritée  ;  on  projeta,  pour  la  remplacer, 
une  colonne  nationale  dont  la  première  pierre  seule  fut  posée;  sur  la 
place,  devenue  place  Louis-XVl  à  la  Restauration,  place  de  la  Concorde 


dil  ubthï.iuu  de  L.m.|.-,ur,  dun 
du  vice-roid'Égypte,  Mèhéraet- 
Ali  (1836).  Sur  les  pavillons  de 
Gabriel  prirent  place  huit  sta- 
tues de  villes  françaises  :  Ma?-- 
seille  et  Lyon,  par  Petitot; 
SIrasbourr)  et  Lille,  par  Pra- 
dier;  iîo!/e)i  eHiresl,  de  Cortot; 
yanics  et  Bordeaux,  par  Cal- 
louette. 

Deux  belles  fontaines,  sur 
les  dessins  de  llittorll,  rap- 
]iellent  celk-s  de   la    place 
Saint-Pierre  de  Rome.  A  la 
suite  d'une  catastrophe,  où 
périrent  de  nombreuses  vic- 
times, les  fossés  en  bordure 
de  la  place  furent  comblés 
en  1852.  Déjà  paradaient,  à 
l'entrée    des   Champs-Ely- 
sées, les  deux  beaux  groupes 
équestres  sculptés  par  Guillaume  Coustou,  pour  Marly.  La  place  de 
la  Concorde  comman<le  de  tous  côtés  une   perspective  admirable; 
au  fond  de  la  rue  Royale,  le  fronton  de  la  Madeleine,  et,  en  face, 
de  l'autre  côté  de  la  Seine,  le  Palais-Bourbon;  vers  l'est,  à  travers 
les  frondaisons  du  jardin  des  Tuileries  à  la  place  du  palais  détruit, 
l'Arc  du  Cii  I  ,,u>,d,  cil,;,, Il  é  par  les  ailes  de  Flore  et  de  Marsan  et  le 
majêsi,,.,!^  ,|..\.  i..|,|,,i,,.  lit  du  Louvre;  à  l'occident,   tout  en  haut 
des  (:i,,mi|i^-i;i\  ^,  ,'<,  lAïc  de  Triomphe  de  l'Étoile,  qui  délache  sa 

masse  III iiiiriil.ile  sur  l'horizon. 

Au  ^\ll''  sii'i  le  encore,  les  Champs-Elysées  d'aujourd'hui, 
hors  il,'  r  t,  eiii.'inte  bnstionnée  »  qui  se  terminait  à  la  grille  des 
Tuileries,  n'iUiieiit  qu'une  plaine,  moitié  marais,  moitié  champs  de 
cullure  iiu  terrains  vagues  qui  s'étendaient  jusqu'à  la  forêt  de  Rou- 
vray,  dont  notre   Bois  de  Boulogne  n'est  qu'un  reste  amoindri. 


Mil 


dans  . 


l'LACE      DE     LA     CONCORDE      ET     srATUE      DE     SX 


OJ  une  uuiorcc  de  promenade  en  quinconces  :  lu  GrunU-Cours, 
1  Tuileries.  En  17fi4,  le  duc  d'Antin  l'allongea  jusqu'au  Rond- 
Point,  et  la  nouvelle  avenue  atteignit  bientôt  le  plateau  où  devait  s'élever 
l'Arc  de  Triomphe.  Des  baraques,  des  échoppes,  des  guinguettes  s'y  établi- 
rent; mais,  hormis  certains  jours,  l'endroit  était  désert  et  assez  mal  famé. 
David,  sous  la  Révolution,  voulait  en  faire  une  avenue  des  grands  hommes. 

Les  Chaiiips-Élysées  ont  vu  défiler  les  parades  triomphales  du 
premier  Empire,  mais  aussi,  hélas!  les  Allemands  vainqueurs, 
musique  en  tète  et  drapeaux  déployés.  Jusqu'à  Louis-Philippe,  l'ave- 
nue végéta  dans  l'oubli  :  l'érection  de  l'obélisque  de  Louqsor  lui 
valut  quelque  attention;  les  pavillons  de  l'Horloge,  des  Ambassa- 
deurs se  bâtirent.  Le  second  Empire  y 
édina  le  palais  de  l'Industrie,  pour  l'Ex- 
liosiliiin  de  iN.'l'i;  des  massifs  de  fleurs 
lui  eut  dispijsi's,  parmi  les  pelouses  vertes, 
sdiis  la  l'euillée.  C'est  à  présent  la  plus 
belle  avenue  de  Paris. 

On  croirait  à  peine  que  l'Arc  de 
Triomphe,  trophée  de  la  victoire  d'Aus- 
terlilz,  ait  pris,  pour  s'élever,  un  si  long 
temps  et  demandé  tant  de  peine. 

I  :,|,r,  ii]i,.repierreenfutposéelel5aoiJtl806; 
lli\iieM,i|  et  Cbalgrin,  puis  celui-ci  seul,  en 
1,11, iil  I,  -  premiers  architectes.  En  ISIO,  pour 
I  eiiliee  .Je  Marie-Louise, le  monument,  à  peine 
élevé  de  quelques  mètres,  dut  être  suppléé 
l)our  le  reste  en  carton  peint.  G  oust,  élève 
lie  Cbalgrin,  continua  la  construction.  Enfin 
Hliiuel  la  termina,  et  l'inauguration  en  fut 
fuite  le  -M)  juillet  1836.  Au  retour  de  Sainte- 
llélciie,  les  cendres  de  Napoléon  l"  passèrent 
suus  l'arc  triomphal  (15  décembre  1840).  Victor 
Hugo  (mort  le  22  mai  1885)  y  fut  veillé,  avant 
son  transfert  au  Panthéon  (l"juin). 

Le  grand  arc  mesure  29°", 10  de  hau- 
teur sous  clef;  la  hauteur  totale  du  monu- 
ment est  de  49", .54;  sa  largeur  de  44™, 82. 


BASSIN     DE     PARIS 


343 


Les  luiuls  n-lii'ls  (lui  oineiil  1rs  pirdruils,  avec  leurs  groupes  niou- 
vciiienlrs  (Dipurt  dea  volontaires,  de  Kude;  Ajiothéose  de  Napoléon, 
]i.ir  C.orlnl'i;  la  Renommée,  de  Pradier,  au  tympan  du  grand  arc;  les 
grands  h-d>.-veUe{s {Funérailles  de  Marceau,  Passage  du  pont  d' Aréole, 
Balaiile  d' Austerltlz)  ;  la  frise  du  gr.ind  entablement,  l'attique 
décoré  de  boucliers,  les  nom-;  ,lr  l.iliill,  -,  ,(,  de  généraux  gravéssur 
les  massifs  des  arcades  latéral'  -,  -ni  |i-iim'  à  [lallier  la  nudité  de  cette 
masse  imposante,  la  plus  grand.'  ([ni   cxisle  en   ce  genre. 

A  l'autre  extrémité  des  Champs-Elysées,  sur  la  lisière  du  Louvre, 
LArc  du  Carrousel  a  l'air  d'un  jouet  d'enfant,  avec  ses  trois 
arcades  élégantes;  ses  soldats  qui  veillent;  son  quadrige  qui  rem- 
place les  fameux  chevaux  de  Saint-Marc,  repris  par  les  Alliés,  en 
1814,  et  restitués  à  Venise.  Des  parterres,  des  statues  (le  Quand  même! 
de  Mercier)  remplacent,  autour  de  lui,  les  Tuileries  abattues. 

Le  jardin  àes  Tuileries  devail   ci.uipb-lri'  \,'  i'.ijai^.  Cuherine  de 

Màlicis  en  fit  commencer laiiianl.ili 1''-  |:ii;:!.  !,.■  Nnii.',  en  1664, 

lui  donna  son  allure  générale,  ''dilia  les  (n  i  ;i^^rs.  (b'>Mi]a  IfS  massifs 
de  verdure  que  devaient  orner  des  statues,  imitées  de  l'antique. 
Li'S  orangers  de  Versailles  furent  transportés  aux  Tuileries,  à  la 
Kévolution  :  deux  exèdres  de  marbre  y  ménagèrent,  de  part  et 
d'aulic,  (b'^  irliaili's  ombreuses  où  l'on  pourrait  deviser  «  à  la 
nianièie  drs  |'hi lns, i|i1m'-  :.'recs  ».  Les  quinconces  et  les  pelouses 
Inn'iit  oi  nés  à  |u  nlu^i-'n  da'uvres  d'art  :  Lepautre,  Constou,  Coysevox, 
Lri'cijue,  A.  Millrl,  Barrais,  Foijaticr,  Pradier,  Marqwste,  Renandiit, 
Flameng,  y  vivent  par  leurs  œuvres.  Parmi  les  dieux  et  les  déesses 
de  l'antiquité,  Jules  Ferry  (idée  bizarre  !)  voisine  avec  une  nymphe 
et  Vénus  à  la  colombe;  Waldeck-Rousseau,  avec  Flore  et  V Enlève- 
ment de  Cybèle.  Au  front  du  bassin  octogonal  :  le  Nil,  le  l^ibre,  W 
Rhône,  la  Loire  veillent,  dans  leur  robe  de  marbre,  sur  la  grill.' 
d'entrée  du  jardin,  à  l'endroit  même  où  un  pont-levis  d'accès  fran- 
chissait le  fossé  de  l'enceinte  qui  marquait,  il  y  a  à  peine  un  siècle, 
du  côté  de  l'occident,  l'extrémité  de  Paris. 

Passé  la  Seine  et  en  marge  du  Palais-Bourbon,  le  ministre  des 
Affaires  étrangères  (quai  d'Orsay)  habite  un  palais  commencé 
sur  les  plans  de  Laeornée,  durant  les  dernières  années  de  Louis- 
Philippe,  terminé  en  1853,  gravement  atteint  en  1871,  et  depuis 
réparé.  Sa  façade,  ornée  de  médaillons,  présente  une  belle  ordon- 
nance du  côté  de  la  Seine. 

Le  ministère  de  la  Guerre  possède  une  façade  monumentale, 
nni.lerne,  bâtie  par   Honilml,  l"i-'|U''  fnl  pci'  .'•  ].■  lunilrvanl  Saint- 

(irrmain  ;  une  tour  criiorl"^'''.  s"i  !'■  .b'  il"n j n  l"'~-a_'.'N.  axa-i-  une 

ccuniche  à  consoles  ft  .b  >  t.  n'  li.'>  à  nnn. anx.  nia>'|ni-,  à  l'anizle  de 
la  rue  de  Solférino,  le  raccord  des  anciennes  couslru.  lions  et  de  la 
nouvelle  façade. 

Le  camp  retranché  de  Paiis  a  été  décrit  plus  haut.  Le  commande- 


'Ecole 
polytechni- 
que, fondée   le 

21  ventôse  an  II,         ko  niai  m;   he    la    place   de   la   congohde. 
comme    école 
centrale  de  tra- 
vaux publics,  àiie  École  polytechnique ,  le  13  fructidor  an  III.  Logée,  au 
début,  dans  les  dépendances  du  Palais-Bourbon  et   de   l'hôtel  de 
Lassai,  elle  habite  les  anciens  bâtiments  renouvelés  du  collège  de  Na- 
varre. Dans  ses  dépendances,  mais  de  l'autre  côté  de   la  rue  Clovis, 
se  voit  un  reste  de  l'enceinte  do  Philippe-Auguste. 


'Ecole  militaire 


XEroh- 


supi-l 


I187S), 


__.ÉàÉâ,    , 

^ip|     wrk 

f 

^Çïs^^'^'^^II^Ê^^u  ^ 

r 

r 

n^^HP 

344 


LA    FRANCE 


sortent  les  officiers  d'état-major. 
C'est  une  fondation  de  Louis  XV, 
l'une  des  plus  gi'andes  masses 
architecturales  de  Paris  :  li' 
pavillon  central,  orné  de  co- 
ionnes  corinthiennes,  les  frdU- 
tons  de  ses  ailes  rentrantes,  di'- 
corés  de  fresques;  deux  paMllim^ 
dans  le  même  style,  ajoutM>,  par 
le  second  Empire;  le  Dônn',  h-s 
balcons,  la  décoration  int(  iieuie 
donnent  à  l'œuvre  de  t.aluifl  un 
•caractère  imposant  et  h.iinio- 
nieux. 

L'Hôtel  des  Invalides  d.ilo 
du  30  novembre  1G7Û,  joui  uù 
Louis  XIV  en  posa  la  piemière 
pierre.  Commencé  par  Libéral 
Bruant,  il  était  en  partie  terminé 
en  1674  par  IlardoLiin-M.UT-ai  l. 
C'est  un  vrai  quartier  militcuif, 
distribué  sur  quatre  côtés,  aux 
flancs  d'une  grande  cour  d'hdii- 
neur.  Une  batterie  d'artiUeiie, 
dite  batterie  triomphale,  boule  l.i 
terrasse  de  l'avant-cour  :  ce  snnt 
de  glorieux  trophées,  descanmis 
pris  à  l'ennemi.  Entre  les  st.ilui"!. 
de  Mars  et  de  Minerve,  par  Cuus- 
tou  je.ine,  Louis  XIV,  à  cht'\.il, 
commande  la  porte  d'entrée.  La 
cour  d'honneur,  longue  de 
1 30  mètres,  large  de  02,  est  en\  e- 
loppée  d'arcades;  en  face,  statue 
de  Napoléon  I""  et  portail  de  l'é- 
glise paroissiale  de  Saint-Louis.  hôtel  des 
Les  victoires  de  la  Uépublique  et 
de  l'Empire  avaient  suspendu   à 

sa  voûte  1  400  drapeaux  pus  à  l'ennemi.  Dans  la  nuit  du  30  mai  1814, 
au  moment  où  les  Alliés  entiaient  à  Pans,  le  géni  lal  ScruriPi,  gou- 
verneur des  Invalides,  ciaignant  de  voir  tombei  tes  uloinuses 
dépouilles  entre  leurs  mains,  donna  l'oidie  de  les  biub  i  I  ii  1 1  unis- 
sant depuis  ceux  qui  étaient  dispeises  aux  étend  inN  |mm1I  iis  il 
drapeaux  conquis  en  Italie,  en  riimi'e,  au  Mai  oc,  la\ii  loin  us.  [ih  i- 
langea  été  en  partie  rci  niislilu  ,  I  t  _;lise  lenfeimeli  s  moniimi  iits 
d'un  certain  nombre  ili  mu  h  iu\  nu  gnuveineuis  des  Invaluli  s  . 
Bugeaud,  Moncey,  Oiulin  l  I  m  I  m,  etc.  Dans  les  caveaux  ont  ete 
•ensevelis  :  Turenne,  Jountan,  JShntui ,  Valée,  Bugeaud,  Bntiand;  les 
•cœurs  de  Vauban,  de  Klcbci,  de  Néijuri ,  de  M"=  de  Snuibienil,  cé- 
lèbre par  son  dévouement 
filial.  Trois  dalles  de 
pierre  sont  celles  du  tom- 
beau de  Napoléon  à  Sainte- 
Hélène.  L'église  se  pio- 
longe,  de  l'autre  côté  du 
maître-autel,  par  une  cha- 
pelle en  croix  grecque, 
•œuvre  de  Jules  Hardoum- 
Mansart.  Un  portail  à 
double  étage  dorique  et 
corinthien  s'ouvre  au  sud, 
surla  place  Vauban,  entie 
les  statues  colossales  de 
Charlemagne  et  de  saiiil 
Louis. 

De  la  croisée  jaillit  k 
Dôme,  chef-d'œuvre  de 
Mansart,  dontlacolonnade 
•et  les  caissons  curvilignes 
en  plomb  doré  portent  une 
flèche  terminale  qui  pointe 
àl05mèlres  du  sol.  Jou- 
venet,  Coi/pcl,  Boullongne, 
ont  contribué  à  la  décoia- 
tion  de  l'intérieur  :  tom- 
beaux du  roi  ^oscji/t,  du  loi 
Jérôme,  frères  de  Napo- 
léon; de  VuîiiH/j.  Au  cen- 


bàions  de  m  i 

historique  (h  t 
peau  de  Nap 
hampes  d  i  ti 
ne  des  wv/  n 
de  Napolt  on 
tauialion,  ib 
nus  ,  iilb    , 


tie,  dans  une  crypte  circulaire, 
dont  la  galerie  porte,  sur  douze 
jijliers  de  marbre  blanc,  douze 
Virioirrs,  sculptées  par  Pradier, 
nn  L'i;ind  sarcophage  de  porphyre 
rnnt;i',  sur  un  piédestal  en  granité 
vrrl  des  Vosges,  renferme  les 
cendres  de  Napoléon  I'". 

Il  fut  un  temps  où  VHâlel  des 
rnvntideK,  \i'r']lah\e  cité  militaire, 
rninpiait  jusqu'à  6000  pension- 
n.iii.  s.  Leur  nombre  va  s'éclair- 
cissanl  de  plus  en  plus,  etl'on  pré- 
voit  leur  disparition  procliaine. 

La  majeure  partie  des  bâti- 
ments est  consacrée  au  Musée 
de  l'armée  ;  armes  et  armures, 
casques,  mousquets,  boucliers,  poires 
à  poudre,  chefs-d'œuvre  de  damas- 
qiiim  rie  et  de  ciselure  de  la  Re- 
naissanir  ;  armwes  authentiques 
(1rs  rois  de  France,  de  François  1" 
à  Louis  XIV;  galerie  des  modèles 
du  matériel  d'artillerie;  galerie 
ethnographique  (types  de  guerriers 
des  deux  mondes);  celle  des  cos- 
tumes de  guerre  (âge  préhisto- 
rique. Grecs,  Romains,  Gaulois, 
moyen  âge  jusqu'au  xv»  siècle); 
salle  orientale  (armes  chinoises, 
japonaises,  indiennes);  salle  des 
armes  blanches  (épées  à  deux 
mains,  poires  à  poudre,  arbalètes, 
étriers,  selles);  galerie  des  armes 
à  feu  (arquebuses,  mousquets, 
coulevrines)  ;  salir  îles  r. .//,■. /î'ods 

rations,    gibernrs,    sabn-larlies, 

1 b  s 'i  fi  u  de  lacowrd  {lu/ouh  un  ;  <!eclion 

I  I  .  il  m  Tiofone  (ledingote  guse  et  cha- 
i-il  II  _Bi(7enî(rf  (tableaux,  bustes,  aigles, 
lin  s  I,  \lu-Mahon,  Caniobeit,  etc.)  ;  gale- 
1  //  /  (//  ((/  salle  Louiois  (lunette  et  pistolets 
/  (  J  nu  d'  \uvergne  (légiments  de  la  Res- 
liii  di  Juillet);  galène  d'As«n'«(Algeiie,  coln- 
niihtdiies...  On  tiouveiait  difficilement  au 
iiilinaue  collection. 

en  passant,  dans  les  |i  in:;  sdnPaliis-lîour- 
ti'ie  des  Colonies  (me  Oudi  II   i       .  ii\  .InTravail  lue 

Il  In  \  Ih  il  I  Agricul- 
ture lin  (Il  \  m  lin  des 
Travaux  publics  biaile- 

Commerce  et  de  l'In- 
dustrie, ib  s/'    /,    ,/  Il  li- 


me de  \aiLnne).  Ces  ii  si- 
dences  officielles,  bien 
que  foi  t  convenables,  ne  se 
lecoramandent  pas  a  1  at- 
tention par  un  meute 
exceptionnel. 

Au  mmislèie  des  Colo- 
nies se  1  attache  VEcole 
inlomale,   avenue  de  10b 


I  ins 


Tiaïaur publics,  l'ei  oie  na- 
I  lonale  des  Ponts  et  Chaus- 

is  et  relie  des  J/»m'. 

Du  ministi  le  du  Com- 
merce et  de  l'Industrie 
J(  pendent,  le  7  m/ih/i((/</' 
(ommeice{iiuà\  de  la  Citi  ), 
la    Chambie  de  commerce. 


BASSIN    DE    PARIS 


34fi 


i-i-rrr  au  début  du  xvii=  siècle,  sociélé   fort 
(lui  subventionne   et  administre  des  inslil 
iililrs,  l'Écobî  des  liaulcs  études  commerci: 
de  gros  travaux  d'iiili'nH  puMir;  la  Bourse  de  com- 
merce (rue  du   l.i.uviv  ,   ilr  ii  (■.ilmn   récente,  qui 
réunit  les  éléim-nis  .iiiils  du  i  numicrce  des  blés, 
seigles  et  avoines,  alc.nl.s,  laiiucs,  sucres. 

I/Ecole  centrale  des  arts  et  manufactures, 
fondée  en  18-29  par  inie  associatinii  privée, 
devenue   école   de    l'I'.'Iat   en    IS^iT,    occupe,    rue 

Montgolfier,  les  bâtimenis  i- ruencés,  en  1882, 

par  Deminiuid   et  a(he\es    en    iNN'i  par  Denfer. 
('etto   École    foruje   des   iuy 
les  industries. 

Le  Conservatoire  des  arts  et  métiers  esl 
un  trésor  d'art  induslriel.  Ses  eelleetiens  occu|ieul 
les  bâtiments  de  l'aiiei'  ii  pneun'  de  .S''(in(-il/^(rtw- 
des-Chniiips.  Les  niudMes  île   nue  liines,  les  poids 
et  mesures,   l'horlogeiie,  la  i 
désie,  la  topographie,  les  macbiiieseu  mouvement, 
l'agriculture,  ont  élu  domicile  au  rez-de-chaussée; 
les  machines   hydrauliques,  Tart   des    construc- 
liniis,  laverrerie,  la  céramique, 
liuiprimerie,  le  chauffage,  l'a- 
ceustique,    l'optique,   les  ma- 
chines-outils, les   machini  s    i 
vapeur,  la  mécanique,  la  lil  i 
ture,  la  physique,  la  chimie,  It  ^ 
appareils  de  transpoil,  sont  m 
premier  étage.  Une  gali  ne  sp. 
ciale  renferme  les  dessins   de 
machines  (le  poi  tefeuille)  et  h  s 
originaux  des  bie\ets  d'inven- 
tion.   Dans  l'ancien   réfectoiie 
est  installée  la  bibliotln  que. 


lJal■dle^se  !•(  ,1  une  b'i:èrcté  merveilleuses,  dont  les 
sei/,r  ilrls  Sent  oriiées  de  feuillages  et  de  fruits 
({■diealei]].iil  seulplés.  L'iie  rose  et  trois  fenélres 
s<Mil  |irali.|U('esdaiisb'  pignon;  un  escalier  ajouré, 
dans  r.'paissr'ur  du  mur,  conduisait  à  la  chaire  du 
ieiirin-.  La  pdcle  du  lèté  sud,  spécimeu  dugollii(iue 
Henri,  donnait  sur  le  cloître.  L'église  fut  ornée  de 
deux  tours,  au  début  du  xii"  siècle.  On  retrouve 
dans  le  chœur,  œuvre  remarquable  due  à  la  pre- 
inièie  moitié  du  xii"  siècle,  les  hésitations,  le 
lu.'laiige  du  plein  cintre,  de  l'arc  brisé,  de  la  voûte 
d'aréli!  et  de  la  croisi'e  d'ogivesqiii  caractérise  l'art 
lie  liansilion,  il'ui'i  \  int  ri''panouissementde  l'arclii- 
lei  lui  e  t:ii||iii|ui-.  |,a  nef,  sans  bas  côtés,  a  été  res- 
lauii'e,  III  l,s:i'i-l,Sii2,  |iar  Vaudoyer.  Contre  la  nef, 
lielle  cliapelle  du  XV  siècle.  Le  portail  d'enln'e,  riii' 
Saint-.Maitin,  date  de  1848-1800  :  il  est  orné  de 
statues  :  la  Science  et  l'Art,  par  Robert  d'Élanipes. 
Le  sous-secrétariat  des  Postes  et  Télégra- 
phes vit  à  part,  rue  de  tJrenelle-Saint-tleiniain. 
Dès  le  xii«  siècle,  l'Université  de  Paris  instiliiait  un 
si'i-vii'e  de  correspondances  et  de  nie^^-riL'erii'^  iMnir  si'S 
élèves  de  provum  .  Il  i  -I  mm.  les 
conimunicatlipiis  .  ini  ni  Imm-ihs  et 
hasanleuses.  1.  jii-l  iIiiIimh  iM.inlant 


SSII?  ^  lit' 


Les  plus  importantes  constiin- 
tions  du  Conservatoire  sont  ui 
ciunnes  et  provienm  nt  du  pm  un 
de  Saint-Martin-des-Champs, 
dont  la  fondation  remiuit  i  ut  m 
vni«  siècle.  Détruite  par  les  Xm- 
mands  (fin  du  ix"  sièi  le\  la  pie- 
raière  abbaye  fut  rebâtie  et  cimliee 
aux  religieux  de  Cluny,  à  la  place 
des  chanoines  réguliers  de  Saint- 
Augustin.  L'un  des  premiers 
prieurs,  Hugues I"' (1130-1 142), l'en- 
toura d'une  muraille  crénelée,  flan 
de  dix-huit  tourelles,  dont 
autres  celle  du  Vertbois. 

Du  prieuré,  nous  avons  :  les  bâtiments  d'habitation  (du  xvni"^  siècle) 
restaurés  par  Vaudoyer,  sous  Louis-Philippe;  le  cloître,  remanié 
aux  xvii«  et  xix"  siècles,  où  sont  les  laboratoires  des  deux  amplii- 
Ihéàlres;  le  réfectoire,  chef-d'œuvre  du  xiii°  siècle,  fiirniaiil  nue  salle 
de   'V2'",80   sur   11",70,    sous  des  voûtes    en    deulde    liavee,  iliiiie 


*f 


•il   IIU 


vice  exclusif  de  I  i  iii.ii-"n  ilii  rei, 
l'usage  de  la/je.^/e  ,";"/-  lu!  I  uni  lot 
concédé  aux  parlimln  i'^,  nn.yen- 
nant  une  redevance.  Vingt  ans 
après  sa  création,  au  temps  de 
Charles  VIII,  la  poste  comptait 
deux  cent  trente  relais.  Peu  à  peu,  le 
service  s'cicndit:  Henri  IVnoninia, 
dans  Paris,  un  contrôleur  général 
des  postes  et  deux  n  généraux  de 


en  ferme. 


;.'iiail  IJ  iiuniuii-,  ilr  livres,  en  I78G. 
Ou  payait  alors,  pour  une  distance 
de  2U  lieues  hors  Paris,  4  sois  une 
lettre  simple,  S  sols  une  lettre 
fermée  ;  de  Paris  à  Paris,  la  lettre 
coûtait  2  sols,  3  pour  la  banlieue. 
La  Révolution,  en  reprenant  l'ex- 


d'une  gros 
este  un  fragment  de  n 


distance  de  50 
lieues.  Souvent  les 
tarifs   ont  varié  : 


-^-    ^ 

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Hl 

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346 


LA     FRANCE 


taxe.  T_ 
jouril'l 
des  tul 
cartes- 


tion  de 


•■    ''     >■ ''     '  •"  J"^  etdeCunfi, 

'   "'~     '  '  '' "    ^^  ■  des  flnanrr 

V Hôtel  des  Postes  {vue  du  Louvre  et  rue  E(iennc-Marcel)  réunit  la  sous  la  dii 

direetion  générale  des  postes  et  télégraphes  de  la  Seine  au  bureau  dumonumi 


principal  des  postes  de  Puis.  La  fabi 
cartes   postales   se    fait   d  ins   une 
vaste  usine  du  boulevaid  Bium 

Le  ministère  des  Finances 
loge,  en  parasite,  dans  1  aile  noi  1 
du  Louvre,  non  sans  ris  ]ues  si  - 
rieux  pour  les  merveilli  use  s  lh\ 
lections  de  notre  grand  Musée 
national.  ])ft  lui  relèvent  lEnie 
gistrement,  les  Hypothèques,  la 
Caisse  dos  Dépôts  et  Consigna- 
tions, ]a.  Monnaie,  les  Mmufactu- 
res  de  TÉlat  (tabacs  et  allumettes) 

La  Banque   de  France,  créée 
sous  le  Consulat,  par  la  loi  du 
24  pluviôse  an  VIII,  reçut  de  1  Et  it 
le  privilège  d'émettre  des  billets 
jusqu'à  une   valeur  déteiminee, 
d'après  son    encaisse  léelle     Le 
gouverneur  et  les  deux  sous  trou 
verneurs  sont  nommés  par  d 
crcl.  L'hôtel  de   la   Banque,  bili 
pour  Louis  P/iélipeaux  de  La  \  i  I 
/i(?rc  (163'j),  sous  la'directim    I 
François  Mansart,  ayant  été    1 
clarô  propriété  nationale,  en  17  • 
reçut,  après  l'Imprimeiie  natm- 
nale,  puis  impériale,  la. Banque  de 
France,  en   1800.   De   nombieux 
remaniements  à  la  façade  monu- 
mentale de  la  rue  Croiv-dcs-Pe- 
tits-Champs  (fronton,  pai  (  xiiiei 
Belleuse)  ont  laissé  subsistei  peu 
de  choses  de  l'œuvre  de  Mansait 
et  de  Robert  de  Cotte. 

Le  Crédit  foncier,  créé  en  1852, 
est  une  banque  privilégiée  de 
prêts  hypothécaires,  dont  le  gou- 


(JUP 


verneur  et  les  deux 
sous-gouverneurs 
sont  nommés  par 
l'État.  Il  convient  de 
noter  encore,  parmi 
les  hluhlissements  de 
crédit  :  le  Crédit  Lyon- 
nais, le  Comptoir  d'es- 
compte, la.  Société  g''né- 
ra/e,  pour  encoiiragiT 
le  développement  du 
commerce  et  de  l'in- 
dustrie; la  Société  gé- 
nérale de  crédit  indus- 
triel et  commerrinl , oie. 
Les  agents  d'alTairesà 
Paris  sont  légion, 
mais  non  pas  sans 
mélange. 

La  Bourse  de  Pa- 
ris date  de  si'|itein- 
l.re  17-2'i.  Elle  se  tint 
d'abord  de  divers  cô- 
tés. Depuis  novem- 
bre 1826,  elle  est  dans 
ses  meubles,  ou  plutôt 
dans  le  palais  que  lui 
lit  construire  à  ses 
frais,  par  Biongniart, 
laVillede  Paris.  Deux 
ailes  ont  été  ajou- 
tées en  1903. 
'■■  Après  bien  des  al- 

ternatives, la  fabrica- 
Monnaie,  sous  l'ancienne  monarchie,  eut  enfin  son 
m  palais  jiour  mieux  dire,  à  la  place  des  hôtels  de  Nevers 
sur  la  rive  gauche  de  la  Seine.  L'abbé  Terray,  contrôleur 
S  en  ]in>a  la  preinièie  pierre,  en  1670,  et  l'édifice  s'éleva 
^(iiiiii  de  r;ii(liilerle  ,l,ir.|iiis-I)enis  Autolue.  La  façade 
nt  i|ui  iei;;ii(le  le  lleuve,a\  ec  Sun  avant-corps  de  colonnes 
m  1  si  ilu  s,  Il  p  it  m  inument  lie,  à  panneaux 
^iill  u  s,  m  rliiOre  de  Louis  XV, 
\t  \  slil  ul  its  -,viiij;t-quatre  co- 
1  mit  s,  un  5,1  iiid  et  bel  escalier, 
donni  nt  bit  gi  nid  air  à  l'hôtel 
dtsMonn  lies  boniI/«s('erenferme 
une  pucieuse  collection  de  mé- 
dailles de  plaquettes,  de  sceaux, 
de  monnaies  étiangères  et  fran- 
çaises, en  01,  aigent  et  bronze, 
depuis  les  Meiovingiens  jusqu'à 
nos  JOUIS  Une  salle  est  spécia- 
lement consacrée  à  Napoléon. 
Tiois  atelieis  celui  des  espèces, 
poui  la  fonte  et  1  alliage  des  mé- 
tni\,  celui  du  momiayage,  oii  des 
piissis  puissantes  donnent  d'un 
s  ul  mup,  a  chaque  pièce,  sa  triple 
LU  I  it  mte,  1  atelier  de  la  fabrica- 
lii  11  des  médailles,  avec  ses  quinze 
balancieis,  ofTient  un  vif  intérêt. 
I  hôtel  des  Mi  nnaies  ne  fabrique 
I  is  e\  liisnemenf  de  la  monnaie 
h    1  il   II  i\  illle  aussi  pour 

Mil      i      m  m   l.il  |in'cieux  et 
p   luçuiis  qui  lui  suul  fournis. 

Le  ministère  de  la  Justice 
occupe  deu\  des  immeubles,  à  la 
fioide  et  noble  oidonnance,  dont 
H  Mansait  en^eloppa  l'emplace- 
ment de  1  ancien  hôtel  Vendôme. 
\u  centi  e  s  élevait  une  statue  de 
Louis  XIV,  pai  Girardon,  renver- 
sée le  11  août  1792.  Cinq  mois 
après,  on  fit  de  son  piédestal  un 
lit  de  parade  oii  fut  exposé  le 
corps  du  conventionnel  assassiné, 
Lepeletier  de  Saint-Fargeau. 


BASSIN     DE     PARIS 


347 


Colonne   Vendô- 
me.   —    Le    Picmier 

lover  là  une  colonne 
analogue  h  celle  de 
Trajan  et  que  sur- 
monterait une  >lalur 
<le  Charlemai.'iM-.  nn 
n'en  fit  rien,  m. us.  I" 
1"'  janvier  1800,  I.- 
Sénat  vota  l'érection 
d'une  colonne  triom- 
phale, à  lael.ùre  ,1,1 
vainqueur  d'Aii^lii 
litz.  Uenon,a>-i-|,'.  ,|, 
Lepcre  et  liMudom  , 
présida  aux  travaux. 
La  hauteur  totale  du 
monument  est  de 
43  mètres;  tout  en 
pierres  de  taille,  re- 
vêtues de  plaques  de 
bronze,  métal  fourni 
par  1 200  canons  pris 
à  l'ennemi,  dans  Ulm 
et  Vienne.  Beauvallet, 
Bosio,  Bridan  exécu- 
tèrent les  bas-reliefs 
enroulés  au  fût  de  la 
colonne.  Les  aigles 
du  piédestal  sont  d,.' 
Henaud.  Un  escalier 
en  colimaçon  con- 
duit, par  l'intérieur, 

au  tailloir  du  cliapi-  [■ahis    :    i>al.\ 

teau  à  balustrade,  que 
surmonte  une  statue 

de  Napoléon  en  empereur  romain,  par  CliauJet.  \n  lendemain  de  la 
première  entrée  des  Alliés  à  Paris  (1814),  des  royalistes  essayèrent 
vainement  de  tirer  à  terre  la  statue  de  l'empereur;  mais,  peu  après, 
l'autorité  militaire  l'envoyait  à  la  fonte.  Un  drapeau  blanc,  puis 
tricolore,  flotta  au  sommet  de  la  colonne,  jusqu'au  jour  où  (1833) 
un  Napoléon  en  redingote  grise,  œuvre  de  Seurre,  vint  reprendre 
la  place  de  l'ancien.  Le  second  Empire,  à  son  tour  (18G3),  y  remit  le 
Napoléon  de  Chaudet,  et  la  statue  de  Seurre,  apr,''s  av,iir  oiné  le 
rond-point  de  Courbevoie,  céda  sa  place  au  monument  de  la  Défense. 
La  Commune  de  1871, 
sur  la  proposition  du 
peintre  Courbet,  jela 
bas  la  colonne  Vend,,- 
me,  le  16  mai ,  à  iiiii[ 
heures  etdemie  ,lu  soir. 
Deux  ans  plus  lai,l,  la 
loi  du  20  mai  USTIi  or- 
donnait la  ri'cdiislruc- 
tion  du  monunii'nl  I  i 
statuette  de  la  \itl  ii 
que  rSipokon  tient  n 
sa  main,  est  de  Mlicr 

LA     CITÉ 

Il  Palais  de  justice 
et  Notre  Dame  I  I  ^ 
deux  pôles  dt  1  '  lu 
l'alat-,  de  I  I  I  \ 

à  la  I  I     1   I      I 

plicci  1    I  I 

toire  1  I  I 

est  ccil  1  II 

gallo   r  m  un      le    ,,     i   I 
importance     s  cl  \    it      n 
cetendinit  au  1    i  1  i     i   e 
de  la  '^  II       '^         I     I 
sion     ! 

manJ       I      I  I 

Parib  I  (  I 

resse  et  ai  u    Un  1     i 
Capétiens    y  résidèrent  : 
Louis  VI,  Louis  VII,  Phi- 


lippe Auguste,  saint  Louis,  Philippe  le  lî,-l.  Mais  ce  prin,-e  y  ay.ant  instalh 
la  Cour  suprême  de  justice  royale  ou  Parlement,  celui-ci,  malgré  de  nou 
veaux  aménagements  apportés  au  Palais,  y  devint  bientôt  assez  encom' 
lirant  pour  que  le  souverain  dût  songer  à  se  pourvoir  d'une  autre  résidence 
Cliarles  V  fit  construire  le  Louvre  et  jjassa  la  Seine.  Le  Louvre  fut  pou 
les  Valois  ce  qu'avait  été  le  Palais  pour  les  premiers  Capétiens,  ce  que 
sera  Versailles  pour  les  Hourbons. 


Plusieurs    fois 
depuis  183"),  par 


lé,    sans   cesse  remanie,   en 
Duc,  Dauniel,  le  Palais  de 


É 

I^BHHSiSHBt!SrT»-mnis!Si  i^H 

^l^l^^Llj^ 

I^^^K^H^Hk^iHiHSl 

■ 

348 


LA     FRANCE 


conservé  que  bien  peu,  surtout  à  l'intérieur,  sa  iiliysionomie  d'untau. 
La  pailie  la  plus  caractéristique  des  bâtiments  longe  la  Seine, 
depuis  la  tour  de  VHorloge,  bâtie,  dit-on,  par  saint  Louis  sur  des 
substrucLioiis  gallo-romaines  (gi'acieux  beffroi,  son  borloge  refaite 
sous  Henri  III  iiar  Germain  Pilon),  jusqu'aux  tours  en  relief  qui 
baignaient  autrefois  dans  la  Seine  :  tour  de  César  et  Tour  d'argent, 
où  la  tradition  veut  que  Philippe  le  Bel  abritât  son  trésor.  Une  qua- 
trième tour,  dite  Bon-Bec  ou  la  Tuurnelle,  flanquait  le  corps  de  logis 
oii  siégeait  la  juridiction  criminelle. 

Il  est  posMlilr   i|ir,.nliv    I;i    | ■   ,1,-    (V.,,,'   ,1    |,,    J.n.r  J  ,ir,,r„l   -r    IrMUV.llt, 

OÙ  les  riiis  Ifil.'ili'lll    Iriir  pi  m!    .[•■     ii;.l  |.  .■    ..Il    ,  /  .   ./     .    .     ::,    /-..  /r,     |.  1    l..-|..l]l 

le  concicrg..  ihi  |,;i|iii^,  i,rr|i...i.  i  la  yml.;  Ar<  pn^.  .imi.jr,  ri  iiivc.~li  plu.- 
lard  de  fondions  judiciaires  qui  un  lirciit  un  vcrilablc  ULigistrat.  De  là 
le  nom  de  Conciergerie  donne  à  la  prison  voisine.  Ici  périrent,  égorgés 
par  les  Cahnrhicn.f  qui   tenaient  pour  1rs   Bnurgiiif,mnn>;  :    le   connét.ible 


l((c     et     Damii'i 

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Cuili,! 

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VOr 


salb 


léaiis  (Ih'JU; La  prisun  de  la  Conciergerie,  uujt 

reçoit  plus  que  des  détenus  provisoires. 

On  montre,  dans  cette  partie  du  palais,  une 
des  gardes  et  ce  ipn' jnii  a  |i]ii.||..  h^s  Cinunr-:  , 
lierfaisaitconmiiiiiii|ii.'i'  l.i  -i  .in.li-  .-,il|.-  ml..;  i 
Penlus,  oii  se  fai-.iniil  aul|■l■lli|^  |..s  l:i;iiii|i.s  ricipliinis  r.iy.ilt.'S.  Re- 
construite par  Saloiuon  de  lirosse  (1622),  rétablie  après  î'incendie 
de  1871,  par  Duc  et  Daumet,  la  salle  des  Pas-Perdus  se  compose  de 


\o  Salle 
n  esca- 
les Pas- 


deux  immenses  nefs 
voûtées  en  berceau, 
séparées  par  une  ran- 
gée d'arcades  en  plei  n 
cintre.  On  y  voit  un 
monument  à  Berryer 
par  Ghapu,  un  autre 
à  iJalesherbes,  d'après 
H.  Lebas. 

Parmi  les  salles  qui 
entourent  celle  des 
Pas-Perdus,  l'an- 
cienne chambre  àcou- 
cher  de  saint  Louis, 
luxueusement  déco- 
rée sous  Louis  XII, 
par  Giovanni  Gio- 
cando,  la  Chambre  Do- 
rée,  comme  on  l'ap- 
pelle, fui  an'eetéeplus 
lard  à  la  GrantrCbam- 
bre,  et  les  rois  y  tin- 
rent des  lits  de  jus- 
tice. L'accusateur 
public  Fouquier-Tin- 
ville  logeait  dans  la 
tour  de  César,  voisine. 
La  Sainte-Cha- 
pelle, joyau  du  Pa- 
lais de  justice,  bâtie 
en  4245,  terminée  en 
1248,  parsaint  Louis, 
pour  en  faire  le  reli- 
i|uaire  de  la  sainte 
Couronne  d'épines  et 
d'une  portion  de  la 
vraie  croix,  eut,  croit- 
on,  pour  architecte 
Pierre  de  Moutreuil. 
Sous  le  règne  de 
Louis-Philip|ie{  18371, 
une  restauration  générale  fut  entreprise  par  Duban,  Lassus,  puis 
Viollet-le-Duc  et  Boeswilwald.  \.a.  Sainte-Cha/jelie  esi  un  type  normal 
et  parfait  de  l'art  ogival  parvenu  à  son  apogée;  elle  est  toujours 
citée,  et  mérite  de  l'être,  à  côté  de  la  cathédiale  d'Amiens,  bien 
qu'ayant  les  dimensions  d'une  église  de  troisième  ordre.  L'édilice  est 
long  de  36  mètres,  large  de  17,  haut  de  42",50  jusqu'à  la  crête  du 
toil,  et  de7îi",73  jusqu'au  sommet  de  la  llèche,  qui  monte  à 33  mètres 
an-dessus  du  comble.  Il  y  a  deux  chapelles  superposées  :  l'une, 
celli'  d'en  bas,  pour  les  officiers  du  palais  et  les  serviteurs  ;  l'aulre, 
de  pl.iin-picd  avec  les  appartements  royaux,  pour  le  roi,  sa  famille 
il  I'  -  L'i.iiids  officiers  de  la  couronne.  «  La  chapelle  haute,  dont 
.Mniiii  i.l.-i.icle  ne  limitait  l'élévation,  a  20°', 50  sous  voiite. 

.  liiiii  i|i-  plus  él.'fjaiil.  de  plus  l'iclu',  de  plus  spleudide  que  l'in- 
térieur ilr  ci'llf  cli.iiM.lli-  haute.  TiMiir^  je-  p. Il  lji.>  i|..  !'.  dilice,  sans 
au<'uue  exeeptimi.  d  isp.'i  i;i  is>eii  I  Si  ni  -  1 1 '-  .  I .  •  I  II  1 1-  r  I  I '■■>  r  1 1 1  II  minurcs  ; 
mais  riiiiieineiil  principal  ce  .sont  les  \iUaux.  Cliaeinie  des  quinze 
leiii'li.'s  e>l  un  I  rrin  éblouissant,  et  elles  sont  si  hautes  et  si  rap- 
piiii  lues,  i|u.iii  iiiiii-ail  être  sous  une  voûte  de  pierres  précieu- 
ses. Ces  vitraux  nut  été  l'objet  d'une  restauration  intelligente  et 
complète.  Lusson  a  réparé  tous  les  panneaux  et  comblé  toutes 
les  lacunes,  d'a[)rès  les  dessins  de  Sleinheil  et  sous  la  direction  de 
F.  de  Guilhermy.  La  grande  rose  flamboyante  du  portail  se  divise 
en  soixante  dix-neuf  panneaux,  dont  les  sujets  sont  empruntés  à 
l'Aporalypse.  »  (Anthynie  Saint-Paul.) 

Le  Châtelet.  —  Une  double  forteresse  :  le  Petit  Ckdlelrt  sur  la  rive 
gauche  de  la  Seine,  le  Grand  Chdtelet  sur  la  rive  droite,  défendait 
lai  lès  du  Pont-au-Change  et  de  la  Cité,  dans  le  prolongement  du 
boulevard  du  Palais. 

L'origine  de  cette  fortification  remonterait  à  Julien.  A  travers  les  modi- 
fications qu'il  subit,  le  Grand  Chdtelet  conserva  un  caractère  distinclif  ; 
là  siégeait  le  préuôt  de  Paris,  représentant  du  roi  et  premier  juge  ordi- 
naire civil  et  politique  de  la  ville.  Le  Chiàtelet,  en  1789,  avait  absorbé 
autour  de  lui  toutes  les  juridictions  seigneuriales;  il  venait  immédiale- 
ment  après  le  Parlement.  Le  prévôt  de  Paris  était  assisté  dans  ses  fonc- 
tions par  un  lieutenant  civil  et  un  lieutenant  de  police.  Cette  organisation 
a  disparu  avec  le  Chdtelet  lui-même,  que  rappelle  un  plan  inscrit  sur  la 
façade  de  la  Chambre  des  notaires.  Au  centre  de  la  place  :  fontaine  du 


BASSLN     DE     l'xVIUS 


349 


oliàtelet  de  la  Victuire  ou  du  Palmier,  ccmiposé  d'un  socle  établi  en  ISKS 
et  d'un  fût,  en  feuilles  de  palmier,  que  surmonte  une  Victoire  en  bronze  doré. 

Tout  près,  le  siinnre  S;iint-Ja('i|ues  raiipclle  rancieiiiie  é'^UseSaùit- 
Jacq\ii's-lii-P,(nic}i:rk,  dont  suhsisle  la  tour,  liaulo  de  52  mètres,  œuvre 
di'licate  du  di'but  du  xvi*'  siècle.  Sur  la  plate-rorme  supérieure,  où  est 
étaldi  un  Observatoiie  niéléurolujiiiiue,  annexe  de  eidui  de  Mont- 
souris,  un  gracieux  clocheton  porte  la  statue  diï  s.iint  Jacipirs  le 
.Majeur.  Au  rez-de-chaussée,  une  statue  de  Pascal  dioini'  \ic,'i  |,i 
tradition  d'après  laquelle  le  savant  aurait  lenouvidé,  sur  celle  Imir, 
les  ex[iérieiices  du  Puy  de  Dôme. 

C'était,   avant  l'arrivée   des   Romains,  peu  lU'  chose  ipie  l'elniilc-  cité 
gauloise,  circonvenue  sur  son  tertre  p.irla  Seine  et  (pie  l'en  de>i^nail  sons 
le  nom  do  Luièce  (Lu- 
tetia\   Au  iu=  ou  iV 
siècle,  le  Jietit  peuple 


liitaril^:  c, 
Les  hao 
rive    gauc 
exposées 
demenls  ,1 

seul ni 

tiei'- 1 1  ili  - 

dcM I 

put,.,   ,1,. 


fm.lu     I      ,     I,  1,1 

consliniii  {\n  p  d  n- 
Julien,  (pu  lui  su(  - 
céda,  en  3dh,  s  (  t  ildit 
dans  le  paliis  de  Cons- 
tance ilaunaittu/e(?t 
et  vante  la  douceur  de 
son  climat,  grâce  au- 
quel Il  le  figuier  et  la 
vigne  mûrissaient 
leurs  fruits  sur  les  co- 

l-^RANCE.    —    11 


uix  d'alentour».  Quand  l'empire  s'inclina  vers  la  ruine,  la  semence  du 
rislianisme,  apportée  en  Gaule  par  smr.l  Denis,  avait  déjii  produit  une 
lie  moisson,  grâce  surtout  à  la  tolérante  clairvoyance  (!e  ConslniiceChlore, 
i,  [ii'cc(ii>enr  (le  son  propre  lits  Constantin,  avul  .inl'ii-e  h;  culte 
lilic  (les  cin-e liens  daus  les  (iaules.  Aussi  saint  .W^c  r  ■■/.  ,  \  r.|in-  il.-  Paris 
(1  à  ',:,!,  ,  ciiil  il  pouvoir  quitter  la  rive  gauche  ou  il  n  -il  1 1 1  jh-in' dors, 
pliiu  (piaitier  p.aien,  pour  franchir  la  Seine  et  Ir.m.-fui-Li-  m. a  siège 
i-((i|ial  dans  l'ile  de  la  Cité. 

I'(  (1  (1(;  temps  avant  sa  mort,  Clnvis  fonda,  sur  les  hauteurs  de  la  rive 
n.le,  une  abbaye  Sons  le  vccahle  de  Sninl-I'ierre-Saiiit-I'aul,  et  il  y  fut 
M'vili  :.lt\  TiMi-  iii.i,  |,|;:,  1,11(1,  saiii/e  Genepii-te,  qui  avait  sauvé 
lis  ,1e  l;ii,nleiii-i,i  ■  1  i;  |  lie  des  Hiuis  (',:il),  était  inliuuiee  dans 
le  e-lise  ;   un  ui  ni  '        (le   fidèles  s'étant  fait  autour  de   son 

iiliiMii,   r.ilili:i\-  M!    ii_    I     I     II. .111  et  s'ajipela  Sa(«/e-Geî!ei'/èt'e. 

Alors  s'élevait,  sur 
une  partie  de  la  place 
actuelle  (h\  Parvis,  la 


mil.,  lie  1.1  (  i.'c,  sur 
.|ii..|lr  iiMiis  ayons 
iiel.pir  liiniirre,  de- 
uis  le  VI-  siècle.  Cet. 
lifice,  héritier  sans 
lute  du  temple  païen 
n'occupa  ou  fit  mo- 
ilicr  sailli  Marcel,  à 


cuit 


chré- 

lien,  servait  de  cathé- 
drale, sous  le  vocable 
de.Vo(re-7J<(»ie.AI'cst, 
une  autre  église, 
Sainl-Élieune,  plus 
l'approchée    de   la 


nin! 


la  Ci 


pendait  directement 
de  la  résidence  épis- 
copale,  si  elle  n'en 
était  pas  l'oratoire 

-Il  .  sontétércmpla- 
.    .     |.  irlacathédrale 

'.In.  Ile,  et  le  promo- 
teur de  ce  grand  œu- 
vre fut  l'évêque  de 
Paris,    Maurice    de 

30 


3S0 


LA    FRANCE 


Sulli/,  fils  de  modestes  paysans  des  environs  d'Orléans,  que  son  zèle  et  son 
intelligence  avaient  promu  au  siège  épiscopal.  I. a  première  pierre  fut  posée 
en  1 163,  vraisemblablement  par  le  pape  Alexandre  III,  de  passage  à  Paris. 
Notre-Dame.  —  La  construction  fut  menée  rapidement.  Par  le 
croisement  d'ogives  et  l'emploi  de  l'arc  brisé,  l'architecture  romane, 
aux  formes  amples  et  robustes,  mais  un  peu  lourdes,  se  transfigu- 
rait. En  118.J,  le  patriarche  de  Jérusalem,  Héraclius,  officie  pontiti- 
calement  dans  le  clurur  de  l.i  callu'drale,  entièrement  livré  au  culte. 


merveille,  remplacée  par  de  beaux  carreaux  blancs  (1740-1760);  la  suppres- 
sion par  l'architecte  Soufflot  du  trumeau  de  la  porte  centrale  et  la  mutila- 
tion du  tympan  (1771).  Tous  les  reliefs,  pinacles,  corniches,  statues  en 
saillie,  au  dehors,  sont  abattus.  Bientôt,  à  cette  mutilation  générale,  la 
Révolution  substitue  la  destruction  pure  et  simple.  En  1792,  la  flèche  de 
plomb  est  jetée  bas  pour  en  faire  des  balles  ;  le  deuxième  jour  du  deuxième 
mois  de  l'an  II  (1793),  la  Commune  de  Paris  décrète  que  ■■  les  gothiques 
simulacres  des  rois  de  France  placés  au  portail  seront  abattus  »  :  quel- 
ques cordes  passées  au  cou  des  statues  les  font  rouler  en  miettes  sur  le 
parvis.  Déjà  plusieurs  clo- 
ches ont  été  envoyées  à  la 
fonte  :  objets  de  bronze, 
lampadaires,  appliques, 
statues,  même  les  crucifix, 
1 1  jusqu'aux  cercueils  de 
[iluznb.  Ion  arr.-iche  tout 
pnur  en  faire  des  canons. 
I  t  Kidle  du  clupur  fournit 
il(  -  |iii|\ii  ^  Meus  la  calhe- 
,  :h  i„Mi,,n  ,  ,1.  Ment  le 
t.  iiiph     i\>     I  I    H  iisnn    » 

n    1 1  ui       ri        rnfin, 

1         I    M   Ml  I      i      I  .  _li         1  1    II 

{ I  I         A      .1    lin    -. 

~t  1.  iiilii.  III  hlii.  ,  \,  I- 
iKe  duiullc  ct.lelj.ioi'it, 
après  une  purification  so- 
lennelle, a  laquelle  assis- 
tait une  foule  immense  de 
peuple,  l'office  est  célébré 
dans  la  cathédrale. 


\i\''  ^|i 


^paré, 
;  me- 
es  du 


l.anef  se  poursuit:  on  démolit  alors  l'ancienne  église  Notre-Dame,  et 
les  fondations  des  tours  s'élèvent.  En  1196,  quand  mourut  JSlmrire 
de  SulUj,  la  nef,  sauf  les  dernières  travées,  était  à  peu  près  finie  et 
la  toiture  s'avançait.  Les  trois  portails  de  la  façade  étaient  debout, 
en  1208;  vers  1220,  la  construclion  atteignait  la  grande  galerie. 
Tout  parait  avoir  été  terminé  vers  1240.  Ainsi  que  l'a  démontré 
VwlIcl-lc'Diic,  la  cathédrale  avait  d'abord  été  conçue  sans  tran- 
sept; on  l'ajouta,  au  cours  des  travaux,  juste  assez  pour  donner  à 
l'église  unea|iparence  cruciforme.  Puis  la  nef  parut  trop  sombre, 
les  lias  ri'i|i''s  trn|i  nus  :  ainsi  s";iriiisnit  l'inexpérience  d'un  art,  encore 

à  la    ivrlicnlii-   (11-  si'S   r s   i|i  liiiilives.   Alors  fut    ajmili-e   uih' 

cciiiiiiii'  ili'  ilia|"llis,  ,1,111,  I  iiii^nilli.  des  contreforts  e\|i''iiciii- ; 

on  ai:rau(lit  li-s  ivnrlirs  di'  1, !'  |ii  i  iiri|i,-ile,  en  les  allongeant  au.\. 

dépens  du  tril'oriiiiii;  eiiliii  1rs  i  i  .im  I  lais,  .{iii  se  trouvaient  en  re- 
trait, par  l'addition  des  (  II, Mil- 1  II-,  lui'  Il  I  istruits,  avecde  riches 

façad<'s.  par  Jean  do  Clirlirs,  .n  lj:i7.  l'i.iliahlement  à  la  même 
époque  fut  érigé  le  clocher  central.  Le  jubé  (disparu)  datait  de  1230; 
la  clôlino  du  chœur,  en  partie  détruite,  fut  l'œuvre  de  Jean  Ravy 
et  de  son  neveu  Jean  Le  Bouleiller,  maîtres  maçons  (1319-1330). 

Telle  qu'elle  parut  enfin,  et  malgré  les  imperfections  du  début, 
Notre-Dame  était,  dès  la  fin  du  règne  de  Philippe  Auguste,  l'une  des 
plus  belles  cathédrales  de  France,  celles  de  Chartres,  Bourges, 
Reims  et  Amiens  étant  alors  en  cours  d'exécution.  iMaurice  de  Sully, 
qui  siégea  de  1160a  1196,  ne  vit  pas  la  fin  du  grandiose  édifice  qu'il 
avait  rêvé  et  qui  fut  vraiment  son  œuvre. 

Par  une  heureuse  fortune,  la  cathédrale  de  Paris,  conçue  et  exécutée 
d'un  trait,  conserva  son  caractère;  les  xv',  xvi%  xvu»  siècles  l'avaient  à 
peu  près  respectée;  le  xviii"  la  défigura.  En  exécution  d'un  va^u  fait  par 
Louis  XIII,  Louis  XIV  fit  orner  le  chœur  d'une  siiiii|iliirn>r  ilnm'ation, 
dans  le  goût  de  son  temps,  ce  qui  en  modifia  conqih  li m-  ni  li'  r,ir,irliTe  : 
Mansart  et  Robert  de  Cotte  avaient  la  direction  drs  Irax.iux  y[ù:\\)).  On 
démolit  en  partie  la  clôture  du  chœur;  un  placage  de  marbre  dissimula 
les  piliers  d'ogives.  Puis  ce  furent  des  destructions  injustifiées  :  le  jubé 
enlevé,  en  1725;   tout   l'intérieur  badigeonné,    la  vitrerie  peinte,    une 


I  l'e  en  1843,  sous  la  di- 
rection de  Lassus  et  de 
\'ioUcl-le-Duc,  et  pour- 
suivie  par    ce    dernier 

L      DE      LA       POUIE      P  It  I  N  C 1  P  A  L  E  .  ,  ^'^       ,  of  a      -       AOrf. 

seul,  de  1856  a  18/4, 
avec  une  conscience  ad- 
mirable, peut-être  parfois  un  peu  excessive,  nous  a  rendu,  dans  son 
ensemble,  la  cathédrale  de  Maurice  de  Sully.  Les  travaux  intérieurs, 
terminés  en  1864,  permirent  à  M?"'  Darboy  d'en  célébrer  la  consé- 
cration solennelle.  Peu  s'en  fallut  que  de  malheureux  égarés,  pen- 
dant la  Commune,  ne  réduisissent  à  néant  l'œuvre  admirable  du 
sni=  siècle,  à  peine  reconstituée  :  des  chaises,  entassées  dans  le 
chœur,  le  Vendredi  Saint  de  l'année  1871,  brûlaient  lentement  et 
menaçaient  de  tout  incendier;  on  put  à  temps  enfoncer  les  portes 
et  sauver  le  monument. 

èiiie  des  cathédrales  de  Frani-e  par 


■T)nK 


■stqi 


tenir  20  UOO  1^ 
130  mètres;  lai 
celle  de  la  cii 
balustrades,  (i; 


II.  Dii 


lui.  iii's;  hauteurde  la  grande  voûte,  33", 77; 
riitnl  comble,  30  mètres;  tours  jusqu'aux 
s;  llèche  centrale,  96  mètres.  La  nef  a  des 
bus  côtés  doubles,  bordés  de  chapelles,  même  sur  le  pourtour  du 
chœur.  Si  la  grand  nef,  trop  étroite,  les  arcs-boutants,  trop  lourds, 
et  l'uniformité  extérieure  soulèvent  de  justes  critiques,  on  peut 
admirer  sans  réserve  les  trois  portails  de  l'ouest  et  ceux  du  tran- 
sept. La  décoration  sculpturale  y  est  admirable  :  aussi  l'influence 
de  Notre-Dame,  à  ce  point  de  vue,  fut-elle  considérable;  de  bonne 
heure  elle  franchit  les  limites  de  l'Ile-de-France.  Les  statues  des 
rois  de  Juda  qui  ornent  la  galerie  occidentale  sont  récentes  et  ne 
reproduisent  pas  les  anciennes  qui,  selon  la  tradition,  représen- 
taient les  rois  de  France.  Au  portail  nord,  la  statue  de  la  Vierge 
mère,  œuvre  authentique  du  xni»  siècle,  est  justement  admirée. 
Le  portail  sud,  qui  représente  la  lapidation  de  saint  Julienne,  passe 
avec  raison  pour  un  chef-d'œuvre.  «  Ah!  si  j'avais  connu  cela!  » 
dit  Pradier,  quand  il  le  vit,  quelques  jours  avant  sa  mort.  Le  trésor 
de  Notre-Dame  n'est  plus  que  l'ombre  de  ce  qu'il  fut;  il  possède, 
dans  un  très  beau  reliquaire,  dessiné  par  VioUet-le-Duc  et  exécuté 
par  Poussielgue-Rusand,  la  Couronne  d'épines  envoyée  de  Constan- 
tinople  à  saint  Louis,  ainsi  qu'un  fragment  de  la  vraie  croix.   Quel- 


BASSIN    DE     PARIS 


351 


t|urs  ornements,  des  vases  s;i- 
cr  i-s,  (Ions  de  soavei'ains,  retiiMi- 

Autres    édifices    religieux. 

—    .\llK,l.M|X|.n|,.S,lry,„7<,l;irnl- 

liiir  ,1e  Montiiiailre  ivip|».||r  [,■ 
iii.illyre  do  saint  Lcnis,  ;i|i(Mie  il.  s 
l'.ii  isions,  et  la  monla:.'iir  S.nuh'- 
(.•'iieviève,  leur  libénUiice.  D'un 
(..|.',  la  \icille  église  Sainl-Piei  IV 
cl  la  ba-^ili.|ue  du  Sacré-Cœur  ;  dr 
laiilie,  Saint-Etienne-du-Monl  cl 
II'  l'aiilliéon,  couronnent  les  liau- 
liurs.  C'est  dans  la  seconde  moi- 
tii-  du  1'"'  siècle,  selon  les  uns,  au 
milieu  du  ni"  siècle,  srlnu  d'a\i- 
Ires,  que  doivent  ùlie  ia|i|Miiir-s 
l'apostolat  et  la  décaiiilalimi  i\f 
saint  Denis  et  de  ses  deux  dis- 
1  i|iles,  le  prêtre  Rustique  et  le 
diarre  Eleullière.  Le  nom  de 
.Miinlmartre,  "  mons  martyruin, 
iiiniit  des  marti/rs  »,  n'aurait  pas 
il'aulre  origine;  à  moins  qu'il  ne 
rappelle  un  temple  du  dieu  Mars 
(mont  de  Mars),  qu'aurait  rem- 
placé une  église  chrétienne. 

Saint-Pierre  de  Montmartre,  en- 
core que  de  dimensions  res- 
treintes, est  un  précieux  reste 
de  l'architecture  du  moyen  âge. 
Celle  église  fut  construite  par 
i.iMiis  le  Gros,  en  1133,  consacrée 
]iar  le  pape  Eugène  III,  en  pré- 
sence de  saint  Bernard  et  dr 
Pierre  le  Vénérable  ('il  avril  11  i7  . 
Le  Sacrê-Cieur  ou  église  du  NH'U 
national,  dont  la  constiuttion  lut 
décrétée  par  l'Assemblée  natio- 
nale, en  1874,  sur  la  pioposilmn 
deMe"^Guibert,archevr  lu     I    Piii-.     -fini    1 

tine  àcoupoles.  Laciiii-ii  11  ii   nIuI      h 

d'Abadie,  etuuiqueniiiil  ilim  ni  |  n  ni 
sommes  importantes  ont  l  le  c  jiim  i  ^  i  1 
profonds  de  33  mètres  et  remplis  de  bt  ton,  le 
tènement,  reliées  par  des 
arcs.  Si  la  butte  Mont- 
martre, composée  de  ma 
tériaux  meubles  assez 
peu  consistants,  venait  a 
se  déi'ober,  la  basilique 
resterait  suspendue  sui 
ses  piliers,  dans  les  ails 
Le  monument,  de  n»  1 
courte,  avec  croisillims 
et  rond-point,  surmunlt 
une  vaste  et  belle  crypti 
sa  longueur  est  de 
100  mètres,  la  largeui 
de  50;  le  dôme  monte  a 
60  mètres,  et  le  campa- 
nile qui  s'élève  au  chevet 
du  monument  doit  at- 
teindre 8U  mètres.  Cette 
tour  renferme  le  bour- 
don "la Savoyarde»,  qui 
pèse,  avec  son  battant, 
17  735  kilogrammes. 

Saint-Elienne-du-  Mont 
dominait  la  montagne 
Sainte-Geneviève,  avant 
l'érection  du  Panthéon. 
L'église  fut  commencée 
en  1517;  dix-huit  ans 
après,  le  chœur  était  ter- 
miné et  la  nef,  entre- 
prise aussitôt,  s'achevait 
en  1563.  Marguerite  de 


OlILVtr      DL      NOlliL  DlMfc.      DI       1     VllIS 

|n    1    mm     I)\/iii  I  esueui  ,  le  coips 

1  I^"i      Ml  I      I  1  m^  en  1710.  Enlin    I 

I     \    I    ni  m    --Dis  Ltienne  la  possc  s 
uli    ni     s  !   I  mis  ce  qui   en  ii  sle, 

intcolnimisdt  sou  I  i    V  thlniip  d. 


Valiiis,  en  lino,  posait  la  pre- 
iiii.Tf  pirue  du  portail  construit 
à  ses  liais;  enlin  l'édifice,  entiè- 
rement terminé  en  1624.  était 
consacré  le  "25  février  1626,  par 
le  premier  archevêque  de  Paris, 
Erançois  de  Gondi.  Tout  révèle 
en  cette  église  une  préoccupa- 
tion archaïque.  Élevé  au  début  du 
xvi"  siècle,  le  chœur  est  gothique, 
comme  on  le  conce\ail  au  siècle 
[)ii  cédeni,  .r\ec  (le  longues  ogives 
fiiseh'<'>,  sans  cojonnetlt's,  de  sil- 
lioiielte  un  peu  iiMi;,'i(',  mais  qui 
se  paient,  à  mi-h.iuleur,  d'un  che- 
min de  londe  aéiien  dont  la  ba- 
lusliade  ù  jour  s'enroule,  autour 
de  chaiiue  [iiliei-,  par  de  lit  lies 
encorbellements.  Au  transept, 
celte  banderole  aérienne  .s'inter- 
rompt, pour  cheminer  plus  loin, 
le  jdTi;;  de  la  i;i  aiide  iiel,  ((u'elle 

SI  p le  di  u\.  bas  côteh  pres(|ue 

lussi  I  |,  \,.^  ([u'elle.  Le  )ubé, 
o'UMi'  deluale  de  Pieiic  Biard, 
(lui  l'exi'cuta  de  1600  à  1609, 
est  une  gracieuse  composition  de 
pierre  où  domine  l'insiiiiation  de 
la  lU'iiais.sance.  Outre  les  iiiagni- 
licjues  verrières  encadrées  par 
h's  fenêtres  de  son  abside,  Sainl- 
/i'(!C7iH(;  possède  de  beaux  vitiaux 
modernes,  par  Eillon  et  Cliainpi- 
gneulle;  quelques  fresques  de  la 
lin  du  ,\vi«  siècle;  des  tableaux 
ili'  Sébastien  Bourdon,  Philippe 
de  Champaigne,  Largillière,  Fra- 
gonaid,  des  statuts  ou  gioupes, 
par  Chapu,  Fojatiei.  Dans  cette 
église  fuient  inhuim  s  Pascal  et 

III  >i  lé  de  Poi  t-Rojal  d(  s  Champs, 

I  iM  ije   voisine  \alut   a  Samt- 

s    I    siinte  Geneviève,  du  moins 

m   nilli.ntique,  pmfine  mi  170^ 


352 


LA    FRANCE 


Panthéon  devait  être 
est  devenu  un  temple 
•des  grands  hommes. 


Lephbe  de  labb-i^e  fonde 

inrCloM- 

sou*-  k  ^oclble  ri    '-  nul  1  i 

1      t  ^iint 

Pu.1     ct^uel,^    1 

1     i-n 

buntct  s.iiisiLn   11 

(        /  (  1  ( 

Mil  Lepeii 
nuis  Wpo 
LKiL  pieire 
1  r  11  Hon 
I  a  des 
I  il  I  Ml 
ml      IpLida 


Dejd  Muabeau  jn_ 
pid'-é  diimoniinii  ii 


iiiiiit  avec  la  colonnade  d'où  jaillit  la 
cdupule.  Le Pantliéon  mesure  l'IOmè- 
ti  es  de  long,  en  y  comprenant  le  pé- 
ristyle, 82  mètres  de  large,  hors 
d"œuvre,  83  mètres  de  hauteur,  au 
sommetde  lalanlerne  ,|\ii  surmonte 
ledôme.  L-inti-nrur.  |.,irM- i::,|im  n's 
surélevées  de  liimi'-^  imIuuimiIi-, 
sous  la  lumière  lilmirlir  i|ui  tniiiln', 
évoque  l'image  d'un  temple  grec, 
dans  sa  noble  et  simple  grandeur. 
Des  œuvres  remarquables  animent 
(|ui'lque  peu  cette  solitude  :  les  murs 
retracent  la  Vie  de  sainte  Geneciéve, 
piii  Puvis  de  Chavannes;  la  Mort 
Il  lis  jimérmlli's  de  la  sainte,  par 
J -I'.  Laurens;  Sainte  Geneviève  snn- 
uuit  Iri  Pnri'iiivs  de  la  famine,  par 


J.'-Vii 
,1  // 


Gn'goiredeTi 
Siétranee 

,„,,'.  de  Ion 


J,' 


_sdc 


it  Denis, 
ipiVArc^ 
let.Fal- 

'.I    'Pnil. 


xduMXLUiLnl  Ib  laïUht 
:irterebse  ou  il  fallut  les  i 
sa  pi  emiere  destmalion  religii 


n  IboU   Ltb  iiibUiotb  de 
^er  Enfm,  un  décrut  de  Ifc 


fois  peidue  depuis 


dt^Vesis 

iiMnt  son 

1    ^1  md 


Icvint 
it  unu 
tglist 


a  itpui,  tint  bien  que  ni.il,  i- 
Le  11  inse|it   la  nef,  que  diiino 
tnius    de    Saint  Gniiiam  des-I'ràs 
romane  pii)[)iement  dite.  On  su 
gotliuiui  ,  d  ms  le  chœur  du  m 
de  Miintiiiaitn    et  le  clio  ur  di' 
des,  (  hamiis     Lait    og-ival   troi 
Dame    i  Siniil  Julien  le  l'auiir. 


iiLe, 

ipil  il  di  la  Fiiince,  assez  pour- 
li  liiiiis  religieux  variés,  ne 
i|iiiite  LU  aucun  genre  sur  ses 
li'S  de  piovince  :  Caen,  Poitieis, 
liiuse  sont  [dus  riches  que  Paris 
■ililices  roiiuins;  Rouen  l'empoite 
r  le  style  ogival;  Troyes,  pour 
li  de  la  Benaissance.  C'est  que 
is  a  subi,  au  cours  des  âges,  d'iu- 
i.ilili's  dommuL'es.  Le  xix'  siècle 


;  Il  oMlues  de  Flandrin,  et  les 

•sentent,   à   Paris,    l'époque 

d  la  transition  du  roman  au 

e  Siiinf-Germain,  dans  Sai7it-Pi(rie 

udi-e  ,l.'~:i(T  I  II-.'  de  Saint-Martin- 
>,i  -l-Miii-i'  l'xpirssion  à  Nolre- 
lili',  111, us  l'ii  ririise  église,  et  dans 


Au  fronton,  le  bas-relief,  sculpté  par  David  d'Angers,  et  mis  en 
idace  après  1830,  représente  la  "  Patrie  distribuant  les  palmes  de 
l'immoitalité  aux  giands  hommes  »    La  forme  exlé- 
rieuie  du  monument,  qui  est  celle  d  une  cioixgiecque, 
PU  louide  sui  les  ailes,  se  dégage  meiveilleuse- 


eilleux  écrin  de  la  Siiinl.t'-Clia//cllc.  Ces  tmis  o 
ovdve.  Saiat-Germaiii-l'Auxemis,  Saint-Gerrni^ 
radieux  triforium,  Suint-Merri,  le  chœur  di- 
du-Mont  \ 


Idu 


même  ai  t,  a  des  étapes 
dneises  de  son  déve- 
loppement, Saint-Eiis- 
taclie,  d  inttiet  capital, 
tvoque  la  Renais- 
sance,  <iiiisi  que  des 


Chamj  s 

Les  églises  des  xvii'' 
(  t  XMii"  siècles,  inspi- 
I..S  pai  la  ti  iditioii 
greco-romaine,  éyli- 
Msdu  V,it-dt-(,><h:i;ih' 
Ici  Soi  lionne,  des  Inra- 
li  M,  Suinte- Geneviève 
ou  le  Piinthcim,  Saint- 
s  /y  i,,Saint-nocli,  ont 
Il  1  dément  conservé 
m  (  iidLti  le.  C'est  un 
\    iitdile    ttmide    m- 


dii 


elle  aussi  d  antiquité, 
mais  d'antiquité  chré- 
tienne, nous  a  donné 
'^nint-Vineent  de-Paulel 
Xutie-Dame-de-Lorette, 
qui    sont    de    vraies 


lîASSIN     DE     l'AllIS 


353 


itns  liasiliques.  A  la 
<hi  ir'^no  de  Louis- 
li|MH  ,   Sninle-Cldtitde 


lii,lU\  llinliuill'  IlK  (  l  h 
tmisInK  Imii  ,|.'  Saint- 
J(im-Baitlibti'  lil  Aii  Sainl- 
l^iKjme,  celle  lluiaison 
ilu  stjle  ogival  u'a  jet6 
(|ui>  Je  f.iibies  lacines 
(1  uibPcirib.  Lesconstiuc- 
tiiiiis  rérentes  sont  dues 
,1 1  iiis|iii,iU(iii  romano- 
byzantine    niiti.i  c    ili- 

Snae-Cintr,  Notre-Dame 
d'Auleiul,  franchement 
bjzdntine;  Saint-Am- 
hxnse,  lïwn  rnman  siuili- 

nih-.  Saint-  l  u.iastni. 
Saint- Fuiu<„i,-X,n  lu, 
de  genre  Renaissance, 
aux  motifs  préco-ro- 
luains;  Siiint-Pierre  de 
M<,ntrni„ie,Nntrr-l)miir-dr^ 


INSTRUCTION    PUBLIQUE    LT  BEAUX  ARTS 

Il  iiiiiii'.tiii  i\i  1  Instruction  publique  un  d(  (ninlli  imi-^smIi 
Il  du  LL  tu  in  de  1  (  nstigncmi  nt  j'iiiiiuiii ,  sunuddin ,  ntpnn  m  Iii  lui 
diiundent  les  Coips  sa\anK,  lis  Aiclu\es  nationales,  lis  l.ililin- 
thtiiues  publiques,  les  Ei  oies  flâneuses  de  Rome  et  d  \llii  m  ^ 
I  \(  hkmii  di   1 1  un  e  i  Rome 

\  \.iie  uiiii  u  ■.ilitue  trouve  son  plein  tpanouissemcnt  au  rjuiului  Inlni 
qui  lut  s  m  lu  u  i  tu  Cl  quaitici  de  la  me  f,  luehe  ou,  avant  1  (  t  ibli^sc  iiu  nt 
ilis  |ii(iiiiiiib  Ecoles  dins  des  enclos  feimes,  se  \o\  aient,  autour  de 
I  ihli  i\i  s  note  Gene\ie\e,  des  ilnuips  eultnes,  des  feimes,  des  vignoble  b, 
ili  \  lut  un  In  f  de  1  f  nveistte  Celle  n  en  oei  upa  le  «ominet  tt  b  s  versants 
I   1  I  ut    1111      I    iii  intion 


■A^•ïllEo^ 


L'enseignement  supérieur  do  ï Université  de  P«rîs  comprend 
arlurlleiiicut  ;  1°  une  faculté  de  thàilotjie  protestante,  t'migre-e  de 
Sliasbiiuig  dans  ims  murs,  après  l'annexion  de  l'Alsace  par  1'  Vlle- 
III  igne  ,  2°  la  faculté  de  duat,  dont  le  palais,  constiuit  jm  Soufllot, 
jibu  p  du  l'antht  on,  s'est  agiandi  de  vastes  di  j»  ndances  ,  ^''lifaailtt 
de  lettKs,  I  t  'i°  celle  des  ^mnces,  loaees  diiis  la  nouielle  Surbonne, 
1  nui  il  1  lulii  abondamment  poui\ues  de  cliaiies  et  de  laboia- 
liuiis  \  mil  (Il  ces  d(ux  faeulti  s,  des  loeiux  sont  lesdves  d  la 
Ittidiaili,  ,jU(  I  2110  000  volumes),  a  1  hcole  de-,  chai  les  e  t  a  VLude pratique 
di  ■.  Ilaiili  s  Ltade\  Le  ciand  ampliithi  itii  de  la  Sorio/nic,  qui  contient 
!  lOOphees,  a  etc  dicoie  de  slalui  s  et  de  fusquis,  pu  Baiiias, 
(  h  qil  un,  Dalou,  Pums  de  (buinnes,  Galland,  Dayu  m-liouveiet 
[  i  /acuité  de  tiudcLine  est  msl  ilb  e  a  paît,  dans  les  bâtiments  cons- 
tiuils  pai  Louis  \\I  et  agiandis  de  nos  jouis  jus<]u  i  occuper  tout 
Imteivalle   eompus  (iitieliiui    H  uitefeuille,  lebouli\uil  Saint 


doiO    il,     I  1^1  1111      II     I 

dind    de    lîiiliclieu, 


ilins  li^hs,  ili  11  Vu 
biinni  I  (_sb  iliiiii  uNuiu 
M  rsltllii  s  ont  ete  ii  iimi 
velesiei  emini  nt  p  ii  1  u 
chlteileNenoUlSbi  l'JOIl) 


3iii 


LA    FRANCE 


Tient, -ixint  la  RlvoIu- 
lion,  Daulienton,  de 
Jussieu,  Fouicioy,  L  i- 
inaick,  Biongniart, 
Hau),  Vauquelin,  Lacé- 
pLcle,  Cuviei,  Chevieul, 
Becqueiel,  etc.  De  le- 
centes  et  magninques 
galènes  lenfeiment  les 
collée  tinnb    d  anatomie 

Ml]  iK  c,  de  paleon- 
1   1   -I      etc 

l' Il  iiii  1(  s  écoles  spe- 
(  I  il  s  (1  h  lut  ^  iibcigne- 
iiK  ni  iiiili  1  (  oie  des 
]J  I  II      J  I  I  I    ,    qui    a 


Il  pi     1  Ecole  normale 
supérieure,  i      i  -  ini 


puis  ri,   1 ,  I  ,1 

ons  de  letties  et  de 
genres  qui  conduisent 
t    d.b 


Geimain  et  la  lue  de  rEcole-de-Médecme      en  face  s'élèvent 
laboiatoiit  b  (  tamiiliilhi  ilics,  sui  lis  teiiains  dcin  ndant  auticl 


I     I  ,„l,    s,l,u 


I.  phannan 


ch6el(  Inii.  ,1,    I  ,M  iiih   ,1.   I  oiixi  i\  ,1 

Le  Coll. -I  .il  Imim.  1.  Mus.  mu  ,|liis|.,ii,  h  ilnn  11.  ,  11  .  .il. 
piatique  d.  s  II  ml.  s  Llu.l.  s,  d.  b  Lcokb  sp.  cialcs,  (  om|iktLnt  1  m- 
seignernent  supi  m  m 

I  institution  du  Collège  de  France  lemonte  a  Fiançoib  I^"",  et 

Il siiu,  li,.ii  |,i.i|,  I,  ,   pu  ce  imnci  est  due  a  l'initMlive  de  Mm. 

,1.  \l  li.i  I  .  ii.l  ml  1  i  Miinoutcde  LouisXlII(aoutiblO)  Let.-///. 
].  Il  1  ...  su,  II-.  i_ii.  111.  nt  entie  une  quaiantaine  de  cliaii.  s  I.  s 
].ii.l  s~.  iii^ii  iiit  p.ib  d  dutie  lonction  que  celle  d  t  \p.is.  I  I.  i.  siill  il 
(1.    I   III  s  1 1  H  iu\,  dans  une  seue  de  lerons,  cil  i.iu.    uni.. 

I   uni.   .  Il  liiil),  sous  le  nom  de  t/nnimrfîtroi  (i  n.  I.is  .1.   |ilmlisiii. 
di.  m  il.  s.l  .1111.  pu  (.uvilelilîioss,    m.  deiin  .1.   1  ..iiisMIl  ,  su,  ,.s 
si\,  III,  lit  .  iiM,  lu  <l  iiiiiii.  us,  s  I  ,ill,  .  lions,  Il  Muséum  olli,   un  pi .  - 
(1.  u\  i|.|..,mt  il  .  Iii.i,   .1.  s  s,  I.  Il,  .  s  11  iliii.ll.  s    I).  ssi\  mis  iliiisli,  s 
A,  .,1,1  .  11.,  1.11,      .1,  puis  lui  I  ,N    l,ull,,ii  ,l7!'t     I..  11111. lui  ,l.    s  nul- 


Il   I    I       L  Ecole    des 
chartes,    fond,  e    en 
1S21,  tsi  inblillee  dTus 
la  nouvelle  Sorbonne  : 
des  archivistes.   L'École  des  langues  orientales 
et  rue  des  Saints-Pères)  forme  des  drogmans  et  des 
ti'rprètcs  ])iiur  les  pays  d'Orient. 

Corps  savants.  —  Avant  de  mourir  (1661),  le  cardinal  Mazarin 
sp.isa  iriiiie  s.inimo  ('l.'vi''e  pour  la  construclion  d'un  Collège  qui 


elle   prepi 
(rue  do  L 


l'Institut. 


A,//,: 


,nr,,|.|..-kile  cull.-- 
.0  grand  corps  s,i\ 
isi\  créée  par  Ri.li 


'ii-iin  -SiitiijKS,  aujour- 
iiij.i.nil  aujourd'hui: 
Il  liili.)  :  40  membres 
:iis  ;  2"  VA  cadéinie  des 
-n  166^1;  3"  V Académie 
ilr.s  ,s, ■/,'/,/■,■<  (|i;r,('i  ;  'r  r.\, ■,/,//,/,;,•  il,-^  l,r,iiir-iirts;  5°  V Académie  des 
si^irncrs  iiiniiilr^  vl  pnl ttiijiie^.  Cluniue  Acadi'inie  a  son  régime  indé- 
pendant, gère  ses  propres  intérêts,  se  réunit  à  un  jour  marqué 
par  semaine  et  tient  séance  publique,  une  fois  par  an.  L'Institut 
et  ses  diveibis  Ai  ad.  mu  s  disposent  de  put  annuels. 

Le  Bincau  des  longitudes 
est  comme  le  conseil  direc- 
ti  ui  des  études  aslronomi- 
qui  s  .  il  publie  un  recueil 
aiinui  1.  L  Observatoire, 
b  itiikii  (  laude Perrault, sous 
I  OUÏS  XI\ ,  avec  les  aména- 
gt  ments  nouveaux  qu'il  a 
leijis,  son  giand  équatorial 
coude,  sa  coupole  tournante, 
olîie  aux  cheicheurs  d'é- 
toiles les  mojens  d'investi- 
gation les  plus  parfaits.  De- 
puis 1870,  l'Observatoire  de 
Meudon  est  réservé  aux  étu- 
des d'astronomie  physique. 
Le  Bureau  central  m/'léondu- 
(/iijue  (rue  de  l'Univcrbité) 
ilvesbe  cliaipii'  jour  une  carte 
.l.'s  pli.-n.iiuèi'i.'S  alni,.s|,|,,-.- 
ii.|U.'s,,r,,,,i,.s  l.'s  .1.  i.,..li,.s 
i.'.iu's  ,1  |.;iii.,p.;  et  d'Aiiié- 
ii.|ii,'.  11.'  lui  dépend  la 
si. il  mil  iiii'lriiroliiijique  de 
S.nn/  M.nn.  La  Ville  possède 

rologique  de  la  tour  Saint- 


liASSLN     Di:     PARIS 


35.*) 


dr  slv 


is,  iustall.'  .1 
int  de  rExp. 


l'm 


illVo  au  lalM^ur  inlellcctufl  des  ressources 
iii.-iiiii|iaialiles  :  ses  arcliives,  ses  bibliollièiiues 
rciilVi  iiii'iil  de  véritables  trésors  documentaires. 
Les  Archives  nationales  occupent,  dans  la 
rue  des  l'"ran(s-li<iuri:eois,  l'hôtel  de  Soubise,  un 
des  plus  bcau\-  du  vieux  Paris  :  là  reposent,  ja- 
lousement enl'eiims  et  défendus  contre  le  feu, 
d'antiques  parcliemins,  des  chartes,  des  papiers 
d'État  remontant  jusqu'il  l'époque  mérovingienne. 
Plusieurs  millions  de  pièces  proviennent,  pour 
une  lionne  part,  des  établissements  religieux sup- 
|ii  iriiés  par  la  Révolution  et  constituent  une  mine 
pifM|ue  inépuisable.  Vous  y  verrez  :  le  testament 
de  Sio/rr  et  celui  de  PhiUppa  ÂH'iHstc,  des  lettres 
de  Chiirli'i  le  Triiirniire,  de  François  I''\  de  Jeanne 
d'AUirel,  l'ecrilurc!  de  Commi/ncs,  le  texte  authen- 
lii|ue  (lu  traité  des  Pi/rénées,  le  testament  de 
l...uis  X\l,  la  Constitution  de  17'J3,  la  table 
Lniiis  A'  \'.  qui  servait  auxaudiences  du  comité  de 
Salut  public  et  sur  laiiuidlc  fut  déposé  Robespierre 
mourant;  la  uniiul.'  du  ;:lniieux  traité  de  Campo- 
Formio,  le  Cum-nr.t.il ,  I  .k  !(■  di;  création  de  la  Lé;iiim  d.'hianie 
frc<(/cJ/(Mco!(,relatif  auïheàtre-I'rançais,  les/raitof/c  Vi'cxlj. 
autograplies  de  souverains,  le  Trésor  des  chartes,  l'armoire 
se  conservent  les  prototypes  en  platine  du  mètre  et  du  kil 


/<-(/;>•,  de^ 
de  fer  où 


c  deniiuveaux  volumes.  Aucune  bibliothèque  d'F.u- 
riclie  en  livres  rares:  des  Aides,  des Estienues,  des 
iures  magnifiques  exécutées  pour  les  rois  de  Erance 
"igneurs  bibliophiles.  Dix  mille  volumes  sont  réunis 
dans  l'immense  salle  de  lecture  à  cnup<des, 
que  Napoléon  IH  lit  construire,  en  18(58, 
par  Labrouste;  plus  d'un  million  de  vo- 
luiio's  sont  à  la  portée  des  travailleurs 
.fui->  le  magasin  voisin,  vaste  cmir  rec- 
l.iii;:iil;iii-o  à  cinq  étages.  Communiquant 
('ii>rinlile  par  des  paieries  latérales  et  trans- 
\'i~.il'-.  I.a  ■  I  'siiv  )>  comprend  des  im- 
|iiiiii'  -  <lii  X'."  >irr\r,  (b'souvragcs  excep- 

ihiiiiir|>,  ,1.  s  vnh s  [irécieux  :  la  galerie 

Mazarine  en  expose  dans  ses  vitrines  de 
merveilleux  exemplaires.  Ajoiitez  \fscartcs 
et  globes  terrestres,  les  collections  de  mé- 
dailles et  pierres  gravées,  mises  à  part  : 
vous  aurez  une  faible  idée  des  trésors 
inestimables  réunis  dans  l'ancien  palais 
Mazarin,  agiandi  et  tiansformé. 

La  plus  riche  bibliuihèqne  de  Paris,  après 
laXalionale,  est  celle  de  VArscnal  (rue  de 
Sully  ,  créée  par  le  marquis  de  Paulmy 
J  Ait^'iison,  dont  le  comte  d'Artois  acheta 
Il  ri.ll.iijon,  en  1780  (collection  complète 
lii'  m. s  œuvres  théàtiales,  œuvres  de  nos 
|nriiii.-rs  poètes).  La  Bibliutkcque  Saintc- 
l'iiiii-riére  est  due  aux  chanoines  génové- 


Paris  se  trouve  lu  musée  Carnavalet,  lue  ScM^m  Outie  \\v 
bihliuthèqtie  très  iiehe,  installée,  même  lue  dans  1  hôtel  Lepeletn 
de  Saint-Fargeau,  on  tiouvei  i,  iu  Musi  e  piopiement  dit,  1  holel  b  i 
en  lo"iO  par  Pieiie  Lescot  poui  1  lantois  de  Ivemevency  (dont  on 
fait  Carnavalet),  decoie  pu  Jein  (iOU|on,  complété  pir  Mansi 
en  llîiiO  et  babitt  pai  11°"=  de  Sevigne  et  sa  f  imiUe,  en  1677,  de  m  n 
râbles  di'lM'is  an  u  hi  s  an  sol  piusun  des  nu  d  nlles,  des  tstin 
pes,  des  tableaux  IV  |uinlliM  I  I  ii  is  in\  lill  n  nls  iges  de  s 
liistoire,  le  costunn  I  ^  m  li  i  I  ml  ni  I  _i  mdb  (\(ntmeii 
et  les  per.sonu  1^1  s    jun   q  i\i\     1     I    |     pi     i    \  ilulionn  un  ,    i\ 


Bibliothèque  nationale  —Du 

cardinal  Mazaiin  s  lit  <  uisliuiic 
de  livres  maiiusc  utb II  uuih  lul  i  u\ 
accrue  parles  souveidins,  fut  clib 
Devenue  Bibliothèque  nationale,  elli 
opimes  de  l'abbaje  de  Siint-deun 
ments   religieux   sup[iiimi  s  ji  ii 


l'-l  i  somptueuse  11  1(1 
llBihlnlIujae  li  i  , 
epxiC/<7,/(  V  I  u 
le  pu  LoUibW  111 
:  ri  cueillit  eiK  oi  i  I  s 
m  des  Pu  s  et  d  iiiti 
i  Révolution,   elle  n 


s'accroître,  grâce  a  1  obligation  du  dépôt  légal  qui  lui  appoi  te  chaque 


3o6 


LA     FRANCE 


(k  1 1  a 


ouvia^LS  a  eux  le_UL'i  pu  le  eu 
viste  b  itiment  qui  leunit  luiuuul  luu  ei  &  eulli  (  ti  ns  i  (  li  li  i(i  ji  u 
Labiouste  sui  1  emplicement  de  1  uieien  Collège  deMontii^u  II 
faudi  utcitei  encciiP  1 1  lîibliotlieque  de  U  Surbunuc  li  Bibliotlic  que 
Mn  nrine  celles  du  iuuspp  Guimet  d(  s  (.obehas  du  Lou\ie,  du 
Thedtie-ri-iniiis,  delOpeii  du  (nu  (i\  it  iieib  Musi([ue  de  11 
Sotii  II  de  Gio.,iaphie 

Kltnsfi'/neiiKnt  siipéncur  hhii  i|  |  iiti  ni  1  Institut  catholique 
établi  dins  un  ancien  couvent  de  (  iiim  I  ut  I  i  iliip  lit  sui 
monti  e  d  une  coupole  conseivedins  i  i\]l  I  i  i  I  s  m  d 
beuieux  massiCK  b  en  1702  I  enseun  m  ni  in|  i  n  I  un  I  k  ulle 
dp  tli     1^1       une  fuullé  de  dioit    un  I      I      II  ml       I  lud(  s 

11!     1    [i  I        lentidijups     coiies- 

1  I  I  ni  I  i\  I  1  ullesdel  Etit  et  des 
(  ni  I  II  ni  il  1(  b  i  epi tnins  enseï 
j,uenuuKdii  (     lit  ,i    li   I  i  uire  etdi 

I  Ecole  d(b  IIuUc  I  liidib 

L  Institut    Pasteur,    eomuitm 
en  188S,  iu  mojen  dune  sousi  ii| 
tion    publique     dleve    sa   f  i    il 
Louis   \1U  sur  la   1U(    Dutot     In 
cijpte  de  cdiacleie  bjzanlin    S)us 
des  voûtes  a  fond  d  oi,  decoiees  de 
mosaïqueb  par  Luc  Oliviei  Merson 
lenfeime   le   tombeau   de    1  dlustie 
savant     Des  silles    de    cours    sont 
louites  aux  liboi  itoiies    ou  s  étudie 

I I  iiaïuibiiiUijie  y  n   i  de 
Pu  nu  les  id|uvantsde  1  ensei.n 

ment    suptiieui        \  tculo    hbn    ! 

t  I  n  (S    /(lltijlILS     (lue    bdiut   (  Ull 

I  luni       I  1    I  "  ilouc  aux  cdiii  I 
li|  I   III  ih  III  s    et    aduunibti  di\ 
\  I  I    I      II    tinal,   \liisUtut  or   m 
yiqihiiui  londi  en  lOlOpulepuue. 
Albeilde  Monaco   1  Iii-ylUutdfssoiinh 
iiiiK  /s   (i  ui     S  uni  J  II   |U(  s]     en  I 


des  élu  1         1       ni 

m 

CK  le  d(  (       Il  '1  In    1  1 

1     II 

phwciinin  1    nie      h 

(    lui 

SuticU     yiulu'jtijiie     i 

1         J 

Sociéte's  minéralogique  et  fpéléologiijue ;  la 
Suciité  nationale  d' hor lieu l litre  et  d'aijricul- 
tnrc;  celle  des  Agriculteurs  de  France;  la 
Société  des  Éludes  liistoriijues  et  de  VHisluire 
de  France,  etc. 

Le  sous -secrétariat  des  Beaux-ArtS, 
complément  du  ministère  de  l'inslnie'tion 
publique,  a  son  siège  à  part,  rue  de  Valois, 
llrégitnos  grands  musées,  nos  théâtres  et 
uénéralement  toutes  les  manifestations 
d\irt. 

Lo  Louvre  fut  d'abord  une  forteresse 
qui  gardait  la  rive  droite  de  la  Seine  contre 
les  invasions  du  Nord  et  de  l'Ouest,  comme 
un  avant-poste  de  Paris.  Son  existence  ne 
remonte  qu'à  Philippe  Auguste. 

Presque  en  face,  mais  sur  la  rivp  gauclie, 
undonjon,  la  roîfr  (/(■  A'' W/'.  liait  lu  d.  l'ciise 
des  deux  rives  et  fui,  jus. |ii'à  l,i  ((mslnir- 
tion  de  la  Bastille,  la  seconde  eitudclle  de 
Paris. 

Longtemps  le  Louvre  garda  son  caractère 

féodal.  Dans  la  période  d'accalmie  qui  suivit 

les  premiers  engagements  de  la  guerre  de 

Cent  ans,   Charles  V  en  reconstruisit  les 

bâtiments  d'habitation;  mais   bientôt  les 

rois  de  Fiance  cessèrent  d'y  résider.   La 

grosse  Tour  menaçait  ruine  au  temps  de 

François  I".  Ce  prince  résolut  de  réédificr 

le  château  :  Pierre  Lcscot  fut  son  architecte, 

'  '  '^'^'-  Jcdii  Giiiijnii  le  sculpteur.  Deux  ailes  neuves 

ll;uiqiu"'ii'iit   le    donjon   de    Charles  V,    et 

luuMe  fut  de  tout  point  lemaïquable  pai 

1  e\  [Uise  puiete  des  11, m  b  et  la  bi  llnile  eveeution  du  détail    Puis 

ee  luK  nt  des  coubtun  lions  suis  suite    Au  lieu  d  kIipnpi  lœu\ie 

de  ti  uiçoibl  >■    Catherine  de  ^f  h  1   f  nt  1  itir  ]  ii  T  i   n     (  Inml  i 

en  letoui  d  équene,  une  g  il   1 1     |    i  |    n  h  ni  m      i  i  i  "^   m       |  ni 

tout  \  coup    chan.pant  d  iil         I    I   n    lui      l       lut     I    i    i      mi     ni 

[il  K  Pini  nt  d  uup  m  us  n  di   \  1  u    la  i    uqui  f  (  u  1  i  ui      is  1      d  iiib 

uni    [iiiii         n|       I  I  Ils  [ni  d  s  tuih  Iles    un  nouveau  p  d  us  dont 

llihliilil  ilj    m  lîiilliat  euuntladuection 

LitliLiuit    (le  M   dieib  n  aelu  va  dis  Tuileiies  que  le  pi\ill   n   du 
milieu    Eiitie  ce  nouveau  pal  us  et  le  I  ouvre   lintinill     |    n    i|    u 
pht   Henu  III    Henii  IV  (pavillon  de  Floie  |  n   hn     i      m 
Hoiloge  pai  Lemeiciei,  pi\  ill   ad    Mu    m 
Iiu   levui),  Louis  \l\    (eolonnil 
d(      Charles    Peiiault),     Louis     \\ 
(glands  guichets  pai   Gabnel)    j 
ijouleient  successivement  Des  ac  i- 
demies      llinpiimeiie    io-\ale    sié- 
geaient  au   louvip,   la  Rp\olution 
h  s  dt  1  .t  et  en  fut  un  Muséum  dt  s 
lit     I    ui  II  \  Tuilcrirt  elles  sei vent 
(Il    11    il   née  a    I  ouïs    XVI    (fa   0( 


Hichelieu  ('iiaMllon 


K)  a( 


1702)    dan 


1  les  tuilt  lit  s  au  LouMe   Pn- 
Fonlaini  d(  hl  l^ent  11  place  du 


I  a  III  décide  11  leunion  d  linilne 
d  s  deux  pal  us  Viiconti  puib  Li/ut  l 
tl  V   lit  les  b  itiments  en  boiiluip  de 

II  m     I    HiMili    le  pavillon  de  Iloie 
il  I       1   1 1     du  boid  de  1  eau  sont 

I  II  11  ml  La  Commune  de  1871 
i\  ml  ineeadie  les  Tuilerie:    la  les- 

timition  de  ces  luines  fut  jugi  t 
iiii|  (      ible     on  les  démolit    en  boi- 

II  int  h  leeoa  tint  11  m  au  ji  mil  m 
de    Maison  etd    I  .nie   qui  I  aeeum- 


[{ASSIN     Di:     l'AlîlS 


337 


li.igno  au  noi-il.  Sur  le  fron- 
ton des  grands  guidirls  :  le 
génie  des  Arts,  haut  irlicf 
en  bronze  par  Merci, ■. 

Si  la  riiblinlhr.iue  natio- 
nale est  le  Ir.'sor  des  Irllr.'s 
tianeaiscs.  Il-  Musée  du  Um- 
rrc  est  noli-e  grand  tn'sor 
d'art.  Sa  valeur  est  incompa- 
ralile  :  on  ne  peut  eu  donner 
ici  qu'un  aperi^u. 

I  .1.  (  ollection  u'unie  pu 
ri(ni((ns  /"''à  l'ontainebleau, 
^ui  l(  ■>  conseils  du /-"((//m^rp 
<  I  (1    \,nhm  h  1^,11  h,,  I,  nf.  I 


i\  I! 


(    iln 


lnl|(nil,.\..nd.  noli,  hium  , 

dul oUM(. 

*>!  >5  immenses  iiclassis 
<i  utsout  distiibuteseusept 
départements.  Celui  de  la 
jicinliire  offre  un  iutérètcapi- 
lal.  Par  la  somptueuse  Galerie 
(V AiniUun,  où,  dans  des 
\ilriues,  resplendissent,  à 
<ôté  des  reliquaires  du 
moyen  âge,  des  ostensoirs, 
des  livres  d'heures,  une  épée 
<lile  de  Charlemague,  une 
cassette  attribuée  à  saint 
Louis,  et  l'un  desplus  beaux 
diamants  connus,  le  fameux 

Régent,  l'on  ari'ive,  comme  par  une  aviime  fiiom|il 
carré,  sanctuaire  du  palais,  où  ti-onent  dr-,  clicls-d'i 
parmi  les  chefs-d'œuvre  :  le  saint  Muhrl,  ,[.■  lijpli.K  I 
Cana,  de  Paul  Véronèse;  le  Charles  l-,  de  V.ui  Dy 
d'Ilolbein  ;  des  tableaux  de  :  Van  Ostade,  du  Tilien 
du  Giorgione,  deGhirlandajo,  Poussin,  Rubcns,  Mur 


de  (juido  I 
llo,  Higaud 

trait  de  Bossuet],  Philippe  de  Champaigne  [purtrait  de  Richelieu 
Pi'-rugin,  de  Rembrandt,  Mantegna,   Meniling;   la  Snnrer,  A'\\\; 

{.'.'■(■oie  franraise  a  spéciale- 
ment les  honneurs  du  Salon  des 
Srpl-Chemiriées,  avec  :  David  (Sacre 
de  Aapuléun),  le  baron  Gros  (Bona- 
parte à  Aréole),  le  Radeau  de  la  Mé- 
duse, de  Géricault;  des  œuvres  de 
Prud'hon,  Gérard,  Vigée-Lebrun. 
Alors  se  présentent  les  premiers 
peintres  de  notre  école  :  lesVouet, 
Bourdon,  Jean  Boullongne,  Claude 
Lorrain,  Poussin  et  Lesueur,  Le- 
brun, Mignard,  etc.;  puis  l'art 
charmant  du  .xr;/;e  siècle,  avec 
\an  Loo,  Lancret,  Greuze,  Bou- 
chi'r,  Watteau,  Fragonard,  Nat- 
lier,  Coypel,  Boilly,  C.-J.  Vernet, 
C.liardiu,  Mignard.  En  d'autres 
salles,  la  grande  Vie  de saintBruno, 
par  Lesueui-;  la  collection  Las 
Gazes,  d'une  inestimable  valeur 
par  le  nombre  et  le  prix  de  ses 
la  Idéaux  (Fr.  Hais,  Watteau,  Ghar- 
<lin,  Velasquez,  Greuze,  Largil- 
liére,  Fragonard).  L'école  fran- 
çaise du  -v;xc  siècle  est  à  part,  avec 
Ingies,  Delacroix,  David, Paul De- 
lai'oibe,  Hoi-ace  Vernet,  Dcvéria, 
Ary  SchrlTer,  Troyon,  Millet, 
r.iiriil,  l»iaz,  Daubigny,  Fromon- 
lin,  Iti-camps,  Henri  Regnault, 
Flamirin,  Gérard,  Prud'hon,  Léo- 
]iold  Robert,  Courbet,  Girodet- 
■fiioson,  etc.  Les  primitifs  ita- 
liens, l'école  espagnole,  les  écoles 
flamande  et  hollandaise,  l'école  alle- 


mande etl'érole  ani/taise  (|ieu  de  chose)  sont  re[irésentés.  Les  dessùis  ol 
cartons,  dont  plusieurs  sont  des  chefs-d'œuvre,  avec  les  aquarelles, 
enluminures,  missels,  etc.,  sont  réunis  à  part  et  oITrmt  un 
grand  intérêt,  puisqu'ils  trahissent  la  manière  et  les  progrès  des 
maîtres.  Le  Louvre  possède  encore  une  très  belle  collection  de  gra- 
vures et  d'estampes,  depuis  l'eau-forle  jusqu'à  la  lilbographie. 
Commencée  par  Louis  XIV,  elle  compte  aujourd'hui  plus  de 
7(1(10  sujids  el    compose   b;  Musée  de  culcographie. 

l^a.  sculpture  antique,  celle  de  la 
Renaissance  et  celle  des  lenqis 
modernes  occupent  plusieurs 
salles.  La  Vénus  de  Milo  est  le 
jovau  de  la  sculpture  antique. 
.leàn  Goujon,  Germain  Pilon,  Mi- 
ch(d  Colomb,  Michel-Ange,  Ben- 
venulo  Cellini,  Donatello,  Mino 
da  Fiesole  représentent  la  Re- 
naissance. A  la  sculpture  moderne 
appartiennent  les  noms  de  Pierre 
Puget,  Coysevox,  ÎSicolas  et  Guil- 
laume Coustou,  Bouchardon,  Pi- 
galle,  Allegrain,  Falconel,  Ilou- 
don,  Cortol",  Bosio,  Clodion,  Rude, 
Pradier,  David  d'Angers,  Foya- 
tier,  Carpeaux,  Barye.  D'autres 
salles  encore  sont  consacrées 
aux  :  Antiquités  asiatiques,  égi//t- 
tiennes  et  à  la  céramique  antique, 
phénicienne,  étrusque,  grecque, 
persane.  Puis,  des  meubles,  ta- 
pisseries, ferronneries,  l'aïenc<>s 
d'art  et,  pour  finir,  le  musée  des 
Arts  décoratifs.  Depuis  1881,  une 
série  de  cours,  institués  pour 
tirer  de  nos  grandes  collections 
d'art  l'enseignement  qu'elles  ren- 
l'iuuii'ut,  composent  ce  qu'on 
ap|..-lle  l'École  du  Louvre. 

le  musée  du  Luxembourg, 
installé  dans  l'ancienne  Oran- 
gerie du  palais,  auu'nagc'e  et 
agrandie  pour  cet  objet,  est 
comme    la     salle     d'attente     du 


358 


LA    FRANCE 


TilOCA  DL 


Louvre,  pour  les  artistes  français    cent 
récemment  une  salle  des  étrangers. 

Musée  de  Cluny.  —    On  ntfi-ilinp   à   C(in 
la  construction  du  palais  nu  |ilu|ii| 
les  eaux  captées  par  raiphiluc   d. 


•rmes  de  Gluny,  qu'alimentaient 
11  est  probable  que  le  César 
un  p:.'U  à  l'éoarl,  une  résidence 


r.'i, 

1.  |m1,m 

-,  ;i|irésles 

iirlii'us  se 

1   1 1  ^  ^  ■  '    :  1 

1    ,li:,U(hm, 

ce  ' 

LU     LU    1^ 

,l;ul.   A  la 

lUes 

encore 

isibles  au- 

fin  du  XV'  siècle,  il  ne   subsistait  plus  que 

jourd'hui.   Alors  fut    élevé,   en    partie  sur  des   fondations  romaines,   le 

gracieux  hôtel  de  Jacques  d'Amboise,  abbé  de  Gluny.  Devenu  bien  nalional, 

à  la  Révolution,  Ihotel  fut  livré  à  divers 

industriels  et,  en  1  «33,  acheté  par  Du  Som- 

merard,  pour  y  installer  ses  collections. 

A   sa  mort  (IS'iSj,  l'État   ayant    acquis 

l'hôtel  de  Cluny,  la  Ville  lui  fit  don  des 

restes   du  palais  romain,  qu'elle  venait 

d'acheter,   quelques  années  auparavant. 

Le  nouveau  Musée  fut  inauguré  en  1844. 


qu'il  renferme, 
ins  li's  chambres 


Les  trésors  d'; 

disposés  avec  cnû 
du  vieil  li-l.'l   pi. M. 'i,.,',  sou.  les   pin- 
fonds  à  I i^ll  >,   I-  J -illMlvt   (lUI 

tombe  (les  .iniMllons  ;\  vili'.iux,  don- 
nent une  sensation  toute  particu- 
lière, encore  accrue  parle  contraste 
de  recueillement  des  vieux  objets  et 
du  tumulte  de  la  vie  moderne  qui 
éclate  au  seuil  même  du  palais.  Les 
figurines  du  musée  sont  délicieuses, 
les  ivoires  célèbres,  Vorfèvrerie  reli- 
gieuse très  riche.  Vorfèvrerie  civile  ex- 
pose des  couronnes  d'or  du  vii'=  siècle, 
exhumées,  en  1838,  à  la  Fuente  de 
Guarrazar,  près  de  Tolède,  et  consti- 
tuant le'  trésor  du  roi  goth  Recesvin- 
thus;  un  trésor  gaulois  trouvé  dans 
les  environs  de  Rennes.  Puis,  ce  sont 
des  étains  de  François  Briot,  des  fers 
forgés,  serrures,  heurtoirs,  clefs  et 
landiers  de  châteaux  gothiques;  des 
armes  de  toute  sorte  :  targes,  épées, 
cuirasses,  boucliers,  poignards  et 
pertuisanes;  une  céramique  de  choix 
(coupe  de  la   fabrique   d'Oiron,    eu 


Poitou),  des  Bernards  Palissy,  des  pièces 
de  Nevers,  Moustiers  et  Rouen;  des  ver- 
reries de  Venise,  des  émaux  et  plaques 
ém.iill'i's  :  (i.  s  objets  mobiliers,  coffres, 
siri;i  -  liu  II  iliuN,  armoires,  un  clavecin, 
inn  il  II  Ml  I  II hu;  des  tissus,  broderies, 
ih  nli  lli  '^j  t  uluicb  en  soie  brodée;  des Cf/r- 
iiissii  et  ti diueaux des  XVII'' et  xvni°  siècles, 
avec  le  luxe  louid  et  magnifique  qui  ca- 
ne tt'iise  ce  temps.  Au  dehors,  sans  tran- 
sition, sous  de  hautes  frondaisons,  les 
lobusles  et  fioides  murailles  des  Thermes 
Kunains,  le  «fiigidaiium  >.,  le  tepidarium, 
d  la  \iiute  I  cioulée,  et,  dans  le  square  qui 
les  en\Lloppe,  paimi  les  pelouses  et  les 
nidssils,  des  nioiceaux  épars  :  piliers,  gar- 
.;(iuil]i  s,  aieadis,  dt-bris  de  monuments 
luutili  s  (lU  dispaïus 

Dans  le  musi  e  du  Trocadéro,  construit 
lioui  1  Exposition  de  1878,  v;i--l.'  Ihiui.  n  rie 
faisant  saillie  entie  deux  nilis  im  iir\res 
en   poitiques,  plusieurs    cnlh.  ii,,iis  sniit 
iMiiiiis       celles  du  musée   d'etlindijniphie 
_   Il   I  ih      intiquitt  s  péruviennes  et  mexi- 
iin  s  ,  (istumesdesprovincesfrançaises); 
m  Ils  buitnut  le  musée  de  sculjiture  coin- 
jnitn,  du  d  1  iniUdlne  de  VioIlet-le-Duc  et 
ou\eit  en  18.S2   On  a  reproduit  par  mou- 
lage   les   puncipaux   types  de    sculpture 
monumentale,  du  moyen  âge,  de  la  Renais- 
sance et  de  l'âge  moderne  :  le  choix  des 
œuvres  reproduites   et  la  perfection  des 
moulages,  en  même  temps  qu'ils  mettent  sous  nos  yeux  l'intéres- 
sante évolulion  de  l'art  sculptural,  produiseni,  dans  leur  ensemble, 
une  saisissante  évocation  de  beauté.  Un  musée  spécial,  consacré 
aux  aiilii|uilés  cniiilioilçjiennes,  réunit  des  moulages  d'art  annamite, 
kmer,  iii(ln-|;iv.iii;iis.  Les  clichés  et  reproductions  des  Monuments 
hislonijiii'^.   consliluant  une  collection  unique  au  monde,  forment 
une  annexe   de  la  Bibliothèque,  à  la  disposition  des  chercheurs. 
D'autres   musées  encore  ouvrent  les  horizons  les  plus  variés  au 
monde  des  arts  :  musée  Brignole-Galliera,  élégant  édifice,  dans  le 
style  de  la  Renaissance  italienne,  offert  à  la  ville  de  Paris  par  la 
duchesse  Galliera;  musée  Guimet,    fondé   à  Lyon  en   1879,  par 
M.  Ein.   Guimel,   transféré    à  Paris,   avec  ses  collections   offertes 
à  l'État  en  1885;  c'est  un  extraordi- 
naire défilé  des  divinités,  des  étoffes, 
des   objets   familiers  dus  à  l'art  de 
l'Inde,  de  la  Chine,   du   Japon,    de 
l'Egypte,  de  la  Grèce,  de  l'Italie  grec- 
([ue  ;  bouddhas  majestueux  ou  ven- 
trus et  souriants,  dieux  grimaçants, 
douces  ou  extravagantes  déesses  en 
bois  doré  :  Confucius  dans  sa  robe  de 
bronze,   à  côté  de  l'Osiris  égyptien, 
parmi   les  terres  cuites  et  les  jades 
chinoises,   les  riches  ornements,  les 
étoffes   somptueuses,  les  laques,  les 
porcelaines,   les  brùle-parfums,    les 
papyrus,  les  stèles,  les  figurines  de 
Tanagra  et  de  la  Cyrénaïque. 

Le  musée  de  Cernuschi,  légué  par 
cet  amateur  à  la  ville  de  Paris,  en  1895, 
renferme  une  collection  de  la  Chine 
et  du  Japon,  célèbre  dans  le  monde 
entier.  Il  faut  citer  encore  le  musée 
d'Ennery;  le  musée  Gustave-Moreau, 
légué  par  cetartiste(  1898);  le  musée 
des  Beaux-Arts  de  la  ville  de  Paris, 
dans  le  Petit  Palais  des  Cliamps- 
Élysées,  construit  par  Girault,  pour 
l'Exposition  de  1900;  le  musée  des 
Arts  décoratifs,  installé,  depuis  1905, 
dans  le  pavillon  de  Marsan,  au  palais 
.lu  l.nuvir;  celui  du  Garde-Miiible  ou 
M,>liiln-r  iinii,mal((\\ia.\  d'Orsay  ,  coiii- 
pns.'  d'oliiets  mobiliers  et  décoralil's 
]irovenantdes  palais  nationaux;  enfin 
lescollectionsd'artdurA^rf<re-/'r(znf«!s 


IJASSliN     DE     PARIS 


359 


e  t  deïOpéra  ;  \e  Musée 
pédagogique  (rue  Gay- 
Lussac);  le  Musée  so- 
cial (rue  Las-Cases); 
celui  de  la  CImrité 
privée  (rue  Pierre- 
Charron);  le  muséi' 
Balzac  (rue  Ray- 
ii'iuard);    le    musi'i' 

Vlliur-Ifur/O      (plai'r 

ilis  Vùsgos',  dans  l;i 

Lis  Gobelins.  — 

Dans  les   li.'ili nl- 

occupés,lel(jim.lil  I 
Bièvre.pMrl.snVn- 

Cbrlin.    Irinhiii,.,-, 


siors  flaiuaiid^ 
Louis  XIV  fit  de  c.> 
établissement    1 

siècedp  la  Mannlnr 
turc  r..\,ilr,lcs  iiini 
blés  ,[•■  la  .(luiunii, 
que    diriyùieul  mr 


cessivenienl  Lebrun  et  Pierre  Mignard.  En  18'27,  la  manufacture  di' 
tapis  de  la  Savonnerie,  d'abord  créée  au  Louvre,  puis  ti'ansférée  à 
Chaillot(lGO:i),  fut  réunie  à  relie  des  Gobelins,  mais  en  lui  laissant 
seulement  la  tai>isserie  de  haute  liée,  celle  de  basse  lice  (étolTes 
d'ameublement,  pnnneuux  décoiatil's,  fauteuils)  ayant  été  transfé- 
rée à  Beauvais.  N'est  pas  tapissier  qui  veut  :  il  faut,  à  cet  art 
difficile,  un  long  appreulissage  auquel  préparent  une  école  de 
dessin  et  une  école  de  tapisserie,  dont  les  cours  et  les  leçons 
pratiques  sont  suivis  d'un  concours.  Le  travail  est  de  choix  :  les 
«  Gobelins  »  servent  à  la  décoration  de  uns  éiiilncs  puMics  cl. 
sont  olferls  aux  souverains  étrangers  coirmie  des  irin  res.  eu  elTel, 
iuestiinables. 

Les  principes  et  la  pralique  gi'Uérale  de  lai  l,  en  si's  (li^e^-^es  mani- 
festations, s'enseignent  à  l'École  des  Beaux-Arts,  rm^  l'e  ma  parle). 
L'ancien  couvent  des  Petils-AuL'nsliiis  étant  devenu,  par  les  seins 
d'Alexandre  Lenoir,  un  dépôt  d'antiquités,  lors  du  sac  de  .Saint- 
Denis,  de  Notre-Dame  et  des  établissements  religieux  condamnés 
par  la  Convention,  ce  trésor  de  riches  épaves,  devenu  un  musée 
d'art  fraueais,  s'offrait  naturellement  au  groupement  d'études  dé- 
ciib''  liai'  la  création  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts,  en  1795.  L'ancien 
chaire,   ilii,  cour  du  Mûrier,   fut  conservé  avec  les  colonnades  qui 


roilniiicMt  ;  la  salle  Melpomène,  oij  se  fait  chaque  année  l'exposi- 
lien  (les  ii'uvres  envoyées  par  les  élèves  de  l'École  de  Rome,  a  été 
censlrnile  en  1802  sur  le  quai  Malaquais;  enfin,  en  ISS^i,  l'hôtel 
voisin,  œuvre  de  Mansart  (bùlel  de  Chimay),  a  élé  réuni  à  l'Ecole. 
De  belles  œuvres  ornent  la  première  cour.  Une  magnifique  arcade 
du  château  de  Gaillon  ouvi-e  la  seconde,  en  face  du  grand  et 
niaunilique  édilire  cniislruit  |.ar  Duban,  peur  les  ruileet ions  d'art  de 

Le  Conservatoire  ■/uitioiinl  Jr  iiiir'.i,/iic  et  de  dérbnnaiion  offre  à 
l'étude  de  la  musique  vocale  et  instrumentale,  à  la  déclamation 
dramatique  et  lyrique,  à  la  composilion  musicale,  les  cours  les 
jilus  variés.  Comme  les  élèves  de  l'École  des  Beaux-Arts,  ceux 
de  compesiliiiu  musicale  concourent  chaque  anni'e  peur  un  piàx 
de  Home.  |.'in-l  ilul  ion  date  du  décret  par  lequel  Louis  XVI  créait, 
le  ;i  ianviii-  IT.s'i,  ll^eole  royale  de  chant  et  de  déclamation  : 
installée  dans  les  liàtiments  dits  des  Menus-Plaisirs,  on  la  dési- 
gna d'abord  sous  le  nom  d'École  des  Menus.  Elle  prit  fin,  ou  plutôt 
se  compléta  en  se  transformant,  au  16  thermidor,  an  III  :  ce  fut 
l'Instilut  national  de  musique.  Les  bâtiments  du  Conservatoire,  sou- 
vint  remaniés,  conservèrent  une  petite  salle  de  spectacle  dont  l'acous- 
liipp'  est  excellente.   Le  musée  et  la  bibliothètiuc  sont  très  riches. 


•h*    4j*i'*^  Kï*'-'^*;^  i  'i 


Il    ifl^     1 


D  li      L    OPEUJ 


360 


LA    FRANCE 


Théâtres.  —   Ce 

n'est  pas  d'aujour- 
d'hui que  les  Pari- 
siens manifebtent  un 
goût  prononce  pour 
les  spertacles.  Le= 
Arènes,  construites 
au  1"  ou  au  ii«  siècle, 
sur  la  déclivité  orien- 
tale de  la  montagne 


lui  i(.li.liMii  N,lon- 
naiL  deo  ji  uv  a  1 1 
population  paii- 
sienne.  Avec  les  m 
curbions  norinandes, 
tout  partit  en  lam- 
beaux et  bientôt 
l'amphithéâtre,  re- 
couvert de  dtcom- 
bres,  di-parut.  Des 
fouilles  retentesl'unt 
remis  au  jour,  en 
partie  du  moinb.  11 
est   vrai'îcmblable 


la 


'}en 


âge,  le  goùl  p(ipulaire  pour  les  manifestalùms  scêniqiies  donna  naissance 
à  la  Confrérie  de  la  Passion,  dotée  par  Charles  VI  de  privilèges  qui  on 
firent  une  vraie  troupe  de  rninédirns  atlilrrs:,  dimt  le  théâtre  fut  rapide- 
ment aili  il  .:..|."  ir  iiIm-  X  lui,  ni  :  r,',i ,  .,  ,/,■  ; .  r.i    .  '-  ,  r„r,iiilssansso^tci, 

qui  jour!  I  I  '     I    I  I  '  I  1  '  -   Il   .  '  I -eurs  du  vieux 

Paris  :  il  II  ■.  ■  i'  i  :i,t  .1-  ;■  !.■  ■  ,:i-  ,  n  \  i  ■■  !•  Uni  •  Il  (lu  xvi"  siècle, 
les  abus  ;iii\'iii.  N  ih-nii.iil  Ih  II  l.i  IVJI-I-.  ni, iiMii  il,  -  iii_\ -lères  sacrés  les 
firent  défendre  aux  Cm/irres  de  lu  l'iisnimi. 

Ils  cédèrent  leur  salle  à  une  association  nouvelle  (i;)iS8',  celle  de 
VIIoteldeBdiirpogne,  dont  les  membres  furent  autorisés  par  Louis  XUI 
à  prendre  le  titre  de  «  coinédieiis  ordinaires  du  roi  ».  C'est  l'origine 
de  notre  Théâtre-Français.  Celui-ci  résulte,  en  efl'et,  de  la  fusion 
opérée,  en  1681,  par  ordre  royal,  entre  la  troupe  de  VUôiel  de 
Bourgogne,  celle  du  thédlre  du  Marais  qui  en  était  issue,  et  (comme 
on  jouait  aussi  entre  amateurs)  la  petite  troupe  dont  fut  Molière, 


connue  sous  le 
nom  de  Vltlastre 
tkiùhc  (16'i3).  La 
société  nouvelle, 
toutes  sections 
réunies,  prit  le 
nom  de  Comédie - 
Française  et  fut  aji- 
[lointée  par  le  roi. 
Les  artistes  de  la 
Comédie -Fran- 
çaise, constitués 
en  société  comme 
à  l'origine,  exploi- 
tent leur  théâtre, 
danslesconditions 
él.iMirs  parle  Dc- 
,,,/,/,.J/ov„„,,,ne 
,„,„nul.ua  .Napn- 
^.  _  j  léon,    en  181-2.  Un 

^Bk     *»l  Administrateur 

J^pl  nommé  par  l'État 

^g\  I  fè're  le  théâtre,  de 

W  d  concert    avec    les 

4  'S  Sociétaires  :  lasub- 

-^^^^S îM  ventiou  annuelle 

■-'  ^'^'  qu'il    reçoit    est 

de  240  000  francs. 
Aos  classi.|ues 
xviu°  et  xix°  siècles  ont  les  honneurs  du  'J'hr.Hi,  -i'r.i:^,  u^. 

ecevoir    la    •  : ^   lu    I  i  m- 

s  (théâtre  (!'■  I  l.-iin-  .  plii- 
auié  en   IS7G, 


des  XV 

L'Odéon,  d'abord  constitué  pour 
çaise  (1"82),  affecté  à  des  emplois  div 
sieurs  fois  incendié   et  reconstruit  (1808-181 


est  une  sorte  d'annexé  de  notre   premier  tln'àtre  subventionné; 
sa  dotation  annuelle  est  de  100000  francs. 

L'Opéra  iiai|uit,  en  1671,  sous  le  nom  d'Académie  royale  de  musique. 
On  le;  Il  nini'  siii  i  rssivenient,  rue  Mazarine,  au  Palais-Royal,  rue  de 
LouMus.  Le  iiminl  Opéra,  construit,  de  1861  à  1875,  sur  les  plans 
de  Cil.  Carnier,  est  un  vaste  monument  auijuel  les  groupes  de  la 
façade,  signés  de  noms  illustres  :  Falguière,  Dubois,  Chapu,  Car- 
peaux,  les  Pégases  qui  paradent  aux  angles  supérieurs,  et  VApot- 
lon  à  la  lyre  d'or  de  Millet,  qui  couronne  le  faite,  les  marbres  de 
couleur,  les  bustes,  les  bronzes,  les  statues,  donnent  un  grand 
aspect  décoratif.  On  admire,  à  l'intérieur,  le  grand  escalier,  avec 
les  groupes  porte-lumière  de 
Carrier-Belleuse;  les  peintures 
du  grand  foyer  par  P.  Baudry, 
celles  de  Barrias,  Delaunay, 
Clairin,  Boulanger  pour  le  foyer 
de  la  danse,  Lenepveu  au  pla- 
fond de  la  salle.  La  subvention 
annuelle  de  l'Opéra  est  de 
800  000  francs. 

L'Opéra-Comique,  héritier 
de  la  Comédie  italienne,  vécut 
longtemps  dans  la  salle  Favart, 
sonpremierdirecteur.il  quitta, 
puis  reprit  cette  salle,  jusqu'au 
jour  oùl'édilice  sombra  dans  le 
vaste  incendie  du  23  mai  1887. 
L'Opéra-Comique,  aujourd'hui 
reconstruit,  reçoit  une  subven- 
tion de  l'iO  000  francs. 

\.\rr  «1  s  ([uatre  théâtres  sub- 
MiiiiMiiiis,  l'a/ts  compte  une 
|iui  ml  iiiM  de  théâtres  régu- 
liLis.  A|outi/,  les  spectacles  de 
puie  cuiiosite;  les  theâties  a 
côté,  les  païades  écineslies, 
les  cah  s-eoiK  el  ts,  les  caliai  i  ts. 


;U      DE      LOPElii! 


le  concouis  de  poètes  et  de 
chansonniers.  Qui  dira  l'infi- 
nie variété  des  fantaisies  bril- 
lantes ou  baroques,  écloses  sous 
le  ciel  enfiévré  de  la  capitale'? 


IJASSI.N     DE     l'AUKS, 


3G1 


t^B^j^i  .'„--'^ 


s  concerts  ' 


y  rondes  (itidilians  lu 
pour  la  musiijue 
la  Société  des  chnnteu 
Gervais,  lu  Srh.,J„ 
(école  de  cli.iiili'iii 
en  -IST'i,  uni  'l-m'.' 


LA  VILLE 


uieur  i)anni  nous;  au 
s  :  Cercle  de  l'Union 
''ercle  de  la  Liiirairic; 

rrrir  dr  1,1  nir  II,,,/, lie. 


vi; 


"/'"' 


;  Courses  l,i 


de  l'onseigncment,  se  r.ill 
associations  qui  ont  imur  c 
les  sports,  l'escrime,  si  (ui  la 
les  grands  cercles  do  l'ai 
Armées  de  terre  et  de  nier. 
Club,  le  Cercle  a'jricole,  \v  i 
nent  aujourd'hui  une  |il,i(  r  iiii|.i.rlaiiti'  ilaiis  la  \ic  paiisicnnc  La 
Siiciété  d'Encourar/enirnI  a  di'ux  rciininiis  di'  iiÈiiilciiips  :  l'une  à 
Paris,  l'autre  à  Chantilly  où  se  court  le  Derby  de  100000  fr.in.  s;  imc 
réunion  d'été  à  Paris  pour  le  grand  Prix  (-20001)0  francs,;  dnix 
réunions  d'automne,  à  Paris  pour  le  prix  du  Conseil  niuniriiial 
l<  10 000  francs)  et  à  Chantilly.  En  1893,  celte  Société  a  distribué, 
«Il  tout,  près  de  4  millions  de  prix. 

]>oit-on  nommer  encore  les  sociétés  nmtliques,  les  sociétés  de  gi/m- 
nnstique,  de  ci/clisme,  de  tir;  le  Yarhl-Club,  VAatomobile-Club,  YAéru- 
Club,  le  Club  Alpin,  le  Touring-Clab  :  quelle  activité,  quelles 
ressources,  mises  à  la  disposition  de  toutes  les  bonnes  volontés! 

11  faudrait  encore,  dans  ce  raccourci  de  la  vie  parisienne,  parler 
de  la  presse,  des  innombrables  iouriiaux  qui  se  publient  dans  la 
capitale  et  vont  porter  à  tons  les  écbos  du  pays  les  récits  du  jour; 
rappeler  les  i(ci'î(p.s  liUi'iain'^  ri  srimlififpu's,  les  annonces,  les  ;<roi- 
pectus,  les  réclames  vieil,!,  :  |i  >  |..il  r^uillrs  d' «  aboyeurs  »,  les  char- 
rettes-réclames, les»'/"/"-,  viiiM'iit  liaiialrs,  parfois  de  véritables 
"  œuvres  d'art  «  signées  Cheiel,  W  ilIeUe,  tàiillaume,  qui  tapissent 
les  maisons  et  les  palissades,  les  gares,  les  bateaux,  attirent  le  regard 
bon  gré  mal  gré  et  donnent  à  la  physionomie  de  Paris  tant  de  variété. 


iut,  avec  Etienne  Marcel,  à  biplace  de  Grève,  dans  la 
cs(n.ï7),  que  remplaça,  enl.ïS:!,  l'ilolel  de  ville  briMe  pai- 1 
1X71.  La  tradilion  en  attribuait  la  construction  à  l'an 
1  Barnabe,  originaire  de  Corlone ,  en  Toscane,  surnoi 
,  tandis  que,  dans  cet  édifice  de  pur  style  national  1 
Is  voient  plutôt  rinspiratiim  de  Pierre  Ckambiges. 


i  Coni- 
liilecte 
imé  le 


•Hôtel  de  Ville  a. 

llliUl.'rll    bSSJ.   Il   !■,. 


isll 


Ballu  et  Deperlhes,  a  été 
eu,  l'ancienne  façade,  dite 
fenêtres  cintrées  du  rez- 
bres,les  croisées  Renais- 
sance du  pre- 
mier étage.  Sur 
la  crête  du  com- 
ble,paradent  des 
chevaliers  en  ar- 
mure dorée,  sur 
les  deux  ailes  du 
},ia(ieu\   cam- 


toul 


di- 

staluc  s 
,anl  l.s 
1 1  m.  e. 


SI  niant  des  liom- 
nub  n  kbit  s, 
m  s  à  Pans,  oi- 
ncntles  coipsde 
bâtiments  qui 
unissent  la  par- 
tie centrale  aux 
pavillonsd'angle 
qui  encadrent 
l'ensemble,  im- 
mense paral- 
lélogramme cou- 
vrant une  super- 
licie  de  13000 
mètres    carrés 


Fr^ 


!.-    II. 


362 


L.V     FRANCE 


environ.  En  regard  de 
la  Seine,  statue  éques- 
tre d'Etienne  Marcel. 
La  grande  cour  d'hon- 
neur, entourée  de  gale- 
ries vitrées,  est  ornée, 
au  centre,  du  groupe  de 
Mercié  :  Gloria  victis! 
(Gloire  aux  vaincus! 
Les  peintres  :  RoU, 
Gervex,  Benjamin  Cons- 
tant, Aimé  Morot. 
H.Martin,  Donnât,  Ber- 
trand, Lefebvre,  l!af- 
faëlli,  Dubuffe,  Clairin, 
J.-P.  Laurens,  Cliar- 
tran,  Tattegrain,  Tony 
Roberl-Fleury;  les 
sculpteurs  :  Chapu, 
Guillaume,  Barrias, 
Dalou,  Kalguière,  Tur- 
can,  Idi-ac,  etc.,  onl 
conti-ibué  à  l'embellis- 
sement  de  rintiTicur. 

Le  régime  munici- 
pal de  la  Ville  rv\rv,; 
en  principe,  de  la  loi 

consulaire  du  28  pluviôse  an  VIII.  Si,  en  1789,  Louis  XYI  écrit  à  ses 
«  bien-ainés,  les  échevins,  conseillers  de  sa  bonne  ville  de  Paris  », 
à  l'eiïet  d'élire  le  plus  tôt  possible  leur  nouveau  prévôt  et  fait  ('on- 
naître  que  ses  préférences  vont  au  sieur  de  Flesselles,  membre  du 
conseil  d'État,  indication  qui  équivalaitàun  ordre,  bien  que  la  dignité 
de  prévôt  des  marchands  fût  en  droit  élective,  il  n'y  arien  en  celte 
démarche  qui  doive  surprendre  outre  mesure.  La  Révolution,  en 
mettant  fin  à  la  prévôté  des  marchands,  la  remplaça  par  un  maire, 
dont  le  premier  fut  Bailly,  et  un  commandant  de  la  milice,  La 
Tayette,  appuyé  sur  120  députés  des  districls.  Après  de  nombreuses 
modifications,  \o,  municipalité  parisienne,  non  contente  de  revenir  à 
ses  déliuis,  fait  songera  ce  qu'elle  fut  sous  l'ancien  régime  :  un 
pi'l'l  il''  Ici  S^ine,  fonctionnaire  du  pouvoir  central,  et  non  pas 
iii(li<|M''  r.iiiiiiie  sous  Louis  XVI,  mais  imposé  à  une  municipalité 
élu'',  Idit  biiiclion  de  maire  de  Paris,  appuyé  sur  le  préfet  de  police, 
dépendant,  lui  aussi,  du  conseil  des  ministres. 

he préfet  de  laScine,  faisant  fonction  de  maire  de  Paris,  est  assisté, 
pour  certains  services  administratifs,  par  20  maires  d'arrondisse- 
ments, ayant  chacun  3  adjoints.  Ils  président  aux  actes  de  l'état  civil, 
dressent  les  listes  de  recrutement,  reçoivent  les  déclarations,  déli- 


vrent des  certificats. 
Les  arrondissements  de 
Paris  sont  de  simples 
circonscriptions  muni- 
cipales. Le  préfet  de  po- 
lice est  le  bras  droit  du 
préfet  de  la  Seine,  mais 
sous  l'autorité  immé- 
diate du  ministre. 

Les  80  membres  du 
Conseil  municipal  nom- 
ment, chaque  année, 
un  bureau  chargé  de 
représenter  l'Assem- 
blée élue  et  -qui  cons- 
titue, avecles  deux/)r(=- 
fets,  ce  que  l'on  est 
convenu  d'appeler  la 
municipalité  de  Parii. 
Le  rôle  du  Conseil 
municipal  isi  ,|,.  vnii  r 


if^ 


»- 


1^ 


-:^ 


^ 


w 


Irsaclrsadiiiiuislratiis 
du  préR-l  di'  la  Seine 
l'I  du  |ir''IV'L  de  police, 
iW  slahKu-  sur  les  af- 
faires soumises  à  sa 
sanclinu,  après  étude  faite  dans  les  diverses  commissions  nommées 
pour  cet  objet.  Le  Conseil  général  de  la  Seine  comprend,  outre  les 
80  conseillers  municipaux  de  Paris,  24  représentants  de  la  ban- 
lieue :  il  a  un  bureau,  un  syndic,  un  budget  propre,  des  commis- 
sions, comme  le  Conseil  municipal.  Le  budget  de  la  ville  de  Paris  est 
comparable  à  crlui  d'un  État  :  les  budgets  de  la  Belgique,  de  la 
Hollandr,  du  Wuilemberg,  de  la  Grèce  lui  sont  largement  inférieurs. 
Approvisionnement.  —  Pour  assurer  l'alimentation  de  Paris, 
la  Ville  a  créé  des  établissements  importants,  qu'elle  loue  aux  inté- 
ressés du  commerce  et  de  l'industrie  ;  ainsi,  le  marché  aux  bestiaux 
de  La  Villelte,  les  Halles  centrales,  les  Entrepôts,  pour  les  vins  et 
alcools. 

Les  marchés  de  quartiers,  les  marchands  ambulants,  ou  des  quatre 
saisons,  qui  vont,  poussant  devant  eux  leur  petite  voiture  et  criant 
leurs  denrées  d'une  voix  sonore;  enfin  les  marchandes  au  panier, 
jalousées  de  tous,  complètent  le  grand  organisme  de  distribution 
alimentaire  à  travers  les  rues  de  Pari^.  Il  faudrait  ajouter  b'S  mar- 
chés aux  fleurs,  le  marché  aux  oiseaux,  celui  aux  chevau.r,  ciii  il  se 
vend  aussi  des  ânes,  des  chèvres,  des  chiens,  des  voilui  ■--,  dis  Mi  v- 
clft'es  ;  la /'oîVe  aux  jambons  (houlewarA  Richard-Lriinr  ,  iii-lihi..> 
par  une  charte  de  Phili|:i|)e  Au^'u-lr  \1-11  \ 
1,1  fnirr  ini  pniii  ,l'//iiri\  ap|ii'l('e  jadis  foire  du 

l'riii-[,.  nihi.  In 1rs  |ilus  mouvementées 

■  \<-   l'iiiK,  ilnnl   Iniinini'   se   perd  dans   la 

Service  des  eaux.  —  Partout  où  ils 
sClablircnt,  le  premier  soin  des  Romains 
lui  de  se  pourvoir  d'eau  potable.  Ils  n'y 
manquèrent  pas  à  Lulèce;  mais  Vaque. lac 
d'Arcueil,  qui  puise  les  eaux  pures  et  fraî- 
ihrs  de  Ruiigis  pour  les  conduire  sur  le 
[ilaleau  du  l'an thi'nn,  ne  tarda  pas  à  être 
iusullisanl.  Louis  XIII  le  reconstruisit.  On 
avait,  sur  la  Seine,  les  pompes  hydrauliques 
de  la  Samaritaine,  élablies  au  temps  de 
Ilciui  IV;  celles  du  pont  ÎS'otre-Danic,  dues 
à  Louis  XIV  ;  plus  tard,  le  canal  de  l'Ourcq, 
le  puits  artésien  de  Grenelle.  Paris,  malgré 
tout,  resta  il  pauvre  en  eau  et  il  l'est  en- 
core. Ce  fut  Bclgrand,  sous  l'impulsion  du 
baron  llaussmann,  en  18S4,  qui  dota  la 
capitale  d'un  service  des  eaux  approprié  à 
ses  besoins.  Une  double  canalisation,  l'une 
d'i'au  \mlvih\e,\io\i.TVusage domestique,  l'autre 
d'rau  de  Seine  ou  de  Marne,  pour  le  service 
public  et  l'industrie,  fournit  à  tous  les 
liesoins  de  Paris.  Après  Belgrand  (1878), 
Alphand  continua  son  œuvre.  Trois  prises 
d'eau  de  source  assurent  Valimentation  do- 
mestique :  celles  de  la  Lhuis,  de  la  Vanne, 
de  VAvre.  Une  conduite  de  131  kilomètres 


-iM 


BASSirs     DE     PARIS 


363 


amené  sur  les  liauteurs  de 
iMiTiiimontaiit  les  eaux  de 
l.i  source  de  Pargny  (pa- 
rages de  Château-Thierry), 
source  de  la  Dliais,  nourri- 
cière du  Surmelin,  afllueut 
de  la  Marne.  La  dérivalion 
de  la  Vmine,  qui  aboutit  à 
Mnriirouge,  après  17o  kiio- 
niélres,  est  alimentée  par 
deux  groupes  de  sources 
l'ii.irses  daus  la  vallée  de  ce 
[lelil  affluent  de  l'Yonne,  au 
di  hit  desquelles  s'adjoint, 
en  cours  de  route,  celui  de  la 
suiiii-e  de  Cocliepies,  captée 
d'un  vallon  voisin.  Des  envi- 
ions (le  Veiiieuil,  en  liure- 
et-l.oir,  l'aqueduc  de  VAvre 
débouciie  à  Montretout 
(Saint-Cloud),  après  100  ki- 
lomètres de  cours  :  les  sour- 
ces de  la  Vigne  et  de  Verneuil 
l'alimentent.  A  leur  débou- 
ché, les  prises  d'eau  de 
VAvre,  de  la  Vanne  et  de  la 
Bhuis  cotent  102  mètres, 
80  mètres  et  108  mètres. 
Aussi  a-t-on  dû  alimenter  les  lia 
de  Ménilmontant  et  de  Bellcville  ai 
Le  service  public  de  la  rue,  desjardi 
par  l'aqueduc  d'Arcueil,  les  puits  ai 
lie  la  Chapelle,  de  la  Butle-aux-Caill 


Fontaines. 

—  Sans  par- 

r  des  iiinom 

)rables  pi'ises 

eau  qilidcsse 

■vent  les  mai- 

n~ p,Mli(  nli; 

es,  des  bou- 

|.'-   .1  m.  ■■ihii 

■.  du   service 

■Il  l'.-.i-'   .<|.  s 

.iU:iines\Val. 

vuelesfonta 

nés  chargées 

;di>|ie]|.„  r  ,1 

luus  cotés  la 

aicbeiu-  dans 

l'aiis  et  dont 

plusieurs  sont  des  œuvres 
d'art  :  celles  du  ChOlelet,  de 
la  place  de  la  Concorde,  de  la 
nie  de  Grenelle,  par  E.  Bou- 
cliardon;  la  fontaine  des  In- 
nucents,  dessim'e  par  Pierre 
l.escot  et  sculptée  par  Jean 
Coujon;  celle  des  Lions,  du 
iiiarcbé    Saiiit-Cerinain,    de 

S^nJ-Snli.   ,r     ,,|e.Hlp-'e     p;ir 


lesii 


(.1 


de  l'assv 


qui 


iiit  à  une  grande 

pinfondeur;  enfin,  par  le  canal  de  l'Ourcq,  dé-rivé  de  cette  rivière  à 
Alareuil  et  qui,  accru  en  cours  de  route  par  la  Beuvronne  et  la 
Thérouennc,  aboutit  au  bassin  de  La  Villettc,  grand  bassin  de  par- 
tage des  eaux,  par  le  canal  de  Saint-Denis  et  celui  de  Saint-Martin, 
entre  l'amont  et  l'aval  de  Paris.  Outre  l'apport  d'eau  qu'il  assure, 
le  canal  de  VOarcij,  bien  que  de  dimensions  restreintes,  rend  d'émi- 
nents  services  à  la  navigation. 

Six  usines  élévatoires  puisent  directement  l'eau  de  Seine;  une 
seule,  mais  double,  caple  j  Saml  Miur  celles  de  la  Marne.  Chaque  zone 
du  service  privé  ou  puMn    |,,i.-<  ,|e  ses  rc.-erooirs  :  la  Vanne  à  Muut- 

souris,  la  Dhuis  à  }h'iuln /(,,/,  1  Avre  à  Montretout  ;  leur  capacité 

dépasse  :'iO:10iii)  ni^lies  eulies;  ce'lle  des  réservoirs  d'eau  de  rivière, 
IGOOOii  ne  lies  I  iil-e,.  Mils  il  faut  compter  avec  les  aléas  inévitables, 
avec  les  rli  ihiiis  Miiioiii,  qui  épuisent  les  réserves,  précisi'inent 
à  riieine   du    les   ,,, niées   taiisseiit   ou  cmil.'nt  moins   alionilantes. 


taine  de  Midicis,  ce 

du  Trocndéro,  avec  li 

Toutes  les  coiului 


Il  ;  la  fou  laine  Saint- 
i.ir  Davioud;  celle  de 
itoire,  avec  les  quatre 
du  monde,  clief- 
!  Carpeaux;  la  fon- 


1  (Jijser 

dœuvi 
les  de  la  [ilace  du  Théâtre-Français,  de  Molière, 
s  bêles  superbes  de  Frémiet,  Gain,  etc. 
es  d'eau  de  source  et  de  rivière  sont  en  plomb 
lenienl  rendez-vous  dans  les  égouts,  avec  les 

tube,  |,ie  aliqiie.  Je   1,1  |M,.t,.  |i.,iii   II'  transport  rapide  des  télé- 

gr; le,,  |.',  I  ,iii,i!i-.iiiMii,  |i..iii-  la  ili~lilliution  de  la  force  motrice, 

les  llls  tel, -ra|ilie]iies  ei  l.'li-plioiiiques,  dont  le  réseau  serré  s'in- 
sinue à  travers  les  galeries  du  labyrinthe  qui  découpe  en  tous  sens 
le  sous-sol  de  Paris.  Ce  n'est  pas  l'une  des  moindres  curiosités  de  la 
capitale  que  ce  monde  souterrain,  avec  ses  910  kilomètres  d'égouts 
ordinaires,  ses  quatre  grands  collecteurs:  celui  d'Asnières  et  son 
conipléinent,  le  collecteur  Alarceau,  qui  prend  jour  près  du  pont 
d'Asnières;  celui  du  Aord,  qui  débouche  en  Seine  à  Saint-Denis; 
le  collecteur  de  Clichy,  vrais  fleuves  où  se  déversent  en  ruisseaux 
et  en  cascades  les  eaux  de  la  rue,  par  12000  bouches  ouvertes  en 
bordure  des  trottoirs,  et  celles  de  18  000  à  20000  égouts  particu- 
liers. Tout  un  personnel  est  occupé  à  maintenir  la  libre  circula- 
tion des  eaux  par  un  nettoyage  régulier  et  des  chasses  produites  par 
le  déclancheinent  brusque  d'appareils  automatiques.  Les  égouts  sont 
ouverts   nu  public  :  on  y  descend   et  l'on  s'y  promène  en  bateau 


3C,i 


LA     FKANCI-: 


sous  l.'s  f.-ux  ae  kl  lumière  élerliiqur,  nu  sur  un  .luir  ,inut  1rs 
roni's  s'aL'i-iiipiMit  aux  rebords  ili's  Imlloiis,  I  nr  i;r,iuile  |iarlli> 
.1rs  r.\[i\  ,r.'-Mul  est  dérivée,  pnur  les  IVrIilis.'i-,  sur  l.'s  vasirs  cs- 
paers  (!.'  la  [ilaine  de  Gennevilliius,  irAdiriTs,  à  l'.anii'urs-sous- 
l'nis^y,  à  Ml  I  \  Pierrelaye. 

Catacombes.  —  De  temps  immémorial,  lus  coteaux  de  Mnnl- 
roui;p,  (le  Moiilsouris,  de  Geiililly,  qui  dominent  la  rive  gauclie  de 
la  Seine,  furent  exploités  potir  extraire  les  matériaux  de  conslrui'- 
tion  dont  fut  bâtie  la  ville.  Des  éboulements  s'étant  produits  à  la  lin 
duxviiii'sièclesousles  quartiers  de  l'Observatoire,  de  Saint-Jacques, 
de  Montrouge,  on  craignit  pour  la  sécurité  de  ces  quartiers.  Des 
travaux  de  consolidation  furent  exécutés  et,  vers  1780,  l'on  com- 
mença d'y  transporter  les  ossements  des  anciens  cimetières  envahis 
par  les  constructions  nouvelles.  De  ce  moment,  les  carrières  devin- 
rent deva^l.s  r-//./.  ,,,,,/„  i,  (In  y  d.-srênd  vers  un  couloir  de  £;alpries 
entre-CI-ni~.  i-,,!-  lai^  .l.-.iu.M.- .1.- bai  nll-.nv  .rns^emmls,  ,1e  libias 
et  de  cran.-  d  -i  h  1 1  ir  -,  --ri  i  r~  r mr  immic ■  rilUi-lii'e  |i,irade,  for- 
mont     \\\\    inillH  use  u.-,>llalle    olI,     .Ill-oU.    le|lnsenl    |>lus   dl'  ;i  WliUionS 

d'èlres  h  11  ma  lus.  Ce  sont  les  amarres,  hanties  dorment  à  ciel  ouvert, 
dans  les  cimetières  de    l'ai  is  :    les   uns,    hors  les 

murs  (0)  all'ecl(-s  aux  f^SS^V^  concessions  temporaires;  les 
autres  (l.'i),  à  l'inté 


ou  eiuieliéie  ilel'KsI;  celui  de  J/„///»)rt'i7re,  ou  du  Nord  ;  celui  de  J/oh/- 
piirnns^r.  ou  du  Siiil,  sont  remarquables  par  le  nombre  de  leurs 
UKUiunienls  et  la  notoriété  des  défunts  qu'ils  rappellent.  L'enclos  de 
Picjiiii  conlieut  les  plus  grands  noms  de  l'armoriai  de  France,  avec 
1  Hllll  malheureux,  décapités  sous  la  yerrewr,  à  la  Barrière  du  Trône. 
Enlin,  dans  la  Chapelle  expiatoire,  élevéepar  Louis  XVIII,  à  la  place 
d'un  teiiain  vague  où  l'on  croyait  être  sûr  que  Louis  XVI  et  Marie- 
Antoinette  avaient  été  ensevelis,  reposent  les  restes  des  Suisses 
tués  à  la  journée  du  Dix-Août.  Au  chevet  de  Notre-Dame,  pointant 
sur  la  Seine,  la  Aforgne,  antichambre  des  champs  de  repos,  reçoit 
les  épaves  aiMiiiviin's  de  la  1:1  aiide  ville. 

Ao'ili'.l    I  I  ri[.  ,1  ■, 1 1-,  ri  lh>  des  vivants:  les  places  et  leurs  mo- 

numeiil.^  e.iiuiiM  lUMiaiil-.  N  s  ne  s  animéesetles  grands  boulevards, 
la  foule  giiinilanli'  qui  deleile,  iiaieille  au  flot  de  marée,  dans  un 
mouvement  incessant. 

Les  places.  —  Celle  de  la  Ba.itilleoix,  au  lieu  de  ranliqu.'  forte- 
resse, se  dresse  la  colonne  surmontée  d'un  génie  qui  lappelle  les 
victimes  des  «  trois  glorieuses  »;  la  place  des  Vusges,  jadis  rendez- 
vous  de  toutes  les  élégances,  aujourd'hui  bien  délaissée  ;  la  place 
du  Cnrrmixel,  terrain  vague  où  Louis  XIV,  en  1662,  célébra  un  car- 
t  que  sillonnèrent   bientôt  un    réseau  de  petites 
rues,   entre    autres    la   rue    Saint- 
Meaise,    d'où   une   machine  infer- 
nali'  faillit  tuer  Napoléon;  la  place 
lie  la  Co//c,);y/c,  avec  ses  fontaines,  ses 
nionuinenls,  ses  magnifiques  peis- 
piatives;  la  place  deVHôtet-de-Ville, 
aiilrefùis  place   de   Grève,    car    sa 
pente  naturelle  la  conduisait  au  bord 
lie  la  Seine;    la  place  de  la  Nation, 
ancienne ^/nce  du  Trône,  et  son  mo- 

nii nt  triomphal;   la  place  de  la 

Jli-publiqiie  et  sa  colossale  statue';  la 
place  Deiifert-Euchcrenu,  qui  per- 
pétue l'héroïque  défense  de  Belfort  ; 
la  place  Vciidôiiir,  celle  des  Victoires, 
dessinéi'  parilansart,  et  au  centre 
lie  laquidle  parade  le  Lovis  XIV 
iniiiiipluinl,  voué  par  le  duc  de  La 
feuillade. 

Que  dire  des  grands  boule- 
vards, autrefois  enceinte  exté- 
rieure de  la  Ville,  aujourd'hui  ses 
ailèies  les  plus  vivantes;  des  mo- 
numents qui  les  décorent  :  porte 
Cl. ND.  Saiiit-Deiiiy,  érigée  en  1671,  en  mé- 

lULEVARDs.  moire  de  la  glorieuse  campagne  de 


HASSLN     DE     l'AHI: 


365 


Louis  XIV  sur  U-  lUiiu;  porte  Saint-Martin,  urc  di;  lrioin|ilie  rns^t' 
par  la  Villo,  pour  célébrer  la  conquête  de  la  Fianche-Coinl('  par 
Louis  le  Grand;  que  dire  des  théAtres,  des  magasins,  de  la  foule 
qui  les  anime,  bien  qu'inégalement  distribuée  et  donse,  principa- 
lement sur  les  boulevards  des  Itnliotu,  des  Capucines,  de  la  Made- 
leine et  la  place  de  l'Opéra?  La  man'e  montante  de  la  foule  reflue 
en  sous-sol  :  on  a  dû  lui  ouvrii',  snus  li>  lit  même  de  la  Seine,  les 
galeries  de  dégagement  du  Métropolitain  et  ses  trains  éclairs  qui 
déjà  suffisent  à  peine  à  la  fièvre  du  mouvement 

Songez  ([u'à  lui  seul  le  fleuve  transporte  parcentames  le  mille 
les  voyageurs,  au  dévalé  de  trente  et  un  ponts  qui  cnj  imb  nt  d  une 
rive  à  l'autre,  du  pont  National  au  Point-du  Joui  en  p  is^^mt  pu  1 
Pont-Neuf,  donlle  terre-plein  porte  la  statue  de  Henri  1  V  Sineuli  le 
destinée  que  celle  de  ce  prince  :  il  semble  que  le  t  uiment  de  '>i 
vie  l'ait  poursuivi  après  la  mort.  Marie  de  Medieis  i\  iit  tom 
mandé  pour  lui,  en  Italie,  du  vivant  même  de  sin  mm  une  su- 
perbe statue,  œuvre  de  Jean  de  Bologne  (Ji  in  de  Douin  liquelle 
fit  naufrage  sur  la  cAIp  de  Normandie,  a\  mt  d  iiuv  i  au  joit 
Après  un  séjour  assez  pi<'Imii_''  ^>, us  l'eau,  elle  fut  lep  li  t  tuk  nt  e 
à  Paris  :  Henri  IV  piil  pin  ,•  y.;  ,i,iùt  1614]  sui  le  tciie  i  li  in  qui 
l'attendait.  I^a  Terri'ur  !'■  nnvrise,  du  métal  fait  des  can  us  di  se 
à  cette  place  un  aiuphiUiéàtre,  [lour  l'enrôlement  des  \  1  nlui 
La  Convention  voulait  y  élever  une  gigantesque  stitue  du  P  u[l 
français.  L'Empire  rêvait  d'un  obélisciue  :  les  fondati  ns  (  n  I  ii  rit 
établies;  mais  la  Fiestauration  y  plaça  une  statue  de  Henii  IV  i  ip 
pelant  celle  de  Jean  de  Bologne  et  coulée  a\eL  le  bi  m/e  des  sti 
tues  de  Napoléon,  au  sommet  de  la  colonne  ^enl  me  t  i  Bm 
logne-sur-Mer,  auxquelles  on  ajouta  une  stalii     lu       n   i  il  H     i)\ 

Des  espaces  verts,  malheu- 
reusement trop  rares,  des 
squares,  des  jardins,  des 
parcs  mettent  un  peu  d'air, 
de  lumière  et  de  repos  dans 
le  br..iili,ili.i  de  1,1  yrandi- 
ville  :  |Mi-  -l'~  /;'<.7''v-r/,./„- 
mon(,  m-'  iii-!i-.nient  dis- 
tribué ^l.so()-l,so7  ;  parc  de 
Montsouris,  créé  en  1878,  sur 
la  rive  gauclie  de  la  Bièvre; 
parc  Monceau,  aux  somptueux 
ombrages,  planté  en  1778  par 
Philippe  d'Orléans,  père  de 
Louis-Philippe;  parc  du  Tro- 
cadâro;  parc  de  la  Muette 
(propriété  particulière);  pe- 
louses du  Ranelayh,  jadis 
rendez-vous  des  muscadins 
de  la  Révolution  et  des  In- 
croyables du  Directoire;  en- 
fin, le  Bois  de  Boulogne 
(hors  les  murs),  la  plus  belle 
promenade  de  Paris,  depuis 
18o'2,  avec  ses  larges  ave- 
nues,  ses  lacs,   sa  cascade, 


Longchamp,  Bagatelle,  l'avenue  des  Acacias,  et,  faisant  parlie 
intégrante  avec  lui,  le  Jardin  d'AccUmatatUin,  ses  serres,  son 
jardin  d'hiver,  sa  faisanderie,  ses  volières,  ses  animaux  exotiques  : 
éléphants,    girafes,    chameaux,   zèbres,  joie   des   enfants    et  des 


On  n'oubliera  pas  la  Tour  Eiffel,  cette  audacieuse  Babel  du  fer, 
composée  de  12  000  pièces  métalliques  scellées  par  2  500  000  rivets 
et  pesant  en  tout  7  millions  de  kilogrammes,  la  huitième  mer- 
veill  lu  monde  à  coup  sîir,  au  gré  de  braves  gens  qui  ne  savent 
\  Il  lulK  chose  dans  Paris.  Du  haut  de  la  troisième  plate-forme,  à 
il)()  m  ti(  s  d(  hauteur,  le  regard  se  promène  sans  obstacle  sur  les 
1  n\  ii\  I  1  1  S  in  :  de  Montmartre  au  Panthéon  et  de  l'Arc  do 
Iii  ni|  h  iu\  1  111  I  '  Notre-Dame,  jusqu'à  l'horizon  du  vaste  am- 
[liilli  ili  hilit  jm  s'estompe  dans  la  brume.  Quelle  prodigieuse 
e\i  msi  n  1  I  huml  le  cili'',  aulief.iis  M, .nie  dans  une  île  du  fleuve 
et  i  laqui  llcl  avenir  rései\, (Il  un— i  ■  ,  iiimi.  lortune! 

Sous  des  appaiences  fi  ivnlr  ,,  j,,  t  ■  _  n  1  !■  I  Vi ranger  qui  passe  et 
nesui  te  ju  aux  appareiues,  i'.<;<>  rsl,  um- \ille  d'intense  labeur, 
peut  tie  plus  qu  aucune  capitale  du  monde.  Sa  population  ne 
cessi  de  cioitie  Elle  atteint  2846986  habitants.  Il  fut  un  temps 
fet  ce  t  mps  n  est  pas  encore  trop  éloigné)  où  Paris  aiiparteiiail 
lux  /  /)(  !  /?  (  mme  Londres  aux  Anglais,  Berlin  aux  Allemands, 
Muliil  iiix  E  1  i^nols  Saint-Pétersbourg  aux  Russes,  New-York  aux 
\in  ii(  un  Pan  devient  de  plus  en  plus  la  ville  cosmopolite  de 
toutes  les  nations  du  monde.  En  certains  quartiers,  les  étrangers 
piennent  le  pas  et  donnent  le  ton  :  il  y  a  une  colonie  américaine, 
une  c  1   nie  lusse     une   colonie  levantine;   ces  colonies  ont  leurs 

Il  I   m      I    inniux.    leurs   l>ani|iiiiTs,    leurs   médecins,     leurs 


LA     FRANCE 


popes,  leurs  pasteurs, 
leurs  dentistes.  Les  étran- 
gers sont,  à  Paris,  dans  l.i 
proportion  de  1  pour  16  ha- 
bitants; les  plus  nom- 
breux sont  les  Beljes,  puis 
les  Allemands  (dont  le  Ilot 
munie  s.insci'ssi'',  les  //"- 
/iV.».Slrs.V«(.«(..sli>sy(»w<, 
\vsAn,il,iL':,[rsAi,H'ncai,is. 
les  AuHro-Homjrois,  les 
Ex/ini/nols.  Les  Américains 
acca[iarent  peu  à  peu  b- 
quartier  de  l'Arc  dr 
Triom[)he.  Dans  certaines 
rues,  l'étranger,  c'est  b' 
Français. 

Sur40000  habitants  qui- 
compte  le  quartier  Saiiit- 
Gervais,  10000  étrangers, 
Arabes  ou  Israélites,  d'ori- 
gine russe  ou  polonaise, 
forment  un  groupe  com- 
pact, dans  le  dédale  drs 
vieilles  rues  du  Roi-de- 
Sicile,  des  Juifs,  du  Fi- 
guier, de  Charlemaiine. 
Ces  gens,  venus  on  ne  sait 
d'oii,  ne  parlent  pas  pour 

la  plupart  et  ne  veulent  pas  parler  un  mot  de  français.  Et  cela  pul- 
lule, se  multiplie,  sans  esprit  de  retour  en  la  mère  patrie,  Pans 
n'étantqu'un  champ  d'exploitation.  Au  Qwirtier  Lalin,  sur  18  000  élu- 
diauts  environ  inscrits  sur  les  registres  des  facultés,  les  étrangers 
figurent  pour  plus  de  3  300.  Les  Russes,  étudiants  et  étudiantes, 
viennent  en  tèle  (1620),  surtout  pour  les  lettres  et  la  médecine. 
Ensuite  viennent  IfS  AUemands,  RounLiins,  Éuy|ilirns,  A  ni(-|i,ains 
<bi  Nunl,  Ansli'.)-IInni;rt.is,    Anglais,    Sni--s,    Ani-'i  h,,  im<    , In  Sud, 

moins  de  900  étudiantes  françaises,  il  y  a  12/0  étrangères,  et, 
parmi  celles-ci,  plus  de  la  moitié  sont  Russes. 

Devant  le  flot  montant  de  l'invasion  provinciale  et  étrangère, 
arcompignée  de  foimes  d  usages  et  île  mots  pins  (  ti  in  (soninn 
qui  d(  n  ituient  notie  langue  lutie- 
i  is  M  chue  et  si  puie,  1  on  pi  ut  se 
di  m  ludei  ,  a  ceitaines  hmies  du 
)oui  et  en  certains  quai  tiers,  ou  sont 
lis  vnis  P lusiens  de  idce  et  le 
qu  ils  \ont  devenu 

Personnages  historiques    —    Oa 

n    1    ui  |ii       I  ni  i[  Il  uni      pcrsonnagLb 
nut  ilil      n  ^  i  !•  11 1      u   ui\cn\iionb 

Souve/ains  et  pi  inces  Lhnles]  (mv 
1380)  nea\incLnneb  Chattes]!  smtilb 
(Hbs  uw^  le  ànr  fnmsdOit  a  ii  HVl 
M        II    I       1      (I   ni        \l     "      !       \Jt 


'LACE      .MALES 


ï, •"»./,.■/     I 

phibnilliroi 

Hommes 

vain(|iieur 


Séchetles,  conventionnel, 
exécuté  avec  Danlon  et  Ca- 
mille Desinoulins;  l'réron  et 
lallien,  conventionnels; 
iMmefioZanrf  (1754-1793),  pros- 
crite avec  les  Girondins  (Ma- 
rie-Jeanne Philipon,  dame 
Roland);  Bailly,  premier 
maire  de  Paris  (1736-1793); 
Lliailes-Maurice  de  Talley- 
vuii(/-I'ér/i/ord,  prince  de  Bé- 
névenl,  ne  à  Paris (1754-1 838); 
le  prince  Jules  de  l'olignac 
(1780-1847),  signataire  des 
célèbres  ordonnances  qui 
amenèrent  la  chute  de  Char- 
les X;  Lugèiie  Cavaignac 
(lso2-18b7),  chef  du  pouvoir 
executif  en  1848,  Le</n(-iîoHm 
isii'-ls'i  le  baron  Ilauss- 
„  niin  pubtdelaSeine(1809- 
ls'il\  qui  liansforma  Paris; 
UlIoi  HuMii/ (1811-1895),  mi- 
nistie  de  1  Instruction  publi- 
que; Félix  Fauve,  président 
de  la  République  française, 
le  17  janvier  1895;  né  à  Paris 
en  IS'il,  mort  subitement, 
le  16  fuvrier  1899. 

Magistrats,  jurisconsultes  : 
Pierre  de  l'EsloHeiloM-iail), 
chroniqueur  ;  Achille  de  Har- 
l'iij  (1530-1619),  premier  pré- 

I L.u.lr  lies  sceaux  en  1650; 

,11.   ;  ilinllniiiiie  de  l.amoignon 

,1.1  :1 ,   ,■111(111, -1  Louis  XIV  dit, 

.iv.iia  cuiuiu  un  plus  homme  de 
Hine  de  Lamoignon-Halesherbes, 
.ouis  XVI  devant  la  Convention  ; 
(1733-1820);  Fr.  Denis,  magistrat 


de  guerre  :  Louis  II  de  Bourbon  (le  Grand  Condé)  (1621-1686), 
de    Rocroy;    Fr.-Uenri  de  Montmorencg-Boittleville,   duc  de 


ir  de  Fleurus;  le 
h  Uenain  par  le 
l'ance,  vainqueur 
r  ;  le  duc  L.-J.  de 


B   n  q,  11 

, 

il     II  11  m  II    it  inii    il 

Napoltor 

ll[ 

L  uis  Philippe  dOileans 

r/î  IH 

1      7 

les   Fnn  ai-,    de  \sW    \ 

Personnages  politiques  ministres  ad 
ministrateurs    hlienne  Boileau  ou  Bi/ 
/  sie  pré\  ut  des  marchands  sous  1er     n 
de  saint  Louis    Élienne  Marcel   p       i 
de  Pans    tue  dans  la  nuit  du  31    i 
let  au  l^aoùtlSoi    Fiançois  Miiou    | 
\ot  des  marchands  sousHenriIV  le  c  ir 
dmal  de  Richelieu  (la85  1642)     Nicolas 
Fouquet  (151-j  1680),   surintendant  des 
finances    /  ;    Michel  Le  Tellier,  marquis 
de /o!aois(lbil  1691)    René  Louis   mai 
quib  (/  il  /en    (i(1694  IVo'')  ministre  de 
airnub  éhangueb  de  Louis  \V    Anne 
Ixile  I  Juipies   Tu) qnt    économiste  et 
homme   d  Et  it  (1727  1781),   Huault  de 


"lin  de 
nechal 
Casti- 


lione  (1 


Saints  personnages,  théologiens,  pré- 
dicateurs :  saint  Marcel,  évêque  de  Paris 
(mort  en  436);  sainte  Geneviève,  simple 
bergère,  d'éminente  pieté,  née  à  Nanterre 
vers  423,  moïie eni.l'î; Antoine-Arnauld 
(15C0-1619),  théologien,  grammairien, 
géomètre,  l'un  des  principaux  tenants  de 
Port-Royal;  L.-lsaac  I.emaistre  de  Sacy 
(ou  de  Saci]  (1613-1684  ;  J.-Jacques  Olier 
(1608-1657),  fondateur  de  la  Compagnie 
de  Saint-Sulpicc;  Armand  de  Bou- 
theiller,  abbé  de  Rancé  (1627-1700),  ré- 
formateur de  la  Trappe;  le  P.  Quesnel 
(1634-1719);  l'abbé  Claude  Fleury  (1640- 
1723),  historien;  le  prélat  Louis-Gaston 
de  Ségur  (1820-1881). 

Philosophes  et  économistes  :  François, 
duc  de  La  Rochefoucault  (1613-1680),  au- 
teur des  «  Maximes  »  ;  Nicolas  Male- 
branche  (1638-1715),  prêtre  de  l'Oratoire, 
lihilosophe  et  métaphysicien  ;  Jean  Le- 
rond,  dit  d'^/emieW,  associé  à  Diderot 
pour  la  publication  de  1'  «  Encyclopé- 
die» en  1750;  Vic/or  Cousire  (1792-1867), 
philosophe  et  écrivain. 

Médecins  :  Guy-Crescent  Fagon  (1638- 
171S),  directeur'du  Jardin  des  Plantes, 
médecin  de  Louis  XIV;  Auguste  Néla- 
lon  (1807-1873),  illustre  praticien  ;  Ga- 
briel Andral  (1797-1876);  Jean-Martin 
Charcot  (1825-1893). 

/Istronomes,  physiciens,  mathémati- 
ciens :  Laurent  J.avoisier,  né  en  1743,  le 
père  de  la  chimie  moderne,  exécuté  le 
8  mai  1794  ;  Ant.-Fr.  de  Vourcroy  (1755- 
1809),  chimiste;  Sophie  Germain  (1776- 


BASSIN     DI'      PARIS 


367 


1831),  niatliLmaticienne,  Ale> 
Brongntart{ma  1847),  minera 
logiste  ;  Adrien  de  Jussieu  (17U7 


18531, b<ilini-l 

Jean-lionr.m 

cault     1    1  '    1 

l'  ^    1   1   II 

//.    OU' 

naut     1/ 

/               /   1^ 

1907j,    m   ili 

1          1               MIIIUM 

chimique,    l'i 

EMC  Juki-teMi 

Janssen  (182'.-1'.)07),  physicien, 

astroniiiiii 

Geov  <  1' 

Chai  1  , 

De/,  s/     1 

i; 

La  ion 

111,' 

sar-Ft.  CusiUi 

cli.  lluui)  ^171. 

1784);  L  -AnI 

de  ISougaiiivillf 

(172fl-1811\  Cl 

Historiens,  a 

,  h      1      ,1       ,11 

dits  :   (.mil.   1 

m  litre  de  li 

theque  roj  ik 

Il          I 

(1o03-15j9)  et  . 

es  liU  Hubert  c 

Charles,  savants    imprimeur- 

Elienne   l'n^q, 

irr  (l,20-ir,I" 

juribc  "Il    ill 

1  1   i    il   11      1 

ques-  1 

1            III 

magi-h    1 

1    1      1 

rien.l   /    / 

il         1           ^ 

17021,11  11  1  1  1 

1      1       II            II' 

Jacqu.^     1 

1           1    II         1         1 

(166:.-1 

Frei  i  / 

noloi,'!^ 

quelil  I  I 

Ale<.   I  III  I 

Quati  enii  I  e  de  (Juin  ij,  iichcu- 

logue  (1755  1S4'J);    Lehonne 

(1787-1848),  nuini«;mito  et  (  pisi  npliist    ; 

18421,  d'origiui   I         i    i  i  I 

auteur  d'un      h 

duc  de  Lwjiii  s  I  \i 

Emmanuel ,  m         i  /  i    il 

Lasleyne  (ISIn  I  ^  Il 

orientaliste;   V  n  i  I  iii  I     I    M 

Quicheiat  (isi .  |s^    ,  .  m  lil   u    1,     I   _ii 

de  Coulangei  (l-)3ii  Iss  i 

Poètes,  auteurs  dramatiques,  litterate 
1484);  Etienne  Jodelle  (1532  l-)7)  , 
PauZ.Scan-on ilblo-l(ii>iil,  s  iliii,|u 
Charles  Perrault  m  's  I   n        h    n 
de  Claude,  an  lui     I      I     h  i    I   n 
nade  du  Lou\  i  (      l///     /  //      /;  / 
gier, dame De^ h  ni       s   h       i    i, 
Maiie    de  Ridml    i  i    ,  i    I  il     m   i 
quisedebe\it;ni    l>Ji    li  !•      \      h 
Boileau,    surnuiaiiu     Lh'.jiii  ni  i 
(1636  1711),   peu  le   sUirique,  U^'is 
lateur  du  Parnasse  français;  Jeun 
de  La  Bruyeie  (Ih'o  I6')(il    mora- 
liste; Jean  de  Kr      t    I    U       I""  i 
notre  second  p     '         m    I  |  i 

Mohere;  Ch.  1.  .  i      i  l      i       n 

teur  du  <■  Traili  .1  -  lu  I  -  /  /. 
liouxseau  (1671  n'il),  poi  te  hii 
que;  L  de  Kouvroy,  duc  de  Sam  I 


lis  ,iointe(/i'ii<4o/(/e(1774 
N  i/nsBo!(,//-<(179s-lSb41, 
.raphie  >■  ;  llonore-TIu'wl  , 
travaux  aicheologi([ue5. 
|itolofîue  distingue;  r.  de 
I    11S07-18S0),    numismate, 

I  iiob   (1806-1S84);  Jules  Et. 

II  Egjer,  helléniste;  fuîtel 


Fi  au, 


Yill  >n 


(1675 


^;    P     Carlet   de 


rirrhii 


Si: 

Chauii  I 
poeli  ' 

Arouil 
à  Pans 
Châtenay  (St 
de  Beau 
vain  d  ri 
(173'»  is 
(1764  is 
Loune 

Hohlein    (17(,i    IM  .    ii\  nu    .  I 

romancière,  b  |i  l  //  / 
Moreau  (181(1-1  s  -  \ 
Lemeicier  (1771  Iniii  ,  pm  U  lI  lu 
teur  dramatique ,  Gei  ai  d  Lubi  unie, 
dit  Gérard  de  Neival  (1808-185,1; 
Pieri  e-Jean  de  Bei  anger,  chanson- 
nier (1780-1857);  Gustave  Plaïuhe 
(1808-1857),  critique;  les  roman- 
ciers :  Paul  de  Kock  (17S4-1S62)  et 


I  le  1,1,  II, n 
I  II.Lei/ouie 
_ique;  .inné 

,111.    ,1e   ^liiil- 


L  A     T  O  U  n     E  II'  F  li  t 


LAC      DES     BLTTES- 


Eu,/ene  ^ue  flK(iM,s:,71;  Alfred  de  Musset  (1810-is.",71;  Eu^/hi,'  Si-rihe  fI7ni- 
isi.l     \  iiiiliA-illi-l,-  //,■„,•;  .l/H,-ffC)- (1822-1801-,  r-M,  :ii.  ;.  r  -l-  1  ,  \..^, :,,,■■;  le 

1 /     ',-/././.,■.'     |s_'I-Im;7';    Al.-Fr.    Villeiinn        i      ,,  ,  ,    ,       ,,     i    .,,,|„.^ 

eiin  iiii     I  li"MiiiM_'   |i..|iIi.|iii';   Prosper  Mériux  ■■  ,  •!  :ir- 

clii  I,  _iis  /((.•/»>/(  /',vr,../-/',ira«/o/(1829-lS7n  ,  11, -r. h. 1.;  ,/,,-■,  \l.  1,,-let 
(179S  KS7.),  bisturicn;  Saint-Marc-Girardin  (l,S01-ls73),  crilique;  Aurore 
Dupm,  dame  Dudeimnl,  connue  sous  le  nom  de  George  Sand  (1804-1876); 
Emile  I  litre  (1801-18811,  philologue;  Paul  de  Saint-Virlor  (1 829-1881), 
hlliiiliiir;  /•:,/.  I.e/ërre  ,1e  Laboulaye  (ISll-lxs:;  :  A,l..l,.h,-  Vl,ilippe,  dit 
D,  uni  11/  ou  il'l-.iuirrii  (1811-1S99),  dramatur;:,'  p-iml nr-  ;  /;//'/.  l.ahiclie 
(1S13-1V-  .  X  iiiXmIIi-I,.;  Mme  Au- 
guste (' ru  n-n  Isjii  Is'ili,  romancier 
estimé;  .l/c/a«</re/)»mo« fils  ;  1821- 
1895);  Victorien  Sardou  (1831-1908) 
et  Henri  Meilhnc  '1831-1897),  au- 
ti-lir=ilrnintli.[ii.  •  :  /'  nnçoisCoppée 

Archil''  '•  ';  /■  ■■  Chambiges; 
Piei-ie  h  '1  .|M-l  .:\];Fr.Man- 
siirt  i;i:,Ms-liirii;  ,  an-liitccte  du  Vai- 
lle! 1  rare:  Jules  liardouin-Mansart 
(liJU;-17iis  ;  Louis  l.eimu  ou  LeVau 

dessinateur  du  \- >rr  ,1.  \-i.iilli's; 
Robert deColIr  P  ..  i:  .  :  ,/,''/«,•<- 
Cabri,l,  son  lil-  •!  --ii  prlil-lils 
(1710-17'^J.  -irrliih  <l(s  :  r.  Louis 
(173:.-1M"  ;,;.„/,-/. ^r/,„/r/jvn(  1739- 
isir;  (II.  l',-ir„-r  1 7,1 1-1,^38) ;ieon 
Vauilvi/ii'  iMi.i  l,s72,;  Jacques  Du 
liiin  i  I7',i7-]N7uj;  Henri  Labrouste 
,lMil-lv7.i  ;  Jean-Baptisle-Antoine 
Lassus  (1MI7-1S57),  qui  commença 
la  restauration  de  Notre  Dame  ; 
Eugène-Emmanuel  Viollet-le-Duc 
(1814-1879);  Paul  Abadie  (1812- 
1884);  Théodore  Ballu  (1817-1885); 
Charles  Garnier  (1823-1898),  archi- 
tecte de  l'Opéra. 

Sculpteurs  :  Jean  Goiijnn  ;i515- 
1572);  Germain  r;/-  ,  11,  i:.!H)i; 
Pierre  Biar,l  ]'■■■■'  ;  i  i  ré- 
Charles rsoullc  h  ,1  .  ■  ,  ;  iiisle 
ornemaniste;  /',,''•  M,,jriihi 
(IG43-173()),  peinlie  graveur,  et  ses 
deux  fils;  Guillaume  Coustou  (1716- 
1777),  fils  de  l'illustre  Nicolas 
Coustou,  né  à  Lyon;  J.-B.  Pigalle 
(1714-1785);  Et.-Maurice  Falconel 
(1716-1791),   né  à  Paris  de  parents. 


368 


LA     FRANCR 


d'origine  suisse;    Br'ulaii    (1 
Jeun-Pierre  Cortot  (1787-1843 
génie    fo  deur     t  c'seleur    . 
i  j    Hol  i  (né  en  18  0)     Je 
nos  cent    ip  n  ns 
Pe    très    S  T        /    1 


7-1836),    qui    excellait    dans  le   bas-relief; 

Anl.-Louis  Barye  (1796-1875),  animalier  de 

■  né  Mllet  (1819  1891)     F  en  et  (1824  1910)  ; 

Dalou   (1838  1902)     B        as  (18  1-1905), 

I      I      t    t         I         1        des  chefs  de 

/  les  Le  Brun 

(1(88-1754), 

I  /    (1601-1722), 

I      )  peintre; 

/  I    I  t  fis    pein- 

I       \       I      k     f  ançais; 

I       I  e  et  g  'aveur 

/       ;        /       (l     i  1770)     Jean- 

I  F     H  be  t  D  ouas  (1727- 

n  f    re   7    Jacques  (1739-1821), 


^         / 

(1    )     I 
(18    )  1 

de    % 
fils   d  \ 
Bord  1 
18  8)    d 
pol  /te  B 


lia 


Lelo      (1809  189")    paysi 
seau  (1812  186  )    pi  sa 
de  Co  ol  (1796  1  1 

18  8)   nés     Pa        1 
(1819  18  J)    ca        I        I 
1871)  tue  ai  co     I    t   I     11 
(179    1   S11    p       Ir     d 
(18Î!  is     )        1    f    1      1 
Cln  l       \ll     I    I  \ 


oll      U  II'  I  1    I     II 

peint  e  de  scen  s  n  1  tai  es    Jos  R  l  e  t  I  le  rj 
(179    1890)  et  son  fis  r    J   n  b  contempo  ains 
M  s  cens  Ile  oll{\     1  is^j)   4  /      (|  ons  r) 
//  /     J,  B    et,  Ou      ol  (1818  18  3),  n  s      P 


Seine-et-Oise. 

Superficie  :  560  400  hec- 
tares (Cadastre),  565  800 
(  Service  géographique  de 
l'armée).  Population  : 
817  617  liabituiits.  Chef-lien: 
■Versailles.  Sous-prcfpc- 
luies  :  Corbeil,  Étampes, 
Mantes,  Pontoise,  Ram- 
bouillet. —  37  cantons, 
d'il  (  Duiriiunes.  Le  départe- 
ment se  rattache  aux  quatre 
corps  d'armée  qui  l'environ- 
nent: Pontoiseau2'(AMiENs), 
Mantes  et  Versailles  au  3" 
(Houen),  Rambouillet  au  4° 
(Le  Mans),  Étampes  et  Cor- 
beil au  5'  (OiiLÉANs).  Cour 
d'appel  et  Académie  de  Pa- 
nis.  Diocèse  de  Versailles 
(sulTragant  de  Paris). 

Le  département  de  Seinc- 
el-Oisr  circonvient  celui  de 
I  I  Si  ]i\r.  Lrs  flcuves ,  les 
I  III  iii\,  li's  routes,  les  voies 
h  1 1 1  I  s,  tout  ce  qui  conduit  ci 
Pdus,  de  tous  les  points  du 
pays  :  l'Oise  et  la  Marne,  la 
"  "  "  ^  ■  Seine,  l'Essonne,  avec  l'Orge 

et  l'Yvette,  au  moins  en  ce 
qui  concerne  les  approches  de  la  grande  ville,  est  saisi  au  passage 
par  le  département  de  Seinc-ct-Oise.  Aussi  son  territoire  n'est-il 
qu'une  mosaïque  de  terrains,  de  prodiirlimis,  (ra>pf(ls  qui  excluent 

toute  espèce  d'unité  :  les  sites  en  sont  inlini ni  variés;  et  comme 

la  monarchie  française  prit  d'ici  son  t^Mir,  hs  ili,île;\ux  forts  : 
Montlhénj,  Montfort-l'Amarmj,  Dourdnn,  Étaw/irs,  Munn'ixi^.  La  Ttoc/n- 
Guyon;  de  belles  résidences  :  Dampierre,  Éruuni.  M,n~nii^-Liif/îtU\ 
Marh/-le-Roi,  /?o«)?y,  Rambouillet,  Saint-Germuin,  llucil,  l.ii Mnlinnisov  ; 
les  ruiiirs  pillui  rsques,  les  églises  parées  par  les  siècles,  de  pe- 
tites cilis  il.iiis  Iriiis  vieux  atours,  Poissy,  Pontoise,  mêlent  l'attrait 
des  siiuMiiiis  à  I  •lui  des  paysages. 

Versailles  iliOl^iH  habitants).  —  Le  sommet  aplati  qui  porte  le 
château  de  Versailles  ne  dépasse  que  de  15  à  20  mètres  le  territoire 
voisin,  mais  s'élève  à  90  mètres  environ  au-dessus  du  niveau  moyen 
de  la  Seine.  Pne  d'-pves'iion  sinueuse,  de 
9kilom.l/2,evili.'  ,!,•.  i  ollm,.,  l„,i-.-rs.  en- 
duit de  la  grille  .lu  .II. II.  MU  :i  II  m.-  liauche 
du  fleuve  :  par  là  i.ai^.j  la  r..ul._'  tl:  Paris. 

L'attrait  de  la  chasse  conduisit  les  rois  de 
France  à  Versailles,  comme  il  arriva  pour 
Gompicgne,  Fontainebleau,  Saint-Germain. 
Avant  eux.  ce  fief,  composé  de  bois,  d'étangs 
et  de  marais  mal  drainés  par  le  ru  de  Gally, 
appartenait  à  une  famille  seigneuriale  qui  en 
portait  le  nom.  L'extin.  li.  n  .1  ■  .  .11.  li::iiéo,  en 
la  personne  de  Jeandf  I  .  .      i  ,    ,  ,  lit  pas- 

ser le  domaine  à  d'au  II.      !..     . 
niénie  de  Brieniie,  puis     I     ' 


llr 


:  il  "iuil  Lo- 
.■  (,'/./(  en  fu- 
assiôger  Paris, 
:  dernier  (1589). 
lébuts  de  chas- 
y  posséder  un 
u  vieux  manoii- 
ayant  acquis  de 
Gondi,  la  terre 
sidence  des  an- 


ciens seigneurs  (1632). 

En  1668,  'Versailles  devint  la  résidence 
officielle  de  Louis  XIV  ;  cette  année  même, 
il  y  donnait  une  fête  exceptionnellement 
brillante.  Les  travaux  du  palais,  déjà  com- 
lurnré,  priicnt  alors  un  nouvel  essor  :  Levau 
en  (li''\cl.i|i|io  les  ailes  du  côté  de  la  ville  et, 
sur  lis  jai.lins,  construit  trois  façades,  deux 
en  retour,  celle  du  milieu  faisant  saillie.  Le 
INotre,  Le  Brun,  Le  Noir,  La  Qaiiitinie  accom- 


IJASSIN     DE    PARIS 


369 


t 

1 

/  et  tros  jou  s  ap  es  le  députés  réun's  dans,  la  Balle  du  Jeu  le 
I  e  jurent  de  ne  sesQ  irerq  i\t  s  avo  rdo  i  e  une  Con  t  I  t  on  1 
1  !         1         I      I  I    l      1     fl  11      I  1    T  12 


Il  V         bl     Ij        t  11 

\u  cou  s  de  la  He  olul  on 

11  1    I    1        f  t  1 


s  18  1    T  e  sa  llei  fut  le  q  t  t  er  genenl 

1  Pa        d         H       le        i      (  la         1    lo 

I  \ll  I  I     t  e  J   I  s 


I    jal     (leVerbdlieb   stuieena     londeLou    \I\    sachanbie 

]elecœuiau  i       lit      b  f  e  f  très  de  cette  p  èce  ouviei  t 

il  I     M     I        I      I  1        11  I     I  I  1  A      e     et 


plissent  des  merveilles.  De  cette  épo- 
que nO"!),  date  le  M-ai  Vprsailli--. 
ceuvre  personnelle  di^  Louis  XIV  :  Ti'- 
quilibre,  lamesure,  l,i  imM.  ss,.  en  muiI 

le  caractère.  Juifs  fl'ii'lninn-Mii'i^ini. 
héritier  de  Lev.ui  f KiTii  .  .1  'iiii,i  m  pi 
laisson  aspei  I  il' iiiiiiil  miIi.  hsdiiix 
pavillons  d'cui-l.  I.  h  I  I  I  I.  -  Mil  il.  , 
il  tendit  rimm.  n-.  _  il.  n  .1  -.  .,-1 1.  .■- 
(1678ietronslMiiMl  h.  h  .|..  II.  lu'lu  . 
Onrehàtitlev'.'"./  /■'/','..,-.  1  .misMV 
allait  s'y  re[io-.  i  .  l  .ml  li.  r  l.-s  con- 
traintes de  son  nieller  ilr  nu. 

Pendant  la  dernière  moitié  duxvii"^  sièi  le 
et  tout  le  wiii»,   VrrinHli"^  fut  la  vraie  c  i 


son  aïeul,  .icau^e  iJo  1  airiiuripi  .m  \  i  -|ii 
rait,  ne  s'établit  à  Versailles  ipi  .  u  rj-l 
Il  y  mourut,  le  10  mai  1775,  iin .  -  i\.iii 
signe,  dans  le  ]  il  n  1  i  i  uni  m  .1.  I  1 
Corse  à  la   Fl  II         /  \  i  /  hl  il.    1m- 

sailles  sa  re^i  I  .  I   nlli  il  le 

petit  Trianon  i  \l  n  \<  \  il  ipii  n 
mait  cette  ren.l.  II.  .1  uni  h.  ^. m  pire, 
son  village,  ms  li  i_.ii  -  \  I  .  -  s.i(//cv, 
l'Angleterre  rei  .niiinl  I  m  1.  p.  ml  un  e  lie^ 
États-Unis,  à  Idiiu.  Ile  l.i  1  i.uue  \eiiaitile 
travailler  si  glorieusement  avec  La  Fayette 
et  Rochambeau  (3  septembre  1783).  l,e 
4  mai  1789,  les  Etats  généraux  étaient 
solennellement  ouverts  à  Versailles,  dans 
la  grande  salle  des  Menus-Plaisirs.  Au 
17  juin,  le  Tiers  s'érige  en  Assemblée  natio- 


370 


LA     FRANCE 


i  (le  Paris.  I.a  galerie  des  Glaces,  chef-d'œuvie  du  palais, 
73  mètres  de  long  ".ur  10  mètres  de  large  et  13  mètres  de 
ses  dix-sept  fenêtres  en  plein  cintre,  corresponilent,  sur  la 

('•riiMire  niinnsi'e,  niil.'mt  d'nrrnde'^  eiirailrriiit  ili'S  L'Inros  cnlos- 


>,ill> 


de   (,eBniii   ri    \.-<  r,.r\n<r<   ,|r  (:M^.,■^MX   I 

sèment.  Uue  diie  du  la  \uc  qui  s'cluud  à  l'iiiliiii  sur  lus  Ij.i.ssuis,  les 
pelouses,  les  massifs  de  verdure  du  paie,  peuplé  de  monuments, 
de  groupes,  de  statues,  de  vases  et  d'ornements  dus  aux  meilleurs 
artistes!  Quand,  des  bosquets  et  des  parterres,  les  eaux  contenues 
jaillissent  en  gerbes  étincelantes,  tout  ce  peuple  de  marbre  et  de 
bronze  s'anime  :  c'est  un  spectacle  sans  égal  que  celui  des  Grandes 
Eaux  de  Versailles. 

La  cour  enclose  sur  le  front  du  cbàteau  offre,  du  côté  de  la  ville, 
une  belle  perspective  :  les  colossales  statues  de  Condô,  de  Turenne, 
de  Jean  Bart,  de  Du  Guesclin,  y  montent  une  garde  d'honneur,  en 
s'échelonnant  vers  la  statue  de  Louis  XIV,  érigée  au  seuil  de  la 
cour  de  Marbre.  I.a  grille  du  château  ouvre  sur  la;j/rïce  d'Armes,  d'où 
trois  gigantesques  avenues  s'écartent  en  éventail.  Dans  l'intervalle 
de  ces  grandes  voies  s'étale  laville.Ici,laf'(//((v/n//c.S^i/y(i-Lû!(!s{J743), 
avec  de  beaux  vitraux  par  Devéria;  là,  l'i -^lisr  .Xnirr-Danie,  œuvre 
deMansart,  et  sa  coupole,  peinte  par  Miihd  Cn  nnllc  le  Vieux.  L'an- 
cienne salle  du  Jeu  de  Paume  a  été  trausluiniéu  eu  musée  de  la 
Révolution.  La  Pri'fecture  et  l'Hôtel  de  ville  (récent)  se  regardent 
de  part  et  d'autre  de  l'avenue  de  Paris.  Versailles,  à  l'ordinaire,  n'est 
pas  une  vilb?  rcinuanle  :  ses  grandes  mes  droiles  et  sob-nmdles,  sur- 
tout eu  d.'limx  ,l„  r.Mire,  ont  l'air  froi.i  ri  vMir.  M;,is  lir,,  i,'..^,,!,.  Ir 
cluirmr  ri  j,i  s|i[r nJriir  de  ses  avenues,  l;i  >'iiii|iiurM~r  l>r;iul.'  ilr  snu 
'ins,  la  paix  nirlaiiroiiqur  ilii  priii  Ti  Liniiii. 


■srsja 


Personnages  historiques.  —  Philippe  H,  dit  Philippe  Auguste,  né  à 
Gonesse,  l'un  des  princes  qur  firent  le  plus  pour  l'unité  française  ;  Robert 
lie  l.iizin-rlii's,  arrliiterte  Ju  la  cutlii-i-lrali;  d'Amiens  ;  saint  Louis  (LouisIX), 

iir  I  l'.ii--\  ,  Il  I  ■]  ,,  iiniir-'  jii-lr.  I Irir  (le  piété,  de  bon  sens  et  de  vertu; 

m   il  -iii    l     III III  -  (|.    I  II  IN-    i  ■  .■■  .  1')     II/,!'  le  Hardi,  fils  du  roi  de  France 
Jr.in  Ir  l;.,ii   ,  lu  [  ilr  I  I  - 1  \  i ,  i  - 1 1 .   . l  -  .jir  -  .|r  Bour^offup,  de  la  maison  de 


Val.,l^     I,;,  •  r,"i    ;    //    '    I   //,   ir   .1     I  -  mit...  vir  m  ^iiinl  i;orni:,in.  rn   ]-,V>: 

Charlfs  ;\     I  ,,r   I       ,      ;..    •  ■      |.mi,,-      i,,i    ,  ,| ,  I    .-..,,,    ,  |  ,  |,:r.[l, 

de  sa  nirrr.  .  :  iii ,.   .!•    \i  .:i   ,    ,  ;■',■.  ■  <■  i .  ,      ,,,   ,,  i',,iih,i  .  ,  .u  .  i, 

tecte  du  ^.11 ^1  -  lir   'I-   l'.iii-,  .|ii  il  r II.  :i  ;  ./,,,,,   /;„,/,,„/     |,,|ii- 

15781,  qui  l.riiiiiii  Ir  I  liiilrau  d'Ecoucn  ;  l'hilippe  de  Moniay,  seigneur 
du  Plessi-  \lirl\,  iipirlr  DuPlessis-Mornay  (1549-1623),  que  son  zèle  pour 
le  calvinisiiir  m  hii  n niimer  le  «  pape  des  huguenots  »;  Maximilien  de 
Déthune,  duc  di:  M'////  (1550-1641),  né  à  Rosny,  gentilhomme  et  soldat,  l'un 
des  fidèles  collaborateurs  de  Henri  IV  ;  Louis  XIV,  fils  de  Louis  XllI  et 
d'Anne  d'Autriche,  né  à,  Saint-Germain-en-Laye  (1638-1715);  toutes   les 


gloires  c(  Il  iH  m 
rennt  \  ni  m 
ville.  Un  II  IN  h 
Racine  M  Ii  i 
sueur,  CiU  udnii 
1793),  le  regdil 
frère  unique  dt  1 
Philippe-CrjaliU 
1781),  petit-liK 


nues 


luiste 
'abbé- 
/  kpée,  né  à  Ver- 
sailles (1712-1789),. 
fondateur  de  l'Insti- 
tution des  Sourds- 
Muets,  en  1755  ;  Ducis„ 
poète  dramatique  ;  La- 
zare Hoche,  né  à  Ver- 
sailles (1768-1797),. 
général  en  chef  de 
l'armée  de  Sambre-el- 
Meuse  ;  Louis  XVIII 
11755-182',)    et    Char- 


7/' 


:„inl-ni- 
lan-e,  ne  a  Étampes 
(1772-1844),  zoolo- 
giste, ami  de  Cuvier  ;  le 
géologue  P. -A.  Vufré' 
nny  (1792-1S57);  L.-J. 
Mon, lé  Diir/uerre,  né 
à  CorineiUes-en-Pari- 
sis,  qui  trouva,  en 
1839,  le  moyen  de  fixer 
les  images  sur  plaque 
métallique,  par  la 
seule  action  de  la  lu- 
mière; le  sculplrur 
Hoî(fZo?i(1741-ls2,Sj,iie 
à  Étampes  ;  Constant 
Troyon,  né  à  Sèvres 
(1813-1865),  paysa- 
giste et  peintre  d'ani- 
maux ;  Ferditiand  de 
Lesseps,  né  à  Versailles 
(1805-1894),  créateur 
du  canal  de  Suez; 
Francisque  Sarcey, 
publiciste  (1828-1899). 


BASSIN     DE     PARIS 


371 


Eurc-ct-Loi 

Superficie:  587 400 
hectares  (Cadastre); 
S93  800  (Service 
géographique  de 
l'armée).  Population  : 
272255  habilunts. 
Chef-lieu:  Chartres. 
Sous-pn'IVrlin-.'s  ; 
Dreux,  Nogent-le- 
Rotrou,  Château- 
dun.  —  24  cantons, 
426  communes; 
4'=  corps  d'arjiiée  (Le 
Manp).  Cour  d'appel 
et  Académie  de  Paris. 
Diocèse  de  Ciiartres 
(sulTragant  de  Paris). 

Adossé  aux  collinrx 
du  Pcrche,le  territoire 
à'Eure-el-Luir  en  re- 
çoit deux  cours  d'eau 
qui  s'écartent  en 
éventail  :  VEuie  vei  s 
la  Seine,  au  noid;  h- 
Loir  au  sud-suil- 
•ouest,  dans  la  direc- 
tion de  la  Sarthe,  tri- 
butaire de  la  Loire. 
Une  ronde  de  l'IIuisne, 
rivière  percheronne, 
atteint.  ;ni  p.i^-^.-icp, 
Nogeiii-I' -llnii-iii.  -i  la  frontière  occidentale  du  département.  Pour 

des  r;iii-iN   riM mal  définies,  mais  dont  la  principale   est  sans 

doute  1,1  il'-^^irr.iih.n  |i.ir  suite  di'  di'-iiiiisenients  exagérés,  leLo/r.  qui 

venait  aujoiir,i  il  kil h  .  ^  j,.  |,i  i  ive  -mrho  de  l'Eure,  à  Eciuivilii', 

paraît  mainteiMiil  |i,ii,  l.in.  Il   M   à  -.mehe  la  6'o?u>,  imliijenle 

fille  de  cet  im n-e  pl.ile.ni  qui,  ,|e  Mnirsiœrhes,  sur  l'Essoiine,  ,i 

Chdteaudiin,  surle  Loir,  et  de  CAin/rcs,  sur  l'Eure,  iiOrlé(iH>:,  ruude  de 
la  Loire,  constitue  la  Beauce,  notre  grenier  d'abondanee,  l'une  des 
terres  les  plus  riches    mais  des 
plus  monot  nés  de  Fiante 


CHARTR  ES 


m      I'  H  1  s  E      1)  E 


fi-ère,  Thibault,  du  gouvernement  i 
de  Blois.  Cependant  les  Normands, 


rU«-de-l"rance,  ! 
pans  enfants  (1 


Il   nen    étiit  pns    ain 

a  tref  i 

Une         t     f      \ 

t   1      1 

cnlr      1                       1 

\  1        1 

des      1                    1 

1      ; 

preb  1                               1 

1    1 

pie  d  s    ( 

1 

arrêts     ordon                1 

fasiientla         il           1 

enfin       r  I                        1 

dind  1       1           II 

sura           i        i 

1 

cont                i                  1 

1 

en  L.     i            III 

fonl  1    1                      1 

jour                         1         1 

les  c  1 

cont               i                1 

\ 

cing  t            1           1 

Andt     \                  1     1 

sous  un     1    1            1     1 

1 

Enfin    -N  ain 

II 

Ca-n   les  a      [1        1 

probable    a  d  1      II     l 

certains  qu  alor^  la  i  urne  de  U  fo  et 

commen  a    les  D   u  les 

traques  de 

tous  cl       \1        i     \ 

n  litumnt 

au-ï  -s          11           II 

1    1 

sort   1     i 

1 

peu     1       i                  1 

1      1      t 

ge-UL   t  1             11 

t 

complète  aujouid  1  u 

Le  co    te  de  Ch     t  es 

est  né  d  s 

nécessites  de  la  defen 

c  m  L  les 

A'o    lands  Le  roiBo6e  t 

petit  lilsde 

Uobcrt  le    Fort  et  fils 

d  Eud.!.,  le 

défenseur  de  Paris,  inves 

it  son  beau- 

es  pays  de  Chartres,  de  Chàleaudun  et 
Q.xés  au  sol  par  le  traité  de  Sahil-Ctair- 
■urs  incursions  :  le  duiJié.  de  Sormandie 


;aipe  de  la'falaise  terliaiie.  Thibault  vî 
biens  furent  divisés  entre  des  collaté- 
raux •  h's  comtés  de  Cfiarlres  IHoii 
(Il        I       f     ent      [ir      cl  1 1     i 
7  I  I   t  ail    loi         1    iiit 


I     t 


f  t 


(I  irt 

1  longt  1  i  s  I  d  Ublo  au  i  i  1 
I  lante  Les  destinées  du  pa\s  cl  \r 
lin        1  ent  1     orniaib  lu  d  ^   1  i 

I  I    I         I      I     f  I       lit 


lelMepai  J 
le  Château  l 

leans    lit  c 

1  istra 

e  /   1  c    etkc      le 

tt  le  au  b  lai  1  d  Or 

1    d     n     «       pu  s  II 

\                ptn  1  u  t 

es  g 
punc     i 

mil      II 
lil!    Il 

)      I      11        J       i  11  II    dU\ 

mains    du   -sain^ueur,  tia  çois    de 
Cuise;  l'écrasement,  à  j4uneau  (1587), 


372 


LA     FRANCE 


des  bandes  allemandes  aux 
liaires,  venues  à  Iravns  I 
Champagne  pour  doniii  r 
main  aux  princes  refuiiuisli 
du  sud-ouest;  le  triompl 
de  la  Ligue  à  Chartres  et 
Dreux;  Henri  IV,  vainqiiei 
de  Mayenne  à  Irn/.  nielhii 
lu    sir-e    devant   Ckin-hTs 


elle  son 


sa  Cour  des  aides,  i 
avoir  abjuré,  se  fail 
ncr    dans    la    eallu-d 


Chartres  liU)i  lui  i 
l,-iiits)  ne  s  est  pib  ib'^i  m 
augoutdesmonomanes  1 
la  liçne  dioile,  lusqu  i 
perJies  1 1  1  \  n  n  1 1 
ginale     li  I  s 

ceintui    ni        .In     il  1 
terlie  sui    I    lu  1  1 1   mII 
grou]ie  bes  iniisoub  et  1  s 
noue  i  h  gnnde  [ilace  d 
Éi>aii  (  iiicien  miiehe    lu 
boib)     Rues  du  Bois  M(  i 
raiiietdu(jiand-Ceif,  un  '- 
de  laToiinelleue  (leh^  i 
lalUe,  de  la  Cl  )Ut  n       |  ii 
débouchent sui  1 1//       / 
Halles,  lue  du  S  I   il  d  (h 
et  lue  du  Change,  qui  s 
divisent  a  la. place  D  Ihnl 
où  s  élevait  le  eh  iteau  des 
anciens  comtes     il  be  dé- 
gage de   ces  appi  Uations 
une    bonne   saveui    ai 
chaïque.  Si  vous  ai  i  ivez  en 
flânant,  place  des  Halles,  unj  un 
de  marche,  vous  auiez  lisuipiiM 
d'un   gland  centie   d'afîaiiPs  <  ii 
céréales    et    giaines,     liiins    it 
peaux,  vins  et  alcools,  I    sli  iii\ 
(les  chevaux  a  paît)  sont  1  ubjt-t  d 
transactions  luipoi  tantes. 

L Eure,  en  mullipliant  ses  bi  is 
au  pied  d'  I  I X  illi  miiiii  d(  sm  m 
linsetd      t  uni    i  I     |  iM    i 

ques  pei    I      11  I    1    ni     Mil 

ses  boi  Is  I   si    Mil       I     I  II  luis    I 
de  lavons,  jusqu  i  la  jioite  0  il 
laume,  beau  s[itciiTien  de  1  archi 
tecture  du  \i\  ■•  siècle,  la  seule  des 
sept  portes  de  Cliaities  qui  soil 
encoie     debout    Peu    éloigne 
l'église  Saint  Pierre  iSunt-Pen 
en-\ allée),    abbatiale   constiuii 
du  xi"  au  xiii"  siLcle,  ofTie  a  1  ni 
miiation  des  altistes  ses  splen 
dides  veirieies  des  \iii',  mx"^     I 
xv'=  SRcles,  et,  dans  li  (liq    II 
absidale,    douze    mi-iiili|ii   s 
émaux,  dus  a  I  i    n  ii  1  I  un    n  m 
Samt-Aignan,  I  J]       .    Ili    pi      In 
xvi'siecle,  a\ec   nn     i         lu  \ii 
et  sa  touielle,    s  nul-  l    /  i 

belle  poite  lomane  et  st  s  i\|l  s 
antiques,  Sami-Maitin  i  i  \  il 
reste  d  une  bdsiluiue  anl  ii  m 
.au  X'  siècle,  le  petit  t  dili  o-u  il 
de  Nutre-Daiae-dc-la-Bi  1  pu 
rappelle  la  levée  du  su,  di  li 
ville  par  les  huguenots  en  l:)(jS, 
de  vieux  logis,  encore  :  celui  de 


Claude  Hervé  (xvi=  siècle)  ; 
celui  de  Luêns,  grand  cel- 
lier ogival  du  xiii=;  l'esca- 
lier de  la  reine  Berthe;  la 
maison  du  Saumon  (xv*  siè- 
cle) :  on  s'arrêterait  davan- 
tage à  ces  survivants  du 
liasse  si,  sur  toutes  choses, 
n'accaparait  le  regard 
l'iinmensecatliédrale  dres- 
sée au  sommet  du  tertre 
qui  porte  la  ville 

La  Cathédrale.  —  Les 
premiers  apôtres  du  pays 
cliarlraiu  lurent  saint  .Ù- 
lin  et  saint  Emlald,  mis- 
sionnaires envoyés  de  Sens 
par  saint  Savinien  et  saint 
Totentien.  De  là  vient  que 
lesièL'.M-nisenn;,!  ,\f  Cliar- 


L  E    P  o  u  n  T  o 


1,1    ,|.;,|,,,,,    de    IV'Vrrhéde 

l'ii  I-,  ilniit  il  releva  aus- 
-il  -1  lii-'-  .  Chartres  était 
1,1  Irle  dun  diocèse  fort 
vaste  :  eu  109",  Louis  XIV 
créa  le  diocèse  de  Bluis  à 
ses  dépens.  Une  lointaine 
tradition,  que  des  fouilles 
récentes  ont  partiellement 
confirmée,  se  rattache  à 
l'établissement  du  christia- 
nisme en  pays  cannite.  Il  y 
avait,  disait-on,  à  la  place 
même  où  s'éleva  depuis  la 
catliéilrale,  un  puits  et  une 
grotte  où  les  Druides  célé- 
braient leur  culte,  en  y  as- 
socianl  celui  d'une  Vierge- 
Mère.  M.  R.  Merle  t,  en  1901, 
a  rflmiivé  le  puits,  dont  la 
.  iiini'  n,(  iiM-  une  haute  antiquité. 
,rst  le  pnils  des  .S'nùîfa-Forfs,  où 
luiairiit  l'ié  jetés  les  premiers 
liii'liens  martyrisés  dans  la 
Midie  vnisine  et,  après  eux,  les 
.li,irli  ,iiiis  liii's  par  lesNormands 
ril.i-hiiL-.  I  11  s;:;s.  A  la  place  d'un 
ih'di  -!,■  -,i  ,il,,M  .•,  greffe  par  les 
ii'iiii'i-  iiii-^innnaires  sur  la 
;iulic  druidique,  quatre  églises 
•  l' succédèrml  depuis  le  iv<'  siècle, 
nsi|ii'à  la  basilique  actuelle. 

Les  Iniideiiir  11  isde  la  cathédrale 
meut  piisis  par  Fulbert,  évoque 
leChaiiies  11  121 1-1 028)  :  le  17 oc- 
(ilire  1037,  on  en  célébra  la  dé- 
licace.  L'incendie  qui  dévora  la 
,  ille  de  Chartres,  le  b  septem- 
lue  1134,  ayant  fort  endommagé 
la  façade,  elle  dut  être  remplacée  : 
ilors  s'ébrasèrent  les  trois  grail- 
les haies  du  portail  principal 
lloM-n75).  En  1194,  nouvel  in- 
eiidie  qui  détruit  le  corps  entier 
le  la  basilique,  en  ne  laissant  in- 
l,i(  tes  que  les  parties  occiden- 
l.iles  (xir-  sièi  li'\  encore  debout. 
.Murs  l'évèque  Reijnauld  de 
Miniçon  fait  appel  à  l'univers 
lirétien,  pour  la  reconstruction 
le  sa  cathédrale  :  l'enlraîiiemenl 
levient  général.  Des  témoignages 
■ertains  nous  montrent  «  les  po- 
[uilations  interrompant  leurs  tra- 
iaux,  les  riches  apportant  leur 
argent,  leurs  bijoux,  tirant  avec 


BASSIN    DE     PARIS 


373 


Ifs  pauvres  dos  charrettes,  convoyant  du 
lili',  de  l'huile,  du  vin,  du  bois,  de  la  chaux  : 
les  routes  sont  encombrées  de  pèlerins. 
iNobles  et  vilains  sont  confondus.  La  ca- 
Ihcdrale  est  Tœuvre  d'un  peuple.  Sa  dé- 
dicace fut  célébrée,  en  grande  allégresse, 
le  ■1\  octobre  1-260.  Il  ne  restait  plus  qu'à 
laihever.  Plusieurs  siècles  y  ont  travaillé. 
In  rhapilre  de  douze  chanoines  est  créé, 
en  1352,  pour  assurer  la  continuité  de 
l'œuvre  :  le  jubé,  le  chœur  s'élaborent;  le 
cldchfr  neuf  darde  sa  lléche  audacieuse. 
Des  éiiergumènes,  en  1793,  proposèrent 
(h'  r.ili.illn'  :  on  ne  sut  que  faire  des  dé- 
iiiiÈihrcs.  Mais  déjà  la  pauvre  basilique 
csi  (léligurée.  Le  chapitre  a  remplacé  le 
jiilii'  par  une  grille  en  fer,  les  colonnes 
^'uihiques  ont  été  badigeonnées  d'un  gris 
jaunâtre,  de  magnifiques  tapisseries  relé- 
guées au  musée  de  la  ville,  le  chœur  tra- 
vesti sous  un  revêtement  de  stuc  veiné 
très  vulgaire,  l'autel  écra.sé  sous  la  pesante 
masse  du  groupe  de  Bridan.  Pour  mieux 
éclairer  ce  chef-d'œuvre,  on  a  défoncé 
huit  magniTiques  verrières  qui  venaient  de 
saint  Louis.  Puis,  c'est  la  dévastation  sys- 
tématique, l'extravagance,  l'outrage  du 
culte  de  la  déesse  Raison,  les  palinodies 
simiesques  des  fêtes  décadaiies  :  on  danst 
dans  la  nef,  on  vocifère  dans  la  chaue 
Enhn  le  calme  levient  fmai  179b),  mais  la 
couveilund  |il  ml  i\iiil  ti- enleveepoui 
faui  il  ■^  1  ili  \[  \  iil  u  ste  exposée 
sansd  I  iiM  iii\  ml  iii{  1  II  s 
On  ne  (ompli  plu-,  ilailhius 
les  incendusquiont  epiouM 
la  int/udraii.  Dans  la  \asli 
pi  nue  quilb  dominent,  ses 
ili  uv  glands  clochers  lont 
1  1  m  V  ilable  amorce  des 
oia.'is  I  un  lu  Ml'  M.  Il 
lec/-«A,,  1  M       ,,_„ 

tout  il  un     I  I  M  I    II      h 

imbuqu   I     I       iill        I   mil 
le  cloLhci  du  \uul,  ilii    / 
)ie»/',  que  Jehan  Le  11  \i   i     hi 
Jrhan  de  Beauce  (l")l)l)  I  il 
héussa    de    pinacles,  ajoui  i 
de  baies  ogivales,  enguuland  i 
de  guipures,  de  festons,  d  i- 


I    s 


(Ji<nt,>^  se  nsuiue,  i  U\li  - 
1  ieui,tnti  ois  glands  y»/)  i((//s 
celui  de  1  otcident,  dit/jo?f/( 
roi/al,  par  ou  entiaient  les 
souveiains,  le  poirhe  du  Noid 
et  celui  du  Âlidi.  C'est  un 
poème  sculpté  en  Ihonneui 
du  Christ,  de  sdMi  i  e  et  de  sou 
Eglise,  un  tiiptvque  buiiiii 
dans  I I  pu  1 1 1    un  In  1 1    u  i  i s 

sibli    I  I    M     im     II      I pu 

tiaduil  ii|  lui  I  i|  1  I  ,1,  I  1 
Blbk,  1  -  Ls  m.,il  ,  I  \n  1  n 
et  le  Nouveau  lestauu  ni,  I  s 
légendes  saciées.  Ces  si  II  II  s 
innombiables,  ces  suuliol  s 
\isibles  de  l'âme,  ces  embh 
mes  du  vice  et  de  la  veitii,  \<  ^ 
plantes,  les  animaux  ne  siuil 
pas  de  simples  motifs  doi- 
nement,  ils  ont  leur  sijnili- 
cation  :  ici  la  pensée  se  ma- 
térialise, poui  ainsi  due,  alin 
detie  plus  saisissible  Dans 
ses    tiois    (biasements,    ses 


Fh/ 


II. 


voussures,  ses  chambranles, 
si'S  chapiteaux,  le  porche  occi- 
ilriitnl  compte  719  statues  et 
lii.'iiip«  c|ui  racontent  et  ma- 
-iiilii  ni  le  Christ.  A  gauche, 
\'A  -r,  /(w.id.au-dessusdesApô- 
iii  s  qui  lèvent  la  tète  :  dans 
II'  cadre  arqué  de  l'ogive,  un 
iluianach  de  pierre  et  un  zo- 
iliaque.  A  droite,  le  <riOi?i/)/(e 
lie  la  Vierge,  qui  est  celui  du 
Fils,  dans  un  cortège  d'ar- 
changes et  de  personnages 
ligurant  les  sept  arts  libé- 
laiix.  Au  centre,  la  Glorifica- 
li'ûi  du  Chrùt,  assis,  le  chef 
I  eiiit  du  nimbe  crucifère,  les 
piids  posés  sur  l'escabeau, 
luiblèmc  de  la  terre,  et  bé- 
nisMinl  Ir  iinmili'  d'une  main, 
|ii'iiil;iiil  i|iir.i|.-  l'autre, illient 
1.'  In  I  r.  Ii.iiis  liivalo, l'homme, 
le  lion,  l'aigle,  le  bœuf,  figu- 
ratifs des  quatre  évangélisles  : 
saint  Mathieu  et  saint  Marc, 
saint  Jean  et  saint  Luc;  et, 
pour  compléter  la  scène  de 
r.Vpocalypse,  dans  les  vous- 
sures, les  douze  anges  et  les 
vingt-quatre  vieillards  que 
saint  Jean  décrit,  velus  de 
lilanc  et  couronnés  d'or,  chan- 
I  iiil  et  jouant  d'instruments 
Ir  musique,  dans  une  adora- 
tion perpétuelle. 

L'œuvre  est  claire,  splen- 
(lide;  les  statues,  autrefois 
peintes  sur  fond  d'or,  sont 
couronnée;;  de  dais  à  claire- 
voie.  Dix-neuf  statues  sont 
colossales  :  sept  r&is,  sept 
pniphèli's,  cinq  reines;  les 
bustes  smit  allongés,  les  for- 
iiirs  l'ni.K'iées  et  comme  spi- 

32 


374 


LA     FRANCE 


ritualisées,  les  figures  vivantes, 
parfois  empreintes  d'une  grâce 
et  d'une  ingénuité  charmantes; 
les  moindres  détails  du  cos- 
tume, ceintures,  tissus,  corsa- 
ges, manchesetvoiles,  orfèvrerie 
des  couronnes,  chaussures,  sont 
traités  avec  un  soin  minutieux. 
Le  portail  du  nord,  plus  riche  de 
détails,  plus  ('(Miiiili'f,  plus  ori- 
ginal   pi'lll    r\  I  r,     r-l     ,|c(l|P    ,\     1,1 

Vierge.  Il  lui im.  n.  >■  rn  \-l\'>, 

sous  Plnli|il"'  \iiL:ii--h',  1-1  lei- 
miné  vers  127o,  suus  i'hilippe  li' 
Hardi.  Sa  construction  a  donc 
duré  soixante  ans  :  il  compli- 
700  statues,  en  trois  b.iii's  pm- 
îondes.  Leportail  du  sud  Ts:;  ^i  i 
tues),  commencé  au  tmips  il.' 
Philippe  Auguste,  terminé  sous 
Philippe  le  Bel,  représente, 
dans  sa  baie  médiane,  le  Juge- 
ment  dernier,    celle    de   gauche 

étant   consaciée  aux  maitjis,   celle   de  droite   aux    confesseurs 

Lorsqu'on  penetie  dans  la  cithédiale,  le  demi-ioui   m^slélleux 

qui  (  iiiilii   (lishmlis^    m   ks   h  pi  oI  ukIi  m  il   ■- ii   I     lilnnliesse 

<l   -\    Ml    .   I  iniiii    Msil     liMi  i      I  1     luis   nliin    n ,  ,  ,|  ,nde 

il  II  I  m  m  n  I  .  I  lin  s,|,i,  V  liil  iii  II  iiiiM  lus, aux, 
SI  h  lis  |ii  11  s  iii  ni  ils  x,,u  plu,  du  moiii.h,  siulll,  a  des 
hduteiii     \    ih    m    I  ii-i  s  se  couibent,  se  lejoignent,  lancées 

d  un  11  ni  11  II  h  I  I  l'autie,  se  gielTent,  confondent  leui 
sèveetlini  ni  |  n  ^  |  m  un ,  ainsi  qu'en  une  coibeille,  dans  les 
fleuis  dub  clelb  de  \oute.  tette  basilique  est  le  supieme  efîoit  de  la 
matière  cherchant  a  s'allegei,  substituant  a  l'opacité  de  la  pieue 
l'épideime  diaphane  de  ses  Mties  Elle  stupplie  pai  1  essoi  de  ses 
voùti  s,    Il  siih  ndi  m    de   ses    vittnin.  une    liiuiiiaise    de    lueiieiiis 


(jui  brille  dans  les   lances  des 

ogives  et  les  sphères  embrasées 
des  roses.  La-liaut,  dans  l'es- 
pace, li's  pioplietes,  les  saints, 
lisiiiLiiMs,  (oitège  triomphal 
du  Clii  ist,  viM  lit  au  milieu  d'un 
luiiiaïueut  en  ignition. 

La  vitierie  peinte  de  la  ca- 
thédiale  de  C/iflî<res  est  la  pre- 
mii'ie  du  nioiidp  :  .-H,^  compte 
i.ss'i  li-iii  I  -  I  I  -i|iii'  tilutes  du 
Mil  s,  I  n  Ij:.  ^i.iiides  fe- 
111  lu  s,  {  _!  III  I,  s  iMsrs,  .'iS roses 
luojennLb  et  12  petites.  La  plu- 
part des  grandes  verrières  sont 
dues  à  la  munificence  des 
princes,  mais  les  corporations 
aussi,  les  ouvriers,  les  manœu- 
vres, les  mai  chauds  ont  voulu 
offiir  à  la  basilique  leurs  pan- 
neaux de  feu. 

La  cathédrale  mesure  134  mè- 
tres. Les  voûtes  de  la  nef  et  du 
chœur  sont  les  plus  larges  (16",30)  et  les  plus  haidies  de  l-i  uk  e 
(37™, 2  j),  elles  ont  de  25  a  30  tentimeties  d  epaisseui  et  sont  faites  de 
moellons  cubiques  nojes  dans  le  moiLiei.  Il  faut  louei  sansitseive 
\d.ilotuie  du  chœur,  la  finesse  exquise  des  colonnettes,  des  clochetons, 
(les  aii»nilles,  au  milieu  desquels  évoluent  des  aiabesques  au  dessin 


IL      SUD      UL      L  1 


(■;i|iricieux,  encadrant  quarante  groupes  historiés,  sous  de  riches 
iMlilaipiins.  Jr/mii  dr  Beauce  commença  ■  i-  muaniliiiue  ouvrage  (  1»14). 
l..i  I  MllniliMir  repose  sur  une  crypte  lni  une  de  deux  galeries 
l'ii'  r.iles  qui,  p.uiies  des  deux  clochers  ,|e  Ininsl,  fi.nt,  autour  de  la 
iief  uKiitressc  el  du  chœur,  un  circuit  de  20U  iiièlies  de  long  sur  5. 
à  6  mètres  de  large.  Deux  transepts  et  sept  chapelles  absidales  la 
complètent;  au  chevet,  le  Marttjrium  ou  caveau  circulaire  de  Saint- 


HASSIN     DE     PARI; 


375 


Lubin  (ix"  siècle)  elles  murailles  d'appui  gallo-romaines.  Tout  près, 
le  puits  des  Saints-Forts,  en  arrière  de  la  chapelle  de  Notre-Dame- 
de-Smts-Terre.  Cette  crypte  est  la  plus  vaste  de  France.  «  Et  quelle 
crypte  que  celle  où,  pendant  t;mt  de  sièilcs,  ont  défilé  les  rois  et  les 
reines  I  Philippe  Auguste  et  Isaln'll.'  il,,  ll.iinaut.  Hlanche  de  Castille 


Eu 


rc. 


Superficie  :  SOoSOn 
graphique  de  l'aMm'i- 


i.rl,,,,  ^  r„,,l,~lr.-\  603700  (Service  géo- 
iriér  .  I'.i|iiil,,[i,,ii  :  :;2:!(i:i()  hahitants.  Chef-lieu  : 
Evreux.  Smu~-|,i  .  in  im  fs  :  Les  Andelys,  Ber- 
nay,  Louviers,  Pont-Audemer.  —  30  cantons, 
7(111  ((iinniuiirs;  W  corps  d'armée  (Houen).  Cour 
d'apiHJ  i"l  Acadi'iuif'  de  Caen.  Diocèse  d'ÉvREUX 
(sulîragant  de  flouen). 

lux   fraîches   et 
incline  avec   le 


et  saint  Louis,  Philippe  de  Valois,  Jean  le  Bon,  Charles  V,  Charles  VI 

Charles  Vil,  Charles  VIII  et  Anne  de  BretaLriir,   puis  F 

Henri  III,  Catherine  de  Médicis,  Henri  IV 

cathédrale,  Anne  d'Autriche,  Louis  XIV,  Maii.    I  jm /lll-l^.i...  .'t   l:ml 

d'autres...,  toute  la  noblesse  de  France,  et  Fenlinand  d'Espagne  el 

Léon  de  Lusignan,  dernier  roi  d'Arménie,  et  Pierre  de  Courtenay, 

empereur  de  Constantinople....  »  (Huvsmans.) 

Flèches  de  Chartres,  nef  d'Amiens,  chœur  de  Beauvais,  portail 
de  Reims,  feraient,  dit-on,  une  cathédrale  parfaite.  Mais  la^nef 
à' Amiens  laisse  filtrer  une  lumière  trop  crue.  Pour  avoir  voulu 
follement  dépasser  ses  sœurs,  la  voûte  de  Beauvais,  projetée  d'un 
bond,  vacilla,  s'écroula;  on  l'a  remise  sur  pied,  mais  elle  reste  iso- 
lée. A  Reims,  c'est  la  pierre  qui  se  filigrane,  s'irradie  sur  le  bleu  du 
ciel  :  ce  portail,  d'une  incomparable  richesse,  contraste  avec  la 
majesté  sévère  de  Chartres  ;  mais  ces  tours  si  puissantes  et  ; 
à  la  fois,  autant  que  celles  de  Paris  sonttrapues,  arrêtées  c^'imum'  j 
bout  de  souffle,  n'ont  pas  reçu  le  couronnement  que  les  ar(  lui.  .i.- 
rèvaient  pour  elles.  Les  tours  de  Chartres,  au  conli-.nn',  ont  I.  iir< 
flèches  qui  s'élancent,  l'une  robuste  et  altière,  l'auii  >  ,|.  .iiip  ■  .i 
comme  se  jouant  du  vide.  Encore  que  disparate  en  en  in  i^  s  l^i  mi  ^ 
juxtaposées,  la  cathédrale  de  Chartres  est  complète  :  la  liardies^e  des 
tours,  les  personnages  symboliques  qui  peuplent  ses  portails,  les 
verrières  animées,  l'épanouissement  du  chœur,  l'élancement  des 
nefs,  la  splendeur  des  roses,  le  mystère  de  la  crypte,  tout  concourt 
à  exprimer  la  même  pensée;  une  âme  habite  cette  cathédrale  :  elle 
est  vivante,  et  c'est  là  sa  beauté. 

Personnages  historiques.  —  Saint  Fulbert,  évêque  de  Chartres 
(mort  on  liiJ'i  ;  Fnurlier  i/r  Chiirlres,  chroniqueur  de  la  première  croisade; 
l'abbe  pnùle  l'/iil.  Iirs/,nrlrs.  né  à  Chartres  {1s'ifi-lfin6\  oncle  de  Régnier; 
Malhuiin  Kéyiicer  yValï,-U\ij,  pnri,.  ^MiHiiii.-  :  P.'-<r  nrllcau,  né  à  Nogent- 
le-Rotrou  (1528-1577),  poète  dr  \<  I"  'Il  i,'  \uv  Etienne d'AUgre 
(1550-1635)  ;Jea)iflo/ro«,  né  àDrcnx   :         i  :  il'amille  des  comtes 

du  Perche,  ami  et  émule  de  Coinn il.  ;    r,        -    «,     .  ' /.  cvi^iinc  de  Grasse 
et  Vence,  en  1672,  versificateur  agréalil.  :   /  ''         ■  /'  -      /.proscrit 

avec  les  Girondins  (1754-1793)  ;  Pe<î'on,  m  Hi,   A.   I'   u      i i  Iits  (1756- 

1793);  le  général  Marceau,  né  à  Chartri'-<     i      ' 

néral  de  division  à  l'armée  de  Samlii'  ■  i  M    ' 

d'Altenkirchen  en  1796;   Clawl.  r    • 

défenseur  de  Charlotte  Corday,  M.   ii    i       M     i 

sabeth;  le  jurisconsulte  FraHî'"'^    i,     ,.    /   .      , 

Loiseleur-Deslonchamps ;  le  minéialof.'isle  llfii 

Chastes,  professeur  au  Collège  de  France  (1798-1873);  le  cardinal  Pie,  évêque 

de  Poitiers  (1815-1880)  ;  le  géologue  historien  Jules  Desnoyers  (1800-1887). 


cours  de  cette  rivière  à  l'est,  celui  de  la  Rille  à  r(mest,  un  ter- 
ritoire plantureux  de  forêts,  de  champs  et  de  prairies,  d'altitude 
médiocre,  mais  copieusement  arrosé,  vers  les  cingles  répétés  que 
diMiit  la  Seine,  avant  de  s'épanouir  en  son  estuaire,  au-dessous  de 
Uuillebcuf. 

Pont-de-FArche,  Les  Andelys,  Vcrnon  attachent  le  département 
de  l'Eure  à  la  Seine  et  prolongent  son  action  au  nord,  sur  la  rive 
droite,  entre  les  cours  de  ÏEpte  et  de  VAndelle. 

Les  Vétiocasses,  au  nord  du  fleuve  (Vexin  normand),  les  Aulerques  Ebu- 
rovices  (Aulerques  d'ÉvTeux),  au  sud,  peuplades  celtiques,  évangélisées  : 
les  premières,  par  saint  Kiiaisc,  mai-lyrisé  à  Ecos  ;  les  scccmdes,  par  saint 

r^H/v//.  |ii'.aiih'i-  r\.',|ii.-  .ri:\  i-i  m,.  ,i  l  ,  im  Jij  i\  ■■  -nrl,  .  vii|,irrnt  la  domina- 


'1^  ■-'■  •■  ■ "'  ans,  ge- 

.1.  .s.o  luuiulknient  près 
eau-Lagarde  (1756-1811), 
Antoinette  et  de  M">«  Éli- 
(1792-1857);  le  botaniste 
de  Sénarmont ;  Philarète 


(les  ItMiii  iiv.  ri  I  ,a,,lili--,  ,,,,  ,|i  ,',  -   1  :  ,,:,  -  ,  i,,  ;  |,  ,  m,  iMiii-  . 1 1!  la  Selnc, 

ipiaii.!  ,!,■  1  ..UL»l  MUMunul  1. .-,  A (,,,.6,   Uail,  lui  luis  unifoianément  au 

pillage.  Alurs  Charles  le  Simple,  impuissant  à  contenir  les  pirates,  leur 
alianilcinna  sur  les  deux  rives  de  la  Seine  une  partie  de  l'Ouest  (traité  de 
Saint-t'.lair-sur-Epte,  en  911).  Ainsi,  le  Ve:iin  normand  fut  lié  au  territoire 
de  l'Eure.  Les  Normands  étant  aux  portes  de  l'Ile-de-France,  leur  duc 
Richard  donna  Évreux  en  fief  à  l'un  de  ses  fils,  pour  en  faire  comme  le 
boulevard  de  la  domination  nouvelle  contre  ses  voisins  de  l'Est.  Telle 


376 


LA    FRANCE 


est  l'origine  du  pui>sant  comté  d'E- 
vreux  (990),  dont  fui  iuv.slic  [An-  Iml 
la  famille  de  Monlforl-r.-lm„un,.  .\m  le 
garda  jusqu'en  Û19S  et  dut  lu  rcilcr  alors 
au  roi  de  France.  Philippe  le  Bel  (1307) 
en  nt  un  apanage  pour  son  frère  Louis 


l'érigea   en   di 
d-Évreux,  fils   de 


Navari 


Pli  i  lippe 


en  prelondaiit  à  la  lourunne  de 
:  ses  traîtrises  et  sa  malfaisance 
il  snrnntnn\frClin)ie.':le  Mtnnmis. 
I   11'  \n~\i-  iiili'   iiu'il  joua  durant 


,„.,^  ,1  ll.i-iiii^.    I ,  .    lUtUlintme  le  Bd- 

do  France  pour  ses  terres  du  continent, 
était  devenu  ]dus  puissant  que  son  suze- 


61  il 


-  Im.iiN  'l.'  \  \\\u.  Xux  Planlugeiiels 
Aii|Mii.  liiiiiMis  (le  la  couronne  d'An- 
I,  IrM.-  ri  dm  s  de  Normandie,  maîtres 
,.  Il  M.Miiir  ,|.  Il  l'i'ance,  Philippe  Au- 
iis!,'  ,  Mriii-.|ii,i  Ir  duché  de  Normandie 
I  |r-  |ii,i\  III,  i^  anglaises  ducontinent  : 
ujiiii,  .M.uue  'jl  Touraine. 
Ldiiest  vivait  en  paix  et  prospérait, 
uauil  la  funeste  guerre  de  Cent  ans  re- 
ressa  l'une  contre  l'autre  la  France 
t  l'Angleterre.  Charles  le  Mauvais  mit 
!  trouble  à  profit.    En  1378,   ses  États 


sont  confisqués  et,  en  1404,  font  relour 
à  la  couronne.  L'épopée  de  Jeanne  d  Arc 
et  l'affranchissement  du  sol  national,  le 
règne  avisé  de   Louis  XI  ramènent  la 

paix  dans  Frrev.r.   Pendant  1rs  guerres 

,|r  ivliL'i"ii.  la  Mllr  liiil  ji'iiir  la  Ligue. 
i;  r-i  ^111-  Ir    I.  Il  iImiit  ■].■  I  I  iiiv  ct  près 


MaM-niir.  la  dniMve  b.ataille  û'Ivry 
1:,:mi  .  l-.n  17'j;t,  Krreu.r,  à  l'instigation 
(le  lUizut,  piil  p.uii  pour  les  Girondins. 
Kniin,  Napoléon,  eu  isio,  releva  en  partie 
l'ancien  fief  d'Étreitx,  sous  le  titre  de 
duché  de  Navarre,  dont  il  fit  un  douaire 
pour  l'impératrice  Joséphine,  après  son 
divorce. 

Évreux  (189S7  habitants),  porte 
dans  sa  cathédrale  les  stigmates  visi- 
bles des  épreuves  que  lui  valut,  à 
plusieurs  reprises,  sa  situation  de 
place  frontière,  entre  France  et  Nor- 
mandie. Sur  l'édifice  consacré  par 
Laiifranc,  en  1072,  et  dont  il  resta 
les  arcades  longitudinales  de  deux 
travées,  après  l'incendie  qu'alluma 
Henri  I"  en  1119,  se  sont  greffées 
d'autres  arcades  de  la  nef.  Un  chœur 
plus  large  (1275),  avec  toute  la  har- 
diesse et  l'élégance  du  sl\  le  ^'M|lii(|ne 
à  son  apogée  ;  un  nouv.  au  1 1  aii-e|ii  ; 
une  tour  centrale  dniii  r.ler;,,,!,! 
flèche  porte  à  73  mètres  de  haut; 
une  brillante  ornementation  des  cha- 
pelles, les  portes  des  croisillons, 
celle  du  nord  en  particulier,  qui 
est  un  chef-d'œuvre  de  délicatesse, 
sont  venus  successivement  parfaire 
l'édifice.    Si    l'ensemlile    niaii(|ue 


CATIIEU  1 


il  uiiil(     I  II  uvre  qu'y  ont  accomplie  les  différents  âges  lui  donne  un 
mI  ml   I.  t  pnuv  l'histoire  de  l'arcliitecture  en  Normandie. 

I  /'//(/  ,'y„sc.,/„//  voisin  évoque  un  élégant  manoir  du  xiv*  siè- 
,  1,  Il  Mil  Chuitraiup,  artère  vitale  de  la  ville  actuelle,  conduit 
,1  VJtun,  aux.  multiples  dérivations.  A  l'opposé  de  la  cathédrale,  dans 
le  réduit  central,  l'élégante  tour  du  Beffroi  ou  de  Vllorloge  hisse 
sa  lledie  du  xv^  siècle  au-dessus  de  la  place  de  la  Mairie  et  du 
Musée.  La  Préfecture  (ancien  petit  séminaire),  dans  un  cadre  de 
belles  liondaisons;  \e  Palais  de  Justice,  Végliae Saint-Taurin  [chœur 
du  xiV  siècle,  crypte  romane  et  façade  du  xvii"  siècle  en  gréco- 
romain),  s'écaileiil  eiihe  deux  l.ias  de  rilon.  Un  beau  jardin  bota- 
nique s'inler|Mi-r,  ,lii  l\r,r,i  1,1  iiiiin.'lli-  ijare.  V  avenue  de  C-ien,  qui 
allonge  sur  de  li  le  lu  ~  |.i.,ii  e  -  ~  a  ui  i-iiiliiiue  allée  d'ormes;  Y  avenue 
de  Bretcuil,  qui  c.ouluil,  eu  bnuluie  Je  l'iton,  au  parc  de  l'ancien 
dulleau  de  Navarre,  otTrent  aux  promeneurs  d'agréables  ombrages. 


BASSIN    DE    PARIS 


377 


Personnages  historiques. 

— //eHu/i/.iirniiiri-ai.hrrMoiHl.i- 
tcur  (10:1,      .If    |:illli.-.Vr    linir.llr 

tine  du  Bec,  ilmil  \.<  ,:■„].■<  d,- 
rcnt  tr(''S  lloriss.inirs.  ,iii\  \r  il 
xii° siècles;  le  clii-iHih|tiriir  (,'»//- 
laume  de  l'nilieiK.  hislniicri  de 
Guillaume  le  Conquri-anl;  le 
trouvère  Alexandre,  né  à  lier- 
nay;  Eiir/uerrand  de  Mnrif/n>/, 
né  vers  12fiO,  chambell.'in  de  Plii- 
lippe  le  Bel,  surintetiil.ini  i\r~ 
finances,  pondu,  pour  ui.ih  ri -,i^ 
tiens,  au  gibet  de  Montruicon 
en  1315;  Joachim  Houanlt  de 
Gamaclies,  maréchal  de  France 
{m.enl478);  Claude  d'Aimehault, 
maréchal  de  France  et  ambassa- 
deur sous  François  I'^'';  Adrien 
(Tournebœuf)  Turnèbe  (  IdIî!- 
1565),  philologue;  Nicolas  Pous- 
sin, né  aux  Andelys  on  1594, 
mort  à  Rome  en  1665,  chef  de 
l'ancienne  école  française  de 
peinture  ;  le  bel  esprit  Bensérade 
(1612-1691;  Jacques  de  Chain- 
iray,  chevalier  de  Malte,  né  à 
Évreux  (16S7-1756),  qui  défendit 
Oran  contre  les  l):uli;iiL-qiics; 
Thomas  et  son  frri.' ,/./.'.  lUihcii 
Lindel.  tous  1rs  dnix  .ouvri, 
tionnels,  le  prcinicr,  evcqiir 
consUtutionnel  de  l'Eure;  /'/. 
Buzol,  d'Évreux,  député  aux 
États  généraux  et  fi  la  Cuiiveii- 
tion:  trouva  la  II  iM  il  :,\.'r  1^  li..ii. 
près  de  Borde.ni  \  1  r  ,  1  1  , 
Jean-Pierre    lil'i  1 

1818),  l'un  des  iii.iimiri'^  ,|r  1  ,. 
ronautique;  Charles  Dupont  ^dr 
J'Eure),  président  du  gouverne- 
ment provisoire  en  IS'iS;  le  sa- 
vant .-11',  lir, .!,,_, ir  .l„  w.'-./r  Lr 
Prévosl.::        .    1:     l,:r  :.      .    ;  C  A  T  U  É  D  1,  , 

le  malliriii  ■' :.  .  n   i  ;    vi 

Fresnel,     iii\  miI.  nr    i|.  ~    [iIm  ivs 

lenticulaires,  né  à  Bruglie  ^1788-1827);   l'avocat,  député,  minisire  de  la 

Restauration,  ^.-F;-.-//enfi  Lefèvre  de  Valisménil ;  Achille-Victor,  duc  de 

Broglie  (nSâ-lSlO);  Scipion  de  Dreux-Brézé,  né  aux  Andelys  (1793-1845). 


Orne. 

Superficie  :  (509  708  hectares  (Cadastre),  614  300  (Service  géogra- 
phique de  l'armée).  Population  :  307  433  habitants.  Chef-lieu: 
Alençon.  Sous-préfectures  :  Argentan,  Domfront,  Mortagne. 

—  36  cantons,  ol'2  communes;    l\'   cmps  d'aiiiir'e     Li;  .Man's).  Cnur 


ilappel  et  Académie  de  Caen. 
Diocèse  de  Sées   (sufl'iagant 

lie  lîouen). 

L'Eure  et  ses  aflluent.s  : 
i'.-l!7-e  et  VlUm;  la  Bille  et  la 
Charentnniie,  dirigés  vers  l'es- 
tuaire de  la  Seine  ;  la  Touques, 
hi  Dives  et  VOrne,  qui  vont  à 
la  Manche  ;  au  sud ,  laMayenne, 
la  Sarlhe  et  VHuistxe,  dont  le 
faisceau  se  greffe  à  la  coulée 
de  la  Loire  :  ces  cours  d'eau 
dévalent  h  la  ronde  dis  hau- 
teurs du  Perche,  dont  l'hémi- 
cycle noue  l'auréole  crétacée 
du  bassin  de  Paris  aux  ro- 
rhes  primitives  du  massif  de 
l'Ouest.  Sur  ce  seuil,  dont  le 
[loint  culminant  atteint 
417  mètres  avec  la  forêt 
iVlù'ouves.  le  département  de 

l'Oi >t  assis,  entre  la  plaine 

-r|iiriiii  iMuale  de  Caen  et  la 
diqiirssinu  du  Maine.  La  ré- 
gion est  accidentée,  sillonnée 
de  frais  vallons,  sous  le  cou- 
vert de  grandes  forêts  que 
surmontent,  dans  la  haute  ré- 
gion des  sources,  un  grand 
nombre  d'étangs. 

Alençon  (17  378  habitants) 
est  bâti  sur  la  Sarthe,  à  la  li- 
sièi'o  méridionale  du  départe- 
ment de  l'Orne. 

Maîtres  du  littoral  voisin,  les 
.Vi)rmanrf.ï  n'eurent  garde  de  né- 
gliger une  situation  assez  avan- 
tageuse pour  leur  pernu'ttre  d'é- 
tendre la  main,  de  la  Seine  à  la 
Loire,  /i/c/inyrf/i!'' y  groupa,  sous 
Guillaume  de  Delléme,  un  fief  important.  Les  seigneurs  de  Belléme  se  qua- 
lifièrent alors  comtes  d'Alençon.  Les  ducs  do  Normandie  devaient  se  heurter 
atix  ducs  d'Anjou,  leurs  voisins  d\i  sud.  fïm^roî.Vori'cZ,  remontant  la  vallée 
ilrl;i  Sarlhe,  en  inin.  mil  1 1  -,  ,in  mp  ( '.  .  ,:tii-  il-iillaumele  Bdtardne 
l.irda  f;iirn'  à  y  riMilivr  :  1 1  ;  r ,  ;  , , .  ,  | ,  ,  ;  I  ,  |  i  i  .  •  i,  -  .rmiit  même  jusqu'au 
M.iiis,  lai  il  Si;  f.irtili  i    /.  1/  I  héritière  d'JZcnpon, 

liiit  Im  |il.irr,  |iciiii-  Il  -  1  ;  -  i!.'  x.n  In  iiilir.  i>u  uni  MU  Planlageuet,  comte 
il  Ail  ji  m.  iliMiii  i..i  .1  \ii„:  iiii'c  cl,  par  là,  niailiv  dos  fiefs  normands  du 
rniilinriii.  Il  II  II]  In  II  ,ii  |  i),i,e  se  trouva  complètement  englobé  dans  les 
Élals  ilr  II  iiiiii\.  II.  Mii'M  m  lue.  Avec  les  territoires  conlisquos  par  Philippe 
Au,i;u>le  Mir.lr.iii  >aii>  1  nir,  il  fait  retour,  en  1221,  à  la  couronne  de  France. 
Saint   Louis    lit  A  Alençon   un    apanage    pciui-  Pierre,  siui  (]ualriènie  fils. 


LE     D  i;    s  E  E  s 


i[J^:3^-""f«^ 


378 


LA    FRANCE 


Puis  le  fiefi  érigé  en  duclié-pairie  (1414),  passe  à  Marguerite  d'Angouléme, 
sœur  de  François  !'■■  et  veuve  du  dernier  duc,  remariée  à  Henri  d'Albret. 
Alençon  fut  désigné  comme  l'une  des  villes  ouvertes  à  la  religion 
réformée.  Avec  le  xvn"  siècle,  le  duché  d' Alençon  est  donné  en  apanage 
à  Gaston  d'Orléans  (1046),  puisa  sa  fille,  la  duchesse  de  Guise,  et  reste  dans 
la  maison  de  Bourbon  jusqu'au  comte  de  Provence,  depuis  Louis  XVIU. 

De  l'ancien  château  des  ducsd' Alençon,  il  l'esté  deux  tours  crének'es 
du  xv«  siècle,  adossées  à  un  coi-ps  de  logis  que  complète  la  tnur 


de  l'Orne  à  la  Convention  (1792;  ;  Nicolas-Jacques  Conté,  né  à  Saint-Céneri- 
le-Géreï,  chimiste,  inventeur  du  craj'on  qui  porte  son  nom  (1755-1805); 
l'infâme  Jacques-René  Hébert,  rédacteur  du  «  Père  Duchesne  «  ;  Marie-  Char- 
lotte de  Corday  d'Armont  (176S-1793),  née  près  d'Argentan  :  elle  assassina 
Marat,  qu'elle  considérait  comme  un  tyran  ;  aussitôt  arrêtée,  elle  fut  exé- 
cutée quatre  jours  après;  Joseph,  comte  de  Puisaye,  né  à  Mortagne  (1754- 
1S27),  ancien  officier  des  Cent-Suisses,  réorganisa  la  chouannerie  en  Bre- 
tagne et  prépara  en  Angleterre  la  malheureuse  expédition  de  Quiberon  ; 
fieiié-Nicoins  Vufriclie,  baron   Lesgeneltes;   médecin   en    chef  de  l'armée 


s  A  I  N  T  -  P  I  E  RU  E  . 


Couronnée  (xvi"  siècle).  Entre  rH(Jtel  de  ville  (1783),  qui  remplace 
en  partie  l'ancien  château,  et  le  Palais  de  justice,  une  rue  conduit, 
de  la  place  d'Armes  à  la  vaste  et  belle  promenade  aménagée  sur 
la  rive    droite    de    la  Briante.    L'église    Snint-Léimard    est  "proche 


(fin  du  XV'  siè 
Nutre-Dume,  d 
rebâtis  en  \lt. 
<II. 


XMn 


,ll    ll-l 


table 

Rouen:  ib  <  \  .i  i  in-.-, 
sculpturi'  (!•■  la  iirii, 
place  d'Ai  ni.^  a  1  i  l'i 
collège  ib'  .1.  Miii.  -.  r 
thèque,  \iii^l-^i\  m 
l'abbaye. hi  \..i-hi.u. 
Alençon,  la  salle  du 


n  est  l'église 
ur  et  clocher 
-un  iiu  iMi.lic  :  !,(.ii  |Hiirhi'  Il  i, insulaire,  véri- 
II'-  qui  lait  [ifUM'r  à  celui  de  Saint-Maclou  de 
du  xvi«  siècle;  la  chaire,  délicieux  morceau  de 
issance,  sont  de  tout  point  admirables.  De  la 
r.-clure,  le  Lycée,  établi  à  la  place  d'un  ancien 
ii-'i  \''  «la  us  la  chapelle,  Iran-Liim.'.'  >■»  biMin- 
i-iiilii|iii's  armoires  en  cbiair  pinvi-nanl  de 
l..'S  Inmistes  verront  encore  avec  inléièt,  dans 
Tribunal  de  commerce,  ornée  de  boiseries  et 
d'une  cheminée  du  xvne  siècle  ;  la  coulée  de  la  Sarthe  ;  la  Halle  aux 
Blés,  audacieuse  coupole  en  vitrage;  la  Halle  aux  Toiles;  l'École 
dentellière.  Les  environs  fournissent  un  beau  granité  et  des  cris- 
taux de  quartz  hyalin,  appelés  diamants  d'Alençon. 

Per^onnam-s  historiqutjs.         J-     :  Jf  Valois,  àuc  à' Alençon,  poète  à 

''     '  '         '''•''■    -M"  siècle);  l'helléniste  Jeoïi  C/te- 

'  ~  '  '      li'njon  de  Matignon   (1525-1597), 

mil'  I.  il  '!'  Il  II-:  /  /:  '  '.  l:<'iilaix,  de  Mortagne,  historien  du 
Perclie  ;  rr.-Ewirx  ,1e  Mezrrui,  iiu  à  lîy,  près  d'Argentan  (1610-1683),  auteur 
d'une  «  Histoire  de  France  »  ;  Jean  Eudes,  frère  de  l'historien,  prêtre  de 
l'Oratoire  et  fondateur,  à  Caen  (1643),  de  la  congrégation  des  Eudistes  ; 
Pierre  Alix,  controversiste  protestant;  le  P.  Louis-Fr.  d'Argentan,  élo- 
quent prédicateur  capucin;  Michel  Tannegui,  comte  Le  Veneur,  né  au  châ- 
teau de  Carrouges  ;  Ch.  Dufriche  de  Valazé,  député  pour  le  département 


d'Egypte  ;  J.-ll.  Mouchet,  né  à  L; 
fabrication  des  aiguilles;  Jean-Ai 


e(17x:V,  oii  ilimpurla  l'industrie  de  la 
stin,  baron  Er?ioitf  (1753-1827). 


Calvados. 

Superficie  :  o:;2100  heclares  (Cadastre),  509  200  (Service  géogra- 
phique de  l'armée).  Population  :  396318  habitants.  Chef-leu  :  Caen. 
Sous-préfectures  :  Bayeux,  Falaise,  Lisieux,  "Vire,  Pont-l'Evê- 
que.  —  38  cantons,  763  communes;  3"  corps  d'armée  (Rouen). 
Cour  d'appel  et  Académie  de  Caen.  Diocèse  de  Bayeux  (sufîraeant 
de  Rouen). 

Pauvre  bourg,  situé  sur  la  voie  de  Bayeux  à  I.i?inix,  Caen  Wx:',  ha- 
bitants) n'entre  qu'assez  tard  dans  l'histoire  :  sim   i -l   r.ni  ]„,iii-  la 

première  fois,  enl006,  dans  une  charte  del'abbavr  •]•■  irr.Miin.  i,,nihii.,„e 


le  Conque 
de  Caen  i 


d'outlT-lniT.   Lr;   .Il'UX 

ville,  dans  le  rayonnement  du  t 
à  l'est,  l'une  dite  «  abbaye  aux 
devinrent  le  centre  d'agglomér 


Angleterre  par  sa  vie 
a  lit  un  donjon  sur  la 

ans  trop  peiil 


l.'S  ; 


.■■rlail,  m  face 
■  |„.n,„-llait  de 
•  ■  >'ai  royaume 
da  aux  deux  pùlcs  de  la 
e  à  l'ouest,  la  Trinité 
abbaye  aux  Dames  », 


Le  château  a  gardé  son  enceinte,  des  tours  rondes,  quelques 
courtines  du  xv  siècle,  et,  à  l'intérieur,  une  ancienne  église  gothique 
et  un  bâtiment  du  xn=  siècle,  où  siégea  parfois  l'Échiquier  de  Nor- 
mandie. Va.hha.ûa.\e  Saint-Éiienne,  commencée  en  1066  par  Lan  franc, 
premier  abbé  du   monastère,   fut  inaugurée  onze  ans   après,  par 


BASSIN     DE     PARIS 


379 


210), 


■>t 


raiTliov.-.,|,i,>   ,W    Rnneu,   Jean    dWw.uuUr^,    ,|,.v;int    !.■    vain.in.Mir 
d'HasIiiiL-s  >aiv,,i,,i,.,la  rfine  MatliiMr  .t  Irur  li 's  lln|,r,i,  mioinv. 

d'uni. rill; -om;-^,.    1077).  Guiilauiii»  \ -nliil  .lir  , ,,-•  ,I,.m<  rH  !.. 

église.  I.i'  |H';i  nui  subsista  de  lui,  apiv' ■^^  N'^  jm  nl.mali.ins  du  (^■iiiliraii 
par  les  Réformés,  fut  vecuoilli  et  déposé  snus  le  chœur,  dans  un 
petit  caveau  que  le  général  Dugua,  préfet  du  Calvados,  fit  recouvrir 
d'une  dalle  de  marbre  noir  où  se  lit  l'inscription  commémorative 
(1812).  L'intelligente  restauration  delà  basilique,  entreprise,  de  1609 
à  1626,  par  le  prieur  Jean  de  Baillehache,  nous  a  rendu  la  construc- 
tion primitive.  Deux  tours  surmontées  de  flèches  élégantes,  malgré 
leur  sobriété  voulue,  une  nef  du  xi'  siècle,  longue  de  llo  mètres, 
flanquée  de  collatéraux  que  surmontent  de  vastes  tribunes  sur  arcades 
géminées,  un  transept  et  de  grandes  voûtes  à  plein  cintre  exécu- 
tées au  xii"  siècle,  le  chœur  l'I  b-;  i  Iiap.lbs  ali>i 
donnent  à  l'ensemble  de  l'i'iliii'i'  1.  mu- ''ii|'  •{■■  ri 
admirable  spécimen  de  l'art  i.  h^i,  ii\  du  m    M' - 

Les  anciens  bâtiments  qui  entuuraiciil  .<■'//'/-/.'.'' 
molis  en  partie  :  il  en  reste  deux 
tours  (xiv  siècle)  de  l'enceinte 
fortifiée  et  une  salle  des  gardes, 
fort  mutilée,  appartenant  à  la 
résidence  du  duc  Guillaume.  Le 
lycée  Malherbe  occupe  les  magni- 
fiques constructions  monastiques 
élevées  par  les  Bénédictins  du 
xvni"  siècle,  sur  les  plans  du 
Père  Guillaume  de  la  Tremblaye. 

Dans  l'aire  de  Saint-Klienne,  l'é- 
glise Siniit-Xirnlii!^,  bâtie  en  1093, 
pour  b■■^  lialiilaiil-  irroupés  autour 
de  Taliliavr.  ml-  n-.sc  par  sa  tour 
central''  loi  m  ml  niupole  à  l'in- 
térieur et  surtout  son  chevet  can- 
tonné de  deuxabsidioles  :  elle  est 
occupée  par  l'administration  mi- 
litaire. 

L'égliss  de  la  Trinité  [abbaye  aux 
Dames),  dont  les  deux  tours  occi- 
dentales ont  été  privées  de  leurs 
flèches,  est  contemporaine  de 
Saint-Étienne  (U)62-I06l)).  Une 
charmante  chapelle  du  xiii"  siècle 

eStOUVerle  daU^le  r  ToIm  1 1.  Ui  sud  : 

dans  une  \a-le  i  i  Npl''  [i.nii'e  sur 
trente-quatre  ciloune.s,  lut  inhu- 
mée la  duchesse-reine  Mathilde, 
fondatrice  de  l'abbaye.  Ses  restes, 
profanés  par  la  Réforme,  furent 
replacés  dans  le  cercueil  de  pierre 
qui  les  avait  reçus  cinq  siècles 
auparavant.  Le  nouveau  mauso- 
lée, détruit  à  son  tour  en  1793,  a 
été  remplacé,  en  1819,  par  un 
troisième  monument,  avec  la  table 


de   marine  |.riMiitive,   p.ulaiit   l'i-pilaplie  en  beaux   caractères   du 

M"  -\rr\,-.  h.nis  le  v-i~iua-e  j  1 1 , i n r, | i a l  de  l'Abbaye-aux-Dames,  la 
p'iiie  .-li-e  ,Vr,v,,  -^■,/',  s,  iM,illi.  Il)  (ii-a-iiient  privée  de  son  abside 
du  w  >ii(le,  n'a  gai  ili-  que  ^a  net  , lu  \ii"  et  une  jolie  porte  latérale. 

L'avènement  des  Planlagenels  d'Anjou  fi  la  couronne  d'Angleterre  porta 
au  comble  la  puissance  des  héritiers  du  Conquérant.  //enW //descendait,  par 
les  femmes,  du  duc  Guillaume.  Son  mariage  avec  Êtéonore  de  Guyenne, 
épouse  divorcée  du  roi  de  France  Louis  VII,  en  ajoutant  à  ses  domaines 
de  l'Ouest  la  plus  grande  partie  du  Midi,  mit  sous  sa  main  la  moitié  de 
la  France.  Une  première  fois  ,  Philippe  Auguste  nous  arrache  à  cette 
enipi-i>e.  |.  Il- Il  c.ail'i-r.iiiMM  .],■-  I],  r-  ui-!.;-  ,1'  l'()iir-l.  sur  Jean  sans 
Teire.  l'nel.iiil  |ilii-  liiiii  M-.l  ,  I  -  .  .  :r  Mi,.  ,  li  1  •rniire  (120.i-1337), 
veiail-lc--   i -    |M  II   ii-Miiia.  -     \|.,-       ;,i..     i  \'.J   I.  !  r,.  ri    la   France,  la 

IJIlrr.'lle    n'rl.ill    i[ir;i|i:il~rr.    |    ||     [,n   I-    \lr    |    i    liiliHli    ■      |.a>.lll.'     IIHIUrut    IC   dCf- 

iiicr  lies  lils  lie  l'Iiilipiie  le  Bel,  Cliarles  IV.  Cuntie  I  liilippe  de  Valois, 
heriliei-  (le  la  couronne,  cnmme  descendant  en  ligne  directe  de  l'un  des 
lils  du  saint  l.uiiis,  Eilnuard  ill  argua  des  droits  qu'il  prétendait  tenir  de 
sa  giaTiiliuére  Isuhi-ll,;  lille  de  Philippe  le  lîel,  bien  que  cette  princesse, 
e\elue  du  Inaie  en  vertu  de  la  loi 
salii|ue,  ne  |int  lui  léguer  des  droits 
qu'elle  ne  pesseilail  pas  elle-même. 
I.a  guerre  ei-lala:  elle  dura  Cent  ans  et 
jilu.s.  Cnen  reeut  les  preuiii'rs  coups  : 
Édiniard  III  s'en  empare  ,\y,i\.,  or- 
(lunue  de  p.asser  tous  les  habitants 
au  lil  de  lejiee  et  de  brûler  la  ville. 
Après  un  rèiiil  du  à  la  sagesse  de 
Charles  Y,  unie  à  la  valeur  de  Du 
Cuesclin,  qui  chasse  les  Anglais  de 
Normandie,  Henri  (',  débarqué  à 
l'embouchure  de  la  Touques,  se  jette 
sur  Caen  (1417),  l'emporte  :  on  dé- 
capite, et  l'on  pend;  les  survivants 
s'enfuient  ;  il  fallut  appeler  des  co- 
lons de  Londres  pour  repeupler  la 
ville.  Knfin  voici  Jeanne  d'.\rc,I)urtoi« 
dans  Caen  {["'■  juillet  1430),  les  An- 
glais à  la  mer  :  c'est  la  déli\Tance. 
Aux  xv°  et  xvi"  siècles  se  rap- 
portent plusieurs  des  beaux  mo- 
numents de  Caen,  du  moins  ce 
qu'ils  ont  de  meilleur.  L'église 
Saint-Pierre,  son  clocher  (78  mè- 
tres), le  chœur  et  son  rond- 
point  (lo21-lo35),  festonnés  par 
le  délicat  artiste  que  fut  Hcclor 
Sohier,  comptent  parmi  les  œuvres 
les  plus  séduisantes  de  notre  Re- 
naissance. L'exemple  fit  école.  La 
vieille  église5<7!n/-/t'a'n,  édifice  du 
xiv"  siècle,  voulut  mettre  au  goût 
du  jour  le  couronnement  de  sa 
tour  centrale.  Saint-Sauveur  est 
un  bizarre  assemblage  de  deux 
nefs  en  accolade,  dont  l'une,  celle 
du  nord,  offre  les  caractères  du 
xiv<'  siècle  et  possède  une  abside 


380 


LA    FRANCE 


EGLISE     DE 


sœur  de  celle  de  Saint-Pierre,  probablement  aussi  œuvre  d'Hector 
Sohier;  les  fenêtres  de  la  seconde  abside,  un  élégant  escalier,une  tour 
du  xiV  siècle,  révèlent  la  même  inspiration.  Il  n'est  pas  jusqu'à 
l'église  de  Vaucelles,  érigée  dans  le  faubourg  de  ce  nom,  sur  la  rive 
droite  de  l'Orne,  qui  n'ait  voulu  ajouter,  à  une  tour  du  xu'  siècle,  un 
chœur  et  des  chapelles  du  xv«,  une  nef  et  des  collatéraux  du  xvi". 

Caen,  devenu,  avec  le  Conquérant,  une  sorte  de  capitale  au  petit 
pied,  intermédiaire  obligé  des  deux  côtés  de  la  Manche,  était  un 
centre  d'affaires  de  premier  ordre.  C'était  le  fournisseur  attitré  de  la 
pierre  nécessaire  à  la  construction  des  places  fortes;  les  armateurs 


caennais  exportaient  le  sel,  le  vm. 
Dès  le  xiv°  siècle,  on  excellait  !•  i 
linge  de  haute  lice  dont  s'approviM 
d'Angleterre.  Avecla  paix  qui  suivil 
Oentans,les  armateurs  de  Caen  pni 
Duval,  sieur  de  Mondrainville,  fut  I 
de  celle  époque  :  un  i.'r.'ind  pavillon.  I 
<\r  Wv<  |nilM-|l,.s:   „„    ,,,!,  |.;-,|il,„.|, 


I,..  , 


a  toile,  le 
France  et 


,/,■  /„ 


hôtel  de  Valois  ou  d'Escoville,  bâti  en  lo38;  dans  la  rue  de  Geôle, 
maison  des  Quatre  fils  Aymon;  rue  Saint-Pierre,  plusieurs  maisons 
en  bois  du  xvi"  siècle,  à  pignons  ouvragés  ;  maison  de  Malherbe,  où 
il  naquit,  en  1535;  auberge  de  la  Croix-de-Fer,  du  xv"  siècle. 

Le  vieux  Caen  s'est  développé  sous  la  garde  du  château,  entre  les 
deux  groupes  extrêmes  de  l'Abbaye-aux-Hommes  et  de  l'Abbaye- 
aux-Dames,  sur  une  double  artère  vitale,  la  rue  Saint-Pierre  et  la 
rue  Saint-Jean,  qui  se  soudent  en  équerre.  A  l'ouest,  la  Préfecture 
et  VHôiel  de  Ville  (les  Musées),  la  Gendarmerie,  au  milieu  de  beaux 
ombrages,  que  frangent  le  boulevard  Bertrand  et  les  Cours  plantés 
<rormes  et  de  platanes  magnifiques,  en  bordure  de  grasses  prairies. 
A  l'est  de  la  grande  artère  Saint-Jean,  le  quartier  commerçant  et 
industriel,  le  port,  simple  épanouissement  de  VOrne,  que  comidète  un 
bassin  à  Ilot  et  l'amorce  élargie  du  canal  de  Caen  à  la  mer.  Le  long 
des  quais,  puissant  outillage  pour  le  chargement  et  l'exportation  des 
denrées  agricoles,  des  produits  manufacturés,  des  pierres  à  bâtir,  du 
minerai  de  fer.  Caen  est  la  grande  porte  de  sortie  de  l'exubérant 
pays  d'Auge  et  des  plantureux  herbages  du  Dessin.  Aussi  l'impor- 


tance maritime  de  cette  ville,  centre  d'affaires,  d'élevage  et  de  pro- 
duction, n'a-t-elle  fait  que  grandir. 

Au  souci  de  ses  intérêts,  l'Athènes  normande  (c'est  de  Caen  qu'il 
s'agit)  sait  allier  le  goût  des  arts  et  la  culture  des  lettres  humaines. 
Son  Universil'j,  fondée  par  Henri  "VI  en  1432,  malgré  les  préoccu- 
pations de  la  guerre  de  Cent  ans  près  de  finir,  fut  inaugurée  le 
20  octobre  1439.  Pendant  les  302  ans  qu'elle  dura,  jusqu'au  jour 
où  un  décret  de  la  Convention  la  supprima  (4  décembre  1794),  son 
enseignement  produisit  des  hommes  de  valeur  à  divers  titres  : 
jurisconsultes,  érudils,  médecins,  juristes  surtout,  écrivains,  élèves 
de  la  Faculté  des  Arts,  Philippe  Desportes,  Malherbe,  Segrais.  Dans 
la  débandade  du  haut  enseignement  que  produisit  le  décret  du 
4  décembre  1794,  la  Faculté  de  Médecine,  supprimée  comme  ses 
S(Ptir<.  surv('fiit.  s.mis  le  nom  d'École  de  santé.  Vuis,  ce  fut  la  réorga- 
iii-,ili'iii  l'U  li.JN-  Jr  r,"  que  l'onavait  si  hâtivement  détruit,  et,  après 
lirs  l.il..iiMr iii>  .liveis,  l'élablisscment  de  YUniversilé  impériale 


d'objets  d' 


^.I.p'^rollec 

ml. 'S  :  /.'//// 

tions 

,thé- 

11:1.1, nll,r,in,' 

1  .II.M.d  .le  \ 
art  relatifs 

illel, 
à  la 

que  niiiiin  ijHiir  .  ,1  I  ii.ii,.|  ,:.■  mi,,.  ,  i.,ii.i 
versilairi\  ;iii  p;il,M-~  .i.'s  F,irull.'>  ;  r.,ll 
recueil  de  manuscrits,   de  livres  rares 

Normandie,  etc.  ;  Musée  de  la  Société  des  antiquaires  de  Normandie  ; 
Musée  archéologique  ;  Collections  botaniques  du  Jardin  des  plantes. 
Plusieurs  sociétés  savantes  sont  venues  se  grouper  autour  de  la  plus 
vénérable  d'entre  elles,  l'Académie  de  Caen,  créée  en  1032  (dix-sept 
ans  après  l'Académie  française).  Toutes  ces  Sociétés  publient  des 
Mémoires,  provoquent  des  recherches,  des  concours.  Ainsi  font  :  la 
Société  d' Agriculture  et  de  Commerce  de  Caen  (1702),  pour  les  ques- 
tions agricoles;  V Association  normande  (1832),  qui  organise  des 
concours  de  bestiaux  et  d'instruments  agricoles  ;  la  Société  centrale 
d'horticulture  de  Caen,  la  Société  de  médecine,  etc. 

Personnages  historiques.  —  Guillaume  le  Conquérant  (1027-1087); 
saint  T7ta/ (1060-1122),  de  Bayeux,  fondateur  de  l'abbaye  bénédictine  de 
Savigny,  près  Coutances  ;  Alain  C/io»-/ie7'  (1386-1449),  né  à  Bayeux,  écrivain 
et  poète;  Olivier  Bnsselln,  leBéranger  de  son  temps,  né  à  Vire  (m.  en  1418); 
Hector  Sohier,  architecte  du  chœur  de  Saint-Pierre;  le  poète  François  de 
Malherbe,  né  à  Caen  (  15o31,  mort  à  Paris  (1628)  ;  André  Graindorge,  tisserand 
de  Caen,  inventeur  des  toiles  damassées  ;  Jean  Vauquelin  de  la  Fresnaye 


liASSLN     DE     l'AllIS 


381 


(1535-1607);  l'abbé  François  le  Mélel,  sieui-  de  Boisrobert  (1592-1622),  poète 
aux  gages  de  Riiliolieu,  l'un  des  f.inil.itrurs  de  l'Acaclémie  française  ;  Michel 
Le  TelUcr.  , ■.!,, [,--.■,,,■  ,1.  1,,,,!^  MN"  ;  |.-  pn,' 1rs  ./-■,/h-F,„,,«'„/v  .^.^r,,,.;» 
(1603-11;,,      n    ,;.       ,     ;,■  -         ...s'      IhJ.-ITol    :  l',.rn--lh,„nl   llurt 

(1630-1:lM    .    -:n    m'     |.       '1      .      .     1    ,.       !    \     :    uirl,.-  ;    |,.     I\     II,.     I:.,rr,    |.-Ml|r, 

l'intrépide  marin  Vauquclin,  né  à  Caoa  (l72(i-lTi.;  ,  i|iii  '!•  l HIU  la  Loui- 
siane et  le  Canada  contre  les  Anglais;  le  poêle  (  /,,f,/,s  /.•»,<  i/e  Clin- 
champ  de  Malfdâlve,  né  à  Caen  :'1732-ivr,71  :  l;n,l  >.  --,;,  iii,,i,|iiis  do  In 
Place,  géoaièU-r  ■■!  ;i~liMM,.hi.' ;  Ir-  IMmli-lr^  /;  ,■  ■'  .1  /.■  ;;  w'';  ni"- 
à  Caen;  le  cliinn-ir   \  ,     i  i      ,   i      ,      ■        /  .■,■.. 

poète,   né   à.   \\v       !"■  -  i      '        i  /        '  ■,,(,.,     i         >  ■ 

fondateur  d'uiir  .imIc  ,\,-  iini-hiii-'  i ,  li-nn-r  :   Ir  ,-..iiiii,,-ii(  m'  /,,   /i./,-,,,,' 


Esprit 
ville  i  1 
Élie  d, 
Bayeu> 


un  (ITSJ  l!j7t,;  le  uavi^'utuur  Ccsar  Dumunt  d'Cr- 
.1  Hamelin,  né  à  Pont-rÈvêque;  l'illustre  géologue 
-1874);   l'archéologue  Arcisse  de   Caumont,  né   à 


Manch( 


Superficie  :  392  800  hectares  (Cadastre),  641100  (Service  gt^ogra- 
pliiquecle  l'armée).  Population  :  476120  habitants.  Chef-lieu  :  Saint- 
Lô.  Sous-[uéftclur(S  :  Coutances,  Cherbourg,  Avranches, 
Mortain,  Valognes.  —  48  ciintons,  6'i7  comuiuncs;  10»  ciir|KS 
ir;iriui'i'  (UiiNxr.s  .  C.nur  (l'ap|)el  et  Académie  de  Caen.  Diocèse  de 
CouTANCKs  (sullragaiit  de  Rouen). 

Saint-Lô  (1185S  habitants)  est  la  métropole  du  Cnlrulin.  A  la 
lisière  du  HocaL'o  normand,  au  sommet  d'un  promontoire  ([u'en- 
châssenl  ih  ii\  iiii~--eaux  :  le  Tortcron  et  la  DulUe,  la  piUoresque 
cité  re^,Mcl.-  i  ~rs  |,ieils  la  Vire,  qui  serpente.  Ce  fut  à  l'origine  une 
station  u.iuloisc;  maitresse  du  passage  de  la  rivière  :  elle  prit  le  nom 
d'un  évèque  de  Coutances,  saint  Lô,  qui  l'évangélisa;  la  Hévolulion 
l'appela  »  Rocher  de  la  Liberté  ».  Dans  la  ville  haute,  sont  groupés  :  la 
Préfecture,  l'Hôtel  de  ville,  lePalaisde  Justice  et  Téglise  i\'o<re-Ortmp, 
dont  les  llôches,  élevées,  au  xvii°  siècle,  sur  deux  tours  (l'une  des  xV 
et  xvi»  siècles,  l'autre  du  xui»  à  la  môme  époque)  se  profilent  au 
loin  sur  les  environs.  Notre-Dame  est  une  ancienne  collégiale  bàlie 
au  xiv»  siècle  et  surtout  au  xvi=  :  sa  chaire  extérieure  en  pierre  (fin 
du  XV'  siècle) i-appelle  celles  de  Vitré  et  de  Guérande.  La.joio  de. S"(7hi(- 
Lâ,  c'est,  au  delà  de  la  place  Feirier,  l'esplanade  plantée  des  Beaux- 
Regards,  d'où  la  vue  descend  avec  des  débris  de  remparts  jusqu'au 
cours  de  la  Vire  et  se  promène  sur  les  coteaux  boisés  d'alentour. 
Trop  à  l'étroit  sur  son  plateau,  la  ville  s'étend  au  nord  et  au  sud. 
sur  les  croupes  qui  l'enveloppent,  spécialement  à  l'est,  entre 
ses  deux  ruisseaux,  et  essaime  :  l'esplanade  du  Chanip-de-Mars, 
avec  sa  double  rangée  d'arbres;  le  Haras,  un  dépôt  de  remonle 
et,  plus  loin,  un  nouveau  dépôt  d'étalons.  L'église  Sainte-Croix,  au 
centre,  sur  l'amorce  de  la  rue  du  Neufbourg,  édifice  de  style  i-oman 
rebâti  en  1860,  remplace  une  ancienne  collégiale  du  xi"  siècle,  dont 


il  reste  un  pi 
Maison-Dieu,  : 
ornées,  évo(im 


Ne  pouvant 


leve.pie  II  A\ 
dont  il  coTilhi 
abbaye.  Il  se 
actes  du  teio 
la  mer).  11  e 
passant  :  la  ; 


irentes    richement 


MONT-SAINT-MICHEL 

idre,   le  Mn„l-S„i,it-Mirl„'l  a 


e  date  relativemt 
Un  cataclysme 

nt  peu  éloignée  :  avant  le  viii"  siècli', 
'en  détacha,   entraînant  l'ininiense 

l.e  rn,-l,er  du  Sn 

cum  nemus)  qui  l'enveloppait,  de 
H/-We/„7s'n|ip.!nit  alors  le  «  mont 

1   //i»////hs',   .|llj    \, 

oN,i,i,l   :   erliil 

"i  niriiro''n'  "nie  v'h  n'  'vër'-"^io" 

Nulle  part,  la  marée  ne  se  développe  avec  une  pareille  ampleur. 
L'intumescence  marine, largementpropagée  sur  la  vaste  étendue  de 
l'Océan,  se  gonfle  à  mesure  qu'elle  pénètre  dans  l'entonnoir  de  la 
Manche.  Alors  la  digue   du  Cotentin  replie  le  Ilot  sur  lui-même  : 


382 


LA     FRANCE 


Il  se  double,  monte  jusqu'à  14  ou  IS  métros.  àlriMMUir  dos  l'qiiinoxes. 
C'est  un  magnifique  spectacle  que  rcn\,iliisv.iiiriii  ilr  la  baie  du 
Saint-Michel,  au  temps  des  grandes  mai  ors  di-qiiiih.x,.  :  du  bout  de 
l'horizon,  le  (lot  accourt,  non  pas,  comme  on  le  dil,  riiiiiorlr  onmme 
un  cheval  au  galop;  son  allure  a  quelque  chose  do  plus  snm  iims.  Une 
mince  pellicule  de  vif  argent  s'étale  sans  bruit  mm    r.n.no  [daleoù 

nul  obstacle  ne  l'arrête;   une  ride,  une  petite  Iimiii:o  d'.'i  u roule 

ses  volutes  pressées  avec  un  joli  murmure;  bs  ilimiiix.  los  lias- 
fonds  s'emplissent,  une  rumeur  monte  ;  avant  iiuon  nr  son  doute, 
tout  l'espace  visible  est  conquis.  Puis  le  (lot  se  roliro,  laissant  un 
immense  désert  miroitant,  coupé  de  vasièrcs  invisibles;  enfin 
il  disparaît  à  10  ou  12  kilomètres  dans  la  brume  lointaine. 

Arrêtées  par  le  (lux,  les  rivières  côtières  :  la  Sébine,  la  Sce,  le 
Couesnon,  longtemps  divaguèrent,  cherchant  une  issue.  Les  erre- 
ments du  Couesnon  sont  légendaires.  Un  jour,   Couesnon,    dans   sa 


folie,  Il  mit  le  Mont  en  iNonuandie  ».  11  débouchait  jadis  entre  le 
rocher  du  Mont-Saint-Michel  et  celui  de  Tombelaine  :  ses  eaux  fouil- 
laient la  grève,  y  glissaient  en  deltas  souterrains,  creusant  des  fon- 
drières perfides  où  plus  d'un  malheureux  s'enlisa,  enseveli  vivant. 
On  a  endigué  le  Couesnon,  dirigé  ses  eaux.  En  même  temps  le  rivage 
a  gagné  sur  la  mer  :  une  digue  le  relie  au  Mont  et,  grâce  à  cet  abri, 
les  fonds  voisins  se  feutrent,  la  grève  devient  pré  salé. 

Isolé  de  la  terre,  le  mont  Saint-Michel  offrait  un  refuge  propice  aux 
populations  riveraines  traquées  par  les  Normands  :  quelques  masures 
s'accrochèrent  au  rocher,  au  pied  inrnic  ili>  rddiiN  ,■  ii,d--;iii|,'.  Puis   les 

Normands  eux-mêmes,  fixés  par  Li  rMniio  Ir,   in    d.  \ ni    1.  -   lucnfai- 

teurs  :  une  nouvelle  église  couronn.i  Ii  m  .nl  i_ii.  injn-ii  ;i  M  1 1  li  6  l'in- 
sécurité des  temps,  l'abbaye  n'était  p:i>  lii1do c.  1,11  Il'ii;,  1  ,ilihr  .iMiirdain 
résolut  de  la  reconstruire  :  sur  ce  ruclicr  iiiogal  et  pointu,  les  bâtiments 
monastiques  furent  superposés,  moulés  à  la  montagne. 

Le  mont  oppose  son  front  abrupt  à  la  pleine  mer,  vers  le  nord  :  là 
furent  construits  les  bâtiments  claustraux;  l'ensemble  s'appelle  la 
Merveille.  L'étage  inférieur  possède  VAumcinerie  et  le  magasin  aux 
provisions,  immense  salle  voûtée  sur  gros  piliers  carrés,  faits  pour 
porter  une  pyramide.  Plus  haut,  se  développe  la  Salle  des  Chevaliers, 
ou  salle  capitulaire,   magnifique  vaisseau   dont   les  nefs  reposent 


leurs  nervures  sur  une  double  rangée  de  colonnes  :  la  lumière  y 
entre  à  (lots,  par  de  larges  baies  ;  des  balcons  de  pierre  se  suspendent 
au-dessus  de  la  mer.  La  salle  voisine,  celle  des  Hôtes,  n'est  pas  moins 
belle  :  une  seule  ligne  de  colonnettes  s'épanouit  en  bouquets 
d'ogives;  contre  le  rnur,  deux  immenses  cheminées  attendent  les 
hautslandiers  d'autrefois.  Enfin,  l'étage  supérieur  comprend  le  cloitre 


et  la  salle  à  manger  ou  réfectoire  des  religieux.  Ces  longues  fenêtres 
étroites  comme  des  meurtrières,  ébrasées  à  l'intérieur,  sont  d'une 
conception  originale,  et  leur  couronnement  en  nids  d'abeilles  fait 
pensera  l'art  arabe.  Pour  le  cloître,  c'est  à  lui  seul  une  merveille  dans 
une  autro.  Sos  quatre  galeries  développent  sous  une  voiite  en 
caréiio  Ar.  |Mi -|Milives  exquises,  à  travers  la  double  colonnade  de 
SOS  (i^ivrs  iriiiirs,  1 1- posaut  sur  dcs  tlgcs  légèrBs  en  granité  rouge. 

Aux  (  li,i|iiii  MU \,  I' t.  d'ornement,  sans  doute  pour  donner  plus  de 

relief  à  I  .  \ii  .ou  diuaire  floraison  des  arcades,  du  tympan  et  des 
frises:  |i- r'iiillu_'-s,  les  symboles,  les  personnages,  merveilleuse- 
ment fouillis,  .siiiildo'ut  vouloir  se  détacher  de  la  pierre.  Sous  la 
voûte  du  ciel  et  planant  au-dessus  du  vaste  horizon  de  la  mer,  quelle 
admirable  solitude!  <i  II  faut  rendre  hommage  à  cette  oeuvre  gran- 
diose et  l'admirer,  en  songeant  aux  efforts  énormes  qu'il  a  fallu 
faire  pour  la  réaliser,  en  vingt-cinq  ans,  au  sommet  d'un  rocher 
escarpé,  séparé  du  continent  par  la  mer  ou  par  une  grève  mobile  et 
dangereuse.  Les  façades  nord  et  est  de  la  Merveille  sont  d'une  mâle 
beauté;  elle  sont  renforcées  extérieurement,  au  droit  des  poussées 
des  voûtes  intérieures,  par  de  puissants  contreforts  qui  ajoutent  en- 
core à  l'effet  général,  par  la  vigueur  de  leur  relief.  »  (Ed.  Corroyer.) 
Depuis  Philippe  Auguste,  l'abbaye  était  vassale  des  rois  de  France  :  on 
ne  pouvait  laisser  à  l'aventure  ce  poste  d'avant-garde  jeté  par  la  nature 
au-devant  des  Anglais.  Aussi  les  mis  de  France,  pèlerins  attitrés  du  Saint- 
Michel  :  saint  Lni,i«.  Philippo  1,.  Hnidi.  Philippo  lo  Pol.  rnntribuèrent-ils  de 
leurs  deniers  à  li  pr..-|M  ni,.  ,  i  miiL.uI  .ui\  drpniM  >  .lu  Mont:  la  religion 
et  la  politique  y  li..ii\  lonl  I.  nr ,  ..mpi.  .  \  pr.- Ir,  lii.uids  travaux  de  l'abbé 
Jourdain,  Rieli.iid  ■liii^liu  i_m,,  | isuivil  lr<  Ini-liii, .niions.  Alors  Phi- 
lippe le  Bel  entretint  dans  la  pl:ioe  une  garnison  pour  la  défendre.  Sur- 
vint la  longue  et  terrible  guerre  de  Cent  ans.  Après  plusieurs  assauts 
donnés  au  Mont,  les  Anglais,  de  guerre  lasse,  se  réfugièrent  dans  l'ilot  de 
Tombelaine,  où  ils  s'établirent,  guettant  une  occasion  favorable.  Alors 
Tiphaine  Raguetiel,  femme  de  Du  Gtiesclin,  afin  d'échapper  aux  Anglais, 
quittait,  Pontorson  pour  le  Mon/,  oîi  se  voit  encore  la  maison  qu'elle  habita. 


PAYSAOU     DAXb      I,A     VALLLL     DE      LA      CANCE. 


.MO  NT- S  A  IX  1  -.MIC 


France.  II.  —  32. 


^N 


BASSIN     DE     PARIS 


383 


Meltant 
r.ilibé  Pioi 
<;t,rilrnli- 
midahl.    1, 
dedciiN  I 
meiisr-  li 
lassr.  I  . 
remiKirt 
vaifiil  \  ' 
plac.    1  , 
-et  par  M, 
faniiiir,    \ 
lign,.,,ln 
vitaill.  I-. 
péeii.ul, 
sur  Ici  II'i 

disprr-  Ml 


on  ti 
quMI 
En  1 
-^el  1 
conli 


.utLat  un  nou 
,  ilb  bont  8  0011 
}-\n^  H  brech 


les  cull  iil   iil    I       I    ml  II  I       iii__l  ti 
abanJuniiLLs,  kb        MiLhcIcltLs     ,   ^ 
\oiLnt  encore  aujourd  hui  «ur  pKce 

Louis  \I  donna  un  nouM.au  lu'-tre  ii 
Mont  enmstitudntl  Ouliede-.chL\  xliei' 
de  Saint  Michel,  djnt  kb  picmiciLS  as 
sibeb  se  tinient  dans   la  grande  sali 
capitulairt,  appelée,   depuib    *:  lU     d 
Chevaliers  (U"0;   Le  vieu\.  Mont    ut    i 
coie    de  beaux  jours      En    \   i       I 
hu^ucmts  t  ntnront   de   ■!  i  n   (i    | 
a\t(_  V  M  11 


abb  1  I 

intr    il'  Il 

plactb  p  u  dtb  liniLditliub  ilI 
Révolution,  apus  les  a\oii   d 
et  profane  son  =:  inrtinii      en  I  I 
leM        I  II  I       I      I 

dlM 

pus  I  III  I 

vee  ^   1    I         I       I     I  '  ' 

centrik  do  cuutctiun   Lt,  _U  ottebit 

son  de  force  du  Mont  Saint  Michel  et 

nidlc    di_b  réparations  fu 

rent  f    l        n  |         l 

1  abl  I      i; 

Mul   /     I  I      I 

sont  1     I       1  1       1   II 

gieu\  n  N    sunt  plub,   1 

culte  de  saint  Michel   qui 

jeta  sur  le  Mont  un  m  \  il 

éclat    sestiefugie    ■v.ll 

quelques  sou\  enirs  echap 

pes  au   pillage,  dans  la 

modeste     chapelle     ou 

église  paroissiale,  blottie 

au   pied  de  la  Merveillt 

Le  Munt-Saitit-Michi'l 
est  à  13  kilomètres 
ouest  d'Avranehes, 
24  kilomèlres  est  il'- 
Cancule,  9  kilnmèln's 
nord  Je  Pontoisim.  I.a 
diguesoliJe  qui  le  relie 
au  rivage  a  rompu 
le  charme  de  son  isole- 
ment :  route  et  tram- 
way s'avancent  en 
ligne  rigide  et  dépo- 
sent les  voyageurs  au 
pied  même  des  rem- 
parts et  de  l'escarpe- 
ment, sans  qu'on  ail 
rien  entrevu  J'avance. 
Une  passerelle  qui 
longe  la  mer  permet 
d'atteindre  à  l'angle 


un  giand  relathenient  s  était 
(    t   I  I     K        iK  Inimt  rem 

I  I     -  Mata    1  a 

I      I  u  hessis 

11/  /  b  ippela 


IbbJ,  N  qi  It  n  m  supprima  11  mai 
abbaje  fut  declaiee  propriété  doma 


sud-ouest  l'unique  porte  de  la  ville,  dite  porte  de  l'Avancée.  Aux 
époques  de  grande  marée,  le  flot  vient  battre  le  seuil;  la  passerelle 
alors  n'est  pas  un  simple  ornement.  Tout  fut  ici  combiné  pour  la 
di'fense  :  la  place  ne  pouvant  être  abordée  de  front,  il  fallait,  pour  en 
gagner  l'entrée,  essuyer  de  flanc  les  projectiles  partis  des  tours,  des 
màihieoulis  et  des  meurtrières.  Trois  portes  se  succèdent  :  la  pre- 
mière, celle  de  l'.t  rani-re,  puis  celle  du  Boulevard  ou  de  la  Barbacane, 
enlin  la  pmle  du  Uni,  véritable  entrée  de  la  forteresse.  De  récentes 
bâtisses  gâtent  irrémédiablement  celte  arrivée.  Mais,  rien  n'est  plus 
délicieusement  suranné  que  le  coin  de  la  porte  du  Roi,  sa  Vierge 


384 


LA    FRANCE 


minuscule  ni- 
chée au-dessus 
de  la  lourde  ar- 
cade; à  droite, 
l'escalier  du 
rempart  et  le  pi- 
gnon qui  le  sur- 
plombe, appuyé 
sur  un  portant 
(le  bois  :  c'étaitlà 
-  l'hostellerie  » 
du  Solcil-Roijal. 
Alors  s'ouvre  la 
rue,  étroite,  tor- 
tueuse, escar- 
pée, qui  monte 
sous  les  encor- 
bellements, por- 
ches et  ensei- 
gnes, la  Sirène, 
Jeanne  d'Arc,  la 
Cu(juille  Saint - 
Michel,  le  Cheval 
blanc,  et  s'en- 
1  iiule  au  flanc  de 
la  montagne, 
jvisqu'au  grand 
degré  de  la  porte 
Cl.  NL.,  de' l'Abbaye. 

AU     FAÎTE     DU      M  O  N  T  -  S  A  I  N  T- M  I  C  H  E  L     :  '^  "     f^Ue      du 

STATUE     DE     SAINT     MICHEL,     PAR     FRÉMIET.  mOUt    S  l'IeVe   1  (?- 

glise.  Commen- 
cée en  1020, 
achevée  en  1184,  c'est  un  noble  édifice  roman  dont  la  robustesse 
s'allie  admirablement  avec  son  rude  piédestal  de  granité.  On  a 
fait  sauter  les  cloisonnements  nichés  dans  l'intérieur  par  l'admi- 
nistration pénitentiaire  :  les  vieilles  pierres,  brunies  par  le  temps, 
noircies  par  le  fru,  r-.'|>.ii  ni'-sriil  ,ni  jnnr.  :\I.iis,  <Ii'  m-[iI  travées  qu'elle 

comptait,  la  nef  n'ii  ,i  |.[ii-  .| |imIi  r  :  à  l,i  pl.H  .■  .les  trois  autres, 

s'étend  un  tern'-i'liin.   .1.  -li ■  l'.u   iiiir  vil.iini'  l'iiçade.  En  1421, 

le  chœur  s'écroula  ;  uuus  ilevuiis  à  ru  iiialhrin  If  liininpliniit  chef- 
d'œuvre  édifié  presque  aussitôt  par  Guillaunir  il  i;-|.iiilrMl|c,  à  la 
place  du  rond-point  de  l'église  romane  :  les  o^im  ~  l^--  !•  -,  le  trifo- 
rium  à  claire-voie,  les  hautes  fenêtres  jaillissent  d'une  iMivulée  sur 
la  pleine  lumière  qu'aucune  poussière  ne  ternit.  Vue  du  dehors, 
l'abside,  ses  arcs-boutants  trapus  qu'escalade  Vescalier  de  dentelle, 


les  pinacles  sou- 
vent emportés 
parla  tempête,  et 
maintenant  sou- 
dés par  des  cou- 
b'es  métalliques 
intérieures,  l'ar- 
mée des  cloche- 
tons qui  grimpe 
jusqu'à  la  flam- 
boyante statue 
de  saint  Michel  : 
tout  cela  est  beau 
et  grand.  Le 
comble  de  l'ab- 
side s'élève  à 
120  mètres  d'al- 
titude. 

Les  substruc- 
tions  de  l'église 
abbatiale  sont 
tout  un  dédale; 
carie  sommet  de 
la  montagne,  af- 
fleurant le  pavé 
de  l'édifice,  il  a 
fallu  en  étendrr 
la  plate-forme 
sur  des  supports 
artificiels  :  le 
chœur  porte  sur  ty.mi- 

la  cri/pte  des  gros 
piliers,   dont  les 
deux  colonnes  centrales  se  r; 
l'ouest,  un  vaste  ensemble 
de  l'Aquilon,  salles  et  galerii 
des,  sont  accolées  au  mur  d 


mmmWi 


ifiei 


lume  des  palmiers  géants.  Vers 

'  Imns,  \e  Promenoir,  ]a.  cri/pte 

-'.-.,  œuvre  des  xi=  et  xii=  sic- 

■I  incrustées  au  rocher. 

Il  ne  faut  pas  quitter  le  Munt  Saint-Micliel  sans  en  faire  le  tour. 

«  On  voudrait  encore,  par  les  nuits  sereines,  voir  la  silhouette  des 

sentinelles  errer  sur  les  remparts,  puis  à  100  mètres  au-dessus  des 

grèves  les  verrières  gnllii(|iH>s  n,iiiiliu\  r|-  , mi'  dr>  ].,i-i'sde  missel, 

tandis  que  les  chanN  -.n  m  ~  iiMiniri  .u.ni  Aaw-  \i  -iIiim  .■  fi  s'envole- 
raient dans  le  vent,  a\'  '  Li  u'i  nul''  \  'ii\  >l''  la  III.  I  !  M.  M..n.marché.) 
Le  mont  est  désonnais  ^aii.i  voix;  l'.iuie  qui  raiiiiiiait  s'est  exilée; 
mais  ce  prodigieux  décor  vide  est  encore  «  le  plus  sublime  des  poèmes 
de  pierre  qu'ait  élevés  la  main  des  hommes  ».  (Ardouin  Dumazet.) 
Un  petit  bois  pousse  dans  l'interstice  des 
:-ocs;  vers  l'ouest,  il  s'étend  et  finit  en 
lardin  bastionué  an-dessus  de  la  chapelle 
^aint-Auhert  ;.  ce  serait  le  dernier  débris 
Je  l'ail,  ienne  forêt  de  Scissy. 

Sur  rii.irizon  du  nord,  se  détache  l'ilot  de 
Tdiiihriiiiiie,  à  4o  mètres  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer:  des  fourrés  épais  d'herbes 
rabougries  y  revêtent  la  nudité  de  la  roche. 


stonques 

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(  1     M     1   ,tel 

n              ',( 

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n     pièb  de 

/ 

1          leil    ne  a 

;  m  r  tii^ 

le  liilili  phile  Leiipuid  Delisle,  ne  a  \dlugnes 
(ISH  0  taie  Feuillet  ^1821-1890),  ne  a  Samt- 
Lu  ,  1  truJit  archiviste  Snneon  Luce  (1833-1892). 


I5ASS1.N     DE     PARIS 


Seine-Inférieure. 


Superficie:  603500 liec- 
Ures  (Cadastre),  634100 
(Service  géographique  de 
l'armée).  Po|iulation  : 
877  389  li,-il.it,nils.  Chef- 
lieu  :  Rouen.  Snns-pK'- 
ferturcs  :  Dieppe,  Le 
Havre,  Neufchâtel, 
Yvetot.  —  53  caillons; 
700  coiiiimines;  3"  corps 
ir.u-iiK'e  (Rouen).  Cour 
il'.i|i|ii'l  de  Rouen.  Acadé- 
mie de  Caen.  Archidiocèse 
de  Rouen. 

La  dorsale  séparative 
de  la  Touques  et  de  la 
Rille,  qui  vient  mourir, 
avec  le  pays  d'Auge,  sur 
l'estuaire  de  la  Seine, 
distingue  deux  régions 
sœurs,  d'aspect  assez  dif- 
férent. Au  nord  et  à  l'est, 
la  Haute -Normandie, 
[lays  (le  plateaux  crétacés, 
que  les  sillons  alluvion- 
naires des  cours  d'eau  dé- 
coupent en  blocs  massifs, 
se  décompose  en  deux 
groupes,  sur  les  deux  ailes 
de  la  Seine.  Le  premier, 
limité  par  la  Bresie,  fron- 
tière du  Vimeu  picard,  est 
le  pays  de  Caux,  dont  la 
plaine  élevée,  bal  tue  des 
vents  du  large,  occupe  l'es- 
pace triangulaire  marqué 
par  Dieppe,  Le  Havre  et 
Rouen.  Kiitre  l'Andelle  et 
l'Epto 


qui   puise, Il  ,11,  seuil 

deron^iiial  p.i\-Je  /;,„//, 
boutonnière juias.siq lie  ou- 
verte en  plein  pays  cré- 
tacé,   le    Vexin   Normand  kouin    .    ulcul    li    i, 
descend  à  la  rive  droite  de 

la  Seine.  Sur  la  gauche  du  fleuve,  un  second  groupe  de  hautes 
plaines  entremêle  ses  champs,  ses  prairies,  ses  forêts,  entre  les 
sillons  découpés  par  les  cours  d'eau  dévalés  des  collines  du  Perche  : 
plaine  de  Saint-André;  campagne  dn  Ncuboitrff,  Rjiunvis,  pays  d'Ourhi', 
Lieuvin,  pays  d'Aur/e.  Partout  la  même  richesse  de  terroir  limoneux. 
Une  llore  puissante  engendre  de  magnifiques  futaies  :  foièt  d'En, 
de  Lijons,  des  Andeltjs,  de  Ycrnon,  de  Loaviers,  de  Pont-de-V Arche 
dans  les  cingles  de  la  Seine;  massifs  drus  et  florissants  du  Ron- 
viai/,  de  Roumnrc,  de  Brotunne,  de  JuiniK/ei  et  de  La  Iimdp,  ti  ux  de 
Beaumont,  de  Buiqhe,  dEuein,  de    Bnlniil,  eti 

Soud(  e  au  pivot  de  loches /)M/»  7/// s  lui  s  (  m  u  mi  diiili  pnlh 
'  péninsule  ai  moi  icaine,  la  Basse-Normandie  M  I  \i  iii^iu  i  I  illi 
tiiile  de  417  meties  avec  le  suinl  d  Af  MK    itl     m    ni    i   ■-    1 1    / 


dont  le  faisceau  noue,  au 
massif  de  l'Ouest,  le  relief 
lies  cul/inrs  de  Normandie, 
projetées  par  les  rides  de 
VAvranchin,  au  nord  par  le 
liocarje  et  le  Cotrntin.  Des 
éruptions  de  granité  sont 
venues  au  Jour,  à  travers 
les  roches  primaires;  ce 
sont  elles  qui,  au  milieu 
des  eaux  partout  ruisse- 
lantes, donnent  au  Bocage 
normand  ses  aspects  les 
plus  pittoresques  et  au 
Cotentin  ses  promontoires 
du  cap  de  Flamanville,  du 
.\ez  de  Jobourg,  du  cap  de 
la  Hague  et  de  la  pointe  de 
Rarlleur  :  aucun  pays  n'est 
mieux  arrosé.  Au  dévalé 
de  cette  dorsale  primaire, 
la  campagne  de  Caen  étale 
ses  terrains  Jurassiques, 
(loiii  l'i'ieihlue  pousse  au 
-U'l,.i\ei  1,1  (iniipagned'Ar- 
:/cnUui,  Vlliànois,  leMcrle- 
iau.lt  et  la  campagne  d'A- 
lencon  :  au  nord -ouest, 
avec  le  Bessin  et,  par  delà 
le  golfe  des  Veys  ou  dé- 
luession  de  Carentan,  le 
PeniCinie,  jusque  dans  le 
liane  du  Cotentin.  Celte 
immense  plaine  ne  dé- 
passe guère  60  mètres  d'al- 
titude. Partout  monte, 
avec  la  marée,  l'influence 
de  la  mer  :  elle  enveloppe 
le  pays,  le  pénètre  de 
toutes  paris,  longe  la  baie 
de  la  Seine  sur  le  front  du 
Calvados,  remon  le,  par  son 
estuaire,  le  fleuve  lui- 
même  jusqu'au  delà  de 
Rouen  qui,  à  130  kilomè- 
^"  très  dans   l'intérieur,   est 

''    "  '     '  ^    '   ^  '  "  '  '  '  ^' '-  un    vrai    port    maritime. 

Cette  influence  marine  se 
luauileste  par  un  adoucissement  notable  de  la  tempcratare  :  la 
moyenne  de  l'année  et  celle  de  l'hiver  sont  moins  froides  à  Caen  et 
à  Rouen  qu'à  Paris.  L'aménité  du  climat  généi'al  et  raboiulance 
des  eaux,  surtout  dans  le  massif  de  Domfront,  véritable  pôle  d'iiumi- 
ililé  de  l'ouest,  dans  le  Cotentin,  le  Lieuvin,  le  pays  d'Auge,  et,  à 
l'autre  pôle,  dans  le  pays  de  Caux,  ou  se  fondent  les  nuages  qui 
ont  débordé,  sans  l'atteindre,  la  longue  jetée  du  Cotentin,  valent  à  la 
Normandie  ses  fameux  herbages,  ses  grasses  prairies  où  paissent, 
danslts  valleuses  ou  les  enclos  de  ponimieis,  les  vaches  fécondes, 
les  chi  vaux  a  la  cioupe  rebondie  et  lui^^ante 
Avant  quelle  eut  ete  occupée  par  les  ^oimamls,  cette  nclie  contiee  fut 
uf  pLuptuItb  guiloLsLs  qu 


itdL 


Roino 


i  (lins 


France.  —  II 


386 


LA     FRANCE 


frontière  du  Rliin,  n'atteignirent  guère  cette  extrémité  de  la  Gaule.  Une 
colonie  de  Saxons  s'établit  pourtant  à  Bayeux  et  le  long  des  côtes  voisines. 
La  conquête  frunque,  avec  Clovis,  en  s'imposant  dans  tout  le  bassin  de  la 
Seine,  préserva  le  pays  de  plus  triste  aventure.  Cette  région,  partie  inté- 
grante de  la  Neuxtrie,  comme  on  désignait  les  pays  de  l'ouest  et  du  centre, 
par  opposition  àïAustrasie  ou  pays  de  l'est,  plus  pénétré  de  germanisme, 
se  fondit,  comme  une  province  perdue  à  ses  extrêmes  confins,  dans  l'im- 


Cls  révoltés  de  Henri  II  contre  leur  père  ;  la  rivalité  de  Philippe  Aiiffusle 
et  de  Richard  Cœur  de  Lion,  héritier  des  Plantagenets  d'Anjou  qui,  en  ajou- 
tant à  leurs  domaines  patrimoniaux  l'.Vngleterre,  la  Normandie  et  la  moitié 
du  Midi  comme  dot  d'Élronnre  d'Aquitaine,  c 


livorrée  de  Louis  Vil, 

lli-lllriiic  ;  l:i  rMiifisca- 

ncril    ;  ;i|irc  -  un  ruurt 

jlrl.lTr,     1.;,     ^IPITC    de 

■Irriv,  sri,ivv;,l,,ntde 

■Irndre  a  la  couronne 

/.'  lion  à  Poitiers  ;  le 

nous  ;  après  l'affran- 

l<-s  V  et  la  valeur  de 

lUo),    l'abominable 

rli's  VI  et  du  dauphin 

-,  la  délivrance  enfm. 

rope 
dtb  j.i 

et  Chili   -  1      I I    Ni   m 

des  Aoi  III  m  Is  lliitl  ml  auihiRu 
pete   pour  fondie  sur  la  cote    i 
Aucune  route  d  mvasion  ne  1- 
magnifii[ue  réseau  de  uvieres 
contrées  du  centre  de  la  Gaule 
mands  a  Paii'i   que  dcfcndit  le 
BouigOp,ne,  écumtnt 
de  Biisiailhe    ou  Rohei  /  I     I 
épuise  leur  effort  11  en  M  11  II  I  I    n 
non  le  moms  puisiiant    Rollon 
Seine  mis  a  sai  (  t  pi      |ii     I  | 
raient  encore  di   I  m  1 1   I     In 
conquérants  d  i|  |  i     i  ill       |  i 
Chai  les  le  Sim ni     ini       m     i 


lin  la  paix  finale 
iter  sur  les  écueils 
,  noi mande  :  ils  y 


resser  a  la  terre 


.piisl 


punil 


future  Laccoid  fut  scelle  par  le  traite  de  Sam/  Ltn 
épousa  la  bile  du  roi  de  France  désormais  son  alli 
que  la  plupart  des  chefs  ses  compagnons    \h    i 
Plier  les  conquérants  barbares  aux  ni        i     ' 

gieuse  quils  acceptaient   sans  tiop  la  i    

ments   ce  fut,  pour  les  pu  mn  rs  rfiui,  d     \ 

Épee  Riehud  ete    une  1  u  li     u  lui  it     ui    I    i   ii 

et  a  Falaise   Gxullaume  le  Batird,      u  li'      i( 

que   pour  donner  un  ob|i  t  il  i  IimIi  tmliiil  ni     il 

salisfaiie   sa  piopie  auiliili   n     il  s     lut  j   II  sui 

son  mil////   /  /    h  1  ili 

d'Jïa.s//,/       I   ,        In, 

ser\ail  il  inl    i  m     li    n        M  n        u   1,    ■ 

Philippe  1     qui  1 1.  tiiiji     I    II  '     I    11 

soutint  contre  lui  son  lil     I 

monte  la  Seine  jusqu  i  1/ 

Ramené  a  iîoue;i    ou  il  m   ml  i 

mais  entre  les  roisde  Fram  e  I  til  \n^ 

Cse  de  rappeler  :  la  défaite  subie  a  \  er 


a^ec  Jeanne  il  tu     les  mi  tunes  de   /    iiiii/ini 

et  les  Vn^lais  a  la  mer    Pai  mallieui       ni      In 

de   Jelse^,   Guernese\,  morceaux   ili  I  i  li       d 

sont  cncoie   1  es  règnes  de  Louis  \l    1    m    Ml    I  i  un  ois  I^i    favorisèrent 

le   di  \eli)ppement   de    la  ricliesse   nm  mande     pu    lindustue    les  entre- 

piisis   Ininlaines    les   Mlles  atteignent   alors   leur  apogée  et  édifient  de 

lie  iu\  monuments    signe  indéniable  de  cette  piospeute 


Cilhednih 


„i  inds  vassaux  et 

Vn^leteire   qu  U  prit  a 

Il    d  Edouaid  le  Confesseui    a  la  journée 

capitales   anglaise  et  normande,  Caen  lui 

Il    Mt  s  uni  nt  a /!ui/e/(    I  e  nu  de  Fiance 


ine  lutte  sans  men  1    Qui 
73)  par  Louis  VII,  ligué  av 


Rouen,  Notie-Dime,  lemplice  une  basilique 
du  \ii  su  1  II  imiiiiliip  en  1201),  quialiissi^  desiesles  visibles, 
m  mm  di  1 1  I  k  nie  oi  i  idput  ili  I  p  chœui  suivit  do  pies  l'achève- 
mi  lit  de  1 1  ne!  (28  mettes  SI iiis  Mil] Il  s  i  la  lin  du  xiii«  siècle  et  au 
début  du  xiv,  on  ele\  a  les  t  1  il  II  s  touis  des  cioisillons.  Dans 
la  seconde  moitié  du  xiv»  si  I  i  I  I  i  |  i  mu  le  du  xv  ,  sous  les  pon- 
tilii  ils  du  I  11  il  111  il  d  Cstoutewiii  ,  de  liobei  tde  Cioixmaie,  du  célèbre 
caiiliiiiM  I.  d  Vinboise  et  de  son  nevi  u,  1  on  s  oceupa  des  tours 
et  il  s  I  iiiil  I  I  1  1  11  dde  occident  lie  Le  gothique  flamboyant  n'a 
p  is  1  I  I  il  I  lus  1  II  lie  p  11  uip,  une  dentelle  de  pieiie  drape  les 
(oiitiefoits  qui  eniddient  les  tiois  poites  et  s  eflilent  en  quatre 
tiiuielles  dune  giande  delicitessi,  oinees  a  piofusion  Les  deux 
tuuis  de  faç  ide,  elevt^es  en  m  iiqe  de  1  édifiée,  laissent  au  fionlispicc 
un  développement  exieptionnil  Celle  du  noid  \a.Ui-ai  Snint-Ilomain, 
commencée  au  xii"  siècle,  et  accrue  d'un  étage  en  1463-1477,  est 


BASSIN     DE     PARIS 


387 


lontée   d'une 
pavillon 


aule  to 
I  es  de  u 
liiuis  ont  73  mctics  de  li  ni 
(  lli  du  sud,  dite  la  tout 
Il  une,  paice  quelle  fut  lc  ii 
sli  uitp  <iu  moyen  dcsaumun 
(oiisenlies  pai  les  fidèles  qi 
fiibdient  usage  de  beurre  ( 
temps  d  ilistinencp  coni 
pieud     m    iiii       i|         III      11 


ni„    - 


,  1  uiliL  kIIl  dtb  // 
m  nord,  ont  des  poili 
,us  de  I 
alepoH, 


Au  des 
t  >ui 


^      iud(-tai<e  gothique  que  sui 
ni   ute     lenoinie     flèche     mi 
I   iiU   due  d  laichitecte   Al  i 
\oini    H2'i      celle  ci  pointe  d 
148  meties  au  dessus  du  sol 
Le  ti  mspptestaccompagné  dt 
Lns  cotes  avei  absidiole,  dcli  i 
que  croisillon  La  chapelle  t  i 
inimle  de  la^lelge  lenfeiiiK 
le    magnifique    tombeau      n 
mubie   blanc   et  dlbitie  <1 
diuv    caidinaux    d  Amboisi 
(hef-dauvie    de  la  Renais 
sance  ,  1  une  des  statues   des 
deux  caidinaux  défunts,  celle 
de  Georges  d'Amboise,  est  de 
Jean  Goujon;  les  arabesques, 
dais,   pinacles,  chapiteaux, 
prodigués  à  profusion,  sont  d'il 
chapelle,  le  tombeau  de  Louis  , 
bel  escalier  sculpté  du  xv^sinl 
XVI»  siècle,  96  stalles  exécutées 


\  Il 


quel(iues-uns  des 
s  vitidux  qui  filent 
I    1  ait  iou(  nnais,  au 


I  I  Ile  (l(  s  moiiumpiils  itli- 
-leux  \c  Palais  de  jitsti((  est 
linis  jidii  Consiiuit  a  h  fin 
du  xv"  siccle,  pai  I  ouïs  \II, 
sui  les  plans  di  Ro^ei  Ango 
l  de  Roland  Le  Roiiv  ne\cu 
Il  Jacques  Le  Roux  ,  h  gi  mal 
iiilntdti  auquel  sont  dus 
\i  m  nul  poitail  de  li  ratht - 
Il  die  tl  1  hot(  1  du  Bouiglhe- 
loiilde,  il  compieiid  un  bdti- 
m<  nt  piin(i(idl  fldnijue  de 
I  ii\  ni  s  en  letoui  stdlucs, 
I  lu  II  I  I  s,  mouluies,  bas- 
I  II  I  I  sUuis  et  pinacles  se 
I  I         Ils»  qii|  PI  pi  spiit  a\ec 


I     s   /   /  /, 

dus   (ib","i 
bt 


:    I 

A      G  li  0  s  s 

nu 

me          se 

II.'. 

Vn          \h 

du 


I  d'KstouleviUe 

par  Philippot  Viart  (1437-1469)  et  dont  les  miséricordes  représentent 
les  diverses  professions  du  moyen  âge,  complètent  l'aperçu  des 
richesses  de  la  cathédrale. 
Saint-Maclou,  avec  ses 
trois  portes,  dont  deux  soni 
remarquables  pai  kuis\dn 
taux  sculptés  qu'eue  kIk  un 
transparent  de  cinci  [un  i  I  s 
à  jour,  est  encoie  une  1»  Il 
œuvre  des xv^-xvi"  siècles  Li 
porte  de  gauche  est  de  Jean 
Goujon.  Un  seul  clochei 
mais  qui  s'élance  a  88  mt 
très  au-dessus  de  la  cioiseï 
couronne  l'édifice  Saint 
Ouon,  église  dune  abbd\e 
fondée  au  vu"  siècle  iivahse 
avec  la  cathédiale  pai  la 
beauté  du  style  lajonnant  et 
l'emporte  par  l'unité  de  sa 
belle  ordonnance  Commen 
cée  en  1318,  la  basilique  n  a 
reçu  qu'en  1846  une  fat,ade 
et  deux  flèches,  non  celles 
quelexvi"  siècle  avait  iê\éps 
pour  elle.  Lcsbltim  nts  di 
l'abbaye,  reconsimils  ni 
XVIII»  siècle,  abiitcnl  ks  sti 
vices  de  VHôtd  de  ville,  un. 
annexe  ayant  été  batie  poui 
la  belle  salle  de  dt  libéialKui 
du  conseil  niunu  ip  U  Swi 
Patrice  (1533!,  Saint-Vincml 
(1511-1536),  Saint-Nicaise  ont 


peut  le  mieux  être  surpri 
des  rues    étroites,    la    pi; 


I0",24j,    la 

ampleui  de  sa  chdip(  nie 

I  u  cdi<  UL  L  dncieune  salle  ou 

I   -    ni   h    Pailemi  nt  (lEchi- 

|in  1        1 1  de  cour  d  assises 

Il  I  I  il  ml  iichement  doie  et 
^Lulplpdili  del  ouïs  XII  r  est 
un  LeRouxencoi  l  [Guilldume), 
st  i.neui  du  Buurytiuruulde , 
|iii  comminça,  \cis  1486,1e 
1  1  hôtel  de  ce  nom  Les  le- 
h  fs  di  licals  de  la  cour  inlc- 
rieure  sont  fort  endommagés. 
I.i;  corps  de  11. -is  sud  est  célè- 
bre par  ses  bas-reliefs  repré- 
■vue  du  camp  du  Drap  d'Or,  entre  François  I"  et 
igleterre  (lo-20). 

■  rectangle  inscrit  entre   la  rue  Cauchoise  et  la  rue 
}ue,  sur  la  traverse  de  la  Seine,  que  le  vinix  Ruuen 
Là  se  pressent,  dans  l'enchevêtrement 
1    Basse-Vieille-Tour,    liée   à   la    place 


*-- 


|S. 


^  J 


frif*VW"''"iJ-Ll| 


<  I      ■Ehirurii 


388 


LA     FRANCE 


Eaute-Vicille-Tuur  par  un  passage  voûté,  que  surmonte  le  monument 
de  la  Romaine,  charmant  édifice  de  la  Renaissance,  à  côté  des  vieilles 
Halles  qui  datent  de  la  seconde  moitié  du  xiii"  siècle.  A  l'angle  de 
la  place  de  la  Caihédrale,  au  débouché  de  la  rue  du  Grand-Pont  :  le 
Biiremi  des  finances;  rue  de  la  Grosse-Horloge,  la  tour  du  Beffroi, 
avec  ses  deux  cloches  du  xiii«  siècle;  Farcade  à  voiite  sculptée 
qui  relie  la  tour  à  l'aucien  Hôtel  deville;  les  deux  giands  cadrans 
de  son  horloge,  qui  est  du  xv  siècle  ;  dans  l'angle  de  la  porte,  une 
fontaine,  adossée  à  une  jolie  maison  Renaissance.  La  place  de  la 
Pucelle  était  autrefois  réunie  à  la  place  du  Vieux-Marché,  sur  la- 
quelle donne  la  façade  du  Théâtre-Français,  dont  la  scène  touche 
d'assez  près  l'endroit  où  l'on  piMi^-p  qui>  l'ut 
le  bûcher  de  Jeanne  d'  1 /'•.  r'.'^t  .Inm  \\-n- 
ceinte  du  château  fortcMii-li  ml  [mt  l'liili|i|if 

Auguste  que  l'infortum'r  pu- ii.  i  >•,  li\  r.'i' 

au  duc  de  Bedford,  régent  pour  Henri  VI, 
contre  une  somme  de  10  000  livres,  fut  in- 
fermée,  soit  dans  le  donjon  appelé  aujour- 
d'hui tour  de  Jeanne  d'Arc,  soit  dans  l'une 
des  tours  de  l'enceinte. 

On  aura  la  surprise,  rue  Eau-de-Robec, 
jadis  habitée  surtout  par  les  teinturiers,  de 
voir  la  petite  rivière  canalisée  frôler  d'an- 
tiques logis,  sous  les  ponts  et  les  passe- 
relles soudés  à  la  rue  voisine.  Rouen  pos- 
sède plus  de  quatre-vingts  fontaines;  trois 
d'entre  elles  se  distinguent  :  celles  de  la 
Croix -de -Pierre,  de  la  Crosse,  de  Lisieux. 
L'enceinte  qui  enveloppaitla  ville  se  recon- 
naît aux  boulevards  qui  la  remplacent, 
depuis  longtemps  débordés  par  les  fau- 
bourgs. Deux  ponts  traversent  la  Seine  : 
le  pont  Boieldieu  et  le  Pont-de-pierre  ou 
pont  Corwille,  orné  de  la  statue  en  bronze 
du  grand  poète.  Dans  une  ville  aussi  riche 
en  œuvres  d'art  que  l'ancienne  capitale 
de  la  Normandie,  les  musées  ne  peuvent 
manquer  d'offrir  un  vif  intérêt  :  Musée  bi- 
Uiolhèque,  beau  palais  récent  qui  abrite, 
avec  les  collections  bibliographiques  de 
la  ville,  celles  de  sculpture,  de  peinture, 
de  cérioiiiqiie;  Musée  dépurtcmentul  d'anti- 
quités (objets  mérovingiens,  armes,  bahuts, 
rliiins  du  moyen  âge);  Musée  industriel. 
Rouen    1-24  987  ha'bitants)  est,  par  tradi- 


tion, une  grande  ville 
industrieuse.  Aujour- 
d'hui elle  file  et  lisse  le 
coton,  le  lin,  le  chanvre 
et  le  jute  (Barentin), 
fabrique  des  tissus  pour 
hietelles,  ceintures,  jar- 
1  etières  (Darnétal),  des 
indiennes,  du  pilou; 
teint  et  blanchit  les 
I  Infli  s,    approvisionne 

1.111  .itinn  d.'s  juoduils 
(  hiniKiues  ^^'etit-Que- 
Mlly),  des  superphos- 
phates, de  la  soude, 
de  l'alun,  du  savon 
Sotteville).  L'industrie 
du  vêtement  (chemi- 
ses, corsages),  de  la 
(haussuie,  des  galo- 
ihes,  du  feutre,  des 
étoffes  pour  parapluies 
et  ombi elles  (Baren- 
tin), s'y  est  fort  déve- 
loppée. A  citer  encore  : 
fonderies  d'acier  et  de 
cuivre;  distilleries  de 
mais  et  de  riz,  de 
pommes  de  terre  et 
de  mélasse,  raffineries 
de  pétrole  (Petit-Que- 
villy)  importé  de  Rus- 
sie et  des  États-Unis.  Il  se  fait  une  grande  exportation  de  fruits 
et  de  denrées  agricoles  pour  l'Angleterre,  une  importation  de 
bois  du  Nord  qui  alimentent  de  nombreuses  scieries.  (Voir  Por^  de 
Rouen,  p.  281.) 

Aux  environs,  la  basilique  de  Bon-Secours   et  le  monument  de 
Jeanne  d'Arc  dominent  l'immense  panorama  de  la  Seine  etde  la  ville. 

Personnages  historiques.  —  Guillaume  Clilon,  fils  de  Robert  H,  duc 
de  Normandie  ;  Jean  de  Béthencourt,  explorateur  des  Canaries,  mort  à 
Granville  (142n);  Jean  Cousin,  navigateur  dieppois  qui  aurait,  avant 
Colomb,  découvert  l'Amérique;  Pierre  Fain,  le  principal  architecte  de 
Gaillon;  Salomon  de  Caus  (1576-1646),  ingénieur  hydrauliclen;  François 
(Ifi04-l(io9)  et  son  frère  Michel  (1612-1686)  An- 
f/uier,  sculpteurs  ;  Pierre  Corneille,  né  à  Rouen 
(Ii;ii(;-li;s'ii,  le  pcre  de  la  tragédie  française;  son 
Iréi-i.',   Thomas  Corneille  '  Ifi-jn-lTOfl^;  Georges  de 


dcTnp" i..ii,h,inla,k-ux  luis  Alyir,  en  sau- 
vant 1-  i-,li\(-  chrétiens;  Nicolas  Pradon 
[li,:.-_!  h-'is  .  lu  I  Kf'iien;  Robert  Cavelier  de  La- 
salle  11,  m  |i;s7  ,  i|iii  explora  la  région  des  grands 
lacs  canadiens,  découvrit  l'embouchure  du  Mis- 
sissipi  et  y  fonda  la  Louisiane  (16S2);  le  peintre 
d'histoire  Jean  Jonvenel  (1644-1717);  Itené  Au- 
hvrt,  abbé  de  Yerlot,  né  dans  le  pays  de  Caux 
(I(ino-173o),  écrivain  d'histoire,  plutôt  qu'hislo- 
lien  ;  Bernard  le  Bovier  de  Fonlenelle,  né  à 
Rouen ,  1 1;,;7- 1 7:.7  ,  neveii  de  (  :orneille  iiar  sa  mère. 


ir,  ne  à  Rouen  (177u-ls34, 
peintre    d'histoire,    né 


',/,■    Veli- 


Tti,,        r  ■    I  !:.,■■  i  ..■,■    Isjniv'll    ,  hniiime  poli- 

ti,|ie    ;   ■,,,  ,.'  .TC  linnl;-fl.  nr  A    li  n  m  11  i  1  N21-18S0)  ; 

les    eriidils   Lénii    lleuzey,    ne   à    Rouen;   Léon 
Gautier,  né  au  Havre  (1832-1SS7),  paléographe. 


PLAJJME     DU     MOnp 


REGION    DE    LA    SOMME 


le    llassi 


*-'  l-2()kiluiii.Hii'>,  (:Ltl'Abl).-ville;iLauii,uiie|il,- 
clii',  voilée  d'un  nmiileau  de  limon,  étale  au  ii'- 
izaiil  l'étendue  moutonnante  de  ses  champs  plats, 
presque  sans  arbres,  un  désert  lorsipie,  la  innissuii 
laile,  les  gros  villages  et  les  petil''<  \\\\'-<  inJn-- 
tiielles  se  détachent  sur  l'uniforiuil''  J  ■-  .  ii  luni.'^ 
ft  des  terres  à  betteraves,  privéï's  (!■■  loiii..  \,i- 
dure.  I.e  radrf  di-  (■•■Ile  région  uniforme  est  l'ertile 
iMi  ciinliaslcs.  A  Vrsl,  vers  l'Ardenne,  par  suite  du 
rclrveini'ut  de  la  craie  et  de  l'affleurement  des 
argiles,  c'est  la  ThUrache,  pays  bocager,  riche  en 
sources,  où  les  villages,  entourés  de  haies  et  de 
pommiers,  se  cachent  parmi  les  pâturages.  Au 
iKird,  les  plaines  se  fondent  dans  les  plaims,  es- 
pace sans  mouvemeiitet  sans  eau,  d'une  |ilaiilihb' 
décourageante  d'où  émergent  les  cheminées  il  u- 
sines  agricoles.  Puis  c'est  \&  Pays-Noir,  avecValcn- 
ciennes,  Douai,  Béthune  et  Lens,  les  cités  popu- 
leuses, les  maisonnettes  de  briques  rougi's, 
éparses  au  milieu  des  montagnes  de  sr.iiii-  ^  l 
des  puils  de  houille.  Les  sucreries,  les  li- 1--- 
ont  fait  place  aux  verreries,  le  long  de  ri.>.  .mi. 
aux  établissements  métallurgiques  échelonnes  sur 
la  Scarpe.  Vers  le  nord-ouest,  la  craie  se  relève 
dans  l'axe  de  VArhiis.  Nouveau  constraste  :  vu 
d'eu  bas,  le  relief  monte  à  120  mètres  vers  lié- 
Ihuue,  17(1  méli  es  près  d'Aire,  200  mètres  à  Saint- 
Oiuer.  Dans  le  llanl-Pnys,  un  sid  avare,  un  climat 
fiiiid,  (les  siuiiilles  tardives,  une  terre  evigeante, 
Muue  d  la  loutrne  et  aux  dui  s  ti  avaux  ;  dans  le 
Bis-Pai/s,  sous  un  climat  indulgent,  un  teiioii  bilil  i  luuiu 
ttur  pai  les  culluies  Vduées  qu  il  a|)pelle  :  le  fioment,  1 1  b  11  i  i 
\i  is  B  ml  i4ue  I  t  1 1  M  iiK  lie,  la  ciaie,  ens'ouvi  iiit,  a  donm  pass 
auv  (  I  ui  lu  s  lui  1  u  un  s  du  S(d,  <  t  ciee  un  p  i)s  nouveau,  la  Fus: 
h  ni  11(11  II  I ,  ou  1  illi  I  u  in(  e  des  aigiles,  du  sable,  du  calcaiie,  mu 
tiplie  II  ■,  s  lui  s  (liuj  ni  d  un  pa>s  d  lieibages  et  de  patuie  A 
sud  un  II  (  I  i  nt  V.  I  -que,  analogue  a  celui  du  Boulonniis, 
I  1   1  le  pi\s  (Il   ///(/    m  il  boid  de  la  phine  .  même   ilteinince  d 

l'Uiihis   n.    ibiindinced  eau,  des  aib 

tuii   d'il  nie  sui  la  cultuievoisini 

1)  luin  sl(  11  nus  engi  ndif  ntd  lu 

InsluuHs,  ,ntn   \  y  plan,,  p,,  a,  I 

I  t    1(      Blssin    piMsl    u      s  ,u\(  lit    lis 


i  la  vallée  du  Tliéraiii,  entre  Cler- 
Dorée.  »  (.V.  DE.MAN(iEoN,  la  Picardie, 


nord-est  de  Saint-Quentin,  la  Somme  naît  d'un 
ilortun  petit  lac  ombragé  d'ormes  superbes,  dont 


i-  liilii    Ils  Vilnius  (lis  (iiuis    pli   dt  lui-noiints  cavernes   ou- 

,1  Mitis  (lins  11  loihe  fi  ndue,  \in^l  ou  tu  nte  luissekls  viennent 

ge  aliraeiib  i  (  e  laqui  t  tianspaient,  ou  des  bandes  de  canards  laissent 

des  tiaint  es  blanc  hes,  en  lemuant  la  vase  Le  bassin  se  resserre  ;  il 

s  en  tcliappe  un  foit  ruisseau  qui  s'en  va  dans  un  ht  étroit,  entre 

les  peuplieis    »  (\idouin  Dumazet  )  C  est  la  Sonvite    Peu   éloignée 

de  la  ligule  de  l  One,  qui  \eise  une  jiait  des  eaux  de  cette  rivière 

d  lus    le   canal   de   Sainl-Quentiii,   la   Soiniitc  aiconipagne    rigole   et 

'      '  ■  '  ■    ■  //  Ci„:.at,  ius.iu'à 


illinles 


(  Il  I  mont  dominent  les  di 
is  d  ileiitoui.  Entie  h  s   a- 


it  d  hommes  .  a 
midi,  elles  sont 

lllllOSLUt    et  s    tl  11 


\iiliui  \oung  :  sous  la  foi  et  di  s 
|iniiiiiiieis,  des  pouieis,  des  pi  - 
cliers,  des  abricotiers,  des  pruniers, 
des  cerisiers  et  des  noyers,  où  pai- 
fois  s'enroulent  des  treilles,  s'abri- 
tent mille  récoltes  variées  qui  se 
succèdent  sans  relâche;  ici,  les 
asperges  et  le  raisin  de  Laon;  là, 
les  artichauts  et  les  haricots  de 
Noyon;  partout,  jusqu'à  Clermont, 
tous    ces    produits   lucralifs   de   la 


France. 


II. 


?m 


LA     FRAXCR 


Saint-Simon,  ou 
elle  reprend  son 
indépendance, 
et  tourne  franche- 
ment à  l'ouest. 

Saint -Quentin 
(5j570  habitdulM, 
ancienne  (  lié  gau- 
loise des  Vuoinan- 
ilun,  metioixde  du 
Vei  )nandoi<i,  iiu 
mojen  Age,  fut 
cvangelisée,  .lu 
m'hietle,  pTi  Cdiii 
QuinttiM^.  i{m  pi\  I 
sa  foi  di'  h\ie     h 


ll(lU( 


eu.-,   gioiipi 
tour    des  II 
du    maityt 
son  nom  et  di  \ 
ville  épiscopale 


La  fabrication  de  ■- 
ttoffes  y  était  dij  i 
piospeie  au  \ii"  <-i, 
I  le  Entre  la  regnm 
industrieuse  des 
Flandres  et  des  Pays- 
lias  et  celles  de  la 
Champagne,    de  la 


dans  le  pays.   Lus  villay:c's  hlii 

luètre  de  plusieurs  lieues,  | • 

cède  la  place  au  coton  :  la  lil;il 
calicots,  percales,  gazes,  mousscl 

broderie,  donnent  encnr 


il  h  la  fabrication  des  clolIVs  d. 

■  r\\f  (les  tissus  de  lia  :  :ui  lii-i 

.1,  <  tniJMs   liues.  Le  lin  abcjinhii 

(--.ilriil   ;i   la  ronde,   sur  un  péri 

Utriiini.  Avri-  le  XL\=  siècle,  le  lii 

[lalil,  iii.iis   le   tissage  tient  bon 

d'assez  beaux  niulils.   liicii  iin'i-i 


le  Téméraire,  dans  cette  méiue  enceiule,  il  eut 
fougueux  adversaire.  Contre  Cbarle.s-Quint,  en  : 
une  héroïne,  ilarie  Fouré.  La  Sainte  Ligue  y 


.  devant  la  inaclii 


jtiers  de  villa 


Deux  monuments  rappellent  deux  grands  faits  de  1' 
Sailli-Quentin  :  celui  du  siège  do  \">'.)1,  où  l'arinée  de  Pliil 
lètée  par  Ja défense  héroïque  des  hahitants,  battit,  en  vue 
les  troupes  envoyées  par  lîenrillàson  secours  (10  août,  j. 
Laurent);  le  monument  du  8  octobre  1870,  qui  rappelle 
lésislauce  de  la  garde  nationale  :  sous  la  coiuluile  d'Ai 
KoiL-e,  ell.' parvint  à  iv|iousser  les  Allemands.  L7/-;/r/,/rr„ 
nu.-iiliii,(li:iiiiiaiil  édili,-..dr;,l\l,.  ll;niilM,vaiil;  la  r,,//,',, 


transepts,  dont  le 
chœur  (du  xiii°  siè- 
cle) rappelle  celui 
do  Notre-Dame  de 
Itcims;  \e  Palais  do 
/Hélice  récent,  le 
J/i(.5cV,  la  belle 
piiinieunde  des 
rl,.,n,r-i::/,,srrs. 
-nnl  di-iH's  d'une 
ullr   au»i  aucieii- 


rl.ai>(li'llnielreB,vlt 
l.iiit  d'illustres  pri- 
M.iiniers  d'État 
I  ;hiii^i-iil ,  Montino- 
ivih\  ,  |.iinrc  Louis- 
\,i|H,|r.iii  linimparte, 

.lr|uils,li,|,rlTUrNa- 

|i(iUon  111,  (Javai- 
gnac,  Changarnierl  ; 
Péronne,  au  débou- 
ché de  la  Cologne, 
évoquent  des  souve- 
uirs  variés.  Les 
comtes  de  Vermau- 
.■;  Inu  ,r,n\.  Herbert, 
/.■.  .|iii.  .Miilit  pour  la 

I  -Mil  I |i.ii-  Charli'S 

iilri  ti  .  ni,  le  (le  son 
X  illr  lui  il. ■!. -1111116  par 

■imI: ■.■  m  r.il.  Les 

nhliiriil    Ir^    édifices 
|,iiMir-    }.■-  ii.,i-  ,|,i  ,iu  ,1,-  III  M-M,i-.  ,1  rn    il.  In,i.iiviil   .■..iii|,l.li.|iient  la 

I Il,,-  I //-..,■/  ,/,■,,//.■  !;.  II.II-..III..'.  -I.II.I...I1.'  .1  Mil  .■. ..mile  élé- 

uiiil  ;  (  /,.,;,■,.(/  il. ml  il  iv>|.-  .1.--  Iimi>  ilr  ,-|■.■^,  .■..illiT>  .11  i...nilrs;  statue 
de  Marie  Fuufé  {\  diio  habitants). 

Aux  approches  de  Péronne,  la  Somme,  bientôt  accrue  delà  Culoi/ne, 
épand  ses  eaux  en  de  vastes  élanr/s  poissonneux  qui  se  succèdent, 
sur  un  parcours  de  35  kilomètres.  Ces  étangs,  qui  sont  alimentés 
par  de  nombreuses  sources  et  par  les  eaux  pluviales,  sont  tous 
clôturés  par  des  digues  ou  chaussées  et  par  des  barrages  intercep- 
lant  toute  coiiiiminicalion  du  poisson.  Ils  forment  ainsi,  depuis  un 
temps  iiiimi.|iiiii  ial,  de  vasies  réservoirs  aménagés  pour  la  pisci- 
culture. Dès  le  moyen  âge,  ces 
l'Iangs  existaient. 

l'eu  de  rivières  ont  été  mises 
à  iiuitribution  aussi  complètement 
ijue  celles  de  Picardie.  Dans  ce 
pays  sans  relief,  à  pente  imper- 
riplible,  les  cours  d'eau  se  déve- 
1  iqiint  avec  une  lenteui,  une 
instance  de  dt  bit  qui  les  mettent 
il  ibiides  siihei esses  excessues 
il  dis  CI  nés  immodt'iées.  fiiàce  a 
1  lli  i_ilili  d  liumeui,  ils  peuvent 
ilii  ulilisis  a  peu  de  fiais  :  un 
liiiiui  (Il  n  lenue,  voila  l'usine 
iiii  It  inuulin  (11  mointinent.  De 
M  I  il  ililt  s  (  (diinii  s  IimIi  luhques  se 
s  lit  ess  iinii  es  le  long  (Il  L\  Siminie 
1  I  (le  ses  aifluents  Amiens  est  la 
1  ili  classique  des  moulins  et  des 
usines.  La  Somme  y  pénètre  par 
trois  branches,  divisées  en  une 
douzaine  de  chenaux  qui  circulent, 
avec  leurs  traînées  vertes,  au  mi- 
lieu du  vieux  quartier  des  foulons 
il  (les  drapiers.  Si  les  moulins  ont 
•  \  (  l'ssé  de  moudre  :   ils  fabriquent 

5^M|k^               V  des  robinets,  de  la  moutarde,  des 

^^^^  boîtes    en   carton,   des   peignes  à 

__^ I  carder,  des  sacs  lie  toile;  ils  dé- 

grossissent la  laine,  tissent  la  pas- 
sementerie, concassentdes  graines, 


l'LAI.NR     Ui:     NOIII) 


301 


pass 
dust 


t  le  coton,  etc.  Peu  à  peu, 
ivières  de  Picardie  sont 
ées,  de  l'agriculture  ;i  l'in- 
rie.  Ainsi,  tandis  que  la 
tt"ii(!  accapare  la  vallir 
.\'/;  il'  travail  du  bois  cl 
i  laiii-s  .■file  du  Tlu-rniir. 
'•nunr  et  la  Sdle  tisseill 
liiilrs  à  sacs,  l'Ancre  cl 
<r    s'rscriuient    pour    la 


v^ 


%}: 


tairs,  Miulli|ilii'ntlcmsiii,Mii 

dres   et  circul-'ni   !,■ u,.,, 

entre  les  bor^rs  \.tI,s  .1  iim' 

centaine  de   p.'lil.s  il.  s  :  l 

Hortillonnag-es.    l/niii. 

croisrinrnt  di's  «   rirux    ■■    \ 

forme    un    lal)yrinlli('    ((nn- 

pliqué,  dont  l'unique  VL'hiculi'  _       , 

estlebateau.  Surson  coin  de 

terre,  fait  de  gras  limon,  dimt 

il  n'a  que  le  fiTina:;i\   I'Imm  lare   | vaut  allciiiilir    iiih'    valciir   il.' 

13  000  francs,  I7-. „/,//..„  i.ali-r  .l.-s  |n.Mli::rs.  l-nn.nii  ,l,s  mirais 
chimiques,  il  tirni  |i.>ur  !.■  riiini.'i-  d  Irn-iais  naluivl  .[uil  lire  .lis 
fossés  en  bordui'e  dr  smi  rliaiii|i,  au  fiiix  .1  nii  lra\ail  a.  harii.';  1rs 
récoltes  poussent  les  riTnllis  :  ra.lis,  s.ilailis,  .ii;:niiiis,  car.ill.'-, 
pommes  de  terre  et  arli.liaiiK,  |i,,is  ri  rlnaix,  lailii.sii  i|iir..r..s 
se  succèdent  siii-  ii'll.'  In  ii-  ilr  y\ issi.ui,  ri  r'.si  |.|aisir  ilr  \..ir, 

un  beau  matin  ll'.'lr,  1rs  liaM|UrS  rllil.rs,  iharu.-.  s  .!.■  l.-lllllrs,  rji.sri- 
le  long  des  rixrs,   SullS    1rs  luajirhrs    ilu  llljrrs,    il|s,|u;i    |,t  S,,iin„,\   ri 

venir  se  ranger,  le  long  des  quais  d'Amiens,  au  .<  iMarclK'  sur  l'eau  >., 
que  domine,  à  peu  de  distance,  l'imposante  silhouette  de  la  cathé- 
drale. VluirlUloimarje  est  un  verger  autant  qu'un  jardin.  Entre  les 
carrés  de  légumes  s'épanouissent  les  cerisiers,  les  pruniers,  les 
pommiers  et  les  poiriers,  les  haies  de  groseilliers;  et  c'est  ainsi 
une  superposition  de  récoltes  dans  l'espace,  comme  une  multipli- 
cation dans  le  temps. 

I.'exp.iiision  naturelle  des  eaux  de  la  Samme  paresseuse,  accrue 
par  les  harrages  de  son  cours,  durant  une  longue  suite  de  siècles,  a 
l'aviirisé  larormation  d'une  épaisse  couche  de  tourbe.  Amiens  en  con- 
seiiimait  des  niasses  énormes  dans  ses  ateliers.  On  l'extrait  encore 
dans  les  vallées  de  la  Somme,  de  la  Selle,  de  l'Avre,  dans  les  lias- 


Champs;  mais  elle  se  con- 
somme sur  place.  «  Les  vallées 
tourbeuses,  avec  leurs  forêts 
de  peupliers,  leurs  fourrés  de 
inncs.et  de  roseaux,  leurs 
rl.iiiières  d'eaux  dormantes, 
leurs   solitudes    bi'umeuses. 


Cette 
cl(;    Cau: 


I.IHHlIne.    ,.    ^A.    Dkm., 

LA     CÔTE 

Au    li.ilil    ,1e    ranrie 


rhairiit    autrelnis,    la   tourbe 

ciccuiie  une  large  dépression 

où  les  eaux  de  ces  livières, 

refoulées    par    les    alluvions 

marines,  s'étalaient  en  vastes 

najipes  stagnantes.  Ainsi  s'est 

comblé  peu  à  peu  l'estuaire. 

côte    n'a  cessé  de    s'atterrir  entre    les   falaises   du   pays 

et  celles   du    Boulonnais.    Les    débris   des  falaises  nor- 

écronlées  sous  les  incessants  coups  de  bélier  du  large,  ne 

|.ac  !.■  Iliix  .1  !.■  \<'\,{.  les  galets  roulnil,  ri   s'allini-riit  le 


//ri 


■ilrl. 


Sainini'.   Cette  ]iointe  ne  ci'sse  de 
gagné  plus  de  60  mètres,   dans  la 


itre;  en  vingt  ans 
elle  a  gagné  plus  de  60  mètres,  dans  la  direction  du  Crotoy.  De 
Cayeux  à  la  pointe  du  Ilourdel,  le  ynlet  forme  une  digue  puissante, 
haute  parfois  de  7  à  8  mètres,  qui  abrite  les  bas  champs  du  littoral, 
anciens  cHnnijs  intérieurs  ou  molici-es  à  peine  émergés,  contre  les 
retours  furieux  de  la  mer.  Arrêté  par  la  coupure  de  la  Somme, 
le  gnict  s'est  accumulé  sur  sa  rive  gauche  :  on  vient  l'y  ramasser 
pour  l'expédier  aux  fabriques  de  produits  céramiques  d'Angleterre, 
d'Allemagne  et  de  Hollande.  D'autres  écueils  de  galets  s'éche- 
lonnent en  arrière  de  la  bordure  littorale,  où  ils  forment  des 
îlots  solides,  des  pôles  de  comblement  auxquels  sont  venus  se 
joindre  des  matériaux  de  transport  plus  fins,  sables  et  débris 
argileux  ou  calcaires,  couches  de  fin  limon  qui,  en  se  superposant, 
ont  peu  à  peu  formé  le  terroir,  d'abord  lagunaire  puis,  grâce  aux 
fossés  de  drainage  et  aux  canaux  d'écoulement,  le  sol  gras  et 
fertile  des  Bassurea  ou   Ba-t-ClKiiiips.  Sur  le 


392 


LA     rr.AiNCE 


(lij;uf"^    so 

sont  gi 

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pour  intPK 

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domaine  romiuis, 

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Il  nui  1. 

l'ill     Ut 

'1 

boucliuie  dos  i nu  ils,  pu 
de  \  istes  i;ieves  ou  sei- 
ppnlent,  d  nidiee  bassi  , 
quelques  filetb  d  e  lu  1> 
Salnt-^alely  au  Ci  1  \ 
iLstuuie  de  h  i 
n  est  plus,  eicei  tainhjnui  ^, 
qu'une  vaste  plaiiir  sa- 
blonneuse, facile  à  tra- 
verser. Au  nord  de  la  baie, 
les  sables,  au  lieu  de  s'é- 
taler, s'accumulent  en 
longues  chaînes  rcrlili^nc 
à  la  Canclie,  les  dunes  sal 
haut;  près  d'Éta|>lfs,  711 
s'avance.  Trois  lois  S.niil 
église;  un  jour,  en  ITT^ 
de  vent  ayant  accuiiml'  !< 
hissante,  contre  les  „.  -  . 


(lune;  le  sol,  feutré  et  en- 
richi de  détritus  végétaux, 
reçoit  alors  le  carex  are- 
naria  et  le  chiendent  des 

arluisseaux,  ra>]ieiL;e  aux 


■s  longues  et  argen- 
le  troène,  le  sureau... 
Invèt   ne  i-niivie   |ias 


•s,  .1. 


des 
■s  de 

verdure  leveleiil  déjà,  en 
maints  endroits,  l'aridité 
des  sables.  A  l'ouest  de 
Cucq,  une  belle  forêt  fait  la 
fortune  de  Paris-Plage.  Sur 
la  lisière  orientale  de  ce 
rempart  forestier,  la  petite 
culture  s'avance  pasàpas. 
iXulIe  part  les  travaux 
d'endiguement,pourledé- 


s  ou  en  mamelons  isi.b's.  l>e  la  Su 
iloiineuses  peuvent  alleindi  e  'iil  in.'li 
mètres.  Sous  la  ]Miii-.-~.e  du  \eiil,  la 
-I  lni.|iliii-pn-Touriiiuiil  a  dû  éloiguei 
I  I  !'  I  V  entrer  par  les  fenêtres,  un 
-  ill  lasiiu'au  toit.  Contre  la  (/wne  i 
.  ',,'     I. Il  niés  dans  l'arrière-pays  pa 


obstacle  qui  les  empêche  de  gagne 

estuaires,  enfin,  il  a  fallu  se  défent 

Une  plante  aux  racines  pénétran 

(jourhet  dans  le  Sud-Ouest,  retient  i 


contre  l'envasement  des 


l'oi/rtidans 
laiiieules  t. 


Nord,  ] 

lies  de  I 


Li    LoLisE     s  a\e<'  plus  de  ]ielsi  Vi'Kinle 

activité  que  dans  le  Mat- 
qamlenc,  sur  la  ri\e  gau- 
che de  l'estu  me  de  r\iithie.  I,e  groupement  du  J/(nvyHf;!(f)-/ e  uiiissa  1 1 
|iliisieiii  s  pal  (lisses  pniii  la  di  lense  comuiune  :  il  eut  son  admini^- 
tiathin  I  niimiiiiial.',  ses  l'i  lie\  ms,  ses  taxes.  La  première  et  la  jihis 
iiii|Nii  taille  (//7/(i  dii  \l  II  i|iH'ij|ei  I  e  lenh'iite  ail  \iii"=  siècle.  Pour  le 

di.iiiiai.'e  des  bas-l U  .  I  d.  ~   lu  n  u  .   siii   ,  ,.  s'd  imperméable,  les 

fosses,  li^s  tiuiau\  s,  soiii  niiilii|ilh  s,i\,  (  |.  ^  ,  lunes  dont  ils  sont  so- 
lid.iiies.  Par  h'  giaiid  i  mai  de  l'a  i  iia\  an  (  i  ntny  se  sont  vidés  les 
vastes  ctaïu/s  de  Itiie  et  d'Arry,  les  eaux  de  Cantereine  et  de  Villeis. 
Ces  travaux  de  drainage  furent  surtout  l'œuvre  du  xviii"  siècle. 

Contre  l'envasement  des  estuaires  ouverts  aux  entreprises  de  la 
mer,  la  lutte  n'a  pu  être  aussi  décisive  :  une  tempête  suffît  pour 
tout  bouleverser.  Poussé  par  les  vents  d'ouest  et  les  courants,  le 
Ilot  s'acharne  contre  le  rivage  qui  lui  est  opposé.  Dans  la  baie  de  la 
Siiinme,  c'est  la  rive  gauche  qui  s'accroît  avec  la  péninsule  du  Iloui- 
del,  tandis  que  les  profondeurs  s'attachent  à  la  rive  droite.  Le  cnii- 
rant  de  la  Somme,  livré  à  lui-même,  s'est  toujours  porté  du  coté  du 
Cîoto!/ .■  là  était  le  port  d'arrivée  et  d'appareillage  ilesimié  par  la 
nature. MaisSam<-yrt/er)/, menacé  d'abandon, entrepi  il  de  eniiiis,]iipr 
la  rivière  en  l'entraînant  vers  sa  rive.  Commenc''  en  ITsii.  b-  nmnl 
di  la  Basse- 
Somme  n  a  t  ti 


Soud( 
paît,    a 


1  mage      edusc 
(Il    '^aint  Viihii/ 


suit  (21111  m 
titb,  Ltunejeti  t 
basse  poussée 
jusqu'à  la  pointe 
du  Houid.  I,  a 
dioil,  ,nnedi.,UL 


l'LALNE     DU     iNORD 


393 


insubmersible,  de  1  000  mètres, 
et  une  prolonge  en  moellons 
dépassant  2000  mètres,  retien- 
nent la  Somme  dans  un  clienal 
artifiriel  le  chennl  d'accès  à  la 
mer  se  di\ise  gi  m  i  ilement  en 
dt  u\  1  I  is  1 1 1  p  unie  du  //  "/ 
dtl  c  1  st  1  i  [  issi  d(  1  u  stqu 
Sun  nt  d  |  ii  I  len  e  Its  n i- 
Mi    s  1     (  luim   ne 

Its  ports  de  la  Somme, 
Ali  \dl  ^unl  \  il  i\  niiLi 
d»  s  U  n  iu\  c  ut  u\.  p  ui  1  s 
sunei  de  li  ruine  en  maint 
n  lut  leuis  communications a\ec 
la  niei,  n  ont  p  is  cesse  de  d  - 
tliuti  I  n^temps  la5jm)/ e  lut 
la  iiKilleuie  voie  d  acct  s  au 
cœiii  dfb  I  ijs  du  nord  cet  ut 
le  di  b(  uche  de  Puis  veis  la 
mer,  1  cxutoire  d  une  immense 
lésion  un  centie  d  appiovision 
neniLut international  AbbeiiUe, 
que  Msilait  la  marée,  en\ojait  i  n    i  v         i  n 

ses  p  clicuis  jus-(u  en  ^  iivige, 
armait  des  b.i:  i\iir^  d,'  i  ouibaf, 

consiruisail  i\>-  ^i"^  |.  il  i  m.'nts;  cent  capitaines  en  partaient  pour 
naviguer  eu  Mr,|ii.  i  khi- ■■  et  dans  les  mers  du  Nord.  Avec  la  fabri- 
cation des  (li.i|.s  "  I.M  -Il  Hollande  »,  instituée  par  Colbert  en  166S, 
7J  hiliii.iuts)  connut  la  fortune  :  Cadix  et  Alicante, 
ni,  (.'  iH'S,  les  Indes,  l'Amérique,  étaient  de  sa 
>.(li'  Ui'  la  mer  par  l'obstruction  de  la  Somme, 
perdu;  ce  n'est  plus  qu'un  grand  marché  agricole 
iipsque  déserts.  Pour  le  Crotoy,  la  décadence  est 
lus  sfiisililp  :  c'est  maintenant  un  havre  de  pèche  ei  une 
e  vill.-!  iiiii'.^.  Saint-Valery(3S2Shabilaiii<  .'l;!!!  \r  \'v\n- 
cipal  port  'b'  p'  11' iMii-ii  de  la  Somme,  déboucli''  d.'v  imlii-l  i  i.'s 
d'Amiens  et  ibs  c/t'  ;ib's  de  la  plaine  picarde  :  dans  ms  riiiirihiis 
pénétraient,  à  destination  de  l'arrière-pays,  les  savon,  J.'  Mn^.MMi', 
les  vins  de  Bordeaux,  les  beurres  de  Normandie,  b's  Ihim  ■,,  ^1  l.~|i,i.'ip- 
£t  les  poissons  de  Hollande;  le  plomb,  l'étain,  les  ciLniMni,  .iii^ln,; 
c'était  le  centre  d'approvisionnement  de  Paris.  Le  trafic  s'est  dé'- 
lourné  vers  des  por.s  plus  accessibles.  La  côte  picarde,  désormais 
à  peu  près  fi-rime  aux  navires,  vit  de  la  mode  qui  pousse  chaque 
année  les  amateurs  de  grand  air  et  de  bains  de  mer  sur  ses  rivages. 
Des  colonies  étrangères    se   bindent  à   l'écart  des  anciens  villages 


Abbeville    Jn: 

Bair,.|..ii,..  \Im! 
cliente!. •.  liriM,.-, 
AhbeviUi'  a  tout 
avec  des  quais 

tranq. 


qui  ont  jusqu'ici  vécu  de  la 
mer,  et  dont  la  pêche  est  en- 
core la  principale  ressource. 
Les  marins  d'iùaples  pèchent  le 
iiareng,  le  maquereau,  la  morue 
.jus(|u'en  Islande. 

Du  moins  l'exploitation  dé- 
croissante de  la  mer  a-t-elle 
trouvé  sur  celte  côte  une  com- 
pensation par  la  mise  en  va- 
leur des  terrains  conquis  sur 
les  eaux,  les  Bas-Champs. 
Marais  etmolières  on  tété  trans- 
bjrmés  en  terrains  cultivés  et 
en  prairies.  Cette  large  lisière 
verte,  qui  borde  la  falaise  morte 
lie  l'ancien  rivage,  nourrit  une 
forte  race  de  bétes  à  cornes  et 
surtout  de  chevaux  de  race  bou- 
lunnaise.  Les  terres  libres,  es- 
saimées  dans  un  lacis  de  rigoles 
de  drainage,  terres  grasses  faites 
d'argile  et  de  limon  lentement 
I         I     i  ,m  IL  décantés  par  les  eaux,  produi- 

sent à  souhait  le  blé,  l'avoine, 
le  fourrage,  les  betteraves.  Avec 
les  cultures,    les   maisons    se   dispersent  le   long   des   fossés,   des 
digues,  des  chemins,   abritées  de  haies  touffues  et  entourées  de 
filets  d'eau   vive. 

EXPLOITATION    DU    SOL 

A  l'égal  des  Bas-Champs,  en  bordure  de  la  mer,  les  plateaux  fer- 
tiles de  la  région  picarde  ont  dû  être  conquis  par  l'homme.  D'épaisses 
forêts  couvraient,  à  l'iuiL'ine,  l.i  uinjeure  |i;irtie  de  ce  vaste  terri- 
toire :  les  peuples  l'  ml  ■!<  >.\  ^  t  li.  ni  >  iiMi^  .l.iiis  des  clairières  pra- 
tiquées par  eux  ei  .  -n-i   i .    -  ,i  I  i  .  ulmi  e.  1 1,.  |,i  mer  à  l'Oise,  au  sud 

de   la    Somme,    (pieKiu,  s  IhhIi.miix   I -inTs   subsistent  encore  : 

i<\:i--\(-iiïEu,d'Arijucs,  deZ)/<y;ii;laforètde  Bray  est  devenue  un  her- 
li.i-e  ;  le  iRiis  de  Thclle  revit  dansles  qualificatifs  qui  le  rappellent.  Au 
'bli  ,|e  II  lise,  le  rem  part  forestier  qui  touchait  aux  confins  des  Pnmîi 
et  se  1  eh.iii  ;i  1,1  Tlii'  i.ielie  se  survit  par  des  groupes  importants  :  fo- 

rèls  ,|.-.l/'   -'  .  A.'yisle-Adam,  de  C/uintilly,de  Hnlatle,  de  He::, 

de  Vi/lrr^-i  nurrri,,  il,'  C(ii)ipièf/ne,  de  Laiguc,  de  Coucy,  deSaint-Go- 
b'iin,  de  Bintrerc\<t\  La  Cuise  en  était  le  cœur.  Au  nord-est,  entre  les 
Atrébates  et  les  Nerviens,  la  forêt  Charbonnirre  formait  un  rempart 


LE      EN      PICAnDIE. 


394 


LA     FRANCE 


iitimei 

nent  lies 

JUl 

HP   SUl 

le  bois 

lou 

iilluu 

De  nos 

tlss 

ntd 

\  int 1  in 

m 

impénétrable  à  la  circulation 
des  hommes,  véritable  bou- 
clier qui  longtemps  sauva  les 
populations  gallo-romaines 
de  l'invasion  germanique  :  il 
n'en  reste  àpeu  près  rien.  En- 
fin, une  immense  banién- 
d'arbres  couvrait  le  snl,  de 
Bruges  à  Ypres,  et  s'avanrail 
jusqu'aux  environs  d'Arras. 
Les  lambeaux  qui  persistent 
dans  les  bois  de  Guines,  Bou- 
logne, Crée;/,  Hesdin,  Vicogne, 
permettent  de  reconstituer 
par  la  pensée  ce  vaste  enve- 
loppement forestier. 

Défrichements.  —  Los 
grands  ouvriers  du  défriche- 
ment furent,  au  vu"  siècle, 
les  moines  bénédictins.  Par- 
tout à  la  fois,  les  abbayes 
élargissent  leurs  solitudes; 
les  fourrés  les  plus  drus  sont  ami  en  s    :    mus 

entamés,  transformés  en 
champs  de  culture,  peuplés 

de  colons  :  l'immense  f  rêt  Charbonnière  se  disloque,  celle  de 
Cuise  s'éclaircit.  Les  conquêtes  delà  cultuie,  aux  xi"  et  xii«  siè- 
cles, furent  immenses  les  nomsdrs  allT\es  de  Citeaui,  de  Pré- 
montré, de  Corbie,  deSaint-Lucun  de  F 
à  cette  œuvre  colonisatiice  Pailout  I 
Au  xviii*  siècle,  presque  toute  1 1  J 
jours  encore,  les  dernieis  bouqur  ts  d 
vasion  de  la  betterave 
C'est  la  Beauce  avec  toute 
sa  mélancolie,  mais  aussi 
sa  prodigieuse  fécondité 
Aucune  terre  n'a  été  plus 
remuée,  tourmentée,  as 
servie  que  celle-là  :  toutes 
les  productions  lui  ont  ete 
demandées.  D'abord  ks 
céréales.  Nos  cinq  départe 
ments  du  Nord,  de  l'Aisne 
del'Oise,  delaSomme  etdu 
Pas-de-Calais  ont  fourni 
en  blé,  plus  du  dixième 
de  la  production  française 
en  1900;  ils  donnent 
le  cinquième  de  l'avoine 
La  betterave  a  conquis 
les  régions  de  l'Escaut 
de  l'Oise  moyenne,  de 
la  haute  Somme  :  à  côté 
d'elle,  les  sucreries,  les 
distilleries  se  multiplient 
De  sa  pulpe,  on  engraisse 
le  bétail,  on  utilise 
l'engrais  pour  la  bonne 
tenue  des  terres;  c'est  une 
source  de  gros  revenus 
Mais,  de  ce  fait,  la  région 
orientale  de  la  plaine  pi 
carde,  toute  à  la  produo 
tion  intensive,  est  soli- 
daire des  pays  de  l'ouest 
où  la  pâture  l'emporte  sui 
l'agriculture. 

Le  Haut-Buulonnais,  Ils 
Bas-Champs  demandent 
moins  à  la  terre  qu'  lu 
bétail.  Dans  ces  paystr  p 
défrichés,  ovi  le  mouton 
ne  trouve  plus  les  lon^s 
parcours  qu'il  préfère,  on 
l'élève,  faute  de  place,  a 
l'étable;  l'engraissement  i 
air  libre  n'existe  plus  que 
dans  les  prés  salés  de  la 


jv^ 

-^^^ 

^^^m®»= 

■li 

■■^^^^  ■■ni 

Somme,  de  la  Canclie  et  de 
l'Authie.  De  la  Belgique  à 
l'embouchure  de  la  Somme, 
le  cheval  est  maître  des  her- 
bages. L'élevage  du  porc,  dans 
le  haut  Boulonnais  et  autour 
de  Saint-Pol,  donne  de  gros 
beneliLes.  Dans  la  même  ré- 
i-'ion,  s'élèvent  les  ff  nisses  qui 
dt  viendront  les  vaches  à  lait 
d  Viidset  deSaint-Omer, pro- 
ductiices  d'énoimes  quan- 
lilts  debeuiie,  expédiées  sur 
lAngleteiie  et  sui  Paris.  Le 
Inbac,  dans  le  Pas  de-Calais, 
1  ^t  devenu  l'objet  d'une  vé- 
I  il  ibb  m  liistiie;  il  couvre  un 
lin  11 1  I  d  Im  I  taies.  La  chicorée, 
ml  'Ui  d'  (  ambrai,  fait  con- 
(uiience  à  la  betterave.  Le 
pomintei  s'est  répandu  dans  la 
Picardie,  1  Aitois,  aux  abords 
m  j.  _  delà  Thierache,  dans  le  mas- 

sif tertiaire  de  Noyon,  depuis 
le  Tliérain  et  la  Bresle  jus- 
ime  •  tantôt  en  vergers  clos,  tantôt  en  allées  le  Icng  des 
djnnel  impiession  d  une  foiet  dins  ceitains  cantcns 

1     Les  betes  a  lame 


qu  1  1 1 
hl    uis 

L  industrie  d  s  pnvs  du  noi  1  est  m  e   du 


^  Pi 


I  I 


d  laiiiines  dl  u  ni  elles 
jusqu  d  Saint-Omei  Ai- 
1  is  Amiens,  AbbeviUe, 
Beauvais  La  miiu  dau- 
\ie  était  abondante  dans 
le  pajs,  et  les  eaux  de  ses 
iivieies  le  llieiam  et  sui- 
t  lut  la  Somme,  en  perdmt 
le  leui  ciudite  pu  la  len- 
teui  de  leui  couis  sepic- 
t  lient  admii  iblement  au 
lavage  des  laints  et  a  la 
teintuie  des  étofles 

A  B  auvais,  les  atelieis- 
de  foulons  et  de  teintu- 
ueis  sepiessaient  sui  les 
bords  du  Thérain  et  de 
sLS canaux dt-iivés  imiens 
lut  au  \iii«  siècle,  la  vnie 
I  II  I  1  ^teinturier  ,  api  es 
i  II  i|  s  et  les  seiges  les 
\  1  m  de  coton  et  ceux 
1  L  tie  ht ,  les  tissus  de 
Houbaix  et  du  Reims  pas- 
saient pai  sesatelieispour 
vie  \  11  1  impiession  et 
1    I  I  1    I    Entie  la   double 

1  lin  nce  de  Pans  et 
1  Ihndies  Amiem  et 
s  nnt  Quentin  bien  phct  s 
lu  cai  1  efoui  des  i  outes  de 
linteiieur,  sont  paivenus 
\  maintenir,  en  piitie  du 
moins  leui  activité  indus- 
tuelle  Autoui  de  ces  deux 
villes  giavite  une  énorme- 
iLseive  de  main-dœuvie 
luiale  Peu  a  peu  les  pio- 
ducteurs  se  sonlgioupes. 
Quand  les  tiavaux  des 
hamps  labourages  se- 
mailles moissons,  lecolte 
de  la  betteiave,  ne  les  le- 
tiennent  plus  au  dehors, 
]i  métiei  les  repiend  Et 
cela  duie  encore,  cet 
éparpillement  des  métiers. 


^.f^ 


^<^ 


ÈmW  4  2i^i  ^^->.m 

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;i  'S'-J^ 


■/  V  ^r  r-''"^!^ 


7 


-.z  : 


I'Lai.m:    du    nouij 


395 


agricoles  est  l'une 
des  surprises  ili- 
la  rt^gion. 

Ici,  l'on  lail  la 
grosse  vanui'i'ii' 
(Canche  et  bords 
de  rAutlùe);  la 
vannerie  fine  en 
ThUrachr;  là  1-s 
clous,  les  fouelSjli'S 


les 


crin,  les  nattes  et 
la  brosserie  autour 
de  BeauvaU,  les 
lentilles  de  lon- 
gues-vues; au  sud 
duTliérain,lesbou- 
tons,  les  dominos, 

mètres,  les  équer- 
ns...On  monterait 
un  bazar  de  ces 
produits.  La  brode- 
rie sur  métiers  mé- 
caniques fleurit 
autour  de  Saint- 
Quentin  :  près  de 
4000  métiers  à 
bras  tissent  des 
étoffes  mélangées: 
soie-coton-laine, 
coton-chanvre-lin. 
Les  tissus  en  crin, 
boas  de  plumes, 
mousselines,  zé- 
pbirs,gazesdi'S(,ir, 
se  fontdansji'si  ,iM 
tons  de  Dupiiinii,  . 
du  C'itelet...  Cau- 
dry,  IngrydonnenI 
les  tulles,  les  gui- 

fal.nqu.ail,,,,.,,,-/.' 
0//'v,„,drs;,rlirl,.> 
de  nouveauté  :  gui- 
pures, mérinos, 
foulards.  Le  Snn- 
ierre  a  sa  bonnete- 
rie; dans  les  vil- 
lages ronfle  la 
machine  à  tricoter  bas,  chaus- 
settes, châles,  jupons...  Avec  le 
chanvre  de  Manille,  le  jute  de 
Cal.-n(tn.  1p<  usines  ,|e  F/i.recourt 
iTiiii'I.M  'Ml  |i'^  LTH-^fs  l.iii.'s  d'au- 
(rrlni-,  1 1^,1 r,  ,|r  lui  ri  (II'  chan- 
vre :  -a.^,  |,,h  Ih-,  i,,il<'s  à  voiles 
soil' ni  Jr  >'■-  air[ici-s;  mais  cette 
imliivi  ih'.  r^^riiii,.||,.inent  picarde 
pai-  s. 'M  ni  1-111.  .  iir  tient  plus  an 
sol  :iiMi  iiM  iin^  à  inain  contre 
loiio  iipr  iiii,|iir^:.  Aucune  in- 
duslri''  I  niajr  iir  s. 'st  mieux  con- 
servée que  celle  du  Vimeu.  C'est 
une  véritable  création  :  le  fer, 
l'acier,  le  cuivre,  la  bouille,  toute 
la  malièro  première  doit  être  im- 
portée; seule  la  main-d'œuvre  est 
indigène.  Là  encore,  elles'estspé- 
cialisée.  Au  lieu  de  fabriquer  ini 
objet  de  t(mtes  pièces,  ce  qui  de- 
mandait jadis  un  long  appj-enlis- 
sage,  le  serrurier  en  reçoit,  des 
machines-outils  et  des  fonderies, 
les  principaux  éléments.  Son  rôle 
consiste  à  les  nionler,  à  river,  à 
polirf  La  division  du  travail   est 


L  T  H  E  D  B  A  L  îî      D    A  M  I  E  ^ 


trème.  On  fait  la 
clef  à  Darijnies,  le 
cadenas  à  Fressen- 
villc;  ailleurs  les 
coffres-forts,  les 
serrures,  les  ver- 
rous... Dans  les  vil- 
lages, abrités  der- 
rière leurs  rideaux 
d'ormes  et  de  peu- 
pliers, la  lime  va 
partout  son  train; 
à  côté  de  la  mai- 

diu  et  le  champ, 
liiidustrie  et  la 
iiiie  se  prêtent 
luain-forte,   dans 


Somme. 


CATllEDHALE     D   AMIENS     (FAÇADE     OCCl  UEN  T  A  I.E  |     :     MEDAILLONS. 


(il(i  l(M)  hectares 
Cada-lie  .  1127600 

(|uc  du  laruiée).  Po- 
pulation :  520160 
habitants.  Chef- 
lieu  :  Amiens. 

Doullens,  Abbe- 
ville,  Péronne, 
Montdidier.—  'il 

cantons;  836  com- 
munes; 2"  corps 
d'armée  (Amiens); 
Cour  d'appel  et 
Évêché  d'AMiENS 
(suffragant  de 
Reims). 

Amiens  (93  207 

habitants),     l'an- 
cienne Samarubriva 
"""'  celtique  et    gallo- 

romaine,  gardait 
le  passage  de  la 
Sdiiiiiir,  au  p(uiit  où  cette  rivière, 
eoiilbV  d,s  raiix  de  VAvre,  mul- 
lipliait  ses  bras,  en  formant  des 
iluls  ccminodt's  pnur  la  traversée 
et  faciles  à  ib  leiidre.  Paris  dut  à 
\me  situation  analogue  sa  grande 
fortune.  Dès  le  plus  lointain  des 
âges,  l'activité  d'Amiens  se  ré- 
vèle; la  rue  des  Tanneurs,  celles 
des  Orfèvres,  des  Chaudronniers, 
des  Teinturiers,  dans  le  quartier 
Saint-Lni,  évoquent  ce  passé  la- 
borieux. Là  se  pressent,  au  bord 
de  couloirs  enchevêtrés  oii  les 
eaux  de  la  Suunne  dévalent,  d'un 
barrage  à  l'autre,  sous  les  roues 
des  moulins  et  des  usines,  de 
vieux  logis,  des  pignons  à  bal- 
cons, des  murs  aux  étais  sécu- 
laires. La  navigation,  par  suite,  y 
devient  impossible.  Aussi  a-t-on 
soudé  au  lit  de  la  rivière  un  vaste 
cingle  canalisé  qui  porte  les  em- 
barcations,du  pontd'(7mo»<  àcelui 
d'aval,  en  développant  autour  du 
vieux  quartier  un  chemin  de  ronde 
qui    couti'ibuait   à    en    défendre 


396 


LA     FRANCE 


l'approche,  sous  les  glacis  de 
la  citadelle.  Bien  qu'encore 
fort  actif,  Saint-Leu  porte  trop 
la  tare  des  ans.  La  vie  qui  si' 
pressait  dans  l'attraction  de  la 
Somme  s'est  éloignée;  il  faut 
d'autres  espaces  aux  puissants 
organes  de  l'industrie  contem- 
poraine. L'église  Saint-Ger- 
main et  sa  jolie  porte  sculptée 
du  xvi=  siècle,  la  tour  carrée 
du  Beffroi  (xiV  siècle),  la  ca- 
thédrale, rappellent  encore 
VAmiens  du  moyen  âge. 

L'Iliitel  de  ville,  ou  plutôt  la 
place  Gambettn,  qui  en  est  peu 
éloignée,  forme  le  pivot  de  la 
ville  moderne.  De  là  s'écartent 
la  rue  des  Sergents,  celle  de 
la  Répulili(iup,  et,  dans  le  sens 
de  lariviriclailèrc  vilale  .lu 
comnicivc  ;in]i''ii()is  oii  iiir 
des  Tr„is-r„,lh,iLr,  qii,.  |, ru- 
longe  la  rue  de  .N'oyon,  vers  la 
gare.  Pour  une  aussi  grande 
ville,  l'on  s'étonne  dune 
grande  rue  si  modeste.  Ce  n'est 
pas  que  le  souci  des  affaires 
ait  entravé  chez  les  Amiénois 
le  goirt  des  arts  :  le  Musée  de 
Picardie,  un  des  plus  beau-ic 
et  des  plus  riches  de  province; 


magniliqui'  >i\ir,iii  w^p'^Ii'; 
le  Palais  dr  jasinr  hii-in.'ni.-, 
qui  n'est  pas  sans  mérite,  mais 
surtout  les  magniiiques  ave- 
nues ombragées  d'ormes,  de 
marronniers,  de  tilleuls,  avec 
leurs  jardins  lleuris  en  bor- 
dure qui  cheminent  à  la  place 
des  anciens  remparts,  et  re- 
lient les  contours  de  la  ville  h 
la  ligne  de  la  Somme  :  foui 
cela  est  digne  de  la  t-'iMmli- 
métropole  que  fut  et  '\\\'r~\ 
encore  la  capitale  picanlr.  A 
l'ouest,  s'étend  la  piomenade 
de  la  Eôtoie ,  au  sud,  une  cité 
nouvelle  de  bouigeoisie,  de 
fonctunin  111 1  s  de  ni  ns  n  li- 
res  di  s     ,11  m    .     (        I     I    I    .1, 

ducAl.      1      ll-ll         il      11       1,1, IIS 

les    I  iill ..s    111  uml  I,  lui  1    1 

que  ciiculc  la  \ie  p  i  ni  ,ii 
La  ville  s'accunt  sans  I  {,,, 

l'axe  de  la  Somme  tt  I  i  In  - 
tion  des  loutes  et  dts  voks 
ferlées  :  elle  gagne  de  procla 
en  pioche,  à  lavai  vers  Aill>, 
Longi  au  \ers  1  amont,  Pont-de- 
Metz  dans  la  vallée  de  la  Selle. 


Lhi- 
d'une 
Ce  fut 


liers  soildicut  Itt.  ttulli^b  lub  phr 
diverses  pour  le  marché  frannis 
les  étammeb,  \c^  pphnhcs  pou 
Cadix  et  Libb<,n,i     I  I   ,),     |    ,, 

le   Brésil  et   I        I  1  i  \,, 

XMi'  et  wiii'  ^11         I  I  1 1 

que  dts  etolli  ^  I   i   i     I   m         i 
camtluts,    biULLiii-      ,     d  lulu 


cil  la  laine  se  mélange  à  la  soie, 
au  Cl,  au  poil  de  chèvre  (éta- 
mines,  peluches...).  Le  velours 
d'Utrecht  et  le  velours  de  coton 
valurent  à  ses  fabricants  une 
merveilleuse   |,i,,v, ml,  .   M,,, s  la 

par  les  tarifs  p,'..li,li,l]l-.  l/,./,';is- 
i-'Np,'-,!!,'  cnn,,,'  ,,1   Al, I, 1  ,<!,,, ■  1,'S 


l-,|r 


iia'i-i],,'>,  niij.ins,  satm...,;  en- 
li',pni,,l  1;,  confection  des  véte- 
niiiits,  II, M  (lus  chaussures.  Des 
iiMiirs  111,'liillurgiques  (fer  et 
,iii\i,   ,il,'>  fiinderies  de  cloches, 

niii|iir-,  lii  fj russe  chaudronnerie, 
les  teintureries,  les  scieries  mé- 
caniques ajoutent  aux  profits  du 
tissage  et  de  toutes  les  petites 
industries. 

An  plus  haut  point  de  la  for- 
lune,  Amiens  voulut,  comme 
les  grandes  cités  voisines,  pos- 
séder sa    cathédrale.   L'an- 
cien édifice  venait  de  brûler; 
oneiibàliraitun  autre,  capable 
de    défier  toute  comparaisim, 
]iar  l'ampleur  des  dimcnsiiuis 
et  la  perfection  du  style.  D'ac- 
cord avec    le    chapiire    et   le 
peuple,    l'évêque    Evrard    de 
Foiiilloi;  posa    la   première 
pierre  de  \aL  cathédrale  (1220); 
au  bout  de    seize   ans,  l'im- 
mense nef  était  livrée  au  culte 
etla  façade  terminée,  jusqu'au- 
dessus  de  la  grande  rose.  Puis 
vinrent    les   chapelles  rayon- 
nantes de  l'abside,  en  1247; 
après    une   interruption    des 
travaux,  le  chœur  lui-mèiue, 
en  1269,  sous   l'épiscojiat  de 
lirrnardd'Abbeville.lîeslaient 
les  tours;  elles  ne  furent  re- 
prises que    plus   tard   (130G), 
celle  du  nord  dans  les  pre- 
mières années  du  xv=  siècle, 
sous  Jean  de  Boisy.  Trois  maî- 
tres ont  présidé  à  l'œuvre  de  la 
cathédrale  :  Robert  de  Liizar- 
ches,  Thomas  de  Cormont  et  son 
fils  Renaut.  A  l'origine,  les  bas 
côtés  de  la  nef  n'avaient  pas  de 
chapelles;    en    1292,    l'évêque 
Guillaume  de  Mdcon  fit  éventrer 
le  mur  de  l'un  des  arcs  inté- 
rieurs, et  pratiqua  une  chapelle 
en  l'honneur  de  sainte  Margue- 
rite, puis  une  seconde  (1297) 
en   l'honneur    de    saint   Louis. 
Les   autres    chapelles    vinrent 
ensuite  avec  le  temps,  et,  par 
bonheur,  elles  ne  dépareraient 
pas  le  reste  de   l'édifici-,  si   le 
xviii=  siècle  n'y  avait  l^w  lout 


l'i I,iii~.  I.    L'cdilKc    n'eut 

1-1-  li.i|..i  -Miiiliirde  la  Révolu- 
iii  11  ;  .'M  |iilla  bien  un  peu,  des 
liiis-i,  li,;>  lurent  mutilés;  mais 
le  mal  vint  plutôt  d'un  long 
abandon.  Les  frères  Aimé  Du- 
thoi  t  et  Théophile  Caudron,  puis 
Viollet-le-Duc,  le  réparèrent  :  on 


im.ai.m:    1)1     Noiii) 


307 


«dgea  les  abouK;  les  m  u- 
iis  du  paivis,  leconsliuih  ^ 
lis  le  goût  lies  \iv«  et  XV  »  su  - 
s,  fui  dit  mises  en  liai  mun-u 
t(  Idcathidiale. 
l  (  st  la  plus  vaste  des  basi- 
|ui  b  fi, me  aises;  elle  cou\i( 
I  vu|"  1  li(  le  de  7  700mt  ti  i  ^ 
I  11  s  I  niuneiu  iiiaxima,liiii-- 
I  ini.      14  )  1111  lies,  l.imi  111 


I' M""" 


.l.s  I 


Llh 

le/-,l, 
r\liii.l 
de  qu 


s  llsunbleiiu,  l.,ii 
mieux  fane  la  m  j 
cuec  son  envoli  ■ 
^1  un  chef-d  œu\  i  > 
(Il  modèle  a  plus 
lii|ued  Euiopp(  t  du 
1  lis  ne  seid  jaiii  n^ 

1111(11  te  tiois  {^la^'i  ■^ 


isMI-,1    lllh     (b   11.     lll      .111 
(b      b    llllll-.   s    llllU 

5  ]Hiui  cliaque  tia\(. 
sui  la  nef,  a|ouié  dai 
lœui      t  iilin  de    iiidiid 

M  s     I  I  1111  I  I  s,      IU\    blli 


I  ArtâlMPcUêivuirdn 
clui  m ,  muUl(^een  l~'.i  t, 
d('le  i-t'Idblie;  elle  u- 
pii'seiUe,  en  plusieiii  - 
l.ibledux,  l'histoire  ib 
s.uiit  Firmin,  preiim  i 
'■M  ([ue  d\\  miens.  Les 
billes  gulles  en  Ici 
biiye  et  doié  qui  fei- 
iiuuitlesenlie  tobinnr 
nu  nts  &unt  1  (CUMe  du 
wiii"  sieile  :  (in  les  dl 
Inbuedunseiiuuei  ib 
Coibie,  Jedii-Bdptisle 
Veyren,ditVivdidiï,.  Le 
maître-auLel,  en  bois 
sculpté  et  dori^,  relè\  e 
de  la  manie  dt^corative 


E      CENTliALE. 


delam^me  époque.  En  arrière 
s'i'battent,  dans  une  immense 
i;loire  de  nuages  et  de  rayons, 
lies  rliérubins  roses  et  joufflus. 
Tout  cela  est  disparate,  mais 
moins  que  les  autels  à  colon- 
nades, dissi^minés,  et,  Iieureu- 
seinent.un  peu  perdus  dans  la 
vaste  étendue  de  la  cathédrale. 
(Jue  dire  des  stnllfs  du  chœur, 
re  prodigieux  assemblage  de 
liais  et  de  pinacles,  de  person- 
nages, d'animaux,  de  feuil- 
1.1  ges  où  tous  les  règnes  de  la 
nature  se  meuvent,  sans  se 
I  iinfondre,  dans  une  incoin- 
p.irable  mêlée  de  vie?  Qui 
ibmc  a  prétendu  de  nos  jours 
r.iire  de  l'u  art  nouveau  »,  en 
iijipelant  laplanteet  la  (leur  au 
si'cours  de  riinavinalbin  ib-s 
.irlistes?Maisreiive|i,pi„-iiirnl 
ili-  la  vigne  et  du  liiuie,  la- 
lanthe  et  le  lis,  l'irillrl  sau- 
vage et  la  renoncule,  la  passi- 
Ibiie    et    raubéiiinf,    1m  cIhui 


I..UI  c-la  vil  ibius  b-s  sUilb-s 
,rAiiiicns;r-estlrlrii,mpbe,le 
l;i  piaille  sli/li.sée.  Le  nombre 
ilis  figures  est  invraisembla- 
ble :  depuis  la  création  du 
mnnde,  l'histoire  du  Nouveau 
Ti-stament  s'y  dérijiilr.  l'-l  l'un 
ne  parle  pasilesappuie-maiiis, 
.bs  culs-de-lampe  m'i  rcliim- 
bi'iit  les  nervures  de  la  petite 
Miùte  biimant  le  dais  des 
^lallcs.  Lesbnuquets  feuillus, 
1rs  figurines  giarieuses  ou 
-lotesques,  les  sujrts  lr-i.'i'ii- 
l.iires,  les  personiiai;es  saliii- 
.|Mr-,  irjigieux  ou  profanes, 
--ni  pi.s  dans  la  décoration 
:.■  u'  lalf  avec  une  profusion 
inouïe.  11  n'y  a  plus  que  cent 
dix  stalles;  on  en  comptait 
cent  vingt  autrefois.  Les  deux 
premières,  de  chaque  ciJté  de 
l'entrée  du  chœur,  servaient, 
lune  à  l'évèque  officiant,  l'au- 
tre étant  réservée  au 
loi  :  leur  ornementa- 
tion est  d'une  grande 
ibliesse.  Ce  merveil- 
leux travail  était  ter- 
miné en  15111.  De  s,-, 
nirrrir  du  luovi-n  ài;.-, 
la  catbéilialc  n'a  cm- 

nients.  Le  trésor,  qui 
était  fort  riclie,  s'est 
volatilisé  à  la  lin  du 
\\\u'  siècle.  Les  quel- 
ques objets  anciens 
que  possède  la  callié- 
ilrale  proviennent  de 
dons  récents,  comme 
la  châsse  de  saint  Fir- 
min, œuvre  duxiii»  siè- 
cle, donnée  en  ISoOpar 
le  duc  de  Norfolk. 

Cinq  portes  princi- 
pales donnent  entrée 
à  la  cathédrale  :  porte 
de  Saint-Firmin  le 
Confesseur,  au  croi- 
sillon nord;    porte  de 


France . 


IL 


34 


398 


LA     FRANCE 


ULe  quek  statue  d  s  n 
sud,  enfin,  sut  li  1 1  il 
Il     C(  tf ,  poite  di  1 1  1/ 

,n|H,nfMulTl,       I     il 


Sunt-IIonuu  iu|  il  i\i  \  \  \  k  t /i 
tiunieauetdil  |  ml  I  I  i  m  i 
juincip  lie,  ji   1 1      lu   "'  cl 

de  Dieu  et  d(   "^         /  I     i    1    I 

saillie  de  qiuli  i     I   1 1       i 

m  (-pssdiies  1  I  I  •-  I    lii      I      /  1    II        I     I  I  I     I  I  I 

non  caiites,  s(  d  .  _  ni  I  I  i|  |  n  il  s  iil|  im  il  |i  m  |  h  I  s 
tiois  tçiands  puilailb  oi  cupLiit  tdut  1  lutcnalle  di  s  julii  en  s  iilli 
sous  de-,  voussuies  profondeb,  dont  I  ebiasement  a  leçu  un  (  ii|  1 
d(  si  itui  s  I  (S  ]iii  dioitï,  ipposent  sui  un  stylobate  ou  s  i  I  i^(  ni 
d  uv  I  in_s  (1  i|ii  lin  l(  mil  s  d  nis  le  -.  |iii  K  sont  lepiesenti  s  ks 
\ilis.lls\i  s  \ii  tMii|,in  h  _l  iilnation  du  Chlist  ft  le 
In.  m  nid  ini  i  li  slill  ^lilu  de  /(/i« /^«»(in  au  poi  tiil  di 
(I  nom,  It  s  (luiliil  mil  ■-  li  s  iiitut  ss  mis,  ie|i  s  ni  ni  I  ^ 
dou/e  signes  du  7odi  i  |  i  I  s  I  iiis  sont  dtiiounn  s  d  11  I  s 
(t  dis|iaialps  lalliili  ni  i^  i  (OUMite  de  plmnl  pu  si  -il 
dt    1 1  cioisi  e  du  ti  ins  il     I  il      I     1  i28 


Personnages  historiques 

rn  Pic  u  11      A    1     s   1     ;  // 


micli  1  1 

incmbii,  de  1 
gi  ipht,  ne    L 
luidil,   nt    i 
WcmIdidiLi,   pi 
des  Mille  et  V 

\IUI1  IIL  i  \i 
liste  ne  aAii 
(17i,  isill),  Il 
liai  on  l'itimi 


th  II 
Ma  •  i 
l.-L     I 


it   Inuhane,  lapotie  du  Nord 


COTES     BOULONNAISE 

ET     FLAMANDE 


iiiuii   s  11  uni 


p  msion 

des  collines  d  \itciis 
c  omme    une    o  isis 
\pidojanle      Sous 
ffoi  (   d  une  pous- 
p    01  ogt  nique, 
aypusp  il 
lalant, 
mi  m    nu  ]oui 
11 


'■'Unson  de  l'onjtiidle  (17J2 


CALAIS         BOULOGNE  —  DUNKERQUE 


PLAINE     DU     NORD 


399 


lioulonnais.  Ce  pelit  pays 
possède,  au  sud,  une  mon- 
iagnette,  le    )n(int  Lnmhcrl; 


(■■(•^1.  la  l'ai 
l.io.jection 
^<^  l'Artois, 
Jr.sus  ,ln( 

lise  (lu  Gris-Net, 
extrême  de  l'axe 
à  50  mètres  au- 
nt.  ll;ins  la  cliar- 

manie   v.ill. 

..   ,1..  1,1   lAnne,  à 

son    ,l:-l,OU, 

Boulogne 

une      Irrs 

h.'  .l.iiis  la  mer, 
imuue    suite    de 

Mrc|,.S. 

1  (■  lerlru  f 
Mil.   lustoi-K 

urlifié  qui  porto  la 
ue  servait  d'acro- 
lion  m  intime  ili  - 

Il  (.undcBielifjiR  Di  lipu- 
tit  l'empereur  Claude,  en  4i, 
pour  conquérir  en  partie  lile 
in  it  innique  Le  commandant  de 

I  i  lliilti   loimme  de  la  Manche 

II  -il  lit  1  hinilorjne  Sous  Conb- 

I  inlin  1,  , Iliaque  en  qualité  de  citi  pii=«p(l  iit  un  t\M|i 
ipiM  opal  fut  de  couifi  dur.V  i  I  il  li  ni  i  il  n  di  il 
prime  en  1790  Leionil  1  /  'il  un  m  |mii 
liourgogne,  I  ouib  \1  I  iim  i  I  \  i  |iiil  /  /// 
s  en  cinpaia  pir  ti  ilii^i  n  I  I  'il  ni  pil  i  s  i  n  m 
phitspai   ili  ^    \ii„diis     m  11-  I  i  jii  ^ti_  Il  s  ili  I  mu  ,  lin  nt 

II  M  mit  11,  Il  (  isl  de  lioulorjne  que  \iipnUon,  upiii 
uniiuni,  ^1    pii|Miiit  (ISOI)   1  cmsLi   H  puiss  me  e  an. 


BOULOGNE-SUR-Ml 


«np- 
\11I 


Uollln.i^ 

nt  la  ti 


pi  lli  que  Ces  ai  imi  luti  s,  s  t  I 
ti  nti  1  1 1  tiaveisi  e  de  la  M  m 
1  u  1  lOO  nuties  en  1  m  et  le 
n  :hI  iinc  vitdi  sa  pi  ISP  (le> 
pei  lie  1 1  du  poi  t  mil  II  i-i  ( 
j(  tef  s  ouvitnt  11  I  In  II  il  il  I  II 
deui  (Il    13", 'iD  tu  \i\i  s  I  in\ 


\uliiiliL    rn.i-   fnl^  Ni 

lu    camp  de  l,oulofjne 

puparatilb     il  di^tubua 

Il    1 1    1  1  ,iiin    il  liiinncui 


,  tuiiiplu  c  des  Vn^Uio  de  iiaft 
nous  bui ait  la  route   Nous  n 

ISIlllls   lll     notl(_      il   fdlul   1l\C1   1 


boulu.jiu 

rcn\eiscr 
^-Phdippe 


-ouNcuiLincnt  de 


\u-dessus  d(  Il  mUl  modeim 
(')n28  habitdulsl,  Idciopole  de 
liimhi(jne  foitilite,  m  \iii=  sie(.lt , 
pu  1(  comte  Philippe  Ihucpcl, 
(liesse  encoie  son  quadiil  itcu 
(Il  inuis,  llduqut  de  deiiii-louis 
iNlindiiqucs  et  d  un  eh  iteau 
iiuitit  poites  (poite  des  Dunes) 
ni\i(  nt  cette  tncenite  I  a  s  ele- 
Miil  le  Pli  us  de  justice,  l'Hotcl 
(Il  \illi  11  Ri//)iii,  dans  11  lUC 
il  \iiiiiiint  II  lutiinint  qui  ip- 
piilinl  1  h  imi'-smte  iblii>(  di 
'^iniit-Wuliiœr ,  enfin  au  noid 
iiinst,  la  basilique  Nulit-Dauu 
iihlicc  gieeo-iomdui  de  gi  unie 
illuip,  constiuit  de  1827  a  18GI) 
I  lUustie  egjptologue  t  Mm  u  tic 
e^l  m  dans  une  lue  voismi  I)i  s 
l>  'iiW  viids  encli  isst  ut  1  i  mIIi 
(n  I  s  de  1  iviKs-yof/odfn,  li  squ  n  i 
l'il  itie-de-Uozici   et  lioiu  un  i  ip 


int  el.M  s  (I  11  1,  1.  1)  |uin  17^  >,  pimi 
lie  en  biUon,  leui  fi  i^ih  c-quif  put 
s  lui  (ipila  sui  11  s(d 
aille  fin  etil.ediN  intleCisino,  de  la 
lins  11  lu  is,  ment  ili  II  I  i-inr  Deux 
-    ilii Il   11  m.  1     i\ii   mil   i.ii.fiin 

Dllin.lus  (1,1(11, 11, nliii  eiiiitn  lis 
m  int  litloi.il,  1  lutn  (die  d(  lisl, 
iii(-\()ie  I  i  p(  elle  du  liaieng,  du  m  i- 
f|ii(i(  lll  et  de  11  nioiup  oiiupi 
)(  1  pus  (Il  H)0()  iniiins  \|,.ii- 
1i  /  uni  ^nixml  uni  d  il.  In  i^  di 
siiiisons  liisiiit  \i\ii  (I.  'il  on  i 
'iiHM)  emplo)!  s,  dis  1  h  iiitn  is  di 
f iinstiuction,  des  Inmbiirs,  dis 
(il  limes  de  lui  de  cliunie,  d( 
jut(  ,  des  fibuques  di  plumes 
metallKiues  et  de  ciment,  cl( 
voil  i  qui  diccle  une  singulieic 
activité 

Le  cap  (7ui:-i>e:,  ([ui  i  si  du  \(ii 
sinage  de  Boulogne,  it^iidi  d( 
pics  la  cote  duglaisi  ,  It  s  d(.u\  1 1 
vages,  duticlois,  se  tenaient,  m 
fnim  uit  qu  une    teiie      1  isllime 

S,st    bllsl      llM  Ult    .  1111,11       uiv 

eui\  ,1.    h  nii  1  ,1,1    Ni, lll     nu    h 


tilion 

du   leliel     1  i  1 

1  mon 

c  lld, 

en   4iigl(liiie, 

est  h 

iig(  nu 

ntdiscollin.sd 

1  \i 

Id  nif 

iiK    nu  1   qui  d( 

HlSUt 

i(  enl 

iani(  lid(posdi 

t(h,/ 

Msins 

lpsmimess(  di 

n.  nts 

mibl. 

le  hissin  de  P 

iisel 

ileLondies  I  iMimh, 

n  (Si 

n  A  il  tlliuidii 

dolll 

i|,|, 

1\     1    su,  1    II.  Il    1 

llls- 

1  ilii 

'is  ,li     (     llll-     1    .1 

11  llss  1 

Il  .    il  uni    (l.  ni . 

-smn 

1  1       qui      s  un  lui  ut    M 

IS      II 

lu    ^o 

d     I  dbuss,mi 

Il  du 

de  pi 

ili^i,  Il  dciubc 

e  du 

400 


LA     FRANCE 


I  I  1  11  fa- 
I  lueur 

Ml  s,,  li- 
liiL   le  leurs 

iinunt  Lorde 

it  (k  Saint- 
1   sWissind, 

\      I        1  .nt, 

I      I  I     11   ne 

I      n   ins. 

1  1  11    luitnt 

I  11  (le  la  reine 
lit  Mailresse 
in     1^  1  in- 


\n  (h(  fut  (Slu^K  pu  II 
tioit  pt  (  elle  oiuiiip  est  i( 
nit  cl  ipips  If  s  r  il(  uK  dt 
,P    IP      ipfn     N  tnn 


entp 
gpo 


.ip  (11. 
ri  du  Bln, 
I  |p   lin     11 

|ii    I    U 

Il  I    iii| 
h        I    1 

Tunnel 


bi\     aggi  ivee    pu    1  unsion     I 

miuneb  Telle  est  1  oii^ine  du 

Il  luptuie  de  1  isthme   se  ph 

logues   veis  1  époque  paleolithi 

assez  suegestif  de  lp  gian  1     \   n   m   ni       i  I  i 

cessante  moisuie  du  couiinl       n  i 

Viiimpu)  et  sa  plat,e    a  1  nul    u  Iiuil   du 
Ambleteiae  ]alonnpnl  la  cnlp    dp   Boulogne    ui 
1  hemicytle  de  101  iloniplies  qui  sepue  celui 
paitenaiie    \F(4  (W/ 1 1  île  s  i  li  Ile  [  h.»    Ip  s  i 
LOidon  de  dunes   |p//r       \  I  un  un   ml 

a  134  meties  suri  1 /   n    I     I  i    m   i      |  ii    I 

glaise  se  dessine  il  m  m  ni  •>  /  "  I  | 
dp  cettP  pla^p  sp  ti  u\  I  II  III  \  nlu  II  li 
InMamhi  On  i  ppi  I  m  iiM  m  1  SiinM  illi  ii  I  i  ^iiii|l  n 
la  [o(  omntivp  c  luit  ii  I  li  iiii|  di  n  i^e  p  ui  pi  in  I  n 
diait  pUp  pas  sous  une  nippe  d  pan  dont  11  piolon  Ipui  n  li  |  i 
pas  "l'i  nietips  '  le  fond  de  li  Mmclie  est  fut  de  ciaiegii  p  is  , 
tendiepoui  peimettie  de  1  altaquei, assez  compai_(e  poui  abiiti  i  It 
tunnel;  il  suffirait  de  conduire  la  galerie  à  127  mèlies  au  plus,  au 
dessous  du  nivpau  de  la  mer,  pour  consti- 
tuer un  abri  sûr  contre  tonte  invasion  nia- 
riup.  I.psrivps,  iraillrnir^  .i^^.  z  lhi<sps,  prr- 
niPtliMipiitlali.iisdii  >\r  1,1  x.n.   -nii^-iiiariiio 

aux  vnips,r<ic,rps(lrrh.i.| I- Ju  .l.'lr.iil. 

Lp  tunnel  en  li^' Iiir,  !■■  aiii.iil  JS  kilo- 
mètres de  travciM  (■  sniis mai  iiir.  (iii  rvaliic 
la  dépense  toialr  dr  rriiiic|.i mm'  à  ■ÏM\  mil- 
lions; mais  il  siili^isi,.  un  ab'a.  La  coui  lie 
dp  craie  grise,  >j  >'iii:iieii-,einent  qu'on  Tait 
(■■tudii'p,  ne  pi  •'■-eiiic  i-,.||c  aucune  fissure 
produite  par  rinnsioir.'  l'onr  suppléer  le 
tunnel,  on  a  tout  imaginé  :  pont  aux 
arches  gigantesques;  digues  de  traverses 
d'un  bord  à  l'autre;  tunnel  métallique  dé- 
posé au  fond  de  la  mer;  bateau  immeigé 
inù  sur  des  rails  sous-marins.  1,'audacieux 
vol  de  Blériot  a  récemment  enrichi  d'un 
procédi'  nniiveau  les  annales  de  la  traver- 
sée rapide  (le  la  Manche. 

Au  delà  (les  H,i/:ii/iirs,  petite  plage  animée 
parles  inaisonsdep-^elieui  sel  les  villas,  voici 
Calais  (72. 322  hal.ilanls  ,  -i..,,,,,.  ,!,■  ,|,.|ix 
villes  SdMirs,  l'uiip  liere  diiii  i^lmirnx  pas.-^e, 
ville  de  marins,  de  négociants,  de  vuyageni  s; 
l'autre,  jeune  encore  el  enliévrée  de  labeur. 

Si  près  de  l'Angleterre,  la  place  dut  plus  d'une 
fois  s'en  défendre.  Après  la  néfaste  journée  de 
Ca-étvy,  Edouard  III  se  retourna  contre  Calais. 
Kurieux  d'une  résistance  de  six  mois,  lorsque 


mes,  1  ( 

i(    d(    I 

(    1-   (l.s 


1  oie  di  la  mei 

riiirseKil  on  M 


V  iil  |in     lihini      „     i\  Min,      Ja- 

1 I  \iiJ \liue 

1  n.li  I  m  -.  .  .  iis,,|  i  (Il  It  perte 
il(  (  ni  11^  I  1  I  ni  II  sceau  mis  a 
I  illi  nii  lii-s,  iiH  iil  lie  la  Fiance 
iiiiii^iiii  pal  U  {,l()ricu&e  lam- 
pagne  de  Jeanne  d  \re 

I  dnnt'n  Hntel  (le  vilh  sut 
,  1  iiii  (Ips  boiuapois  dp  Calais  a  (  puk 
li(  Ik  n  qui  nniiiil  la  viUp  d'une  iita- 
(I  \iiiiis,  l(  H>//ini  fciene  les  notes 
',  Iniili  pio(lii  SI  iuIp  pui  oie  la  mei, 
lis  pupiibnls  Ciliis-D.iuMPs  Cnkm 
•  Sintit-Pii  III  ImIii  niiinmenf  dans 
(Il  1  Egalili  ,  eaiiil'nii  de  pliisipuis 
iidis  qua  lautie  Innil  d.  I  i  mIIi  ,  le 
(lune  allongée  smis  b  i  hkhi  .In  toit 
ils  111  LPssaiiPs  a  un  |i(n  I  (b    pi  i  Iip  et 

Il  (l(  s   liillis  (  I  (l(  ni.  Ib  s   I pus 

(   (b    I   il  IIS  (  I  (Il    ltniik(  i(|i iKiuc 

bns,  d  12'b  mi  ties  euMion  d  alliUnb 
ilb  e  se  fond  dans  1  immense  plaun  , 
[1  u  l'occupation   de  la  mei    Depi  la 
bientôt  paitagp  en  deux  toulees 

it  finit  au  del  i  de   sa  pla^e  sablon- 


PLAINE     nr     NORD 


401 


passe  à  HergiiPs,  pOiirli-o  en  Holj;iipi(',  ua- 
pne  Furnes,  se  perd  à  Nioii|Hirl. 

Des  pilles  hissi  s  et  mniioton  s      i    h 
mon  1  (los  in(  iiiskuis  niauiii  s,  s,  i  li  iid  ik  ni 
mil    lois   I      1   11,  df    la  mu   du  Noid    il 
(   il  us   iiix  11   u   hos  de  lEs(  lut      Boi/w 
Lui  lis    in  iliiciithb   points   d  u  (i  s,    du 
Loié  de  la  teiie   le  \  iste  tiiiiloue  cou 
([uis  auloui  d  elles  sur  li  s  eiux  est  di  si^n 
s  lUbk  noindeWateringues,  piue  qu  on 
1  idessc  thcau  moji  II  de  iigoles  decouli- 
iiunt  {watcn/nnds,  en  fhnnnd)  a|uslees  siii 
le  ti  ono  de  1  \n  U  des  c  in  uix    I  <  s  AT  '//(  - 
)(»/((fs  I  oniiiii  m  ont  tn  dv  il  de  S  uni  fini  i 
'(  lon^  <lu   (  mil  do  Neulossi      \ii  1    m   I  i 
tUK    iniii-i     d  loupee  a  1  infini  |  u    I 
liiss  s  (Il    ili  1111  ue    des  bamges,   ili    ]ii 
lil   s    I  lu     s  11   m  nt  les  miilles  du  I    seul 
SI  11     il   s  I  m  m\   Le  long  dcb  beiges,  sou 
\iiil  [il  mil  I  s   de  s  iules,  glissent  les,  bu 
qu  s   SI  ul  niOMU  de  tuinbpoit  de  ce  pi\s 
SI  nu    iqu  itique  Au  1  u_e  et  sui^iss  mt  di  s 

/   n      1  1  1111    sbissisiii     UMllis   11   1111  |.   s 
si  uu  ml,  s  ou  (    u|      s  ,1,   t   ml  i   lis    s    I, 
\  ut    I   il  1   i\      di    (  lu,,,     ,  ,,      (,,  /     /(„        I 
Saint-Omers  iitl      d  ii\  ]    lisdi  i     sm 


lui 


Il  lulus  ipisiopil  Liigt  jui  iMdnsuL,  le  mubi  t  lu 
sont  pis  d  une  cilc  b  m  ili  Bergues,  enooicuneMei 
uule,  plate  de  oUeuo  loi  tilii  t  pu  \  luhui,  disiiulee 
idntlnut,  qumd  ini  1111,  son  ie///'/i  du  x\i°  su  de,  1 
1 1  11  indie  11  un  use    Dais  ces  i  tendiu  s  pi  ilet,  de  I  i 


heulu^ii 
Ik  elle 


is  I 


luovru  ài;.'.  la  cilr  lla- 
numilrv-'is:;!-,  Iialiilauls  . 
Dunkerque  (IWS'.tiJ 
liabitants)  s'est  l'ait 
place  dans  undi-dale  où 
convergent  les  canaux 
de  Bergues,  de  M  u- 
dyck  et  de  Furnes,  au 
rendez-vous  coiuiimu 
du  port.  La  statue  '\'- 
Jean  Bnrt,  couIit  m 
bronze,  par  David  d'An 
gers,  s'élève  au  cu'iii'  ilr 
la  ville.  Les  Anglais 
n'eurent  pas  de  piir  i-w- 
nemi  que  l'intriqudi' 
corsaire;  aussi  DunL,- 
cjiie en  est-elle  fièie. 

Celle   place,  jailis   .inx 
comtes  de   Kianflri',   iniis 


il  LtuLht  (1  H)  di  1  U  1 1  d  lui  ti  m  dt  s  n  cniciii 
bicmtnt  Ju  poit  Gtn  ttait  fait  de  IJunleique.  Ilr 
1  \ngleteire  acharnée  i  sa  ruini  n  eut  de  repos  qu  : 
la  paix  d  Vi\  la  Chapelle  et  fait  confirmer  au  tiviih 
manti  Itmcnt  de  la  place 

I  e  £(//)(«  de  Uunki  1  pu    n      t    luiiii^   tour 
ills|Ointdi   SuiU-llii    b   il    lili   1    i    m  111    Is,  ilr  s 


I    lli 


/„,,l     //  Il  n„hts,  eahàidun    du//    ,„  ,l„  Cn,,,,,,,,; 
I      I  II    iu\    I //(W.i(/6  ti//c,  muuili  1111   I   uishiulion 

II  s|^|     il     11  li(  naissance,   b     yi/m/     balle   aux 

III  iiiM  un  ul   SI  piltoiesque,   en  b  lut,  vers  le  nord, 
A   I,    /),,,,     h    Duna  (w''   siècle),   qui   donna   son 


Voisine!^,  et  dmile  (Il  l'a- 
vait prévu,  du  reste),  fut 
batlu    (KiliS).   Dunkerque 


■t 

J^M 

w|MH|||lli  1  îi 

/  ^' 

^^""^^^BSSfetlUji' 

MMàà 

lis  XV, 
rnupar 

},  le  dé- 


ivivr  passage 
l'ii  lurlres,  la 
Il  aii-l!apliste 
■/,  II'  long  du 
II'  va-et-vient 
iiili'iiie,  dans 
lissons,  d'un 
i  cbapelle  de 
im  ;'i  la  ville 


/i02 


LA     FRANCE 


{église  des  Dunes:  Btiii- 
kerqw)  ;  enfin,  tout  ri-ln=;, 
s'ellihnt     I    h    diCUP    di 


Mftlol     I  <         m 

les   h   I  1  111 

rrhol  Mil  |u  iu  il  11 
,1,1  I  VI  II  iil  iLb  Icnds 
1,1,11  I  nv  l.S  Mini 
;ui|uui  1  luuuubasec,  vci 
sent  Ilui'5  l  ui\,  lui  une 
inlinilt,  (h  u^oli  s  dins  le 
can  il  cuLul  luc  du  llin^b 
boot 

V  S  1  d  m  h  n  iid 
11(11  1  si  I  s  mit  Oini  1 
l'Yser,  ne  il  iltitu  11  ino 
dfisle  de  27  melies,  s  i 
vancc  avec  lenteui  d  ins 
une  conliée  de  teiii  s 
basbcs ,  d  ou  1 1  butte  d 
Cnsscl,  surgissant  i 
1")7  mi  tus,  pi  end  1  m 
YtHme  VI  iitable  montagne 
Cnt  il  ((  islelluin  ca^l  /) 
s'ai  1 111  m  11  inr  f  ni  nt  d 
d.'  L  Ihii  11  ^iinb 
|il;i  1  II  I  I  d  Mlle  di 
l.i  I  M  I  m  ,  Ihuttl  de 
1,1  \,,lil,  -I  .<,nr,  celui  des 
il  11,^  (I  II  illiiiii,  ne  sont  point  indii,'iir< 
il, ni  1,1  1 '■shlrijce  d'un  gouverneur  n 
di-Tnier,  une  iinpoi-tame  si  i  ,il.uh|iii' 
■recueille  plusieurs  rui.ssi  in  \-  |,,nv,,„, 
(ouiours  flânant,  àtrav.-is  ,1,  l, us  vil 
!)Lninnh'.  Anr/wrt,  et  se  jifid  dans  la 


mente  par  un  bras' dérivé 
de  la  Scarpe.  Le  cnnal  de 
h  HnitL   Dénie  ((  fst  de- 
sjimaib  son  nom)  ^  i^ne, 
pu  un  I  ijsdi  b   mil  i 
I.  Vieux  lill  ,  bihsui  II 
lotis  Auboiliideligi  ind 
MJk,  elle  devient  1  liJrr 
D(ule,    pi  end  en  pismnt 
1 1   M  m  [     i])pel(  t      d  ins 
11      ms  ml   M  ui    (  m  il 
I    1    ,il 


m  s  I  1  I 
liMs  II  Iv  in  (Il  ,i(  i 
lieukm  mt  Dans  I  die,  1 1 
/)  nie  se  1  imilie  si  n  e  lu 
I  111  de  et  noue  d  ^a.,i 
d  s  f,az  impuis  Un  ntôl, 
Lc  n  est  plus  qu  un  t  ^  ml 
Mus  qui  1  lufituil  h  h 
I  lui  Cbt  1(  sien'  Il  (iiilleb 
I  métaux  giLb  et  s  il  li  s 
Musetakools,  bs  gi  uns 
I  s  bois,  ks  pioduils  (.lu 
iiiKjues  les  objets  manu 
I  11  turi  s  p  11  les  usines    i 


I    " 


/*     /   I 


A\ 


main  et  i.Mid.i,  jusqu'au  siècle 
l,,ii--,iiil  T/,'  ,  /  ,,'i  ilroite,  VYscr 
iv  17  .  '  iii  i''  l'ii  Belgique  et, 
iL'i  s  uiiil.1,1-,  s  d'ormes,  atteint 
lier  du  iNord.  Cours  en  France  : 
:i(i  kiluimMrrs;  'M)  kilomètres  en  Belgique. 

Au  l'niiit  de  contact  des  bauleurs  de  l'Arlois  et  de  la  plaine  de 
Flmidic,  s'i'cludonnenten  ligne,  delà  mer  à  l'Escaut  :  Cninis  eiSuinl- 
(hiifi-,  siii-  l'A,!  ;  Aire,  sur  la  Lys;  Btthune,  sur  la  Lawc;  Lejts,  sur  la 
Soiiilir/ ^D.'iile  supérieure);  Arrax,  sur  la  Scarpe  ;  Cninhrai,  sur  l'Es- 
caut. l.aLyS  sriulilc  un.'  sc,,,,n,lc  l,i,,ncl,,,  ni.'rc  ,1,.  ri:>,,,int.  Elle 
jaillit,  àr.kil.iinrli,,^  ii,,i  .l-nud  ,1  llm,  In  n,  ,1  ii  I,m  I  r  ,,  u  i  ^",1  i-v  entre 
la  Gauche  etl'l'sr.nil.  S.i  snm  ,-,,  ('Lui  ii,i-iici ,,  .'i  '[  Lilminl  10  plus  haut. 
D'abord  incerUiiiie  de  sa  ioule,  la  iivinr  |iirii(l  eriliu  la  dncction 
du  nord-est  par  une  valb-e  champêtre,  où  villes  et  villages  se  donnent 
la  main  :  Tliérouanne,  Aire,  où  elle  devient  navigable.  C'est  alors  un 
canal  qui  glisse  dans  l'immensité  de  la  plaine  flamande,  et  atteint 

l'industrieuse 
ville  A'Arincniic- 
res.  Sa  rive  gau- 
che  devient 
belge,  la  droite 
lestant  liancaise 
|usqu  a  Ml  nui. 
En  aval  d  Ilal- 
lum,  bouii;  fian- 
I,  lis  qui  fait  face 
1  la  ville  belge 
de  Menin,la2/y« 
nous  quitte, 
ivant  paiLOUiu 
I2G  kilometies. 
I  ntoie  88  kilo- 
meties d  foui- 
1111  en  Belgique, 
pisqu'à  la  ren- 
eontie    de   l'Es- 

I  aut  :  cela  lui 
donne  21'.  kilo- 
m.lUbde  eouis 

Inlll 

I  a  Deûle,  af- 
lUuntde  la  L>s, 

II  est  plus,  au 
pontdeCouiiu- 

en    partie    ali- 


traveise,  à  partir  de  Itau- 
vin,  Ioule  la  campagne  de  Lille  pourrait  être  inondée,  la  place  mise, 
pour  ainsi  dire,  hors  d'atteinte.  Cours  de  la  Deùle  :  68  kilomètres. 
Si  la  Deûle  se  nourrit  en  partie  des  eaux  de  la  Scarpe,  celle-ci, 
à  son  tour,  rivière  de  proie,  aurait  capté,  par  dérivation,  le  cours 
supérieur  de  la  Sensée  voisine.  Issue  des  hauteurs  de  l'Artois, 
par  100  mètres  environ  d'altitude,  la  Scarpe  prend,  à  Kenirrcs 
(belles  ruines  d'un  vieux  monasière),  les  eaux  vives  de  .Ses  fon- 
taines, à  Etrun  de  belles  sources  jaillies  dans  le  parc  d'un  ancien 
château  des  évèques  d'Arras,  et,  accrue  du  r.'v,  s'avance  àliaveis 
d'agréables  prairies.  Arrns  lui  donne  le  BniKlininnl,  le  Crinrlinn,  long 
de20kilomèlies;  alors  la  rivière  est  oflii-iellcneiit  iiavi^,iMe.  A 
Biache-Saint-Wast,  on  ne  compte  guère  plus  de  h  KiI,,iim  1res  mire 
la  rive  droite  de  la  Scarpe  et  la  rive  gauche  de  la  S.a-'r:  mi  |,  -er 
ressaut  de  terrain  les  empêche  de  se  réunir.  Puis  les  deux  1  n  k  1  es 
s'écartent;  mais,  à  r.ouiTlieletles.un  canal  se  tend  de  I  une  ,'i  r.iuli.'. 
Bientôt  la  .SV-/;/»' est  à  Douai  (lid  :il '1  hal.ilanls  ,  liè>  aiicb'niie  cilé 
qui  fut,  au  IX"  siècle,  la  imaropole  du  pelit  p,i\s  d7;,v  ,,/-/c,/.  Tantèt 
espagnole  et  taiitùt  IVanç.iise,  la  ville,  aiijoiinriiui  place  déclassée, 
n'aplus  été  sépa- 
rée de  nous  de- 
puis 1712.    Ses 


'1111 


vards.dn  1  a  pri- 
vée aussi  de  ses 
Facultés,  au  pro- 
fit de  Lille.  Mais 
sonautoritéjudi- 
ciaire  lui  reste; 
Louis  XIV,  en 
1709,  y  créa  un 
Parlement:  Z)(/i(«i 
garde  sa  cour 
d'appel.  Ld^porlc 
de  Valcnciennes , 
conservée,  lors 
de  la  démolition 
de  l'enceinte; 
ïéglise  Notre- 
Dame,  en  partie 
du  xii"  siècle  et 
son  fameux  re- 
tablepolyi.tyque 
d'Anchin;  son 
bel  nù/el  de  ville, 
en    partie    du 


IjnjinijIfcjMj  i|      DLMaROLF        l  ..(■    n    • 
sjîîJiiîJiV!  «_  ™'4'\i^  ^  '  I!  is  y 


xv= 


fenêtres 


J  li  .\  N    u  A  in 


rLALxr:    ui:   .xuun 


m 


ouiviilcs  ;  11!  Hr/froi  cn'nfilr,  IlaïKHir  île  lou- 
relli's;  ii;  Palais  île  jiislico,  h-  Musée  foiil 
encore  h  la  vieille  cilé  d'aradéiuie  et  île 
mai.'istrature  un  honorable  collège. 

F<irt  ,li:  Scarjie,  en  aval  de  Douai,  marque 
la  diiaïuatioa  de  la  rivière  :  son  cours 
principal  rencontre  Marchknnes  et  laisse  à 
gaiiclie  la  forêt  de  ce  nom,  à  droite  cillis 
ili!  Vicoigne  et  de  Haismes.  Émissaire  idiii 
iiiun  du  dédale  de  ruisseaux  i^t  de  lin"!'-- 
ipii    sillonnent   la    région    ^^  pimii  imh.iI.' 

du   bassin    liouiller  de    V,ih  ih  i'  ^,    li 

Scarpe  se  iléi.'ai;e  enlin.  au-J'  ---mis  .1^'  >/'/'- 
\,n,n,.l  et  n'i.'inl  ri'-rnil  ',  '  k^\•>^»i^v^• 
,n  u  d  I     M    ili.M       mil    1    lui     lil  ni  i 


i  t   1     \1  I 


riin 


is  di    ^l 
e  II   S, 


A.  de  1  Escaut    1  i  b  mpt  i  st 
ni\i_ill     d   puis   Vuis    Linui  total     pus 

1.     loi   kll    Ml    lus 

I  i  Sensée,  i>-Mie  d  un  sol  ciajeux,  vi  - 
mit  au  piui   .1  2   Ivibuntlies  noid  de  Hi 

I  uime  HauuiMl  et  ses  sources  constantes 
m  11  [uent  sa  venue  au  joui,  a  2Ukilometies 
I  1  1111  iMi  |H  lut  d  online  La  SeH*ee^i.,'ae 
/  ;m7  t  t  s  ill  iule  dans  1 1  basse  et  humide 
llaiiied  1 1  in  h  Sui  10  kilometies,  entie 
1  I  Llll^p  1 1  1 11  h  un,  tiois  passages  seule- 
lueni  1»  1 1111  itt  nt  de  tia\eisei  la  iivieie 
m  1  is  d  ^11  11  ,  lis  écluses  pouvant  ele- 
\ii  I  I  I  11  i  m  i  2  meties,  cette  plame 
Ml  II  I  I  I  lit  Apicsavoii  alimenté 
I     ^        /  s     SIC,  Il  iivieie  se  peid 

I  111^  Il       iiil     im    ^' uiche,  sous  ks  inuis 
dcBiucliiiu   Cl  (?j    picsdc  60  kilometies 

Pas-de-Calais. 

Suppiliiii      6b0b00hpcliies  ^(  ilislii 
(iToOlHJ  (SeiMce  geogiaphique  de  I  ii  m 
Populition    .    10b8l>o     hibitmls     (lui 
lieu  :  Arras.    Sous-prelecluies  .   Saint- 
Omer,  Boulogne,  Béthune,  Montreuil, 
Saint-Pol.  —  46  canluns,  '.t04  cuiiinuii..-  : 
!'■•  corps  d'aruK'e   iLillcJ.  Cour  d'appel  il- 
Douai.  Académie  de  Lille.  Evèché  d'ARHA,> 
(suiTragant  de  Cambrai). 

II  y  a  deux  villes  dans  Arras  (26  (><S0   lia- 
liilanls)  :  la  vieille  cité  gallo-romaine  des 


Atrébales,  depuis  ville  épiscopale,  assise  sur  le  plateau  de  Daudi- 
mont,  au  nord  de  la  vallée  du  Crinchon;  la  ville  neuve,  qui  se  groupa 
autour  de  la  puissante  abbaye  de  Saint-WaGst,  fondée  sur  la  rive 
droite  de  la  Scarpe  par  le  roi  Thierry.  Dans  cette  ville,  fut  signé, 
en  1435,  le  traité  de  paix  qui  réconcilia  Philippe  le  Hon,  duc  de 
liûurgogne,  et  Charles  VII. 

En  se  groupant  autour  de  l'abbaye,  puis  de  l'Hôtel  de  ville,  la  vie 
laissa  le  quartier  de  Baudimont  dans  l'isolement  où  il  demeure  : 
la  Préfecture  et  son  parc  y  remplacent  l'ancienne  résidence  de 
l'évêque,  héritière  elle-même  du  prétoire  romain.  Dans  Vabbayc  de 
Saint-Waast,  fondée  en  687  par  saint  Aubert  et  reconstruite  au 
xviii"  siècle,  la  bibliothèque,  le  Musée,  les  archives  départemen- 
tales sont  à  l'aise.  L'Hôtel  de  ville,  du  xvi"  siècle,  est  le  joyau 
il'Arras;  l'architecte  en  fut  Jacques  Caron  :  des  arcades  ogivales 
surmontées  de  riches  fenêtres,  sous  une  haute  toiture  à  lucarnes,  lui 
l.iiil  iiii''  i^ilii'  parure.  Au  beffroi,  que  surmonte  une  couronne  d'où 
-'.  I  li,i]'l"'  1111  lion  portant  drapeau,  les  vieilles  cloches  :  celles  du 
r.Miviv-iiMi  il  du  guet.  Non  moins  évocalrice  est  la  Grand'Place, 
loisque,  entre  ses  arcades,  ses  pignons  de  style  llamand,  sous  les 
laçades  ornées  et  les  vieilles  enseignes,  la  foule  des  cullivateurs  et 
des  marchands  se  presse,  aux  Jours  de  marché.  Arrns,  au  moyen 
U'e,  dut  à  l'industrie  du  tissage  une  notoriété  universelle.  Mais, 
trop  proche  des  Flandres,  l'industrieuse  cité  ne  put  tenir  tète  à 
une  aussi  redoutable  concurrence.  La  dculctk;   au   xvii»  siècle  et 


404 


L.V     FRANCE 


L'ESCAUT 


^E     (FAÇADE     ouest!. 


jusqu'à  nos  jours,  lui  donna  un  regain  d'activité.  Mais  le  coton,  sub- 
stitué au  lîl  de  lin  pour  la  dentelle,  puis  la  fabrication  mécanique 
ont  ruiné  la  filature  d'.Arni,*.  C'est  maintenant  un  gros  marché  de 
denrées  agricolis. 

Personnages  historiques.  —  (ioile/'roij  tie  Itouilkm,  premier  roi  clin- 
tien  de  Jérusalem,  ne  vers  lii:>.s  à  Bczy,  près  de  Nivelles  en  Braliant,  lils 
d'Eustache  de  Boulogne  et  neveu  de  Godefroy  le  Bossu,  duc  de  Bouillon, 
mort  en  Orient  (llltoy;  S!(fler(losl-lti;i\  moine  de  Sainl-Deiiis,  ministre  de 
Louis  VU;  Oodefroy  de  Saiiil-Omei;  l'un  des  Tondalours  de  l'ordre  des 
Templiers;  les  trouvères  Adam  de  I.a 
Halle  et  Gauthier  d'Anas  (.\m«  siècle)  ; 
les  bourgeois  de  Calais  ;  Eusiaclie  de 
Sainl-l'iene,  Jean  d  tue  it  Pieiie  de 
Wissanl.  qui  >•(  (l(.\onei(nt  poui  -ui\ei 
leuisconutoMU-  de  1 1  *  oli  ledu  loi  m 
glai>r.douu.llll  H.-  Inuisdclinem 
botiif,  roiiile  (U  Siunt-I'ol  i|il>--li(>\ 
connetililo  de  hi  mi  i  ^(Ui--  I  nui-  \i  e\(- 
cutepourti  ilii-in  il  1 1  ut  ni  \(U  di  Imn, 
comte  de /.lue/jf/io»)'/  I  n/iii/  iKmuu  m 
duc  de  Boumoirne  ipii  (il  Jeinne  d  \ii 
pu-onniire  »  rmiipugne  it  la  li\ri  luv 
.anglais  (Iiiol,  le  philologue  I)etii\ 
Lambin  (  1  ili.-l  .Tii,  ne  h.  Montieuit, 
Geox/es  Va)r<  liai  ^\i,,s  ITih^  (hiruiirien 
de  Louis  \l\  Ml  itaWi-  lean-Haplnle 
Hennebeit  hi-toiien  de  1  Vrtoi-  ne  a 
He-din  il"i()-l7'i.>  P-ilei  Whhs/vhi/ 
(I7i"l-I'^17\  tompo-itcui  ne  pl^^  di 
Saint  Ouui  /  )  -Ins  Vattmilien  de  Rn 
be^piene  ilT  )<)-l-<i,)  le  lieio'-  de  1 1  Tu 
reui  ni.iViiH-  ain-i  que /ove^i/i /c/kih 
son  rompue  (l"i..-l"'ii  Vhihppe  lo\ 
ieértA  llTio  l"<i,  ne  i  l-nMnl  imi  di 
Robe~pieirt  llenml  lo'.epli  I abir  -imt 
peiïonnige,  ni  pus  dt  BLihune.  nioit  i 
Kome  en  17s:5;  An  g. -Edouard  Marielle. 
dit  Marielte-pacha  (l.Sil-lsxr,  .  ::vp- 
tologue  cèlèlire,  né  à  Bouloixnc-sur  Mr. 
P.-à.-Fr.  Daiinou  (17til-l,si(il,  vrr,^  ,,•, 
et  homme  politique,  né  à  Boulogn.  -m 
Mer;  Frédéric  Sauva^je,  son  compalriolo 
(1785-1857),  qui.  le  premier,  appliqua  l'hé- 
lice à  la  navigation;  le  peintre  Alphonse 
de  Senville  (  IS3(i-18,s:-;'.  né  à  Saint-Omer; 
Abel  Bergaigne  (1838-1888),  érudit  inter- 
prète de  la  littérature  sacrée  de  l'Inde, 


L'Escaut  venait  autrefois  de  plus 
loin  qu'aujourd'hui.  Itans  le  iirolon- 
i;cniciu  du  vallon  de  Beaurcvoir,  où 
il  prend  naissance,  une  dépression 
se  dessine,  que  draine  le  lit  arti- 
ficiel du  canal  des  2'orrrnts,  creusé 
au  xvni«  siècle.  L'Escaut  passe  au 
("làlelet,  chemine  de  concert  avec 
le  canal  de  Saint-Quentin,  puis, 
libre  de  lui-même,  à  Cambrai,  joint 
à  Etrun  le  canal  de  la  Sensée. 

Dans  une  ville  comme  Cambrai 
f28  071  habitants),  ancienne  rési- 
dence de  Clodion,  lors  de  la  pre- 
mière invasion  franque,  capitale 
d'un  petit  État  indépendant  sous 
lîagnacaire  (iST,  siège  épiscopalde 
saint  \Vaast  ^vi^s."),  commune  indé- 
pendante au  moyen  âge,  cité  active 
et  industrieuse,  l'une  des  citadelles 
du  Nord,  tant  de  fois  assiégée, 
prise  et  reprise,  en  dernier  lieu  par 
Louis  XIV,  qui  en  fit  une  ville  fran- 
çaise (1679),  l'on  s'attendrait  à  trou- 
ver des  monuments  témoins  d'une 
histoire  aussi  lointaine  et  aussi  mou- 
vementée. Vauban  la  fortifia  et  la 
munit  d'une  forte  citadelle.  Cam- 
brai a  fait  table  rase  de  son  passé 
guerrier  :  la  citadelle  est  devenue 
simple  caserne;  de  belles  avenues 
plantées  s'allongent  à  la  place  des 
remparts.  VHotel  de  ville  est  de  construction  récente;  non  loin 
de  là,  le  Beffroi,  tour  de  l'ancienne  église  Saint-Marlin,  porte  à 
61  mètres  de  haut  le  logement  de  l'ancien  guetteur.  Pour  un  siège 
archiéiiiscopai.  Cambrai  est  assez  pauvrement  pourvu  :  à  la  place 
d'un  iiiagnilii|ne  édilice  des  .\ii"  et  xiii"  siècles,  détruit  par  la  Révo- 
liilion.  l'église  île  l'abbaye  du  Saint-Sépulcre  sert  de  cathédrale.  Le 
bàliinent  est  du  sviii"  siècle;  il  renferme  le  tombeau  du  vertueux  et 
charitable  archevêque  de  Cambrai,  Fénelon,  par  David  d'.\ngers. 
Comme  foutes  les  grandes  cités  industrielles  du  Nord,  Cambrai  eut 
des  tissages  renommés  (fins  tissus 
de  lin,  batiste).  Mais,  à  l'exemple 
d'Arras,  Cambrai  est  surtout  un 
centre  d'alTaires  pour  la  région  agri- 
cole qui  l'entoure  :  sucreries,  dis- 
tilleries, brasseries,  moulins  à  blé, 
f.ilMi.nii-s  de  chicorée  font  vivre  sa 


A  /;  '  //'(»i,  jadis  place  très  forte 
t  t  ciinlale  de  l'OsIrevent,  ['Escaut 
recueille  la  Sensée  et  pénètre  avec 
elle  dans  le  «  pays  noir  »  à  Denain 
(victoire  de  Villars  sur  le  prince 
Eugène,  le  '2i  juillet  1712),oùconllue 
la  Selle;  à  Valenciennes,  où  débouche 
la  Bhwielle;  à  Anzin  (rive  gauchel, 
[landémonium  de  la  houille  et  du 
métal.  Dix  mille  mineurs,  répandus 
sur  un  territoire  de  28  000  hectares, 
extraient  de  dix-huit  puits  de  mine 
3  millions  de  tonnesde  charbons  gras 
et  de  houille  maigre  ;  un  réseau  com- 
pHipié  de  lii-Mies  ferlées  relie  enlre 
eux  bs  divers  centi  es  d'exi'loilation. 

Valenciennes  ^3'4  76t;  habitants), 
sur  la  rive  droite  de  l'Escaut,  a  brisé 
l'armature  dont  Vauban  l'avait  en- 
cerclée. C'était  une  place  frontière, 
maintes  fois  prise  et  reprise  aux 
xvi<^  et  XVII'  siècles,  et  définitivement 
acquise  par  Louis  XIV,  en  1677.  ("api- 
tale  du  Ilainaut  français,  elle  tint  bon 
quarante  jours,  en  1793,  contre  les 
Anglo-.\utrichiens,  malgré  un  bora- 


PLAl.NH     DU     NORD 


403 


biirdf'iiHMit  terrible  (monuinenl 
commémoratif).  H  ne  reste  à  ]>fu 
près  rien  dos  remparts.  La  cité  na- 
tale de  Watteau  et  de  Carpeaux 
possède  une  école  des  lîeaux-Arts, 
lin  musée  riche  en  tableaux  et  en 
la(iisseries  de  haute  liée.  L'église 
Snint-Géry,  avec  sa  tour  svelte  et 
f,'racieuse;  Notre-Dame,  bâtie  dans 
le  style  du  Mil"  siècle  et  achevée 

cl   ml.'l.'l.  \l,ll>l7/.;/r/,/,T,//r.  rnllS- 


stt      11 

,t  enoii 


Conde    m  I 

i//;/        lui! 
\  il   11   I   un 


--111  I  11  ntdiiiilibMiullie  de  (  1 
iiiuN  (il  t  i  Okiloiii  lies  (1< 
h    11    iiti  1      1    Up    Moi  (uni        u 

illlucl  i  Sfo/y  c  nenestpliis   1   i   ii 

piedelkilom   1/2  Api   sllllllil 
III  ties  de  c  lars  fiançais    1/     lut 

iili     en  Rel.i  pie    pu    16  nutus 

mil  u  d  illitul  C  est  due  com- 
I  1  us  ne  111  s  est  h  nt  et  se  pi  le 
au     Illouveiiieilt    de    la     l..llel|,.iie. 

En  Belgique,  17i«-/»/,|,.|niil,.  le iiientse 

Tournai,  Audenaide,  Cm,!,  où  le  iv|uiiil  la  /, 
de  Menin,  d'Armentières  et  d'Aire,  rivière  fr 
cours  supérieur.  Déjà  le  ilux  gonlle  le  lleuve 
(iand,  plus  d'un  mètre  et  son  amplitude  dépa; 


liant  le  pays  de  Waes,  VEscnut  ail 
estuaire  sillonné  par  les  navires 
des  deux  mondes,  et  gagne  la 
Hollande,  où  il  se  divise  en 
deux  véritables  bras  de  mer  : 
ruil,  V Esrmit  arridental  OU  Himt, 
Piilre  la  Zélande  couliuenl,-ile  el, 
l'ile  de  Walclieivn  (Flessin-ur  ; 
Taulre,  AV-/-((  nnmtal.  fn,,,-^  h,- 
tal  :  430  kilomètres,  en  y  com- 
prenant le  canal  des  Torrents.  Le 
lleuve  est  navigable  à  [lartir  de 
Cambrai,  où  le  canal  de  Saint- 
Quentin  lie  ses  relations  avec  la 
Somme  et  Toise.  A  Gand,  com- 
mence  la  navit'alion    maritime. 


Nord. 


An, 


ançaise  n 

:  la  mai 
se  4  heu 

où  il  r,. 

ri,  il. Mil 

ijrt    ,r;,l 


Superficie   :   !3ti81l)0 
iCadasIrel,  ÎJ77  800  (Ser 


lion  :   1  iir.ITSO   ImIuLiiiK.    CImI- 

heU    :     Lille.     Sou-pirir,  llllrs    : 

Avesnes,  Cambrai,  Douai, 
Dunkerque,  Hazebrouck, 
Valenciennes.  —  liSî  (.niions. 

niée  (LiLLis).  Cour  d'appel  de 
l'ouAi.  Académie  de  Lille.  Arche- 
vêché de  Camurai. 

I.e  berceau  de  Lille  l'ut  modeste  : 
simple  bourfiade  encore,  au  xi"  sic- 
lie,  d.ins  une  ile  qu'onveloppaienl 
les  bras  de  la  Ilcûle.  sasituationentiv 
la  I.ys  et  la  Scirpe,  sur  le  front  de 
l'Kscaut.enfaisaitla  position  d'avanl- 
parde  des  comtes  de  Flandre  sur  la 
frontière  française.  Us  y  avaient  un 


par  la.  })asilique 
sants  voisins  du 
l.illr  devint  fief 


-.  la  ville  est  fran- 
^  et  ses  coutumes 
Vauban  refit  ses 


lu   de    ,sc 


.--cdentail'OS. 


Par  son   extension   continue, 
Lille  (217  807    habit  mis)  foi  me 

II  ^111  m  Ils  (Il  ii\  ,1  in|i(  inenls 
I  iiip  K  N  I  m  I  mil  \  ille,  ou 
s      li(  loiiii    lit     ,1      siiiil   Miuine 

I  h  \l  1  I   II  m      II   /.'  N,  ^    h,. 

1)1  ,  I  h-l  mil  ui  OUI  (1  I  L 
1     uuidi    bodil,      I   m   I    n   II    \,\ 

\i  s  moiin  U(  s  et  b  1'  il  us  d  |iis- 
lii  (  ,1e  ConscivatoiM  ib   iimsi  pi 

.  I  bs  Al.lllMS  I  .Ils  \  /,, 
Dm,    I    11  Imll      SI   I  imns  ,11e 

l„  iu\,  lili,  (s.liiN  u  1  \i,nl  Mun- 
it I ,  annieduw'sii  i  b  ,  leslauiee 

III  MX",  avec  SI  s  cin([  nels  d'égale 
liiiiteui,  poities  sui  de  sveltes 
(  lionnes,  sa  tour  (lainee,  ses 
\itiaux,  ses  étoiles  pinieuses, 
milite  mieux  qu  un  letiaid.  De 
I  in.ienne  Mlle  i  li  ii.undb, 
\H  I  I    I    nll    \n\      I  i|        il   1    111- 

(b  lUIiiiin,  1  iliouucoiisliiiil,  lu 
\\°   su  cle,   pai    Philippe  le  Bel 

I  ne  ait<  le  Mtale,  le  bnuleinrrl  dr 

I I  Lihi  I  II  soude  les  deux  «1  oupi  - 
meiits  mil  lins  de  /  ilh  Sni  k  t 
i\(   t(  ndu,  de  la  j,iie  maicliaiidi. 


40G 


LA     FRANCE 


à  la  ciUulelle,  laplace  de  la 
Rijinblique  s'ouvre  en  face 
lie  la  place  Richebé,  que  dé- 
cori"  la  sintue  équestre  du 
e.-n,'i:ilF.ii.lli..rlMM.arMrr- 
ci.-.,  l.-i  s'.'l.'V.Mit  1.;  l.raa 
in,.MUinrnt,Icla/>,v/;r/»/T 
et  le  Palais  des  beaiix-arla, 
majestueux  édifice  qui  ren- 
ferme l'un  des  plus  beaux 
et  des  plus  riches  musées 
de  France  :  musée  de  cé- 
ramique oîi  les  faïences  e( 
porcelaines  de  Faille  cmi- 
doient  celles  de  Delft,  dr 
Tournai, de  Strasbouri.',  dr 


Ir.lion  de  .l.'ssinsde  11a- 
phael  et  de  Michel-Ange. 
Dans  les  parages  du 
Musée  :  Facultés  des  scien- 
ces, de  médecine,  de  droit, 
lii-lilul  l'.i^lriir,  Écoledes 


isterie, 
itraux 

ne    piV 


ll,ni>  l<■^,,^ 
consliui  lii 
forliliée  se 
ment  la  r 


■s    :\r 


,1c    I.lllr 


!■<.  A  l'opposé  de  ce  quartier,  voué  aux  études,  et  sur  en   18110,  (| 

'Mie  du  boulevard  de  la  Liberté,  la  citadelle  de  Vauban,  Roubaix  i 

!'■  cité  militaire,  surgit  d'une  couronne  de  jardins;  à  sûr  :  il  n) 

-planade,  plantée  de  tilleuls,  suit  le  canal  de  la  Deûle.  Petit  bnuii. 

LiL.'e,  le  palais  Rameau,  pour  les  expositions  et  la  belle  trie  cmlu^ 

en  gdlliiijue  flamand  de  l'Université  libre.  L'enceinte  \  uisina::''  a 

il   il  lin  iiit'dioci-e  secours,  bien  que  débordant  large-  ni  pi  nu 

'  (/(■  l'iiris;  mais  des  forts  puissants  et  de  nombreuses  lib's  smii  .i 

l'iiili'iil  au  loin  les  abords  de  la  place.   La  population  la  s(li,i|i|"' 

1  lilil.'  (le  son  territoire,  les  canaux  et  les  voies  feiri'i's  (lam.i^scs, 

ii'iil   lui  (Idiinent  une  importance   de    premier  oïdii'.  |.nur  \(|.ii 

-OUI.  r  dr  >a  rirhcsse,  y  fait  merveille  (lilatures,  falui-  lui'  raAr 

.•t  d.'  Iini:.'  dr  table,  lils  de  lin,  fils  à  coudre,  lils  pour  luis   ai  h^li 

lils  à   d'iil.llr^  .  Les  lilatures  et  retorderies  de   lil  do  i  oiibaiMin 

ont  l(M)ii(l,iu\  riiMs  et,  avecla  lilature  delinetd'étoupos,  toiiilurioi> 
iio  roiiiaino  ,\r  niillions.  A  côté  de  ces  grands  établis-  Né  d'biei 

a  110  laniiiiio   osl    reine,   des   ateliers  de    ferronnerie,  ci'aut  coni 


uiserie  et  d'ébé- 
de  faïences  et  de 
peints,    révèlent 

■no, upalion   d'art. 

•  ■  pari  ■  pas  ici  des 
iii.hi-iio'^  ai, M. A, .s  de  la 

lilalni  r  i-\  ilii  li->ai;e,  aux- 
,luol|i'^  loiii  ,  Ml  !,■■-,.  les  in- 
ilusli  o>,|r  roiivoiiimation, 
iartin,'ii,'s  ,lo  siii're,  dis- 
ti  11, Tics,  brasseries.  Lille 
est  le  grand  marché  au 
blé  de  la  région.  A  ses 
jiortes,  la  cité  ouvrière  de 
Fivcs-Lille  fabrique  des 
locomotives,  des  machines 
à  vapeur  de  tout  genre,  du 
iiialé'riol  , l'artillerie,  des 
]ionls  ol  charpentes  iné- 
lalli,iuos. 

Ces  grandes  aggloméra- 
tions industrielles  du 
Nord,  triomphe  de  la  ma- 
oliine  et  de  l'usine,  ont 
grandi  comme  les  cités- 
ihampignons  de  l'Améri- 
que. Roubaix  n'avait, 
aujourd'hui  122  723.  Mais 
1,  I,'  premier  de  tous  à  coup 
I  ron,liss,'njoiil  ,|ui  l'égale. 
1  XV'  si,',l,'  par  une  indus- 


.lli-  h 

rarln 


prépare  à  l'activité 
inateurs  avisés,   des 


lanuluisant  au  iiiagni- 
liiiue  parc  Barbieux, 
les  opulentes  construc- 
tions de  l'avenue  de 
Pans,  la,  des  luellts 
sombres  ou  de  longues 
lues  moines  que  boi- 
dent  les  usines,  avec 
d  innombiables  esti- 
minels  ou  se  débitent 
la  bieie  aigie  et  1  il 
cool  ficlate  Pies  du 
tRis  de  la  popiil  ilnni 
,st  belg;e  d  ougint 
Tourcoing  (82  644  h  i 
lit  mis)  V  lie  i  Hou- 
bu\  On>  filek»  t  nd 
1 1  laine  imj)oit(  e  d  \us 
Il  ilii  et  d  \igenlin 
|)(  s  111  lu   tl  les  umeM  s 


co 


(  e,  de  cliotol  il  d, 
ailes  d  (  mb  ill  i-i  <lc 
oITks  buts,  etc  ,(  )iu 
kteiit  1  imentiiie  d, 
a  vie  industiielk 
I  ,,lise  S((!;î<  (  linslo- 
I      \    MnI       ^i\  il     1 


;  /,  /, 
l\l  tlin 
u//<,Hei 
des  édili 


// 


MASSIFS     ANCIl'iNS     l)i:     L'I-ST 


407 


uo  unsE. 


Personnages  historiques.  —  Alain  de  Lille  et  Gautier  de  Lille  ou 
e  Cli.ïtillnii  :  le  |irciiiuT,  alchimiste;  l'autre,  poète  (xii=  siècle);  Baii- 
uiihi  IX  (li:i-lJ(Mr,  coiiik'  de  TIainaut  et  de  Flandre,  empereur  d'Oricnl 
près  la  ].iisc(lc  Ci.nslMiilin.iplf,  en  1t!(i'i,  sous  le  nom  de  lînud.niin  V\ 
ris  au  sièficdAridriiinpie  cl  mi-  à  l.i  l..rliirr  par  .h.:iiinirr,  i  ni  ,lrs  l'.nl- 
arrs;  au  Mu»  siè,-|e,   Vilar,/  ,/r  ll.,,n,rr..u ,/ ,  vnva-.-iir.  aivliil.rlr,  ri   lt,i,,- 


Cai, 


ii'fh 


es  h. 


Monifiirl,  preli'udant  au  i 


Fia 

ulre\ 

ers  1  ;'in,  in.ir 

del 

100  ; 

Hr,;  //-,/'/./ 

dip 

lima 

e  et  hislnn.  1 

is  XI 

,  Charles  \  III 

peintres 

lean  Hell,:,." 

(eu 

s  .le, 

n    d<-    Uni. ,<;„,■ 

\iiviais 
;,-ii;99); 


(le  \.lll 

teuu[l 

).sl-l721  ,  ne  à  Vuleucienucs,  1  uu  d— |,|„-,  ^i.,, 

i.-ii.|H.niliv~d,-:^,-lire 

du  XV 

u=  siècle;  J.-B.  Descamps  (I7H-17:i|  .  n.  vn, 

Ir  (;„s|M.|.    ne  a  liiin- 

ker.pie 

■,Ch.-.h,s.r,n,cl,„a.l,'  (lT;ir;-i:!is-,ii„|„aNirnrl 

/    ."/•;   /  ,e.,,  7    /■,,.,-   '■;..,',,    ,e     1  >  m  -  1  s  ■,  'i    .    .■illlrli 

liriliv,   lira  1  lllr;  M, Il 
(1    r.lilrlir    (ll-lili^Mir   ; 

M  '     .1 
)'.  (ira 
licien-. 

.,    -     .''     -             ■   ,     '       •■    -   •      ■      ;,    :,v.  I,r,,|..- -1    II, 

.-  .    ii.e    : uai;  le 

iv,le-(ira|,aaeiiâ;7-t- 

ill-IM,le       |Mi:-18«0); 

Ilenri^ 

!''■■'■    H     ■    ■    ■".    li^-l     l-n   ,1    l,..|,l,il,-|M,Iil|. 

-:  1-  |,-.|Ni,,-.  1,,.-    ,   ;  ,■:,,    /    /;    ;     ,,.',   \\..  , 
ihrr:  l.-i  r„ir-l h     .      ■  1     1    .  ,    1      ..  ,  , 

-Ij-lan',  ,  I,,.  a  Valen- 

IT.  j  1-  ;,  .  lils  d'un 

.^..^.  W.M.au,   qui. 

peau.r  ,1.S27-I.ST..,  cU'Iul.  -Ile.,,,  Ae. .-.',;,  M  Ta^  I.smi  ,  ne.,  a  \  aleuciennes  ; 
le  gênerai  Louis-Cénur  Faidlierhe,  ne  à  Lille  (lsl8-ls,su),  vaiiic|ueiu'  de  lia- 
paume  (10  janvier  1871);  Gustave  Nadaud  (1820-1893),  chansonnier  popu- 
laire, né  à  Uoubaix. 


MASSJFS    JIJ^CJEMS    DE   L'EST 


ARDENNE     ET    MEUSE 


DANS  le  prnloiiiîomeiit  des 
Flandi-f,  les  vallées  du  lîr 
couches  primaires  ([ui  on 
fi'slent,  entre  Cliarleroi  et  Namur,  pur 


■laïa'es  et  tertiaires  de 
I  paraître  un  fonds  de 
■es.  Celles-ci  se  mani- 
'■te  dévonienne  boise-e 


Marlm/ne,  plus  loin  par  le  Condroz,  masse  de  schistes  et  de  grès 
striés  de  sédiments  carbonifères,  dontlesplissemenis,  ayant  eu  leurs 
arêtes  rasées,  forment  un  plateau  boisé,  rude  d'aspect  et  de  climat. 
Vient  ensuite  l'Ardenne,  région  monotone  de  plateaux,  au  sol  fait 
lie  schiste  di'coiuposi-,  infertile  et  souvent  tourbeux,  que  tranchent 
en  silJMiis  prorinds  les  vallées  de  la  Meuse  et  de  la  Semois.  On  y 
ilisiMi^iic  ipi,  Iqiie  variété  :  la  Famenne,  aux  côtes  arides,  dont  les 
sdii-lis  leiidies  sont  tcaversés  de  bandes  marmorifères,  dans  l'une 

iles,|uelles  1,1  Ar^.w  a  Creusé  la  C-jèlile  -lulle  ,1e  H^n,  :  au  Slld  et  ii 
rnuest,  les /■■,/-/»«  (terrains  rali_cu\    .  La  ,a-~.'.  Ullll ~   le  II.  |,  ,.- 

peu  transformés  en  tourbiéies.  lie.s  leues,  nimpai  h,  d  ma  I  \  cmi,,. 
piennent  le  nom  particulier  de  rièzes,  sur  le  jihile an  iliaa.in,  ri  ,|r 
llocroi.  Icicommence  proprementlarégion  ardeiuru^, .  pnm  s  .  hndi  ' 
jusqu'aux  talus  de  l'Eifel.  Cette  monotone  et  froide  cunlrce,  doiil 
l'altitude  moyenne,  plus  proche  de  bOO  mètres  que  de  300,  atteint 
jusqu'à  700  mètres,  mesure  220  kilomètres  de  long  sur  40  à  50  de 


lari^e.  Elle  fut  autrefois 
couverte  d'une  forêt  pres- 
que ininterrompue  qui 
I  nnsi  itiiail  un  obstacle 
inliarii  liissable  de  l'Oise 
à  lu  .Meuse,  à  la  Moselle 
et  au  Rhin.  I,e  gros 
massif  forestier  couvrait 
l'intervalle  de  la  Meuse 
à  la  Muselle.  Une  terreur 
iii\  s|.  lieuse  planait  sur 
1.1  /./•  r,,r,  c'est-à-dire  la 
jinifrinde;  des  monstres 
la  hantaient.  Depuis 
longtemps,  la  hache  y  a 
pratiqué  de  vastes  éclair- 
i;ies  où  véizètent  des  po- 
pulations claiisemées. 

Les  plateaux  froids  et 
désolés  des  Hautex-Fii(/nes 
et  du  ffidie-Veim  conti- 
nent à  la  partie  la  plus 
sauvage  de  VEifelou  Eifel 
neigeux.  L'Eifel,  d'origine 


4ns 


I.  \     FRAiNCE 


il(^  Robissieu  ou  ruisseau  de 
France,  vient  au  jour  à  4 
iiniètres  de Noiwiun,  gagne, 
ans  les  prairies  d'Oisy,  le 
canal  de  l'Oise  à  la  Sambre, 
avec  lequel  le  jeune  ruis- 
seau chemine  de  concert, 
'uis  il  pousse  au  nord-est 
.  travers  une  jolie  vallée 
nt  les  rives  oITrent  un 
lieureux  coniraste.  Landre- 
,  sur  la  Sambre,  com- 
mandait la  roule  du  nori 
sur  Taris;  rll.^  fui   souvcnl 


,UA1LAU     DE     BOUllLEMONr 


ppllL      lalllLUX  NEblCllAILAU     .     lOUrt     DE     L   UOTtL    DL    \ILLE. 


MASSIF 


L  i:  ST 


409 


étant  prévôt  de  V.in- 
couleurs,  renonça  au 
service  du  roi  et  viul 

(fArr  {Clan. Ir  du  i.vs 
hrrila  de  la  111,11s,, ,1,1,. 
son  père  .],'■,„.  ,.|  lit 
exécuter,    au-dessus 

,       ,  ',  ,  MAISON      D 

de  h  p  ute    I  s    m 
nii  nls     pi(     11    us    \ 

^o\(ns  ni|()Midhui  Pen  hnl  un  su  c  le  et  |u  u  I  !  1  111  ils  1 
jcmi/ fut  leleiiue  pai  I  1  pi 'îteiit  de  Jai  ([iies  d  \i  luis  I 
des  collatei  iu\  qui  h  vi  nduent    en  1380    a  I    m  1 

Snlm  dont  les  lieiitieib  li  cid  lent  a  leui  toui  I  )  |iiii 
Jean  (.(  1  iidin  Nîmte  fiéJînîr/î/i,  qui  1  habitait  en  ISIS  et  ni 
soliit  ipit  s  quitoize  ans  de  seivK  e  seb  blessun  s  1  obli^ 
letuei  ^ssez  uni  pouivu  de  biens  et  oblige  dune  n 
finiille  il  fut((uiti  mit  de  m  tlie  en  \ente  son  |  lit  1  11 
comte  luussien  un  1  il  m.l  us  (jiu  uffiiient  d  I  1  li  I 
eionduils  le  (  onsiil  ^eu  1  il  les  Vosges  piesi  I  |  n  I 
Chjiseul,  deddidatiiuéiii  I  I  innsiii  d  \i  hs  (  ,11  lin 
consentitla  ventepoui  une  s  nini  I  2  lliliin  ili  ni 
leslei  "aidien  toute  sa  vit    II  m   111  ut  1   /;  /  I     1      I 


/   1/ 


I  sspe  comme  moniiin   ni  lus 
I    1 1  |ue,  appai  tient  m    I   |  ii  I 
iiK  ut  des  Vosges    iiui  I  eiili 
tient  et  lose   i  cote  un  .,11  dieu 
une  £;iille  envel  )ppe  la  c  >ui  et 
les  beau\  aibies  i]ui  1  ombi  i 
t;ent    On    \   d  ^age  les   aleu 
touis,  mais  les  auLiens  muis 
sont  lestesdeboiit,  et  c  estbien 
la  le  demi  pignon    au  toit  111 
cline    de   sfiuche    a  dioite    it 
peice     douveituies     dans    b 
style  du  xv«  siècle    qu  habite 
lent   Jeanne    et    ses    paients 
n  lus  la  coui,  a  1  endioit  menu 

II  Jeanne  aloisdans  sa  tiei 
n  me  année,  entendit  ses  pu 
iiiuies  voix,  un  groupe  ma- 
gnilique  de  Mercié  repivsenle 
la  France  blessée,  défaillanti' 
etlaissant  échapper  son  jilaiw, 

que  Jeanne  brandit,  tandis  <iue  sa  quenouille  tombi'  et  qu'un  iil'U'mii 
s'attache  à  la  jupe  de  sa  gardienne  quMI  ne  veut  p,is  |,iissrr  p;iitii-. 
Dans  une  ogive  en  accolade  trilobée,  trois  écuss.uis  sr  .l.'l,ir|i,.|ii 
au-dessus  de  la  porte  :  celui  de  France  en  tète  :  ,'i  dr.iili',  r.ius-,ni 
des  du  Lys,  «  d'azur  à  Tépée  liaule  ir,nr'iil,  ,ivit  ^.mkIt  ,\\,y  supi^u  - 
tant  une  couronne  royale,  et  accoste.  ,|c  drnx  tb'iiisij..  Ivs  r-,ilc- 
ment  d'or  ».  Ce  blason  futtbuini'  p.n  Clhn  Ifs  \  Il  ,1  l,i  l,iiiiillr  d  Aie. 
dont  les  descendants  prin-nl  !.■  ilhh  d,-  /./  /,'/-,  liMiin..  ,|  \iv  m-  le 
porta  Jamais.  Le  sommet  drl^^nr  ,  si  ,|,  ,  ,ii  !■  d.  s  ;iii  1  ilmis  du  ii,-i- 
vail  champêtre  etde  ceps  .  Ii,iig,  s  ,|,-  iMisms,  ,i\ri-  i  .lie  insiriptinn  : 
«  'Vive  Labeur  »  ;  car  la  famille  d'Arc  appartenait  à  C(dte  forle  race 
de  cultivateurs  qui  honorent  et  font  honorer  le  travail  de  la  terre 
par  quoi  se  développent  les  corps  robustes  et  les  <àmes  viriles. 

L'église  voisine  est  fort  ancienne  :  un  document  de  1,'{20  Jîild.uat., 
coll.  Lorraine,  vol.  12'J,  n°  166)  en  fait  mention;  mais  Ltuniremu  ne 


M.  ItoU 


(  .  Ile    d<    li.uuii  niy  a 

uels  voûtées,  mais  la 
poitcd  aiUii  Idisafait 
pi  M  I    I  uni    ibside,  et 

I  I  util  I  SI  II, une  au- 
piiii  d  liin  siuisla  tour 
qui  sui  montait  le 
maitie-autel.  Eiicoie 
que  retouine,  niain- 
les  fois  altcint  et 
leslauié,  1  édifice  a 
lonseivé  ses  subs- 
liui  tions  anciennes. 

II  est  a  peu  pi  es  hois 
de  doute  que  la  cuve 
liiplismale  di  laiac- 

I  "     I'" 'Pii  s'y 

II  iiM  S,  iMi  m  bap- 
I  iiH  II  h  lille  de 
Jacques  d  \icetd  Isa- 
belle Romee 

I  imaaine,  un  recoin  peidu, 
u   m   II  I      I  1  _i  III  I     voie  lomaine  de  Langies  a 

I  II  II  m  \  III  ni  uis  y  pissait  en  suivant  li 
I  \l   us        m   I  is    lu  ihateiude  Bowknioiit  et  du 

il!  i_(  diiis  li[  util  ou  setiouvenl  la  maison  de 
;  Itglise  in  pienant  la  diiection  de  Ncufi  liatc  lu, 
:)ie\oti  de  Gondiecouit  en  Baiiois,  qui  était  de  la 

II  nue    mus  dont  le  101  de  Fiance  (lut  suzeiain, 
us  uti  pai  le(,o»!/(?i/efi;j  m  11  1  Philippele  Bel, 

lut  1  ne  née  Loii  aine  et  Bill  ibicinu,  mais  sujette 
e     (  billes  \II 

\u  lued  du  B;is  Chenu  ou  Je  inne  venait  fane  paitie  ses  bétes,  la 
Meuse  étue  sou  lulnn  d  lueiit  tantôt  luisante  et  claiie  tintot  a 
tenu  ^    lie     s  us  I  1  II  un     I   ,  ip   d         iiil         11       j    u]  li   is    \ux 


D  n, 


•n-(henn  I 
K  ques  d  \iL 
"pendait  de  I 


fui 


lu 


France. 


II. 


MO 


LA     FRANCE 


s  IV 


premières  pi' 
mi-côte,  d'arl 
au  petit  vin  olain' 
de  chênes,  jadis  i. 
broussaillé.  De  là. 


■s  champs  ondulent,  parsemés,  à 
ilii'is;  de-ci  de-là,  quelques  vignes 
iiliii,  couronnant  la  colline,  un  bois 
stf,  aujourd'hui  simple  taillis  em- 
egard  descend  vers  la  vallée.  Point 


de  ces  aspects  grandioses  qui,  dans  nos  montagnes, 
étonnent  et  troublent;  mais  des  sites  familiers,  des 
contours  adoucis,  rien  de  dur  ni  de  heurté,  une  nature 
fraîche,  aimable,  reposante,  laissant  dans  les  yeux  et  le 
souvenir  une  image  qui  ravit.  Au  loin,  les  collines  mou- 
tonnantes s'allongent  sur  la  riante  coulée  de  la  rivière, 
que  dominent  les  tours  moyenâgeuses  du  manoir  de 
Bourlémont. 

Il  y  avait,  à  la  lisière  du  Bais-Chemi.  un  l'caurl  cl  beau 
hêtre,  connudans  le  pays  sous  le  nom  di-  liraii-Mfn/.nrhrr 

des  Daines,  ou  arbre  des  Fées;  une  fonl/i I.iiii'  lilliait 

non  loin  de  là,  el,  un  peu  plus  lias,  s  rlcN.ni  un  modt'sle 
oratoire,  VËrmiliinr  ilr   Siuntr-Mnrn-.  Timis   les    ans,    au 

dimanche  de   l.i    iin-cnc lié-    |M.|iiil,iirc  an  Barrais, 

Béatrix  de   linmlr ii,   li.hlr  .1    un   aniique   usage,   se 

rendait  sous  le  h.'liv  ou  l'iui  l.ns.nl,,  de  compagnie  avec 
les  gens  de  Dnitirrim/,  un  ii'|i,i>  ilmuipètre.  La  jeunesse 
chantait,  couiail,  dimsail  aulciur  du  vieil  arbre,  et  l'on 
allait  se  désaltérer  à  la  fontaine.  Jeanne  y  vint  souvent 
avec  ses  amies.  Mengette,  l'une  d'elles,  raconte  qu'cllfs 
faisaient  des  guirlandes  et  cueillaient  des  fleurs  cham- 
pêtres pdui  les  (iHiir  à  Notre-Dame  de  Domremy;  on  les 
suspciiil.iil  ,iu-.si  auv  branches  de  l'arbre;  elles  y  restaient,  ou  on 
les  eui|Hii  l;iil.  .Mais  les  anciens  du  village  prétendaient  le  Beau-May 
liante  par  lestées.  Peut-être  r£n/u'<(/</'' '/<■  Sninlc-M^irir  fui-U  pour 
but  de  mettre  fin  à  cette  croyauee  sii|ht-IiIicun,',  MUMv.mce  de 
tradilioiis  celtiques  éloignées.  Les  a.  rns.ilrin  -  de  .I.miimi'  lui  re- 
procliei'ont  d'avoir  trempé  dans  cette  su|jeistitiuii.  \  lureul  h^s  Sué- 
dois (nos  alliés)  :  ce  furent  partout,  eu  Lorraine,  des  (lev.isl.ilhuis 
inouïes  (163o-16^i0);  le  Buis-Chenu  fut  brùl',  le  //.//-  ,,lMlhi,  la 
chapelle  i-éduile  eu  un  tas  de  décombres  que  l'on  appela  le  l'irnier 
de  la  l'iin'llr.  (jue|(iues  vestiges  ont  été  reliivs  des  ruines,  eu  1869: 
une  ba^ilh|Me  eue. ire  inachevée)  s'élève  à  la  place  de  VEnnitaye 
Saintr  M,i,,r  ,lr  In  l'arelle. 

Des  hduleuis  de  Domiemy  s'apeu  ml  h  (  uillnuil  du  Van  d.ins  la 
Men\e  Lntiee  dans  le  depai tement  (|ui  lui  iii|i  unie  sou  nom,  la 
iivKie  hau'uePagny-la-Blanche-C6t.  ,  I/mm/uus,  piesentela  Vaise. 
Vaucouleurs  qui  se  vaille  d  avoii,  la  pieniii  le,  ai  cueilli  la  beigere 
(Il  Kdiiiii  iii\  (  I  st  pai  la  porte  de  Fiance,  encoie  debout,  que 
leiiiiii  soilil  1  11  lu  lliqueu\  a|ipaieil,  poui  allei  a  riiiniui,  tiouver 
ChailesVn  li|wil  m  h  .  h  ip  Ih  \  usm,  \,,li,  H  ,,,1.  d.  s-\  ouïes, 
ou  Jeanne  d  Vu    illiil|iii   1    suildisM kuIsIusI    npus 

Ayant  le.n  illi  I  1  \  m,,.  1,  \h  i,s,  .un  i',_in  ,iu  II,  m  montre 
\<i  canal, I,  I ,  \l  i  ,(i(  /W(/i,  dont  la  (  oui,  e  einpi  uni  li  I  |i  >  1  n 
del/"/"  iiiM.nilianl  aflluent  de  la  Moselle   Pu    h     II     n   !>  ni 

celle  ii\i   I      mil  i  1  Us,  les  tiaînées  de  pieiies  et  de  s  il  I       I       1   i     is 


■use.  Les  alliivloi 

s  aux  calcaires 

rive  gauche  ,| 


.1/- 


sont 


jeli-r  ses  i-au.K  en  souterrain  da 

bord  à  l'autre,   découpe  comme  une  suite 

développés  Neufchâteau,  Comnicrci/,  Saint-M ilm  I .  Vnihin. 

Cninniern/  (ri'iinnimé  pour  ses  madeleines,  possède  un  ,li:il,'au, 
animiillmi  insmne,  iMuistruit  au  début  du  xviii=  siècle,  pmii  le 
pi  lin  e  ih-iiles  ,!.■  \  ,iii,li'-mont,  par  le  bénédictin  D.  Léop.  Duiaml. 
Siniii-Mihirl ^  IliIi  sur  le  versant  des  côtes  de  Meuse  (rive  ,li  oit,' 1, 
tir,'  smi  nom  d'une  ancienne  abbaye  de  Saint-Michel,  fondée  au 
déhui  ,lu  vin"  siècle,  et  dont  les  bâtiments  ont  été  reconstruils 
au  wiii".  Saint-Étienne  possède  le  Saint-Sépulcre  de  Ligier  Riclii'r, 
chef-d'œuvre  de  la  Renaissance  française.  Des  blocs  énormes  de 
calcaire,  dits  falaises  de  Saint-Mikiel,  s'adossent  aux  coteaux  de 
la  rive  droite.  'Verdun  (21  700  habitants)  est  au  fond  d'une  cuvette 
dont  il  faut  escalader  les  bords  pour  y  entrer  ou  en  sortir.  Ce  fut 
toujours  une  place  d'importance.  C'est  là  qu'entre  les  lils  de 
Louis  le  Débonnaire  fut  partagé  l'empire  carolingien  ,H'i3l.  Entre  la 
Fiance  et  la  Germanie,  aucune  vicissitude  ne  lut  ,|i,ii^ine  ',  ,  ,'tle 
ville.  Verdun,  avec  la  partie  du  diocèse  qui  relevail  i-  iii|Hn  ,|h  imuit 
lie  son  évèque,  formait,  sous  la  suzeraineté  huiMiiii  .  un  di^liict 
in,l,''pendant  ainsi  que  Toul  et  .Metz  :  ces  group,'iii,-nls  .->  ,i|ip,|,ii,'nt 


à 

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tLM-i  CHAMBRE      DE     JEVNNE      DARC. 


>E      DE      D  O  .M  11  E  S 


MASSIFS     A.NCII'-NS     DE     LEST 


4H 


les  Trois-Evêchés.  Henri  II  les  réunit  à  la  couronne,  en  looi. 
Verdun  a  soutenu  un  siège  glorieux  en  1870.  Depuis  que  la  France 
a  été  privée  de  sa  frontière  naturelle  des  Vosges,  la  place  de  Ver- 
dun est  l'une  de  nos  sentinelles  avancées  :  Metz  n'est  qu'à  55  ki- 
lomètres environ.  Toutes  les  hauteurs  voisines  sont  coui-onnées 
d'ouvrages  fortinés  :  l'ensemble  des  forts,  batteries,  ouvrages  de 
]ireruii''re  ri  dp  seconde  ligne  compose  un  camp  retranclié  dmil  le 
pi'iiriiètif  ciiibiMsse  plus  de  43  kilomètres.  Le  long  des  <■<;/(•%■  de 
Meuse,  une  lÎL'nc  de  forts  barre  l'espace  compris  entre  Veniiin,  sur 
la  M. 'Use.  ri  Tnul.  sur  la  Moselle 

(Uieniin  f^nsanl.  la  Meuse  ;,  ,:.|,|é.  ,.:,  ax:Û  dKnville  (,-,dè|„vs  r;,,- 
rières;  et  de  C.oinnien-y.  la  Mm-sniipr  snus  .Sainl-Miliiel.  le  ,„  ,/,■ 
Crefie  à  .Maizcy,  puis  celui  de  Dompierre.  k  Verdun  commence  la 
navigation  olficielle,  peu  importante  depuis  que  le  canal  de  l'Est 
supiilée  la  rivière.  Charny,  Dun,  Stenay  où  finit  la  WUeppe,  Pouilly 
et  la  )r(r/;i/;(p  animent  ses  bords;  Mouzon,  Remilly  la  conduisent 
jusifu'à  la  rencontre  du  Chiers,  important  affluent  de  droite,  venu 
par  l.ongwy  et  .Montmédy.  Longwy,  dont  la  forte  position  fut 
occupi'e  même  avant  les  Romains,  est  français  depuis  le  traité 
de  Ninii'gue  (1678)  :  il  fut  alors  doté  d'une  citadelle  à  la  Vau- 
ban.  .\ssiégée,  bombardée  et  prise  par  les  Prussiens  en  1792, 
rendue  après  Valmy,  reprise  en  1815  malgré  une  énergique  défense, 
entin  investie  et  canonnée,  à  moitié  détruite  et  réduite  à  capituler 
en  1870,  la  place  garde  de  ce  passé  belliqueux  une  assez  fière  allure, 
sur  sa  <'olline  qui  surplombe  de  121)  mètres   le  cours  de  la  rivière. 


France  et  sa  place  d'Armes,  himiini-le-Bas, 
ville  inilnstri(dle.  s'étale  eu  ain|diitlM'-àtre  sur 
la  rive  droite  du  Cliiers.  Montmédy  com- 
prend aussi  deux  j,qoupes  urbains  :  l'un,  il/o«<- 
tnidji-li'lluiii ,  où  .se  pressent,  sur  un  rocher 
esearp'-,  l'ijoiid  de  ville  et  les  casernes;  l'autre, 
Mu,  h,.i':lii-l(-H<is,  où  se  concentre  toute  l'ani- 

niali sui'  un   leirain  libre   d'entraves.   Clef 

.In  passaee  eiilie  Meusr  ,1  Moselle,  au  détour 
de  I  Arderine,  la  place,  isolée  après  le  désastre 
d.'  Sedan,  liombaidr'e  à  mort,  fut  réduite  à 
eapiiiilei'   |-2  septembre). 

hans  un  eincle  de  coteaux, Sedan  (19516  ha- 

lilanls    s'attache  à  la  rive  droite  de  la  Meuse, 

III  sommet  d'un  méandre  que  déciit  la  rivière. 

A  la  fin  du  xv  siècle.  Robert  ili'  la  Man'k,  maître 

Jr  S,.,/,//,,    ilail   aussi   <lii.'    lie    I!..iii1Imii.    S.in   héri- 

llrle.  i;l,:il|ot|,.  ,1,.  |:,  M.ovL.  avani  r| .,■   llrnril" 

'le   1^1  T H    \uve,-„r.   |,m,|:,   .u  dol   |,,   |,n lieipauté 

,|r  vv,/„„  ,1  le  duché  de  Ihnullon  dans  la  maison 
.le  Tiiivulie  ilotll).  Le  grand  maruclial  naquit  à 
Se.laii.  Son  frère  aine,  Maurice  de  la  Tour  d'Au- 
veit;ue.  acliéta  l'oubli  de  ses  intrigues,  en  cédant  à 
ai  Ml' Robucii..n.  Lniiis  .Mil  Sa  principauté  [UWi  . 

Sedan  s'enrichit,  au  xvi»  sie.  b>.  par  la  fabri- 
calion  des  diaps;  de  larijes  places,  de  belles 
rues  bordi'es  de  -rauds  loi.:is  du  xvii'-  et  ilu  xviir  siècle  révèlent 
une  ani-ieiiije  |.ro-.|H uil''.  bi  put  lin  le  diaiiie  (|ui.  commencé  le 
1"' septenibie  |,S7(I.  a  qualie  heiiii's  ilii  iiialin,  |i.ir  fbéro'ique  ré- 
sistance de  Biizril/,..  aboiilil,  malgré  les  charges  héroïques  du 
général  .Margnerille  sur  le  plateau  d'Illy,  à  l'encerclement  des 
ÏOdIlllO  hommes  de  Ma. -Malion  par  les  lignes  du  prince  royal  de 
rrii-si'  .■!  du  priii.  .•  .1.'  Sa.xe,  comprenant  en  tout  2'iOlMiil  hommes. 
La  liill.  .daul  ~aii-  issne,  il  fallut  se  r.'signer  A  lajiituler  2  sep- 
leiulue  .  Kaiis  .  .■II.'  même  région  de  r.\r.leiine,  Rocroi  (2  256  ha- 
lulaiils  vil  la  glorieuse  victoire  du  duc  d'Enghien,  depuis  le  grand 
t:u„d,\  sur  les  Espagnols  (1643). 

I..-  fort  iïHirsun  et  ses  deux  batteries;  Rocroi,  sur  son  plateau, 
en  lisière,  de  l'Oise  à  la  Meuse;  le  fort  de  Charlemont,  en  gi-and'- 
garde  au-dessus  de  (jivet;  celui  des  Ayvelles,  à  3  kilomètres  de  Mé- 
zières,  place  aujourd'hui  déclassée;  enfin,  la  ville  haute  de  Mont- 
wéihj.  la  pl.ice  de  L<mr/iri/  et  ses  deux  ouvrages  détachés  sur  la 
Il  a\.'i  se  .lu  Cl)  il' I  s  :  .1  s  I  MIS  les  b  iii  i  li.' s,  |.-l.'s  su  r  b-  front  méridional 
de  l.\i.leiui.'  eiili.^  Saiiibr.'  el  .Mos.-lb-.  .  .iiislilii.uit  un  service 
d'éclairai;.'  pliilol  .|ui vnlalib'  Iil' !.■  .lel.uis.-.  11  serait  témé- 
raire de    liop  r pter,    pour   la   -an ve,,'ar.l.'   .1.'   unir..    Iculière    du 

nord-est,  sur  la  leuilialil.     bel^.^   .■!  lapr.-!.-  ,lu   plateau   ai.lennais, 


Mézières  . 


Mrus 


f'cu  la 


PORTE      DE 


412 


LA     FRANCE 


où  les  enux  de  la  Meuse 
s'épanchaient  dans  l'Aisne 
et  par  là  gagnaient  la  Seine. 
C'est  le  chemin  emprunté 
aujourd'hui  par  le  canal 
des  Ardennes.  Il  n'est  pas 
croyable  d'ailleurs  que  la 
seule  accumulation  des  al- 
luvions  charriées  par  la 
Même  ait  suffi  pour  lui 
barrer  la  route  de  l'ouest. 
Seule  une  rupture  d'éipn- 
libre  accompagnant  l'émei- 
gence  définitive  du  bassin 
de  Paris  explique  l'entraî- 
nement des  eaux  vers  le 
nord  et  le  creusement  de 
la  fissure  sinueuse  incisée 
au  cœur  de  l'Ardenne. 
Avant  d'enfranchirleseuil, 
dans  cette  plaine  de  Mé- 
iières  qui  fut  un  golfe  ma- 
rin, la  Meuse  va  et  vient, 

retourne    sur   elle-même.  uocheks    mes   m 

Le  cingle  qu'elle  décrit,  de 
Mézières  à  Charleville,  n'a 

pas  moins  de  8  kilomètres,  pour  un  isthme  de  quelques  centaines 
de  mètres;  presque  aussitôt,  à  Charleville,  nouveau  méandre  de 
5  kilomètres,  enveloppant  le  mont  Olympe,  pour  un  isthme  de 
500  mètres.  Enfin  la  rivière  se  décide  :  les  gorges  schisteuses  vont 
s'ouvrir;  la  Meuxc  entre  dans  sa  carrière  héroïque. 

Elle  s'encaisse,  ici  bordée  d'une  étroite  bande  de  prairies  entre 
des  versants  alu  ii|ii-.  ri  l,,.isi'^  r,.ii|H>s  df  ravim-s.  |i|iis  Iniii  assuiiibrir 
sous  la  roche  >>  hi-i.-ii.r  .|iii  -^m  plniul,,..   An  seml  ,1e.,  ,|.'lil('->.  \..iei 

NoUZOn,    ses     alehel,    ,\r     |,.|1 lene,     ses    aeierH'S.    ses     Inmlelies   de 

fer  etdecuivic;  la  denhluie  des  Quatre  fils  Aymon;  ('lniir<iii- 
Regnault,  ruine  lendale  liissi'i'  sui' un  bloc  de  .|uaii/ile:   Limhl im . 

faubourg  de   MiMilliennr,  si's  forges  et  ses   I' liTie.,;   .!/.,,/'/,.,,,,,■, 

sur  un  cycle  de  la  Même,  au  ilébeuelié  de  la  Ne/zee,.  ,|ireiir.i,ii  en  l 
des  sites  forestiers  et  des  ravins  pitloi'esques;  puis,  l.nifniir.  eiilie 
les  sombres  parois  des  Daines  de  Meuse,  nu  liurinrs  ,/,  .\,,iir- 
Dame  de  Meuse,  et  le  gigantesque  croissant  des  l'mrhrs  ,lr  l.ntfnin  : 
c'est  le  passage  le  plus  grandiose  du  cours  de  la  rivière.  Rcvin.  dans 
l'étranglement  d'une  boucle  de  S  kilomètres  au  pied  du  Mnliiri-lmii 


(401)  mètres),  seiidile  une 
oasis,  au  sortir  de  la  sombre 
coulée.  Fumay ,  dans  une 
autre  boucle  du  fleuve,  est 
la  capitale  de  l'ardoise  :  ses 
idiiieies  et  ses  atelieis 
t  mploient  un  millu  i  d  ou- 
Mieis,  tant  ceu\  <l  u  ft'n, 
qui  exilaient  la  loche  mas- 
sive, que  ceux  dn  haut,  qui 
ladebitent  en  feuillets  Fa 
mai/  tiavaiUe  aussi  le  fei 
sui  les  \eisants  de  la  vallée 


s  t  sLaipements  \  (- 
1/  illiain  \ancienne 
I  ih  I,    A.uhnves  pien- 


it  ui 


lr.nieti"s 
I  a  \oi(  I  i  Givet,  d  ins 
une  large  vallée,  frôlant  de  sa  rive  gauche  un  promontoire  escarpé 
que  couronne  la  citadelle  de  Churlèmont,  du  nom  de  Charlcs-Quint 
qui  la  lit  bâtir,  au  xvi«  siècle.  [,e  (irand  Givet  est  de  ce  côté;  le  petit 
Givet,  sur  la  rive  droite,  opposée,  au  delioinli,-  d'une  riviérette  ar- 

dennaise,    la   Houille,   peuplée    ir,'l:d.|i~M' nls  industriels.   Givet 

nous  appartient  depuis   la  paix  île  .Nime^nr     |(;79).   Louis  XIV  lit 

r^ilillei-  par  V,iiil.,ni  eeitr  |M,Mli I  -u,iiil-;:,ii'de;  et  si  bien,  qu'elle 

(Mil  li'iii  eu   iNI.'i  e.iiiir,.  |,.s  Prii-~ieii^   ,{111   ne   purent  s'en  emparer 


.//-. 


ii'ile  >r,,,,//7,  Liège,  la  grande  cil.'  walhoine, 
eie.„|ii,.  Mlhui  de  VOurthe,  esenrleui  l,,  nvieie. 
imy  l"l,^e  du  hollandais,  passe  à  JJncUnclil,  et 
belge  en  aval  de  Maeseyck  (Maas  :  Meuse,  en 
Riireinonde   (Roermond),    Venlo   (non   Vtnioo), 

donne  la  main  au  Wah'il  (ou  Rhin) 

de  Nimègue,  pour  former  l'île  de 
Bammel  et  se  confondre  avec  lui 
en  amont  de  Wimdriclien,  enfin 
baigne  le  fond  insulaire  du  Bics- 
hocli,  que  dégagent  vers  la  mer  le 
HoUandsch  Diep  et  le  Haringvliet. 
Mais  la  vraie  3Ieiise  suit  une  autre 
route  :  à  Dordrecht  elle  se  divise 
en  deux  bras  :  l'un,  VOude-Mnas, 
qui  serpente  à  travers  les  îles  zé- 
landaises;  l'autre  qui,  après  avoir 
rallié  le  Lech  (Lek),  bras  septen- 
Irienal  du  Rhin,  baigne  les  quais 
de  liuiirrdain,  passe  en  vue  de5c/(!e- 
il'iin  el  i;agne  la  mer,  sous  le  nom  de 
Ihl.cliein-  Maas. 

Cours  total:  950  kilomètres,  dont 
450  en  France,  200  en  Belgique, 
près  de  300  en  Hollande.  Bas- 
sin total  :  3  300  000  hectares;  bas- 
sin français  :  775000  hectares.  La 
Meuse  roule  100  mètres  cubes  en 
portée  ordinaire ,  à  sa  sortie  de 
fiance,  et  sa  largeur  moyenne 
est  alors  de  100  mètres.  A  partir 
de  Troussey,  la  navigation  meu- 
sienne  se  fait  surtout  par  le  canal 
lie  l'Est;  dans  le  département  des 
Ardennes,  c'est  la  rivière,  amélio.- 
rée,  qui  sert  aux  transports.  A 
l'ont-à-Bar,  débouche  le  canal  des 
Ardennes,  ouvert  sur  l'Aisne,  vers 
Rethel  et   Ben y-au-Bac. 


^v  . . 


-W^^^ 


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>T-5iB=( 


M  A  SSII- s    A.\(:ii:.\s    ui-:    li:st 


DEPARTEMENTS    DES    MASSIFS    ANCIENS    DE    L'EST 


Meuse. 

Su|i.n-ncie:  (r22  TlKI  liclnirs  Ci.lastip  ,  (1-23  OHM  S.Tvire  céocra- 
|,lii.|u.'  a.' lainirr  .  l',.|,iil,Hinn  :  277  9*;  liahitanls.  Chel-linr:  Bar- 
le-Duc.  S.ms-|iii  Icriuiis:  Montmédy,  Verdun,  Commercy.  — 
•28  ciuitiJiis,  :j8(i  L-uimimiies;  (i'  rmiis  iraiiiiPe  ^CllAl.o^b-suli-.\UKM■:). 
Cour  (l'appel  et  Académie  tie  .Nancy.  Évèehé  île  Verdum  (suflraguiil 
de  Besançon). 

Bar-le-Duc  fut  la  (•.•ipihih'  iliin  pi^lit  Klal  IVi.nlirrv  r|in  cuiiiriamlnil.  .-lii 


arihient  de  la 
Al.irne,  tenait  la 
il<'f  (les  passages, 


Itiitrois  Mouvant 
~ilue  sur  la  rivc 
_  1  11 c h e      de      I  i 


p(  III,  ni  .1.  Bar- 
le-Duc      17  (ihtv 

pliijiie  pai  son 
liistoire.  Place 
(I  avant-garde,  la 
\iedle  vdle  con- 
(  entre,  sur  le 
[ildteau,  ses  plus 


le  (■■•Irl,!,-  ^,■lllp|,■lM  i.i;:ir.  Ilnliici.  Hall-  >..u  liulcl  Itrii.n.-sance.  1." 
.Musée,  proclie,  voisine  avec  lu  rue  evocatrice  des  ducs  de  liar.  iJii 
château  qui  défendait  l'esplanade,  il  ne  reste  qu'un  bâtiment  sans 
iul(  rèt,  du  xvn«  siècle.  Entre  le  château  et  Saint-Pierre,  la  tour  de 
l'IJnrhir/r.  ilii  xn"  siècle,  a  été  fort  remaniée.  Le  inaréclial  Oudinot 
est  mil-  -l'iii.'  i\r  liar  :  un  monument  lui  est  consacré  sur  la  place 
Hei;i:in.  mi  >  .  Irviit  la  Préfecture,  le  Théâtre  et  la  Poste.  A  mesure 
i|ue  s  Lluii;iiairiit  les  soucis  et  les  contraintes  de  la  frontière  voi- 
sine, la  vie  urbaine  est  descendue  à  mi-côte,  puis  sur  les  deux  rives 
lie  rOrnain,  entre  le  [letit  canal  des  Usines  et  celui  de  la  Marne  au 
llhin,  tandis  que  la  vieille  cité  ducale  se  morfond  sur  son  tertre. 
Plusieurs  ponts  traversent  l'Ûrnain  :  l'un  d'eux  conduit  à  Notre- 
Dame,  édifice  à  quatre  nefs,  frèie,  par  l'âge,  de  Féglise  Saint-Pierre, 
mais  que  défigurent  une  façade  et  une  tour  du  xviii'  siècle.  Bar- 
le-Buc  offre  aux  gourmets  des  confitures  délicates.  Importantes 
fonderies,  constructions  mécaniques,  tissages,  ateliers  de  peinture 
sur  verre,   lîien  (|u'assez  éloignée  vers  l'est,  la  vallée  de  l'Oinain, 


Fra.nce.  -  11. 


414 


LA     FRANCE 


d'ailleurs  bien  abritée  du  nord,    n'est  pas  aussi  dépourvue  qu'on 
1  e      t      a  1  env    des  cotea  x  de  Claniagne  et  de  ce   \    le 

Moselle    1       ^ne  mu    t    eb  f  u  ts  aux    eis     Is   I     Ba    o 

Personnages  historiques   —  V    x     s     le  J  / 

a  q     1      t  I      1    1    il    i      d    d    11  c  11  ed    le  de  I      I  //  ' 

Il  I  \        i  I  I  n  p      l  e  V  t       I    1   I     I 

1,  /  /  r       <         te  l  1        / 


1      1 

IMIII  I 
Il    t  I 


Pragu.  /  "',  [„  h,  I ,  iHinh 
(170')-1-M  11  iliili  h  H  ._u  11.  1 
Montiiii  .l\     <l   iri     I  II   ii\lin   (  iil 

gregatinii    ,1      -  mil  \l  un      li,7J- 

1-57)  n,    ,11  \1   .iil _iii,|.i.s 

de    COHIIMM    \        /  -   --.       (  ii,/„ol 

I  u  m'      (  / 

uo  i  Duaull  1  Ui  ,  I  ,1, 
huluie,  ouiute  Exelnians,  ^177,- 
1852),  ne  a  Bai  le-Duc,  genei  il  de 
cavaleut    il  se  couvritdpgldiiea 

Waterl.jo  ;  Nicolas-Charles  Oiuli-  c  „  ^  u  ,.  k  y  ,  l  r,  e    : 

not,  duc  de  Roggio,  né  à  Bar-le- 
Duc   (1767-1817),   maréchal    de 

France,  enrôlé  là  seize  ans,  combatlaiil  d'AusIerlit/,,  de  Wagraiii  et  de  Leip- 
zig; Édouanl-Anlohie  Thniwenel  (Isl8-18li6),  diplomate,  homme  d'État,  né  à 
Verdun;legénéral.'l«,9«s/e.l/nr5«en7/e,néàManheulles,  près  Verdun  (1823), 
blessé  mortellement  à  Sedan  (187(i).  à  la  tête  d'une  charge  héroïque. 


Ardcnnes. 


Superficie:  623  300  hectares  (Cadastre),  523  200  (Service  géogra- 
plii(|ue  de  l'armée).  Population:  318896  habitants.  Chef-lieu  :  Mé- 
zières.  Sou.s-préfectures  :  Rocroi,  Rethel,  Sedan,  'Vouziers. 
—  31  cantons,  B03  communes;  0» corps  d'armée  ((jII  vi.ons-sur-Maiîne). 
Académie  de  Douai.  Cour  d'appel 
de  Nancy.  Diocèse  de  Reims. 


grands  arbres;  l'hôtel  du  général  commandant,  une  belle  église 
a  tl  '  ]ue  i>  t  deux  poila'ls  él 'gants  tour  et  fa  ade  Re  l'ssance. 
s  nt  la  flace  co  tre  les 
t  an  e  181  ;  enfin, 
Is  et  bomb  idement, 
sa  c  p  lui  t  on 
I  1  au  1  lete  t  ssantes 
11  p  o(  le  d  ns  la  pliine  ses 
us  e  le  s  s  s  -eiiues, 
1  c  u  s  1  Oïl  ans  qui  la  lie 
au  faubourg  A' Arches  (monu- 
ment des  Ardennais  morts  à 
l'ennemi)  et  groupe  ses  édi- 
fices dans  l'attraction  de  la 
place  ducale  :  entre  les  gale- 
ries di'  L'iands  pavillons  uui- 


,111  ,-.i,lir,  la  v|,,lii.-,|,.(:i,,,rles 
(II'  (ioiizugue,  fondateur  de  la 
\illi  .  Au  bord  de  la  Meuse,  le 
pjMllon  du  Vieux  Moulin  re- 
garde, sur  la  rive  droite,  les 
versants  boisés  et  les  jardins 
du  mont  Olympe,  qui  surgis- 
s(  ut  ,iu-.lcssus  de    la  rivière. 


-.1 


au   bli-  de   la  régiun,   ville  de 
commerce  et  de  labeur  indus- 
triel, animée  par  une  active 
population,     Charleville    pos- 
sède une  administration  mu- 
nicipale séparée,  le  tribunal 
civil,  de  grands  établissements  de  crédit,  un  lycée,  des  écoles.  Ate- 
liers de  clouterie  et  de  ferronnerie,  fonderies  de  fer  et  de  cuivre; 
distilleries;   port  animé  sur  le  canal  de  l'Est. 

Personnages  historiqiies.  —  Robert  de  Sorbon,  né  en  1201  à  Sorbon, 
pns  lietliel,  mnrt  en  lil'i,  chapelain  de  saint  Louis,  fondateur  du  collège 

du  P.irlinnni-,  r.ii'illinnue  ,li-  Machnvlt,  poète  et  miisirinn  (I28',-i:!70l  ;  .lean 

Chllilir.  ,    ,{.■    II,.         n       ,,,-    -     II,    lli,    I    .     !,,,     ,11      l'I.:-,      ,1|, li-T     ,),■      ^^l^^,TMt.• 


D.   .lemi  Mubillon   11632-, 


Au  seuil  des  défilés  de  la  Meuse, 
Mézières  (10  403  habitants),  l'an- 
tique ^rj;  Bemor»m,  ou  bourg  d'.lr- 
ches,  vint,  avec  le  tem|is,  au  [lou- 
voir  des  comtes  de  Rethel,  puis 
de  la  maison  de  Manloue  (loGG). 
En  1606,  Charles  de  Mnnioue,  duc 
de  Nevers  et  de  Rethel  et  prince 
d'Arches,  décida  de  construire,  en 
contrebas  de  la  place  forte,  une 
ville  nouvelle;  on  l'appela  de  sou 
nom  :  Charlevdle. 

Charleville  et  Mézières  ne  com- 
posent, eu  réalité,  qu'une  seule 
agglomération  urbaine,  faite  de 
deux  groupes  distincts,  qui  si> 
tiennent  et  se  complètent  l'un 
l'autre,  maibtiés  dilf.  lents  d  as- 
pect et  de  caractèie.  Entie  deux 
bras  de  la  Meuse  qui  la  boulent 
d'un  double  courant  d'eau,  mais 
lui  barrent  l'accès  facile  de  la 
plaine,  bloquée  à  l'ouest  par  un 
fossé  profoml,  ai-rèlée  dans  son 
expansion  vers  l'est  par  le  bloc 
de  la  citadelle,  la  vieille  place  de 
ilAi;!iSrt'S,  aujourd'hui  démantelée, 
déborde.  Elle  garde  les  organes 
du  commandement  :  la  Préfec- 
ture, sur  une  place  ombragée  de 


),  né 

b 

d 

it-inerremonl.   ]m, -   il,      \i,ii/i. 

nédictin    de   l:i    riiii:;ir^,iliMii 
int-M,iiir,l'iiiiilrv|ilii>^r,iNiUi 
1-    ilr  ,-Mll    |r|ii|i-;  (II.    Cl, Uni. 
;,ni^||,.   lir  ,■,    llii/ainv     ICTd   17 
lliiail  iliis:,  I7„7  .  |irriMi;ilrur 

niinicain,  ne  à  11, mu  :   //,,,,,,, 

se 

Mr,   minime,  or  n    l;.  Uni     i 

ortàRome  (177ii  .  m  1 1  li,  111,11 1, 

grand  industriel,  iir 
fectionna  le  tiïit,i;ji 
fabrication   du  di.i 


'■,■/,, 


Mczurcs:  L.iui^  liai  In' Ile,  eiiilrur 
né  à  Rethel  (1800-1864);  Jacqiir 
Boucher  de  Crèvecœur  de  Perthr 
:i7S,Ç-I86S\    né    à    R.  th.),  l'un    di- 


eomuiandaut  eu  chef  du  la  duu.xiême 
armée  de  la  Loire;  Nalalis  de 
Wailhj  (1805-18S6^  paléographe; 
Ilippolyte- Adolphe  Taine  (18-J8- 
1893),  écrivain  et  philosoplic,  né  à' 
Vouziers. 


MASSIFS     ANCIENS     DE     LEST 


413 


LES    VOSGES 

NOTIONS    GENERALES 


Aspect.  —  \  u(  "î  du  lilmi, 
1  s  V  r/M  fe(  iiililent  un  mm 
pus  (I  lit  la  cil  t(,  l(,'ci.- 
1111  ut  l.stonnie,  Iuik  I  lio- 
1  izon  Av(  c  Id.  cil  uni  |i  i 
lalkli  di  la  Foi  t  \  un 
(luiliui  tditfdCL,  de  1  iiiln 
iiMe  du  liliin,  on  diiait  li -, 
doubles  asbibos  d  une  vouti 
-i^anlesqup  qui  se  si  i  ni 
iHondite  Lesgi  ol  >jii  muiI 
loimule  cette  Iniiolli  s 
I  "iiime    t  tant    1  i  \iiii  sMon 

I      I  lin-,    I       \  I  r/ci  n'est 
I   is  mil  III   hi----  il  II  ,  tommi 

I  I  I  II    11    m[i  ut  des  P\rt  - 

II  Mil  des,  ou  dei  ou[ié 
I  11  I  -,«  Ilvi  t,b,  comme  les 
\l|ii  s    11  1   la   snuduie  dis 

miSbifs  est  complète,  mus 
/  kui  pi  ud  élévation  leldtni 

uni:    a  i.sAiiiEN  ne.  permet    d  en    gravir    assez 

l'acilement  les  sommets,  par 
le  sillon  des  torrents.  L'es- 
calade est  plus  dure  du  côté  du  Rhin,  sur  le  versant  alsacien.  Au 
contraire,  la  pente  sur  l'autre  versant  est  douce;  elle  s'allonge, 
déroulant  ses  lacets  par  une  suite  de  croupes  échelonnées,  jusqu'au 
plafenn   ,lo  /.„  .  _  .      .  . 


souti'iin 
L.s  pi 
de  la  rli, 
pour  l'i'l 
culniinai 
un  peu  à 


lont  les   Vosges  semblent  être  ainsi  le  mur  de 

li.iiih's  cimes  des  Vosges  ne  sont  pas  distribuées  le  long 
e  prnii'ipale;  elles  se  groupent  à  la  racine  mi'ridionale 
er  :  ludions  d'Alsace  et  de  Servance,  Rossherg.  Le  sommet 
Criaiid  Billion  ou  ballon  de  Giiebwiller,  est  même  détaché 
écart,  sur  la  droite,  comme  un  puissant  cimtrefort  de  l'es- 
carpement alsacien  sur  la  plaine  rhénane.  On  a  voulu  voir  dans  la 
forme  arrondie  des  ballons  l'explication  du  nom  qu'ils  porlent. 
Mais  l'aspect  d'une  montagne  varie  suivant  le  point  d'où  on  l'exa- 
mine :  tel  sommet  qui  paraît  arrondi,  vu  de  Lorraine,  est  au  con- 
traii'B  abrupt  du  côlé  opposé;  vérité  en  deçà,  erreur  au  delà. 
D'ailleurs,  Ijeaucouj)  des  prétendus  dômes  vosgiens  ne  sont  rien 
moins  qu'arrondis.  Le  ballon  d'Alsace,  par  exfinpie,  se  lei  niine  p,ir 
un  plateau  et  tombe  à  pic  sur  la 
vallée  des  Charbonniers;  la  tète  du 
Gron(;i?rt//orapri'senteraspectd'uiie 
cime  à  double  bosse;  le  versant  du 
balliin  de  Servance  surplombe  au- 
dessus  de  la  Moselle.  Que  de  ninii- 
tagnes  désignées  sous  le  ii^in  d" 
ballon  ou  Bclchen,  dans  le  dialerir 
alsacien,  présentent  des  Innies 
tourmentées  et  des  eseai  |ieiii.-iils 
très  raides!  D'autres,  au  cmil  i.iii  '  , 
comme  le  Rnthenbach  et  le  IL,hnn-L-. 
qui  ont  absiduinent  la  forme  d'un 
dôme,  n'en  pnileiit  pas  le  nom. 
Il  faut  donc  admettre  que  ballon 
signifie  autre  chose  qu'une  forme 
arrondie.  «  Belchen,  ballon  ou  bà- 
loii,  avec  les  altérations  diverses 
françaises  ou  allemandes,  sont  en 
réalité  les  formes  différentes  d'un 
même  nom,  suivant  toute  appa- 
rence, dérivé  d'une  racine  com- 
mune. Les  populations  de  langue 
française  appellent  bdlon  les  mon- 
tagnes nommées  Behh  diiis  b  s 
dialectes  allemands.  Au  din'  d''^ 
archéologues,  ces  montagie  s  s^ni 
des  sommets  consacrés  aulrebiis 
au  culte  de  Bel  ou  de  Bi'len,  le  dieu- 
Soleil  des  Celtes.  De  nombreux  mo- 


numents coiibisl  uitcninscniitions,  en  autels,  en  pierres  levées,  ren- 
dent ou  doiM  lit  n  11  lie  t(  mou'mge  de  ce  culte  disparu.  »  (Ch.  Ghad.) 

STRUCTURE    DES    VOSGES 

Les  géologues  disliiii^iieut  dans  la  niassi-  du  soulèvement  vosgien 
deux  formations  essentielles  :  Vusyes  cristallines,  correspondant  aux 
Haiiti'S  et  Moyennes  Vosges  des  gi'ographes,  jusqu'au  parallèle  de 
Rosheim  au  Donon  ;  Vosges  gréseuses  ou  Basses- Vosges,  ajustées 
à  la  pointe  des  précédentes,  de  manière  à  les  envelopper  complè- 
tement d'un  M'isant  à  l'inilie,  en  bniuaut  un  second  massif,  non 
moins  étemlu  que  le  [ireiiibr. 

Les  Vosges  cristallines  constituent  le  massif  ancien  de  la 
chaîne,  noyau  résistant,  sur  les  lianes  duquel  se  sont  écroulées,  par 
étages  successifs,  des  formations  plus  ré'Centes  qui  forment,  à  l'est 
et  au  sud,  une  série  de  collines  étagées.  Les  Vosges  cristallines 
s'amincissent  en  cheminant  vers  le  nord;  leur  plus  grande  largeur 
s'étend  de  Thaiin  à  Remiremont.  Elles  ne  sont  point  d'ailleurs 
uniformes:  c'est  une  vraie  mosaïque  où  domine  la  teinte  rose  des 
roches  granitiques  anciennes:  granité  ordinaire,  gramdite,  si/énite 
ampkibolique,  peginatile,  masses  auxquelles  on  peut  joindre  les  ro- 
ches feuilletées  cristallines,   sœurs  du  granité,  gneiss  et,  niicascbistes. 


416 


LA     FRANCE 


au-dessus  de  dOOjneires 
.au-desscRis  deJOOmetres 
A»2S  Sommet  et  Cote 
^       Col 
=  Canal 
-- —  Frontière 
Limite  de -Département 


Ech2ll£-L50Q.0ÛO        0 


w  15  zoKil- 


■OSGES      CRISTALLIN  ES. 


■  IF  s     A.NCIK.NS     l»!'     L'RST 


des  HautPs-Vosi,'es,  ilu  vei 
le  fond  des  vallées  vosy 
lîreucliin,  ; 


d'Alsace, 


mt  du  Rhin  à  celui  du  l'.lu-uie,  et  Inmie 
nues,  de  celle  .le  Munster  à  celle  du 
eau  de  l.uxeuil.  Le  carhonifèie  se  retrouve  encore  à 
Irionale  des  Vosges  cristallines,  vers  Ville,  en  S'se- 
;ni-s  du  dévonien  fossilifère.  En  maints  eudioits. 
-I  troué  de  roches  éruptives  qui  oui  r\r  rn|i|r| 
'  lives  en  mines  de  fer,  de  cuivre,  Ai-  |>IuniI>  aii:.n- 
s  srries  de  minerais  recueillies  dans  Irs  iuusims 
us  uiriiicdr  S,iintr-\|,irir-,iu\-.l/(/(c.s  Sainte-Croix- 
aux.-MinesAe  Creu.r,  li'  Si, ilili>,  ,./.,■]  ,nil  !'■- d.MLjii.ilinus  si  communes, 
dans  la  région  de  (iii(iiuai;uy,  .\lasiv;iu\,  crim  dmer,  etc.,  rappellent 
de  fructueuses  entreprises,  aujourd'hui  en  partie  abandonnées. 
C'est  encore  dans  l'attrait  des  roches  cristallines  et  sur  les  lignes  de 
fracture  ducs  au  contact  des  roches  anciennes  avec  les  formations 
secondaires  que  se  l'ont  jour  les  eaux  minérales. 

Eaux  minérales.  —  Les  minerais  de  fer,  la  houille  i|  |i'  s.d  en 
l.onaine,  le  pétrole  et  l'asphalte  en  Alsace,  la  houille  du  bassin  de 
la  -Sarre  alimentent  de  nombreuses  exploitations  mi'tallurgi(iues. 
11  y  aurait  eu,  d'après  la  tradition,  profusion  d'eaux  minérales  en 
Atsnce.  Il  en  reste  une  douzaine  peut-être,  la  plupart  salines  et  fer- 

rui.'iii''iiscs,  qih  |,|Mr~  s  alcalines  :  mais  aucune  n'est  lliermale. 

Parmi   1''^  .,,iin.~  -.iImm'^,  on  cite  au  premier  rang:  Nieiterliruiin, 
Rihr,,,:,,//..     l;  .    s.:nltz-les-Bnins.    SouHz-snus-FimHs,    Sinrk. 

e   Snlzhrn„n.    Sniilfzimeh.  Sn„l:j„.ill. 


près   I  iiiou\ ,  >'iiii .  .'^  >,iii' 

en  llaule-Alsarr.  qm  Iminiit  u ■;mi  dr  la! 

En  Lnmnnr,  l!i,. ..,„./.  ,,„[,,■  srs  r.mx  m 
tiellement  recuustiluautcs,  grâce  à  larsi'- 
niate  de  fer  et  au  manganèse,  olfre  à  ses 
Indes  l'air  pur  des  hauteurs  et  les  émana- 
tiims  balsamiques  de  ses  forêts  de  pins. 
Attacliés  à  la  déclivité  des  monts,  Ploni- 
bières-les-Bains,  Bourbonne  et  Luxeuil, 
forment  un  gi'oupe,  géologiquement  homo- 
gène, de  sources  chaudes  issues  de  même 
origine  granitique.  Plombières,  dans  un 
étroit  vallon,  au  climat  tempéré  et  salubre, 
occupe  un  rang  d'élite  par  ses  27  sources 
•donnant  en  24  heures  750000  litres  d'eaux 
minérales  thermales  i;20°  à  74°),  sulfatées 
silicatées,  sodiques  et  arsenicales.  Avant 
les  Romains,  les  Celtes  y  venaient  cher- 


cliaudi's  clilonnri's,  loomo-iodii!  ins.  lithinées,  y  sont  d'une  gi'ande 
eflicacili'  imiir  la  i.'iii-ii>ou  d.'>  Idrssiiics  elle  relèvement  des  orga- 
nismes (liqiriiih>.  I.iiniiil  \iiir  p.  248),  dans  le  cadre  de  son 
ancienne  cih-  ald.ali.dr,  ollV,-  .u\\  haii;ni-ui's  |H  sources  chlorurées 
s'piliqur^  ri  In  I  M  ni.iii^.Dic^hniir^,  j.-^  <alim's  ayant  une  tempéra- 
lin. •  dr  :{0"  ,1  :;-j",  |,.>  i,.ri  iii^mh-u-,-.  ,],•  -iii"  à  29°.  Avant  saint 
Col hall   M    so,  jr  .  ,n.iiil  h's  iloni.uii-.  h  -  I  lidlos  y  fri'quentaient. 

aux  approrlh',-.  dis  \rs.,rs  .■  ci'lui  (h'  )'n,iln:n'nlli,  Villil.  M'nii(/liy, 
Dolaimaurl .  Ciiiilri'ri rille,  a  rorigiiie  du  luisscaii  du  Vnir.  vanle  sa 
source  du  Pavillon,  celles  du  Prince,  du  Quai,  de  la  Souveraine, 
riches  eu  lilhine,  la  première  surtout.  D'une  vingtaine  de  sources, 
Vitlel  n'en  exploite  (|ue  quatre,  mais  elles  sont  souveraines  contre 
la  goutte,  la  gravelle,  les  coliques  hépatiques,  les  cont;eslions  ilu 
foie.  Les  eaux  de  iMartii/ni/  sont  sulfatées  calciques,  froidos,  lillii- 
nées,  contre  les  affeclions  goiilteuses,  les  coliques  liépalii|Ui'>,  le 
diabète,  l'alhuniinuiio  :  crlhs  de  Dnliiiiiniini,  ]dus  riches  en  sulfure 

que    Rarèi^r-.    il    i:,Mi\-ll i>,    ,i-i>-..nl   conln»  les    catarrhes   des 

voies  respiialoiics,  les  nialadh^do  la  ["'an.  la  cddorose. 

Les  Vosijcs  gréseuses,  niouliM^  ,i  l,i  |Hunh'  dos  Vosges  cristallines 
et  excoriacées  par  I'itosi.ui.  s'olondoni,  du  paiallole  i\e  3Jolsheiin- 
Donan  à  la  valli'c  do  la  l.iuiiir.  lai  :.'onioiii  iMahos  sur  le  versant 
hu-rain  e(  s'abaissjul  a  l'osl  par  L'iadiiis  a  poiiio  sonsihles,  pour  se 
roniliodans  la   plaino    ili.uiaiio.  Sur  doux  |HUnls  soiiloment,   les  l'O- 


eui  iison  d( 


/  // 


stm     du  ihunn 


piiu  i|  des  d  oiux   sull  U  h  |ii        I    I 

1  h  s  avLctiace  daisenu  pi  lui  mt  nli 
tus  i  la  minute  avec  un  l  iii|  i  iliii 
di_  28°  i  54"  c  est  Ploinl  i  i  ii  i  lu 
tion  K  Bowbonne  les  R  un  uns  i\  m  n 
des  1  h(  imi  s  s  nuptut  u\  dt_s  temples  d  )n 
témoignent  les  tuts  de  i  olonnes  les  ih  i 
piteiux  les  débits  de  miibie  et  di  poi 
jdiyre,  les  monnaies,  les  ex-voto  recueilli] 


418 


LA     FRANCE 


voisin  de  N'ieilt-rliroiin,  ri,  ;iiix  piivinin! 

qUeSS(.■lli^l^^   ,lll(   |r||>   |H'l|r||,-^   .Ir  I    .c\\l 

le  grès  n'-LW'  -.m-  l'.ii  Lu-  ;  ■;/'  •  /■""."  '1 
pandu  siii  h'  \r\  ^.iiil  Imi  i  .nn.  ,1  lu  li-i.r. 
vosgien,  c^irai't'-iistique  du  nia>-il,  'l"i 
300  mèlres  et  plus;  grès  bignri< .  ^ii|i.- 
dénudation,  lambeaux  de  son  c\i.  n-in 
loin  de  Wissembourg,  méi-iteni  .1  .ii.'  ■ 
de  Pechelbronn;  au  sud-ouest,  b'-  -uni 
rons  de  Ribeauvillé  et  de  Sainl-lliiii"il,\ 
fères  dans  les  Vosges  gréseuses  :  .seulunn 
disséminé  dans  le  grès  rouge,  mais 
pour  alimenter  une  exploitation  réguli 
Ledémantellementdes  Vosges  gréseuses, 
moins  résistantes,  les  fractures,  lam 
me  lits  et  pénétrations  éruptives 
ont  buriné,  au-ilessus  de  leurs 
vallées,  des  formes  étranges  de  ro- 
ches surperposées  qui  ajuntpul, 
par  contraste,  au  cliarme  agreste 


5  lie  Wisseiiiliourg,  par  quel- 
■s  éruptives.  Partout  ailleurs. 
Il  permien,  fossilifère,  très  ré- 
•  des  roches  cristallines  ;  grès 
il  ri'|i,ii>-riii  |ieut  atteindre 
y\u.~.-  |Mi  i-l.ices  en  ilôts  de 
Il  |ii  iiiiiln  '■.  Au  nord,  et  non 
-i-ii,ih  -,  :  le  bassin  jictrolifère 

\\r lits  de  bitume  des  envi- 

!'■-  Il  y  a  peu  de  gîtes  métalli- 
•iit  un  peu  de  minerai  de  fer 
Jamais  de  masse  suffisante 
ère  en  fer,  cuivre  ou  plomb, 
par  dénudation  desrocbes  les 


fond 


,|..-     In 


lèvement  vosgien  avec  le  Dimon 
(1010  mètres,  ou  1013,  d'après- 
la  carte  allemande),  le  Katzenberg 
(1  007  mètres),  ]eScline<-berg,  le  Ross- 
l'O/if,  jusqu'à  la  trouée  de  Saveme, 
creusée  par  le  cours  de  la  Zorn.  Ce 
prolongement  de  la  chaîne  a  reçu 
le  nom  de  moyennes  Vosges.  .\ 
vraidii'e,  birn  ipic  sa  ilii.Tlhin  s.ut 
parallèle  à  .-.llr  ,1,-  I,,  rh,,iii,-  pi  111- 
,  ipab-,  il  fnrinc  avec  ,.|le  uu  meiue 
siiulrvi'iiii'ut  L'iaiiilique. 

I.is  basses  'Vosges,  au  nord  du 
ciil  de  .Savrinc,  sont  moins  des 
iiKUilagnes  i|uiine  transition  mou- 
vciiH'iilée  entie  la  chaiue  propre- 
ment dite  et  le  [ilaleau  du  Hardi, 
qui  en  est  l'épanouissement  naturel 
vers  le  nord.  Leurs  talus  n'ont  d'ap- 
parente élévation  que  du  côté  de  la 
plaine  alsacienne;  ils  se  déroulent 
en  un  demi-cercle  dont  tous  les 
points  convergent  à  l'est  vers  Ha- 
guennu,  et  leur  complet  développe- 
ment tient  entre  la  Zorn  et  la  Lautcr, 
Saverne  et  Wisscmboiirg-Lnutcrbouri]. 
C'est  un  seuil  de  défense  naturelle 
au  regard  du  Rliin.  Mais,  à  l'ouest 

;  plateaux  de  Lorraine  et  du  Hardt. 

idinii.i],'  (1rs  V,,s,its  i-sl  iiiurquée  par 

ii-(|. -Mis  ilr  la  trouée  de  Belfort.  Il 
i,,arqii-r;  Ir  ^n  n  |r  ^  r  I  II  r  11  t   dcs    Vo.s'jes 

'■'.  l'ail-  la  .Irpir.- quriqurs   val- 

lirlll    IrSrallX.   .lllll   vn[r  vr  IS  i  7//  Ct  le 

ri  la  S,i,:,ir.  .\!,ii>  ils  iir  idiislituent  pas 


et  au  nord,  i 

Al-npp.sr 

une  rliiiir  1, 

n'yapa>Jr 

tranche  en  I. 

lonnements 

Rhin,  de  l'ail 

un  obstacle,  eiicure  luniii-  un  luii.  rnlir  |r^  ilriix  sy-lrinrs   qm  se 

regardent,  et,  dans  rf  p,i— .i-r  l.n  -rninii  ,,inrri  mi  rn  rulmi  ,i  I  .use 

routes,  chemins    de    Iri    ri   r;iMaii\     ranal   .{<■   la   Mainr  ,111    Kliiii   .   ou 

cherche  sans  succès    le  iauirux  col  de   Vnldim,  rliiu   a    i  rii,iiii>  gro- 

graphes,  c'est-à-dire  un  passage  entre  deux  semblants  de  montagnes. 

Valdieu  marque  un  seuil  de  séparation  des  eaux;  mais  on  ne  vit 

jamais  col  si  imperceplible  qu'en  cet  endroit. 


RELIEF, 

SOMMETS 

ET    PASSAGES 

Snlideinen 

au-l.MUh'rauj 1 

d.-     ImIIoii- 

(elui     de     SeinuH 

1    jS'l      IIP    II, 

-  .  le  ballon  d'Als.n 

1    J    .11       M,^    Il 

-^      et    son    épeid 

a\  lllll 

--Us  ili'  1  1    ll'iMlri-  il 

tu-  Il  /;  "/./  I  l'Il,  iiirlli  -  I  I 
le  l'.nuid  Bdbm  1  'iJi,  un  lu  -,  I  I 
chaîne  des  hautes  Vosges  di- 
rige vers  le  nmd  son  i  i  hiin  i.'i,i- 
nitique  parle  Biumuol,  h-  Cinml 
Ventron  (1  309  mètres  i,  Ir  Ruth,  n- 
bach  (1319  mètres),  le  llohn,,l. 
(1366  mètres),  les  longues  rqni- 
dues'des  Hautes-Chaumes  (1300 
mètres),  le  Gra/(rf  5n';(n;a)'s  (1  231 
mètres),  le  Clinionl  (974  mètres), 
le  Chami>  du  feu  (1  09b  mètres  . 
jusqu'à  la  dr'coupure  de  \a.Bruchi\ 
où  la  principale  chaîne  se  brisr. 
Un  rameau  juxtaposé  la  double, 
de  l'autre  côté  du  col  deSaales,  et, 
prenant  son  point  d'appui  sur 
VOrmunt  (890  mèlres),  au  nord- 
est  de  Saint-Dié,  prolonge  le  sou- 


es    Vos;/Ci 

drscendent  à  l'ouest  du 

Im/Inn  do 

Scrviiice,  par  une  série 

de  terras 

-es  qui  dessinent,  en  sui- 

vaut lar 

ve  gauche  de  la  Moselle, 

PRES     DE     S.WEI 


des  parois  de  300  à  400  mètres. 
A  la  hauteur  de  Uemiremont,  la 
crête  vosgieiiue  abandonne  la  Mo- 
selle et  rallie,  au  seuil  du  canal 
de  l'Est,  entre  Moselle  et  Saône, 
le  plateau  mamelonné  des  Fau- 
cilles, dont  le  grès  bigarré  forme 
Irait  d'union  entre  le  grès  vos- 
gien et  le  calcaire  du  plateau  de 
Langres;  et  c'est  ici  véritablrnient 
que  se  termine  le  soulèveinnit 
des  Vn.,,0^.  I,..s  anciens  l'enteii- 
il.iirii!     ;iinsi.     Ir-    leuiti's     Vufijes 

Mirnil    -riilrs    1-jn   kilomètres 

m  |on:jiiri,r,  ,lr  |:,  |,a-r  ilu  ballon 
d.VIs.iir   à  la  hauteur  de  Stras- 

1 -'.    rlles    forment,    avec   les 

iiuiii'iiiies  Vosges,  la  chaîne  propre- 

llirnl  illlr. 

I.r  ballon   d'Alsace  est  une 

bol  iir  liiraiitrsipie,  un  belvédère 
nia-iiilique  d'où  le  regard  em- 
Ih.i— r  1rs  grands  sommets  des 
\osri;,  au  nord,  Belfort  à  ses 
pieds,  Mulhouse  h  l'est,  dans  la 
plaine  rhénane,  le  Feldberg  en 
Forêt  Noire,  enfin  le  Jura,  la  Saône 
et,  du  côté  de  la  Lorraine  fran- 
çaise, un  vaste  horizon.  Au  flanc 
même  du  ballon,  l'entonnoir  de 
VAIfeld,  la  Chaudière,  comme  on 
l'appelle,    aux   parois   escarpées, 


MASSIFS     ANCIEAS     DE     LEST 


islll 

,ln 

bnlhm  ,h 

S,,/  n,i< 

.   IllK 

nsti 

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un  grou 

H-      |l\,|l. 

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la  Dulh 

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par  le  fosse  de 

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le  Donhs 

;  puis 

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t    1  f),,/,,, 

n.  h     II,, 

i,l,,,i. 

iiidi 


•Ile    (Ir    1,1    Mn^rll, 

■Hohneck   I   ir.i 


le    sn 


Il  que  ce 
loins  élevé 
doit  à  sa 


Vosges,  la  Schluchl.  Ses  llaie 
ne  sonl  point  découpés,  mn 
présentent  une  masse  arroiulir 
sur  l'un  et  l'autre  versant.  (M 
l'aborde  i'aeilenient  par  le  senin' 
frontière  qui  s'ajuste  au  col  </(  / 
Srlduckt,  à  travers  des  bois 
hêtres;  la  cime  est  gazonm'e,  sans 
aueun  buisson.  Mais,  tandis  que, 
sur  la  pente  lorraine,  vers  le  sud- 
ouest,  «  le  petit  lac  de  Blnnchetnci 
abrite  ses  eaux  diaphanes  dans 
une  coupe  verdoyante  ",  entre 
les  escarpements  du  Hohneck 
et  du  Montabbey,  se  creusent  à 
i'est  la  gorge  de  Fra,ikenthal  et 
le  cirque  alpestre  de  \V(jrmsi)cl. 
Le  Huhneck  est   le    Saint- Go- 


Ih, 11(1  des  \osi:.-  il  (lulllllje  dlllli  pill  hssullli.s,!.  1,1  )),'„, l/ir, 
de  1,1  \„lu,/,„  el  ,1,  |,i.iy„s./„//,  iillss.Milx  liouilK  leisdeli  Vn^pll,'  , 
de  l'autie  côte,  les  loirents  de  la  Thur  et  de  la  Fec/tt.  Ce  dernier 
ouvre  d\ec  la  VuUiqne,  par  le  cul  de  In  Schluchl,  entie  le  Hohneck  et 
Tanet,  la  grande  loute  d'F/imul-GéraidiiicrkMmslcr-Culmar.  Mai& 
i'  is.iiil  r)u  côté  lorrain  la  pente  douce, 
,iiiiene,   suivant    les    cascades 


lies   Cuv 

^  oh.nn, 


PI  les  rumeurs 
N.iide,  gravil  les 
lu  IdC  de  Loni/e- 
iie  de  sapins  gi- 
iiiuntent,  de   la 


i.',inl.s.|uis    , 

Il  ippe  minutante. 

I.e  ,„l  de  h,  Schlucht  est  d 
1  1  )U  nieti  es  d  altitude  et  i2lbmè- 
ties  en  contie  bis  du  Huhneck. 
(  est  la  fronliete  des  pote  lux  à 
1  ii_le  non  1  indiquent  sur  la 
I  iiti  On  comide  15  kilomètres 
|ii  |u  ICI  depuis  Ctundmer  et 
r  I  il    i  dms   1  autie  duection, 


1// 


tel 


Il  I  iltitudede  Mmsler  éia.n\. 
Il   111       I  telle  de  Geiardmer, 

utc  tombe  en  moyenne  de 
iillimeties  pai  metie  sur  le 
iiit  alsacien  ttndis  quelle 
line  de  32  miUimeties  seu- 

nt  du  (  ote  de  la  Loinine.  La 

I     ilsa(  lenne   de   la  Schlucht 

I   III   I  lus  esciipi  e    du  col  on 

Il     V  ,,thte,    pai    un    It  iiips 


/    / 
/     / 
1  il  11 

h  s 

\ 

Il  uht  est  1(   pns- 
^  s    les  lutres 
Il  id  et  au  sud 

11', 

'   ' 

U       1 

1 

11 
1   \1 

\ii  sud  les  che- 

1    Ml  de  la  Thur, 

l(  tte  et  de  la 

M 

.  .1 

pu 

les 

c   Is  de  Biamimt, 

d 

Ol  , 

(Il  et 

de  Bus^nnn    Lne  voie 

le 

lee 

lemonle 

la  vallée   de  la 

MASSIFS     ANCIICiNS     DE     UEST 


421 


ifdis  toute  la  chaîne.  On  a  rencontré  dans  la  forêt  du  IJuhwald 
\ni'd  du  Champ  du  Feu)  des  arbres  âgés  de  cent  vini,'t  ans  qui 
taiiMit  à  tiO  mètres,  avec  des  fùls  mesurant  4  et  5  mètres  de 


découverte  des  gisemeiils  d.-  Vn.,lli,i:/sh(i/fcn  a  révélé  les  ossements, 
de  vingt-cinq  espèces  dr  iiiniiiiiiilVi  ..s,  héritiers  des  espèces  fossiles 
du  quaternaire  :  l'éléphanl,  Ir  i  Innocéros,  le  mammouth...  De  nos 
jours,  le  sani/tiei;  le  cerf,  le  rhevreiiil.  le  luup  recherchent  de  préfé- 
rnir.'  le  couvert  des  moyennes  et  des  basses  Vusyes.  Les  hauts  som- 
iii'ls    sont    dépourvus   de   siros   gibier   et  n'ont   conservé    que  deS' 


bentiei  qui  giimpe,  dans  1  omble  fiaiche  des  giands  bois 
Ticile  de  ne  pis  epiouvei  un  vif  siisissement  (  e  n  est  pou 
Mei_(      ilmipli     entiemelee     Sduvi^çe      des  foiestieis   dl 
sui\    ill   ni     I   INI   n  igent,   en  comptent  les    ubies  avec    si 

I  s  liils^  ni  ^1  h  luts  et  SI  dioits,  leui  bianchi^e  se  b  il 
luit  dl  mipstc  dins  les  lamuies  fioissi  et>  nsonm  un 
puissmte,  que  Ion  est  tout  entiei  sous  le  chiiiii  di  li 
1  i  (  loii  lit  vnantc  '     (E    liLLiub,  Europe  c(  utrak    y     >ll 

Plus  du  qii  ut  dl  s  forets    ippiifient    i  I  FI  it     b    i    -h    . 

(  t  d(b  pull   ulo  is     I),  \,  ,  Il   ni.  s  iniil,  s  ].   111  II    ni  il     I    I 
|Us,|u  iU(o  m  ,1,  -,  m  ml  i.n   s  ,  t  ont  sin^iili   i,  m,  iil  I  i   ilil 
t  ilnui  ton  ^li   11    II  I  ill  lit  uitiefoisiccouiii   ilciudtsl    in 
(  iRiiuns  (|iii  111  m  In  ni       (  t  leur  confier  les  bois 
de  Lluufl  ui   it   (b    I  oiisduction,  ceux  ci  lies  en 
I  nli  ui\,  poiH  b  s  cnti  uiiei  vdb  Colm  u  et  Sti  is 
boni.,     I  i  Ddin,    H  T/mr    la  r(c/it,  la  L<iuc/i 
sont  touj  lUis  dl  signées  pu  b  s  cl  isst  ments  idiiii 
nistiatils   comme    couis    di  m    /liiiihli      it    h 
Hnuhe  seit  encoie  effeLliM  un  ni    ui  11  ill  ui    du 
bois    Mais   poui    nmeni  1    iiivi|ii  iu\   Innnls  I   -, 

ubiis    ibilliis  sui  lis  llui,  b  dis  11  mil  s  I  I 

»in  s  (|ii(  ili  |i  111  s  I  I  ili  pi  ulb  coûtait  I  I  I  ni 
I  m  on  11  11  in>.p  il'  s  iiiU  nus  jur  di  b  u  li 
conMi\i  uis  II  s  ti  mil  luv  de  boib  coupe  ^lissi  ni 
siu  dl  schi  ininsde  sddtlU ,  fuis,  e\pieb  pour  eux 
de  ti  neisi  s  esp  u  i  i  s  siii  une  double  i  impe  ib 
tiouLS  d  dibies  i|o\ili  s  boni  i  bout  ils  fi  ini  lii^ 
SI  nt  ainsi  li  b  toi  ii  iiK    s  In  iit    in\   pu    i^ 

dix  tidinc  lUX  et  plub  bi  suuiut  i  b  loun  aie  sou 
piopie  conducti  ui  sui  le  divuit,  kb  bi  is  m 
bi  me  iid  Ln  fol  t  giineement  les  annonce  lu 
1  un  Mdlieui  m  «/;/(/<' (ir  si  son  g(  nou  (li  chil  si 
son  souIri  glibsc  surune  ti  iveise  s  il  m  i  iis-ii 
pib  i  modem  lacouise  du  tidine  lu  »  ((  h  (  i  \i 
I  exploitdtion  pio^Ksbive  dis  bius  (n  i  di^ 
peibi  b  b  sui\a_i  b  h  dut  mis,  sui  tout  d  uis  lin 
^lonescupie  di  liilium  I)i  noiubu  uses  i  s 
pi  I  c  b  smi  ib  I  s  pii  bs  textt  b  loiiimp  puipliiil 
lutielois  1  iiiimi  ns(  foièt  vos^iiiuK,  le  biwn 
\anui(lis,  \(liiii  le  renne,  le  li/iir  le  houqiielin,  h 
chninois,  1  (/»m  biun,  le  thcval  iauvage  qui  V(  eut 
I  n  tioupes  dans  les  Vosges  jusque  veis  la  fin  du 
\\i'  siècle,  le  castor  dont  il  ebt  encoie  ([ueslion 
au  xvu"    siècle,   ont  complètement   disparu.  La 


longeuis  de  [ictili   tulli    i  oiniin    l  i  uni) Ite  et  \i  fouine,  li   hlnunind 
la  loulK  se  c  H  11  111 1  d    idiii  un     i  iiu-tote  et  même  daub  1 1  pi  um 
Quebiui  s  r/in/i  yiiiva(/c<  t  t  des  unnrds  complètent  1 1  faune  vos^ienn» 

Les  oiseiux  sont  moins  i  lies,  on  en  compti  pus  de  soixante 
espeies,  mais  beaucoup  ne  lu  quenteut  1 1  moni  i.,ne  qui  poui  y 
Louvpi  1  t  dl  SI  f  ndi  ni  (oiiuin  1 1  »(oa»(/e,  d  la  i  huli  d(  s  neiges  la 
pi,  Il  I  liiiolti  siutiiif  I  loq  de  biui/Lie  >  diineiiiint  miUii 
lliivii  II  ^1  uni  ciM[  dl  biu>cie  [titias  woijallus)  pisse  poui  le 
plus  bi  m  f,ibii  1  i  plumes  d  Lui  ope,  apieb  1  oulaide,  il  se  icueonlie 
SUI  toute  1  I  ti  ndue  de  li  chaîne  vos^ienne,  du  ballon  d  Alsace 
m  Si  liiii  I  Ih  1,,  j  imiis  dans  bs  foiets  d(  la  plaine  Les  cha«;seuis 
dis    \<i\i(s  i  u  tui  lit  eh  iqut   duni  i     \iii<  linotte    petite  espc  (  e  voi- 


II. 


422 


LA     FRANCE 


C'est  un  li-ait  comiiuiii  à  tous  les  soininfts  des  Vusi-'i's  que  la 
clairière  gazonnée  tendue  au-dessus  de  leurs  forêts  :  le  ballon  d' Al- 
sace, le  Hohneck,  le  Donon,  dominent  ainsi  de  leur  tète  chenue  une 
couronne  de  hois  épais.  Le  long  de  la  chaîne  se  succèdent  ainsi 
(Ir  \,isl.s  r^|i,ices  dénudés,  les  Chaumes  (calvi  montes),  comme  on 
lis  ,i|.]M  Ni  ,  (  li.iiiips  élevés  et  découverts  qui  forment  de  bons  pàtu- 
1,1^.  V,  ,1  la  >,ii.s(in  d'été.  «  Toujours  les  forêts  qui  couvrent  les 
|ieiites  vÉi'iiiiciit  s'y  terminer  par  des  buissons  de  hêtres  nains, 
de  l'apparence  la  plus  chétive.  Ces  buissons  sont  généralement 
déjetés  et  courbés  au  nord-est  par  le  vent  du  sud-ouest,  de 
manière  à  faire  cmiiprendre  que  la  violence  de  ce  vent  est  la  cause 
principale  qui  ch'|iiMiille  d'arbres  les  parties  supérieures  des 
Vosijcs  et  11  y  Ini^M'  ciditre  que  du  gazon.  Le  dépérissement  des 
ai-bres  esl,  ni  iiiiluiil,  et  la  dont  des  bestiaux,  qui  broutent  impi- 
liiy.iMi'iiiciil  leur  feuillage,  n'est  que  l'auxiliaire  des  agents  atmo- 

S|iIh'i  iipii-s.    .i   i|';LIE  DE  lÎKAUMON'T.) 

Sur  ces  haiileurs  sont  disséminés  les  chalets  des  pâtres  ou  niar- 
cairi's  (lie  iiirikrr,  iiicl/.i'ii,  traire)  qui  gardent  ici  leurs  troupeaux,  de 
juin  au  leiiips  lies  pi'cmières  neiges;  quelques-uns  même,  en 
louant  lies  ir-.civrs  uioins  élevées,  ne  quittent  la  montagne  que 
vers  .N.irl.  Plus  (lis  ipiatre  cinquièmes  des  vaches  à  lait  demeurent 
l'u  h.is,  (l.iiis  les  \.illi''es.  Celles  que  le  mnrcaire  exploite  ne  lui  appar- 
liiiiiiiiit  pas  iuii|oiirs,  toutes  du  moins,  et  sont  louées  pour  la  sai- 


L^fromaqeesi^A 
buqué  dans  le-s 
I  halets,  et  il  est 
de  deux  suites  • 
duts  et  inav/re- 
chacjue  inauiuii 
lait  desi  endii 
piuinellementli 
pi  oduit  de  1,1 
\eille,  mais  h  s 
mandes  exploi- 
tations conseï  - 
vent  leuis  fio- 
mages,  dans  des 
caves  aména- 
gées sui  place.  Il 
se  fait  un  giaiid 
commerce  de  ces 
fromages  :  à  elle 
seule  la  vallée  de 
Mi'instci,  ijui  fa- 
brique les  plus 
réputes,  peut  en 
fournir  170  000 
kilogrammes. 
La  Poutroi/e,  La 
Baroche,  Gueh- 
ivillci;  Snint- 
Amarin,  Kirch- 
berg  (vallée  de 
Masevaux)  et 
plusieurs  Socié- 
tés, celle  de  Lucellc  (en  Sundgau),  les  sodcU-s  laitières  de  Mul/iniisr, 
de  Calmar. ..,  pratiquent  cette  fructueuse  industrie.  Sur  le  versant 
lorrain  des  Vosges,  la  Bresse,  Coruiinotit,  Bemiremont,  Saint-Dié, 
surtout  Gérardiiier  (Céroini')  ]ir(Hl\iisi'iit  des  fromages  renommés. 
«  Sans  Nancy  et  (n'i'uiiK',  (|iie  siTait  la  l.niTaiue?  » 

CLIMAT 

La  température  moyenne  des  montagnes,  à  l'altitude  de  1  200  mè- 
tres, varie  entre  b  et  4  degrés  centigrades;  on  peut  habiter  toute 
l'année  l'hôtel-chalet  de  la  Sehlucht.  Les  Vosyes,  en  effet,  bien- 
que  soumises  pendant  l'IiiMi-  à  un  froid  très  vif,  n'ont  pas  do 
neiges  perpétuelles,  àrexir|.ii,iii  huitefois  de  certains  cirques  abri- 
tés qui  la  conservent  diiclnlii  r  à  |iiin.  Au  printemps,  les  précipita- 
tions sont  alioiidanles  el  les  orai.'es,  fiéi|uents  durant  l'été,  provo- 
(pi'iii  une  chute  de  température 
très  seiisilde.  Ces  écarts  de  la  cha- 
leur au  froid  caractérisent  la  plaini; 
d'Alsace,  dont  le  climat  est  essen- 
tiellement continental;  on  cite  cer- 
tains jours  où  le  tliermomèire  a 
varié  de  i:;  ou  luènie  211  dei;r.'S,  à, 
lasuiled'un  orai^e.dans  une  seuh^ 
journée.  Mais  l'autunine  des  noui- 
tagnes  est  souvent  adiniralile  ; 
maintes  fois,  les  bergers  des  liauls 
sommets  ont  pu  voir  sur  les  deux 
versants  de  la  chaîne  des  brumes 
épaisses  élendre  leurs  flocons 
humides  et  froids  sur  la  basse 
plaine  d'.\lsace  ou  le  plateau  de 
Lorraine,  tandis  qu'ils  baignaient 
eux-mêmes  dans  un  air  pur  cl  lim- 
pide sous  un  soleil  radieux. 

A  mesure  que  l'on  s'élève  dans 
les  Vosges,  la  température  diminue 
d'un  degré  environ,  pour  150  à 
'200  mètres  d'altitude  croissante. 
Mais  cette  diminution  n'est  pas 
égale  pour  toutes  les  saisons.  Plus 
la  haute  montagne,  exposée  sans 
aliri  aux  ardeurs  du  soleil,  a  été 
chauffée  durant  le  jour,  plus  l'air 
des  basses  régions  s'élève  impé- 
tueux   le    long  des  versants;   au 


// 


MASSIFS     ANCIENS     DE     L'EST 


423 


U.M      INTl   IMI   lin 

contraire,  la  moni 

li-'n.',     lvlV,,i,lir 

liirne,  laisse  tonibi 

r   sui-   1rs   vall.'. 

|irO(luit  ainsi,  de  la 

ni(iiilai.'iir  à  la  | 

tante  et  desciMiiIan 

e,lel„isr.  liM, 

sil)lrnientla  Icnip.' 

atniv  .l.'s   vallr, 

i,('S  teiHiirnftnref  i 

Kiycnni's  (ili-iri\ 

(les  Vo^.jcs,  Haillièr 

■),  ponr  le  vrrs^ 

Altitudi- 

llivfi-        Pi-ini, 

Strasbours  .     l'inni. 

1".:{            11)» 

Ilnhiiai'  .  .  .     aiHlni. 

^i",!;           iii". 

W.ssi^i-lin.^.     .'liiTin. 

11".!'                        ,S", 

jinur  le  verso  ni  hirn 

in  : 

Altilude 

Hiver         l>i-iiitn 

K|iinal.  .  .  .     h:!s  m. 

i",(;           il» 

8ainl-l)i6  .   .     ;r,:ini. 

:!",i;           m» 

Nanrv.   .  .  .     alTHi. 

i",l            11" 

aviiiiMi-iuent  noc- 
clair  IVais.  Il  se 
une  marée  nion- 

[iii  niodilient  sen- 

l'aprèsCBleicher 


l'.i»  '.l'M  11)",:') 

I  i  pluie  icLUcilhi  en  annte  moyenne  sui  la  ii.,iiin  dis  l"  /' 
onne  :  b72""™a  Stiasbouig,  ATilinnia  Colmai,  1  2IIS       i  W   -smIih. 

.()"""  aEpinal,  1000"'°' aSaint-Die,  7«b"'°iaNui.  \  I  iiidis,|ii,  I  -, 
luHS  .1,  tel  tmpni  tint  duis  li  pi  une  d  Alsm,  b  s  m  ,iil  i.m  -  ont 
ui  huit  (Il  spluKsd  liiM  1  I  t  ib    I  iiiili  inps     h  -,   (  liiih  s    il,  .11,1  inl   s 


inpli 


I  un  a  vu  tonibi  1  2  uilLils  de  nt,igo  on  '|S  bi  iii  i  s  I)  un  m  imiiI  ib  s 
iiiiintairnes  à  l'autie,  le  c/i)/ini  (i    Vhace  est  plus  s  i    il   plus   Imid 

I  I  lui  de  Lorraine,  moins  evcissif,  plus  buiuiib     (ili  mi  lit  de    i 
qui  ,  sous  1  impulsion  des  vents  dominants  de  1  oulsI,  b  s  nu  ii,'i  s, 
_i  ivissant  le  versant  loiiain,  deveisenten  majeuie  paitie  leui    bu- 
nuililt' au  contact  de  la  chaîne  ttiianivint  qii  ippiuMissui   b  s 
ciilliiii  s  siius-Misniennes  d' Vlsare  et  la  pi  mu   ilu  bbiii 

Il  liut  o  pi  lulmt  stloii,'nei  dis  V^o^vM  p   uili    lu    i    .nLuiiim 

II  s  ubi  I  s  luiilieis  et  la  \i!;ne  qui  piospi  i  ni  |ii  pi  i  'illll  nu  in  s 
daltiliiib  dans  les  vallons  alsaciens.  On  i  lu  i  lu  i  ni  i  n  \  un  i 
GoiiidiiKr  les  laisins  qui  mùll-^st  iit  iX  TIkiiui  Jtijin  h  i/ir,  /ail/imn 
Rtbiiiinill(  les  itgnribles  ahniifns  tienm  iit  un  In  n  i  lu^'  buis 
pioduils  son!   plus  SI  I  s,  plus  i_b  nuls  (jui   i  i  u\  du  llliin,  b  s  r»  v/i/i'y. 


uoi: 


LES   KALX 

VERSANT   ALSACIEN 

Les  cours    d'eau  alsacini'^    des  viandes    V<ii(/(s  pnscntei 
rdunnance  remarquable.  Aux  deuï  (Xtii  mites  de  la  cli.ii 


it  uni 
le,   li- 


ciiurbes  oiiposées  de  la  IViur  et  di  I  i  li 
par  la  crête  des  montagnes,  di  \i  1  i 
dont  la  corde  de  base  est  tiari  i  |  i  I 
versai  du  versant  alsacien.  Dans  I  ml  i 
par  la  Fecht  et  la  Weiss,  la  Lu/wiitu  et 


;  en  I 


soninu  t 

-I  mdaii    de   lenli 

de  (il  iinai,'e  ti  ms 

UK  cioupes,  foi  lin  s 

»,  combinés  deux   i 


leis      ^rlih   la  II 


h  ml  1 
I)  Il  \  mi 
;//       /    1/ 


Il  linich(  et  I 
lextiemiti  (b  s 
moyennes    Vos 


UZam  11   us     I 
baveiii     I     I 
teiminil     I       I 
ch  IIIK 

Mùmi.  aiiabi- 
gie  dans  !.■  d.- 
veloppemrnt  ri 
laviede  ers  val- 
lées. Leurs  lur-  e  i  i  i  s  a  m,  s\v  ili.ku. 
rents  naissent  à 

la  racine  d'anciens  glaciers  dont  les  moraines  frontales  superposent, 
en  travers  de  l'issue,  des  terrasses  étagées  par  gradins  vers  la 
plaine;  ou  bien  les  eaux  emprisonnées  dans  des  cirques  forment 
de  [irtits  lacs  de  montagne  régulateurs  des  torrents,  à  la  fonte  des 
iirii;rs,  et  réservoirs  d'eau  naturels,  pendant  l'été.  Ainsi  le  joli  lac 
àîi  Scii'cn,  dans  la  liante  vallée  de  la  Doller;  celui  du  Grand  Ballon, 
qui    s'rcMilc    par    le     Sn-harl,    dans     la    Laiirli,    alUurnt  de    la  TIrar. 


jux,  débouchent  des  montaa 


'un  à  la  hauteur  de  Colmar,  l'autrf 


42i 


LA     1 '15  AN  CI- 


eu  l'idée  de  con- 
leune  digue  pour 
^nir  le  trop-plein 


CU\  E,     PI 


sous  11  s  eli  luini  s 
liii.ut  d  laF((/(/  liij 
Blanc, s  ecou\  ni  |  i 
■\u\  hes   du    \    I      ni 


W 


h  (i.te,  1 
Il  I  s  lacb 
iiM  I  sœui 
il  s  deux 
>  uui  (  u\ette 
la  mont^qne, 
couionncnt, 


riiis  huit  (  iRoii     lit 
IxcdeDn    /  i  n\    i    s   n  I 
dOibe%,li      \ 
délai      lii   (     Il  , 
inppi  s    I   \      s     ni  lin     ii  i   I   i      i_i    si       l     hm  i. 

1l  In   Noir  s  il  i  il    su     I  i  |     l     1 1  i  ii|  i 

d  diuit(   de  nuiib  m  i-^siK  ih  s  L|  nis,   i  _  ai  Iil  d  s  I  Iji  s  ai  ides  semés 
de  queli]U(  s  tiietils  buissous    1  a  CdscadL  qui  tombe  de  20  meties  au 
fond   du  1 1(    a   di  pose   lentement    une  pla^e   de    sable    stiatifK 
sui  ses  boids,  1  on  peut,  sui\  ml  des  \    ii\  la  cliiil    d  i  ni    ninontii 
avecelle,d(  giadin  en  giadin   ]ii    pi   iii\  n    i         ]iii|    i    i   l    ni    n     i 
en  plein  moib  de  )uillet,a2U0    n    niii      n       |    n     h     il    In    1   |  it  d 
son  nom,  1  eau  du  toc  \ oir  est  |  ii  I  ni   m   nt  liini  i  I      I  li  m  |  n    iil 
excepté  quand  la  tLinpete,  en^oufliLL  ciitie  sl^  li  lutes  paiois,  lut 
lage  et  soule\e  des  viçues  jusqu  a  2  mi  lies  de  hauteur 

Le  Inr  Noir  est  a  ')8()  nu  11  t  s  d  il  lilude,  le  lac  Blanc  a  1 0  j4  nit  ties , 
pai  le  Blaiu  Tliipt,  qui  i  si  n  iiii  siin  ,  celui  ci  lallie  les  eaux  du 
lu  ISou  etfoimeau-il  --  n  I  o  ;|  louent  de  1 1  Wof?,  tiibutaiie 
deUrtchl  AKpoili  I  iii  I  h  i  |ue  lac.une  monine  fiontile, 
aflleuiMii   ntdun   uni   n  Ji   i   i     lui      1.   (  iill  .ux  ,1  d,   1,1   isfiit. 


des  réservoirs.  Ces 
barrages  s'élèvent  à 
6  mètres  pour  le  lac 
Blanc,  11  mètres  pour 
h'  lac  Nuir,  au-dessus 
du  niveau  moyen.  Du 
1  l'ilédulac,  un  parapi-t 
inniège  l'ouvrai;!' 
iniilie  l'elTort  des  va- 
gues. Grâce  à  ces  bar- 
rages, le  danger  et  les 
ravages  des  inonda- 
tions sont  à  peu  près 
écartés,  et  lorsque  les 
.11  cleurs  de  la  canicule 
<li  voient  la  plaine, 
buv;int  l'eau  des  ri- 
vières, une  réserve  de 
3  millions  de  mètres 
<ubes  assure  aux  prai- 
ries une  irrigation  sa- 
liilaire  et  le  mouve- 
ineiil  aux  usines  qui 
M\ent  de  la  marche  du 
Iniient.  L'heureux 
siii-cès  des  barrages 
A'Orhcij  a  provoqué  de 
divers  côtés  la  con- 
struction de  retenues 
semblables  dans  les 
valb-es  de  Mi'inster  (la 
Il  (ht)  i  lde5fli)ii  l//mH/t(l  i  Tbui)  di  G!(Wi<;i//cr(la  Lauch),  de  J/iw- 
sevaai  (la  Dollei)  Et  ce  n  est  pas  1  un  des  moindres  traits  pillo- 
lesqULS  des  vallées  vosgiennes  que  cette  activité  du  torrent  mêlée  à 
celle  de  1  industue  humaine,  le  lonOenunt  des  eaux  à  côté  de 
celui  des  machines 

La  vu  industuelle  est  intense  dans  les  ^alll  es  de  la  T/air,  de  la 
Lauch  à&  la.  Feclil,  àa  \dL  LiepticH<,àe\a.  Buuhc;  mais  celle  de  la 
TInn    i    mm     un  i  i\    n  m  ii  |h  d.   I  i  _i  in  I     nié  voisine,   Mulhouse. 

st  I   iili   ni Il    III    1  |ii  ill      /  I      s  r,ilni.|ii.'.,l.^|n.i,lmls 

ilnniiiu   s   inliin    m    ni  h  m   I    M    ||     n     iilil^^ Iiisl,  „•  l.'Milr  , 

1/,/  /      I  hl  iliii        I     1  lin       s    /    /    1       //■(/(,  \Vr,.nl,n:j,Krulh, 

piili  I  ill  ni  I  ton  ^lildluic,  tissage,  blanchiment,  imprcs.sion) 
t  |n  I  I  W  /  ';/(,  au  cœur  mtme  des  montagnes,  marquent  les 
li|  s  III  In  lu  11  sde  la  vallée  Au-devant  des  cols  de  Bramont, 
d  Odi  len  et  de  bussang,  Wcsseiling  domine  le  centre  de  la  région, 
du  haut  de  sa  moiaine  tiaubveisale,  digue  de  blocs,  de  galets  schis- 
ti  ux  et  de  fiagmentsdneis  entasses  en  teuasse  au  front  d'un  an- 
cii  u  „h  111  I  I  noi  me  hallage  est  coupe  en  deux  i^ar  le  torrent.  Des 
moraines /((y)ii(r/es,  analogues  a  celle  de^^esserling,  se  rencontrent 
d  ins  l(  s  1-  jts  .i480mLties,  dans  la  vallée  de  la  Fecht;  à  440  mè- 
li  s  (Kiichbfir/),  dans  celle  de  la  Dollei ,  a430  mètres  (Giromagny), 
d  ins  celle  de  la  Saioauiiic,  ou  h  s  coups  de  polissoir  du  glacier 
siint  particulièrement  intéressants  a  observer;  enfin  à  420  mètres 
,Ln,„,uet\  dans  lavallé,.  d,-  la  Mosrllr.    D'après  Cli.  (;nAD.) 


VERSANT    LORRAIN 

La  Moselle.  —  Née  par  725  mètres  d'altitude,  à  proximité  du 
1  id  d.'  Bussang,  la  Moselle,  source  d'un  humble  ruisselet  moins 
alHiiidant  et  plus  court  que  le  torrent  du  Pelit-Gazan,  dévalé  du 
Ih-iiinont,  qu'elle  rencontre  au  début  de  sa  carrière,  se  dirige  au 
sud-ouest,  par  Bussang,  vers  Saint-Maurice,  comme  si  elle  devait 
lier  partie  avec  l'Oignon  et  descendre  avec  lui  vers  la  Saône.  Sous 
léperon  du  Ballon  de  Servance  qui  lui  barre  l'horizon  du  sud, 
elle  se  redresse  vers  l'ouest-nord-ouest,  va,  vient,  glisse  sur  les 
sables  détritiques  accumulés  dans  sa  vallée,  écume  sur  les  gros 
blocs  morainiques  pousses  par  les  anciens  glaciers,  frémit  sur  les 
rapides,  bondit  en  cascades,  gronde  dans  les  défilés,  charme  de 
sou  frais  murmure  les  clairières  de  gazon  et  éveille  de  ses  cla- 
meurs les  échos  endormis  des  grandes  sapinières.  La  vie  court 
av.r  elle,  de  scieries  en  filatures  et  en  tissages,  échelonnés  sur  ses 
bords. 

La  haute  Moselle  baigne  Presse,  le  Thillot,  happe  le  Ménil  dans  les 
prés  de  Ramonchamp,  se  contracte  devant  la  Itoche,  aux  .Maix,  en 


MASSIFS    ANCIENS     DE     LEST 


i\-ild.  Rii|.t  (  t  KdKill.  ,  Tiii  i»u  nu-.l(  ssiiM  t  non  l<.iii  .1.  R< mi 
mont   11  Moselotte,   (lU   //-/(/-     I/o    //      ipii     miiii,     ,\,     plu-,    1. 

('d  kilom.  ti(s  (oiili,     lO,   ,t    iiiussin,   ,ln //,,/,,„,/     1   '(,i, n 

soiiiini  t  culinuiuit  dis  l  om/»  s  /iniinisi  tl(  [uiib  1  iiiiifMdn  ii< 
(I  lie  gucie  isa  lualepuui  1  xbuiidinte  des  eiuv,  K tendue  de  s 
liisbin  et  le  pitloiesque  dt  ses  ii\es  ISouiiie  de  plusieuis  soiuc 
dont  1  uni  ,  h  |>lus  lulli  ■^p  ninnim  li  fontaine  de  la  Duilic^e, 
Vosolotio  ^i   fiimii     11   d   ii\   piliNtm    iiN     \s,  Moselotte  ih^  Fiv/. 

lOUdiMi    le   tiop  |d In/i      /     hhn  /,  ,„(l   ei  du  lac  du  Coihni,!] 

Il    (  kiijoin    Llli     11  i\    1^1    (m I   il    diciivmt  une   louilie] 

lulie  i  clIIi  dt  11  II  ml  M  i  lli  ^  i.in  |  ii  ^  lulxuies,  Yi^nLj, 
I  oniluc  le  fi(;«c//u/    iililii    |iii    M  I  is,  „|i     iMiiiil     iSunt-\nu, 

uipt  di   tlnnu     m  n  inoniN  I  ii\  |   ii    mi  IiiiI.    du  Saut  il,   la  Cii 

Miispintti    .1   \Iiisi  II       lis  di  u\  SI,  iiis    SI    1,  11,   inlri  lit  pn    nnii 

dS)llll  tl.s  .1    llllludi 

Remiremont     lu  nu   l,,l,,l,iil         pi,       I    pi     1,      ,  ipp  II        iii,l    1, 


yi,l„ 


un  bu  née  de  gu  s  \osgien 


nent  do  m  untcni 

1,     |,| 

'ir""i'i 

;//    \     1,  1 

\m  II  n  palais  n 
Munuipilil,     1  , 

ilillnll 

Il      s|\|, 

',V"'|| 

.lis     XU       ,t    XN 

si 

-        (         si 

1  m-,    1 

m     1  ,    pus      1 

,u  du 

1  II,.  1   ,1, 

il    1      1 

en  iMil  ISM,    !,[  lis,,    duu.   qm  I   s  1    II  iiuli  I  t    mlii ni   lii.i 

lull\    nit,dmslldLblLlt,,lLb\llll^LS.ksll\LbdLl     S.IU,,,   pUls   I,     \    il 

dt   I  i  MuspIIl  jusi|U  lu  dcl  i  d(   Cliiiniib 

Vu  Loiiyuet  une  suite  do  diquc  £,i^antehqu( ,  fuie  degins  bluis  di 
sible  de  ai  i\ieis  pin\enant  de  la  villes  supeiieuie,  SLlusteb  dt 
liussaiig,  syi'iutes  du  Ballon  d'Alsace,  barre  en  bémicyclo,  par  une 
suite  de  niontii-ules  revêtus  de  bruyères,  la  route  de  la  Mosellf. 
C'est  la  moraine  frontale  de  l'ancien  glacier  de  la  Moselle  qui  attei- 
gnait, sur  la  crèle  des  Vosges,  le  Drumont  et  le  Hohneck.  Cet  obsta- 
cle franchi,  la  Muselle,  déjà  belle  rivière,  baigne  Eloyes,   prend  lu 


,  roloie 
1  u  1  acci 


dlpwal 


itau  saut  di  Biiic, 
\isile  An  liLs  I  t  liclietles  ou  deboULhcnt  tu 
fi.ii  t  d  1  puni,  et  dLvimt  tlollibb   i  t  nu  mi   ni\ud,l 
sii.n  du  (  m  il  de  I  Tst    <|iii  I  1  siiii    du  pont  d,  h,  1  uni. 
lette  \ill(,a  hn  u  n  I    Kl"  |  il    ,,,,  li ,        un  i  nul   ,1,1  /-; 
unit  H  iivieii     1,1  I  11,  il  I  ,  m   i|   il 

Ay  int  pus  le  Uinbiun,  m  iiuonl  il<  Ui  iti  I  1  iiun  m  i\  il,  enlii 
des  coteiux  fei  tilts  plintes  de  MoUe'i,  li  Mon  lie  biigne  Cltarmis 
leioit  d  dioite  \  Baron,  i  giuchele  Madun  i  Pont  Saint-\incent, 
se  contiute  (uIil  les  Ion  K  de  h  11  ne  et  de  BoislL\êque  et 
liiiuiiit  m  lui  I  ili  l'uiu  II  s  I  uix  m  1 1  ss  un  s  d  1  alimentation  du 
I  m  il  di    1  I  ^1  I  l  ili      I  lui  lii    1  i  M  II  I,      ,11  Idiin,  issu  du  vallon  de 

1  Ingressin  qui 
ili  liouiheaToul 
I  u  la,  lucol  dit 
du  lal  de  l  \iie, 


l'un),  ks  11 
ions,  hdbles, 
ueh  et    lois 


Phance. 


II. 


.lut    lUltldltl      i 

iist  jui  le  bai 
1  ue  de  Liiei- 
dun  Refluant 
sous  lobsticle, 
les  t,  lux  de  la  ii 
\  1 1  1  e  s  é  p  a  n  - 
il  m  nt  en  un  lac 
qui  submergeait 
la  plaine  de  ïoul 
et  trouvait  son 
dégagement,  soit 
à  l'ouest  par  la 

36. 


i2fî 


LA     F  II  AN  CI- 


tlrpn'ssion  de  la  Meuse;  suit  au  nord  par-dessus  des  jilaleiiux  peu 
('•levés,  dans  la  grande  nappe  étendue  sur  toute  la  partie  méridio- 
nale de  la  Woèvre,  jusqu'au  bourrelet  des  côtes  de  Meuse;  soit 
enfin,  au  sud,  par  le  col  du  Mauvais-Lieu,  dans  la  vallée  inférieure 
de  la  Mcurthe  où  l'on  retrouve  les  matériaux  transportés,  par  la  3Io- 
selle,  jusqu'aux  portes  de  Nancy  et  de  Luneville. 

Toul  commande  la  pointe  du  triangle  dessiné  pai  la  Moselle,  dt 
Pont-Sainl-Vinceut  à  Frouard.  Dans  cet  inteivalle,  le  lirroum  lui 
arrive  à  Livcrdun;  à  2  kilomètres  en  aval  de  Fioudid,  1  kilomelieeii 
amont  de  Custines,  la.  Meiirthe,  son  principal  afOuenl  A  pi  es  Custines, 
Dieulouard  (belles  sources),  Pont-à-Mousson  a  lainvie  de  \Ecke, 
Arnaville  où  paraît  le  J/or/  on  linjit  de  M 1 1  I  iiliii  li  V  lit  nous 
quitte,  après  avoir  parcouru  2'in  ki- 
lomètres, depuis  sa  source  jusipi  à 
la  nouvelle  frontière.  Elle  en  fait  till 
en  Lorraine  annexée,  par  Metz,  où 
confluent,  à  droite,  la  Seitli',  naguère 
enlièrcmenl  fianraise;  à  quelle, 
VOn,,'  ,!,■   Wafrrr.  ,.|iiissai  le  de  niis- 


hautes  terres  qui  lient  le  mas- 
sif vosgien  au  plateau  de  Lan- 
gres,  accompagnée  à  peu  de 
distance  par  le  long  sillon  de 
la  Meuse,  du  côté  de  l'ouest, 
la  3Joselle,  sur  sa  rive  gauchi', 
ne  peut  recevoir  de  cours  d'eau 
importants.  On  cite  leMmlun. 
rivière  deMirecourt,  dont  le  fil, 
opposé  à  celui  de  la  Saône 
naissante,  rallie  la  Mamelle  à 
Pont- Saint- Vincent  (Ul)  kilo- 
mètres). J/iVecoiirt,  indus  trieuse 
petite  cité,  fabrique  de  déli- 
cates dentelles  au  fuseau  ;  c'est 
aussi  un  antique  berceau  de  la 
lullierie. 

A  droite  confluent,  outre  la 
Miisi-liillc,  qui  est  comniii  une 
scroiidi'  Mosi'll.'  supi'ririire,  la 
Vulu.inf  ri  la  Mnirllir.  I.a  Vo- 
lo^ne  ii.iil.siiiiillaiilruissflel, 
de  la  ligne  de  faite  où  s'ali- 
mentent les  sources  vives  de  la 
Moselotte  et  de  la  Meurthe.  A 
peine  lancée  dans  sa  course 
;i\,-nlnivu^r,',ti-,uris|rsr,nins 


alpestres,  elle  s'affaisse  rapide 
'  '  ^"  dans  la  vasque  transparente  du 

lac    de    Retournemer,    sous 

une  couronne  de  grands  bois. 

Elle  s'y  repose,  en  sort  plus 
claire  et  plus  limiiide,  et  plonge  plus  loin  pour  s'abîmer  dans  le  cris- 
tal du  Longemer.  Encore  assoupie  sous  les  buées  opalines  où 
transparaissent  à  peine  les  rayons  du  soleil  matinal  et  d'où  mon- 
tent à  l'envi  les  silhouettes  des  pins,  la  nappe  du  Longemcr  offre  l'un 
des  paysages  les  plus  reposants  et  les  plus  gracieux  des  Vosges.  On 
le  voit  bien,  pies  de  la  loche  du  Diable,  du  belvideie  de  loclies 
en  sui plomb  que  côtoie  la  loute  montant  au  col  de  la  Schlucht 

Le  Retuurneiiiei  et  le  Ldw/cinn,  nnmw'i  seitis  dtmeiaude,  con- 
vient, d  780  mèties  et  a  74:5  mi  ti  s  d  illitule,  1.  pniiiid  di  |  i 
bien  ainoindii,  8  hectaies  avec  lll  m   li    ^  di    plus  „i  Lndc    |  k  I  ui 

deui,   le  second  7j  hectaies  poni    i  i  ml  ii   s   d     ci    iik  t\i , 

180U  meties  de  long  et  de  flK)   i   )n(l  m   li    sd    lu.      \.    i      Mu 
(I   Gerardments      1-2  1      i   i   mI» 


IX    ti 


étants.  Après  Tiiinn\ill('  et  Sn-nk, 
la  iîasri/r  sort, le  l'ancH-iine  franr,. 
et,  grosso-  ,!,■  la  S,ur,  évrulail  ,l.. 
VAlzelle,  liviéri'  ,|o  l.ux Iionru,  ac- 
crue de  la  Ham,  (hnit  le  cours  su- 
périeur était  français  avant  In7I, 
atteint  Trèvrs,  et  dans  un  val  pitto- 
resque, entre  des  collines  coiffées  de 
vieux  burgs  et  enguirlandées  de  vi- 
gnobles aux  crus  fameux,  elle  atteint 
le  Rhin  et  Coblentz  (1).  La  iVosclleesi 
(d'Iiciellement  navigable,  de  Frouardà 
la  frontière,  sur3i  kilomètres;  cette 
section  de  la  rivière  se  rattache  au 
canal  de  la  Marne  au  Rhin.  Cours 
/«<((/,  570  kilomètresenviron,dont2'il) 
en  France,  (Kl  en  leiiiloire  annexé. 

Affluents    de    la    Moselle.    — 

Contrainte  dans  son  cours  supérieur 
jiar  les  hauts  sonmids  cpii  (-(uitri'- 
liutentau  sud  la  chaîne  tics  yo<;/c,v, 
ramenée  au  nord  pai  rhi'niicvchî  des 


pus  nnn  i.  d(  s  mont  unes,  le  1  t 
mm  dis\os,(s  1  i  V '/(///!?,  autii 
1,  is    api. s  h  bond<lu  S,Htd,.(  ,n, 

I  ni  e  d(  u\  muidilh  sd  .i  nul  ti  i 
\.isait  le  giand  1  i  |  m  .  nll  i  I 
\  dhedulbol>ctgun    ,  liM    s   1    II 

ui-dtssus  de  R(  mueniout  Lue  b  ii 
mil   moiainique  laissée  pai  le  n 

II  ut  des  glacieis  i  1  on  e  nniidio 
n  lie  du  Gerfirdinei,  n  ayant  ]iu  i  ti 
loi  et  epai  les  eaux,  celli  s-i  i  1 1  Un  m 

I  tontiesens,  ont  dû  cheirh  i  un 
issuf  aunoid,  pai  la  coulée  de  la  J» 
mil /in,  tt  la  \  ulii  pu  ,  lefouUe  lioi 
de  sa  loute  natun  lie,  s  est  ou\ei  t  ui 
]i  issaye  dans  le  gianite  d  une  soiubi 
^oige,  d'où  elle  di  bouche  pu  1 1  \  il 

II  t  de  Gianges  1  e  i  u  des  \  ui  l\  piii 
Il  A^cioif,  dont  les  eaux  nom  iissdii  n 
I  idis  un  ciuslace,  la  «  mulette  al 
longée  »,  dou  Ion  tuait  d  assi 
jolies  pelles,  viennent  ie|oindie  1 
Vitloyne.  Alois,  elle  se  coude 
angle  dioit,  au  legaid  de  Binyiies 
]iii  nd  p  11  1  ivil,  H  I  oit  <i  Do(  I  lll  s  II 
H  iilii  (    nnupi  m  h  tliuli   di  I  un  d 

du  Inil  n,  ou  ticiut  du  if<-»t/,  eiiln 
1  (  ni  oiili  e  la  Mua  Ik  i  Jai  menil,  pi  es 
que  à  michemin  de  Remiremont  i 


MASSIFS     ANCIENS     T)\<]    L'EST 


427 


E|)inal.  Cours  :  un  prii  phis  de  5ll  kiiumrlres.  Jamais  liviL-in  plus 
claire  et  plus  gazouillante  ne  fut  aussi  complètement  accaparée  par 
l'industrie  :  son  cours  découpé,  lieurté  et  tapageur,  meut  des  acié- 
ries, des  papeteries,  des  filatures,  des  féculeries.  Souillée  par  les 
ilrchets  di's  usines,  poussée  d"un  barrage  à  l'autre,  la  Vologne  ne 
]M'ul  être  ni  navigable,  ni  Hottable. 

I.a  Meurthe,  par  sa  double  prise  d'eau,  grande  Meurihe  ou 
Mnirthr  ilu  Vtittin  et  petite  Meurthe  ou  Meurthe  de  Clefcij,  puise  à  peu 
(le  (lislauce  des  sources  de  la  Vologne.  Coulées  limpides,  bouillon- 
niincnls,  cascatelles  et  rapides  de  scierie  en  scierie,  à  travers  les 
hautes  sapinières  et  les  débris  de  la  montagne  :  tel  est  le  régime 
ordinaire  des  torrents  vosgiens.  Passé  Fruhe,  les  deux  Meurthes, 
unies  en  un  seul  cours  d'eau,  l'une  après  20  kilomètres  environ, 
\i  st  con  le  ipi's  15  kilomèlies  forment  une  fi  lîclie  et  ^i  icieusc 
iiM  II  qui  se  d  loule  pai  S  lulcj  piend  la/^nic  en  imont  doSunt 
1)1      (u  elle  11    c  it  les   eaux  touentielks  de  h  Guulte  de  R ihnclie 


it   I   intti  s  pai    le  giès 


)u^e    De  1, 

d     Sl_ll 

h  II 


)Uice  X  S  uni  Die    1 1 
-   IIS  1    11   m  d     \  il  d 

]  lui,, 


Dii'i,  dont  la  cuiuniunauté,  érigée  à  la  lin  du  x"  siècle  on  colli'gialo 
ou  Chapitre  de  chanoines,  fut  une  véritable  puissance,  jusqu'à  la 
création  d'un  Conseil  de  ville,  en  1G28,  et  celle  d'un  évèché,  en  1777. 
Supprimé  par  la  Révolution,  le  siège  épiscopal  de  Saint-Dié  a  été 
rétabli  en  1817.  La  cathédrale,  romane  par  sa  nef,  ogivale  par  le 
chœur  et  les  bas  côtés,  et  son  cloître  aux  charmantes  arcades;  la 
petite  église  ou  Notre-Dame,  joli  édifice  remanié  au  xn"  siècle,  sont 
des  legs  du  passé.  Musi'e   inli''ressant;  bibliothèque  provenant  du 

fonds  de  l'abbaye  d'IClîml : mmiciit  de  Jules  Ferry. 

Rdon-l'Étape,  rive  drni|.>  ,\>-  la  Mriuthe,  relié  à  son  faubourg,  Neu- 
veville,  rive  gauche,  ra|iiMlli'  uiir  ancienne  étape  de  la  rivière,  où 
l'on  s'arrêtait  pour  snlilcr  un  piMgp.  Bnccarnt  est  célèbre  jiar  sa 
cristnllerin,  fondée  au  xvnr  siècli'  par  M.  de  Montmorency-Laval, 
é\t'i|ue  de  Metz 

I  i  Meuilhe  di  sonnais  coul  mt  en  plaine  omeile  atteint  7" i/)i  - 
iilh  au  deboucliL  de  la  Yc  ()»  e  piendagauclu  \à  M  itagiie  idioili 
le  S  m  n  d  nt  la  c  luh  e  t  on  luit  le  c  in  il  di  la  Marne  au  Rhin  tnlin 
Il     lui    il  d     \aiangcvillt ,    ittdnt 

\   I,   I      1      I     II!     iMiii      itiii     un     1 1  il/osc//e   i  2  kilomc- 

tics  au  d(  1 1  d( 
1.    un  1       m    s 


no   en 

Cl  ne  et 

MmdK 

sdehl 

,      1/  u 

II,      (Si 

1   II  ill 

lu  (OU 

lu   nid 

lai  iM 

1    M  il/ 

(   Mlle 

127    k 

ilomc- 

1 

1  on  y 

I    M      1 

IULOUl 

M          1 

1         de 

\l    1/   mI 

il  cm 

Il     llUI 

(121, 

III       II 

s),  et 

i^iiic  i<  m  in 
in    m   II  isl  u 

)nd  au  MI  sR 
I  le  pu  saint 
Di  odat,  Dieu- 
II L    (saint 


428 


LA     FRANC  II 


DÉPARTEMENTS    DE    LA    RÉGION    VOSGIENNE 


Mcurthc-ct-Moselle. 


Snpprl 
Nancy. 

(JUd  roui 

pelelAc 


loiit  aller 
Uimpiiii, 


déhictienl 
jours  elle- 
signes  de 


isti 


:;oo 


ii/riTiiiics  :  Lunéville,  Toul,  Briey.  —  "J'.i  cnilnii ,, 
;  ()"  i(ii-|i.s  d'année  (Ciialons-sur-Marni:).  Cour  d'up- 
;  di;  Nancy.  Évèché  de  Nancy  (sulTragant  de  Besançun). 

i.'iiililr,  ri  iiirin.!  avant  l.'S  iihis  réccnics  mulilalions,  la 


:i   1,1  me 

•  du  Nord.  Ce  teri-i- 

M-  ,1c  1 

Yance  et  de  Germ.a- 

-1   nh.in 

Ic  Iradilinns  encore 

;_  !•  Il  ri  -l.v.iil  sur- 

et  prennent  une  direction  indépendante  Vers  le  nord,  l'une  tou- 
même  .jusqu'à  la  mer,  l'autre  affluent  du  Rhin.  D'autre  part,  les 
race  font  des  Lorrains  primitifs  les  frères  inditl)itables  clcs  i)ra- 


chycéphales  du  Massif  Cenlr 
germaniques  séculaires,   des 


des  inrdtratlons 
mt  fortement  at- 


lien  factice,  conventionnel  et  précaire,  jMivr  ,|iir  m!|,.  rh,  i,  I.  i ,,  ,|iii  ,lrN,ul 
arriver  arriva  :  l.olhiiire,  mettant  lin  à  icll.'  >  mili  unir.  ^,  |i:ii  i  Ir  iiMid  ilo 
midi  {S."),ïl  et  du  prenuer  troni-on,  cnhv  M<  n-r  I  -,  nil  ,1  \  m-^j, -Khiii. 
ntun  État  parli.-ulicr  p,i,ii- -,ml'|1I-  I.mIIihi,  II.  i:,-l  ,,l,.i-  ,,,i,  |,,  Lotha- 
ringie,  depuis    la  Lorraine,    [nil    -■'! m   -Ii-IumI     I^    -■■il    .,m,|ii,'I    I' 

vouait  sa  silualion  iiil,T,,ir.h ni    ,lii   i v.  I    1,1,1  m,  ri,,.  I    Jr  ,o,,v,,i- 

tise  entre  ses  deux  pui".,iiK  voJmiis  ,!,■  I'i,,,i,v  ,-l  ,li-  i.,ini  ,ni,'  >\m  se  I,- 
partagèrent.  Charles  le  Cros,  dernier  empereur  carolingien,  l'annexa.  Lors 
de  sa  déposition,  la  Lorraine,  diminuée  de  la  partie  comprise  dans  le 
bassin  du  Rhône,  passa  nu  roi  d,'  Cermanie,  Arrinvif.  qui  en  fit  un  rovaume 

pour  s,. 1,    (il-   7«.  ,,lil„iM     -■,'^  ' II,.   /,,,:/,    V!-. ':>.;.   x-\    .!,■  H,  nu  mi,-, 

elle  p,',--'     .<•■•■,■■         ^         ■.    i       '     I  •  ,',.        .!.    //  I  "    •  ■■       .  !-•  m- 

niqu,-.  ,1   /  ■    '  '       '■  ,,',■,,  1,11    ■    ;   ,!,    I  ■■!,  .     ' ,     ,,'.■,,    '  ■       ,|iii   I  I 

repriMl,!    ■,,-,  t  ,  il>ii,ih'  ,,  -..i,  l  n  ,,■/.■:■,,   ,■,,    in  l,,  \  ,.,|ih-  ,!,   ,     ,|,,_  n,     ,  1  ,  ,  lui  ri 

I.ui-nniie,  f,,rmée'de  territoires  a|,|,,ii-|,.n:,nl  aiij,,ur,rhiii  ,  li  l'n  ■  llln- 
naue,  la  Relgi,|ue  et  les  Pays-H;,s,  |ii<,|ii',,  la  in.'i'.  Il,-s  ,,„,  ,i  i_,  i  i  Inu- 
nistrèrent  chacune  d,'S  iI,'iin  |,  ,,vrMr-  fm,!:,!,-,  Imil.-  .1,  u,  .  _,  ,1,  inml 
vassales  de  l'empire.  I.:,  /.'■'  v  /  ,  -,  ,,■  ,i\  ml  |iiiil,i  -ni,  iiumi,,,  I,  im  ,lu 
xi«  siècle,  la  Lorraine  Mi-  Il  un  l-  -  ,,.1  i,  \i,,-i  I  l.l  ,1  l,,iii|,iiii.  i],,.'  I  nu 
pensait  devoir  être  un,'  i;,,i  ,iili,'  il,'  |,  ,i\.  u  ,,\  ,,il  ,,--.•  ,1  ,li,'  nu  l,i'an,!,,n 
de  discorde;  cette  vie  d'incerlitude  ne  s'atlenuapour  Va  Lorraine  survivante 
que  lorsque  ses  ducs  furent  devenus  assez  forts  pour  défendre  son  intégrité. 
Le  premier  des  ducs  héréditaires  de  Lorraine  fut,  d'après  la  tradition, 


MASSirS     A.NCIKNS     l)h:     l/RST 


420 


Gérard  d-AUace  (lo',s\  il.uil 
r.-uiiille  conserva  lu  sniivii- 
noté,  sept  siècles  (luriiil.  i'i 
la  maison  d'Anjoti,  [i.ir  le  ii 
riaf,'e  de  Uené  1""'  avec  Isabel 
s'y  établit  et  régna,  de  1 
à  ri73.  Alors  un  nouveau  ii 
riage  confond  les  droits 
celle  maison  avec  ceux  de 
laniilleile  Vaudêmont,  brane 
oadelle  issue  des  anciens  ilu( 
Jusqu-.iu  XII»  siècle,  1rs  ,h 
de    l.nrrnine,    plus    piv.,,TUi 


ladll 


lion  de  leurs  dnni 
eut  à  l'abri  de  leui- 
Is.    Dans    le    iii.n- 

leur  État,  oii  de  i 
's  rivaux  s'étaicii 
:s,  comme  ceux  de 

Melz,    Toul,     Ve, 


le  ;,'rimpeineiit  formé  autour  di 
château  ducal  s'étendit;  ave 
la  sécurité,  des  bourgs,  de 
villes,  jus(|u'alors  trop  clair 
semés,  peuplèri'nt  la  campagne 
Les  ducs  de  Lorraine  eureu 
à  se  défendre  ciailre  Irurs  pui 
Les   r..i,lr..    ,„„s    .Inr.  .le  Ha, 


(Ils 


bien  que  liés  auK  eoipr 

e  de  leurs  États,  desi:;iiic  s'ui 
J,  le  Barrais  ducal  ou  non  i„„ 
à  René  d'Anjou  et  par  celui-ci 
m  tour,  fut  donné  aux  ducs 
is  (piile  prit  à  la  France,  en  1, 

s    Su,,V,t:,,,|.    ,lr    I    |;,,r,,|,r    n.ir 


lUemand,  et  ailleurs, 


:irle  clans  ces  ville 
[jundurant,  depuis 


le  xvi»  siée 


■  IL. .m  de  liarrois 

a  Lorraine  (lil'J), 
Lorraine  par  le 


llourijor/ne 
avec  chagi-ii 
raine.  11  ré' 
treux  :  ains 
Lotliaire.  i\ 
Charles-  \r  ' 


par 


lie  de 


ère  fois,  fut  rendu  à  son  duc.  Mais 
ileraent  inconsidéré  avait  jeté  conire 
.!m  II  liait  une  revanche  à  ses  défaites 
M.'  l-'\<  le  siège  devant  Nancy.  Rejié  11 
■  li   r,  tir  ville,  et  le  duc  de  Bourgogne, 


' "  I> 


.a  conquête  de 


Plus  d'une  capitale  en\  inait  à  Nancy  la  noble  et  gracieuse  or- 
donnance du  champ  clos  monumental  dont  cette  ville  fut  dotée 
de  17o2  à  1757,  par  le  duc  de  Lorraine  et  de  Bar,  Stanislas,  roi  détrôné 
de  Pologne,  beau-père  de  Louis  XV,  qui  avait  épousé  sa  lille  Marie 
Leczinska.  L'architecte  directeur  de  ce  grand  u'uvrefutun  Nancéen, 
Emmanuel  Bérc.  La  statue  de  Stanislas  (par  Jacquol)  s'élève  au 
centre  de  la  place  qui  porte  son  nom.  Celle-ci  forme  un  qua- 
drilatère à  pans  coupés,  long  de  lOti  mètres,  large  de  1-24"',44, 
entouré  de  pavillons  uniformes,  sur  les  deux  ailes  de  TllAtel  de 
ville,  qui  en  occupe  le  fond  et  dans  lequel  s'abrite  le  Mrisce  de  pein- 
ture et  de  scul/iture.  Jean  Laniuur,  le  grand  ferronnier  nancéen,  qui 
ouvra  ses  balcons  et  sa  magnifique  rampe  d'escalier,  créa,  pour  les 
quatre  pans  coupés  de  la  place,  d'admirables  grilles  en  fer  forgé, 
rehaussées  d'or,  d'un  goût  exquis  :  celles  des  angles  nord-est  et 
nonl-nuest    encadrent   deux    fimlaines   monumentales,    l'une    dite 


iTil"iic  lurriiin,  en  deui;mlrl 
XIV  insistait  près  du  duc  Ui: 
;e  sans   postérité  léguât   ses 


du  grand-duelié  de  Toscane,  la  Lorrnnir  a 
roi  détrôné  de  Pologne,  beau-père  de  l.om 
conditinn   que  cette   province   devini    fiin. 


niMil    .lu 
p;i-^.-   .1    1 

r,-\i.Hi--,,ii 

"'' 

..„I,L 

'■  '1 

nue  chel-Ueu 

de  prov 

Louis  XVI 

obtient  de 

Ro 

évèehés  de  Ni 

ucij  et  do  Sa> 

La  Revo 

un  nt  d 

e  la 

ment  s  :  .1/. 

„,. 

/le,  M.,„ 

lie. 

deparleme 

it 

le  la  M, 

s. -Il, 

traité  de  . 

'ar 

s,  des  V 

Ill'S 

Sarrelouis 

R 

éling,   A 

nevi 

l'n  second  dememluv- 
ment,  bien  plus  douloureux,  s'accomplit  en  IsTl  : 
nous  perdions  les  deux  tiers  de  la  Moselle,  deux  arron- 
dissements de  la  Meurlhe,  un  canton  et  demi  des 
Vosges.  De  ce  qui  restait,  on  fit  Meurtlie-ei-Moselle. 
Metz,  Saint-.U'oId,  Dieuïc  et  Château-Salins  sont  restés 


430 


LA     FRANCE 


Statue  Je  Jeanne  d'Arc, 
par  Mercii^,  au  débouclii^ 
de  la  rue  de  la  Monnaie. 
A  l'autre  pcMe  de  l'an- 
cien quartier,  Vcc/lisc  di^ 
Cordehets ,  voisine  du 
Palais  durai,  construih' 
[ur  Wrnr  II,  ensnuvi'nii 
,1.    -,  n;,  I  m,    MU   h'  (lue 

,M,unuidunlungaLn- 
ilon  et  d  un  violent  in- 
I  endie.  On  y  a  lerueilli 
(  e  qui  leste  des,  tom- 
beaux des  piinces  loi- 
lains  :  niausoUe  d'An- 
toine de  Vaudi  moni , 
.  lui   de   liiii.     Il     dont 


,11, 


e  et  l'autre 
"iny   (àiiba 


Je  Neptune,  dontl 
et    de  Cylflé,    si 


de    liartl 
masses  de  ve 

Les  plus  beaux  monuiiirnls  de  Xiinc 
voisine  un  peu  effacée  de  rilôlel  de  \ 
ailes  de  la  place  Stanislas  :  à  droite,  1 
au  fond,  l'Arc  de  triomphe,  dont  les  poil 
marbre  blanc,  ouvrent  sur  la  longue  es 
ancienne  terre  inculte  et  marécageuse,  où 


statues  I 
Jétachei 


l'iit  sur  les  deux 
Miiclie,  leThéàtre; 
-  «le  bas-reliefs  en 
M  lie  delà  Carrière, 
muaient  jadis  les 


nencee,  en  1008,  pai  b' 
lue  Chailes  III,  lestaii- 
ée  au  xviii°  siècle  p  ir 
'empeieur  autiirlm  n 
'lançois  1«',  de  la  mai- 
,ûn  de  Loiraine,  puis 
lu  xrc». 

Ce  vieux  quaitiei,  ou 
subsistent  encoie  quel- 
ques anciens  hôtels,  ou- 
vre, par  la  Grande  Rue, 
,(>s  tours,  élevées  dans  la  se- 
la  continuité  des  remparts  et 
'.Mil,  ornée  de  bas-reliefs  que 
novateur  de  Nancy.  Le  Palaix 
M I  le,  commencé  au  xiv'  siècle, 
nservé,  depuis  le  violent  i 


tournois,  les  carrousels  et  les  divertissements  de  la  cour  de  Lorrai 


A  droite  et  à  gauche,  sous  l'aile  de 
d'Héré  et  celle  de  Jacques  Callut, 
qu'accompagnent  les  bustes  des  cé- 
lèbres graveurs,  leurs  compatriotes, 
Israël  Si/lveslre  et  Ferdinand  de  Saint- 
Urbain.  Entre  le  Palais  de  justice  et 
le  Tribunal  de  commerce,  qui  se 
regardent,  l'avenue  s'étend  jusqu'au 
pakiis  du  (iouvernement,  qu'une  dou- 
i)le  colonnade  en  hémicycle  relieaux 
constructions  latérales,  en  se  déga- 
geant, d'un  côté,  sur  le  magnifique 
parc  de  la  Pépinière,  de  l'autre  sur 
le  vieux  Nancy.  Établie  par  le  roi 
Stanislas  (1665)  sur  l'emplacement 
des  anciennes  forlilîcations  de  la 
ville  (bastion  des  Dames),  la  prome- 
nade de  la  Pépinière  forme  un  qua- 
drilatère de  23  hectares  planté  d'ar- 
bres magniliques  :  ormes,  trembles, 
frênes,  distribués  en  quinconce  au- 
tour des  serres,  des  corbeilles  Ueu- 
ries,  des  pelouses  vertes  et  des  eaux 
jaillissantes. 

Dans  le  voisinage,  la  vieille  ville, 
groupée  autour  de  l'ancien  Palais 
ducal,  offre  à  la  curiosité,  outre 
l'éi^lïso  Saint-Epvrc,  magnifique  édi- 
fice de  style  ogival,  construit  de  1864 
à  iHl\,  d'après  les  plans  de  Morey, 
sur  la  place  qui  précède  l'église, 
la  statue  équestre  en  bronze  du 
duc  René  II,  vainqueur  de  Charles 
le    Téméraire,    par    Mathias    Schiff. 


sur  la  porte  de  la  Cra/fe,  dont  les  liau 
conde  moitié  du  xV  siècle,  roiii|iaieiit 
précèdent  la  porte  de  la  Cihnhllr  (i: 
surmonte  la  statue  de  Charles  III,  \r  i', 
ducal,  qui  occupait  le  cœur  de  l.i  vieille 
achevé  au  xvi=  et  souvent  modilié,  n'a 

cendie  qui  faillit  le  consumer,  dans  la  nuit  du  16  au  17  juillet  1871, 
qu'une  aile  en  façade  sur  la  Grande  Rue.  Sa  double  entrée  de  la 
grande  et  petite  porterie,  que  surmonte  la  slaliie  iiiiieslie  du  due 
Antoine,  dans  un  charmant  décor  ogival  (|iie  ll,iih|ii.  ni  dis  balcmis 
découpés  à  jour;  la  jolie  galerie  voûtée  doiin.inl  sur  b  .-  massifs  d'un 
petit  square  intérieur;  le  Masée  Inr- 
rnin,    réuni  au  premier  étage,  avec 
,  ses  belles  tapisseries  dites  de  Charles 

1  le   Téméraire,  ses  vitrines  remplies 

i  d'nbjels  d'art,  des  tableaux,  des  es- 

M  lampes,  des  faïences,  des  médailles, 

S  ili  s  s(  eaux,  des  gravures  (pompe  fii- 

^\  m  lue  de  Charles  III),  évoquent  sous 

JB'\  Il  s  yeux  la  vie    de  l'ancienne   Lor- 

w'       >  j         ;((//ie  et  le  souvenir  de  ses  fZucs. 

La  ville  ducale  ou  ville  vieille,  res- 
seirée  dans  la  ceinture  de  ses  rem- 
|Mi  ts,  aujourd'hui  remplacés  au  nord- 
I  si  par  la  promenade  de  la  Pé/nnicrc, 
,111  sud-ouest  par  le  long  cours  Léu- 
jiidd,  entre  la  porte  Desilles  et  le  mo- 
iiiiiiient  Carnot,  a  dès  longtemps  dé- 
liiiidé  la  grande  rue  Stanislas  et  la 
me  Sainte -Catherine,  tendues  sur 
M  m  front,  et  soudées  au  centre  à  la 
place  Stanislas.  Alors,  s'étale  lamarée 
iinmlante  du  Nancy  moderne,  coupé 
lie  mes  à  angle  droit,  sur  l'axe  lon- 
Liiiidinal  de  la  rue  Saint-Dizier.  L'iii- 
liisection  des  rues  Saint-Jean  et 
^.iiiit-Georges,  avec  cetle  longue  ar- 
li  le,  marque  le  puiiil  eeiilial  du 
iiiiiuvement. 

^ur  le  front  nord  ucculcnliil  d<!  la 
I  illc  neuve,  en  liaison  avec  le  cours 
!,(  opold,  bordure  de  la  cité  primi- 
tive, le  palais  de  l'Université  (construit 
de  1858  à  1870),  s'élève  sur  la  place 


MASSIFS     ANCIENS     DE     L'EST 


431 


Carnot  ;  la  Bibliothè'jite, 
place  Malhieu-de-Dom- 
liaslo  ;  rueljambetla,  le /Li/- 
a'c  Droniil,  dont  une  partie 
occupe  l'ancien  couvent 
(les  Mini  tues  (cloître)  et  de 
la  Visitalion  (chapolle);la 
/'  1    l'i  ince   lasiU 

/        /    I     "'    concpits  et 


\  \  I        1  r  lin 

I  \       I  i  I    I    ncien 

I        vél 
I      I       1111    me 
I  n  1  m  in  de  1 
I    t    II     1     Nincy  (3  ]in 
\     1  1  1         lier  i   dcB   i 
I   I  c    quL  sui monte  un 
cioix  1  uaine  a   doull 
I    isdlon    enfin  11  ;o(    / 
lit    n    nnirne  touinell 
1  i  xii°  siècle    le  plus  an 
1  nmonumentd   >an  ^ 
I    1  s    i  1 1       I   1 1  n  1  I 
1   !,1    ni|l  e        lil     S       r 
Jr         l      \      I     V  t  i 

voisinage  de  laquelle  lut 
trouvé,  en  1895,  un  ci- 
metière    mérovingien. 

Au  front  nord  oriental  de  la  ville 
fiin'slicre  et  son  riche  musée  foresti 
ment  du  D''  Crevaux,  explorateur); 
d'arbres  et  de  beaux  hôtels,  ornée,  ai 
nienlale  érigée  par  Stanislas, 
en  mémoire  du  traité  d'al- 
liance conclu  (1=''  mai  IToGj 
entre  Louis  XV  et  l'impéra- 
trice Marie-Thérèse. 

Au  sud  de  rilôlel  de  ville  : 
la  Cothédrnk  et  ses  deux  tours 
décorées  de  pilastres  et  de  ba- 
lustres,  construite  en  ITdli 
par  Hardouin  Mansanl  etCici- 
main  Boffrand,  à  l'iiiiilalinn 
de  l'église  romaine  de  Saiiil- 
AndréduVal.  L'inti'rieur,  un 
peu  froid,  ne  manque  pas  ib' 
majesté  et  d'une  certaine  ri- 
chesse. I.a  maison  de  Jean  Di- 
iiKiur,  ornée  par  lui  de  bal- 
cons en  fer  forgé;  celle  011 
naquit  le  général /)roi«)<;  celle 
du  miniaturiste  Isaheij;  la 
pnrle  Saint-Nicidns,  édifiée 
par  Charles  111,  au  début  du 
xvii=  siècle;  l'église  Sainl- 
Nicalas,  de  style  Renais- 
sance fl87:;-1881);  l'immensf 
llépilal  civil;  l'église  Sainl- 
l'urrr  1  ISSo),  en  style  ogi- 
val du  xiv=  siècle;  l'église 
de  Buii-Sccnr(rs,  élevée  par 
Stanislas  (1738-1741),  sur 
l'emplacement  d'une  an- 
cienne chapelle  qu'iTii-'ea  le 
duc  René  II,  pour  c(iiimuMiio- 
rersa  victoire  de  Nancy,  coni- 
plèlent,  à  l'extrémilé  de  la 
rue  de  Strasbourg,  faubourg 
Saint-Pierre,  l'inventaire  de 
•ce  qui  prête  à  la  ville  neuve 
•  de  Nanci/  un  intérêt  dail. 
L'afflux  des  immigrants 


i *  iiilW"'--'' 


neuve  se  rattachent   :    VÉode         d'Alsacc-l.orraine   Invnn 
er;  le  Jardin  b(jtani<jiie  {monw-  la  populatinn   de  .V  /,.  .,  ,■ 

la  /ilacc  d'Alliance,  encadrée  Me  plus  en  [iliis,  !•  ■-  I mli 


Champigneulles...  l'ailont  l'mdiis- 
Irie  a  pris  un  inaL'ii  lllque 
essor. 

Industrie  de  Meurthe-et- 
Moselle.  —  Le  fer  est  l'une  des 
rlclie>ses  du  sol  lorrain.  1/Alle- 
iii.ienc  ayniit  pris,  on  1.S71,  la 
lin  Mil  iirr'  ri  1  I  |ilii-  ur, Mille  par- 


■  |ui.|ii.  \  r~  iniiierais  de 
illininr    .le    .\|.ill-the-ct- 

N  un  v.  (:li:iiM|.ieneuIles 
.-wy)  se  preleiit  adnii- 
■nl,  par  leur  teneur  en 
ire,  à  la  production  des 
!■  niiiul.ii.'e.  Grâce  au  pro- 

--riie  I-,   on  en  fait  des 

■  ^.•  11-  iils.  Meni'the-et- 
nilir  |iMurles  deux  tiers 

|ii-"liirliiin  totale  de  la 


lent  de  liripi/,  le 
iliiiurg  et  les  nr- 
ili'  TliionviUe  et 
I  un  champ  nii- 
■rl.ii'cs,  d'un  seul 
lit,  irnprès  des 
;  iMi!li,ii-,ls  de 
i   -  Moselle 


liauls 


■,/.I\ 


1/       .-,,,   .V,//i,7/,   Luiiéville... 

I  •  1  reiluclion  du  sel,  en  Lor- 
1  lin.  .  -n  perd  dans  la  nuit  du 
|i  i--i  .  ililte  industrie  prospérait 
ilejn.  aux  temps  mérovingiens. 
Mais,  à  la  fin  du  xvni=  siècle,  il 


(1)  Voy.  :  Mémoire  publié  par  la 
hamlire  de  commerce  de  Mcmtlic- 
t-MoselIc,  à  l'occasion  du  cinquan- 
enaire  de  sa  fondation. 


4-32 


LA     FRANCE 


paille,  bitn  qu  on  y  emploie  les  matières 
les  plus  diverse»;,  celles  du  rhipeau  tresse 
dune  seule  piere  a\LC  H  feuille  du  pal- 
mier 1  alania  glaucophyUa,  et  du  cha 
peau  Panama  (Nancy  et  Luneville),  la 
filatute  et  le  tusarje  mecaniipie  du  cotnn 
très  en  pm^ns  (BlainMlii  BHmnnt  lu 
n.Mll       N.ii   ^     VT,nt\,      I        lu  P    ,t       H 


deiie  siii  lull,  limpniii  ni  ,1  11  j>ho 
lypte,  qui  ont  fait  de  Nain  >/  un  centre 
pogiapliiiiue  des  plus  importants  1  (» 
geiie  de  Pont  i-Mousson  rmie  de  (i 
dtpinal  lalabutation  descfo/ps  «7  nu 
la  ciiilallei  le  de  Dattaral,  l\  pu  mu  il 
mimdL    ou  1  lin  inouli    _i  i\i    il  ili      n 


des^ot(e/s,l 
Tantonrillel 

donne    i  1 i f 


md  e 


n  y  i\  Ti 
ploihh, 

1     fil  Ml 


Thpii^i      Vo,,(,ua     (lu, 


c>Unil 
li/nce 


feciileiie  qlucoseiie  de 
■  en  gio':,  centre  d  ippioMMonneim  nt  di 


siline  C  l  i  1  R  i|ULU  Isl  i  M  \  i^u 
gemme  lui r  un,  a  la  piofondeui  de 
bo  mtticb  et  traversa  une  épaisseur 
de  Sj"'  ')»  de  SI  I    i_n  si\  ])an<  s    sxns 

Des  V  H  I   I       I    \|  I   il   11   M       I    mil 
lent       I     i I  lui    ni   m 


lIui 


^aulmiii  de  Meurtlie  et  Moselle  fut 
constitue  T  ic,  Château  Sahm, 
Dieuze  nous  mil  i  II  |iiis  mlsVl 
Mais  1,  nliniMl  In  I  M,  ni  ili 
fere    i\    i  i  '  lui// 

sur  M       II        '  I         <// 

on  pi  ni  hi  I  I  II  I  1  il  11  i 
400  kilometiLb  e  mes  la  bupeilieie 
totale  du  gisement  et  1  épaisseur  to 
talc  du  sel  mnimn  ^^lnnt  dt  in  i 
70  mt  h  (M  un    I       I  In     11    ill\ 

glles     ihl    il,  Il        lin  ,  s 

ploili    I  I  II 

en<)al,,  im 

des  1  II  1 1   1        I     I  1   1 1  il  I   11    I  I 

lajmnili  »  i  1  i  li  mil  I  I  m  ili  i 
natuii  II  u  11  hh  i  II  |  i  Imli  |i  ii 
salui  itiun  di  s        ni  ihl    i         II 

existe  en  Mmi  II  l  M  II  i/i 
ialines,  le  sel  t       |  I   M      i 

baint  \icolas  \  n  m  \ill  l  s  uni 
Laurent  Les  <  nm  i  s^i  ns  se  i  n 
centrent  dans  la  vallée  delà  Meui  th 
celle  du  banon,  aflluent  de  letli 
uviere,  non  loin  de  Dombasle,  el 
dans  la  vallée  de  la  Mmelle,  i 
Tonnes  I  e  se/  rend  d  eminents  sei 
vices  a  1  aliment  iliim     i  l^le^ap'^ 

îafiîiiii  ili  n    I     h   s  I,  le 

fet  et  du  it/    U  emuiint  il  i|iiiilii 
la  fibiique  du  iiuii    dt    juime  i|iiiiii 
piles  et  charbons  eleLtmiiu-    i  \  m 
dœu-ire,  lindustiie    du  cha/iaii   tli 


paille 


en    tiessLs 


1  ation  des  paves  et  des  dalles  en  ciment,  les  iuileiteà  mécaniques  ? 
Personnages  historiqfues    —   ^amf  }  mr  ul  de   l     m^    (Mqiu    de 


Toul(l 

,lr  T  17  ) 


lils  nés  i  \  mcj  ,  (  /nul  -.  111  duc 
de  Lm  1  aine  (Wxi  16081  kieno\  iliiir 
ili     Nan(-\       1(     pcintri    di    smiluir 


(1G17-Ih72)    ;mO(/M//icm 
de  genre   ne  a  Nam  \  (K 

I      /•     Vnuhiin  I     K  'd  IC 


i  Lorraine,  par  E.  Geeau. 


-E      DITU      ni;     LA      llECEVniiSSE. 


I  \ini  \  j-îs  isl  1  \(  s/,,///,/  ne 
a  Luneville  (17ol),  gênerai  vendéen, 
fusillé   à  Angers,    en  1796;   l'abbé 


MASSIFS     A.NCIKNS     DK     L'EST 


433 


ll,;,nisl,  b.-ii 
(I77'.-1.S8S); 


il<'  ri'iii|it'ifur,  lici'os  lie  Wagram,  Leipzig,  Waterlo. 
sumoiiiiiu-  le  «  Srige  de  la  grande  armée  »;  l'agronoiii 
Miilhieu  de  DoinljHsIf,  né  à  Nancy  '1777-Is",;!^  ;  ri,,,,,/, 
Ainhroixe  Rer/nier.  duc-  dr  .Ui/w.».  (ils  d'un  nh  uiii^ 
de  Blainont,  avocil  ,  dr|iiil.'  .mx  Kl.its  i^nn  imhx 
membre  du  Conseil  drs  Aii,i,-n>,  ;^nmd  .Invr  ,, 
ministre  de  la  Justice  en  ixd-i;  Jeini-Ii/miiflJi.,, 
Gerrird  de  Grnndville,  dessinateur  et  humuri-l.  .  n 
à  Nancy  (lso3-18i7);  Eiir/ène  Schneider  (l.xii.  1x7, 
restaurateur  duCreusol;  Henri  d'Arboi.i  de  Jiilmn, 
ville,  l'un  des  maîtres  de  la  science  cclti(|iie,  né 
Nancy  (I8i7-1910). 


Superficie  :  ri8G3.S'i  hectares  (Ca<laslrol.  Po- 
pulation :  433  914  haliilaiits.  Cliid'-jini  Épinal. 
Sous-préfectures  :  Mirecourt,  Neufchâteau, 
Saint-Dié,  Remiremont.  —  29  cantons, 
r;:!ll  cunniunes;  "'■  corps  d'ai-mée  (Besançon).  Cour  d'appel  et  Ara- 
driiiie    de   -Nancy,   livéclié  Je  Saint-1)ié  (sullVagant  de    licsaiiçun) 


les  i 


lys  et  se  rattachent  à  celui  Je  Girimin(/ni/,  qui 
'k  Vosues  sur  liellorl,  la  trouée  de   VaUieu  et 


Le  Jépartenient  des  Vosges  tenj  la  main,  de  la  Meurtlie-.d-Mdselle 
à  la  Meuse,  de  la  Sclilucht'à  Xeufcliàleau-Doniremy.  Au  c. intact  des 
montagnes  et  de  la  plaine,  et  à  peu  près  au  centre  Je  l'écarlenient, 
Kpinal  en  est  la  citadelle  :  Jes  forts  hissés  sur  les  premiers  contre- 
forts Jes  Vosges  et  les  talus  J'approche  Jes  Faucilles  eu  assurent 
la  Jéfense;  le  plus  élevé  coui-.ume  le  l.allon  .le  Scrvance,  à  1  21(1  mè- 
tres J'allitude.  De  là  Jusqu'à  Brllnrt,  J.-s  forts  d'arrêt  commanJent 


1 

p 

f   1 

it 

]mLM 

■ 

"i^^^r 

1 

Mk^Ê^m^ 

Epinal   ;30  0'i2  1 

fondée,  eu  980,  par 
XV'  siècle,  aux  duo 
XVII'  siècle,  la  plaie 
fortifications  et  déli 
Lorraine  :  sou  chap 
de  1870-1871,    en  1 


-me  reirionte  a  une  église 
c  M,-t/.,  appartint,  Jurant  le 
^'■■e  à  Jiverses  reprises  au 
'■(liai  de  Créqui  ruiner  ses 
Ile  cli'vint  française  avec  la 
"S  était  célèbre.  La  guerre 
t  un  afflux  J'émigraiits  qui  fuyaient 


la  domination  prussienne,  a  plus  que  Joublé  sa  population  et,  Ju 
même  cou[(,  donné  un  bel  élan  à  son  activité.  L'inJustrie  colonnière 
y  fait  vivre  Je  nombreuses  usines.  C'est  une  vieille  cité  très  mo- 
derne :  la  Moselle  s'y  Jivise  en  Jeux  bras.  L'île  circonscrite  par  le 
cours  Je  la  rivière  et  le  hras  canalisé  Jit  des  GranJs-Moulins  ren- 
ferme la  «  l'élite  ville  »  :  là  se  trouvent  la  Bourse  et  le  Tribunal  de 
Commerce;  à  la  proue  J'amout  Je  l'épave  insulaire,  la  Bibliothèque 
et  le  M,i-ri\  l'une  provenant  surtout  Jes  fonds  des  abbayes  de  Se- 
iiones  .1  d  i;iiv;il,  iiche  Je  manuscrits  ei  |,.-ie   d.ins  une  curieuse 

r.r(.n-liluli.pn   de    maison    romaine;  lauli iii|ii  ruant,  avec  ses 

(•(dieclions  arciii'dliigiques  (groupe  éciuesiie  de  l'uitieux,  bas-relief 
Ju  Donon),  J'intéressantes  galeries  Je  moulages  et  Je  tableaux. 
Trois  ponts  relient  la  Petite  ville  à  la  Grande,  échelonnée  sur  la 
rive  droite  jusqu'aux  versants  qui  portent  les  débris  méconnais- 
sables Je  l'ancien  château,  Jans  le  caJre  Ju  jiarc  Doublât,  aux 
magnitiiiues  ombrages.   L'église  Saint-Giicric,  fonJée  au  xi'  siècle, 


iU 


LA     FUAACR 


reconstruite  au  xiii°,  sa  tour  ro- 
mane, ses  tourelles  coiffées  de 
pierre,  son  portail  du  nord,  la 
nef  au  triforium  trilobé,  méritent 
l'attention  de  larcliéologue.  I.e 
palais  de  Justice,  le  Théâtre, 
l'HAtel  de  \ille  (l7o7)  gravitent 
non  loin  de  la  vieille  église,  au 
voisinage  de  la  rue  du  Pont,  tiès 
animée,  qui  ronduit  à  la  pla(  e 
des  Vosges  (maisons  à  arcades  . 
I,e  long  de  lari\ière,  les  cons- 
tructions modernes  du  Collège  el 
de  l'École  industiielle  fiôlent  le 
quai  Jules-Ferry  et  précèdent  l,i 
magnifique  promenade  du  Ciiin\ 
qui  se  déroule  ,i\(  <  l.i  Mnsflli',  en 
liaison, del'aulif  I 'il(  .ln(  li.iiii|i- 
de-Mars,  avec  1  ,im  ii\i<  (luilai-iise 
des  Templiei  s.  i.cs  euviiniib 
offrent   de  belles    promenades. 

La  vie  est  intense  au  seuil  des 
Vosges,  (lins  la  Plaine  et  la  Mon 
tngne.  A  la  première  ses  cliamj  s 
de  céréales  de  b  tt  ra\es  de  lin 
de  houblon  sa  11  N  f  1 
teau),    son   /  |        1        I        i 

de  merises    I  I 

dessus    d  elle     1       i    i  I 

hautes  Chaun  es  i   m  an    fn  It 

plateaux  jonches  de  fleurs  al|  e  ti  e 
le  serpolet  1  anémone  Hgentnne  i 
la  belle  tige  droite  ornée  de  ilciirs 
jaunes;  l'arnica,  la  renoniule  d.i- 
rée,  elc.  Du  lait  des  troniicniix  so 
fabrique  un  fromage,  faeon  gniyi'Ti', 
dit  géromé.  Gérardmer  en  est  le 
centre  de  dispersion. 

S.ans  p.arler  des  mines  de  lignite, 
des  tourbières,  des  eaux  minévales, 
dont  il  tire  un  sérieux  profit,  le  dé- 
partement des  VoHf/es  possède  une 
llorissanle   industrie    :    forges    de 
Bains,  fonderies  dÉpinal,  de  Robé- 
riiurt  (cloches),  de   Saint-Dié  (cui- 
vre);   d'importantes    filnlures     de 
coton,  la  plupart  avec  tissage  :  à  f'i-iii 
J.aniiènil,  au  Val-d'.\jol;  fll:iliirrs  di'  s 
à  Épiniil,  de  toiles  à   (lèraiilinci-;   ///<. 
lelli-s,   guipures  de   Mériioml  et   lulli 

Personnages  historiques.  —  Va 

cha.ssa  les  liourguignous  du  chrilc.an  d 
môH/,  châtelain  de  Saint-Dié, qui  aiiriit 
de  Nancy  (l'iTT);  Jeamie  d'Jrr, 
née  àDomn^ny  (1412),  brûlée  vive 
a  Kouen  (:to  niai  l^.Tl);  le  Mm- 
heureux  l'ierre  Fouirier  (i:,i.:.- 
li;/iU),  né  à  Mii-ecourt;  le  printiv 
Clauile  Gelée,  dit  Le  Lorrain  Himi- 
lliS2),  né  au  châte.au  de  Chaïuagne 
en  Lorraine,  mort  à  I{ome;  le 
sculpteur  Nicolas  Jacquin,  de 
Neufchâteau  {l(i25-16s;i)  ;  !,•  ^r:i- 
veur  Dominique  Colin  de  Min- 
<'ourt  (xviii«  siècle);  Laurenl  r,,/- 
hert,  poète  lyrique,  né  à  Fnnlc- 
nay-Ie-Châleau  (1751),  mort  à  Pa- 
ris (1780);  Joseph  Roussel,  histo- 
rien,nô.à  l'îpin.i^no'J-lSlS);  Victor 
l'frriii,i\\\  Vlc/iir,  né  àlaMarche 
1  Tiiii- iN'iM  ;  entré  au  service 
roiiiiii.'  tiiiilKMir,  à  quinze  ans, 
m.urcliHl  (Ir  h'i-ance  après  la  ba- 
taille de  Friediand,  duc  de  Bdl  une: 
le  comte  Doulwj  (de  la  Mcuiiljr  , 
ancien  ministre  (17C1-1S  lO  ;  /■'/■««- 
çois-Louis  Français,  peintre,  né 
à  Plombières  (18U-1897);  les 
hommes  politiques  :  Louis-Joseph 
Ituff'el,  de  Mirecourt  (1818-1898); 
Jules  Ferry,  de  Saint-Dié  (1832- 
isu;;);  J.  Métine,de  Remiremont. 


B.delaTeledeshiii-tiâ^^      Wf 
F'deïirnnnun^     ' 


i-lunl.aine 
in-Doron, 


\  Etival. 
énergique 


,  S.uilxui-es, 
3  de  calicots 
métier,  den- 
■ie  d'Kpinal; 


Territoire 

de  Bclfort. 

Superficie  :  60  900  hectares  (Ca- 
dastre). Population  :  101 38()habi- 
tants.  —  6  cantons,  106  commu- 
nes, 1'  corpsd'armée(BESANçoN). 
Cour  d'appel  et  Académie  de  Ri;- 
SANçoN.  Archevêché  de  Besançon. 

Le  territoire  ilc  Belfort.  seule 
pallie  du  département  ilu  ll.nii- 
liliin  demeurée  polili(iueiiienl 
fiançaise,  après  le  traité  de 
Francfort  (1871),  correspond  à 
pi  n  prés  à  ce  qu'était  l'arroiidis- 

sellielil, le  /,■,■//,„•/, linsl'aueienile 


garde  linlervalle  des  Vosges  au 
Jura.  Les  IV.rls  d'arrêt  de  Gim- 
iinn/in/,  ilii  Ballon  de  Servance,  ih' 
(  li'ili  nu-Lambert,  de  Rapt,  de  7{c- 
iiiiii'iniint,  Ci  Arches,  postés  à  tous 
les  débouchés  des  Vosges,  re- 
lient Belfort,  vers  le  nord,  au 
camp  retranché  d'Épinal.  Au  sud , 
Monthéliard,  flanqué  du  fort  de 
il  Cliaui  et  de  celui  du  mont 
Baul  accompagnes  de  battent  s, 
liiiie  lai  mte  du  Doiibs  et  ii  lie 
Il  1  I  11  e  lu  fnit  du  Innnnt 
{S  mil  1  iltilude)  en  anicuil 
I  1  ni  1  I  ude  et  i  4  kilomi- 
tii  s  de  h  tiontieie  suissi 

Ontie  son  ch  iteau  ue<  en- 
ceinte et  ses  ani  lens  foi  ts  de  h 
Miiitte  de  la  Justice  d(  s  Ilaul  s 
et  Bat'ies-Perchei  ceu\  de  T)i  n- 
firt  Borhereau  et  des  Barri  s  un  • 
circonvallalion  nouvelle  étend 
DE   uri-i'ou  r.  ,^y  j^^iij  |'n,.tion  de  Belfort. 

La  ville,  située  sur  la  Savuu- 
rcKsc,  :in  pieil  ilesciiliines  de  la  Miotte  et  de  la  Justice  et  à  365  mètres 
d'alliiii.le,  n'i  -I  l'Ioignée  de  la  frontière  que  de  11  kilomètres; 
à  'ri:i  kilnineti  (  ^  lie  Paris.  C'est  essentiellement  une  place  de  guerre. 
En  l.NTn-lNTI,  le  gi'iiéral  prussien  de  Treskow  l'assiégea.  Du  3  no- 
vembre 1870  au  16  février  1871,  un  bombardement  rigoureux  et  des 
combals  incessants  sur  les  positions  avancées  de  la  place  ne  purent 


la  constance 
J)ni/ert-/!„rh, 


touj 
■eau  et  d 


rs  ( 


LE     LION     DE     BELl'OnT. 


eil,  elle  courage  inlassable  du 
mîmes.  Belfort  ne  fut  rendu  à 
rciiiiemi  impuissant  qu'après 
1 1  (  oni  lusion  de  la  pai\  et  sui 
I  nidie  du  gouvernement  de  la 
lii  l(  use  nationale.  La  garnison 
sdi  lil  a\ec  les  honneuis  de  h 
gmue  Le  lion  _i_iiil.s|m  de 
Bailhiddi,  ,11-1  1  \  ^_.  s 
long  de2'iiiH  I,  s  m  Ih  m, - 
tu  s  de  haut,  un  i  usli>  au  liiuit 
du  locht  1  qui  porte  le  ch  i- 
leau,  ina^nilie  cette  gloueuse 
(Il  II  11^1  ^ni  11  ]il  n  e  il'  \imes, 
.inn|H  ,11  -  M  in  il  Ml, II,, 
.(J„,nln,    no'         J,s,   S,int 

DiUls    .1,1    XMll      SI,  ,1         Jl,l/o,t 

(3'l  i7()  habilaiils  ,  si  un,  \ille 
a,  li\,',  t  in,lnslM,  us. 

Personnages  historiques. 
—  L  il, lie  Jmtjh  de  La  fuite 
(171S  I7"'i  e,ii\  un,  m  iR,lf,,rl, 
Baith  I  Jos  s  /,,,,)  r,-  isii,), 
ne  a  Délie,  ^  nu  i  I  I  m,,, 
le  gênerai     /  '        /  me 

lioussel;  Fr.-.h        '/  |     mire 

d'histoire,  né  à  nriini  i  ,s ,  iMir.); 
Emile  Keller  (  1828-19(1  '0,  reprusen- 
lant  de  Belfort,  sa  ville  natale. 


mài^éÊè^.i*.iiis<é^tMi&lÉ^.i.':..,çm.i,.>^&^-J^i^'^^^^ 


JIPPEJVDJCE 


Précis    de 


l'Algérie 


et    d 


es 


Départements   ali^ériens. 


NOTIONS    GENERALES 


L'Alg-érie  jirolonge  la  France  sur 
l'iuilii^  rive  de  la  Méditerranée. 
M  liHiide  de  son  territoire  ap- 
|i.irlirnt  III  principe  à  celle  du  con- 
lliiiiil  al'iicain,  celte  côte,  sœur  de 
la  Prciveiiiy,  arrosée  de  notre  san?, 
Iranslorniée  par  le  labeur  français, 
nous  est  attachée  par  des  liens  si 
étroits  qu'une  description  de  la 
France  appelait,  au  moins,  un  exposé 
succinct  de  la  vie,  des  aspects,  des 
ressources  et  des  instilutions  d'un 
|>ays  dont  nous  avons  fait  corniue 
niic    partie    intégrant'    de    la    iiirre 

(".•■Ile  Icingue  suite  de  liants  reliefs 
-pii  s'i-ni  .iiile  au  front  jdongeant  de 
I  Alii^lih'  .lu  Xord  dans  les  ilôts  de  la 
M'ililri  raïK'e,  et  dont  les  ]n'incipaux 
s.mauets  passèrent,  aux  yeux  de  la 
faille  antique,  pour  soutenir  lavoiite 
du  ciel,  l'Atlas,  allongé  obliquement 
du  cap  Noun  au  cap  Bon,  forme  une 
iliaiiio  dont  les  plis,  le  plus  souvent 
]i,iiallèles,  encore  que  fragmentés  et 
ili^^lincts,  n'offrent  nulle  part  de  rup- 
luic  véritable.  La  région  dont  la  chaîne 
(!>•  ['Allas  est  l'ossature  offre  donc 
nue  remarquable  unité.  Le  Marne  à 
l'ouest,  V Algérie  au  centre,  la  Tunisie 
à  l'est  se  la  parlagcut. 


Ce  que  VAt'jérie  en  a  retenu  comprend  essentiellement  :  les  gra- 
dins étages  du  Tell,  de  la  plaine  littorale  à  la  vaste  esplanade  des 
Hauts  Plateaux,  que  contre-bulent,  au  sud,  les  7nassifs  sahariens. 

La  côte  d'Algérie,  dont  le  Tell  forme  le  rebord  méridional,  mas- 
sive, ]ieu  découpée,  battue  des  vents  du  nord,  n'ofl're  à  la  navigation 
que  peu  d'abris  naturels.  On  a  dû  y  suppléer  à  grands  frais  par  des 
ports  artificiels.  Les  meilleurs  sont,  à  l'ouest  :  à  défaut  de  Aemuurs, 
trop  ouvert  aux  vents  du  large,  la  rade  abritée  par  l'ilot  deRacligoun, 
où  la  Compagnie  de  Mokta-el-Hadid  a  construit  le  port  de  Mersa- 
Siili-Miiiiid  à  Heiii-Saf,  pour  l'exportation  des  minerais  de  fer  de 
la  iv-i.,n;  iiiiio  le  cap  Falcon  et  la  pointe  de  l'Aiguille,  le  port 
d'Oi'ui.  ,iu  fond  de  la  magnifique  rade  de  Mers-el-Kébir,  l'une  des  plus 
sûres  du  liltoral  algérien;  l'excellent  mouillage  d'Arzeu,  sous  le 
]M-omoiiloire  du  cap  Ferrât,  le  meilleur  abri  naturel  de  l'Algérie  oc- 
cidentale, récemment  aménagé;  sur  la  côte  droite  et  abrupte 
que  fninie  ii-  massif  côtier  du  Dalira,  le  lefuge  artificiel  de  l'enès,  à 
1  SOI)  iiirli  is  lie  la  ville,  abrité  de  l'est,  mais  exposé  aux  violences 
(lu  ihud  r[  (!..  l'ouest;  de  même  Cherckell,  l'antique  Cvsarea,  capi- 
tales de  Julm  II,  .|ui  eu  lit  une  ville  grecque,  riche  en  beaux  édifices, 
et  dont  If  l'Mi  I  r\\-\]  .st  très  sûr;  le  magnifique  port  é'Ahjer,  bien 
protégé  d' s  |i  iii|i.'i,s  (lu  nord-ouest  par  les  collines  du  ^S'a/tc/,  dé- 
fendu par  il.  -  j.'l.  (^  ;iu  uordetausud,  mais  dont  la  baie,  largement 
étalée  entre  la  pointe  Pescade  et  le  cap  Matifou,  s'agite  encore  sous 
la  houle  du  nord-est;  au  front  de  l'escarpe  de  la  grande  Kabylie, 
l'escale  de  Delh/s,  exposée  à  l'est;  Bouyie,  au  sortir  de  la  vallée  de 
la  Souniinam,  dans  le  plus  beau  golfe  du  monde  (18  020  habitants); 
bassin  récent  de  28  hectares,  pour  un  trafic  qui  a  plus  (|ue  vingtuph' 
depuis  trente  ans;  au  delà  d'une  côte  inliospitali('>re  qui  pointe  .iii 
cap  B<,u,,arn,oi.  le  p.. il  de  Ptalijipeville  i;2o  890  habitanls.  au  d.- 
l,(.u.  h.'  .l'iiii  r.i\iii  sur  le  golfe  de  Stora;  enfin  à  l'abri  de  la  cliaiMc 
lilloralc  de  l7-;./-."./A,  dans  une  situation  admirable,  le  bon  p. .il 
de  liane  (4(1  188  habilanls),  où  s'embari(uent  les  phos|diatcs  de 
Tébessa,  les  minerais  de  fer  de  Marouania,  les  bois  de  l'Edough,  b^s 
chevaux  et  les  bêtes  à  cornes  du  pays  d'élevage  qui  s'étend  entre 


436 


LA     FRANCE 


^<eréa 


IJ'.^h.^^.^ 


^.  „  "  VN^^s^^//4sïâti:^"  ::. 


Saalettè^ 

j\  Pantellar  a 

^'^H  licol 
'//imniLT  t 


Guelina  et  Souk-Aliras,  les  vins  ri 
bour.  Au  delcà  de  l'ancien  i///v'"/i',  I 
où,  dès  le  xvi"^  siècle,  une  C.iii]i|.,i- 
pour  la  pèche  du  corail:  cette  iiid 
la  C(illi\  est  tombée  depuis  peu  (''i 


'iilesde  la  vallée  de  la  Sey- 
ist  un  port  assez  médiocre 
>-<illaise  eut  un  comptoir 
(Lii  faisait  la  prospérité  de 


RELIEF 


l,e  Tell.  —  La  iéi;ion  du  Tell  ali^'éiicn,  mélani;.'  de  tcirrs  eulli- 
vables  (en  latin  telliis),  de  vallées  plus  ou  nmiiis  bien  arriisi'-es 
et  de  croupes  en  paiiie  boisées,  s'érige  à  la  IVontière  du  Jlaroc, 
avec  les  monts  de  Xlemcen,  dont  les  falaises  rougeàtres  enve- 
loppent cette  ville  assise  au  pied  de  leurs  escarpements,  entre  le 
douKIe  sillon  de  la  Tafna  et  de  son  aflluent  l'Isser.  La  situation  de 
TIciiKm  est  magnifique.  Son  berceau,  d'abord  un  camp  romain,  que 
l'on  apiielait  Pomaria,  pour  les  vergersqui  l'entouraient,  futcapitale 
d'un  petit  État  dont  les  émirs,  de  race  bciliéic,  l'I.iii'ot  vass.mx 
des  Omeyades  d'Iîspagne.  Le  Tleincrn 
actuel  (38  336  liabilants)  date  de  la  fin 
du  XI»  siècle.  Ses  monuments  del'époqnr 
arnho-berbcre ,  la  population  indigèni', 
les  environs  peuplés  d'oliviers  cenlr- 
naires,  de  figuiers,  de  caroubiers  font 
de  cette  ville  l'une  des  plus  inté- 
ressantes d'Algérie.  A  l'ouest  de  Tlcm- 
cen,  Oiiiljdfi,  oi'ciipée  par  nos  troupes, 
est  déjà  II'  Maine;  6  kilomètres  plus 
loin,  r<.ii.Ml  /./-/,  sous-aflluent  de  la 
'lariia,  tut  téiiioin  de  la  glorieuse  vic- 
loiie  gagnée  par  le  maréchal  Hiigeaml. 
avec  12  000  hommes,  sur  40000  Alam- 
cains,  que  commandait  le  fils  du  sultan 
du  Maroc,  Abd-er-Ralimàn,  poussé  contre 
nous  par  Abd-el-Kader  (13  août  1844). 

A  l'est  des  muiits  de  Tlemcen,  que  flan- 
quent au  sud  ceux  de  Dnija  et  de  leur 
prolonge,  les  monts  des  Béni-Ckuui/ranc, 


au  versant  desquels  s'attache  Mascara  (230(30  habitants),  le  mas- 
sif de  l'Ouarsenis,  découpé  à  l'est  et  au  nord  par  l'enroulement 
du  Chélif,  au  sud  par  un  affluent  de  cette  rivière,  à  l'ouest  par 
YoucdMina,  de  la  région  du  Tiaret,  forme  un  imposant  massif  mon- 
tagneux que  domine  de  800  mètres  environ  son  pic  principal.  Vous 
diriez,  à  voir  l'arête  abrupte  de  la  Sra-Sidi-nbd-rt-Kader,  crête  de 
8  kilomètres,  cà  une  altitude  moyenne  de  1  700  mètres,  la  nef  d'une 
callii'diale  cydopéeniie,  dont  le  Kef-Sidi-Amar,  qui  culmine  à 
1  !t'.i:i  mètres,  elle  ]lelhlii-irct,  moins  massif  mais  plus  dentelé,  seraient 
les  clochers  gigantesques.  Une  ceinture  de  chênes  verts  et  de  cèdres 
enveloppe  les  pentes  de  VOuarsenis,  dénudé  et  rocheux  dans  sa  partie 
supérieure.  Tcniet-cl-Haad,  à  1  660  mètres  d'altitude,  au  passage  le 
plus  fréquenté  du  massif,  entre  de  hauts  sommets  couverts  de  neige 
une  partie  de  l'année,  possède  une  magnifique  futaie  de  cèdres,  la 
plus  belle  d'Algérie,  dont  les  fûts  prodigieux,  pouvant  s'é'lever  à 
40  mètres  de  haut  sur  9  mètres  de  circonférence,  occupent,  entre 
1  3110  et  20(10    nielles  d'altitude,  l'uvinm  030  hectares. 

Le  massif  Kabyle  oiii/rnmle  Kabi/lic, 
sdiidi'  par  un  isllimo  étroit  au  nord  du 
Djurdjura,   mais  isolé   de  t.nis   eiMi'S, 

cii'tes  séparées  par  des  ravins  pinlnuds, 
dont  les  eaux  torrentielles  rmilent  en 
l'iuiveigeant  vers  le  fossé  coin  mua  du 
S, 'h, mil  (|iii  les  jette  à  la  mer.  Isnh's  snr 
Il  lus  In  lasses  et  les  versants  de  leurs 
neinlauiiis,  comme  sur  autant  de  eila- 
ileile.s  di-tendues  par  des  fiissi's  iialll- 
lels,  les  groupes  A-ni///''N,  In'i  iliei  m!  i  réels 
des  vieux  Numides  de  M,i-ini>sa  et  de 
Jngurlha  qu'aucune  invasimi  ne  put  as- 
sujettir, ont  conservé  jusqu'à  nous  une 
langue  à  part,  mais  distincte  des  langues 
sémitiques,  une  législation  coutumièi  e 
souvent  opposée  aux  prescriptions  du 
Coran,  des  usages  traditionnels  qui,  en 


Al'l'E.NDKJI-: 


m 


(Il  |ill  lie  l.l  piillique  is- 
I  uiiKiue,  Idissi'iit  a  la 
ffimnc,  t'[i(iusc  unique 
I  la  polysaniie  n  étant 
i|u"une  ex(  eption),  de^ 
ihoils  et  une  liheilé 
ui(  iinnub  de  ses  sd-uis 
il  Oiient,  bien  que  l.i 
ii'pudiation  héqucnlc 
nMide  sa  situation  en 
I  oie  pit'C  uic.  I)i\  1^1  > 
l'n  pplils  i;iou[)i's  111- 
d.  p.'ndanlb,  pies,|,i, 
toii|oiiis  I  n  i;iii  1  ic.  Il  s 
Knhiilos.  souneuv 
,n  iiit  tout  de  lilieil. 
n'ont  lainai.s  foi  nie  di 
I  onfédtM-ation  mn.- 
lale.  Chaque  villai.'i'  a 
hd  vie  pro[)iP,  son  <i^ 
semblée,  la  d/riinin. 
(  ompobée  de  notabli  ■- 
qui  gouverne  et  adini- 
iiistre  par  un  ainitii\ 
son  mandataire.  Mais 
ci-s  ^,n„|„..  f.n„.-s,  >, 
ri.sl,.n.u.pMl~.,.i..ni. 
n-|VlMn"Ml,M,,,,.x,l, 

vis,i,n^,li-|,a,lisoa;v,/>.  ^^onCES    lu.    ,',,, 

qui  se  disputent  le  pou- 
voir. Le  fo/' est  un  trait 

essi'iiliid  df  in  rnre  berbère.  Si  la  paix  française  a  mis  fin  aux  fusi 
ladi^  I  ■  _:.  .^  Jniit  il  fut  trop  souvent  la  cause,  son  esprit  subsis 
dans  1'^  l.i  I  iM'S  ri'nilettds  qu'entretient  le  sang  répandu,  de  faïuil 


assises  jurassiques, 
l  en  particulier  de 
alcaire  liasique,  ap- 
Milieiilpiesquo  toillà 
i/o/rï.Daiisles/Wior, 
épaisses  futaies  de 
lins,  sur  les  avant- 
lonts  qui  descendent 
la  mer  par  gradins, 
•s  clièues-licgcs,  les 
éi-ns  et  les  afarès  cou- 
rent d'énormes  espa- 
is.  C'i-st  iii  la  région 
lu  chêne-liège,  zone 
lloiale  tendue  entre 
vers 
lumi- 


et  a  ce  qu  i 
lement  guerrier; 


a  laiiiill.'.  Alla,  lie  a  sa  terre,  a  son  ludé-pi 
son  liiinueur  plus  qu'à  la  vie,  le  K al -,  \r  •■ 

il  nous  fallut  tiois  campagnes  (  In^' J- Is  l 'i-ls'iT)  et  trois  divisions 
pour  ramener  à  composition.  Euimic  i  cIIi.  soumission  n'était-elle 
qu'apparente  :  en  1871,  les  Knbylcs  se  soulevèrent  en  masse;  on 
n'arrêta  leur  marche  sur  Alger  qu'à  l'entrée  de  la  Mitidja.  Tizi- 
Ouzou  (;î0  838  habitants)  est  la  métropole  du  massif.  LeKabi/le  est, 
au  deniiiiiant,  un  jardinier  et  un  arboriculteur  émérite  :  le  frêne 
par  snii  liMiiJlagr,  le  chêne  à  glands  doux,  la  vigne,  le  caroubier, 
l'olivior  et  11'  lii;uier  pourvoient  à  son  alimentation  et  à  celle  dos 
bestiaux,  l.a  piopriidé  est  morcelée  au  delà  de  l'imaginable;  les 
villages  s'égrènent  le  long  des  pentes  en  rangs  serrés.  I.o  Knhi/lc 
est,  avant  tout,  un  Inivailleur,  l'pris  à  l'excès  d'égalité  :  si  rrxii;uili' 
de  son  domaine  restreint  oulio  iiirMiie  b'  piniluil  di'  smi  labiMir,  il 
émigré,  fait  b'S  travaux  agiii.'olrs  dans  la  idaini'de  la  Milulj,/,  pimbe 


lai^i's  à  pir  ,li.  1700  à  IWIO  II 
■-■•I'  il  I"  m  II  I'  à  peine,  vers  m 
il  \L.  I  I  s  Ml.  Constanliiie,  ti 
Lhaïae  dts  Bibans,  doublure 


11-  D.jurdjur 
l'ouest,  et  la  K 
rie  à  l'est,  sur  une 
épaisseur  de (iU  à 70  ki- 
lomètres. 

La  chaîne  des  Biibnr, 
que  rompent  Voued 
Arjriuxm  et  Yuunl  Et- 
h'c'bir,  forme  barrière 
entre  Bougie  et  Sétif; 
une  seule  route  la  tra- 
verse, en  empruntant 
le  défilé  de  VOned- 
Ai/rioun,  pendant  10 ki- 
lomèlres,  entre  des  fa- 
l'dies,  si  1  approchées  parfois  que  le 
11,  l.l  profondeur  du  ravin.  La  roule 
\eise  par  de  semblables  détilés  la 
du  Diiiidiura  et  des  liàbor,  sur  le 


front  intérieur  des  monts  de  Hodna,  coiitreforls  des  Hauts 
riateaux.  A  partir  de  Beni-Mansour,  les  dédilés  deviennent  sauvages 
et  lugubres,  entre  de  sombres  murailles  noirâtres,  maigrement 
piiiuées  de  pins  et  de  genévriers,  le  plus  souvent  semblables  à  des 
failles  de  houillères  :  ce  sont  les  l'iirtcs  de  fer,  dont  le  passage  par 
nos  colonnes  aux  ordres  du  maréchal  Valée  (28  octobre  1839)  fit 
époque  dans  la  pénétration  de  l'Algérie.  Des  liàbor  à  la  Khroumirie, 
les  monts  d'El-lCniiti)ur  s'alloimeiit  en  regard  de  la  côte  qu'occupe 
riiilippeville.  En  lin  l'échiné  littorale  de  VEdouijh,  qui  pointe  au  cnpdn 
Fir,  ,'i  l'i'st  di'  crlle  ville  et  à  l'ouest  de  Boue,  conslilue  un  massif 
isob',il'iiiii;iiir  \iib  aiiiqiie,dominantlamerde  plusde  1000  mètres. 
Li's  Hauts  Plateaux  se  composent  de  plaines  d'alti  tilde  dilTé  l'en  te, 
que  leur  étendue  fait  p.ii  ail  i  e  iiuirs  ciimnie  un  iiiii  oir,  mais  ([ui  sont 
en  léalitd  ondulées  cnniino  b'  Imid  .1  un.'  un  r  labouirr  [.ar  les 
vai,'iii's;  ils  sont 


sr/(-y;fo-  o>à  s', 
issentleseaii 
\ein.lles.      I 


B 


pchtr    KalniU, 


.|r      l'illio      !.■ 
IIX    SOMIlS    ka 


1,10  Kabi/lin    est 

sez    misérable, 
sans  aucune  des 

voisine.  C'est 


pirsM.iiia 


|..  r    par   (1rs    li- 

des  terrains 
mouvants,  en 
bordure  de  vas- 
les  dépôts  salins 
qui  miroitent  au 
soleil.  Le  hameau 


438 


LA     FRANCE 


du  Anidri  cumul  nuit  telle  '^  li- 
tuile  dt  srilee  a  9S8  melies  d  il- 
tilude  l)f\i  les  pi  ileaux  de  li 
pioMnce  d  Alcpi  sont  moins  (k- 
vebque  ceux  de  1  i  n  ^lon  d  Oi  m 
[.es  deux  Za/ne  Znhre  -IViatbt 
(32  000  hectai es)  Znloc  Llm /m 
(îiOOOO  hecfiiesl  -dstes  nuits 
saum  ilies,  sms  e  m  en  t  II  ou  le 
sel  &c  di  pose  d  ins  les  fonds  en 
nappes  biiUdnles  ut  sont  [ns  i 
900  mettes  d  altitude  Vu  de  boii- 
ch(  de  \oue<l  Mdnh  le  Rucher  île 
sel  re\t_le  1  existence  d  un  cite 
salifcie  dont  les  tilus  bleuitie 
atteignent  lamelles  Ine  loche 
de  coul   m  \  Il  I  ill     |  nui      i    ii_e 

Veitt      M     I     M  I  MM        I        1     |1     t 

et  se  u  II  II  II  I  u  III  iliiK- 
spheiiiius  ni  unis  d  11, lie  et 
de  bt  1  se  idMne  se  cie\ass( 
d'entonnoiis  piend  des  foimes 
fanlasti(|ues  Des  millieis  de  pi- 
geonsy  gîtent,  dessouices  salines 
en  emi  igent 

I  es  limita  Plateaux  de  la  rtcion 
de  Constantme  a  H  fois  moins 
laides  et  plus  accidenti  s  se  cieu 
sent  au  dessous  de  cette  mIIc 
en  de  nombreux  petits  bassins  : 
chottsil/rouci,  >4fn-i?e!rffl[...Mais,au 
sud-ouest,  la  chaîne  du  Hudna 
(plus  de  1  800  mètres)  sépare  le 
plateau  de  Sétif  (21000  habi- 
tants) d'une  vaste  dépression,  BISKr  V  •  M  \  1  \  1  M  1 
prolonge  des  Zalirez  algériens, 
longue  de  150  kilomètres  d'ouest 

en  est,  large  de  73  kilomètres  du  nord  au  sud,  où  le  diult  Hadna 
{MO  mètres  d'altitude),  marécage  saumàtre  aux  rives  incertaines, 
occupe,  au  centre,  70  kilomètres  sur  20.  Dans  ce  fond,  sous  les 
rayons  du  soleil  saharien  dardant  contre  les  roches  calcaires,  l'été 
est  torride.  Les  Hauts  Plateaux,  généralement  impropres  à  la 
culture,  offrent  des  pâturages  précieux  pour  les  nomades  sahariens 
et  produisent,  sur  de  grands  espaces,  l'alfa,  dont  l'induslrie  tire 
parti    pour   divers   usages,    notamment  la  fabrication    du   papier. 

Massifs  sahariens.  —Les  monlagnes  qui  appuient,  du  sud,  les 


Il  mis  Phi  nix  11  Mit  leui 
i  lue  diii  I  pi  le  \  I  II  iblesiem 
paitsau  I  II  lu  s /// // 7  jusqu  i 
IbOO  m  11  s  (I  lijuliui,  tandis 
qu  au  noul  elles  dominent  le  pi  i 
teau  de  800  a  1  000  nitties  A  1 1 
fionlieie  du  Mai  oc,  les  monts  de  s 
Aioui  alignent  obliquement  lu 
dessus  de  li  dipiessmn  ou  s  i 
butent  les  ksouret  les  p  ilraeiait  s 
du  Fiyiuj  de  micnilii|ueb  est  u 
penients  que  domine  1  isiihouetk 
du  Djchel-Mei  (2130  meties) 
Aolie  citadelle  dans  la  le^ion  est 
Am-Sefia,  chef  heu  d  un  teiu- 
toiie  milildue  qui  s  étend  jus- 
qu  au  Touat 

Le  Djebel  \)>iuh)    mi  h    de  ]  I  i 
teiux   élevés    et  di     hauts  som- 
mets   plonge  pdi    une    vent  il  1 
luuidille   leAe/ (.î(e//n  (1  jSbiii  - 
ti(  si     sur   la    d(  pussi   n    s  ili  i 


Mlle  st  h  1  ildises  d  pie  ,  a  1  esl 
l(  s  gaclas  sont  d  immenses  tables 
Il  jueiie  entaillées  dans  1  ef  ais 
s(  III  (lu  rocher.  Le  nom  de  ces 
111  'III  u'nes  leur  vient  de  la  tribu 
cil  s  Bi tu-Amour  ou  Beni-Atneur 
qui  les  occupait. 

Des    crêtes   parallèles,    brisées 
p,\r  les  Ouadi,  cherchant  une  is- 
sue  vers  les  vallées  sahariennes, 
composent  les  monts  des  Oukit- 
Null  et  du  Zab.  Djelfa  (1  loO  mètres  d'altitude),  très  froid  en  hiver, 
torride  en   été,  est  le  principal  marché  des  Ouled-Naîl,  riches  en 
troupeaux,  dont  les  territoires  de  parcours  s'étendent  jusqu'au  Djebel- 
Amour.  Latjhuuat,  au  débouché  de  leurs  montagnes,  sur  l'oued  ii;!, 
cours  supérieur  de  l'oued  Bjedi,  sert  de  liaison  entre  le  sud  oranais 
et  celui  de  Coiistantine  :  l'oasis  compte  environ  30  000  palmiers 
qui,  si  leurs  dattes  sont  médiocres,  couvrent  d'une   ombre   pro- 
tectrice de  plantureux  jardins,  où  prospèrent  à  l'envi,  mêlés  à  la 
vigne,  des  arbres  fruitiers  de  toute   sorte.  Laghouat  est  chef-lieu 
du    territoire    militaire    de    Gliardaïa.   A 
2  lO  kilometii  s  eiiMion  de  I  d.houdt  et   i 
iiii-(.h(  min  dOudigld,  Gharduia,  suite  di 
I  u(  lie  lium  une  dont  les  uidisons  s  t  td.i  iit 
Il    pM  iniides    sui     deb  teiidsb(b   souli - 
iiueb  d  au  id(  s,  est  l.i  i)iineipdle  cite  di  s 
1/  nbit)^,  lie  ibnes  d  oiigine,  qui,  clidssi  s 
(lui  ellpdi  1(  uisi  on  luionndiK  s,  aux  j  eux 
(l(  s(iuelb  llb   pdsbt  lit  poui    lit  letliiut  s,    se 
-  (lit  it  furies  daiib  ci  tte  it-ion  inliospi 
t  lime  t  l,dfoiep  de  tuudil  t  td  industiit  , 
lit  iiduenub  a  eit  ei   en  ]ili  iii   déseit,    i 
I  iide  de  juiils  (t  de  bdiiues,  plusuuis 
i-is   dont  !(     iiombie   des   palniKib  di - 

I  i  ^  rooiio 

(     -I  d  iiib  le  iiidsbif  de   1  Aurès,  I   t 
Il   ni  il    (b  bnidssilssdhaiiens,  sous  h  m  - 

II  11  II  I  (  onstdiitine,  (jue  se  du  bs(  lit  b  s 
I  III  h  iils  boillllK  ts  dt  1  AL'ilie,  d\ee  h 
'  /  2  {12  metiis''  De  longueb  an  te  s 
1      lili-ii  s,  spii,  I  .,  tomme  1(  s  phs  d  uni 

t   lU    I  I  I  I   11-    iiit  (  n  I   mil  I  ibbs  es    u 

I     m   nls  siii    d(  s  I  iMii^   iu\   piiois   d(  s- 

II   N  -  ill  i  li(  lit  l(  s  M^(  t  liions  Itb  plus 

1  lu  pdlmiei  dittui  aux  loK  ts  (I 

iistiluent  te  puissdnt  m  issif  i|iii 

M     pis  inoiiib  de  100  kilom<ti(- 

I  L-t  de  loutdEl  Kdiitiid.  Dtb  gioup  s 

Il  nomades,  ini-sedent  mes,  <ip[)aitpn  iiit 

i  1  i  1  ie(    beibeie,  j    ont  suspendu  leuis 

\illigts    d    deb   LKifb   inat(cssiH<b.   I  i 

y^MCQ  atl-Kaniara  esl  le  lossc  occiacnial 


APPENDICE 


/i3î) 


(Ir  rAdfèf,  la  porte  de  sortie  des  pLUciu'i 
Sahara,  dont  Diskra  occupe  le  hcuil. 

/?'7/»a,  plnsau  nord,  à  1  Oil  mrtns  d'.i 
liiiMi  .uiiisi'c,  111, li-,  froide  eu  hiver,  lirùKiii 
Kiiil'  .  I  '■^  11 .iir.-.,  avant  nous(1844),  y 

11^  s'i  I  uriil  11,  b  lortenient  établis àTiiii; 
i|i"  l'i  m,  ,111  (Il  liiit  du  II"  siècle,  la  III'  li 
(Miiip  (le  Ti  h:  ■.■.,!.  Des  citf^s  se  formèrent 
,'(,  Cdie  dcb  (.iiii|is:  les  ruines  très  ini- 
[lorldiites  (lui  en  restent,  surtout  à  Ttin- 
(jad,  donnent  l'idée  de  leur  grandeur 
passée.  Aux  environs  de  Tébossa  (an- 
cien Téiiesle),  les  ruines  anliciues  clans 
un  [ICI  iiiièlie  fdit  étendu,  les  \csli_''s 
(le  Mll,ii;cs,  ,1e  feiiu.-,  de  l,,l,iM|,n. 
(IllUlle.   Cir  1,1   (uHuie   de  l'ollVKr  hl-ill 

la  iichesse  de  ce  plateau,  aujouid  Imi 
|i,i>s  de  céréales,  témoiijuent  d'une  ,iii- 
iKlue  prospérité.  I.e  pays  est  ri(  lie  i  ii 
mines,  particulièrement  en  giseineuN  de 
lilinspkates,  dont  les  plus  productifs  sont 
ceux  du  Djebel-Kouif. 

?\<<)rine,  à  la  retombée  du  relief  des 
Xrmemcha,  sur  les  sables  sahariens,  est 
une  petite  oasis,  héritière  du  poste  et  de 
r,incien  camp  rcunain  Ad  Majores,  établi 
soiisTrajan,  à  la  suture  des  montagnes 
.1  du  deseit.   r/est  Biskra(10  0IH  lia- 


passèrent. 

:;ad,  à  Tébessa,  à  Lam. 

i'gion  Augusia,  venue 


la  capitale  de  la  légion  des  Zilmia-, 
"  de  steppes  parsemée  d'oasis,  à  l'est 
1  ouest,  au  pied  des  contreforts  de 


■s  et  des  monts  du  Zab  :  sans  parler  du  demi-million  de  pal- 
(lui  en  font  la  richesse,  de  vastes  étendues  y  sont  cultivées  en 
les,  grâce  aux  irrigations.  La  route  de  Touggourt  traverse  de 
■11  bout  l'oasis  de  Biskra,  et  cette  ville  est  le  chef-lieu  du  terri- 
militaire  groupé  en  plein  désert,  le  long  de  l'oued  Igharghar. 
Sahara,  en  elTet,  ne  mamiue  pas  d'eau  ni  de  lleuves,  mais, 
•cli,-ipp(>rà  la  chaleur  lorride,  les  ouadi  se  sont  faits  souterrains. 
(»ii  les  ramène  à  la  surface  par  des  puils 
cl  ( ciix-ci  s"i-rlicl(innent  le  plus  souvent 
dans  le  III  (icss('(lié  des  anciens  cours 
d'cui,  dont  ils  jnldiiiient  ainsi  la  route. 
I.a  r('i.'i(in  de  Tnaç/yoïirt  doit  la  vie 
aux  l'iir,n;cs  ,iil(>iens.  Un  grand  lleuve, 
V hihnr.jh.ir,  -rcssi  de  l'oued  Mijn,  qu'ali- 
inciihiiiiil  (le  n.iiiilireux  îifduenls  non 
eiicoiv  (li>|.,iius,  dcseeiid.iit  à  travers 
celle  1.-,,,,,  ,|,  .-diii,iii(.  ,1,.  l'Oued-Rir, 
jils.iu/i  1,1  (l('|.i.-M,,n  (lu  cliolt  Mi'hihir 
'(ou  Mrinr.  ,i ll,iiss('c  au  pied  de  l'Atlas, 
et  en  liaison  avec  le  cliott  Gharsa,  voisin 
(le  rimmensi!  nappe  du  choit  El-l>jerid 
(pie  piolonge  le  ihuU  El-Fedjedj,  pres(iuc 
(  11  \iie  de  la  Méditeiranée.  On  songeait  à 
leunir  ces  Méditerranées  en  miniature 
et  à  les  vivifier  [lar  l'afOux  des  eaux  ma- 
nnes, en  per(;ant  entre  elles  les  seuils  de 
séparation  et  l'isthme  qui  les  dislingue  de 
la  mer.  Mais  si  le  cliott  Melrir  est  à  30  mè- 
tres au-dessous  du  niveau  de  la  Médi- 
terianée,  il  n'en  est  point  ainsi  de  ses 
voisins  de  l'est.  Vlyharyhar,  s'il  revenait 
m  lour,  sel  ait  encoi  e  prisonnier,  à  moins 
il  un  alTaissement  de  la  région  voisine. 
Ii.iiis  ce  réservoir  du  Melrir,  où  il  s'abi- 
niiil,  descend  encoie  l'oued  Djedi,  venu 
(l(  l'ouest  et  de  fort  loin,  bien  au  delà  de 
1 .1  allouai,  au  C(rur  même  du  Zj>/'c/)e/-A«iw(r. 
bon  cours  longe  en  bordure  le  pied  de 


440 


LA     FRANCE 


lAllas  saharien, 
jusqu'au  dévalé 
(le  lAuivs.  Plus 
lie  40  oasis  et 
près  de  1  mil- 
lion de  palmiers 
puisent  la  vie 
aux  eaux  souter- 
raines deVIghar- 
i/liar,  captées  par 
les  puits  arté- 
siens. C'est  la 
fortuneJel'OKprf- 
Itir,  pays  de  dat- 
les  délicieuses, 
i|ue  peuple  une 
race  d'excellents 
ii;ricuUeurs  et 
l'habiles  arli- 
-ans,  d"orii.'ine 
Itnbère,  mêlée 
.le  sang  noir. 

Au  sud,  Ouar- 
•  ■la  puise  à  la 
nappe  arté- 
sienne de  l'oued 
Afya  la  sève  de 
,  ,,,„  ,.,.,,,.   „.,.,„^.  ses  500000  dat- 

tiers. Mais,  faute 
d'écoulement, 
les  eaux  ramenées  à  la  surface  engendrent  la  fièvre,  et  les  gens,  de 
sang  berbère,  ne  sont,  aux  alentours,  que  les  clients  des  Chambaas,  no- 
mades qui,  avec  les  Towarey,  exploitent  les  immenses  étendues  du  dé- 
sert jusqu'au  Niger  et  au  Tchad.  Al'estde  l'Oued-Rir,  le. S'k»/' égrène, 
dans  des  entonnoirs  creusés  jusque  près  de  la  nappe  souterraine, 
ses  groupes  de  maisons  en  gypse  rose,  couvertes  de  petites  koubas. 

CLIMAT   ET   COURS   D'EAU 


Phol.  de  M.  Fie 


Les  extrêmes  de  température,  dont  s'accommode  a: 
palmier,  rayonnement  intense  pendant  la  nuit,  chaleur 
dant  le  jour,  sont,  ave,-  la  i  a- 
reté  des  pluies,  la  m^rt  il>'  l,i 
végétation  dans  le  centre  ali  i- 
cain.  Il  n'en  est  pas  de  uieni.- 
du  littoral  algérien.  On  y 
distingue  deux  saisons  bien 
tranchées,  celle  des  phiies  et 
la  saison  sèclie.  Jlais  comme 
le  relief  est  infiniment  varié 
dans  le  Tell,  il  s'ensuit,  pour 
la  côte,  des  régimes  trèsdiffé- 
rents.  D'une  façon  générale, 
le  climat  du  littoral  est  mari- 
lime  et  tempéré,  mais,  à  tra- 
versas brèches  del' Atlas,  les 
souffles  cuisants  du  Sahara 
se  déchaînent  parfois  iii  lin 
lant  tout  sur  leur  |ii--i-  . 
Tous  les  excès  du  clim  II  .ii 
tinental  sévissent  sur  les  pla- 
teaux élevés;  malgré  la  lati- 
tude, on  y  connaît  la  neige  et 
les  froids  cruels  de  —  il)»  ,  à 
Lambèse),  après  des  chaleurs 
de-j-olj".  Alger  n'a  pas  de  gi-- 
lées  hivernales;  rarement,  en 
été,  la  chaleur  atteint  40°. 

Un  climat  aussi  variable 
que  celui  de  l'Afrique  du  Nord 
ne  peut  créer  que  des  cours 
d'eau  irréguliers,  de  débit 
inconstant,  sujets  à  l'extrême 
pauvreté  ou  aux  crues  exces- 
sives, inutiles  à  la  navigation 
et  sans  grande  valeur  pour 
l'industrie,  bous  seulement 
pour  l'irrigation  des  terres  au 


bien  I.. 

de  nen- 


moyen  de  bar- 
rages qui  re- 
tiennent le  trop- 
plein  de  leurs 
eaux,  dans  le 
cours  supérieur. 
Ainsi  de  larn/'/w, 
qui  draine  les 
eaux  de  la  fron- 
tière algéro-ma- 
rocaine.  Le  Siy 
et  ÏHabra,  dont 
le  commun  émis- 
saire dans  une 
région  basse  et 
marécageuse  est 
la  Mactn,  ne  va- 
lent que  par  les 
retenues  qui 
emmagasinent 
leurseaux:surle 
premier,  le  bar- 
rage des  C/icur/'s; 
sur  le  second, 
celui  de  Perré- 
yatix.  Grande 
vil  le  de  30000  ha- 
bitants, Sirfi-Zie/- 
Aiiè5j  métropole 
de  la  région  du 

Sig,  doit  son  développement  rapide  à  un  intense  labeur  agricole  : 
culture  du  froment,  de  l'olivier,  de  la  vigne,  élevage. 

Le  Chélif  est  le  fleuve  caractéristiiiue  d'Algérie  :  venu  de  fort  loin 
(fJoO  kilomètres),  il  puiseau  seuil  même  des  grands  massifs  sahariens 
(le  Djebel-Amour),  traverse  péniblement  les  Hauts  Plateaux  et  ne 
prend  d'importance  qu'au  moment  où,  contournant  l'Ouarsénis,  il 
se  développe  à  travers  une  large  vallée  où  font  étape  Miliana  et  Or- 
lénnsrille  (13  210  hal.itanls).  Son  irrégularité  est  extrême  :  il  passe 
de  3  à  1  200  mètres  cubes  à  la  seconde.  Aussi  en  a-t-on  capté  les  eaux 
pour  l'irrigation,  en  amont  de  Pontéba.  Bien  qu'un  peu  monotone, 
celte  vallée  n'est  pas  sans  charme,  lorsque  le  printemps  la  fleurit. 
Mais  en  été,  grâce  à  l'écran 
du  Dahra,  qui  la  soustrait 
aux  influences  marines  et 
aux  brises  rafraîchissantes, 
c'est  une  véritable  fournaise, 
it  pis  encore,  au-dessus  de 
Bmiltari,  qui  garde  le  passage 
des  stpjijii's  au  Tell  cultivable. 
Alors,  la  vallée  du  Chélif 
devient  désolée,  sans  une 
culture,  sans  une  herbe,  sans 
un  chardon,  où  un  ruisseau, 
assoiffé  en  été  et  bu  jusqu'à 
la  dernière  goutte,  creuse  en 
lii\er  un  lit  boueux,  sem- 
blable à  une  tranchée  vive, 
aux  flancs  de  laquelle  se 
suspendent  de  rares  lauriers 
roses,  poudreux  et  sales, 
qui  meurent  de  soif,  dans 
cette  ornière  cuisante.  2Jos- 
Ingatiem  est  une  ville  pros- 
père de  20930  habitants,  un 
peu  à  l'ouest  de  l'einbou- 
ihure  du  Chélif.  Mmagmii, 
.[ui  est  du  vo-^inaire.  rap- 
pelle  l'héi.,iqu.-   ,1.  1.  n-H    du 

ché  avec  I23.—  lJals  dans  un 
réduit  en  pierres  sèches,  tint 
tète,  pendant  quatre  jours, 
aux  12  000  Arabes  du  kbalifa 
d'Abd-el-Kader  (3-6  fév.  1840). 
A  mesure  que  la  montagne 
serre  de  plus  près  le  littoral, 
les  ouadi  qui  en  dévalent  d'é- 
tage en  étage,  pai-  une  suite 


1  -N  D  L  b  T  li  1  E 


apiM':.m)I(;e 


451 


(le  goifiies  entaillées  dans  les 
aiiMes  transversales,  prennent 
(le  plus  <^n  plus  le  caractère  tor- 
ronliel.  Ainsi  la  CIdffa,  que  l'on 
utilise  pour  les  cultures  de  la 
Milidja;  Vlascr  du  Titeri  qui,  se 
liinirtant  an  massif  de  Kabylic, 
l'enveloppe, àl  ouest,  parlesgor- 
ges  de  Palestro;  l'oued  Sehaon, 
chemin  de  ronde  oriental  du 
pays  kabyle;  l'oued  Soummam, 
i|ui  s'enrouleaupied  duDJurjura 
pour  gagner  la  mer  au-dessous 
(le  Hougie;  Voued  Ël-Kvlnr,  pio- 
longement  de  Vmicd  Buu-Mn- 
Z'iiig  et  du  fougueux  /{luiunrl, 
avpcle(iuel  il  rraucliit  les  d(;lil(>s 
des  liiibor,  p(mr  (inir  sur  une 
(  ote  di'serte,  à  l'ouest  du  cap 
liougaroun  ;  enfin,  a[)r(''s  le  Suf- 
!.nf,  ruisseau  de  Pliilippeville, 
la  Sri/hoiKs,',  1,;  seul  oued  d'Al- 
g(''rie  qui  ait  de  l'eau  en  toute 
saison,  vraie  rivi(''re  qui  porte 
des  barques  jusqu'à  10  kilomè- 
tres de  son  embouchure.  I,a  Jfrd/c 
[Kir  sa  source,  est  eu  ruajiMiic  \i:iv['u: 


d,i  ,1,.  S.iuk-Ahras, 


PRODUCTIONS    DU    SOL 


.,l,r 


I.a  flore  alg.'iicnne  ot  de 
p.uisse  à  merveille  sur  la  zone  lilt..ia|c.  Ilans  la  iifiiie  n'^giou, 
les  lentisqiira,  jujubiers,  palmiers  nain^,  mêlés  de  ci>^les  et  A'ns- 
phndHex,  rappellent  le  maquis  corse,  sorte  de  brousse  qui  recule 
peu  à  peu  devant  les  cultures.  De  belles  forêts,  peuplées  de  chèiins- 
lirijes,  chênes  verti,  cèdres,  jihis  d'Alep,  t/nii/ns,  s'étayent  aux  flancs 
des  montagnes.  Sur  les  hauts  plateaux,  le  steppe  et  ses  grandes 
étendues  d'nlfa  ou  de  maigres  plantes  sauvages  fni-mcnt  transition 

entre  les  cultures  de  la  plaine  tellienne  et  l'S  |mI raies  des  (^lasis 

sahariennes.  Bien  qu'exposée  aux  sécheres^.-.,  ,hi  m  mm]  ne  d'eau,  aux 
coups  de  vent  brûlants  du  désert,  la  cnltme  ,1,.  ,,p  ,i|,.s,  /;/r,  (/iv/r, 
a  mine,  mois,  son/lm.  :\  fait  p,ir  la  .■r,|r.ni,,il  i.  ai  .h-  |iiM_.|,.s  considé- 
rables :  les  rendenienls,  jaili-  li  ■  ^  IhM'^  .iy<-  |i^  |,|  -"  -.|.'s  prliiiilit's 
du  travail  indigène,  r-c  >oi[i  mervei  ll.ii,,  m.'iii  ,h,  iii,  yw  l'inipcirla- 

tion  des  méthodes  et  de  luiiiilla-e  .r^ le,    |.i..|Me~,  .i  la    culture 

intensive.  Bmifarik,  à 
:n  kilomètres  d'Alger, 
dans  la  plaine  de  la 
Mitidja,  donne  bien 
l'idée  (les  progrès  ac- 
ciunplis  dans  rex[doi- 
tation  du  sol:  à  côtii 
des  cércales,  blé,  orge, 
avoine,  on  y  cultive  la 
rit/ne  sur  des  milliers 
d'hectares,  Voraiv/cr,  le 
mandarinier,  les  plantes 
à  parfum,  le  labac,  les 
plantes  fourragères  (pé- 
|iiuières  et  distilleries 
importantes).  La  juxta- 
position de  la  montagne 
et  de  la  plaine  permet 
de  cultiver,  à  côté  des 
plantes  d'Afrique,  les 
arbres  fruitiers  d'Eu- 
rope :  h  Mcdéa,  par 
exemple,  dont  les  i  li- 
teaux s'enguirlandeul 
de  vignobles  jus.[ir,'i 
020   mètres  d'altitude. 

Peu  de  districts  si.nt 
favorables  à  l'élevage 
des  bètesà  cornes,  dans 
uu  pays  aussi  m  al  arrosé 
ipie  l'Algérie.  On  pra- 
ti.pie  pourtant  l'éle- 
vage du  cheval,  du  mu- 


let, de  l'àne,  mais  le  mouton 
est  la  grande  richesse  pasto- 
rale du  haut  pays  {de  8  à  9  mil- 
lions de  bètes). 

Les  gllrs  mélallifcres  de  l'Al- 
gi'iie  sont  encore  inromplète- 
Mient  exploités.  Ou  signale  le 
minerai  de  fer  en  abondance  : 
licni-Saf,  proche  de  l'emhou- 
cliure  de  la  Tafna,  est  entière- 
ment peuplé  par  les  ouvriers  de 
I  a  compagnie  J/o/i/rt-p/-//^'/(W  qui 
exploite  les  gîtes  ferrifères  de 
la  région  :  un  porta  été  spécia- 
lement construit  iJour  l'exporla- 
lion  du  minerai.  A  signaler  les 
I  i'  le  -  gisements  de  jdiosphate  de 
lu  llodna,  dans  les  mas- 
it  \MiMiisde  Bordj-hoii-Arrà- 
mlj.  cl  ceux  de  la  région  de  Té- 
hrssn,  oiiles  carrièies  du  djebel 
Kouïf  produisent  230000  tonnes 
par  an.  I)escrt».r//iPr?nrtte  salines, 
sulfatées  calciques,  analogues  à 
celles  du  bassin  de  Contrexé- 
ville,  sourdent  à  Ilammain-ltirha;  sur  la  route  de  Constanline  à 
Guelma,  les  superbes  sources  thermales  de  Hammnm-Mesicouline  sont 
riches  en  carbonates  de  chaux  et  d'une  température  exceptionnel- 
lement élevée.  VAbjirie  étant  surtout  un  pays  agricole,  la  grande 
industrie  proprement  dite  n'existe  qu'à  l'état  rudimentaire  et  s'ali- 
mente des  produits  du  sol  (minoteries,  huileries,  distilleries,  savon- 
neries). \^'nrt  indiijhie  produit  des  tapis,  des  burnous,  des  bi'oderies 
de  soie  ou  de  (ils  d'ni-  d  dai^rent  sur  cuir  ou  étofl'e;  des  bijoux,  des 
filigranes,  des  ini  i  ii>lali.iiis  (h;  coraux,  des  c\iivres  repoussés,  des 
produits  céramiiiues  (|ui  ne  sont  pas  sans  intérêt. 

Population.  —  Oiiahe  niillmns  -J-i'.*  'i7'i  indiijcnes  coudoient 
T'itiold  Earii/iériis,  d'inl  :i:iS:i7J  -oui  l-'in, irais  d'origine  ou  natu- 
ralises, le  reste    clan!    siii  I ■M,M|,n>,--   ,\/;\/„„/nnls,  ïlalie„>^  et  Mnl- 

Inis.    Pour  les  in.liijène-..   |,-    | 1    ,■.!    ,|r   i,(,c    lirrhrrr,    les    autres 

sont  Arabes,    ceiixci,    des    iuImi-  A.-    la    rnu-im'lc,    plus   nn    lunjns 
assimilés,    nomades    un    seini-iiMiii.nlcv .     h.Malanl    les    sleppes   et, 

imno' rial.  refu.u  -  il.ni-  !•■-  m  i~~ii~  ui.uila^'nenx  nu  les  oasis  du 

sud.  'l'nns  les  iniliu'''M'~  --11!  ui  11  ~iil  niau-,  :  .|iie|(i  11,.— nus,  comme  les 


E  LOUUIT. 


442 


LA    FRANCE 


aJci)ttsdelibecteloiuleeiidi  J/o/wmHieci  ied  iheibaiou  i  L\m  \  uli 
Jl  MaMuna  (enviions  tl  OilediibVille)  ststcite  iint  soi  le  Je  liefiHii'î 
une  oasihdu  d(seitlibj(iu      iKov/rr    nii 'în  1  d    1 1  liipolil  uir,  cl 


diUlb  les.  0  IblS  bllldUPllII  II  1      {il       1 

Leb  couvents,  ou  -o    (         I      ^ 

de   la  p  utent  les  pi    I  i  i 

et  de  buiexcitci    h  7  I  I  II 

Un  ijouveni  I        '     I   I        '      ' 

gouverne   et   i  Imi  i    t       I   1/  I 

conbeil  la  loi  du  1  l  dcccmlic  1  'OU  i 
dite  celle  du  nord  d  un  budget  speci  il 
et  de  la,  peibonnalite  civile  qui  lui  jei- 
met  de  contiactei  des  empiuntb  pcui 
les  tiavdux  d  utilité  publicjne  Des  de- 
puti  s  etbiniteuis  lepiesentent  ses  in 
téiets  au  l'ailement  de  la  metiopjle 
Cette  il/eni,  piopiement  frmi  m^e,  se 
divise  enlioisdcpaitements  \ljcr,Oran 
Cun  tmtiiie,  administies  comme  cbez 
nous  pai  des  piefets  et  sous  pielels 
Tout  autie  est  1  oipdnisdtion  des  T<rn 
knrci  du  sud  qui  lelevant  duecteiiu  nt 
du  i,ouveineui  généial,  sont  divist  s  eu 
cercla  et  administies  pu  le  peisonn  1 
inilitdue  des  Affaues  imbjcnei  On  dis 
lingue,  pdimi  les  communes  dlgeiitnnes 
les  communes  de  pli  m  excrcur,  dssuni 
lées  dUXiiolKs  etlestommini  •,  MiiU 
vastes  cm  oiiscuj  lions  pi  i  ni  d 
la  piediiinin  mec  de  1  I  i  i  ni  i  i  I  _  n 
sont  legies  pai  un  a  I  u  i       II 

Les    communes  mut  ^  ou  i    /  /      6  d 
Tnritouei  du  sud  sont  ddiiiinisliees  jiai 
les  oflicieis  des  Afldues  indit,enes 


Algei 


Cl  I 


I  I    h>    n  du   d   p 
1        l    1  t   IJ  )S(i     h  1 

II  u  Alger   Sous 


lUlf 


Me 


dea,    Miliana,    Orleansville ,   Tizi- 
Ouzou   leiiiliiie  civil     comiium  sd 
plfiii    cxcicico,   lot),    communes    iiiix- 
li  s  2Î,  l'Kcoii  sd  dimee  Couid  ip[  (  Ici 
Acadeini»  d  Alolu.  Arcludioccse  d  Alolii. 


s  I  I  a  Mecque 
s  loitei esses 

s  dcnliclcnu 
I    de  1  inlid  le 

de  1  Intel  leui, 
taiie  et  d  un 

if  pi    I  1    ment 


t]U  a  peine  p 
tjpe  plus  ui 
de  grande  1  i 
épaules  lai^ 
Deibeies  pa  I 
t  e  aux  1  11  II 


*--, 

-Bdt  "des  Consuls 

EcheUe 

5-^EUGENE 

MER 

/W  EDI  TERRA  NEE 

FA 

IBOURb 

P     EIKettan 

BAB  EL  OUED           '^ 

FartNpjf 

. 

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•  hhare 

ÀI.0^H   ^ 

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)            jF    tdu  Coude 

Iagha 

HA      Ul 

MUSTAPHA 
sJNFERIEUR 

MUSTAf 

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H    neau 
1  sQu  nt 

•    "- 

' 

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Belr"jrt               """--- 

leiiient 

s  est   eonseive   laiiui  les    louue„ 

du  dese 

it    Les  Beibeiei    sei aient  ils  -se nus 

lOii  n 

pu    li\    le     pie  suivent  cneoie  (le 

1         1 

1    lus    les  peleims    I, 

1      \l 

1               1   luneoasib  alaulie 

1            1      1   (lu  \il    d  (  u  plus 

1      1    1 

\     1                ,         ,\]]^he,lu 

1         1            \        1      le  es  (fii 

1          1                      1  1       1        %  ( 

1        (          /         1      II       1        0 

1 

iiie  telle  i  i  e      Uje     est  de  dit     ! 

1 

ntiecenle  Icosiwn    coninic  on  1  i| 

1    1     1 

fut  quun  ^1   up  menl  b  ibere  su 

1 

111          1        1      1    fn        f      1      ' 

luloui  de  la  111" 
mp  fut  \  Tebe 


int  \i  aiment  le  gicniei  de 
iljei     (Ips  les  piemiei<! 


i.'liliiili        I 
phénicienne,   cite 


I     I  Vùipie 
lomc 

(Uips    lut  e 
(       t  1  \rri  I 


Ai4'r..\Di(:E 


4i:! 


en  'i30,pend;intqueli 
venait  de  fondre  sm- 1 
pa^ne,  ruinées  à  la  <■ 


ne  immense  cohue  barbare 
ision  de  'i06.  La  Gaule,  l'Es- 
(■  driruit  av.',-  1rs  Vaiulal,--: 


Ce  fut  une  république  militaire  de  rapine,  où  Vodjok  ou  corps  de  janis- 
aires,  dont  le  dey  fut  le  chef  nominal,  se  juxtaposait,  à  la  corporation 

'oï//'('l  des  iialrons  corsaires,  les  re/s.s-,  pour  l'cxiM-cici'  du  pouvoir  cl   le 


5:i',    (1  - 

fort  r  IV- 

d'AIViqn 
aralir.  i 
gènes.. 
des  e..n. 

véril.ilil 

l  Ile  s 


KsAhd-el-Oiuidiles: 


fut  le  1 


es  l:si„. 


cette  anarchie',  les  l>or/„:/nis.  |u 
gnols  s'imposent  à  la  cote  afric 
Tripoli. 

Mais  bientôt  des  corsaires  turcs,  rené- 
gats de  toute  race,  coiiduils  pnr  les  frère'; 
liarberousse,  arrivent  .1  I  i  n  --  mm----:  1^--./,/  , 
l'ainé  des  deux  frère-^.  -iililil  I  .ileneni 
dans  AUier  (El-Dje^air  el  r,il  elrm^ler  |,- 
dernier  des  eliels  |h  ,■!„,■,-  I  r.  L-|,aen,,ls 
campaient  devanl  li  |il,n  e  ;  l'iji.i  Navarro 
avait  fait  élever  la  une  l-iii  iv--e  le  feniin] 
sur  le  plus  gro.s  Jus  ilols  d  apprui  hu.  Aioudj 
ne  parvint  pas  à  reprendre  le  Pufion.  Son 
frère  et  successeur,  Kheïr-ed-Dine ,  y  réussit 
enfin,  en  1529,  rasa  le  fort  et,  des  matériaux, 
fit  une  digue  qui  réunit  l'îlot  à  la  cote  : 
ainsi  fut  créé  le  port.  l.Èlal  d'Alger,  sous  la 
suzeraineté  nominale  de  la  Porte,  était  fondé. 


e  19,  déf.ii 
es  peut 


du 


L  1,  A  I  s     DU     G  O  Ij  V  F,  Il  N  F.  l 


lendemam,  lo.s  lriai|ie-  .iilrai.-nl  daii-  la 
ville  par  la  l>.prle-\r m  ,  .  \|aa  s  Ah/rr,  iLniis 
avons  dû  con(inriii-  r.!/.,.,,,'  pied  h  pied. 
Notre  plus  terrible  adversain;  fut  Ahd-el- 
Kader,  qui  s'était  imposé  à  toute  la  partie 
occidentale  du  pays  :  la  prise  de  'J'ar/dempI, 
sa  ]dace  d'armes,  par  Uugeaud  et  I^amori- 
lièie  (Isil  :  la  capture  de  la  Smala  par  le 
due  d  AuiiLule  (mai  18M);  la  victoire  de  Hu- 
eeaii.l  sur  les  bonis  de  l'/.s/y  (14  août  IS'i'i  i  : 
eiiliii.  Il  iv(l:lili..n  •]'  l/i,/  i/-K'ider  k  I.amo- 
rieieie  11  -r  ■  |  il  e  1 1 1 1  a'e  i^iT.  -ont  les  prlnci- 
|iaii\  .aeliMlrerlle  lui  le  I  h  II  h  lie.  Entre  temps. 


,  11-,  qui  lut  vite  étouffée. 
L'Alger  moderne  (162  326  habitants) 
plus  que  doublé  en  ces  trente  dernières 
mees;  elle  atteindra bientôliUllOllinia- 
il.iiits,  si  l'on  comprend  dans  raggloiiic- 
iliou  uihaine,  outre  Mustapha,  n'uni 
iquiis  liill'i,  le  faubourg  .Saiiit-Eu^éiu-, 
m  salellile  du  nord.  Le piirt  d'.Mger.clout 
■mhryou  fut  ladarse  créée  par  Khéir-ed- 
iiie  au  moyen  d'une  digue  qui  rallaelia 
écuril  du  Pefion  espagnol,  ui.iiMleii.int 
Ainiiriuté,  nu  rivage,  l'ail  une  mipiisi' 
e  itt)  hectares  sui'  la  mer,  doul  la 
éfendent  la  jetée  en  ciolssanl  du  nord, 


454 


LA     FRANGE 


_ 

1 

1 

m^ 

^                                              '*^ 

—  ^'^^ 

^■v*-*^ 

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^Pv^*^-'^^^  ^  "■ 

^îii^I^^HIh 

;iyant870  mètres  et  un.v|.'h',' n|,|H, >,-.■,  ,111  Ml  I  pu  m  m,  1  )!)  mi- 
tres. De  nombreux  naMi'- ''l  i  im^'K  r''l"Hli  ni  iu|  Il  I  W  I  m 
s'y  ravitailler;  il  vii'iii,  (!■■  ^ '■  I. Il  I.  .111  -''l'iti'l  1  III-   I      |    ii    iim    u 

aprèsMarseille;  auriiiiiuh'' i -ixh''iiii- imiu  1    il     ni  1  h  m 

Un  (irriî'rr-jwrt  com\)\til(i  au  sud,  le  loug  de  J/»ii //(/((/,  k  pui  tpuiii  ipil 
De  la  jetée  de  rAmirauté,  Alger  olîre  aux  -^eux  de  launint  le 
liittoresiiue  ainpliitliéàtre  de  ses  maisons,  liibsees  a  I  envi  les  unes 
au-dessus  des  autres,  jusqu'au  sommet  que  couronne  la  vieille 
r.irlrresse  de  la  Kaslia.  Iles  l'abord,  on  monte  au  boulevard  de  la 
lli-puliliipie  et  à  sa  jinilmige  le  boulevard  Carnet,  que  portent  en 
terrasses  une  série  de  voûtes  étagées  au-dessus  des  quais  et  du 
port,  et  sous  lesquelles  s'abritent  par  centaines  les  magasins  et  les 
logements.  Le  huulnard  de  la  République  et  la  rue  Bah-Azmm  étendent 
parallèlement  le  ruban  de  leurs  arcades,  du  square  (h'  li  Rrjiiililiqiir, 
où  les  palmiers  balancent  leurs  panaches  sur  des  m  i~sils  tmijniirs 
verts  de  bambous  et  de  magnolias,  à  la.  place  du  Gourcnii'iiinii,  ciiu- 
de  la  ville  nouvelle,  vaste  esplanade  occupée  sur  tr<iis  cotés  jiar  des 
maisons  à  arcades  et  ornée,  au  centre,  de  la  statue  équestre  du  duc 
d'Orléans,  par  Marochetti.  Ici  convergent  les  artères  principales  de 
la  \ille.  Dans  le 
idjonnement,  s  eli  - 
\ent  1 1 1  st,  du  Coté 


(  le  poui  les  Tuics 
duute  buKfile,  1 
1'  liais  (  onsiildiii 
nu  Cil  imbiede  com 
nu  KL,  Il  Grandi 
Marquée  (Djamalie 
liiia),  f  dilice  consa 
(  Il  auiiteinilekitc, 
qui  est  celui  de  1 1 
]ihip  ut  des  musul 


oidor 
lUc  dl 


e  de  1 1 

I  e  a\  ei 
se~,  on/e  ti  i\  i  es 
d  dice  ni\fi  slonnts 
tu  o^iM  1  ippelle 
lellL  de  la  mosquiL 
de  Cordoue. 

Non  loin  de  la 
]ilace  du  Gouverne- 
ment, réside  le  gou- 


i 

i 

verneur,  dans  une  maison  mauresque  de 
la  fin  du  xviu"  siècle,  aménagée  pour  sa 
nouvelle  destination.  Tout  près,  la  cnth'- 
drale  Saint-Philippe,  bàlie  de  1845  à  18G0, 
remplace  la  mosquée  des  Ketcbaoua,  dont 
les  colonnes  ornent  l'intérieur  du  nouvel 
édifice  ;  ses  deux  tours  oelor;iinal>'s  sur 
une  base  carrée  appan'iil.nl  jin-rinble 
luxcieitionsdel  aicliil  lui  iiinii  |UP 
1  archevêque  liibitut,  i  ii  I  i  du  jmI  ni  du 
(louverneinent,  une  m  iisou  de  ce  stjle 
I  édifice  de  [a.  Bibliothèque,  voisin  de  la 
place  Mal  ikoll  est  1  ancienne  demeuie 
d  Musi  ipli  1  p  II  ha  1  une  des  plus  caiactc- 
iistii|ut  s  du  \ieil  Alqei  Dans  ce  quaitiei, 
\  ■>  I  I  1  |ulint>  sttaienl  fait  constiuiie 
lit  m  lu  s  111  iisiJiis  i  piiilii  du  Souk,  et 
1  dt  \  lui  m  m  \iisiliit  dans  un  palais 
d  ut  lins  ml  II  t  ut  désigne  sous  le  nom 
Il  J)/niiii  I  l'dui  I  chappei  d  H  t>iannii 
ilis|iiiissiii  s  le  dej  4/î-/aw/;7  Inssiil 
111  l^lli  11  Djimna,  tiop  e\|iiis  t  ni 
I  L  util  dt  11  Mlle,  (  t  se  lefiigi  iit,  a\ec  un 
gaide  d(  2000  Kabyles,  i  h  Kasba,  lu- 
riennp  fm teiesse  beibiie  ienou\elee  ]mi 
lis  lui  (S  et  mise  a  1  abii  d  un  coup  dt 
main  C  est  li  qu  Hussein,  successeui 
d  \li  Ahiidja,  insulta  notie  consul 
De  1  uut  a  1  auti  it  suleni  e  des  anciens 
'  '-'  de\s    de  h  ll|   uni  i   i  I  i  K  i  I  i   lequaitiei 

ludutiie  tlu  u  (/  \/ ,  I  II  ule  au  fhnc 
d  liiii  iitune  et  nu  le  ijil  iiMi  dinsuutu  h  \  li  ment  indesciip- 
lil  I  si  lies  abiu[ites  inuhevees,  coudées  en  tous  sens,  ses  luelles 
I  II  I  iisi  b,  ses  deliles  obscuis,  fit  queniinent  voûtes,  boiJes  de 
mil  11  sms  fent  lie,  d  échoppes  niiseiables,  de  boutiques  sombi  es 
iiii  s  empilent  lu  basai  d  toutes  soi  tes  de  iinii  liandises,  comme  si 
1  on  i\  lit  peui  de  les  montiei  I  a  maiee  montante  du  qu  utiei  indi 
gt  ne  \ient  mouiu  au  pieil  de  la  Kasba,  d  ou  se  détachent  de  paît  i  t 
(l'autre,  donnant  à  l'ancienne  ville  une  forme  triangulaire  :  le  bou- 
levard Valée  au  nord,  le  bmdevard  Gambettn  au  sud,  par  une  suite 
de  paliers  plantés  et  garnis  de  maisons  qui 
de  la  Lyre.  De  cette  place,  un  nouvel  escalier  à 
au  Grand-Théâtre,  à  côté  du  Cercle  mililaii 
ancienne  caserne  de  janissaires. 

Ici  VAlr/cr  moderne,  rompant  ses  enliavrs 
ville  au  sud;  de  beaux  édifices  :  le  palais  (!.•  .lu-i  h  .  ,  I  ■  _li-.>  Saint- 
Augustin,  la  Préfecture,  de  style  niauie~  im  ,  |  hr.i,  j  ,],  ,  l'..stes, 
s'échelonnent  le  long  des  voies  nouvelles,  f  l  la  Mlle  .s  .■i,iul  vers  les 
coteaux  de  VAglia  et  de  Mustapha,  dont  les  versants  sont  semés 
de  villas,  d'avenues  ombreuses  et  d'admirables  jardins.  Là  s'essai- 
ment sur  les  pen- 
tes, après  le  palais 
de  l'Université,  le 
jialais  d'Eté  du  gou- 
verneur, au  milieu 
d'un  parc  orné  de 
]ilaiiles  tropicales; 
le  Musée  des  anti- 
quitts  préromaines, 
romaines  et  chré- 
tiennes d'.Algérie. 
Le  bois  de  Boulogne, 
peu    éloigné,   offre 

beaux  luages  de 

plantés;  eu  bas, 
dans  l'attirance  de 
la  mer  et  à  la  place 
d'un  ancien  bas- 
fond  desséché,  le 
Jardin  d'essai  déve- 
loppe ses  allées  de 
platanes,  de  pal- 
miers, de  magno- 
lias, de  bambous, 
de  dracœnas,  de 
chamœrops,   ses 


^ndent  à  la  place 


■11. il,],,  r. 


MOSyUEE     DU 


APPENDICE 


445 


lirpiiueres  et  ses   oasis  en 

La  luiituie  tlo  l'enceinli 
qui  emprisonnait  le  vieil 
Mi/fr  a  produit  aussi  une 
\1  msinn  vcis  le  noul    Pu 


le/. 


1/  /  I  /     1(1  II 

di.Si/(  (/  /  7  liahm, 
lui  M  II  njii  conquis  su 
c  (  11  pi  meuts  di  s  iiic 
itmpails  Au  noid  enc 
U  faubnuie;B7i  il  Oued 
cup  sui  t  jut  pir  d  s  I 
cm  K  g  une  S  nui  I 
et  Noln  Ddine  d  \.lii  pi 

Oian 


I  a  popuhtion   du  depii 
Il  nient  dOian  atteint  pi 
(1     1211  W(»hibitints  Ch   I 
Il  11    Oran   Su    |  i   f    lu 
I         Mascara    Tlemcen 
Sidi  bel  Abbes     Mosta 
ganem     1    inL  ne    ou  il 
88  communias  de  plein  exei 
tite   18  communes  mixtes 
1')"    coips   daimee      Cmu 
d  appel  et  Acidtmie  dÂL 
GCH   Diocèse  d  Oran 


Oran, 

bitants, 
bii'ii  qu 


peiu 
rolli 


ville  de  118023  ha- 

dont  près  de  la  moitié  Français,  est  d'hier  pour  ainsi  dire, 
e  son  origine  remonte,  d'après  les  auteurs  arabes,  au  début 
ècle.  Mais  c'était  encore,  en  1830,  un  groupe  insigifiant  d'à 
000  haliitants.  Depuis  notre  arrivée  (4  janvier  1831),  sur 
u  Ih'v  llassane,  qui  sollicita  le  protectorat  français,  Oran 
>'■  de  se  (levi'lopper  ;  c'est,  après  AU/er,  le  centre  commercial 
m  MM'  cl  M'/érie,  un  port  maritime  important,  débouclié  d'une 
i  II  lie  ei  t.'ie  de  ligue  des  voies  de  pénétration  vers  le  Sud 


levaidMalaU.ill  . 
Le     C/i-ilrini- 
Nciif,    conslruit 
par    les    Espa- 
gnols, couvre  de 
ses  construc- 
tions l'éperon  de 
liinin    soûl  \ 
entic    le     ia\in 
R  uina   et   c   lui 
de  1  oued  i?//i 
les  gouveini  ui 
espagnols  y   i 


1    uni 

1      du 

t      lU 

[1  (  nul 
\   isin 

const 
oïdie 

luite    pu 
d  llassui 

évoque  le  sou\  l 
nu   de    ce  mai 
chiul    1     tal  i 

devt 

nu      L  (-  > 

d'Onin  (181-2',  dnnt  ou  r.mserve  r.ineieniie  demeure,  comme  une 
relj.|iie  ilu  jiassé.  Au  eieiir  de  ce  vieux  quartier  s'.uivrent  la  place 
Kléhi'r  et  celle  de  ]aru'jiubliijiic.  Le  port  est  proche.  Plus  de  7000  na- 
vires y  entrent  annuellement  :  son  trafic  dépasse  1300000  tonnes. 
Un  nouveau  bassin  de  20  hectares  et  un  avant-port  de  136  hectares 
sont  en  voie  d'ex.'eiilidn.  La  gare  maritime,  amorcée  au  quai  du  Sud, 
se  relie  à  la  ^.n  e  pi  incipale  de  la  ville,  ou  gare  de  Karijuenta,  par  un 
long  di'liMir  i|iii  enveloppe  à  l'est  les  nouveaux  quartiers.  Sur  ce 
platVau,  eu  ellVt,  dont  l'altitude  atteint  de  80  à  100  mètres,  la  ville 
nom  elle  a  pris  un  prodigieux  développement,  dont  le  point  de  dé- 
part l'ut  la.  pince  d'Armes,  au  centre  de  laquelle  s'élève  la  colonne 
cnmiiK'iiiorative  du  glorieux  combat  de  Sidi-Brahim.  Le  Théâtre, 
l'Hôtel  de  ville,  d'aspect  monumental,  le  Cercle  militaire,  entouré  de 
jardins,  ont  vue  sur  la  place  d'Armes.  De  là  s'écartent  deux  artères 
maîtresses,  peuplées  de  cafés,  d'Iiôlcls,  de  magasins  bien  acha- 
landés :  boulevard  Seguin,  qui  conduit  près  de  la  nouvelle  cathédrale 
(boulevard  Magenta),  au  palais  de  Justice  et  à  la  gare  centrale.  De 


446 


LA     FRANCE 


(■  ili'  Ni'niniirs,  le  gt5néral  Tri'zel,  le  géiiL'ral 
lliii  !•  V.  |,^  (  ..|,jn(>l  Combe,  le  général  Valée  à  la 
■  '  il'-  I  ,11  lill.  I  il-,  Itoliault  de  Fleury  avec  legénii-, 
iMl  ,|r\,iiil  (  unslanlino,  le  6  octobre  1837. 

■I  villr  I  liil  ilrciilée  à  se  défendre;  d'immenses  pa 
11^1  ii_  Il  II  iiint  dans  les  airs,  du  haut  dus  tti 
^1  •-  Il  -  I  Jiiiiii  s  jioubsnient  des  eus  aigub  mêles  aux 
1  unalioub  dtb  defenseuis  de  la  place  Ine  seule 
jteui,  le  Courfirt/-^/)/,  plateau  situe  au  sud-ouest  du 
Mlle,  pt  mut  d  tn  bmn  Mur  et  d  i  n  rnmnnndi  i  I  ip- 


k  Lsl  t  inunnec,  1  i  IullLl  uUM.itL,  tt  li 
I  aube,  par  un  soleil  radieux  et  sous 
ilhdo    nn9  e(d(inne«  montent  a  l'assiut 


juin  is 


\   mouiut  en  août  18)0  et  ses 


vastes  faubourgs  sont  en  formation.  La  belle  lade 
arsenal  maritime  des  sultans  de  Tlemcen,  du  xi 
pourrait  abriter  une  escadre. 


.11  MEU-lîC  Y. 


;  Mers-d-Krb, 
au  xvi«  siècl 


Constantine. 


•s  :  Batna,  Bône, 


Populalion  du  di'p.uti'menl  de  ( juislanliin 
environ.  ('.Iiefdieu  :  Constantine.  Siius-|ir.  In 
Bougie,  Guelma,  Philippeville  et  Sétif.  Ti 

mimes  de    [drill    ixi'iriri-  ri  'i'\    ri  HllIinillrS  lllix 

Cour  d'aiiiiel  et  Aiadi'mie  d'ALGt;i!.  I)iiic^.se  d 


Le  site  de  CunslanVuie  est  légendaire.  Un  plateau  rnclieux,  ta 
l'einporte-pièce,  plonge  en  escarpements  dans  le  ravin  du  Rm. 
et  s'incline  du  nord  au  sud,  cà  l'encontre  de  la  direction  du  ton 
du  saillant  nord,  où  la  Kasba  s'érige  à  790  mètres,  au  pronion 
de  Sidi-Uacbed  (580  mètres),  tous  les  points  sont  inaccessibles, 
au  sud-ouest,  par  un  isthme  étroit, 
aux  versants  rapides.  Telle  est  l'as- 
sise de  l'ancienne  Cirta,  redoutable 
forteresse  naturelle,  colonisée  à 
l'origine  par  les  Phéniciens  où, 
après  les  lois  numides  :  Sij/j/iai, 
J/rtiSi/iijs^,  Micipsfi,  Adherbnl,R(iiii( 
prit  pied,  avec  César,  par  la  dé- 
faite de  Juba  I'^"',  allié  au  paili  ib 
Pompée.  Colonie  romaine,  i  apil.rb 
d'une  confédération  puissanle  i  I 
pros|)èrp,  ruinée  au  n  su  i  li  . 
reb>\ie  pai  Con^tiinttn,  qui  lui 
dniiu  i  siin  iiiim,  touratour  vassdii 
dis  1!  ilsiili  s  de  Tunis,  puis  dis 
dt\s  d  VUti,  piesijue  indepi  n 
dante  avec  son  dernier  bey,  Ll 
Hadj-ben-Alimed ,  Comtantim 
tomba  enfin  entie  nos  mains 
Après  une  première  lent.ilne  mu- 
tile sous  le  général  Clniizel,  une 
armée  nouvelle,  sons  Dainniiunil, 
comptant  10000  hommes,  en  qua- 
tre brigades  commandées   par  le 


.LiEus   D  ur 


j'  reposent 

la  ville  modeine  de  Comtnnline  (61413  habi- 
t  ints,dont  plus  de  UjOOOriani  ais,  8000  l 'MIllU  Is 
1  II  lites  nalui alises  et  un  peu  plus  de  2801111  imli 
-I  nts  musulmans)  a  éti  tuée  de  son  isnbiiKiit 
pai  tiois  ponts  |et(  s  sui  le  Rummel  :  le  poni  t  u 
*•'  ^1^  fei  d'El-kantaia  domine  de  lOômeties  les  bouil 

lonnements  du  toiient.  Au  sud-ouest,  le  plateau 
de  Coudiat-Aty ,  arasé,  forme  une  plate-forme  de 
terrains  à  bâtir.  De  là  s'éloigne  un  beau  viaduc  qui,  enjambant  pai' 
un  arc  de  70  mètres  d'ouverture  la  pointe  de  Sidi-Raclied,  franchil 
le  Piummel  et  se  raccorde  sur  la  rive  droite  à  la  route  de  Batna,  qui 
alioulit  à  la  gare.  Une  voie  principale,  la  rue  Nationale,  conduit 
direelement  de  la  gare,  par  le  pont  d'El-Kanlara,  au  cœur  de  la  ville, 
pl.ire  NniHiurs.  De  là  rayonnent  :  au  nord,  la  rue  Caraman,  avec  la 
('..ithi'diMle  etl'ancien  palais  d'Ahmed,  et  la  rue  Damrémont,  qui  con- 
ihiil  à  la  Kasba.  Du  côté  de  l'ouest,  la  Préfecture,  l'Hôtel  de  ville  et 
!■■  Miisi  I'  dominent  le  ravin  frère  de  celui  du  Rummel  et  la  route  de 
l'hilipprN  ille  ;  au  sud  se  groupent,  avec  la  place  Valée,  le  square  de 
II-  nniii,  ou  s'élève  la  statue  du  maréchal  et,  à  peu  de  distance,  le 
liiiiiminriit  de  Lamorieière.   Les  pentes  qui  descendent  dans  celte 

iliierliiMi  au  pi loiiliiire  de  Sidi-Rached  vont  aboutir,  sous  le  pont 

(lu  lii.ilile,  au  lit  iiirme  ilii  torrent.  Un  long  chemin,  tracé  pour  les 
liiinislrs,  Mipinli'  sur  la  rive  droite  et  permet  d'admirer  le  ravin 
pri.liiiid  du  lliiiiniirl  el  sa  sauvage  grandeur,  tandis  qu'en  face,  les 
niaisiiiis  du  quailier  indigène  se  heurtent  et  montent  sur  les  deux 
ailes  lie  la  lue  .\aliiinale.  Ici  ou  là  surgit  une  mosquée  :  la  Djama- 
Kcbira,  ou  Grande  Mosquée,  voisine 
de  la  rue  Nationale,  aux  six  nefs 
soutenues  par  des  colonnes  dispa- 
rates, souvent  inégales,  dont  les 
arcades  supportent  un  plafond  à 
poutres  apparentes.  C'est  le  plus 
ancien  édilice  de  ce  genre  à  Cons- 
limiine  :  il  date  de  la  première  moi- 
tié du  xiii=  siècle.  La  cathédrale 
Nolrc-D((me-des-S,rf-rh,i<lr,ir^  est 
uneanciennenios.|n,  !•  du  w  m  siè- 
cle, salle  carrée  à  m  |.|  n.  1~,  \.,ù- 

.1  iiiMiliiiir,  mais  dont  on  a  eu 
I  liMii  gi.ul  ilniinserver  quelques 
liraiix  moieeaux  d'art  décoralil'. 
Iians  la  Kasba,  où  subsistenL 
l'iicore  des  citernes  romaiiirs. 
jnijenl  des  casernes,  uu  luJpilal, 
In-niil,    la    manutention   :   un 

iM-iiii nt  y  recouvre  les  restes 

ilis  niiiriers  et  soldats  tués 
liiihlaut  les  deux  sièges  de  1830 


DES     OULED     ISEl 


TABLE    DES    MATIÈRES 


LITTORAL    DE   LA  MÉDITERRANÉE 


2°  Du   Rhône  à  la   frontière  italienne. 
AU    LARGE    DE    M  A  IIS  l<;i  I,  I ,  I'. 

l'iiifjes  incertaines  et  terres  noyées  du  Delta  du  Rhône;  ri.lmai.i^r 
i\u  nolfe  lie  Fox;  cmwl  Snin/-l.oiiis;  canal  (lAilc-  ,i  11. mi.-;  .1,111;; 
i\i''BeTre-  Mar/i'/tn-K,     \rrnr   in.iuvante  ilu  pillV  .!.■    Mao.^ill.-    : 

•  ■U;<,ur  rntvvr  .!.■  I  /v'„,,.,r      M,., IX    port   (Ic   Mars.Mll.':  ans. •.[.■s 

Catalan.;   Km. ■     1-     I'ilL:  |.liare  du  /'/««iey  ;  ai-.-|M|,..|    ,1.-    I',,- 

III. 'ijn.'.  ,■!    liai. .MM. ..11.  .  Ii.l.    ,,,  ,ri£ 

DU  CAP  CROISETTE  AU  CAP  SICIÉ:  ..|i|.ositi.,n  du  golfe  du  l.i..ii  .1 
ilii  lilL.iMl  .1.'  I'r..vi'iiia' ;  ('..7c  iTAziii-.  Au  détour  de  Mars.âll.'  : 
li's  i((/(/»./«c,v  ;  l'iixsis,  La  Ciotat,  Hamlol.  archipel  d'Embicz,  [»■- 
ninsule  de  Six-Kours,  cv(/)   Hirié 

TOULON-HYÈRES 

TOULON,  le  cap  lirun,  la  rade;  port  de  la  Rode;  arsenal  la  ville  : 
place  de  la  Liberté,  place  d'Armes,  quai  de  Cronsta.ll.  II..I.I  .1.' 
ville,  cathédrale  Sainle-Maiie-Majeure 

Toulon  :  au  temps  d.'~  lt..Mi  umn  Siinl  Louis,  François  l"',  Henri  l\, 
Colbert,  Vauban.  Iiii.|ii. -m.  ;  |.    ornerai  Carleaux,  Bonapart.'  au 

siège  de  Toulon,  l'aMiiral  II I,  I  amiral  Langara.  Lcs/'oc/s.  I.cv  en- 

vin.ns;  Tamaris,  les  >ah/fll,'s.  >aiiil-Maii.In,T,  la  Sr^/iir.Olliniiles. 
Curiiih'iranne,  doloniies   d.'    \iill„!l,\  charlivUM'  t\r  Mmilrieiu.   . 

Hyéres.  l'r.'squ'ile  de  Giens:  \r  i,,i/„;iii.  \  ill,-  .I7/i/.v,a  ;  1.^  .liai. mu, 
les  jardins.  La  rade  et  h's  il.  s  ,l7/,/c/e,y  :  l'orquendUs.  I'..rl- 
Cros,  LnmiU 

LES    MAURES    ET    l/ESIÉREL 

.1i((.v,N;/' (/es  MAURES  :  leur  constilutii.n.  le  r.li.f;  \„/ie-liame-</rs- 
An;/es.  La  forél  :  chêne.s-Iicges.  pins  .1  Al.p  cl  pins  parasols, 
lauriirs-roses,  eucalyptus  et  palmiers 

Front  de  mer  :  Bonnes,  Cavalaire  (Chartreuse  de  la  Verni').  Saint- 
Tropez  ;  château  de  Grimimd.  Les  Sarrasins:  Mahoinel,  l.s 
Arali.s  en  Afrique,  en  Espagne;  Charles-Martel;  les  pirates  eu 
Ml. 'ni  la  Méditerranée.  Les  Sarrasins  au  Fraxinet,  chassés  par 
liiiillaume,  comte  de  Provence,   Le   Muij 

Cours  deau  :  l'Argens,  Vidauban,  perte  de  l'.4.rgens;  la  Narlubij 
de  Draguignan.  Fréjus,  arsenal  de  la  marine  romaine:  porte  ro- 
maine et  porte  des  Gaules,  citadelle;  envasements  de  YArgens; 
porte  d'Orée,  amphithéâtre,   aqueduc.  Les  Barbares.  Fréjus:  son 

l.'ESTÉREL,  distinct  des  Maures  par  ses  formes  et  sa  couleur;  fjords, 
çavirni-s  du  rivage,  schistes  rouges.  Mont  Vinaigre.  Intérieur  .In 
massif  montagneux  :  auly/'rge  des  Adrets.  Cap  Roux:  la  .^nin/r- 
Baume;  promontoire  iVAi/ay;  Saint-Raphaël,  Vallès.  iii-.\  !.• 
Trayas,  Théoule 

CANNES    ET    NICE 

CANNES  et  ses  environs  :  golfe  de  Cannes  on  de  la  Napoule  :  la  Sia^ne 


ILES  DE  LÉRINS:  I  .  I.  : 

.lil.ais,    \1. !..■-.    .• n 

S.,, ni  II, ,1, nr.it  :  |,iiis 

11,.  Saint,'-Mar;iH,-rit 

1.  I',  l.s  Ivabyles,   Ba 

APPROCHES  de  Nice  :  g 


M.. 


i.l'   .1.'  saint  Honorât,  I  .1.1. av.'  .I.'  I.i-rin^ 
^.■ii..i-.     11... il,   I.'-    I  -|.  .LM1..I...  I.-  Aiiln 

.•iilaiiv..   M.ii\  .'l v,  .l..n|..u  il\ilall„Tl 

magnifi.pic  pinède,  I.-  fort,  le  Mas, pie  il. 

'e  Juan,  Autibes  et  le  fort  Carré;  Ciniiez 


.-m.'  ,l.'  DnJnis.  l 

l.a  Vésubie,  !.■  /.'. 


Tinee.  VEs- 


•-  ,lalis  Ni 


rail,-.',  l.a  vieille  ville:  |..iii.'  .m-.'  .1-  /'-../.. //c^.  lai 
■  .ila.N.lle;  Catinat  et  Berwick;  ;jo;7  arlilicicl  de  Sice.  .  . 
itle/rniii-lte;  le  mont  Boron  et  la  défense.  Environs  :  Obse 
,-.  Ciiiiii'Z,  grotte  Saint-.\ndré  ;  Venue 


DE   NICE    A    LA    ROYA 

CORNICHE    :    llenulim.    \r-    ..Mvi.i.    ^.aiiK.    r.ii.alv 


l'Jivin.ns  :  le  cup  Mnrtm. 
PRINCIPAUTÉ  DE  MONACO 


Départements  de  la  eôte  Provençale. 

ALPES-MARITIMES  :  picis  a,liiiinistratir.  Cannes,  Nice,  Muuiico, 
.\l,'iil,in.   P.'rs.inu.igcs   liisli.i-ii|ues 

VAR:  pi-rcis  a.lniiuislralir.  l.a  laile,  l'Argens,  l'Estérel.  le  fiapeau. 
Draguignan:  allées  d'.Vzemar,  rue  de  Trans,  Imir  ile  ril.>rl..u'e. 
Eni;rons:  p.rges  de  l'enna/ort.  \e  Thoronel  ;  gnr.j.s  ,/n  !,■,,/,.«, 
i-ariiiu  .1,'  lArtuliij,  Kontaine-l'Évèque.  Personna;;.  -  I11-I..1  i.|ii.s. 

BOUCHES-DU-RHONE:  précis  administratif.  Le  passe:  I.--  /■/,....,•».; 
vi.ux  |...rl  .'I  Caniii'l.i.i-.':  I.'i.'i'iide  de  Protis  et  Glyptis.  .Uacsc/Z/e 
alli.a-  il.'  H..1M.'  :  .anal  .l.>  Fo.sses-Mariennes.  Les  Romains  en 
Cau!.'!  1;/;  Osar  a~si.';;.'  .'t  détruit  Marseille.  Pas  de  iiionu- 
ni.ails  aiill.pi.'s  a  Mai'seilie:  cultes  orientaux;  le  Christianisme; 
iiivasi.iiis  haihares;  Louis  XIV,  Mb'"'  de  Belsunce.  J(/arae«7/e contre 
la  Convriiliiin,  Napoléon  III 

Arrivée  à  Mnr^rill,-  :  ],■■<  Uc<  du  Frir,,,!  :  hn-^^iw  .1.-  la  7  :/;,■/'.■  ■  1  ,  Cn- 

Bours.'.  ...iir-  i;.>l>Mn.a'.  Aiv  ,!.■  ln..iM|.li.-.  palai-  .1,.  /  ..,,,7,, .,/,, 
musée  des  Beaux-Arts,  iiinsee  llnrély,  Préf.'Clure  et  Palais  ,1e  jus- 
li,,':  canal  de  la  Durance,  Roquefavour;  parc  du  Pharo,  la  Ré- 
siave,  la. Corniche.    Industries  de  Marseille.  Personnages  histo- 

CORSE  :  vue  d'ensemble.  Tout  Ajaccio  évoque  Napoléon.  Relief  :  col 
,1e  '\i'rgio,  monte  d'Oro,  le  Renoso,  l'incudine,  le  Cinto,  Paglia 
Orlia.  La  furèL  :  le  pin  laricio,  le  maquis,  la  vendella,  Sartène  .  . 

Cours  d'eau  :  le  Golo,  Scala  di  Sanla  Begina,  bassin  du  A7o/o  (le 
In  ii,i-io),  les  bergers  :/brp'i(r/li7o«e,  le  Kium'Alto,  Orez:a,  la  Cas- 
tdipiiccia;  Paoli  (Morosaglia),  la  Casinca,  le  Tuvignano;  Corte. 
L'antique  Alerta;  étang  Au  Diana 

Plaine  orientale  :  le  Fiuni'Orbo,  Ghisoni,  défilé  de  Vlnzeccn.  le  Travo, 
Porto- Vccchio;  lionifacio,  le  lion  de  Roccapina 

\ri-sniil  ,i,-,i.l,MiIal  :  1,'  IV/Z/oco,  Propriano,  port  de  Sartène  :\e  Gra- 
rnnn.  Il...-..;;iian.i.  \  i:.zai>ona:  conque  iVFvi.ia,  golfe  de  Porto;  les 
Cntnnrties:  Calvi  .'1  l'ile  Rousse,  cap  Corse,  Bastia 

Le  passé  :  Ci/rnos,  .{leria,  les  Romains  et  les  Barbares;  Corse  mor- 
celée, Pise  et  Gènes;  les  Caporali,  champions  de  l'indépendance: 
Sambocuccio,  Sainpiero,  Théodore  I"'',  Pascal  Paoli;  Bonaparte. 


448 


LA     FUAINCE 


LES    ALPES    ET   LE    RHONE 


Les   Alpes. 
ALPES    OCCIDENTALES 


SOMMETS  ET  PASSAGES  :  m. mis  Clapier,  Gr 


nt  Genèvre 


Mnunior; 
.  l.r  Viso, 


ilii  mont  Cenis,  la  inule,  1  li.i^pi' e  ii.ii-lrinl  |..ir  N.ipolrnri  I', 
II'  l.ic;  cliriiiin  lie  fer  du  FréJ us,  iVo(ta»e,  Tunuel,  Uunlunèclic. 
Col  ilii  Petit-Saiiit-Bernard,  col  de  la  Seigne;  col  du  Grand-Saint- 
n,-riiiir</ r\  vallcr  d'.los/e  passade  du  col  par  Bonaparte;  Turin, 

centre  de  rayonnement  du  cruiss.ml  il.ilien  .  ' 

Nos  routes,  héritières  des  voies  romaines  :  riMilc  du  mont  Genèvre, 
par  la  Durance  et  par  la  liomuin-lir  le  l.mihirel)  ;  voie  du  Pelil- 
Saint-nernnrd,  Moûtiers,  Ghanibci-y,  les  Erlielkx,  Wennc.  Grande 
roule  des  Alpes,  du  lac  Léman  à  Nice 

LE    MONT    BLANC 

Dômes  et  aiguilles,  le  sous-sol  du  mont  Blanc,  crevasses,  le  sommet. 

CONQUÊTE  DU   MONT  BLANC  :   le  Monlnnver,^,  la  mer  de  Glace, 
Bourrit;  Jacques  Balmat  n  le  Tf  Pncriinl,  au  souin 
touristes  nolald.-;  :  Th,  li.nillii.  r    \  irl>,r  IIm-m  .   .   . 

Chamonix,  aujourd'lmi  .■,ii;iv,iii-rr.iil  ml.  in  ili"ii.:l  :    U 

Les   lourisipx,  la  >,iis..ii,    \r  niM   .Ir,    nl;i,:;iir.;    | 

lever  el   coucher  du  soleil  au  inunt  Blanc  .... 

VOIES  D'ACCÈS  :  en  s'élevant  de  Chamonix,  le  Dard.  I 
l'ieiav  a  l'cch.-lle,  glacier  des  Bossohs,U-^  Gran.h-Mu 


■^uussure: 


Vhlean:  \r  \\> 
Courmayeur  :  i 
Saint-Gervais 


rs  du  1^ 


mont  Blanc:   expériences  de  Tyndall;  i\I.  Vallot   el  M.   Jaiissen; 

conshiiclion  des   Observatoires 

MASSIF  du  mont  Blanc  :  structure  oènérale,  agents  de  destruction, 

moraines  et  glaciers.  Le  glacier,  en   iHiprluidle  transformation. 

Sommets  et  glaciers  :  mont  .Mmiflii.    l'.un-  llimde,   Talèfre,  le 

Tacul,  glacier  du  Géant,  Aiguillr  du  /'/  ».  .Ucc  de  Glace,  Argen- 

lière,  Aiguille  Verte,  Aiguille  de  Bumiui>:suii 

PASSAGES  :  cols  du  Bonhomme  et  de  la  Seigne,  col  Ferret,  cols  des 

Montets,  de  Balme,  du  Géant,  Allée-Blanche,  col  de  Miage.  .  .  . 

GRANDES    ALPES    DE    SAVOIE 
ET    DE    DAUPHINÉ 

MASSIF  DE  LA  VANOISE  :  mont  Pourri,  dôme  de  Chasseforèl, 
Grand-l'elvoz;  llriile.s-,  Salins-les-Bains,  Pralognan,  cid  de  la  1'»- 
nnise.  Knhe-drii  i-Eaa.r ;  ïaoxii  Jovet,  le  Doron  (torrent).  Massif 
des  Arves,  .iii;uillrs 

GRANDES-ROUSSES  :  glac  er  de  Saint-Sorlin,  du  Grand-Sauvage,  pic 
de  IKLiidanl;  V  F.  au- d'O  lie,  cascade  du  Ferrand 

MASSIF  D'ALLEVARD  :  plateau  des  Sept-Laux;  les  sommets,  le  Puy- 
Gris;  AUevard,  le  Bréda 

MASSIF  DE  BELLEDONNE  :  grande  lance  d'AUémont,  grand  pic  de 
Belledonne 

MASSIF  DE  L'OISANS  :  Élie  de  Beaumont;  cirque  de  la  Bérarde, 
la  Meije,  les  Ecrins,  Grande-Buine,  la  Grande-Sagne,  pic  Coo- 
lidge,  Aile-Froide,  pic  d'Olan.  Ascension  de  la  Meije  par  M.  Boi- 
leau  de  Castelneau;  cours  du  Vénéon  :  Saint-Christophe  on 
Oisans  ;  glaciers  Blanc  et  Noir,  le  Felvouz 


Le  Rhône. 


Massif  du  Saint-Oothurd  ;  Pancien  ijlacier  du  lilione  et  son  retrait,     lu 

LE    RHÔNE    SUISSE 

Descente  du  Valais  :  le  glacier  d'origine.  Affluents  :  la  Sallinc  ilu 
Simplon,  la  Borgne  d'Hérens,  la  Dr  anse  :  Brigue,  Sion,  Marligny; 
le  Trient,  cluse  de  Saint-Maurice.  Fougue  du  Rliùne,  drainages.     Kl 

Le  LAC  LÉMAN  :  Petit  et  Grand-Lac,  les  affluents  des  deux  rives; 
les  îles,  la  faune,  la  flore.  Bords  du  lac  :  Noyon,  Vevei/,  Clarens, 
Montreux,  Chillon,  Sainl-Gingolph,  Éoian,  ïhonon li; 

Genève  :  villages  lacustres;  les  Romains  :  pont  de  César.  Le  Petit- 
Lac  :  le  port,  l'île  des  Barques,  Jean-Jacques  Rousseau.  La 
Genève  des  Allobroges,  des  Romains,  de  Calvin,  à  gauche  du  lac  : 


établissements  scientifiques,  promenades.  Le  Hhône  à  Genève; 
l'Arve,  émissaire  des  glaciers.  Ses  affluents  :  la  Diosaz,  le  Oi/fre 
(Fer  à  Cheval).  Carouge  et  Plainpalais 


LE    RHONE    FRANÇAIS 
DE  LA  FRONTIÈRE  SUISSE  A  LYON  :  le   11.  uvr,   /..,/  de  ri:. 


In    Uhn 

riMu.ol 


•gs- 


!,■!. 


île  Créiiiu-u.  LAin  el  laco7(rcc  de  DoiiiIm-;  Minhel,  l.y.ni 

l'reiiiirrs  n//luents  du  Bhdne  français  :  les  Usses;  le  Fier;  le  lac 
d'Annecy  :  Talloires,  Duingt  (gorges  du  Fier).  LeParmelan,  les 
Bauges,  le  Chdtelard;  XeSemnoz.  Lac  du  Bourget  :  abbaye  d'ilau- 
tecombe,  Aiz-les-Bains 

La  Fier,  déversoir  du  lac  d'Aiguebelette.  Le  ' 
les  Romains,  le  duc  de  Savoie,  Napoléon  \"; 
Marguerile  de  Pn.vence,  liralrix  de  S.ivnir. 

MASSIF   DE   LA   GRANDE-CHARTREUSE   :   I 


(1rs  l'.rlicll,: 


I  Grande  Chartreuse  : 


LE  RHONE,  DE  LYON  AU  DELTA  :  -,- 
Vienne:  (Vdr  mtie,  baleluM-,  r  ,.»./- 
la  i'iuicr,  rivière  d'.Vnnonay.  Touni 
Saiiil-P.'ray,  Cruas,  Rochemaure,  Tr, 
B,.ni-  Sninl-Andéol,  Po»/-.Sr(;»/-E.v/» 
sur  <,.,:jii,  -  '■.,,/,-///,' -/eVaucluse;  i 
D.Mi:        1                 Orange:  .nv  de  tri. 

Gran.l^        ■    r        .lu    /;/,..»,•.-  1.  ISÈRE,  is 

/.  Viviers,  . 

/.\|..ni:i-. 

'S   .lu  HI1..II 
iiinIic 

.  iill.int  duPi/a/. 

iiiil..'rt-d'Albon; 
,i,-.s.,l.  Valence, 

II!.-  ,li.  Donzrre, 
..■  Ventoux,  Isl.- 
-,  1  ,llr,„'„re,  les 

er.l..   l,  Galise; 

fahi 


l'.'iil-rii-lùi,/,nis  :  l;i  Bourne,  l.'i  \  rnini^oii.  (ir.'in.js  ri  l'rlils-Gou- 
lets,  f.iivl  d.'  I,..nl.',  r.Milr  Ar  i:mi,iI,c-I.:iv;,I.  I/Is,  t..  ;,  /;..,»,-/-.■,■  ; 
.•Abbatiale   Saint-lt.'in.n'.l    (:.innii..nl  .le  17.«.,r  avec  le  llh.liir    ...      IH 

VAV^Q■.  Bonneval,  Bess.m-,  /,.i//s/.  A  .»/■.;  (mont  Cenis),  Entre-Deux- 
Eaux;  forts  de  l'A^s.  -/A.//.  \!...l.nie,  le  Sappey,  Sainl-.Michel  et 
Saint-.Jean-de-Mauri.-nnr.  Ai-ii.  belle 13 

La  ROMANCHE  :  glacier  des  Agneaux,  la  Meije.  combe  de  Mularal, 
iiis.M.le  .lu  Ferrand, Y  Infernet.  Affluents  :  le  Vénéon,  VEau-d'Olle. 
Bourg  d'Oisans,    Saint-Laurent-du-Lac,   ViziUe Ki 

Le  DRAC  :  i'lnn„,M,iir  l'I  Val.jndémar;  la  .S'e't'era me,  Corps,  la  Salette; 
Vtiliniiil :;'•!  .1  I  .(/se//.  s7/.',-  grand  l,ac  de  Laffrey,  lajUuce.  Le  Drac, 
enli.'  Ih  V..I11V  .1  \.ir,.is,  où  pointe  le  mont  Aiguille;  la  Motte- 
les-U:u„s,   p.a.ls  de  i.hn., 12 

l.a  DROME  :  Liic-en-Diois,  Chartreuse  de  Durban,  Die,  forêt  de  Saou .    H 

La  DURANCE  :  la  Clairée,  col  du  Genèvre,  source  de  la  Durance. 
Briançon  :  d.'fenses  de  la  place;  la  Cerveijrette,  le  Chaberlon  .  .     1( 

De  Ui'ln,,,  „ii  il  En,hrun.  Affluents  :  la  Gulsane  du  Lautaret  ;  la  Gg- 
rniid,'  ilii  P.lv.iiix.  Le  Guil;  Haint-Véran,  Mont-Dauphin,  Chàteau- 

WEmhriin  ii  Sisteron  :  l'Ubaye,  Tournoux;  col  de  Larche,  Barcelon- 
nell.',  Sisteron;  la  Bléone,  gorges  du  Verdon,  sources  du  torrent; 
lai-  d',l//n,s-.  Colmars,  Casiellirne;  pyramides  des  Mées,  Manosque, 
Grioux-les-Baius,  Orgon,  Cavaillon,  Gordes,  abbaye  de  Sénanque, 
Api,  Barbentane.  Régime  de  la  Durance î' 

DELTA    DU    RHÔNE 

Pl.iine  .lu  Rhi'me  et  de  la  Durance,  Cordes,  Montmajour,  Beaucairc  .  .  1' 
ARLES  :  M.iiius,  puissance  d'Arles,  la  lagune,  les  utriculaires.  Arles, 

r.'sid.'n.e  de  Constantin  ;  le  royaume  d'Arles.  Cité  d'Arles  :  le 

|).il.ûs.  le  forum,  l'amphithéâtre,  le  Théâtre,  le  musée  lapidaire; 

lis  Ah/scanips,  Saint-Trophime,  Museon  Arelalen 1; 

Le  félibrige  provençal  :  Jeux  floraux;  éveil  de  la  poésie  provençale; 

li-s  Ir.iiib.i.l.oirs;  Roumanille,  Aubanel;  Mistral i; 

l.es  ALPINES  :  Sainl-Bénig,  les  Baux;  pavillon  de  la  reine  Jeanne.  .  iï 
RÉGIME  DU  RHONE  :  le  grand  Rhône,  les  Iheys,  les  lônes;  le  petit 

BItone,  la  Camargue;  canal  Saint-Louis,  canal  latéral V 

FLORE  ET  FAUNE  DES  ALPES 

FLORE  :  des  palmiers  de  Menton  aux  glaces  du  mont  Blanc.  Trois 
régions  :  région  inférieure  (olivier);  région  subalpine  (châ- 
taignier, chêne,  hêtre,  pin,  sapin,  épicéa,  bouleau,  airelle,  fou- 
gère) ;  région  alpestre  (rhododendron,  saxifrages,  lichens,  neige 
rouge).  Espèces  communes  aux  Alpes  et  aux  Pyrénées H 


TABLE     DES     MATIERES 


4i9 


FAUNE:  Mammifères:  .■linm.iN,  li..u,|iirtiii,  mirs  liruii.  lynx,  h.M-- 
iiuiiL-,  iiianiiutte,  caïup.-i^'ii.jl.  Oiseaux  :  aigle  l'oyiil,  inil.in,  graml- 
(luc,  coq  du  bruyère,  clioquanl,  bergcroiinuUu,  cui'bcaii,  le  Jcan- 
le-BIanc,  le  milan,  le  faucon.  Sur  les  lacs  :  cormoran,  cygne, 
mouettes,   grèbe.   Poissons  :  truite,   broctiet,   ombre-chevalier, 

|lil(lir.  Inlr,  alii-c.  IllSeCteSrl  molluSqueS  ;  i  .  n.  i  lirl  les.  Iiapi  lli  Ml  S. 

POPULATIONS  PRIMITIVES   :   hr,.\n.r,.li  .Ir. -.   vill,,^,-;  l,inivlr,- ; 


CLIMAT  (1 
Pluies 


;s  :  la  montagne,  laboratoire  de  nuages,  brouillard. 

nt  lilanc,  à  Lyon,  Genève,  Grenoble,  Gap,  Briançon, 
au  Vi'uloux.  Vents  :  le  fœhn,  effondrements  de  montagnes, 
avalancbes  de  neige  et  de  poudre  ;  les  orar/es.  Neiges  :  au  Grand- 
Saint-Bernard,  au  Grimsel,  au  Pelit-Saint-liernard.  Tempéra- 
tures: à  Sice,  Grenoble,  Gap,  Chamonix,  Briançon,  au  Ventoux, 
au  "i(»/i/ C/'/HC,  à  Annecy 


Départements  des  Alpes  et  du  Rhône. 

HAUTE-SAVOIE  :  précis  administratif.  Origines  de  la  Savoie  :  les  AUo- 
hrof/es,  la  province  Viennoise.  Cotlius  et  Auguste.  Ruine  de  l'em- 
pire d'Occident;  le  Christianisme.  Premier  royaume  Burgonde  : 
Gondebaud,  Clotilde,  Clovis.  I'r|iiu  cl  (;li,U'leui,ii;ue  à  Ir.ivers  les 
Alpes;  la  Lol/iarinyie.  Deuxième  royaume  Burgonde  :  Boson. 
Hoiiniime  f/'.4î-/es,  morcelleiiieiit  fecHial.  Cmibe  ilu  Xlauricnne  ou 
.II'  Garnie,  vers  le  monl  Cenis,  par  l.i  vallée  de  l'Arc 

Comtes  rt  Ducs  de  Savoie:  Ilumbert  aux  blanches  mains,  marquis 
I  II  Italie  (Turin),  liivalili' enlre  S.iîv'/c  cl  Itiiiipliiiiè :  les  Amédee  : 

le  pape  Félix  V  ;  Amim/.  ir^iilmr,'  ,lr^  r i^^  ilu  i,riii-rnis.  Ducs 

de  Savoie  :Ia  Kelnini,.  ,i,.\r.  |,.  \  ,i  n-    l!i\- ilit- .!,■  l, /-/vi/u-e 

et  de  la  Savoie  ;  l-  li.Hi|iliin-  <\\i  I  /.„,;,.,>  .■  ],■  /;,  kin,  oumii.';.  Fran- 
çois l"'  à.  Marignan;  EniinaiiKei-l'liilihfrl  :  traite  de  t;ateau-(;am- 
brésis 

Annecy  :  Jardin  des  Plantes.  Hôtel  de  ville.  Cathédrale  ;  Saint  Fran- 
çois de  Sal'-i:  vii-illrs  nies,  palais  de  Vile,  château;  port  du  lac. 


SAVOIE  :  |ii--  I  .nlMiiiii-lntir  1.-  V  .lursde  Sayo/e  au  delà  des  Alpes  : 
i:ImiI'~  Ijniii  iiiiii  I  I  '.  Ilrtiri  I\'  et  Lesdiguières;  politique  de 
/;a//e//eu;    Vieini-Aine.Iee  l-' 

Ducs  lie  Siii'oie.  rois  de  Sicile,  puis  de  Sardaigne  et  d'Italie.  Viclor- 
Ainéilée  II  et  Câlinât;  guerre  de  la  succession  d'Espagne:  La 
Fenillade  et  le  prince  Eugène  ;  Charles-Emmanuel  III.  La  Hecnlu- 
tion  en  Safoie  ;  Charles-Emmanuel  IV  en  Sardaigne  ;  Victor-Em- 


P.-iges 

mauiu-l  l'f  rendu  au  Piémont.  \'irtnr-Emmanuel  II  :  Magenta, 
Sol/'éiina,  traité  de  Villafrauca;  la  Savoie  et  Nice  à  la  France.  .  .     181 

Chambéry  :  monument  du  Centenaire,  fontaine  des  Éléphants,  les 
frères  de  Maistre,  rue  de  Boigne,  chdleau,  la  Sainte-Chapelle, 
la  Cathédrale.  Les  Charmettes.  Personnages  historiques 182 

ISÈRE  :  précis  administratif.  Ancien  Dauphiné,  le  Brianconnais  ; 
ca  ssi(m  du  Dauphiné  à  la  France  :>/.o«('.s  XI.  daupltin  ;  Henri  IV 
et  l.e.sdiguières;  cession  de  Darceinnnette;  États  de  Vizille.  .  .  .     184 

Grenoble  :  !'■  li  ib'il,  eniihirr  d,    iienila^jnes.  La  ville  moderne  :  cours 

Sainl-\ii.li.     -,| \  h  li-i  llu.o,  |,|  ircGrenette;   la  Cathédrale, 

crypie  (|r  ^r,.„  /,.(./,,,,/.  (-ii-r  >,iiiil-André;  Palais  de  justice, 
Hùtel  de  ville,  l  au,  mit,  ,  .\lu,-ee  bibliothèque.  Industrie  dauphi- 
noise. Eaux  minirales:  Triage,  Allevard,  la  Motte.  Sociétés  sa- 
vantes ;  tourisme.  Personnages  historiques 187 

DROME  :  précis  administratif.  Le  Valenlinois,  Bonaparte.  La  ville  : 
esplanade  Championnet,  parc  Jouvet,  maison  des  Tètes;  Cathé- 
drale, le  Pendentif.  Valence,  porte  du  l'e»'eors;  Pont-en-Roy  ans. 
Personnages  historiques 19'i 

HAUTES-ALPES  :  précis  administratif.  Château-Dauphin,  Châte.au- 
Qiieyras  ;  nient  Cenis  etGenèvre,  Philis  de  la  Tour  du  Pin.  Gap; 
Einhrun.  Personnages  historiques 196 

BASSES-ALPES  :  précis  administratif:  Barcelonnelle,  Digne:  Cathé- 
drale ;  Castillane,  le  X.Til.in.  Personnages  historiques 198 

VAUCLUSE  :  jeiais  ,Hliiiiiii<liMlif.  La  Provence:  les  Barbares,  Chris- 
tiaui^^nie.  Uogauine  Je  Bourgogne;  la  Provence  au  moyen  âge;  le 
Coinlal-Venaissin.  Guillaume  l"  comte  de  Provenc  ■  ;  Raymond- 
Bèrenger,  comte  de  Barcelone;  Charles,  puis  René  d'Anjou.  Ai.r. 
Avignon  :  les  papes,  le  palais;   la  Révolution;  re=taur.ilion  du 

palai-,   V-'  '    Ti.,     ■■    ■■  ■  D I   .,;//.,   .,.■,•,„,■   |.li..-   ,iery/o/e/- 

rfe-l--;.  .■  •■i^•:l■  ■■■  !..  '  ■'.•...■  i<  .':■  .  -  :  '  \  _  re',  >1,  ^o/hZ- 
Pierrr  iiH.  .-■'.■  ,  |.  ■  :■.  ■  ,i..i..  .  -.'  /:  .e;e/;  Ville- 
neuvi',  |..il   ^.'  I  ..'.■,   I'.  I- I  !,„,.  -    lii-l-iLiie  ~ 200 

RHONE  :  précis  adminislratif:  origines  de  Lyon,  Phéniciens  et  Grecs, 
colonie  Ivonnaise:  séjour  d'Auguste.  fouiTi'ères;  Ctaurfe  et  l'autel 
des    (..iules,    fnruin   ,le   Trajan:    le    Trimi.   I^epliiue  ^ihrre :   saint 

PotlllM,    IN  ii|...r..    .1-.    -  mil,.    l;l  iM.ilie-,     l;  i~lil.|i|..  .1.  lie  II,-    .Ir    /  "  u  r- 


ic   t:rltr.,>u    :    -uni   M.iiliii    .1    !.■'.',     I   i    1 1 1  '. . .  1 1 1 1  h  m    àLyon. 

re  il,-  l'iri-a.lir,  j. ,  \il| vrinv  .    y  ne  .I-  I  i   Irlr-d  Ur;  Préfec- 

•e.  l/iiliistrir  li/onnnise ;  eam|i  reIran,  hé  de  l.y.m.  Les  environs: 
Barbe,  Charbonnières.  Personnages  historiques.  ........ 


CHAINE    DU    JURA. 


LA    SAONE 


Le  Jura. 
ÉTUDE    DU   MASSIF 


brèches  de  la  Faucille,  ,!.■  -/",, 
Vaulion,  le  iVo/r»ei/;/ ;  ,  i,  I  ,|i.  I 
mont,  le  Chasserai.  1,  ~  I  rue  lu 
pagnole  (forêts),  de  .\uzcrui/  [i 
d'0rna7is  (la  Loue,  le  Dessoubr 
la  Birse.  Caractère  général  :  ft. 
Blanc.  Forêts  de  sapins,  pâtur: 


"i,|ue.  Structure  du  Jura  : 

i-i-,  euiiiliiv-.  Chaînes  et 

-I  ,  la  Dole,  mont  Tendre; 

■  ,  des  Hôpitaux.  Dent  de 

I  (irbe,  r.Vreuse;  le  Chau- 

i-nes.  Plateaux  de  Cltam- 

:  iieiiit  Piiupet,  plateau 

.  mont  Terrible, 

I'  le.  vers  le  mont 

nie  1    -  .  >eptmoncel  .  .  . 


Hérisson,  la 


LES    EAUX 

-  BnnVeu.  lae 


lllny,  chutes  du  Hérisson; 

I  ..       .1      I    ■  .',,   ili-    Chiilniii.     !,,■    Ih;.iireiini)l ,  les  deuX   laCS   de 

I  I  '  an  snil  il,'  la  ^n/>^,■.  l.i  Bienne,  jVoce;;  VEva- 
hi^n  .  I,  ;,..,,  ,,  s.iiul-Claiiile,  Vlùieafié.  VHéria  (lac  d'Antre). 
Morez  ,1  Saint-Claude,  capitales  industrielles  de  la  Hienne.  Le  lac 
de  Nantua,  V.ilbarine;  leValromey,  le  Bugey  :  Belley.  La  Val- 
serine;  pays  de  Gex 22  î 

DOUBS  :  sa  source,  le  lac  de  Sainl-l'oint  ,-  P,,utarlier  le  Ihugeon)  ; 
b.issins  du  lac  de  Chaillexon,  s, ml  ilu  liunhs:  ,1,1^  du  Ùoubs, 
Saint-llippolyte;  le  Dessmilo-r,  eii,|iie  d,'  innsnlut i,,,,,  l.e  Dnuhs 
heurte  le  Lomont  :  Pont-de-Roide,  Montbéliard,  l'Isle-sur-Doubs, 
Clairval;  Baume-les-Dames,  Arcier;  source  de  la  Mouiière.  Le 
Doubs  à  Besançon,  Dôle,  Poligny.  La  Loue  (Ornans)  ;  source  du 
Lison,  Salins;  la  Cuisance,  Arbois 229 


La  Saône. 

!S  Faucilles  :  VArmance,  la  Vingeanne,  la  Lanterne,  VAugronne, 
Plombières  et  Val  d'AjoI;  VOgnon,  la  font  de  Lure,  le  Rahin, 
Villersexel,  Gray.  La  Title,  Canal  de  Bourgogne,  Saint-Jean-de- 
Losne;  la  Dheune.  canal  du  Centre,  Chalon;  plaine  de  la  Bresse  : 
la  Seille,  Baume-les-Mexsieurs.  source  du  Dard;  la  Côtière.  Inlé- 
rieiir  de  la  Bombes:  les  étangs.  La  Grosne,  rivière  deCIuny; 
Tarare.  Mâcon,  N'illefranclie,  Beaujeu,  Anse,  Trévoux.  Le  mont 
d'i)r,  l'ile  Barbe,  Fourvi'eres;  conQuent  de  la  Saône  et  du  Rhône.  .    2 

Départements  du  Jura  et  de  la  Saône. 


239 


2il 


AIN  :  précis  administratif  :  Nantua,  Bourg,  Musée,  église  Notre- 
Dame;  Brou.  Personnages  historiques 

JURA:  précis  administratif.  Lisière  de  la  plaine:  .4c/)o/,s,  .s'a/îHs.-pl.a- 
te.aux:  forets,  pàInrages.Lons-Ie-Saunier.  Personnages  historiques. 

DODBS  :  précis  adminislralif.  Cités  lacustres  de  Châtain  et  AcClairraux. 
Vesontio  ;  les  llnr-.,ii,l,s,  l,a  /•'caHc/ie-Com/e' germanique  :  Fré- 
déric Barberiin-i  ;  la  l  rinrhe-Comté  franco-bourguignonne  : 
abbayes  de  l.ii\,nil.  ,1.  l:  i u me-les-Messieurs.  .Maxiinilien  d'Au- 
triche, Louis  M,  Ciiaiies  MIL  Franche-Comté  autrichienne  et 
espagnole  :  Charles-Quinl,  Philippe  II.  Franche-Comté irançaisa  : 
intendance  de  M.  de  Lacoré.  Besançon.  Monuments  antiques  : 
promenade  de  Chamars,  arènes,  pont  de  Battant,  Porte-Noire, 
square  archéologique.  Monuments  religieux  :  Cathédrale.  Monu- 
ments civils  :  Hôtel  de  ville,  Palais  de  justice,  hôtels  particuliers, 
fontaines,  école  d'horlogerie.  Musée.  Citadelle,  porte  Rivotte;  la 
défense;  le  vin; les  excursions.  Personnages  historiques 242 

HAUTE-SAONE  :  précis  administratif.  Failles,  ra\'ins  et  entonnoirs  ; 
Villersexel,  Gray,  Vesoul,  Lure,  Luxeuil  :  abbatiale  Saint-Pierre, 
Hôtel  de  ville.  Personnages  historiques 248 


France. 


4S0 


LA    FRANCE 


Pages 
SAONE-ET-LOIRE  :  précis  administratif.  Vue  d'ensemble.  Mâcon  : 
Saint-Pierre,  statue  de  Lamartine  ;  roche  de  Solulré.  Chalon  : 
cathédrale  Saint-Vincent.  Le  Creusot,  la  cristallerie,  l'iisino.  Bi- 
bracte,  le  mont  Beuvray  :  les  Éduens,  Divitiac.  Mi-'^in  :  mont 
Auxois,  César  et  Vercingétorix.  Autun  :  porte  i<aiiil-  imlrr.  |M,iie 
d'Arroux,  ruines  du  théâtre,  temple  de  Janus;  le  Cliiisli.iiiisiiu', 
Sdint-Sijmphoi-ien.  Musée  lapidaire;  la  cathédrale   Saint-Lazare, 

l'onlainc  Saint-Ladre.  Personnages  historiques 2'i9 

COTE-D'OR  :  précis  administratif.  Mont  Afrique  et  cours  d'eau  dérivés 
du  seuil  de  la  Côte-d'Or;  canaux  de  Bourgogne  et  du  Centre.  Les 
burrjnndes  k  Spire,  Worms;  en  Lyonnaise:  la  Bourgogne  com- 
mence. Rois  burgondes  :  Gondebaud,  Sigismond  et  Clodomir. 
Rois  et  ducs  de  Bourgogne  mérovingiens  :  Brunehaut,  saint 
Léger.  Ducs  de  Bourgogne  bénéficiaires,  Charles  le  Chauve, 
les  Normands,  Boson  de  Provence;  Richard,  son  frère,  écrase  les 
pirates,  il  est  fait  duc 254 


Pages 
Ducs  capétiens,  la  Comté  mise  à  part.  Ducs  de  la  maison  de  Valois  : 
l'hdippele  Hardi;  Jean  sans  Peur  et  Louis  d'Orléans,  Bourgui- 
gnons et  Armagnacs  ;  Montereau;  Philippe  le  Bon  livre  la  France 
a  Henri  V  d'Angleterre,  par  le  honteux  traité  de  Troyes  (1420);  le 
dauphin  Charles,  plus  tard  Charles  VU,  relégué  au  sud  de  la  Loire  ; 
Jeanne  d'Arc  délivre  Orléans,  assiégé  par  les  Anglais.  Charles  le 
Téméraire  et  Louis  XI  à  Péronne;  les  Bourguignons  à  Nesle  et  à 
Beauvais  (Jeanne  Hachette);  occupation  de  Nancy;  le  duc  de  Bour- 
gogne battu  par  les  Suisses  à  Granson  et  à  Morat.  Dijon  à  la  France.  256 
Dijon  :  pnrir  Ciiillaïune,  tour  de  Bar,  salle  des  États.  Hnlol  de  ville, 
i]iii-rr~:  S:iiiil  l'Iirnne,  le  castrum  romain:  Siin,l-Mi.  hrl.  \ulre- 
Dii'ni',  iM.h  I  ,1,  N'iigué;  Palais  de  justice;  fAi~'-  >,niii-Jcun, 
Saiiil-lli-ii,,/n,'  Chartreuse  de  Champmol.  L'Ai^/iirliiisr,  llcinlal 
général;  place  du  30 -Octobre;  statues  de  Carnot  et  de  saint 
Bernard;  place  et  square  Darcy;  le  Parc.  Vignoble  bourguignon, 
Beaune.  Personnages  historiques 258 


BASSIN    DE    PARIS 


Auréoles  et  cuvettes  concentriques  du  bassin  de  Pa 

La  Seine. 


Paris,  foyer  d'appel 
Seine,  de  la  .\laiii 
tiaire.  Le  fleuve 

Seine,  Troges.  Km 
Forêt    et   pillais 


I  !■  Il:l-^in,  an  puiiil  île  loiieeiitration  de  la 
I  .le  liii~..  l.Ile  de-France,  l,i  l'alaise  ter- 
-  MiiLiie-;  1.1  II, ,11,.,'  ,1e  Chàtillon,  Ilar-sur- 
l>,  Ne^eiil-Mir  veille,  le  l'araelet,  Muntereau. 
Fontainebleau  ;  Corbeil,   forêt    de  Sénart, 


L'EURE  :  la  Voise,  aqueduc  de  Maintenon;  Rambouillet,  Dreux  : 
Hôtel  de  ville,  chapelle  d'Orléans;  Anel,  Ivry.  L'Iton  :  dérivations, 
pertes,  fontaines  :  Louviers.  L'ile  de  Grâce.  La  Charentonne 
de  Bernay,  Beaumont-le-Roger 


Villeneuve-Saint-Georges,  Cliarenton 

La  SEINE  DANS  PARIS  :  îles,  débit  et  étiage,  échelles  hydrométri- 
ques. Grues  :  terrains  perméables  et  imperméables  du  bassin; 
rivières  torrentielles  :  Yonne,  Marne  supérieure.  Aube;  pertes 
et  pluies.  Climat  parisien.  Navigation  en  Seine,  écluse  de  la 
Monnaie,  liale.nivet  ehalands.  Port  (ie  Paris,  canaux  de  l'Oiircq, 
de  S,iiTil-liriii>.  (le  Siiiil  M.i  li  in.  Transports  :  les  r/Ko/.-.-;  Ii';iv<'rsee 
de  l'.iii-  eTi   hili  111,  l'iin'ls  ./e.v  environs.   Paris  camp  retranché. 

La  SEINE,  DE  PARIS  A  ROUEN  :  Si^rrei.  S,nnt-CI„„,l .  Saint-Denis  : 
son  église,  Saint-Germain  :  elialeini  el  Inii-^e.  l'iMncdis  1"' et  le 

Cliàte,aii  ueiit;  hi  f.irél.   Poissi/.   .\l,iiih->.     \-lnli, ■  .  Kosny,  La 

Roclie-Cuyon,  IV,„„h,  Cintlini.  le.s  Amlrlgs.  CliahMii-Gaillard, 
Pont-de-l'Arche,  K/ie»/'.  Vort  de  Rouen 

La  SEINE,  DE  ROUEN  A  LA  MER  :  forêts  de  Rouvray,  de  la  Londe, 
de  Itoiiiii.ire;  fal.ilses  de  Uuclair,  Jumièges,  Sainf-Wandrille: 
Caudebec  le  ni;ise,,rer.  Ville,, uier,  Qiiilùheuf.  mi.iimIs  V.iiii.i-, 
Pont-Aii,l,-iii,T.  ;/,,////,•»/•,  T,iii,-,,rvill,',  l,ill,liMnii,.  Il,ir/lriir  :  ,,11,  r- 


1 


Franc 


,,•  Havre-de-Grâce  :  b.issins  ,|  ,l,i,-ks,  ,Mri,il  ,!,■  Tmi- 
carri'llr:  n,,uv,'l  av.int-port.  Ville  du  Havre  :  Bourse,  Hôtel  de 
ville,  f,i]-ges  el  eliaiitiers;  Transatlantiques.  Sainte-Adresse.  .  .  . 

AFFLUENTS  DE  LA  SEINE.  A  droite  :  l'AUBE  :  Clairvaux  et  Saint- 
Bernard;  Bar;  Brienne,  Napoléon 

La  MARNE  :  source.  Langres,  les  remparts,  la  Cathédrale;  Vitry-le- 
François.  La  Champagne  :  la  plaine,  la  Veste,  la  Suippe,  marais 
de  Saint-Gond.  Cultures,  montagne  de  Reims,  vignoble  cham- 
penois :  Épernay,  Reims,  Ay,  Vitry,  Bonzy;  les  cépages,  la 
récolte,  la  cuvée,  le  traitement  du  vin 


Canal  latéral  à  la  Marne;  Château-Thierry  ;  le  Petit  Morin,  VOurcq. 
Meaux,  Le  Grand  Morin,  Chelles,  Saint-Maur-les-Fossés,  Charen- 
lon.  Navigation  de  la  Marne.  'Vincennes 


L'AISNE:  le  Vallage ;  l'Argonne  :  forêts  et  défilés,  Valmy,  les  Is- 
lettes,  Grandpré,  la  Croix-aux-Bois,  le  Chêne  populeux.  Sainte- 
Menehould  ;  VAire;  Rethel,  Château-Porcien.  Soissons  :  Sainl- 
Médard,  Sa/nZ-JeaM-rfe-s-Ki^nes,  Cathédrale 

L'OISE  :  Hirson,  Guise,  canal  de  Saint-Quentin,  La  Fère,  Saint-Go- 
bain,  Noyon.  Coucj-le-Chdteau:  Compiègne,  la  forêt, 'le  château, 
l'Hôtel  de  ville.  Pierrefonds,  Villers-Cotterets,  Longpont,  Creil, 
Chantilly,  Senlis,  Pantoise;  VEpte,  Gisors 

Le  Morvan  :  sommets,  climat;  les  Morvandiaux;  sources  et  étangs, 
flottage;  étang  des  Sellons,  \a.  forêt,  le  gibier 

AFFLUENTS  DE  LA  SEINE.  A  gauche  :  L'YONNE  pai'  Clidteau-Chi- 
non.  Cuhi^iiy,  (ll.ainecy.  La  Cure  :  Chast,lliiN,  Vézelay,  .ircg- 
sur-Cnri'.  I,s  gi-,.lles.  Le  Serein,  Chablis.  I.  Armauçon  :  Semur, 
VAu.n.is.  i:|„,iss,s,  Flaviguy,  Bussy.  Oze  el  Uzerain,  Alise- 
Sainte-Reine;   Miinl/iiiril.  T,innerre;  Sens 

Le  LOING  :  Bhneaii,  Montargis,  Nemours,  Moret.  L'ESSONNE  :  Ma- 
lesberbes,  .\ngeiville  ;  Étampes,  vallon  de  laChalouelte,  lnJuines. 
L'ORGE  :  Montlhéry.  L'Yvette,  vallée  de  Ctievreuse,  Dampierre, 
Vaux-de-Cernay,  Port-Royal.  La  Bièvre 


COTE   NORMANDE    OCCIDENTALE 

ENTRE  SEINE   ET  ORNE  :  Estuaire  de  la  Seine,  Criquebeuf,  Trou- 
ville  Deauville.   La    Touques  :    Lisieux;    la   D.ves   :    Deauville, 

•;'l-'"'^.  '■"l"'^e 305 

L  ORNE  :  .see.s,-  (^a,'u,  ,-anal  de  Caen  à  la  mer.  Onlstreham 306 

Basse-Normandie  ;  le  sul.  |i:ivs  ir.l,7;/i',-  Vin-,  l.isiiiix,  Punt-l'Évêque; 


307 


L'ORNE  AU  COTENTIN  :  li, 

en-HessIn,  .\iTiini,iii,-li,-s,   (  e 


s  ,1,1  (;,ilv,iil,,s,  /,/„»,  Luc.  Port- 
illes.  Bayeux.  L'Aive.  Golfe  des 


'""/' 


PRESQU'ILE  DU  COTENTIN  :  ,',u,'iis,  récifs  et  curants,  raz  Blan- 
chard. La  Sélune,  la  Sée  :  Avranches;  Gninrillr  :  la  Sienne,  la 
Soutle,  Coutances.  VAy  (Lessay).  Cherbourg  :  I,'  |iiii(,  l;i  , ligue, 
les  forts.  Saint-Vaast,  ilôts  de  Saint-.Marioii/ 


COTE   NORMANDE    SEPTENTRIONALE 

Pays  de  CAUX  :  le  pays,  les  yalleuses,  les  fermes.  La  côte,  les  falaises, 
les  galets.  Les  ports  :  Etretal,  Vport,  Fécamp,  Saint-Valery-en- 
Caux,  Dieppe,  les  marins;  Arques,  le  Tréport;  la  Breste,  Eu,  Mers.     315 

Départements  du  Bassin  de  Paris. 

YONNE  :  précis  administratif.  Cours  d'eau,  vignobles,  forêt  d'Othe, 
la  Piiisaye.  Le  passé.  Abbaye  de  'Vézelay.  Auxerre  :  la  ville, 
Catliédrale  Saint-litienne,  ancienne  abbaye  et  église  Saint-Ger- 
iii.iin,  piirli'  (If  l'Iliirhi,/,-.  (;,illi,>,liale  de  Sens,  palais  épiscopal. 


"//" 


li'l 


AUBE: 


is,-i,ll 


M'es.  Personnages  historiques.  . 
1,'s  Tricasses;  saint  Loup,  évéque 
aiiiK;  l,s  riimtes  deTroyes  el  de 
.iii\.  H  li\  lie  industrielle.  Troyes 

M  N   \  irivsiiudes,  saint  Urbain. 

,ni-..  liehairde  prospérité:  école 
:■,■  ;  1,1  M,i,leleine,  Saint-Nicolas, 

Siinii -J,;in.  L'art  troyen.  La 
■  ,!,•  in.gfs.  Hôtel  de  ville,  hôtels 
■idusirie  troyenne.  Personnages 


HAUTE-MARNE  :  précis  administratif.  Le  plateau  de  Langres  et  le 
bas  pays  du  Bassigny.  La  cité  des  Lingons,  occupation  romaine, 
Éponine  et  Sabinus;  les  Alamans  de  Crocus,  l'évêque  saint  Di- 
zier;  les  Normands;  familles  â'.imboise  et  de  Lorraine;  Joinville, 
lief  des  Guises;  le  cardinal  de  Bourbon  proclamé  roi  à  Chaumont; 
les  Alliés  en  IKl',.  Chaumont  :  tour  Hautefeuille,  Saint-Jean-Bap- 
tiste; pronien.iile  ,1a  llmilingrin.  Personnages  historiques 326 

MARNE  :  pré,is  ailriiinislinlir.  Châlons-sur-Marne  :  promenade  du 
Jard,  enlIiiiliMl,'  S.iinl-Klienne,  Notre-Dame,  Hôtel  de  ville,  Notre- 
[),ii,,,--,l,--ri'j,iii,-.  BEIMS  :  la  cité  des  Rèmes,  les  Romains,  les 
KiMii.  -,  s.uiii  lirini.  Cathédrale  de  Reims  ;  façade  occidentale, 
richesse  ,!,•  \'i,-,,ii,,,/i;ij,liir^  les  tours,  les  contreforts,  l'abside, 
galeries  et  rosace^:  liiilri  lem-,  Lipisseries,  le  trésor.  Saint-Remi: 
cénotaphe  de  saint  11.  mi  \.,-  f,,nfs  de  Champagne,  industrie  de 
Reims,  au  moyen  à,:;,  l,a  ville  :  vieux  logis,  maison  des  musi- 
ciens, porte  du  Chapitre,  11., tel  ,1e  ville,  Palais  de  justice.  Théâtre, 
Hôpital  (Hôtel-Dieu)  ;  \a.  place  Royale,  place  Drouet-d'Erlon;  pvo- 
menades  ;  industrie.  Personnages  historiques 327 


TABLE    DES    MATIERES 


4SI 


SEINE-ET-MARNE  :  précis  administratif.  La  Brie,  Provins,  Melun, 
Meaux  :  cathédrale  Saint-Étienne,  Bossuel.  Personnages  histo- 
riques   

AISNE  :  précis  administratif.  Laon  dans  la  dépendance  de  Reims  ; 
les  princes  carolingiens  à  tao«.  Position  statégique  de  la  ville. 
Citadelle  et  cathédrale,  ancien  palais  épiscopal;  Palais  de  justice, 
Hôtel  de  ville.  Personnages  historiques 

OISE:  précis  administratif.  L"0/se,  grande  route  de  Colnpne  à  Paris; 
■i)/iièi/iii',  Senlix.  WWr  lie  Beauvais  :   l;i  ca- 


rs. \,„, 


lin- 


■  i»^- 


DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE.  PARIS,  la  Capitale  ;  VEbiser,  le  Va- 
L.iis-Hourlmn,  U:  Lu.n-inbuuro.  p.il.iis  et  jardiu  ;  avenue  de  l'Obser- 
vatoire, f,iiil,ii,ie  de  Méilicis:  I',il,ns-I!„;/al ;  palais  de  la  Légion 
d'honneur.  Ministères  :  ministère  île  l'Intérieur,  préfet  de  po- 
lice et  garde  républicaine.  Ministère  de  la  Marine.  Place  de  la  Con- 
corde, Champs-Elysées;  Arc  de  triomphe  et  Arc  du  t'a7-roysel, 
Jardins  des  Tuileries 

Ministères  des  Affaires  étrangères;   de  la  Guerre  :  Éc.ili-    iM.Iylecli- 

Muustèi-.s  ilrs  Colonies,  ilii  Travail,  de  I  Agncullure,  drs  Tra- 
vaux publics,  du  Commerce  et  de  l'Industrie  :  /■;.  ../e  i-vlnniale, 
Chambre  et  liuurse  du  ciuiinierce.  École  centrale  des  arts  et  ma- 
nufactures, Sainl-Marlin-dea-Champs.  Hôtel  des  postes.  Minis- 
tère des  Finances  :  la  Ranqnc  de  France,  la  Bourse,  la  Monnaie. 

Minisièr,'  ,!,■  I  ,  Justice:  r,,|,ainr  \',n.|/.iiir- 

LaCité  :  ;'"/ '  -    i  ,:,,:,  i,,. ,,    \  .  Mainte-Chapelle;  le  ChU- 

Irlrt. /.../    -  /  M    _iii        /      ' 'C.  le  Palais  des  Thermes, 

SamI-M.iiv,  I.  i:|..M^,    iMi.i\r  de  .-^alllk   ijuneviève 

Notre-Dame:  i-onstrmli. m  ;  l'œuvre  des  xvu«  et  xvui»  siècles,  delà 
UevoUilinn;  jeslaurali.in.  Autres  édifices  religieux  de  Paris: 
S.inil-fnir,-  dr   M,,i, / „„, rire.   Iiasili^iic    du   Sacre-Ca-nr,  le    Pan- 

'■--".    -"- '  ■'   ''■'     '■"-.    -  i:'-  h'I'"  Ir-l'auvre,  Saint- 

'.  I  .  .  .  ,      ,,,./,g_  ig   val-de- 

'■'.II"  '  .  "  ;-,.-,,  ;;,,,  ;,,  la  Madeleine, 
\       '    Il    ■  '     r  I  "■  :  <  I,-.  ^,i,iih   il,ihh,r.[.i  I  nnilr.Sainl-.-lugnstin. 

/  \'irier.  Snl r.  - llnaie-des-Champs 

Mini  '  .'  I  Instruction  publique.  La  rive  gauche,  Robert  de 
>  '  j  '  '  t  Kl'  IilIicu.  La  Sorbonne  ;  Collège  de  France,  Musrunt, 
Ecole  normale  supérieure.  École  des  langues  orientales.  Corps 
savants  :  Institut;  Observatoire  ;  Arcliives  nationales.  Musée 
Carnaralct.    Bibliothèque  nationale.  Bibliothèque    de  VArsenal. 

Ii'lil  il  !  r  il  h. Initie,  Institut  Pasteur 

Ileaux-Arts:  le  Louvre,  historique  de  la  cons- 

i't>.  Musées  </!(  Lnxetnhiiurg  et  de  Clung. Musées: 

'.  rr-'iniirh  :  1rs  liohelins,  École  des  Beaux-Arts. 

1/         ''Théâtres  :    les  .4rèHes  anciennes,    le 

',    l'iy-,.,/,    \  I iiicra-Comique.   Concerts, 


Son 


VILLE  de  Paris.  Etienne  Marcel 
nicipal.  Approvisionnement 
chés.    Service   des  eaux  : 


nouvel  Hôtel  de  Ville  :  régime  mu- 
la  Villette,  Halles  centrales,  niar- 
1  Dhuis,  la   Vanne,  l'Avre;    réser- 


voirs; canaux  de  l'Ourcq,  de  Saint-Denis,  de  Saint-Martin.  Égouts. 
catacombes   et  cimetières  ;   chapelle   expiatoire    la    \l(irt.'iii'.   Les 

ptoces,  lesgrandsboulevards  :  |inrlr- >-/,../  h i  ^.i.ni-Mnriin. 

le  Métropolitain.  Les  p"H/\;  1rs  parcs  :  !;    i'       '    .    i, ni,  .M-ml- 

souris,  Monceau,  Trocadero,  Uias  dr  ;;...ii  ,  .  .  ,/  //  ,,/  ,/  nrrlinia- 
/«/(on;  la  tour  A'(//e/.  Population.  Peisoriiia^'çs  liistonques.   .   .  .     361 

SEINE-ET-OISE  :  précis  administratif,  vue  d'ensemble.  Versailles; 
la  Itrvdiiilion,  les  États  généraux;  Louis-Philippe;  Assemblée  de 
Vers.iilles.  Le  palais,  le  parc,  les  Grandes  Eaux;  les  Trianons. 
\'ille  de  Versaillfs.   l'eisnuu.ages  historiques 368 

EURE-ET-LOIR  :pr.iisadininislr.atiL  i.es  Carnules^Xe.  comté  de  r/,ar- 

Irrs.  Ville  dr  Chartres  :  vi.'jll.-  m.-,  pi- |.-  llall.-^.  h..pls  de 

l'Eure  c-t  parle  l'.iiilhiii mr.  l-'li-  ^  ^  ,  ,,  '  /■  .  ,  ,  •  -  ,|,i|.  Vim,,,,,,. 
La  Cathédrale  :  tradllioris  i|ni  -  \  ]  ili  I.  I       t     \  ,  ■     i,    '  ;  iirii.,ii  :  la 

l'intérieiu',  les  vitraux,  la  crypte.  Pcrsorni.iges  liislorii|ues    ....     371 
EURE  :  précis  adminisirntif.   Comté  à'Évreux,  Charles  le  Mauvais, 
Verneuil,  bataille  d'ivry.  Évreux  :  la  Cathédrale,  le  palais  épis- 
copal, le  bell'roi,  les  prcmimadr-.  P.  rMiini.if.'i-s  historiques  ....     375 
ORNE  :  précis  administrai  il    I..-  i:.ii,ih^  il  Alençon,  leur  ancien  châ- 
teau :  THôtel  de  ville;  Nwh. -iinn.   ,■!   ^,,ii  piirc-he   triangulaire; 

Halles,  école  dentelUèrr.    I'rrsuiui.i;;i-s   liistoriciues 377 

CALVADOS  :  précis  administrai  if.  (tri^'inrs  dr  Caen,  Guillaume  le  Con- 
cpirrant  :    ancii-n   cli.àtc.iM,    alili.atjalr  Sainl-Élienne  (abbaye   aux 

lloniinr.,    la    l.-,.,;!,.    :,M,-,v,.    i,ux    H -  ,    fnm.   pendant  la 

guerre  ilr  Criii  ■!■       l.'e   ,      ,],-.,>..   ,1  !■  r],  ,  -,  ,  nli^es  Saint- 


MANCHE  :  précis  administratif.  Saint-Lô  :  la  Vire,  Notre-Dame. 
MONT-SAINT-MICHEI,  s.n,  isolement:  la  rnarée,  divag.ationsdes 
rivières  côtièje-.  Con-inirli^-n  .]■■  TiMm-.,  li  Merveille  (salle 
des  Chevaliers,  -ill  ■  il--    ll-i.-.  rl,,iii.      i     -  li-ance,  les 

Anglais   (Du  i.n---  hn.  le  i  h  ili  h  l   :  I  \l     :  ■de  Sainl- 

Michel;  abbes  e ■riilalun-,   lien- .le  in-   ih;  -inl-Maur.  La 

Révolution  :  l'abbaye  prison  d'État,  degàls  et  réparations.  Arrivée 
au  Mont;  route  et  tramway,  porte  du  Roi,  vieille  rue  et  i>  hostel- 
leries  ».  Église  de  l'abbaye,  la  crypte,  le  promenoir;  Tombelaine. 
Vue  d'ensemble.  P.'rv,,iiiia-e>  lii'sleriques 

SEINE-INFÉRIEURE;  |.n  ei>  .Hlniini-halif.  Le  sol:  Haute  et  Basse- 
Xormiiiia'ii'  :  r:\]\i[t:\'^tir  de  Chu,  le  Bessin,  le  climat,  pays 
d'Auge.  Les  Normands,  Uulluu,  traité  de  Saint-Clair-sur-Epte. 
Guillaume  le  Bâtard,  conquérant  de  l'Angleterre,  ses  fils  et  les 
rois  de  France  :  guerre  de  Cent  ans,  Charles  V,  Charles  VI, 
Charles  VII   et    Jeanne   d-Are.    Caihédrale    dr   Rouen,   la  f.i.ade 


toinl..'  I  ^  ^  ,■.■,.:  I  :,,.  .!  l;  .  ,.■■ 
les  si  .■■  I  _!,^  —  i;  .  '  -  ■■  .  ,  I  /■•  ■  ,,ev- 
tice,  li.ilcl  .:.:  l\.^a. ,,: !:, ,  uaid.:.  [.^  \i.  ii\  HmUui  :  J.i  ;,,i.^^e 
Horloge,  le  vieux  Marche,  tour  Jeamie-d'.Vrc.  Funtéiines,  ponts; 
Musée-Bibliothèque,  la  céramique.  Activité  indusirielle.  Basilique 
de  Bon-Secours.  Personnages  historiques 385 


PLAINE    DU    NORD 


Région   de   la  Somme. 

Limites  et  aspects  de  la  plaine  du  Nord.  La  Somme,  sa  source. 
Saint -Quentin,  Ham ,  Péronne,  les  étangs;  Amiens  et  ses 
canaux,  les  Hortillonnages.  la  tourbe.  I.a  côte  :  débris  des  falaises 
normandes,  les  galets  à  li  ii.inl'  nn  Ilm  II.  inv  i-inn  des 
sables,  grèves  de  Saint-Vil'  m  I  i  .!  "v. drai- 
nage des  marais:  le  .1/  I  il.  S'iniiue. 
Ports  de  la  Somme  :  .l/'-'e  ../-■.  -  -„'  i  ,,',,./.  ;  ;,,y,;,  .  |,.s  Bas- 
l'hainps,  culture  et  élevage 

EXPLOITATION  DU  SOL  :  anciennes  forêts  de  la  plaine  picarde, 
défrichements  par  les  moines  bénédictins,  grandes  abbayes, 
centres  de  colonisation  :  les  céréales,  la  betterave,  le  tabac. 
L'industrie:  tissages  à  Beauvais,  Amiens.  Saint-Quentin;  articles 
variés  de  fabrication,  industrie  du   Vrmeu 

SOMME:  pi-eei.  a.Innin-liMhf  Amiens;  le  |e,-.e.  aei,v, 


trielle 
elTroi. 


Mil 


dustrie  amiénoise.  Cathédrale,  sa  construction,  dimensions  :  la 
nef,  le  triforium,  clôture  du  chœur,  stalles;  les  portes,  les  tours. 
Personnages  historiques ' 


Côtes   Boulonnaise  et  Flamande. 

Boulogne.  Ses  origines.  Napoléon,  la  vieille  ville,  son  château,  le  bef- 
froi, église  Notre-Dame,  la  plage  et  le  Casino,  le  port.  Cap  Gris-Nez, 
ouverture    du    pas   de    Calais,    Yimerevx.    Amhlelcvse,   Wissanf, 

Saiiqa/lr  ;  liiiinel  >e,i,  la  Mmelie.  Calais  :  ri|..iiiri|  III.  l'i me.iis 

de    (,n.-e.     M,,lr|     ,1e     mI],    ,      |i,    Ili,,l.     I    i     mM         ,:•      r    .  ',  ■  le, 

\Val|e,ii.-ii'-;  -"..  Il  ",  /.'e  -  Dunken|ne  :  ,l.  ■  I.  i  le 
belVnii.  S.unl  i'Ji.i.  .|n  n  -le<  t|,  ,1 1  i  mla  n.  Ilil-I  .\.  mII  I  \l  mk. 
Xetre-Daiiie  des  iHiiics;  Malo-les-Baius 398 

L'Yser,  Caxxrl;  l.i  Lys,  Aire,  Armentières.  La  Deûle,  la  Scarpe,  Mar- 

chiennes;  l.i  Sensée  (Bapaume) 'lOi 

PAS-DE-CALAIS  :  précis  administratif.  Arras  :  la  vieille  ville,  Saint- 

Waast  ;  Hôtel  de  ville,  industrie.  Personnages  historiques ^03 

I.'Escîut,  Cambr.ii,  Boucliain,  Denain,  .\nzin.  Valenciennes,  Condé- 

sui-l->e,Mii    I   l\,:,„    en  IM:,i,|ie  ,  I  en  Hollande 404 

NORD;iiri  .  I-  ni  II  mil -II, Il  II  Lille  ;  ..ULiies;  Notre-Dame  de  la  Treille, 
Saiiil-\l,iin  h  ■  ,  ll'il,  I  lie  \illr,  l'i.  lecture,  palais  des  Beaux- 
Arts,  huUl  de  liilmur;  citadelle,  porte  de  Paris.  L'industrie  : 
Fives-I.ille.  Roubaix,  son  industrie,  École  des  arts  industriels. 
Tourcoing  ;  palais  du  Commerce,  Hôtel  de  ville.  Personnages 
historiques 405 


432 


LA     FRANCE 


MASSIFS    ANCIENS    DE    L'EST 


Ardenne  et  Meuse. 


LARDENNE:  la  Fnmenne,  les  Fagnes.  la  forél.  I.a  Sambre  :  doiibk- 
.^niiici',  m  fùi-èt  de  Nouvion,  Landreciex,  M(iubeu;ii- 

I..1  Meuse:  \eiif,hijlenii,  liMUi-lémont,  Domremy:  la  maison  de  Jeanne 
il  Air,  li-^lise,   la  rivu'io,  le  Bois-Chenu;  Ermitage  et  Basilique. 


Coi, 


Verdun.    J 


•dan  fBa- 
I  Meuse  : 
.-,   Reviii, 


les   nil..!i.     !i    .     \',:,,    .■,      M.    M'! ,     !-■-      Il     •,:.         , 

Fuin:n,  ',,rW.   I.,i    !/,■».. m  ;;^;.,-j„,'  ,1  m   /;.-/  .,„..■ 

MEUSE  :  précis  administratif.  Bar-le-Duc;  eylise  Saint-Pierre,  lourde 
l'Horloge;  produits  et  industrie.  Personnages  historiques   .... 

ARDENNES  :  précis  administratif.  Méziéres,  CharU-viile.  Person- 
nages historiques 


NOTIONS    GENERALES 

Versant  alsacien,  versant  lorrain;  les  ballona. 

STRUCTURE  DE  LA  CHAINE.  Vosges  cristallines  correspondant 
■,\u\  Hautes  et  Moyennes  Vosyes.  Sainte-.Marie-aux-.Mines.  Eaux 
minérales  :  en  .\lsace;  en  Lorraine  :  Bussang,  Plombières,  Bains. 
I!n„rb,,„iir:  l.ii.n-uil:  Conlrexéville ,  ViUel,  Martigny.  Vosges 
gréseuses  ;  le  gies,  ses  aspects ' ,', i5 

RELIEF.  Hautes  Vosges  :  Haules-Ch.-iuniPs,  trouée  de  Saverne. 
Basses  Vosges  :  la  Zorn,  AVisseniboin-i;.  ,\u  sud,  trouée  de 
Belfort  et  bief  de  Valdieu.  Ballon  d'Alsace  et  eiivinuis  ;  le 
Hohueck,  col  de  la  Schhuhl.  .\iilr.  s  |,;.s>.ii;vs  des  Vosf.'es,  lul  de 
S.ialfs.  Le  Donon;  p.i\-  i_--  -1.  ■   \.  ._,  .  ^iir-euses i[s 

FLORE  ET  FAUNE. /;«//-./<  '.  Forets  et  pâturages  :  arbres 
Iniitiers;  ch.àtaignier.  .  i,  ;,  -  i  i;.,.  .  jh.  ,  ,i,  |,iii.  futaies;  les  fores- 
tiers; le  flottage;  la  schlitte.  .Vuuu.niv  s,iuva,-es  dis|,aiiis  et 
restants  :  le  coq  de  bru.vère.  Les  Chaumes,  li  s  „nii'r,ni;s,  le 
fromage;  Gérardmer.  Climat.  Chalet  de  la  ScIiIn,!,/ :  l,,  i,.|ii|m- 
rature  à  Strasbourg,  Colmar,  Wesserling,  Epiii.il,  S.iint-ljie, 
Nancy.  Pluies.  Vignoble  alsacien 420 


LES    EAUX 

VERSANT  ALSACIEN  :  la  Thin;  la  Dniche,  la  Fecht,  la  Welss, 
VIII.  la  Zorn.  Anciens  glaciers  et  moraines  frontales;  lacs  Blanc 
et  .Vii/r;  barrages  dOcAcy.  \'allées  de  Munster,  de  la  Fecht,  de 
la  ïliur  :  vie  industrielle  de  ces  vallées 42 

VERSANT  LORRAIN  :  la  MOSELLE,  source;  la  Moselotte;  Corni- 
mont,  Cascade  du  /,'..;':''.  s:  !,,(  ^g  j^  Cuve;  Remiremont;  le 
réservoir  de  Bouzr\  h  .  ,  unique  du  Longue!  sur  la  Mo- 
selle; le  saut  de  y>'/  II/.  .1  Épinal,  Pont-Sainl-Vincent: 
barrage  de.  Liverdim  .  I  ■■.-/.  r    il -à-Mousson Ui 

Affluents  de  la  Moselle  :  le  Madon  de  ilirecourt,  la  Vologne.  Lacs  de 
Retournemer  et  de  Longemer.  Saut  des  Cuves;  le  Gérardmer, 
vallée  du  Thuly;  cascade  du  Tendon 42 

La  MEURTHE  :  Fraize;  le  Rabodeau;  Saint-Dié,  Raon-1'Étape,  Bac- 
carat; la  ilior/a j«c,  Lunéville,  la  Vezouse 42 

Départements  de  la  région  Vosgienne 


MEURTHE-ET-MOSELLE 


ecis   administratif.    La  Lotharingie. 

■\"  :  ec.jlllr-  lie  /;.(/■  et  dui's  de  liour- 
'    "■   I  -I  iMi-l  I-.  Nancy  :  Place  Sla- 

<.:.  \.Ai.   ,/.'   l,,..,„/d,rc\  Ux  Carrière; 

I  de  euiuuieree;  Palais  du  Gouverne- 

Iglise  Saint-Epvre.  statues  de  René  II 
des  Cordeiters,  porte  de  la  Craffe. 


et  de  Jeninic  d'  l,v 
Palais  durai  ri  mu- 
Cours  Léopold,  Université,  place  Carnot;rue  Jeanne-d'Arc.  La  Croix 
de  Bourgogne;  tour  de  la  Conimanderie.  École  forestière  et  jardin 
botanique;  Cathédrale;  maison  de  Jean  Lamour,  église  de  Bon- 
Secours.  Industrie  de  Meurthe-et-Moselle.  Personnages  histo- 
riques  

VOSGES  :  précis  administratif.  Ëpinal.  Son  vieux  château;  île  de  la 
Moselle;  Bibliothr-qne    Mn-.-e    K-li-e.  pjare  des  Vosges;  prome- 


TERRITOIRE    DE    BELFORT 

défenses.     La    rillr.     h,n 
riques 


Belfort  :   ses 
nages    histo- 


APPENDICE 


NOTIONS   GENERALES   SUR    L'ALGÉRIE 

L'Algérie  prolonge  la  France,  sur  l'autre  rive  delaMéditerranée.  Chaîne 
de  l'Atlas.  La  cote  et  les  ports  priiuiii.iux  :   Oran,  Mers-el-Ké/,ir. 

<■  ''"'•..  /■',,/_,,/„:,,;,.,   n(]ne,\a.Calle.  .  .     -13.Ï 


.■irzeu,Chercl,rll.    I 

RELIEF  :  le  TeH, 

Massif  de  A'-,/..,,      , 
haus.  des  Ràb.r:  le  i 
Plateaux  :  les  clmlts. 
Massifs  sahariens  :  le  / 


l'orti 


■ara,  les  cèdres; 
;haines  des  Bi- 
s  de  fer.  Hauts 

Ouled- 


^Mi  M'a,  les  monts  des 
.V(-i7,-  Lagboiiat,  i.Imi.I  ,       |        1/;       . ,  s ,-  massif  de  VAurès;  El- 
Kanlara,  Batna,  l..iuilh    .      1.1..,.   Imigad,  Bis/era.  Le  Sahara, 
Touggoiirl,  V,„i,;l  /;/,.  I  /    '  mi  iigla,  le  Souf 

CLIMAT  ET  COURS  D'EAU  :  Iiim,.i.  dures  extrêmes;  les  0»a(// ; 
la  Tafna.  le  Si;j,  Sidi-bel-.Vblies  ;  le  Chélif,  Mostaganem,  la 
Chi/fa.  ie  Sehaou,Voued  el-Kébir,  \!i  Seybouse,kiUed]eTda  .  .  . 

PRODUCTIONS  DU  SOL  :  la  flore,  chênes,  pins,  alfa,  olivier,  vigne; 
Medea,  la  Mitidja.  Giies métallifères :T:éhtiSix,  Eaux  daHammani- 
Meskoiitine.  Industrie  indigène.  Population  :  Berbères,  Arabes, 
Français,  Italiens,  Espagnols.  Gouvernement,  administration.  .  . 

Départements  algériens. 


liotne  en  Afrique 


tratif.    Le    passé 
le  Christianisme  : 


les   Berlières 
lint  Augusti, 


dates,  Justinien.   Première  invasion  arabe;  empires  indigènes  : 

Atmoravides  et  Almohades.  Deuxième  invasion  arabe  :  trois 
royaumes  se  dégagent  de  l'ancien  empire  Almohade  ;  anarchie. 
Pnrhigiiis  et  Espiigiinis  sur  la  côte  d'Afrique.  Alger  nid  de 
pirili  ~  :   ri|eililii]iii'   uiilil.iire  sous  la  suzeraineté  de   la  Porte. 

Liiiii-  \l\    lui  I hu  lir  .\lger.    Prise  d'Alger  ))ar  les  Français 

cl  r |ii.l-   d-     I    1/.,!"..    Alger  :   la  ville,  le  port,  l'Amirauté, 

les  i|ii  II-.  |iMiil,\,ird  r\  -.,|ii,nv  de  l;i  Fi e 1 1 1 ililique,  place  du  Gou- 
veni-iiiriil.  Il  -1  ii,l.  \r.-.|ii,r,  I,  I  :  iIIh  di-ale,  palais  archiépis- 
ciqnil;  iiMi-iui-  iiiiiir, -iini  -  ;  l.i  (),./,,.,/,  ancien  palais  des 
dey-;  le  (/.-/  .l'.vt/,  la  K.u-b.i;  J.huiiev.inJ  Gamhetta,  Grand- 
Theàtre,  Préfecture.  Mustaiiha,  palais  d'été  du  Gouverneur. 
Musée  des  antiquités  africaines.  Jardin  d'essai.  Faubourg  llab- 
el-Oued,  Zaouia  de  Sidi-abd-er-Rahmàn,  Saint-Eugène,  cap 
Pescade 4  5 

ORAN  :  précis  administratif.  Le  passé;  l'oued  Rehhi  (boulevard  Mala- 
kidfl,  le  Châteanneuf,  grande  Mosquée,  place  Kléber;  le  port. 
Ville  nnuvetle.pW-.e  d'Armes,  boulevard  Séguin,  Cathédrale,  rade 
de  .Mers-el-Kebir 44 


CONSTANTINE  :  précis  administratif.  Sil 


gène,  grande  -Mu 


[  place  ;  l'ancienne  Cii-ta. 
ville,  pont  El-Kantara, 
il  di^  ville;  monuments 
liiiiiimel;  quartier  indi- 
lva=ba 


CARTES   ET   PLANS 


CARTES  EN   COULEURS 

Après 
la  pat;.' 

Passages  des  Alpes <Wi 

Massif  du  Mont-Blanc HC 

h'rontière  du  Nord-Est II- 

Région  des  Alpes  (carie  douille  1 IT:i 

Carte  géologique  <lii  Bassin  île  l':iris  ^(12 

La  Basse-Seine  et  l.e  Havre ilW 

Région  de  la  Seine  et  de  la  Loireinoyeum'id''''  1.  ;{I.S 

Nord  de  la  France Ji'.l'i 

France  du  Nord-list  (carie  double)    ....  41-2 

CARTES   EN   NOIR 

PaKOs 

Corse •>>< 

Chaîne  du  Jura "HX 

Principaux  crus  de  Bourgi)gn(^ ilW 

Vosges  cristallines  :  Sommets  et  Passages     .  ilil 

L'Algérie Wli 

Expansion    d'Alger 442 


PLANS    EN    COULEURS 

Après 
la  page 

Toulon,  Cannes,  Nice 6 

Mars.'ille 50 

l-you -im 

Reims 3-2(i 

Paris 338 

Rouen 384 

Plans  de  Boulogne,  Calais,  DunKiTque.     .      .  3ÏI8 

Nancy -4-28 


PLANS    EN    NOIR 


Cani[i  retranché  de  l-,yon     . 

Siège  d'Alise 

Camp  retranché  de  Paris  . 
Camp  retranché  de  Langres 
Cherbourg  et  ses  environs  . 
Camp  retranché  de  Belforl. 


Pages 
218 

270 
280 
313 
434 


HORS-TEXTE 


Pins  de  l'île  Sainte-Marguerite 
Menton  :  vue  prise  de  la  jetée. 
Le  rocher  de  Monaco  vu  entre  les  ol 
Tour-Ronde  (Massif  du  Mont-Blanc) 
La  Meije  et  le  village  de  la  Grave 
Beaufort-sur-Doron  (Savoie)    .     . 
Vallée  de  la  Romanche  .... 

Chutes   du  Hérisson 

Le  chœur  et  les  tombeaux  de  l'église 
Vallée  du  Dessoubre,  à  Consolation 


2(> 
40 
42 
74 
100 
132 


224 
240 
240 


Ruines  de  l'abbaye  de  Jumièges  . 
Semur  et  les  bords  de  r.Vrmançon 
La  cathédrale  de  Reims  (ensemble) 
Paris  :  le  pont  Alexandre  111  .     . 

Église  de  Louviers 

Paysage  dans  la  vallée  de  la  Cancc.  —  MonI 
Saint-Michel  :  la  salle  des  chevalieis.     . 

Étaples  :  départ  des  pêcheurs 

Forêt  des  Vosges 

Algérie  :  gorges  d'El-Kantara  ^côle  sud  i .   . 


2'J8 
330 
360 
376 

382 
388 
420 
438 


^^=>i 


INDEX     ALPHABÉTIQUE 

des  gravures 

et  des  mots  géographiques  contenus  dans  les  deux  volumes. 

Les  mots  de  géographie   physique  sont  en  caractères  penchés;   les  chiffres  gras   renvoient  à  une  gravure; 
les  caractères  penchés  gras,   aux    planches   encartées  vis-à-vis  de  la  page  qui   les  désigne. 


Aa  (!'),  11,391,  400. 
Abbaye  (lac  do  1"),  11, 
Ahbeville    (Somme), 


Abu,,,'  (pont  de  1),  II,  110. 
Able  (détilé  d),  1,341. 
Ablon  (Seine-et-Oise),ll,3t2. 
Abriès  {coL  d'),68. 
Accous  (  Basses- Pyrénées  ),  1, 

203. 
AcheiMu  (D,  1,  r.. 
Ac.|uisny,II,305. 
Ailour  (l'i,  I,  26:i. 
AgayiVar),  11,  22. 
Agde  (Hérault),  I,  309,  370. 
Ai/el  (crête  de  1'),  11,  40. 
Agcn  (Lot-et-Garonne),  1,  200, 

319. 
Aqli  (D,  I,  344. 
Atjlio  (cap  d'I,  II,  38. 
Aynello  (col  d'),II,68. 
Àcjdut  (T),  1,34. 
A,j,;,m„{oxm,\).U,m. 
Aluin  (Creuse),  I,  4.S. 
Aibrumits  (les)  11,  227. 
Aiglodes  Alpes,  II,  166. 
Ai(joual  (moDtagnc  de  l'J,  I,  7, 
Aiiiutimoch  (1"),  I,  200. 
Aiguebello  (Savoin),  II,  137. 
A if/uebelel te  {\ac  d  ),  II,  121. 


(Gard),    I,    3- 


A  iiiuillon  (pointe  do  1'),  II,  30. 
Aiguillon  (Vendée),  1,  215,  210. 
Ailf-F,-oide.  Il,  98,  143. 

AIN  (départ,  de  l'),  II,  239. 
A,},  (l'i,  11,224,  22.S. 
Ai,,  (source  do  V),  II,  223. 
Ain-Sefra  (départ.  d'Oran),  II, 

438. 
Aire(r),  II,  112,  292. 
Aire  (Landes),  1,  327. 
Aire  (Pas-de-Calais),  11,402. 
AISNE  (départ,  de  T),  II,  335. 
Ais„e  <Xi.  II,  291. 
^i7o)ie(forétd),  II,  60,  59. 
Aix     (Bouchcs-du-Rhônet,    II, 

47,  50. 
Aix    (Charente-Inférieure)  [îlo 

d'],  I,  229. 
Aix-Ies-Bains  (Savoie),  11,  120, 

121. 
A/iac  (coupe  d'),I,  8,  303. 
Ajacoio  (Corse),  11,57,  57.66. 
Ajoie  (plateau  d-).  II,  223. 
A;o;(val    d')  [Vosges],  II,  2:i3. 
Alaq„o,i  (1),  I,  5,57. 
Alais  (Oard.  1,381. 
Al.il:.      MriU,     f.  nniH-   .l"),  II,  61. 


Albi  (Tarn),  1,  30,  313. 
AIbi,  1,  313,  314,  316. 
Albi  (le  Tarn  sous),  I,  3 


Alfeld[ï),  II,  418. 
Alfortville  (Seine),  II,  269. 
ALGER  (<iépar(.d'),  11.  142. 
Alger,  H,  443,  441  à  444. 
ALGÉRIE  ET   DÉPARTEMENTS 

ALGÉRIENS,  II,  435. 
Algérie  (gouvernement  et  ad- 
ministration), 11,442. 
Algéi-ie  (climatset  cours  d'eau), 

n,  440. 
AUgnon  (T),  I,  9,  362. 
Alignon  (colonnes   basaltiques 

deT),  1,  9. 
Alise-Sainte  Reine  (Côto-dXlr), 

II,  250,  301. 
Atiso  (n,  II,  61. 
Allaiiie  (1'),  II,  231. 
Allée  Blanche  (!'),  II,  74,  76. 
Allègre  (ruines  d').  I,  60 
Alléinont    (Grande    Lance    d), 

11,96. 
Alleuze  (château  d'),  1,  87. 
A/(erai-(Z  (massif  d),  11,  95,90. 
Alliei-{V),  1,  55. 
Allier  (bords  de  D,  I.  56. 
ALLIER  (départ,  do  Y).  I,  104. 
.l«os(lacd),  II,  31,  117. 
Allos  (col  d'),  II,  200. 
Alouettes  (mont  dos),  1,  209. 
ALPES  (départ,  des  Alpes  et  du 

Rhône),  11,  172. 
Alpes  (berger  des),  II,  69. 
ALPES  (départ,   des    EASSES  ), 

II,  198. 
ALPES    (départ,    des    HADTES  !, 

II,  196. 
.4 /pcs:  climat,  II,  108. 
Alpps  Colliem.es.  II.  09. 
Ali,es  :    la    flore,    II,    101  ;    la 

faune,  II,  103. 
Alpes  m,i,icen,'s,  1, 197,  '97,  198. 
ALPES  -  MARITIMES      (  .léparl. 


Alpes  occidentales  { 
Alpes  :  populations 

Alpes  (sommets  et   passages), 

II,  67. 
Alpes  de  Savoie  et  de  Diiupltiné 

(grandes).  II,  91. 
Alphowm.  1,  263. 
Alpin  (un),  II,  72. 
Alpines  (les),  II,  157. 
Alpines  (canal  des),  II,  2. 
Alsace  (ballon  d'),  II,  418. 
Alsacienne  (une),  11,  415. 
Alsaciens  (cours  d'eau),  II,  421. 
Allier  (1'),  1,363. 
Ahelte  (1'),  11,  426. 
AUou{V),  1,  42,  348,301,  42. 
Amain  (monts  d),  I,  197. 
Ambèi,e{V}.  1,  58. 
,\mbérieu  (Ain),  II,  228. 
.\mbert  (Puy-de-Dôme),  I,  57, 

Ambert  (mont),  11,  222,  399. 
Ambialet(Tarn),  1,  30. 
A,nbin  (mont),  II,  67. 
Ambleteuse  (Pas-de-Calais),  II, 

400. 
Aniboiso  (Indre-et-Loire),  1,  71, 

71,  124. 
Amélie-les-Bains  (Pyréjiées- 

Orientales),  27  4,  341,  338. 


Amiens   (Somme),  II,    395,  390, 
394,  399. 

Ai,i„u,-  (djebel),  11,133,  439. 
Ampef/tiu  (cap  d')-,  II,  38. 

Ancî'c(r).  Il,  391. 
Andaine  (1'),  II,  128. 
Andelle  (l'J,  II,  296. 
Andelot  (1'),  I,  58. 
Andely  (Grand),  11,  279. 
AndeIys(lcs)|Eure|,ll,28o.  375. 
Anet(Eure-et-Loir),  11,304,305. 
AHe(o(pic  d'),  I,  240,  246. 
Angers'Maine-et-Loire),  1, 130, 

129, 132. 
Angles-sur-l'Anglin    (Vienne) , 

1,50. 
jlng-les-sur-I'Ang-lin,  I.  50. 
Angouléme  (Charente),  I,   231, 

232,  231,  233. 
Angoiisli-ine  (1'),  1,  253. 
Am/oas^r/iie  (rivière  d'),  I,  337. 
Angnienne  (!'),  1,227. 
Aniane  (Hérault),  I,  359. 
Anie  (pic  d'),  1,  239. 


Annecy  (II  "-Savoie  ),  II,  177,17 
Annooav(Ardcche),  1,368,36 
Annot,  II,  199. 
A,ite{\'),  II,  300,291. 

Antenne  {V),  1,  227. 

Antibes  (Alpes-Maritimes),  I 

30,  29. 
Antif,;-  (cap  d'),  II,  305,  316. 
Antioche  (pertuis  d),  I,  229. 
Anli-e  ()■),  II,  226. 
Anzin  (Nord),  II,  404. 
Apance  (Y).  H,  232. 
ApnVauduse).Il,  118,  20o. 
A,;ibo  {Y),  I,  337. 
A,;i,ionais  (un),  1.  294. 


A,-n„  (val  d),  I,  20.i. 
Ai-bizon  (pic  d),  I,  239. 
Arbois  (.Jura),  II,  222,  232,  24 

243. 
Arbonne(Y),  II,  132. 
Are  (!'),  II,  2,  136. 
Are  (pont  d'),  I,  365,  364,  365. 
Arcaclion     (Gironde),    1,    32 

324,  325. 
Ane  {Y).  II,  265. 
Arches  (Vosges),  II,  425,  431. 
,\iviv-siir.  \iiln-  (Aube),  II,  32 


ARDÉCHE  <.l,.p:iLl.  de  1'),  I, 
Ardéche  il'i,  I,  9,  362  ;  II,  1 
Ardiche  naissante  (!'),  I,  9. 
Avdéclte  (gorges  de  1'),  I, 

364  à  368. 
ARDENNES     ..i,,-     (.-.   Il 


Argelès-sur-Mer    (Pyr 

Orientales),  1,  343. 
Aryens  (!'),  II,  18. 
Argentan  (Orne),  II,  377 
Argcntat  (Corrcze),  I,  3ï 
Aryenldouble  (1),  I,  347. 
Argenteuil  (Seine-et-Ois 


Argenton-sur-Creuse,  I,  123. 
Ar^enire  (ruisseau  d"),  I,  103. 
Arejet  (!'),  269. 
Arqonne  (D,  H.  292. 


47,  74,   150,  149,    151    à  157. 

Arles  (canal  d)  à  Port-de-Bo„c, 

II,  2. 


Arnr.n  [Y],  I,  52. 

Aronite  (1),  II,  293. 

Arques,  II,  316,317, 

Arras  (Pas-de-Calais),  II,    128 

403,  403,  404. 
An-as    (l'asde-Calais),  II,  128 


An-os  (Y),  L  264. 
Arsonval  (Aube), 

Artiyn-Telin,  I,  2 


1  (Ardennes),  II,  292. 

A^ral^■ll.-,    i  Manche  i,    I 

res  (Seine),  H,  275. 

:i.si.  310,  312. 

gavo  d'),  I,  263. 

.Irrr    II,    :iii:i    a'.il. 

.-..1   d'i,    1,  209. 

Axai  1  Vuilci,  1,  3i0,  344 

,        11,    1,.     146 

Ax-les-Tlicrmes     (Ar.éfe 

y  ■/'.    ">    'i   a'.U-^."' 

.li/(l),  11,313. 

1      .. 

A,./</«((lac),LlO. 

r  .  I,   -.'l'iO,  271. 

Ayes  (col  des),  II,  123. 

.Mons  (Seine-et-Oise),   II, 

Aijgues-Tortes  (ruisseau 

269. 

(1),  H,  435. 

A,/ous  (lac  d'),  1,  248. 

y  (Oise),  II,  292. 

Azav  -  le  -  Rideau     (Ind 

.ne  (Corrèze,,  1.  92. 

Loirel,  I,  52. 

déi.art  de  1),  II,  321. 

Azay-le-R  deau  (cbâteai 

Il,  II,  2,<5. 

62. 

ax[Ardéclie),  1,363,  384. 

A;e;v,«et(r),  II,  237. 

nos  (Ardennes),  H,  412. 

A;i»i(gaved'),  I,  261. 

/I.ibor  (Chaîne  des),  11,  4 

.  ,  I.  4.    '    ' 

llacané,-e  (pic  de),  I.  268 

"Il 'Creuse),  1,99,98. 

i;,!(r«n.((Mourthe-et-Mi 

'..is,  1,322,321. 

II,  427. 

Anius  (.Vncgc,.,  I,  270,274. 

Aumar  (lac  d'),  1,  250. 

Auray  (la  Chartreuse  d'),  1,  160. 


161. 


Awe  (ÎSesle  d'),  \,  209. 
Aure  (1'),  H,  309. 
Aureilhan  (étang  d'),  I,  324. 
Aurés  (gorges  de  1'),  H,  437. 
Aurès  (  eune  fille  de  1),  II,  437 
Anrès  (massif  de  1),  II,  438. 
Auribeau    ( AIpcs-Maritimos), 

11,26,45. 
Aurignac   (Haute-Garonne),   I, 

287, 

Aurillac  (Cantal),  I,  85,  85,   8:. 


i  (1),  1, 


Aufe(Y),  H,  291. 
Aulhion  iI'),T,72  ;  II,  37. 
Authonne  (I'),  11,293. 
Anthuu  11'),  II,  305. 
Aiitise  (1),  1,  215,  216. 
Autun      (.Sabne-et-Loire), 

249,  252,  253,  254,  265. 
Auvergne  (1'),  I,  81. 


Availlcs-Limousine     (Vienne), 

1,40. 
Avalanches  (brècbedes),  II,  103. 
Avallon  i  Yonne),  11,  299,  319, 

300,  319. 
Al  CM  (F),  1,  157. 
Avcsncs  Pas-de-Calais),  II,  405. 
Ar,;i,-o,i    Y),  I,  33;  II,  76,  89. 
AVEYRON    départ,  de  1'),  I,  88. 


425. 


INDEX     ALPHABÉTIQUE 


455 


370. 

Haleines  (pharo  des),  I,  •:-J:i. 
liuUon{\e  Grand).  H.  US. 
Hallond  Alsace,  II.  415. 
Huilons  (les),  II,  4ir,. 
Balme  (col  de),  II,  111. 
lUdme  (la),  II,  220. 
ttalme-Itousse {Hcde),  II.  94. 
lialsiègcs  (Lozère),  I,  88. 
Ilandiat  (le),  I,  2Î6. 
Bandol  (Var),  II,  4. 
flans  (les).  II,  ii». 
Ban.yuls  (Pyrénées-Orientales), 

I,  277,  312. 
Baonssé-Roussé,  II,  41. 
Bapaume    (Pas-de-Calais),   II, 

395. 
llar-sui--Aub<;  II  ,286. 
llaiOa  (le),  II,  426. 
Barljaste,  I,  320. 
Barbazan  (Haute-Garonnei,   I, 

274. 

Barbe  (île),  II,  23S. 
Barbentano  (Bouchesdu-Kliù- 

ne),  II,  148,207. 
Barhezioux  (Charente),  I,  227. 
Barbotan    (Cersj,  I,  274. 
Ilarbnisse  ilai.  II,  --'«6. 
Harcelonnelle    l  Basscs-Al|.es), 

II,  75,  145,  198,  198. 

Bardonèche  (Italie).  II,  70. 

««(■CHA-op/' (le),  11,418. 

Bnrétous  (vallée  de)   [Basses- 
Pyrénées],  I,  263. 

Barfleur  (Mancbe),  II,  314. 
Bar/leur  (pointe  de),  II,  305. 
Barjols  (Var),  II,  47. 
Bar-le-Duc  (Meuse),  11,413,413. 
Barques  (île  des)  [Genève  ,  II, 


a  (cirque  de),  I,  24 
(Gironde),  I,  296. 


Bar-sur-Aube  (Aube), 


Barthetaw  (ile  de  la>,  II,  130. 
Bas-Bugey  (le).  II,  228. 
Bas-Champs  fles).  II,  393. 
Bas-eu-Bassct    i  Hauic-I.oir.>  , 

I,G1. 
Bas.|Ue    (pavs,    285,  288.    289, 

290,  291. 
Basi|ues  (les),  I,  288. 
Bassij/iiy  (le),  II,  326. 
Bastan  (vallée  du;,  237,  248. 
Baslan  ile  ,  I,  2.-.n,  258. 
Bastia   r,„.r  ,11    r,,    65. 
Bâti.-      :  .  .     .        Il     I,  64. 
Batiia     \  -.        Il     .        ..'■-. 
Batz;l."n-  liil.r.ui-    1.-7,76. 
Batz  (marais  salants  .  1,  76,  77. 
Boiidimon<(le),  II,  402. 
Baugé  (Maine-et-Loire),  I,  129. 
Bauges  (les).  II,  119. 
Baume  (la),  I,  363,  59. 
Baume  (cascade  de  la),  I,  59. 
Baume-Ies-Dames  (Doubsj,  II, 

231,  242,  230. 
Baume-les-Messieurs  (Jura),  II, 

235,  234,  235. 
Bauînes  (cirque  des),  I,  29. 
Baumes-Vieilles  (les)  I,  28. 
Baux- Iles  i'Bou.-iies-du-Rbône\ 

II,  157,  157,  158. 


llai/ard(ro\).  II,  1 

Bayeux  (Calvados),  II,  309,  3' 

Bayeux  (tapisseri 

309,  310. 
Bai/le  (pic),  II,  94. 
Bayonne  (Basses-Pyrénées'i, 

265,  279,  300,  257,  265. 
Bazeilles  (Ardenties  ,  II.  ni. 
Bazûilles  (Vosgesi,  II,  4tis. 
Béar  (cap),  I,  342. 
Béarn  (le),  I,  300. 
Beaucaire  (Gard),  IL  149. 
Beaucaire  (pont  dej,  II,  159. 
Beauce  (la),  I,  109. 
Beauce,  II,  371. 
Beauce  (en),  109, 110. 
Beaucens    (Hautes-Pyrénée: 

I,  274. 
Beaucens  (le  château),  I,  30E 
Beauduc  (Bouches-du-Rhôn( 

I,  371. 


307, 


Beaufort  -  sur  -  Doron  (Sa- 
voie^. II,  132. 

Beaugency  (Loiret),  I,  67,  68. 
Beaujeu  (Rhône),  II,  238. 
Beaulieu  (Alpes-Marit.),  II.  39 
Beaulieu-sur-Dordogne      (Cor- 

rèze)  1,  40,  43,  51. 
Beaumont     (Seine-Infériourei, 


Beaumont-Ie-Roger  (Kure),  11, 

Boaune(Côt,e-dOr),  II,  254,  261 
Beaiipréau  (Maino-et-Loirci,  1. 

210. 
Beautiran  (Gironde),  I,  29G. 
Beauvais  (Oise),  II,  337,  337. 
Beauvoir  (Savoie),  II,  134. 
Beauvois-sur-Mer  (Vendée),  I, 

2  3 
B  c  lA    be    (le)   I  4 
/     /     e(la)    II   42 

I  dar  eux  (Hérault)    I   3 

II  l  t    le)   l     8 

el    ard    (île    de     [Ma  ne 


lo 


74 


I     ca    el  (I 
1  a    \    èg 

BELFORT    r  rr 


434 


Ile  lu  t  trouée  d       II    4is 

Belgodere  (Corse)   II    04 

Bel    o  s  (le)    I   199 

Bel  ac  (Haute  V  enne)    I   94 

Belacosca(un)   II    64 

Belle  oml  e   (ba  o  e     II       23 

Be   edon  e(niass  fde    II  96  95 
B  l  efo  ta  ne    II     b 
Be  legarde  (A  n)    II    1  2 
Bellegarde     (Pyre  ées  O 

tal  s     I      94 
Belle  I  e    (Morb  han       I       6 

161    162 
Bell  me    Sar  he     I      o 
B  11  y    A  n     II 
Belrupt  (\  osges     II     3 
Bé     t  (cap)   Il     i 
Be      Clo  jra  e    (mont     d 

II   436 
B  n    Saf  (Oran     II  43 
B     ode    (F  n  stcre)  I   156 
Bé  a  ger  a  gu  lie  de)  II   9 
Bérarde(  La)  [Isère]  II 
B    et  (goue  Is  de)   I     67 
Bergerac  (Dordo^ne    I     3 
Bergues  (Nord)   H    40     401 
Ber  ay  (E  re)   Il   305   3 
Be     er  e(la)[Lo  re  Infor  eu 


Besançon    bout       H 

248 
«    b      (la    I  6 
B  s  a       Sa      e)   II 
Bosse  es   t  a  d     1  3 
Bess  n    II    307 
Bé  harran   (Ba  ses  Py  en 

I        1 


Be  (le)  II  141 
Bè  e  (la)  II  234 
Bez  ers  (Heraul  )     I   357    3 

3       369 
Be  0      e    la    I        3S3 
B  a  r  tz  (Basses  Pyr     ées      I 

6    255 
B  b     s  (chaîne  des    II  437 
Bidassoa  (la),  I,  255. 
Bidassoa  (ile  de  la),  I,  254. 
Bidouze  (la),  I,  263. 
Bietsa  (port  de),  I,  292. 
Bienne  (la),  II,  225. 
Biesboch  (le),  II,  412. 


'11/  (aiguille  do\  II.  75, 


/lionne  (la),  II,  292. 
«irse  (la),  II,  219,  223. 
Biscarosse  (étang  de),  I,  3 
Biskra   (Constantinc),   II, 
438. 


Boen  (I  o  re)  I  63 
BogI  a  (Alger  II 
«  er    u     II    89 


io     oe(l  a)   \lpes  Mar  t 

II    33 
loi   0    (étang  de    II 
iu  e(Consan    ne)  Il 
'  (1      I 

(  ol  du     II 
420 

a    o   Cors  )   II 


le  Sartle 

98 

le     bateau  c 

e    I 

sa\o  e)   II 

136 

po  n  e  de) 

II     67 

les  Ba    s 

(ba  o 

Eure     II 

30b 

H     Sa  0 

II 

42 


Bouet  (port  de),  I,  293. 
fiou^arown  (cap),  II,  435. 
Bougés  (mont  du),  I,  7,  36 
Bougie  (Constantinc),  II, 
Bonillouses  (les),  I,  339. 
Bouin  (Vendée),  I,  213. 


Boulerie  (pointe  de  la),  II,  23. 
Iluulogne  (la;,  I,  212. 
Boulogne-  sur-Mer       (Pas-dc- 


Buulou   (Lo)  [Pyrénées  Orie 

taies],  I,  274,  342. 
Bouhane  (la),  1,  315. 


Hourhon-1  Arcbambault(.\llic 

1,  106. 
Buurl.on-rArchambault      (n 


Breton  (pcrtuis),  I,  211. 
Breton  (un  loup  de  mer),  I,  137 
Breuchin  (le),  II,  419. 
Ilrévenne  'la),  II,  237. 
Brezouars  l\c  (irimd),  II,  418. 
Ilrinnce  (la),  I,  40. 
Briançon(llauios-Alpesl,II,  73, 

142,  196,  142,  143,  198. 
Briam.-onnais  (le),  II,  190. 
Brianle  (la),  I,  197. 
Brides-les-Bains   (Savoie),    II, 

92,  133. 
Ilrie  (la)  II,  334. 
Brienne-le-Château  (Aube),  II, 


Brien 


eille    (Aube),    II, 


Briére  (la  Grande).  I.  75,  70,  75. 
Briey  (Meurthe-et-Moselle;,  II, 

Brignoles  (Var),  II,  45. 
B  gue  Suisse),  II,  105. 
1     ollay   (Maine-et-Loire),    \, 


1       4 

B    oude  (H"-Loire),  I,  56,   100. 

II 

B    oude  (église  de),  I,  55. 

II  180 

B    ssac  (château  de),  1,132. 

1 

Brssarle,  1,201. 

329 

B   ve  (Corrèzei,  1,93. 

II     3 

B    vet   le),  I,  76. 

Bourg              11 

B  otu     e  (forêt  de),  II,  282. 

I           « 

B  ou    A  n),  II,  240,  238,  241. 

1    1 

Brou  (intérieur  de  l'églisel, 

1    u                    1 

1     II        4 

II  240. 

1 

Is    e    11 

1  r     a       (Charente-Inférieure), 

94    191 

I 

Bo  rg  s 

116    118 

/   u    /  a -(/(montet  glacier  du). 

/                               1 

118 

II      6    90. 

121    180   221 

r          e  (la),  II,  418,  420,  423. 

1  o 

/       0  X  (le),  II,  135. 

1                     I 

Il           ap),  II,  6. 

1                     11 

B  u    quel    (Tarn-et-Garonnc), 

\    1 
II 

Ard     1 

I    34   316. 
Brusq  (rade  du)  [Var).  Il,  4. 

B      ^  sa       Maur  c 

Sa  0 

B    xenelle  (la),  II,  287. 

II   72    132    74 

Buech  (le).  II,  144. 

Bo     gu    1  (Inir    et 

lor        I 

B  êges  (la),  I,  358. 

3 

B  ge    (le),  II,  221. 

B      j     q  0         f,noble    II  2r 

B      et   le),  I,  9,  362. 

1      rlénont    \os,.es     II 

B      et    (chaussée    basaltique 

408 

du)    I  361,  362. 

/         e    "or^es  de  1 

1     II     34 

Bussang  (Vosges»,  II,  417,424. 

135   136  195 

B  ssa   ;(col  do),  II,  419. 

1                          r  Lo 

retC  e  ) 

Bus  y  (Yonne),   II,  300. 

1         53 

Bus  v  lier    (Alsace)    [cour    de 

1                                I 

8    98 

f  rme  à],  II,  423. 

1 
/ 

I   99 
II   i  4 

Buswler  (puits  àl,  11,423. 
luzançais  (Indre),  I,  51. 
B  za  cy  (Aisne),  11,292. 
Cabourg  (Calvados),  II,  3uo. 

/                        1 

C  b  e  la),  11,21. 

1  0  z  „ues    II  rau 

I         0 

Cabrere  s  (Lot),  I,  37. 

Bo  zols  (Hau  e  I  o  r 

e    I   bO 

Cadoun    1,328. 

Bu     0    (le    I    62 

Caen   Calvados),  II,  378,  377  à 

Bozel    sa  0  0     II    9 

1 

379 

Bo  o  Is  (A\e}ro 

7 

Cannes   (Alpes-Maritimes),  IL 

/;       «4       (le)    I   32 

32 

38   46 

/          r            II 

/ 

Calior3(Lot),  1,36, 317, 316à319. 
Cal  ors  (pont  Valentré),  I,  37. 

/ 

/                   1 

4     45 

1   3      4 

t  lo  nstat  (lac  de).  I,  252. 

C      laouas  (lac  de),  I,  252,  252. 

Cajarc  (Lot),  I,  36. 

Calas  Pas-de-Calais),  II,   400. 

/                a      11 

C  l     c/e(la),  1,163. 

/           /    1 

14     2 

Cala  c/esdes),  II,  64. 

1              1    382 

r  ;     que  de  Port-Miou,  II,  4. 

II 

C    l    0    (le).  II,  148. 

es   lu  Norl     1 

C  H      ecia  'lai.  Il,  63. 

falle(La)IConstantine).II,  430. 

1  )r 

II 

CALVADOS  (départ,  du),  II,  37s. 

)    II 
/                    I 

Cnl     ios  (rochers  du),  II,  309. 
(  al  a  re  et  menhir,  I,  167. 

/                               Il           9 

Cahares  bretons,  I,  171. 

/                          II    «9 

Calv   (Corse),  II,  64,  64. 

1     SCO          l  de     I    3  0 

(      a    «e(la),  I,  374. 

/        e   la     II    2Jf    318 

Camargue  (en),  I,  373  à  377. 

/       /  e   la    II     8 

Canto    (Basses-Pyrénées),    I, 

/                U      II     2  4    !<!f 

57      73. 

I    u    s 

e      I 

Can      a  (Nord).  Il,  405,404. 
(                  l-Est.  Il,  232. 
a  a        les     )Pyrc.u-es-Orien- 

Bre  su  re  (château  d  )    I 

208   209 

a            1.  340. 

1           y                I 

84    185 

Can  aie    I,  146. 

//       7  M  o  e   1 

C     ce  (  a\  I,  368. 

Bretagne  (la  langue 

la  race). 

Cance  (la),  II,  128.  311. 

I,  181. 

Candes  (Indre-et-Loire),  I,4g,  72. 

Bretagne  (son  histo 

re),  I,  177. 

Canet(Pyrénées-Orient.).  1, 343. 

Bréteuil  (Eure),  XI,  3 

04. 

Canigou  (le),  I,  239,  341,  338. 

Brétigny  (Seine -et 

Oise),  II, 

Cannes   (Alpes-Maritimes),  II, 

302. 

24,  25,  23,  26. 

45J 


LA    FRANCE 


Cannet  (le)  [Alpes-Maritimes;, 

II,  26. 
Cans  cévenoles,  I,  1. 
CANTAL  (départ,  du),  1,84. 
Cantal  (plomb  et  massif  du),  I, 

10. 
Cantalien  (intérieur),  I,  6,  £6. 
Cantalien(unmontagnard),I,22. 
Cap-Breton,  I,  32:.. 
Cap-Breton  (gouf  de),  I,  261. 
Capcir  (le),  I,  346. 
Cap-de-Lonfi  {\ac  du),  1, 250, 250. 
Capdenac  (Lot),  I,  36. 
Capestang  (lli-rauli),  I.  34',i. 
Capluc  (rociii-r  do),  I,  29. 
Capo  al  CMo,  II,  r,9. 
Capo  dello  Vitulo,  II,  r,9. 
Capo  Jiosso,  II,  64. 
Capucin  (le),  II,  75. 
Capvern  (H'"-Pyrénées),  1 ,274. 
Caramany    (Pyrénées-Orieula- 

les),  I,  345. 
Cnramy  (le),  II,  18. 
Carbon  (cap),  II,  435. 
Carcans,  1,  324. 

Caroassonne(Audc),  I,  3r.:i,3r.i. 
Carcassonnc  (la  cité  de),  1,  347, 

352  à  356. 
Cn-eUh'  Al.  :t«,  1". 


Curlatlrx  iU-),  I,21,:i7. 

Cariât  (plateau  basalti(|uc  do  , 
I,  38. 

Carlille  (le),  I,  !53. 

Carlos  (val),  I,  20(1. 

Carmaux  (Tarn),  I,  34. 

Carnac  (les  mogali  thés  de  i  [  Mor- 
bihan], I,  176,  177,  178,    179. 

Carnolès  (Alpes-Marit.),  II,  4ii. 

Ciirol  (rivière  de),  I,  337. 

Garante  (lagune  de),  11,  3. 

Caroux  (le),  I,  357. 

Carpentras  (Vaucluse),  II,  200. 

Carpiagne  (mont  de).  II,  3. 

Carqueiranne  (pointe  de),  II,  9, 
11. 

Casque  (le),  I,  244. 

Casque  de  Néron,  \l,  123. 

Cassel  (Nord),  II,  4»2,  402. 

Cassis  (Bouches-du-Rhono).  II, 
4,  S. 

Caslagniccia  (la),  II,  co. 

Castelbouc,  I,  26. 

Castelet  (l'Ariège  à),  I,  270. 

Castellane  (Basses-.\lpesj,  11, 
147,  198. 


i-:v.~'  lii.ii.      l-iii    ■!.■;  [Ilél 

I,  377. 
Castelnaudary  (Aude),  I 

353,  349. 
Castelsarrasin     (Tarn -ci 

ronne),  I,  295,  315. 
Castel-Vicil,  I,  278. 
Castels,  I,  296. 
Castillon  (Alpes-Marit.),  1 
CastiUon  (Gironde),!,  4:l. 
Castres(Tarn),  1,314. 
Castres-sur-l'Agout  (Tan 


Catalans  (anse  des),  II,  3. 
Câteau  (Le)  [Nord],  11,395. 
Catelet  (Nord),  II,  395. 
Caudebec   (  Seine- Inférieure) , 

II,  282,  283. 
Cauroii(le),  II,  18. 
Causse  de  Gramat,  I,  40. 
Causses  (les  grands),  I,  24. 
Causses  (golfe  des),  I,  6. 
Cauterets  (Hautes-Pyrénées),  I, 

260,  273,  273. 
Caux  (pays  de).  II,  315. 
Cavaillon  (Vaucluse),  11,  148,148. 
Cavalaire  (Var),  II,  15. 
Cavalerie  (La)  [Aveyron],I,90. 
Caylus  (ruine  de),  I,  30. 
Cayo/;e(  col  de  la),  H,  75. 
Caioa (étang  de),  I,  324. 
Caze  (La)  [Lozère),  1,27. 
Caze (embarquement  à  La), 

1,26. 
Cazilhac  (Aude),  I,  357. 
Cebron{\e),  l,  210. 


Celé  (le),  I,  37. 

Cenis  (route  du  mont),  II,  136. 

Cenis  (col  du  mont),  II,  70. 

Centuri  (Corse),  11,64. 

Cepe((cap),  11,6. 

Cerdagne  (la),  I,  338. 

<:v,'e  (la),  I,  39. 

Cëre  (gorgea  de  la),  I,  1 0. 

Cère  (pas  do  la),  I,  40. 

Cérot  (Pyrénées-Orientalesl,  I, 

34-2,  350,  340. 
Cernay   (Vaux-de-)     [Seine  et- 

Oise],  II,  302. 
Cernon  (le),  I,  34. 
Cérou  (le),  I.  34. 
Cerreyrette  ila),ll,143. 
Cervin  (le),  II,  105,  105. 
Cesse  (la),  I,  347. 
Cette  (Hérault),  I,  370. 
Cévenne  proprement  dite  {Lu], 

1,  3. 
Cf^rennes  (hautes), I,  8,  10. 
C^i;.«»es(lesvraies),  I,  7. 
Cévenol  (littoral),  I,  309. 
Ceyssac  (grotte  de),  I,  60. 
CézaWerile),  I,  5. 
Cère  (la),  1,361,360. 
Cé.-e  (la).  11,  130. 
C/ia6er/o/i(mont).  H,  67,  143. 
Chablis  (Yonne),  11,  299. 
Cliabris-Gièvres  (Loir-et-Clicr), 

I,  53. 
Chadoulin  (le),  II,  31. 
Chnillexon  (lac  de),  II.  230. 
Cliaise-Dieu(La)  [Haute-Loire], 


Chàlain  (lac  de),  II,  225,  243. 
Clialey  (Ain),  II,  227. 
Chalijert  (canal  de)  [Soinc-ct 

Marne],  II,  290. 
Châlons  (.Marne),  11,327. 
riiàlons-sur-Marne,  11,326. 
Cliàlons-sur-Saone    (Saône  -  et 

Loire),  11,234,  249,  250. 
Chalouette  (la),  II,  302. 
Cbalusset(château  de),  I,  97. 
C/mii'es  (roches  de),  II,  123. 
Charaalières  (Puy-de-DômeJ,  1 


Chamhaa 


™»(pla 


de),  II,  ; 


Chambéry  (Savoie),  II,  74,  182. 

181,182,  183. 
Chainbly  [\3.c),\l,  225. 
Chambon  (lac),  I,  16,  17. 
Charabord  (Loir-et-Cher),  I,  68. 
Chambord  (château  del,  I,  69. 
Chambord  (château  de),  I, 


Cliamonix    et  le    mont  Blani 

II,  75  à  90,  169. 
Chamousset  (Savoie),  II,  133. 
Champagnac  (Aveyron),  I,  36 
Champagne  (plaine  de),  II,  28i 
Champagne   (vignoble    de),   I 

288,  288,  28}. 
Champagne-  Saint  -  Hilair 

(Vienne),  I,  207. 
Champagnole  (plateau  dei,  22: 
Champ  du  Feu  (le),  418,  421. 
Champeigne  (\a),  1,51,  125. 
Champeix,  I,  57. 
Champéry  (Suisse),  II,  106. 
Champotéon  {Drac  de),  U,  139 
Champsaur  {Haut),  II,  140 
Champtoceaux     (Maine-et 


rc). 


Clianceaux  (Côte-d'Or\  II,  264. 
Chancia  (dus  de)  [Jura],  11,  226. 
Chantenay  (Loire-Infér.),  I,  75. 
Chanteurs  bretons,  I,  174. 
Chantilly  (Oise),  II,  296,  295. 
Chapeauroux  (le),  I,  56. 
C'hapoUe-Hellouin  (château  do 

La),  I,  208. 
C/rini(/o((f  (cascade  de),  11,227. 
Charbonnière  (forêt).  Il,  393. 
Charbonniers   (vallée  des),    11, 

419. 

Chardonnet  (aiguille  du),  II,  90. 
Charenlaise  (côte),  I,  228. 
Charente  (lu),  I,  226. 
CHARENTE  (départ,  de  la),  I,  230. 
CHARENTE-!NFÉRIEnRE(départ. 
de  la),  1,233. 


Charenton-le-Pont    (Seine),  II, 

269,  290. 
Charentonne  (la),  II,  305. 
Charité-sur-Loire  (La)[Nièvre;, 

I,  66. 

Charleville  (Ardennes),  II,  4i-.>. 

414,414. 
Charlieu  (Loire),  I,  62. 
Charly  (.4.isne),  11,290. 
Cliarmant-Som,  II,  123. 
Charmes  (Ardèche),  II,  128. 
Charmes  (Vosges),  II,  425. 
Charmoz    (aiguille  des  Grands 

et  Petits),  II,  89. 
Charnier{Grandet  Petit), 11.96. 
CliaroUes   (Saône-et-Loirc),  II, 

250. 

Chartres  (Eure-et-Loir),  II,  372, 

304,  370  à  375. 
Chartreuse  (massif  do  la 

Grande-),  II,  122. 
Chartreuse  (la  Grande-)  [Isère], 

II,  123,123,124. 
Chartreuse  du  Reposoir,  II,  173. 
C/iasse/"o!-^(  (massif  do),  II,  92. 
Chasserai  {\c),  II,  222. 
C/iasseron  (mont),  11,222. 
C/.a.Mc;«c  (le),  I,  363,  362. 
Chastellux  (Yonne), II,  298,297. 
Chat  (montdu),  II,  221. 
Cliâteaubourg-sur-Rhône    II, 

127. 
Châteaubriant    (Loire-Infcricn- 

re),  I,  133. 
Cliàteau-du-Loir(Sartlie).  I,  loc. 
Chfueaudun  (Eure-et-Loir),  II. 

194,  371. 
Château-Gaillard  Eure),  H,  2Sn, 

279. 
Cl[âteau-Gontier  (Mayenne),  I, 

Cliâteau-Lambert     (Ilauto- 

Saf'ine),  11,  434. 
Châteaulin(Finistère),I,155,i83. 
Chàteauneuf,  IL  128. 
Châteaimeuf-les-Bains     (  Puy  - 

de-Dôme),  I,  84. 
Château -Porcien   (Ardennesi, 

II,  292. 
Château-Queyras    (  Hautes-.\1- 

pes),  II,  144. 
Chàteau-Regnault  (.Vrdennes), 


Château-Salins  (Meurthe-et- 
Moselle),  II,  420. 

Château-Thierry  (Aisne),  II, 
890,335. 

Châteauvieux  (Loir-et-Cher),  I, 
53. 

Châtel  (Vosges),  II,  425. 

Chatel-Aillon  (Charente-Infé- 
rieure), I,  229. 

Châtelard(  Le)  [Savoie],  11,119. 

Châtel-Censoir  (Yonne),  11,298. 

Châtclguyon(Puy-de-Dôme),  I, 
84,  19. 

Châtellerault   (Vienne),   I,   47, 

221. 

CIMillon  (col  de),  II,  75. 
Chàlillon  {crèt  de),  II,  118. 
Châtillon-de-Michaille  (Ain),  II, 

229. 
Châtillon-sur-lndro    (Indre),    I, 

51. 
Châtillon-s.-Loiro  (Loiret),  I,  06. 
ChâtiUon-sur-Seine  (Côte-dOr), 

II,  254,  265,  264. 
Chatou  (Seine-et-Oise),  II,  276. 
Chaudesaigues  (Cantal),  I,  37. 
Chaudière  (la),  II,  418. 
Chaudon{\e),  11,32. 
CAo«mes{les),  II,  422. 
CAaumcs  (Hautes-),  II,  418,418. 
Chaumont   (Haute-Marne),   II, 

326. 
Chaumont  (château  de),  I,  70. 
Chaumont  (Loir-et-Cher),  I,  70. 
C/i(iumo!i(  (mont),  II,  222. 
Chauny  (Aisne),  11,293. 
C/iH«De((lac),  I,  17. 
Chauvigny  (Vienne),  I,  47,  209. 
Chavière  (col  de),  II,  133. 
Chée  (la),  II,  287. 
Chelia  (mont),  II,  438. 
Chélif{\e),  II,  440. 
Chelles    (Seine  et-Marne),     II, 

290. 
Chenamri  (le),  I,  8. 


Chêne-Populeux  {détilé  du).  II, 

292. 
Chenonceaux    (Indre-et-Loire), 

I,  53,54. 
Chenonceaux  (château  de), 

I,  52. 
r/„.r  (le),  1,52. 
CHER  (départ,  du),  I,  115. 
Chéran  (le),  II,  117,119. 
Cherbourg  (Manche),  II,   3i;!, 

381,313,  314. 
Chmhell  (Algerl,  II,  435. 
Chh-e  (la),  I,  163. 
Cheurfs,  II,  440. 
Chevreuse  (Seine-et-Oise),    II, 

Cliovlard  (Loi.  1.367. 


108. 


Chinon  (Indre-et-Loire),  I,   47, 

124,  47,48. 
Chissay  (Loir-et-Cher),  I,  53. 
Choisy-au-liac  (Oise),  II,  292. 
Choisy-le-Roi  (Seine),  II,  269. 
Cholet  (Maine-et-Loire),  I,  129, 

210. 
C/(o/;w  (le),  II,  135. 
Chooz  (Ardonnesl,  II,  412. 
Choit  et  Cheri/ui  i  AI;;  ),  H,  437. 
C/""S  (le),  II,  32,  31. 
Cimadel  Carro  (Corse),  II,  71. 
Cimiez,Il,44. 
Cintegabello  (Haute-Garonne), 


Cisse  (la),  I,  72. 

Cité  de  Carcassonne  :  pers- 
pective du  château,  I. 
354. 


Clui; 
225. 

Claix  (ponts  de),  II,  192. 
Clamecy  (Nièvre),  II,  298. 
Ctop  (mont  du),  II,  141. 
Clape  (massif  de  la),  I,  347. 
Clapier  (mont).  H,  68. 
C/,im6it/e,  1,244. 
Clarabide  (gorges  del.  I.  294. 
Clarens( Suisse!,  II,  li>7.  106. 
Clarens(ilotde),  II,  108. 
Claysse  {llL),  I,  361. 
Clermont(Oise).  11,  337. 


Cleri 


i-Arg 


II,  292. 
Clermont  -  Terrand     (  Puy  -  do 

Dôme),  I,  82,  81  à  83. 
Clerval  (Uoubs),  U,  219,231. 
Cléry  (Loiret),  I,  67. 
Cléry  (verrière  de),  I,  68. 
Cleurie  (rupt  del,  II,  425. 
Clichy(Seiiio),  II,  275. 


Clin 


t{\e). 


Clisson{Loiro-lnfér.),  1,211. 
Clisson(  château  de),  I,  136. 
Clocher  du  Frêne  {Grand),  U,  va. 
Clôt  des  Cavales,  U,  137. 
Clôt  (le)   en  Valgaudomar,  II, 

139. 
Clouére{\a),  I,  208. 
Cloyes  (Eure-et-Loir),  I,  194. 
Cluny(Sa6ne-et-Loire),  II,  237, 

234,  236. 
Cluses  (llaute-Savoiei,  II,  75. 
Cluson  (le),  II,  70. 
Coclie  (col  de  la),  II,  95. 
Cochetle  (la),  II,  123. 
Coévrons  (les),  I,  200. 
Cognac  (Charente),!,  227,  231. 
Co/ran(le),I,  8,  11,128. 
Colagne  (la),  I,  35. 
Cofanse(la),I,  60. 
CoHa(iim;iJ,II,  68. 
Collancrlle  (la).  II,  298. 
Collet  de  Dèze,  I,  300. 
CoUias  (Gard),  I,  361. 
CoUioure  (Pyrénées-Orient  ),  I, 

342,  277. 
Colmars  (Basses-Alpes),  II,  u:,. 
Colme  (canal  de  la),  II,  400. 


Cologne  (la),  II,  390. 
Coloraars    (Alpes -Maritimes), 

II,  33,  37. 

Colombey-do-Gex,  H,  239. 
Colombier  (Grand-).  11,112,221. 
Colombier  {t\e  du).  H,  130. 
Colostre  (le),  II,  147. 
Comacre  (Indre-et-Loire),  I,  52. 
Combeaulé  (la),  II,  233. 
Combe-Laval  (Loire),  II,  135. 
Combe-Madame  (la),  II,  95. 
Combrrousse  (pointe  de),  11.95. 
Combourg  (château  de),  I,  189. 
Combraillensi),  I,  5. 
Combreux  (château  de),  I,  115. 
Commercy(Meuse),  IL  410,  413, 
Compiègne  (Oise),  II,  294,  337. 

294. 
Conips  (Gard),  I,  361. 
Concarneau  (Finistère),  I,  157, 

157,  158. 
Condé-sur-l'Escaut   (Nord),  II, 

Condom  (Gers),  I,  320. 
Condrieu (Rhône),  II,  127. 
Condroz  (le),  II,  407. 
Coney  (le),  II,  232. 
Conflans  (Seine).  II,  269. 
Couflans-Saintc-Hononno  (Sei- 
ne-et-Oise), II,  296. 
Conflans  (vallée  de),  I,  320. 
Confolens  (Charente),  I,  46,  231. 
Conques  (Aveyron  ,  I,  37. 
Con.|uet(lej  [Finistère],  I,  139, 

Consolation  (cirtiuedc),  11,230. 
Consolation  (val  de),  /,  246. 
CONSTANTINE  (départ,  de;,  U, 

446. 

Constantine,  11,  44C,  445,  446. 
Coutroxéville  (Vosges),  U,  417. 
Coule  ^vi].  11,  288. 

Cvulul.je  (liio).  Il,  98. 

Coppot  (Suisse\  U.  108. 
Corbcil  (Seine-et-Oiso),  II,  269, 

Corbel  (-Savoie),  II,  123. 
Corbie  (Somme),  II,  391. 
Corbigny  (Nièvre),  II,  298. 
Cordes  (Tarn),  I,  31,  33. 
Cordes    (montagne    de)    [Bou- 

ches-du-Rhône),  II,  149. 
Cordouan,  I,  231,  298. 
Cordouan  (phare  de),  1,  299. 
Corent  (le),  II,  221,  226. 
Cormaranche  (forêt  de),  11,221. 
Cormery  (Indre-et-Loire),  I,  51. 
Cornimont(Vosges  ,  11,420,  425. 
Cur„iche  (la).  H,  38,  40. 
Corndloii-sur-Loire,  I,  63. 
Corps    Isère),  II,  140,  140. 
CORRËZE  (départ,  delà),  1,  92. 
Corréze{\n),  1,  44. 
Corrèze      (  métairie     dans     la 

Haute),  1,  91. 
COHSE(départ.  do  la).  II,  57,  57, 

67. 
Corse  (berger).  II,  60. 
Corse  (cap),  U,  64,  58. 
Corse  (le  relief),  II,  58. 
Corse  (passé  de  la),  II,  65. 
Corse  (ses  forêts),  II,  59. 
Corse  (vieux  moulin),  II,  63. 
Corses  (cours  d'eau),  II,  6o. 
Corseul  (Côtes-du-Nord),  1, 149 
Corte,  H,  61. 
Cosne  (Nièvre),  I,  65. 
Cosne  (la  Loire  près  de),  1,  66. 
Coss.m  (le),  I,  72. 
Câte  algérienne,  II,  435. 
C<5;e  cévenole,  I,  356. 
Cote  de  Seawegan( (la),  II, 427. 
COTE-D'OR  (départ,  de  la),  II,  254. 
Câte  de  Poitou,  I,  211. 
Côte  proveni;ale  (départements 

de  la),  II,  44. 
Cote  Iti'py  (la).  H,  427. 
Côle-Itàlie,  11,  127. 
Cotent, n  (pres(|u'ile  du),  II,  310. 
COTES-Dn-NORD    (départ,  des), 

1,  187. 
Côtière  de  Bombes,  II,  110,235. 
Cou6!'e(pointe  de  la),  1,  231 .  298. 
Coubre  (pliare  de  la),  I,  236. 
Coucy-le-Château    (Aisne),  II, 

294,  292,  293. 
Coudray-Salbard    (le)     [Deux- 
Sèvres],  1,  216. 
Coudray-Salbard  (château  du), 

I,  215. 


INDEX    ALPHABÉTIQUE 


457 


Couesnon  (le),  I,  146. 

Détroils  (les),  I,  29. 

Dun  (Meuse),  H,  411. 

Es-Pingos  (lac  d'),  I,  252. 

Finestre  (col  de),  11.  08. 

Coulommiors  (Seine-et-Marno), 

Deùle  (la),  II,  402. 

Dunes  du  Nord,  II,  390, 

Espinouse  (mont),  I,  6,  7. 

Finiels  (signal  de),  I,  3. 

II,  334. 

DEnX-SÈVMS  (départ,  des),  I, 

Duiikerquo  (Nord),  II,  401,  402. 

Essarois  (Cote-d'Or),  II,  266. 

FINISTÈRE  (départ,  dn),  I,  183. 

Coumtlie  (chaos  do),  I,  S59. 

219. 

Unrance{\a).  Il,  142, 

Esseillon  (forts  do  1')  [Savoie], 

Finistère  (en),  I,  166. 

Couplan  [Neste  de),  I,  250. 

Uévoluy,  II,  140. 

Durante  (canal  de  la),  II,  55, 

II,  136,  71. 

Finistère  (en)  :  la  vie  bretonne. 

Couplan  (vallée  de),  1,  320. 

Dheunc  (la),  11,  234. 

Durance  (vallée  de  la),  II,  142, 

Essonne  (1'),  IL  269,  302. 

I,  180,  181,  182. 

Courbevoie  (Seine),  II,  2-5. 

Diana  (étant;  de),  U,  61. 

Durançolle  (la),  II,  2. 

Est  (massifs  anciens  do  1'),  IL 

Fium  Alto  (le),  II,  60. 

Courmaycur  (Italie),  11,  81. 

Die  (Dromo),  II,  194. 

Duranus  (Alpes-Maritimes),  II, 

407. 

Fium'  Orbo  (le),  II,  61. 

Couronne  (cap),  II,  3. 

Dièije  (la),  I,  39. 

33,  33. 

Estagel  (Pyrénées-Orientales. 

Flambeau  (Grand),  II,  89. 

Courrorio  ilséro),  II,  126. 

Dieppe  (Seine-Inférieure).    11, 

Darbion  (le),  II,  425. 

I,   345. 

Flavignv  (Côte-d'Or).  II,  300. 

Coursoulles  (Calvados),  11,309. 

317,  385,  317. 

Durg.on  (le),  II,  233. 

Estaing  (Aveyron),  L  36,  35. 

Flèche    (La)   [Sarthe],   I,    196, 

Courlanvau.-;  (Sarthe),  I,  195. 

Dieulouard      (Meurthe-et-Mo- 

Durolh- 'la\  I,  57. 

Eslany  Ilnt,  I,  253. 

202.  197. 

Cousà-ans,  I,  270. 

selle;,  II,  426. 

n-'    ■     '■                ■    :-rr.l,L  106, 

Esla,,ue  (chaino  do  1'),  II,  3,  2. 

Flixecourt  (Somme),  II,  395. 

Cousin  (le),  II,  299. 

Digne  (B"'-Alpes),  II,  141,  199. 

/'  ,                     '               1118, 

Estaubi,  I,  244,  259. 

Florac  (Lozère),  I,  25,  .s6,  87. 

Coussey  (Vosges),  II,  408. 

Digoin  (Saône-et-Loire),  I,  64. 

/ 

^»;.Ve/(massifder),n,20,  19, 

Flore  algérienne,  II,  441. 

Coutauces   (.\lauclie),    II,    312, 

Dijanne  (la),  II,  266. 

/..,,,                      ,       \<. 

20,  21. 

Flumen  (le),  II,  225. 

381,  311. 

Dijon  (Côte-d-Or),  II,  258,  255, 

h„uu.,ur      ,„    li,    .„    138,94. 

Esléron  (!'),  II,  33. 

Flumet  (Savoie),  II,  75,  133. 

Couzes  (les),  I,  58. 

261. 

£,ius,Uee  (i„  II,   1». 

Estissac  (Aube),  H,  325. 

Flumet  (pont  de),  II,  134. 

Co,jer{r„-and),  11,  147. 

Diuan   (Côtcs-du-Nord),  I,  147, 

Eaux -Bonnes     iBasscs-Pyrc- 

Eslom-Soubiran  (lacsd'),  I,  260. 

Foix  (Ariôge),  I,  272,  307,  306. 

Crach  (le),  I,  l.i9. 

186,  146,  147. 

néos),  I,  262,  273,  264. 

Estoumaou  Ictaag  de  1),  II,  2. 

Folgoat  (fontaine  de),  I,  168. 

Crapon„e  (canal  de),  n,  2. 

Dinard  (Illo-ct-Vilaincl,  I,  147. 

Eaux ■  Chaudes    (Basses-Pyré- 

Elanipes    (Seine-et-Oise),     IL 

Folgoët(Notre-Damedu)[Finis- 

Crau  (lal  I,  376. 

Dina,j{dà!.ào),n,  116. 

nées),  I,  262,  273,  272. 

302,  368. 

tère],  I,  154,  152. 

C.-,;cv(boisde)[Somme],II,394. 

Diusaz  (la)  [Haute-Savoie],  II, 

Eboulement  (a  guille  de  V],  U, 

Elançons  {toTT.  dos),  n,  102. 

Folm  (Haut),  H,  297. 

Creil  (Oise),  II,  295. 

112,  dll. 

89. 

Etaples.    Départ   des    pé- 

Font-Homeu (Pyrénées-Orien- 

Creisscls (Aveyron),  I,  30. 

Dive  du  Sud  (la),  I,  208. 

£bron  (1'),  II,  140. 

cheurs.  II,  388. 

tales),  I,  339. 

Crémiou  (Isère),  11,  116,  219. 

Dives  (la),  II,  306. 

Eclwillon  {iiec  do  1'),  II,  134. 

Elel  (baie  d'),  I,  159. 

Fontaine-V Evoque,  II,  47. 

Cresl  (Drôme),  II,  141. 

Divelte  (la),  II,  293. 

Echau'Ion  (cluse  de  V),  II,   32. 

Etendard  (pic  do  1'),  II,  94. 

Fontainebleau  (Seine.et-Marnc), 

Crc7-d'£'«ii(Gr«»rf),  11,112,239. 

Divonne  (la),  I,  36. 

Eche  (!■),  II,  426. 

Etoile  (lac  de  1'),  II,  137. 

II,  334,  266,  268,  266,  270. 

Crét-du-Nu,\\,  115. 

Dizy-Magenta  (Marne),  II,  290. 

Echelles  (les),  II,  121,  74,  122. 

/l'(oi7e(mon  s  de  1'),  II,  3. 

Fontan,  II,  45. 

Creully,  II,  377. 

Djedi  (oued),  II,  438. 

Ecliiré  (Deux-Sèvres),  I.  216. 

Etrelat    (Seine-Inférieure),   II, 

Fontarabio  (Espagne).  I,  255. 

Creuse  (la),  I,  48. 

Djelfa  (Alger),  II,  438. 

Ecluso(fortdol')[Ain],  II,  113, 

316.  314,  315. 

Fontargenle,  I,  271,293. 

Creuse  à  Crozant  (hi),  I,  49. 

DJerid  (chott  el),  II,  439. 

114. 

Etrorhcy  (Cète-d'Or),  H,  265. 

Fontauliére  (la),  I,  9.  3,.2. 

CREDSE  (départ,  de  la),  I.'JS. 

Djurdjnra  (le),  II,  436. 

Ecluse    (Y)    [Pyrénées-Orien- 

Ku  Seine  Inférieure),  H,  .118. 

Fontcouverte  (cascade  de),  II, 

Creuset    (le)    [Saône-ot-Loire], 

Doire  Dallée  (la).  II.  72.  74. 

tales),  I,  294. 

EURE  idci.arl.  <lo  1'),  H,  375. 

69. 

II.  2  0,  251. 

lloire  Dipaire  (la),  II,  eu,  74. 

Ecoivres    (Pas-de-Calais),    II, 

E„r.    I';,   11.   302. 

Fontenay-le-Comte  (Vendée),  I, 

Crinclion  (le).  II,  402. 

Dol(llle-et-Vilaino),I,  138,  146. 

402. 

EDRE-ET-L0IR(départd'),IL371. 

218,  219. 

Criqucbeuf  (Seine-Inférieure), 

190. 

Ecole  (D,  IL  269. 

Enron  ilj,  IL  425. 

Fontesorbe   (fontaine    de),    I, 

U,  305,  380. 

Dolaincourt  (Vosges),  II.  417. 

Ecoulotles  (les),  II,  233. 

EuviUe  (iMeuse),  II,  411. 

272,  270. 

Crissey(Jura),  II,  231. 

Dole  (la),  11,  221 

Ecornes,  I,  196. 

Emd  de  (1'),  II,  225. 

Fontevrault    (Maine-et-Loirel, 

Croisetle  (cap).  11,3,30. 

Dole  (Jura),  II,  231,  241,  241. 

Ecrins  (les).  II,  98. 

iri.en/ai;  (cascade  de  I'),  IL  224. 

1,73. 

Croisio(Lo,[Loire-I„for.],I  77. 

Dolent  (mont).  II,  86,  89,  90. 

Edough  (1),  II,  435. 

Evian    (Haute-Savoie),  11,  75, 

Fontt'roide,  L  347. 

Croix  (col  de  lai,  II,  68. 

Dolézon  (le),  I,  60. 

Eiiliére  (cascade  de  V),  IL  69. 

108,  108. 

Fontgombault  (Indre),  I,  ro. 

Croix-aux-Bois   (dcûlé    de   la), 

Doller  (la),  II,  423. 

Eifel  (1),  II,  408. 

Evisa  'Corse),  H,  64,  63. 

Forcalquier(B—-Alpesl.II.  198. 

n,  292. 

Dnmhes  (la),  II,  236. 

Elbeuf    (Seine-Inférieure),   II, 

Erren■).ï,r^,  210. 

Forclaz  du  Prarion  (col  de  la). 

Croix-de-Belledonne  (la)  [Isère], 

/"),,  .:.vi..'(;r:in'!fI.ani'ede),II,SiO. 

281,  280. 

Evreux    K.:r-  ,  H,  -p.,  376. 

H,  90. 

II,  96. 

Il        ■     ,     !'■      Il,   l;::!. 

EI-Kantara   (Conslantine\     II, 

Kvr   ■!     \' 1    :■'()- 

Forest  (baie  de  la).  I,  157. 

Croix-fle-Fer  (col  de  la),  II,  94. 

/.           .          .,:   r,  ;   ,  II,   96. 

43S. 

K.\.::.             1                             1,330, 

Forêt  bretonne  {en),  1,166. 

Croix-de-Vie  (Vendée,  1,213. 

li.,„.     ,l-,.i,     1.     OJ. 

El-Kantara    (g-org-es    d'). 

E\.,,i ;.,    .    --,  .;,  ,  .1,215. 

Forêt   pyrénéenne,  1,  280,  281. 

Croix-Baule  (col  de  la),  II,  141. 

lj,.u,l,.j.,i   (Oii.c:;,  I,   201,   201; 

II,  438. 

E,i,r,ni,.,    .   .11,  .. 

Forêt  vo-gienne,  II,  421. 

Crolles  (Dent  de),  II,  123,  191. 

II,   377. 

Elle  (I-),  L  157. 

Eiigues,l>,n,  130. 

F'-orez,  1,  5,  Cl. 

Cro-.l/a/;iioJi(cavernede),I,44. 

Domremy-la-Pucelle   (Vosges), 

Elno  (Pyiéuées-Oricntalos),  I, 

Eynard  (mont),  H,  123. 

Formigny  (Calvados),  II,  310. 

Crotoy  (Le)  [Somme],  II,  392. 

II,  40S,  409,  409,  410,  411. 

342,  341. 

E,/sse  (D.  I.  367. 

Fornant  (le).  II,  116. 

Croz  (mont),  II,  222. 

Dnm.!    rnrlirr  drs'.  Il,    ]■?»,  m. 

Elorn  (D,  I,  154. 

Ey:ies  (les)  [Dordogne].  I,  4  1. 

7^or..nae),  II,  112. 

Crozant  (Creuse),  I,  49,  98. 

Il,  ,;.■;>,     11,1!''     M  ir;:.'      Il    ÎST. 

Eloyes  (Vosges),  II,  425. 

Eze  (AIpes-Marit.),  II,  39,  39. 

Fos;Boncl.e.s-du-Khône),  1,370. 

CrozaI  (canal),  II,  389. 

/',              ,.         Il      ,,■      ,.        -'.20, 

Elvcn  (tour  d'),  I,  lf8. 

Eag,ies  (les),  II,  407. 

Fou{l:i),  1,345. 

Cro.-on  (presqu'île  de),  1,140. 

/;.,,,,;.  ,,     K.,  ,,,,.  !    ,.       11     i  :<. 

£-mWe;  (archipel  dcsi.IL  4. 

Faisans  (Sic  des),  I,  255. 

Fouesnant  (Finistère),  I,  157. 

Cruas  (Ardéche),  II,  128. 

DORDOGNE.icpan.a.  .a,..l,.;;7. 

Embrun'    (Hautes-Alpes),     II, 

Falaise  (Calvados),  H,  306,  378, 

Fougères   (Ille-et-Vilaine),    I, 

Crussol  (Ardèche),  11,128. 

Djrdoijiie  (la;,  I,  3s. 

144,  106,198. 

307. 

146,  190,  145. 

Cuihero.i  (massif  du).  II,  96. 

Dordoi/ne  n.arilime  (la),  I,  45. 

Encaiissc  ;H".Garonnn),  I,  274. 

Falcon  (cap),  IL  435. 

Four  et  /^romereiir  (passage  du 

Cuclieron  (col  du),  II,  123. 

Dore  (la),  I,  57. 

Enchaslrntie  [}'),  II,  68. 

Falteron  (le),  I,  213. 

et  de),  I,  139. 

Cnisamc  (la).  II,  232. 

Dore   (confluent  avec  la    D  r- 

Enroula  (glacier  de  1'),  II,  102. 

Fouras    i  Charente-Inférieure), 

Culoz(Ain),  II,  112,  115. 

dogue),  I,  38. 

Eudoume  (Bouches-du-Rliône), 

Fanges  (foret  de',,  I,  342. 

1,22;,  229. 

C,ima«e  (la),  II,  134. 

D.irmans  (Marne),  II,  290. 

II,   3. 

Fnngo  (le).  Il,  64. 

Foui-cliambault  (Nièvre),  I,  65, 

Cure  (la),  II,  298. 

Dormoise   (la),  II,  292. 

^Tn^-'en/e-- (étang  de  n,  11,2. 

Faraman  (Bouches-du-Rhônc), 

108. 

Cnsniic;»  (le),  11,231. 

Dorne  (la),  I,  367. 

Knrané  (1-),  II,  225, 

I,  371,  376. 

Fourclie  (grande),    II,  90. 

Cussct  (Allier),  I,  56. 

Duron  (le),  II,  92,  132,  174. 

Enseigne  d'auberge  alsacienne. 

Faraman  (phare  de),  I,  376. 

Fourvières  (Rhône),  209,   211, 

Custines  (Meurtho-ei-Moselle), 

Doron  de  Yillard  (le),  II,  136. 

II,  424. 

Fare  (lac  do  la),  II,  94. 

238. 

11,426. 

Douai  (Nord),  II,  402,  403. 

Entraunes    (Alpes-Maritimes), 

Faron  (le),  II,  9. 

Foussoubie  (goule  de),  I,  365. 

Cufe  (saut  de  la),  11,424. 

Douarnenez  (Finistère),  I,  155, 

11,31,75. 

/='«OTi//e(coldel.-i),n, -219,221, 

Faux  (la),  U,  26. 

C"ves(sautde^),II,426. 

156,  157. 

Entraygues(Aveyron\  1.  36,  36. 

Faucilles  (monts).  II,  232,  233. 

Fraize  (Vosgesl,  II,  420,  427. 

Cylindre  (le),  I,  244. 

Double  (la),  I,  328. 

Entre-deux-Eaux,  II.  92,  93,  136, 

Fauconnier  a  abc,  II,  440. 

Franc-Allend  (terrasse  du),  1,5. 

DaJou  {le\  35. 

DouOs  (le).  II,  229. 

Entrevaux  (Basses-Alpes),   II, 

Fave  (la),  11.  420,  427. 

France.- formation  du  sol.  1,  1. 

/)<,/„■« /TT,n==if.l.,\TT     i-r,. 

Doubs  près  de  Besançon,  IL  243. 

32,  199. 

Favcrgcs(Il"-Savoie),  II,  133. 

Franche-Comté  (la).  Il,  242. 

Dain  0-< Il      1     - 

Doubs  près  do  Velotto,  II,  247. 

Entrèves  (glacier  d').  H,  89. 

Fay-lc-Froid  (Hi'-Loire),  I,  61. 

Franches-Montagnes,  11,  222. 

Dalu,-:     .            ..       i.          :..31. 

DOUBS  (département  du),  II,  242. 

Enval  (Puy-de-Dômel.  I,  84. 

Fécamp  (Scine-Infér.),  II,  316. 

Franqui  (grau  do  La)   [Aude], 

Dame-.!.    1/    .        ■■        li    .;:.412. 

Dmilis  (clos  du),  II,  223,  230. 

Enval  (gorges  d'),  I,  58. 

Fccht  (la),  II,  419,  423. 

I,  349. 

Dammar^c-..  ,  1.::-..  il,  334. 

/,„.,;„„.,„,  .!„..  II,  530,  230. 

Epernay  (.Marne),  II,  288,  327, 

Fedji  (chott  el),  II,  439. 

Frnssc  (glacier  de  la),  II,  90. 

Dampierro(VosgcSi,  II,  411. 

1':     ' ■   ■  ■'■>,  II.  229. 

289. 

Fées  (pont  des),  IL  427. 

Fra.tinet  (le),  II,  17. 

Dampierre-sur-Boutonne. 1,226. 

11.  ,     ■      .     -  m:-    ,    11,  395. 

Epernay  (bief  d'),  II,  232. 

Felletin  (Creuse),  I,  48. 

Fréaux  (les)[Hi"-Alpes].n,  137. 

Daoulas  (Fmistèro),  I,  155. 

;.    ,    .  .    ■  1     1,    ,,;. 

Epernon  (Eure-et-Loir),  IL  303. 

Femmes  arabes  en  voyage,  II, 

Frébouzie  (glacier  de),  II,  89. 

Dard  (le),  II,  235. 

/'                     ■        1      ,  .,  3C,  37. 

Epinal  (Vosges),  II,  433,  433. 

437. 

Frébel  (cap).  L  145. 

Dard  (grand),  II,  225. 

/'                     1          -, 

Epoisses  (Côte-d'Or),  II,  300. 

Féneslrelle,  (Italie),  II,  70. 

F>éjus  (mont),  II,  68.  71, 

Daren  (lac  de),  II,  421. 

/'           ,       i:     ;     ■,   140. 

Epie  11'),  II,  290. 

Fenouillct(.Vude),  IL  10. 

Fréjus(Var;,  II,   18,  19,  20,  17, 

Darijilan  (grotte  do)  (Lozère], 

Dl.HJiUiIlKLll     ■,  ,,,    ,    11,   45,   46. 

Erdre  (!').  I,  164. 

Fer  (cap  de  ,  II,  437. 

18,  19. 

I,  32,  31. 

/,,„,t.„j  ,1,1,,   11,   ;uO,   11,6. 

.E'rrfiT  (bords  do  1'),  1,164. 

Fer-u-cheval   (cascade  du),    11, 

Frénmr  {\e),  l,  149. 

Dargnies  (Somme),  II,  395. 

Druu.x   ^Eurc  ol-Lo'irj,    11,    30 i. 

Erieuv  (!'),  I,  367. 

112. 

Frêne  (col  du),  II,  123. 

Dax  vLandes),  I,  264,  274,  327. 

371,304,  305.  - 

£'iT(i:ed'),  I,  151. 

Fère  (La)  [Aisne],  II,  293, 

Fresnay  (.Sarthe),  I,  198. 

Dmjn  (monts  de),  II,  436. 

Drôme  {lu),  II,  141. 

Escaut  (l'j,  II,  401. 

Ferme  bretonne,  I,  167. 

Fresnaye  (baio  do  la),  I,   149. 

Docazovillo(Aveyron),  I,  37. 

DROME  (départ,  de  la),  n,  191. 

Escouhous  (lac  d'),  I,  250. 

Ferrand  (le),  11,94,  138. 

Fresquel  (le),  I,  347. 

Dellys  (Alger),  11,  435. 

Dronne  (la),  I,  45. 

Escouloubro  (Aude),  I,  346. 

Ferrât  (cap),  II,  37,  435. 

Presse  (Vosges).  II,  424. 

Denain  (Nord),  II,  404. 

Droué  (Loir-et-Cher),  I,  191. 

Esnandcs     (Charente-Inférieu- 

Ferret (col),  II,  72,  90. 

Fresseiines  (Creuse),  L  48. 

Dent  d;  Chat.  Il,  120. 

Drouelle  (la),  II,  303. 

re),  I,  216. 

Ferté-Bornard  (La)  [Sarthe],  L 

Fressenville  (Somme),  II,  395. 

Dcnl  du  Midi.  II.  105. 

Iirouvenant  (le),  II.  225. 

Espag-ne  {cascade  du  pont 

198,  200,  198,  199. 

Fromentine  (goulet  de),  I,  212. 

Dent  d'.  Mordes,  II,  105. 

«ra  (aiguille  du),  II,  89. 

d').  I,  292. 

Ferlé-sous-Jouarro  (La)tSeine- 

Frontière  franco-espagnole,  I, 

Denl  d-Ochc.  II.  107. 

Drui/eon  (le).  II,  230. 

Espagne  (routo  d),  I,  253. 

ct-Marno],  II,  290. 

239. 

Déols  (Indre),  1,  121,124. 

Druides  (les),  I,  166. 

Espagne  (pont  d'),L  260. 

Ficarella  (le),  II,  64. 

Frontiqnan  (grau  de)  [Hérault], 

Dtôme  (lai,  1.  368. 

Urumimt  (le),  II,  41  S. 

Espalion  (Aveyronj,  I,  89,  88. 

Fier  (le).  II,  116,115. 

I,  370. 

Désaignos.'Ar.iéche),  I,  368. 

Duclair(Seine-Infér.),  II,  282. 

Espnly     (orgues     d')     [Haute 

Fifre  (le),  II,  103. 

Fronard  (Meurthe-et-Mosclio), 

Dessoubr-  do).  11,  230. 

Hufour  (pic),  II.  105. 

Loire],  I,  60,  61. 

Figeac  (Lot),  I,  316. 

IL  425. 

Détroits  (passage  dos),  I,  27. 

Duingt  (Haute-Savoie),  H,  118. 

Espiau  (mont  d'),  I,  286. 

Figuig,  II,  438. 

Fumay  (Ardennes),  II,  412. 

458 


LA     I-RANCE 


Fure{\^),n,  134. 

Fu  ens  (le  Furan),  I,  62,  368. 

Gijou  (le),  I,  3-,. 

Crosne  (la),  II,  236. 

llohu-nUlyW),  11,420,  421. 

Jandri[\e),  II,  98. 

Gimel  (cascade   do)  [Corrèze], 

Gruuin  (pointe  du),  I,  145. 

Hokarlé  i„,oi„agne  de)    [Bas- 

Janus    (mont)    [Hautes-Alpes], 

Furieuse  (la),  II,  232. 

1,44. 

Cru  ssan  (étang  de),  I,  349. 

sps-Pvrcnoos  ,  1,  263. 

II,  142. 

Furun{\e),  II,  134. 

Gimel  (-ascade  de),  I,  44. 

G«a(le),  I,  212;  II,  94. 

H..nd,uv,lle  (lorct  de)  [Euro]. 

Jargcau  (Loiret),  I,  66. 

Gabas    (Basses-Pyrénées),    I, 

Gimone  (la,,  I,  295. 

Guagno  (Cor.se),  II,  C4. 

11,304. 

Jarménil  (Vosges,  II,  426. 

261,  275. 

Girard  (Saut),  II,  224. 

Guébriant  (le),  I,  149. 

Honfleur  (Calvados),  II,  282. 

Jarnac  (Charente),  1,227. 

Gabiétou,  I,  244 

Giromagny  (ternt  de  Belfort) 

Guebwiller     (ballon     do)     ou 

Hôpitaux  (col  des),  11,222. 

Janeiiiix  (gour  des)  [Creuse], 

GaiUac  (Tarm,  I,  312 

11,4  4   434 

G/-andft,i;on(Alsaco).  1,420. 

Hortillonnages[\es),l\,  391. 

I,  16, 

Gaillon  (Eure),  II,  2^0 

Giionde(ln)  I,  206 

Guelma  (Constantinc),  11,  416. 

Huspitalel  (can  do  1')  [Lozère], 

Jar,-ei,ux  (cascade  des),  I,  99. 

Galamus  (Pyrénées  Oui  ni  )    I 

GIBONDE(dipart  delà)  I   330 

Guérandais  (paludier),  I,  77. 

I,  8. 

Jasse  (lac  de  la),  II,  94, 

342,  343,  345 

(,nonde{t\os  delà)   I    2Js 

Guérande  (Loiro-Infcrieure),  I, 

Ilospitalct  (rouie  de)  [Ariègo], 

J,iudy  (le),  I,  150. 

Galéjon  (grau  de)  iBouclios- 

(,irsberg(A.lsaLCl    11    415 

78,  144,  77,  78.  . 

1,293 

Janjac.  I,   363. 

du-Rhonel,  II,  2 

tTiî,ors  (i!.uro),  II    29b 

Guéret  (Creuse),  I,  99. 

Ilospitalet  (1),  I,  294. 

Jaujae    (coupe    de)  [Ardèche], 

Ga(/«ie)-(le),  II,  75,  176 

Gi\e    (Ariennes     II,  il' 

Ciiéry(lac  do),  I,  10,  17. 

Ilotonnes  (Ain),  II,  228. 

1,8. 

Galilée  (val  de),  II,  427 

(.ivors  (Rhône)   II    127 

Guétin  (Cher),  I,  66. 

//o!/a/ (lie  dj  [.Morbihan],!,  ICO. 

Jannay  (le),  I,  213. 

Ca!ise{glacierdela,II  "1  1..2 

Glariei  a'/ieslie  clt/lacut  pi/i  r 

Guiers{\c),  II,  121,  123. 

Ilouches  (les),  11,112,  161. 

Jaur  (le),  I,  357. 

CamacAe  (rapide  do,   II,  211 

lin]       t 

Guil  (le).  II,  143,  144. 

Houdan  (Seine-ct-Oiso),  II,  303. 

Jéret  (val  de),  I,  272, 

Ganelon  (mont),  II,  203 

1,1,                            Il            11-2 

Guillaumes  (Alpes-Maritimes), 

//o«(,«e  (la)  [Manche],  11,314. 

Jetuula  (monts  de),  II,  89, 

Ganges  (Hérault),  1,3.8 

<,                                         1        .' 

II,  31. 

Houlgate-Beuzeval  (Calvados), 

Jobi.uri,  {Nés  âc)  [Manche],  II, 

Gangônes  (trou  de),  11,  22d 

1,1                                    1           1 

Guillestre  (H'"-Alpes),  II,  75. 

II,  305. 

311,  313. 

Gannat  (Allier),  I    5S    lOi 

t,li                                  1     348 

Guimiliau(Finistèrc),1, 154,171. 

Hoidme  (pays   d')  [Seine-Infr- 

.Ioit;nvi  Yonne), 11.301, 319,  300. 

Gap(llautes-Alpcs     II,  1  I7 

(.laill0\    si'      \l|.s      II    3' 

Guimiliau  (calvaire  de),  1,171. 

rieure],  II,  307. 

./u,ii„'i/  mont  de)  Grande-char- 

Gapeau  (le),  II,  10   10 

Liant  (la)    I    ^l>    47 

Gnindij  (le),  I,   150. 

Hourtin  (étang  de).  I.  324. 

trensc.  Savoie].  11,  123. 

Garabit  (viaduc  de)   Cjiit  1]   I 

Olanl  ne    lai   II    2Î1 

«„iiies(boisde),  II,  394. 

Iluelgoat  (Finistère),  11,  155, 

.loi„villo,ll"-Mane),  11,287. 

37,  37. 

1,1,  uan    (lies  do)  [tinislère]    I 

Guingamp  (Côtes-du-Nord),    I, 

Huelgoat  (chaos  d),  I.  154. 

JoinviUo-le-Pont     (Seine),    II 

Garavan  (Alpes  Mant  )   II   iO 

143     157 

150,  186. 

Iluolgoat  (grotte  d'Arthur),    1, 

290. 

Gm-bet  (le),  I,  270 

Gletsth    II    104 

Guiraude  (la),  I,  216. 

170. 

Jonas    (grottes    do)    [Puy-de- 

Gard  (le),  I,  360 

Glii/:iH{\e)    II    Oo     96 

Guiso  (Aisne),  II,  293. 

Huelg-oat,  154. 

Dôme],  I,  58. 

GARD  (départ.    In     I      ^0 

bluges  (Lot)   I    43 

GMisane(la),  II,  143. 

Hu,sne(ï),l.   198. 

Jonle(i^),  1,31. 

(;,;,;     1...     :     Il        1     3C0     361 

(,„  mon   r,  coite  du),  I,  1  i2 

Guiscriff  (rileuse  de).  I,  177, 

Hmeaune  (V),  11,3. 

Jonzac     (Charente-InlVricure), 

(,,l,    n    aiguille  du)    II,  94 

Gun  (roche  de),  11,  lis. 

Hyôres  (Var),  H,   9,    10,    11,    9, 

I,  228,  233. 

(,.ll              1           1    , 

(,   1       h       II    60 

Gy  (le),  1,402. 

10,  11. 

Jo,-asses  [Grandes   et   Petites], 

GARONNE,:.!.              1  i  HADTE 

(  ordcs   \aucluse,  II,  14s 

Gyr  (le),  II,  143. 

Ibères  (les),  I,  288. 

II.  :,-.,  811. 

(„„dolasque  (la,  11,33 

Gi/)-oiide(la',  II,  143. 

If  (château  d'),  I,  384. 

.;.:,-■  Il,  ,  I   .- 

Garonne  (la)  de  Toulouse    i  la 

(„.u,ulle  (la),  II,  232. 

Haales  (les),  II,  408. 

If    (château  d)      [Bouclios-d:i- 

,1,,                M,.           ,  ,      1     163,165, 

mer,  I,  205. 

Gouessan  {le),  1.  U9 

Hiibra  (r),  II,  440. 

Rhôno),  II,  3. 

,/ -..             ■         1,  206,267. 

Garonne  (cjlirs  d  eau  tribntaii  cb 

G  mil  (Il      lut 

Hague    (cap  de   la)  [Manche:. 

I,jhargliar[\  ),  II,  439. 

,/„«,(,.■,     l.'i    II     :.■". 

de  la),  I,  24 

(„    1     \           ,                 ,     Il    11 

Il,  313,  3.3. 

Ile -Bouchard    [Y)    [Indre- rt- 

doux  (la),  II,  222, 

Garonne  (source  do  la)   I   267 

Haguenau    (Alsace),     II.     lis, 

Loiro),  I,  209. 

doux   noires  et  blanches   (les). 

Garoupe     (pvosquile     de      lij 

(,                                         1    1 

420. 

Ile-de-Franer,  II,  263. 

II,  221. 

[AIpes-Mantinies     II   30 

(,   ,1                            1    108  II  2)s 

Hainaut  (détroit  de).  II.  40.'i. 

Iles  dOr  (les),  vues   do  Gions, 

/o>,;/(mont),II,92. 

Ilalatic  (l'orôt  do)  [Oise;,  II,  393. 

II,  13. 

./...■o  [Caiio]  [Corse),  II,  58, 

I,:,                 '                            .                                         50 

Goum  des  Ouled  R  iclioib  (<  a 

Ham  (Somme),  II,  390.- 

///  (l-l,  II,  423. 

,l„v,-iis<-  (Ardèche,  1,  363. 

1,,,.:.^          '                         11 

valiers  d  un)    II,  -nb 

Hainma,„-Meskoutiue(Coni>X:M,- 

lllaij  (lac  dj,  II,  224. 

.Jiiau  golïe)  [Alpes-Mantimes], 

i;,h^'<'u..   \,-    1 

Gourdon  (Lot)    1,  316 

tine),  II,  441. 

nie[\-),l,  163. 

II,  30,  29,  30. 

Gâliue  (lai,  1,  Ml    209 

Gomgeonne  (la),   II,  231 

Uainm.iiii    /,;l,r„\\:-v  .11,  141, 

ILLE-ET-VIIAINE    (départ,    dj, 

.Jublains  (Mayenne),  I,  200. 

Gaube  (lac  de)   I,  242,  249 

Gowgs  Blancs,  l    214    2,2 

Ilanan    r,:urj  .!.■  ,  Il    417 

I,  190. 

Juine  (la),  II,  302. 

Gaube  (sentier  du  lac),  I, 

Gournay  (Seine  Inkr)    II  2  M 

Hanll     M,  M,   ,lv 

llle-et-Jinnce  (canal  d'),  I,    163. 

Jumiègcs (Seine-Inférieure),  II, 

282. 

Coii(ei  'dôme  et  aiguille  du  ,11 

Ilarflcr    S,M.c-Iiilcnc,„-e;,  II, 

Jllet{\-),  I,  163. 

282. 

Caimmie    (cir  pK    Ji        I      2dS, 

-5,83,  89 

283,  283. 

Imphy  (Nièvre),  I,  108. 

Jumièg-es   (ruines  de).   II, 

243,  245.  246    258    259    293 

Goutte  de  Ilobaclie   la)  II,  ^27 

Harpe  (la),  II,  106. 

Incudine  (P),  II,  58,  59. 

282. 

Gaparnie  :  cirque  etgrande 

^o,/e'(le)    I    1,6 

Hautecombe   (Savoie).  II,  120, 

Indre  (1').  1,51. 

Jura  central  [\c),  II,  221. 

cascade ,  I,  258. 

(,i  „,    ,1e  de     II    ,0. 

179. 

Indre  (T),  près  de  Châteauroii.\, 

.hua  (chaîne  du),  II,  219. 

Gavarnie(HautebP>  rénues    I 

(,,  ,                   n                 1    3=7 

Havre  (Le)  [Seino-Inrérioure], 

I.  50. 

JURA(d.'p.-"'''lo.    '-iî"- 

244,  247. 

(,                                             Il    40 

II,   281,  385,  284,  285. 

INDRE  nlépart.  de  D,  I,  123, 

JDRA  ET  DE  LA  SAONE   (dépar- 

Gavarnie (port  de)    I    2oi 

(,.  ,                                          11,310 

Hazebrouck  (Nord),  II,  405. 

INDRE-ET-LOIRE  (départ,    d  ,,,  1, 

tements  du),  II,  239. 

Gave  (bords  du),  I,  259 

(,                                                       1             0 

H,!as  [gave  de),  I,  259. 

121. 

./nra  (forets  et  pâturages),  II, 

Gave  de  Pau,  I,  258 

G                               1 

Héas  (vallée  d),  I,  280. 

Indrolje  il),  1,51. 

223. 

Gaves  (les),  I,  258 

G                                      1 

Beaux  (les)  [C6tes-du-NordJ.  I. 

Infernet,  II,  138. 

/„,■„  ;les  eaux),  II,  224. 

Gavr'inis   (tumulus  dei    I    i- 

(,                                   1 

150,  186. 

lugrandes  (Maine-et-Loiro\  I, 

Jura  méridional. U,-2i\. 

Gai/ot  {pays  de)    II    10- 

(,     ,         1                                  II    292 

Héchettes  (Hautes-Pyrénées). 

74. 

Jura  oriental  (le),  11,  223 

Gëant  (crevasse  du  glaner  du  , 

1,,   ,      Is    (,    „/,(!       h  S        II        lo4 

I.  275. 

Ingressin  (P),  II,  425. 

,l,i,sev  (Haute-Saône),  II,  233. 

II,  90. 

137    195 

Belpe   [Grande  et   Petite).  11. 

///i,)'essm  (dépression  de  1),  II, 

.luvisyiSeine-et-Oi  e),  II,  209. 

Gé6roM;a:fglacierdu),II  91    i2 

(„,i,K  \illarsnts)   Il    70 

408. 

410. 

Kahi/'le  (massif).  11.  430. 

Gèdre(H'"-Pyréni:es),I,2o<i 

0,uiii,e'<  (X al  des)  [\osjosJ   11, 

llendayo  (Bassos-Pyrénocs),  I, 

Iiit.Tiour  alsa.'ion.  II,  4:3. 

Kabxb-s  (les),  11.437. 

Cela  (lacs  de  la),  I  248 

42b 

255. 

/    -'  '  ■■';     1"    'f'.if^f),     II,   62,   62. 

A-,„;(,„„-„.ni,t.,rKI-.II,  437. 

Gelas  (mont),  11,  31,  6S 

G 1  amer  (mont),  II,  123,  219 

Heniiebont  (Morbihan),  I,   l,s. 

/    1,.              11,118. 

A„--,,/„     „     1,        Il     118. 

GoDçay  (Vienne),  I  208,  207 

r;,awa«.r  (lacde),  II,  227 

Uer     (ilo    d-)      [Charenle-lnl,.- 

■         1.-;.  1,29, 

A..' 1  1            II      .37,  441. 

Genève  (Suisse),  II,    108    110, 

(.rauMlle  (Manche),  II,  31 1 

rieurc),  I,  211. 

|.      %    ,   .■      .  _-  Il  l.lirr  d',,    1,    MO. 

A, 7  1.'.'  ".1     ,.■  .  Il     .  (S, 

111. 

(.lassc  (\lpcs  Maritimes)  II, 

Hérault  (P),  I,  358,  358,  359, 

Iser.l  ,,  II,  ,,l. 

Korchalotiianse  de  liled'Ycu: 

Genètire  (passage  du),  II,  6n 

2,     2-    .1   27 

HÉRADLT  (départ,  de  r),I,  37:, 

Iseran.  11,  75,  1;16. 

Vendée),  l,  ili. 

Genévre  (plateau  du,  II,  142 

l,      l,.^e    saut  de  la)    I    .3 

Herbaudière  (V).  I.  212. 

Isère(\-\.n.  132. 

Kerso  (marais  de)    [Morbihan], 

Génissiat  (Ain,   II    115 

(„u,     Il    [liantes  UpesJ,   Il 

Herbisse  (1),  II,  286. 

/spre  (dolaissi's  de  li.  11.  134, 

I,    160. 

Génois  (pont)     Corse   II   65 

•17     137 

Héria  (1),  II,  226. 

ISÈRE  (départ.  der,,ll.l84. 

Kervolet  (Finistère),  I,  157. 

Geutaou  (lac),  I,  24<) 

Giave  ipointode),  I    297 

Ueric  (gorges  d')  [Horaultl,  I, 

Isigny  (Calvados),  11,310. 

Kir.bberglAlsace),  IL  42  1. 

Ger  (pic  de),  1,  231 

(.ravelmes  (^ord),  I,  400 

357,  357. 

/sied'-),  II,  45. 

Kl, nllpré  (habitation  alsacienne 

Gérardmer  (Vosges)    11   427 

(„  ue(;e(can   de)  H,  290 

Hérisson  (le),  II,  224,  225, 

hle  à  Périguou.x,  I,  44. 

ti  ,  H,   122- 

Gérardmer  (lac  de)    11   i2b 

r„«,,„m(le)    11,63 

Hérisson   (chutes    du),   II, 

Isle-Adam    (P)  [Seine-ct-Oise', 

Kr,  il,-r    <.:■:„,      11     ns. 

Gerbier  de  Jonc.  I    8    o9,  58 

1,1  ,x     (Haute  saono).  Il     2  . 

224. 

II,  296,  393. 

Kl   ,    ■        \       ■    '■       '1      r-'l. 

Gergovic(Puy  dc-Domo)  I,  lo 

2, s    249 

Herpic  (!'),  II,  94. 

Isle-Jourdain(r)[Gers],L  47. 

A                                            II     138 

B6,  58. 

l.iiiult,  (la)  II    1. 

Hers  (1-),  I,  272. 

Isle-sur-Sorguo  (Vauclusc),  II, 

I.a; 1  ,, _  liis,  1.348. 

Germond  (Deu\  Sèvres)  I    220 

Grenoble  (Isoio)    II,   m     is- 

Hesdin    (bois   do)    [Pas-.lo-Ca- 

/.„i„„„ ,,-),,  l;a,î»cs-l>yréuéos], 

Gers  (le),  I,  295 

184  190 

lais],  II,  .394. 

/sit./(és  (défilé  de.s)  [Meuse],  II. 

1,  257. 

GERS  (départ,  du)    I     3»0 

^,e,„„„He((lo)II   21 

Heure   [Grande  et  Pclile),  11, 

292. 

Lacanau  (Gironde),  1,321. 

dervanne  (la),  II    Ul 

bicou\    1,  s-Bams       (Basse s- 

284. 

rshj  (!•),  II,  436. 

Lacaune  (monts  de)  [Tarn],  I,  G. 

Gels  (col  des),  II,  7o,  173 

AI|,os),  II    U8 

Heule  (Jura),  II,  222. 

Isole  {V),  I,  157. 

La  Gaze  (château  de)  [Lozère), 

Gévaudan,  I,  4 

Gitpilliin  (mont),  II    89 

Héve  (cap  de  la),  II,  284. 

Ispagnac  (Lozère),  I,  25. 

I,  27,  27. 

Goj;  (Ain),  II,  239 

r„.;,t„.  (aiguille  do)   H,  s, 

Hi,;re[V).  Il,  121. 

Issarlés  (lac  d')  [Hanto-Loirc', 

LaCI,âtre(Indre),  I,  51,  123. 

Gex  (pavs  do, 'Ain]    II     '>•> 

l.r,  s,n  |Sa\o,r      II     m 

Hipponc  (Constantine),  II,  430. 

I,  59.  59. 

Lacs  des  Pijrénées,  I,  247. 

flliardiiia  iSaliaïaal.'      Il   4,s 

(,l    ^^       1  ,       11     1  11 

Hirondelles  (col  des),  II,  91). 

^ï..,-  Il  1    n    ^u■. 

Lacs    volcaniques  et   glaciaires 

;;:;'■'',::;'  "'"' 

1,1                                           17 

llirson  (Aisne),  II,  293    411, 
llivor.lans  les  Alpes,    II,   171, 
//«•(pointe  du),  11.283. 

1 ■      1'  1-     1'     l'"i,i,-   ,I,r.0.82. 

d'.iueerqne,  I,  16. 
Laffrey  (Isère),  II,  139,  140. 
Laffrey  (lacs  do).  II,  128. 

r...  1.  ,      iih  ;ii           1   66 

(,                 1        H 

Hoilna{,-hnU  ol),  11,   43S, 

l-.s..u;uu     l:i    ,'■),   1,   5-.',    U>J, 

Laghouat  (Sahara  algérien).  IL 

(,iii„,d    II    1    ,    103 

Hodiia  (monts  ,  II,   i:)7. 

llun  {Y),   I1,3U1, 

9,  12. 

//on/ii-iilod'     Murbil, an], 1,161, 

Irrij-la- Bataille  (Eure),  11.304. 

l-aguépio  (Tarn-ot-Garo„ne),  I, 

Cicr  (le),  II,  127 

Gii^  \ez  (cap)    11      ,,   401 

llohbari-.  11,  418, 

/;o<in/ (col  d'),  II,  144,  196. 

33. 

Ciescu  (le),  II    423 

C,oix(ilede)[Moibihauj  1   1  s 

Hahe-Veim  (les),  11,  407, 

Jabron  (le),  II,  141. 

La   Haye-Descartes  (Indre-et- 

C/fre  (coupure  du),  II   7=    112 

1,1  os  (mont),  II    37 

Uohneck   (le),   II,  415,  418,   4  19, 

Jalcreste  (col   de)  [Lozère],  I, 

Loire),  I,  50. 

113. 

Gruseau(\e),  II,   130. 

360. 

Laifont  (rochers  de),  II,  412. 

INDEX    ALPHABETIQUE 


459 


Laifour  (Ardennes),  II,  412. 

Légué  (le),  I,  150. 

Loire  (régime  du  fleuve),  I,  78. 

Madeleine{\a.),\l,M. 

Mas-d'Azil  (Ariège),  I,  271,287, 

Laigle  (Orne),  II,  304. 

Léguer  (\e),  h  KZ. 

LOIRE- INFÉRIEDRE  (départ,  do 

Madeleine  (montagne  de  la),  I, 

287. 

Laigne  (la),  II,  265. 

Léman     (lac)    [franco-suisse]. 

6,64. 

Massa  (la),  II,  105. 

laigue  (forêt  de),  II,  393. 

II,  106. 

l.oire  iii,rllnnr.    I,  74. 

Madon  (le),  II,  425,  426. 

Massât  (Ariège),  I,  287. 

Lait  (fontaine  de),  II,  139. 

Léman,  107,  109. 

I.,.i,r  >:il  .].■  ,  I,   7a,   121. 

Maqm'  (ile  de),  I,  216. 

Massiac  (Cantal),  I,  67. 

Laila  (la),  I,  157. 

I.ens  (Pas-de-Calais),  II,  402. 

I.'.u.  ■      |.-    ,    1      1,7 

Maguelono    (Hérault),    I,   371, 

Ma.isif  central  :  aspects  géné- 

Lamalou (Hérault),  1.357. 

Lenta  (la).  11,  136. 

l.n, nr,.    .h,    ,    I,    67. 

370. 

raux  ;    villages  en  montagne. 

Lamastre  (Ardèche).  I,  3i-,8. 

AeftCe(rorêtdo;|Dr<lm.-;,ll,  135. 

LOIRET.  >  i-.n    ,|u  ,  1,  109. 

Mailhebiau  (truc  do),  I,  4. 

I,  3,  4,  6. 

Lamballe    (Côtes-du-Nord),    I, 

Le  Puy(IIautc-Loirei,  1,  un. 

l..Mnl../    li.r-,  ,   1,    ;;o. 

Maillezais  (Vendée),  I,  216. 

.Vas«/ce„^™;(climat),I,  20. 

149. 

h;iues  (plage  des)  [Var,  11,  4. 

/-'■ '     !'■  .   Il     .■.'-■.  231,  434. 

Maillezais  (ruines),  I,  215. 

Massif   central  (eaux    souter- 

Lambaré (étang  de)  [Mayenne), 

L,-njue  (la),  I,  3r.9. 

/,..„./.     im:n   .1,-  I.V.   11,281. 

Mailly-le-Chàteau  (Yonne),  II, 

raines  du),  1,  18. 

I,  162. 

L,h-ms  (ilesde)  (Ali.i-s-Manti- 

I.:,ii<l,,„    Ir,,    11,   1  12,  229. 

298. 

Massif  central  (les  eaux  super- 

Lambèse  (Constantine),  II,  439. 

mes],  II,  27. 

Lon,l  (p,,-,,  I,   239. 

Mnn.e   (la),   I,  193.  202. 

hcielles),  1,  24. 

Lamouroux  (grottes  de)  [Cor- 

Leschau-c  (aiguille  de),  II,  89. 

Longemer  (lac  de)  )  Vosges],  II, 

MAINE-ET-LOIRE  (iléparl.  du),  I, 

Massif  centraH(aane),  I,  10. 

rèze],  I,  94,  92. 

I.escun  (B—-Pyrénées),  1,  263. 

426,  425. 

12'1. 

Massif  central  {fioTei,   I,    21. 

Lampy.  1,349. 

Lesparre  (Gironde),  I,  297,  298. 

l.uiiget  (col  de),  II,  68. 

Ma,ne  (  Vnnlle  ,  I,  202. 

Massif  reiilral  (structure),  I,  3. 

Lampy-Neuf    (réservoir     du) 

I.essay  (Manche),  11.  313. 

Longpont  (Ai.sne),  II,  295,  336. 

Maintonuu   (Kure-et-Loir),    II, 

Massif  central   (départements 

[Aude],  I,  35,  350. 

Lesse  (la),  II,  407,  412. 

Longuet  (moraine  de)  [Vosges], 

303,  302,  303. 

du  haut),  I,  81. 

Lance  (la),  II,  147. 

ieHe(la),  II,  293. 

II,  425. 

Man-e  (il,-,,  11,  3. 

Massif  de  l'Ouest,  I,  138. 

Lance  (mont  de  la),  II,  128. 

Leucate  (Aude),  I,  344. 

Longviry  (le),  II,  225. 

Mair    (lac  do  la),  II,  433. 

Massif  de  rOuest  :  climat,  1, 165. 

Lancebranlette,  II,  71. 

Levannn  (monts),  II,  67,  136. 

Longwy  (Meurthe-et-Moselle), 

Maisons-Laflitte    (  Seine -et- 

Massif  de  f  Ouest  :  cours  d'eau, 

Lançât  (le),  II,  230. 

Levant  (iledu).  11,  12. 

11,411. 

Oise),  II,  280. 

I,  145. 

Lançot  (sources  du),  II,  229. 

I.evie  :  chardons  géants,  II,  60. 

Lons-Ie-Saunier    Jura),  II,  24i. 

Massif  de  lOuesl,  au  nord  de  la 

Landorneau  (Finistère),  1,  155, 

Le:  (le),  I,  270. 

l.or.lat  lAlfgei,  I,  269. 

Maladela,  I,  245,  246,  275. 

Loire  (approches  du),  I,  193. 

185,  154. 

Lez  (le),  II.  128. 

1."'--- iii  N'ird  .  1,  166. 

Malaucène  (Vaucluse),  II,  2o7. 

Massif  de  rOiiest,  au  sud  de  la 

Landes  (les),  I,  232,  322,  323. 

Lézarde  (la).  H,  283. 

I...I  .  :  ■     .:..         ,       1,  189,188. 

Malaral  (combe   de)    [Hautes- 

Loire  (approches  du),  I,  207. 

LANDES  (départ,  desi,  I,  323. 

Lézardrieux(C6tcs-du-Nord),  I, 

1."!    '    .1      ■!                  .            Il           1   J-. 

Alpes],  II,  74,  137. 

Massif  de    lOucst    :   départe- 

Landévennec  (Finistère),  1,155. 

/,■■.  ;  ,     ;,!■    ,    1,    :  .7 

Malbuisson  (Doubs),  II,  230. 

Landfccics  (Nord),  II,  408. 

/..'.-.     '|,L     ,     Il        1    ,-, 

/...,-//  ;|i|r   ,   II,    9S. 

Malene(la)  [Lozère],  1,  28. 

Massif  du  Mont-Blanc  (struc- 

Langeais (Indre-et-I.oire.,  I,  72. 

/        ■                ■         .■              1  1,     •■.  1. 

Loi  (,ours  du),  I,  35. 

Malesherbcs  (Loiret),  II,  302. 

ture  générale),  II,  86,  87. 

Langon  (Gironde),  I.  2'.'6. 

/   .■       ••             .1           11 

LOT  nié,, art.  du),  I,  316. 

Malgretont  (le).  11,  412. 

Massifs  anciens  de  l'Est  :  les 

Langon  (lUe-et-Vilaine),  I,  163. 

1      ■         -    "  1 ■  .  I,  13. 

LOT-ET-GARONNE   (départ,  do). 

Malmfernet  (le).  II,  23. 

départements,  II,  413. 

Langouette  (la),  II,  224,  224. 

1           :■'               II,  412. 

I,    319. 

!\l„l,ss,„tlfoTH,\e),  II,  125. 

Matifouicap),  II,  435. 

Langres     (Haute-Marne),     II, 

/                 '            .11,    12(1,    123. 

Lou.léac   (Côtes-du-Nord),   I, 

Mallrl  (mont;,  II,    89. 

Maubermé,  1,  269. 

233,  287,  326. 

186. 

M,a^  .no),  1,  266. 

Maubcuge    Nordl,  II,  408. 

Langrune  (Calvados),  II,  307. 

/            :".■.        l    .•:i.H..          ].■■         I,     61. 

Loudun    (Vienne),    I,   209,  221, 

Malo-les-liaiiis  (Nord),  II,  402. 

Maude  (la)    I,  46. 

Lannion    (C6tes-du-Nord),     1, 

I.mn;,-é  .V„-„„ei,  1,208,205. 

208. 

Mnlpaz  (détilé  de),  11,  116, 

Maudit  im.int).  H,  75,  89. 

153,  186,  151. 

LUleNord),  II,  405,406,  407. 

io«c:la),  11,  232,231,  232,233. 

Mulperlus  (truc  de),  1,3. 

Maudits  (monts),  I,  240. 

Lanos  (lac),  I,  253. 

Lill.-bonne    (Scine-Inl'érieure), 

Luuet  (lei.  I,  72. 

.Maniers  (Sarthe),  I,  198,  202. 

Manges  (les),  193. 

ions  (mont  de),  11,98. 

II,  283. 

Louhans   (Saône-et-Loirc),    11, 

.«,„»•/»■  Ha,,  II,  399. 

Mauyudo  (gisements  de  la),  I, 

Lanslebourg  (Savoie),  II,  75,  93, 

Lunaiine  (la),  I,  5,  10,  56. 

235,  249. 

MANCHE  (.Irparl    d.- la  ,11,381. 

10. 

136,  72. 

l.imay  (Scine-et- Oise),  II,  280. 

Loup  (gorges  du),  II,  27. 

MaihL.ilIrs    Caillai  ,    I.    in. 

Mauguio  (étang  de),  I,  370. 

Lans-le-Villard  (Savoie),  II,  13G. 

Limogas  (Haute-Vienne),  1,  96, 

Loup  (vallée  du),  II,  26,  27. 

-l/ii/ii/'ii  .'".    Mil: il'  ,  1.  21. 

Mauiéon  (Basses- Pyrénées),  I, 

Lanterne  lia),  II,  233. 

94,  95. 

Lourdes  (Hautes-Pyrénées),  1, 

Mai,. 1. ■un-    li.iuli..  Il    231. 

257,  300. 

Lantosque    (Alpes-Maritimes), 

Limoges  (pont  Saint-Etienne), 

261.262,  263. 

.l/.iii/.-.;i../.    1  aiiiii  ili'     11    293. 

Miiuniiisson  ,'pertuis  de),  I,  230. 

II,  33. 

I,  46. 

Louron  iXes'e  de),  I,  269. 

Maii.isi|ii.'  lll'  -\l|i.-s.ll,   148 

Mauiiy  (forêt  de),  II,  282. 

Lnnvnux  (lande  de)  [Morbihan], 

Limousin  (monts  du),  I,  45. 

Lous(„ll.,t  (lac  de),  I,  251. 

Mans    Le      ^arllir  ,  1.  198,  202, 

.1/ai(i-e(crêtdu),  II,  118. 

1,  164. 

Limousine  (coiffure),  I,  97. 

Zo!(,'rc  (la),  II,  225. 

2111,203.   204,  205. 

Maures  (montagnes  des),  II,  13, 

Uon  (Aisne),  II,  336,  335. 

Limoux  (Aude),  I,  347,  353. 

Louvie-Soubirou  (Basses-Pyré- 

Mantes iSciiie-ot-Oise;,  II,  280, 

15. 

La  Palisse  (Allier),  I,  65,    104. 

Lion-d'.^ngcrs  (Le)  [Maine-et- 

nées),  I,  275. 

368. 

Mauriac  (Cantal!,  I,  39,  40,  84. 

Lapoutroye,  II,  420. 

Loire],  I,  193. 

Louviers(Eure),  II,  301,  375. 

Marais  breton  (le),  I,  211. 

Maxey-sur-Vaise  (Meuse),  11, 

Larboust  (vallée  de),  I,  271. 

Lion-sur-Mer    (Calvados),     II, 

LouFiers   (égrlise    de},   II, 

Mardis  de  la  Sèvre  Niorla:se, 

4iO. 

L<irche  (col  de),  II,  68. 

307. 

376. 

I,  217. 

-l/oy.H-ie  (la),  1,201. 

l.argentière  (Ardéclio),  I.  363, 

Lioran  (le),  I,  11,39. 

Louvigny  (Calvados),  II,  304. 

M„r,„sp..,iev,„{\e).l,  217. 

.Mavi-iiiic(Maveijtie  ,1,191,201. 

382,  382. 

Lirun  (le),  I,  380. 

Lovagny    (Haute-Savoie),    11, 

.Marais  (femme  du),  1,  212. 

MaVeNNE  idépart-de  la),  1,191. 

Zarjiae  (la),  II,  145. 

Lu-é  lie),  I,  74. 

116. 

Marans    (Charente-Inféritur.-l, 

.Maza-ran(Oran(,II,  440. 

La  Roche- Derrien   (Côtes-du- 

Lis„ine  (la\  II,  419. 

Lozère  (le  mont),  I,  3. 

I,  216. 

Mazaniot  (Tarn),  1,  35. 

Nord),  I,  150. 

Lisi.-ux  ^Calvados,,  II,  306,  378, 

LOZÈRE  (départ,  de  la),  I,  86. 

Mnravel{\e),  II,  141. 

Mazerolles     (dépression     de) 

Laroquebrou  (Cantal),  1,  40,  40. 

306. 

Lubérun  (monisdo).  II,  115. 

Marboré,  I,  244,  ■!47. 

[Vienne],  I,  164. 

Laroque-Toii'ac  (château    dcj. 

/.<v,,„    1,.  ,  11,  ..::2. 

Luc-en-Diois  (Drôme),  II,   141. 

Marbrées  (aiguilles),  II,  89. 

Meaux    (Seine-et-Marne),    II, 

1,36. 

/,■  -      ■■- •     1,1     ■!-■     1,    :■.:, 

Luchon     (Haute-Garonne),     I, 

.l/nrcarf<Î0M  (gave  de),  I,  260. 

290,  334,  290. 

Laruns   (Basses-Pyrénées),    I, 

273,  278. 

.1/a)Tadiîow(portde),  1,291. 

Médôa  (Alger),  II,  441,  443. 

262. 

1  •■.■.,.-,.,    i  :    .     .       1     ;  ;  7 , 

Luchon,  273,  274. 

Marcaddou  (vallée  du),  I,  292. 

Médéric  rie),  I,  362. 

Lassay (château  de)  [Mayenne], 

/.,"'.,•.<  ./.  ■'.  1/-.;,  -,  ■■■■ lu 

Luçon  (Vendée),  I,  215. 

Marcaires  et  fromages,  II,  422. 

Medjerdah  (le),  II,  441. 

I,  192. 

Kliùnc  a  la  frontierr  itahi-n- 

Luc-sur-Mer    (Calvados),    II, 

Marche  (lai,  I,  98. 

Médoc  (ancienne  lie   du)    [Gi- 

Lasiours (Aude)  [châteaux  de], 

ne),  II,  1. 

309. 

Marcliieijiios(Nord),  II,  403. 

ronde],  I,  297. 

(,35. 

Liverdun  (.Meurthe-et-Moselle), 

Lude  (Le)[Sarthe],l,  196. 

.l/.i/-e   lai.  1.  62. 

Médoc  (vins  du),  1,  331. 

La  Trémouille  (Vienne),  I,  50. 

II,   425. 

Luguet  (signal  du),  I,  5. 

Marcniies  (Charente -Infér.),  I, 

Mées  (les)   [Basses-Alpes],  II, 

Laubies  (signal  des),  I,  3. 

Livet  (Isère),  II,  139. 

Lunel  (Hérault),  I,  359. 

230. 

148. 

Lauch  (la),  II,  420,  423. 

Livradois  (étage  du),  I,  5. 

Lunéville(Meurthe-et-Moselle), 

Mnrgeride  (la),  I,  5. 

Mégalithes  (les),  I,  175. 

Lauchenkopfile),  II,  420. 

Llivia  (enclave  espagnole  de). 

II,  427. 

Marqueron  (le),  II,  235. 

Mégève  (Haute-Savoie),  II,  75, 

Laumes     (plaine     des)    [Côte- 

I,  338. 

Lure  (Haute-Saône),  233,  248. 

Marins  et  pêcheurs,  1,  79,  80. 

133. 

dOr).  II,  251. 

Lo.h  (le),  I.  142. 

Lure  (monts  de),  II,  145. 

Marmande  (Lot-et-Garonne),  I, 

Mphun-sur-Yèvro(Cher),I,  52, 

Lautaret  (col  du),  II,  74,  75,  143, 

Loches  (Indre-et-Loire),  I,  51, 

Lusig.ian  (Vienne),  I,  208,  206. 

296,  319. 

53. 

73,  193. 

124,  51. 

Lussac-les-Châteauï  (Vienne), 

Marmottes,  H,  164. 

Meije(\a.).\l,m,  98,137. 

Lauter  (la),  II,  417. 

Locmalo  (Morbihan),  I,  158. 

Marmoutiers    (Indrc-ot-Loire), 

Meije  (la),  II,  100. 

/.«u.-ante,- (mont),  II,  145. 

Locmaria  (Morbihan),  I,  156. 

Luhjur  K-ascade  et  gave  del,  I, 

I,  72. 

Meillant  (Cher),  I,  52. 

Lauzon  (le),  II,  130. 

Locmariaqucr    (Morbihan),    I, 

260,  262,  272. 

Marne  (la),  II,  286. 

Méjean  (causse),  I,  24. 

lavai  (Mayenne),  I,   192,    202, 

143,  179. 

Luxcuil.  Haute-Saône),  II,  248, 

MARNE  (départ,  delà',  11,327. 

MellaU  (oued).  II,  438. 

191,  192,  202. 

Loctudy  (Finistère),  I,  157. 

417,248,  249. 

MARNE  (départ,  de  la  HADTE-), 

Molle  (Demt-Sèvres),    I,    219, 

Laval  (plaine  do)  [Alpes-Mari- 

Lodéve (Hérault),    I,  377. 

At,,y,Mla),  II,  141. 

II,  326. 

220,  220. 

times],  II,  24, 

Lods  (Doubs;,  II,  232. 

Luyiu's  jlndre-et-Loire),  I,   72. 

Marnolte  (la),  II,  286. 

Melrir  (chott),  II,  439. 

Laval-de-Cère  (Lot),  I,  40. 

iom!/(le;,  II,    301. 

Luz  ,  llautes-Pyrénéos),  I,  260, 

.l/,.,-o-t„e(la),  1,39. 

Melun  (Seine-et-Marne),  II,  334. 

Lavaldieu  (Ardennes),  II,  412. 

Loing  (canal  du;,  1,  66. 

280,  304. 

Mnrgurnie,  re  (le),  II,  392. 

Menars  (Loir-et-Cher),  I,  68. 

Lavalduc  (étang  de)  [Bouches- 

Loir  (le).  I,  193. 

i«:. vallée  de),  L  261. 

.l/nrs  (vallée  delà',  1,  39. 

Mende  (Lozère),  1,35,87,88,23. 

du-Rhône],  II,  2. 

LOIR-ET-CHER  (départ,    de),    I, 

/,»;.•-/,■  (lai,  1,39. 

.)/.irsei/;e(AuIarKede),II,  I. 

.I/é„e(le),  ï,  149. 

Lavardin  (Loir-et-Cher),  I,  195, 

118. 

Lyon,,Khôi,e;,  11,209.  208  à  219. 

Marseille  (Bouches-du-Rhône), 

Menez-Hom,  I,  155. 

196. 

Loire  (la),  I,  59. 

Lvon  (quais;  la  Saon.>  ;,  11,  237. 

II,  47  â  55,1,2,3,4,  47  à  67. 

Ménigoute    (Deux-Sèvres),     I, 

Lavaur  (Tarn),  I,  35,  312. 

ioiVe  (Au  large  de  la),  I,  77. 

Ayons  (forêt  de)  [Eure  et  Seme- 

Marseille  (golfe  do),  II,  3. 

206. 

Lavelanet  (Ariège),  I,  269,  272. 

Loire  (source  de  la),  I,  58. 

Infér.eurej,  II,  393. 

Marseilleveyro      (Bouches-du- 

Ménil  (le),  11,424. 

Laveron  (le),  II,  222. 

Loire  de  Nevers   ayantes  (\a). 

Z;js(la).  11,402. 

Khône),  11,3. 

Ménage  (Xn),  II,  112. 

Laveurs  (Ain),  II,  ils. 

I,  65. 

Lys  (vallée  du),  I,  246. 

Marsoulas  (grotte  de)  [Haute- 

Menthon   (  Haute -Savoie  ),  H, 

Lavottte  (H"-Loire),  1,  60,  61. 

Loire  de  Nantes  à  VOcéan  (la). 

Machurat  (Ain),  II,  228. 

Garonne],  I,  286. 

117. 

ia!/(le),  I,  215. 

I,  74. 

Maclus,  II,  224. 

Martigues  (Bouches-du-Rhône), 

Menton  (Alpes-Maritimes),   II, 

Lnyon{\e),  1,74,210. 

LOIRE  (départ,  de    la),  I.  103. 

Mâcon     (Saône-et-Loire),    II, 

II,  3,  3. 

40,  40,  41. 

Le  Blanc  (Indre),  I,  50,  123. 

LOIRE  (départ,  de  la  HADTE-), 

238,  249,  250. 

Martigny  (Vosges),  II,  417. 

Menton,  II,  40. 

Leccia  (ponte),  II,  66. 

I,  100. 

Macta  (la),  II,  440. 

Martigny  (Suisse),  II,  72,   105. 

Mer  (Loir-et-Cher),  I,  68. 

Lectoure  (Gers),  I,  320. 

Loire  (  «épis.i  de  la),  I,  73. 

Mad  (rupt  de),  II,  426. 

.Marvejols  (Lozère),  1,86. 

Mercoire  (forêt  de),  I,  4. 

Lédonien  (plateau),  II,  222. 

Loire  (pêcheurs  d'aloses  on),  I, 

Madame  (ile),  I,  228. 

Mas-Cabardès  (Aude),  I,  7. 

Mercuès  (Lot),  I,  36. 

£e^(le),I,  150. 

74. 

Maddalena  (col  de  la),  II,  68. 

Mascara  (Oran),  11,  436,  445. 

Mer  de  Glace.  Il,  ii. 

460 


LA    FRANCE 


Mers  (Somme),  II,  318. 

Mers-el-Kébir  {ta.  ede),II,  435. 

Mervent  (Vendée),  I,  217. 

Méry -sur- Marne  (Seine-et- 
Marne),  II,  ?66. 

Meschers  (Charente-Inférieu- 
re', I,  298. 

Mesgrigny  (Aube),  II,  325. 

Meslay  (Loir-et-Cher),  I,  194. 

iVélidjii  {plaiae  de  la.),  II,  441. 

;1/eu(le),  I,  163. 

Meu'an  (Seino-et-Oise),  II,  280. 

Meung  (Loiret),  I,  67. 

;1/em-(/ie  (la),  II,  419,  427. 

MEDBTHE-ETMOSELLE  (dcparl. 
de),  II,  428. 

Meuse  (la),  II,  408. 

Meuse  à  Pépin,  II,  413. 

MEDSE  (départ  de  la),  II,  413. 

Mnm  en  Belgique  et  en    Hol- 


Mialot  (Gard),  1,360. 
MichaUle  (la)  [Ain],  I 
jl/iVfi-faiguilleHn),  II 

Mi:U  (  "in:i!  'lui,  I.  3 


Midoux  (le),  I,  264. 
Mijoiix  (combe  de),  II,  228. 
Miliana  (Alger),  II,  440,  442 


Dje 


439. 


Minerve,  I,  356. 
Minou  (phare  du),  I,  183. 
Minquiers  (plateau  des),  II,  310. 
Miolans  (Savoie),  II,  133. 
Miossoii  (\e),  1,208. 
Mirabeau  (B"'-Alpes),  II,  148. 
Mirande  (Gers),  1,  321. 
Mirecourt  (Vosges),  11,426,433. 
Mirepoix  (Ariège),  I,  272. 
Miribel(Ain),  II,  116. 
Modane(Savoie;,  II,  70,  75,  137, 
Moires  (les),  II,  402. 
Moeze,  I,  228. 
Moine  (la),  L  211. 
Moine  (\e),  11,89. 
Moines  (col  des),  I,  290. 
Moines  (île  aux)  [Morbihan],  I, 

143. 
Moingt  (Loire),  1,  63. 
Moirans  (Isère),  II,  131. 
Moirans  (Jura),  II,  220. 
Moissac  (Tarn-et-Garonne),   I, 

295,  315,  297. 
Molard  de  Dan  (le)  [Ain],  II,  221 . 
Molhain  (Ardennes),  II,  412. 
Molines  (Lozère),  I,  25. 
Molitg- les- Bains  (  Pyrénées - 

Orientales),!,  274,  340. 
Molsheim,  II,  417,  420. 
Molunes  (les)  [.lura],  I,  224. 
Monaco    (principuutô    de),    II, 

41,  42,43,  44,  161. 
Monaco  f  vue  générale   de), 

II,  42. 
Monestier  (Le)  [Isère],  I.  75. 
Monistrol  d'Allier,  I,  50. 
Monistrol  -  sur  -  Loire    (  Haute  - 

Loire),  I,  61. 
Monné  (le),  I,  239. 
Mont  (col  du),  II,  71. 
Montagne  (hiver  en),  I,  20. 
Montagne  noire  (la),  I,  6. 
Montai  (crête  de),  1,  .13. 
Montalemberl  (crête  de)[neux- 

Sèvres],  I,  207. 
Montidet  (signal  de),  I,  6. 
Monlaiivers,  II,  76. 
Montargis  (Loiret),  II,  301. 
Montataire  (Oise),  II,  295. 
Montauban  (Tarn-et-Garonno), 

I,  315. 
Montbard  (Côte-d'Or),   II,    301, 

301. 
Montbel  (plaine  do),  I,  5. 


ntbéhard  (DouLs),    I 

12,  434,  230. 

nt  Blanc    (le),  II,  75. 


Mont  Blanc  :  la  Tour  - 
Ronde.  II.  74. 

Mont  Blanc  de  Conrmaijeur,  II, 
90. 

Montbrison  (Loire),  I,  62,  103. 

Monlcalm,  I,  269. 

Montchatm  (cratère  du),  I,  17. 

Monfcl.aton  (.Manche),  II,   312. 

-)/or/-r /„„„■,.,  Il,  37. 

M..nlJaii|)liin  (Hautes-Alpes), 
11.  U4. 

Mont-de-Marsan  (Landes),  I, 
327. 

Montdidier  (Somme),  II,  395. 

Mnnl-Dore  (le),  I,  12. 

Monl-tiore  (grande  Cascade  ot 
Cascade  du  Plat-à-Barbe),  I, 
15,  16. 

Mont-Dore-les-Bains  (Puy-de- 
Dôme),  I,  12,13,  14. 

Monte-Carlo,  II,  42. 

MonlélirnanDrn.Ne.lI.l'.'s.r.ii, 

Monlereau    (  s,.i„e-,.|-.M:inie    , 


Montg 

II,  l; 

Montlii 


l.ernloré 
rraé  (Arde 


Wontjean(Maine6tLoire),I,74. 

Montjeu  fchâteau  de),  II,  254. 

Montlhéry  (Seine-ot-Oiso),  II, 
302. 

Montlouis  (Pyrénées-Orienta- 
les),   I,    339,    337. 

Montluçoc]  (Allier),  1,52,  104. 

Montmajour      (  Bouches  -  du  - 


MoEitoux  (Savoie',  II,  113. 
M.jnioz    le.,   11.222. 

MontpeUier    (Hérault),   I, 

377,  378,  379. 
Muiitpellicr-lc-Vieux,  I,  33 
Mo[itpezat  (Ardèche), 
Munlpeznt  (gravenne  de), 
Montréal  (Yonne),  II,  299. 
Moutréjeau     (Haute-Gare 

I,  269. 
Montrésor   (Indre-ot-Loir' 


362. 


llay   (Ma 


lontreuillon  (Nièvre',  II,  298. 
lontreuil-sur-Mer  (Pas-de-Ca- 
lais), II,  403. 


Montrichard   (Loii 


;-Che 


Montrichard  (le  Cher  à),  I, 
Montrieux    (  chartreuse     d 

[Var],  II.  9. 
Montrottier  (Haute-Savoie), 

116. 
Montrottier   (château   de). 


Montsauche(Ni6vro),  H, 
Montségur  (Ariège).  I,  26i 
Montsoreau  (Indre-et-Loi 

Montvallier,  I,  259. 
Moraines  et  bairages,  II, 
Moraines  pyriSnéennes,  I, 
MORBIHAN  (départ,  du),  I 


302, 


Morez  (Jura),  II,  226,  226. 

Morgat  (anse  de),  I,  139. 

Marge  (la),  I,  58. 

Marge  {la.).  U,  W6,  134. 

Morges  (Suisse),  H,  108. 

Marin  (le  Grand-),11,  290. 

Morin{l6  Petit-),  II,  290. 

.il/or/n(lac  de),  I,  164. 

Morlaix  (Finistère),  I,  153,183, 
151, 169. 

Morlaix  (grève  de  Saint-Mi- 
chel :  Finistère),  I,  139. 

Morosaglia  (Corse),  II,  60. 

Monagne  (Orne).  II,  377. 

Mortagne  (Sarihe),  I,  lus. 

Mortagne  (Vendée),  I,  210. 

Mortagne  (la  Sévre),  I,  210. 

Mortagne  (la\  II,  427. 

Mortain  (Manche),  II,  311,381. 

Morteau  (Doubs),  II,  230. 

Mortes  (lac  dos).  H,  225. 

.Vose//c  (la),' 11, '424. 


Motho-Montravel  (La)   [DorJo- 

gnc],  I,  43,  329. 
Mothc-Saint-IIéraye  (La;[Deux- 

Sèvres],  I,  207,  215. 
Mothe-Saint-Héraye     (femmes 

de  La),  I,  216. 
Motte  {Grande-),  11,  92. 
Motte-les-Bains  (La)  [Isère],  II, 

140. 
Mouche  (la),  II,  286. 


106,  107. 

Mounier  {mont),  II,  68. 
Muureij  (mont',  II,  220. 


Mo 


,  358. 


Mourèse  (cirque  de)  [Hérault], 

1,359. 
Mourillon(le)[Var],  H,  6. 
Mouire  de  la  Gardille,  I,  56. 
Moussac  (Gard),  I,  360. 
Moussières  (les)  [Jura],  \,  224. 
Moiitiers  (Savoie),  II,  75,  133, 

180,  175. 
Mautte  (cap  de  la).  II.  5. 
Mouzon  (Ardennes),  II,  lu. 
Mouzon  (le),  II,  408. 
Mrouri  (chott;,  II,  438. 
Mu  fretin  (la),  II,  58. 
Mulets  (col  des),I,  291. 
Mulets  {Grands-),  II,  83. 
Mulets{PelUs-),n.i^. 
MuUoime  (forêt  de),  I.  197. 
il/u/iin  (pic  de  la),  I,  24  1. 


t(Ca 


Mnral{Y,\a. 

Muret  (Haute-Garonne),  I,  307. 

Murols  (château  de)  [Puy-de- 
Dôme],  I,  16,  18. 

Muy  (le)[Var],  II,  18. 

il/ya(oued),Il,  440. 

Mzabites  (les)  [Sahara  algé- 
rien], II,  438. 

Nahon  (le),  I,  53. 

N'ajac  (Aveyron),  I,  33. 

Nancy  (Meurthe-el-Moselle),  II, 
427,  428,  429,  427,  428  à  433. 

Nantes  (Loire-Inférieure),  I, 
74,  134,  133  à  135. 

Nantes  (port  de),  I,  73. 


{la 


■à). 


Nantcuil  (Marne),  II,  290. 

Nantua  (Ain),  II,  221,  227.  239. 

iXanlua  (lac  de),  II,  228,  239. 

Napoléon  (pont),  I,  259. 

Napoule  (la),  II,  23,  30,  22. 

Narbonne  (Aude),  I,  348,  353, 
346. 

Nartuby  (la),  II,  18,  47 

Naurouze  (seuil  de),  1,  350. 

Navarre  {Basse-)  [Basses- Pyré- 
nées], I,  257. 

Nebbio  (Corse),  II,  64. 

Négrepelisso    (Tarn-et-Garon- 


Negro  (rio),  I,  266. 
Neige  (crôt  do  la),  II,  221. 
Neige-Cordier  (pic  de),  II,  98. 
Nemencha  (monts  de),  II,  439. 
Nemours  (Oran),  II,  435. 
Nemours  (Seine-et-Marne),  II, 

Néouvieille,  I,  244,  250,  249. 
Nérac  (Lot-et-Garonne).  1,319, 

319. 
Nère  (la),  I,  53. 
Néris  (Allier),  I,  106. 
Nesgue  (la),  II,  I3o. 
Neste  (la),  I,  269. 
Neufcliâtcau  (Vosges),  II,    483, 

433,  407,  408. 
Neufchâtel    (Seine-Inforieure), 

II,  385. 
Neul'eliâtel-sur-Aisnc,  II,    288, 

292. 

Névaches,  II,  197. 
Nevers  (Nièvre),  I,  io7,107,108. 
Nevers(/.i  Lv:rr  ut,  1,  65. 
Neyrac-les-l!ains  (Ardeelie),  I, 
8,  362. 


Il,    417, 

NIÈVRE  (départ,  do  la),  I,  107. 
Nîmes  (Gard),  I,  380,  379  à  383. 
Nina  (lac),  II,  59,  60. 
Nioto  (région  du)  [Corse],  II,  60. 
Nioreau  (étang  de),  I,  164. 
Niort  (Deux-Sèvres),  1,216,  219, 

220,  219. 
Nire  (la),  I,  256. 
N, relie  (la),  I,  255. 
Nizonne  (la),  I,  45. 


Nogcnt-sur-Seine    (Aube),    II, 

266,  321. 
iVo/iérfts  (étangs  de),  I,  340. 
Noir  (lac),  II,  424. 
Noire  (aiguille).  II,  70. 
Noireau  (le),  II,  307. 
Noirétable  (Loire),  I,  63. 
Noirieu  (le),  II,  408. 
Noirmont  (le),  II,  222,  229. 
Noirmoutier  (île  do)  [Vendée], 

I,  212,  213. 
Nom  (le),  II,  117. 
Nonnetle  (la),  II,  295. 
Nontron  (Dordogne),  I,  328. 
NORD  (département  du),  II,  405. 
Nord  (plaine  du),  II,  389. 
Nore  (pic  de\  I,  6. 
Normande  occidentale  (côte),  II, 


(e(côte). 


349. 


Normande  sept' 
H,  315. 

res),  II,  308. 
Normandie {Basse-),Il,  307, 
Nort  (Loire-Inférieure),  I,  1 
Notre-D'ime-des-AngeSf  II,  3 
Nouaillé  (Vienne),  I,  208. 
Nauére  (la),  I,  227. 
Nouvelle  (La)  [Aude],  I, 
Nouzon  (Ardennes),  II,  4 
Noves  (Bouches-du-Rhô 


Noyon  (Oise),  H,  389,  291,  338. 
Nozeroy  (Jura),  II,  222. 
Nu  (crêt  du),  II,  221. 
Nvons  (Drôme),  II,  I9i. 
0'(château  d')  [Orne],  II,  375. 
06iOi-  iD,  n,  140. 
Oderen  (col  d'),  II,  419. 
Odet{V),  I,  156. 
Odon  {V),  II,  307. 
Odouze  (mont),  I,  5,  46. 

Œuf  {V),  II,  224,  302. 

Ognan  {V),  II,  233. 

Oignin{V),  II,  227,  419. 

Oigny  (Aisne),  H,  264. 

Oiron  (Château  d'),  I,  225. 

Oisons  (1'),  II,  138. 

0(sa>is  (massif  de  1'),  II,  97,97 


OISE  départ,  de  1'),  II,  337. 
Oise  {V),  II,  293. 
Oise  (rigole  do  1'),  II,  389. 
Oiseau  (fontaine  de  1),  II,  23i>. 
Oiselet  (!■),  II,  130. 
Olan  (pic  d'),  II,  98. 
Olargues  (HéraulU,  I,  357. 
0;ero;i  (île  d')  [Chareute-Infé- 

rieure),  I,  229. 
Olette    (Pyrénées-Orientales  , 

Ollioules  (Var),  H,  9. 

Oloron  (B"'-Pvrénées),  I,  300. 

Olmeto  (Corse,",  II,  59. 

Onde{l'),  II,  143. 

Oa  (crêtes  d),  I,  244. 

Oo  (  ac  d'),  I,  251,  251,  252. 

Oo  (port  d'),  I,  292. 

Or  (mont  d'),  II,  238. 

Grain  {V),  H,  231. 

Oran,  II,  445. 

Oran  (port  d').  Il,  444. 

(Iran  (mos(|uée  à).  H,  444. 

ORAN  (départ,  d'),  II,  44.5. 

Orange  (Vaucluse),  II,  131,200, 

13L  132. 
Orb  (1),  I,  356. 
Orbey  (Alsace),  II,  424. 
Orbiel  iV),  I,  347. 
Orehanips  (Doubs),  II,  231. 
Oreieres  iH>"«-Alpes  ,  II,  139. 
Orrd,jn  (lac  d'),  I,  251,  250. 
Orezza  (Corse)  II,  60. 
Orge  (!'),  II,  302. 

Orgon  (Bouclies-du-Khônc),  I, 

372;  II,  148. 
Orlig  (pic  d'),  I,  239. 
Onège  (F),  1,271. 
Orignv-le-Sec  (Aube),  H,  325. 
Orival  (la  Seine  à).  II,  280. 
Orléans    (Loiret),    I,    uo,    112 


,111 


115. 


Orléans  {c,n,„l  i/'i,  I,  00, 
Orléans  (Entrée  de  Jeanne 
d'Arc  à;,I,  112. 

Orléans  (/«  Loire  à).  I,  67, 
Orléansville(Alger).ll,U0,442. 


éo  d),  270. 


0,n„ 


id),  II, 


ORNE  (départ,  de  1'),  H,  377. 
Orne  de   Woèvre  (l'j.  H,  420. 
Ornij  (pointe  d'),  II,  91. 
Oro  (monte  d')  [Corse],  II,  58. 
Orthez    (Basses-Pyrénees  ,    1, 

261,  300. 
Orthez  (pont  d'),  I,  260. 
OrviUiers  (Aube),  II,  325. 
Ossau  (pic    d')    [Basses-Pyré- 


0.,.sau  (g 


.  I.  261 


Ostriconi  (1),  II,  64. 
Otiiéran  (mont),  II,  123,221. 
Ouargla  (Sahara  algérien),  II, 

440. 
Ouarsenis  (massif  de  I'  ,  II,  436. 
Oache  (1'),  II,  834. 
Oudjda,  II,  436. 
Oudon  {V),  I,  202. 
Oued-Bir  (1'),  II,  439. 
Ouessant  (ile  d),  I,  139. 


(liirdisse.'oH  (port  d  ),  I,  292 
Ourit  (cascade  d  Kl-),  II,  441. 
Ours  (lac  de  1'),  I,  249. 
Ourscamp  (forêt  d')  [Oise],  H, 

293. 
Oursière  (cascade  de  1')  [Isère], 


IJnvéze  {V),  II,  127,  128. 
Ouysse  (1'),  I,  42,  43. 
Ouysse  (sources  de  1'),  I,  42. 


INDEX     ALPHABETIQUE 


461 


Ojonnax  (Ain),  II,  227. 

Périgueux  (Uordogne),   I,    329, 

Plougasiel-Daoulas  (i.ardon  de). 

Port-Vendres  (Pyrénées-Orien- 

Quarré-les-Tombes (Yonne),  11, 

Oze  (!'),  II,  300. 

326  à  328. 

I,  175,  170. 

tales),  I,  342,  340. 

298. 

Ozerain  (1'),  II,  300. 

Périg-ueux    (les    bords    de 

Plouharnel  (Morbihan),  I,  159, 

Port-Vieux,  1,  292. 

Quart  (défilé  de),  II,  238. 

Pacy-sur-Eare  (Eure),  II,  3fii. 

risle^.  I,  328. 

178. 

Posets,  I,  239,  245. 

Quntre-Fils-Aymon    (les),    II, 

y'<irfn-«c  (gouffre  do),  I,  41,  41. 

l'crni-s  (Vaurinsej,  II,  207. 

Ploumanac  7,  (chaos  de)  [Côtes- 

J'othières  (ru  do),  II,  265. 

412,  412. 

Pagta-Orba  (mont),  II,  58. 

Pà-uls   (étang  de;  [Hérault],  I, 

du-Nord],  I,   ir.i. 

Pouaucé    (Maine-et-Loire),    I, 

Qucmigny  iCôte-d'Or),  n,  264. 

Pagnv  (Meurtho-ci-Moscllo), 

370. 

Ploumanac  h  (rochers   de),  I, 

202. 

Queyrns  (le)  [Hautes-Alpes],  II, 

II,  425. 

Péronne  (Somme),  II,  390,  395. 

137. 

Pougnadoire (Lozère),!,  27,  26. 

144,  196. 

Pagny-la-Blanoho-Côto    (Meu- 

P.rome (la),  II,  132. 

Ployan  (ruines  de  Languidouj, 

l'ougues  (Nièvre),  I,  65,  108. 

Quézac  (Lozère),  I,  25. 

se),  II,  410. 

Perpignan     (Pyrénées-Orien- 

I, 143 

l'ouillv  flIaute-Marne),  II,  2S8. 

Quézac  (pont  de),  I,  25. 

Pagny-sur-Meuso   (Meuse),  II, 

tales),!,  350,  350,  351,352. 

Podeosac  (Gironde),  I,  296. 

P..u,lly(Meuse),  II,  411. 

Quiberon  (Morbihan),  I,   144. 

410. 

Perrégaux(Oran).  II,  440. 

Poissonnière  (château  do  la,,  1, 

l'uni. leuzic  (Finistère),  I,  168. 

Quiberon     (grotte     de     Port- 

Paimbœuf  (Loire-Inforieure),  I, 

PerseigneHoTHàe),  1,  196. 

196. 

l'uni. ,n„.u      (Le)     [Loire-lnle- 

Blanc),  I,  143. 

75,   133. 

Perlhnis  (le)  [Marne  et  Haute- 

Poissy  (Seine-et-Oise),  H,  280. 

Quiberon    (Port-Haliguen  ,    I, 

Paimpol'Côtes-iln-Nord).I,  130. 

Marne),  II,  287. 

Poitiers  (Vienne),  I,  221,  ï22. 

Puul.-uuM  (j.-t,^e  du),  I,  75. 

144. 

Paimpont    (Ille-ol-Vilaine),     I, 

Pvvlhus  (col  du),  I,  291. 

Poitiers(l6aa!nà),I,  208,  221 

/'..!//),■/     ni...,t  ,  11,  222. 

Quillan  (Aude),  I,  347. 

100. 

Pescade  (pointe),  II,  435. 

Ù225. 

]:„irri  irjiuiil).  Il,  91,91,172. 

guillebœuf  (Eure),  11,  282. 

Paolh-c  (bois  de)  [Ardùche],  I, 

Pesquiers  (étang  des),  II,  9. 

Poitou  maritime,  I,  212. 

l'uurr.ères     (Bouches-dn-Hl,o- 

Quillinen  (fontaiije  à),  I,  169. 

363,  363. 

Pessac  (Gironde),  I,  43,  45. 

Poitou  (seuil  du),  I,  207. 

ne\  11,  2,  18. 

auimper  (Finistère),!,  183,183, 

Paladru  (lac  de),  II,  134,  135. 

Péieret  (aiguille  de).  II,  76,  90. 

Polignac  (Haute-Loire),  I,  60. 

Puurinlet  (route  du),  l,  290. 

184. 

Pul.ns  du  liai.  I,  5. 

Petites-Pyrénées,  I,  269. 

Polignac  (château  de),   1,  103. 

Prndelle  (étang  de),  I,  254. 

Quimperlé   (Finistère),  I,    157, 

Paimyro  (phare  de  La).  I,  236. 

Pelii-Saint-Bernard   (col    du), 

Poligny  (Jura),Il,  222,  231,  241. 

Pradcs   (Pyrénées-Orientales), 

1S3,  158. 

ramiers  (Ariègo),  I,  272,   306, 

II,  71. 

Pollet    (le)    [Seine-Inférieure], 

I,  272,  340,  350. 

Quinson  (  Hasse-Alpes),  II,  147. 

306. 

Pey-Gros  (le),  II,  13. 

II,  318,  318. 

Praluj,-nan  (Savoie),  II,  92,  133, 

Vuintin  (Cutes-du-Nord),  1,149. 

Pamproux  (le),  I,  215. 

Peyne   la),  I,  359. 

Pomèff«es  (Bouches-du-Rhône), 

91.  92. 

Quirlies  (placier  des),  II,  94. 

Parack-t  (le!  [Aubol,  II,  260. 

Peyre  (lac),  II,  137. 

n,  3. 

Praosac  (Charente),  I,  227. 

Rabastens  (Tarn  ,  I,  30. 

Paramé  (IlIe-el-Vilaine),  I,  1 17. 

Peyreijet  (lacs  de),  I,  249. 

Pomerol  (Gironde),  I,  332. 

l'rats-de-Mollo        (Pyrénées- 

Jiabodeau  (le),  H,  420,  427. 

Parav-le-llo.iial  (Saône-et- 

Peyreborade  (Landes),  I,  264. 

Pons   (Charente-Inférieure),  I, 

Or.on(ales),  I,  341,  341. 

/lâchais  (le),  II,  123. 

Loirc;,  II,  250. 

Pey.etade  (rocher  de),  I,  30. 

228. 

Praz-Won  (le)  [Haute-Savoiel, 

A</m.(le),  II,  233,419. 

Pardon  de  Saint-Eloi    I    176 

Peyrcleau(Avevron)   I    30   23 

Pont  à  Mousson  (place   àj    II 

11    l-' 

Ilulmr  (la),  I,  337. 

Pardon  de  Sainte    Mar  e   du 

Pe   roUeslGard    I    3dJ 

425 

I         a    1  (landes)  I    2  4. 

/(<iime!u;(mont),  11,223. 

Menez,  I,  174. 

Pc      la)   I    269 

Po   tàMousso      (\l   ur  1 

/                              I    341 

Ramadan  (prière  clôturant  le). 

Pardons  de  Bretagne    I    169 

P  ze  as  (Hérault)  I   3  9 

Moselle)    II    4 

1            a          ron  le     I    2 

II,  439. 

Pardons  (types  de  me  d  an  s) 

P    Ippevlle  Constan            11 

Po  tari    r  (D  ul  s    II  230     4 

/          e      no         11    2 

Ramatuelle  (Var),  H,  16. 

1,174."^ 

435   4  0 

Po      Vulener  (Eure     II 

r       e   \       i 

Rambereourt  (.Meusel.  II,  413. 

Pardons    (types    d  Henncbon 

P      a  (calancl  os  de)  [Cors 

30      3  5 

1                a      [P  r  n  es  Orien- 

Rambouillet  (Seiue-ot-Oise),  U, 

d'Aurav.do  Van  es  d    Balz 

r4  64  65   66 

Po      Av  n  (F  n  stère     I 

a    s]    1    341 

303,  368. 

1,175.- 

P    ouletle  (  le  de  la)   11     30 

159 

/            (La      11    4  9 

Ramburcs  (Somme),  II,  317. 

Pardons  de  Saiut-Le„or  et   do 

Pca   le   plane     II   3S9 

Po  t  de  Beauvo  s  n    (Sa  0  e 

/       1  e        u  te  de)  I   42 

Ramillics  (Nord),  II.  411. 

Juch,  I,  173. 

P  card  e(cultureset  nuustr  es 

Il    121 

I       as     Vr  c  he     I    383     384. 

Rcmunchamp  (Vosges).  II,  424. 

Parerais  [élSLOg  do  [Landes    I 

II   394 

P        le  Cla  X  (Is    e)    II    1 

/                              a     II 

Humond  (glacier  de),  1,244. 

324. 

Pc     ie  (rv  ères  de)    II   390 

P       de  1  Arc  e(L  re)  II  2 

1 

y;,im/,oiifjir/i,' (montagne  de),  1,7. 

Paris,  II,  339,  339  à  368 

Pccar-vet    (fort    de)      Alpe 

Po     de  Ro  de  (Doul  s)  II    231 

1                                         II,  ir,5. 

ll.niceM,  1,  146,  148,149. 

Pans  (bassin  de),  II      r3 

Mar  t  nés     II   37 

434 

1 

Rancié(Ariége),  I,  271,  272. 

Paris  (Beaux-Arts     II      o6 

/       !    Il         i     li       II    "9 

Po  t  du  Ro     I   20     267 

I                                                e.    Il, 

Ra.m  l'Etape  (Vosges),  11,420, 

Paris    (camp  rotrancl          II 

/               1/18    278    279 

fo  t     le)    II    23'' 

334 

427. 

1                                                 J  b 

I       é   source  d       II    232 

/                          II    63 

llastn  (mont),  II,  67. 

Paris  (la  capitale^   II   33 

237 

Pont  en  Roy  ans  (Is          II 

l                       J    la  )   II      i2. 

/(„/  (purt  de),  1,  293. 

PARIS  (départeme     s  du    ass 

1       /           \             244 

135    195 

lu         T         ers    (Alpes  Mari- 

mteau[\e\  11.98. 

de),  11.319. 

/        e          f  (  1     1   de  [Isère] 

Peu  g  I  aud  (Pu\     e  Don  c      I 

s     II    4.   33 

MAtonneau,  II,  3. 

Paris  (instruction  put     |ue     II 

II       12     116    115 

58    81 

P               I   239 

iiai  (pointe  du)  [Finistère],    I, 

353. 

P  crrentte    Hautes  Pyrénées) 

Po  tl   crrj        se    e  et  Marn 

I     J  1       f    I   346 

140,  142. 

ParisilaCité),  II,  3 

I    281 

Il        09 

P         \         lu      \    346 

Ray-Pic  (cascade  du),  I,  8. 

Paris  (la  populati.         I 

P  errefonds  (0  se)   II   '9     292 

Pon      y   Morl     an)  I   1  8     8 

P                lo     te      11        3 

Ray-Pic  (volcan  du),  I,   8,  362. 

Paris:la5e/n<.,  II  283  270  277 

293   294 

Po   tlE  eiue     Calvad  s)     H 

Pu  ea         s              II    2 

iîa:  (la  côte),  I,  141,  142. 

Paris  (la  ville).  Il 

Pe  reLj  (déSle  1      1  34     343 

378 

I        run    1         I   4 

Raz  (pointe  du),  I,  141. 

Paris  (plateau  de)     I 

P  erre  Percée    la    I    79 

Ponte  se    (Se  ne  et  0  50)      II 

P        ie  Do    e    l    l     i\    15,  17, 

Ré  (fie  de),  1,229,  230. 

Paris  :  pont  Alexandre  III 

1        e  Perthus     (lo            II 

296    3  8 

81 

Réart{\e),l,  343. 

II,  360. 

297 

Po  tpe    e  (défile    de)     \rd 

P  jdeDâ   e  (départ  du    L  81. 

Rebenly  (le),  I,  347. 

Parmelan  (massif  du)    II 

/        es  r  Haute    I    b 

cle]   I  367 

l    J  ie  Pa    0      116 

Rebenty   (défilés    du),    /. 

Parimillail   (mont,  dm,  11.    14i. 

P,,rres  Jomàtres  (les).  I,  48. 

Pontrieux   (Côtes-du-Nord),    I, 

Puy  d'Issolud  (le)  [Lot],  I,  43. 

346. 

Parlhenay     (Deux-Sèvres),     1, 

J'ilat  (mont),  I,  9;  II,  127. 

150. 

Puy-en-Velay  (Le),  100  à  102. 

Recnlet  (le).  H,  221. 

209,  219.  209. 

Pilon  du  Moi  (le),  11,3. 

Pont-Saint-Esprit  (Gard),  I,  128, 

Puy-Gris  (massifde),  II,  95. 

Redon  (lUe-et-Vilaine),  I,   164, 

PAS-DE-CAIAIS  départ.  .1.1),  II, 

Piméné,  I,  258,258. 

367. 

Puy-l'Evéque  (Lot),  I,  36,  318. 

191. 

403. 

Pinède  (port  de),  I,  292. 

Pont-Saint-Louis    (Alpes-Mari- 

Puymorens (col  de)  [Pvrénées- 

Régneville  (Meuse),  II,  312. 

Pas  de  Roland  (la  Nive  aui,  1, 

Pi,,ue  (la),  I,  269. 

times),  II,  41. 

Orientales],  I,  293,  295. 

Reims  (cathédrale  de),  II, 

238,  239. 

Pique  d'Estats,  I,  239,  209. 

Pont-Saint-Vincent    (Meurthe- 

Puys  (chaîne  des),  I,  15. 

330. 

Pas-iie-Soucy  (Lozère).  I,  ?9,  28. 

Pique-Longue,  I,  244. 

ot  Moselle),  II,  425. 

Puys  (chaîne  des),  I,  16. 

Reims   (Marne),    II,   328,  326  k 

Pâturages  alpestres,  II,  165. 

Pisserotte  (gour  de)  [Allier],  I, 

Ponts-de-Cé     (les)    [Maine-et- 

Pyramide  (pic  de  la),  II,  94. 

334. 

Pâturasses  dAiiverfjne,  1.  6. 

65. 

Loire',  I,  73. 

Pyramide  inaccessible,  II,  95. 

Remiremont  (Vosges),  II,  425, 

Pau  iBasses-Pvrcnéesi,  1,  27.S, 

Plaine  (la),  II,  420,  427. 

Pontusval  (Finistère),  I,  154. 

Piirénéen  (produits  du  sous-sol). 

433. 

303,  300  à  304. 

Plaine     picarde     (travail     des 

l'oi)ulation  algérienne,  II,  441. 

I,  272. 

Remontalou  (le),  l,  37. 

Pau  (vue  sur  les  Pyrénées),  I, 

champs),  II,  393. 

Porhoët  (Le)  [Morbihan],  I,  166. 

Pyrénéenne  (côte),  I,  337. 

/îemo«(«;ou  (vallée  du).  L 5. 

279. 

Plan  (aiguille  du),  II,  89. 

Pornic  (Loire-Inférieure),  I,  78. 

Pyréné..s  (rliien  des),  I,  336. 

Remoray[\ac),  H,  229. 

/'nivn(lac),I,  16. 

Planche  d'Arlod  (Ain),  H,  115. 

PorquerollesillBà'Yèrcs-.Var), 

r,irénres  , cl, mat),  I,  276. 

Renaison  (la),  I,  62,  64. 

Péage-de-Roussillon,  II,  128. 

Planches-en-Montagne  (Jura), 

II,  12,  12. 

PYRÉNÉES     (département     des 

Renarde  (la),  II,  302. 

Pedt  de  Bugarach,  I,  344. 

II,  224. 

Port-Boulel  (Indre-et-Loire),  I, 

BASSES-  ,  I,  300. 

Rencluse  (la),  I,  240. 

Pechelbronn  (Alsace),  II,  418. 

Planches  (cascade  des),  II,  233. 

52. 

PYRÉNÉES     (département     des 

Bennes  (Ille-et-Vilaine),I,  163, 

Pôcheurs  boulonnais,  II,  391. 

Plancoët    (Côtes-du-Nord),    I, 

Port-Breton  (ile   d'Yeu  :  Ven- 

HAUTES-), I,  304. 

190,  189,  190,  191. 

Pécloz  (dent  de),  II,  119. 

139,  149. 

dée;,  I,  211. 

Pyrénées  calcaires  de  Ga- 

Rennes-les-Bains  (Aude),  I, 

Peinier  (mont)  [les  Maures],  II, 

Plancy  (Aube),  II,  325. 

Port-Château  (ile  d'OIeron),   I, 

varnie  et  Pyrénées  grra- 

274,  347. 

13 

Plandu-Uorn-g,  11,  2. 

2;!0. 

nitiques    de   Néou vieille. 

Renoso  [monu-],  II,  58. 

Pe/a((mont),n,  68,  145. 

PInnéze  (lai,  I,  5,  12. 

Port-Cros  (Var),  II.  12. 

I,  246. 

Réoleil.ai    Gironde],  1,296. 

Pèterms  (les),  II,  90. 

Pla„ier  (phare  dui.  II,  3. 

Port -de -Bouc     (Bouches-du- 

Pyrénées   (cours  d'eau  des.,  I, 

Rq,lalun[\o,,  II,  137. 

/'e(rou,c(Iei,  II,  98. 

/V,ni;miisi«-e(glacierde),n,89. 

Rhône),  n,  3. 

254. 

rieslonica{\^),\\,Sl. 

Peh-o:  < Grand-),  II,  92. 

Plantauret,  I,  569. 

Port  de  Créteil  (Seine),  II,  290. 

Pyrénées   (eaux  minérales),   I, 

Rethel  (Ardennes),  II,  288,  414. 

Plateaux  algériens,  II,  437. 

Port-du-Salut  (le)  [Mayenne], 

272. 

Retord  (signal  du),  II,  228. 

1,77. 

Plate  des  Agneaux  (glacier  do 

I,  202. 

Pyrénées  (généralités),  I,  237. 

iie(ow™e(la),II,  293. 

Penfeld  (la),  I,  155. 

la),  II,  137. 

Porte  (col  de),  IL  123. 

Pyrénées  :  la  faune,  I,  284. 

Retournemer  (Vosges),  H,  419, 

Penmarch  (Finistère),  I,  143. 

Platièreilat,!!,  91. 

Port-en-Bessin  (Calvados),    II, 

Pyrénées  :  la  flore,  I,  279. 

426. 

Penmarc'h  {côte  de),  I,  143. 

Ploërmel  (Morbihan),  1,63,  187. 

309. 

Pyrénées  (ours  et  chamois),  I, 

Retournemer  (lac  de),  II,  426. 

Pennafort  (gorges  de)  [Var),  II, 

Plomarch  (lavoir  à),  I,  155. 

Portes  de  fer  (les),  II,  437. 

284,  285. 

Retz    (pavs   de)    [Loire-Infé- 

47, 46. 

Plombières  (Vosges),   II,    233, 

Portillon,  I,  245,  246,  252,  247. 

Pyrénées  :  population  primi- 

rieure],  I,  7S. 

Perche.  I,  198,  199. 

417,417. 

Port-Louis  (Morbihan),  I,   158. 

Renard  (le),  II,  120. 

Perche  (col  de  la),  I,  294. 

Plouaret  (Côtes-du-Nord),    I, 

Port-Marly  (Seinc-et-Oise),  II, 

Pyrénées  :  ports  et  passages,  I, 

Renermont  (le).  H,  221. 

Perdighero  (mont),  I,  246. 

153. 

276. 

290. 

Revin  (Ardennes),  II,  412. 

Perdrix  (crôt  de  la),  I,  9. 

Plouarzel  (Finistère),  I,  154. 

Port-Navale  (Morbihan),  L  144. 

Pyrénées  et  Garonne    (dépar- 

Reyran (le),  II,  18,  21. 

Perdu  (le   mont),  I,    239,    240, 

PlougasDou (oratoire de),  I,  169. 

Port-Royal  (Soine-et-Oise),  II, 

tements  do  la  région),  I,  300. 

Rhône  (le),  II,  103. 

244,  240,  247. 

Plougastel  (calvaire  de)  [Finis- 

302 

PYRÉNÉES-ORIENTALES  (départ. 

Rhône  (le)   à   Bourg-Saint-An- 

Péroandre  'roche),  I,  368. 

tère],  I,  172. 

Porto- Vecchio  (Corse),  II,  62. 

des),  I,  350. 

déol,  U,  128. 

462 


LA     FRANCE 


fthâne  (le),  à  Pont-Saint-Es- 
prit, il.  129. 

niiône  (le)  à  Saint-Maurice,  II, 
106. 

Hhiifir  (confluent  avec  la  Saônel, 
II.  126. 

RHONE  I  départ,  du),  II,  208. 

Rliôiio  :  affluents  de  gauche, 
II,  116. 

Bhrme  (delta  du),  I,  371  :  II,  149. 

Hhâiie  (glacier  du),  II,  103. 

/?/idiie (le  grand),!,  374:11.160. 

/(/io;!^(lapertedu),  II,  113,113. 

lihône  (régime  du),  II,  157. 

Rhône  français  (le),  II,  112. 

lihône,  de  Lyon  au  Delta  (le), 
II,  126. 

Bhone  suisse  (le),  H,  104. 

Rhonelle  (la),  II,  404. 

Rlm  (port)  [Finistère],  1, 140. 

Wiuis  (presqu'île  de)  [Morbi- 
han], I,  144. 

Rhnne  (la),  I,  239. 

Hmiime  (le),  II,  128. 

/Ubc  (la  1,  II,  f,9. 

Kil.cauvilié,  II,  417. 

Ril.cTac  (Hordogne),  I,  328. 


Itiiiiai-df  (la).    II,  302. 

Rio.ii    Piiv-de-Dome),  I,  83,  84. 

lUuussec  ;lel,  II,  141. 

Riquc\vihr(  Alsace)  [Vendanges 
à],  II,  423. 

Risle  ou  RMe,  II,  304. 

Ris-Orangis(Seine-et-Oise),  II. 
269. 

Risoux  (mont),  II,  222. 

flire(la),  II,  138. 

Rives(Isère),  II,  134. 

Rivesaltes  (Pyrénées-Orienta- 
les), I,  345. 

Rivière -Samt-Fromont  (châ- 
teau de  Inl,  II,  379. 


A-  \  .   (la),  1,347. 

Rocamadour,  I,  42. 

Roccapina  (lion  de),  II,  63. 

Roche  (château  de  la),  I,  64. 

Roche-à-Salagnon  (la),  II,  106. 

Roche-aux-Fées  (la),  I,  163. 

Roche-Bernard  (La)  [Morbi- 
han], 1, 164. 

Rocheblave  (Lozère),  I,  25,25. 

Rochebonne  (Ardèche),  I,   367. 

Rochechouart  (Haute-Vienuc  , 
I,  46,  94. 

Rochechouart  (château  de),  I, 
96. 

Rochecorbon  (Indre-et-Loire), 

Roche-Faurio  (la),  II,  98,  137. 

Rochcfort  (  Charente  -  Infé  - 
rieuro),  I,  228,  233,  236. 

Rochefort  (aiguille  de),  II,  89. 

Rocliefoucauld  (La)[Charente\ 
I,  226. 

Rocliefoucauld  (châteaude La), 
I,  225. 

Roche-Guyon  (La)  [Eure],  II. 
280. 

Roche-Lambert  (La)  [Haute- 
Loire],  I,  00. 

Rochelle  (La)  [Charente-Infé- 
rieure], I,  233,  233  à  236. 

Rochelle  (port  de  La^,  I, 
232. 

Rocheniauro  (Ardèche.,  I,  384  ; 


II, 


,128. 


Roche-Maurice  (la)  [Finistère], 

I,  155. 
Roche-Méane,\l,  137. 
Rochemelon  (la),  II,  67. 
Roche-Péréandre  (la),  I,  368. 
Roche-Posay  (La)  [Vienne],  1, 

Roche-qui-Bruit  (la),  II,  225. 
Rucher-de-Sel  (le)   (Hauts-Pla- 
teaux algériens],  II,  438. 
Rochers  (château  des)  [lUe-et- 

RocheTS  Rotujes,  II,  41,  75,  83. 
Roohe-sur-Ton  (La)  [Vendée], 

I,  218,  218. 
Roches  (col  des),  II,  242. 
Roclietaillee  (barrage  de), 

1,62. 


RochetaiUée  (barrage   de;,    I, 

104. 
Roches  Tuilière  et  Sanadoiro, 

I,  15,  16. 
Rocroi(Ardennes),  II,  411,411. 
Rodez  (Aveyron),  I,  89,  89. 
.fl'ijer  (fontaine),  11,304. 
Rognier  {poiaie  de),  U,  96. 
Rognon  (le),  II,  287. 

//cijnon  (mont  ,  IL  230. 
Rohan  (Morbihan),  I,  163. 
Rolampont  (H"-Marne\  H,  286. 
/(otaiirf  (brèche  de),  I,  291,239. 
Romanche  (la),  II,  74,  137,   141. 
Romanche    (vallée  do  la).   II, 

73, 136,  137,  139. 
Romanche  (Fallée  de   la), 

II,  192. 

Romans  (Drôme),  II,  129,    134, 


Ron. 


issot  (lac),  I,  248. 
illy  (Aube),  II,  26. 


RoDcevaux,  I,  291. 

RoncevauK  (Espagne',  I,  288. 

Roque  (pont  de  la),  II,  312. 

Roquebillière  (Alpes  -  Mariti- 
mes), II,  33. 

Roquebruoe  (Var),  II,  39,  38. 

Roqtiebrune  {cicte  de).  II,  13. 

Roquefavour  (  Bouches  -  du  - 
Rhône),  II,  55. 

Roquefavour  (aqueduc),  II,  54. 

Roquefixado  (Ariège),  I,  269. 

Roquefort  (Aveyron),  I,  90. 

Roquetaillade  (Bouches-du- 
Rhône\  II,  26. 

Roquette  (La)  [Alpes-Mariti- 
mes], II,  32. 

Roscoff(Finistère),  I,  153,  152, 
153. 

Rosny- sur- Seine  (Seine-et- 
Oise),  II,  280. 

Rosporden  (Finistère),  I,  157. 

Rossbery  (le).  II,  418. 

Rosskopf{le),  II,  41». 

Rolhenbach{\c-),  H,  415,  418. 

Roubaix(Nord),  II,  400. 

Rouiion  (le),  II,  141. 

Ruiicas-Blanc  (pointe  du)  [Boii- 
ches-du-Rhone),  II,  3. 

Rouen  (Seine-Inférieure),  II, 
386,  385  à  389. 

Rouen  'port  de)  [Seine-Infé- 
rieure], II,  281,  281. 

Rouges  (montagnes),  II,  89. 

Rouies  (les),  II,  98. 

Routoir{\e),  II,  304. 

Roumare  (forêt  de)  [Seine-Infé- 
rieure], II,  281. 

Roumois  (le)  [Seine-Inférieure], 
II,  282. 

floiisse  (île)  [Corse],  II,  64. 

Rousses  (massif  des  Grandes-\ 
11,94,93. 

Rousses  (route  et  lac  des).  II, 


nfé- 

rieure],  II,  281. 
Rouvre  (la).  II,  307. 
Rouvres,  II,  379. 
Roux  (cap),  II,  22, 
Itoyan  (Charente-Inférieure),!, 

231,  298,  229. 
Royat-les-Bains     (Puv-de-Do- 

me),  !,  18. 
Rozier  (le)  [Lozère,  I,  30. 
Ruda  (no),  1,  266. 
Rue  (la),  !,  38. 


RumeiiL:ol  [(pardon   de)  [Finis- 
Runnnèl  (le),  11,441. 

Ruoms  (défilé  de  l'Ardèche 
à),  I,  362. 

Ruoms  (défilé  de)  [Ardèclic^,  I, 

363. 
Rupt  (Vosges), II,  424,  43  1. 
Ruz  (val  de),  II,  222. 
Saules  {col  de),  II,  418,  420. 
Sablé  (Sarthe),  !,  200, 
Sables-d'Olonne  (les)  [Vendée], 

I,  213,214,  218,  214. 


Sablettes  (les),  II,  6. 
Sabran  (Gard),  !,  362. 
Safsaf  (le),  II,  441. 
Sagne  (Grande),  II,  98. 
Sagnes  (moulin  de),  I,  89. 
Saharienne  (industrie).  II.  4iO. 
Sahariens  (massifs).  II,  438. 
Sahel,  II,  435. 

Sail-les-Bains  (Loire),  I,  64. 
Saillagouse     (Pyrénées-Orien- 
tales), I,  337. 
Saillant  (saut  du),  I,  44  ;  91. 
Saille  (femme  de),  I,  77. 
Saille  (Loire-Inférieure),  I,  77. 
Sail-sous-Couzan  (Loire),  I,  63. 
- Atfrique  (Aveyron),  I,  34, 


90. 


Saii 


Saint-Amand     (Pas-de-Calais), 

II,  403. 
Sain  t-Amand-Mont -Rond 

(Cher),  I,  52,  115. 
Saint-Amarin  (Alsace),  II,  420, 

Saint-Amé  (Vosges),  II,  425. 

Saint-Andéol  (Lozère),  I,  4. 

Saint-Antoine-de-Galamus  (Py- 
rénées-Orientales), I,  344. 

Saint-Antoine -de- Viennois 
(Isèrei,  II,  134. 

Saint-Antonin  (Tarn-et-Garon- 
ne),  I,  33,34. 

Saint-Aventin,  I,  271. 

Saint-Barthélémy  (le),  II,  139. 

Saint-Bauzile-le- Putois    (Hé- 


nlt), 


358. 


Saint-Béat  (Haute-Garonne), 
268,  275,  276. 

Saint-Benoît  (Vienne),  I,  208. 
Saiii(-Benoi((mont  de,,  II,  22 
Saint-Benoît-sur-Loire  (Loire  1 

I,  60. 
Saint-Benoît-du-Sault  (Indre), 

50. 
.Saint-Remard  (Grand-,,  II,  7 

74,  170. 
Saint-Rernard  (Petit-),  II,  7 


rtrand-de  -  Comminges 
i-Garonne),  I,   268,  268, 


Saint-Biaise  (Vosges),  II,  427. 

Saint-Boës  (Basses-Pyrénées), 
I,  273. 

Saint-Bonnet  [Gard],  I,  360. 

Saint-Bonnet-le-Froid  (Haute- 
Loire),  I,  368. 

Saint -Brieuc  (Côtes-du-Nord), 
I,  187,  186,  187. 

Saint-Brieuc  (baie  de)  [Côtes- 
du-Nord),  I,  145. 

Saint-Calais   (Sarthe),    I,    195, 


Saii 


;-Cassien    (Alpes - 

s),  II,  25. 

,-Cast  (Côtes-du-N 


Saint-Céneri-le-Gérei, 
196. 

Saint-Céneri-le-Ciérei  (Orne; 


Saint-Céré  (Lot),  I,  43,  43. 

Saint-Cergues  (col  de)  [Jura], 
II,  219. 

Saint-Cézaire  (Alpes -Mariti- 
mes), II,  26. 

Saint-Cliély  (Lozère),  I,  27. 

Saint-Chinian  (Hérault),  I,  357. 

Saint -Christau  (Basses- Pyro  - 
nées), I,  274. 


■  Ois 


Saint-Cirq-Lapopie  iLoll.  I,  3r.. 
Saint-Claude    (Jura),    II,     226, 

227,  241,  227. 
Saint-Cloud  (Seine-et-Oise),  II, 

276,  277. 
Saint-Cybardeaux    (Charente!, 

I,  232. 
Saint-Denis  (Seine),  II,  276,  277, 

278. 
Saint-Dié  (Vosges),  11,420,  427, 

Saint-Dizier  (Haute-Marne),  II, 

287. 
Saint-Dyé  (Loir-et-Cher),  I,  os. 


(Dordogn 


336. 


Saint-Etienne  (Loire),  1, 104, 103. 

Saint-Ferréol,  I,  348. 

Siiint-Ferréol  (bassin  de\  1,35. 

Saint-Ferréol  (réservoir  de),  I, 
348. 

Saint-Florent  (baie  Je),  II,  63. 

Saint-Flour  (Cantal),  I,  86,  86. 

S,.int-Galmier  (Loire),  I,  62. 

Saint-Gaudens  (Haute -Garon- 
ne), I,  307. 

Saint-Georges  (défilé  de),  I,  346, 
345. 

Saint-Germain,  1,232;  II,  278. 

Saint-Germain-en-Laye  (Seino- 
et-Oise),  II,  278. 

.Saint-Germain-Laval  (Loire\I, 
62. 

Saint- Germain  -  Source  -  Seine 
(Côte-d'Or),  II,  261. 

Saint-Gorvais  (Haute-Savoie>, 
H,  82,   134. 

Saint-Gildas  (îlot  de)  [Côtes  dii- 
Nord],  I,  151. 

Saint-Gildas  (pointe)  [Loire- 
Inférieure),  1,  78. 

Saint-GiUes-du-Gard,  1, 37 1,  372, 
370,  371. 

Saint-Gilles-Cr..ix-de-Vie,     I. 


212. 

Saint-Gil 


te-Savoie). 


Saint-Girons  (Ariège;,  I,  270, 
306. 

Sainl-Gobain  (Aisne\  II,  293. 

Sa"i(-GoiKi  (marais  de  [.Marne] , 
II,  288. 

Saint-Gothard(\e),  11,   103. 

Saint-Guilhem-Ie-Désert  (Hé- 
rault), I,  358. 

Saint-Herbot  (cascade  de), 
I,  154. 

Saint-Herbot  (lande  de),  I,  154. 

Saint-IIippolyto  (Doubs),  11, 
230,  231,  231. 

Saint-H:norat  (île),  II,  28,  28. 
29. 

Saint-Honoré-les-Bains  (Niè- 
vre), I,  108. 

.9am/-ff«ier;  (étang  de),  II.  303. 

Saint-Jacut  (Côtes-du-Nordj,  I, 

Saint-Jean-d'Angely  (Cbaren  te- 


aféri 


Saint-Jean-du-Doigt  (Finistère), 

I,  153,  172,  172. 
Saint-Jean -de-Losne    (Côte- 
d'Or),  II,  234. 

Saint-Jean-de-Luz  (Basses-Py- 
rénées), I,  255,  254. 

Saint-Jean-de-Maurienne  (  Sa- 
voie), II,  137,  180. 

Saint-Jean-Pied-de-Port  (Bas- 
ses-Pyrénées), I,  250,  257. 

Saint-Julien  (Haute-Savoie),  II, 

Saint-Junien  (H-'-Vienne),  I,  45. 
Saint-Lambert  (ru  de),  II,  292. 
Saint-Laurent  (chartreuse  de), 

II,  126. 
Saint-Laurent-du-Lac     (Isère), 

II,  138. 

Saint-Léonard  (Sarthe  ,  I,  47. 

Saint-Léonard-des-Bois  (  Sar- 
the), I,  197,  197. 

Saint-Lizier  (ArièiîC  .  1.  27(i. 

Salnt-Lô  (Manche),  II,  ;isi,381, 
382. 

Saint-Louis  [Bouches-du-Rhô- 


Saint-Malo  (Ille-et-ViIaine\  \, 
145. 147,  190,149. 

Saint-Marcel  (grottes),  I,  366. 

Saint-Marcellin  (Isère),  H,  134. 

Sui„l-Marcouf[i\ai,  de), II,  314. 

Saint-Martin  (col),  II,  68. 

Saiiit-Martin-de-Belleville  (Sa- 
voie), II,  93. 

Saint-Martin-du-Canigou  (Py- 
rénées-Orientales), I,  340,339. 

Saint-Martin-do-Valamas  (Hé- 
rault), I.  367. 

Saint-Martin-du-Var   (Alpes- 


Saint-Martin-Vésubie  (  Alpes- 
Maritimes),  II,  33. 

Saint-Maur  (Jura),  II,  222. 

Saint-Maur-los-Fossés  (Seine), 
II,  290, 

Saint-Maurice    (canal    de),  II, 

Saint-Maurice  (la  Zoire  à),  1. 65. 

Saint- Maurice  (des  Vosges) 
[Meurthe-et-Moselle],  II,  424. 

Saint-Michel  (écueil  du  Mont-;, 
1,  138. 

Saint-Michel  Ciiout-),  II,  381. 

Saint-Michel-de-Cuxa  (Pyré- 
nées-Orientales), I,  340. 

Saint-Michel-de-Maurienne  (Sa- 
voie), H,  137,  177. 

Saint-Michel-du- .Mont-Mercure 
(Vendée),  I,  209. 

Saint-Michel-en-Grève  (Côtes- 
du-Nord),  J,  153. 

Saint-Michel-en-1'Herm  (Ven- 
dée), I,  216. 

Saiut-M.hiel  (Meuse),  II,  4io. 

Saint-Mitre  (massif  de)  [liou- 
ches-du-Rhône],  II,  2. 

Saint-Nazaire  (Loire-Inférieu- 
re), I,  76,  133. 

Saint-Nectaire,  I,  19. 

Saint-.\icolas  (le),  II,  419. 

Saint-Omer  (Pas-de-Calais),  II, 
401,  403,  405. 

Saint-Oucn  (Seine),  H,  275. 

Saint-Pancrace,  H,  125. 

Saint-Papoul,  I,  349. 

Saint  -  Paul -de-  Fenouillèdes 
(Aude),  I,  345. 

Saint-Paul-en-Cornillon(IIauCc- 
Loire),  L  61. 


Saint-Pons  (Hérault),    I,    377, 

356. 
Saint-Quay  (Côtes-du-Nord),  I, 

Saint-Quentin  (Aisne),  II,  335, 

389,  390,  394,  395. 

Saint-Rambert-d'Albon  (Drô- 
me), II,  128. 

Saint-Rambert  (Loire),  I,  62. 

Saint-Raphaél  )Var',  II,  23. 

Saint-Remy  (Savuic:.  II.  i:,-. 

Saint-Remy   arc  de),  II,  157. 

Saint-Renan  (Finistère).  I,  154. 

Saint-Roman  (Drùinej,  II,  128. 

Saint-Sauveur,  1, 261, 305  ;  II,  32. 

Saint-Sauveur  (Hautes-Py  ré- 
nées';,  I,  260,  273,  261. 

Saint-Sauveur  (fontaine  à), 1,65. 

Saint-Savin  (Hautes-Pyrénées), 

I,  261. 

Saint-Servan,  I,  148,  149. 
Saint-Sevcr   (Landes),    I,   312, 

323,  327. 
Saiut-Sol-Belcastel    (igue     de) 

;Lot\  I,  43. 
S'«i/,/-Sor//)i  (glacier  de),  II,  94. 
Saint- Thégonnec  (calvaire 

de),  I,  170. 
Saint-Thégonnec  i Finistère),!, 

Saint-Thégonnec  (église  de),  I, 

172. 
Saint-Thibéry  (Iléranlt),  I,  359. 
Saint-Trojan   (Charente -Info - 

Saint-Tro'pez  (Var),  II,   16,  16. 

Saint-Valery  (Somm  ),  II,  393. 

Saint-Valery-en-Caux  (  Seine  - 
Inférieure),  II,  317. 

Saint-Vallier  (Drôme),  II,    128. 

Saint-Véran  (Hautes-Alpes), II, 
167. 

Saint-Véran  (col  de)  [Hautes- 
Alpes),  II,  U4. 

Saint-Victor  (gorges  de),  I,  61, 
63. 

Saint-'Waast    (Pas-de-Calais) , 


[NDEX     ÂLPHAnETIQUE 


463 


Sa.nt-Wan.lnlh-    (  Seine-Inf,:-- 

Sarihe  (la),I,  196. 

■Semog  (la),  II,  412 

Souc/ie.- (la),  11,402. 

Ternay  (Isère),  I,  368. 

rioure),  II,  282,  282. 

Sarzeau  (Morbihan),  I,  144. 

Senior  iCule-.rOr  1,  II,  251,  300, 

Sou/-(le)  [Sahara],  II,  440. 

Territet,  II,  107. 

Saint-Yorre  (Allier),  I.  57. 

Sassenage  (Isère),  II,  134,  134. 

301 

Songé  (  Loir-et-Cher),  I,  195. 

Terrouin  (le).  H,  426. 

Saint- Yrieix (Haute-Vienne),  I, 

Saalc!/  (le),  II,  292. 

Semur-sur-Armançon,   II, 

SouiUac  (Lot),  I,  43. 

Tét  (la),  I,  339, 

97. 

Saulcy-sur-Moui-the    (V  osges  . 

298. 

Soulac,  I,  297. 

Tète-de-Chien  (la),  II,  37. 

Sainte-Agnès    (  Alpes- .Manli- 

II,  427. 

Seinuy  (Ardennesl,  II,  292. 

Soûle  ,1a),  I,  257. 

Tète-de-CI,ien  (rocher  do  la),  I, 

mes),  II,  41. 

5auWre  (grande  etpetilo),  1,53 

senanqne  (Vaucluse),   II,   148. 

Soulle  (la),  II,  312. 

138. 

Saule  (mont),  II,  285. 

.SVii.irMorét  de)  [Soine-et-nisc 

Soultz-les-Bains,  II,  417. 

Téle-Hnule  (la),  II,  233. 

han),  I,  160. 

Saulieu  (Cote-d'Orj,  II,  299 

et  Seine-ct-.Marnej,  II,  269. 

Soulzbach,  11,417. 

Thabor  (mont),  II,  67,  142. 

Sainto-Annc-la-Palud     (  chan  - 

Saulxures  (Vosges),  II,  a;. 

.SV-/ineilai,  II,  229,  312. 

Soulzmatt,  II,  417. 

Tliainié  (col  do),  II,  117. 

teurà),  I,  176. 

Saumur  (Maine-et-Loire. ,  I,  72, 

Senhs  (Oise),  II,  337.  296. 

Sourdeval  (Manche),  II,  311. 

Thaun,  II,  420,  424. 

Sainte  -  Baumo  -  de  -  1  Kstérel 

129,  72. 

Senones  .Vo»ges),  II,  4.'o. 

Sourd„ire  (la),  I,  43. 

Thau  (étang  de),  I,  370. 

(Var),  II,  «2. 

Saussa:  (aiguille  de  lai,  II,  94. 

Senoussis    les),  II,  41J. 

Soussouéon  (fond  lacustre  de). 

r/iaur«c  (délilé  de)   [Hérault], 

Sainte-Baume  (La)   [Bouclics- 

.Saussure  laiguille  de).  Il,  7-,. 

Sens  (Yonne)   11,301,  321,  302. 

I,  249,  261. 

I,  358, 

du-Rliône),  II,  3. 

Sautadel  (cascade  du),  I,  361. 

Sensée  {Un.  II,  403. 

Soustous  (et.  de),I,  324. 

Thelle  (pays  de)  [Oise],  II,  393. 

Sainte  -  Catherine  -  de  -  Fierbois 

Saut-dc-la-Cure,  II,  425. 

Sroule  (la\  I,  58. 

Souterraine  (La)  [Creuse,  I,  49. 

Théols  (la),  I,  52. 

(Indre-et-Loire),  I,  52. 

Saul-de-la-Saule  (cascade  du  , 

Sf,,t    II,  s   il.  s  ,   1.    l-,2. 

Spaillard  (le),  II,  34. 

Théoule  (Alpes-Maril.),  II,  23. 

Sainte-Enimie  (Lozero),  I,  26, 

I,  38. 

■-    ;      /                          Il      ...,    'J-,,    95. 

Stabiocco  (le),  II,  62. 

Thérain  (  e).  H,  391. 

26. 

Saut-de-Pmay  (le),  I,  64. 

Ml,              Il       -. 

.S7eii-  :l,.),  I,  156. 

Thcrmignoii  (Savoie),  II.  92. 

Sainte-Foy-la-Grande    (Dordo- 

Saul-de-Saào  (Tarni,  I,  30. 

S.-,  -iM        .1,11    224.224. 

Slenay  (Meuse),  II,  411. 

Théruiianne  fia).  H,  290,  401. 

gne),  I,  332. 

Saut-des-Cuves.  II.  4  2r,. 

s                         II. 

Stœchatles  (lies),  II,   U. 

Tbézée  (Loir-et-Cher),  I,  53. 

Sainte -Foy-Tarentaisc   .Sa- 

Saul-du-/l,   .     Il     ., 

,       Il 

Sto,-a  (golfe  de),  II,  435. 

Thiérache  (pays  de  la)  [Aisne], 

voie),  n,  132. 

.S-«1|/-,/k    /                        M          j           , 

.        Il       .  1  1      I.  358,   30.J. 

Strasbourg,  U,  420. 

II,  389. 

Sainte-Marguerite/pins  de 

SauteriM',    ..         1.      1 

,     Il    ;u. 

.S'iic  de  Bauzon  (le),  I,  59. 

Thiers    (Puy-de-Dôme).  I,  57, 

l'ile),  n,  26. 

Sauvage    |.i       .,(,,.        Il      , 

.        II.  -.18. 

Suèvres  (Loir-et-Cher),  I,  68. 

81,56,57. 

Sainte-Marguerite  (île),  II,  v9. 

Sauvegarde  ij.ic  de  .  I.  .".m 

11.    12,. 

Siiippe  (la),  II,  288. 

Thillot   Le)  [Vosges],  11,421. 

28. 

Sauvelem  (causse  de),  1,  21. 

1     ,             Il     70. 

Sully  (Loiret),  I,  66. 

Tbionville,  11,426. 

Sainto-Marie-au.\-Mines,  11, 

Sai(!)e((e  (pic  de  la),  II,  13. 

1          ,11,446. 

.Sw;ffa«(Ie),  II,  219. 

r/i/0M(le),  II,  116. 

420. 

Save  (la),  I,  295. 

s                                      1  1     .•■is. 

Superbe  (la\  II,  286. 

Thôncs(IIaute-Savoie),II,  116. 

Sainte-Maure  'plateau  de  i    In- 

Saverdun(Aricge), I,  272. 

i  ,   I,    >;in. 

.S',„a„(le),  II,  227. 

Tbonon  (Haute-Savoie),  H,  75, 

dre-et-Loire],  I,  52. 

.s-,i,<.nie  ^coldej,  II,  418. 

S,i,-e  (la),  II,  141,426. 

108,  172. 

Saintc-Menehould  (Marne  ,11. 

.Viiridi-es,  canal  de),  II,  116. 

1    210 

S„re  (chaîne  de  la  (;,an,l,--).U. 

Thoré  (lej,  I,  35. 

292,327,291. 

Savine  (la),  II,  91. 

1      1,215,217. 

123. 

Tborens(Hauto-Savoiel,II,118. 

Sainle-Suzanne  (Mayenne),    I. 

Savoie,  II,  172,  180. 

s                         II 

Suresnes  (Seine),  II,  275. 

Thoronet  (Lei  ;Var].  II,  47. 

200. 

SAVOIE  (départ,  do  la\  II.  isu 

.1-..  ,    11,270. 

Surmelin  (le),  II,  29... 

Tbouars  (Deux-Sèvres  ,  I,  .'10. 

Sainte-Ursanne(Doubs),  11,230. 

SAVOIE  1  départ,  de  la  HADTE   , 

s                 .               II      1.  > 

Suse  (Italie),  II,  69,  7n. 

Tliouet  (le),  I,  209. 

Saintes  (Charente-Inférieure). 

II,  172. 

s.    ,'                     1       II       ,  Il 

S«i/™(lac),  1,249. 

Thuès-les-Bains        (Pyrénées- 

I,  227,  233,  226,  227. 

Savoni.ieres(Indre-et  Loire  ,1, 

S,-ijiip  (1.11   \  ar  .  II    '. 

S,j,-atu  (cascade   do)   [Doubs", 

Orientales),  I,  339. 

Saintes-Maries  de-la-Mer(Bou- 

55. 

Sei/siel  i.Viii-IIaute-Sa\oie  ,11, 

II,  232. 

Thueyts  (Ardècbe\  I,  ?.c,>. 

ches-du-Rhone).  I,  373,   373. 

5afour«Me(la),n,4I9,42i,  431. 

115. 

Tabe  (monts  de),  I,  269. 

Thuilc  (la)  [Ilaute-Savoicj,  H, 

Saison  (lej,  I,  257,  203. 

Scarpe{\^),  II,  402 

S,a,,nf  lia),  II,  21,24,  22 

Taconnaz  (glacicrde).  II,  S3,  89. 

132. 

Suisse  (saut  de  la).  II,  225. 

Scberwiller  (cour  daubcige  a  , 

.S-,ci.- icaiii,  II,  5. 

Tacul  (mont  ma„c  ,lui,  II,   75, 

r/mr;ia),  11,408,  419.  423. 

Salât  (le),  I,  270. 

II,  424. 

Sidi-bel-Abbcs  (Oran),  II,  440, 

r-//ia  (la),  II,  436,  410. 

Tliuria  (mont),  II,  91. 

Saldeu  (port  de),  I,  293. 

Schirmeck,  II,  420. 

442 

TaiUebourg,  I,  227.  228. 

Tiffauges,  I,  211,  211. 

Salers  (Cantal),  I,  39. 

Si-lllestadt:  \lî,ace  1.11.420.423 

Sidi-boii-Médme    (près    Tlem- 

Tuillefer  (massif  du).  II,  96 

Tignes(Savoie),  H,  91,  132,92, 

Salette  (la)  [Isère],  II,  i4o. 

s.  Iiliif  .  1   s  l,.,,t,-urs,  II,  4>l. 

cen),II,436. 

Taillon  (le),  I,  244. 

133,  175. 

Salent  (port  vieux  de),  I,  290. 

-   1,  III.  m.    Il    421. 

^idobre  [rhnus  ,lu  ^Tarii  .  I.  7. 

Tain  (Drôme,  II,  128. 

Tille  (la),  II,  231. 

Saléve  (mont).  II,  166,  220 

^    Mu.  In     1.  .1,    1.    la     'Vos. -es 

Sieix,  II,   132,   174 

Talefre,  II,  89. 

Timgad,  II,  439,  438. 

Salieiis  (lac  des).  I,  4. 

Il    421 

Siridif  lia  .  II,  311. 

Talloires    (Haute-Savoie),   II, 

Tinée  (la).  H,  32. 

Salies-deBéarn   ^Basses-Pyre- 

ScMucht  ><'0l  de  la),  II.  41.i 

Sierck,  II,  417,  426 

Tiouré{\e),l,  365. 

nées),  I,  276. 

Schneeberg  (le),  II,  418. 

.\„^,;-oz    (gorges   du),    II,    120, 

Talmont  (banc  de),  I,  298. 

Tirepied  (Manche),  H,  311. 

Salies(duSalat)[Ariegel,I,271. 

Scor/f  (le),  I,  158. 

118,  120 

Talmont  (Vendée),  I,  215, 

Tiretaine  (la),  I,  58. 

Salins  (Jura),  II,  222.  232. 

Sebaou  (oued;,  11,  441. 

s„,  il,.  .  Il    liii. 

Tamar.s(V„r,,  11,  9. 

TiVei-i  (massif  dcl.  H,  441. 

SalinsiVieux  et.Neuf  [Var^  II. 

.sVc^Hautdu).  11,  285. 

Sedan     ordonne-,  1,  II,  411,   U. 

s          ,           1  II                   ^"            '     ■''.' 

71...  (.     ...1  .le  ,11,  74. 
/  '  ..",         '■  .  I,  8. 

Tizi-Ouzou   (Kabylio  algérien- 
ne), II,  442. 

Salins-les-Bains  Savoiej.ll.  lu, 

Sédelle  lia,  1.  49,  50. 

s                                    1 

1,111.  1  M,;.-     Seine-Inféricurel, 

Tlemccn  (Or..n.  II,  436,  445. 

133. 

6Ve(lai,  11,311. 

s  ,1,   1,  1.,,  1  1  11,1      ^  ,,  1  ,,      1 

11,    .s.. 

Toirac  (Lot),  I,  30. 

Sallanches(Hf-Savoie),II,75 

Seebach  (le),  II,  423. 

Jll,. 

T<;,eh,'  (bief  de  lai,  II,  230. 

Tonque  (lai,  I,  359. 

Salla:  (mont>,  11,222. 

Sées(Orne\  11,306. 

^■„„l,lon  fvillape  ,l.i  .  II    iC4. 

Taiilay  (Yonne),  II,  301, 

Tonnay-Chareiue      (Charente- 

Salles-/a-5oiiw  .iveyron  ,1.90. 

Ségala  lie),  I,  40. 

Slun     Suisse  ,  II.  104 

T„piaz  (la),  II,  90. 

Inférieure),  I,  228. 

Salon  (le),  II,  233. 

Sègre  (le),  I,  240,  337.  253 

.S-,o.(/-'    lai.  I,  ->s. 

Tarare  (Rhône),  I,  368  ;  II,  238. 

Toiineins   (I.ot-et-Uaronno),   I, 

Salsos  (Pyrén.-Onent.),I,  344, 

Segré(Maiuc-et-Loirei,  1,  li'j, 

s.radan  (Hautes-Pyrenees'.  I. 

Tarascon.II,  159. 

Saltine  (la),  II,  105. 

202. 

Tarascon  (Ariègc),  I,  271,   307. 

Tonnerre  (Yonne),  II,  319. 

Saluées  (Italie),  II,  69. 

Seiche  (lai,  I,  164. 

Sistcron  ' Basses-  V.1  pes  1 .  II,  1 45, 

rara!.o(le),  II.  63. 

Tonquédec  (château  de).  I,  150. 

Salzbronn,  II,  417. 

Seiqne  (col  de  la),  11,72,  90. 

198,  145. 

Tarbes   (Hautes-Pyrénées).    I, 

Torche  (anse  do  lai,  I,  113. 

Sambre  (la),  II,  408,  412. 

Seille  lia),  II,  235,  426. 

S,^  Fouis  (Var,  II,-. 

264,  305. 

Torclies  (cime  des),  II,  94. 

Samoens,  II,  172. 

Sein  (femme  delile  de),  1,142 

Si\t,  II,  112 

Ta, des  (la),  I,  52. 

Torrents  (canal  desi,  II,  4o4. 

Sanary    (Saint-Nazaire)    [Var  , 

Sein  (ile  de),  I,  141. 

si/uii,  I,  155. 

r,irdoi,-e  (la),  I,  226. 

7-osas  (col  de  las),  I,  294. 

11,5. 

Semé  'la).  II',  264. 

sKu-urs.  II,  167,  168. 

Tardonnenche  (mont  de'i,  I,  s. 

Touat  (le),  II.  438. 

Sancerre(Cher),  1,65, 115. 

SEINE  (départ,  delà),  II,  339 

Sobe  (port  de),  I,  290. 

Tarentaise  (Savoie),  II,  132. 

Touët-de-Beuil,  H,  33. 

Sancy  (burons  du),  I,  11. 

Seine  {affluents  de  droite  ,  II, 

■Soissons  (Aisne),  II,  293,  335, 

Tarentaiso  (coiffure  de  la),   H, 

■1-ouggourt  (Sahara),  II,  .'.SO. 

Sancy  (pny  de),  I,  12. 

S85. 

291,  336. 

175. 

Toul-Goiilic.  1,  158. 

Sangatte    (Pas-de-Calais),    II, 

Seir.e  (affluents  de  gauche),   II, 

Soisv-sous-Etiolcs     (Seinc-et- 

Tarn  (Ici,  L  25, 

Toul  (Meurthe-et-Moselle),   II, 

400. 

296. 

Oise),  II,  269. 

TARN  iiléj.art.  du),  I,  312. 

426. 

San/juinaires  (îles),  II,  57. 

Seine  (estuaire  de  la),  II.   282. 

So((formation  du),  le  labourage. 

Tarn    aflliienls  du).  I,  31. 

Toulon  (Var),  II,  6,9,45,6  4  9. 

Sanguine!,  I,  324. 

Seine  (la)  à  Saint-Aubin,  II,  282. 

la  moisson,  Téleva-e,  I,  1,  2. 

TARN  ET-GARONNE(départ.  do,. 

Toulnubre  (la\  II,  2. 

Sanine  (la),  U,  224. 

Seine  dans  Paris  (la),  II,  27o. 

Solenzara,:la),  II,  62. 

1,315. 

Sanon  (le),  II,  427. 

Seine  (la)  de  Paris  à  Houe.,,  II, 

Solcsmes  iSartlie',  I,   200.   200. 

Tarlai/ine  (le),  II,  GO. 

Toulouse    (Haute-Garonne),    I, 

Santerre  (Gironde),  II,  395. 

Sul  fi-a,„'ais.  I,  1. 

Tascou  (le),  I.  31. 

309,  308  à  313. 

Sanloire  (la),  I,  38, 

Seine  (la)  de  Rouen  à  la  mer,  II, 

Sulignac  (Ilaute-Vienoe),  I,  05. 

Tas-de-Pois  (les),  I,  139. 

Touques  {\a,\,  II,  305. 

Sanxay  (Vienne),  I,  207. 

281. 

Sdogne,  I,  55,   109. 

Talihou  (ile  de)  [Manche],  II, 

T-ow  (aiguille  de  l.j.  H,  90. 

Saône  (la).  II,  232. 

SEINE  ET-MARNE    Méparl.  .le  , 

Sologne    oui,  I,  109,  110. 

314. 

Toui;iine  (las  I,  70. 

SAONE  (départ,  de  la  HADTE-i, 

II,  33  i. 

.So/iia7i(le),  II,  235. 

Taute  (la),  II,  310. 

Touraine  (châteaux  de),  I, 

II,  248. 

SEINE  -  ET  -  OISE      .iéi.ait.    .le. 

.So»,(chaincauGmu,M,II,i23. 

Tavigiiano  (Le)  [Corse],  II,  60. 

128. 

SAONE -ET -LOIRE     (départ.    ,io 

Il,  368. 

SommaisMCiMeusel,  H,  292. 

Tazenat    (gonr    de)    [Puy-de- 

Tourcoing  (Nord),  II,  406. 

la).  II.  249. 

SEINE  -  INFÉRIEnRE  (départ,  do 

SOMME  (départ,  de  la),  II,  395, 

Dôme],  I,  17. 

roumciile  (la),  I,  43. 

Saonrlle  (la),  II,  408. 

la),  II,  385. 

.Vommeda),  II,  389. 

Tebessa  (Constantino),  II,  439, 

Tournette  (lai,  II,  75. 

Saou    (forêt   de)    [Drôme],    11, 

Scinleiii  (Ariègé^,  I,  272. 

.S'owme  (côtes  delà).  H,  39i. 

441. 

Tournetle   (la)  [Haute-Savoie), 

128,  142. 

Sétindre  i\ai),  1,363. 

Somme  (les  HortiUonnagcsi,  II, 

Teil  (Ardèche),  II,  128. 

H,  118. 

Sappetj  (le),  II,  123,  137. 

5e;te(la),  II,  391. 

389, 

Télégraphe  (fort  du),  II,   137. 

rotiniiCT- (mont),  II,  121,  221. 

Sarlat  (Dordogne,,  I,  228,   328, 

Selles-sur-Cher  (Loir-et-Cher), 

Si.mme-Soude  (la),  II,  288. 

Teil  (le),  II,  435,  436. 

Tournocl  (Puy-de-Dome),  I,  .S4. 

331. 

I,  53. 

Somport  (le),  I,  290. 

Tenay  (Ain),  II,  228. 

Tournoël  (château  de',  I,  82. 

Sarrancolin(Hautes-Pyrénéesj, 

Sfliine  (la),  11,311. 

Sonnant  vie),  U,  133. 

Tence  (Haute-Loire),  I,  61. 

Tournon  (Ardèchc),  I,  382;  II, 

I,   275. 

.S-emé„e(la),  61. 

Sor  (le),  I,  35. 

Tenile  (col  do),  II,  68. 

128,  127, 

Sarras(Ard6che),  1,368. 

Seméne  (vallée  .le  lai.  I.  62. 

Sorède  (Pyrén.-Orioni.),  I,  2:;i. 

Tendon   (cascade  du),   II,   426, 

Tournoux  (B>"-Alpcs),  H,  1 15. 

Sarrasin  (bief),  II,  232. 

Semnon  (le  ,  1,  lf,3. 

Sorèze  (Tarn),  I,  6. 

427. 

T-oi.r  lionde.  II,  89,  74, 

Sarrasins  (les),  II,  16. 

Semnoiu  vallée  du  .  I.  164. 

Sorjue  (la),  11,130,  130. 

Tendre  'mont),  11,221. 

Tour  Ronde,  II,  74. 

Sarre  (la),  II,  420,  426. 

Senmo: (le),  II,  119. 

Soriiin  (le),  I,  62. 

Tcniet-el-Haad,  II,  436. 

Tours,  I,  72,  127,  125  à  129. 

Sartène  (Corse),  II,  59,  63,  60. 

Semouse  (la),  II,  233. 

Sospel  (pont  de),  II,  68. 

Termignon  (Savoie),  II,  136. 

Tours  (la  Loire  4),  I,  71. 

SARTHE  (départ,  de  la),  I,  202. 

Semouze  (bords  do  la),  II,  417. 

Soubeyrols  (lac  de),  I,  4. 

Terrible  .mont),  II,  223,  230. 

Tourville  (la),  II,  305, 

4G4 


LA     FRANCE 


Toutainvillo  (Eure),  II,  Sur,. 

r^M^los),  II,  116. 

IW,-„„;do„tde),„,222. 

Vienne  (la),  I,  45,  209. 

Viviers  (Ardèche),  I,   384  ;  II, 

Tuuvre  (la),  I,  226. 

Usson  (cbàleau  d'),  1,307. 

Vaul.t  (Isère),  II,  140. 

Vienne  (la)  à  Chinon,  I,  47. 

128. 

Tramefeu.lle  (le),  II,  .'îoc. 

Ustaritz  ■B"'-Pyrénéos),I,  257. 

Vau:  (la),  II,  292. 

V.enne  (la)  à  Limoges,  I,  46. 

Vivonne  (Vienne),  I,  208. 

Traniozaygues  (vallée   de),    I, 

Utelle,  IL  32. 

Vecchio  (le),  II,  61,  63. 

VIENNE  (départ,  de  la  HAUTE-), 

n.-e.-!/  (le),  I,  62. 

277. 

Utelle(Alpes-Maritimes;,n,33. 

Vogélaliou  méridionale,  II,  13, 

I,  94 

Vizille  (Isère),  II,  139. 

Trans  (Var),  II,  47. 

UzerchB,  I,  92. 

14,  15. 

Vienne  'moulin  sur  la),  1,45. 

Vizille,  II,  186,  192. 

Trai  pe  (la)  de  Solign>   [Orno] 

Uzerche  (Corrèze),  I,  44. 

Yérjre  (la),  I,  200. 

l'wMIa.n,  2s7 

Vizzavona,  II,  63. 

I    198 

Uzès,  I,  383. 

Yday  (le),  I,  5,  100. 

VierzoniLoir-et-Clier),  I,  52. 

Vi::a!>ona(colde),II,  58,63. 

T)  Jip;s(rrct  dD    II   2   1 

Vaccarés  (étang  de),  I,  374. 

Yénasque  (brèche  de),  I,  292. 

Aigan  ,Lo)  [Gard],I,  358,380. 

Voids  (ru  des),  II,  42(.. 

T,  neitetlr   c  .1   le  la)   Il    os 

Vailly  (Aube),  II,  292. 

Vence{la),  II,   134,  411. 

Vigne  (la),  II,  3ii3. 

Voie  Aureliouue  (la),  II,  4!. 

7    ;        1       II    l 

1  ail- (le),  II,  417. 

Vence(Alpes-Marit.),II,27,  38. 

Vignemnle  (le),  I,  239,  240,241, 

VoiesromainesdesAIpes,II,7j 

Tra,as(Lp  [\  ir    II   21    2     21 

l-disMla),  II,  410. 

Vendée  (la),  I,  215,  216. 

243,  247,  241,  242,  243. 

Voire  (la),  II,  134. 

TrL  1  s  (\al    1  Vraii    L»i  a^ii   ) 

Va;  (lacs  du).  II,  225. 

VENDÉE  (départ,  de  la),  I,  218. 

Vl-liei      \os^-,  s,IL425 

Voise  (la>,  II,  303. 

I    ■>  0 

Yal.nsére^W,  132. 

Vendôme  (Loir-6t-Clier;,  I,  us. 

1           '  .    ./      .        ,11,   423,  422 

Vvlane  (la),  I,  9,  302. 

TiciiKT    (Côtes  du  Nord)      I 

Valais  {\e\  II,  104. 

164,  194,  195. 

1                   1      1     1     ■ 

Voleans  d-Aui>enjne,  I,  11 

loi    1    1 

Valbéle  (Basses-Alpes\  II,  9. 

Vendres  (étang  de)  [Pyrénées- 

\                    \    i           \l   ,1,      I,   266 

Vollces  (étang  des),  I,  370. 

Trc,.mi     (tombeau    do   saint 

Valbonne  (valli-e  de).  II,  236. 

Orientales],  I,  349. 

\.i    1  -1,1     1   ,       ,    ,  1   Lalie,,I,55. 

\uhj,iue(\au  11.  419,   ,26 

\\es     I   150 

V'-.M/e«  (trouée  de),  II,  418. 

Xéia'un  (le).  H,  138,  138. 

\iIliid-(  Ueiie,  11,100. 

^"I^        i'i           1     !,„      I    s, 

Trei.na.    Corrèze)    I    ^4  93 

Valdoniello  (lorêt  do)  [Corse], 

Vénéon(pontsurle),II,97,  101, 

\illaids    les)  [Savoiej,  II,  95. 

\    1             1              II         ,         1 

T  datil,  (^lauerde)   II    lo 

II,  60. 

Yeni  (val),  II,  76. 

\dhirds  (\allée  des»,  II,  177. 

\  .          Il           1              1       , 

Trtlazi  (Manie  cl  I  oire     I      t 

Valençay  (Indre),  I,  53. 

Venngp  (la,  IL  106. 

un,   (x.il  de),  II,  420. 

VOSGEi        ,    ,        1          II     , 

Trciiil  ladi  (La    (  1  aioutL  Iule 

Valence  (Drôme),  II,  194. 

YeiUoti.r  (le  ,11,  i;9.  129 

\.ll.l".ii,  11,375. 

I  uig,  s  ■  .ispi-ct,  lorme,  struc- 

riLurc    I    "il   229 

Valence-sur-Rhone  (Drôme),II, 

Yenlr<:ll  ,}r  (,r.n„l-    ,    II,    jlS, 

N  ill    li.  u-lcs-Poéles   (Manche), 

ture),  II,  415. 

Trémentincs    \    iiki)    I    210 

73,  74,  128,   19.5. 

Vcrberir  ,(iis,.:,  11,  -n. 

Il        12 

Yosqes  (climat  des),  II,  522. 

Il   piss,  ^(liaii   les    1   1.1  141 

Valenciennes   (Nord),   II,    404, 

Yercnrs  iW).n.  v.::..  ivr,,  m. 

\ilb'l\rard      (Scme-et-Oise), 

Vosges  cristallines,  II,  415. 

Tieport(Lel[Scinc  Intcricure 

405,  405. 

Yerdo)!  (le),  II,  146,  147. 

II,   290. 

Vosges  (faune),  II,  421. 

Il   318    318   391 

Valentin  (le),  I,  262. 

Verdun  (gorges  du,,  II,  U6. 

Villofi-ancheiAlpes-Maritimcs), 

\"os,ycs  (flore,  forêts, pâturaL-es), 

Tièves  II   426 

Valfrancesque  ou  Vallée  fraii- 

Verdun  (Meuse),  H,  41o,   413, 

II,  37,  238,  37. 

II,  420. 

Tie%oux  (Ain)   II   23S   23i 

çaiso  (Lozère),  I,  360. 

411. 

ViUefranclie  (Haute-Garonne), 

Vosges  gréseuses,  11,  417. 

T  larjo:  (les)   I    151 

Valnaudémar  (le),  II,  140. 

Verdun-sur-Doubs     iSaôuc-ct- 

I,   307. 

Vosges     (Hautes,     Basses     et 

7i  ail  (le)   I   52 

Valinco  (le),  II,  63. 

Loiro),  II,  234. 

Villefranche  (Rhône),  II,  208. 

Moyennes),  II,  418. 

Tiiego(v„lleo  de,   II    90 

Valjouffrey  (le),  II,  140. 

Vergio  (col  do),  II,  58,  60. 

ViUefranclie-de-Conflent  (Pyré- 

rosées (minerais  et  eaux  miné- 

/•n«l< (Suisse)  II    IOd    105 

Vjlage  (pays  du)  [Haute-Mar- 

Vernahon lia).  H,  134. 

nées-Orientales),  I,  340. 

rales  des),  11,417. 

7',i».n({glacierdu),  II    jo 

ne],  II,  291. 

Venazobres  (la),  I,  .357. 

VillefraneliH     de     Rouergue 

Vosges  (foret  des)  II  420 

7,ie«x(Ie)   I    150 

Vallauris(Alpes-Marit.),  II,  26. 

Verne  (Chartreuse  de  la)  [Var], 

Aveyron)    I   33     9 

VOSGIENNE                                d      a 

h.-oes  (anciens  paj s    1.       II 

Valleraugue  (Gard),  I,  3:.8. 

II,  15. 

\    loneuve  (Lot  e   Oaro  ne    I 

1 

VallcsiJir   pavs  du  ,  I,  3il. 

Vornet-les-Bains      (Pvrénées- 

319 

T,  ul  !  (aiguille  du     II    80 

Valli...    ].,'    n,  ■-',-. 

Orientales),  I,  340,  339. 

^  lleneu  e    s  r    Lot       Le    e 

I 

7,        s,     e    la     I     11 

V(W/.' .'     ■•  i  -     '     11,  lô. 

Verneuil  (Eure),  H,  304,  375. 

Garo  ne     I    36 

7      »  l,eckes    (liloiit  des)    II 

Vernier  (marais),  II,  282. 

\  lie  eu  e     s  A    „no     II 

16 

U 

Valli.H    i-  ',,■'"'-),  II,  .-.7. 

Vernon  (Eure),  H,  280. 

132 

I 

Trois  Moutiers  (coiffure  de)    I 

Vallorbc,  U,  219. 

Véron  (le),  I,  125. 

^                                                 3  9 

\    u               V  d          s      II 

209 

Vullorbe-PontarUer  (col  de),  II, 

Versailles    (Sciue-et-Oise),    II, 

Troneais  Allier)   I   52 

219. 

368,  369,  370. 

1      n  (  ol  de    II  90 

Ti        L         ICI    r,    I    1<15 

Vallouse  (la),  II,  227. 

Versant  lorrain   (eaux  du),  II, 

1                e     II    1  2 

T                M                 11  lurbie) 

Valmy  (Marne),  II,  292. 

424. 

1 

1                            I 

Il    42 

Valognes  (Manclie),  II,  381. 

Verse  (la),  II,  293. 

\  1  e       er      6e  no  I          e     e 

\ 

/                            1              267 

Yalpai/elle  (la),  II,  13. 

Yersuix  (la),  II,  229. 

II      12 

^                       II  4 

/                                          kj     I     244 

Yalromeu  [pays  de)  (Ain),   II, 

Yerl,'  (aiguille),  II,  76,  89.  90. 

^     e  s  Co  t    e  s       \.              I 

1                       1                        4   4 

Vonou  (Loire-Inlei-.),  1,  211. 

29 

\    ss                 e     U     2          3 

ValsiArdèche),  I,  365,362. 

Vcrtrieu  (Isère),  H,  116. 

■V  1  e  s  sur  Me      C      ados     II 

^\es  er  n„    II   420  42 

282   283,  285 

Vais  (château  de),  1,87. 

Vorvins  (Aisne),  11,335. 

30 

V\  sepi     (la     II       I 

T,     1  /)  il  n     T  "I 

Valseneslre  (le),    11,  140. 

resïi-ella),  II,  303. 

A         s  xe     H     Saône     II  -3i 

A\              P            r    a       II     00 

Tr          1     ^          I       r)  Il    11 

Vn/secine  (la),  II,  114,  -.28. 

Yesie  (la),  II,  288,  292. 

\     e      le   Ca    alos     II    3 

^ 

Ti    \                    1            322  1  326 

Valserine  (la)  à  Bellcgarde,  II, 
114. 

Vesoul  (Haute-Saône),  U,   248. 
Yésubie  iXa),  II,  33. 

\  U     Val  ou  se   Hautes      pe 
II    143 

1 

/                                       1    1 

Vannes  (Morbihan),  1,188,187, 

Vevey  (Suisse),  II,  108. 

^      e  eux   (Pas  de  Cala  s      II 

1 

1  1  11     (1     u        1        it     (.rji\ 

188. 

Ycijle  (la),  II,  235. 

400 

■i                                            I   212 

Morbiliaiij  I    loj 

r„ii..-..<.,  IL  91,92,93. 

Veymont  [Grand-),  II,   llo. 

\  tieu   le)  II    395 

)           e         \e     e       I 

Tulle  (Corrèze),  I    93 

Vans  iArdCLhci,  I,  363. 

Veyre  (la),  I,  58. 

l            e  (n  on      H 

î            I 

Tuquerow/e   244    21"    249 

\-«,-(le),  IL  31. 

Veys  igolfe  des).  II,  310. 

\       a  I3   é  é  s  0          ae      I 

1               I 

Turbie  La)  [A  pes  Maritimes 

VAR  (départ,  du),  IL  45. 

re,-/(oii  (le),  H,  95. 

I                   II 

II    1  1    44 

V«r  (gorges  du),  IL  31, 

Vézolay  lYonnc  ,  II,  298,   320, 

290 

YONNE          ad            I  3 

T  ,  :,      (U)    Il    23G 

VarangéviUe  jMeurtlio-el-Mo- 

297,  298,  299,  320. 

\\                       I                        II 

I  H   nn     torrèzi     I    43     ii 

selle),  II,  427. 

lV.-c,r  lia).  I,  41. 

i 

3  b    316 

tiuMI)   II    114 

V„rem,e  (la),  I,  125,  201. 

VV.-(-™cnla),II,116. 

II    2   6 

ise            II    4 

Usines  (Snoit)    II    H! 

Varennes  (Meuse),  II,  292. 

Yezouse  (la),  II,  420. 

b      II    3   8 

Issngeau      (Haute  Lo           I 

/;.(l|rfe  fltswns    II    6- 

rnrs(col  de),  11,75.  115. 

Yiaur  (le),  I,  34. 

1      311 

61     00    62 

Umio  (il  Ciuj  a,  II    o8 

Vassy   (Haute-Marne),  II,   326, 

Vicdeasos  (le),  I,  269,  306. 

\ircu,\iArdennes),  II,  412. 

Yvetot  (Semo-Infér.),  II,  385. 

Ur   I  338 

286. 

Vichy  (Allier),  I,  19,  56. 

V»o(e  (saut  do  la,,  I,  4  1,44. 

Yvette  ({■),  11.302. 

UrJos(B     -P\  renées)   I'    «  3 

Vaiibocourt  (Meuse),  II,  292. 

Vic-sur-Cère  (Cantal),  I,  40,  41. 

Vis  (la),  I,  358. 

Yzenre  (Aller),  1,106. 

Uriigc  (IsèiO    UJ.   190 

r<m/-/n;r(lac),  I,  207,  316. 

Vidauban  (Var),  II,  18,  18,  46. 

Viso  (mont).  H,  67,  6.S. 

Zab  (monts  du).  II,  438. 

Ib-ucine  (1)1    15 

VAUCLUSE  (départ,  de).  II.  200. 

Yidom-le  (le),  I,  359. 

Vitré  (Ille-et-Vilaine>,    I,   163, 

Zahrez  (chotts),  11,  438. 

Ussat  lAriô^e)  II  soi  a   i    >-4 

Vauclu^e  (fontaine  de).  H,  130, 

Vie  (la),  II,  306. 

190,  162,  163. 

Zibane  (les),  II,  439. 

287 

130. 

Viella  (Val  d'Aran),  I,  266. 

Vitry-le-Franeois   (Marne),   II, 

Zibaiis  (puits  dans  les),  II,  441. 

Ussat  les  Bains  I    287 

Vaucouleurs  (Meuse),   II,   410, 

VIENNE  (départ,  do  la),  I,  221. 

287,  288,  327. 

Zicavo  (Corse),  II,  59. 

Usse  (Indre  et  I  oirc     I,  52 

411. 

Vienne  (Isère),  II,  74,  127,  181, 

VitleUVosgesl,n,  417. 

Zolle  (vallée  de  la),  II,  433. 

Ussel(Corrùzc)   I    J2 

Vaudrouil  (Le)  [Eure],  H,  304. 

126,  127. 

Vivario,  II,  62. 

Zorn  (la),  II,  418,  420,  423. 

4422  17 


Piris.  —  In 


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