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PROFESSOR J. S.WILL
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LA FRANCE
PROTESTANTE
GENÈVE. — IMPRIMERIB SCHCCHARDT
LAFRANCE
PROTESTANTE
MM. EUGÈNE ET EMILE HAAG
DEUXIEME EDITION
sous LA DIRECTION
DE M. HENRI BORDIER
TOME SIXIEME
PARIS
LIBRAIRIE FISCHBACHER
SOCIÉTÉ AKOKTME
33, KUE DE SEXtre, 33
1888
LA FRANGE
PROTESTANTE
EASME (Léonard), pair de la commune
de La Rochelle, marié à Jacquette Fran-
çois, qui était veuve en 1628. Jacques,
leur fils, écuyer, s»' de Lugette (ou Louyré ?)
était avocat à La Rochelle. Un Easme,
d'Arvert (Charente-Inf.), abjure à la Ré-
vocation, « pour obéir aux ordres du Roy. »
Cependant, la famille Easme ou Easme de
la Croix, persista malgré cette défection
contrainte et extérieure dans la commu-
nion chrétienne réformée, où mourut, le
10 mars 1877, âgé de 84 ans, Aimé-René
Easme, né à Etantes, lieutenant de vais-
seau. (Richemond).
ERERARD (La veuve), du Dauphiné,
réfugiée à Genève à l'âge de 90 ans, assis-
tée et prise en pension dans cetteville,
1687. — (François), dernier pasteur fran-
çais, vers 1810, des églises françaises de
Swabach et d'Erlangen en Ravière.
ERRAY (Jean), du Vivarais, prédi-
cant, assisté à Genève, 1709 (Rourse fran-
çoise). Voy. mss. d'Ant. Court, n» 17 R,
p. 150. MM. Haag l'appellent Ebrui dit
Saint-Paul [VII 353 a].
ÉCHARD (Samuel), de Pont-de-Vesle,
étudiant en théologie <à Genève (Samuel
Echardus pontevelanus), 1606, pasteur
aux Vez en 1617. — Jean de L'Echevin,
otïïcier dans l'armée hollandaise, 1717-22.
ECK (Georges), de Strasbourg, ne nous
est connu [Haag, IV 532] que par l'ou-
vrage suivant, sur le titre duquel il a pris
la qualité d'étudiant en théologie : Helio-
dorus, ein schôn neu Gomœdia, in lat.
Sprach, beschrieben von M.-J.-P. Crusio,
iibersetzt durchM. G. Eck; Strasb., 1617,
in-8o.
ECKARD zuM Treubel [Haag, IV 532]
que d'autres écrivent Eccard de Drubel
{Bull, 1874, XXm, 494) était un patri-
cien de Strasbourg qui embrassa la Ré-
forme avec ardeur et qui, par sa loyale
parole de soldat aussi bien que par ses
écrits enthousiastes, contribua fort à en
répandre les principes dans son pays. La
connaissance qu'il avait de l'Écriture
sainte était des plus solides. Il inclinait
vers les opinions des anabaptistes et re-
baptisa lui-même, et à la fois, trois de ses
fds dont l'aîné avait sept ans, disant que
les enfants, qu'ils aient un au ou qu'ils en
aient dix, sont toujours des enfants. Ce-
pendant, sur les reproches qui lui furent
adressés, il essaya de se justifier dans un
écrit (daté du 1er mai 1538) qui n'a pas
vu le jour, mais que l'on conservait à la
bibliothèque de Strasbourg dans la Collec-
tion Schad. Sous d'autres rapports encore,
il s'éloignait du sentiment général des
Réformateurs : il ne croyait pas à la divi-
nité de Jésus-Christ ou tout au moins il
ne l'admettait pas sans réserve, l'Écriture
ne parlant que d'un seul Dieu. Personne
d'ailleurs ne se montra plus que lui par-
tisan de la liberté de conscience, ni plus
ennemi des vices qui affligeaient les âmes
pieuses de son temps et qu'il reprochait
aux pasteurs strasbourgeois de ne pas
combattre avec assez d'énergie. On a de
lui :
I. Ein demUtige Ermanung an ein
gantze Christenheit (Humble représenta-
tion à toute la Chrétienté) ; Strasbourg,
1521, 22, 23, in-4o. — « Je ne suis, dit-il,
ni luthérien, ni antiluthérien, mais un
simple laïque pressé d'élever la voix con-
tre des abus qui soulèvent son indignation.
Tout est vénal dans l'Église, et moi qui ai
parcouru tant de pays^ la Turquie, la Va-
VI. 1
ECKARD — EHRLEN
lachie, la Podolie, je n'ai rencontré ni
secte, ni religion qui offrît rien de pareil.»
II. Eyn christelich Lob und Vermanung,
s. 1., 1524, in-4o. — C'est un éloge de la
ville de Strasbourg, dans lequel il exhorte
les magistrats de cette ville à persévérer
dans la voie où ils étaient entrés d'autori-
ser la prédication des réformes.
III. Eyn christlich bryderlich tremvlich
Warnung vor Auffrur und trostlich bes-
tendig bey dem Evangelio zu beharren,
1525, in-4o.
IV. Da gloriam Deo. Von dem einigen
Gott. von dem Sun Gottes. vom Freuden-
reichen, etc. ; s. 1., 1534, in-4o. — Livre
dans lequel sont exposées ses idées sur les
dogmes du christianisme.
V. Bericht und Anzeyge zu Lob undEe-
ren und Preiss Gottes, aller Menschen und
Creaturen ; Strasbourg, 1539, in-4o. —
« Épanchement d'une âme pénétrée de
l'amour de Dieu, monument remarquable
de piété et de talent poétique » (Haag).
Eccard termina sa carrière vers le mi-
lieu du siècle au château de Hindesheim.
Il avait épousé une di'e de Buttenheim,
dont il eut, outre deux filles, cinq fils :
EcKARD, NoÉ, Gabriel, Salomon et Abra-
ham. Gabriel mourut, sans enfants, en
1591, après avoir été cinq fois Stattmeister
de Strasbourg, et en lui s'éteignit la fa-
mille.
ECMAN, famille d'artistes parisiens,
originaires de Malines. Edouard Ecman,
graveur sur bois, et Marie Saulnier sa
femme eurent entre autres enfants : Ni-
cole, mariée en 1655 à Abraham Meus-
nier, architecte ; Antoine, marchand, né
en 1640, marié en 1680 avec Anne Godin ;
Jean, peintre du roi (pour la miniature),
admis à l'acad. de peinture, le 3 août 1675,
mort le 16 juill. 1677, marié en fév. 1671
avec Catherine fille du peintre Guillaume
Briot ; conf. t. III, col. 156. Edouard est
l'auteur d'une trentaine d'assez belles gra-
vures sur bois énumérées dans les recueils
de Florent le Comte, Papillon, Brunet et
Le Blanc. — En février 1681, Paul Éras-
mus, orfèvre à Paris, fils de Henri Éras-
mus, marchand à Bordeaux, et de Mar-
guerite Henry, épouse au temple de Cha-
renton Catherine Briot, veuve du peintre
Jean Ecman.
ÉCRIVAIN (Pierre), de Gascogne, mar-
tyr en 1553, voy. 1, col. 72.
ÉCROLEAU (Jeanne), de La Trem-
blade, 40 ans, assistée à Londres, 1708.
— Mi'e Édeline, mise chez les jésuites de
Caen, 1686 (Tt 317). — Édiene, ancien
d'Anduze, député au synode de S'-Jean de
Gardonenque, juin 1669 (Tt 253). — Ni-
colas Édon, du Vivarais, cultivateur, et
Jacob Édon, du Dauphiné, régent d'école,
réfugiés à Lausanne avec leurs familles,
1740. — Effrie, ancien et scribe du con-
sistoire de La Rochelle en 1650, Bull. VI,
8. — Égouin, voy. Aigouin ; Éguisier,
voy. Aiguisier. — Égoulan, gentilhomme
de Touraine, poursuivi judiciairement en
1685 pour avoir soustrait sa fille nouvel-
lement née au baptême de l'église romaine
(Tt Tourlet). — Isabeau EguUonne, de
St-Martin en Cévennes, réfugiée à Lau-
sanne et décédée à l'hôpital de cette ville,
avril 1689.
EHRLEN, famille alsacienne, originaire
du village de Wasserburg sur les bords du
lac de Constance et venue s'établir à Stras-
bourg, à la fin du XVIme siècle, pour y
professer librement la religion évangélique.
C'est là que naquit, 20 juillet 1668, Jean-
Jacques Ehrlen, pasteur à Quarzenheim
en 1692, à Heiligenstein en 1696, à Stras-
bourg de 1703 à 1730, année de sa mort.
Il était pasteur de la paroisse de Sie-Au-
rélie et chanoine de S^-Thomas. On a de
lui un manuel pour la consolation des ma-
lades : Geistliche Krancken-Cur, aus der
himmlischen Seelen-Apotheck der H. Schrift,
mit auserlesenen Sprûchen, geistreichen
Gebeten, Scuffzern und Gersengen, christ-
lichen Herzen in mancherley Leibs u. See-
len Kranckheiten bis in letzten Todes-
kamff... ; Strasb., J.-H. Heitz, 1740, petit
in-8o de 772 p. et 8 d'index (autre édition,
749 p. in-12), orné, en tête, d'une bonne
gravure de Liitherbing représentant un
pasteur au chevet d'une femme malade.
J.-J. Ehrlen fut marié deux fois : 1» en
1696 avec M. S. Huber, fille d'un des pas-
teurs de la ville, 2° avec N. M. Engelhardt,
le 26 oct. 1712. l\ eut 15 enfants de ses
deux mariages et parmi eux Prisca Bar
BARA Ehrlen qui fut la mère de l'helléniste
Schiveighseuser . Une autre de ses filles,
Marguerite-Elisabeth, épousa en 1713
J.-Fr. Busch, chirurgien à Ribeauvillé,
dont le petit-fils fut Frédéric Busch, éru-
dit, né à la fin du XVIII™e siècle et mort
le 10 mai 1855, qui publia sous le titre
EHRLEN — EISENMANN
6
Les découvertes d'un bibliophile, la descrip-
tion d'ouvrages immoraux inspirés par la
religion romaine. Il s'agissait principale-
ment d'un Guide du confesseur, rempli de
•questions révoltantes que le prêtre devait
adresser aux époux, imprimé à Lyon et
approuvé par l'évéque de S'-Flour. Voyez
sur cet ouvrage : Lettre à M. le cardinal-
archevêque de Lyon sur la querelle de
l'Université et de l'Épiscopat et sur les
Collationes Practicse à l'usage du sémi-
naire de S^-Flour ; par Ath. Goquerel ;
Paris, Cherbuliez, 1844, in-8o, 32 p. (Elle
a paru d'abord dans le journal Le Lien).
Jean-Frédéric, docteur en droit, profes-
seur de droit romain à l'université de
Strasbourg. Il mourut dans cette ville en
1775, laissant un grand nombre de savan-
tes dissertations : I. De diis et deabus
Gentilium in sacra Scripturd memoratis,
1730, in-4o. — II. De situ Paradisi ter-
restris, ad illustrandum locum Gen. II,
8 seqq., 1731, in-4". — III. Dissert. I et
II de occupatione rerum immobilium.
1737, in-4o. — IV. De potestate régis Ro-
manorum, 1764, in-4o. — Y. De prses-
criptione, 1764, in-4o. — VI. Vendiciœ
novse Gratianl dogmatis de prxscriptione,
1767, in-4o. — VII. De insedificatione,
17€9, in-4o. — VIII. De testamento filii
familiâs, 1770, in-4o. — IX. Institutions
au droit public d'Allemagne, 1771, in-8o.
Georges-Godefroy, né le 10 nov. 1717,
pasteur à Ribeauvillé en 1733, mort pas-
teur au temple-neuf de Strasbourg en
1790. Il prononça, l'année de son instal-
lation, un beau discours funéraire : Lei-
chen-Rede bey Reerdigung der tveyland
hoch-edelgebo7'nenMaria-MagdalenaReic}is-
hoffer, épouse de J.-J. Wiltmann, conseil-
ler de la cour des Deux-Ponts à Ribeau-
villé ; Strasbourg, Sim. Kiirsner, in-4o. —
Un de ses fils, Casimir Ehrlen, juge à
Osnabriick, mourut à Strasbourg sans pos-
térité ^ ; une de ses filles, Marguerite -
Madeleine épousa, 1774, G.-J. Eissen,
pasteur, mort à Strasbourg en 1823.
Jean-Jacques, frère cadet de G. Gode-
froy, pasteur à Ribeauvillé, est mort
jeune, laissant deux filles et un fils nommé
Chrétien-Louis, né en 1772, quartier-
1 Celui-ci porta les armoiries qui avaient été
reconnues à la famille par l'armoriai de novembre
1696 : d'argent à un arbre de sinople terrassé de
même
maître au siège de Mayence et à l'armée
de Vendée, mort à Colmar en 1830. L'une
de ses filles, Catherine, épousa Mathias
Engel, né à Strasbourg en 1736, pasteur
très considéré en Alsace, mort en 1811,
président du consistoire de Colmar, auteur
de plusieurs discours (dont l'un prononcé
k l'occasion de la naissance de Napo-
léon II), d'un recueil de cantiques et d'un
livre d'édification intitulé Timotheus.
Chrétien-Louis n'a laissé qu'un fils,
M. Louis Ehrlen, négociant à Colmar, qui
n'a point de fils, mais seulement deux
filles, et que la mort d'un de ses cousins,
médecin, décédé à Saint-Domingue en
1834, a laissé le dernier représentant de
cette famille.
EHRMANN, famille de savants stras-
bourgeois [Haag, IV 332], qui tous ont
laissé de nombreux ouvrages sur les diffé-
rentes parties de la science dont ils s'étaient
le plus spécialement occupés, savoir :
Jean-Chrétien Ehrmann, né en 1710,
professeur en médecine, et depuis 1753,
doyen du collège des médecins de Stras-
bourg ; ses deux fils : Jean-Frédéric,
médecin, né en 1739, professeur de cli-
nique en 1782, et Jean-Chrétien, né en
1749, docteur en médecine de l'université
de Bâle en 1772, correspondant de l'acad.
des sciences de Paris. — Frédéric-Louis
Ehrmann, né à Strasbourg en 1741, pro-
fesseur de physique, est surtout connu
comme inventeur des lampes à air inflam-
mable et comme auteur de plusieurs trai-
tés sur cette matière et sur les montgol-
fières ; mort au mois de mai de l'année
1800. — Théophile-Frédéric, né à Stras-
bourg, le 23 oct. 1762, se livra d'abord à
l'élude du droit, puis alla s'établir en 1788
à Stuttgard où il devint instituteur et pu-
bliciste ; il a publié de 1782 à 1793 une
foule de médiocres ouvrages de vulgarisa-
tion, littéraires et géographiques.
EISEN (Nicolas), théologien de Stras-
bourg [Haag, IV 334], a laissé :
I. Planctus pœnitentialis Davidis oder
Russ-und Klage-Thrienen Davids in Er-
Mserung ilber dessen sieben Russ-Psalmen,
Strasb., 1624, in-4o. Le père Leiong men-
tionne une édit. de Strasb., 1627, in-4o.
II. Zwœlf Predigten ilber den Prophe-
tenJona; Strasb., 1640, in-4o.
EISENMANN (Georges-Henri), docteur
en médecine et chanoine de Saint-Thomas
EISENMANN — ÉLIE
[Haag, IV 534], né à Strasbourg le 18
nov. 1693, et mort dans la même ville le
16 sept. 1768. Après de brillantes études,
Eisenmaim visita les principales universi-
tés de France, de Hollande et d'Allemagne.
De retour dans sa patrie, il prit le grade
de docteur, 1719, et continua avec ardeur
à cultiver les sciences naturelles. Nommé
professeur de physique, en 1733, puis
d'anatomie et de chirurgie, 1734, enfin de
pathologie, 1756, il remplit cette dernière
chaire jusqu'à sa mort. Au jugement de la
Biogr. univ., Eisenmann dut surtout le
succès de son enseignement à sa mémoire
prodigieuse. Doué d'un esprit judicieux,
mais peu inventif, il se contenta de répé-
ter dans ses leçons ce que l'on avait dit
avant lui, sans rien découvrir de nouveau,
sans faire faire un pas à la science. M. De-
zeimeris déclare que cette réflexion est
sans appMcation comme sans motif, et que
les ouvrages d'Eisenmann, relatifs princi-
palement aux maladies des femmes, sont
fort intéressants.
EISENSCHMID (Jean-Gaspard), doc-
teur en philosophie et en médecine et ma-
thématicien habile [Haag, IV 535], né à
Strasbourg, le 25 sept. 1656 selon Mo-
reri, le 15 nov. selon la Biogr. univ., et
mort le 4 ou le 5 déc. 1712. Son père,
potier d'étain, était un notable de la ville.
Il voulut donner à son fils la meilleure
éducation possible, et le jeune Eisenschmid
répondit à ses soins. Ses études terminées,
en 1676, il soutint, pour obtenir le grade
de docteur en philosophie, une thèse De
umbilico avec un succès qui présageait
ceux qu'il obtiendrait dans la suite. Avide
d'apprendre, il se mit ensuite à l'étude de
la médecine, sans négliger celle des ma-
thématiques vers lesquelles le portait un
goût déclaré. En 1681, il fut agrégé au
collège des médecins de sa ville natale. La
même année, il vint à Paris, et après avoir
visité les universités les plus célèbres de
France, d'Italie et d'Allemagne, il retourna
à Strasbourg, 1684. Il y prit le bonnet de
docteur en médecine, et soutint à cette
occasion une thèse De scrofulis. Une chute
fort grave, qu'il fit en 1696, l'ayant privé
de l'usage de ses jambes et forcé de renon-
cer à la pratique de la médecine, il se
voua exclusivement à l'étude des mathé-
matiques. La même année, l'acad. des
sciences se l'associa. On a de lui : Dia-
tribe de figura telluris elliptico-spheroidâ ;
Argent., 1691, 8°. — Contrairement à
l'opinion soutenue par Newton et par
Huyghens, il donnait à la terre une figure
elliptico-sphéroïde. Cette hypothèse ayant
été attaquée, il la défendit dans des Let-
tres qui ont été publ. dans le Journal des
savants (1692).
II. Introductio nova ad Tabulas manua-
les logarithmicas J. Kepleri et J. Bart-
schii. Argent., 1700, in-S», en tête d'une
seconde édition qu'il donna des Tables de
Kepler et de Bartsch, qui étaient devenues
extrêmement rares.
III. De ponderibus et mensuris veterum
Romanorum, Grsecorum, Hebrieorum, nec-
non de valore pecunise veteris, Argent.,
1708, in-8o ; 1737, in-8o. — Selon J5cher.
ce livre, un des meilleurs sur la matière,
appartient k Stanislas Grsepsius, et Eisen-
schmid n'en est que l'éditeur.
On trouve aussi plusieurs mémoires
d'Eisenschmid dans les principaux jour-
naux de Paris et de Trévoux, ainsi que
dans le recueil de l'académie des sciences,
où l'on remarque notamment ses Observa-
tions sur l'éclipsé de lune de 1701, et sur
les éclipses de soleil de 1699 et de 1706.
ELIALE, ministre de La Crouzette, dé-
légué au synode de Saverdun, septemb.
1678.
ELIE. Maître Eue ou Ely fut le pre-
mier pasteur de Sic-Marie-aux-mines. C'est
ce qu'atteste un de ses successeurs, le pas-
teur J. Le Bachellé, dans l'histoire abré-
gée qu'il fit de cette église en 1643 pour
Paul Ferry, son collègue de Metz {Bull. I
150), en ces termes : « Cette vallée, pour
le spirituel, dépendant de l'évesché de
Strasbourg, le premier ministre nous vint
aussy de là, du temps que l'église fran-
çaise y fleurissoit. Il avoit nom maistre
Elle, avoit esté auparavant abbé au pays
de Haynaut et avoit depuis espousé a
Strasbourg la femme du saint martyr
Pierre Brully bruslé àTournay l'an 1545' . »
Claude Rouget qui écrivit, à la fin du XVP'ie
siècle, mie histoire plus étendue du même
pays ", ajoute que le monastère d'où sor-
tait Elle était celui de Liessies en Hainaut,
1 Voy. l'article Brully ci-dessus, t. III, col. 327.
* Claude Rouget ; une église calviniste au
XVI'^^ siècle; hist. de la communauté réformée de
S'° Marie aux Mines, publiée avec notes et comm.
par E. Mnblenbeck, 1881, in-8».
9
ÉLIE — EMAR
10
dont il était le prieur, et qu'il épousa la
veuve de Brully en 1546. On pourrait s'é-
tonner de la hâte avec laquelle se ma-
riaient et se remariaient alors les pasteurs
ou leurs veuves ^ ; cela vient surtout de ce
qu'on tenait beaucoup à ce que les minis-
tres et les jeunes proposants prissent fem-
me ; ceux, en grand nombre qui sortaient
du clergé romain n'inspirant de con-
fiance absolue que si par leur mariage ils
avaient irrévocablement rompu avec le ca-
tholicisme. Rouget dit encore que recom-
mandé par le nom de Brully aux action-
naires, la plupart strasbourgeois, des mines
d'argent et de cuivre de S^e-Marie, maître
Elie y trouva facilement de l'emploi. Le
jour il travaillait dans la mine et le soir il
prêchait. Il passa ainsi trois ou quatre an-
nées après lesquelles, dit Rouget, il s'ef-
faça ou disparut, sa veuve, Margueritte,
est encore mentionnée connue marraine
dans un acte de baptême du 29 déc. lo66.
— La correspond. Calvinienne mentionne,
vers ISiO, un Hely ou Helias comme un
agent de confiance de Calvin et lui servant
de messager, mais qui n'a rien de commun,
sauf le nom avec le précédent. — Elie, mi-
nistre à St-Gilles en Languedoc au mois
d'août 15o9 {Bull. VIII 75). — Pierre
Elie, « craincallier de Reims en Champai-
gne, » reçu habitant de Genève, mai 1559;
— (Lucrèce), de Belle en Dauphiné, as-
sistée à Genève d'un viatique pour Halle,
1702 ; (Jacques), de Vigne en Dauphiné,
avec sa femme et 3 enfants, assisté à Ge-
nève en 1703 et 1704; (Eve), de Livron,
avec 2 enf. id. 1703 ; — (Daniel), de Tou-
zac, Saintonge, 67 ans, assisté à Londres,
1706. — Eliézer, minisire en Languedoc,
mort en 1571.
ELINCK (Charles), jeune homme de
Hondschoote près Dimkerque [Haag, IV
535], converti au protestantisme et noyé
comme hérétique, le 8 oct. 1562. Son in-
terrogatoire qui roula, comme d'habitude,
sur la Cène et les autres sacrements de
l'Église romaine, l'autorité du Pape, com-
me vicaire de Dieu, le purgatoire, l'invo-
cation des saints, les bonnes œuvres, les
jeûnes, l'abstinence des viandes, le pou-
voir des magistrats, a été relaté par Cres-
pin dans son martyrologe, d'après les
1 11 y en a ci-dessus nombre d'exemples. Voy.
Marie Dentiêre, V, 240 ; Guillemette d'Avrigny,
798; Marie Colignon, 802.
« écrits propres du prisonnier envoyez aux
fidèles du lieu. » Il est inutile de dire
qu'Elinck maintint intrépidement la vérité
des doctrines calvinistes. — Simon Elin,
drapier, fugitif de Sedan, reçu gratuitement
bourgeois de Leyde en 1688 ; — Jean El-
lyn, de Sedan, négociant, id., 1690. —
Gabriel Eliot, ministre de Fernex, délégué
au synode de Sergy, 1665 ; ministre de
Beaune, au synode du Bussy, juin 1671 ;
— (La veuve de Pierre), d'Embrun, as-
sistée à Genève, 1699 ; mise au mois en
1701 ; — (Elisabeth), du Poitou, veuve
d'un tailleur de Jersey, et ses 2 enf., as-
sistés à Londres, 1702. — îa.cqiie?> Elizant,
S"" de La Courbe, ancien de l'église de Mer,
1641 ; Anne Elisant veuve de Charles de
Bernouville (voy. II col. 391), médecin à
Blois, abjure en 1703.
Elle, peintre ; voyez Ferdinand.
ELLIERS (Louis d'), marquis de Ra-
dret, ofiBcier dans l'armée hollandaise, de
1685 à 1687. — Marguerite Elot, veuve,
et sa fdle, assistées à Londres, 1702. —
Eloy, de Meaux, et sa femme, assistés à
Genève, 1550. — Isaac Elzier, de S^-Am-
broise, assisté cà Genève, 1709. — Gabriel
Elzière, soldat protestant de S^- André de
Valborgne, reçoit une pension annuelle
de 30 liv. sur l'abbaye de Sauve, par let-
tres patentes du roi, pour avoir eu la
jambe emportée par un boulet de canon en
1573.
EMAR (LoYs), « masson, natif de Nan-
thillé en Champaigne, » reçu habitant de
Genève, octob. 1556; — ( ) « du Dau-
phiné, pelletier » admis à l'habitation à
Lausanne, nov. 1570 ; (Jacques) et Marie
Barrault, sa tante, assistés k Londres,
1702. — Mme Emblard, veuve du minis-
tre de ce nom, morte au refuge à Lausanne
le 6 avril 1716. Son mari était probable-
ment le ministre saintongeois Jean Am-
blard, voy. 1. 1 col. 168. — Emeric, capi-
taine protestant, inventeur des pétards ou
« mascles, » cet engin d'artillerie dont on
a tant usé à la fin du XVIme siècle. Il en
fit le premier essai à la prise de Lisle
d'Albigeois, le 23 mai 1577, et non « en
« un meschant chasteau du Rouergue »
comme le dit d'Aubigné. [Y.Mém. de Gâ-
ches ; Journal de Faurin ; Antiq. de Cas-
tres, par Borel ; Biographies castraises.)
— Emeris, nom d'une famille du pays
Castrais réfugiée en Angleterre après le
11
EMAR — ENARD
12-
massacre de la St-Barthélemy, 1572, et
quia pour représentant actuel M. W.-R.
Erneris de Louth, comté de Lincoln (Pra-
del). — Emery, nom de plusieurs famil-
les protestantes de Poitou et de Saintonge.
(Josias) inscrit sur les registres de l'église
réformée de La Rochelle, comme marié 1°
à Anne Guillebert, 2» à Catherine Beau-
mont ; de ce dernier mariage naquit, 17
janv. 1616, Lazare Emery. Vers le milieu
du siècle, Jean Emery sieur de La Vallée,
marchand, épouse Marie Graindorge, veu-
ve en 1697 (minutes de Guillemot) ; —
(Abraham), docteur en médecine, délégué
de l'église de Soubise au synode de Ma-
rennes, 1674, et au colloque de SMean
d'Angely, 1676; — (Sa veuve) et sa fille,
à Rouen, 1686; (n'ont point abjuré). —
(Louis et Marie) condamnés par le juge
de Coutances, le premier aux galères, la
seconde à la réclusion, 1688 (Tt 261). —
( ) médecin relégué à Riom, 1689 (E
3375). — Antoine Emmery, d'Abbe ville,
étudiant à Genève (Ant. Emmericus Epis-
eopi-villa alsatus) janv. 1623.
EMONET, famille originaire deMontbé-
liard, établie dans le pays de Vaud au
commencement du XVIII "le siècle. — Jac-
ques Emonon « natif de la ville de Gry,
dioc. de Saintonge, » reçu habitant de Ge-
nève, août 1551. — Georges Emontre et
Marie Benoit font baptiser un fds, Marc, à
l'égl. réf. de Bédarieux, 1698.
EMPEYTA (Marguerite), du Dauphiné,
assistée à Lausanne^ 1689. — Henri-Louis
Empaytaz, théologien, né et mort à Ge-
nève, 1790-1853. Il fut l'un des premiers
ecclésiastiques protestants qui lorsque les
idées, les agitations et les négations de la
Révolution française, eurent succombé en
France et en Suisse, dans le cours des an-
nées 1814 à 1816, crurent le terrain si ra-
dicalement nettoyé de toutes les aspira-
tions libérales, qu'ils pouvaient, et qu'ils
devaient revenir, en matière religieuse,
aux purs enseignements du XVI^e siècle.
Il était d'une piété brûlante et s'^imposait
des pénitences, des jeûnes, des macéra-
tions. En 1810 il se mit en communication
avec un pieux frère morave dont la doc-
trine était la même et en 1813, il s'associa
aux travaux et aux prédications d'une vé-
ritable illuminée, Mme de Krudner, qu'il
alla rejoindre dans une solitude des Vos-
ges, de 1814 à 1817. C'est de là qu'il pu-
blia (1er août 1816) une brochure (64 pag..
in-8o) intitulée :
Considérations sur la divinité de J.-C.
adressées à MM. les étudiants de l'audi-
toire de théologie de Genève.
L'auteur remarque en termes très mesu-
rés que le catéchisme de Genève, publié
en 1776 par le pasteur Jacob Vernes,
avance que ni la Trinité, ni la divinité de
J.-C, ni le péché originel, ni la nécessité
de la Révélation, ni l'éternité des peines
ne sont des dogmes essentiels et fonda-
mentaux ' . Empaytaz continue en préci-
sant :
Les faits ne permettent pas de douter
que le dogme de la divinité de J.-C. n'ait
été éliminé du symbole des ministres ge-
nevois. C'est ce que montre leur caté-
chisme, leur liturgie, les traités de leurs
professeurs de théologie, la version de la
Bible qu'ils ont adoptée, la prédication des
pasteurs et les thèses soutenues par les
candidats. A l'exception de deux d'entre
eux tous les sermons des pasteurs de Ge-
nève imprimés depuis le milieu du XVIIIme
siècle n'offrent qu'un silence absolu sur
cette vérité ou des opinions qui lui sont
formellement opposées. L'auteur n'en
parle pas à la légère : il a lu 17 sermons
d'Amédée Lullin imprimés en 1761 ; 30
d'Antoine Achard, 1774 ; 30 de Laget,
1779; 28 de Romilly, 1780 ; 8 de Roche-
mont, 1793; 28 de Mouchon, 1798; 16
de Reibaz, 1801 ; 12 de Juventin, 1802 ;
16 de Claparède, 1805 ; 12 de Jean Le
Cointe, 1815. Dans ces 197 sermons pas
un seul où l'on trouve une profession de
foi sur la divinité du Sauveur. C'était met-
tre le feu dans toutes les âmes pieuses de
Genève ; aussi Empaytaz y fut-il un peu
rembarré lorsqu'il y revint, mais soutenu
par les pasteurs Malan, Guers, Ami Bost
et autres non moins absolus dans leurs
croyances et non moins recommandables
par la pureté de leur vie, il réussit à res-
susciter dans les églises de Suisse et de
France des groupes de chrétiens convain-
cus de la vérité absolue de tout ce qui est
écrit dans la Bible. Ce mouvement a été
appelé Le Réveil.
ENARD (Pierre), « escolier de Poi-
1 Ce catéchisme fut pleinement approuvé par
le pasteur Marron, président du Consistoire de
Paris dans une lettre datée du 18 brumaire 1804^
qui fut publiée à cette époque.
13
ENARD
ENCONTRE
14
tiers, » admis à l'habitation à Genève le
27 oct. 1572. — Madeleine Enardon de
S'-Étienne de Si-Jeoire en Dauphiné, morte
à Lausanne, mai 1692 ; — (Etienne), du
même lieu, assisté d'un viatique à Genève,
1697. — La femme de Silas Enaud, assis-
tée à Genève, 1691. — Pierre Enault,
• natifz de Séez en Normandye, » reçu
habitant de Genève, mai 1S59 ; (Sarah et
Lydie) d'une famille de Sezanne en Brie,
1612 {Bull. XXI, 270).
ENCONTRE, famille de Languedoc. Sur
les listes de protestants fugitifs de Nîmes
vers l'époque de la Révocation (Tt 282),
on trouve Antoinette Encontre, femme de
David Sauzet. — Pierre Encontre, pas-
teur du désert, s'honora par ses talents
et sa piété. Il était né à Marsillagues,
étudia la théologie pendant une année
(1746-47) au séminaire de Lausanne et
fut consacré dans un synode du bas Lan-
guedoc, en avril 1750. Il alla desservir,
pendant l'année suivante, les églises du
Poitou, puis successivement plusieurs de
celles de sa province : Vannage, Montpel-
lier, Bédarieux en 1759 ; Boucoiran^ No-
zières en 1768; S'-Geniès et La Galmette
en 1770. Il était pasteur à Lezan en 1791,
à St-Christol en 1793. On lui confia en
1763 le soin de rédiger avec Rabaut et
Pradel, une « Correspondance fraternelle
de pasteurs. » Sa descendance a formé,
dit M. Dardier (Corresp. de Paul Rabaut
et Ant. Court, t. I p. 203), « une famille
véritablement sacerdotale. »
Sa femme (d"e Maraval, de Vauvert)
lui donna trois lils : Pierre (dit Germain),
André, Daniel.
Pierre fut admis au pastoral, mai 1773,
par le synode du bas Languedoc, et ad-
joint à son père pour le service des églises
de S'-Genies et de La Calmette, il repré-
senta les églises de St-Ambroise, S^-Jean
et Peyremale au synode du 23 avril 1776
et celle de Si-Christol au synode d'avril
1793. Son fds, Pierre-Daniel, dit égale-
ment Germain, et son petit-fils, Adolphe,
ont également embrassé la carrière pasto-
rale, que le premier a exercée à Barjac, à
St-Jean-de-Maruéjols et à Valleraugue ; le
dernier, après avoir été pasteur à Mou-
riès et à Ganges, l'est encore aujourd'hui
à Bréau.
André, proposant en 1775, consacré au
synode d'avril 1779, fut l'année suivante
pasteur à Vallon, Salavas et Lagorce ; il
abandonna le ministère en 1783 pour se
livrer à l'instruction publique.
Daniel, né en 1762 [Haag, IV 535] fut
aussi pasteur, mais se rendit surtout célè-
bre comme professeur à la faculté des
sciences de Montpellier. Son père l'en-
voya, vers 1780, étudier la théologie au
séminaire de Lausanne, et en 1782 à l'a-
cadémie de Genève; il desservit d'abord
(1788) les églises de Cette et de Pignan,
reçut la consécration des mains de son
père à Lédignan (mai 1790) et exerça les
fonctions pastorales aux Vans pendant
l'année 1790-91. Il se rendit ensuite à Pa-
ris pour se perfectionner dans l'étude des
sciences et revint, au temps de la Terreur,
à Montpellier, oii il vivait en donnant des
leçons de mathématiques. Il faisait en mê-
me temps partie du Consistoire. Lors de
la création de l'École centrale du dép. de
l'Hérault, il obtint la chaire de belles-let-
tres qu'il occupa jusqu'à la transformation
de cette école en lycée. Nommé, au con-
cours, professeur de mathématiques trans-
cendantes, il devint doyen de la faculté
des sciences en 1808. Cette belle position
qu'il occupait à Montpellier était sans au-
cun doute douce et honorable pour un
homme modeste, qui fuyait le bruit avec
autant de soin que d'autres le recherchent;
cependant il n'hésita pas, en 1814, c'est-
à-dire lorsque la Faculté de théologie cal-
viniste fut transférée de Genève à Montau-
ban, à quitter une ville où il était aimé et
honoré de tous, pour aller remplir la
chaire de dogme dans la nouvelle école
dont il fut nommé doyen. Le zèle qu'il
apporta à l'accomplissement de ces fonc-
tions et surtout les contrariétés qu'il
éprouva, les résistances qu'il eut à vain-
cre, altérèrent rapidement sa santé. Lors-
qu'il sentit sa fin approcher, il se fit trans-
porter à Montpellier, désirant reposer dans
la même tombe qu'une fille chérie qu'il
avait perdue quelques années auparavant.
A peine arrivé au but de son voyage, il
expira (16 septemb. 1818). Il a laissé aussi
un fils, Pierre- Antoine, né à Anduze le
10 juin 1798 qui fut médecin et professeur
d'humanités à la faculté de Montauban où
il mourut le 9 février 1847. Les deux fil-
les de ce dernier ont épousé l'une M. Da-
niel Bourchenin, pasteur à Lezay, l'autre
M. P. Abric, pasteur à Passy-Paris. (Nous
15
ENCONTRE — ENGELBERT
16
avons cité Mme Abric-Encontre. t. I col.
26).
Daniel Encontre n'a publié que deux ou
trois opuscules sans grande importance ;
c'est dans les recueils de sociétés savantes
dont il était membre, dans les Mém. de
l'acad. de Montpellier, dont il fut secré-
taire perpétuel, dans ceux des acad. de
Nîmes et de Montauban, qu'il faut aller
chercher les preuves des vastes et profon-
des connaissances qui le plaçaient au rang
des bons mathématiciens de son siècle.
Voici la liste de ses principaux ouvrages,
qui ne sont, pour la plupart, que de' très
courtes dissertations :
I. Mémoire sur l'inscription de l'ennéa-
gone, et sur la division complète du cercle,
Montp., an ix, in-S»; déjà pubi., en ex-
traits dans le Recueil des Bull, de la Soc.
des sciences et belles-lettres de Montpel-
lier (an 1803), ainsi que les deux opuscu-
les suivants.
II. Mémoire sur la théorie des probabili-
tés.
III. Mémoire sur un cas particulier de
l'intégration des quantités angulaires.
IV. Lettre à M. M" sur différents pro-
blèmes relatifs à la théoi'ie des combinai-
sons. — Dans le même recueil (an. 1805),
ainsi que les trois mémoires suivants.
V. Essai de critique sur un passage [de
Gorgias] de Platon, trad. par La Harpe.
VI. Mémoire sur un théorème fondamen-
tal du calcul des sinus.
VII. Nouvelles recherches sur la compo-
sition des forces, 1er Mémoire. Un 2me Mé-
moire a été publ. dans le Recueil de 1809.
L'auteur en avait promis un 3">e qui n'a
pas paru. — Encontre prouve, contre l'o-
pinion reçue, que les anciens ont connu
le parallélogramme des forces.
VIII. Éléments de géométrie plane, avec
un vocabulaire étymologique des termes
propres à cette science, Paris et Montp.,
1805, 77 p. in-8o ; 2me édit. Montauban,
1820, in-8o.
IX. M. Boucacous ou l'S et le T, comé-
die en un acte et en vers, Montp., 1806,
in-8o. — Bluette pétillante de verve co-
mique sur une question d'orthographe.
X. Dissertation sur le vrai système du
monde, comparé avec le récit que Moïse
fait de la création, Montp., 1807, in-8o ;
Avignon, 1808, in-8o, et dans le Recueil
de l'acad. de Montpellier (an. 1809).
XI. Théorie de l'intérêt composé et appli-
cation de cette théorie au calcul de la diffé-
rence des niveaux, d'après les observations
du baromètre. — Dans le recueil cité (an.
1809) et, à ce qu'il paraît, séparément,
Montp., sans date, in-8o.
XII. Lettre à M. Combes-Dounous, au-
teur de l'Essai historique sur Platon, Pa-
ris, 1811, in-8o. — Écrit non moins re-
marquable par la force du raisonnement
que par l'urbanité du style.
XIII. Discours prononcé à l'ouverture
solennelle des cours de la Faculté de théo-
logie de Montauban, '^lowidiwh., 1816. in-8°.
XIV. Mémoire sur les principes fonda-
mentaux de la théorie générale des équa-
tions. — Nous ne connaissons pas l'année
de l'impression de ce mémoire.
XV. Recherches sur la botanique des an-
ciens, in-8o. — Il n'a paru qu'une livrai-
son de cet ouvrage qu'Encontre avait en-
trepris en collaboration avec de Candole.
XVI. Examen de la nouvelle théorie du
mouvement de la terre proposée par le doc-
teur Wood. — Publ. dans les Annales de
mathématiques de Gergonne.
XVII. Mémoire sur l'île de Blascon. —
Encontre détermine la cause de l'encom-
brement du port de Cette.
XVIII. Addition [d'une quinzaine d'ar-
ticles] à la Flore biblique de Sprengel.
Encontre a laissé, en outre, des traités
plus ou moins avancés sur les Probabilités,
la Sommation des séries, le Calcul différen-
tiel, la Détermination de l'orbite des comè-
tes, les Sections coniques, ainsi qu'un
Commentaire sur la mécanique céleste de
Laplace et des Mémoires sur sa propre
vie. Il avait terminé un Traité de l'Église,
en latin et un Résumé de ses leçons sur le
péché originel.
ENGELBERT (.Ikan), ouvrier drapier,
fils d'un tailleur de Brunswick, naquit dans
cette ville en 1599, mais son nom semble
indiquer une origine française. C'était une
âme honnête avec un cerveau malade. Il
avait des visions et prétendait (dès 1623)
recevoir des révélations du Ciel, s'adon-
nant à la piété la plus austère, à la prédi-
cation, aux œuvres de charité, aux jeûnes,
aux macérations et s'appelant ouvertement
« Envoyé du Très Haut. » Il s'attaquait
volontiers aux • méchants » qui raillaient
ses discours, particulièrement aux pas-
teurs, et pérorait contre plusieurs des dog-
^
17
ENGELBERT — ENGELMANN
18
mes reçus, notamment celui de la prédes-
tination. Expulsé de Brunswick et de plu-
sieurs autres Etats voisins, il mena une
vie errante et misérable, qui ne l'empêcha
pas de persister dans ses rêveries jusqu'à
sa mort, arrivée en 1644, et de répandre
le récit des merveilles qu'il s'attribuait
dans plusieurs petits écrits, savoir :
I. Une vision du Ciel et de l'Enfer, avec
l'histoire d'une partie de la vie de l'auteur.
II. La vision d'une montagne au milieu
d'un déluge universel.
III. Le nouveau Ciel et la nouvelle
Terre.
Ces trois ouvrages sont en allemand et
en flamand ; nous en ignorons les dates,
et n'en avons pu trouver que les titres.
Un quatrième nous est mieux connu :
IV. Divine Vision et Révélation des
trois états, l'Ecclésiastique, le Politique et
l'Œco7iomique : laquelle Moy Jean Ëngel-
bert, de Bronswic, ay vue de mes yeux et
veillant, étant à Winsem au pais de Lune-
bourg, l'an 1623. Écrite pour une seconde
fois à Embden l'an 1640, par l'autheur
mesme en allemand, et traduite en fran-
çois pour r édification des âmes qui cher-
chent Dieu; Amsterdam, chez P. Arentz,
1680 ; in-16 de 18 feuill. prélim, et 124
pages.
L'auteur inconnu de cette traduction
est un sectateur enthousiaste du vision-
naire et qui le défend, dans sa Préface en
s' appuyant sur l'exemple d'autres vision-
naires infiniment respectables selon lui,
particulièrement « M"e Antoinette Bouri-
« gnon ' dont les divins ouvrages sont
' plus forts, plus lumineux, plus touchans,
« plus intelligibles, plus convaincus
« que tout ce qui a jamais paru. » Et il
s'appuie sur ce raisonnement spécieux :
... Cela ne vous doit pas surprendre,
Lecteur, que je parle si déterminément de
cet ouvrage comme d'une œuvre du S. Es-
prit qui me parait de mesme rang avec ce
que Dieu a produit autresfois par les saints
Prophètes et les Apostres... L'on se repré-
sente les écrits divinement inspirés c; mme
des choses qui doivent estre dans une lan-
gue estrangère, hébraïque ou grecque, fai-
tes depuis mille ans et davantage, publiées
par des personnes vénérables tenues pour
* Voyez sur elle l'article piquant inséré par
Bayle dans son Dictionnaire.
Prophètes ou pour Apostres, approuvées de
toute l'Eglise, et sur tout des sçavans et
des Docteurs... Et néanmoins du temps que
les Saints ont parlé, ils n'avoient nulles de
toutes ces marques, et ceux qui les ont re-
jette sous prétexte de ce manquement l'ont
fait a leur damnation. En effet ce n'estoient
pas des personnes qui eussent étudié des
langues étrangères ; ils parloyent le patoy
de leur pais : ils n'estoient pas des person-
nes pour qui on eust du respect comme
pour des hommes de Dieu ; ils n'avoient
pas l'approbation du peuple, encore moins
des sçavans. L'un estoit un vilageois qui
s'appeloit Elizée le laboureur (1 Rois, XIX,
V. 19) qu'on tenoit pour un conteur de fa-
bles si incroyables (2 Rois, Vil, v. 1) que
Dieu mesme n'auroit pu les effectuer quand
il auroit fait des fenestres au Ciel ; l'autre
estoit un garçon méprisé que l'on appeloit
Jeremie l'enthousiaste (Jér. XXIX, v. 26),
que l'on souffletoit et mettoit en prison
sans forme de pi'ocès comme un fou à
cause de ses rêveries ; l'autre estoit un pas-
sant grossier nommé Amos le bouvier (Amos
VII, v. 14) qui vouloit aussi se mêler de
parler contre la religion du Roy (Vil, 13)
et de la République ; un auti-e Jean le sau-
vage et le possédé (Matth. XI, 18) ; un au-
tre le fils du charpentier et l'endiablé
(Jean VIII, 48) qui disoient tous deux trop
d'injures aux gens d'église (Matt. III, 23;
Jean VIII, 44) ; d'autres estoient des sim-
ples artisans : un Pierre le pescheur, un
Matthieu le péag-er et semblables, tous des
francs idiots (Actes IV. 13). Et si quelcun
avoit eu un peu d'dtude on disoit (Act.
XXVI, 24) que cela luy avoit troublé la
cervelle et qu'il estoit un babillard (Act.
XVll, 18). Bien loin que leurs paroles ayent
esté tenus pour canoniques, on les condam-
noit comme des rêveries (Jér. XXIX, 26),
comme des lettres de fanatiques ; on les
dechiroit (Jér. XXXVI, 23) et on les brùloit.
Ces pauvres gens se dévoient cacher...
Néanmoins la divine vision d'Engelhert
ne vaut pas la peine d'être contée.
ENGELMANN (Godkfroi), habile litho-
graphe, né à Mulhouse en 1788 et mort
en 1839. Engelmann fréquenta l'atelier du
peintre Begnault. Il avait déjà obtenu plu-
sieurs distinctions honorables à l'acadé-
mie de peinture de Paris, lorsqu'il décida
de se rendre à Munich pour étudier sous
la direction de l'inventeur lui-môme, Se-
nefelder, les procédés de l'art lithographi-
19
ENGELMANN — ENOCH
20
que. De retour en France, il fonda dans sa
ville natale, et bientôt après à Paris (1816)
les premiers établissements de ce genre
que nous ayons possédés. Ses premiers es-
sais furent bien accueillis et l'on peut dire
qu'il porta son art à la perfection, car mal-
heureusement la lithographie qui exigeait
d'habiles dessinateurs, est aujourd'hui
bien abandonnée par suite des succès faci-
les de la photographie. Engelmann a
fourni de belles planches à un grand nom-
bre de publications, telles que le Voyage
dans le Levant, du comte de Forbin, les
Antiquités de l'Alsace, le Voyage pittores-
que dans le Brésil, le Voyage en Espagne,
etc. Vers la fin de sa carrière, il mit le
comble à sa réputation par une heureuse
découverte, celle de la chromo-lithogra-
phie, ou art d'imprimer en couleur, dont
le succès toujours croissant, eut pu le con-
soler de la décadence de la lithographie
simple. Engelmann a publié divers ouvra-
ges sur son art : 1* Recueil d'essais litho-
graphiques, in-8o, 1817. — 2. Portefeuille
géographique et ethnographique, in-4o, en
collaboration avec Berger. — 3. Manuel
des dessinateurs lithographes, 1823, in-8o.
— 4. Traité théorique et pratique de la
lithographie, 1839, in-4o.
ENGELRAS, de Nîmes, pasteur, consa-
cré en 1641. Appelé à desservir les églises
de Chamborigaud, 1641-44 ; de Lunel,
1646-61 ; d'Uzès, 1663-78.
ENGLISCH (Jean), ou Langlois, en la-
tin Anglicus [Haag, IV 538J, naquit à
Buchsweiler au commencement du xvii^e
siècle. Chassé de sa patrie comme héréti-
que, il se retira à Strasbourg où Zell le
prit pour adjoint. Il mourut en 1577. C'est
lui qui a mis en vers allemands le Canti-
que de Zacharie et celui de Siméon pour
le recueil de cantiques de Strasbourg. —
Voy. Langlois.
ENGUERRAND (Olivier) né à Mantes.
Il fut d'abord religieux cordelier et obtint
une cure. Il passa au protestantisme en
1601 après avoir fait quelques mois d'é-
tude à Montauban et fut nommé pasteur à
Mougon en Poitou, puis à Ghef-Boutonne
en 1603. Mais vu de mauvais œil par les
pasteurs du voisinage et d'ailleurs peu ca-
pable, il retourna au catholicisme, en
1606. On lit dans le Journal de l'Estoile
à la date du 11 juin 1610 : « Un mien
ami, de la paroisse de Charenton, m'a
conté comme le jour de devant qui estoit
le dimanche 10 de ce mois, il avoit veu
faire au dit Charenton, au curé de Lorge-
rie près de Gisors, nommé Enguerrant,
paravant ministre de Chef-Boutonne en
Poitou, nouvelle abjuration et itérative
profession de foy. » Le ministre André
Rivet (voy. son article) publia en 1607 une
brochure contre l'apostat.
ENOCH (Louis), peut-être primitivement
Hénoque, était un savant maître d'école
[Haag, IV S38], né et exerçant à Issou-
dun en Berry qui, en 1549 ou un peu
avant, se retira à Genève avec sa femme
Françoise Minet, passa quelques mois au
pays de Vaud (Ragueau not. IV, 512) et
trouva enfin, grâce à Calvin qui appréciait
son mérite, la position qu'il cherchait. Le
vendredi 9 mai 1550, lit-on dans les re-
gistres du Conseil de Genève, « M. Calvin
« a présenté ung maistre d'escoUe dict
« Enoch, lequel à oyr est remis à lundi
« prochain. » Et en effet, le lundi 12, la
présentation fut acceptée. Calvin en faisait
grand cas non seulement à cause de son
érudition, mais à cause de son caractère.
« Ce fut un homme d'énergie qui réforma
l'école et rétablit l'autorité du directeur
(Bétant, Hist. du collège de G., p. 12). »
Son influence fut sans doute cause en
grande partie de la retraite de Castalion
lorsque celui-ci abandonna Genève (t. IV,
col. 124, lig. 29), et l'un des amis de ce
dernier, Jean Coli7iet, régent, lui écrivait
(7 août 1553) : « Vous devés entendre que
« nous avons un grand maistre d'escole
« en ceste ville, grand hipocrite et gran-
« dément adonné aux personnes que vous
« cognoissés [Calvin et ses partisans],
« voyre jusqu'à dire que les commentaires
« de l'un d'entre eux [Calvin] sont pur
« évangile. » Le grand maître d'école
ainsi dépeint est Louis Enoch '. Ses réels
1 Voy. la lettre entière dans Opéra Calvini,
Brunsw. XIV, 585. Ce Jean Colinet, régent au
Collège de Genève pendant plusieurs années, avait
été destitué par le Conseil le 30 septembre 1552.
Il avait l'humeur belliqueuse (voy. lettre de
FeUoquin à Calvin, Ibid. XIV, 499) ; mais il eut
l'honneur de se rallier aux principes de tolérance
proclamés par Castalion. Lorsqu'il demanda au
Conseil de Genève (21 nov. 1553) une attestation
de sa bonne conduite comme pédagogue, Calvin
la lui fit refuser en alléguant ses relations avec
Castalion et qu'il avait « plusieurs opinions non
« [supjportables, mesmement que l'on ne doibt
« point punir les gens pour les oppinions. »
I
21
ENOCH
22
services furent bientôt récompensés ; en
1556, il fut nommé principal du collège
et honoré de la bourgeoisie gratuite, à la
suite d'une séance du Conseil où il pré-
senta aux magistrats genevois une pièce
de sa composition sur l'Aigle qui regarde
le soleil et sur la Clef « qui ouvre les
choses désirables, » armoiries de la ville ^
Il présenta de nouveau cette pièce au Con-
seil quelques années après, augmentée sans
doute et perfectionnée. On lit dans les
registres, à la date du 6 janv. 1558 :
Maistre Enoc, sus ce qu'il a proposé icy
une poésie et allusion d'une fable de Jupi-
ter qui aymoit Europe, par luy composée,
qu'il desireroit estre pronuncée devant les
seigneurs de Berne, d'autant que c'est à
l'honneur de ceste alliance ^ et mesmes
qti'il prend son argument des armoiries
de ceste cité ; semblablement une tragédie
des cinq escoliers de Berne exécutez a
Lyon 3, qu'il voudroit aussi estre jouée
comme il en a des enfans tous instruictz,
requérant luy donner licence. Arresté qu'on
le voye et qu'on en communique avec M.
Calvin, qu'il luy en semble.
Il ne paraît pas que Calvin ait donné
un vif assentiment à ces compositions ; du
moins n'en a-t-il été rien imprimé, que
nous sachions.
Dès l'année 1557, Enoch avait été admis
au saint ministère et attaché h une église
de la ville. Il faut croire qu'il y déploya
beaucoup de talent, car il fut demandé
pour ministre (en 1561) par M'ne Jacque-
line de Rohan et par l'église de Troyes en
même temps et plus tard par la duchesse
Renée de France. Il occupa ce dernier
emploi *, mais quelques mois seulement
(en 1566), sa mauvaise santé l'ayant em-
pêché de le garder davantage. Ajoutons
qu'il eut l'honneur, en 1563, d'être appelé
à prendre la succession de Théod. de
Bèze comme recteur de la célèbre acadé-
mie de Genève. Au mois de juin 1566, il
obtint un congé pour aller à Issoudun, sa
ville natale, régler des alfaires de succes-
sion ; mais dès le mois d'août, il écrivit
aux magistrats de Genève que son état
maladif ne lui permettait pas de reprendre
ses fonctions.
Il avait, en effet, laissé du bien en Berry,
et avait pris ses mesures pour ne pas le
perdre. C'est ce qu'on voit par l'acte sui-
vant que nous reproduisons pour montrer
comment les religionnaires fugitifs s'effor-
çaient de se soustraire à la rigueur des
édits :
Comme ainsy soyt que spectable Enoc,-
pour éviter les idolâtries et superstitions
papistiques estans au pays de france se
soyt avec sa famille retiré en ceste cité de
Genève et despuys au pays de Berne dès
l'an 1549 et semblablement habandonné ses
biens situés aud. pays de france ; Et que
pour éviter au saisissement et confiscation
de sesd. biens il aye faict une vendition ou
transport de sesd. biens k honorable Jehan
Robert le Jeune, marchant, demourant en
la ville d'Yssould'un et par ladite vendition
confessé avoir reçu la somme de 50 escux
pour ses dits biens ou aultre somme comme
appert plus amplement par l'instrument et
contract de ce, faict entre le dit sp. Enoc et
led. Robert, receu par egrege Charnavel,
notaire au pays de Foussigny sous la ju-
rid"" du parlem. de Chambery dès l'an 1552 ;
leq. prix toutefifoys icelluy sp. Enoc n'au-
roit receu du d. Robert, mais seulement
avoit esté faicte lad. vendition pour saulver
le bien d'iceluy spect. Enoc et en éviter la
confiscation ou saisissement et d'aultant
qu'il se confioit en la prudhommie et
loyaulté dud. Robert. Comme les choses
susdictes estre vrayes, lesdicts Enoc et Ro-
bert tous deux présens ont confessé et con-
fessent par ces présentes. Pour ce est-il
que ce jourdhuy 19" jour de nov. l'an 1561
pardevant moy Jeh. Ragueau not. (IV 513),.
led. hon. Jeh. Robert a remys et quicté aud.
sp. Enoc tous et chascungs les biens, droitz,
noms'et actions queled. Enoc luy pourroyt
avoir cédez, vendus et tranzportez... Presens
spect. Claude Prévost habit, de Genève et
honorables François du Val d'Yssouldun
et Jehan Trnchet h. de G.
1 Séance du 21 janv. 1556. Voy. Opéra Calv.
Brunsw. XXI, 626.
2 Confér. Jos. du Chesne ci-dessus, t. V, col.
633.
3 Voy. I, col. 72-77.
■* Archives de Genève, portef. hist. n" 1835;
Biblioth. de G. mss., 197»^ cart. 2.
En outre, Enoch donna procuration en
1564 (6 mars) à un procureur d'Issoudun,
pour requérir en son nom « une quarte
partie des biens et successions délaissez
par le trespas de deffuncte honorée Per-
nette Andoze sa mère, item la moytié de.s
23
ENOCH
24
biens délaissez par feu Jelian Émard le
jeune, son frère maternel... » (Ragueau,
VII 17).
On a son testament fait à Genève, le
11 fév. lo67 (Ragueau, IX 76). Il avait eu
un grand nombre d'enfants ' ; il déclare
en testant, qu'il ne lui en reste que trois :
Pierre, Jehanne plus un fds peut-être en-
core vivant, Élye, qui s'est enfui de la
maison paternelle, en France, à l'âge de
9 ans et 9 mois et dont il n'a jamais « pu
oyr nouvelles certaines quelque diligence
qu'il en aye sceu faire ; » il soupçonne
celui-là d'être resté dans le catholicisme,
et sous peine d'exhérédation, « il veult et
ordonne que le d. Élye retourne et fasse
profession de la vérité de l'Évangile, ayant
renoncé à toutes idolâtries et superstitions
papistiques. » Témoins : Théod. de Bèze,
Nie. Colladon, Henry Scrimger, Laurent
de Normandie, Anth. de Saussure seignr
de Vernant, Yves Bergevin (voy. t. H, col.
329) et l'apothicaire Jean Molet. Le testa-
teur mourut probablement peu de jours
après. Sa femme Françoise Minet testa le
10 septemb. 1371, atteinte de la peste, et
mourut le 20. Elle n'avait plus qu'un en-
fant. Pierre Enoch, qu'elle institue son
héritier, en lui substituant sa sœur An-
thoinette et ses frères Bonaventure et Sul-
pice Minet et en faisant un grand nombre
de legs parmi lesquels on remarque :
... A la vefve de feu s'' Yves Bergeviu img
de ses meilleurs chappei'ons avec ses bagues
de valeur jusques à 4 ou 5 escus ; h Arnaud
Dupuis ung baptizoir de toille d'Olandres
brodé des deux boutz ; a sii-e Estienne
Toucheron ung aultre baptizoir ^ de toylle
d'Olandre brodé tout a l'entour ; plus aux
dits Dupuys, Toucheron et a Symon Le
Maire, à chacun d'eux quatre cuUiers d'ar-
gent d'une, douzaine qu'elle a;... plus a M""
Dorcenne une balle de livres reliés de l'Es-
cripture saincte jà emballés; a M. de Mont-
beron gendre de M. d'Orsenne une autre
balle de livres d'humanitez qui sont aussy
' Les registres de décès des Archives de Ge-
nève, très incomplets, tellement qu'on n'y trouve
pas inscrit celui d'Enoch, mentionnent qu'il perdit
le 9 septembre 1553 sa fille Sarah; le 24 juin
1558 un fils innomé ; le 25 mars 1563 une
fille, Marie; le 25 juin 1565 son fils Théodore
âgé de cinq ans.
'^ Aucun dictionnaire de vieux français ne nous
fournit le sens du mot baptizoir On peut supposer
que c'est un mouchoir de toile fine appelée batiste.
emballés; semblablement à M'' maitre Claude
Prévost ministre d'Issoudun une autre balle
de livres de l'Escripture saincte ; aussy elle
donne et lègue a spectable Nicolas Colladon
une autre balle de livres mêlés et a maistre
Gervaix Esnauld une autre balle de livres
d'humanité ; etc.. (De la Rue not., III 128).
Louis Enoch, possesseur de ce gros
fonds de livres, en a laissé quelques-uns
de sa composition :
I. Prima infantia lingiiœ grsecse et latinse
simul et gallicse ; in-4o Parisius, loi6 ;
apud Jacob. Bogardum ; 2'ne édit., 1555.
H. Lodoici Enoxi uxelodunensis Parti-
tiones grammaticse ; Genevse ex officina,
J. Crispini, 1551, in-4o, 125 pag. com-
mençant par une élégante préface, fort
adulatrice « Senatui populoque Genevensi, »
datée des cal. de septemb. 1551.
En tête du volume est la table des cha-
pitres suivie de cette petite pièce :
EuocQS ad adolescentulos Genevenses.
Gramaticen edit quisque : at our edimas et nos?
Ut vos hîc ordo cam brevitate juvet.
Multa seieiis, prudens prœoepta iutacta reliqui ;
Pondéra ne parvis magna ferenda darem,
Omnia qui miscet nil ut nescire putetur,
Ib, ne cui noceat, sit sibi giammaticus.
A
Plusieurs éditions. La quatrième, Gen.
1563, en 2 tom. in-12 de 230 et 287 pa-
ges, précédée de la préface de 1551.
III. De puerili grœcarum litterarum
docti-ina liber; oliva Rob. Stephani, 1555,
in-8o, 208 feuillets. En tête est une pré-
face <( Adolescentibus Genevensibus reli-
quisque suis discipulis, » dont voici la
dernière phrase : ...In eo ego certamine
cupio sic Christum vestras ingenii conten-
tiones suo spiritu bene fortunare, ut de
Victoria ista et vestra linguarum prœstaa-
tiore cognitione cum Evangelii studio con-
juncta sic semper laudetur, ut Genevensis
ecclesiae integritas incredibili parentum
vestrorum ergà Numew pietate jam cele-
berrima, fiât hinc etiam multo celebrior. Va-
lete, Idibus maii 1555. Sénebier (Hist. litt.
de Genève) lui attribue des Commentaires
sur Cicéron publiés, dit-il, par Estienne
dans son édition des œuvres du célèbre
orateur. Des recherches sérieuses vaine-
ment faites par MM. Haag pour retrouver
ces Commentaires donnent à croire que
Sénebier, et d'autres d'après lui, ont com-
mis une erreur.
Dans sou testament, Louis Enoch, pré-
25
ENOCH — ENTRAGUES
26
occupé (le son fils Pierre aussi bien que
de son fils Élie, avait dit : « Item et parce
« que luy testateur dès son jeune aage
« s'est adonné et employé à instruire les
.< aultres et qu'en cela il a senty ung
« grand profiet et avancement en ses estu-
« des, il veult aussy que, après son décès,
« le dict Pierre Enoch son filz, selon la
« commodité qui se offrira, s'employe à
« faire le semblable pour la mesme cause
« susdicte... ; item et pour ses conseillers
« au dict gouvernement le d. testateur a
« pryé et prie spect. Th. de Bèze et sp.
« Germain Colladon ses amys, donner con-
« seil et ayde à sa femme, etc. » Le jeune
homme ne se conforma pas exactement cà
cette prescription paternelle ; il devint un
amateur de littérature mondaine et de
poésie légère. Peut-être est-ce par respect
filial qu'il a publié ses vers en prenant un
nom de terre, Pierre de La Meschinière,
tandis qu'à ses Tableaux de la vie et de la
mort, il a conservé le nom d'Énoc. Voici
ce qu'on connaît de ses œuvres :
I. Opuscules poétiques; Genève, Jacq.
Stoer, 1572, in-8o.
II. Tableaux de la vie et de la mort, par
maistre Pierre Énoc, G[enevois].
III. La Céocyre, contenant 151 sonnets,
odes, chansons, élégies, bergeries ; imp. à
Lyon, par Barthél. Honnorat, 1578. —
« Il était jeune quand il fit sa Céocyre,
nom ridiculement composé de Kaîa et de
/-vip, comme qui diroit Brûle-conir. » Dans
ce poème, « il a chanté son amour mal-
heureux pour une demoiselle qui ne l'aima
point et à laquelle, bien conseillé, il re-
nonça ; mais ne voulant pas perdre en
entier le fruit de ses soupirs et de ses
peines, il fit imprimer ses vers avec cinq
odes, dont l'une a pour objet la mort
d'Adonis, une élégie, quatre églogues et
quelques autres petites pièces de vers tou-
tes très médiocres » (Notes de La Mon-
noye).
IV. Sonnets du seigneur Pierre de La
Meschinière, mis en musique nouvellement
par Jean Castro, le tout à trois parties ;
Douai, J. Bogarst, 1611, in-4o, 27 feuil-
lets (no 1455 du catalog. des livres de
J. Taschereau, 1875).
ENTEBIEU (Jean), cardeur de laine,
du lieu d'Aulas, âgé de 21 ans, pendu sur
la place publique du Vigan pour avoir as-
sisté à une assemblée de culte surprise par
les dragons à Lacan, parr. de Roquedur,
le 6 oct. 1686 (Teissier).
1. ENTRAGUES. Nous avons parlé
d'une dame de ce nom (t. I, col. 292),
qu'on écrit aussi d'Antraigues, comme
d'une protectrice des premiers confesseurs
de la foi, en 1525. Le ministre Pierre
Toussain ayant été accueilli par elle, dans
son château du Bois-Malesherbes (près
Pithiviers) écrivait, de cette retraite (en
octob. 1526) au ministre baslois, OEco-
lampade, qu'il se trouvait pour le moment
h l'abri, in hac arce generosissimw mulie-
ris dominée d'Entraigues, exulum Christi
susceptricis. (Herminj. Corresp. des Réf.,
I, 445). — Elle se nommait Anne Malet de
Graville, femme de Pierre de Balzac, ba-
ron d'Entragues, seigf des Dunes et avait
vécu, nous dit M. Herminjard. dans l'en-
tourage de la reine Claude, première
femme de François 1er (morte en 1524) ;
ajoutons : et de sa sœur, la duchesse Re-
née de Ferrare. On a quelques lettres de
François de Balzac ', fils de (Guillaume et
probablement neveu de cette dame, qui
montrent que toute la famille fut d'abord
cliente de Renée dont elle était vassale par
ses principaux domaines (Marcoussis, Bois-
Malesherbes, Entragues, Clermont, etc.),
mais qu'elle passa par la suite au service
plus lucratif du roi et des Guises. Fran-
çois, devenu gouverneur d'Orléans, écri-
vait à la duchesse, 4 juin 1568 : « Ma-
dame, Je n'ay point oublyé les honneurs
et faveurs que ma feu mère et tous les
miens ont receu de vous, qui me donne
assez d'ocasion pour l'espérance que j'ay
que vous les continuerez en mou endroict,
de m'employer pour tous ceulx que vous
aimez. A quoy, Madame, je ne feray ja-
mais faulte... ■" ; » et quelques mois après
il lui adressait cette lettre embarrassée ^ en
réponse à la demande qu'elle lui avait
faite, de laisser évader d'Orléans quelques
protestants qui n'étaient pas en sûreté
dans cette ville :
1 Voy. Bibl. nat., coll. Béthune, n"' 3199, fM5;
3218, f 49; 3225, f 50 ; 3227, P 43; 3229,
f 22; 3364, i" 99; 3372, f 141; 3378 (5 lettres
au roi, de l'année 1587); 3379; 3407, f" 99;
3411, f» 15 ; 3422 et 3616, i° 96; toutes ces
lettres originales, de 1568 à 1589, sont adressées
à Renée de Ferrare, puis au roi, enfin au duc de
Nevers.
2 Beth. 3199.
3 Beth. 3225.
27
ENTRAGUES
28
Madame, Dieu scayt le desplaisir que
j'ay de ne pouvoir satisfaire a la lettre
qu'il vous a pieu m'escripre : et quand je
l'eusse entrepris j'eusse mis les pauvres da-
mes que vous me demandez en péril par ce
que sur les champs le peuple est tellement
desbordé qu'a mesure qu'il recongnoist ceulx
de la religion, il s'en dispense desmesurée-
ment. Je sçay bien les peines que j'en ay
eues et que j'en ay tous les jours pour con-
tenir ung chacun en son debvoir ; Dieu et
les gens de bien m'en sont tesmoings. Et
pour mieulx me faire obéir on m'avoit laissé
sans forces estrangères * avecq la brutalité
de ce peuple ; chacun scayt le desastre que
j'en ay pensé recepvoir. Et aussy, madame,
je ne vous veulx pas celler que j'ai com-
mandement exprès de sa majesté de ne
laisser sortir aulcungs de ceste ville, comme
je vous ay faict autretfoys entendre. Je ne
m'en oseroys dispenser sans une lettre de
sa majesté que je ne feisse crier jusques au
ciel ce populace. Je croy que ce soyt pour
plusieurs consideracions réservées h sa dite
majesté, vous suppliant très humblement.
Madame, voulloir croyre que tout ce qui
sera en ma puissance sans interest du ser-
vice du Roy et de ma réputation, je l'em-
ployeray pour vous faire très aggréable
service. Madame, je prie à Dieu qu'il vous
donne, en la meilleure et plus parfaicte
santé, très heureuse et très longue vie.
D'Orléans le pénultième jour d'octobre 1568.
Vostre très humble et très obéissant servi-
teur Entraigues.
Ce François de Balzac d'Entragues avait
épousé Marie Touchet l'amie eu titre de
Charles IX, et la belle Henriette d'Entra-
gues, marquise de Verneuil, qui devint en
1599 l'amie en titre de Henri IV était leur
fille.
2. ENTRAGUES (César de Guillerane
seigneur d') ou d'Entrages, capitaine hu-
guenot [Haag, V 390], connu par sa belle
défense de Mâcon contre le maréchal de
Tavannes. Les protestants s'élant rendus
maîtres de cette ville, en 1562, leurs frères
de Lyon s'empressèrent d'y envoyer les
capitaines Moreau et Vertis, chargés de
diriger la défense de la place contre l'at-
taque qu'on prévoyait. Tavannes, trop fai-
ble pour rien tenter de décisif contre une
population qui semblait bien résolue,
s'éloigna en attendant les renforts qu'il
avait mandés de toutes les parties de la
^ Suisses, reîtres ou italiens.
Bourgogne. Dès qu'il eut rassemblé ses
troupes, malgré les ordres formels du roi,
apportés par le sieur de Pise que les habi-
tants avaient député en Cour avec des
lettres où ils exposaient leurs griefs et
justifiaient leur conduite, il alla mettre le
siège devant Mâcon. Dans ce pressant dan-
ger, les Lyonnais sentant qu'il était d'une
grande importance que cette ville restât
au pouvoir des protestants, y envoyèrent
le capitaine Entragues, qui jouissait d'une
grande réputation d'habileté et de valeur.
Selon l'abbé Agut, ce fut le 5 mai 1562
que César de Guillerane entra dans Mâ-
con, accompagné des capitaines Du Tron-
che, Dudeau, Tilheau, Correllier, Gris,
Daniel de La Place, Crevasson, Montre-
non, Ravel, Meyserien, Grandjacques et
des deux frères Soulier. Il prit aussitôt le
commandement, mais ses fréquentes sor-
ties n'arrêtant pas les travaux de l'ennemi,
il fut forcé de demander des renforts à
Lyon, d'où il reçut cent arquebusiers sous
les ordres du capitaine Saint-Louis, et
quelques pièces d'artillerie. La tranchée
achevée, le feu s'ouvrit, le 4 juillet, habi-
lement dirigé par un canonnier que Ta-
vannes avait fait venir exprès de Paris,
tant il jugeait, lui aussi, la possession de
Mâcon importante. En moins de deux
heures, toutes les défenses de la ville
furent renversées. Sommé de se rendre,
Entragues refusa fièrement d'écouter au-
cune proposition, et il fit travailler avec
activité à la réparation des brèches, sous
le feu même de l'ennemi qui lui tua beau-
coup de monde, entre autres son lieute-
nant La Flèche. Étonné d'une résistance
aussi opiniâtre et désespérant d'entrer
dans Mâcon par la force, Tavannes recou-
rut à la ruse. Il essaya d'attirer les assié-
gés dans une embuscade ; mais aussi pru-
dent que brave, Entragues déjoua son
projet, et le chef catholique se vit réduit à
lever le siège.
Sachant que l'avantage resta dans cette
circonstance aux huguenots, il sera plus
intéressant encore de voir de près l'inso-
lence de Tavannes dans ses rapports avec
le brave capitaine de Mâcon. Voici une
correspondance qu'ils échangèrent pen-
dant le siège ^ :
1 Mss. Bibl. nat., coll. Fontette, 94845, f" 214
et suiv.
29
ENTRAGUES
30
Monsieur, Monsieur de Tavanes. Mon
sieur, je croy qu'estes de ceste heure bien
adverty de la défaicte que les miens feirent
hier de quelques ungs des vostres au village
de Varennes, et d'autant que j'en tien huict
de prisonniers et qu'ilz se disent gentilz-
hommes, je vous l'ay bien voulu faire en-
tendre à ce que si vous voulez qu'ilz aient
bon et honneste traitement vous aiez l'œil
et teniez main que les miens que vous tenez
soient traictez de mesmes. On a semé bruit
de deçà que vouliez faire mourir des nos-
tres : si l'avez faict ou le vueillez faire, je dé-
termine exterminer les vostres. Je suplie le
le créateur vous donner, Monsieur, en santé
heureuse vie. A Mascon, ce dern' aoust
(juillet?) 1562. Vostre entièrement bien prest
a vous obéir, Cesar d'Antrages.
Coppie des lettres escriptes au cappi-
taine Antragtte. Cappitaine Entrages, jay
receu voz lettres par ou me mandez que
voz gens ont prins quelques ungs des miens
lesquelz vous traicterez ainsi que je traic-
teray les vostres. Je vous veulx bien ad-
verty que quant j'en ay prins des vostres,
je les ay tousjours renvoyez et ne m'a
soulcié guières du traictement que vous fe-
rez a ceulx que vous tenés pour avoir esté
prins en dormant. Lesquelz je m'attens de
fort bien chastier silz reviennent en mes
mains. Il fut prins ces jours passez ung
nommé Bonnet premier eschevin de Mascon
et ung coi'donnier et quelques aultres habi-
tans de la dite ville que je fais délivrer à la
court de parlement par le commandemant
de la Roy ne et Roy de Navarre peur leur
faire leur procès comme rebelles a sa ma-
jesté et larrons qui emportoient les trésors
du dit Mascon et quant ilz n'eussent esté
remis a la dite court si les eussé-je faict
chastier comme subjectz de mon gouverne-
ment. Au demeurant vous scavés bien qu'il
y a longtemps que je scay quelle guerre il
fault faire a ceulx qui sont enrôliez et mar-
chent soubz les enseignes, et que je ne suis
carnassier ni bourreau de soldatz qui m'ont
eslevé ainsi que je suis, et seroys bien
marry d'en ressembler beaucoup d'aultres
encores que l'on m'en donne occasion, qui
est l'endroit ou je prie Dieu, cappitaine En-
tragues, qui vous veuUe garder. De Chalon,
ce ij daoust 1562.
A Monseig'' tng'' de Tavanes, chevalier
de rOrdre et lieutenant pour le Roy atc
pays de Bourgongne. A Chalon. Monsei-
gneur, j'ay receu a ce matin un paquet le-
quel je vous envoyé pource que c'est pour
le service du Roy, et d'autant qu'il ne se
trouve point de poste pour le vous envoyer
j'ay esté contraint le vous envoyer par un
mien soldat auq. je vous prie ne permettre
qu'il luy soit fait aucun desplaisir. Je vous
prie de permettre que les postes retournent
chascun en son lieu, a celle fin que le ser-
vice du Roy se puisse plus promptement
exécuter. Faisant fin a la présente je prie-
ray le Seigneur, Monsieur, qu'il vous tienne
sous sa sainte protection à jamais et vous
maintienne en bonne prospérité. De Sence,
ce xiiij* aoust 1562. Vostre très humble et
obéissant serviteur Cesar d'Antrages.
(Autographe).
Capitaine Entraigue, j'ay receuz ung pa-
quet que vous mavez envoyé par ung soudart
que jay fait retegnir prisonnier, d'aultant
qu'il n'a point de sauf conduyt, qu'il n'est
herault, trompette ny taborin qui sont les
mesagiers de guerre que l'on a accoustumez
d'envoier et poursce que je trove ceulx de
Lion qui premièrement sont vegnuz sce
asné (cette année ?) de ceste ville, despuys
de Mascon, pour ennemyz capitals de la
france, comme aussy foys-je tous ceulx qui
sont enttrez en sce gouvernemant auveque
armes sans mon commandemant atandu
que de troys roys esjk je y suys establi pour
lieutenant parquoy dissy en avant lessez al-
ler les postes qui sont retegnu au lieu ouz
je leur ay commande sce trover par le
commandemant de la roigne et vous mesler
de faire la guerre puisque nous en sommes
la, car sce n'est vostre estât de chevaulcheur
d'escurie, et a Dieu qui vous veille g-uarder.
De Chalon ce xv« aoust 1.562. (Minute très
raturée).
A monseig^ nig' de Tavanes etc. a Mas-
con. Monseigneur ayant esté adverty de
vostre venue a Mascon, je suys esté fort
joyeulx espérant que par icelle pourray re-
eouvi'er ma femme laquelle fut prinse a la
prinse de Mascon, vous supliant. Monsei-
gneur, me faire tant de bien de comman-
der qu'elle me soit rendue et obligerez ung
pauvre gentilhomme a vous faire très hum-
ble service qui sera la fin, monseigneur,
où vous presenteray mes humbles recom-
mandations, priant le seigneur vous main-
tenir en sa grâce. De Mascon le xxiij" d'aoust
1562. Vosti'e très humble et très obéissant
serviteur. Cesar d'antrages.
Cappitaine Entrages, j'ay receu voz let-
tres suyvant lesquelles j'ay commandé que
vostre femme vous fust renvoyée. Laquelle
de sa bonne fortune et la vostre est tumbée
entre les mains de gentilhommes gens de
31
ENTRAGUES
32
bien, qu'ilz sçavent commant de tout temps
j'ay accoustumé de respecter l'honneur des
femmes. Et encoires que la guerre qui se
faict de vostre cousté soit indigne de ceste
honnesteté, je ne 'veulx laisser de user en
cela et en toute chose comme j'ay faict de
tout temps. Qui est endroyt où je piùe à
nostre seigneur qui vous veulle conserver.
De Mascon ce xxv« aoust 1562 (Minute).
Aussitôt l'ennemi retiré, Entragues s'é-
tait occupé du soin pressant de rétablir
parmi les habitants et les gens de guerre
l'ordre d'autant plus compromis que les
principaux citoyens, comme l'échevin Bru-
nel, donnaient l'exemple d'une cupidité in-
satiable. Sa juste sévérité mécontenta les
soldats qui, des murmures, passèrent bien-
tôt à la révolte. Le capitaine se tira de
cette position dangereuse par un véritable
tour de vieux routier. Il annonça une re-
vue hors de la ville, fit défiler d'abord les
compagnies de Luquot (qui fut tué peu de
jours après) et de Villet, qui s'étaient si-
gnalées par leur mutinerie, et leur ferma
les portes. Il est à. croire que sa conduite
fut présentée sous un faux jour à Soubise,
qui commandait h Lyon ; autrement on
aurait de la peine à s'expliquer qu'un
homme qui avait déployé tant de vigueur
et rendu d'aussi éminents services, qui ve-
nait tout récemment encore de s'emparer
du château de Pierrecloux, eftt été en quel-
que sorte destitué. Entragues ne témoigna
d'ailleurs aucun mécontentement de cette
injustice, il continua à servir avec autant
de dévouement qu'auparavant; seulement
lorsqu'il vit son successeur Ponsewflt, vail-
lant soldat, mais malheureux capitaine,
perdre par son imprudence la ville de Ma-
çon, il manifesta son indignation avec une
violence qu'çxcusait sans doute l'impor-
tance de la perte. Décidé à recouvrer cette
place à tout prix, il partit de Tournus,
dont Ponsenat venait de s'emparer, se
porta par une marche rapide sur Mâcon
dans l'espoir de l'enlever par escalade, et
pour encourager ses soldats, il planta lui-
même les échelles contre les murailles,
« à quoy étant mal suivy, raconte Tavan-
nes, la peur augmentée, il se retira en
fuite avec les Suisses mal contens. » Il pa-
raît qu'Entragues se rendit à Lyon où
nous le trouvons combattant aux côtés de
Blacons lors de la surprise tentée par les
catholiques. — Nous n'oserions afïïrmer,
vu le grand nombre de lieux qui portent
le nom d'Entragues, que le capitaine dont
nous venons de parler soit le même que
le sieur d' Entraigues dont Théod. de Bèze
nous dit {Hist. eccl.) qu'il embrassa ouver-
tement le protestantisme après le pillage
de son château par les catholiques en
1562.
3. Un vicomte d'Entragues avait re-
cueilli dans son château, en 1681, l'église
de Vais en Vivarais et la représenta, cette
année, au synode tenu à Vallon (Tt 289).
C'est probablement sa femme qu'on trouve
dans les papiers du séquestre sous le nom
de « comtesse d'Entraigues, du diocèse de
Viviers, » reléguée à Vienne en 1687 ;
elle avait obtenu permission d'aller faire
ses couches chez elle et était restée pro-
testante (Tt 322). « M. d'Entragues, nou-
veau converti, » obtient en 1688 une pen-
sion de mille livres (Tt 252). — Un abbé
d'Entragues est le sujet de l'anecdote sui-
vante racontée dans les Mémoires de la
régence ^ En 1720, la religion réformée
fit l'acquisition d'un prosélyte d'une nais-
sance distinguée et tl'un ordre qui devait
rendre sa conversion remarquable. C'était
l'abbé d'Entragues âgé d'environ 65 ans.
Il fit hautement profession à Paris de ses
nouveaux sentiments, le jour de No'èl,
après quoi il disposa de ses biens et se
prépara à passer clans les pays étrangers.
Mais il fut arrêté à Lille et transféré à
Charenton dans la maison des fous. Court
• nous apprend (Mss. de Court, N» 39) que
cet abbé avait été amené au protestantisme
par Barbe, chapelain de l'ambassade de Hol-
lande (Icol. 779). L'abjuration eut lieu dans
la chapelle de l'ambassade. Le régent s'en
montra si fort scandalisé qu'il fit renouve-
ler les défenses d'assister au service divin
chez les ambassadeurs des puissances pro-
testantes, et qu'il donna ses ordres pour
enfermer d'Entragues à la Bastille. Cepen-
dant, grâce à de hautes protections, l'abbé
obtint la permission de sortir de France ;
mais le parlement n'en tint compte ; il se
mit en devoir de lui faire son procès, et à
son passage à Lille, d'Entragues fut encore
arrêté et renvoyé à Paris. Selon Dangeau,
c'était une espèce de fou qui voulait se sin-
gulariser; mais l'apostat Dangeau n'était-il
^ Et dans la Corresp. de la duch. d'Orléans,
trad. par Gnst. Brunet; Paris, 1855, t. Il, p. 209-
220.
1
I
33
ENTREMONT — ÉPINAC
34
pas guidé par le désir de justifier la mesure
dont le pauvre abbé fut victime ?
Entremont (Jacqueline, comtesse d').
Mme d' Entremont, deuxième épouse de
l'amiral Coligny, voy. t. IV col. 212. —
Hyacinthe comte d'Envie, colonel au ser-
vice de Hollande, 1748-58. — Albert de
L'espée, lieutenant-colonel, id., 1680;
(Charles-Joseph), colonel, id., 1754-58.
EPICIME. On a un petit volume inti-
tulé :
Traicté de la cène et de la messe. Conte-
nant vingt-quatre argumens, assavoir dou-
ze soustenans la Messe estre la Cène de
J.-C, avec douze Responses à la fin d'un
chacun (Vieeux prouvant le contraire. Et
douze autres Argumens prins de la saincte
Escriture, monstrans clairement que la
Messe n'est la Cène de J.-C. ; par André
Epicirae « Hebr. X : Par une seule obla-
tion le Fils de Dieu a rendu parfaits pour
tout jamais ceux qui sont sanctifiés. »
Lyon, 1564, in-lC, 64 pages ; autre édit.
ou tirage, Lyon, chez Claude Ravot, in-8o
1564. Autre, citée par MM. Haag, 1563.
Un vieil érudit saxon, Melchior Adam,
mort en 1622, nous dispense des recher-
ches et des suppositions que pourrait nous
occasionner ce nom hellénique : Epicime. Il
nous apprend dans ses Vitse theologorum
german., que ce fut le pseudonyme pris
par Hartmann Reyer, étudiant de Wittem-
berg et disciple de Luther, né à Franc-
fort-sur-le-Mein en 1516, puis ministre
dans cette ville, pour publier en réponse ta
diverses apologies de la messe un pam-
phlet qu'il intitula : Pro fictitio missx sacri-
ficio Argumenta erronea sophistarum pon
tificiorum cum refutationibus (Andréas
Epicimus edidit); Magdebourg, 1551 in-8o.
Quel rapport avait-il pu trouver entre
Beyer et Epicimus ? Aucun ; mais comme
le remarque avec justesse l'académicien
La Monnoye. (Notes sur la Croix du Mai-
ne et du Verdier), Epicime paraît être
la traduction de l'adjectif grec 'E7îtTtp.o<;,
homme dont l'honneur est hors d'atteinte.
Le ministre luthérien (lutheranismi
dôctrinâ et ritibus ardentissimus propu-
gnator, dit-on dans l'Encyclop. de Hert-
zog) s'était proposé de terrasser trois théo-
logiens catholiques de son temps et de son
pays, Jean Cochlseus de Nuremberg (mort
en 1552) auteur d'un Spéculum antiqua;
devotionis erga missam, Wickel de Fulda
(1501-1573) et surtout Michel Helding,
évêque de Meersbourg, qu'on appelait Mi-
chaël Sidonius depuis qu'il avait précé-
demment reçu le titre d'évéque, in parti-
bus, de Sidon, auteur d'une Canonis mis-
sae paraphrastica explicatio (Augsbourg,
1548, in-4o). En effet il ne les ménage pas,
car voici sa conclusion telle que la donne
la traduction lyonnaise :
J'ay récité les argumens contre la Messe,
laquelle nous reprouvons. A cause de quoy
nous sommes estimez très meschans et per-
nicieux. Sur cela les adversaires songent,
machinent, tx-aictent, vomissent des feux,
espées, massues, broches, grils, cordes, sacs
et quoy non ? Ils nous rendent suspects et
odieux aux grans, et les irritent contre
nous h fin qu'ils nous meurtrissent. De nos-
tre part nous recommandons nostre cause
a Dieu, qui contregardera son Eglise conti'e
ces assaux et rages de Satan et du monde,
maugré les portes d'enfer, et deussent cre-
ver de despit Cochleus grosse et lourde
beste ; Sidonius fier, arrogant et cauteleux;
Vicelius malicieux apostat, avec tous les
yvrongnes et vilains moynes et toute l'eslite
de Satan. Le Dieu Eternel, Père de notre
Seigneur J.-C nous veuille conserver en la
confession constante de sa vérité, nous con-
soler et fortifier par son Esprit, afin que
nous ne craignions les hommes et fureurs
de Satan. Louange k Dieu. Prov. 21 : Il
n'y a sagesse, il n'y a prudence, il n'y a
conseil contre le Seigneur. Fin.
Comment et par quel huguenot français
ce livret publié à Magdebourg en 1551
fut-il traduit et imprimé à Lyon en 1563 ?
On l'ignore. Cependant les pasteurs Jean
de Lespine et Pierre Viret ayant fait im-
primer sur le même sujet, la même année,
chez le même imprimeur de Lyon de pe-
tits traités dont nous donnerons les titres
lorsque nous parlerons de ces théologiens,
il se pourrait que l'un d'eux fut le traduc-
teur de Reyer.
EPINAC (Pierre d'), archevêque de
Lyon, né en 1540, mort en 1599 [Haag,
IV 539]. Notre intention n'est point de
réclamer pour la France protestante ce fa-
meux ligueur, ni, par conséquent, de lui
donner un article étendu dans notre ou-
vrage ; nous voulons seulement rappeler
ici qu'il fut un instant avec les huguenots.
Grâce à la protection de son oncle l'arche-
vêque de Lyon, d'Epinac faisait déjà par-
ITT 9.
35
EPINAC — ERIEU
30
tie du chapitre de cette ville, où il avait
été admis dès l'âge de dix ans, lorsqu'il
alla étudier le droit à Toulouse. Ce fut
pendant son séjour dans cette ville qu'il
s'unit aux assemblées religieuses des pro-
testants, mais aussitôt qu'il s'aperçut que
sa religion serait un obstacle à sa fortune,
il l'abandonna et devint le plus ardent ad-
versaire des huguenots. C'était un homme
habile et éloquent, mais en même temps,
un intrigant sans foi, sans loi et sans
mœurs, qui sacrifia tout à son ambition.
Gallican ou ultramontain, partisan de
Henri III ou ligueur forcené, il n'eut en
vue, dans ses continuelles variations,
qu'un seul objet, le chapeau de cardinal,
mais il ne put y atteindre et il eut la dou-
leur de mourir simple archevêque de
Lyon. — Epine, religionnaire de Sedan,
1719. — Geneviève Epinel, enfermée au
couvent de N.-Dame-de-Saintes, 1740. —
Pierre Erant, pasteur de Marcillac, 1603.
— Pierre Erault, si" de La Prée Goisy,
lieutenant au régiment de Champagne,
protestant de l'île de Rhè ; Jacques Erault
major général de la milice de l'île, 1677
(Tt 258).
ERB (Matthias), néàEtlingen en 1494
[Haag, IV 539], reçut son éducation en
Suisse. Il fit comme aumônier dans les
troupes bernoises, en 1531, une campagne
contre les cantons catholiques. En 1536
on l'appela comme pasteur à Baden^ mais
il y garda peu de temps cette place et après
avoir dirigé pendant deux ans l'école de
Gegenbuch, il fut enfin placé à la tête de
l'église de Riquewihr, et nommé par le
comte de Montbéliard surintendant de
toutes les églises de ses possessions d'Al-
sace. Pendant vingt-quatre ans, Erb s'ac-
quitta de ces fonctions avec autant de pru-
dence que de zèle. C'est par ses soins que
la Réforme s'introduisit à Mittelwihr, Hu-
nawhir, Ostheim, Andolsheim, Balden-
heim, Sundhofen, etc. Il eut aussi plus
d'une fois l'honneur de prêcher l'Evan-
gile dans la chapelle du château de Ribeau-
pierre, en présence du comte qui faisait
le plus grand cas de lui. Ami de Bucer, de
Capiton, de Zell, dont il partageait les sen-
timents, uni aux théologiens suisses dans
leurs opinions sur la Cène, Erb fut vic-
time de la réaction luthérienne qui suivit
la mort du comte Georges de Montbéliard.
Il fut mis à la retraite en 1560 et se retira
à Ribeauvilliers où il mourut, le 13 mars
1571.
Lipenius lui attribue Christlicher Berich
vont Trostund Untei-haltung derer die umb
Christi, seines Worts und Evangelii Wil-
len Verfolgung und Schmach leiden miis-
sen, Niirnb., 1569, in-8o. La même année,
il publia Vo7n Sauffen und Fressen, den
^weyen schsendlichen Lastern, Mulhausen,
1569, in-8o, trad. allemande du traité de
Chrysostôme : Quod nemo leditur quàm à
se ipso. On possède à la Biblioth. de Ge-
nève {MSS. No 197<ia, Carton 1) une let-
tre d'Erb, datée du 23 mai 1562, par la-
quelle il demande aux pasteurs genevois
un ministre pour l'église de Ribeaupierre,
lettre importante en ce qu'elle prouve que,
dès lors, le protestantisme était professé
dans cette ancienne seigneurie, et de plus,
qu'Erb prêchait encore à cette époque le
calvinisme qui ne devait pas tarder à être
proscrit du comté de Montbéliard. On a
d'autres lettres de lui à la Biblioth. de
Bâle, et à celle deColmar quatre vol. rnss.
de sermons et pièces diverses, parmi les-
quelles figure sous la date de 1563 un
traité contre les Ubiquitaires intitulé Nar-
ratio de sacra Cœnâ, ad Elisabetham de
Rapolstein.
ERBAUD, en Dauphiné. Pierre Erbaud
réclame contre la régie des biens de Daniel
et Moïse Erbaud, ses parents, fugitifs ou
condamnés ; 1719 (Tt Tourlet). — Mar-
guerite d'Erby, veuve, 60 ans, assistée à
Londres, 1702. — Veuve Erconteau, de
la Saintonge, 50 ans, id., 1706. — Milon
Erdier, de Chalon-sur-Saône, marchand,
reçu habitant de Genève, 23 oct. 1572.
ERIEU (d') ou Eyrieu, d'Herrieu, d'Er-
rieu, famille de pasteurs dauphinois. Un
membre de cette famille assiste au synode
de Dauphiné, tenu à Gap en 1597. —
(Isaac) figure comme pasteur de Monestier,
de Clairmont et de Vif et assiste en cette
qualité à plusieurs synodes, de 1605 à
1607 ; il devient ensuite pasteur de Pont-
de-Royans église dans laquelle il remplit
les fonctions pastorales de 1607 à 1642;
les colloques de Serres et de Nyons, du
mois d'aot\t de cette dernière année le dé-
clarèrent excusé « à cause de ses indispo-
sitions et de sa grande vieillesse. » — On
trouve aussi : Denis d'Erieu, pasteur de
Monestier en 1600-1601) ; Daniel, son fils,
étudiant en théologie en 1600; Jean Erieu,
37
ERIEU
î:rman
38
pasteur à Pont-en-Royaiis, en 1614. —
Jacques Erieu, du Vivarais ; Pierre Erieu
ou Erioiid, de Villeneuve-de-Borg, sa
femme et deux enfants, et la veuve de
François Erieu ou Eriou, du Dauphiné,
assistés à Genève de 1697 à 1703. — Jean
Erignet « praticien de Lyon » reçu habi-
tant de Genève, 2 oct. 1572.
ERMAN (Jean-Pierre), l'auteur, avec
Reclani, des précieux Mémoires sur l'his-
toire du refuge en Prusse. Il était né à
Berlin, en 1735, d'une famille originaire
de Miilhouse, qui s'était établie à Genève
avant de se transporter h Berlin. Dans
cette dernière ville il étudia au collège
français sous Pierre Naudé et Fortney. Il
fut élu pasteur de l'église du Werder en
1757 et donné pour collègue à Achard et
Pelloutier. Outre ces fonctions pastorales
qu'il garda jusqu'à sa mort, et celles de
Principal du Collège français, il fut encore
professeur au séminaire de théologie et
membre du Consistoire supérieur. Il était
aussi de l'acad. de Berlin aux séances de
laquelle il donna lecture de 14 mémoires
qu'elle a imprimés; enfin il reçut le titre
d'historiographe de Brandebourg. Le grand
Frédéric lui fit l'honneur en 1776 de le re-
mercier, par lettre, d'un sermon qu'il avait
prononcé sur « L'amour de la patrie. » Il
mourut le 11 août 1814. Lorsqu'il eut
achevé la SQrae année de son ministère,
l'église du Werder lui décerna une mé-
daille d'or frappée à cette occasion. On a
de lui :
I. Mémoire historique sur la fondation
de l'église françoise de Berlin, publié à l'oc-
casion du jubilé qui sera célébré le 10 juin
1772, BerHu, 1772, in-8o.
II. Geographix antiquse elementa, in
usum scholarum, Berlin, 1777, in-S».
III. Abrégé de mythologie, Berlin, 1779,
in-8o.
IV. Sermons sur divers textes, Berlin,
1779, in-8o.
V. Mémoires pour servir à l'histoire des
réfugiés françois dans les états du roi,
Bedin, 1782-1800, 9 vol. in-8o. — Publié
en collaboration avec Réclam, ainsi que le
suivant. C'est l'ouvrage le plus important
d'Erraan. On a reproché aux auteurs d'ê-
tre entrés dans trop de détails, oubliant
que leur but était, non pas d'écrire une
histoire, mais de rassembler des matériaux
pour constater la piété de nos pères, leur
probité, leur charité et leur fructueuse
application dans toutes les branches de
l'artj des sciences, du commerce ou de
l'industrie.
VI. Mémoire historique sur la fondation
des colonies françoises dans les états du roi
de Prusse, publié à l'occasion du jubilé du
29 oct. 1785, Berlin, 1785, in-S».
VIL Oraison funèbre de Frédéric II
avec des remarques historiques, Berlin,
1786, in-8o.
VIII. Monument séculaire consacré à la
mémoire de Frédéric-Guillaume-le-Grand,
Berlin, 1788, in-8°.
IX. Recherches historiques sur le ma-
riage de Jean de Brandenbourg avec Ger-
maine de Foix, Berl., 1788, in-S".
X. Lettres à un ami de Genève sur la
constitution et la prospérité des colonies
françoises dans les états du roi de Prusse,
Berlin, 1788, in-8o.
XI. Éloge historique de M. Réclam. Ber-
lin, 1789, in-8o.
XII. Éloge historique de Sophie-Char-
lotte d'Hanovre, reine de Prusse, Berlin,
1790-95, in-8o.
XIII. De l'influence des relations du
Brandenbourg et de la Hollande sur le
bonheur des deux nations, Berlin, 1790,
in-8o.
XIV. Oratio panegyrica Friderici I,
Berl.. 1790, in-8o.
XV. Instruction donnée par Frédéric-
Guillaume I au prince royal, son fils, pour
la campagne du Rhin, en 1734, Irad. de
l'allem., Berlin, 1793, in-8o.
XVI. Tableau généalogique des descen-
dans du bourgrave de Niirnberg, Frédéric,
auquel remontent, en ligue directe, pres-
que toutes les maisons régnantes de l'Eu-
rope, Berlin, 1795, in-8o.
XVII. Sur l'ordre de succession dans la
dynastie des souverains de la Prusse et du
Brandenbourg de la maison de Hohenzol-
lern, Berlin, 1798, in-8o.
XVIII. Mémoires pour servir à l'his-
toire de Sophie-Charlotte, reine de Prusse,
Berlin, 1801, in-8o.
Erman a publié, en outre, dans les Mé-
moires de l'académie de Berlin, sous le
titre : Sur les bévues littéraires (an. 1786-
1803), treize mémoires où il traite de leur
influence sur la mythologie, l'histoire, la
géographie, la biographie, la science éty-
mologique, les sciences exactes ; — Éloge
39
ERMAX — ERARD
40
de Schultz (an. 1794-9o) ; — Mémoire sur
la princesse Barbe de Brandenbourg, fille
du margrave Jean (an. J803) ; — Mémoire
historique sur la ville et le château de Cœ-
penick (an. 1804).
Voy. les notes du sermon L'adoration en esprit
et en vérité, par le pasteur F.-J.-D. Andrié, pro-
noncé dans l'église de la Friederichstadt, le 22 déc.
1861 ; imp. à Berlin, H. Sauvage, 1862, in-S" de
58 pages.
Jean-Pierre Erman laissa deux fils.
L'aîné, nommé Jean-Georges, fut pasteur
de l'église française de Postdam, et mou-
rut le 1er niai ISOo. Il a publié :
I. Mémoire historique sur la fondation
de l'église francoise de Postdam, 1785.
II. Sermon pour le premier jubilé cente-
naire de la fondation du collège royal fran-
çois de Ber-lin, Berlin, 1790, in-8o.
III. Sermons sur divers textes de l'Écri-
ture sainte, Berlin, 1791, in-8o.
IV. Sermon sur le devoir de prier pour
les rois, Berlin, 1791, iu-8o.
Le cadet, Paul^ professeur au collège
français et membre de l'académie des
sciences, s'est fait connaître avantageuse-
ment, ainsi que son fils Adolphe (que son
voyage autour du monde a rendu célèbre),
par de savantes recherches sur le magné-
tisme. On trouvera la liste de leurs ouvra-
ges dans Kaiser.
1. ERARD (aliàs Evrard) ministre, au
XVIme siècle, de Burtoncourt, fief mou-
vant du duché de Deux-Ponts, entre Metz
et Sarrelouis, appartenant alors ii André
de Vienne s"" de Clervant. Cette église qui
disparut bientôt pour être annexée à celle
de Metz avait été desservie aussi par
Pierre de Cologne, 1563 ; Nicole de Cour-
celles, 1572-77 ; Gardesy, 1577 ; Maillard,
de Courcelles, 1585 ; Peter, 1593. (0. Cu-
viER.) — Marie Erard de S^-Clair, de
Normandie, 71 ans et sa fille, assistées à
Londres (18 et 14 liv. st.), 1706-1710. —
Jean Erard, chevalier, seig"" de Belisle,
marié à Anne de Ferrières veuve de René
de Gonzabatz (minutes de Soullard not. à
La Rochelle) ; abjure pour devenir capi-
taine de vaisseau, puis chef d'escadre ; tué
en 1705 au combat de Malaga (Riche -
mond).
2. ERARD ou plutôt ERRARD (Jean),
un des meilleurs ingénieurs militaires du
XVIme siècle [Haag, IV 541] et l'un des
premiers qui ait écrit sur l'art de fortifier
les places, naquit à Bar-le-Duc en 1554.
On ne connaît cette date que par un beau
portrait (gravure de Thomas de Leu) por-
tant qu'il fut exécuté en l'année 1600
quand Errard avait 46 ans et l'on ne sait
absolument rien des origines de sa famille^
et des commencements de sa carrière.
Nous ne nous arrêtons pas à parler des gé-
néalogies fantaisistes fournies par La Che-
naye des Bois dont nous avons si souvent
à relever les sottes complaisances ; encore
moins à discuter une charte ridicule de
l'an 1436 suivant laquelle les Errard des-
cendaient d'un chef danois débarqué, l'an
985, en Normandie pour aider le duc Ri-
chard à repousser une invasion du roi Lo-
thaire. Aux écrivains d'aujourd'hui assez
aveugles pour répéter de telles sornettes ^,
il vaut mieux emprunter leur jugement
formé sur les documents contemporains de
l'homme dont ils parlent, lequel était un
serviteur excellent du roi Henri IV et des
ducs de Bouillon. » Esprit vigoureux, di-
« sent-ils, cœur austère, il ne quêta pas
« les applaudissements ; avec une bonho-
'< mie bien passée de mode, il fit son de-
« voir simplement ; il dissimula presque
« son génie et ses talents. On dirait qu'il
« s'est refusé à nous fournir les moyens de
• l'admirer. Hors deux ou trois passages
« dans ses livres, il n'a rien laissé qui
« puisse nous fixer sur sa famille, ni sur
« sa vie, ni sur ses travaux, et sans les
« soins pieux de longues générations, le
« Barrois ne pouvait rendre la justice due
(' à l'un des hommes dont il doit être le
« plus fier '. s C'est en peu de paroles
bien peindre un de nos vieux huguenots.
En effet on lit c'est-à-dire on lisait,
dans les registres de l'église deCharenton,
que Jean Erard ingénieur du roi et Barbe
(de Reims ou de Reince) sa femme, firent
baptiser dans cette église, le 28 octob.
1 Cependant il pourrait bien être le fils d'un
Philippe Errard qu'on trouve employé vers 1546
sous la direction d'un ingénieur italien à des
travaux de fortification dans la Lorraine. Voy.
l'ouvrage ci-dessous mentionné de MM. Lallemend
et Boinette, page 11 note.
* Jean errard de Bar-le-Due, sa vie, ses ceu-
vres, etc., par Marcel Lallemend et Alfred Boinette;
Bar-le-Duc, 1884, in-12 de 334 p.; page i. Petit
volume clérical foisonnant d'erreurs volontaires
et beaucoup trop loué dans le £uU. XXXIII, 425.
3 Jean Errard, par M. Lallemend et A. Boi-
nette, page II.
I
41
ERARD
42
1598, leur fils Abdias (parrains Daniel Ti-
lenus et J.-B. de Guéribalde) ; qu'ensuite
Alexis Erard neveu de Jean et Geneviève
Bâcler sa femme, y firent baptiser le 26
nov. 1619 leur fils Jean (parrain, Gillot
secrétaire de l'arlillene, marraine,MmeSar-
rau) ; le 24 janv. 1621, une fille (parrain,
Aleaume ingénieur ordinaire du roi, marr.
Marie Sarrau) ; le 3 avril 1622 un fils,
Jean, et le 6 octob. 1624 un fils, Isaac.
Cette famille protestante habitait sans
doute Bar-le-Duc plutôt que Paris, mais les
registres paroissiaux de Bar ne commen-
cent qu'à l'an 1622 • et on n'y connaît pas
de registres protestants.
L'ingénieur Errard avait 29 ans lorsqu'il
se manifeste à nous pour la première fois.
Dans un compte du trésorier général de
Lorraine pour l'année 1383. Par un man-
dement du duc, en date du 12 nov. de
cette année, il est alloué 200 fr. «. à Jean
« Errard, demeurant à Bar, pour subvenir
« aux frais qu'il luy convient supporter à
Cl l'impression de certains livres qu'il pré-
« tend mettre en lumière *. » En eff"et l'an-
née suivante, parut à Nancy Le premier livre
des instruments mathématiques mécaniques
deJ. Errard de Bar-le-Diic {Dédié) à M. le
duc de Calabre, Lorraine, Bar, Gueldre,elc.
Imp. à Nancy par Jan Janson imp. de S.
A. 1584 ; gr. in-4o de 44 feuillets. L'ou-
vrage est composé principalement de plan-
ches, au nombre de 40, représentant des
machines diverses et qu'on doit croire, car
elles ne portent aucune signature ni mono-
gramme, gravées par l'auteur. L'ouvrage
n'eut pas grand succès, car une 2i"e par-
tie qui devait être suivie d'un traité de
L'art de la navigation n'ont jamais paru ^.
C'est cependant vers ce temps qu'Errard
se fit une haute réputation par ses travaux
militaires dans les campagnes de Henri IV
contre l'Espagne et contre la Ligue. Il
aida à réduire un bon nombre de places et
défendit ou fortifia très habilement par des
procédés nouveaux alors plusieurs villes
importantes des frontières du nord-est de
la France, comme Jametz, Amiens, Se-
dan, Verdun. Henri IV faisait de lui le
plus grand cas et sa renommée était assez
répandue au loin pour que la Seigneurie
1 Jbid. page 11.
2 Archiv. de la Meuse, B 1196; Inventaire
somm. par H. Lepage.
3 Lallemend et Boinette, p. 109.
de Venise, en 1594, ait envoyé au roi pour
être soumis au contrôle de son ingénieur
Errard le plan d'une forteresse « à neuf
boulevards » qu'elle se proposait d'élever
pour se défendre contre l'Autriche et con-
tre le Turc. Il obtint de Henri IV en 1599^
des lettres d'anoblissement, et il lui avait
été déjà précédemment accordé le singulier
privilège de faire battre monnaie partoift
où bon lui semblerait jusqu'à la somme
de 50 écus, en sols * ; singularité qui s'ex-
plique peut-être comme une concession
particulière faite en vue d'une campagne
où l'on prévoyait des sièges à soutenir. A
partir de l'an 1600 jusqu'à sa mort, arri-
vée au mois de juillet 1610, il fortifia les
villes du Calaisis, du Boulonnais, de la
Picardie, de la Bourgogne, de la Bresse,
du Languedoc, de la Guyenne et travailla
au port de Toulon, sans que nous puissions
dire exactement les ouvrages qu'il y exé-
cuta. Pierre de Lestoile, dans son Journal,
dit que la mort d'Errard fut hâtée par le
chagrin que lui fit éprouver celle du roi et
il ajoute : Il était « homme de grand es-
« prit et excellent en son art, mais surtout
« homme de bien et craignant Dieu, qui
« est le principal et que j'estime plus que
« tout le reste. »
Les ouvrages de J. Errard sont :
I. Le livre des instruments mathémati-
ques, mentionné plus haut.
II. La géométrie et pratique générale
d'icelle ; Paris, impr. de David Le Clerc,
1594. In-S" de 7 feuill. et 80 pag., rempli
de fig. géométriques ; le 1er livre est dé-
dié au roi ; le 2'"e au duc de Bouillon. —
2me édition, Paris, Guill. Auvray ; 1602,
petit in-8o, 86 p. — 3me édit. revue et
augmentée par D. H. P. E. M. (peut-être
Denis Henrion, professeur es mathémati-
ques), Paris chez Mich. Daniel, 1619in-8o
de 352 pages. — 4me édit., Paris, 1621.
III. La fortification réduicte en art et
démonstrée, par J. Errard, de Bar-le-Duc,
ingénieur du très chreslien roy de France.
Dédiée à Sa Majesté ; Paris, 1600 ; in-fo-
lio, 102 p. ; — 2me édition de la même
année 1604, in-fol. 130 pages. Dès la
même année encore, et en 1617, l'ouvrage
fut réimprimé à Francfort par Théod. et
1 Armes : d'azur à une tour d'or surmontée de
3 étoiles de même.
2 F.-J.-B. Noël, Mém. pour servir à l'hist. de
la Lorraine, 6 vol. in-S" (1835-45).
43
ERARD — ERRAIN
44
Jean-Théod. de Bry. Puis Alexis Errard,
ce neveu de l'ingénieur que nous avons
mentionné, et qui était lui aussi ingénieur
du roi, s'occupa de donner une édition plus
complète dont le privilège est daté du 2o
mai 1615 et qui parut à Paris en 1620^
chez Abr. Picard^ in-fol., 175 pag. Une
dernière édition enfin, porte la date de
i622.
IV. Les neuf premiers livres des élémens
d'Euclide traduictz et commentez ; Paris,
Guill. Auvray, 1604, in-8o de 90 feuillets.
Nous devons maintenant compléter les
premiers renseignements que nous avons
donnés sur la famille de l'ingénieur
d'Henri IV. Longtemps avant son fils Ab-
DiASj baptisé au temple de Charenton en
1598, Jean Errard avait eu un autre fils,
Maximin, qui suivait d'une manière brillante
la carrière paternelle lorsqu'il reçut la mort
dans l'exercice de ses périlleux devoirs,
en enclouant des canons ennemis. Sully
écrit au roi (voy. ses Œconomies royales)
à la date du 25 juillet 1607 : « Il est arrivé
« un accident, en Provence, qui me cause
« du déplaisir ; c'est la mort de vos deux
« ingénieurs, Bonnefons et le jeune Er-
« rard qui n'en scavoit guères moins que
« son père. » Celui-ci eut encore une fille,
prénommée Barbe, comme sa mère. Abdias,
frère puîné de Maximin , épousa le 1er
mai 1623, dUe ide fille de Louis d'Our-
ches si" de Broussey. Le contrat rédigé à
cet effet dénote un mariage mixte ; il
porte : ont promis de se prendre en foy
et loyauté de mariage si Dieu et notre
mère sainte Église s'y accordent. Si donc
Abdias n'abandonna pas sa religion en se
mariant, ses descendants du moins rentrè-
rent dans le catholicisme. Leurs grades
militaires après la Révocation en font foi.
Louis fils d' Abdias et d'Ide d'Ourches,
sr de Delouze et Broussey, servit 34 ans
dans les armées du roi ; il épousa Jeanne
de la Motte sa cousine et eut six enfants:
Louis^ Nicolas, Françoise, Louise, Mar-
guerite, Jeanne. Nicolas, né en 1667, en-
gagé dans une compagnie de cadets, eut
un fils et deux filles morts sans postérité.
Louis, né en 1666, devint capitaine de
cavalerie; il épousa lo Anne Delaforge ;
2o en 1711 Catherine Rouyer ; 3° en 1713
d^le Massy. Claude-François, enfant du
premier lit^, fut capitaine d'infanterie et
n'eut qu'un fils, mort au service ; Louis-
Léopold, du 3me lii^ né le 19 avril 1726,
entra en 1742 dans les cadets gentilshom-
mes du roi de Pologne, capitaine au régi-
ment de Hainaut, atteint de deux blessu-
res à la bataille de Fontenoy, marié, 15
fév. 1769, à M.-J. Antoinette de Cheppe,
dont il eut deux filles et un fils François,
colonel du génie, mort en 1851, avec le-
quel s'est éteinte cette branche de la fa-
mille '.
ERRAIN (Marc). Un historien lyon-
nais, catholique fougueux, Claude de Ru-
bys (Hist. véritable de la ville de Lyon ;
1604, in-fol. p. 398) raconte ainsi un fait
de guerre qui peut-être eut tiré de l'obs-
curité, s'il eût réussi, ce nom de Marc
Errain.
Pendant que les catholiques (à I^yon) re-
posoient en leurs licts, sous Tombre des
aisles de M. de Saulx, qui leur avoit donné
tant d'assurance le soir au paravant et pro-
mis de les garentir de mal et de surprinse
au péril de sa vie, voilJi les protestants qui
environ les unze heures ou minuict du
mesme jour mercredy 30 et dernier du moys
d'avril, l'an 1562, sortent en rue armez et
embastonnez, se saissent des places, coings
et advenues des rues, suivant les rendez-
vous qu'ils avoyent de longuemain pris en-
tre eux. En sorte que par là ils ostarent
bien le moyen aux catholiques de se r'allier
et mettre ensemble. Aussi ne trouvarent
ils nul qui leur fist teste. Et ne fit le sieur
de Saulx pas seulement contenance de vou-
loir sortir de son logis pour aller voir que
c'estoit : aussi le sçavoit il bien Cepen-
dant arriva le baron des Adrets et avec lui
les sieurs de Ponsonaz, de Blaccon, et au-
tres qui accouroyent a la curée, et le sieur
de Saulx s'en alla à sa maison de Provence.
On se met après saccager les églises et pil-
ler les maisons 4es prestres, avec tant d'op-
probi-e et de scandale, qu'il n'y avoit cœur
si acéré qui ne fondit en larmes... [De plus]
ils firent une levée de douze enseignes de
Suysses des Cantons de Berne et Suric, qui
furent accompaignez de certains pistoliers
de Genève qui sembloyent mieux cuisiniers,
ayants leurs estuys de cousteaux h, l'arçon
de la selle, que soldats. Pour avoir ceste
1 On rattache aux Errard ingénieurs , les
Errard peintres du roi, notamment Jean (1602-
1688), l'un des premiers membres de l'Académie
de peinture et le premier directeur de l'Ecole de
Rome, malgré le peu de vraisemblance de cette
parenté, ceux-ci étant Bretons ; en outre ils étaient
catholiques.
I
45
EERAIN
ERSIGNY
46
levée, ils donnarent a entendre a leurs sei-
gneurs et supérieurs que c'estoit pour les
mettre dans Lyon pour la garde de la ville...
Mais M. le prince de Condé chef de leur li-
gue, mal content (comme il estoit bon
Prince et du sang généreux de Bourbon)
des déportements de ce barbare Bai'on des
Adrets et ayant en horreur ses cruautez,
envoya à. Lyon pour gouverneur M. de
Soubize, gentilhomme xainctongeoys qui...
trouvant les couvents tous pleins de catho-
liques qui y estoyent gardez estroictement,
les vivres courts et l'argent fort rare, fut
d'avis que l'on permist aux catholiques de
se retirer la part ou ils voudroyent... Le
Roy envoya aussi Mg'' le duc de Nemours
avec une armée de sept huict mille hommes
de pied... Il y avoit aussi quelques cornet-
tes de Reystres, des arquebusiers à cheval
[etc.]. Les protestants de Lyon eurent belle
peur quand ils se virent cette armée sur les
bras... Et combien que les forces de M. de
Nemours ne fussent pas suftisantes pour
assiéger une si grande ville que Lyon, si
les tint-il tellement pressez qu'il les mit à
la faim... Despuis, sur l'entrée du caresme
de l'année suivante, 1563, M. de Nemours
estant avec son armée à S. Genys-la-val, dis-
tant seulement d'une lieue et demie de
Lyon, comme sa cavalerie et surtout le va-
leureux sieur de Mandelot son lieutenant,
ne failloyent point d'aller tous les jours
cpurir jusques aux portes et n'en reve-
noyent guieres qu'ils n'en ramenassent des
pi'isonniers ou du butin, ils prindrent entre
autres, un jour, un Receveur des tailles de
Lyon, nommé Marc Errain, séditieux et
mauvais garçon et qui avoit quelque com-
mandement dans la ville, à l'occasion de
quoy les siens l'appelloyent le capitaine
Errain. Il estoit natif de Mascon mais ma-
rié et domicilié k Lyon. Or jaçoit que tous
ceux de Lyon qui estoyent en l'armée ad-
vertissent M. de Nemours et le supplias-
sent de ne point se fier en luy, ce Sinon
sut si bien jouer du plat de la langue que
ce bon prince se fia en luy de la promesse
qu'il luy fit de le mettre dans Lyon et luy
livrer la porte S. Just, d'où il luy repre-
sentoit les moyens si faciles qu'il pensoit
desjk estre dedans ; et k ces fins il le fit
conduire jusques k Lyon, où arrivé il ne
faillit de faire entendre le traicté k M. de
Soubize et a ceux qui commandoyent en la
ville qui ne faillirent de bien poui*voir a
tout ce qui estoit nécessaire. Cependant
Eri-ain assigne le jour a M. de Nemours,
auquel et k l'heure donnée, la porte S.
Just se trouva ouverte et y entra le valeu-
reux seig"" de Brissac avec quelque nombre
des siens, mais si tost qu'il fut entré on
baissa la grille et se treuvarent le s'' de
Brissac et ceux qui estoyent avec luy pris
entre deux portes ; et leur fut néantmoins
la fortune si bonne qu'ils eurent la commo-
dité et le loisir de ressortir et se sauver
par dessus la muraille et n'y en demeura
qu'un seul de marque. — M. de Nemours
eust bien despui^ sa raison de ce trahistre
de Marc Errain, lequel il fit longtemps
croupir en un cul de fosse et en fin mourir
misérable.
ERMET (Jean), de Couches en Bour-
gogne, assisté à Genève, 1703. — Antoine
Ernal, de Nîmes, id., 1701. — Pierre
Ernaudon, notaire de Si-Marcellin en
Dauphiné, reçu habitant de Genève, 11
nov. 1572. — Ernault, famille de mar-
chands de Rouen, 1680, « religionnaires
endurcis » (Tt 261 ; Bull. XI 292; Bian-
quis, La révoc. à Rouen, 1885). — M"e
d'Erne, mise aux Nouv. cathol. de Caen,
1688 (Tï 317). — Ernont, dit Judas, mar-
tyr, pendu k Valenciennes en 1567, avec
Allard Barre, drapier, Jean Matieu, mar-
chand de vin, Pierre Le Poivre et autres
{Bull. VIII 272).
ERONDELLE (Antoine), « natif de Pa-
ris, » reçu habitant de Genève, nov. 1559.
— (Jean) ; le roi lui permet, à cause de sa
conversion, de tenir boutique d'orfèvre à
Paris, 1688. — (Pierre), natif de la Nor-
mandie, pasteur [Haag, IV 541], a pubhé
à Londres, selon Watt :
I. Remonstrance et exhortation aux
Princes chrestiens à donner secours à
l'Église de Dieu et roijaulme de France,
en franc, et en angl., Londres, 1586, in-8o.
II. Nova Francia ; or the Description of
that part of New-France, ivhich is one
continent tvith Virginia, transi, ont of
french, Lond., 1609, in-4o. — Autre
Pierre Erondelle, étudiant en théologie à
Sedan en 1607 ; pasteur à Sedan, 1610; à
Francheval près Sedan, 1619; puis à
Rouen ; envoyé en cette dernière qualité
comme député des églises de Normandie
au synode de Castres en 1626 ; épouse
Marie François; leur fdle, Charlotte, est
mariée, 1641, au temple de Charenton,
avec Pierre Cattaigne, marchand drapier.
ERSIGNY (d'), famille parisienne em-
prisonnée et forcée à l'abjuration en 1686 ;
47
ERSIGNY — ESCANDE
48
voy. ci-dessus, t. V, col. 259 et les Ar-
chives de la Bastille, t. VIII, p. 389, 392,
412. Marie d'Ersigny, « femme de Cos-
tard, » réfugiée à l'étranger, obtient en
1712 la permission de vendre les biens
qu'elle a laissés en France (E 3396). —
Jeanne et Madeleine d'Erval fugitives du
royaume, 1688 (E 3374). — Pierre Er-
vieux, de Villeneuve de Berg, assisté à
Lausanne, allant en Allemagne avec fem-
me et enfant, avril 1699 ; — Ervieux (ou
Hervieux), pasteur à Nanteuil, donne la
cène à Courcelles près Metz, de 1760 à
1780 ; pasteur à La F"erté sous Jouarre en
1788 {Bull. VIII 569). — Ervin, de
Beaune (Petrus Ervinus belnensis), étu-
diant à Genève, 1607.
ESCAMBOUX (ELISABETH d'), de la so-
ciété des dames françaises réfugiées à
Haarlera en 1719 et de celle de La Haye
en 1763 ; morte dans cette dernière ville
en 1770. — Antoine Escaphit, de Tou-
louse, admis à l'habitation à Genève, 23
oct. 1559. — David Escafji. assisté à Ge-
nève, 1704. — Escaffre de la Veissière, du
Mas d'Agenois, fugitif h. la Bévocation
(Tt 267).
ESCALE ou Escale (Bernard), de Cas-
tres, étudiant à l'acad. de Puylaurens.
1660-63, puis à Genève (B. Scaleus cas-
trensis apud Albios) en 1664, pasteur à
St-Rome du Tarn en 1667, à Sableyroles
et délégué comme tel au synode de S*-
Aubin, 1668 (Tt 315), enfin à Lacrouzette,
1672-85. — Jean Escalle, de St-Vincent en
Poitou, assisté à Genève d'un viatique pour
l'Allemagne, 1685 ; (Franc. -Guill.), avo-
cat, viguier de Bedarieux, 1765. — Es-
callez, fugitif dq Castres, 1686. — Autre,
Bernard Escale, manufacturier à Réal-
mont et Élizabeth Cavailles, du même
lieu, sont emprisonnés et condamnés à
1500 liv. d'amende pour s'être mariés au
désert et y avoir fait baptiser un de leurs
enfants, 1751 (archiv. du consist. de Nî-
mes). Arrêt prononcé par M. de S'-Priest
à Montpellier, 26 oct. 1754, par lequel
sont condamnés : « La femme du nommé
Escale et la veuve d'Austry Lagrandeur
(voy. I, col. 588 et IV, 98) à être enfer-
mées à la tour de Constance, plus J. B. La
Chaume fils et Jean Barran fils, bourgeois
de Réalmont, Jean Albigez, peigneur de
laine, du même lieu et le sieur Guill. de
Nantonnier sr de Castelfranc sieur de Loi-
marié au consulat de Venez, aux galères
perpétuelles, plus Marin perruquier, Ca-
valiès cordonnier et Mauriès fils, à la
même peine par contumace, plus les nou-
veaux convertis des arrond. de Réalmont
et Montredin actuellement prisonniers au
château de Ferrières, à 600 liv. d'amende
et 509 I. de frais, pour avoir assisté pen-
dant la nuit du 5 au 6 juill. 1754, à une
assemblée religieuse tenue au bois de Mi-
rai, dans le taillable de Venez (arch. du
cons. de Nîmes). — Jean Escallier, ancien
moine franciscain, brûlé vif à Toulouse
comme hérétique, en 1554. Il est omis
dans le martyrologe de J. Crespin '.
ESCANDE (Matthieu), métayer de la
métairie del Puech (consulat de Montlé-
dier, dioc. de Castres), convaincu d'avoir
fait partie d'une assemblée religieuse te-
nue près du château de Montlédier et d'y
avoir fait, à défaut de ministre, la lecture
de la Bible, est, pour ce tait, condamné à
être pendu et étranglé sur la place publi-
que de Mazamet,, son corps brûlé, ses cen-
dres jetées au vent, ses biens acquis et
confisqués au profit de Sa Majesté après
prélèvement de 100 liv. d'amende et des
frais du procès, par jugement du 14 avril
1689 (Archiv. de l'Hérault, C 169). — Un
autre Esmnde, supplicié de même, vers
1720. Une relation rédigée par un catlio-
lique à cette époque (Bibliot. de Nîmes,
mss. 13838) nous apprend que des protes-
tants de La Case et de Vabre célébraient
souvent le culte sur une montagne du voi-
sinage. On les surveilla et on en arrêta
un certain nombre ; plusieurs curés des
environs les livrèrent eux-mêmes à la jus-
tice, notamment « trois jeunes hommes
bien faits résidants à la Case, » un cor-
donnier nonmié Escande, né à Sablairolle
et marié depuis peu de temps, un boulan-
ger marié à La Case depuis deux ans, et
un cardeur de laine nommé Samson. Ils
furent condamnés à être pendus, Escande
à Castelnau de Brassac, l'un de ses com-
pagnons à Esperausses et le troisième à
Vabres. « Leur fermeté ne diminua pas en
chemin, dit l'auteur du mémoire. Atta-
chez sur des chevaux, ils s'entretenoient
à cœur ouvert avec une liberté surpre-
nante pour des paysans. Arrivez à Castel-
1 Ainsi que beaucoup d'autres martyrs des
premiers temps de la Réforme; on l'a fait remar-
quer, t. V, col. 1189.
49
ESCANDE
ESCHALLARD
50
nau, celui qui devoit être exécuté en ce
lieu prit congé de ses camarades dans l'es-
pérance de les revoir bientôt au ciel. Il fut
remis entre les mains du curé de la pa-
roisse, très honnête homme, qui, le même
soir, avoua n'avoir jamais vu tant de
constance, que toutes ses remonstrances
avoient été vaines et que bien loin de se
rendre à ses discours le patient avoit voulu
disputer avec lui. Étant sur l'échelle, prêt
à être jette, il déclara qu'il mouroit pro-
testant et qu'il prioit les assistants d'en
porter témoignage » {Bull. XIV, 161).
ESCARCEL (Nycolas), « cousturier, na-
tifz de Noyon en Picardie, » reçu habitant
de Genève, S nov. 1554. — Pierre Escar-
man, « sargier de Bergerac, » reçoit à Ge-
nève diverses assistances, 1692. — Escay-
rac, pasteur de Flaix, 1665 ; de La Sau-
vetat, 1671. — D'Esch, famille échevinale
de Metz (Armes = hurelé d'argent et de
gueules), dont un membre, le chevalier
Nicolas d'Esch, fut un ami de Farel et
,'oua un rôle important lors de l'établisse-
ment de la Réforme au pays messin et
dans les contrées voisines. Voy. Hermin-
jard, Corresp. des réf., t. I, p. 252, 312 ;
V, 385 à 417 et passim. — Constantin
Eschalier, du Vivarais, faiseur de bas, ré-
fugié en Suisse, puis venu en Hollande,
1699, pour se rendre à la Floride. — Jac-
ques et Benjamin d'Eschalon, de Falaise,
23 et 18 ans, fds de Gabriel d'Eschalon,
SI" des Essards, réfugiés en Danemark
(Tt 270).
ESCHALLARD [Haag, IV 541]. « l'une
des familles nobles les plus considérables
de la généralité de Poitiers, » écrivait en
1664 le maître des requêtes Colbert du
Terron dans son rapport au Roi sur la no-
blesse de cette province. Selon Beauchet-
Filleau, elle commence à paraître en 1285
et dès la fin du XIV™e siècle, elle rend
hommage pour divers fiefs importants, no-
tamment celui de Maillé, aux châteaux de
Si-Maixent et de Thouars. = Armes :
d'azur au chevron d'or.
Antoine Eschalard, écuyer, seig'' de La
Boulaye et de Maillé rendit un aveu au
château de LaGuierche, 14septemb. 1499.
Il était lieutenant dans une compagnie
d'ordonnance et se maria dans une famille
qui fut bientôt protestante, celle d' Appel-
voisin ; sa femme, Guyonne d'Appelvoisin
dame de Chaligné, lui donna plusieurs fils.
L'aîné, Honorât, épousa aussi une pro-
testante avérée comme nous l'avons mon-
tré (IV, col. 1073), par une pièce de l'an-
née 1565 qui fait voir qu'elle s'appelait
Lucrèce de Puyguyon, qu'elle était déjà
veuve à cette date, et que son mari l'avait
laissée avec un fils unique appelé M. de La
Boulaye, baron de Chasteaumur. Ce dernier
était Charles, dont nous allons reparler.
François, frère puîné d'Honorat, avait
épousé de même, 1er avril 1551, une diie
protestante, de la Normandie, Jeanne
d'Aussy (I, col. 587). Celui-ci poussa plus
loin son zèle pour la Réforme, car il était
à Genève très peu de temps après son ma-
riage, et donnait lieu à rinscri|.tion sui-
vante, sur le registre des nouveaux habi-
tants :
1551, 4 septembre. Noble François Eschal-
let de La Bolayie, gentil homme du pays
de Poictou, estant desja paravant avec sa
supplication, aoys ^ est esté admys, et a
juré comme les aultres [lldélité à la Répu-
blique] .
Charles, fils d'Honorat et de Lucrèce de
Puyguyon, fut élevé à la cour de Navarre
comme enfant d'honneur du jeune Henri.
Au rapport de d'Aubigné, ce prince lui
témoigna toujours une grande faveur, dont
Eschallard sut d'ailleurs se montrer digne.
En 1576, il prit Civray par escalade, se-
condé par Boisragon, qui y fut tué ; c'est
le premier de ses hauts faits dont l'histoire
nous ait conservé le souvenir. En 1580,
il emporta Montaigu, que la trahison de
son lieutenant Butterie faillit lui enlever
peu de temps après, et qui fut démantelée
à la conclusion de la paix, après avoir
soutenu un long blocus. La même année,
il défit un corps de Ligueurs logés dans
Attigny, et assista à la déroute du duc de
Mercœur. En 1585, il suivit le prince de
Condé dans son expédition contre Brouage,
où il se signala d'une manière particulière
en forçant le pas d'Hiers, exploit qui ne
lui coûta que quelques hommes, entre au-
tres, le capitaine Vignolles. Eschallard
accompagna ensuite Condé devant Angers,
et fut chargé de couvrir la retraite sur
Beaufort. Placé à la tête de l'avant-garde,
il passa la Loire avant l'arrivée des trou-
1 Auditus, ayant été entendu. Sur le français
de Genève avant l'éducation protestante, voy. t. V,
col. 522 note.
51
ESCHALLARD
52
pes catholiques, opéra sa jonction avec
Laval, et prit avec lui la route de S'-Jean-
(J'Angély, où ils arrivèrent heureusement,
le 2 sept., selon de Thou, ayant conservé
intactes leurs deux compagnies, qui for-
maient un corps d'environ 130 chevaux
et de 300 arquebusiers. Nous avons ra-
conté ailleurs (IV, col. 239) la part qu'il
prit à la délivrance de Mme de La Tré-
moille; nous ajouterons qu'au rapport de
Fiefbrun (S. Germ. franc., n» 1019),
c'est lui qui se chargea d'escorter jus-
qu'à La Rochelle la future princesse de
(]ondé.
En 1686, Eschallard prit part à la dé-
faite du régiment de Tiercelin. L'année
suivante, il combattit à Contras sous les
ordres du roi de Navarre, avec qui il fit,
en 1588^ la campagne du Poitou, durant
laquelle il trouva de nombreuses occasions
de signaler son courage, notamment à la
reprise de Marans et à la levée du siège de
Montaigu par Merccpur.
En récompense de ses services, La Bou-
laye avait été nommé gouverneur de Tail-
lebourg et de Fontenay, titre auquel il
ajouta plus lard ceux de chevalier de l'or-
dre du roi, de vice-amiral de Gnienne et
de capitaine de 5^ hommes d'armes. Lors-
que Henri IV eut en son pouvoir Charles
(le Bourbon, le roi des Ligueurs, il confia
la garde de ce compétiteur à la fidélité du
compagnon de son enfance. Eschallard se
montra digne de cette confiance, et le roi
en récompense le nomma son lieutenant
dans le bas Poitou. En cette qualité, Es-
challard fit une rude guerre aux Ligueurs.
En 1591, il prit La Grève par surprise,
s'empara de La Boucherie, battit les Bre-
tons venus au secours, et se rendit maître
d'un grand nombre de petites places. En
1593, il força Le Vigean à capituler, et
défit le gouverneur de La Garnache ; mais
la mort, 1594, interrompit le cours de ses
succès ^
La Boulaye laissa cinq enfants de son
* Inscription sur son tombeau : Charles Eschal-
lart, chevalier, seig' baron de la Boulaye, Chas-
teaumur, Chaligné, Pierrefitte. La Tour d'Oiré,
Chandolent, Boistercinye et la Grozallière, con-
seiller et chambellan ord. du Roy, capitaine de
50 hommes d'armes de ses ordonnances, gouver-
neur et lieuten. gén. pour S. M. de Fontenay-le-
Comte et pays du bas Poitou et vice-admiral en
Guienne, décédé aud. Fontenay le 5° jour de juin
à onze heures du matin, l'an 1594. (Richemond.)
mnriage avec Marie Du Fou, fdle de Fran-
çois Du Fou, baron du Vigean, et de
Louise Robertet, et veuve de René de Ta-
lensac s'" de la Bretonnière, savoir : !<>
Philippe, qui suit ; — 2o François, baron
de Champdolent, qui épousa Louise de
Constant, et succéda à son beau-père comme
gouverneur de Marans. Suivant le Mer-
cure françois c'est bien lui, et non pas
Augustin de Constant (voy. IV, col. 594)
qui, en 1621, porta les clefs de cette place
de sûreté au roi Louis XIII, dès son arri-
vée à Fontenay, empressement qui lui va-
lut d'être maintenu dans son gouverne-
ment ; — 3° Suzanne ' ; — 4° Louise,
mortes fdles.
Philippe Eschallard, seigneur de La
Boulaye, baron de Châteaumur, gouver-
neur de Fontenay-le-Comte après son père,
et lieutenant des gendarmes de la reine,
n'intervint pas d'une manière active dans
les affaires des protestants. Il venait de
prêter, par écrit, serment de fidélité à la
cause des églises, lorsqu'il mourut à Lou-
dun, au commencement de l'année 1616.
Instruite de sa mort par Sully, l'assemblée
de La Rochelle nomma son fils aîné pour
le remplacer, « sans tirer à conséquence,»
en lui donnant pour curateur son oncle,
le sieur de Loudrière, et en priant le
prince de Condé de faire expédier les pro-
visions nécessaires. En 1621, le nouveau
gouverneur fit écrire h l'assemblée de La
Rochelle, par son lieutenant Valedan,
ft qu'il vouloit entièrement dépendre
d'elle » {Brienne, no 22o), ce qui ne l'em-
pêcha pas de faire, bientôt après, sa sou-
mission et, plus tard, de se convertir.
Outre ce fils, nommé Maximilien, Phi-
lippe Eschallard avait eu de son mariage
avec Marie Hurault, fille de François,
sieur du Marais et de Châteaupers, et de
Bachel de Cochefilet, contracté en 1604,
trois filles, Louise, Marie et Marguerite.
L'aînée épousa le marquis d'Allègre, les
deux autres entrèrent dans des couvents
par lettres de cachet probablement ; pour
l'une d'elles au moins, la contrainte est
1 Le dimanche 26° d'avril 1587 a esté baptizée
par M. Flem-y, ministre en l'église d'Angiers,
Susane fille de nob. homme Charles Eschalart et
de dame Marie du Four, sieur et dame de la
Boullay, pairain Henry de Bourbon , roy de
Navarre, premier prince du sang, mairaine Loyze
GeUyer dame de Montozoir (Reg. de La Rochelle).
I
53
ESCHALLARD
ESCODECA
54
prouvée par l'ordre que nous avons eu
sous les yeux (E 3372).
Une autre branche de cette famille, fon-
dée par Antoine Eschallard, 2me frère
d'Honorat, embrassa également la religion
protestante. Du mariage de cet Antoine
avec la dame de Chàtillon-sur-Clain, na-
quirent deux fils, 1° Jacques, 2c Baltha-
SAR, sieur de Chatillox-d' Availi.es, qui
défendit Maillezais contre Joyeuse, en
lo86, mais qui dut bientôt capituler,^ sa
garnison ayant été réduite à 27 hommes
parle rappel de la compagnie de La Plenne.
En lo96, il prêta le serment d'union à
l'assemblée de Loudun, et mourut en
1609, laissant de son mariage avec Fran-
çoise Eschallard, un fils, Benjamin, et
deux filles, Marie et Anne, qui ne sem-
blent pas avoir persisté dans la profession
des doctrines évangéliques. Le rameau
dont Balthasar fut l'auteur, resta plus
longtemps fidèle à la foi protestante. Bal-
thasar Eschallard, sieur d'Availles, épousa,
en 1573, Louise Du Couret, fille unique de
Pierre Du Couret et de Catherine Arem-
bert. Il en eut Marie, femme de Jean de
Rochechouart, et Benjamin, qui se maria,
en 1G24, avec Sylvie de Remigioux, puis,
en 1635, avec Madelaine de Saint-Georges.
Du premier lit sortit Balthasar, sieur
d'Availles. qui épousa Madelaine, fille de
Philippe de Saint-Georges sieur de Suaulx,
et de Louise GourjauU, et qui en eut un
fils, nommé Antoine-Louis, vivant en
France, c'est-à-dire converti, en 1691.
Hlschallart (L'). D'Aubigné cite un mi-
nistre de ce nom, en Bretagne, mort en
1583.
ESCHARD (Raymond), . citoien de la
ville de Bloys, » reçu habitant de Genève,
15 oct. 1554. Jean Eschart, de Bloys, id.,
19 septembre 1572. Yves fils de Yves Es-
chard, « libraire, natif de Tours en Tou-
raine, » id.. 24 avril 1569.
ESGHASSERIAUX (Jean), notaire à
Saintes en 1520; François Eschasseriaux
SI" de Conteneuil, de la même famille, juge
du bourg de Clion, puis conseiller au pré-
sidial de Saintes, élu échevin en 1569 et
garde des sceaux échevin de cette ville de
1576 à 1592. Guy fils de François avocat
au parlem. de Bordeaux et Suzanne Jo-
hanneau sa femme font baptiser leurs en-
fants (1604-1609) au temple de Saintes
alors établi à Bussac. Un de ses descen-
dants, Charles Eschasseriaux sieur du Ra-
met (paroisse des Gonds) épouse Marie
Marchais sœur du président en l'Élection,
Moïse Marchais, qui fut interdit de son
office pour cause de religion vers 1651. Char-
les mourut aux Gonds vers 1671. Cette
famille paraît avoir abjuré à l'époque de
la Révocation. Joseph Eschasseriaux né
en 1753, reçu avocat au parlem. de Bor-
deaux en 1775, prit une part active aux
événements de la Révolution de 1789, fut
député à l'assemblée législative, puis à la
Convention, membre du comité de salut
public, puis du Tribunal et baron de l'em-
pire en 1810; mort en 1823. La famille
est rentrée aujourd'hui dans le protestan-
tisme (RiCHEMOND).
ESCHAUZIER (Samuel), chapelain du
prince d'Orange, pasteur de l'église wal-
lonne de La Haye et membre de la So-
ciété des sciences de Flessingue, est auteur
d'un recueil de sermons qu'on a publiés
après sa mort sous le titre de Sermons sur
divers textes de VÉcriture sainte ; La Haye,
1795, in-8o. — François d'Esclaud sieur
de Myrigaux et Marguerite Dexant sa
femme font baptiser leur fille Marguerite
dans le temple de Rochebeauconrt, 1596 ;
— d'Esclaud (ou des Claux) ancien de La-
parade au synode de Ste-Foy, 1681 (Tt
340).
ESCODECA (D'), noble et importante
famille de Périgord, Agenais, Quercy ;
les nobles Escodéca étaient seigneurs de
Boisse (ou Boesse), Montsavignac, Ville-
beau^ Soussignac^ barons d'Allemans, mar-
quis de Mirambeau, de Pardaillan, Mauve-
zin, Hautcastel, etc. = Armes : de gueu-
les à 3 chiens courants diffamés (sans
queue) posés l'un sur l'autre.
Ni le père Anselme, ni d'Hozier n'ont
donné de généalogie de cette maison et
La Chenaye des Bois s'est borné à la men-
tionner. Les renseignements que nous
présentons sur elle sont tirés principale-
ment des archives du château de Mauve-
zin. Nous les devons à la bienveillance de
Mme la esse M. de Raymond et de M. Tam.
de Larroque.
Un Izarn d'Escodéca, chevalier, sei-
gneur de Boisse en Périgord, vivait en
1066 et c'est de lui que paraît être des-
cendu : I. Hector d'Escodéca seigneur de
Boisse qui épousa en 1298 Antoinette de
Mourre, dont il eut :
55
ESCODECA
56
Izarn, qui suit et Béatrix, épouse d'un
sr de Roquefort.
II. Izarn, 1er du nom, s^ de Boisse, ma-
rié 1° en 1314 avec Honorine Paga, fdle
de Foueaut Paga chevalier, 2o en 1318
avec Guillermine de Roquefort, fille de
Pierre, d'où : Izarn^ Bertrand, Hélie, Béa-
trix.
III. Izarn, S^e nom, épousa Marguerite
de Roquefort, d'où Izarn qui suit.
IV. Izarn, S^ie du nom ; épousa Philippe
de Biron fille de Guillem de Biron et de
iiiie deMontagut, dont 1° Jean, 2» Gaston,
3o Aimeri, 4» Ursin, 5» Hélie, 6o Esclar-
monde.
V. Hélie d'Escodéca, seigr de Boisse,
épousa Julienne de Sammoniac et fut père
de Izarn qui suit et Alquier.
VI. Izarn 4"'^ du nom, épousa Jeanne de
Beinac dont il eut Raimond.
VII. Raimond d'Escodéca fut père (fem-
me inconnue) de 1° Bertrand qui suit ; 2'3
Mathurin prêtre ; 3° Jean moine ; 4° Pierre
prêtre ; o" Catherine, femme d'Antoine de
la Tour de Renier ; 6» Hélène, femme de
Robert de Beauville.
VIII. Bertrand d'Escodéca s"" de Boisse
épousa, 1477, Marguerite, fille de Charles
de Caumont et veuve de Jean de Cardail-
lac sr de Brengues. D'où 1" Jean qui suit;
2° GeofTroi ; 3° autre Geoffroi (père de
François et Isabeau) ; 4° Charlotte ; So
Marie, femme de Gaston de La Lande sr
de La Taste en Agenais ; 6» Hélène, femme
du gr de St-Jory en Albigeois ; 7° Jeanne,
femme de Pierre d'Aspremont.
IX. Jean d'Escodéca s"" de Boisse [Haag
IV 543] combattit vaillamment dans les
rangs protestants au temps des guerres ci-
viles, car il fut choisi pour gouverneur de
la ville de Pons après que Boucard et de
Piles s'en furent emparés (1568) ; il était
l'année suivante à La Rochelle et y assis-
tait aux séances du Conseil de la reine de
Navarre {Bull. III, 124-131). Il eut de sa
femme, Marguerite d' Aspremont, quatre
fils : 1° Armand s"" de Boisse, Cugnac et
Roquépine, gentilhomme ordre de la cham-
bre, marié avec Jeanne de Bourzolles qui
lui donna deux filles : Marguerite, épouse,
47 oct. 1602, de Henry Nompar de Cau-
mont de Casteldan duc de La Force, et
Marie, épouse de J. de Lescours seigr de
Savignac en Roussillon et baron d'Aura-
dour; — 2° Jean sr deMontsavignac mort
sans postérité ; — 3° François sr de Ville-
beau tué en 1588 au siège de Beauvoir-sur-
mer; — 4o Pierre, qui suit ; — 5o Ca-
therine, femme de Jean de Ségur.
X. Pierre d'Escodéca, baron de Boisse
joua un rôle considérable dans les guerres
de religion sous Henri IV et Louis XIII.
Il se distingua en 1587 à la bataille de Con-
tras. Il servait depuis longtemps déjà dans
le régiment de Navarre, avec le grade de
capitaine, lorsque, en 1592, il leva un ré-
giment d'infanterie de son nom avec le-
quel il assista aux sièges de Dreux et de
Rouen, et fit la campagne du Périgord en
1593. Son régiment, qui avait été fort mal-
traité sous les murs de Rouen, ayant é!é
incorporé dans celui de Navarre, il en de-
vint colonel et commanda aux sièges de
Laon et de Dijon, au combat de Fontaine-
Française, en 1595, et au siège de La
Fère, en 1596. La même année, il prêta
le serinent d'union à l'assemblée politique
de Loudun ; toutefois il n'hésita pas à se
séparer de ses coreligionnaires et à suivre
le roi au siège d'Amiens, en 1597. En
1598, il fut employé à l'armée de Picar-
die. En 1600, il fit la campagne de la
Bresse et fut nommé par Henri IV gouver-
neur de la citadelle de Bourg, malgré Bi-
ron qui en conçut un vif mécontentement.
Il signala son gouvernement de Bourg par
des singularités (jui soulevèrent l'indigna-
tion de l'évêque de Belley, J.-P. Camus,
qui s'en plaint dans un de ses ouvrages ^
en ces termes : « Il y avait (dans le dio-
cèse de Belley), une abbaye de moines ri-
chement fondée (abb. de S^-Sulpice, ord.
de Citeaux) dont l'abbé était un capitaine
huguenot marié, gouverneur d'une cita-
delle voisine et qui tenoit tout le pays en
échec et en alarme. Il lui prit envie de
faire un haras dans le couvent... L'église,
grande comme une cathédrale servit à res-
serrer les foings ; à peine restoit-il une
partie du chœur autour du grand autel
qui fût libre pour les moines affin qu'ils y
chantassent leur office... Monsieur l'abbé
prétendu refïbrmé pour fermer la bouche
aux religieux et aller au devant de leurs
plaintes haussoit un peu le chevet de leurs
prébendes ou portions canoniques, les ca-
ressoit extraordinairement. les recevoit à
sa table dans la citadelle et les protégeoit
* Intitulé L'Anti-Basilic.Voy. aussi le Dictionn.
de Bayle à, l'article Belley, note B.
i
57
ESCODECA
58
contre toute la noblesse voisine... Ce beau
train dura près de huit ou neuf ans. »
Ces 9 ans doivent probablement être comp-
tés de 1602 jusqu'à 1611 année où la for-
teresse de Bourg fut rasée. Nous ne re-
trouvons Boisse qu'en 1615, alors que le
parti huguenot, allié à Condé et aux au-
tres mécontents, prit les armes pour s'op-
poser aux mariages espagnols. Après l'as-
semblée de Villefranche, à laquelle il as-
sista, il conduisit son régiment à l'armée
du maréchal de Bois-Dauphin « plus porté,
(lit La Force^ d'ambition et d'avarice que
de religion. » Une entreprise conduite par
lui contre l'abbaye de Saint-Ferme, qu'il
convoitait, échoua. L'année suivante, il
servit sous les ordres du duc de Guise et
mena du secours à La Force attaqué par
Grammont. Au mois de décembre de la
même année, il se démit de son régiment.
Il est fort probable que, dès cette époque,
il commença à prêter une oreille complai-
santes aux séductions de la Cour, qui,
pour se l'attacher, le créa maréchal de
camp, par brevet du 22 mars 1619. Ce fut
en cette qualité qu'il servit en Guienne
sous le duc de Mayenne, sans rompre ou-
vertement néanmoins avec le parti hugue-
not. Loin de là, les députés des églises
s'étant assemblés à La Rochelle, malgré
les défenses du roi, Boisse, d'accord avec
son fds Mirambeau, avec La Forest gou-
verneur de Castillon, et avec les consuls
de Sainte-Foy, Lajonie, Guigniard et /.
Cappelle, leur écrivit, dès le mois de fé-
vrier, pour protester « de sa dévotion et
fidélité en l'union des églises et en exécu-
cution des résolutions de ladite assem-
blée. » Ces promesses, renouvelées encore
le mois suivant, étaient, de sa part au
moins, dictées par une odieuse hypocri-
sie. Boisse était dès lors vendu à la Cour,
et il avait déjà reçu des ordres du roi pour
fortifier Sainte-Foy et Monheurt contre les
huguenots. A l'époque de l'assemblée de
Sainte-Foy, dans le but évident d'affaiblir
le parti protestant, il avait eu recours à
toutes sortes d'intrigues pour faire nom-
mer député à La Rochelle son alïïdé Pen-
chât ou Ponchat, qui ne tarda pas à abju-
rer, et pour se faire donner à lui-même le
conjmandement en chef de la Guienne, de
préférence à La Force. L'assemblée de
Sainte-Foy, redoutant de mécontenter
l'un ou l'autre avait renvoyé la nomina-
tion à l'assemblée de La Rochelle qui avait
élu La Force général de la basse Guienne
en lui adjoignant Boisse comme lieute-
nant. Peu satisfait de cette résolution qui
rompait ses projets ce dernier refusa le
poste qu'on lui assignait, tout en renouve-
lant d'ailleurs à l'assemblée l'assurance
« d'employer sa vie et ses amis pour l'avan-
cement de la gloire de Dieu et maintien de
ses églises avec autant de zèle et fidélité
que par le passé » {Brienne, no 223). Or,
dans le même temps, il fit partir pour la
Cour Malleret de Feuillas, de Bordeaux,
chargé de protestations d'obéissance et de
fidélité de la part des villes de la Guienne.
Maître de Montflanquin par Saint-Léger,
qui y commandait ; de Tonneins-Dessus,
par Jacques de Bruet, sieur de La Garde,
qui lui était dévoué ; de Sainte-Foy, de
Gensac, de La Mothe, de Castillon, de
Montravel, il pouvait, jusqu'à un certain
point, promettre à Louis XIII qu'il n'é-
prouverait nulle part de résistance; mais
Rohan sut déjouer ses manœuvres, en sorte
qu'à l'arrivée du roi, il ne put plus lui li-
vrer que Monheurt et Sainte-Foy dont la
garde lui fut laissée.
Boisse accompagna Louis XIII au siège
de Montauban. Le connétable et les per-
sonnes les plus distinguées de la Cour, ra-
conte le Vassor, lui faisaient des caresses
extraordinaires pour l'engager à changer
de religion, et il n'en paraissait pas éloi-
gné. Selon Fontenay-Mareuil on lui pro-
mettait, pour prix de son abjuration, le
bâton de maréchal de F'rance et la lieute-
nance du roi en Guienne. Sur ces entre
faites arriva la nouvelle que Mirambeau,
son fils aîné, et Théobon, son gendre,
avaient profité de son absence pour se sai-
sir de Monheurt et de Sainte-Foy. Boisse
s'empressa de partir, par ordre du roi, et
il fit une telle diligence qu'il arriva à l'im-
proviste à Monheurt et s'assura sans peine
de la place ; puis il s"achemina vers
Sainte-Foy où commandait Théobon. Mais
en passant à Gensac, il y trouva Savignac
d'Eynesse, huguenot exalté qui s'était pro-
mis de punir le traître. A peine était-il
descendu dans le logis de l'avocat Nauze
qu'il y fut attaqué et tué avec un prêtre,
qu'au rapport du Mercure, « il avait tou-
jours avec lui. » L'éloge que fait Pinard
de cet ambitieux, c'est qu'il s'était battu
vingt-deux fois et avait toujours tué son
59
ESCODÉCA
60
adversaire. Fontenay-Mareuil réduit à sept
le nombre de ses duels; c'est déjà trop.
Pierre d'Escodéca avait épousé Marie,
fille de Jean de Ségur seigr de Pardaillan
et de Madeleine de Lavergne; sa femme
ayant hérité de la terre de Pardaillan, en
prit le titre. De ce mariage naquirent : 1°
Armand qui suit ; — 2o Hector, auteur
de la branche des marquis de Mauvesin ;
— 3o Louis, écuyer, seigr de Soussignac,
terre achetée par son père le 6 déc. 1617,
moyennant 137,000 livres, à François
Nompar de Caumont comte de Lauzun. Il
épousa Judith de La Rochefoucaud (Le p.
Anselme IV, 446) et en eut un fils, mort
sans alliance en 1679, plus une fille, Ma-
rie, dame de Soussignac qui épousa Fran-
çois de Pons, baron de S^-Maurice, fils de
Pierre de Pons et de Louise de Ségur ; —
4° Jeanne qui épousa, par contrat du 30
oct. 1616, Charles de Rochefort de Saint-
Angel marquis de Théobon ' captai de
Puichagut.
XI. Armand d'Escodéca, de Boisse de
Pardaillan, marquis de Mirambeau en
Saintonge par son mariage, septemb. 1617,
avec Madeleine de Pons, dame de Miram-
beau, Campagnac, Beaumont et autres ter-
res, fille de Jacques de Pons et de Marie
4e La Porte. Après le meurtre de son
père, auquel on l'accusa faussement d'a-
voir consenti, il se saisit de nouveau de
Monheurt que Louis XIII fit bientôt in-
vestir pour se venger sur cette petite ville
de l'affront que ses armes avaient reçu de-
vant Montauban. Le jeune marquis sembla
d'abord disposé à vendre la place, au prix
de 4000 écus ; mais bientôt, revenant à des
sentiments plus honorables, il rompit la né-
gociation, et bravement secondé par le ca-
pitaine Labroue, il se défendit avec cou-
rage. Les attaques furent conduites vigou-
reusement. La mort de Labroue, emporté,
le 10 déc, par un boulet de canon, et la
blessure de Mirambeau démoralisèrent les
assiégés et, avec le découragement, l'es-
prit d'insubordination se répandit dans
Monheurt. On parla donc de se rendre,
mais le roi refusa d'abord toute composi-
tion. Il finit cependant par accorder la vie
aux gentilshommes et permit à la garni-
son de sortir un bâton blanc à la main ;
^ Arciiiv. de Lot-et-Garonne ; Insinuations B
42. Mariage de leur tille, Anne, 1669, avec Henri
de Labaig comte de Vialla; ibid. B 79.
mais il refusa de comprendre les habitants
dans la capitulation. La ville fut livrée à
la discrétion du soldat et réduite en cen-
dres le 12 déc. Selon le P. Daniel, Miram-
beau défendit ensuite Argenton qu'il fut
forcé de rendre au duc de Luxembourg.
Le Mercure français appelle, en eftet,
Boisse ou La Boisse le capitaine huguenot
qui commanda dans cette place en 1622,
en ajoutant que, peu de temps après, il
tomba en frénésie et mourut. Nous croyons
qu'il s'agit de deux personnes différentes,
Castelnaut nous apprenant dans ses Mé-
moires, et il devait être bien renseigné,
que Mirambeau, irrité de ce que La Force
ne voulait pas consentir à lui livrer le
meurtrier de son \:ère, passa dans le camp
ennemi en 1622, tandis que selon l'His-
toire journalière du voyage du roi en 1621,
il fut tué en essayant de se jeter dans
Sainte-Foy avec le vicomte de Castets.
Quoiqu'il en soit de cette contradiction,
Armand de Boisse avait épousé en 2es
noces, le 26 juin 1631, Victoire de Bour-
bon-Malauze '. Il n'eut d'enfants que de ce
dernier mariage, savoir : Henry ; Char-
lotte morte sans alliance ; Madeleine,
épouse, 12 septemb. 1634, de Jean de
Bardonin, comte de Sansac.
XII. Henry, marié le 14 fév. 1668 avec
Elisabeth, fille de Jean de Bretinauld (ou
Bertinaud) sieur de Saint-Seurinet de Ma-
rie Patrie, dont deux enfants, Henry, né
le 19 juiil. 1670, baptisé au temple de
Charenton, et Victoire.
XIII. Henry répudia la succession de
son père, et Victoire devint seule héri-
tière ; mais étant sortie du royaume, avec
sa mère, pour cause de religion, sa propre
succession fut ouverte, et sa cousine ger-
maine, Henriette de Bardonin, cathohque,
en recueillit le profit.
Branche cadette, d' Allemans et Mauvesin.
XL Hector d'Escodéca de Boisse, baron
d" Allemans, marquis de Mauvesin (Age-
nais), comte de Montblanc, seigr de Haut-
castel *, mestre de camp des armées du roi,
1 Ceci d'après les archives du château de Mau-
vesin. On a vu plus haut (II col. 1086) que
d'après les registres de Charenton, Armand
d'Escodéca aurait épousé en secondes noces
Rachel de Massy , en sorte que son union avec
Victoire de Bourbon-Malanze serait un troisième
mariage, à ce qu'il semble.
2 En Quercy ; dans la commune de Pellagal,
canton de Lauzerte, Tarn-et-Garonne.
I
61
ESCODECA
ESCOLLIERS
62
(Hait le 3ine fils de Pierre de Boisse et de
Marie de Ségur. Il épousa, 13 nov. 1624,
xVIarguerite, fille et héritière de Gaston de
F'errand, baron de Mauvesin et d'Antoi-
nette du Faur, fille de Pierre du Faur,
seigneur de S*-Jorry premier président du
})arlem. de Toulouse (V, col. 669), cousin
ijermain du célèbre Guy du Faur seigr de
Pibrac et de Charlotte de La Jugie. De ce
mariage naquirent Hknry qui suit, et deux
fdles ; Claude qui épousa Biaise de Ver-
dusan dont elle n'eut pas d'enfants et
Marguerite, mariée le 26 nov. 1663 avec
Alexandre de Benquet seig"" d'Arblade
(voir Cauna, Nobiliaire des Landes,!, 109).
XII. Henry eut (d'une épouse dont le
nom reste ignoré) deux fils, Jean-Henry
et Bonaventure,, ce dernier cité en 1690
dans un état des propriétaires de fiefs no-
bles de lasénéch. de Montauban.
XIII. Jean-Henry épousa Marthe de
Comminges-Péguilhem dont il eut trois
enfants, peut-être quatre : 1» Gilbert-Bo-
NAVENTURE qui suit; 2o Pierre, seig<" de
Montblanc, assassiné en 1677 ; 3° Anne,
mariée le 10 fév. 169o, avec François de
La Barthe baron de Lahaye ; 4° ? Louis-
Alexandre-Joseph , reçu chevalier de
Malte en 1735.
Le meurtre de Pierre, commis à S. An-
thonin de Rouergue, est l'objet d'un dossier
des archives de Mauvesin. Le jeune homme
était en pension dans une Académie' dite
de la ville (l'académie protestante du sieur
Pierre Barthe escuier). Il fut « proditoire-
ment et cruellement assassiné et tué sur le
pont de la ville de S. Anthonin, le soir du
9" juin 1677 par le nommé Teyssier, pen-
sionnaire des Carmes de la dicte ville de S.
Anthonin, a la faveur de ses adhérans et
complices » (Plainte du père de la victime).
Ce crime doit être imputé à la rivalité exis-
tant entre l'académie protestante et le cou-
vent des Carmes, qui tenaient aussi des
pensionnaires (Procès -verb. dressé le len-
demain par Ravalhe, juge de S. Anth.).
Procès-verbal de deux médecins. La justice
voulant faire des recherches au couvent des
Carmes, les religieux refusent d'ouvrir et
les gens du roi, obligés d'entrer de force,
après vaine recherche dans la maison d'ha-
bitation, découvrent le s' Teyssier dans la
chapelle, caché sous le maître autel. Le
1 Voy. sur ces pensions, dites académies, t. V
col. 773.
prieur des Carmes expose immédiatement,
le S. Sacrement promettant néanmoins de
reraetti-e le criminel à la justice le lende-
main (Procès-verb. du 11 juin). Le lende-
main, autre procès -verbal des gens du roi
attestant que le prieur et ses religieux con-
fessent avoir cru faire un acte de charité
en laissant évader le sieur Teyssier. Arrêt
de la cour de Villefranche de Rouergue en
date du 7 aotit 1677, qui condamne le s''
Teyssier à avoir la tête tranchée, par con-
tumace, et les pères Carmes aux dépens.
XIV. Gilbert-Bonaventure d'Escodéca,
marquis de Boisse, baron de Mauvesin et
Hautcastel, comte de Montblanc épousa
(suivant La Chenaye des Bois, généalogie
de Roissiac) Jeanne de Durand de Comin-
ges dame de Vernoze, duquel mariage na-
quit une fille unique.
XV. Françoise-Louise-Marik , épouse,
8 juin. 1760, de François-Germain de
Rossiac, baron de VerIhac ; dont un fils :
XVI. Henri-Alexandre de VerIhac, dit
le comte de VerIhac, mort pendant la Res-
tauration, sans enfant.
ESCOFFIER (Robert) étudiant à Ge-
nève (Rob. Escoferius) en 1567 ; — (Guil-
laume) ministre de Jametz, délégué aux
colloques de Sedan, avril 1572 et juin
1576; — (Guillaume) ministre de Mussi-
dan, 1591-1617; — (Isaac) professeur dn.
philosophie à Die, 1620-34; — (Jean)
pasteur d'Aimargnes en avril 1624 ; de
Lunel, 1626-31 ; — (Jean) né à Lunel, pas-
teur à St-Gilles en mai 1664, interdit à
perpétuité en 1680 (Tt 244), réfugié à Lau-
sanne en 1688 ; — (Jean), de Sommières,
étudiant à Genève (J. Scoffierus tectosagus
Sommedriensis) en 1653 ; — Veuve Ex-
cofTier et sa fille, de La Baume en Dau-
phiné, assistées à Genève, 1704 ; (André),
de Chovas en Provence, id., 1704; Sa
veuve, id., 1710 et suiv, ; (Marie) de Li-
vron, id., 1710.
ESCOLLIERS (Claude d'), dit le capi-
taine Pastoureau [Haag, IV 545], capitai-
ne de cent arquebusiers à cheval et com-
mandant du château d'Alençon en 1589.
Pastoureau vivait en mauvaise intelligence
avec le gouverneur de la ville, René de
Renty, baron de Landelles. Celui-ci, pour
se débarrasser d'un ennemi, répandit sour-
dement le bruit que Pastoureau, bien que
huguenot, entretenait des intelligences
avec Mayenne, et il fit si bien que quel-
63
ESCOLLIERS — ESCOPERIES
64
ques habitants, trompés par cette calom-
nie, poignardèrent le capitaine comme il
allait dîner chez Jean de Frotté, seigneur
de Couterne. — Escom, pasteur de Carla-
le-comte, 1585. — François Escomelt, pas-
teur de Valence, 1576-83 ; de Sabarrat,
1588-92 ; de Pierregourde, 1592 ; puis de
la Bastie de Crussol, mort avant 1599.
ESCOPERIES (PoNTus d'), sieur de La
Gardie [Haag, IV 545], feldmaréchal et
sénateur de Suède, était né à Rieux en
Languedoc, où son père Jacques possédait
les seigneuries de Russol, La Gardie et
Hornezon. La Gardie avait déjà porté les
armes dans sa patrie, lorsqu'il passa en
Danemark, où Frédéric II lui confia plu-
sieurs commandements importants. Ayant
été fait prisonnier par les Suédois, à la
prise de Varberg, en 1565, il offrit ses ser-
vices au roi Eric XIV qui les accepta;
mais ce prince s'étant rendu odieux par
ses cruautés, La Gardie embrassa le parti
des frères du roi, Jean et Charles, se mit
à la tête de leurs troupes et se rendit maî-
tre de Stockholm. Jean III, après son avè-
nement au trône, donna des marques écla-
tantes de sa reconnaissance au général à
qui il devait la couronne. Il le nomma
successivement chevalier, baron, feldma-
réchal, sénateur, ambassadeur en France,
en Autriche, à Rome, et lui accorda en ma-
riage une de ses fdles naturelles. La Gar-
die se montra digne de ces faveurs par
les services qu'il continua à rendre à la
Suède, surtout en Livonie où il combattit
les Russes avec succès. Il venait de négo-
cier une trêve de quatre ans, et retournait
en Suède, lorsque le navire qui le portait
coula dans le port de Narva. Il fut noyé,
avec dix-huit personnes, le 5 nov. 1585.
Son fds, Jacques, comte de La Gardie,
né en 1583 et mort en 1652, obtint du roi
Charles IX de Suède le commandement
des armées suédoises contre les Russes,
sur lesquels il remporta de brillantes vic-
toires. Ses succès frappèrent si vivement
l'imagination de ces peuples superstitieux,
qu'ils lui donnèrent place dans leur calen-
drier. Tout cédait à ses armes victorieu-
ses, et il venait de s'emparer de Moscou,
lorsque les États de Novogorod lui firent
demander la paix, en offrant la couronne
de Russie à un prince suédois. La Gardie
conseilla fortement à Gustave-Adolphe de
l'accepter pour son frère ; mais des raisons
d'État ayant retardé le départ du duc
Charles-Philippe, les Russes firent un au-
tre choix et la guerre recommença. Gus-
tave-Adolphe se rendit à l'armée de La
Gardie. qui eut ainsi la gloire d'apprendre
le métier des armes au futur sauveur de
l'Église protestante. Grand capitaine, La
Gardie était en même temps excellent né-
gociateur. C'est lui qui conclut la paix de
Stolbowa, en 1617. Créé sénateur et mi-
nistre de la guerre, il fut, après la mort
de Gustave-Adolphe, un des tuteurs de sa
tille Christine. De son mariage avec Ebba
de Brahé, alliée à la famille Vasa, naquit,
en 1622, Magnus-Gabriel. Doué de tous
les avantages extérieurs, que rehaussait
une brillante éducation, le jeune La Gardie
parut avec éclat à la Cour, au retour de
ses voyages dans les principaux États de
l'Europe. Christine le combla de marques
de faveur ; on dit même qu'elle l'aurait
épousé sans l'opposition d'Oxenstiern. En
1646, il vint en France avec une suite
nombreuse, comme ambassadeur extraor-
dinaire, et fut présenté à la reine, le 13
septemb. • Il étoit bien fait, lit-on dans les
Mémoires de Mme de Motteville ; il avoit
la mine haute et ressembloit à un favori.
Il parloit de la reine en des termes pas-
sionnés et si respectueux qu'il étoit facile
de le soupçonner de quelque tendresse
plus grande que celle qu'il devoit par sa
qualité de sujet. Il étoit accordé à une
cousine-germaine de cette reine, qu'elle-
même lui faisoit épouser. » Le mariage de
La Gardie avec la princesse Euphrosine
se célébra, en effet, à son retour en Suède ;
mais sa gloire excita la jalousie ; ses en-
nemis le desservirent auprès de Christine
qui lui ordonna, en 1654^ de se retirer
dans ses terres. Sa disgrâce dura jusqu'à
l'avènement au trône de son beau-frère,
Charles-Gustave, qui le rappela à la Cour,
le nomma trésorier du royaume et lui con-
fia un commandement en Livonie. En
1656, La Gardie obtint le gouvernement
de la Samogitie et de la Lithuanie, et il
défendit si bien Riga que les Russes furent
obligés de se retirer après un siège de six
mois. Nommé un des tuteurs du jeune
Charles XI, il se fit donner la dignité de
grand-chancelier, puis de grand-sénéchal,
et il profita de l'influence qu'il conserva,
même après la majorité du roi, pour enga-
ger la Suède dans une alliance avec Louis
65
ESCOPERIES — ESCORBIAC
66
XIV, en 1672. Les revers qu'éprouvèrent
les armes suédoises diminuèrent son cré-
dit et amenèrent son éloignement des af-
faires. Ses ennemis ne négligèrent rien
pour hâter sa chute. Les États ayant ac-
cordé;, en 1680, à Charles XI le droit de
réclamer les terres de la couronne aliénées
sous les règnes précédents, La Gardie fut
dépouillé de ses vastes domaines et tomba
dans l'indigence. Il mourul le 26 avril
1686. « Ainsi se termina, dit Catteau-Cal-
leville (Biogr. univ.), k carrière d'un
homme qui avait pu se flatter de ceindre
le diadème, qui s'était allié à la famille
royale, qui avait fait construire trois châ-
teaux et seize églises dans ses terres, et
qui, pendant vingt ans, s'était vu l'arbitre
des destinées de l'État. Toute cette gran-
deur fut oubliée ; mais on conserve le sou-
venir de ce que le favori de la fortune
avait fait pour les sciences, les lettres et
les arts, et l'on se plaît encore en Suède à
rappeler qu'il réunissait les savants dans
ses châteaux, qu'il protégeait les artistes,
qu'il eut trois bibliothèques et une impri-
merie qui mit au jour plusieurs ouvrages
importants ; qu'il fit rassembler dans un
dépôt public tous les monuments de l'his-
toire du pays, et qu'étant chancelier de
l'université d'Upsal, il enrichit la biblio-
thèque des manuscrits les plus précieux
qu'elle possède, et en particulier du célè-
bre Codex argenteus. »
Magnus de La Gardie est regardé comme
l'auteur deRegum principumque institutio,
suec. et lat. cumnotis J. Schefferi, Helmst.,
1669, in-fol. Jocher lui attribue aussi,
sans autre indication : Oratio de academid
Upsalensi ; — Spectaculum certaminis pe-
destris ; — Donatio testamentaria libro-
rum mss. aut aliàs rariorum.
Une descendante de cette illustre fa-
mille, Brigitte-Sophie de La Gardie ren-
tra en France et abjura la religion réfor-
mée. Louis XV lui accorda, en consé-
quence, 1746, une pension de 2000 livres
(E 3432), et en 1753 des lettres de natu
ralisation (P2S94).
ESCORBIAC (d'), famille languedo-
cienne [Haag, IV 547]. = Armes : d'aznr
au chevron d'or, accomp. en pointe d'un
lionceau de même.
I. GuiCHARD d'Escorbiac était syndic de
Montauban en 1562. Il fut envoyé, avec
un des consuls de la ville, auprès des gé-
néraux ennemis, Monluc et Burie, qui
s'avançaient contre la ville pour les sup-
plier de ne pas poursuivre leur marche ;
mais son éloquence ne put l'emporter sur
les incitations de l'évêque. A son retour,
voyant ses concitoyens disposés à se dé-
fendre, il se hâta de fuir, loin de les se-
conder dans leur noble projet. Nous ne le
retrouvons qu'en 1577, où il signale traité
de Bergerac, comme député du haut Lan-
guedoc. Il était alors un des conseillers de
la chambre mi-partie qui avait été établie
l'année précédente à Montpellier et qui fut
transportée ensuite à Revel puis- en 1579
à L'Isle en Albigeois.
Maître des requêtes et conseiller des
finances de Henri IV, ce prince devenu
roi l'avait commis, 7 avril 1590, à faire
la recette des contributions volontaires
fournies par les réformés du Languedoc
et de Guyenne pour l'aider à soutenir la
guerre contre la Ligue. Son dernier em-
ploi fut celui de conseiller à la chambre
mi-partie ou chambre de l'Édit, de Castres,
où il fut appelé en 1595 et il paraît avoir
terminé sa carrière peu d'années après '.
Lorsque M. Berger de Xivrey publia le
Recueil des lettres missives de Henri IV
(9 vol. in-4o 1843-76) les descendants de
la famille (encore existants à Montauban)
lui communiquèrent cent lettres ou billets
adressés par ce prince à leur ancêtre* et qui
témoignent de la confiance qu'il avait en
lui. M. Berger de Xivrey en a publié une
quarantaine et nous reproduirons d'après
lui la première de toutes, en date de 1578,
qui respire un sentiment très affectueux et
deux autres de 1579 et 1581 où l'on voit
le rusé Béarnais employer son affidé à de
petites manœuvres de publicité assez pi-
quantes :
12 janv. 1578 : à M' Escorbiac à Mon-
tauban. Monsieur Scorbiac, j'ay esté bien
ayse d'entendre que vous ayez esté nommé
par les députés des églises pour estre prez
1 Le 2 juillet 1606, il reçoit un brevet de
conseiller « Vétéran, tant pour les services qu'il
a rendus pendant 26 ans comme conseiller que en
plusieurs autres occasions es quelles il a esté
employé pour le service dn Roy. » Notes de
M. Ch. Pradel.
* Voy. t. I p. 158 de ce Recueil. Voy. aussi
sur les Mémoires (ou papiers) de la famille d'Es-
corbiac la mention faite à la p. 274 ligne 6
(tome ni) du Bulletin.
67
ESCORBIAC
68
de moy, ce que j'ay toujours désiré, afin
qu'estant assisté de gens fidèles craignant
Dieu je puisse plus commodément et seure-
ment pourvenir aux affaires qui se présen-
teront ; vous priant me faire ce plaisir de
venir des premiers sans attendre le quartier
qui vous a esté ordonné.
11 mai 1579, de Pamiers. M. de Scorbiac,
je vous envoyé le discours cy enclos que je
vous prie recepvoir ; et donner ordre devant
que de partir qu'il soit mis sur la presse ;
en donner la charge a quelque homme ad-
visé et prudent de le recueillir ; et m'en
envoyer une gi'ande partie ; et faire publier
l'autre partie au loin, sans savoir d'où il
vient ; de sorte qu'il semble n'estre point
né, ne icy ne là où vous estes ; parce que
ce faisant on en tirera et fruict et utilité ; h
quoi on tend pour le repos des gens de bien.
13 oct. 1581, de Nérac. Quatre yeulx y
voient plus que deux. Je vous envoyé un
escript faict par un citoyen de Vallence
qui l'eprésente au vray les desseins et l'ar-
tifice du duc du Mayne. Je vous prie le
faire imprimer après avoir apporté voz
advis en quelques faultes ou mots que
peut estre il fauldra changer; mais non
ceulx qui tesmoignent l'animosité de l'auc-
teur contre nostre party. Il en fauldra faire
imprimer mille ou douze cens afin que cela
coure par plusieurs mains. — (Joint une
quittance de l'imprimeur Louis Rabier con-
statant qu'il fut payé six escus soleil.)
II. Le fils de ce fidèle sujet du roi, Jean
d'Escorbiac seigneur de Bayonnette, suc-
céda aux emplois de son père et soutint les
mêmes opinions. Seulement, les discordes
civiles qui agitèrent les premières années
du règne de Louis XIII l'ayant forcé d'op-
ter entre le parti de l'obéissance au roi et
celui du protestantisme ardent, ce fut
l'obéissance absolue qu'il choisit. Nous
ignorons s'il est le même d'Escorbiac qui
fut député par Montauban à l'assemblée de
Pamiers, en 1614, avec Darial et Joly,
mais il est certainement celui qui, en 1627,
protesta avec les notables de Montauban
contre la prise d'armes du duc de Rohan
(voy. Brienne, vol. 213) et qui en 1628
sortit de cette ville sur l'ordre du parlem.
de Toulouse, ainsi que ses collègues, con-
seillers au Sénéchal, Rouques, Thomas, La
Boissonnade et autres adversaires du duc.
Il écrivait en effet de Toulouse, le 28
mai 1628, au commissaire du roi, Auguste
Galland (voy. ce nom), l'agent le plus
actif alors employé par le gouvernement
dans le midi contre Rohan, une lettre dont
voici les passages principaux (Papiers de
Galland ; Bibl. nat., mss. fr., no 20964,
fo 124) :
Je vous escrivis il y a longtemps que je
ne pouvois vous escrire librement parceque
les factieux prenoient un grand soing d'at-
traper mes lettres au bureau de la poste
pour en descouvrir les secrets... Maintenant
je suis en plaine liberté de vous pouvoir es-
crire toutes choses, ayant esté chassé de
Montauban par la seule considération de la
gi'ande résistance que j'ay faite contre ceux
qui y vouloit establir l'autorité de M. de
Rohan... Un huissier de notre siège nommé
France, insigne mutin et séditieux, sitôt que
je fus arrivé à Montauban, qui fut le 13 de
ce mois, publia partout quej'apportois com-
mission du pai'lem. de Tholose pour chasser
de la ville tous ceux qui tenoient le party
dud. s'' duc de Rohan et tous les esti'angers
aussy et qu'en ceste sorte je voulois affai-
blir la ville pour la livrer entre les mains
de Mg'' le Prince et que je voulois mettre
une citadelle et garnison de la ville et que
j'estois un traistre... Ledit France huyssier
va susciter tous les parans de Dupuy affin
qu'ils prinssent cette occasion de se venger
de moy de ce que j'avois installé le 1"' de
La Boysonnade en l'office de Dupuy. Tous
lient la partie pour me tuer ou me sortir
de la ville. Le dim. 14 de ce moix, le len-
demain de mon arrivée, ma mayson feut
investie de cent ou six vingts séditieux ap-
portant les uns pistolletz, d'autres carabi-
nes, acquibuses et pourtuysanes. Mes parans
et amis estoient au paravant chez moy qui
mestoient venu advertir des grands prépa-
ratifs qui se faisoent dans la ville contre
moy à quoy les officiers du seneschal mes
collègues travailloient puissamment... Ce
neantmonys, il estoit en mon pouvoir avec
mes seuls parans qui estoient chez moy, ou
amis, d'aller couper la gorge a tous ces sé-
ditieux, mais je voyois que c'estoit le subjet
de leur faire prendre les armes le lende-
main. Les consuls et personnes de qualité
qui savoient le dessein de ces séditieux qui
estoit de tenir ma mayson investie tout ce
jour et sur la nuit, ils avoient parolle de
plusieurs qui nosoient paroistre le jour de
venir petarder ma mayson et me tuer. Je
fus conseillé par les consuls pour leur hos-
ter tout prétexte de prendi'e les armes de
sortir de la ville et leur faire place pour
quelques moix, jusques h ce que cette fureur
I
69
ESCORBIAC
70
leur feust passée. Il t'eut capitulé avec ce
peuple mutiné que je sortirois le lendemain
matin de la ville xV de ce moix, ce que je
lis. Du despuis j'ay demeuré a Lavalade
près Moyssac au chasteau de M. de Ricord
<l'où je me retiré a Montech a cause des
fréquentes visites que j'y avois des person-
nes de qualité de Montauban qui venoient
causer avec moy des moyens qu'il faloit
tenir pour contenir ceste ville dans l'obéis-
sance, pour ne constituer le dit s'' de Ricord
€n ceste despence... Me voyla en mauvaise
posture pour avoir fidèlement sei'vy le Roy
«t rendu misérable.
11 fait le compte des mauvaises récoltes
qu'il a subies depuis l'année 1621, ajoute
sans ambage que « banni de chez lui pour
avoir voulu maintenir dans Montauban
l'autorité du roi, il est bien juste qu'il soit
nourri à ses dépens, » et termine en im-
plorant secours.
C'est probablement le même Jean d'Es-
■corbiae, juge-mage de Montauban qui,
toujours docile instrument du pouvoir,
consentit en 1632, à faire exécuter l'or-
donnance de Richelieu, lorsqu'il cassa
l'élection consulaire de Montauban, d'ail-
leurs parfaitement régulière, pour le seul
motif que les catholiques n'avaient pu
faire passer aucun de leui's candidats, et
attribua aux sectateurs de la rehgion du
roi la Ire, la Sme et la S^e place, laissant
aux protestants la 2rae, la 4me et la 6me.
C'est aussi le même certainement qui
composa le poème de La Christiade dont
il nous reste à parler et qui vivait encore
en 1649 «.
La Christiade ou Poème sacré contenant
l'histoire saincte du Prince de la vie. Di-
visé en cinq livres ; par Jean d'Escorbiac
seigr de Bayonnette ; Paris, Jean Coderc,
1613, in-8o de 320 pages. Les cinq livres
portent pour titres : La Promesse, la Nais-
sance, la Vie, le Martyre, les Gloires. —
Cette vie de Jésus en vers est une des nom-
breuses imitations, faibles et pompeuses,
que fit naître le poème de Du Bartas, la
1 D'après l'acte de naissance de Louis, qua-
trième fils d'un autre Jean d'Escorbiac, avocat à
la chambre de l'édit de Languedoc et d'Isabeau
de Ligonnier, acte portant que ce Louis naquit le
6 mai Ibi'J et fut présenté au baptême par Jac-
ques de Ligonnier secrétaire en la chancellerie
de Montpellier et par Catherine de Saluste du
Bartas femme de Jean d'Escorbiac seigneur de
Bajounette (Pradkl).
Création, dont Jean d'Escorbiac croyait
sans doute avoir plus qu'un autre le droit
de s'inspirer, puisqu'il était par alliance le
neveu du célèbre poète. Cependant, il
avoue modestement, dans son épître dédi-
catoire adressée à la Reine-mère et Régente,
qu'il publie son poème avec l'espoir d'y
trouver quelque bénéfice matériel. « Mon
père, dit-il, après avoir servi Votre Majesté
cinquante et tant d'années en diverses
charges des plushonnorables et finalement
en l'estat de conseiller en la chambre
séant à Castres, n'a laissé en nostre mai-
son que ses mains vides et maints espi-
neux affaires. » Mais le caractère domi-
nant de l'ouvrage est l'exaltation religieuse
exprimée par le lourd et pénible effort
d'une phrase ingrate. En voici les pre-
miers vers :
Je ne suya plus le train des hommea de ce monde
Mais bien, tout désirenx d'une vie seconde,
Qui repurge la mienne et me rende plus sain.
Je me donne au Messie et me jette en son sein
Et voici les derniers :
Jeune d'ans j'ai vieilli en faisant cet ouvrage
Et vieux, je rajeunis en le voyant parfait.
Si j'y ai employé le pins beau de mon âge
C'est pour servir à Christ qui par moi l'œuvre a fait.
111. Thomas d'Escorbiac, baron de Mont-
clus, fils du poète, fut aussi, dès 1638,
conseiller à la chambre de l'édit de Lan-
guedoc. Celui-là fut admirable comme ma-
gistrat et comme protestant. Il se dépensa
en résistances et en remontrances, qui
furent stériles alors, contre l'injustice et
la perfidie avec lesquelles le clergé catho-
lique minait sans relâche ni conscience,
les droits des réformés consacrés par l'édit
de Nantes. La dignité et la fermeté qu'il
mit à remplir ce rôle de protestant fidèle
ont été bien peintes ^ comme étant le ca-
ractère d'à Un magistrat huguenot au
XVll'ne siècle, » dans une notice qui con-
tient plusieurs documents de .sa main,
notamment une lettre de représentations
qu'il adressait en 1664 à l'un des ministres
du Roi, lettre d'où il nous suffira d'extraire
le passage suivant pour honorer la mé-
moire de ce magistrat et constater sa clair-
voyance :
... Ces messieurs (les Conseillers catho-
1 Par M. Frank Puaux, dans le Bull. t. XXXIII
(1884) p. 128 et 267.
71
ESCORBIAC
72
liqiies) font scrupule pour fait de religion
de faire aucune action de justice favorable
a ceux qui la demandent ; ils font au con-
traire profession de se rendre incompétents.
Il y en a qui nous disent que notre religion
n'est plus à la mode et tachent de jetter des
méfiances dans les cœurs de tous ceux qui
la professent. Nous avons, par un malheur
commun aux autres compagnies, fort peu
d'affaires au palais, ce qui engendre du
chagrin parce que l'argent est fort rare. Il
ne manque pourtant pas a certaine cabale
de bigots qui s'assemble un jour de chaque
septmène pour faire des procès criminels '
sur leur invention de nouveaux ci'imes,
tantôt contre un qui aura chanté un pseaume,
contre un autre qui aura esté le onsiesme
à un enterrement ou qui n'aura pas attendu
les ténèbres pour faire ces actions de
piété*. Nous sommes forcés de décréter
contre les pères qui ont enterré leurs en-
fans et contre les enfans qui ont enterré
leurs pères, quoy que cela choque notre hu-
manité ; mais c'est pour montrer que nous
sommes fidèles exécuteurs de la volonté du
Roy. Nous recognoissons. Monsieur,* a no-
tre grand regret que tous ces nouveaux re-
tranchemens qu'on a fait de l'Edit (de Nan-
tes) produisent de mauvais etiets. Le co-
merce de ce pays est presque tout entre les
mains de ceux de la Religion prétendue ré-
formée. Dès que quelque jeune homme ex-
celle en son mestier, il quitte sa patrie où
sa religion est en opprobre et se retire dans
les pays estrangers ou il est bien receu et
s'y establit. Ceux qui ont leur fortune en
argent ou en des eiîets faciles a transporter
se retirent ailleurs, et il y en a qui se trou-
vent plus en repos à Genève ou à Livourne
qu'ils ne n'étoient à Nismes, Uzès ou Mont-
pellier. La ville de Genève s'est presque
doublée et on y fait aujourd'hui les meil-
leures étoffes qui se débitent à Lyon, au
lieu qu'antres fois on n'y faisait rien qui
vaille. On a agrandi la ville d'Amsterdam
d'un tiers, où il y a pi s de dix mil commu-
nians françois de la R. P. R. Dans Leyde
il y a deux gi'ands temples et deux minis-
tres françois et dix mil communians. A
Roterdam il y en a 7000, et trente trois
autres églises françoises dans la Holande.
Il y en a dans la Suisse, dans l'Allemagne
> Le Bulletin (XXVI, p. 113) a publié les cu-
rieux procès-verbaux d'une association de ce genre
en exercice â Montpellier en 1679.
2 Défense était faite aux protestants d'assister
plus de dix personnes aux funérailles d'un des leurs
et d'y procéder de jour.
et en Angleterre. On fait estât qu'il y a
cent mil personnes ; si chacun a emporté-
mil livres, ce seroit cent millions tirés du
Royaume depuis une trentaine d'années.
C'est chose dont le Roy peut estre informé
par ses ambassadeurs et dont ceux qui en
sont cause ne se soucient gueres, agissant
plustôt pour des intérêts particuliers que-
pour les intérêts de l'Estat. Quand le Roy
Henry le Grand fit l'Edit de Nantes après
avoir consulté les meilleurs politiques de
son Conseil, il crut avoir osté de l'esprit
de ses sujets de la R. P. R. la mesfiance et
la crainte d'estre maltraités et les retenir
par là dans les terres de son obéissani-e
sans que pas un ne s'escartât. Mais aujour-
d'huy qu'on voit que Messieurs du Clergé
obtiennent au Conseil tous les arrêts qu'ils,
demandent pour destruire cet edict, il y a
fort peu de gens qui ne songent a quitter
leur patrie s'ils peuvent se deffaire de leurs
biens en fonds. J'ay cru. Monsieur, vous
devoir dire toutes ces vérités afin que vous
les puissiés représenter au Roy quand vous
le jugerés à propos pour le bien de son ser-
vice...
Quinze ans plus tard, en 1679, ce fut
l'auteur de cette lettre que les magistrats.
Castrais choisirent pour rédiger leur pro-
testation contre la suppression de leur tri-
bunal. Ils ne pouvaient choisir d'interprète-
parlant un plus noble et plus ferme lan-
gage, comme on peut le voir dans les^
Remontrances au roi, au sujet de la trans-
lation du siège de Castres à Castelnaudary^
qu'ils eurent la permission de faire impri-
mer ^ et qui ont été récemment reproduites
dans le Bulletin (XXXIII, 272-284). Elles
n'empêchèrent pas d'être exécutée cette
translation de siège ordonnée uniquement
dans le but de vexer les protestants. « Par
là, dit La Hode, on ruina Castres, villfr
odieuse au clergé, à cause de la puissance
que les réformés y avoient acquise. On
éloignoit les conseillers de leurs familles,
de leurs biens, de leurs habitations ; on
les envoïoit dans un lieu où il y avoit à
peine le quart de ce qu'il falloit de mai-
sons pour les loger, où surtout il n'y avoit
pas d'exercice public de leur religion.,
(]ette chambre n'avoit rien fait d'ailleurs^
qui méritât cette disgrâce. »
1 L'abbé de Marolles en parle dans ses Mémoi-
res et dit que l'auteur lui en donna un exem-
plaire.
73
ESCORBIAC
ESCOSET
74
Thomas avait épousé Catherine de Rou-
tière dont il eut : 1° Samuel, né vers
1643, mais dont nous ne retrouvons pas
l'acte de naissance ^ ; 2° Anne, baptisée
"9 juin 1645, parr. Paul Rouvière, inar-
<;hand à Nîmes et marraine Anne de Tho-
mas, femme d'un Samuel d'Escorbiac,
conseiller à la chambre de l'édit ; 3o Va-
LENTiNE, née le 1er nov. 1647 ; 4° Jean-
Paul, né le 6 avril 1649, présenté au bapt.
par Arnaud Boisson, avocat et Jeanne
d'Ausin femme de Jean d'Escorbiac sr de
Belserres ; 5° Jacquette, 21 juin 1650 ;
-6° Jeanne, 6 septemb. 1651 ; 7° Jean, 14
septemb. 1656 ; 8o Catherine, 23 nov.
1659 ; 9o Bernahdine, 30déc. 1661, parr.
Thomas de Martel, avocat et Jacquette de
Rouvière épouse de Jacques Got, banquier
à Lyon ; lO Jean, 26 fév. 1663 ; 11° Ca-
therine, 6 déc. 1665 ; 12° Benoît, 7 sept.
1667.
IV. Samuel ^ fils aîné de Thomas lui
succéda dans sa charge de conseiller dont
celui-ci fit résignation le 14 janv. 1671. 11
paraît, d'après l'avocat B.-A. Marturé
^Hist. du pays castrais, 1822) avoir laissé
un Recueil des arrêts rendus par la Cham-
bre de l'édit. Peut-être est-ce le même qui
abjura ^ et gagna ainsi une place de con-
seiller au parlera, de Toulouse avec une
pension de 3000 1. et une de 1000 1. pour
sa femme (Tt 252).
V. L'histoire mentionne un d'Escorbiac
qui se signala au siège de Montauban, en
■ Notes de M. Ch. Pradel.
'■* Un autre Samuel de Seorbiac docteur en
•droit et avocat à la chambre de l'édit, à Castres,
avait reçu la charge de lieutenant particulier au
sénéchal de Quercy, siège de Montauban par ré-
signation de Jean Seorbiac, son frère, le 28 sep-
temb. 16u4. Il avait été pourvu de l'office de lieu-
tenant-général civil et criminel, le 4 août 1623,
par le décès de Jean de Viçose, et au mois de
mars 1631, il devint'conseiller â la chambre de
l'Édit après le décès de J -J. Pelisfon (Archiv. du
parlem. de Toulouse. Lettres patentes).
3 Ce dernier est qualifié comme suit : « M. d'Es-
corbiac, ci-devant conseiller à la chambre de
l'édit et maintenant (1702) au parlement, est
grand tenancier dans le vallon de Mazamet. Il y
a une terre dite de Montfort en justice haute et
beaucoup de granges. La plus <îrande partie de
«es sujets sont nouveaux convei tis peu sincères,
corrompus par le voisinage de Mazamet et peut-
^tre par quelque mauvaise impression de la mai-
son d'Escorbiac et de celle de Villetle-Montlëdier,
diocèse de Castres » (Archiv. de l'Hérault, C,
2Tà).
1622, comme capitaine de la milice bour-
geoise et qui, comme lieutenant de St Mi-
chel de la Rochechalais, eut une grande
part à la prise de S'-Maurice et de la
Motte d'Ardus. Antoine d'Escorbiac était
capitaine au régira, de la marine en 1647.
Marc, s^ de La Bayonnette, lieutenant au
même régiment, enterré au cimetière des
SSis Pères, 2 juill. 1652. Enfin, une dame
d'Escorbiac, grand'mère du réfugié Donna-
dieu-de Pelissier-Dugrez et des enfants du
pasteur Marc Vernoux de Mazamet, mou-
rut en Allemagne vers l'année 1700.
ESCOSET (La veuve de Daniel), du
Dauphiné, assistée à Genève, avec son
fils, 1700. — Jean Escot, de Grenoble,
chaussetier, reçu habitant de Genève, 11
septemb. 1572. — Isaac (Isaacus Escot ber-
geracensis), étudiant à Leyde, août 1687 ;
(Marie et Madelaine), de Bergerac, sœurs
assistées à Lausanne et à Genève, allant
en Hollande, 1690 ; (Isaac), ministre or-
donné après 1685 (probablement celui de
Bergerac), assisté à Londres en 1702. —
( ) Escot, de Peyrat, dioc. de Mirepoix,
emprisonné pour avoir repris de force sa
fille qui s'était retirée chez un curé, 1764
(E3525). — ra\i\eEscoulens et Anne Lapra ^
condamnées en 1740 à être enfermées à la
Tour de Constance pour avoir écouté le
prédicant Gab. Fauriel; archiv. de l'Hé-
rault, C. 207 (Teissier). — Guailhard
d'Escout, d'Arudy au val d'Ossau, 29 ans,
chirurgien, « mis à mort au nom de Jésus-
Christ » en 1569, à Pau [Crespin, 849 d).
Bernard d'Escout ou d'Escot, ministre à
Laruns, achète une maison à Arudy en
1573 (Arch. des B. Pyr. E 1874) ; minis-
tre à Bielle, 1574-1585, il marie sa fille
en 1590 au ministre Jean Fauger (ib.
E 1876, 2005) ; mort avant 15'.]9 (E 2017).
— Marie Escroignard, prisonnière à la
conciergerie de Houen, 1688 ; (Etienne)
de Rennes, sa femme et 5 enf., assistés à
Londres, 1702-1710; (Anne), de Norman-
die, veuve, 71 ans, et sa fille, 30 ans, id.
1705. — Flourens de Baine s^ d'Escrouœ,
tue par erreur, à la défense de Castres, par
les siens, 1585 ; « regretté de tout le
monde pour avoir esté fort homme de
bien, brave gentilhomme et de fort an-
cienne noblesse ; laissant de sa femme,
Élizabeth Daure, Charles de Beine sf
' Noms à ajouter à la liste des prisonnières de
la tour de Constance, IV col, 85-98.
75
ESCOSET — ESNARD
76
d'Escroux et Jean s»" de Roquecésière
(Mém. de Gâches). D'Escroux, ancien de
l'église d'Espérausse au synode du haut
Languedoc, septemb. i651. — Jacques
Escudier, de Montpellier, assisté à Lau-
sanne, allant en Allemagne, 1699.
EscuRY (d), voy. Collot, t. IV, col. 523.
ESCUYER (Jean) ou Lescuyer, ministre
de Chavornay (Vaud) en 1336 (Herminj,
Corresp. des réf., IV, 63) ; — Guillaume
Escuyer, libraire, réfugié à Lausanne et
mort dans cette ville ; sa veuve, Marie
Grosse, nommée tutrice de leur fille, avec
spect. Éléazard Perriauld, régent d'école,
pour coadjuteur, le 3 juill. lo78. — (Hum-
bert), fils de feu Estienne Escuyer, de
Nantua, reçu habitant de Genève, 1558;
(Boniface) tué à Grimant en Provence et
traîné hors de la ville en 1562 {Crespin).
— Joachim d'Esguillon, sieur de Villate,
lieutenant de cavalerie, fils de Jacques,
sieur de la Baubinière et d'Anne Vergnon,
épouse au temple de Charenton, septemb.
1651, Elisabeth de Lalouette, fille de Ro-
bert de Lalouette s^ de Saulcy et de Flo-
rence d'Éguillon. — David Eslard, ancien
de Fontenay-le-Comte, 1563. — Jean Es-
viein, maître de poste h Montansier, ancien
représentant de cette église au synode de
Marennes, 1674. — Boniface Esmieu, mi-
nistre, demandé pour l'église de Gignac,
puis pour Colmar ; en 1567.
ESLAYAS. « Extrait du rôle du pain
fourni aux prisonniers détenus au château
de Pau : Isaac d'Eslayas, du bourg de
Départ près Orthez ; Daniel de Targuet,
d'Orthez; Jean de Honta, de Ste-Suzanne;
Pierre Lamarque du même lieu, entrés
tous quatre le 7 juin 1688, sortis le 6 oc-
tobre ; Pierre Casaillut, entré le 21 juillet,
encore détenu le l^r janv. 1689 ; Anne
d'Amadine, id. du jîO juill. au 1er oct. »
(voy. I, 163). Du 6 octob. 1688 : Certifi-
cat de délivrance par Raucourt, greffier du
pari, de Pau, à de La Barre, capitaine
d'infanterie, des sieurs Eslayas, Targuet,
Lamarque et Honta, protestants condam-
nés à servir le Roi dans ses armées »
{Archiv. B.-Pyr. B 3999 et 4540). — Bo-
niface Esmieux, pasteur vers 1567 (Bull.
IV, 296).
ESNARD (Louis), ou Hesnard, ministre
de Fontenay [Haag, IV 550]. II. fît ses
études de théologie à Genève où il est ins-
crit sur le livre du recteur (Lud. Hesnar-
dus Landigolensis), à la date du 15 sept.
1566. Il fut d'abord ministre au Vigan
(1378-84), puis à La Rochelle, où il était
encore en 1590 {Bull. IX, 321), et jouit
de bonne heure d'une haute considération
puisqu'en 1577, le choix des églises se
porta sur lui, lorsque, sur l'invitation de
Jean-Casimir, électeur palatin, elles en-
voyèrent à Francfort un député pour tra-
vailler, de concert avec ce prince et quel-
ques théologiens luthériens, à un projet
de réunion qui devait être soumis à l'ap-
probation des ministres des deux commu-
nions. Esnard rendit compte de sa mission
au synode national de Sainte-Foy, qui
accueillit avec joie ses communications et
nomma des commissaires qui assistassent,
au nom des églises de France, aux confé-
rences qui devaient se tenir à ce sujet.
Cette tentative de conciliation échoua
connne tant d'autres.
En 1581, le Poitou députa Esnard à
l'assemblée politique de Monlauban, et en
1593, à celle de Mantes qui l'élut prési-
dent, en lui adjoignant Béraud, député de
la Haute-Guienne, comme vice-président,
et Sainte-Rhue-Chalmot, députe de la Sain-
tonge, comme secrétaire ^
Benoît raconte qu'à la suite d'une con-
férence entre Du Plessis-Mornay et Ville -
roy, il avait été convenu que les docteurs
des deux religions s'assembleraient pour
discuter, en présence du roi, les matières
de controverse, afin d'éclairer complète-
ment la conscience de Henri IV. Ce prince
fit semblant d'approuver cet expédient ; il
écrivit même aux églises pour les inviter
à envoyer à Mantes des personnes capa-
bles de défendre leurs doctrines. Les ca-
tholiques se montrèrent inquiets de cette
résolution ; mais une lettre du chancelier
à l'évêque de Chartres où il lui disait :
« qu'il pouvait venir en assurance, sans se
mettre en peine de théologie, » les rassura,
en même temps qu'elle apprit aux réfor-
més ce qu'ils devaient attendre de cette
prétendue conférence. Néanmoins, pour ne
1 D'après le vol. 220 de Brienne, complété et
corrigé par le T. II de la Collection Conrart, où
l'on trouve également une copie des actes de
cette assemblée, les autres députés furent Mava-
vat, La Vallière, Montlouel, Chouppes, Montigny,
La Motte, Du Breidl-Chalmot, Dangeau, Pujols,
Roian, Feydeau, Boucaud, Bretauville et Civile.
Cette liste est évidemment incomplète.
77
ESNARD
78
pas fournir aux prélats romains l'occasion
de se vanter d'avoir fait fuir les ministres,
on jugea nécessaire de répondre aux let-
tres du roi en envoyant des députés à
Mantes. Henri IV n'attendit même pas
leur arrivée pour faire son abjuration.
L'assemblée s'ouvrit le lundi 8 novemb.
1593. Après la vérification des pouvoirs,
on passa à l'examen des cahiers des pro-
vinces et l'on en fit un cahier général
{Collect. Du Puy, vol. 213), qui ne fut
prêt que le 9 déc. à être envoyé au roi.
Dans l'intervalle, lundi lo nov., l'assem-
blée avait député Maravat et La Vallière
à Henri IV, qui était alors à Dieppe, pour
le prier de fixer le jour où il lui plairait
de donner audience aux députés des églises
réformées. Mais le roi^, à qui son abjura-
tion avait attiré d'amers reproches de la
part surtout de la reine Elisabeth, et qui
ne doutait pas que ses anciens corehgion-
naires ne lui tinssent le même langage,
redoutait de se trouver en leur présence,
et de leur côté, ses conseillers catholiques
ne négligeaient rien pour le détourner
d'une entrevue indispensable ; car il ne
pouvait refuser de voir les députés des
églises, sans avoir à craindre d'irriter le
parti huguenot, avec lequel il fallait encore
compter. Pendant que Maravat et La Val-
lière se rendaient à Dieppe, Sancy, pre-
mier maître d'hôtel, arriva à Mantes pour
annoncer à l'assemblée que le roi recevrait
les requêtes des églises dans huit ou dix
jours, et lui faire entendre que « quelque
changement de religion qu'il eût fait^ il
n'avait pas changé de volonté envers les-
dites églises. » Le 2o, l'assemblée, comp-
tant sur la prochaine arrivée de Henri,
décida qu'elle lui présenterait en corps les
cahiers, et que /. Feydeau, qui fut nommé,
plus tard, président protestant de la cham-
bre mi-partie de Guienne sur la présenta-
tion de l'assemblée de Saumur \ porterait
la parole, assisté de Montlouet, Chouppes,
Esnard, Montigny, La Motte et Du Breuil-
Chalmot. Le 27, Maravat fut de retour de
* Voici la composition de cette chambre : Pré-
sident : Feydeau ; conseillers ; Oaillard de Bous-
sanes, Jean Morin ou Maurin, Raymond Feyru-
queau, Etienne Trellier ou IVeilles, Jacques de
Rabat, Elie Festineau ; substitut de l'avocat du
roi : Jean de Bacalan (Brienne, 209). D'après
Arch. gén. K. 107, il faut ajouter de Vergnes,
substitut du procureur général, et Isaac Thierry
receveur des amendes.
Dieppe avec son collègue, et annonça que
le roi viendrait en personne « recevoir les
remonstrances et donner contentement à
toutes les églises. » Le samedi 11 déc,
Henri IV arriva enfin, et dès le lendemain,
l'assemblée fut admise en sa présence.
Après une courte harangue, dans laquelle
il analysa brièvement le volumineux ca-
hier des plaintes, Feydeau le présenta au
roi qui le reçut gracieusement. Il avait
voulu, répondit-il, voir les représentants
des églises pour trois raisons : la première,
pour leur attester que son changement de
religion n'avait apporté aucun changement
dans son affection pour eux ; la seconde,
parce qu'il n'avait pas voulu conclure la
paix, sans les consulter, afin qu'il ne se
fît rien à leur préjudice ; la troisième,
parce qu'averti des plaintes de plusieurs
églises, il avait désiré en être informé plus
particulièrement afin d'y pourvoir. Il re-
mit ensuite le cahier au chancelier en le
chargeant de l'examiner, et congédia les
députés en les invitant à désigner six
d'entre eux « pour en traicter avecq ceux
qu'il choisiroit de son conseil ausquels il
bailleroit cette charge à donner contente-
ment ausdits députés. » L'assemblée nom-
ma donc Montlouet, Pujols, Rotan, Monti-
gny, La Motte, Feydeau, et Boucaud com-
me suppléant de Feydeau qui était malade.
Les six commissaires se rendirent à, Ver-
non, où le roi s'était retiré : mais quelle
déception les y attendait ! Le chancelier
leur avoua « qu'à la vérité les demandes
contenues ausdits cahiers estoient justes
et raisonnables, » et cet aveu, il ne pou-
vait guère se dispenser de le faire, car les
demandes des protestants se réduisaient à
ces quatre points principaux : libre exer-
cice de leur religion, sécurité pour leurs
personnes et pour leurs biens, administra-
tion impartiale de la justice, et admission
de tous les Français indistinctement aux
emplois. Mais, ajouta le chancelier, « pour
le présent les affaires de S. M. ne peuvent
permettre de consentir à accorder les arti-
cles contenus ausdits cahiers. » Les com-
missaires allaient repartir avec cette ré-
ponse, lorsque Bouillon et Du Plessis firent
valoir avec tant de force l'inconvenance
d'un pareil procédé et les funestes consé-
quences de l'irritation qu'il produirait,
qu'on se décida à nommer une commis-
sion, mais composée exclusivement de
79
ESNARD
80
catholiques. Après plusieurs séances per-
dues en discussions sans résultat, il fallut
y adjoindre Bouillon et Du Plessis qui
firent enfin avancer la solution de la ques-
tion. On dressa un projet en un certain
nombre d'articles dont voici les plus im-
portants : abolition des édits arrachés à
Henri III par la Ligue ; rétablissement de
l'édit de 1377 avec les interprétations de
Nérac et de Fleix ; dédommagements aux
réformés pour les pertes que les traités
avec la Ligue leur avaient fait éprouver ;
rétablissement de la religion catholique
dans tous les lieux tenus par les protes-
tants ; libre exercice de la religion réfor-
mée dans les villes de l'obéissance du roi,
il la cour dans la maison de Catherine de
Navarre, du duc de Bouillon, de La Tré-
moille, de Rohan, de Du Plessis ; à l'ar-
mée chez les capitaines de gendarmes et
les mestres- de-camp ; constitution, sous le
nom de la sœur du roi, d'un fonds destiné
à l'entretien du ministère ; validité des
dons aux églises et aux pauvres, etc.
L'assemblée refusa d'accepter ces articles,
parce qu'ils ne pourvoyaient pas à l'admi-
nistration de la justice, et parce que les
sûretés offertes aux protestants étaient in-
suffisantes. Elle chargea Montigny, La
Motte, Du Breuil-Chalmot et Sarrasin de
dresser des remontrances {Bi'ienne, vol.
220) qui, signées par tous les députés,
furent portées à Henri IV par Montlouet,
Chouppes, Esnard, de Gasques, de La
Motte, Du Breuil-Chalmot. La députation
fut reçue, le 21 jan\ ., par le roi qui ré-
pondit 6 qu'il ne pouvoit pour le présent
ordonner autre chose synon remettre sus
l'édit de l'an lo77 avec les responses qui
avoient esté faictes par lesdits sieurs de
son conseil sur les cahiers desdits dépu-
tés. » Il daigna d'ailleurs ajouter qu'il le
ferait fidèlement exécuter et qu'il pourvoi-
rait aux besoins des pasteurs et des églises,
sans vouloir toutefois en donner la pro-
messe par écrit. De l'avis de Bouillon, La
TrémoiUe, Du Plessis, l'assemblée renonça
« pour le présent à plus faire aulcune
poursuite, » et les députés, déçus de tou-
tes leurs espérances, retournèrent chacun
dans sa province. Le seul fruit de cette
assemblée fut le renouvellement du ser-
ment d'union. Ce serment, ils l'avaient
déjà prêté à INimes, à Montauban, à La
Rochelle, en la présence même du roi de
Navarre ; mais ce fut la première fois
qu'ils le prêtèrent avec l'agrément du roi
de France, et ils attachèrent un grand
prix à cette formule.
Le résultat dérisoire de l'assemblée de
Mantes mécontenta, on devait s'y attendre,
les églises réformées, et la marche des évé-
nements était bien propre à justifier leurs
alarmes. Sentant la nécessité de se prépa-
rer à tout et de resserrer encore les liens
de leur confédération, les huguenots réso-
lurent de tenir une nouvelle assemblée
politique. Trente députés se réunirent
donc, au mois de mai 1S94, à Sainte-Foy,
sans se mettre en peine d'en demander la
1 ermission au roi qui, ne voulant pas ac-
coutun)er ses sujets réformés à semblable
licence, se hâta d'autoriser l'assemblée par
brevet. Le but principal de cette assemblée
était une nomination d'un protecteur des
églises, chacun reconnaissant (jue, depuis
sa conversion, Henri IV ne pouvait plus
protéger des gens que sa nouvelle religion
lui faisait un devoir d'exterminer. Le duc
de Bouillon, trop fin politique pour se
mettre lui-même à la tête du parti, pro-
posa de conférer ce titre à l'électeur pala-
tin ; mais les consistoriaux, las « de la ty-
rannie protectorale, » qui avait toujours
sacrifié l'intérêt général à l'intérêt particu-
lier du protecteur, ne voulurent point con-
sentir à l'élection d'un nouveau chef, et
leur sentiment ayant prévalu, on créa un
Conseil général, composé d'un député de
chaque province. La France protestante
entière fut divisée en dix provinces : 1°
Bretagne et Normandie, 2o Picardie,
Champagne, Sedan et Pays-Messin, 3° Isle-
de-France, Pays-Chartrain, Dunois, Berri
et Orléanais, 4° Touraine, Anjou, Maine,
Perche, Vendomois et Loudunois, 5° Sain-
tonge, Aunis, La Rochelle et Angoumois,
fio Haut et Bas-Poitou et Châtellerauldois,
7o Bourgogne, Lyonnais, Provence et
Dauphiné, 8° Bas-Languedoc, Basse Au-
vergne et Basse -Guienne, 9» Gascogne,
Bordelais, Agénois, Périgord et Limousin,
10» Haut -Languedoc, Haute - Auvergne et
Haute-Guienne. Les trois ordres devaient
être représentés dans le Conseil général ou
Directoire, à peu près comme ils l'étaient
dans les États -généraux, savoir : par qua-
tre gentilshommes, deux ministres et qua-
tre membres du tiers-état. Les provinces
devaient, par rotation, choisir tour à tour
81
ESNARD — ESPA(}NE
82
leurs députés dans chacun des trois or-
dres, et pour régler de quel ordre serait,
pour la première fois, le député de chaque
province on décida qu'on s'en rapporterait
au sort. Le Directoire devait se renouveler
par moitié, tous les six mois, de telle ma-
nière que les cinq plus anciens députés se
retireraient pour faire place à d'autres.
Les ducs, les lieutenants-généraux et au-
tres personnes qualifiées pouvaient y être
admis, avec voix délihérative, ne fussent -
ils pas députés. Le Conseil général devait
correspondre avec les dix Conseils provin-
ciaux, composés de cinq ou sept membres
des trois ordres. Les Conseils provinciaux
étaient particulièrement chargés de re-
cueillir et de transmettre au Conseil gé-
néral les avis et les mémoii'es, d'entrete-
nir la concorde entre les grands seigneurs
du parti, de faire la répartition d'un impôt
de 45,000 écus, levé sur les églises dans
l'intérêt de la Cause et d'en régler l'emploi,
de veiller sur les places de sûreté, d'assu-
rer la paye des garnisons, même en sai-
sissant les deniers royaux ; en un mot, ils
exerçaient, chacun dans son ressort, la
même autorité que le Conseil général sur
toutes les églises. Les membres des Conseils
devaient prêter le serment d'union, et il
leur fut alloué une indemnité à la charge
(le chaque province. Outre ce règlement,
l'assemblée adopta huit articles secrets,
portant : lo qu'on demanderait des cham-
bres mi-parties, et que si on ne pouvait
les obtenir, on récuserait tous les parle-
ments, les présidiaux et autres juges
royaux ; 2° qu'on aurait recours à l'inter-
vention de la reine d'Angleterre et des
Provinces-Unies pour tirer les églises d'un
état intolérable ; 3o qu'on exhorterait les
grands à la piété et à l'union : que chaque
province serait autorisée à doubler le
nombre de ses députés à la prochaine as-
semblée générale, vu l'importance des
questions qui s'y devaient traiter ; 5° qu'on
rétablirait la messe partout où elle était
avant la dernière guerre, mais 6° qu'on
attendrait le retour des députés en Cour
pour savoir si l'on admettrait les catholi-
ques aux charges dans les villes tenues
par les protestants; 7o qu'on désavouerait
tout ce qu'une province ferait sans l'agré-
ment des autres, article dirigé contre la
province de l'Isle-de-France, qui ne s'était
pas contentée d'accepter purement et sim-
plement l'édit de 1577, mais qui avait
poussé la faiblesse jusqu'à consentir à un
projet d'union entre les Gallicans et les
Réformés ; enfin, 8o qu'il était permis à
plusieurs provinces contiguës de s'unir en
un seul conseil provincial.
En organisant aussi fortement le parti
huguenot, l'assemblée de Sainte-Foy sauva
peut-être, en France, la cause du protes-
tantisme. Comme il nous a été impossible
d'en retrouver les actes, nous ne saurions
dire si Esnard y assista. Ce qui est certain,
c'est qu'à cette époque il était toujours
ministre de Fontenay, et que l'église de
La Rochelle le demanda pour pasteur sans
pouvoir l'obtenir. En 1596. il fut député
à l'assemblée politique de Loudun qui l'é-
lut vice-président. En 1598, le synode na-
tional de Montpellier le choisit pour un
des commissaires qu'il chargea de corriger
les éditions fautives de la Discipline. A
partir de cette époque, il n'est plus fait
mention de lui. On sait seulement (B. Fil-
Ion, Hist. de l'égl. de Fontenay) qu'il ter-
mina sa carrière à la fin de l'an 1598. —
Marc Esnard, de ïourette en Provence,
assisté à Genève d'un viatique pour l'Alle-
magne, 1699.
ESNÉ (Abraham), de La Rochelle, assisté
à Genève d'un viatique pour l'Allemagne,
1702. — Esneau, famille saintongeoise,
voy. Aineau (t. I col. 59) et les Décis. ca-
thol. de Filleau, p. 704 ; Esneau ancien
et secrétaire de l'église française de Cassel
en 1697 {Bull. XXÏV, 270)." Charles Jolly
sieur d'Esnaiix, écuyer et Judith André
sa femme font baiitiser un fils, Henry^
dans l'église de Cozes en Saintonge, mai
1685. — Samuel Esnoiit, chirurgien, fugi-
tif de l'élection d'Alençon, 1685. — Isaac
Espaignac, ministre à Graisserac, 1620 ;
à St-Géniès, 1626. — André Espagniac,
c( de la ville d'Alais, confesseur de Dijon
où il est resté 21 mois en prison, » assisté
à Lausanne, 4 mai 1688.
1. ESPAGNE (Geoffroy d'), seigneur
de Vénevelles, gentilhomme du Maine,
eut de son mariage avec Catherine de Cus-
sac, dame de Saint-Brice en Limousin,
deux fils nommés Lazare et Nicolas. Le
cadet, sieur de Champdurand, épousa, en
1568, Léa Boutant, lille de Claude, sei-
gneur de Laubonnière, et en eut Jeanne,
femme de Benjamin de Banconnet, sieur
d'Escoire. L'aîné, seigneur d'Espagne et
83
ESPAGNE
84
de Vénevelles \ servit, avec le grade
d'enseigne, dans la compagnie de Mali-
corne, à ce qu'on lit dans le Nobiliaire
de Saint- Allais. Il prit pour femme, 14 nov.
1573, Anne Boutant ^, sœur consanguine de
Léa, et fut père de deux fils, Paul et La-
zare, sieur de Laubonnière, plus une fille,
Marie, femme de Jean de Bonnefoi. Ils
eurent aussi un fils, Jacques, qui était
l'aîné (né vers 1576) mais qui mourut
jeune et au sujet duquel Henri IV écrivit
à Anne Boulaud (4 juill. 1588) l'aimable
lettre que voici :
Mademoiselle de Vénevelles, ce m'est
beaucoup de déplaisir de vous écrire pour
un si mauvais sujet, mais puisque c'est
chose qui ne vous peut être celée, j'aime
mieux vous en avertir que si c'étoit un au-
tre qui ne pourroit vous en conter l'histoire
si au vray comme moy. Pour donc com-
mencer ce triste événement je vous diray
comme il a plu à Dieu prendre votre fils
que m'aviez donné Page, dont je porte en-
core un plus grand ennuy, parceque j'es-
pérois en faire un honnête homme ; mais
puisque c'est la volonté Divine, il nous y
faut tous conformer et ce qui vous doit ap-
porter de la consolation en cette afflction
est que vous avez d'autres enfans p )ur les-
quels si j'ay moyen de faire quelque chose,
et pour vous, ci'oyés que je m'y emploiré
comme une personne désirente de vous
rendre tous les témoignages qu'elle pouiTa
de la bonne volonté qu'elle vous porte.
Vous saurés par ceux qui ont traité votre
dit fils que l'on a rien épargné pour sa gué-
rison : mais la diligence des hommes n'a
pu divertir la condicion sous laquelle il
étoit né. Je vous puis assurer que tant
pour l'aquit de ma conscience que pour le
désir que j'avois qu'il se put garantir de
cette maladie, je l'ai fait secourir le mieux
que j'ai pu. Je vous diray encore une fois
que ce me sera un extrême contentement
de faire chose qui puisse aporter utilité a
vous et a vos enfans, comme celui qui a
jamais sera Votre plus fidèle et très assuré
ami Henry de bourbon '.
1 Dans son contrat de mariage : Noble et
puissant Lazare d'Espagnes seigneur de Vénevel-
les, S'-Brice et Chally, demeurant au lieu noble
de Vénevelles, paroisse de Lucbé, évesché du
Mans.
2 L'acte de mariage et les conventions matri-
moniales qui le précédèrent sont aux Carrés d'Ho-
zier (Bibl. nat.) t. 238.
* Bibl. nat .Carrés d'Hozier, tome 238 p. 274.
Paul d'Espagne, seigneur de Vénevelles
et de Coulaines, gentilhomme ordinaire de
la chambre du roi Henri IV, fut député,
en 1615, par les églises de sa province, à
l'assemblée politique de Grenoble, qui
l'envoya, avec Cagny, auprès de Condé, en
les chargeant de sonder les véritables in-
tentions du prince et de s'assurer des for-
ces de son parti. Vénevelles prit aussi
une part active à la négociation du traité
de paix, et fut porté, par l'assemblée de
La Rochelle, sur la liste des commissaires
pour l'exécution de l'édit de pacification.
Il mourut avant 1620, année oii sa veuve
se remaria avec Gédéon de Pressac. De
son mariage avec Marie de Pons, fille de
Jacques de Pons-Mirambeau, qu'il avait
épousée en 1606, naquit Henri, seigneur
de Vénevelles, de Coûts et de La Same-
lière, gentilhomme de la chambre de Louis
XIH, en 1636, et gouverneur de Belfort,
qu'il défendit vaillamment. Les services
qu'il rendit lui obtinrent l'érection en mar-
quisat de sa terre de Vénevelles. Sa fem-
me, Susanne Le Vasseur. fille de Louis,
seigneur de Goignée, lui donna une fille,
Susanne, et deux fils. Le second, Louis-
Paul, marquis de Vénevelles, né en 1650
se maria, au temple de Clenné près Ren-
nes, le 28 janv. 1685 avec d"e Claude Mar-
guerite, 21 ans, fille, de Claude- Charles
Gonyon, baron de Marcé vicomte de Tor-
chant, et de Marie d' Appelvoisin sa fem-
me ; mais quelques mois après, il était
mis à la Bastille, et forcé d'abjurer. Le
frère aîné, Henry, seigneur de Coûts et
d'Avaines, était capitaine au régiment de
Tilladet et avait pris pour femme, à Cha-
renton le 12 janv. 1681, Claude Chanson
ou Chanson, fille d'un capitaine suisse.
Un fils Louis-Henry leur naquit le 29 août
1685 dans leur château d'Huillé prés Dur-
tal en Anjou. C'était deux mois avant la
Révocation ; le baptême de cet enfant fut
toute une affaire. Théod. Barin pasteur
de Saumur avait été désigné (18 juill.) par
l'Intendant de la province pour le bapti-
ser, mais arrêté et emprisonné à Marans,
l'Intendant désigna à sa place M. de Hau-
tecourt, autre pasteur, qui accomplit la
cérémonie du baptême à Tours, le 4 sep-
temb. 1685, en présence de Jean Tasche-
reau seigneurdeBaudry conseiller du Roy,
lieutenant particulier de Touraine. Le père
et la mère purent s'enfuir du royaume, et
85
ESPAGNE
86
plus tard, après la mort du père, un de
leurs fils. HenrYj rentra en France et ab-
jura pour obtenir la restitution des biens
de sa famille.
= Armes : D'azur à un peigne [d'Es-
paigne] d'argent posé en fasce, accompa-
gné de 3 étoiles d'or^ 2 et 1. Ces armes
parlantes et bourgeoises séparent absolu-
ment les d'Espagne dont il vient d'être
question des grands personnages du même
nom qui figurèrent dans l'Hist. des XlVme
et XV™e siècles, tels que Loys comte de
Chalamont, amiral de France^ Charles sei-
gneur de Lunel, Charles connétable vers
1350^ Bertrand maréchal du comte de Poi-
tiers, Arnault sire de Montespan sénéchal
de Périgord puis de Quercy et de Carcas-
sonne de 1350 à 1370 ; tous ceux-ci por-
taient un lion passant, avec diverses piè-
ces accessoires.
2. DESPAGNE (Martin) « fils de Jehan
Despagne le vieux, de Chausseau en Dau-
phiné, » reçu habitant de Genève le 1er
janvier 1560. — Très vraisemblablement
ces deux dauphinois sont des ancêtres de
Henri d'Espagne qu'on trouve pasteur à
Mizoën [X, 330], dans le colloque de
Grésivaudan, puis au Bourg d'Oisans, de
1591 à 1626. ayant pour collègue un autre
Henri d'Espagne, son fils, qui fut déchar-
gé en 1637 [X, 348]. On doit englober
peut-être dans la même famille Jeanne et
Isabeau d'Espagne arrivant à Genève, de
Beaufort en Dauphiné, en 1691, et assis-
tées là d'un viatique de 2 écuspour les ai-
der à gagner le Brandebourg.
Henri d'Espagne le père eut un autre
fils, Jean, né à Mizoën en 1591 et qui sui-
vit aussi la carrière pastorale. Il fut émi-
nent comme pasteur et comme écrivain.
Admis au saint ministère en 1617, il est
donné d'abord à l'église d'Orange et on
le trouve porté comme tel sur la liste des
pasteurs arrêtée au synode d'Alais, 1620.
Il n'y était plus en 1626 et était passé en
Hollande, où il desservait l'église de La
Haye à l'époque du siège de La Rochelle
(1628). Son zèle pour la défense de cette
ville héroïque, boulevard du protestantis-
me français, enflammait ses auditeurs au-
tant qu'il mécontentait le gouvernement
hollandais, car le prince d'Orange passait
pour avoir vendu à Richelieu sa complai-
sante neutralité. En outre, Jean d'Espa-
gne, calviniste absolu, parlait hautement
contre les libéraux de ce temps-là, les Ar-
miniens. La chaire lui fut interdite dans
toute la Hollande, et il passa en Angle-
terre, 1629. En 1636, il revint à Orange
où il resta une année et prêcha vingt fois,
puis il retourna à Londres où M. de Sou-
bize (Benjamin de Rohan) le retint comme
ministre de sa maison, en lui permettant
d'aller prêcher quelquefois au loin, dans
diverses églises, et il resta auprès de ce
seigneur jusqu'à la mort de celui-ci arrivée
en 1642. Aussitôt il ouvrit un lieu de cul-
te, à leur demande, pour les Français qui
habitaient le quartier de Westminster, mal-
gré l'opposition du consistoire de l'église
de Londres, et s'y maintint comme pasteur
d'une chapelle dissidente (en fait non en
doctrine) que le comte de Pimbroke re-
cueillit dans la chapelle de son hôtel de
Durham, puis celle-ci ayant été démolie,
dans la chapelle de l'hôtel de Somrnerset,
où il resta jusqu'à sa mort {Bull. VIII,
141), arrivée le 25 avril 1659 '.
Jean d'Espagne est l'auteur de nombreux
ouvrages, généralement inspirés par un
esprit curieux et critique, mais d'une éru-
dition trop légère pour bien traiter les
questions qu'il soulève.
I. Traité des anciennes cérémonies ou
Histoire contenant leur naissance et ac-
croissement, leur entrée en l'Église et par
quels degrez elles ont passé jusques à la su-
perstition; par I. Despagne, ministre du
St-Év. en l'église de La Haye, Arnoult
Meuris, 1629, in-12 non paginé. — Dédié
au roi Charles 1er.
II. Anti-Duel, the anatomie, of duelis
with the symptômes thereof ; Lond. 1632
in-4o. Il ne parait pas y en avoir d'édition
française.
III. Les erreurs populaires es poincts gé-
néraux qui concernent l'intelligence de la
Religion ; La Haye, Théod. Maire, 1639,
in-12 ; Charenton, M. Mondière, 1643,
in-12 ; La Haye, F. Verhove, 1661, in-12;
Charenton, 1668 ; Middelbourg, J. Misson,
impr. des Estais de Zelande, 1662 ; trad.
en anglais, Lond., 1648 in-8o. — L'édi-
tion de 1662 est dédiée au roi d'Angleterre
Charles H.
1 Voy. dans le £uU. (Vni, 373) l'épitaphe
latine qui lui fut consacrée dans celte chapelle-
par son zélé disciple, éditeur de quelques-uns de
ses ouvrages, le médecin Théophile de Garenciè-
res.
ESPAGNE
Sire, le l'eu Roy, Père de vôtre Majesté,
daigna commander l'impression d'un manus-
ci-ipt qui estoit les prémices de ma plume,
sur lequel il luy avoit pieu jetter les yeux.
En quoy sa bonté Royale, eut plutôt esgard
a mon zèle qu'à mon ouvrage. Celuy que
j'ose mettre aux pieds de vôtre Majesté
porte son rebut sur le front '. Mais la clé-
mence d'icelle, qui daigne estendre la veûe
sur l'Yssoppe aussi bien que sur les Cèdres
du Liban, me fait espérer son favorable
aspect. Le Seigneur Dieu vueille accepter
vos oblations, faire fiorir vôtre Diadème et
affermir vostre Throne comme celuy du So-
leil.
Voici quelques-unes des erreurs qu'il
veut signaler :
Premier erreur qui jamais nasquit entre
les chrestiens (croire que S. Jean l'évangé-
liste ne mourrait point). Le diable fausse-
ment accusé de toutes les mauvaises pen-
sées. Pourquoy certains articles de Foy
sont plus faciles a notre créance que les
autres. Pourquoy les révélations divines se
communiquoient aux hommes dans leur
sommeil. Pourquoy la figure corporelle de
J.-C. n'est point dépeinte en l'Evangile.
Pourquoy la vue des lieux saints en oste
l'admiration. Que la science produit l'Athé-
isme. Pourquoy les doctes sont sujets à
plus de doutes que le simple populaire. Tout
homme a une opinion naturelle d'être sauvé
par ses oeuvres. Pourquoy les dogmes les
plus énoi-mes se retiennent plus opiniastre-
ment que ceux qui sont moins absurdes.
Des similitudes étranges. De la science in-
fuse. De ceux qui ne savent rien que par
les livres. Des matières vulgaires dans les
sermons. Etc. etc.
IV. La manducation du corps de Christ
considérée en ses principes, haEaje, 1640,
in-8o (dédié cà Frédéric-Henri, prince d'O-
range) ; Charent., 1642, in-12; trad. en
angL, Lond., 16o2, in-8°. -- « Il a fort
bien réussi, dit Bayle, à expliquer la doc-
trine de la communion eucharistique. »
V. L'usage de l'oraison dominicale main-
tenu contre les objections des novateurs de
ce temps, Lond., 1646, in-12; trad. en
angl., Lond., 1646, in-S»; autre traduct.
anglaise. And. Symeon, 1702, in-S».
VI. Nouvelles observations sur le symbole
de la foy ou Première des quatre parties
de la doctrine chrétienne; Londres, Th.
1 Le mot « populaires. »
Whitaker, 1647, in-8o. — Cet ouvrage et
le précédent ont été réunis ensemble, trad.
en anglais et publiés sous le titre qui suit :
VII. On the Creed and Lord's Frayer,
Lond., 1647, in-S».
VIII. Sermon funèbre de J. d'Espagne
sur la mort de sa femme, prononcé le 31
oct. 1647 ; in-8o.
IX. Avei'tissement touchant la fraction
et la distribution du pain dans la sainte
Cène, Lond., 1648, in-8o.
X. Sermon sur Gen. XXIIL 1-2, Cha-
renton, 1648, in-12.
XI. An abiHdgment of a sermon prea-
ched on the Fast-day, appointed to be hold
for the good successe of the treaty that tvas
shortly to ensue between the king and the
parliament ; Lond., 1648, in-12. — Nous
ne connaissons pas d'édit. franc, de ce
sermon avant le texte qu'en donne le re-
cueil de Genève de 1671.
XII. Nouvelles observations sur le Dèca-
logue ou Seconde des quatre parties de la
doctrine chrétienne, prêchées sur le caté-
chisme. Londres, T. Whitaker, 1649,
in-12.
XIII. Observations on the Decalogue,
Lond., 1652, in-8o. — Traduct. anglaise
du no IX.
XIV. Considération représentée en un
sermon, le 28 mars 1652, sur le sujet de
l'éclipsé qui advint le lendemain, Lond.,
1652, in-12.
XV. Shibboleth ou réformation de quel-
ques passages es -versions françoise et an-
glaise de la Bible ; correction de diverses
opinions communes, peintures historiques
et autres matières, Lond., 1653, in-12 dé-
dié àCromwell ; Middelb., 1662 : trad. en
angl. par Codrington, Lond., 1655, in-8o.
XVI. Essay des merveilles de Dieu en
l'harmonie des tems, des générations et des
plus illustres évènemens y enclos. Ire par-
tie, Lond., 1657, in-8o ; trad. en angl.,
1662, in-8o; réimp. sous ce titre : Essay
des merveilles de Dieu en l'harmonie des
tems qui ont précédé les jours de Christ,
et comme ils se rencontrent en luy, sa gé-
néalogie, et autres mystères préparatoires
à son premier advènement, Lond., 1668,
in-8o et se vend par Oliv. de Varennes à
Gharenton). Portrait gravé de l'auteur^;
trad. en angl., Lond., 1682, in-8o.
1 Sur les portraits de J. d'Espagne voir l'arti-
89
ESPAGNE
ESPAGNET
90
XVII. Examen de XVII maximes judaï-
ques, ensemble un Advertissement prépara-
toire à la réfutation de certains calomnia-
teurs ennemis de F Harmonie, Lond., 16o7,
in 80 ; trad. en angl.^ Lond., 1682, in-8°.
J.-Aut. et Sam. de Tournes ont réuni
les principales œuvres de notre pasteur
sous ce titre : Les œuvres de Jean Despa-
gne, min. du S^-Év. en l'église française
de Londres au quartier de Westmiinster
divisée en trois tomes, Genève, 1671, 2
vol., in-12 ; réimp. à La Haye^ 1674, 2
vol. in-12 de 588 et 5.. pages; puis à
Berlin, 1673, et à Zell, 1699, et trad. en
allem. par Hoflfmann^ Francf., 1724. Cha-
cun des ouvrages qui composent ce recueil
dans l'édition de Genève a un titre et une
pagination spéciale et l'on y retrouve avec
ceux que nous venons de mentionner plu-
sieurs autres dont nous n'avons pas re-
trouvé la première édition, savoir :
XVIII. Lettre de M. Despagne min. du
S^-Év. dans laquelle il justifie la vérité de
cet oracle de S^-Paul (Cor. I, 15j que
Christ a esté fait les Prémices des Dor-
mans et qu'Eutiche est véritablement res-
suscité.
XIX. Exemples des jours qui ont esté
Fataux en Bien et en Mal en diverses an-
nées aux Rois, aux Royaumes, aux Gou-
verneurs, aux Nations et à l'Eglise.
XX. Arnica et extemporanea Collatio in-
ter clarissimum judseum Rabbi Menasseh
ben Israël et Joann. Despagne, Novi Tes-
tamenti ministrum, habitat die maii I606
(sic). — Le Prosélyte. Abrégé d'un ser-
mon prononcé en l'égl. fr. de Westmins-
ter le 2 may 1658 (sic) au baptême d'un
mahométan converti, ensemble des ques-
tions a luy faites.
XXI. Sermons. 1, sur la mort de sa
femme ; ci-dessus no VIII ; 2, sur le trai-
té entre le Roi et le Parlement ; ci-dessus
no XI ; 3», sur la mort (23 janv. 1650)
de Philippe comte de Pembroke, 27 janv.
1651 ; 4 et 5, sur l'ordination d'un pas-
teur en l'église françoise de Cantorbéry
Théodore Crespin, ordonné le 5 mai 1650^;
6, sur l'éclipsé, 28 mars 1652, ci-dessus
no XIII ; 7, La charité du parlera. d'An-
cle qui lui a été consacré par son compatriote
M. Ad. Rochas dans sa Biographie du Dauphiné
(in-80 1856).
1 Ci-dessus t. IV col. 910, où on l'a, par er-
reur, prénommé Jean.
gleterre envers l'égl. franc, de Westmins-
ter ; 8, abrégé de ce qui a été presché au
sujet de l'éclipsé de soleil advenue le 2
aoust 1654.
Nous achèverons de peindre notre pas-
teur en transcrivant le court Avertisse-
ment que les de Tournes mirent douze ans
après sa mort, en tête de leur édition de
1671 :
Il y a longtemps que Monsieur Despagne
s'est acquis de l'estime parmi les Personnes
lettrées, et qu'on a vu paroître en lui quel-
que chose de singulier en diverses Remar-
ques qui regardent la Sainte Théologie, qui
sont ou pour aider a l'intelligence de l'Es-
criture ou pour l'illustration des Mystères
qu'elle contient. Ce goust exquis et non
commun qu'il a témoigné en ses premières
Productions, et l'application qu'il a monti'é,
à des sujets qui sembloient donner de la
difticulté dans les Saintes Lettres, avec
le desir qu'il avoit de ne pas débiter des
choses triviales, ont fait rechercher fort
curieusement les Escrits qu'il a donnez au
jour, et qui ont esté imprimez en Angleterre
ou ailleurs, sans que pourtant un grand
nombre de ceux qui les ont recherché ait
trouvé moyen de se satisfaire ; soit pour la
pêne qu'il y a d'avoir par de ça ce qui
s'imprime en ces lieux-là, soit parce que la
plus part de ces Traittez, se sont rendus
rares et difiiciles à recouvrer dans ces der-
nières Années. C'est ce qui a obligé un
Théologien, afectionné au bien du Public,
de recueillir avec soin les Ouvrages de cet
Auteur, tant ceux qu'il a donnez avant sa
mort, que ce qu'on a pu avoir du depuis,
afin que l'on pust joiiïr plus librement des
lumières qu'il avait reçues, et du fruit de
ses Travaux. Et comme il nous les a con-
fié après les avoir revues, et que nous avons
été d'ailleurs sollicitez, de divers endroits,
de ne pas refuser au Public cette satisfac-
tion de les publier en un Corps, étant des
Pièces fort désirées : Nous avons cru que
nous y devions travailler sans plus de dé-
lai : Espérant que nos soins pour ce regard,
ne vous seront pas désagréables.
Il est fort vraisemblable que Samuel
d'Espagne qui épousa, en 1670, à Lon-
dres, Marie Baudry, était fils de notre
ministre dauphinois.
ESPAGNET (Paul d'), lieutenant du
juge de Fezenzaguet, député par le Consis-
toire de Mauvezin au duc d'Epernon, ob-
tient de celui-ci la tenue d'un synode dans
91
ESPAGNET — ESPALUNQUE
92
cette ville en mai 1634. Il avait épousé
Denise de Saint-Faust, qui lui donna lo
David, né le H nov. 1671; 2° Isaac, pré-
senté au baptême par Isaac Las Costes de
Barjan et par Isabeau de Luppé femme du
pasteur Pierre de Saint-Faust, 23 mai
1673. Un autre membre de cette famille
avait épousé Anne du Vignaux morte en
1628^ léguant 10 écus pour les pauvres au
Consist. de Mauvezin. — Jean Espaignet,
réfugié en Angleterre, y était shérif de
Wateiford en 1707 (Pradel). — Espa-
gnol ou Lespagnol, de S^-Paul-Damiate,
brave soldat tué en défendant sa ville na-
tale, en 1588. « Il avoit fait des merveil-
les > (Méin. de Gâches). Famille de La Ro-
chelle du même nom : Judith Lespagnol
tille de Jehan, bapt. au temple de cette ville,
17 septemb. 1569. — « Accordé a spectable
Jehan-Pierre et à mr.istre Abraham Es-
pagnon, attestation de la bonne vie et con-
versation de feu Mre Jehan Fspagnon leur
père, pour s'en pouvoir servir ou de be-
soing leur fera ; 9 mai 1639 (reg. de Lau-
sanne). » — Espaignac, ministre, 1627
(Bapt. de Montpell.). — Au sac de Vire
par les catholiques, en septemb. 1562, le
fils aîné du seigneur « d'Espains, près
Thury, jeune gentilhomme de la suite de
la Poupelière, estant abatu d'un coup d'ar-
quebeuze, vesquit par terre environ deux
heures, assailli de tous costés par les pres-
tres, lui troublans sa conscience : mais en
vain, estant mort avec cette constance que
l'un des prestres mesmes en fust touché
jusques h embrasser la religion » {Cres-
pin).
ESPALUNQUE (D'), une des plus an-
ciennes familles du Béarn [Haag, IV 556],
alliée aux Gassion, aux Gantant- Biron,
aux d'Arros. = Armes : de gueules au
chevron d'or. Il n'est pas souvent fait
mention de ses membres dans les annales
de nos églises protestantes. Cependant
nous avons cité (t. I col. 381) un Bertrand
d'Espalungue parmi les capitaines hugue-
nots qui défendaient Navarreins en 1569.
Ce Bertrand, né en 1519, avait épousé, le
19 janv. 1546, d'ie Maria de Casans et le
mariage devait être béni « segont la ley
de Diu et de Roma, » disent les conven-
tions matrimoniales ' ; mais le mari n'en
1 Transcrites aux Carrés d'Hozier, vol. 239
f 63.
avait pas moins adopté quelques années
après les principes de la Réforme, car on
le voit faire un chemin assuré dans la fa-
veur de Jeanne d'Albret et de son fils. La
reine de Navarre le nomme, 18 déc. 1563,
son maréchal-des-logis ; elle lui donne en
1571 la commanderie d'Aubertin « pourveu
qu'elle soit en droict de loy et qu'elle ne
soit aucunement des biens ecclésiasti-
ques ^ ; » le prince de Navarre le nomme,
18 juin 1574, maître d'hôtel de sa sœur
Catherine, et le 18 déc. de la même an-
née, par un acte daté d'Avignon et contre-
signé Le Royer, il l'investit d'un emploi
plus important. ' Nous a plain confians,
dit l'acte, des sens, expérience au faict des
armes et bonne diligence de notre ami et
féal Bertrand d'Espalungue, maistre d'hos-
tel ordinaire de nostre très chère et amée
sœur la princesse de Navarre, icelluy
commettons, ordonnons et depputonspour
commander en notre Parsan d'Oussau,
Monench, La Seube, Bruges, Asson, Arros
et le Bosq d' Arros, tout ainsi que le capi-
taine Gratian a cy devant faict du temps
qu'il a eu charge en nostre dit Parsan. »
Il mourut laissant de nombreux enfants
dont l'aîné était Antoine et le second
Henry.
Le 17 avril 1573, un Henri d'Espalun-
gue S"" de Lobier en Ossau, deuxième fils
de Bertrand, épousait dUe Suzanne, fille de
noble Joan de Neys de Coaraze, et voici
son testament en langage du pays que
celle-ci dicta longtemps après, à un no-
taire de Pau (5 nov. 1623).
Au nom de Diu. Conegude cause sie a
touts que constituide en sa personne dami-
selle Suzanne de Neys, molher reliette deu
deffunct noble Henricq d'Espalungue, sen-
hor en son bibent de l'abadie de Béost et
mayson noble de Casans de Lovier, ma-
laude de son corps... a feyt et condyt son
présent et darrer testament... Primiere-
meut recomande son anime a diu... ditz
quelle es estade maridade ab lo dyt deffunct
nob. H. d'E., loquoal pei' son testement et
darrere volontat de datte a Loubier deu
vingt et sieys de dexembre mille sieys cens
et quinse, auré lexat à la d. de Neys la
somme de sieys mille franxs... En oultre lo
deffunct noble Johan de Nays son payre,
oultre la dot et parselle que luy abé vail-
1 Ibid. p. 71
93
ESPALUNQUE
94
hade luy lo iiuré lexat et léguât la somme
de detz et seyt ceus fraas de las qualles
sommes... elle désire dispansarea la forme...
seguente. Primierement lègue en faveur
deus prauves de l'église x'eformade en fasea
profession de quere la somme de trente
franxs bordalès per estar distribuitz a la
connexence deu ministre et Consistory du
dyt locq... Item lègue [a ses filles Andrée et
Cathaline, chacune 2000 fr.] quoand trou-
bera son partit en maridadge. Item lègue
en favour de Joan et Henricq d'Espalungue.
sous enfans, a chacun la somme de mille
franxs bordallèspagnedors quoand trouberan
lour partit en maridadge... Item lègue a
Ysabé sa fllhe maridade ab meste Bernad
d'Arribens advocat en la cour de parlement
la somme de quoatte centz franxs bordal-
lès... Et instituexs per son hérkter en lo
restant deusditz sieys mille franxs d'une
part et detz et oeyt cents franxs d'autre,
a noble Anthony d'Espalungue son filh en
complin luy sa voluntat delad. testante...
Feyt a Loubier, au cap deu Iheyt [au che-
vet du lit] de lad. testayre, lo cinqual de
nobembre mille sieys centz vingt et treis.
Et per executar de sad. volontat et le tes-
tement a nomat Nobles Henry Dincamp sg''
de Loubier, Souveron et Thimote de Bearn
senhour d'Abere, ausquoals pregue voler
axceptar la dite charge i...
Le fils aîné de la défunte, Antoine d'Es-
palunque comptait parmi les biens de sa
famille dont il héritait une abbaye en com-
mande, l'abbaye de Béost située dans le val
d'Ossau. En 1627, il engagea une partie
du revenu qu'il tirait de ce bénéfice ecclé-
siastique pour acheter une enseigne dans
l'armée de Hollande *. Cet outrage à l'é-
glise romaine paraît cependant être de-
meuré à l'état de projet, car le nom d'Es-
palunque ne se trouve pas dans les listes
d'officiers hollandais et Antoine, resté
dans son pays, s'y mariait deux ans plus
tard. Son contrat de mariage présente
1 Ibid. (0 76.
^ ...Sappien toutz... que cum sie ainxy que no-
ble Anthony d'Esp., abat de l'abadie de Béost en
Ossau, aye bailhat et livrât â, Henry d'Esp. son
fray, la desme de la dite abbadie de Béost per une
parti de sa légitime, es assaver per lox pretz et
somme de deus mille dus centz franxs... ab
puxance de pouder aquer empeinhar et nomade-
ment crompar [comparare] une enseinhe en hol-
lande en une compainhie eutretiengude, per so
es assaver que (7 juill. 1627). Ibid. f» 78.
comme un tableau de toute la famille à ce
moment :
Contrat de mariage de noble Antoine
d'Espalungue de Lobier accordé le 21 juill.
1629 avec d"« Marie de Gassion de Pau, le
dit futur procédant de l'avis et assistance
de egrège M° Jean de Claverie conseiller du
Roy en sa cour de p. de Navarre, de M"
Henry de Lussan docteur en médecine, no-
bles Pierre de Casaux, Raimond de Cama-
nes seig'' de Serignac, Nicolas de Monain
seig'' de Meyrac, Jean-Remy et Jean de Sa-
ious avocats aud. parlement, ses parens et
alliés — et la dite d"« future de l'autorité
et assistance de messire Jacques de Gassion
conseiller du Roi en ses Conseils d'Etat et
privé et président en lad. cour de pari, et
dame Marie dens Claus ses père et mère, de
egrège M. et M"'« Jean de Gassion aussi
cous. dud. en ses C. d'Etat et privé, et son
avocat gênerai aud. pari.. M" Isacq de
Gassion aussi avocat ses frères, M° Jacob
de Gassion d"" en méd., Heni'y de Gassion
conseiller du Roy et maître des comptes,
Bertrand de Gassion secrétaire du Roy et
son contrôleur gênerai ses oncles, — et du
costé de la dite dame egregis maitres Guill.
de Pardier, Bertrand de la Salle conseill.
aud. pari., Pierre d'Estandau secrétaire du
Roy aud. parlem. et autres ses parens et
alliés. Lequel mariage ils promettent so-
lemniser en l'église reformée et en faveur
duquel etc. Passé à Pau en présence de
noble Jacques de Poeydarrer d'Arthex sieur
de Moulia de Sarporeux, de Maître Fran-
çois d'Estandau... etc. {Ibid. f" 79).
A l'époque de la Révocation ils subirent
comme tous leurs coreligionnaires les ri-
gueurs des Intendants de Louis XIV. Les
registres du parlem. de Pau (juin et juill.
1685) témoignent de poursuites judiciai-
res exercées à cette occasion contre
M. d'Espalunque et l'aîné de ses fils ; le
plus jeune des deux, appelé le chevalier
d'Espalunque, mourut sur ces entrefaites
et malgré les exhortations des jurais et du
curé il mourut ferme dans sa religion ^.
Cependant le père et le fils furent forcés
d'abjurer, car on voit les mêmes jurats et
curé de Pau signer en 1699 une dénoncia-
tion contre M. d'Espalunque baron d'Ar-
ros et M. de S^^-Colombe comme n'allant
jamais à l'église (Tt 248).
• L'Intendant Foucault et laRévoc. en Béarn,
par L. Soulice. Pau, 1885, in-S", p. 124.
95
ESPALUNQUE — ESPARRON
96
Ce baron d'Arros doit apparemment
être distingué de Charles d'Espaliinque-
La Badie, mort lieutenant-général, en
1724. Capitaine au régiment de Louvigny,
ce dernier servit, en i672, à la prise de
Maesseyk, de Saint-Tron, de Tongres, de
Burick, de Rées, d'Arnheim, de Nimègue,
de Crèvecœur, de Bommel. L'année sui-
vante, il combattit, sous Turenne, contre
l'électeur de Brandebourg; et se trouva à
la prise d'Unna, de Camen, d' Aliéna, de
Soest, de Bielefeld. En 1674, il passa
dans le Roussillon, sous les ordres de
Schomberg. Ce fut probablement vers cette
époque qu'il se convertit ; car nous ne
pensons pas que, sans abjuration, il eût
obtenu, après la bataille de Fleurus, à la-
quelle il assista, le grade de major, dont
il était revêtu au siège de Mous. Nommé,
bientôt après, lieutenant-colonel, et, en
1694, brigadier, il continua de servir, sous
Luxembourg, dans les Pays-Bas, même
après avoir été créé, en 1695, inspecteur
général de l'infanterie. En 1696, il passa à
l'armée de la Meuse, en 1701, il fit la
campagne de Gueldre. Élevé, en 1704, au
grade de lieutenant-général, il fut em-
ployé, en cette qualité, à l'armée d'Espa-
gne, où il continua à se signaler dans tou-
tes les occasions, depuis le siège de Gibral-
tar ju.squ'à la prise de Carthagène. Ses
services lui valurent le gouvernement de
la citadelle de Lille, vacant par la mort
de Vauban; cependant il ne quitta pas
l'Espagne, et Lille ayant été prise par les
ennemis, en 1708, il obtint, comme dé-
dommagement, le commandement du Ques-
noy. Assiégé, en 1712, il fut obligé, après
une belle défense, de se rendre prisonnier
de guerre avec sa garnison. En 1713, il fut
rétabli dans le gouvernement de la cita-
delle de Lille, qu'il conserva jusqu'à sa
mort.
ESPARBÈS, très ancienne et plantu-
reuse maison de l'Armagnac. = Armes :
d'argent à la fasce de gueules, accompa-
gnée de 3 éperviers (Lussan 3 merlettes),
2 etl. Pons d'Esparbès de Lussan, der-
nier représentant d'une branche aînée qui
remontait au Xllme siècle, avait combattu
sous le prince de Condé pendant les guer-
res de religion. Joseph d'Esparbès de Lus-
san gentilhomme de la chambre d'Henri
IV en 1589. François d'Esparbès vicomte
d'Anbeterre, lieutenant au gouvern. de
Blaye en 1610. Jean-Paul d'Esparbès, se-
cond fils de François gouverneur de Blaye
en 1614 épousa, 3 mai 1593, Françoise de
Cardenau ; cette branche fut très dévouée
au protestantisme, mais n'est pas très con-
nue. MoYSE d'Esparbès, seigr de Cardenau,
vice-sénéchal d'Armagnac fut assigné par
le parlem. de Toulouse, en fév. 1611,
comme ayant poursuivi certains catholi-
ques d'Eause ^ ; sa femme Paule de Bri-
dyès lègue par son testament, du 16 août
1636, cent liv. à l'église réf. de Puycas-
quier dans laquelle elle avait toujours
vécu, pour l'entretien du ministre ; dans
cet acte, elle déshérite son fils aîné Jac-
ques, en faveur de ses autres enfants Paul,
Elisée, Jacob et sept filles dont la pre-
mière est nommée Isabeau, la dernière
Armoise. Mais arrive l'ère de la persécu-
tion, Elisée et sa femme sont arrêtés comme
fugitifs en 1687 et emprisonnés à Gour-
don (Tt 253). L'année suivante on trouve
inscrite la famille d'Euparvais sur les
registres de réfugiés à Yverdun en Suisse.
ESPARDAILLER ou Espardalié (GuÉ-
rin) professeur au collège de Castres de
1574 à 1577. (Jean) consul de la même
ville en 1609. (Pierre) époux de Suzanne
de Malabrou, dont il eut Jean, 7 déc.
1625, etc. — M"e d'Espars, enfermée aux
religieuses d'Orbec, 1694.
ESPARRON (Noël), de Fay en Forez,
reçu habitant de Genève le 8 octob. 1572.
— D'Esparron ; deux seigneuries de ce
nom, l'une en Béarn, l'autre en Dauphi-
né. Un d'Esparron, capitaine dans l'ar-
mée de Schomberg, 1687. François d'Es-
parron, de Manosque, étudiant en théolo-
gie à Genève (F. d'Esp. manosquensis) on
1694. Dans leurs Mémoires pour l'histoire
des réfugiés Erman et Reclam citent Jean
d'Esparon, né à Manosque en 1677 mort à
Berlin en 1748 et Magdeleine de Tholozan
de Remoulon native d'Embrun, femme de
Jean de Morcez, écuyer, seigr d'Esparon.
Le nom de famille des d'Esparron dauphi-
nois est Moviers. — Espar on, dit aussi
Dortial et Saint-Jean [Haag, IV 557], na-
tif de Chalençon, prophète camisard. La
défaite de Cavalier à Vagnas (t. III col.
930), ayant fait avorter le projet qu'il
1 Nous trouvons Moïse exerçant sa charge de
vice-sénéchal de l'Armagnac de 1605 â 1623.
Bibliot. nat. Pièces orig.
97
ESPARRON — ESPENCE
98
avait conçu pour soulever les protestants
du Vivarais, Esparon, que Court qualifie de
« prophète jusqu'à l'extravagance, » se tint
à l'écart pendant quelques mois, prépa-
rant en silence une nouvelle tentative
d'insurrection, avec le concours d'un au-
tre prophète nommé Jolicœur. Toutes ses
mesures prises, il passa l'Ardèche au pont
d'Arc, dans le mois de février 1704, réu-
nit sa troupe <à celle d'Abraham Charmas-
son, qui, dans cette occasion, prit le nom
de Cavalier, le célèbre chef cévenol, et en-
tra dans le Haut -Vivarais, où Louis Mer-
cier dit Descombes, homme influent dans
ces cantons, vint se joindre à eux. Mais,
depuis le supplice à'Homt'l, les Vivaraisans
s'étaient beaucoup refroidis ; les plus zé-
lés ou les plus courageux avaient été mas-
sacrés, livrés au bourreau, conduits aux
galères, incorporés dans les troupes ou
forcés de s'exiler, en sorte qu'une centai-
ne à peine répondirent à l'appel d' Espa-
ron, qui, s'imaginant follement qu'à dé-
faut de l'enthousiasme, la terreur grossi-
rait sa troupe, se livra à toutes sortes
d'excès. Cemoyenlui fut fatal ; il souleva,
en effet, la population, mais contre lui-
même. Vivement poursuivi par Julien, il
fut surpris au village de Franchesin, et,
après un combat acharné, où il perdit une
soixantaine d'hommes, il disparut, avec le
reste de sa troupe, au milieu des rochers
et des précipices. Julien fit massacrer tous
les habitants de Franchesin et mit à prix
la tête des trois chefs de l'insurrection,
qui réussirent à se soustraire à toutes Les
recherches.
ESPELETTE (d'), écrit aussi Despolette,
pasteur à Baigts en Béarn, 1611-1622. —
François-Richard d'Espenouse, de Bourgo-
gne, assisté à Londres (12 liv.), 1705.
ESPENCE (Claude d'), né à Châlons-
sur-Marne [Haag, IV o57], en loll, d'une
famille noble, docteur de Sorbonne et
recteur de l'Université de Paris, en 1541 ^
> Espense (Marne) arrond. de S'°-Menehould,
village de 372 hab. — Du 15 septemb. 1553,
acte de partage entre maistre Claude d'Espence
prebstre, docteur en théol., prieur commanda-
taire de S'-Gaond, dioc. de Troyes et son frère
cadet François d'Espence escuier demeurant au
chastel dud. Espence avec Claude Delamarle sa
femme, tous deux fils de Messire Claude d'Es-
pence chevalier seig' du d. lieu et de dame Yo-
lande des Ursins, décédée le 27 déc. 1552. Ils
conservent indivis les maisons, jardin et pour-
Les écrivains catholiques accordent volon-
tiers que d'Espence fut un des docteurs
les plus modérés de son temps ; ils recon-
naissent qu'ennemi de la violence, il dés-
approuva les persécutions; Imais ils n'a-
vouent pas qu'if fut un partisan des idées
nouvelles. Ne pouvant dissimuler complè-
tement la vérité, Crevier confesse qu'en
1543, la Faculté de théologie le cita à son
tribunal « pour quelques expressions qui
furent relevées et que la Faculté ne crut
pas devoir négliger dans un tems où les
ennemis de l'orthodoxie se multiplioient
et tiroient avantage de tout ; » mais il se
garde bien de reproduire l'acte d'abjura-
tion que d'Espence fut forcé de lire pu-
bliquement dans l'église de St-Méderic
(St-Merry) à Paris, le 22 juillet 1543.
MM. Haag en ont retrouvé une copie à la
Biblioth. nat. dans la Collect. Dupuy,
vol. 137, fo 126. L'extrait que nous allons
donner de cette pièce curieuse prouvera
combien l'historien de l'Université de Pa-
ris, Crevier, s'est trompé lorsqu'il a dit
que d'Espence « imitoit le cardinal de Lor-
raine son patron, qui a été regardé comme
ne se piquant pas d'une raideur inflexible
dans les points qu'il jugeoit ne pas inté-
resser la substance de la foi. »
L'acte de rétractation que les commis-
saires devant lesquels il comparut, le 7
juin, le condamnèrent à lire en chaire,
commence ainsi :
« Au commencement et h la salutation
angélique, nous demanderons la grâce du
Saint-Esprit, par l'intercession de la be-
noiste vierge Marie, mère de Dieu, roine
du ciel, laquelle, comme bien chante l'E-
glise à l'antienne Regina cœli, a mérité
porter le Fils de Dieu, et la saluerons du
salut angélique. Ave Maria, etc. Pour au-
tant qu'en mes prédications faictes le ca-
resme dernier en ceste présente église,
quelques gens de bien ont esté scandalisez
et mal éditiez de moi, pour aucunes propo-
pris assis en la ville de Chaslons appelés « la
maison d'Espence » et se partagent les nombreu-
ses seigneuries patrimoniales dont Claude re-
tient pour sa part celles de l'Aulnoy, Regnauld,
Replonges, Soisy aux boys, Noirlieu, Sommere-
court. Poix, Verrières d'Aulcourt. Claude lègue
le château d'Espence à son frère et tous deux
payent 18,000 liv. à leurs soeurs Clauda femme
de Loys de Proisy et Loyse femme de Nicolas de
Roussy. = Armes : Trois chèvres couchées et
superposées (Bibl. nat. pièces orig.).
99
ESPENCE
100
sitions, desquelles j'ai esté accusé et déféré
envers ma bonne et fidèle mère, la Faculté
de théologie, avoir dictes et preschées ;
pour remédier ausquelx scandales et mieux
toUir et oster du tout à l'advenir selon mon
pouvoir, avant que passer plus avant au
présent sermon, j'ay délibéré, jouxte le bon
conseil et advis de madite bonne mère la
Faculté, de vous réciter et référer présen-
tement lesdites propositions et icelles con-
fesser et recognoistre estre dissonantes et
répugnantes et scandaleuses à nostre saincte
foi catholique, protestant de bonne foy
qu'au cas que je les auroi ainsi dites et
preschées que je vous les réciterai, l'auroi
très-mal dit et presché témérairement et
indiscrètement contre la vérité de nostre
saincte foy catholique et doctrine de nostre
mère saincte Eglise, mesmes tous ceux qui
les voudroient (ainsi que vous diray) près-
cher et soustenir et privément et publique-
ment, seroient meschans et schismatiques
et ennemis de nostre sainte foi catholique
et de toute l'Eglise chrestienne, dignes
d'estre punis comme telz selon toute rigueur
de disposition de Droict. »
Quelles étaient donc ces propositions qui,
au dire de Crevier, n'intéressaient pas la
substance de la foi, et que d'Espence ré-
tracta comme fausses ? Les voici :
jre proposition. Il nous faut pi^emière-
ment addresser à Dieu qu'aux Saincts.
II. Dieu n'est point content si notre orai-
son n'est px'emièrement faicte à luy.
III. Il ne faut point des chandelles ni
offrir aux Saincts. Voilà une pauvre femme
qui n'a qu'un tournois ; elle le mettra en
une chandelle et puis la porte à je ne scay
qui. Tu en fais ton Dieu, chrestien : vat'en
à Dieu, tu t'abuses.
Claude d'Espence avait dit encore ;
Censure de ces trois propositions.
Ces trois propositions sont fausses et
scandaleuses, retractives de la Dévotion
qu'on a eue et faicte aux Sainctz depuis la
primitive Eglise jusqu'à présent, et qui
telles les effermeront (affirmeront) feront
scisme et division en l'Eglise.
Assertions contre les dites trois
propositions.
Pourquoy au contraire je dy que c'est
bien faict premièrement s'adresser au sainctz
comme a nos intercesseurs et de ce Dieu
on est bien content, car telles oraisons
sont à Dieu agréables, suivant la coustume
de notre mère S*«-Eglise, laq. s'adresse
souvent immédiatement à la sacrée Vierge
Marie, chantant : Regina cœli, Salve Re-
gina, inviolata et autres antiennes, tant à
elle qu'aux saincts, ausquels est aussi loua-
ble et bien faict porter oblations et offrir
chandelles en protestation de foy et qu'ils
sont intercesseurs pour nous envers Dieu.
IV. Pour garder les commandemens de
Dieu, pour les bonnes œuvres, pour aller à
confesse, tu ne seras point justifié ; car il
n'y a que la seule foy qui justifie.
V. Soyez asseurez que quelques péchez
qu'ayez faicts, tant grands soient-ils, croyez
comme sainct Thomas soulement, ils vous
sont pardonnez tous, et si vous mourez en
ceste foy, vous yrez droict en paradis.
VI. Je n'approuve ne reprouve la con-
fession auriculaire, laquelle peut estre ap-
pelée sacrement, si l'ordre de prêtrise est
sacrement.
VII. Tu ne seras point justifié par la con-
fession.
VIII. Le pescheur ne peut satisfaire pour
son pesché, car il n'y a que Nosti'e Seigneur
qui peut satisfaire pour tous.
Et toutes ces propositions, ainsi qu'on
peut le lire dans le vol. 137 de Du Puy,
le même docteur les reniait avec la même
coupable légèreté. Il s'était élevé avec non
moins de force contre le jeûne du carême,
« chose griève et à manière de parler in-
supportable ; » contre le célibat des prê-
tres, institué par gens lubriques et mal vi-
vants, qui chargeaient les autres d'un joug
qu'ils ne voulaient pas porter ; contre les
ordres monastiques, contre les ornements
d'église « qui seroient mieux employés
aux pauvres. > Mais à quoi bon poursui-
vre? Nous ne rapporterons plus qu'une
seule de ses propositions, parce qu'elle
justifie la Réforme. « Depuis 400 ans,
avait-il dit, le sainct Evangile n'a esté
bien presché jusques à maintenant ; mais
seulement preschoient-ils ne scay quelle
doctrine et philosophie humaine. » Atta-
quer les scolastiques, les saint Thomas,
les Anselme, les Bonaventure! La pro-
position fut déclarée téméraire, fausse,
schismatique et hérétique, et aux saincts
docteurs et prédicants injurieuse.
D'Espence s'était soumis à l'humiliation
qui lui avait été imposée, et cependant sa
conscience semble n'avoir pas cessé de
protester contre les abus de l'Égliçe ro-
maine. Dix ans plus tard, au mois d'août
101
ESPENCE — ESPERANDIEU
102
1553, invitée par le parlement à examiner
plusieurs livres suspects d'hérésie, au
nombre desquels se trouvaient la Para-
phrase ou méditation sur l'oraison domini-
cale (Lyon, J. de Tournes, 1550, in-16),
et la Consolation eh adversité, par Claude
d'Espence, la Sorbonne releva dans ces
deux opuscules plusieurs propositions obs-
cures, ambiguës, erronées, captieuses^ sus-
pectes d'hérésie, et demanda qu'ils fussent
supprimés. Quelques années après, le pau-
vre d'Espence, qui venait de jouer un rôle
considérable au colloque de Poissy, fut
forcé de rétracter les articles, qu'il avait
proposés à Saint-Germain sur le culte des
images. Mais aussi n'avait-il pas poussé
l'audace jusqu'à demander qu'on enlevât
des églises les peintures de la Trinité et
les images « en forme lascive, déshonnête
et étrange ; » qu'on défendît de les couron-
ner, habiller, porter en procession, de
leur offrir des vœux et des offrandes, de
les encenser et saluer, de s'agenouiller de-
vant elles, « ce qui est partie de l'adora-
tion ; » qu'on les fit disparaître de dessus
les autels et qu'on n'y laissât que la croix ?
Malgré toutes ces rétractations, d'Espence
retombait, à chaque nouvel écrit sortant
de sa plume, dans son péché d'habitude.
En 1565, il publia, à Paris, Sur la conti-
nence, un livre qui fut mis à l'index, parce
qu'il y attaquait les vices du clergé, ce
qui ne l'empêcha pas de renouveler ses
attaques dans son Commentaire sur l'èpî-
tre à Tite (Paris, 1568, in-S") dont la lec-
ture fut également défendue. On doit s'é-
tonner que les inquisiteurs aient négligé
d'inscrire dans l'index le Commentaire sur
les èpitres à Timothée, qui méritait cepen-
dant cet honneur par les vives sorties que
l'auteur s'y permet contre les prélats de
l'Église romaine.
Si ces rechutes continuelles n'attirèrent
pas à d'Espence de plus cruels châtiments,
il faut l'attribuer sans doute à la faveur du
cardinal de Lorraine, qui le tenait en si
grande estime, qu'il le mena avec lui en
Flandre, en 1544, et en Italie, onze ans
après. On dit que pendant son séjour à
Rome, il entra si avant dans les bonnes
grâces de Paul IV, que ce pape, pour le
retenir, lui offrit le chapeau de cardinal ;
mais d'Espence préféra revenir dans sa pa-
trie.
Cependant il faut attribuer aussi une bonne
partie de l'indulgence qu'on eut pour lui
à ce qu'il prit quelquefois la parole comme
un assez zélé Sorboniste. Le traité qu'il
avait publié en 1565 lui attira une ré-
ponse acerbe de la part de quelque hu-
guenot qui ne s'est point nommé. Ce fut
l'occasion pour Claude d'Espence de pu-
blier un gros livre de près de 200 pages
dans lequel il se démène en un style
obscur et entortillé, mais semé de traits
assez spirituels.
Je m'estois, dit-il, dès l'an 1562 excusé
d'escrire de la Foy en françois, pour en es-
tre l'esci'it plus facile a calomnier qu'à imi-
ter. Et voicy, comme je pense plus tost à
tout autre cas qu'à combattre, un de ces
prétendus reformez, par public escrit, mais
sans nom, l'an 1565, m'assault, me deffie,
me provoque (car pour moins d'outrages et
mensonges bien on en vient aux mains et
non seulement aux paroles) et ce en temps
et aage, lequel jadis plus n'estoit subject à
combat. Or outre que j'avois entre les mains
autres ai'gumens si avancez que je ne les
pouvois bonnement ou laisser du tout, ou
entremettre et discontinuer, mon naturel
est si plain de Laisse m'en paix, que quel-
que lent et pesant soit aussi mon style,
toutesfois j'ay plus mis de temps a délibérer
qu'a l'espondre ; a delibei'er, dis-je, si je
responderois ou me tairois, car l'homme
ne philosophe pas moins en se taisant
pour le temps qu'en parlant...
•Cet ouvrage plein de détails piquants a
pour titre :
Apologie contenant ample discours, ex-
position, response et deffense de deux Con-
férences avec les Ministres extraordinaires
de la Religion prétendue réformée en ce
Royaume, par M. Claude d'Espence, Théo-
logien en l'Université de Paris. Paris, chez
Michel Sonnius, 1569, petit in-8o de 14
feuill. prélim., 752 p. et 12 feuill. de ta-
ble.
D'Espense assista aux États d'Orléans
ainsi qu'au colloque de Poissy, et mourut
(de la pierre), en 1571. Ses OEuvres lati-
nes ont été publiées par Génebrard sous
le titre : Opéra omnia quee supersunt ad-
hue, Lutet. Paris, 1619, in-fol.
D'EsPENCE-Beauvau, Il col. 160.
1. ESPERANDIEU, famille noble de
l'Albigeois [Haag, IV 559]. — I. (Jean)
Esperandieu ou Spérandieu , lieutenant
principal au sénéchal d'Uzès, devint mai-
103
ESPERANDIEU
104
tre des requêtes ordinaire de la maison et
couronne de Navarre, par lettres patentes
du 3 août 1605, et mourut le 24 mai
i626, à l'âge de 92 ans. Il avait épousé,
1er janvier 1571, Marguerite, fille de Gui-
chard Mercier, conseiller au parlement
d'Orange, et de Firmine, fille de Mathieu
de Bargeton, anobli par lettres pat. de sept.
1533. Elle lui donna quatre fils et trois
filles : — lo Louis, lieutenant principal
d'Uzès, par résignation de son père, le 28
août 1609, juge mage de la même ville, le
7 juin 1619, député par le bas Languedoc
à l'assemblée politique de Grenoble, en
1615, avec Saint-Privat, de Serres, géné-
ral à la cour des aides, Daniel de Gallières,
consul de Montpellier l'année précédente
et trésorier de France, et le ministre Le
Faucheur ; Louis épousa Marie de Rossel,
le 13 février 1627, testa en 1630 et mou-
rut, le 13 janvier 1634, à l'âge de 60 ans;
— 2° Guillaume qui suit ; — 3° Henry,
avocat, qui épousa Suzanne de Bret et
n'eut qu'un fils, Jean, marié avec Espé-
rance de Noguier, mort sans enfant ; — 4°
Jean II, avocat à Uzès, épouse Jeanne de
Cléricy, et meurt en 1636 laissant : Jean-
Louis, avocat, marié avec Eve de Boyer
dont il eut Jean, sieur de La Baume qui
épousa Suzanne Bouvière et mourut sans
postérité en 1740; Guillaume, capitaine,
tué en Catalogne, 1641 ; et Jeanne ; — 5°
Jeanne, épouse Honoré Martin, lieute-
nant principal en la sénéchaussée d'Uzès,
le 12 oct. 1630 ; — 6o Marie, épouse Fir-
min Pujolas, àvocdit de Nîmes, et meurt en
1676 ; — 7o Esther, qui épousa François
Brouzet, avocat au sénéchal de Nîmes.
II. Guillaume, second fils de Jean, était
seigr d'Aiguefonde , coseigneur d'Haut-
poul et avocat. Il représentait le haut
Languedoc, dans l'assemblée de Grenoble,
et faisait partie de la Commission chargée
de dépouiller les cahiers des provinces
(Fonds de Brienne, n° 223). Alors pre-
mier consul de Castres, Guillaume fut dé-
puté à la Cour afin d'éviter la suppression
ou l'incorporation au parlem. de la Cham-
bre de l'édit, incorporation que les con-
seillers de Toulouse avaient obtenue. Après
une audience particulière, le roi lui ac-
corda le maintien de la Chambre à Cas-
tres, par lett. pat. du 3 avril 1615. « Hom-
me de mérite et de capacité, » dit Bouf-
fard-Madiane, Guillaume devint le bras
droit du duc de Rohan pendant les guerres
civiles de son temps. En récompense des
services qu'il avait rendus pendant les
négociations de la paix de Montpellier,
il obtint l'office de lieutenant-général, civil
et criminel et commissaire examinateur
du sénéchal du Quercy. au siège de Mon-
tauban, vacant par la mort de Jean de Vi
çose (lett. pat. du 20 oct. 1622 et 15 févr.
1623). Cependant, il n'exerça jamais cette
charge qu'il vendit à Jean d'Escorbiac.
Guillaume avait épousé Gabriel le, fille de
Jean de La Gassagne, avocat et de Cathe-
rine de Comte, et petite-fille de Bertrand,
le 17 sept. 1605. Il mourut à l'âge de 61
ans, 28 février 1640, laissant deux fils et
deux filles : lo Jacques, qui suit ; — 2o
Jean, seigr de Saint- Alby ; — 3° Suzanne,
qui épousa Antoine de Botolp; — 4o
Jeanne, mariée avec Jean de Thomas.
III. Jacques, sgr. d'Aiguefonde, cosei-
gneur d'Hautpoul, avocat à la chambre de
l'édit, fut secrétaire perpétuel de l'acad.
de Castres, depuis sa fondation par Félis-
son et autres. C'est à lui que l'on doit la
rédaction des règlements de cette société
au sein de laquelle il lut plusieurs poésies
latines restées inédites et perdues sans
doute ; mais qui n'étaient pas sans valeur,
de l'avis de Pélisson. Jacques mourut à
Castres, le 15 mai 1680. Il avait épousé
Madeleine, fille de Salomon de Faure,
conseiller à la chambre de l'édit et de
Bernarde de Faure, le 16 mai 1641. De
ce mariage naquirent treize enfants : 1»
Salomon, qui suit ; — 2° Jean, bapt. le
lei' déc. 1644 ; — 3» Suzanne, présentée
au bapt. par Claude de Faure, conseiller à
la cour, son oncle maternel, et par Suzanne
d'Esperandieu, le 26 déc. 1645 ; — 4° Jac-
ques, sieur de Calmont, né le 6 janvier
1647, qui fut sans doute cet intrépide
confesseur dont parle Haag. Il fut enfermé
à Pierre-Encise pour cause de religion^ à
l'âge de quatre-vingts ans ; — 5° Bernar-
dine, née le 4 sept. 1648, épousa Jacques
de Bissol, sgr. de Malacan ; — 6o François,
sieur de La Calm, né le 21 oct. 16i9 ; —
7o et 8» IsAREAU et Jeanne, jumelles, nées
le 4 fév. 1651 ; — 9° Marie, 6 mars 1654;
— 10° Louis, sieur de Fontalba, bapt. le
26 nov. 1655 ; — 11° Madeleine, 3 mars
1657 ; — 12o Marie, 8 juin 1658 ; — 13o
Gabrielle, née le 25 juin 1663, au sujet
de laquelle nous trouvons la note sui-
I
105
ESPERANDIEU
ESPEROU
106
vante : « Ses deux frères, les sieurs
« de Calmont et son fds, et le sieur d'Ai-
« guefonde sont demeurés en France. »
IV. Salomon, sgr. d'Aiguefonde, naquit
à Castres, le 8 novembre 1643. On trouve
sur son compte, vers 1700, le rapport sui-
vant aux arch. de l'Hérault : « Salomon
< d'Espérandieu, sgr. d'Aiguefonde et
a cinq enfants dont l'aîné avec le père,
« étant catholiques ambigus pourroient
« entreprendre quelque chose contre le
« service du roi ou accorder retraite aux
« mal intentionnés. Les autres enfants
« sont en bas âge. Le château d'Aigue-
< fonde est bien bâti, élevé au-dessus du
« village de ce nom lequel est composé
<• d'une vingtaine de familles de nouveaux
. convertis. Sa femme et sa belle-sœur
" sont très mal intentionnées et ont beau-
« coup de relations à Castres par leurs
« alliances, et au Pont de l'Arn avec la
« maison de Villette-Montlédié ^ » Salo-
mon avait épousé Marie de Rossel. L'aîné
de leurs enfants, Pierre, sgr. d'Aigue-
fonde, épousa Anne de Rotolp, et eut à
son tour : lo Jean-Louis, sgr. d'Aigue-
fonde^ né le 10 nov. 1714 ; — 2o Louis-
Oédéon, sgr. de Saint-Sauveur ; — 3o
Pierre, sgr. de Saint-Alby, héritier uni-
versel de .lean d'Espérandieu, écuyer,
sgr. de La Baume, coseigneur du mande-
ment d'Aigalliers, habitant d'Uzès, lequel
faisant son testament, le 17 déc. 1727,
dit : « j'accomplis ainsi la volonté de
<' Louis d'Espérandieu, juge-mage, afin
« que le d. de Saint-Alby puisse faire son
' séjour dans la ville d'Uzès où nous
« avons subsisté près de cinq siècles... »
— Jean-Louis, sgr. d'Aiguefonde, avait
épousé Renée de Chauvet, dont il eut au-
tre Jean-Louis, le 1er mars 1749, et Renée
qui épousa Jean de Mauriès, sgr. de La-
boutarié, de Réalmont.
V. Jean, sgr. de Saint-Alby, second fils
de Guillaume, faisait partie de l'acad. de
Castres, et mourut le 24 oct. 1652. Il
avait épousé Esther de Clôt qui lui donna :
^ Voy. les dispositions hostiles manifestées par
toute la famille après la conversion forcée et con-
statée par le rapport de l'intendant en 1686. £uU.,
t. XXIX, p. 216, 224, 351. Un d'eux, Espéran-
dieu d'Aigaliers, arrêté dans une assemblée reli-
gieuse, en 1686, fut enfermé au château de Pierre
Encise, où il mourut huit années après, âgé de
80 ans (M 1439, Tourlet).
lo Madeleine, présentée au baptême par
Jacques d'Espérandieu et par Madeleine
de Curvalle, 24 mars 1642 ; — 2» Jacques,
présenté au bapt. par Jacques Portes et
par Madeleine de Faure, femme de Jac-
ques d'Espérandieu d'Aiguefonde, 2 mai
1651. — Jean eut, croyons -nous, un autre
fils qui, vers 1700, résidait à Saint-Alby,
« château de q. q. défense qui pourrait ser-
vir à de mauvais desseins contre le ser-
vice du roi ; mais ce n'est pas un homme
remuant » (Arch. de l'Hérault, C. 273).
Il a été dit un mot ci-dessus (t. I, col.
54), des seigneurs d'Aiguefonde et de leur
dernier représentant (Pradel).
2. ESPÉRAiNDIEU, ministre député à
l'assemblée politique de Montauban, 1581.
— (Olivier), de Nîmes, assisté à Genève
avec sa femme et 2 enf., 1690. — (Marie),
« de Nismes, venant de Haarlera, allant
retrouver sa mère à Genève, » assistée à
Lausanne, 1694. — (Isaac), de La Baume,
est porté dans r«État des gens qui sont
partis de Valabrège avec Cavalier, » en
1704. Son nom est marqué d'une croix
comme l'un des plus dangereux camisards
(Dépôt de la guerre, 1799, p. 214).
ESPÉROU (Bertrand), notaire de Cas-
tres, échangeait à l'occasion la plume con-
tre l'épée. Grâce à lui, les troupes du capi-
taine de BoufTard-Lagrange s'emparèrent
de Burlats, en 1573. Il faisait partie des
treize braves qui entrèrent les premiers à
Castres, l'année suivante {Mém. de Gâ-
ches). Nommé syndic de la ville quelque
temps après ce fait d'armes, on le retrouve
signalant aux États du diocèse « plusieurs
« hérésies meschantes et damnables septes
(' qui commencent à pulluler entre aucuns
« desvoyés de la droite religion, se nom-
« mant Déistes, mesines devers le valon
'> de Sainct-Amans et Hautpoulois,... »
15 juin 1576. — Le chef de cette curieuse
secte éclose dans ce coin du midi, était ce
Ch. de Belle fleur dont nous avons parlé
en son lieu (ci-dessus t. II, col. 223).
Ajoutons ici que Bellefleur 1 de notre ar-
ticle n'est autre que le précepteur des en-
fants de Sauveterre, Bellefleur 3, dont
nous ignorions l'identité. Il porte la qua-
lité de « docteur en droit de Castelnau-
« dary » dans l'acte qui le nomme prévôt
du diocèse de Castres, en 1570 (Arch. du
Tarn, C 1012 et 1015). Il s'intéressa vive-
ment au poète Auger Gaillard, poursuivi.
107
ESPEROU — ESPINASSE
108
lui aussi, comme l'un des frondeurs du
parti orthodoxe d'alors (Voy. Un chap. de
l'hist. de l'imprimerie à Montauban, par
Forestié). Quant à Espérou, il ne dut pas
laisser de descendance directe, mais son
nom est encore très répandu dans le Cas-
trais (Pradel).
ESPERT ou Expert (NoÉ), marchand
de Castres, avait épousé Jeanne Gonahel
qui lui donna de 1633 à 1649 cinq enfants.
A la révocation de l'édit de Nantes, un
membre de la famille Expert demeurant à
Puylaurens, Gaspard, sans doute, est dé-
noncé à l'Intendant de Languedoc comme
« fort passionné contre la religion catho-
« lique, ainsi que les deux fils du sieur
« Pitorre dont l'un est gendre d'Imbert
« du Barry. » L'une des filles de Gaspard
Espert fut enfermée au château de Som-
mières en 1687, puis embarc^uée pour les
colonies et noyée en route (Elle Benoist).
Gaspard était frère d'Antoine; ils étaient
fils de Jeanne d'Albouy, 16o6 (Pradel).
— Charlotte Espère de S'-André en Dau-
phiné, assistée à Genève en 1693.
EspEviLLE (Charles d'), pseudonyme de
Calvin.
ESPIARD, de Semur, étudiant à Ge-
nève (Petrus Espiardus semurionensis ju-
risprudentise studens), mai 1579. — René
d'Èspic, de Blois, clerc au greffe de MM.
les Treize de Metz, et procureur en la jus-
tice de cette ville, y épouse, 15 septemb.
1619, Elisabeth Wirion, union d'où na-
quirent sept enfants dont l'aîné, Jérémie
d'Espic, né à Metz en 1621, fut conseiller
du roi, commissaire provincial des guerres
en Champagne, Alsace, Lorraine et sieur
de La Guische ; une de ses sœurs, Fran-
çoise, née en 1624, épouse, 15 avril 1657,
Jacques Cochefer, chevau-léger de la garde
du roi, emprisonné à Nîmes (motif incon-
nu), en 1675. — Abraham Espie, ancien
et scribe du consistoire de La Rochelle;
défense à lui faite par jugement du Prési-
dial de cette ville « et à tous autres de
« quelque condition et qualité qu'ils
« soyent de plus à l'advenir dans aucuns
« actes publics, user et se servir du nom
« d'Église Réformée, luy enjoignant d'em-
« ployer les noms et mots de la Religion
« Prétendue Réformée, suivant les Édits,
« sur peine de 500 livres d'amende et
(■ autres plus grandes peines s'il y échoit, »
13 juin 1648 (Filleau, Décis. cath., p. 719).
— UEspié, voy. Saussure. — Marie Espy,
du Gua, enfermée au couvent de Ste-Josè-
phe de Privas à la demande de l'évêque
de Viviers, 1753. — Lespinagre, officier
dans l'armée hollandaise, 1701. — Jean-
Pierre Espinas, ancien et procureur de
St-Félix de Châteauneuf en Vivarais, fut
d'abord arrêté, en 1732, cà Montpellier où
il était allé porter une collecte au ministre
Pierre Durand, puis arrêté de nouveau en
1740 pour avoir donné asile à un ministre
et reçu des livres religieux prohibés; con-
damné aux galères perpétuelles, où il fut,
à Toulon, un correspondant d'Ant. Court.
Sa fenmie, Anne Lapraz, réfugiée à Berne,
obtient (1740) de la chambre des réfu-
giés de cette ville une pension, 8 liv. par
mois.
ESPINASSE (Pierre), ministre à Revel,
1603-1620 ; (Pierre), de S^-Amans en Al-
bigeois, ministre à St-Amans et Villema-
gne, de 1617 à 1651 ; (Jean), probable-
ment fils de Pierre, écolier à Montauban
en 1655 et étudiant en théologie à l'acad.
de cette ville en 1660, pasteur à Carmaing
dans le Lauraguais en 1667 et au Pont-de-
Larn, près Castres, 1672-76 ; réfugié en
Angleterre à la Révocation {Agnetv I, 48).
— (Guillaume), de Milhau, assisté d'un
viatique à Genève, allant en Allemagne.
ESPINASSE (Maître Jean de L'), juge
d'appeaux à Castres en 1598 (Borel, Antiq.
de Castres, II, p. 26). — (Etienne de L'),
officier dans l'armée hollandaise, 1700-
1705; (François), conseiller à la cour de
Surinam, 1719 ; (Etienne), pasteur à De-
venter en 1746, puis à Amsterdam ; mort
en 1761. — Olivier de Lespinasse, de
Lyon, étudiant à Genève, 1644. — Isaac,
né en 1640, étudiant à Genève (Isaacus
Lespinassus galloburgundus cabilonensis,
philosoph. studens), mai 1663 ; avocat
au parlement de Paris, réfugié en Prusse
à la Révocation, mort juge de Brandebourg
en 1726. Un de Lespinasse du Puy, ingé-
nieur, réfugié à Francfort-sur-le-Mein en
1686 ; un autre, lieutenant au régiment de
Varennes, réfugié au Brandebourg, 1702.
— François Espinassou, « mercier, natif
de la ville de Donsenach en Lymosin, »
reçu habitant de Genève, 2 nov. 1556. —
D'Espinassous, ancien de l'église de Mey-
rueis au synode tenu en cette ville, 17 juin
1674. — Pierre Espinoux. de l'église de
Villefagnan, 1664.
1
109
ESPIXAY
ESPRINCHARD
110
ESPINAY (Nicolas d'), ou Despinay,
quelquefois Lespmay, sieur du Parc de
Nerville [Haag, IV 559] d'une famille ori-
ginaire de la iS^ormandie, était fds de Ni-
colas crEspinay, sieur de Campigny et de
Grandval, anobli en 1608 pour récompense
de ses services, et de Geneviève de Boni-
face-de-Saint-Aignan. D'Espinay se voua
à la carrière ecclésiastique, reçut la con-
sécration en 1609, et fut nommé pasteur
à Loudun. Ce fut en cette qualité qu'il
fut député par l'Anjou à l'assemblée poli-
tique de Loudun et à celle de La Rochelle.
Cette dernière, où il remplit les fonctions
de vice-président, lui confia une mission
auprès du roi d'Angleterre, au mois d'août
1621. Il devait « l'informer au vray de la
persécution rigoureuse et désolation des
églises, » et « le supplier très humblement
vouloir en cette extrême nécessité secourir
lesdites égUses, puisqu'il portoit le titre
glorieux de deffenseur de la foy » (Brien-
ne, no 225). De son mariage avec Marie
Sasserie, fille du sieur Sasserie et de Su-
sanne Des Cerisiers, naquirent Pierre, qui
suit ; Jean, mort sans postérité ; Nicolas ;
Marie, femme, en 1638, d'André Roy
sieur de La Rollandière ; Susanne, mariée
à Charles Jullin.
Pierre, sieur de Nerville et du Lieu, né
vers 1615, épousa, en 1641, Marie Martin,
fille de Philippe, sieur de La Rigollière,
dont il eut Nicolas, sieur du Lieu et
d'Esplenne, qui suivit la carrière des ar-
mes et se convertit lors de la Révocation ;
Jean, sieur de Nerville, qui servait dans
la cavalerie en 1674, et Marie, femme
tVE. Gaudoyer.
Nicolas d'Espinay avait plusieurs frères
et sœurs. L'aîné, Jean, sieur de Campi-
gny, ne laissa qu'une fille, mariée à Jean
d'Illiers, sieur de Vinèze. Le second,
François, continua la branche normande
qui professait encore la religion protes-
tante à la Révocation ; en 1688, Susanne
d'Espinay fut enfermée aux Nouvelles-
catholiques d'Alençon (M 670). L'aînée
des sœurs épousa Mathurin de Bonnechose,
sieur de Bellouet, et la cadette, qui fut aussi
enfermée dans un couvent, en 1739, le sieur
Du Perron dont descendait Alexandre Du
Perron, de Falaise.
Despoir, pseudonyme du ministre J. de
Pleurs (1557) et quelques années plus tard
du ministre Pierre d'Ùrdez; voy. ci-dessus
t. V, col. 1030'. — Bermond d' Espondeilhan,
voy. ci-dessus II, col. 349.
ESPRINCHARD (Michel), sieur du
Plo.mb, faisant partie du corps de ville de
La Rochelle en 1573 ; il fut appelé à la
dignité de Coélu [1er adjoint à la mairie]
en 1577 et de maire en 1578. Ce fut lui
qui présenta au baptême en 1583, au nom
de la ville de La Rochelle, l'enfant qui
devint Benjamin de Rohan, duc de Sou-
bise. Michel Esprinchard avait épousé
Sylvie Tarquaix, et mourut le 15 septemb.
1584, laissant de son mariage : Jaques,
baptisé le 16 déc. 1573 par le pasteur Ri-
cher (parr. Jehan Godefroy d'Orléans,
marr. Catherine Tarquay) ; Pierre, bapt.
le 12 déc. 1574 ; Michel, bapt. le 15 déc.
1575, pair de La Rochelle en 1602, éche-
vin en 1604, mort en janv. 1622 ; Jeanne,
bapt. le 10 septemb. 1577, mariée en 1600
à Jacq. de Remigoux, s^ de La Faye, avo-
cat, et en 2nies noces à Jacq. de Vieux,
écuyer, sr de La Salle ; Jean, bapt. le 13
mars 1579 ; Elisabeth, le 11 août 1580,
parr. le sr du Voysin de la Popelinière ;
autre Jean, bapt. le 7 oct. 1581.
L'aîné de ces enfants, Jacques Esprin-
chard, fut celui qui laissa la trace la plus
distinguée [Haag, IV 560]. Son père vou-
lut donner tous les soins à son éducation
et l'envoya faire ses études au collège
d'Orthez. Sorti du collège, il obtint la
permission de voyager et s'embarqua, 23
avril 1593, pour l'Angleterre où il fit un
assez long séjour. Il passa ensuite dans les
Pays-Bas avec l'intention de suivre les
cours de l'université de Leyde, où il resta
en etî'et quatre années « à cause des beaux
exercices de toute science qu'on y voit. »
Il y soutint, sur les tutelles, des thèses
qu'il dédia à Scaliger. Ses études finies, il
partit, 3 mars 1597, pour se rendre en
Allemagne, visita la plupart des États de
l'empire, rentra en France, parcourut les
provinces, se lia d'amitié avec une foule
d'hommes distingués, entre autres, avec
de Thou, Casaubon, Welser, Goulart,
L'Étoile qui regretta vivement « sa douce,
docte et chrestienne compagnie. » Il re-
tourna enfin dans sa ville natale, le 24
mai 1598, riche des connaissances qu'il
avait acquises dans ses longues et savantes
' Au môme, t. V, col. 456, nous avons eu le
tort d'inscrire (lig. 25 à 29) un Pierre Dordes qui
n'est autre que ce d'Urdez.
111
ESPRINCHARD
ESQUALET
112
courses à travers une partie de l'Europe.
Il prit la part la plus active à la fondation
de la Bibliothèque de La Rochelle qui fut
ouverte en 1606, dans une salle haute du
temple de St-Yon, sous les auspices du
Consistoire. Mais il n'existait plus lors-
qu'elle s'ouvrit. Élu membre de la muni-
cipalité rocheloise, le 12 janv. 1604, il
fut enlevé le 19 août de la même année,
à la fleur de son âge, dans une épidémie
qui, le 10 septembre suivant, emporta aussi
sa femme.
Esprinchard a laissé plusieurs ouvrages :
I. De tutela et cura, thèses de droit dé-
diées à Scaliger ; Leyde, 1597.
II. L'histoire des empereurs romains de-
puis Jules-César jusqu'à Rodolphe II, re-
cueillie de divers auteurs anciens et moder-
nes [Gen.] Sam. Crespin, 1600, 2 vol.
in-8o. — Watt cite : L'histoire d'Auguste
contenant les vies des empereurs romains,
Gen. 1610, 2 vol. in-8° ; mais ce n'est ap-
paremment qu'une réimp. du même ou-
vrage.
III. Histoire des Ottomans ou empereurs
des Turcs jusques à Mahomet III, Paris,
1609, in-8o. — On trouve dans le même
volume : Traicté des forces de l'empire
ottoman, des desseins des empereurs et des
moyens d'y obvier, ainsi qu'un Brief dis-
cours de la dernière guerre de Perse.
IV. Voyages en diverses contrées de l'Eu-
rope, msc. in-4o. Cet ouvrage manuscrit,
précédé d'une notice de Colomiès père sur
la vie de l'auteur, existe à la Biblioth. de
La Rochelle.
Esprinchard a travaillé, en outre, avec
Simon Goulart à la traduction française
des Méditations historiques de Caméra-
rius ; il a traduit seul, pour l'édition latine
de Genève, les additions d'Etienne Guazzi
à son traité De mutuâ et civili conversa-
tione, ouvrage qui eut beaucoup de lecteurs
dans le XVIi>e siècle ; enfin on trouve
quelques Lettres de lui parmi celles de
Scaliger. M. de Richemond dans sa Bio-
graphie de la Charente inf. (1875, in-12),
a publié un sonnet composé par Esprin-
chard à la louange de son ami Simon Gou-
lart. On a aussi d'Esprinchard neuf lettres,
des années 1597-1602, à Jos. Scaliger,
pleines de détails intéressants sur la litté-
rature et sur l'état des églises réformées
de Saintonge et Guyenne. Elles ont été
pub. par Jacq. de Rêves, Epistres fran-
çoises, 1624. — Esprinchart, marchand à
La Rochelle, contribue à l'entretien du
ministère pastoral, 1679 (Tt 316).
ESQUALET (Jean) c fils de monsieur Es-
qualet, pasteur de Castres, qui va trouver
son père en Hollande, » assisté à Lausanne,
13 juin. 1688. — Esquiro, famille de
Mauvesin. — Dardé Esquirol, sergent du
capitaine de Bouffard-Lagrange, de Cas-
tres, était un brave soldat huguenot qui
s'empara de Puechassaut, pour son maître,
en 1579. Il commit encore plusieurs autres
actions d'éclat dans l'Albigeois, mais
« aussi plusieurs voleries et pilleries (avec
« son ami le sergent Lelong) » que les con-
suls de Castres dénoncèrent au juge du
comté. Son fils, Etienne, avait épousé
(1619) Suzanne de Fargues. — Clément
Esquirol et sa femme assistés à Londres,
1702. — Joseph des Essarts de Marsinvil-
liers, pensionné (300 liv.) comme nouveau
catholique, 1688 (E 3374). Perrette des
Essars veuve de Jean Paly réfugiée à
Utrecht avec 4 enf., 1701. Voy. Des Es-
sars, au t. V, col. 288. — Pierre Esta-
dieu, consul de Castres en 1601. — An-
toine Estague. de Lunel, assisté à Lau-
sanne, venant de Maestricht et allant à
Genève, mars 1698. — Anne Estaillard,
femme de Pierre Jourdan, arrêtée dans
une assemblée surprise à Cabrières, 1736
(Tt 236). — Simon Estain, régent au col-
lège de Castres ; il eut de sa femme, Marie
Roques, deux fils, Simon en 1641, Joseph
en 1646. — Estandeau, pasteur à Oraas,
colloq. de Sauveterre, 1613-37. — Jean
Estendeau de La Hontan en Béarn, 68 ans,
assisté à Londres. 1705. — Lestang, mi-
nistre (appelé Stagnxus par Calvin ; lettre
du 4 août 1538), et qu'on trouve prêchant
à Paris en 1561 {Bull. XXIII, 62) ; il était
attaché à la maison de la reine de Navarre
(Herminj. V, 207). — Nicolas de Lestang,
officier en France, de 1677 à 87 ; lieute-
nant aux gardes du prince d'Orange,
1688 ; brigadier 1691 ; général-major en
1696. — Daniel Estaunié, chef d'une fa-
mille protestante de Puylaurens en 1630.
— Estaunié de Ferais, avocat, « du der-
« nier entêtement en religion, ainsi que le
« sieur d'Arnaud son confrère, et M. de
« Capdepy » (Archiv. de l'Hérault, C 273) ;
— (Antoine), fils de feu Jean-Jacques et de
Sara Nicolau, épouse au désert, 9 août
1773, Anne fille de Jean Favar et de
113
ESQUALET
ESTIENNE
114
Jeanne Malabiou ; Jean Estaunié de La
Trape obtient la permission, quoique pro-
testant, de vendre ses biens, 1778. —
Noble Abraham Ester, bailli pour S. M.
le roi de France au bailliage de Haguenau
en basse Alsace, épouse à Genève, 3 mars
1639, Lavinia, fille de nob. J.-B. Stoppa.
— La femme de Barthélémy Estergou, de
la Bourgogne, délaissée de son mari avec
3 enfants, assistée à Genève, 1690. — De-
nys Estêve « natif de Colevri en Sontaige, »
reçu habitant de Genève, 10 déc. 1554.
Estaive, famille de Saintonge, 1684. —
Samuel Estevous et Henri Esteve, tous
deux de Castres, étud. à Genève en 1668
et 1689. — Jean d'Esteinville, officier en
Hollande, pensionné par les États géné-
raux (250 fior.) en 1687, mort à Haarlem,
3 mai 1702 ; sa veuve, Anne Carré, con-
tinuée dans la pension.
1. ESTIENNE (Hélène, fille de Jean),
native de Anqueteville, dioc. de Coûtantes,
établit ses conventions matrimoniales avec
sou mari Jacques de Contryres, maroqui-
neur, de la parr. deCecqueil, dioc. de Séez,
18 avril 1556 •. — (François), prêche la
Béforme à Pont- à-Mousson vers 1560,
d'où il est chassé et se retire à Genève
[V 39 note]. — (Jacques), ancien de
l'éghse de Marseillan au colloque de Mont-
pellier, 1562 {Bull. XXI, 228). — (An-
dré) prend part à la dévastation d'une ab-
baye à Cateau-Cambrésis, 1566. — (An-
toine), pasteur à Cardet, 1620. — (Jacques),
pasteur à St-Bonnet, 1620-26. — (Jean),
secrétaire de la chambre, abjure en 1621.
Son changement a servi de texte à un petit
écrit intitulé « Traicté sur le sujet de la
« Conversion à la Religion cathol., apost.
« et romaine de maistre Jean Estienne,
« secrétaire de la chambre du Roy. Et sa
( réception en la saincte Église ; par le
■< R. P. Athanase, prédicateur de l'ordre
« des Pères capucins ; Paris, Ant. Es-
^ tienne, 1621, . in-8« de 88 p. (Biblioth.
Mazarine, 26331). C'est Jean Estienne lui-
même qui, après avoir dédié cet écrit au
roi, expose les motifs de sa conversion.
Ce récit, conçu en termes fort modérés,
énonce 95 thèses controversées sur cha-
cune desquelles l'auteur donne sa solution.
— (Etienne), auteur de l'ouvrage suivant :
Discours consolatoires pour tous les mal-
contents, c'est-à-dire Plusieurs beaux
moyens parmi les plus grandes adversitez
de ce monde calamiteux, par M. Estienne
Estienne, champenois. A Yverdon, par la
Société helvétiale caldoresque ' ; 1624,
in-12 de 160 p. non compris la dédicace
au Conseil souverain de Berne et la table.
— ( ), ministre à Canaules, 1626. —
Estienne Estienne, chirurgien, 3rae consul
du Vigan en 1631. — (Joseph) nommé en
1647 à une 2me place de pasteur du Vi-
gan rendue nécessaire par le grand âge et
les infirmités de Jehan de Surville ; il mou-
rut après 3 ans de ministère, 25 septemb.
1650, laissant veuve d'ie Jaquette de Vi-
vens, sa femme. — lilstienne, famille fugi
tive de Rouen à la Révocction. — (An-
toine), de Ganges, assisté à Genève d'un
viatique pour l'Allemagne, 1698.
2. ESTIENNE, noble famille de typogra-
phes, dont les plus illustres représentants
professèrent la religion réformée. Quoique
d'origine plébéienne, cette famille a joui,
par une rare exception, du privilège ré-
servé à la seule naissance ou à l'impor-
tance politique : elle a eu ses historiens.
Almeloveen, Maittaire et récemment
M. Renouard ont tour à tour raconté,
dans de savants ouvrages, l'histoire des
travaux de chacun de ses membres : juste
tribut de reconnaissance pour les services
que les Estienne ont rendus à la civilisa-
tion moderne, en remettant en lumière
les chefs-d'œuvre de l'antiquité classique.
RoBKRT, premier du nom, le plus célèbre
des trois fils de Henri Estienne souche de
la famille, naquit à Paris en 1503.
Tel est le début, simple et véridique,
du long article consacré par MM. Haag
[V, 1-40] à ces imprimeurs de haute re-
nommée. C'est aussi, en abrégé, ce que di-
sent Almeloveen (De vitis Stephanoi-um,
1683), Maittaire (Stephanorum historia,
1709) et Renouard (Annales des Estienne,
1843). Cependant, Renouard ajoute (p. 276)
en parlant du premier des Estienne, Henri
père de Robert 1er : i On a prétendu qu'il
était noble et d'une ancienne famille ; que
déterminé par son admiration pour l'art
typographique à se livrer à l'exercice de
cette belle profession, il n'en put être dé-
tourné par la crainte de l'exhérédation
paternelle. Mais ceci n'est rien moins que
^ Bem. Neyrod not. à Genève, I, 91.
» Voy. t. III, col. 696, lig. 15.
115
ESTIENNE
116
prouvé. » Un autre grand typographe,
mort il y a peu de temps, Ambroise-Fir-
min Didot, a consacré à l'histoire des Es-
tienne une longue série d'articles de la
Biographie Générale dont il était l'éditeur
(46 vol., 1862-77) et n'a pas manqué de
reproduire et d'accentuer cette légende
relative à la noblesse des Estienne qu'il
rattache aux d'Estienne seigneurs de Lam-
besc (dont il sera dit un mot plus loin) en
les faisant remonter à l'année 1270. Cette
date extraordinaire, et l'intervention des
d'Estienne du Languedoc ou de Provence
qui n'ont aucun rapport avec les Estienne
de Paris, montrent l'inanité de ce conte
puéril et ce qui le fait mieux ressortir en-
core, c'est qu'il avait été communiqué à
MM. Didot sous forme d'un tableau généa-
logique, par un inspecteur de la librairie
nommé Antoine Estienne. En gonflant la
gloire du nom, cet inspecteur travaillait
pour lui-même, maladie moderne dont
nous voyons tant d'autres exemples au
courant de nos volumes S mais il a omis
un point capital, à savoir qu'aucun des
actes civils connus qui sont relatifs à ses
illustres homonymes et confrères du XYI^^
siècle ne porte la moindre qualification
nobiliaire.
Les Estienne se distinguèrent par la
beauté premièrement et l'extrême correc-
tion des ouvrages sortis de leurs presses,
par le zèle éclairé avec lequel ils répan-
dirent les bons textes, par la piété qu'ils
apportèrent à améliorer particulièrement
les textes sacrés, par leur supériorité
comme savants, par la grande érudition
qui leur a fait souvent mettre en lumière,
pour la première fois, des textes perdus
de l'antiquité, par de nombreux travaux
qui les ont placés au premier rang des
philologues et des critiques, enfin par
l'étonnante activité de leurs ateliers. Re-
nouard a compté 1590 ouvrages publiés
par eux de l'an 1502 à l'an 1664.
I. Le premier ouvrage imprimé par
Henri 1er (avec un associé, l'allemand
Wolfgang Hopil) en 1501, est une édition
des Éthiques d'Aristote publiée par Lefè-
vre d'Étaples. Viennent ensuite en 1502
et années suivantes diverses œuvres de
mathématiques, d'astronomie et de philo-
1 Voy.aux tables des matières des volumes pré-
cédents les articles : Généalogies rectifiées, fabu-
leuses, contestées, suspectes, etc.
Sophie. Ses presses ont produit 120 volu-
mes dont un seul, un traité de géométrie,
en français. L'un des plus remarquables
est le Quintupleœ psalterium, in-fol. (1509,
2Dtte édit. 1513) extrêmement bien imprimé
en rouge et noir; c'est là que pour la
première fois les versets du texte sacré
sont distingués par des chiffres. Il fit tou-
jours usage du caractère romain, innova-
tion élégante, par opposition au caractère
gothique alors dominant en France. Henri
Estienne mourut en 1520 ; on conjecture
d'après la date de ses premiers produits
typographiques qu'il était né vers 1460.
Sa veuve, dont on ignore le nom, se
remaria avec l'imprimeur Simon de Coli-
nes, habile graveur en caractères, qu'elle
rendit par cette union tuteur de ses trois
fils François, Robert et Charles Estienne.
Le premier fut libraire, le troisième méde-
cin.
II. Quant à Robert, il continua les tra-
vaux de son père et entra dans les pre-
miers rangs de la Réforme, formés par les
amis de son père, Lefèvre d'Étaples et
Farel. Il était né à Paris en 1503, et
n'avait que 17 ans à la mort de son père.
A cette heureuse époque de notre histoire
les écoliers étaient déjà des savants et le
chef de la maison, Simon de Cohnes,
ayant confié au jeune homme la surveil-
lance d'une édition du Nouveau-Testament
latin, celui-ci s'en acquitta avec tant de
zèle qu'il alla jusqu'à corriger quelques
passages qui lui semblaient altérés. Une
si grande témérité indigna la Faculté de
théologie et l'imprudent fut obligé de
soutenir devant la Sorbonne un procès où
il eût infailliblement succombé sans la
protection du roi François 1er qui se mon-
tra bien, en cette circonstance, le père
des lettres. Robert nous raconte ainsi cet
incident :
« Quand le Nouveau-Testament fut im-
primé en petite forme [1523, in-16], par
mon beau-père Simon de Colines, qui le
rendit bien net et correct, et en belle let-
tre et d'autant que j'avoye charge de l'im-
primerie, quelles tragédies esmeurent-ils
contre moy ? ils crioyent dès lors qu'il me
falloit envoyer au feu, pource que j'im-
primoye des li\'Tes si corrompus : car ils
appeloyent corruption tout ce qui estoit
purifié de ceste bourbe commune, à la-
quelle ils estoyent accoustumez. Et lors je
117
ESTIENNE
118
rendi tel compte de mon faict comme il
appartenoit. Or combien qu'en leurs le-
çons publiques ils reprinsent magistrale-
ment et aigrement le jeune homme duquel
telle correction estoit procédée, toutesfois
estans eulx-mesmes bons tesmoings de leur
propre ignorance, ne l'osèrent jamais as-
saillir ouvertement... mais avoyent plus
de paour de luy, qu'ils ne luy en eussent
sceu faire, parce que Dieu les avoit ef-
frayez. »
Dès que Robert fut en possession de sa
part d'héritage, il fonda une imprimerie
pour son compte. Ses premières impres-
sions datent de la fin de 1526. Il prit pour
marque un olivier, avec cette devise tirée
de l'Épître de S' Paul aux Romains : Noli
altum sapere, [sed tirne ] , ne t'élève point
par orgueil, mais crains. Ces deux derniers
mots sont le plus souvent omis. Son ma-
riage remonte à cette même époque. Per-
rette Bade, qu'il épousa, était fille du sa-
vant professeur et imprimeur Jodocus Ra-
dius (t. 1, col. 680). Cette digne compagne
de sa vie, fort lettrée elle-même, gouverna
sa maison pendant plus de 20 années. Les
savants y étaient accueillis avec bienveil-
lance et distinction. Henri Estienne nous
apprend que, dans la famille de son père,
le latin était devenu en quelque sorte la
langue usuelle ; chacun le parlait, jusqu'aux
enfants et aux domestiques. Ce qui avait
surtout contribué à y introduire cet usage,
c'était la présence, comme commensaux,
d'une dizaine de savants correcteurs de
différentes nations, qui pour communi-
quer entre eux, étaient obligés de se ser-
vir de cette langue savante.
Depuis plusieurs années, Robert prépa-
rait une édition de la Rible en latin. Il
s'était entouré de manuscrits recueillis dans
divers établissements de Paris, et il les
avait collationnés avec les anciennes édi-
tions, entre autres avec la Rible ger-
manique et avec la Polyglotte d'Alcala
(complutensis). Ses soins ne se bornèrent
pas à ce travail de collation ; il joignit
(1528, in-fol.) au texte de la version de la
Vulgate, qu'il suivit presque partout, si ce
n'est dans les Psaumes où il conserva une
ancienne traduction en usage dans l'Église,
un ample Index des noms propres hé-
breux, chaldéens, grecs et latins, dont il
rétablit l'orthographe, avec l'interprétation
en latin. Cette première édition s'épuisa
promptement, car à la suite de la révolte
de Luther, la curiosité publique s'était
éveillée. Quatre années s'étaient à peine
écoulées que Robert fit paraître une nou-
velle édition du précieux volume (1532,
in-fol.), beaucoup plus correcte que la
première, à laquelle, indépendamment des
différentes leçons, il ajouta de courtes no-
tes explicatives tirées des meilleurs inter-
prètes et des glossateurs hébreux. Il n'en
fallut pas davantage pour soulever de nou-
veau la Sorbonne. Elle prétexta que le
livre contenait de damnables hérésies, et
n'arrêta ses poursuites que sur l'ordre
exprès du Roi. Tout en paraissant se sou-
mettre, les sorbonnistes ne cessèrent de
nourrir une haine sourde, mais implacable,
contre le téméraire savant qui avait osé
leur résister. On mit en œuvre contre lui
un système de basses persécutions, dans
le but de l'intimider ou de le pousser hors
des bornes de la prudence et de la modé-
ration. A tout moment, sa maison fut
bouleversée par des visites domiciliaires.
Mais Robert supportait avec un grand fond
de philosophie ces petites incommodités
d'une vie honnête, vouée sans réserve au
bien public, et pendant toute sa carrière
typographique, il fit son affaire la plus
chère de la propagation des textes sacrés,
ne cessant de travailler à améliorer son
œuvre. Sa troisième édition de la Rible,
bien supérieure aux deux précédentes,
tant pour la correction que pour le choix
des annotations, parut in-fol. en 1540. Il
y joignit dix-huit gravures sur bois, re-
présentant le tabernacle de Moïse et le
temple de Salomon, lesquelles avaient été
exécutées sous la direction de François
Valable. Ce volume est vraisemblablement
le premier en date sur lequel se trouve
ajoutée à son nom la qualification de ty-
pographe royal. Ce titre, mérité par tant
de chefs-d'œuvre, lui avait été donné par
lettres-patentes du 24 juin 1539, d'abord
pour les lettres latines et hébraïques, et,
en 1540, après la mort de Néobar, typo-
graphe royal, pour les lettres grecques. »
« Lors, de rechef, dit Robert, furent
allumées nouvelles flammes, car ces prud-
hommes de censeurs se desgorgèrent à
outrance contre tout le livre, auquel ils ne
trouvoyent la moindre chose qui fust à
reprendre, ne qu'ils peussent eulx-mesmes
redarguer, sinon aux Sommaires qu'ils
119
ESTIENNE
120
appellent, disans en leurs censures qu'ils
sentoyent leur hérésie. Je poursuy néant -
moins, et metz en avant, autant qu'il m'es-
toit permis par eulx, ce que le Seigneur
avoit mis en mon cueur, estant toutesfois
intimidé, je le confesse, par leurs oultra-
geuses menaces. J'imprimay donc pour la
seconde fois les Commandemens et la
Somme de l'Escripture, chacun en une
feuille, de belle et grosse lettre, pour les
attacher contre les parois '. Qui est-ce qui
ne cognoist les fascheries qu'ils m'ont
faictes pour cela ? Combien de temps m'a
il fallu absenter de ma maison ? Combien
de temps ay-je suyvi la court du Roy ?
duquel à la fin j'obtins lettres pour répri-
mer leur forcenerie, par lesquelles il m'es-
toit enjoinct d'imprimer lesdicts Comman-
demens et Sommaires tant en latin comme
en françois. Combien de fois m'ont -ils ap-
pelé en leur Synagogue pour iceulx, crians
contre moy qu'ils contenoyent une doc-
trine pire que celle de Luther ? Toutesfois
le Seigneur mena par moy cest affaire jus-
que là, qu'il y en eut plus de quinze des
plus apparens maistres de leur Collège qui
approuvèrent manifestement par leurs si-
gnets ce que toute la troupe avoit réprouvé.
Finalement quand ils veirent les signets
de ces vieillards et le privilège du Roy, ou
estans abattus de honte, ou voyans qu'ils
résistoyent envain, soui'rirent qu'ils fus-
sent approuvez par leurs députez en la
maison de leur bedeau. »
La trêve fut de courte durée. Dès l'an-
née suivante, à la suite d'une nouvelle
édition du Nouveau-Testament en latin
(1541, 2 vol. in-8o), l'imprimeur fut obligé
pour la troisième fois de se cacher. La
tempête apaisée, il reprit courage et fit
son édition de 1543. in-16 ; puis comme
pour mettre le comble à ses témérités, il
réimprima la Bible en entier (1545, 2 vol.
in-8o) en y ajoutant une version nouvelle
(de Léo Judie) et de nouvelles annotations
empruntées aux leçons hébraïques de Va-
table. Cette fois les colères de la Sorbonne
lui donnèrent plus de tourments et plus
de craintes qu'il n'en avait encore eu; les
accusations portées contre lui par les théo-
logiens furent longuement débattues dans
les conseils du Roi et la mort de Fran-
1 Un lîe ces placards existe â la Bibliothèque
■du Protestantisme français.
çois 1er (1547) lui ayant enlevé son princi-
pal appui, il songea sérieusement à s'exi-
ler de France. Il commença par envoyer
successivement en avant les membres de
sa nombreuse famille ; lui-même suivit
secrètement, accompagné de son fils aîné,
et c'est probablement peu de jours après
son arrivée à Genève, que le registre des
nouveaux habitants de la ville inscrivit
avec une emphase inusitée :
Réception de honoi'able homme Robert
Estienne natifz de la ville de Paris, faicte
le 13 de novembre 1550.
Au mois de décembre suivant fut con-
firmé à Genève son second mariage avec
Marguerite Des Champs ou Du Chemin ^
déjà veuve de deux maris dont elle avait
des enfants. On comprend que Robert, en
partant, n'avait pu réaliser que la plus fai-
ble partie de ce qu'il possédait. Mais à la
mort de sa première femme (1547) et
peut-être dans la prévision de ce qui ar-
riva, il avait eu soin de mettre son éta-
blissement sous le nom de ses enfants.
Cette sage précaution ne fut pas inutile.
Dès que l'édit de Chateaubriand (27 juin
1551) eut été rendu, le procureur général
près le parlement de Paris, armé de l'art.
39 de ce décret prononçant la confiscation
de tous les biens appartenant à ceux qui
s'étaient retirés à Genève, se transporta
au domicile du fugitif. Charles Estienne,
en sa qualité de tuteur des enfants mineurs,
mit opposition à la saisie, se fondant sur
ce que la part des dits enfants était seule
demeurée en la maison de leur père ; et
pour ce qui regardait leur sortie du royau-
me, que ses pupilles ayant agi sans discer-
nement et par contrainte paternelle, ils ne
pouvaient être tenus responsables de leurs
actions. Charles Estienne était protégé
par le cardinal de Lorraine, à qui il dédia
plusieurs ouvrages. Le gouvernement fit
droit à sa requête et ordonna la main-
levée de la saisie, « à condition que de-
dans six mois prochainement venant ou
plus tost, s'ilz peuvoient sortir de la puis-
sance de leurdit père, les enfans retour-
neroient résider dans le royaume et en
* Les deux noms se prenaient indifféremment
l'un pour l'autre. Son mari Robert et son fils
Charles, dans leurs testaments, l'appellent des
Champs, et elle-même dans le sien se nomme
du Chemin.
121
ESTIENNE
122
icelluy vivroient en bons chrestiens et
catholiques. » Robert, l'un d'eux, n'avait
pas attendu cette invitation pour se sous-
traire à la puissance paternelle. Il est cer-
tain que Charles qui, après la fuite de
son frère, avait « conceu si grant ennuy
qu'il en estoit tumbé en maladie, » réussit
également à tromper la vigilance de ses
parents. Nous voyons, par le testament
de Robert, qu'à la fin de 1559, il se trou-
vait, ainsi que son frère, à Paris. « Tou-
tesfoys, y est-il dit, les aulcungs d'iceulx,
assavoir Robert et Charles, à son grand
regret et contre son vouloir, l'ont fraudé
de ceste espérance [d'être secondé par eux
dans ses travaux], se retirans d'avec lui et
de ceste église et s'en retournans au lieu
duquel, par la grâce du Seigneur, il les
avoit retirés et, qui pys est, se sont mariés
sans son authorité, vouloir et consente-
ment en se polluant à la messe et aultres
superstitions de la papaulté. » Robert ne
leur pardonna jamais leur révolte. Mais
sa rigueur, en les déshéritant, ne doit pas
être jugée trop sévèrement ; elle est plus
apparente que réelle. On doit considérer
que tout déshérités qu'ils étaient, leur part
était encore assez belle, puisqu'ils avaient
été mis en possession de l'établissement
typographique de Paris à l'exclusion de
leurs frères restés à Genève.
Robert retrouva à Genève son beau-
frère Conrad Badius qui l'y avait précédé
d'un ou deux ans, et auquel il avait confié
son fils Robert, pour être placé aux écoles
de Lausanne que devait diriger son ami
Mathurin Gordier. A l'article Badius,
nous avons dit que Robert et lui s'asso-
cièrent pour fonder une imprimerie. Mais
rien dans le titre des publications sorties
de ses presses n'indique cette association.
Seulement, dans son édition de la Bible
de 1555, nous lisons, ces mots : Excudebat
Rob. Stephano Conradus Badius, ce qui
veut simplement dire qu'Estienne se servit
pour cette publication des presses de son
beau-frère. Le premier ouvrage que pu-
blia Robert Estienne à Genève, fut la tra-
duction en grec, par sou fils Henri, du
Catéchisme de Calvin (1551, très pet.
in-8o). Robert ne tarda pas à reprendre la
publication de ses Bibles et de ses Nou-
veaux-Testaments, mais il pouvait désor-
mais poursuivre son œuvre sans avoir le
bûcher en perspective.
Il nous reste à parler des services ren-
dus par Robert aux lettres profanes, non
seulementcomme é(hteur, mais aussi comme
auteur. II a parcouru cette partie de sa
carrière avec non moins d'éclat. Sans
parler d'une foule de bons livres élémen-
taires, qui sortirent de ses presses et dont
plusieurs étaient le fruit de ses veilles, on
peut dire que son Trésor de la langue la-
tine fut un des flambeaux de la Renais-
sance. On ne possédait encoreique des dic-
tionnaires extrêmement imparfaits, celui,
entre autres, de l'italien Calepino. Tout le
monde sentait l'insuflîsance de ce dernier
vocabulaire, le plus estimé de tous ; il
s'agissait de le corriger et de le compléter,
mais les plus hardis reculaient devant
l'énormité de la tâche. Plusieurs fois Es-
tienne s'était adressé à des savants, ses
amis, pour les engager à ce travail ; ses
offres les plus séduisantes n'avaient pu les
y déterminer. Voyant cela, et sentant
mieux que tout autre l'utilité d'une œuvre
qui devait comme nous ouvrir les portes
de l'antiquité, il n'hésite plus, et après
deux années d'un travail opiniâtre, il met
au jour, non pas un chef-d'œuvre, mais
un livre qui réunissait en lui tous les élé-
ments d'un chef-d'œuvre. « Binos annos
in hoc opère dies noctesque, rei domesticîB
et corporis ferè negligens, ita desudavit ut
quotidiè duobus prelis materiam subjiceret,
et absque ope divinâ oneri succumbendum
fuerit. » Quels que fussent le zèle et les-
soins qu'Estienne apporta dans ce travail,
on comprend qu'avec cette hâte et cette
fatigue, son Lexique n'ait dû être d'abord
qu'un essai, car il n'est pas d' œuvre qui
demande davantage d'être mûrie. Robert
ne se faisait donc pas d'illusion sur le mé-
rite de son livre ; aussi ne cessa-t-il de
travailler à l'améliorer dans chaque édi-
tion nouvelle, et il y réussit tellement que
son Thésaurus devint comme un réper-
toire où les lexicographes de tous les pays
allèrent puiser.
Estienne cultivait les lettres grecques
avec non moins d'ardeur que les latines,
et peut - être même se portait-il à cette
étude avec un sentiment de prédilection.
Aussi n'est-ce pas seulement comme rare-
tés bibliographiques que ses éditions sont
encore eshmées et recherchées de nos jours.
Si le bibliophile admire l'élégance des ty-^
pes, typi regii, • les plus beaux qui aient
123
ESTIENNE
124
jamais existé, » le philologue sait appré-
cier la correction des textes. Nous ferons
connaître les huit ouvrages grecs qu'il pu-
blia en première édition ; ce sont : les
OEuvres d'Eusèbe (1544-46, 2 vol. in-fol.),
Moschopulus (lo4o, gr. in-4o), les OEuvres
de Denis d'Halicarnasse (1547, in-fol.), le
médecin Alexandre Trallianus (1548, in-
fol.), les Histoires de Dion Cassius (1548,
in-fol.) et l'Abrégé de J. Xiphilin (1551,
in-4o), les OEuvres de S. Justin (1551, in-
fol.), les Histoires d'Appien (en commun
avec son frères Charles, 1551, in-fol.). Le
savant Robert ne se contentait pas de sur-
veiller l'impression des ouvrages qui sor-
taient de ses ateliers, il en était lui-même
l'éditeur; des correcteurs le secondaient,
mais ne le suppléaient pas. Le service inap-
préciable qu'il avait rendu aux lettres lati-
nes par la publication d'un bon Dictionnaire,
il méditait de le rendre pareillement aux
lettres grecques ; il s'occupa assidûment de
ce projet pendant une dizaine d'années,
mais la gloire de cette publication était
réservée à son fils Henri, qui profita des
nombreux matériaux que son père avait
déjà réunis. Il ne convient guère que
dans celte notice nous mentionnions l'in-
fâme accusation qui a été portée contre
Robert, non pas de son vivant, mais plus
de vingt ans après sa mort, d'avoir sous-
trait et emporté à Genève les caractères
grecs appartenant à l'imprimerie royale de
François 1er. Nous renverrons aux histo-
riens des Estienne et plus particulière-
ment à Renouard, Firmin Didot et Aug.
Bernard (Bull. IV, 441), qui se sont
donné la peine de produire une réfutation
en règle de cette calomnie que le carac-
tère et la vie de Robert suffisaient à re-
pousser. « Pour peu, nous dit Baillet, qu'on
fasse réflexion sur le caractère particulier
du génie des Estienne, c'est-cà-dire sur ce
zèle extraordinaire pour le bien pubUc, et
sur leur rare désintéressement qui a même
ruiné leur famille et leur a fait consumer
tout leur bien, tous leurs soins, tous leurs
travaux, et tout le temps de leur vie, dans
ce noble exercice, il est aisé de juger
qu'on a voulu calomnier Robert Estienne,
lorsqu'on l'a accusé d'avoir volé les carac-
tères de l'imprimerie du roi, en se retirant
à Genève, et d'avoir été brûlé en effigie
pour ce sujet. » L'un et l'autre faits sont
également faux. Le premier fabrieateur de
cette indignité fut le bénédictin Gilbert Ge-
nebrard, furieux hgueur, un des signataires
de la supplique que les Seize envoyèrent
à Philippe II pour lui demander un roi.
Voici comment il s'exprime dans sa Chro-
nographia Sacra (1580) : « Vatabli nomine
nova Bibliorum versio conditur Geneven-
sibus, multis in locis impurior et indoctior,
quam nec Vatablus agnorit, nec qui levi-
ter linguis tincti sunt probant. Ejus causa
Robertus Stephanus Genevam , sontium
receptatricem, profugit, surreptis secum
regiis characteribus, adultérines alios par-
las viris bonis et doctis suppositurus, vel
genuinos ritu loci corrupturus. » Il n'y a
pas seulement des erreurs dans cette dia-
tribe, « mais autant de faussetés que de
mots ; et pour la Bible, pour sa destination,
pour l'auteur de la version, la cause de la
retraite à Genève, l'altération et supposi-
tion prétendue d'ouvrages, enfin le vol des
caractères, tout y est mensonge (Re-
nouard). ' >
Robert mérita l'estime de ses nouveaux
concitoyens. Le 4 déc. 1556, on lui ac-
corda gratuitement les droits de bourgeoi-
sie. Calvin et Bèze l'honoraient de leur
amitié. Le généalogiste genevois Galiffe se
fonde sur le testament, plein d'une piété
rigoriste que Robert a laissé, pour lui ap-
pliquer l'épithète injurieuse de protestant
fanatique. Robert était d'un temps où la
tolérance eut passé, tout au moins, pour de
l'indifférence. Si nous avons relevé ce
trait du généalogiste, ce n'est pas que
nous attachions la moindre valeur au blâme
de M. Galiffe. Cet écrivain possède un ta-
lent bien méprisable, selon nous, contre
lequel on doit sans cesse se mettre en
garde : c'est celui de présenter des faits
vrais sous un jour faux. Rien de plus jé-
suitique que ses insinuations, il y a des-
sous du fiel et du venin*. Sa notice sur la
^ Les bruits injurieux provinrent aussi de ce que
soixante ans après la mort de Kobert, son petit-
fils Paul Estienne se trouvant ruiné et dans un ex-
trême besoin d'argent, en 1616, fit proposer au
gouvernement français d'acheter ces matrices. Mais
la négociation dura plus de quatre ans, et fut rem-
plie de difficultés au cours desquelles la diplomatie
insinua doucement, pour rendre la conclusion
plus facile, que Robert pouvait bien les avoir
emportées sans en avoir tout à fait le droit.
■'' Voyez à l'appui de ces paroles de MM. Haag
l'article Bolsec, ci-dessus t. II col. 745-776, l'art.
Busignet, III col. 411, les observations t. III col.
1099-1104, etc.
I
125
ESTIENNE
126
famille des Estienne en est plaisante. Mais
voici de quoi consoler les honnêtes gens :
c'est une phrase de l'historien J.-A. de
Thou : Roberto non solùm Gallia, sed
universus christianus orbis plus débet quam
cuiquam fortissimorum belli ducum ob
propagatos fines, patria unquam debuit ;
inajusque ex ejus unius industriâ. quam
ex tôt praeclarè bello et pace gestis ad
franciscum decus et nunquam interitura
gloria redundavit.
Nous avons vu que Robert Estienne fut
marié deux fois. Sa première femme lui
donna neuf enfants, savoir : 1° Henri, qui
suit; — 2o Robert, né en 15.30; rebuté,
dit-on, par les mauvais traitements de sa
belle-mère, il parvint à se soustraire à
l'autorité paternelle, retourna auprès de
ses oncles à Paris, où il abjura, et reprit,
dès 1558, l'établissement typographique
de son père ; — 3° Charles, qui suivit
l'exemple de son frère Robert. On a un
testament de lui fait à Genève le 9 mars
1563 (J. Jovenon, V, 680), dans lequel
pour excuser son apostasie et sa pauvreté,
il accuse son père, sa belle-mère, son oncle
Charles et ses frères. C'est là que Galiffe
a surtout puisé les renseignements qu'il
donne sur la famille. Cependant il pa-
raîtrait que, dans cette occasion, Henri
ne remplit pas à son égard les devoirs
d'un frère. On trouve dans les regis-
tres du Consistoire, à la date du 2 nov.
1570, une sévère réprimande où on lui re-
proche sa dureté et le « renvoie au juge-
ment de Dieu. » Il avait pour s'excuser
les termes du testament de son père qui,
préoccupé par-dessus tout du sort futur de
sa célèbre imprimerie, avait pris des dis
positions rigoureuses pour qu'elle restât
entre les mains du seul Henri, son plus
savant fils. Charles avait épousé Cathe-
rine Moulle, dont il eut une fille, Marie,
vivante en 1563 ; il mourut à Genève en
1370; — 4° François, dont nous parle-
rons après son frère Henri ; — 5o Jeanne,
qui se maria à Genève, le 9 juillet 1559,
avec Jean Anastase ou Anastaize, de Ma-
ringues en Auvergne, qui avait été reçu
bourgeois de Genève, le 20 déc. 1558, en
même temps que son père Jean et ses frè-
res Gaspard et Etienne ; — 6° Catherine,
née le 5 mars 1511. Laissée à Paris auprès
de ses oncles, elle se retira plus tard à
Genève où elle épousa Etienne Anastaize,
libraire et imprimeur, puis un bourgeois
de Genève nommé Jehan Servin * (J. Jove-
non notaire, V, 572). C'était une savante
femme , comme on le voit par un passage
d'une lettre de Henri à son fils Paul, ser-
vant de préface à l'Aulu-Gelle. « Quid de
superstite sorore meâ, amitâ autem tuâ^
nomine Katharinâ , dicam ? Illa quoque
eorum quse latine dicuntur interprétera non
desiderat. Multa verô et ipsa eodem loqui
sermone potest, et quidem ita (licet non-
nunquam impingat) ut ab omnibus intelli-
gatur. » Elle paraît être morte en couches
en oct. 1585 et n'avoir laissé qu'un fils
Théod. Anastaize(Jov.V,572);— 7o Jean, né
le 23 juin 1543, qui fut conduit à Lausanne,
avec sa sœur Jeanne, par sa belle-mère
vers 1530. Il paraît qu'il mourut jeune,
puisqu'il n'en est pas fait mention dans le
testament de son père. Cependant au rap-
port de Renouard, il aurait été marié, et
le baptême de son fils Jean, un des enfants
que lui donna sa femme Prudence, serait
consigné sur les registres de Genève, à la
date du 20 déc. 1569. N'y a-t-il pas là
quelque confusion de nom? — 8» Marie,
née le 31 janvier 1544, qui fut laissée à
Paris avec sa sœur Catherine ; — 9» Simon,
né le 22 août 1546.
Nous ne citerons que les ouvrages origi-
naux dus à Robert Estienne, en faisant
toutefois une exception pour sa première
édit. de la Bible. Quoique ses réimpressions
latines et grecques soient un des plus beaux
monuments de sa gloire, et que telle d'en-
tre elles eût suffi pour fonder la réputation
d'un savant, on comprend que l'espace où
nous devons nous renfermer, ne nous per-
mette pas d'en reproduire la liste, pour
laquelle nous renvoyons aux trois volumes
de Renouard.
I. Biblia, Parisiis, ex officinâ Roberti
Stephani, è regione scliolœ decretorum,
1528, in-fol., cum privilegio Régis. Et à
la fin de l'Apocalypse : Parisiis excudebat
in suâ officinâ R. St. 4 cal. decemb. anno
1527. Vient ensuite : Hebraica, Chaldœa,
Grœcaque et Latina nomina virorum, mn-
lierum, populorum, urbium, idolorum, flu-
viorum, montium, ceterorumque locorum
quœ in Bibliis utriusque Testamenti sparsa
sunt, restituta, hoc volumine comprehendun-
1 MM. Haag disent qu'elle fut aussi femme de
Louis Jaqueliti notaire à Paris. Ce serait alors en
premières noces.
127
ESTIENNE
128
tur cum interpretaiione latinâ. Indices item
duo, aller in Vêtus Testamentum, aller in
Novum, Paris., ex off. Rob. St., etc.,
1528, in-fol. — Privil. daté du 5 fév.
1527. — Première édit. de la Bible latine
donnée par notre imprimeur. Les autres
éditions se succédèrent à de courts inter-
valles. Une des plus estimées est celle de
1540, in-fol., pour laquelle Robert fut aidé
par Guill. Fabricius, chanoine de Poitiers.
— Dans le cours de sa carrière typographi-
que, Robert Estienne ne donna pas moins
de 11 éditions de la Bible, la plupart ano-
tées et in-fol., dont 8 latines, 2 hébraïques
et 1 française ; 7 éditions des Psaumes en
latin et 11 éditions du Nouveau-Testament,
dont 5 en latin, 4 en grec et 2 en français.
II. Diclionarium poeticum, quod vulgà
inscribitur Elucidarius Carminum, ibid. ,
1530, 12 cal. martii, in-S», plus, fois ré-
impr. — Robert ne lit qu'enrichir et amé-
liorer ce Dictionnaire de Hermann Tor-
rentinus, en s'aidant, comme il le dit dans
sa préface, des travaux analogues. J. Tho-
masius n'est donc pas fondé à l'accuser de
plagiat.
III. Roberti Stephani Dictionarium seu
Latinx linguœ Thésaurus, cum gallicâ ferè
interpretaiione, Parisiis, ex off. auctoris,
1531, in-fol. Et à la fin : Excudebat R.
St. in suâ off., 1532, 4 cal. oct. ; 2e édit.
augmentée, non singulas modo dictiones
continens, sed intégras quoque latine et lo-
quendi et scribendi formulas ex Catone,
Varrone, Csesare, Cicérone, Livio, Colu-
mellâ, Plinio utroque, Plauto, Terentio,
Virgilio, Martiale. Cum latinâ tum gram-
maticorum, tum varii generis scriptorum
interpretaiione, ibid., 1536, 14 cal. de-
cemb., in-fol.; 3e édit. (appelée 2e sur le
titre, probablement parce que l'auteur con-
sidérait la Ire comme non avenue à cause
de son imperfection), ibid., 1543, 12 cal.
junii, 3 vol. in-fol.
IV. Dictionarium Latino-Gallicum The-
sauro nostro lia ex adverso respondens, ut
extra pauca qusedam aut obsoleta, aut mi-
nus in usu necessaria vocabula, et quas
consulta prsetermisimus authorutn appella-
tiones, in hoc eadem sint omnia, eodem or-
dine, sermone patrio explicata, ibid., 1538,
4 non. sept., in-fol. ; plusieurs fois réim-
primé et augmenté ; l'édition de 1546, multô
locupletius, est la plus estimée.
V. Dictionariolum puerorum, in hoc
nudœ tantùm , purœque sunt dictiones,
nuUo loquendi génère adjecto : ut indè sibi
à teneiHs exempta suniant ad declinandum
pueri simulque propriam vocum significa-
tionem paulatim discant, Paris., ap. R. St.,
1542, 15 julii, in-4o ; plus, fois réédité et
augm., sous un titre modifié, et notam-
ment en 1557, à la demande de Mathurin
Cordier, in scholae Lausannensis potissi-
mùm gratiam.
VI. Les mots françois selon l'ordre des
lettres, ainsi que les fault escrire, tournez
en latin pour les enfants, Paris, Robert
Estienne, 1544, 15 mars, in-4o ; plus, fois
réimp. et notamment en 1557, « adjous-
tant les mots et manières de parler françoi-
ses qui défailloyent. »
VII. Ad censuras theologorum Parisien-
sium, quibus Biblia à Rob. Stephano typo-
grapho regio excusa calumniosè notârunt,
ejusdem Rob. Stephani Responsio, [Genève]
Oliva R. St., 1552, 23 junii, in-8° ; trad.
en franc, par l'auteur lui-même, sous le titre :
Les censures des théologiens de Paris, par
lesquelles ils avoyent faulsement condamné
les Bibles imprimées par Rob. Estienne,
imprimeur du roy, avec la Response d'ice-
luy Rob. Estienne. Traduictes de latin en
françois, L'Olivier de Rob. Est., 1552, le
13 de juillet, in- 8°.
VIII. Evangelia Matthsei, Marci, Lucse
et in eadem commentarii à Stephano Ro-
berto ex Scriptoribus Ecclesiasticis col-
lecti. Novse glossse ordinariœ Spécimen, au-
thore Rob. Stephano. [Andreœ Osiandri]
Harmonia Evangelica,[Geueyse]0\iva. Rob.
St., 1553; ibid., jan.. in-fol.; trad. en franc,
sous le titre : Les Quatre Evangélistes, avec
une Exposition continuelle et famillière re-
cueillie des expositions des plus sçavans doc-
teurs ecclésiastiques , par laquelle on peut
voir combien les Gloses ordinaires et Pastilles,
que, le temps passé, on a baillé au peuple
chrestien en lieu de l'Evangile, l'ont esloin-
gné et destourné de Jésus- Christ, et en
quelles ténèbres on l'a mené, [Genève] L'O-
live de R. Est., 1554, in-fol.
IX. Ambrosii Calepini Dictionarium,
quarto et postremo ex Roberti Stephani la-
tinx lingux Thesauro auctum, 1553, et à
la fin : Excudebat Rob. St. in suâ off.,
cal. jan. 1554, 2 vol. in-fol.
X. Concordantix Blbliorum utriusque
Testamenti, novx et integrx, qux rêvera
Majores appellare possis, ab intégra ex ipso
I
129
ESTIENNE
130
textu excerptse, ac muliis partibus auctio-
res superioribus, Oliva Roberti, 1555, 7
cal. feb. in-fol.
XI. Traité de la grammaire française
[1557]. L'olivier de Robert ; réimpr. dès
l'année suivante, et traduit en latin par
son fils Henri.
III. Henri Estienne, deuxième du nom,
naquit à Paris en 1528, et mourut en
voyage, à Lyon, en mars 1598. Henri II
continua son père : même dévouement
aux lettres, même ardeur à l'étude ; la gloire
de l'un et de l'autre fut égale. Dès son
jeune âge il annonça des dispositions re-
marquables. Ses jeux d'enfants étaient
déjà des travaux d'érudit. Il lui suffit d'en-
tendre un jour déclamer dans son école la
Médée d'Euripide, pour être pris d'un vio-
lent amour pour cette belle langue grec-
que si mélodieuse et si suave, « non solùni
inusitatus, sed prasposterus et pra;cox
amor. » Il fallut que son père consentit à
ce qu'il commençât ses études par cette
langue préférablement au latin. Les succès
répondirent à son ardeur ; en peu de temps,
il fut en état de remplir son rôle dans les
exercices dramatiques de ses compagnons
d'étude. Cette passion du grec ne le quitta
plus. Les savants hellénistes Pierre Danès,
Jacq. Toussaint, Adrien Turnèbe, achevè-
rent ce qui avait été si heureusement com-
mencé. La passion du jeune écolier pour
le grec s'étendit jusqu'aux caractères gra-
phiques de cette langue. Il acquit, dans le
tracé de la lettre, une telle perfection
qu'on suppose qu'il reçut des leçons du
célèbre Ange Vergèce, calligraphe de
François ler. Ses autres études ne furent
pas non plus négligées. Une conception
prompte, une mémoire heureuse, une ar-
deur infatigable, telles étaient les qualités
qui dominaient en lui et qu'il faisait ser-
vir à son insatiable besoin d'apprendre.
En un mot, Henri Estienne était une de
ces têtes puissamment organisées, capables
de tout embrasser, et à qui le temps seul
a été mesuré. Il était à peine dans sa 17me
année, lorsque son père lui confia le soin
de collationner le texte grec de son édition
de Denys d'Halicarnasse. A l'âge de 19
ans, il entreprit de visiter les plus im-
portantes bibliothèques de l'Europe, pour
mettre le sceau à son instruction. Il visita
les principales villes de l'Italie, conférant
avec les savants, et recueillant auprès
d'eux et dans les bibliothèques toute sorte
de richesses. Après environ deux ans
d'absence, il revint [1549] chargé de dé-
pouilles. D'autres pays, riches en manus-
crits, restaient encore à explorer. A peine
de retour, il repartit pour l'Angleterre. On
dit que le roi Edouard VI, qui n'était pas
sans lettres pour un enfant et surtout pour
un souverain, lui fit le meilleur accueil.
Puis il continua son voyage par la Flan-
dre et le Brabant, où il apprit, en passant,
la langue espagnole. Ce fut à Louvain
qu'un Anglais lui communiqua un manus-
crit des poésies d'Anacréon, par la publi-
cation desquelles il devait inaugurer sa
carrière de critique. A son retour à Paris,
il trouva son père sur le point de s'expa-
trier. Quelque regret qu'il dût éprouver de
renoncer à sa ville natale, le vif amour
qu'il portait à son père ne lui permit pas
de balancer ; il l'accompagna dans son
exil. Peu de temps après leur installa-
tion à Genève, il retourna en Italie, tra-
vailla quelque temps à Venise dans l'im-
primerie des Manuce, et revit Rome et Na-
ples, butinant en tons lieux comme l'abeille.
Dans cette dernière ville, il eut l'occasion
de rendre à notre ambassadeur à Venise,
Odet de Selve, un service d'une nature
politique qui eût pu le compromettre gra-
vement. Nous étions alors en guerre avec
Charles-Quint. Sur le point d'être reconnu
par une personne qui l'avait vu à Venise
chez l'ambassadeur, il se tira de ce danger en
lui parlant italien avec une telle perfection
que son interlocuteur crut s'être mépris.
Non-seulement Estienne s'était familiarisé
avec la langue du Dante, mais il en parlait
différents dialectes. De retour à Ve-
nise, l'ambassadeur fut tellement satisfait
du succès de sa mission, qu'il l'admit dans
son intimité. Sans doute l'agrément de son
commerce y fut aussi pour quelque chose.
En 1555, Henri se trouvait à Genève, où
il épousa Marguerite Pillot (dont il déna-
ture le nom dans son Epicédion, en le tra-
duisant par Pilonia), une des filles de sa
belle-mère. Il vécut heureux avec elle pen-
dant neuf ans. On peut supposer que, dès
cette époque, son père se l'associa dans
son imprimerie, en lui confiant plus spé-
cialement la publication des ouvrages grecs.
C'est ainsi que nous nous expliquerions la
qualité de typographe qu'il prend dès
1557. L'année suivante, il se qualifiait de
VI. 5
131
ESTIENNE
132
typographe de Huldrich Fugger. On sait que
ce riche wurtembergeois consacrait une
partie de son immense fortune aux progrès
des arts et des lettres. Sa collection de
manuscrits anciens était très riche. Il la mit
à son service, lui vint plusieurs fois en aide
par des prêts d'argent, et de plus, il lui
faisait une pension, très modique il est
vrai, si l'on devait en croire les comméra-
ges du Pithœana. Henri II continua à pren-
dre le titre de typographe de Huldrich
Fugger ou des Fugger jusqu'en I068, épo-
que à laquelle la famille du grand capita-
liste parvint, à force d'obsessions, à faire
supprimer la pension. Dans un recueil de
lettres de H. Estienne publiées, en 1830,
par M. Passow de Breslau, on en trouve
plusieurs relatives à des débats d'argent
avec les Fugger qui refusaient d'acquitter
les libéralités de leur parent.
En lo59, Henri, en vertu des dernières
dispositions de son père, fut mis en pos-
session de l'établissement typographique
fondé par celui-ci.
Son activité comme imprimeur passe
toute croyance. Ses savantes publications
se succédaient coup sur coup. Elles suffi-
saient presque pour alimenter ses presses.
Mais il arriva par cet excès de travail que
ses forces s'épuisèrent et qu'il fut frappé
d'une espèce de paralysie dans la plus
chère de ses affections, celle des lettres
grecques. Plusieurs fois dans sa vie si la-
borieuse et si agitée, il éprouva les mêmes
symptômes d'apathie et de dégoût pour
tout ce qui fiusait auparavant ses délices.
Son amour de l'étude était une fièvre qui
le dévorait. Après quelque temps de repos,
son abattement cessait, et sa fièvre le re-
prenait. La vie d'un savant est tout entière
dans ses livres, les événements y sont ra-
res. Cependant les démêlés que son père
avait eus avec la Sorbonne, Henri les eut
presque pareils avec le Consistoire de Ge-
nève. Plus d'une fois il fut tancé et ré-
primandé. C'est ainsi que le 6 fév. 1370,
on lui interdit la Cène pour avoir pu-
blié, sans le congé des magistrats, un
livre d'épigrammes, probablement ses Epi-
grammata graeca selecta ex Anthologie. Le
31 août seulement, et sur sa demande, la
Cène lui fut rendue après admonition.
Henri était coutumier du fait. Son Apolo-
gie pour Hérodote (1556) lui avait déjà at-
tiré les mêmes censures. Seulement, dans
ce cas-ci, le Consistoire avait de très jus-
tes griefs ; l'immoralité de la forme n'est
pas moins pernicieuse que l'immoralité du
fond. S'il est vrai, comme Henri l'objec-
tait pour sa défense, « que les ministres
sont bien contraints de dire en chaire
beaucoup de choses pour reprendre les vi-
ces, » nous pensons qu'ils ne doivent pas
le faire en termes malséants. Henri dut
faire subir plusieurs changements à son
édition originale. Mais, en 1578, l'affaire
fut plus grave. Il avait été assez osé, après
le vu des censeurs, pour faire quelques
additions à ses Dialogues du nouveau lan-
gage françois italianizé. Le 11 sept., il fut
mandé à la barre du Conseil. Prévoyant
sans doute que l'affaire pourrait prendre
une fâcheuse tournure, il jugea prudent de
s'éloigner et se rendit à Paris, où il passa
dix-huit mois. Le roi Henri III, qui l'avait
en grande estime et se plaisait dans sa
conversation, s'employa par l'intermé-
diaire de son agent à Genève, pour adoucir
MM. du Conseil, et lui obtint un sauf-con-
duit. Après bien des démarches et des
longueurs, le 12 avril lo80, Henri compa-
rut devant le Conseil. Il fit observer pour
sa justification que ce qu'on avait trouvé
de répréhensible dans son livre était mis
dans la bouche d'un interlocuteur dont il
réfutait l'opinion, et quant aux trois pas-
sages qu'on avait condamnés, il montra
qu'il les avait supprimés. Ses raisons ne
paraissent pas avoir persuadé ses juges,
car ils prononcèrent la saisie du hvre in-
criminé. On devrait croire qu'après celte
exécution, la justice fut satisfaite, mais
il n'en est rien. Le 12 mai, Henri fut de
nouveau cité devant le Consistoire. Dans
sa défense, il se montra « du tout enflé et
présomptueux. » Mais ce qui blessa très
justement les ministres, c'est qu'il s'ou-
blia jusqu'à leur dire qu'il voyait bien que,
pour leur plaire, il fallait être quelque peu
hypocrite. Après l'avoir censuré etexcom-
muniéj le Consistoire le renvoya devant le
Conseil qui le condamna à la prison. En
même temps, il fut exclus du Conseil des
Deux-Cents, où il était entré en 1367. A
deux reprises différentes, le 3 et le 20
juin, le résident français écrivit au Conseil
pour obtenir son élargissement. Ses dé-
marches paraissent avoir eu quelque suc-
cès. Du reste, Estienne se soumit aux exi-
gences du Conseil, car nous le voyons de-
133
ESTIENNE
134
mander, le 1er août, l'autorisation d'im-
primer son Juris civilis fontes et rivi, ce
qui fut accordé à condition qu'il en sou-
mettrait les épreuves à un ministre au fur
et à mesure du tirage.
Le séjour forcé que Henri fit à Paris,
fut l'occasion de la composition d'un livre
de quelque valeur pour l'histoire de la
langue française, le Projet du livre sur la
précellence de notre langue sur toutes les
autres, la grecque exceptée. Un jour que
Henri HI lui avait entendu développer
cette thèse avec sa séduction ordinaire, il
t'invita à mettre ses idées par écrit. Comme
Estienne s'en excusait sur ce qu'il n'avait
pas avec lui ses livres et ses papiers, eh !
quoi, lui objecta le roi, ta tête est-elle
aussi restée à la maison? Piqué d'honneur,
il promit donc, et trois mois après, le li-
vre était composé et imprimé. Ce n'était
qu'une ébauche, mais S. M. en fut très sa-
tisfaite, et elle fit délivrer à l'auteur un
mandat de trois mille livres. Or voici ce
qui arriva de cette gratification. L'Estoile
confirme le fait dans son journal . Lorsque
Estienne se présenta pour toucher cette
somme, le trésorier, en homme habile, ne
consentit à acquitter les libéralités du mo-
narque qu'à la condition qu'on lui en
abandonnerait la moitié. Estienne se récria.
Soit ! répondit le financier, vous pourrez
vous en repentir. Et en effet il s'en repentit.
Car, à quelque temps de là, s' étant de
nouveau présenté chez notre homme de fi-
nances dans l'intention de s'exécuter s'il
persistait dans ses idées de rapine, il lui
fut répondu qu'il était trop tard. De son
côté, l'honorable trésorier avait capitulé
avec le peu de scrupules qui lui restaient,
et toute la gratification royale était passée
à son profit. Les libéralités de Henri HI
ne se bornèrent pas là. A la date du 12
août 1579, ce prince lui accorda un brevet
de trois cents livres de pension « à pren-
dre par chacun an par les mains des tré-
soriers des Ligues pour lui donner tant
plus de moyen de s'entretenir, en consi-
dération des services que luy et ses pré-
décesseurs lui avoient cy -devant faits,
comme il espéroit qu'il continueroit à l'ave-
nir tant du costé de Suisse que ailleurs,
selon que les occasions s'en pourroient of-
frir. » Cette pension eut à peu près le
sort de la gratification, elle fut très mal
payée ; mais la bonne intention reste et
nous devons en tenir compte au souve-
rain.
Après la publication du Thésaurus, une
nouvelle ère semblait commencer dans la
vie de Henri. Mais, soit que cet effort
l'eût épuisé, soit que le dérangement de ses
affaires (cette immense entreprise l'avait
presque ruiné) lui fit rechercher la dis-
traction, soit simplement pour satisfaire
à sa passion des voyages toujours mal
contenue, il se mit à mener une vie no-
made, heureux de s'échapper sous le
moindre prétexte, courant de ville en ville,
de pays en pays, de bibliothèque en biblio-
thèque. Son instruction sans doute n'y
perdait pas, mais ses affaires en souf-
fraient. Les magistrats de Genève le tra-
cassaient par leur exigeante sévérité. Il
est probable que, s'il n'en n'avait pas été
empêché par les dispositions du testament
de son père, il eût fini par transporter son
imprimerie ailleurs. Ainsi, le 1er sept.
1581, il fut cité devant le Conseil pour
avoir imprimé sans permission C. Sigonii
Fasti consulares. Après une verte répri-
mande, on le condamna à une amende de
25 écus, qu'on réduisit plus tard à 10,
payables en trois semaines. Cette mansué-
tude du Conseil nous porterait à croire
que les affaires du savant typographe de-
vaient être dans un bien triste état. Aussi
voyons-nous qu'en 1582 deux volumes
seulement sortirent de ses presses; en
1583, deux, et pas un seul l'année sui-
vante. Les malheurs de ce temps contri-
buaient sans doute aussi à ruiner son com-
merce. Henri passa toute l'année 1585 à
Paris, faisant imprimer ses ouvrages chez
des imprimeurs étrangers. En 1587^ le
poète Paul Mélissus , son ami , le félicitait,
dans une lettre, de ce qu'il avait fermement
pris la résolution de réorganiser son impri-
merie. Ces bonnes dispositions portèrent
leurs fruits pendant un peu de temps; mais
son inquiétude finit par reprendre le dessus.
Il séjourna une partie de l'année de 1590
à Bâle. Les années suivantes, il reprit
quelque énergie ; mais bientôt il ne tint
plus en place. Ces intermittences d'apathie
et d'activité occupèren t ses dernières années.
Il était, en 1592, professeur de grec à Lau-
sanne, mais nous voyons par une de ses
lettres à Bèze {MSS. de Genève, 197 aa
Cart. 1) qu'à la fin d'avril de l'année sui-
vante, il se trouvait à Heidelberg, fort
135
ESTIENNE
136
mécontent de n'avoir obtenu ni de Tons-
saint ni du prince palatin ce qu'il en espé-
rait. En 1597, il était à Montpellier auprès
de son gendre Casaubon, alors occupé de
ses commentaires sur Athénée, pour les-
quels il avait mis à sa disposition les va-
riantes que, dans sa jeunesse, il avait re-
cueillies à Rome. Il était encore plein de
vie, et quoi qu'on en ait dit, rien dans ses
facultés mentales n'annonçait qu'il fût près
de sa fin. Ayant quitté Montpellier, il se
remit en course, visita plusieurs villes et
arriva malade à Lyon. Comme il n'avait
personne auprès de lui pour le soigner, il
se fit transporter à l'Hôtel-Dieu, où il de-
vait trouver les soins qui lui auraient
manqué dans une hôtellerie. Mais les res-
sorts de la vie étaient usés en lui, il mou-
rut dans les premiers jours de mars 1598,
à l'âge de près de 70 ans. Casaubon, en
rapportant sa mort dans ses Ephémérides,
ne lui épargne pas de dures vérités. Nous
reproduisons ses paroles dans une traduc-
tion littérale.
« Estienne, dit-il, est mort à Lyon, loin
de sa maison, comme quelqu'un qui n'au-
rait pas eu de foyer, lui qui avait un éta-
blissement considérable à Genève ; loin de
son épouse, lui qui en avait une très-chaste ;
loin de ses enfants, lui qui en avait encore
quatre en vie. Chose déplorable, et d'autant
plus déplorable que le défunt n'était absent
de chez lui par aucune nécessité. Que nous
sommes de misérables êtres, lorsque je
pense, mon Estienne, mon Estienne, i?, cïwv
EÏ; ctsc ! Toi qui, sans contredit, aurais pu
tenir le premier rang parmi les hommes de
ta condition, tu as mieux aimé être rejeté
que d'être en honneur. Toi qui avais reçu
de grands biens laissés par ton père, tu as
mieux aimé les dissiper que de les conser-
ver. Toi qui avais été si bien doué par la
divine Providence, que pas un ne rivalisait
avec toi pour la connaissance des lettres et
surtout des lettres grecques, tu as mieux
aimé te préoccuper d'auti'es soins que ttjv
aivapTYiV )4cc[;.£lv. Cela, mon Estienne, ne fut
pas tant ton fait que le résultat des vices
de notre esprit. Car il n'est donné qu'à un
petit nombre de connaître ses avantages et
d'en profiter. Cependant, ô grand homme,
tu as fait des tiens, étant jeune, le meilleur
usage ; tu as si bien mérité des lettres qu'il y
en a peu qui puissent t'être justement com-
parés et presque aucun qui puisse t'être
préféré. Sans doute, ô grand homme, dans
le bien comme dans le mal tu as donné de
grands exemples. Fasse le Ciel que moi et
les miens imitions tes vertus, ta vigilance
et cette ardeur infatigable à l'étude. S'il
y eut des taches en ta vie, et entre autres
celle-ci, que tu as toujours préféré être
loin de ta maison que d'y être présent, ef-
forçons-nous de ne pas tomber dans les
mêmes fautes. Je te supplie, ô Dieu éter-
nel, de veiller sur les enfants et sur toute
la famille Stéphanienne ; fais en sorte
qu'elle prospère dans la piété et dans toutes
les vertus. Surtout je te recommande, ô
Dieu, mon épouse maintenant accablée par
la maladie ; si e.lle 'vient h apprendre la
mort de son père, quelles plaintes ! quels
gémissements fera-t-elle entendre ! Console-
la donc, Père des miséricordes qui seul en
as le pouvoir, et fais que toujours nous nous
accordions les deux dans l'amour de toi et
dans ton culte avec les très-chers enfants
que tu nous a donnés. Amen. »
Henri Estienne ne laissa aucune fortune.
On dut vendre à l'encan les livres de ses
magasins pour solder ses créanciers. Depuis
longtemps ses affaires étaient très gênées.
La dot même de la femme de Camubon
n'avait pas été intégralement payée. On ad-
met généralement que les dépenses considé-
rables qu'il avait dû faire pour son Thé-
saurus avaient obéré sa maison. Il pressen-
tait cette ruine. En 1565, il écrivait pour
expliquer le retard qu'éprouvait cette pu-
blication : « Il est bien vray, que d'une
part la pesanteur de cest ouvrage me fait
craindre et cercher des délais, sçachant
qu'elle me fera ployer les reins ; mais
d'autre part la pesanteur de la perte qu'il
me fauldra porter à faulte de poursuivre
l'entreprise de cest ouvrage (à cause d'une
grosse somme d'argent engagée aux prépa-
ratifs d'iceluy) me donne une seconde
crainte, laquelle estant plus grande, chasse
la première et m'aguillonne à bazarder et
avanturer la faiblesse de mes reins. Ce
que l'expérience monstrera (avec l'aide de
Dieu) plus tost qu'on ne pense. » Comme
il l'avait craint, il ploya sous le faix. C'est
ce qu'il exprime dans ces vers qui se lisent
au titre de son Dictionnaire :
Thesauri momento alii ditant beantque,
Et faciunt Crœsum qui priùs lias erat.
At Thesaïu-us me hic ex divite leddit egenuiii,
Et facit ut juvenem ruga senilis aret.
Sed mihi opuin lovis est, levis est jactura juvent»,
Judicio haud levis est si labor istc tuo.
t
137
ESTIENNE
138
Si l'on doit en croire Casaubon, Henri
Estienne était d'une humeur difficile. Il ne
permettait à personne, pas mt'me à son
gendre, de pénétrer dans sa bibliothèque :
c'était son Saint des Saints. Ses publications
feront assez connaître quel était son vaste
savoir. Il possédait le grec comme pas un
de son siècle. Il écrivait le latin avec cor-
rection et élégance. Le français lui était
peut-être moins familier. Nos érudits , ha-
bitués à l'usage du latin, écrivaient leur
langue naturelle avec une dédaigneuse in-
différence.
Henri Estienne avait son établissement
à Genève^ mais il possédait une maison
de campagne du nom de Griôres, dans le
village de Viry, à deux lieues de la ville, où
il paraît que sa famille résidait. Il fut marié
trois fois. Il épousa en premières noces, le
1er (Jéc. 15do, comme nous l'avons dit ci-
dessus (col. 130) Marguerite Pillot, avec la-
quelle il vécutneuf ans dans la plus parfaite
union. Des quatre enfants dont elle fut
mère, deux (?) la précédèrent dans la tombe,
et un troisième l'y suivit de près. La seconde
seule, Judith, survécut. Voici leurs noms,
avec la date de leur inscription sur le Re-
gistre des baptêmes : lo Henri, 8 déc. 15S7 ;
on n'a rien su de lui jusqu'à présent. Il se
pourrait que ce fût à lui qu'on doive rap-
porter cette quittance (Pièces orig. t. 1079,
doss. 24860, no 29) « Henry Estienne inter-
prette des langues grecque et latine » reçoit
300 liv. à luy ordonnées par le Roy pour
la pension qu'il plaît à S. M. luy donner
à savoir GOO liv. par an; 18 nov. 1614. »
— 2o Judith, 1er janvier 1559; — 3o
EsTHER, 31 oct. 1563; — 4° Isaac, 11
oct. 1584. Judith épousa le 24 avril 1589,
François Le Preux, libraire-imprimeur de
Paris, réfugié pour causede religion, d'abord
à Lausanne où il imprimait en 1574, puis
à Morges, en 1581. En 1593, il avait un
double établissement à Genève et à Lyon.
Le 19 mars 1566^ Estienne se remaria
avec noble d"e Rarbe de Wille-le-preudhon,
d'origine écossaise, fille de feu Claude de
Wille et de d"e Françoise de Saussure,
seigneur et dame du dit Wille-le-preudhon
et de Félin en Lorraine '. Dans sa préface
de l'Aulu-Gelle, il fait de sa femme le plus
' La future est assistée par son oncle Anthoine
de Saussure seig' de Soursy et S. Martin en Lor-
raine, et par sa tante nob. dam"° Anthoinette
d'Augy. Voy. I, col. 576.
bel éloge. De ce second mariage naquirent
huit enfants, qui sont : 5" Paul, qui suit,
présenté au baptême le 24 janv. 1567 ; —
6o Florence, baptisée le 12 août 1568. Elle
épousa, le 28 avril 1586, le célèbre Isaac
Casaubon, auquel elle survécut. Quoique
d'une santé extrêmement délicate, elle n'eut
pas moins de vingt enfants, dont trois fils ou
quatre parvinrent à la maturité de l'âge.
L'une des filles Joantilla, née en mars ou
avril 1597 à Montpellier, épousa son cou-
sin Henri Estienne, sieur des Fossés, fils
de Henri, troisième du nom, intendant des
bâtiments du roi (Reg. de Charenton).
Une autre, Jeanne, fut mariée au juris-
consulte Jean de Gravelle du Pin '. Vers
la fin de 1613, Florence fit un voyage en
France pour réclamer des arrérages de
traitement qui étaient dus à son mari de-
puis 1610. Elle échoua dans ses démarches;
mais elle réussit a faire transporter à Lon-
dres la bibliothèque de Casaubon qu'à son
départ on n'avait pas voulu laisser sortir,
et qui était restée cachée chez de Thou.
Elle vivait encore en 1620*; — 7° Une
fille, non nommée sur le registre où est
consigné son baptême, sous la date du
9 déc. 1571 ; — 8o Denise, présentée au
baptême le 22 janv. 1576. On croit qu'elle
mourut fille vers 1614; — 9o Denis, 22
janv. 1576; — 10" Eunice, 15 juillet 1577;
— Mo Marie, 27 nov. 1578; — 12° Anne,
7 juin 1581. Ces différentes dates sont
celles de la présentation au baptême. Il
paraît que la mère mourut en couches de
ce dernier enfant. Toute la ville la pleura,
quam mecum tota propemodùin urhs luget,
écrit Henri à la date du 1er août de cette
année.
Après que sa plus grosse douleur fut
apaisée, Henri convola en troisièmes noces,
le9mai 1586. Sa femme Abigail Poupart^,
' C'est lui qui soigna l'édition des Notes pos-
thumes de Casaubon sur le 1" livre de Polybe,
ouvrage qu'il dédia sous le nom de sa belle- mère
au roi Jacques d'Angleterre. Le privilège est au
nom de la veuve, sous la date du 22 déc. 1616.
Ce commentaire de Casaubon était destiné au
Polybe de Dronart, 1609, in-fol. (non pas 1699),
sur le titre duquel il est même annoncé quoique
absent. Voy. ci-dessus t. III, col. 820.
2 On a cependant d'elle un testament, en date
du 30 juin. 1588 (J. Jovenon not. de Genève, VI,
402) par lequel elle lègue mille liv. à son mari
et institue son héritier Henry Estienne < .son ho-
noré père luy seul et pour le tout. »
^ Fille de noble Jehan Poupart, bourgeois de
139
ESTIENNE
ua
lui donna encore deux enfants : 13» David,
baptisé le 6 mars lo87, et 14° Jacques, le
23 sept. 1588. Casaubon parle de sa mort
dans ses Ephémérides sous la date du 18
avril 1599. Depuis quatre jours seulement
elle était de retour à Genève d'un voyage
eu France, lorsqu'elle succomba à une
attaque de peste. On a un testament d'elle,
daté du moment où elle était en couches
de son premier enfant (28 février 1587;
Michel Try not. VIII, 140), par lequel elle
institue seuls héritiers ses père et mère.
Afin de faciliter les recherches, nous
diviserons les publications de Henri Es-
tienne en trois catégories : lo les livres de
littérature ancienne publiés en première
édition; 2° les éditions annotées par lui;
3° les ouvrages originaux, y compris les
traductions. Nous nous abstiendrons de
citer les simples réimpressions, quoiqu'il
y en ait telles qui pourraient passer pour
des éditions princeps, tant les textes en
ont été châtiés à l'aide d'une judicieuse
critique ou par la collation de nouveaux
manuscrits. Pour ces dernières publica-
tions, nous nous contenterons de renvoyer
à l'excellent travail de Renouard.
1. PREMIÈRES ÉDITIONS. — Henri publia,
de 1554 à 1592, 19 ouvrages en première
édition, quelques-uns seulement en partie,
dont 18 grecs et 1 latin : I. Odes d'Ana-
créon, gr. et lat., (1554, in-4o); — II. Di-
vers opuscules de Denys d'Halicarnasse,
(1554, in-8o); — HI. L'Apologie d'Athé-
nagore et son traité de la Résurrection,
gr. et lat., (1557, in-8o); — IV. Discours
de Maxime de Tyr, gr. et lat., (eod. ann.,
in-8o); — V. Divers écrits d'Aristote et
de Théophraste, (eod. anno, in-8o); —
VI. Histoires tirées de Ctésias, Agathar-
chide, Memnon, etc., (eod. anno, in-8o);
— VH. Les Novelles.' etc., (1558, in-fol.) ;
— Vm. Diodore de Sicile, (1559, in-fol.);
— IX. Discours de Thémistius, (1562, in-
8o) ; — X. Lexique d'Erotien, (1564, in-
8°); — XI. Recueil de Médecins grecs et
latins, en lat., (1567, in-fol.); — XII. Dé-
clamations de Polémon Himérius et de
de Melun et de D"'^ Marie de Mézières. Conventions
matrim. passées le 5 avril 1586 (J. Jovenon not.
VI 27), l'épouse étant assistée de son frère nob.
Jeh. Poupart habit, de Genève, de Charles Ber-
nard de Miremont ministre de la p. de D. (voy.
ci-dessus t. 11, col. 891, lig. 28) et de François
Sotman, doct. es droits.
quelques autres, (eod. anno, \n-¥); —
XIII. Hymnes de Synésius de Cyrène, et
quelques odes de Grégoire de Nazianze,
gr. et lat., (1568, in-32); — XVI. Recueil
composé des dialogues d'Athanase, du
Traité de Basile contre Eunomius, de l'Ex-
plication abrégée de la foi orthodoxe
d'Anastase et de Cyrille, gr. et lat., (avec
l'interprétation de Bèze), du Livre de
Fœbadius contre les ariens, lat., (1570,
in-8o) ; — XV. Le Droit de l'Eglise d'Orient
(annoté par Ennemond Bonne foi), gr. et
lat., (1573, in-8°); — XVI. Recueil de
poètes grecs, Empédocle, Xénophane,
Timon, Parménide, Cléanthe, Epicharrae,
Orphée, Heraclite et Démocrite, (eod. ann.,.
in-8<'); — XVII. Combat d'Homère et
d'Hésiode, etc., gr. et lat., (eod. anno, in-
8°); — XVIII. Opuscules géographiques
de Dicéarque de Messine, gr. et lat., (1589,
in-8o); — XIX. Epître de S. Justin à
Diognète et Discours aux Grecs, gr. et lat.^
(1592,in-8o).
2. ÉDITIONS ANNOTÉES : I. HoratU poe-
mata, scholiis et argumentis ah Henr. Ste-
phano illustrata, Lutetiae, ex off. Rob. St.,
1549, in-8.
IL Athenagorx atheniensis philos, christ.
Apologia pro christianis, ad imper. Auto-
ninmn et Commodum. Ejusdem, De resur-
rectione morluorum. Ex antiq. exempla-
ribus libellus ille nunc primùm profertur,
hic autem castigatior quùm anteà editur
(cum vers. lat. subjuncta Conc. Gesneri et
Pétri Nannii ; ac ipsius Gesneri et Henr.
Stephani notis), ex oflf. Henr. Steph., 1567,.
in-8o.
III. Aristotelis et Theophrasti Scripta
qusedam, grsecé, cum notis, ex. off. H. St.
Paris., 1557, in-8o.
IV. JEschyli Tragœdioe VII, grsecè, etc.,_
cum observationibus, ibid., 1557, in -4°.
V. Adagiorum chiliades quatuor cum
sesquicenturia Des. Erasmi roterod. cum
animad. in Erasmicas quorumdam Ada-
giorum expositiones, [Genev.] Oliva Rob.
St., 1558, in-fol.
VI. Xenophontis omnia qux extant Opéra,
etc.. cum annotationibus. Excud. H. St.
ill. viri Huldr. Fuggeri typ., 1561, in-fol.
— \enophontis Operum Interpretationem
à diversis editam Henr. Stephanus partim
ipse recognovit, partim per alios recognos-
cendum curavit, etc. Huic prxfixa est ejusd,
H. St. Oratio de conjungendis cum Marte-
i
141
ESTIENNE
142
Musis, exemplo Xenophontis, ibid., I06I,
in-fol. — Henri est lui-même l'auteur de
la version latine du livre de la Cavalerie.
Pour cette publication, il eut le concours
de plusieurs savants, le crétois Fr. Portas,
Conr. Gesner, Joach. Camérarius, etc., et
il parvint à rendre son édit. aussi supé-
rieure à celle d'Aide (1323) que celle-ci
l'emportait sur l'édit. dePh. Junta M516).
Henri réussit mieux encore, dans la réimpr.
qu'il fît en 1581, et qui moins brillante
d'exécution que le volume de 1361, lui est
littéralement très supérieure.
Vil. Themistli philos. Orationes XIIII,
grsecè, cum not., ibid., 1362, in -8°.
VIII. Fragmenta Poetarum veterum la-
tinorum, quorum Opéra non extant : Ennii,
Pacuvii, Accii, Afranii, Lucilii, Nxvii,
Laherii, CseciUi, aliorumque multorum :
andiqiie à Rob. Steph. summd diligentid
oUm congesta : nunc autem ah Henr. Steph.
ejus filio digesta, et priscarum quue in illis
sunt vocum expositione illustrata : additis
etiam alicubi versibits grxcisquosinterpre-
tantur. Hoc in gi'atiam studiosorum car-
minis : propediem autem et amatoribus
orationis solutœ in simili labore (Deo fa-
vente) gratificabimur . ibid. 1364, in-80. —
Estienne n'a pas tenu sa promesse; l'ou-
vrage qu'il annonçait comme devant pa-
raître prochainement, n'a pas été publié.
L'extrême activité de son esprit ne lui
permettait de réaliser qu'une partie de ses
projets. Ce livre sera resté comme tant
d'autres en manuscrit dans ses papiers.
IX. Diogenis Laertii de vitis, dogmatis
et apophthegmatis eorum qui in philosophiâ
daruerunt, libri X. Grsecè et lat. Ex
multis vetustis codicibus plurimos locos in-
tegritati suœ restituentes, et eos quibus
aliqua deerunt explentes. Cum annotatio-
nibus Henr. Steph. Pythag. Philosophorum
fragmenta, cum lat. interpretatione (Ano-
nymi cujusdam Dissertationes : Lysidis,
Theanûs, Melissœ, Muiœ Epistolœ, grœcè
tantkm), 1370, in-80 ; réimpr., sans les
notes, en 1394. Voir n» XXVII.
X. Piutarchi chseronensis quie extant
Opéra cum lat. interpretatione. Exvelustis
codicibus plurima nunc primùm emendata
sunt, ut ex Henr. Steph. annotationibiis
intelliges : quibus et suam quorumdam li-
bellorum interpretationem adjunxit. Mmi-
lii Probi, seu Cornelii Nepotis de vitd
excellentium imperatorum. Item Donati
AcciaioU vitse Scipionis et Annibalis, 1372,
13 vol. in-80. — Selon M. Renouard, cette
édition, exécutée avec correction et élé-
gance, est restée la meilleure, jusqu'à
ce que les travaux de Reiske, de 'Wy-
ttenbach et de Coray aient acquis à leurs
savantes publications une supériorité in-
contestée.
XI. Apollonii Rhodii Argonauticon libr.
IV. Scholia vetusta in eosdem libros quse
palmam inter alia omnia in alios poetas
scripta obtinere existimantur : grœcè. Cum
annot. H. Steph. ex quibus quantam in
hanc editionem contulerit diligentiam co-
gnosci poterit, 1374, in-4o.
XH. P. Virgili Maronis Poemata, novis
scholiis illustrata, quœ H. Steph. partim
dominata, partim è virorum doctorum libris
excerpta dédit. Ejusdem. H. Sleph. Sche-
diasma de dilectu in diveisis apud Virgi-
lium lectionibus adhibendo, [1373] jn-8»;
réimpr. en 1383.
XIII. Horatii Flacci Poemata, novis
scholiis et argumentis ab Henr. Steph. illus-
trata. Ejusd. H. Steph. Diatribse de hâc
sua editione Horatii et variis in eam obser-
vationibus, [1373] in-80; réimpr. en 1588
avec quelques additions.
XIV. Novum Testamentum, griec. Ohs-
curiorum vocum et quorundam loquendi
generum accuratas partim suas, partim
aliorum interpretationes margini adscrip-
sit Henr. Stephanus, 1376. 8. cal. mart.,
in-16. — Savante préface de 36 pages De
stylo Novi Testamenti. On trouve aussi
dans ce volume les vers grecs que Henri
avait composés pour le Nouveau-Testament
grec, in-fol., de son père; mais la pièce
est revue et modifiée.
XV. Dicersorum Commentationes ad
Ciceronis epistolas ad familiares , 1577,
in-80. — Estienne est au nombre des au-
teurs à qui sont dus ces Commentaires, qui
parurent à la suite de son édition des
Lettres familières de Cicéron.
XVI. Callimachi cyrenœi Hymni (cum
H. St. sc/to/m graecis) et epigrammata, etc.
Henr. Steph. partim emendationes, partim,
annotationes in quosdam Hymnorum locos.
Ejusd. duplex interpretatio Hymni primi
carminé utraque: quarum una, adstrictx,
altéra liber se et paraphrasticse interpréta
tionis exempliim esse possit, 1377, in-4o.
XVII. Interpretatio Dyonisii alex. Poe-
matii ad verbuni ; necnon Annotationes in
143
ESTIENNE
144
idem, dansun Recueil d'anciens Géographes,
1577, in-4o.
XVIII. Jiidicium de quorumdam locorum
interpretatione Johannis Serrani et multo-
rum contextus grseci emendatio, dans son
édition des Œuvres de Platon, avec la
trad. deJeande Serres, 1578, 3 vol. in-fol.
XIX. Theocriti aliorumque poetarum
Idyllia, etc. Omnia cum interpr. latinâ,
in Virgilianas et Nason. imitatio7ies Theo-
criti Observationes Henr. Stephani, 1579
et 1586, in- 16. On trouve, en outre, de
Henri dans ce recueil une trad. en A^ers
grecs d'une élégie de Properce, la 2e du
second livre.
XX. Xenophontis quse extant Opéra :
grsecè. Annotationes H. Steph. multkm lo-
cupletœ : quse varia ad lectionem Xeno-
phontis longé utilissima habent. Edit. se-
cunda, 1581, in-fol. — Moins belle que
ledit, de 1561, celle-ci, d'un texte plus
épuré et avec de plus nombreuses notes,-
lui est de beaucoup supérieure.
XXI. Herodiani Historiarum libri VIII,
grsecè. Cum Angeli Politiani interpr. et
hujus partirn Supplemento, partim examine
Henr. Steph. utroqiie margini adscripto.
Ejusd. H. Steph. emendationes quoriindam
grseci contextus locorum, et quorundam
expositiones, etc., 1581, in-4o.
XXII. S. Justini Martyris Epistola ad
Diognetumet Oratio ad Grsecos, gr. et lat.,
nunc primùm luce et latinitate donatse ab
Henr. Steph. cum ejusd. et Jacobi Beiireri
annotation ibus. Tatiani, discipuli Justini,
qusedam, 1592, in-4o.
XXIII. Annotationes in quasdam Appiani
historias, et in conciones per totum opus
sparsas, dans son édit. d'Appien, 1592,
in-fol.
XXIV. In Joannem Xiphilinum post
duos egregios messores [Guil. Blancuni et
Guil. Xylandrum] Spicilegium, dans son
édit. de Jean Xiphilin, gr. et lat., 1592,
in-fol.
XXV. In Isocratem Diatribœ VII qua-
rum una observationes Harpo crationis in
eundem examinât, dans son édit, des Dis-
cours et Lettres d'Isocrate, gr. et lat.,
1593, in-fol., dédiée à Marc Fugger.
XXVI. Concordantise grseco-latinse Novi
Testamenti. Cum Henr. Steph. prœfatione,
1594, in-fol. — Ces concordances sont
en grande partie l'ouvrage de Robert Es-
tienne.
XXVII. Judicium de interpretatione
Diogenis Laertii ab Ambrosio et Brognolo.
Item Annotationes ad Hesychii Illustrii
libr. de Fhilosophis, gr. et lat., dans sa
seconde édition de Diogène Laérce, 1594,
in-8o. — Estienne n'a pas reproduit, dans
cette édit., les annotations qu'il avait mises
dans sa première, quôd essent imperfectae ;
et il préféra celles de Casaubon.
XXVIII. Schediasmata II ad Dicsear-
chum, Aug. Vindel., 1600, in-8o. — Cité
dans la Bibl. Barberina, ainsi que le sui-
vant.
XXIX. Emendationes in Petronii Epi-
grammata, Helenopoli, 1614.
XXX. KsçaXata D. Matthœi et D. Mar-
ci. Interpretatio latina obscurioriim vocum
et phrasium. Insér. dans les Critiques sa-
crés d'Angleterre (Amst. 1698, in-fol.). —
Tiré du no XIV.
3° Ouvrages originaux et traduc-
tions : I. Pièce de 72 vers grecs en tête
du Nouveau-Testament grec, in-fol., de
Rob. Estienne, 1540 ; corrig. dans les
édit. suivantes.
II. Rudimenta fidei christianœ (graecè).
Libellus apprimè utilis, nunc primùm in
lucem editus, [Gène va;] ap. Rob. St., 1551,
très pet. in-8o ; plus, fois réimpr. — Trad.
en grec du Catéchisme de Calvin.
III. Anacreontis Teii Odee, gr. et lat.,
ab Henr. St. luce et latinitate nunc pri-
miim donatœ, Lutetiœ, ap. Henr. Steph.
[et selon M. Renouard, typis Car. Steph.],
1554, in-4o ; réimpr., en 1556, chezGuill.
Morel et Rob. Estienne II. — L'indication
apiid Henricum Stephanum a fait supposer
que Henri II avait eu une imprimerie à
Paris. Mais il suffit de remarquer que ce
petit volume est le seul qui porte cette in-
dication, pour se convaincre que c'est une
erreur. On trouve en tête de ce livre une
épitre grecque de Henri Philomusis, plus
trois épigrammes, dont une grecque et
deux latines. Après le texte d'Anacréon
suivent vingt pages de scolies, puis la tra-
duction en vers latins de quelques-unes
des odes. C'est contre toute vraisemblance
que Jos. Scaliger a prétendu que Henri
s'était approprié une traduction de Jean
Dorât (Aura tus).
IV. Moschi, Bionis, Theocriti, elegan-
tiss. poetarum Idijllia aliquot ab Henr.
Steph. latina facta. Ejusd. Carmina non
diversi ab illis argumenti. (Cum annot. in
I
145
ESTIENNE
146
illa idyllia et Propertii elegiâ, ex libr. II,
grœcè redditâ), Lutetiae, ex off. Rob. Ste-
phani, 1556, 3 cal. jan., in-4o. — Réim-
pres. d'une première édit. faite par Paul
Manuce, en 1555, pet. in-4o, pendant le
séjour de Henri à Venise. Ce fut la pre-
mière production de l'imprimerie de Ro-
bert Estienne II.
V. Maximi Tyrii, philos, platon., Ser-
mones sive Disputationes XLI. Grœcè nunc
prirnùm édita;, ex off. H. St., paris, ty-
pogr. — Esedem latinœ ex Cosmi Paccii
archiep. Florentini interpretatione, ah
Henr. Stephano qumnplurimis in locis
emendatâ, ibid., 1557, in-8o. — Cette
traduction a été tellement améliorée qu'elle
peut passer pour un ouvrage original.
VI. Ciceronianum Lexicon grseco-lati-
num. Id est Lexicon ex variis grxcorum
scriptorum locis à Cicérone interpretatis
collectum abHem\ Steph. Loci grœcorum
authorum cum Ciceronis interpretationi-
bus, ibid., 1557, in-8o. — In M. T. Cice-
ronis quamplurimos locos Castigationes
Henr. Steph., partim ex ejus ingenio, par-
tim ex vetustissimo quodani et emendatis-
simo exemplari, ibid., 1557, in-8o. —
Cette seconde partie fait suite à la pre-
mière et n'en doit pas être séparée.
VII. Gallicœ grammalices libellus lalinè
versus [Genève], 1558, in-8o. — ïrad. en
latin, afin de faciliter l'étude de notre
langue aux étrangers, des notes et obser-
vations que Henri avait recueillies sur la
grammaire française.
VIII. Sexti philos. Pyrrhoniarum hypo-
typôseôn libri III, etc. Grsecè nunqiiam,
latine nunc primùm editi, interprète H.
Stephano (cum ejus notis). Excud. H. St.,
Huldr. Fuggeri typ., 1562, in-S». — Le
texte grec ne fut imprimé, pour la pre-
mière fois, qu'en 1621. Dans sa dédicace
à Henri de Mesmes, Henri raconte un des
accès de mélancolie ou plutôt de bibliopho-
bie, dont il avait été pris à la suite d'un
excès de travail, et qui donna lieu à la
publication de ce livre.
IX. De abusu linguœ grœcœ in quibus-
dam vocibus quas latina usurpât, Admoni-
tio, ibid., 1563, in-8o.
X. Dictionarium medicum, vel Exposi-
tiones vocum (graecarum) medicinalium ad
verbum excerptœ ex Hippocrate, Aretseo,
Galeno, etc., cum latinâ interpretatione.
Lexica duo in Hippocratem huic dictiotia-
rio prœfixa sunt, unum Erotiani nunquam
anteà editum, alterum Galeni multù emen-
datius quàm anteà excusum, cum notis
Henr. Steph. in utrumque, C. Gesneri in
Erotianum, ibid., 1564, in-8o.
XI. Colloquiorum seu Dialogorum grœ-
corum spécimen, à la suite d'une édition
des Colloques latins de Mathurin Cordier
[1564], ap. H. Steph., 8o.
XII. Roberto Stephano, viro de liter.
Rep. B. M. ob editos complures hebr., gr.,
lat. q. libros omnibus artis typ. numeris
absolutiss.. quam ita calluit ut munia ejus
omnia unus obire potiierit : cui corpus par
oneri tanto fuit, inediie, vigiliœ, algoris
patientissimum : par etiam animus in exi-
guo corpore ingens, adeo ut operum suo-
rum magnijicentiâ cum Francisa Gall.
reg. hoc nom. primi plané regali in eam
artem liberalitate certaverit : patri suo
chariss. Henr. Stephanus hsec tumuli orna-
menta lacrymis piissimis perfusa posuit.
Vixit ann. LIX. mens. XI. — Nous te-
nions à reproduire en entier cet éloge du
père par le fils. Les épitaphes sont au nom-
bre de 14, dont 9 latines et 5 grecques,
imprim. sur une grande feuille in-fol.
(1564) t en telle magnificence qu'on les
peult appeler un mausolée typographique.»
Comme spécimen d'un certain mauvais goût
de l'époque, nous rapporterons la dernière
de ces épitaphes qui était sans doute des-
tinée à couronner l'œuvre :
'n STs'cpavo; STcœocvcj aTSçpxvw ^rscpavov
ffTcCpâvWCTïV,
EÏy! /.al 2T£Cpxvc.u; vùv ^Ts'cpavov arei^a-
voùv.
XIII. Mémorise Margaridis Piloniie pa-
risinse... Epicedia (cal. jan. 1564), grande
feuille in-fol., en placard, contenant une
pièce de 144 vers latins et trois petites
pièces grecques, à la louange de Margue-
rite Pillât, sa première femme.
XIV. Traicté de la conformité du lan-
gage françois avec le grec, divisé en trois
livres, dont les deux premiers traictent des
manières de parler conformes : le troisième
contient plusieurs mots françois, les uns
pris du grec entièrement, les autres en
partie, c'est-à-dire en ayant retenu quel-
ques lettres par lesquelles on peut remar-
quer leur étymologie. Avec une préface re-
monstrant quelque partie du désordre et
abus qui se commet aujourd'huy en l'usage
147
ESTIENNE
148
de la langue française. En ce traicté sont
descouverts quelsques secrets tant de la
langue grecque que de la française : duquel
l'auteur et imprim. est Henry Estienne,
fils de feu Robert Estienne [Genève, 1565],
in-8o ; réimpr. à Paris, chez Robert II,
en 1569, avec la suppression de quelques
passages où le clergé et le pape n'étaient
pas traités avec assez de respect. — Le
titre explique suffisamment le but du livre.
L'auteur s'attache à prouver qu'il y a dans
le grec, avec le français, « surtout le vieil
françois qui ne tient rien d'emprunt des
langues modernes, » une plus grande con-
formité de génie qu'avec aucune autre
langue, sans prétendre pourtant que cette
conformité dérive de leur parenté.
XV. Quelques Psaumes de David trad.
en vers grées à la suite de la Paraphrase
poétique de Buchanan [1565], ap. Henric.
et Rob. Stephanos, in-S». — On trouve aussi
dans ce recueil quelques trad. en vers gr.
de Florent Chrestien.
XVI. He^^odoti halicarnassei Historiée
lib. IX, et de vitâ Homeri libellus, latine,
un ex interpr, Laur. Vallx adscriptâ, hic
ex interpr. Conr. Heresbachii : utraque
ab Henr. Stéphane recognita. Ex Ctésiâ
excerptœ Historiœ. Icônes quarundam me-
morabilium structurarum. Apologia Hen-
riei Stephani pro Herodoto [Genève], Henr.
Steph., 1566, in-fol.
XVII. L'Introduction au Traité de la
conformité des merveilles anciennes avec
les modernes, ou Traité préparatif à l'Apo-
logie pour Hérodote. L'argument est pris
de l'Apologie pour Hérodote, composée en
latin par Henri Estienne, et est ici conti-
nué par lui-même.
Tant d'actes merveilleux en cest œavre lirez
Que de nul autre après eamerveillé serez.
Et pourrez vous sçavans du plaisir ici prendre
Vous non sçavans pourrez en riant y apprendre.
L'an 1566, au mois de nov., in-8o. —
Ce livre a eu un grand nombre d'éditions ;
la meilleure et la seule complète est la
13me qui parut cà La Haye, 1735, 3 vol.
pet. in-8o, par les soins et avec les remar-
ques de Le Duchat. L'intention d'Estienne
dans cette publication n'était d'abord que
de prévenir ceux qui auraient eu envie de
traduire son Apologie pour Hérodote, de
crainte qu'ils ne trahissent sa pensée, et
d'autant plus, dit-il, qu'il lui serait loisi-
ble, <t en son interprétation, d'user d'une
liberté qui ne seroit ni séante ni permise »
à un traducteur étranger. Mais « l'issue
fut autre que je ne pensois, écrit-il dans
son Épître préliminaire, car la traduction
de mon livre, que j'avois commencée, me
despleut tellement que je la quittay^ et au
lieu d'icelle, pour rendre mon esprit con-
tent, j'entrepris cest œuvre, ou plus tost
quelque chose ressemblant à cest œuvre.
Car, pour dire la vérité, mon dessein n'es-
toit pas d'aller si avant ; mais en ne vou-
lant que costoyer le rivage, je me trou-
vaye incontinent porté en pleine mer. »
Et en effet, il nage en pleine eau dans un
déluge d'anecdotes, toutes plus ou moins
licencieuses. Nos auteurs les plus populai-
res ont tous eu une pointe de gaillardise.
Estienne aimait le mot pour rire, mais trop
souvent les plus gros lui paraissaient les
meilleurs. « On a imprimé, dit M. Renouard,
mais sans en apporter de preuves, que,
pour ce livre, Henri avait été brûlé à Paris
en effigie. On en a dit autant de Robert,
son père, mais sans le prouver davantage.
Henri, vers ce temps-là et après, vint plu-
sieurs fois à Paris, y séjourna, fut ac-
cueilli et à la ville et même à la cour, ce
qui n'aurait pas eu lieu si un jugement de
condamnation au feu eût existé contre lui. »
XVIII. Psalmi Davidis aliquot, métro
Anacreontico et Sappkico. Authore Henr.
Steph., cujus etiam ex off. prodeunt. Ejus-
dem Henr. St., Odarion de P salmis aliquot
Davidicis à se àvay.peov TEicasXo irotr.ÔsIiTt.
1538, in-32.
Anacreontis olim
Modes dedi jocosos :
Anacreonticam nanc,
Sed nil Anacreontis
Dabo lyram sonantem.
Sic œmulabor hastam
Quae vulnus inferebat,
Addebat et medelam.
Qaos saueiavit olim
iS'ervis chelys profauis,
Sanabit illa nervis
Aptata Christian is.
XIX. Annotaliones in Sophoclem et Eu-
ripidem : quibus variie lectiones examinan-
tur, et pro mendosis emendatee substituun-
tur. Ejusdem Tractatus de orthographia
quorumdam vocabulorum Sophocli cum cœ-
teris tragicis communium. Ejusdem Dis-
sertatio de Sophocled imitatione Homeri,
1568, in-8o.
XX. Comicorum grsecorum Sententiœ,
I
149
ESTIENNE
150
id est ■fvwp.at latinis versibus redditx, et
annotationibus illustratee, 1569, in-24. —
Dédié au duc de Bavière. A la fin sont
ajoutées les Sentences des Comiques latins
et celles du Publius Syrus.
XXI. Quelques Épigrammes grecques et
latines, à la suite de la seconde édition
des Poésies de Bèze, etc., lo69, in-8o.
XXII. Artis typogi'aphicse Querimonia,
de illiteratis quibusdam typographis, prop-
ter quos in contemptum venit. Epitaphia
grseca et latina doctorum quorumdam ty-
pographorum., 1389, in-4o. — Réimpr. à
la fin de l'ouvr. de M. Renouard. Petit
poème de 158 vers, hexam. et pentam.,
précédé d'une Épître en prose.
XXIII. Epistola quâ ad multas multo-
rum amicorum respondet, de suie typogra-
phise statu, nominatimque de suo Thesauro
lingux grwcœ. In posteriore autem ejus
parte, quàm misera sit hoc tempore vete-
rum scriptorum conditio, in quorundaiu
typographortim prêta incidentium, exponit.
Index librorum qui ex officind ejusdem
Henr. Steph. hactemis prodierunt, 1569,
in-8o. — Cet écrit, moins l'Index, est re-
prod. dans les ouvr. d'Almeloveen et de
Maittaire sur la famille des Estienne et en
partie dans celui de M. Renouard.
XXIV. Remonstrance du prince de
Coudé au roy Charles IX, du 23 aoiist
1568. Avec la protestation et le récit du
meurtre perpétré en sa personne, le 13
mars 1569^ in-8o. — Literie Ludovici Bor-
bonii. principis Condœi, ad Carolum IX.
Testificatio causarum quœ eum arma su-
mere coègerunt. Brevis narratio cœdis
ejusdem principis et scripta in eundem
Epitaphia, in-8o. — Cet écrit, attribué à
Henri Estienne, paraît être sorti de ses
presses, au jugement de M. Renouard,
bien qu'il ne porte ni son nom ni sa mar-
que.
XXV. Epigrammata grœca selecta ex
Anthologie. Interpretata ad verbum, et
carminé, ab Henr. Stephano : qusedam et
ab aliis. Loci aliquot ab eodem annotatio-
nibus illustrati. Ejusdem interpretationes
centum et sex unius distichi, aliorum item
quorundam epigrammatum variée, 1570,
in-8o.
XXVI. 0H2A.ÏPO2 Tr; ïXk-c^i'./.xc. fXwcarc.
Thésaurus grsecse linguœ ab Henr. Steph.
constructus. In quo prseter alia plurima
quse primus prsestitit (paternœ in The-
sauro latino diligentise semulus) vocabula
in certas classes distribuit, multiplici deri-
vatorum série ad primogenia, tanquam ad
radiées undè pullulant, revocata.
Thésaurus lectori.
Nunc alii intrépide vestiglia nostra sequantur :
Me dnce plana via est qnas salebrosa fait.
Anno 1572 excudebat Henr. Stephanus,
5 vol. in-fol. Cum privilegio Cses. Majes-
tatis [1570], et Christianiss. Galliarum Ré-
gis [1561]. — Dédié à Maximilien II et à
ses académies de Prague et de Vienne ; à
Charles IX et à l'académie de Paris ; à
Elisabeth et ,à ses académies d'Oxford et
de Cambridge ; au prince palatin Frédéric
et à son académie de Heidelberg ; à l'élec-
teur Auguste de Saxe et à, ses académies
de Leipzig et de Wittemberg ; au mar-
grave Jean -George de Brandebourg et à
son académie de Francfort-sur-l'Oder.
Les trois premiers tomes sont seuls con-
sacrés au Lexique. Dans une Épître au
lecteur, Estienne déduit les raisons du plan
qu'il a suivi. Puis viennent les écrits de
quelques rhéteurs de laudibus litteraruni
grœcarum. — On trouve dans le Vl^e to-
me : 1° Appendix libellorum ad Thesau-
rum grxcse linguœ pertinentium ; — 2»
De grœcse linguœ dialectis, ex scriptis
Joannis Grammatici quœ -zyi-n/.à. fuerunt
inscripta ; — 3° Collectio vocum quœ pro
diversd significatione, accentum diversuni
accipiunt, petit vocabulaire attribué à Cy-
rille et qu'Estienne croit de Philoponus ;
— 4o Verborum quorumdam themata, quœ
magna ex parte vel sunt anomala vel poe-
tica, etc. ; — 5° Index divisé en 2 par-
ties ; la première allant jusqu'à la let-
tre H, colonne 229 à 1746, et la 2nie
commençant à la lettre P, colonne 1 à
208. Cet index a une grande impor-
tance dans l'ouvrage, non seulement parce
que les mots du Lexique disposés dans
un ordre philosophique, y sont réta-
blis dans leur ordre alphabétique, ce qui
facilite les recherches aux commençants,
mais aussi parce que l'auteur y a réuni
une foule de détails qu'il avait omis à des-
sein ou qui lui avaient échappé, ♦ qua?-
cumque enim vocabula in ipso opère vel
consulto prœterniissa fuerunt, vel me sub-
terfugerunt, ea suis locis (id est quos séries
alphabetica illis assignat) tibi exhibiturus
est. » — Le tome V, qui ne parut que
151
ESTIENNE
152
l'année suivante, contient : 1° Gloasaria
duo, è situ vetustatis eruta : ad utriusque
linguse cognitionem et locupletationem pe-
rutilia. Item, De atticse linguse seu dia-
lecti idiomatis Comment. Henr. Stephani.
U traque nunc primùm in publicum prode-
unt. An. 1573. Excud. H. Steph. Cum
privil. Cses. Majeslatis. — Dédiés l'un et
l'autre à Thomas Redinger. — Un second
titre porte : Lexicon latino-grsecum vêtus,
glossarii nomine inscriptum, ex quo multse
antiquse sermonis latini voces, hactenus
incognitse, qusedam etiam grœcœ cognos-
cuntur, colonne 1 à 666. — Dans ce
lexique, le mot latin est simplement
traduit par le mot grec, sans explication.
Après les Commentaires de Henri sur le
dialecte attique, suivent : 2° ses Remar-
ques in libr. Joannis Grammatici de Dia-
lectis ; — 3° De quibusdam vocabulis quse
apud Atticos vacant, etc. ; — 4» Appendix
ad aliorum scripta de Dialectis Atticis.
— Notre description de cet ouvrage dif-
fère en quelques points de celle qu'en
donne M. Renouard ; mais cela provient
sans doute de ce que tous les exemplaires
de l'édition princeps ne sont pas parfaite-
ment conformes. La disposition ingénieuse
et savante qu'Estienne avait adoptée en
classant les mots de son dictionnaire dans
l'ordre, pour ainsi dire, de leur généra-
tion, c'est-à-dire les dérivés et les com-
posés à la suite des mots simples ou pri-
mitifs, tanquàm rivi ad suos fontes, vel
stirpes ad suas radiées, cette savante dis-
position, disons-nous (plus philosophique
que celle adoptée par Dolet dans ses Com-
mentaires, et qui aurait pu cependant en
donner l'idée), contribua, avec le pi'ix élevé
de l'ouvrage, à susciter des contrefacteurs
qui, en mettant ce livre à la portée des
petites bourses et des commençants, nui-
sirent à son succès et ruinèrent le malheu-
reux éditeur. Un éhonté plagiaire, Jean
Scapula, que Henri avait employé à met-
tre son manuscrit au net et à en revoir les
épreuves, en fit un abrégé qu'il donna
comme son propre ouvrage, s' attribuant
même l'idée d'avoir groupé les dérivés
sous leurs radicaux. « La compilation
écourtée de Scapula, dit Renouard, eut
la fortune de beaucoup d'abrégés : bien
moins chère et en apparence d'usage plus
facile, elle se vendit, se réimprima pen-
dant que le Trésor restait dans le magasin
de son auteur... D'après les vices de cette
compilation, si bien signalés par Henri,
on peut vraiment s'étonner d'un succès si
réel et si continu. » Récemment encore il
en a été fait trois éditions différentes en
Angleterre avec des additions et change-
ments. Quant au Trésor, il paraît que
Henri n'en donna qu'une seule édition,
bien qu'en différents endroits de ses écrits,
il parle d'une deuxième ; il se borna à
réimprimer un certain nombre de feuilles,
équivalant, selon M. Didot, à environ la
moitié de tout le contenu du livre. Malgré
l'immense savoir de l'auteur, il était na-
turel qu'il y eût dans son livre des lacunes
et des erreurs. Plusieurs tentatives d'amé-
lioration ont été faites ; dans le siècle der-
nier, Daniel Scott fit paraître à Londres
2 vol. in-fol. de Supplément. Dans celui-
ci. l'honorable M. Didot a appelé à lui les
plus savants hellénistes de l'Europe pour
donner du chef d'œuvre d'Estienne une
édition supérieure à toutes celles qui ont
paru. Cette œuvre, que nous appellerons
patriotique, forme 8 vol. in-fol. parus de
1831 à 1865. Éclairé par l'expérience,
l'éditeur n'a pas cru devoir conserver la
disposition méthodique observée par Es-
tienne, il l'a intervertie en adoptant pour
le Lexique l'ordre alphabétique, qui est
d'un usage plus commode.
XXVil. Virtutum Encomia : sive Gno-
mx de virtutibus : ex poetis et philosophis
utriusque linguse grsecis versibus, adjectâ
interpretatione Henrici Stephani, 1573,
in-16.
XXVHI. Franco fordiense Emporium,
sive Francofordienses Nundinœ : quàm
varia mercium gênera in hoc emporio
prœstent, pagina septima indicabit, 1574,
prid. cal. mart., in-8o. — Recueil de
plusieurs morceaux en prose ou en
vers, dont les cinq premiers (1 en prose
et 4 en vers) appartiennent à Henri. Les
cinq autres, pris du grec ou du latin, rou-
lent sur l'éloge ou la condamnation de
l'ivresse. Le volume de 120 pag. se termine
par une Epître de Henri à Paul Melissus.
XXIX. Oratorum veterum Orationes,
JEschinis, Lysise, Andocidis, Issei, Dinar-
chi, Antiphontis, Lycui-gi, Lesbonactis,
Herodis (attici) , Demadis, Antisthenis,
Alcidamantis, Gorgise et aliorum : grsecè.
In harum editione quid ab Henr. Steph.
prœstituin sit, ex ejus prsefatione lector
i
153
ESTIENNE
154
intelliget. Cum interp. latinâ quarundam,
157S, in-fol. — La traduct. de la haran-
gue de Lysias De cœde Erasthothenis, est
due à Estienne.
XXX. Parodix morales H. Stephani in
Poetarum veterum latinorum Sententias
celebriores totidem versibus greecis ab eo
redditas. Centonum veterum et parodia-
rum utriusque linguse exempla , 157o ,
in-8o. — Nous nous en rapportons de
confiance à M. Renouard qui nous dit
que « ces imitations grecques de vers la-
tins anciens sont plutôt des tours de force
qu'un recueil de bons vers. » Henri les
composa à cheval, pour tromper les en-
nuis de la route, ad fallendum itineiHs tœ-
dium, en revenant de Vienne en Autriche,
à ce que suppose son biographe.
XXXI. Discours merveilleux de la vie,
actions et deportemens de Catherine de
Médicis, royne mère, auquel sont recitez
les moyens quelle a tenu pour usurper le
gouvernement du royaume de France, et
ruiner l'estat d'iceluy, 1575, in-8o de
164 pp. ; trad. en lat. sous le titre : Ca-
tharinie Medicese reginse matris, vitœ,
actorum et consiliorum quibus universum
regni Gallici statum turbare conata est,
stupenda eaque vera enarratio, 1575, in-8o
de 116 pp. ; ou sous celui-ci un peu mo-
difié : Legenda Sanctse Catharinse Medi-
cex, etc., eod. ann. , in-B» de 103 pp.
Selon Lenglet, l'édition latine serait
l'original. Les éditions se multiplièrent
rapidement. La 3™e^ annoncée comme
plus correcte, mieux disposée que la pre-
mière et la seconde, et augmentée de quel-
ques particularité z, parut en 1578, in-8o.
Les augmentations consistent en une pièce
de 24 vers intitulée : Sympathie de la vie
de Catherine et de Jézabel, avec l'antipa-
thie de leur mort, et Deux Lettres en-
voyées à la Royne-Mère, par un sien
serviteur [de Villemadou] après la mort
de Henri H. Il se peut que ces addi-
tions se trouvent déjà dans l'édition
de 1576, annoncée aussi comme aug-
mentée. — On attribue généralement cet
écrit à Henri Estienne, et au jugement de
M. Renouard, rien ne paraîtrait plus vrai-
semblable. « Le caustique auteur de
l'Apologie pour Hérodote était bien hom-
me, nous dit-il, à produire l'outrageux
pamphlet, dont, au reste, la grave et .sé-
vère histoire a confirmé, sinon approuvé.
presque toutes les rudes et souvent bruta-
les accusations. Un des plus sûrs garants
de la véracité de ce libelle pourrait être
Catherine elle-même qui, suivant ce qu'as-
surent plusieurs écrits contemporains, dit.
après s'être fait lire l'ouvrage, que si l'au-
teur l'avait consultée, il aurait pu en ra-
conter bien d'autres. Quelques-uns, conti-
nue le savant bibliographe, prétendent que
l'auteur est Théodore de Bèze, et non
Henri. Il est très possible que ces deux
hommes, qui avaient des rapports conti-
nuels de travaux et d'amitié, y aient mis
la main l'un et l'autre, mais ce ne sont
que des conjectures. > En effet, il nous
semble que les raisons que M. Renouard
apporte à l'appui de son opinion, ne sont
pas suffisantes. Nous préférerions nous en
rapporter au jugement de M. Sayous, dans
ses intéressantes Études sur les écrivains
français de la réformation ; si ses raisons
ne sont pas entièrement concluantes, elles-
sont au moins plus solides. Selon lui, si
on avait lu au delà des premières pages,
on aurait reconnu que rien ne rappelle
moins l'auteur de l'Apologie pour Héro-
dote que cet écrit, tout politique, et dans
lequel il n'est question que de la longue
liste des crimes publics de Catherine de
Médicis. « Se bornant au côté tragique de
l'histoire, l'écrivain n'insiste sur aucun
détail graveleux... Le Discours merveil-
leux lancé dans le public entre la mort de
Charles IX et le retour de Henri III à Pa-
ris était un premier acte du parti des Po-
litiques, qui réunissait, contre la reine et
Henri III, les nobles catholiques et pro-
testants autour du duc d'Alençon, encore
prisonnier de Catherine, ainsi que le roi
de Navarre. Le but de ce pamphlet est de
montrer Catherine visant tout le long de
sa vie à anéantir la noblesse française, et
la Saint-Barttiélemy elle-même n'ayant pas
d'autre portée. L'auteur ménage avec une
intention marquée les gentilshommes ca-
tholiques qu'on a vus les plus animés con-
tre les huguenots ; il lave même les Guises
du complot de la Saint-Barthélémy pour
en charger uniquement Catherine, repré-
sentée comme le patient et ambitieux as-
sassin de la noblesse de France... Au mi-
lieu des détails de l'accusation, on attire
habilement l'intérêt sur les princes pri-
sonniers, sur le duc d'Alençon, en parti-
culier, désigné comme le sauveur de la
155
ESTIENNE
156
I
patrie ; le roi de Navarre est à peine
nommé. » Mais qui pourrait assurer que
par politique Henri ne se fût pas placé à
ce point de vue ? Le plus fort argument,
selon nous, en faveur de l'opinion de
M. Sayous, est encore dans le ton et le
style de cet écrit. Pour ce qui est de Théo-
dore de Bèze, M. Sayous serait plus dis-
posé à le lui attribuer « si l'intérêt politi-
que n'y dominait à tout instant l'intérêt
ecclésiastique que le chef des églises réfor-
mées ne sacrifia jamais. » Pour nous, nous
ferons seulement remarquer qu'il y a entre
ce livre et le Réveille-Matin des François
(t. I, col. 843) une certaine conformité
d'idées qui semblerait déceler un seul et
même auteur.
XXXII. De latinitate falsà suspecta,
Expostulatio. De Plauti latinitate Disser-
tatio, et ad lectionem illius Progymnasma,
•1576, in-8o. — Dédicace à Jér. de Chas-
tillon, président au parlement de Lyon,
datée è Grieriand villa nostrâ, febr., 1576.
XXXIIL Pseudo-Cicero Dialogus. In
hoc non soliim de multis ad Ciceronis ser-
monem pertinentihus, sed etiam quem de-
lectum editionuni ejus habere et quam cau-
tionem in eo legendo debeat adhibere, lec-
tor monebitur, 1377, in-8o. — La grave
querelle des Cicéroniens n'était pas encore
apaisée. Quant à Henri, son admiration
pour le grand orateur laisse cependant
son jugement libre.
XXXIV. Nizoliodidmcalus, sive Moni-
tor Ciceronianorum Nizolianoriim. Dialo-
gus, 1578, in-8o, dédié à Hubert Languet.
François Estienne en donna la traduction
en 1581. — Xizolianus était auteur du
Thésaurus Ciceronianus qui devait initier
les adeptes à tous les secrets du maître.
Estienne, dans cet écrit, de même que
dans les deux précédents, se moque agréa-
blement de ces fanatiques de diction qui
ne jurent que par l'orateur romain et qui
sont loin de lui ressembler.
XXXV. Deux Dialogues du nouveau
langage françois italianizé, et autrement
desguizé, principalement entre les courti-
sans de ce temps : de plusieurs nouveautez
qui ont accompagné ceste nouveauté de lan-
gage ; de quelques courtisanismes moder-
nes, et de quelques singularitez courtisa-
nesques [1578], in-8o de 623 pp. — Cu-
rieuse satire où l'on trouve de très utiles
renseignements. Une foule d'expressions
que Henri condamne comme des singula-
rités courlisanesques, ont tellement pris
racine dans notre langue que l'on s'étonne
d'en devoir l'importation aux Italiens que
Catherine de Médicis avait attirés à sa
cour. Nous avons vu que ce livre avait
suscité à Estienne de fâcheux démêlés avec
le Consistoire et le Conseil de Genève.
XXXVI. Schediasmatum variorum id
est Observationum, Emendationum, Expo-
sitionum, Disquisitioniim, libri très : qui
sunt pensa succisivarum horarum Janua-
rii, Februarii, Martii, 1578, in-8o. — La
suite de ce recueil d'observations philolo-
giques parut en 1589 pour les trois mois
suivants; voy. no XLV.
XXXVII. Project du livre de la Précel-
lence du language françois. Paris, Mamert-
Patisson, 1579, in-8o de 327 pages. Épître
au roi Henri IH. — Première ébauche
d'un ouvrage qui n'a pas paru. Nous avons
dit, dans notre notice biographique, à
quelle occasion ce livre fut écrit. Le débat
est entre l'Italien et le Français. Comme
de raison, Estienne donne l'avantage à sa
langue maternelle, apportant à l'appui de
sa thèse une foule de bonnes raisons, sans
s'abstenir toujours, dans l'ardeur du com-
bat, de l'arme perfide du paradoxe. Selon
M. Sayous, cet écrit est, sous le rapport
du style, le chef-d'œuvre d'Estienne.
XXXVIII. Collatio Mosaïcarum et Ro-
manarum ante Justiniani imp. setatem
indè sumpta, dans son édition des Sources
du droit civil, 1580, in-8o.
XXXIX. Paralipomena grammaticarum
gr. linguœ institutionum. Item, Animad-
versiones in quasdam grammaticorum
grœc. traditiones, 1581, 13 oct., in-S».
XL. Hypomneses de gallicâ linguâ, pere-
grinis eam discentibus necessariœ ; quse-
dani verô ipsis Gallis multum profuturse.
Auctore Heur. Steph. qui et gallicam pa-
trissui grammaticen adjunxit. Cl. Mita-
lerii Epistola de vocabulis quse Judœi in
Galliam introduxeruut, 1382, in-8''.
XLI. Auli-Gellii Noctes Atticse, seu Vi-
giliœ Atticœ, quibus invigilatœ sunt, Henr.
Stephani Noctes aliquot Parisinœ, Parisiis,
15S5, in-8°. — Les Nuits parisiennes sont
au nombre de sept, toutes relatives à
Aulu-Gelle, plus une première Nuit ser-
vant d'introduction. Estienne en annon-
çait douze autres comme étant terminées,
mais elles n'ont point paru.
157
ESTIENNE
158
XLII. Ad Senecse lectionem Proodopœia,
in quâ et nonnulli ejus loci emendantur,
Ejusd. H. Steph. Epistolse ad Jac. Dale-
champium, partim Diorthotikœ quorun-
dam Senecse locorum, partim etiam Exe-
tastikse [Genève], 1586, in-8o.
XLIII. De criticis veter. grxcis et lati-
nis, eorumqiie variis apud poetas potissi-
mùm reprehensionibus, Dissertatio ; Pari-
siis, 1587, in-4o.
XLIV. Dialogus de benè instituendis
grsecx linguse studiis. Alius Dialogus de
parùm fidis grxcse linguse magistris, et de
cautione in illis legendis adhibendâ, 1587,
ia-4o.
XLV. Schediasmatum variorum libri
très, qui sunt pensa succisivarum hora-
rum Aprilis, Maii, Junii [Genève], 1589,
in-8o. — Ce journal philologique, qui de-
vait embrasser une année entière, n'a pas
été poursuivi.
XL VI. Dicsearchi Messenii Geographica
quœdam, sive de vitâ Grieciee. Ejusd. Des-
criptio Grsecise, versibus iambicis, ad
Theophrastum : grsecè, cum latin, inter-
pretatione atque annotationibus Henr.
Steph., et ejus Dialogo, qui inscribitur Di-
csearchi Sympractor, 1589, in-S» ; réimpr.
dans le t. XI des Antiq. grecq. de Grono-
vius. — La version lat. est de Henri,
ainsi qu'une partie des notes ; les autres
sont de Casaubon.
XLVII. Principum Monitrix Musa, sive
de Principatu benè instituendo et adminis-
trando Poenia. Autore Henr. Stephano.
Ejusd. Poematium, cujus versus interca-
laris Cavete vobis, principes. Ejusd. libel-
lus (Dialogus Philocelta; et Coronelli) ; et
libellus in gratiam PiHncipum scriptus, de
Aristotelicœ Ethices différentiel ab histo-
ricd et poeticd, ubi multi Aristotelis loci
vel emendantur, vel fideliùs redduntur,
Basilese, 1590, in-8o. — M. Renouard dé-
crit ainsi ce livre. « En tête du volume,
dit-il, est, en 124 vers, le Proëme ou pré-
face d'une œuvre de Henri Estienne, inti-
tulée : L'Ennemi mortel des Calomniateurs,
en vers françois. Cette oeuvre avait été
présentée par Estienne à Henri III et il en
est fait mention dans le poème latin. Je ne
vois pas qu'on l'ait jamais imprimée. Quoi-
que long, et paraissant indiquer tout le
contenu du volume, ce titre n'est cepen-
dant pas complet. Après les 2â4 pages de
Musa Monitrix, viennent, en 64 pages,
deux autres ouvrages en vers, faisant suite
à ce recueil de conseils versifiés. L'un,
Rex et Tyrannus, est un parallèle entre
ces deux sortes de maîtres ; le second
traite De principatu benè instituendo et
administrando , en vers hexamètres, à
Musa monitrice principum dictati. Après
soixante- trois distiques, tous suivis du
refrain Cavete vobis, principes, vient un
Dialogue Philoceltse et Coronelli [Stephani],
en 48 pages, non annoncé sur le titre et
servant de commentaires aux distiques. —
Henri, continue Renouard, était d'un sa-
voir immense, mais quelle différence de
son style avec le style élégant et correct,
on pourrait dire aimable, de Paul Manuce.
et souvent même celui d'Aide, fils de Ma-
nuce ! » Cette critique nous semble juste.
Le style de Henri Estienne est très inégal,
non par impuissance de faire mieux, mais
par défaut d'application. L'idée le préoc-
cupe toujours plus que la forme.
XLVIII. Ad M. Terentii Varr-onis As-
sertiones analogise sermonis latini, Appen-
dix H. Stephani. Item, Jul. Cses. Scaligeri
de eâdem disputatio doctissima. Loci Var-
ronis quamplurimi emendati [Genevse] ,
1591, in-8o.
XLIX. Epigrammata, au nombre de 31,
précéd. d'une longue préface, dans une
édit. De Martinalitiâ venatione, par le
prince palatin Frédéric IV, Heidelb., 1592,
in-4o de 32 pp.
L. Ad Augustiss. Csesarem Rodolphum
secundum et ad universos Sacri Rom. Imp.
ampliss. Ordines Ratisbonse conventum ha-
bentes, Oratio adversùs lucubrationem
Uberti Folietse de magnitudine et perpétua
in bellis felicitate Imperii Turcici. (Ejusd.
ad eosdem) Exhortatio ad expeditionem in
Turcas fortiter et constanter persequen-
dam, Francof., 1594, in-8o.
LI. Les Prémices, ou le premier livre
des Proverbes épigrammatisez, ou des Épi-
grammes proverbialisez, c'est-à-dire signez
et scellez par les proverbes françois ; aucuns
aussi par les grecs et latins, ou autres, pris
de quelcun des languages vulgaires ; rangez
en lieux communs [Genève], 1594, in-8o.
LU. Ex Memnone excerptœ historiée de
tyrannis Heraclese Ponticse. Ex Ctesid et
Agatharchide excerptse historise, omnia
cum recenti accessione, graocè et seorsim
latine, partim ex H. Stephani, partim ex
Laur. Rhodomanni iuterpretatione, etc.,
159
ESTIENNE
160
1594, in-8°. — La version latine forme
une partie séparée.
LUI. De J.-Lipsii Latinitate Palœstra
prima Henr. Stephani Parisiensis, nec Lip-
siomimi, nec Lipsiomomi, nec Lipsiocola-
cis, multàque minus Lipsiomastigis ; cum
ejusdem prœludio : Libertas vole sit latini-
tati, sed licentia nolo detur illi : hic multa
non vulgaria vulgl literatorum linguis de
latinitate illâ antiquariâ tantùm non di-
gladiantibiis apponuntur, Francof.. 1595,
in-8o. — Mauvaise satire contre un rival
en érudition. A propos du latin de Jusle-
Lipse, Estienne ne s'occupe guère, dans
ce pamphlet, que de la guerre à faire aux
Turcs. C'était une idée fixe, qui lui fit
perdre de vue le but de son livre.
LIV. Carmen de senatulo fœminarum,
magnum senatui virorum levamentum at-
que adjumentum allaturo, Argentorati,
Anton. Bertram., 1596, in-4o. — Nous
ignorons si Henri s'est inspiré, dans cette
pièce, de la comédie d'Aristophane, ou
comme M. Renouard le suppose, du Col-
loque d'Érasme, intit. Senatulus. Nous
n'avons pas été plus heureux que lui pour
nous la procurer.
La Croix du Maine, Draudius et l'auteur
du Catal. Bibl. Barberinse attribuent en-
core à Henri Estienne une foule d'ouvra-
ges. M. Renouard en reproduit, en partie,
la liste ; mais si l'on en retranche ceux
qui ne lui appartiennent pas, tout est in-
certitude pour le reste. Ce qui est plus
certain, c'est qu'il laissa une grande quan-
tité de manuscrits. Casaubon parle, entre
autres, dans une lettre à Dav. Hœschel,
de deux forts volumes écrits en grande
partie de la main de Henri, « duo sunt
grandia txavw; volumina magnam partem
manu tcù p-ajcaptrcu Henr. Stephani scripta.
Egi cum Paulo Stéphane fratre ut ea cu-
raret ad te perferenda, neque dubito fac-
turum. » Puis il ajoute : « Quantus ille
vir fuerit in literis, si nesciebam antè, po-
tui affatim discere ex lis quse reperta sunt
mihi in bibliothecâ xal cptÀc(AaÔE''aç xal ttc-
Xu[i.a6sta; propè incredibilia monumenta. »
Que sont devenues toutes ces richesses?
on l'ignore. M. Renouard termine sa sa-
vante notice, en reproduisant, d'après
Maittaire, une longue liste (4 pag. in-S")
d'ouvrages que, dans le cours de sa labo-
rieuse carrière, Henri s'était proposé de
mettre au jour ; ce que l'on voit par di-
vers passages de ses écrits. « Les projets
littéraires de Henri, nous dit le judicieux
bibliographe, furent innombrables ; la
[notre] liste n'en donne [encore] qu'une
indication bien imparfaite ; et la vie en-
tière de deux Henri, de deux hommes
d'une capacité égale à la sienne n'y eût
point suffi ; aussi en devait-il nécessaire-
ment rester un grand nombre sans exécu-
tion : et cette longue série de projets non
réalisés^ gardons-nous de la considérer
comme l'inutile forfanterie d'un esprit va-
niteux dont l'outre-cuidance s'imagine
pouvoir tout atteindre, tout exécuter.
Dans ses indications les plus vagues, il
nous a ouvert, jalonné plus d'une route^
et suggéré ou accéléré d'utiles travaux
auxquels, sans lui, on eût beaucoup moins
pensé. »
IV. Paul Estienne, le seul fils de Henri
qui ait été typographe, marcha sur les
traces de son père, mais à distance. Le gé-
nie des Estienne brillait encore en lui,
mais il était sur son déclin. Chose remar-
quable, un grand nombre de familles qui,
de père en fils, ont marqué dans l'histoire,
ne restèrent attachées au protestantisme
qu'aussi longtemps qu'un noble sang, vir-
tus animi, coula en elles, et qu'elles l'ont
abandonné, dès que ce sang s'est appauvri.
Il y a là un grand enseignement : c'est
que la liberté ne convient qu'aux âmes
d'élite. Les Estienne, eux aussi, subirent
cette loi. Paul Estienne naquit à Genève,
en janvier 1567. Lorsque son éducation
fut achevée, il visita les universités et se
mit en rapport, à l'exemple de son père,
avec divers savants. En 1587, il était à
Leyde. Juste-Lipse, dans une de ses let-
tres, en parle comme d'un jeune homme
d'un caractère aimable, mitis animi ado-
lescens. De retour à Genève, il se maria.
Dès lors, il prit part aux travaux typo-
graphiques de son père, restant souvent
chargé, pendant ses longues absences, de
la direction de l'établissement. Quoique
très jeune, il n'était pas au-dessous de
cette tâche. Ses connaissances philologi-
ques étaient solides ; mais, pas plus que
Henri, il n'avait le génie des aifaires. En
1597, il fut admis au Grand Conseil de
Genève. Après la mort de son père, qui
n'avait point fait de testament, il dut ache-
ter son imprimerie pour la somme de huit
cents écus ; mais sur la généreuse insis-
i
161
ESTIENNE
162
tance de Casaubon, et comme un hommage
rendu à la mémoire du défunt^ ses cohéri-
tiers lui abandonnèrent, avant tout par-
tage, les manuscrits qui se trouvaient dans
sa bibliothèque. 11 en profita pour la pu-
blication de plusieurs bonnes éditions. Son
repos ne tarda pas à être troublé par une
fâcheuse alîaire. A la suite de la tentative
avortée du duc de Savoie, appelée l'Esca-
lade, Esfienne fut accusé d'avoir empêché
un paysan du Chablais de venir témoigner
dans le procès, pour cause de trahison,
intenté au syndic Blondel. Jeté en prison,
le 13 sept. 1605, il en sortit, le 23 octobre,
« moyennant submission et promesse de
se représenter toutes et quantes fois [il en
seroit requis], et de n'absenter la ville sans
congé de Messieurs du Petit Conseil. » En
même temps, on le suspendit de sa charge
de conseiller. Soit que sa conscience l'eût
accusé, soit qu'il ait craint que l'efïerves-
cence populaire n'influençât la justice.
Estienne eut la faiblesse de manquer à sa
parole ; il s'enfuit secrètement de Genève.
Dans une requête à Messieurs du Conseil,
sous la date de janvier 1608, pour obtenir
un sauf-conduit afin de pouvoir régler ses
affaires, il leur marque qu'il a pris la ré-
solution de se retirer à Paris vers son
beau-frère [Casaubon] « pour y vivre en
liberté de conscience et en l'exercice de la
religion que Dieu lui a faict la ^râce de
sucer avec les mamelles en leur Eglise, et
là chercher les moyens d'entretenir soi et
ses enfans leurs citoyens sans scandale,
desplaisir ou ombrage de ses concitoyens. »
Il ne reparut dans sa ville natale qu'en
1620 et pour peu de temps, avec un sauf-
conduit du Conseil, afin de retirer les ma-
trices grecques, emportées à Genève par
son aïeul Robert. Cependant son imprime-
rie ne cessa de marcher, à son nom, jus-
qu'en 1626, mais en chômant souvent pen-
dant des années entières. Renouard ne
cite que 27 ouvrages sortis de ses presses.
Avec assez de savoir pour se faire un
beau nom dans la typographie et les let-
tres, Paul Estienne manqua de cette acti-
vité qui, chez son père, fut quelquefois
portée à l'excès. Ayant fort bien com-
mencé, il produisit peu, laissa languir son
imprimerie et, par conséquent aussi, ses
affaires commerciales ; enfin il resta en ar-
rière de ce que l'on pouvait attendre du fils
de Henri Estienne. Sa femme, Marie Rou-
phe, appelée par d'autres Catherine de Sarme,
lui donna de nombreux enfants, dont nous
reproduisons les noms avec la date de leur
inscription au registre des baptêmes : 1°
Abigail, 18 déc. lo89, Henri Estienne
parrain ; — 2° Antoine, 28 juin lo92 ;
— 3o IsAAC, 22 mai 1394, Isaac Casaubon
parrain ; — 4° Lucrèce, 29 sept. 1598 ;
— 5° Aimé, 1er sept. 1600 : — 6» Marie,
20 déc. 1601 ; — 7° Joseph, 23 sept. 1603 ;
— 8o RuTH, 8 mars 1605; — Catherine.
Elle n'est pas nommée par MM. Haag,
mais quelques actes notariés ' obligent à
l'inscrire.
V. Antoine et Joseph rentrèrent tous
deux dans l'église catholique, et selon toute
probabilité, ils y rentrèrent du consen-
tement de leurs parents, mais non sans
résistance et désespoir de ceux-ci. Nous
voyons dans une lettre de Paul aux pas-
teurs de Genève, à la date du 18 nov.
1616, qu'il met la conversion de ses en-
fants sur la conscience de ses persécu-
teurs : « J'appelle donc à Dieu contre ces
gents là du sang de l'âme de mon enfant
quem pontificii in suas partes traxerunt,
auquel pour l'estroict de mes affaires n'ay
peu donner remède, les moyens m'ont
esté levez de l'entretenir en vos escholes ;
et mon second regret encore est de me
voir eu semblable dilTicultés pour les estu-
des de mon autre fils, lequel j'ay toujours
sauhaicté d'instruire en la ville à laquelle
j'ay tout voué : de quoy je semble aujour-
d'hui estre forclos par la force qui me
veut faire perdre mon bien, qui est aussi
celuy de mes créanciers avec lesquels se-
lon la forme des susdictes procédures je
suis du tout empesché de traicfer. »
Antoine acheva à Paris, sous les yeux
de son père, son éducation commencée à
* Du 19 mai 1653 Jean fils d'Abraham Ber-
ger orlogeur à Genève et sa femme Catherine
fille de feu noble Paul Estienne procédante par
l'advis et conseil de Sp. Pierre Colinet ministre
à Morges, confesse avoir reçu de noble J.-Fr.
Godard Seign' conseiller de Lausanne 20 pis-
tolles d'or sur ce qui peut appartenir à la dite
Estienne en l'hoirie de sa sœur Abigahy Estienne
sa sœur et (belle)-fille du d. nob. Godard (L. Pas-
teur, XVII 113). — Du 23 sept. 1665 Catherine
fille de feu sieur Paul Estienne imprimeur et
veuve du sieur Jean Berger maistre orlogeur
confesse avoir emprunté 200 flor. pour reparer
sa maison sise à Virey laq. est tombée en partie et
ruinée (Id. XLIH, 92).
VI. 6
163
ESTIENNE
164
Lyon. Après avoir fait abjuration entre les
mains du cardinal du Perron, il obtint la
charge d'huissier de l'assemblée du Clergé,
avec une pension de 500 livres, pension
qui lui fut conservée lorsqu'en 1635, il
perdit cette place ou y renonça. Son père
le seconda sans doute dans la fondation
de son établisssement typographique à Pa-
ris. Ses premières impressions remontent
à 1613 ; la dernière est de 1664. Dès 1615,
il prend le titre d'imprimeur du roi. Quant
à Joseph, il fut nommé, par lettres-paten-
tes du 15 juin 1629, seul imprimeur et li-
braire du roi à La Rochelle. Ce n'était
sans doute pas sans motif que l'on choi-
sissait cette ville, qui venait de tomber au
pouvoir de Richelieu, pour y envoyer un
petit-fils de Henri Estienne, lavé et nettoyé
du péché de ses pères. Mais sa destinée
n'était pas de servir d'appeau ; il mourut
de la peste peu de semaines après son ar-
rivée.
On ne doit à Paul Estienne, comme écri-
vain, que quelques essais de poésie latine.
I. Pauli Stephani Versiones epigramma-
tum grœcorum Anthologise latinis versibus.
Ejusdem Juvenilia, Geuevae etLugd., apud
Franc. Le Preux, 1593, in-S». Dédiés à
son père Henri. — Renouard nous ap-
prend que dans le catalogue des livres ap-
portés aux foires de Francfort pendant le
cours du XVIme siècle (Francfort, 1602,
in-4o), à la suite de ces Juvenilia, se trouve
cité : Meditationes peculiares, sive Fidei
labores, ibid., 1593, in-S», qu'il suppose
être un appendice à ce volume de poésies.
H. Votum pro felici itinere Mauritii,
landgravi Hassise, 1602, in-4o. — Petite
pièce de vers latins.
Nous citerons encore ÏEpicède (41 hexa-
mètres), si plein de tendres regrets, qu'il
composa sur la mort de son père, et
l'Adieu qu'il adressa à la Compagnie des
pasteurs de Genève post festum Paschatis
anni 1607 [37 hexam.] ; en voici un pas-
sage :
Vo8 ô nanqnamne videbo ?
NuUa dies, nulla est quee non \08 hora reducat.
Extiemumne vale pleno singultibus oro
Ergo feram ? magno jam mens mea fluctuât sestu.
Totus eo in lacrymas, et me nihil acriùs urit
Quàm comitem vestris jam non adjungere sacris
Ut licait quoiidam. Sed mens mea peificit absens
Qaod nequeo.
II. François Estienne, second du nom,
fils de Robert 1er, et frère puîné de Henri H,
naquit à Paris vers 1540. Les Lettres de
rémission du roi Henri H, dont nous avons
parlé dans notre notice sur Robert, nous
fournissent quelques renseignements sur
sa première éducation. « Environ l'an mil
cinq cens quarante -neuf, y lisons-nous,
ledit François, lors aagé de six ans seulle-
ment [un peu plus haut, il est dit âgé de
12 ans, à la date d'août lo52J fut emmené
par un marchant de la ville de Strasbourg
pour lui servir et aprendre, tant au faict
de la marchandise, estude, que en la con-
gnoissance de la langue germanique, le-
quel marchant le meist en pension chez
ung nommé Theobaldus, demourant en
ladicte ville de Strasbourg, homme de sça-
voir pour instituer jeunes enfans. » En-
viron quatre ans après [nous renonçons à
éclaircir ces dates], il fut retiré de Stras-
bourg et conduit à Lausanne « où il fut
mys en pension avec [chezj ung nommé
de Bellenove, lequel l'instituoit en gram-
maire, en la langue du pais. » Ses deux
frères Robert et Charles l'y avaient pré-
cédé ; Robert avait été placé chez un
nommé Rabicus [Ribbitus], « lequel l'ins-
titua en hébrieu et l'envoya au coUeige, »
et Charles chez « ung précepteur qui l'in-
stituoit ez lectres grecques. » Lorsque leur
père se fut retiré à Genève, il les fit venir
auprès de lui, où il les occupa « tous en
divers actes et ministères, selon leur ca-
pacité et congnoissance qu'ils po voient
avoir de son estât et de ce qui en dé-
pend. » Nous lisons, en effet, dans le tes-
tament du père (1559) : & ordonne icelui
testateur que ledict François se contente
d'icelle somme [2000 1. t.] heu égard aux
grandz despens que ledict testateur a faict
pour l'entretenir aux estudes et es lieux où
il ademouré hors sa maison. Et neantmoingz
afin que l'on puisse cognoistre quel deb-
voir fera ledict François de s'entretenir et
demourer en ceste église et cité tant qu'il
plaira à Dieu maintenir la saincte réfor-
mation d'icelle telle qu'il a pieu à Dieu y
establir selon son sainct Evangile, ledict
testateur veult et ordonne que ladicte
somme demoure entre les mains dudict
Henry en baillant les profictz d'icelle cha-
cun an audict François pour l'entretenir
jusques à ce qu'il soit venu en aage de
vingt-cinq ans et que l'on cognoisse par sa
vie et conversation et qu'il ayt apparence
I
165
ESTIENNE
166
en l'église, par le tesmoignage des specta-
bles ministres d'icelle, qu'il ha vouloir de
continuer et suyvre et se maintenir en la-
dicte réformation. Et s'il faict le contraire
et se débauche ou retire de ladicte réfor-
mation, ledict testateur veult et ordonne
qu'il soit privé entièrement de ladicte
somme et qu'elle demoure audict Henry. »
On voit que les huguenots zélés n'avaient
pas scrupule de faire, dans leur particu-
lier, ce qu'ils reprochaient à leurs persé-
cuteurs. Ils ne comprenaient pas que,
comme toute autre autorité, politique ou
religieuse, la puissance paternelle, s'arrête
là où commencent les droits souverains de
la conscience. François Estienne suivit
aussi la carrière illustrée par son père.
Dès 1562, nous le voyons à la tête d'une
imprimerie à Genève. Sa première publi-
cation fut un recueil de sermons de Cal-
vin, et sa dernière, parue en 1582, les
OEuvres de Plutarque, de la trad. d'Amyot.
Pendant cette période de 20 années, seize
publications seulement, portant son nom,
sortirent de ses presses. On lui a attribué
plusieurs ouvrages ; mais un seul est de
lui, c'est la traduction en français du cé-
lèbre écrit d'Hubert Languet Vindiciae
contra tyrannos, qu'il publia sous ce titre :
De la puissance légitime du prince sur le
peuple, et du peuple sur le prince. Traité
très utile et digne de lecture en ce temps,
escrit en latin par Estienne Junius Bru-
tus, et nouvellement traduit en français
(anonyme), 1581, in-8o. Quant au Traicté
des dances et à la Remonstrance charita-
ble, ces deux productions appartiennent
au minime Antoine-Etienne [noms pris en
entrant en religion] qui n'a rien de com-
mun avec la famille de nos Estienne.
François Estienne se maria, dit-on, deux
fois. Sa première femme, Blanche de Cor-
guilleray, iille de ce seigneur du Pont ^ qui
eut maille à partir avec Durand de Ville-
gagnon (V, col. 973), et de Marguerite de
Machault. 11 l'épousa à Genève, le 13 juill.
1563, et elle lui donna deux fils : Samuel,
baptisé le 4 avril 1563, et Daniel, le 13
mars 1567 ^. Si l'on doit en croire La Caille,
' Philippe de CorguiUeray s' du Pont avait
laissé trois enfants : 1" d^'" Aymé, 2° Hector,
3" Blancbe. Après sa mort, ses deux aînés ren-
trèrent dans leur patrie, l'Orléanais. Voy. la note
suivante.
^ En 1582, il ne lui restait que Samuel et une
François serait allé se fixer en Normandie,
après 1582, et y aurait épousé, en secondes
noces, Marguerite Cave dont il aurait eu
plusieurs enfants : Gervais, libraire à Pa-
ris vers 1616, qui épousa, le 24 oct. 1618,
Denise Pailleaux, dont il eut Marie Es-
tienne, née lé 2 nov. 1619 ; — 2° Adrien,
libraire également né à Paris en 1616, qui
épousa, le 10 juillet 1617, Marie Chastel-
lain, dont il eut trois enfants : Pierre, né
le 21 août 1618; Adrienne, née le 16 déc.
1626, et Jérosme, le 10 sept. 1630, reçu
libraire à Paris, le 29 nov. 1657 ; — 3»
Adrienne, mariée, le 4 févr. 1635, au U-
braire de Paris Jacques Palfart.
Th. Janson ab Almeloveen, De vitis Stephano-
rum, Amsterd., 1683. — Idem, Vie de Casaubon
et lettres de celui-ci (n" 12, 15, 68, 163, 176, 185,
186, 194, 1047 dans l'édit. de 1709 in-fol ) —
Maiitaire, Stephanorum hùtoria, 1709. — Nice-
ron, Méin. sur les hommes illustres, t. 36. —
Prosp. Marchand, Dict. hist., 1758, in-fol. — Se-
nebier, Hist. litt. de Oenève, 1786. — Renouard,
Annales des Estienne, 1843. — Feugère, édit. du
Traité d'H. Estienne sur la Conformité du langage
français avec le grec, 1853. — Sayous, Les Écri-
vains français de la Réformation, 1854. — Gaul-
lieur, La Typog. genevoise, 1855. — ■ A. Firmin
Didot, Biographie générale, 1872. — A. Bernus,
Encyclopédie des sciences relig., 1878.
3. ESTIENNE (d') vieille famille noble de
Provence. On a un acte enregistré au par-
lem. d'Aix, 21 mai 1534, dans un procès
entre « Esperit Estienne escuier, seigr de
Venelles, Antoine et Jehan Estienne ses
frères d'une part, et dam'ie Magdallaine
Chaussegrosse de Lambesc de l'autre »
(Bibl. nat. mss. pièces orig., t. 1079,
doss. 24865, n» 2). Honoré d' Estienne de
Chaussegros, marquis de Lioux [Ilaag, V
40], lils de Jean d'Estienne de Chausse-
gros et de Blanche de Gênas, fut élevé par
sa mère dans la religion protestante. En-
voyé de bonne heure en Hollande pour y
apprendre le métier des armes sous le
prince d'Orange, il rendit de grands ser-
vices à la république des Provinces-Unies.
fille nommée Denise. Le 18 juin de cette année,
il vendit â J,-Ant. Sarrasin, D' médecin à Genève,
pour 450 écus d'or, son domaine de Bossy (terre
de Gex) , dont un tiers était le bien de Blanche
sa défunte femme et dont les deux autres tiers lui
avaient été vendus en 1578 par Aymé de Cor-
guiUeray suivant acte passé au bailliage d'Orléans,
et par Hector de Corg. suivant acte passé en la
prévôté de llontargis (J. Jovenon, net. à Genève,
V, 214).
167
ESTIENNE
ESTIGNOL
168
De retour en France, il fut nommé colonel
du régiment de Piémont. 11 avait épousé,
en 1624, Marguerite de Cambis, et il mou-
rut après 1657. Son fils unique, Cosme,
marquis de Lioux, fut créé lieutenant de
cavalerie par brevet du 14 déc. 1630. Trois
ans plus tard, il épousa Lucrèce de Corio-
lis, fille d'un président à mortier au par-
lement de Provence et, par conséquent,
catholique. Il en eut Honoré qui fut élevé
dans la religion romaine. — Deux autres
branches de cette famille, celles de Mimet
et de Clelles, professèrent également la
religion réformée. Le chef de la première
se convertit, à la Révocation, et mourut en
1697, laissant trois filles qui furent enle-
vées à leur mère, huguenote zélée, et en-
fermées dans un couvent d'Aix (M 668).
Le chef de la seconde était en 1670 Char-
les-Gaspard d'Estienne. En l'absence de
son ministre Annet, le seigneur de Clelles
invita Jacques Borel, ministre de Mens, et
Jean Latelle, ministre de Tréminis, ix ve-
nir prêcher dans son château où s'assem-
blait une église assez considérable. Sous
prétexte qu'ils avaient contrevenu à la
Déclaration qui défendait de prêcher dans
les annexes, les deux ministres furent mis
en accusation, mais le parlement de Gre-
noble les renvoya de la plainte (Tt 253).
4. ESTIENNE (George d'), bourgeois de
Castres en 1575, procureur à la chambre
de l'Édit en 1602, trésorier de la maison
commune en 1611. — D'Estienne, famille
noble de Montpellier divisée au commen-
cement du XVIIrae siècle en trois branches,
les d'Estienne de Carlincas, d'Estienne de
Pradilles et d'Estienne d'Améric. Un Anié-
ric d'Estienne d'Améric était conseiller
au présidial en 1604, conseiller de la ville
en 1617 et premier consul pendant le siège
de 1622 {Bull. XII, 202). Nous avons vu
déjà (IV, col. 219) un capitaine Carlincas
en 1586 ; un autre était consul en 1611 et
capitaine en 1622, à Montpellier. C'est le
même probablement qui a laissé un jour-
nal autographe sur les faits qui eurent
heu dans cette ville du ler janv. 1628 au
13 juin. 1629 (Bibl. nat., mss. lat.,
no 10001). Jacques d'Estienne, s"" de Car-
lencas, était des grands mousquetaires de
l'Électeur de Brandebourg en 1700. Talle-
mant des Rèaux cite un Carlencas, « lan-
guedocien, qui a fait de si jolies épigram-
mes » (VII, 524) et qui mourut, dit-il.
capitaine en Hollande. — Quatre frères et
sœurs Estienne de Mornac, François, Da-
niel, Marie et Judith, étant réfugiés hors
du royaume pour cause de religion, leurs
biens sont donnés à leur frère Jean Es-
tienne, capitaine de brûlot ', 1688 (E 3374).
5. ETIENNE (Daniel), dit La Montagne
[Haag, V 42], mort à Cadenet, le 10 avril
1749. Le curé ayant refusé de l'enterrer,
quelques protestants enlevèrent le cadavre
pendant la nuit et allèrent le déposer dans-
une fosse qu'ils avaient creusée au milieu
des champs. Mais ils avaient été épiés par
le chirurgien du lieu qui, à la tête de la
populace ameutée, courut exhumer le ca-
davre. On lui attache une corde au cou,
raconte le Patriote français et impartial,
et on le traîne ainsi au son d'un tambou-
rin et d'un flageolet par tout le village.
Dans chaque station que ces furieux fai-
saient, ils frappaient le cadavre à coups
de bâton, en l'apostrophant ainsi : Ce
coup est pour telle assemblée où tu as été ;
celui-ci est pour celle-là. Ah ! pauvre
Montagne, tu n'iras plus au prêche à Lour-
marin 1 Après cette manœuvre, ils atta-
chent le cadavre par les pieds^ le suspen-
dent dans un lieu élevé, lui ouvrent la
poitrine, arrachent le cœur, le foie et les
entrailles qu'ils fixent au bout de bâtons
et promènent ces trophées dans les rues
en criant à gorge déployée : Qui veut
acheter de la fraichaille ? Fatigués de ce
jeu de cannibales, ils finissent par couper
le cadavre en quatre quartiers et le portent
chez le chirurgien. Le magistrat ne put
s'empêcher de verbaliser ; mais personne
ne fut puni.
ESTIGNOL ; . En cette année (1570)
de Estignol greffier de la maison de ville
à Bordeaux et commis du clerc en icelle,
est osté de sa charge parcequ'il estoit de la
religion prétendue réformée » (Gaufreteau,
Chron. bordeloise; I, 156). — Estienv7-ot
(François), pasteur du désert en Sain-
tonge, vers 1773. — Estiineur, famille fu-
gitive de Rouen à l'époque de la Révoca-
tion. — La d'ie d'Estiot, fugitive de Caen,
id. — La comtesse d'Estival, nièce de M^e-
d'Esply d'Heucourt, convertie, à la Révo-
cation. — La femme de Pierre Estivak
1 Quittance de 150 liv. pour trois mois de
table, délivrée le 25 nov. 1672 par Jean Estienne,
commandant le bruUot le De Guise (Bibl. nat.,
pièces orig., t. 1079, dossier 24857, n» 22).
n
169
ESTIGNOL — ESTREES
170
■ou Estivallet, et ses 2 enfants, assistés
d'un viatique à Genève, 1709 ; Pierre Es-
tivals, à son tour, allant en Allemagne, id.
à Lausanne, 1711. — Jean Estive, natura-
lisé anglais (AgrmD; I, 38), en mars 1682.
ESTOARD ou ASTOARD (Jean d) sei-
gneur de Cheminades en Gévaudan [Haag,
V 41], prit les armes pour la cause pro-
testante lorsque la première guerre civile
éclata, et fut nommé commandant du bourg
de Bédouin, en 1S63, par Gaspard Pape,
seigneur de Saint-Auban, gouverneur du
Comtat Venaissin et de la principauté
d'Orange. Estoard avait épousé, en 1550,
Madelaine Geoffroy. Il en eut Jacques,
«ieur de Cheminades, marié en 1585, avec
Hélène de Villèles, qui lui donna Gabriel,
lequel alla s'établir à Montbrun en Dau-
phiné, où il prit pour femme, en 1633,
Louise Courtois, fille de Jean Courtois et
d'Anne d'Espierre. De ce mariage naqui-
rent deux enfants, une fdle nommée Fran-
çoise, qui épousa Charles Artaud de Mon-
tauban, et un fils, du nom de René, qui
transporta sondomicile à Saulten Provence,
€t épousa, en 1670, Marie de Grandis de
Carpentras. Peut-être avait- il déjà abjuré à
cette époque.
ESTOT (Jean), orfèvre de Milhau en
Rouergue, fugitif de la St-Barthélemy reçu
habitant de Genève, 12 septemb. 1572.
Espérance Estoc, veuve Richard, « du
Languedoc, » assistée à Lausanne, avril
1718. — David Estoi, pasteur à Surinam,
de nov. 1712 à 1731. — Estoille, ancien
de l'église d'Annonay, 1664-75.— Laurent
Estoubie, de Mérindol, assisté à Lausanne,
allant dans le Palatinat, 1733. — Estou-
neau, maître d'hôtel du roi de Navarre
{Mém. d'Aubigné). — Estourneau, famille
du bourg d'Escoyeux près Saintes, 1652 ;
(Joseph), de Matha en Xaintonge, tailleur,
assisté à Londres avec sa femme et 3 enf.,
1705. — René L' Estourneau de Beaumor-
tier, prêtre des Carmélites de Poitiers, de-
mande aux Ètats-généraux de Hollande, 3
août 1700, un secours pour se rendre à
Londres ; il obtient 4 flor. par semaine. —
Estoupignan, capitaine dans le Castrais,
1568-73 {Mém. de Gâches). — Pierre £s<ra,
de Bourdeaux en Dauphiné, et sa femme,
assistés à Lausanne, 1703. — Estrade ou
Lestrade, branche de la maison de Monta-
lembert , (Élie), condamné à Bordeaux en
1569 (ci-dessus I, col. 655) ; (René), sieur
d'Estrades, serviteur du roi de Navarre,
Henri IV; Louis, marquis d'Estrades, of-
ficier de cavalerie au service de Hollande,
1668; — Mme de Lestrade, détenue à l'ab-
baye de Fervaques où elle paraît avoir ab-
juré, 1688 ; l'Intendant d'Amiens, Chauve-
lin, propose de la renvoyer à son mari en
Quercy, à condition que celui-ci soit con-
verti (Tt, Tourlet). — Jean Estran, de
Saillans en Dauphiné, assisté à Genève,
1683 ; Catherine Estran, « provençale, nou-
vellement sortie de France, fait répa-
ration avec ses deux fils et sa fille, » à
Lausanne, juill. 1697. — Mathieu Este-
ran, de Crest, assisté à Genève, 1701 ;
(Jean), de Dieu-le-fit, id. 1707. — La veuve
Estre, d'Orpière en Dauphiné, id. 1710.
ESTRÉES. Estrades dans le midi, Es-
trées dans le nord, est un nom assez ré-
pandu , car il désigne un lieu situé sur le
bord d'une grande route pavée, strata, la
voie romaine. Aussi a-t-on signalé des fa-
milles d'Estrées dans le Maine, la Tou-
raine, le Berry, la Bresse ; mais la plus
importante est celle dont le berceau fut le
village d'Estrées-Saint-Denys en Picardie
placé à cheval sur la route de Flandre et à
laquelle appartenait Raoul d'Estrées, ma-
réchal de France au temps du roi Saint-
Louis, représenté dans la salle des Croisa-
des au palais de Versailles par son écusson
portant = d'azur au quintefeuille d'argent
entouré d'une orle de 8 merlettes de
même '.
Les d'Estrées picards du XVI^e siècle
avaient pour Armes = un fretté d'argent
et de sable au chef chargé de 3 merlettes.
L'un de ceux qui les représentaient à cette
époque fut un ami de la Réforme, Jean
d'Estrées seigneur de Valieu et, par achat,
de Cœuvres, baron de Doden ville en Bou-
lonois et par suite premier baron et séné-
chal de cette province, fils d' Antoine
d'Estrées et de Jeanne de La Gauchie. Né
vers 1486, il fut élevé page de la reine
Anne de Bretagne, et entra, plus tard,
comme gendarme dans la compagnie du
comte de Vendôme. Il fit toutes les guer-
res de François ler et de son fils, et donna
en toute occasion des preuves d'une écla-
tante bravoure. Nommé, en 1526, capitaine
' Ces anciens d'Estrées étaient alliés du poète
et bailli de Vermanlois, Phil. de Beaumanoir.
Voy. ce qui en est dit dans Phil. de Rémi, sire
de Beaum. (in-S", Techener, 1869), p. 74 et suiv.
171
ESTRÉES
172
des Albanais ; en 1S45, capitaine des gar-
des du Dauphin ; nommé grand maître et
capitaine général de Tartillerie, le 9 juill.
1550, il fut adjoint, cette même année, à
Villebon, Passy et Sénarpont, gouverneur
du Boulonois, pour traiter avec les commis-
saires anglais de la délimitation des fron-
tières. Créé en 1556, chevalier de l'ordre
du roi ; en 1557, capitaine de deux aisei-
gnes d'infanterie attachées à l'artillerie,
puis capitaine de 50 lances, il rendit les
plus grands services au siège de Calais, et
reçut comme récompense, l'année suivante,
le brevet de grand maître de l'artillerie.
Allié au roi de Navarre et au prince de
Condé par son mariage avec Catherine de
Bourbon, fille aînée de Jacques de Bour-
bon bâtard de Vendôme, Jean d'Estrées,
qui avait en outre embrassé avec ardeur
les doctrines nouvelles et qui, le premier
de tous les gentilshommes de la Picardie,
avait établi un prêche dans son château de
Cœuvres, avait, à ce quïl semble, sa
place marquée dans l'armée de Cotidé aux
côtés de Coligmj ; mais il poussait plus
loin encore que l'amiral, le culte de la
royauté ; aussi dès que les triumvirs se fu-
rent rendus maîtres de la personne de Char-
les IX, sa loyauté imposant silence à la
voix de l'amitié et de la religion, il n'hé-
sita pas (voy. de Thou) à accepter de la reine
mère et des Guise la lieutenance-générale
d'Orléans avec la mission spéciale d'empê-
cher Condé de s'en emparer. Par la rapi-
dité de sa course le prince enleva la ville
{Voy. t. II, col. 1046) ; mais d'Estrées
prit une éclatante revanche au siège de
Rouen où il commanda l'artillerie de l'armée
des triumvirs. Il est à supposer que les sé-
ductions et les promesses de toute espèce
furent employées par Catherine de Médicis
pour le détacher complètement du parti de
la Religion, mais il y resta fidèle. On con-
serve aux archives de Genève (Portef. his-
toriques, no 1775) une lettre datée du mois
d'octobre 1564, dans laquelle il demande
pour ministre, aux Conseils de Genève,
Jean HelUn, natif de Picardie :
J'ay commencé a dresser une esglise à
Cœuvres et faict faire exercice en icelle, les
jours de dimanche et de jeudy. Mais d'aul-
tant que pour continuer et parachever une
telle entreprise il m'est besoing avoir ung
mynistre ordinairement, je vous ay depes-
ché ce porteur expi-ès, ayant recours a voz
seigneuries pour vous prier, comme je fais
de bon cœur, me faire ceste faveur de
m'accorder M. Helyn, l'ung des ministres
en voz terres, lequel j'ay entendu estre de
présent en ces païs, avec l'ayde duquel Dieu
nous fera la grâce que le commencement
aui*a bonne fin.
Cette demande, appuyée auprès des Ge-
nevois par le prince de Condé (oct. 1564,
portef. 1712) et par Hellin lui-même (13 déc.
1564, portef. 1745) aboutit à la satisfaction
du seigneur de Cœuvres. Jean Hellin exer-
çait encore les fonctions pastorales auprès de
lui en 1567 comme on le voit dans un
écrit (lu temps qui dépeint en même temps
la situation double et peu estimée ou d'Es-
trées s'était placé. Nous voulons parler du
récit fait par Nicolas Lespaulart, prieur de
l'abbaye de S'-Crespin et curé de Cœuvres,
au sujet de l'occupation du Soissonnais en
1568 par un corps de soldats huguenots.
Je demanday [dit-il] à quelques-uns [de
ceux-ci] si M. Destrées estoit encore a Se-
dan avec Mg'' duc de BouUon. Ils me res-
pondirent qu'il estoit allé à Jametz, arrière
des coups. Ung aultre dit qu'il estoit ung
poltron de faire la canne [le plongeon,
comme les canards] a l'heure qu'il conve-
noit défendre l'Evangile. Je respondis qu'il
avoit faict prudentement et que luy estant
jà aagé de plus de iiii^^ ans et ne pouvant
plus porter les armes ni la fatigue de la
guerre, il ne s'en vouloit mesler ne pour
l'ung ne pour l'autre ; Et que ci après on
ne luy pouri'oit reprocher d'avoir porté les
armes contre le Roy'...
Il paraît que Hellin fut remplacé par Joa-
chim du Moulin sur la fin de l'année 1570 ;
mais au bout de 2 ans environ, celui-ci fut
brutalement expulsé. « Mon père (au mo-
ment de la Si-Barlhélemy, dit Pierre du
Moulin, fils de Joachim, dans son Diaire)
estoit à Cœuvres et avoit la fièvre quarte
et estoit sans argent. Ma mère et tous leurs
enfans estoyent malades. M. d'Estrées
changea de religion et chassa mon père de
Cœuvres au lieu de le secourir. En cette
nécessité, il cacha ses enfans en la maison
d'une femme nommée Ruffine, de contraire
1 Copie dn mss de Lespaulart, à la Biblioth.
nat. mss fr. Coll. dom Grenier, t. 35. Ce mss a
été publié par la Soc. histor. et archéol. de Sois-
sons (Laon, Ed. Fleury, 1862, in-8o).
n
173
ESTRÉES — ESVEILLARD
174
religion, mais qui nous aimoit '. » D'Es-
trées avait alors 86 ans ; on voudrait attri-
buer à son successeur dans la seigneurie
de Cœuvres (son fils Antoine) et non à lui
cette docilité cruelle à suivre les ordres du
roi ; mais c'est bien lui, on n'en peut dou-
ter*. Brantôme nous a peint d'une plume
pleine de vie le portrait de ce courtisan :
« C'estoit un fort grand homme, et beau
et vénérable vieillard, avec une grande
barbe qui luy descendoit très- bas, et sen-
toit bien son vieux aventurier de guerre
(lu temps passé, dont il avoit fait profes-
sion, où il avoit appris d'estre un peu cruel. »
Ailleurs, après avoir parlé avec admira-
tion de sa rare intrépidité, le sieur de
Bourdeilles apprécie en ces termes les ser-
vices que d'Estrées rendit à l'artillerie
française : « C'estoit l'homme du monde
qui comioissoit mieux les endroits pour
faire une batterie de place et l'ordonnoit le
mieux... C'a esté luy qui le premier nous
a donné ces belles fontes d'artillerie que
nous avons aujourd'huy, et mesme de nos
canons qui ne craindroient de tirer cent
coups l'un après l'autre, par manière de
dire, sans rompre, ny sans éclater, ny cas-
ser... Il avoit ordinairement son fait et
son attirail si leste quand il marchoit, que
jamais rien n'y manquoit, tant il estoit
bien expert en sa charge. Il avoit aussi de
très -bons commissaires dont entr'autres
ont été Boissompierre et La Foueaudie, pe-
tit homme huguenot, et M. L'Admirai
pour ce l'aimoit fort et s'en aida et s'en
trouva bien en ses guerres. Tant d'autres
bons y a-t-il eu que je ne nommeray point,
et la plupart huguenots, qui avoient imité
leur général, mondit sieur d'Estrées qui
l'estoit fort. »
D'Estrées laissa trois enfants. Nous n'a-
vons aucune preuve que son fds Antoine
ait professé la religion protestante. Sa fdle
aînée, Françoise, épousa Philippe de Lon-
gueval, seigneur d'Haraucourt, qu'on voit
figurer dans l'armée du duc de Deux-Ponts.
La cadette^ Barbe, fut mariée trois fois,
1 C'est ce qui a été raconté ci-dessus (t. V,
col. 798) où l'on a eu tort de dire le due d'Es-
trées. Ce titre n'entra dans la maison qu'en 1642.
* An t. 1086 des pièces orig. (Bibl. nat. mss fr.)
se trouvent une vingtaine de quittances signées de
lui : la première, du 3 février 15 18, comme « ca-
pitaine d'une des bandes des archers françoys de
de la garde du roy; » la dernière datée du 2 oc-
tobre 1572.
mais ses trois maris paraissent être restés
fidèles au catholicisme. Sa petite -fille fut
la fameuse Gabrielle, maîtresse d'Henri
IV (voy. t. I, col. 177 lig. 34).
ESTREMAN (J.), pasteur à Thèze, puis
à Sallies, 1620-1637. — (Jean d') sieur
de La Broquère, était pasteur à Bellocq
dans le Béarn [Haag, V 42] en 1676. A la
révocation de l'Édit de Nantes, il se ré-
fugia en Hollande (1687). On a de lui un
sermon publié sous ce titre : Les larmes
de Jean d'Estreman cy devant ministre de
Bellocq en Béarn ou sermon sur les paro-
les du livre de l'Exode ch. III, verset 2,
prononcé à Amsterdam en 1687 ; Amster-
dam, chez Pierre Savouret, 1688, in-12 ;
suivi, à partir de la page 97, d'une Lettre
de Jean d' Estreman cy devant ministre de
Bellocq à ses brebis qui ont eu le malheur
de succomber sous la violence de la persé-
cution et persévèrent encore dans leur
chute. Le tout, 126 pages. Il mourut en
Hollande, en 1696.
ESTUART (David) ou mieux Stuart,
« maistre brodeur, fils de Robert Estuart,
« d'Edimbourg, en Ecosse, à présent ha-
« bitant de Castres, épouse Guillalme
« Franc, fille de feu Bertrand Franc,
« quand vivait capitaine du lieu de Teil-
« let, » le 29 janvier 1614. De ce mariage
naquit un fils, au moins, nommé Jean,
présenté au baptême par Jean Oulés, fils,
et par Jeanne de Caries, le 3 octobre 1621
(Pradel).
ESVEILLABD (Jacques) sr de la Gane-
rie, « avocat, ancien et surveillant de l'é-
glise, au quel pour ceste cause fut baillée
la question extraordinaire, » mis à mort
pour la religion, à Angers, le 31 mai 1562
(Crespin). — C'est aussi le nom d'une fa-
mille de La Rochelle, inscrite sur les regis-
tres de l'église réformée dès 1587 en la per-
sonne de Pierre Esveillard et Elisabeth
Bernard sa femme. On 'i-emarque princi-
palement dans ces registres : Anne Es-
veillard, veuve de François de Ferrières
en 1615 ; Pierre, sieur de La Guillebau-
dière maire de S^-Jean-d'Angely en 1621 ;
Marie Gabory, veuve de Louis Esveillard
S' de La Vergne et Charles Esveillard
sieur de Longpré (veuf de Michelle Ra-
baud et époux de Marie d'Hillerin), tous
deux maintenus dans leur noblesse en
1667. — Matthieu Eveillard, ancien de
Si-Martin-de-Rhé, délégué au synode de
175
ESVEILLARD
EUSTACHE
176
Marennes, octob. 1674 (Tt247). — J.-F.-
L. Eveillard des Bois, capitaine, figure en
1797 sur la liste des officiers de l'armée
hollandaise pensionnés.
ETAMPES-VALENÇAY (Henri d'),
seigneur de La Ferté-Imbault [Haag, V
42], né à Paris, en 1603, fut reçu cheva-
lier de minorité de l'ordre de Malte et ob-
tint, à l'âge de 20 ans, le commandement
d'une galère ; mais quelque temps après,
il quitta l'ordre de Malte et même la reli-
gion romaine pour embrasser le protestan-
tisme et se marier. Sa conversion était
probablement l'œuvre de l'amour plutôt
que d'une conviction sincère. Au XVIme
siècle, les exemples surabondent, de prê-
tres et de religieux se convertissant ; mais
alors les temps étaient bien changés. Sur
la poursuite de l'avocat-général Jacques
Talon, la Chambre de l'édit de Paris ren-
dit, en mars 1626, un arrêt qui cassa le
mariage de La Ferté-Imbault, et qui lui
défendit de fréquenter sa femme sous pei-
ne de mort. Le jeune homme obéit, et
pour le récompenser, Richelieu lui donna
un commandement dans l'escadre qui blo-
qua La Rochelle. Plus tard il retourna à
Malte, et il redevint si bon catholique
qu'en 1632, il fut envoyé à Rome comme
ambassadeur extraordinaire, et qu'il allait
être élu grand maître de l'ordre lorsqu'il
mourut, en 1678.
ETCHEQUEPAR (Marie), de Montory
en Béarn, martyrisée en 1569. « Elle fut
prise dans sa maison par les ennemis de
l'Évangile et pendue par les pieds, la teste
en bas, droit à une fosse d'eau, dans une
forêt nommée de Retsu. On la levoit fort
haut et puis on la laissoit tomber la teste
dans l'eau. Ce qui fut fait par plusieurs et
diverses fois pour plus l'affliger^ tenter et
affoiblir sa foi, s'il leur eust été possible.
Mais assistée et fortifiée par l'esprit de
Dieu, elle demeura ferme en sa vocation,
tellement que les persécuteurs n'ayans
rien peu gagner sur elle, furent contrains
de la quitter, après avoir exercé contre
elle tout plein d'autres cruautés {Crespin
fo 8ol a).
EUDE (Matthias), sieur de Veules,
mis à mort à Dieppe en 1569, voy. t. III,
col. 862. — (Jacques), « natif de Beauvais
en Biauvaisin, du mestier de cordanier, »
reçu habitant de Genève, juin 1556. —
(Jean), de Bayeux, étudiant à Genève
(Joannes Eudes baioencis), en 1563. Il
était ministre de Bayeux et assistait en
cette qualité au synode de Gergeau,en mai
1601. — Eudes, ministre de Chatillon-sur-
Loing, délégué au synode du Berry tenu
à Banegon le 25 avril 1582 (Tt 321). —
(Etienne), de la province de Normandie,
étudiant à Genève (Steph. Eudeus norma-
nus) en 1618 ; pasteur de Pont-l'évêque en
1626 [X 317]. — (David), normand, étu-
diant en théologie à l'acad. de Montauban
en 1622 ; il fut un des argumentateurs de
J. Verdier, sur la thèse De scientia animœ
Christi. — (Jean), assisté à Londres avec
sa femme et six enfants, 1702.
EUDELIN, famille parisienne : Jacques
Eudelin secrétaire de la chambre, épouse,
mai 1628, Claudia Drelmcourt (V, col.
485) et de ce mariage naissent : Charles,
14 fév. 1630; Nicolas, 16 avril 1631;
Jacques, 21 septemb. 1632 (parrain Fran-
çois Eudelin receveur des aides à Falaise
et marr. EUsabeth Drelincourt femme de
P. Trouvé médecin) ; Claudia, 17 déc.
1634; autre Charles, 7 septemb. 1636;
Pierre, bapt. le 11 nov. 1637; Marie,
née le 20 fév. 1639 ; Elisabeth (parr.
Bernard, avocat au Conseil et au parle-
ment) ; Jean, bapt. le 4 août 1641. —
Joachim Eudelin, banquier et Charlotte Le
Jeune sa femme, présentent au baptême
leur fils Charles, 1666. Le 18 septemb.
1678, leur fils Philippe, joaillier, épouse
Susanne fille d'Etienne Lucas libraire et
de Geneviève Mallet (Registres de Charen-
ton). — Eudeline, famille française réfu-
giée à Lausanne en 1572 (voy. IV col.
688, lig. 37). Marie, Catherine et Esther,
Eudeline, dont le père était mort protes-
tant, à Rouen, sont enlevées à leur famille
et mises au couvent, 1698. — Eudelot,
sieur de Pressigny près Langres, exempté
du logement des dragons, 1686. — Marc
d'Eurre, ancien de l'église de Courtezon,
Dauphiné, délégué au synode national de
Gergeau, mai 1601.
EUSTACHE, étudiant en théologie à
Genève (Franciscus Eustatius) en 1569
(Livre du recteur). — (David) né en Dau-
phiné vers 1595 fut successivement pas-
teur à Corps [Haag, V 43], et à ce titre
assista, en 1622, au synode de la province ;
il était pasteur k La Mure en 1626, sur la
fin de la même année à La Terrasse jus-
qu'en 1637, puis la même année à Die,
I
n
177
EUSTACHE
178
enfin à Montpellier, dont l'église édifiée
par le zèle et le talent qu'il fit paraître au
synode d'Uzès, en juin 1642, le fit deman-
der au synode et le conserva jusqu'à sa
mort arrivée * en 1672. Il présida le sy-
node provincial du bas Languedoc réuni
dans celte dernière ville le 29 avril 1654.
Il avait pour adjoint Rosselet, et pour se-
crétaires Bonnier, Saurin et Paul. A la
demande des pasteurs Surville, Blanc, Re-
boutier et Bouton, et des anciens Roquette
et de Fraisse, députés des colloques de
Sauve et d'Anduze, et sur les instantes
prières du prince de Tarente et des mar-
quis de Malauze et de Ruvigny, le synode
s'occupa surtout de rechercher les moyens
d'éteindre les divisions que les disputes
sur la grâce avaient jetées dans l'église,
disputes qui continuaient malgré les dé-
crets des synodes nationaux d'Alençon et
de Gharenton. Il nomma une commission
composée de quatre députés des trois col-
loques du bas Languedoc : Carcenat et
Atgier pasteurs, d'Ortoman et Bonefoux
anciens, pour celui de Montpellier ; Dalard
et Serres pasteurs, de La Grange conseil-
ler au présidial de Nîmes et Peironnès,
anciens, pour celui de Nîmes; de Croy et
Rally pasteurs. Roche juge-mage, et Boi-
leau, anciens, pour celui d'Uzès, afin de
conférer avec les députés des Cévennes et
ceux de Nîmes et d'Uzès sur cet objet
important. La commission s'assembla
chez Clausel, conseiller en la cour des
comptes, et pour s'entourer de plus de lu-
mière, elle appela dans son sein le sieur
de Ricart conseiller, le sieur de Berger
correcteur en la cour des comptes, le sieur
de Vauvert conseiller en la même cour,
les magistrats et les consuls de Nîmes et
d'Uzès ; puis, après mûres délibérations,
d'un commun accord, on adopta un projet
de règlement qui fut soumis au synode et
adopté. Défense fut donc faite aux minis-
tres et aux professeurs, comme à tout au-
tre fidèle, de parler, ni en particulier, ni
en public, de l'universalité de la grâce, de
la non-imputation du péché d'Adam, de
la connaissance de Dieu par les œuvres de
la création, de décrets conditionnels,
frustratoires, révocables, de première et de
seconde miséricorde, de prédestination
universelle, de rédemption générale, de la
1 Suivant M. Ferd. Teissier, d'après les regis-
tres du Consistoire.
foi indistincte, de la vocation réelle, etc.,
sous peine de suspension et de censure
pour les pasteurs, d'excommunication pour
les laïques. Ce décret fut signé avec un
élan d'enthousiasme par tous les députés,
savoir :
Colloque de Montpellier : Baux, Carce-
nat, Du Bourdieu, Atgier, Engelras, Gi-
hert. Manuel. Chambon, Coulan, Barbey-
rac, La Brune, Roux, Modenx, Pongi.
Colloque de Nîmes : Berlié, Dalard, Li-
chière ou Lichères, Gazagne ou Gassaigne,
Allègre, Fornier ou Fournier, Guizot,
Vais, Viala, Roussillon, Noguier, Justa-
niont, Abrénéthée, Gazagne fils, de Méja-
nes. Colloque d'Uzès : de Croy, Rudavel.
Paulet, Sorbier, Ravanel, Bonnier, Rally,
Boursier, Fauchier, Thoinas, Castanier,
Rouèreow Roure, Chabaud, Noguier jenne,
Capieu, Sousselier, Jourdan, Couran, S.
Vial.
Cependant le synode n'avait pas clos ses
séances qu'il fut attaqué dans un écrit ano-
nyme intitulé La saincte liberté des enfans
de Dieu, où on lui reprochait d'avoir
donné à chaque fidèle a la sainte liberté
de croire ce qu'il voudrait. » A cette atta-
que fort injuste, les pasteurs signataires
du décret répondirent en peu de mots, que
l'acte qu'ils avaient souscrit suffisait seul
pour convaincre le libelle d'imposture,
puisqu'il défendait, sous de fortes peines,
aux pasteurs de prêcher et à toutes personnes
d'écrire sur un grand nombre de matières.
Ils auraient pu ajouter que si quelqu'un
avait à se plaindre, c'étaient les partisans
du libre examen.
En 1659, Eustache fut député par le
bas Languedoc au synode national de Lou-
dun, qui le choisit avec Mirebel pour al-
ler présenter au roi « .ses très-humbles de-
voirs, ses soumissions et remercîmens. »
Louis XIV était alors à Toulouse. Le pas-
teur de Montpellier porta le premier la
parole et il s'acquitta de sa commission
avec dignité. Le synode le chargea aussi
d'accommoder, à son retour dans sa pro-
vince, un diftérend qui s'était élevé, nous
ne savons à quel sujet, entre le pasteur
Méjanes et son église. Eustache mourut
quelque temps après, et ne laissa que
deux filles. Il est auteur de sermons et de
quelques ouvrages de controverse qui lui
avaient acquis de la réputation. En voici
la liste :
179
EUSTACHE
180
I. Actes de la conférence tenue au Pé-
rier le 5 février 1626 ; Genève, 1626,
in-8o. — Cette conférence avait eu lieu
entre le pasteur de La Mure et le curé
d'Entraigues, Didier Barruel. Elle s'était
tenue le soir au Périer dans la maison de
€ sire Abraham Blanc. » Eustache s'étant
empressé de faire imprimer à Genève ces
Actes, c'est-à-dire le compte rendu qu'il
avait fait de la dispute, son adversaire
qui n'y figurait pas comme champion vic-
torieux, publia aussitôt à Grenoble, en
manière de revanche, un vol. in-8o (176
pag.) sous ce titre : Imprimé véritable de
l'escrit fait au Périer par le curé d'En-
traigues et le ministre de La Mure, où
sont mises à part les faussetéz insérées par
ledit ministre dans F imprimé qu'il publia
l'an passé ; Grenoble, P. Marniolies, 1627
(fleuron et devise des Jésuites). Et l'iras-
cible curé ne se sentit pas encore satisfait,
car il fit imprimer de plus : Réfutation
d'un petit escrit du sieur Eustache minis-
tre de La Mure, où est montré que S. Au-
gustin au livre de la Cité de Dieu ch. 27
ne dit point du sacrifice pour les morts les
paroles que le ministre cite de luy. Au peu-
ple du mandement de Valbonnais ; Greno-
ble, P. Marniolies ; 22 p. in-8o.
II. Défaut de la foi catholique ou preuve
des principaux points de la religion chré-
tienne, controversez en ce siècle par textes
de la Bible de l'Église romaine et par les
anciens docteurs, opposée à un livre inti-
tulé : Imprimé véritable etc. contenant in-
finies absurditez, calomnies, digressions et
confusions sur le fait de la religion ; par
David Eustache, min. de La Mure ; Ge-
nève, Pierre Aubert, 1628 in-8° de viii
feuill. prél. et 423 pages. — Ce hvre pa-
raît être une réponse à un écrit de l'ad-
versaire qui portait presque le même ti-
tre : Défense de la foi catholique au lieu
de Défaut; mais on n'a pas ce dernier.
m. • Colloques avec Barruel curé d'En-
traigues. K C'est AUard qui, dans sa Bi-
bliothèque du Dauphiné, mentionne ainsi,
sans plus de détail, un écrit du pasteur
de La Mure. Peut-être n'est ce qu'une va-
gue réminiscence de nos nos l et IL
IV. Peut-être aussi y a-t-il une allusion
à quelque ouvrage, resté inconnu de nous,
du même pasteur dans le suivant :
Arc de triomphe dressé h la gloire du S.
Sacrement par le R. P. Alexandre Fichet
de la comp. de Jésus, victorieux pour la
troisième fois de M. Eustache et des Pré-
tendus sur le sujet de la communion sous
une seule espèce. Dédié h Mg"' le Dauphin
en présage de ses conquêtes par L. M. P.
Th. ; Grenoble, P. Verdier imp. ; 1640 in-
4° de 4 feuill. et 151 p.
Le père Fichet, à ce que dit un de ses
amis (Gab. Martin) était le vrai fléau de
l'hérésie et la terreur des ministres. —
L'ouvrage d'Eustache qui nous échappe
paraît celui que cite M. le pr Corbière
(Hist. de l'égl. de Montpellier, 1861, in-8o,
p. 194) sous le titre Le triomphe de l'E-
glise etc. publié en 1639 par Eustache
alors ' pasteur à Die. •
V. La victoire de la foy contre le monde,
représentée par un rare exemple de cons-
tance en la profession de nostre religion,
par D. Eustache min. du S^-Év. à Mont-
pellier ; Genève, 1647, pet. in-8o, 193 p.; se
vendent à Charenton, par S. Périer demeu-
rant à Paris, 1653. — Une demoiselle de
haute naissance avait été élevée jusqu'à
16 ans dans les sentiments de sa mère,
protestante ; le père, catholique, exigea sa
conversion et la remit à un religieux qui
l'endoctrina méthodiquement. Notre pas-
teur répond à celui-ci point par point,
mais il nous tait le nom de la famille.
VI. Sermon sur les paroles du chap.
XXVI, vers. 26 de S. Mathieu. Ceci est
mon corps, prononcé à Montpellier ; Ge-
nève, Phil. Gamonet, 1648, in-8o. — Au-
tre édition, revue et corrigée; Charenton,
Louis Vendosme, 1650, in-8° de 88 p. —
Autre, augmentée : Sermon sur les paroles
etc., avec la réponse au livre que le s^ Ri-
chard Mercier jésuite, a publié sur l'Eu-
charistie ; Orange, Ed. Raban, 1649, pet.
in-8o de xv feuill. prél. et 439 p.
VIL Conférences entre David Eustache
min. du S^-Év. et Richard Mercier jésuite,
sur le sujet de l'Eucharistie; Genève, Phil.
Gamonet, 1649, in-8o de 99 p.
VIII. Response à la demande que Rome
nous fait : Où estoit votre Église avant Lu-
ther, et quels estaient ses pasteurs ; {Genèxe)
Ph. Gamonet, 1649, in-8o de VIII feuill.
et 506 p. — Autre édition : Réponse à la
demande où estoit l'Église des prétendus
Reformez avant Luther ou Traité deuxiè-
me Remontrance à Messieurs de l'Église
romaine, sur ce qu'ils ne sçauroient faire
voir, selon leur doctrine, où est leur église.
181
EUSTACHE
182
en qualité d'église qu'elle ne peut pas errer
en la, foy ; Genève, Gamonet, 16o2, in-8o
de 8 feuill., 523 et 5 p.
IX. Sermon sur la passion de Jésus-
Christ; Charenlon, L. Vendosme, 1650,
in-8o; Orange, 1652.
X. Anatomie du livre publié par le sieur
Mercier jésuite, intitulé : Cent faussetés,
contradictions ou impertinences contenues
dans 50 feuillets ; Orange, 1650, in-8o de
64 p.
XI. Du poinct de la position d'un corps
en plusieurs lieux à la fois par la puissance
de Dieu ; Du corps de J.-C. si selon l'Écri-
ture sainte il est en plusieurs lieux à la
fois contre ce que le sieur Mercier jésuite,
dit dans un livre intitulé : Examen etc.
avec des remarques sur le livre que le
même a publié sous le titre de Réflexions
etc. Orange, Ed. Raban, 1651, in-8o de
XIII feuill. prél. et 268 p.
XII. Huit sermons sur Apocalypse XII,
13 et 14j prononcé à Montpelier au jour
du jûne célébré le jeudy 26e d'aoust 1655
en toutes les églisei du bas Languedoc ;
Orange, Ed. Raban, 1655, in-S" de 66 p.
XIII. Remèdes salutaires contre notre sé-
paration d'avec Dieu, la défiance de la
chair et la vanité du monde, compris en
trois sermons ; Sedan, 1655, in-8o.
XIV. Huit sermons sur les sept premiers
versets de l'épître de Saint-Jude, prononcés
à Montpellier par D. Eustache. Orange,
Ed. Raban, 1655, in-8o de 376 p.
XV. Réfutation du libelle du sieur Mer-
cier jésuite, intitulé : Le frontispice du
palais du sieur Eustache ; Orange, Ed.
Raban, 1657, in-12. — Des exemplaires
de cet écrit et du suivant donnent Meynier
au lieu de Mercier pour le nom du jésuite.
XVI. Responsea l'écrit du sieur Mercier
jésuite, intitulé : Démonstration de la ver-
tu de l'Église romaine, où est réfuté ce
qu'il allègue de nostre prétendu retour
dans son Église, avec cinquante demandes
qui lui sont faites par David Eustache;
Genève, P. Chouet, 1657, petit in-8" de
XVIII feuill. et 168 p.
XVII. Sermon sur le chap. I de l'epistre
auxColossiens verset 27, prononcé à Loudun
durant la tenue du synode national le di-
manche 16 nov. 1659 ; Charenton, L. Ven-
dosme, 1660, in-8o, 56 p.
XVIII. Lettre écrite à S. M. par le sy-
node national convoqué à Loudun le iO nov.
1659, avec la Response de S. M., ensemble
les harangues faites à S. M. par MM. Eus-
tache et Mirabel députez à S. M. par le dit
synode ; Paris, L. Vendosme, 1660, in-8o.
XIX. Sermon sur le chap. XII de l'Ec-
clésiaste, vers. 9, prononcé à Charenton;
Charenton, L. Vendosme, 1660, in-8o.
XX. Action de grâce avec des vœux et
des prières adressées à Dieu sur la nais-
sance de Mgr le Dauphin, prononcée à
Montpelier le 12 nov. 1661, par David
Eustache ; Nismes, Ed. Raban, 1661 ,
in-8°.
XXI. L'orateur Tertulle convaincu, ou
responsea la harangue séditieuse qu'on sup-
pose avoir été faite à la Reine par les sages
de nostre religion à son entrée dans les vil-
les de son royaume; s. 1. 1661, in-S», x
feuill. prél. et 55 p. Écrit anonyme attri-
bué à notre pasteur par Gui Allard.
XXII. De la naissance de Jésus-Christ
ou Sermon sur Esaïe, IX, 5, prononcé à
Montpelier par D. Eustache ; Nismes, Ed.
Raban, 1662, in-8o de 77 p.
La famille Eustache resta fidèle à la foi
évangélique, pour laquelle elle montra en
toutes circonstances le plus grand zèle ;
aussi paya-t-elle plus qu'aucune autre peut-
être tribut à la persécution. Par arrêt du
parlement de Grenoble du 22 juin 1686.
Etienne Eustache, dit Garcin, fut con-
damné à la peine de mort, ainsi que ses
complices Pierre et André Bernard, et
leurs têtes séparées du tronc furent élevées
sur des poteaux, pour servir d'avertisse-
ment à qui serait tenté de suivre leur
exemple. Son crime était d'avoir engagé
les habitants réformés de Besse à sortir du
du royaume et de les avoir conduits hors
de France avec attroupement et port d'ar-
mes illicites (Tt 276). Le même arrêt con-
damna aux galères perpétuelles Jean Ogier,
Paul Coing et Daniel Bouillet. C'étaient
les seuls hommes qui fussent trouvés dans
ce formidable attroupement, composé pres-
que exclusivement de femmes et d'enfants,
qui d'ailleurs ne furent pas épargnés. Ma-
rie Dusert, femme d'Alexandre Eustache ;
Susanne Eustache, femme de Paul Du-
sert ; Judith et Suzanne Combe ; Judith
Ogier, femme d'André Ogier ; Marie Du-
sert ; Catherine, Jeanne, Antoinette et
Isabeau Roux ; Marie Bernard, femme de
Pierre Beschier ; Marie Roux, veuve de
Matthieu Combe; Catherine, Susanne, au-
183
EUSTACHE
EVERLY
184
tre Susanne, Judith et Marie Eustache ;
Anne Raymond, veuve d'Isaac Eustache;
Marguerite Bernard, veuve d'Etienne
Roux ; Marie Roux, femme de Jacques
Jouffrey ; Jeanne, Marie et Isabeau Sau-
vage ; Isabeau Eustache, femme de Mat-
thieu Garcin ; Marie Eustache, femme de
Pierre Beschier ; Catherine Roux, femme
de Pierre Bernard ; Susanne Garcin ,
femme d'Antoine Eustache ; Marie Jour-
dan, femme de Jean Beschier ; Judith Bes-
chier, femme de Pierre Bernard; Margue-
rite, Anne et Isabeau Beschier ; Judith
Sauvage, femme de Jacques Eustache ; Ma-
rie Eustache, veuve de Jacques Ogier ;
Susanne Eustache, femme de Pierre Boux ;
Marguerite Mourel, femme de Jean Eusta-
che ; Françoise Sapinel, femme de Jacques
Bernard ; Jeanne Jourdan ; Jeanne Sau-
vage, veuve de Marc Roux ; Marie Poulet ;
Marie Bérard, femme de Paul Vieux ;
Susanne Guiot, femme de Jacques de Lor ;
Marie, autre Marie et Isabeau Bérard;
Marguerite Vieux, veuve de Jean Bérard ;
Marguerite Porte, femme de Pierre Coi wgi ;
Susanne de Lor, femme de Pierre Jeoffrey;
Marguerite Eustache, femme de Simon
Bérard ; Anne Vieux-Gonon, femme de
Jean Vieux ; Anne et Susanne de Lor ;
Simondine Tuhie, femme de Jean Jeoffrey ;
Susanne Vieux, femme de iacqnes Jeoffrey;
Susanne Vieux, femme de Jean Lanthetme ;
Isabeau Horard, femme d'Abraham Bé-
rard ; Isabeau Blanc, femme de Paul
Coing ; Susanne Horard, veuve de Paul
Font; Anne Bérard, femme de Daniel
Girioud ; Isabeau Chasal, femme de Pierre
Jeoffrey; Anne Girard, femme de Ber-
nard Coing ; Françoise Girard, femme
d'Abdenago Vieux; Marguerite Coing,
femme de Jean Bérard ; Madelaine Baret ;
Anne Coing ; Marie Buissonnier, femme
de Daniel Chardon ; Marie Porte, femme
de Paul Armand ; Claudine Garcin ; Ma-
rie Payn, femme de Pierre Girioud ; Anne
Raimond, veuve de Paul Payn ; Anne
Gourran ; Susanne Seon, en tout 73 fem-
mes ou filles furent rasées par la main du
bourreau et recluses pour la vie. Vingt-
quatre autres, Jeanne, Susanne et Judith
Beschier ; Marguerite Dusert, Anne Ogier,
Susanne Eustache, Jeanne Jourdan, Su-
sanne Retournât, Marie et Madelaine Ber-
nard, Jeanne Baret ; deux Susanne Coing,
Susanne et Anne de Lor ; Marie, Anne et
autre Marie Jeoffrey ; Marie Vieux ; Judith
et Jeanne Girioud ; Eve Obaude^ Cathe-
rine Montiliar et Marie Guilkumont, du-
rent à leur jeunesse de n'être condamnées
qu'à une détention de deux ans dans des
couvents. Enfin quarante-six autres préve-
nues furent mises hors de cour, après
avoir toutefois payé les frais du procès, le
roi ayant daigné user à leur égard « de sa
clémence et miséricorde. » Le but du gou-
vernement dans cette sévérité barbare,
était d'empêcher l'émigration par la ter-
reur. Il y réussit si mal qu'en 1700, l'in-
tendant lîouchu estimait à 914 le nombre
(les familles sorties du seul Dauphiné (Tt
2i8), et il était certainement resté au-des-
sous de la vérité. — La terreur n'empê-
chait qu'incomplètement l'émigration; car
on voit défiler, au cours des années sui-
vantes, sur les listes de fugitifs assistés en
Suisse : à Lausanne : Jean, Susanne, Sara,
Marie, Judith Eustache allant en Allema-
gne, juin 1692; Anne et Madeleine, sœurs,
(le Besse en Dauphiné, allant en Allemagne,
1698 ; à Genève, la veuve de Jean Eusta-
che, de Besse, avec sa famille, 1692 ; An-
dré, de Besse, Jean et son fils, de Besse,
id. allant en Allemagne, 1694.
EVEBLY (Georges d') ou d'Averly,
membre d'une famille dont le nom patri-
monial était d'Acou ou d'Acco qu'elle ti-
rait d'un village situé à une lieue de Pro-
vins. C'était donc un voisin du curé de
cette ville qui nous a laissé un si curieux
journal des événements de son temps,
Claude Haton, et nous l'avons déjà signalé
dans l'article Acou (t. I col. 32) ; mais il
convient d'ajouter que ce gentilhomme en
sa qualité de partisan de la Béforme était
de ceux que le bouillant curé n'aimait pas.
Il raconte qu'en 1362, « les voleurs et
« meschans garnemens (les Huguenots na-
« turellement), pour la pluspart gentils-
« hommes ou pour mieux dire gens pille-
« hommes, s'adonnèrent à piller de toutes
« parts. Des voleurs estoit ung nommé
« d'Averly (jeune gentillâtre) etc.. » En
parlant de lui, Haton, qui le cite jusqu'à
huit fois, le nomme cinq fois Averly et
trois fois Everly. Cette dernière orthogra-
phe a prévalu ; c'est celle qu'employé uni-
quement le P. Anselme et qu'adopte le
Dictionn. des postes, qui n'est pas une au-
torité en cette matière, mais qui constate
l'usage moderne. Georges d'Everly après
185
EVERLY — EYMAR
186
s'être signalé dans les guerres de 1562 à
1567, d'après Haton, se retrouve plus tard
au service de Catherine de Bourbon. Hu-
bert Languet dans une de ses lettres (déc.
1574), le recommande au comte de Weher
comme chargé d'affaires de cette princesse :
Proficiscitur islùc ut négocia procuret he-
roina Borbonise quœ apud vos exulat. 11
passa ensuite parmi les agents diplomati-
ques employés par Henri IV et figure en
cette qualité dans les procès -verbaux du
Conseil des XXI de Strasbourg, au mois
de juillet et d'août 1587 '. Il n'a pas dû vi-
vre longtemps après car le Père Anselme
nous apprend (IX 168) que dès avant 1594
la seigneurie d'Everly était passée dans la
famille de La Vallée du Fossez, qui en fit
bientôt un marquisat.
EVESQUE (Guillaume), « natif du lieu
de S'-Geneys, dioc. en Languedoc, » reçu
habitant de Genève, oct. 1558 ; ministre à
S*-Geneys près Nîmes en 1561 (Bull. XIX,
119) ; — (Marguerite) poursuivie par le
parlem. de Grenoble, nov. 1685; (Jean-
François) lieutenant du châtelain de la
Baume-des-Arnauds. huguenot opiniâtre,
1737 (Bull. V, 316). — Evrard, ministre
à Anvers en mai 1557 (Bull. VIII, 76).
Jacques Evrard, premier maître des écoles
latines à Montbéliard, y épouse, en 1608,
Marguerite fille de Claude Tueffert ; autre
Jacques ministre à Montbéliard en 1640.
Anne Evrard, 50 ans, et Marianne, sa
fille, assistées à Londres, 1705. — Evrin,
de Toul, étudiant à Genève (Nicolaus Eve-
rinus, tullensis dyoc.) 1563. — Exaget,
ministre dans l'Angoumois XVII"ie siècle,
Bull. XII, 122. — Exchaquet, dauphinois
étudiant à Genève (Franciscus et Georgius
Exchaquet albonenses) 1762 et 1765. —
Anne Expert, de Puylaurens, emprison-
née au château de Sommières, 1687. —
Claudine-Marie Eydieu, veuve, fugitive de
la ville d'Anduze en 1685, épouse en 2raes
noces Charles Marsan, nouveau converti,
perruquier (Tt., Tourlet). — Eyma, an-
cien de Bergerac, 1679 ; Salomon Eyma fu-
gitif de Bordeaux, vers 1700. — Claude
Eymar, d'Arvieux au val de Queiras, as-
sisté à Genève, 1701. — Laurent Eymar d,
ou Aymar (voy. t. col. 613, lig. 22) quel-
quefois même (regist. de l'église de Mont-
1 Voy. la Revue critique, année 1878, Impar-
tie, page 330.
pellier) Eymin et Aymin, fut pasteur de
Lezan (Gard), de 1620 à 1637 ; de Quis-
sac, 1643-47; de S'-Hippolyte du Fort,
1658-60. Son petit-fils ou petit -neveu,
Laurent Eymar, étudiant es lettres à Ge-
nève (Laurentius Eymar delphinatus) 1761;
en théologie, 1765. — Pierre Eymard, fu-
gitif de Bordeaux 1685 (M 667). — Jacques
Eymer, de Bergerac, étudiant àGenève (Jac.
Eymerius brageracensis), en déc. 1625;
ministre à Montpazier et Berbiguières,
1637; à Baynac et Monsempront, 1665;
Eymer fils, ministre à Casteinau de Gratte-
combe, 1677 ; à Monsempront, 1681. « Jac-
ques Eymer, de Guienne. 30 ans, fils de
ministre, » assisté à Londres (6 liv. st.),
1705. — Anne Eymat. de Jonsac en Péri-
gord, assistée àGenève d'un viatique, 1702.
— Mme Eymet, femme d'un avocat de Gre-
noble, assistée à Genève, 1690.
EYMAR (Claude), négociant de Mar-
seille [Haag, V46], membre de l'acad. du
Gard, né à Marseille, en 1748, d'une fa-
mille protestante originaire du Dauphiné '.
Son père, qui avait acquis une fortune im-
mense dans le commerce, l'envoya dès
l'âge de 8 ans à Genève où, sous la direc-
tion de maîtres habiles, il fit d'excellentes
études. Ce fut dans la patrie de Rousseau
que le jeune Eymar conçut pour le célèbre
philosophe une admiration qui ne devait
finir qu'avec la vie. Son plus ardent désir
était de contempler le grand écrivain, et il
profita d'un voyage qu'il fit à Paris^ en
1774, pour se satisfaire. Sous prétexte de
lui donner de la musique à copier, il re-
tourna trois fois chez lui ; mais là se bor-
nèrent ses relations avec l'auteur de Y Emile.
Eymar avait pour principe qu'un peuple
ne peut être à la fois heureux et libre. Il
vit donc avec peu de sympathie la Révo-
lution ; cependant il accepta les fonctions
d'officier municipal en 1790 et les exerça
jusqu'à l'époque de la Terreur, où renon-
çant à la poHtique et au commerce pour
se consacrer tout entier à l'étude, il se re-
tira à Bellegarde près Nîmes, lieu natal
de sa première femme M"e Formand, et
il y termina sa carrière en 1822.
Sur la fin de sa vie, Eymar rédigea
d'après ses souvenirs et sur les notes qu'il
1 Serait-il identique avec Claude Eymar de la
vallée de Queiras, qui obtint, en 1773, droit de
cité â Genève ?
187
EYMAR — EYNARD
188
avait recueillies, un opuscule qui, sous le ti-
tre (le Mes visites à J.-J. Rousseau, a été pu-
blié dans l'Histoire de la vie et des ouvra-
ges de Rousseau par Musset-Pathay (Paris,
i821, 2 vol. in-8o), avec d'autres opuscu-
les intitulés : Examen de la lettre à d'Alem-
bert sur les spectacles; Examen du juge-
ment de Servan sur les ouvrages de Rous-
seau ; Réponse aux critiques de Sénebier,
Trembley et Frévôt ; Question de droit po-
litique ; Rousseau pouvait-il renoncer à sa
patrie ; Examen de la Nouvelle-Héldise ;
Coup-d'œil sur l'Emile ; Analyse du Con-
trat Social. Eymar a laissé, en outre, un
assez grand nombre de mémoires. Dans un
discours de {'Influence des peines sur les
crimes, couronné par l'acad. de Marseille
en 1786, et publié en 1787, in-S», il a exa-
miné la relation des crimes avec la douceur
ou la sévérité des lois. Dans une disserta-
tion restée msc. Sur la nature et Vessence
de la loi, il s'est appliqué à faire connaî-
tre le rapport qui doit exister entre l'ap-
préciation du juge et la moralité du délit.
Dans une autre Sur le droit de punir et la
peine de mort, il a soutenu la légitimité du
supplice, tout en condamnant les abus. Ses
Recherches sur la mendicité ne présentent
pas d'idées nouvelles. Il affirme que la so-
ciété est tenue de nourrir et de soigner
ses pauvres, non pas gratuitement, mais à
charge de restitution, les pauvres, à moins
d'être incapables de travailler, devant
s'acquitter par le travail. Dans son Essai
sur le principe de la population, il a cher-
ché à établir, contre les économistes an-
glais, que la population et les subsistances
sont en raison directe. A ces mémoires
qui n'ont point été non plus livrés à l'im-
pression, nous pourrions en ajouter plu-
sieurs autres Sur la liberté de la presse, dont
il se montre médiocrement partisan; Sur
l'ostracisme ; Sur la tolérance ; Sur l'indé-
pendance des gens de lettres, qu'il lut à
l'académie du Gard, mais qui sont égale-
ment restés inédits, ainsi que son Appel à
la postérité ou Examen du discours de J.-J.
Rousseau sur les sciences ; car nous suppo-
sons que ce dernier opuscule est différent
de la Motion relative à Rousseau qui, se-
lon Quérard, a été publiée en 1790, iii-8o.
Eymar ayant perdu sa première femme,
épousa en secondes noces M'ie de Larnac
qui ne lui donna pas d'enfants.
EYNARD, famille dauphinoise réfugiée
à Genève à l'époque de la Révocation de
l'édit de Nantes. Elle était de La Raunie-
Cornilliane, bourg d'environ 500 habitants,
situé non loin de Valence^ et s'y était en-
richie par le commerce et l'industrie.
C'est de là qu'elle vint à Genève où le pre-
mier des MM. Eynard réfugié dans cette
ville y acheta la bourgeoisie, le 6 mars
1686, au prix très élevé de 4000 florins.
Quant à dire qu'ils étaient châtelains de
La Raume et alliés à l'illustre famille des
comtes de Monteynard [Haag, V 47] et
qu'ils en portent les armoiries, ce sont des
rêveries que les généalogistes les plus in-
ventifs, les MM. Galiffe eux-mêmes n'osent
avancer qu'avec réserve '. Ce qui paraît
être vrai c'est qu'en 1646, l'église réformée
de La fiaume-Cornilliane avait parmi ses
anciens * un Eynard dont un descendant,
Jacques Eynard, aussitôt après s'être fait
agréger à la bourgeoisie genevoise comme
nous venons de le dire, prit femme (16
déc. 1686) dans l'une des premières famil-
les de la République. C'était sans doute la
conséquence de sa situation opulente. L'acte
porte :
Comme il y a promesse de mariage entre
sieur Jacques Eynai'd marchand bourgeois
de Genève tils du sieur Anthôine Eynacd,
aussi marchand de La Baume Cornilliane
en Dauphiné et de d"° Sara Calvier d'une
part, — et d"' Anne Magdeleine Grenus
fille du sieur Théod. Grenus ancien audi-
teur de la Justice dudit Genève et ded"' Ma-
rie Lullin d'autre part,... il est ainsy que ce
jourdhuy 12 oct. 1686, le sieur Eynard
père a constitué et constitue par le présent
acte au dit s'' Eynai'd fils tous et un chacun
ses biens et effects qui sont de présent hors
du l'oyaume de France consistans tant en
fonds de négoce de drapperie, créances ou
debtes actives qu'en argent contant et gé-
néralement tout ce que le dit s'' Eynard fils
a en son pouvoir sans en rien réserver audit
s'' Eynard père, sauf la somme de 40,000
livres pour d'icelle disposer par luy à ses
plaisirs et volontés, à la vie et à la mort...
(G. Grosjean not., XVI 525).
Jacques Eynard, introduit de plein pied
par son mariage parmi les meilleures fa-
* Voy. Notices généalog. sicr les familles gene-
voises, t. III, p. 202.
■•* Les antres anciens étaient Jean Chabrier,
Nie. Perrot, Cheyssière, M. Chabrier, V. Fauve,
C. Bérenger, Comte et Chénehier.
1
189
EYNARD
190
milles de Genève et d'ailleurs fort riche,
n'abandonna nullement son négoce ; il
rétendit plutôt, comme le prouvent plu-
sieurs contrats d'apprentissage, celui-ci no-
tamment, du 24 juin 1691, par lequel un
jeune homme s'engage envers Jacques Ey-
nard pour quatre ans.
Pendant lequel temps le dit sieur Eynard
promet d'instruire le dit apprentif en la
crainte de Dieu et aux bonnes mœurs, le
nourrir, coucher et reblanchir, et luy faire
apprendre a faire les bats dans la manifac-
ture qu'il a establie soubs la direction du
sieur Anthoine Laval et tout ce qui en
despend sans luy en rien cacher en tant
toutefois que le dit apprentif le pourra com-
prendre... (J. Fornet not., VIII 277).
Jacques Eynard fut l'un des administra-
teurs de la Bourse françoise, entra dans le
grand Conseil de la République en 1704
et mourut en 1722. Il laissa plusieurs en-
fants, notamment Jean-Louis Eynard né à
Genève, le 26 mars 1691, avocat et publi-
ciste, auteur de divers écrits relatifs à la
politique genevoise, restés manuscrits et
de peu de valeur, car Sénebier (Hist. litt.
de G.) n'en souffle mot. Il mourut (1784),
à l'âge de 93 ans. Son plus jeune frère,
Jacques, né en 1700, lit à Genève des étu-
des théologiques qu'il acheva en 1718 par
une thèse De hominum officiis et exerça
avec éclat les fonctions de pasteur et de
professeur à Francfort sur le Mein. Il
mourut en 1773. Un des fils de Jacques,
Gabriel- Antoine, né en 1734, continua
le commerce de ses pères à Lyon et fut
mêlé aux orages de la Révolution. Il de-
vint président de district, courut de grands
dangers, perdit sa fortune et revint en
Suisse où il mourut en 1814.
Gabriel-Antoine épousa Marie-Françoise
de Normandie dernière descendante du
célèbre ami de Calvin, Laurent de Nor-
mandie, et en secondes noces Marie-Made-
laine Mœrikoffer qui lui donna une fille et
deux fils, Jacques (1772-1847) et Jean-
Gabriel. Il était banquier à Lyon.
Ce dernier mérite le surnom d'illustre.
Ce fut un de ces hommes rares qui, dévo-
rés de l'amour du bien, employent toutes
leurs facultés à le faire, en se tenant soi-
gneusement à l'écart des dignités et des
honneurs de ce monde, auxquels ils pré-
fèrent, principe du véritable prolestant, la
fierté de la conscience. Jean-Gabriel Ey-
nard, né à Lyon le 29 déc. 1775, eut à
supporter, tout jeune encore, et simple
commis dans la maison de son père, sa
part des dangers produits dans cette grande
ville, en 1793, par le règne de la Terreur.
En 1793, il alla fonder, avec son frère
Jacques, une maison de commerce qui lui
valut promptement une grande fortune. Il
profita de cette position pour rendre, comme
financier, d'éminents services, à divers
gouvernements d'Italie, le royaume d'Etru-
rie, Florence, Gênes, etc. desquels il reçut
de vifs témoignages de reconnaissance. Il
s'était lié à Genève avec un haut fonction-
naire russe, le comte Capo-d'Islria qui
était Grec de naissance et avait dévoué sa
vie à l'œuvre de l'émancipation de sa pa-
trie courbée sous le joug des Turcs. Ey-
nard, plein de généreuses pensées, s'asso-
cia ardemment aux projets de son ami et
se dévoua entièrement lui aussi à l'affran-
chissement de la Grèce. Jusqu'à ce que
l'œuvre fut accomplie et même longtemps
après, son dévouement fut sans bornes;
ses correspondances, ses voyages, ses né-
gociations diplomatiques (sans titre officiel) ,
ses appels à la sympathie de toute l'Eu-
rope en faveur des Grecs', ses immenses
sacrifices d'argent, rien n'épuisa son zèle.
Il mérita bien d'être appelé « Eynard le
philhellène, » quoiqu'il ne fut guère moins
dévoué à toute œuvre de bienfaisance. Le
zèle religieux était au fond de toutes ses
actions et les églises protestantes de France
trouvèrent toujours en lui un généreux ap-
pui. Il se retira à Genève où il vécut en-
touré d'un respect universel jusqu'au 5
fév. 1863. Un petit trait de sa vie privée
le peint bien. La vieille République de
Genève jusqu'alors si honorée tomba en
1794, sous l'effort des couches nouvelles
et envieuses qui l'avaient peu à peu enva-
hie, dans une méprisable imitation des
faits et gestes de la Terreur qui régnait
encore en France. Un « tribunal révolu-
tionnaire » qui fonctionna 18 jours, du 23
juillet au 10 août, prononça 418 condam-
nations contre des citoyens coupables d'ap-
partenir à l'aristocratie du pays, et dans
le nombre onze condamnations à mort.
Sept de ces honorables citoyens furent
aussitôt fusillés, tous ensemble, vers mi-
nuit à la lueur des flambeaux, dans un an-
gle écarté de la principale promenade de
191
EYNARD
EYNARDON
192
la ville, et les quatre autres subirent le
même sort quelques jours plus tard. Cet
angle funeste resta pendant vingt ans une
sorte de pudendum politique devant lequel
à peine osait-on passer. La ville ne pouvait
s'en défaire à aucun prix, lorsque M. et
Mme Eynard (MHe A.-C.-A. Lullin de
Châteauvieux) s'en rendirent acquéreurs,
et pour effacer jusq'à la trace d'un san-
glant souvenir, y construisirent, pour y
résider, une habitation somptueuse, inspi-
rée du style grec, qu'on appela, qu'on ap-
pelle encore : « le palais Eynard, » et qui
est restée la plus imposante de toute la
ville.
Un neveu du philhellène, Charles -
Franc. -Adolp. Eynard, fds de Jacques, né
en 1808, imbu des sentiments patriotiques
et religieux de toute sa famille a bien mé-
rité des lettres par quelques ouvrages, où
brillent ces sentiments joints à une très
agréable culture des lettres. On a de lui :
I. Essai sur la vie de M. Tissot, docteur
en médecine, professeur à l'université de
Pavie et à l'acad. de Lausanne, contenant
des lettres inédites de Voltaire, Rousseau,
Napoléon, etc., Lausanne, 1839, in-8o.
IL Le chevalier Guisan, sa vie et ses
travaux à la Guyane; Paris, 1844, in-
12.
III. Lucques et les Burlmnachi. Souve-
nirs de la Réforme en Italie ; Paris, Ab.
Cherbuliez, 1848, in-12.
IV. Vie de Madame de Krudener ; Pa-
ris, 1849, 2 vol. in-8o.
Charles Eynard est mort le 23 septemb.
1876. Il avait épousé une fdle adoptive de
son oncle Jean-Gabriel, dont il a laissé plu-
sieurs enfants.
EYNARDON (Madeleine), femme de
Pierre Chevalier, de St-Etienne-de-St-Jeoi-
re en Dauphiné, morte à l'hôpital de Lau-
sanne, mai 1692. Josué Eynardon, de S*-
Etienne-de-Jouaire, 63 ans, allant en Al-
lemagne, assisté <à Lausanne^ juill. 1697,
mort en novembre. — Suzanne Eyraut,
de Bonrepos, femme d'Alexandre Eyraut,
de Gap, assistée à Lausanne, avec un en-
fant, et son mari à Vevey, 1692-94; —
Paul Eyraud, dit aussi Hérault, originaire
du Dauphiné comme les précédents, na-
quit à Genève, y fit ses études (Paulus
Eyraudus genevensis, 1686) et y reçut la
consécration. Son premier poste fut celui
de chapelain du genevois François Le
Fort, ambassadeur du czar Pierre le
Grand. Il servit ensuite, pendant environ
17 ans, comme pasteur, l'église de Vezel.
Puis, en nov. 1712, il fut appelé comme
premier pasteur à Copenhague et chapelain
de la reine de Danemark. Il prit possession
de ce poste au printemps de 1713. En
1728, le grand incendie de Copenhague
ayant détruit une partie de la ville, il fut
désigné pour aller collecter à l'étranger
au nom des églises française et allemande
et fit le 4 mars 1731 avec les pasteurs al-
lemands, la consécration du nouveau tem-
ple. Il mourut à Copenhague, 18 juin
1743, âgé d'environ 74 ans, laissant veuve
A.-MariePersode fille d'un officier général
prussien ; — P. -Paul Eyraud, probable-
ment son fils, né à Copenhague et ordonné
à Genève, lui succéda comme pasteur de
Copenhague de 1743 à 1783. — Denys
Eyrieu, ministre au Pont-de-Royans, 1561
(Tt28o).
I
193
FABAS — FABER
194
FABAS (Eienne), pasteur à Morlas, col-
loque de Pau, 1626-37. — Autre Fabas,
pasteur à Osse, colloque d'Oleron, 1620.
— Autre, pasteur de La Bastide en Lan-
guedoc, délégué au synode de S^-Antonin,
septen)b. 1672. — Jean de Fabas, voyez
Fa vas.
FABER ou Le Fèvre (Jean-Rodolphe),
était fds de Gabriel [Haag, VI 497], avo-
cat au parlement de Grenoble. Le père se
retira, pour cause de religion à Lausanne.
Quant au fds, il naquit probablement dans
cette dernière ville. Les Conchisiones de
l'académie de Die le disent, et si les archi-
ves de l'acad. de Lausanne le nomment
Gratianopolitanus, c'est probablement en
souvenir de son origine. Il alla faire ses
études en France, notamment aux collèges
de Bergerac et de Montpellier et il y obtint
le titre de pasteur ^. Le capucin converti
G. Martin, dans son Mercure réformé
(1618), l'appelle « un homme maigre et sec
éprouvant le besoin de sacrifier aux grâces. »
En 1611, lorsque le bâlois Jean Steck eut
quitté la chaire de philosophie qu'il occu-
pait à Die, Jean -Rodolphe se mit sur les
rangs pour lui succéder et il l'emporta sur
ses concurrents. C'était un esprit d'une
activité extrême, d'une érudition solide et
possédant surtout des connaissances très
étendues. Outre sa charge de professeur de
philosophie, il prit en 1613, celle d'impri-
meur et libraire de l'acad. de Die *, et en
même temps, docteur en droit et très
amoureux de jurisprudence, il plaidait as-
sidûment au tribunal de la justice-mage de
Die. L'académie ne se trouva point satis-
faite de cet excès de science et par son
Bureau lui fit défendre de plaider. C'était
en 1619, époque où un synode se réunis-
sait à Gap. Le professeur-imprimeur-avo-
1 Histoire de l'acad. protestante de Die, par
le past' E. Arnaud (1872, in-S»), p. 59.
* E. Arnaud (Notice sur les imprimeurs de
l'aead. de Die; Grenoble, 1870; et Suppl. à la
Notice, Gren. 1886) cite une dizaine d'ouvrages
sortis de ses presses de 1613 à 1617.
cat porta ses doléances au synode, qui fut
très embarrassé, car il édicta que la déci-
sion académique était confirmée , — mais
qu'il serait permis au plaignant « de don-
ner des avis à ses amis et aux pauvres,
comme aussi d'écrire en son particulier
quand il en serait requis, sans distraction
de sa charge.» La même année, Faber ven-
dit son imprimerie et dès le 26 octob. 1620
il prit congé de Die et de son académie
pour aller professer à Lausanne où il était
appelé. Le liber academicus de cette der-
nière ville porte, sous l'année 1620 :
« Philosophiae professer factus est Johan-
nes Rudolphus Faber gratianopolitanus,
juris utriusque doctor. » Il occupa donc
pendant quelques années la chaire de phi-
losophie à Lausanne. Dans le recueil des
Thèses philosophicse , composées par les
professeurs et soutenues sous leur prési-
dence, on en compte sept de lui de 1621 à
1623. C'est durant le même intervalle
qu'il adressa aux magistrats de Berne l'épî-
tre suivante (sans date) destinée à servir
de dédicace pour un livre de sa composi-
tion sur la dialectique de Pierre Ramus
comparée à celle d'Aristote :
Magnifiques, haults et puissants Seigneurs,
Entre les Perses il y avoit une loy par
laquelle tous les subiects estoyent tenus au
bout de chasque année de s'adresser a leurs
Magistrats et leur rendre compte de leurs
estudes et travaulx. C'est ce qui a occa-
sionné vostre très humble et obéissant su-
biect et serviteur Hans Rodolph Faber,
Professeur en Philosophie en vostre Acadé-
mie de Lausanne, non seulement de venir
expressément rendre compte de sa charge
a vos Ex<"' mais aussi leur offrir d'une
main toute remplie d'humilité un travail
qu'il a dressé et façonné le plus soigneuse-
ment qu'il luy a esté possible durant ceste
année, contenant la briefve et claire exposi-
tion de la Dialectique de Ramus, ensemble
une soigneuse et fidèle conciliation d'icelle
avec Aristote, laquelle il a faite imprimer
a la grande sollicitation de ses amis pour
VI. 7
195
PABER
196
le bien et avancement des estudes de la ieu-
Inesse. Et non content de cela, pour donner
plus de lustre et de splendeur a son travail,
il a prins l'hardiesse d'engraver au frontis-
pice d'iceluy les haults et magnifiques til-
tres de vos Ex"" et le vouer et consacrer,
comme il fait à présent en toute humilité
à vostre puissant et fleurissant Sénat, sur
l'asseurance qu'il a qu'il ne sera refusé,
non plus, que Xerxe Roy des Perses ne re-
fusa l'eau que luy présenta une femmelette,
ayant plus d'esgart à son cœur qu'à sa
main. Et comme il pleust a vos Ex"" de
recevoir d'une bénigne main en l'année mil
six centz treize un travail de controverses
et disputes en philosophie qu'il vinst vous
offrir lorsqu'il estoit Professeur à Dije en
Daulphiné, aussi il estime que vos dites
Ex"" ne feront aucune difficulté de recevoir
d'un œil gracieux une partie de ce qu'il a
travaillé depuis qu'il est en charge de Pro-
fessur en vostre Académie de Lausanne.
Promettant si Dieu luy preste vie, et luy
en donne les moyens et commodités, de
fayre suyvre un grand corps de toute la
Physique dans peu de temps, desia par luy
composé et dressé méthodiquement par
préceptes et controverses, et de là passer
à la Métaphysique, affln qu'il y ayst les
trois parties de sa profession ; le tout soubs
vostre heureux estendart et souveraine con-
duite, au bien du public et des particuliers :
à quoy il sera de plus fort encouragé si
par vos dites Ex"" le petit présent qui leur
est maintenant par luy offert en recognois-
sance du droict qu'elles ont sur luy, et grand
bien qu'il reçoit de leur Libérale main, est
par icelles receu et veu d'une main bénigne,
et regard gracieux, comme venant de celui
qui est et qui vivra et mourra en qualité de.
Magnifiques haults et puissants Seig", Vos-
tre très humble très fidèle et très obéissant
subiect et serviteur Hans Rodolphe Faber.
Cet ouvrage, mentionné au n» V de la
liste bibliographique ci -après, ne parut
qu'en 1623, à Genève. Notre philosophe,
en cette même année 1623, en fit paraître
un autre dont l'extrême bizarrerie souleva
contre lui l'opinion pubhque. On s'occu-
pait alors à Lausanne d'un procès crimi-
nel pour un fait d'avortement. Sans que
rien l'y invitât, le professeur prit fait et
cause pour les accusés en se fondant sur
ce que dans tout être humain, selon lui et
selon des auteurs qu'il cite, il y a trois
âmes différentes, la végétative, la sensitive
et la rationnelle ; que la première dure 70
jours chez les garçons ; 100 jours chez les
tilles ; que la seconde dure jusqu'au sixiè-
me mois et que ces deux premières sont
mortelles et passagères, en sorte qu'il n'y
a pas de crime si le fait incriminé s'est
passé avant le sixième mois. Il développa
cet étrange système dans un livre écrit en
français et portant ce titre : Le Cabinet ines-
timable de la femme ; et ce qu'il y a de non
moins étonnant, c'est que grâce à lui, les
deux coupables (car ils avaient avoué les
faits) échappèrent à la sentence de mort
qu'ils avaient encourue et en furent quit-
tes pour un simple bannissement. Mais
Leurs Excellences de Berne s'émurent et
demandèrent des explications à l'académie
de Lausanne qui s'excusa en alléguant que
le livre de Faber, par une incorrection
qu'il avait déjà commise une autre fois,
avait paru sans qu'elle en eût aucune con-
naissance. Aussi le Conseil de Berne, par
une sentence en date du 24 nov. 1623,
déclara que l'inestimable Cabinet serait
détruit comme livre dangereux \ condam-
na l'auteur à six jours de prison et le des-
titua. Le Liber academicus inscrit discrète-
ment cette brève mention : « 1624. Eodem
anno cum supradictus Faber librum quem-
dam gallicum typis mandari curasset, in
quo multa non satis honesta et qusedam
periculosa continebantur hinc migrare jus-
sus est. ï
Où se retira-t-il ? A Grenoble, où il se
livra sans contrainte à son goût pour les
lois et la plaidoirie. C'est ce qu'il nous
fait voir dans la préface d'une « Clef de la
jurisprudence » qu'il publia une vingtaine
d'années plus tard (vicennium), en 1638,
et dans laquelle il explique au lecteur et
aussi au président du parlera, de Grenoble,
qu'il avait dès lors interrompu ses études
philosophiques pour se faire inscrire au
tableau des avocats :
Vicennium jam est elapsum, candide et
bénévole lector, quod philosophicis studiis
ferè omnibus intermissis, in advocatorum
album adscriptus me jurisprudentiae, genio
aliquo modo suadente, mancipavi et cum
1 Nous n'avons pas trouvé cet ouvrage. Mais
on peut voir le détail de l'affaire (rédigé en
allemand) aux Archives cantonales de Lausanne,
Kireh und Académie geschdfte, III. — Nous devons
tous ces renseignements à M. Eni. Cha VANNES.
197
FABER
198
•eacommercium habui.Quo flueate vicennio,
-si minus curis ac studiis forensibus, jucun-
(Ise praxi viros locupletanti, gratam auri
messem et leetam argent! vindemiam pro-
ducenti deditus ; si minus in consultationi-
bus occupatus fuei'im et causas in judicio
dixerim nisi forte raro, undè video alios
bonis ditatos et fortunis auctos ; at non
ideo jurisprudentiae studio fui aversus,
nec ab omni opère juridico vacavi, famem
semper comitem esse non laboranti viro ra-
tus, interdum ex cathedra quandoque pri-
vatim habitis lectionibus et exercitiis, tyro-
nes legum cupidos ad civilem sapientiam
perducei'e conatus sum, undè sanè non ma-
gnam hue usque reportavi utilitatem. Is in-
térim animus fuit ut si quod esset excepti a
docendi munere temporis , id omne ad
aliquid scribendum in communem hominum
utilitatem sedulo conferrem. Lectiones ergo
meas in Institutionum Justinianearum li-
bres ex limpidissimis juris fontibus desum-
ptas, legibus quamplurimis suffultas, ex
variorum Jurisconsultorum authoritate et
doctrina compilatas atq. comprobatas. lUse
primse sunt in jure meae lucubrationes sed
non fortassè ultimse, si Deus vitam produ-
xerit et si hoc publiée exeipi plausu animad-
vertero.
Il envoya l'ouvrage à Genève avec la
lettre que voici :
A MM., MM. les Ministres et Professeurs de
l'Eglise et Académie à Genève. — De
Grenoble ce 28 dejanv. 1638.
Messieurs, ayant soubs la favorable assis-
tance de l'Etei-nel composé auec un pénible
travail un œuvre de droict, ci-inclus, mis
-au jour depuis peu de jours, j'ay prinse
l'hardiesse de vous en envoyer un exem-
plaire pour vous supplier de luy donner le
dernier rang dans vostre Bibliothèque ' en-
core qu'il ne le mérite, je reputeray cela à
un singulier bonheur, et faveur signalée,
et surtout que mon nom puisse estre pour
une quatrième fois enregistré et placé entre
tant de célèbres autheurs qui reluisent dans
vostre riche Bibliothèque,jusqu'à ce que dans
une meilleure occasion je vous puisse fayre
voir que je suis, Messieurs, Vostre très hum-
ble et très obéissant serviteur Le Feure.
Quelques années plus tard, en 1643,
Jean-Rodolphe publia uii autre ouvrage de
droit; mais nous ne savons quand ni com-
ment se termina sa carrière. La liste chro-
• Il y est encore, avec Vex dono de l'auteur.
nologique de ses ouvrages, pour autant
que nous les connaissons, est tout ce que
nous pouvons offrir de plus au lecteur, sur
ce Faber ou Le Fèvre, savant tellement
complexe que nous en aurions fait deux
personnages distincts sans l'assistance que
nous ont fournie les registres de l'acad. de
Lausanne et la critique judicieuse de leur
gardien, notre docte collaborateur, M. le
professeur Vuilleumier. Ajoutons qu'il
y avait grand risque de le confondre avec
un autre personnage du nom de Fabri,
prénommé de même Jean-Rodolphe (sui-
vant le Livre du recteur et VHist. litt. de
Senebier), ou Jean-Adolphe (suivant MM.
Amiel et Bouvier dans leur notice sur l'En-
seign. supérieur à Genève, 1878 in-4o).
Ce Fabri était citoyen de Genève, allié
aux meilleures familles de la République,
professeur à Genève, de droit en 1612, de
mathématiques en 1631, de grec en 1633,
marié (1633) avec Anne Andrion qui, de-
venue veuve (en 1638) se remariait en
mai 1640 (Is. de Monthouz, not. XIII, 109)
et Senebier après avoir avancé qu'il ensei-
gnait les Institutes de Justinien à Genève
dès l'année 1612 le donne pour l'auteur de
quatre ouvrages que nous attribuons au
savant de Die, Lausanne et Grenoble (sa-
voir les nos v^ VI, IX et X de la liste
suivante) ; mais sans être sûr que Senebier
ait tort de tout point, il nous sera permis
d'hésiter plus d'une fois dans le dédale
des Faber, Fabre, Favre, Fèvre, -Le Fèvre
et Fabri ou Fabry.
I. Controverses et disputes en philosophie ;
Die, 1612 ou 1613. — C'est le travail in-
diqué par l'auteur dans sa lettre à MM. de
Berne ci-dessus, col. 19S.
II. Medulla logica... authore Joh. Ro-
dolpho Fabro apud Dienses philosophix
professore ; Deiœ Augustae Vocontiorum
excudebat Joh. Gauterius typographus aca-
dem. 1613; in-8o 5 feuill. prélim. et 384
p. — L'auteur présente ce livre, le 8 mai
1613, au synode do Mens par qui lui furent
allouées 38 liv. de gratification.
III. Sophise viridaria, purpurissatis re-
ferta violis, quss pro suprema philosophiee
laurea decoranda patebunt, omnibus viola-
rum odore reari cupientibus ; Praeeunte D.
Joh.-Rod. Fabro philosophiae professore et
gymnasta, ad diem 6 septemb 1617 ;
Deia3 Augnsta3 Vocontiorum, 1617 in-12 ;
24 p.
199
FABER
FABRE
200
IV. Thèses philosophiques de Lausanne ;
De judicio, 162i ; De cœlo, 1621 ; De ele-
mentis physicis, 1621 ; De corpore perfecte
miœto, inanimato et animato in génère,
1622 (Cette thèse avait été précédée d'une
autre, De corpore imperîecte mixto, qui ne
s'est pas conservée) ; De corpore végétante,
sentiente et intelligente, 1622; De mundo
in génère, 1623 ; Thèses miscellaneœ ex
variis disciplinis depromptee, 1623.
V. Totius logicx peripateticse Corpus...
nec non totius Organi Àristotelico-Ramxi
compendium... autore Joh. Rod. Fabro
jurisprud. et philosophise in inclyta illus-
tris reipub. Bernensis apud Lausannates
patriâ academiâ doctore et professore ordi-
nario; Aurelianae [Allobrogum ; Genève],
apud viduam et hœr. Pétri de la Rovière,
1623 ; in-4o 16 feuil. prél. et 590 p. ; plus
106 p. et 10 feuill. de table pour YOrga-
num Aristotelico Ramseum. — Epître dédi-
catoire à Albert Manuel consul de Berne
et à Nicolas Dnckselhoffer. Il rend grâce
au premier de l'amitié qu'il avait pour le
défunt père de l'auteur, d'avoir été le par-
rain de son fils Albert qui n'est plus et
d'aimer encore son plus jeune fils qui vient
de naître (ce fils est peut-être son livre).
« Et toi clarissime seigr Nicolas, dit-il en-
suite, qui vint jadis étudier à Die et pen-
dant près de deux ans m'y as écouté »...
Cette épître est datée : Lausannaî ex mu-
saeo nostro, X mart. anno 1623. C'est vrai-
semblablement à cet ouvrage que se rap-
porte la lettre ci-dessus reproduite, col. 194.
VI. Le cabinet inestimable de la femme ;
Lausanne, 1623. — Livre supprimé par
l'autorité et dont aucun exemplaire n'a pu
être retrouvé.
VII. Cursus physicus in quo totius philo-
sophiee naturalis Corpus assertionibus et
qusestionibus xaTaay.EuatjTiJcâ); y.k% avaaxeuaa-
Ttxw; in gratiam, philosophise alumnorum
perspicuè et br éviter explicatur à Jo. Rod.
Fabro philosophise et jurium doctore ; Ge-
nevae, apud Petrum Aubertum, 1625, in-
8o de 20 f. prélim., 496 p. et 16 f. d'in-
dex. — Epitre dédicatoire « domino Lu-
dovico de Champaigne comiti de La Suze,
baroni de Brouassin, Coulans, Louppe-
lande, Landes, Normanville et Lumigny,
apud potentiss. rempublicam Bernensem
rei militaris Prsefecto. » « Jarndiù, lui dit-
il, illustris. et generose cornes, Cursuin
meum physicum ex priscorum et neoteri-
corum decretis concretum et tredecim an-
norum leetione et professione publica con-
tractum, in publicam educere lucem apud
me statueram, etc. » La préface au lecteur
commence par une allnsion à son livre sur
Aristote et Ramus : Superioribus annis
Cursum meum logicum totius organi Sta-
gyritani et Ramsei praecepta et usum de-
monstrantem typis descripsi ; nunc Cur-
sum physicum etc.
VIII. Le pourtrait de l'homme mis à son
jour et rehaussé en vives et esclatantes
couleurs, par Jean-Rodolphe Le Fevre,
docteur es droicts et advocat au parlem. de
Dauphiné, auquel est dépeint tout ce qui
est de plus rare, curieux et utile au monde ,~
Grenoble, chez Richard Cocson, 1629,
in-8o de 4 f. et 104 p. Dédié à Claude Ton-
nard s«" d'Izon, conseiller en la chambre
de l'Edit.
IX. Clavis jurisprudentise sive brevis ac
methodica Instilutionum Justiniani expli-
catio. Omnes divse Astrsese amore capto^
adsumma jurisprudentise promovens fasti-
gia. Auctore Joh. Rodolpho Fabro J. V.
D. et in augustissimo senatu Gratianopo-
litano advocato ; Ed. Rabanus typ. 1638,
in-4o de 16 feuill. prélim. et 334 p.
X. Systema triplex juris civilis, crimi-
nalis canonici et feudalis; Genevœ, 1643,
in-fol.
XI. On a encore de lui, dit M. Rochas
(Biogr. du Dauphiné), un ouvrage de droit
intitulé Aviarium juris « que nous ne
connaissons pas autrement. >
MM. Haag ont ajouté [VI, 497] : Fau-
drait-il rattacher à cette famille (celle de
Jean -Rodolphe) un ministre de l'église
française de Bischweiler, Emmanuel-Claude
Faber, mort dans la dite ville en 1752
selon Adelung, et auteur de Quarante ta-
bles politiques de la Suisse, pub. à Basle,
1746, in-folio.
1. FABRE (Marc) chaussetier, du lieu
de Bessière dioc. d'Alby, reçu habitant de
Genève, mai 1556; — (Anthoine) « cor-
donnier, natif de Barcillonneen Provence, »
id. déc. 1557 ; — (Pierre) « de Larche eu
Terre neuve, ressort du dioc. d'Aix en
Provence, » id. juill. 1558; — « à Olive Fa-
bre, pauvre vefve de Auvergne chargée de
2 enfans, 3 sols » (Bourse fr. de Genève),,
déc. 1556. — Antoine Fabre, « qui avait
déjà beaucoup souffert pour la religion,
procureur du Roi en la baronie de Non-
1
201
FABRE
202
nay, pareillement Jean Monchal honneste
bourgeois et Ymbert Ranchon chirurgien,
tous trois anciens du consistoire, furent
précipitez de la haute tour, en la pré-
sence et du commandement de S. Chau-
niont, monstrans une singulière cons-
tance, » janv. 1563 {Crespin). — Fabre
intrépide soldat des premières guerres de
religion (1562) que les catholiques avaient
espéré séduire et décider à leur ouvrir les
portes de Nimes. Il feignit de se prêter à
leur projet et secondé par le caporal André
Rangon, il les fit tomber dans une embus-
cade qui leur coûta cher [Haag, V 51J. —
Noble Jehan Fabre, délégué de la ville de
Cornus près St-Affrique au synode de Mil-
hau, 1573. — Fabre, vaillant sergent, puis
capitaine huguenot combattant dans le pays
Castrais de 1574 à 1589 où il est tué dans
une attaque malheureuse {Mém. de Gâches).
2. FABRE (Gaspard) « ayant ci-devant
charge d'une bande de gens de pied sous
le baron des Adrets, » fils de messire Gas-
pard Fabre chevalier, mestre de camp des
bandes provinciales et capitaine de la ma-
rine du Levant et de d'ie Fagotine de Vil-
lefort, demeurans en la ville de Marseille.
Il épousa, 25 mars 1580, Anne de Saunier
lille de noble Louis de Saunier sieur de La
Roche et de feue d"e Anne de Baudreux,
demeurans au lieu de La Barre dioc. de
Mende ; en faveur duquel mariage la dite
future se constitue tous les biens à elle
appartenans de la succession de sa mère,
et son père lui donne la moitié des siens
comme étant sa fille unique, a condition
que le dit futur et les siens porteront les
Armes du sieur Saunier qui sont = d'or
à une fasce de gueules avec deux palmes
«a sautoir. — Le 26 oct. 1611, contrat de
mariage de noble Jean Fabre capitaine, fils
de nob. Gaspard Fabre ancien capitaine et
seigr de La Roche et de feue dUe Anne de
Saunier, demeurans au lieu de Ste-Croix
dioc. de Mende, avec dUe Toinette du Cre-
mat fille de nob. André du Cremat et de
d'ie Suzanne de Gabriac. — Le 7 fév. 1651
•contrat de mariage de nob. Philibert de
Fabre sr de Beauchamps, fils de nob. Jacob
de Fabre et de d'ie Diane de Finot demeu-
rans à Nîmes, avec di'e Louise fille d'An-
toine d'Escudier et de dme Claude de Ro-
bert, assistée de d'ie Marie de Fermineau
sa belle sœur. — Le 4 septemb. 1670, ma-
riage de Mr maître Salomon Fabre écuyer.
docteur et avocat natif de Florac, 33 ans.
fils de feu nob. Jean Fabre et de feue di'e
Anne Reinolde, avec d"e Dorothée d'Os-
tah, 30 ans, demeurante à Nîmes, fille de
Me Jean d'Ostali et de diie Isabeau de Ra-
pelin, « en faveur duquel mariage que les
dites parties promettent de célébrer dans
l'église Prétendue Réformée, la mère de la
future lui fait donation de tous ses biens,
se réservant l'usufruit de la moitié.» — Le
14 avril 1732, mariage en la paroisse de St-
Denis à Toulon, de messire Salomon de Fa-
bre sr de Grandville, major de la ville de
Toulon, ancien gouverneur et originaire de
la ville de Florac et fils de messire Salomon
de Fabre seigr de Diori et de feue dame
Dorothée d'Ostalis, avec diie Madeleine
d'Elat fille de feu M. Alexandre d'EIat,
avocat au parlement et de di'e Marie-Louise
de Vitalis (Carrés d'Hozier, vol. 243, fo 129).
Jean de Fabre seigr de Montvaillant * de
la Valette, conseiller et garde des sceaux du
présidial de Nîmes, descendant au 4e degré
de Gaspard, épouse, 4 mai 1708, Anne de
Lalondès dont Jean, Louis, Antoine et 4
filles savoir : 1. Marie-Dorothée mariée à
Silvestre Pagesi du Gaylou; 2. Marie-Éli-
SAHETH, mariée au baron de Pages-Pour-
ca'ires; 3. Marie- Anne mariée à un de
Manoël de Nogaret; 4. Henriette mariée à
un Bastide des Graves. Jean-Louis de
Fahre épousa, 15 septemb. 1752, Agathe
de Faventines, dont 3 filles mariées : au
baron Després, au comte de La Roche-
Lambert, et au baron de Forton, plus un
fils, Charles, marié le 23 juin 1787 à Julie
de Tourtoulon. Antoine de Fabre, épousa,
2 fév. 1764, Adélaïde Renou de Labrune,
d'où Charles marié le 20 juill. 1802 à sa
cousine Virginie de Pages-Pourcaïrès ; d'où
un fils, Félix de Fabre de La Valette, vivant
à Montpellier en 1860. — Une partie de
cette famille de Fabre est redevenue ca-
tholique dès avant la révocation de l'Édit
de Nantes. Cependant « M^e Gervaise de
Fabre, femme de M. Théophile Aimeras
(voy.I, 156) ministre des Cévennes, morte
à Lausanne le 10 septemb. 1694, » semble
lui appartenir.
3. FABRE, notaire à Clarensac, à qui
son caractère violent et son zèle beaucoup
trop fougueux attirèrent de fâcheuses af-
faires [Haag, V 51]. Au mois de juin 1635,
il fut condamné aux galères, à cause des
' Notes de M. de Cazenove.
203
FABRE
204
mauvais traitements qu'il avait exercés sur
le curé du lieu. La sentence ne fut pas
exécutée, ou tout au moins elle ne le ren-
dit pas plus sage, car en 1663, le prêtre
Gros n'ayant pas voulu souffrir qu'on en-
terrât dans le cimetière catholique la fille
du nommé Védel, il se livra sur sa personne
à des actes de violence qui lui valurent un
nouveau procès, dans lequel furent enve-
loppés son frère Bremand et ses deux fils,
ainsi que Alègre, Surre, Montauban et
quelques autres. Le curé poursuivit, et il
avait raison en cela, la punition des cou-
pables; mais ce en quoi il montra sa
passion, c'est qu'il demanda le bannisse-
ment du ministre, qui n'en pouvait mais,
et l'interdiction de l'église de Clarensac.
Malgré toute leur partialité, les tribunaux
jugèrent que l'ardeur de la vengeance em-
portait trop loin le digne prêtre, et ils
laissèrent debout l'église (Filleau, Décis.
cath. p. 278).
4. FABRE (Jacques), de Quissac, étu-
diant en philosophie (Jacobus Fabre quis-
sacensis) à Genève, 1681. — Fabre de La
Fontaine, officier dans l'armée hollandaise
en 1699. — (Daniel), de Mazamet, meurt
à Lausanne, laissant 113 1. à la Bourse
des réfugiés, 1688. — (Antoine), de Grais-
sesac et sa femme obtiennent à Lausanne
une attestation de leur foi avant de partir
pour l'Allemagne, 1691. — (Jacques) paye
à la Bourse des réf. de Lausanne un legs
de 18 1. fait par sa femme, Marguerite
Galafrès, 1697. — (Pierre- Jean), de Ma-
zamet, ouvrier en bas, assisté à Lausanne,
allant à Magdebourg avec sa femme et un
ouvrier, 1698. — (André), d'Alais, tein-
turier, assisté à Lausanne, allant à Kœnigs-
berg avec sa femme, 9 enfants et 4 ouvriers
ou domestiques, 1698.— (Lot), de Castres,
armurier, assisté à Lausanne, allant à Mag-
debourg, 1702. — (Pierre), de Montpellier,
assisté à Lausanne, allant plus loin, 1703.
— (Etienne et Antoine), de Pompidou en
Cévennes, assistés à Genève, allant en Al-
lemagne, 1706, — (Antoine), de Tulette
en Dauphiné, id. revenant d'Allemagne
avec femme et 2 enfants, 1708. — (Jean),
de Nîmes et sa femme, assistés à Londres,
1710. — (Louis), d'Auvergne, chaudron-
nier^ assisté à Lausanne, 1714. — (Jac-
ques), de Languedoc, apothicaire, 80 ans,
assisté à Lausanne avec sa fille âgée de
40 ans, 1740.
5. FABRE (Pierre), et Marie Bastide sa
femme, du village des Vans en Languedoc^
se réfugièrent à Lausanne vers l'an 1725.
Leur fils, Jean, né en 1727, épousa en
1752, à Lausanne, Louise fille de F.-J.
Servier marchand drapier et de Louise de
Leuze, également réfugiés. Il acquit la
bourgeoisie de Lausanne en 1768. Leurs
descendants ont occupé une place hono-
rable dans le canton de Vaud, soit dans le
commerce soit dans le ministère évangé-
lique. Jean-Louis-Gabriel, petit-fils de Jean ,
né à Lausanne, 30 oct. 1797, mort le 28
août 1871, fut un grand nombre d'années
professeur de théol.à l'acad. de Lausanne,
pasteur de l'église de cette ville et vice-pré-
sident de la Commission ecclésiastique vau-
doise. II a publié des Sermons et un Cours
de religion qui après avoir été autographié
pour l'usage de ses catéchumènes, a été
imprimé et a eu trois éditions en peu
d'années. Louis Fabre était fort estimé et
aimé pour sa science, sa piété et l'aménité
de son caractère. Il avait épousé une des-
cendante de réfugiés, Henriette Dautun
(conf. t. V, col. 155), fille du pasteur de
l'église française de Berne, mais n'a point
laissé de postérité masculine (Chavannes).
6. FABRE D'OLIVET, philologue, auteur
dramatique, poète et musicien [Haag, V
52], naquit à Ganges, dans le Bas-Langue-
doc, le 8 déc. 1768, et mourut à Paris en
1825. Son goût pour la littérature et la
musique le fit renoncer au commerce, au-
quel ses parents l'avaient d'abord destiné ;
mais dans son ardeur à s'instruire, il vou-
lut trop embrasser pour sa capacité et resta
bien au-dessous de ce qu'il eût été, s'il
avait su borner ses études. Ses ouvrages
ne sont plus lus aujourd'hui, mais leur
nombre prouve au moins que leur auteur
a joui de son vivant de quelque réputation.
On lui doit :
I. Le Génie de la nation, pub. en 1789.
II. Le 14 juillet et l'amphigouri, en
1790.
III. Le Miroir de la vérité, en 1791.
Ce sont trois petites pièces de circon-
stance, mêlées de couplets, qui furent repré-
sentées sur le théâtre des Associés.
IV. Toulon soumis, fait historique, opéra
en 1 acte et en vers, joué en 1794.
V. Le Sage de l'Indostan, drame philo-
sophique en 1 acte et en vers, mêlé de
chœurs de musique, joué en 1796.
i
205
FABRE
206
VI. Azalais ou le Gentil Aimar, 1800,
in-8o.
VII. Lettres à Sophie sur l'histoire, 1801,
2 vol. in-8o.
VIÏI. Le Troubadour, poésies occitani-
ques du xiii^ siècle ; Paris, 1804, 2 vol.
in-8o.
IX. Notions sur le sens de l'ouie en gé-
néral, et en pai-ticulier sur le développe-
ment de ce sens opéré chez Rodolphe Grivel
et chez plusieurs autres enfants sourds-
muets de naissance, Paris, 1811^ in-8o; 2e
édit. augment. de pièces justif., Montpel-
lier, 1819, in-8o. — L'abbé Sicard et de
Prony présentèrent sur ce mémoire, un
rapport défavorable au ministre de l'inté-
rieur. « L'auteur, selon M. Fayolle (Biog.
univ.), prétendait avoir trouvé le moyen
de restituer l'ouïe aux sourds-muets de
naissance d'après une méthode pratiquée
par les prêtres égyptiens. »
X. Les vers dorés de Pythagore, expli-
qués et traduits pour la première fois en
cers eumolpiques français, précédés d'un
Discours sur l'essence et la forme de la
poésie chez les principaux peuples de la
terre, 1813, in-8o. — Les vers dorés de
Pythagore avaient déjà été traduits plu-
sieurs fois en prose.
XI. La langue hébraïque restituée, et le
vrai sens des mots hébreux rétabli et prouvé
par leur analyse radicale, Paris, 1815, in-
4o; 1816, 2 part. in-8o. — La première
partie est consacrée à une dissertation sur
l'origine des langues, et la seconde contient
une interprétation allégorique de la cosmo-
gonie de Moïse. Selon l'auteur, Adam ne
serait pas le premier homme, mais le type
de l'humanité ; Eve ne serait pas la com -
pagne de l'homme, mais la personnification
d'une faculté.
XII. De l'état social de l'homme, ou Vues
philosophiques sur l'histoire du genre hu-
main, ou l'homme considéré sous tous les
rapports, religieux et politiques, dans l'état
social, à toutes les époques, et chez les diffé-
rents peuples de', la terre, 1822, 2 vol. in-
8o.
XIII. Gain, mystère dramatique en 3
actes, de lord Byron, trad. en vers blancs
français, et réfuté dans une suite de re-
marques philosophiques et critiques, précédé
d'une lettre adressée à lord Byron sur les
motifs et le but de cet ouvrage, 1823, in-8o.
— Byron dut sans doute trouver que Fabre
lui faisait trop d'honneur de réfuter sa
pièce, car il n'écrivait pas ses drames pour
l'éducation des philosophes et encore moins
pour l'instruction des hébraïsants.
XIV. Le Retour aux beaux-arts, dithy-
rambe pour l'année 1824, in-8o. — Tous
ces ouvrages parurent à Paris.
Au milieu des graves événements poli-
tiques qu'il traversa, Fabre d'Olivet sut
vivre dans la retraite, sans se laisser dis-
traire de ses études par le vain bruit du
monde. Comme musicien, il est auteur
d'un grand nombre de Romances qui ne
portent pas son nom, et d'un oeuvre de Qua-
tuors pour deux flûtes, alto et basse, gravé
à Paris en 1800. « Enfin, dit M. Fayolle,
il a cru trouver dans les débris de la litté-
rature grecque le système musical de ce
peuple célèbre. Il a donc imaginé son troi-
sième mode qu'il appelle mode hellénique,
ne se doutant pas que Blainville l'avait
déjà découvert, en 17S1, sous le nom de
mode mixte, parce qu'il participe, en elTet,
du majeur A'ut et du mineur de la. » En
1804, à l'occasion du couronnement de
Napoléon, il fit exécuter avec succès, au
temple protestant, un Oratorio, presque
entièrement écrit dans ce mode. Les jour-
naux du temps en rendirent un compte
favorable, mais si l'on doit en croire
M. Fétis, ce fut sans savoir de quoi
il s'agissait. Cette ignorance était bien per-
mise.
Fabre ne fut pas heureux dans son in-
térieur, quoique sa femme et lui eussent
tous deux la passion des lettres. On doit à
celle-ci un ouvrage intitulé : Conseils à
mon amie sur l'éducation physique et mo
raie des enfants, 1820, in-12.
7. FABRE (Jean), né à Nîmes en 1717
[Haag, V SO], s'est rendu célèbre, dans le
siècle passé, par un trait admirable de piété
filiale. Le 1er janvier 1756, il assitait avec
son père à une assemblée du désert, lors-
que tout à coup le cri d'alarme, annonçant
l'approche des troupes, retentit. Tous
fuient, mais appesanti par l'âge, le vieux
Fabre, bientôt octogénaire, tombe entre
les mains des soldats. Son fils oubliant
une fiancée qui l'attend pour ne voir qu'un
père aux prises avec les dragons, retourne
sur ses pas, se jette aux genoux du comman-
dant du détachement, le supplie de rendre
la liberté au vieillard et de le charger lui-
même des fers qu'on lui préparait. L'ofiB-
207
FABRE
208
cier accepta l'échange ^ et conduisit Fabre
à Montpellier, d'où il fut transféré au bagne
de Toulon par ordre du duc de Mirepoix,
commandant en chef de la province. Tou-
chés de son dévouement, les officiers de la
marine s'empressèrent d'adoucir son sort,
mais le comte de Saint-Florentin, le digne
ministre de Louis XV, irrité des égards
qu'on avait pour le forçat vertueux, donna
les ordres les plus sévères et exigea qu'on
le soumît à la règle commune. Fabre rama
plus de six ans sur les galères du roi, ac-
couplé à des malfaiteurs. Il fallut pour le
délivrer que le duc de Choiseul, instruit
enfin de son histoire, présentât sa grâce à
la signature du roi, en passant par-dessus
la tête du secrétaire d'État, Saint-Florentin,
qui pour manifester son dépit accorda aussi
la liberté à Turge compagnon de chaîne de
Jean Fabre.
Celui-ci rentra dans sa famille, le 21 mai
1762. Son retour inespéré causa une joie
si vive à son père qu'il en mourut quelques
jours après. Toutefois la rancune de Saint-
Florentin ne cessa de poursuivre le fils;
pendant plusieurs années, il apporta tous
les obstacles possibles à la réhabilitation
de la victime d'une législation atroce. Il
fallut que le prince de Beauvau l'emportât
en quelque sorte de haute lutte.
Les malheurs de Fabre n'auraient pas
attiré l'attention de la frivole société du
xviiie siècle, plus que les tortures de tant
de centaines de ses coreligionnaires qui
gémissaient encore dans les bagnes et les
cachots, si Marmontel n'y avait vu le sujet
d'un drame intéressant et si, sur ses indi-
cations, Fenouillot de Falbaire n'avait
traité ce sujet sous le titre de Uhonnête
criminel. Composé en 1767 et joué d'abord
chez la duchesse deVilleroi,ce drame com-
mença par être défendu * ; imprimé clan-
destinement en 1768 ^, il fut représenté à
1 Dans des circonstances parfaitement sem-
blables, le jeune Bareire avait été moins heureux,
quelques mois auparavant. Les supplications qu'il
adressait aux dragons qui avaient arrêté son père,
vieux métayer des environs de Clairac, irritèrent
ces hommes féroces et l'un d'eux le tua d'un coup
de fusil.
2 Par une circulaire émanée de M. de Saint-
Florentin, le 18 fev. 1768 {Archives na<„E 3529).
3 L'honnête criminel, dragme en cinq actes en
vers par M. Fenouillot de Falbaire ; â Stockholm,
chez Kiesewetter, 1768, in-S" de 61 pages. Les
personnages sont ; le comte d'Anplace [c'est-à-
Versailles en 1778, ensuite à Paris en 1790,
et bientôt dans toute la France. Son succès
ne fut pas moindre à l'étranger ; ce fut un
triomphe universel. En vain M. de Saint-
Florentin en avait-il arrêté les représen-
tations. Il était imprimé, et les éditions se
succédèrent rapidement.
Ce fut sur ces entrefaites que Fabre,
toujours en butte à l'inimitié du ministre,
qui venait tout récemment encore de défen-
dre une souscription proposée en sa faveur,
reçut de M. le duc de Choiseul l'invitation
de se rendre à Paris. Il s'empressa d'obéir,
mais il n'arriva que pour assister à la chute
de son protecteur. Il retourna donc à Gan-
ges, qu'il habitait depuis son mariage, et il
chercha dans le commerce les moyens
d'élever sa famille. A la mort de sa femme,
il se retira auprès de son fils aîné à Cette
où il mourut, le 31 mai 1797, à l'âge de
80 ans.
On a une vie de cet honnête homme
écrite par lui-même et publiée par Ath. Co-
querel fils, dans le Bull, de l'hist.duProt.,
t. XIV p. 92-119. Voyez le même Bulle-
tin, VI, 108, 333; XIV, 77; XV, 384.
L'honnête criminel nous fournit la plusfa-
vorable occasion que nous pussions atten-
dre pour publier la liste]des forçats et galé-
dire Fn place] commandant de galères, Cécile,
veuve d'un riche négociant [autrefois fiancée à
Fabre fils], André galérien [Fabre fils], Amélie
amie de Cécile, Lisimon vieillard [Fabre père] et
trois domestiques. La pièce était si peu révolu-
tionnaire, qu'au dénouement le comte d'Anplace
(un Saint - Florentin ou un Basville) embrassait
les Fabre en leur disant :
Lève-toi bon vieillard et toi fils généreux ;
Levez-vous mes amis, embrassez-moi tous deux.
Ah ! que vos cœurs sont grands , sont au-dessus des
[nôtres ;]
Vous étiez à mes pieds, c'est à moi d'être aux vôtres.
Oui, votre délivrance
Doit de tant d'héroïsme être la récompense.
Aussi j'en viens pour vous d'obtenir la faveur
Sûr qu'elle aura l'aveu d'un Roi dont la clémence
De la loi, quand il faut, tempère la rigueur.
Il prise la vertu quelque part qu'elle brille;
Et demandant au Ciel d'éclairer vos esprits,
Il vous traite en enfants égarés, mais chéris,
Qu'il se plaît à toujours compter dans sa famille.
Et Fabre père lui répond :
Ah ! pour l'aimer aussi nos cœurs vraiment François
S'accordent avec ceux de ses antres sujets.
Divisés sur des points où nous errons peut-être,
Dans d'autres liens sacrés nous sommes réunis :
Servir notre patrie, adorer notre maître
Sont des dogmes communs à tous les deux partis.
209
FABRE
210
riens protestants. MM. Haag dans les pièces
justificatives de leur ouvrage et Ath. Co-
querel fils dans Les forçats pour la foi ont
déjà fait beaucoup d'ellbrts pour présenter
cette liste au complet. La nôtre qui proba-
blement n'atteint pas encore à cette condi-
tion difficile est cependant beaucoup plus
étendue que les leurs. Nous devons le
fonds de ce travail au regretté sous-biblio-
thécaire de Genève feu M. Philippe Plan
et à Mlle Louise Plan, sa fille, qui l'ont en-
richi de renseignements puisés à la Biblio-
thèque de Genève dans une précieuse col-
lection de 425 affiches imprimées de juge-
ments rendus contre les protestants et dans
les papiers d'Antoine Court. Nous y avons
ajouté ceux que fournissent des états offi-
ciels envoyés en Angleterre, aujourd'hui
déposés au British Muséum et à Lambeth.
Si elle n'est pas complète, notre liste est
du moins aussi ample et aussi détaillée
que nous avons pu l'établir. D'autres pour-
ront trouver la perfection peut-être.
On a vu tout à l'heure l'inflexible inhu-
manité du ministre de Louis XV, M. de
Saint-Florentin. Il explique et soutient sa
décision dans la curieuse lettre que voici,
trouvée par MM. Haag aux Archives na-
tionales (Reg. du Secrétariat du Conseil, E,
.3324).
Le comte de Saint-Florentin à M. le duc
de Choiseul ; 16 janvier 1763. — J'ai l'eçu,
M., la lettre que vous m'avés fait l'honueur
de m'écrire concernant trente-sept protes-
tants détenus aux galères, et vingt pi'otes-
tantes prisonnières k Aigues-Mortes, qui
presque tous ont été condamnés pour avoir
assisté k des assemblées et dont M. le duc
de Bedfort demande la liberté. Je ne peux
que vous rapeller k ce sujet les observations
que je vous ai faites le 28 juin dernier, h
l'occasion de deux religionnaires qui ve-
noient de sortir des galères auxquelles ils
avoient été condamnés pour le même crime.
Le feu Roi, par son édit de 1685 et par ses
déclarations de 1686 et 1698 a défendu à
tous ses sujets de faire aucun exercice de
la R. P. R. et de s'assembler pour cet effet
k peine contre les hommes des galères per-
pétuelles et contre les femmes d'être rasées
et enfermées pour toujours, et le Roi a re-
nouvelle les mêmes deffenses sous les mêmes
peines par la déclaration du 24 mai 1724.
Le feu Roi, avoit si fort k cœur l'exécution
de celles qu'il avoit données sur le fait de
la religion que par un règlement particulier
concernant le détail des galères et qui est
dans vos bureaux , il décida qu'awcun
homme condamné pour cause de religion
ne pourrait jamais sortir des galères ; et
si S. M. s'est écartée des dispositions tant
de ce règlement que des édicts et déclara-
tions, ce n'a été que fort rarement par des
considérations très-importantes, et en faveur
(le quelque particulier seulement, de sorte
que la rareté et les circonstances même des
grâces accordées n'ont fait pour ainsi dire
que confirmer les édits et déclarations et
prouver la résolution oti étoit S. M. d'en
maintenir la rigueur. Malgré cette intention
manifestée et malgré la sévérité de ces édits
et déclarations, on a eu beaucoup de peine
depuis la révocation de l'édit de Nantes, k
empêcher les assemblées, et depuis le com-
mencement des guerres que nous avons eues,
elles sont devenues très fréquentes et très
nombreuses dans plusieurs de nos provinces.
L'excès est monté k un tel point qu'il est
difficile d'imaginer comment on pourra y
remédier, d'autant plus que les prédicants
ont eu soin de persuader aux l'eligionnaires
que S. M. est disposée k leur accorder la
liberté de leur culte. Ce seroit fortifier cette
fausse persuasion que de faire grâce au
grand nombre de coupables compris dans
les listes que vous avès pris la peine de
m'envoyer. Ce seroit donner l'atteinte la
plus violente aux édits et déclarations de
1685, 1686, 1698 et 1724, et même les rendre
entièrement inutiles. Les assemblées ne fe-
roient que se multiplier, et le nombre des
coupables s'augmenter par l'espérance d'une
impunité presque certaine, ou plutôt par la
fausse opinion d'une tolérance déjk établie.
Cependant rien de plus important pour la
religion et pour l'État que la cessation de
ces assemblées. Il ne sera jamais possible
de ramener les religionnaires, tant que des
prédicants pourront les assembler, les en-
tretenir dans leurs erreurs, les révolter
contre toute autorité spirituelle, donner k
leur fausse i-eligion une forme de culte, et
leur administrer ceux des sacrements qu'ils
reconnoissent. Les missions ordonnées el
payées par le roi en Languedoc resteront
sans fruit, et non seulement on ne conver-
tira pas de religionnaires, mais nombre de
nouveaux convertis retomberont, et plu-
sieurs catholiques seront séduits et apos-
tasieront , comme on n'en a que trop
d'exemples depuis quelques tems. D'un
autre côté, l'État, dont les lois défendent
et punisent indistinctement toutes assem-
blées illicites, sera sans cesse exposé aux
211
FABRE
212
périls que ces loix ont voulu prévenir. Des
assemblées formées par un faux zèle et sous
prétexte de religion sont plus dangereuses
que toutes [autres. Le fanatisme y domine,
et il a bientôt allumé le feu de la sédition
et de la révolte. D'ailleurs il se fait jour-
nellement dans ces assemblées des conjonc-
tions illicites aussi contraires aux lois ci-
viles qu'à la religion, et les enfants nés de
ces concubinages sont bastards. Depuis que
les guerres ont ôté le pouvoir et le moyen
de réprimer les assemblées, ce mal qui en
est une suite, s'est tellement étendu que les
provinces infectées de l'hérésie sont actuel-
lement pleines de gens dont la fortune est
aussi incertaine que l'état, et que le déses-
poir pourroit pousser à tenter de les assu-
rer par la force, ou à quitter le royaume. Il
seroit extrêmement difficile de remédier au
passé à cet égard, mais au moins faut il
profiter de la paix afin de poui-voir au pré-
sent et à l'avenir. C'est à quoi on ne par-
viendra cependant pas tant qu'il y aura des
assemblées, et il y en aura tant que ceux
qui y assisteront pourront se promettre
qu'on ne les punira pas ou qu'on leur re-
mettra facilement les peines qu'ils auront
encourues. Ils auront tout lieu de s'en
flatter quand ils verront tout à la fois 57
personnes soustraites h ces peines par
l'ordre exprès de S. M. Je suis très-porté à
croire que MM. les évêques de Languedoc
lui feroient des représentations à ce sujet,
et il pourroit y en avoir aussi de la part de
quelques parlemens, et en particulier de
celui de Grenoble par la vigilance et la sé-
vérité duquel le Dauphiné a été mieux main-
tenu dans le devoir par rapport h la reli-
gion que les autres provinces. Quelques-uns
des l'eligionnaires dont on demande la li-
berté ont été condamnés par ce parlement
et ils auront besoin de lettres derapel dont
il faudra qu'ils poursuivent soit en ce par-
lement soit devant les juges du ressort
l'entérinement qui pourra bien leur être re-
fusé. Car je suis bien aise d'avoir l'honneur
de vous observer qu'il ne suffit pas que des
condamnés soit pour fait de religion ou pour
tout autre délit soyent renvoyés des galères
pour qu'ils en soient véritablement affran-
chis. Il faut que le roi leur remette cette
peine par des lettres ou des brevets suivant
les circonstances, sans quoi les juges peuvent
non-seulement poursuivre contre eux l'exé-
cution de leurs jugemens qui subsistent
toujours, mois encore leur faire leur procès
comme à des gens légitimement suspects
d'avoir eux-mêmes rompu leurs fers. Au
reste. M., je n'ai pas entendu dire que nous
ayons demandé grâce pour des catholiques
condamnés en Angleterre pour avoir con-
trevenu aux loix dupays. Les Angloisnede-
vroient donc pas solliciter en faveur des
religionnaires françois condamnés pour
avoir violé les nôtres. Je doute fort qu'ils
nous écoutassent, si nous leur demandions
quelque chose capable d'ébranler celles que
leur inimitié pour le catholicisme leur a
dictées, et les demandes qu'ils nous font,
ne tendent à rien moins qu'à énerver en-
tièrement plusieurs de nos loix que l'inté-
rêt de la religion et de la sûreté même de
l'État ont rendu nécessaires. Ils ne soufîi'i-
roient certainement pas chès eux des as-
semblées de catholiques de 2 et 3000 hommes,
comme nous en avons eu ici un grand
nombre de protestantes; et ils exigent de
nous en faveur des gens qui ont assisté aux
assemblées une indulgence qui en seroit une
véritable en faveur des assemblées elles-
mêmes. Enfin il me paroît que s'il étoit
question de faire grâce à ces condamnés, il
conviendroit mieux qu'ils dussent leur pai"-
don à la clémence du roi qu'à une puissance
étrangère par laquelle on pourroit croire
qu'il a été arraché à S. M. Voilà, M., les
réflexions que j'ai faites au sujet de la de-
mande de M. de Bedfort. Quant à celle que
a été faite à M. le duc de Nivernois par
M. l'arch. de Cantoi'béry, elle ne me pai'oît
pas plus susceptible de faveur. Si M. Bel
qu'elle regarde se présentoit en qualité de
catholique pour obtenir son retour en France
et le rétablissement dans tous ses droits ci-
vils, il pourroit mériter d'être écouté. Mais
si les déclarations du roi de 1698 et de 1725
excluent pour toujours du royaume tout
françois réfugié pour cause de religion, à
moins qu'il n'ait abjuré, il paroît qu'on ne
doit pas non plus y laisser revenir, ni en-
core moins y rétablir dans ses biens un
homme qui y a été condamné pour fait de
religion, et qui n'a pas , autant qu'il est en
lui, et par une abjuration indiquée par la
loi, réparé le crime qui a fait le titre de sa
condamnation. Ce seroit l'éintégrer dans le
royaume un coupable autorisé pour ainsi
dire dans son erreur et aussi dangereux pour
la religion que pour l'État. On en peut dire
autant de tous ceux pour lesquels M. le duc
de Bedfort agit, puisque sans contredit ce
sont les religionnaires les plus fanatiques
qui ont fréquenté les assemblées. Au sur-
plus, la matière dont il s'agit ici me paroît
assés importante pour croire qu'il seroit
nécessaire d'en parler au Conseil, avant de
213
FORÇATS ET GALÉRIENS.
214
prendre aucun parti, et je présume que vous
le penserés comme moi.
Liste des forçats et galériens pour la foi.
1. Abauzit (Louis), condamné parle pré-
sidial de Montpellier, 26 septembre 1698.
2. Abos ou Albos (Etienne), condamné h
Montpellier par M. le duc de Roquelaure,
8 juin 1720, pour avoir assisté à plusieurs
assemblées religieuses.
3. AcHARD (Antoine), du Pont-Laval, en
Dauphiné, condamné par le pai'Iement de
Grenoble, 13 mars 1687 ; mort à la peine.
4. AcHARD (Paul), cordonnier, de Châtil-
lon, diocèse de Die, en Dauphiné ; 38 ans',
condamné par le parlement de Grenoble,
le 9 février 1745 pour avoir sauvé un prédi-
cant. Mis sur la Brave en 1746 ; n" 20,986,
puis (472), Libéré en 1775.
5. Agier, « fils de la veuve, » de Pignan,
condamné par M. de Basville à Nîmes, 20
août 1704 ; coutumax.
6. Agulhon (Antoine), de Saïgas en Ra-
coules, diocèse de Mende, peigneur de
laine, 36 ans ; condamné h Montpellier pour
assemblée pieuse ; en 1694. Sur la Fortune,
à Marseille, en 1698, puis sur YÉmeraude,
n» 18,560. Libéré en 1713 et retiré à Glaris'^
7. Agulhon (Claude ou Pierre), de Rous-
ses en Languedoc, condamné en 1703. N»
27,095 sur la Vieille réale. Mort le 17 juin
1708.
8. Agulhon ou Aguilhon (Jacob,), d'Alais,
marchand, condamné par le présidial de
Montpellier, 26 septembre 1698.
Alapeyrière (d'), voyez : Robert.
9. Alauzi (Louis), de Louri, en Lorraine ;
condamné par le parlem. de Metz, 16 juillet
1687. Libéré par la suite.
10- Albéric (Jean), des environs de Flo-
rac en Gévaudan. Sur la Reine à S*-Malo
en 1698.
H, Albert (Jacob), de Méchée en Sain-
tonge, 27 ans ; pris sur un vaisseau hol-
landais de Flessingue le 14 janv. 1689 et
conduit à S*-Malo où il fut condamné, à
être pendu. « Il eut le malheur de fléchir
en sa conscience et en ayant appelé il fut
* Nous indiquons l'â^e au moment de la con-
damnation.
'■* Une centaine de « Confesseurs aux galères »
furent libérés au mois d'août 1713, sous la con-
dition de sortir de France. Les Cantons suisses
devaient les recueillir. Vingt-un furent dirigés
sur Zurich : 27 sur Berne; 3 sur Glaris; 13 sur
Basle, 11 sur Schaffouse ; 3 sur Appenzell ; 6 sur
Saint-Gall ; 2 sur Sienne et 3 sur Neufcbastel.
cond. aux galères à Vannes, en 1689. Sur la
Galante à S'-Malo en 1698 ; libéré la même
année. »
12. Albert (Louis), de Montigny en Bre-
tagne ; condamné par le présidial de Tours,
10 mai 1687.
13. Albert (Pierre), 1686.
14. Albigez (Jean), peigneur de laine,
de Réalmont en Languedoc ; condamné \x
Montpellier, 26 octobre 1754. Libéré le 13
mai 1762, portant alors le n" 1733.
15- Alcais (Isaac), ménager (fermier) de
Generac, cond. par le présidial de Nîmes,
3 février 1688.
16. Allamand ou Allemand, d'Aubert
près Nions en Dauphiné ; condamné par
ordre du Roi en nov. 1690.
17. Allard (Matthieu), de la Petite- Va-
chère, diocèse de Die en Dauphiné, étudiant
en théologie, 28 ans ; condamné à vie par
le parlement de Grenoble le 16 février 1735
pour avoir été « à l'école des ministres. »
Sur YAmhitieuse en 1746, a" 12,517 et
(1010).
18. Allard (Pierre), de la Tremblade,
en Saintonge : 24 ans ; s'étant réfugié en
Danemark pour y avoir le repos de sa con-
science et y négociant, il fut pris en mer
sur un vaisseau danois et conduit à Toulon,
16 juin. 1693; condamné par le lieuten. de
l'Amii-auté, d'où il appela au parlem. d'Aix
qui confirma la sentence. Sur la Forte puis
sur la Valeur à Marseille ; libéré en 1696.
19. Allebant (Jacob) ?
20- Allègre (André), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
21- Allègre (Etienne), condamné par le
présidial de Montpellier 26 sept. 1698 ; ga-
lérien de la Fortune ; moi-t à la peine le 16
déc. de la même année.
22- Alliez (Jean), tonnelier de Trescloux,
diocèse de Gap en Dauphiné, 43 ans, con-
damné à vie par le parlem. de Grenoble le
5 mai 1745 pour assemblée relig. Sur l'Am-
bitieuse en 1746 ; n» 20,698, (et 2337) mort
h la peine en 1754.
23. Allin (Julien), de Lamothe de S*-
Brieux en Bretagne, condamné le 4 août
1688.
24. Allix (Philippe), de S'-Loc en Percy,
Normandie : 58 ans ; condamné en 1688 pour
sortie du royaume. Sur la Vieille réale à
Marseille; n» 10,006; mort le 2 février 1710.
25- Allix (Pierre), de Bourdeaux en
Dauphiné, 28 ans, condamné k mort, 10 août
1687, par le présidial de Valence, sentence
commuée par le Roi en galèi-es perpétuelles
le 5 nov. 1687. Sur la Valeur h S'-Malo,
215
FORÇATS ET GALÉRIENS.
216
en 1698; n» 9896, mort à l'hôpital de Mar-
seille en fév. 1707.
26- Alma (Henri), de Sedan, condamné
par le parlem. de Metz, 28 déc. 1686. A été
libéré.
27- Alquier (Pierre), d'Angles en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Lyon,
20 janv. 1687. A été libéré.
28- Amic (Jacques), de S*-Didier, diocèse
de Die en Dauphiné, condamné par le par-
lera, de Grenoble, 15 oct. 1745.
29- Amic (ou Garnie ou Lamie), chirur-
gien de S'-Antonin en Rouergue, cond. par
le parlem de Grenoble, 28 mai 1686. Libéré.
30- Amic ou L'Amy (Pierre), de S*-Didier,
dioc. de Die, 58 ans, peigneur de laine,
condamné à 10 ans, le 15 oct. 1745, pour
assemblée religieuse. Sur la Valeur, n° 2101.
31. Amour on Amous (Jean), sur YEnie-
raude h Bordeaux, vers 1695.
32- Andabre (Guillaume), opérateur, de
Coulorgues, condamné par le maréchal de
Montrevel à Montpellier, le 10 janvier 1704
comme Camisard.
33. André (André), en campagne en 1704 ;
sur la Gloire en 1712, n" 26,397. Libéré
après abjuration.
34. André (Antoine), de Genolhac aux Gé-
vennes, condamné par le maréchal de Mont-
revel le 4 mai 1703 pour avoir donné des
fusils à réparer. Sur la Superbe, n» 27,374.
Libéré en 1716.
35- André (Glaude), de Nîmes ou des
environs, condamné par le duc de Roque-
laui'e, à Montpellier le 27 fév. 1720, en
même temps que dix-neuf autres * pour
avoir été surpris dans une assemblée reli-
gieuse tenue près le Gadeneau, à la grotte
des Fades (Fées) pendant la nuit du 14 au
15 janvier précédent.
36. André (Jean), de Braquesagues, dio-
cèse d'Uzès, condamné comme camisard
«n 1705 ; n» 28,818 ; Sur la Guerrière. Li-
béré en 1716.
37- André (Louis), de Saint-Just en Sain-
tonge, condamné le 1" août 1746 par M.
Barentin, Intendant de La Rochelle, pour
avoir fait l'oftice de bedeau à un prêche du
ministre Elie Vivien.
Angely, voyez Robert. Voyez aussi Gom-
bes.
38- Anglas (Isaac) , de Marsillargues,
condamné par le présidial de Montpellier,
3 mars 1698.
39. ANNo(Jean-Bapt.), marchand, deCler-
ville, condamné par le parlement de Tour-
nay, 16 janv. 1688.
40- Anton (François), de Saint Mediers ;
condamné le 24 déc. 1750 par l'Intendant
de Montpellier.
41. Apolis (Etienne), de Montpellier, con-
damné pour avoir assisté à une assemblée
pieuse, en 1705 ; libéré le 24 juillet 1716.
n« 29,628 ; sur la Fiére.
42- Apostoly (Isaac), de Valence en Dau-
phiné, savetier, 25 ans, condamné par le
parlem. de Dijon, 15 mars 1687. Sur la
Fortune, h Marseille en 1698, et plus tard
sur VEmeraude h Dunkerque; n« 9376. Li-
béré en 1713 et retiré à Basle.
43- Appelvoisin( d'), du Poitou, 1686;
voy. ci-dessus I, col. 295.
Aquet, voyez Quest.
44. Arbret (André), du Poitou, cond. en
1687 ; mort h la peine.
45- ARBRET_^(Louis) de Pusauge en Poitou,
condamné par l'Intendant M. de Foucault,
22 fév. 1687.
46- Archimb.vud (André), de Peauci en
Poitou, condamné en 1699; sur VAtnbi-
tieuse h Marseille; mort le 2 nov. 1701.
47- Archimbaud (Jean), de Nions, en
Dauphiné, condamné par l'Intendant M. de
Bouchât, le 23 nov. 1689.
47 bis. Ardent (Jean), de Dieppe, 30 ans,
arrêté le 17 sept. 1686 à Arras, pour avoir
voulu sortir du royaume et condamné,
12 mars 1687, aux galères perpétuelles; sur
la Guerrière.
48- Armand (Etienne), de La Tour, val-
lée de Luzerne, condamné par M. de Bou-
chât, le 12 oct. 1689 ; mort à la peine.
49- Armand (Jean), du Languedoc, signalé
en 1693 comme ayant triomphé de ses dé-
faillances dans la foi.
50- Armentier ou Armentières (Jacques(,
de Pignan en Languedoc, vigneron, 30 ans,
condamné par le présidial de Nîmes le 20
août 1704 pour assemblée pieuse ; mis à la
chaîne en 1705; n° 28,799 ; sur VAtnazone.
Libéré en 1713 et retiré à Zurich, avec sa
cousine Gécile Gourtine qui alla le joindre h
Marseille pour sortir du royaume.
51. Armentier (Louis), contumax.
52- Arnail ou Arnal (Pierre), maître
d'école de Vegèze ; condamné par le prési-
dial de Nîmes le 4 avril 1686. A été libéré.
53- Arnal (Etienne), de Pontinaux, dio-
cèse d'Alais, maçon, 45 ans, condamné h
Montpellier en mai 1691 pour assemblée
pieuse ; n» 14,638. Sur la Fleur de lys,
puis sur V Héroïne à S'-Malo vers 1695,
puis sur la Vieille-réale à Marseille. Libéré
en 1713.
54. Arnal (Guillaume), de Bédarieux ;
1710 ; n" 35,356 ; sur la Guerrière.
217
FORÇATS ET GALÉRIENS.
218
55. Arnasson (Claude), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 septembre
1698, pour avoir été au prêche à Orange ;
évadé en 1701 ; réfugié h Londi*es.
56- Arnaud. Deux personnes des mêmes
nom et prénom : le premier, Antoine, de
Gros, ou du Buisson en Cévennes, condamné
par le présidial de Nimes le 3 avril 1686 :
mort à la peine au bout d'un mois ; — le
deuxième, de Nages, condamné par le ma-
réchal de Montrevel le 8 mai 1703.
58- Arnaud (Etienne), condamné le 17
fév. 1745 par le parlera, de Grenoble pour
avoir enseigné le chant des psaumes.
59. Arnaud (Jean), de La Tour, vallée de
Luzerne, condamné par l'Intendant du Dau-
phiné le 12 oct. 1689.
60. Arnaud (Matthieu), de Vandémian,
en Languedoc, condamné par le parlera,
de Grenoble, 21 mai 1686. A été libéré.
61. Arnaud (Pierre). Ti'ois individus por-
tant les raêraes nom et prénom : l'un con-
damné en 1686, et rais sur la Vieille-réale ;
— l'autre, de Sommières, condamné par le
présidial de Nîmes le 6 sept. 1687 ; — le
troisième, de La Salle en Cévennnes, mort
h, la peine le 22 janvier 1696.
64. Arnaud, « Le fils d'Ai'naud, de Pi-
gnan ; » condamné par M. de Basville à
Nîmes, 20 août 1704 ; contumax.
65. Arnoul (Guillaurae), 1713.
66. Arsac (Daniel), de Beauvei't, paroisse
de Saint-Jean-Roule, prédicantdu Vivarais,
cadissier de profession, 25 ans. Après six
mois de cruautés subies dans la prison de
Beauregard, condamné k Montpellier en
1696. N» 19,712. Sur la Conquérante à S'-
Malo, puis sur la Forte à Marseille. Libéré
en 1713, Mort à Lausanne eu 1730.
67. Artigues (Jean), de Limarès, près
du Colet de Dèze, en Cévennes ; condamné
en 1700. Mort à la peine le 2 mai 1701, ga-
lérien de la Vieille-réale.
68. Aseldon ou Jonquils (Joseph), de la
ville de Camavarsier au pays de Galles en
Angleterre ; condamné en 1706. N" 31,985 ;
sur VEclatante ; mort à la peine en septem-
bre 1709.
69. Astier (Alexandre), tisserand de
toile, de Vignac paroisse de S'-Cierge ou de
de La Serre en Vivarais, 27 ans, condamné
par M. de Broglie le 10 juin 1689 pour as-
semblée pieuse. Sur la Magnanime à S*-
Malo en 1698 n<> 11315. Libéré en 1713 et
exilé à Zurich. — Voyez dans le Bull.
XXIX, 460 le récit des souffrances d'Alex.
Astier natif de Vignac en Vivarais.
70- AsTRUc (Antoine), de Villesèque,
près de Sauve, en Languedoc ; environ 68
ans, condamné à Montpellier en 1692. Vers
1695 sur la Souveraine ; mort à la peine,
galérien de la Vieille-St-Louis, n" 11,665
à Marseille le 27 août 1704.
71. AuBERT (Daniel), de Vitry-le-Fran-
çois, en Champagne; condamné, pour sortie
du royaume, par le parlement de Metz le 17
sept. 1686 : n" 9009 ; sur la Vieille-réale.
Mort à l'hôpital le 28 mai 1708.
72. Aubier (Louis), de la Tremblade en
Saintonge, 24 ans ; sorti de France en
1687 pour aller de Hollande en Terre-
Neuve ; pris sur un vaisseau venant de
Guinée le 24 janv. 1689 ; arrivé en galère
le 10 déc, 1690; sur la Fière h Marseille
vers 1695; sur l'Amazone ou la Marquise
à Brest en 1698.
Aubier (Daniel; ?
73. Aubin (Daniel), de Selle, près Poi-
tiers, condamné par l'Intendant M. de Fou-
cault, le 5 mars 1688 ; passé en Amérique.
74. AuDiBERT (Pierre), faiseur de bas, de
Niraes, aiTêté à Châtillon , condamné h.
Montpellier le 16 sept. 1693.
75. AuDOYER (Antoine), d'Atiot en Cé-
vennes condamné à Grenoble en 1701 ;
mort à l'hôpital le 16 mars 1703.
76. AuDOYER (ïltienne), de Cardet eu
Languedoc, écroué en juillet 1706, n» 30,803.
Libéré en 1712 après abjuration.
77. AuDRA (David), de Pontaix en Dau-
phiné, condamné par le parlera, de Greno-
ble, 29 octobre 1686. A été libéré.
78. AuGEREAU ou Auzerou (Pierre), de
Sainte-Foy-le-Grand, marchand de bétail,
46 ans, condamné à Bordeaux en 1691 pour
assemblée pieuse. N" 17,674. Sur la Guer-
rière en 1698, puis sur la Galante à Mar-
seille, libéré en 1713 et retiré à, Basle.
79. AuGiER (François), de Savasse près
Montélimar, en Dauphiné ; condamné par le
sort à Grenoble le 23 novembre 1689, comme
ayant pris part h l'expédition des Vaudois; n»
11,826. Sur la Perle, h S'-Malo en 1698.
Libéré en 1714. Pensionnaire de MM. de
Berne, k Morges, en 1719.
80. AuGiER (Etienne), libéré en 1717.
Augier, voyez Ogier.
81. AuGiÈRE (Pierre), tissserand, con-
damné par le parlera, de Bordeaux, 17 déc.
1749.
82. AuMÈDEs (Paul), du Cayla en Lan-
guedoc ; condarané par le présidial de Nî-
raes le 23 septembre 1702 ; écroué en oc-
tobre de la mènie année. N" 26,968.
83. AuNAN (Nicolas), fils de Pierre, de
Coulorgue, condarané par le maréchal de
219
FORÇATS ET GALÉRIENS.
220
Montrevel h Montpellier, le 10 janvier 1704,
comme camisard.
8i. AuRÈLE (Bertrand), de Lauriol en
Dauphiné, laboureur, 44 ans, condamné
pour armes trouvées chez lui. N° 11,396. Sur
la Princesse, puis sur la Vieille- réale à
Marseille vers 1695. Libéré en 1713 et retiré
à Glaris.
8S. AuRENCHEs (Charles), laboureur de
Malion paroisse de S*-Sauveur du Vivarais,
condamné h Montpellier le 2 nov. 1701.
86- AuRÈs (Alexandre), maire de Vebron,
condamné à Montpellier le 27 juin 1703.
87. AuRÈs (Pierre), entre 1703 et 1710.
88- AuRivEL (Simon), de Valence près
Uzès, condamné à Montpellier par M. de
Roquelaure le 30 juin 1717, pour assemblée
pieuse.
i 89. AussiÈRE ou Ausières (Etienne) de
Tousas près Alez en Languedoc : condamné
pour assemblée pieuse (1701). N" 26,141.
Sur VHéroïne.
90- AussY (Jacques), de la Gorge dioc.
de Viviers, condamné par M. de Broglie, 17
juin 1689.
91. AusTRY (Philippe), de Cornableu,
condamné à Montpellier par M. de S'-Priest
le 11 octobre 1754 ; contumax.
Autecaire (d'), voy Robert.
92- Auvergne (Jean, d'), chirurgien de
Casteljaloux, en Guienne, condamné par le
parlement de Besançon, 2 août 1686. A été
libéré.
93- AuzENEAu (Pierre), des Esgonnais
près Poitiers, condamné par l'Intendant M.
de Foucault le 5 mars 1688 ; mort à la
peine.
Auzereau. Voyez Augereau.
94. Avon (Paul), d'Arilage d'Aurel, en
Dauphiné, condamné par le pai'lem. de
Grenoble, 9 sept. 1687.
95- Babela (Pierre), des environs de
Lausanne en Suisse. Sur la Fidèle, à Mar-
seille, vers 1695 ; mort à la peine en 1696.
96. Bâchasse (Pierre), de Meuglas ; con-
damné par le parlem. de Grenoble : 21 mai
1740.
97. Baheu (Louis), de Chambray près
Hesdin, condamné par le parlem. de Tour-
nay, 31 juill. 1686.
98- Baille (Henri), de Saint-Pargoire,
près Montpellier, condamné par le parlem.
de Grenoble, 3 juill. 1686. A été libéré.
99- Baille (Jean), de Guienne ; condamné
par la Cour des Aides à Libourne, 13
juin 1687 ; mort à, la peine.
100. Ban (Charles), du Poitou, 1688.
101- Bancilhon (Jean), de Pierre-Froide
en Cévennes ; condamné à Grenoble par
l'Intendant M. de Bouchât, 23 nov. 1689
pour s'être joint aux Vaudois ; n» 11,811.
Sur la Palme, à Dunkerque en 1698 ; libéré
en 1714.
102- Bancilhon (Jean-Bapt.), de Florac,
en Gévaudan, condamné par M. de Broglie
et par M. de Basville à Saint-Hippolyte, le
6 oct. 1689, pour assemblée religieuse. Sur
la Hardie à Marseille en 1698; n" 11,652;
puis détenu au Château d'If. Libéré en 1713.
103- Bancillon (Jean), cond. le 18 oct.
1691 par le présidial de Nîmes.
104. Banier (J.-B.), avant 1705.
105. Banques (Jean de), ou du Bin, de
Rimbrecquen en Angleterre ; 1710; n" 35,649;
sur la Gloire.
106. Baradon ou Barrandon (Jean), de
Montels, en Languedoc, condamné comme
camisard pai*] M. de Basville, à, Montpel-
lier, le 22 août 1703, écroué en octobre
même année, n" 27,906 ; sur la Hardie et
sur la Magnanime.
107. Barafort (Jean), de La Salle en
Cévennes, condamné en 1692 ; mort à l'hô-
pital le 25 déc. 1695 ; enterré avec les Turcs,
« marque de sa persévérance en la foi. »
108. Barrafort (André), laboureur, de
S'-Christol diocèse d'Alais, condamné à
Montpellier le 30 mars 1702.
109. Baraqua (Pierre), de Lauriol, en
Dauphiné, ravaudeur de bas, 2Çt ans ; con-
damné k Saint-Peiral par M. du Moular, en
août 1691, pour assemblée pieuse; sur La
Palme à Dunkerque, puis sur la Ferme à
Saint-Malo en 1698, n» 13,652. Libéré en
1713 et retiré à Schaffhouse.
110- Barathon (Jean) ; sur la Hardie, à
Marseille, vers 1695.
111. Barbasuc (Jean), fils de Guillaume,
de Foissac ; condamné par le maréchal de
Montrevel à Montpellier le 10 janvier 1704
comme camisard.
112. Barbier (Jean), sur YHeureuse à
Dunkerque, n" 54, libéré en 1711 ou 1712
pour servir dans les troupes.
113. Barbusse (Jean), deux individus des
mêmes nom et prénom, l'un de Castagnol-
les, en Languedoc ; condam. par le parlem.
de Grenoble, 28 juin 1686; a été libéré :
— l'autre, maçon, de Tornac, condamné
par M. de Basville à, Montpellier le 8 juillet,
en 1700.
115. Barbusse ( André ) , condamné à
Montpellier le 13 novembre 1701.
116- Barbut (Etienne) de Marsillargues,
condamné par le présidial de Montpellier,
3 mars 1698.
221
FORÇATS ET GALÉRIENS.
222
117. Barchon (Guillaume), gentilhomme
de Verlisse, en Sologne, condamna par le
parlem. de Metz; 15 mars 1687 ; mort à la
peine.
118- Bard (Jacques), de D , en Dau-
phiné ; condamné par le parlem. de Greno-
ble, 28 nov. 1685 ; mort h la peine.
119- Barely (Guillaume), écossais; sur
la Grande, à Marseille vers 1695. Libéré en
1698.
Bargillac, voyez Bergillac.
120. Bargin (Sébastien), du Faucigny en
Savoie ; condamné par le parlem. de Gre-
noble, 11 juin. 1687.
121. Bargoin (Jean), de Pragelas, en
Dauphiné, condamné par le parlem. d'Aix,
18 août 1689.
122- Barière ou Barrière (P.), aussi
nommé Moyse Leron, galérien à Marseille
en 1718.
123.- Barillot (Daniel), des Gonnes, près
Poitiers, condamné par l'Intendant M. de
Foucault le 5 mars 1688. Passé en Améri-
que.
124. Barlon ou Barton (Rostan), de Ras-
teau en Dauphiné, condamné par le prési-
dial de Valence le 5 novembre 1687.
Barmont ; lisez Varmont et voyez Gre-
nier.
125. Barnata (Daniel de), d'Arauvison
pi'ès Navarrens en Béarn, condamné par le
parlem. de Pau, 17 mars 1687 ; mort à la
peine.
126. Barnaud (Moyse), de la Charse en
Provence, condamné pour assemblée reli-
gieuse en 1689; sur la Madame, n" 11010.
127- Barnavon ou Barnabon (Etienne), de
la paroisse de Bombière, en Dauphiné, con-
damné h Valence, 18 fév. 1689, pour assem-
blée religieuse. Sur la Vieille-Saint- Louis
à Marseille en 1698, n" 10,992 ; mort le 10
janvier 1711. — Conf. Bernabon.
128. Barnier (Antoine) de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Ro-
quelaure, à Montpellier, 27 fév. 1720.
129- Barnier (François), de S'-Jean du
Gard, cond. à Montpellier le 3 mars 1698.
130. Barnier ou Bernier (Joseph), de
Nions en Dauphiné, fabricant, 53 ans, con-
damné par le parlement de Grenoble le 17
juin 1752 pour assemblée pieuse. N» 6863.
131. Barque (Jean), sur la Ferme à S'-
Malo en 1691.
132. Barral (Pierre), de Montpellier
condamné par le duc de Berwick à Mont-
pellier, 15 mai 1705.
133. Barrau (Jean), fils, bourgeois de
Réalmont, 32 ans, condamné par M. de S'-
Priest, à Montpellier 26 octobre 1754; li-
béré en 1762.
134. Barrau (P), du pays Castrais, 1687.
133. Barraud (René), sieur de la Canti-
nière, de Talemont en Bas-Poitou. Con-
damné à Poitiers par l'Intendant, M. de
Foucault, le 17 mai 1686. Sur la Perle ;
mort le 13 juin 1693.
136. Barreiron (Isaac), de Pignan con-
damné par M. de Basville à Nîmes le 20
août 1704 ; contumax.
137- Barret (Paul), de Pommaret en
Piémont, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 9 janv. 1686.
138. Barrière (Jacques), de Naye en
Béarn, condamné par le parlem. de Pau,
l"" déc. 1686 ; passé en Amérique.
Bartaragnon (de), voyez Robert.
139. Barte (J.), Cévenol, 1686; libéré en
1713.
Barthal, voyez Batal.
I39àis. Barry (Paul), voiturier, de Nîmes,
condamné par M. le duc de Roquelaure à
Montpellier, 10 juin 1706.
140. Barthe (Jean), d'Aumessas dans les
Cévennes, condamné h Montpellier en décem-
bre 1691 comme guide ; n» 13,968 sur la
Palme à Dunkerque, et la Victoire ou Y Heu-
reuse, à S*-Malo en 1698.
141- Barthès (André), bourgeois des
Fournials, consulat de Montredon, con-
damné par M. de S*-Priest, k Montpellier
le 11 octobre 1754; mort en 1755.
142. Bas (Jean), de Genève, condamné
par le présidial de Lyon, 17 mars 1687.
143. Basque ou Bascoul (Daniel), de Bé-
darieux en Languedoc, tondeur, 25 ans,
cond. pour sortie du royaume, en 1701 :
n» 25,719 ; libéré en 1713 et retiré à
Berne.
144. Bastide (Jacque), de S'-Sébastien
condamné par M. le maréchal de Montre-
vel à Alais, 7 nov. 1703; camisard.
145- Bastide (Pierre), de Mialet, près
d'Anduze en Languedoc, drapier, 26 ans,
condamné par le présidial de Nîmes, 15
nov. 1689, pour assemblée pieuse ; n° 11,699.
Sur VAmbitieuse ou VEmeraude, à Bor-
deaux en 1698. Libéré en 1713. Pension-
naire de MM. de Berne à Morges en 1719.
146. Batal, Bathal oxi Barthal (Jacques),
des Plos, paroisse de Gluiras, en Vivarais,
condamné en août 1709. Sur la Patronne,
n» 33,960 ; mort à l'hôpital le 5 fév. 1710.
147. Battie père, de Pignan, condamné
par M. de Basville à Nîmes, 20 août 1704 ;
contumax.
Baud, voyez Beaud.
223
FORÇATS ET GALÉRIENS.
224
148- Baud (Jean), des Sarrons, parr. de
Mens, cond. par le parleni. de Grenoble,
21 mai 1740.
149- Baudoin (Daniel), de Saint-Martin
de Mesle, en Poitou, condamné par l'In-
tendant M. de Foucault, 5 mars 1688. Passé
en Amérique.
150- Baumelle (Etienne) meunier, de
Montpellier, condamné par le duc de Ber-
wick h Montpellier le 15 mai 1705.
151- Baumes (François), condamné par
l'Intendant du Languedoc, à Montpellier le
22 avril 1723.
152- Baunier (Etienne), mis aux galères
avant 1705; sur la Magnanime en 1712,
n" 29578. Libéré après abjuration.
153. Baurain (Antoine), de TuUy en
Normandie, condamné par le pai'lement
de Paris, 16 avril 1685 ; passé en Amé-
rique.
154. BaUTIAS dit YSTRAIN ou ESTRAN
(Jean), de Lan en Provence, condamné en
1689 comme complice des Vaudois ; n"
11817; sur l'Ambitieuse ou VE)7ieraude à
Bordeaux en 1698. — Voy. Beauthias.
155- Baux (Antoine), de Betignac paroisse
de Collognac, en Languedoc, condamné
par le présidial de Nîmes, 26 fév. 1686 ;
mort <i la peine.
156- Baux (François du) signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
157- Bayard (Raymond), serrurier con-
damné par le parleni. de Bordeaux, 17 déc.
1749.
158- Baymon (P.), des Cévennes, 1692.
159. Beau (Claude), galérien à Toulon en
1703.
160- Beauchamp (Philippe), de proche
de Lisieux en Normandie, 1711 ; n» 36,629 ;
sur V Ambitieuse.
161- Beaud (Barthélémy), granger du
domaine de Beaulieu, mandement de Beau-
mont, condamné par le parlem. de Greno-
ble, 23 sept. 1746 ; contumax.
162- Beaud (Jean), des Mottes, près Beau-
mont, condamné comme le précédent ; con-
tumax.
163- Beaulieu (Jacques), des Gonnes près
Poitiers ; condamné par l'Intendant M. de
Foucault, 5 mars 1688.
164- Beaumier (Jacques), de Saint-Jean
de Gardonnenques en Cévennes, condamné
en 1706. Galérien sur la Princesse; n"
30,890; en 1709.
165- Beaumont (Isaac) ; sur la Souve-
raine à, Marseille.
166. Beauthias (Jean), condamné par le
présidial de Nîmes, le 23 juillet 1708 ; libéré
en 1714.
167- Beauvaine (Jean), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
168- Beauvière (Antoine), sur la Vieille-
réale.
169- Béchard (Clément ou Claude), d'Au-
bais en Languedoc, condamné comme cami-
sard en septembre 1705 ; n» 28,815 ; sur la
Réale ; libéré en 1716.
170- Béchard (Pierre), tailleur d'habits
de S*-Génies-de Malgoire, condamné à Mont-
pellier le 15 mars 1755.
171. BÉDARD (Elie), de Royan en Sain-
tonge, capitaine d'un vaisseau danois, con-
damné avec son équipage le 7 septembre
1693, par le lieutenant de l'Amirauté. Il en
appela ; la condamnation fut confirmée à
Aix dix-huit mois plus tard. Mort sur la
Superbe à Marseille en janvier 1697.
Bédat, voyez Dubédar.
172- Bedon (Pierre), de Petit Mars en
Bretagne, condamné par le parlem. de cette
province le 23 février 1685. Libéré dans la
suite.
173. Begon (Jean), de Saint-Dizier en
Dauphiné, condamné le 4 avril 1689 ; mort
à la peine.
174. Bel (Louis), 25 ans, bourgeois de
Mazamet, diocèse de Lavaur, condamné par
l'intendant du Languedoc le 5 avril 1745
pour assemblée religieuse. Sur VEclatante
en 1746. N" 20,396 puis 2,226. Libéré en
1753.
Bel, voyez Betz.
175- Belbêche (Jacques) ; sur la Guer-
rière à Marseille vers 1695.
176. Belet (Pieri-e), d'Esru en Savoie,
condamné par le parlement de Grenoble, 12
février 1686. Libéré dans la suite.
Belloc — et non Bellot — voyez Grenier.
177. Belremon (J.), en I7I3.
178. Benech (Gabriel), de Caussade, con-
damné par l'Intendant de Montauban le 5
décembre 1689.
Benêt ou Bennet (Daniel), voyez Benoit.
179- Beneteau ou Benton (Henri), de la
Rochelle, condamné aux îles de l'Amérique
pour avoir voulu fuir en Angleterre, 1688 ;
sur la Souveraine puis sur la Fière h Mar-
seille vers 1695. N» 10565.
180. Benique ou Beniquet (Pierre), de
Mandagout, condamné à Montpellier par M.
le duc de Roquelaure, le 17 mars I7I6 pour
avoir été trouvé porteur d'un fusil à une
assemblée religieuse. Libéi'é en I7I7.
181. Beuniol (Jacques), 1717.
225
FORÇATS ET GALÉRIENS.
226
182- Benoit, Benêt ou Bennet (Daniel), de
Fresne ou Frexine près Poitiers, condamné
il Saint-Maixant par l'Intendant, M. de
Foucault, le 5 mars 1688. Sur la. Souveraine
puis sur \a,Reno7nmée ; mort à la peine le
21 avril 1701.
183- Bentajon-Colomat (Charles), cond.
par M. le C" de Broglie le 23 oct. 1697 ;
contumax.
Benton, voyez Beneteau.
184- Benys (Pierre).
185- Béranger (Antoine), du Plan de
Baix, condamné par le parlem. de Greno-
ble, 1" sept. 1753, pour participation à, une
assemblée pieuse.
186- BÉRANGER (Louis), du Dauphiné,
signalé en 1693 pour sa constance dans la
foi.
i87- BÉRANGER (Pierre), de Pontaix, en
Dauphiné ; condamné par le parlem. de
Grenoble, 29 septembre 1686. A été libéré.
188- BÉRARD. Sept individus de ce nom,
de Châteaudouble, diocèse de Valence en
Dauphiné, condamnés en deux fois par le
parlem. de Grenoble ; savoir le 7 mars
1745 : Antoine, le cadet, Pierre, l'aîné, l'un
et l'autre contumax; Paul sur la Patronne,
en 1746, n» 20,700 (et 2339) ; libéré en 1750 ;
— le 28 septembre 1745 : Jean, dit le Grand
Jean, et Moïse, hôte du logis de la « Made-
laine » à Livron, l'un et l'autre contumax :
Jean, dit le Petit, libéré en 1748, et Louis,
dit La Douceur, galérien de la Perle, n»
21,614; libéré en 1750.
195. Beray (Antoine), de Nègrepelisse
en Quercy, condamné par l'Intendant de
Montauban, le 3 décembre 1689.
196- Berbigiers, six personnes de ce
nom, gentilhommes des verreries de Poin-
tis (diocèse de Conserans, comté de Foix) ;
condamnés par le présidial d'Auch, le 5 fé-
vi'ier 1746 : I. Marc, sieur de La Vignasse,
habitant de Sainte-Croix, aux environs de
Pointis ; Jacques, sieur de Vignasson ; Jean,
sieur de Lommet et Guy, ses fils ; — IL
Jean, sieur de Bersiers, habitant de Pon-
delay, paroisse de Fabas, et Jacques, sieur
de Fageau son frère ; tous contumax.
202- Berbiguiers (Jean), boulanger d'An -
duze condamné par le présidial de Nîmes
le 31 déc. 1685.
Bereu, voyez Berru.
203- Bergeon (Jacques). Libéré en 1717.
204- Berger (Louis), de Nîmes, condamné
en juin 1708, pour assemblée pieuse. N"
33,583 ; sur la France. Libéré en 1717.
Berger-Ragts, voyez Ragatz.
Berger (de), voyez Grenier.
205- Bergillac ou Bargillac (Antoine),
de Vertieu en Dauphiné, condamné par le
parlem. de Grenoble, 30 mars 1686.
206. Bérias (Bertrand), de Nîmes ou des
environs ; condamné par M. le duc de Ro-
quelaure, à Montpellier le 27 fév. 1720.
207- Bérion (Jacques), de Nîmes, cond.
pour assemblée pieuse, 1708 ; à la peine à
Marseille en 1709, sur V Eclatante. N°
33,586.
208- Berle (Moïse), en campagne en 1704.
209- Berlin, ouvrier en petites étoffes,
de Dieu-le-fit, condamné par le parlem. de
Grenoble, 2 avril 1746 : contumax.
210- Berna (Etienne), d'Empuragues, en
Vivarais, condamné par M de Broglie le 2
janv. 1690.
211- Bernabon (Etienne), sur la Fiére à
Marseille, vers 1695.
212- Bernadou (David), et Pierre son fils,
marchands-facturiers de Mazamet, diocèse
de Lavaur, condamnés à vie par l'Intendant
de Montpellier pour assemblée religieuse,
le 6 avril 1746. Tous deux morts aux galè-
res ; le père au bout de trente-deux jours,
et le fils, n" 2227, en 1753.
214. Bernard (André), de Vendres, pa-
roisse de Lus-an, diocèse d'Uzès, travailleur
de terre, 35 ans, condamné h Montpellier
par l'Intendant du Languedoc, 17 janv.
1750 ; n" 4639. Libéré en février 1766.
215- Bernard (Antoine), d'Etampes en
Orléanais, condamné par le parlem. de Pa-
ris, 7 janvier 1689. Mort à la peine le 12
nov. 1699.
216- Bernard (David, manchot, veuf avec
3 enfants, travailleur de terre, de Marco,
mandement de Mezillac en Vivarais, cond.
le 10 oct. 1699.
217- Bernard (Etienne), avant 1705 ; est
peut-être le même que Etienne Berna ; voyez
plus haut.
218- Bernard (Isaac), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
219. Bernard (Israël), de Bourdigues,
diocèse d'Uzès, condamné par le maréchal
Montrevel le 17 juin 1703, écroué le 28
juin 1703; n» 27,657; sur la Fidèle. Libéré
en 1716.
220- Bernard (Jean). Trois sous les mô-
mes nom et prénom : l'un, mis à la chaîne
en 1696; l'autre de Venterol en Dauphiné,
condamné par l'Intendant de Provence M.
Lebret, le 21 nov. 1687 ; sur la Ferme ou la
Pahne vers 1695 ; libéré. Le troisième, la-
boureur de S'-Christophe, paroisse du Chaila,
condamné le 10 oct. 1699.
223- Bernard (Louis), de Lezan , con-
YI. 8
227
FORÇATS ET GALÉRIENS.
228
damné par M. le duc de Roquelaure h Mont-
pellier, le 13 février 1717.
224- Bernard (Pierre). Deux sous les
mêmes nom et prénom : l'un mort à la peine
à Marseille vers 1695 ; l'autre condamné
par M. le duc de Roquelaure à Montpellier
le 13 février 1717.
226- Bernard (Thomas), de Marsillar-
gues près Nîmes, condamné par le présidial
de Nîmes le 20 octobre 1687, mort devant
Toulon sur la Souveraine, n" 9893, le 6 nov.
1703.
227- Bernaton dit PÉROL (Jean), de St-
Jean en Luzerne, condamné par l'Intendant
du Dauphiné le 12 octobi-e 1689.
Bernier, voyez Barnier.
228- Berru (Jean), de Saint-Jean en Lu-
zerne condamné par l'intendant du Dau-
phiné le 12 octobre 1689 pour participation
h l'expédition des Vaudois ; sur Y Eclatante,
n» 11,686.
Bersiers (de), voyez Berbigiers.
229- Bersot ou Bertot (Daniel ou Da-
vid), de Val en Cévennes : libéré pour servir
dans les troupes en 1711 ou 1712.
230- Bertaud (Etienne), sur la Vieille-
réale.
23i. Bertaud ou Berteau (Pierre), de
Condé sous Meaux en Brie, bourgeois d'Ams-
terdam, condamné à Tournay en février
1696 comme guide ; n" 19,839 ; sur la Valeur
à Saint-Malo en 1698. Libéré en 1714.
232- Bertezène ou Berthezène (Jacques),
d'Anduse, condamné par M. le duc de Ro-
quelaure à Montpellier le 13 février 1717.
233- Berthet ou Berti (Moïse), de Som-
mières en Languedoc, condamné comme
camisard par M. de Montrevel le 10 juin
1703 ; n« 27,666 ; sur la Fidèle.
234- Bertin, de Montélimart, condamné
le 2 avril 1746 par le parlem. de Grenoble.
235- Bertoud (Pierre), cité comme galé-
rien dans une lettre de Marseille en date de
mai 1699. C'est peut-être le même que
Pierre Bertaud, ci-dessus.
236- Bertrand (André), de Geneyrac,
condamné par l'intendant du Languedoc le
3 février 1688.
237. Bertrand (Daniel), de Courcelles
en Lorraine, condamné par le parlem. de
Metz, 10 juin 1687. A été libéré.
238. Bertrand (Etienne. Trois des mê-
mes nom et prénom : le 1" de Mornans,
en Dauphiné, condamné par le lieutenant
général M. de Larrey, le 29 janv. 1689,
passé en Amérique ; — le 2°, de Pignan,
condamné par M. l'Intendant de Broglie,
le 13 mars 1690 ; — le 3« de Saint-Giniez
en Languedoc, condamné à Montpellier en
1691 pour assemblée religieuse ; sur la
Vieille-S^-Louis h Marseille en 1698; mort
à l'hôpital, le 19 octobre 1708, galérien de la
Souveraine. N» 13,954.
241. Bertrand (François), de Civillière,
condamné par le pi'ésidial de Nîmes le
18 oct. 1691.
242. Bertrand (Jean), avant 1705.
243. Bertrand (Louis), d'Anduze, con
damné pour sortie du royaume en 1701 ;
n° 26,118 ; sur la France. Libéré en 1714.
244. Bertrand (Moïse), boulanger de
Castres, cond. h Montpellier en avril 1693,
alors âgé de 33 ans.
245- Bertrand (Pierre). Deux des mêmes
nom et prénom : l'un de Campis, paroisse
de Meri'uis, condamné à Montpellier en
1698; sur la Grande- Vieille-réale à Mar-
seille ; — l'autre, dit Callor, « fils de
boulanger, » de Castres, condamné par M.
de S*-Pi'iest h Montpellier le 11 octobre
1754 ; contumax.
247. Béru, Béreu ou Berru (Jean), vau-
dois de Saint-Jean, vallée de Luzerne, con-
damné h Grenoble en 1689 ; n» 11,686 ; sur
VEclatante, puis sur la Renomtnée k Saint-
Malo, en 1698. Libéré en 1713.
248- Bessède (Jean), de Saint-Hippolyte
ou de Saint-JuUien des Points, condamné
par le présidial de Nîmes le 31 mai 1690,
mis à la chaîne le surlendemain. Libéré en
1694.
249- Besset (Jean), 1686; c'est peut-être
le même que Jean Bissot ; voyez ce nom.
250- Bets ou Bez ou Bel (Jacques), du
Vivarais, mort à la peine en 1701 ; Est
peut-être le même que Jean Betz d'Aisières,
condamné par M. l'Intendant de Broglie le
31 janv. 1690.
231- Bete ou Bite (Jean), signalé en
1693 comme ayant ti'iomphé de ses défail-
lances dans la foi.
202. Beuni (Jacques), de Montargis. Sur
la Reine h S*-Malo en 1698.
203. Beveteau (Henri), « condamné en
l'Amérique, » 1687; sur la Grande-vieille-
réale h Marseille en 1698.
254- Bezan (Jean), condamné par le pré-
sidial de Montpellier 26 sept. 1698.
255- Bèze (Pierre), de Fenières, con-
damdé par M. de Broglie le 14 avril 1689 ;
mort à la peine.
256- BiA (Paul), tailleur, de Montauban,
condamné par le présidial de cette ville, 30
août 1736.
257- BiAS (Noé), de Générac : condamné
par M. le maréchal de Montrevel le 7 juin
229
FORÇATS ET GALÉRIENS.
230
1703 est peut-être le même que Noël Biozet;
voyez plus loin.
Biau, voyez Biozet.
258- Bic dit MoNTREDON (Daniel), de Cas-
tres, condamné par l'Intendant de Mont-
pellier, le 11 octobre 1754; n» 8603; libéré
en janvier 1764.
Biésot voyez Biozet.
259- Bigot (François), de Bellegarde en
Languedoc, condamné par le maréchal de
Montrevel comme camisard le 7 juin 1703 ;
n» 27,643; sur la. Souveraine. Libéré en 1716.
260. Bigot (Michel), du Château de Loir
en Touraine, condamné par le prévost de
Touraine, le 8 avril 1687 ; moi't à la peine.
261- BiLEAiRD (Jean), sur la Belle.
262- BiLiAUD ou Billaud (Jean), matelot
danois, 49 ans, de la Tremblade, en Sain-
tonge, pris sur mer en juill. 1693; con-
damné h Toulon, puis à Aix, en 1694. Sur
la Grande - Vieille - réale k Marseille en
1698: mort le 20 septembre 1705.
263- Billard (Antoine), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
264. Bioro, dit Borne, de Châteaudun en
Beauce, condamné par le parlem. de Sain-
tonge, 17 sept. 1689.
Biros (de), voyez Robert.
265- Biozet, Biau ou Biésot (Noël), de
Génerac en Languedoc, condamné comme
camisard ; mis à la chaîne le 16 mars 1703 :
n" 27,645 ; sur la Réale. Libéré en 1716.
266. BissoT (Jean), du grand Ki (?)
près Liège, le 22 nov. 1687.
267- BiTRE, dit Litre (Jean-Pierre), de la
Rochelle, matelot danois, condamné à Tou-
lon, puis à Aix en 1694 ; sur la Grande-
Vieille-réale, h Marseille en 1698.
268- Blache (Jean), de Mastenac, en Vi-
varais, condamné à Montpellier par l'In-
tendant du Languedoc le 23 octobre 1728.
269- Blain, Blavin ou Blazin (Jean), de
Sommières, condamné par le présidial de
Montpellier, 26 sept. 1698.
270- Blanc (Guillaume), de Boucoiran,
condamné par le maréchal de Montrevel à
MontpeUierlelOjanv.1704 comme camisard.
271- Blanc (Jacques). Quatre individus
des mêmes nom et prénom : le 1" con-
damné en 1686, sur la Princesse ou la Mar-
tiale ; — le 2", de Saint-Germain en Lu-
zerne, condamné par l'Intendant du Dau-
phiné le 12 oct. 1689 ; — le 3% de Mouline,
vallée de Queyras, co^idamné par l'Inten-
dant de justice M. de Bouchât le 23 nov.
1689 comme vaudois ; n" 11812; sur la
Princesse ou la Martiale à Bordeaux eu
1698. L'un de ces trois fut libéré en 1714.
— le 4", de la vallée vaudoise de Saint-Mar-
tin, mort sur la Forte durant la campagne
de 1698 ; « son corps fut jeté à, la mer sous
le fanal de Gênes. »
275- Blanc (Jean), Deux des mêmes nom
et prénom : le 1" de Pragela en Dauphiné,
condamné par le parlem. de Grenoble, 7 mai
1687; — le 2«, de Sauve, faiseur de bas, con-
damné à Montpellier le 31 décembre 1754,
libéi'é par le roi le 25 septemb. 1756, comme
ayant été condamné par erreur; libération
entérinée le 10 fév. 1757 à Montpellier.
277- Blanc (Pierre). Trois des mêmes
nom et prénom ; l'un de S'-Dizier en Dau-
phiné, cond. pour assemblée en 1689 ; n°
11,236; sur l'Heureuse à Dunkerque; — le
2° de Fréminy, en Dauphiné, condamné par
le parlement de Grenoble le 22 décembre
1685, — le 3« de Geaigas, condamné par le
parlem. de Provence le 27 avril 1689. L'un
des trois fut libéré en 1714.
Blanchard, pseudonyme d'André Vallette.
281. Blancher (Jean), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
282- Blanchet (Jean), lapidaire de Ge-
nève, condamné par le présidial de Lyon,
5 nov. 1686. Libéré dans la suite.
283- Boc (Guillaume), marchand de Mon-
tauban, condamné par le présidial de cette
ville le 30 août 1736.
284- Boibeleau ou Boybeleaud-La Cha-
pelle (François), marchand, de Saintonge,
frère d'Armand de la Chapelle pasteur k la
Haye, condamné le 2 août 1749 par le par-
lem. de Bordeaux ; pensionné en Hollande,
1752.
285- BoiNE (Daniel), de Villard en Lu-
zerne, condamné par l'Intendant du Dau-
phiné, 12 oct. 1689.
286- Bois (Jacques), de Saint-Faurié en
Vivarais ; condamné par M. l'Intendant de
Broglie le 31 janvier 1690.
287. Bois-de-la-Tour (Joseph), de Mô-
tiers, principauté de Neuchâtel, négociant,
condamné par le parlement de Dijon le 25
septembre 1686 pour avoir été trouvé porteur
d'une lettre pastorale ; sur V Amazone ou la
Marquise k Brest en 1698; n" 8582; dut
être libéré la même année sur la demande
de l'Angleterre, mais cela n'eut pas lieu.
288- BoissiER, ouvrier en bas, condamné
k Montpellier par l'Intendant du Languedoc,
17 août 1745, pour avoir introduit et vendu
des livres de la R. P. R. Contumax.
289- BoissiER (Claude), de Sommières en
Languedoc ; condamné en 1709 et mort le
23 nov. de la même année ; n» 33,971 ; sur la
Grande-réale .
231
FORÇATS ET GALÉRIENS.
232
290- BoissiER (Isaac), d'Aubord, con-
damné par M. le duc de Berwick à Mont-
pellier, 15 mai 1705. Libéré en 1716.
291- Boisson (Gabriel), d'Orange, con-
damné par l'Intendant de Provence, 16 déc.
1687.
292- Boisson (Jean), blancher ou cor-
royeur, de Saintonge, condamné par le
parlem. de Bordeaux, 2 août 1749 ; contu-
max.
293. BoissY (Antoine), de la Grimauderie,
en Vivarais, condamné par le parlem. de
Grenoble, 23 mars 1686.
Boitias ou Beautias (Pierre), de Lan ; voj'.
Bautias.
Bolonnois (Daniel), voyez Boulonnois.
294. BoNELLE (Jean), de Villiers-le-Bel
proche Paris ; condamné comme guide en
1700 ; n« 24,296 ; sur la Grande-réale h
Marseille. Libéré en 1713.
295. BoNFiLS (Audirant), 1713.
296- BoNFiLs (Jacques), dit Daunès, de
S'-Lager de Peyre, diocèse de Mende, con-
damné par M. le duc de Roquelaure h
Montpellier le l*' juin 1706.
297. BoNHOsTE (Guillaume), sur la Ma-
gnanime en 1700.
298. BoNiN (Elie), de la Tremblade en
Saintonge; 46 ans; sorti de France en 1687;
établi à Flessingue où il fut reçu bourgeois
le 4 oct. 1687; pris en mer par un corsaire
de S*-Malo, janv. 1689; condamné à Brest,
puis à Vannes, 1689. Sur la Perle, juill.
1691; puis sur la Grande- Vieille-réale à
Marseille en 1698. Libéré la même année.
Bonin, voyez Bouin.
299. BoNioL ou Bonijol (Jean), chantre,
de Charnavas en Vivarais, condamné par le
parlem. de Grenoble, 2Q sept. 1686. Libéré
et passé à, Lausanne en 1690.
300- BoNioL ou Bonniol (Pierre) , de
Sainte-Croix de Vallefrancesque, diocèse de
Mende, en Gévaudan, condamné par l'In-
tendant de Montpellier, 19 mai 1690.
301. BoNNADiEU (Jacques), de Saint Jean-
de Gardonnenquesen Languedoc ; condamné
en 1705; et renfermé au Château d'If;
n» 28,831 ; mort à l'hôpital de Marseille, le
12 juin 1707.
302- BoNNAFOux (Jean), de Bédarieux,
61 ans, condamné par l'Intendant de Mont-
pellier le 9 oct. 1754. N° 8595. II avait un
tils galérien sur la Datiphine en 1755.
304. BoNNAFOux (Raymond), libéré en
juin 1775.
305. BoNNAFOux, flls aîné de Raymond,
condamné k Montpellier le 20 novembre
1754 ; contumax.
306- BoNNAUD (Jacques), natif d'Orange ;
34 ans; arrêté à Orange en nov. 1686; arrivé
aux galères en juin 1687 ; sur la Fleur de
lys à Marseille vers 1695 ; libéré en 1698.
Est peut-être le même que Jean Bonnaud
signalé en 1693 pour sa persévérance dans
la foi.
307. BoNNEAU (Daniel), de Chesnay près-
Poitiers, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, 5 mars 1688 ; passé en Amérique.
308. BoNNEAU (Esaïe), marchand , de
Thouars, en Poitou ; arrêté comme minis-
tre ; traduit devant le parlem. de Paris le
14 juin 1689; il y fut condamné à mort,
mais cette peine fut changée en celle des
galères, par un jugement rendu à Poitiers.
Galérien de la Gloire ; il mourut à l'hôpital
en mai 1693.
309. Bonnet (Isaac), du Mas du Banquet,
paroisse de Saint- Amans, condamné à Mont-
pellier le 18 déc. 1697. Sur la Grande-
Vieille-réale à Marseille en 1698. Mort à
la peine le 28 août 1699.
310. Bonnet (Jacques). Deux individus
des mêmes nom et prénom, l'un d'Orange,
libéré à la Pentecôte de 1698 ; l'autre, de
Sauzet en Languedoc, éci'oué en oct. 1705;
n» 28,832 ; sur la Favorite ; libéré en 1712
après abjuration.
312- Bonnet (Jean). Deux individus des
mêmes nom et prénoms : l'un de Sourcel-
les en Lorraine, condamné par le pari, de
Metz, 16 juillet 1687, mort à la peine; —
l'autre de Saint-Sébastien en Cévennes, con-
damné en 1701 ; sur la Vieille-réale; n»
24,419 ; mort le 8 juin 1703.
314. Bonnet (Jean-Pierre), d'Angrogne,
vallée de Li^zerne, condamné en 1689. N"
11,688. Mort à l'hôpital le 18 avril 1707.
315. Bonnet (Louis), de Bourdeaux en
Dauphiné, condamné par le présidial de
Valence, 5 nov. 1687.
316- Bonnet (Louis), du Languedoc ; 1688^
ou 1689.
317. Bonnet (Matthieu), de Marsillargues
cond. par le présidial de Montpellier le 3
mars 1698.
318- Bonnet (Pierre). Deux individus des
mêmes nom et prénom : l'un, de Mazaves
en Languedoc, cond. pai* le pari, de Greno-
ble, 5 juill. 1687 ; sur la Conquérante k
Marseille ; — l'autre, du Bourg de Jounet,
près d'Angrogne, condamné à Grenoble lo
12 oct. 1689 ; sur la Galante k S*-Malo en
1698 ; mort k l'hôpital de Marseille le 18
avril 1707; n° 11,688.
320. Bonnet (Salomon), mort k la peine
en déc. 1703.
233
FORÇATS ET GALÉRIENS.
234
321- BoNNiARD (Jean- Jacques, et Paul)
du Vivarais, condamnés k Montpellier par
M. de Bernage, Intendant du Languedoc,
pour assemblée religieuse, le 24 oct. 1728.
Tous deux, contumax.
323. BoNNioL (Jacques), d'Anduze, con-
damné par M. le duc de Roquelaure à
Montpellier le 3 février 1717.
324- BoNTOux (Pierre), de Nîmes, con-
damné en juin 1708 ou 1709. N° 33,590; sur
la Vieille-réale; mort le 25 nov. 1709.
325- BoREL (Daniel), de Saliane en Dau-
phiné, 22 ans ; sortit du royaume et passa
deux ans à Amsterdam où il s'embarqua
pour les Indes ; pris en mer par un navire
de S*-Malo et condamné à Vannes en oct.
1G89 ; sur la Madame à Marseille en 1698.
Un autre des mêmes nom et prénom con-
damné en Saintonge le 17 septemb. 1689.
327. BoREL (Jean), du Dauphiné, 1688.
328- Borgne (Jacques),de S*-André de
^'albergue, cond. à Montpellier le 13 nov.
1701.
329. BoRREAU ou Borriie (Pierre). Il y a
deux individus sous ces noms, l'un de S'-
Georges en Saintonge, pris sur un navire
de Flessinge allant d'Espagne en Hollande
par un corsaire de S*-Malo le 2 fév. 1689 ;
condamné la même année ; sur V Amazone
ou la Marquise îi Brest en mars 1698 ; —
l'autre mis k la chaîne en 1739.
331- BoRRELY (Jean), et son gendre, con-
damnés par les officiers du baillage de Gé-
vaudan, le 2 août 1703 ; contumaces.
333- BoRRELLY (Jean) d'Anduze, con-
damné pour assemblée pieuse en 1689; sur
la Triomphante k Dunkerque, n" 10958.
334. Bosc (Daniel), de Castres, éci-oué en
1705, n» 29617, sur la Perle ; mort le 21
août 1708.
335- Bosquet, gentilhomme de Bruniquel
«n Quercy, condamné k Paris. Sur la Brave
en 1698 k Marseille.
336- BoTTiAN (Piei-re), galérien sur l'Am-
bitieuse en 1691.
Bottier, voyez Buttler.
437- BoucAiRAN ou Boucoiran (Jacques),
cardeur, d'Aubussargues , condamné par
l'Intendant du Languedoc le 24 déc. 1750.
338- BouCARUT (Joseph), de Nîmes ou
des environs, condamné par M. le duc de
Roquelaure, k Montpellier, 27 fév. 1720.
339. BoucHEis (Pierre), de Menet, en
Beauvoisis, condamné par le parlera, de
Grenoble, 28 nov. 1685 ; a été libéré.
340. Boucher (Charles), de Ribes, pa-
roisse de S*-Sauveur, habitant de chez Jean
Lacour, de la Combe paroisse de la Praule,
cond. par le présidial de Montpellier, 2 nov.
1701.
34i. Boucher ou le Boucher (Philippe),
de Caen, condamné par le parlera, de Be-
sançon, 20 raars 1686 ; raort k la peine le
12 août de la raêrae année.
342- Bouchet (Isaac), avant 1705.
343. Bouchet ou Boucher (Israël), d'Uzès
en Languedoc, peigneur de laine, 24 ans,
mis k la chaîne en 1690, n" 12,851. Sur
VAtnbitieuse et Siur la Renoin)née, k S'-
Malo en 1698. Libéré en 1713 et retiré k
Zurich.
344- Bouchet (Jacques), de Castagnolles,
diocèse d'Uzès ; condamné par l'Intendant
du Languedoc le 19 mai 1690 ; mis k la
chaîne le 2 juin suivant.
345. Boudet (Jean), du Quayla en Lan-
guedoc, condamné comme camisard en 1705.
N" 28,810 ; sur la Duchesse. Libéré en 1716.
346- BouDON (Jacques), travailleur de
terre, de Beauvoisin, condarané par l'In-
tendant du Languedoc le 3 fév. 1688 ; mort
k la peine.
347. Bouet (Antoine); mort le 18 déc.
1704.
348. Bouet (Jacob), de Coire, au pays
des Grisons. Condamné en décembre 1707.
N» 32,350.
349- Bouffard (André), de Sainte-Nom-
mée près Poitiers, condamné par l'Inten-
dant M. de Foucault le 5 mars 1688 ; mort
il la peine.
350- BouiLLANNE (Jeau-Pierre de), des
Bonnets, condarané le 6 nov. 1745 par le
parlera, de Grenoble. Conf. ci dessus, t. II
col. 987.
35i. Bouillet (Daniel), de la Grave, en
Dauphiné, cond. par le parlera, de Greno-
ble, 28 juin 1686. A été libéré.
352- Bouin ou Boin (Charles). Deux sous
ces noms et prénoras : l'un mis k la chaîne
en 1686; — l'autre, de Torigny,près Poitiers,
boulanger, 31 ans, condamné par l'Inten-
dant M. de Foucault k Saint-Maixant le 5
mars 1688. Ce dernier était sur la France
k Marseille en 1698, n» 10,327. Libéré en
1713 et interné k Zurich.
354. BouiN ou Bonin (Simon), de Ches-
nay près Poitiers, condamné par l'Inten-
dant M. de Foucault le 5 mars 1688 ; mort
k la peine.
356- BouLADE (Isaac), de Ferrières en
Languedoc, condamné par M. de Broglie,
14 avril 1689.
356. BouLARD (Jean), de Vitry-le-Fran-
çois, en Champagne , condamné par le par-
lera, de Metz en déc. 1686; mort k la peine.
235
FORÇATS ET GALÉRIENS.
236
357. Boule, 1745.
358. Boulogne (Pierre), cardeur, de Ver-
gèze, 42 ans, condamné par le présidial de
Nîmes, le 4 avril 1686 pour assemblée
pieuse. Sur la Fortune h Marseille en
1686, n» 7636. Libéré en 1713 et retiré k
Basle.
359- BouLONNQis ou Bolonuois (Daniel),
de la Fère, en Picardie, condamné à Arras
en 1696; n» 20,769; sur la Valeur h S»-
Malo en 1698 : libéré en .1713.
360- BouNEAU (Jacques), d'Orange, con-
damné par l'Intendant de Provence, le 17
juillet 1687.
Bouquet, voyez Bousquet.
361. BouRDARiER (Antoine), condamné
par le présidial de Montpellier, 26 sept.
1698.
362. BouRDARiEz (Louis), de Saint -
Etienne, près d'Anduze, condamné à Anti-
bes (voy. Isaac Bourry) ; écroué en 1705;
n» 29,262 ; sur la Fière. Libéré en 1714.
363. BouRDEAUx (Alexandre), de Boiras,
en Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, 22 déc. 1685. A été libéré.
364- Bourbier (Jean), condamné par le
pi'ésidial de Montpellier, 26 sept. 1698. Sur
l'Ambitieuse à Marseille.
365. Bourdy (Jean), de Gatines en Lan-
guedoc, condamné en 1698; sur la i^^rance ;
n" 21,849 ; mort le 7 avril 1709.
366. BouRELY (Jean), d'Anduze, condamné
à Nîmes, pour assemblée pieuse, en 1689 ;
sur la Triomphante ; n" 10,958. Peut-être
le même que Jean Bourrely, n» 381 ?
367- BouRELY (Antoine ou Jean -An-
toine), de Grabiat en Cévennes ; cond.
comme camisard le 9 nov. 1705; n" 28,830;
sur la Gloire,
368. BouRELLY (Antoine), mangonnier,
c'est-à-dire épicier, et Etienne son fils,
condamnés par le présidial de Montpellier,
26 sept. 1698.
370. BouRGAULT (Claude), de Boissain en
Normandie, condamné par M. de Berry,
maître des requêtes, le 8 déc. 1687. Libéré
dans la suite.
371. BouRGUAY, Bourgay ou Bourguet
(Louis), natif de Matte Sauveranne, paroisse
de Mêlez ou de Mialet près d'Anduze en
Languedoc, 19 ans, condamne par M. de
Montrevel, à Nîmes le 13 mars 1703 pour
avoir été trouvé avec des armes ; n" 27,306.
Libéré le 16 mai 1705.
372- Bourguet (Antoine), tailleur d'An-
duze ou de Manoblet en Cévennes, habitant
Lasalle depuis dix ans, condamné par le
présidial de Nîmes, 16 août 1688.
373- Bourguet (Daniel et Salomon), tous
deux de la paroisse de Croissy en Norman-
die, condamnés par l'Intendant M. de Pom-
meroux en mars 1697 pour assemblée pieuse.
Daniel sur la Grande- Vieille-réale en 1698
à Marseille n» 26,890 ; mort à l'hôpital le
11 mars 1708 ; — Salomon, n" 26,889, libéré
en 1713.
375. BouRi (Isaac), du Languedoc, cond.
en 1704 ; libéré en 1714.
Bourier, voyez Bourry.
Bourlier, voyez Bourrely.
376- BouRRAY (André), condamné avant
1705 ; sur V Amazone en 1712 ; libéré après
abjuration.
377- BouRREL (Gabriel), fabricant de bas»
propriétaire du domaine de Largentière de
S'-Pierre Calveyrat, consulat de Revel, con-
damné par M. de S'-Priest à. Montpellier le
10 octobre 1754; contumax.
378- BouRRELi (Antoine), libéré en 1716
est peut-être le même qu'un des deux An-
toine Bourelly n» 367 et 368.
379. Bourrely (Jacques). Deux des mê-
mes nom et prénom : l'un de S*-Chaptes,
condamné par M. le maréchal de Montre-
vel le 7 juin 1703 ; — l'autre par l'Inten-
dant du Languedoc le 2 avril 1723.
381. Bourrely ou Bourlier (Jean), d'An-
duze, condamné par le pi'ésidial de Nîmes,
20 janv. 1689. Sur la Brave h Marseille en
1698- Libéré en 1713.
382- BouRRiER (David), de Montpellier,
condamné par l'Intendant du Dauphiné, le
12 octobre 1689.
383. BouRRiLLON (Jean), n" 33,587, et
Louis n" 33,582, de Nîmes, condamnés en
juin 1708, étaient à, la peine à Marseille en
1709. Jean fut libéré en 1716.
385- BouRRiLLON, fileur et moulinier de
soie, condamné à Mon^ipellier par l'Inten-
dant du Languedoc le 17 avril 1745 pour
avoir introduit et vendu des livres de la R.
P. R. Contumax.
386- Bourry ou Bourier (François), fils
de François et de Marthe Bastide, cardeur
d'Aiguesvives, où il a été condamné par
l'Intendant du Languedoc le 20 nov. 1702
pour assemblées illicites ; âgé de 15 ans,
écroué le 13 décembre 1702 ; n» 27,013. Li-
béré le 10 mai 1709, h condition de servir
dans les troupes.
387. Bourry (Isaac), de Calvisson, en
Languedoc, pris sur une barque au service
du duc de Savoye et condamné à Antibes
en 1704 n'ayant voulu abjurer ; écroué en
1705, n» 29,055 ; sur la Fidèle.
388- BouRTHOuMiEU (Vinccut), du Mui-
237
FORÇATS ET GALÉRIENS.
238
son, tailleur à Montauban, condamné par
le présidial de cette ville, 30 août 1736.
389- BousiGUEs (Etienne), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
390- BousiQUE (Abraham), surl'^^roïne,
n° 26,992. Libéré en 1712 après abjuration.
391- BousQUENEAU (Jean), de Chalançon,
diocèse de Viviers ; condamné par l'Inten-
dant M. de Bouchât, le 28 nov. 1689.
392- Bousquet (Abraham), maître chi-
rurgien d'Alais habitant d'Anduze, con-
damné par le présidial de Nîmes, 31 décem-
bre 1685 ; mort à la peine.
393. Bousquet ou Bouquet (André). Deux
des mêmes nom et prénom : l'un de Va-
laraugue en Cévennes, condamné à Montpel-
lier en 1696 ; pour assemblée pieuse ; n"
19,711 ; sur la Triomphante h Dunkerque;
puis sur la Brave k Marseille en 1698 ; —
l'autre, de Couj-taison principauté d'Orange,
condamné par l'Intendant de Provence le 16
déc. 1681. L'un des deux fut libéré enl713.
394. Bousquet (David), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
Bousquet (de), voyez Robert.
395- BouTOU (Jacques), fils d'Antoine,
d'Aucha diocèse de Viviers, cond. le 10 oct.
1699.
396- Bouvène (Antoine), de Loriol en
Dauphiné, 60 ans, retiré en Suisse depuis
1685 avec sa famille, et s'étant joint aux
Vaudois en 1689, condamné le 23 nov. 1689
à Grenoble « où il tira un billet de trois un
de pendu.» Sur la Vieille- Jtéale ; n" 11927;
mort à la peine le 17 déc. 1708.
397- BouvERiN (Louis), de S'-Etienne
près Valence, condamné par l'Intendant de
Provence le 21 nov. 1687. Libéré dans la
suite.
398- Bouvet (Jean), d'Etoile, condamné
par le parlem. de Grenoble, 23 sept. 1746.
Contumax.
399- Bouvier (Barthélémy) ; plus Jean,
Pierre et Théophile Bouvier. Tous quatre
d'Estableau ou de Saint-André en Dauphiné,
condamnés le 4 avril 1689. Les deux pre-
miers et le quatrième morts k la peine.
403. Bouvier (Bernard), de Saint-Didier,
diocèse de Valence, condamné par M. de
Broglie le 18 août 1689 ; mort k la peine.
404. Bouvier (Etienne), de Somraières
en Languedoc ; condamné k Alais, comme
camisard, en octobre 1705. N" 28,834 ; sur
la Couronne.
405- Bouvier (Jean), de Genève, con-
damné par le parlem. de Grenoble, 14 mai
1687 ; mort k la peine.
405 bis. Bouvier (David), de Villars Baubi
en Piémont, 34 ans, arrêté à Serres en
Dauphiné, condamné k Grenoble (1689) et
« conduit en galère pour n'avoir pas voulu
changer après s'être allié avec les Vaudois
pour le recouvrement de son pays ; » sur la
Favorite.
406- Bouvier (Jean-David), de Saint-Ju-
lien en Quint, hameau des Bournas, con-
damné par le parlem. de Grenoble, le 9
juin 1735.
407- BouviLLA (Jean-Pierre), maréchal,
de Sabarat, diocèse de Rieux, 36 ans, con-
damné par l'Intendant du Roussillon le 22
juillet 1749 pour avoir assisté aux assem-
blées pieuses.
408- Bouzigues (Abraham). Deux des
mêmes nom et prénom : l'un de Nîmes,
condamné en 1708, k la peine k Marseille
en 1709: n" 33,584; — l'autre, qualifié
d'apostat, aurait été mis k la chaîne avant
1705.
410- BovET (Jacob), du canton des Gri-
sons; sur V Invincible en 1712 ; n° 32,550.
4ii. Boyer (David), de Dieppe, condamné
par le parlement de Rennes en 1692, mort
k l'hôpital le 17 janvier 1694.
412- Boyer (Etienne), libéré en 1716.
413- Boyer (Louis), de Nîmes, condamné
par M. de Broglie le 14 avril 1689.
414. Boyer (Pierre), d'Estableaux en Dau-
phiné ; condamné en 1689 pour assemblée
pieuse. N" 11,238; sur la Hardie, puis sur
YEclatante et sur la Vieille-réale k Mar-
seille. Libéré en 1714.
415. Braconnier (Philippe), deCourcelles
en Lorraine, condamné par le conseil sou-
verain d'Alsace, le 10 juin 1687.
416- Brageon (Etienne), demeurant au
Prat Soubeyran de Finiels paroisse de Fru-
gières.
417- Braucourt (Pierre), hôte k Nîmes,
condamné par l'Intendant de Lyon le 20
janvier 1687. A été libéré.
418- Bréal (Antoine), de Dieu-le-fit, en
Dauphiné, condamné par l'Intendant de
justice en déc. 1689. Sur la Victoire on
VHeureuse en 1698 k S*-Malo. Mort le 12
nov. 1699.
419- Bregeon, dit Grambois, ministre,
de Scieurac en Gascogne, condamné par le
parlement de Bi'etagne le 30 déc. 1686. Li-
béré dans la suite.
420- Bregnard (Pierre et René), signalés
en 1693 comme avant triomphé de leurs
défaillances dans la foi.
422- Breton (Fortunat), de Bourdeaux en
Dauphiné, condamné le 28 fév. 1689.
239
FORÇATS ET GALÉRIENS.
240
423- Breton (Jean), de la Tremblade, eu
Saiatonge, arrêté sur un vaisseau danois;
condamné h Aix en Provence le 22 nov.
1693; mis sur la Sirène le 12 juin 1694:
mort à, la peine sur la Superbe en 1697.
424- Brevais (Jean), de Saint-Apolinaire,
diocèse de Viviers, condamné par M. de
Brogiie le 17 juin 1689 ; mort à la peine.
426. Breville (Isaac), de Chàtenard près
Sedan, condamné par le parlement de Metz,
29 nov. 1686. A été libéré.
42o&ts- Breynard (Antoine), natif de
Dieu-le-ât ; arrêté à Grenoble et condamné
par rintendant M. Bouchet, 10 déc. 1689 ;
sur la Victoire ou V Heureuse.
426- Brezun (Jaques), de Lussan en Lan
guedoc, condamné en 1698 pour avoir été
au prêche à, Orange; n" 21841. Sur la Su-
perbe.
427- Brian (Antoine), charpentier de
haute futaye, condamné par le parlem. de
Bordeaux le 17 décembre 1749.
428- Briançon (Jean), tanneur d'Anduze,
condamné par le pi'ésidial de Nîmes le
31 déc. 1685.
429- Bridon (François), de Rochefort ou
de Soubise en Saintonge, sorti du royaume
en 1681, pris dans la Manche avec son
bâtiment le 4 déc. 1685; condamné par
l'Intendant de Calais le 3 déc. 1686. Sur la
France ou la Palme à Saint-Malo en 1698;
libéré la même année.
430- Bridonneau (André), tisserand, de
Velaudin, paroisse de Bazoges en Parois,
arrêté le 24 avril 1747 et condamné par
l'Intendant de Poitiei's, le 18 juillet 1750.
— Un autre Bridonneau (PieiTe), dit La
Jotte-rouge, fut arrêté en même temps que
celui-ci, et de même condamné mais non
pas le même jour.
432- Brier ou B:ies (Jacques), de Saiat-
Châtres en Languedoc; écroué le 28 juin
1703, n" 27,655.
433- Briesse (Jean), de Montpellier, cond.
comme camisard en mai 1705 ; n" 29,575 ;
renfermé dans les prisons de l'hôpital. Li-
béré en 1716 sous le nom de Brieusso.
434- Briguel ou Briguet ou Briquet
(André), de Mérindol en Provence, mort à
la peine le 25 avril 1700.
435- Brinhol, ministre, « après avoir
succombé, se releva dans le lieu même de
sa chute et souffi*it avec constance la peine
des galères. »
436- Brisac (Moïse), de Montignarge, en
Languedoc, condamné à Montpellier en
1689. Sur la Gloire à Marseille en 1698.
437. Brochon (Guillaume), de Grevet en
Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble le 8 juillet 1687 ; mort à la peine.
438- Broscote (Jean-Roloffe), hollandais,
condamné en Provence, écroué en 1705, n"
28,808.
Broume, voyez Brunet.
439- BROuss.iN (Jean), dit Broussanet,
berger, de Vauvert en Languedoc, condamné
par le parlem. de Nîmes, le 23 septembre
1702, pour assemblée pieuse; n" 26,977; sur
la Grande-réale.
440- Brugueirolle (Jean), de Nîmes ou
des environs, condamné par M. le duc.de
Roquelaure à Montpellier le 27 février 1720.
441. Brugier (Jacques), de Montpellier,
condamné par M. le duc de Berwick le 15
mai 1705; n° 9586; mort à l'hôpital; le 15
juillet 1706.
442- Bruguière dit Gevaudan (Jean),
compagnon menuisier, du diocèse de Mende,
condamné par le marquis de La Lande à
Montpellier 21 nov. 1705 comme camisard;
n" 27,649 ; sur la Guerrière. Mort h la
peine le 19 févier 1711.
443- Bruguière (Louis), de la Calmette
viguerie d'Uzès en Languedoc, condamné par
M. le maréchal de Montrevel le 4 juin 1703;
écroué le 28 juin 1703 ; n° 27,649.
444. Brujat (Jacques), avant 1705.
445- Brun (Claude), de Quissargues, dio-
cèse de Nîmes, condamné à Montpellier le
5 septembre 1707, avec Tobie Rocayrol ;
n" 31,881 ; renfermé à l'hôpital.
446- Brun (Guillaume), de Saint-Germain
en Cévennes, écroué en 1703, n" 27,379 ;
mort à la peine, en avril 1704.
447- Brun (Jacob,) de Castres ou des en-
virons, cond. à Montpellier le 18 décembre
1697.
448- Brun (Jacques), travailleur de terre,
de Vauvert eu Languedoc, condamné à
Montpellier le 31 mars 1702 pour assem-
blée pieuse ; écroué en juin 1702 ; n" 26,592 ;
sur la Grande-réale. Mort en mai 1715.
449- Brunel ou Brunels dit Vacher
(Alexandre), de La Motte Chalençon, en
Dauphiné ; chapelier, 32 ans, condamné
par le sort sous les noms d'Antoine Périer,
à Grenoble, le 12 octobre 1689, comme
s'étant joint aux Vaudois; n" 11,662; sur la
Perle k S^-Malo eu 1693. Libéré en 1713 et
retiré k Basle.
450- Brunel (Jacques), de Saiut-Jean-de-
Yeuset ou deCeyrargue,en Languedoc, con-
damné par le maréchal de Montrevel le 7
juin 1703 pour assemblée pieuse. Ecroué
sous le n° 27,658 sur la Grande-réale. Li-
béré en 1716.
241
FORÇATS ET GALERIENS.
242
451- Brunes (Claude), condamné par le
pi'ésidial de Montpellier le 26 sept. 1698.
452- Brunet (Etienne), de Mer près Blois,
condamné par le parlement de Metz le 15
mars 1687. Signalé en 1693 comme ayant
triomphé de ses défaillances dans la foi.
Libéré plus tard.
453- Bruzun (Jacques), du Languedoc,
condamné en 1698 ; mis sur la Superbe à
Marseille. Libéré en 1713.
454. BuAT (Jean), de Vicq en Languedoc,
accusé par un enfant de huit ans d'avoir
été vu portant des armes et condamné en
1706 ; n° 20,315 ; sur VEclatante.
455- Buis ou Bues, dit La Forquette
(Jean), de Saint-Dizier en Dauphiné, con-
damné le 15 octobre 1745 par le parlem. de
Grenoble. Mort en 1749.
456- Buis (Jean), dit Carabinier, de S*-
Dizier, dioc. de Die, 46 ans, condamné à 5
ans pour assemblée religieuse en 1747. Sur
la Ferme, n^ 2326.
457- Buis (Antoine), de Die, en Dauphiné,
condamné par le parlem. de Grenoble, 22
déc. 1685.
458- Bugun (Jacques), condamné par le
présidial de Montpellier, 2Q sept. 1698.
459- BuissiER (Jean de), de Pienne, con-
damné par le parlem. de Tournay, le 26
juillet 1686; mort à la peine.
460- BussiÉ (Isaac), d'Auber en Langue-
doc: condamné comme camisard tn 1705;
n" 29,591 ; sur la Réale.
461. Buisson (Antoine) et David son fils
de Saint Ange en Dauphiné. Condamnés par
M. de Larrey le 30 mars 1689. Tous deux
jiiorts à la peine.
463- BuQUET (Pierre), de Tourville-la-Ri-
vière en Normandie. Condamné par M. de
Berry, maître des requêtes, le 15 janv. 1688.
464- BuTEAU ou Butaud (Pierre), sieur
de Lausonnière, de la paroisse de Givré,
près Talmont en Bas-Poitou, condamné à
Poitiers le 17 mai 1686 pour sortie du
royaume ; détenu au fort S'-Nicolas, Ji
Marseille, en juin 1698 ; n" 8683 ; mort à
l'hôpital le 23 juillet 1707.
4()5. BuTTLER (Thomas) ; sur la Grande-
réale à Marseille.
466. BuzAc (Marc-Antoine), ouvi-ier en
petites étofifes, de S*-Juste ou de Livi'on,
habitant de Beaumont condamné par le
parlement de Grenoble le 23 septembre
1746. Coutumax.
Cabanac (de), voyez Robert.
467. Cabane (Antoine), de Lingador, con-
damné par le présidial de Montpellier le 4
mars 1685 ; libéré.
468. Cabane (Nicolas).
469. Cabanis (Elie), de S'-Théodorit, con-
damné par M. de Basville à Montpellier le
19 novembre 1701.
470- Cabanis dit le Gendron, de Grand-
Gallargues, condamné à Montpellier le
16 mai 1716 par M. le duc de Roquelaure;
contumax.
471. Cabanis (Etienne) et Jacques, son
fils, de Vie, près Sommières, condamnés
comme camisards par le duc de Roquelaure
à Montpellier le 2Q mars 1706. Jacques li-
béré en 1713.
473- Cabé (Jean), forgeron, cond. par le
comte de Broglie à Montpellier le 23 oct.
1697 ; contumax.
474- Cabernoux ou Combernoux (Jac-
ques), camisard, tailleur h Pau, natif d'Au-
mesac, en Languedoc, 21 ans, condamné
le 11 mars 1703. Sur la Madame; n"
27,315. Libéré en juillet 1716.
Cabdié ou Caldier, voyez Caldié.
475- Cabot (Claude), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Ro-
quelaure à Montpellier le 27 février 1720.
476- Cabrol (Jean), natif d'Alais, con-
damné pour assemblée religieuse à six ans
de galères par l'intendant du Languedoc le
14 octobre 1734. Son temps fini la liberté
lui a été refusée. En 1746 il était sur la
Perle, n" 12,536. Evadé en 1750.
477- Cadur ou Capdu, Capduc ou Capdur
(Marc-Antoine de), gentilhomme des Châ-
telets, paroisse de Saint-Michel de Dèze,
en Cévennes. Condamné par le présidial de
Nîmes le 25 janvier 1687. Sur la Magna-
nim.e k S'-Malo en 1698, puis au cachot du
Fort Saint-Nicolas, mort h l'hôpital le 20
(?) 1709; sur la Souveraine. N» 8739.
478- Cafarel (Joseph), de Boby, en Lu-
zerne, condamné par l'Intendant du Dau-
phiné le 12 octobre 1689.
479- Calas (Jean), tisserand de laine de
La Bastide Rouveranne, diocèse de S'-Pons
en Languedoc, condamné par le présidial
de Nîmes le 18 juillet 1686 ; mort à la peine.
Calcais, voyez Alcais.
480- Caldié (Jean), huissier, 61 ans, de
Bédarieux, n" 8594, condamné par M. de
S*-Priest à Montpellier le 9 octobre 1754
pour assemblée pieuse. Libéré en janvier
1764.
481. Calme (Jean-Jacques), de Causon-
net, diocèse de Castres, condamné par M.
de Broglie le 18 août 1689; mort à la peine.
482- Calvet (Pierre), de Revel, diocèse
de Castres, condamné par M. de Bi'oglie le
18 août 1689.
243
FORÇATS ET GALÉRIENS.
244
483- Gambette, mis à la chaîne entre
1708 et 1710.
484- Cambon (Etienne), de Saint-Chaptes
en Languedoc, cond. par le présidial de Nî-
mes, le 25 janvier 1687 ; mort à la peine.
485- Cambon (Pierre), de Bédarieux, en
Bas-Languedoc condamné par le présidial
de Beziers le 5 janvier 1685.
Cambon, voyez Chambon.
Camic, voyez Amie.
Camin, voyez Cauvin.
486- Camoetes (Pierre), entre 1708 et
1710.
487- Campet (Jean), de Sommières en
Languedoc ; condamné en 1702 ; n" 26,885;
sur la Gloire ; en campagne en 1704.
488- Campion (Jean-Robert), du Havre-
de-Grâce ; condamné k Dunkerque puis à
Paris, décembre 1689 ; à S*-Malo sur Vln-
vincible en 1698 ; libéré en cette même an-
née.
489- Camproux (Jean), condamné par le
présidial de Montpellier, le 26 septembre
1698.
490. Camusat (Noël), d'Orléans, con-
damné par le parlem. de Paris, le 4 déc.
1688.
491. Can (Gabriel), avant 1705.
492. Canaille, tailleur d'habits, de Viane,
condamné à Montpellier, par M. le duc de
lloquelaure, le 8 juin 1720. Contumax.
Canebas (de), voyez Grenier.
493- Canilhère ou Cannilayre (Pierre),
de Milhau, en Languedoc, écroué en 1705,
n» 28,813.
494. Canonge (Jean), de La Roque de
Gasque, condamné par M. le maréchal de
Montrevel à Alais, le 7 novembre 1703. Ca-
misard.
Cantagrel, voyez Grenier.
495- Capelain ou Le Capelain ou Cape-
lan (Pierre), de Cambrenon, en Normandie;
condamné par le parlem. de Rouen, le 13
février 1688 pour sortie du royaume ; sur
la Princesse, n" 10,005 ; mort à l'hôpital le
2 mars 1708.
496- Capelle (Pierre), de Finals en Gé-
vaudan, condamné en 1690 pour assemblée
pieuse; n" 12,162; sur la Gloire.
497. Capelle (Jean). Deux des mêmes
nom et prénom : l'un de Nègrepelisse,
condamné à Montauban en 1689; — l'au-
tre de Reys en Quercy, condamné en 1690,
mort à la peine le 8 octobre 1704.
499- Capellier ou de Capelin (Antoine
de), condamné avant 1705 ; signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
500- Capellier (Julien), de Tai-an, dio-
cèse d' Alais, écroué le 16 mars 1703, n»
27,377.
501- Capellier (Louis), de Soudorgues
dans les Cévennes, cardeur, 47 ans, con-
damné à Montpellier en 1692 pour assem-
blée religieuse. N" 14,272. Sur ÏAmazone
puis sur la Vieille-S^-Louis h Marseille en
1698. Libéré en 1713; pensionnaire de MM.
de Berne h Morges en 1719.
502- Capieu ou Capiou (Antoine), minis-
tre de Saint-Laurent de la Vernède, con-
damné par le parlement de Grenoble le 12
décembre 1686; détenu au château d'If. Li-
béré en 1698. — On cite aussi un Anthoine
Capion, de Montpellier, sorti du royaume
pour cause de religion et revenant de Ve-
nise, en 1696, à Marseille où il est arrêté
et détenu au fort S'-Nicolas. Ils semblent
deux personnages différents.
503- Carnic (Jean), de Rouei'gue, 1686.
504. Carra (Jean-François), bourgeois
de Thain, en Languedoc, condamné par le
parlem. de Grenoble le 23 mars 1688 ; mort
à la peine.
505- Carrière (Pierre), l'aîné, désigné par
ses compagnons de galères sous le nom de
La Rue, d'Aubesargues près Uzès, en Lan-
guedoc, condamné par le parlem. de Paris
le 4 déc. 1686 pour sortie du royaume. Sur
la Guerrière h S^-Malo en 1698, n" 8755;
mis au château d'If. Libéré en 1713.
506- Carrière (Céphas), frère de Pierre
l'aîné, du Languedoc, condamné par le pré-
sidial de Montpellier le 26 septembre 1698
pour avoir été au prêche k Orange ; n" 1854,
détenu au château d'If; libéré en 1713.
508. Carrière, hoste à Uzès et son
frèi'e, cond. par le présidial de Montpel-
lier le 13 juin 1693; tous deux contumaces.
509- Carrière (Jean), sur la Guerrière.
510- Cartier (Jean), condamné le 15 dé-
cembre 1745.
511. Cassan (Arnaud), mort le 13 août
1704.
512. Cassiau (Jacques de), régent de Sa-
lies, en Béarn, condamné par le parlem.
de Pau le 15 mars 1686.
513. Casson ou Cosson, de Séchât (Bar-
thélémy), personnage d'origine inconnue.
Quelques-uns ont pi'étendu qu'il avait été
abbé. Mis à la chaîne en 1689, on ne sait
pour quelle cause, puis au cachot du Fort
Saint-Nicolas, par suite de ses disputes
avec les missionnaires catholiques ; il s'é-
chappa, mais fut repris et transporté au
château d'If, où il mourut « l'esprit tourné »
en août 1697.
245
FORÇATS ET GALÉRIENS.
246
514- Castan (Adam), de Bernis, con-
damné par M. le maréchal de Montrevel le
7 juin 1703 comme camisard ; écroué en
juillet 1703, n" 27,645 ; sur la Madame.
Libéré le 24 juillet 1716.
515- Castan (Arnaud), de Nîmes ; mort
sur la Souveraine, n" 26,121, devant Ali-
cante le 13 août 1704.
516. Castan (Claude), de Sommières en
Languedoc, écroué en avril 1705, n" 28,797.
5i7. Castagnier ou Castagnet (Jacques),
de Maletaverne dioc. d'Uzès, cardeur, âgé
de 22 ans, condamné le 26 septemb. 1698
pour avoir été au prêche àOrangejU" 21,825;
libéré en 1713 et retiré à Glaris. Il parait
y avoir eu deux Jacques Castagnier: l'autre,
condamné, en 1689.
5i9. Castanier (Jean), de Milhau en
Rouergue, condamné par le pi'ésidial de
Lyon le 14 janvier 1689 ; mort à la peine.
520- Castanier (Simon), condamné par
le présidial de Montpellier, le 26 sept. 1698.
521. Castel, condamné avant 1705.
Caudy, voyez Gaudy.
522. Caumont (David de), baron de Mont-
beton, du Languedoc, condamné par le par-
lement de Guienne, le 5 février 1687. Libéré
la même année.
523. Caussade (Jacob), dit l'Esprit, vi-
gneron, « travaillait son bien au Mazage
de Courtade, » paroisse de Leojac, dioc. de
Cahors; condamné pour la vie par M. Gasp.
C. C. L'Escalopier, Intendant de Montauban
le 17 déc. 1746 pour s'être marié au désert.
Sur le Dépôt, n" 3453.
524. Caussade (Jacques), du même lieu
que le précédent, 37 ans, condamné par
l'Intendant de Montauban, le 2 février 1747,
pour s'être fait marier par un prédicant,
écroué le 15 mai 1748. N" 22,375.
525- Cauvin et non Camin (Jérémie), de
Saumur, condamné par le parlement de Pa-
ris le 12 août 1687 ; mort à la peine.
526- Cavahés, cordonnier de Réalmont,
condamné par M. de S^-Priest à Montpellier
le 26 octobre 1754; contumax.
527. Cazalès ou Cazelle (Jean), d'Arros
en Béarn, condamné par le parlera, de Pau
le 13 juin 1687 pour sortie du royaume.
Sur la Favorite n" 9486 ; sur la Belle h S'-
Malo en 1698. Libéré en 1713.
528. Cazallet ou Cazalet (Simon), cor-
donnier de Gange en Languedoc, cond. à
Montpellier le 1" avril 1702 pour assem-
blée pieuse ; n" 26,416 ; sur la Favorite ;
libéré en 1713, quatre ans après l'expiration
de sa peine.
529. Cazemajor ou Casemaior (Daniel),
d'Issor en Béarn, condamné par le parle-
ment de Pau le 29 mars 1688. Mort à la
peine.
530- Cazenave (Daniel de), d'Esparres,
près Orthez en Béarn, condamné par le
parlement de Pau le 20 déc. 1687.
Cazenet, voyez Gascuel.
53i. Celce (Moïse), de Montmeron en
Dauphiné, condamné par le parlera, de
Grenoble le 11 juillet 1687. Libéré dans la
suite.
532. Cellier (Jean), de Mende en Gé-
vaudan, condamné par le présidial de Mar
seille, le dernier février 1687.
Cervière, voyez Servière.
533- Chabert (Antoine), Cévenol, de S*-
Ambroise, sans profession, 22 ans, cond.
pour assemblée pieuse ; écroué le 25 février
1696 ; n° 19,320. Sur la Grande h Marseille
en 1698. Libéré en 1713 et retiré à Basle.
534- Chabert (Jacques), cond. par le pré-
sidial de Nîmes le 18 oct. 1691. Contumax.
535- Chabot (Jacques), de Borie, con-
damné par le parlera, de Tournay le 17
juin 1696; mort à la peine.
536- Chabrier (Jean), condamné entre
1703 et 1710. Libéré le 15 novembre 1717.
537. Chabrier ou Chabrit (Michel), de
Lussan en Languedoc, laboureur, 33 ans,
condamné par le présidial de Montpellier
le 27 septembre 1698. Galérien de la For-
tune où il eut une jambe fracassée par un
boulet devant Tanger. Libéré en 1713, et re-
tiré au canton d'Appenzell.
538- Chabrières (Félix), d'Ourche, en
Dauphiné, condamné par le lieutenant-gé-
néral M. de Larrey le 30 août 1689. Mort k
la peine.
539- Chabris (Jean), de S'-Julien-le- Vieux
en Vivarais, pour assemblée pieuse, 1710 ;
n" 35,871. Sur la Patronne.
540. Chabrol (Antoine). Deux hommes
des mêmes nom et prénom ; du Languedoc,
cardeurs de leur état, condamnés par M.
de Montrevel à Nîmes, le 13 mars 1703 :
l'un, n" 27,310 de Saint- Fresat, diocèse de
Mende, mort à l'hôpital le 2 juin 1704 ; —
l'autre, du Pichausié, paroisse de S'-Julien,
en Languedoc, condamné pour avoir été
trouvé porteur de poudre et de balles ; n»
27,311 ; sur la Favorite; libéré le 25 juil-
let 1716.
542- Chabry (Michel), de Lèques en Lan-
guedoc, cond. en 1698 pour avoir été au
prêche à Orange; n° 21,863. Sur V Ecla-
tante.
543. Chaioneau ou Chesnau (Josué), de
Breslou près S'-Maixent en Poitou, bonne-
247
FORÇATS ET GALÉRIENS.
248
tier, 27 ans, condamné pour assemblée
pieuse, 1697 ; n" 23,613 ; sur V Ambitieuse.
Libéré en 1713 et retiré à S'-Gall.
544- Chaissière (Pierre), de Castelonge,
mandement de la Beaume Cornilhane, con-
damné par le parlem. de Grenoble le 23
septembi'e 1746. Contumax.
545- Chamaillard (Jean), de Sablon,
maréchaussée de Libourne, condamné à la
Réaule le 8 février 1686 : mort à la peine.
546- Chambon ou Cambon (Alexandre),
laboureur de Pranles en Vivarais, 61 ans,
condamné à vie par M. de Bernage, Intend,
de Languedoc, le 31 juillet 1741 pour avoir
assisté aux assemblées religieuses de J. P.
Dortial (V, col. 471) et lui avoir prêté se-
cours et assistance. Sur la Perle n° 1784.
libéré en 1769.
547. Chambon (Henri), de Venterol, en
Dauphiné, condamné le 28 février 1689.
548- Chanas ou Chavas, de Beaumont,
condamné par le parlem. de Grenoble le 23
septembre 1746. Contumax.
549- Changuion (Pierre), bourgeois de
Vassy en Champagne, condamné par le
parlem. de Metz le 11 septembre 1686; mort
à la peine.
550. Chanson (Louis), tisserand de cadis
du lieu de Mas-Aribal, paroisse de Pompi-
dou, condamné à vie le 2 nov. 1726 par M.
le marquis de La Fare pour avoir été pris
à une assemblée religieuse tenue la nuit du
10 au 11 juillet précédent au terroir de la
Picouse, paroisse de S''-Croix de Valfran-
cesque.
551. Chantar (P.) 1713.
552- Chantegrel (Pierre), lils de feu
Jean, laboui-eur de Ventujol, paroisse de
S*-Julien d'Arpaon, condamné à Montpellier
le 1«^ avril 1702.
553. Chapelier (Etienne), peigneur de
laine, de Saussine, paroisse de Bouquet,
diocèse d'Uzès, 30 ans ; condamné par l'In-
lendant du Languedoc le 17 janvier 1750:
n° 4641. Libéré en février 1766, portant
alors le n" 1133.
554. Chapelier (Gatien), de Tharaux,
condamné par le maréchal de Montrevel le
4 mai 1703.
555- Chapelier (Jean), sur la Brave à
Marseille vers 1695.
556- Chapelle (Pierre), de Pruchères,
diocèse de Mende, ou de Finels en Céven-
nes, cordonnier, 29 ans, condamné par l'in-
tendant de Montpellier le 31 mai 1690, mis
à la chaîne le surlendemain, sur la Gloire,
n" 12162. Libéré en 1713, pensionnaire de
MM. de Berne à Morges en 1719.
557. Chapelle (René), travailleur de terre
d'Alais, cond. le 11 juin 1686.
558. Chapon (Jean), de S*- André de Cler-
guemorte» condamné par le maréchal de
Montrevel le 4 mai 1703, ccmme ayant ré-
paré des armes. Libéré le 24 juillet 1716.
5o9. Chapoulon (Pierre), de S*-Marcel en
Vivarais , condamné par l'Intendant du
Dauphiné, le 12 octobre 1689.
560- Chardenon (Pierre), ou Chardenoux
hls de Pie re, laboureur de Vauvert en
Languedoc, cond. par le présidial de Mont-
pellier le31 mai 1702 pour assemblée pieuse ;
n" 26,589 : sur la Fidèle. Libéré le 15 no-
vembre 1707.
561. Charles (François), médecin, de
Chaume en Italie, condamné par le parlem.
d'Aix le 30 septembre 1686.
562- Charles (Paul), de Saures en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Nî-
mes le 3 février 1687.
563. Charles (Pierre), de Bernaguès,
condamné par les officiers du bailliage de
Gévaudan le 2 août 1703 ; contumax.
564. Charlet (Abraham), de Lausanne
en Suisse, mis à la chaîne sans condamna-
tion en 1685.
565. Charreaux (Jean), tils de Jean, épi-
cier, de Lauve, arrêté à Châtillon, cond. à
Montpellier le 16 sept. 1693, alors âgé de
15 ans.
566- Charrières (David), des Plots, pa-
roisse de Gluiras en Vivarais ; écroué en
1709, n" 33,965, sur Y Invincible ; mort h
l'hôpital le 25 novembre de la même année.
567. Chartier (Pierre), de Silly, Ile de
France, condamné par l'Intendant de Mau-
beuge, le 2 décembre 1687 ; passé en Amé-
rique,
568. Chastel (Jean-Pierre), de Monclar
en Dauphiné, condamné par M. de Bouchât
le 22 juillet 1689; mort à la peine.
569- Chatonnet (Henri), bernois ; libéré
en 1711 ou 1712 pour sei'vir dans les trou-
pes.
570. Chau (Jacques), de Paust-Mai'est, en
Vivarais, condamné au Puy, en Auvergne,
en 1692. Sur la Fleiir-de-lys à S*-Malo en
1698.
571- Chauffer (Jean), condamné par le
parlem. de Grenoble le 17 mai 1714. Con-
tumax.
572- Chaulet (Jacques), des Vais en Vi-
varais, mis à la chaîne en 1702; n" 26,367;
mort à l'hôpital le 3 janvier 1704, « enterré
en lieu champêtre derrière la citadelle S'-
Nicolas de Marseille. »
573- Chaumont (Claude), de Genève, coi'-
249
FORÇATS ET GALÉRIENS.
250
donnier, 37 ans, condamné par l'Intendant
du Languedoc le 24 mai 1751 pour assem-
blée religieuse ; n" 5583. Libéré en 1764.
574- Chautard (Pierre), de Grand-Gal-
largues, condamné à vie, Montpellier, 16
mai 1716. Libéré en novembre 1717.
575- Ché (Joseph), né à Sheffield, en An-
gleterre, écroué en 1706, n" 30,466 ; à la
peine en 1709.
576- Chebert ( Jean- Jacques) , condamné
avant 1705 ; est peut-être le même que Jac-
ques Chabert, voyez n° 534.
577- Ghemet ou Chevet (Jean), chirur-
gien, de Vassie en Champagne, condamné
par le parlera, de Metz le 11 septembre
1686 ; mort à la peine.
578- Cheminon ou Cheminar (Etienne),
écroué le 28 juin 1703 ; mort à l'hôpital le
8 juillet de la même année.
579- Cheminon (Jean), de Delmars en
Champagne, condamné àCoutances en Nor
mandie. Sur la Perle k S'-Malo en 1698.
580. Chenot (Guillaume), de Bertoy, comté
de Chiny, condamné par le parlera, de
Metz, 8 sept. 1687.
581. Chertier (Antoine), de Neufmaison
en Lorraine, condamné par l'Intendant de
Flandres le 12 nov. 1686.
582- Chérugue ou Chéruques (Domini-
que), de Mirapeix en Béarn, condamné par
le parlera, de Pau le 3 mars 1760; évadé du
port de Marseille le 7 août 1770 ; réfugié à
Genève.
Chesneau, voyez Chaigneau.
583. Chevalier (Elie), de Mornac en
Saintonge, condamné par le parlera, de
Guienne, 8 février 1687. A été libéré.
584. Chevalier (François), marchand,
de Saint-Didier en Dauphiné, condamné
par l'Intendant de Lyon, 20 janvier 1687.
585- Chevalier (Jacques), 1713.
586. Chevalier (Pierre). Deux sous les mê-
mes nom et prénom : l'un de Clelles en Dau-
phiné, condamné par le parlera, de Greno-
ble le 21 décerabre 1685. Libéré ; — l'au-
tre, menuisier, condamné par le parlera, de
Bordeaux le 17 décerabre 1749.
587. Cheverat (Jean), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
Chevet, voyez Chemet.
588. Chion (David), de Die en Dauphiné,
condarané par le parlera, de Grenoble, 22
déc. 1685. A été libéré.
590. Chiraud (Jean), du Languedoc, sur
la Forte à Marseille ; raort à la peine en
septerabre 1695.
591- Chouet (Abraham), de Metz, con-
damné par le parlement de cette ville, 24
septembre 1687 ; mort à la peine.
592- CiANY (Jérôme), de Sienne en Italie,
d'abord cond. par M. de Basville le 2Q janv.
1686, aux galères à vie: sa peine fut agra-
vée et il fut pendu à Nîmes en juillet de la
même année.
593- Claissa ou Clayssac (Jacques), de
Livron, condarané par le parlera, de Greno-
ble, 23 septerabre 1746. Contumax.
594. Claris (Michel), 1713.
595- Claude (Jean), dit La Fosse, nou-
veau prosélyte, natif de Pousins en Bugey :
1692: n» 1526: sur la Princesse.
596- Clave (Jacques), signalé en 1693
comrae ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
597. Clavel dit Pachon (Antoine), de S'-
Jean-de-Pouchon ou de S'-Layer-de-Peyre,
en Gévaudan, condarané par le duc de Ro-
quelaure à Montpellier le 7 juin 1706 pour
assemblée pieuse ; n" 30,789. Libéré en no-
verabre 1717 ; sur la Guerrière.
598- Clavel (Jacques), de Codognan,
condamné le 9 octobre 1713, raort à la
peine à l'âge de QQ ans.
599- Clavet (Salomon), d'Ovy en Dau-
phiné, condamné par le parlera, de Greno-
ble, 10 déc. 1686 ; raort à la peine.
600- Claveyrolles (Claude), compagnon
boulanger de Marsillargues, diocèse de Nî-
mes, condarané par le duc de Roquelaure à,
Montpellier le 27 raai 1706.
601. Clément (Jean), de S»-Jean d'Héra-
ves, condamné par le parlera, de Grenoble,
22 déc. 1685. A été libéré.
602- Clerc ou Le Clerc (Jean-Piei-re), na-
tif d'Aiipra, en Suisse, condarané à Pigne-
rol en raai 1693 ; n» 15,933. Sur la France à
Marseille en 1698 ; libéré en 1713.
603. Clergues, dit Nodon (Jacques), la-
boureur de Pierregourde en Vivarais, con-
damné à Montpellier par M. de Bernage,
Intendant du Languedoc, le 1" mars 1737,
pour avoir assisté à une assemblée reli-
gieuse ; n" 1141.
604. Clergues (Jean), du raêrae lieu que
le précédent, Q6 ans, condarané le même
jour; sur la galère Le Dépôt, n» 13730, en
1746.
605- Clos (Pierre), de Montois, près
Metz, condarané par le Conseil Souverain
d'Alsace, le 10 juin 1687. Libéré.
606- Cochet (Jacques et Louis), frères,
de Meaux, condamnés par l'Intendant de
Brie, le 15 ou le 25 juin 1686 pour assemblée
pieuse ; le premier, n" 10,658, sur la Con-
quérante, mort à la peine le 6 raai 1709.
251
FORÇATS ET GALERIENS.
252
— Le second, Louis, vigneron, n" 10,655 ;
délivré en 1713 et retiré au canton de Neu-
châtel.
608- CocHiNARD (Girardin), de Fleger,
près Sedan, condamné en nov. 1688.
609- CoDONEL , de Blansac près Nîmes,
condamné par M. de Basville en 1687.
610- Coing (Paul), des Chambons de Mi-
zoir, enDauphiné; condamné par le parlera,
de Grenoble, 22 juin 1686. A été libéré.
611- Colas (Jacques), cardeur, d'Aigues-
vives, condamné par l'Intendant du Lan-
guedoc, le 20 novembre 1702 pour assem-
blées illicites ; âgé de 18 ans, écroué le 13
déc. suivant ; n" 27,014, libéré le 13 juin
1709 à condition de servir dans les troupes.
611. CoLiBET (Jean-Pierre de), de Castel-
bon en Béarn, condamné par le parlera, de
Pau le 20 août 1686.
612. CoLiGNON (César), de Metz, condamné
par le parlera, de cette ville, 16 juillet 1687.
A été libéré.
614- CoLLORGUE ou Colorgues, (Jacques),
travailleur de tei're, de Geneyrac en Lan-
guedoc, condamné par l'Intendant de La-
moignon de Basville, 3 février 1688 ; mort
à la peine.
605- Colomb (Antoine), ouvrier en bas,
de Nîmes, condamné pour assemblée pieuse
par M. de Bernage, Intendant du Langue-
doc, 3 nov. 1727.
(506. CoMBASsoN, dit Eynard (Antoine),
chirurgien, natif de Suri, diocèse de Lyon,
condamné par le parlera, de Bordeaux le 6
mai 1702 ; n" 26,925 ; mort à l'hôpital le
31 déc. 1702.
607. Combe (David). Deux des mêmes
nom et prénom : l'un de Serenne en Dau-
phiné, condamné par le parlera, de Greno-
ble, le 22 déc. 1685 ; — l'autre de Monta-
gnac en Languedoc, condarané en 1701 ;
mort sur la Vieille-réale, n" 26,613, le 12
mai 1703. Le preraier raort égaleraent à la
peine.
609- Combe (Simon), dit Toutipant, du
Dui-on, manderaentdeCorabevin, condamné
par le parlera, de Grenoble, 22 sept. 1746.
Conturaax.
620- CoMBEL (David), de la Charce, con-
damné par le parlera, de Grenoble, 9 juin
1735.
Combernoux, voyez Cabernaux.
621- Combes dit Angely (Jacques), du
Bouchet en Vivarais, condamné par M. le
duc de Roquelaure à Montpellier le 11 mai
1719.
622- Combes (Jean de), raort le 3 octobre
1705.
623- CoMBET (César), du Mas-Bonnet,
diocèse de Mende, en Gévaudan, condamné
à Montpellier par M. de Broglie le 23 août
1692. Sur V Ambitieuse ou VEmeraude à
Bordeaux, en 1698. Libéré en 1708.
624- CoMBETTES (M' Pierre), de Milhau
en Rouergue, condamné par M. de Basville
à Montpellier pour les affaires des Céven-
nes, le 4 juillet 1705; a° 29, 643; sur la
Princesse.
625- CoMMERC, ComersouCoraraère(Jean),
de Livran, diocèse de Valence, condamné
par l'Intendant de Bouchât le 23 nov. 1687
pour s'être raêlé aux Vaudois. Sur la Vieille-
réale à Marseille, n° 10,806. Mort h l'hôpi-
tal le 21 octobre 1708. — Un Jean Coraerc,
26 ans, condarané à Grenoble en 1689 pour
s'êtx'e joint aux Vaudois ; sur VA7nbitieuse
ou VEmeraude h Bordeaux en 1696. C'est
peut-être le mérae.
626- CoMPAN (Antoine), de la paroisse de
Soudorgues, en Ce venues, arrêté le 17 déc.
1692 corarae prédicant, condamné le 3
janv. 1693 ; mort galérien de la Reine h
Marseille le 22 fév. 1698.
627- CoMPAN (Jacques), faiseur de bas,
de Clarensac, diocèse de Nîmes, 59 ans,
condamné par l'intendant du Languedoc le
17 mars 1752, pour assemblée pieuse. N"
6191.
628- Compte (André et François), con-
damnés par l'Intendant du Languedoc h
Montpellier le 22 avril 1723.
630. Comte (André), père, de Péraube,
paroisse de Sousselle, condamné h Alais le
23 février 1692 par M. de Lamoignon de
Basville pour assemblée religieuse.
631. Comte ou Conté (David), d'Anduze,
cardeur, 44 ans, condamné par l'intendant
de Montpellier, à Nîmes le 20 janvier 1689,
pour assemblée pieuse. Sur la Madame en
1700. Libéré en 1713 et retiré à Zurich.
631. CoNNiLLiÈRE (Pierre), de Milhau,
condamné comme camisard en 1705 ; n"
28,813 ; sur la Conquérante.
632- Conte (Daniel), de Saint-Maixant,
en Poitou, laboureur, 30 ans, condamné à
Funieu par l'Intendant du Poitou, en 1686
pour assemblée pieuse. Sur la Couronnej
puis sur la Grande-vieille-réale en 1698.
n° 10313. Libéré en 1713 et retiré à Schaff-
house.
633. Constant (Jean), de la Guienne,
1692.
634- CoNTAC (Jean), de Brandbourg, con-
damné par le conseil de guerre de Mont-
Louis, 24 septembre 1687.
635. Corbier (Antoine), d'Alais, con-
253
FORÇATS ET GALÉRIENS.
254
damné par le maréchal de Montrevel à
Montpellier, le 10 janvier 1706. Camisard.
636- Corbière (Alexis), tisserand de la
métairie de la Sarnarié, diocèse de Castres,
35 ans, condamné à vie par l'Intendant du
Langutedoc le 6 avril 1745 pour assemblée
religieuse. Sur la Fortune en 1746. N»
20,400 (puis 2230).
637- Corbière (David), de Bez, diocèse
de Castres, condamné par M. de Broglie le
18 août 1689 ; mort à la peine.
638. Corbière (Jacques), de la Bastide-
Bouveranne, diocèse de S*-Pons, en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Nî-
mes, 18 juillet 1686. A été libéré.
639. Corbière (Joseph), de S*-Jean Cham-
bre, en Vivarais, potier de terre, 34 ans,
condamné à, Saint-Pairé de Beauregard, en
juillet 1690 pour assemblée. Sur la Gloire
à Marseille en 1698, n» 11321. Libéré en
1713 et retiré à Basle. Antoine Court l'indi-
que sous les noms de Josué Courbière,
comme un des prédicants du Vivarais.
640. Cordelle (David), d'Anduze, con-
damné par le présidial de Nîmes, 20 janvier
1689.
64i. Cordier (Elie), de Montbasillac en
Périgord, condamné par le présidial de
Guienne, 31 mai 1686. A été libéré.
642- CoRDiL (Antoine), sur la Réale en
1712, n" 28,237 ; libéré après abjuration.
643- CoRDiLLE ou Courdil ^Jacques) et
Antoine son fils, de Moussac, diocèse
d'Uzès, condamnés comme camisards par le
maréchal de Montrevel à Montpellier le 10
janvier 1704, écroués le 19. N°» 28,236 et
28,237. Antoine, âgé de 15 ans, noté comme
apostat. Jacques mort à la peine en mars
1710.
645- CoRÉARD, de la Beaume, diocèse de
Viviers, condamné en novembre 1689.
646- CoRNUAU (François), mort le 13 fé
vrier 1702.
647. Corps (Etienne), sur l'Héroïne k
Marseille.
648. Cors (Jacques), condamné après 1702.
• 649. Cors (Pierre), entre 1703 et 1710.
650. Corsage ou Coursange (Fortunat),
des environs de Laval en Dauphiné, con-
damné le 4 avi'il 1689 ; mort à la peine.
Cosson, voyez Casson.
6Si. Costa (Alexandre de), de Tounein
en Guienne, mis k la chaîne à Rennes,
mort à l'hôpital avant d'entrer aux galères,
le 8 avril 1701. « Il fut enterré avec les
Turcs. »
652. Coste (Daniel), travailleur de terre
de Geneyrac, condamné par M. de Lamoi-
gnon. Intendant du Languedoc, le 3 février
1688. Mort à la peine.
6.^. CosTE (Guillaume), du Grand-Gallar-
gues, condamné par le duc de Roquelaure
à Montpellier le 16 mai 1716; contumax.
654- CosTE (Louis), des Fons, en Langue-
doc, condamné le 7 juin 1703 par lo maré-
chal de Montrevel , écroué le 28 juin 1703,
n» 27,662, en compagne en 1704.
635- CosTEs (Barthélémy), dit Balat, vi-
gneron de Saint-Martial, diocèse de Cahors,
27 ans, condamné k vie par M. L'Escalo-
pier, Intendant de Montauban, le 17 décem-
bre 1745, pour s'être mai'ié au désert.
Ecroué à la galère le Dépôt le 15 mai 1748,
n» 22,374 (et 3452) ; mort en 1749.
636. CoTTEREL (Isaac), sur la Vieille-
réale k Marseille, vers 1695.
657- CoTTiN (Pierre), de Gigors, en Dau-
phiné, condamné par le parlement de Gre-
noble, 3 juillet 1686. 11 prêcha après être
sorti des galères.
658. Coudrai (David), de S'-Germain de
Calberte, cond. pour assemblée pieuse 1707:
n» 31,890. Sur la Princesse. Libéré le 24
juillet 1716.
659. Coudra Y (Jacob), de Peray-le-Nou-
veau en Bourgogne, condamné par le par-
lera, de Grenoble, 6 juin 1687. Libéré.
660- Coulas (Jacques), d'Aiguesvives,
condamné à vie par le parlement de Nî-
mes, le 21 déc. 1702, pour assemblée reli-
gieuse.
661. CouLET (Antoine), laboureur, de Gar
rigues, près Sommières, cond. pour assem-
blée pieuse ; écroué en sept. 1709 ; n»
33,978 ; sur V Invincible ; libéré en novem-
bre 1717.
662- CouLiERS (Isaac), condamné avant
1705.
Coulin, voyez Coutin.
663. CouLLARD, d'Aiguesvives, condamné
le 20 nov. 1686.
Courbière, voyez Corbière.
664. CouRCHE (Jean), de Guédeville, en
Normandie, condamné par le parlera, de
Rouen, 17 mai 1685.
Courdil, voyez Cordille.
665- CouRDiRE, condamné par l'Inten-
dant de Montpellier, le 1" août 1746.
Coursange, voyez Corsage.
666. CouRTESERRE OU Courtisère (Fran-
çois) du Pin près d'Uzès, manufacturier,
31 ans, condamné par le présidial de Mont-
pellier, 26 septembre 1698 pour être allé
à Orange entendre prêcher; n" 21,802; sur
la Superbe k Marseille. Libéré en 1713 et
retiré à Basle.
255
FORÇATS ET GALÉRIENS.
256
667- CouRTEis (Annibal), condamné par
le présidial de Nîmes le 18 oct. 1691.
668- Courtois (Pierre), de Saint-Roman
d'Arbon en Dauphiné, condamné à Antibes
en Provence, écroué en 1705 ; n» 29,260.
669. Courtois (Paul), libéré en 1738 et
pensionné en Hollande.
670- Couse (Dominique-Joseph de), cond.
en 1696, est le même que Descostels, voyez
ce nom.
671. Cousin (Jean), de Paris, condamné à
Montélimart le 14 octobre 1685.
672. CousLET, ou Coustet (Jean), de
Montauban, condamné par le parlem. de
Grenoble, le 22 déc. 1685. A été libéré.
673- CouTAREL (Antoine), de Dorthe, en
Languedoc, cond. comme camisard en 1705 :
sur la Perle ; n" 28,828.
674. CouTiN ou Coulin (Philippe), de
Chef-boutoune en Poitou, condamné par le
présidial de Touraine, le 20 mai 1687 ; mort
à la peine.
675. CouTON (Antoine), libéré en 1738 et
pensionné en Hollande.
676- Couvert (Daniel), de Terminy près
Orléans, mis à la chaîne sans condamna-
tion en 1686 ; mort à la peine.
677- CoYAULT (Elie), pasteur en Poitou,
mis en 1689 au château de Pierre-Encise
(ci-dessus IV 864). 11 y était encore en 1712.
678- Crepoy, Isaac, de Bretagne, con-
damné par le parlement de Dijon, le 8 octo-
bre 1687. Libéré.
679. Crinquer (Jacob), 1713.
680- Cristol (Jacques), condamné par le
présidial de Montpellier, le 26 septembre
1698.
681- Cros ou Ducros (Daniel), de La Ri-
gaudière, près Castres, laboureur, 27 ans,
condamné par M. de Broglie le 18 août
1689 pour assemblée pieuse; n" 11,383. Sur
la Valeur, puis sur la Vieille-Saint-Louis
à Marseille en 1698. Libéré en 1713 et retiré
h Schaffhouse.
682- Gros (Daniel de), libéré des galères,
arrive h la Haye, en 1736, où il reçoit une
pension de 300 fl.
()83. Cros (Etienne), de Pouloye, près
Castres, condamné à Montpellier le 18 déc.
1697. N" 21,488. Sur la Perle. Mort le 8
juillet 1703.
684- Cros (Jacques et Pierre), de Ge-
neyrac, en Languedoc, condamnés par M. le
maréchal de Montrevel, le 7 juin 1703 ;
écroués le 28 ; Pierre, sous le n" 27,644,
mort à la peine en mars 1705.
686- Cros ou Gros (Jean), n" 5621, la-
boureur de la Valdaix de Roumeyer, en
Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, 3 juillet 1750. Libéré en 1755.
687- Crouzet (Pierre), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 septembre 1698.
688- CuRsoN (Jean), de Desague en Viva-
rais, condamné par M. de Broglie, le 17 juin
1689.
689- Dablin (Fiacre), de Champagne;
condamné en 1692; libéré en 1713.
690- Dairès (Pierre), de Fleigneux, con-
damné par le parlement de Metz le 29 nov.
1686, libéré h une date inconnue.
691- Dalençon (Pierre), de Metz, con-
damné par le bailliage de Metz, mai 1712,
692- Dalgues (Pierre), de La Salle en
Cévennes, condamné h Montpellier vers
1689. Sur la Vieille-S^-Loids à Marseille
en 1698. Mort à l'hôpital le 22 avril 1699.
693. Damouin (Abel et Marc-Antoine),
frères, de Bruniquel en Quercy, — et
Etienne, leur cousin, de Montauban, tous
trois gentilshommes, condamnés à trois
ans de galères par le parlement de Paris,
le 4 janvier 1690. Marc- Antoine, n" 11,980,
mort à l'hôpital de Marseille dans la nuit'
du 6 au 7 août 1708. Abel (n" 11981) et
Etienne (n« 11982, libérés en 1713. Marc-
Ant. et Abel avaient été pris par un arma-
teur de Dunkerque sur un navire hollandais
allant à Hambourg et avaient refusé d'abju-
rer. Abel et Etienne sont, en 1713, pension-
nés (400 fl. chacun) par les Etats de Hollande,
696. Danton (Jacques), ouvi'ier en soie,
baptisé à Nîmes le 20 avril 1676 fils d'Adrien
Danton marchand de soie et d'Isabeau Ca-
del: condamné le 10 oct. 1699.
697. Darnier (J.), de Champagne, cond.
en o686.
698- Daubigny (Nicolas), mort aux galè-
res en 1709.
Daud (Barthélémy et Jean), voyez Baud.
699- Daudk ou Daudey (Abraham), de
Nîmes, condamné par l'Intendant du Dau-
phiné, le 12 octobre 1689. Sur la Magnanime
à St-Malo en 1698.
700- Daudé (Jean). Deux des mêmes
nom et prénom : l'un, de Campagne en
Languedoc, laboureur, 24 ans, condamné à
Montpellier en 1692; sur VAinazone ou la
Marquise h Brest en 1698, libéré en 1713
et envoyé h Schaffhouse ; — l'autre, de
Grand-Gallargues, condamné h Montpellier,
le 6 mai 1716 par M. le duc de Roquelaure.
Contumax.
702- Daudet (Jean), de Sommières, la-
boureur, 50 ans, condamné en 1693 pour
assemblée religieuse, n° 15,911. Surl'^ma-
zone. Libéré en 1713 et retii'é à Basle.
257
FORÇATS ET GALÉRIENS.
258
703- Daudet ou d'AuLEX (Jean), de Pi-
gnan, condamné par M. de Basvilleà Nîmes,
le 20 août 1704. Contumax.
704- Daunis (Constant), de Marsillargues,
en Languedoc, condamné par le présidial
de Nîmes, le 24 juillet 1687.
705. Daunis (Matthieu), de Velay } libéré
en 1713. Est peut-être le même que Dunis
dit La Roche : voyez ce nom.
706. Dauphin (Antoine), du Roveray près
Embrun, en Dauphiné, condamné h Antibes
avec IsaacBoury ; écroué en 1705. N* 29,057;
sur la Conquérante. Libéré le 7 mars 1714.
707- David (Jacques), du Poitou, con-
damné à, 3 ans pour assemblée, 1705.
708- David (Daniel), de Douvres en An-
gleterre, écroué en 1708, n° 32,594 ; à la
peine à Marseille en 1709.
709. David (Piei're), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi. C'est peut-être le même que
Pierre Davias, galérien sur V Amazone en
1704, suivant M. A. Coquerel fils.
710- Dayre (Moïse), coi'donnier à Clérac,
27 ans, emprisonné k Sarlat pour avoir
essayé de sortir du royaume et condamné
aux galères par M. de Bezons, 1687,
711. Dayres (Pierre), de S'-Chartes, dio-
cèse d'Uzès, condamné sanS avoir été inter-
rogé, écroué en 1705. Sur la Perle n"
28,817 ; mort k l'hôpital le 4 août 1708.
712. Debeau (Claude), de S'-Pierre en
Normandie, condamné comme guide, en
1701 ; n» 25,793; sur VHéroïne. Libéré le 7
mars 1714.
713- Debled (Pierre), aussi nommé de
Blé, de Caen, condamné en mai 1700 ;
mort pendant la compagne de 1703 k Cadix.
— Un Pierre de Bled était sur VHéroïne
en 1707 (Ch. Coquerel, Egl. du Dés. I, 504).
714- Defaux (Pierre) de Metz, condamné
par le parlement de Lorraine,16 juillet 1687.
715- Defer (Louis), de Galargues, en
Languedoc, condamné en 1705. N" 28,795.
Sur V Amazone.
716- Delascour (Pierre), de Toeule, pa-
roisse de Glieurail en Vivarais, condamné
à Montpellier, en octobre 1706 pour assem-
blée pieuse ; n" 30,900 ; sur la France.
717- Delaurens (Jean), de CastagnoUes,
diocèse d'Uzès, condamné par l'Intendant
de Montpellier, le 19 mai 1690.
718- Delcauzé (Jean), de CastagnoUes,
diocèse d'Uzès, condamné par l'Intendant
de Montpellier, 19 mai 1690.
719- Deleuze (Etienne), des Mages S*-
Valery en Languedoc, condamné par le
présidial de Nîmes, le 25 janvier 1687.
720- Deleuze (Jean), deux individus des
mêmes nom et prénom ; l'un, des Hos-
taux, paroisse de Castagnols, condamné
par le présidial de Nîmes en mai 1690, mis
k la chaîne le 2 juin suivant ; — l'autre,
fils de Pierre, de Poussiels, paroisse de S*-
Andéol, condamné k Montpellier, le 22
décembre 1701 ou le 12 janvier 1702. L'un
des deux fut libéré le 24 juillet 1716.
722. Deleuze (Pierre), de Lesan, en
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, le 14 juin 1686. A été libéré.
723- Delo (Henri), chapelier, de Sedan ;
sur la Reine k Saint-Malo en 1698.
724- Delon (Antoine), berger du mas de
Monbenoux ou Bonbonnoux en Cévennes,
condamné par le présidial de Nîmes, le 2&
février 1686 ; mort k la peine.
725- Delon (Pascal), de Sommières, con-
damné pour assemblée pieuse ; écroué en
sept. 1709 n» 33,975; sur la Grande-
Réale. Libéré le 15 novembre 1717.
726- Delor ou Delore (Jean-François),
de Bourbourg, condamné par le Conseil
souverain de Tournay, 5 juin 1684.
727. Delpon (Biaise), chamoiseur, de
Villenouvelle, condamné par l'Intendant
de Montauban, le 15 avril 1752.
728. Delrieu, imprimeur k Toulouse, con-
damné k vie par le parlement de cette ville,
le 30 avril 1745, pour avoir imprimé des
livres contre la foi et doctrine catholique ;
contumax.
Delux, voyez Laurent.
Demars, voyez Mars.
729. Denys... signalé dans une lettre en
date de Marseille, le 2Q oct. 1703, comme
galérien protestant.
730- Depris (Louis), de Dompierre, con-
damné par le lieutenant de Heinault, le 20
mars 1686.
731- Deproux (Pierre) de La Salle en
Béarn, libéré en 1711, ou 1712, pour servir
dans les troupes.
732. Descams (Paul) de Sedan ; condamné
par le parlement de Metz, 28 mai 1686. A
été libéré.
733. Descostels (Dominique -Joseph),
professeur de droit, auparavant avocat k
Nancy, né de parents catholiques, a été
pendant vingt ans aux galères, y ayant été
condamné en 1696, pour avoir déclaré, en
plein parlement de Metz, qu'il quittait la
religion papiste pour embrasser la protes-
tante ; n° 19576. Libéré le 15 nov.1717,
il voulut renouveler cette déclaration de-
vant le Consistoire de Genève, le 24 déc.
7117.
VT. 9
259
FORÇATS ET GALÉRIENS.
260
734. Desgroulx ou Desgroux dit Caray
(François), « proposant ministre, » de
Noyon en Picardie, condamné par le prési-
dial de Nîmes, 8 juillet 1686.
735. Desjoux (Joseph), des Plos, paroisse
de Gluyras en Vivarais, n° 33,961 ; écroué
en août 1709 ; mort le 28 nov. suivant.
736- Destampe ou Destample ou Detemps ;
de Nîmes, fripier, 56 ans, condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
Sur la Vieille-Réale h Marseille. Libéré en
1713 et retiré sous la protection de MM. de
Zurich.
737. Destiou (Jean), de S*-Félix, dioc.
d'Alais, laboureur, 28 ans, condamné en
1698 ; libéré en 1713 et retiré sous la pro-
tection de MM. de Schaffouse.
738. Des VIGNES (André et Pierre), frères,
signalés en 1693 comme ayant triomphé de
leurs défaillances dans la foi.
740- Détats (Antoine), signalé en 1693
comme le précédent.
741. Devèse ou Devèze (Jean), de Quissac,
en Languedoc, condamné par M. le duc de
Berwick à Montpellier, le 15 mai 1705,
écroué le mois suivant. Sur la Vieille-
Réale, n" 29,587. Mort à la peine le 15 jan-
vier 1709.
742. Devèze (Jean), ouvrier en bas,- de
Nîmes, condamné pour assemblée religieuse
par M. de Bernage, Intendant du Langue-
doc, 3 nov. 1727.
743. Devigne (Jean). Sur la Superbe h
Marseille, vers 1695.
744. Didier (Pierre), de Saillans, en Dau-
phiné, condamné par l'Intendant de M. de
Bouchât le 23 novembre 1689 pour s'être
joint aux Vaudois. N" 11,823. Sur la Vieille
Saint-Louis h Marseille en 1698. Libéré le
7 mars 1714.
745. DiNTRE ou Dintres (Jean), d'Empu-
ragne, en Vivarais, condamné par l'Inten-
dant de Broglie, le 2 janvier 1790. Sur la
Gloire.
746. DiNTRE (Jean -Pierre), de Bussy-le-
haut, d'Empuragne en Vivarais, condamné
pour assemblée en 1689. Sur la Gloire h
Marseille en 1698, n» 11,842, mort h l'hô-
pital le 7 février 1708.
747. DioviLLE (Jean-Pierre), de Genève ;
condamné en 1705 ; n° 28,944 ; sur V Invin-
cible en 1707; libéré en 1711 ou 1712 pour
servir dans les troupes.
748- DissERE (Louis), 1713.
749. DisiÉ (Noé), condamné par le pré-
sidial de Montpellier, le 26 septembre 1698.
750. DisiB (Pierre), du Languedoc, cond.
vers 1688 ou 1689.
751. DizoN (Joseph), 1713.
752. DoALETTE ou Doulette (Antoine), de
Saint- Vivent de Durfort en Vivarais, con-
damné par le présidial de Montpellier, 2iy
mai 1689.
753. DoBiGNY ou Doubigny (Nicolas), pro-
sélyte, mort à Marseille en 1703.
754. Dock ou Docq (Claude). Sur la Pa-
tronne à Marseille vers 1695.
Dodé (Jean), voyez Daudet.
755. DoMBRE (Pierre), de Cauvisson en
Languedoc, condamné en 1707; n» 30,311;
sur ÏEclatante.
Donadieu ou Donuadieu (Jacques), ou
Bonnadieu; voyez ci-dessus ce dernier nom.
756. DoNEL (Isaac), de Blansac, en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Nîmes,
le 25 janvier 1687.
757. DoNZEL, Donzet ou Dolzet (Jacques),
de Grizac ou Lesan en Languedoc, condamné
par le présidial de Nimes, 15 juin 1686. Li-
béré.
758. DoRiNCE (Charles), du Vivarais, mort
le 17 octobre 1702.
759. DoRMOND (Paul), 1702.
760. DoRTHE (César), de Montpellier,
condamné par M. le duc de Berwick à
Montpellier, le 15 mai 1705 pour assemblée
pieuse, écroué, n" 29,583 ; sur la Grande-
Réale. Libéré le 24 juillet 1716.
761. DossY (Claude), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
762- DoucHON (Jean-Pierre), de Tallusat
en Vivarais ; condamné par M. de Broglie
le 26 mars 1689.
763- DouLÈs (Jacques), sieur de La-Tour-
du Redon , ancien officier , chevalier de S*-
Louis, d'Angles au diocèse de S*-Pons de
Thomières, 64 ans, condamné h vie par
l'Intendant du Languedoc, le 6 avril 1745.
Sur la galère le Dépôt en 1746. N" 20,394.
Doulette, voyez Doalette.
764. DouLHiAC (Guillaume), de Revel,
cond. le 2 oct. 1698.
765. DouviER (David), du Vilar de Baubi,
vallée de Luzerne, condamné à Grenoble
en 1689 comme Vaudois. N" 11,'681; sur la
Favorite, puis sur la Gloire h Marseille en
1698 ; libéré en 1713. C'est le même appelé
ci-dessus Bouvier n° 405 bis.
766- DoYER ou Doyert (David), de Dieppe,
condamné par le parlement de Rennes
en 1692, mort à l'hôpital le 17 janvier 1694.
Mentionné ci-dessus (V col. 480), mais
c'est en Hollande qu'il s'était l'éfugié et à
Rennes qu'il fut condamné.
767. DozET (Jean), de Metz, arquebusier.
:261
FORÇATS ET GALERIENS.
262
55 ans, condamné le 7 juin 1687; mort à
la chaîne le 29 juin.
768- Drillaud ou Drilleau (Jacques), de
S*-Pierre de Cheminon en Poitou, menui-
sier, 26 ans, cond. en 1697 pour assemblée
pieuse ; n" 23,538 : sur la Princesse. Libéré
en 1713 et interné à Zurich.
Droume. Lisez Broume et voyez Brunet.
769- Druet (Jean), fils du pasteur et pi*o-
fesseur Jean Druët inscrit ci-dessus (t. V.
col. 506, lig. 3). Nous ne l'avons pas trouvé
sur les listes de galériens, mais on lit dans
les registres des Etats-gén. de Hollande,
année 1699, fol. 442, qu'il a reçu à cette
époque un secours de 30 flor. et qu'en 1703
il a présenté aux Etats plusieurs requêtes
dans lesquelles il se dit âgé de 70 ans et
ayant passé trois ans aux galères.
770- DuBÉDAR (Samuel), galérien de la
France, en dépôt sur la Perle en 1700.
Dubesson et Bessonnet, pseudonymes de
David Serres (le puîné).
Dublet (Pierre), voyez Debled.
771- Dubois (David), de Rancourt en
Champagne, condamné par le parlement de
Metz, le 22 sept. 1686. A été libéré.
772. Dubois (Jacques), de Montpellier,
-condamné en cette ville par le duc de Ber-
wick, le 15 mai 1705.
773- Du BoRT, condamné par le présidial
de Montpellier, le 19 août 1694.
774. DuBREUiL (Vincent), de Berlore près
Poitiers, condamné par M. de Foucault,
Intendant, le 5 mars 1688.
775. DuBRioL (André), 1713.
776. DuBUY ou du Buy (Jean), de Thori-
gnie, en Tiérache près Vervins, a servi
dans la cavalerie et a eu un frère tué de-
vant Namur ; fait prisonnier avec son autre
frère lequel a été pendu et lui, condamné
à Mons en 1691, mis aux galères où il est
resté 8 ans ; sur la Fidèle h Marseille en
1698 ; libéré la même année et pensionné
par les États de Hollande en 1699.
777- DucAYLA (Armand), de Bergerac,
condamné à Bordeaux en août 1692. Sur la
■Galante h S'-Malo en 1698.
778- DucHESNE (Nicolas), de Fanières,
près Nogent, en Loi-raine, condamné par le
parlem. de Metz, 3 oct. 1687: mort k la
peine.
779- DucLAUX (Mathieu), marchand, de
S'-Jean de Valresque, condamné par le
présidial de Montpellier, 26 septembre 1698.
780- DucLos (Louis), de Marneuf en Vi-
varais, perruquier, 22 ans, arrêté k la Ro-
madache le 26 août 1689 ; condamné par
le parlem. de Grenoble, le 12 octobre 1689,
au billet de « trois un pendu, » et il obtint
la galère ; pour s'être joint aux Vaudois.
N" 11,675. Sur la Hardie k Marseille en
1698 et sur la Souveraine. Libéré en 1713
et retiré k Berne.
Duclos, voyez Rochebilière.
781- Du CoNDUT Du Clusel, libéré en 1716
et pensionné en Hollande (300 fl.).
782- DucROs (Antoine), de Pignan, con-
damné par M. de Basville à Nîmes, le 20
août 1704. Contumax.
783- DucRos (Jacques), de Costelonge,
mandement de la Baume-Cornillane, ma-
réchal, condamné par le pari, de Grenoble,
23 sept. 1746. Coutumax.
784- DucRos, deux des mêmes noms et
prénoms, l'un de Quissac en Languedoc,
condamné par le présidial de Nîmes, le 3
févi'ier 1688 ; l'autre, dit Alary, de Serret
en Vivarais, condamné par M. le duc de
Roquelaure à Montpellier le 11 mai 1719.
Ducros, voyez Gros.
785- DuFAGUE (Pierre), de Nîmes ou des
environs, condamné à vie par M. le duc de
Roquelaure k Montpellier, le 27 février
1720, pour avoir assisté à une assemblée
religieuse dans la grotte des Fées.
786- DuFEsc (Abraham), du Languedoc
(1688 ou 1689).
787- DuFOUR (Jacques) de Touray en
Dauphiné, scieur de bois, 35 ans, condamné
en 1689. Sur VA7na2one ou la Marquise h
Brest en 1698, n» 13,946. Libéré en 1713 et
retiré à S^-Gall.
788- DuGREz, père, de Castres, condamné
par M. de S'-Priest k Montpellier, le 11 oc-
tobre 1754. Contumax.
789- DuLAc (Isaac), condamneparM.de
Broglie à Montpellier, le 23 oct. 1697. Cou-
tumax.
790- DuLoup (François), de Merulavalle,
en Bourgogne, condamné par le présidial
d'Auxerre, 16 déc. 1684.
791- Dumas (Claude), du Languedoc
(1688 ou 1689).
792- Dumas (David), de Valarargues eu
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, le 3 août 1701. Le jugement portait
« Pour crime de fanatisme, d'assemblées
illicites de nouveaux convertis où l'on a
faict publiquement et en plein jour les exer-
cices de ceux de la R. P. R., chanté les
phseaumes et faict la prière à haulte voix.»
Mis sur la, Gloire; n" 25735. Libéré le 15 no-
vembre 1717.
793- Dumas (Etienne), demeurant k Mar-
seillan, cond. par le présidial de Nîmes, le
17 juillet 1686. ,
263
FORÇATS ET GALÉRIENS.
264
794- Dumas (Jean), d'Anduze en Langue-
doc, écroué en 1703, n" 28,056 ; mort à
l'hôpital le %2 décembre 1706.
795- Dumas (Pierre), deux des mêmes
noms et prénoms : l'un de S*-Hippolyte en
Cévennes, condamné à Montpellier en 1691 ;
Sur VAmbitieuse ou VEmeraude h Bor-
deaux en 1698 ; mort à l'hôpital de Mar-
seille le 24 juillet 1707: galérien de la
Princesse, N» 12,038 ; — l'autre, dit Char-
lemagne, condamné par M. le comte de
Broglie le 23 octobre 1697 ; contumax.
797- DuMETs (César), de Mortague en
Saintonge, condamné par le parlem. de
Saintonge, 17 septembre 1689. Moi't h la
peine.
798. DuMOULARD (Louis), de Vaumancy,
près Grenoble, condamné par le parlem. de
cette ville, 9 mars 1686 ; passé eu Améri-
que.
799. Dumoulin (Jean-François), de Lau-
sanne en Suisse, condamné par l'intendant
du Dauphiné le 12 octobre 1689 et par le
sort en 1690. Sur la Forte à S'-Malo en
1698.
800- DuNis, dit La Roche (Matthieu), de
La Selle en Velay, de laboureur devenu pré-
dicant du Vivarais, condamné en 1698, n°
22,357. Sur VHéroîne. Libéré en 1713, il se
retira à Neuchâtel. Voyez Daunis, n" 705.
801. DuPLAN ((Antoine), de Charmai, pa-
roisse de Val, eu Vivarais, écroué en avril
1707, n" 31,500, eufermé dès son arrivée k
Marseille dans les cachots de l'hôpital où il
est mort le 23 août de la même année.
802. DuPLESsis (Jean-Baptiste), de Besa-
voy près Sedan ; condamné par le parlement
de Metz, 8 juin 1686.
803. Dupont (Antoine), de Montauban,
supposé de naissance catholique, condamné
par l'Intendant de Montauban le 20 nov.
1748, pour avoir assisté k la célébration
d'un mariage de protestants.
804. Dupont ou Du Pons (Jacques), de
Montignargues, près Nîmes, laboureur, 21
ans, condamné à Montpellier en 1691 pour
assemblée religieuse, n» 12,930. Sur la
Princesse puis sur VAmbitieuse ou Eme-
raude à Bordeaux eu 1698. Libéré en 1713,
et envoyé à Schaffiiouse ; assisté à Vevey en
1714.
805- Dupont (Pierre), de Saint-Laurent-
le-Minier, diocèse d'Alais, condamné comme
camisard en 1703. N" 27,659 ; sur la Valeur.
Libéré le 24 juillet 1716.
806. DupuY, de Bergerac, condamné à
Tournay pour avoir voulu sortir du royau-
me, 1701. (Mém. dgMarteilhe, 1881, p. 64).
807- Dur (Jean), pensionné par les États
de Hollande comme galérien libéré (30O
flor.), 1738.
808. Durand (Antoine), de Quillebœuf
près le Havre, condamné par le parlem.
de Paris, 10 décembi'e 1689. Sur VAmbi-
tieuse ou Emeraude à Bordeaux en 1698.
Libéré la même année.
809- Durand (Daniel), mort sur les galè-
l'es le 31 janvier 1705.
810- Durand (David, dePaussan, paroisse
de Mialet,cond. par M. de Basville à Mont-
pellier, le 13 nov. 1701; est peut-être le même
que le précédent.
8il. Durand (Etienne), sur VAinbitieuse
ou V Emeraude à Bordeaux vers 1695.
812- Durand (Jacques), d'Alais en Lan-
guedoc, pour sortie du royaume (1699). N"
23,812. Sur la Duchesse à Marseille. Libéré
en 1713.
813- Durand (Jean), de Saint-Etienne-de-
Val-Franchisque, condamné h S*-Hyppolyte
en 1689. Sur la Galante à S'-Malo en 1698.
Mort le 18 octobre 1702.
814. Durand ou Durauc (Moïse), hôtelier
de Vialas ou de Castagnols, diocèse d'Uzès,
condamné par le présidial de Nîmes le 31
mai 1690. Mis k la chaîne le surlendemain.
815- Durand (Pierre). Trois sous les mê-
mes nom et prénom : le premier de Saint-
Pierre-de-La Salle en Languedoc, condamné
par le parlem. de Dijon, le 10 mars 1687 ;
— le second de S'-Etienne, diocèse de
Mende, condamné par M. de Broglie le 6
octobre 1689 ; — le troisième de Gaugé, en
Languedoc, condamné k Nîmes, mort k
l'hôpital , n° 33,579 , le 20 novembre
1709.
818. DuRiEUx (Toussaint), de Martigny
en Picardie, condamné par M. le lieutenant
de Maubeuge, le 20 mars 1686.
819. Du Riou ou Du Rion, ou de Riou
(Antoine), ministre de Sillac, en Vivai'ais,
condamné par le parlement de Grenoble,
28 mai 1686. A été libéré.
820. DusAUX (Jean), de Boullebec, en
Normandie ; condamné paV le parlem. de
Rouen, 5 août 1686 ; mort k la peine.
821- DussAUT ((Etienne), avocat, de Bru-
nat-Dest, paroisse de Saint-André de Lan-
cise, diocèse de Mende, condamné par le
présidial de Nîmes, le 31 mai 1690. Mis k la
chaîne le surlendemain. Libéré en 1695.
822. DuTiLH (Daniel), orfèvre, de Genève,
condamné par le présidial de Carcassonne,
le 15 juin 1688. Passé en Amérique.
823- DuvAUX (Jacques), de Saint-Laurens,
diocèse de Valence en Dauphiné, condamné
-265
FORÇATS ET GALÉRIENS.
266
par M. de Broglie, le 18 avril 1689 ; mort à
la peine.
SS'l- Egly (Joseph), 1713.
825- EiMERY (Jean-André), de S*-Dizier,
dioc. de Die, 30 ans, condamné h 10 ans,
pour assemblée pieuse, par le parlem. de
Grenoble, 16 fév. 1735. Sur la Valeur; n"
12,520
826- Emerson (H.) d'Edimbourg, libéré
en 1698.
827- Emmanuel (Louis), signalé en 1693
•comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
828- Enjaleras (Henri), d'Anduze, con-
damné par M. le duc de Roquelaure à Mont-
pellier, le 13 février 1717.
829- Enouf (Jean), de Gournay en Nor-
mandie, condamné par le parlement de
Rouen, 17 octobre 1685.
830. Enton (David-Jean), de S*-Jullien,
près Die en Dauphiué, condamné par l'In-
tendant M. de Bouchât, le 23 novembre 1689.
831. Erpase ou Espaze (Jean), natif
d'Esbats, paroisse de Soudoi'gues, diocèse
d'Alais, 23 ans, condamné à Montpellier le
8janv.l691 pour assemblée religieuse. Sur
la Belle h S'-Malo en 1698. Mort à la peine
en avril 1108. A été galérien de la Mar-
quise h Dunkerque. N» 14,081.
832- Ervan ou Ervand (Elie), de Niort,
28 ans ; condamné par M. de Foucault, In-
tendant, 5 mars 1688. Sur la Hardie h
Marseille en 1698. Mort en 1703.
833- EscoFFiER, (Hector), de Nions en
Dauphiné : 26 ans ; condamné par l'Inten-
dant M. de Bouchât, le 23 novembre 1689 :
mis sur la Renommée.
834. EsNARD (Isaac), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
835- Espérandieu (Isaac) du Vivarais,
cond. pour assemblée en 1705 ; n" 28,809 ;
sur \si Fleur -de-lys ; libéré le 24 juillet 1716.
836- Espérandieu (Paul), de Nîmes, 20
ans, condamné par le duc de Roquelaure k
Montpellier, le 27 fév. 1720.
837- Espinas (J. -Pierre), procureur, de
Bounet ou Bonnet, paroisse de Saint-Félix
de Châteauneuf, diocèse de Valence en Vi-
varais; 31 ans; condamné à vie par M. de
Bernage, Intendant du Languedoc, le 9 fé-
vrier 1740, pour avoir donné retraite à M.
Fauriel dit Lassagne, ministre. Sur la Va-
leur eu 1746. N" 16,192. Lettre de grâce du
2h janv. 1763.
838. Espion (François), de Gi'and Gallar-
gues, condamné par M. le duc de Roquelaure
à Montpellier, le 16 mai 1716. Contumax.
839. EsTÈBE ou Estève (Pierre-Jean), de
Nions en Dauphiné, condamné par le par-
lem. de Grenoble, le 5 juillet 1687.
840. Estève « fils de la veuve, » de Pi-
gnan, condamné par M. de Basville à Nîmes,
le 20 août 1704. Contumax.
8il. Estienne (Hilaire), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Roque-
laure à Montpellier, 27 février 1720.
842- EsTXER (Alexandre), signalé en
1693 pour sa persévérance dans la foi.
843- EsToiLE ou Lestoile (Louis), d'Ano-
nas, en Vivarais, condamné par l'Intendant
M. de Bouchât, le 23 nov. 1689. Mis sur la
Vieille-St- Louis, mort à la peine en avril
1696.
Estrave (Jean), le même que Bautias,
n» 154.
844- Etienne (Pierre), de Nantes en
Dauphiné, condamné par le parlem. de Gre-
noble, le 10 décembre 1686.
845- Etienne, neveu du prédicant Gibert,
condamné par l'Intendant de La Rochelle, le
14 juillet 1756. Contumax.
846- Euzière (Etienne), condamné à Mont-
pellier, le 13 nov. 1701 ; le même que Aus-
siêre, n" 89.
847- Evenot (Louis), marchand. de Blo-
vaudrin en Bretagne, condamné par le par-
lem. de cette province, 13 août 1685 ; mort
à la peine.
848- EvÈQUE, de la Baume des Arnauds
en Dauphiné, condamné par le parlem. de
(rrenoble en 1747.
Eymar, voyez Combasson.
849. Eymeri ou Eymei'ie (Jean-Jacques),
des Arnoux, 48 ans, condamné à 5 ans pour
assemblée pieuse, le 2 avril 1746, par le
parlem. de Grenoble. Contumax, à ce que
porte le jugement ; mais saisi plus tard ;
mis sur la Valeur, n" 2706 ; libéré en 1751.
850- P^abre ou Favre (Jacques), de Tœule
eu Vivarais, condamné pour assemblée pieu-
se, écroué en 1706, mort à l'hôpital, galé-
rien de la Superbe, n" 30,903, le 3 novem-
bre 1707.
831. Fabre ou Favre (Jean), de Lèques,
près Sommières, en Languedoc, camisard,
écroué le 19 janvier 1704, n» 28,196 ; mort
à la peine, galérien de la France, le l'"' mai
1709.
832. Fabre (Jean). Trois individus sous
les mêmes noms et prénoms : le premier
condamné par le présidial de Montpellier, le
26 septembi'e 1698 ; — le second, de la Coste,
paioisse de Pontpidou, aux Cévennes, con-
damné par le maréchal de Montrevel en
1703, comme camisard, n» 27,653 ; sur la
267
FORÇATS ET GALÉRIENS.
268^
Gloire ; — le troisième, de Nîmes, n" 9348,
condamné le 12 mars 1756, devenu célèbre
sous le nom de YHonnéte criminel. L'un
des deux premiers fut libéré le 24 juillet
1716; le troisième en 1762.
855. Fabre (Pierre), cordonnier de Ba-
gnols, condamné par le présidial de Mont-
pellier, le 2Q septembre 1698.
856- Fabre (Samuel), de Bellegarde, dio-
cèse de Castres, condamné pai' M. de Bro-
{,die, le 18 août 1689.
857. Fabre, dit la Bouteille, de Pignan,
condamné par M. de Basville à Nîmes, le 20
août 1704. Coutumax.
858. Fabri (Anselme), d'Estenay en Cham-
pagne, condamné par le parlement de Metz,
le 8 juin 1686 ; mort à la peine.
Fageau (de), voyez Berbigiers.
859. Falguerolles (Jean de), écuyer, de
la paroisse de Manoblet en Vivarais, con-
damné par M. de Broglie le 13 mars 1692.
Galérien de la Fortune. Longtemps malade
« Il mourut à l'hôpital, dit Bancilhon, ou
plutôt, il cessa de mourir le 20 septembi'e
1095. »
860. Falon (Antoine), condamné avant
1705. Sur la Dauphine h Marseille.
861- Falot ou Falon (Denis), de Livrou
eu Dauphine, condamné par ordre du roi le
15 nov. 1689.
862- Farci (Paul de), écuyer, de Rennes,
mort à la peine eu octobre 1687, peu de
temps après son arrivée aux galères.
863. Farinière (Jacques), fils de Jean,
maître maçon de Vauvert, cond. par le pré-
sidial de Montpellier, le 31 mai 1702 comme
camisard.
864- Farinière (Pierre), de Vauvei't, con-
damné par le présidial de Nîmes, le 21 juil-
let 1703.
865- Fargier (Pierre), du Vivarais, con-
damné h Montpellier par M. de Beruage, In-
tendant du Languedoc, pour assemblée
religieuse, le 23 octobre 1728. Contumax.
866- Fargues (Fi-ançois), du Mas d'Azil,
.50 ans, condamné à vie en 1749 par l'In-
tendant de Montauban pour assemblée
pieuse ; mis sur la galère du dépôt, n" 4140.
A été libéré.
867. Farjon (Louis), de Clarensac, con-
damné en 1747, évadé en 1749.
868. Fauché (de Sommières), condamné
en 1686, mort à la peine au bout de six
mois.
869- Fauché (Jacques), de Lèches en
Dauphine, laboureur, 54 ans, cond. en 1701 ;
n" 25,728; sur V Invincible. Libéré eu 1713,
et exilé à Zurich.
870. Fauchon ou Fanchon (Claude), de
Dieu-le-fit en Dauphine, condamné par or-
dre du roi, le 28 février 1689.
871. Faugères (Jean), arrêté près Sarlat
voulant sortir du royaume et condamné par-
M. de Bezons, 1687.
Fauliet, voyez Fauret.
872. Faur (Abraham et Elie), dits les
« Gourmands » 2 frères, cond. par le C**
de Broglie, le 23 octobre 1697.
874- Faure (Pierre), marchand à S*-Seu-
rin de Prat, 35 ans, arrêté près Sarlat vou-
lant sortir du royaume et condamné par
M. de Bezons, 1687.
875- Faure (Antoine). Deux sous les mê-
mes nom et prénom : L'un de Die en Dau-
phine, condamné par le parlement de Gre-
noble, 28 nov. 1685, libéré ; — l'autre con-
damné par le même parlement, le 17 mai
1741.
876- Faure (Barthélémy), d'Orpière ou
de Viusobre, évêché de Vaison, condamné
à cinq ans par le pari, de Grenoble le 12
mai 1745 pour assemblée religieuse. Sur
YEclatante en 1746. N» 20,697 (et 2336). Li-
béré en 1750.
877- Faure (Jean), de Saillans, con-
damné en 1694 pour assemblée ; mort en
route pour les galères.
878- Faure (Jean), fils de Louis, de
Combevin, condamné par le paiiem. de
Grenoble, 17 mars 1745. Contumax.
879. Faure (Jean-Louis), de La Forêt,
mandement de Chabeuil. condamné par le
parlera, de Grenoble, 23 sept. 1746. Contu-
max.
8S0. Fauret, Fauliet ou Fort (Jacques),
de Bergerac en Péi'igord, condamné par le
présidial de Libourne, 24 mai 1688. Sur la
Dauphine à S'-Malo. Mort à l'hôpital le 9
février 1704. N" 10,586.
881- Favan (Jean), de Meyranes, con-
damné par le maréchal de Montrevel, le 7
juin 1703.
882- Favas (Jean), du Languedoc, écroué
le 28 juin 1703. Libéré le 24 juillet 1716.
883. Favas (Jacques), de S'-Chartres en
Languedoc, condamné en 1703 comme-
camisard ; n" 27,664 ; sur la Conquérante^
Favel, Louis, voyez Favette.
Faverolles (de), est probablement le même
que de FalgueroUe ; voyez ce nom.
884- Fayette (Louis), du village d'Acu
près Uzès en Languedoc, cond. comme ca-
misard en 1705, n» 28,835; sur la Perle,
Est peut-être le même que Louis Favel, li
béré le 24 juillet 1716.
Favre, voyez Fabre.
I
269
FORÇATS ET GALÉRIENS.
270
885- Fay (Pierre), de Bronac en Vivarais,
coudamné par le parlera, de Grenoble, 27
mars 1686. Libéré.
886- Fayan (Jean), des environs de Bour-
deaux en Dauphiné, condamné aux galères
pour désertion, écroué en 1687 sur la Giier-
rière, 21 ans, prosélyte, détenu au Château
(VU; n» 9298. Libéré en 1711 ou 1712 à con-
dition de servir dans les troupes.
887. Faye (Jean), catéchumène, de Pré-
torien en Périgord, condamné à Libourne,
24 mai 1688 ; sur la Guerrière h Marseille
vers 1695.
888- Fayolle (Alexandre), de Louzère,
paroisse de S'-Fortunat en Vivarais, con-
damné en 1709 pour les affaires des mécon-
tents du Vivarais : sur la Patronne, n»
.33,964 ; puis n" 2327 ; sur la Guerrière.
889- Fenooillet (Gabriel), et son frère,
de Pignan, tous deux condamnés par M. de
Basville, à Nîmes, 20 août 1704. Contu-
max.
891- Fayse (Barthélémy de) dit Charbon-
nier, de Gigors, dioc. de Die, 43 ans, cond.
à 3 ans pour assemblée pieuse.
892- Fer ou Fert (Etienne) de Vaisse,
près Nions ou Dieu-le-tit, en Dauphiné, con-
damné par l'Intendant M. de Bouchât, le 23
nov. 1689 pour s'être joint aux Vaudois. N"
11,820. Sur la Fleur -de -lys, à S^-Malo eu
1698 : est peut-être le même qu'Etienne P^ier,
libéré le 7 mars 1714.
893- FÉRAL (Jean), métayer de la paroisse
de Velharguet, condamné par M. Lescalo-
pier Intendant de Montauban, le 15 avril
1752, pour assemblée religieuse.
894. Fermaud (Guillaume), de Marsillar-
gues, condamné par M. le duc de Berwick
il Montpellier, le 15 mai 1705.
895 Ferrand (Daniel), de Nay, condamné
par le parlera, de Pau, 9 déc. 1686.
896- Ferrier (Jean), condamné en 1689
pour avoir chanté des psaumes ou lu la
Bible dans des assemblées.
897. Fésier (David), avant 1705. Sur la
Valeur h Marseille.
898- Fesquet (David), tisserand, d'Ar-
daillère, paroisse de Valeran, en Languedoc;
23 ans, condamné par M. de Montrevel h
Sommières, le 11 mars 1703, pour avoir été
ti'ouvé portant des armes ; sur la Valeur;
n" 27,303. Mort à l'hôpital le 25 décembre
1710.
Fesquet, voyez Gras.
899- Fesquet (François), d'Anduze, con-
damné par M. le duc de Roquelaure h Mont-
pellier, le 13 février 1717.
900- Fesquet (Jean), de Génerargues en
Languedoc, condamné en 1696. Sur la
Vieille- Réale, n° 19,340; mort le 31 mars
1703.
901- Fesquet (Jean-Pierre), de Blateira-
des, condamné par M. le duc de Roquelaure,
à Montpellier, le 13 février 1717.
902. Fiales (François), de Grosjeanne,
condamné par M. de Bernage, Intendant du
Languedoc à Montpellier, le 1'' mars 1737
pour assemblée religieuse.
903. FiGARET (Pierre), du Grand Gallar-
gues, condamné par le duc de Roquelaure
à Montpellier le 16 mai 1716. Contumax. —
Autre Pierre Figaret condamné par M. de
Bernage, 22 avril 1723.
905- Figuier (Jean), cardeur de laine, de
Nîmes, condamné par M. de Bernage In-
tendant du Languedoc, pour assemblée reli-
gieuse, 3 novembre 1727.
906- FiLLioL ou Filon (Jean), de Mont-
conta ou de la Foret-sur-Sauve, en Poitou;
arrêté à Sedan, voulant sortir du royaume ;
condamné par le parlera, de Metz le 28 déc.
1686 ; mort à la peine eu août 1689.
907. Filliole, Claude, d'Espluche, près
Montélimart, condamné par le parlera, de
Grenoble, 23 mars 1686.
908- Fischer (Benoit), du village de Sol-
ter, canton de Berne, 30 ans, condamné en
Alsace, 1689, comme guide; arrivé à Mar-
seille en 1690; sur V Ambitieuse ou Eme-
raude h Bordeaux vers 1696.
909- FisE (Jean), de Vicq en Languedoc,
condamné comme camisard en 1703 ; n»
28,197; sur la Duchesse.
910- Flavart (Jean), de la paroisse de
Paires près Somraières, condamné à Mont-
pellier eu 1693. Sur la Fière h S'-Malo en
1698.
9il. Fleissière (Fi-ançois), de Sumène,
coudamué comme camisard par M. le duc de
Berwick à Montpellier, le 15 mai 1705 ; n"
29,579 ; sur la Conquérante. Libéré le 24
juillet 1716.
9i2. Flessière (Antoine), de S*-Laurent
de Luminaire, 18 ans, arrêté le 24 juin
1695, condamné à Montpellier, et mis sur
la Couronne h Marseille.
913- Floret (Alexandre), de Vinsobre en
Dauphiné, condamné (comme Isaac Bour-
ry), à Autibes en 1704 ; écroué en 1705, n»
29,050. Sur la Couronne.
914.. Flotte (Jean), à la peine en 1700
sur la Vieille-Réale à Marseille.
915- Folcher (Antoine), de Castagnolles,
diocèse d'Uzès, condamné par l'Intendant
de Montpellier en mai 1690. Mis à la chaîne
le 2 juin.
271
FORÇATS ET GALÉRIENS.
272
916- FoLCHiER (Antoine et Noël), de Vans
en Vivarais. Antoine, passementier, habi-
tant Alais ; Noël, ancien chantre de Som-
mières; condamnés par le présidial de Nî-
mes,;le 14 juin 1686. Noël mort à la peine.
Fonblanche, pseudonyme de Pierre Serres
(l'aîné).
Fonquié (Laurent), voyez Foulquier,n'' 936.
9i8. FoNTANEL, Fontanelle, Fontagnous,
Fontanieu ou Fontanon (Jaques), tils de
Jaques et de Lucresse Sauveranc, cardeur,
natif de Saint-Bouzerd-de-6ardon, dioc. de
Languedoc, âgé de 23 ans, condamné par le
maréchal de Montre vel, à Sommières le 11
mars 1703, « pour avoir esté trouvé avec des
armes contre les deffenses du Roy. » N"
27,302; sur la Gloire; libéré le 29 juill.
1716.
919. Fontaine (Jacques), condamné par
M. le maréchal de Montrevel, 11 mars 1703.
— Est peut-être encore le même que celui
de l'article précédent désigné, suivant les
difï'érentês listes, sous tant de noms divers.
920- FoNTBONNE (Daniel), de Martel, dio-
cèse de Viviers, condamné par M. de Bro-
glie, le 17 juin 1689. Mort à la peine.
921- FoNTBONNE — Fourbouue d'après
son jugement — (Pierre), de Privas, en Vi-
varais, condamné par le présidial de Nîmes,
le 23 juillet 1708 pour assemblée pieuse ;
n» 32,776, sur la Valeur. Libéré le 15 no-
vembre 1717.
922- FoNTBONNE (Sébastien), de Valonne,
paroisse de Michilié en Vivarais ; n" 33,959 ;
sur la Grande-Réale; mort le 25 septembre
1709.
923- FoNTTE (Nicolas), de Vanterot en
Dauphiné, 41 ans, condamné en mai 1691 ;
sur la Vieille-Réale à Marseille vers 1695.
Il est ensuite rangé parmi les invalides sans
galère fixe.
924. FoRAM ou Joram (Pierre), des envi-
rons de Lausanne en Suisse, condamné au
fort de Barreau, en Dauphiné, en octobre
1690. Sur la Fortune à Marseille en 1699.
923. Fort (François), de Valalongue en
Languedoc, condamné par M. de Broglie, le
31 mars 1690.
926. Fort (Jacques), de Silan dans le
Mandement de Chalençon en Vivarais, 54
ans, arrêté à Beauregard (Vivarais) et con-
damné en 1689; sur la Superbe à Marseille,
vers 1695.
Fort, voyez Fauret.
927. FossATY ou Foussati (Pierre, fils de
Jacques), ménager de Vauvert, cond. par le
présidial de Montpellier, le 31 mai 1702,
écroué en juillet 1702. N» 26,586.
928- Fosse (Louis), de Nîmes, écroué en
1709, n» 33,582, sur la Superbe ; mort eu
août de la même année.
929. FoucARD (Marc), de Moussac, dio-
cèse d'Uzès, condamné comme camisard par
M. le maréchal de Montrevel à Montpellier,
le 10 janvier 1704; n° 28,235; sur la Cong'Me-
rante. Libéré le 24 juillet 1716-
Fouchaire, voyez Foui'chaires.
930- Fougère (Pierre), de La Parade en
Guienne, condamné par le présidial d'Agen,
3 déc. 1687.
931. Foule (Jacques), travailleur de terre,
cadissier et cardeur, natif de Las Chazes,
habitant de Mijanon, paroisse de S'-Julien-
d'Arpaon, cond. par le présidial de Nîmes
en mai 1686.
932- FouLQUiER (Laurent), de S'-Laurent
en Languedoc, menuisier, 25 ans, cond.
par le présidial de Montpellier le 26 sept.
1698 pour avoir été à Orange entendre prê-
cher ; n" 21,506. Sur la iîrare à Marseille
en 1698, puis sur la Couronne. Libéré en
1713 et retiré à Berne.
9.33. FouQUE (Philippe), tailleur de Paris,
condamné parle parlera, de Metz, le 12 sep-
tembre 1686. Libéré.
934- Four (François et Pierre), condamnés
par le présidial de Montpellier, 26 septem-
bre 1698.
936- FouRNATON (Jonas), avant 1705.
937. Fourneau (Foucayran ou Foucay-
ron ou Foucarian, variantes du prénom
languedocien Fulcran), de Sérignac dioc.
d'Uzès, condamné comme camisard en 1705;
n" 28,825 ; sur la Guerrière.
938- FouRNEL ou Fournet (Pierre), de G-u-
nas, diocèse de Nîmes, camisard, écroué le
28 juin 1703, n« 27,656, mort le 23 mai 1710.
939- Fournet (Etienne), inscrit eu ces
termes au reg. des Galères : Fils de Jaques
et de Catherine Gibernette, marié à Marie
Laire, n» 27,012, consul, natif d'Aigues-vi-
ves, en Languedoc, âgé de 62 ans, T. M. G.
gris V. 0. [taille moyenne, cheveux gris, vi-
sage ovale] de la R. P. R., condamné par
jugement de M. de Lamoignon, Intendant du
Languedoc à Aigues-vives, le 20 novembre
1702 pour assemblées illicites ; mort à l'hô-
pital le 9 avril 1703.
940. Fournet ou Fournit (François), con-
damné le 20 novembre 1686.
941. Poussa (Antoine), de Montredou,
diocèse d'Uzès, condamné par M. de Broglie,
le 31 mars 1690.
Foussati, voyez Fossaty.
942. Frache ou Fracha (Moïse). Deux
des mêmes nom et prénom : l'un de Chan-
1
273
FORÇATS ET GALÉRIENS.
274
lier en Vivarais, condamné par M. de Bro-
glie, le 28 sept. 1689; mort à la peine ; —
l'autre, de Chilpelly près Amiens; sur la
France à Marseille en 1698.
944- Fradin (Clément), de Mirabeaux en
Anjou, condamné par le parlem. de Greno-
ble, 31 mai 1686.
945- Fraisse (Antoine), de la Bastide de
Crussol en Vivarais, condamné à Antibes
(comme Isaac Bourry), écroué en 1705, n»
29,257 ; sur la Conquérante. Libéré le 7
mars 1714.
946- François (René), de Ropie, près
Saumur, condamné par le parlera, de Pa-
ris, 9 mars 1685 ; mort à la peine.
947- Fregon (Louis), de Bernis, 40 ans,
condamné pour assemblée pieuse, le 17 mars
1752; n» 6192.
948- Freiman (Foliorand), libéré le 24
juillet 1716.
949- Fréon ou Friou (Jean -Antoine), de
Fornac, condamné par M. le duc de Roque-
laure à Montpellier, le 13 février 1717.
950- Frère (André), cond. en 1695.
951. Frier (Jean-Baptiste), de Grenoble,
condamné par le pai'lem. de cette ville, 29
mai 1686.
Friquet, voyez Pastre.
952. Fromental (Antoine), condamné
par le présidial de Montpellier, 26 sept.
1698.
953- Fromental (Jean), de la paroisse
de Monoblet, diocèse d'Alais, éci'oué en
1708, n» 32,612, galérien de la Grande-
Réale, mort le 21 avril 1709.
954. Frotin (Claude), avocat, de Vitré
en Bretagne, condamné par le parlem. de
cette province, 10 janvier 1685.
955- FusiER (Jean), probablement des
Cévennes, écroué en 1704 ou 1705; n"
28,203. Libéré le 17 nov. 1717.
956- FusiÉs (Jean) , du Pont-de-Camarès
en Languedoc, condamné en 1704 pour
avoir voulu joindre les camisards; n" 28,516;
sur la Superbe ; âgé de 82 ans ; mort le 14
mars 1705.
957- Gâches (Antoine), sieur de Prades,
écuyer, du diocèse de Castres, condamné
par le parlem. de Guienne, 5févi'ier 1687. A
été libéré.
958- Gâches (Philippe), bourgeois des
Fornials, consulat de Montredon, diocèse
de Castres, 48 ans, condamné par M. de
S'-Priest à Montpellier, le 11 octobre 1754.
959. Gâches (Pierre), marchand, de Va-
bre, diocèse de Castres, condamné par le
parlem. de Guienne, 5 février 1687. Libéré.
960- Gachon (Jean), de S*-Laurent, dio-
cèse de Nîmes, condamné par l'Intendant
M. da Bouchât à Grenoble, le 23 novembre
1689, pour s'èti'e joint aux Vaudois ; n"
11,819. Sur V Ambitieuse ou Emeraude à
Bordeaux en 1698 ; libéré le 7 mars 1714.
Pensionnaire de MM. de Berne à Morges en
1719.
961. Gadal (Abraham), travailleur de
terre, du village de Lacépède, condamné par
M. de Bezons pour avoir voulu sortir du
royaume, 1687.
962. Gadille (Etienne), condamné par le
présidial de Montpellier, 2Q septembre 1698.
963. Gaicher (Jean), métayer de Gabre,
cond. à Montpellier par le C** de Broglie, le
23 oct. 1697.
964. Gaidan (Simon), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
965- Gaigneux ou Gagneux (Jacques Le),
d'Auray en Bretagne, prosélyte, condamné
en 1698. Sur ÏAmazoneh Marseille en 1700;
libéré en 1712 pour servir dans les troupes;
réfugié en Hollande, 1713; et pensionné
(200 fl.) par les Etats.
966- Gaillard (Alexandre), de Gap, pro-
cureur, condamné par M. de Larrey, le 30
août 1689 ; mort à la peine.
967. Gaillard (Pierre), des Plans en Vi-
varais, pour sortie du royaume, 1701 ; n°
25725 ; sur la Gloire; libéré le 7 mars 1714.
968. Gaillard (Raymond), dit Jammoye,
laboureur de Léojac, diocèse de Cahors ; 37
ans, condamné par M. L'Escalopier Inten-
dant de Montauban, le 2 fév. 1747 pour
s'être marié au désert ; écroué sur la galère
le Dépôt le 15 mai 1748. N" 22,373.
969. Galabert (François), de Pignan,
condamné par M. de Basville à Nîmes, le
20 août 1704; contumax. — Voyez plus loin
Jalabert.
970. Galan (Jean), mort le 13 sept. 1706.
971- Galan (Pierre), natif de Vabre-de-
Senegas, diocèse de Castres, habitant de
Montauban, condamné par l'Intendant de
cette ville, le 15 avril 1752.
972- Galary (Jean), cardeur, de la pa-
roisse d'Aulas, cond. à Montpellier, le 29
mars 1702, n» 26,400 ; mort à l'hôpital le
13 sept. 1706.
973- Galibert (Pierre), de Ferrières,
diocèse de Castres, condamné par le prési-
dial de Carcassonne, 25 juin 1688 ; mort à
la peine.
974- Galice (Jacques), de Grateloup en
Agénois, condamné parle parlem. de Dijon,
10 juillet 1687 ; mort à la peine.
975- Galien (Jean), de Tolinian en Dau-
phiné, condamné par l'intendant de Va-
275
FORÇATS ET GALERIENS.
276
leiice eu 1695 pour assemblée pieuse ; n»
10,316. Sur la Valeur h S'-Malo en 1698.
976- Galier (Martin), de S*-Félix en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Nîmes,
3 février 1687.
977. Galissan (Antoine), mort le 14 mars
1705.
978- Galland ou Galand (Jacques), de
Nions en Dauphiné, condamné par le par-
lera, de Grenoble, 2 avril 1746. Contumax.
979. Galland (Louis), de Beaufort en Dau-
phiné, condamné par le sénéchal de Crest en
Dauphiné, 9 nov. 1687. Libéré par la suite.
980- Galzy (Etienne), habitant de Béda-
rieux, 71 ans, condamné par M. de Saint-
Priest h Montpellier le 9 octobre 1754. N"
8,596.
981. Gambier (Jean), de Monville en Nor-
mandie, condamné par M. de Berry, maître
des requêtes, le 3 déc, 1687. Libéré par la
suite.
982- Gan (Didier de), de Fleigneux, près
Sedan, condamné par le parlement de Metz,
29 nov. 1686.
983. Gancillon peut-êti'e Bancillon(Jean),
natif de Pierrefroide en Cévennes, 32 ans,
fait prisonnier avec les Vaudois, condamné
le 10 déc. 1689; sur la Ferme ou la Palme,
à S'-Malo.
Gand, voyez Gaud.
984- Gandouin (Jacques), condamné avant
1705. Sur la Vieille-Réale à Marseille.
985- Gantier (Jean), condamné par le
présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
986. Garagnon (Jean), 42 ans, cardeur
de laine, de Rosan, diocèse de Gap, habi-
tant de Montaren, diocèse d'Uzès, en Lan-
guedoc, condamné le 24 déc. 1750 par l'in-
tendant de cette province. N" 5438.
987. Garcin (David), de Guilheste en
Dauphiné, condamné à Antibes et écroué
en 1705, n" 29,259 ; sur la Couronne ; libéré
le 7 mars 1714 ; pensionnaire de MM. de
Bei'ne à Morges en 1719.
988- Gardes ( Esaïe ), condamné pour
avoir assisté à une assemblée tenue aux
environs de Montauban en déc. 1689,
989- Garnier (Jacques), de Baroche, en
Dunois, condamné par le parlera, de Metz,
1" octobre 1686 ; passé en Amérique.
990- Garnier (Jean), de Voulliers près
Vitry-le-François, condamné à Sedan en
1686; sur la Vieille S^-Louis à Marseille et
plus tard sur la Vieille-Réale. N" 9,547 ;
mort à la peine en 1709.
991- Garnier (Jean), de Bourdeaux en
Dauphiné, condamné par l'Intendant M. de
Bouchât, le 23 nov. 1689.
992. Garnier ou Granier (Pierre), de
Bordeaux en Dauphiné, condamné en 1689
à Grenoble. Mort à l'hôpital le 10 fév. 1708.
Sur V Héroïne à S'-Malo en 1698 et sur la
Vieille-Réale. N" 11,809.
993. Gakreau (Louis); libéré le 15 nov.
1717.
994. Garrigues (David), condamné pour
assemblée, 1689.
995. Gary ou Garry (Paul) charron, de
Bellegarde, diocèse de Cahors, 28 ans, con
damné par l'Intendant Lescalopier, 2 fév.
1747, pour s'être marié au désert; écroué
sur la Galère de dépôt le 15 mai 1748 ;
N» 22,372 puis 3,450.
Gas (Pierre) voyez Guay.
996- Gasan ou Gazan (Jean), de Souliers,
paroisse de S*-Marcel en Cévennes. Con-
damné à Montpellier, 8 janvier 1691 ; mort
à la peine en juin 1696. Galérien de Vil-
lustre.
997. Gasajel, Gazanet ou Casenet (Mi-
chel), de Saint-Jean de Pin ou de S'-Jean
d'Espine près Alais, condamné à Grenoble
le 12 octobre 1689 pour s'être joint aux
Vaudois. N" 11,672. Sur la Triomphante k
Dunkerque, puis sur la Brave à Marseille
en 1698. Libéré en 1713 et pensionné (200 fl.)
par les Etats de Hollande.
998- Gascuel (Pierre), Trois de ces mêmes
nom et prénom : L'un de Paire près d'Alais,
condamné h Montpellier en mai 1691 ; sur
la Fortune en 1698; — le second, d'Alby
ou du Pin en Languedoc, condamné en 1692,
mort à l'hôpital de Dunkerque le 12 avril
1712 ; N" 13,260 ; — le troisièrae, chirur-
gien de Navacelle, condamné par M. le
maréchal de Monti-evel à Montpellier, le 10
janv. 1704; camisard,
1001- Gasquet (Barthélémy et Isaac), de
S'-Jean du Pin en Languedoc, condamnés
par le parlera, de Grenoble, 10 déc. 1686.
Le premier a été libéré.
Gaucen, voyez Gaussen.
1003- Gaucherat (Abel), de Marchebos
près Blois, condarané par le parlera, de
Metz, le l" oct. 1686; raoï't à la peine.
1(X)4- Gauchon (Isaac), de Toeule en Viva-
rais condarané à Montpellier pour asserablée
pieuse, écroué en octobre 1706. N" 30.902
sur la Valeîir. Libéré le 15 nov. 1717.
1005- Gaud (Geoi'ges), de Barsac, paroisse
d'Estableaux, diocèse de Die. 11 y a deux,
peut-être trois galériens des mêmes nom et
prénom. L'un, dit l'aîné condamné par le
parlera, de Grenoble, 9 juin 1735; — l'autre
par le même parlera., 6 fév. 1735, écroué
sur la Patronne (N' 13,553) en 1746 quoi-
277
FORÇATS ET GALÉRIENS.
27&
qu'il n'eût été condamné qu'à 10 ans. — Un
troisième aurait été mis à la chaîne en 1745.
1008- Gaudy (Jean), de Vèze en Dauphiné,
condamné par ordre du roi le 28 fév. 1689.
1009. Gaulet (Etienne) , libéré en 1736
et pensionné en Hollande, 300 florins.
1010- Gauma ou Gaumat (Barthélémy), de
Castillon-sur-Dordogne en basse Guienne,
condamné le 23 nov. 1689, par l'Intendant
M. de Bouchât « a tirer au billet de mort ou
de galères perpétuelles. » Cette dernière
peine lui échut; mis sur la Madame le 2
janv. 1690 il mourut à la peine, des suites
de la campagne de 1698, le 5 septembre.
1011- Gausse (Jean), condamné avant
1705; sur la Gloire à Marseille.
1012. Gaussen ou Gossen (Michel), de
Blanzac en Languedoc, condamné comme
camisard en 1705. N" 28,827 ; sur Vlnvin-
cible. Libéré le 24 juillet 1716.
1013- Gaussen ou Gaucen (Pierre), de
Sainte-Croix de Valfrancesque ; condamné
en 1707. Sur la Couronne N" 31,218 ; mort
le 23 juin 1708.
1014- Gautier (Jean), 20 ans, arrêté près
Sarlat et condamné pour avoir voulu sortir
du royaume, 1687.
1015- Gautier (Antoine), du Languedoc,
condamné en 1688 ou 1689,
1016- Gautier (Jean) de Fresne, près
Poitiers, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, 5 mars 1688; passé en Améri-
que.
1017- Gautier (Pierre). Deux des mêmes
nom et prénom. L'un de Pragela en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Grenoble,
30 avril 1687, — l'autre de Tornac en Lan-
guedoc, écroué en 1705. N» 29,818; sur la
Fière. L'un des deux libéré le 15 nov. 1717.
1019. Gauzorgues ou Gaussorgues
(Claude), d'Anduze aux Cévennes, garde-
terre de Lezan, condamné par le présidial
de Nîmes, 14 juin 1686; passé en Améri-
que.
1020- Gay ou Guay (Pierre), de Sumey-
nes en Languedoc ; tonnelier, 39 ans, con-
damné pour assemblée religieuse en 1693 ;
N» 15,443. Sur la Reine h S^-Malo en 1698
et sur VJféroïne. Libéré en 1713 (sous le
nom de Gas), et retiré à Berne.
1021. Gay (Jean-Jacques), deGrosjeanne,
condamné à Montpellier par l'Intendant du
Languedoc le l" mars 1737. Contumax.
1022- Gaydan ou Haidan (Antoine) de
Nîmes , galérien à Marseille , condamné
avant 1705; en 1709 sur la Fière, n" 33,585.
Libéré en 1712 après abjuration.
Gazanet ou Casenet, voyez Gasajel.
1023- Gazeau (André), de Torigny en
Poitou, boulanger, 34 ans, condamné par
l'Intendant de Foucault à S'-Maixant le 5
mars 1688 pour assemblée. Sur la Couronne
h S'-Malo en 1698. N" 10,319. Libéré en
1713 et retiré à Zurich.
1021- GÉMiNARD (Etienne), de Canaules
ou de Montleçon, cardeur, 65 ans, en Lan-
guedoc, condamné à Nîmes par le maré-
chal de Montrevel le 13 mars 1703 pour
avoir été trouvé porteur d'armes; n" 27,313;^
mort à l'hôpital le 13 juillet suivant.
102o. GÉMINARD (Jean), de Grissoules,
condamné par les officiers du bailliage de
Gévaudan, le 2 août 1703. Contumax.
1026- GÉMY (Paul), de Lezy près Metz,
condamné par le Conseil Souverain d'Al-
sace, 10 juin 1687.
1027- Gendre (Jean), de Saint-Germain,
vallée de Prarustin en Piémont, condamné
comme Vaudois h Grenoble le 12 octobre
1689, parl'IntendantduDauphiné.N» 11,680.
Sur la Gloire en 1698 à Marseille. Libéré
en 1713,
1028- Geneste (Pierre), de Montbazillac
en Périgord, condamné par le présidial de
Guienne le dernier mai 1686. Passé en Amé-
rique.
Gensel, voyez Jensel.
1029- Gentelot, de S^'-Foy, condamné
par l'Intendant de la Rochelle, 14 juillet
1756. Contumax.
1030. GÉRARD (André), marchand de vin
à S'-Sébastien, condamné parle parlem. de
Grenoble, 21 mai 1740.
1031 ■ Germain (Benjamin), de la paroisse
de Croissy en Normandie, condamné par
l'Intendant M. dePommereux en mars 1697
pour assemblée pieuse. N» 20,891. Sur la
Princesse ; puis sur la Grande - vieille-
réale à Marseille en 1698. Libéré en I7I3.
1032- Germain (Jacob), de Montauban,
condamné par le parlement de Grenoble,
28 nov. 1685.
1033- Gervais (Jean), de Ganges, Langue-
doc, condamné par l'Intendant de Lyon, 20
janv. 1687. Libéré par la suite.
1034. Gervais (Raymond), de Montauban,
condamné par le présidial de cette ville, 30'
août 1736, parvint h s'échapper de prison,
à Toulouse.
1035. Gervière (Rostang) , condamné
par le présidial de Montpellier, 26 sept.
1698.
1036. GiBERT (Pierre), du Pin, cond. par
M. de Lamoignon à Alais, le 23 février
1692 pour assemblée religieuse.
Gillard, voyez Guitard.
279
FORÇATS ET GALÉRIENS.
280
1037. GiLLE (Jacques), libéré en 1736,
pensionné (300fl.) par les Etats de Hollande.
1038- GiMBAL (Antoine), cardeur, d'Uzès,
cond. par le présidial de Montpellier, 13
juin 1693. Contumax.
1039- GiNAC (Guillaume et Jean), de Puy-
Laurens en Languedoc, condamnés par le
parlement de Gi'enoble, 21 mai 1686. Libé-
rés.
lOil. GiNoux (Barthélémy), de Giguier,
en Languedoc, condamné par le parlement
de Besançon, 22 octobre 1686. Libéré.
i042. Girard (Louis), de S'-Hilaire en
Poitou, condamné, h la Réaule, le 2 avril
1686.
1043- Girard (Matthieu), de Champigny-
les-Langres, condamné par le parlem. de
Metz, 26 octobre 1686 ; mort h la peine.
1044- GiRAUT ou Guiraud (Jean), de Fons
près Nîmes ; condamné en 1691 pour as-
semblée pieuse. N° 12,954. Sur la Princesse
ou la Martiale h Bordeaux en 1698 ; li-
béra en 1713. Est peut-être le même que
Jean Gire qui se trouvait sur l'Eclatante en
1691.
1045. GiROD ou Giraut (Jacques), de Saint-
Thomas de Cœur, en Languedoc: condamné
par le parlement de Dijon, 26 nov. 1686.
1046- Glaude (Jean), condamné en 1692.
Peut-être le même que Jean-Claude dit La
Fosse, n" 595.
1047. Gleize (Alexandre), de Nions en
Dauphiné, condamné par l'Intendant, M. de
Bouchât, 23 nov. 1689.
1048- Gleize ou Glaise (Roustan), de
Vauvert, ccrdonnier, du Languedoc, con-
damné à Montpellier pour assemblée pieuse;
écroué en 1702. N" 26,594 ; sur la Souve-
raine ; Libéré le 15 nov. 1717.
1049. GoiRAN (Jacques), fils de Jacques,
ménager de Vauvert, cond. par le présidial
de Montpellier, 31 mai 1702.
1050. GoNNAL (Isaac), du Quercy, cou-
damné en 1690.
1051- GoNTARD (Jean), de Grenoble, con-
damné par M. de Larrey, lieutenant-géné-
ral en Dauphiné, le 7 janvier 1689.
1052. GoRBiÈRE (Jacques), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 septembre
1698.
1053. GossE (Adrien), de Tourneheu,
condamné par le parlom. de Tournay, 31
juin. 1686 ; mort à la peine.
Gossen, voyez Gaussen.
Gouchon, voyez Gauchon.
1054. GouDiN (Jean), d'Hope en Béarn,
condamné par le parlement de Pau, 20
avril 1687; mort à la peine.
10o5- GouDouYN ou Gondouin (Jeau-
Pierre), de La Rochelle, pris sur un vais-
seau danois ; condamné en 1694 pour n'avoir
voulu abjurer; n» 17,271. Sur la Valeur.
1056- GouiN (Daniel), de Royan en Sain-
tonge, condamné à Toulon, en sept. 1693 et
h Aixen juin 1694. Sur la Fidèle à Marseille
en 1698 ; mort la même année.
1057. Goujon (Jean), d'Anduze en Lan-
guedoc, condamné par le Conseil souverain
d'Alsace, le 10 juin 1687. A été libéré dans
la suite.
1058- GouLARD (Jacob ou Simon), tisse-
rand de toile, de Geneyrac en Languedoc,
condamné par l'Intendant, M. de Lamoignon,
le 3 fév. 1688; mort à la peine.
1059. GouRTOL (Jean), de Bonnet de
Landray, en Vivarais, condamné par le
présidial de Montpellier, 26 mars 1689 ;
mort à la peine.
1060- GouT (Etienne), de Cremac, pa-
roisse de Pompidou, en Cévennes ; peigneur
de laine, 33 ans, condamné à Montpellier, le
26 mai 1698 pour assemblée pieuse. N°
21,730. Sur la Grande -vieille- Réale la
même année, puis sur la Valeur à Marseille.
1061. GouzE (Etienne), de Pignan en
Quercy, condamné par M. de Broglie, le 13
mars 1690.
1062. GozELiN (Etienne), de Rouen, en-
voyé aux galères par lettres de commuta-
tion du mois de mai 1684.
1063- Gramond (Jacques), de Montpellier,
condamné dans cette ville par M. le duc de
Berwick, le 15 mai 1705.
1064- Gran ou Grau (Claude), de Saint-
Faurie en Vivarais, condamné par M. de
Broglie, le 30 janvier 1690. Sur la Grande-
Reale. à Marseille vers 1695.
1065. Grand (Antoine), cond. avant 1705;
de Lomenac, paroisse de Saint-Prest, en
Vivarais; condamné en déc. 1689 ou jan-
vier 1690. Sur la Fortune, à Marseille en
1698.
1066- Grandjean (Daniel), de Chalmerne
en Partois, condamné par le parlem. de
Metz, 3 oct. 1687.
1067. Graneau (Louis), 1713.
1068. Grange de la Ménardière (Etienne
ou Antoine), de S*-Jean de Prusi en Viva-
rais, tisserand, 29 ans, condamné en 1689
pour assemblée pieuse. N" 11,840. Sur
YEmeraude à Dunkerque. Le même qui
se trouvait en 1700 sur la Fortune et que
P. Serres, dans une lettre du 10 déc. 1700
à M"'= Farcy à Berne, appelle son « compa-
gnon de bastonnade. » Voy. Bull. IV 378.
1069. Grangier (Antoine), de La Roche-
1
281
FORÇATS ET GALERIENS.
282
Chaudry en Guienne, condamné à La Réaule,
le 27 mars 1686, à la peine à Dunkerque en
1711. Libéré.
1070- Grangier (Pierre), tisserand de
toile de la Boissière paroisse de S*-Fortu-
nat, cond. par le présidial de Montpellier,
2 nov. 1701.
1071- Gramer (Daniel), de Milhau, con-
damné comme camisard en mai 1705.
1072- Granier (Jean), dit Fidèle, de
Saint-Léger-de-Peyre en Gévaudan, con-
damné par M. le duc de Roquelaiire à Mont-
pellier, le !"■ juin 1706 pour assemblée
pieuse ; n° 30.791. Mis à l'hôpital (paraly-
tique).
1073- Granier (Jean), de Bouillargues
près Nîmes ; 1707 ; n" 31,160 : sur l'Invin-
cible.
1074- Gras dit Fesquet (Antoine), céve-
nol, condamné en 1696, mort en mai 1697;
galérien de la Saint-Louis.
1075- Gras (Armand), de Dieu-le-flt eu
Dauphiné, condamné par le lieutenant-gé-
néral M. de Larrey, 29 janv. 1689.
1076- Gras (Daniel) ou Le Gras, de Ber-
gerac en Périgord, pour sortie du royaume,
1701. N" 124 ; sur l'Heureuse à Dunkerque;
libéré en 1715 et pensionné (300 fl.) par les
Etats de Hollande.
1077- Gras (Jean- Jacques), de Saint-Ger-
main en Gardonenque, condamné par le
parlem, de Grenoble, 28 mai 1686. Libéré
par la suite.
1078- Grasse (Méric) ; sur la Grande.
avant 1705.
1079- Grassy (Philibert), chirurgien, de
Millau, condamné par le présidial de Lyon,
22 nov. 1686.
1080. Graveau (Sébastien), maréchal k
S'-Sulpice, condamné par l'Intendant de La
Rochelle, 21 juillet 1756.
1081- Gravier (Jacques), de Moussac en
Languedoc, condamné par le maréchal de
Montrevel à Montpellier, le 10 janvier 1704;
camisard. N» 28,238 ; sur la Couronne, li-
béré le 24 juillet 1716,
1082- Grefeuil ou Grefuhle (Pierre), de
la Gardonnenque en Cévennes, condamné
par le présidial de Nîmes ; 20 janvier 1689.
1083- Grenier. Dix-huit personnes de ce
nom, gentilshommes des Verreries de Poin-
tis, diocèse du Conserans, comté de Foix.
Condamnés par le présidial d'Auch, le 5 fé-
vrier 1746 : [. Isaac de Grenier, sieur de
Lastermes, paroisse de Gabre, en Langue-
doc, n» 21 ,702 (et 2922) libéré en 1755 ; Jean,
n'>21,703, mort au bagne avant 1753; Marc,
sieur de Launée, n» 21,704, mort en 1749,
ses fils ; et Jean , sieur de Courtelas,
n" 21,705, son gendre, évadé le 24 février
1T47 ; — II. Pierre de Grenier, sieur de
Magnoa, habitant de Malet, même paroisse,
Pierre, sieur de Latour et Joseph, ses fils ;
— III. Henri, sieur de Léchaud, paroisse
d'Aron et Jean, sieur de son frère;
— IV. Jean, sieur de Lai'iverole, habitant
de la Peyrière, aussi paroisse d'Aron ;
Jean, sieur de Canebas et Henri, sieur de
Niger, ses fils ; — V. Jean, sieur de Belloc,
habitant de Casphites, paroisse de Fabas ;
Pierre, sieur de Mauzac son fils; Jacob, sieur
de Cantagril; Simon, sieur de Laplane et
François, sieur de Berger, ses frères ; —
VI sieur de Varmont, de la ville des
Bordes, comté de Foix. Les quatorze der-
niers contumax. Déjà un Pierre de Gre-
nier, sieur de Courtala, avait été cond. à
Montpellier le 23 oct. 1697. Contumax.
1101. Gresse (Marc), de Poisselard en
Dauphiné, condamné par ordre du roi ;t
Valence, le 28 février 1689. Sur la Hardie,
à Marseille en 1698. Mort à la peine h Dun-
kerque le 26 septembre 1701.
il02- Greste ou Gi'esle (Pierre), signalé
en 1693 comme ayant triomphé de ses dé
faillances dans la foi: cond. avant 1705,
1103- Griger (Arthémar), de Berlin, à la
peine en 1711. N" 671 ;sur la Triomphante
h Dunkerque.
1104. Grimal (Isaac), de Nègrepelisse eu
Quercy, condamné k Montauban, 3 décem-
bre 1689; sur l'Ambitieuse ou l'Etneraude
à Bordeaux en 1698.
1105- Grimaudet (David), de Montélimar ;
condamné par le parlem. de Dijon, 11 sept.
1687. Libéré plus tard.
1106- Grimault (Pierre), de Mochert en
Saintonge, condamné à Brest puis à Van-
nes en 1689. Sur la Galante à S*-Malo en
1698 ; libéré la même année.
1107- Griolet (Justin), de S'-Amboise,
cond. à vie en 1696. « Ne fut pas envoyé aux
galères étant trop vieux. »
1108. Grisel (Thomas), de Ledigan en
Languedoc, camisard, condamné par M. le
duc de Berwick à Montpellier, le 15 mars
1705 ; n" 29,588; sur la Madame; mort le
6 juin 1710.
1109- Grisot (Henri), condamné en 1707
en. même temps que Tolié Rocayi'ol.
1110- Gros (César), de Serre en Dauphiné,
condamné par l'Intendant M. de Bouchât,
le 12 octobre 1689.
1111. Grosjean (Jean), de Cy, près Metz;
condamné par le Conseil Souverain d'Alsace,,
le 10 juin 1687.
^83
FORÇATS ET GALÉRIENS.
284
1112- Gruger (Matthieu), de Mures, près
Coulongues. Condamné par le conseil de
guerre de Mont-Louis, le 24 sept. 1687.
Guay, voyez Gay.
1113- GuBLAiRE (Pierre), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
Iil4. GuEiDAN (Gaspard), du Languedoc,
en 1688 ou 1689.
1115- GuÉRARD (Aron), de Bergerac, con-
damné à Bordeaux en 1692. Mort sur la
Perle à S^-Malo en 1698.
iil6. GuERDiL (Jean), 1713.
1117- GuERiN (Antoine), de Nîmes ou
des environs, condamné par M. le duc de
Roquelaure à Montpellier, 27 fév. 1720.
H18- GuERiN (Antoine-Noé), de S'-Lau-
rens-de-la-Vernède , diocèse d'Uzès, con-
damné pour assemblée, le 16 mars 1703 :
sur la Favorite. N" 27,312 ; libéré le 24
juillet 1716.
1119- GuERiN (Claude), de Ville en Vou-
«auve en Vivarais ; condamné par le prési-
dial du Puy, 27 juin 1685.
H20. GuÉRiN (Louis), boulanger, d'An-
duze en Languedoc, 16 ans, condamné par
M. le maréchal de Montrevel à Sommières,
11 mars 1703, n" 27,318. Libéré le 3 octo-
bre 1705 à condition de servir dans les trou-
pes de la marine.
il2l- Gqérin (Pierre), de Gonzagues,
diocèse de Nîmes, condamné par le parle-
ment de Grenoble, 21 mai 1740.
1122- Guerre (Daniel), de Metz ; con-
damné par le pai'lem. de cette ville, 22 juin
1686. Libéré plus tard.
1123. GuEYLE (Paul), de Poizelas en Dau-
phiné, condamné par ordre du roi, le 28 fé-
vrier 1689.
1124- GuicHARET (Jean), marchand ; de
Moirains en Dauphiué, condamné par le par-
lem. de Grenoble, pour sortie du royaume,
29 nov. 1686.
1125- GuiGNARD ou Gagnard (Pierre), de
S'-Saturin près Poitiers, condamné par l'In-
tendant M. de Foucault, le 5 mars 1688.
1126. GuiGUER (Joseph), de Lyon, con-
damné à Grenoble ; sur la Fidèle à Mar-
seille en 1698,
1127. Guillaume (Jean), 1713.
1128- Guillemot (Cardin), de Chastelle-
raud en Poitou, condamné par le parlement
de Dijon, 29 nov. 1686. Sur la Vieille-Saint-
Louis à Marseille en 1698. Mort le 14 no-
vembra 1705.
1129- GuiLLOT (Jacques), voiturier, du
hameau des Galants, communauté de Men-
«:lon, diocèse de Die, 48 ans, condamné à
10 ans par le parlement de Grenoble, le 2Q
août 1744, pour avoir voiture 169 volumes
de livres de la religion. Sur la galère le
Dépôt jusqu'au partage de la chaîne de
Bretagne ; puis, en 1746, sur la Brave ; n"
20,366 puis 2208.
1130- GuiLLOTON (Isaac), de Mornac en
Saintonge, cond. par le parlement de Ren-
nes, le 17 sept 1689. Sur la Perle à Mar-
seille vers 1695, mort à la peine en 1696.
1131- GuiMARD ou Guimak (Louis), des
Gonnes (on dit aussi Gournos), près Poitiers ;
condamné par l'Intendant M. de Foucault,
le 20 fév. 1688 ; sur V Héroïne ; mort à la
peine le 8 mars 1698.
1132. GuiMBEL (Jean), de Grandville en
Normandie, condamné par M. de Berry
maître des requêtes, le 15 janvier 1688.
1133. GuiMENEL (Jean et Lucrèce), con-
damnés par le parlem. de Grenoble, 17 mai
1741 ; tous deux contumax.
1133. GuiNEDY (Charles), 1713.
1136. GuioT (Abraham) , de Gissy-sur
Seine, condamné par le Conseil Souverain
d'Alsace, le 28 juin 1688.
Guirard (André), voyez Guisard.
1137- GuiRAUD (André), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
1138. GuiRAUD (Antoine), travailleur de
terre, de Geneyrac en Languedoc, condamné
par l'Intendant M. de Lamoignon-Basville,
le 3 février 1688.
1139- GuiRAUD (David), du Languedoc,
1688 ou 1689.
1140. GuiRAUD (Rostang), condamné par
le pi'ésidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
Guiraud (Jean), voyez Giraut.
1141- GuiRiNGuiER(A.), entre 1703et 1710.
1142. Guisard (André), travailleur de
terre, de Clarensac, diocèse de Nîmes, con-
damné par l'Intendant du Languedoc, pour
assemblée religieuse, le 17 mars 1752. N°
6,190. Libéré en fév. 1772.
1143- Guitard (Jacques), deGuerzi, haut
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, 6 mars 1687 ; mort h la peine.
1144- Guitard (Jean-Jacques), sieur de
Lanau ou de La Naute, ancien officier, che-
valier de S'-Louis ; d'Angles, diocèse de
S'-Pons-des-Thomières, haut Languedoc. Le
jugement porte « de Mazamet, diocèse de
Lavaux » — condamné à vie pour assemblée
religieuse, le 6 avril 1745. Sur la Brave en
1746 ; n° 20,393 puis 2,224. Mort en 1753.
1145. Guitard (Pierre), précepteur des
enfants de la paroisse de Channac, diocèse
de Mende, condamné par le présidial de
Nîmes, le 16 mars 1687.
285
FOEÇATS ET GALÉRIENS.
286
1146. GuMENY, de la Bretagne, condamné
par le maréchal de Montrevel, le 10 juin
1703.
1147- Haichelin ou Heinsselin (Jean), de
Vitry-le-François en Champagne, condamné
par le parlem. de Metz, 13 mars 1687.
Haidan, voyez Gaydan.
1148- Hais (Louis de), de Dieppe, con-
damné par l'Intendant de Calais, le 29 avril
1687. Libéré par la suite.
1149- Hanat (Jacques), de la Ferté-sous-
Joire, condamné par le parlem. de Metz, le
4 déc. 1686.
Hautequerre , lisez Autecaire et voyez
Robert.
1150- Helmondt (Antoine-François van),
de Lexemont à trois lieues d'Utrecht, écroué
en juin 1709. N" 33,647, sous ses prénoms
seuls, et comme originaire de Gand en
Flandres.
1151. Hemps (Pierre). Peut-être Benys:
voyez ce nom.
1152. Hersart (Louis et Louis- Jacques),
bourgeois de Rennes, tous deux condamnés
par le présidial de cette ville, le 7 mai 1686.
L'un des deux mort à la peine.
1154. Heesli (Hans-Ulrich), de Berne,
en Suisse, condamné par le Conseil de
guerre de Collioure, le 24 avril 1687.
1155- Hess (Jacob), de S'-Gall en Suisse,
condamné par le Conseil de guerre de Lan-
dau, le 22 juin 1689.
Hête (Jean). Lisez Bets et voyez ce nom.
1166- HiLAiRE (Louis), condamné par le
présidial de Montpellier, le 26 septembre
1698.
Hirlande, voyez Irlande.
1157- Hoche (Philippe), Bernois, con-
damné en 1689 ; sur VAtnazone en 1691 :
N» 11,431, libéré en ni2 pour servir dans
les troupes.
1158. Holeron (Daniel ou David), avant
1705.
1159- HoMAs (Jacques), de Montdardier,
condamné comme camisard en 1703 ; sur la
Réale ; n" 37,314.
1160- HoNGUENT (Jacques), d'Estableau,
diocèse de Die, 43 ans, condamné à 10 ans
par le parlem. de Grenoble, le 25 juin 1740,
pour assemblée religieuse. Sur le Dépôt en
janvier 1746. (N- 16,380).
1161. HoNNAUD (Jean), condamné en 1695
(Liste d'Elie Benoist).
1162. HoNNiM (Élie), avant 1105.
1 163. Honoré (Adam et Isaac), de Beau-
devil, en Picardie, condamnés par M. de
Berry, maître des requêtes, le 3 déc. 1687 :
tous deux libérés.
1165. HoRisoN (Jean), 1713.
1166- HosTiN (Denis), prosélyte de Fron-
tignan en Languedoc, condamné pour assem-
blée pieuse, en 1702 ; n» 26,614. Sur la
Réale.
1167. HouMEAU (Jacques), condamné à
5 ans, en 1520, pour avoir fait échapper le
prédicant Berthelot (Lièvre, Hist. des p.
du Poitou, II, 284).
Housquet (David). Lisez Bousquet et voyez
ce nom.
1168- HuGON (Pierre) , de Castagnolles,
diocèse d'Uzès, condamné par l'Intendant
de Montpellier, mai 1690 ; mis à la chaîne
le 2 juin. Signalé en 1693 comme ayant
triomphé de ses défaillances dans la foi.
1169- Hugues (Jean), de Blanzac en Lan-
guedoc , condamné comme camisard en
1705 ; n" 28,823 ; sur la Valeur. Libéré le
24 juillet 1716.
1170- Hulain (Antoine), de Landouzy-
la-ville en Tirache, condamné par le parlem.
de Paris, 18 déc. 1686 ; mort h la peine.
1171. HussoN (Daniel), de Courcelles en
Lorraine, condamné par le Conseil Souve-
rain d'Alsace, le 10 juin 1687. Libéré par la
suite.
1172- Hymel (Henry), Anglais, éci'oué
en 1708 ; n» 32,579. Sur la Princesse. Mort
à l'hôpital le 14 juillet de la même année.
1173. Imbert (Claude) , de S*-Jean-de-
Couz en Savoie, condamné par le parlem.
de Grenoble, le 9 sept. 1687.
1174. Imbert (Jean), avant 1705; sur la
Vieille-Réale h Marseille.
1175- Irlande (Gilles), de Glocester en
Angleterre, écroué en 1708. N» 32,595. Sur
la Princesse. Mort le 18 février 1710.
1176. Isaac (David), de Treminy (en Dau-
phiné) condamné par le parlem. de Gre-
noble, 22 déc. 1685 ; mort h la peine.
1177. IsNARD (Jacques), de S*-Cezayre en
Languedoc, condamné comme camisard en
1705. N" 28,822; sur VEclatante; h la peine
en 1709; libéré le 24 juillet 1716.
1178- IsNARD (Jean), condamné le 15
octobre 1745.
1179. IssoiRE (Guillaume), meunier, de
Nîmes, 41 ans, condamné pour 3 ans par
l'Intendant du Languedoc à Montpellier, le
17 août 1745. Sur la Fortune en 1746.
N" 20,719 et 2,352. Non relâché h l'expira-
tion de sa peine, mais seulement en 1750.
1180- IssoiRE (Louis), de Cézaire en Lan-
guedoc, condamné h Montpellier en 1698
pour avoir été entendre prêcher <i Orange.
N° 21,820. Sur la Couronne, puis sur la
Madame à Marseille. Libéi'é en 1713.
287
FORÇATS ET GALÉRIENS.
288
1181- IsTiÉ OU Itier (Jean), de Beaux en
Languedoc; condamné comme camisard, en
sept. 1705. N» 28,81 L Sur la Réale. Li-
béré le 24 juillet 1716.
1182- Jacques (Jean) , de S'-Hilaire en
Quercy , condamné à Tournay. Sur la Har-
die à, Marseille en 1698; mort en août 1702.
1183- Jadot (Jacques), de Forest près
Sedan, condamné par le parlem. de Metz,
29 nov. 1686.
1184- Jalabert ou Galabert (Etienne),
de S*-Cezaire de Gauzignan en Languedoc,
laboureur, 40 ans, condamné par le prési-
dial de Montpellier, le 2io septembre 1698,
pour être allé au prêche à Orange. N" 21,864.
Sur VHéroïne et la Perle à Marseille. Li-
béré en 1713 et envoyé à Schatïhouse.
H85- Jalabert ou Galabert (Jean, « fils
de la veuve ») de Pignan. Condamné par
M. de Basville k Nîmts, le 20 août 1704:
contumax. Mort à la peine en 1707.
1186- Jalaguier (Pierre) , de Nîmes ,
écroué en 1705. N» 29,618. Sur la Grande-
Réale. Mort à l'hôpital de Marseille.
1187- Janoir ou Janois (Abraham), de
Diers-S'-Julien en Champagne, condamné à
Paris en 1684 pour paroles contre le Pa-
pisme. N" 6,446. Sur la Guerrière, puis sur
la Vielle-S^-Louis h Marseille en 1689. Li-
béré le 7 mars 1714.
1188- Japi (Jean), de Mornac en Sain-
tonge, condamné par le parlem. de Guienne,
le 8 février 1687. Libéré.
1189. J.^QUES (de Bergerac en Quercy),
condamné en 1687, mort h l'hôpital. N"
10,586, le 9 février 1704.
1190- Jaquet (Pierre de), d'Augout en
Béarn, condamné par le pai'lem. de Pau,
11 avril 1687; mort à la peine.
Jarjaye ou Jai'joux, voyez Leroux.
H91. Javel (Daniel), de Vienne en Dau-
phiné, condamné à Luxembourg en août
1690 « estant fait prisonnier de guerre et
reconnu à la bataille de Fleurus. » Sur la
Gloire à Marseille en 1698. Libéré la même
année.
1192- Jean (André et Etienne), tous deux
de la Charse en Provence, condamnés par
M. de Grignan, le 3 avril 1689.
1194. Jean (Etienne), de Château-Gontier,
dans le Maine, condamné par le parlem. de
Bretagne, 23 fév. 1685. A été libéré.
1195- Jean (Pierre), signalé en 1693,
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1196. Jenar (Adrien), entre 1703 et 1710.
1197- Jensel ou Gensel (Jacques), labou-
i"eur et drapier de Livron. Condamné par le
parlem. de Gi'enoble, 23 sept. 1746. Contu-
max.
1198- Job, tisserand, d'Uzès, condamné
par le présidial de Montpellier, le 13 juin
1693. Contumax.
1199. JoNCHÈREs (Jacques), condamné k
vie (1720) dans les mêmes circonstances
que Jacques Houmeau.
1200- JoNQUET (Etienne) , de Valence près
Uzès, condamné par M. de Roquelaure h
Montpellier le 30 juin 1717.
1201- JoNQUET (Jacques), de Valence en
Dauphiné, condamné par le parlem. de Di-
jon, 11 sept. 1687 ; mort à la peine.
1202- JoNQUET. (Jean), de Moussac, con-
damné par le maréchal de Montrevel à
Alais, 7 nov. 1703. Camisard."
1203- JoNQUET ou Jonquette (Pierre) ,
marchand de Nîmes, condamné par le pré-
sidial de Montpellier, 26 sept. 1698. Mort k
la peine.
Jonquils, voyez Aseldon.
Joram, voyez Foram.
1204- JosuÉ (Nicolas), de Berlon en Poi-
tou, condamné à Rouen en nov. 1692 ; sur
la France k Marseille en 1698.
1205. Jouglas (Isaac), de Ferrières près
Casti'es , pour avoir été aux assemblées
pieuses, 1710. N" 35,382. Sur la Perle.
1206- JouGUET (Moïse), sergent messier
ou garde particulier de Treminy en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 22 déc. 1685. Libéré par la suite.
1207- JouRDAN (Jean), laboureur, de Cos-
telonge, mandement de la Baume-Cornil-
lane, condamné par le parlem. de Grenoble,
23 sept. 1746. Contumax.
Jours (Joseph de), voyez Desjoux.
1208- JoussAUD (Claude), bourgeois de
Nîmes, condamné comme guide par le pré-
sidial de cette ville, 30 oct. 1687. Sur YIl-
lustre à Marseille en 1698. N" 9,889. Mort
le 20 sept. 1707, « du nombre des reclus
du château d'If. »
Joussaud, voyez Tessier.
1209- JousTEAU (Pierre), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1210- Joyeux (Henri) , de Verray , en
Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, 27 juillet 1689.
1211- Julien (Pierre), deux galériens des
mêmes nom et prénom : L'un de Castres ou
des environs, condamné k Montpellier, le
18 décembre 1697; — l'autre, ancien mule-
tier , boiteux , de S*«-Griéve ou Agrève ,
diocèse de Viviers, condamné le 10 octobre
1699.
289
FORÇATS ET GALÉRIENS.
290
1213- JuLLiEN (Alexandre), de Teuliette,
en Dauphiné, condamné par l'Intendant de
Provence, le 15 octobre 1688.
1214. JuLLiEN (Antoine), 44 ans, maçon
de Trescloux, évêché de Gap, condamné
à 5 ans par le parlem. de Grenoble, le 5
mai 1745 pour assemblée religieuse. Sur
VAmbitieuse en 1746. N» 20,699 et 2,338.
Libéré en 1750.
1215. JuLLiEN (Jean), de Bordeaux en
Dauphiné, condamné par ordre du roi à
Valence, le 28 février 1689 pour assemblée
pieuse. N» 10,981. Sur la Vieille-S^-Louis
à Marseille en 1698.
1216. JULLiEN (Nicolas) , de Normandie
(1698); anr Y Amazone h Marseille en 1704,
libéré en 1711 ou 1712 pour servir dans les
troupes.
1217. JuLLiEN (Pierre) , de Ganges, en
Languedoc, écroué en 1705. N° 29,273; sur
la Conquérante. Libéré le 7 mars 1714.
1218- JuLLiEN (Pierre), de Monts, cami-
sard, condamné par le maréchal de Montre-
vel à Montpellier, le 10 janvier 1704.
1219- JuMET (Gabriel et Jean), marchands;
le premier de Reunes ; le deuxième de Pa-
ris ; tous deux condamnés par le parlem.
de Bretagne, le 13 octobre 1686. Tous deux
ont été libérés plus tard.
1221. JuvENTiN (Jacques), de Vernes,
diocèse de Viviers, condamné par l'Inten-
dant, M. de Bouchât, le 23 nov. 1689; mort à
la peine.
1222- Kerveno de Laubonnière (Fran-
çois-Louis) , de la Levandière , paroisse de
Poireau en bas Poitou ; condamné par le
présidial de Poitiers, 24 avril 1686. Sur la
Valeur, puis au cachot du fort S'-Nicolas
à Marseille. Mort à la peine le 28 sept. 1693.
Kotels (D. des), voyez Descostels.
Labarthe, voyez Robert.
1223. La Bergerie (de) signalé en 1693,
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1224. Labez (Isaac), de Nay, en Béarn,
condamné par le parlem. de Pau, 13 juin
1687. Libéré par la suite.
1225- Laborde (Etienne), perruquier, 37
ans (u" 4,142), et Paul, n" 4,143, serrurier ;
tous deux du Mas d'Azil, condamnés par
l'Intendant du Roussillon, le 24 mars 1749,
pour assemblée religieuse. Etienne libéré
en 1755.
1227- Labuscagne (Samson de), de Ber-
gerac, condamné h Bordeaux en avril 1692,
pour sortie du royaume; n" 16,229. Sur la
Fière ; sur la Galante h S*-Malo en 1698.
Libéré en 1713.
1228- La Cam (Simon), sai'getier, natif
de Tournon. habitant le village de Deler-
viller, ari'êté près Sarlat pour avoir voulu
sortir du royaume et condamné par M. de
Bezons, 1687.
Lacantinière, voyez Barraud.
1229- La CAzis(Jean de), de Montoré, en
Béarn, condamné par le parlem. de Pau,
8 janvier 1687.
1230. Lachard (en 1746).
1231- La Chaume (Jean - Baptiste) , de
Réalmont, en Languedoc , condamné par
l'Intendant de Montpellier, le 26 octobre
1754. N" 8,604.
1232- La Clau (Jean-Pierre), régent de
Gavesse en Béarn, condamné par le parlem.
de Pau, 15 mars 1686; mort à la peine.
1233. La Colombie (Boniface) en 1726.
1234. La Combe (Jean), de Vergèze, en
Languedoc, condamné par le maréchal de
Montrevel, le 7 juin 1703, écroué le 28 du
même mois ; n" 27,663 ; en campagne en
1704.
1235. La Combe (Pierre), de Caussade,
condamné par l'Intendant de Montauban,
le 3 décembre 1689. Signalé en 1693 comme
ayant triomphé de ses défaillances dans la
foi.
1236- La Combe (Henri de), de Vinsobres
en Dauphiné, condamné par ordre du roi,
le 28 février 1689.
1237. La Coste (Abraham), sargetier à
Tonneins, 23 ans, condamné pour avoir tenté
de sortir du royaume, 1687.
1238- La Croisette (Jean), entre 1703 et
1710.
Lacroix, voyez Monnier.
1239. Lacroix (Jean), de Nîmes , mar-
chand de soie, condamné pour les affaires
des Cévennes par le présidial de cette ville,
le 24 avril 1705; écroué le mois suivant;
n" 29,577 ; renfermé dans les pi'isons de
l'hôpital. Libéré en 1718.
1240- La Croix (Jean de), « confesseur
aux galères, » réfugié à Amsterdam en 1714
et pensionné par les Etats ; mort le 12 juill,
1721. Sa pension est transférée par 'les
Etats h sa tante Antoinette Plantier.
1241. Laduye (Jean), de Pennes, en Agé-
nois, condamné par le parlem. de Grenoble,
21 mai 1686. Libéré par la suite.
1242- Lafon ou Lafont (Jean), de S*-Jean-
du-Gard, condamné par le présidial de
Montpellier, 26 sept. 1698.
1243- Lafond (René) , cordonnier , de
Montpellier, condamné en cette ville par
M. le duc de Berwick, le 15 mai 1705.
1244. Lafons (François), marchand de
VT. 10
291
FORÇATS ET GALERIENS.
292
bœufs du Mas d'Azil, comté de Foix ; 28
ans ; condamné par l'Intendant du Roussil-
lon, le 22 juillet 1749, pour avoir assisté à
une assemblée religieuse. N" 4390.
1245- Lapons dit Rey (Jean), fournier, de
Sabarat, comté de Foix, condamné comme
le précédent ; n» 4389.
1246- Lafons ou Lafont (Joseph), dit
Montserat, travailleur du Mas d'Azil, con-
damné par le C' de Broglie à Montpellier,
le 23 oct. 1697. Sur la Fleiir de lys h S«-
Malo en 1698.
1247. Lafont (Paul), marchand, de Beau-
vais en Vivarais, condamné par le parlem.
de Dijon, 5 mars 1687. A été libéré.
1248- Lafont (Pierre), d'Anduze, labou-
reur, 30 ans ; condamné par le présidial de
Nîmes, le 20 janvier 1689 pour assemblée
pieuse. Sur la Triomphante : puis sur la
Brave k Marseille en 1698 : n" 10,957. Li-
béré en 1713 et retiré à Bienne, en Suisse.
La Forge, voy«z Vincent.
1249. La Garde (Jean), de Saint-Légier
en Bigorre, condamné par le présidial de
Nîmes, 20 octobre 1687 ; mort h la peine.
1250. Laget (David), de Massanaques, en
Cévenues, condamné k Montpelliei' en 1698:
sur la Superbe à S'-Malo; n" 21,502; mort
à l'hôpital des forçats, le 13 mai 1707, de^^
suites de la bastonnade que lui lit donner
un aumônier, « ce qui lui causa un si grand
crachement de sang qu'il en rougissait la
mer, » dit un de ses compagnons d'infor-
tune.
1251- Lagravère, domestique, condamné
à Montauban par le pi'ésidial de cette ville ,
30 août 1737, pour avoir pris part à diver-
ses assemblées.
1232- Laguerre (Pierre), de Rochegude,
en Languedoc, condamné h Alais comme
camisai'd ; écroué en novembre 1705 ; n»
28,820. Sur la Gloire.
1253- Laire (Jean), cardeur, de Castelet
de Blanoue (ou Castel de Blevane), en Lan-
guedoc, 23 ans, condamné à Sommières
par le maréchal de Montrevel, le 14 mars
1703, pour avoir été trouvé portant des ar-
mes; n" 27,317; détenu au château d'If;
mort le 2 octobre de la même année.
1254. Laire (Pierre) , également indiqué
comme détenu au château d'If, condamné
parle présidial de Nîmes, le 18 octobre 1691.
1255- Lambastier (Claude), condamné
avant 1705 ; était en 1707 sur la Vieille-
Réale.
1256- Lambert (Antoine), maître d'école
de Saint-Jean du Gard, coud, par le prési-
dial de Nîmes, le 27 mars 1687.
1257- Lambert (Jacques), de Noire-Fon-
taine près Bouillon, en Champagne, con-
damné par le parlem. de Metz, 11 août 1687.
1258- Lambert (Jean), de Lesches, en
Dauphiuc, condamné à Valence, 23 mai
1689. Sur la Hardie à Marseille en 1698 ;
mort le 6 octobre 1701.
1259- Lamberton (Pierre), de Roulhé ou
S*-Roulhé, Haut-Poitou, condamné â Poi-
tiers en 1692 ; mort hydropique â l'hôpital,
le 26 janv. 1695.
1260- Lambrois (Jean-Vincent), de Suze
en Dauphiné, condamné par l'Intendant M.
de Bouchât, pour assemblée religieuse, le
22 juillet 1689.
Lami ou Lamie, voyez Amie.
1261- Lamiere (Pierre), condamné en
1695.
1262- Lamothe (Julien- Alain de), de Bre-
tagne ; 1688.
1263. Lampion (Jean), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi,
Lanan ou Lanaute, voyez Guitard.
1264. Lanquet, condamné par M. de
Basville â Montpellier, le 24 sept. 1698.
Lansonnière, voyez Buteau.
1265- Lan (Gabriel), sur la Magnifique à
Marseille, mort le 2 juill. 1702.
1266- Lant (Jean), signalé en 1693 comme
avant triomphé dé ses défaillances dans la
foi.
1267- Lantayres ou Lanteires (Jean), de
S*-Bauzely ou de S*-Genies, en Languedoc,
camisard, condamné par le maréchal de
Montrevel à Montpellier, le 10 janvier 1704;
n° 28,239 ; sur la Réale. Libéré le 24 juillet
1716.
1268- Lanteyrez ou Lenteyrez (Jacques),
tailleur, du Pont de Montvert, diocèse de
Mende, condamné par l'Intendant de Mont-
pellier, en mai 1690; mis à la chaîne le 2
juin.
1269- Lantheaume (Jean), de Lauzeran,
36 ans, condamné à 5 ans, en 1747 pour
assemblée pieuse ; sur le Dépôt ; u° 2329.
Libéré en 1752.
1270. Lapelle (Jean), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi. Est peut-être le même que Jean
Capelle.
1271. La Pise (Antoine), de Mialet, en
Cévennes, condamné par le présidial de Nî-
mes, 7 mai 1686.
1272. La Piste (François), signalé en
1693 comme ayant triomphé de ses défail-
lances dans la foi.
1273. La Place (David), de Die, condamné
293
FORÇATS ET GALÉRIENS.
294
par le parlem. de Grenoble, pour sortie du
royaume, 26 sept. 1687.
1274- Laporte (Antoine), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1275- Laporte (Jean), d'Anduze, con-
damné per M. le duc de Roquelaure à Mont-
pellier, le 13 février 1717.
Laporte (de), voyez Mauriés.
Laprade (de), voyez Robert.
Larachette, voyez Mercier.
i276- Larbie (Pierre de), de Tœule en
Vivarais, condamné à Montpellier, en oct.
1706, pour assemblée pieuse. Sur la Vieille-
réale; n" 30,901 ; mort le 18 janvier 1710.
1277- Lardent ou Lardan (Jean), de
Dieppe, condamné par le Conseil d'Artois,
12 mars 1687 pour sortie du royaume. Sur
la Guerrière h S*-Malo en 1698; libéré le 4
mars 1714. N» 9254.
1278- Larique (Pierre), de Lamberg, en
Flandres, condamné par le lieutenant de
Hainault, le 20 mars 1686.
1279- Lariverole ?
La Rue, pseudonyme de Pierre Carrière.
1280. La Salle ?
Lascour, voyez Delascour.
1281. La Serre (Pierre), de Bergerac,
condamné par le lieutenant de Bretagne, le
20 décembre 1686 ; mort à la peine.
1282- Latard (Jean), de Chalençon, con-
damné par le parlem. de Grenoble à 10 ans,
le 16 fév. 1735, pour avoir servi de guide au
proposant Matthieu Allard, n" 17. Il abjura
durant sa détention, mais ne fut pas élargi.
128.3. Lataune (Jean), condamné pour
avoir assisté à, une assemblée aux environs
de Montauban, 1689.
1284- Latelle (André), d'Embrun, con-
damné à Antibes en 1704, écroué en 1705
sur la Fière; n» 29,258 ; mort h l'hôpital le
4 juin 1708.
1285. La Tour-Naoeat ou Nogant-de la
Tour, galérien anv V Éclatante en 1691, si-
gnalé en 1693 pour sa persévérance dans la
foi.
1286- Laubert (Antoine), régent h Saint-
Jean- de- Gardonnenque, condamné par le
présidial de Nîmes, le 6 mars 1687.
Laubonnière, voyez Kerveno.
1287. Laune (François), de Nîmes ou
des environs, condamné par M. le duc de
Roquelaure à Montpellier, 27 février 1720.
1288- Lauré (Fi-ançois), de Boston, en
Angleterre, condamné en 1707 ; à la peine
en 1709; n» 31,768.
1289. Laure (Pierre), signalé en 1693
pour sa persévérance dans la foi.
1290- Laurens (Claude), de Sagues, pré-
dicant du Vivarais. Après six mois de cruau-
tés subies dans les prisons de Beauregard
en 1696, il fut condamné aux galères. Sur
la Vieille-réale k Marseille en 1698. Mort
à la peine.
Laurens (Jean), voy. Delaurens, n" 717.
1291- Laurent (Jean et Pierre), tous
deux de Luse en la Croix-haute, en Dau-
phiné et condamnés par l'Intendant, M.
de Bouchât, le 12 oct. 1689 ; Jean sur
V Amazone à Brest, n" 11,666, mourut à
l'hôpital le 12 mars 1708.
1293- Lauret (David), d'Anduze ou Gene-
rargues, condamné par le Conseil de guerre
de Strasbourg, 31 mars 1688. Mort le 24
février 1708 à l'hôpital de Dunkerque ; galé-
rien de la Marquise, n» 10,581.
1294- Lauron (Gabriel), de Lussan en
Languedoc, cadissier,32 ans, condamné par
le présidial de Montpellier, le 26 septembre
1698, pour avoir été entendre prêcher h
Orange ; n° 21,821. Sur la Magnanhne. Li-
béré en 1713 et retiré à. Schaffliouse.
129o. Lause ou Lauze (Jean), deux indi-
vidus des mêmes nom et prénom, l'un de
S'-Théodorite près Anduze, condamné par
Basville à Montpellier, le 23 novembre 1701;
n" 26,388 sur la Madame ; mort à la peine
en avril 1703; — l'autre de Montmadier,
condamné par M. le maréchal de Montrevel
le 13 mars 1703.
1297- Lautré ou Lautrac (Joachim), de
Mazère, comté de Foix, condamné à Tou-
louse (eu 1688) pour avoir refusé de
faire baptiser son enfant par le curé. Sur la
Fidèle, n" 10,622 ; puis sur la Vieille-S^-
Louis k Marseille en 1698.
1298- Lavail père, cond. k Montpellier
le 23 octobre 1697. Contumax.
1299- La Venue (Isaac), de Bergerac en
Guienne, condamné pour sortie du l'oyaume
(1701) ; n» 26,216. Sur la Réale.
La Viguasse, voyez Berbigiers.
1300- La Vigne (Joseph), chevrier, con-
damné par le parlem. de Bordeaux, le 17
déc. 1749.
1301- Le Barbier (Jean), de Ponteau de
Mer, en Normandie, condamné par le par-
lement de Rouen, 27 février 1688.
1302. Le Bat ou Levât (Pierre), de S'-
Chaptes en Languedoc, condamné par M. le
maréchal de Montrevel, le 7 juin 1703. Sur
la Favorite; n" 27,668. Libéré en 1712 après
abjuration.
1303. Le B(euf (Silvain), de la Marche,
condamné par le pi'évôt de Melun, le 5 mai
1685.
295
FORÇATS ET GALÉRIENS.
296
i304. Le Bosc de Brejou, ministre, men-
tionné par Elie Benoît (t. III) comme con-
damné en 1685.
Le Bouché, voyez Boucher.
1305- Le Brun (Pierre), de Montpellier,
condamné par la « gouvernance de Lisle le
17 août 1684. » Libéré.
1306- Le Capelain ?
Lechard, voyez Grenier.
i307. Le Comte (Daniel), de S*-Martin de
Prampou, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, le 5 mars 1688. Signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1308- Le Coq (Isaac), de Coulougue, con-
damné par le Conseil souverain d'Artois, le
23 août 1686, mort h la peine.
1309- Ledoux ou Le Roux (Elie-François),
de Guines, gouvernement de Calais, con-
damné à Luxembourg en 1690. Sur la Fa-
vorite à S'-Malo en 1698 ; libéré en 1712
à condition de servir dans les troupes.
1310- Ledrinton (Joseph), de Vinsby en
Angleterre, condamné par le parlera, de
Guienne, le 5 février 1687. Libéré.
1311- Le Fevre (Isaac), avocat, de Châ-
teau-Chinon, en Nivernais, condamné à Di-
jon, pour sortie du royaume, le 22 mars
1686. Après avoir été mis en 1686 à l'hô-
pital, puis sur la Réale, sur la Magnifique
et sur la Grande-Réale, il fut détenu dès
1687 au fort Saint-Jean à Marseille, où il
était encore en 1699 et où il mourut en
1702.
1312- Le Fevre (Jean), de Rouen, con-
damné en 1699, mort à l'hôpital le 22 dé-
cembre 1709, galérien de la Vieille-réale,
n" 28,949.
Le Gagneur, le même que Gaigneux n°
966. — « Dorothée Le Gagneur, de Loudun,
fille d'un confesseur mort aux galères, »
assistée à Londres (5 1. 7 sh. 6 d,) de 1705
à 1710.
Le Gras (Daniel), voyez Gras.
Le Nautonnier(Guillaume), voyez Nauton-
nier (de).
1313- Lengevin (Abraham et Jean de),
tous deux d'OUeron, en Béarn, condamnés
par le parlera, de Pau, 13 juin 1687. Libé-
rés.
1315- Leneuf ou Lenud (Abraham), du
Havre de Grâce, condamné par le parlera,
de Paris, 10 déc. 1689. Sur VAmazone ou
la Marquise à Brest en 1698; délivré la
même année.
1316. Lenoir (Abraham), avant 1705; sur
la Vieille réale.
Lenteyrez, voyez Lanteyrez.
13i7. Léonard (Jean), de Bertrée, eu
Luxembourg, condamné par le parlera, de
Paris, 3 mars 1687. Passé en Amérique.
Léotard, voyez Lieutard.
13i8. Leper (Philippe), de Canterbui-y,
en Angleterre, condamné par le parlera, de
Paris, le 21 oct. 1686. Mort à la peine.
1319. Lepicier (Jean), de Soren, près
Abbeville, fait prisonnier au service de Hol-
lande, condamné à Mons en 1691. Sur la
Fortune ; libéré à Marseille en 1698. Voy.
Javel et ci-dessus t. V. col. 606, lig. 10.
1320, Leport ou Leporc (Alexandre), de
Houvelay, en Hainault, condamné par le
présidial de Maubeuge, 2 déc. 1686.
1321- Lèques ou Lequel (Jean), de Som-
mières, en Languedoc, écroué le 19 janv.
1704, n° 28,201 ; mort à l'hôpital le 9 nov.
suivant.
1322- Lèques (Pierre), du Vigan en Lan-
guedoc, perruquier, 19 ans, condamné en
juin 1698 pour avoir été entendre prêcher h
Orange; n° 21,732; sur la Favorite, puis
sur la Grande-Vieille-réale à Marseille, la
même année. Libéré en 1713 ; pensionnaire
de MM. de Berne, à Berne d'abord, puis h
Morges en 1719 ; avec sa mère et sa sœur.
Le Roux, voyez Ledoux.
1323- Le Roux (Henri), baron de Jarjaye,
du Haut-Languedoc, condamné par le pré-
sidial de Nîmes, le 9 juillet 1687.
1324- Lestauchat ou Lestuches (Castor),
signalé en 1693 pour sa persévérance dans
la foi.
1325- Letier, religionnaire rentré en
France en 1707, en même temps que Tobie
Rocayrol, fut condamné au gibet, peine
que M. de Basville coramua en celle des
galères.
Lestoile, voyez Estoile.
L'Etoile (Louis) ; sur la Fidèle à Marseille
en 1695; probableraent le même que Estoile
n» 847.
1326, L'Etoile (Pierre), signalé en 1693
comrae ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1327. Leuton (Daniel), entre 1703 et 1710.
Levât, voy. Le Bat.
1328- Legris (Louis), chirurgien, de Ge-
nouillac, diocèse d'Uzès, condamné par l'In-
tendant de Montpellier, le 19 raai 1690. Mis
à la chaîne le 2 juiu.
Lezan, voyez Piloty (J.-A.).
Lhostalet, voyez Loustalet (de).
1329. L'HosTiER (Philippe), signalé en
1693 corame ayant trioraphé de ses défail-
lances dans la foi.
1330- LiEPVRE (Guillaurae de), de Balase
297
FORÇATS ET GALÉRIENS.
298
«n Bretagne, condamné par le parlera, de
cette province, le 3 mars 1685 ; mort à la
peine.
1331- LiEUTART ou Léotard (Henri), de
Bousières près Nîmes, condamné à Antibes,
écroué en 1704 sur la Superbe ; n" 29,058.
libéré le 7 mars 1714.
1332- LiEUTAUD (Pierre), du Languedoc
{1688 ou 1689).
1333- LiORAC (Pierre), de Livron, en Dau-
phiné ; condamné en 1706 ; galérien u»
30,785, sur la Grande-Réale à Marseille,
le 6 oct. 1707 ; mort à l'hôpital.
1334. LioTARD (Pierre), de Marignac, évé-
ché de Die, en Dauphiné, condamné par
rintendant de cette province, le 23 mai 1689.
1335- LiRON (Jean), de Valaraugue en
Cévennes, condamné à Montpellier en 1691.
Sur la Forte à S*-Malo en 1698.
1336- LiRON ou Lyron (Henri, fils de Jac-
ques), de Sauve, condamné à Montpellier,
le 31 octobre 1754, pour assemblée reli-
gieuse ; n» 8609.
1337. LiRON (Pierre), fils de Pierre, deVa-
lerauge, dragon de la Compagnie de Cala-
don au régiment de Morsan, cond. à mort
le 14 avril 1692; sa peine fut commuée le
même mois en celle des galères.
1337 bis. LivAs (Pierre), de Clermont, en
Picardie, « succomba à la persécution ; ré-
solut de sortir du royaume pour son salut.»
Arrêté le 29 octob. 1687.
1338- LoDENOT (Moïse), de Baurepar, en
Bourgogne, condamné par le parlement de
Besançon, 8 oct. 1689.
Lolmarié, voyez Nautonnier (de).
Lommet, voyez Berbigiers.
1339. LoMMER (Pierre), galérien de Y Am-
bitieuse en 1691. Signalé en 1693 comme
ayant triomphé de ses défaillances dans la
foi.
1340- Longe (Jean de), dit Montméjan ou
Mommége, d'Alais, camisard, condamné
par le maréchal de Montrevel,le 7 juin 1703,
écroué le 28 du même mois i n" 27,651 ; sur
la France.
1341. LoNGET (Pieri-e), dit la Roche, com-
pagnon tondeur de drap, de La Roche en
Savoie, habitant le Vignan, cond. par le
présidial de Nîmes, le 31 déc. 1685.
1342- LonguerVille (Jean-Pierre), de la
Pérouse en Vivarais, condamné en 1701
comme guide ; n" 26,399 ; sur la Gloire.
Loret, voyez Lauret.
1343. Lorier (Paul), avant 1705 ; sur
VÉmeraude à Dunkerque.
1344. LoRPHELiN (Pierre), de Hamot, pa-
roisse de Mourville près Dieppe, condamné
par le pari, de Tournay, 27 fév. 1689. Sur
la Gloire à Marseille en 1698. Mort à l'hô-
pital le 2 nov. 1704. Galérien de la Vieille-
Réale des Invalides ; n" 11,519. — Un Pierre
rOrfelin ramait sur la Galante en 1707.
Lostalet, voyez Loustalet.
1345- LouBiÉ ou Loubier (Pierre), cor-
donnier, de Boucayran, en Languedoc, con-
damné par M. de Basville à Montpellier,
le 3 avril 1702; n° 26,418; mort «constant
en la foi, » le 20 juillet 1711, à l'hôpital de
Marseille.
1346- Loubier (André et Théodore), de
Valence près Uzès. Condamnés par M. de
Roquelaure h Montpellier, le 30 juin 1717.
1348- Loubier (Pierre) , de Mazamet,
diocèse de Lavaur, 34 ans, condamné par
l'Intendant du Languedoc, le 6 avril 1745,
pour assemblée religieuse. Sur laFortune en
1746. N" 20,395, puis 2,225. Libéré en 1750.
1349. Louche. Un père et son fis de
Grand Gallargues, condamnés le 16 mai
1716. Tous deux contumax.
1350- Loup (Adam), de la Béchugnie en
Languedoc, condamné en 1687. Mort à
l'hôpital, le 24 novembre 1703. N» 11,136.
1351- Loup (David). Deux galériens des
mêmes nom et prénom; l'un de Peritiers,
diocèse de Castres en Languedoc, condamné
h Montpellier en juillet 1693 ; sur Y Ambi-
tieuse à Bordeaux en 1698; mort en dé-
cembre de la même année; — l'autre, de la
Picardière, aussi diocèse de Castres, con-
damné par M. de Broglie, le 18 août 1689.
Sur Y Ambitieuse en 1691.
1353. Loup (Jean), de la Rivière, en Lan-
guedoc, condamné par M. de Broglie, le 14
avril 1687 ; mort à la peine.
1354- Loustalet ou l'Hostalet (Jean de),
d'Arros en Béarn, condamné par le parlera,
de Pau, le 13 juin 1687, pour sortie du
royaume. Sur la Guerrière à S'-Malo en
1698 où il fut mis à la torture en 1700. Li-
béré en 1713. N" 9,487.
1355- LoziNGiNÉ (Louis), d'Ormac, con-
damné par le Conseil de guerre de S*-Omer,
le 14 juin 1687 ; mort à la peine.
1336- Lucas (Pierre), de Clermont, en
Beauvoisin, condamné par le parlera, de
Tournay, le 14 avril 1687 ; n° 9,304. Sur la
Vieille réale h Marseille. Mort le 13 mars
1713. Peut-être y a-t-il deux Pierre Lucas.
1337- Lunadier (Isaac), de Montagnac,
en Languedoc, condamné par le sort en
Dauphiné, le 23 nov. 1689. Sur la Sirène h
S'-Malo en 1698.
1358- LuNAU (Jean), de S'-Sulpice, près
Mornac en Saintonge, condamné à Roche-
299
FORÇATS ET GALÉRIENS.
300
fort pour assemblée pieuse, écroué en juin
1706. N» 30,821 ; sur la Fleur de lis.
13o9. LuYA (Jacob), de Mens, en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Grenoble,
22 déc. 1685. Libéré.
1360. LuYA (David), de Vinsobres, con-
damné à vie par l'Intendant du Dauphiné,
M. de Bouchât, en 1697.
Lyron, voyez Liron.
1361- Mafre (David), de Vabres près
Castres, condamné pour assemblée pieuse
en 1704; n» 28,204 ; sur la Fiéi^e.
1362- Mage ou Mazet (David), de Nadal,
en Quercy, condamné par le parlem. de
Besançon, 16 mai 1686: mort h l'hôpital en
septembre de la même année.
i363. Magnan (Jean et Paul), du Dau-
phiné, condamnés par le pai'lem. de Greno-
ble, 16 fév. 1735.
1365. Magne (Pierre), de Cabrières, en
Provence, condamné parle parlement d'Aix,
le 6 mars 1685.
Magnoac, voyez Grenier.
1366- Mahias (Mathurin), de Table, près
S'-Brieux en Bretagne, condamné par le
parlem. de cette province, le 13 déc. 1686.
1367. Mailhasson (Jean-Antoine), maître
cordonnier, de Castres, condamné h Mont-
pellier, en avril 1693.
1368. Mailhé ou Maillet (Jean et Pierre),
deux frères, d'Arbaux, diocèse d'Alais, le
premier cendamné à Montpellier, le 20
mars 1692, mort à la peine en 1696, galé-
rien de la Sirène ; — l'autre, Pieri'e, drapier,
30 ans, condamné pour assemblée religieuse
par le présidial de Nîmes, eu 1691 ; sur
VHéroïne; n» 14,273; libéré en 1713 et
retiré à Berne.
1370. Maille (Pierre de), d'Airièbe en
Béarn, condamné par le parlem. de Pau, le
27 juin 1687. En 1706 il réussit à sauver le
port de Marseille d'un incendie, allumé par
un esclave noir, soi-disant fils du roi du
Congo. En reconnaissance de ce fait, la
Cour lui offrit la liberté, à condition qu'il
allât pendant quelques mois se faire in-
struire dans le couvent des pères de l'ora-
toire de Marseille. Il répondit qu'il ne vou-
lait pas de cette instruction-là, refusa l'offre
et mourut à la peine.
1371. Maillefaud (Pierre), laboureur,
de Laval d'Aix, diocèse de Die, en Dauphiné,
condamné par le parlem. de Grenoble, 3
juillet 1750. N» 5,623. Libéré en 1755.
1372. Maillet ou Malet (Jean Vincent),
de Suze, en Dauphiné, vigneron, 26 ans,
condamné h Valence par l'Intendant, M. de
Bouchât, le 22 juillet 1689; sur la Gloire
en 1698. Libéré en 1713 et retiré au cantoa
d'Appenzell.
1373- Mailley (Jacob et Jean son fils),
de Chèvre près Bar-sur-Seine, condamnés
parle conseil souverain d'Alsace, le 28 juin
1688. Jean est signalé en 1693 comme ayant
triomphé de ses défaillances dans la foi.
1375. Major ou Mayor (Charles), de Soul-
lens en Suisse, condamné en 1686. Sur l'/Z-
histre à. S'-Malo en 1698.
1376. Malarte , Malartie , Malatre ou
Mallard (Matthieu), de Saint-Bauzille en
Languedoc, condamné par M. de Broglie,
le 20 janvier 1690. Sur la Victoire ou Y Heu-
reuse à S'-Malo en 1698.
1377- Malaval (Louis), cuisinier à Le-
zan, cond. par le présidial de Nîmes, le 14
juin 1686.
1378. Malblanc ou Masblanc (Jean-Fran-
çois), de Genève, condamné à Nîmes le 24
juillet 1687 pour avoir été guide de reli-
gionnaires fugitifs; n" 8,069. Sur la Vieille-
S^-Louis h Marseille en 1698. Libéré en
1713.
1379- Maldanet (Jacques), de London-
derry en Irlande, écroué en sept. 1705 ;
N« 28,837.
1380- Malefosse (Jean), des Tavernes
près Ribaute, camisard, condamné par le
maréchal de Montrevel, à Montpellier, le 10
janvier 1704. Mort à la peine, le 5 mai 1705.
1381. Malet (Jean), dit Busquet, de S'-
Lager de Peyre, diocèse de Mende, cond.
par le duc de Roquelaure, à Montpellier, le
1" juin 1706 pour assemblée pieuse. N»
30,792 ; sur la Valeur. Libéré le 15 no-
vembre 1717.
Malet, voyez Mazet.
1382. Malinas (Elie), de Basquassargues,
diocèse de Nîmes, condamné comme cami-
sard en 1705 ; n" 28,819, sur la Guerrière.
Libéré le 24 juillet 1716.
Mallard, voyez Malarte.
1383- Mallet (Pierre), de S'-Léger en
Gévaudan, condamné par le présidial de
Lyon, 14 janv. 1689. Mort à la peine.
1384- Mânes (Denis), de la Rochelle, con-
damné par le parlem. de Bretagne, 21 juin
1686; a été libéré.
1385- Manuel (Jean), cardeur à Matay-
Combasson, paroisse de Gabriac, en Langue-
doc, 22 ans, condamné par M. de Montrevel
à Nîmes , 17 mars 1703 ; écroué le même
mois; n" 27,304. Libéré le 24 juillet 1716.
1386. Manuel (Louis), de Prunez en Cé-
vennes, perruquier, 28 ans, condamné h
Montpellier, le 11 février 1690. Sur la
Grande-réale h Marseille en 1698. N» 11,689.
301
FORÇATS ET GALÉRIENS.
302
Libéré en 1713, adopté par le bailliage de
Vevey, en Suisse: mort en 1735.
1387- Manuel (PieiTe),d'Estableau en Dau-
phiné, mis à la chaîne k Valence sans condam-
nation. Sur la Grande k Marseille en 1698.
1388- Marc (Jean), laboureur à Ronque-
roUes, 40 aus, arrêté près de Sarlat pour
sortie du royaume avec son fils, Jacques, de
11 k 12 ans, qu'on enferme dans un cou-
vent des Dames de la foi; 1687.
1389- Marc (Denis de) , de Savigny, en
Toui-aine, condamné par la maréchaussée
de Tours, 13 juillet 1686.
1390- Marc (Matthieu), en campagne sur
une galère en 1704.
1391- Marcel (Jean), de Montelar, en
Dauphiné, condamné par le sénéchal de
Crest, 9 novembre 1687; mort à la peine.
1392- Marcel (Zacharie), de Croupies,
près Bourdeaux, en Dauphiné, condamné par
le présidial de Valence, 5 nov. 1687. Mort
k la peine.
1393- Marcelin (Jean) , d'Arbié de la
Charrie, en Dauphiné, condamné à Metz en
1686. Sur la Sirène à S^-Malo en 1698. Li-
béré en 1713.
1395- Marcellin (Jean), de la vallée de
Queyras, marchand, 21 ans, condamné par
l'Intendant M. de Bouchât, 12 octobre 1689,
comme ayant partie de l'expédition des
Vaudois; n° 11,658; sur la Madame: li-
béré en 1713 et retiré à Zurich.
1395- Marchais (Abraham), de Celleson
de Viti'é près Poitiers , condamné par le
présidial de Saint-Maixant en 1688. Mort h
la peine devant Toulon, au retour de la
campagne d'Espagne, le 14 juillet 1694.
1396- Marche (i,ouis), 38 ans, condamné
pour sortie du royaume, 1687.
1397- Marche (Henri), anglais, écroué
en 1708; n» 32,593.
1397 bis. Marcodou, de Valdioume, en
Dauphiné ; 34 ans. Arrêté à S*-Clément le
7 sept. 1689 ; condamné par le Parlement
de Grenoble en déceml). Mené aux galères
en janvier 1690. Sur la Gloire.
1398. Madré (Moïse de), prédicant, de
Mazère près Melle, en Poitou, avait été con-
damné k la peine capitale en 1713, par
l'Intendant de Poitiers. Délivré en 1717,
mort pensionnaii'e de MM. de Zurich.
1399- Margarot (Antoine), de Marsil-
largues près Nîmes, condamné par M. le
duc de Roquelaure, à Montpellier, le 27 fé-
vrier 1720. Gracié en 1724.
1400- Mariette (Claude), d'Orléans,
marchand, condamné par le parlem. de
Tournay, en août 1686. Passé en Amérique.
1401- Mariette (Elie), fouloneur ou fou-
lon d'Albarèdes, faubourg de Ville Nouvelle,
Montauban, condamné en cette ville, le 15
avril 1752.
1402- Marin (Jean), de Foursinet, dio-
cèse de Die en Dauphiné, condamné à Gre-
noble en nov. 1689. Sur la Madame à Mar-
seille en 1698.
1403- Marin, de Réalmont, perruquier,
condamné par M. de Saint-Priest k Mont-
pellier, le 26 octobre 1754, contumax.
1404. Marionneau (Jacques) , de Saint-
Jean-sur-Gou, diocèse de Luçon, en Poitou,
condamné par le prévost de Fontenay-le-
comte, le 17 mai 1687.
1405- Marlié (Jacques, Jean et Pierre),
de Sauliers, en Vivarais (1701), pour assem-
blée pieuse ; tous trois libérés le 15 nov.
1717. N" 26128, 29 et 30. Sur la Fière et
la Grande-réale.
Marlié ou Mallié ou Maillet etc. (Pierre),
de L'Arbroux en Cévennes: le même que
Mailhé n" 1368.
1408- Marles (Louis), condamné avant
1705.
1409- Marolles (Louis de), conseiller du
roi et receveur des consignations à Sainte-
Menehould en Champagne, condamné par
le parlement de Pai'is, le 14 mai 1686, mis
k la chaîne le 20 juillet de la même année, k
l'âge de 57 ans; mort le 17 juin 1692, dans
un cachot du Fort Saint-Nicolas k Marseille
où il était détenu depuis le mois de février
1687.
1410- Marrhe (Guillaume), de Londres,
condamné k Brisac en 1697 : sur la Grande
Vieille-Réale k Marseille en 1698 ; libéré la
même année.
1411. Mars (Matthieu de), de Vernouxen
Vivarais; pour soi'tie du royaume (1701), n»
25,712. Sur la Fidèle. Libéré le 7 mars 1714.
1412- Marteilhe (Jean), de Bergerac en
Guienne, condamné en 1701 pour sortie du
royaume. Sur Y Heureuse, puis sur la Palme
k Dunkerque, avec le n" 125, et sur la
Grande-Réale k Marseille. Libéré en 1713,
et pensionné (300 fl.) par les Etats généraux
de Hollande.
1413- Martel (Antoine), de Boran, dio-
cèse d'Uzès, condamné comme camisard
parM.leduc deBerwickk Montpellier, le 15
mai 1705; n" 29,592; sur la Grande-Réale,
libéré le 24 juillet 1716.
1414- Martel (Henri) , laboureur , de
Fons-sur-Lussan, diocèse d'Uzès, 33 ans,
condamné k Montpellier pour assemblée
pieuse, le 17 janvier 1750. N" 1132; libéré
en février 1766.
303
FORÇATS ET GALÉRIENS.
304
1415- Martel (Jacques), de Bergerac, en
Périgord, condamné à Bordeaux en 1692,
pour sortie du royaume. Sur la Perle à S*-
Malo en 1698; n" 16,231. Libéré en 1713.
14i6. Martin (Antoine), condamné par
le présidial de Montpellier, 2Q sept. 1698.
1417- Martin (Bénédict), de Richberg,
canton de Berne, 1709; n" 34,434; sur la
Gloire.
1418. Martin (François), dit Farelle, du
Mas de Vignole, paroisse de Manoblet en
Cévennes, condamné par le présidial de
Nîmes, 16 août 1688.
1419. Martin (Isaac), 1717.
1420- Martin (Jacques, Jean et Pierre),
tous trois fils de David et de Marg*« Yignal,
laboureurs de Ranchon, paroisse de S*
Michel, paroisse de Chabriallanoux ; cond.
par le présidial de Montpellier, le 2 nov.
1701.
1423. Martin (Jacques). Cinq galériens
sous ces mêmes nom et prénom : l'un
meunier, au moulin de Rochegude de S'-
Jean-de-Maruèjols d'Uzès, condamné par le
présidial de Nîmes, le 15 juin 1686, libéré;
— le second, du Dauphiné (1689); — le
troisième, marchand de Reauville, comté
de Grignan , condamné par M. de Grignan,
le 11 mai"s 1689, libéré; — le quatrième,
de Geaigas, condamné par le parlement de
Provence, le 27 avril 1689; — le cinquième,
de Ribautte, évéché d'Alais, âgé de 31 ans,
condamné par M. de Bernage, Intendant
du Languedoc, le 8 mars 1728 pour avoir
importé de Genève cent volumes de livres
religieux. Sur la Brave en 1746. N» 6,970.
1428- Martin (Jean). Deux sous ces
mêmes nom et prénom. L'un de la Soude
en Cévennes, condamné k Montpellier, en
mars 1692, pour avoir donné des vivres à
des fugitifs pour religion ; sur la Magna-
nime à S'-Malo en 1698, N» 14,283, libéré
en 1713 et interné à Zurich; — l'autre de
S*-Etienne- de- Valfrancisque, moi't à la
peine, le 4 octobre 1695.
1430- Martin (Pierre). Quatre sous ces
mêmes nom et prénom : l'un de Marignac,
diocèse de Die en Dauphiné, condamné par
l'Intendant de cette province, le 23 mai
1689 ; mort à la peine, le 8 mai 1700; — le
second, écroué aux galères de Marseille, le 6
mai 1700, mort le surlendemain ; — le troi-
sième (1713); — le quatrième, du Languedoc
(cond. en 1688 ou 1689).
1434. Martin (Thomas), cond. k Mont-
pellier, le 13 nov. 1701.
1435- Martineau (Jean), 20 ans, arrêté
près de Sarlat, essayant de sortir du royau-
me, et condamné par M. de Bezons, 1687.
1336. Martinel ou Martinet (François),
de Roussan en Dauphiné, pour avoir été
moissonner à Orange, en 1703. N" 26,997;
sur la Vieille-réale. Libéré le 7 mars 1714.
Pensionnaire de MM. de Berne h Morgesen
1719.
1437. Martinenques (Pierre), de Nîmes
ou de S'-Jean de Sery, diocèse d'Uzès, con-
damné à Montpellier, en février 1698, pour
avoir été à Orange entendre prêcher. N»
21,484. Sur la Souveraine, puis sur la
Grande-réale h Marseille la même année.
Libéré le 7 mars 1714 ; pensionnaire de
MM. de Berne h Morges en 1719.
1438- Maruége ou Marvejols(Jean), tisse-
rand de cadis: de Lezanen Languedoc; con-
damné à Nîmes, le 14 juin 1686. Sur la
Fortune à Marseille en 1698.
1439. Masbernard (François), de La Me-
louse, cond. parM. le maréchal de Montrevel
à Montpellier, le 10 janvier 1704. Cami-
sard.
1440- Massif (Antoine), de Caveirac,
condamné par M. le duc de Berwickà Mont-
pellier, le 15 mai 1705.
1441. Massif (Jean), de Cannes, en Lan-
guedoc, condamné parM. de Basville à Alais,
le 28 juin 1703; sur la Vieille- Réale ; mort
le 14 octobre de la même année.
1442. Massif (Zacharie), condamné avant
1705; sur la Marquise à Dunkerque.
1443. Masson (Jean), condamné en 1695.
1444. Mathieu (Jean), de Saint-Ambroix,
condamné par M. le maréchal de Montre-
vel, le 7 juin 1703.
1445- Mathieu (Paul), faiseur de bas, de
Nîmes, 71 ans, condamné par l'Intendant
du Languedoc, 16 mars 1751 ; n° 5,463.
1446- Matthieu (Pierre). Quatre galé-
riens de ces mêmes nom et prénom ; — le
premier, de Vigny près Metz, condamné par
le parlement de cette ville, le 28 mai 1686,
libéré ; — le second, de Montbazillac en
Périgord, condamné par le présidial de
Guienne, le 30 mai 1686; mort à la peine;
— le troisième, condamné par le présidial
de Montpellier, le 26 septembre 1698; —
le quatrième, de S*-Pons-de-Laquen en Lan-
guedoc ; mort le 19 mai 1701 , galérien de
r Héroïne.
1450. Mathurin (Daniel), condamné à
Montpellier, le 23 octobre 1697. Contumax.
1451 • Maubernard ou Malbernard (Jean),
berger de Vauvert, cond. par le présidial
de Montpellier, le 31 mai 1702, écroué le
mois suivant, mort le 30 mars 1706.
Maunier, voyez Monnier.
305
FORÇATS ET GALÉRIENS.
306
1452- Maurel (Jean) , d'Aubais , près
Sommières, cond. pour assemblée pieuse;
écroué en septembre 1709; n" 33,974: sur
Iti'Magnanime ; libéré le 15 novembre 1717.
1453- Mauriés fils ou Maurier dit de
Laporte, bourgeois de Réalmont, condamné
par M. de Saint-Priest à Montpellier, le 26
octobre 1754, contumax ; saisi plus tard et
libéré en 1763.
1454- Maurin (David), 1713. 11 était sur
hi Fidèle en 17 U.
i455. Maurin (André), de Valence près
Uzès, condamné par M. de Roquelaure à
Montpellier, le 30 juin 1717; mort à la
peine.
1456- Maurin ou Morin (Elie), connu
sous le nom de Barré, de Chastelleraud, en
Poitou, condamné pour sortie du royaume
par le parlement de Grenoble, le 24 mai
1686; signalé en 1693 pour sa persévérance
dans la foi. Torturé sur la Favorite en 1700
à Marseille; n" 7,884; puis mis au château
d'If. Libéré en 1713.
1457. Maurin ou Morin (Jean), de Coui'-
monterral, dioc. de Montpellier, laboureur,
48 ans, condamné par l'Intendant de cette
ville, le 13 mars 1690. Sur la Vieille-Réale
h Marseille en 1698. N» 12,086. Libéré en
1713 et envoyé à Schaffhouse. Peut-être y
<i-t-il un autre Jean Morin, du même lieu
condamné en 1691. — Voy. Morin.
i458. Mauru (Pierre), de Loisy, en Brie,
<ondamné par le parlement de Besançon,
le 15 mai 1686. Mort h la peine à Marseille,
le 12 avril 1696, avec la réputation d'un
« des plus zélés défenseurs de la Vérité et
fut enterré avec les Turcs. »
1459- Maury (PieiTe), de Castelnavarrens,
•en Agénois , condamné par le présidial
d'Agen, le 3 déc. 1687. Sur la Couronne h
Marseille.
Maussie (Jean), de Fau, condamné pour
s'être chargé de garder les aumônes ; le
même que Moussier n" 1556.
1460- Maximilien (Joseph), gentilhomme
de Touraine, condamné par le parlem. de
Metz, le 16 septembre 1687. Passé en Amé-
rique.
1461 • Maynadier (Jacques), de Dovirar-
ges, vigueriede Sommières, écroué en 1709.
N» 33,973.
1462- Maystre (Pierre), d'Aumelas ou
d'Aulas près du Vigan dans les Cévennes,
condamné h Montpellier en mars 1689; sur
ÏEclatante ou la Triomphante en 1698, à
Brest; moi't en 1699.
1463. Mazauric (François), de Maschta-
noul (?) paroisse de Cassagnas, condamné
par M. de Basville à Montpellier, 12 janvier
1705.
1464. Mazel ou Mazil (David), du Mas
de la Tourrette, paroisse de Gros, en Langue-
doc, condamné par le présidial de Nîmes,
16 août 1688; mort à la peine.
1463. Mazel (Etienne), tailleur, à So-
dorgues, cond. par le présidial de Nîmes, le
3 avril 1686. Contumax.
1466- Mazelier (Antoine), de Nîmes ou
des envii'ons, condamné par M. le duc de
Roquelaure à Montpellier, 27 février 1720.
1467- Mazet ou Malet (Pien-e), de Cham-
bres ou S'-Grave, en Vivarais, condamné
par M. de Broglie, le 20 sept. 1689; ou par
M. Dumoula la même année, pour assemblée
religieuse; sur la Favorite; n" 11,655; sur
la Gloire en 1698.
Mazet, voyez Mage.
Mège, vcyez Metge. *
1468- Mégond (Antoine), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi, est peut-être le même qu'An-
toine Méjanel. Voyez plus loin.
1469- Meilhard (Claude), de Combalau-
tar de Donac en Vivarais, écroué en juillet
1706. N» 30,864 ; mort à l'hôpital le 12 oc-
tobi-e de la même année.
1470- Meinier (Vincent) , de Brouzet ,
camisard, condamné par M. le maréchal de
Montrevel à Montpellier, le 10 janv. 1704.
1471- MÉJANEL (Antoine), de Valleraugues,
en Cévennes, condamné le 18 fév. 1690, n"
81,866. Sur la Vieille-S^-Louis à Marseille
en 1698 : mort h l'hôpital le 24 juillet
1704.
1472- MÉJEAN (Pierre), de La Roche, dio-
cèse de Mende, condamné h Montpellier, le
l"' mai 1695; mort à la peine en campagne
sur la Fidèle le 15 sept. 1696.
1473- Melgues (Gabriel), de Pignan, du
Languedoc, condamné par M. de Broglie le
13 mars 1690.
1474- Melier (Antoine), de Roquecourbe,
diocèse de Castres, condamné à Montpellier,
le 16 décembre 1709.
1475- Mellon (Charles), cardeur à Ai-
gues-vives près Nîmes, 53 ans, condamné à
Montpellier, le 4 avril 1686, pour assemblée
pieuse. Sur la Hardie en 1695. Sur la
Grande- Vieille-Réale, n" 7632, en 1698:
puis sur la Guerrière ; puis mis au château
d'If. Libéré en 1713 ; pensionnaire de MM.
de Berne à Morges en 1719.
1476- Menadier (François), galérien, li-
béré ; pensionné en 1736 par les Etats de
Hollande. — Voy. Meynadier.
1477- Ménard, chiffonnier, d'Uzès, cond.
307
FORÇATS ET GALÉRIENS.
308
par le presidial de Montpellier, le 13 juin
1693. Contumax.
1478- Menen (Jean), de Florac, en Gévau-
dan, condamné par M. de Broglie, le 6 oct.
1689 : mort à, la peine.
1479- Menut ou Menier (Jean), dit Ro-
chette ou La Rochette, 40 ans, ménager du
Mazel-de-Sainte-Agrève, diocèse de Viviers,
en Vivarais: condamné par M. Le Nain, In-
tendant de Montpellier, le 1" février 1746,
pour avoir hébergé le prédicant Majal. Sur
la Patronne (n» 2552).
1480- Mercier (Antoine), de Chambou
en Pragelas (Dauphiné), tanneur, 22 ans,
condamné comme vaudois par l'Intendant
de Bouchât, le 12 octobre 1689. Sur la
Grande à Marseille en 1698 ; n" 11,657. Li-
béré en 1713 et retiré au canton d'Appen-
zell.
1481- Mercier (Jean), deux galériens des
mêmes nom et prénom : l'un dit Conti,
maréchal, du Mas d'Azil, comté de Foix,
diocèse de Rieux : — l'autre, faiseur de pei-
gnes, de Gabri ; tous deux condamnés à
Montpellier par le comte de Broglie, le 23
octobre 1697. Le premier %nY\a. Magnanime
à S'-Malo en 1698.
1483- Mercier (Pierre-Paul), du Mas
d'Azil, 25 ans, condamné à vie par l'Inten-
dant du Roiissillon, le 24 mars 1749, pour
assemblée religieuse : sur le Dépôt : n° 4141 :
libéré en 1755.
1484- Merle (Jean), de Vinsobre, en Dau-
phiné, 24 ans; arrêté au Poisselard, le 4
nov. 1692 ; resta 7 mois en prison h Gre-
noble ; condamné par l'Intendant : ai'rivé en
galère le 14 mai 1693. Sur la Renommée.
1485- Merle dit Rousson (Louis), de
Fortunat, en Vivarais ; n° 25,656. Sur l'Hé-
roïne; mort h l'hôpital le 12 février 1708.
i486- Merle (Pierre), condamné par le
presidial de Montpellier, 26 septembre
1698.
1487- Merlet ou Merlin (Jacques), de
Masmagnan prés Grad, en Vivarais, cond.
comme camisard en 1705. N" 28,829 ; sur
la Favorite. Libéré le 24 juillet 1716.
1488- Mesebergue (Jean), avant 1705 :
sur la Vieille-réale à, Marseille.
1489. Mesnil (Jean), de Blois, condamné
par le parlem. de Paris, 5 juin 1685. Libéré
dans la suite.
1490- Mestre (Jean), tailleur d'habits à
Montrevel, 21 ans; arrêté près de Sarlat et
condamné pour sortie du royaume, 1687.
1491- Mestre (Théodore), condamné par
le presidial de Montpellier, 26 septemb.
1698.
1492- Metge, Mège ou Metger (André),
valet chez le s''Pei"ier, de Ribautes, diocèse
d'Alais, camisard, condamné par le maré-
chal de Montrevel à Montpellier, le 10 jan-
vier 1704; n» 28,241 ; sur la Guerrière ; li-
béré le 24 juillet 1716.
1493- Metge (Etienne), de la Boscadelle
en Cévennes condamné pour sortie du royau-
me (1701), n» 26,116 ; sur la Princesse. Li-
béré le 7 mars 1714.
1494- Meunier, Meusnier ou Musnier
(Etienne), de Bonnière, en Dauphiné, con-
damné par ordre du roi, à Valence en 1688
ou 1689. Sur la Conquérante k S'-Malo en
1698 ; mort à la peine la même année « des
rigueurs de la dernière campagne. »
1495- Meunier (Pierre), avant 1705.
1496. Meussac (Jean), de Castelnavarrens,.
condamné par le presidial d'Agen, 3 décem-
bre 1687.
1497- Meynadier (Jean-Jacques), de Ne-
grin, en Languedoc, condamné à Mazamet
par M. de Broglie, le 14 avril 1689. Sur la
Gloire h. Marseille en 1698.
1498- Meynadier (Pierre), Deux galériens
des mêmes nom et prénom : l'un de Mas-
bonnet, paroisse de Pompidou, aux Céven-
nes, cardeur, 24 ans, condamné à Mont-
pellier par M. de Broglie, le II février 1690
pour assemblée pieuse ; n" II868; sur
Y Ambitieuse ou Emeraude à Bordeaux eu
1698; libéré en 1713; — l'autre, des Rous-
ses , condamné par les officiers du bailliage
de Gévaudan, le 2 août 1703; contumax.
15(X)- MiAiLLE (Etienne), de Ferrières, en
Languedoc, condamné par M. de Broglie, le
14 avril 1689. Mort à la peine.
1501- MiCAULT (Jean), de la Flèche, en
Anjou, condamné par la maréchaussée de
Château du Loir, le 5 avril 1686.
1502- Michel (Etienne), avant 1705 ; sur
la Vieille-réale à Marseille.
1503- Michel (Jean), cardeur à Valarau-
gue dans les Cévennes, condamné à Mont-
pellier, le 16 juin 1692. Mort galérien de la
Sirène à S'-Malo, en 1699.
1504- Michel (Philippe), d'Orpierre eu
Dauphiné, condamné par l'Intendant, M. de
Bouchât, le 12 octobre \Qè9 .^\iy Y Illustre à
Marseille en 1695.
1505- Michel (Pierre), condamné par M.
de Basville en 1689. Sa peine fut commuée
en exil k Madagascar.
1506- MiELGUES (Jean),de Soudorgues, eu
Languedoc, condamné en 1704 ; mort k
l'hôpital, le 28 septembre 1706. N" 28,812.
1507. MiGAULT (Jean), de S'-Martin de
Mesle près Poitiers, condamné par l'Inten-
I
309
FORÇATS ET GALÉRIENS.
310
dant, M. de Foucault, le 5 mars 1688 ; si-
gnalé en 1693 comme ayant triomphé de ses
défaillances dans la foi.
1508- MiGAUT (Jacques), mis aux galères
en 1695; y était encore en 1705.
Io09- Millet (Antoine), d'Aru, en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Grenoble,
12 fév. 1686.
1510. Millet (Jean), 1717.
1511. MiLLON ou Millou (Claude), des
Echelles, en Savoie, condamné par le par-
lem. de Grenoble, 14 mars 1687, pour avoir
fait les fonctions de « conducteur. »
1512. MiNGAu (Pierre), mort aux galères
le 15 septembre 1696.
1513- MiNGAUD (Etienne), boucher, con-
damné par le parlem. de Bordeaux, 16 déc.
1749, pour s'être marié par devant un mi-
nistre.
1514. MiRAMONT (Bertrand), de Mazères,
en Foix, condamné par le pi-ésidial de... en
août 1688.
1515- Miroir (Jean), de S^-Hubert, aux
Ardennes, condamné par le parlem. de
Metz, 3 sept. 1687. Mort k la peine.
1516. MisAULE (Pierre), sur la Princesse
à Marseille.
1517- MoiNiER père (Jean), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
1518. Moitié (Jean), de Dieppe, condamné
par ordre du roi, le 24 mai 1689. Mort à la
peine.
1519- MoLiNEs, dit Bruc, fils aîné : rentier
de la dame d'André de Prat, Souteiran, de
Finiels(?).
1520- MoLiNiER (Jean), marchand facturier
c'est-à-dire fabricant, de Hautpoul, diocèse
de Lavaur, 21 ans, condamné k vie par
l'Intendant du Languedoc, le 6 avril 1745,
pour assemblée religieuse : sur la Fortune
en 1746. N» 20,400 (et 2,229).
1521. Molle ou Moles (Jean), de S*-Boni,
en Velay, laboureur, 36 ans, condamné par
M. de Broglie, le 18 août 1689, pour assem-
blée pieuse. N" 11,380. Sur l'^ma^one. Li-
béré en 1713 et retiré k St-Gall.
1522- MoMMAS (Jean), laboureur k S'-Ca-
praise sur Garonne, 57 ans, arrêté près
Sai'lat, voulant sortir du royaume, condamné
k vie, 1687.
Momméjean, voyez Montméjan.
1523. MoNESTET (Jean), d'Angrogne, val-
lée de Luzerne, condamné par l'Intendant
M. de Bouchât, le 12 octobre 1689. Mort à
la peine.
1524. MoNFAGEON (André), boucher au
"Vigan en Languedoc, condamné par le pré-
sidial de Nîmes, le 25 mai 1688.
1525- MoNFORT (Pierre-Louis), ci-devant
curé de la paroisse d'Anuezay, en Saintonge ;
condamné par l'Intendant de la Rochelle, le
19 novembre 1746, pour célébration de ma-
riage et délivrance de certificat de mariage
de religionnaires.
Monner, voyez Robert.
Monnor, voyez Oddes.
1526. Monnet (Nicolas), de Triaux de
Néron, en Dauphiné, condamné par le par-
lem. de Grenoble, 19 juillet 1687. Mort à la
peine.
1527. MoNNiER, Mongnier ou Maunier,
appelé de Lacroix ou de S'"-Ci'oix (Jean), de
Valfranchisque aux Cévennes, condamné à
Montpellier en 1695 pour assemblée reli-
gieuse : détenu dès juin 1698 dans les ca-
chots du Château d'If où il mourut le 4
mars 1709. N» 18,678.
1528- Montagut dit Bouet (Etienne), ap-
prenti fabricant du faubourg Ville nouvelle
k Montauban, condamné, le 15 avril 1752,
par l'Intendant de cette ville.
1529- Montaniel (le sieur de), cond. k
Montpellier, le 23 oct. 1697. Contumax.
1530. MoNTASiER (François), mort le 1.5
mars 1702.
1531. MoNTASiER (Pierre), de Breville, en
Poitou, condamné en 1701 ; n" 51 ; sur la
Triomphante h Dunkerque ; mort k la peiue
le 19 mars 1709.
Montauriol, voyez Robert.
Montbeton, voyez Caumont.
1532. MoNTEssoN (Jean), galérien réfugié
k Berg-op-Zcom, avec sa femme Perrine
Duhoussais et leur enfant, demande aux
Etats de Hollande un emploi de cornette,
23 février 1703.
1533. MoNTEiL (Arnaud), de Nègrepelisse,
en Quercy, condamné par l'Intendant de
Montauban, le 3 décembre 1689.
1534. MoNTFARRAT, garçou marchand
chez le sieur Vidales, près la place, k Cas-
tres, condamné par M. de S'-Priest k Mont-
pellier, le 11 octobre 1754. Contumax.
Montméjan ou Mommege, voyez Longe.
1535- MoRAN (David), de Soustelle, cami-
sard, condamné par le maréchal de Mont-
revel k Montpellier, le 10 janvier 1704. Mort
k la peiue le 10 mars 1705.
1536- MoREAU (André), de Mougon près
Poitiei's, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, le 5 mars 1688. Mort k la
peine.
1537. MoREL (Jacques), de Vitry-le-Fran-
çois, tailleur de pierres, 34 ans, condamné
par le parlement de Metz, le 17 septembre
1686 pour sortie du royaume ; sur la Valeur,
311
FORÇATS ET GALÉRIENS.
312
puis sur la Sirène à S'-Malo en 1698, n"
8552. Libéré en 1713 et retiré au canton de
Neuchàtel.
1538. MoREL (Matthieu), de Barges, pa-
roisse de S'-André d'Esfongeac, diocèse de
Viviers, — et d'après son jugement — du
lieu de Cheyne, paroisse de Chambon en
Velay ; étudiant en théologie ; condamné
pour la vie, à l'âge de 14 ans, par l'Intendant
du Languedoc, M. de Bernage, le 8 février
1740, pour avoir suivi son oncle, le ministre
Matthieu Morel dit Duvernet. Sur la For-
tune en 1746. N» 16,193. Libéré le 12 fé-
vrier 1761.
1539. MoRiER (André), Suisse, signalé en
1693 comme ayant triomphé de ses défail-
lances dans la foi.
1540- MoRiN (Antoine), signalé comme le
précédent.
1541- MoRiN (Jean), de Collet, camisai-d,
condamné par le maréchal de Montrevel à
Alais, le 7 novembre 1703.
1542- MoRiN (Jean-Matthieu), de S'-Julien,
condamné par le parlem. de Grenoble, le 6
nov. 1745; sur la Madame.
1543. MoRLAT (Jean), de Paris, condamné
par lettres de commutation de peine, en mars
1688.
1544. MoRLOT (David), du comté de Mont-
béliard, condamné par le parlem. de Metz,
le 15 mars 1687, pour avoir servi de guide.
1545. Mortier (Antoine), fabricant de
bas, de Calvisson, 76 ans, condamné par
l'Intendant du Languedoc, le 15 mars 1751,
pour avoir assisté à une assemblée religieuse;
n» 5464.
1546. Moucha (Isaac ou Pierre), de Ver-
nou, en Vivarais : mort à la peine en
1691.
Mouissié (Jean) , fils de Jean, dit Va-
renne, vigneron des Cabouillons ; le même
que Moussier ci-après n" 1556.
1547- Moulin (Pierre), de S*-Léger, en
Gévaudan, condamné par M. de Bi'oglie, le
13 mars 1690. Sur la Sirène à S'-Malo en
1698. Mort le 7 septembre 1702.
1548- Moulines (Fi'ançois), condamné
par le présidial de Montpellier, 26 septembre
1698.
1549. MouLiNiER (Pierre), laboureur à,
Mouliéres, 28 ans, arrêté près Sarlat et
condamné pour avoir tenté de sortir du
royaume, 1687.
1550- MouLON (Louis), de Lorris, con-
damné par le parlement de Metz, 25 sept.
1686. Lil)éré le 24 juillet 1716.
1551- MouRAiLLE (David), de Nages, en
Languedoc, accusé de ce que son tils était
avec les Cévenols, et condamné, 1705;
n" 28,836 : sur la Perle.
1552- MouRET, de Bei'gerac, condamné
pour sortie du royaume, en 1701.
1553. MouRGUEs (Etienne), de Nîmes ou
des environs, condamné par M. le duc de
Roquelaure à Montpellier, 27 fév. 1720.
1554- MouRGUEs (Jean), de CoUignac, en
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, 5 mars 1686. Mort à la peine.
1555- MouRS (Joseph), de Lariva, en Vi-
varais, écroué en 1706: n" 30,905; sur la
France. Mort à l'hôpital, le 3 déc. 1709.
1556- MoussiER (Jean), du Fau, diocèse
de Montauban, 23 ans, condamné h vie par
l'Intendant de Languedoc, le fév. 1747, pour
distribution d'aumônes ; écroué sur la ga-
lère le Dépôt, 15 mai 1748. N" 22,376 (et
3,454).
1557- Mousson (Josué), de Metz, con-
damné par le parlem. de cette ville, 22 juin
1686. Libéré par la suite.
1558- Mouton (Jacques) , condamné à
Montpellier, le 28 juillet 1702.
1559- MucHET (Philippe), signalé en 1693
pour sa persévérance dans la foi.
1560. Muletier (Jacques), de la Vivièi'e,
hameau du Mandement de Gigors, en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 3 juillet 1750. Libéré en 1758.
1561- MuLiER (Pierre), de Hautespine,
en Normandie, condamné par M. de Berry,
maître des requêtes, le 8 déc. 1687. A été
libéré.
1562. MuNiER (André), de S'-Prié en
Vivarais, condamné à Beauregard en 1689.
Snv l''A7nbitieiise ; n" 13,324. Sur la Gloire
h Marseille en 1698. Mort à l'hôpital, le
26 février 1703.
1563- Muret dit Blancard (Pierre), de
S'-Léger de Payre, en Gévaudan, condamné
par le duc de Roquelaure à Montpellier, le
1" juin 1706. Contumax, écroué en dé-
cembre 1706, libéré le 24 juillet 1716. Con-
damné pour des armes trouvées en sa mai-
son et pour avoir été aux assemblées pieu-
ses; n" 31,134; sur la Grande-Réale.
1564- MussETON(Jean), de S'- Jean, vallée
de Luzerne, en Piémont, condamné comme
vaudois par M. de Bouchât, Intendant du
Dauphiné, le 12 octobre 1689. Sur la Har-
die en 1695, puis surVEclatanfe. Libéré le
7 mars 1714.
1565- MussY (Pierre de), de Gissy sur
Seine, condamné par le Conseil souverain
d'Alsace, le 28 juin 1688.
1566- Nadal (Jacques), bourgeois et an-
cien de La Salle, en Languedoc, condamné
313
FORÇATS ET GALERIENS.
314
par le présidial de Nîmes, le 3 avril 1686,
gracié le 16 janvier 1687. (Voy. Jurieu,
Lett. past., 1, p. 79.)
1567- Nadal ou Nadan ou Nadau (Pierre),
de Lusignan, en Poitou , condamné pour
sortie du royaume, 1700. Sur la Triom-
phante et la Palme, à Dunkerque. Libéré
le 24 juillet 1716.
1568- Naudy (Moïse), de Grateloup près
Agen, arrêté près Sarlat en 1687, voulant
sortir du royaume, et condamné par le Pai*-
lement de Guyenne, le 20 mars 1688.
1569- Nautery (Jean-Jacques), d'Aire en
Guienne, condamné par ordre du roi, le 21
janvier 1688. Evadé.
1570. Nautonnier (Guillaume de) , de
Castelfranc, sieur de Lolmarié , habitant le
lieu dit Lolmarié, consulat de Venez, con-
damné par M. de Saint-Priest à Mont-
pellier, le 26 octobre 1754, libéré en 1757.
1571. Neau (Élie), de Soubise, en Sain-
tonge, condamné par le parlem. de Rennes,
6 mars 1693, écroué à Marseille le 19 mai
suivant, détenu au fort S'-Nicolas depuis le
5 mai 1694 jusqu'au 3 juillet 1698, libéré ce
jour-là sur la demande de l'Angleterre ;
mort catéchiste à New-York , le 3 sep-
tembre 1722.
1572- NÉBAUDE (Pierre), signalé en 1693
pour sa persévérance dans la foi.
1573- Nebous (David), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1574. Nègre (Jean), de Peiremale, près
Anduze, condamné par le présidial de
Nîmes, le 20 janvier 1689 ; sur la Hardie
à Marseille en 1698.
1575- NÊGRE(André), libéré; et pensionné
par les Etats de Hollande (300 fl.) en
1736.
1576- Nègre (Louis), cardeur de laine de
Montaren, diocèse d'Uzès, condamné par
l'Intendant du Languedoc, le 24 décembre
1750, pour assemblée religieuse ; n° 3,439.
1577- Nerbusson (Pierre), de S'«-Foy,
près Agen sur Garonne, écroué en mai 1702,
sur la Grande-Réale; n» 25,727; mort le 1°''
mars 1703.
1578- Nerse (Jean), de Vebron, en Lan-
guedoc , condamné comme prédicateur
parmi les camisards ; écroué le 19 janvier
1704 ; n» 28,246 ; sur la Réale.
1579. Nicolas (Charles), 1717.
1580- Nicolas (Jean-Baptiste), de Mens
en Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, 22 décembre 1685. Libéré.
1581- Nicolas (Pierre), deux galériens
des mêmes nom et prénom : le premier si-
gnalé en 1693 comme ayant triomphé de
ses défaillances dans la foi; — le second, de
Reliante, camisard, condamné par le maré-
chal de Montrevel à Montpellier, le 10 jan-
vier 1704; très probablement libéré en 1711
ou I7I2.
Niger, voyez Grenier.
1583. NiRET (Jean), 1713. Libéré le 15
novembre 1717 '.
158i. NissoLEs (Pierre), de Bédarieux, en
Languedoc(I688);sur la Princesse ; w 9580;
libéré en 1711 ou 1712 à condition de servir
dans les troupes.
Noe, voyez Nouy.
1585- Noël (Claude) , de S'<^-Hidorite, en
Languedoc, écroué en 1704 sur la Princesse.
N" 28,242. Mort le 20 mars 1710.
1586- NoEL (Nicolas), de Metz, condamné
par ordre du roi, le 27 janvier 1689.
1587- NoGUET (Abraham), de Goumes, en
Poitou, condamné par l'Intendant, M. de
Foucault, le 5 mars 1688.
1588- NoGUiER (Jean), de Montpellier,
condamné par le parlem. de Dijon, 15 mars
1687; mort à la peine.
Noir (Louis), voyez L'noir.
1589- NoiREAU (François), de Bréville-
le-Prunier, dioc. de Poitou, condamné pour
sortie du royaume (1700); n" 50; sur la
Triomphante à Dunkerque.
1590- Nolibois (Daniel) , de Metz, lieute
nanl au régiment de Languedoc, condamné
à Metz, le 8 juin 1686.
1591- NouGARÈDE (François), d'Aumessas
et Jean dit LaBaume, de Grimai, camisards,
condamnés par le maréchal de Montrevel h
Montpellier, le 10 janvier 1704.
1592- Nousille (Jacques), du Poitou,
condamné à perpétuité par l'Intendant de
cette province, 27 juin 1719, pour avoir fait
la lecture dans une assemblée religieuse
tenue à Benêt.
1 C'est peut-être le même que le poitevin Ni-
VET dont parle Court dans ses mémoires (pub. par
E. Hugnes, 1885) comme ayant été condamné à Poi-
tiers, à la fin de juin ou au commencement de juillet
1715 : « Il avait souvent quitté sa charrue pour
adresser dans les assemblées des exhortations de
piété et de persévérance dans la foi à ses compa-
triotes. II témoigna beaucoup de fermeté devant
le subdélégué qui l'interrogea. Un jour que ce-
lui-ci l'avait tenu sur la sellette depuis huit heures
du matin jusqu'à huit heures du soir, pour cou-
ronner la scène il lui dit d'un ton railleur : « Que
« fera le petit troupeau, maintenant qu'on tient
« son pasteur? — Ne vous mettez pas en peine
« du petit troupeau, Monsieur, lui répondit Nivet;
(( il a un pasteur à couvert de vos recherches, et
(( qui ne l'abandonnera pas. »
15
FORÇATS ET GALÉRIENS.
316
1593- NouGiER (Pierre), du Languedoc
(1688 ou 1689).
Nouy, appelé aussi Nouy de Garin ou
Nouvel, condamné par M. le maréchal de
Montrevel à Nîmes, le 13 mars 1703 : galé-
rien à Marseille en 1705. 11 est le même que
Guerin (Antoine-Noé), ci-dessus n" 1107.
1594. Novis le père, (Jacques), du Mas
de Novis , paroisse de Vabres , diocèse
d'Alais, condamné par l'Intendant du Lan-
guedoc, le 5 octobre 1754, pour avoir donné
asile au ministre Etienne Teissier dit La-
fage. Contumax.
i595. Obie (Louis), de la Tremblade, en
Saintonge, condamné par le parlem. de
cette province, le 17 septembre 1689.
1596. Odet (Claude), de Gié, en Cham-
pagne, condamné à Brissac par le prévôt
de Montpellier en 1693 ; sur la Vieille-Saint-
Louis à Marseille en 1698.
Odet, voyez Oudet.
1597. Odon ou Odou (David) sur la Gloire
à Marseille, vers 1695.
1598. Odon (Marc) , de Valdrôme, en
Dauphiné, condamné par l'Intendant, M. de
Bouchât, le 23 nov. 1689; n» 21,830; sur
la Gloire; mort à la peine le 7 juillet 1708.
1599- Odos ou Oddes, de Montmaur, en
Dauphiné, condamné par l'Intendant de
cette province, le 12 octobre 1689.
Ogier, voyez Augier (François).
1600. Ogier (Jean), de Bèze, en Dauphiné,
condamné par le parlem. de Grenoble, 22
juin 1686, pour être revenu chercher en
France ses vieux parents. A été libéré.
1601. Olivier ou Olives (Jacques), la-
boureur, natif de Foissac près d'Uzès, habi-
tant de S'-Maurice, en Languedoc, 20 ans,
condamné par M. le maréchal de Montre-
vel à Nîmes, le 13 mars 1703, comme ca-
misard ; écroué en avril de la même année ;
n» 27,308 sur Y Amazone ; libéré le 25 juil-
let 1716.
1602- Olivier, de S'-Laurent, condamné
par le parlement de Grenoble, le 21 mai
1740.
1603- Ollivier (Jacob), deMassillargues,
condamné par le présidial de Nîmes, le 3
mars 1698.
1604. D'Orelle (Bertrand), de Miremont,
en Dauphiné; 44 ans; cond. par M. deLarrey.
1605. Grillon (Gaspard), de S'-Pargoire
près Montpellier, condamné par le parlem.
de Grenoble, 3 juillet 1686. Libéré.
1606- Oudet ou Odet (Claude), de Gissy-
sur-Seine, condamné par le Conseil souve-
rain d'Alsace, le 28 juin 1688.
Oudou ^Marc), voyez Odon.
Ouïes de la Tour, gentilhomme condamné
en 1745, obtint, grâce à de puissantes pro-
tections, à subir sa peine à l'hôpital. Le
même que Doulès, ci-dessus n» 763.
1607. Oullivier (Jean), de Bédarieux ,
condamné par le présidial de Béziers, 5
janvier 1685. Libéré.
1608. OuLT (Bertrand) , de Loriol, en
Dauphiné, condamné par le lieutenant gé-
néral, M. de Larey, 30 août 1689.
1609. Pabion (Jacques) , tisserand de
toile à Dezanié, en Vivarais, cond. le 10
octobre 1699.
1610- Pagot (Pierre), des environs de
Valence en Vivarais, condamné par ordre
du roi en nov. 1689.
1611. Painel, Painet ou Panel (Abraham),
de Croissy, en Normandie, condamné à, Alen-
çon, le 7 fév. 1690. Mort galérien de l'Hé-
roïne en 1698.
1612- Palayer (Pierre), de Besagues en
Vivarais, ou des Agnez, ou de Sagner en Vi-
varais, condamné par l'Intendant de Mont-
pellier, le 19 mai 1690, pour assemblée
pieuse. N" 12,154. Snr la. Souveraine ; puis
sur la Réale-Capitaine à Marseille, vers
1695; et sur la Vieille S^-Louis en 1698.
1613. Paledan(P.) de Dieusses, paroisse
de Portes, dioc. d'Uzès, écroué en oct. 1704.
N" 28,336. Libéré moyennant abjuration.
1614- Palisse (Charles), du Pin, en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de
Montpellier, le 2Q septembre 1698 ; mort à la
peine, galérien de la France, le 7 mars 1699.
Panget ou Pauget, voyez Peaujet.
1615- Panson (Jean-Benoît), de Châlons,
en Champagne, condamné par le présidial
de Nîmes, le 20 octobre 1687.
Panson, voyez Passon.
1616- Parât (Pierre), de Serre, en Béarn,
condamné par le parlement de Pau, le 20
août 1686.
1617- Paraut (Pierre), de la Vernède en
Armagnac, condamné par le parlem. de
Grenoble, 2Q mai 1685.
1618- Parrau (Jean), de Sommière, con-
damné par le pi'ésidial de Montpellier, le
31 mars 1698.
1619- Paris (Etienne), de Caen, condamné
par le vice-bailli de cette ville, le 27 mars
1686. Mort à la peine.
1620. Pascal (Philibert), d'Orange ; sur
la Vieille-Réale à Marseille vers 1695.
1621- Pascal (Abel), de Loriol, condamné
à vie par l'Intendant du Dauphiné, 1697.
1622. Pascal (Pierre), de Mazel, paroisse
de S'- Julien d'Arpaon, peigneur de laine,
condamné à vie pour avoir été surpris dans
317
FORÇATS ET GALÉRIENS.
318
une assemblée religieuse, le 4 août 1726,
au bois de la Taillade voisin de S*-Julien :
libéré, et pensionné par les Etats de Hol-
lande (300 fl.) en 1736.
1623- Pascaud (Pierre), natif des envi-
rons de Montélimar, enDauphiné, condamné
par l'Intendant de cette province en 1690,
mort en mer pendant la campagne d'Es-
pagne, le l" juillet 1694.
1624- Pasquier (Denis), condamné pour
avoir assisté (juin 1701) à une assemblée
qui se tint « du côté de Foissac proche
Uzès, » et sur laquelle on fit feu. Mort en
1702, le 3 janvier.
d625. Passon, ouPanson (Jean), de Vitry-
le-François, en Champagne, condamné par
le parlem. de Metz, 25 février 1687.
1626- Pastel (Jacques), d'Anduze, con-
damné par le duc de Roquelaure à Mont-
pellier, le 13 février 1717 ; libéré en 1724,
sur la demande du roi de Prusse, pour ser-
vir comme grenadier. Est peut-être le
même que Jacques ou Jean Pitel.
1627- Pastre, dit Friquet (Etienne), du
Pragelas en Dauphiné, condamné à Greno-
ble, le 23 nov. 1689 comme vaudois. N"
11,829 ; sur V Ambitieuse ou Emeraude à
Bordeaux en 1698 ; libéré le 7 mars 1714 ;
pensionnaire de MM. de Bei-ne à, Morges en
1719.
1628. Patonnier (Clément), de Bourdeaux,
en Dauphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, le 25 sept. 1686, pour sortie du
royaume, à dix ans ; n" 8381 ; il était en-
core sur l'Eclatante ou la Triomphante à
Brest en 1698 ; libéré en 1713.
1629- Pau, Pauc ou Peau (Charles), se-
cond fils de Paul, de Caveirac, diocèse de
Nîmes, en Languedoc, condamné le 2 nov.
1702 ; n» 26,992 ; en campagne en 1704.
1630- Paul (Pierre), de Bédarieux, con-
damné par le présidial de Béziers, le 5 jan-
vier 1685 ; mort à la peine.
163i. Paulet (David), d'Anduze, con-
damné par M. le duc de Roquelaure à Mont-
pellier, le 13 février 1717.
1632. Paulet (Laurent), prosélyte d'Au-
sabaux en Languedoc ; condamné comme
camisard ; n" 28,821 ; sur la Guerrière en
1705 et 1711 ; libéré le 24 juillet 1716.
1633. Pausier (Jean), condamné par le
présidial de Montpellier, le 26 septembre
1698.
1634. Paux ou Pau (Pierre de), avant
1705 ; sur V Ambitieuse à Marseille.
1635. Pavie (Claude), 31 ans, laboureur
de Villeneuve de Berg, en Vivarais, cond.
le 10 octobre 1699, pour avoir été au prêche
h Orange ; n» 23,820. Sur la Souveraine h
Marseille. Libéré en 1713 et retiré à S'-Gall,
1636. Peaujet, Pauget ou Panget, signalé
on 1693 comme ayant triomphé de ses dé-
faillances dans la foi.
1637. Pechaderoue (Jean), fouleur d'étof-
fes, condamné par le parlem. de Bordeaux,
17 déc. 1749.
Pecheu (Etienne), le même que Pastre dit
Friquet.
1638- Peirs ou Peirenc (Pierre), du Vi-
gan, cond. le 21 août 1692.
1639- Peirolle (Sébastien), de Menglon
ou de Mens, en Dauphiné, condamné par le
parlem. de Grenoble, le 13 février 1687.
1640- PÉLADAN (Daniel), de Cellas, cami-
sard, condamné par M. le maréchal de
Montrevel h Montpellier, le 17 janvier 1704.
1641- PÉLADAN (Paul), de Pont-de-Mont-
vert, en Gévaudan, condamné par M. le
maréchal de Montrevel, le 8 mai 1703.
1642. PÉLANCHON (Matthieu), de Sivergue
près Mérindol, en Provence, condamné par
l'Intendant du Dauphiné, le 12 octobre 1689.
Sur la Forttme à Marseille en 1698.
1643- Pelat (Moïse), dit La Fontaine, de
S'-Baudille en Dauphiné, condamné par le
parlem. de Grenoble, le 21 déc. 1685; mort
à la peine.
1644- Pelcuers ou Pellecœur (André),
de Florac, en Gévaudan, chantre, 35 ans ;
condamné à Montpellier, le 2 mai 1691, pour
assembléepieuse. N° 13,262. '^my Y Eclatante.
Libéré en 1713. Pensionnaire de MM. de
Berne à Morges en 1719.
1645. Pelet (Etienne), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Roque-
laure à Montpellier, le 27 fév. 1720.
1646. Pelet, baron de Saïgas (François),
condamné par M. de Basville h, Alais, le 27
juin 1703, comme camisard; n" 27,996; sur
la Valeur; longtemps détenu au fort S'-Ni-
colas k Marseille; libéré le 2ù octobre 1716.
1647. Pelet (Jacques), de Millau, cond,
le 2 oct. 1698.
1648. Pelegrin (Louis), du Languedoc,
1688 ou 1689.
1649. Pelegrin (?) condamné par le pré-
sidial de Monpellier, le 26 sept. 1698.
1640. Pélissier (Jean), d'Anduze, con-
damné par le présidial de Nîmes, le 20 jan-
vier 1689. Mort à la peine,
1651- PÉLISSIER (Matthieu), de Chermai-
son en Vivarais, condamné par M. de Bro-
glie, le 17 juin 1689.
1652- Pellerin (Pierre), de Rez, con-
damné par l'Intendant M. de Foucault, le 5
mars 1689. Mort à la peine.
319
FORÇATS ET GALÉRIENS.
320
1653- Pelletan (Antoine), du Pont-de-
Montvert, en Gévaudan, condamné à Mont-
pellier, le 23 mai 1698. Mort à la peine, le 2
juin 1701.
165i. Pelletan (Daniel), du Languedoc:
mort à la peine, le 9 octobre 1704.
1655- Pelletan (Paul), de Mortagne en
Saintonge, d'abord condamné h Dinan à
être pendu, puis à Vannes aux galères, le 17
septembre 1689. Sur la Vieille-S^- Louis à
Marseille en 1698. Libéré après dix ans de
galères par l'intervention des Etats de Hol-
lande, qui lui accordent un secours de 25
florins.
1656. Pellière (Georges), marchand, de
Vitry-le-François en Champagne, condamné
par le parlem. de Metz, 17 septembre 1686.
Libéré.
1657. Penailh (Antoine), de Pamies, en
Dauphiné ; aliàs Anthoine Penard de Pons,
en Dauphiné; condamné par M. de Larrey,
le 21 juillet 1689 pour assemblée pieuse.
N" 11,391. Sur la France et sur la Vieille-
réale.
1658- Penchinade (Jean), de Sommières ;
cond. avant 1705 ; écroué en 1709 ; n" 33,977 ;
mort le 22 octobre 1710.
1659- Pépin (André), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Ro-
quelaure à Montpellier, le 27 février 1720.
Pérat, voyez Tourreil.
1660- PePvAud (Pierre), de S*-George, en
Saintonge, lieutenant d'un vaisseau danois,
condamné à Toulon, puis h Aix en 1694.
Sur la Vieille -S*^ - Louis h Marseille en
1698 ; libéré plus tard.
1661- Perche (Jacob), de Middelbourg en
Zélande, condamné par jugement souverain
à Tournay, le 4 juillet 1686. Mort à la peine.
1662- Perher (Jacques), condamné par
le présidial de Montpellier, le 26 septem-
bre 1698. Peut-être le même que Jacques
Peschier, ci-après n" 1672.
1663. PÉRiDiER (Jacques), de Satinelles,
en Languedoc, condamné par l'Intendant
de Montpellier, en juillet 1693, pour assem-
blée pieuse ; n" 15,913. Sur la Fidèle h
Marseille en 1698. Libéré en 1713.
1664. PÉRIDIER (Jean-Pierre), frère du
précédent, condamné pour même sujet, par
l'Intendant de Montpellier en 1693 ; n°
15,915; sur la Fidèle; sur la, Saint-Louis
à S'-Malo en 1698, Libéré en 1713.
1665- Périer (Antoine). Deux condamnés
des mêmes nom et prénom : l'un de Polin-
nies, paroisse de Castagnol, aux Cévennes,
n" 12,171, mis sur V Ambitieuse; — l'autre,
notaire à Vialas, de Poyols, en Dauphiné ;
tous deux condamnés en mai 1690 et mis à
la chaîne le 2 juin. Voyez Brunel, ci-dessus
n» 449. — Celui de Castagnol, libéré en 1713
à 61 ans, fut pensionnaire de MM. de Berne
à Morges en 1719.
1667. Périer ou Perrier (Jean et Piéride),
fi'ères, de Castagnolles, diocèse d'Uzès, con-
damné par l'Intendant de Montpellier, le 19
mai 1690. Sur l'Ambitieuse en 1691 ; si-
gnalés en 1693 comme ayant triomphé de
leurs défaillances dans la foi. Jean fut li-
béré en 1698.
1669- Périer (Jean), de Gap, en Dauphiné,
condamné en 1701 comme guide; n" 25,659 ;
sur VHéroïne.
1670. Pérols (Jean), mort à la peine (en
1700).
1671- Perrier (Isaac), mort en 1698.
Pescheu (Etienne), dit Pastre ou FrJ-
quet; voyez ces noms.
1672- Peschier (Jacques), de Bagnols,
cond. par le présidial de Montpellier, le 26
sept. 1698. Voyez ci-dessus n" 1661.
1673- Petel (PieiTe), du Havre de Grâce,
condamné à Dunkerque et à Paris en 1689.
Sur la Forte à, S^-Malo en 1698.
1674. Petit, dit Roussal (Antoine), de
Nègrepelisse, en Quercy, condamné par l'In-
tendant de Montauban, le 3 déc. 1689.
1675. Petit (Isaac), de Nègrepelisse ou
de la Clavelle près Montauban, condamné
par l'Intendant de cette villo,le 3 déc. 1689,
pour assemblée pieuse. N° 12,124. Sur la
Souveraine ; puis sur la Ferme en 1691 ;
mort k l'hôpital le 2Q sept. 1712.
1676- Petit (Jean), de Castagnolles, dio-
cèse d'Uzès, condamné par l'Intendant de
Montpellier, le 19 mai 1690 ; mis à la chaîne
le 2 juin. Sur la Valeur à Marseille vers
1695. — Elie Benoît le nomme Jean Petel.
1677- Petit (Jean-David), de Gien, con-
damné pour sortie du royaume (1698). Sur
la Princesse, puis sur VHéroïne à Marseille;
libéré le 23 juillet 1716.
1678- Petit (Pierre), co-seigneur de Ma-
zet, de Saint-Lager de Peyre, diocèse de
Mende, condamné à l'âge de 77 ans, par le
duc de Roquelaure à Montpellier, le 1"'' juin
1706.
1679. Petur ou Peter (Benoît), de la
principauté de Neuchâtel, condamné par
l'Intendant du Dauphiné, le 12 octob. 1689.
1680. Peyre (Claude), avant 1705. Libéré
en 1713. Est peut-être le même que Claude
Pavie, n» 1634.
1681- Peyre (Noë ou Noël), cardeur de
laine de Duplo... pai'oisse des... Lasserre,
cond. à Montpellier par M. de Basville, le
321
FORÇATS ET GALERIENS.
322
2 novembre 1701, pour avoir assisté à l'as-
semblée religieuse tenue au creux du Vair,
près des Ollières(Vivarais), le 14 septembre
précédent.
1682- Pkyrobella (Jean), de Soulages,
condamné...?
1683- PiALLAT (Claude), de Vinsobres.
condamné en 1745 ou 1746.
1684- Pic (Jacques), de Vinbouche en
Cévennes ; envoyé en Amérique en 1701
pour n'avoir pas voulu abjurer, condamné
pour contrebande à la Martinique. Mis sur
la Gloire, n" 25,965. Libéré en 1712 à
condition de servir dans les troupes.
1685- Pic (Jean), des Mages, paroisse de
Mialet, diocèse de Nîmes, condamné par
M. le duc de Berwick à Nîmes, le 5 juin
1705; mis sur la Superbe, n° 29,622. Libéré
en 1712 après abjuration.
1686- PicHOT (Elie), de Bergerac en Pé-
rigord, condamné à Bordeaux en août 1692
pour sortie du royaume ; n" 16'228. Sur la
Galante k S'-Malo en 1698, libéré en 1713,
et pensionné (300 fl.) par les Etats de Hol-
lande.
Picoron, voyez Piron.
1687- PiEDNOEL (Jean), marchand, de
Rouen, condamné par le présidial de cette
ville, le 2 juillet 1687. Passé en Amérique.
i688- PiÉMARiN (Jacques), du Vigan,
aux Cévennes, 24 ans, sans profession, con-
damné à Montpellier en 1692 pour assem-
blée religieuse. N" 14,268. Sur la Perle k
S*-Malo en 1698 et sur VHéroine. Libéré
en 1713 et retiré à Berne.
i689. PiERRe (Jean). Deux galériens des
mêmes nom et prénom : le 1"' (1692), de
Saintonge, galérien sur la Reine : — le 2""'
de Cahors, condamné par M. le maréchal de
Montrevel, le 10 juin de la même année.
L'un des deux fut libéré en 1713, et pen-
sionné (200 fl.) par les Etats de Hollande.
Pierre, voyez Peire.
1691. Pigeon (Pierre), marchand, de
Louvières en Normandie, condamné par M.
de la Reynie à Paris, le 26 mars 1688.
1692. PiGEOT (Daniel), de Praille près
Poitiers, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, le 5 mars 1688, mort à la peine.
1693- PiGNAN (Isaac ou Pierre), fils de
Moïse, de Vergère en Languedoc, condamné
par le présidial de Nîmes, le 4 avril 1686.
Libéré.
Piguet, voyez Piquet.
1694. PiLLiET (Jean), de Lauercy de Can
près Dieppe, condamné par le parlem. de
Metz, 28 mai 1686. Libéré.
1695. PiLOTY (Jean-Antoine de), sieur de
Lezan en Languedoc, condamné par le pré-
sidial de Nîmes, le 4 juin 1686. Libéré.
1696. Pin (Daniel), d'Anduze, condamne
à vie comme relaps (Nîmes, 12 février 1700).
1697- Pinard (Jacques), du Vivarais,
cond. avant 1703 ; libéré en 1713.
1698. Pinard (Jacques), de Rances, can-
ton de Berne, 1710; n" 35,921 ; sur ï Invin-
cible.
1699- Pineau (Simon), de la pai'oisse de
Cauze en Saintonge, tisserand, 45 ans, con-
damné à Xaintes en mars 1690 pour assem-
blée religieuse ; n" 12,519. Sur la Fière,
puis sur la Magnanime à S'-Malo en 1698.
Libéi'é en 1713 et retiré à Baslî.
1700- PiNET (André), de Grosjeanne, con-
damné à Montpellier par l'Intendant du
Languedoc, le l" mars 1737. Contumax.
1701- PiNET (Jacques), de la paroisse de
Crossy; condamné à Alençon en 1690 ou
1691 ; sur la Fière à S'-Malo en 1698.
1702- PiNET (Pierre), deux galériens de
mêmes nom et prénom : l'un de Maruejols
en Gévaudan, condamné par le parlement
de Grenoble, le 30 mars 1686, libéré; —
l'autre, laboureur de Luzeran, paroisse de
Menglon, diocèse de Die en Dauphiné, con-
damné par le parlement de Grenoble, le
3 juillet 1750 ; n" 5,624. Libéré en 1755.
1704. PiNTARD (Samuel), de Saint-Ro-
man aux Cévennes, condamné par M. de
Broglie, le 20 janvier 1690. Sur la Grande
à Marseille vers 1695.
Piot, voyez Puech.
1705- PiozET (Noël), de Genérac en Lan-
guedoc, écroué le 16 mars 1703.
1706. PiQUEMiL (Jean de), d'Orenze près
Orthès, condamné par le parlem. de Pau,
20 déc. 1687.
1707- Piquet ou Piguet (Thomas) , de
Teyssières en Dauphiné , condamné par
ordre du roi, le 28 février 1689 : mort à la
peine.
1708- PiRON (Jean), de Beu, près Dreux,
d'abord condamné par le président de la
maréchaussée, puis à Paris en 1690. Sur la
Vieille-S^- Louis à Marseille en 1698 ; mort
le 5 avril 1706.
1709. Piron ou Picoron (Pierre) , de
Breuilpugnez eu Poitou, condamné en déc.
1700 à l'âge de 16 ans : n" 27,008 ; sur VAm-
bitieitse; mort à l'hôpital, le 23 février
1703.
1710. PiTEL (Jacques ou Jean), condamné
en 1717, h l'âge de 17 ans. Voyez Pastel.
1711. PiTET (Jean), signalé en 1693,
pour sa perse véi-ance dans la foi.
1712. Plaigne ou Plaignez (Jean), de
VT. H
323
FORÇATS ET GALERIENS.
324
Nègrepelisse en Quercy , condamné par
l'Intendant de Montauban, le 3 déc. 1689.
1713- Plan (Daniel), de Crupies près
Bourdeaux, diocèse de Die en Dauphiné,
condamné par le présidial de Valence, le 5
nov. 1687. Mort à la peine.
1714- Planque (Jean) de Touras, en Lan-
guedoc, condamné comme camisard en 1703;
n" 27,670 ; sur la Valeur. Peut-être est-ce
le même que Planquet, sans prénom, con-
damné par le maréchal de Montrevel, le 7
juin 1703.
1715- Plantât (Pierre), journalier de
Gallargues, en Languedoc, condamné par
le présidial de Nîmes, le 4 avril 1686.
1716. Plantefève (Abraham) , d'Ams-
terdam, pris sur un vaisseau de cette ville,
sans passeport, en 1694 : condamné à La
Martinique en 1705; mis sur la Patrone,
puis sur l'/lmfetfieMse à Marseille; n" 22,462.
1717- Plantier (Isaac), condamné avant
1705; sur VInvincible en 1712: libéré après
abjuration.
1718- Plantier (Jean-Pierre), de Nîmes
ou des environs, condamné par M. le duc
de Roquelaure, à Montpellier, le 27 février
1720.
1719- Platon (Antoine), de Puyol en
Gascogne ; sur la Sirène h S'-Malo en 1698.
i720. Ploos van Amstel (Elbert), natif
d'Amsterdam, marchand à Bayonne et em-
prisonné dans cette dernièi'e ville, pour
avoir aidé des protestants à quitter le
royaume et avoir envoyé son fils en Hol-
lande porter de l'argent aux réfugiés. Cité
par devant le parlem. de Bordeaux pour
être envoyé aux galères (Reg. de la Corresp.
des Etats gén. de Holl., 2 avril 1686).
1721. Poingin (Girard), de Cluni en
Luxembourg, condamné par le parlem. de
Metz, 28 déc. 1686. Mort à la peine.
1722- Poissant (Jacques), de Marenne,
en Saintonge, condamné par le parlem. de
cette province, le 17 déc. 1689 ; sur la
France à Marseille en 1698. Libéré la
même année.
1723. Poitevin, fils de Pierre, de Pi-
gnan, condamné par M. de Basville à Nîmes,
le 20 août 1704. Contumax.
1724. Polet (Fi-ançois), de S'-Martin en
Bombane aux Cévennes, condamné par le
présidial de Nîmes, le 15 nov. 1689.
1725. Polge (Antoine), de Nîmes, con-
damné par M. le marquis de LaFai'e, à
Alais, le 3 avril 1730.
1726- Polis (Etienne), de Montpellier:
écrouéen 1705. N» 29,628.
1727. Pommier (Jean-André), chapelier
à Livron, condamné par le parlem. de
Grenoble, 2 avril 1746. Libéré en 1751.
1728- Poncet (Brémond), de S'-Estève,
condamné par le maréchal de Montrevel,
le 7 juin 1703.
1729- Pons (David) , en campagne en
1704.
1730- Pons (Jacques), dit Deleuze, de
S*-Frezal de Ventalon, condamné par M. de
Basville à Montpellier, 22 août 1701.
1731- Pons (Pierre), de Valaraugues aux
Cévennes, condamné le 24 nov. 1698; sur
la Favorite : mort h la peine, le 13 mai
1700.
1732. PoNTiÉ (Jean-Antoine), de Carnal,
paroisse de Bebrou, condamné à Montpel-
lier, le 26 mai 1698, écroué sur la Grande-
Vieille-Réale h Marseille.
1733- PoNTiÉ (Pierre) , de Rousses en
Gévaudan, écroué en octobre 1705, mort le
31 décembre 1708.
1734. Pontier (Jean), condamné par les
officiers du bailliage du Gévaudan, le 2 août
1703. Contumax.
Pontiez, voyez Robert.
1735. PoNTOVY (François), 1713.
1736. Porbère (Godefroy), Suisse, con-
damné par le conseil de guerre de la cita-
delle de Lyle, le 25 janvier 1688.
1737. Porcheron (Michel), du Langue-
doc, condamné pour désertion; n" 2,678;
mort le 15 février 1703.
1738- Portalier (Jacques), de Fontomels,
condamné par les officiers du bailliage de
Gévaudan, le 2 août 1703. Contumax.
1739- PoTTiER ou Pothier (Pierre), de
Lespinas en Vivarais, condamné par l'In-
tendant M. de Bouchât, le 12 octobre 1689.
1740- PouDREL (Matthieu), de Marignac,
diocèse de Die en Dauphiné, condamné par
l'Intendant de cette province , le 23 mai
1689 ; mort à la peine.
1741. PouGNEAU (Jean), deMoncoutan en
Poitou, cond. comme camisard en 1705;
n" 29,576; sur V Héroïne. Libéré le 24 juil-
let 1716.
1742- PouGNOL OU Poujol (Jeau-Gauticr),
de Montpellier , condamné dans cette ville
par le duc de Bervick, le 15 mai 1705.
1743- PouGET (Abraham), inscrit en ces
termes sur le registre des galères (Biblioth.
du Protest.). « N" 26,972. Fils de Jean et
de Suzanne Genoyer , marié à Françoise
Niel, cardeur de laine, natif d'Alaix de la
Favette, dioc. d'Uzès en Languedoc, âgé
de 48 ans, T. H. C. N. V. long [taille haute,
cheveux noirs, visage long] , condamné par
jugement de M. de la Moignon, Intendant
n
325
FORÇATS ET GALÉRIENS.
326
de Languedoc, rendu à Montpellier le 19"
septemb. 1702, pour assemblées illicites,
phanatisme et contravention aux ordres du
Roy. Mort à. l'hôpital le 7« déc. 1702.»
1744. PouLAT, fils d'André, de Beaumont
en Daviphiné, condamné par le parlem. de
Grenoble, 23 septembre 1746. Contumax.
1745- PouMiER (Louis), de Saint-Pierre
de Duriac en Anjou, condamné par le pré-
sidial du Mans, 3 fév. 1687.
1746- PouRAT (Jacques), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
1747. PouRTAUD (Arnaud ou Armand),
de Pau, condamné par le parlem. de cette
ville, 30 oct. 1686.
1748- PoussARD (Gilles), condamné?
1749- PoviouLAS (Jean), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sep. 1698.
Prades, voyez Gâches.
1750- Prades (Pierre) , laboureur de
Prades, paroisse de Valcroze, mandement
de Lussan, cond. par le présidial de Nîmes,
le 17 juillet 1686.
1751. Prat (René), de Veyras, diocèse
de Viviers, condamné par M. de Basville à
Montpellier, 6 mai 1702, comme guide. N°
26,413; mis sur la Fleur de lys. Libéré le
15nov. 1717.
1752. Pratiste (Jean) , de Philisbourg,
condamné par le conseil de guerre de
Stebac, le 31 août 1687.
1753. Pravilierm (Jean), de La Tour en
Luzex'ne, condamné par l'Intendant M. de
Bouchât, le 12 octobre 1689 ; mort à la
peine en 1691.
1754. Premier (Jean), sur la Vieille-
réale, h Marseille vers 1695. Peut-être le
même que Jean Prunier ci-dessous.
1755. Pressoir, (Barthélémy), de,'^Poissy,
lie de France, condamné par le parlem. de
Paris, le 7 avril 1685.
1756. Préval (Pierre;, cond. avant 1705;
sur la Superbe h Marseille, en campagne
en 1704.
1787. Prim (Jean), de Morze en Dauphiné,
condamné par le parlem. de Grenoble, le
11 déc. 1686.
1758- Prim (Pierre), de Tourres en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 22 déc. 1685.
1759. Prince (Pierre), diacre de Dom-
front en Normandie , condamné par le
parlem. de Rouen, le 2 juillet 1687; mort
à la peine.
1760- Privât (Antoine), fils de Jérémie,
de S*-Etienne-le-Long, près Uzès en Lan-
guedoc, condamné par le présidial de Mont-
pellier, le 26 septembre 1698, pour avoir
été au prêche h Orange ; n» 22,347 ; sur la
Souveraine ; mort le 17 mai 1709.
1761. Privât (Jacques), du même lieu
que le précédent, condamné pour la même
cause, 1698 ; n» 21,842; sur la Gloire; mort
en campagne à Cadix, janvier 1703.
1762. Privât (Antoine) , fils de Jacques,
peigneur de laine, 22 ans, condamné avec
les deux précédents. N° 21,876. Sur la
Souveraine. Libéré en 1713 et retii'é sous
la protection de MM. de Zurich.
1763. Prujat (Antoine), avant 1705 ; sur
VHéroïne.
1764. Pruneau (Georges), de Bizan en
Poitou, condamné à Paris, écroué en mai
1703 et mort à l'hôpital, le 6 juillet de la
même année.
1765- Prunier (Jean), de Livron en Dau-
phiné, condamné par ordre du roi, le 28
fév. 1689, pour assemblée pieuse. N° 10,997;
sur la Grande-Réale, puis sur la Vieille-
S*-Zouîs à Marseille en 1698; libéré le 7
mars 1714.
1766. Prunier ou Premier (Paul) , de
Beaumont, condamné à 5 ans par le par-
lem. de Grenoble, 22 septemb. 1746.
1767. PuECH ou Piot (Daniel), de Chau
(ou de Coudonniac) près Nimes, 40 ans :
marié à Claudine Hautier, condamné par
le maréchal de Montrevel h Nîmes, le 13
mars 1703, comme camisard ; écroué le 16
du même mois. N» 27,309; sur VHéroïne.
Libéré le 24 juillet 1716.
1768. PuECH (David), d'Anduze en Cé-
vennes, condamné par le présidial de Nî-
mes, le 20 janv. 1689, sur la Hardie h
Marseille en 1698 ; mort â la peine.
1769. PuGET (Claude), de Giguier en
Languedoc, condamné par le parlem. de
Besançon, 22 oct. 1686.
1770. PuGET (Jacques), cardeur de laine,
de Foissac ou de Sauzet, diocèse d'Uzès, aux
Cévennes ; condamné par M. de Bernage,
Intendant du Languedoc, le 27 mars 1734,
« pour avoir hébergé le s' Barthélemi Claris
ministre; »sur la galère le Dépôt, en 1746;
n» 11,891, puis 943. Libéré en 1767 h 92
ans.
1771. PuGET (Pierre), d'Anduze en Lan-
guedoc, condamné par l'Intendant du Lan-
guedoc à Nîmes en 1691, mort h l'hôpital
en mai 1694.
1772. PuGNET (Daniel), de la Baume des
Arnauds, diocèse de Gap en Vivarais, con-
damné par ordre du Roi en novembre 1689.
1773- Py (Antoine), de l'Espinaire, près
Castres, condamné par le présidial de Car-
cassone, 19 déc. 1689.
327
FORÇATS ET GALÉRIENS.
328
1774- QuÉNOT (Louis-François de), gen-
tilhomme de Chablai, en Poitou, condamné
par l'Intendant M. de Foucault, le 17 mai
1686.
I77r»- Quentin ou Quintin (François), de
Soubise en Saintonge, condamné en 1699;
n" 23,008 ; mort sur VInvincible en cam-
pagne devant Cadix en janvier 1703.
1776- QuESE (Jean), de Nîmes , cond.
comme camisard en 1703; n" 27.378; sur
la Guerrière. — Confér. J, Lèques.
1777- QuET (Jean), de Nîmes, condamné
par le maréchal de Montrevel, le 8 mai
1707. Libéré le 24 juillet 1716.
1778- QuEST ou Aquet (Pierre), ménager
de Recoul, paroisse de Fraissinet, condamné
par le présidial de Nîmes, le 15 juin 1686,
pour assemblée pieuse ; n" 8,046 ; sur la
Martiale à Dunkerque ; sur V Éclatante puis
sur la Belle à S*-Malo en 1698 ; puis au châ-
teau d'If. Libéré en 1713.
i779. Rabeau (David), de Vauvert près
Nîmes, vigneron, 20 ans, condamné en
1702; libéré en 1713 et retiré sous la pro-
tection de MM. de Zurich.
1780. Rachas (Anthoine), de Palargue
en Languedoc, sergier, 30 ans, condamné
en 1698 pour être allé entendre prêcher à,
Orange ; n" 22,347. Sur la Princesse. Li-
béré en 1713 et retiré à Basle.
1781- Racolet (Jean), de Noyers en
Vexin, condamné par le parlem. de Paris,
28 mars 1685 ; mort à la peine.
1782- Racoulb (Daniel), de Milhau, con-
damné par M. de Basville à Montpellier, le
15 mai 1705 ; sur VHéroïne, n» 29,589. Li-
béré en 1712 après abjui'ation.
i783. Raffin (Louis), de Gigors en Dau-
phiué, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 6 juin 1686. Libéré.
1784. Rafinesque (Jacques), maçon de
Saint-Germain de Calberte en Cévennes,
condamné par le présidial de Nîmes, le 7
mai 1686. Libéré.
1785. Ragats (Paul), dit Berger Ragts,
du pays des Grisons, condamné en Langue-
doc en 1691, détenu au Château d'If à Mar-
seille, jusqu'en 1698 ; libéré en cette année.
1786. Rageau (Daniel), de Vivier en Poi-
tou, laboureur, 20 ans, condamné en 1697,
le 15 novembre. Sur la, Princesse ; n" 21,631.
Libéré en 1713 et retiré à Zurich.
1787- Raillan (Albert de), de Zemareat
en Languedoc, condamné par arrêt du 18
janvier 1686.
1788. Raillât (Jean), libéré en 1736 et
pensionné (300 fl.)par les Etats de Hollande.
1789. Raillance ou Raillane (David), de
Mens en Dauphiné, condamné par le par-
lem. de Grenoble, 22 déc. 1685. Libéré.
1790. Raillât (Jean), libéré en 1738 et
pensionné (300 fl.) par les Etats de Hollande.
1790 bis. Raillon ou Riaillon (Jean- An-
toine), de Vercheny en Dauphiné, condamné
par le parlem. de Grenoble, 3 juillet 1750.
Libéré en 1755.
1791- Raimbert (Pierre), laboureur d'Au-
relhac, diocèse d'Uzès en Languedoc, âgé
de 71 ans, condamné par l'Intendant de
cette province, le 24 déc. 1750, pour assem-
blée religieuse. N" 5442.
Raimond, voyez Raymond.
1792. Ramé, Rame ou Romes (Daniel ou
David), de Saint-Georges en Saintonge, con-
damné â Toulon, puis à Aix. Sur VAm.hi-
tieuse en 1691 ; signalé en 1693 comme
ayant triomphé de ses défaillances dans la
foi. Sur VEmeraude à Bordeaux en 1698.
1793- Ramel, cond. par le présidial de
Montpellier en 1698.
1794. Ramel (Pierre), du Languedoc
(1688 ou 1689).
1795- Ramon (Isaac), 1713. Libéré le 15
nov. 1717.
1796. Rampon (Antoine et Jean), du Pout-
de-Montvert, condamnés comme camisards
par M. de Montrevel le 8 mai 1703. Antoine
écroué sous le n" 27,375 ; Jean sous le n»
27,376 , tous deux libérés le 24 juillet 1716.
1798- Rampon (François), de Gévaudan
(1703).
1799. Rampon (Jean), de Rampon en Gé-
vaudan, condamné par M. de Broglie, le 20
janvier 1690.
1800- Ran ou Ranc (Jean), laboureur, de
Dezagues, en Vivarais, veuf avec deux en-
fants, condamné par M. de Basville à
Montpellier, le 10 octobre 1699. En marge
du plumitif de son jugement on lit : « Ne
l'envoyez pas. »
1801- Randon (Jacques), d'Anduze, con-
damné par M. de Basville, â Montpellier, le
8 juillet 1700.
Raschas, voyez Rechias.
1802. Raspailh ou Rispail (Abraham),
de Bourdeaux en Dauphiné, condamné pour
assemblée pieuse par le présidial de Va-
lence, le 5 nov. 1687. Sur la Valeur à S'-
Malo en 1698 ; n» 9894. Libéré en 1713, et
pensionné (300 fl.) en Hollande.
1803- Rassard (Jacques), du Languedoc
(1688 ou 1689).
1804. Rat (Louis), de Vacquières, cami-
sard, condamné par M. le maréchal de
Montrevel, le 10 janvier 1704.
Rayau (Daniel), voy. Rageau.
329
FORÇATS ET GALÉRIENS.
330
1805- Raymond (Jean). Deux condamnés
des mêmes nom et prénom ; — l'un de Sa-
liques en Auvergne, condamné par M. de
Broglie, le 20 septembre 1689 ; — l'autre,
n" 8597, hôte de Faugères, condamné par
M. de S*-Priest à Montpellier, le 9 octobre
1754. Libéré en 1767.
1807- Raymond (Pierre), de Fontanieu
dans les Cévennes, cadissier, 43 ans, con-
damné à Montpellier en 1692 pour assem-
blée pieuse. N° 14,080. Sur la Fleur-de-
lys, puis sur la Vieille-S^-Louis, h Mar-
seille en 1698 ; libéré en 1713 et retiré à
Berne.
1808- Raynard (Jean), ménager de S*-
Hilaire du Sauce, diocèse d'Alais, 42 ans,
condamné k six ans de galères pour assem-
blée religieuse par l'Intendant du Languedoc,
le 14 oct. 1734. Son temps fini, la liberté
lui a été refusée. Sur la Valetir en 1746.
N" 12,537 (puis n" 1012). Mort à la peine en
1753.
1809- Raynaud (Antoine), de Senilhac
près Uzès, condamné h Montpellier, par
M. le duc de Berwick, « pour avoir été de l'af-
faire de Catinat, de Ravenelle et autres qui
ont été faits mourir ; » écroué en mai 1705.
N«29,574. Sur VEclatante. Libéré le 24 juil-
let 1716.
1810- Reboul (David), de La Serre ou de
Meurans en Vivarais, condamné pour as-
semblée pieuse par le présidial de Montpel-
lier, 26 mars 1689. Sur la Grande-vieille-
réale h Marseille en 1698; n" 11,000; mort
« constant en la foi » le 5 sept. 1711.
1811- Reboul (Guillaume), d'Avirargues,
pi'ès Sommières, écroué en septembre 1709.
N° 33,976.
1812- Reboul (Marc-Antoine), de Nîmes,
condamné par l'Intendant de Bouchât, le 12
octobre 1689 pour s'être joint aux Vaudois.
N" 11,668. Sur la Gloire à Marseille en 1698.
Libéré en 1713.
1813. Reboul (Paul), de Chassât en Vi-
varais, condamné par M. de Broglie, le 26
février 1689.
1814- Récrias, Reschias ou Raschas (An-
dré), du Languedoc, sur la Dauphine h
Marseille. Libéré en 1713. Est peut-être le
même que Rachas, n" 1780.
Recouly (Daniel), voyez Racoule.
1815. RÈGE (de), ou Rhege, de Douai,
condamné par le parlem. de Paris, 19 jan-
vier 1689. Sur la Victoire ou l'Heureuse h
S'-Malo en 1698.
1816- Reonaud (Philippe), de Sedan,
condamné par le parlem. de Metz, le 28 déc.
1686. Libéré.
1817- Regnault ou Renaud (André), de
Thorigné ou de Berlon près Poitiers, con-
damné par l'Intendant M. de Foucault, le 5
mars 1688 ; mort à l'hôpital le 10 nov. 1694.
1818- Renaud ou Reynaud (Claude et
Pierre), tous deux de la Charce de Ven-
terol ou de Vinsobres, diocèse de G-ap en
Dauphine ; condamnés h Valence, le 28 fé-
vrier 1689. Pierre sur la Madame k Mar-
seille en 1698 ; Claude mort k la peine.
1820- Rendau (Jacob), de Sedan, con-
damné par le parlem. de Metz, le 28 déc.
1686 ; mort à la peine.
1821- Réomal ou Réomat (Jacques), si-
gnalé en 1693 comme ayant triomphé de
ses défaillances dans la foi.
1822- Reselas (Antoine), d'Arnazou en
Dauphine, condamné par ordre du Roi le 28
fév. 1689.
1823- Retel (Jean), du Havre de Grâce,
condamné par le parlem. de Paris, 10 déc.
1689.
1824- Révolte (Louis), du Crouzet, pa-
roisse de Fleur du Pompidou en Cévennes,
condamné à Montpellier en juin 1690, mort
sur la Favorite en revenant du Ponent en
août 1699. Elie Benoît l'appelle Jean.
Rey, voyez Lafons.
1823- Rey le cadet (Bonaventure), d'As-
paillargues, condamné à vie par le présidial
de Nîmes, en septembre 1701 «. pour crime
de fanatisme et assemblées illicites ; » mort
à la peine le 26 mars 1702.
1826- Rey (David), salpétrier de Vauvert,
cond. à Montpellier, le 31 mai 1732.
1827. Rey (Jacques), de S^-Voy en Velay,
condamné par M. de Broglie, le 20 septembre
1689. Mort à la peine.
1828. Rey (Jean), de Saillans, condamné
en 1694.
1829- Reynard (Antoine), de Dieulefit
(Dauphine), condamné par ordre du Roi,
15 nov. 1689 ; sur la Victoire ou sur l'Heu-
reuse, k S*-Malo vers 1695.
1830- Reynol (Jean), de S'-Germain,
diocèse de Mende, condamné par M. de
Broglie, le 11 février 1690.
Rhege, voyez Rege.
1831- Riaille (Antoine), tailleur, d'Aoste,
diocèse de Die en Dauphine, condamné
par le parlem. de Grenoble, 26 février 1745.
Sur l'Héroïne en 1746. N» 20,701 (et 2,340).
Libéré en 1775.
1832- Riaillon (Antoine), de Gigors, 43
ans, condamné k 3 ans en 1746 pour assem-
blée religieuse ; sur le Dépôt ; n° 2328 ; li-
béré en 1750. — Voy. Raillon.
1833- RiALHON (Jacques), du Mandement
331
FORÇATS ET GALÉRIENS.
332
de la Bastide en Vivarais, condamné par
l'Intendant de Montpellier, le 19 mai 1690.
1834- RiAUJAUD ou Riéjaud (Elie), de
S'-Georgesen Saintonge, condamné àDinan
à être pendu et à Vannes aux galères en
1689. Sur la Dauphine h S^-Malo en 1698.
1835- RiBERY (Matthieu), de Lieurard en
Vivarais, condamné par M. de Broglie, le 17
juin 1689.
i836- RiBEs, marchand, de Nîmes, con-
damné à Montpellier, le 2ô septembre 1698.
1837- RiBLET (Nicolas), de Bressan, en
Lorraine, condamné par le Conseil souverain
d'Alsace, le 28 juin 1688.
i838- RiBou (Jacques), cond. par le pré-
sidial de Montpellier, le 30 mai 1702.
1839- Ricard ou Richard (Daniel), de
Nîmes ; sur la Sirène h S*-Malo en 1698.
1840. Ricard (Joseph), du Pont-de-Ser-
vières, diocèse d'Uzès en Languedoc, cami-
sard, condamné par le maréchal de Mont-
revel h Montpellier, le 10 janvier 1704 ; n"
28,231 ; sur la Vieille- Réale. Libéré le 24
juillet 1716.
1841 • Ricard (Pierre), du même lieu que le
précédent, condamné par le présidial de
Montpellier, 2& septemb. 1698. Mort à la
peine à Marseille, la même année.
1842- Richard ou Rochard (Jean), de
Conques, marchand établi h, Harlem en
Hollande, condamné par le présidial de
Nîmes, 20 sept. 1687. Sur la Gnterrière à
Marseille vers 1695. — Autre Jean Richard
(de Tibaute ?) l'un des deux est signalé en
1693 comme ayant triomphé de ses défail-
lances dans la foi.
1843- Richard (Pierre), bourgeois de Cha-
beuil près Valence en Dauphine, 21 ans,
condamné par le parlem. de Grenoble, 3
juillet 1686 pour sortie du royaume ; sur la
Duchesse, puis sur la Reine à S*-Malo en
1698 ; n" 8069. Libéré en 1713 et retiré h
Schaflfhouse.
Richard, voyez Ricai-d.
1844. RicHAUD (André de), de S'-Julien
en Dauphine, condamné, le 6 nov. 1745, par
le parlem. de Grenoble.
Riejaud, voyez Riaujaud.
1845- RiEu (Pierre), de S*-Voye en Viva-
rais, condamné par M. de Broglie, le 17 juin
1689.
1846- RioAL (Anthoine), de Masses, parr.
de St°-Croix en Cévennes, 1710 ; n» 34,613;
sur VHéroïne
1847- RiGAL (Jean), de Montpellier,
écroué en juin 1705. N» 29,621. Sur la Fa-
vorite; mort à l'hôpital le 14 nov. 1709.
1848- RiGAUD (Jean), marchand de La-
mo... en Guienne, condamné par le parlem.
de cette province, le 8 fév. 1687. Libéré.
1849- Riosc (Elie), de S'-Georges en Sain-
tonge, condamné par le parlem. de cette
province, le 7 septembre 1689.
Riou (de), voyez Duriou.
1850- Riou (Pierre), de Chamboy en Ve-
lay, condamné par M. de Broglie, le 20 sep-
tembre 1689.
1851- RiouMAL OU Rioumals (César et
Jacques), de Saint-Martin de Lansuscle en
Cévennes ; tous deux condamnés par M. de
Broglie, le II février 1690.
1853- RiREDEBRAS (Pierre- Joseph de),
I7I2.
Rispail, voyez Raspailh.
1854. RiVAULT (Daniel), de Chavigné en
Poitou, condamné par l'Intendant M. de
Foucault, 5 mars 1688. Mort h la peine.
Riverol (de la), voyez Grenier.
1853. RivoiRE(Jean), étudiant du Pont-de-
Beauvoisin en Savoie, condamné par l'In-
tendant de Lyon, 20 janv. 1687.
1856- Robert (Jean), du Languedoc,
(1688 ou 1689).
1857. Robert. Dix-neuf personnes du
même nom, gentilshommes des Verreries
de Pointis, diocèse du Conserans, comté de
Foix, condamnés par le présidial d'Auch, le
5 février 1746 : — I. Jean, sieur de Mon-
ner, de Pointis, paroisse de Mercenac ; Jean,
sieur de Gassion, de la paroisse de Gabre,
Pierre, sieur de Garils, de la même paroisse ;
autre Jean, sieur de Monner, de Gabre:
Jacques, sieur de Bousquet, « sédentaire »
à Mercenac ; Octave, aussi de Mercenac,
ses fils et Simon, sieur de Vincende, fils de
Pierre, son petit-fils. — IL Louis, sieur
d'Angely, de Gabre, et Louis, sieur de Ca-
banac son fils. — III. Jacques, sieur de
Laprade et Jean son fils, tous deux de Poin-
tis. — IV. Jean, sieur d'Alapeyrière, de Ga-
bre. — V. Paul, sieur de Biros, Jean, sieur
d'Autecaire et Charles, sieur de Pontier,
ses frères, tous trois de Gabre. — VI. Jean,
sieur de Montauriol, de Gabre. — VIL
François, sieur de Labarte et Louis, sieur
de Latourette son frère, tous deux de Poin-
tis. — VIII. Henri, sieur de Bartaragnon
de Casphites, paroisse d'Ogeat, comté de
Foix. Tous contumax h l'exception d'Octave
de Monner qui mourut à la peine à Mar-
seille et de Louis d'Angely qui mourut en
prison à, Auch où il attendit durant quatre
mois sa mise h la chaîne.
1876- Robert (Pierre), de Saint-Germain,
vallée vaudoise de Luzerne, condamné à
Grenoble par l'Intendant du Dauphine en
O O Q
. ) o o
FOliÇATS ET GALÉRIENS.
334
octobre 1689. Sur V Invincible. Mort le 21
janvier 1690.
1877. RoBELiNE ou Roblaine (Nicolas),
de Nanteuil-les-Meaux, condamné le 15
juin 1688 à Paris pour assemblée religieuse.
Sur VHéroïne h S'-Malo en 1698 : n" 10,657.
Libéré en 1712 h condition de servir dans
les troupes. En 1713, pensionné (200 fl.)
par les Etats de Hollande.
1878. RocAYROL (M'' Tobie), marchand,
de Castres en Albigeois, capitaine d'une
compagnie franche au service de l'empereur,
pris par trahison et accusé d'être revenu en
Cévennes, en 1704; condamné par l'Inten-
dant du Languedoc, le 5 septembre 1707,
écroué le 11 du même mois: n» 31,880:
mis aux prisons de l'hôpital. Libéré le 18
septembre 1716, mort en Angleterre, colo-
nel de S. M. B. en 1752.
Rochard, voyez Richard.
i879. Roche (Jacques), écuyer, de Ville-
fort, diocèse d'Uzès en Languedoc, con-
damné par l'Intendant de Montpellier, le 19
mai 1690.
1880- Roche (Louis), de Rouffirac en Pé-
rigord, condamné par le présidial de
Guienne, le 8 mai 1686. Libéré.
1881- Roche (Paul), condamné à Montpel-
lier par M. de Bernage, Intendant du Lan-
guedoc, le 27 mars 1734, pour avoir favorisé
l'évasion du ministre Barthélémy Claris.
Contumax.
1882- RocHEBiLiÈRE, sumommé Duclos
(François), notable de la Mastre en Viva-
rais (1694), « né et élevé catholique a connu
et embrassé la vérité en galère avec un
beau zèle. » Sur la Valeur h S'-Malo en
1698 ; n» 16,583. Libéré en 1713.
1883- RocHEBOis (Charles), de Livron en
Dauphiné, condamné par ordre du Roi, le
28 février 1689.
1884- Rodez (Etienne), mort le 17 janv.
1705.
1885- RoDOT (Jean), de Lezi près Metz,
condamné par le parlem. de cette ville, le
10 juin 1687. Libéré.
i886. Roger ou Rogier (Claude et Salo-
mon), des Tavernes, en Languedoc, tous
deux camisards, condamnés par le maréchal
de Moutrevel, le premier h Montpellier, le
10 janvier 1704 et le second à Alais, le 7
novembre 1703. Claude, n" 28,243, sur
VEclatante, fut libéré le 24 juillet 1716.
1888- Roger (Jean), de Lusignan en
Poitou, pour sortie du royaume, 1701. N"
25,849. Sur la Grande-réale.
Rogeron (Jean), voyez plus loin, Rous-
seron.
1889. RoGiER dit Lagarde, soldat de la
compagnie de Mauvillon, cond. h Montpel-
lier, le 4 déc. 1702.
1890- Roland (Antoine), fils de Barthélé-
my, faiseur de peignes, de Ganges, cond. à
Montpellier pour assemblée pieuse, le 13
novembre 1701, n" 26,135, libéré le 15 nov.
1717.
1891. Roland (Pierre), de Saint-Dizier,
condamné par le parlem. de Grenoble, le 15
octobre 1745.
1892. RoLERON (David), signalé en 1693
pour sa persévérance dans la foi.
1893- Rolland ou Rollande (Daniel), de
S'-Baudille, condamné par le parlem. de
Grenoble, 28 nov. 1685. Libéré.
1894. RoLs (Jacques), de Gos, diocèse de
Castres, « pauvre mendiant, faible d'esprit,
le corps couvert de gale et d'autres maux,
condamné pour avoir été au prêche à
Orange, » en 1698. Mort galérien de la
Vieille-réale, en janvier 1699.
1895. RoMA ou Romat (Michel), de Vala-
lorgue en Languedoc, condamné par M. de
Broglie, le 31 mars 1690.
1896- Rondeau (Pierre), blancher, c'est-
à-dire corroyeur, de Saintonge, condamné
par le parlem. de Bordeaux, "2 août 1749.
Contumax.
1897. Roque (Jean), laboureur de Beau-
voisin, diocèse de Nîmes, 24 ans, condamné
par l'Intendant du Languedoc le 17 mars
1752 pour assemblée pieuse. Libéré en fé-
vrier 1772 ; n" 6193.
1898- Roque (François), facturier d'Uzès,
cond. par le parlem. de Montpellier, en
1698.
1899. Roques (Claude), de Rouvière en
Languedoc, écroué en 1705. N° 28,814.
1900- Roques (Henri), de Cardelle eu
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, 3 avril 1686. Mort à, la peine peu de
temps après.
1901. Roques (Jean aliàs Isaac), tonnelier,
condamné par le parlem. de Bordeaux, 17
décembre 1749.
1902. Roques (Pierre), fils de feu Fran-
çois, compagnon cordonnier de Beauvoisin,
Condamné par le présidial de Montpellier,
le 31 mai 1702.
1903- Roquette ou Rouquette (Jacques),
de Saint-Mamet, près Lunel, en Languedoc,
condamné comme camisard par le maré-
chal de Montrevel, le 7 juin 1703. N»
27,650. Sur VAtnasane. Libéré le 24 juil-
let 1716.
1904- Rosier (Louis), ménager de Saint-
Martin de LausioUes en Cévennes, con-
335
FORÇATS ET GALERIENS.
336
damné par le présidial de Nîmes, le 7 mai
1686. Moi't à la peine.
1905- RossEL (Gabriel de), seigneur de
Fontareches et d'Aulaine, cond. par le pré-
sidial de Montpellier, le 13 juin 1693. Con-
tumax.
1906- RossEL (Jacques), sieur Delgeiron,
de Genolhac, cond. par le présidial de Nî-
mes, le 31 mai 1690. Mis à la chaîne le
surlendemain.
1907- RossiÈRE (Jean et Simon), tous
deux condamnés par le présidial de Mont-
pellier, le 26 septembre 1698.
1909. Rossignol (Barthélémy), de S»-
Peyre ou d'Aboussière en Vivarais, con-
damné par M. de Broglie pour assemblée
pieuse : n" 11860. Sur VAmazone ou la
Marquise h Brest en 1698. Libéré en 1713.
1910. RosTAiN (Jean), dit la Grandeur,
marchand de Livron en Dauphiné, condamné
par le parlement de Grenoble, 23 sept. 1746.
Contumax.
1911. RosTAN ou Rostang (Jean), de
Pamies en Dauphiné, condamné par M. de
Larrey, le 21 juillet 1689.
1912. RouBAUD (David), fils de David,
ménager de Yauvert, cond. par le présidial
de Montpellier, le 31 mai 1702, comme cami-
sard; n" 26.596; sur la Magnanime; libéré
6 ans après l'expiration de sa peine en 1713.
1913. RouBiN (Jean), de Saint-Maixant
près Poitiers, condamné par l'Intendant M.
de Foucault, le 5 mars 1688. Mort à la
peine.
1914. RouBiNEAU (Pierre), mort en 1701,
le 9 décembre.
1915. RouERGAT (Jean), de Valence près
Uzès, condamné à vie par le duc de Roque-
laure à Montpellier le 30 juin 1717, pour une
assemblée pieuse tenue à Valence la nuit du
4 au 5 juin 1717, dans la bergerie du s"' Jon-
quet, marchand de Nîmes.
1916. RouFFiAC (François), négociant, et
Jean, condamnés a Montpellier, le 23 oct.
1697 : tous deux contumax.
Rougeron, voyez Rousseron.
1918- RouoiER ou Rousier (François), de
Saint-Paul-Trois-Châteaux, condamné par le
parlem. de Grenoble, 16 avril 1750 ; libéré
en 1753.
Roujeaud, voyez Riaujaud.
Rouleau, voyez Rulaud.
1919. Roumain (Pierre), de Charroux en
Bourbonnais, condamné comme guide par
le parlem. de Grenoble, le 13 lévrier 1687.
1920. RouMÉGEON (Pierre), du Pont-de-
Montvert en Gévaudan, cordonnier, 36 ans,
condamné à Montpellier, le 26 mai 1698,
pour assemblée pieuse. N» 21,728. Sur la
Valeur. Sur la Grande- Vieille-réale, puis
sur la Magnanime. Libéré en 1713. Pen-
sionnaire de MM. de Berne à Morges en
1719.
1921- RouMEJON (Etienne), du Gua, con-
damné par les officiers du bailliage du Gé-
vaudan, le 2 août 1703, Contumax.
1922. RouMiou (Jean), de Sommières, en
l^anguedoc, cond. comme camisard en
1705. N° 29,624; snrV Invincible. Libéré le
24 juillet 1716.
1923. RouQUETTE (Abraham), du Langue-
doc (1688 ou 1689).
1924- RouQUETTE (Jean), épicier, de Nî-
mes, condamné par le présidial de Montpel-
lier, le 26 septembre 1698.
1925- RouQUETTE « fils de Louise, » de
Carnac, condamné par les officiers du Gé-
vaudan, le 2 août 1703. Contumax.
1926. RouRE (André), de S^-Jean-de-Mai"-
vejol, condamné par le maréchal de Mont-
revel, le 7 juin 1703.
1927. RouRE (Louis), laboureur de Ber-
gier (?) paroisse de Ranles, condamné à
Montpellier, le 2 nov. 1701.
Rousier, voyez Rougier.
Roussal, voyez Petit.
1928- Rousseau (Jean), de Villevert près
Gonesse, condamné à Grenoble en 1693.
Sur la France h Marseille en 1698.
1929. Roussel (Claude), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Ro
quelaure h Montpellier, le 27 février 1720.
1930. Roussel (Guillaume), de Montu-
sargues, cond. comme camisard en 1704 ;
n" 28,200 ; sur la Couronne. Libéré le 24
juillet 1716.
1931. RoussELiN (Daniel), de Montpa-
zier en basse Guienne, condamné par le
parlem. de Bordeaux en 1699 comme ayant
menacé de se révolter h la tête de 500 hom-
mes (Liste de M. de Rochegude). Mis sur la
Vieille-Réale k Marseille ; n° 23,522. Libéré
le 7 mars 1714.
1932- Rousseron ou Rougeron (Jean), de
Montélimart en Dauphiné, habitant le Vi-
varais, condamné par le présidial de Mont-
pellier, 26 mars 1689. Sur la Madame à
Marseille en 1698; n» 11,003. Libéré en 1712
après abjuration.
1933. RoussiÈRE (Michel), de Saleques
en Languedoc, condamné par le présidial
de Montpellier, 25 septembre 1698. Sur la
Grande ; mort à la peine le 23 janv. 1700.
1934. RoussiN, Roustan ou Roustin, meu-
nier, de Navaselles, diocèse d'Uzès, con-
damné comme camisard par le présidial de
337
FORÇATS ET GALÉRIENS.
338
Nîmes, le 6 septembre 1703 ; sur la Fidèle.
N" 27,972.
Rousson, voyez Merle.
Routeau, voyez Roubaud.
1935- RouvERAND ou Rouverast (Isaac,)
de Chervau en Poitou. Sur V Ambitieuse;
mort à la peine en nov. 1699.
i936- RouvERAND (Jacques), de Souche
ou de la Housse , paroisse de S*-André-de-
Lavit, diocèse de Mende, condamné par le
présidial de Nîmes, le 31 mai 1690, mis à la
chaîne le surlendemain.
1937- RouviER ou Rouvière (Antoine).
Deux galériens des mêmes nom et prénom ;
— l'un de Lesches ou de la Baume-des-Ar-
nauds, évéché de Gap, 42 ans, condamné à
cinq ans par le parlem. de Grenoble, 7 mai
1745, pour assemblée religieure. Sur la Fa-
vorite en 1746 ; n» 20,695 (et 2335) ; libéré
en 1750 ; — l'autre, de Valence, diocèse
d'Uzès, écroué en 1705 ; n° 28,800. Sur la
Duchesse; mort à la peine à. Marseille le 1"'
nov. 1707.
i939. RouviER (Pien-e), galérien libéré :
pensionné (300 fl.) en 1736 par les Etats de
Hollande.
1940- Rouvière (Jean). Trois mdividus
des mêmes nom et prénom ; — le 1" de
Château-neuf d'Isère, en Dauphiné, con-
damné par le parlem. de Grenoble, 3 juillet
1686; sur la Sirène à Marseille vers 1695;
libéré ; — le 2'°'', de Saint-Jean-de-Serres,
près Nîmes, condamné à Pignerol en mai
1689 ; sur la Sirène h S'-Malo en 1698 ; sur
VAmvzone en 1707: libéré en 1711 ou 1712
à condition de servir dans les troupes ; —
le 3"% de la Vause en Vivarais, condamné
à. Grenoble, écroué en mai 1702; n" 25,718;
sur V Ambitieuse ; mort à l'hôpital, le 12
mars 1703.
1943- Roux (André), de Saint-Jean-des-
Anels, écroué en juillet 1703. N" 27,667.
1944. Roux (Antoine), docteur en méde-
cine et ancien du consistoire de S'-Ambroix,
diocèse d'Uzès, condamné le 13 déc. 1745
par l'Intendant de Montpellier ; au Dépôt
en 1746; n» 21,100 (et 2545); mort à la
peine en 1752.
1945- Roux (Claude), tisserand, du Mas-
Roux, paroisse de Valeroze, mandement de
Luzan en Languedoc, condamné par le pré-
sidial de Nîmes, 17 juillet 1686. Libéré.
1946- Roux (Guillaume), de Monoblet en
Cévennes, cardeur, 22 ans, condamné à
Montpellier en 1690 pour assemblée reli-
gieuse. N" 12,538. Sur la Guerrière, puis
sur la Hardie, à Marseille, en 1698. Libéré
en 1713 et retiré à Berne.
1947. Roux (Jean), condamné par le pré-
sidial de Montpellier, 26 septembre 1698.
1948- Roux (Pierre), de Die en Dauphiné,
condamné par l'Intendant M. de Bouchât,
le 12 octobre 1689 ; mort à la peine.
1949- Rouzeran, Rozeran ou Rouzereau
(David). Sur la Madam,e h Marseille vers
1695. Peut-être le même que Rousseron
n» 1932.
1950- RovERGAS (Jean), de Nîmes, con-
damné par M. de Basville à Montpellier, le
19 nov. 1701.
1951- RovERGAS (Simon). Deux individus
des mêmes nom et prénom, l'un de Fons,
l'autre d'Alzon en Languedoc (1688 ou 1689).
Rovergat(Jean), voyez Rouergat, n" 1915.
19t»3. RoYER (Jacques), de la paroisse de
Yearsley , à 3 lieues de Bii'dforth, comté
d'York en Angleterre, écroué en 1707.
1934. RoYER (Jean), de Saintonge (1701).
Sur la Vieille-Réale h Marseille, libéré en
1713.
1955- RoYER (Pierre), de Loriol en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Grenoble,
22 déc. 1685. Mort à la peine.
Rozeran, voyez Rouzeran.
1956- RoziER (Guillaume), d'Alais, cond.
par le présidial de Montpellier, le 3 mars
1698.
1957- RuAT (Jean), de Vie, près Som-
mières, diocèse d'Uzès en Languedoc, con-
damné comme camisard par le duc de Ro-
quelaure k Montpellier, le 26 mars 1706.
écroué en mai. N" 30,315.
1958- Ruelle (Guigue), de La Valette en
Dauphiné, condamné par le Sénéchal de
Vienne, le 30 octobre 1685. Libéré.
1939- RuLAUD ou Rouleau (Jacques), de
La Tremblade en Saintonge, pilote d'un
vaisseau danois ; condamné h Toulon, puis à
Aix en 1694; n» 17,271. Sur la Belle k S'-
Malb en 1698. Libéré en 1713, et pensionné
par les Etats de Hollande. Mort à la fin de
juin. 1741. Sa veuve, Susanne Peluchon,
sollicite la continuation de la pension.
i960. Sabarot (Pierre), d'Erfale, diocèse
de Valence, condamné par M. de Broglie,
17 juin 1689. Mort à la peine.
1961- Sabatier (Pierre). Deux individus
des mêmes nom et prénom : l'un d'Alais,
camisard, condamné par le maréchal de
Montrevel à Montpellier, le 10 janvier 1704:
— l'autre, drapier, de Mazamet, diocèse de
Lavaur, 31 ans, condamné par M. Lenain,
intendant du Languedoc, le 6 avril 1745
pour assemblée religieuse. Sur la Perle en
1746. N" 20,399 puis 2228.
1963- Sabattier (Charles), de Lauron,
339
FORÇATS ET GALÉRIENS.
340
comté de Lussan, bas Languedoc, peigneur
de laine, 33 ans, condamné par le présidial
de Montpellier, le 26 septembre 1698 pour
avoir été au prêche à Orange ;n° 21,871. Sur
r//éroi>îe. Libéré en 1713 et retiré à Berne.
1964. S.4.BATTIER (Frauçois), de Nîmes,
condamné par l'Intendant du Dauphiné, le
12 octobre 1689 pour s'être joint aux vau-
dois ; n" 11,670. Sur la Hardie h Marseille
en 1698. Libéré en I7I3.
i965. Sabattier (Jacques), du Langue-
doc, condamné k S'-Hippolyte en 1695.
Sur la Saint-Louis h S*-Malo en 1698.
1966. Sabourin (Jean), de Touchet en
Poitou, condamné en 1699. Sur YA7nazone.
N° 24,214 : mort h l'hôpital, le 24 août 1703.
1967. Sagnier (Etienne et Pierre), ce
dernier cordonnier, tous deux de Vergèze
en Languedoc, cond. par le présidial de Nî-
mes, le 4 avril 1686. Pierre libéré.
1969- Saincian (Pierre), de Cauvis.son en
Languedoc, écroué en septembre 1704. N°
28,333. Sur la Couronne.
1970- Saint-Jean (François), de Puech-
sieura, diocèse de S'-Papoul, cond le 2 oct.
1698.
Saint-Pons, (voy. Matthieu de)? n» 1446.
1971. Saillens (Pierre), de S'-Jean-du-
Gard, cond. par le présidial de Montpellier,
le 3 mars 1698.
1972- Saint-Jean (Jean), cordonnier à
Clérac, 27 ans, condamné par M. de Bezons,
pour avoir tenté de sortir du royaume,
1687.
1973- Saix (François), natif de Mijanon,
paroisse de S*-Julien d'Arpaon, habitant de
Leyris paroisse de S'-Etienne des paroisses
françaises, cond. par le présidial de Nîmes
en 1686.
1974. Sales (Marc), condamné par le
maréchal de Montrevel, le 7 juin 1703.
197o. Sales (Pierre), de Nîmes ou des
environs, condamné par le duc de Roque-
laure h Montpellier, le 27 février 1720.
Saïgas, voyez Pelet.
1976- Salles (Etienne), de Valeraugues
dans les Cévennes, cardeur, 26 ans, con-
damné par le présidial de Nîmes, le 16 juin
1692 pour assemblée pieuse; n° 14,699. Sur
l'Eclatante ou Triomphante en 1698. Libéré
en 1713, pensionnaire de MM. de Berne à
Moi'ges en 1719.
1977. Sallet ou Saltet (Robert), de Pi-
gnan, condamné pour assemblée, à 6 ans,
par le pi-ésidial de Nîmes, le 20 août 1704.
1978- Salque (Pierre), de Saint-Faurié
en Vivarais, condamné par M. de Broglie,
le 31 janvier 1690 ; mort à la peine.
1979. Samson dit Boure (Jean), cardeur
h Durfort, cond. le 26 février 1686.
Samène, Seimeine ou Semaine, voyez Se-
meynes.
1980- Sanadas (Jean), cond. à Montpel-
lier, le 23 oct. 1697. Contumax.
Sanier ou Saunier, voyez Sagnier.
1981. Saucon (Pierre), du Languedoc,
(1688 ou 1689).
1982- Saudrin (Jean), de Brou, près Cas-
tres, condamné par le parlement de Paris,
7 mars 1688.
1983- Saumade (Jean), de Massaragues
en Gévaudan, condamné comme camisard
en janv. 1704. N" 28,247 ; sur la 'Grande-
Réale; mort en août I7I3.
1984- Saurice ou Surice (Jacob), de
Sammeuzac en Agénois, condamné par le
parlement deGuienne, 8 février 1687. Libéré.
1985. Sauseau (Pierre), 1713; libéré le
15 nov. I7I7.
1986- Sausse (Marc-Antoine), travailleur
de terre de Geneyrac, condamné par l'In-
tendant du Languedoc, le 3 fév. 1688.
1987- Saussine (Jean), d'Alais, passe-
mentier, 25 ans, condamné en 1699, libéré
en 1713 et retiré à Zurich.
1988- Sauvebois ^François), de Château-
la-Beaume en Dauphiné, condamné par le
parlem. de Grenoble, 15 fév. 1685.
1989- Sauvet (Claude), de Bouquet en
Languedoc, condamné par le présidial de
Nîmes, 26 mars 1688 pour avoir été guide ;
n» 10,222 ; sur VEclatante et sur V Héroïne
à S*-Malo en 1698. Libéré en 1713. Réfugié
h. Magdebourg.
1990- Sauvet (Pierre), de Monclus, près
Uzès, condamné en juin 1698, fit la campa-
gne de 1699 sur la Renommée et mourut le
8 septembre de la même année, à la suite
des brutalités du « comité. »
1991- Sauzet (Pierre), de Franchassi en
Vivarez, laboureur, 36 ans, condamné en
1690 pour assemblée religieuse ; n" 12,323 :
mis sur la Souveraine. Libéré en 1713 et
retiré à Basle.
1992- Sauzet (Pierre), de Vinsobres en
Dauphiné, condamné par ordre du roi, le
28 février 1689. Sur la Gloire à, Marseille en
1698. Libéré en 1713.
1993- Savilet (Claude), sur VHéroïne h
Marseille (?)
1994- Say (Jean), de Lezan, près Nîmes,
cordonnier, 59 ans, condamné par l'Inten-
dant du Languedoc, le 17 mai 1752, pour
assemblée religieuse et pour avoir entre-
tenu une correspondance avec un ministre.
N» 6889.
341
FORÇATS ET GALÉRIENS,
342
1995. Sayn dit Yon (Pierre), de Montmé-
ran, condamné le 23 sept. 1746 par le par-
lera, de Grenoble. Contumax.
1996. ScHMOY (Etienne), de Lausanne, con-
damné par l'Intendant M. de Bouchât, le 12
octobre 1689.
1997- ScHiNTz (Justus), ministre, de Cas-
sel en Allemagne, condamné par le conseil
souverain d'Alsace, le 22 mars 1687 ; mort
à la peine. C'est probablement le jeune mi-
nistre luthérien dont Jurieu raconte l'his-
toire sans le nommer (Lett. past. 11, 68).
Sechat (de), voyez Casson.
1998- Second (Antoine), laboureur, de
Vauvert en Languedoc, condamné par le
présidial de Nîmes, le 21 août 1692. Sur la
Victoire ou VHeureuse à S*-Malo en 1698.
Seimène ou Semaine, voyez Samène.
1999. Sel (Jacques), mort en mars 1702.
2000- Sellier (Nicolas), de Busilly, en
Picardie, condamné par le parlement de
Metz, 4 déc. 1686; mort h la peine.
2001- Semeynes ou Samène (Jean), de
Bourdeaux en Dauphiné, drapier, 24 ans;
pour s'êtrejoint aux vaudois, 1689; n» 11,663.
Sur VAmazone à Brest en 1698. Libéré en
1713 et retiré h S*-Gall.
2002. Semire, 1717.
2003. Seneoat (Jean), du Pont du Lare,
diocèse de Castres, chirurgien, 54 ans, con-
damné à, Montpellier, le 18 décembi-e 1697,
pour assemblée pieuse. N" 21,467. Sur la
Princesse, puis sur laGrande-vieille-réale à
Marseille en 1698. Libéré en 1713 et retiré
h Bienne en Suisse.
2004- Serguières (Jacques), de Rougen,
en Languedoc, cond. comme guide, par le
parlera, de Paris, 4 déc. 1686; n" 8976; sur
la Sirène à S*-Malo en 1698, et suvYHéroïne
en 1707 ; mort à la peine, 10 janvier 1711.
2005- Sermoz, Sermeau ou Sermez
(Etienne), de Lausanne, condamné h Gre-
noble pour s'être joint aux Vaudois, en
1689. Signalé en 1691 pour sa persévérance
dans la foi. Sur la Gloire h Marseille, en
1698; n" 11,693.
2006- Serre (Jérôme), de Valarargues,
condamné par le présidial de Nîmes, le 11
juin 1701, à 6 ans, pour assemblées illicites.
2(X)7. Serres. Trois frères, de Montau-
ban, en Quei-cy, condamnés par le parlera,
de Grenoble, le 24 mai 1686; — Pierre,
l'aîné, dit Fonblanche, n" 7876 ; — David,
le puîné, dit Dubesson ou Bessonnet ; et
Jean, le jeune, n» 7877. Tous trois ont
marqué parmi les confesseurs les plus dis-
tingués. David et Jean libérés en 1713,
Pierre en 1714.
2010- Serres (David), de la Mure, en
Dauphiné (1701), libéré en 1711 ou 1712 à
condition de servir dans les troupes. A été
confondu avec Serres (le puîné), de Montau-
ban.
2011- Serrette ou Serreste (Pierre), du
Val, en Vivarais. Sur la Grande-Réale, n»
33,963 ; mort le 2 octobre 1709.
2012- Serrière (Jean), d'Anduze, con-
damné par le M. duc deRoquelaure k Mont-
pellier, le 13 janvier 1707.
2013- Serven, Silvain ou Silvaire (Pierre),
de Beauvoisin, condamné par l'Intendant
du Languedoc, le 3 février 1688. Sur la
Fleur-de-lys à S»-Malo en 1698; mort le 14
novembre 1705.
2014. Servièrb ou Cervièi'e (Pierre), fils
de Pierre, de Caveirac en bas Languedoc,
cardeur, 32 ans, cond. à Montpellier, le 2
nov. 1702 pour assemblée pieuse ; sur la
Favorite: n" 26,991 : libéré en 1713 et retiré
à Basle.
2015. Serville (Daniel), signalé en 1693
comrae ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
2016- Severac (Jean) , de la Terrisse
dans les Cévennes, condamné à Montpellier
pour assemblée pieuse, en 1692. Sur la
Martiale h Dunkerque, puis sur V Illustre k
S'-Malo en 1688; n" 14,282. Libéré en 1714,
pensionnaire de MM. de Berne k Morges en
1719.
2017- Seyte (David, Etienne et Jérémie).
Tous trois d'Anduze, condamnés par M. le
duc de Roquelaure k Montpellier, le 13 fé-
vrier 1717.
2020- Shebert ou Shelebert (Jean-Jac-
ques), d'Arbourg en Suisse, condarané k
Brisac. '&\\v\s,Grande-vieille-réale&n 1698;
mort le 8 mars 1711.
2021- Sibleyras ou Sibleirac (Isaac), de
Mazeneuf en Vivarais, condamné par le
parlera, de Besançon, 10 mai 1686.
2022- Siguier (Jacques), de Bagnas, con-
damné k Montpellier par M. le duc de Ro-
quelaure, le 8 juin 1720, pour avoir assisté
k plusieurs assemblées pieuses et leur avoir
prêté sa maison. Contumax.
Silvain ou Silvaire. voyez Serven.
2023- Simon (Daniel), de Pausse en Cham-
pagne, condamné par le parlera, de Paris,
le 3 mars 1687. Libéré par la suite.
2024- SiTÈNE (Jean), Suisse?
2025- SiVART (Jean-Pierre), de Gilhoc en
Vivai'ais, condamné par M. de Broglie, le 2
janvier 1690.
2026- SoLiER (Claude), du Languedoc
(1688 ou 1689).
343
FORÇATS ET GALERIENS.
344
2027- SoLEiROL (Claude), de S*-Hippolyte
de Caton, camisard, condamné par M. le
maréchal de Montrevel à Montpellier , le
10 janvier 1704.
2028- Sorbier (Joseph), signalé en 1693
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi. Conf, Corbière.
2029. SouAOE (Jean), de S'«-Croix de
Valfrancesque en Cévennes, condamné pour
assemblée religieuse en 1691 ; mis sur la
Vieille- Réale, n" 13,653 (Liste de M. de
Rochegude). Paraît cependant le même que
Jean Soulages, ci-après.
2030- SouBEiRAN, Souveiran ou Souveran
(Jean), du Mas de Soubeiran, paroisse de
S*-Jean de Gardonnenque en Languedoc,
écroué le 18 février 1690, sur la Fière ;
mort h la peine en 1696.
2031- SoucHON (Jean-Louis), ouvrier en
petites étoffes, de Livron en Dauphiné, con-
damné le 23 septembre 1746 par le parlem.
de Grenoble. Contumax.
2032. SoucHON, sergier, d'Uzès, cond.
par le présidial de Montpellier, le 13 juin
1693. Contumax. Est probablement le même
qu'Antoine Souchon, tisserand de laine,
d'Uzès, cond. le 16 sept, de la même année
par le même tribunal.
2033. Soulages (Jean), de Sainte-Croix
de Valfrancisque dans les Cévennes, con-
damné à S*-Hippolyte en 1691 pour assem-
blée pieuse. N" 16,353. Sur la Galante h
St-Malo en 1698 ; libéré en 1713.
2034- Soulages (Tobie), marchand, de
Castres, condamné par le parlem . de Guienne,
5 février 1687. Libéré.
2035- SouLEYROL (Etienne), de S'-Hippo-
lyte en Languedoc, condamné en 1698; mort
d'un effort fait pour renverser l'antenne
sur la galère la France, le 11 février 1700.
2036- SouLEYROL (Jacques et Pierre), de
S'-Etienne en Languedoc, condamnés par le
présidial de Montpellier, 26 septembi-e 1698
pour avoir été au prêche à Orange. Pierre,
n° 21,840, sur la Triomphante. Jacques,
n" 21,833, sur V Héroïne. Tous deux libérés
en 1713 ; Jacques, pensionnaire de MM. de
Berne à Morges en 1719.
2038- Soulier ou Soullié (Isaac), de
Champagnac en Languedoc, écroué en 1705.
N" 28,806; h. Marseille en 1709. Sur la
Fleur-de-lys. Libéré en 1712 après abjura-
tion.
2039. Soulier (Fulcran), du Grand-Ga-
largues en Languedoc, condamné par le
maréchal de Montrevel, le 7 juin 1703. N"
27,650, sur la Réale ; libéré en 1712 après
abjuration.
20iO- Soustelle (Jean), de Soustelle,
cond. par Basville à Montpellier, le 21 fé-
vrier 1705.
Souveiran ou Souveran, v. Soubeiran.
2041. Steck (Hans), de Soleure en Suisse,
condamné par le Conseil de guerre h Mon-
télimar, le 2 avril 1686.
2042. Suel (Matthieu), condamné par le
présidial de Nîmes, le 23 juillet 1708.
2043. SuGLA (Isaac), avant 1705.
2044. Suleman (Jean), entre 1703 et 1710.
2045- SuMEiNE (Pierre), sur VAmazone à
Bordeaux, vers 1695. Elie Benoit l'appelle
Jean ; est peut-être le même que Jean Sa-
mène.
2046- SuoRD (Georges), de la ville de
Canais en Ecosse, écroué en 1708 ; n" 32,452.
2047. Tachard (Pierre), fournier à Mon-
tauban, condamné le 15 avril 1752 par l'In-
tendant de Montauban.
2048- Taillard (Philippe ou Pierre ou
Philippe et Pierre). Un Pierre Taillard est
signalé en 1693 comme ayant triomphé de
ses défaillances dans la foi.
2049. Talin (Jean), de Goncelin en Dau-
phiné, condamné comme guide par le par-
lement de Grenoble, 9 avril 1686.
2050- Talon (Antoine), sur la Dauphiné.
mort le 17 mai 1705.
Talon, voyez Falot.
2051. Taradel (Guillaume), condamné
par le présidial de Montpellier, 26 septemb.
1698.
2052- Tardieu (Etienne), de Venterol en
Dauphiné, condamné par l'Intendant M. de
Bouchât, le 23 novembre 1689 pour s'être
joint aux Vandois ; n» 11,808. Sur la Belle
h S'-Malo en 1698. Libéré le 7 mars 1714.
2053. Tardieu (Philippe), de Teissière
en Dauphiné, condamné par ordre du roi à
Valence pour assemblée pieuse, le 28 février
1689 ; sur la Marquise à Dunkerque, n°
10,987 ; sur la Hardie à Marseille en 1698 ;
libéré le 7 mars 1714.
2054. Tardieu (Pierre), signalé en 1693
comme avant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
2055. Tasserand, habitant de Médis en
Saintonge, condamné par l'Intendant de La
Rochelle, le 19 novembre 1746. Contumax.
2056- Tassy (Marc), de Montpellier, con-
damné dans cette ville par le duc de Berwick,
le 15 mai 1705.
2057- Taureau (Pierre), de Pamprou,
près Poitiers, condamné par l'Intendant M.
de Foucault, le 5 mars 1688.
Taussand, voyez Teissier.
Tavernier (Abraham), Suisse, si-
345
FORÇATS ET GALÉRIENS.
346
gnalé en 1693 comme ayant triomphé de
ses défaillances dans la foi.
2059- Tavert (Isaac), boutonnier, cou-
damné par le parlem. de Bordeaux, 17 déc.
1749.
2060- Teaule (Pierre), de Piguans, aux
Cévennes, condamné par M. de Broglie, le
13 mars 1690.
Teaulier, voyer Thaulier.
2061- Teissier (David), des Barrels, près
Vebron (aliàs de Vanel en Cévennes), ser-
gier, 23 ans, condamné h Montpellier, le
26 mai 1698 pour assemb. pieuse ; n° 21,731.
Sur la Valeur puis sur la Grande-vieille-
réale à Marseille, la même année, libéré en
1713 et retiré à Zurich.
2062- Teissier (Jacques), laboureur, de
Beauvoisin, cond. par le présidial de Mont-
peUier, le 31 mai 1702.
2063- Teissier (Jean), d'Alléger en Bre-
tagne, condamné par le présidial de Nan-
tes,16 janvier 1685. Mort à la peine.
2064. Teissier, sieur de Jaussaud (Jean),
de Chaussion ou de Privât, diocèse d'Uzès,
en Languedoc, condamné par le présidial
de Nîmes, en mai 1690. Mis à la chaîne le
2 juin.
2065- Teissier (Louis), de Générargues,
condamné à Alais, le 23 fév. 1692 par M.
de Lamoignon à S'-Malo. Sur la Ferme ou
la Palme.
2066- Teyssonnière (David), de Gros aux
Cévennes, condamné à vie par l'Intendant
du Languedoc, en 1692 pour assemblée
pieuse. Sur la Duchesse h S'-Malo en 1698;
n» 4702, mort à l'hôpital le 8 avril 1713.
Tempes (Jean de), 1698, Nîmes, coud,
en 1698 pour avoir été au prêche à Orange;
n" 21,849. Sur la Fleur-de-lys. Est pro-
bablement le même que Destampes, n» 737.
Libéré en 1713.
2067. Tempié (Jean), cavalier invalide de
Vauvert, cond. le 5 mars 1686.
2068- Tenar ou Jénar (Adrien), de Vauver
en Languedoc, écroué le 28 juin 1703. N"
27,646. Voy. Jénar, n» 1160.
2069. Terrasson (Claude), d'Uzès en
Languedoc, condamné à Antibes, (comme
Isaac Bourry), écroué en 1705. N» 29,060 ;
snr la Grande-Réale. Libéré le 7 mars I7I4.
2070- Teulon (Jean), de Molières, cami-
sard, condamné par le maréchal de Mont-
revel à Montpellier, le 10 janvier 1704.
2071- Thaulier, Teaulier, Thouliers ou
Theolur (Isaac), de S*-Fortuuat, diocèse de
Viviers, condamné par l'Intendant M. de
Bouchât à Grenoble, le 23 nov. 1689. Mort
galérien de la Gloire, à Marseille en 1695.
2072- Théron (Denis), consul de Coulor-
gues, camisard, condamné par le maréchal
de Montrevel h Montpellier, le 10 janvier
1704.
2073- Therond, ci-devant soldat dans le
régiment de Beauvoisin, condamné à Mont-
pellier par M. de Bernage, Intendant du
Languedoc, 27 mars 1734, pour avoir favo-
risé l'évasion du ministre Barth. Claris.
Contumax.
2074- Thierri (Matthieu), de Londres,
condamné en 1697 « pour désertion de
France, où il était par force. » Sur la Fidèle
h Marseille en 1698. Libéré la même année.
2073. Thiers (André), de Château-Quey-
ras, diocèse d'Ambi'un. condamné par le
sort h Grenoble, le 23 novembre 1689
comme Vaudois. n" 11,825. Sur la Fière à
St-Malo en 1698. Libéré en 1714. — Un
galérien des mêmes nom et prénom est
indiqué comme mort dans la campagne de
1694.
2076. Thomas (David), de Vie près Som-
mières en Languedoc, condamné par le duc
de Roquelaure à Montpellier, le 26 mai
1706: n° 30,316; mort à l'hôpital le 8 juill.
de la même année.
Thomas (Jacques), voyez Vassal.
2077- Thompson (Guillaume), de Nort-
hampton, libéré en 1698.
2078- TicouLET (Pierre), cond. à Mont-
pelUier, le 23 octobre 1697. Contumax.
2079- TiFFiNE (Pierre), de Francheval à
2 lieues de Sedan, cond. le 5 mai 1696.
2080- TixEAU ou Tisseau (Jean), de Pou-
zange, évêché de Luçon en Poitou, con-
damné par l'Intendant M. de Foucault, le
20 mars 1687. Libéré.
2081. Tœule ou Teule (Joseph), de Tœule
en Vivarais, condamné à Montpellier, écroué
en octobre 1706. N" 30,904. Sur la France;
mort le 30 mars 1709.
2082- ToFFiN (Thomas), de Jaucourt, près
S*-Quentin eu Picardie, condamné par le
parlem. de Pai*is, 16 décembre 1687.
2083- ToRTEL (Etienne), dit la Condamine,
de S*-Dizier en Dauphiné, condamné en
1745 par le parlem. de Grenoble.
2084. TouRCHAiREs OU Fouchaire (Isaac),
de Loriol en Dauphiné, condamné par M.
de Larrey, le 30 avril 1689.
Touref, voyez Turel.
Tournachon (Jonas), sur la Superbe à
Marseille. Voyez Fournaton, n" 931.
2085. TouRREiL, dit Perat (Pierre), de
Serres près Pau en Béarn, condamné à Pau
en août 1686 pour sortie du royaume. Sur
la Favorite k S'-Malo en 1698, puis sur la
347
FORÇATS ET GALERIENS.
348
Grande-réale. N° 9457 , mort à l'hôpital le
6 déc. 1709. — Conf. n° 2108.
2086- TouRTELOT (Jean), de Cauze en
Saintonge, condamné à Xaintes en 1690.
Sur les galères de Rouen en 1691, sur la
Grande-vieille-réale à Marseille en 1698 ;
mort à, la peine le 13 sept. 1700.
2087- Tourtereau (Pierre), signalé en
1693 comme ayant triomphé de ses défail-
lances dans la foi.
2088- TouRTOULON (François de), sieur
de Valescure, écuyer, du diocèse d'Alais,
condamné par le présidial de Nîmes, le 15
novembre 1689.
2089- Toussaint (Jean et son frère
Etienne), de Jussy près Metz, condamné
par le parlera, de cette ville, le 16 juillet,
1687. Tous deux ont été libérés.
2091 • Toussaint (Louis), de Lezi près
Metz, condamné par le conseil souverain
de cette ville, le 10 juin 1687. Libéré.
2092. TouvENiN (Abraham), de Lausanne,
condamné à Grenoble par l'Intendant du
Dauphiné, le 12 octobre 1689 pour s'être
joint aux Vaudois. Sur la Duchesse h S*-Malo
eu 1698; n» 11,649; en campagne en 1704.
2093. Trapier (Louis), de Grosjeanne,
condamné k Montpellier par M. de Bernage
Intendant du Languedoc, le 1" mars 1737
pour assemblée religieuse.
2094- Traversier (François), de Bours,
paroisse de Gillot en Vivarais, écroué en
1709. N" 33,962. Sur la Magnanime ; mort
e 23 nov. de la même année.
2095. Treboulon (Etienne), de Cormon-
terrail aux Cévennes, condamné par M. de
Broglie, le 13 mars 1690.
Trégon (Louis), n" 6192, laboureur de la
métairie de Reculau près Generac, diocèse
de Nîmes, condamné par l'Intendant du Lan-
guedoc, le 17 mars 1752, libéré en février
1772. Voyez Frégon, n» 941.
2096. Trial (Adrien), de Vauvert, con-
damné par le maréchal de Montrevel, le 7
juin 1703, comme porteur d'armes ; n">
27,646 ; sur la Perle.
2097. Tribes (François), fils de feu Fran-
çois de Beauvoisin, valet chez le sieur
Claude Dumas, fermier de M. de S*-Cosme,
cond. par le présidial de Montpellier, 31
mai 1702.
2098. Tribout (Jean), de Vilarcf^lès-Sar-
relouis en Lorraine, condamné par le par-
lera, de Metz, 22 juin 1686. Passé en Araé-
rique.
2099. Tridon (François), avant 1705.
2i00. Trinques ou Trinquies (David), de
Castres en Languedoc, condamné par le
présidial de Carcassonne, 15 juin 1688. Sur
la Vieille-Réale ; mort à l'hôpital le 4 déc.
1700.
2101. Trinquier (François), condamné
par le présidial de Montpellier, le 26 sept.
1698.
2102- Tromparent (Jacques), ouvrier en
petites étofles de Livron en Dauphiné, con-
damné par le parlera, de Grenoble, 23 sept.
1746.
2103. Tromparent ou Tromperan(Pierre),
de Charraes en Vivarais, condamné en 1698
pour avoir donné retraite au ministre
Brousson. Mort à la peine, le 28 juin 1701.
2104- Trouillet (Jean), de la Fraignée,
condamné le 7 mai 1751 par l'Intendant de
la Rochelle.
2105. Turc (Esprit et Jean) , de Dieu-le-
fit en Dauphiné, condamnés par ordre du
roi, le 28 fév. 1689. Esprit moi't h la peine.
2107. Turc (Philippe), deux galériens
des méraes nora et prénora, dauphinois,
l'un de Chabrière, condamné en 1686; sur
la Vieille-Saint-Louisk Marseille en 1698;
— l'autre de Monjoux, condamné par ordre
du roi, le 28 février 1689 pour assemblée
pieuse. Sur la Gloire, puis sur la Vieille-
Réale: N" 10,991. L'un deux libéré le 7
mars 1714.
2108. TuREL ou Toureil (Pierre), de Châ-
tillon, diocèse de Die, condamné par l'In-
tendant M. de Bouchât, le 23 nov. 1689.
2109. TuRGEs (Honoré), de Nîmes en
Languedoc, condamné à Montpellier, le 12
mars 1756. N» 9,347 ; libéré le 30 août
1762.
2110. TuRPiN (René), de Cambon près
Nantes, condamné par le présidial de cette
ville, le 10 avril 1688. Mort à la peine.
2111. UsTiN ou Ustain (Denis), de Fron-
tignan en Languedoc', écroué en juillet
1702. N» 26,614.
2112- Vabres (Jacques), de S*-Jean-
Chambre en Vivarais, condamné pour dé-
sertion en 1711, écroué le 3 janv. 1712.
N" 36,874, mort à l'hôpital six jours plus
tard.
Vacher (Alexandre), voyez Brunel.
2113- Vacher (Nicolas), de Grenoble,
condamné par le parlera, de cette ville,
22 mars 1687. Passé en Amérique.
2114. Vachet (Pierre), signalé en 1693,
comme ayant triomphé de ses défaillances
dans la foi.
1 a Catholique de naissance, mais condamné
pour assemblée de religion et pour fanatisme,
car il a eu des émotions comme ces petits pro-
phètes dont on a tant parlé. »
349
FORÇATS ET GALERIENS.
350
2115- Vachery, jeune prosélyte du Dau-
phiné, condamné par le pari' de Grenoble,
le 30 mars 1686.
2116- Val (Jean), du Grand Gallargues,
condamué le 16 mai 1716. Contumax.
2117. Valadier (Jacob), chirurgien, de
Vallon en Languedoc, condamné par le
présidial de Marseille, le dernier fév. 1687.
Valescure (de), voyez Tourtoulon.
2118- Valette (Jean), de Négrepelisse
en Quercy, condamné par l'Intendant de
Montauban, le 3 déc. 1689.
2119- Valette. Deux individus de ce
nom, l'un boulanger, l'autre cardeur de
laine ; tous deux de- Réalmont en Langue-
doc, condamnés par M. de S'-Priest à Mont-
pellier, le 11 octobre 1754. Contumax.
2121. Valgalier (Pierre), chamoiseur,
de Gange en Languedoc, 35 ans , condamné
par le maréchal de Montrevel, le II mars
1703; sur la Couronne, N" 27,316; Libéré
le 14 avril 1712, après abjuration.
2122. Vallette (André) , sieur de Vais-
sac, de Vaissac en Quercy, condamné par
le parlera, de Besançon, le 15 mai 1686,
pour sortie du royaume; N» 8,272, sur
l'Eclatante, puis sur la Madame. Mort
« constant en la foi » à l'hôpital de Mar-
seille, 9 août 1711. Il portait entre autres
pseudonymes ceux de Blanchard et de
Nègre.
2123- Vallat (Pierre), d'Anduze aux
devenues, laboureur, 26 ans, condamné
par le présidial de Nîmes, 20 janvier 1689,
pour assemblée pieuse ; sur la Madame à
Marseille en 1698. N» 10,956. Libéré en
1713 et retiré à Schaffhouse.
Vais (Jean), le jeune, du Grand-Gallar-
gues, condamné par le duc de Roquelaure à
Montpellier, le 16 mai 1716. Le même que
Val, n» 2114.
2124. Vandeleur (Jacob), de Coulou-
gne, condamné par le Conseil de guerre à
Amiens, le 26 août 1687.
2125- Vardot (Pierre), de Lusignan en
Poitou (1700) ; sur la Palme h Dunksrque
en 1707; n" 24,861.
2126. Vareilles (Pierre), l'aîné et Jean
le cadet, tous deux de Réalmont, condam-
nés par M. de S*-Priest à Montpellier, le
11 octobi'e 1754. Contumax.
Varmont, voyez Grenier.
2127. Varnier (Jean), de Vitry-le-Fran-
çois en Champagne, condamné par le par-
lera, de Metz, 17 septembre 1686 ; mort à la
chaîne « accablé de ses fers et de la fatigue
du chemin. »
2128- Vassal (Jacques), connu sous le
nom de Jacques Thomas; de Mondardier
près du Vigan en Languedoc, 23 ans, con-
damné par le maréchal de Montrevel,
le 16 mars 1703; sur la Grande-Réale.
N» 27,314. Libéré le 24 juUlet 1716.
2129- Vasserot (Pierre) , de Moulins,
vallée de Queyras, condamné par l'Inten-
dant M. de Bouchât, le 23 novembre 1689.
2130. Vaucienne ou Voucienne (Jean de),
de Vitry-le-François, condamné par l'Inten-
dant de Champagne, 9 sept. 1688.
2131- Vaupilière ou Volpellière (Claude),
travailleur de terre de Vauvert en Langue-
doc, cond. par le présidial de Montpellier,
le 31 mai 1702. N» 26,587, sur la Vieille -
Réale. Mort h la peine, le 30 avril 1703.
2132. Veau, dit Merle (Jean), de Vin-
sobres en Dauphiné, condamné à Grenoble
en 1693, sur la Renom.mée à S'-Malo , en
1698.
2133. Veirrier (Jean), de Champagne,
diocèse de Valence en Dauphiné, condamné
par M. de Broglie, le 2 janvier 1690.
2134. Velaux-Bonnet (de) , signalé en
1693 corarae ayant triomphé de ses défail-
lances dans la foi.
2130- Ven (Chrestien), de Brandebourg,
condamné par le Conseil de guerre de
Moutlouis, 24 sept. 1687.
2136. Venet (Jacques), de S*-Gilles en
Languedoc, condamné par M. Lebret Inten-
dant de Lyon, 12 mars 1687. Mort à la peine.
2137- Ventourou (Louis), du Qâtinais,
condamné par le parlera, de Paris, 19 août
1688.
Verbizier , lisez Berbigier et voyez ce
nora.
2138- Verdailhan (Jean), Cévenol, fai-
seur de peignes pour les cardeurs , con-
darané à Montpellier par l'Intendant du
Languedoc, le 17 août 1705 pour avoir in-
troduit et vendu des livres à l'usage de
ceux de la R. P. R. Contumax.
2139- Verdier (Charles), de Pignan aux
Cévennes, condamné par M. de Broglie, le
13 mars 1690.
2140- Verdier (Etienne), fils de Jacques,
de Pignan, condamné parBasvilleà Nîmes,
le 20 août 1704. Contumax.
2141. Verdier (Simon), condarané par
le présidial de Montpellier, 26 septembre
1698.
2142- Verdilhan ou Verdeillan (Jean),
de la Melouze en Cévennes, condamné
comme camisard par le duc de Berwick à
Montpellier, le 15 mai 1705. N° 29,593;
sur la Couronne. Libéré le 24 juillet 1716.
1243- Verger (Jacques), tonnelier, du
351
FORÇATS ET GALÉRIENS.
352
du village de Micheau, paroisse de Marsac,
condamné par M. de Bezons pour avoir es-
sayé de sortir du royaume, 1687.
Vergez, lisez de Berger et voyez Grenier.
2144. Vergnol (Jean), ministre de Mont-
flanquin en Agénois, condamné par le par-
lera, de Réole, le 8 fév. 1686. Libéré par
la suite.
2145- Verlhac (Antoine) , sergent du
faubourg de Lepiac à Montauban, con-
damné par l'Intendant de cette ville, le 15
avril 1752.
2146- Vermeil (Claude), de Congenez en
Languedoc, condamné à Antibes eu Pro-
vence, écroué en 1705. N" 29,056. Libéré
en 1711 ou 1712 à condition de servir dans
les troupes.
2147. Vernejouls (Pierre), laboureur, 21
ans, arrêté près de Sai'lat voulant sortir du
royaume et condamné par M. de Bezons,
1687.
2148- Vernes (François), fils de feu Jo-
seph et de Jeanne Bravais, laboureur, de
Lacroze, paroisse de S*-Sauveur, cond. par
le présidial de Montpellier, le 2 nov. 1701,
alors âgé de 15 ans.
2149- Versël (André), de Bravoustan,
paroisse d'Aulas, diocèse d'Alais, 43 ans,
condamné par le duc de Roquelaure, comme
possesseur de livres défendus et promoteur
d'assemblées, le 9 déc. 1723. Sur le Dépôt
en 1746; n" 4,164: évadé en 1750.
2150. Versil (Jean-Jacques) , de Cou-
tange, diocèse de Viviers, condamné par
M. de Broglie, le 17 juin 1689. Mort à la
peine.
Vestion (Jean), de S'-Félix en Cévennes,
condamné en 1698 pour être allé à Orange
entendre prêcher. N" 21,804. Sur Y Ambi-
tieuse; puis sur la Forte à Marseille. Le
même que Destion, n» 738.
2151- Vey (Noël), de Grosjeaune, con-
damné à Montpellier par M. de Bernage,
Intendant du Languedoc, pour assemblée
religieuse, le 1" mars 1737.
2152- Veziat (Jean), originaire de Fou-
gères en Languedoc, faisant fonction de
chantre chez les gentilshommes verriers de
Pointis, condamné par le présidial d'Auch,
le 5 février 1746.
2153- ViAL (Jean), de Vinsobre en Dau-
phiné, laboureur, 20 ans , condamné à Gre-
noble en 1693 pour assemblée pieuse. N°
15,842. Sur VEclatante. Libéré en 1713 et
retiré à S^-Gall.
2154. ViAL (Pierre), de Montélimar en
Dauphiné, condamné par M. de Larrey, le
20 janvier 1689.
2155- ViALA , chapelier à Uzès, cond.
par le présidial de Montpellier, le 13 juin
1693. Gontumax.
2156. ViALA (Jean), fils d'Etienne, de
S*-Jean-du-Gard, dragon dans la compagnie
de Caladon au régiment de Morsan, cond.
à mort, le 14 avi-il 1692; sa peine fut com-
muée le même mois en celle des galères.
2157. ViALA (Jean ?), d'Anduze, cardeur
à Montauban condamné par le parlement
de Toulouse, le 18 février 1762.
2258- ViALARD (Jean), sur la Grande à
Marseille en 1695.
2159- ViANO (Vincenso), d'Oneille en
Italie, habitant depuis 15 ans Montpellier,
valet de chambre de M. Diédié, cond. par
l'Intendant M. de Basville, le 16 juillet
1686.
2160- ViAUD (Jean), 1693; sur la Pria
cesse à Marseille, libéré en 1713.
Vibes, voyez Ribes.
2161- Vidal (Jean), de Colognac en Lau-
gudoc, condamné par le présidial de Nîmes,
le 3 avril 1686, gracié l'année suivante.
2162. ViELJEUx (Antoine), rentier du
Mas de Toubas, cond ?
2163- ViELJEux (Pierre), rentier du sieur
de Montmarc à Monteug, paroisse de S'-
Maurice, cond ?
2164- ViELZEN (Pierre), de Nogai'et, pa-
roisse de Castagnoles , diocèze d'Uzès , con-
damné par le présidial de Nîmes, en mai
1690, mis à la chaîne le 2 juin; libéré en
1698.
2165- ViERME. Deux frères condamnés
par contumace eu 1688.
2167. ViERNE (Pierre), du Pont de Mout-
verl, condamné par le maréchal de Mon-
trevel, le 11 juin 1703.
2168- ViGiER (Abraham) , d'Auboi en
Languedoc , cond. comme camisard en
1705 ; n" 29,627 ; sur la Vieille- Réale.
Vignasson, voyez Berbigier.
2169- ViGNAUX (Daniel), fils, cond. à
Montpellier, le 23 oct. 1697. Gontumax.
2170- Vignes (Jacques). Deux individus
sous les mêmes nom et prénom ; l'un de
Nion en Dauphiné, laboureur, 36 ans, con
damné à Montélimar eu 1688 pour assem-
blée et pour livres ; sur la Superbe à S*-
Malo en 1698, N» 10,964; libéré en 1713 et
retiré à Zurich; — l'auti-e, de Mens en Dau-
phiné, condamné par le lieutenant général
de Larrey, le 29 janvier 1689. Un troisième,
Jacques Vignes, de Nogard paroisse de
Gastagnoles, cond. par le présidial de Nîmes,
en mai 1690, mis à la chaîne le 2 juin.
2172. Vignes (Jean), de Castagnoles,
353
FORÇATS ET GALÉRIENS.
354
diocèse d'Uzès, condamné par l'Intendant
de Montpellier, 19 mai 1690. — Conf. Jean
Devigne.
2173- ViGNON (Jean), de Marignac, évè-
ché de Die en Dauphiné, condamné par
l'Intendant de cette province, 23 mai 1689.
2174- ViGUiER (Jean), des environs de
Sommières en Languedoc, écroué en 1709;
n» 33,972 ; sur la Grande-Réale ; mort le
16 déc. de la même année.
2175. ViGuiER (Pierre), de Nègrepelisse,
condamné par le parlement de Toulouse, le
18 fév.1762.
2176- ViLLAR (Pierre), de Nîmes ou des
environs, condamné par M. le duc de Ro-
quelaure à Montpellier, le 27 fév. 1720.
2177. ViLLARD (Antoine), de Paillargues
en Languedoc, mort galérien sur la Cou-
ronne, le 26 fév. 1699.
2178- ViLLARD (Jean), de Pins en Dau-
phiné, condamné par le parlem. de Gre-
noble, 2 oct. 1685.
2179- ViLi.ARET (Claude), sargier, de
Durfort en Languedoc: relaps, condamné
k Nîmes, le 24 déc. 1699, pour avoir fait la
prière à un malade. N» 24,693. Sur la Gloire,
puis sur la Vieille-Réale à Marseille. Li-
béré le 24 juillet 1716.
2180. ViLLARET (Jean), boulanger , de
Geneyrargues près Nîmes, 40 ans, con-
damné par l'Intendant de cette province, le
3 février 1688 pour assemblée pieuse; n»
9,942; sur Y Héroïne. Libéré en 1713, pen-
sionnaire de MM. de Berne à Morges en 1719.
2181- ViLLARs (Jean), du Saint-Esprit,
diocèse de Mende en Languedoc, condamné
par M. de Broglie, le 6 octobre 1689.
2182- ViLLEVAiN ou Villevaire (Jean), de
Fontanieu aux Cévennes, condamné par le
parlem, de Grenoble, écroué le 9 juin 1735,
condamné en 1736.
2183- ViLLOM (Abraham), de Lezi, près
Metz, condamné par le conseil souverain
d'Alsace, le 10 juin 1687. Libéré plus tard.
2184- Vii.MAT (Samuel), de Raucourt,
condamné par le parlem. de Metz, 12 sept.
1686. Libéré.
2185- ViLossE (Jean), et Matthieu son
frère, de Pragela, condamnés par le parlem.
de Grenoble, 11 janv. 1686. Matthieu libéré.
2187. ViNATiER ou Vinassier (Pierre), de
Gap, en Dauphiné, condamné par le parle-
ment de Grenoble, 7 mai 1687. Libéré.
2188. ViNAY (Philibert), de Gizors, con-
damné par le parlem. de Rouen, 2 mais
1685.
Vincende, voyez Robert.
2189. Vincent dit Laforge (Etienne) ,
forgeron natif de Gi-aleloup, diocèse d'Agen,
46 ans, condamné comme guide par le par-
lem. de Bordeaux, le 25 fév. 1702, à 5 ans ;
a" 26,911 sur \di Grande-Réale. lAhéré après
la paix, le 7 mars 1714, reçoit des Etats
généraux de Hollande (1715) une pension
de 200 florins.
Yoiron (Claude), 1713.
2190- Vole ou Voile (David), de Valpe-
rouze en Piémont, condamné à Grenoble
en 1691 pour religion et port d'armes au
service de Savoye; n» 13,668. Eu 1691 sur
Vlnvincible ; sur la Reine à S*-Malo en
1698. Libéré en 1713.
Volpellière, voyez Vaupilière.
2191- Vossière (Etienne), condamné par
le présidial de Montpellier, 26 sept. 1698.
2192. Woelle (Daniel de la), de Seri-
court eu Lorraine, condamné par le parlem,
de Metz, 30 août 1686. Libéré.
2193- Web ou Huap (Thomas), du North-
amptoflshire en Angleterre, écroué en 1707.
N" 31,143.
Yon, voyez Sayn.
Yssoire, voyez Issoire.
2194. Armengaud (Daniel), galérien. Li-
béré en 1736 et pensionné (300 flor.) par les
Etats de Hollande.
2195- Armingaud (Jacques), galérien en
France, sollicite en 1730 l'intercession des
Etats de Hollande ; il est libéré e* 1738
et pensionné par les Etats (250 fl.) en 1739.
2196. Audet (Daniel), 20 ans, arrêté
près de Sarlat et condamné pour avoir
voulu sortir du royaume, par M. de Bezons,
1687.
2197. Audiguay (Pierre- Alexandre), 21
ans, arrêté près Sarlat, voulant sortir du
royaume, condamné par M. de Bezons,
1687.
2198- Bangeon (Jean), sargetier, habitant
de Vayres en Poitou, 36 ans, arrêté près
Sarlat voulant sortir du royaume, condamné
par M. de Bezons, 1687.
2199- Beaumont (Jacques), maître dra-
pier à Amsterdam, emprisonné à Metz et
condamné aux galères. Sa femme, Marie
Guillemart, sollicite les Etats de Hollande
pour intercéder en sa faveur, 26 nov. 1700.
Berlin, n" 209, poui'rait être le même que
Bertin, n» 234.
Berru, n» 228 et Beru, n» 247, sont un
seul et même personnage.
Bonhoste, n* 297, était de Peseux, prin-
cipauté de Neuchàtel ; condamné en 1687 ;
n» 9043.
VI. 12
355
FORÇATS ET GALÉRIENS.
156
2200- BoNNABEL (Jean), d'Orcières, con-
damné par le parlem. de Grenoble, 9 avril
1740.
2201- Bonnet (Pierre). Deux galériens
de ce nom, au n" 318. — Il y en a un troi-
sième, Pierre Bonnet, du Poitou, condamné
pour avoir assisté à des assemblées reli-
gieuses, 29 juin. 1698.
2204- BoRREL (Pierre), condamné à 5
ans par le parlem. de Grenoble, 1740.
2205- Bosc (Etienne), condamné pour
avoir assisté, en 1734, à une assemblée
surprise au rocher de Caileux ou Caylus,
près Saiut-Aârique. Libéré, il se retire en
Hollande et obtient une pension des Etats-
Généraux (300 fl.), en 1738.
2206- BoucHET (Jacob), lieutenant au ré-
giment de Viçose, fait prisonnier en Portu-
gal, est conduit h Marseille et condamné
aux galères. Il se réfugie en Hollande. Sa
femme, Catherine Bouchet, d'Anduze, après
avoir été détenue en France pendant six
ans, sollicite un secours des Etats de Hol-
lande pour rejoindre son mari h Zell avec
ses 4 enfants. Les Etats lui accordent 10
ducats et déclarent que l'on prendra repré-
sailles sur les officiers français (Registres
des Etats Généraux, 1705).
2207. BoucHEYER (Pierre), du Dauphiné,
condamné à 5 ans par le parlem. de Greno-
ble pour avoir voulu soi'tir du rojaume ;
22 déc. 1685.
Boflet, n" 348, double emploi avec Bovet,
n» 410.
Bouri, n" 375, double emploi avec Bourry,
u" 387.
2208- BouRELi (André), libéré en 1713,
mort èi Amsterdam, pensionnaire des Etats
de Hollande. Le 7 nov. 1727, sa veuve,
Jeanne Milliau, sollicite des Etats une année
de la pension de son mari pour elle et ses
2 enfants dont l'aîné n'a que cinq ans.
Bousquet (André), condamné en 1681.
lisez, en 1687.
Bouvène, n» 396, probablement le même
que Beauvière, n" 168.
Bouzigues (L'un des), n" 408, est proba-
blement le même que Bousique, n" 390.
2209- BoYER (Daniel), condamné par le
parlem. de Grenoble, 16 fév. 1735.
Brezun, n» 426 est le même que Bruzun,
n» 453.
2210- Broc (Moïse), batelier au lieu de
Roussanes, 32 ans, arrêté près Sarlat vou-
lant sortir du royaume, et condamné par
M. de Bezons, 1687.
Bruguière (Jeau), n" 442, était écroué
sous le n" 30,763.
Buttler (Thomas), n" 465, appelé ailleurs
Botelier, était un anglais natif de Londres,
qui revenant de Barbarie où il avait été es-
clave et demandant la charité, comme il
passait par Paris, y fut arrêté h titre de pro-
testant et condamné aux galères, en 1701.
Mis sur la Grande- Réale et sur la Fleur-de-
lys ; n° 25,413.
2211- Caldesaigue (André), condamné
pour avoir assisté à une assemblée reli-
gieuse tenue près de Milhau ; 1713.
Canillère, le même que Gornillière, n»
631.
Capelle (Pierre), n° 496, le même que
Pierre Chapelle, n° 556.
2212- Cariât (Louis), de S'-Genix en Sa-
voye, condamné h 5 ans par le parlem. de
Grenoble, comme guide, le 9 juillet 1687.
Carrière (Jean), n» 509, sur la Guerrière,
en 1695.
Cassan, n° 511, le même que Castan, n°
515.
2213. CÉLiER (André), natif de Hen près
Mons, soldat du régim. de Soble, fait pri-
sonnier près de Maesneck et mis sur la
galère Y Invincible ; n" 13,802 ; sollicite les
Etats de Hollande pour être réclamé; 1698.
2214- Chapel ou Chapelle (J.), prédicant
en Saintonge et Poitou dès 1722, condamné
en 1731, mis aux galères à Marseille d'où
il continuait encore son ministère en 1735
par correspondance. Voy. ci-dessus III,
col. 1080 et l'article de M. N. Weiss dans
le Bull. XXXV (1886) p. 436-52. Il fut li-
béré et on le trouve en 1738 au nombre des
pensionnaires (300 fl.) des Etats généraux
de Hollande.
2215- Chassebceuf (Pierre), maître ar-
quebusier, habitant de Controlle, paroisse
de Marsac, 52 ans, arrêté près Sarlat vou-
lant sortir du royaume avec ses deux filles
(Anna 20 ans et Marie 15 ans), condamné
à la question et aux galères à vie, par l'In-
tendant, M. de Bezons, 1687 ; ses deux
filles rasées et enfermées au couvent.
2216- Chemin (Jean), condamné pour
avoir assisté à une assemblée pieuse tenue à
Landouzy en 1688.
Colas, n» 611, peut-être le même que Cou-
las, n" 660 ^
* Il serait superflu sans doute d'excuser notre
Liste des doutes et des erreurs qu'elle renferme.
Elle est le résumé d'un nombre infini de listes
partielles qui se colportaient en France et sur-
tout â l'étranger pour en appeler à la commisé-
ration publique. Le but de ceux qui les avaient
écrites était de faire cesser rinjustice et la souf-
france ; qu'importaient l'orthographe des noms
35'
FORÇATS ET GALÉRIENS
FABRI
358
2217- CoMBEL (Etienne), de la Charce,
«ondamné à 5 ans par le parlera, de Gre-
noble, 16 fév. 1735.
2218- Courtois (Paul), condamné pour
avoir assisté à une assemblée surprise au
rocher de Caileux, en 1734.
22i9- GrUYOT (Charles), avocat à Metz, sa
femme, ses enfants et deux servantes, con-
damnés le 2 août 1700, le mari aux galères,
la femme a être rasée et recluse à perpétuité
ainsi que les deux servantes, les enfants à
être enfermés, tous comme fugitifs (Archiv.
du bailliage de Metz).
2220- Pelissier-Tanon (Jacques), châte-
lain royal de Mens, condamné à vie par le
pai'lem. de Grenoble, 3 septembre 1740.
Sabatier (François), libéré en 1713, ob-
tient, la même année, des Etats génér. de
Hollande une pension de 400 florins.
2221. Sablairolle (Pierre), galérien li-
béré vers 1730, obtient des Etats gén. de
Hollande en 1738 une pension de 300 florins.
2222- Terasson (Jean) sollicite rintercos-
sion des Etats de Hollande en sa faveur,
17.30 : libéré en 1736.
2223- TiBAUTE (Jean-Richard de), natu-
ralisé bourgeois d'Amsterdam, fait prison-
nier par les Français, mis sur la galère
r Invincible; ; n» 9886; en 1698.
2224- Vidal (Jean du), après avoir été
quatre ans aux galères, s'est échappé à Os-
tende et demande aux Etats de Hollande
un secours pour se rendre en Brandebourg,
26 août 1705.
Riaille (Antoine) n» 1831 et Paul Achard
n" 4, furent les deux derniers de nos mal-
heureux galériens. Ils étaient restés tous
deux trente années à la peine. L'adminis-
tration les avait oubliés. Le ministre de
la marine, M. de Boyne, était persuadé
qu'il n'y avait plus de protestants aux ga-
lères, lorsqu'un banquier de Marseille,
Claude Eyniar, l'enthousiaste ami de J.-J.
Rousseau (voy. ci-dessus col. 186) et un
publiciste célèbre. Court de Gébelin (V 817)
sollicitèrent la grâce auprès de lui. Court y
ajouta un mémoire qui, dit-il, « toucha et
surprit. » On ignorait la date exacte de la
libération. Elle nous est donnée par M. le
p'Ch.DARDiER qui a trouvé dans les papiers
« d'Antoine Court, à Genève (coté n" 2), une
lettre de Court de Gébelin, adressée de
Paris â Charles de Végobre k Genève, en
date du 30 sept. 1775, lui disant : « N'est-
et l'exactitude des cbifFres? Aussi quelqu'incor-
reote qu'elle puisse être encore, notre Liste a
ooûté de grandes peines à ses rédacteurs.
ce pas bien finir le mois de septembre
que de vous apprendre que la grâce de
nos braves confesseurs sur les galères
vient d'être accordée par le roi et que
M. de Sar[tines] en expédie les ordres ?
Je l'écris h Marseille et je me flatte d'avoir
été l'instrument dont la Providence s'est
servie pour faire entendre efficacement
leur voix »
Pour terminer, au sujet de notre Liste de
Confesseurs, nous devons remercier du con-
cours qui nous a été prêté pour l'établir,
par MM. Enschedé de Harlem, Ern. Cha-
VANNEs de Lausanne, N. Weiss, 0. Douen,
Ch. Sagnier et surtout M. le p"^ Fonbonne-
Berbinau, de Vesoul, auquel nous avons la
plus grande obligation.
FABRÈGUE (La), Nîmes, étudiant à
l'acad. de Genève, inscrit en ces termes
au mois d'oct. 1598 : Johannes Defabrica
nemausensis. — Antoine Fabrega, de Gan-
ges^ reçoit un viatique k (ienève pour
Lausanne, 1700; Jean Fabrègue, de Gan-
ges^ assisté à Genève, 1707. — Sarret Sr
de Fabrègues, en 1605, II col., 289 ;( )
de Fabrègues, ministre de Gasteinau, as-
siste au synode de la haute Guyenne,
à Saint-Antonin, septembre 1572. — Fré-
déric-Otto Fabrice, sieur de Sacy-le-
grand en Beauvaisis et de Fontaine le
Comte, fait baptiser au temple de Gharen-
ton son fils, des mêmes prénoms, en 1655;
sa (ille Françolsk, en 1656 ; Jacques, né
le 21 avril 1657 ; Godefroid, bapt. le 5
mai 1658; Théodore, bapt. le 29 août
1660. Il est inhumé au cimetière des Saints-
Pères le 12 juillet 1665, et l'on baptise, le
16 août suivant, son fds posthume pré-
nommé encore Frédéric-Otto. M^e de
Fabrice, dame de Sacy, probablement sa
veuve, est poursuivie en 1681 pour avoir
fait marier sa fille dans son château par
un ministre (Tt 284, et Bull. VIII, 445).
Elle est enfermée aux Nouvelles cath. de
Beauvais, en 1686, puis aux Ursulines.
Son fils Théodore figure de 1692 à 1697
dans les rôles de l'armée de Hollande, et
son fils Godefroi, appelé Godefroi Fabrice
de Gressigny, est également officier hol-
landais en 1717. Voy. Menour.
1. FABRI (Christophe) dit Lirertet
(Christophorus Faber Libertetus ou Liber-
tinus), né vers 1509 à Vienne, en Dau-
phiné [Haag, VII 87], se destinait à la
359
i'ABRI
FAGE
360
carrière médicale, et commença ses étu-
des à Montpellier ; mais la peste de 1531
l'ayant chassé de cette ville, il se décida
à venir les terminer à Paris. A son pas-
sage à Lyon, il entendit parler des succès
étonnants que la prédication de son com-
patriote Farel obtenait dans la Suisse ro-
mande '. Enflammé du désir de marcher
sur ses traces, au lieu de poursuivre sa
route vers Paris, il alla trouver à Morat le
réformateur, qui « le gagna à Jésus-(^hrist
et le décida à prescher dans Morat pen-
dant son absence, en attendant vocation
particulière. » L'année suivante, lo;52,
Fabri fut donné pour collègue à Marcourt,
dans l'église de Neuchûtel, puis il desser-
vit, dans le même pays, pendant trois ans
et demi, l'église de Boudry. Farel l'appela
à Genève (en fév. i^?,Q). Placé comme
pasteur h Thonon, il y resta dix ans,
s'acquittant de ses fonctions avec un grand
zèle, puis il retourna à Neuchâtel, mais,
en 1562, Farel l'emmena avec lui dans le
Dauphiné. Comme il avait lintention de
s'y établir, il partit avec sa femme et ses
enfants, et se fixa à Vienne. Lorsque le
duc de Nemours s'approcha de cette ville,
il essaya de s'enfuir, mais il fut pris et
cruellement maltraité. Cependant il finit
par recouvrer la liberté et fut donné pour
ministre à l'église de Lyon, où nous le
trouvons, en 1564, collègue du célèbre
Pierre Viret, et des pasteurs David Chail-
let *, Jacques Dieu et Jacques Aubert.
Christophe Fabri demeura à Lyon jusqu'à
la mort de Farel (1565), et lui succéda
dans l'église de Neuchâtel (mss de Ge-
nève, no 147). On conserve de lui à la
Biblioth. de Nenchâtel un grand nombre
de lettres autographes, que M. Hermin-
jard publie dans sa Corresp. des Réfor-
mateurs, où elles sont déjà au nombre
d'une quarantaine, en partie signées du
pseudonyme Libertetus. Elles témoignent
toutes de l'instruction et de la piété de ce
digne pasteur.
Nous avons trouvé de lui ce petit ou-
vrage inconnu jusqu'ici :
Catéchisme, c'est-à-dire familière ins-
1 Vie mss. de Farel (par Olivier Perrot) à la
Biblioth. de Neuchâtel.
2 Ou Chalier, voy. t. III, col. 1700. Il était
.■lussi appelé Boulier et de La Roche, natif de
Lône en Bourgogne. Il avait été pasteur (1562) à
Vandœuvres près Genève.
truction chrestienne des enfans, selon la
forme qu'on tient en l'Église de Neufchas-
tel, composé et reveu par Christophe Fabri,
de Vienne en Dauphiné, ministre du S^-
Evang. audict Neufchastel ; Genève, de
l'impr. de J. Crespin. 1554; petit in-S»,^
110 p. — La préface datée du 1er janv.
1551, ce qui donne à croire que nous
n'avons ici qu'une réimpression, est adres
sée à François III dOrléans, duc de Lon-
gueville, qu'il appelle « Mon très redouté
prince et Seigneur, » et il cherche à lui
persuader que la sévère éducation donnée
dans les écoles protestantes est la meil-
leure garantie pour la sécurité des princes
et la prospérité de leurs États. Le duc
mourut dans l'année. En 1580, l'église de
Mens, en Dauphiné, avait un ministre
nommé Fabri qui révéla à Lesdiguières
une conspiration « des Désunis » contre
sa vie. Peut-être (disent MM. Haag) était-
il un des enfants de Libertet.
FABRY (Jean), ministre à Lyon en
1547 {Bull. XIL 481), à Genève en 1549.
— « A Jehan Fabry qui a aultrefoys esté
maistre d'eschole, vj s., » janv. 1552
(Bourse franc. deGen.). — Guillem Fabry,
« clerc audiencier du parlem. de Toulouse,
après avoir esté par trois fois cruellement
géhenne pour le contraindre d'accuser Du
Faur, président, Caulet, Coras, Ferrières.
Cavagnes et autres Conseillers de la Cour,
comme s'ils l'eussent aidé à la saisie de la
maison de ville (IV col., 665), fut pendu
à un arbre devant le palais. » {Crespin,
668 c). — Anthoine Fabri, de Rouergue,
admis à l'habitation à Genève, oct. 1557;
— (Anthoine) « de Larche -contre -nenf-
ve (?), armurier, id. mars 155S; — (An-
dré), de Lus en Provence, ministre à Mor-
ges, » id. 16 septemb. 1572 ; — (Symon),
« de Grâce en Provence, ministre à Vi-
try, » id. 17 nov. 1572. — Le 8 août
1624, François Fabri, ministre en l'église
de Lacaune, épouse d'ie Marthe Tenans.
fille de Jérémie et nièce du professeur Jean
Tenans (voy. notaires de Montauban).
FAGE (Durand) né à Aubais, près
Sommières, bas Languedoc, en 1681. A
l'âge de 21 ans, il se trouva pour la pre-
mière fois dans une assemblée d'illuminés
des Cévennes. C'était à S'-Laurent d'Ay-
gouse. Il raconte qu'il y vit une fillette de
onze ans qui ne savait pas lire et dont
l'esprit de Dieu s'empara. Elle éprouva
361
FAGE — FAGET
362
une grande agitation de la poitrine, tomba
dans des convulsions, puis poussa des cris
exaltés, puis lit une prière que suivit un
discours de trois quarts d'heure que Page
trouva fort touchant. Dans une autre as-
semblée, elle lui annonça qu'il recevrait
de grands dons de Dieu s'il persistait dans
son assiduité aux assemblées. Il retourna
à Aubais en 1703 et fut contraint de ser-
vir pendant quelques mois dans la milice
contre les Camisards. Mais il passa bien-
tôt du côté de ceux-ci et fit toute la guerre
avec eux. Il a raconté plus tard ses surex-
citations fanatiques ' : « Tout ce que nous
faisions, dit- il, nous le faisions par ordre
de l'Esprit. Les plus simples d'entre nous,
les enfants même étaient nos oracles. Ar-
rivait-il quelque chose d'important sur
quoi il fallait délibérer? nous nousjettions
à genoux ; nous demandions à Dieu de
nous diriger ; et voici qu'aussitôt plusieurs
étoient saisis de l'Esprit et parlaient. S'ils
étoient d'accord, nous regardions leurs
paroles comme la décision de Dieu...
Après cela la mort ne nous effrayait pas ;
nous ne faisions aucun cas de notre vie,
heureux de la perdre pour la cause du
Sauveur et en obéissant à ses ordres.
Quand nous allions au combat et que l'Es-
prit nous avoit fortifiés en disant « N'ap-
« préhendez, pas mes enfants, je vous con-
« duirai et vous assi.sterai, » nous nous
jetions dans la mêlée comme si nous
avions été vêtus de fer. » Après la capitu-
lation de 1706, Page alla rejoindre Cava-
lier en Hollande, et lui demanda du ser-
vice dans son régiment. Mais comme il
n'y avait plus de place à y donner, il
passa en Angleterre où il mourut paisible
et calmé. (Haag).
PAGES (Antoine), de St-Hippolyte,
tisserand, assisté à Lausanne, 169o. —
(Jacques) de Gros, en Cévennes, mort à
l'hôpital de Lausanne, 1698. — ( )
de Massilargues, pendu par sentence du
sénéchal de Nîmes, nov. 1691). — (Jac-
ques), de Graissesac, cloutier, va se join-
dre auxVaudois, avril 1699. — (Étierme),
de Congénie en Languedoc, assisté à Ge-
nève de 1698 à 1704. — Abraham, Anne
et Marie Fagès, des Cévennes, déportés en
1687.
PAGELLES (François-Nicolas) officier
1 Voy. aussi les articles Allut et Marion.
dans l'armée hollandaise, 1697. — Pierre
Fagerole, d'Alais, reçoit un viatique à
Lausanne, 1695.
FAGET (Ambroise), ministre de La Ro-
chelle en 1560 [Haag, V 53]. On lit dans
les registres du consistoire de Genève, 16
déc. 1557 : « Jehan Gardepmjx a comparu
au contenu du renvoi faict par Nossei-
gneurs, pour esclaircir le contenu de sa
supplique par luy présentée, et dict qu'il
y a deux mois qu'il fust reçu, de Messieurs
pour habitant et changea de nom pour ce
qu'il craignoyt d'estre aperceu de ceulxde
son pays, et espérant s'oster d'ici pour
aller en Allemaigne, emprumpta le nom
d'Ambroise Faget. Despuis ayant commo-
dité de demourer en ceste cité s'est de re-
chef présenté à Nosseigneurs pour des-
clayrer son propre nom aux fins que le
changement de son propre nom ne luy
soit impropéré à fraude. Advisé d'aultant
que l'on a aperceu qu'il preschoit l'évan-
gile en son pays, joinct qu'il est permis
de droict civil de changer de nom moyen-
nant qu'il n'emporte dommage à personne
ni défraudation d'aultruy, qu'il peut estre
receu pour habitant en son propre nom et
en tous deux, et pour ce, est renvoyé de-
vant MM. avec sa supplication. » F'aget ne
tarda pas à reprendre les dangereuses
fonctions qu'il avait déjà exercées. Dès le
mois de juillet 1558, il fut donné pour
ministre à Orléans {Archiv. de la Compa-
gnie etc., reg. B), et deux ans plus tard,
il fut envoyé à La Rochelle pour y orga-
niser l'église avec Richer {Archiv. de la
Comp., etc., reg. A). Il hâta, dit Arcère,
les progrès de la nouvelle église par le
zèle le plus actif et des soins continuels ;
mais, ajoute l'historien de la Rochelle,
« c'étoit un homme ardent, enthousiaste,
qui vouloit se mêler de tout, être de tout,
et qui décrioit avec indécence le gouver-
nement. » Obligé de sortir de la ville,
dont le séjour lui fut interdit, même après
l'édit de janvier 1562, malgré les instan-
ces des Rochellois, à qui il était cher,
Faget ne put y rentrer que lorsque les
protestants s'en furent rendus maîtres. Ar-
cère n'a pu découvrir la date de sa mort.
— Simon Faget, fut pasteur à la Carresse,
dans le colloque de Sauveterre (Béarn) de
1610 à 1650; sa province le députa au sy-
node national d'Alençon en 1637 {Aymon,
II, 533). Son fils, Philippe de Faget, fut
363
FAGET
FAILLY
364
pasteur de Sauveterre, de 1671 h 1686; à
l'époque de la Révocation, il s'embarqua
pour se réfugier en Angleterre et mourut
pendant la traversée. — M^e Faget, con-
vertie en 1687 moyennant une pension de
9O0 livres (E, 3373). — De Faget, voy.
Preissac.
FAGNIER. « George et Jehan Fagnier
frères, filz de feuz Claude Fagnier en son
vivant maistre masson, natifz de Cheeppe,
dioc. de Chalons en Champagne, » reçus
habitants de Genève^ novemb. 1S56 ; —
« Jehan fdz de Claude Fagnier de Vitry le
François, masson, » id. mars 1385. —
Faïe, ancien chanoine de Notre Dame, et
prieur du Vieux Rellesme et de Thouars,
enterré à Paris, au cimetière St-Germain,
3 nov. 1618. Voy. La Paye.
FAIGAUX (Daniel) originaire de Son-
villers, se réfugia en Suisse à l'époque de
la Révocation. Il était pasteur à Yverdon
en 1701, et le quitta, 1707, pour Diesse. à la
suite d'un différend qu'il eut avec un de
ses collègues sur la manifestation du Saint-
Esprit. Il avait épousé la fdle de Samuel
d'Aubigné, fils de Nathan (voy. ci-dessus
t. I, col. 549, lig. 27) et pasteur de Renan,
Reviliard et Sornetan, au Val-Saint-Imier
(Berne); il fut le suifragant (pour cette der-
nière église) de son beau-père qui mourut
en 1710 {Bull. VIII, 231). Il alla ensuite
comme pasteur à Stuttgard.
Son fils, François-Louis [Haag, V 54]
fut nommé, 1745, pasteur de l'église franc,
de Schwabach, après la mort du pasteur
Baratier (voy. t. I, col. 763). Il était en
même temps professeur de philosophie, et
nous est connu par une Dissertation sur la
folie de l' athéisme {Schwah., il ^9, in-4o).
On a de lui un recueil de sermons pub. sous
ce titre : Sermons sur divers sujets impor-
tants de la religion (La Haye, 1740, in-8o,
285 p. Francfort, 1745, in-8o). « La mé-
thode en est aisée et naturelle, lit-on dans
la Biblioth. raisonnée, les sujets impor-
tans et bien choisis, la diction assez pure
et assez correcte, à l'exception peut-être
d'un petit nombre d'expressions que même
l'usage de la chaire peut eu partie excu-
ser. Il y règne partout une onction et un
air de piété plus propres à toucher que
toutes les figures de rhétorique. » Ces ser-
mons sont au nombre de neuf. Les deux
premiers, sur Jacq. IV, 8, avaient déjà été
publiés sous le titre d'Abrégé du christia-
nisme. Le premier présente au chrétien un
résumé de ses devoirs ; le second lui ex-
pose les avantages de la piété. Le 3me ser-
mon roule sur le renvoi de la conversion ;
le 4me, sur l'amour du monde ; le 5rae, sur
la négligence des hommes à l'égard du
salut; le 6'ne, sur la cause et l'usage des
jugements de Dieu. Le 7rae est un sermon
de jeûne. Le 8«ne traite du bonheur d'une
âme que Dieu a reçue en grâce. Le 9^^
enfin a été prononcé à l'occasion de la
naissance du prince de Brandebourg-Ans-
pach. A la fin du volume se trouve le ser-
mon d'adieu de Baratier. Plus tard, F.-L.
Faigaux passa au service de l'église fran-
çaise de Namur. On a de lui ' un second
recueil de sermons différent du précédent
quoiqu'il porte le même titre :
Sermons sur diverses matières impor-
tantes de la religion, par M. F.-L. Faigaux,
pasteur de l'église wallonne de Namur; La
Haye, Isaac Beauregard, 1760, in-12. Ce
recueil contient 13 bons discours : 1. L'exa-
men de soi-même (I Cor. XI, 18); 2. Né-
cessité de la piété dans la jeunesse (Ec-
cles. XII, 3); 3. Les rechutes dans le pé-
ché (2 Pierre H, 21); 4. Miséricorde
qu'obtient un pécheur en retournant à
Dieu (Ps. 32) ; 5. Les défauts de nos jeû-
nes (Esaïe LVIIl, 5); 6. La crainte des ju-
gements de Dieu (Jér. VI, 8); 7. L'endur-
cissement du cœur (Zach. VII, 12) ; 8.
L'impénitence des chrétiens de nos jours
(Matt. H, 20) ; 9 L'effusion du St-Esprit à
la Pentecôte (Actes XI, 4); 10. La justifica-
tion par la foi (Rom. IH, 27); 11. L'adieu
de Paul aux Ephésiens (Actes XX, 18) ;
12. Les devoirs du S. Ministère (2 Tim.
IVj 12); 13. Nécessité d'espérer en Christ
pour une autre vie. Le volume est dédié
aux nobles et puiss. seigneurs du Conseil
d'État des Provinces Unies.
FAILLY (M"" de), religionnaire de Metz,
enfermé à la Révocation dans la citadelle
de Verdun, puis déporté avec Olry et plu-
sieurs autres à la Martinique (1688), d'où
il parvint à s'échapper. De Failly du
Chompré, probablement son parent, meurt
à Metz, juin 1700, en refusant les sacre-
ments de l'église catholique; on fait le
procès à son cadavre et ses biens sont
confisqués. — André et Pierre Failli, de
la Roque d'Antéron en Normandie, por-
1 Notes de M. le past. Th. Maillard.
365
FAILLY
FAISSES
366
teurs de chaises, réfugiés avec leurs famil-
les à Berlin, 1698. — Faisan, quatre pas-
teurs dauphinois de ce nom sont signalés à
l'époque de la Révocation ; le plus ancien
exerçait ses fonctions à Pont en Royans
en 1660, puis à Livron et à Besodun ; un
autre, Jean, né en 16S3 était pasteur aux
Tonils; Alexandre Faisan La Serve, né en
1662, n'était encore que proposant en
1683, lorsqu'il fut inquiété pour avoir
prêché en des lieux interdits; tous trois
se retirèrent en Suisse. Le quatrième,
après avoir exercé à Aouste, 1671-72, à
Vercheny, et en 1685 à Espenel, consen-
tit à Tabjuration. — D'ie Faisan, réfugiée de
Die, 72 ans, assistée à Genève, 1695. —
Pierre Faisant sr de La Roche, né à Gra-
teloup, Bailli d'Insange (Hinsingen) en
1685, colonel des milices du pays Messin,
résidant à Courcelles en 1703, avait
épousé à Metz en 1674 Suzanne, fille
d'Aug. Friartiinyer. En 1703, celle-ci est
enfermée à la Propagation de la foi, à
Metz, probahlement pour avoir favorisé le
mariage à l'étranger de sa fille, que l'on
enferme au même couvent.
FAISSES (Pikrre) du Mazel, en la pa-
roisse de Sainte-Croix de Caderles, dans
les Cévennes, avait comploté de quitter
son pays où on le persécutait pour la re-
ligion et de s'enfuir en Suisse avec sa
sœur puînée, Jeanne Faisses, et un plus
jeune frère, Laroche-Faisses, lorsqu'une
sentence de mort, pour avoir pris part à
une assemblée religieuse, vint le frapper
et l'obliger de partir sans sa sœur, au
mois de juin 1686. Jeanne, fut réduite à
s'associer une amie, Oiimpe Fillion, fille
d'un apothicaire d'Aymargues, et plu-
sieurs autres femmes protestantes, pour
gagner la Suisse sous la conduite de gui-
des douteux. Ces malheureuses furent ar-
rêtées à Nantua, puis conduites à Belley,
puis à Dijon, et livrées alors à la misère,
aux tortures sans relâche des prisons pré-
parées pour vaincre leur constance. Jeanne
soutfrit dix-neuf mois sans se laisser ébran-
ler et finit par fatiguer la patience du gou-
vernement qui l'expulsa miséricordieuse-
inent à la frontière suisse,, avec une
trentaine de ses compagnes placées dans
les mêmes conditions (19 avril 1688). On
conserve ta la Biblioth. de Genève, dans
les Papiers d'Ant. Court (n» 43) le Récit
de la captivité de Jeanne Faisses et de sa
mort cinquante jours après son arrivée
dans ce « pays de liberté, » à Chavornay,
près Lausanne, le 14 juin 1688. Sa lamen-
table histoire, imprimée dans le Bull, de
la Soc. de l'histoire du Protestantisme fr.
(XXVI et XXVII) fournit les noms d'un
grand nombre d'autres victimes que l'on
doit se faire un devoir de recueillir. Il
arriva de Belley trente prisonnières à
Dijon le 29 déc. 1687. Elles trouvèrent
dans les prisons de la Conciergerie « le
« sr Pierre Durand, de La Salle en Cé-
« venues, qui y fut condamné aux galè-
« res et conduit pour cet eflet à Marseille
« où il a été cruellement traité pour ne
« vouloir assister h la messe qu'on célé-
(. broit dans la galère et ensuite trans-
« porté à l'Amérique "... M"e de La
« Croix, de Chalon sur Saône, dont la
« mémoire mérite de vivre dans les siè-
« clés à venir, s'est absentée de sa mai-
ci son et de sa famille pendant plusieurs
« mois pour rendre service aux pauvres
« prisonniers de J.-C. ». Le 3 mars 1687,
Jeanne, avec son amie Olympe Fillion et
Suzanne Lambert, furent condamnées à
être rasées et enfermées à perpétuité dans
l'hôpital de Dijon. « Là elles trouvèrent
neuf autres sœurs au Seigneur de divers
endroits qui y avaient été déjà jugées :
Marie £aussard, parisienne; Jeanne et
Marie Lopin; Marie Sabourin, de S^-Am-
broix ; Jeanne, femme à M. Trouchaud,
de Montpellier ; Jeanne Gruas, âgée de 18
ans, fille unique à M. Gruas, apothicaire
de Montélimar ; Marie Guhert, de Mont-
pellier ; Isabeau Ollier et Marie Lombard,
toutes deux d'Annonay . . . Quinze jours après
furent jointes à ces douze, deux sœurs Ma-
rie et Louise Bellœil, de Barjac en Lan-
guedoc. Quelque temps après y arriva
Fleurie Careyron, du côté de Clialençon
en Vivarais, compagne de lit de notre
Jeanne; elle y mourut dans la persévé-
rance vers le mois de nov. suivant. Le
lendemain arrivèrent encore à leur cham-
bre Sara Vieux, du Dauphiné, Esther et
Isabeau Chessier, de Baume en Dauphiné.
La pauvre Isabeau étant malade fut des-
cendue à la chambre des malades et sépa-
rée pour jamais de sa sœur qui fendoit
l'air de cris. Elle y fut réduite malheureu-
' De la Martinique, il réussit à se réfugier en
Hollande. — Conf. t. V col. 1007, lig. 3 â 6.
367
FAISSES
368
sèment [au papisme] et pendant 4 ou 5
mois, elle soufTrit de maux incroyables; la
gangrène se mit enfin à son corps et on
la découpa plusieurs fois avant que mou-
rir. A ces 18 furent jointes Marie Mar-
cheval et Marie Guelie, de Tonneins ; en-
suite dame Jonquête, de Nîmes, dont le
mari est mort en galère pour la religion ;
Claudine et Anne Marnay sœurs, et Marie
Lamente, de Bussi en Bourgogne, et Ju-
dith Crapois. » C'étaient 25 détenues alors
libérées, car quatre moururent en prison.
Quittant la citadelle de Dijon, elles y lais-
sèrent « Mme Choubert, la famille Malet,
François Bonnet, tous du Dauphiné, les
dames Emery et Boisselier, d'Is-sur-Thille;
mais elles trouvèrent sur les chariots prêts
à partir : « M. Portai, de S'-Hippolyte
en Cévennes , le s^ Bouvière , cordonnier
d'Uzès, le S'' Armand, M. Duplan du côté
de Montauban, M. André Duval, du Dau-
phiné, le sr Espagnac le fils, d'Alais, dit
Flamen ^ ci-dessus col. 82); les frères Per-
pétuel et Daniel Perpétuel, des Cévennes;
les d"es de La Corne, sœurs jumelles, de
Dijon; Mi'e Givord, fille d'un avocat;
Mlle Marcombe, fille et sœur d'un ministre
de la Bresse, d'ies Emery, du Berry, et
Isabeau Bolland, du Dauphiné, tirée des
prisons de Dijon ; M'ie Anne Uchard,
nièce à M'oe Guichenon, tirée du couvent
du Bon pasteur de Dijon, où furent laissées
trois autres captives. A ces libérées furent
jointes en chemin faisant Mme Bigaud et
Mme Guichenon, de Bresse, tirées des pri-
sons de Bourg, avec M^e Anne Bepen et
Mme Guichard, femme d'un avocat, tirées
des couvents de Mâcon... Notre Jeanne et
sou amie Olympe arrivèrent (de Genève)
à Lausanne, le lundi 26 avril 1688, sous
la conduite de M. le baron d'Aubaïs, ré-
fugié, qui paya cordialement le bateau et
leur dépense. »
A ce récit concernant Jeanne Paisses
est joint dans les papiers d'Ant. Court une
Vie de son frère Pierre, écrite par lui-
même, et qu'il a intitulée « Livre de mé-
moire pour l'usage de ma famille.» Il était
fils de Jean Faisse, né en la paroisse de
Sodorgues en 1593, et d'Anne fille de
Jean La Boche, capitaine d'infanterie, pro-
priétaire du Mazel, mort en 1620. Pierre
Faisses était un digne homme, très sim-
ple^ qui était parvenu, non sans peine, à
s'élever au titre et aux fonctions de maî-
tre d'école et de chantre, dont il était fier,
et qui, lorsqu'à sa grande douleur la per-
sécution le chassa, parvint à gagner la
Suisse et eut la consolation d'obtenir, en
mars 1700, dans le canton de Vaud, à
Saint-Saphorin, le même titre et les mê-
mes fonctions qu'il avait dans son pays
natal. Nous en extrairons un seul chapitre,
dans lequel il raconte ce qu'il a vu des
commencements du désastre.
Mazaribal, 1685. Funeste aimée de nos
malheurs. Ce fut cet été de 1685 que M. et
M"" de Seriéres vindrent de Paris au Ma-
zaribal pour voir leurs pai'ens et emmener
leurs trois enfants. Ce fut assurément un
été de douceur et de plaisir par toutes ces
belles visites et conversations ; mais hélas !
que la sortie et l'automne furent un temps
de chagi'ins, de misères et de malheurs les
plus funestes que le Christianisme ave peut-
èti'e jamais éprouvé, puisque dans les au-
tres persécutions on en était quitte pour
mourir ; mais en celle-ci la mort a été re-
fusée à ceux qui la demandoieut pour une
grâce 1.
Vers la fin de l'été on entendit dire sour-
dement que du côté de Bourdeaux et vers
la Guyenne, les troupes exerçoient des hor-
reurs et des persécutions mfernalles contre
les gens de la Religion pour les porter a
abandonner la vérité. On pria, on jeûna, on
plura, mais trop tard pour appaiser la co-
lère d'un Dieu juste Bt justement irrité. Les
troupes s'approchèrent du Languedoc et
des Sevennes. Cependant M. et M"" de
Serièi'es, leurs trois enfants, M. Faugeron
de Ville -Sauvez, de Clei-ac, proposant et
précepteur de ces messieurs, étant partis
pour aller h Paris et passant par le Puy y
furent arrêtez comme fugitifs jusqu'à ce
qu'on eut écrit à Paris et que de Paris on
eût envoyé à M. l'Intendant à Monpelier et
que l'ordre de M. l'Intendant fut arrivé au
Puy, après quoi ils partirent, et allèrent à
Paris ; mais M. Faugeron proposant et M.
Annibal de Seriéres, cadet de tous ces MM.
prii"eut le chemin de la Hollande et passè-
rent heureusement par la Flandre sans
être arrêtez; par une espèce de miracle.
Cependant le temple de Barre subsistoit
toujours; il fut un des derniers abbatu
i « On comença a persécuter â Montauban le
lundy 20 août (1686) que le régiment de La
Fare, de 16 compagnies, entra dans la ville, et
ensuite des autres ; et on y agit comme si on y
étoit entré d'assaut. Les relations font dresser les
cheveux d'horreur. »
369
FAISSES — FALAISEAU
370
car il y avoit dans le lieu trois ou quatre
compagnies, qu'on y prechoit encore, le
bon M. La Motte ministre, étant tout plein
de courage et de zèle. On ne l'exemta pas
du logement des dragons, mais la Providence
lui en donna un de la Religion qui s'entre-
tenoit cordialement avec luy et fondoit en
larmes pour la désolation des Eglises refor-
mées.
1685. Fuitte pour la Religion. Lorsque
je vis qu'il n'y avait point d'autre remède
pour sauver son âme et sa religion, que de
tout abandonner et prendre la fuite, je mis
quelque petit ordre à mes affaires, je cachay
mes papiers les plus précieux et mes cof-
fres, du sceu de M. d'Arnafre de La Salle :
et avec M""* ses sœurs, Renarde et Suzon,
et M"'' d'Apeillyz mère et tille [I, col.
292] nous allâmes de nuit au prêche k Barre,
et le soir nous allâmes coucher de nuit au
pont des Vanels, et ne croyant pas y être en
sûreté à cause des nouvelles accablantes
que l'on nous y debitoit incessamment,
nous priâmes le s'' Foulcarand de nous
conduire de nuit à Villeneuve sur la mon-
tagne, où ayant demuré dans un paillier
quelques jours, mon frère Laroche qui ve-
noit de me chercher du Pompidou nous y
vint joindre ; et aprez nous allâmes de nuit
au Gua près des Vanels, où ayant appris
que les troupes de M. le m'* de La Trousse
avoient quitté le païs, nous retournâmes de
nuit au Mazaribal. Alors je fis charger mes
hardes et les apporter chez le s'' Boisson,
h S*-Jean, pour les faire porter chez moy au
Mazel où étant allé de nuit, ma mère n'osa
pas me i-ecevoir dans la maison ; et ainsi
je retournay sur mes pas chez le s'' Boisson,
où je mis un peu mes papiers en oi-dre ; je
coppiay l'édit que monseign"" le Prince et
Electeur de Brandebourg avoit nouvellement
donné en notre faveur et autres choses. Après
quoi je voulus un peu respirer l'air, ayant
demeuré assez renfermé, j'allay a La Fais-
sole où je demeuray alors fort peu ayant
dessein de chercher et de trouver mon cher
maître et précepteur M. Pierre Durand de
La Salle dont la vie, la constance, la mort
et la mémoire sera toujours en bénédiction.
Il avoit abandonné sa belle maison, la plus
belle de La Salle et tous ses biens mondains
pour sauver son âme avec sa famille. Ne
pouvant trouver M. Durand pour me forti-
fier et consoler avec luy j'allay à La Salle...
où étant chez ma chère sœur de Cabanis
j'y demeui'ay quelques jours caché ; mais
parce que son fils Jean Cabanis, mon neveu,
n'avoit pas fait abjuration (ni du depuis.
Dieu mercy), je n'y pouvois pas être en sû-
reté ; aussy j'allay au Mazel ou je restay
caché quelque temps, pendant lequel je
travaillai a un Dialogue sur le subjet de la
nouvelle Conversion et dans un second à
l'examen de toute la messe, aidé que j'étais
par des bons livres. Etc.
FALAIS (Fréd. -Louis, comte de), colo-
nel eu Hollande, désigné pour se rendre
en Portugal, 1703. — Jacq. de lîourgogne
seig"" de Fallais, voy. ci-dessus, III col. S93.
FALAISE. « Rolin Falaiz, tisserant du
dit lieu de Falaise, » reçu habitant de Ge-
nève, septemb. 1547 ; — « à RouUin Fa-
laize, normand, qui a sa fenniie malade,
8 sols; à Raolin Falaix 3 sols,» mars 1555
(Bourse franc, de Genève); — R. Falaise,
« tisserand de loile, de Normandie, » reçu
habitant de Genève, ler déc. 1572. —
Voy. Dorthe, V, 467.
FALAISEAU. Ancienne famille de ma-
gistrature de la ïouraine.
En 1490, nous voyons «Jehan Falaiseau,
conseiller du Roi et lieuten. génér.du bailli
de Touraine, présider à une enquête sur
le droit des époux nobles de se faire mu-
tuellement donation du tiers de leurs
biens immeubles ^ Ce Jean, maire de
Tours l'année suivante, épousa le 28 déc.
de la même année, 1491, Jehanne Ber-
nard, fille d'un ancien maire. De ce ma-
riage naquirent 1» Jean Falaiseau. seig. de
P>oisjolly, maire en 1555, marié le 17 fév.
1520 à sa cousine Isabeau, fille de Jean
Ragueneau, lieutenant particulier à Tours ;
2» Catherine, femme de Guill. Sireau
qui succéda à son beau-père en la charge
de lieutent gén. du bailliage. Jean et Isa-
beau eurent à leur tour pour fils Jean Fa-
laiseau, avocat du roi au présidial de
Tours, marié le 11 août 1555 à Anne Jo-
ret, fille de François Joret, seigi" du Vau,
de la Coudre et des Rerruries; Marie Jo-
ret, sœur d'Anne, épousa Claude Baren-
tin, seigr des Berruries, père de Charles
Barentin, conseiller en la Cour des Aides,
ancêtre direct de M. de Barentin, minis-
tre de Louis XVI, qui eut l'honneur de
faire l'ouverture des États généraux de
1789.
Nous ne trouvons pas de quelle branche
1 Bibl. nafc. Mss. fr. pièces orig. Tome 1097,
dossier 25184, n» 2.
371
FALAISEAU
372
procèdent Jes Falaiseau qui adoptèrent les
principes religieux de la Réformation ,
mais nous voyons dans les registres de
Charenton : Adam Falaiseau, de Blois,
médecin, parrain en 1602 d'un enfant de
Charles George, procureur au parlement,
et de Marie Falaiseau. Cet Adam est porté
comme médecin sur un rôle de la maison
du roi en 1611 (Z 1341). On trouve plus
tard dans les mêmes registres : Jean Falai-
.seau, SI" de la Morandière, époux de Marie
Moreaii, dont trois fils : Jacques, avocat,
Samuel^ banquier, et Joseph, avocat.
II. Jacques épousa Anne Jouard, dont
lo Pierre, sieur de Villenelle, avocat ;
io Galliot, baptisé le 9oct. 1650 ; 3° Henri-
Jacques, bapt. le 23 septembre 1657 ;
4» Anne, l«r mai 1659; 5o Jean-Bap-
tiste, mort en 1669. Ce Pierre épousa
Elisabeth Chartier, dont il eut : Jacques,
né en 1644, qui suivit aussi le barreau et
se maria, 25 janv. 1674, avec Suzanne Fa-
laiseau, fille (le son oncle Samuel, ban-
quier; 2. Joseph, avocat; 3. Elisabeth,
femme de Pierre Grimaudet, docteur en
médecine.
III. Samuel Falaiseau [Haag, V 54],
« banquier riche, zélé extraordinaireinent
pour sa religion » et ancien de l'église de
Paris (Bib. nat. mss. fr. 9726). Il épousa
en 1647 Madelaine Du Four (morte en
1672) fille de Jean Dm Four, lieutenant en
l'élection de Blois, et de Anne Daijque
(reg. de Charenton), mariage d'où naqui-
rent lo Samuel, le 7 oct. 1648; 2» Made-
leine, baptisée le 5 fév. 1651; 3° Su-
zanne, née en 1654, femme en 1676 de
l'avocat Jacques Falaiseau, fils de Pierre et
d'Elisabeth Chartier; 4" Catherine, mariée
en 1676 avec Daniel-Charles de Brusses
(ou de Bruges '), s^ de la Bonninière, dont
nous avons dit ci-dessus (III, col. 280), la
pitoyable fin, arrivée en l'année 1700;
5o autre Samuel, bapt. 8 sept. 1658;
6° Jean, bapt. 3 oct. 1660 (mort en
1678); 7o Anne, bapt. 12 janv. 1662
(morte en 1669).
* Cette duplication, de Bruges et de Brusse,
que nous donnent les documents pour le nom
d'une même famille, est cause d'une confusion
dans laquelle nous sommes tombé ci-dessus, en
présentant séparément sur cette famille, et parti-
culièrement sur cette Catherine, des renseigne-
ments qui auraient dû être réunis, savoir au t.
m, col. 280 et 326.
Les Archives de la Bastille (édit. Ra-
vaisson, X, 224-29) rendent un bel hom-
mage au zèle religieux d'un Falaiseau de
la Ronda, qui fut incarcéré en 1699 pour
avoir fait les fonctions de ministre au lit
de mort d'un lieutenant de vaisseau nommé
M. de Rodon.
IV. Joseph, avocat au parlement de Pa-
ris, épousa Anne Falaiseau et ne vivait
plus dès 1665. Il eut pour enfants 1° Jo-
seph, né en 1644, sieur de Bois-Joly,
lieutenant au régiment de Picardie ; 2»
Anne, femme, 1659, du ministre Daillc.
La Révocation dissipa cette ftimille.
Adam Falaiseau, de Blois, ancien de l'é-
glise de Paris, et sa femme Françoise
Pineau, aussi de Blois, tous deux d'un
grand âge, furent persécutés avec achar-
nement et finalement expulsés du royaume
avec leur fille Elisabeth, et se retirèrent à
Berlin auprès de leur fils Pierre, laissant
en France leur bru, Anne Chauvin de
Varengeville, qui commença par se con-
vertir et indigna d'abord sa famille (IV,
col. 271), mais qui, plus tard, n'en gagna
pas moins, elle aussi, la terre étrangère
(arch. de l'égl. de la Haye): sa belle-sœur
Elisabeth, femme d'Etienne Le Forestier,
mourut à Berlin en 1706. — Le banquier
Samuel se convertit. Nous ne voyons pas
en effet qu'il ait été exilé comme ses col-
lègues, tandis que nous trouvons son nom
au bas de l'acte d'abjuration signé par les
principaux négociants de Paris. La persé-
vérance de sa femme ne tint pas non plus
très longtemps contre la réclusion qui lui
fut infligée dans le couvent du Saint-Sa-
crement (E 3372) : elle abjura en 1686. —
\j\\ Falaiseau avait été enfermé à la Bas-
tille, pour la Religion, en 1699 (E 3385).
Le fille de l'avocat Jacques et d'Anne
Jouard, Pierre Falaiseau \ sieur de Ville-
nelle, né le 13 fév. 1649, avait gagné le
Brandehourg dès l'année 1682. Il avait
précédemment déjà séjourné en Angle-
terre. L'Électeur, peu de temps après son
arrivée à Berlin, le renvoya à Londres
(dès 1682) avec le titre de son Chargé
d'afiaires. L'acccueil peu bienveillant que
lui fit le ministère anglais, occasionna,
entre les deux gouvernements, une cor-
1 Le frère de sa mère, Jacques Jouard, sieur
du Maignou fut des convertis Mais Anne Jouard
elle-même se sauva à Berlin, où elle mourut en
1704.
373
FALAISEAU
FALANTIN
374
respondance forl vive, à la suite de la-
quelle Falaiseau dût retourner à Berlin.
Quelques années après, l'Electeur l'accré-
dita auprès de la cour de Suède qu'il es-
pérait détacher de l'alliance de la France.
Sous le règne suivant^ il fut nommé rési-
dent du Brandebourg auprès du roi de
Danemarck, fonctions qu'il remplit de
1692 à 1698. Il fut ensuite envoyé en Es-
pagne; mais croyant avoir des sujets de
mécontentement, il donna sa démission et
retourna en Angleterre, où il mourut.
C'est probablement à l'un de ses fils que
l'on doit un Abrégé de l'histoire d'Angle-
terre (celle de Rapin Thoiras), publ. à La
Haye, en 3 vol. in-4o et en 10 vol. in-12
(Voy. Erman et Reclam, III 31, et IX
112).
Le Livre du recteur signale à lacad. de
Genève, en décembre 1684 : Micael Falai-
seau turonensis, philosophiam studens.
Cinq otTiciers du nom de Falaiseau au
service de Hollande de 1720 à 1793. Enfin
un M. de Falaiseau, dont le bien patrimo-
nial était en Touraine, appelle sur sa fa-
mille, en 1754, pour postuler quelque
faveur, l'attention du généalogiste Blon-
deau de Charnage (Bib. nat., Pièces orig.).
FALANTIN (quelquefois Falentin ou
Falenty), famille noble de la ville du Mas-
d'Azil, au comté de Foix. Armes = d'argent
à un pin de sinople portant aux deux côtés
une pomme de pin d'or.
I. Noble Jean de Falantin, faisant pro-
fession de la religion réformée, épouse,
12 avril 1547, d"e Jeanne d'Escaig. Par son
testament, passé au Mas-d'Azil, 14 avril
1574, il déclare vouloir être enseveli « au
cimetière du dit lieu selon Dieu et l'église
réformée, » et maintient sa veuve, Jeanne
d'Escaig, dans la jouissance de tous ses
biens si elle ne se remarie pas ; il institue
héritiers ses fils Pierre et Jean, après
avoir doté Marie, sa fille. Autre testa-
ment du même, en date de déc. 1595, con-
firmant ces dispositions, sauf ce qui con-
cerne sa femme, décédée.
II. Contrat de mariage de noble Jean
Falentin, du Mas-d'Azil, « pour être célé-
bré en face de l'église chrétienne réfor-
mée avec honnête fille Jeanne de Sew-
touch. » Second mariage avec Hélène de Cas-
tet. Il est appelé capitaine Jean Falenty,
dans un acte du 13 mai 1619, et avait en
partie la seigneurie d'Ailhères. Son testa-
ment est du 2 janv. 1648, et il meurt, 29
août 1651, laissant de son 1er mariage :
Pierre, Anne et Suzanne. Dans son tes-
tament, il prend diverses dispositions en
faveur de sa fille Anne, mariée à Pierre
Rudelle, marchand au Mas-d'Azil, et de sa
fille Suzanne, fiancée à Théophile d'Hol-
lier, docteur en médecine.
III. Pierre Falentin, seigr d'Ailhères,
épouse, 20 avril 1626, di'e Françoise de
Castet de Miramont; 2°, le 21 déc. 1633,
d'Je Anne de Barricave. Il meurt le 6 oct.
1668 et est inhumé au cimetière du Mas-
d'Azil, avec l'assistance du consul Rouch
et du ministre M. Baricave. De son pre-
mier mariage naquit Jean F., seigr de
Sentenac et du second Charles F., seigr
de Gabre.
IV. Jean, seigr de Sentenac et d'Ailhè-
res, épouse, 26 oct. 1663, « en face de
l'église chrétienne réformée, » d"e Ber-
nardine d'Usson, fille de nob. François
d'Usson, seigr Je Bonrepos, Bonac, Bo-
zac, etc. (voy. II, col. 863). De 1663 à
1667, il servit comn;e lieutenant de cava-
lerie dans le régiment de Madaillan; il
était mort avant septemb. 1696.
V. Charles, s'' de Gabre, fils de Pierre
et d'Anne de Barricave, épouse Françoise
d'Escaig.
VI. Salomon, fils de Jean et de Bernar-
dine d'Usson, épouse, le 17 mai 1702,
Anne de Falantin, fille de Charles sieur de
Gabre, sa cousine, et obtient à cet effet
une dispense du pape.
Ils sont donc, à ce moment, convertis.
Cette généalogie qui est officiel le (car
elle porte la signature de d'Hozier ', nous
l'avons seulement abrégée), passe complè-
tement sous silence un fils de Pierre Fa-
lantin et d'Anne Baricave, savoir Paul
F., sieur de la Rivière, qui fut pasteur. Il
naquit vers 1635, acheva ses études théo-
logiques à Montauban, se trouva l'un des
argumentateurs de la thèse d'Armand Mar-
tel : De duplici cordis ofjicina, en 1668,
et la même année alla se perfectionner à
l'acad. de Genève, où il s'inscrivit en ces
termes : Paulus Falantinus azilopolitanus
apud Fuxenses, à la date du 26 novembre.
Il fut admis au ministère évangélique par
le synode tenu<à S'-Antonin le 15septemb.
' Bibl. nat., pièces orig., tome 1097, dossier
25,187 et carrés d'Hozier.
375
FALANTIN
FALGUEROLLES
37G
1672, consacré le 6 nov. suivant par son
oncle le ministre Jean Baricave, et donné
pour second pasteur au Mas-d'Azil, sa
ville natale. Il en conserva le titre jus-
qu'en 1685, mais il passa une grande par-
tie de ce temps soit à Toulouse, pour y
desservir la petite communauté protes-
tante qui s'y trouvait encore, soit à diver-
ses reprises en qualité de chapelain auprès
du maréchal de Schomberg qu'il accom-
pagna dans la Flandre en 1674, et pendant
la campagne d'Espagne, 1675. Feu Michel
Nicolas possédait une lettre adressée le
21 déc. 1675 par le maréchal « à MM. du
consistoire du Maz-d'Azil » pour les re-
mercier « d'avoir consenti que M. de La
Rivière ait servi auprès de lui pendant la
campagne dernière, et pour les prier de
consentir encore qu'il vienne servir une
nouvelle campagne auprès de lui, ayant
été choisi par le Roi pour aller servir
dans une autre armée. » A la Révocation,
Paul Falantin se réfugia en Angleterre, y
obtint la naturalisation en 1691, et fut pas-
teur de l'église française de la Savoye
{Agîieiv, I, 50, II, .118).
FALAVEL (« un certain) et son fils, »
réfugiés et assistés à Lausanne, déc. 1684;
(Scipion) avec plusieurs enfants, id. fév.
1713; (Jean) et Judith Chatelan , sa
femme, id. 1740; — Jean-Marc Fallavel,
étudiant à l'académie de Lausanne, mai
1736. — Marie Falavin, de Manosque, as-
sistée à Gen., 1693. — Anthoine Falch « es-
collier,» reçu habitant de Genève, 1559. —
— Guill. Falcon, « cordanier, natifz de La
Volte » (près Valence), id. janv. 1553. —
De Falcon, voy. La Condamine. — « Etienne
Falconet, de la petite Balme. armurier,
reçu habitant de Lausanne en contribuant
5 florins, » 8 août 1575; il était arrivé le 3
mai 1574. — Falesche, maiire d'hôtel du roi
de Navarre, tancé par Catherine de Médi-
cis parce qu'il n'aimait pas la messe {Mém.
d'Aubigné, p. 24). — Pierre Falgarette ou
Falgueret de Milhaud, assisté à Genève
d'argent et d'habits, 1705; il entre dans la
garnison de Genève, 1707. — Élie-Guill.
Falgous, de Montauban, étudiant à Ge-
nève, 1729.
FALGUERAS, ministre de Capdenac en
1596, de Cardaillac en 1603 ; — (Jean),
de St-AntoniUj en Languedoc, fils de
Jean et de Marthe Ravaille, épouse à
Charenton^ en juillet 1638, Marthe Se-
vin, fille de feu Barthélémy Sp,ciin, no-
taire royal du bailliage d'Orléans; ^u mois
de janv. 1640, ils ont un fils, Samuel,
mais la mère meurt le 4 nov. suivant. En
septemb. 1648, l'époux devenu veuf se
remarie avec Blanche Laigneau, veuve de
Jean Le Bonnier, sr de la Haye. Jean Fal-
gueras était commis de Menant, secrétaire
du Roi et Laigneau, son beau-frère, était
une espèce de médecin empirique, au dire
de ïallemant des Réaux. Falgueras faillit
être à Paris la victime d'une absurde accu-
sation de sortilège; il a raconté lui-même
son aventure, qui pouvait aisément deve-
nir tragique, mais qui heureusement ne fut
que burlesque, dans un Journal et histoire
d'une abominable accusation faite et dé-
couverte le vendredi 12 fev. 1655. Nous ne
pensons pas que ces > quatorze pages de
minute, • comme dit Tallemant, aient été
imprimées [Haag, V 53].
FALGUEROLLES (Hippolyte), seigneur
de Falguerolles [Haag, V 55]^ mort après
1569, laissa de son mariage avec Char-
lotte de Vignolles de Saint-Bonnet cinq
enfants : Sauveur qui suit ; Claude^ au-
teur d'une seconde branche; André, David
et ISABEAU.
I. Sauveur de Falguerolles épousa la
dame de Foulquier, qui lui donna un fils
nommé David. Ce David, conseiller du
roi et général en la cour des aides et
finances de Montpellier, prit pour femme
Marguerite de Valet, et en secondes noces
Angeline de Fizes qui était veuve en 1635
(min. de Cabanis not. à La Salle). De la
première union il eut Jean, Jacques et
Henri de Falguerolles. Du mariage de Jean
avec Claire de Tourtoulon de Valescure,
contracté en 1646, naquirent David, mort
jeune; François, capitaine de cavalerie
dans le Royal-Roussillon, qui se retira en
Hollande, à la révocation de l'édit de
Nantes et y mourut; Jean, natif de Ma-
noblet, qui passa aussi dans les pays
étrangers, selon le Dict. de la Noblesse de
La Chenaye des Bois; mais ce généalo-
giste altère ici la vérité. Jean de Falgue-
rolles (ci dessus col. 267, no 859) périt mi-
sérablement à l'hôpital de Marseille, le 20
sept. 1695. Arrêté comme coupable d'avoir
assisté à une assemblée rehgieuse, en 1692,
il fut mis en jugement et condamné aux
galères, le 13 mars 1692. Sa femme fut
enfermée dans un couvent, ses trois en-
377
FALGUEROLLES — FALGUIÈRES
378
fants réduits à l'abandon, sa maison rasée
et ses biens contisqués. En 1691 et i69o
elle était à Genève avec deux de ses en-
fants, malade et assistée par la Bourse
française. Les n)alheurs de sa famille, les
affreux traitements auxquels il fut lui-
même soumis, rien n'ébranla la constance
de Jean de Falguerolles, et il refusa avec
fermeté de racheter sa liberté par une
apostasie. Les tortures physiques et mo-
rales ruinèrent rapidement sa santé; il
tomba malade et fut envoyé à l'hôpital, où
il languit longtemps^ ne cessant de donner
jusqu'à son dernier soupir, des preuves
éclatantes de sa foi et de sa résignation.
Son cadavre fut inhumé dans le cimetière
des Turcs. Un seul de ses enfants est connu ;
c'est Charles, qui fut régent de sixième à
Genève, et admis à la bourgeoisie, le i6
août 1722. En 1747, le Conseil lui accorda
sa retraite en lui con.servant ses appointe-
ments, « en considération de son âge, de
ses infirmités, de son peu de fortune et de
divers traits qui faisoient honneur à sa
piété et à sa générosité. »
IL Claude de Falguerolles remplit à
Nîmes les fonctions du ministère, de 1557
à 1586. Il épousa Jeanne de Verchaut, qui
lui donna six fils et trois filles, Jeanne,
Anne et Isabeau. L'fiîné des fils, Pierbe,
mourut jeune. Le second, Jean alla étudier
à Genève en 1588 (Johannes Falguerolus
Falgueroliensis, occitanus sevenensis) et
fut consacré au saint ministère le 22 sep-
tembre 1591 dans l'église de Nîmes qu'il
desservit jusqu'en 1599. Nous ignorons la
date de sa mort. Peut-être est-ce lui qui
assista à l'assemblée de Loudun, en 1619,
comme député des Cévennes. La destinée
du troisième, Jacques, est inconnue. Le
quatrième, Paul, inscrit au livre du rec-
teur (Paulus Falguerolius nemausensis) en
1598, fut ministre de Saint-Hippolyte dans
les Cévennes, puis se laissa séduire et ab-
jura en 1634, moyennant uue pension de
400 liv. et fut porté au rôle des apostats
par le synode d'Alençon (16117). Il devint
maître des requêtes de la reine-mère. Sa
femme, Isabeau de Barjac ne lui donna
qu'un fils, Guillaume. Celui-ci marié en
1644, à Isabeau de Bue fut père de Joseph,
capitaine dans le régiment de Picardie, en
1672, et commandant du fort de Melazo à
Messine; de Pierre, capitaine dans le
même régiment, en 1677, qui sortit de
France à la révocation (M 667); de Gas-
pard, qui servit aussi dans le régiment de
Picardie avec le grade de lieutenant.
Le cinquième fils de Claude fut André
de Falguerolles marié en 1624 à une d"e
d'Artoul dont il eut seulement deux filles,
Jeanne et Jaquette.
Le sixième, Guillaume, né en 1585,
s'établit à Paris et y épousa Elisabeth de
Marbaut en mars 1630. Il en eut Elisabeth
née le 5 janv. 1631 ; Blanche, fév. 1632,
femme en 1647, de Pierre de Julien, con-
seiller en la chambre de l'édit. de Castres ;
Guillaume, 24 fév. 1633 ; Jacques, 2 avril
1634; Jean-Bapt. 11 nov. 1635; François,
10 déc. 1636; Madeleine, janv. 1638, qui
épousa en 1654, Jacques de Lacger ; enfin
Françoise, bapt. le août 1640 (parr. Phi-
lippe Marbaidt, trésorier provincial de
l'extraord. des guerres ; niarr. Blanche
Marbault femme du s^ de Croissy). Le
père de toute cette famille fut enferré au
cimetière des SS. Pères le 30 juin 1653.
11 était conseiller maître d'Jiôtel du roi. —
Son fils aîné, Guillaume, épousa en 1657
une de ses cousines Jeanne de Falguerolles
et mourut (après 1665) laissant Jacques,
mort jeune ; Louis, qui abjura, et Made-
leine femme de Claude Thomas de La
Barthe.
Nous ne savons k quels points de cette
généalogie rattacher : un Falguerolles, an-
cien de la ville de Cros, au synode de
Meyrueis en 1654 (Tt 247); Jean de Fal-
guerolles marqué (M 667) comme ayant
émigré à la Révocation ; Charles, étudiant à
Genève (Carolus Falgueroles gallus in
narbonensi provincia) en 1703; Suzanne,
36 ans, infirme, assistée à Londres (3 I.
8. 6) en 1706; François, marié dans
l'église de Wheler-street h Londres, en
1718, avec Marguerite Bertault (voyez
Burn) ; ni enfin Mi'e de Falguerolles, « fa-
meuse protestante, » ainsi que nous la trou-
vons qualifiée, qui, prise par un corsaire
sur un vaisseau hollandais, en 1695, fut
enfermée dans la citadelle d'Amiens, en
attendant la décision du roi, et reconduite
à la frontière (E 3381). Il paraît aussi que
la conversion des Falguerolles restés en
France fut peu sincère ; c'est ce que nous
porte à croire la correspondance que l'un
d'entre eux entretenait avec Antoine Co^ri
(mss. de Court, Corresp. 1726-28).
FALGUIÈRES, ministre à Calvinet en
379
FALGUIERES — FARCY
380
Armagnac, 1603. — (M"e) réfugiée à
Lausanne, inspectrice de l'hôpital nommée
le 15 juin 1694. — Philippe Fallet, de
Grenoble, tailleur, habitant de Genève,
8 septembre 1572. — Daniel Falipon, du
Dauphiné, réfugié à Francfort sur l'Oder
avec femme et enf., 1698. — Hugues
Fallût ou Falot, ministre à S'e-Marie-aux-
mines, 1626-1635 ; — Frédéric Fallot
[Haag, V 56] ancien conseiller du duc
de Wurtemberg-Montbéliard, abandonna
la religion dans laquelle il était né et
fit connaître les Motifs de sa conversion
à la religion catholique dans un écrit que
le Catalogue des manuscrits de Hsenel,
signale à la bibliothèque de Besançon;
mais il ne s'y trouve plus depuis longtemps.
C'est ;le même Fallot sans doute qui, en
1743, fut impliqué dans une affaire de
faux et exilé en 1746 à Besançon (E 3581).
A la même famille appartenait l'honorable
Gustave Fallot, né à Montbéliard, élève de
l'Ecole des chartes en 1833, sous-biblio-
thécaire de l'Institut de France et secré-
taire du premier Comité des travaux histo-
riques du minist. de l'Instruct. publique,
mort prématurément (en 1836), laissant à
un ami, M. Ackermann, le soin de publier
un travail qu'il avait composé sur les for-
mes grammaticales de la langue française
au XIII'^^^ siècle (Paris, impr. roy., 1839,
in-8o). — Fallot, sobriquet du pasteur
Laurillard, vers 1780.
FALOQUIER (Pierre de), sieur de la
Calmette, membre de l'assembl. de Lunel,
1613. — Louis Falou ou Fallou, de Cha-
teaudun, maréchal-ferrant, réfugié à Berlin
avec sa femme et 4 enf., 1698. — Marie
Falque, de Grenoble, réfugiée à Berlin,
1698. — Evemont Falquet, pasteur à Ro-
zans en 1596, mort eu 1601; — (Pierre),
pasteur à Aubusson, 1607-1617; à Decise
de 1619 à 1636. — Quatre ofticiers nom-
més de Famars, au service de Hollande
de 1734 à 1766. — Martin Famier « du
Briançonnois, » habitant de Genève, 1559.
— Philibert Famy, de Chastillon en Mi-
chaille, assisté à Lausanne, 1712. — Ca-
therine Fanet, de Caen, 60 ans, assistée
à Londres (4 sh.), 1705. — « Geraldus
Fanganus, loci de Villepodio Graves! dio-
cessis tholosane, » étudiant à Genève,
1562. — Jean Fanger, ministre à Pau,
1588-91 ; il avait épousé une fille de Ber-
nard d'Escot, alors ministre de Bielle,
coUoq. d'Oloron; Pierre Fanger, son fils,
écolier boursier au collège d'Orthez en
1611, fut ministre k Nousty, 1620; à
Couches (coUoq. de Vicbiel) 1626-33; à
Thèze, 1634. — Antoine Fangou, des Cé-
vennes, sergier, réfugié à Berlin, 1700. —
Pierre Fanier, de Vaut en Rouergue, ha-
bitant de Genève, oct. 1559 ; — Anne et
Françoise Fanier, de Marseille, réfug. à Ber-
lin, 1700. — Antoine de Fanjeaux, docteur
en médecine et pasteur de Paylaurens (1591-
1606), dans son testament, daté du 11 fév.
1596, fait un legs « pour l'instruction de
la jeunesse qui doit estre la pépinière de
l'EgUse de Dieu. » — Fanjou, étudiant à
Genève (Marcus Fanioucius galloburgun-
dus) en 1616. Un Fanjoux était professeur
de philosophie à Saumur lors de la sup-
pression de l'acad. en 1685. — Faneuil,
famille inscrite souvent sur les registres
de l'église réformée de La Rochelle. Ben-
jamin Faneuil, né en 1593, marchand,
épouse en 1616 Suzanne de Lepine et
meurt en 1677. Un autre Benjamin Fa-
neuil, né le 5 déc. 1654, s'expatria lors
de la Révocation, en 1686, et il était en
1706 un des principaux membres de l'E-
glise française de Nev^-York; M. Ch. Weiss
parle dans son Hist. des réfugiés d'un
« Faneuil-hall » offert à la ville de Boston
par le fils d'un huguenot français. « Fa-
neuil-Hall est devenu célèbre comme ber-
ceau de l'indépendance américaine, » dit
le Dr Ch. W. Baird, dans son Histoire des
réfugiés français en Amérique (traduct. de
A.-E. Meyer et de Richemond ; Toulouse,
1886, in-8o, page 477). — Une d»ie Fa-
neuil fut enfermée au couvent de Pons
en 1699 (M 674), et une autre, Esther-
Marie, au couvent des Ursuhnes de La
Rochelle en 1764. — Fanton (1600-1661)
médecin à Loudun, dont Nie. Aubin, pas-
teur de cette ville , dans son histoire du
martyre d'Urbain Grandier (ci-dessus I, col.
552) rend un très honorable témoignage,
ajoutant qu'il a si bien élevé sa famille dans
la religion réformée qu'il n'est demeuré
pas un seul de ses descendants en France.
— François Faranges, de Montpellier, mis
à Pierre-Encise, 1705. — Moïse Faravel
et son fils, de Fourcinet en Dauphiné,
assist. à Lausanne, 1698. — Françoise Fa-
ravelon, de Roybon, id. à Genève, 1703.
1. FARCY, famille normande [Haag, V
56]. = Armes : d'or fretté d'azur de 6
381
FARCY
pièces au chef de gueules. Guillaume
Farcy, conseiller eu l'échiquier d'Alençon,
fut apparemment le premier membre de
cette famille qui embrassa le protestan-
tisme. Il u)ourut vers 1564, laissant de
son mariage avec Marie Caget deux fils
dont le cadet Jean, servait, nous dit d'Ho-
zier, en 1571. L'aîné, nommé Léonard,
sieur de Painel, épousa en 1575 Cathe-
rine Bizeul, qui le rendit père d'ÂNNiBAL,
seigneur de Saint-Laurent. Procureur fis-
cal et procureur général des eaux et forêts
du comté de Laval, cet Annibal Farcy fut
député, en 1617;, par l'Anjou, au synode
national de Vitré, et en 1619, à l'assemblée
politique de Loudun. De l'alliance qu'il
avait contractée, en 1601, avec Gnionne
de Launay, fille de François de Launay,
sieur de La Roche, et de Lézine Geslard,
naquirent entre autres enfants : 1° Gilles,
lieutenant enquêteur civil et criminel du
comté de Laval, marié à Elisabeth Doues-
seau qui lui donna Isaac. Ce dernier
épousa Jeanne Grimaudet et en eut Fran-
çois, tué à la bataille de Senef, et Made-
leine, épouse de Léonard de Vauborel,
sieur de Saint- Georges en Normandie,
puis, en secondes noces, de Pierre de
Francier, sieur de Juvigny ; — 2» Thomas,
sieur de la Gourtière, qui prit pour femme
Marie Barbier; — 3° Jacques, qui conti-
nua la branche de Painel ; — 4° Fran-
çois, chef de la branche de Saint-Laurent;
— 5° Rçné, auteur des seigneurs de La
Daguerie; — 6° Charles, qui fit la branche
de Cuillé; — 7» Philippe, sieur de La
Fauconnerie, qui laissa un fils, nommé
Jean-Charles, de son mariage avec Char-
lotte Grimaudet, célébré eu 1646; — 8°
Henri, tué à l'armée; — Qo Jeanne, femme
en 1646, de Nicolas de Prouvère, sieur de
Riche teaux.
L Branche de Painel. Jacques de Farcy
prit le parti des armes et servit sous le
maréchal de ChcUillon, de 1629 à 1639.
De son mariage avec Catherine de Gennes
il eut : lo Jacques, conseiller au parle-
ment de Rouen, qui épousa Suzanne ou
Marguerite Berauditi , laquelle , restée
veuve , se sauva en Angleterre à la Révo-
cation, accompagnée de ses trois fils (Tt.
287), dont l'un, appelé Jean par d'Hozier,
devint capitaine des gardes du roi d'Angle-
terre; — 2° René, qui suit; — 3» Jean,
dont nous parlerons après son frère ; —
4° Françoise, femme de Jacques de Saint-
Germain, sieur de Fontenay.
René de Farcy, sieur de la Ville-du-
Rois, épousa Charlotte L'Evesque, et en
secondes noces, Elisabeth Prépetit. Il ab-
jura avec son second fils, Annibal-Fran
çois, en 1688 (Tt 255), et mourut avant
1695. Son fils aîné, Jacques-René, sieur
de Mué et de La Ville-du-Bois, n'avait pas
à ce qu'il paraît, attendu pour <• se réunir, »
que son père lui en donnât l'exemple.
Quant à sa fille, qui avait reçu le nom de
Marie, peut-être est-elle la même qu'une
demoiselle de Malnoé-Farcy qui se réfugia
en Hollande à la Révocation, mais dont la
constance ne put résister aux ennuis de
l'exil, en sorte qu'elle revint en France
en 1699 (M. 673). Ou bien cette demoiselle
serait-elle plutôt la fille de Daniel de Mal-
noé, avocat au parlement, qui, jeté à la
Bastille, en 1686, pour cause de religion,
feignit de se convertir et profita de la li-
berté que lui procura cet acte d'hypocrisie
pour se sauver en Hollande avec son fils
(E. 3373)? Une troisième hypothèse serait
moins admissible. Mi'e de Malnoé-Farcy
pourrait être encore Susanne de Farcy,
fille de Jean de Farcy, sieur de Malnoé,
qui eut en outre, de son mariage avec Su-
sanne de Ravenel , deux fils nommés
Jacques -Annibal et Jean -Charles -Mi-
chel. Ce dernier, sieur de La Ville du-
Bois, servait en 1709, avec le grade de ca-
pitaine, d'où l'on peut conclure qu'il s'était
converti. Son frère, sieur de Malnoé,
épousa Jeanne de Gennes et n'eut qu'une
fille, qui se maria en 1730.
H. Branche de Saint- Laurent. François
de Farcy suivit, comme son frère, la car-
rière des armes et fit les campagnes des
maréchaux de Châtillon et de La Meille-
raye. En récompense de ses services, il
obtint, bien que protestant, le gouverne-
ment de Vitré. Il avait épousé, en 1640,
Claude Uzille, qui le rendit père de six
enfants : 1° Jacques, sieur du Rocher-
Portal, conseiller au parlement de Breta-
gne, qui très probablement se convertit
plusieurs années avant la Révocation ; —
2o Jean, sieur de Saint -Laurent, qui
épousa en 1669, Françoise-Briande Liais,
fille de François Liais, sieur du Temple,
et de Marguerite Du Verger, et qui en eût
François-Jacques et Madeleine; — 3°
Amauri, lieutenant-général des troupes du
383
FARCY
384
duc de Zell, qui laissa Antoi.xe-Simon et
Eléonore, de son mariage avec Dorothée-
Louise Charéard; en 1701 il rentra en
France et abjura (E 3552) ; — 4° Claude,
femme d'Olivier de Croesker; — 5» Fran-
çoise, épouse de Jacques cleBérenger, sieur
de Fontaines en Normandie, qui passa dans
les pays étrangers avec ses quatre enfants
(Tt 270); — 6o Marguerite, femme de
Toussaint de Boisgélin, sieur de La Toise,
le même peut-être que le gentilhomme
normand de ce nom, dont nous avons ra-
conté la conversion et la mort étrange
(tome II. col. 700).
III. Branche de La Daguerie. René de
Farcy servit comme ses frères sous Châtillon.
Il prit pour femme Marie de Gennes dont
il eut : 1» Annibal, qui suit; — 2° Fran-
çois, sieur de Pont-Farcy, président aux
sièges royaux de Laval, maître des eaux
et forêts et capitaine des chasses du comté
de Laval, qui laissa, de son mariage avec
Marie Du Breil, tille de Jean Du Breil,
sieur de la Brunetière, et d'Anne Guillot,
trois enfants, René-Fbançois, François-
René et Marie, qui furent élevés dans la
religion romaine; — 3o Françoise, qui
ne fut point mariée. Né à Rennes, lit-on
dans la Biographie du parlement de Metz,
Annibal de Farcy suivit d'abord le bar-
reau de Paris et fut reçu, le 19 janv.
16G6, conseiller au parlement de Metz.
A la révocation de l'édit de Nantes, préfé-
rant sa charge à sa religion, il s'empressa
d'abjurer et se retira à Rennes. En 1695,
il devint président de la chambre des re-
quêtes au parlement de Bretagne. Les en-
fants qu'il eut de son mariage avec sa cou-
sine Claude-Charlotte de Farcy, furent
élevés dans le catholicisme.
IV. Branche de Cuillé. Charles de Farcy,
sieur de La Carterie, du Bois-de-Cuillé et
de Rozeray, qui suivit comme ses frères,
la carrière des armes, n'eut point d'enfants
de sa première femme Marguerite Benaud.
En 1640, il se remaria avec Marguerite
Uzille, tille de Jean Uzille, sieur du Coin,
et d'Hélène Stangter, qui lui donna trois
fils et trois filles. L'aînée de ces dernières,
nommée Marguerite, épousa, en 1669,
François Morel, sieur de La Barre. La
seconde, Claude-Charlotte, devint, en
1679, la femme de son cousin le conseiller
au parlement de Metz. La troisième, Cathe-
rine-Françoise, mariée le 13 octobre
1685, à Benjamin de Bavenel, sieur du
Bois-Tilleul, le suivit sans doute sur la
terre étrangère, lorsqu'il réussit à sortir
de France (Tt 252). L'aîné des fils, ap-
pelé François, sieur du Bois-de-Cuillé,
servit dans l'arrière-ban et fut fait prison-
nier par les Lorrains, en 1674. En 1685,
il fut choisi pour commis.saire de l'édit
dans la Touraine (Tt 235). Il avait épou-
sé, mars 1670, Madelaine-Elisabeth de
Guillon, fille de Charles, sieur des Touches,
et de Madelaine Le Bachellé. A la révoca-
tion de l'édit de Nantes, il se convertit
avec ses trois fils Annibal-Auguste, Da-
niel-Michel et Charles-François. Le sort
de son frère cadet, nommé Daniel, est in-
connu. Le troisième, appelé JacqueS, sieur
de Rozeray en Anjou, épousa, en 1677.
Isabelle Pineau, fille unique de Paul Pi-
neau, sieur de la Trosnière, et de Renée
Amproux. Il en eut trois enfants, Charles-
Rene, Jean et Louise, qui furent élevés
dans le catholicisme. L'aîné épousa, en
1700, Charlotte de La Douespe, fille de
François de La Douespe, sieur de La Valli-
nière, et de Philippa Majou, d'une famille
qui a compté des confesseurs parmi ses
membres. En 1687, Daniel de La Douespe
fut emprisonné à Bayeux {Arch. W.M676),
et en 1700, enfermé dans le château de
Nantes (E 3386). En 1725, les deux filles
aînées du sieur de La Douespe furent
mises par lettres de cachet à l'Union chré-
tienne de Luçon (E 3411), où leur sœur
cadette fut envoyée à son tour en 1728
(E 3414).
2. FARCY (Samuel), ancien de l'éghse
du Pont-de-Veyle en 1671 (Tt 287) nous
est connu par son testament (Bibl. natio-
nale mss fr. 20936 fo 235). Nous appre-
nons par ce testament que Samuel Farcy,
commissaire à terrier du Pont-de-Veyle et
ancien de l'église, avait été marié deux
fois. Sa première femme, Françoise Du-
mont, lui avait donné deux filles : Doro-
thée, qui épousa Pierre Boques, ministre
au pays de Gex , et Jeanne, mariée à
Samuel Benaud, chirurgien du Pont-de-
Veyle, réfugié à Yverdun. En secondes
noces, il avait épousé Marie Bernard qui
à la Révocation, s'était sauvée en Suisse.
Il avait voulu, malgré son grand âge, la
suivre avec sa fille Sara ; mais il avait été
arrêté, et il avait acheté sa liberté au prix
d'une abjuration feinte, résolu de fuir dès
385
FARCY — FAREL
386
que l'occasion s'en présenterait. Une se-
conde tentative ayant été plus heureuse, il
avait rejoint sa famille à Yverdun, où il
fit son testament, le 8 février 1689. Après
sa mort, sa veuve passa en Allemagne; il
paraît qu'elle s'établit à Kôsteritz; c'est au
moins dans cette ville qu'elle maria, en
1699, sa fille Sara avec Louis Tiolet, chi-
rurgien de Lezan, également réfugié. Trente
années d'exil n'ayant pu habituer Tiolet
et sa femme à l'idée de mourir loin de
leur patrie, ils s'adressèrent, en 1747, au
cardinal de JNoailles pour lui demander la
permission de revenir en France, lui pro-
mettant de suivre la religion romaine,
pourvu (ce qu'ils le supphaient en grâce
de leur octroyer) qu'on leur accordât la
communion sous les deux espèces et qu'on
ne leur défendit pas de lire la Bible. Nous
ne connaissons pas la réponse ; mais si l'on
répondit, ce fut certainement par un refus.
3. FARCY (Georges), « tinturier de la
cité d'Arles en Provence, • reçu habitan!
de Genève, avril 1553; — (.Jean), de Pra
roman (Vaud) étudiant à Genève, 1606; —
(Jean) né en 1636, iils d'Israël Farcy et de
Elisabeth Périsse, ancien ministre de Mou-
champ, marié à Charenton, août 1676,
avec Françoise Nouait, fille de Pierre, sieur
de la Daudrairie et de Jeanne Gristel. —
(Jean) ministre à Houdan, 1665 ; à Herlv,
1667; à La Norville, 1669. — (Jean de)
pasteur de l'éghse de Nouvelle Patente à
Londres, en 1689.
FARDEAU (François), martyrisé à An-
gers en 1547 avec : Simon Le Royer, Jean
de La Vignole, Denis Savreau et Guillaume
Rev. « L'Evangile ayant été receu en ce
temps avec grande avidité à Angers, ville
épiscopale avec université, et remplie de
prestres et de moines autant ou plus que
ville de France, pour sa grandeur et pour
la fertihté du pays; quelques-uns favorisés
mesme par l'evesque, nommé Jean Olivier,
frère du chancelier, homme de bon savoir
et de gentil esprit, firent assemblées qui
ayant été descouvertes, entre autres les
cinq susnommés scellèrent la vérité de
Dieu par une mort heureuse et de leur
sang, comme d'une saincte semence pro-
cédèrent tost après plusieurs centaines de
fidèles » [Crespin).
1. FAREL (Guillaume), le plus fougueux
et l'un de nos plus intrépitles réformateurs
[Haag, V 59-72J.
Il naquit en 1489^ les uns disent à Gap,
les autres au hameau des Fareaux près
Gap, ce qui revient au même, car le ha-
meau est tellement rapproché de la ville
qu'ils font partie, depuis 1789, d'une même
circonscription communale.
Etait-il issu, comme on l'a dit souvent,
d'une famille de bonne et haute noblesse
du Dauphiné? Ou bien les noms indiquent-
ils que le village des Fareaux était la de-
meure de Farel paysans cultivateurs, qui
vivaient aux champs, sur leur bien, dans
l'indivision, comme le faisaient d'autres
vieilles familles dauphinoises (voy. t. II,
col. 986)? L'une et l'autre allégation sont
également inexactes. Les Farel étaient in-
contestablement nobles et se qualifient tels,
mais de petite noblesse notariale. C'est ce
que démontrent les renseignements certains
que deux érudits de ce pays * ont puisés
dans diverses archives et dont voici le ré-
sumé.
Aux archives du dép. des Bouches-du
Rhône (Ord. de Malte, commanderie de
Gap) existe un acte, en date du 25 fév.
1366, signé par noble Guillaume Farelli
« notarius de Pelaportu. » Ce serait Je
premier ancêtre connu de notre Guillaume
Farel. Ce lieu de Pelleport, d'après un
compte de la châtellenie du Champsaur en
date de 1406 (archiv. du dép. de l'Isère)
était dans la paroisse « de Laya. » Le nom
de Pelleiiort ne se retrouve plus aujour-
d'hui *, mais la commune de Laye où il
s'est absorbé, est limitrophe de la ville de
Gap et contiguë au hameau des Fareaux
* 1" Notre collaborateur M. Jos. Roman, de Pic-
comtal près Embrun, lequel a déjà communiqué
ses renseignements à M. le pr. Arnaud pour son
Hist. des Protest, du Dauphiné (3 vol. in-8^
1875 ; voy. le t. I, p. 527) et publié une notice
sur La première guerre de religion à Gap (Gap,
1877, in-B") où l'origine de la famille Farel est
élucidée, et a bien voulu depuis continuer et com-
pléter ses recherches pour la « France protes-
tante ; » — 2," M. Charronnet, archiviste des
Hautes- Alpes , dans son livre : Les guerres de
religion et la Société protestante dans les Hautes-
Alpes ; Gap. 1861, in-8". Leurs renseignements
proviennent principalement des registres de Mu-
tonis et autres notaires, aux archives du chapitre
de Gap. Les « Annales des capucins de Gap, s
rédigées en 1658 ajoutent quelques détails, dont
beaucoup très erronés.
2 Comme beaucoup d'autres dans les Alpes,
il a disparu avec la famille qui le portait. Celui
des Fareaux l'a remplacé.
VI. 13
387
FAREL
388
qui même en fait partie au point de vue
ecclésiastique. Un noble François Farel,
descendant suivant toute vraisemblance
du précédent, puisqu'il était également
notaire à Gap (en 1480, archiv. du cha-
pitre de Gap), eut pour fils noble Antoine
notaire à son tour, et Sébastien souche
d'une branche qui persévéra dans le ca-
tholicisme. Antoine assista au mariage de
Sébastien son frère (en 1505) et lui-même
épousa Anastasie d'Orcières d'une noble et
très ancienne famille de la vallée du Champ-
saur ; il mourut avant 1530 et sa femme
en 1534 ou 35 ^ De cette dernière union
naquirent : lo notre Guillaume ; 2» Da-
niel qui se retira en Suisse ; 3» Claude (voy .
plus loin col. 390, n. 2) marié à Louise de
Beauvais; 4» Jean-Gabriel, prêtre bénéfi-
cier de Gap ^, mort avant 1546; 5° une fille
mariée à Honorât Riquetti ' ancêtre direct
de Mirabeau ; 6» Jean-Jacques, marchand
à Gap, qui épousa en 1540, Jeanne de Mon-
torcier, fille de Guillaume de Montorcier
et de Marguerite Rambaud * , d'une noble
famille du Champsaur, laquelle Jeanne vi-
vait encore en 1584 et eut deux fils David
et Jean; 7o Gautier ou Gaucher, greffier
épiscopal de Gap en 1532, marié à Fran-
çoise de Beauvais sœur de Louise. Daniel,
Claude, Gaucher et Jean- Jacques quittèrent
Gap et se rendirent en Suisse pour partici-
per à l'œuvre de leur frère aîné; Gaucher
fit un testament à Morges en 1570, entre
les mains du notaire Crinsoz de Cottens ;
il laissa trois fils, Jacques, Israël et Jean-
Zacharie de Farel des Fareaux (ainsi
qu'ils sont nommés dans les actes notariés)
et deux d'entre eux reparurent à Gap, en
1571 à la recherche des débris de l'hoirie
paternelle, tous ces fugitifs de Gap ayant
eu leurs biens confisqués par sentence du
parlement de Grenoble comme biens d'hé-
rétiques. La descendance des frères de
Farel subsista, en Suisse, au moins jus-
que dans le milieu du XYII^e siècle ^. Ce
> Herminjard, IV, 453, note 5.
2 Notes de M. Romam.
3 Charronnet, p. 17.
* Marguerite Rambaud était la tante du capi-
taine Furmeyer qui, en 1562, s'empara de Gap,
et fut le premier chef des protestants en Gapençais.
^ Nous trouvons chez les notaires de Genève :
Noble Jacques Farel demeurant â Senarclens, en
1562, fondé de pouvoir de nob. Guill. Prévost
seig' de S'-Germain (J. Ragueau not., V, 65) ; —
Pierre, fils de feu Aymé Prévost, ministre de
tableau de famille nous a contraint d'an-
ticiper sur l'histoire du réformateur.
Le notaire Antoine Farel, père de cette
nombreuse lignée, fit donner à tous ses
fils une éducation solide; mais les res-
sources littéraires de la province ne sulTi-
saient pas à l'esprit curieux de Guillaume.
Il obtint, à grand'peine, la' permission
d'aller étudier à Paris. Là, il fut un des
disciples favoris de Lefèvre d'Etaples, qui
professait alors à l'Université de Paris les
mathématiques et la philosophie (et aiissi
de Gérard Roussel ou Ruffl). Farel n'avait
guère que 22 ans lorsque ce maître illustre
lui disait en travaillant à son comn)entaire
sur saint Paul (1512), cette parole pro-
phétique : « Mon fils. Dieu renouvellera
le monde et tu en seras le témoin. »
A cette époque, la philosophie n'était
encore que l'humble servante de la théo-
logie, bien qu'elle tendît à s'affranchir, en
sorte qu'il était presque impossible d'étu-
dier l'une sans l'autre. A la lecture d'Aris-
tote, Farel joignit celle de la Légende
dorée et sa piété prit tous les caractères
de la bigoterie. « Pour vray, écrivait-il
» plus tardj la papauté n'estoit et n'est
« tant papale que mon cœur l'a esté... S'il
« y avoit personnage qui fût approuvé
« selon le pape, il m'estoit comme Dieu. »
Il raconte en tête de son vrai usage de la
croix l'histoire d'un pèlerinage qu'il fit
étant jeune à Sainte-Croix près de Tallard
(Hautes-Alpes) et dans lequel il assista aux
tromperies du gardien de la chapelle.
Dans l'ardeur de sa dévotion, il en vint à
vouloir copier les austérités des cénobites ;
il avait surtout une vénération profonde
pour les Saints, « tellement, nous dit-il,
« que je pouvoye bien estre tenu pour un
« registre papal, pour martyrologe et tout
« ce qu'il faut en toute idolâtrie et dia-
« blerie papales, en laquelle n'ai cogneu
Bossy, terre de Gex, épousant en 1581 Jeanne,
fille de nob. Jacques Farel (Mar. Dunant, 105 et
126) ; — nob. Jacques Farel, habitant. 1584, à
Valeiry (Blécheret XIV, 155). — Nobles Daniel
et David Farel frères, demeurant en 1602 à Va-
leiry (Dagonneau, V. 257); — Nob. David Farel,
seig' de Dupillon en Dauphiné, achetant un mou-
lin en 1615 â Valeiry (Et. Bon, VI. 549) ; —
Mariage, en 1629, de Franc. Borsat (voy. ci-des-
sus t. II, col. 911), ministre de Saconnay-le-grand
avec Pernette, tille de Pierre Prévost ministre et
de Jeanne Farel sœur de Joseph Farel, aussi mi-
nistre (La Corbière, VUI, 380).
t
389
FAREL
390
« aucun qui m'ait vaincu. » Son maître
Le Fèvre d'Etaples n'était guère moins
fervent adorateur de la Vierge et des
Saints, dont il s'occupait alors à recueillir
les légendes pour l'édification des fidèles.
« Il faisoit, nous raconte Farel, les plus
grandes révérences aux images qu'autre
personnage que j'ai cogneu, et demeurant
longuement à genoux, il prioit et disoit
ses heures devant icelles, a quoy souvent
je lui ay tenu compagnie, fort joyeux
d'avoir accez à un tel homme. » Cepen-
dant le soin qu'il apportait à rassembler
ces vies, pleines de fables ridicules et de
grossiers mensonges, ne lui faisait pas
négliger l'étude de la Bible, et ce furent
ses conseils qui engagèrent Farel à lire le
Livre saint. Quel étrange bouleversement
dans ses idées ! Il cherche en vain, et il
ne trouve mention dans l'Evangile ni de
pape, ni de hiérarchie, ni d'indulgences,
ni de purgatoire, ni d'œuvres suréroga-
toires, ni de messe, ni de célibat des
prêtres, ni de tant d'autres inventions hu-
maines. « Il fut fort ébahi, dit-il, en
voyant que sur la terre tout estoit autre-
ment en vie et doctrine que ne porte la
saincte Escripture. » Toutefois il ne se
rendit pas sur-le-champ à l'évidence, il lui
en coûtait de renoncer à des croyances et
à des pratiques qui lui étaient chères ; « il
« a fallu, ajoute-t-il, que petit à petit la
« papauté soit tombée de mon cœur. » A
la suite d'une lutte longue et pénible ^ la
vérité finit cependant par triompher, et
dès cet instant, Farel prit avec lui-même
l'engagement sacré de devenir acteur dans
le drame religieux qui se jouait en Europe.
Afin donc de se rendre digne de remplir la
missionqu'ils'imposaitjl s'appliqua avec un
redoublement de zèle à l'étude; il apprit le
grec et l'hébreu pour se mettre en état de
lire la Bible dans le texte original ; il dé-
vora les écrits des Pères pour se fortifier
dans ses nouvelles croyances, et il acquit
assez de connaissances pour prendre le
!.'rade de maître-ès-arts. Au mois de janvier
1517, il est inscrit sur le rôle des gradués
ayant droit à un bénéfice ecclésiastique. Il
parlait, dans son carnet, des progrès qu'il
réalisa encore par ses études à Paris pen-
' Elle dura trois ans. Voy. la Corresp. des
ré/, n^s 20 i et 214, et la « Lettre à tous sei-
gneurs, » ci-après col. 411, n" iv.
dant le cours des années 1519, à 1522 ^ Le
Fèvre qui avait conçu pour son disciple
une grande amitié, lui procura par son
crédit une place de professeur au collège
du cardinal Le Moine, et peu de temps
après, en 1521, il le mena à Meaux, où il
était appelé lui-même par l'évêque Briçon-
net, qui était revenu de son ambassade de
Rome tout pénétré de la nécessité d'une
réforme.
Il paraît que Farel ne fit pas un long
séjour à Meaux. Brûlant du désir de faire
partager ses convictions à ses concitoyens,
il partit pour le Dauphiné, mais il y ren-
contra une violente opposition et fut chassé
de Gap par les habitants qui trouvèrent
« sa doctrine fort étrange. » L'insuccès ne
refroidit pas son enthousiasme, en sorte
qu'il finit par gagner à l'Evangile quelques
personnes parmi lesquelles il compta avec
bonheur quatre de ses frères *. Satisfait
^ Le pasteur David Ancillon qui écrivit une
vie de Farel aux environs de l'année 1680
(voy. t. I, col 217, n" V) avait en sa possession
ce livre de raison ou carnet sur lequel le réfor-
mateur inscrivait les événements et les dépendes
de chaque jour. « Les mémoires de Farel .., le
journal de Farel que j'ay entre mes mains, »
dit-il à plusieurs reprises {L'idée du fidèle mi-
nistre ou Vie de Farel (voy. p. 65, 98, k!02 etc.).
Ce précieux livret s'est malheureusement égaré,
en Prusse, mais nous avons peine à croire qu'il
soit perdu.
2 Daniel, réfugié en Suisse où il fut employé
par MM. de Berne dans des affaires relatives aux
églises ; — Claude, fugitif de Gap vers 1532,
réfugié aussi dans le canton de Berne, obtient en
avril 1537 la régie des grands biens de l'abbaye
et du château de Ripaille (Herminj. IV, 212
note) ; il y ajouta la commanderie de La Chaux
près la ville de Cossonay qu'il acheta avec Gau-
cher son jeune frère ; — Oaucher, d'abord gref-
fier de l'évêché de Gap, quitte ses fonctions peu
après 1532 et devient, en 15 '5 et 1536, inten-
dant ou secrétaire du comte Guillaume de Fûrstem-
berg, chef d'un corps de dix mille lansquenets
qu'il avait levés en Allemagne par l'ordre du roi
François P' et amenés dans les hantes Alpes ; sur
la fin de 1536, Gaucher a l'honneur d'être asso-
cié à Calvin comme représentant les Français ré-
fugiés en Suisse et ils agissent tous deux de con-
cert pour obtenir des villes de Basle, Strasbourg
et Berne l'envoi à François 1"' d'une ambassade
qui implore sa bienveillance pour les fugitifs
(Herminj. n° 577) ; vers la même époque il s'as-
socie à son frère Claude pour ses exploitations
rurales ; ils habitaient avec leurs femmes le châ-
teau de Ripaille ; ils vendent La Chaux le 25 août
15J0 (Herminj. VII, 162, note 26). Les Farel
parvinrent à rentrer dans les biens qui leur
391
FAREL
392
d'avoir déposé dans son pays natal la se-
mence de la Réforme et laissant à la Pro-
vidence le soin de la faire fructifier, il re-
tourna à Meaux, où déjà l'horizon assom-
bri présageait la tempête qui ne tarda pas
à fondre sur le petit troupeau réformé.
Epouvanté par les attaques de la Sorbonne,
Briçonnet trahit la cause qu'il avait em-
brassée, et les compagnons d'oeuvre qu'il
avait appelés à son aide durent fuir. C'était
en 1523. Après un court séjour à Paris et
une pointe très rapide qu'il fit en Guyenne ',
Farel partit pour Râle. Ainsi commença-t-il
« celte longue suite de voyages et de travaux
apostoliques auxquels, sans mission, sans
même avoir été jamais admis au saint mi-
nistère, mais guidé par une voix intérieure
comme les prophètes de l'ancienne loi, il
consacra sa vie entière > (Rochas, Rio-
graphie du Dauphiné).
Quelques jours après son arrivée à
Râle, il se présenta au conseil de la ville
et lui demanda l'autorisation de soutenir
publiquement des thèses, selon l'usage du
temps. Elle lui fut accordée, malgré l'op-
position du grand-vicaire et du recteur de
l'Université, qui de leur côté défendirent,
sous peine d'excommunication, à qui que
ce fût d'accepter le défi. Le Conseil, qui
depuis longtemps luttait contre les empié-
tements du clergé, vit clans cette défense
un attentat contre son autorité, et par re-
présailles, il ordonna à tous théologiens,
curés et écoliers, d'assister à la dispute,
avaient été confisqués. Le 22 septemb. 1544,
« Gauthier et Claude Farel, habitants de Neuf-
chastel en Suisse, vendent tant en leur nom propre
que comme maris de Françoise et Louise de
Bea'ivais, à Jean Sonchon marchand à Gap, une
maison, pré, champ au hameau des Bassets, pa-
roisse de Laye au prix de 400 écus d'or » (Bibl.
nat. mss. fr. 8495, p. 288). Le 15 août 1553,
Gauthier et Claude sont mentionnés dans le testa-
ment de Guillaume comme ses seuls frères vivant
encore. Enfin nous avons vu que Gaucher fit son
testament en 1570. On ne saii presque pas autre
chose sur Claude et Gaucher Farel, quoique M.
Herminjard ait publié plusieurs lettres d'eux ou à
eux adressées (n°' 518, 519, 539, 864), et dans
lesquelles Claude prend le pseudonyme de Dubé-
ron, Gaucher celui de La Grosonière, en même
temps qu'ils donnent à Guillaume ceux de Do-
meine Franc et de Charles d'Aspremont. — Le
quatrième frère, Jean-Jaajues, viendra tout â
l'heure, col. 399.
1 Voyez Herminjard, Co7T. des réf. 1. 1, p. 180,
note 2, et p. 242, lig. 7.
menaçant les récalcitrants de leur inter-
dire l'usage des moulins et des fours, et
l'abord du marché public. La dispute eut
donc lieu, le 23 fév. 1524. Les thèses de
Farel, au nombre de treize, roulent sur
la perfection des Ecritures, la liberté chré-
tienne, les devoirs des pasteurs, la justifi-
cation par la foi, la prédication de l'Evan-
gile, etc. ; elles sont écrites avec modéra-
tion, comme il convenait à un étranger
qui demandait non pas à enseigner, mais
à s'instruire. Herminjard les donne, no 91.
Quoique la dispute se fit en latin, OEco-
lampade dut servir d'interprète, Farel
n'étant pas bien compris à cause de sa
prononciation française. Les actes ne s'en
sont pas conservés, mais, au rapport d'un
contemporain, la victoire de Farel fut in-
contestée, et se compléta par la conversion
du franciscain Conrad Pellican.
Farel passa quelques mois à Râle et en
profita pour aller visiter Constance, Schaff-
house, Zurich, où il fut reçu cordialement
par Grebel, Myconius, Zwingle, avec qui il
noua des relations étroites. Mais sa brus-
que franchise ne sut pas ménager l'exces-
sive susceptibilité du gr^nd Erasme qu'il
eut l'imprudence de comparer à Ralaam.
R se fit de lui un ennemi redoutable ' qui,
unissant sa haine à celle du clergé et des
ennemis de la Réforme, réussit à le faire
expulser de Râle, en 1524.
Forcé (le chercher un autre asile, le ré-
formateur se retira à Strasbourg où il vé-
cut quelques mois dans l'intimité de Bucer
et de Capiton. Le pasteur Choupard, dans
sa Vie msc. de Farel, affirme qu'il alla,
vers ce temps, visiter Luther à Wittem-
berg accompagné d'Anémond de Coct ; ce
voyage est attesté par OEcolampade, qui les
recommandait au célèbre moine saxon,
dans une lettre où il écrivait en parlant de
Farel : « On ne saurait voir homme plus
franc et plus sincère. » Peut-être que cette
visite à Luther eut lieu avant que Farel
eût quitté Râle, car c'est en 1523 que A.
de Coct était à Wittemberg.
Farel avait atteint l'âge de 35 ans, et il
n'avait point encore trouvé l'occasion de
travailler, aussi activement qu'il le dési-
' Voici comment Erasme peint Farel, dès 1524,
dans une lettre à l'official de Besançon : « Nihil
vidi unquam mendacius, virulentius aut seditio-
sius. »
393
FAREL
394
rait, <à la propagation des doctrines évan-
géliques. Favorisées par le duc Ulric de
Wurtemberg, ces doctrines comptaient
<léjà un certain nombre de sectateurs à
Montbéliard, lorsqu'une lettre d'OEcolam-
pade apprit à Farel que plusieurs habitants
de cette ville désiraient-son arrivée parmi
eux. A cet appel, il partit sur-le-champ,
accompagné de Jean Du Mesnil, de Paris,
et de Guillaume Du Moulin; il arriva à
Montbéliard au mois de juin 1524. 11
se mit à l'œuvre avec cette ardeur impé-
tueuse qu'il apportait dans toutes ses ac-
tions, et la vive résistance qu'il rencontra
dans le clergé romain surexcitant son zèle,
il répondit aux grossières invectives des
chanoines de Saint-Mai mbœuf et aux ex-
communications de l'archevêque de Be-
sançon, par des actes d'une témérité qui
lui attira de sévères réprimandes de la part
du doux OEcolampade : « Condono, imô
laudo zelum, lui écrivait son ami, modo
ne desideretur mansuetudo. Da operam,
mî frater, ut spiritum meum exhilares
■etiam hoc nuncio : quôd in tempore suc,
vinum et oleum infundas, quôd evange-
iistam, non tyrannicum legislatorem praes-
tes. » Et dans une autre lettre, le sage ré-
formateur de Bâle lui disait : « Neque
«nim excidisse animo crediderim, quo-
modo inter nos convenerit : nempè ut
quantô propensior es ad violentiam, tantô
magis te ad lenitatem exerceas, leoninam
que magnanimitatem columbinâ modestiâ
frangas. Duci, non trahi volunt homines.»
Farel n'en continua pas moins ses rudes
attaques contre les moines et les images,
jusqu'à ce qu'une lettre de la diète de' Lu-
cerne, écrite au duc Ulric à la sollicitation
" des commis et députés à la matière de
la foi dans le comté de Bourgogne, » let-
tre appuyée, quelques semaines après, par
les menaces des Cantons, forçât le duc à
éloigner le fougueux réformateur (1525).
Mais ses travaux n'étaient point restés sté-
riles ; il avait obtenu de nombreuses con-
versions dans le comté de Montbéliard, et
ses succès n'avaient pas été moins écla-
tants dans la seigneurie de Bel fort, bien
«que le magistrat et le clergé lui eussent in-
terdit l'entrée de cette ville sous peine de
la hart. Il retourna donc à Strasbourg, en
passant par Bâle et Metz, où il s'arrêta
quelques jours.
A Strasbourg, Farel retrouva son ancien
maître. Le Fèvre d'Etaples, que la persé-
cution avait forcé de fuir. On ne sait rien
sur son second séjour dans celte ville hos-
pitalière, qu'il quitta brusquement en
1526. Il traversa l'Alsace, visita les réfor-
mateurs de Mulhouse, rentra dans Bâle
pour en sortir bientôt, fit une courte ap-
parition à Montbéliard, gagna Neuchâtel,
d'où il fut chassé, dès qu'il eut été re-
connu sous le costume de prêtre qu'il avait
pris dans l'espoir de se l'aire écouter plus
facilement, et gagna Berne, d'où Haller
l'envoya prêcher la Béforme à Aigle, le
seul pays de la Suisse romande qui dépen-
dît entièrement des Bernois.
Il se présenta dans cette ville comme
instituteur et ouvrit une école, sous le nom
de Guillaume Ursinus ; nom sous lequel il
lui plut de se déguiser légèrement ^ pour
mieux assurer le succès de son œuvre, mais
qui n'était point un pseudonyme car il lui
appartenait du chef de sa mère *. Il eut en
effet ci se débattre énergiquement à Aigle
contre le clergé catholique, cependant le
Sénat de Berne, par une patente en date
du 8 mars 1528, lui accorda permission d'y
exercer définitivement son ministère. Dès
le mois d'aotit 1526, Bucer lui écrivait
Ursino Mlie ' episcopo.
Cependant ce sénat qui, par politique
autant au moins que par conviction reli-
gieuse, croyait nécessaire de propager la
Béforme, mais qui ne voulait pas avoir
l'air de l'imposer de force, annonça une
dispute publique, et invita les évêques de
Lausanne, de Sion, de Constance et de
* Et pour peu de temps; on ne le voit en user
que dans le cours de l'année 1527.
^ Un de ses anciens amis et compatriote, lui
écrivait le 11 février 1527 : G. Farello aliàs
Ursinus (Herminjard, n° 194); lui-même signait
GuU. Farel Ursmus (Herminj. n" 204) ou bien,
au bas d'une lettre adressée à des religieuses,
Guil. Farel Ursin serviteur de Dieu (Herminj. n"
210; 14 déc. 1527); ce n'él:iit donc pas pour
cacher son vrai nom qu'il prenait celui de « Ursin,»
puisqu'on écrivait les deux noms ensemble ; c'est
évidemment parce qu'il se plaisait au nom de sa
mère. M. J. Roman l'a trouvée dans ses docu-
ments dauphinois, appelée Anastasie d'Orsières,
nom plus exactement écrit sous la forme d'Ur-
sières. de Urseriis ou de Urseriâ ; de là naturelle-
ment Ursincs. Orsières est en effet le nom d'un
lieu où il y a des ours.
•'' Herminjard, tome I, p. 461. Au XVI"" siè-
cle, Aigle se prononçait Aille; en latin jEla; ses
habitants, Allienses.
395
FAREL
39(>
Bâle à y assister (1528). Celui de Lausan-
ne seul y envoya une députation ; toute-
fois l'assemblée fut nombreuse. La dispute
dura dix-neuf jours, mais les débats ayant
eu lieu en allemand, Farel ne put y pren-
dre une part active. De l'aveu de Jacques
de Munster, qui a fait imprimer à Soleure
une relation de ce colloque, le résultat fut
favorable aux Réformés. Dès le 7 février
lo28 avait paru le fameux édit qui procla-
ma que le Canton de Berne embrassait la
Réforme.
Peu de temps après, des députés bernois
se transportèrent à Aigle où les adversai-
res non seulement de la Réforme, mais du
gouvernement de Berne étaient toujours
fort nombreux, malgré le succès des pré-
dications de Farel. Ils convoquèrent les
quatre paroisses qui composaient le gou-
vernement de ce nom et les firent voter
pour ou contre la Réforme. Aigle. Bex et
Ollon s'étant prononcés pour la religion
protestante, Farel fut confirmé dans sa
place de ministre K et quelques résistances
partielles furent promptement brisées par
les mesures de vigueur du gouvernement
bernois.
Mais le repos était antipathique au ca-
ractère de Farel ; c'était un homme créé
pour l'action, puissamment organisé pour
la lutte. Moins d'un an après, laissant à la
tête de l'église d'Aigle Guillaume Dwi/oit-
lin qui avait été, avec .Jean Du Ménil, son
actif compagnon d'œuvre dans leur péril-
leux apostolat, il entreprit une série de
missions^ évangéliques, de l'aveu et sous la
protection du sénat de Berne qui le recom-
manda à toutes les villes, communes et
seigneuries qui lui étaient soumises, dans
une lettre où il ordonnait qu'on lui donnât
place et audience pour proclamer la parole
de Dieu : Uss befel, dann wir im Brief
und Sigel geben an aile die uns verwandt
sind, das si im Gehor und Plaz gehen wel-
lend das Wort Golfes zu verkundigen.
La première station de l'infatigable mis-
sionnaire fut Morat, où il arriva au mois
de juin 1329. Trois mois après, les secta-
teurs de la Réforme se crurent assez forts
pour demander un vote général, conformé-
ment au traité récemment conclu entre les
Cantons. Berne envoya, comme commis-
saire chargé de présider au vote, Jacques
1 Quoiqu'il n'eût jamais été consacré.
de Wattenwyl ; mais la majorité se pro-
nonça encore en faveur du catholicisme.
Cependant le triomphe des Réformés n'é-
tait différé que de quelques mois. Farel
n'attendit pas leur victoire ; dès le mois
d'octobre, il se rendit à Lausanne qui
avait conclu avec Berne un traité de com-
bourgeoisie en 1525 ; mais l'opposition de
l'évêque et du chapitre, plus forte que la
recommandation des Bernois, fit deux fois
de suite échouer ses tentatives. Loin de
se laisser abattre par ce double échec, Fa-
rel voulut tenter une conquête encore plus
difficile, puisqu'il devait avoir contre lui
le clergé et le gouvernement. Après avoir
prêché à Bienne, sur la demande du ma-
gistrat, puis à La Bonneville, d'où les Ber-
nois le rappelèrent, à la prière de l'évêque
de Bâle, suzerain du pays, il partit pour
Neuchâtel, au mois d'octobre 1529 et com-
mença d'annoncer la Bonne Nouvelle aux
portes de la ville, dans les rues, les gran-
ges, les maisons, partout où il trouva une
oreille attentive. Ses prédications gagnè-
rent quelques âmes; néanmoins il ne tarda
pas à s'éloigner, rappelé peut-être à Aigle
par les soins qu'il devait à son église. Lors
de son passage à Morat, on essaya inutile-
ment de le retenir. Les Bernois l'y renvoyè-
rent, sur les instances des habitants, dès
que la Réforme y eut été définitivement
établie à la pluralité des voix, le 7 janvier
1530.
Farel profita de son séjour à Morat pour
évangéliser le pays du Vully, qui ne tarda
pas à abolir la messe. ATavannes, « pour
mettre bas la papauté, dit M. Merle d'Au-
bigné, il lui fallut moins de temps que le
prêtre n'en passait à l'autel. » Il visita de
nouveau La Bonneville, puis il retourna à
Neuchâtel, avec l'espoir d'achever ce qu'il
avait heureusement commencé. Le gouver-
neur Georges de Rive ayant défendu, sous
des peines sévères, de le laisser prêcher,
il s'arrêta à Serrières dont le curé le reçut
chez lui et mit à sa disposition le cime-
tière, n'osant lui offrir son église. Instruits
de son arrivée, quelques soldats neuchâfe-
lois, qui avaient combattu dans les rangs
des Bernois et étaient rentrés dans leurs
foyers, pénétrés des doctrines évangéli-
ques, allèrent le prendre, le placèrent au
milieu d'eux et le conduisirent dans la
ville. Soutenu par un petit nombre de par-
tisans, Farel recommença ses prédications
397
FAREL
398
dans les rues; puis bientôt ses pathéti-
ques exhortations ayant augmenté le trou-
peau des fidèles, il quitta la borne pour la
chapelle de l'hôpital. Sourd aux recom-
mandations qui ne cessaient de l'exhorter
à la modération, en lui représentant qu'il
devait se borner à éclairer et à instruire,
et laisser aux magistrats le soin du reste,
Farel, par des discours d'une entraînante
éloquence, ne cessait d'exciter le peuple à
la destruction des objets les plus vénérés
du culte catholique. Aussi les sectateurs
de l'ancienne religion, justement indignés
d'actes qu'ils regardaient comme des sa-
crilèges, lui firent-ils souvent courir de
grands dangers. Jamais il ne déploya plus
d'intrépidité que dans un village près de Va-
langin, où son compagnon, Antoine Fro-
ment, ayant poussé la témérité jusqu'à arra-
cher des mains du prêtre l'hostie consacrée,
peu s'en fallut qu'ils ne fussent massacrés.
Quatre ans après on montrait encore sur un
mûries traces de leur sang (ci-dessus II, col.
736). A peine guéri de ses blessures, Farel
se remet à prêcher contre les images avec
tant de force qu'un jour, dans un élan d'en
thousiasme provoqué par sa chaleureuse
parole, les bourgeois de Neuchâtel l'en-
traînent il l'église Collégiale, chassent les
prêtres qui essaient d'en défendre l'entrée,
installent le réformateur dans la chaire,
brisent les images, mutilent les tableaux,
maltraitent les chanoines, puis inscrivent
sur les murs de l'église cette inscription
qui s'y voit encore: « Le 23 octobre 1530
fust abattue et ostée l'idolAtrie de céans
par les bourgeois. »
Dans l'impuissance de rétablir l'ordre,
le gouvernement neuchâtelois eut recours
aux Bernois qui décidèrentqu'on ferait vo-
ter le peuple. La Réforme fut adoptée à la
majorité de dix-huit voix. Le triomphe
de l'Évangile assuré, Farel confia la nou-
velle église au jeune Antoine Marcourt,
réfugié du Dauphiné aussi zélé et non
moins ardent que lui ; puis il partit pour
Morat afin de continuer ses travaux apos-
toliques dans les lieux restés fidèles à l'an-
cien culte. Dès le mois de mars lo31, on
le trouve prêchant à Avenches, où il faillit
être massacré. Il ne fut pas mieux ac-
cueilli à Orbe, châtellenie possédée en
commun par Berne et Fribourg. Sa plus
brillante conquête fut celle de Viret,
alors âgé de vingt ans, qui sur ses in-
stances consentit à monter en chaire, le 6
mai 1531. Les habitants d'Orbe écoutèrent
avec plus de faveur leur jeune compatriote ;
cependant les Réformés ne formaient en-
core qu'une très faible minorité, lorsque,
comptant sans doute sur le tout-puissant
appui de Berne, et cédant au vertige géné-
ral, ils osèrent renverser le grand autel
de la paroisse. Fribourg, qui était dès
lors en Suisse la ville catholique par excel-
lence, se plaignit ; Berne répondit avec
hauteur, et Fribourg céda.
Au commencement de 1532, Farel as-
sista au synode de Berne et obtint la place
du second pasteur de Neuchâtel pour
Christophe Fabri. De refour dans son
église de Morat, à laquelle il était toujours
attaché, il adressa aux partisans de la Ré-
forme cruellement persécutés en France
une lettre pastorale pleine d'une sensibi-
lité profonde et de la foi la plus vive, et
vers le même temps il accepta la mission
dangereuse de représenter les églises suis-
ses au synode que les Vaudois du Pié-
mont avaient indiqué à Champforan, dans
la vallée d'Angrogne, pour le 12 sept.
1532. Il s'y rendit accompagné d'Antoine
Saunier, son compatriote. Ce voyage qui
ramenait le réformateur dans son pays na-
tal, lorsque sa mère vivait encore et que
son père était mort depuis peu de temps,
lui servit à entraîner définitivement ses
frères à suivre son exemple et à se décla-
rer ouvertement partisans des idées nou-
velles, ce qui leur valut immédiatement la
prison, la confiscation de leurs biens, la
dispersion et fexil. On conserve, aux ar-
chives de Manosque en Provence, les piè-
ces d'un procès pour crime d'hérésie in-
tenté en 1532, à un notaire de cette ville,
qui se tira d'affaire en faisant amende ho-
norable, mais qui fournit par ses aveux les
renseignements les plus intéressants sur
les Farel. Il nous suffira de reproduire sur
ce point le passage du livre de M. Char-
ronnet à qui l'on est redevable d'avoir fait
connaître ce document : « En 1532, dit
M. Charronnet {Les guerres etc. page 9),
un bourgeois de la ville de Manosque, le
notaire Antoine Aloat, se rendit à Gap
avec son clerc, pour visiter maître Gau-
thier Farel, son parent, grefTier de la cour
épiscopale de Gap. Le greffier avait l'in-
tention de céder son office an notaire et
nous ne savons pourquoi les négociations
399
FAREL
400
n'aboutirent pas. Tandis que le notaire et
le clerc étaient chez Gauthier Farel, un
frère de ce dernier, Jean -Jacques Farel,
les abordant brusquement avec une Bible
à la main, se met à dogmatiser avec eux
et avec d'autres personnes jjar hasard ras-
semblés dans la maison du greffier. . Le
« manuscrit de Manosque continue et nous
nous empressons de recueillir son témoi-
gnage sur les doctrines répandues alors
dans le Dauphiné et que propageaient los
barbos, comme il appelle les prêtres des
Vaudois.
Jean-Jacques Farel disoit que J.-C. : ne
descendoit point entre les mains dels chap-
pelants quand ils celebroient la messe, et
que l'on devoit communier et prendre l'hos-
tie en la mémoire de son corps et boire le
vin en la mémoire de son sang-. — Il disoit
que dans la messe il n'y avoit de vrai que
l'évangile et l'epitre, et qu'il n'y avoit que
400 ans que la messe etoit inventée et que
jamais J.-C, ni S' Pierre, ni aucun apôtre
ne chantèrent messe, mais ce fut puis après
que la messe fut inventée, attrobado, par
d'autres gens. — Il disoit que quand une
personne meurt, elle va in dormitori et
qu'elle n'épi'ouve ni joie, ni tourment:
qu'elle n'est point jugée, et que nous ne
serons jugés en autre jour que celui ou J.-C.
viendra juger vivants et morts; et qu'on ne
devoit point prier pour les morts ; que
c'etoit peine et argent perdus. — Il disoit
que l'eau bénite ne purifioit rien et que le
pain bénit n'etoit pas plus henit que l'autre ;
toutefois on pouvoit garder le pain bénit,
mais le témoin qui dépose ne se rappelle
plus par quelle raison Farel disoit qu'on
pouvoit le garder. — Il disoit que le pape,
les cardinaux, évêques et autres gens d'église
n'ont puissance d'excommunier ou absoudre
plus qu'un autre homme et que les pardons
et indulgences concédés par le pape ne va-
lent rien et que l'on poet hen garir l'argent
de la bourse non pas les peccats de la
eonscienço. — Il disoit qu'il ne faut point
se confesser parce que les cappellans a qui
on se confesse n'ont pas la puissance
d'absoudre, et que la confession ne se doit
faii'e à eux, mais tant seulement à Dieu. —
Et parce que l'eau n'efface les péchés et ne
renouvelle en rien, il n'est nécessaire de
baptiser '. — Il disoit qu'autant valoit prier
' Guillaume Farel, en 15-59, préconisait les
mêmes idées à Genève sans être entièrement ap-
prouvé par Calvin ; voy. ei-dessus t. III, col. 525.
Dieu et faire ses prières à la maison ou au-
tre part qu'à l'église, et k l'église comme k
sa maison ou autre part. — Il disoit qu'il
ne falloit pas faire de différence des vendre-
dis, samedis, vigiles et quatre temps et de
l'autre temps de chair, et que en carême on
pouvoit manger de la viande comme en au-
tre temps: bien est vrai qu'il disoit qu'on
devoit jeîlner, non pour obéir k l'Eglise
ni aucun autre, mais pour macérer le corps.
— Il disoit qu'il ne falloit généralement
chômer aucune fête de tout l'an, mais as-
sister au sermon le dimanche, et que Dieu
n'avoit commandé les fêtes, mais que les
hommes les avoient inventées '. — On ne
devoit point payer dîmes parce que Dieu ne
l'avoit point commandé.
On peut douter si c'est ce fougueux dog-
rnatiseur compromis par un tel procès, ou
son frère Claude alors au service de Berne
dont le cardinal de Tournon écrivait au
chancelier du Bourg : » Monseigneur, il
est passé par ceste ville [Lyon] uiig frère
de Farellus, le plus grand mutin et le plus
mauvais paillard qu'il est possible, luthé-
rien et zuyvinglien jusques aulx dentz, et
est de Gap en Dauphiné. Qui le pourroit
faire prendre ceseroytune belle aumosne.
Toutesfoix pour ce que nous avons affaire
pour ceste heure de ceulx de Berne qui
prendroient cela à cuenr, je le remetz à
vostre bonne discrétion^... » Il était sim-
ple apothicaire à Gap et lors de ce procès
s'enfuit à Genève oii il fut admis à la
bourgeoisie en même temps que ses frères,
Guillaume et Claude, le 9 mars ïïïM. Il
1 Voy. note ci-dessus, col. 399.
^ Archives nat. liasse de 57 lettres écrites en
1536 et 1537 par le cardinal de Tournon au
chancelier du Bourg, Trésor des chartes, J 065.
— La suite de la lettre est encore plus intéres-
sante quoiqu'elle ne touche point les Farel :
« Mons' je vous envoyé une lettre que Rabelezus
escripvoyt à Rome par ou vous verrez de quelles
nouvelles il advertissoit ung des plus maulvays
paillardz qui soit à Rome. Je luy ay faict com-
menderaent qu'il n'eust à bouger de cette ville
[de Lyon] jusques à ce que j'en sceusse vostre
voulonté ; et si il n'eust parlé de moy en lad.
lettre et aussi qu'il s'advoue au Roy et Royne de
Navarre, je l'eusse faict mectre en prison pour
donner exemple a tous ces escripveurs de nou-
velles. Vous m'en manderez ce qu'il vous plaira,
remectant a vous d'en faire entendre an Roy ce
que bon vous en semblera... De Lyon, ce x"°°
daoust ; Vostre bon fin et meilleur serviteur, Fr.
c^' de Tourn. »
401
FAREL
402
se transporta depuis à Neuchâtel où il
paraît se trouver en septemb. 1539 ^
Cependant Guillaume Farel et Ant. Sau-
nier, en revenant du synode auquel ils
avaient été prendre part dans le val d' An-
grogne, passèrent par Genève (septemb.
1532) où des idées de liberté commençaient
à secouer les esprits. Instruit par Robert Oli-
vétandes dispositions favorable» d'une par-
tie des habitants, Farel se mit à prêcher dans
des assemblées secrètes, et en peu de temps,
il compta un assez grand nombre de prosé-
lytes. Inquiet du succès de sa propagande, le
Conseil épiscopal lui fit proposer une con-
férence qu'il s'empressa d'accepter ; mais
au lieu d'une dispute libre, il tomba dans
un guet-apens. La sœur Jeanne de Jussie
raconte que les chanoines adressèrent au
réformateur de « grosses paroles ; » qu'ils
le traitèrent de ministre et serviteur de
tous les grands diables ; « que l'un d'eux
« lui donna un grand coup de pied, et un
autre de grands coups de poing sur la tête
et au visage. » Sans l'intervention des syn-
dics, Farel y aurait laissé la vie. Obligé
de quitter secrètement la ville, il se retira
à Granson avec Saunier. Ses pressantes sol-
licitations décidèrent Antoine Froment,
qu'il y avait placé comme ministre, à le
remplacer à Genève.
Renvoyé à Genève par les Bernois, au
mois de mars 1533 {Archiv. de Genève.
portef. hist. n» 1090), Farel se retrouva
en face des mêmes oppositions; il dut fuir
une seconde fois, mais pour revenir une
troisième, muni de lettres de recomman-
dation plus fortes encore (Ibid. no 1112).
Le Conseil céda, bien qu'avec répugnance,
et il annonça une dispute publique entre
les docteurs des deux partis. t)lle eut lieu
le 27 janv. 1534. Viret, encore sotilfrant
d'un coup d'épée reçu près de Payerne,
vint prêter à Farel et à Froment le con-
cours de ses talents et de sa suave élo-
quence. Les doctrines catholiques furent
défendues par Furbity, homme d'un incon-
testable mérite, qui fit à Farel. sur l'auto-
rité des conciles, des objections auxquelles
le réformateur ne répondit qu'en les élu-
dant; mais l'intervention des ambassadeurs
de Berne le tira d'une position embarras-
sante. A la suite de cette dispute, le Con-
seil de Genève ordonna aux prêtres catho-
» Herminj. VI, 35 n. 13.
liques de prêcher purement l'Evangile,
sans pourtant accorder aux apôtres de la
Réforme la permission d'exposer publique-
ment leurs doctrines. Ils durent donc se
contenter de tenir des assemblées particu-
lières; mais l'impétueux Farel n'accepta
pas longtemps cette demi -tolérance. Sou-
tenu parle parti patriote, il s'installa d'au-
torité dans l'église du couvent de Rive,
le 1 mars 1534. Dès lors les prédications
s'y succédèrent sans interruption, et dès le
mois de mai, Farel et Viret commencèrent
à administrer publiquement les sacrements.
De plus en plus effrayés, les prêtres eurent
recours au poison pour se débarrasser de
leurs odieux adversaires, mais Farel échap-
pa heureusement au danger. Quelques jours
après, à la demande de Jacques Bernard,
religieux du couvent de Rive qui avait
fini par embrasser les doctrines évangéli-
ques, après les avoir énergiquement combat-
tues, le Conseil autorisa une nouvelle dis-
pute publique qui eut lieu le 30 mai.
Les débats durèrent près d'un mois ; ils rou-
lèrent sur la rédemption, la justification
par la foi, le culte des saints, l'adoration
des images, l'autorité des papes et des
conciles, la messe, les prières pour les
morts. Farel y joua un des principaux
rôles du côté des Réformés. Le catholi-
cisme eut pour champions Caroli, partisan
inconscient de la Réforme, qui naturelle-
ment ne tarda pas à s'avouer vaincu, et
(^happuis, prieur du couvent du Palais, qui
abandonna bientôt la lice, en sorte que la
victoire demeura incontestée aux protes-
tants. Le (Conseil toutefois n'osa se décider
cà proclamer le triomphe de la Réforme,
mais ni Farel ni ses partisans n'étaient
d'humeur à supporter plus longtemps des
hésitations cpie la crainte seule de perdre
l'alliance de Fribourg justifiait. Dès le 25
juillet, le réformateur se mit à prêcher
dans l'église de la Madelaine ; le 28, s'in-
quiétant peu des défenses réitérées du
Conseil, il prêcha à Saint-Gervais; le 8
août, il s'empara de l'église cathédrale de S*-
Pierre, où le peuple, enflammé par sa pré-
dication, se porta à toutes sortes d'excès
contre les objets du culte catholique. Le
Conseil le réprimanda, mais F'arel répon-
dit en protestant que sa conscience ne lui
permettait pas de refuser la vocation à
laquelle il était appelé, et en exhortant
pathétiquement les magistrats à faire triom-
403
FAREL
4G4
pher la vérité de l'erreur et du mensonge.
Il fallut céder au torrent. Le conseil des
Deux-Cents fut donc convoqué (le 10 août).
Après un discours de Farel, plein de cette
brûlante éloquence qui lui gagnait la fa-
veur de la multitude, et une magnifique
prière qui émut tous les assistants, le
Grand-Conseil ordonna l'abolition de la
messe; toutefois, comme s'il n'eût cédé
qu'à regret à la pression de l'opinion pu-
blique, il décréta une nouvelle conférence
publique où les prêtres catholiques pour-
raient combatire les réformateurs. Aucun
ne se présenta pour soutenir une cause
évidemment perdue, et le 27 août 1535,
parut le fameux édit de Réformation, qui
fut suivi, le 21 mai 1536, à la demande de
Farel, d'une ordonnance prescrivant l'éta-
blissement d'une école pour l'instruction
de la jeunesse. Dans l'intervalle, au mois
d'avril , l'infatigable missionnaire était
allé à Thonon, à la demande de l'abbé du
lieu, pour y prêcher l'Evangile; mais il
n'y avait passé que quelques jours au mi-
lieu des dangers.
Le rôle de Farel était terminé à Genève.
Il ne s'agissait plus, en effet, de détruire,
mais d'édifier, et il n'était pins l'homme
qui convenait à la situation. Cette tâche
importante était réservée à Calvin, devant
qui il s'effaça dès lors, si ce n'est à la dis-
pute de Lausanne, à laquelle ils assistèrent
tous deux et ofi Farel supporta, pour ainsi
dire seul avec Viret, le poids de la dis-
cussion, Caroli n'ayant joué qu'un rôle
tout à fait secondaire, Calvin n'ayant pris
la parole que deux fois, Marcourt qu'une
seule, et Jean Le Comte ne s'étant pas
même mêlé à la dispute. C'est Farel qui
composa dix thèses sur la justification par
la foi en Jésus, chef unique de l'Eglise,
sur la messe, l'Eglise, les sacrements, le
culte religieux, le célibat des prêtres, les
jeûnes, l'obéissance due aux magistrats,
etc., matières proposées pour la dispute;
c'est lui qui ouvrit les conférences par un
discours destiné à en faire connaître l'objet
et le but; c'est lui encore qui soutint la
première thèse, le dimanche 1 octobre 1536.
Les Thèses de Farel et les Actes fort éten-
dus de ce colloque ont été publiés dans le
T. IV de la nouvelle édit. de l'Histoire de
la Réformation par Ruchat, édit. de Vul-
liemin.
Le colloque terminé, Farel retourna à
Genève où, dès le 9 mars, il avait été reçu
bourgeois gratis avec deux de ses frères ;
mais il se trouva bientôt en butte, ainsi
que ses deux collègues, aux violentes atta-
ques du parti dit des Libertins (ci-dessus
III 524). Le refus des trois ministres de
se soumettre aux décisions du synode de
Lausanne, auquel Farel et Calvin avaient
été députés, mais aux délibérations duquel
ils n'avaient point pris part parce qu'on
leur avait refusé voix délibérative, fournit
enfin à leurs ennemis un prétexte spécieux
pour les faire bannir, harel accompagna
Calvin à Berne, à Zurich, puis à Râle. De
là, il fut appelé, au mois de juillet 1538, à
Neuchâtel , où l'attendaient les mêmes
alternatives de faveur et d'opposition.
L'église de Neuchcâtel offrait alors un
spectacle aussi peu satisfaisant que celle
de Genève. Les Constitutions synodales,
publiées en 1535, avaient, il est vrai, éta-
bli une certaine discipline et fondé la
Classe des pasteurs, chargée de l'adminis-
tration de l'Eglise. Elles avaient aussi
tracé quelques règles pour l'admission à
la sainte table et la punition des fautes
scandaleuses, mais ces règlements étaient
restés lettre morte ou k peu près, en sorte
que tout était encore à faire. Comme Cal-
vin à Genève, comme Viret à Lausanne,
Farel s'appliqua donc, dès son retour, à
resserrer les liens de la discipline ecclé-
siastique; mais, comme ses collègues aussi,
il rencontra une opposition si vive, il sou-
leva un mécontentement si général que,
sans l'intervention des Bernois, il aurait
été chassé. Tout à coup, par un de ces
brusques revirements auxquels ne sont
que trop sujettes les masses populaires,
ces mêmes Neuchàtelois qui avaient dé-
cidé, à une faible majorité, il est vrai, que
Farel quitterait la ville dans deux mois,
non seulement le confirmèrent dans ses
fonctions, mais ado|)tèrent sans résistance,
le 1 fév. 1542, les Ordonnances ecclésias-
tiques qu'il soumit à leur sanction.
Quelques mois après, Farel, pour qui le
mouvement était la vie, voulut visiter
Metz où il avait appris que la Réforme
comptait déjà un certain nombre de secta-
teurs. Il y arriva le 3 sept. 1542 et logea
chez Gaspard Gamant. Dès le lendemain
il prêcha dans le cimetière des Domini-
cains, en présence d'un nombreux audi-
toire, malgré le bruit assourdissant des
405
FAREL
406
cloches que les moines sonnaient à toute
volée pour couvrir sa voix. Voilà tout ce
que les enfants de Dominique surent op-
poser à l'éloquence foudroyante de Farel.
Heureusement pour eux, les magistrats leur
vinrent en aide. Le conseil des Treize lui
ayant défendu toute prédication publique
ou particulière, il se retira à Montigny, et
de là, sur les pressantes instances de ses
amis, il gagna Gorze et se mit sous la
protection de Guillaume de Fûrstemberg .
Plusieurs fois, pendant son apostolat dans
la Suisse romande, il avait rencontré dans
les femmes de terribles ennemies ; celles
de Gorze ne se montrèrent pas moins hos-
tiles, et peu s'en fallut qu'elles ne l'étran-
glassent un jour, parce qu'il avait nié la
virginité perpétuelle de Marie. Ce ne fut
pas cependant le plus grand danger qu'il
courut. Le jour de Pâques, 25 mars 1343,
il prêchait dans l'église de l'abbaye rem-
plie jusqu'aux combles, lorsque Claude de
Guise fondit sur l'assemblée à la tête d'une
bande de soldats. Beaucoup furent tués,
entre autres Adam Le Drapier, quelques-
uns noyés en se sauvant; un plus grand
nombre, les femmes surtout, subirent les
plus cruels traitements. Farel blessé par-
vint à s'échapper dans un char plein de
lépreux et gagna Pont-à-Mousson, d'où
Fûrstemberg le conduisit à Strasbourg.
Il passa quelques mois dans cette ville,
où Calvin se rendit aussi, au mois de
juin, dans le but de réj)ondre aux provo-
cations de Caroli (Voy. III, col. 774) ; puis
il retourna à Neuchàtel. Dès lors, sauf de
courts voyages à Genève, où il arriva no-
tamment au mois de nov. lo43 avec « de
si médians habits, » que le Conseil lui en
fit faire de neufs, Farel ne quitta plus son
église jusqu'en lo49, année où il accom-
pagna Calvin à Zurich pour la négociation
drf Consensus Tigurinus. F]n 1553, à peine
relevé d'une grave maladie qui le condui-
sit aux portes du tombeau, il se rendit, au
mois de juin, à Genève où, par hasard,
dit-on, il se trouvait encore le 23 octobre,
lorsqu'on conduisit au bûcher le malheu-
reux Michel Servet, qu'il exhorta inutile-
ment à reconnaître ses erreurs. Peu de
jours après cette exécution odieuse, le
mercredi 1 nov., il monta en chaire H
censura fortement la jeunesse « libertine »
de Genève (trop amie de la liberté) à qui
il n'épargna pas les épithètes les plus tîé-
trissantes. A peine fut-il parti pour retour-
ner dans son église, que les Libertins irri
tés et se sentant soutenus par le premier
syndic Perrin, lui intentèrent un procès
criminel et obtinrent du Conseil une lettre
à la Régence de Neuchâtel pour obliger
Farel à venir rendre raison de son sermon.
Le réformateur s'empressa d'obéir, et com-
parut devant ses juges escorté des ministres,
d'un grand nombre de « jeunes gens crai-
gnant Dieu, » et d'une foule si compacte
de citoyens , que le Conseil, intimidé ,
écouta à peine la justification du « père
de l'église genevoise, » et se hâta d'ordon-
ner « que chacun lui touchât la main et
qu'il se fit un repas de réconciliation. »
La même année, le 15 mai. Farel avait
assemblé à Neuchâtel un synode qui re-
visa les Constitutions et ordonnances ec-
clésiastiques et qui rendit la discipUite
aussi sévère qu'à Genève. Quelques mois
plus tard appelé à Porrentruy par une
partie des bourgeois, il y courut plein
d'espoir; mais il échoua dans deux tenta-
tives qu'il fit pour gagner cette petite ville
à la Réforme. Fin 1557, il fut député en
Allemagne avec Th. de Bèze ^; il nous
suffira de rappeler ici que cette mission
fut pour son collègue et pour lui la source
de graves désagréments. A son retour, il
reconunença ses courses apostoliques dans
le Jura et pénétra jusqu'à Dôle, accueilli
partout avec tant d'empressement que le
parlement de Bourgogne porta des plaintes
au sénat de Berne. C'est probablement en
revenant de cette tournée qu'il conçut le
singulier projet d'épouser Marie Torel, de
Rouen, réfugiée avec sa mère à Neuchâtel.
Cette résolution qui causa une stupéfaction
générale fut réalisée au mois de décembre
1558. » Je suis muet d'étonnement, écri-
vait Calvin. Il y a deujy an que le povre
frère eust prononcé hardiment qu'il eust
fallu attacher comme un homme radoteur
celluy qui en si grande vieillesse eust
prétendu d'avoir une si jeune fille. »
M. Kirchhofer a raison lorsqu'il dit que
Marie Torel n'était plus jeune; mais il se
trompe, comme on le voit, quand il af-
firme que Calvin approuva cette union. Au
reste, le mariage de Farel n'atîaiblit en
rien ni son activité ni son dévouement. Sur
* « De M. Farel qu'il a donné au retour de son
voiayge d'Allemaigne, 25 florins.» (Bourse franc,
de Genève, juin 1557).
407
FAREL
408
la prière de l'église de Metz, il se joignit
à unedépulation qu'elle envoya aux princes
allemands, pour réclamer leur intervention
auprès du roi de France, et il profita de
son séjour en Allemagne pour visiter, en
1559, les églises réformées du duché de
Nassau -Saarbruck, où s'était établi un
nombre considérable de réfugiés, à qui il
donna pour pasteur Jean Roquet. En 1561,
il partit pour le Dauphiné, désirant sans
doute dire un dernier adieu à la ville où
il était né. A son passage à Genève, au
mois de mai, le Conseil eut un instant
l'intention de l'y retenir et de lui donner
une pension, afin de « ne pas être accusé
d'ingratitude; » mais soit que les ministres
qu'on consulta s'y fussent opposés, soit que
Farel n'eût pas voulu accepter , on le
laissa partir après l'avoir « régalé et dé-
frayé. » Arrivé à Grenoble, il «sa de toute
l'autorité que lui donnaient son âge et ses
services pour décider les protestants de
cette ville à se constituer en église, et il
leur laissa pour ministre Aynard Pichon
qui l'accompagnait. Cette église naissante
s'assembla d'abord dans la maison de
Pierre dit Girard Cordery. Poursuivant sa
route, il fit un coude par le Languedoc et
atteignit Gap où il entra le 15 novembre
1501. Dès le lendemain, qui était un di-
manche, il décida ses coreligionnaires à
célébrer leur culte en public et il obtint à
cet effet les clefs de la chapelle de Sainte-
Colombe, située près la porte de Gap por-
tant le même nom et appartenant à l'évêque,
Gabriel de Clermont-Tallard. Là il prêcha
le dimanche , le lundi et le mardi devant
une foule que la chapelle ne suffisait pas à
contenir et il y baptisa un enfant le jeudi.
Un écrivain catholique Th. Gautier (Lettres
sur l'Hist. de Gap, 1841, in-S»), raconte
sur la foi de ces Annales de capucins que
nous avons signalées (col . 386 note) qu'a rrêté
par ordre de La Motte-Gondrin, gouverneur
de la province, le 24 nov. 1561, Farel fut
tiré de prison par ses partisans qui le des-
cendirent dans une corbeille du haut des
remparts, qu'alors il se rendit à Die où il
prêcha, et ne rentra h Gap que lorsque les
protestants s'y furent rendus les maîtres,
le 1er mai 1562. Ce récit est un roman. La
mort du jeune roi François II (5 déc. 1560)
•et l'incertitude momentanée qui en résulta
obligeait partout les autorités locales à mo-
dérer la rigueur des édits rendus contre les
réformés. Farel trouva donc dans les ma-
gistrats de Gap une bienveillance inaccou-
tumée. Le vibailli, Benoît Olier de Montjeu,
le fit poliment inviter par le premier consul
et le procureur du roi à se présenter chez
lui et le pria de s'abstenir de démonstra-
tions extérieures de ses opinions religieu-
ses '. Farel fit la sourde oreille et organisa
tranquillement l'église réformée de Gap.
î La chapelle de Ste-Colombe étant devenue
trop étroite, dit M. Roman (La première
guerre, p. 12), Claude et Gautier Farel
firent don à leurs coreligionnaires d'une
maison joignant la porte Sainte-Colombe et
qui leur venait de François de Beauvais,
leur beau-père. On organisa un consistoire :
Pierre Reynmid fut nommé catéchiste, on
choisit douze anciens et l'église de Gap
reçut une existence régulière. Farel resta
à Gap jusqu'au mois de mars 1562. Il n'y
était plus • au mois de mai quand éclatè-
rent les premiers troubles religieux. »
Le succès du réformateur fut couronné
par l'attitude de son évêque. Ce prélat avait
déjà manifesté son penchant pour la Ré-
forme en ouvrant à la prédication sa cha-
pelle de Ste-Colombe. Nous ne savons s'il
abjura ouvertement et s'il se maria, comme
on l'a écrit, mais il quitta Gap, se retira
dans son château de Selles en Berry, con-
tinua de gérer et d'exploiter son temporel
par les mains de son secrétaire et notaire
Bernard Mutonis (ou Mouton) devenu hu-
guenot, lui aussi, du moins pendant un
temps, et finit par vendre purement et sim-
plement son titre épiscopal à Paparin de
Chaumont, évêque nommé pour lui succé-
der. Jacques Rambaud, prévôt du chapitre,
frère du capitaine Furmeyer, entra dans le
même parti, mais s'y comporta plus vail-
lamment (voy. ce nom).
Pendant près de deux ans, l'infatigable
Farel sembla sommeiller ; mais, en 1564,
après une courte et dernière visite faite à
Calvin mourant, le champion de la Ré-
forme, malgré son grand âge, sentit se ré-
veiller son ardeur. Sans vouloir écouter
les prudents conseils de ses amis, il ac-
cepta avec joie l'invitation des réformés
de Metz, qui lui firent exprimer le désir
qu'il vint contempler les fruits de la se-
1 M. Gautier allègue il est vrai nn ordre donné
par le gouverneur, La Motte-Gondrin, pour arrêter
Farel et lui faire son procès; mais cet ordre, s'il
fut donné, resta lettre morte.
409
FAREL
410
meiice déposée par lui clans leurs cœurs
plus de vingt ans auparavant. Il partit
donc avec le pasteur Jonas Favargier, et
arriva à Metz dans les premiers jours de
mai 1565. Il y fut reçu avec des démons-
trations incroyables de joie et de respect;
cependant il n'y passa que peu de jours,
et se remit en route pour Neuchâtel. Les
fatigues du voyage aggravèrent ses infirmi-
tés au point qu'il mourut après avoir langui
quelques semaines, le 13 septembre 1563.
Il avait 76 ans, et laissait un fds, nommé
Jean, qui ne lui survécut que trois années.
Toute sa succession se monta à 120 livres,
preuve de son entier désintéressement.
Homme d'action, Farel se préoccupa peu
du dogme; pour lui l'essentiel était la ré-
forme des mœurs. « Il ne travaillait, nous
dit-il lui-même, qu'à planter une foi qui
fût opérante par la charité. » Il ne traitait
donc la dogmatique qu'au point de vue de
la morale. Aussi sa théologie fut-elle d'a-
bord des plus simples. Dans sa première
Confession de foi, il établit, par exemple,
l'existence d'un seul Dieu et la corruption
de la nature humaine; mais il ne songe à
définir ni la Trinité ni la prédestination.
Les disputes sur la présence réelle, qui di-
visaient les théologiens de la Suisse et de
l'Allemagne n'étaient, à son sens, « que
de vaines controverses de l'eau et du
pain, » comme il l'écrivait, en 1531, à
André, dit Fortunat, ministre réfugié à
Strasbourg. Plus tard, il est vrai, le génie
de Calvin le marqua de son empreinte ;
toutefois Farel n'eut jamais de goût pour
des querelles dogmatiques, que peut-être
même il. ne comprenait pas, et il se mon-
tra presque toujours tolérant envers ceux
de ses collègues qui ne pensaient pas co(n-
me lui sur ces matières obscures. En 1545
encore, Calvin fut obligé de le gourman-
der vivement et à plusieurs reprises pour
l'amener k faire censurer par la Classe de
Neuchâtel le ministre Chapponneaulx, ce-
lui-là même qui avait prêché la Réforme à
Rourges, parce qu'd avait osé nier cette
assertion de l'Institution chrétienne, que
le Fils est Dieu vrai, coéteriiel et coessen-
tiel au Père, en faisant observer qu'en sa
quaUté de Fils, il devait avoir sa sub-
stance personnelle du Père. Farel finit par
céder aux exigences de son impérieux ami,
et Chapponneaulx fut censuré, en quelque
sorte sur son lit de mort.
Cependant par la nature même de l'œu-
vre que Farel avait entreprise, sa prédi-
cation devait prendre un caractère dogma-
tique ; ne s'agissait-il pas de renverser les
abus de la religion romaine, et pour les
renverser, ne fallait-il pas les combattre ?
Mais qu'attaqua-t-il dans l'égUse catholi-
que ? L'adoration des images et des saints,,
le purgatoire, les prétendus miracles des
reliques, c'est-à-dire celles des croyances
de cette église qui ont l'influence la plus
directe sur la conduite de la vie. On re-
marque la même tendance dans ses écrits
qui n'ont pas d'ailleurs une grande impor-
tance littéraire. Dans tous on retrouve
un petit nombre d'idées, jetées au hasard,
sans plan, dans un désordre étrange, dé-
veloppées surabondamment, tournées et
retournées en tous sens, et présentées dans
un style diffus et embrouillé. Ce n'est
donc pas sur les classes instruites que Fa-
rel dut exercer de l'influence, mais sur le
peuple qu'il dominait, qu'il intraînait, en
effet, parce qu'il possédait toutes les qua-
lités nécessaires à l'orateur populaire : élo-
quence vive et animée, images pittores-
ques et expressives, gestes pathétiques,
voix tonnante qui, dit Bèze, faisait trem-
bler ses auditeurs. Aussi tous ses contem-
porains parlent-ils avec admiration des di-
vins discours de Farel, de ses belles re-
montrances, de ses prières si ferventes
qu'on ne pouvait les entendre sans en
être ravi. Malheureusement il ne nous
reste rien de ses sermons, qu'il improvi-
sait, l'improvisation convenant mieux
qu'un lent travail à son ardeur impétueuse.
Ses autres écrits sont en assez grand nom-
bre. En voici la liste :
I. Traité sur l'oraison dominicale ;Bâs\e
(août 1524). — Ouvrage qu'on n'a plus,
mais dont la préface a été insérée à peu
près textuellement dans la Brefm admoni-
tion de la manière de prier : selon la doc-
trine de Jésus-Christ ; Paris (1524 ou 25),
et reproduite à la p. 59 du n» XXI ci-après.
Voy. aussi no XIII.
II. Themata qusedam latine et germanicè
proposita Basilex et Bernse, 1528. — Les
Thèses soutenues à Bàle par Farel ont été
publiées en latin par Gerdesius et Melchior
Adam ; en français, beaucoup plus dévelop-
pées, par Ruchat ; en allemand, par Kirch-
hofer. Le placard original de 1524, a été
reproduit par Herminj. Corr. 1, 193, no91.
411
FAREL
412
III. Sommaire : c'est une briève déclara-
tion d'aulcuns lieux fort nécessaires à un
chacun chrestien pour mettre sa confiance
en Dieu et à ayder son prochain. On ne
connaît pas la date de la l^e édit. de cet
ouvrage anonyme, réimp. en 1537 ou 38
et en 1542 ; puis [Gen.] Jean Gérard,
1552, petit in-8o, avec des additions. —
Farel laissant de côté la théologie spécula-
tive, s'attache à développer ses idées favo-
rites : devoirs envers Dieu ou la foi, de-
voirs envers le prochain ou la charité.
IV. Epistre à tous seigneurs et peuples
et pasteurs à qui le Seigneur m'a donné ac-
cez, qui m'ont aidé et assisté en l'œuvre de
N. S. Jésus, et envers lesquels Dieu s'est
servy de moy en la prédication de son sainct
Evangile, grâce, paix, salut et vie vous
soit donné ; Moral, 1530, msc. de la Bi-
blioth. de Genève, n» 147 ; imp. par M.
Vulliemin dans l'Appendice du T. II de la
nouvelle édit. de Ruchat et p. 162-187 du
no XXI ci-après. — Farel y raconte sa
propre conversion.
V. A tous mes très-cher s frères en Notre
Seigneur, tous les amateurs de la sainte
Parole ; Morat, 1532, imp. dans le T. III
de Ruchat.
VI. Lettres certaines d'aulcuns grands
troubles et tumultes advenus à Genève, avec
la disputation faicte l'an 1534 ; Gen., 1534,
in-8o ; trad. en latin p^r François Mang et,
Gen., 1644. — Réimp., en latin et en
franc., sous ce titre : Dispute tenue à Ge-
nève l'an 1534, les entre-parleurs estant le
dominicain Guy Furbiti et un prescheur
du S. Evangile; Gen., 1634, in-8o.
VII. Le recueil et conclusion faicte sur
les articles disputez en la disputation
publique faicte à Genève, commenceant le
30e jour de may 1535 et finissant le 24e
juing ou dict an; 24 pag. in-8o. — Résumé
des procès-verbaux officiels de la dispute
solennelle qui eut lieu par ordre du Con-
seil de Genève entre les docteurs catholi-
ques et les réformateurs dont le principal
était Farel. Le résultat du débat fut l'abo-
lition du catholicisme, décrétée le 10 août
1535. Les procès-verbaux originaux se
sont perdus, précisément par ce que le
Conseil en fit rédiger ce Sommaire dont le
rédacteur fut Farel lui-même. Ce dernier
point paraît démontré par M. T. -A. Du-
four qui a trouvé le document dans un
volume des Archives de Genève et l'a pu-
blié dans les Mém. de la Soc. d'hist. et
d'archéologie de cette ville (2me série, t.
II; 1886, où voyez les pages 205 et 206).
VIII. Confession de la foy, laquelle tous
bourgeois et habitans de Genève et subjetz
du pays doibvent jurer de garder et de te-
nir; Gen., 1537, in-24; réimp. souvent de-
puis.
IX. Epistre envoyée au duc de Lor-
raine "par Guill. Farel, prescheur du S.
Evangile ; Gen., i. Girard, 1543, in-12:
1545, in-8o, selon la Bibl. Telleriana:
réimp. dans les Actes des martyrs par
Crespin. — A la page 43 de l'édit. origi-
ginaie, on lit ce passage où l'auteur fait al-
lusion aune conversation qu'il eut avec un
cruel persécuteur des Vaudois :
... Et non seulement le Pape ose aiusi
parler et faire [exercer l'autorité absolue
temporelle et spirituelle], maisjel'ay ouy
d'un Jacobin nommé Jean de Roma : au
quel quand propos estoit tenu de l'Evan-
gile, et ce quand premièrement le N. T. fut
imprimé en françoys où M. Fabry [Lefevre
d'Etaples] avoit besogné, et estoit dit que
l'Evangile auroit lieu au royaume de France
et qu'on ne prescheroit plus les songes des
hommes, de Roma respondit : « Moy et au-
tres comme moy, lèverons une Croisade de
gens et ferons chasser le Roy de son royau-
me par ses propres subjectz, s'il permet
que l'Evangile soit presché. » Mais ce moyne
ne s'en alla sans responce telle que doit
donner un qui craint Dieu et qui est bon et
loyal et ayme son Prince...
X. Une Epistre de maistre Pierre Ca-
roly, docteur de la Sorbonne de Paris,
faicte en forme de deffiance et envoïée à
maistre G. Farel, serviteur de J.-Ch. et
de son église, avec la Response ; Gen., J.
Girard, 1543, in-8o. L'ouvrage commence
par cet avis de Calvin et de Viret :
Pour ce que plusieurs pouri'oient doubter
en lisant ces épistres que ce ne fust une
chose controuvée, comme aujourdhuy on
imprime beaucoup de fables à la voilée, il
nous a semblé advis bon d'acertainer les
lecteurs de ce qui en est, voii-e ceux qui
vouldront adjouster foy à nostre tesmoi-
gnage comme espérons que feront tous
ceux qui nous cognoissent...
L'épître est datée par Farel : de Stras-
bourg, 21 mai 1543.
Farel paraît avoir aussi rendu compte
413
FAREL
414
j>ar l'impression du Colloque amiable ({\ï'\\
avait eu avec Caroli à La Bonnevilie, le
29 janv. 1540.
XI. La seconde épistre envoyée au docteur
P. Caroly par G. Farel, prescheur de l'E-
vangile, Gen., J. Girard, 1543, in-8o.
XII. Traité du purgatoire, 1543, in-12.
XIII. La très-sainte oraison que N. S.
J.-Ch. a baillé à ses apostres, avec un re-
cueil d'aulcuns passages de la sainte Escrip-
ture, fait en manière de prière ; Genève,
1543, in-12. — Probablement une l'éimp.
augm. du no I.
XIV. Oraison très dévote en laquelle est
faite la confession des péchez des fîdelles
qui ainsi crient après Dieu. Composée par
M. Guillaume Farel prescheur du sainct
Evangille de nostre Seigneur, Psal. 90 : Je
suis avec toy en la tribulation : invocque
moy et je t'exaulceray (Sans lieu, ni date,
ni nom d'imprimeur, mais avec un écus-
son portant trois gousses d'ail). Bibliolh.
de M. Adolphe Gaifle '. — M. Douen, dans
son livre : Clément Marot et le psautier hu-
guenot (2 vol. gr. in-8o, t. I p. 352) apar-
faitement établi que la date est 1543, le lieu
Strasbourg et l'imprimeur Jehan Knobloch.
XV. Epistre exhortatoire à tous ceux
qui ont cognoissance de l'Evangile, les ad-
monestant de cheminer purement et vivre
selon iceluy, glorifiant Dieu et édifiant le
prochain par parolles, 1544, in-12.
XVI. Epistre envoyée aux reliques de la
dissipation horrible de l'Antéchrist, s. 1.,
1544, in-12.
XVII. A tous ceulx qui aiment et qui dé-
sirent ouïr la sainte Parole de Dieu, 1544.
XVIII. A tous cœurs affames du désir de
la prédication du S. Evangile et du vray
usage des sacremens, Neuchâtel, 1545,
imp. dans les Actes des martyrs.
XIX. Le glaive de la parole véritable,
tiré contre le Bouclier de défense, duquel
un cordelier libertin s'est voulu servir pour
approuver ses fausses et damnabks opi-
nions, Gen., J. Girard, 1551), in -8°.
XX. De la saincte Cène de Notre Sei-
gneur Jésus et de son Testament confirmé
par sa mort et passion ; [Gen.] J. Crespin,
1553, in-8o.
XXI. Du vray usage de la croix de J.-
* Une collection très importante des œuvres
de Farel se trouve dans la Bibliothèque de
M. GaifFe, à Paris; une autre partie de cette
Bibliot. est au château d'Oron (cant. de Vaud).
Ch. et de l'abus et de l'idolâtrie commise
autour d'icelle; et de l'autorité de la Pa-
role de Dieu, et des traditions humaines
par G. Farel. Avec un Advertissement de
P. Viret touchant l'idolâtrie et les empes-
chemens qu'elle baille au salut des hommes,
[Gen.] par Jean Rivery, 1560, pet. in-8o,
20 feuill. prélim. et 254 p. — Vive atta-
que contre les miracles attribués par l'E-
glise romaine à la vraie croix. Cet ouvrage
a été réimprimé (Genève, Fick, 1865,
in-8o) parles pasteurs de Neuchâtel à l'oc-
casion du 300me anniversaire de la mort
de Farel. A la suite les éditeurs ont inséré
en tout ou en partie les nos i^ m^ iv, VIII,
XVIII, XIX, de la présente liste et un
testament de Farel, en date de Genève,
15 mars 1553.
XXI. Forme d'oraison pour demander à
Dieu la sainte prédication de l'Evangile et
le vrai et droit usage des sacremens; Gen.,
1545, in-8o.
XXII. De antechristis, cité par Kirch-
hofer, d'après Erasme.
XXIII. Déclaration de la messe. — Peut-
être le no XX.
XXIV. Lettres, msér. dans diverses col-
lections et dans la dernière édit. de Ru-
chat ; mais, en bien plus grand nombre,
restées inédites et conservées dans la Bi-
blioth. des pasteurs de Neuchâtel, parmi
les mss. latins de la Bibliolh. de Genève
(Nos i{{^ IHa, 115, 116), aux Archives
de la même ville (N° 1206); à Paris, dans
le vol. 102 de la CoUect. DuPuy, etc. Un
grand nombre ont été publiées. M. Her-
minjard dans les sept premiers vol. de la
Corresp. des réf. en donne 107, plus 242
à lui adre.ssoes.
Le Syllabus aliquot synodorum et col-
loquiorum, publié en 1628, nous apprend
qu'on a attribué, en outre, <à Farel, pre-
mier ministre de Genève, le Livret auquel,
sans s'arrester à toutes les autres disputes
et d'fferens, est d mandée seulement la ré-
formation de la liturgie, pour pouvoir
prier Dieu tous ensemble et parvenir peu
à peu à une réconciliation, 1536, in-16.
Pour les fameux Placards de 1534 voy.
l'article Marcourt.
On a de F'arel un grand nombre de por-
traits (voy. la liste dans Rochas, Biogr.
du Dauphiné et dans la Soc. des études, de
Gap, 1886, art.de G.Vallier). Le plus an-
cien de ces portraits (1580) a été donné par
415
FAREL
FARET
416
ïhéod. de Bèze dans ses Icônes virorum
illustrium. Les Neuchâtelois lui ont élevé
devant le portail de leur vieille église, place
de la Collégiale, une belle statue de pierre
qui a été inaugurée le 4 mai 1876. L'inscrip-
tion, des plus simples, ne porte que son nom,
la date 1875 et une phrase de la Bible.
An t. Froment, Vie de Jeu heureuse mémoire
Mons. Guill. Farel, vas. 174 à la Biblioth. de
Genève. — Choupard, Hist. de Farel, mss. Bi-
blioth. de Neuchâtel. — Nicolas des Gallars,
Dejensio pro Farello (ci-dessus, V 503). — Vie
de Farel par Ancillon, 1691 (voy. ci-dessus, t. I
col. 217). — Melch. Kirchhoffer, Leben Wilhelma
Farel, Zurich, 1831. — Schmidt, Etudes sur Fa-
rel, Strasb. 1835. — André Sayous, Etudes sur
les Méf armateurs, 1842 ; id. 1854. — Junod,
Farel réform. de la Suisse romande; Neuchâtel,
1865. — WiUiam Farel by Blackburn, Edin-
burgh, 1867. — Henri Heyer, Essai sur le
développement des idées ihéolog. de Farel, Ge-
nève, 1872. — Goguel, Vie de Farel, Montbé-
liard, 1841 et 1873. — Heyer, Vie et ouvrages
de Farel dans l'Encyclopédie des se. relig. par
Leichtenberg (1878). — Pr. Bevan, Vie de G.
Farel, 1885.
2. Il est difficile de ne pas voir deux
descendants de la famille du réformateur
dans deux frères Farel, négociants de Nî-
mes au milieu du XVIII"'e siècle ; l'un
avait pour prénom Daniel et l'autre Claude.
Daniel fut fiancé à la fille d'un autre né-
gociant nîmois, Olympe de Possac, nièce
d'une très opulente dame de la ville, la
dame Varnède, qui était une d'ie Farel,
propre tante de Daniel ; mais « les épreu-
« ves qu'on voulut faire essuyer à ces
« deux protestants avant de les épouser à
'< l'église paraissant trop rudes [ce sont
• les expressions de l'Intendant ^J au sieur
« Farel et à la dame Varnède, ils complo-
« tèrent de passer en pays étranger, ce
« qui fut exécuté au mois d'octobre 1744,
« et la di'e de Possac fut emmenée par sa
« tante malgré elle et sans connaître les
« conséquences de cette démarche ; on
« pourroit lui pardonner cette faute, elle
« n'étoit alors âgée que de 17 à 18 ans. »
Les trois fugitifs se retirèrent d'abord en
Hollande, à Maestricht, mais en 1768
Olympe de Possac, devenue la veuve Fa-
rel, seule et sans enfants, vivait tristement,
à Genève. Elle demanda la permission de
rentrer en France, et les protestants étant
1 Dans un dossier relatif à cette affaire qui a
été imprimé dans le BuU. XI, 197.
prévenus, comme le dit encore l'Intendant
(p. 19o), « qu'il y a de la difficulté à les
laisser revenir dans le royaume lorsqu'ils
sont misérables, mais qu'il n'en est pas de
même lorsqu'ils sont opulents, » elle ob-
tint la permission qu'elle sollicitait sous
ombre de venir prendre les eaux de Balaruc
nécessaires au rétablissement de sa santé.
3. FAREL (Pierre), officier dans l'ar-
mée hollandaise, de 1705 à 1713. — (Isa-
beau), de S'-Geniès en Languedoc, assistée
à Lausanne en 1707 et 1723. — Voy. en-
core t. V col. 312, lig. 23.
FARET (Jacques), sieur de Saint-Pri-
VAT [Haag, V 72] , embrassa de bonne
heure la religion réformée pour laquelle il
montra un grand zèle dans les circonstan-
ces les plus difficiles. Il testa en 1570. Nous
ignorons si sa première femme, Sibylle de
Frilli, nièce de l'évêque d'Apt, mourut
avant sa conversion ; mais le tîls qu'elle
lui donna, Pierre, professa certainement
le protestantisme, ainsi que son frère
Théophile, né d'un second mariage con-
tracté par Jacques Faret avec Hippolyte
Grimaldi.
Pierre Faret, sieur de Saint-Privat, lieu-
tenant (lu sénéchal de Beaucaire et de
Nismes, assista, en 1613, à l'assemblée de
Lunel, et fut député par le bas Langue-
doc, l'année suivante, au synode national
de Tonneins, puis en 1615 à l'assemblée
politique de Grenoble. Lorsque celte as-
semblée prit la résolution de se transpor-
ter à Nîmes, c'est lui qui fut chargé avec
Avaugour d'en informer le roi, et c'est
encore lui qui, accompagné de Bonencon-
tre et de Primerose, alla expliquer aux
Nîmois, convoqués en assemblée générale
sous la présidence du lieutenant criminel
Daniel Calvière, les raisons qui avaient
déterminé les députés des églises à se re-
tirer dans leurs murs. Bientôt après, l'as-
semblée l'envoya à Montpellier, avec Rou-
vray, Briquemault et La Milletièi-e, pour
inviter les magistrats de cette ville à s'op-
poser à la publication de la déclaration du
roi et de l'arrêt du parlement de Toulouse
rendus contre Condé {Brienne, no 223).
Après la conclusion de la paix, il fut porté
sur la liste des commissaires qui devaient
faire exécuter dans les provinces l'édit de
pacihcation, fonctions qu'il fut appelé de
nouveau, 1623, à remplir dans le Lan-
guedoc et le pays de Foix.
417
FARET
FARGUE
418
Saint-Privat mourut vers ce temps, lais-
sant deux fils de sa femme Sara Guéri,
qu'il avait épousée en 1390 : 1" Henri,
conseiller du roi, gentilhomme de la cham-
bre, sénéchal de Beaucaire et de Nîmes,
par provisions du 19 janv. 1639 ; — 2°
Charles, sieur de Saint-Privat, qui testa
en 1636. Ce dernier avait pris pour fem-
me, en 1619, Jeanne Launé qui lui donna
cinq fils. Nous ne connaissons aucune par-
ticularité de la vie des deux premiers qui
se nommaient Theophyme et Hector. Le
troisième, Balthasar, servit dans l'île de
Candie avec le grade de mestre-de-camp.
Le quatrième, appelé Alexandre, sieur de
Fournés, marquis de Saint-Privat, finit
misérablement ses jours, écartelé à Paris,
à la Croix duTrahoir, le 5 nov. 1680, âgé
de 57 ans, sous l'accusation vraie ou sup-
posée de faux monnayage. Il avait épousé,
en 1652, Isabeau Du Puy-Montbrun, qui
était morte bientôt, après l'avoir rendu
père d'une fille dont il avait confié l'édu-
cation à Mme de Fournés, sa grand'mère.
A l'âge de 20 ans, Mi'e de Saint-Privat
passait, au rapport de M '"e Dm iVoj/er, pour
la merveille de son temps. Les biens de
son père, conlisqués au profit du roi, ayant
été donnés à son oncle Charles de Faret,
sieur de Montfrin, la jeune fille, par une
répugnance bien naturelle, ne voulut point
demeurer avec un homme qui s'était enri-
chi de dépouilles fraternelles, et sur sa
demande, Montbrun alla la chercher pour
l'emmener dans son château ; mais à peine
arrivée, elle tomba malade et mourut en
proie à de grandes douleurs. L'autopsie
prouva qu'elle avait été empoisonnée, pas
qui ? Montbrun et Montfrin s'accusèrent
réciproquement de ce crime effroyable, et
furent tous deux mis en prison. Après un
long procès porté devant toutes les juridic-
tions, l'affaire fut renvoyée au sénéchal de
Nîmes qui mit les parties hors de cause et
de procès.
FARETTES, famille de Bédarieux.
« Pactes de mariage en la religion réfor-
mée dont ils font profession, entre noble
Abram-Arnail Farettes escuyer, de Béda-
rieux, fils de Barthélemy-Arnail Farettes
capitaine et feue d'ie Marguerite de Gauf-
fre, avec d"e Marguerite fille de Pierre de
Montagnac doyen des magistrats au siège
présidial de Bédarieux, et de feue d'ie
Laure du Brouzet, » 19 nov. 1653 {Carrés
d'Hozier). Arrêt du Conseil privé, «rendu
le 27 mars 16o7, contre Barthélémy Ar-
nal Farettes et autres, de Bédarieux, »
par lequel est maintenu et gardé aux ha-
bitans de cette ville le droit d'occuper tou-
tes charges de consuls et conseillers poli-
tiques de la dite ville à l'exclusion des ha-
bitans de la R. P. R. auxquels S. M. fait
défense de troubler les habitans catholi-
ques en la fonction des dites charges. (Fil-
leau, Décis. cath.). — (Daniel), de Béda-
rieux, la d'ie sa femme et sa fille, réfugiés
à Berlin, 1698; en 1708, le même Daniel
ci-devant marchand drapier, maintenant
weaver (tisserand), 61 ans, assisté à Lon-
dres avec sa femme et trois enfants. — De
Farettes, originaire de Bédarieux, lieute-
nant au régiment de Varennes, en Prusse,
1704 (Erman).
FABGES (Jean), du Puch en Agenais,
étudiant en théologie à l'acad. de Puylau-
rens, et l'un des argumentateurs, en 1666
d'une thèse de Jean Verdier (centuriae ter-
tia pars thesium théologie). Il fut pasteur
à Moncrabeau, en 1668 ; à Lacépède, de
1670 à 1685, et en 1687 il était en Hol-
lande avec sa femme et 2 enf. (ït 287).
— ( ) réfugié de la sénéchaussée de Né-
rac en 1686, laissant 5 enf. (Tt 267). —
J. Farges, de Peyroles, transporté en Améri-
que, 1687. — Fargé, manufacturier de bas,
de Privas, réfugié (onze pers.) à Berlin,
17(X). — Michel de Fargia, ancien de l'Isle
Jourdain, 1678-83 (Tt 235 et 242); autre
(Faria), ancien à l'Isle Jourdain, en 1651.
— Jean Fargier, du Vivarais, assisté cà Lau-
sanne, 1689. — Fargot, voy. Le Vasseur.
FARGUE. Ce nom trois fois inscrit dans
les listes de proscription publiées en 1569
du parlement de Bordeaux (ci-dessus I col.
657 et 668) est plus particulièrement connu
pour avoir été celui d'un renommé capi-
taine que les mêmes listes nomment seu-
lement « Jean de Pujolz dit Jouas » et
que d'Aubigné en racontant ses exploits,
appelle La Mothe-Pujols (il écrit comme il
prononçait : La Mothe-Pujaud). D'Aubi-
gné nous apprend qu'il escorta Jeanne d'Al-
bret à La Rochelle, à la tête d'une compa-
gnie de cavalerie, en 1568, et que, l'année
suivante, il combattit à La Roche- Abeille,
sous les yeux de Coligny, qui le chargea
de défendre Châtellerault avec La Loue.
Vers le même temps nous le voyons pren-
dre part à l'expédition de Montgommery
VI. 14
419
FARGUE
FARIE
420
dans le Béarn, et punir d'un coup de poi-
gnard la trahison de Bassillon ; puis on
nous le montre combattant à Moncontour
et après la perte de la bataille, détaché
avec les restes de sa cornette àSaint-Jean-
d'Angély, pour seconder Piles dans la dé-
fense de cette place importante. Nous
avons parlé ailleurs (IV col. 425 et suiv.)
des services signalés qu'il rendit durant le
siège de cette place. Quelque temps après,
nous le retrouvons à la tête de l'arrière-
garde de la division de l'armée huguenote
qui pénétra dans le Vivarais par Bagnols.
Attaquée par la garnison du bourg Saint-
Andéol, cette arrière-garde fut défaite com-
plètement et perdit tous ses bagages.
En 1572, La Motte-Pujols se trouvait
dans le Midi. Lorsque les protestants re-
prirent les armes après la Saint-Barthé-
lémy, les Vicomtes lui confièrent le gou-
vernement de Caussade. Menacé par les
catholiques, La Motte-Pujols se hâta de
rassembler 600 arquebusiers et se prépara
à recevoir vigoureusement l'armée enne-
mie, qui comptait 18,000 hommes. Après
avoir emporté Terride et avoir fait pendre
à une fenêtre un capitaine Fargue qui s'é-
tait rendu aux premières volées de canon,
quoique la place fût forte et bien munie,
l'amiral de Villars se présenta devant
Caussade, pensant en avoir aussi bon mar-
ché. Mais il n'y gagna que des coups {Mém.
de Charles IX). Harassée, décimée par les
fréquentes sorties de la garnison, tenue
comme assiégée dans son camp par le vi-
comte de Gourdon qui harcelait ses derriè-
res, exposée à toutes les rigueurs d'un
rude hiver, l'armée catholique dut battre
honteusement en retraite au bout de trois
semaines. La Molte-Pujols ne jouit pas
longtemps de la gloire qu'il venait d'ac-
quérir. Il fut, peu de temps après, tué par
un de ses soldats, « lequel par inadver-
tance et hastiveté le perça d'un coup d'ar-
quebuse. » Il venait à peine d'échapper à
une tentative d'assassinat, essayée par le
jeune vicomte de Gourdon, son ennemi.
— Peut-être Jean de Fargues n'est-il pas
le seul capitaine huguenot qui ait porté le
titre de sire de La Mothe-Pujols [V, 73 a
note 1]. Toutefois c'est à cette famille de
la Guyenne que doivent appartenir « Mar-
tin de Fargues natifz de Byarrys de Bayon-
ne en Gascongne, » reçu habitant de Ge-
nève le 19 août 1555 (voy. III col. 266
lig. 33) et Petrus Farganus burdigalensis
étudiant de l'acad. de Genève inscrit au
mois d'avril 1605. Il y avait aussi à Or-
thez une famille de Fargues, dont un mem-
bre, Isaac, était ancien de l'église en 1677,
et un autre, diacre en 1683 (Tt 235). —
Nobles Falco et Olivier Fargues, de Gre-
noble, reçus habitants de Genève, 18 sep-
temb. 1572. — Seigneurs de Fargues, voy.
Méalet.
FARGUES (Jacques de), riche apothicai-
re et d'une très bonne famille de Montpel-
lier. Il avait eu l'honneur de recevoir chez
lui le roi Charles IX {Bull. XI 460), mais
il était suspect, parce que son fils s'était
montré zélé protestant dans les premières
guerres ; aussi était-il soumis à une sur-
veillance inquiète. Le 4 mars 1569, la po-
lice ayant découvert chez lui de la pou-
dre et des armes, on le jeta en prison
avec toute sa famille. Le même jour la
populace pilla sa maison et y mit le feu ;
puis, à la lueur de l'incendie, elle courut
à l'Hôtel-de-Ville, contraignit le juge-mage
et les consuls à condanmer Fargues à
mort, se le fit livrer et le pendit. — Les
descendants de ce malheureux vieillard se
réfugièrent en Angleterre à la révocation,
et y formèrent une nombreuse famille. —
Jean Bourdillon, pasteur de l'église fran-
çaise de Hoxton, y baptisa, septemb. 1753,
le fils de Pierre Fargues réfugié du Lan-
guedoc, gardien des livres de l'église de
Hoxton, et de Jeanne Liron. — Jean de
Farges, de Montpellier, gentilhomme, réfu-
gié (3 pers.) à Wesel en 1700 (Dieterici).
FARIE, pasteur de Peyreniale délégué
au synode de Nîmes. 1678 (Tt 282); —
(Antoine), de Nîmes, étudiant à Genève
(Antonius Farie nemausensis), août 1712.
— Dans ses Remarques sur la Bastille,
l'avocat Linguet parle d'un conseiller au
parlem. de Bearn, nommé Fane de Garlin
qui fut mis à la Bastille en 1691 pour
cause de religion et ne fut libéré qu'en
1714. Linguet raconte qu'il passa onze ans
dans une des chambres nommées calottes.
Ces chambres, les plus élevées des tours,
étaient formées de huit arcades en pierres
de taille qui se réunissaient au milieu et
formaient une espèce de plafond. On ne
pouvait se tenir debout qu'au centre de la
chambre. La fenêtre, munie de grilles, au
dedans et au dehors, avait huit pieds
d'épaisseur. En été, la chaleur étail excès-
421
FARIE
FAUBOURNET
422
sive; en hiver, le froid insupportable.
Après avoir usé et [.ourri le peu de vête-
tements et l'unique chemise qu'il avait sur
le corps, Farie avait été réduit à n'avoir
pas d'autre habit que la mauvaise courte-
pointe qu'on avait jetée sur son grabat
[III, 214]. — S. Farignin, veloutier de près
de Lyon, reçu habitant de Genève, juillet
1574. — Le sieur de Farinières, voy.
Amalvy, ci-dessus I, col. 165; voy. aussi
les Mém. de Gâches.
FARJON (Pierre), du Gaila, étudiant à
Genève (P. Farjonus cailasensis occitanus),
novemb. 1666; consacré au synode du
bas Languedoc en 1673, ministre de Fau-
gère et de Navacelle en 1673-81 ; de Vais en
1687; réf. en Hollande, 1687. — François
de Farley, pauvre breton « xij s. • bourse
franc, de Genève, 1555. — François Farnac
d'Arpaillargues, mis en jugement pour
s'être marié au désert avec une prosélyte,
1761 (E 3522). — A Jean-Pierre Farnex,
de Romans en Dauphiné, lapidaire, assis-
té en passant à Lausanne pour aller en
Hollande, 1696. — L. de Cassim de Far-
jot [VII, 128 a]. — Antoine Faron (écrit
Faraon, t. I col. 60 lig. 9 en rem.), bon-
netier pendu à Toulouse, 1562; — Faron
ou Ferron, famille de petits marchands à
Metz; Jean, mercier, épouse Marguerite
Couliez, fdle du lieutenant de la prevosté,
1609; Anne, épouse en 1706 Philippe Du-
puy, peintre de la duchesse de Lorraine
(CuviER). — Marie de Faron, fille de
Charles de Faron gentilhomme de Nîmes,
âgée de 9 ans, reçoit à Genève un secours
de 15 écus en 1685, et un viatique en
1693. — Sr de Faronville, voy. La Taille.
— Pierre Faroy, de Paris, « en consomp-
tion », 30 ans, assisté à Londres (3 1. 6),
1702. — Farreau, pasteur de Montignac
en Saintonge, 1660; (Jacques) brasseur,
sa femme e! 6 enf. réfugiés de Manheim
à Magdebourg, 1698. — Noël Farregie,
de Maçon, habit, de Genève, mars 1559.
— Claude Farin du Dauphiné , id. mai
1573 ; (Maurin), « de Donbolla en Lorraine,
chapuys », id. fév. 1574.
FASQUET (IsAAc), réfugié avec sa
femme et 3 enf. à Strasbourg en Ucker-
mark, déc. 1698. — Jacques Fasquoy,
0 cordoannier de Bar le duc en Lorreine, »
réfugié à Lausanne, 20 nov. 1572. —
Anne-Marie de Fassion enfermée aux Ur-
sulines de Maçon en 1686, puis de Dijon
en 1696 (M 668); vivement réclamée par
son père Denis de Fassion, gentilhomme
de Buxi; — M. de Fassion ministre de
Beaurepaire en 1684, marié à di'e de Ju-
min, réfugié du Dauphiné avec femme et
enfant, 1699 (Tt 314). — Girard Fastre
« natifs de S'e Manehoul en Champaigne, »
reçu habitant de Genève, mai 1559. —
Fasvenque, pasteur à Montauban, 1566. —
Pierre de Fatouville [VHI 273 b].
FAU. Antoinette Fau, du Dauphiné,
assistée à Lausanne, avril 1690; (Pierre),
de Die, avec sa femme et 2 enf., assisté à
Genève d'un viatique de 4 écus pour l'Ir-
lande, 1693; (Jacques), de Montauban,
charpentier, réfugié avec femme et enf. à
Magdebourg, 1698 ; — (Jean), de Calmont
au comté de Foix, prosélyte, assisté à Ge-
nève en 1701 d'im viatique pour la Hol-
lande. — De Fauhares, ancien de l'église
de S^-André de Valborgne, au synode
d'Anduze, 1678. — Guillaume Faubert,
menuisier, tué à Paris, à la S'-Barthélemy ;
(Martin) ministre à Taulignan, 1611-12;
à Veynes en Provence, 1612-20; à Bau-
rières, 1620-23.
FAUBOURNET de montferr.\nt , an-
cienne famille du Périgord, dont une
branche, celle de Saint-Orse [Haag, V
73], a professé la religion protestante jus-
qu'à la révocation de l'édit de Nantes. =
Armes : écartelé d'or et de gueules.
Guillaume de Montferrand, seigneur du
Maine et de Saint-Orse, fut le fondateur
de cette branche. Il mourut le H mai 1621,
ayant eu douze enfants de sa femme Louise
fille de Jean de Fanlac, sieur de Saint-
Orse, et de Françoise de Lagut, qu'il avait
épousée en 1574. 1° L'aîné, Jean^ sieur de
Saint-Orse, né le 11 déc. 1575, se maria
en 1605, avec Marie fdle de Charles de
Felets, sieur de Bersac, et d'Anne deRojfi-
gnac, et il eneut Jean^ né lel3janv. 1606,
qui prit pour femme, en 1621, Jeanne
fille de Pierre d'Espeyruc, sieur de Ge-
nouillac , et de Louise de Bouchiac. — 2°
Jacques, sieur de Montferrand, né en 1577,
baptisé en 1580, dans le château de La
Force par Jean Dupuy, mourut en 1620,
sans alliance. — 3o Pierre , sieur de Pey-
rebrune, né le 18 avril 1579. — 4° An-
toine, sieur de La Faye et Saint-Orse , né
le 3 mai 1583, à qui le marquis de La
Force confia, en 1621 . le commandement
de Clairac. C'était « un homme capable de
423
FAUBOURNET — FAUCHE
424
servir, s'il ne se fût laissé gagner au bon
vin de Clairac, comme il fit par la suite. »
Celte ville n'avait point approuvé la prise
d'armes des huguenots , aussi avait-elle ré-
solu d'ouvrir ses portes au roi; mais en
apprenant le traitement fait à Bergerac,
elle avait changé d'avis, en sorte que
Louis XIII s'était vu forcer de l'assiéger.
Sous la conduite de Lentillac l'aîné, les
habitants disputèrent bravement les appro-
ches de la place et tuèrent beaucoup de
monde à l'ennemi, sans réussir k empê-
cher l'établissement de trois batteries sur
les hauteurs qui dominaient la ville. Le
siège néanmoins aurait pu se prolonger
longtemps, si Saint-Orse avait rempli ses
devoirs, mais constamment ivre, il aban-
donna le soin de la défense à Sauvage,
Auripech, Richomme et Boudou, qui soit
qu'ils fussent vendus, comme on l'a dit,
soit qu'ils désespérassent de sauver Clairac,
persuadèrent au peuple, après douze jours
de siège, de se livrer à la discrétion du
roi. Maître de la ville, Louis XIII fit,
pour l'exemple, pendre quelques-uns des
habitants : le consul Denis, qu'on mena
au supplice couvert de son chaperon; le
procureur en la chambre de l'édit de Né-
rac Lafargue et son fils, qui était ministre ;
le médecin Le Poy, qui reçut sa grâce au
pied de l'échafaud par l'intervention « d'une
personne de qualité » qui estimait ses ta-
lents, et plusieurs autres. De leur côté, les
soldats, contre la volonté des chefs, on
doit le dire, se livrèrent au plus coupables
excès, pillant, violant, tuant, au mépris
de la capitulation. Saint-Orse, qui avait
obtenu la vie sauve, se retira à Montau-
ban, et fut chargé de défendre la corne de
la porte de Villenouvelle. Plus tard, il
servit sous Monpouillan au siège de Ton-
neins dont il signa la capitulation avec le
sieur de Carcabanes. Il paraît qu'il n'inter-
vint pas dans la guerre de 1622; mais il
reprit les armes en 1628, et à la conclu-
sion de la paixj il se rallia complètemeut
au gouvernement. En 1630, il servit dans
l'armée de Piémont, et fut nommé gou-
verneur du fort de Briqueras. En 1636, il
fut employé dans le Périgord. Il mourut,
le 15 mai 1667, sans laisser d'enfants de
sa femme Anne de La Porte, fille de Rai-
mond de La Porte, sieur de Lusignac, et
de Marguerite de Lambert. — 5° Armand,
sieur de Bussac, né le 19 janv. 1S90, fut
tué, en 1622, à la défense du château de
Montravél contre le duc d'Elbeuf. — 6°
Raphaël, qui suit. — 7o Jean, sieur de
Foulonge, né en 1595, épousa, en 1627,
Jeanne d'Abzac, dame de Rossignol et de
Limérae, et mourut en 1644, — 8° Judith,
femme deMagault Rousset, sieur de Chal-
vars. — 9o Esther, alliée à Jean de Lern,
sieur de La Borie. — 10° Jeanne. — 11»
Marthe. — 12o Nérée.
Raphaël, sieur de La Serve, né en 1592,
servit, en 1622, sous le marquis de La
Force, au siège de Montravél, oti il fut
fait prisonnier. Comme capitaine au régi-
ment de Tonneins, il fit la campagne de
Lorraine, en 1633. Il mourut le 21 sept.
1660, et fut enseveli dans l'église de
Saint-Orse, aux tombeaux de ses prédéces-
seurs. Il avait été marié deux fois : en
1638, avec Susanne fille de Marc de Hau-
tefort, sieur de Vaudré, et d'Anne de
Roux, et en 1652, avec Jeanne d'Eymery,
dame de La Vergne, veuve de Léonat Do-
uât, sieur de La Vergne. De ces deux ma-
riages naquirent : 1» Antoine, qui suit;
— 2o Jean, capitaine dans le régiment du
Dauphin, mort dans le pays de Liège, à
32 ans; — 3o Jean, sieur de Montferrand,
capitaine dans le même régiment, tué en
1678, par ses soldats révoltés ; — 4°
Anne, femme, en 1657 , de Gabriel de
Saunier, sieur de Lamourat.
Antoine, sieur de Saint-Orse et de Mont-
ferrand, né en 1639, capitaine dans le ré-
giment de Bouillon, mourut, en 1674, à
Maëstricht des suites de ses blessures. Il
avait épousé en 1661 , Jeanne fille d'Elie
de Fanlac, sieur de La Salle, et de Jeanne
de La Ramière, qui lui avait donné neuf
enfants, lesquels paraissent s'être conver-
tis à la Révocation.
FAUCHE-BOREL, né en 1762 à Neu-
châtel en Suisse, dans une famille de pro-
testants réfugiés, et mort au même lieu en
1829 [Haag, V 75]. Son origine est le seul
titre qu'il ait à figurer ici. Il était impri-
meur dans sa ville natale, lorsqu'ayant
reçu la copie d'un pamphlet contre la reine
Marie - Antoinette pour l'imprimer, il en
donna d'abord communication à cette mal-
heureuse princesse. Ce fut un enthousiaste
qui, pris de tendresse pour la monarchie
au moment où elle s'effondrait dans les
agitations révolutionnaires, se mit à la
solde du parti qui soutenait en France la
n
425
FAUCHE
FAUCHIER
426
famille royale (i795) et passa vingt ans à
conspirer, avec talent d'ailleurs, contre la
République, puis contre l'Empire. De i816
à 1829 il ne cessa de réclamer le prix de
ses services, et d'accuser l'ingratitude de
la maison de Bourbon. En vain en appela-
t-il à l'opinion en publiant ses Mémoires
(4 vol. in-8o, 1828). Méconnu, dédaigné,
repoussé, tombé dans l'indigence, il finit
en se jetant par la fenêtre.
1 . FAUCHER (Jean), professeur à Nîmes
[Haag, V 77]. Son père était Lyonnel
Faucher marchand à Uzès, mort en 1629,
et sa mère Marguerite Clérisse. Il avait une
sœur, SuFFRENÉTE, mariée le 30 août 1606,
à Me Jean Roux procureur en la cour des
Aides de Montpellier, et un frère, Louis
Faucher mort le 30 oct. 1649, laissant un
fils mineur, Jean. Le professeur de Nîmes
n'était encore que pasteur d'Uzès lorsqu'il
fut député par le bas Languedoc à l'assem-
blée de Sommières en 1611, puis à celle de
Grenoble en 1615. Il avait été pasteur à
Blansac en 1597, à Fons 1598, à Montfrin
1600, à Vais 1601, à Montaren 1606, à
Uzès de 1607 à 1617. C'est seulement en
1617 qu'il devint pasteur de Nîmes et il
exerçait sa charge avec une telle approba-
tion que l'église d'Uzès et celle de Nîmes
se le disputèrent. Il demeura attaché à
cette dernière jusqu'à sa mort arrivée au
mois d'avril 1628. Il eut à soutenir plu-
sieurs polémiques contre les papistes, no-
tamment contre Veron, contre le père An-
toine Ribes récollet, et plusieurs autres.
Les traces de ses disputes se trouvent dans
plusieurs écrits qu'il a fait imprimer et
dont nous connaissons ceux-ci :
I. Conférence touchant la foy justifiante ,
agissans, d'un costé Daniel Perol et Jean
Faucher, et d'autre costé Leinard Paternay
et Pierre Granger, prestres jésuites respon-
dans; Montpellier, Jean Gillet 1611, in-8o
de VIII f. prél., 329 p. et un sommaire de
4 pages.
IL Exorcismes divins ou chrestiennes 'pro-
positions pour chasser les démons et les es-
prits abuseurs qui troublent les royaumes,
par Jean Faucher ministre de N. S. J.-C. et
professeur en l'église et acad. deNismes; à
Nismes par la vefve de Jean Vaguenar im-
primeur de la ville et de l'académie, 1625,
in-8o de 12 feuill. prél. et 42 p.; approba-
tion, le 15 septemb. 1626, signée Petit et
Codur professeurs.
III. La Véronique ou remède salutaire
contre la morsure du vrai serpent, par la-
quelle sont découvertes les supercheries du
cartel et thèses générales concertées à Paris
cmtre les Sophistes, et débitées par le s^
Véron, prédicateur des haies et marchez,
et théologien en l'Eglise romaine; par la
vefve de Jean Vaguenar, 1625, in -8» de
VI et 91 pag.
IV. Zacharie ou de la Saincteté du ma-
riage des ecclésiastiques, contre l'usage des
sous introduites et autres impuretez des
consciences cautérisées; Nismes vefve de
Vaguenar, 1627, in-8o de 12 feuill. prélim.
et 257 pages; approbation du 1er janv.
1627 signée Petit, prof.
Un Faucher qui est peut-être le fils de
ce ministre (prénommé Guillaume) ou son
neveu, Jean, fut pasteur de La Calmetteet
ensuite, mai 1658, de S'-Pargoire.
2. FAUCHER ou Fauchier (Antoine), mi-
nistre à Mirabel, 1596 , à St-AppoUinaire-
de-Gluiras, 1603. — (Biaise) étudiant
en 1596, consacré en 1597, ministre à
Gluiras, 1603-20; h St Pons, 1626; à
Chambons et Sie-Foy, 1637. — (Jacques
l'aîné) pasteur à S^ Ambroix, 1646 47 ; à
La Calmette, 1650-52; à Valeraugues,
1655-56; à Navacelles, 1656-57; à Vale-
raugues, 1657-58; à Si Pargoire, 1658-59;
à Montelus, 1659-64; chez M. de St Pri-
vât, 1664-67 ; mort en 1670. — (Jacques)
pasteur à Barrou, 1667-78. — ( ) con-
sacré en 1656, pasteur à St Quentin, 1656-
59. — ( ) pasteur à St-Chaptes, 1660-
65. — (F'raneois), d'Uzès, étudiant à Ge-
nève en 1676, proposant au synode du
bas Languedoc, 1681. — (Charles), de S*
Génies, étudiant à Genève en 1677. —
( ) pasteur à St-Pierreville , 1671-77.
— « Le sieur Faucher ci-devant ministre
en France, qui est dans la nécessité ; on
lui accorde des bas, des souliers, de la
ratine pour faire une chemisette, en nov.
1698, et on lui donne 5 écus de viatique
pour aller en Suisse » (Bourse fr. de Gen.).
— « Le sieur Faucher, d'Uzès, qui est
pasteur d'une colonie au pays de Baden,
venu à Genève pour faire collecte destinée
à élever un temple, » reçoit 5 écus (Id . 1 702) .
Il s'agit de Jean Faucher, ministre français
réfugié à Friedrichstadt; il reçoit à Lau-
sanne 2 écus blancs.
FAUCHIER (Jacques), « apothicaire,
natif de la ville de Bolène au comté de
427
FAUCHIER
FAUQUEMBERGUE
428
Venisse, » reçu habitant de Genève, oetob.
1559. — « Carolus Falcherus sancti Genesii
domiiii^ » étudiant à l'acad. de Genève, mai
1677. — Franciscus Falcherus gallus, étu-
diant chez son père à Leyde, 1698. — An-
toine Fauchier « réfugié d'Auvergne, lan-
ternier de vocation, toléré » àLausanne, oct.
1688. — (Catharine) de Daumartin en Au-
vergne, réfugiée à Berlin, 1698. — Anthoine
Faucher, né en 1361 à Ternay en Dau-
phiné, mort à Paris, ingénieur du roi, le
6 fév. 1647, quinze jours après sa femme
Catherine de Lamberville. Charles leur fils,
baptisé à Gharenton en octob. 1611, pré-
senté par P. de Lamberville avocat. (Isaac)
frère du précédent, fils d'Antoine et Cathe-
rine, charpentier, marié à Charenton, fév.
1641, avec Renée Courtin , d'Alençon.
Pierre Faucher, charpentier, marié à Cha-
renton, 5 mars 1673, avec Anne fille d'A-
braham Pierret, architecte, et de Judith
Mestayer. — Elisabeth Faucher, veuve,
60 ans, infirme, fugitive de Marchenoir,
1706. — Etienne Fauché de Montpellier
assisté à Lausanne, 171.']. — Marie Fau-
chères , de Vendosme, « tolérée à Lau-
sanne , » avec un fils et 2 filles , nov.
1685. — Jacques Fauchereau, ministre de
Montlieu, 1671-1678. — Claude Faulche-
ron « natif de Troie en Ghampaigne » ha-
bitant de Genève, janv. 1559. — Plusieurs
Fauchet, de Die, fugitifs en 1708. — Bas-
tian Faucheur « de Louviers près Rouan,
tondeur de draps, » reçu habitant de Ge-
nève, 29 déc. 1572. -— Anne Faucheux,
assistée à Londres, 1710. — J.-J. Fau-
" cho7i, de la vallée de Quint « qui vient de
Francfort tout nud, assisté d'habits et de
viatique pour la Suisse, » 1705 (Bourse
franc.). — Jacques Fauchon du Biirillon,
bourgeois de Saint-Lô, 43 ans, assisté à
Londres avec sa femme et 2 enf., 1706.
— Jacques de Faucillon s"" de Fontanilles,
présent à l'assemblée de Lunel, 1613. —
Marc Faucon sr de Ladevèze, id. — « A la
femme de Guill. Faulcon de Lyon, qui à
son mary cordonnier et deux enfans, »
1556 (Bourse fr.). Guil. Faulcon, de La
Roque en Provence, reçu habit, de Genève,
1557. — R. Faucon, ministre, converti en
1604, au dire d'un pamphlet intitulé : Dis-
cours véritable en forme de dialogue touchant
la religion, fait à Paris dans l'enclos de la
chapelle de Braque, entre J. Le Mière
natif de Caen, masson, et R. Faucon, sur-
veillant de la R. P. R., par un religieux
Carme [Jac. Jacquet) natif de Lyon; Paxh,
Binet, 1604 in-12; — Faucon, ministre
de M. de la Force, 1660-69 ; de Bergerac,
1669-70; de Salagnac 1671; de Fécamp (à
Maupertuis), 1675-82 ; se retire avec attesta-
tion honorable en 1685 (Tt 258); — (Jacob)
de Bolbec, 34 ans, tisserand, assisté cà
Londres avec sa femme et 5 enfants, 1702;
— (Jacques), de Remolon en Dauphiné,
62 ans, mort à l'hôpital de Lausanne, 1712.
— Faucon sieur de Lavabre mis aux prisons
d'Alais pour participation à des assemblées
religieuses, 1744 (Tt 325). — « A Lyon-
nart Faucquenot recommandé par M. Cres-
pin, xij s. » (Bourse fr. 1555). — Faucon-
net, matelot saintongeois marié par un
curé, P.-L. Montfort, qui fut pour ce fait
envoyé aux galères, 1746 [Haag, V 77].
— (M™*"' veuve), enfermée au Nouv.cathol.
de Blois avec ses deux filles, 1713.
Pierre-François Faulconnet, officier dans
l'armée hollandaise, 1734-58. — Siméon
Fauconnier sr de Fontènes, fils de André
sr de Chassiquot et d'Esther de Fonte-
nelle, épouse à Charenton Susanne fille di^
Théodore Virvot docteur en médecine et
de Marie Mauclerc, septemb. 1635. —
Deux jeunes Du Fauconnier enfermés au
Nouv. cathol. de Caen, 1688. — J. Fauc-
quereau, d'Angouléme, ministre apostat
pensionné en 1675. — Fauger, ministre à
Pau. 1590; (Pierre) ministre à Nostin.
1620; à Conchez 162i-lfi32. — Isaac
Fauger, de Béarn, 54 ans, assisté à Londres
1705. (Pierre) « d'Orthez en Béarn , 55
ans, fils d'un ministre, » id. 1706. — Ber-
trand Faugier, ministre à Veynes, 1600-
1607 ; cà Arvieux, 1613-16 ; à Sie-Euphé-
mie, 1617; déchargé en 1620. — Faugére
(Barons de), voy. Narbonne. — Madeleine
Faugére, de S' Vincent en Vivarais, « as-
sistée d'un louis d'or pour une fois , ■>
Genève, 1706. — Faugière deBussy, pas-
teur réfugié à Lausanne, 1690. — Fau-
gueroles, ministre k Soudorgues, 1612.
— Isabeau et Judith Fauguerolles , de
Si Bonnet en Dauphiné, assistées à Lau-
sanne, allant de Genève à Zurich, 1697.
— Suzanne Faujean, de Nérac, 44 ans,
fille d'un major d'infanterie, assistée à
Londres, 1705.
FAUQUEMBERGUE (Jean de), ou Fo-
quembergues [Haag, V 78] n'était encore
que proposant et lecteur de l'église de Pa-
429
FAUQUEMBERGUE — FAUQUIER
430
ris, lorsque le consistoire de Dieppe,
après avoir vainement demandé pour mi-
nistre Basnage ou Le Moine, lui offrit la
place, laissée vacante, de Jacques Lohier.
Fauquembergue, qui ne devait probable-
ment sa vocation à une église aussi impor-
tante qu'à sa parenté avec Drelineourt,
dont il était le neveu ', fut installé le 31
août 1636. Précisément vers cette époque
s'élevèrent les dissensions suscitées par les
doctrines libérales de Moïse Amyraut et
dont le pren)ier écho retentit au synode
d'Alençon (1637). Fauquembergue, esprit
indépendant qui ne craignait pas la dispute,
s'attira bientôt d'autres affaires. Il encou-
rut la haine des catholiques, par ses vio-
lentes attaques contre leur religion, et
l'animadversion d'une grande partie de
son propre troupeau, par l'acharnement
avec lequel il poursuivit Charles Guillot
(voy. ce nom). Ses ennemis n'attendaient
qu'une occasion pour le perdre ; il la leur
fournit. A l'occasion du jubilé de 1653, il
eut l'imprudence de publier, sans autorisa-
tion, malgré les décrets des synodes et les
ordonnances du roi, un petit livre inti-
tulé : Le grand jubilé evangélique, appor-
tant indulgence pleniére de tous péchez. En
huit jours, il en lira deux éditions sous
les noms supposés de Leyde et de Harlem.
Le succès njôme que cet opuscule obtint
irrita les juges de Dieppe qui nommèrent,
pour l'examiner, une commission composée
de prêtres catholiques. On peut s'imaginer
quel jugement pareils censeurs devaient
porter. Le livre fut déclaré hérétique, plein
de faussetés, scandaleux, injurieux, et le
24 mars 1653, intervint un arrêt qui le
condamna au feu. L'auteur et le libraire
dieppois, Acher (ït 261), furent en même
temps ajournés à comparaître. Heureuse
ment pour Fauquembergue le duc de Lon-
gueville interposa son autorité. Il en fui
quitte pour signer une déclaration portant
qu'il n'avait pas eu l'intention d'oifenser
les catholiques ni de troubler leurs dévo-
tions. Cette leçon paraît l'avoir rendu plus
modéré. Il renonça à la polémique pour
s'occuper d'un manuel de dévotion, fort
estime dans le temps, qu'il mit au jour sous
le titre de Votjage de Bélhel ou devoirs de
l'âme fidèle en allant au temple, avec les
' Par son mariage, en 1637, avec Elizabeth
Ze Fin ûlle de Pierre Le Fin et de Marie Dre-
lineourt (Reg. de Cliarenton).
préparations, prières et méditations pour
participer dignement à la sainte Cène, par
divers auteurs [J. de Foquembergues, Mi-
chel Le Faucheur, Samuel Durant, P. Du
Moulin, Raymond Gâches], Charent., Lu-
cas, 1665, in-12; Paris, 1670, in-18; Cha-
renton, 1674 in-12, Genève, 1712; La
Haye, 1754, in-S». — Nous ne lui connais-
sons d'autre descendant que son fils Jean
sieur du Fayel qui épousa à Paris en 1683,
Suzanne- Hélène fille d'André de Gailloué
sieur du Coudray et d'Hélène des Abreu-
voir s.
A la même époque, un autre ministre du
même nom, probablement frère aîné du pré-
cédent, Louis de Fauquembergue, exerça
les fonctions pastorales à Houdan et à
Senlis. Le synode provincial de l'Isle-de-
France le déposa et finit par l'excommu-
nier à cause du trouble qu'il sema dans
cette dernière église par sa vie désordon-
née, ainsi que du scandale qu'il avait donné
en continuant ses fonctions malgré sa dé-
position et en appelant de la décision du
synode ta la justice séculière. Le repentir
qu'il témoigna et la promesse qu'il fit
d'arrêter les poursuites engagèrent le sy-
node national de Loudun ta user d'indul-
gence. L'excommunication fut levée et la
déposition commuée en une suspension de
six mois. En même temps, le synode char-
gea Pages ministre de Ch.'iteau-Thierry, et
Sarrau ministre de Metiux, de se rendre
à Seidis pour y rétablir la paix. Cette po-
lémique donna lieu à divers écrits parmi
lesquels on en conserve deux oti le ministre
incriminé se détend en bon style (Bibl. nat.
L d 176) : lo Lettre circulaire du sieur de
Fauquembergue , minisire à Senlis, à ceux
qui sont de même religion, particulièrement
à Paris, avec le factum du procès où il a
été tiré à la Cour pour sa justification (s.
1.), 20 pag. in-8" datées du 29 mars 1657.
— 2o Seconde lettre circulaire du sieur de
F.; 27 p. in-8o datées du 17 avril 1658.
Louis de Fauquembergue fut appelé dans
la suite en Bretagne (Tt 284). Il desservait
l'église de Dinan, lorsque le temple fut
démoli, en 1665. Il était mort à l'époque
de la révocation de l'édit de Nantes. Sa
veuve, Madeleine de Lomé, tonibée dans
une extrême misère, abjura pour obtenir
quelques secours.
FAUQUIfilR (Fulcrand), ministre au
Pignan, 1597.
431
FAURE
432
1. FAURE (Cleniens) i natifz de la ville
de Sauveterre en Razadoys, » reçu habitant
de Genève, juill. 1355. — (Jehan) « cor
danier natifz de Nismes, » id. septemb.
1535. — (Jacques) « cousturier, natifz de
Roy bon en Daulphiné, » id. mai 1559. —
(Pierre) « laboureur, natifz de Rrecy en
Daulphiné au dioc. de Vienne, » id. 1559.
— (Guyon) « de Laborel au pais de Daul-
phiné, > id. nov. 1559. — (Valentin), de
Rourdeaux, id. déc. 1572. — (Jacques fils
de Noël), de Dombes, cousturier, id. déc.
1373. — (Louis), de Grenoble, cordonnier;
id. fév. 1574. — Divers Faure en Dau-
phiné, à la Révocation, dont l'un pendu en
1694. — Quinze familles fugitives de la
même province, de Chatillon, Montmor,
La Motte de Chalençon, La Mure, Trois-
clous, La Raume, Chamaloc, Die; autres
de Montpellier et d'Orange ; la plupart
allant en Rrandebourg, assistées en passant
à Lausanne, 1688-1700. — Faure, famille
rocheioise à laquelle appartenait Jean
Faure, écuyer, sr du Chiron (petit-fîls
d'André, maire en 1529). R était conseiller
au présidial et mari d'Elisabeth Viette. R
abjura, mais laissa de nombreux descen-
dants fidèles à la Réforme. — (Jean),
d'Aunix, 70 ans, chirurgien, assisté à
Londres, 41. st., 1705. — Diverses diies et
dame Faure enfermée^ aux couvents des
Filles de la foi à Pons , 1728 et 1746; des
Filles de la foi à Saintes, 1729 ; de Notre-
Dame à Saintes, 1731 et 1746. — (Olivier)
mis dans les prisons de Cognac en 1746.
2. FAURE (Antoine), originaire de Cara-
man, était étudiant en théologie à Genève
(Antonius Faber carmagnensis) en 1563.
On le trouve pasteur à S'-Amans en 1587
et il quitta cette église pour celle de Rria-
texte au mois de septemb. 1591 (Pradel
Mém. de Gâches). R avait épousé Catherine
Bardon^ de Montauban. Par contrat du
26 mai 1601 (Lissarague, notaire à Castres)
il constitua l'acad. de Montauban son hé-
ritière. R resta ministre de Rriatexte jus-
qu'en 1606. — (Vincent), ministre à Sauzé
1614-1620; au Vigean en Poitou, 1618-
1626. — (Jean) ministre à Venterol en
1620. — (Salomon) étudiant à Die, consa-
créenl614; ministre à Venterol, 1614-20;
à Villeneuve de Rerg, 1623 ; à Privas, 1623-
26; à Veynes, 1630; à Romans, 1649; à
Dieu-le-fit, 1652-55. — (Isaac) natif d'Ar-
chiac en Saintonge, étudiant à l'académie
de Montauban et l'un des argumentateurs
de la thèse de Jean Verdier intitulée De
scientia animse Christi; il fut pasteur à
Taillebourg de 1667 à 1676. — (David) de
Die, étudiant à Genève en 1660; ministre
à Payols, 1669; à Die, 1678; à la Raume
Cornillane, 1684; apostat en 1683. —
(Paul), pasteur condamné à mort à Grenoble,
en 1746.
3. FAURE, famille distinguée du Lan-
guedoc, divisée en deux branches qui ont
appartenu l'une et l'autre à la France pro-
testante [Haag, V 79].
L Branche de Villespassans. Le premier
qui embrassa les doctrines de la Réforme
paraît être Jean de Villespassans, sieur de
La Roulbène, dont la sœur, Jeanne, épousa
Jean de Corneillan. On ne connaît d'ailleurs
aucune particularité de la vie de ce Jean,
si ce n'est qu'il se maria avec Marguerite
de Durant qui le rendit père de quatre
fds et une fdle : lo Guillaume, sieur de
La Roulbène, qui n'eut pas d'enfants de sa
femme Séguine de Pardiès; — 2° Jacques,
qui épousa, en 1611 , Esther de Nadal et
mourut sans postérité ; — 3o Jean ; — 4»
IsAAC ; — 5» Judith, mariée en 1693, avec
Jean de Durant, sieur de Las Voustes.
IL Branche de Montpaon. Julien de
Faure habitait Ganges, lorsqu'il épousa,
en 1555, Alix du Bousquet, fille de Jean
Du Bousquet, président en la cour des
aides de Montpellier, et d'Honorade de
Boucard, dont il eut : 1° Louis, dont la
destinée est inconnue ; — 2» Pierre ; —
3o Salomon, qui suit; — 4° Marguerite.
Salomon de Faure, baron de Montpaon,
fut destiné par son oncle, le président Du
Bousquet, à la magistrature, et après avoir
terminé ses études en jurisprudence, il fut
nommé, en 1587, conseiller en la Chambre
mi-parlie de Castres. R épousa, en 1601,
Rernardine de Favier, fille de Claude de
Favier , conseiller du roi et lieutenant
particulier en la sénéchaussée de Reaucaire
et de Nismes, et de Bernardine d' Airebau-
douse. De ce mariage naquirent : 1» Claude,
qui suit; — 2» Jacques, sieur de Tourna -
doux, puis de Roumens, qui épousa Mar-
guerite de Fontanier, dont il eut Salomon,
sieur de Roumens, marié à RIanche de
Falguerolles; — 3» François, sieur de
Fundamente, conseiller au parlement de
Toulouse, qui remplit auprès de plusieurs
synodes provinciaux du Vivarais et du
433
FAURE
FAUREAU
434
Bas-Languedoc les fonctions de commis-
saire du roi. Nous avons eu entre les
mains quelques-uns des procès -verbaux
qu'il adressa en cette qualité au secrétaire
d'Etat. Parent et ami de Pélisson, qui lui
dédia son histoire de l'acad. française,
F'rançois de Faure fut un des premiers
membres que les fondateurs de l'acad. de
Nîmes s'adjoignirent, et il contribua à
assurer à celte savante compagnie une exis-
tence légale. Il a laissé en mss. un traité
sur la Science des médailles, ainsi qu'une
trad. de YEpître d" Aristenète sur le luxe
et la mauvaise humeur des femmes, et il
s'occupait d'une trad. de Quintilien, lors-
qu'il mourut en 1686, n'ayant qu'un fils
nommé Jean ; — 4° Bernardine, femme,
en i63o, de François d'Usson, seigneur de
La Grange; — 5° Madeleine, mariée en
1641, à Jacques d'Espérandieu, sieur d'Ai-
guefonde et coseigneur d'Hautpoul.
Claude de Faure, baron de Montpaon,
fut nommé en 1629, sur la résignation de
son père, conseillera la Chambre mi-partie
alors établie à Beziers. Il avait épousé, en
1628, par contrat passé devant Antoine
Massip, notaire à Beziers, Isabeau de Juges,
illle de Paul de Juges, baron de Frégeville,
conseiller en la Chambre de l'édit, et d'Isa-
beau de Beauxhostes. Il mourut en 16o3.
Par son testament, il légua 200 liv. à
l'église de Castres ot 100 à celle de Puy-
laurens pour l'entretien des ministres. 11
laissa entre autres enfants : 1» Salomon,
baron de Montpaon , conseiller en la
Chambre mi-partie à Castelnaudary, par
provisions du 28 octobre 1653, lequel
épousa, en 1664, Marguerite de Bar de Mau-
zac, et mourut, après 1704, sans postérité;
— 2o François, qui suit; — 3° Isabeau,
mariée, en 1664, avec Jean de Bar, baron
de Mauzac, qui, après trois années de dé-
tention dans la forteresse de Pierre-Encise,
fut rendu à la liberté en 1688, et se réfu-
gia à Genève. Gratien de Bar, baron de
Mauzac, reçu bourgeois gratis, le 26 mars
1709, était son fils.
François de Fanre, sieur de Saint-Mau-
rice, fut nommé, en 1677, conseiller en la
Chambre de l'édit séant à. Castres; il se con-
vertit, et son apostasie lui valut une pen-
sion de 1500 liv. Nous avons raconté ail-
leurs avec quel acharnement il disputa à
Henri de Vignolles la succession de la veuve
d'Antoine de Cotelier (Voy. IV, col. 740) ;
nous ajouterons ici que ses dénonciations
étaient d'autant plus odieuses, que lui-
même, malgré ses protestations, n'était
rien moins que converti sincèrement. Sa
femmcj Louise de Carlot, fille de Pierre de
Carlot, baron de Cestayrols, conseiller en
la Chambre de l'édit, et de Marie de Tou-
louse-Lautrec-Saint-Gennier, était surtout
suspecte; aussi, en 1699, leur enleva-t-on
leurs enfants (M 670). François de Faure
mourut, en 1728, doyen du parlement de
Toulouse. Ses descendants existent encore ;
mais ils professent la religion romaine.
FAUREAU (Jérôme) ancien de l'église
de La Rochelle, 1583; — (Jean), de La Ro-
chelle, étud. en théologie à Monlaubaii,
un des argunientateurs de la thèse de J.
Verdier intitulée Disputât io secunda de li-
bro vitœ. 1657. — (Jacques), brasseur, ré-
fugié (8 pers.) à Mannheim et Isaac, taba-
tier, id., 1700; — Paul Faurette, ouvrier
en laine, de Crest en Dauphiué, réfugié
avec sa famille à Magdebourg, 1698. —
Jeanne Fauriau, enfermée au couvent des
religieuses de S'-François de Thouars,
1731. — Antoine Fauri, de' Rodes en
Rouergue, reçu habitant de (ienève, 25
déc. 1572. — Catherine Faurie, assistée à
Londres, 1702; Daniel Faury, id., avec
sa femme et 2 enf., 1710. — Valerian de
Fauris, à Manosque en 1562, « ayant esté
meurtri et enseveli, fut désen terré et donné
aux chiens » (Crespin). — Gabriel Fau-
riel, du Vivarais, dit Lassagne, proposant
en 1726, pasteur du désert, pris à Vernous
en 1740 (voy. E 3502) et mort d'une bles-
sure qu'il reçut en cette circonstance. —
Autre, pasteur de l'église française de
Plymouth en 1734, de Stonhouse, de 1741
à 1760. Pierre Fauriel, du Vivarais, étu-
diant présent au synode des hautes Cé-
vennes en 1756. — Elisée Fauriès, pourvu
de l'office de procureur en la Chambre de
l'Edit de Languedoc, le 25 nov. 1666. Il
avait épousé Anne Escale qui lui donna :
lo Jeanne, 7 sept. 1621 ; — 2° Marie, pré-
sentée au baptêrue par iean Escale, notaire
des Fournials, à la place du comte de
Montfa et par dame Louise de Peiregourde.
dame de Maugeron, le 13 nov. 1(552; —
3o Anne, 1657 ; - 4° Claudine, 1659; —
5» Isabeau, 1662 ; — 6» Françoise, 1663 ;
— 7o Elisée, le 14 janvier 1666 ;— 8° Jean,
3 avril 1667. Ce dernier fut présenté au
baptême, à Castres, par Jean Escale, cou-
435
FAUREAU — FAUST
436
sin de Fauriès, habitant Chambaud, dans
le commandement de Toland, au comté de
Crussal, en Vivarais.
FAURIN (Jean), marchand chaussetier
à Castres [Haag, V 80], auteur de Mémoires
ou pour mieux dire d'un Journal dont quel-
ques extraits ont été insérés dans les Pièces
fugitives d'Aubaïs. Ces mémoires, ou jour-
nal, donnent un détail exact et circonstan-
cié de tous les événements qui se sont pas-
sés à Castres ou dans les environs de 1539
jusqu'à 1602. On sait d'ailleurs peu de
choses sur la vie de J. Faurin. Il épousa,
en 1561, Madeleine Bousquet, qui mourut
en 1583, après lui avoir donné dix en-
fants, et l'année même de sa mort, il se
remaria avec Judith Benachèse, nièce du
chaussetier Guillaume Donadieu. Son frè-
re Antoine, qui exerçait aussi l'état de
chaussetier, mourut, en 1574, à Roque-
courbe, où il s'était réfugié à la Saint-Bar-
thélémy. Les habitants de cette ville
avaient été, en etfet, les premiers de tout
le Castrais à revenir de la stupeur causée
par la nouvelle des massacres de Paris.
Conduits par Les Fosses, La Domerguie,
Les Mêliez, Griffoulières,La Loubatière et
Auriol, ils s'étaient rendus maîtres du châ-
teau qui dominait leur ville, et ils avaient
offert dans leurs murs un sûr asile à leurs
coreligionnaires des environs. Voy. t. II
col. 920. Le journal de Faurin a été publié
in extenso, d'après le manuscrit original
et avec notes, par M. Charles Pradel, à
Montpellier, 1878, in-4o de 268 p.
FAURON (Marie), fugitive de Chamalot
près Die, 80 ans, morte à l'hôpital de Lau-
sanne, oct. 1700. — Faussard ou Fous-'
sard, famille française, réfugiée à Yverdun
en 1573. — Faussetelle, ancien de l'église
d'Issigeac au synode de Leyrac, nov. 1661.
FAUST (Jean), docteur en théologie, né
à Strasbourg, le 22 sept. 1612, mort d'a-
poplexie, le 1er juillet 1695 [Haag, V 80].
Faust, après avoir terminé ses études théo-
logiques dans sa ville natale, alla visiter
les universités étrangères pour perfection-
ner ses connaissances, et à son retour, il
fut nommé pasteur à Ensisheim. Quelque
temps après, il fut appelé à Strasbourg
comme professeur de logique et de méta-
physique. Placé sur un plus grand théâtre,
il put mieux faire valoir ses talents. Il
prit le grade de doiîteur en théologie et fut
nommé professeur de théologie, doyen du
chapitre de Saint-Thomas et inspecteur du
gymnase de Saint-Guillaume. On lui doit
un grand nombre de dissertations sur tou-
tes sortes de sujets ; mais Jocher, qui en
donne une liste, d'ailleurs incomplète, n'in-
dique pour aucun de ses écrits, non plus
que pour ceux de son frère, le lieu ni la
date de l'impression, ni le format. Nous
suppléerons, pour quelques-uns au moins,
à ces omissions, au moyen de la Biblioth.
théol. de Lipenius et de la Bibl. sacrée du
P. Lelong.
I. Dispp. de euporiâ. — II. De divinâ
motione, ex Act. xvi, 28, Argent., 1664,
in-4o. — III. nept tvî; tcù a-yioù 7rv£Ûu.a.T0î
èxircpeûaew;. — IV. De actu signato ete.xer-
cito. — V. Ad Verba Pétri Epist. I. cap.
IV. vers. 11. — VI. De principio. — VII.
De providentiâ quateniis è naturâ inno-
tescit. — VIII. Ad verba Pétri : El ti?
ÀaXeï wî Ào'-^ia 0£gû. — IX. De gloviâ im-
mutabilitatis Spiritûs Sancti. — X. De
felicitatis amplitudine ad mentem Aristo-
telis. — XI. De extramundanâ prsesentid
Dei inspatiis imaginariis. — XII. Dissert.
IV de axiomate sacramentali : Nihil habet
notionem sacramenti extra institutum à
Christo usum. — • XIII. Examen canonis :
Nullus syllogismus constet pawioribm aut
pluribus terminis quàm tribus. — XIV.
Dissert, contra Panstratiani Chamierii de
sacra cœnd. — XV. De inde pendent iâ. —
XVI. Examen theologise gentilis, quam do-
cuit Aristoteles, 2e édit., Lips., 1668,
in-4o. — XVII. Der Friedensweg. Lipe-
nius, qui ne mentionne pas la plupart de
ces écrits, cite, au contraire, les deux sui-
vants qui ont échappé à Jocher : XVIII.
De omnipotentid Dei, Argent., 1662, in-4o,
et XIX. De oraculorum defectu. Argent.,
1669, in-4o.
Frère de Jean, et comme lui, docteur et
professeur en théologie, chanoine de Saint-
Thomas et président de la compagnie des
pasteurs, en 1696, Isaac Faust naquit à
Strasbourg, le lOjuin 1631, selon Jocher.
Il possédait si parfaitement le grec et l'hé-
breu, qu'il parlait ces deux langues avec
une grande facilité. Il mourut à Strasbourg,
le 30 nov. 1702. On a de lui un grand
nombre de dissertations :
I. De comijiunicatâ Christo homini po-
testate, Matt. xxviii, 18, Argent., 1668,
in-4o. — IL De primé rerum creatione,
Gen. I, Argent., 1671, in-4o. — III. De
4a7
FAUST
FAUTEREL
438
Jesu-Christo Deo vero et Abrahami filio,
Gen. XXIV, 2, 3, Argent., i676, in-4°. —
IV. Dissertât, m de verbis : Quia anima
carnis in sanguine est, Levit. xvii, 11 ;
Psalm. IV, 2. — V. De vocibus l^^p et
'■1X)3 ad Psalm. xix, 5 et xxu, 17. —
VI. Disjmtat. m de titulo psalmi xxxiv
Davidis : Cum immutaret ipse gustum, etc.,
in allegoricâ Augustini expositione. Ar-
gent., 1700, in-4o. — VII. Dissert, m in
Prov. XVI, 4. — VIII. De fide et operibus
ad Prov. xvi, 6. — IX. De immortalitate
primi hominis ad Sap. ii, 23. — X. In Sap.
XI, 22. — XI. De petitione quintâ oratio-
nis dominicse ad Malt, vi, 12. — XII. De
adorando SS. Trinitatis mysterio ad Matt.
xxviii, 19. — XIII. In Luc. xxu, lo. —
XIV. De Christo vero Deo ad Joli, i, 20.
— XV. De ostio Ecclesiœ ex Joh. x, 7 ;
prelo Kiliano, 165G, in-4o. — XVI. De
proprio Dei sanguine ad Act. xx, 28. —
XVII. In Epist. ad Roman, -v, 2. —
XVIII. De spiritu servitutis et adoptionis
ad Rom. viii, 15. — XIX. De gemitu crea-
turarum ad Rom. viii, 22, Argent., 1664,
in-4o. — XX. De prxscentid Dei prsedes-
tinantis ad Rom. viii, 29, Argent., 1690,
in-4o. — XXI. De verbis : Quàm sunt im-
pervestigabiles viie ejus ad. Rom. xi, 33.
— XXII. De verbis : Tempori inservientes
ad Rom. xii, 11. — XXIIf. In Rom. xv,
4. - XXIV. In I Cor., v, 9. — XXV. De
Trinitate ad i Cor. viii, 6. — XXVI. De
lapsu stantium cavendo ad i Cor. x, 12.
— XXVII. De résurrections non creden-
tium ad i Cor. xv, 22-29. — XXVIII. De
vindiciis loci ad Ephes. ii, 3 contra Epis-
copium. — XXIX. Hominis ratio, hostis
Dei ad Colos. i, 21, Argent., 1667, in-4o.
-^ XXX. De communicatione naturarum
et majestatis in personâ Christi, Col. ii, 9,
Argent.^ 1667, in-4o. — XXXI. De chiro-
grapho, quod adverses nos erat, ad Col. ii,
14. — XXXII. De satisfactione Christi ad
Col. Il, 14. —XXXIII. De Christo sedente
in dextrd Dei ad Col. m, 1. — XXXIV.
De satisfactione ad i Thess. iv, 1-8. —
XXXV. De sufj^cientid verbi scripti ad ii
Thess. Il, 15. — XXXVI. Ad i Tim. m,
15, Aug. Vind., in-4°. — XXXVII. In i
Tim. IV, 3. — XXXVIII. In i Tim. v,
11, 12. — XXXIX. In I Petr. iv, H. —
XL. De claritate, perfectione et certitudine
5. Scripturee dissert, m ad ii Petr. i, 19,
Argent., 1664, in-4". — XLI. De Epis-
tolâ Jacobi. — XLII. Dissert, m in Jacob.
V, 14, 15. — XLIII. De vero verœ reli-
gionis propagandse modo. Argent., 1667,
in-4o. — XLIV. Dissert, m deauctoritate,
immutabilitate et transferibilitate S. Scrip-
turse. — XLV. De independentiâ Dei. Vent-
être la même dissert, que celle qui est attri-
buée à Jean. — XL VI. De bonitate Dei. —
XLVII. De providentia Dei. — XLVIII.
De personâ Christi. — XLIX. De volun-
tate Christi. — L. Dissert, m de fide bo-
nos fructus pariente. — LI. De gratise di-
vinse certitudine. — LU. De significatione
voculse ToùTo. — LUI. De Pentecoste. —
LIV. Irène Sirène, seu Exercitatio ad col-
loquium Cassellanum, Argent., 1663, in-4o.
Cet écrit ayant été attaqué, Faust répon-
dit par Exercitationis ad Colloq. Cassel.
defensio, Argent., 1666, in-4o, et Dissen-
sus exercitationis conti'à Dissert, collocu-
toris Cassellani, Argent.. 1667, in-4o. —
LV. Schulpredigt tiber Prov. xii, 11. —
LVI. Wahrer Christen Verleugnung. —
LVII. Wahrer Christen Vereinigung mit
Jesu. — LVIII. Predigt iiber i Pet. iv, 11.
— LIX. Drey sonntsegliche Abetid-Predig-
ten. A cette longue liste, il faut ajouter,
selon Lipenius : LX. De communicatâ Jesu-
Christo secundiim humanam naturam sa-
pienliâ, Argent., 1667, in-4o. — LXI. De
scientiâ divinâ, Argent., 1668, in-4o. —
LXII. De diabolo, Argent., 1667, in-4o.
— LXIII. Episcopus uxoratus. Argent.,
1674, in-4o. Et selon Lelong : LXIV. De
serpente protoplastorum seductore, Gen.
m, 1, 2, 14, Argent., 1663, in-4o. —
LXV. De inscriptione Evaugelii Matthœi :
Liber generationis. Argent., 1677, in-4o.
On voit que ces thèses roulent sur des
questions fort intéressantes pour la plupart,
et les sujets y sont traités avec une grande
érudition, à en juger par celles, en petit
nombre, que nous avons pu nous procu-
rer. Nous ne connaissons non plus que de
nom La vraye réunion des chrestiens en
J.-C, recueil de 19 sermons précédés d'un
prologue, dirigé contre un livre du jésuite
Dey intitulé : La réunion des protestants
de Strasbourg à l'église romaine; Strasb.
1687, in-8o.
FAUTEREL (Jehan), ministre à Fran-
cheval en 1564. — Hilaire Fautrard, natif
de Gueriiesey (Hilarius Fautrartusex insula
Gernezea oriundus) étudiant à Genève, 8
août 1581 ; pasteur de S'-Marlin de Ré en
439
FAUTEREL
FAVAS
440
1603. — (Jean), ministre à Rennes en
1603. — (Claude), ministre à Loudun en
1659, fils de feu Jean Fautrard ministre
ef de Jeanne Clemenceau, épouse au tem-
ple de Charenton, en janv. 1659, Marie,
liile de Jacob Joly procureur au parlement
et de Marie Dasnières ; il était encore pas-
teur de Loudun en 1673 (Tt 330). — Ca-
therine Fautrier, de La Tour, aux vallées
vaudoises, morte à l'hôpital de Lausanne,
1691. Plusieurs Fautrier, dOrange, assis-
tés à Genève, 1703. — Mme de Feautrier,
détenue au fort St-André près Salins,
1700. — Justus de Fauvart, étudiant à
Leyde, chez son père, 1696. — Fauveau,
consul de S'e-Foy, 1612. — Jean Fauvetxj,
du lieu de Malaigue dioc. d'Uzès condam-
né à Montpellier, 17 mai 1741 : « ...At-
tendu qu'il a été trouvé le dimanche des
Rameaux dernier, par un détachement du
régiment de Noailles, caché dans le jardin
dudit J. Fauvety, plusieurs livres à l'usage
de la R. P. R. nous l'avons condamné et
condamnons à rester 3 mois en prison et
en une amende de 10 1. au profit de S. M.
qui sera payée au s' de la Roque receveur
des amendes concernant les nouv. conver-
tis, ensemble aux frais de la procédure
que nous avons taxez a 30 liv. Ordonnons
que les dits livres consistant en 4 volu-
mes intitulez : Prières pour tous les jours
de la semaine par Benedict Pictet; un au-
tre vol. intitulé Les pseaumes de David ap-
prouvé par les pasteurs de Genève; un
autre, le Pseaume de Doctrine avec un ser-
mon imprimé qu'on trouva sus le dit Fau-
vety, seront brûlez en présence du sieur
de Chazel que nous avons commis à cet
etïet... » (reg. du Consist. de Nîmes). —
Jean Pauvre, de l'île de Rhé, chirurgien,
71 ans, assisté à Londres, 1706. — Pierre
FauxoUe, de Picardie, 55 ans, et sa fem-
me, 65, id., id. — Matthieu Fauvite, de
Livron^ assisté à Genève, 1700. — De
Faux, ministre à Chatelleraut, 1581. —
Antoinette FaMJ^, de Romans, «d!.,1690.
FAVAR, nombreuse famille de Puylau-
rens, dont quelques membres occupèrent
les premières charges consulaires de 1570
à 1685. L'un d'eux, Philippe, fils de Ma-
thieu, chirurgien, et de Jeanne Lafon
(morte le 3 janvier 1678), étudia la théo-
logie à Genève, 1661, puis à Puyiaurens,
sa ville natale, et fut reçu pasteur dans le
synode provincial tenu à Mauvezin en
1664. D'abord alTeclé à l'église de Si-
Amans-Labastide, il fut ensuite appelé à
Cuq-Toulza, en 1684. A la révocation, il
passa au catholicisme et mourut pendant
une épidémie de pourpre qui régna à Puy-
iaurens en 1692. — Un de ses frères,
Favar de Missègle, sortit de France en
1685. — On retrouve les F'avar dans les
registres du Désert : Jean-Philippe, fils de
feu Philippe et d'Elisabeth Dubosc, de
Puyiaurens, épousa Jeanne Dubosc de-
Robert, fille de noble Abraham de Robert,
sieur Dubosc, et de Claudine de Bonvilar,
de Sarèze, le 15 juin 1762. De cette union
naquirent : 1» Abraham. 15 avril 1763,
présenté au bapt(^me au Désert, le même
jour, par Jean-Pierre-Frédéric de Robert ;
— 2° Henry, 1er juin 1764, présenté par
Henry Dubosc, sieur Du Pesquier, et par
Claudine de Monbartier ; — 3° Marie -
Delphine-F'rédérique, 1766, qui épousa
Pierre Fargues en 1788 : — 4o Antoine-
Philippe, 1768 ; — 5o Jean-Philippe, 1771 ;
— 6o Elisabeth, 1772; — 7o Aimé-Henry,
présenté par Henry Rech de Laval et Anne
de Bonvilar, le 16 nov. 1776. — Pierre
F'avar, ancien capitaine, avait laissé une
veuve. Rose de Gineste, laquelle mourut
au Grand-Jon, âgée de 86 ans, en 1781
(I^radel). — Jean Favarel sieur de Cam-
pan, fils de feu Jean s"" de Molinar et
d'Anne de Donadieu, épouse au temple de
Charenton, août 1630, Anne fille de Nico-
las de Jaquinot premier valet de la garde-
robe et de Marguerite Mandat. — Jean-
Henry Favar ger, de Nîmes, étudiant en
théologie à Genève, 1707. — Veuve Fa-
vart, née Gautier, de Soinmières, assistée
à Genève avec 2 enfants, 1708.
FAVAS (Jean de), ou Fabas si l'on
prononce à la manière gasconne, gentil-
homme des environs de Bordeaux mort en
1548, avait épousé, 19 juill. 1529, Marie
dame d'Orries ou Auries (comm, de La-
daux, arr. de La Réole) et de ce mariage
étaient nés trois enfants. L'aîné Jean,
jeta un certain lustre sur sa maison en
faisant parler dans les guerres de religion
de son courage et de ses talents militaires
[Haag, V 82]. Il ne reste malheureusement
qu'un lambeau (26 pages) d'un grand ca-
hier in-folio dans lequel il avait tracé de
sa propre main, sur la fin de ses jours, le
récit de ses aventures ^ On y voit que,
* Il occupe 45 pages du 1" volume des Publi-
441
FAVAS
442
tout jeune encore, il se rendit en Espagne
pour faire la connaissance d'une partie de
sa famille qui était de ce pays et que là il
fit ses premières armes. Il eut affaire aux
Turcs. Blessé et pris sur une galère espa-
gnole, il fut emmené en esclavage à Tri-
poli ; mais racheté, peu de mois après, il se
hâta de regagner la France. Sa narration
continue en usant d'une orthographe inso-
lite, reproduction fidèle de la prononcia-
tion gasconne du français et nous fait as-
sister à ses débuts dans la vie évangéli-
que :
Je trubé à mon retour que fu ma
mère estoict de la Religion ; que a cause
de sella on avoit pillié sa meson et fet
forses ravages à. mon bien combien que
j'estois fort papiste, aiant esté tous jours
nourry parmy les Espaignolz. Geste diver-
sité de religion je la trubois fort estrange
et mesmeman de voir ma dicte mère sy
afectionée comme elle estoit — Fu ma
mèi'e quy avoit ung extrême zelle en sa re-
ligion fezoict tout, tout ce qu'elle pouvoict,
pour me convertir [en marge : 1547]. Mes
pour lors mon âge et le monde avoict plus
de pouvoir sur moy que les sainctes remons-
trances de fu ma mère et la vérité de la
Parolle de Dieu. Toutesfois voian qu'elle
ne pouvoict gaigner sella sur moy, elle
m'atacha par ung sereman qu'elle eust de
moy, quy fut que où il adviendroit que la
guerre revînt je luy promis nonobstant ma
religion d'aporther les armes avesques seulx
de la Religion ; ce que je luy promis. Elle
fut infiniment aize d'avoir araché ceste pro-
messe, la quelle elle manifesta aussytost a
mesieurs de Monguion, de Languoiran, des
Rois * et de Beauron qui pour lors estoient
sulx qui avoict toute créansce dens le païs ;
et me truban a Bordeaulx ilz me firet en-
tendre l'asuransce que fu ma mère leur
avoict donée de moy ; de quoy je lur con-
firmé. Et encore que je ne fuse de la Reli-
gion, si esse quilz se conflaret telleman de
de moy quilz me descouvriret beaucoup de
lurs afaires
cations de la Soc. des Bibliophiles de Guyenne
(1868 in-8''), où il est l'objet (p. 161-234) d'une
intéressante notice de M' H. Barckhausen.
1 Ce sont Fiançois de La Rochefoucauld, ba-
ron de Montandre et de Montguyon, Guy de
Montferrand, baron de Langoiran et Pons de So-
lignac, seigneur des Rois (Barckhausen). Voy. ci-
dessus, I, col. 647 et suiv. l'arrêt du parlem. de
Bordeaux rendu contre eux et 565 autres, en 1569.
C'est ainsi que ce jeune homme qui
avait su résister si fermement à une mère
vénérée (ses précieux mémoires sont bien
regrettables) entra peu à peu, par la voie
d'une conviction qui eut tout le temps d'ê-
tre mûrement réfléchie, dans le protestan-
tisme, dont il devint un des vaillants sou-
tiens. Il y avait longues années déjà qu'il
guerroyait dans les rangs huguenots lors-
qu'il se jeta, n'ayant à sa suite que 120 ca-
valiers et 100 fantassins dans Mont-de-
Marsan (1559), disposé à défendre vigou-
reusement cette place contre Moulue qui
la menaçait. Mais il avait affaire à un ad-
versaire d'une activité merveilleuse,- qui
dans un moment où sa vigilance s'était re-
lâchée, lui enleva la ville et le força à
s'enfermer dans le château. Quelques jours
après, Favas fut réduit à capituler. « Pour
ce que je voyois, raconte Moulue, que M.
de Savignac et le capitaine Fabien vou-
loient faire sauver Favas, et qu'ils vou-
loient lui faire bonne guerre, parce qu'il
étoit en réputation d'estre bon soldat, je
leur dis qu'ils allassent capituler, comme
bon leur sembleroit, je signerois leur capi-
tulation, combien que j'eusse bonne envie
d'en faire une depesche. Voilà pourquoy,
quand ils se furent départis de moy, je fis
partir après eux un gentilhomme, pour al-
ler parler secrettement aux soldats et à
quelques capitaines, que comme on parle-
menteroit, qu'ils regardassent d'entrer par
un costé ou autre et qu'ils tuassent tout. »
Cet ordre, digne de celui qui le donnait,
fut si bien exécuté que vingt-cinq gentils-
hommes seulement échappèrent au massa-
cre. Favas fut du nombre. Désespéré de
cet échec, il quitta la France et alla com-
battre de nouveau les Turcs sous le dra-
peau de don Juan d'Autriche. Après la ba-
taille de Lépante, il rentra dans sa patrie,
et l'année suivante, 27 janv. 1572, il épou-
sa Louise de Chassaigne, veuve de Gaston
d'Arzac, seigneur de Castets.
Quatre ans plus tard, nous trouvons Fa-
vas commandant à Bazas pour le roi Henri
III. Un de ses cousins, le sieur de Gasc,
de Bordeaux, recherchait en mariage une
jeune fille de cette ville. Le beau-père
s'opposant à une alliance que la mère ap-
prouvait, Favas .le fit assassiner; puis,
pour se soustraire au châtiment de son cri-
me, il s'empara de la ville, et se soumit à
l'autorité du roi de Navarre, à qui il reu-
443
FAVAS
444
dit de très grands services, en reconnais-
sance desquels ce prince lui fit accorder
une abolition spéciale par l'art. 28 du
traité de Fleix.
En 1577, Pavas, de concert avec Sully,
prit LaRéole par escalade, le 6 janv., et la
livra au pillage. Nommé gouverneur de
cette place, il ne cessait, raconte d'Aubi-
gué, de courir les environs, tenant les ca
tholiques en haleine, prenant une part ac-
tive à toutes les entreprises où il y avait
un danger à affronter, et incommodant
fort Bordeaux. Il enleva en leur logis six
enseignes de Basques dans le pays de Be-
nauges, battit à Targon les troupes du sé-
néchal du Quercy, détruisit les bandes du
sieur de Lardimalie qui avait inutilement
tenté de s'emparer de Bazas, emporta en
plein jour et incendia Pontdaurat, se ren-
dit maître de Langon, attira Lardimalie
dans une embuscade, le tailla en pièces,
et se saisit d'Ambarez.
L'histoire ne nous apprend pas quelle
part Favas prit à la guerre dite des Amou-
reux, à laquelle il s'était vainement opposé
dans le conseil du roi de Navarre. Nous
ne le retrouvons qu'en 1586. En cette an-
née, le parlement de Bordeaux qui le
haïssait autant qu'il le redoutait, supplia
Matignon et Mayenne de mettre le siège
devant Castets. On avait déjà tiré plu-
sieurs centaines de coups de canon contre
les murailles, lorsque la nouvelle que Fa-
vas s'avançait à la tête de 400 arquebusiers
pour secourir son château, décida les ca-
tholiques à entrer en négociation. La gar-
nison sortit vie et bagues sauves, Gastets
fut remis à MayennÇ, et Favas reçut 12,000
écus d'or à titre d'indemnité. Le vaillant
capitaine continua à guerroyer sous Tu-
renne et Vivans contre l'armée des Ligueurs
qu'il harcela sans relâche sur les deux ri-
ves de la Dordogne. L'année suivante, il
assista à la bataille de Contras où il se
comporta bravement. On raconte que
voyant l'escadron du comte de Soissons
tourner bride, il rallia les fuyards en leur
criant : « Vous vous égarez, l'ennemi est
de ce côté. Prenez donc le chemin le plus
court pour aller à lui. » Quelque temps
après, au retour de l'assemblée de La Ro-
chelle, où il avait accompagné le roi de
Navarre, il enleva aux Ligueurs Vie-Fezen-
sac et Nogaro ; puis il alla rejoindre Henri
IV qu'il suivit dans toutes ses campagnes
jusqu'à la reddition de Paris, en 1594.
Quelques mois après, il fut renvoyé dans
le midi avec La Force. En 1597, il prit part
aux travaux de l'assemblée de Sainte-Foy
qui le nomma membre du Conseil élu con-
formément au Règlement de Saumur (Tt.
313). La même année, il emporta Agen
par escalade ; mais ses soldats s' étant dis-
persés pour le pillage, il fut attaqué et
obligé de se retirer, toujours combattant,
jusqu'à Lésignan.
En récompense de ses services, Favas
avait été nommé gentilhomme ordinaire de
la chambre du roi, maréchal de camp, ca-
pitaine de 50 hommes d'armes, gouverneur
du Condomois et de l'Albret. En avril
1605, Henri IV érigea en vicomte sa terre
de Caste ts-en-Dorthe. Il mourut en 1614,
ne laissant qu'un fils, nommé Jean comme
son père. Ce fils a joué un rôle considéra-
ble, mais fatal, dans le parti protestant.
Député par la basse-Guienne à l'assem-
blée politique de Grenoble, Jean de Favas,
vicomte de Castets, s'y montra un des
plus exaltés. Il fut chargé par ses collègues
d'une mission dans la Guienne et le Béarn.
Du Plessis-Mornay affirme qu'il s'agissait
seulement de recommander la vigilance et
la prudence aux huguenots de ce pays, et
d'exhorter les gouverneurs des places de
sûreté à les mettre en état de défense. Si
tel était le but de la mission du vicomte
de Castets, il fut dépassé. Dans une assem-
blée tenue à Villefranche, on résolut d'ar-
mer pour s'opposer aux mariages espa-
gnols, et Favas s'empressa de rassembler
des troupes à Casteljaloux, dont il était
gouverneur. Instruit de yarrivée de la
reine-mère, il se n)it en campagne pour
lui disputer le passage ; mais, raconte
Fontenay-Mareuil, le duc de Guise ayant
fait marcher toute sa cavalerie contre lui,
« il en eust tant de peur qu'il tourna vi-
sage avec toute sa compagnie, et rentrant
dans la ville ne parust plus despuis. »
Député de nouveau à l'assemblée politi-
que de Loudun, Favas fut porté avec Châ-
teauneuf, Vérac, Monnereau, Chalas et
Malleray, sur la liste des candidats à la dé-
putation générale, et malheureusement le
choix du gouvernement se fixa sur lui.
Au rapport du même Fontenay-Mareuil,
Favas, comme député général des églises
réformées, se trouvait en grande considé-
ration à la Cour et tirait beaucoup d'argent
445
FAVAS
446
du roi. (>elte position brillante ne satisfit
pas son ambition ; il demanda pour son fils
le gouvernement de Lectoure, et les mi-
nistres ne semblant pas disposés à le lui
donner, il s'imagina qu'il vaincrait leur
résistance en leur suscitant des embarras.
Il écrivit donc à La Rochelle que la Cour
n'avait point l'intention de tenir les pro-
messes faites à l'assemblée de Loudun et
que le moment était venu pour elle de
convoquer l'assemblée générale, suivant
le pouvoir qu'elle en avait reçu. Les ma-
gistrats de La Rochelle, sentant la res-
ponsabilité qu'ils allaient assumer, ne
voulurent rien précipiter. Ils consultè-
rent Du Plessis-Mornay qui leur conseilla
sagement de s'adresser d'abord à Lesdi-
guières et à ChcUillon, pour les inviter à
réclamer du Prince et de Luynes l'exécu-
tion de leurs promesses. Rohan donna le
même conseil ; malheureusement ils ne fu-
rent pas écoutés, et Favas, qui n'était di-
rigé en toute cette affaire que par son in-
térêt personnel, l'emporta sur les seigneurs
les plus prudents du parti. L'assemblée fut
donc convoquée, (quoique la Cour eût,
dans l'intervalle, donné satisfaction aux
griefs légitimes des protestants, en remet-
tant un gouverneur protestant dans la ville
de Lectoure, en nommant deux conseillers
de la Religion à la Chambre de l'édit de
Paris et en confirmant pour quatre ans
aux réformés la garde des places de sû-
reté. Les choses ne tardèrent pas à être
portées à l'extrême, et Favas y contribua
plus que personne par ses imprudences et
ses faux avis, comme l'assemblée elle-
même le lui reprocha plus tard.
Pendant quelques mois encore, Favas
resta à la Cour « pour trouver le moyen
de faire ses affaires ; » ce fut seulement
quand les hostilités s'ouvrirent, que ne s'y
croyant plus en sûreté, il partit pour La
Rochelle où on le vit arriver, le 22 avril
1621, nous raconte Castelnaut, « tout ma-
lade et mélancolique, et avec cela bien
étonné. » Il avait promis au roi d'employer
toute son influence pour amener l'assem-
blée à se séparer, et il ne négligea rien, au
contraire, pour aigrir les esprits et les por-
ter à la guerre. Il y réussit si bien qu'il
fit rejeter d'une manière presque offensante
la médiation offerte par Du Plessis-Mor-
nay, Rohan et La Trémoille. Pour le con-
soler de la perte d'une pension de 26,090
livres, qui fut naturellement supprimée,
l'assemblée lui maintint ses appointements
de député général et lui fit obtenir la charge
de lieutenant du maire de la ville.
Pendant quelques mois, les députés des
églises et le vicomte de Castets marchèrent
en parfait accord. S'il assistait rarement
aux séances de l'assemblée qui l'avait
nommé avec Lescun, Clemenceau, Menuau
et La Taulle, membre d'une commission
chargé de recevoir les avis secrets, Favas,
par contre, déployait une grande activité
dans la direction des opérations militaires.
Au mois de juin 1621, pendant le siège
de Saint-Jean-d'Angély, il tenta avec La
Noue et Bessay une diversion dans le bas
Poitou, à la tête de 1200 hommes ; mais il
fut battu par Praslin et se retira précipi-
tamment après avoir pillé ou rançonné
quelques bourgades. Il ne fut pas plus
heureux dans deux autres entreprises,
l'une sur le château de La Gremenaudière,
l'autre sur Nouaillé. Ces revers constants
étaient bien propres à calmer l'étrange en-
gouement dont l'assemblée s'était prise
pour lui ; cependant, ce qui commença à
altérer la bonne harmonie, ce fut la nou-
velle apportée sur ces entrefaites, que par
ordre de son père, le jeune Favas avait
rendu sans résistance Castets et Caslelja-
loux où il commandait, quoique ces deux
places de sûreté ne fussent nullement me-
nacées, éloignées qu'elles étaient de plus
de douze lieues de la route que le roi
devait prendre pour marcher contre Mon-
tauban. L'indignation de l'assemblée était
d'autant plus légitime que, très peu de
temps auparavant, Favas s'était engagé à
retenir l'armée royale au moins un mois
devant Castets. si les églises consentaient
à l'indemniser de la ruine probable de son
château, et une convention avait été signée
à cet effet. Dès fors do graves soupçons
s'éfevèrent confiée lui ; on se persuada
qu'il n'attendait qu'une occasion propice
pour faire sa soumission en laissant l'as-
semblée se tirer comme elle pourrait du
péril où il l'avait précipitée. Cependant la
conquête de l'île d'Oléron qu'il fit, au mois
de nov., de concert avec Soubise et Saint-
Surin, dissipèrent pour un instant les mé-
fiances. Afin d'éviter une collision entre
Soubise et Favas, l'assemblée nomma ce
dernier lieutenant-général dans la basse
Guienne et l'envoya dans le Médoe avec
447
FAVAS
448
des troupes, au mois de janv. 1622. Aus-
sitôt le parlement de Bordeaux rendit un
arrêt qui le condamnait à perdre la tête
sur l'échafaud et à la confiscation de ses
biens; mais cette sentence n'empêcha pas
Favas de se saisir de Soulac et de l'île
d'Argenton, de ravager tout le Médoc et
de brûler jusque sous les murs de Bordeaux
les maisons des conseillers qui venaient de
le condamner. Cependant la fortune l'aban-
donna. Battu à Saint- Vivien, il s'enferma
dans Soulac qu'il travailla activement à
fortifier, et écrivit à l'assemblée pour de-
mander des secours. Comme on ne pouvait
lui en envoyer, on le rappela. Irrité de
cette espèce de destitution et plus irrité
encore de l'accueil hostile de la populace
de La Rochelle qui lui lança de la boue et
des pierres, Favas, d'une humeur fière et
' impérieuse, affecta de ne plus paraître aux
séances ; bien plus, il somma l'assemblée
de lui payer ses appointements de député
général avec les arrérages, quoiqu'il sût
parfaitement combien grands étaient les
embarras pécuniaires. La Compagnie ré-
pondit, 14 avril, qu'elle n'avait pas en-
tendu précisément s'obliger à lui payer son
traitement, mais seulement s'employer à
le lui faire payer ; que cependant, « dans
le désir de le gratifier, » elle le compren-
drait dans les distributions des députés de
\ l'ordre de la noblesse. En même temps,
elle l'invita à venir rendre compte de sa
conduite dans le Médoc. Au lieu d'obéir,
comme son devoir l'y obligeait, Favas
partit le lendemain pour l'île d'Oléron.
Quelques jours après, instruit du danger
que Royan courait, il vola à sou secours
avec quelques hommes et s'opposa à la ca-
pitulation que Saint-Surin voulait signer,
ce qui retarda, mais de quelques jours
seulement la reddition de cette ville. Il
retourna ensuite à La Rochelle où la lutte
ne tarda pas à s'engager de nouveau entre
lui et l'assemblée, plus vive et plus passion-
née que jamais. A l'attaque de Favas qui
avait fait assigner au présidial le président
de l'assemblée pour le faire condamner à
lui payer ses appointements de député gé-
néral, la Compagnie répondit en faisant
dresser contre lui un acte d'accusation en
forme. Elle lui reprocha d'avoir {)0ussé les
affaires à l'extrême dans son intérêt et,
depuis son arrivée à La Rochelle, de
s'être montré « froid et retenu aux affaires
les plus importantes, » refusant de mani-
fester son opinion, se plaignant sans cesse
du préjudice que lui causait son absence
de la Cour, et pressant l'assemblée de le
dédommager de la perte de ses pensions.
Dans l'espoir de le satisfaire, l'assemblée
lui avait conféré la* lieutenance du maire
de La Rochelle et lui avait continué son
traitement de député général. On lui avait
donc donné le double des appointements
des députés de la noblesse. Peu de temps
après, Favas se disant appelé dans la
basse Guienne, on lui avait accordé le
titre de lieutenant-général en cette province.
L'assemblée s'était même engagée à l'in-
demniser de la ruine de Castets, si cette
ville tenait non pas deux mois, comme il
le promettait, mais un mois seulement, et
il l'avait rendue sans résistance, ainsi que
Casteljaloux. On l'accusa, en outre, de
s'être approprié tout le butin de Soulac,
d'avoir affecté des allures d'indépendance,
d'avoir refusé, à son retour, de rendre
compte de sa mission. Plus tard, il est
vrai, il s'était présenté devant l'assemblée,
mais pour lui réclamer de l'argent, et,
comme elle ne pouvait lui en donner, il
l'avait fait assigner en la personne de son
président par -devant l'assesseur et lieute-
nant criminel de la ville. On lui reprocha
ensuite d'avoir cherché à décourager les
défenseurs de Royan (ce qui n'était pas
exact), et d'avoir fait saisir les deniers
destinés au secours de cette ville. En con- f
séquence, l'assemblée le déposa de sa ■■.
charge de député gt néral, 17 mai 1622, et^
révoqua tous les pouvoirs qui lui avaient
été accordés (Brienne, no 225). La nou-
velle de la mort du jeune vicomte de Cas-
tets, qui arriva à La Rochelle sur ces en-
trefaites, fit suspendre la publication du
décret de destitution. Ce reste d'égards
toucha Favas qui promit, le 8 juin, de
donner satisfaction à l'assemblée ; mais il
revint bientôt sur sa résolution, en sorte
que, le 11 juillet, l'assemblée fit signifier le
décret de déposition aux magistrats de La
Rochelle par trois de ses membres, Saint-
Simon, Hespérien et La Milletière de Paris.
Ce fut alors que la municipalité rochelloise,
qui avait jusque là témoigné la plus grande
déférence à Favas, intervint dans la lutte.
Le corps de ville, sans tenir compte du dé-
cret de l'assemblée et comme pour la braver,
le maintint dans ses fonctions de lieutenant
449
FAVAS
450
du maire, et les troupes refusèrent d'obéir à
La Noue que l'assemblée lui avait donné
pour successeur. De son côté, l'assemblée
irritée aggrava la peine du réfractaire, en
le déclarant « déserteur de l'union des
églises » et en exhortant « tous ceux qui
désiroient demeurer en ladite union de ne
luy adhérer en façon que ce soyt, ains de
rejetter toutes propositions qui leur pour-
roient estre faictes de sa part. » Ce décret
fut envoyé aux provinces et aux consistoi-
res, qui furent invités en même temps à
procéder contre lui selon la Discipline ec-
clésiastique et les arrêts des synodes natio-
{ naux. Dès qu'il en reçut l'avis, le consis-
toire de La Rochelle se hâta d'y obéir
en frappant le coupable d'excommunica-
: tion,
Energiquement soutenu par le corps de
ville, Favas aurait pu prolonger ce dange-
reux conflit ; mais on doit le dire à son
honneur, il ne le voulut pas, et malgré
\ les instances de la municipalité, il donna
I volontairement sa démission de lieutenant
; du maire. N'ayant pu l'en dissuader, les
' magistrats rochellois le firent remercier de
sa fidélité et de son zèle, en le priant de
ne pas priver la ville de son assistance
bienveillante. Favas continua donc a as-
sister au conseil. L'assemblée s'en étant
plainte, on lui répondit sèchement que le
maire était libre de convoquer qui il vou-
lait. Quelque temps après cependant, le
conseil de ville lui ayant accordé les certi-
II ficats les plus honorables et la promesse
ï d'une protection efficace pendant la guerre
f et après la paix, il alla s'établir avec quel-
j ques troupes dans la Tour de Cordouan
) (l'oti il levait des contributions snr le litto-
ral et inquiétait Royan. Lorsque la paix
fut conclue, le conseil de ville lui envoya
Jean Bernon pour lui annoncer qu'il pou-
vait revenir à La Rochelle^ oii il se rendit,
après avoir fait sa soumission au roi.
Malgré les démarches des Rochellois, il
ne fut pas rétabli d;ins sa charge de député
général ; mais il reçut en échange le bre-
vet de conseiller d'Etat. Dès lors il se re-
tira des affaires publiques et passa le reste
de ses jours dans ses terres où il mou-
rut, le 29 juillet 1654. Beaucoup d'am-
bition et un peu d'avarice l'avaient entraîné
dans des fautes, que le parti protestant
expia durement. Il est impossible de ne
pas blâmer sévèrement sa conduite ; mais
sa vie prouve qu'il ne se rendit au moins
pas coupable de trahison, comme on l'en
accusa.
Jean de Favas avait épousé, 2 août 1592,
Catherine, fille de François de Gauthier,
sieur de Camiran, maître des requêtes, et
de Bertrande de Gasc. Outre deux filles,
nommées Marie et Bertrande, et mariées,
la première à Jean de Gontaut, comte de
Cabrerès, puis au sieur de Viçose, et la
seconde au comte Olivier de Poudenac, il
en eut un fils, Jean, vicomte de Castets,
qui se signala, en 1621, par la défense de
Monheurt et de Nérac, et en 1622, au
siège de Tonneins-Dessus. « Par suite de
la mauvaise nourriture et de la fatigue
qu'il avoit soufferte, lit-on dans les Mémoi-
res de Castelnaut, il tomba malade à Chi-
rac et mourut quelques jours après son ami
et compagnon d'armes Monpouillan. »
Resté veuf, Jean de Favas contracta, en
1614, un second mariage avec Marthe de
Pierre- Buffière, fille du gouverneur du Li-
mousin, et il en eut Jeanne, femme de
Pierre de Caumont baron d'Aymet.
Voy. n. Barckhausen, Publications delà Soc. des
bibliophiles de Guyenne, t. I. — Anatole Barthé-
lémy, Biblioth. de l'Ec. des chartes, t. VII, p.
545.
2. Il y eut dans la même contrée, la
sénéchaussée de Bordeaux, plusieurs autres
familles du même nom de Favas, notam-
ment celle de Pierre de Favas ou Fabas,
éeuyer, seigneur de Carquanieulx et de
Carens. Celui-ci était catholique ; mais un
capitaine huguenot nommé Favas fut mas-
sacré en 1568 à Olivet , avec le capitaine
La Gousse, par la garnison d'Orléans
{Crespin). Il y eut aussi un Favas ministre
de Morlas, dont il est parlé dans les actes
de plusieurs synodes nationaux. Supplanté
dans son église par Rival, il eut beaucoup
de peine à s'y faire rétablir, malgré les
décrets des synodes de Charenton et
d'Alençon, qui censurèrent fortement Ri-
val, La Fite, Gillot et Bellard à cause des
bruits calomnieux qu'ils avaient répandus
sur sou compte, et blâmèrent sévèrement
le consistoire de Morlas d'avoir souffert un
sctiisme qu'il pouvait éviter par la douceur.
— Un Favas, de Sommières, perruquier,
réfugié ci Berlin, 1698 (Dieimc^); — Marie
Favas, de Montagnac, morte à l'hôpital de
Lausanne en 1716.
VI. 16
451
P^AVATIER — FAVIER
452
FAVATIER (Daniel), de Mérindol, as-
sisté il Genève, 1701. — Samuel Favel,
assisté à Lausanne, 1708. — Favelles, na-
tif d'Orléans, « et de bonne maison, an-
■cien chanoine de cette ville, s'étant rangé
à la Religion, » est massacré en la pré-
sence des Consuls, 1572 (Crespin). —
Antoine Faventines, des Cévennes, assisté
à Lausanne, 1689. — Favereau, famille
rocheloise. Guillaume Favereau seig"" de
Dirac épouse au temple de La Rochelle,
1563, Françoise Benoist; (Geneviève)
femme de Thibaud Guillon juge du scel,
veuve en 1595; (Madelaine), veuve de
Jean Morisseau, de Mornac, réfugiée de
Saintes vers 1684. (Louis) sieur de Ripe-
roux, fds de feu Joseph sieur de Rochedu-
maine et de Louise Thévenot, épouse au
temple de Charenton, juin 1658, Marie
fille d'Isaac Regoumier conseiller en la
cour des monnaies et de Marie d'Hessin ;
— (Jean), étudiant à Montauban, 1657. —
M. de Faverolles étant condamné cotpme
relaps, 1686, sa mère, Henriette de 3fa/or-
tie, demande la confiscation de ses biens
(Tt 252). — Deux frères Faverge, d'O-
range, allant en Hollande, assistés à Ge-
nève, 1702. — Rernard Favie, « mercier,
natif d'Aias en Rouergue, » id., 1555.
1. FAVIER (Léonard), avocat à Nîmes,
1562 [IX, 515]. — ( ) conseiller à la
Chambre mi-partie de l'Isle en Albigeois,
1580 [VIII, 525]. (Maurice), greffier de la
ville de Nîmes en 1564, condamné à mort,
ainsi que le précédent, par le parlement
de Toulouse, 1569, comme ayant pris part
au massacre de la Michelade. — (Pierre),
de Clérac, étudiant en théologie à Genève
(Petrus Faverius vaseo cleracensis) sep-
temb. 1604. — (Foulques), de Montéli-
mart, assisté à Genève en 1685 et sa veu-
ve en 1698. — Jean Favié, « ci-devant
officier de l'artillerie en France » venant
de Calvisson en bas Languedoc, réfugié à
Rerlin, et Jean Favier « lecteur et chantre
à Cauvisson en bas Languedoc, » réfugié
avec sa femme à Boucholtz, 1698.
2. FAVIER, SI- DE Vestric [Haag, V
87]. Ainsi se nommait le capitaine nîmois,
Favier, qui en 1583 s'empara, pour les
protestants, du château de S'e-Anastasie
près d'Uzès (Journal de Charbonneau) . M.
de S^-Cosme gouverneur de Nîmes, ayant
résolu de faire démanteler le fort de Ber-
nis, afin qu'il ne tombât pas aux mains des
Ligueurs, confia le soin à Favier d'exécu-*
ter ce dessein, 21 août 1587. « Il lui en-
joignit, dit Menard (V, 240) de prendre
des gens de guerre pour cette expédition,
de s'y faire aider par les habitants des
lieux circonvoisins. » Ce capitaine était
consul de Nîmes en 1603. Il assista en
1611 à l'assemblée de Sommières ; en 1613,
à l'assemblée de Lunel, qui le choisit pour
secrétaire, et en 1620, à l'assemblée de La
Rochelle avec P. Rossel, ministre de Bé-
darieux qui fut pendu à son retour dans
le Languedoc, Rodil, Fretton et La Gran-
ge. Ses collègues lui donnèrent h diverses
reprises des marques de leur estime. Ils le
firent entrer dans la commission des re-
montrances et dans celle de la marine,
avec Allain, Rodil, Montmesart et La Pi-
terne, et le 25 mars 1622, ils l'élurent
président, en lui donnant Clemenceati pour
adjoint, La Goutte et Casaubon pour se-
crétaires. Dès le lendemain, une députa-
tion du corps de ville de La Rochelle,
composée de Mirande bailli d'Aunis, de
Lobes, de Bernardeau et de Gérault, vint
s'informer quelle part serait attribuée à
La Rochelle dans le produit de la collecte
faite en Angleterre et en Ecosse par les
soins de Basnage (voy. t. I col. 923). L'as-
semblée chargea Loubie, Espinay et La
Muletière de répondre en son nom « que
recognoissant l'importance de cette ville
au général des églises et ne désirant rien
tant que d'entretenir la bonne correspon-
dance, » elle en accordait la moitié. Le
corps de ville répondit mal à cette gracieu- .
seté, car le 11 avril, La Leu, Aubin et
Brunet sieur de Passy, vinrent en son
nom demander que l'assemblée abandon-
nât aux capitaines de vaisseaux qui al-
laient mettre à la voile le dixième des pri-
ses qu'elle s'était réservé. L'assemblée ne
voulut point y consentir et son refus ne
servit pas médiocrement à envenimer la
querelle suscitée par Favas (col. 447).
Dans l'intervalle l'assemblée avait eu à se
prononcer sur les actes de l'assemblée de
Nîmes qui avait dest'ûué Chat illon (IV col.
225), et après avoir pris connaissance du
rapport qu'elle lui avait envoyé par Quin-
son, elle y avait donné son entière appro-
bation (Brienne, vol. 225).
Pierre de Favier avait épousé Margue-
rite de Barrière dont il eut 1° Cephas, 2o
Marthe épouse, 9 oct. 1604, de Jean de
453
FAVIER — iAYlŒ
454
Bernard niestre de camp d'infanterie ; 3o
Marie épouse, 20 août 1616, de Pierre de
Bernard, frère du précédent et comme lui
mestre de camp d'infanterie.
Cephas Favier de Vestric, premier con-
sul de Nîmes en 1631. Dénoncé au duc de
La Force comme partisan de Montmoren-
cy il aurait été expulsé, ainsi que Paul Ar-
naud SI" de La Cassagne, Pierre Le Blanc
S"" du Tourniguet et Brueys s^ de Gatti-
gues, si la ville ne s'était portée caution
pour eux. En 1639 il fut choisi avec Al-
benas, La Devèze et Rozel pour comman-
der les quatre compagnies levées à Nîmes
pour le secours de Salces. Il vivait encore
en 1651 \
La famille Favier usait encore du droit
d'exercice à Vestric en 1683 (Tt 322) et
une dame Françoise de Favier est in-crite
sur la liste des protestants fugitifs de Nî-
mes à la Révocation (Tt 282).
FAVIÈRES (PiERRK), ministre à Clai-
rac, 1595-1626. — « Le sieur de Faviè-
res, l'un des plus considérables protestants
de la province de Thimerais » vient de
faire abjuration (Gazette de Fr. 19 avril
1670). — Fulcrand Favières apothicaire de
l'artillerie, 25 ans, fils d'Abraham, ancien
consul de Nîmes et d'Anne Henrigué,
épouse au temple de Charenton, septemb.
1671, Angéhque fdle de feu Daniel de La-
fitte, apothicaire de la grande écurie et
d'Elisabeth Suret. — Seigneurs de Faviè-
res, voy. Du Bois des Cours, V col. 533, et
Claude Sarrau. — Favin de la Corbière,
, famille dauphinoise. Olivier Favin, de
Nyons, étudiant en théologie à Genève
(Olivarius Fauuinus neomagensis delphi-
natensis), décemb. 1684; ministre à Bat-
tin, 1693 ; était à Berlin en 1698, avec
sa femme et deux enfants. L'un des deux
devint M. de Favin, conseiller à la ré-
gence de Stettin ; l'autre, major dans l'ar-
mée saxonne, eut un fds page de la reine
de Prusse, femme de Frédéric II. — Favin,
famille d'artisans de Montauban assistés à
Londres, 1702. — Le major de FavoUes,
aux funérailles du margrave Louis, en
1668, portait, avec le marquis de Mont-
brun, la bannière de Poméranie ; il fut tué
en 1693 à la bataille d'Orbussen (Erman).
— « Honorable Cliristoffle Favon. natifz
delà ville de Charlieu, parroisse de Lyon-
' Notes de M. Cazalis de Fondouce.
nois au diocèse de Maseon, » reçu habi-
tant de Genève, mai 1553. « (Estienne),
de Charlieu en Lyonnois, » id., 19 janv.
1573 ; pasteur à Issoudun de 1604 au 30
oct. 1615, date de sa mort ; — Autre Fa-
von, pasteur à Treignac. 1666 ; et de 1666 à
1668 à Argentat. — i^arowa;, famille réfugiée
des vallées vaudoises à Payerne en 1736.
1. FAVRE (Charles), de Blanzac en
Angoumois, l'un des cinq étudiants marty-
risés à Lyon en 1553. Crespin, dans son
martyrologe (fo 241), lui a consacré un
chapitre contenant la confession que l'étu-
diant rédigea pour être remise à ses ju-
ges. — Plusieurs Favre du Languedoc,
Montauban, Vaidrôme, etc., réfugiés en
Prusse ou en Angleterre à la Révocation.
— (Esther), de Paris, 40 ans, fille d'un
avocat, assistée (6 1. 9 sh.) à Northamp-
ton, 1705. — (Isaac), d'Aigrefeuille en
Poitou, assisté à Genève d'un viatique
pour l'Angleterre, 1700. — Deux d"es Fa-
vre, de Pons en Saintonge, enfermées aux
Nouv. cath. de cette ville en 1728; leur
père se plaint des mauvais traitements
qu'on leur fait subir {Airh. nat: E 3565).
2. FAVRE (Jules), avocat célèbre et
grand orateur politique, auquel appartient
l'honneur comme aux Coquerel, au Dehault
de Pressensé, aux Eugène Devéria{voy. ces
noms) et à bien d'autres, d'avoir dans nos
temps modernes, hautement rompu avec
le catholicisme où ils étaient nés. Né à
Lyon, d'une famille de commerçants, le
21 mars 1809, il venait d'achever ses étu-
des de droit à Paris lorsqu'éclata la révo-
lution de 1830. Il y prit une part active et
dès le 29 juillet il écrivait au journal « Le
National » une lettre dans laquelle il ré-
clamait l'abolition de la royauté et la con-
vocation d'une assemblée constituante. Peu
de temps après il débuta au barreau, et en
même tenjps combattit l'émeute dans les
rangs de la garde nationale, non sans danger.
Il plaida en 1835 pour les ouvriers lyonnais
« mutuellistes » poursuivis pour associa-
tion illicite et vint en 1835 plaider à la
Cour des Pairs pour les insurgés de Paris
des 13 et 14 avril. Il commença par ces
mots « Je suis républicain, » une plaidoirie
qu'on admira. Depuis 1836, il appartint
au barreau de Paris dont il devint Bâton-
nier plus tard. Après la Révolution de fé-
vrier 18 i8, il entra au pouvoir comme
secrétaire général du Ministère de l'Iuté-
455
FAVRE
45 G
rieur et fut en partie l'auteur des exagé-
rations démocratiques du ministère Ledru-
Rollin. Sous le second empire, et dès l'é-
lection de L.-N. Bonaparte à la présidence
de la république, il avait repris sa toge de
simple avocat et devint alors plus illustre
qu'il ne l'avait encore été, car il fut l'un
des Cinq*, c'est-à-dire des cinq députés ré-
publicains, seuls tenant brillamment tête,
dans la Chambre bonapartiste, à oOO dé-
putés monarchiques. A la chute de l'Em-
pire il fut naturellement porté par la voix
populaire au nombre de ceux qui devaient
prendre en main la direction et l'adminis-
tration du pays. C'était un poids écrasant
sous lequel il succomba, avec cette aggra-
vation spéciale, que chargé de la gestion
des affaires étrangères ce fut lui qui dut
mettre sa signature au bas du néfaste traité
de 1871, imposé à la France par les Alle-
mands victorieux. Il fut atteint au cœur
par les désastres publics et les neuf an-
nées qu'il vécut encore, dans la retraite
quoique sénateur depuis 1876 (il était de
l'acad. française dès 1867) furent pour lui
neuf années de langueur et de tristesse
profonde. Il mourut dans sa campagne de
Ruel près Paris le 20 janvier 1880.
L'éloquence de Jules Favre sous les for-
mes académiques les plus irréprochables
avait toujours été sévère, un peu hautai-
ne, un peu triste, un peu amère ; sous ses
effervescences démocratiques grondait un
moraliste et un déiste mécontent du train
de ce monde. Peut-être est-ce par cette pente
qu'il vint au protestantisme. Son épouse,
protestante, fille d'un pasteur alsacien,
Mi'e Velten, femme d'un esprit éminent,
n'attribue sa conversion qu'aux aspirations
religieuses dont il était plein. Veuve, elle
recueillit, sous le tilre de Conférences et
Mélanges, quelques-uns des derniers dis-
cours et opuscules composés par sou mari
et s'exprime en ces termes dans un pas-
sage de sa préface :
Ai-je besoin de dire qu'un profond senti-
ment religieux était la source ineffable de
ce qu'il y avait de plus grand dans son ca-
ractère ? Je cite l'une de ses paroles de peur
d'en affaiblir le sens : — Né et élevé dans
la religion catholique, j'en ai pratiqué le
culte jusqu'à l'âge de 20 ans. A ce moment,
éclairé par la raison et par l'étude, je n'ai
' Avec E.Picard, Ém.Olivier, Darimon et Hénon.
pu accepter ses dogmes, et si j'ai souvent
pris part à ses cérémonies extérieures, c'est
que la prière en commun satisfaisait le sen-
timent religieux qui est le fondement de
tues principes moraux- et politiques. J'ai
dû cesser lorsque le catholicisme est devenu
un parti, combattant à outrance les idées
que j'ai défendues toute ma vie. Depuis,
j'ai trouvé dans l'exercice du ctilte pro-
testant ce qui répondait le mieux aux be-
soins de mon âme.
Les nombreux écrits de Jules Favre fu-
rent des œuvres de circonstance, mais
parmi lesquelles on pourra toujours mar-
quer pour être lus et étudiés ;
I. Ds la coalition des chefs d'atelier de
Lyon; à Lyon, 1833, in-8o.
II. La liberté de la presse, 18i9.
m. Le trait d'untow (proverbe joué chez
lui), 1865.
IV. Les libertés intérieures; in-18, 1869.
V. De l'amour de sa profession ; 1869.
VI. Rome et la republique française ; Pa-
ris, Pion, 1871, in-8o.
VII. Conférences et discours littéraires ;
Paris. Garnier, 1873, in-12.
VIII. Gouvernement de la Défense natio-
nale ; Paris, Pïon, 1871-73, in-80, 3 vol.
IX. Conférences et mélanges; Paris,
Hetzel, 1880 ; 1 vol. in-12, XL et 385 p.
— L'avant-propos est signé : veuve Jules
Favre née Velten ; 2 mai 1880. Ce volume
contient : Le droit des faibles, cwnférence
faite au Havre le 7 janv. 1877 ; La chari-
té laïque (4 mars 1877) ; La solidarité, conf.
faite pour les ouvriers de Lyon, 10 mars;
L'égalité devant la loi {conf. faite à Elbeuf,
7 avril) ; La foi au progrès (conf. faite à
Lyon, 22 avril) ; L'État et l'église ultra-
montaine ; Ernest Picard ; La constitution
anglaise; La vie ecclésiastique (par M. de
Pressensé) ; Le peuple suisse (défense de
l'authenticité historique de Guill. Tell) ;
Lettre au sujet du sou des écoles, 1878 ;
Lettre au rédacteur du Bon citoyen ; Le-
dru-RoUin (1879) ; La liberté individuelle
(10 janv. 1880). — La veuve de J. Favre est
aussi l'éditeur des publications suivantes :
X. Discours parlementaires ; Paris, Pion,
1881 ; 4 vol. in-80.
XL Plaidoyers politiques et judiciaires
(avec un portrait gravé) ; Pion, 1882 ;
2 vol. in-80.
Voir les Biographies générales, plus : Portrait
parlementaire de J. Favre, par Eug. London ;
457
FAY
458
dans le Correspondant, 1849. — Eloge de J.
Favre prononcé à l'ouverture de la Conférence
des avocats, le 27 nov. 1882, par Georges Da-
guilhon; Paris, Pujol, 1882, in-8».
FAY OU DE Fay, nom d'une famille no-
ble du Vivarais qui était divisée en deux
branches au milieu du xvime siècle [Haag,
V88].
I. Branche de Péraut. M. de Saint-Al-
lais a publié une généalogie de cette bran-
che ; mais, comme d'ordinaire, il ne dit
rien de ceux de ses membres qui embras-
sèrent la religion protestante. Dans son
Histoire littéraire de Lyon, Colonia parle
des deux Perrault du Vivarais qui eurent
part aux entreprises des Huguenots sur
Lyon. Il s'agit, selon nous, 1» de Jean de
Fay, sieur de Virieu, second fds de Noël
de Fay, seigneur de Péraut, et de Fran-
çoise de Saint-Gelais-Lansac; 2o de Fran-
çois de Fay, baron du Péraut, neveu, dit-
on, du seigneur de Virieu.
Jean de Fay était seigneur de Virieu du
chef de sa femme Louise de Varay. Colo-
nia nous le montre prenant une part acti-
ve aux mouvements des protestants dès
l'année 1561 ; cependant nous ne rencon-
trons son nom parmi ceux des chefs hu-
guenots que dans la troisième guerre. En
1368, il occupa Annonay avec Changy, et
l'année suivante, il combattit à Moncontoiir
à la tête d'un régiment d'infanterie. Fait
prisonnier à la Saint-Barthéleiny et sauvé
par Caussac, il abjura, en sorte que nous le
retrouvons plus tard combattant les pro-
testants sous les ordres du duc d'Uzès.
Son neveu, François, baron de Péraut,
resta fidèle, au contraire, à la cause qu'il
avait embrassée. Au premier appel de
Condé, il partit pour le rejoindre à la tête
d'une des cinq compagnies levées par Ni-
mes. Quelques mois après, Condé l'envoya
dans le Dauphiné avec Saint- A uban, char-
gés des instructions nécessaires pour pré-
venir la trahison de Des Adrets. Selon
l'Album du Vivarais, il se saisit, en 1362,
du château de Colombier. Selon Aubaïs,
il se rendit, en 1363, à Montpellier pour
prendre le gouvernement de cette ville à
la place de Rapin. En 1567, il fut, ainsi
que Virieu, un des chefs d'une tentative
sur Lyon, qui échoua ; puis il alla rejoin-
dre Condé dans l'Ouest, et fut blessé, se-
lon Bèze, au siège de Poitiers. Il mourut
vraisemblablement de ses blessures ; au
moins n'est-il plus question de lui depuis
cette époque. Son fds (peut-être Henri de
Fay, baron de Fay, dont la fille épousa
Abel de Calvière), s'empara, eu 1374, des
châteaux de La Barge et de Serrières, de
la ville de Mallevai et du prieuré de Char-
nas ; mais il ne sut pas les défendre contre
les catholiques qui les reprirent bientôt,
rasèrent La Barge et Péraut, et emmenè-
rent prisonnières la mère et la sœur du
jeune baron, qui réussit à se maintenir
dans le château de Quintenas et servit dès
lors sous les ordres de Pierre-Gourde.
Nous supposons que c'est son fils qui fut
gouverneur de Beaucairependantles guer-
res de Rohan ; mais nous n'avons pu dé-
couvrir par quels liens se rattachait à cette
famille Jules-César de Fay, baron de Pé-
raut, capitaine dans un régiment d'infan-
terie, depuis 1636 ; colonel, depuis 1647,
d'un régiment de son nom qu'il commanda
à La Bassée, à Ypres, à Lens ; maréchal
de camp en 1649, et retiré du service de-
puis 1634. Nous n'avons même aucune
preuve qu'il professât encore la religion
réformée.
II. Branche de Changy. Le 17 avril 1360,
Michel de Fay, sieur de Changy, et son
frères Jacques, dit le jeune Changy, se
saisirent de l'église de Saint-Bomain à la
tête des protestants de Bomans, et y firent
célébrer le culte réformé; mais les catho-
liques ne tardèrent pas à les en chasser et
le parlement de Grenoble envoya sur les
lieux une commission , dans laquelle figu-
raient deux apostats, le conseiller Laubes-
pin et l'avocat du roi Ponsenas, pour faire
le procès aux coupables. Roberté, qui avait
logé le ministre, et Matthieu Rebours, qui
avait gardé l'entrée du temple avec une
arbalète et une épée, furent condamnés à
être pendus et traînés au lieu du supplice
sur une claie. Un portefaix, nonmié Che-
villon, fut fouetté par les carrefours et en-
voyé aux galères. On raconte que pendant
l'exécution, il encourageait le bourreau,
en lui disant : Frappe, mon ami, frappe
bien fort, châtie cette chair qui a été tant
rebelle à Dieu. Les deux frères ne se lais-
sèrent pas décourager par le malheureux
résultat de leur entreprise. Peu de temps
après, accusés d'avoir pris part à la tenta-
tive du jeune Maligny sur Lyon, ils furent
grandement persécutés par Saint-André.
Jetés en prison, ils eurent à subir « de pi-
459
FAY
FAYAN
460
teux traitements^ » parce qu'ils confessèrent
hautement leur religion, tout en niant
d'avoir participé à l'entreprise ; et comme
les Guise les soupçonnaient d'intelligence
avec Condé, ils se disposaient à les faire
amener à Orléans pour les confronter avec
le prince, lorsque le roi François II mou-
rut. Quelques mois après , ils furent de
nouveau arrêtés traîtreusement par Saint-
Chamond, leur cousin germain, et ils ne
recouvrèrent la liberté qu'à la prise de
Valence par Des Adrets, qui confia au plus
jeune des deux frères le gouvernement du
Valentinois. L'aîné alla rejoindre Condé à
Orléans. Renvoyé àLyon comme comman-
dant de l'infanterie, il n'hésita pas, pour
éviter des divisions funestes, à céder la
place à Blacons et se retira à Valence. La
reconnaissance ne l'empêcha pas de s'oppo-
ser vigoureusement, ainsi que son frère,
aux projets d'accommodement de Des
Adrets.
Il est difficile de décider duquel des
frères les historiens parlent sous le nom
du capitaine Changy, qui assista à la levée
du siège de Grenoble en 1562 ; qui, en
1568, se saisit du château de Pérault et
facilita à Saint-Romain le passage du Rhône;
puis occupa Annonay avec Virieu, et à la
tête d'un corps de troupes levé dans le
Forez et le Haut-Vivarais, alla rejoindre
d'Acier à Alais; qui enfin mourut au siège
de Poitiers.
FAYE (Estienne), « natif du dioc. de
Poitou, » reçu habitant à Genève, 1549.
— Ennemon de Payes « gentilhomme
d'auprès Grenoble, » id. 8 septemb. 1572.
— Jean Faye, de Cheilas en Vivarais, ve-
nant de Berlin, reçoit à Genève une assis-
tance pour retourner en Brandebourg ,
1694.
FAYAN (Jean), que nous avons men-
tionné ci-dessus col. 269, n» 886, à son
rang, mérite un plus ample détail. Placé
en 1687, sur le bâtiment nommé La Guer-
rière, où se trouvaient des galériens pro-
testants, ce calme et sain voisinage fit sur
son âme une impression profonde qui le
conduisit à un désir ardent d'être des
leurs. Cependant ce fut seulement en 1694
qu'il se décida à prévenir l'aumonier de
la galère qu'il voulait vivre et mourir dans
leur religion. Les efforts et les mauvais
traitements furent en vain prodigués pour
le ramener. Il arriva, au mois de mars
1700, qu'on le fit comparaître devant un
évêque pour être interrogé.
L'evèque lui demanda qui lui avoit con-
seillé de changer sa religion. 11 lui répondit
que c'étoit la parole de Dieu et que par elle
il ne croyoit pas faire son salut dans
l'Eglise romaine. — Qu'est-ce qui vous en
empêche, que vous ne puissiez pas faire
votre salut dans notre religion ? — C'est
presque tout, dit-il. — Mais encoi"e qu'est-
ce qui vous empêche ? — C'est le purga-
toire, l'invocation des saints, l'adoration
des images et la présence réelle du corps
de J.-C. dans l'eucharistie. — Il faut donc
bien croire, disoit l'évêque, que c'est le
corps de J.-C. puisque lui-même l'a dit. —
11 faut donc croire, répondit le prosélyte,
qu'il est un cep, à cause qu'il a dit qu'il en
etoit un? Le prélat ayant vu cette ferme
résolution le menaça et lui dit que M. l'In-
tendant avoit grand tort de ne l'avoir pas
fait pendi-e il y a longtemps. Et se retour-
nant tout courroucé il reprocha aux aumos-
niers leur négligence. Ou le ramena à la
galère ou on continuoit à dire qu'on l'alloit
mener au parlement d'Aix pour lui faire son
pi'ocès. Ce cher ildèle a été tout disposé k
mourir au Seigneur.
Il échappa cependant. De la Guerrière,
on le fit passer sur la Magnanime, où on
l'attacha au banc « de la douze, » banc
des scélérats où pleuvaient les coups; puis
comme il persistait et que cette fermeté
était de mauvais exemple, on l'envoya au
château d'If, avec un autre prosélyte opi-
niâtre nommé d'Oubigni. Le 3 septemb.
1700, il écrivait à un de ses amis resté sur
les galères de Marseille.
Je vous diray comme la divine Providence
de mon Seigneur et de mon Dieu que
j'adore m'a introduit dans un lieu de ténè-
bres à le regarder des yeux de la chair,
mais aux yeux de l'esprit ce lieu m'est un
temple du Dieu vivant Je m'embarquai
sans avoir rien que mon pseaume (car on
m'avoit enlevé mon nouveau Testament et
quelques autres livres de dévotion) et qui
me servira à chanter les louanges de ce bon
Père des miséricordes. Quand je fus arrivé
à Château d'Y, on commanda le sergent de
garde avec deux mousquetaires pour m'ame-
uer à la grande tour; et quand j'eus passé
huit portes, on me fouilla auparavant que
de me fourrer dans ce lieu affreux ; mais il
ne m'ôta rien que mon couteau, mes ciseaux
et des aiguilles etc. Enhn quand j'eus passé
461
FAYAN
FAZY
462
la dixième porte, je rencoutray uu de nos
frères en nostre S. J.-C. qui me lit peur de
le voir si maigre et les yeux enfoncez dans
la tête, avec une barbe bien longue. C'étoit
le sieur Jean Moy?ïier, fidèle confesseur. Il
m'a grandement consolé et éditié, quoy que
je sois encore deux portes au dessous de
luy. Voilk ou les ennemis de mon salut
m'ont réduit de ne vouloir adorer leurs
dieux. Je prie le grand Dieu qui a créé le
ciel et la terre qu'il lui plaise par son in-
tlnie bonté de traitter nos ennemis en sa mi-
séricorde...
Fayan resta près de neuf ans dans son
cachot du château d'If, d'où il passa (pen-
dant près de deux années) à l'hôpital des
forçats. Là, sans avoir rien abandonné de
ses croyances, il eut la bonne fortune
d'être désigné pour la libération à condi-
tion de s'engager comme soldat dans les
troupes royales. Il était de garnison à
Villefranche en octobre 1712 et bientôt
obtint son congé.
Papiers d'Ant. Court à la Biblioth. de Genève.
— £ull. XVn, 338.
FAYARD (Pierre), de Bourdeaux, ou-
vrier en bas, réfugié à Magdebourg, 1700.
— Gervais Fayel, natif de Rouen, reçu
habitant de Genève, septemb. lo59. —
« La mère de Christol Fayet pendue à un
chesne, puis descouppée à coups d'épée, à
StQuintin, » en Provence, 1562 (Crespin);
— (Ambroise) , ministre de La Rochelle,
1565-72; — (Jeanne), de Saintonge, CO
ans, veuve d'un officier, assistée à Londres
(3 1. 10 sh.), 1702; l'était encore en 1710;
— M™e Fayet, enfermée au couvent de la
Trinité à ÏNoyon, 1699 ; — (Louis) dit Guin,
né à Vénenobres, consacré par le synode
du bas Languedoc le 26 mai 1739; le sy-
node du 2 mai 1743 lui accorda un congé
d'un an « pour aller dans le pays étranger
perfectionner ses connoissances . » Il
exerça le pastorat dans diverses églises de
sa province, mais en se plaignant souvent
de la difficulté qu'il avait à toucher son
modeste traitement (350 1.) et en aggra-
vant les difficultés qu'il rencontrait par le
cas de conscience qu'il se faisait de ne
point faire de baptême dans les maisons
particulières, mais seulement dans les
assemblées; aussi une assemblée qu'il pré-
sidait à St-Jean-de-Ceyrargues, le 26 mai
1754, fut surprise et maltraitée par les
soldats; il exerça ses fonctions dans les
églises de Garrigues, Gatigues, Lussan,
Bouquet ; il était pasteur à Ribaute en
1760, à Galvi.sson en 1761 et 62; en 1786
et 87 les synodes lui accordèrent une pen-
sion viagère de 1501. à raison des services
qu'il avait rendus à la province en des
temps fâcheux (Dardier, Paul Rabaut, ses
lettres, etc.). — « M. Loys Fayole avocat
de Senlis, » reçu habitant de Genève, 16
oct. 1572 ; (Catherine) du Dauphiné, ma-
lade à l'hôpital de Lausanne, 1689; (Su-
zanne) de Peyroles près SMean de Gar-
donnenque, morte au même lieu. 1691;
(Jacques) marchand de JNimes, et autre
Jacques, greffier à Nîmes, réfugiés à Ber-
lin, 1698. — Pierre Fayon « faiseur d'in-
strumens de musique, de Nozeret en Bour-
gogne, » reçu habitant de Genève, 7 sep-
temli. 1572. — Nicolas Fayot, de Dijon,
espinglier, id. 15 mai 1574. (Pierre), de la
Brie, « porteur de chaize, » réfugié avec
sa femme et 6 enf. à Berlin, 1698. — Bar-
thélémy Fazel, nommé consul de Beda-
rieux par les protestants de cette ville, en
1664 ; son élection est cassée (Proc. verb.
des Etats de Languedoc)..
FAZY, primitivement Fazi, famille du
val de Queyras en Dauphiné et de Brian-
çon, réfugiée à Genève à l'époque de la
révocation de l'Édit de Nantes. Elle était
d'origine italienne. Fazi est un diminutif
de Bonifazio, comme le nom des artistes
florentins Lippo et Lippi était une abré-
viation de Fi!i{)po et de Filippi, et de mê-
me tant d'autres. On trouve un Thomas
Fazy, « de la vallée de Queyras commu-
nauté de Mol i nés, » mort à l'hôpital de
Lausanne en 1701 et un Fazy Fazy (c'est-
à-dire Boniface Fazy) du même lieu, figure
sur les listes d'assistés, à Londres, de 1702
à 1710. Le premier membre de cette fa-
mille qui se fit recevoir, le 13 février 1702,
habitant de Genève, Antoine Fazy, était
un riche industriel qui apporta dans sa
nouvelle patrie la fabrication des indiennes
et des toiles peintes. Il créa à Genève, dans
le quartier des Pàquis et des Bergues, un
grand établissement que ses descendants
exploitèrent après lui, qui subsista pendant
tout le XVIIIrae siècle et ne périclita que
lors de la réunion temporaire de la petite
république au grand empire napoléonien et
du blocus continental. 11 mourut en 1731,
ayant été marié trois fois : 1° avec Priscille
463
FAZY
464
Dupuy ; 2" le 27 janvier 1705 avec Suzanne
Bouverot de Pont-de-VeyIe en Bresse,
morte en 1718 ; 3o avec Claremonde Bous-
seau, tante du célèbre Jean-Jacques. « J'al-
lais presque tous les dimanches, dit ce-
lui-ci dans ses Rêveries d'un promeneur
(ch. 4) passer la journée chez M. Fazy
qui avait épousé une de mes tantes et qui
avait là une fabrique d'indiennes. » Il
raconte encore qu'en jouant avec le rou-
leau du calendrage il eut deux doigts de
la main presque écrasés.
De son premier et de son deuxième ma-
riages, Antoine Fazy eut plusieurs fils, no-
tamment Jean-Salomon (1709-1782), qui
épousa une d"e Marie Trembley, dont le
fils aîné, Jean-Louis, fut le grand-père de
Jean-Jacob, dit James Fazy, tandis que le
second, Jean, industriel de mérite, inven-
ta les montres à compensateur et fut hor-
loger de la Cour à St-Pétersbourg. Le pe-
tit-fils de Jean, Louis-Philippe Fazy, né
en 1808, épousa, l'an 1841, MJ'e Hélène
Meyer, fille d'un ancien consul d'Angle-
terre à Varsovie, enseigna pendant long-
temps avec succès la littérature française
à Genève, à l'École secondaire des jeunes
filles, et pnblia en 1844 un Choix de prose
et de poésie, puis en 1860 un Cours d'his-
toire de la poésie. De ses trois fils l'aîné,
Henri, né en 1842, et devenu fort jeune
un député radical influent, a siégé depuis
1866 presque sans interruption au Grand
Conseil et a rempli de 1870 à 1875 les
fonctions de conseiller d'État ; dans le do-
maine de l'érudition, il s'est fait connaître
par divers travaux insérés dans les Mémoi-
res, soit de l'Institut genevois, soit de la
Société d'Histoire et d'archéol. de Genève.
Au milieu de cette famille nombreuse et
modeste, une place hors de pair appartient
à Jean-Jacob dit James Fazy qui a été
souvent appelé le dictateur de Genève et
qui de l'aveu d'un de ses plus vaillants
adversaires (le Journal de Genève, 17 nov.
1878) « remplit l'histoire de la République
à peu près tout entière de 1841 à 1864. »
Né à Genève le 12 mai 1794, fils de
Jean-Samuel Fazy, industriel, et de Marie
Fazy, il fréquenta les classes inférieures
du collège de sa ville natale et termina
une éducation quelque peu décousue dans
l'établissement raorave de Neuwied sur les
bords du Rhin. Les intérêts et les tradi-
tions de sa famille le destinaient au com-
merce des toiles peintes : son apprentis-
sage se fit d'abord à Bolbec, puis à Lyon,
mais les événements de 1814, en rendant
à la petite république de Genève son indé-
pendance, le ramenèrent dans ses murs.
Libre désormais de suivre la vocation de
son choix, il étudia les lettres, l'histoire,
l'économie pohtique, figura parmi les fon-
dateurs du Journal de Genève à côté do
l'avocat Cougnard, des Dr* Gosse et Mayor,
des poètes Chaponnière et Petit-Senn et pu-
blia eu 1824 une nouvelle allégorique, soi-
disant traduite de l'arabe : Les Voyagesd'Er-
télib [Liberté] traduite du poète Ellensahi-
rad (Genève, in-12); puis une tragédie en
trois actes et en vers, La mort de Lévrier,
dont la représentation fut interdite par le
syndic Vernet à cause de la vivacité et de
la fréquence des allusions politiques.
Les rigueurs de la censure, et le désir
d'essayer ses talents dans une plus vaste
sphère d'action, conduisirent Fazy à Paris
où il se lança immédiatement après son ar-
rivée, dans les polémiques ardentes soule-
vées par l'opposition libérale contre le gou-
vernement de Charles X et combattit dans
les rangs les plus avancés, tantôt en parti-
san isolé, tantôt après s'être concerté avec
quelques amis affiliés comme lui au carbo-
narisme. Les vicissitudes de la lutte le mi-
rent souvent en rapport avec les chefs les
plus écoutés de la gauche : La Fayette,
Lafitte, Armand Carrel. Divers journaux
parisiens le comptèrent au nombre de leurs
fondateurs ou de leurs collaborateurs : en
1827 il lança avec quelques amis « la
France chrétienne, » bientôt supprimée
par la censure et publia dans « Le Mercure
de France au XIX me siècle » les Lettres
d'un Américain. Aux approches de 1830
il eut l'idée originale de créer une feuille
en partie double dans laquelle, pour échap-
per aux rigueurs du pouvoir, les doctri-
nes libérales étaient mises en regard des
thèses rétrogrades. L'éducation républicaine
dont Fazy était redevable à son origine, et
la profonde impression qu'avaient produite
sur lui les ouvrages économiques de ses
compatriotes Sismondi et Etienne Dumont,
en firent dès ses débuts un fervent défenseur
de ces théories du « laissez faire, laissez
passer, » auxquelles, pendant sa longue
carrière, il demeura toujours fidèle. Une
série de franches et incisives brochures
contre les privilèges, selon lui exorbi-
465
FAZY
466
tants, de la Banque de France, et le régi-
me des Douanes attira l'attention publique
et lui valut les éloges de J.-B. Say. A
cette époque il publia : Du privilège de la
Banque de France considéré comme nuisi-
ble aux opérations commerciales ; Paris,
1819, in-8o. — L'homme aux portions, ou
Conversations philosophiques et politiques
(inspiré par l'homme aux Quarante por-
tions de Voltaire) ; Paris, 1821. — Opuscu-
les financiers sur l'effet des privilèges, des
emprunts publics et des conversions sur le
crédit et l'industrie en France ; Paris,
1826. — De l'état périlleux des finances
et du 4 «"/o Chabrol ; Paris, 1830. — Prin-
cipes d'organisation industrielle pour le
développement des richesses en France,
explication du malaise des classes producti-
ves et moyen d'y porter remède ; Paris,
1830. En dehors de ces applications prati-
ques du libre échange, il intervenait plus
directement dans la mêlée par une bro-
chure contre les puissants du jour intitu-
lée : De la Gérontocratie ou abus de la sa-
gesse des vieillards dans le gouvernement
de la France ; Paris, 1828, in-8o.
Lorsqu'eurent paru les ordonnances de
1830, Fazy signa le 27 juillet la protesta-
tion des journalistes et accompagna, le 28,
à l'Hôtel-de-Ville la révolution victorieuse.
En ces jours de trouble, toute place, fut-
ce la plus haute, échéait au premier occu-
pant. Fazy se plaisait à raconter avec sa
bonne humeur habituelle qu'il avait été
pendant quelques heures l'un des secrétai-
res du gouvernement provisoire, mais
qu'ayant été obligé de sortir pour quelques
instants de la salle des séances, il s'était
vu enlever son fauteuil, et il ajoutait son
mouchoir, par un compétiteur qu'il n'é-
tait pas parvenu à évincer. Ses amis cru-
rent sufTisamment reconnaître les services
que pendant la lutte il avait pu rendre
comme tirailleur, par l'ofîre de la préfec-
ture de l'Isère, mais le pamphlétaire,
froissé dans son ambition, refusa et pré-
féra rester à Paris pour conspirer la chute
de la dynastie à l'avènement de laquelle
il avait contribué quelques mois aupara-
vant. Dans un nouveau journal, des plus
éphémères, qu'il fonda de concert avec un
de ses amis, Anthony Thouret, et qu'il fit
paraître sous le nom de La Révolution de
1830, il ne se borna pas à combattre le
gouvernement de Louis-Philippe, mais con-
testa le droit législatif de la deuxième
Chambre sous le prétexte qu'elle ne repré-
sentait pas le peuple français, issue
qu'elle était d'un sutfrage beaucoup trop
restreint. La cour d'assises de la Seine le
condamna à trois reprises (janvier, février,
août) « pour attaques contre l'autorité
constitutionnelle et la Chambre des Dépu-
tés ; » mais l'habile pamphlétaire réussit à
se soustraire soit aux quelques mois de
prison, soit aux plusieurs milliers de
francs d'amende prononcés contre lui. Sa
famille comptait soit à Paris, soit à Ge-
nève, des amis influents qui obtinrent sa
grâce. « Je vous l'accorde, » leur aurait
répondu Casimir Périer « mais je souhaite
que vous n'ayez pas à vous en repentir. »
De retour à Genève, Fazy combat le
régime conserv^ateur établi en 1814, d'abord
dans V Europe centrale; puis il réclame dans
la Revue de Genève entre autres réformes,
le suffrage universel, un conseil munici-
pal librement élu, pour la ville, et la démo-
lition des antiques fortifications de Genève.
En même temps il accueille la collabora-
tion de Mazzini, défend la révolte du prince
Napoléon à Strasbourg (1836) et soutient,
pour les exaltés de Zurich et de Neuchâ-
tel, « le droit à l'émeute. »
L'Europe centrale fut suspendue en
1834 à la suite de l'échaftourée des Polo-
nais qui sous le commandement du géné-
ral Ramorino projetèrent d'envahir la Sa-
voie et s'avancèrent de Genève à une
lieue plus loin, à Annemasse, mais qui
désarmés après le premier engagement
avec les troupes sardes, reculèrent en
désordre jusque sur le territoire suisse.
Fazy profita de ses loisirs forcés pour re-
venir à la littérature et composa un ro-
man, Jean d'Yvoire, pâle imitation de
Walter Scott remplie d'allusions politi-
ques et le premier volume d'un récit de
l'Histoire de Genève (jusqu'en 1706) au-
quel manque la première condition d'une
œuvre de cet ordre, l'impartiîflité. En
1841 un club politique, l'Association du 3
mars, où s'était plus ou moins imposé Ja-
mes Fazy, réussit à faire prévaloir des
demandes de réforme, celles entre autres
relatives au suffrage universel et à une
municipalité librement élue. Un rassem-
blement tumultueux (22 novembre), en-
toura l'Hôtel-de-Ville et contraignit le
gouvernement genevois à voter la convo-
467
FAZY — FÉBURE
468
cation d'une Assemblée constituante ; les
défenseurs de l'ancien régime y conser-
vant la majorité, Fazy maintint et ac-
centua les réclamations du parti radical.
Un nouveau soulèvement eut lieu le 13
février 1843 auquel le colonel Dufour.
chef des troupes du gouvernement, résista
avec vigueur, mais les syndics, comme en
1841, capitulèrent devant l'insurrection.
Les discussions de l'Assemblée fédérale
suisse fournirent au démolisseur les der-
niers arguments dont il avait besoin pour
s'emparer d'une forteresse déjà démante-
lée. Si peu sympathiques qu'ils fussent
aux Jésuites et à la ligue ultramontaine
appelée Sonderbund, les Conseils de Ge-
nève voulaient la stricte observation des
traités de 1815 et ne reconnaissaient pas
à la Diète helvétique le droit de s'immis-
cer dans les affaires intérieures des can-
tons (vote du 3 octobre 1846 : 34 voix
contre 27). Dix -sept députés radicaux
donnèrent immédiatement leur démission;
la Revue de Genève, organe de James
Fazy, accusa le gouvernement genevois de
prendre fait et cause pour les Jésuites et
le populaire tuinultueusement assemblé
annula le décret du 3 octobre. Un mandat
d'amener ayant été lancé contre Fazy,
une lutte sanglante s'engagea dans les
rues et avait déjà coûté la vie à quelques
citoyens lorsque le Conseil d'État abdiqua
ses pouvoirs (8 oct.). Une nouvelle assem-
blée fut convoquée le lendemain sur la
place publique, au Molard, où jadis péro-
raient Froment et Farel, proclama un gou-
vernement provisoire avec Fazy pour
chef. Les ultramontains genevois, dans
leur haine contre la Rome protestante,
donnèrent leur voix à l'astucieux politi-
cien et firent cause commune avec les ou-
vriers socialistes. Les citoyens radicaux,
convoqués en Conseil général mirent tous
les dégâts à la charge des magistrats dé-
missionnaires et du commandant des trou-
pes pour les châtier d'avoir osé résister à
l'émeute. Une assecnblée dite Constituante
nommée en 1846 transforma Genève dans
le sens le plus radical. L'auteur de cette
révolution, qui s'était fait nommer rappor-
teur de l'œuvre nouvelle, la défendit avec
l'audace et la fécondité de ressources qui
lui étaient habituelles.
M. Fazy devenu président du Conseil
d'État et chargé du département des finan-
ces exerça, de 1846 à 1861. sur ses conci-
toyens une autorité dictatoriale. Le Grand
Conseil lui vota le 2 mars 1850 un don
national de 200 toises de terrain sur cha-
cune des rives du lac. Cependant un chan-
gement de l'opinion dans le sens libéral
fut amené par le gaspillage des finances,
par les concessions excessives à l'Église
romaine et à son trop habile directeur,
M. le curé Mermilliod. par les scandales
aux(juels se laissa entraîner M. Fazy dans
sa vie privée et linstallatiou dans son hô-
tel d'une maison de jeu. Sa domination
croula définitivement le 22 août 1864 à la
suite d'une émeute sanglante, organisée
par ses partisans insurgés contre un vote
du suffrage universel.
Les vicissitudes de la politique canto-
nale, le dépouillèrent à partir de 1872 de
toute infiuence même sur ses anciens par-
tisans. En 1874, il ne fut même pas réélu
membre du Grand Conseil.
L'Université fut le dernier refuge du
vieux lutteur. On lui conféra la chaire de
professeur de droit constitutionnel, iiono-
rable retraite accordée à son indigence.
Ses leçons ont été réunies sous le titre de
Intelligence collective des sociétés. Il mou-
rut le 6 nov. 1878 sans que les infirmités
corporelles eussent pu affaiblir la verdeur
de son esprit ni sa confiance dans l'avenir
de ses idées. Le pouvoir exécutif décréta
que ses obsèques auraient lieu aux frais de
l'État; son nom a été donné à un boule-
vard de la ville et un beau buste en bron-
ze, sans inscription, lui a été élevé par ses
amis dans une promenade publique, au
jardin de S'-Jean (Stroehlin).
FÉBURE (George), « de Leigue près
(]hastillon sur Seine, » reçu habitant de Ge-
nève, 2 septemb. 1572; — Jaques Fébure
« de S. Niceot près Troye, ministre, » id.
15 nov. 1592. — Fr. Fehvre, de Nevers,
id. sept. 1557. — Paul Fédon, étudiant
en théol. à Nîmes, 1615. — Abdenago
Fégouex, d'Orléans, sergier (a esté à la
messe), » hab. de Genève, 20 juill. 1573. —
Constant Feitrier, de Marseille, marchand,
id. 29 déc. 1572. — • M. Antoine Feis-
sier [Teissier?], conseiller historiographe
de Nismes, avec la d'Je sa femme, 3 enf.
et une servante, » réfugiés à Berlin, 1698
(Dieterici). — Paul Feizan, de Cours en
Vivarais, procureur, 66 ans, et Marie Delu
sa femme, réfugiés à Lausanne, 1740.
469
FELICE
470
1. FÉLlCE (Charles), de Montélimart,
en apprentissage d'orfèvre à Genève, 1684.
— « Sieurs Cfiaries et Jean Félice, mar-
chands de Montélimart, tolérés icy avec
permission de vendre leurs marchandises
jusques au bon vouloic » (Manuaux de
Lausanne, 3 juin 1686). — Félice, de
Montélimard, établi à Payerne dès 1686
(Manuaux de Payerne).
2. FÉLICE (de), famille remarquable par
sa fidélité à la profession ecclésiastique.
Son plus ancien auteur à nous connu ne fut
cependant que philosophe et publiciste. Né à
Rome en 1723 il était professeur de scien-
ces mathématiques et naturelles, lors-
qu'une aventure romanesque (voy. la Biogr.
Michaud, art. du pnsf Marron, 1815, et
la Biogr. générale de F. Didot) le força,
dit-on, à prendre la fuite. Il se retira dans
le canton de Berne et y embrassa le pro-
testantisme. Les ouvrages par lesquels il
débuta dans la carrière d'écrivain furent
des dissertations latines sur l'utilité de
l'aréomètre (17o3) et les effets de l'attrac-
tion (1757). Quelques annérs plus tnrd
(1763) il publia un Discours sur la ma-
nière de former l'esprit et le cœur des en-
fants. En 1769 il fonda un établissement
typographique à Yverdun, imprimerie
d'où sortirent un grand nombre d'écrits,
principalement de sa plume, j)armi les-
quels on remarque un cours de Droit de
la nature et des gens (1769), puis un Ta-
bleau philosophique de la religion chrétien-
ne, en 4 vol. in-12, 1779, et surtout VEn-
cyclopédie d' Yverdun, immense travail en
48 vol. in-4o et 10 vol. de planches, dont
il commença la publication en 1770 et
qui ruina sa famille. Son activité litté-
raire ne s'arrêta qu'à sa mort, arrivée en
1789.
Il eut, outre trois filles, six fils dont
deux sont à mentionner ici : 1° Fortuné-
Bernard, né à Berne le 11 octob. 1760.
C'est il Berne qu'il fit ses études. En 1786,
après avoir obtenu la place de ministre
dans le régiment suisse de Lullin de Cha-
teauvieux, en résidence à Paris , poste
qu'il n'occupa que peu (ou point), il devint
vicaire du pasteur Touchon à Bâle , puis
professeur à l'Instilut électoral de Fran-
kenthal. Quelques années plus tard il fut
nommé pasteur à Kaiserslautern,àOtterberg,
puis (1804) à Friederichsdorf qu'il quitta
au commencement de 1807 pour aller à
Lille succéder au pasteur Boissard. Il dé-
ploya dans cette dernière ville une grande
et fructueuse activité. Son diocèse com-
prenait les départ, du Nord et du Pas-de-
Calais, où il présida à la naissance de
communautés protestantes et de temples
dont plusieurs existent encore. Il mourut
le 11 mars 1832. — 2° Frédéric-Charles,
né en 1775, pasteur de l'église du Val de
St-Imier, qu'il quitta en oct. 1801 (?) pour
passer à celle de Metz, où il fut le premier
ministre nommé après la restauration des
cultes en France. Il y joignit, eu 1804,
le titre et les fonctions de professeur au
lycée de la ville ; mais une mort préma-
turée vint le surprendre, et affliger son
troupeau : il avait prêché deux fois le jour
de Pâques 1809 et il mourut le lendemain,
8 avril.
Guillaume-Adam de Félice, fils de For-
tuné-Bernard, né à Otterberg le 12 niars
1803, fit ses études théologiques à l'acad. de
Strasbourg de 1821 k 1825, et il écrivait en
même temps dans les Journaux et Revues
des articles historiques et philosophiques.
Son premier ouvrage publié en 1822, fut
une traduction de l'ouvrage allemand de
Bretschneider, intitulé Calvin et l'église
de Genève; il obtint en 1824 le prix d'un
concours ouvert à Paris par une disserta-
tion sur L'esprit et le but de l'Institution
biblique {Iraduile en suédoi.s). Nommé pas-
leur à Bolbecen 1828, il fut choisi pour oc-
cuper à la F'aculté de théologie de Montau-
ban (1838) la chaire de morale et d'élo-
quence sacrée qu'il occupa jusqu'en 1870.
Sa santé épuisée par un travail incessant le
forçait à la retraite. Il se retira à Lausanne
où il mourut le 23 oct. 1871. Voici son
portrait tracé par la main de l'un de ses
meilleurs élèves, M. le pr N. Recolin : « Ses
cours étaient pré[iarés et dits avec beau-
coup de soin ; sa parole était remarquable
pour la lucidité de la pensée et la pureté
de l'expression ; on aurait voulu quelque-
fois qu'il y eut dans son élocution plus de
laisser-aller et de rapidité. L'éloquence sa-
crée était enseignée par lui avec le goût et
l'autorité d'un maître : ses leçons de pru-
dence pastorale portaient l'empreinte d'un
esprit plein de sagesse et de maturité; le
cours de morale chrétienne se distinguait
par la finesse des observations et l'unité
des principes auxquels le professeur aimait
toujours à remonter... Comme prédicateur
471
FELICE — FELIX
472
il s'éleva à l'un des premiers rangs parmi
les orateurs du réveil orthodoxe protes-
tant. Strictement orthodoxe par le fond,
sa prédication fut toujours très classique
par la forme... ; aussi bien la longueur de
ses sermons était proportionnée à l'inten-
sité du travail : l'orateur se plaisait à dire
dans l'intimité qu'il lui fallait bien une
•demi-heure pour préparer son auditoire et
une heure au moins pour le convaincre. »
Voici les principaux écrits qu'on a de lui :
Réflexions sur les rapports de la religion
chrétienne avec notre situation présente,
4831, in-8o. — Du ministère évangélique
dans son rapport avec l'état actuel des égli-
ses réformées, 1832, in-S». — Discours
prononcé à l'ouve^-ture de la chapelle évan-
gélique du Havre ; 1834, in-8°. — Le comte
Jean-Fréd. Struensée, biographie reli-
gieuse, avec portrait, 1838, in-8°. — Aux
pères et aux mères sur l'éducation de leurs
enfants ; Toulouse, 1840. — Appel d'un
chrétien aux gens de lettres, 1841, in-12.
— La voix du colporteur biblique, Paris,
1844, in-12. — Émancipation immédiate
et complète des esclaves. Appel aux aboli-
tionnistes, Paris, 1846, in-S". — Histoire
des protestants de France depuis l'origine
de la Réformation jusqu'au tempx présent ;
Paris, 1850, in-8o. Cet ouvrage a eu sept
éditions et a été traduit en quatre langues.
— Les vieillards. Deux sermons précédés
d'une notice sur l'Asile des vieillards de
Toulouse, 1863. — Histoire des synodes
nationaux des églises réf. de France, 1864,
in-18. — Droits et devoirs des laïques
{trois conférences); Paris, 1864, in-18. —
Appel en faveur des noirs émancipés dans
les États-Unis, 1865. — M. Guizot, sa
candidature au Conseil presbytéral de Pa-
ris ; 1865. — Etienne Grellet évangéliste
français au XIX siècle ; traduction libre
de l'anglais, Toulouse, 1867, in-12. — G.
de Félice fut en outre un assidu collabo-
rateur des Archives du christianisme, du
Semeur, de l'Espérance, du journal La
Presse, du New- York Observer et de 1'^-
vangelical Christendom,. — La part si ho-
norable qu'il prit à l'abolition de l'escla-
vage tut de toutes ses œuvres celle qui lui
tint le plus à cœur. Ce fut lui qui rédigea,
en 1846, la fameuse pétition française
pour l'abolition. Du moins connaissons-
nous des lettres où le député Schœlcher
lui écrivait (13 fév. 1847] : « Je viens vous
prier de m'cnvoyer une ou deux douzaines
de votre pétition, s'il en reste encore... Je
croyais faire chose très adroite en tirant
à 200 exempt, mon article où je la résume,
mais je me suis trompé ; beaucoup de ceux
à qui on s'adresse demandent le texte ; s'il
vous en reste donnez-m'en. » On a plus
d'une fois appelé Guill. de Félice « le La-
martine de la théologie. »
Il avait un frère, Jean-Daniel, né en 1805,
pasteur, longtemps directeur du collège de
S'e-Foy, et deux tils qui continuent ses tra-
vaux : lo Thkodore, auteur d'une thèse sur
La notion de la foi d'après les enseignements
de S. Pai// (Montauban, 1863), aujourd'hui
pasteur à Orthez ; il a pubhé en 1873 un vol .
des Sermons de son père et en 1878 (2e éd.
1879) un Catéchisme à l'usage des écoles pri-
maires. 2o Paul, auteur d'une thèse sur
L'unité de l'Église et S. Cyprien (Montauban,
1871) etd'une thèse de licencesur VOctavius
de Minucius Félix, pasteur d'abord à Mer,
aujourd'hui à Chartres et auquel on doit déjà
plusieurs ouvrages historiques : Denis Pa-
pin; Blois, 1879. — Lambert Daneau {thèie
de doctorat) ; Paris, 1882 (Voy. ci-dessus,
V 91). — Mer (Loir et Cher) ; son église
réformée; établissement, vie intérieure, dé-
cadence, restauration; Paris, Fischbacher
et Grassart, 1863, in-8o de xvi et 301 p. ;
La Réforme en Blaisois, Orléans 1885.
FÉLIX (Jean de), « dict le guascon,
natifz de Agien en Agenoys, cordanier de
son stil, » reçu habitant de Genève, juin
1350. — (Estienne, de Nîmes, mercier, id.,
mai 1555. — (Estienne), de Bourges, cor-
dier, id., 17 nov. 1572. — (François),
ministre au Vigan, 1567. — ( ), ancien
de Montélimar, 1598 [X 263]. — (.lean),
de Nîmes, étudiant à Genève, oct. 1598 ;
ministre à Romans, 1620-37 ; l'un des
pasteurs chargés par le synode de Pont-
en-Royans, juin 1622, de recueillir les
Mémoires des églises touchant les faits
mémorables arrivés en icelles depuis la
Réformation. — (Marc), du Dauphiné,
étudiant à Genève (Mjrcus Félix delphi-
nas) en 1631 ; ministre à Rosans, 1637.
— Famille Félix, originaire de Soramette
en Vivarais, réfugiée à Moudon (Vaud) en
1676. — Jean de Félix, d'Orange, capi-
taine au régim. de Dohna et lieutenant-
colonel trésorier du roi, fils de Louis, re-
ceveur gén. de la principauté d'Orange et
de Françoise Termin, épouse à Berlin, 1er
473
FELIX
FEERAND
474
mai 1704, Anne-Ève fille deGédéon LeBa-
chellé, de Metz ; mort en 1768 à 82 ans.
FÉLICIAN. Marie Féliciane massacrée
à Gabrières en 1562 {Crespin, 679a). —
Antoine, Matthieu, Daniel, Louis et Jean
Félician, condamnés à l'amende pour par-
ticipation à une assemblée religieuse sur-
prise à Gabrières, 1736 (Tt 236). — MHe
Félician, de Gabrières, enfermée au cou-
vent de la Propagande à Aix, en 1745
(E 3506).
FÉLLNARD (Jacques), de Tulette en
Dauphiné, assisté en passant à Genève
pour aller en Hollande, 1704. — Jean Fé-
line, de Massillargue, reçoit diverses assis-
tances àGenèveen 1705etl711. La veuve
de Simon Félines de Massillargues, réfugiée
à Wesel, 1698. — Jacques Felip, de
Montpellier, assisté à Genève d'un viati-
que pour l'Allemagne, 1705. — Simon
Felles, de Dieppe, étudiant en théologie à
l'acad. de Montauban, 1650 ; l'un des ar-
gumentateurs sur une des Disputationes
elenchtiae d'Ant. GarissoUes (p. 65 et 104):
De libris apocryphis in specie; consacré en
1660; pasteur à Lintot, 1660-69; à Bolbec,
1670-85 ; lors de la révocation de l'édit
de Nantes, il se réfugia en Hollande
{Bull. VH, 431) et y mourut en 1689. —
« Le sr Jacques Fellet, de la Goste-S'-An-
dré en Dauphiné, cordonnier, » 86 ans et
o mois, mort à l'hôpital de Lausanne, 11
nov. 1689. » — Jehan Felleu, du pays de
Berry, reçu habit, de Genève, août 1547.
— Pierre et Jehan Fellon frères, « orfè-
vres de Soisons en Picardie, » id., mai
1556. — (Anne-Marie), du Quesnoy en Hai-
naut, prosélyte, 37 ans, femme d'un mé-
decin, avec sa fille très infirme, assistée à
Londres (5 1.), 1705. — Susanne Felon-
nière, de Touraine, 50 ans, fille d'un mar-
chand-grosseur, id., (4 1.), 1706.
FELOT (Jean) , sieur du Ponceau
[Haag, V 89], originaire de l'Anjou, doc-
teur en médecine et l'un des médecins de
la reine de Navarre. G'était selon La Groix
du Maine « un homme fort docte en grec,
en philosophie et es mathématiques, » qui
avait composé tant en latin qu'en français
« des tables et autres recueils très doctes
touchant la médecine. » En 1584 il vivait
au Mans, circonstance qui porte à croire
qu'il s'était converti. — Pierre Feloz,
« natif de Pontarlier en montaigne, » reçu
habitant de Genève, juill. 1549.
FENNE (François de), professeur de
langue française à l'acad. de Leyde [Haag,
V 89], mort vers 1710, a publié en latin
une grammnire française qui n'eut pas
moins de sept éditions de son vivant.
Après sa mort, Jean-Baptiste Boucher de
Begnicour, professeur de langue française
à Utrecht, y fit quelques corrections et
additions, en s'aidant des récents travaux
de Régnier des Marais, et en publia deux
nouvelles éditions qui eurent autant de
succès que les premières. La dernière et la
meilleure porte le titre de Institutio lin-
guse gallicœ, prmceptis brevissimis ac or-
dine meliori restitutis , à F. de Fenne
priiis comprehensa : nunc novô édita ac
denuô recognita, diligenter ernendata, et
perplurimis hactenùs desideratis observa-
tionibus locupletata à J.-B. Boucher de Be-
gnicour, philosophix et liberalium artium
magistro. Accedunt ejiisdem F. de Fenne
Ratio benè scribendi litteras sive epistolas :
Indiculus dictionum atque phrasium, et
Colloquia nonnulla, Lugd. Bat., 1713, in-
16. — De Feneste, secrétaire de l'assem-
blée politique de La Rochelle, 1621. —
Isaac Fenet, pasteur dans l'Agenois, 1598-
1610.
1. FER AND (Jacques), étudiant à Genève
(Jac. Ferandus pignacensis), fév. 1566. —
Samuel fils de Jean Ferand de Manosque
en Provence, mort à l'hôpital de Lausanne,
1691. — (.Jean), ministre de Nérac en
Guyenne, réfugié en Allemagne avec ses 2
enf., pasteur de la colonie de Glèves, 1698.
— Jean Ferandi, ancien de Manosque,
1612 [X 290]. — Mme de Férandrie, mise
au château de Saumur. 1699.
2. FERRAND (Jacques), du dioc. de
Nyce, reçu habitant de Genève, août 1554.
— (Jehan), natif deSi-Germain deCalberte
en Gévaudan, id., nov. 1554. — (Ber-
trand), de Romans, drapier, juin 1558. —
(Yvon) du Perche, « lacquay du s"" d'Avan-
tigny, » id., oct. 1572. — (Claude), de Si-
Marcellin en Dauphiné, id., juill. 1674. —
Martin Ferrant, « torneur, natif d'Or-
léans, » id., oct. 1558. — « Un bon person-
nage nommé Ferrand, autrement le sei-
gneur Dusson, lequel s'étant quelque année
auparavant 1562, retiré de Lausanne à
Loudun, avoit esté envoyé es quartiers de
risle Bouchard [en Touraine] pour là ca-
téchiser et instruire grand nombre de sim-
ples gens, dont il s'acquitta très fidèlement
475
FERRAXD
FERART
476
et heureusement. » {Crespin, 653 c). Il fut
tué peu après, 1562, à l'instigation de son
propre frère, officier du duc de Montpen-
sier. — Moses Ferrandus clairacensis,
étud. en théol. à Genève, avril 1596. —
Elle Ferrand, de Larochefoucaud (Elias
Ferrandus rupiphucaldiensis philosophiae
studens), étudiant à Genève, 1685. — Isa-
beau de Ferrand, veuve de Jean de Bayle,
déclare, à son lit de mort, qu'elle veut
vivre et mourir dans la religion réformée,
« nonobstant l'abjuration qu'elle eut faite
jadis ; le parlement de Toulouse la con-
damne comme relapse, 1699 (Arcli. du
Tarn, B 121). — Guillaume de Ferrand,
chevalier, chambellan du roi de Prusse en
1724, puis rentré en France.
3. FERRAND (D.\niel), étudiant en
théologie à Genève (Dan. Ferrandus vasco)
en 1608 ; pasteur de La Parade [Haag, V92],
donné à l'église de Bordeaux en 1623, fut
député par la basse Guienne au synode
national d'Alençon, qui le chargea de pré-
senter au roi, avec Gigord et Cérisy, le
cahier des plaintes des églises. C'est lui
qui porta la parole ; la harangue qu'il pro-
nonça, en cette occasion, suivant le style
pompeux alors à la mode, commençait
ainsi : « Puisque les rivières, qui ont leur
source dans l'Océan, y retournent pour lui
païer leur tribut, c'est avec bien plus de
raison, que vos très-humbles et très-obéis-
sants sujets, les ministres et anciens as-
semblés, par votre autorité roïale, dans un
synode national, viennent rendre dans
votre sein roïal les profonds ressentimens
et les éternels remercîmens de toutes leurs
âmes, pour tant de faveurs, etc. » Les
instructions des trois députés portaient
qu'ils réclameraient contre la défense faite
aux ministres de prêcher dans les annexes ;
contre la prétention, émise par le gouver-
nement, de faire valider le baptême admi-
nistré par les sages-femmes ; contre un dé-
cret du conseil privé, qui ordonnait aux
protestants de tendre leurs maisons. Ils
devaientj en outre, tâcher d'obtenir que le
gouvernement se chargeât des frais de la
tenue du synode. Le cahier des plaintes
s'étendait principalement sur l'inexécution
de l'Édit de grâce en plusieurs provinces.
Le culte réformé n'avait pas été rétabli. •
ou avait été aboli, dans une quarantaine de
localités. On avait enlevé aux protestants
un grand nombre de temples et de cime-
tières, et le clergé romain cherchait à les
dépouiller de plusieurs autres. Dans le
pays de Gex, l'intendant de Bourgogne les
excluait même des hôpitaux. On les for-
çait, contrairement aux prescriptions de
l'édit de Nantes, à tendre eux-mêmes leurs
maisons ; ou les contraignait à subvenir
aux frais du culte et à l'édification des
églises catholiques ; on leur enlevait leurs
enfants pour les baptiser et les élever dans
la religion romaine, témoins la fdle du
pharmacien Redon et celle de Gilles Co-
nant, âgée de deux ans, qui, attirée dans
un couvent, y avait été retenue, malgré
les réclamations de sa mère. On inquiétait
les protestants dans la jouissance de leurs
collèges et de leurs écoles, telle l'univer-
sité de Nîmes, qui avait été fermée. On
interdisait aux ministres certaines localités
pour habitations ; on chassait même de
certaines villes les artisans réformés ; on
soumettait les ministres, malgré les édits,
à monter la garde, à loger des gens de
guerre, à payer des taxes illégales ; on
retenait des protestants aux galères, mal-
gré l'anmistie ; on restreignait arbitraire-
ment la compétence des Chambres de
l'édit, et sous ce rapport, c'étaient les
parlements qui violaient le plus audacieu-
sement l'édit de Nantes. On excluait les
prolestants de la plupart des charges et
même des métiers. Le parlement de Na-
varre s'immisçait dans les affaires ecclé-
siastiques, et défendait l'appel aux syno-
des nationaux. Enfin le roi avait cessé de
contribuer à l'entretien des ministres de
la religion réformée, bien que les protes-
tants fussent toujours obligés de payer la
dîme aux ministres catholiques. — En
présence de semblables plaintes, qui oserait
prétendre que le gouvernement de Riche-
lieu fut modéré envers les protestants ?
FÉRART (Jacques) de Longny près
Chartres, reçu habitant de Genève, mars
1559. — La veuve de François Feras, de
S'-Laurent-du-Cros en Dauphiné, « allant
aux vallées par les Grisons avec 4 en-
fants, » assistée à Lausanne, 1690. — Da-
vid et Pierre Férat, de Gap, frères, assis-
tés, id. allant en Allemagne, 1697. —
Pierre Féraut (en Provence, 1562) ; • le
menèrent au lieu de Champtorcier ou ilz
le harquebouzèrent et après sa mort lui
donnèrent vingt coups de dague {Crespin,
676 d).
477
FERAUD
FERAY
478
FÉRAUD. Isaacus Feraldus castilionen ■
sis, étudiant en théologie à l'acad. de Ge-
nève en 1564. Isaac Féraud pasteur de l'é-
glise de Chastillon en Dioiset annexes, en
1602, professeur en théologie à l'acad. de
Die en 1609 ; pasteur à Orpierre, 1620 ;
à Château-Dauphin et Rosans, 1626 ; à La
Mure, 1637. — (David) de S'-Laurent-du-
Cros, assisté à Lausanne, 1691. — (Phili-
bert) du haut Dauphiné, prosélyte, assisté
à Genève, allant à Berne, 1698. — Si-
mon Ferrant, de La Rochelle, cordier,
assisté avec femme et enfant, à Londres,
1705. — Daniel Féraudel, pasteur à La-
vardac (Agenois), 1620.
FÉRAY. Au mois de septembre 1562
un Jean Féray fut compromis, avec le
commandant de l'artillerie du Havre, le
bailli de Dieppe, un Bochart receveur de
Rouen, et plusieurs autres [Haag, V 38 a],
comme ayant pris [)art aux négociations
tendant à mettre les Anglais en possession
du Havre, pour favoriser les opérations de
l'armée protestante qui tenait alors la
campagne sous les ordres du prince de
Condé. Ses compagnons et lui coururent
danger de mort comme criminels de lèse
majesté. Il est difficile de ne pas voir dans
ce Féray, bien que nous n'ayons aucun
autre renseignement sur lui, un ancêtre
des Féray qui brillaient au Havre, vers le
milieu du siècle suivant, comme une puis-
sante famille de commerçants armateurs.
Un autre Jean Féray, « le premier au Ha-
vre, dit-on, qui entreprit le commerce des
colonies, épousa (5 juin 1650) Rachel
Avril, dont il eut quatre fils et deux filles.
L'aîné des fils, Jean, né en fév. 1658 et
baptisé au prêche de Sauvic par le pas-
teur Baudoin S épousa au temple de Cha-
renton, en juin 1685, Marie Falaise, veuve
d'Abraham Cossart, de Fécamp. Le se-
cond, Henry Féray, se réfugia à Dublin.
Jacob, le plus jeune, épousa, à l'église ca-
tholique d'Etretat, en juin 1696, Marie
fille d'Abraham de Pimont, bourgeois du
Havre. Il avait subi la conversion forcée.
Ce Jacob fut un riche et grand commer-
çant qui paraît avoir frayé le premier au
commerce français la route du Sénégal. Il
usa généreusement de sa grande fortune
pour aider le gouvernement à l'apaisement
* Jean Baudouin, étudiant â Sedan en 1622,
pasteur au Havre de 1624 à 1660, Conf. ci-des-
sus, t. V, col. 382, lig. 5 en rem.
d'émotions populaires suscitées en Nor-
mandie par la famine, en 1705 et 1706. Il
arma à ses frais (1707-1711) des frégates,
la Flore et l'Amaranthe, pour escorter les
navires qui allaient de Bretagne en Picar-
die porter des grains pour la subsistance
des armées de Flandre. Louis XIV, dans
ses moments de revers, ne dédaignait pas
de s'adresser aux négociants huguenots
pour ses emprunts. Jacob Féray était vé-
néré dans sa ville du Havre où l'on mon-
tre encore sa maison, sur le grand quai,
« la grand'maison, » et bien que converti,
la rigidité protestante lui restait. Un jour
il apprit que les Anglais avaient capturé
dix de ses navires ; il ne dit que ces mots :
Le Seigneur avait donné, le Seigneur a
ôté ; que son saint nom soit béni. Il eut 8
enfants : Jean marié à d"e Le Berquier ;
Thomas marié à di'e Hénault (un fils,
Thomas-Jacob et 3 filles) ; Daniel marié
lo à diie Bichot de Dieppe, 2» à miss Ste-
wart (un fils unique mort jeune) ; Jacob
marié à di'e Anne Massieu, de Caen ;
Pierre marié à Henriette Lefèvre; Benja-
min marié en 1763 à d"e Oursel de La
Vellière (une fille unique mariée à M.
Brière de Lesmont) ; Marie , épouse en
1720 de Samuel van Robais ; et Elisabeth,
épouse en 1728 de Salomon van Robais.
Jacob (1700-1747) et Anne Massieu
(morte en 1763) eurent 10 enfants dont
trois seulement survécurent, deux filles et
un fils : J.-B. Antoine, qui survécut aussi
à tous les fils de ses cinq oncles, et épousa,
6 juin. 1766, sa cousine Henriette Féray,
fille de Pierre et d'Henriette Lefèvre, d'El-
bœuf. Ce Pierre s'était établi à Rouen en
1744 après un assez long séjour à Cork en
Irlande ; un des ministres du roi, M. de
Machault, le chargea en 1752 et années
suivantes de l'approvisionnement de Pa-
ris et de la Normandie pour les grains,
commission qui lui fit courir des dangers
et lui valut des lettres d'anoblissement.
Son gendre, J.-B. Antoine, continua la
maison, fut un des grands armateurs du
Havre et mourut en 1798 en son château
de Graveron près Évreux. Il laissa deux
fils : lo Pierre, armateur au Havre, ma-
rié à d"e Eulalie de La Haye-Descours,
dont deux filles (M'"** Sylberman ; Mme Ch.
Labouchère) et un fils Luuis-Léon, marié
en 1847 à d'ie Camille fille du baron Def-
faudis; 2° Loris marié en 1797 avec d'ie
479
FERAY
FERDINAND
480
n
Julie Oberkainpff fille de C.-P. Oberkampff,
fondateur des filatures de Jouy et d'Es-
sonnes. Louis Féray prit à son tour la di-
rection de ces filatures et laissa de son
mariage : 1° Amélie, baronne de Champ-
louis ; 2° Julie, comtesse de Salvandy ;
3o Ernest, marié en 1829 à di'e Léonie
Widmer, et directeur des établissements
d'Essonnes ; 4o Henry marié en 1846 à
di'e Léonie Bugeaud, fille de l'illustre ma-
réchal de France Th.-Rob. Bugeaud de La
Piconnerie, duc d'Isly.
FERBER (Jean-Jacques), né à Stras-
bourg en 1673 [Haag, V 90], étudia la
théologie dans sa ville natale, puis visila
les universités de Tubingue et de Witten-
berg pour perfectionner ses connaissances.
Il remplissait à Wittenberg la place de
professeur adjoint de philosophie, lorsqu'il
fut rappelé h Strasbourg comme professeur
extraordinaire de théologie ; mais la mort
l'enleva très peu de mois après son retour,
le 12 fév. 1717. On a de lui :
L Disp. de insigni dialecticse et philo-
sophie prinise usu in libris stjmbolicis et
certitudine theologiœ naturalis, Wittenb.,
1708, in-4o.
IL Examen succinctum artis rectè cogi-
tandi Anton. Le Grand, Witt., 1708, in-4o.
III. Disputationes de dialecticis grœcis,
Witt., 1709, in-4o.
IV. De medicinâ mentis, Wittenb..
1709, in-4o.
V. De iis quœ in philosophiâ morali exi-
mia sunt, Witt., 1709, in -4°.
VI. De fauaticis in rectam rationemin-
juriis, Joach. Langii Medicinse mentis op-
posita, Witt., 1710, in-4o ; nouv. édit.
augm., 1716, in-4o.
VIL Joachimi Langii Orthodoxia vapu-
lans, Witt., 1710 et 1717, in-8o.
VIII. De theologlâ experimentali, Witt.,
1711, in-4o.
IX. De admirandâ in Christo docendi
virtiite, ad Matt, VU, 29, Rostoch., 1711,
in-4o.
X. De fanaticis in rectam rationem in-
juriis, Witt., 1711, in-4° ; nouv. édit.
augm. 171S, in-4o. — Nous donnons, sur
la foi d'Adelung, cet ouvrage comme dif-
férent du no VI.
XL Cartesiani in rationem et revehtio-
nem injurii, Strasb., 1715, in-4o.
XII. De excsecatione et induratione spi-
rituali, Strasb., 1716, in-4o.
XIII. De principio Cartesii. De omnibus
est dubitandum, Strasb., 1716, in-4o.
FERDINAND, famille de peintres fla-
mands [Haag, V 90], originaire de Mali-
nes, qui vint s'établir à Paris vers la fin
du XVIrae siècle. Le plus ancien d'entre
eux que nous connaissions s'appelait
Ferdinand de son prénom et Elle ou
Belle de son nom de famille, et sa femme
(née en 1385) se nommait Marie Fer-
dinand. De ce mélange joint à la coquet-
terie des peintres d'aimer se désigner par
leur nom de baptême, est résulté qu^
quelques-uns de ces artistes, ceux précisé-
ment qui furent les plus notables, gardè-
rent le nom de Ferdinand comme patrony-
mique.
Ferdinand l'ancien que le critique d'art,
Mariette, appelle « l'un des plus excel-
lents peintres de portraits qui ait paru en
France, » fut valet de chambre et peintre
ordinaire du roi Henri IV. Il eut l'honneur
d'être un des maîtres du Poussin. Deux
excellents portraits, pour le moins, se re-
marquent de lui dans l'Œuvre de son fils
au Cabinet des Estampes de la Biblioth.
nationale : ce sont ceux d'Ant. de Lomé-
nie et de Gaspar Du Fay, le premier, si-
gné simplement Ferdinand, peint en 1622
et gravé par Mich. Lasne en 1637 ; le se-
cond, signé Ferdinand major, gravé par
J. Frosne en 1659. Il mourut en 1637 et
Marie Ferdinand sa femme fut enterrée en
1649 à l'âge de 64 ans. Ils laissèrent sept
enfants : 1° Salomon, né le 5 mai 1609 ;
2o Louis, né le 19 juill. 1612; 3o Marie,
épouse, en fév. 1630, de Pierre Barbot
sieur de La Jard ; 4° Suzanne baptisée le
20janv. 1616 (parrain Gédéon Tallemant
et marr. Suzanne de Laval), mariée en
janv. 1641 à Paul Pineau sieur de Cham-
fort, fils de feu Pierre Pineau, avocat au
parlem. et de Judith Bérenger; 5° Cathe-
rine, mariée au peintre Jean Cassiopin
(voy. t. ni, col. 833); 6o Pierre, né le
20 mars 1617, présenté au baptême le 24
(parrain Pierre Naudin et marr. Mme Aer-
sens) ; 7o un autre fils présenté au baptême
le 2 déc. 1618 par Jacques de Mornay,
maître d'hôtel de M. de Chastillon et Mme
Falaiseau veuve de Verda vaine. Tous ces
enfants furent inscrits aux registres du tem-
ple de Charenton sous le nom de Elle fils
ou fille de Ferdinand Elle.
De l'aîné, Salomon, l'on ne sait rien ;
481
FERDINAND
482
mais ses deux frères, Louis et Pierre,
marchèrent sur les traces de leur père.
Louis fut aussi un remarquable portrai-
tiste.
Nous citerons ses portraits du ma-
réchal Fabert gravé par Poilly , du
bouffe italien Joseph Dominique, gravé
par Hubert, de Charles d'Orléans comte
de Dunois, et Charles - Paris d'Orléans
comte de S'-Paul et abbé de St-Remi de
Reims, tous deux gravés par Nanteuil en
1660, de l'archevêque de Toulouse, Char-
les d'Anglure de Bourlemont, gravé par
Van Schuppen, en 1663, qui tous seraient
dignes d'un grand maître. Il s'exerça aussi
avec succès dans l'art de la gravure. Son
portrait de femme d'après Ant. Van Dyck,
et celui de Nicolas Poussin sont très esti-
més. On lui attribue quelques sujets d'his-
toire, religieuse ou profane, et entre au-
tres, au rapport du lexicographe allemand
Nagler, les Titans précipités du ciel, d'après
Palma le jeune. Parmi les sujets de genre
qu'il traita, nous indiquerons : Le Retour
de la Paix, gravé par Mariette ^ ; La
France asseurée à l'arrivée de la Paix;
La Gazette; L'Orgueil espagnol surmonté
par le Luxe français, bonne charge d'après
Louis Testelin ; Le Parnasse ridicule de la
place Maubert; Jeux d'enfants, gravés par
Errard ; Histoire en proverbes ; La chasse
de mon oye, etc. La plupart de ces compo-
sitions, qui ne sont pas signées, sont ac-
compagnées, au bas de la feuille, de qua-
trains explicatifs en prose rimée. On doit
en outre à Louis Ferdinand :
I. Les vertus innocentes, ou leurs sim-
boles sous des figurées d'enfans. Nécessaires
aux amateurs de la muette poésie et de la
peinture parlante, Paris, Jean Mariette
[1654?], in-4o. Van Obstal sculpt. finxit.
Tetelin [Testelin] delineavit. Ferdinand
sculpsit. Avec cette épigraphe :
L'éloquence en sa pureté
Des vertus accroist l'excellence.
Etjusques dans l'Eternité
Leur fait rencontrer l'abondance.
C'est un recueil de neuf planches de char-
mants petits amours nus.
IL Suite de Décorations en forme de
ï Avec cette mention qui semble indiquer que
la famille tenait aussi boutique de marchand : A
Paris, chez P. Ferdinand, au faubourg S'-Germain,
rue de Seine.
frises avec des génies entrelacés de festons
et de guirlandes, d'après L. Testelin, 6
feuilles numérotées. L. Ferdinand fecit. P.
Mariette excud. in-4o. — Cité par Huber,
ainsi que le suivant :
III. Suite de Groupes d'enfants, d'après
le même, 6 pièces, petit in-fol.
IV. Le livre original de la portraiture
pour la jeunesse, tiré de F. Bologne et au-
tres bons peintres, Paris, Pierre Mariette
[1644?], in-4o. L. Ferdinand fecit. —
Très bon traité élémentaire. Las gravures
en sont estimées.
V. Livre de portraiture recueilly des
Œuvres de Joseph de Rivera, dit l'Espa-
gnolet, et gravé à Veau-forte par Louis
Ferdinand, Paris, Pierre Mariette, 16o0,
in-4o. — Bien moins complet que le pré-
cédent.
Louis Elle-Ferdinand devint peintre or-
dinaire du roi vers l'an 1648. A la même
époque il fut l'un des membres fondateurs
de l'académie de peinture et professeur en
1657. On le destitua de l'académie le 10
octobre 1681, comme protestant: mais
s'étant docilement rangé à la religion du
roi il fut, 30 mars 1686, réintégré dans
ses honneurs. Il ne jouit pas longtemps des
fruits de son apostasie, car le 12 déc. 1689
il n'était plus. Son épouse, Elisabeth tille
de Raimond Dallemagne, orfèvre, qu'il
avait épousée en novemb. 1637, lui avait
donné plusieurs enfants : Louis, né en
1639 ; Jean, baptisé en juin 1642 ; Pwh,
en 1646, mort en bas âge ; Marie, morte
en 16o9 ; etc.
Louis, fils de Louis, désigné quelquefois
par l'épithète de Ferdinand junior ne dé-
généra pas de ses ancêtres. Il devint à son
tour peintre du roi et fut admis à l'acadé-
mie le 15 avril 1673, en fut évincé avec
son père, 10 oct. 1681^ puis rétabli en
même temps que lui, 26 juin 1686. après
avoir fait abjuration. Le portrait du pein-
tre Samuel Bernard qui se voit au musée
du Louvre et celui de Regnauldin, k l'Ecole
des Beaux-arts, avaient été présentés par
lui pour sa réception d'académicien. Dans
l'Œuvre de son père, au Cabinet des Es-
tampes, se trouvent deux excellents por-
traits que l'on doit sans doute lui attri-
buer, l'un représentant l'évêque de Séez,
Mathieu Savary, gravé par Edelinck, 1683,
et signé Ferdinand junior, et l'autre do
Dionysius Thierry praefectus consularis ju-
VI. 16
483
FERDINAND — FERET
484
ridictionis parisiensis, aiino 1689, peint
en 1690 et gravé par Duflos, 1711. La
soumission aux convertisseurs ne coupa
pas court aux persécutions dont sa famille
et lui furent l'objet. Sa femme Jacqueline
David, sœur du sculpteur de ce nom, lui
avait donné plusieurs enfants dont une tille,
Marie, épousa, le 1 janv. 1685, le peintre
en miniature Simon Le Juge, le fils, et une
autre fut mise au couvent à cause de son
endurcissement de huguenote, puis empri-
sonnée au château de Nantes ; la malheu-
reuse était atteinte d'un cancer et son père
sollicitait humblement, 1687, la permission
de la soigner (E 3373). Il se retira à Ren-
nes où il mourut en 1717.
Pierre, dernier fils de Ferdinand Elle,
né le 20 mars 1617 et inhumé le S sept.
1665, fut également peintre du roi. Il eut
de Anne Cattier sa femme : lo Marie,
1644-49 ; Louis, 1646-53 ; Paul, mort en
1648 ; Uranie en 1649, Anne en 1652 ; et
d'une seconde épouse, Philiberte de Lé-
fine : Louise, née le 25 déc. 1650, mariée
en déc. 1669 avec Jean Rou, avocat au
parlement ; remariée en août 1679 avec le
peintre Jean Laurent et morte en 1680.
FÈRE (Jean, fils de feu Adrian) « cous-
turier natifz d'Aumale , » reçu habitant de
Genève, 1558. — Paul Feré, de l'Arma-
gnac, sieur de La Garde, et sa femme
Anne Guitard, de Maruège en Cévennes,
réfugiée à Berlin avec 3 enfants, 1698
(DietericiJ. Paul Ferré de LaGarde, écuyer,
enseigne dans les invalides de Spandau,
1705 (Erman). — François Ferré, écuyer,
sr de la Fayolle, pasteur à La Rochelle,
xvime siècle.
FÉRET [Haag, V 92], nom d'un mem-
bre de l'église réformée de Paris des pre-
miers temps, en 1534, lequel était alors un
jeune homme ardent, « serviteur d'un apo-
thicaire du roi, » que les fidèles parisiens,
« par un soudain mouvement et sans au-
« Ire advis de ceux qui les eussent mieux
« conseillez, » dit Crespin, « l'envoyèrent
« en Suisse où l'Évangile commençoit a es-
« tre presché, pour avoir un sommaire de
« ce qu'on donneroit à conoistre au peu-
(' pie pour instruction de la foi et religion
« chrestienne. » Féret fit le voyage et
rapporta de Neuchàtel, et de la main du
ministre neuchâtelois Antoine Marcourt,
les fameux Placards, qui montraient les
horribles grands et importables abus de la
messe papale, et il osa avec le concours de
ses amis les afficher à profusion à Paris,
et dans d'autres lieux, jusques sur la porte
de la chambre du roi à Amboise. Ce fut le
signal d'une horrible persécution dont il
conviendra mieux de parler à l'article
Marcourt *. Il n'est plus question de ce
Feret. — Un « maistre Guillaume Ferret »
figure le 26me parmi les suspects ajournés,
à Paris, à la suite de cette affaire des pla-
cards (V col. 881). — Rolequin Ferret
« compaignon libraire natifz de Paris, »
reçu habitant de Genève, 1559. — Pierre
Féret, marchand et bourgeois de Paris,
prisonnier à la conciergerie, expulsé de
Paris « pour le fait de la nouvelle secte ;
arrêt du parlem. 26 janv. 1563 (Ar. nat.
X 2 a, 130, fo 188). — Jehan Féret dict de
Montlaurens, natif de Reims, étudiant à Ge-
nève, 1563. — (Pierre), marchand de draps
de soie dans la rue S'-Denys à Paris, mas-
sacré par ses propres neveux, ainsi que sa
femme, à la St-Barthélemy. — Marie Fer-
ret née à Paris ; âgée de 72 ans, elle est
assistée à Amsterdam, 1727. — Martin Fe-
ret, pasteur à Flessingue, 1584. — Es-
tienne Féret, si" de Marsilly, trésorier gé-
néral des finances à La Rochelle, épouse
Marie Barbot ; d'où un fils, Estienne, bap-
tisé le 7 août 1590 ; autre Estienne, éc sr
de Marsilly, bapt. le 4 déc. 1593 et une
fille, Marie-Suzanne, mariée au pasteur
Pierre Salbert, écuyer, le 3 mai 1615. Ma-
rie Barbot, devenue veuve, épousa Gabriel
de Voyen, seigr de MoyneGabet, lieute-
nant-criminel au présidial de La Rochelle.
Les Ferret portaient pour = Armes : d'azur
à 3 fers de lance d'argent. En 1674,
Etienne Féret, sieur de Marcilly, agent du
duc de Weimar près la Cour de France,
mort à Paris, est enterré au cimetière des
SS. Pères, assistants Daniel Barbot son
cousin et Jacques Imbert ancien secrétaire
des finances du duc d'Orléans (reg. de
Charenton). — (Isaac), du Languedoc, tis-
serand, réfugié à Wesel, 1698. — (Pierre),
de Nérac, chirurgien, assisté à Lausanne,
sortant de France pour aller en Allemagne,
1699. _ w.-P. Ferret, officier dans l'ar-
mée hollandaise, 1746-76; C. Fei^ret, chi-
rurgien-major, 1765-83. — Ferret, pasteur
puni de mort, à Strasbourg, pour avoir
1 Nous en avons déjà dit deu.T mots, 1. 1, col.
772 et V, 879.
485
FERET
FERRAGUT
486
tenté d'exciter à la révolte les protestants
d'Alsace pendant la guerre de 1755 (voy.
Discours à lire au Conseil du Roy, p. 82).
FÉRIET ou Ferriet, famille lorraine,
originaire de St-Nicolas-de-Port, qui vint
s'établir à Metz en 1525 et y devint consi-
dérable dans la magistrature. = Armes :
d'or à une croix de sable au franc canton
•de gueules chargé d'une tour d'argent.
Noble homme Jean Fériet épousa en 1563
Barbe fille de Mathieu de Mondelange,
aman de Metz (catholique) et eut d'elle six
enfants dont les trois premiers, catholiques.
Gergonne (ou Georges) , aussi leur fils,
aman, épousa, 1592, Marie fille de Jacques
Lespingal , laquelle se remaria en 1613
avec Paul Lebonhomme. De ce premier
mariage naquirent 8 enfants, dont le cin-
quième Jean, bapt. le 18 fév. 1601, épousa
(15 janv. 1623) Jacqueline fille de Jean
Charpentier seigr de Bourgstallet de Bour-
nyer qui figure en 1569 dans le reg. du
Conseil de la reine de Navarre {Bull. III,
135) comme trésorier de l'artillerie des
princes. Ce Jean fut à son tour aman de
Metz et sa femme lui donna six enfants
dont l'aîné Paul, bapt. le 27 oct. 1623,
aman, sr de Verny et de Glatigny, épousa
1° le 31 janvier 1644 Suzanne Pierrat. 2°
le 26 avril 1671, Anne de Flavigny morte
en 1728 à Berlin. Le deuxième, Louis,
bapt. le 12 oct. 1625, fut colonel d'infan-
terie après avoir été capitaine au régiment
d'Auvergne et mourut à 80 ans ; le troisième,
Charles, bapt. le 31 août 1630, fut avocat
et épousa, 11 juill. 1655, Elisabeth de
Gray de Malmedy; leur fille, Anne, née le
23 mars 1660 épousa, 12 avril 1684, Paul
Cou'ét sr de Lorry, capitaine au régiment
de Turenne, mort à Metz en 1747.
Paul, né en 1623, eut dix enfants parmi
lesquels : Marie, épouse en 1668 d'Aug.
de Montigny, aman ; — Marguerite, née en
janv. 1649, mariée le 20 déc. 1676 à
Etienne Malchar, banquier, lequel fut mis
en prison comme religionnaire, avec un
Fériet, en 1688;— Louis, qui resta catho-
liqueet de vintpresidentauparlem.de Metz;
— Louise, qui abjura cà Metz en 1701; —
Jean-Benjamin^ conseiller de Cour qui
épousa en 1719, à Berlin, Marthe fille de
Salomon de Baret, écuyer, s"" de Ruvignan
lieutenant -colonel d'infanterie, puis en
1723 Marie -Charlotte Lorenz, de Zell, lec-
trice de la reine de Hanovre^ Sophie-Do-
rothée (t. V, col. 349) ; — Anne, née le 5
nov. 1684, mariée en 1720 à Jacques Dei-
rolles (t. V col. 196); etc.
Une sœur du premier Fériet ci-dessus
nommé, Catherine, épousa, le 12 avril
1592, Gédéon de Lemud, elle mourut en
1652. (CuviER.)
FERIN (Ferrier) , réfugié à Lausanne,
1570 {Bull. XXI 473); — Marie Chaver-
nange femme de Denis Férin, d'Aubenas,
secourue à Lausanne, allant le rejoindre à
Berlin, 1694. — Thomas Fermant, de
Dieppe, assisté à Londres, 1706. — David
Fermandy, de Monteabrier en Languedoc,
réfugié à Halle, 1700. — Vincent Fermie
« du lieu de Borguet au pays de Provence, »
reçu habitant de Genève, 1559. — La
femme et les 3 enf. de Paul Fermin assis-
tés à Genève, allant en Suisse, 1703. —
La veuve de Daniel Ferminet, de Metz,
réfugiée à Berlin avec 3 enf., 1698. —
David de Fernes, David Perrot son frère
utérin, Jean-Pierre Fernez et Isabeau Val-
lon sa femme, tous de Romans en Dau-
phiné, assistés à Lausanne allant en Alle-
magne, 1697 et 98. — Jean Fernet, d'is-
sortille près Dijon, assisté à Genève, allant
en Wurtemberg, 1706; — Anne Fernay
d'Is-sur-Thille, id. 1709. — Arnaud de
Fermer sieur du Villa épouse, à l'église
réf. de Bédarieux, Suzanne fille d'Olivier
de Thessan s^ de Pujol , 1602. — Léonard
Fernouillet , sergent à Céant en Othe en
Champagne, attaché et harquebuzé au po-
teau de la justice, 1562 {Crespin). — Bené
Feron, maçon, massacré près Vendôme et
Jean Ferrond notaire, à Manosque, même
sort, 1562 {Crespin); conî. Ferron. —
François Féron , de Paris , étudiant à
Leyde, nov. 1697. — Jean léronce étud.
en philosophie à Genève, mai 1742. —
Marie Fèrondet, de Castres, réfugiée à
Berlin, 1700.
FERRAGUT (Benoit), apothicaire, con-
seiller de la ville àMilhau, 1562 (Tt 236) :
— (Etienne), de Milhau, consacré au mi-
nistère pastoral en 1664 ; pasteur de Grais-
sesac, 1664-65; de Mus, 1669-70; de
Galkrgues, 1670-71; de Baron 1671-73;
de Congeniès 1673-75. Sa veuve, condam-
née à la déportation, mourut sur mer, en
vue de la Martinique (Relation de M. de
Serres). — Marthe Ferraline, réfugiée
d'Orange, assistée à Genève, 1703. — Fer-
ranche, deNîmes, réfugié à Yverdon, 1687.
487
FERRAGUT
FERRIER
488
— David et Pierre Ferrât, frères, de Gap,
assistés en passant à Lausanne pour gagner
l'Allemagne, août 1697. — Ferrand, voy.
col. 474 ci-dessus, Ferand. — Jacques Fer-
raton, de Dezagny en Vivarais, maître
d'école, demande un secours à Lausanne
pour donner des leçons de musique, 13 nov.
1689; le mois suivant il est envoyé dans
un village en qualité de chantre. — « Ho-
norable Arnaulx Ferratdx, natifz de Cham-
pigni sus Vuende, dioc. de Torrenne, »
reçu habitant de Genève, août 1552. —
« Charles Ferré dict la Garaye, natif de
l'évèché de Saint-Malo en Bretaigne, » ha-
bitant de Genève en octob. 1556; — André
Ferré (ou de Fer?) d'Orléans, étudiant à
Genève (Andréas Ferreus genabensis),
1563; Françoise Ferré, veuve d'un bour-
geois de Poitiers, 50 ans, assistée à Lon-
dres, 1705; (Gabrielle) veuve d'un chirur-
gien de Niort, 61 ans, id. id.; Louise
Ferré-La-Coste, du Poitou, fille, 58 ans,
id., id. — Rachel Ferré, dame noble de
Guyenne, 68 ans, assistée (10 I. st.)àCan-
terbury, 1702; l'est encore en 1710. —
Pierre Ferret, de Nérac en Gascogne, chi-
rurgien, sortant de France, ayant attesta-
tion de Genève, assisté à Lausanne pour
aller en Allemagne, 28 juill. 1699 ; — (la
femme du sieur Paul), de Nérac, réfugiée
(5 pers.) à Berlin, 1700; — (Pierre), de
Normandie, « porteur de chaize, » réfugié
à Berlin avec sa femme et 2 enf., 1698;
(Pierre), d'Elbeuf, assisté à Genève d'un
viatique pour l'Allemagne, 1706. — Isaac
Ferrus, de S'-Maixent, id. 1698. — Donné
« 5 sols à Jehan Féru qui a esté cordelier,
demeurant chez Belin, > 1552 (Bourse fr.
de Genève). — Joseph Féru, sa femme et
une fille, assistés à Londres, 1702. Le
même, en qualité de « maistre d'escole au
quartier de Soho et des libertés de West-
minster^ » reçoit 151. pour ses gages d'une
année finissant le 31 mars 1707.
1. FERRIER (Jean) avocat à Toulouse,
pendu, 1562 {Crespin, 668). — Jean Ferrier,
d'Agen, étudiant à l'acad. de Genève (J.
Ferrerius agenensis), 156i; — (Pierre),
d'Agen, étudiant en théologie à Genève
(Petrus Ferrerius ageniensis vasco), mars
1607. — (Jacques), de Lyon, apothicaire,
reçu habitant de Genève, 7 septemb. 1572,
— 'Jean de) sieur d'Autremans présent à
Tassemb. de Lunel, 1613. — (Jacques de),
lieutenant du roi au siège de Castelnau de
Brissac en 1620. — (Paul de) sieur du
Terrait, capitaine d'une compie de chevau-
légers du régiment du baron de Lunas
vers 1620. — (Jean) « marchand de Nis-
mes, tolléré comme les autres avec per-
mission de tratfiquer» à Lausanne, 1687.
— (César et Marie), du Dauphiné, as-
sistés à Lausanne, 1694-97. — (Jacques)
ouvrier en bas, de la vallée de Pragelas,
pays des Vaudois, réfugié à Berlin, 1698;
— la di!e veuve de M. Ferrier, médecin
de la vallée de Pragelas en Dauphiné, id.
id. — (Antoine), maître serrurier du Vi-
gan , réfugié à Magdebourg, 1698. —
(François) dit la Forest, de Moissac en Cé-
vennes, réfugié à Wezel avec sa fille, 1698.
— (Etienne), de S^-Bonnet près Gap, avec
sa femme et 2 enf., assisté à Genève d'un
viatique pour la Suisse, 1701. — (Jean),
de Sommières en Languedoc, chirurgien,
31 ans, mort à l'hôpital de Lausanne,
janv. 1711. — (Jean) d'Anduze, maître
d'école et chantre, assisté à Genève, 1704,
mort à Lausanne, 1719. — (Pierre-Antoine)
de Narbonne, étudiant en théologie à Ge-
nève (Petrus Antonius Ferrier narbonen-
sis) décemb. 1729. — Paul Férier, officier
dans l'armée hollandaise, 1700-1722.
2. FERRIER (Iean-Baptiste) fut un
vaillant capitaine, natif de Bonnieux en
Provence [Haag, V 93] qui se signala par
ses exploits en Languedoc ^ sous les ordres
du baron d'Allemagne et dont nous avons
parlé (t. I col. 912) comme ayant pris part
aux faits de guerre dont la place de Mé-
nobre fut le centre de 1574 à 1578, faits
que sa mort suivit de près (vers 1579) *.
Il eut pour fils Jérémie Ferrier, pasteur
trop fameux né vers 1570, à Milhaud, vil-
lage voisin de Nîmes.
Après avoir terminé ses études en théo-
logie, Jérémie Ferrier fut, en 1596, donné
^ Voy. Barjavel, Dictionn. de Vaucluse; voir
aussi de Thou.
- Malgré la ressemblance du nom et la simi-
litude du prénom, il faut se garder de le confon-
dre avec Jean- Baptiste Ferrari (et non Ferrier)
professeur milanais qui après avoir embrassé le
protestantisme dans les vallées vaudoises, ensei-
gna les langues hébraïque et syriaque au collège
de Die, de 1611 à 1615, et rentra de nouveau
dans le catholicisme en 1616 (Voy. Arnaud,
Acad. protent. de Die, 1872 in-8°, p. 42). Quoi-
que MAI. Haag aient incliné vers cette opinion,
Jérémie Ferrier n'a rien de commun avec ce Jean-
Baptiste.
489
FERMER
490
poui- ministre à l'église d'Aumessas, mais
il ne la desservit que quelques mois et
l'année suivante il exerçait les fonctions
pastorales dans celle d'Alais. Il ne tarda
pas à acquérir une certaine réputation,
puisque le P. Cotton lui fit faire somma-
tion d'entrer en dispute publique avec lui.
Ferrier, qui était ambitieux, n'eut garde
de laisser échapper cette occasion de se
produire, et il se rendit à Nîmes, avec
l'intention de descendre dans la lice contre
le fameux jésuite ; mais le sénéchal, à qui
le consistoire en avait demandé l'autorisa-
tion, afin que tout se passât régulièrement,
refusa de l'accorder. Le jeune ministre
eut alors recours à la presse et publia sous
le titre d'Essais ' un petit livre dans lequel
il s'escrimait contre les jésuites, mais d'une
manière si vague, si peu sérieuse, si pleine
de prétention et de pathos, qu'on croirait
qu'il se peint lui-même lorsqu'il dit à son
adversaire (p. 14) : «... Passe, c'est vostre
« humeur de tout hasarder pour estre veu ;
« de faire vos restes pour paroistre. Vous
« jettes, après vos eslans, vos bouillons
c( sans mesure ni raison. » Cet opuscule
est cependant précédé d'un éloge en vers
latins par un autre adversaire du P. Cotton,
le ministre Isaac Cheiron (IV, col. 284-8o)
et d'une épître de l'auteur datée du 20
janv. 1601. « A Messieurs faisans profes-
sion de vraye religion à Nismes, » ce qui
prouve qu'il avait toute leur approbation.
En effet, il fut presque aussitôt (13 mars)
nommé pasteur de Nîmes.
Ce fut sans doute en prenant possession
de ses fonctions pastorales dans la chaire
de Nîmes qu'il publia ses célèbres thèses
de l'Antéchrist, qui soulevèrent une véri-
table tempête. Le parlement de Toulouse
le décréta de prise de corps ; d'un autre
côté, le synode national de Gap, auquel il
avait été député, prit fait et cause pour
lui. Afin de lui donner une preuve écla-
tante de sympathie, il le nomma vice-pré-
sident, et il ordonna que la proposition
soutenue par Ferrier, que le pape est
1 Les £ssais de Jerémle Feriier; l'an 1601
(s. 1.), iii-16 de 152 pages. Bibliot de l'Arsenal,
Théol. 9460. Contenant : 1. Discours de la vanité
des Jésuites. 2. Le ponrfil des Jésuites. 3. La
papesse Jehane. 4. Les papes hérétiques. 5. Si la
saincte Cène est sacrifice. 6. Si la bienheureuse
vierge a droict de commander à nostre Seigneur
Jésus-Christ.
l'Antéchrist, serait insérée dans la Confes-
sion de foi {voy. III, col. 1028). Henri IV,
que cette déclaration imprudente blessa
vivement, montra cependant assez de sa-
gesse et de prudence pour assoupir cette
affaire, et le partage de la Chambre mi-
partie de Castres, devant laquelle Ferrier
s'était pourvu, lui ayant fourni une occa-
sion naturelle d'intervenir, il défendit de
continuer les poursuites.
Le 15 avril 1G03, au synode d'Uzès, les
pasteurs Gigord et Ferrier furent ordonnés
pour professeurs en théologie, lesquels
ayant présenté leurs thèses imprimées aux
commissaires députés par le synode pour
leur faire subir l'examen, « a esté conclud
que atandu le contantement que ceste com-
pagnie a de leurs services et le tesmo-
gniage qu'ilz en ont randu, il n'est besoin
d'autre examen, ains qu'elle les reçoit et
authorize pour docteurs et professeurs en
théologie. M. Gigord pour l'acad. de Mont-
pellier et M. Ferrier pour l'acad. de Nis-
mes » (reg. des Archiv. du Consist. de
Nîmes, 7 mai 1603) \ Ce fut pour l'acad.
de Nîmes un heureux événement. Elle ne
comptait alors que huit étudiants inscrits
{Bull. III, 46) : Samuel Toussaint, Isaac
des Yssarts, Josué Barbut, Gaiitelme de
Nice, Paul Brillegent, Hipolyte Gentil-
homme, Alexandre Pion et Isaac Ferrier.
Un an après le nombre des élèves s'était
si fort accru qu'il fallut fonder une seconde
chaire de théologie, qui fut donnée à Jean
Moynier, et l'année suivante une troisième,
pour l'hébreu, que le synode national de
Gap jugea nécessaire et dont Alizier de
Langlade fut le premier titulaire. L'ensei-
gnement de Jérémie Ferrier api)orta donc
d'heureux fruits à l'académie' de Nîmes.
Il était en mên>e temps un pasteur fort
rigide. Il prononça en novemb. 1606 un
sermon dans lequel les magistrats nîmois
étaient si rudement tancés an sujet des
« vices et malversations publiques » qu'il
aurait pu s'ensuivre un soulèvement popu-
laire. Les quatre consuls présentèrent ime
requête au conseil de ville contre cette
prédication; mais le Consistoire prit haute-
ment le parti de son pasteur, déclara les
consuls « grandement censurables de l'in-
« deu recours qu'ils auroient fait au Con-
(« seil et a une compagnie composée de
' Notes de M. le past. Ch. Dardier.
491
FERRIER
492
« plusieurs personnes d'autre religion » et
les consuls retirèrent humblement leur
requête et déclarèrent « au sieur Ferrier
« estre infiniment desplaisants d'avoir pré-
« sente ladite requête qu'ils déclarent vi-
» cieuse... et ont les dits sieurs esté ré-
« conciliez tant avec l'Eglise qu'avec led.
« sr Ferrier » (reg. du 21 mars 1607, p.
259). Un autre sermon de lui, prononcé
quelques années plus tard, ne causa pas
moins d'émotion dans la ville. Il repré-
senta en Consistoire que depuis plus d'un
an les jésuites s'efforçaient de dresser
un collège à Nîmes, qu'ils avaient institué
déjà trois classes et soustrait du collège
tous les enfants catholiques et plusieurs
de la religion et que cela était con-
traire au privilège de ce collège lequel
était de fondation roya'e ; il rapporta en-
suite que le dimanche précédent (8 août
1610) :
« Faisant le prêche de 8 heures du matin
et exposant les versets 7, 8, 9 du ch. VI,
liv. I de Samuel où il est dict que les de-
vins et magiciens des Philistins leur con-
seillaient de renvoyer l'arche du Dieu
d'Israël... il feit comparaison, comme le
texte le requeroit, de l'idolâtrie de l'Église
romaine a celle des Philistins et monstrant
comme les idolâtres ont accoustumé par
faulx miracles se confirmer en leurs er-
reurs... Que suytte de cella il recita un faulx
miracle foi'gé par les jesuittes touchant
ung de leur ordi'e nommé Henry Garnet, le-
quel avoit esté exécuté en Angleteri-e [en
1606] comme convaincu d'avoir volu faire
mourir le roy la reyne et leurs enfans...
Que le jesuitte qui presche en ceste ville
pour les papistes ayant distribué et donné
plusieurs exemplaires [du portrait miracu-
leux de Garnet] despuis la mort de nostre
roy [Henri IV] il a donné a cognoistre que
suyvant la doctrine de ceulx de son ordre,
il approuve telz assassinatz abominables,
qualifiant martyrs et bienheureux ceulx qui
les commettent; et de là prit occasion de
remonstrer au peuple le tort que se font
ceulx qui ont des enfans d'en commettre
l'instruction a telles personnes et adressant
la parole aux magistrats, leur fait voir
comme leur charge les oblige à empescher
les jesuittes d'enseigner la jeunesse... etc.,
etc. sur quoi « Tous ceulx du consistoire
ont déclaré le dict sieur Ferrier n'avoir aul-
cunement excédé et n'avoir donné subget
légitime d'offance a aulcun de quelle qua-
lité qu'il soyt, n'avoir rien dict qui ne serve
a maintenir la paix et le repos de l'Estat, et
pourtant ont approuvé et approuvent tout
ce qu'il a dict comme ayant esté saincte-
ment et devottement dict et a édiffication...
(reg. du Consist.. p. 284).
Jérérnie Ferrier était donc comblé de
toutes les marques de la confiance de ses
coreligionnaires. Le 8 mai 1607, l'église
de Paris l'avait demandé officiellement,
comme pasteur, au Consistoire de Nîmes.
Celui-ci refusa, mais un peu plus tard
(29 juin. 1609; registre X, p. 147), on
consentit à le prêter pour six mois. En
1605, il avait été député à l'assemblée de
Chatellerault ; en 1608 à l'assemblée de
Gergeau ; en 1609 il représenta les églises
du bas Languedoc au synode national de
S^-Maixent qui l'élut vice-président ; en
1611, enfin, il fut député de nouveau, avec
Henri Hardouin, sieur de La Calmette,
premier consul de Nîmes, à l'assemblée
politique de Saumur, qui l'adjoignit à La
Case, Courtomer, Mirande et Armet, char-
gés de porter en Cour le cahier des do-
léances. Ce voyage en Cour fut fatal. Tant
d'estime lentement et vaillamment con-
quise, Ferrier devait la perdre en un jour.
Elie Benoit, dans son Histoire de l'Edit de
Nantes, scrutant les replis de ce caractère,
nous dépeint Jérémie Ferrier comme un
homme intéressé ', fourbe, ambitieux, in-
constant, brouillon, sans jugement, et peu
capable des intrigues dont il eut l'impru-
dence de s'embarrasser. Mais il avait,
ajoute l'historien de l'édit de Nantes, assez
de courage, l'esprit vif, l'imagination en-
flammée, une grande facilité à parler, un
ton de voix impérieux, une véhémence
dans l'action et dans le discours qui en-
traînait les auditeurs et qui ne leur laissait
presque pas la liberté de lui contredire. Il
est curieux de rapprocher de ce portrait
celui que Tallemant des Réaux trace du
niême personnage : « Quoiqu'il ne fut ni
docte ni éloquent, lit-on dans les Histo-
riettes, il passoit pourtant pour un grand
personnage dans sa province ; il étoit pa-
telin, populaire, et pleuroit à volonté, de
sorte qu'il avoit tellement charmé le peu-
ple, qu'il le menoit comme il vouloit. »
Tallemant ajoute que c'était l'homme du
monde le plus avare, jusque là que, quand
1 On voit par les notes de M. Dardier que les
reg. du Consist. abondent en preuves sur ce point.
493
FERRIER
494
il était député à quelque synode, « il vivoit
si mesquinement, et recherchoit avec tant
de soin les repues franches, qu'il épargnoit
les deux tiers de ce qu'on lui donnoit pour
sa dépense. » Avec un tel fond de carac-
tère il était facile à corrompre.
Ce fut pendant son voyage à la Cour
qu'il se laissa gagner. Dès son retour à
Saumur, il prit ouvertement le parti du
gouvernement, soutenant avec beaucoup
de vivacité dans l'assemblée que les pro-
testants devaient se contenter de l'édit de
Nantes, tel qu'il avait été vérifié par les
parlements; aussi, lorsqu'il se présenta
devant celle de Sommières pour rendre
compte de sa mission, le pasteur d'Uzès,
Faucher, se faisant l'écho des bruits qui
commençaient à courir sur son compte,
l'accusa-t-il de trahison. L'assemblée
repoussa cette imputation comme calom-
nieuse ; mais, dans un voyage que Ferrier
fit, en 1612, à Paris, les bruits prirent
plus de consistance, on disait hautement
qu'il se ferait papiste, en sorte que le sy-
node national de Privas sentit la nécessité
d'intervenir, pour prévenir, s'il en était
encore temps, un grand scandale. Il rendit
d'abord un décret qui exclut, pour l'ave-
nir, les professeurs en théologie des as-
semblées politiques ; puis, soumettant à
une enquête rigoureuse la conduite du pas-
teur de Nîmes, et considérant qu'il avait
quitté, sans congé, l'église de Paris, après
avoir promis de la desservir ; qu'il avait
apporté beaucoup de négligence dans l'ac-
complissement de ses devoirs de profes-
seur, à cause de ses fréquents voyages à
la Cour et aux assemblées politiques ;
qu'il s'était ingéré dans le maniement des
deniers ecclésiastiques, dont il s'était appro-
prié une assez forte somme, il lui enjoi-
g»it d'écrire une lettre d'excuse à l'église
de Paris, lui défendit de paraître, pendant
six ans, aux assemblées politiques, et lui
interdit l'exercice de ses fonctions dans le
Languedoc. Dès qu'elle eut connaissance
de cette sentence sévère, l'église de Nîmes
se hâta d'envoyer k Privas d'Agulhon et
Barnier, tous deux magistrats, Arnaud
Guérand second consul, Vestric-Favier,
du corps de la maison de ville, et les pas-
teurs Su/frein et Chambrun, pour deman-
der qu'on lui laissât son ministre. Sur le
refus du synode, les députés s'emportèrent
contre les représentants des églises en dé-
clarant que Nîmes garderait son pasteur en
dépit d'eux. Ce furent les deux ministres
Suffrein et Chambrun qui portèrent la
peine de cette sortie. Le synode les blâma
fortement d'avoir accepté une semblable
députation, et il ordonna que Ferrier irait
remplacer Charnier dans l'église de Monté-
limart. Ferrier n'en tint compte ; il conti-
nua à remplir ses fonctions comme aupa-
ravant, en sorte que le colloque du Lyon-
nais, assemblé à Oullins, le 23 août 1612,
sous la présidence du pasteur Roy, le con-
damna comme rebelle, en vertu des pou-
voirs qui lui avaient été conférés par le
synode national, et suspendit le ministre
Mardochée Suffrein comme fauteur de sa
rébellion (Tt 232). Suffrein se retira à la
fois de l'église et de l'académie, où, dès
1607, il avait succédé à Alizier de Lan-
glade, et Ferrier partit pour Paris ; mais,
n'ayant probablement pas obtenu, tout
d'abord, le prix de sa future apostasie, il
se présenta devaiit le consistoire de Cha-
renton , pour protester « de ne rechercher
aucune autre vocation que celle du saint
ministère, » protestation qui ne l'empêcha
pas, fort peu de temps après, d'accepter la
place d'assesseur criminel au presidial de
Nîmes.
Pour braver ses ennemis avec éclat, il
se hâta de retourner dans le Languedoc,
et demanda d'être mis immédiatement en
possession de sa charge. De son côté, le
consistoire, ayant à sa tête le ministre
Chambrun et le premier consul Saint-Cé-
saire, se rendit en corps auprès des offi-
ciers du siège presidial, pour les prier de
suspendre la réception, jusqu'à ce qu'on
eût reçu la réponse aux remontrances et
supplications que le conseil de ville avait
envoyées au roi. Tout fut inutile; Ferrier
fut installé, à l'heure même, dans la place,
non pas d'assesseur criminel, mais de con-
seiller ^ Le consistoire le lit alors sommer,
à quatre reprises, par « l'advertisseur »
Louis Dupont, par David Guérand apo-
thicaire, par de Monteils avocat, et par lé
pasteur Olivier, de se présenter devant lui
• Sa nomination à l'office de «t Conseiller du
roi au siège presidial de Nismes » fut faite par
lettres patentes datées de Fontainebleau, 24 aiai
1613. Il succédait à Jean de Lacroix et ce
fut Salomon Roussel qui fut définitivement
pourvu de cette charge le 11 septembre 1613.
(Pradel,)
495
FERRIER
496
pour répondre à l'accusation d'avoir dé-
serté sa charge. Il refusa d'obéir, en di-
sant que le colloque du Lyonnais l'ayant
déposé, il se regardait comme libre. Le
consistoire passa outre, et ordonna de pro-
céder contre lui par admonitions publiques,
sentence qui lui fut signifiée par les pas-
teurs Bouton et Villaret, et par les anciens
Baile et Fournier. Ferrier répondit par un
appel comme d'abus (M 668). Dès lors, le
consistoire porta l'affaire devant le synode
provincial, qui, le tenant pour « obstiné
dans ses péchés, roidi dans ses rébellions
et désobéissances, et endurci dans son
impénitence, » ordonna au pasteur Bru-
nier de lancer contre lui, du haut de
la chaire, le dimanche 14 juillet 1613,
un sentence d'excommunication, conçue en
ces termes :
« Ledit M. Jérémie Ferrier est un homme
scandaleux, incorrigible, impénitent, indis-
ciplinable ; et, comme tel, après avoir invo-
qué le nom du Dieu vivant et vrai : au nom
et en la puissance de notre Seigneur J.-Ch.,
par la conduite du Saint-Esprit et l'autorité
de l'Eglise, nous l'avons jeté et le jetons
hors de la compagnie des fidèles, afin qu'il
soit livi'é à Satan ; nous l'avons retranché
et le reti-anchons de la communion des
Saints, déclarant qu'il ne doit plus être
censé ni réputé pour membre de J.-Ch., ni
de son église, mais tenu comme un païen et
un péager, pour un profanateur et contemp-
teur de Dieu ; c'est pourquoi nous exhortons
les fidèles, et leur enjoignons, au nom de
notre Maître, de ne plus converser avec cet
enfant de Bélial ; mais de s'en éloigner et
séparer, en attendant, si en quelque ma-
nière, ce jugement et cette séparation, à la
destruction de sa chair, pourra sauver son
ame, et lui donner de l'effroi pour cette
grande et redoutable journée, en laquelle
le Seigneur viendra avec les milices de ses
Saints, pour rendre jugement, et convaincre
les pécheurs de tous leurs crimes et impié-
tés, et tous les méchans des desseins perni-
cieux, des mauvaises paroles et des œuvres
abominables qu'ils auront commises contre
Dieu et contre son Eglise. Amen. — Mau-
dit est celui qui fait l'œuvre du Seigneur
lâchement. Amen. — S'il y a quelqu'un qui
n'aime pas le Seigneur J.-Ch., qu'il soit
anathème. Maranatha. Amen, — Viens,
Seigneur Jésus, viens. »
On dirait une formule d'excommunica-
tion empruntée au moyen âge.
Ferrier put braver néanmoins le synode
du bas Languedoc. Le lendemain même
du jour où il avait été excommunié, il se
rendit au présidial, escorté par quelques
archers du prévôt. A son retour, il fut
hué par une bande d'enfants auxquels se
joignirent bientôt des hommes du peuple,
qui le poursuivirent à coups de pierre, en
l'appelant traître Judas. Il se réfugia dans
la maison du lieutenant principal au siège
présidial, et pendant qu'il s'y cachait tout
tremblant, l'attroupement, se portant con-
tre sa maison, où se trouvait sa fennne
prête à accoucher, saccagea tout, brûla les
meubles et brisa les fenêtres ^ L'interven-
tion des consuls et du consistoire lui-
même apaisa promptement l'émeute ; mais
elle se ralluma lorsqu'on apprit que, pour
punir la ville, la Cour avait ordonné la
translation du siège présidial à Beaucaire,
et avait enjoint h la Chambre de l'édit de
Castres d'informer contre les coupables.
Le calme toutefois ne tarda pas à se réta-
blir, et après cinq mois de sollicitations,
le roi consentit à accorder des lettres d'abo-
lition *.
Ferrier, que les consuls avaient fait éva-
der, s'était cependant retiré à Beaucaire.
On a (lit qu'il y abjura la religion protes-
tante ; mais c'est une erreur, il était trop
habile pour tant se presser. De Beaucaire
il vint à Paris, où il ne se fit même pas
catholique tout de suite, à ce qu'affirme
Tallemant des Réaux : il ne se convertit
1 II fit imprimer sur le moment même un ré-
cit des faits (en 63 pages in-4<') dont un exem-
plaire se trouve â la Biblioth. nat.. mss. fr. n"
20,965, {" 153. En voici le titre : Considérations
d'estat sur les mémoires envoiez par les consuls
de Nismes aux Députez généraux des Eglises P.
B. de France residens près de LL. MAT., a la
justification des calomnies faulsement imposées au
gt terrier cy-devant ministre au dit Nismes, avec
une exhortation a luy mesme le conjurant par
des raisons invincibles d'embrasser la Foy et Reli-
gion Catholique. 1613 (sans lieu). Suivi de : Ré-
cit véritable de l'émotion faiete a Nismes le î5
juin. 1613 contre le sieur Ferrier. — Dans le t.
XI p. 103 des registres du Consistoire de Nîmes
on lit que le 27 août 1614, le libraire-imprimeur
Vaginard fut censuré pour avoir imprimé sans
permission de la C'° un certain livre intitulé La
métamorphose de J. Ferrier.
^ Un écrivain anonyme, mais huguenot, raconte
avec détail toute cette afTaire dans des Mémoires
sur l'esmotion arrivée en la ville de Nismes, les-
quels ont été publiés dans les Archives curieuses
de Cimber et Danjou. T. I de la 2"° série.
497
FERRIER — FERRIERES
498
que quand le clergé par l'iaterveution de
Du Perron, lui eut assuré une bonne pen-
sion. Après son abjuration, il combattit ce
qu'il avait avancé au sujet de l'Antéchrist,
dans un livre qui parut sous ce titre : De
r Antéchrist et de ses marques, contre les
calomnies des ennemis de l'Église catholique,
Paris, 1613, in-4o. Il eut l'audace d'en
envoyer un exemplaire à Du Plessis-Mor-
nay, qui lui répondit les plus cruelles véri-
tés. Dix ans plus tard, le gouvernement
lui fit l'honneur de l'employer, pendant la
guerre delaValtelinepour défendre contre
les écrivains aux gages du cabinet de Ma-
drid, l'alliance de la France cathohque
avec la Hollande protestante. C'est alors
que sous le titre ; Le catholique d'état ou
Discours politique des alliances du roi très
chrétien, contre les calomnies des ennemis
de son état (Paris, 1623, in-S"; 3me édit.,
Paris, 1626), il mit au jour un ouvrage
estimé un des meilleurs du recueil Du
Châtelet, où il prit, contre les partisans
de l'Espagne, la défense de la politique de
Richelieu et de l'alliance de la France
avec les puissances protestantes. Cet on-
vrage lui gagna la faveur du cardinal, qui
le fit nommer, en 1626, conseiller d'état
et privé, et qui voulut qu'il accompagnât
le roi dans le voyage de Bretagne. A son
retour, Ferrier tomba malade de la fièvre et
fut emporté le 26 sept, de la même année.
Les actes du synode de Gap parlent
d'un livre de Ferrier, intitulé YTroTÛ-wast;
ôaGÀc-fixat, qui avait été imp, avant 1603,
et dont le synode l'engagea à donner une
seconde édition. Il s'agit, sans doute, des
fameuses thèses sur l'Antéchrist. Nous
n'avons pas trouvé trace de cet ouvrage.
La femme de Ferrier, Isabeau de Gui-
raud, resta fidèle à sa religion jusqu'à la
fin de ses jours, car elle fut enterrée le 21
janv. 1659, au cimetière protestant de la
rue des SS. Pères. Mais deux de ses en-
fants se firent catholiques, qui tous deux
périrent de mort violente. Le fils fut tué,
en 1638, par des laquais ; la fille, dont la
dixième satire de Boileau a stigmatisé les
honteux petits méfaits et ceux de l'avare,
son mari, le lieutenant criminel Tardieu,
fut assassinée par des voleurs, en 1663.
Ferrier et sa femme avaient eu 9 en-
fants ' : 1° Arnaude, morte en juill. 1610;
1 Notes de M. Ch. Sagnier.
2o une autre fille baptisée le 30 avril 1601 ;
3o Jehan, né le 27 août 1602, parrain Je-
han Ferrier étudiant en théologie, marr.
d'ie Catherine du Jardin; 4° Bernardine,
née le 13 août 1603, marraine Bernardine
d' Airebaudouze ; 5» Tristan, 24 juin
1603.— 12 nov. 1606, parraiuM. de S. Chap-
tes et niaiT. Mme d'Agulhonet; 6° Fran-
çois, né le 11 avril 1607, parrain Mardo-
chée Suffren ministre et marr. Jehannede
Constans ; 7° Fernande, 7 oct., — 17 nov.
1609, parrain M. de Baudan et marr. Fer-
nande de Baudan ; 8o Jehan, né le 9 nov.
1610, parrain Jean de Brueis conseiller au
présidial et marr. Esther de Mazandier ;
9o Marie, la lieutenante-criininelle.
Enfin un détail inattendu nous est donné
par le cavalier Bernin dans le Journal du
Voyage qu'il fit en France en 1665 \ c'est
que Ferrier possédait une belle collection
de médailles qui passa après lui à un de
ses fils, lieutenant d'artillerie, puis à sa
fille, Marie, collection assez importante
pour avoir été achetée par le roi après le
décès des Tardieu.
1. FERRIERES (Jean de), seigneur de
Maligny [llaag, V 97], appartenait à l'une
des plus illustres maisons de la Bourgogne.
= Armes : d'argent au sautoir engrelé de
gueules. Ferrières est aujourd'hui un ha-
meau du départem. de l'Yonne ^ (environ
220 habit.). Ces de Ferrières étaient des
officiers distingués, et très dévoués, de la
maison de Bourbon. Jean, grand-père du
Jean dont nous voulons parler, mort en
1496 avait été conseiller et chambellan des
duc Jean de Bourbon et Pierre de Beau-
jeu; il avait épousé en deuxièmes noces,
Marie de Damas, dame de Maligny et avait
laissé d'elle deux fils : Philippe, qui eut
la terre de Ferrières, et François, qui eut
celle de Maligny. François, chambellan du
fameux connétable de Bourbon, plut à une
vertueuse (Brantôme) demoiselle de cette
maison princière, Louise de Vendôme,
sœur de Louis de Vendôme, prince de
Chabanais, vidame de Chartres etc., et les
deux amoureux furent officiellement fian-
' Publié par M. Lud. Lalanne dans la Gazette
des Beanx-Arts (188ô).
'^ Il y a des gentilshommes du nom de Fer-
rières en Bretagne, portant 3 fers à cbgval ; en
Normandie, 6 fers à cheval (-3, 2, 1) ; en Sain-
tonge les fers à cheval se transforment en 6 écus-
sons de gueules.
499
P'ERRIERES
500
ces en 1516. Mais c'était malgré le frère
de la future, qui entendait hautement gar-
der pour lui tous les biens de sa sœur et
qui pour la punir de s'être passée de son
consentement la tint un an et demi dans
une dure captivité et ne lui rendit la liberté
et la permission de se marier que moyen-
nant une transaction par laquelle François
de Ferrières abandonna toute espèce de
droit sur les biens de sa future femme. Il
signa, mais le jour même (H fév. 1519) et
dans tout le cours des négociations qui
suivirent, il se rendit chez deux notaires
de Paris pour y rédiger et signer de vives
protestations contre les actes qui lui étaient
arrachés. Le mariage fut conclu au mois
de septembre et le beau-frère, Louis de
Vendôme, mourut en 1526.
Jean de Ferrières, le premier fils issu
de ce mariage, fut un des plus vaillants et
des plus fermes soutiens de la cause pro-
testante, comme l'un des plus illustres par
sa naissance puisqu'il était apparenté par
sa mère aux maisons de Vendôme, de
Bourbon, de Montmorency et de Chastillon.
Il était tout jeune homme (né vers 1521)
lorsque son père, connaissant «le bon vou-
loir qu'il avoit aux lettres et aprendre
science, » lui conféra (fév. 1538) deux
bénéfices qui étoient k la collation du sei-
gneur de Maligny « pour luy aider à s'en-
tretenir aux escoles ^ Mais à peine arrivé
aux écoles, l'étudiant se laissa gagner aux
nouvelles doctrines religieuses et en fit
hautement profession comme il est permis
de l'induire de l'exhérédation formelle pro-
noncée contre lui par ses père et mère
dans le testament conjoint dicté par eux '
le 23 déc. 1539. Voici la clause : Sa du-
reté froide et sans rémission ne nous paraît
pouvoir être expliquée par aucune autre
cause que l'indignation religieuse : « Pour
« le cas commis contre eulx et leur volunté
« par Jean de Ferrières leur filz, et qui
« est contenu en la déclaration par luy
« baillée, escripte et signée de sa main, cy
« attachée ', les diz testateurs de leur
« pure franche et libre volunté, l'ont dès
1 Acte, aux archives du chat, de Maligny, cité
par Léon de Bastard (Vie de J. de Ferrières)
L. de Bastard, de l'Ecole de Chartes, mort en
Chine, était originaire et habitant de la contrée.
' Archives d'Enre-et-Loir.
■* Elle n'y est pins, mais il semble bien que ce
devait être une profession de foi.
« a présent exhérédé, privé et débouté de
« tel droit successif que par leur décès lui
« pourroit advenir en leurs biens, sans
« qu'ilz entendent que jamais il y puisse
« héréder, prendre et appliquer à son pro-
« fit aucune chose. »
Quoi qu'il en soit, on le trouve bientôt
(en 1544?) lieutenant d'une comp'e de 40
lances commandée par son cousin germain,
Fr. de Vendôme, vidame de Chartres, la-
quelle fit la campagne d'Italie et prit hono-
rablement part à la bataille de Cerisolles
(14 avril 1544). La mort de son père survint
peu après et le rendit, en dépit du testa-
ment S seigneur de Maligny. En 1549, il
était à Rome, attaché militaire à l'ambas-
sade de France ; en octobre 1552, il servait
en volontaire au siège de Metz défendu
par le duc de Guise contre les Alle-
mands ; après quoi il rentra dans sa charge
de lieutenant de la compie de son cousin
dont la mort, arrivée le 22 décemb. 1560,
le mit en possession du titre de Vidame de
Chartres ' et de seigneuries considérables.
Ses opinions religieuses bien connues,
ses liens étroits avec son frère cadet
Edme de Ferrières, que les historiens ap-
pellent ordinairement le « jeune Maligny »
dont nous parlerons plus loin, surtout la par-
ticipation très active de celui ci à la conju-
ration d'Amboise, persuadèrent Charles IX
et Catherine de Médicisde s'assurer, comme
d'un dangereux personnage du nouveau Vi-
dame et ils donnèrent l'ordre (Bjanv. 1561),
au maréchal de Tavannes, gouverneur de la
Bourgogne, de le faire appréhender en son
château de Maligny où il s'était tranquil-
lement retiré. Tavannes, quoique brave à
toute épreuve, fit observer que Maligny
était un château solidement assis, qu'il
était bien pourvu de vivres et d'artillerie,
et que le maître du lieu y faisait bonne
garde avec 30 ou 40 soldats résolus, que
i II fit partage, 6 juin 15i3, de la succession
paternelle avec sa sœur Beraude de Ferrières
qui épousa, 17 avril 1559, le seigneur bourbon-
nais Jean de La Fin s' de Beauvais-la-Nocle
(Archiv. d'Euie-et-Loir).
'^ Le Vidame (vice-dominus) était l'adminis-
trateur et le défenseur des biens temporels d'un
évêché, rarement d'une abbaye. Les évêques
d'Amiens, Beauvais, Cambrai, Châlons, Chartres,
Laon et six autres en France avaient des Vidâ-
mes. Le Vidomne de Genève jouait on grand rôle
dans l'histoire de cette ville lorsqu'elle était épis-
copale.
I
501
FERRIÈRES
502
pour l'attaquer il lui faudrait mettre en
mouvement le quart de l'etrectif dont il
disposait, que mieux vaudrait donc user
d'adresse et temporiser; pendant ces pour-
parlers, le sire de Maligny s'esquiva du
château, se retira dans ses terres du Ni-
vernais puis, au commencement de 1562,
rejoignit le prince de Condé à Meaux, et
dès lors il ne quitta plus la fortune de ce
chef du parti protestant. Pendant que le
prince occupait Orléans, il se rendit en
Normandie, d'accord avec lui afin d'y
faire s'il était possible « quelque bon ser-
vice au roi et à la cause. » En eifet, il ar-
riva bientôt à Rouen, avec Jean de La Fin,
son beau-frère, et dans cette ville ils reçu-
rent une députation des habitants du Ha-
vre qui demandaient protection contre
leur gouverneur Jean de Gros ou de Cro-
ses (V, col. 539) qui les pressurait et con-
tre le duc d'Aumale qui tenait la campa-
gne en dévastateur. La ville offrait de se
remettre entre les mains du Vidame. Il y
entra le lendemain (16 avril 1561), et fit si
bien qu'il entraîna le gouverneur dans son
parti. De Crose bien que catholique fut
mis à mort un peu plus tard (1562) pour
avoir défendu Rouen contre l'armée royale.
Peu de temps après, La Barre lui ap-
porta, de la part de Condé, l'ordre de pas-
ser en Angleterre (juillet 1562), avec Bri-
quemaiilt et La Haye, maître des requêtes
et surintendant de la maison du prince,
pour demander des secours à la reine Eli-
sabeth. L'abbé Pleuvri, auteur d'une His-
toire (lu Havre-de-Gràce, raconte que les
plénipotentiaires de Condé refusèrent d'ac-
céder à la demande fort naturelle des An-
glais qui exigeaient qu'on leur livrât le
Havre comme place de retraite, et qu'ils
revinrent en France sans rien conclure ;
mais que Condé leur enjoignit de retour-
ner en Angleterre et de souscrire à cette
condition, récit confirmé par les dépêches
de l'ambassadeur de France des 21 et 22
août 1562 ^ Ce fut le traité de Hampton-
court, que les envoyés du prince de Condé
signèrent le 20 septemb. et par lequel le
Havre devait être livré aux Anglais pour
être occupé par 300 hommes de troupes
anglaises, conjointement aux 1000 Fran-
çais. R était formellement convenu que
cette occupation avait lieu seulement pour
1 Bibl. nat. mss. fr., Snppl. 3003, n.
la défense du prince de Condé et de ses
partisans, et pour la protection des sujets
du roi de F'rance persécutés par les Guise,
qui empêchaient, contrairement aux édits
royaux, l'exercice du culte réformé; mais
que cette occupation serait temporaire,
que l'Angleterre ne changerait rien k
l'administration des villes occupées (pré-
vision d'une occupation pareille de Rouen
et Dieppe), et qu'elle retirerait ses trou-
pes aussitôt qu'on lui aurait restitué Ca-
lais, qui lui appartenait, et cent mille écus
de subsides avancés par elle.
Le lendemain de la signature du traité
de Hamptoncourt, l'ambassadeur, ce même
Paul de Foix qui avait été arrêté avec Du
Bourg (V col. 574), demanda l'extradition,
non seulement des négociateurs, mais de
Saint-Aubin, de La Boque, de Verîigny, de
Georges de Mare, garde de l'artillerie du
Havre, de Jean Feray, du bailli de Dieppe
et de Bochart, receveur de Rouen, com-
me criminels de lèse-majesté; il est inutile
d'ajouter que le gouvernement d'Elisabeth
refusa de les livrer. Mais le Vidame de
Chartres paya pour tous en ce que la con-
fiscation de tous ses biens fut prononcée
et si rigoureusement exécutée qu'il de-
meura désormais très pauvre.
Dans la suite des guerres civiles, nous
le retrouvons servant la cause protestante
de ses conseils et de son épée. Il fit glo-
rieusement son devoir (voy. de Thou) à
la bataille de S'-Denys (nov. 1567), et à
la vaillance il joignait un esprit très fin.
« Nourri aux affaires de la Cour, savant
aux despens des siens et de lui-mesme, »
dit d'Aubigné, il fut un de ceux qui s'op-
posèrent le plus énergiquement à ce que
Condé prêtât l'oreille aux propositions as-
tucieuses que la reine-mère lui avait fait
faire par Combaut, en lui prouvant que
c'était un piège. Le prince suivit son avis
et continua sa marche au-devant de l'ar-
mée allemande, commandée par Casimir,
que le vidame de Chartres fut chargé d'al-
ler complimenter.
En 1568, la guerre s'étant rallumée,
Jean de Ferrières leva un corps de troupes
en Normandie et le conduisit à Andelot.
La haute position qu'il occupait dans le
parti et la connaissance qu'il avait de la
Cour d'Elisabeth d'Angleterre, le firent dé-
signer par ses coreligionnaires, dont toutes
les ressources financières étaient épuisées.
503
FERRIERES
504
pour repasser le détroit et solliciter la con-
tinuation des subsides. Dans ce but il
s'embarqua avec sa femme, à La Rochelle,
vers la mi-avril 1569. Il avait en effet
contracté un modeste mariage, vu d'assez
mauvais œil par les siens et par la reine
de Navarre, avec une dame rocheloise,
Françoise Joubert fille de Fr. Joubert sr
de Lannerey, conseiller et maître des
comptes du roi François 1er, laquelle était
veuve de Charles Chabot que les huguenots
avaient mis à mort comme traître (voy.
III col. 988). Le Père Le Laboureur, dans
ses Addit. aux Mém. de Castelnau parle
d'elle cependant en termes favorables lors-
qu'il dit du vidame que c'était « un gentil-
8 homme vaillant, de grande entreprise et
« des plus ardents aux intérêts de sa reli-
« gion, aussi bien que sa femme. » Ce
voyage en Angleterre ne fut pas sans quel-
que succès.
Le 13 septembre 1569, une procédure
depuis longtemps instruite au Parlem. de
Paris contre les chefs du protestantisme
aboutit à une condanmation à mort pro-
noncée contre Montgommery et contre lui.
On les pendit en efTigie sur la place de
Grève. C'était dangereux ; il ne quitta donc
pas immédiatement l'Angleterre. Il y était
encore au mois de septemb. 1570. Au com-
mencement d'octobre il débarquait à Diep-
pe et arrivait à Paris, où la populace le
reçut si mal, qu'on tua ou blessa plusieurs
de ses gens. Cela passa pour une attaque
de voleurs, mais il se tint prudemment aux
champs plus qu'à la ville. Survint le coup
de la Saint-Barthélémy. A la nouvelle de la
blessure de l'amiral, tenant pour certain
« que c'estoit l'entrée delà tragédie, laquelle
se paracheveroit bientost, » il pressa, à plu-
sieurs reprises et « avec grande véhé-
mence, » les chefs huguenots de s'éloigner
sur-le-champ de Paris ; il ne fut pas écou-
té ; mais s'il ne réussit pas à soustraire ses
compagnons d'armes au sort déplorable
qui les menaçait, il sut garantir au moins
sa propre vie, grâce à la précaution qu'il
avait prise de se loger au faubourg St-
Gerinain. On conserve au Musée britanni-
que (niss. Lansdoicn., no 14. 77) la lettre
'■ Une quinzaine de Lettres inédites de lui se
conservent à la Bibliotb. Cotton., Musée britan-
nique, et font partie des recueils cotés Caligula
E. V, VI, IX, XII. M. Je Bastard en a publié qua-
tre.
OÙ il raconte à lord Burghley la manière
dont il échappa à la mort ^ Strype nous
apprend, dans ses Annales, qu'il chercha
un asile eu Angleterre, où il débarqua le
7 septembre, et qu'Elisabeth, touchée de
compassion, écrivit en sa faveur au roi de
France. Il ne quitta pas l'Angleterre avant
la fin d'octobre 1574 où il s'embarqua pour
Flessingue avec une troupe de réfugiés
françaisqui voulaient aller joindre le prince
de Condé en Allemagne. Il rentra en
France pour servir la cause do Henri IV.
Ce prince le garda auprès de sa personne,
dans le Midi, et le nomma commandant
de la place de Casteljaloux, poste qu'on le
trouve exerçant au mois de janv. 1584
{Corresp. d'Henri IV, t. I, 631) et qui ne
manquait pas d'importance étant sur la
frontière de Saintonge, mais qui convenait
à son âge avancé (135 ans). Sa lui fut pi-
toyable. Comme il guerroyait le long de la
côte, dans les rangs protestants, contre les
troupes de terre et de mer de la Ligue, il
fut fait prisonnier et conduit à un capi-
taine de galères, nommé le capitaine Car-
ies, qui exigea d'un prisonnier de cette
importance une forte rançon et ne l'obte-
nant pas, car Jean de Ferrières n'avait rien,
le fit enchaîner à fond de cale dans une
galère et l'y laissa mourir. D'Aubigné
parle (Hist. univ. t. III) de gentilshommes
protestants jetés aux galères qui furent dé-
livres au mois d'avril 1586 et dont il dit
qu'ils avaient été « compagnons du vidame
de Chartres que Caries fit mourir lié à la
soute, ne pouvant croire qu'un homme de
si bonne maison ne put payer rançon. Ce
seigneur de grande marque, que le roy de
Navarre appelait son oncle, étoit sous la
coursie [chemin entre les bancs] quand la
batterie se faisoit. »
Il nous reste à parler du jeune Maligny.
Edme de Ferrières, plus communément
appelé Maligny le jeune, fut un des chefs
de la conjuration d'Amboise. Sauvé d'une
mort certaine par un écuyer du prince de
Condé, nommé de Vaux qui lui devait son
emploi, il se retira dans la Provence, tan-
dis que son frère, soupçonné d'avoir aussi
trempé dans la conspiration, quittait la
Cour de son côté. Maligny, de concert
avec Mouvans et par ordre de Condé, à ce
que rapporte Davila, conçut l'audacieux
projet de se saisir de Lyon, où les Réfor-
més étaient en assez grand nombre. A cet
505
FERRIERPJS
506
effet, il recruta parmi les soldats de Mont-
brun quelques aventuriers qu'il introduisit
dans cette ville par diverses portes et sous
divers déguisements. Colonia porte à 1200
le nombre des huguenots qui s'étaient
ainsi glissés dans la ville sans être décou-
verts, grâce au mouvement qu'occasion-
nait la foire d'août. Ils devaient être sou-
tenus, dil-il, par 500 autres domiciliés dans
la ville, par 300 Genevois qui avaient or-
dre de se rendre sous les murs de Lyon au
jour marqué, par des troupes de Provence
et par un corps de cavalerie qu'on atten-
dait de France. Parmi ces gens de guerre^
il y avait plusieurs capitaines expérimen-
tés qui avaient fait les guerres du Piémont,
tels que le bourguignon La Rivière, le
provençal Châteauneuf, les auvergnats
Malcault et Belime, les deux frères Pé-
rault du Vivarais. Colonia, qui attribue,
sans aucune espèce de preuves, nous osons
l'atTirmer, à Calvin, à Béze et à Spifame,
tout le plan de l'entreprise, passe sous si-
lence le contre-ordre donné par le roi de
Navarre, et cependant il est certain que,
sans ce contre-ordre, Maligny se serait
emparé de Lyon. Sentant l'impossibilité
de faire traverser à ses soldats toute la
France, pour les conduire à Limoges,
comme on le lui mandait, sans éveiller les
soupçons et sans s'exposer à être taillé en
pièces, il résolut, après mûre délibération,
de congédier les bandes qui s'approchaient
de Lyon et d'évacuer la ville ; mais un
crocheteur qu'il avait imprudemment in-
troduit dans une des maisons où il avait
formé des dépôts d'armes, communiqua
au gouverneur les soupçons qu'il avait
conçus. La maison fut cernée à l'entrée
de la nuit. 11 s'y trouvait une cinquantaine
de soldats qui se défendirent vigoureuse-
ment. Maligny, logé près de là, accourut
à leur secours avec une quinzaine de gen-
tilshommes, et les archers furent repous-
sés jusques sur le pont de la Saône dont
les protestants s'emparèrent. Selon Davila
et Colonia, les catholiques ne tardèrent
pas à les en chasser; selon les écrivains
protestants et de Thou, pas un seul catho-
lique n'osa sortir de son logis, et Ma-
ligny resta maître, pendant plusieurs heu-
res, de toute la ville entre le Rhône et la
Saône, en sorte ([u'il n'est pas douteux
qu'il se fût saisi de Lyon, s'il avait été
soutenu ; mais les conjurés qu'il avait con-
tremandés s'imaginèrent que les catholi-
ques leur avaient tendu un piège pour les
attirer dehors et les égorger, et ils restè-
rent barricadés chez eux. Se voyant aban-
donné et craignant d'être écrasé dès que le
jour paraîtrait, Maligny se retira dans son
logis ; puis la réflexion lui présentant le
danger sous un aspect plus terrible, il s'en-
fuit secrètement k Genève, dit Colonia, en
laissant au capitaine Castelnau le soin de
faire disparaître les traces de la conjura-
tion. Presque tous les conjurés sortirent
de Lyon sans obstacle, le gouverneur fa-
vorisant lui-même leur fuite, de peur de
les réduire au désespoir. A la nouvelle de
cette entreprise, le maréchal de Saint- An-
dré s'empressa de courir à Lyon. Il fit ar-
rêter beaucoup de personnes, entre autres
les deux frères Changy et La Brosse, qui
fut, à deux reprises, soumis à une torture
telle que jamais homme n'en subit une pa-
reille sans mourir. Quelques-uns des pri-
sonn'ers furent pendus ; les autres rache-
tèrent leur vie en payant de fortes rançons
à l'avide maréchal.
Edme Maligny s'enfuit à Genève;, « dont
plus ne revint, » dit Bantôme, car en se
baignant dans le lac, il se noya dans un
sable mouvant; l'on courut après luy,
mais il s'en alla grand erre. » (Brant. éd.
Lalanne, IV 3'i0). 11 mourut sans héritier
[Collect. Du Chesne, vol. 68), et son frère
n'ayant pas laissé non plus d'enfant de sa
femme Françoise Joubert, le vidamé de
Chartres passa dans la famille de Jean de
Lafin, mari de Béraude de Ferrières.
(Léon de Bastard). Vie de Jean de Ferrières,
Vidame de Chartres, par un membre de la Soc.
des Se. historiques et nat. de l'Yonne ; Auxerre,
Perriquet et Rouillé, 1858, in-S", 283 pag. et
portrait du Vidame.
2. FERRIÈRES (Pons de), baron de
Bagat ^ en Quercy [Haag, V 100], second
fils de Jean de Ferrières, servit en 1552,
sous le roi de Navarre avec le grade de
capitaine de cavarerie. Il mourut vers
1561, laissant de son mariage avec Jeanne
de Beynac; lo François, qui suit; — 2»
Antoine, tué à la déroute de Vers ; — 3o
Louise, qui mourut avec la réputation d'un
des meilleurs esprits de son temps ; — 4o
Catherine, femme du sieur de Puyparla ;
1 On a Bagat et Ferrières dans l'arrond. de
Cahors (Lot).
507
FERRIÈRES
508
— 5° Jeanne, épouse du sieur de Mont-
Lausun ; — 6o Marie, épouse du sieur de
Brugnol, après la mort duquel elle se re-
maria avec le sieur de Marcous.
François deFerrières combattit vaillam-
ment à Dreux, où il fut blessé et fait pri-
sonnier, puis à Jarnac et à Moncontour.
En 1586, le roi de Navarre lui donna une
compagnie de cent arquebusiers à cheval.
En 1588, Henri III lui confisqua ses biens,
dans la possession desquels il ne rentra
qu'en 159o. La même année, il assista à
l'assemblée politique de Saumur. De son
mariage avec Antoinette de Bonnefous,
célébré en 1357, naquirent six enfants :
1° Pons, mort jeune ; — 2° Pierre, qui
épousa successivement Jeanne de La Bois-
sière, Susanne de Mauzac, Marguerite de
La Burgade et Angélique Days, mais qui
ne parait pas avoir laissé de postérité ; —
3° Jean, sieur d'Aumont, qui prit pour
femme Andiette de Jouan, fille du lieute-
nant principal au siège présidial d'Arma-
gnac et procureur-général du roi de Na-
varre, celui-là même qui assista comme
député de la Guienne, aux assemblées
politiques deSaint-Jean-d'Angély,en 1582,
et de La Rochelle, en 1588; Jean était lui-
même procureur du roi en la sénéchaussée
d'Armagnac et il y fut pourvu de l'office
de lieutenant particulier, après résignation
(15 sept. 1609) d'Henri Leverrier, par
lettres patentes du 10 mars 1601 ^; —
4o Abel, qui suit; — 5° Paul, marié
avec Claire de Bonnal, fille du sieur de La
Rouquette ; — 6o Anne, femme du sei-
gneur de Cezerac. Resté veuf, le baron de
Bagat se remaria avec Antoinette de
Rams, qui ne lui donna qu'une fille nom-
mée Marie, épouse d'un sieur de La Rou-
quette.
Abel de Ferrières ayant été appelé par
son père à recueillir son héritage, cette
préférence, dont le mss. {Fonds S. Ma-
gloire, no 132)^ où nous puisons nos ren-
seignements, n'explique pas le motif, oc-
casionna un long procès. Abel avait servi
avec ardeur la cause de Henri IV ; il avait
combattu à Coutras, à Ivry, et avait été
grièvement blessé au combat de Villemur.
Il mourut, en 1641, laissant de sa femme
Esther de Vivans, qu'il avait épousée en
* Il prêta serment, la main levée à Dieu,
comme étant de la qualité de l'édit. (Pradel.)
1608, deux enfants, François, qui suit, et
Susanne, alliée au sieur ée.Panassou.
François apprit le métier des armes en
Hollande où il alla servir dès 1628. Il y
passa trois ans et y fut fait prisonnier.
Rentré dans sa patrie, il fit, en 1635, la
campagne de Flandres avec l'armée fran-
çaise. L'année suivante, il épousa Sara de
Chandieu, qui lui donna Pierre-Henri,
EsTHKR et Marie. Nos renseignements ne
s'étendent pas plus loin.
3. FERRIÈRES (de). Une famille du
même nom que les précédentes, mais
beaucoup moins notable, existant en Sain-
tonge, au XVIn^e siècle. Elle figure abon-
damment sur les registres de l'église réfor-
mée de La Rochelle et ses titres de no-
blesse, datés de 1683, se trouvent dans les
minutes du notaire Juge. =^ Armes : de
sable à l'écrevisse d'argent. L'un de ses
membres, François de Ferrières, marié
avec Colette Morisson et en deuxièmes no-
ces avec Anne Esveillard (ci-dessus, col.
174), fut choisi par les Rochellois, en 1574,
pour faire partie du conseil extraordinaire
du maire et député en 1581 par le Consis-
toire à l'assemblée générale de Chastillon.
Il eut du 1er lit : Samuel, bapt. au prêche,
14 septemb. 1591 ; autre Samuel, bapt. le
10 juin. 1593, conseiller au présidial de
1617 à 1631, qui s'était retiré au camp
royal à la fin du siège (Arcère, II 286)
et qui eut de son mariage avec Marie Ge-
nay une fille, Sara, bapt. le 16 mars 1619
et mariée au prêche avec Charles de Bel-
zunce (ci-dessus, II col. 149). Samuel eut
encore : Jeanne, en 1580 ; Jean, nov.
1582 ; Jacques, bapt. en septemb. 1594,
écuyer, s"" de Roiffé et du Grandfief ; Es-
TIENNE, écuyer, s"" de Grandfief, gouver-
neur de St-Martin de Rhé, 1636-50. Ce der-
nier eut de son mariage (au prêche) avec
Marie Du Puy : Estienne, écuyer, sr de
Villeneufve, capitaine au régira, de Na-
varre; Anne, bapt. au prêche, juill. 1631,
femme de René de Gonzabatz, écuyer, sr
de Villepart, capitaine de vaisseau ; Fran-
çois, bapt. au prêche, 15 janv. 1636 ; par-
rain, Jaq. de Ferrières ; autre François,
30 nov. 1643, redevenu catholique, capi-
taine de vaisseau, tué au combat de Mes-
sine, 1676, enterré dans la chapelle de Fer-
rières en l'île de Rhé. (Richemond.)
4. FERRIÈRES (Autres seigneurs de),
voyez aux nom Bayard, Grantrye, Guillot.
509
FERRIERES
FERRY
510
5. FERRIERES (Pierre de), « de Tho-
lose, » reçu habitant de Genève, 17 juin
1554. — François Ferrière, nommé con-
seiller clerc au parlem. de Toulouse en
1551, victime de la St-Barthélemy dans la
même ville, 1562. — Autre François
Ferrières, marchand k Toulouse en 1577,
établi en 1579 à Montauban. C'est de lui
que paraît descendre une nombreuse fa-
mille de commerçants qui habita jusqu'à
la Révocation cette dernière ville, d'où elle
émigra à Genève et en Hollande. D'après
une notice, d'une longueur et d'une im-
portance démesurées, publiée par M.A.-J.
Enschedé (Bull, des ég. icalL, t. II), elle
a produit un seul personnage de quelque
notoriété : Jean Ferrières, consul de Mon-
tauban en 1638, capitaine d'une compagnie
bourgeoise fournie par la ville à l'armée
du roi en 1651, mort en 1652. Son petit-
fils Isaac (1675-1747) fils de Paul Ferrière,
passé en Hollande, fonda aux Indes, dans
la colonie de Berbice, une plantation de
café et de cacao qu'il avait nommée « Mon-
tauban. » Signalons encore : Jean Fer-
rière, marchand à Montauban et Jeanne
de Bousquet sa femme ainsi que Isaac, fils
de Jean, marchand, et Antoinette de Rujol
sa femme, tous de Montauban, lesquels
font leurs testaments à Genève, en 1699
(L. Pasteur not. X 41-50). — André Fer-
rière, ancien de Cournonterral au colloque
de Montpellier, 1562. — (Jean), ministre à
Port-Sainte-Marie en Agenois, 1566-78. —
(Antoine), seigneur de Chappes, avocat
renommé, victime de la S'-Barthélemy à
Paris, 1572. — (Jean de), secrétaire de
Jeanne d'Albret ; Bernardine de Florence,
sa veuve, préside au contrat de mariage de
leur fille Gratiane de Ferrière avec Ber-
nard d'Estrate, à Lucq. 14 nov. 1572
(Arch. B.-Pyr. E 1425, fo 216). — ( )
ancien d'Aumessas, délégué au synode
d'Anduze, 1675. — (Madelaine), du Pra-
gelas, assistée d'un viatique à Genève,
1698. — Les Ferrière sont quelquefois
appelés La Ferrière.
FERRON (Jean), ministre à Genève vers
1544-155:3, mentionné avec malveillance ^
c'est-à-dire comme affectionné à Calvin, aux
pages 58 et 67 du catalogue de documents
des Archives de Genève formant la « col-
' Voy. L'école hist. de Jér. BoUec, par Henri
Bordier; Genève, 1880, in-8°.
lection GalifTe. » — (Jean), ministre à
Montflanquin en Agenois, et son fils mi-
nistre à Tournon, même colloque, présents
tous deux au synode général de Gap, 1603.
— Ferron père, ministre à Montflanquin,
1597-1603; fils, à Tournon en Agenois,
1603. — (lean), ministre de Beynac en
Agenois, 1620-26. — (Daniel), ancien de
Loudun, 1612. — Conf. Feron. On les ap-
pelle quelquefois Frézon. — Isaac Fer-
ruyau, ancien de La Mothe St-Heraye,
1682 (Bull. V, 311).
FERRY, famille notable de Metz [Haag,
V 100], qui a donné à l'église réformée
un de ses plus illustres pasteurs.
Jacques Ferry, chaussetier dans la pe-
tite ville lorraine de Blamont, embrassa
la religion évangélique en 1554, et s'éta-
bht à Metz où il remplit la charge de
« solchier » de l'évêché. Les solchiers, au
nombre de sept, avaient le monopole de
la vente des socs de charrue. C'était une
place lucrative et des plus honorables, car
l'office anoblissait et se transmettait de
père en fils. Le chaussetier de Blamont
devint un des gros bourgeois de Metz, car
il fut des magistrats municipaux qu'on ap-
pelait les Treize, puis conseiller-échevin
et, depuis 1593, gouverneur de l'hôpital
Saint-Nicolas, en récompense des services
qu'il avait rendus pendant la guerre. Du
mariage de Jacques Ferry avec Françoise
de Cormj, naquirent, entre autres enfants,
Jacques et Jérémie, souches chacun d'une
branche.
I. Branche aînée. Jacques Ferry, né en
1558, succéda à son père dans son office
de solchier. Divers registres qui figuraient
dans la riche collection du comte Emmery '
ont conservé la trace des différentes ges-
tions auxquelles il prit part, sous ces
titres : Recueil des différens actes de pro-
cédure que Jacques Ferry a été dans le cas
de dresser en sa qualité de Treize et de
conseiller du maitre-échevin ; — Receptes
des droictures et revenus des villages et
aultres lieux ausquels l'hospital S. Nicolas,
1 Catalogue de la collection de lettres autogra-
phes et de documents historiques concernant
l'histoire de la Réfornae pendant les XVI™ et
XVII°'° siècles, l'histoire de la ville de Metz, de
la Lorraine et des Trois Évêchés, dont la vente
Hura lieu à Paris le jeudi 19 décemb. 1850 etc.,
Paris, Téchener et Metz, Lecouteux ; in-S», 121
p. — Voy. une description des papiers de Ferry,
au £uU. 1, 325.
511
FERRY
512
au Neuf-Bourg, a haulteur et seigneurie,
1593, in-fol. ; — Mémoire du sieur Jacques
Ferry, gouverneur de l'hospital, 1593-1660,
in-4o. ; — Inventaire de tous les biens,
meubles et autres choses appartenant et
dépendant dudit hospital, depuis 1592 jus-
ques au 1 juillet 1601. Il fut donc, comme
son père, membre du conseil des XIII,
conseiller échevin et gouverneur du grand
hôpital de Saint Nicolas. Ainsi Bayle a eu
raison de dire que la famille Ferry faisait
figure à Metz, et que Jacques Ferry, en
particulier, passa par tous les degrés de
l'ancienne magistrature, jusqu'à la suppres-
sion du conseil des XIII, en 1643.
Jacques Ferry jouissait, en outre, d'une
grande considération auprès de ses coreli-
gionnaires qui le chargèrent de plusieurs
missions en Cour dans des circonstances
importantes. Il mourut en 16'i7, laissant
de sa femme, Elisabeth Johj, fille du no-
taire Paul Joly et sœur du célèbre procu-
reur général de ce nom, une fille nommée
Elisabeth, qui épousa, en 1621, Sébastien
de Mageron, docteur en médecine, plus
tard apostat, et deux fils, appelés Pierre
et Paul, qui suivirent l'un et l'autre la
carrière ecclésistique.
Pierre Ferry, reçu ministre au mois
d'oct. 1605, à l'Age de 23 ans, après
avoir fait ses études à Sedan et les avoir
terminées par une thèse De tertio prse-
cepto decalogi, fut donné pour pasteur à
l'église de Tonnay-Charente. Il la desser-
vait encore en 1620 ; mais deux ans plus
tard, nous le trouvons ministre à Franche-
val dans la principauté de Sedan, et c'est
en cette qualité qu'il assista, en 1642,
avec ses collègues Du Moulin, Rambours,
Gantois, Sacrelaire, Benoist et Brazi à la
prise de possession de Sedan par Fabert.
Il mourut le 30 oct. 1650, sans laisser de
postérité à ce qu'il semble, bien qu'il ait
été marié deux fois. M. le pasteur Othon
Cuvier, notre excellent collaborateur et qui
l'était déjà de MM. Haag en 1855 [V, 101
bj, possède un recueil des Actes des syno-
des nationaux (1559-1617) et une disci-
pline ecclésiastique copiés entièrement par
Pierre Ferry et annotés par son frère
Paul. On conserve aussi un mss. de lui à
la Biblioth. d'Epinal.
Beaucoup mieux connu que Pierre, Paul
Ferry naquit à Metz, le 24 fév. 1591, dans
l'endroit appelé Fournirue où leur père
tenait son commerce. Il fut confié de bonne
heure aux soins d'un instituteur habile,
nommé Jacques Renvoy et mis ensuite au
collège des jésuites, seule école supérieure
ouverte aux enfants des Réformés de
Metz ^ Ses humanités terminées, le jeune
Ferry partit pour La Rochelle où il fit sa
philosophie en 1 607-1609 et d'où il se rendit
à Montauban, afin d'y suivre les cours de
théologie. Il y fut immatriculé le 8 juin
1609 et obtint de ses professeurs un certi-
ficat portant qu'il a suivi les cours « avec
« un tel succès et avancement qu'on es-
« père que Dieu, qui l'a préparé, en fera
« un jour un excellent instrument pour
« avancer son Eglise et illustrer son saint
« nom. » Reçu proposant en 1611, il re-
prit la route de sa ville natale en passant
par Paris, et le 1er janv. 1612, il fut con-
sacré au saint ministère par l'imposition
des mains du pasteur Le Goulon. La vie
de Paul Ferry n'offre aucune particularité
digne de fixer l'attention de l'histoire ; elle
s'écoula modeste, paisible et studieuse,
dans l'accomplissement des devoirs de sa
profession. Il atteignit un âge avancé,
n^étant mort que le 28 déc. 1669, malgré
les cruelles douleurs de la gravelle, dont il
soulfrit pendant de longues années, sans
que l'aménité de son caractère en fut alté-
rée. Dans sa Vie de Bossuet, l'évêque
d'Alais, Bausset, affirme que, sur son lit
de mort, il déclara à sa famille et aux an-
ciens du consistoire qu'il désirait abjurer
entre les mains de Bossuet. C'est une fable
digne de figurer à côté de celle de la con-
version de Bèze et de toutes les préten-
dues conversions du même genre qu'on
persiste à nous conter, comme celle des il-
lustres libres penseurs Littré ou Paul Bert.
« On n'a peut-être guère vu d'homme, lit-on
dans les Mélanges d'Ancillon, plus généra-
lement regretté que M. Ferry. Il estoit
considéré comme le père aussi bien que
' Quelques années pins tard, malgré les récla-
mations du consistoire portées en Cour par Ferry,
Jean Jas$oy, ministre de Courcelles-Chaussy, et
Bennelle, un arrêt du 5 nov. 1634 interdit même
les régents et les pédagogues réformés. L'année
suivante, un arrêt du Conseil défendit aux pro-
testants de Metz d'ouvrir un collège, et au mois
de fév. 1636, défense fut faite à Ferry, à Ooffin
et autres « de ne faire enseigner aucune science
ni tenir pensionnaires â peine de 100 liv.
d'amende. » Le clergé catholique a toujours ap-
pelé l'ignorance à son aide.
513
FERRY
514
comme le pasteur de son troupeau. Il s'en
estoit acquis l'amitié et l'estime d'une fa-
çon toute particulière. > Ce témoignage
est confirmé par la chronique inédite de
Joseph Ancillon, qui se conserve à la bi-
blioth. de Metz sous ce titre : Recueil de
ce qui s'est passé de plus mémorable dans la
cité de Metz et pays Messin depuis l'an 1324
jusque l'an 1683 '. Voici ce qu'on y lit :
« Le 28 décembre mourut un peu avant
une heure du matin, tourmenté de la
pierre, Paul Ferry, ancien pasteur de
l'église, fort regretté des siens et des plus
honnêtes gens de l'autre côté. Le jour de
sa mort et le lendemain, toute la ville fut
si triste et si abattue qu'il semblait que ce
fût un deuil public. » Le chroniqueur, qui
avait connu particulièrement le collègue
de son frère (Voy. tome I, col. 212), ajoute :
« C'était un personnage majestueux, grand
de corps et d'esprit, éloquent et savant,
très bien versé dans toutes les sciences. »
Selon dom Calmet, Ferry était l'homme le
plus éloquent de la province et dont les
discours touchaient le plus. Sa belle taille,
son visage vénérable et ses gestes naturels
donnaient une nouvelle force à son élo-
quence.
Ces éloges, qui ne peuvent être suspects
d'exagération, expliquent la réputation
dont Paul Ferry a joui à Metz, et justifient
le surnom de Bouche d'or que ses contem-
porains lui avaient donné. On conçoit
même, sans peine, que le souvenir d'un
pareil homme vive encore dans la mémoire
de ses concitoyens et que son nom conti-
nue à être entouré de vénération dans sa
ville natale, qui s'est honorée elle-même
en plaçant son médaillon en marbre blanc
dans une des salles de son hôtel de ville.
Un talent oratoire remarquable, des con-
naissances étendues et variées, beaucoup
de sagesse, de douceur, de prudence, un
esprit de tolérance rare en tout temps,
une grande pureté de mœurs, tant de qua-
lités naturelles ou acquises suffisent certes
pour fonder une réputation solide.
Mais Ancillon dit encore : Habile poli-
tique aussi bien que grand théologien, il
avait su par son adresse et par sa prudence
« se mettre en crédit chez les puissances
qui le considéroient beaucoup, ce qui ne
' Cette chronique a été rédigée par Joseph
Ancillon depuis l'année 1656.
pouvoit estre que très avantageux à son
troupeau. »
Cette considération qu'on lui témoignait
en haut lieu. Ferry la devait sans aucun
doute à la complaisance avec laquelle il se
prêtait aux projets de réunion que l'on ca-
ressait à la Cour. Guy Patin l'a calomnié,
en répétant, dans une lettre du 14 mars
1670, le bruit que le pasteur de Metz s'é-
tait vendu à Richelieu au prix d'une pen-
sion. Ancillon déclare « qu'il n'a jamais
fait la moindre démarche qui ait donné
lieu à le soupçonner de vouloir trahir sou
parti. » Toutefois il est certain que Ferry
prit une part active à la discussion du pro-
jet de réunion qui fut remis sur le tapis en
1667 ; la correspondance qu'il entretint
à ce sujet avec Bossuet a été imp. dans le
T. XXV des OEuvres de celui-ci, édit. de
Versailles. Certes il était de l'intérêt des
catholiques de grandir un ministre qu'ils
pouvaient espérer de gagner tôt ou tard.
Au reste leur espoir fut déçu. Quelque ami
que Ferry fût de la paix et de la tolérance,
et quelque soin que le grand archidiacre
de l'église de Metz mit à adoucir ce qu'il
y avait de plus choquant dans les dogmes
catholiques pour le pasteur huguenot, l'ac-
commodement ne se conclut pas. Un ac-
cord plus facile, à ce qu'il semble, c'est
celui que Ferry travailla, tout aussi inuti-
lement, à établir entre les deux commu-
nions protestantes, et au sujet duquel il
entretint pendant des années une corres-
pondance avec Dury qui se rendit même à
Metz, en 1662, pour conférer avec lui sur
les moyens d'éteindre une division dont ils
gémissaient l'un et l'autre. Tant il est vrai
que jamais réunion ne s'opérera sur le ter-
rain du dogme, avant que le temps ait cal-
mé l'effervescence des esprits. Paul Ferry
n'a fait imprimer qu'une très faible partie
de ses ouvrages. En voici le catalogue :
I. Les premières œuvres poétiques de
Paul Fer ri messin, où sous la douce diver-
sité de ses conceptions se rencontrent les
honestes libériez d'une jeunesse; Montaub.,
1610 ; réimp. la même année, à Lyon,
in-8o. — A part quelques beautés, ces poé-
sies trahissent la jeunesse de l'auteur, qui
n'avait alors que 19 ar\s. Le recueil com-
prend 16 sonnets latins et français, les
uns de Ferry, les autres de Gasc, de L'Es-
cale, David Yver, F. Durieu et d'autres
de ses amis ; des vers adressés à des per-
VI.
17
515
FERRY
516
sonnes de Montauban, les Sonis, les Te-
nant, les Cruvel ou à de ses condisciples :
des stances, une ode à son honneur par
Bauldoyn, de Saint-Jean-d'Angély , des
chansons, des épigrammes et une pasto-
rale en six chants intitulée Isabelle ou le
dédain de l'amour. C'est sans doute cette
dernière pièce qu'il avait composée pen-
dant le cours de ses études à La Rochelle
et qui fut imprimée à Poitiers en 1609
(chez Ant. Mercier, pour Fr. Lucas li-
braire) sous le titre de L'amour aveugle.
IL Schoslatici orthodoxi spécimen, hoc
est, salutis nostrœ methodus analytica, ex
ipsis scholasticorum veterum et recentio-
rum intimis juxtà normam Scripturarum
adornata et instructa, Gottstadtii [Genève],
L. Lambert, 1616, in-8o; 2e édit., Leyde,
1630, in-8o ; trad. en français sous ce ti-
tre : La scholastique orthodoxe, c'est-à-dire,
un traité méthodique de nostre salut fourny
et recherché des plus profonds des scholas-
tiques, tant anciens que modernes, le tout
.félon la règle de l'Ecriture sainte, par
Paul Ferry messin, ministre de la parole
de Dieu, mis en françoys par Claude de
Xonot, seigneur de Maiserey, gentilhomme
lorrain, msc. autog., in-fol. qui faisait par-
tie de la collection d'Emmery, ainsi que la
première ébauche du travail de Ferry, sous
ce titre : Analysis theologica et scholastica, et
la copie autographe qui avait servi à la
première édit. de ce livre de controverse.
— Le but de l'auteur est de montrer que
la doctrine des protestants sur la grâce a
été enseignée par les scolastiques. Le vol.
contient un grand nombre de pièces de
vers à l'éloge de Ferry et de son livre, par
Simon Lahiére, membre du Conseil, Jac-
ques Couet Du Vivier, P. Contault, J. de
Vigneulles avocat au parlement de Paris,
Théophile Coulon pasteur à Metz, Jean
Braconnier médecin. Ajoutons que Ferry
dédia à l'électeur palatin, Frédéric V, cet
ouvrage qui le mit en relation avec Du
Plessis-Mornay.
III. Le dernier désespoir de la tradition
contre l'Écriture, oii est amplement réfuté
le livre du P. François Véron jésuite, par
lequel il prétend enseigner à toute personne,
quoique non versée en théologie, un brief et
facile moyen de rejetter la Parole de Dieu
et convaincre les églises réformées d'abus
et d'erreur en tous et un chacun poinct de
leurs doctrines ; Sedan, J. Jannon, 1618,
in-8o de 812 p. sans la table et les pièces
prélira. — Dès les débuts de son ministère
Ferry avait été entraîné dans des contro-
verses avec le jésuite Gontier et avec le
carme Pétri ni prédicateur du roi ; il en
eut plus tard avec les jésuites Lescossois,
Seveste, Maudhui. Ce dernier l'attendit
une fois au sortir du temple (1656, 22
sept.) et le poursuivit d'invectives le long
des rues. Il est juste de dire qu'à cette oc-
casion le roi fit écrire à M. de la Contour
gouverneur de Metz (10 juin 1657) de dé-
fendre à Maudhui de « controverser dans
a les lieux et places publiques et d'user de
0 paroles injurieuses contre les ministres »
(0. Cuvier, Notice sur P. Ferry dans les
Mém. de l'acad. de Metz, 1869). Un autre
jésuite dont nous avons souvent parlé S
Véron, que Guy Patin appelle un clabau-
deur de controverses et Tallemant un fou,
avait publié en 1617 un pamphlet intitulé
« Brief et facile moyen... de faire paraître
« à tout ministre qu'il abuse et à tout re-
« ligionnaire qu'il est abusé. » Le dernier
désespoir de la tradition était une réponse
de Ferry. Ses adversaires lui répliquèrent,
notamment un certain père récoUel de
Metz, Isaac Le Gault, qui fit imprimer en
1625 (S. Mihiel, chez Fr. et Jean Dubois)
un volume in-8o de 859 p. intitulé : De la
« sainteté de l'Église romaine et l'impiété
« calviniste... et maximes huguenottes en-
« nemys de toutes loix divines et humai-
« nés, pour réponse au Dernier désespoir,
« de Paul Ferry, ministre de la Prétendue
« de Metz. » La Réfutation qui suit (n^
IV) est sans doute la repartie de celui-ci.
IV. Réfutation des calomnies semées nou-
vellement contre certain endroit d'un livre
publié il y a plusieurs années et intitulé Le
dernier désespoir, etc. Sedan, Hubert
Raoult, 1624. — Paru sous le voile de
l'anonyme, comme le suivant.
V. Remarques d'histoires sur le discours
de la vie et de la mort de saint Livier, et le
récit de ses miracles, 1624.
VI. Vindiciœ pro scholastico orthodoxo
adv. Léon. Perinum jesuitam, justse, plense,
amicse, in quibus agitur de prsedestina-
tione et annexis, de gratiâ et libero arbi-
trio, de causa peccati et justificatione,
Lugd. Bat., 1630, in-8o.
1 II, col. 650; III, 1039; IV, 479 et 975; V,
495.
517
FERRY
518
VII. Lettre aux mmistres de Genève,
publ. dans le T. II de la Biblioth. anglaise.
— Écrite en faveur du malheureux An-
thoine (Voy. tome I, col. 284).
VIII. Quatre sermons prononcés en di-
vers lieux et sur différens sujets ; La
Ferté-au-Col, François Chayer, 1646, in-
12. — Le ler fut prononcé à Charenton,
le 8 oct. 16.34 ; le 2e a pour titre : Le ma-
riage spirituel ; le 3e est un sermon sur la
mort de Louis XIIL et le 4e, un sermon
de jour de jeûne. — Ces quatre sermons,
les seuls qu'il a publiés, ne suffisaient pas
assurément pour conquérir à Ferry, hors
de son étroite sphère d'activité, la réputa-
tion d'un éloquent prédicateur. M. Cuvier
dit qu'en improvisant il touchait quelque-
fois jusqu'aux larmes. Il ajoute qu'on a
trouvé de lui 2500 sermons écrits, et qu'il
en dût prononcer au moins le double.
IX. Catéchism^e général de la réformation
de la religion; Sedan, F. Chayer, 1654,
in-8o; 2e édit., P. Chouet, 1656, in-8o. —
Instruction prêchée dans le temple de Metz,
le 17 mai 1654. Ferry se propose de prou-
ver lo qu'il n'y a de salut à espérer que
dans l'Eglise chrétienne ; 2° que l'Église
réformée est la véritable Église telle que
Jésus et ses Apôtres l'ont instituée ; 3o
que la Réformation était nécessaire et que
ceux qui avaient reconnu cette nécessité
ne pouvaient se sauver qu'en s'y rangeant;
enfin 4o que ceux de nos ancêtres, qui
avaient été élus de Dieu, ont été sauvés
dans l'Église romaine, mais que nous ne
pourrions aujourd'hui y rentrer avec l'es-
poir d'y faire notre salut, parce qu'il ne
nous serait plus permis d'y mourir en nous
fiant aux seuls mérites de Jésus-Christ.
Bossuet, alors grand archidiacre de l'é-
glise de Metz, se chargea de réfuter ce ca-
téchisme, mais il se fit vraiment la partie
trop belle. Laissant de côté les deux pre-
mières propositions, et se contentant, en
quelque sorte^ d'affirmer, contre la troi-
sième, que la Réformation a été perni-
cieuse, il s'attache particulièrement à dé-
montrer (c'était le côté faible de son ad-
versaire) que si l'on a pu se sauver en la
communion de l'Église romaine avant la
prétendue Réforme, on y peut encore faire
son salut, rien n'ayant changé ni dans ses
dogmes, ni dans ses rites, ni dans sa dis-
cipline. Les catholiques regardent cette ré-
ponse comme étant victorieuse ; cependant
Ferry ne se tint nidlement pour battu ; et
il prépara une réponse qui n'a point été
imprimée, quoiqu'il « prétendît, Dieu ai-
dant, la continuer et achever bientost. »
Indépendamment de ses ouvrages impri-
més, Paul Ferry a laissé une très grande
quantité de mss., que l'on peut diviser en
cinq classes.
lo Sermons en nombre vraiment prodi-
gieux : 96 sur Gen. I-III ; 30 sur Ruth ; 6
sur Ps. XG; 15 sur Ps. XCI; 7 sur Ps.
CXXX; 25 sur Esaie XXXVIII; 110 sur
Jean XII et suiv. ; 30 sur Apoc. XII ; 21
sur Act. XVI ; 300 sur Philipp. ; 1100 sur
Hébr. ; 36 sur la passion ; 75 sur la ré-
surrection; 70 prononcés les jours de Cè-
ne ; 10 à l'occasion de la réception de
membres du consistoire ; une centaine sur
les dimanches du catéchisme ; 424 sur di-
vers textes; l'oraison funèbre de Louis
XIII; celle d'Anne d'Autriche; 1 vol. in-
4o de sermons sur divers textes ; un ser-
mon pour la dédicace du temple du Re-
tranchement ', etc.
2° Histoire de Metz. Chargé de répon-
dre à l'Hist. mensongère de la naissance
et de la décadente de l'hérésie dans la
ville de Metz par Martin Meurisse (1670),
Ferry avait entrepris une Hist. de la ré-
formation au pays Messin ; et il avait re-
cueilli et préparé, à cet effet, de riches
matériaux, mais il n'a point exécuté son
projet. Ces matériaux sont des extraits ou
copies des Annales de Simon Lahière, des
chroniques de Guérin, de celles de Jean
Le Goulon, etc. ; — Observations séculai-
res sur l'histoire de Metz, de la province
et des paxjs voisins, 3 vol. in-fol., recueil
d'extraits, d'actes publics, de notes histo-
riques et littéraires, entièrement de la main
de l'auteur, cons. aujourd'hui à la Biblioth.
de Metz, voy. Bull. V, 149 et suiv. — Plu-
sieurs particularitez relatives à l'hist. de
Metz, in-fol.; — Annales M etenses, commen-
çant un siècle avant J.-Ch. et contin. jusqu'à
l'année 1649, aujourd'hui à la Biblioth.
d'Epinal ; — Chroniques de Metz, depuis
* Une ordonnance da 20 mars 1 633 ayant in-
terdit le temple de Chambière, les protestants de
Metz mirent un zèle extraordinaire à élever une
autre église sur l'emplacement qui leur avait été
assigne. Elle fut bâtie en huit jours comme par
enclianlement. Feny en posa la première pierre
le li juillet; mais les chicanes du parlement, du
bureau des finances, de l'intendant, en retardèrent
la dédicace jusqu'au 26 mars suivant.
519
FERRY
520
l'an 1646 à 1663 ; — Droits de l'évêque de
Metz, in-fol. ; — Catalogue des ministres
originaires de Metz, selon l'ordre de leur
réception ; — De l'adjonction de l'église de
Metz avec celle de France ; — Création de
la justice de Metz depuis l'an l^^l jusques
et y compris 1641. Recogneu sur les regis-
tres du consistoire, in-fol. ; — Mémoire de
ce qui s'est passé avec ceux de la religion
à Metz lors de l'arrivée du roy, le 1er déc.
1631 ; — Ordonnances de l'évêché de Metz;
— Histoire des évêques de Metz ; — Gé-
néalogies de plusieurs familles de la Lor-
raine et une foule de pièces détachées.
3o Écrits théologiques. Nous signalerons
comme les plus remar![uables : Commen-
taire historique et critique sur l'A . et le
N.-T., 7 voî. in-4o ; — Des controverses
avec les Luthériens, in-fol. ; — Des moyens
de réunion des Calvinistes avec les Luthé-
riens, in-4o ; — De l'Église et de ses mar-
ques, in-fol. , — Réponse à la déclaration
de Gaspard Lalouette (conseiller au par-
lement de Metz qui avait abjuré la religion
protestante), in-4o ; — Réponse impartiale
à un avertissement donné à l'église réfor-
mée de Metz, in-fol. ; — Observations sur
les 55 dimanches du catéchisme ; — Obser-
vations sur la prédestination ; — Prières
et Méditations ; — Commentaire sur l'A-
pocalypse, in-fol.; — Miscellanea in eccle-
siarum gallicarum catechismum, in-fol.
ko Poésies. Le Cat. de la Biblioth. du
comte Emmery mentionne : Poésies chres-
tiennes dédiées à maistre Pierre Joly, con-
seiller du roy, et son procureur général à
Metz, Toul et Verdun, Metz, 1606; — Mé-
langes chrestiens dédiés à ma dame et mère
Elisabeth Joly, Vehen, 1606, msc. in-S»;
— Saincts enthousiasmes dédiés à M. Fer-
ry, soulchier de l'évêché de Metz, ancien de
l'église que Dieu a recueillie à ladite ville,
Vehen, 1606, msc. in-8° ; — Les lamenta-
tions de Jerémie, mises en vers, in-4o ; —
Hymne de la Nativité, jour de Noël 1606 ;
— Les Fiâmes chrestiennes ; — Para-
phrase de la prière deJonas, XIII dixains,
Paris, 1634 ; imp. à ce qu'il paraît, sous
le titre : Le cantique de Jonas, paraphrase,
XIV dixains, in-8o , — Mélanges poétiques
latins français, La Rochelle, 1608, msc,
in-4o ; — Pièce de vers latins, adressée à
son cousin David Friart.
5o Mélanges, formant des recueils si
considérables que nous devons nous bor-
ner à indiquer les principaux : Diction-
naire universel, par ordre alphabétique,^
in-fol. ; — Discours abrégé de la 7naladie
et de la mort de damoiselle Elisabeth Fer-
ry, ma très chère et vertueuse sœur ; — La
douce et glorieuse issue de damoiselle Es-
ther de Vigneulles, ma très chère et très
regrettée moitié ; — Recueil de plusieurs
allégories, allusions, comparaisons et au-
tres pensées servant à la prédication, 2
vol. in-4o; — Journal d'un séjour à Mon-
tauban, in-8o; — Lettres en très grand
nombre et à toutes sortes de personnages,
traitant d'une foule de sujets et en particu-
her la question de la réunion des deux
communions protestantes ; — Prières
pour la santé du roi, 1643, in-4o ; — No-
tes sur l'histoire et la religion, in-fol. ; —
Réponse faite au nom du consistoire à une
requête présentée au grand prieur de Tou-
louse par les gouverneurs de la maladrerie
de Longeaux aux fins d'exclure l'usage de
la maladrerie à ceux de laR. P. R., 1629,
in-fol., etc., etc.
Grâce à un legs de feu Athanase Coque-
rel fils et à une généreuse donation de M.
Henri Lutteroth, la plus grande partie des
précieux papiers de Paul Ferry qui com-
posaient la collection du comte Emmery,
sont aujourd'hui conservés à la Biblioth.
du Protestantisme (rue des SS. Pères, n»
54) à Paris.
Paul Ferry avait été marié deux fois.
Le 21 avril 1613, il épousa Esther de Vi-
gneulles, fille de Philippe de Vigneulles,
sieur de Mont-lès-Pange et d'Araincourt,
qui lui donna dix enfants. Resté veuf en
1636, il se remaria, le 22 fév. 1637, avec
Susanne Lespingal, veuve de Jérémie Le
Goulon, capitaine au régiment de Batilly.
11 perdit sa seconde femme en 1662, com-
me nous l'apprend une lettre de condoléance
que lui écrivit le pasteur d'Allemagne (Bi-
blioth. du Prot.). Du premier lit sorti-
rent : 1° EsTHER, née en 1613, présentée
au baptême par Philippe de Vigneulles,
Elisabeth Joly, et Sara Busselot, et morte
en 1615; — 2° Susanne, née en 1616, qui
épousa le 11 déc. 1633^, Jacques Couet Du
Vivier, avocat au parlement de Metz
(IV, col. 771); — 3° Madelaine, morte
enfant, ainsi que 4o Louise et 5» Anne ;
— 6° Paul, avocat, né en 1624, mort à
l'âge de 20 ans ; — 7° Pierre, qui ne vé-
cut que quelques jours; — 8° Louis, avo-
521
FERRY
FESQUET
522
cat, né eu 1626 et mort en 1666 (vers
1675 seulement selon la Biogr. du parle-
ment de Metz), laissant de sa femme Marie
Sarrasin, trois filles : Elisabeth, Susanne
et Marie, qui se réfugièrent dans le Bran-
debourg, et un fils nommé Paul, qui sui-
vit la carrière des armes ^ et passa en An-
gleterre, au rapport de Bayle ; en lui s'é-
teignit la postérité masculine de Paul
Ferry ; — 9° Charles, mort jeune ; — 10°
Elisabeth. Du second lit vint une fille
qui reçut le nom d'ANNE et qui épousa,
«n 1661, le ministre François Bancelin.
II. Branche cadette. Jérémie Ferry, sou-
che de cette branche, laissa un fils nom-
mé aussi Jérémie, qui épousa, en 1613,
Marie Mainette. Jean-Paul, issu de cette
union, fut receveur de la bullette. Il mou-
rut le 12 mars 1661, ayant eu sept enfants
de son mariage avec Elisabeth Bennelle,
savoir six filles : Elisabeth, Marie fem-
me de Louis de Marsal, marchand de
Metz, Anne, Esther mariée à Paul Couet
Du Vivier, Madeleine épouse de Pierre
d'EsguilIon, sieur d'Angecourt, Susanne ;
et un fils, nommé David, sieur de Jussy.
Ce dernier, avocat au parlement, se con-
vertit avec son fils Jean, à la révocation
de l'édit de Nantes et se réfugia, vers la
fin du siècle, à Cassel et sa fille, Marie,
épousa dans la même ville, en 1693, Jean
Perachon Du Collet, fils de Marc Peracfton,
conseiller au parlera, de Grenoble et lui-
même chambellan du landgrave Charles.
Mais sa femme, Anne Le Bachellé, resta à
Metz, où elle persista courageusement dans
la profession de la religion protestante et
fut enfermée dans le couvent de Sainte-
Claire. Quick prétend que cette dame et
une demoiselle Goffin, seules parmi les ré-
formés de Metz refusèrent d'abjurer. Il est
certain que beaucoup faiblirent dans cette
église qui comptait jusqu'à mille commu-
niants, mais l'auteur du Synodicon exa-
gère.
2. Une famille de médecins du nom de
Ferry, mais originaire du Languedoc,
chercha aussi un asile dans la Hesse. —
Esmé Ferry, massacré à Orléans, à la S*-
Barthélemy. — « Le sieur Ferry d'Issoul-
dun en Berry, tolléré icy jusques aux
quartemis soit jusques au bon vouloir »
* On trouve dans les rôles de l'armée hollan-
daise ; Paul de Ferry, ofâcier, 1714-1730.
(man. de Lausanne, 10 septemb. 1685).
— (Marie), de Rouen, fille de 53 ans, as-
sistée à Londres, 1705. — (Isaac), de Pi-
cardie, tisserand, réfugié à Wezel avec sa
femme et 3 enf., 1698.
3. FERRY DE LocRE, pasteur à Arras.
Nous ne le connaissons que par cet ou-
vrage : Histoire chronographiqne des com-
tes, pays et ville de S. Paul en Ternois,
par M. Ferry de Locre, paulois, pasteur
de S. Nicolas à Arras ; Douay, Laurens
Kellam, 1613, in-4o de 4 feuill. et 82 p.,
avec épître dedic. à Maximilien de|Bail-
leul, sr de S. Martin et approbation d'un
chanoine d' Arras, certifiant que le livre ne
contient « choses contraires à la relig. ca-
tholique, ains choses plaisantes à gens
curieux d'antiquités » (Pradel).
FESQUES (David de), sieur de La Ca-
caudière, capitaine huguenot [Haag, V
107). En 1568, lorsque Condé prit les ar-
mes pour la seconde fois, La Cacaudière
se mit en devoir de lever des troupes pour
marcher à son secours. Il assembla une
compagnie de cavalerie à Mareuil-sur-le-
Lay; mais Du Lude étant allé l'attaquer à
la tête de forces supérieures, le jeune capi-
taine s'enfuit avec ses gens à la faveur de
la nuit et gagna en grande hâte Talmont,
lieu de difficile accès à cause des marais
qui l'entouraient et du voisinage de la mer.
La place était facile à défendre, et cepen-
dant, démoralisés, soit par la fatigue, soit
par la peur, les huguenots ne songèrent
qu'à se sauver, chacun comme il put, et à
se réfugier à La Rochelle. La Cacaudière
n'est connu dans l'histoire que par cette
déroute ; on ne trouve plus mention ni de
lui ni d'aucun membre d^ la famille de
Fesques jusqu'à la révocation de l'édit de
Nantes. Nous avons vu seulement s'allier
à la famille de Cosne en Beauce : Lucrèce
de Fesques, vers l'an 1600, et Anne de
Fesques de La Folie -Herbault en 1658 (IV
col. 721 et 722). A la Bévocation, Théo-
phile de Fesques d' Arbouville. sieur de
Beauchêue, qui avait été élevé à la cour du
prince de Nassau-Dillenbourg et qui avait
servi pendant quinze ans en Hollande sous
les ordres du prince d'Orange, rentra en
France « touché par la grâce, » comme dit
le Mercure (juill. 1685) et abjura la reli-
gion réformée, dans l'église de St-Louis.
FESQUET (Pierre), de Ganges, étudiant
en théologie à Genève (Petrus Fesquetus
523
FESQUET — FÉTIZON
524
gangiensis), avril 1627 ; ministre à S*-Lau-
rent-le-Minier, 1644. — ( ) ministre à
Vie en Cévennes^ délégué au synode de
Meyrueis, 1654 (Tt 247) ; — son fils pro-
bablement (Jacobus Fesquetus vicensis ex
cebennis) étudiant à Genève, avril 1657;
ministre à Combas, 1658-62; au château
du seigr du Fex, en 1664-72. — (Jean) an-
cien de Generargues, 1666. — ( ) ancien
de St - Hippolyte, délégué aux synodes
d'Anduze et de Meyrueis, 1674 et 1675.
— (François) admis au saint minisière par
le synode d'Anduze, 1678 ; pasteur de
St-Martin-de-Lansurcle, 1681 ; de Colo-
gnac, 1682-84. — (Jean) de Castres, as-
sisté à Genève, 1697. — (La veuve d'Isaac)
de Sauve, assistée à Genève d'un viatique
pour Schwabach, 1700. — (Jean) manu-
facturier de laine à Uzès, réfugié à Lau-
sanne, y fait don de 4 liv. par mois
pour les pauvres réfugiés ; sa femme
affiliée, oct. 1692, à la direction de la
bourse des réfugiés. — La dame Fes-
quet, de Ganges, condamnée par l'Inten-
dant Le Nain à 3000 liv. d'amende pour
avoir fait baptiser son enfant par un mi-
nistre ; à son occasion est rendu un arrêt
du Conseil d'État (26 fév. 1748) contre
les accoucheurs et les sages-femmes de la
R. P. R. — Mlle Fesquet, de S'-Hippolyte,
enfermée au couvent de la Visitation de
Montpellier, 1751 (E 3512).
FESSIER (Louis), de Beauchastel, «sor-
tant de France, » assisté à Lausanne,
1718. — Elle Festineau, ministre de S'-
Jean-d'Angely au synode de Montauban,
1594 ; conseiller en la chambre mi-partie
de Bordeaux (K 107). — Joachim Feszant,
• masson, natffz de la ville de Chastele-
reau au pays de Poictou, » reçu habitant
de Genève, mai 1558. — Famille de Fétan
réfugiée au pays de Vaud en 1572. — Conf.
col. 528, lig. 23-28.
FÉTIZON (Daniel), qu'on trouve appelé
à tort, par d'autres, François et Paul
[Haag, V 108], était natif de Reims ' et fit
ses études en théologie à Genève où il est
inscri t sur le Livre du recteur(Daniel Fetizon
rhemensis), le 5 déc. 1667. Il était encore
jeune, lorsque Henri de Briquemault ba-
1 On a dans la collect. Panl Ferry (Bibl. da
Protest.) trois lettres à lui adressées en 1629 par
un habitant de Reims qui signe 0. Fetizon. Or,
un Oudurt Fetizon «tait ancien de l'église de
Roucy en 1649 {£uU. VIII, 4i0).
ron de S'-Loup (II col. 155, 1. 13) le choi-
sit pour desservir sa chapelle de St-Loup.
De 1671 à 1681 il fut « pasteur de l'église
qui se recueille en la maison du seigneur »
de St-Loup-au-Bois. En 1679, il assista
avec ce seigneur au synode provincial
de Charenton {Biblioth. nat. mss fr. 20966).
Peu de temps après, le baron de Saint-
Loup se retira dans le Brandebourg, et
il eut assez de crédit du gouvernement
pour obtenir de Louis XIV la permis-
sion d'emmener son pasteur. Fetizon alla
donc, en 1681, rejoindre son ancien pa-
tron avec sa fille Marie ; mais il lui fut
défendu d'emmener sa mère. Cette pau-
vre veuve qui habitait Chauny, n'ayant
pas voulu, à la révocation de l'édit de
Nantes, renier la religion que son fils prê-
chait, fut enfermée à Noyon dans le cou-
vent de la Sainte Famille, puis transférée
en 1700 à l'Hôtel-Dieu de la même ville
(E 3386), les religieuses de la S^e Famille
se lassant de nouiTir une hérétique trop
pauvre pour payer pension ; enfin, elle fut
envoyée, en 1701, an château de Guise
(E 3387) où probablement elle acheva sa
carrière. On fit un procès à sa mémoire au
mois d'avril 1703.
Dès son arrivée dans le Brandebourg,
Fetizon se mit à travailler à une Apologie
de ses coreligionnaires qu'il était de mode
alors d'accuser comme cause première des
guerres civiles. Il dédia son livre à Bayle
sous le nom de Philarète. L'illustre philo-
sophe fit imprimer cet écrit avec le titre
d'Apologie pour les Réformés, où l'on voit
la juste idée des guerres civiles de France
et les vrais fondemens de l'édit de Nantes.
Entretiens curieux entre un protestant et
un catholique ; La Haye, Abr. Arondsius
1683, in-12 de 192 p. L'interlocuteur ca-
tholique, Patrice, renouvelle les accusa-
tions les plus odieuses contre les protes-
tants, sans oublier celle d'être animés d'un
esprit factieux et de nourrir des sentiments
républicains. Eusèbe, le protestant, les jus-
tifie, en répondant qu'ils ne se sont jamais
armés que pour la défense de leur religion,
de leurs vies et des droits de la maison de
Bourbon; et quant au reproche de républi-
canisme, il ne se contente pas de le re-
pousser par le témoignage de Louis XIIl,
qui avait proclamé la fidélité des protes-
tants à leurs princes légitimes, mais, op-
posant la conduite des réformés à celle des
525
FÉTIZON — FEUGUERAY
526
catholiques durant la Ligue, il prouve que
les premiers, loin de s'opposer à l'exercice
de l'autorité des rois, avaient contribué à
l'afTermir ; tandis que les seconds tendaient
à la soumettre au peuple ou au pape.
Vers le temps où ce livre fut mis au jour,
Fétizon fut nommé aumônier du régiment
de Briquemault, et chargé de desservir
l'église de Lippstadt (1682-86), puis celle de
Kœpenick (1686-93). Après la mort de son
ancien patron-, il fut appelé à Berlin com-
me pasteur de l'église française. Il prit
possession de sa chaire en 1693, c'est-à-
dire, la même année que Louis-Charles
Bancelin, mais il ne l'occupa que peu de
temps, étant mort en 1696.
Outre son Apologie, Fétizon est auteur
de deux ouvrages, restés inédits, dont
voici les titres : Considérations pacifiques
sur les questions du franc arbitre, de la
grâce et de la prédestination, et Observa-
tiones sacrée in Criticam Capelli de variis
lectionibus V.-Testamenti.
Mariage au temple de Charenton, 4 no-
vemb. 1669, de Henry-Charles de Fétizon,
marchand à Roucy, fds de feu Henry mar-
chand à Châlons et de Judith Brazy, avec
Suzanne Gobaille, fille de Samuel maistre
d'hostel du duc de Bouillon. — Voy. aussi
Bull. Vni, 321.
FEUGÈRE(Pierke), riche marchand de
Bordeaux, martyr en 1539 [Haag, V 108].
Une croix de pierre ayant été brisée par
une main inconnue dans le bourg de S^-
Séverin, les soupçons s'arrêtèrent sur Feu-
gère. L'abbé de Sainte-Croix se chargea de
les éclaircir. Il attira chez lui le prétendu
coupable, fit tomber la conversation sur le
brisement de cette croix et lui donna à en-
tendre qu'on le soupçonnait de ce sacri-
lège. Le malheureux marchand laissa
échapper quelques paroles contre l'idolâ-
trie ; c'en fut assez, et sur la dénonciation
de l'abbé, Feugère fut saisi dans son lit le
lendemain et brûlé vif à l'instant devant le
Palais. On découvrit plus tard que la croix
avait été brisée par des marins anglais.
FEUGERAIS (François de), sieur de
Marcilly, « gentil homme de bonne race,
honoré des siens^ bien aimé de ses voisins
et chéri de tous pour sa vertu, » cruelle-
ment massacré dans son château par une
troupe de meurtriers sortis exprès de la
ville de Mans pour faire ce coup, » 9 avril
1563 {Crespin, 770 d). — Constance Feu-
gière, religionnaire fugitive, assistée à Lau-
sanne, 1692. — Anthoine Feugerolles, de
St-Maurice dioc. d'Uzès, reçu habitant de
Genève, août 1557.
FEUGUERAY (Guillaume de), seig^de
la Haye, d'une noble famille normande,
pasteur [Haag, V 109], naquit à Rouen et
mourut dans un âge très avancé, vers 1613.
La vie de Guillaume Feugueray est peu
connue. Il prêcha en 1562 à Dieppe, à Vire,
à Quevilly. En 1563, il desservait l'église
d'Esnevai près de Pavilly. Le 23 juillet
de cette année, il eut avec Le Hongre,
docteur de l'université de Paris, une
conférence théologique dont le tenant ca-
tholique paraît avoir seul publié une rela-
tion. A l'époque de la Saint-Barthélémy, il
était ministre â Longueville, d'où il se
sauva en Angleterre. En 1575, il fut ap-
pelé à Leyde comme professeur de théo-
logie. Son enseignement attira un grand
nombre d'étudiants de tous pays, et con-
tribua à faire connaître l'université nais-
sante sous les plus favorables auspices. En
1579, ses affaires le rappelèrent en France;
mais pendant dix ans on le perd de vue,
sauf une mention de lui en 1383, comme
pasteur de Rouen ; puis on le retrouve en
1590, desservant, avec de Licques, l'église
de Dieppe, qu'il ne quitta qu'après la sou-
mission de Rouen à Henri IV. On a de lui :
I. Propheticse et apostolicx, id est, to-
tius divine ac canonicx Scripturse Thésau-
rus, in locos communes rerum, dogmatum
suis divinis exemplisillustratorum et phra-
seon Scripturie famitiarium , ordine alpha-
betico digestus, ex Aug. Marlorati Adver-
sariis, Lond., 1574, in-fol. — On en a
publié un abrégé (que le P. Lelong attri-
i)ue par erreur à Jacques Feugueray) sous
ce titre : A. Marlorati Thésaurus S. Scrip-
turse propheticx et apostoliae, nominum,
verborum, rerum, exemplorum, quœinBi-
bliis continentur, per G. Feuguereium di-
gestus, opéra el studio Isaaci Feguerreini
in Enchiridii forman contractus, editio
auctior, Gen., P. et J. Chouet, 1613, in-12.
IL Bertrami [Ratramni] presbiteri De
corpore et sanguine Domini liber. Ad Caro-
lum Magnum imperat., Guil. Feuguersei in
acad. Leidiensi theologiam profitentis opéra
emendatus et commentario illustratus, sine
loco [Leyde], 1579, in-8o, 216 p.
III. Guill. Feuguersei Rothomagensis, in
acad. Leyd S. Th. prof. Responsa ad quœs-
527
FEUGUERAY — FIGARET
528
tiones cujusdam obscuri inquisitoris in Ze-
landiâ delitescentis, de Ecclesix perpetuitate
et notis, deque aliis quinque eôdem perti-
nentibus capitibus, Lugd. Bat., 1579, in-S» ;
70 p., 8 feuill. d'index ; en tête, 4 p. de
dédicace ad illustriss. dom. Guilielmum
princ. Aransinum.
IV. Schola Lugdunensis ex optimis quibus-
que de re scholastica scriptis et prsestantiss.
antiquœ et nostrse œtatis scholarum exem-
plis expressa, G. Feuguerœi Th. pp. opéra.
Programme de cours (8 feuill.). Ces trois
derniers opuscules se trouvent réunis sous
le titre : G. Feuguersei Rothomagensis Lug-
dunensia opuscula.
V. Novum Testamentum latine, Lond.,
1587, in-8o. — Ce n'est pas autre chose
que le N.-T. de Béze avec addition de quel-
ques notes prises de Joachim Camerarius.
Selon Daval (Hist. de la réf. à Dieppe,
publiée par E. Le Sens, 1878), Feugueray
aurait aussi donné, en 1600, un ouvrage sur
les Jubilés dont aucun biographe ne parle.
On compte encore dans la famille de ce
pasteur, d'après les registres de Quevilly :
Charles de Feugueray, ancien de Rouen
au synode de S. Maixent (1609), conseiller
du roi au siège des eaux et for. de Norm^ie
en 1630; Centurion de F., mort en 1656
à Rouen, à 88 ans ; Jean de F., mari de
Geneviève de Civille, mort à Darnetal en
1683, à 74 ans; tous, seigneurs de La Haye.
FEUILHADE (de), ministre à Bergerac
en 1592.
FEUILLET, de Saintonge, étudiant à
Genève, (Bertrandus Feuilletus xancto),
1564. — Suzanne Feuilleteau, de Bor-
deaux, assistée à Londres, avec ses quatre
enfants, 1702 ; son mari est à la Jamaïque ;
M"e Feuilleteau enfermée au couvent de
N.-D. de Saintes, 1730 (E 3416). — Jean
Feuillot, de Bussi en Bourgogne, et son
fils, assistés d'un viatique à Genève, 1693;
(Suzanne), de Bussi, id. 1696. — Gaspard
Feutrier, noyé dans la rivière à Fréjus,
1562 [Crespin). — M'ie Feutrier, du Dau-
phiné, inspectrice de l'hôpital de Lausanne,
1688.
FÉVOT (Jules), professeur qui fut prêté
en 1606 par la seigneurie de Berne à l'acad.
de Die, pour y être régent de la première
classe et professeur d'éloquence. Il ne le
fut qu'une année. En 1607 il fut reçu au
saint ministère et donné à l'éghseduBuis;
de là il passa en 1609 à celle de Condorcet,
en 1610 à St-Paul-trois-Châteaux, en 1612
à Montélimar. Redemandé en 1617 par
MM. de Berne, il reçut son congé au sy-
node de Nyons et se retira avec de très
honorables attestations. — Divers autres
du même nom, au paysde Vaud, mentionnés
comme originaires de Champagne (Chau-
mont, Troyes) et du Dauphiné (S'-Paul-
trois-Châteaux , Grenoble), l'un desquels
est régent à Moudon en 1609, l'autre pas-
teur à Avenches en 1636.
FÈVBE (LoYs) I drappier, natif d'Issu-
tile [Is-sur-Tille] au duchié de Bourgoigne, »
reçu habitant de Genève, 1551 ; — (Loys),
de Dijon, drapier, td. 22janv.l573; (Marie),
femme de Girardot de La Forêt, receveur
des tailles à Château Chinon, enfermée
aux Ursulines de Nevers, 1686; — (Tobie),
de Paris, assisté à Lausanne, 1698; —
(Jean), et sa femme, de Montpellier, as-
sistés à Genève, pour aller à Basle, 1701.
— Joseph Feydeau, président de la cham-
bre mi-partie de Bordeaux, 16(X). — Fe-
zan, de la Serve, ministre à Payerne en
1697. — Fezzan, ancien de Chomeirac,
1669. — Dominique Fezandier, huissier
protestant à la Chambre mi-partie de Cas-
tres, 1595; diacre de l'égl. de Nîmes. 1604.
FiAG (seigneurie de), voy. Bouflfard.
FICHET (Guillaume), du Mans, « cha-
pellier, » admis à l'habitation à Genève, 26
mars 1573 ; — (Abel), « de Rouen, 69
ans, ci-devant chapelier, et Marie sa femme,
72 ans, » assistés à Londres, 1705. — Fi-
del, voy. Abric (I, 25). — Fief brun ', sei-
gneurie de la famille de Cumont, IV, col.
973. — de Fiefclos, lieutenant dans l'ar-
mée hollandaise en 1704, capitaine en
1734. — Joseph de Fienne, lieuten. dans
l'armée holland., 1704; major en 1725.—
Daniel et Jean Fieret, planteurs de tabac,
réfugiés, le premier à Magdebourg, le se-
cond à Manheim, vers 1700. — Jean Fier-
ville, de Falaise, chirurgien, fugitif, 1685.
— Jean Fiés, de Nérac, tailleur, réfugié à
Duisbourg, 1700. — César Fiétet, de
Corps en Dauphiné, assisté à Genève, 1706.
FIGARET, ancien de l'église de Galar-
gues, 1658. — Pierre Figarol, « coustu-
* On a : La conversion de M. de Fiebrun, che-
valier, conseiller du roy en ses conseils d'Etat et
privé, par le P. Athanase Mole, prédicateur capu-
cin; Paris, J. Bestjin, 1625; 16 p. in-8°. — Dis-
cours historique intéressant, précédé d'une lettre
adulatrice au roi, signée F. B.
529
FIGAROL
FIGON
530
rier, natifz de Tholose, • reçu habitant de
Genève, mars 1559 ; le même « Figarol
ou Figuerol, de Thoulouse, » établi dans
le pays de Vaud en 1566. — Isaac Figeac
et sa fille Esther, 8 ans, assistés à Lon-
dres, 1702. — Gabriel Fignels, du Vigan,
assisté à Genève d'un viatique pour l'Al-
lemagne, 1699. — Jacques Figol, de Gre-
noble, habitant de Genève, septemb. 1572.
FIGON (Jean), poète, et en même temps
prédicateur de la Réforme, né à Montéli-
mar. Il était probablement un jeune homme
d'une vingtaine d'années, lorsqu'on im-
prima à Toulouse, en 1556, sa première
composition poétique, laquelle avait rem-
porté à l'académie des Jeux floraux le prix
de l'Eglantine ou second prix. Un de ses
amis ^ lui écrivit à cette occasion :
Bie« tost après que Ronsard par son hymne
Enst le rameau floral, victorieux !
Apollon fut de Figon curieux,
Et luy donna la florale Eglantine.
Or cette fleur, cette branche argentine,
Des Tolosains ordonnée pour pris
T'a faict monstrer, Figon, en estre digno
Monstrant le bien qu'as des Muses appris. •
Il nous est impossible aujourd'hui de
concevoir à première vue la platitude et
l'incohérence de la presque totalité des
vers français éclos au soleil du XYI^^
siècle. Pour comprendre que nos pères de
ce temps-là, qui cependant ne manquaient
pas de goût, supportassent ce raboteux
langage et l'aient aimé, il faut faire un ef-
fort d'esprit et se rappeler qu'alors les
gens capables de tenir la plume pensaient
en latin. Les esprits doués d'aspirations
poétiques se figuraient le vers bon et gra-
cieux si, en substituant par une opération
mentale aux mots français qu'ils em-
ployaient des équivalents latins sous-en-
tendus, le génie latin se trouvait content.
Quoi qu'il en soit, Figon embrassa la
Réforme peu de temps après sa victoire
aux Jeux floraux (Rochas, Biogr. du Dau-
phiné). On imprima encore à Toulouse un
second poème de lui, en 1558 ; puis en
1559 c'est à Lyon qu'il fait paraître son
troisième ouvrage, son poème sur l'Amitié.
C'est aussi l'année où Farel se rendit à
Metz pour se joindre à une députation en-
voyée par les Messins aux princes alle-
mands (ci-dessus col. 406). Figon qui était
1 Un inconnu nommé P. Paschal. Nous trou-
vons cette pièce â la fin de l'Amitié du monde.
allé rejoindre en Suisse l'illustre réforma-
teur son compatriote, fut probablement
emmené par lui ou appelé par lui à Metz,
car les anciens registres de l'église de S^e-
Marie-aux-Mines font foi que « maistre
Jean Figon lui fut envoyé de l'église de
Metz • au mois d'octobre 1561 ^ pour rem-
plir les fonctions pastorales à Eschery en
l'absence du pasteur Arnaud Ban (ci-des-
sus I, col. 739). Peut-être y serait-il resté,
mais la vallée de Ste-Marie et les districts
circonvoisins étaient alors en proie à des
dissensions nées, au sujet du culte des ima-
ges, entre les sentiments conservateurs des
luthériens et les impatiences iconoclastes
des calvinistes. Jean Figon, en fidèle dis-
ciple de Farel et des autres pasteurs de la
Suisse, était un ennemi des images, et il
adressa, en janvier 1562, une lettre au sei-
gneur du pays, le comte de Ribaupierre,
pour solliciter ou plutôt pour exiger la
suppression non seulement des statues et
des peintures, mais aussi des autels et au-
tres accessoires de l'antique idolâtrie.
Cette lettre a été publiée (p. 152) par ex-
trait dans une récente Histoire de la com-
munauté réformée de S^^-Marie- aux -Mi-
nes; avec notes et commentaires par ICug.
Muhlenbeck (Paris et Strasb., 1881, in-8o
de XIV et 517 p.). Voici l'extrait avec le
commentaire de l'éditeur, lequel montre
dans l'un comme dans l'autre, qu'il mérite
lui-même peu de confiance :
Cette pièce farcie, dit-il, de citations
bibliques* n'aurait pour nous qu'un assez
médiocre intérêt, puisqu'elle ne fait que
répéter toutes celles que nous venons de
voir, si elle ne débutait et ne se terminait
pas par une expression d'une latinité telle-
ment originale qu'elle déroute toutes les
conjectures.
Ad g-enerosissimum illustrissimumque
principem, dominum comitem a Rapestain.
— Kiribinse ecclesise nostrae confessionem
tibi antea ab segregio viro fideli verbi Dei
ministro Francisco Morellano' exhibitam ac
datam, fideli memoria te tenere nobis pers-
picuum est, excellentissime princeps, nec
nimis eam, prout prudentiae et ingeuii acu-
' Registres cités en 1643 par le pasteur Jeau
Le Bachellé dans une lettre â Paul Ferry, Bull.
I, 162.
2 Apparemment les passages qu'il a remplacés
par des points.
3 François de Morel, seigneur de Colonges, ap-
pelé à S'^-Marie-aux-mines en 1557.
531
FIGON
532
mine... humanissimeaccepistiacfœlicissime
approbasti...
Nostra... confessione, ut supra relatum
est, sic satis tua prudentia percognita, unum
adhuc superest tibi patefaciendum.
Hoc est, Deus undique tam veteri que
novo * testaniento, prout plurima ac 'pene
innumera exempla exstant, te invitât, nedum
etiam tota tua pauperrima Kiribinae ^ eccle-
sia suppliciter obsecrat atque obtestatur,
non soliun idola sive imagines... quae in ea
existunt atque eriguntur funditus evertas,
sed et... ut sunt altai'ia et caetera hujus
modi, autoritate et facultate tua à Deo ac-
cepta, dilacerare jubeas... — Tuse domina-
tioni addictissimus Johannes Figonius at-
que totius ecclesife gallicanse Kiribina ^.
L'invitation est comminatoire. Mais elle
tourna au rebours de ce que son auteur
espérait. Loin d'y obtempérer, le comte
de Ribaupierre, partisan des mêmes idées
tenu en respect par l'empereur, donna des
ordres pour que Figon fut éloigné de ses
domaines. Et en efîet, un personnage du
pays, J. Erb, écrivait à Calvin, le 16 juill.
1562 : « Voici que retourne auprès de
vous Jean Figon, ministre de Christ qui a
pieusement et saintement gouverné pen-
dant quelque temps l'église d'Eschery. Je le
recommande à ta charité et à celle de nos
frères pour que tu reçoives favorablement
cet exilé au nom du Seigneur et tu employés
nn. saint homme au service de Christ et de
l'Eglise*. «
' M. Muhlenbeck n'a pas su lire : tam veteri
quam novo.
" Probablement Kiribina dans le texte.
3 Probablement A'inbivœ. PLra.se inachevée.
C'est donc ce mot, Kiribina, qui déroute tou-
tes les conjectures de M. Mublenbeck. Rien
cependant de plus simple. Il s'agit de l'église
d'Eschery, qui prononcé avec le ch dur, devient
EsKERT, d'où une forme latine barbare, suivant
les us et coutumes du moyen âge, mais que Figon
n'aura pas inventée. Il l'aura trouvée dans le pays
où il n'était que depuis deux mois. Le travail
tout entier de M. Muhlenbeck, texte et commen-
taires, est marqué au coin de la même légèreté
et cela explique un auteur qui s'évertue à ras-
sembler un grand volume de plus de 500 pages
sur l'histoire, c'est-â-dire sur les douleurs du pro-
testantisme, pour les bafouer et en rire. Ajoutons
qu'il dédouble son homme et trouve un Jean Fi-
gonpasteur à Eschery, puis (p. 327), un deuxième
Jean Figon pasteur dans le Viennois.
* Hune ergo dominum Johannem, tametsi pre-
tium operae non fiierit, commendo tuse fratrnmque
caritati in Domino, pro veritate exsnlantem, ut
jllum quem ad modum facis in Domino suscipias,
Sur la fin de la même année, 1562, Jean
Figon travaillait en compagnie de Viret à
l'évangélisation du Dauphiné. Leurs pré-
dications obtinrent un grand succès (voy.
Charvet, Hist. de la sainte église de Vienne,
1761). Les papistes Charvet et Chorier
aussi bien que les amis de Calvin {Opéra
Calvini, Brunsw. XIX, 153 etc.) s'accor-
dent à louer ses talents, son éloquence
persuasive, ses vertus. Le pasteur exilé de
la seigneurie de Ribaupierre n'avait fait que
passer à Genève, puisquil travaillait glo-
rieusement dès l'année 1362, à l'évangéli-
sation du Dauphiné et que les historiens ^
nous le montrent occupé à son œuvre dans
cette province jusqu'à ce qu'il se fit de nou-
veau chasser de Vienne en 1566.
Ici l'on est encore obligé de se mettre en
garde contre l'érudition de M. Muhlenbeck.
Les registres de Genève fournissent les
trois inscriptions suivantes :
Habitants. Le 2 octob. 1559 a été admis
à l'habitation : Jehan Figon, du lieu d'Alè-
gre en Auvergne.
Baptêmes k S'-Pierre. Ce 26'"^ (février
1565) a esté baptisée Sara, tille de Jehan Fi-
gon et de Marie sa femme, pi-ésentée-par
Antoine Chauve.
Décès. Le 20 juillet 1624, Marie, fille de
Laurent Figon, veloutier, habitant, 2 ans et
2 mois.
M. Muhlenbeck a pris l'article du baptême
pour l'attribuer à l'ancien ministre d'Es-
chery, tandis qu'il y a toute raison, ce nous
semble, de le laissera la famille d'artisans
auvergnats venus d'Alègre ^. De 1562 à
1566 le ministre ne vécut pas à Genève,
mais en Dauphiné, où l'absorbaient les
travaux de son apostolat.
On ne sait rien sur la fin de sa vie, si ce
n'est qu'après son expulsion de Vienne, il
retourna dans le pays Messin, car J. Le
Bachellé atteste (6m//. I, 163) qu'il fut plus
tard pasteur à Badonvillers. Il paraît n'avoir
pas cessé jusqu'à la fin de sa vie de com-
poser des vers.
ï. Le poétique trophée de Jean Figon
foveas, illiusqiie sancti viri operâ utaris ad Chiisti
et ecclesise emolumentum.
1 Voy. encore YHist. des protesi. du Dauphiné
par E. Arnaud, t. I, p. 205 ; 11, 395. Voy. aussi
notre t. I, col. 340.
* Les registres des notaires auraient pu nous
éclairer tout â fait, mais le nom de Figon ne s'y
trouve pas.
^
53-
FIGON — FIGUIÈRES
534
dauphinois; Tholose, imp. Guion Boude-
ville, 15S6, in-8o.
II. La course d'Atalante et la victoire
d' Hipporneine ; a Tholose, chez Pierre
Dupuy..., de l'irap. de Guion Boudeville,
juré de l'Université; 1558, in-B», 24 pages.
III. Amitié bannie du monde. Œuvre
fait en forme de dialogue, par Cyre Théo-
dore, poète grec : et depuis traduit en vers
françois par Jean Figon de Montellimar en
Dauphiné; Lyon, Gabriel Cottier, 1559,
petit in-8o, 30 pages. Dédicace (3 pages en
prose) « A très excellent seigneur ingr J.
Coignard, conseiller du Roi en son pari,
de Tolose.
Cet opuscule, d'environ 450 vers, est la
seule (puvre de Figon que nous ayons pu
trouver et lire. Elle est Ijien digne de ce
qui a été dit tout h l'heure de la platitude
bizarre des vers français du XVIiie siècle.
Cependant on peut en citer ce passage où
l'auteur rencontrant sa déesse, l'Amitié,
lui dit :
Mais je te prie, par le Dieu tout puissant,
Regarde à moi qui suis or gémissant.
Vien visiter ma povre maisonnette :
Tu la verras non riche mais proprette.
Entre dedans, ne vueilles desdaigner
De t'en venir avocques moi disner :
Je boi à toi dedans ma sobre couppe :
Voici du pain : pour ton manger en coupe :
Voici du sel et de l'eau argentine :
Comme do tien piens en, dame bénigne...
Ajoutons que ce livret renferme aussi
un quatrain de A. F'igon « au traducteur
son frère, » et que le traducteur n'a pas
échappé à Fabricius qui le cite dans sa
Bibl. grœca, t. VI, liv. V, ch. vi, p. 816.
IV. Le moyen d'éviter procès, fait pour
l'utilité des marchands et autres négocia-
teurs, au seigneur Josserand de Monts, gen-
tilhomme dauphinois ; Lyon, B. Rigaud,
1574, in-8o.
V. Pérégrination de l'enfant vertueux,
Œuvre contenant le Sommaire des disci-
plines conduisant a plus haute vertu, avec
trois chants royaux en prose; Lyon, Fr.
Arnouliet, 1584, in-16.
FIGUES (IsAAc), de Nérac, et Marie Ca-
lian sa femme, sortant de France et munis
d'une attestation de foi obtenue à Genève,
assistés à Lausanne pour se rendre en Al-
lemagne, juin. 1699. — Le sieur du Fi-
guier, voy. Arthuys. — Jean Figuier, à
Montauban, 1562 (III, 498); — (Isaac),
de Metz, apprêteur de bas, réfugié à Halle
avec sa femme, 5 enf. et une servante,
1698; — (François), de Nérac, assisté à
Londres, 1702, — Louis Figuier, né à
Montpellier en fév. 1819, docteur en mé-
decine, 1841. professeur à l'école de phar-
macie de Montpellier, puis à Paris ; il
professa peu de temps et s'adonna bientôt
tout entier à des travaux de vulgarisation
scientifique dont voici les principaux :
Annales des sciences, Journal de pharmacie
et Revue scientifique (1847-54), Histoire des
principales découvertes scientifiques mo-
dernes, 1851-58; L'alchimie et les alchi-
mistes, 1860 ; Les grandes inventions,
1864 ; La terre avant le déluge, 1866 ; Les
merveilles de la science, 1866-67 ; enfin
IJannée scientifique paraissant régulière-
ment chaque année depuis 1856. M'ne Louis
Figuier(Juliette6oMscare<)née à Montpellier
en 1829, a publié d'excellents romans, d'un
style très agréable, dont le premier, Mos
de Lavène, parut en 185'.), sous un pseudo-
nyme, dans la Revue des Deux-Mondes et
fut suivi de plusieurs autres parmi lesquels
nous citerons Le gardien de la Camargue
(1862) et surtout La prédicante des Céven-
nes (1864).
FIGUIÈRE (François), de Montpellier,
habit, de Genève, 1557; — ( ) ancien de
Montpellier, 1599 {BulL II, 92).
FIGUIÈBES (Louis), proposant au sy-
node des hautes Cévennes, mai 1756. Il
était originaire de Saintonge et fut un
vaillant pasteur du désert [Haag, V 110].
Un jour, en 1759, à la suite d'une assem-
blée, comme il s'en retournait au Mas
d'Azil, escorté par son troupeau, il ren-
contra près de Roquebrune le marquis de
Gudanes qui était à sa recherche (Arch.
nat. E 3521) cà la tête d'un détachement.
Le premier mouvement fut de fuir, mais
les femmes, faisant honte aux hommes,
remplissent de pierres leurs tabliers et
s'avancent résolument vers l'ennemi sous
la conduite du belliqueux pasteur. Leurs
maris les suivent et le marquis fut obligé
de fuir de toute la rapidité de son cheval.
Figuières se réfugia dans les bois de Gabre,
mais le peuple entra en triomphe au Mas
d'Azil. Les bons offices du comte de Mar-
tignac prévinrent les suites terribles d'une
échaulîburée qu'il eût été facile de trans-
former en une tentative d'insurrection.
Figuières après avoir longtemps exercé le
ministère dans le comté de Foix {Bull.
535
FIGUIÈRES — FILHET
536
VII, 463; XII, 444), mourut dans un âge
avancé aux Bordes-sur-Arise en 1782. Il
fut enterré furtivement dans la plaine tout
près du cimetière des protestants. — Un
autre Figuière, de Rodilhan près Nîmes,
catholique converti et déterminé huguenot,
vers 1740 (voy. Paul Rabaut, ses lettres,
par Ch. Dardier, 1884, t. I, p. 20).
FILHET (Gilbert ou Philibert), sieur
de la Curée, gouverneur de Dieppe, puis
lieutenant du roi à Vendôme [Haag, V
110]. L'historien dieppois, Davaî, nous le
peint comme un gentilhomme de bonne
et ancienne maison, doué d'excellentes
qualités, vaillant, sage et modéré, équitable
et d'une probité exemplaire. Le témoignage
de l'écrivain protestant est confirmé par
celui de l'historien de Thou qui qualifie
Gilbert Filhet de « Vir non minus virtute
quam nobilitate clarus. »
La Curée était gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi. Il avait embrassé
avec ardeur le parti du prince de Condé et
avait assisté en qualité de colonel-général
des argoulets, à la bataille de Dreux
où il avait été fait prisonnier. Le connéta-
ble dans la maison duquel il avait été
nourri, l'envoya à Dieppe, comme succes-
seur de Gausseville , qui commandait déjà à
Fécamp, lorsque Coligny l'avait nommé gou-
verneur de Dieppe à la demande des habitants
fatigués des allures par trop militaires de
Montgommery . Quelques années plus tard,
1579, ce Gausseville fut tué au siège de St-Mi-
chel-en-Lherm. La Curée arriva à Dieppe
fort peu de temps avant la publication de
l'édit de pacification qui mit un terme à
la première guerre civile. Les protestants
dieppois se soumirent avec empressement
à un traité qui les privait de toutes les
églises dont ils s'étaient mis en possession,
non sans légitime motif, à ce qu'il semble,
puisque la grande majorité des habitants
de Dieppe avaient embrassé la religion ré-
formée ; seulement ils députèrent Mathias
Heude ou Eudes sieur de Veules, à la reine-
mère, et Nicolas Le Comte, de la maison
de Dracqueville, au prince de Condé, pour
demander qu'on leur laissât au moins
l'église de Saint-Jacques. La Cour ne vou-
lut pas y consentir ; toutefois à la sollici-
tation de Condé, elle leur permit d'exercer
publiquement leur culte dans la Maison
des charités, et par une exception unique,
elle maintint La Curée dans son gouverne-
ment, quoiqu'il fît ouvertement profession
de la religion protestante. Il est vrai que
la réaction fit de si rapides progrès, qu'il
fut bientôt remplacé par le fameux Sigo-
gnes, contre le vœu des catholiques eux-
mêmes, dont Filhet s'était fait estimer par
sa modération. Ce fut sans doute comme
dédommagement que Jeanne d'Albret le
nomma son lieutenant au pays de Vendô-
mois.
La Curée mit tous ses soins à purger le
Vendômois des bandits qui l'infestaient ;
mais il s'attira par là même la haine de
gentilshommes catholiques qui les tenaient
à leur solde pour l'exécution de leurs ven-
geances particulières. Une conspiration,
dans laquelle entrèrent les principaux sei-
gneurs du pays, et à laquelle, dit-on, l'évê-
que du Mans ne resta pas étranger, s'our-
dit contre lui^ en 1564, et un jour que La
Curée traversait la plaine de Couture pour
aller voir son frère Jean, sieur de La
Fosse, une bande d'assassins, cachée dans
le château de Ronsard, fondit sur lui et
regorgea. Peu s'en fallut, lit-on dans
l'Histoire de Vendôme, que les meurtriers,
dans leur enivrement n'attaquassent Jeanne
d'Albret elle-même, qui voyageait accom-
pagnée seulement de douze gentilshommes.
Heureusement le duc de Montpensier, à
qui ils s'en ouvrirent, s'opposa à leur pro-
jet.
La veuve de La Curée, qui était fille de
de François Errault, sieur de Chemans près
Duretal, garde-des-sceaux sous François 1er,
se rendit aussitôt à la Cour avec Jean
Filhet, et plusieurs amis de sa famille,
pour demander vengeance de ce lâche as-
sassinat. Ce fut seulement au bout de plu-
sieurs semaines, qu'on admit qu'il y avait
eu meurtre et qu'on ordonna d'arrêter les
coupables ; mais au moment où la justice
allait prononcer, un ordre du roi leur
rendit la liberté, et défense fut faite à Jean
Filhet de poursuivre les meurtriers de son
frère, sous peine de voir raser ses maisons.
Ce Jean Filhet serait-il le même que
La Curée-Bedeuil qui servit au siège de
Poitiers sous Coligny? et ce dernier est-il
différent du La Curée qui contribua, sous
les ordres de Châtillon, à chasser les Li-
gueurs du faubourg de Tours ? Enfin La
Curée qui, avant la bataille d'Ivry, assista
aux prières que Henri IV fit faire dans sa
tente par un ministre protestant, est-il
537
FILHET — FINE
538
identique avec l'un ou avec l'autre? Quoi
qu'il en soit, il est certain que la famille
Filhet n'embrassa pas tout entière le pro-
testantisme, puisque nous trouvons un
Gilbert de La Curée mêlé à la conjuration
d'Angoulême contre d'Epernon^ et que
nous voyons figurer son nom au bas de la
supplique de Saint-Cloud dans laquelle les
seigneurs catholiques offrirent à Henri IV
leur adhésion, mais à condition qu'il se
convertirait.
FILLEUL (Jean), menuisier de Sancerre,
martyr en 1554 [ïlaag, V lli]. Filleul
s'était mis en route avec son ami Julien
Léveillé, pour aller rejoindre leurs femmes
qu'ils avaient envoyées à Genève. Rencon-
trés par le prévôt des maréchaux du Bour-
bonnais, ils se laissèrent séduire par ses
dehors de bonhomie, et lui avouèrent le
but de leur voyage. Ils furent arrêtés sur-
le-champ et jetés dans les prisons de Ne-
vers. Après un interrogatoire sommaire
sur l'usage des sacrements et le purgatoire,
le prévôt les mena à Saint-Pierre-le-Mous-
tier, et les livra au lieutenant-criminel qui
les condamna à faire amende honorable et
à être brûlés vifs. Le parlement de Paris
ayant confirmé la sentence, sur appel, en
ajoutant à l'arrêt que s'ils ne se rétrac-
taient, ils auraient la langue coupée, les
deux martyrs accueillirent l'annonce de
leur mort prochaine par le chant du ps.
VI et du cantique de Siméon, et marchè-
rent au bûcher avec un courage inébranla-
ble, après avoir subi la mutilation pres-
crite par l'arrêt (Crespin).
FILLIOUX (Gabriel), prieur fiscal de
Cluny [Haag, V 112], surprit, le 30 nov.
1575, avec le secours de Garnier, de
Fournier et de quinze autres protestants,
le château de Lourdon, en chassa les moi-
nes qui s'y étaient retirés, pilla les trésors
de l'abbaye qu'ils y avaient transportés, et
conserva sa conquête jusqu'à la conclusion
de la paix, en 1577. S'il faut en croire
Ducourneau (Hist. de Bourgogne), il fit
même venir un ministre et établit un prêche
dans le château.
FILHOL, famille noble du pays Messin,
réfugiée en Prusse à la révocation de l'É-
dit de Nantes. François de Filhol sieur de
Camas capitaine d'infanterie au régiment
du Roi, épouse à Courcelles, en 1(580, Ma-
rie fille de Samuel Duclos s"" de Bistraf
(ou Distroff ?) conseiller et médecin ordi-
naire du Roi (voy. V, col. 647) ; union
d'où naquirent : 1° Isaac, le 10 nov.
1681, mort en 1682, qui avait été pré-
senté au baptême par Isaac de Filhol (écrit
ailleurs Tilhos) seigneur du Mas en Age-
nois ; 2» Marie-Dorothée, née le 10 fèv.
1684 ; 3° Jean-Alexandre, né le 6 juin
1685 présenté par Jean de Filhol écuyer,
sr de Lalbonnière (Cuvier). — Il n'est
pas douteux que ce François de Filhol ne
soit le même appelé ci-dessus (III col. 640):
TiLio, d'après Erman et Reclam (IX 54).
— Claude Fillol, ' de S'-Privat de Vallon-
gue en Languedoc, serrurier, » habit, de
Genève, mai 1559; — (Pierre et Jacques)
réfugiés de Périgueux, 1686 (M 667). —
Etienne Fillon « de Bony sur l'Oyse, dioc.
d'Auxerre, » id. 1553; — (Pierre), minis-
tre de Céligny (Genève), 15^6; d'Aimar-
gues, 1596-1 605; Nayes, 1605-1607; Aigues-
vives, 1607-22; mort en 1622 ou 1623.
— (Jacques) s^ de Chesnevert commissaire
de l'artillerie, fait baptiser à Charenton son
fils Henry ; parrain Henri de Briquemault
baron de S'-Loup, marr. Judith, de Mor-
niès, janv. 1677. — (Judith), du Poitou,
veuve d'un bourgeois, 63 ans, assistée à
Londres, 1702.. — Jean Fillion, de S*-
Maixent, assisté à Genève d'un viatique
pour l'Allemagne, 1698. — « La d''e
femme du si" Antoine Filon d'Aymargues
près Nîmes, lieutenant réformé, • réfugiée
à Berlin, 1698. — ( ) de Fillon accusé
d'avoir fait les fonctions de prédicant et
d'avoir résisté à la maréchaussée de Fon-
tenay-le-comte, 1747 (E 3433). — Su-
zanne Fillonnière, de la Touraine, « fille
d'un marchand grosseur, » 51 ans, assis-
tée (4 liv.) à Londres, 1707. — Jeanne
Filosel, id. (10 sh.), 1710. — Nicolas
Fillot, d'Orléans, admis à l'habitation à
Genève, 15 janv. 1573. — Daniel Filsant,
établi à Harlem, 1666. — Daniel Filteau,
« deXaintonge, tailleur, 25 ans, « assisté
(12 sb.) à Londres, 1706. — Jean Fil-
zière, de Saumane en Cévennes, assisté à
Lausanne, 1688.
FINE (Judith), de Tholignan, assistée
à Lausanne avec 3 petits enf., 1688 ; (Jean)
et sa femme, de Moulines au val de Quei-
ras, assistés à Genève, 1702. — Claude jPt-
nes, ministre à Caveyrac, 1570-86. —
Pierre Finel, ministre à Pompidou, 1568 ;
— Guillaume Finel, de Bayeux, « pei-
gnier, » réfugié à Magdebourg, 1698. —
539
FINE
FISCHAKT
540
Charles Finet, natif de Paris, habit, à Ge-
nève, mai 1551 ; il était orfèvre et avait
pour femme Marie Neyret née à Compiè-
gne ; pour frère Jacques Finet, ministre en
1566 à Mauvesin et à Sainte-Foi de 1573
à 1610 ; atteint de la peste, il fait son tes-
tament à Genève et sa femme en 1568 (A.
Sauteur not. II 143, III 7). Jacob Finet,
d'Amiens, chargé de 8 enf., assisté (2 1.
14 sh.) à Londres, 1705. — Mme Fin-
guerlin, de Lyon, retirée à Lausanne fait
don de 208 liv. pour garnir les lits de
l'évêché (hôpital des réfugiés), 1711. —
François Fiquel, de Grenoble, mercier,
habit, de Genève, 4 septemb. 1572; —
d"e Fiquel, d'Orange, assistée à Genève,
4 écus, 1704. — Jacques Fiquet, fils de
Georges, docteur es droits à Grenoble,
épouse à Genève Nicole Jtilian, 1559. —
Anthoine Firminy, « ribantier, natif de
Draguignan, » habit, de Genève, 1557. —
La veuve de David Firon coutelier à Metz,
avec 4 enf. et une servante, réfugiée h
Berlin, 1698.
FIRN (Antoine), de Haguenau, curé de
Saint-Thomas de Strasbourg [Haag, V 112],
entretenait, depuis plusieurs années, un
commerce coupable avec sa gouvernante,
lorsque la Réforme commença à s'intro-
duire dans cette ville, apportant des idées
de piété sérieuse. Firn monta en chaire,
18 oct. 1523 , déclara en présence de
tout le peuple, qu'il voulait réparer sa
faute, et il épousa cette femme trois semai-
nes après. La bénédiction nuptiale leur fut
donnée par Zell, prédicateur de la cathé-
drale, qui, dans une allocution chaleu-
reuse, expliqua et justifia la conduite de
son collègue. L'évêque irrité de cette au-
dacieuse violation des lois canoniques,
commanda au chapitre de déposer le prê-
tre qui avait osé prendre épouse, et en
même temps, il pria le Sénat de ne pas
mettre obstacle au châtiment. Quelques
conseillers engagèrent Firn à renoncer à
sa cure par amour de la paix, mais il ne
voulut point « pécher contre la vérité
éternelle. » Le Conseil lui déclara qu'il ne
ferait rien pour le maintenir en place, mais
qu'il le garantirait, comme bourgeois de
Strasbourg, contre toute espèce de vio-
lence. Le chapitre déposa donc le curé de
Saint-Thomas et lui donna un successeur;
mais le dimanche suivant, Firn se rendit
à son église, comme d'habitude, fit descen-
dre de la chaire son remplaçant et s'ac-
quitta de ses fonctions, sans se soucier de
la sentence du chapitre. L'évêque eut de
nouveau recours au Sénat, qui manda le
prêtre récalcitrant et lui offrit une pension
en échange de sa démission. Firn répondit
qu'on lui avait ordonné de prêcher pure-
ment l'Évangile, que l'Évangile lui avait
appris que rien n'est plus contraire que la
fornication aux commandements de Dieu,
et que c'était pour cette raison qu'il s'était
marié; qu'il ne pouvait d'ailleurs renoncer
au service de Dieu, ni contrister les cœurs
pieux par sa retraite ; qu'il ne voulait pas
d'argent, mais qu'il voulait servir jusqu'à
la fin. Le Sénat répondit, en conséquence,
à l'évêque, qu'il serait dangereux de punir
les prêtres mariés et de laisser en paix les
concubinaires ; que le peuple pourrait se
soulever, et qu'il n'y avait rien de mieux
à faire que de s'adresser à la diète de Nu-
remberg pour qu'elle prît des mesures à
cet égard. Les appréhensions du Conseil
n'étaient pas vaines, car depuis que Firn
avait reconquis sa chaire, une foule de
bourgeois en armes gardaient l'église lors-
qu'il prêchait, de peur qu'on ne lui fît
violence. L'évêque qui, dans toute cette
affaire, avait montré la plus bienveillante
modération, promit de suivre l'avis du
Sénat; mais lorsqu'il apprit que l'exemple
de Firn était devenu contagieux, il perdit
patience et excommunia les prêtres ma-
riés. Firn méprisa les foudres du prélat et
continua de desservir l'église de Saint-
Thomas jusqu'en 1530, qu'il fut nommé à
la cure de Saint-Nicolas. Il mourut en
1545. C'est aussi lui qui le premier, le
16 fév. 1524, introduisit à Strasbourg l'u-
sage de la langue vulgaire dans la célébra-
tion de la messe.
FISCHART (Jean), dit Mentzer, docteur
en droit [Haag, V 113], avocat à la cham-
bre impériale de Gotzlar et bailli de For-
bach, en 1586, était très vraisemblable-
ment originaire de Strasbourg, où il passa
la plus grande partie de sa vie, qui est
d'ailleurs peu connue. On croit qu'il mou-
rut en 1597. Écrivain satirique et burles-
que, Fischart a joui de son temps d'une très
grande réputation en Allemagne ; mais on
s'accorde à reconnaître qu'il est resté bien
au-dessous de Rabelais, qu'il avait pris
pour modèle, et qu'à l'exception de quel-
ques passages de ses écrits frappés au coin
541
FISC H ART
FISCfJER
542
d'une franche gaité, son esprit comique
ne consiste guère que dans l'emploi de
plaisanteries grossières, d'expressions bi-
zarres et d'équivoques insipides. Il avait
composé plus de trente-sept ouvrages ;
mais ils n'ont pas été tous imprimés. Le
savant Adelung n'en connaissait que trois.
I. Podagrammisch Trotsbûchlein, Strâsh. ,
1591, 1604, 1623, in-8o. —Publié sous le
nom à' Ellosjwsclerus, trad. grecque de
Fischart.
II. Flœhhatz, Weiber-Traz , Strasb.,
1594, 1610, in-8o. — Sous le nom d'Elias-
posclerus.
III. Philosophisch Ehezuchtbûchlein ,
Strasb., 1597, 1607, 1614, in-8o. — Ou-
vrage posthume.
Nous pouvons y ajouter.
IV. Vonausgelassenentcuthigen Teuffels-
heer der Besessenen, Hexen etc. Strasb.,
1581. — Trad. de la Démonologie deBodin.
V. Bienenkorb, piquante satire contre
l'Église romaine, publiée, en 1582, sous
le pseudonyme de Jesutcalt Pikhart, et
réimp. par Josué Eiselein à Saint-Gall,
1847, in-8o.
VI. Der heylig Brotkorb. Der heil. Ro-
mischen Reliquien : das ist Joh. Calvini
nothwendige Vermanung von der Papis-
ten-heiligtumb ; Christlingen, 1606, in-8o.
VII. Erklxrung einer von verschiedent-
lichen Thieren haltenden...; Strasb., 1608,
in-fol.
Quelques biographes prétendent que Fis-
chart a traduit la Prognostication panta-
gruéline de Rabelais ; mais c'est une er-
reur. Les deux écrivains ont puisé à la
même source, c'est-à-dire dans une satire
allemande anonyme. L'ouvrage de Fis-
chart a été publ. en 1574 et en 1598,
in-8o. Ce qu'on appelle sa trad. du Gar-
gantua, imp. en 1575 et souvent depuis,
est aussi, comme l'a fait observer Le Du-
chat, moins une traduction qu'une ingé-
nieuse paraphrase accommodée au goût al-
lemand. On suppose qu'il est aussi le tra-
ducteur d'un traité de Cahnn et de quel-
ques ouvrages de Marnix, qui ont paru sous
le nom de Jacob Eysenberg.
Notre gratitude lui est surtout acquise
pour une autre traduction, celle du Ré-
veille-matin des François (voy. ci-dessus
I, col. 843-851) qui parait avoir été son
premier ouvrage.
VIII. Reveille matin oder Wacht fur
auf, Das ist Summarischer und ivahrhaf-
ten Bericht von den verschinenen , auf
gegenwaertigen beschvserlichen hsendeln in
Frankreich, den Franzosen und andern
geachtbarten Nationen zuguten, Gesprœch-
weiss gestellet und verfasset. Durch Euse-
bium Philadelphum cosmopolitum, Itzunder
aber aus dem Franzœsischen ins Teutsch
gebracht. Durch Emericum Lebusium. Ge-
truckt zn Edimburg bei Jacobo Jammeo.
AnnoMLXXV, in-8o (14 feuilles). Une 2'ne
édition (mêmes titre, lieu et date, mais 15
f. V2) imprimée à Zurich et une 'i'^^, aug-
mentée de la traduction du Discours mer-
veilleux de la vie de Catherine de Médicis
{Mit angehe7ickter ivunderlicher Beschrei-
bung des Lebens ), gedruckt zu Edin-
burg bei Jacobo Jammeo, 1593. — Emeric
Lebusius, que nous avons inconsciemment
cité au t. I, col. 843, lig. 6 en rem., est
notre avocat Jean Fischart. Voyez Die Lit-
teratur der Bartholomseusnacht, par Emil
Weller, de Zurich, dans le Serapaeum, t.
XIX p. 63.
1. FISCHER (Jean), en latin Piscator,
nom sous lequel il est généralement connu
[Haag, V 113], né à Strasbourg, le 27
mars 1546, et mort le 26 juillet 1625 ou
1626, selon Freher.
Piscator commença à Strasbourg ses
études qu'il alla terminer à Tubingue. A
l'âge de 25 ans, il fut appelé à remplacer,
pendant une maladie, le professeur de
théologie Marbach. Contre l'attente géné-
rale, il se mit à combattre la doctrine de
l'ubiquité *, si chère aux pasteurs stras-
bourgeois ; et il fut cité, en conséquence,
devant le consistoire comme fauteur du
calvinisme. N'ayant voulu ni se rétracter
ni même promettre de s'amender, il fut des-
titué et accepta une chaire au gymnase de
Herborn où il professa avec un grand suc-
cès pendant plusieurs années Le gymnase
ayant été transféré à Nassau-Siegen à cause
de la peste, il l'y suivit ; mais peu d'années
après, il retourna à Herborn où il termina
ses jours.
Piscator, qui était un théologien très sa-
vant, s'éloignait en quelques points des
doctrines reçues, tant dans l'église luthé-
rienne que dans l'église calviniste. Son
' Doctrine suivant laquelle Dieu était présent
partout, ubiquè, et le corps dn Christ participant
de la divinité, la chair et le sang de celui-ci se
trouvent partout où l'on célèbre la communion.
543
FISCHER
544
opinion sur l'obéissance active de Jésus-
Christ eut surtout du retentissement en
France ; elle occupa plusieurs synodes na-
tionaux. Il enseignait que l'obéissance pas-
sive du Fils de Dieu était seule imputée
aux hommes à justice, parce que, comme
nous tous, le Christ avait dû accomplir
pour son propre compte la loi divine par
son obéissance active ou la sainteté de sa
vie. Le synode national de Gap condamna
cette doctrine et ordonna d'imposer silence
à ceux qui seraient imbus de telles erreurs,
et même de les déposer s'ils persistaient
dans leurs sentiments erronés. En même
temps, il fit écrire à toutes les universités
protestantes pour les inviter à souscrire cà
cette censure, et il chargea spécialement
Février et Sortis de réfuter le professeur
de Herborn. Piscator répondit à cette vive
attaque « avec beaucoup de modestie, »
comme le reconnut le synode de La Ro-
chelle. Il établit que si les hommes avaient
déjà été justifiés par la sainteté de la vie
de Jésus, sa mort eût été inutile ; et que
Dieu se serait montré injuste en exigeant
deux fois le châtiment d'un seul péché.
Le synode ne trouva pas « concluantes les
raisons et citations » apportées par lui à
l'appui de son sentiment. Toutefois, moins
intolérant que le synode de Gap, il remit
à Dieu le soin de l'éclairer et ordonna la
suppression des écrits de Sonis et de Hu-
guet contre Piscator. La controverse sem-
blait assoupie, lorsque Du Moulin la ré-
veilla devant le synode de Privas, qui
renvoya au prochain synode national
l'examen de l'afi'aire. Ce synode, qui se
tint à Tonneins, confirma la doctrine do-
minante, mais sa décision n'empêcha pas
quelques-uns des ministres les plus célèbres
de l'Église protestante de France, comme
Caméron, Blondel, Louis Cappel, La Placette,
d'adopter le dogme formulé pour la pre-
mière fois par le théologien de Strasbourg.
On a de J. Piscator :
I. M. T. Ciceronis de Officiis lib. III
analysis dialectica, ad prsescriptiones Pé-
tri Rami potissimùm accommodata, Spyrae,
1582, in-4o ; 1596, in-8o.
II. Analysis dialectica aliquot Orationum
Ciceronis, ad prsescriptiones P. Rami po-
tissimtim accommodata, Spyrœ, 1582, in-4°.
III. Responsio ad Epistolam Guil. Tim-
pelii de Dialectica P. Rami, Francof.,
1582, in-8o.
IV. Pétri Rami Dialecticse lib. II, Au-
domari Talœi prselectionibus illustrati. —
Scholiarum physicarum lib. VIII, in toti-
dem Acroamaticos libros Aristotelis ; scho-
liarum. metaphysicarum lib. XIV, in toti-
dem metaphysicos libros Aristotelis, Fran-
cof., 1583, in-8o. — Le premier de ces
opuscules, cités par Gesner, est sans doute
le même que celui dont Jocher fait men-
tion sous ce titre : Animadversiones in P.
Rami dialecticam.
V. Responsio ad dictata Dan. Hofmanni
de tropo in verbis S. Cœnse. Adj. sunt
ejusdem qusestiones de verbis : Hoc est
corpus meum; Herborn., 1591, in-8°.
VI. Analysis logica Evangelii secundùm
Joannem, Herb., 1591, in-8» ; 1595, in-8o.
VII. Analysis logica quinque postrema-
rum Epistolarum Pauli, Herb., 1592, in-8".
VIII. Aphorismi doctrinœ christianœ seu
Loci communes theologici, Herb., 1592,
in-8o ; trad. en franc., selon Jocher.
IX. Analysis logica Epist. Pauli ad Ga-
lat., Ephes., Philip., Coloss. et utriusque
ad Thessal., Herb., 1593, in-8o.
X. Analysis logica utriusque Epist. ad
Corinth., Herb., 1593, in-8o. — Le Cat.
de la biblioth. du docteur Williams indi-
que une édit. des commentaires de Pisca-
tor sur les Épîtres de S. Paul, publ. à Lon-
dres, 1590, in-8o, sous le titre : Analysis
Epistol. Pauli ad Rom., Corinth., Gai.,
Ephes., etc. JN'y a-t-il pas quelque erreur
dans le millésime ?
XI. Admonitio de exercitationibus Hei-
zonis Buscheri, Herb., 1594, in-8°.
XII. Analysis logica Evangelii secundùm
Matthseum, Herb., 1594^ in-8o.
XIII. Analysis logica Evangelii Marci,
Herb., 1594, in-8o.
XIV. Analysis logica septem Epistolarum
catholicarum, Herb., 1595, in-8o;1609,
in-8o.
XV. Thèses theologicse de Deo, Herb.,
1595, in-4o.
XVI. De justificatione hominis peccato-
ris coram Deo lib. II contra Rob. Bellar-
minum, Herb., 1595, in-8o.
XVH. Analysis logica Evangelii Lucse:
Sigenaî, 1596, in-8o.
XVIII. Analysis logica in Acta Aposto-
lorum, Sigenœ, 1597, in-8o.
XIX, Qusestiones rhetoricse très de ver-
bis : Hoc est corpus meum, Herb., 1599.
— Peut-être une réimp. du no V.
545
FISCHER
546
XX. Biblia, das ist aile Bûcher der Heil.
Schrift des A . und N. T. Aus hebreischer
und grieschicher Spraach, in welchen sie
anfangs von den Propheten und Aposteln
geschreiben, jetz und aufs new vertheutscht,
Herb., 1602-3, 4 vol. in-4o ; 2'ne édit.,
1604-6, 3 vol. in-4o, et souvent depuis. —
Entreprendre de donner, après Luther,
une trad. du livre saint, c'était sans doute
faire preuve de beaucoup de présomption,
à une époque où la Bible du grand réfor-
mateur était entourée d'une profonde vé-
nération. On doit reconnaître que Pisca-
tor s'est élevé quelquefois à la hauteur de
la tâche qu'il avait entreprise. Il est incon-
testable qu'en certains passages, comme
Josué m, 15; Jug. XV, 19; Héb. II, 7, il
a mieux saisi que Luther le sens de l'ori
ginal ; mais d'un autre côté, dominé par
le préjugé général qu'il faut rendre avec la
plus graude fidélité les mots et les tournu-
res de la Bible, il s'est attaché anxieuse-
ment à la lettre, en • sorte que sa trad.
abonde en hébraïsmes et en héllénismes
qui la rendent inintelligible en plusieurs
endroits. On lui reproche encore et avec
raison de s'être trop attaché à la version
de Trémellius et de s'être laissé égarer par
son zèle pour les doctrines de son église
jusqu'à y accommoder le langage des écri-
vains sacrés.
XXI. Responsio apologetica ad Conr.
Vorstii parasceven, Herb., 1613, in-4o.
XXII. Notée ad C. Vorstii amicam col-
lationem, Herb., 1613, in-4o.
XXIII. Responsio ad C. Vorstii amicam
duplicationem. — Cité par Jocher sans au-
tre indication.
XXIV. Commentarii in omnes libros N.
T. antehàc separatim editi, Herb., 1613,
in-4o; 3nie édit., Herb., 1638, in-fol. —
Piscator prit pour texte la version de Bèze.
On voit qu'il s'elforçait généralement de
rester fidèle au sens grammatical ; cepen-
dant il lui arrive encore trop souvent de
chercher des types dans l'A. T., et il se
laisse trop souvent éblouir par le désir de
trouver dans la Bible le plus de preuves
possible à l'appui des dogmes de son
église, de telle sorte qu'il croyait en dé-
couvrir là où il n'y en avait aucune. On
se tromperait toutefois si on le regardait
comme servilement attaché à l'exégèse do-
minante. Dans Rom. V, 12, par exemple,
il rejette sans hésiter le in quo d'Augus-
tin pour traduire eo quàd omnes peccave-
runt.
XXV. Index in libros biblicos V. Testa -
menti, Herb., 1622, in-8o. — Apparem-
ment le même ouvrage que Volkommene
Concordant und Register als ein Anhang
zu seiner Bibel, mentionné par Jocher.
XXVI. Geitz-Vœgelein im Jesuiternest
ausgenommen, Kempt., 1622, in-4o.
XXVII. Exul christianus ad patientiam
et reliquas virtutes plenè informatus, Cas-
sel, 1630, in-12.
XXVIII. Disceptatio amica cum Lud.
Lucio de causa meritoriâ nostrse coràm
Deo justificationis, Lond., 1641, in-12.
XXIX. Commentarii in omnes libros V.
T. quibus continentur 1° Analysis logica
singulorum librorum et capitum ; 2° Scho-
lia in singula capita ; 3° Observationes lo-
corum doctrinse è singulis capitibus. Om-
nia hsec recens ab authore recognita, Herb.,
1643-4o. 4 vol. in-fol. Il y en a une édit.
antérieure en plusieurs vol. in-8o., que
nous n'avons pu nous procurer. — Pisca-
tor a suivi la version de Trémellius et de
Du Jon dans les livres historiques, les
Proverbes, le Cantique des cantiques et les
douze petits Prophètes. Il a donné une
trad. en grande partie nouvelle et plus
fidèle du livre de Job, des Psaumes, de
l'Ecclésiaste et des quatre grands Prophè-
tes. Ses commentaires prouvent qu'il était
versé dans l'hébreu. On l'a blâmé, non
sans motif, d'avoir démandé trop souvent
auN. T. l'explication des prophéties de l'A.
A cette liste Jocher ajoute, sans autre
indication : Tract, de gratiâ Dei; — De
prœdestinatione contra And. Schaafman-
num ; — Accessiones ad Pet. BaronisSum-
mam trium de prœdestinatione sententia-
rum ; — Apologia bibliorum suorum her-
bornensium ; — Responsio ad duas dispu-
tationes theologicas Joh. Taufreri et Joh.
Paul Resenii ; — Resp. ad apologeticum
Pet. Bertii ; — Rudimenta linguie hebrai-
cse ; — Dissert, de pxnitentid et de fide
salvificd. Ajoutons qu'on trouve deux
Lettres de Piscator dans les Miscellan. de
Groningue (174S).
2. FISCHER (Jean-Jacques), de Stras-
bourg, pasteur à Derlisheim depuis 1774.
Appelé à prêcher, au plus fort de la tour-
mente révolutionnaire, sur Ephés. V, 15,
qui était le texte indiqué pour ce jour, il
eut l'imprudence de peindre l'état de la
VI. 18
\
547
FISCHER
FIZES
548
France sous un jour peu favorable, en
exhortant ses auditeurs à la patience et à
la prudence. Traduit devant le tribunal
révolutionnaire, que présidait alors un
terrible politicien, Eugenius Schneider,
ancien chanoine, il fut condamné à mort
et guillotiné à Strasbourg, en 1793 (Haag).
FISQUET (François), de S'-Hippolyte,
étudiant à Genève (Franc. F. è vico S*-
Hippolyti in cebennis)^ décemb. 1668. —
(Jean), de Pragelas, assisté à Genève, 1698.
— Moïse Fesquet, de Castres, assisté à
Genève d'un viatique pour l'Allemagne,
1698. — Fistaine, famille de Metz : Esaïe,
sergent des Treize en 1640 ; Benjamin,
maître d'école, 1681 ; Paul, tapissier et
Sara Blanbois, sa femme, réfugiés à Berlin
en 1698 ; il meurt à 66 ans en 1714. —
Jean Fitis, de Gap, obtient à Genève un
viatique pour Basle, 1703. — Jean Fitte,
de Montpellier, étudiant à Genève en lo95,
ministre à St-Jean-du-Gard, 1596-1614 ; à
Brenoux, 1620.
FIZES, familles diverses du Languedoc
[Haag, V 116]. La plus importante ^ est
celle à laquelle appartenait Simon Fizes
baron de Sauve^ qui fut l'un des secrétai-
res d'Etat de Charles IX et de Henri III,
et dont la femme, la belle madame de
Sauve, se rendit célèbre dans les chroni-
ques de la galanterie. Ce haut fonctionnaire
n'eut garde de dévier de la religion du roi,
mais il eut un frère qui paraît avoir em-
brassé la Réforme et dont le fils, Moïse,
fit souche de huguenots. Moïse épousa
(avant 1593) Isabeau d'Aigrefeuille, qui lui
donna entre autres enfants, David, sgr de
St^-Théodoric et de Sauvignargues, mort
sans postérité et un deuxième David, ma-
rié à Marguerite de Troussel et père de 1°
Marguerite, femme d'un sieur de Claris
de la famille des Florian ; 2» Daniel, qui
fut pourvu, 14 juin 1649, de l'ofTice de
payeur des officiers de la cour des comp-
tes de Montpellier, puis le 30 juill. 1657
de celui de receveur général du taillon de
la généralité et le 4 mai 1655, sous le nom
de Pierre Fizes^, son fils de celui de rece-
veur payeur des collèges et universités de
la province. Les lettres de provision des
dits offices contenant la mention de l'exer-
cice de la R. P. R. par les destinataires
' Armes : d'argent à la fasce de gueule, sur-
montée de 3 merlettes de sable.
furent régulièrement enregistrées à la Cour
des aides de Montpellier et les deux finan-
ciers, le père et le fils, remplirent paisi-
blement leurs fonctions durant 25 ans.
Mais au bout de ce temps, il plut au roi
de les considérer comme non avenues,
pour cause de religion. Elles furent cas-
sées par arrêt du Conseil d'Etat, 21 mars
1679. Les intéressés présentèrent une sup-
plique pour être maintenus : un nouvel
arrêt, du 1er juillet, leur ordonna de se
démettre de leurs offices en faveur de ca-
tholiques. Cette violence explique au
mieux l'article suivant inséré dans le Mer-
cure galant du mois de nov. 1685 : « Le
15 de ce mois, M. Fizes qui a été receveur
général pour S. M. dans la généralité de
Montpellier, fit abjuration, avec toute sa
sa famille et ses domestiques, entre les
mains de M. l'archevêque de Paris. Il des-
cend de Siméon Fizes, baron de Sauve en
Languedoc, qui avoit été secrétaire d'Etat
des commandements sous Charles IX,
Henri III et Henri IV. » Le Mercure
ajoute qu'il étoit l'un des 24 anciens de
Charenton et avoit toujours paru un des
plus zélés pour la « religion de Calvin, »
tant qu'il l'avait crue bonne. Nous avons
vu qu'il ne descendait qu'indirectement du
secrétaire d'Etat et quant à le dire un des
anciens de l'église de Charenton, c'est une
pure erreur, probablement volontaire, de
la pieuse gazette. Complétons-la cependant
en disant que Daniel Fizes obtint après
son abjuration un siège de conseiller à la
Cour des comptes, aides et finances de
Montpellier et fut reçu dans ce nouvel of-
fice en 1687. Il avait épousé, 30 septemb.
1652, Suzanne de Sarret, de S'-Jean de
Védas. Leur unique fils, Pierre Fizes, seigr
de Lavanet, qui avait abjuré avec son père,
n'a point fait parler de lui ; mais nous re-
cueillons son nom dans nos discrètes listes
du refuge : D'ie veuve du sieur Pierre
Fises, conseiller à Montpellier, établie à
Magdebourg en 1698 (Dieterici).
Nous joindrions volontiers à la suite
Nicolas-Olivier de Fizes, officier dans l'ar-
mée hollandaise de 1750 à 1761, si ce
n'est qu'il y avait en Languedoc d'autres
familles du même nom, notamment à Vil-
lemagne (ou Valmagne, aujourd'hui Ville-
veyrac), au diocèse d'Agde : David Fizes
était ancien de l'église réformée de Ville-
magne en 1616. Maître Jean Fizes, bour-
549
FIZES
FLANC
550
geois de Villemagne, épousa, 17 oct. 1683,
Marie Farette ; il s'enfuit du royaume à la
Révocation, et sa femme fut condamnée à
la prison perpétuelle, 22 août 1701, pour
contravention aux édits. Daniel Fizes, col-
lecteur des deniers du consistoire de Ville-
magne en 1662, mort à Grenoble en 1669,
avait épousé Marie Ramadier fugitive, à la
Révocation, avec ses deux fils Jean et Da-
niel. Autres fugitifs du diocèse d'Agde à
la même époque; Moïse et Anne Fizes. —
Jacques Fizes, de Vie près Sommières
(conf. ci-dessus, col. 270, no 909), assisté
à Lausanne d'un viatique pour Cassel,
1699. — Bernard Fizes, de Montpellier,
assisté à Genève, 170').
1. FLAMANT, de Paris [Haag, V 11 b],
reçu à la bourgeoisie genevoise avec ses deux
fils, Jacques-Gilbert et Isaac, en 1556. —
Martin et Nicolas i^/awieni de Valenciennes,
reçus habitants i6td., octob.1557. — « Pierre
fils de feu Amyed Flamens de Beaumme, »
id. 1558. — « Femme Flamand et ses fil-
les, » enfermées au Nouv. cath. de Paris,
1701 (E 3552). — Jean Flamand, lieute-
nant au service de Prusse, obtient un via-
tique pour passer en Angleterre, 1703. —
Pierre Flaman, de Besançon, tapissier, id.,
octob. 1572. — Judith, femme d'Ezéchiel
Flammand, d'Amiens, soldat, assistée
(5sh.6) à Londres, 1706.
2. FLAMAND (Claude), ingénieur mili-
taire [Haag,V 116]. On ignore où et com-
ment sa carrière avait commencé ; elle de-
vait être fort avancée lorsqu'il publia Le
guide des fortifications et conduite militaire
pour bien se fortifier et deffendre, Montbé-
liard, 1597, in-8o ; 2me édition, Basle, 1611,
in-8o ; S^e^ Basle, 1612 ; traduction alle-
mande par H.-C. Wieland, Miimpelg, 1612,
in-4o.Il entra en 1610 au service du duc de
Wurtemberg seigneur de Montbéliard et
l'année suivante il publia encore La prac-
tique et usage d'arpenter et mesurer toutes
superficies de terre, Montbéliard, Jacq.
Foillet, 1611, in-8o avec figures et le por-
trait de l'auteur sur le titre; puis, toujours
en 1611 à Montbéliard : Les mathématiques
et géométrie départies en cinq livres, con-
tenant ce qui est le plus nécessaire pour
l'utilité du public, J. Foillet ; 2n>e édition
(six livres), 1611, id., 222 pages avec por-
trait. Ces deux traités élémentaires sont
dédiés au duc de Wiirtemberg, Louis-Fré-
déric. Flamand, il nous l'apprend lui-
même, manquait d'études théoriques et il
s'était formé par « l'usage et la pratique. »
On le voit à ses ouvrages. Il mourut en
1626, laissant un fils, Jean, qui fut admis
à la bourgeoisie à Montbéliard en 1630,
« à la considération de son art et service
qu'il avait rendu à la ville. » De 1623 à
1625, il avait rempli dans les Pays-Bas, à
l'armée du prince de Nassau, les fonctions
d'ingénieur et castramétateur. Rappelé à
Montbéliard, vraisemblablement par la
mort de son père, il rédigea ses observa-
tions en un volume in-folio accompagné
de planches, qui n'a pas vu le jour et se
conserve en manuscrit à la Bibliothèque
de Montbéliard, sous ce titre : La manière
de camper selon l'ordre et pratique de feu
l'illustre prince de Nassau. Il mourut, des
suites d'un empoisonnement, au mois de
septemb. 1634.
FLAMARRE (Abraham de), fugitif de
la Normandie, arrêté pour sortie du
royaume, 1686 (Tt 261). — Loys Flam-
bart, de Villiers en Normandie, reçu habi-
tant de Genève, 27 nov. 1547 ; — (Renauld)
« tondeur de drapt , natif de St-Victor en
Caux, dioc. de Rouen, » id. 1 mars 1557.
— Hémont Flambart « tisserand en draps
de la ville de Meaulx, » id., août 1554; la
femme du même (Aymon F.) assistée à
Genève, mai 1555. — Loys Flamoyre,
« natif de Cougny dioc. de Chartres, »
habit, de Genève, oct. 1557.
FLANC (Jean), né à la Rochelle en
1607, étudiant en théologie inscrit à l'acad.
de Genève (J. Flancus rupellensis) en nov.
1632. Il fut pasteur de Loumeau en 1633,
puis d'Angoulins et d'Aytré en 1637,
et il mourut à l'âge de 56 ans et 10 mois,
revêtu des fonctions du saint ministère.
Deux ans avant sa mort, il avait publié
un sermon intitulé La vraie gloire du bon
prêcheur, ou sermon sur ces mots de
l'apôtre S'-Paul, II Cor. IV, 5 : Nous ne
preschons point nous-mêmes, prononcé un
jour destiné à l'ordination d'un pasteur par
l'imposition des mains ; Genève, de Tour-
nes, 1664, in-8o, 44 pag. Ce sermon com-
mence par une épître dédicatoire « à M.
Gaultier fidèle ministre du S. Ev. » en ces
termes :
M. et très honoré frère, dounaut au public
ce sermon qui a été ouï, de ceux qui y fu-
rent presens, d'oreilles si charitables que
les témoignages qu'ils m'ont rendu de
551
FLANC
FLAVIGNY
552
l'édification qu'ils en avoient receiie, me
tournent k une singulière consolation,
agréés s'il vous plaist que je vous le dédie
et que ce petit ouvrage, portant votre nom
sur le front, me soit une preuve publique,
bien que foible, de l'estime que je fay de la
précieuse amitié que vous me portés ; mriis
surtout des excellens dons que vons possé-
dés et que vous employés si dignement à la
gloire de notre commun Maistre et à l'édi-
fication de son P]glise...
On a fait grand tort à la mémoire de
cet honorable pasteur. Il avait épousé, le
27 janv. i&M, une d'ie Marie Gendron
qui lui donna plusieurs enfants parmi les-
quels un fils, prénommé Jkan comme son
père, qui commença des études de théolo
gie en vue de suivre la même carrière,
mais se laissa séduire par les appâts de la
conversion, en 1673, et entra dans un or-
dre monastique. Sur la liste des pensions
payées en 1673 par le clergé, il est quali-
fié de « proposant. » Il était donc encore
jeune alors et d'aucune façon il ne doit
être confondu avec son père. Ce qui
achève de les distinguer^ c'est que l'apos-
tat a publié sous le titre d'Œuvres meslées
(Biogr. saintongeoise par Rainguet. 1851)
un recueil élégant de madrigaux, acrosti-
ches, sonnets, placets au Roi et Lettres
diverses à M^e la comtesse de Soissons, à
Colbert, à Le Voyer, à M'i'e Pépin, etc.
Cette dernière était sa sœur^ Marie Flanc,
épouse de Jacques Pépin, marchand à La
Rochelle ; une autre sœur, Olympe, avait
épousé, 22 juin. 1627, un pasteur, Jacques
Gaultier . C'est vraisemblablement à celui-ci
qu'est dédié le sermon que nous venons
de citer. Ajoutons que le pasteur Flanc
était, comme le pasteur Jérémie Ferrier,
un amateur de curiosités. Pierre Borel
dans son « Roole des principaux cabinets
de l'Europe, » le signale comme « collec-
tionneur, à La Rochelle. »
FLANDIN, d'Uzès, établi à Orbe (Vaud)
en 1748. — Flandreau. famille d'artisans
de La Rochelle, réfugiée à Londres, 1706.
— Nicolas Flandrin, de Meaux, reçu ha-
bitant de Genève, déc. 1559. La veuve de
(Pierre), brodeuse, réfugiée à Halberstadt,
1700. — Jean F/andry, de Châteaudoiible,
assisté à Genève de vêtements et d'un via-
tique pour le Brandebourg, 1699. — Ben-
jamin Flarenc, né à Londres, étudiant en
phil. à l'acad. de Genève, juin 1752. —
Jeanne et Marie Flaugère {Flauger), de
Nérac, celle-ci aveugle, 34 ans, assistée
(4 1. 1 sh.) à Londres, 1706. — Léonard
Flavard, ministre de Belleville en Bour-
gogne, 1562 ; (Raymond), d'Anduze, reçu
habitant de Genève, septembre 1555;
ministre à Lezan, 1570-72 ; à S^-André de
Val, 1578-88 ; autre, ministre à St-Mar-
tin de Roahaux en 1568. Flavard, ancien
de l'église d'Anduze délégué aux synodes
des Cévennes, 1674, 1678. Charles Fla-
vard, d'Anduze, proposant en 1682, mi-
nistre de la colonie de Magdebourg, 1698-
1705. Henri Flavard, enseigne dans l'ar-
mée hollandaise, 170'). —Jacques Flavier,
de Milhaud, assisté à Genève d'un viati-
que pour Berne, 1702.
FLAVIGNY (Miche;, de), d'une famille
messine, mentionnée dès le XV™^ siècle.
Il était aman de Metz, ancien de l'église,
et fut anobli par Henri IV, mars 1595,
pour ses bons services et ceux de son père.
Celui-ci, René ou Renaudin de Flavigny
avait levé à Metz en 1589 une compagnie
de chevau-légers avec laquelle il rejoignit
l'armée du roi et alla au siège de Rouen.
Il fut tué étant en garnison à Metz (avant
1595). Michel mourut en 1610, sans lais-
ser d'enfants de sa femme, Clauda Loisil-
lon, qu'il avait épousée en 1596 et qui se
remaria, nov. 1614, avec François Serre,
secrétaire interprète.
Autre branche : François de Flavigny,
aman, conseiller échevin et l'un des
Treize, ancien de l'église, laisse un fils,
Jean, né en 1567, qui épouse, 4 août 1604,
Suzanne Domangin qui lui donna seize
enfants. Il était seigneur de Mancourt et
de Verny et « ayant charge des dépêches
du Roy en Allemagne. » De 1597 à 1626,
il fut aussi le correspondant à Metz du
magistrat de Strasbourg, à raison de 24
florins d'or par an ^ L'aîné de ses enfants,
Pierre, né en 1606, seigni" de Mancourt,
Verny, Lahorgne, capitaine d'infanterie,
épousa en 1627 Marie fille de Jacques Les-
pingal et mourut en 1681, laissant plusieurs
enfants, dont : Pierre né en 1628, Louis
1 On a de Ini à la Bibl. nat. (mss. îr.
4118) trente-six lellre.<!, datées de Metz, de lbl7
â 16-.^5, adressées à « M. de S'" CatLerine, con-
seiller dn Roy et agent de S. M. près les juin-
.ces d'Allemagne, â Heydelberg. » — 11 y avait
un ancien de l'église do Paris nommé de Flavigny,
en 1560.
55(
FLAVIGNY
FLEUKETON
554
né en 1638, tous deux capitaines au régi-
ment du Maine, et Benjamin né en 1639,
sr de Vigny, capitaine de cavalerie au ré-
giment de la reine, marié en 1681 à Su-
zanne fdie de Barthélémy Morel s"" de Vil-
liers-lOrme. De cette union naquirent :
lo Louis né à Metz en 1685, lieutenant,
mort à Berlin en 1729 ; 2o Benjamin né cà
Metz en 1687, s"" de Vigny, capitaine de
cavalerie, mort à Berlin en 1739, lequel
épousa en 1726 Suzanne fille de Jérémie
de Vigneulle s"" de Dommangeville et en
secondes noces, 1742, Marie fille de Paul
Ancillon d"", née à Basic. Un autre Benja-
min de Flavigny, capitaine au régiment
de Normandie épousa à Metz en 1719 Ju-
dith Ancillon, fille de Joseph Ancillon
conseiller de cour et d'ambassade à Berlin
et de Marie de Flavigny. Peu à peu toute
cette famille se trouve, après la Révoca-
tion, transportée en Prusse (Cuvier).
FLEAUD (Germain), d'Orléans, méde-
cin, réfugié à Genève à la St-Barthélemy
et admis à titre d'habitant le 9 fév. 1573.
— Anne Fléché, de Paris, 72 ans, assistée
(17 sh.) à Londres, 1706. — Isabeau et Ca-
therine Flécher e, d'Orange, assistées à Ge-
nève, 1703; — (Jean), travailleur de terre
du Dauphiné, mort à Lausanne, 1720. —
Fléchier, pasteur du Désert, voy. Jean
Molines dont c'était le sobriquet. — Pierre
Fléchon, de Provence, assisté à Londres,
1706. — Michel de Flemme, natif de Pa-
ris, reçu habitant de Genève, fév. 1559.
— Pierre de Flenniéres de Hopbin (Hou-
plin ?) en Champagne, prosélyte, réfugié
à Kônigsberg, 1698. — Benjamin Flessiére
(ou Flaissières ?), de S^-Martial en Céven-
nes, assisté à Genève d'un viatique pour
l'Allemagne, 1701; voy. Viollier. —
Fleur, famille réfugiée de France cà Lau-
sanne, en 1572. Philibert Fleur, labou-
reur, réfugié avec sa famille (4 p.) à Ber-
nau en Prusse, 1700. — « La veuve du
sieur Fleur and, de Chatelleraut en Poic-
tou, » réfugiée à Halberstadt, 1700.
FLEUREAU, famille de l'Orléanais.
ÉsAÏE Flenreau, ministre à Jargeau, 1594
(Tt 238). Autre Ésaïe, ancien de l'égUse
d'Orléans en 1598. (Philippe) et Gabrielle
de Lugray sa femme font baptiser leur fils
Paul à Charenton, janv. 1612 ; parrain
Paul Tournemine s^ de Campsilion. —
François Fleuriau, marchand à Chatelle-
rault, né en 1611, marié a Régente Cha-
mois. Plusieurs enfants dont l'aîné, Jean,
né en 1635, fut « imprimeur du Roi et de
nos seigneurs de la chambre, » à Poitiers.
Ses petits-fils Samuel, orfèvre et François
marchand raCTineur (1667-1729) étaient
établis à La Rochelle. Un fils de ce der-
nier, Aimé-Benjamin, né en 17C9, devint
« officier commensal de la maison du roi »
(en qualité de trompette de la chambre)
écuyer et seigneur de Touchelonge. Il
épousa, 17 août 1756, Marie-Anne-Su-
zanne Liège, restée protestante comme lui
malgré les édits, grâce à la connivence de
prêtres (surtout de l'Oratoire) complaisants
à délivrer des certificats ^ Un de ses frè-
res, Paul (1711-1780) se maria à Paris,
20 juin. 1751, à la chapelle de l'ambas-
sade de Hollande. Aimé-Benjamin eut plu-
sieurs enfants dont l'aîné, Aimé-Paul, né
à La Rochelle le 27 mai 1757, fut officier
commensal de la maison du Roi (comme
garde des levrettes) en 1773, puis receveur
général des finances à Moulins, et mourut
en 1793 à Philadelphie. Il avait eu de sa
femme, Catherine Laval, un fils, qui fut :
Aimé-Benjamin de Fleuriau, né le 12 juin
1783, capitaine de vaisseau directeur du
personnel au ministère de la marine, mort
à Paris en 1862. Cette branche de la fa-
mille est rentrée dans le catholicisme. Un
frère cadet d'Aimé-Paul, plus fidèle aux
traditions de ses pères, Louis-Benjamin
Fleuriau, de Bellevue, né à La Rochelle le
23 fév. 1761, mort dans cette ville le 3
fév. 1852, se distingua comme naturaliste
et comme philanthrope ; il fut conseiller
général de son département de 1801 à
1850, député de 1820 à 1831, membre cor-
respondant de l'Institut et auteur d'un
grand nombre de mémoires scientifiques.
Ses concitoyens lui ont élevé une statue,
en 1854, dans le jardin des plantes de La
Rochelle. — Fleuret, ministre d'Epernay
en 1583 ; (Isaac) de la Sauvetat en Age-
nois, assisté à Genève d'un viatique pour
l'Angleterre, 1703 ; (Moïse), de Vinsobre
en Dauphiné, assisté à Genève et à Lau-
sanne, en passant, nov. 1707.
FLEURETON (François), papetier de
Grenoble, réfugié à Prenzlowen 1700 avec
sa famille (8 pers.), puis à Berlin [Maag,
V 116]. L'industrie française eut beaucoup
à souffrir, personne ne le conteste, de la
' Notes de M. de PiICHemond.
555
FLEURETON — FLEUIIY
.56
révocation de l'édit de Nantes ; et de ses
diverses branches, une de celles à qui cette
mesure impolitique porta le coup le plus
funeste, c'est la papeterie. Fleureton à
Berlin, les frères Vincent à Amsterdam,
Paul Dupin à Londres, fondèrent de vas-
tes manufactures de papier qui prirent
avec le temps un développement immense.
En 1616. Martin Orges avait déjà établi
dans la Gueldre des papeteries, mais elles
étaient peu florissantes, faute d'ouvriers
habiles ; le gouvernement de Louis XIV
se chargea lui-même de leur en fournir.
Cependant ce n'est pas sans efforts et sans
sacrifices que l'industrie nouvelle s'im-
planta en Prusse, en Hollande et en An-
gleterre ; mais les gouvernements vinrent
avec empressement en aide aux fabricants.
Fleureton, par exemple, reçut à plusieurs
reprises des sommes importantes de l'élec-
teur, et ces secours, joints à une protec-
tion efficace, mirent, au bout de peu d'an-
nées, sa manufacture en bonne voie de
prospérer.
Fleurigny, voy. Chandieu, La Barre,
La Taille des Essarts.
FLEUUISSON (Pierre), chirurgien à
l'île de Réclam, persistant à y rester mal-
gré l'ordre d'en sortir, 1672, l'Intendant
persiste dans son ordre d'expulsion et se
fonde sur la déclaration de 1629 dont l'es-
prit, dit-il, ne permet pas aux religionnai-
res de se multiplier dans une île si fré-
quentée par les Anglais (ït, Tourlet) ; —
Esther Fleurisson et Marie sa sa^ur « de
Xaintonge, fille d'un chirurgien, » 51 et
47 ans, assistées (6 1.) à Londres, 1702. —
De Fleuron, officier dans l'armée hollan-
daise, 1666. — Fleurus. réfugié à Payerne
en 1713.
1. FLEURY ou de La Rivoire, ministre
de Montauban et de Castres [Haag, V 118].
En 1361, le protestantisme avait déjà fait
de si grands progrès dans cette dernière
ville, que le pasteur Barthe ne pouvant
plus suffire à l'accomplissement de ses de-
voirs, on demanda un second ministre au
consistoire de Genève, qui y envoya La
Rivoire dans les premiers jours de mai. Le
culte public, que les menaces de .loyeuse
avaient forcé d'interrompre, recommença ;
on célébra même la cène pour la première
fois sans se couvrir d'aucun mystère.
Quelques mois après fut rendu l'édit de
Janvier qui devait assurer l'existence lé-
gale de l'Église réformée ; mais ce fut en
vain que les protestants demandèrent des
temples ; ils durent se contenter de célé-
brer leur culte, comme ils le faisaient déjà,
à l'École vieille et dans des maisons par-
ticulières, dans celles, entre autres, de
Jean Raimond, de Gely et d'Esquirol, et
ils continuèrent ainsi jusqu'à l'explosion
de la guerre civile. S'étant rendus maîtres
de Castres sans coup férir, les huguenots
ouvrirent les portes des églises catholiques
à La Rivoire et à ses deux collègues. Du
Bosquet et Savin, qui y prêchèrent jusqu'à
la conclusion de la paix. La Rivoire quit-
ta l'église de Castres pendant quelques an-
nées pour celle de Montauban. On lit dans
les registres de baptême de cette dernière
ville, qu'une fille qu'il eut de Marie Bris-
son, sa femme, y fut baptisée le 11 oct.
1573 (présentée par M. Robert Constantin
et M' le de Segonzac) et dans les reg. de
mariage (1367-80 fo 73) qu'il épousa en
secondes noces d^e Marguerite de Blanc,
le 29 avril 1373. Pendant les années qu'il
desservit l'église de Castres, la vie de La
Rivoire fut tourmentée par les vicissitu-
des de la guerre : tour à tour banni ou ré-
tabli dans ses fonctions, selon que les ca-
tholiques ou les protestants dominaient
dans la ville, il eut au moins la satisfac-
tion de mourir au milieu de son troupeau,
le 18 août 1591. L'aîné de ses deux fils,
nommé Pierre, fut procureur du roi à
Castres et mourut en 1605. Jacques de
La Rivoire docteur et avocat à Castres en
1634, marié avec Anne Villa^'et, était
peut-être aussi son fils ou son petit-fils
(reg. de baptêmes de Castres, 1620 fol.
142).
2. FLEURY (Jean), de l'Anjou [Haag,
V 117], fit ses études en théologie à Ge-
nève, où il est inscrit (J. Floridus andega-
vus) à la date du 28 juill. 1380. Parmi les
Thèses de Genève, on en trouve deux qui
ont été soutenues par lui, l'une De scien-
tiâ Dei, l'autre De animée humanse facul-
tatibus. De retour dans sa patrie, il com-
mença par être ministre de la maison de
Charles Eschallard de la Boulaye, puis il
fut nommé ministre àBaugé. Ce fut en cette
qualité qu'il fut député par l'Anjou à l'as-
semblée politique de La Rochelle, en 1588.
Ensuite il fut adjoint, comme auxiliaire,
1591, à Jean Loiweau, son beau-père,
ministre à Fontenay-le-comte. On le députa
557
FLEURY
558
au synode national de Gap, en 1603, et à
l'assemblée politique de Châtellerault, en
1605. Quatre ans plus tard, à la demande
des trois mandataires de l'église de Loudun,
de Cerisiers, Guérinet Du Moustier, le sy-
node national de Saint-Maixent l'accorda à
cette église. En 1611, Fleury fut de nou-
veau député à l'assemblée politique de Sau-
mur; et en 1614, sur l'ordre du synode
national de Tonneins, il travailla, avec Du
Plessis-Mornay, à apaiser le différend qui
s'était élevé entre Du Moulin et Tilénus.
Ce petit nombre de particularités, re-
cueillies çà et là sur sa vie, prouvent que
Fleury jouissait d'une certaine impor-
tance dans l'Église, et qu'elle lui avait été
acquise par son caractère et ses talents.
Quant à ces derniers, nous pouvons en ju-
ger jusqu'à un certain point par les actes
d'une Dispute qu'il eut, vers 1609, avec le
Père Jovye, au sujet de Mme Cerisay que
le moine voulait amener à suivre l'exemple
de son mari qui s'était converti. Cette Dis-
pute, qui ne nous est counue que par la
relation de son adversaire (Saumur, 1611,
in-8o), eut lieu par écrit et roula sur l'au-
torité de l'Eglise et de l'Écriture, les ima-
ges, le voyage de Saint-Pierre à Rome. Le
P. Jovye nous fait connaître avec loyauté,
nous aimons à le croire, les arguments du
ministre, qui fit certainement preuve d'é-
rudition et d'habileté. Dans les actes de
l'église de Fontenay il est désigné sous le
nom de Jean Fleury dit le Huppé.
3. FLEURY (Jean), ministre à Paris,
appelé pour prêcher à Nantes en 1558
{Bull. VU 329). — (Samuel), ministre des
Sables d'Olonne et de La Chaume, 1620 ;
de Montaigu en Poitou, 1626. — (Pierre)
faisait ses études de théologie à Loudun
en 1635 [Haag, V 117]. Il y soutint une
thèse De duplici testamento, qui a été in-
sérée dans les Thèses sedanenses. Il des-
servit plus tard une église de la Touraine,
Saint-Aignan, comme nous l'apprennent
les actes d'un synode provincial (en 1673)
où il remplit les fonctions de secrétaire
(Tt 284). — (Louis), ministre à Chauvigny
en Touraine, 1673. — « Ludovicus Fleu-
ry, gallus, pasteur réfugié, demeure chez
son frère, » à Leyde (reg. de l'acad. de
Leyde). oct. 1687. Il est admis le 13 juill.
1689 au titre de pasteur ordinaire à Leyde
{Bull, des églises ivall. l, 134). — (Louis),
ministre de Saint-Lô depuis 1678, se vit
en butte à mille tracasseries à dater du
jour de son élection. On voulut d'abord le
forcer, contre l'usage, à prêter serment de
fidélité avant son entrée en fonctions. Sur
son refus, pourvoi devant les commissai-
res. De Bussy-Cornet, commissaire protes-
tant, l'approuva, le commissaire catholi-
que lui donna tort, et pour vider le par-
tage, l'affaire fut portée au Conseil du roi
qui ordonna de ne rien innover. En 1684,
nouveau procès, et cette fois, Fleury, avec
son collègue Jemblin, fut condamné à l'a-
mende et relégué à vingt lieues de Saint-
Lô, parce que, sur les registres du consis-
toire, on avait trouvé les mois d'erreurs
et d'abus appliqués à l'Église romaine.
Fleury fut placé à Saint-Aignan dans le
Maine ; mais à peine y était-il installé que
la révocation de l'édit de Nantes le força
à sortir de France. Accompagné de Forent,
ministre de Sion, et de Bely, ministre de
la princesse de Tarente, dont on retint en
France la femme et les enfants, il passa
en Angleterre et desservit à Londres plu-
sieurs des églises fondées par les réfugiés.
En 1705 il était pasteur de l'église de la Nou-
velle-Patente. — « Philippus Amalaricus
F^lori, pasteur, demeurant chez son père, »
inscrit sur les reg. de l'acad. de Leyde,
juillet 1700.
4. FLEURY (Nicolas), l'un des héréti-
ques de Meaux poursuivis en 1546. — Un
capitaine Fleury qui servait sous La Noue
fut tué en 1570 à la prise des Sables d'O-
lonne. — Un marin normand, nommé le
capitaine Fleury, suivit et seconda Soubise
dans son entreprise sur Blavet, en 1621.
— Louis de Fleury écuyer, sr de Varen-
nes près Brie sur Marne, inhumé à Paris,
1631. — Fleury, famille rocheloise. (Jac-
ques) épouse au prêche de La Rochelle,
Marguerite Gorrion, d'oti un fils, Jean, ba[i-
tisé le 26 oct. 1578, présenté par Jean Gas-
chot seigr de Viché. — Le 29 janv. 1637,
Alexandre Fleury seigr des Granges de
Vierson épouse Marie Thévenin, d'où une
fille, Marianne, qui épouse François Bar-
donnin seigr de Sonneville (RniHEMONo).
— Daniel Fleury, habitant de Blois qui
avait accepté la conversion forcée, con-
damné, 22 mai 1698 : « Pour avoir, ledit
Fleuri, chanté des pseaumes, lu la Bible
et fait des prières, à la manière des pré-
tendus Réformés, dans sa famille, nous
l'avons condamné et condamnons à être
559
FLEURY — FLORAC
560
banni pour trois années du ressort des
bailliages d'Orléans et de Blois, lieu de sa
demeure, lui faisant défenses d'enfreindre
son ban, sous les peines portées par les
déclarations, et à trente livres d'amende.»
Ses biens furent donnés à Jean et Israël
Douseau, qui se convertirent (M 673). —
Abraham Fleury né à Tours eu 1642, an-
cien vers 1680, l'éfiigié aux États-Unis à
la Révocation ; — (Daniel), ouvrier en soie
à Tours, assisté à Londres avec sa famille,
1702. — (Jean), de Tonneins en Guyenne,
id. 1703.
FLIE (Erxault de), i natif de la ville
de Calais en Angleterre, » reçu habitant
de Genève, septemb. 15ol. Mallet, sieur
de Flie, vers 1680 [VII 191 b]. — Pierre
Flocard, massacré à Lyon, 1372. — Jeanne
Flogère et sa sœur, voy. Flaugère. — Ma-
rianne Flon et sa fille, assistées à Londres,
1710. — Jean de Flon, né à Bordeaux sur la
fin du XVI"ie siècle. Gillis de Flon, son fils,
construisit en Suède des forges importan-
tes. Johan, fils de Gillis, marchand à
Stockholm et riche capitaliste, anobli en
1674 sous le nom de Adlercrona ; mort
sans postérité en 1687. — Jehan Floquet
« chappeur de marme » (tailleur de mar-
bre), reçu habitant de Genève, 1539. —
Une famille du même nom à Metz, laquelle
donna plusieurs anciens à l'église : Didier
Flon, lo'}3 ; Guillaume, 1396; Abraham,
marié en 1656 à Marie de Lassus.
FLORAC (... dk), ministre d'Angoulême
en 1362 [Haag, V 118J. La religion pro-
testante dont la première semence avait
été répandue dans cette ville par Calvin,
y avait fait de grands progrès, grâce aux
travaux apostoliques des ministres Cour-
lieu et Jean de Voyon, qui y avaient or-
ganisé une église en 1539. Dès 13t}l, les
protestants d'Angoulême osèrent célébrer
publiquement leur culte, et les magistrats
ayant interdit leurs assemblées religieuses
sous des peines rigoureuses, ils leur firent
répondre que leurs consciences leur étaient
plus chères que la vie. Sansac, gouver-
neur de la province, prévenu de cette dés-
obéissance, se rendit sur les lieux, fit ar-
rêter Jean de Voyon et commença des
poursuites criminelles au sujet du baptême
d'un enfant de Jean Ferrant, conseiller au
siège présidial, qui avait été administré
par le ministre avec une certaine solen-
nité. On conserve à la Biblioth. nationale
{Coll. du Puy, vol. 388) une lettre adressée
à ce sujet par les principaux membres de
l'église « à MM. les officiers du Roy d'An-
goulmois et maire et capne de la ville
d'Angoulesme, » non seulement pour re-
pousser le reproche de sédition qu'on leur
adressait, mais pour demander la liberté
du culte. Cette lettre est signée par Bouteil-
ler, Chotard, Avril, Miction, F. Desmier,
Mallat, A . Terrasson, Ruspide, A . et C. Car-
rouhet. Faignant, P. Ythier, Rabiou, Pastu-
ron, Garron, Glaiignon, de Rofjignac, Gaul-
tier, de Ma^xilhac, Videlayne, de Lespine,
Mânes, de la Combe. Roger et Coeffet. Elle
se termine par ces sages paroles :
Et atin que Ion ne puis.-e caliuiipnier les
dites assemblées de seddition ou autre en-
Ireprinse indeue, ilz supplient vous, nos
Seigneurs, que telz de vous ou autres qu'il
vous plaira depputer prennent la poyne de
entrer quant bon leur semblera ausdites
assemblées, ce qui leur sera loisil)le tou-
jours quant il s'en fera, atin qu'ils enten-
dent sil se faict ou dict chose qui soit con-
tre l'honneur de Dieu et l'obéissance et
subjection deue au Roy nostre souverain
seigneur ou qui puisse tendre a aucune
seddition et emotitn populaire. Et où vous,
ou aucun de vous, voudriez passer oultre
et entreprendre contre lad. remonstrance
et empescher lesd. assemblées privées sans
armes, vous déclairent qu'ilz sont appellans
et appellent à la majesté du Roy auquel ilz
entendent remonstrer leur bonne et juste
cause... et pour ce qu'ilz ont entendu que
aucun desd. officiers du Roy s'efforcent de
infoi'mer de ceulx qui ont assisté cette sep-
maine esdites assemblées lesd. soubsignez
certifâeut que la vérité est que mardi dernier
environ midi fut faicte assemblée de certains
hommes et femmes en la maison de Jacques
Mânes où ilz firent a portes ouvertes prières
et oraisons a Dieu et entendirent une exorta-
tion qui leur fut faite par aucun d'entre eulx ;
et ce faict se retirèrent paisiblement chacun
d'eulx en leurs maisons; et derechef jeudi
dernier fut faict environ Iheure de cinq
heures du matin ung baptesme en la mai-
son de Pierre Camboys marchant, ou pareil-
lement y eut assemblée de certains hommes
et femmes sans armes et a portes ouvertes
après laquelle ilz se retirèrent chacun en
leurs maisons doulcement et paisiblement
sans ce que aucun scandalle ou émotions en
soyt ensuivy a cause de ce et n'en advien-
dra cy après, Dieu aydant, si elle n'est re-
561
FLORAC
FLOTTARD
562
cherchée et procurée de la part des adver-
saires de la vérité.
Soit que la fermeté des huguenots en
imposât à Sansac, soit plutôt qu'il craignît
de se compromettre et que, comme tant
d'autres fonctionnaires, il voulût attendre
que la reine-mère se prononçât pour se
prononcer à son tour, il quitta Angouléme
sans donner aux chanoines, qui l'avaient
appelé, la satisfaction qu'ils attendaient de
lui.
La détention de Jean de Voyon n'inter-
rompit d'ailleurs en aucune façon les exer-
cices reUgieux des protestants. Au mois
de nov. 1561, l'église d'Angoulême avait
pour pasteur Dumont. et elle était si nom-
breuse qu'il fallait songer à lui donner un
aide {mss. de Genève 197aa, carton 1). On
s'adressa donc au consistoire de Genève.
C'est apparemment sur cette demande, que
le sieur de Florac fut envoyé, si toutefois
il n'est pas le même que Jean de Voyon.
Quoi qu'il en soit de cette supposition,
Florac desservait l'église d'Angoulême
lorsque la guerre civile éclata.
Pendant quelque temps, les sectateurs
des deux religions vécurent en assez bonne
harmonie ; mais lorsque la nouvelle de la
prise de Poitiers se répandit, les hugue-
nots, frappés de terreur, ne songèrent
plus qu'à fuir. Sansac rentra dans la ville
avec un corps de troupes, « et lors com-
mencèrent toutes sortes d'excès et d'op-
pressions qu'il est possible d'imaginer. »
Des soldats furent lancés dans la campa-
gne à la poursuite des fugitifs. Florac qui
s'était réfugié aux environs d'Angoulême,
eut le bonheur d'échapper avec ses deux
frères aux soldats envoyés pour l'arrêter ;
mais sa maison fut pillée. Moins heureux,
Jean Barrant, homme de lettres, et son
neveu Florentin, tombèrent entre les mains
des catholiques avec trois dames de qua-
lité qui les accompagnaient dans leur
fuite : les femmes furent livrées à la bru-
talité du soldat, et les deux hommes pen-
dus. Laurent Mallar, Paul Mussant, Ma-
thurin Feugnant, Pierre Just, âgé de 20
ans, « jeune homme fort docte et de bon
esprit, » subirent le même sort, et leur
exécution fut suivie de celle du bourreau
qui avait osé refusé son ministère. Jacob
Mânes, vieillard de 80 ans, fut conduit
hors de la ville au son du tambourin,
abattu d'un coup de pistolet et laissé pour
mort sur la place ; mais la blessure n'était
pas mortelle, et il guérit. Et, ajoute Cres-
pin, « pendant qu'on besongnoit ainsi
dans la ville, c'estoit une horreur de ce
qui se faisoit aux champs. »
FLORET (André), ministre à Montbé-
liard, 1574. — Flori ou Flory, pasteur et
professeur à Nîmes, 1651 ; — Elle Flory,
d'Aumessas, pasteur à Aumessas, 1660-65 ;
à Valleraugue, 1665 ; à S'-Laurent-du-Mey-
nier, 1669; à Aulas, 1675-76. — (David),
d'Anduze, assisté d'un viatique à Genève,
1701. — Michel Floris ministre à Toulouse,
1558; à Castres, 1561; à Belestat, 1572.
— Josias Floriet de Beaune, étudiant à
Genève (J.Florietusbelnensis), 1622; épouse
à Metz, en 1632, Sara fdle d'Isaac Marion,
et en 1637 Anne fille d'Adam Le Duchat.
—Flostier ou Flottier, médecin à Sauve en
Cévennes, • fort misérable et mal vêtu, »
assisté à Lausanne, oct. 1690. — Catherine
Flot, de Pragelas en Dauphiné, assistée à
Genève et à Lausanne, allant en Suisse,
1696.
1. FLOTTARD, vicomte de Gouudon,
seigneur de Genebrières, un des principaux
chefs huguenots du Quercy [Haag. V 119].
Ou lit dans l'Histoire du Uouergue par
Gaujal, que le vicomte de Gourdon marcha,
en 1567, au secours des calvinistes de
Montpellier et qu'il contribua à la prise
du fort Saint-Pierre. Si le fait est vrai, et
nous n'avons aucune raison pour le révo-
quer en doute, Gourdon devait à peine
sortir de l'adolescence lorsqu'il fit cette
première campagne ; car, sous la date de
1572, Marturé nous le point comme un
jeune seigneur dont le bouillant courage et
le caractère impétueux avaient besoin
d'être modérés par une prudence qu'il ne
possédait pas encore. Aussi le voyons-nous
servir à cette époque, sous les ordres de
Regniès, « à qui il déférait pour son expé-
rience. ') Cette modestie était chez lui
d'autant plus louable qu'en 1589, il avait
été compté parmi ces fameux Vicomtes du
Quercy qui soutinrent avec tant d'éclat la
cause protestante. Il est vrai que jusque
là il ne s'était particulièrement signalé par
aucun exploit.
Après la Saint-Barthèlemy, Gourdon
rendit un service immense à la Cause, en
travaillant avec Regniès à relever le cou-
rage des habitants de Montauban que la
563
FLOTTARD
564
nouvelle du massacre de Paris avait terri-
fiés. A la tête de 25 chevaux seulement,
les deux chefs huguenots défirent près de
Castel-Sarrasin une brigade de Monluc, et
enlevèrent la cornette noire du général
catholique. Quelques jours après, Gourdon
se rendit maître de Souliac, puis de Cap-
denac. Dès lors la terreur fit place à la
confiance. L'assemblée de Réalmont com-
mença, en 1573, l'organisation du parti
protestant en donnant des chefs au mou-
vement insurrectionnel. Nommé comman-
dant du haut Querey, Gourdon se montra
digne de cet honneur en harcelant sans
relâche Villars qui avait été envoyé contre
les huguenots du haut Languedoc, et en
battant, au passage de la Dordogne, un
corps de troupes catholiques qui allait
renforcer l'armée du duc d'Anjou de-
vant La Rochelle. La même année^ il
assista aux assemblées de Montauban et de
Milhau. A cette époque, il commandait
dans le Périgord et l'Auvergne. A son re-
tour, il fit lever le siège de Ploux, ou
Proux comme écrit d'Aubigné, place qui
appartenait à Lavedan.
En 1580, le vicomte de Gourdon servit
à l'enh'eprise dû roi de Navarre surCahors.
En 1587, il combattit <à Coutras. En 1591,
il fut employé, avec d'autres chefs hugue-
nots, La Devèze, Bénac, Monein, Vivans,
sous les ordres de Ventadour. L'année
suivante, il contribua à la reprise de Mau-
zac sur les Ligueurs et se distingua à la
levée du siège de Villemur.
Nous ne savons si c'est lui ou son fils
qui, sous le nom de vicomte de Gourdon
et de marquis deGenebrières, est cité dans
les actes de l'assemblée politique de Ghà-
tellerault, en 1611, comme député de la
haute Guienne, avec le ministre Casaux,
et dans ceux de l'assemblée de Pamiers, en
1614. Nous pensons cependant qu'il s'agit
du fils que nous trouvons mentionné une
dernière fois dans une liste de pensions
payées à des Réformés, en 1616 {Brienne,
vol. 211).
La Généalogie de Cardaillac par Sainte-
Marthe nous apprend que le vicomte de
Gourdon avait épousé Marguerite de Car-
daillac, sœur d'Antoine-Hector de Cardail-
lac, qui lui avait donné un fils, nommé
Antoine, et deux filles, Jeanne et Isabelle.
Chevrier, Hist. du protest, dans l'Ain, 1883,
p. 114.
2. FLOTTARD (David), du Vigan [Haag,
V 120], connu dans l'histoire de la guerre
des Camisards comme un des agents les
plus actifs de Miremont (Voy. II, col.
638). Flottard servait avec le grade d'offi-
cier dans l'armée anglaise, lorsque, au
mois de juin 1703, Miremont le char-
gea de porter au « comte Boland » une
lettre écrite au nom de la reine Anne pour
lui promettre un prochain et puissant se-
cours. Le chef camisard convoqua aussitôt
une assemblée à Saint-Félix , afin de com-
muniquer aux autres chefs cette heureuse
nouvelle et de s'entendre avec eux sur la
réponse à faire à la reine, réponse que
Flottard se chargea de reporter à Londres
avec un mémoire sur l'état des Cévennes.
Le secours n'arriva jamais, et ceux des ca
misards qui ne succombèrent pas dans la
lutte, durent finir par émigrer. Mais Mire-
mont n'abandonna pas son projet d'une
expédition dans le Languedoc. En atten-
dant que les puissances maritimes lui
fournissent les moyens de le mettre à exé-
cution, il fit repartir Flottard pour Genève,
en déc. 1704, avec la double mission d'en-
rôler les Camisards émigrés et de renvoyer
les chefs dans les Cévennes afin d'y entre-
tenir l'agitation. Flottard trouva sa tâche
singulièrement facilitée par la nostalgie et
la misère qui dévoraient ces malheureux
montagnards. La plupart d'entre eux en-
trèrent avec empressement dans ses vues,
et se mirent à la solde de la Hollande et de
l'Angleterre ; les principaux chefs rece-
vaient par jour quinze sous, les officiers
dix, les sous-officiers huit, et les soldats
six sous. Voici leurs noms : deux frères
de Cavalier, un de Boland, La Pierre,
Bastide, de Mellon, La Boze, Pavilliard,
Jallaguier, Salomon, Pellissier, Salles,
Caldevert, Soulier, Soullage, Gui, de Cola-
don, de Sobreton, Catinat, Francezet,
Fontanes, Olivier ministre. Une seconde
classe comptait : Amat, Brun, Bonnet,
Blanc, Soullages, Baze, La Salle, Meysso-
net, Mallier, Pelât, Faure, Ahric, Cestin,
Falgueyrolles, Courteiz, Lissorgues, Fer-
rier, Chabrier, Tavan. Presque tous ceux
qui rentrèrent en France furent pris et pé-
rirent sur l'échafaud, ainsi que Maillé qui
servait d'intermédiaire entre les Cévenols
et l'agent de Miremont. Flottard lui-même,
sur les réclamations du gouvernement
français, fut banni de Genève, puis de la
565
FLOTTARD
FLOURNOIS
566
Suisse, et dut retourner en Hollande. Mais
Miremont qui ne renonçait pas à l'espoir
de soulever les protestants du Languedoc,
le renvoya en Suisse, vers la fin du mois
de janvier 1706. Flottard gagna par ses
promesses le fameux prophète Salomon et
le fit partir pour ses montagnes. Cette nou-
velle tentative échoua aussi misérablement
que les autres ; elle faillit même coûter
cher k Flottard qui fut arrêté à Lausanne,
à la demande de l'ambassadeur de France ;
mais l'ambassadeur d'Angleterre l'ayant
réclamé comme son secrétaire, le sénat de
Berne s'empressa de le faire mettre en li-
berté, le 15 mars 1706. Depuis cette épo-
que, l'histoire ne fait plus mention de lui.
— Un Pierre Flottard, cardeur, réfugié du
Vigan, avec sa famille (5 pers.) était établi
à Magdebourg en 1698 et années suivantes.
FLOTÉ (Nathanael), de Gyen « esco-
lier, » reçu habitant de Genève, 9 fév.
1573.
FLOTTE (Jean), dit le capitaine Aurouse
ou Orouze, ou encore Orose, gentilhomme
dauphinois, d'une vieille famille qui re-
montait à l'année 1080 (cartul. de St- Vic-
tor) et qui existe encore ; = Armes : lo-
sange d'argent et de gueules au chef d'or.
Il fut d'abord lieutenant de la compagnie
de Guy de Maugiron, se distingua dans les
guerres d'Italie, embrassa ensuite la reli-
gion réformée et se rendit maître de Gap
en 1567. Le 28 septemb. de cette année,
avait paru une ordonnance royale appelant
aux armes contre les protestants et le
conseil du roi y avait joint pour les gou-
verneurs de province, des instructions se-
crètes prescrivant de poursuivre les opé-
rations militaires avec la dernière rigueur.
Le 8 octob. il écrivait au manjuis de Gor-
des gouverneur du Dauphiné de rassembler
le plus de troupes qu'il pourrait.
Et quant à ceux qui branlent seulement
pour venir secourir et aider a ceux-ci de la
nouvelle religion, vous les empêcherez de
bouger par tous les moyens possibles, et si
vous connoissez qu'ils soient opiniâtres et
vont leur venir et partir, vous les taillerez
et ferez mettre en pièces sans en espargner
un seul; car tant plus de morts, moins
d'ennemis ',
Cependant à Gap les huguenots étaient
^ Charronet, Les guerres de religion dans les
hautes Alpes (186]), p. 50.
les plus forts et dans les démêlés qui s'y
passèrent, le premier magistrat de la ville,
le vibailli, fut blessé et fait prisonnier par
le capitaine Flotte, qui le rendit à la H-
berté peu de jours après sur la demande
de M. de Gordes. En 1568 le capitaine
leva un régiment et alla rejoindre l'armée
protestante dans l'ouest. Il fut tué à Mon-
eontour. — Jean Flotte, galérien, ci-des-
sus col. 270, était deCourcelles, pays mes-
sin. Il était accusé d'avoir déguisé ses
nom et profession, d'être sorti du royaume
à plusieurs fois avec un cheval servant à
la fuite de nouveaux catholiques, d'avoir
rapporté cinq lettres de réfugiés à qui il
devait porter des réponses et de l'argent,
enfin de s'apprêter à servir de guide à
d'autres ; condamné par sentence du bail-
lage, le 15 déc. 1699. Il avait abjuré, 19
août 1689, sous la menace des dragons
avec Judith Etienne sa femme. — Le sieur
Paul Flottière, du Languedoc, « ayant fait
voir sa misère^ on lui donne 2 écus blancs
de viatique pour s'en aller » (Bourse franc,
de Genève, 1690) ; le même • médecin et
maître de langues, » réfugié avec deux
enfants, à Duisbourg, 1698 (Dieterici).
FLOUREAUX (Abel), de Castres, mari
d'Esther de Ligonnier. Nés de cette union :
1° Suzanne, présentée au baptême par de
Ligonnier, capitaine, et par Suzanne de
Ligonnier, femme du pasteur Josion, 20
mai 1625 ; 2° Samuel, présenté par Sa-
muel de Bouffard, sgr de Lagarrigue, 10
mars 1632 ; 3oEsther, présentée par An-
toine de Ligonnier, secrétaire du roi en la
cour des comptes de Montpellier, et par
Esther de Gros, femme de M. de La Gas-
carié ; 4» Paul, présenté par Paul de La
Baume, avocat, et par Jeanne de Thomas,
femme de Paul de Juge, conseiller en la
chambre de l'Édit, ces deux derniers ju-
meaux, ler janvier 1635; 5° Honoré, pré-
senté par Honoré de Ligonnier, pasteur
de Lacrouzette et par Margot de Ligonnier,
23 avril 1637. — Jacques Floureux, avo-
cat à la chambre de l'Edit k Castres, avait
épousé Madeleine de Lamothe, qui lui
donna : 1° Jean, présenté au baptême par
Jean de Lamothe, procureur en la cham-
bre, et par Esther de Ligonnier, veuve
d'Abel Floureux, bourgeois, le il août
1657; 2o Marie, le 19 nov. 1663 (Pra-
del).
FLOURNOIS. « Laurent-Flornoy, de
567
FLOURNOIS
FLOVY
568
Vassy en Champagne, habitant Lyon »
[Haag, V 121] admis à l'habitation à Ge-
nève après la S'-Barthélemy^ le 23 sep-
temb. 1572. Il était orfèvre et joaillier. Il
avait épousé Gabrielle Mellin, veuve de
Louis Foulard, dont il eut deux fils, Gé-
DÉON et Jean. Son fds Gédéon, 1568-
16^)7, devenu bourgeois de Genève en
1600, eut entre autres enfants, un fils,
nommé aussi Gédéon qui fut ministre de
plusieurs petites églises genevoises : Sa-
connex en 1629, Chancy en 1634, Moin
en 1642 : il mourut à l'âge de 72 ans, en
1670.
Jacques Flournois, frère du précédent,
né en 1600, marié en 1636 avec Elisabeth
Mestrezatewi un fils, Gédéon, qui à l'exem-
ple de son cousin, le ministre de Sacon-
nex, sortit du milieu commercial, d'orfè-
vrerie, de mercerie et de draperie où vi-
vaient la plupart des membres de cette
nombreuse famille. II se nommait aussi
Gédéon, naquit en 1639 et devint, en 1672,
ministre de l'hôpital de Genève. Il est l'au-
teur de trois ouvrages anonymes qui ont
joui d'une certaine renommée. Le pre-
mier, dans l'ordre de la publication, a
pour titre : Lettres sincères d'un gentil-
homme français, Cologne, 1681-82, 3 vol.
in-12. — C'est un pamphlet contre les Jé-
suites, dont Flournois était un ardent ad-
versaire. Le second : Responses généreuses
et chrétiennes de quatre gentilshommes pro-
testans, avec quelques entretiens sur les
affaires des Réfor'més de France, Colog..
1682, in-12 est un ouvrage d'un mérite
réel, en sorte que des critiques ont pu
sans invraisemblance, bien que sans rai-
son, l'attribuer au célèbre ministre Claude.
Le troisième et le plus populaire est inti-
tulé : Les entretiens des voyageurs sur la
mer, Cologne, 1683; Amst., Roger. 1704,
2 vol. in-12 ; Colog., P. Marteau, 1704,
2 part, en 1 vol. in-12 ; nouv. édit. augm.
par un anonyme, Colog., 1715; Amst.,
1740, 4 vol. in-12. C'est un roman histo-
rique sur lequel André Sayous, dans son
excellente Hist. de la littérature franc, à
l'étranger {Paris, 1853), a porté ce juge-
ment : « Le roman est bien mené et d'un
intérêt soutenu ; la controverse y est mêlée
avec une adresse rare. A part quelques
touches d'un goût peu délicat et la négli-
gence du style, la façon du récit en géné-
ral est remarquable } ar le feu et le natu-
rel. » Gédéon Flournois travailla aussi
pendant quelque temps, à la rédaction
d'une gazette de Hollande publiée sous le
titre de Nouvelles solides et choisies. Il mou-
rut en Asie, mais on ignore le lieu exact
et la date de sa mort.
Dans diverses autres branches de la mê-
me famille, on peut citer :
Jacques Flournois, ministre de l'église
de Jussy (Genève) en 1676, qui a bien mé-
rité en rédigeant des Mémoires sur les
franchises d'Adhémar Fabry (évêque de
Genève au XV^e siècle), un Extrait de
l'histoire des évêques de Genève et une ana-
lyse dès registres du Grand Conseil de Ge-
nève de 1509 à 1670. Aucun de ces tra-
vaux estimables n'a été imprimé. Son fils,
Théophile, pasteur de Cartigny de 1721
à 1736, mourut en 1752, lai.ssant de sa fem-
me Elisabeth Colladon, deux fils qui n'eu-
rent point de postérité.
Jean Flournois, lapidaire (1574-1057),
bourgeois de Genève en 1605, marié lo en
1597 avec Françoise Mussard ; 2» en
1619 avec Suzanne Guince.^tre, d'une fa-
mille de réfugiés de Sancerre, qui l'une et
l'autre lui donnèrent de nombreux en-
fants. Un de ses petits-fils. J.\cques, né en
1657, joaillier comme lui, vint à Paris
exercer sa profession, et durant quelques
mois en 1681 et 1683, il y remplit les
fonctions d'agent officieux de la république
de Genève auprès du gouvernement fran-
çais, en l'absence du titulaire Jacques Bor-
dier (II, col. 886). Il eut trois fils dont
l'aîné, Jkan-Jacques, s'établit en Améri-
que, dans la Virginie.
EsAÏE Flournois, fils de Jean et de Su-
zanne Guincestre, né en 1625, alla se
fixer à Amsterdam, où il mourut en 1699
laissant plusieurs enfants.
Daniel Flournois, pasteur genevois, à
Chancy en 1803, et à (îéligny en 1811.
Sur les listes de l'assistance publique à
Londres figure un membre de la même
famille (qu'elles nomment Fleurnois), en
qualité de membre du comité chargé de la
distribution, en 1705 et années suivantes.
FLOVY (Philbert), du pays de Gex,
porteur de chaise, réfugié à Berlin avec sa
femme et 2 enfants, 1698. — Jacques Flu-
mas, de Vernoux, assisté à Genève, 1706.
— Plutôt, famille lorraine établie à Metz :
Etienne Flutot, tanneur, ancien de l'é-
glise de Metz en 1584. Abraham, fils d'E-
569
FLOVY
FOIX
570
tienne, reçu à l'habitation à Genève le 17
mai lo85. Autre Etienne, ancien en 1630,
sieur de Nouilly en 1644, a laissé un fils,
Louis, mort jeune, et une lille, Marie,
épouse en 1629 d'Etienne Mozet (1598-
1641) capitaine au régiment de Batilly,
fils d'Etienne Mozet natif de Sedan et pas-
teur de Metz de 1392 à 1603 (Cuvier).
FOBERT (Magdelaine), « longtemps
prisonnière à Dijon, » assistée à Lausanne,
29 avril 1688. — Pierre de Fobier, « hor-
logeur, natif de Valfrancesque au païs de
Languedoc, » reçu habitant de Genève.
juin 1559. — Focart, prisonnier au châ-
teau de St Malo, 1687. — Philippe Foex,
né à Londres, étudiant à l'acad. de Ge-
nève, mai 1743. — Pierre de Foie, « ton-
deur de draps, natifz de la ville de Niort
en Poictou, » admis comme habitant de
Genève, mai 1559.
FOGLARIN (Jean-Maria), seigneur de
Roquefère près Viane ^, procureur du roi
à Castres, est mentionné {Mém. de Gâches)
comme ayant pris une part active aux af-
faires de la religion, depuis l'année 1560
jusqu'en 1574, époque où il fut assassiné
dans sa maison de Roquefère, d'un cou[)
de hache, par un de ses paysans, » lequel
« s'estoit introduit dans sa chambre sur
« prétexte de luy vouloir communiquer
« quelque aflFaire d'importance. Sa femme
« et sa fdle s'étant mises à crier, le portier
« estant accouru et ayant saisy le paysan
« au corps, la lille le tua avec son cou-
« teau. » Celte vaillante fille était proba-
blement l'une des deux que cite M. Cb.
Pradel, éditeur de Gâches : Françoise qui
épousa Claude de la Verchère, de Thiers,
ou Isabeau dame de Roquefère, mariée en
1607 à François de Berfeau, seig'' de
Quartonze, conseiller au pari, de Toulouse.
FOIN (Claude), d'Auxerre, mercier, et
Germain Foin son fds, reçus à l'habita-
tion à Genève, 7 septemb. 1572. — Es-
tienne Foinche, de Cbalon, marchand, id.
le même jour. — Bastian de Fois « natif
de Prouvins, » id. juin 1559. — De
Foissac, d'Uzès, secrétaire du synode de
Nîmes, mai 1658. Louise de Foissac, d"e
noble, assistée à Londres, 1702. — Pierre
Foissac, régent au collège de Montauban,
mort en 1612. Jacques Foissac, de Mon-
* Commune d'Escrou, canton de Lacanne,
Foglarin était ricbe ; il avait acheté en lô48 la
seigneurie de Lacaune.
tauban, tailleur (1677-1740) et Marie Jala-
guier sa femme, réfugiés à Lausanne. —
Marie Foissard, de Dieppe, 80 ans et
aveugle, assistée (3 1. 11) à Deptford, par
le comité de Londres, 1705. — Jacques
Foisseau, du Poitou, 37 ans, avec sa
femme et un enfant, assisté à Londres
(11 sh.), 1706. Joseph Foiseaux, en Poi-
tou, pendu, 1719. — Joseph Foissiat, du
Forez, étudiant à l'acad. de Genève (J.
Foissiatus sebusianus), mai 1603 ; ministre
à Pont de Veyie, 1619-23.
FOISSIN (.Iean), conseiller au sénéchal
d'Armagnac, eut pour fils, Timothée, qui
épousa Isabeau de Mages, d'où naquirent :
10 Marguerite ; 2° Anne présentée au
baptême par Isaac de Mages, du Mas-Gre-
nier, et par Jeanne Saluste du Barthas, h
Mauvezin, 23 juin 1604 ; 3° David, pré-
senté par David de Vignaux, juge de Fe-
zenzaguet, et par Jeanne de Goas, femme
de M. de Mages, 6 juin 1607 ; 4° Marie,
présentée par M. de Pompas et par Marie
de Foissin, femme de M. de Benquet, le
22 déc. 1613. — David eut un fils, Etienne,
sieur de Lacousture, qui épousa Marie de
Labalme, dont il eut : Suzanne, présentée
au baptême par M. de Foissin, de Bor-
deaux, et par Suzanne de Labalme, à
Mauvezin, le 16 mai 1670. (Pradel). —
« M. Pierre Foissin (aliàs Fouassin), riche
négociant qualifié conseiller du roi à Pa-
ris, » est enfermé trois semaines à la Bas-
tille (juin-juillet 1699) et délivré moyen-
nant la promesse de se convertir, plus une
caution de 200 mille livres, répondant
pour lui, sa femme, ses deux fils et ses
deux filles. Quelques mois après il est ré-
fugié avec la d"e sa femme et 3 enf. à
Magdebourg, où il est nommé conseiller
de S. A. Électorale, 1699. Son fils aîné,
17 ans, annonçant vouloir s'engager, mis
à St Lazare. Dame veuve Marie Foissin,
mise à la Bastille et ses quatre filles aux
Nouvelles catholiques, 1713 (E 3.399).
1. FOIX (Antoine de), baron de Rabat
[Haag, V 124], gentilhomme de la pre-
mière noblesse du pays de Foix, occupa
un rang considérable à la cour de Jeanne
d'Albret, qui lui témoigna eu toutes cir-
constances la plus grande confiance, et
qui l'employa notamment à arranger l'af-
faire de Pamiers, en 1566 {Voy. Tachard).
11 laissa de son mariage avec Catherine de
Villemur : lo Paul, mort en 1580, sans
571
FOIX
572
enfants de Madelaine de Rochechouart,
qu'il avait épousée en lo54 ; — 2» Geor-
ges, qui suit ; — 3o Rose , femme , en
ISiS, de Bernard-Roger de Comminges,
vicomte de Bruniquel ; — 4° Gabrielle,
mariée à Gaston de Lévis, vicomte de Lé-
ran.
Georges de Foix succéda à son frère
aîné en 1580. En 1595, la Saintonge le
députa à l'assemblée politique de Saumur,
et en 1597, à celle de Chàtellerault. De
son mariage avec Jeanne de Dur fort, fdle
de Symphorien de Durfort et de Catherine
de Gontaut-Biron, naquirent six enfants :
1° Henri-Gaston, qui professait encore la
religion protestante vers 1645, puisqu'il
assista, comme commissaire du roi, au
synode provincial de la basse Guienne qui
s'assembla, dans ce temps, à Sainte-Foy ;
— 2° Phcebus, mort jeune, ainsi que 3°
SciPiON ; — 4o Jean-Roger, tige des mar-
quis de Foix, qui devait être converti
lorsqu'il se maria avec la tille du premier
président du parlement de Toulouse ; —
5° Jean-Georges, baron de Rabat, qui
épousa également une demoiselle catho-
lique, nièce d'un grand maître de Malte ;
— 6o Henriette, femme, en 1613, d'un
Rochechouar t-Barbazan .
2. FOIX (Françoise de), seconde fille de
Henri de Foix [Haag, V 125]. comte de
Candale, tué au siège de Sommières, en
1572, et de Marie de Montmorency. Sa
sœur aînée ayant épousé, en 1587, Jean-
Louis Nogaretj duc d'Épernon, Françoise
de Foix fut enlevée de force, conduite à
Angoulême, transférée, en 1590, à Saintes
et contrainte à prendre le voile, le 22
sept. 1591, après avoir fait abandon de
tous ses biens à sa sœur, à la réserve
d'une pension de 600 livres. En vain ne
cessa-t-elle de protester contre la violence
qui lui était faite. En 1600, elle fut pour-
vue de l'abbaye de Sainte-Glossinde à
Metz. En 1603, Henri IV, pour l'éloigner
de son beau-frère, qu'elle avait pris en
haine, lui permit de venir à Chantilly.
Quelque temps après, il l'autorisa à aller
demeurer à Verdun; mais au bout de
deux ans, il lui donna ordre de se retirer
dans l'abbaye de Moncel, où elle resta
jusqu'en 1610. Elle venait d'obtenir un
rescrit du pape qui lui permettait de se
faire séculariser, lorsqu'elle embrassa pu-
bliquement, le 12 déc. 1611, la religion
protestante. La conviction religieuse entra
probablement pour peu de chose dans
cette conversion. Quoi qu'il en soit, Fran-
çoise de Foix se fixa dès lors à Paris, où
elle mourut au mois de septembre 1649,
sans avoir pu obtenir des tribunaux la
part qui lui revenait légitimement dans les
biens de ses parents et dont elle avait été
violemment dépouillée par le duc d'Éper-
non. — On trouve quelques-unes de ses
lettres dans le recueil du fonds de Bé-
thune, vol. 8769.
3. FOIX (Paul de), fds de Jean de Foix
[Haag, V 125], comte de Carmaing et de
Madelaine de Caupène, né en 1528, mort
en 1584.
Paul de Foix n'a appartenu qu'un in-
stant à l'Elglise protestante; peut-être même
n'a-t-il jamais, comme tant d'autres JN'ico-
démites, ou tièdes et timides, fait profes-
sion ouverte de la religion réformée. Con-
seiller au parlement de Paris depuis 1546,
il assista à la fameuse mercuriale où Anne
Du Bourg fut arrêté. Sans se déclarer
franchement contre les persécutions, il
ouvrit cet avis singulier, qu'il fallait dis-
tinguer entre les sectaires qui niaient la
réalité des sacrements de la religion et
ceux qui discutaient seulement sur la
forme des sacrements, et punir plus sévè-
rement les premiers ; c'est-à-dire, ce nous
semble, qu'on devait continuer à brûler
les Sacramentaires et traiter avec douceur
les Luthériens. C'était assurément renfer-
mer la tolérance dans les plus étroites
limites ; et cependant il alla, par ordre du
roi, rejoindre ses collègues plus courageux
et plus sincères dans les cachots de la Bas-
tille. Mis en présence des commissaires,
il se tira d'affaire assez facilement. Malgré
le soin que Saint-André avait pris de com-
poser une commission au gré du cardinal
de Lorraine ; malgré les lettres, signées
du roi et scellées du sceau du secret, que
le cardinal fit adresser à ces commissaires
choisis parmi les plus ardents ennemis de
la Réforme, portant qu'il était nécessaire
de déployer la plus grande sévérité, Paul
de Foix fut seulement condamné, par ar-
rêt du 8 janvier 1559, à confesser en plein
parlement « qu'au sacrement de l'autel la
forme est inséparable de la matière, et
que le sacrement ne peut s'administrer
autrement que ne le fait l'Église romaine. »
Il dut promettre, en outre, de vivre dans
1
573
FOIX
FONBONNE
574
la religion catholique et de ne garder en
sa possession aucun livre censuré. Du
reste, il en fut quitte pour une suspension
d'un an ; encore l'arrêt fut-il cassé, le 8
fév. 1560. Depuis cette époque, Paul de
Poix, rallié à la Cour, fut comblé d'hon-
neurs et de dignités. Charles IX et
Henri III le chargèrent de missions im-
portantes en Ecosse, à Venise, en Angle-
terre, à Rome. Il monta même sur le
siège archiépiscopal de Toulouse ; mais sa
vie nous devient étrangère. Nous ajoute-
rons seulement qu'il a laissé des Lettres
relatives à son ambassade auprès de Gré-
goire XIII, pnhl. par Mauléon de Granier,
Paris, 1628, in-4o. Selon les Mémoires de
Gondé, Paul de Foix était « homme sage,
honnête et de bonnes mœurs, bon juge et
craignant Dieu. » Il était surtout un admi-
rateur passionné d'Aristote.
4. FOIX -CAR AMAN (Madelaine de),
religieuse bénédictine dans l'abbaye des
Chases [Haag, V 125], embrassa les opi-
nions nouvelles, dès 1562, et les prêcha
ouvertement dans ce monastère qui pas-
sait, dit un historien du pays, Imberdis,
pour la plus complète expression du mo
nachisme féminin eu Auvergne. Comme
tant d'autres victimes des institutions du
moyen âge, la jeune Madelaine avait été
vouée, contre son gré, à la vie du cloître
et arrachée violemment à un amour pro-
fond qu'elle nourrissait, dès l'enfance,
pour un gentilhomme du Languedoc. Ce
gentilhomme, dont on ne nous apprend
pas le nom, avait aussi abjuré le catholi-
cisme, et il conçut le projet de l'enlever ;
mais sa petite troupe fut dispersée par la
garnison catholique que les religieuses
avaient appelée dans leur monastère. Ma-
delaine de Foix réussit cependant à
s'échapper de l'abbaye et rejoignit son
amant qu'elle épousa après avoir abjuré
publiquement.
FOL (Jacques), de Feigère au pays de
Gex, assisté à Genève, 1685 ; (François),
du pays de Gex, id. 1695 ; (la veuve de
Guillaume), de Fégère, id. 1703. Marc
Fol, laboureur du pays de Gex, réfugié à
Orangburg en Prusse, 1700. — « Johannes
Folchier, de Montevain, jurisconsultus
gallus, » étudiant à Leyde, 1695. — Mar-
guerite Folchier et sa fdle, des Vans en
Languedoc, assistées à Lausanne, allant
en Allemagne, 1699. — Charles Folens,
étudiant à Genève (Carolus Folens huma-
nitatis studens, burgundiensis), mai 1581.
— André Folio, de La Charité, maçon,
id. 7 mai 1573. — Anthoenne Follon,
sergier, natif d'Orléans, id. août 1551. —
Folville, mis en 1691 dans les prisons de
Poitiers (E 3377). — MUe de Folleville, de
Normandie, réfugiée, avec une servante,
à Berlin, 1698.
FOLION (Nicolas) t natif d'Estouy près
Clermont en Picardie, » réfugié et admis
comme habitant à Genève en octobre
1558 ; Charles, du même lieu, probable-
ment son jeune frère, admis de même en
août 1559. Nicolas était sans doute un ec-
clésiastique et avait fait des études, car
on le trouve envoyé de Genève à Toulouse
dès le mois de juillet 1559 {Bull. VIII, 75).
Il prêcha donc à Toulouse, avec Cornière
et autres ministres (IV col. 698) ; mais le
terrible parlement de cette ville, ne le
laissa pas longtemps vaquer à ses fonctions
pastorales, car dès l'année 1561 tous ces
prédicateurs évangéliques furent obligés de
s'enfuir. Folion se retira à Castres et fut
ensuite envoyé à l'église d'Orléans [Haag,
IV 62 et VI 439], d'où on le trouve en
1561 à St-Germain en Laye, en 1572-76
au Brouage. — Nous ne savons sur quel
fondement MM. Haag lui donnent un
sobriquet, La Vallée ; mais il ne faut pas
le confondre avec Bénardin de La Vallée,
pasteur de Fontenay-le-Comte, de 1599 à
1602.
FOMPATOUR (Mme de) et ses trois filles,
« trois opiniâtres huguenotes, » enfermées
à la Propagation de la foi et aux Nouv.
cath. de Luçon, 1701-1704. — Louis Fon-
bel, de Montendre en Saintonge, assisté à
Genève d'un viatique pour Londres, 1700.
— Michel Fonbonne, de Lyon, mercier,
réfugié à Lausanne en 1569 {Bull. XXI,
471). Michel Fombonne (le même sans
doute), marchand de Lyon (chapelier),
habitant de Genève, y marie sa fille Elisa-
beth avec David fils d'Etienne Duval,
marchand apothicaire (Conf. V, col. 1094),
en 1589 (E. de Monthoux, not., VI, 64).
Le même Michel, par son testament, par-
tage son bien entre sa femme Claudine
Bruyère et leurs quatre filles, 1613 {Id.
XXVH, 480). — Jean Fontbone, marchand
de Lyon, reçu habitant à Genève, 29 sep-
temb. 1572. — Fontbonne-Duvernet, pas-
teur dans le Cambrésis et à Sedan, se-
575
FONBONNE
DE FONS
576
crétaire d'un synode de cette contrée en
1779; pasteur à Sedan, 1803-i812. — De
Fonbas, ancien de Puylaurens, 1667. —
Amy Saunex, lapidaire, bourgeois de Ge-
nève, épouse Cattierine fille de Sébastien
Fontbonne, de St-Barthélemy-le-Pin en Vi-
vaniis, 1695 (J. Fornet, not., XII, 1). —
Claude Fomboine, de Privas, assisté à Ge-
nève, 1708. — Daniel Foncés, de Floren-
sac, avec sa femme, 2 enfants, sa belle -
mère et 2 belles-sœurs « persécutés pour
la religion, sont assistés de 5 écus blancs
à Genève, pour passer en Suisse, » 1681.
FONDEVILLE, famille béarnaise. Ar-
naud de Fonsdevilie, ministre, comparaît
avec deux de ses collègues, J. de Diserotte
et Jacques deBustanobis, devant un notaire
d'Oloron, pour un achat de terrain, 1er
mai 1592 (Arch. B.-Pyr. E 179i)). Jean de
Fondeville, peut-être fils du précédent, fit
ses études, « tant en théologie qu'en lan-
gues hébraïque et grecque, » au collège
royal d'Orthez, d'oct. 1611 au 1er août
1618. Admis au ministère par le synode
tenu à Pau le 28 septemb. de cette dei*-
nière année,. il fut désigné d'abord pour
desservir l'église de Bigorre, puis en janv.
1619 celle de Lucq, et la même année
celle de Conchez ; en 1620 il devint pas-
teur titulaire d'Osse. Son séjour y dura
peu : il fut déposé en 1623. Au synode de
Charenton (oct. 1623), il fut l'objet d'un
rapport où on lisait : « De petite stature,
avec des cheveux blonds, un air fier, de
grands yeux, âgé d'environ 30 ans, dé-
posé par le colloque d'Oloron pour cause
d'adultère, pour avoir eu du mépris pour
le saint ministère et à cause de sa vanité
insupportable qui l'a depuis fait aposta-
sier. » Il apostasia, en effet (Liste de Vé-
ron et arch. des B.-Pyr., B 3743), très
peu de temps après >^a disgrâce, car il lui
fut attribué, par ordonnance du roi en
date du 26 nov. 1624, une pension égale
à ses gages de pasteur, 450 livres. C'était
l'usage, pour aider à la conversion des
ministres, de leur maintenir à titre de
pension leurs émoluments de pasteurs.
Fondeville s'établit vers cette époque à
Lescar où il avait épousé Marie de Cole
sœur de dom Biaise, religieux barnabite
de cette ville. Sa femme mourut en 1642
et lui à la fin de 1646, laissant une fille et
deux fils, dont l'un devint prêtre. L'autre,
Jean-Henri, également catholique, né en
1633, mort en 1705, fut avocat au parle-
ment et surtout poète disert, patronus et
poeta facundus, comme dit l'épitaphe gra-
vée sur son tombeau. Ses vers, en patois
du Béarn, sont, dit-on, les meilleurs
qu'on ait faits en cet idiome et son prin-
cipal ouvrage n'est pas sans intérêt pour
nous. C'est une histoire fantaisiste du
protestantisme composée sous forme de
dialogue, à l'époque de la Bévocation, en-
tre trois rustres béarnais : Boutge, Peyrot
et Menjou. En voici le titre et les pre-
miers vers :
Calvinisme de Bearn, divisât en seys
églogiies.
Mossen Eoutge, si-p plats, vous qui sçabet l'histori
Et qni deu temps antiq poudet abee memori,
Digat-nons en qning an bu don Ions hngnants
Et si bon qnoan baden homis heits com ions ants
Ou si sourti hasten de maladito race
Qu'atau Ion nonste rey Ions castigne et loas easse;
Car despenb bet temps a, nous bedem gians édicta
Per lousqnoanx son estats de charges interdits
Et son estats desheits lonrs preebes ou loars temples
On, per lous comberti, n'a heit d'antes exemples.
Monsieur Routge, si vous plait, vous qui
savez l'histoire et qui du temps antique pou-
vez avoir mémoire, dites-nous quelle année
vinrent les huguenots. Et si quand ils vin-
rent c'étaient dos hommes faits comme les
autres ou si sortis étaient d'une race mau-
dite, qu'ainsi les a notre roi châtiés et bri-
sés; car depuis beau temps nous voyons
grands édits et sont été défaits leurs prê-
ches et leurs temples et pour les convertir
on a fait bien d'autres exemples...
Ce poème (2623 vers) a été publié par
la Société des sciences et lettres de Pau,
sous ce titre : Calvinisme de Béarn, poème
béarnais de J.-H. de Fondeville, pub. pour
la première fois avec une notice histor. et
un dictionn. béarnais- français, par Hda-
rion Barthéty et L. Soulice; Pau, Ribaut,
1880, in-8o de 166 p.
FONGRAVE (Henry), avocat à Rabas-
tens, 1561 {Bull. X, 349). — Nicolas
Font, « de Fraisnay en Dauphiné, maré-
chal, ï reçu habitant de Genève, 14 oct.
1572. — De Fons, ancien de Montpellier,
1611 ; premier consul, 1619; — Jean de
Fons, garde des sceaux au sénéchal et
siège prèsidial de Mmes, condamné à mort
(contumace) par arrêt du pari, de Tou-
louse du 18 mars 1569, à cause de l'émeute
(30 septemb. 1567) de la Miehelade. Il
avait épousé Louise d'Androu, et ils eurent
577
DE FONS — FONTAINE
578
pour fils Jacques de Fous, père de 1°
Louise femme de Jean-Fr. de Trémolet,
marquis de Montpezat, lieutenant du roi
en Languedoc ; 2o Gabrielle, femme de
Raymond de Pavée, s"" de Villevieille.
(Cazalis). — « M. Fons, du Dauphiné,
gentilhomme, » réfugié à Strasburg en
Uckermark, 1698. — Paul Fonds, caissier
de la Direction des réfugiés k Morges
(Vaud), 1727. — Anne Fonnes, de Puy-
laurens, 46 ans, fdle d'un avocat, assistée
(5 1. 10 sh.) à Londres, 1706. — George
Fonnereau, soigné à l'hôpital des pestifé-
rés, à Londres, 1710. — Daniel Fonqui-
gnon, de Metz, menuisier, 46 ans, Judith
sa femme, 36 ans, et 4 enfants, assistés à
Londres, 1705. — Antoine Fonset ou
Fonsef, des Cévennes, « sorti de France
depuis peu, » assisté à Lausanne, 1696.
— Marc.-Ant. de Fontable, gentilhomme
messin, capitaine au régim. de Normandie,
1647-77. — Pierre Fontagneu, ouvrier en
bas à S^-Ambrois en Languedoc, réfugié,
avec femme et enfant, à Magdebourg, 1698.
— Charles deFontalier s"" de Layres, mem-
bre de l'assemb. de Lunel, 1613. Fontail-
lier, réfugié à Morges (Vaud), 1673.
FONTAINE, famille de la Saintonge
[Haag, V 125]. Jacques Fontaine était un
marchand de La Rochelle, né vers 1550
et mort en 1633, laissant des affaires assez
prospères. Quelles affaires ? Nous savons
seulement qu'il avait été cordonnier. Un
de ses petits-fds, qui a laissé des Mémoires
formant une sorte d'histoire de la famille,
assure que cet artisan était le fils d'un
vrai gentilhomme, de la province du
Maine, nommé Jean de La Fontaine, qui
avait porté les armes au service du roi
François 1er et qui en 1563 avait été
égorgé pendant la nuit dans son château,
ainsi que sa femme, par une troupe de
bandits papistes ^ Ses trois fils, dont l'aîné
avait 14 ans, n'avaient sauvé leurs vies
que par la fuite. Cet aîné, Jacques, qui
était arrivé en mendiant à La Rochelle, y
aurait été recueilli par la charité d'un cor-
donnier de cette ville, lequel lui aurait
appris son métier. Nous ne possédons pas
jusqu'à présent le texte même de ces Mé-
moires ; nous en avons seulement une
traduction libre en anglais ^ faite par une
1 Venus du Mans. Conf. col. 525, au bas.
2 En voici le titre : Jtfemoirs of a huguenot
family ; translated and compiled from the original
dame descendant de l'auteur, Mme Anna
Maury, et publiée à New- York. On a pu
voir çà et là des familles dont la condition
était bouleversée par les guerres civiles ;
c'est ainsi que Brantôme se riait d'un vi-
comte d'Aubeterre qu'il avait vu travailler,
un moment, à Genève, comme ouvrier en
boutons (I(, col. 951) ; mais de tels faits
ont besoin d'être bien prouvés et en vain
l'auteur des Mémoires, ,1e pasteur Jacques
Fontaine (qui écrivait plus de 30 ans
après la Révocation), allègue-t-il que ses
père et grand-père, ou autres parents,
croyaient à cette tradition de famille ; on
comprend très bien qu'ils fussent tous le
jouet de cette illusion flatteuse, mais ce
qui démontre que c'était une pure illusion,
c'est que la famille, dupe comme tant
d'autres du mirage généalogique et nobi-
liaire, a tout simplement tiré à elle et
appliqué à son profit un article du Marty-
rologe de Crespin. Les Mémoires du pas-
teur copient en l'abrégeant un peu ^ le Mar-
tyrologe, dont voici les paroles :
Nous commencerons par ceux de la pi'o-
vince de Maine et pays circonvoisins...
Jean de la Fontaine qui de ses premiers ans
avoit suivi les guerres et esté des Ordon-
nances du Roi, s'estant retii-é après la publi-
cation de la paix dedans sa maison de Ca-
autobiography of the rev. James Fontaine and
other family manuscripts ; by Anna Maury ; New
York. G. S. Putnam, 1853, in-8°, 512 p. et 2
portr. La Société des traités religieux de Tou-
louse a publié une traduction française de cet
ouvrage. Une édition du texte français original
est actuellement en préparation par les soins de
la même Société, mais rien encore n'en a paru
sauf quelques fragments insérés dans le Bulletin.
Voy. Bull. XXVI, 519. XXVn, 96, XXIX, 54.
' Voici comment ils s'expriment, d'après la
traduction de M"" Anna Maury : « John de la
Fontaine was born in the province of Maine near
the borders of Normandy, abont the year
1500 ; and as soon as he was old enough to bear
arms, his father procured him a commission in
the household of Francis I, in what was then
called <c Les Ordonnances du Roi » In the
year 1563 a number of ruffians were dispatched
from the city of Le Mans to attack his house at
night. He was taken by surprise, dragged out of
doors, and his throat eut. His poor wife, who
was within a few weeks of for confinement, rushed
after him, in the hope of softening the hearts of
thèse midnight assassins, and inducing them to
spare the life of her husband ; but so far from it,
they murdered her also.and a faithful valet shared
the same fate.
VT. 19
579
FONTAINE
580
hagnes * fut le dixiesme jour de may ensui-
vant assiégé de uuict, prins et trainé hors
de sa maison. Sa femme enceinte de sept a
huict mois, jalouze de la vie et du salut de
son mari, sans avoir esgard à son indispo-
sition, le suivit pour empescher, s'il lui es-
toit possible et si la volonté de Dieu le per-
mettoit, ce qui avint incontinent après.
C'est que les meurtriers ayaus trainé ce
personnage près d'une fosse en laquelle les
laboureurs des champs tirent la marne
pour engraisser leurs terres, lui coupèrent
la gorge ; puis se ruèrent sur la povre da-
moiselle qui fut massacrée avec un serviteur
et un sien petit chien qui ne put se garantir
de la patte cruelle de ces bestes farouches.
Le lecteur peut comparer les deux
textes jumeaux. Si la version du marty-
rologe est tout ce que savait la familfe,
c'est doue que celui qui aurait eu déjà
quatorze ans * lorsqu'il avait vu massacrer
ses père et mère, n'en savait pas plus que
Crespin et n'a rien dit de plus aux siens
pendant tout le cours de sa longue vie qui
se prolongea jusqu'en l'année 1633? Or, la
dernière édition du Martyrologe avait
■paru en 1619. Mais comme l'auteur des
Mémoires écrivait un très long temps
après le tragique épisode, c'est-à-dire en
1722 *, il est aisé de comprendre qu'il soit
tombé de bonne foi dans une méprise con-
sistant à mettre sur le compte de son ar-
rière grand-père des faits dont il avait lu
le récit dans Crespin, mais qui semblent
être restés ignorés de celui-là même qu'il
donne comme y ayant joué le principal
rôle. Le narrateur insiste cependant, et ne
tenant aucun compte de l'indifTérence de
jadis en matière de noms, il fait observer
que son grand-père et d'autres de ses pa-
rents, signaient « de La Fontaine. » C'est
seulement, dit-il, par un rigorisme de piété
qu'ils avaient cessé de le faire. « Par hu-
« milité, il laissa ce de la, le regardant
« comme un vieux titre de la noblesse de
« ses ancêtres à laquelle il avait entière-
« ment renoncé (Bull. XXIX, 550). »
L'auteur oublie que ce nom appartenait à
* Près les Andelys (Eure).
■^ C'est l'âge où les jeunes gentilshommes
commençaient l'apprentissage des armes.
^ « I, James Fontaine, bave commenced writing
this history, for the use of oU my children, on
the twenty-sixth day of march 1722 ; being
sixly-four years old. »
diverses familles protestantes de La Ro-
chelle et qu'il est loin d'y avoir été ap-
porté en 1563 par le jeune fugitif, puisqu'on
voit figurer dans les registres de l'église
réformée de cette ville ', en la seule année
1562 , le mariage d'Antoine Mercier avec
Marie Fontaine et celui de Dominique de
La Fontaine avec Jeanne Le Rasle. Donc,
l'auteur des Ménioires, écrivant loin de
son pays, à Dublin, dans un âge avancé,
cent cinquante-neuf ans après les choses
dont il parle, les a confondues et s'est
trompé en croyant, comme il est si natu-
rel, tout ce qu'il désirait. Mais Crespin est
là, qui proteste.
Grâce au labeur de son père, une édu-
cation libérale avait été donnée au fds du
cordonnier, également nommé Jacques, né
eu 1603. Il suivit la carrière théologique.
Le pasteur Merlin se chargea de lui don-
ner la première teinture des belles-lettres,
et lorsque le moment fut venu de l'en-
voyer à l'académie, il le plaça comme
gouverneur auprès du jeune comte de
Royan, qui allait faire ses études à Sau-
mur. Au retour d'un voyage en Angle-
terre, où il avait accompagné son élève,
Jacques Fontaine, qui en avait profité pour
perfectionner ses connaissances, reçut vo-
cation de l'église de Royan. Il remplit
avec zèle les fonctions du ministère et
jouit, de son temps, d'une certaine répu-
tation de science et d'éloquence. Il fut,
selon le témoignage de son fils, un des
pasteurs les plus énergiques de la Sain-
tonge ; et par la pureté de ses mœurs,
l'aménité de son caractère, la sobriété de
son genre de vie, non moins que par le
courage avec lequel il lutta pour la défense
de son troupeau, il acquit une salutaire
influence. Il mourut frappé d'apoplexie en
1666, ayant eu six enfants d'une anglaise,
miss Thompson, qu'il avait épousée à Lon-
dres en 1628, savoir : 1» Jeanne qui
contracta alliance avec un homme riche
nommé L'Hommeau, que la débauche en-
traîna à sa ruine, en sorte que sa femme
dut se faire maîtresse d'école ; — 2° Ju-
dith, mariée à Guiennot, qui la laissa
veuve avec quatre enfants. Enfermée dans
un couvent à la Révocation, elle feignit
d'abjurer, et profita de la liberté qui lui
' D'après les notes, toujours très sûres, dont je
suis redevable à M. de Riohemosd.
1
581
FONTAINE
582
fut rendue pour se réfugier en Angleterre ;
— 'M Jacques, ministre à Archiac, mort
avant les dragonnades. Sa veuve fut cruel-
lement persécutée et finalement chassée
de France. Elle se retira à Londres avec
trois fils, dont l'un fut pasteur en Alle-
magne;— 40 Elisabeth, femme de ... Sau-
treau, pasteur de Saujon, qui passa en
Irlande, lorsque son église fat interdite, et
qui périt malheureusement avec toute sa
famille dans la traversée de Dublin à Bos-
ton, où il avait l'intention de s'établir; —
50 Pierre, successeur de son père dans
l'église de Royan, qu'il desservit jusqu'à
l'interdiction du culte réformé dans cette
\ ille. Il se retira à Londres avec sa femme
et un fils qu'on lui permit d'emmener
parce qu'il n'était âgé que de six ans (Tt
287), et fut nommé ministre de la cha-
pelle du Lazareth. Ses deux filles, qui
avaient été retenues de force en France,
parvinrent à tromper la surveillance de
leurs geôliers, et rejoignirent leur père en
Angleterre, où la cadette épousa Jean Ar-
naud ; — 60 François, à qui sa mémoire
étonnante avait valu la réputation d'un
petit prodige, mais qui mourut jeune.
Resté veuf en 1640, Jacques Fontaine se
remaria avec Marie Chaillou, qui lui donna
encore cinq enfants ; — 7° Suzanne,
femme d'Etienne Gachot, indigne petit-
fils, par sa mère, du pasteur Merlin et un
des apostats de la Révocation ; — 8°
Pierre, ministre à Saint-Seurin, puis à
Salle<^, qui abjura aussi à l'instigation de
sa femme, dont il subissait la tyrannie ;
— 90 Marie, épouse de Paul Forestier,
prédicateur distingué, qui se réfugia en
Angleterre ; — 10» Anne, mariée à Léon
Testard, sieur des Meslars, qui feignit
d'abjurer sous la terreur des dragonnades
et finit par se sauver en Angleterre avec
sa femme que rien n'avait pu ébranler ;
— Ho Jacques, qui suit, auteur des Mé-
moires manuscrits dont il vient d'être
question.
Jacques Fontaine naquit à Genoudlé, le
7 avril 1658. Ses parents conçurent l'es-
poir de le voir réussir un jour dans la
profession du ministère évangélique en
s'amusant, comme il nous le raconte, de la
gravité enfantine avec laquelle il copiait
son père dans les exercices du culte domes-
tique. Dès l'âge de six ans, il fut donc
envoyé à La Rochelle, dans l'école de
Jean Arnaud, où il se lia d'une amitié
étroite avec le jeune de La Lande, qu'il
retrouva plus tard à Port-Arlington, en
Irlande. Vif, pétulant, indiscipliné, il
n'annonça d'abord que des dispositions
très médiocres. Heureusement sa pieuse
mère, qui ne voulait pas renoncer à la
douce espérance d'en faire un ministre, se
décida à le mettre à Marennes dans un
bon pensionnat, celui de M. de La Bus-
sière, au sortir duquel il alla prendre le
grade de maître es arts dans l'académie de
Puy-Laurens; puis il se mit sous la direc-
tion de son beau-frère Forestier pour se
former à la prédication. Au milieu des
persécutions auxquelles les protestants
étaient en butte, il trouva maintes occa-
sions, bien qu'il n'eût pas reçu la consé-
cration et qu'il pût à peine prendre la
qualité de proposant, de déployer ses ta-
lents, soit pour réchauffer les tièdes, soit
pour entraîner les timides, soit pour com-
battre les oppresseurs. Lorsque presque
tous les temples de la Saintonge eurent
ét(' fermés, il tint secrètement dans sa de-
meure des réunions religieuses ; elles fu-
rent trahies par un apostat nommé Agoust.
Jeté en prison avec quelques-uns de ses
voisins, quoiqu'il n'eût pas assisté à l'as-
semblée qui avait été surprise, le jour de
Pâques 1684, il se serait probablement
tiré assez facilement des serres de la Jus-
tice en prouvant un alibi, s'il n'avait pas
aggravé sa position en exhortant à la per-
sévérance ses compagnons de captivité. Il
passa quelque temps en prison et finale-
ment fut absous par le terrible parlement
de Bordeaux.
Fontaine osa conseiller la résistance à
main armée ; mais ses exhortations furent
mal accueillies. « 11 y en eut beaucoup,
dit-il, qui avaient supporté sans faiblir les
amères épreuves de la persécution, qui
s'étaient laissé dépouiller de leurs biens
sans succomber, lesquels furent vaincus à
la fin par les arguments spécieux de faux
frères qui leur représentaient que Dieu
commande d'honorer les rois et de leur
obéir, tellement que c'était manquer à son
devoir envers le Seigneur que de refuser
obéissance à des décrets monstrueux ;
c'est ainsi qu'ils devinrent d'idolâtres re-
négats. »
Dès l'apparition des dragons à Royan,
Fontaine s'était éloigné de sa demeure qui
583
FONTAINES
FONTANES
584
avait été pillée. L'édit de ^'antes révoqué,
il se décida à chercher un refuge en An-
gleterre. Il fit marché avec un capitaine
anglais. Onze autres protestants, dont neuf
femmes, au nombre desquelles était une
très jolie personne M' le Elisabeth Bour-
siquot sa fiancée, et deux hommes, ten-
tèrent l'évasion avec lui. Pour ne pas
éveiller les soupçons, ils s'étaient couchés
sous des voiles et des filets au fond de la
barque de pêcheur qui devait les trans-
porter au large. Le stratagème réussit;
tous débarquèrent sains et saufs en Angle-
terre, au mois de déc. 1685. Peu de temps
après son arrivée notre proposant reçut
l'otfre d'une prébende. Pour un exilé sans
ressources, c'était une fortune ; mais
comme il eût fallu souscrire à la confes-
sion de foi anglicane, il refusa.
Préoccupé du besoin de se procurer des
ressources, il fut frappé du bon marché du
pain en Angleterre et conçut l'idée d'une
spéculation sur les farines. Il se fit tour à
tour ou tout à la fois instituteur, épicier,
mercier, chapeher, fabricant de drap.
La révolution de 1688 rendit Fontaine à
ses travaux évangéliques. Il se fit ordon-
ner par le synode de Taunton, le 10 juin
1688, et accepta la direction spirituelle
gratuite d'ime communauté de réfugiés à
Cork. Mais la discorde s'étant mise entre
le pasteur et ses brebis, par suite des in-
trigues d'un réfugié de Calais, nommé
Jean de La Croix, il abandonna, en 1698,
son église, où il eut pour successeur Mar-
combe, et partit pour le nord de l'Irlande
dans l'intention d'y fonder un établisse-
ment de pèche. Il fallait à sa nature ar-
dente une vie d'agitations et de fatigues.
La baie où il s'était fixé, en 1699^ était
fréquemment visitée par des corsaires
français. Il eut de véritables combats k
repousser et les soutint vaillamment ; mais
sa pêcherie finit par être détruite et incen-
diée. Il se retira à Dublin où il acheva sa
carrière, vivant d'une pension du gouver-
nement.
Du mariage de Jacques Fontaine avec
d'ie Boursiquot, célébré à Barnstaple, le
8 fév. 1686, naquirent huit enfants : 1°
Jacques, présenté au baptême, en 1687, et
baptisé par le pasteur Maury ; — 2o Aa-
RON, mort en 1699; — 3° Marie-Anne,
née en 1690, épouse de Matthieu Maury ;
— 4» Pierre, qui embrassa la carrière
ecclésiastique et s'établit en Amérique ;
— 5° Jean, qui servit comme officier dans
l'armée anglaise en Espagne et qui plus
tard alla s'établir aussi en Amérique. On
lui doit le Journal que M^e Anne Maury
a publié à la suite des Mémoires avec un
Sermon de Pierre Fontaine, et des lettres
de plusieurs membres de sa famille, entre
autres du colonel William Fontaine, qui
servit dans l'armée de Washington ; —
6° Moïse ; — 7o François, né en 1697 ;
— 8° Elisabeth, née le 3 août 1701..
Les descendants de cette famille sont en-
core nombreux en Amérique.
Prosper Mérimée, étude (sans valeur) dans
la Revue des Denx-Mondes, septemb. 1853.
2. FONTAINES (Pons), « natif de Vil-
lars, dioc. de Nismes, » reçu habitant de-
Genève, cet. 1555. — Denis Fontaine,
« minusier natifz de Villeneufve-la-Guyer, »
id., mai 1559. — André de Fontaine, ve-
loutier d'Avignon, id., 16 septemb. 1572.
— Antoine Fontaine, eseolier de Picardie,
id., 20 oct. 1572. — Fontaine, famille
réformée, de Courcelles, encore existante :
(Jean), hôte, à la Couronne, à Deux-Ponts ;
(Jean), chirurgien du duc de Deux-Ponts,
mort à Metz en 1667, marié le 20 mai
1641 à Judith fille d'Élie Guyot, chirur-
gien, bourgeois de Metz. Catherine Fon-
taine, de Pange, 18 ans, enfermée au cou-
vent de la Propagation de la foi à Metz,
en 1758. — Jacobus et Simo « Fontanus, »
tous deux (le Paris, étudiants à Genève,
1632. — « Petrus Fontanus santo roya-
nensis, » étudiant k Genève, octob. 1666.
— (Abraham), de Cognac, étudiant à
Genève (Ab. Fontaine cognacensis xanto),
mai 1685. — (Pierre), de la Charité-sur-
Loire, « orlogeur, s et confesseur, assisté
en passant à Lausanne pour aller en
Hollande, 23 novemb. 1694. — (Thomas
de), officier dans l'armée hollandaise, de
1695 à 1697. — (Suzanne), de Montpel-
lier, réfugiée à Halle, 1698. — (Esther),
de Dieppe, assistée à Londres, 1706. —
(Pierre de), de Chateaudun, 55 ans, id.
(1 1. 10), « outre ce qu'on a donné pour
l'enterrement de sa femme, » 1706. — (An-
toine), des Cévennes, assisté à Genève,
1709.
1. FONTANES, famille noble originaire
des environs d'Alais [Haag, V 130], qui
se réfugia à Genève après la révocation de
585
FONTANES
586
l'édit de Nantes. Le plus célèbre de ses
membres, Louis de Fontanes, grand-maître
de l'Université, n'appartient pas à la
France protestante ; mais il s'y rattache
par des liens de parenté et des traditions
de famille qui ont dû exercer quelque in-
fluence sur son éducation. Ce fut son aïeul
qui, à l'époque de l'administration d'Orry,
contrôleur général des finances de 173S à
1745, rentra en France, espérant qu'avec
la protection de ce ministre dont il était
connu, il pourrait recouvrer partie des
biens qui avaient été confisqués à sa fa-
mille. Mais ses espérances furent déçues,
peut-être parce qu'il ne voulut pas acheter
cette restitution par un acte d'hypocrisie.
Tout ce qu'il put obtenir, et c'était beau-
coup pour un protestant, ce fut une place
d'inspecteur des manufactures dans le
bas Languedoc. Son fils Jean-Pierre-Mar-
cellin de Fontanes, né à Genève en 1721,
mais qu'il ramena en France avec lui, suivit
la même carrière. A la suite d'une affaire
d'honneur, il demanda son déplacement
pour le Poitou et s'adonna sérieusement à
l'agriculture. On cite de lui divers mé-
moires qu'il publia sur des questions
d'agronomie, notamment dans les Ephé-
mérides du Citoyen. Il mourut à Nantes,
en nov. 1774. De son mariage avec une
demoiselle de Sède, qu'il avait épousée à
St-Gaudens, naquirent deux fils, qui, con-
formément à l'engagement auquel il avait
souscrit en se mariant, furent élevés dans
la communion catholique : l'aîné, qui don-
nait de grandes espérances, fut enlevé par
une mort précoce, à l'âge de 21 ans (1772) ;
le cadet, né à Niort le 6 mars 17o7, fut le
grand-maître de l'Université. Louis de
Fontanes reçut sa première instruction
chez un curé des environs de sa ville na-
tale à qui il servait comme d'enfant de
chœur. « De là peut-être, dit M. Roger
dans la biographie dont il a fait précéder
les Œuvres de Fontanes, ce goût pro-
noncé pour les cérémonies religieuses qu'il
a gardé toute sa vie, et qui peut-être aussi
n'a pas été sans influence sur la nature de
son talent comme sur le choix des sujets
qu'il a traités. » Mais si l'on songe que le
jeune Fontanes ne se prêta jamais qu'à
contre-cœur au genre d'éducation qui lui
était donné, tellement qu'il tenta de
s'échapper pour s'engager comme mousse
à La Rochelle, on peut supposer qu'il te-
nait d'ailleurs cet amour pour les choses
saintes qui se reflète dans ses écrits. Quoi
qu'il en soit, il ne reniait ni son père,
ni sa famille, il ne les croyait pas éternel-
lement damnés, il ne maudissait pas la
religion qu'ils avaient professée, et lors-
que, à l'approche des tempêtes de la Ré-
volution, justice fut enfin rendue aux
protestants, il trouva des paroles pleines
d'éloquence pour célébrer ce triomphe de
la raison, dans un poème qui lui valut
les couronnes de l'Académie française (23
août 1789). En voici le début :
Lorsque du haut du trône une voix paternelle
Console ces Français qu'a proscrits un faux zèle,
Au rang de citoyen leur donne un droit nouveau,
Protège leur hymen, leur tombe et leur berceau ;
Moi, né d'aïeux errants qui, dans le dernier âge,
Du fanatisme aveugle ont éprouvé la rage,
Puis-je ne pas chanter cet édit immortel
Qui venge la Raison sans offenser l'Autel ?
Puis il fait, en quelques coups de pin-
ceau, le tableau des persécutions ; il nous
montre :
Le Dieu de paix servi par la main des bourreaux,
Le prêtre encourageant le soldat sanguinaire,
Les enfants pour jamais arracliés à leur mère,
Des femmes, des vieillards immolés sans remord,
Et contraints de choisir le mensonge ou la mort
Devenu professeur au collège des Quatre-
nalions, 1795, il fut proscrit au 18 fructi-
dor (1796), revint l'année suivante, après
le 18 brumaire, et s'attacha à Napoléon.
Il entra comme député au Corps législatif
en 1804, fut nommé grand-maître de l'Uni-
versité (1808-1815), contribua puissam-
ment à la restauration des lettres ainsi
qu'au rétablissement de la religion et mou-
rut en 1821 (17 mars) avec la réputation
d'un des hommes les plus élégants de son
temps, par la plume et par la parole, ce
qui n'allait pas, sous l'Empire, sans quel-
que renom d'adulateur.
Une autre branche de la famille du grand-
maître s'était étabhe à Turin. On trouve
dans le Livre du recteur : Johannes Fon-
tanes taurinensis, étudiant à l'acad. de
Genève en 1733 et Carolus F'ontanes en
1768. Théodore-Antoine de Fontanes né
à Turin en 1808, fils de Louis de Fontanes
et d'Anne-Marie Dumas, devint directeur
de la maison royale de Charenton et mou-
rut à Nantes en 1872, ne laissant qu'une
fille.
2. FONTANES (Jean) fils de Jean,
d'Alais, appartenait vraisemblablement à
587
FONTANES
588
une branche de la même famille [Haag, V
131]. Il se rendit jeime en Suisse pour y
étudier la théologie. Après avoir exercé
les fonctions de pasteur de l'église fran-
çaise à Hambourg, il revint en 1759 à
Genève, où il fut nommé ministre de la
Bourse françoise, le 14 sept. Trois ans
plus tard, le 21 sept. 1762, il fut reçu
bourgeois de la ville avec son fils Jacques-
Charles. Il avait épousé la fille du pas-
teur Dentand. Il joignit ensuite à ses fonc-
tions pastorales celles du professorat ; il
fut d'abord régent de première, puis, en
1773, professeur de belles-lettres. Enfin,
en 1775, il fut choisi pour un des pasteurs
de la ville, et mourut en 1788. — Jacques
Fontanes, « facturier de bas, de Nismes, »
réfugié à Berlin avec sa famille, 1698;
trois frères, ses descendants, vivaient à
à Berlin; George-Emile, lieutenant d'in-
fanterie en 1851 ; Théodore-Henri inten-
dant-référendaire, 1856 ; Frédéric, libraire,
1863. Voy. Stamhaûme der Mitgleider der
Franzosischen Colonie in Berlin, heraus-
geg. von Dr Beringuier; Berlin, in-fo!.,
1885-87; p. 12. — Claude Fontanes, de
Languedoc, & facturier de bas, » réfugié
à Wesel, 1700. — (Abel), assisté à Lau-
sanne allant en Allemagne, 1714. — (Ray-
mond), id., allant en Angleterre, 1715.
FONTANES, famille originaire d'un
village voisin de Nîmes, probablement St-
Laurent-d'Aigouze. Sur les listes de la
charité genevoise, on trouve une Jeanne
Fontanes « des environs de Nîmes, » as-
sistée de trois quarts d'écu à Genève, en
1692, pour s'aider à gagner la Hollande.
Toutefois c'est àCalvisson(Gard) que vivait
le docteur Fontanes, honorable médecin
qui fut quelque temps maire de cette petite
ville et dont le fils épousa la fille d'un mar-
chand drapier de Nîmes, Pierre-Etienne
Garnier. Ce fils, Louis Fontanes, né en
1760, mort en 1846, suivit la carrière de
son beau-père, mais sans réussir à conqué-
rir la fortune. Il eut deux fils : le premier
né à Calvisson le 15 mai 1797, Louis-Ferdi-
nand, devait un jour être un éminent
pasteur de l'Eglise réformée, et le second,
Louis- Amédée, né au même lieu le 12 sep-
tembre IFOo, fut aussi pasteur.
Comme tous les hommes d'un caractère
moral fortement trempé, Louis-Ferdinand
Fontanes dut beaucoup à sa mère, pieuse
femme douée d'une bonté infinie et des
sentiments les plus élevés ; sa vie fut tou-
jours plus voisine de la gêne que de l'ai-
sance ; elle eut sa part des tribulations du
temps, car son mari emprisonné par le tri-
bunal révolutionnaire fut appelé pour l'é-
chafaud et n'y échappa que par un hasard,
mais elle se trouva toujours au-dessus des
épreuves grâce à sa douce piété. Quand
son fils était malade, elle le calmait eu le
berçant au chant des psaumes, et il s'est
toujours rappelé que comme elle l'avait
un jour endormi sur ses genoux, malgré
de cruelles souffrances, en lui chantant le
psaume VI,
Seigneur qui vois ma peine.
chaque fflis que la douleur menaçait de
revenir, l'enfant criait : Le psaume VF, le
psaume VI ! Le temps de ces mœurs naï-
ves n'est cependant pas très éloigné, puis-
que c'est en 1813 que le jeune homme
ayant achevé ses études au lycée de Nî-
mes alla, sur le conseil d'un ami de la fa-
mille, le pasteur Samuel Vincent, les ache-
ver à Genève oti il se rendit avec ses père
et mère. Il était ainsi naturellement dirigé,
selon les vœux secrets de celle-ci, vers l'é-
cole du pastorat. Ses qualités dominantes
étaient l'application, la persévérance, la
sévérité envers lui-même et la ferme con-
science en tout ce qu'il faisait. Il dit son pre-
mier sermon à Ferney en 1819, et soutint
sa thèse sur ce grand sujet : De l'emploi
de la raison dans les études théologiques. Il
s'efforçait d'y établir ces deux points : que
la raison n'est pas admise à contrôler les
enseignements de l'Écriture, qu'elle n'a
droit que de les constater et de s'y sou-
qjettre ; mais que les Écritures ne peuvent
rien contenir de contraire à la raison.
Cette théorie difficile à établir fut le point
de départ de sa pensée pour toute sa vie. Il
reçut la consécration à Genève en 1821.
La bonne réputation qu'il s'y était acquise
devança son retour dans sa ville natale et
lui valut, à peine arrivé, la place de pas-
' Le psaume VI a toujours exercé une vive at-
traction. C'est par lui qu'ont commencé nos tra-
ducteurs. Il se trouve dès 1533 imprimé à la
suite du Miroir de très chrétienne princesee Mar-
guerite de France: Paris, Augereau, 1533 in-18.
(Voyez l'ouvrage de M. Douen sur Marot, t. II
504) ; et il paraissait, à part, en 1535 à Lyon,
en une plaquette de 4 feuillets ornée de deux
gravures (Harrisse, Excerpta Colombiniana, 1887,
p. XXVI et 153).
589
FONTANES
590
teur catéchiste de Téglise de Nîmes. C'était
une mission suivant son cœur. Il aurait
voulu vouer sa vie entière à instruire et
former les jeunes gens, d'autant que dans
le cours de ses études, un accident, un
commencement d'asphyxie par l'acide car-
bonique, avait altéré sa santé et arrêté sa
croissance. Mais malgré une apparence dé-
licate il put suffire à tous les travaux d'un
ministère très actif et même, une année,
remplir les fonctions d'un collègue malade
et prêcher jusqu'à trois fois dans k même
journée pendant un semestre. Tout en s'a-
donnant avec un zèle rare aux fonctions
de catéchiste dans une Eglise populeuse, il
cultivait avec ardeur les études de théolo-
gie et se tenait au courant des travaux de
l'Allemagne, peu connus et mal appréciés
à cette époque. Aussi quand une place de
professeur à la faculté de théologie de
Montauban devint vacante, en 1824, les
amis éclairés de l'Eglise lui firent un de-
voir de se présenter. Ses épreuves de con-
cours furent brillantes et il allait l'empor-
■ter sur ses concurrents lorsque des doutes
vinrent, de Nîmes même, sur la foi du
candidat; on l'accusait d'avoir des opi-
nions libérales. Les membres du jury
d'examen rédigèrent aussitôt une profes-
sion de foi et décidèrent que les aspirants
à la chaire de professeur étaient tenus de
la signer. Ferdinand Fontanès n'avait
point d'objections à présenter contre les
termes de la fornmle imposée ; il la signa
même dès que la nomination eut eu lieu,
mais il ne voulut pas reconnaître qu'on
eût le droit de lui imposer un formulaire
et il refusa de se soumettre à la mesure
préalable. Ainsi sa fidélité à ce principe
que les droits de la conscience individuelle
sont supérieurs à toute convention hu-
maine exprimée par une confession de foi,
lui coûta une position qu'il ambitionnait
et qu'il a toujours regrettée. Il accepta
aussitôt la vocation que lui offrait la pe-
tite ville de Tonneins, mais il n'y resta
que peu de mois (3 fév.-21 déc. 1825). La
place de pasteur titulaire étant devenue
vacante à Nîmes, il y revint sur l'appel
unanime du consistoire, et ne la quitta
plus. Etranger à toutes les préoccupations
mondaines il se consacra tout entier aux
devoirs journaliers du pastoral, à la cure
des âmes et à la consolation des malades,
aux œuvres de bienfaisance et d'éducation
dont il créa plusieurs, entre autres le pen-
sionnat normal d'où sont sorties tant d'in-
stitutrices capables qui font honorer le nom
protestant ; aux études théologiques médi-
tées surtout avec les penseurs allemands
Schleierniacher et Néander, à diverses pu-
blications où il répandait ses sages doc-
trines, à la conduite de l'église de Nîmes
et aux affaires générales de l'Église protes-
tante, dont il devint bientôt l'un des arbi-
tres, sans l'avoir ambitionné, mais par le
seul respect qu'inspirait son caractère. Ce
fut sur son initiative que fut créée la so-
ciété d'évangélisation j our les protestants
disséminés. La ferme conscience qu'il avait
montrée au concours de Montauban, en
refusant de signer un formulaire de foi
imposée, l'avait naturellement porté à la
tête des protestants libéraux de son temps;
mais c'était un libéral plein d'égards pour
les traditions religieuses. Il admettait le
surnaturel biblique et tous les miracles
lorsqu'ils avaient rempli la condition
d'éveiller dans une àme la foi au Christ
et le désir de pratiquer la vie chrétienne.
Quant aux dogmes évidemment vieillis, il
voulait qu'on se contentât de suivre la
longue élaboration du temps au lieu de
la devancer ; il avait bien des exem-
ples à donner à l'appui de cette thèse et
il donnait volontiers celui du dogme de
la Prédestination, longtemps maintenu de
haute lutte contre les opposants, et qui
avait fini insensiblement, sans nouveaux
combats, par disparaître de l'horizon théo-
logique et de la conscience de l'Église. Il
applaudit à l'apparition de la Revue de
théologie fondée en 1850 à Strasbourg par
de hardis théologiens, Tim. Colani, Edm.
Scherer, Ed. Reuss, etc., et lorsqu'il vit
combien cette critique nouvelle dépassait
la sienne, il ne se chagrina pas; il recon-
nut la marche inéluctable du temps.
Après avoir donné libre cours à ses opi-
nions dans plusieurs recueils auxquels Sa-
muel Vincent présidait, notamment dans
celui qui portait pour titre : Religion et
Christianisme, lequel disparut dans la tour-
mente de 1830, il fonda lui-même une
feuille nouvelle, L'Evangéliste, qu'il rédi-
gea presque seul pi ndant les quatre an-
nées (1837-40) qu'elle dura. On a aussi de
lui une très estimable traduction (litté-
rale) de l'Histoire du siècle apostolique du
célèbre pasteur berlinois, Néander. Il pu-
591
FONTANES
592
blia encore, en 1840, un Catéchisme évan-
gélique (IQe édition en 1885; adopté en
1885 par le Consistoire de Nîmes pour
l'instruction de la jeunesse), une Histoire
sainte par demandes et par réponses (6e
édit. en 1884) et quelques études soit in-
sérées dans divers journaux {Le libre exa-
men, le Lien, l'Echo de la Réforme) ou
publiées à part comme celles intitulées :
De la lutte engagée dans les églises protes-
tantes, 1842 et De l'unité religieuse, 1844.
Il inséra aussi quelques notices dans les
Mém. de l'acad. de JNîmes où il avait suc-
cédé à Samuel Vincent (1837) et y lut no-
tamment un travail sur les Preuves de
l'existence de Dieu, dans lequel il s'appli-
quait à démontrer que les preuves habi-
tuellement présentées sont insulTisantes et
que l'idée de Dieu n'est pas un produit de
la logique, mais un fait primitif inculqué
divinement dans la conscience de chacun.
Il n'a fait imprimer qu'un petit nombre de
ses sermons, entre autres : Discours pour
la consécration de MM. Lavondès, Jala-
bert et Amphoux, Nîmes, 1828; Disc,
pour la consécr. de M. Aniédée Constans,
Nîmes, 1832 ; Deux discours sur la Réfor-
mation, Nîmes, 1836. Comme prédicateur
il s'inquiétait peu de briller, il ne visait
qu'à toucher. Sa constitution délicate ne lui
permettait pas les éclats oratoires, mais sa
piété profonde lui inspirait de ne pas ter-
miner un discours sans laisser son dard
dans les cœurs. Il les préparait soigneuse-
ment, mais il ne les écrivait jamais et ne
reprenait jamais une ancienne prédication.
On a compté qu'il avait ainsi traité 1200
sujets en l'espace de dix années. Aussi la
sûreté de ses improvisations et la souplesse
de son esprit étaient extraordinaires. Un
jour il était assis dans les bancs du Consis-
toire à Nîmes, lorsque le prédicateur, qui
venait d'achever son exorde, se sent in-
disposé tout à coup et descend de la chaire.
Comment renvoyer brusquement l'assem-
blée qui était fort nombreuse ? Fontanès
met la robe, monte en chaire à son tour,
fait chanter un verset pour recueillir un
instant ses idées et reprenant le même
texte avec les mêmes divisions que son
collègue venait d'annoncer, il prononce
sans embarras un discours excellent. La
dernière fois qu'il monta en chaire, ce fut
le 27 mai 1852 pour consacrer son fils
aîné au ministère. Le discours ému et pé-
nétrant qu'il prononça en cette circon-
stance avait pour texte ces paroles de saint
Paul : « Nous ne falsifions pas la parole
de Dieu mais nous parlons avec sincérité
comme de la part de Dieu et en la présence
de Dieu en Jésus-Christ » 2 Cor. II, 17.
On a pu dire de lui que c'était un carac-
tère, une conscience. Il rendit l'âme le
9 janv.1862.
Ferdinand Fontanès avait un jeune frère
qui fut consacré par lui au ministère évan-
gélique 4e ler mars 1832, et qui fut pas-
teur à Aix (Drôme)en 1833 et à Lédignan
(Gard) de 1834 à 1876. Il est mort à Nîmes
le 20 janv. 1878 ne laissant qu'une fille,
Mathildk, née en 1833. Au mois d'avril
1827, Ferd. Fontanès avait épousé, à Nî-
mes, Marie Peyront et de cette union
naquirent lo Ernest; 2° Albert, en 1832,
mort enfant ; 3» Amélie en 1833.
M. Ernest F'ontanès, né à Nîmes le
31 janvier 1828, est de ces fils rares qui,
prenant l'héritage d'un père éminent, le
continuent sans le laisser déchoir. Il fit
ses études au lycée de Nîmes, puis à l'aca-,
demie de Genève (1845-49), à l'Univer-
sité de Bonn en 1850, puis à Berlin et
Halle. Nommé pasteur sufl'ragant à Mont-
pellier en 1852, il passa au Havre en
1856, y devint aumônier protestant du
collège en 1858, puis président du Consis-
toire en 1860 et l'est encore aujourd'hui.
Prédicateur éloquent, sachant exposer la
pensée chrétienne avec force, avec éclat,
avec une poésie entraînante, il était vive-
ment désiré par la partie libérale de l'église
de Paris et il fut sur le point, lorsque cette
église fut divisée en paroisses (1881).
d'être appelé à desservir celle de l'Ora-
toire ; mais il renouvela l'exemple donné
par son père de s'arrêter devant un scru-
pule de conscience. La majorité orthodoxe
du Consistoire de Paris posa comme con-
dition absolue de la nomination qui devait
être faite, que le pasteur lût en chaire la
confession de foi inexacte et surannée dite
« Le Symbole des Apôtres. » C'était une
arme employée pour écarter de la chaire
de très dignes pasteurs « qu'un scrupule
« très honorable aux yeux de tous, mais
« selon moi excessif, dit Ath. Coquerel S
1 Histoire du Credo, par Ath. Coquerel fils
(1869, in-12), p. 143. — Voyez sur le même su-
jet, le Symbole, deux thèses de théologie de MM.
Bonnefon et Grawitz (1864), deux études de
593
FONTANES
FONTENAY
594
« a empêchés de consentir à faire cette
« lecture. « M. E. Fontanès s'y refusa.
Nous citerons de lui :
I. L'esprit de la Rèformation ; sermon
prêché au Havre à l'occasion du 3e jubilé
de la Réformation; 1859, in-8o.
II. Le royaume de Dieu ; sermon prêché
à l'inauguration du temple du Havre, 1862.
IH. Les paroles de Jésus; discours pro-
noncé dans l'église de Pentemont à Paris,
1864.
IV. Catholicisme et protestantisme, con-
férence faite à Strasbourg le 15 mars 1869.
Paris et Genève, Cherbuliez, 1869, in-8'J.
V. La libération de la France, conférence
patriotique faite au Havre à l'occasion de
la souscription nationale le 21 fév. 1872.
VI. Le Christianisme moderne ; étude
sur Lessing ; 1867, 1 vol. in-12.
VII. Le Christianisme libéral {recue'û de
onze sermons) ; Paris, 1874, in-12 de
347 p.
VIII. Cavour ; conférences! janv. 1875.
Paris, Sandoz et Fischbacher ; 96 p. in-16.
IX. Les protestants libéraux et la Ré-
forme; sermon prononcé dans la salle S'-
André à Paris, le 7 nov. 1875, à l'occasion
de la fête de la Réformation ; 67 p. in-12.
FONTANIER (Jean). Nous n'avons
trouvé dans les registres du parlem. de
Paris qu'une bien faible trace de la con-
damnation visée dans un petit écrit inti-
tulé : Discours sur la vie et mort df Jean
Fontanier. natif de Montpellier, bruslé en
la place de Grève, par arrest de la Cour
du pari, de Paris le 10 déc. 1621, pour
avoir enseigné sa fausse religion ; Paris,
Isaac Mesnier ; in-12 de 8 pages '.
Jeanne de Fontanier veuve de Jean-Jacq.
Pellisson conseiller en la chambre de l'é-
M. le p' A. Viguié, à la conférence pastorale de
Nîmes en 1864 et dans la Revue de théologie et
de philosophie (Paris, 1886) ; — et surtout Z«
Symbole des Apôtres (un vol. in-S" Paris 1867)
par feu le prof. Michel Nicolas.
1 Cet écrit, où l'on ne trouve que cinq pages de
divagations et pas le moindre renseignement sur
l'affaire, est cependant exact dans son énoncé.
Le registre d'écrou de la conciergerie de Paris
mentionne l'emprisonnement, â la date du 26 nov.
1621, de Jehan Fontanier, comme appelant d'une
sentence du Prévôt de Paris qui l'avait condamné
à mort et note que le 10 déc. suiv. le parlement
confirma la sentence, et restitua le prisonnier aux
officiers du Châtelet.. sans autre motif ou explica-
tion que ces mots : « A la réquisition du procureur
du Roy. »
dit, 70 ans, inhumée au cim. des SS. Pè-
res à Paris, 17 avril 1673; assistants Jacq.
Pellisson son fds et Anthoine Crosat sr de
la Bastide. — Testament de François fds
de Me Anthoine Fontanier, notaire royal
et de Suzanne Jalaguier sa femme, de La
Salle en Cévennes^ du 2 juillet 1682, reçu
à Genève par J. Deharsu (portef. 33, f»
57) ; — (Claude), manufacturier de bas,
d'Aiguevives en Languedoc, réfugié avec
sa femme et un ouvrier à Wezel, 1698; —
(La veuve), de St-Laurent aux Cévennes,
avec sa fdie, assistées à Genève, 1693; —
(Florette) emprisonnée au château de Gar-
cassonne, 1705. — Fontanieu, ancien de
l'église de Fons délégué au synode de Nî-
mes, 1678 ; (Jean) réfugié à Herlin, 1698;
François, de Nîmes et Pierre, de S'-Am-
broix, facturiers de bas, réfugiés avec
leurs familles à Berlin. 1700; (Marie) de
S'-Martin près La Salle en Cévennes, as-
sistée à Lausanne, nov. 1742. — Louis
Fontanieux officier dans l'armée hollan-
daise, 1752-54. — La veuve de Jean Fon-
taniou, de St-Laurent en Cévennes, assis-
tée à Genève, 1693. — Fontanille, de Ma-
lerargues, obtient une pension de 800 liv.
pour sa conversion, 15 mai 1688. — Bap-
tême en l'église de St-Chaptes et Blansac,
de Cassandre, lllle de Robert de Fonta-
rèche et d'Elisabeth de Montolieîi; parrain
Daniel de Montolieu s"" d'Aubussargues et
marraine Elisabeth de Charles, 1590 (Tt
340). M. de Fontarèches ancien de l'église
de Blansac, 1678 (Tt 282). Claude-F. de
Fontarèche, gentilhomme d'Uzès, réfugié à.
Genève ; « ses parents ne lui faisant plus
rien parvenir, » il reçoit de la Bourse
françoise un secours de 8 écus pour pas-
ser en Hollande, 1703. Vers adressés au
baron de Fontarèche par Ant. Court, 1728
(Dardier, Paul Rabaut, I, p. xxiv). —
Aymé de Fontaynevive, «cordonnier,
de Greisyer en les Bornes, » admis à l'ha-
bitation à Genève, janv. 1558. — S'"» de
Fontcouverte, voy. Brueys (ci-dessus t. III
col. 273) et Portai.
FONTENAY (Jean) diacre de Toulouse
[Haag, V 131] connu dans l'histoire du
protestantisme en France par le succès
inouï que ses prédications obtinrent au
couvent de l'Espinasse en 1560. Toutes les
religieuses de ce couvent, sans exception
aucune, embrassèrent la Réforme ainsi que
l'avoue G. de La Faille (Annal, de Tou-
595
FONTENAY — FONTFRÈDE
596
louse, 1687, in-fol.) qui dit avoir vu à
l'hôtel-de-ville de Toulouse une lettre pnr
laquelle elles priaient le roi de JNavarre de
les prendre sous sa protection et de les
défendre contre les persécutions qu'elles
avaient à souflfrir de la part des Toulou-
sains, parce qu'elles avaient embrassé la
pureté de l'Évangile. Ce furent les Montal-
banais qui se chargèrent de les soustraire
à la vengeance des cathoUques. Il les enle-
vèrent à main armée et les menèrent à
Monfauban où elles se marièrent. — Le
baron de Fontenay, voy. Rohan. — Le
marquis de Fontenay de S'-Germain, à
Avranches, poursuivi pour avoir soustrait
au baptême catholique l'enfant d'un de ses
serviteurs, 1680 (Tt Tourlet). — M;irie
Fontenay, veuve de Jacques, de Bolbec,
68 ans, assistée à Londres, 1702 ; l'est en-
core en 1706.
FONTErs'EAU, famille de La Rochelle.
On y trouve sur les registres de l'église
réformée : Gilles Fonteneau, marié au
prêche, avec Antoinette Marchant, janv.
1569 ; leur fils Abraham baptisé le 28oct.
1575. (Estienne) pair de la commune en
1571, commis à la recette des deniers de
la ville, coélu du maire en 1580, épouse au
prêche Perrette Lapar exile, dont entre au-
tres enfants un iils, Jacques, par lequel il
fut remplacé an corps de ville. (Pierre)
marié au prêche avec Suzanne Bizierre,
le 8 mai 1592 et nommé en 1593 capitaine
de la tour S'-Nicolas. (Jean) de l'île de
Rhé et Rachel Veillon sa femme, s'expa-
trient pour cause de religion en 1681» ;
leurs biens sont confisqués et afî'ermés ju-
diciairement. — Michel Fonteneau, de
Tonnerre, tondeur de drap, reçu habitant
de Genève, mai 1573. — Jean Fontenel,
d'Orléans, id.. octob. 1572. — M. de Fon-
tenelles, député à l'assemblée de La Ro-
chelle, 1612. — Pierre Fontenelle, de Ber-
gerac, assisté à Genève d'un viatique pour
le Brandebourg, 1702. (Marie) enfermée
au couvent des Nouvelles cathol. d'Alen-
çon, 1736 (M 670). — Fontenotte et sa
femme, de Duras, surpris dans une assem-
blée de culte, condamnés par contumace
à être pendus, janv. 1692 (Tt 314). —
Jean de Fontes sieur de Lembas et de Ma-
lafalguière, vers 1600, épouse 1° Suzanne
Puech dont il a Suzanne, mariée en 1640
à Samuel Pomier, 2o Marie de Comte dont
il a, entre autres enfants, Jean de Fontes
sieur de Talpeirac. Henri de Fontes, s"" de
Rieufrech près Lacaune, épouse Marquise,
fille de David de Bernon sr de Lacombe et
(le Suzanne de Bourguignon, 1640. —
Pierre Fontes de Milhau étudiant en philo-
sophie à Genève (Petrus F. milliacensis
dioc. ruthenensis) août 1742. Fontes, de
Milhau, emprisonné au château de Lour-
des, 1745, puis libéré (E 3506).
FONTFRÈDE, Paul, de Nîmes, étudiant
à Genève (Paulus Fontfredanus nemausen-
sis), août 1614. — De Fonfrède, ancien
de l'église de Montpellier, 1678 (Tt 282).
— Fonfrède, un des capitaines des Vau-
dois, en 1689. — Jean-Pierre Fonfrède de
Robert, né en \ 750 dans la ville des Bordes
au pays de Foix, de messire Henri Barta-
ragnon de Robert et de dame Jeanne de
Robert, tous deux bourgeois de Montauban.
Il étudia la théologie à Lausanne et y fut
consacré. En 1773, il fut appelé à desser-
vir l'église de Montauban. Après quelques
années, et déjà marié, il se sentit entraîné
par un tel goût des sciences et de la mé-
decine qu'il se démit de ses fonctions de
pasteur et alla se replacer sur les bancs de
l'école, à Montpellier. Il y resta quatre
ans et revint à Montauban, au mois de
septemb. 1789, reprendre sa robe de pas-
teur (reg. du consist. de Montauban, I,
p. 69). Toutefois, il ne remplissait guère
les fonctions pastorales que dans les cas
où soit l'absence d'un collègue, soit toute
autre circonstance aurait fait manquer le
service divin, excepté à Lagarde, où il
était seul et qui était le lieu de sa rési-
dence. Il dut même, lors du rétablissement
des cultes, accepter le titre officiel de pas-
teur de Lagarde qu'il porta jusqu'à la fin
de s"s jours. Une notice, qui lui est con-
sacrée dans le 1er reg. des délibérations
du consist. de Montauban, rapporte que
ce fut lui qui fit valoir auprès de Napo-
léon, quand il traversa Montauban, en
1808, les droits de cette ville à obtenir la
faculté de théologie que le monarque se
proposait d'instituer pour les Réformés
dans le midi de la France. La même no-
tice ajoute : « Parmi ses vertus, la tolé-
rance ne fut pas la moins manifeste ; la
différence des opinions n'affaiblissait ja-
mais les sentiments de respect, d'amour
et de bienveillance que le mérite lui inspi-
rait. Loin d'user envers une sœur prête à
s'enfermer dans un cloître et qui ne fut
1
597
FONTFRÈDE
FORANT
598
détournée de son projet que par la Révo-
lution, loin d'user des rigueurs qu'un zèle
fanatique inspire, il fut toujours un tendre
frère et plusieurs fois on l'a vu accompa-
gner cette sœur jusqu'à la porte de l'église
et de là se rendre lui-même au tempre où
il devait prêcher. » Fonfrède mourut h
Montauban, le 4 fév. 1809. Le consistoire
décida qu'un monument serait élevé sur
sa tombe en mémoire des services qu'il
avait rendus pendant ses 36 années de
ministère (Nicolas).
Basile Fontfroide consul de Nîmes ^
1600 ; dame de Rauchin veuve de nob. Ba-
sile de Fontfroide de Nîmes, morte à Ber-
lin en 1689 [Erman). — MM. de Fontju-
lianne, de Montélimar, officiers réfugies à
Francfort-sur-le-Mein en 1686 ; entrés en-
suite dans les grands-mousquetaires, à
Berlin ; (M'ie de) inspectrice de l'hôpital
de Lausanne en 1688. — Jacques de Fon-
ton, de Vauvert en Languedoc, capitaine de
dragons en Prusse, mort à Berlin en 1715,
âgé de 62 ans. — Fontrailles (Michel d'As-
tarac seigr de), voy. Astarac (I col. 415)
et aussi dans la Revue de Gascogne t. XII
(1871) p. 536. — Barthélémy et Remy
Fontvieille, capitaines au pays de Castrais,
1573 (J/ém. de Gâches); Marguerite veuve
de Jean Fontvieille, de Mazères au comté
de Foix, 60 ans, assistée à Lausanne d'un
viatique de 3 éeus pour l'Angleterre, 1702 ;
la même année on la trouve à Londres,
portée pour 1 I. 15 sh. sur les listes de
l'assistance publique ; elle l'est encore (18
sh.) en 1710.
FORANT (JoB), marin de l'île de Rhé
[Haag, V 131] connu par une action qui,
comme le remarque Arcère, rappelle le
dévouement de Curtius. Après la défaite
de Soubise dans l'île de Rhé, raconte l'his-
torien de La Rochelle, la flotte rochelloise
rangeait la côte afin de recueillir les dé-
bris de l'armée protestante. Dans l'espoir
d'enlever quelques bâtiments ou du moins
d'en décimer les équipages, le duc de La
Rochefoucauld ordonna à plusieurs prison-
niers de courir le long du rivage et d'ap-
peler au secours ; il comptait que, trom-
pés par ce stratagème, les chefs de la flotte
s'approcheraient de la côte, où ils seraient
reçus à coups d'arquebuse par ses gens qui
s'avanceraient, sans être reconnus, der-
rière les prétendus fuyards. Pour écarter
le danger qui menaçait ses coreligionnai-
res, Job Forant sacrifia sa vie. Il gravit à
la hâte sur une hauteur, et là, d'une voix
éclatante, il crie : Trahison! trahison!
puis il se précipite du haut du rocher.
Quelques matelots qui avaient déjà pris
terre, le relevèrent brisé de sa chute, et le
transportèrent sur la flotte. Il ne survécut
que peu de jours à son action héroïque.
Son fils, Jacques, contre-amiral de la flotte
rochelloise, en 1621, s'est fait un grand
nom comme homme de mer.
Né dans l'île de Rhé, en 1588, Jacques
Forant, comme nous venons de le dire,
remplissait déjà les fonctions de contre-
amiral sur la flotte commandée par Guit-
ton. Il acquit tant de célébrité par ses ac-
tions d'éclat, que le roi d'Angleterre lui
offrit un grade dans son armée navale. Il
combattit dix ans sous le pavillon anglais,
et se signala dans de nombreuses rencon-
tres avec les Espagnols. En 1635, il quitta
le service de l'Angleterre pour celui de la
Hollande, et fut nommé, 1637, contre-ami-
ral de la flotte hollandaise. Il se montra
digne de ce grade en détruisant l'escadre
espagnole qui portait des renforts dans les
Pays-Bas. Peu de temps après, le roi de
France le rappela dans sa patrie. En 1645,
sous les ordres de l'amiral Tromp, il em-
pêcha les Espagnols de secourir Graveli-
nes que les Français assiégeaient, et il
contribua à la prise du fort de Mardik par la
dispersion de trois frégates ennemies.
L'année suivante, il se distingua encore
au siège de Dunkerque, mais ce fut le
dernier service qu'il rendit à son pays ; il
mourut en 1649, laissant un fils. Job, né
à La Tremblade, vers 1630.
Job Forant se montra digne de ces an-
cêtres. En 1652, il fut blessé à la contres-
carpe de Bourg. En 1654, il se signala de-
vant Barcelone, et en récompense de .sa
belle conduite, il fut créé, l'année sui-
vante, capitaine de vaisseau. En 1658, il
reçut ordre de visiter les détroits de Ma-
gellan et de Le Maire. Ayant rencontré
quatre vaisseaux espagnols près de l'em-
bouchure de la Plata, il les attaqua brave-
ment et en prit un qu'il amena au Havre.
Il fit ensuite plusieurs voyages au Mexi-
que sur la Renommée qu'il commandait.
Nommé au commandement du Brezé, il
fut chargé de transporter des troupes à
Cayenne, et à peine de retour à La Ro-
chelle, il remit à la voile pour les côtes
599
FORANT
600
du Portugal. Attaqué par cinq vaisseaux
turcs, il les battit et les mit en fuite. Il
passa les années 1666 et 1667 en Hollan-
de, occupé à surveiller la construction de
six vaisseaux pour le compte de Louis
XIV. En 1668, il reçut de nouvelles let-
tres de noblesse ; ce fut la seule récom-
pense accordée, pour de si grands servi-
ces, à un officier qui, au rapport de Sour-
ches, passait parmi ses collègues pour « un
homme comparable au grand Ruyter. »
Mais c'est que Forant professait la religion
réformée. Il ne put donc obtenir l'avance-
ment auquel il avait droit ; bien plus, il se
vit, dès 1680, en butte à toutes sortes de
persécutions. Dès le 14 avril de cette an-
née, une circulaire adressée aux inten-
dants des ports leur fit savoir que S. M.
avait résolu d'envoyer sur ses vaisseaux
« des ecclésiastiques habiles et capables
d'instruire ceux qui voudroient bien se
mettre en estât de connoistre les erreurs
dans lesquelles ils étoient engagez, » et les
invita à faire entendre tout doucement aux
récalcitrants, que « s'ils continuoient dans
leur erreur, b ils seraient destitués. Le 19
mai, nouvelle lettre de Seignelay s'infor-
mant auprès de l'intendant de Brest, « si
le sieur Forant assistoit aux conférences. »
Hélas, le vieux capitaine n'y assistait pas !
Pour le punir de sa mauvaise conduite, de
son opiniâtreté remplie d' emportement et
de son zèle indécent, on ne le destitua pas
d'abord, car ou ne voulait pas se priver
des services d'un des meilleurs officiers de
la flotte ; mais on l'envoya à Toulon. Tan-
dis qu'un grand nombre de ses collègues,
comme Goffln, de La Mothe, de Rys, Du
Rivau-Huet, abjuraient pour éviter une des-
titution certaine ; que d'autres, tels que
Colin de Plessy, Créqui-La Roche, Fran-
çois Léguât, Antoine Valleau, Chobases,
Guillot, Des Herbiers, allaient, un peu
plus tôt ou un peu plus tard, mettre leur
épée au service de l'ennemi le plus dange-
reux de Louis XIV, Forant « se rouillait, »
comme Du Quesne le reprochait à Saigne-
lay en 1681 : « Et comment, monseigneur,
lui écrivait-il, laissez-vous rouiller Forant,
qui est des meilleurs manœuvriers et sol-
dats? » Pendant cinq ans le vieux capitaine
tint bon; il tint bon même un peu à la révo-
cation de l'édit de Nantes, car ce fut seule-
ment au mois de déc. 1683 qu'il abjura enfin
entre les mains de l'archevêque de Paris.
Deux mois après, il fut créé chef d'esca-
dre, puis fut chargé du commandement de
la marine au port de Rochefort et mourut
à Brest le 29 septemb. 1692. Sa veuve,
Marguerite Richier, fut enfermée en 1693
aux Nouvelles catholiques, et ses enfants
enlevés à la tendresse de leur mère pour
être remis à une tante qu'on tenait pour
mieux convertie (E 3379).
Job Forant eut trois frères, prénommés
Jean, Jacques et Etienne, tous trois capi-
taines de vaisseau et tous trois tués au
service (voy. Rainguet, Biographie Sain-
tongeoise, 1851,in-4o).
Parnn les protestants de l'île de Rhé ap-
partenant vraisemblablement à cette race
de braves marins, on trouve un Théodore
Forant noté en 1677 (Tx 258) comme
étant « secrétaire de M. le marquis de
Gransay. » Peut-être est-il l'apostat Forant
qui s'étant fait l'espion du gouvernement
comme Le Danois et Robert, s'employa à
tromper ses anciens coreligionnaires émi-
grés, par les plus fallacieuses promesses,
pour les décider à rentrer en France. On
évalue à plus de 500 le nombre des arti-
sans et des matelots (ju'il fit repasser en
France en moins de six mois. — Jean Fo-
rent, né en Poitou, avait été moine dans
l'ordre des Carmes, mais il fut l'un des
premiers élèves de l'académie protestante
de Montauban, d'où il sortit en 1602 ou
1603. Il fut aussitôt nommé pasteur à Chau-
vigny en Poitou et il l'était encore en
1637. Lorsqu'il avait jeté le froc, il avait
publié un petit écrit contenant les motifs
de sa conversion. On n'en connaît même
pas le titre; mais M. le past. Lièvre [Hist.
des protest, du Poitou, 1859, t. III p. 282)
cite un mauvais pamphlet intitulé « Res-
« ponse à la déclaration de Jean Forent cy
« devant religieux de l'ordre des Carmes,
« à présent escolier envoyé pour estudier
« à Montauban par ceux de la R. P. R. de
« Poitiers, par J. Bonestat, escolier ; Poi-
« tiers (s. d.). » — Un autre Jean Forent
fut pasteur à Tours de 1637 à 1632, et pro-
bablement il est le père d'un troisième
Forent qui fut pasteur à Sion en Bretagne
de 1672 à 1685 et se réfugia en Angleterre
où il rendit service à l'histoire du protes-
tantisme dans sa patrie en fournissant à
l'historien Quick, une copie collationnée et
certifiée des procès -verbaux des Synodes
de France qui a servi de base à la publi-
601
FARANT — FOREST
602
cation de son Synodicon in Gallia reformata,
Londres 1692, 2 vol. in-fo (voy. Vaurigaud,
Hist. des égl. de Bretagne, 1870, t. III). —
On trouve dans les listes de l'assistance
publique à Londres en 1706 : « Catherine
veuve d'Etienne Forent de Tours, oO ans
(1 1.); » vraisemblablement la même Cathe-
rine inscrite encore de 1721 à 1723 à Lon-
dres, pour un secours de 23 liv. st. — Legs
pieux faits à l'église d'Oloron par Charles
de Forbec en 1663 et Pierre de Forbec,
avocat, en 1668 (Tt 235). — Jacques For-
bus, boutonnier, réfugié à Manheim, puis à
Magdebourg, avec sa femme et 3 enf., 1688.
— La veuve de Moïse Forchère, de Casta-
gnols en Cévennes, assistée à Genève d'un
viatique pour la Suisse, 1698.
FORCADE, famille béarnaise. Joannes
Forcadius bearnensis, étudiant à l'acadé-
mie de Genève, juin 1681. Cette famille
dont le nom patronymique était Quirin '
fut, à l'époque de la Révocation, rejetée
en Prusse, où Erman et Reclam (IX, 119)
nous donnent quelques détails sur elle :
Jean de Forcade, seigr de Biaix, disent-
ils, né à Pau en 1663 mourut à Berlin,
lieutenant général, en 1729. Son fds Fré-
déric-Guill. Quirin de Forcade, mourut
dans le même grade à Berlin, le 23 mars
1765, ayant été père de 23 enfants dont
plusieurs furent des officiers de distinc-
tion ; — La dame de la Fourcade « du
Béarn, » paralysée, assistée à Genève,
1691-98. — Jacques et Pierre Forcade,
marchands de Montpellier, 1637 {Bull. II
94). — Barthélémy Forcade, de Lyon,
étudiant à l'acad. de Leyde, où il demeure
chez son père, septemb. 1699 ; pasteur de
l'église franc, de Dordrecht, de 1710 à 20.
FORDRIN (Olivier), reçu habitant de
Genève, 1547. — François Fore, de Sain-
tonge, assisté k Lausanne d'un viatique
pour la Hollande, 1684 ; — (Pierre), « ré-
fugié de France, régent à Ouchy (Vaud),
1687 ; — (Charles), de Pontaix en Dau-
phiné, âgé et invalide, assisté à Genève,
1690 ; — (La veuve de Mathieu), de Cha-
beuilen Daupbiné, id., 1691 ; (Ennemond),
de Loriol, avec sa femme et son fds, id.,
1693 ; (Pierre), d'Annonay, id., d'un via-
tique pour l'Allemagne, 1699 ; (David), de
S^-Pierreville en Vivarais, avec sa femme
et 3 enf., id., 1701 ; (Louis), de Boffre en
1 Ou de Quérin, voy. t. m col. 306 lig. 12.
Vivarais, id., 1706 ; (Jean), de Valdrôme
en Daupbiné, id., 1707 ; (Jacques), de
Servièreen Daupbiné, id., 1708. — Jehan
Fores « quinquailleur, natif de Thiers en
Auvergne, » reçu habitant de Genève, janv.
1556. — Michel Forres, de Marseille,
' serrurier et faiseur d'arquebus , » ad-
mis à l'habitation à Lausanne, octob.
1568. — Forel, condamné aux verges,
comme guide, par le parlem. de Greno-
ble, déc. 1685. Isaac Forel ' et ses deux
sœurs de Saint-Julien près Gap en Dau-
pbiné, assistés à Lausanne et Genève d'un
viatique pour le Piémont, 1695. — Chris-
tophe de Forère, à Meyrueis, 1562 {Bull.
III 228). — François Form, de Provence,
avec sa femme et 3 enf., assisté à Lausanne,
1698.
1. FOREST (Hector), de Vaison [Haag,
V 133], auteur des deux opuscules suivants,
conservés à la bibliothèque de Carpentras :
Briefve et utile instruction pour enseigner
et apprendre la grammaire en peu de
temps; Lyon, Macé Bonhomme, 1552,
in-8o et 2o Dialogi duo puériles ; Lyon,
M. D., 1552, in-8o. — « Ligier Forestz,
ribandier du pays de Tiers en Auvergne,»
reçu habitant de Genève, décemb. 1554.
Guillaume Forest, de la même province,
imprimeur, reçu bourgeois, 1562. — Gui-
gue Forest, « de la Coste St-André, cous-
turier,» id., 26 mars 1573. — (Michel), pas-
teur, originaire d'Ax, réfugié en Angle-
terre en 1572 {Bull. II, 72) ; était en fonc-
tions à Malines, en 1583. — (René) pas-
teur à Melle en 1603.
2. FOREST. Deux artistes ont honoré
ce nom dans le courant du XVIIme siècle :
ce sont Pierre Forest et son fils Jean.
Pierre Forest, marchand drapier de Mor-
tagne, eut trois enfants de sa femme Mine
Dugué (peut-être la fille ou la sœur de Guil-
laume DuGUK peintre, de Troyes, mort en
oct. 1626) : 1° Pierre, peintre, qui suit ;
— 2o Élisarkth, mariée, en mars 1632,
avec le peintre Jean-Baptiste Lacroix, fils
de Jérôme Lacroix, marchand drapier
d'Anvers, et en secondes noces, avril
1639, avec Jacques Auvray, libraire, fils
de Pierre Auvray, libraire et de Madelaine
Labourme, mariage d'où naquit Dominique,
' Nous aurions lu Farel, si le nom n'était
écrit Forel également sur les registres de Ge-
nève et de Lausanne.
603
FOREST
604
bapt. le 19 juin 1644 ; — 3o A>'ne, mariée
au peintre Jean Michelin et enterrée le 18
août 1644.
Pierre Forest « garde de la commu-
nauté des maîtres peintres et sculpteurs, »
épousa, le 13 janv. 1623, Marie Legomt,
veuve du peintre François Forestier
(mort le 2 nov. 1613), et en secondes no-
ces, avril 1632, Esther Turpin, fille d'É-
tienne Turpin, greffier du For-Levesque,
et d'Esther Forest. Cette dernière lui
donna cinq enfants : 1» Jean, qui suivra;
— 2o Pierre, né le 2 sept. 1637 ; — 3»
Esther, mariée en juill. 1664 avec Jean
Libourel, de Maruéjols ; — 4o Etienne,
bapt. le 22 juill. 16i!) qui épousa, en avril
1679, Renée Courbart, veuve d'Abraham
Beard, chirurgien, dont il eut Esther, bapt.
le 31 mars 1680 ; — 5o Susanne, morte
peu après sa naissance, en 1646. Pierre
Forest, sur lequel nous ne possédons du
reste aucun autre renseignement, fut en-
terré à Paris le 10 nov. 1675.
Jean, peintre de paysage, fils du précé-
dent, est un peu plus connu. Il naquit en
1636. « Son père lui mit le crayon à la
liiain, écrit d'Argenville qui lui consacre
une notice. Il trouva en lui un fonds ad-
mirable, le cultiva avec soin et lui rendit
l'art facile. Ses études d'après les grands
maîtres sont infinies ; il dessinait dans des
livres portatifs tout ce qu'il trouvait de
beau en figures, animaux, paysages. Le
succès de ses premières études faites en
France lui facilita le moyen de voir l'Ita-
lie. Il suivit les instructions de P. -F. Mola,
fameux peintre d'histoire et de paysage
et ne perdit point de vue la belle couleur
du Titien, du Gorgion et des Bassan.
Après un séjour de sept ans en Italie, il
revint en France, passa par la Provence
et la Franche-Comté, dont il dessina les
plus belles vues d'après nature. » Jean Fo-
rest fut admis à l'académie roy. de pein-
ture le 26 mai 1674. Exclu pour cause de
religion (1682), il ne fut réinstallé dans
son fauteuil qu'après abjuration, le 23 avril
1699. « Les paysages de Jean Forest, dit
Ch. Blanc — qui donne place à cet ar-
tiste dans sa belle Histoire des Peintres
— ont ordinairement un aspect sauvage et
un caractère grandiose. Ce sont, par exem-
ple, des solitudes habitées par la péni-
tence. Les rares figures qu'on y rencon-
tre, représentent le plus souvent des moi-
nes en prière, des chartreux plongés dans
leurs méditations, ou des filles repenties
que le souvenir de Madeleine conduit au
désert. Bien que la nature y ait des pro-
portions colossales eu égard aux dimen-
sions de la figure humaine, ou sent que le
paysage est entièrement subordonné au
sentiment de la figure, et semble imaginé,
composé tout exprès pour lui faire un en-
cadrement. » « Son coloris est terrible,
dit d'Argenville, quelquefois même un peu
outré et trop noir ; mais on est sûr de
de trouver toujours dans ses tableaux du
piquant, de ces coups de pinceau hardis
qui sentent le maître et que les peintres
appellent des réveillons. C'est une magie
qu'il faut distinguer dans ce grand paysa-
giste. » Malheureusement ses peintures
« ont tellement poussé au noir qu'elles
n'existent plus, à proprement parler. »
"Tel est, entre autres, le paysage enrichi
de figures qu'il fit pour sa récej)tion à l'a-
cadémie. Forest jouissait d'une réputation
nit-ritée auprès de ses contemporains. Le
ministre d'État, Colbert de Seignelay, dé-
sirant se forujer un cabinet, le chargea de
recueillir pour lui en Italie toutes sortes
d'objets d'art. Il s'acquitta de cette mission
avec intelligence. « Il profita de ses ex-
plorations, dit son biographe, pour se com-
poser une bibliothèque choisie, car il ai-
mait aussi le commerce des lettres. La va-
riété de ses connoissanees, les ressources
de son esprit original et cultivé attiraient
chez lui des gens de lettres et des amateurs
distingués. » Ses dessins sont très estimés.
« Ils paraissent faits d'après nature, dit son
biographe, avec une liberté de main admi-
rable, et ils font un si grand etfet qu'on
croirait que ce sont des tableaux. C'est à
ces coups de lumière, heureux et bien mé-
nagés, qu'on doit reconnaître Jean Forest. »
Le musée du Louvre ne possède de cet
artiste qu'un dessin : Vue des bords de la
mer. On connaît trois gravures d'après
lui : 1° \Jn paysage avec animaux, gravé en
manière noire par L. Bernard ; — 2» La
Magdelaine, par J. Coëlemans, reproduite
dans l'ouvrage de M. Ch. Blanc ; — 3» Un
petit garçon et une petite fille jouant avec
un oiseau, par Peiroleri.
On raconte que Jean Forest était d'un
caractère bizarre, très concentré. Une
preuve qu'en donne son biographe, c'est
qu'il refusa constamment de travailler pour
605
FOREST
606
Louis XIV. Il mourut le 17 mars 1712, à
l'âge de 76 ans. Il avait épousé la fille du
peintre La Fosse qui lui donna une fdle,
mariée au peintre Nicolas de Largillière.
Ce dernier fit son portrait qui a été gravé
par P. Brevet et que M. Ch. Blanc repro-
duit en tête de sa notice (Haagj.
3. FOHEST [Haag, V, 134] \ nom d'une
famille du Diois en Dauphiné, qui, suivant
La Bâtie (Armoriai du Dauphiné), portait
le surnom de Copre ou plutôt de Coppe.
Elle avait pour Armes : = un paie d'ar-
gent et de gueules de 6 pièces, au chef
d'or. En 1445, Antoine et Pierre de Fo-
rest, maîtres de la monnaie à Bomans,
formèrent deux branches : celle des Bla-
cons, devenue célèbre, et celle de La Jon-
chère, qui prit fin par Gabriel de Forest,
seigneur de La Jonchère, qui ne laissa
qu'une fille nommée Isabeau, mariée à
Bené Du Puy de Montbrun.
I. La branche des Blacons fut illustrée en
premier lieu par Matthieu de Forest, seigr
DE Blacons, écuyer et capitaine de 300
hommes de pied, qui embrassa la Béforme en
1562. Les historiens ne sont pas d'accord sur
son prénom. Les uns l'appellent Pierre,
d'autres Jacques. Nous pensons que son vrai
prénom est Matthieu. Nous trouvons, en
effet, dans une lettre de gentilshommes
qui embrassèrent le protestantisme en 1561
et 1562 un « Matthieu de Forest, seigneur
de Blacons. » Quoi qu'il en soit, c'était, au
dire de Brantôme, « un vieux et très bon
capitaine du temps passé, et qui avait vu
les croix rouges aussi bien que les blan-
ches, encore mieux, car il avait beaucoup
fréquenté les guerres espagnoles en Tos-
cane et ailleurs, et était un fort homme de
bien. » Après la prise de Valence par le
baron des Adrets, en 1562, Blacons servit
sous les ordres de ce lieutenant général
improvisé, qui lui confia la défense de
Tournon et l'envoya peu de temps après
avec sa compagnie à Lyon. Dès que les
circonstances le lui permirent , des Adrets
se rendit en personne à Lyon et en prit le
gouvernement, laissant Blacons comme son
lieutenant et plaçant sous ses ordres
Changy et Ponsenat. Blacons assista en-
suite à la prise de Montbrison et comme
c'était un « fort homme de bien, » il blâma
1 Revu par M. Eug. Arnaud, de Crest, auteur
de YHist. des prolenl. du Dauphiné (3 vol. in-S"
1876) et des protest de Provence (J vol. 1884).
les cruautés de des Adrets. Bappelé à
Lyon, on ne sait par quel pressant motif,
des Adrets en tira Blacons ; puis lorsqu'il
retourna dans cette ville, sur la nouvelle
de l'arrivée de Soubise, il le chargea de
poursuivre les opérations militaires dans
le Velay et en particulier de purger Le
Puy de l'idolâtrie. A la tête de quelques
compagnies d'infanterie, renforcées par 800
hommes que Sarras lui amena dAnnonay,
Blacons marcha contre la capitale du Ve-
lay. Instruits de son approche, les consuls
eurent recours à l'intervention d'Allègre
de Millaud, frère de leur sénéchal et lui
offrirent une rançon de 4000 livres. M.
Dourille (Hist. des guerres civiles du Vi-
varais) et d'autres, qui portent la somme
à 3500 écus, prétendent qu'il l'accepta,
mais qu'au mépris de ses engagements, il
continua sa marche. M. Imberdis {Hist.
des guerr. relig. en Auvergne), mieux in-
formé sans doute, affirme au contraire
qu'au lieu de remplir fidèlement sa mission,
d'Allègre mit sa personne et ses biens au
service de Blacons et se joignit à l'armée
qui menaçait sa ville natale. Quoi qu'il en
soit, les huguenots rencontrèrent une
résistance si vigoureuse qu'ils durent bat-
tre en retraite. Pour laver l'affront de cet
échec, Blacons résolut de s'emparer de La
Chaise-Dieu. Benforcé de huit enseignes
de Suisses et acconipugné de Claude de
Polignac, sieur de Chalançon, fils du plus
puissant gentilhomme du pays, il marcha
contre la célèbre abbaye, et avec le secours
des habitants réformés, il se saisit sans
résistance de la ville et livra le monastère
au pillage ; puis, laissant comme gouver-
neur de sa conquête son beau-frère Jean
de Vesc, seigneur de Montjoux, il reprit la
route du Puy, enleva en passant et déman-
tela le château d'Espaly qui appartenait
à l'évêque, emporta le bas-faubourg du
Puy, mais ne put pénétrer dans la ville.
Menacé par les catholiques en forces bien
supérieures, il retourna à Lyon, puis à La
Chaise-Dieu et de là à Lyon. Il y trouva
Soubise, et l'on peut admettre avec vrai-
semblance qu'il resta dans cette ville jus-
qu'à €e que des Adrets allât y chercher
du secours après sa défaite de Beaurepaire.
Il suivit le vaillant guerrier et assista au
conseil tenu par ce chef célèbre au sujet
des propositions de paix faites par le duc
de Nemours.
607
FOREST
608
Selon de Thou, Blacons fatigué de la
guerre, se montra disposé à entrer en
arrangement et consentit même à servir
d'otage pendant les négociations. Cependant
lorsque la trahison de des Adrets fut recon-
nue, il retourna à Lyon où de Thou nous
le montre, en 1363, repoussant avec Poyet,
Odefred et Entragues, les catholiques com-
mandés par Nemours, qui avaient espéré
de surprendre la ville. Au commence-
ment de la troisième guerre de religion,
en 1568, Blacons leva l'un des sept beaux
régiments qui partirent du Dauphiné pour
rejoindre le prince de Condé. Il était à la
tête de 14 enseignes d'infanterie. Après la
perte de la bataille de Jarnac, il gagna
Cognac et contribua à la défense de cette
place sous les ordres de D'Acier. Coligny
l'envoya ensuite remplacer Piles à Saintes,
qu'il défendit avec la plus grande bravoure.
Il assista au siège de Poitiers, combattit à
Moncontour, et lorsque Coligny passa
dans le Languedoc, il resta à guerroyer
dans le Poitou et la Saintonge aux côtés de
Lanoue et Pontivy. Il se signala nommé-
ment à la prise de Marennes, de Saintes,
de Brouage. Selon les Mémoires de Mont-
luc, il mourut huguenot, en Saintonge
(1570).
Blacons était le fils aîné de Georges de
Forest, marié à une Aimar de Grignan et
mort avant 155o. Il eut pour frère : An-
toine, déjà mort en 1554, date à laquelle
sa veuve, Madelaine de Moreton, se rema-
ria avec Bernard de Bologne, seigneur de
Salles, et Pierre, qui vivait en 1533 et
1548. Ils paraissent les uns et les autres
être demeurés étrangers à la Réforme.
Blacons se maria lui-même à Marie de Vesc
de Montjoux, et eut pour fils : Hector qui
suit, Arnaud, Jean, qui fut l'héritier pri-
vilégié de sa mère et à sa mort prit le nom
de Vesc-Forest, enfin Paul, seigneur de
Grangevieille, qui était au siège de Die
conduit par le brave Montbrun (1574), et
qui guerroya plus tard en Provence pour
le compte du baron d'Allemagne.
II. Hector de Forest-Blacons se maria
vers 1560, d'après Guy Allard [Dict. hist.
du Dauph.), avec Françoise de Mirabel,
fille unique du fameux capitaine Claude
de Mirabel, dont il n'eut pas d'enfants et
qui testa en sa faveur le 8 avril 1376, à
la condition qu'il porterait son nom et ses
armes, lesquelles consistaient en trois mi-
roirs avec un chapeau de triomphe dans
un ovale. A la mort de sa femme, Hector
prit donc le double nom de Mirabel-Bla-
cons, ce qui l'a fait souvent confondre par
les historiens avec Claude de Mirabel, son
beau-père, lequel avait été déjà pris pour
le père d'Hector.
Mirabel-Blacons, grâce à la réputation de
son père et à sa bravoure personnelle, de-
vint bientôt un des premiers capitaines de
Montbrun, qui avait succédé à des Adrets.
Après l'échec de l'armée de Coligny sur
Montélimart et son départ pour le centre
de la France, Blacons fut nommé gouver-
neur de Loriol et défendit bravement cette
place jusqu'à la conclusion de la paix. A
la Saint-Barthélémy il fut un des premiers
à reprendre les armes avec Roisse et Comps.
Il força Saillans à se rendre et peu de temps
après il joignit sa troupe à celle de
Montbrun. A la tête de 3000 hommes
de pied et de 503 chevaux, les deux
chefs huguenots faisaient trembler tout
le pays et poussaient leurs courses jus-
qu'aux portes de Grenoble. En 1373 ils
emportèrent l'abbaye de Virieu. En 1574,
Blacons prit une part bri Hante au siège de
Die et y fut blessé, ainsi que le second
Blacons qui combattait à ses côtés et qui
doit être son frère Grangevieille. Après la
mort du brave Montbrun, Blacons passa
sous les ordres de Lesdiguières, et il prit
une grande part à presque foutes les expé-
ditions de ce capitaine illustre. En 1377,
ayant reçu ordre de se jeter dans Donzère,
il fut battu près du pont d'Ancone. En
1379, il se fit céder le château d'Orange
par Chabert, qui en avait expulsé le fameux
Merle. Cette place, on le sait, appartenait
au prince d'Orange qui, craignant qu'elle
ne tombât au pouvoir des catholiques,
l'avait mise sous la protection du roi de
Navarre. Les protestants la regardaient
comme une place de sûreté. Guillaume
d'Orange ayant été assassiné en 1384, la
principauté d'Orange échut à Philippe-
Guillaume d'Orange qui, fait prisonnier
par les Espagnols dans son jeune âge, avait
été élevé dans la religion romaine. Pen-
dant 1^ captivité de son frère, le prince
Maurice exerçait la régence ; mais voyant
d'aussi mauvais œil que son père, Blacons
s'attribuer de sa propre autorité le gouver-
nement d'une ville qui appartenait à sa fa-
mille, il refusa jusqu'en 1588 de lui accor-
609
FOREST
610
der le titre de gouverneur, bien que Bla-
cons au rapport de La Pise, » se compor-
tât avec tous les tesmoignages de subrnis-
sion et de respect qu'il debvoit au régent. »
III. De son mariage en secondes noces
avec Louise Priam, Blacons- eut un fils,
Alexandrp: de Mirabel-Blacons, à qui il
laissa par testament le gouvernement
d'Orange sous la tutelle d'Aramon ; mais
le parlement qui, depuis longtemps, ne
vivait pas en bonne harmonie avec lui,
« ne put souffrir un tel attentat au préju-
dice des droits souverains. » Il cassa donc
le testament^ destitua Chabert, beau-frère
de Blacons, qui remplissait les fonctions
de lieutenant de la ville; il le remplaça
par Condorcet, et chercha à mettre hors du
château Aramon avec son pupille ; mais il
échoua dans son entreprise et fut obligé
de se retirer à Courtezon. Dès lors la
guerre fut déclarée entre Courtezon et
Orange. Lesdiguières, les églises du Dau-
phiné, celles du Languedoc soutenaient
Blacons, et la majorité des habitants
d'Orange étaient pour lui. Ne pouvant
espérer de triompher par la force, le par-
lement eut recours à la trahison. Il gagna
Aramon qui promit de livrer le château;
mais le jeune Blacons déjoua le complot et
resta maître d'Orange, dont son oncle Cha-
bert fut élu maire. Sur ces entrefaites, la
paix de Vervins ouvrit les portes de la
France à Philippe-Guillaume d'Orange qui
avait été remis en liberté dès 1594, mais
qui était resté au service de l'Espagne.
Blacons s'empressa de se faire confirmer
dans son poste de gouverneur par le prince,
qui, après un court séjour à Orange,
retourna en Espagne d'où il envoya en
1600, des commissaires chargés d'installer
un parlement mi-partie. Ce fut seulement en
1602 qu'il reparut à Orange avec la réso-
lution bien arrêtée d'en éloigner Blacons ;
mais celui-ci qui se méfiait de ses intentions,
augmenta la garnison et déclara formelle-
ment qu'il avait répondu de la place au roi
de France et qu'il n'en sortirait que par
son ordre, en sorte qu'au bout de quelques
mois, le prince, désespérant de réussir
dans ses projets et effrayé par la mort du
traître Aramon que Blacons fit assassiner,
en 1603, partit pour Paris où il épousa
Eléonore de Bourbon, sœur du prince de
Condé,qui était devenue une zélée catholi-
que. En considération de ce raaria|e, Henri
IV ordonna à Blacons de sortir d'Orange ;
mais celui-ci, qui comptait sur le secours
des églises et en particulier sur celui de
son beau-père Gouvernet et de son beau-
frère Chambaud, refusa d'obéir. Le roi en-
tra dans une terrible colère, et comme il
souççonnsiit Lesdiguières d'encourager Bla-
cons dans sa résistance, il lui commanda
impérieusement de faire exécuter sa vo-
lonté. Pour dissiper les soupçons qui pla-
naient sur lui, le gouverneur du Dauphiné
s'empressa de lever des troupes, et profi-
tant d'un voyage de Gouvernet, il se saisit
de Montélimart. Dès lors le beau-père de
Blacons fut le premier à engager son gen-
dre à se soumettre.
A partir de 160S, date de sa soumission,
Blacons disparaît pendant quinze ans du
théâtre des événements. Nous ne le retrou-
vons que le 20 avril 1621, présidant l'as-
semblée du Pouzin qui l'élut gouverneur
du Vivarais sous les ordres de Châtillon.
Il jura « en toute sincérité et candeur •
d'employer ses biens, son crédit, sa vie
« pour maintenir lesdites églises [du Vi-
varais], sous l'authorité du roy, en la sû-
reté et privilèges à elles acquises par les
édits, brevets et concessions de S. M., et
de s'opposer vigoureusement et de toutes
ses forces contre tous ceux qui voudroyent
empirer la condition desdites églises, et
faire tout le possible pour la réparation des
ruynes, invasion des places et autres in-
novations arrivées en ladite province au
préjudice desdits édits, brevets et conces-
sions. > Il jura, en outre, sous peine d'être
tenu pour prévaricateur et parjure, de se
soumettre entièrement aux règlements et
délibérations des assemblées politiques et
particulièrement de celle de La Rochelle.
A leur tour les députés des églises s'enga-
gèrent par serment à le reconnaître pour
gouverneur et à lui obéir '.
1 Cette pièce, communiquée à MM. Haag par
le pasteur de Privas, est signée : Mirabel-£laeons
président, Ifoze vice-président. Boule secrétaire.
Jarjaye, La Tour de Poinsac, de Gardon, Saint-
Julien, La Jjlache, Sibleyras, Espinas, Tardivon,
Vernes, Chazaux, de Sautel, La Planche, ,Mo-
lines. Tardm, Lezai, Gévaudan, à'Achard, Com-
balasse, Dousson, de Rioujol, JRoux, Monlrond,
Cheylus, Villon, Romezy, Saint-Quentin, Mont-
boucher, à'Argence, à'Entrevaux, La Garde,
Agard, de La Pise, Richard, Des Micheaux,
Bourdieu, Dubay, de Conehes, Bruyère, Charrier,
Salomon, d'Alleyrac, Chaliae, Fabrisse, La Combe,
Moniaud, Tavernol, etc.
VI.
20
611
FOREST — FORESTIER
612
Le 6 juillet, avec le secours des habitants,
Blacons attaqua le château du Cheylard;
mais il ne put s'en rendre maître. Le 17,
il persuada au conseil politique du Viva-
rais d'envoyer dans le Velay 400 hommes
commandés par Châteauneuf, Cintres, Cha-
lard, Sibleyras et Concoules, parent de
Blacons. Ils pillèrent La Louvesc, passè-
rent par Tence et arrivèrent à Issengeaux,
but de leur expédition (4 août). Il firent
sauter une porte au moyen du pétard et
pénétrèrent dans la ville ; mais les habi-
tants leur opposèrent une si vaillante ré-
sistance qu'ils durent battre précipitam-
ment en retraite, ayant perdu Cintres dit
d'Amond, Sibleyras, Chalamon et Poyan,
et laissant Concoules et d'Audemard pri-
sonniers. De ces 400 hommes il n'en
revint que 40. Une surprise que Blacons
tenta sur Villeneuve-de-Berg n'eut pas un
succès plus heureux; mais la brillante
défense du Pouzin releva sa réputation mi-
litaire fort compromise par ces revers. La
capitulation très honorable qu'il signa avec
Lesdiguières sauvegarda non seulement les
intérêts des protestants, mais lui laissa à
lui-même le gouvernement de Baix-sur-
Baix. Selon Videl, une révolte de la gar-
nison que Lesdiguières avait mise dans
cette dernière ville, le décida bientôt après
à faire sa soumission; mais selon Rohan,
il vendit la place au roi pour 20,000
écus. Ce qui est certain, c'est qu'abolition
lui fut accordée par Louis XIII au mois
d'août 1622 {Brienne, vol. 211), et que
dès lors on ne le trouve plus cité nulle
part parmi les chefs du parti huguenot.
Mais si Blacons s'abstint d'intervenir dans
les dernières guerres de religion, on ne
doit pas en conclure qu'il abjura.
La famille de Mirabel-Blacons tomba en
quenouille à la mort d'Alexandre (8 mai
1631), qui ne laissa que des filles de son
mariage avec Marguerite de La Tour-Gou-
vernet, savoir : Diane, mariée à François
de Tholon, seigneur de La Laupie ; Isa-
beau, femme de Louis de Sillol; et Jeanne,
femme de Pierre Armand,baron de Lus, con-
seiller à la chambre mi-partie de Grenoble i.
1 Nous suivons La Bâtie {Armoriai du Dauph.).
D'après M. Lacroix (Arrondissement de Montéli-
mart, t. III), les 3 filles d'Alexandre auraient été
Isabeau, mariée avec Jean d'Armand, baron de
Lus la Croix hante; Diane, femme de François de
ThoUon ; Lucrèce, femme de M. de La Bastide.
Enfin les Mirabel-Blacons s'éteignirent
vers le milieu du XVIIme siècle, et les
biens de cette illustre maison passèrent,
à la suite de diverses alliances, à M. de
Gondillac, aïeul des deux frères Gabriel
Bonnot de Mably et Etienne Bonnot de
Gondillac. — On signale la présence d'un
Forest-Blacons, député de Valleraugue à
un synode du bas Languedoc, tenu à Ni-
mes en 1658, et un autre de Blacons, qui
épousa Olympie du Puy-Montbrun et se
convertit au catholicisme en 1684 (Arch.
gén. Tt 268). C'étaient vraisemblablement
des descendants des frères d'Hector, père
d'Alexandre.
FORESTIER (Andrk) natif de Mont-
pellier [Haag, V 133] qu'il avait quitté dès
l'enfance, fit ses études en Hollande et fut
attaché successivement comme aumônier
à M. de Montpouillan, lieutenant général de
la cavalerie hollandaise, puis aux ambas-
sadeurs des Provinces-Unies à la Cour de
France et à la Porte ottomane. A la révo-
cation de l'édit de Nantes, il lui parut que
la France entière allait saisir avec empres-
sement cette grande occasion de s'age-
nouiller obéissante aux pieds du grand roi.
• Sire, disait-il, la Dignité Royale est une
grâce de Dieu si éclatante et si glorieuse
qu'à peine peut-elle être comprise des
hommes. Les Rois sont les Oints du Sei-
gneur, ses Images vivantes sur la terre ; on
doit toujours les considérer comme tels :
mais quand le bon plaisir de Dieu a esté
de donner un Monarque qui se fait distin-
guer autant parmy les autres Roys, que
les Roys et les Souverains sont eslevez par
le rang qu'ils tiennent dans le monde, au-
dessus du reste des hommes, il est égale-
ment les délices de ses sujets et l'admiration
de tout l'Univers. » C'est par cette basse adu-
lation, qui était le style général du temps,
que Forestier commençait un volume qu'il
écrivit pour justifier son apostasie, inti-
tulé : Les justes raisons que les protestants
de France ont eues de se retirer à l'église
romaine sous le règne de Louis le Grand ;
Paris, Lamb. Roulland imprimeur, 1687,
in-12, 320 p. Ses justes raisons sont au
nombre de quatre : le schisme injuste
qu'ont fait les réformés, les difterents infi-
nis et divisions capitales qui sont entre
eux, leurs unions politiques avec les pro-
testants d'Allemagne et d'Angleterre, enfin
leur mépris pour les traditions apostoli-
613
FORESTIER — FORIX
614
ques et pour les cérémonies. Cet André
Forestier avait été nommé ministre de
l'ambassadeur de Hollande à Paris et avait
obtenu, le 30 septemb. 1680, une alloca-
tion de 250 florins pour ses frais d'instal-
lation.
2. FORESTIER (Henri), de Béziers,
inscrit au livre du recteur comme étudiant
à l'acad. de Genève (Henricus Foresterius
biterrensis) le26novemb. 1668, après avoir
étudié à celle de Puylaurens où il fut un
des argiimentateurs de la thèse d'André
Martel intitulée De duplici cordis officina.
Il fut consacré dans le synode du bas Lan-
guedoc tenu â Uzès le ler mai 1675. —
(Charles), de Pouzauges, étudiant en théo-
logie à Saumur où il soutint sous la prési-
dence de Coppel une thèse De diebus festis
eorumque sanctificatione. — (Louis), minis-
tre interdit ; en Hollande, 1679. — (Pierre),
pasteur qui desservit plusieurs églises de
i'Angoumois et de la Saintonge [V 134],
et qui fut en butte aux. persécutions (Tt
246) lors de la révocation de l'édit de Nan-
tes. Au moment où il allait s'embarquer
pour quitter la France, avec ses collègues
Pierre Fontaine, Zacharie Loquet et Nico-
las Aubin, il fut arrêté par les échevins ou
jurats de Bordeaux, sous prétexte qu'ils
avaient tous trois tenu des assemblées il-
licites. Il en fut quitte cependant pour
trois jours de prison et se retira en Angle-
terre, où il était en 1708 ministre de la
Nouvelle-patente. — (Paul), pasteur à St-
Mesme en 1678 et à Cozes en 1685. Il se
réfugia en Hollande {Bull. VII 433), puis
en Angleterre (Tt 287). En 1699 il était pas-
teur de l'église française de Crespin-street
et 1712 de Cantorbery. Sa femme étaitune
fdle du pasteur Jacques Fontaine. — (Ja-
cob), gentilhomme du Poitou et Margue-
rite sa femme, tous deux 58 ans, assistés à
Wandworlh par le comité de Londres,
1702-1705. — (Alexandre) était l'un des
directeurs de l'hôpital des protestants fran-
çais, à Londres, en 1735. — (Jacques), ca-
pitaine dans l'armée anglaise vers la même
époque, marié avec d"e Joyce Oughton
dans l'église de Berwick-street.— La Cour-
Forestier, pasteur emprisonné à Bordeaux,
à l'époque de la Révocation et relâché à
la demande de l'évêque de Saintes qui es-
pérait [V 134] le gagner par cette douceur
inacoutumée ; mais loin de là, une lettre
du prélat nous apprend qu'il mena une
conduite plus mauvaise qu'auparavant,
que c'était « un fanatique hardy, insolent,
« qui parlait avec une audace de trembleur
« et qu'on ne pouvoit faire un exemple
« sur une teste plus punissable » (Tt
248). Cette lettre porta ses fruits : La
Cour-Forestier fut jeté dans les prisoîis de
Niort (M 676), d'où il passa, en 1701,
dans les cachots du château de la même
ville (E 3552). — (Jacques), religionnaire
emprisonné à Parthenay, 1730. — Etienne
et Jean Forestier, marchands de Clermont
de Lodève, fugitifs, 1686. La dame épouse
de M. Etienne Forestier, capitaine réformé,
à Clermont de Lodève, réfugiée à Berlin,
avec deux de ses frères, 1698. — Jean de Fo-
restier, originaire de Clermont de Lodève
lieutenant-colonel en Prusse (Er?waw), vers
1750.
FORGEOL (Elisabeth), 17 ans, enfer-
mée dans un couvent de Normandie, 1718
(Tt 261). — Pierre Forgeron, de Meaux,
cardeur de laine, reçu habitant de Genève,
août 1573. — Louis Forgeais, poitevin,
étudiant à Genève (Ludovicus Forgsedius
picto) septemb. 1597. — Pierro Forget,
velontier de Reims en Champagne, reçu
habitant de Genève, octob. 1572. (An-
toine), d'Auvergne, étudiant à Genève
(Ant. Forgetius arvernus) 1626. (Philippe),
de Chûtillon sur le Loir, idem : Philippus
Forgetius castillionams ad Luparam huic
albo nomen imposuit die 27 mensis no-
vembris 1677. Isaac Forget, s"" de Beaulieu,
de Lissy en Bourgogne, marié dans le
temple de Charenton avec Susanne Fou-
çMte/', avril 1681. —Isaac de For^we, bien-
faiteur, par legs, d'églises du Béarn, 1667.
— François For gués, nouveau catholique
du pays de Foix, condamné à l'amende
pour s'être marié au désert, 1737. —
« Pierre Fori, de Chavanay, clerc, » reçu
habitant à Genève, 30 octob. 1572. — Ca-
therine Forie, confesseuse, 49 ans, fille
d'un marchand drapier du Poitou, assistée
(5 1.) à Londres, 1705; — Louis Fories
de Gaufl're en Vivarais, assisté à Lausanne,
1706.
FORIN (Mme de) et sa fille Mme de Ré-
gnier (ou Regny) possédaient la seigneu-
rie d'Exoudun en Poitou [Haag, V 141]
lorsque, dans le cours de l'année 1666, le
temple qui existait dans ce petit bourg du
Poitou fut condamné à la démolition, avec
ceux de Couhé et de Parthenay, villes voi-
615
FORIN — FORMEY
616
sines. Sur quoi les deux dames d'Exouduri.
qui y avaient leur demeure, « ayant fait
quantité de jactances et témoigné qu'elles
ne souffriroient pas la démolition de leur
temple, on jugea qu'il étoit expédient de
commencer par la ruine de celui-ci. » (Fil-
leau, Décis. cathol. p. 852). Sur quoi le
syndic du clergé à la poursuite de qui,
comme presque toujours, la procédure
avait été conduite, ne perdit pas de temps
pour faire exécuter l'ordonnance et se
transporta sur les lieux ne supposant pas
que deux femmes osassent opposer la
moindre résistance. Or, il trouva les deux
châtelaines prêtes à se défendre par la force
à la tête de deux ou trois mille gens du
pays, assez bien armés pour que les assail-
lants jugeassent prudent de se retirer. Mais
bientôt arriva une lettre de cachet signée
de la main du Roi, prescrivant l'occupa-
tion du bourg par deux compagnies de
chevaux-légers et toutes les troupes d'in-
fanterie en garnison à S'-Jean d'Angely,
Saintes et Angoulesme, qui devaient y sé-
journer un temps sulTisant pour bien pu-
nir les habitants. Le temple d'Exoudun, 9
janvier 1667, puis celui de Couhé, furent
aussitôt rasés et les deux dames incarcé-
rées à Poitiers, malgré les excuses que fit
la marquise de La Barre, petite -fille de
Mme de Forin. Cette dernière y mourut et
sa fille, transférée à La Bastille, y passa plus
de trois ans; on ne lui rendit la liberté
qu'au mois d'avril 1671 en exigeant d'elle
la promesse de ne pas retourner dans le
Poitou.
L'avocat du roi au présidial, messire
Jean Filleau, en rendant compte des faits
(p. 8S4) se livre à un fort bel éloge, sans
qu'il s'en doute, des paysans qui s'étaient
rendus complices de leurs courageuses da-
mes :
C'est, dit-il, une chose étounante que de
petites gens sujets du plus grand Monarque
de la Terre, et qui n'a point de parangon
dans les siècles passez et qui n'en trouvera
point dans ceux h l'advenir, d'un Roy qui
fait trembler toute l'Europe, qui est la ter-
reur de ses ennemis, soient si hardis et si
présomptueux que de résister à ses Ordres,
de mépriser ses volontez, et mesmes de
faire des délibérations dans leurs Synodes
opposées et contraires aux Arrestz de son
Conseil d'Estat. La postérité s'en étonnera
quand elle le lira en cet endroit ; elle ne
pourra comprendre Fexceds de cette outre-
cuidance
FORIS (Marie-Anne de) membre de la
Société des dames charitables de Haarlem,
1711. — « Stephanus JPoHoni gallus, mu-
sicam docens, » à l'Université de Leyde,
déc. 1699. — Bernard Formalaguer, de
Loubieng, ministre à Morlanne en Béarn,
épouse en 1370 Jeanne fille de Geoffroy
Brun, ministre de Lucq. Il eut pour fils
Pierre de Formalague, ministre à Castillon,
colloque d'Orthez de 1610 à 1618, lieu où
lui même paraît avoir exercé le saint mi-
nistère en lo73. David de Formalaguès,
ministre, épouse en 1591, à Pau, Judith fille
de Robert Remy, valet de chambre de
Henri IV (Arch. des B.-Pyr., E 1425,
1480, 2008). Voy. la liste des pasteurs
du Béarn en 1569 donnée par M. Cadier,
Bull. XXXIV, 269 et 272. — Marguerite
Forman enfermée aux Nouv. cath. de
Luçon, 1726. — Claude Formerez sieur
de Chausme, avocat au pariem. de Bour-
gogne, ancien de l'église de Beaune, 1673.
FORMEY (Jean-Henri-Samuel), né à
Berlin, le 31 mai 1711, et mort dans la
même ville, le 8 mars 1797 [Haag, V141].
La famille de J.-H.-S. Formey était ori-
ginaire (le Dompierre-sur-Moivre, à cinq
lieues de Vitry. Son père, Jean, avait quitté
la France, à la Révocation^ avec trois de ses
sœurs. L'une d'elles, nommée Marguerite,
était veuve de Jean Varnier, médecin à
Vitry. Elle avait un fils et quatre filles,
Susanne, Denise, Anne et Marguerite ou
Marie, qui l'accompagnèrent dans son exil
volontaire. L'aînée. Susanne, devint la
femme de Philémon de Morembert, natif
de Metz, oflicier dans les gardes du Land-
grave de Hesse, qui la laissa veuve, avec
une fille, en 1688. Les deux dernières fu-
rent gouvernantes dans les maisons de Ka-
meke et de Golowkin, et une de leurs niè-
ces, Marianne, morte en 1781, remplit la
même charge de confiance dans la famille
de Schwerin.
Formey perdit sa mère en 1714 et fut
élevé par deux de ses tantes. Ses heureu-
ses dispositions s'étant manifestées de
bonne heure, il entra, à l'âge de neuf ans,
au collège français, et dans toutes les clas-
ses il remporta les premiers prix. Ses hu-
manités terminées, il passa en philosophie
sous La Croze, en 1726, puis sous Achard,
617
FORMEY
618
en 1728 ; et en 1730, il commença ses
cours de théologie sous Pelloutier, Lenfant
et Beausobre. Avec de tels maîtres, il de-
vait faire de rapides progrès, doué, comme
il l'était, d'une excellente mémoire, d'an
sens droit et d'un goût bien marqué pour
l'étude. Aussi n'avait-il pas encore accom-
pli sa vingtième année, qu'il fut consacré
au ministère par Forneret, et reçut voca-
tion de l'église française de Brandebourg.
Il n'était rendu à son poste que depuis en-
viron deux mois, lorsqu'il fut rappelé à
Berlin, en qualité de pasteur adjoint de
Forneret, à qui il succéda en 1736. L'année
suivante il fut choisi pour remplacer Jean
Audouy de Saumur dans la chaire de pro-
fesseur d'éloquence au collège français, et
en 1739, il succéda à La Groze dans celle
de philosophie. Le mauvais état de sa
santé ne lui permettant pas de remplir
avec exactitude ses doubles devoirs, il re-
nonça à sa place de pasteur ; mais sans re-
noncer à la prédication, car il saisissait
toutes les occasions de monter en chaire
et calcula, sur la fin de sa vie, qu'il avait
prêché 1317 fois. Son successeur fut Jean-
Henri de Boistiger.
Les leçons de Formey et ses travaux lit-
téraires établirent en peu d'années sa ré-
putation sur des bases assez solides pour
que, lors de l'organisation de l'académie
de Berlin, en 1744, on lui olfrît les fonc-
tions de secrétaire de la classe de philoso-
phie ; il les accepta, comme il accepta en-
core, en 1745, la charge d'historiographe et
celle de traducteur au département des af-
faires étrangères. Il est vrai qu'il ne rem-
plit cette dernière place que deux ans ;
mais, en 1748, sur la proposition de Mau-
pertuis, il fut nommé secrétaire unique et
perpétuel de l'académie. Enfin, vers la fin
de sa vie, en 1789, il obtint le fauteuil de
directeur de la classe de philosophie.
A ces emplois académiques, il enjoignit
d'autres qui lui furent donnés en diverses
occasions. En 1778, la princesse douairière
de Wurtemberg le choisit pour secrétaire
de se^ commandements, et après la mort
de cette princesse, la cour de Mecklem-
bourg-Schwerin le nomma son agent. Il
remplit aussi différentes charges auprès de
la colonie française, entre autres, celle de
directeur de la Maison d'Orange, et de la
Maison de charité, dont il fit la dédicace
le 12 septemb. 1747, puis celle de con-
seiller privé du directoire supérieur, à la-
quelle il parvint en 1772.
Quoique sa santé fut délicate, Formey
remplit ses nombreux devoirs avec toute
l'activité et la ponctualité désirables jusque
dans les dernières années de sa vie, qu'une
paralysie des jambes le confina dans son
cabinet et le condamna à ne plus s'occuper
que de ses travaux littéraires. Il a énor-
mément écrit, et dans tous les genres, sans
en excepter la politique ; ses ouvrages
composeraient une bibliothèque. On y re-
marque, dit M. Bartolmès, dans son His-
toire philosophique de l'académie de
Prusse (Paris, 18S1, 2 vol. in-8o), une
érudition variée et choisie, un sens droit
et ferme, beaucoup de modération et de
franchise, un esprit aimable et doux. Dans
son Eloge de Formey, Mérian loue égale-
ment les qualités du style qui est clair,
précis, léger, coulant ; il aurait dû ajouter
simple jusqu'à la négligence, car Formey,
écrivant pour de l'argent ne se donnait pas
beaucoup de peine. Ce défaut, au reste, ne
nuisit en rien à la réputation du secrétaire
de l'académie de Berlin. Non seulement
ses ouvrages furent parfaitement accueillis,
comme le prouvent les trad. que l'on fit
de plusieurs en allemand, en hollandais, en
anglais, en italien, en russe même, mais
les hommes les plus distingués de son siè-
cle se plurent à lui prodiguer des éloges
exagérés. Toutefois, nous pouvons répéter,
avec l'abbé Guillon (Hist. générale de la
philosophie) que la mémoire de Formey
restera chère « à tous les amis de la reli-
gion, des lettres et de la vraie philosophie. »
Voici la très longue liste de ses écrits :
I. Recueil des pièces sw les affaires de
l'élection du roi de Pologne, 1732, in-4o.
H. Le fidèle fortifié par la grâce, ou
Sermon sur Phil. IV, 13, Berlin, 1736, 4o.
III. Articles des Pacta conventa d'Au-
guste, trad. du latin, 1736, in-4''.
IV. Commerce de lettres entre deux
amis, 1738, in-4°. — Ecrites au sujet de
l'élection du roi de Pologne.
V. Ducatiana ou Remarques de Le Du-
chat. sur divers sujets d'histoire et de lit-
térature, Amst., P. Humbert, 1738, 2
part, en 1 vol. in-8°. — La l^e partie
contient les Bemarques détachées et celles
qui concernent le Dict. de Bayle ; la 2™",
des Remarques sur divers auteurs et sur les
proverbes français.
619
FORMEY
620
VI. Mercure et Minerve, ou Choix des
nouvelles politiques et littéraires les plus
intéressantes pour l'année 1738, Berlin,
1738, in-8o. — Au bout de trois mois
d'existence (janv. fév. et mars), cet écrit
périodique prit le titre à' Amusemens litté-
raires moraux et politiques, mais il cessa
de paraître au mois de juillet.
VII. Sermons de Reinbeck, trad. de l'alle-
mand, Berlin, 1738, in-8o.
VIII. Correspondance entre deux amis
sur la succession de Juliers et de Bergues,
Berlin, 1738, in-4o ; réimp. à la suite de
l'Histoire de la succession de Juliers et de
Bergues; 1739, m-12.
IX. Sermons sur divers textes de l'Ecri-
ture sainte, Berlin, 1739, in-S» ; Levde,
1772, 2 vol. in-8o.
X. Remarques historiques sur les mé-
dailles et les monnoyes, trad. de l'allem. de
Kôhler, T. 1er, Berlin, 1740, in-4o.
XI. Journal de Berlin ou nouvelles po-
litiques et littéraires, Berlin, 1740. in -4°.
— Frédéric II fournit des articles à ce
journal jusqu'à la guerre de Silésie.
XII. Mémoires pour servir à l'histoire et
au droit public de Pologne, trad. du latin
de Lengiiich, La Haye, 1741, in-8o ;
Francf., 1754, in-8o.
XIII. Vie de J.-Ph. Baratier, Utrecht,
1741, in-8o; Briinsw.. 1755, in-8o.
XIV. La belle Wolfienne, ou Abrégé de
la philosophie wolfienne, La Haye, 1741-
53, C vol. in-8o ; nouv. édit., avec deux
Lettres philosophiques, l'une sur l'immor-
talité de l'âme et l'autre sur l'harmonie
préétablie, La Haye, 1752-53-CO, 6 vol.
in-8o. — Admirateur, mais non pas jus-
qu'au fanatisme, de la philosophie de
Wolf, Formey employa tous ses efforts à
la répandre, et l'on s'accorde à reconnaî-
tre que, plus que personne, il en a accru
la vogue par le talent avec lequel il en a
éclairci les parties obscures. Voici le juge-
ment porté par M. Bartholmès sur la
belle Wolfienne : « C'est une dame alle-
mande, citoyenne de Berlin, ayant nom
Espérance, qui en se promenant sur les
rives de, la Sprée et dans les jardins de
Charlottenbourg, disserte correctement sur
les divers principes de la logique et de la
morale, mais qui ne produit sur le lecteur
d'autre impression que celle dont à la fin
elle se trouve accablée elle-même, un pro-
fond ennui. » Formey avait voulu marcher
sur les traces de Fonienelle ; mais, comme
il en convient franchement lui-même, il
resta fort au-dessous de son modèle. Mé-
content de son travail, il finit par y renon-
cer, et au lieu de traiter la métaphysique
de Wolf comme il avait traité la logique,
il se borna à en donner une trad. fidèle.
XV. Les Œuvres de François Villon,
avec les notes de Clément Marot, Eusébe^
de Laurière, Le Duchat et Formey, publ.
par Prosper Marchand, La Haye, 1742^
in-8o.
XVI. IJ Anti-Saint-Pierre; Berlin, 1742,
in-8o ; s. 1., 1748, in-8o. — Réfutation de
l'Enigme politique où Bernardin de Saint-
Pierre avait censuré la conduite du roi de
Prusse comme contraire aux principes posés
dans V Anti-Machiavel.
XVII. Sermon surlapaix, Berlin, 1742,
in-8o.
XVIII. Réflexions philosophiques sur
l'immortalité de l'âme raisonnable, trad. de
l'allem. de Reinbeck, Amst., 1744, in- 8°.
XIX. La balance de l'Europe, trad. du
latin de Kahie ; Berlin et Gott., 1744, in-8".
XX. Panégyrique du roy, Berlin, 174r),
in-4o ; trad. en allem. et en anglais.
XXI. Nouvelle bibliothèque germanique,
Amst., 1746-60, 26 vol. in-8o. — Formey,
qui avait déjà écrit dans la Bibliothèque
germanique, devenue en 1740 le Journal
littéraire, rédigea la Nouv. liibl. germa-
nique avec de Pérard depuis 1746, et seul
depuis 1730.
XXII. Remarques sur la cour de Prusse
concernant la succession d'Ost-Frise, trad.
de l'allem. de Cocceii, Berlin, 1746, in-4o.
XXIII. Sermon sur les gratuités de
l'Eternel, Berlin, 1746, in-8o.
XXIV. Projet d'un établissement en fa-
veur des pauvres, Berlin, 1746, in-4o.
XXV. Elementa philosophise seu Medulla
Wolfiana, Berlin, 1746, in-8o.
XXVI. Conseils pour former une biblio-
thèque peu nombreuse, mais choisie, Ber-
lin, 1746, in-8o ; 6me édit., 1775, in-8'3.
— L'édit. qui a été publiée à Paris en
1756, sous le titre de Berlin, offre des dif-
férences considérables avec les édit. de
Prusse, l'éditeur français ayant pris sur lui
de supprimer plusieurs ouvrages français
imp. à l'étranger et de les remplacer par
d'autres que Formey n'avait pas cru devoir
mentionner dans son livre.
XXVII. Bibliothèque critique, ou Mémoi-
621
FORME Y
622
res pour servir à l'histoire littéraire an-
cienne et moderne, Berlin, Formery, 1746,
3 parties in-12. — P'ormey eut pour col-
laborateur le marquis d'Argens.
XXVIII. Essai sur la nécessité de la
Révélation, Berlin, 1747, in-8o.
XXIX. La logique des vraisemblances,
Francf., 1747, in-8o; Leide, 1747, in-S»;
trad. en allem. et en anglais.
XXX. Recherches sur les éléments de la
matière, Berlin, 1747, in-12; trad. en
allem. — Défense des monades de Leibnitz
contre Euler.
XXXI. Mémoire pour l'établissement
d'une école de charité, Berlin, 1747, in-8o.
XXXII. Sermon pour la dédicace de cette
école, Berlin, 1747, in-4o.
XXXIII. Relations de ladite écoie, Berlin,
1748-56, in-4°.
XXXIV. L'idée, la régie et le modèle de
la perfection, en trois sermons sur Matt. V.
48, Berlin, 1748, in-8o.
XXXV. Traité des dieux et du monde,
trad. du grec de Salliiste le Philosophe, avec
des réflexions philosophiques et critiques,
Berlin, 1748, in-8o ; réimp. avec le n»
LXXIX.
XXXVI. Epitre à M. le comte de Man-
teuffel, 1748, in-8o.
XXXVII. Exposition abrégée du plan du
roi pour la réformation de la justice, Ber-
lin, 1748, in-8o.
XXXVIII. Epistola ad eminent. cardinal.
Quirinum, Berolini, 1749, in-4o ; trad. en
allem.
XXXIX. Pensées raisonnables opposées
aux Pensées philosophiques, avec un essai
de critique sur le livre des Mœurs, Berlin
[Amst.], 1749, in-8o.
XL. Dictionnaire étymologique de Mé-
nage, Paris et Gen., 1750, in-8o.
XLl. Lettre de M. Gervaise Holme à
l'auteur de la Lettre sur les aveugles, Cam-
bridge [Berlin], 1750, in 8o.
XLII. Vindiciœ reformatorum, Berol.,
1750, in-8o. — Contre Quirini.
XLIII. Histoire de l' Académie des sciences
de Rerlin, 1750, in-4o.
XLIV. Le système du vrai bonheur, Ber-
lin, Paris et Gen., 1750 et 1751^ in-8o.
XLV. Le philosophe chrétien, Leide et
Laus., 1750-56, 4 vol. in-S"; trad. en
allem. ^ Frankf. 1753-59, 4 parties in-8o.
— Recueil des sermons de l'auteur, mais
refondus. Comme théologien, Formey se
proposa pour but principal la conciliation
de la dogmatique chrétienne avec la philo-
sophie, de la foi avec la science.
XLVI. L'Abeille du Parnasse, Berlin,
1750-54, 10 vol. in-12. — Recueil pério-
dique d'opuscules en prose et en vers.
Deux nouv. vol. parurent en 1757.
XLVII. Bibliothèque impartiale, Leide,
1750-58, 18 vol. in-8o.
XLVIII. Essai sur la perfection, Utrecht,
[Paris], 1751, in-8o.
XLIX. Dissertation sur les raisons d'éta-
blir et d'abroger les loix, à laquelle on a
joint l'Examen de l'usure suivant les prin-
cipes du droit naturel, Paris [Utrecht],
1751, in-8o. Pub. d'abord dans les Mémoi-
res de l'Acad. de Berlin (1749).
L. La théorie de la fortune, trad. de
l'allemand de Ksestner, Berlin^ 1751, 8°.
LI. Lettres sur la prédication, Berlin,
1753, in-8».
LU. Abrégé de l' Histoire du pyrrhonisme
de Crousaz. — Ce travail ne fut pas livré
à l'impression ; mais Haller en donna une
trad. sous le titre : Priifung der Sekte die
an allem ztveifelt, Gott., 1751, in-8°.
LUI. Conseils d'un homme de qualité à
sa fille, trad. de l'angl., Berlin, 1753, in-8o;
Liège, 1757, in-12.
LIV. Mélanges philosophiques, Leide,
1754, 2 vol. in-12; trad. en angl., Lond.,
1759. in-12, — Sans doute le même ou-
vrage que celui dont Kaiser fait mention
sous ce titre : Mélanges littéraires et philo-
sophiques, Berlin, 1754, 2 vol. iri-8*' — On
y trouve réimp. les nos XL, XLIV et d'au-
tres pièces.
LV. Catalogue raisonné de la librairie
d'Etienne de Bourdeaux, Berlin, 1754-72,
8 vol. in-8o.
LVI. La comtesse suédoise, trad. de l'al-
lem. de Gellert, Berlin, 175'i, 2 parties
in-12.
LVII. Abrégé d'histoire universelle [par
La Croze], revu, continué et enrichi de
quelques notes, Gotha, 1754, in-8o, 1763,
in-8o ; trad. en allem.. Gotha, 1755, in-12.
LVIII. Examen philosophique de la
liaison réelle qu'il y a entre les sciences et
les mœurs, Avignon, 1755, in-12. — Publ.
d'abord dans les Ménjoires de l'acad. de
Berlin (175;]).
LIX. Sermons prononcés en quelques cir-
constances extraordinaires, Berlin, 1755,
in-8o.
523
FORMEY
624
LX. Journal épistolaire, T. I^f, Berlin,
1755, in-8o.
LXI. Le réveil d'Epiménide, Berlin,
1755, in-8o. — Formey n'en est que l'édi-
teur.
LXII. Lettre à M. Maty, au sujet du
Mémoire de M. Eller sur l'usage du cuivre,
1756, in-12.
LXIII. Catéchisme raisonné, trad. de
l'angl., avec un Discours préliminaire,
Halle, 17o6, in-8o.
LXIV. Essai sur le beau (par le P. An-
dré), avec un Discours préliminaire et des
Réflexiotis sur le goiU, 1756, in-8o ; Amst.,
1758, in-12 ; Paris, 1763, 2 vol. in-8.
LXV. Mémoire concernant la conduite
de la maison d'Autriche à l'égard des Pro-
testans, trad. deTallem., sans date, in-4o.
LXVI. Le ti'iomphe de l'évidence, Ber-
lin, 1756, 2 vol. in-8o.
LXVII. Sermon à l'occasion de la victoire
de Prague, 1757, in-8».
LXVIII. Traité des tropes, nouv. édit.,
Leipzig, 1757, in-8o. — Réimp. de l'ou-
vrage de Du Marsais.
LXIX. La France littéraire ou Diction-
naire des auteurs françois vivans, corrigé
et augm., Berlin, 1757, in-8°. — La
France littéraire se publiait en France de-
puis 1755, mais elle passait sous silence
les noms des Réfugiés français et leurs ou-
vrages. Formey répara ces omissions vo-
lontaires, en sorte que son ouvrage est de
quelque valeur.
LXX. Eloges des académiciens de Berlin
et de divers autres savans, Paris et Berlin,
1757, 2 parties in-12. — Ces éloges sont
au nombre de 46. Quelques-uns avaient
déjà paru dans les Mémoires de l'académie
de Berlin, tels ceux d'Alphonse Des Vignol-
les (1745), de Philippe Naudé (1746), de
Du Han de Jandun (1746), de Charles-
Louis de Beausobre (1753), etc. Formey
est resté bien au-dessous de Fontenelle,
qu'il avait pris pour modèle.
LXXL Abrégé du droit de la nature et
des gens, Amst., 1758, in-4o. — Extrait
des grands ouvrages de Wolf intit. Jus
naturse et Jus gentium.
LXXII. Discours sur Esaïe LVII, 21,
suivi d'un Fragment philosophique sur l'é-
tat du genre humain, Berlin, 1758, in-4o.
LXXIII. Sermon à l'occasion de la mort
de S. A. R. le prince de Prusse, Paris et
Berlin, 1758, in-8o.
LXXIV. Consolations pour les personnes
valétudinaires, Berlin, 1758, in-12 ; trad.
en allem., Leipz., 1762, in-8o, et en ita-
lien.
LXXV. Discours sur le véritable prin-
cipe de la grandeur d'âme, Berlin, 1758,
in-4°, et dans les Mém. de l'acad. de Ber-
lin (1758).
LXXVL Essais philosophiques sur l'en-
tendement humain [par Hume], trad. en
franc, par Mérian, avec une Préface et des
notes par Formey, Amst., 1758. 2 vol.
in-12.
LXXVII. Encyclopédie portative ou
science universelle à la portée de tout le
monde, Berlin. 1758. in-12. — Douteux.
LXX Vin. Les preuves de l'existence de
Dieu ramenées aux notions communes^
1758, in-8o ; publ. d'abord dans les Mém.
de l'acad. de Berlin (1747).
LXXIX. Le philosophe payen ou Pensées
de Pline avec un commentaire littéraire et
moral, Leyde, 1759, 3 vol. in-12 ; trad.
en allem., Frankf., 1761, 3 pai't. in-8o.
LXXX. Principes élémentaires des bel-
les-lettres, Berlin, 1759, in-8o; 1763, in-12;
trad. en anglais, Lond.,1765, in-12, et en
italien, Naples, 1768. in-8o.
LXXXI. Les avantages de la vieillesse.
Berlin, 1759, in-8o ; trad. en allem., Ber-
lin, 1760, in-8°.
LXXXII. Lettres sur l'état présent des
sciences et des mœurs, Berlin, 1759-60, 2
vol. in-8o.
LXXXHI. Monument à la mémoire de
la fille la plus chérie, 1759, in-4°.
LXXXI V. De la mort, Berlin, 1759,
in-8o.
LXXXV. Abrégé de l'histoire de la phi-
losophie, Amst., 1760, in-8o ; trad. en al-
lemand, Berlin, 1763, in-8o, et en anglais,
Lond., 1766, in-12.
LXXXVI. Eloges des maréchaux de
Schwerin et de Keith, et de M. de Viereck,
Berlin, 1760, in-8o.
LXXXVII. Eloge de Maupertuis, Berlin,
1760, in-8o.
LXXXVIH. Réflexions sur l'éducation et
en particulier sur celle des jeunes demoi-
selles, Berlin, 1761, in-4o ; Amst., 1761,
in-8o.
LXXXIX.'C/ioia; des Mémoires et Abré-
gé de l'histoire de l'Académie de Berlin,
Berlin, Haude, 1761, 4 vol. in-12. —
« Dans ses Mémoires, lit-on dans l'Hist.
625
FORMEY
626
philosophique de l'Académie d Prusse, on
sent un peu trop le prédicateur, et l'on re-
trouve le savant étendu, mais superficiel.
Dans ses Discours, on rencontre une agréa-
ble variété, des mots souvent fins, quel-
quefois énergiques, mais surtout une sin-
gulière adresse à préconiser Frédéric. »
XC. Eloge d'Eller, Berlin, 1762, in-8o.
XCI. Les vrais intérêts de l'Allemagne,
trad. de l'allemand, avec des notes relati-
ves aux conjonctures présentes, La Haye,
1762, 3 part. in-8o.
XCII. Sermons sur la prophétie de Jo-
nas, Berlin, 1762, in-8o. — Quérard en
indique une édit. de 1760.
XCIII. Principes de morale, déduits de
l'usage des facultés de l'entendement hu-
main, Leide, 1862-65, 4 vol. in-8o ; trad.
en allem., 2 part.. Berlin, 1762, in-8o.
XCIV. Réflexions sur la liberté, trad.
de l'allem. de Reinhard, Berlin, 1762,
in-8o : pnbl. d'abord dans les Mém. de l'a
cad. de Berlin (1748).
XCV. L'esprit de Julie, 1762, in-8o ;
trad. en allem.. 1762, in-8o.
XCVI. Anti-Emile, Berlin, 1762, in-8o ;
trad, en allem., Berlin, 1762, in-S».
XCVII. Abrégé de l'histoire ecclésiasti-
que, Amst., 176:}, 2 vol. in 12 ; trad. en
hollandais par La Fontaine, La Haye,
1763-65, in-8o, et en anglais, Lond.,1766,
2 vol. in-8o.
XCVIH. Eloges des comtes de Podevils et
de Gotter, de MM. Jacobi, Sprsegel, Bec-
man et Humbert, Berlin, 1763, in-8o. —
L'éloge du dernier avait été publié dans
les Mém. del'acad. de Berlin (1762).
XCIX. Annales typographiques, Berlin,
1763, 3 vol. in-8<>. — Douteux.
C. Emile chrétien, Amst., 1764, 2 vol.
in-8".
CL Défense de la religion et de la légis-
lation pour servir de suite à l'Anti-Emile,
Berlin, 1764, in-8o.
CH. Diversités historiques, trad. du
grec d'Elien et enrichies de remarques,
Berlin, 1764, in-8o.
GIIL Abrégé de toutes les sciences à l'u-
sage des enfans de six ans à douze. Pots-
dam, 1764-78, 8 vol. in-8», ou selon M.
Quérard, Berlin, 1757-79, in-16 ; nouv.
édit. revue et augm., Berlin, 1767, in-S";
trad. en allem., Berlin, 1769, in-8o, et en
russe, Moscou, 1764-74, in-12.
CIV^. Discours prononcés dans l'Acad.
de Berlin à la réception des princes de
Brunsvic, 1764, in-4o.
GV. Introduction générale aux sciences,
Amst., 1764, in-12, avec une réimp. du
n° XXVL — Selon d'autres cet écrit ap-
partient à La Martinière.
CVI. Discours philosophiques de Maxime
de Tyr, trad. du grec, Leide, 1764. in-12.
CVH. Discours moraux pour servir de
suite au Philosophe chrétien, Berlin, 1764-
65. 2 vol. in-12, trad. en allem., Francf.,
1764-67, 2 part. in-8o.
CVIH. Principes de morale appliqués aux
déterminations de la volonté, Leide, 1765,
2 vol. in-12.
CIX. Remarques de grammaire sur Ra-
cine, pour servir de suite à celles de l'abbé
d'Olivet, avec des remarques détachées sur
quelques autres écrivains du premier ordre
[Voltaire, Watelet, Fontenelle, Boileau],
Berlin, 1766, in-12. — Publ. sous le pseu-
donyme de Yemrof.
ex. Discours de M. Gellert sur la ino-
rale, Berlin, 1766, iii-8o.
CXL Tableau du bonheur domestique,
suivi de quelques discours sur les vérités in-
téressantes de la religion et de la morale,
Leide, 1766, in-8<'.
CXII. Discours sur la paix, Leide,
1767. — Composé à l'occasion du prix
proposé, en 1766, par l'acad. de La Ro-
chelle.
CXIH. Eloge de il/me Gottsched suivi du
Triomphe de la philosophie par la même,
Berlin, 1767, in-8o.
CXIV. Dictionnaire instructif oii l'on
trouve les principaux termes des sciences et
des arts, T. I-H, Halle, 1767, ln-8o.
CXV. Histoire des Protestaiis, trad. de
l'allemand de Hausen, Halle, 1767, in-8o.
CXVI. Sermon à l'occasion de la mort
du prince de Prusse, Berlin, 1767, in-8o.
CXVII. Traité d'éducation morale sur
cette question : Comment on doit gouverner
l'esprit et le cœur d'un enfant pour le ren-
dre heureux et utile, Berlin, 1767, in-8o ;
Liège, 1773, in-8o ; trad. en allem., Ber-
lin, 1767, in-8o. Ouvrage couronné par la
Société des Sciences de Harlem.
ex VIII. Magasin des sciences et des
beaux-arts à l'usage desadolescens. Amst.,
1768, 2 vol. in-12.
CXIX. Consolations raisonnables et reli-
gieuses, Yverdon, 1768, in-12.
CXX. Entretiens psychologiques, Berlin,
627
FORMEY
628
1769, in-8o ; trad. enallem., Berlin, 1769,
in-8o.
CXXI. Abrégé de physique, Berlin,
1770-72, 2 part. in-8o ; trad. eu allem.,
Berlin, 1770-73, 2 part. in-8°.
CXXII. Sermons sur divers textes,
Leide, 1772, selon Watt; 1774, 2 vol.
in-8o, selon Meuse!.
CXXIII. Journal de Pierre -le-Grand,
trad. du russe, revu et publ. par Formey,
1773, in-4".
CXXIV. Eloge de Meckel, Berlin, 1774,
in-8o.
CXXV. Réponse au discours de réception
de M. de Zedlitz, publ. avec ce discours,
Berlin, 1776, in-4o.
CXXVI. Discours au grand-duc de Rus-
sie, Berlin, 1776, in-8o.
CXXVII. Entretiens de morale prati-
que, Potsd., 1778, in-8o ; trad. en allem.,
Berlin, 1778, in-8o.
CXXVIII. Panégyrique de Frédéric II,
trad. de l'allem. d'Engel, Berlin, 1781,
in-8o.
CXXIX. Sermon pour l'anniversaire de
son entrée en fonctions, publ., à ce qu'il
paraît, en franc, et en allem., Berlin,
1781,in-8o.
CXXX.Czarewitz Chlore, conte moral de
main impériale et de maîtresse [Catherine
II], trad. par Formey, Berlin, 1782, in-8o.
CXXXI. Eloge d'Uden, Berlin, 1783,
in-8o.
CXXXII. Discours sur le jubilé, Berlin,
178o. in-8o.
CXXXIII. Eloge de Sack, Berlin, 1786,
in-8o.
CXXXIV. Encyclopédie des enfans, Gen. ,
1787, in-8o.
CXXXV. Réponses aux discours des
académiciens reçus dans le cours des qua-
tre derniers mois de l'année 1786^ Berlin,
1787, in-8o.
CXXXVI. Discours prononcé dans l'as-
semblée publique de l'Acad. royale, le 28
janv. 1787, Berl., 1787, in-8o.
CXXXVII. Souvenirs d'un citoyen, Ber-
lin, 1789, 2 vol. in-8o.
Les Mémoires de l'académie de Berlin
contiennent, en outre, un grand nombre
d'éloges, de mémoires et de dissertations de
Formey, depuis 1746 jusqu'en 1793. Nous
citerons, entre autres : VEssai sur les son-
ges (1746), un de ses écrits les plus remar-
quables ; De l'obligation de se procurer
toutes les commodités de la vie (1750) ; De
la conscience (17ol) ; De l'étendue de l'i-
magination (1754) ; Sur les allégories phi-
losophiques (1755) ; Sur l'origine du lan-
gage, des idées et des connaissances humai-
nes (1759); Sur le goût (1760); Sur les
spectacles (1761) ; Sur l' influence de l'âme
sur le corps (1764) ; Considérations sur ce
qu'on peut regarder aujourd'hui comme le
but principal des académies et comme leur
but le plus avantageux (1767 et 68) ; Sur
la culture de l'entendement (1769) ; Consi-
dérations sur rEncyclopedie française
(1770) ; Eloge de J.-B. Boyer, marquis
d' Aryens (1771) , Discours sur la question:
Pourquoi tant de personnes ont si peu de
goût ou même un si grand éloignement pour
tout ce qui demande l'exercice des facultés
■ intellectuelles (1772) ; Sur la physiognomie
(1775) ; Examen de la question : Si toutes
les vérités sont bonnes à dire (1777) ; Sur
quelques anciennes procédures contre les
magiciens (1778); Eloge de Sulzer (1779) ;
Eloge de Cochius (1780) ; Eloge de Begue-
lin (1788 et 89) ; Sur les rapports entre le
savoir, l'esprit, le génie et le goût (1788-88);
Sur le fanatisme (1792-93) ; etc. Indépen-
damment des publications périodiques
dont il fut le fondateur ou le principal ré-
dacteur, il a travaillé à l'Encyclopédie
française et à l'Encyclopédie d'Yverdun,
aux Nouvelles littéraires, au Journal en-
cyclopédique. C'est à lui qu'on doit 1'^-
loge de Beausobre mis en tête de l'Histoire
critique de Manichée et du Manichéisme,
dont il a rédigé et publié le second volu-
me ; et c'est encore lui qui a dirigé l'im-
pression des Sermons de Forneret. De
plus, il a annoté la trad. allem. du dis-
cours d'Apulée sur les Moyens d'être heu-
reux (Glogau, 1768, in-8o), et mis une
Préface à la Nouvelle méthode pour ap-
prendre à lire de Palairet (Berlin, 1775,
in-8o) ; mais nous croyons que Denina
s'est trompé eu lui attribuant le Christia-
nisme raisonnable, et c'est sans raison
aussi qu'on l'a regardé connue l'auteur de
V Anti-Sans-Souci.
Formey avait épousé, en 1734, Susanne
Bonnafous, qu'il perdit en 1743, n'en
ayant eu qu'une fille, morte de la petite
vérole au printemps de son Tige. Eu 1744,
il se remaria avec Elisabeth Camont d'Au-
sin, qui lui donna quatorze çnfants, dont
sept lui survécurent, savoir cinq tilles, sur
629
FORMEY
630
lesquelles nous ne possédons pas de ren-
seignements, et deux fils, dont l'un entra
dans la diplomatie et l'autre étudia la mé-
decine.
Ce dernier se nommait Jean-Louis. Né
à Berlin en 1766, il fit ses humanités au
collège français et se rendit ensuite à l'u-
niversité de Halle. Après avoir pris, en
1788, le grade de docteur en médecine, il
résolut de visiter les pays étrangers et ar-
riva îi Paris au début de la Révolution, ('e
ne fut pas sans peine qu'il parvint à sortir
de cette ville en ébuUition ; il y réussit
cependant à la faveur d'un déguisement et
gagna la Suisse, d'où il passa à Vienne
avec l'intention d'y suivre les cours de
l'université pour perfectionner ses con-
naissances. Lorsque la guerre menaça d'é-
clater entre l'Autriclie et la Prusse, il
quitta précipitamment Vienne comme
courrier de cabinet. De retour dans sa pa-
trie, il fut attaché au service médical de
l'armée et spécialement chargé d'organiser
des ambulances à Glogau, Schweidnilz,
Glafz et Custrin. Nommé, en 1791, pre-
mier médecin d'état-inajor, il fit en cette
qualité la campagne de Pologne de 1794.
Une grave maladie l'ayant forcé de renon-
cer au service actif, il retourna à Berlin
où il resta jusqu'en 1796, que Frédéric-
Guillaume II l'attacha à sa personne com-
me médecin ordinaire. A la mort de ce
prince, Formey olî'rit sa démission qui fut
acceptée. Peu de temps après, il fut nommé
membre du conseil supérieur de médecine
et du comité de pharmacie de la cour. Eu
1798, on lui donna la chaire de médecine
militaire au collège médico-chirurgical de
Berlin , à laquelle il joignit plus tard celle
de médecine générale. En 1803, il devint
médecin ordinaire de la colonie française,
et en 1804, médecin de l'état-major géné-
ral ; mais au bout d'un an, la réorganisa-
tion du service médical des armées lui fit
perdre ce dernier em[)Ioi. Ce fut vers ce
temps que Louis Bonaparte l'appela pour
une consultation relative à la reine Hor-
tense. Formey profita de son séjour en
France pour visiter le midi ; mais la
rupture de la paix le rappela bientôt en
Prusse. Il fut un des trois députés que
Berlin envoya au vainqueur après la ba-
taille d'Iéna. En 1809, la suppression du
conseil supérieur de médecine et du collège
médico-chirurgical lui enleva les places
qu'il avait dans ces deux corps savants ;
mais la création d'une division médicale
au ministère de l'intérieur, en 1810, et
d'une Académie de chirurgie et de méde-
cine, en 1811, lui rendit ses emplois. Il
mourut le 28 juin 1823. Voici la liste de
ses ouvrages :
I. Dissert, sistens quœdam circà systematis
abso7-bentis pathologiam, Halle, 1788, in-8o.
H. Ahhandlung iiber die Preisfrage, die
Reinigung der verdorbenen Zimmerluft
betrejjfend, publ. dans les Preisschriften
und Abhandl. der kais. freyen Gesellschaft
zu S. Petersburg (1795).
III. Versuch einer medicinischen Topo-
graphie von Berlin, Berlin, 1796, in-8o.
IV. iWedicinische Ephemeriden, von Ber-
lin, Hefte I-IV, Berlin, 1799-1800, iu-8o.
V. Ueber den gegennwrtigen Zustand
der Medirin in Hinsicht auf d. Bildung
kûnftiger .Erzte, Berlin, 1809, in-8o.
VI. Von der Wassersucht der Gehirn-
hôlen, Berlin, 1810, in-8o.
Vil. Allgemeine Betrachtungen iiber die
Natur und die Behandiung der Kinder-
krankheiten, Berlin, 1811, iii-8o.
VIII. A.-W. Ifflunds Krankheitsge-
schirMe, Berlin, 1814, in-8o.
IX. Dus Mineralbad zu Gleissen bei
Zielenzig, in dem Neumark, mit Bemer-
kungen iiber die Heilknefle desselben, Ber-
lin, 1821, in-Ko.
X. Vermischte mediciiiische Schriflen,
Berlin, 1821. in-8o.
XI. Bemerkungen iiber den Kropf und
Nachrichp iiber ein neu entdeckteswirksames
Mittel, Berlin, 1821, in-8o. Selon Kaiser,
c'est la 2me édit., et il y en eut une 3mo
en 1822.
XH. Biographies lie' s, Berlin, 1821, 8o.
XIII. Versuch einer Wiirdigiing des Pui-
ses, Berlin, 1823, in-8o.
Formey a publié, en outre, les Medici-
nische Miscellen de G. -A. Roose (Fraucf.,
1804, in-8o), et il a eu part avec Klaproth
à la publication de la Pharmacopsea Borus-
sica, dans les années 1799, 18')3 et 1812.
— Un Claude Formy ou plutôt Formey,
de la même famille que les précédents, né
à Vitry en 1668, lieutenant de cavalerje,
mourut à Berlin en 1729. — Paul Formé,
de Vitry, valet de chambre de S. A. Elec-
torale vers 1700 (Dieterici). — Paul For-
mey de Richecourt et Louise Changnion
sa femme, réfugiés à Berlin {Bull. XI, 154).
631
FORMY
632
1 . FORMY (Claude) , natif de Montpellier
[Haag, V 149], collaborateur du ministre
La Chasse dans révangélisation de cette
ville. Reçu ministre le 1er dimanche de
mai 1561, c'est-à-dire le jour même où,
pour la première fois, les protestants de
Montpellier célébrèrent la Cène, Formy
fut appelé, quelques mois après, 24 septemb. ,
à inaugurer par un sermon la prise de pos-
session de l'église de Notre-Dame-des-Ta-
bles. Tout se passa tranquillement, au
rapport de Philippi ; mais les chanoines de
Saint -Pierre vinrent bientôt brouiller les
choses. Ils demandèrent à Joyeuse et obtin-
rent sans peine la permission de mettre
une garnison dans leur église, qui était
une véritable forteresse, sous prétexte que
les huguenots voulaient aussi l'envahir.
Les protestants alarmés s'armèrent de leur
côté et la lutte ne tarda pas à s'engager.
Le dimanche 19 oct., les réformés assié-
gèrent le fort Saint-Pierre ; mais, dès le
lendemain, un accord fut conclu, par le-
quel les chanoines s'engagèrent à renvoyer
la garnison. Pendant que la convention
s'exécutait, un chanoine fanatique tua
d'un coup d'arquebuse Pierre Challon, un
des assiégeants, trahison qui irrita les core-
ligionnaires de la victime, au point que,
se jetant sur les chanoines, ils en égorgèrent
plusieurs. Pas un n'eût échappé sans l'in-
tervention des huguenots les plus influents.
Claude Formy ne parait pas avoir trempé
dans cette sanglante vengeance. Il continua
à desservir son église avec La Place et
Maupeau, apportant dans l'accomplisse-
ment de ses devoirs autant d'activité et de
suite que les circonstances le permirent.
En 1571, il fut appelé à présider le synode
provincial qui se tint à Nîmes, le 27 juin,
en présence de Saint-Chapte, lieutenant-
criminel de la sénéchaussée, assisté des con-
seillers de Sauzet et Roques de Clausonne,
dans le but de réorganiser les églises du
Bas-Languedoc qui avaient eu beaucoup à
soiifl'rir de la guerre. C'est à ce synode que
Payan, député au synode national de La
Rochelle, présenta les décrets de cette as-
semblée solennelle. Lorsque la nouvelle
du massacre de la Saint-Barthélémy par-
vint à Jean Des Urcières, gouverneur de
Montpellier, ce brave gentilhomme s'em-
pressa de faire sortir de la ville Formy et
Payan avec les principaux d'entre les hu-
guenots, pour les sauver du massacre qu'il
redoutait. Formy se retira vraisemblable-
ment à Nîmes, où nous le trouvons, à la
fin de décembre 1573, présidant une as-
semblée extraordinaire des ministres et
des anciens. C'est la dernière fois qu'il
soit, à notre connaissance, mentionné par
les historiens du Languedoc.
2. FORMY (Pierre), né à Nîmes vers le
commencement du xvnme siècle [Haag, V
150], et mort dans cette ville, le 5 juillet
1679.
Dès son enfance, Pierre Formy montra
une grande aptitude pour les sciences,
surtout pour les sciences médicales. Ses
parents l'envoyèrent étudier à la faculté
de Montpellier. De là il fut étudier la
théologie à Genève, (Petrus Formius,
monspeliensis), octobre 1594. De retour
à Nîmes, il y exerça la médecine avec
tant de succès que sa réputation se ré-
pandit dans toute l'Europe. Gustave-Adol-
phe, lors de son voyage en France, le
prit pour médecin et se fit accompagner
par lui aux bains de La Mausson. Il lui
offrit même de l'emmener en Suède, mais
Formy ne put se résoudre à quitter sa
patrie. En 1644, il publia un savant traité
sur le capillaire, sous le titre : De l'adian-
ton ou cheveu de Vénus, contenant la
description, les utilités et les diverses pré-
parations galéniques et spagyriques de
cette plante. Cet ouvrage eut beaucoup
de succès.
Quoiqu'il eût fait de la médecine son
étude principale, Formy ne laissa pas de
cultiver la littérature. Outre une vie de
Samuel Petit, qu'il mit au jour sous le ti-
tre de Vita Samuelis Petiti, professoris
theologi in academiâ Nemausensi, Gra-
tianop., 1673, in-4o, en la dédiant à l'uni-
versité d'Oxford, il a laissé msc. un traité
sur VArt de bien former le discours, enrichi
d'une courte et claire suite d'exemples,
pour l'usage familier de tous ceux qui dé-
sirent lire, entendre ou imiter l'artifice et
les ornements des anciens et nouveaux
maîtres de l'éloquence. Il ne négligea pas
non plus la poésie, comme le prouve un
petit recueil de poésies latines et françaises
qu'il avait promis de publier sous le titre
de : Florilegium heliconium, sive musse la-
tinse et gallicœ. Enfin il avait composé un
ouvrage singulier qu'il se proposait de dé-
dier aux villes de Berne et Zurich, mais
qui resta également inédit : l'Histoire de
633
FORMY — FORNEEET
634
l'homme et de ses divers états, naturel, mo-
ral et surnaturel.
Pierre Formy avait épousé Antonia Pe-
tit, fille du célèbre professeur Samuel Pe-
tit. Il en eut deux fils. L'aîné nommé Jac-
ques, montra des talents très précoces ; à
l'âge de vingt ans, il connaissait un bon
nombre de langues orientales. Après avoir
pris le grade de docteur en médecine, il
vint s'établir à Paris. « Je ne dois pas dis-
simuler, dit Graverol, dans son Hist. de
Nîmes, que plusieurs croyent que sa foi,
déjà ébranlée par le commerce qu'il avait
eu avec les Juifs, n'eut pas la force de ré-
sister aux efforts que firent les prétendus
catholiques pour le séduire. » Son admis-
sion à l'académie royale de Nîmes, le 2
oct. 1686, prouve, en effet, qu'il abjura.
Son frère cadet, appelé Pierre, prit, dit-on,
le parti des armes et se convertit également.
Nous trouvons cependant un Pierre Formy,
médecin nîmois sur une liste de réfugiés
(Tt 282).
3. FORMY (Samuel), chirurgien de
Montpellier [Haag, V 151], se trouva, en
1590, au siège de Paris. De retour dans sa
patrie, il acquit assez de réputation, pour
que l'on ait cru pouvoir, sans les déparer,
joindre 51 de ses observations, parmi les-
quelles il y en a de remarquables, à celles
de Lazare Rivière. Formy a publié, en
outre, un Traité chirurgical des bandes,
lacs, emplâtres, compresses, attelles et ban-
dages, Montp., 1651, in-8o; 1653, in-8o.
FORNEL (LoYs), tué cruellement à Di-
gne en 1562 (Crespin); — (Joseph), de Bar-
cellone, 48 ans, avec femme et enfant, as-
sisté à Londres (5 1. et 6 liv.), 1705. —
Pierre Fornelet ou Fournelet, de Louet
ou Louan (?) en Normandie * prêchait la
Réforme à Lyon en 1546 ; chassé de cette
ville par la persécution il était à Neuchâ-
tel (Suisse) en 1551 et il y remplit pen-
dant plusieurs années les fonctions de dia-
cre ; on voit qu'il s'y occupait en 1556
d'études sur les œuvres de S*- Augustin, de
St-Bernard et de Bullinger {Bull. XII,
369) ; en 1561 il avait été appelé à prê-
cher dans plusieurs villages de la Cham-
pagne et y avait obtenu le plus grand suc-
cès ; il dressa, la même année, une église
» Conf. £ull. ,X1I 359 (M. Gagnebin) et Xn
481 (M. Puyroche); nous ne voyons en Norman-
die ni Louet ni Lonan ; mais il y a un Louan
dans la Brie champenoi.se.
dans la capitale de cette province, à ChA-
lons, et il en resta le pasteur; on a de lui
une longue lettre à Calvin, du 6 oct. 1561,
dans laquelle il rend compte des premiers
fruits de son ministère. — Joseph For-
nely, prosélyte, et sa femme, assistés à Lon-
dres, 1702. — Claude de Fornerel, réfugié
de Picardie, reçu habitant de Lausanne,
août 1569.
FORNERET (Philippe), pasteur de l'é-
glise française de Berlin, né à Beaune, le
29 janv. 1666 [Haag, V loi].
La famille Forneret occupait à Beaune
une position très honorable. Claude For-
neret « marchand drappier de Beaulne. »
était réfugié à Lausanne, 1568 [Bull. XXi,
468) ; Jean, étudiant à Genève en 1635,
était pasteur de Beaune en 1644 ; Claude,
avocat, était ancien de l'égUse de Beaune
en 1669 et fut député à plusieurs sy-
nodes de la Bourgogne ; un troisième
Claude était ancien de l'église de Volnay
en 1684. Pendant la persécution de 1685,
cédant à la terreur générale, cette famille
se convertit ; mais les remords ne tar-
dèrent pas à se faire sentir. Elle se com-
posait de deux veuves, d'un fils et d'une
fille, qui décidés à reconquérir à tout prix
le repos de leur conscience, essayèrent do
sortir de France, en 1685, et furent assez
heureux pour gagner Lausanne, où leurs
parents avaient précédemment trouvé re-
fuge. Le registre matricule des étudiants
de Genève mentionne, sous la date de
1666, André-Frédéric F'orneret de Lau-
sanne, qui s'est fait connaître dans la lit-
térature théologique par une dissertation
De personâ et officio Christi mediatorio,
publ. à Oxford, 1673, in-4°.
Philippe Forneret, le pasteur dont nous
avons parlé d'abord, commença ses études
à Francfort-sur-l'Oder, et les acheva à
Lausanne, où il reçut l'imposition des
mains. De retour dans le Brandebourg, il
fut pourvu (1700) de l'église de Cœpenick,
qui avait été desservie avant lui par Pierre
Drouet et par Jacob Brouzet de Nîmes
(qu'il ne faut pas confondre avec un au-
tre Brouzet, ministre à Berlin vers 1710).
En 1711, cédant sa chaire à La Grange,
il partit pour Berlin où il venait d'être
appelé en qualité de pasteur de l'église
française et en particulier de celle de la
Frédérichsstadt. En 1728, il fut revêtu de
la charge de conseiller du roi dans le con-
635
FORNERET
FORNEROD
636
sistoire supérieur. Il mourut dans la nuit
du 25 au 26 fév. 1736, après une courte
maladie.
Beausobre a tracé ce portrait de son col-
lègue dans un de ses sermons : « Chrétien
de cœur, chrétien de conduite, irrépréhen-
sible dans ses mœurs, orné de très beaux
talens, qu'un défaut de mémoire l'empê-
choit de mettre en usage aussi souvent
qu'il l'eût voulu, mais compensant ce dé-
faut involontaire par une grande assiduité
à former la jeunesse à la connaissance de
Dieu et de ses devoirs ; vrai prédicateur de
l'Exangile, qu'il annonçait dans sa pureté,
orateur grave^ d'une éloquence mâle, mais
touchante, ne disant rien qui ne fîït exac-
tement mesuré, charitable envers les pau-
vres, mais soigneux de cacher ses bonnes
œuvres, équitable envers tout le monde, .
vertueux par amour pour la vertu, il a fini,
sa course, en laissant à ceux qui le suivent
nu modèle digne d'être imité. »
Forneret ne fit rien imprimer, à l'excep-
tion d'un extrait raisonné d'un ouvrage
de Pfaff sur les articles fondamentaux, le-
quel a éteins, dans le T. 1er delà Biblioth.
germanique; mais il laissa des manuscrits
qu'il légua au pasteur de Durant, pour
qui il ressentait l'affection la plus vive.
On en a tiré un recueil de dix-huit Ser-
mons (Berlin, i738, in-8o), dont Formey
surveilla l'impression.
Philippe Forneret n'avait point été ma-
rié. Sa sœur épousa Isaac de Norville de
Dollé et mourut en 1728.
FORNEROD (David) passa son enfance à
Avenches [Haag, V 152j où son père exerça
pendant plusieurs années les fonctions du
ministère évangélique. Il étudia la théolo-
gie à Genève et à Sedan. En 1671 ou
1672, il devint pasteur de l'église fran-
çaise de Berlin et le resta jusqu'à 1680,
époque où il revint dans sa patrie et se
fixa à Lausanne. Il fut bientôt agrégé à
l'académie de cette ville comme professeur
honoraire. Sa santé était délicate et sa
voix faible ; il ne prêchait pas souvent
quoiqu'il fut très estimé comme prédica-
teur et qu'il reste quelques sermons de lui;
mais il paraît avoir possédé une aptitude
particulière pour l'enseignement. On a de
lui:
I. Epitome Hierozoici Sam. Bocharti,
imp. à Berlin, 1675, aux frais de l'Elec-
teur.
II. Les lettres sincères d'un gentilhomme
françois écrites sur les matières de religion,
Strasb. et Cologne, P. Marteau, 1681-82, 3
vol. in-12.
III. L'anathème Maran Atha ou Sermon
sur ICor. XVI, 22, Gen., 1682, in-8o.
IV. Le succès de la tentation des fidèles,
ou sermon sur I Corinth., X, 13, prononcé
à Genève dans le temple de S. Pierre le
dim. 2i septembre 1682; Genève, Chouet,
1683. In-8o de 114 pages, non compris le
dédicace aux pasteurs et professeurs de
l'Église et Acad. de Genève.
V. Les merveilles du Messie, ou sermon
sur ces paroles au prophète Esaïe, chap.
9, r. 7 : ' Et on appellera son nom r Ad-
mirable. » Prononcé en deux actions ;
Lausanne, D. Gentil, 1684, in-8o de 94
pages, non compris la dédicace aux pas-
teurs de Berne.
VI. L'achat de la vérité, ou méditation
sur ces Paroles de la Sapience. Prov.
XXIII, 23, au commencement : « Achète
la vérité et ne la vens point. » Pour servir
de préservatif contre les révoltes de ce
temps. Genève, Chouet, 1687. In-8o de 89
pages, non compris la dédicace aux
avoyers, trésoriers, banderets etc., de
Berne. « Cette méditation, qui paraît au-
» jourd'hui sous l'Auguste nom de Vos
< Excellences, n'est pas un fruit de cette
« année. Il y a plus de quinze ans qu'elle
« a vu le jour en France, pendant que j'é-
« tais dans l'Acad. de Sedan, où elle fut im-
« primée, après avoir été prononcée dans
« l'Église comme un exercice d'épreuve,
■ dont le sujet m'avait été prescrit. »
VIL Le procès des mauvais arbres, ou
la condamnation des mauvais chrétiens,
dans un sermon sur Mathieu III, v. 10,
prononcé à Lausanne par David Forne-
rod; Genève, Chouet, 1688. In -S» de 117
pages, sans compter la dédicace à Monsei-
gneur J.-R. Sinner.
VIII. Catéchèse universelle, ou Extrait
et recueil exact et choisi des meilleurs ou-
vrages imprimés ou manuscrits sur cette
matière..., autant que l'on en a pu recou-
vrer et que l'on a réduit sous la forme et
dans l'ordre quiparoit. Lausanne, D. Gen-
til, 1698, in-4o de 780 pages, outre la dé-
dicace au Sénat de Berne et l'Avertisse-
ment au lecteur.
IX. L'œil malin, ou sermon posthume
sur ces paroles de notre Seigneur, Math.
637
FORNEROD — FORNIER
638
XX, V. 15 ; t Ton œil est-il malin de ce
que je suis bon ? » Genève, de Tournes et
Jacquier, 1698. In-8o de 64 pages, sans
compter la dédicace aux banderets, gou-
verneur et conseillers de la ville d'Aven-
ches, signée de J.-L. Fornerod, propo-
sant, fils de l'auteur.
FORNERY (Reymond) i tatfattatier na-
tifz de Montauban en Orcy, » admis ha-
bitant de Genève, décemb. 1554. — An-
toine Fornes, ministre réfugié à Londres
et assisté, 1702. Anne Fornes, de Puylau-
rens, fille d'un avocat, 43 ans, id., 1705.
— Guillaume Fornet, de Rouen, reçu ha-
bitant de Genève, septemb. 1559.
1. FORNIER (M'iede), marraine à l'é-
glise d'Aubenas, 1601 (Tt270). — Fornier,
ministre à Clarensac en 1637. — (Jean),
d'Alais, étudiant à Genève (J. Fornier ales-
tensis in Occitania), mai 1663. Consacré
en 1665, pasteur à S'-Hilaire de Lavit,
1665 ; à Colognac, 1666-71 ; au Mont
Saint-Théodoris, 1671-1674 ; à Motiers,
1674-81 ; à Balek en Hollande, 1684-92.—
( ), ministre àColognac, 1671.— ( ),
ministre à Molières, en Cévenues, délégué
au synode d'Anduze, 1678.— -( ), ancien
de l'église de Soyons en Vivarais, délégué
au synode de Vallon, 1681. — Paul de
Fornier, écuyer, sieur Desplans, de la ville
d'Annonay en Vivarais, mort lieutenant
au service de Prusse, 1707. Conf. col.
638 note 2, ad finem. — Fornier, mi-
nistre à Alais, réfugié lors de la Révocation
(Tt 282). — Michel Fornier, « de la ville
' d'Alais, jeune homme sorti de France,
« arrivé hier soir ; a eu le zèle et la fer-
< meté, dans ce temps de persécution, de
« de consoler nos frères affligés dans son
« pays, » assisté à Lausanne, 8 juillet
1698. — ( ), ministreà Tarnae, délégué
au synode d'Alais, 1682. — Franciscus
Fornier nemausensis, étudiant à Genève
en 1716.
2. FORxNIER DE "Clausonne. Famille
originaire du Vivarais, qui s'établit à Alais
dans le cours du XVI^e siècle, et à laquelle
se rattachent naturellement les divers For-
nier d'Alais épars dans l'article précédent
sans que nous puissions désigner leur place
dans le tableau suivant où se développe
rigoureusement la descendance principale
de cette famille, qui après s'être élevée
lentement par le commerce et les char-
ges municipales, parvint à la noblesse sur
la fin de la monarchie et a produit dans
les derniers temps plusieurs personnages
distingués.
L Le premier de la famille établi à Alais
était Jean Fornier marié à Jeanne Baldine.
— IL Pierre, marié à Jeanne Richère, né
le 10 janv. 1591, décédé le 1er sept. 1650.
— m. Jean, 27 juin 1623-7 mars 1698,
marié à Clermonde de Rocheblave. —
IV. Jacques, 27 juin 1661 -mai 1726,
marié à Isabeau Vernède. — V. Fkançois,
21 mai 1698-23 fév. 1784, marié à Ca-
therine Gilly, de Montpellier. Il s'éleva
par l'industrie de la draperie et un grand
commerce à une position considérable soit
à Nimes soit au dehors et reçut de Louis
XVI, « en récompense des services qu'il
« avait rendus à la Compagnie des Indes
« et à l'État, » des lettres de noblesse, en
date du 21 juillet 1774, confirmatives des
armoiries de la famille, savoir : = d'or au
lion de gueules, au chef d'azur chargé de
3 étoiles d'argent '. — VI. Barthélémy,
28 déc. 1735-3 nov. 1788, marié à Suzanne
André, premier baron de Lédenon. Il de-
vint acquéreur, 23 août 1779, de cette terre
et des seigneuries de Clausonne, Laugnac
et la Bastide d'Albe, dont il fut reçu, par
la Cour des comptes de Montpellier, à
rendre foi et hommage au roi. De son
mariage naquirent 4 enfants : 1. Barthé-
lémy-Auguste qui suit ; 2. Dominique-Ca-
simir Fornier de Valaurie, 31 août 1763-
15 nov. 1811. général de brigade en 1793,
marié à Marie du Cailar, décédé sans en-
fants ; 3. Gaspard-Hilarion Fornier d'Albe
11 avril 1769-21 oct. 1834, maréchal de
camp ; 4. Catherine-Françoise née le 20
août 1761, mariée à Henri de Pelet. —
VIL Barthél.-AuGusTE, 2 fév. 1760-8janv.
1826, marié à Pauline Verdier-AUut ; il
était allé étudier à Genève et à Paris ;
• Ce blason, au nom de Fornier, ne se trouve
pas dans l'Armoriai officiel de 1696, mais on y
trouve : Généralité de Montpellier, bureau de
Nismes n° 1 30 : Hector-François Fornier avocat
à Nismes : d'or â un lion de sable rampant con-
tre une ancre de même, accompagné en chef d'un
croissant d'azur, et n» 186 : Antoine Fornier,
avocat et 1" consul de Nismes, d'azur coupé par
un trait de sable, au 1" à 3 étoiles d'or rangées
en fasce, celle du milieu surmontée d'une croisette
d'argent et au B""" à deux pigeons d'argent af-
frontés. — On trouve aussi au bureau de Tour-
non en Vivarais : Claude Fornier, capitaine au
régim. de Boiirbonnois : d'argent à une fasce de
gueule chargée de 3 étoiles d'or.
639
FORNIER
640
rentré à Nîmes en 1791, il fut successive-
ment procureur de la commune, adminis-
trateur du district, membre du Directoire,
puis écarté des afTaires en 1793 et incar-
céré avec d'autres membres de sa famille
en 1794, il ne devint libre et hors de dan-
ger que grâce au 9 thermidor. Redevenu
officier municipal en 1795, il se distingua
en s'opposant aux massacres dans les pri-
sons, fut ensuite élu député au Corps lé-
gislatif, puis en 1796 juge au tribunal civil,
enfin président de chambre à la cour de
Nîmes. Sa prospérité non interrompue don-
nerait à penser que la famille avait, à la
Révocation, fait sa complète soumission et
abandonné la religion de ses pères. Elle y
resta cependant très attachée ; et si, eomnje
toutes les autres, elle dut aller à l'église
catholique faire inscrire ses nouveau-nés
parla main du curé, afin de ne pas rester
sans état-civil, puisque tel était l'ordre du
roi, elle manifesta souvent ses vrais senti-
ments à l'article de la mort^ comme le prou-
vent un bon nombre d'actes officiels qu'elle
possède encore :
7 mai 1736, « Sur la requête à nous pré-
sentée par Franc. Fornier qui nous a dit
que d"' Catherine Gilly sou épouse, âgée de
27 ans est décédée, et comme la sépulture
ecclésiastique lui est refusée, il requiert
qu'il nous plaise lui accorder la permission
de la faire inhumer... avons permis., (de
Montcalm, juge mage et lieutenant géu. de
police à Nîmes). » — 20 juill. 1740, même
autorisation pour Michel F. — 19nov. 1755,
même autorisation pour Elizabeth Vernède
veuve de Jacq. F. — 24 sept. 1773 ; vu le pro-
cès-verbal ci-dessus je n'empêche pour le
Roy le cadavre du dit sieur Jacq.-Arnail F.
négociant, natif de Nismes, âgé de 40 ans,
décédé le jour d'hier soir dans les sentimens
de la relligion prétendue réformée être in-
humé nuitamment dans le chantier de Da-
poigni, port au plâtre, sans bruit ni scan-
dale, etc.. (G. -P. Chenu commissaire du
Roy). — 23 fév. 1784, sur la requête de
M. Barthél. Fornier seig"' deLedenon, con-
tenant que noble Fr. F. son père est dé-
cédé... et comme aux termes de la décla-
ration du Roi du 9 avril 1736... ceux aux-
quels la sépulture ecclésiastique n'est pas
accordée ne peuvent être inhumés qu'en
vertu de notre ordonnance, avons permis
etc. — 4 nov. 1788 ; Par devant nous curé
de la par. de Meynes ont comparu... les-
quels nous ont déclaré que Messire Barthél.
de Fornier, chevalier, seig"" de Clausonne
qui professait la religion protestante, dé-
cédé hier, etc., etc.
Lors du rétablissement des cuites, en
1802, Barthélémy-Auguste de Clausonne,
juge au tribunal d'appel, fut un des pre-
miers élus parmi « les fidèles laïques qui,
par leurs lumières, leurs vertus et la place
qu'ils occupaient, pouvaient concourir effi-
cacement à faire obtenir les justes demandes
qu'on avait à faire au gouvernement »
(Reg. du Consistoire). Il laissa 3 enfants :
1» L.-B. Gustave qui suit; 2o Horace,
marié à di'e Donzel dont il n'eut qu'un
fils, Paulin, et décédé le 18 avril 1830;
3° Inès , mariée au baron de Gineste
d'Apelle. — VIII. Louis-Barthél. Gustave
Fornier de Clausonne, baron de Lédenon,
né en 1797, fut nommé en 1819, conseiller
auditeur à la cour royale de Nîmes, en
1827 conseiller et en 1847 président de
chambre. Il prit sa retraite en 1866 et se
mêla aux travaux littéraires de l'académie
du Gard, dont il devint le secrétaire per-
pétuel. Mais depuis longtemps il était
membre du consistoire de Nîmes et se
consacrait principalement aux œuvres pro-
testantes. Il était président de la Soc. bi
blique de Nîmes depuis l'année 1832. Le
développement, la prospérité, l'honneur
de l'Église protestante fut la grande pré-
occupation de toute sa vie, et les désac-
cords qui se manifestèrent de son temps
dans la manière de comprendre l'œuvre
de la Réformation l'affligèrent péniblement.
Ses aspirations de jeunesse, ses antécédents
de magistrat sous les gouvernements sai-
nement libéraux de Louis XVIII et de
Louis-Philippe avaient fait de lui un libéral
convaincu, en religion comme en politi-
que. Cependant il aimait l'institution des
synodes, parce qu'il se les figurait comme
des assemblées représentatives et parle-
mentaires, qui ne pouvaient excéder les
bornes de la modération. Il usa de tout
son pouvoir pour faire adopter ce régime
ou plutôt sous le nom de « Conférence des
Églises protestantes de France, » une orga-
nisation de ces églises qui tout en leur
donnant plus de force et de cohésion, leur
évitât les dangers de cette autorité exces-
sive et sans contrepoids que peut faire
craindre le régime synodal. Dans ce but il
visita, au cours des années qui précédèrent
641
FOKNIER
FORTEAU
642
1848, presque toutes si ce n'est toutes les
consistoriales. Il joua un rôle influent dans
l'assemblée de 1848 et le synode de 1872,
desquels il fut élu vice-président. Mais, dit
M. le pasteur Viguiê {Encyclop. des Se. relig.
III, 201), « son esprit large et tolérant fut
vite effrayé des tendances autoritaires et
oppressives qui se firent jour dans ces as-
semblées. Il se représentait le synode comme
une haute magistrature de famille, armée
d'une autorité disciplinaire et morale. Les
expériences et les luttes des dernières années
lui causèrent une grande douleur. » Après
s'être beaucoup occupé des écoles primaires
protestantes à la création desquelles le con-
sistoire de Nîmes avait contribué, il donna
une grande partie de son temps et de ses
forces à une École normale libre de jeunes
filles créée en 1842 par le même consistoire.
Jusqu'à sa mort il y fit des cours de fran-
çais et de pédagogie qui contribuèrent fort
au succès de cette institution.
M. de Clausonne est mort à Nîmes le
7 mars 1873 {Bull. XXII 192). On a quel-
ques courts écrits de sa main où se trouve
la trace de son esprit profondément reli-
gieux : Trois discours prononcés en séance
publique de la Société biblique de Nîmes
en 1837, 1842 et 1843 ; Foi et tolérance,
1843, in-So ; Deux nécessités du Protestan-
tisme, 1846; La foi à l'Evangile dans la
Nouv. revue de théol. de Strasbourg, 18o8.
M. de Clausonne est aussi l'éditeur d'un
poème en quatre chants intitulé Les géor-
giques du Midi (suivi de diverses pièces
de poésie), par Mme Verdier-Allut, sa
grand'mère; Paris, Lévy, 1863, in-12.
Il avait épousé, 1er juin 1824, D'ie Flo-
restine Girard (décéd. 12 avril 1834) et a
laissé un fils, Emile, et deux filles : Élise
mariée à Henri Gervais de Rouville et Ma-
THiLDE mariée à Alfred Silhol , unions qui
ont laisse des enfants. — IX. Ferdinand-
Auguste-EMiLE F. de C. baron de Lédenon,
né le 8 janv. 1827 et marié, 6 mars 1850,
à d'ie Jacquette- Louise de La Farelle-
Rebourguil ; il est membre du Consistoire
de Nimes et suit l'exemple de ses père et
grand-père en se consacrant aux œuvres
protestantes et municipales. De son mariage
sont nés deux fils : François, né le 29 déc.
1850, marié à sa cousine dH« Elisabeth
Silhol, et aujourd'hui conseiller de préfec-
ture du départem. de la Seine ; 2o Alfred,
né le 1er juin 1864.
FORNILLON (Je.\n de), étudiant à l'a-
cadémie de Genève, 1584. — Jacques Fo-
ron, de Pont en Royans, assisté à Genève,
1706. — De Fors, ministre à Châtelle-
rault, 1590. — Le baron de Fors, voy.
Poussart. — Christophe de Forstner, di-
plomate et publiciste allemand (de 1598 au
29 déc. 1667) qui, pour nous, a le mérite,
après avoir été conseiller intime dans la
maison de Hohenlohe, d'être passé au ser-
vice de la maison de Wurtemberg-Mont-
béliard en 1631 et d'avoir puissamment
contribué à rendre Montbéliard terre fran-
çaise et protestante [Haag, V 152] ; —
Henri-Frédéric de Forstner, sieur de Dam-
benoy, ministre d'État du duc Frédéric-
Charles et administrateur du duché de
Wurtemberg, fut reçu bourgeois de Mont-
béliard le 18 nov. 1684; cette famille
s'est perpétuée à Montbéliard jusqu'à nos
jours. — Pierre Fort, d'Orange, sa femme
et 4 enf., assistés à Genève d'un viatique
pour la Suisse, 1703. — Jean Fortanjeu,
de Castres, menuisier, réfugié avec fem.
et enf. à Magdebourg, 1698.
FORTEAU, capitaine rochellois [Haag
V 154] qui se montra fort cruel à la prise
du couvent de Saint-Michel-en-l'Herm, en
1569. Cette abbaye, qui avait été conver-
tie en une forteresse et dont la garnison
incommodait La Rochelle par ses fréquen-
tes sorties, avait jusque-là résisté à toutes
les attaques des protestants. Goulaine re-
çut ordre de s'en emparer à tout prix. On
lui donna les quatre compagnies de La
Garde, Forteau, Noiroux et Champagne,
et La Rochelle lui prêta trois canons. Le
couvent n'était défendu que par quel-
ques soldats et un petit nombre de pay-
sans. Cette misérable garnison, que les
moines avaient fanatisée en lui promettant
le secours de saint Michel, refusa toute
espèce de composition et se défendit avec
une héroïque bravoure ; inutile résistance
qui ne servit qu'à irriter les assiégeants.
Le couvent fut emporté d'assaut, et tout ce
qui s'y trouva passé au fil de l'épée. For-
teau se signala surtout par sa barbarie. On
assure que, deux jours après, on le vit en-
core massacrer de sang-froid des prison-
niers. La mort, qui le surprit bientôt, fut
regardée par les protestants eux-mêmes
comme un juste châtiment du ciel. — 11
ne faut pas confondre, à ce qu'il paraît,
ce féroce capitaine avec un autre Forteau,
VT. 21
643
FORTEAU — FOS
644
de Soubise, qui se rendit maître de Tal-
mont, en 1562, mais qui ne tarda pas à
en être chassé par les catholiques.
FORTIER (Grégoire) c du mestier
d'aguilletier natifz de Normandie du dio-
cèse de Sées, » reçu habitant de Genève,
mars 1559. — Fortin, ancien d'Uzès, dé-
légué au synode de La Rochelle, juin 1581 .
Fortin, de Boisjoly, originaire de Paris,
établi à Morges (Vaud) en 1592. Josias
Fortin sr de Verrières en Normandie et
Esther Le Fort sa femme, font baptiser au
temple de Charenton, avril 1616, leur fils
Antoine (parrain, M. de Rollet conseiller
secrétaire du roi, marr. Mme de Ruvigny);
en juin 1617 leur fils François (parr.
François de la Place vicomte de Machault).
Jean Fortin, de Caen, « ci-devant bocher,»
assisté (2 1. 16 sh.) avec sa femme et 3
enf. à Londres, 1706. La fille de Robert
Fortin, enterrée à Haarlem, 1677. — For-
tineau, de Mer, emprisonné, 1698. —
Christophe Forton, ancien de Bordeaux
au synode de Gergeau, 1601. — Catherine
Fortry (Normandie) vers 1600. Jean del
Fortry, « gallus sedanensis, » étudiant à
l'université de Leyde, avril 1699 ; voy.
Delforterie, V col. 219. — Jean Fortune,
officier dans l'armée hollandaise, 1697-99 ;
(Pierre), d'Orange, assisté à Genève, 1702.
— D"e Thérèse de Forval, mise aux Nouv.
cath. d'Alençon, 1720.
FOS, famille illustre [Haag, V 154]
qu'on dit descendante des vicomtes de
Marseille, mais alors fort déchue lorsque
la Réforme fut prêchée dans le haut Lan-
guedoc. Deux cousins, issus de deux bran-
ches de cette famille, s'en déclarèrent les
sectateurs. L'un d'eux, François de Fos,
seigneur de Sigoyer, se retira, pour échap-
per aux persécutions, auprès de l'électeur
palatin qui lui donna le titre de chambel-
lan. II mourut sans postérité. L'autre, Al-
bert de Fos, seigneur d'Orban, s'enfuit en
Espagne où il prit du service et se maria.
Un De Fos qui, si l'on en croyait le Nobi-
liaire de S'-Allais, serait parent des pré-
cédents, mais qui ne l'est probablement
point, étant simple industriel, laissa deux
fils, dont le cadet, David, contrôleur du
domaine des comtes de Castres, est auteur
d'un Traité du comté de Castres et sei-
gneurs et comtes d'iceluy (Toulouse, 1633,
in-4o). L'aîné, Jacques, apothicaire, fut
consul de Castres, en 1583, avec Antoine
de Lespinasse, Jean Faurin et Guillaume
Artus; puis en 1604, avec Jean Bissol,
Jacques Gâches et Molinier et encore en
1621. A cette dernière date, sa femme,
Marie de Séverac, lui donna un fils, Louis,
baptisé à Castres le 29 mai. Nous suppo-
sons qu'Abel et Jacques de Fos, tous deux
médecins, qui assistèrent en 1627, ainsi
que Pierre de Fos, à l'assemblée où les
habitants de Castres refusèrent de se join-
dre à Rohan (Saint-Germ.; franc., 15823),
étaient aussi ses fils. La généalogie publiée
par Saint-AUais, ne mentionne cependant
qu'un seul de ses descendants : Daniel,
qui quitta Castres pour s'établir à Alby avec
sa femme, Judith de Parisson, et son fils,
Guillaume, né le 31 juillet 1599. Ce der-
nier, qui alla se fixer à Montaren, eut de
Catherine de Peyre, un fils, nommé Pier-
re, et une fille, appelée Isabeau, qui
épousa Thabaud de Blauzac.
Pierre de Fos, qui mourut le 14 août
1682, ayant perdu sa première femme An-
toinette de Lafon, en 1678, se remaria
avec Isabeau de Bonnette. Du premier Ut
sortirent Jacques, Etienne, Pierre, Jean,
Anne et Marie, tous six morts jeunes et
sans postérité ; du second Etienne, Diane
et Jenny.
Etienne de Fos, né le 29 avril 1679,
établit des fabriques considérables à Mon-
taren, dans le but de venir en aide aux
prétendus nouveaux convertis que les dra-
gonnades, les amendes, les persécutions
de toute espèce avaient réduits à la plus
affreuse misère. Il mourut, le 14 juin
1759, laissant deux fils de son mariage
avec Isabeau de Mazel. L'aîné, prénommé
Daniel, né le 15 août 1715, resta à la tête
des fabriques fondées par son père, et
mourut, le 31 mai 1792, ayant eu de sa
femme, Marie Bonnaud, de Sauzet, six en-
fants ; Etienne, Henri, Daniel, Marie,
Elisabeth et Elisabeth-Marie. Le cadet,
Etienne, né en 1722, embrassa la carrière
des armes et se convertit à Saumur, 1748,
pour épouser une demoiselle catholique de
cette ville, où ses descendants occupent
encore un rang honorable.
La famille Fos était si nombreuse à Cas-
tres, au XVIIrae siècle, qu'il serait difficile
d'en établir la généalogie complète. Isaac,
premier consul en 1630, épousa cette mê-
me année Jeanne de Galiber, le 29 juin.
Un autre Isaac avait épousé Esther Boyer,
645
FOS — FOSSE
646
qui lui donna sept enfants de 1623 à 1640.
Françoise de Fos, fille de Jean, conseiller
du roi, maire perpétuel de Cuq, avait
épousé Samuel de Bouffard-Madiane dans
l'église catholique de La Plata, à Castres,
le25nov. 1700.
DE FOS (Philippe) « chappuis, natif
d'Orban de Dalby en Languedog, » reçu
habitant de Genève, septemb. 1539. —
Pierre de Fos, à La Rochelle, épouse Ma-
rie Alemaryon en 1601 ; (François), épouse
Marie Bourdon en 1616. — David de Fos,
avocat au présidial à La Rochelle, né en
1592, marié en 1616 à Marie Sanseau,
mort à La Rochelle le 21 mars 1649, joua
un rôle important dans la lutte suprême
que soutint sa ville natale en 1628. Ses
concitoyens l'envoyèrent en Angleterre
(juin 1621 à 1622) pour négocier en leur
nom et obtenir des secours ; négociation
qui fut inefficace par suite du refus que
firent les Rochellois de laisser les Anglais
prendre pied dans leur province. Il resta
un membre influent du corps de ville et
dnns les pénibles discussions qui se termi-
nèrent par la soumission de la ville au roi,
en octobre 1628, il se montra un homme
clairvoyant (Délayant, Hist. des Rochel.,
1870, t. IL p- 75), mais non pas un pa-
triote intraitable ; il se soumit de très
bonne grâce et publia même une Relation
de ce qui s'est passé à rentrée de la Reine
[Anne d'Autriche] en la ville de La Ro-
chelle au mois de novembre 1632 ; La Ro-
chelle, Mathur. Charruyer, 1633, in-8°. —
Marc Fossa, étudiant à Genève en 1599,
pasteur à Melle, 1602-26. — Vincent de
Fosses, d'Auxerre « escolier médecin, »
reçu habitant de Genève, 25 septembre
1572 ; docteur en médecine établi à Châ-
tellerault en 1635 (Tengrelon, not. à La
Rochelle). — Pierre Fossal, de Montauban,
assisté à Genève d'un viatique pour la Hol-
lande, 1695. — Simon Fosse, serrurier,
natif de Picardie^ habit, à Genève, octob.
1554.
FOSSE, famille très attachée à la Ré-
forme dès son apparition dans l'Albigeois.
Pierre, Jacques et Jean Fosse, capitaines,
trois frères peut-être, furent des premiers
à entrer dans le château de Roquecourbe,
en 1572. Jean se signala tout particulière-
, ment dans cette action hardie. Il encoura-
geait ses compagnons d'armes en chantant
ce passage du psaume XVIII : « Avec mon
Dieu je franchirai la muraille. » Il la fran-
chit, en effet, et gagna alors le surnom de
Sautemur que portèrent quelques-uns de
ses descendants. On retrouve notre capi-
taine gouverneur de Brugairolles, en 1587
{Mém. de Gâches). Il fut plusieurs fois con-
sul de Roquecourbe, représenta cette ville
dans un grand nombre d'assemblées poli-
tiques ou religieuses qui le députèrent au-
près des princes et de Montmorency. Pen-
dant les guerres de la Ligue, les États du
diocèse de Castres lui accordèrent une in-
demnité de « cinquante escus pour ses »
« bons offices et chevaux qu'il a perdus. . ., »
30 nov. 1592 (Arch. du Tarn, C 1020).
Jean Fosse, fils de Sauveur, faisait partie
du consistoire de Roquecourbe au moment
de sa mort, arrivée le 9fév. 1623 ; il avait
alors quatre-vingts ans. — Jacques, capi-
taine, envoyé par le pasteur Hardy, de
Saint-Paul-cap-de-Joux, au conseil de ville
de Castres, pour se plaindre des catholi-
ques de Lavaur qui, en pleine paix, déte-
naient prisonniers les protestants dont ils
pouvaient se saisir. Daniel, consul de Ro-
quecourbe en 1626 et autres années, testa
en 1650.
Pierre avait épousé Marie Carlesqnï lui
donna Jean, baptisé à Castres le 1er octo-
bre 1623. Il ne nous est pas possible de
relever ici tous les noms de cette nom-
breuse famille, qu'il nous suffise de dire
qu'elle paya son tribut au refuge : on
trouve des Fosse, du Languedoc, à Ham-
bourg et Altona au XVIIme siècle. Ceux
qui restèrent en France aidèrent singuliè-
rement à la restauration du protestan-
tisme. Antoine avait épousé Anne Escale.
Il mourut le 30 oct. 1710, laissant un fils,
Bernard, qui, à son tour, épousa Catherine
Monsarrat, le 18 juillet 1719. Le registre
de famille sur lequel ce mariage est con-
signé porte : « Dieu veuille bénir cette
« union, ainsi que je le lui demande du
« profond de mon cœur et que les enfants
« que Dieu nous donnera, si c'est sa vo-
i lonté de nous en donner, soient nés à sa
« gloire, qu'ils aient sa crainte et, si Dieu
i nous veut tant bénir, qu'ils soient bap-
« tiséspar mains d'un ministre. » Ce vœu
fut en partie exaucé. De ce mariage naqui-
rent : 1° Pierre, le 17 oct. 1626, qui
épousa une demoiselle Barthés, deVabre ;
2o Jean, 8 janvier 1729; 3» Bernard II
qui suit ; 4° Jean- Jacques-Marc- Antoine,
647
FOSSE — FOUCAPtAND
648
né à Roquecourbe le 29 mars 1736, pas-
teur du désert connu sous le nom de Ri-
chard. Il évangélisa longtemps le Béarn
où il épousa Marie Pomier, fille de Jac-
ques Pomier de La Roquette, officier des
invalides, et de Marie-Esther de Gautrand,
de La combe de Prades, mariage béni au
désert par Jean Journet, le 5 juin 1762.
Ses descendants, sur lesquels nous man-
quons de renseignements précis, existent à
Castres ; 5° Suzanne, qui épousa David
Monsarrat, mariage béni par le pasteur
Dunière, dit Lacombe, « sous un chêne
• de la métairie de Monfanet, le 13 sept.
« 1748, à dix heures de nuit... > Ici, le
père, Bernard, débordant de joie, chante
le « nunc dimittis » en consignant cette
union dans son livre de raison ; 6'^ Anne,
épousa David Vieu, fils de Jean et Guillau-
niette Bernadou, de Revel, le 9 nov. 1754.
Bernard I mourut le 25 février 1768, à
l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Il a laissé
sur les premières assemblées au désert du
haut Languedoc, quelques notes intéres-
santes, mais trop longues pour être pu-
bliées ici. — Bernard, II né le 3 mars 1731
et mort, le 24 nov. 1813, avait épousé
Marquise Cumenge, fille de Hugues et de
Jeanne Bruyère, mariage béni au désert de
Roquecourbe par le pasteur Sicard, le 19
janvier 1761, d'où naquirent : Suz.\nne,
1766, qui épousa le pasteur Jean Durand,
le 7 brumaire an IX, et Bernard III, né à
Garrot, le 25 février 1764, mort en 1850.
Ce dernier avait épousé Rose Lavabre, le
29 octobre 1790, qui lui donna : 1° Ber-
nard IV., né en 1792, marié avec Marie-
Flavie Alby, fille unique de Charles ; 2»
Pierre-Jean qui suit ; 3° Rose, née en
1795, épouse François Bourdil, de Bor-
deaux, en 1818 ;4o Jean- Jacques, né le 26
mai 1799, qui épousa Alexandrine Veaute,
le 17 octobre 1821, dont les descendants
existent encore à Roquecourbe ; 5o Jean-
Louis-Daniel; 6» Louis-Timothée.— Pierre-
Jean, né le 2 août 1793, bacheheren théo-
logie, épousa Marie -Madeleine -Caroline
Favar, fille d'Henri et de Jeanne-Marie de
Laroque du Buisson, à Puylaurens, le 18
septembre 1817. De cette union, sont nés :
Bernard- Auguste , ancien pasteur, bien
connu par les longs services qu'il a rendus
à nos églises du Nord et dont l'un des fils
exerce le ministère ; — Suzette-Henriette-
Aline, épouse Louis Dupré de Pomarède ;
— Louise-Eugénie, et Pierre-Abraham-
Henry, négociant à Bordeaux (Pradel).
FOSSY (JoACHiM de), réfugié de France,
officier dans l'armée hollandaise en 1668.
— Esther Fouasse, de Honfleur, 51 ans,
assistée (1 I. 15) à Londres, 1705. —
Fouasseau, du village de Baussay en Poi-
tou, pendu à Mougon comme religionnaire
rebelle, en 1720 (E 3559 et Bull. IV 237).
— Fouassin, voy. Foissin. — Jehan Fou-
bert « natif du pays de Normandie au
dioc. de Constances, » reçu habitant de
Genève, mai 1557. — « Sur ce qu'il a esté
remontré au Roy estant en son Conseil
par les archevesques, évesques et autres
iDeneficiers députez en l'assemb. générale
du clergé de France assemblez à Paris
qu'encore bien que par l'art. 37 de l'édit
de Nantes il soit permis à ceux de la R.
P. R. d'avoir des collèges aux lieux seu-
lement pour lesquels il leur a esté accordé
des lettres patentes, néanmoins le sieur
Foubert, faisant profession de la d. R. P.
R. par une entreprise et contravention au
dit édit, a estably une Académie au fauxb.
S. Germain en ceste ville de Paris, dans
laq. il enseigne les exercices aux jeunes
gentilshommes, ce qui seroit d'une consé-
quence dangereuse s'il n'y estoit pourveu,
A fait très expresses inhibitions et défen-
ses tant audit Foubert qu'a tous autres fai-
sans profession de la R. P. R. de tenir
Académie dans aucunes villes et lieux du
Royaume pour y enseigner les exercices
ny de s'associer pour cet effet avec des ca-
tholiques., à peine d'estre punis comme in-
fracteur des Edits s'il n'y a pas provision
duement vérifiée. Fait au Conseil d'Etat
du Roy, S. M. y estant, tenu à S. Germain
en Lave le 2^ jour d'avril 1666. » (E
3365 et P^illeau, Déeis. cath., p. 612). —
Le jeune Foubert, mis au collège des Bar-
nabites de Montargis, 1729 (E 3415). —
Foucard, ancien de l'église de Nîmes,
1602-1604. Pierre Foucard, de Monoblet
en Languedoc, assisté à Genève d'un via-
tique pour la Suisse. Jacques Foucard,
de Marvejols ; (Pierre) de Seurdet ; (Marc)
de Maussac et Jean poursuivis pour l'affaire
de l'effraction de la prison du ministre
Roman en 1699; le premier et le dernier
condamnés à la potence. — Froment Fou-
carand, de Sérignac en Languedoc, as-
sisté à Genève, à 3 florins par semaine,
1707.
649
FOUCAULT
650
l. FOUCAULT (Radegonde), fille de
Jacques Foucault, procureur au parlement
de Paris [Haag, V 155], et veuve, avec
trois enfants en bas âge, de Jean Sureau
(ou Surault), garde des sceaux de Montar-
gis. s'était retirée dans un petit domaine
qu'elle possédait à Pierrefitte. Lorsque l'é-
dit qui ordonnait aux huguenots de sortir
du royaume fut publié, elle s'occupa sur-
le-champ du soin de faire rentrer quelque
argent qu'on lui devait ; mais un de ses
créanciers, par des lenteurs calculées, la
retint au delà du délai de quinze jours pres-
crit, puis la dénonça comme hérétique et
rebelle aux ordres du roi. Elle fut arrê-
tée, le 29 octobre 1587, avec sa sœur
Claude, qui habitait Paris; on les enferma
dans les prisonsduChâtelet. Le7 nov.,les
deux dames hérétiques eurent à soutenir
un rude assaut contre le curé de Saint-Séve-
rin, assisté de deux docteurs de Sorbonne
et de deux jésuites ; mais elles restèrent
inébranlables, en sorte que les convertis-
seurs se plaignirent au roi de cette obstina-
tion. Henri III, qui se piquait de connais-
sances théologiques, voulut essayer s'il
serait plus heureux ; mais il échoua comme
le curé. La Cour prit intérêt à ces deux
malheureuses femmes qui déployaient tant
de courage et de constance en face du bû-
cher, et c'est sans doute le motif pour
lequel leur jugement l'ut différé jusqu'après
la journée des Barricades (12 mai 1588).
Peu de jours après la fuite de roi, le Châ-
telet les condanma cà êtres pendues et leurs
corps réduits en cendres. Elles en appelè-
rent au parlement et furent en conséquen-
ce transférées à la Conciergerie. Echautfée
par les prédicateurs de la Ligue, la popu-
lace s'ameuta dans la cour du Palais et
demanda la mort des deux huguenottes
^vec de telles menaces que, malgré les in-
stances de sa mère, le duc de Guise n'osa
pas intervenir en leur faveur. Le parle-
ment confirma donc la sentence, qui fut
exécutée le 28 juin 1588 (Vjiy. la copie de
Tarrêt dans la Collect. DuPuy, vol. 137,
p. 85). L'Étoile, d'accord avec le Marty-
rologe, ajoute qu'elles furent conduites au
supplice bâillonnées, et qu'elles mouru-
rent fort constamment. L'aînée excita les
fureurs de la populace. « La veufve, dit
Crespin (c'est-à-dire son continuateur,
Simon Goulart) « estant montée à l'es-
« chelle, secoua de ses mains un bois en
(• figure de croix qu'on lui avoit attaché
« par force; dont la populace fut tellement
« irritée qu'elle vint jusques à ruer pier-
« res et bastons, tellement que le bourreau
« l'ayant jetée bas, coupa promptement la
<■ corde et ainsi à demi-morte elle tomba
« dans le feu, où elle rendit l'âme à Dieu,
« comme aussi fit sa sœur. »
Cette tragédie « des Foucaudes, » comme
on les appela, arrivée à une époque où la
cruauté contre les religionnaires tendait à
s'apaiser, émut fort les esprits. D'Aubi-
gné y fait allusion deux fois, 1» dans son
Histoire univei'selle :
Il y avoit lors quelques prisonniers pour
le fait de la Religion, desquels on voulut
qu'il (le duc de Mayenne) sollicitast la mort
(comme avoit fait lors des barricades le duc
de Guise son frère ) en la personne des
deux sœurs filles de Sureau; mais il refusa
cet office, tant selon son naturel, que pour
avoir veu la réputation de son frère en
avoir esté tachée en un siècle desaccous-
tumé aux bruslemens. Pour marque de
quoi il estoit avenu à la mort de ces deux
que le peuple les trouvant belles et un
vieillard tout blanc ayant monté sur une,
boutique pour s'écrier : Elles vont devant
Dieu! le peuple, au lieu de sauter au col-
let de cet homme, respondit quelques gé-
missemens... (édit. de 1626, t. II, p. 297).
2o Dans son virulent pamphlet, La Con-
fession de Sancy, au chapitre VI intitulé
« De l'impudence des Huguenots, » en ces
termes :
Tout Prince qui voudra régner sans qu'on
le barbouille par l'équité et sans être con-
trollé par la parole de Dieu, il faut qu'il
extermine les huguenots. Car ils sont gens
qui pour la gloire de Dieu foulent aux pieds
toute gloire des Princes. Que direz-vous du
pauvre potier Bernard [Palissy] à qui le
mesme roy [Henri III] parla un jour en
ceste sorte : « Mon bon homme, il y a 45
ans que vous estes au service de la Roine ma
mère et de moi. Nous vous avons enduré en
vostre religion parmi les feux et les massa-
cres. Maintenant je suis tellement poussé
par ceux de Guise et mon peuple qu'il m'a
fallu malgré moi mettre en prison ces deux
pauvres femmes et vous; elles seront de-
main brusiées et vous aussi si vous ne vous
convertissez. — Sire, respond Bernard, le
comte de Manleuvrier vint hier de vostre
part pour promettre la vie à, ces deux sœurs
651
FOUCAULT
FOUCHARD
652
si elles vouloient vous donner chacune une
nuict. Elles ont respondu qu'encores elles
seroient mai'tyres de leur honneur comme
de celuy de Dieu. Vous m'avez dit plusieurs
fois, Sire, que vous aviez pitié de moy,
mais moy j'ay pitié de vous qui avez pro-
noncé ces mots : Je suis contrainct. Ce
n'est pas parler en Roy. Ces filles et moy
qui avons part au Royaume des Cieux, nous
vous apprendrons ce langage royal : que
les Guysards, vostre peuple, ni vous ne
sçaurez conti'aindre un potier' . — Voyez
l'impudence de ce bélître!
N. Weiss, Bull, de l'hUt. du Protest., XXXV,
406.
2. FOUCAULT (Pierre), dit Foucault-
Villereuse, honorable bourgeois du Bas-
Poitou, fugitif d'abord à l'île de Rhé, puis
en Angleterre , mais non sans avoir
souffert, en 1686, de la main des conver-
tisseurs, des traitements atroces. Voy.
Bull. XXXV, 171. Sa femme Marie M«-
nier et leurs enfants (elle lui avait donné
quatre fils, Pierre, Jacques, David, Simon,
et deux filles) revinrent en France, mais
la famille persévérant dans sa foi religieuse
continua d'être persécutée jusque vers la
fin du siècle. Voy. les renseignements
personnels donnés par Aug. Lièvre, Hist.
desprot. du Poitou (1859), t. III, p. 358.
— Mathieu Foucauld, proposant consacré
au synode de Marennes, 1674 ; ministre
de Thors en Saintonge, 1682. — Jean
Foucaud, de Moussac, et Pierre, de Sau-
zet, condamnés à être pendus, comme les
Foucard (col. 648) pour l'affaire de Ro-
man, 1699. — Jean Foucaut, avocat à Or-
léans, massacré à la S'-Barthélemy, 1572
(Crespin). — Voy. Orfeuille.
3. FOUCAUT (Gaspard), seigneur de
Saint-Germain -Beaupré [Haag, V 156],
chevalier de l'ordre du roi, capitaine de
50 hommes d'armes et chambellan du duc
d'Alençon, était fils de Gabriel Foucaut,
capitaine de 100 arquebusiers à cheval, co-
lonel de gens de pied et lieutenant de la
cavalerie dans l'armée d'Ecosse, qui s'é-
tait converti à la religion réformée dès
1540 , si l'on peut s'en rapporter à
l'Hist. de la Marche par Joullieton (2 vol.
in-8o, Guéret, 1814). Gaspard se mit à la
' Sur la constance des martyrs de la Réforme,
voy. un beau passage de la préface de V Historia
sui temp. par de Tiiou.
tête des protestants de la Marche après la
Saint -Barthélémy. La Borde, un de ses
lieutenants, s'empara, en 1576, de la ville
de Felletin ; mais d'un autre côté, les ca-
tholiques lui rasèrent toutes ses maisons.
En 1587, il prit en personne et pilla le
prieuré de L'Artige, tandis que le capitaine
Lamorie surprenait Château-Ponsat, après
avoir battu les Ligueurs à Pontarion. Fon-
çant venait d'être nommé par le roi de
Navarre, au mois de mars 1589, gouver-
neur d'Argenton et de toutes les places qui
tenaient son parti dans le Berry et la Mar-
che, lorsqu'il fut fait prisonnier à Lau-
rière ; mais il ne tarda pas à être délivré
par les royalistes qui livrèrent le bourg
aux flammes. Il réduisit ensuite plusieurs
places sous l'obéissance de Henri IV, jus-
qu'à ce que, voulant forcer l'abbaye d'Ahun
dans la Haute-Marche, il reçut un coup de
mousquet dont il mourut, sur la fin d'a-
vril 1591. Sa mort fut vengée par son fils
qui passa au fil de l'épée toute la garnison
du château de Maslaurent.
Ce fils se nommait Gabriel, et il succé-
da à son père dans toutes ses charges. Se-
lon la note confidentielle adressée au gou-
vernement en 1616 et dont nous avons
déjà eu l'occasion d'apprécier l'exactitude
(I, col. 976), c'était un homme « secret^
artificieux, couvert, habile, vaillant et pa-
tient ; mais peu accommodé de moyens, et
pour cela même, moins estimé qu'il ne
valait. » Il combattit avec succès les Li-
gueurs dans la Marche, servit au siège de
Rouen, assista aux affaires d'Arqués et
d'Aumale, se signala à Ivry ; mais s'il
rendit des services à Henri IV, il n'en ren-
dit aucun à l'église protestante qu'il aban-
donna même entièrement. Il est probable
qu'il abjura, après avoir livré Argenton
à Louis XIH, en 1621. Il mourut en 1623.
De son mariage, contracté, en 1607, avec
Jeanne Poussart, dame du Vigean, étaient
nés deux fils : 1° Henri, marquis de Saint-
Germain-Beaupré, maréchal de camp, gou-
verneur de la Marche, que Tallemant des
Réaux nous peint comme un homme de
très méchante réputation, lâche, brutal et
pillard ; 2° Louis, comte du Doignon, qui
fut élevé page de Richelieu et obtint plus
tard le bâton de maréchal de France.
FOUCHARD (Hillaire), marchand dra-
pier, 25 ans, de La Châtaigneraie en Poi-
tou, massacré, 1595 {Crespin, 857 b).
653
FOUCHER
FOUCHET
654
i. FOUCHER (André), sieur de La
Grenetière et du (^oudray [Haag, V 156],
épousa, en 1576, Françoise de Bernon,
qui lui donna deux fds. Le cadet, André,
ne laissa qu'une fille de son mariage avec
di'e Huet-Dn Passage. L'aîné, Jacques,
sieur Du Coudray, a joué un rôle assez
équivoque pendant les troubles qui suivi-
rent la mort de Henri IV. En 1612, la
régente l'envoya à La Rochelle avec la
mission secrète d'empêcher la réunion de
l'assemblée de cercle qui devait s'y tenir
au sujet du différend survenu entre Rohan
et La Rochebeaucourt '. Malgré le mystère
dont il s'entoura, le voile fut soulevé en
partie, et le bruit se répandit qu'il n'était
venu à La Rochelle que pour y remplir
les fonctions d'intendant de justice et de
police et pour travailler à détacher les Ro-
chelois de l'union des églises. Le peuple
s'émut ; un attroupement menaçant se for-
ma dans la cour de l'hôtel-de-ville, en
sorte que Du Coudray jugea prudent de
s'éloigner, en protestant qu'il était trop
attaché à sa patrie pour contribuer à rui-
ner ses privilèges, comme on l'en soup-
çonnait. Était-il sincère ? Ce qui est cer-
tain, c'est qu'il resta dévoué au parti
de la Cour et qu'il rendit à Louis XHI
des services en récompense desquels il
fut nommé, le 20 mars 1629, lieutenant-
général au siège présidial de La Rochelle *.
Il avait épousé, en 1609, Anne Guillemin,
dame de La Salle d'Aitré, fdle de Pierre
Guillemin, sieur des Rouaux et d'Aitré, et
de Jeanne Viette. La famille Guillemin
était fort zélée pour la religion protestante.
Il est donc permis de croire, bien que Fil-
leau ne nous apprenne rien de positif à
cet égard, que Du Coudray resta fidèle à
l'Église réformée, ainsi que son fils Jac-
ques, marquis de Circé, sénéchal de Ci-
* Y furent députés La Nouaille, par la Basse-
Guienne ; le baron de Montauzier, de Rioux, du
Parc d'Ârchiac, Brunet min. de Saujon, et de
.Fontenelles élu de Barbezieux, par la Saintonge ;
de Loudrière et de La Cressonnière par le Poitou ;
dn Bois-Cargrois et de Montbarot, par la Bre-
tagne ; de La Priviaudaye et Bouchereau min.
de Saumur, par l'Anjou ; de La Chapellière min.,
Beaupréau et Davtd, par La Rochelle. Elle se
tint sous la présidence dn maire de La Rochelle,
et Boisseul y remplit les fonctions de secrétaire.
(Tt 316).
* Arcère, l'historien de la Rochelle , l'appelle
Jacques Fouschier, sieur de Sazai et du Lison.
vray et de Saint-Maixent. Ce qui nous
confirme dans cette opinion, c'est que ce
Jacques prit aussi alliance dans une fa-
mille huguenotte. Il épousa, en 1637, Eli-
sabeth de Bèjary, fille de Samuel, gouver-
neur de Juliers, et de Marguerite de Pont-
levoy, qui lui donna Abimélech, un des
meilleurs lieutenants de Turenne, Frédé-
ric-Hébert page du prince de Gonti, et
Anne-Céleste femme de Isaac de L'Isle,
marquis de Loire. Jacques Foucher ayant
été créé marquis en 1663, il serait possible
qu'il se fût converti vers ce temps. — On
distingue encore dans la même famille Jac-
ques Foucher qui épousa au temple de La
Rochelle, 18 nov. 1608, Sara de Ferriè-
res; Louis Foucher, mari d'Elisabeth
Mage de Montansier dont la fille, Marie,
épousa Louis de Lostanges baron de Paillé;
une autre Marie Foucher mariée à Efie
Festineau conseiller au parlem. de Bor-
deaux ; et surtout Bonaventure Foucher,
conseiller au présidial de La Rochelle qui,
en lo57, eut l'honneur de recevoir en sa
maison, <à La Rochelle, le roi et la reine
de Navarre, au moment de la première
prédication publique des doctrines protes-
tantes faites dans cette ville.
2. FOUCHER (Jean) sr de Champfleury,
lieutenant de cavalerie, enterré au cime-
tière des SS. Pères, 10 janv. 1652; —
( ) secrétaire du synode d'Annonay,
1654; — ( ) pasteur de Si-Pierreville,
1657 ; — ( ) pasteur de Chambon (Vi-
varais), 1671. — (Pierre), venant de La
Grave, assisté d'un viatique avec sa fem-
me, 2 filles et une sœur, à Genève, 1685;
— (Marguerite) fille d'un orfèvre de Poi-
tiers, 52 ans, assistée à Londres, 1702; —
Louise et Suzanne, enfermées la première
aux Nouv. cathol. de Blois en 1712, la se-
conde à l'hôpital de Niort en 1731. —
Jacques Fouchereau, sieur de Roudier, mi-
nistre à St-Seurin en Saintonge, 1655-85.
FOUCHET (Barnabe), de Gien, admis à
l'habitation à Genève, 14 oct. 1572. —
Louis Fouchet, de Saumur, assisté à Ge-
nève, avec sa femme, sa belle-sœur et 3
enf., 1693 ; — (Eustache), de Paris, et sa
belle-sœur, id., 1709. — Jehan Foucquert
« natif de Trachy-le-mont, dioc. de
Noyon, » reçu habitant de Genève, août
1557. — Elisabeth et Françoise Foucques,
sœurs, assistées à Londres, 1710. — Isaac
Foucquier de Boishardy , bourgeois de
655
FOUCHET
FOULLON
656
Paris, enterré au cimet. des SS. Pères,
janv. 1681. — Mad"e de Fouclinay, mem-
bre de l'église de Dangeau, 1659. —
Pierre Fourre « natif de Chenus, dioc.
d'Angers, » reçu habitant de Genève,
1559. — Anselme Foudrol, espinglier, de
Dijon, vivant à Lyon, id., 16 septemb.
1372. — Pierre Foue, de Clerac, tailleur,
41 ans, assisté à Londres avec Anne sa
femme et 3 enfants, 170o.
FOUET. On a mentionné ci-dessus (V,
883) Simon Fouet, chantre de la chapelle
du roi, martyrisé à Paris et brûlé en 1334.
Le registre d'écrou de la Conciergerie de
Paris porte, comme incarcéré à la date du
30 septemb. 1368 : Adam Fouet, soy di-
sant clerc suivant les finances, sans mais-
tre ni aveu, natif de cette ville de Paris et
demourant partout, lequel « estant entré
« es prisons de céans pour solliciter aul-
« cuns prisonniers a esté arresté et cons-
« titué prisonnier en icelles comme estant
« de la nouvelle oppinion, ainsy que luy-
« mesme a confessé, et pour avoir esté
« trouvé saisy d'armes contrevenans aux
« editz du Roi et arrestz de la Cour de
« parlement. » Il fut renvoyé au Prévôt
de Paris « pour luy faire et parfaire son
procès, et depuis, élargi à la charge de
vuider la ville. »
FOUGÈRES (Daniel de) pasteur d'Hen-
richemont (Berry) en 1660 (Bull. XV,
516). — François de Fougères, peut-être
fils du précédent, aussi appelé Faugère ou
Faugière (ci-dessus col. 428), seigneur de
Bussy, natif de La Charité sur Loire, pas-
teur d'Henrichemont, puis de Sancerre,
réfugié à Lausanne en 1690, mort dans
cette ville le 28 juillet 1709. Il avait épousé
Esther Renouard. Leur fils, Pierre, alla
étudier à Genève, en 1667, et succéda à
son père dans l'église de Sancerre. —
Fougère de Prinsai, persécuté à Niort ,
1681. — Marie Fougère enfermée au cou-
vent de N.-Dame de Saintes, 1731. —
Des Fougerais, doctr régent en la fac. de
médecine de Paris, vers 1640. — Jean
Fougereux de Grand'bois, né à Montpel-
lier, étudiant en théologie à l'acad. de Ge-
nève, en 1719, fut consacré au saint mi-
nistère dans cette ville, et y resta, mais
sans occuper de chaire. Il y devint bour-
geois en 1728 et y épousa Jacqueline fille
de J.-F. Fol et de Christine Bouvier. —
Jean Fougeron, assisté à Londres, avec sa
femme et 4 enf., 1702. — Antoine Fouget,
de St-Hippolyte en Languedoc, peignier de
laine, réfugié avec sa famille à Spandau,
1698. — Pierre Fougier, de S^-Christo-
phe en Vivarais, assisté à Genève, d'un
viatique, 1683 ; — (Antoine), mercier, de
Valdrôme en Dauphiné, réfugié avec sa
femme à Wezel, 1698. — Guillaume Fouil-
lot, « minusier, natif d'Anjou,» reçu habi-
tant deGenève, mai 1339. — Odet dePouil-
loux, commissaire à l'exécution de l'édit
dans la généralité de Bordeaux, 1680 (Tt
287). — Louis Fouilly condamné pour
s'être marié à l'étranger ; Sedan 1736 (M
668). — Salomon Foujon, de Vienne en
Dauph., hab.de Genève, 1339. — Jean Fou-
lard, officier dans l'armée hollandaise, 1696.
— François Foulchier, de Ganges, assisté à
Genève, 1703. — Jehan Foulle « compai-
gnon fonllon de draps natifz de Meaux en
Brie, » reçu habitant de Genève, avril
1559. — Jean et Pierre Foulé, massacrés
à Meaux, 1572 {Cr-espin). — Louis Foullé,
de Lisy (Lissiensis) étudiant à Genève en
1623, pasteur à Favières en 1637. — Le
sieur de Foulet qui avait fait prêcher la
parole de Dieu dans son château (situé
près de Moulins en Bourbonnais) est
« massacré par la populace avec un sien
lacquay, » 15o2 (Crespin). — Elisabeth
de Chastrefou des Foulleries, dem"e noble
de S'-Lô, 21 ans, arrêtée comme elle cher-
chait à fuir du royaume le 5 mars 1687,
condamnée, rasée et enfermée à l'abbaye
des Anges près Coutances (Tt 261).
FOULLON (Abel), poète et ingénieur,
valet de chambre du roi Henri II. Théo-
dore de Bèze dans son Histoire ecclès. des
églises réformées (t. II p. 37) en décrivant
les préparatifs de défense faits par les pro-
testants enfermés dans Orléans en 1362,
ajoute que : « Fut aussi dressé une Mon-
« noie pour y forger or et argent au coin
« du Roy, dont eut la charge un excellent
( ouvrier, nommé Abel Foulon, ayant eu
« auparavant charge du moulin à monnoie
« à Paris. » Cette qualification d'excellent
ouvrier n'était pas un mince éloge. Foul-
lon était en effet un esprit des plus remar-
quables, un génie inventeur. Les biogra-
phes le disent né à Loué, village du Maine,
vers 1313 ; mais la première fois qu'il
nous apparaît c'est en 1344, comme tra-
ducteur en vers français des satyres d'Au-
lus Persius Flaccus :
657
FOULLON
658
Les satyres de Perse translatées de latin
en rithme Franeoyse — Moyen ou trop ^
— à Paris, chez Jacques Gazeau, à l'ensei-
gne de L'envie près Cainbray ; 1544 (39
feuillets in-12). Privilège pour 3 ans ac-
cordé à Pierre Gaultier imprimeur à Paris,
en date du 1er janv. lo44. — L'ouvrage
est dédié par son auteur à : Très honora-
ble et saige Jehan-Jacques de Mesme, lieu-
tenant civil au Chastellet de Paris. Il lui
dit :
Je n'ay sceu différer mon premier effort
jusques eu l'aage meur et viril, mais d'un
vouloir précoce ay converti en nostre lan-
gaige Gallicain et Françoys les satyres de
Perse selon ma petite médiocrité et jeune
intelligence... Votre humanité singulière,
Honorable Seigneur , et le grand plaisir
que prenez au bon vouloir des jeunes gens
m'ont fortifié le propos et augmenté le cou-
rage, faisant péril de ce livret, vous en
faire offre et dédication. Lequel j'espère
estre ainsi de vous favorablement receu
comme les premiers de cellui qui vous est
totallement dédié... Par quoy vous plaise
benignement recevoir (attendant mieulx)
cette première fleur. En attendant que l'ar-
bre croist je vous offre ceci pour arres...
C'est le langage d'un jeune homme de
vingt ans au plus ; et comme la date du
privilège montre que cette dédicace fut
écrite à la fin de l'année 1343, les biogra-
phes ont fait naître Abel Foulon dix ans
trop tôt. Qu'ensuite il soit mort à Orléans
en 1563, comme ils le disent, « non sans
soupçon d'avoir été empoisonné pour la
jalousie de ses belles inventions, et âgé
seulement d'une quarantaine d'années,
cela n'a rien qui puisse étonner, sans y
faire intervenir une accusation d'empoi-
sonnement, caria mortalité fut très grande
à Orléans en 1562 et 63 par suite du siège
et de la peste.
La traduction faite par Foullon (en vers
de dix syllabes) n'a d'autre mérite que
d'être la première traduction de Perse que
l'on connaisse en notre langue ; ses vers
sont détestables. Il ne paraît pas non plus
qu'il ait réussi dans une autre traduction
dont il s'occupa ensuite^ celle de l'Archi-
tecture de Vitruve. Il se plaint amèrement *
d'un libraire qui lui en avait fait la com-
mande et pour lequel il avait déjà traduit
huit livres sur les dix dont l'ouvrage se
compose, qui de complicité avec un de ses
propres amis auquel il avait confié son tra-
vail, le frustrèrent à la fin de l'honneur et
du salaire en faisant paraître le livre sous
leurs noms à son insu. Le libraire dont il
veut parler est très probablement ce Jacques
Gazeau qui avait publié la traduction de
Perse et qui en 1547 fit paraître en effet
un magnifique volume intitulé : « Archi-
« lecture ou art de bien bastir de Marc
< Vitruve Pollion auteur romain antique,
« mis de latin en françoys par Jan Martin
■^ secrétaire de Mgr le cardinal de Lenon-
< court, pour le roy très chrétien Henri
" II ; à Paris, chez Jacq. Gazeau en la rue
( S. Jacques à l'Escu de Cologne, 1547 ; »
in-folio, 155 feuill. chiff. plus 23 feuill.
d'annotations. Il est probable qu'en pré-
sence de ce travail, qui est très heau, sorti
des mains d'un homme du métier, le li-
braire ne se fit pas scrupule de rompre
ses engagements avec le jeune homme qui
avait traduit Perse.
Mais Foullon laissa la poésie et l'anti-
quité pour se livrer à la science des ma-
thématiques et à ses applications où son
premier maître, dit-il, fut le médecin Jean
Maignan. Il s'était d'ailleurs singulière-
ment élevé, car il était entré dans la maison
du roi Henri II, avec le titre alors fort
prisé, de valet de chambre de S. M. ; lë'^
roi et de grands seigneurs s'intéressaient
personnellement à ses travaux; il était au-
teur de diverses inventions qui tenaient à
la fois de la science et des arts et s'occu-
pait de les mettre en lumière aux yeux du
public. Ce qu'il fit par l'ouvrage suivant :
Usaige et description de l'holomètre pour
sçavoir mesurer toutes choses qui sontsoubs
l'estandue de l'œil ; tant en longueur et lar-
geur qu'en hauteur et profondité. Inventé
par Abel Foullon Vallet de chambre du
Roy. Nécessaire à ceux qui veullent promp-
tement et sans aucune subjection d'arith-
métiques sçavoir la distance des places, ar-
penter terres et faire cartes topographi-
ques. Par commandement et privilège du
Roy. A Paris, 1555, chez Pierre Béguin ^
à l'enseigne du Trophée rue S. Jacques de-
vant les Mathurins. On fait les instru-
• Devise de l'auteur.
2 Dans les préliminaires de l'HoIomètre.
1 II y en a des exemplaires sans nom de li-
braire ; Brunet y a été trompé.
659
FOULLON — FOULQUE
660
ments chez maistre Pierre, le compassier,
rue de la Vieille drapperie à l'enseigne de
S'e-Geneviefve) ; in-4o, 35 feuillets avec
de belles grav. sur bois qui semblent (trois
paysages) être de la main de Jean Cousin
(voy. IV col. 842).
L'auteur explique d'abord son intéres-
sant petit volume :
Et faut, lecteur, que tu en saches gré h
M. le maréchal de Brissac qui pour estre
autant amoureurs des lettres comme ver-
tueux et sage en l'exercice et conduite des
armes, fut moteur de m'en faire commander
l'invention que j'ay conférée avecques cens
qui sont ornez de scavoir et bon jugement.
Entre lesquelz M. de S. Gelays a nommé
l'instrument holométre, signifiant que par
luy on peut mesurer toutes choses; et
maistre Jehan Maignan docteur en méde-
cine (de qui seul j'ai appris les commence-
mentz des mathématiques) a augmenté de
demonstratiotis la description que j'ay
faitte...
Il fait valoir auprès du Roi les mérites
qui peuvent lui valoir un privilège :
Encores que M. de Boisdauphin evesque
d'Agde m'eust longtemps uorry en l'essay
et poursuitte d'icelles petites entreprises
scientifiques, tant pour constater l'envie
insatiable qu'il a d'entendre la raison de
toutes choses grandes, comme pour dresser
l'un des siens à telle diversité d'entreprises
qui les unes peussent apporter quelque
plaisir à V. M. et les autres service et pro-
fit à vostre royaume, comme de fondre eu
fin cuyvre caractères, figures et artillerie,
nettement et sans réparer: de faire machi-
nes et moulins sur citernes et eaux dor-
mantes, de faire mouvoir etrouller chariots
par la seule pesanteur de leurs charges et
plusieurs autres mouvemans et engins qui
n'ont esté congnuz (que je sache) des siè-
cles passez...
Et en effet le volume se termine par un
privilège du Roi en date du 17 juin 1551
assurant à FouUon le bénéfice de ce qu'il a
« inventé certains artifices pour réduire
les lettres, caractères et planches en cuivre,
argent et autre métal solide, accoutumés
en plomb, estain et bois. »
Son holométre eut du succès : le libraire
P. Béguin en donna une seconde édition
en 1564 ^ Un libraire de Venise, Gior-
' La Bibliothèque de l'Arsenal en possède un
dano Ziletti, en publia la même année une
traduction qu'il dédia au gouverneur de
la ville, le seigneur Sforza Palavicino :
Descrittione et uso deirholometro per saper
misurare tutte le cose che si possono ve-
der... Ritrovato per Ahel Fullone valletto
di caméra del Re di Francia ; in Venetia
appresso G. Ziletti al segno délia Stella,
1564; in-4o de vi et 60 feuillets. Enfin
l'ouvrage fut traduit en latin par un méde-
cin et professeur suisse, de la famille de
Stoppa, sous ce titre : De holometri fabrica
et usu, instrumento geometrico ab A . Ful-
lonio olim invento nunc vero Nicolai Stu-
pani opéra sermone latino explicato ; Basi -
leœ ap. Petrum Pernam, 1557, in-folio.
— Enfin en tête de l'édition originale figure
un joli sonnet du jurisconsulte André Ti-
raqueau à la louange des inventeurs fran-
çais :
Je puis bien dire aajourd'huy que la France
Est celle-là qui emporte le pris
Q,aant à nourrir les merveillens espris,
Esprits divins pour chasser l'ignorance.
Maint art subtil, mainte et mainte science
Mille secrets que jamais n'ont compris
Tous nos ayeux, anjourd'huy sont appris.
Nostre Foullon en fait l'expérience.
Gentil Foullon, Foullon ingénieus, etc.
La Croix du Maine cite encore d'Abel
Foulon un Traité de machines, engins,
mouvemens, fontes métalliques et autres
belles inventions, puis La description du
mouvement perpétuel ; enfin une traduc-
tion d'un poème d'Ovide {in Ibin) qui se-
raient tous restés manuscrits. — On dit
aussi qu'il fut le père de Benjamin Foulon,
peintre de Catherine de Médicis.
La Croix du Maine et du Verdier. — Hauréau,
Hist. litt. du Maine. — Catalogue de la biblio-
thèque d'Amb. Firmin-Didot, I, 203. — Brunet,
Manuel du libraire. — Desehamps, Snpplém. â
Brunet, I, 515.
2. Foulon (Jean), de Rouen, passemen-
tier, assisté à Genève, avec sa femme et 3
enf., de 1692 à 1699. La veuve de Mr Jac-
ques Foulon, du Vivarais, capitaine ré-
formé, réfugiée à Berlin, 1698. Anne,
veuve de Pierre Foulon, de Dieppe, 68
ans, assistée à Londres, 1705.
FOULQUE (Honoré) noyé, à Manosque,
1562 ; — veuve F'oulque, de Gap, assistée
à Genève, 1705. — Marie Foulques, de S'-
exemplaire (cité par Brunet) qui semble daté de
1561; mais qui est en réalité de ln55, avec les
deux derniers chiffres refaits à la main.
6G1
FOULQUE — FOUQUÉ
662
Cosme près Nîmes, assistée à Lausanne et
à Genève, avril 1699, allant en Brande-
bourg. — Elizabeth Foulques de Boisda-
bert, 63 ans, confesseuse, et Françoise sa
sœur, filles d'un notaire de Saumur, as-
sistées à Londres (13 1. 8. 9) en 1702 ; le
sont encore en 1710. Bernard Foulques de
Boisdabert, de Saumur, 58 ans, et sa fem-
me, assistés à Londres (4 1.), 1706. —
Jean Fouly, de Montanban, peigneur de
laine, assisté à Genève avec sa femme, sa
belle-mère et 3 enf., 1685. — Jean Foul-
quié, de Cononteral près Montpellier, as-
sisté à Genève, 1698. — François Foul-
quier de S'-Laurent en Languedoc, assisté
à Genève avec sa femme et 2 enf., 1703 ;
part pour le Brandebourg en 1709. Jean
Foulquier, membre du Comité de secours
pour les réfugiés à Lausanne, vers 1750-
1770, s' efforce d'intéresser Jean-Jacques
Rousseau k leur cause, Bull. III, 328. —
Marie-Madelaine Fouquer, 23 ans, enfer
mée au couvent des Nouv. cathol. de
Rouen en 1775; y était encore en 1781
(Tt 302). — Madelaine Fouquier, de Pa-
ris, 47 ans, fille d'un marchand de bois,
assistée (5 1.) à Londres, 1702.
FOUQUÉ, famille illustre [Haag, V 158],
originaire de la Normandie, mais établie
dans la Saintonge où elle possédait les ba-
ronnies de Saint-Seurin et de Tonnay-
Boutonne.
Lorsque les doctrines de la Réforme se
répandirent à Saint-Seurin, en 1560, par
le zèle d'un pauvre notaire nommé Jean
Frère-Jean, le seigneur du lieu, Gabriel
de La Motte-Fouquée entreprit de s'oppo-
ser à la propagation de l'hérésie. Averti
que les novateurs devaient tenir une as-
semblée religieuse à Chenac, il se mit à
la tête de ses gens dans l'intention de la
disperser par la force ; mais il fut repoussé
par le père de Frère-Jean, et bientôt ra-
mené à de meilleures dispositions, il se
rapprocha d'eux et finit par embrasser leur
religion. Dès le mois de mai 1561, on le
trouve assistant avec sa femme, qui était
fille de Saint-Martin-de-La Coudre, aux
prédications du ministre (Charles Léopard.
L'année suivante, Saint-Seurin s'arma à
l'appel de Condé et fut nommé, avec Mon-
guyon, gouverneur de la ville d'Angou-
lême, à la prise de laquelle il avait contri-
bué. A la tête de 7000 hommes rassemblés
dans le Périgord et la Saintonge, les deux
chefs huguenots attaquèrent Châteauneuf
et l'emportèrent d'assaut, mais ils ne pu-
rent se rendre maîtres du château, faute
d'artillerie, et la désunion s'étant mise
dans leurs bandes mal disciplinées, ils se
virent forcés d'abandonner leur conquête.
Si Saint-Seurin prit part à la seconde
guerre civile, il ne s'y distingua par au-
cun exploit. Dans la troisième, il condui-
sit à Piles, l'héroïque défenseur de Saint-
Jean-d'Angély , un petit secours d'une
quarantaine de chevaux à travers le camp
ennemi , et il fournit ainsi au vaillant
capitaine un motif plausible pour ne point
tenir la capitulation qu'il avait dû signer
peu de jours auparavant.
Nous n'hésitons pas à attribuer ce beau
fait d'armes à Gabriel de Lamotte-Fouqué,
qui vivait encore en 1569; nous en avons
la preuve dans l'arrêt prononcé contre lui
par le parlement de Bordeaux (I, col. 648) ;
mais à partir de cette époque, plusieurs
années s'écoulant sans que l'histoire fasse
mention du seigneur de Saint-Seurin, nous
estimons que, lorsqu'il reparaît sur la scène-
comme lieutenant de Henri de Condé, il ne
s'agit non plus du père, mais du fils,
Charles de La Motte-Fouqué, sieur de
Saint-Seurin, baron de Tonnay-Boutonne,
qui se montra aussi, en toute occasion, un
des chefs les plus braves, les plus expéri-
mentés et les plus dévoués du parti hugue-
not.
Colonel d'un régiment d'infanterie, il
contribua à la déroute de Mercœur, en
1585, suivit Condé au siège de Brouage,
mais fut laissé sous les ordres de Saint-
Mesme, lorsque le prince partit pour son
expédition d'Angers. En 1587, il se dis-
tingua à la bataille de Coutras. En 1594,
il assista à l'assemblée de Jarnac {Voy. III,
col. 989). On ne connaît pas l'année de sa
mort ; on sait seulement qu'il n'existait
plus en 1619, tandis que sa femme Ehsa-
beth de La Cassagne vivait encore vers
1630, d'après un registre des baptêmes cé-
lébrés dans l'église de Pons.
Fils du précédent, Henri de La Motte-
Fouqué, né au château de Saint-Seurin
d'Uzet, a joué un rôle considérable dans
les dernières guerres de religion. Gouver-
neur de Royan, dont la garde lui avait
été confiée ^àrSoubise, il envoya, en 1620,
Saint-André à l'assemblée de La Rochelle
pour l'assurer « de son affection au bien
663
FOUQUÉ
664
des églises et de sa fidélité à la conserva-
tion de cette ville, » assurance qu'il re-
nouvela, peu de temps après, par La Re-
naudie et Gouin. En 1621, il fit avec Sou-
bise et Favas, la conquête de l'île d'Oléron.
Le 12 déc. de la même année, secondé
par Soubise, il enleva, sans coup férir,
Royan à La Chesnaye, qui s'était rangé au
parti du roi. et durant tout l'hiver, il har-
cela les catholiques jusques aux portes de
Saintes. Au mois d'avril 1622, il condui-
sit une partie de sa garnison au secours
de Favas, mais battu à Saint Vivien, il
rentra dans Royan. D'Epernon se pré-
senta, le mois suivant, sous les murs de
cette place, avec un corps de troupes con-
sidérable. La ville était forte, la garnison
suffisante, et Saint-Seurin paraissait dis-
posé à se bien défendre ; mais ayant ap-
pris que son frère, son beau-frère Jean
Bretinauld de Plassay et son cousin avaient
été faits prisonniers dans l'île de Rhé, il
se laissa séduire par la promesse du roi
de leur rendre la liberté s'il livrait Royan,
et consentit à une entrevue avec d'Eper-
non ; mais, pendant qu'il négociait, arri-
vèrent Favas et les commissaires de l'as-
semblée de La Rochelle, qui se saisirent
de la ville, avec le concours des habitants,
et en fermèrent les portes à Saint-Seurin.
Louis XIII dut donc se résoudre à en faire
le siège. Au bout de six jours, Royan ca-
pitula, 11 mai, et reçut pour gouverneur
Drouet, capitaine au régiment des gardes.
Quant à Saint-Seurin, il resta à la suite du
roi, qui remit en liberté les trois prison-
niers ; mais son zèle pour la Cause n'en
souffrit aucune atteinte. En 1627, nous le
retrouvons auprès de Ruckingham, qui
l'envoya au roi pour lui proposer d'éva-
cuer l'île de Rhé, à condition que le fort
Louis serait rasé. Richelieu accueillit fort
mal l'ambassadeur et la proposition du
favori de Charles 1er. Ce fut pendant son
séjour à Paris que Saint-Seurin publia la
Lettre du baron de Saint-Seurin à un sien
ami, écrite le 10 sept. 1627 de la citadel e
de Saint-Martin de Ré, 1627, in-4o.
En 1630, Henri de La Motte -Fouqué,
qui prolongea ses jours au delà de 1677
et mourut dans la religion qu'il avait pro-
fessée toute sa vie (ït 247), avait vendu
les baronnies de Saint-Seurin et de Ton-
nay-Boutonne à son beau-père Jean Breti-
nauld sieur de Plassay, fils d'Antoine Bre-
tinauld et de Nicole de Farnoax-la-Clo-
cheterie (Voy. ci-dessus III, col. 110). Il
est douteux s'il laissa des enfants de son
mariage avec Elisabeth Bi-etinauld, célé-
bré à Saintes, le 13 déc. 1619. Il est cer-
tain pourtant que Charles de La Motte-
Fouqué, qui se réfugia en Hollande et y
épousa Susanne de Robillard, descendait
de cette famille ; mais nous ignorons s'il
était le fils de Henri ou de son frère d'ail-
leurs tout à fait inconnu. A côté de lui,
mais à une place qui reste pour nous dou-
teuse, il faut mentionner cette noble et
malheureuse Marie de la Motte-Fouqué
née en 1631, fille d'un réfugié mort au ser-
vice de Hollande, et au nom de laquelle
une lamentable supplique était adressée,
le 22 oct. 1687, aux États Généraux (Voy.
Bull. 1887, p. 133).
Henri-Auguste, baron de La Motte-
Fouqué, fils de Charles, naquit à La Haye
en 1698. Il fut, dès l'âge de huit ans, ad-
mis comme page à la cour du duc Léopold
d'Anhalt-Dessau. Lorsque ce prince par-
tit pour faire la campagne contre les Sué-
dois, il laissa le jeune Fouqué auprès de
la duchesse ; mais l'adolescent s'échappa
secrètement, en 1713, et alla rejoindre
l'armée prussienne en Poméranie. Il se si-
gnala par son courage et fut, l'année
même, admis comme enseigne dans le ré-
giment du Prince. Lieutenant en 1719,
capitaine en 1723, il fut, en 1728, décoré
de l'ordre de la Générosité. Cependant
quelques désagréments, qu'il eut à essuyer
à cause de son étroite liaison avec le Prince
royal dont il partagea la captivité à Cus-
trin, le décidèrent à quitter le service de
la Prusse, en 1739. Il passa en Danemark
où il obtint le grade de lieutenant-colonel.
En montrant sur le trône, Frédéric II
s'empressa de rappeler Fouqué. Il le dé-
cora de l'ordre du Mérite, le nomma colo-
nel du régiment de Camas et grand-bailli
de Gramzow et de Lôkenitz.
Fouqué servit avec gloire dans toutes
les guerres de Frédéric-le -Grand. Dans la
campagne de Silésie, il se battit vaillam-
ment à Neu-Titschin à la tête de six com-
pagnies de grenadiers, opéra sa jonction
avec le prince d'Anhalt-Dessau, et condui-
sit, toujours combattant, l'avant -garde à
Troppau. Après la bataille de Czaslau, il
retourna à l'armée du roi et fut nommé
gouverneur du comté de Glatz. En 1745,
665
FOUQUE
666
il fut élevé au grade de major-général ;
cependant il ne prit pas une part active à
la seconde guerre de Silésie. En 1751, il
fut créé lieutenant-général et décoré de
l'Aigle noir.
La guerre de Sept ans le rappela sous
les drapeaux. Dans l'invasion de la Bo-
hême, en 1757, il commanda l'avant-garde
du corps de Schwerin et l'aile gauche de
l'armée prussienne à la bataille de Prague.
Schwerin ayant été blessé, il prit le com-
mandement, et quoique blessé à son tour,
il refusa de quitter le champ de bataille.
Guéri de sa blessure, il prit, au mois de
septembre, le commandement du corps de
Winterfeld, livra, le 15 décembre, près de
Landshut un combat où l'avantage lui
resta, et bloqua Schweidnitz. Le 21 mars
1758, il défit le général autrichien James.
Blessé au siège d'Olmutz, il fut chargé de
reconduire à Glatz le train de siège. Quel-
ques mois après, il défendit Landshut con-
tre des forces de beaucoup supérieures, et
contraignit les Autrichiens à lever le blo-
cus de Cosel. Élevé au grade de général
d'infanterie, en 1759, il se trouvait à
Landshut avec un corps de 8000 Prussiens,
lorsqu'il y fut attaqué, le 23 juin 1760, par
le général Laudon à la tête de 28000 Au-
trichiens. Après des prodiges de valeur,
ses soldats ayant épuisé leurs munitions,
il voulut essayer de s'ouvrir un passage à
l'arme blanche, mais l'héroïque troupe
fut presque entièrement exterminée. Fou-
qué lui-même, couvert de blessures, fut
fait prisonnier et transporté en Croatie.
Marie-Thérèse lui offrit du service dans
l'armée impériale, mais fidèle à ses ser-
ments, il refusa ces offres, en sorte qu'il
ne recouvra la liberté qu'à la paix de Hu-
bertsburg. en 1763. De retour en Prusse,
Fouqué se retira à Brandebourg, dont il
était prévôt depuis 1760 ; mais il faisait
de fréquents voyages à Sans-Souci où il
était toujours accueilli par Frédéric avec
les témoignages de la plus grande estime.
Il consacra ses loisirs à écrire des Mémoi-
res qui ont été publiés en français et en
allemand, à Berlin, 1788, 2 vol. in-8o. Sa
correspondance avec Frédéric a été imp.
à la suite de ces Mémoires et dans le T. 1er
des OEuvres du roi de Prusse.
Fouqué mourut à Brandebourg, le 3
mai 1774. Jusqu'à la fin de ses jours il
conserva les sentiments d'une piété fer-
vente. Il laissa, de son mariage avec Elisa-
beth-Marie Masson, deux fils et une fille.
Les biographes ne rapportent aucune
circonstance de la vie de ces enfants du
général La Motte-Fouqué ; cependant de
divers renseignements que MM. Haag se
sont procurés en Allemagne, il est permis
de conclure que Gustave-Auguste-Henhi,
baron de La Motte, conseiller au départe-
ment de la guerre et des domaines, né à
Berlin et mort le 16 mars 1798, était un
de ses fils. Le silence des biographes pa-
raîtra d'autant plus étonnant, que ce fonc-
tionnaire s'est fait connaître avantageuse-
ment par plusieurs ouvrages, dont voici la
liste d'après Meusel.
I. Gedanken von der Schsedlichkeit der
grossen und unbetveglichen hœlzernen
Kramhuden, icie auch jler hœlzernen
Brûcken ûber den Rinnen in den Strasseii
der Stsedte, Berlin, 1775, in-8o.
II. Vorschlxge zur Abfuhr der Unrei-
nigkeiten von den Strassen und Gassen in
einer grossen und volkreichen Stadt, Got-
ting, 1777, in-8o.
III. Anleitung zur ordentlichen und
grûndlichen Abnahme der Rechnungen,
Berlin, 1778, in-8o.
IV. Pracktische Beytrsege zur Kameral-
icissenschaft, Ister Theil, Leipz., 1782 ; —
neue ausg., Leipz., 1783; — 2ter Theil,
Leipz., 1784; — 3ter Theil, Halle, 1785 ;
— 4ter Theil, Halle, 1786, in-8o.
V. Neue praktische Beytrœge zur Kame-
rahvissenschaft, Isier Theil, Berlin, 1789,
in-8o.
VI. Ausfûhrliche Abhandlung von den
Landesgesetzen, welche die Landstrassen
in den Preuss. Staaten betre/fen, Leipz.,
1789, in-8o.
VII. Abhandlungen 1° Von den Land-
rsethen in der Kurmark; 2o Von den
Spinnprsemien fiir die Kinder der Land-
leute in der Kurmark ; 3° Von den Kolo-
nisten ; 4" Von der Riende der Schaafe,
Berhn, 1793 ; — 2ter Theil, enthaltend V
Abhandlungen, Berlin, 1794, in-8o.
Le baron de La Motte a publié, en ou-
tre, plusieurs dissertations sur des ques-
tions de police municipale, de voirie, d'hy-
giène publique, etc., dans le Berlin —
Monatsschrift (1787-88, 1795-96), dans les
Beytrâge zur OEconomie de Beckmann, et
quelques articles de critique dans la Phys.
okon. Bibliotek de Beckmann.
667
FOUQDÉ
668
Un petit-fils du général de La Motte-
Fouqné , Frédérig-Henri-Gharles , fut
écrivain dramatique, poète et romancier.
Il naquit à Brandebourg, le 12 fév. 1777,
et mourut à Berlin, le 23 janv. 1843. Son
père était officier de dragons ; sa mère^
fille du maréchal de la cour de Dessau,
M. de Schlegel, mourut en 1788. Le roi
de Prusse le tint sur les fonts. Le jeune
baron de La Motte-Fouqué suivit d'abord
la carrière des armes ; il prit part, en qua-
lité de lieutenant dans le régiment des
gardes du corps, à la désastreuse campa-
gne du Rhin. La République française ven-
geait alors les défaites essuyées sous la
Royauté. Soit que le sort de cette campa-
gne l'eût dégoûté du métier de la guerre,
soit qu'une passion plus douce l'eût attiré
vers les arts (|e la paix, Fouqué ne tarda
pas à solliciter son congé ; mais il ne l'ob-
tint qu'après 1802. S'étant marié, il se re-
tira dans une terre de sa femme, où il se
voua entièrement aux lettres, jusqu'à ce
qu'en 1813 la guerre de l'Indépendance lé
rappelât sous les drapeaux. Sa bravoure
lui valut le grade de capitaine de cavale-
rie ; mais son état de santé ne lui permet-
tant pas de continuer son service, il solli-
cita sa retraite qu'il obtint avec le grade
de major. Il vécut depuis, tantôt cà Berlin
ou à Halle, et tantôt dans sa terre de
JN'ennhausen près Rathenau, occupé du
soin de ses nombreuses publications. Son
extrême facilité ne lui permettait pas de
repos. Il exerça, pendant un temps, une
certaine influence sur ce qu'on pourrait
appeler la littérature courante ; il fut un
des chefs les plus aimés de l'Ecole roman-
tique en Allemagne ; mais sa gloire n'eut
qu'un jour.
La Motte-Fouqué publia d'abord sous le
nom supposé de Pellégrin. De ses nom-
breux écrits un seul, à la connaissance de
Quérard, le charmant conte d'Ondine, a
été traduit dans notre langue \ Sa femme,
Caroline de Briest, s'est aussi fait connaî-
tre comme romancière. Trois de ses ro-
mans ont été traduits ou imités en fran-
çais. Ses lettres sur l'Education des fem-
1 Quérard se trompe lorsqu'il lui attribue, en
outre, Pierre Schlémibl ou l'homme qui a perdu
son ombre. Cette boutade fantastique, qui obtint
un étrange succès, est de Cbamisso ; Fouqué n'en
a été que l'éditeur, en 1814, à l'insu de son ami
qui a tini par l'avouer.
mes et celles sur la Mythologie grecque
sont estimées en Allemagne. — Quant à
K.-A. de La Motte-Fouqué, dont M. Kai-
ser indique un volume de drames : Schaus-
piele, Manh., 1806, in-8o, c'est peut-être
un frère de l'auteur, ou plutôt sa femme.
Il serait difficile de connaître toutes les
publications de notre auteur, mais nous
indiquerons au moins les principales.
I. Dramat. Spiele, publ. par A. W. de
Schlegel, 1804 '.
II. Zicei Schauspiele, 1805.
III. Die Zwerge, dramat. Spiel, Leipz.,
1805, nouv. édit., 1816.
IV. Romanzen von Thaïe Roncevall,
1805.
V. Sigurd der Schlangentœdter, drame
héroïque en 6 tableaux, 1808, in- 4°.
VI. Gespriech zweier Edelleute ûber den
Adel, 1808.
VII. Ber Held des Nordens, 1810.
VIII. Numancia, trag. en 5 act. trad. de
l'espagnol de Cervantes, 1810, in-12.
IX. Ueber d. sogenannten falschen Wal-
demar, 1811.
X. Vaterlsend. Schauspiele, contenant :
lo Waldemar der Pilger, Markgraf von
Brandenburg, trag. en 5 act. ; 2» Die Rit-
ter und die Bauern, drame en 1 acte.
1811.
XI. Die Jahreszeiten. Eine Viertel-
jahrsschrift fur romantischen Dichtungen,
4 parties, 1811-15.
XII. Die Musen ; eine nordische Zeit-
schrift, 1812-14. — Publ. avec W. Neu-
mann.
XIII. Taschenbuch der Sagen und Legen-
den, avec grav., 2 années, 1812 et 13, gr.
in-16. — Recueil publ. avec sa femme Ca-
roline de La Motte-Fouqué et Amélie de
Helwig.
XIV. Undine, 1813; Leipz., 1816,
in-4o, illust. par le comte Clary ; Niirnb.,
1818, in-4o, illust. par Schulze ; trad.
dans toutes les langues de l'Europe ; en
français par M^e de Montolieu, Paris,
1817, 19 et 22, in-12.
XV. Schauspiele fur Preussen, conte-
nant : lo Die Heiiukehr des grossen Kur-
fûrsten ; 2° Die Familie Hallersee, 1813.
XVI. Dramat. Dichtungen fur Deutsche,
* Toutes les éditions dont on n'indique ici ni
le lieu d'impression, ni le format, ont paru à
Berlin et sont in-S".
669
FOUQUÉ
670
contenant : !« Alf und Yungwi. trag. ; 2»
Die Irmensxule, trag. ; 3» Die Runen-
schrift, drame ; 4° Die Heimkehr des gros-
sen Kurfilrsten ; 5» Die Familie Haller-
see; 1813. — Recueil publ. avec sa femme.
XVII. Gedichte vor u. wsehrend des
Feldzugs, 1813, in-12; S'-e éd., 1814.
XVIII. Alboin, der Longobardenkônig,
Leipz., 1813.
XIX. Corona, ein Rittergedicht, Tiibing.,
1814.
XX. Die Fahrten Thiodulf's, Hamb.,
1815, 2 vol.
XXI. Ft'auentaschenbuch, Niirnb., 1815
à 31, in-12, avec grav. — Almanachpubl.
avec Fr. Riicker.
XXII. Thassilio, Vorspiel, 1815.
XXIII. Auch ein Wort ûber die neueste
Zeit, Tiib., 1815.
XXIV. Jahrbuchlein deutscher Gedichte
auf 1815, Berl., 1815. — Recueil dû à
plusieurs littérateurs, ainsi que le suivant :
XXV. Kindermœrchen, 1816, 2 vol.
in-12, avec grav.
XXVI. Die Pilgerfah7-t, trag. en 5 act,,
Nurnb., 1816.
XXVII. Gedichte : 1° Aus d. Jûnglings-
alter, Stultg., 1816; 2o Aus dem Mannes-
alter, ibid., 1817; 3° Romanzen und
Idyllen, ibid., 1818, 4 vol. ; ibid., 1820;
4° Aus dem Mannesalter, ibid., 1827.
XXVIII. Karls des grossen Geburt, und
Jugendjare, ein Ritterlied, Niirnb., 1816.
XXIX. Der Zauberring, Nurnb., 1816,
3 vol. — L'Encyclopédie d'Ersch et Gru-
ber en cite une édit. de 1811.
XXX. Sxngers Liebe, ïub., 1816.
XXXI. Liebesrache, trag. en 3 act.,
Leipz., 1817. — Meusel en cite une édit.
de 1813.
XXXII. Die 3wei Bruder, trag., Tii-
bing., 1817.
XXXIII. Die wunderbaren Fahrten des
Grafen Alathes von Lindenstein, Leipz.,
1817.
XXXI V^. Abendunterhaltu7igen zu ge-
mûthl. Erheiterung des Geistes, Vienne,
1817. — En commun avec Zschokke,
Glatz, Pichler, etc.
XXXV. Altssechsischer Bildersaal, con-
tenant : lo Hermann, drame héroïque ; 2°
Welleda und Ganna ; 3» Schœn-Irsa ihrer
tveissen Ruh ; 4» Die vier Bruder von d.
Weserburg, Nurnb., 1818-20, 4 vol.
XXXVI. Heldenspiele : lo Baldur der
Gute; 2o Helgi, der Hundingstodler ; 3»
Helgi, der Uuddingenheld, Stuttg., 1818.
XXXVII. Jœger und Jœgerlieder. Eine
kriegerische Idylle, Hamb., 1818.
XXXVIII. Etwas liber den deutschen
Adel, in Briefen, etc., Hamb., 1819. —
Publ. avec Fr. Perthes.
XXXIX. Gefûhle, Bilder und Ansichten.
Sammlung kleiner prosaischer Schriften,
Leipz., 1819, 2 vol.
XL. Hieronymus von Stauf, trag. en 5
act., 1819.
XLI. Der Leibeigne{Le serf), drame en
5 act., 1820.
XLII. Eginhardt und Emma, drame en
3 act., 1820.
XLIII. Der Mord Augusts von Kotzebue.
Freundes Ruf an Deutschlands Jugend,
1820.
XLIV. A. von Blomberg, hinterlassene
Schriften, mit Lebensbeschreib. und ein
Vorspiel, 1820.
XLV. Wahrheit und Luge. Eine Reihe
polit. -militœr. Betracht, in Bezug auf den
Vendéekrieg nach dem Werke : Mém. de
Mme la marq. de La Rochejaquelin, écrits
par elle-même, Leipz., 1820.
XL VI. Bertrand du Giiesclin, ein histor.
Rittergedicht, miterlœut. ^nmerA;., Leipz.,
1821.
XL VII. S. E. Pape, Gedichte, ynit einem
biogr. Vorworte, Tub., 1821.
XL VIII. Der Verfoigte, 1821, 3 vol.
XLIX. Th. Moore, Lalla Rukh, oder die
mongolische Prinzessin ; romant. Dichtung
aus dem Engl. in den Sylbenmaassen des
Originals iibersetzt, 1822.
L. Betracht. iiber Tûrken, Griechen und
Tiirkengriechen, 1822.
LI. Ritter Elidouc, Leipz., 1822, 3 vo-
lumes.
LU. Wielde Liebe, Leipz., 1823, 2 vol.
LUI. Der Réfugié, Gotha, 1823, 1824,
3 vol.
LIV. Geistliche Lieder , Leipz., 1823.
LY. Feierlieder eines Preussen im Herbste
1823, Berl., 1824.
LVI. Don Oarlos, Infant, von Spanien,
trag. en 5 act. d'après Schiller, Danzig,
1823.
LVII. Lebensbeschreibung des kœnigl.
preuss. Gênerais der Infant. Heinr. Aug.
de La Motte-Fouqué, 1824^ avec un plan.
LVIII. Sophie Aurelie. Eine Novelle,
1825.
671
FOUQUÉ — FOUQUET
672
LIX. Pique-Dame. Briefe aus dem Ir-
renhause, 1825.
LX. Erdmann und Fiametta, 1825.
LXI. J.-B. Rousseau, Spiele der lyrlschen
und dramatischen Muse, Aachen, 1826 ; 2»
verm. Ausg. mit einem Voncort, Frankf.,
1829.
LXII. Die Sage von dem Gunlaugur,
genannt Drachenzunge und Rafn dem
Sckalden, Vienne, 1826, 3 vol., avec grav.
LXIII. Geschichte der Jungfrau von Or-
léans, ivelche d. 30 mserz 1431 in Frank-
reich verhrannt lourde, 1826, 2 vol.
LXIV. Ernst Ph. von Riichel, kœnigl.
preuss. Gênerais d. Infant., militcxr. Bio-
graphie, 1828, 2 vol.
LXV. Der Seengerkrieg auf der Wart-
burg. Ein Dichterspiel, 1828.
LXVI. Der Mensch des Sildens, und der
Mensch des Nordens. Sendschreiben, in
Bezug auf d. gleichnamige Werk des herrn
von Bonstetten, an den Frhrn. Al. von
Humboldt, 1829.
LXVII. Berlinische Blœtter filr deutsche
Frauen. Journal hebdomadaire, 52 ca-
hiers, gr. in-16, 1829.
LXVIII. Sendschreiben an d. Verfasser
d. Betracht. ilber d. neusten Begebenheiten
in Deutschland, 1831.
LXIX. Jakob Bœhme. Ein biograph.
Denkstein, Greisz., 1831.
LXX. Die Weltreiche, Halle, 1835-40.
LXXI. Zeitung fur den deutschen Adel,
1840-41. — Dans ce journal qu'il publia
avec Alvensleben, La Molle-Fouqué se mit
en opposition ouverte avec son siècle.
Toutes ses espérances se portaient vers le
retour de l'ancien temps. La chevalerie du
moyen âge l'avait séduit et grisé.
LXXIL Lebensgeschichte, Halle, 1840.
— Autobiographie.
LXXHI. Abfall und Busse, oder der
Seelenspiegel, 1844.
A cette prodigieuse liste, on doit encore
ajouter les ouvrages suivants dont nous
ignorons le lieu et l'année mais qui se rat-
tachent à ses premières productions :
LXXIV. Alwin, 2 vol.
LXXV. Historié des edeln Ritters Galmy
und einer schœnen Herzogin aus Bretagne.
Fouqué soigna lui-même une édition de
ses Œuvres choisies, Halle, 1841, 12 vo-
lumes. Enfin il a été le collaborateur
d'un grand nombre de journaux et de re-
vues.
FOUQUEROLLES (Pierre de), capi-
taine du roi de Navarre [Haag, V 164]
dans ses guerres contre la Ligue. Fouque-
rolles avait porté les armes en Hollande et
on doit croire qu'il s'y était distingué,
puisque, la première fois que nous rencon-
trons son nom dans l'histoire de nos guer-
res civiles, nous le trouvons revêtu d'un
grade élevé. Il avait déjà servi au siège de
Talmont, lorsque Henri de Navarre le
chargea, en 1586, de la défense de Mara-ns
contre Biron. « Le Navarrais, raconte de
Thou, mit Des Pueilles dans la Bastille,
Dracville dans Beauregard, Granville et
Sainte -Foy dans La Brune et La Repentie,
sur le chemin de La Rochelle ; La Jarrie
eut en garde La Paulée et L'Alouette, et
Fouquerolles, qui avait sous ses ordres les
compagnies limousines de Barrache, La
Pkiine, Saint-Jean et La Treille, et la
belle compagnie rochelloise du capitaine
Lamet, obtint le commandement en chef. »
Biron ouvrit la tranchée le 10 juillet, et
malgré une blessure qu'il reçut à la main,
il poussa les travaux avec vigueur. Fou-
querolles, de son côté, ne déploya pas
moins d'activité ; mais le roi de Navarre
ayant jugé à propos de le remplacer par
La Force, avant l'attaque de la place, il
céda sans résistance son commandement.
L'année suivante, il combattit à Coutras et
se signala par la prise d'un drapeau. En
1588, il servit au secours de Marans. En
1589, il commanda les coureurs à la dé-
faite de Saveuse par Châtillon, et fut en-
voyé, avec de Vigneulles, capitaine des
gardes, au secours des habitants d'Argen-
ton. Il assista ensuite au siège de Laon et
à la défaite du grand convoi ; puis au siège
d'Amiens, pendant lequel il tenta l'esca-
lade de Dourlans, mais sans succès, les
échelles s' étant trouvées trop courtes. Il
fut tué peu de jours après, en 1597.
1 . FOUQUET (Claude), sieur de Beau-
repaire [Haag, V 164], laissa deux enfants
de son mariage avec Jeanne Jamimieu :
Jeanne et Jacob sieur de La Guérinière,
gouverneur de Vezins en 1590, et lieute-
nant dans la compagnie de La Boulaye, en
1592. Jacob Fouquet épousa, en 1576,
Hilaire Le Maistre qui lui donna Charles
et Hilaire ; puis, en secondes noces, Es-
ther de Cfhezelles, dont il eut Isaac, souche
d'une autre branche.
I. Charles Fouquet, sieur de Bornizeau
673
FOUQUET
674
en Poitou ' et do Fonrclielimier, prit pour
femme, en 1646. ChuvloUe Du Bellay, fille
de Zacharie, sieur DuPlessis-Bellay, et de
Jeanne Hébert. De son mariage étaient
nés, outre les (iiles : i» Henri-Charlks,
sieur de Bornizeau. né à Thouars. qui
épousa, en 1672, Louise de Marconnay,
lîlle de Gal)riel. sieur de Villiers, et de Ma-
rie Rogier ; ils eurent une fdle qui fut
M'ne de Bonneval ; Henri-Charles Fou-
quet, chevalier, seig"" de Bournizeaux, est
marqué sur les listes de Dieterici comme
réfugié à Cologne avec sa femme et deux
filles, en 1698 ; — 2° Frédkric-Philippe,
qui se convertit à la Bévocation ; — 3»
Claude-Louis ; — 4» Charles, qui se ré-
fugia en Angleterre où il mourut en 1708,
laissant de sa femme Susanne Guinebault
une fille, Susanne-Madelaine, âgée de
trois ans à la mort de son père ; — 5°
Charlotte ; — 6o Jeanne-Eléonore ; —
7o Gabrielle.
II. Isaac Fouquet, sieur de La Touche,
Beaurepaire etc., épousa, en 1613, Anne
Gaschinard, dont il eut, entre autres en-
fants, Christophe, sieur de Beaurepaire,
qui suivit la carrière des armes et fut ma-
rié deux fois, avec Anne Gauvin, fille de
Jacques, sieur de La Brosse, puis en 1654,
avec Louise Du Bois. Nos ren.seignements
ne s'étendent pas plus loin.
2. FOUQUET, ancien de l'église de
Tours, mis à mort en lo62 {Crespin). —
Fouquet, famille de Loudun, 1566. —
Isaac Fouquet, laboureur alsacien, avec sa
femme et 6 enf., la veuve de Guillaume F.,
de la Tiérache^ « laboureuse, » avec un
enfant ; Pierre, avec sa femme et 3 enf. ;
Jean, avec sa femme et 5 enf. ; Isaac, avec
sa femme et 3 enf. ; Daniel, avec sa fem-
me et 2 enf. ; Samuel; tous d'Alsace et la-
boureurs, réfugiés à Strasbourg en Ucker-
marck, 1698. — Julien Fouquet, de la
Bretagne, réfugié en Allemagne et ruiné
par les troupes qui y sont passées, assisté à
Genève d'un viatique pour retourner en
Allemagne, 1708. — Elizabeth Fouquet,
enfermée au couvent des Nouv. cathol. de
Châlons-sur-Marne, 1735.
3. FOUQUET DE Boisebart (écrit aussi
Boyssebard, Boishébart et même Boisa-
1 Bornizeau ou Bourneseauz est aussi le nom
d'un capitaine huguenot qui prit une notable part
au siège de Poitiers en 1562; voy. ci-dessus II
col. 956 et V col. 555.
bart), famille noble du Vigan (}ui a fourni
à l'église de cette ville les plus importants
et les plus fidèles de ses anciens. On l'a
présentée comme ayant une commune ori-
gine avec celle des vicomtes de Vaux,
marquis de Bellisle, c'est-à-dire avec le
célèbre F'ouquet surintendant des finan-
ces si connu par ses disgrâces sous le rè-
gne de Louis XIV ; Jurieu le dit dans
sa ;{me Lettre pastorale ; cependant cela
est doublement inadmissible parce que les
Fouquet d'où sortait le surintendant étaient
bretons et que pour pièce principale de
leurs armoiries ils avaient cet écureuil qui
leur fut fatal, tandis que ceux du Vigan
étaient exclusivement languedociens et por-
taient pour Armes == un bandé d'argent
et de gueules.
Jean de Fouquet * sieur de Boishébard,
conseiller de la mairie du Vigan en 1606,
marié à Claude d'André, veuf en 1625,
vivait encore en 1658 et laissa pour héri-
tiers : Jacques qui suit et François^ s^ de
Boissebard, ler consul du Vigan en 1612
et 1619, conseiller de cette ville à diverses
reprises de 1597 à 1630, député en 1612,
âvecPlanchon-Cantobré, vers M. le conné-
table pour lui faire la révérence et témoi-
gner l'aise qu'avait la ville de sa venue. Il
fut député en 1620, avec le srdeMontmu-
zard, au synode national d'Alais pour ob-
tenir un deuxième pasteur, et fut désigné
pour faire partie du conseil de direction
établi au Vigan par ordonnance du duc
de Bohan du 6 octobre 1627. Noble Fran-
çois Fouquet, s^ de Boishébard fut délé-
gué le 16 octobre 1650, avec Pierre de
Barrai sr de Grisentis, 2"i« consul du Vi-
gan, par l'Eglise de cette ville au synode
provincial convoqué à Sauve le 19, pour
demander un pasteur en remplacement du
sr Joseph Estienne, décédé le 25 septemb.
précédent .
Son frère aîné, Jacques de Fouquet sr
de Boisebart, docteur es droits, substitut
du procureur du Boi du Vigan en 1643,
conseiller de la communauté de celte ville
1660, 63, 64, 65. En 1647, il avait été
député par le Vigan au synode provincial
d'Anduze pour lui demander de maintenir
dans cette ville M. Estienne, pasteur nom-
mé par le synode réuni l'année précédente
au Vigan. On le choisit comme un des
* Notes de M. Cazalis de Fondouce.
VI. 22
675
FOUQUET
FOUR
G76
juges de ia controverse soutenue en I606
entre le ministre Grisard (voy. ce nom)
et le jésuite Codure. Il fut député en 1664,
avec Fulcrand Finiels, notaire et consul
du Vigan, vers le synode provincial réuni
à Anduze afin de demander un second
pasteur pour le Vigan. Il fut père de l»
Jacques ; 2o Guillaume, marié à Anne
d'Arveys et père d'une fille (Marguerite)
qui mourut au Vigan le 10 sept. 1744 et
ne put être inhumée, étant restée protes-
tante, qu'en vertu d'une autorisation de
police; 3° Marguerite, née en 1647 et
qui fut une héroïne de la foi.
Le frère aîné de celle-ci, Jacques de
Fouquet, s^ de Boise barre, fut un martyr
dont les souffrances ont été brièvement ra-
contées par Jean Serres, un de ses compa-
gnons (voy. t. V col. 124). Il était né on
1635, docteur es droits, conseiller du Vi-
gan en 1673 et 1675, et représentant de
cette ville au svnode des Cévennes qui s'y
tint le 26 aoftt 1681 (Tt 288). A la révo-
cation de l'édit de Nantes, il refusa de se
convertir et fut mis en prison dans la cita-
delle de Montpellier, puis en mars 1686,
transporté dans les cachots d'Aigues-Mor
tes. Il y demeura absolument seul, et gra-
vement malade, durant quatre mois. « Il
était obligé, dans sa grande faiblesse (dit
« Serres) de marcher des mains et des pieds
« pour aller chercher à l'endroit desapri-
« son où on le mettoit, » le bouillon, sa
seule nourriture, qu'on lui apportait toutes
les 24 heures. On le mit ensuite dans la
tour de Constance, puis au large du port
de Marseille sur le vaisseau La flûte
royale; enfin on l'embarqua, 8 mars 1687,
sur la Notre-Dame-Espérance navire char-
gé d'aller déporter en Amérique 100 con-
damnés pour cause de religion mêlés à
100 galériens ordinaires. On mit à la voile
le 12 mars, mais sur les cent religionnai-
res embarqués, il mourut en mer cinq
femmes et quatorze hommes. M. Fouquet
fut de ce nombre.
Sa sœur, Marguerite, née au Vigan en
1647, lorsque sonna l'heure définitive de
la persécution, fit tous ses efforts pour sor-
tir du royaume, avec sa nièce Madon,
c'est-à-dire Madeleine ci-dessus mentionnée
(V col. 123, lig. 10). Elles se rendirent
d'abord à Montpellier, mais elles durent
quitter cette ville, la femme chez laquelle
elles s'étaient cachées les ayant mises de-
hors au milieu de la nuit. Une pauvre
servante les recueillit et les cacha chez sa
maîtresse. Elles en partirent deux jours
après pour rentrer chez elles, où elles de-
meurèrent environ deux mois sans que
personne en fut averti. Elle y eut une at-
taque de paralysie et dut aller prendre les
eaux de Balaruc pour se guérir. En pas-
sant elle laissa sa nièce à Montpellier. El-
les allèrent ensuite à Nîmes pour sollici-
ter en faveur de son frère détenu à Aigues-
Mortes. C'est là qu'elles furent arrêtées.
La petite Madon fut mise au grand couvent
de Nîmes et M"e de Fouquet conduite au
château de Sommières, où elle resta 3 ou
4 mois, et de là au couvent. Au bout de 5
ou 6 semaines, elle tenta de s'évader en
sautant par la fenêtre, mais dans sa chute
elle se démit le bras ; aussi ne tarda-t-elle
pas à être reprise et dès le lendemain elle
fut transférée de nouveau au chAteau de
Sommières, puis à Marseille, où elle passa,
à l'hôpital du Parc, du. mois de mai au
mois d'août 1687.
De l'une de ses prisons, elle écrivit,
pour obtenir d'un pasteur de ses amis des
nouvelles de ce frère dont elle n'avait pas
encore appris le malheureux sort, une let-
tre touchante où sont puisés les détails
qui précèdent et qui nous a été conservée
par Jurieu '. Elle finit cependant par s'é-
chapiier, car elle est inscrite en 1702,
1705 et 1710 sur les registres de la bien-
faisance publique à Londres en ces termes:
« Marguerite de Fouquet, du Vigan, con-
fesseuse^ » pour 14 liv. chaque fois, et
nous devons supposer que c'est d'elle que
parle son neveu Claude d'Assas dans un
passage (ci-dessus, V col. 123, lig. 43) où
il se loue des secours spirituels qu'il a
trouvés auprès de sa fan te.'
Erman et Reclam citent Jacques de
Fouquet, de S'-Hippolyte en Languedoc,
capitaine au régiment des grands mousque-
taires de Brandebourg, mort à Prentzlow
en 1740, à l'âge de 94 ans.
FOUR (Claude), le maître Adam du Re-
fuge de Berlin [Haag, V 165J, était de Nî-
mes et il est inscrit (par Dieterici) comme
cordonnier de Nîmes et réfugié à Berlin,
avec sa femme et 2 enf., en 1698. Il de-
vint cordonnier de l'électrice, épouse de
vre
' Troisième lettre pastorale ; et par M, Leliè-
^, Un déporté pour la foi, p. 176-18».
677
FOUR — FOURGON
078
Frédéric-Guillaume, et il ne lui portait ja-
mais une paire de chaussures sans y joindre
quelques vers de sa façon. Erman et Ré-
dam (V, 73) nous apprennent que plu-
sieurs de ses pièces de vers ont été impri-
mées, et que, dans le nombre, il y en a
qui ne sont pas sans mérite. Un autre cor-
donnier de Nîmes, Jean Four, vint le re-
joindre avec une famille de 5 personnes
en 1700. — Rémond Four. d'Uzès, assisté
à Genève, de o écus pour s'acheter un ha-
bit, 1707.
FOURAY ou FouRÉ (de), famille de
petite noblesse de la Normandie; ils étaient
seigneurs de divers lieux, particulière-
ment des Pilliers près Fiers, mais exer-
çaient ordinairement les charges de notaire
royal, de sergent royal, de commis aux
aides, etc. On trouve dans les registres de
l'église de Quevilly, à la date du 26 janv.
1639, le décès d'Abraham Fourré écuyer,
s"" des Pilliers, avocat au parlem. de Nor-
mandie. Il avait épousé Louise de Losses
d'une famille de Loudun. Son fils, Char-
les, épousa, 1654, Anne fille de feu Nico-
las de Roesse, chevalier, seigr de Benze-
villette, Bolleville, etc. En 1688 Isaac de
Fouray, écuyer, fut mis aux galères pour
n'avoir pas voulu abjurer et il y mourut ^
Antoine de Fourré fut incarcéré dans les
prisons de Vire. L'Intendant de Caen si-
gnalait les diles de Fouré comme des hu-
guenottes « très dangereuses » (Lesens).
Papiers de famille. — État civil des protes-
tants de Rouen. — La Ferrière-Percy, Hist. du
canton d'Athies.
FOURDRAIN (.Iessé) ancien de l'église
de Lemè, 1669 {Bull. VIII o55).
FOURDRINIER (Israël) ouvrier en soie
à Paris et sa femme, Léa Hauvart, font en-
terrer au cimetière S'-Marcel leur fille Léa,
8 avril 1644. On trouve le même Four-
drinier se remariant au temple de Charen-
ton, en déc. 164o, avec Elisabeth Raim-
bcmlt; — (Madelaine), de Picardie, infir-
me, lo ans, assistée à Londres, 1705; —
(Henri), né à Londres, le 11 fév. 1766, te-
nait vraisemblablement aux précédents
par des liens de famille. Son père, réfugié
français habitant l'Angleterre, y avait créé
une fabrique de papier [Haag, V 165]. Le
' Il manque dans notre liste générale ci-dessus,
à moins qu'on ne l'ait inscrit, cas fréquent, en déd-
gunint son nom.
fils continua l'industrie patenielie et il
construisit en 180f) une machine à fabri-
quer le papier sans fin. La première idée
de cette machine ingénieuse appartient, il
est vrai à la France ; mais Fourdrinier y
apporta tout d'abord de grandes améliora-
tions, et pendant sept ans entiers, avec le
concours tie son frère Sealy et de Jean
Gamble, il travailla sans relâche à donner
à sa machine, au prix d'énormes sacrifices,
cette perfection qui l'a placée si fort au-
dessus de toutes celles qui étaient en usage
auparavant, qu'elle peut passer pour une
invention nouvelle. Cette découverte, qu'il
serait impossible de décrire sans dessins,
en fournissant à la presse les moyens de
répandre dans le monde cette masse de
jonrnaux, de brochures, de livres de toute
sorte, qui pénètrent aujourd'hui jusque
dans les pays les plus reculés, a puissam-
ment contribué déjà à la diffusion des lu-
mières et à l'envahissement irrésistible et
simultané du bien et du mal par la voie de
la presse. Mais la gloire qui appartient sur-
tout à Henri Foudrinier, c'est que sa rare
modestie s'est contentée de l'estime géné-
rale pour récompense de ses travaux, dont
les résultats moraux et matériels sont in-
calculables. Il est mort au mois d'octobre
1851.
FOURGEAU, famille poitevine. Un de
ses membres fut ministre a Yillemur,
1602-16')5, à Rochechouart, 1603-1620.
FOURGERON (Jaquette), de Sancerre,
76 ans, aveugle, assistée à Londres (i I. H),
1706; — (Jean), d'Orléans, cordonnier,
ave .ludith sa femme et 3 enf., id. (3 I.),
1706. — Vincent Fourjon, « de La Ro-
chelle en Aulnys, sargier, » reçu habitant
de Genève, décemb. 1554. — Jean Fouv-
' gon [Haag, V 165] protestant de Rouen,
traversait une rue lorsqu'il rencontra le
Sacrement porté par un prêtre de Saint-
Maclou, des plus ardents et des plus em-
portés que l'on pût voir. Conformément à
la déclaration de 166i:), renouvelée en
1669, il s-e découvrit promptement ; mais
il refusa d'obtempérer aux injonctions du
peuple qui voulut le forcer à se mettre à
genoux. Irrité de cette résistance, le prê-
tre le saisit au collet et le traîna sur-le-
champ au Palais, escorté de toute la popu-
lace du quartier qui lui prêtait main-forte.
Si le parlement avait fait son devoir et
obéi à la loi, il eut renvoyé Fourgon avec
679
FOURGON
FOURNET
680
des excuses et admonesté sévèrement le
curé ; mais, dit l'auteur très catholique de
l'Histoire du parlement de Normandie,
M. Am. Floquet (7 vol. in-4o, 1843), le
parlement tenait moins de compte des
édits du roi que de ses propres arrêts. Or,
en enregistrant l'édit de 1666;, les magis-
trats, à l'instigation de l'archevêque Harlay
de Chanvallon, y avait ajouté, de son
autorité, une clause portant que les P. R.,
rencontrant le Sacrement, seraient tenus de
se mettre en même état de respect que les
catholiques, c'est-à-dire à genoux, et bien
que la déclaration de 1689, en ordonnant
seulement que les hommes ôteraient leurs
chapeaux, eût assez clairementmontré qu'on
ne devait rien exiger de plus, le parlement
persista dans sa jurisprudence. Fourgon
fut donc condamné, 26 juin 1676, « pour
l'irrévérence par luy commise » à 20 liv.
d" amende et aux dépens.
FOURGES, ancien de l'église de Mau-
zac, 1675 ; (Jean), de la juridiction de
Montauban, laboureur, allant en Rratide-
bourg, assisté à Lausanne, janv. 1689. —
Marie Fourmaud, de Congeniès, enfermée
au couvent de Sommières par ordre de
l'évêque, Fléchier, mars 1700 {Bull. XII
21). Matthieu Fourment, sergent royal au
Mans, massacré au milieu des halles de la
ville par une troupe de meurtriers publics,
nov. 1S63 [Crespin). —Pierre Fournaise,
charretier, et Daniel, charpentier, réfugiés
avec leurs familles (12 pers.) à Manhein,
1700. — Fourneau, famille de Loudun :
Clément, Élie, Ronaventure, de 1566 à
1570. Olivier, fugitif de La Rochelle, 1699.
— Fourneaux, ministre déposé en 1737
{Aymon, II 560). — Daniel Fourneaux
sieur de Releau, fugitif de Trun, élection
d'Alençon, 1685. — Joseph Fournel, de
Barcelone, prosélyte, assisté à Londres
(6 1.) avec femme et enfant, 1706 ; — Ra-
phaël de Fournel sr de Grateloup, 1600.
— Pierre Fournelet, de Louât en Norman-
die, ministre à Lyon 1546-51, à Neuchâ-
tel 1551-61, à Digne 1561, à Ghâlons
1561-64. — Fournelle (alias Fournelet),
ministre à Sedan, 1603. — Daniel Four-
neron, dauphinois, étudiant à l'acad. de
Genève (D.-F. Philippi Fourneroni filius,
taurinalpinus rupilatensis), 1659. — An-
toine Fournes, de Clermont en Auvergne,
reçu habitant de Genève, 2 octoh. 1572.
FOURNES (Jean), l'un des promoteurs
de la Réforme à Castres, où il fut consul
avec de Lespinasse. Galiber et Donnadieu,
en 1568, et encore en 1598. Lorsque les
protestants de cette ville furent rentrés
chez eux, 1576, Jean F'ournes, adjoint à
Pierre Gâches, s'occupa de réorganiser les
services publics, de faire bâtir un temple
et d'établir un collège. On croit qu'il eut
deux fils : Jacques et Mathurin, consuls
à leur tour; celui-ci en 1577 et 1589, ce-
lui-là en 1571. Jacques suivit le métier
des armes. Vaillant capitaine, il se distin-
gua particulièrement au combat de la
Cieutat, où l'un de ses fils, Pierre, et sou
serviteur, Mathieu, furent tués. Il donna
là, dit Caches, un si horrible coup d'épée
au cadet de Corneillan-Pépelou, qu'il lui
fendit l'épine du dos depuis le col jusqu'au
fondement. Jacques avait épousé Jeanne
de Rotolp, fille de Jean, sgfde Leseout.Au
XVIIme siècle, on retrouve cette famille à
Puylaurens où Pierre, docteur et avocat,
s'était marié avec Anne fille du pasteur
Antoine de Fanjeaux. De cette union na-
quirent un autre Pierre, et Paul, tous deux
avocats. Paul épousa Jeanne de Barrau,
fille de Jacques et d'Anne Rey, en 1645,
dont il eut : lo Pierre; 2° Jacques; 3'>
David; 4° Isaac ; 5° Anne; 6» Françoise,
ces deux dernières sortirent de France à
la Révocation ; 7o Jean ; 8° Jeanne. —
Jacques étudia la théologie à l'académie
de sa ville natale, 1669, et était régent de
cinquième au moment où elle fut suppri-
mée. Il devint consul de Puylaurens en
1701. L'un de ses frères se réfugia à La
Haye où il se trouvait avec quelques-uns
de ses compatriotes en 1698 : savoir Brti-
niquel de Térondet et son fils aîné ; M^e de
Roquevidal, Sarrette de Barrau ; le pas-
teur Campdoumerc et sa femme ; M^e de
Bedos-Fonbas, et de Lacger du Roc. —
Pierre, bourgeois de Puylaurens, fils de
David et de Suzanne de Brus, épouse Mar-
guerite Alary, fille de Jean-Pierre et de
Suzanne Soulègre, mariage béni au désert,
par Pierre Cortès, dans la nuit du 8 au 9
mai 1753; union d'où naquit, au moins
un fils, Pierre-David, à Lesses, près Puy-
laurens, le 27 avril 1754. La famille existe
encore à Puylaurens ; mais elle est passée
au catholicisme depuis le commencement
de ce siècle (Pr.\del).
FOURNET(Jeanne), servante chez Pierre
Girardin, d'Ervy-le-Château, enquesteur
681
FOURNET — FOURNIER
682
au bailliage de Troyes. Girardin ayant été
dénoncé en loofi, comme luthérien, une
visite domiciliaire fut faite chez lui, mais
il eut le temps d'ét-happer avec sa femme ;
on n'arrêta que sa domestique qui, malgré
promesses et menaces, refusa de rien dire
contre lui. On l'appliqua donc à la ques-
tion, et le juge chargé d'y présider la lui
fit donner de la manière la plus cruelle.
« Hélas, crioit ceste pauvre fille estendue
sur la question, mon Dieu assiste moy,
conduis moy par la vertu de ton sainct es-
prit. Tu as dict « Invoque moy quand op-
pressé seras et je te ayderay. » Me voici.
Seigneur, je te réclame et appelle à mon
ayde. Mon Dieu, secoure-moy. » Féloux,
c'est le nom du juge, lui criait : Prie la
vierge Marie. « Hélas ! respond la pauvre
fille, elle est bienheureuse, car elle est en pa-
radis. » Sur cela Féloux s'adressant à ceux
qui la tiroient leur dict : Elle en est, elle
en est, tire, tire ! » On tira si bien et si
fort « qu'elle ne pouvoit porter ses mains
jusques à sa bouche et elle étoit tellement
rompue qu'il n'y avoit aucune espérance
qu'elle se peust jamais aider de ses mem-
bres. Aussi à la fin, demeura-t-elle à tous-
jours comme percluse de l'un des bras
sans aucune récompense de son maistre. »
Quoiqu'on n'eût rien obtenu d'elle, elle fut
condamnée à assister au supplice de Girar-
din, que l'on brûla en effigie. A peine fut-
elle en état de soutenir la route qu'elle
partit avec son vieux père pour Genève,
où elle passa le reste de ses jours. Quant
à Girardin, il en appela au parlement, qui
cassa la sentence et renvoya l'accusé de-
vant le bailli de Vitry en Perthois. Il fut
absous et retourna à Troyes exercer son
état. (Nk. Pithou.) — M. de Fournet, du
Languedoc, nouveau catholique suspect ;
son fils lui est enlevé et mis au couvent
<ies jésuites à Paris, 1702 (E 3ri53).
i. FOURNIER (Bai/jhasar), de Nîmes
[Haag, V 166], a laissé en msc. un Jour-
nal dont Ménard a publié des extraits dans
les Preuves de son Hist. de Nî(nes. Ce
Journal, qui commence au 21 déc. 1561,
est fort court et peu détaillé. L'auteur avait
rendu à Nîmes, notamment pendant la
peste de 1579, des services qui lui avaient
mérité des lettres de bourgeoisie, avec
exemption des charges extraordinaires, et
à trois reprises, les honneurs du consulat.
2. FOURNIER (Jean), ancien docteur
de Sorbonne [Haag, V 166] converti au
protestantisme. Au rapport de Bèze, Four-
nier était un homme docte et de vie exem-
plaire. Vers 1550, il avait prêché la Ré-
forme à Toulouse et avait été jeté en pri-
son pour ce fait ; mais il était parvenu à
s'échapper. En 1562, l'église de Paris
l'envoya à Loisy en Brie pour y remplir
les fonctions pastorales en l'absence de
Jéréiiîie Vallée. Fournier y déploya tant
d'activité et de zèle que le nombre des
protestants s'accrut rapidement. Le sei-
gneur du lieu, irrité de ses succès, le força
à se retirer chez le capitaine La Tournelle.
Néanmoins l'exercice du culte réformé
continua k La Gravelle, à une lieue de
Loisy et bientôt, le duc de Nevers donna
des ordres pour qu'il fut rétabli à Loisy
même. Fort peu de temps cependant s'é-
coula, avant que Fournier fût obligé de
fuir de nouveau. Il trouva un asile au
château de Brugny et se joignit à une pe-
tite troupe de gentilshommes qui allaient
rejoindre le prince Porcien à Montcornet ;
mais ils ne l'y rencontrèrent plus et se
dispersèrent chacun de son côté, abandon-
nant le pauvre ministre qu'une blessure
au pied mettait dans l'impossibilité de les
suivre. Un gentilhomme, que Zièz» appelle
le sieur de Marc, l'accueillit dans sa mai-
son, oti il ne tarda pas à être arrêté par
les catholiques. Dépouillé de tout ce qu'il
portait sur lui, il fut jeté sur une char-
rette et conduit dans les prisons de Sainte-
Menehould, au milieu des injures de la
populace. Bientôt arrivèrent les convertis-
seurs officiels et officieux, dont aucun ne
se montra plus ardent qu'un avocat, nom-
me Pierre Petit, « homme de vif entende-
ment, bien parlant et de grande lecture,
ayant autrefois fait profession de la reli-
gion. » La résistance courageuse de Four-
nier allait être couronnée par le martyre,
lorsque l'approche d'Andelot, à la tête des
reîtres, effrayant ses persécuteurs, on le
fit partir précipitamment pour Cliâlons où
heureusement les deux sœurs du duc de
Nevers se trouvaient alors. Elles se char-
gèrent de présenter une requête du captif
à leur frère qui ordonna de le garder jus-
qu'à son retour; mais le duc ayant été tué
à Dreux, et le gouvernement de la Cham-
pagne ayant été donné au duc de Guise^ le
procès suspendu fut repris, 10 fév. 1563,
et le prisonnier livré au prévôt des mare-
683
FOURNIER
684
chaux. Conduit dans la salle de la ques-
tion, le malheureux Fournier fut torturé
si cruellement qu'il fut longtemps sans
pouvoir faire usage de ses membres dislo-
qués. Sur ces entrefaites, fut publié l'édit
de pacification qui devait le rendre à la
liberté ; mais le gouverneur de la ville re-
fusa de lui ouvrir les portes de sa prison.
Ce fut le 30 avril seulement que les mena-
ces du prince Porcien, passant dans les
environs de Châlons avec les reîtres qu'il
reconduisait en Allemagne, obtinrent Té-
largissement du pauvre ministre, qu'il fit
venir en sa pré.sence et accueillit comme
un Confesseur. Les habitants réformés de
Vitry l'ayant supplié de venir baptiser
quelques enfants et prêcher chez eux,
Fournier se rendit à leurs vœux, puis il
retourna à Loisy, mais tellement affaibli
par les mauvais traitements qu'il mourut
bientôt après, dans un âge avancé. Deux
fidèles de son église, l'ancien Bernard
Colle et Guillaume, arrêtés en même temps
que lui, furent pendus. Ils étaient l'un et
l'autre de Betancourt. Un troisième, de
Loisy même, Georges Simars, fut plus
heureux ; il recouvra sa liberté après six
mois d'une dure prison. — (Guillaume),
« libraire, natifz de Troye en Champa-
gne, » reçu habitant de Genève, 3 mai
io57. — (Jehan), natif de la ville de Gin-
hac en Languedoc, id. octob., 1557. —
(Jehan). « velloutier, natif de Vienne en
Dauphiné. » mai 1559. — (Jean), de Mon-
tauban [Haag, V 1G7J auteur d'une His-
toire des Troubles de Toulouse, qui n'a ja-
mais vu le jour.
3. FOURNIER , capitaine huguenot
[Haag, V 051]. Fournier portait déjà les
armes pour la cause protestante en 1569.
Secondé par le capitaine Bedos, il dégagea
Claude de Narbonne, baron de Faugères,
en forçant les catholiques à lever le siège
de son château. Après la Saint-Barthélémy,
il assista à l'assemblée de Pierreségade ;
mais il ne fut chargé d'aucun commande-
ment important. En 1573, il fut un des
capitaines qui défirent le corps de troupes
envoyé au secours d'Aleth. Il passa en-
suite sous les ordres de Paulin qu'il suivit
à Montpellier avec sa compagnie, en 1575
et 1577. Le 13 janv. de cette dernière an-
née, il s'était rendu maître de Pennautier,
en s'y introduisant, raconte Bouges, par un
aqueduc ; mais il n'avait pas gardé long-
temps sa conquête. Après la paix de 1578,
Damville n'ayant pas voulu permettre aux
soldats de Châtillon de rentrer dans leurs
foyers, malgré les presciptions de l'édit
de pacification, les uns, de ces exilés, se
rangèrent sous les ordres du capitaine Ba-
con, qui commandait dansThesan, les au-
tres sous ceux de Fournier (et non Fourni,
comme écrit d'Aubigné), qui était gouver-
neur de Brugairolles ; et cantonnés dans
ces deux bicoques, ils continuèrent la
guerre, levant des contributions, faisant
des prisonniers, harcelant les troupes ca-
tholiques, les battant souvent et tenant
comme bloqués Beziers et Pézenas, sans
que les catholiques osassent les attaquer,
tant, dit d'Aubigné, on redoutait leur cou-
rage déterminé et parce qu'on soupçonnait
qu'ils étaient soutenus par Châtillon. En
1587, Fournier fut remplacé par Dm Villa
(Voy. V, col. 680), comme gouverneur de
Brugairolles, et depuis cette époque, il
n'en est plus fait mention. Peut-être est-ce
lui qui commanda à Arques une compa-
gnie de chevau-légers et fut tué dès la pre-
mière charge. — Plus tard, les historiens
mentionnent deux autres capitaines Four-
nier, l'un de Dieppe, tué en 1597, l'autre
d'Aubenas, blessé et fait prisonnier, en
1628, à l'entreprise de Rohan sur Mont-
pellier. — Jean Fournie, capitaine hugue-
not dans l'Armagnac ; il avait épousé
Jeanne de Soussens qui lui donna Judith,
baptisée à Mauvezin, 5 nov. 1595 ; Mar-
the, bapt. nov. 1597 ; Jean, présenté au
baptême, 31 janv. 1603, par Jean Lami-
gue capitaine et sa femme Elisabeth de S.
Faust. — André de Fournier, officier
dans l'armée hollandaise, 1685-1711 ;
(Noé), id., 1713-44.
Voy. Ch. Pradel, Mémoires de Gâches.
4. FOURNIER (Jeanne), une des conver-
ties de l'intendant Marillac en Poitou [Haag,
V 167], se hâta, dès que la terreur des
dragonnades fut passée, de revenir à la
religion dans laquelle elle était née. Elle
fut donc mise en jugement comme relapse,
et condamnée, en 1682, par le juge de S'-
Maixent à l'amende honorable, au bannis-
sement perpétuel et à la confiscation de
ses biens. Cette sentence fut confirmée par
le parlement de Paris, le 3 juin, en même
temps qu'une autre sentence du juge de
Lusignan, portant condamnation à la mê-
685
FOURNIER
FRADET
686
me peine contre cinq autres relaps : Jean
Vilardon, Gabriel Sapin, Samuel Barre,
Jean et Jacques Bruneteau.
o. FOURNIER, ministre à S^-Ambroix,
vers 1567 (Bull. IX, 294). — (Jean), mi-
nistre à St-Mamert, 1507 ; à S'-Laurent de
Trêves, 1568 ; à Montpezac, 1570-72; à
Chamborigauil, 1575. — (fsaac), pasteur à
Ayrargues, 1623; à Clarensac, 1626-61.
— (Daniel), de Loudun (D. Fournerius
julio(lunensis) étudiant à Genève, 1638.
— (François), du Poitou, étudiant à Mon-
tauban, fut un des argumentateurs de la
thèse d'André Martel, en 1658, de lege et
evangeliis. — (Antoine), de Puyiaurens,
étudiant en 1682, au refuge en 1698. —
Plusieurs Fournier de Valence, 1689;
d'Annonay, 1693 ; de Die. 1699 ; de Mau-
voizin en Gascogne et de La Salle en Cé-
vennes, 1707 ; assistés à Lausanne et à
Genève. — (Jean), enfermé à Thôpital à
Paris, 1703. — (Guillaume), de S^-Maixenl,
assisté à Londres, 1705. — De Fournier
de Pradines et de Fournier de Neufville-
lès-St-Quentin, gentilshommes. — M. Paul
de Fournière, seigneur des Places, d'An-
nonay, assisté à Genève d'un viatique de
3 louis d'or, 1693.
FOURNOL (Jean), réfugié en Prusse
devenu, 1702, bourgmestre d'un quartier
de Berlin, la Dorotbeestadt [Haag, V 168]
qui lui est redevable de divers embellis-
sements. Comme dédommagement des dé-
penses qu'il avait faites, le roi de Prusse
accorda des pensions à ses deux tilles, ma-
riées l'une au capitaine de Boutaric, l'au-
tre au fabricant Nadal. — Honoré Four-
gue, de Quinson en Provence, noyé, 1562 ;
— (Jean), de Montpellier, assisté à Ge-
nève d'un viatique pour retourner en Al-
lemagne, 1708. — Pierre de Moynier «r
de Fourgues, 1608. La marqui.se Isabeau
de Fourgues, persécutée en 1685, voy. ci-
dessus t. I, col. 308-311. — Pierre Four-
guié, de Ganges, assisté, avec femme et
enf., à Genève, 1703. — J)A\'k\ Fourguin,
du Vigan en Gévennes, manufacturier de
laine réfugié avec sa femme à Berlin,
1698. — Pierre Fourre, « compagnon na-
tif de Nemoux, » reçu habitant de Ge-
nève, septemb. 1559. — Odin Fourreau,
« veloutier, natifz de Choue au duché de
Vendosme, » id., janv. 1555. — Aimé
Fourreau de Toucheronde, de Chatelle-
rault, 4'J ans, réfugié en Irlande avec sa
femme et 5 enf. et assisté par le Comité
de Londres, 1702 ; en 1705 il reçoit 17 1.
13 sh. 6 d. ; plus 15 1. en 1706 et 20 en
1710. — Philibert Fourrier, du Charo-
lois, charpentier, admis à l'iiabitation à
Genève, .3 octob. 1572. M^e Fourrier,
emprisonnée au château d'Angers, 1687.
— Jean Foursinel, du Dauphiné, reçoit à
Genève un viati(iue de 4 écus pour gagner
le Meklembourg, 1694. — Jean Fourly,
d'Anduze, mort à l'hôpital de Lausanne.
22 ans. 1712. — Jean Foussolles, de S^-
Arnoult en Normandie, tisserand, 39 ans,
assisté à Londres (2 1. 3 sh.) avec sa fem-
me et 5 enfants, 1702 ; le sont encore en
1710 (14 sh.) mais n'ont plus que 2 en-
fants. — Jacques Foussart, de Nîmes,
passementier, réfugié à Berlin, 1698. —
Charles fds de Jehan Foussier, d'Angers,
reçu habitant de Genève, avril 1559. —
Pierre Fouzillac, du Languedoc, bouton -
nier, et Jacques Fozilhac, des Vans en
Languedoc, chapelier, réfugiés à Berlin,
1699. — Pierre de Foviol, sieur de Ve-
bron, men)bre de l'assemb. de Lunel,
1613. — De Foy, conseiller au présidial
de La Rochelle, cite dans les actes de l'as-
semblée de 1620. Pierre Foy, de Caen,
assisté à Genève d'un viatique pour l'Al-
lemagne, 1709. — Girard Foyart, « de
Haumont en la Franche comté, » serru-
rier, reçu habitant de Genève, 23 sep-
temb. 1572. — Foys. ministre k Mauguio,
1572. — Pierre Foissac, libraire à Mon-
tauban ; épouse, 2 septemb. 1571, Cécile
Candolle (Micli. Nicolas). — Donation par
Antoine de Foyssac, seigneur de Fier et de
Mirepoix, en l'année 1633, aux anciens de
l'église réformée de la ville de Tournon,
d'une somme de 150 liv. pour en employer
le revenu à l'entretien d'un ministre ; reg.
B. 55 des insin., arch. de Lot-et-Garonne.
FRACHAS (Pierre), de Lourmarin,
porteur de chaise, et plusieurs autres Fra-
chas, Frachasse ou Fracasse, laboureurs,
tous réfugiés à Berlin, 1700. — Antoine
Frachet, de Die, assisté à Genève, 1707.
— Jean Frachot, de S^-Léonard en Niver-
nais, cordonnier, admis à l'habitation ge-
nevoise, 19 nov. 1572. — Abraham Fra-
del, de Salle-Bertrand en Dauphiné, assisté
à Genève et à Lausanne d'un viatique
pour le pays des Grisons, 1698. — Jac-
ques Fradet, étudiant à l'acad. de Genève
(Jacobus Fradetus pictavensis), 1563.
687
FEADIN
FRAMONET
688
FRADIX ^Pierrk) fils d'un drapier de
la Clias<aigneraye en Poitou, tué de trois
coups d'épée, 1593; — (Etienne), ancien
de l'église de Latillé près Poitiers, 1619
(Filleau, Décis. cath., 194) : — (Daniel),
de Moncoutour en Poitou, assisté à Ge-
nève, 1693; — (Claude), chirurgien à Mi-
rebeau en Poitou, tenta en 1693 de sortir
de France pour aller en Hollande chercher
la liberté religieuse. 11 se mit en route ac-
compagné de sa fille Henriette, de Margue-
rite Huet, veuve d'un armurier de Pithi-
viers et du fils de celle-ci, Louis Le Roi ;
arrivés à Sedan ils furent arrêtés et con-
damnés, 27 fév., Fradin à la prison per-
pétuelle et les trois autres aux travaux
forcés (M 666). Henriette Fradin, était ré-
fugiée à Londres eu 1702 et réduite à l'as-
sistance publique. — Une d"e Fradin en-
fermée dans les prisons de Thouars en
1713 (E3401). — Un autre, marié sans
confession, à Rochefort, par un aumônier
des vaisseaux, n)is en prison à Parthenay
et sa femme, Louise Fradin, enfermée à
l'hôpital de Niort sur la demande de l'évé-
que de Poitiers, 1730 : ils abjurent (E
3367). — Marie, veuve de Jean Fi-adin, de
Mornac en Saintonge, assistée (3 1. 14 sh.)
à Londres, avec 3 enf., 1705.
FRACilER, ministre de Piiycasquier,
1631. — Jean Fraigneau, marchand, ré-
fugié à Londres en 1690, père de William
Fraigneau. professeur royal de grec à l'U-
niversité de Cambridge de 1744 à 1750,
puis précepteur dans la maison de Boling-
broke et, sur la présentation du 2me lord
de ce nom. nommé vicaire de Raltersea en
1738 et recteur de Beckenhan) en 1763,
bénéfices qu'il garda jusqu'à sa mort arri-
vée le 12septemb. 1778 (H. Wacner ; voy.
Agneiv, 3me éd.). — Catherine Frainquière,
tille de Jacques, et d'Anne Bonnefons, « du
lieu des Plans, dioc. d'Uzès, » morte à
l'hôpital des réfugiés, à Lausanne, 3 fév.
1693. — Libert de Fraisne, né au pays de
Liège, écolier, reçu habitant de Genève,
3nov. 1572. — Gmli. Fraisse, « cordonnier,
natif d'Uxoire en Auvergne, » id., mai
1539 ; — (Jean), de Milhaud, assisté à
Genève d'un viatique pour l'Irlande, 1699.
Mm» Fraisse, dam'ie de Privas et Claudine
sa fille, assistées à Lausanne, 1711. —
Jeau Fraissinet, • aiguilletier, natif de
S'-Jean de Gardonenque, » reçu habitant
de Genève, octob. 1539 ; — (Antoine),
consul de Castres, 1594-1600; — (Abra-
ham), maître chirurgien à Castres, con-
verti en 1685 ; il avait épousé Anne
Agret qui lui donna lo Marie, 16 janv.
1646 ; 2» André, présenté au baptême par
André Crouzet secrétaire d'un conseiller
en la chambre de l'édit (M. de JuUien) et
par Marguerite de Bahioul femme d'An-
toine Fraissinet ; 3o Marie, 10 janv. 1653;
4o Abraham, présenté par Abraham Soult
et par Catherine Maurel femme d'Isaac
Agret avocat à la chambre de l'édit. — David
Fraissinet, ministre dans les Cévennes (de
Bayards 1669-72; de Cardet 1673-83) et
d"e Molery, son épouse, réfugiés et assis-
tés à Lausanne, 1692 ; on a de lui : Le gain
du fidèle ou sermon sur ces paroles... Rom.
VIII 27, prononcé cà Genève dans l'église
de St-Pierre. le dimanche 11 octob. 1691,
Genève, J.-P. Muller, 1693. in-12 de 49
pag. On trouve mentionnés (dans Erman)
un Fraissinet juge à Brandebourg et un
de Fraissinet nommé dans les actes de fé-
glise de Stendal ; — (Jacques), de Nîmes,
teinturier, assisté à Lausanne allant en
Hollande, 1698 ; — (Pierre et François),
de Montagnac (voy. Bull. lY, 3), réfugiés
en Brandebourg. 1697 et 1700 ; — (Marc),
réfugié du Languedoc, baïujuier à Ams-
terdam en 1730; — (François), marchand
à Anduze ; épisode de son fils qu'on lui
enlève pour le mettre aux Jésuites, 1740
{Bull. V, 64). — De Fraissy, ancien de
l'église de Pamiers, à l'assemblée de Sa-
verdun, mars 1598. — Robert Fraizin,
natif de Nismes, reçu habitant de Genève,
octob. 1536. — Claude Frajon (ou F?-flf-
lion) « de Pont-S'e-Maixance, » 71 ans, et
sa femme Elizabeth. 68, assistés (3 1. 4.6)
à Londres, 1706. — « Le sieur de La
Bretesche nommé Framberge, 75 ans, »
arquebuse à Orléans, 1572 (Crespin). Ga-
briel Framberge, échevin d'Orléans, reçu
habitant de Genève le 7 mai 1572. — Isa-
belle et Louise, âgées de 13 et 11 ans, fil-
les du feu S"" de Framerge, mises d'auto-
rité au couvent de la Propagation de la
foi cà Poitiers, par arrêt du (ïonseil du roi,
parce . qu'elles déclaraient, malgré leur
mère, vouloir être catholiques, 1637 (Fil-
leau, Décis. cath., p. 238). — Jacques
Framonet mis de force dans un couvent
(i'Alençon, 1716. — « Défense faite au s""
Fran et à tous autres régens de la R. P.
R. de s'immiscer à enseigner dans la ville
689
FRAN — FRANC
690
deNérac; Et enjoint aux Consuls du dit
Nérac de faire fermer au dit Fran sa pré-
tendue école, à peine d'en répondre en
leurs propres et privez noms; et inhibi-
fions à tous les habitans de la R. P. R.
d'envoyer leurs enfans à la prétendue école
du dit Fran à peine de 50 liv. d'amende
applicable à l'œuvre de l'église paroissiale
dela.d. ville, sans espérance de rabais.
Fait à Bordeaux en parlement le 24 janv.
1648. ).
1. FRANC (Bertrand), capitaine hugue-
not [Haag, V 168]. Il était originaire de
Teillet en Albigeois. C'est à Castres qu'il
arrive pour la première fois sur la scène
de nos troubles religieux. En lo62. il
fut choisi pour commander une des trois
compagnies d'infanterie mises sur pied
par les habitants de cette ville, confor-
mément aux ordres de Condé. En 1567,
il servit avec le grade de capitaine sous
les ordres de Guillot de Ferrières, et
depuis lo68, sous ceux du vicomte de
Paulin qu'il suivit dans toutes ses expé-
ditions, notamment à la prise de (iaillac
et du château de Lombez , ainsi qu'à
l'a.ssemblée de Pierreségade. Il se joignit
ensuite aux frères Bouffard et contri-
bua à la reprise de Castres. Le 18 déc.
1574, il emporta d'assaut Briatexte. L'an-
née suivante, l'assemblée de Castres le
nomma membre du Conseil qu'elle plaça
auprès de Paulin. En 1577, Franc marcha
avec le vicomte au secours de Châtillon.
En 1580 il passa sous les ordres de Tu-
renne qui lui confia la défense de Saint-
Paul ; mais les Ligueurs l'en chassèrent
bientôt, et ce ne fut pas sans peine qu'il
parvint à leur échapper. Quelques jours
après, il livra, avec le capitaine Moulai-
res, un sanglant condiat aux catholiques
sous les murs du fort de La Balbarège, et
les mit en déroute malgré leur supériorité
numérique. En 1586, il servit sous Tanus
au secours de Montesquieu et de Brugai-
rolles. L'année suivante, il fut fait prison-
nier près de Cuq, en revenant d'escorter
Montgommery, qui se rendait dans le Bas-
Languedoc (voy. Mém. de Gâches, p. 351)";
mais il recouvra bientôt la liberté, puis-
que, en 1588, il fut chargé, avec Sabaut
et Portai, de conduire les troupes de Cas-
tres au secours du Rouergue. C'est la der-
nière fois qu'il soit parlé de lui comme
jouant un rôle actif. Il était mort, lorsque
sa fille, Guillaumette, épousa le 29 janv.
1614 David Stuard, maistre brodeur^ fils
de Robert Stuard d'Edimbourg et « à pré-
sent habitant de Castres. » Un autre capi-
taine Franc, de l'Albigeois, prénommé
Antoine, porta les armes à la même épo-
que. Il est difficile de les distinguer l'un
de l'autre. (Pradkl.)
2. FRANC (Pierre) « de Pers en Pro-
vence, ministre de l'église de Marseille, »
reçu habitant de Genève, 23 octob. 1572.
— Philibert de Franc, « drappierde Mas-
con, » id. 9septemb. 1572.
3. FRANC (Louis), du marquisat de
Saluées, proposant, retiré, en 1580, à Lour-
marin. Son fils Jacques y exerça avec
honneur la charge de notaire royal pen-
dant 47 ans. Le fils de ce Jacques, nommé
Jean, épousa Honorade de Poncel, et en
eut plusieurs enfants, entre autres Jac-
ques, né le 10 août 1653, manufacturier
de bas à Lourmarin, qui se réfugia à Ber-
lin, avec sa femme et ses deux enfants,
en 1687, et qu'il ne faut pas confondre
avec un Jacques Le Franc, également
réfugié, mais originire de Sedan (Tt 239).
C'est peut-être de la même famille que
ce dernier, qu'était le pasteur Henri Le
Franc, qui quitta, en 1691 , l'église de Berg-
holtz pour celle de Burg, où il succéda à
Le Preux et où il eut pour collègue VH-
Inrs.
4. FRANC (Guillaume), fils de Pierre,
de Rouen, fut un musicien [Haag, V 168],
(le son vivant fort obscur, mais dont les
modestes labeurs ont été rehaussés par
l'estime des savants de nos jours. C'est
par attachement aux idées de la Réforme
qu'il dut abandonner sa patrie, puisqu'il
s'était retiré à Genève et y obtenait du
Conseil de la république, le 17 juin 1541,
l'autorisation d'ouvrir dans cette ville une
école de musique. Et l'année suivante on
lit dans les registres du Conseil : « Payé
10 tlor. à maistre Guill. le Franc qui ins-
truit les enfans à chanter. » Peu après, 6
juin 1542, il obtint une place de chantre.
Le 16 avril 1543, le C-onseil prit cette ré-
solution : 1 Pour aultant que l'on para-
(■ cheve les psalmes de David et quil est
(' fort nécessaire de composer un chant
' gracieux sur iceulx, ordonné que mais-
« tre Guillaume le chantre, qui est bien
« propre pour recorder les enfans, les
• instruira une heure, le jour qui sera
691
FRANC
692
« fixé, et qu'on parlera de son gage à
« maistre Calvin. » On en parla sans tar-
der, car le registre du Conseil, à la date
du 7 mai 1543, porte la mention suivante :
« Gages de maistre Guillaume fils de
« Pierre Franc de Roan , maystre de
« chant ; lequelt a esté député maystre
« des escoles pour apprendre la note, et a
« chanté, les enfans qu'il doybve ^ chanté
" les psalmes de David à l'Eglise et luy a
« esté donné de gage cent florins annuel,
« a luy payer quarlenips par quartemps ;
• et a promys et juré. » Mais le maître ne
tarda pas à trouver trop exigu ce gage de
cent florins, dont d'autres se contentaient,
mais qui ne sufilsait pas à son entretien,
avec une femme valétudinaire et des en-
fants. Il demanda diverses augmentations
et ayant à la fin essuyé un refus, il pria le
Conseil, le 3 août 1545, de recevoir sa
démission. Il avait probablement jeté d'a-
vance les yeux sur un autre asile, car on
le trouve inscrit dès le 5 janv. 1546
comme digne de récompen.se pour les ser-
vices qu'il a rendus et qu'il doit rendre à
Messieurs de Lausanne. Le Manual du
Conseil- de cette ville l'appelle en même
temps « providus Guillermus Franc can-
tor.» et lui alloue en présent annuel, savoir
un muid de froment et un char de vin ; de
plus il recevait de LL. Exe. de Berne
120 flor. par an et un muid de froment.
On a longtemps cru, d'après une assertion
émise à la légère par le pasteur David
Constant (ci-dessus t. IV 5i]6), que Guil-
laume Franc fut le premier auteur de la
musique de nos psaumes ; mais après rec-
tification savanuuent développée par Bau-
lacre dans le Journal helvétique de 1745
et par M. Douen (au t. 1er p. 609 de son
Clément Marot et le psautier, 1878; voy.
aussi Haag, VII 274 note) il est reconnu
aujourd'hui que l'excellent musicien, Louis
Bourgeois, qui travaillait à Genève sous
les yeux de Calvin, n'avait pas achevé de
composer des mélodies pour tous les psau-
mes et en avait .encore vingt-sept à faire
lorsque, au mois de juillet 1552, les mi-
nistres de Lausanne qui ne se souciaient
pas de musique venue de Genève et qui,
depuis le régime de la domination ber-
noise, n'avaient plus d'imprimerie dans
leur ville, demandèrent aux Genevois la
1 Sic. Voyez notre note 1, t. V, col. 522.
permission de faire exécuter par une impri-
merie genevoise (ce qui leur fut accordé)
les adaptations que Guill. Franc avait in-
troduites de son chef, tant pour 27 psau-
mes qui n'avaient pas encore de mélodie
propre et qui se chantaient sur les mélo-
dies d'autres psaumes, que pour ceux aux-
quels Bourgeois avait consacré son talent.
On ne connaît pas cette édition qui devait
se faire en 1552, mais c'est probablement
celle qui parut une douzaine d'années après
sous ce titre :
Les pseaumes mis en rime françoise par
Clément Marot et Th. de Bèze, avec le
chant de l'église de Lausanne. Psaume IX :
Chantez au Seigneur qui habite Sion et
annoncez ses faits au peuple ; [Genève]
Jean Rivery, pour Anthoine Vincent,
1565 ; avec privilège tant du Roy que de
MM. de Genève, in-12 de 15 feuill. non
paginés et 470 p.
Les 15 feuillets préliminaires sont con-
sacrés à diverses pièces qui prouvent que
Guill. F'ranc était le chef de la petite op-
position de clocher faite par MM. de Lau-
sanne à MxM. de Genève, au sujet de la
musique, mais qui prouvent mieux encore
sa modération, sa piété et sa modestie.
Nous recueillerons ce précieux témoigna-
ges qui subsiste de l'œuvre d'un vieil ar-
tiste à peine connu :
Guilhnime Franc , chantre en Véglise
de Lausanne, aux lecteurs , Salut . Mes
frères, à tin que vous n'ayez occasion de
penser que par cette nouvelle édition des
pseaumes avec leur propre chant, j'aye
voulu entreprendre quelque chose par des-
sus ceux-là qui sur ce ont travaillé très
ridèlement, ou mesme corriger ce qui a été
bien fait par eux, j'ay estimé estre néces-
saire de vous advertir qu'en cest œuvre je
ne me suis proposé autre but que l'advan-
cement de l'honneur et gloire de nostre
Seigneur, en employant le talent qu'il m'a
donné au service de son Eglise; et en ce
sens sans avoir esgard qu'à ceste Eglise de
Lausanne , comme en telles choses exté-
rieures il est permis de s'accommoder aux
circonstances des lieux sans que pour cela
il y ait aucune séparation entre les Eglises
de nostre Seigneur. Outi*e cela je puis pro-
tester avoir été incité à ce faire, plus par
le conseil et solicitation de ceux qui ont
charge en icelle que de ma propre volonté,
aleguans pour raison qu'ils estimoieut estre
chose fort utile si chascun des pseaumes
693
FRANC — FRANCE
694
avoit sou chant particulier. Ce considéré,
j'ay choisy tous les meilleurs chants de
ceux qui ont esté usitez tant en ceste
qu'aux auti'es Eglises reformées, lesquels
j'ay retenus. Et quant h ceux dernièrement
traduits qui se chantent sur le chant des
premiers pseaumes, je leur ay h chascun
selon mou petit pouvoir adapté son chant :
pour ce que plusieurs oyans chanter les
dits pseaumes, preuoyent un texte pour l'au-
tre à cause du chant. Par quoy j'espère
qu'il n'y aura personne de ceux qui en
cherchent autre chose que l'advancement
du règne de nostre Seigneur, qui ne prenne
le tout h bonne part et ne s'efforce d'ores
en avant (puisque Dieu leur en a fait la
grâce) de chanter, en divers chants et mé-
lodies, louanges k Sa Majesté.
Le privilège accordé par la seigneurie
de Genève, en date du 1er Jéc. 1564,
porte : « Il est permis à Guill. Franc,
<• chantre en l'église de Lausanne, de faire
imprimer les pseaumes de David mis en
• rime françoise par Cl. Marot et Th. de
• Bèze et y adjouster les chants qu'il a
'> faits nouveaux sur aucuns d'iceux ;
« detïendans à tous imprimeurs et librai-
• res nos sujets... jusques à trois ans dès
« aujourd'huy... » — On ne sait pas au-
tre chose sur ce musicien, si ce n'est qu'il
paraît être mort vers le commencement de
1571 (voy. Ern. Chavannes, Extraits des
Manuanx du Cons. de Lausanne; Mém. de
la Soc. d'hist. de la Suisse romande,
1887 p. MO).
Peut-être Samuel Franc que l'on trouve
inscrit dans les Manuaux, au 10 juin 1572,
comme ministre du Mont-sur-Lausanne,
était-il un de ses enfants.
0. FRANC (Mu'.HEL), charpentier de
navires, de Marennes en Poitou, réfugié à
Londres, 1682. — (Anne, femme de Char-
les) de près de Bergerac, assistée à Londres,
1706. — (Jean), cultivateur à Canaules
[Haag, V 169] ; un tle ses ancêtres avait
été ancien de l'église de Canaules (Tt
239), et son arrière-petit-fils, Elysée Franc,
a été de nos jours maire de cette com-
mune ; ce Jean fut arrêté, en 1754, sous
l'inculpation d'avoir donné refuge au mal-
heureux pasteur Tessier dit La Fage.
Faute de preuves suffisantes, il fut rerais
en liberté après six mois de détention.
M. Hugues, pasteur d'Anduze, a publié dans
le Bulletin de l'hist. du protestantisme
(II, 80-88), une Relation de sa captivité
que cet homme simple et sans lettres a
écrite dans sa prison à Montpellier, et qui
se conserve dans sa famille.
Gonf. Le Franc.
1. FRANCE [Haag, V 169] : famille éta-
blie dans l'Aquitaine et le Montalbanais
d'une manière certaine de[)uis l'année
1550. Une tradition do famille la dit issue
d'une famille de l'Artois. Quoi qu'il en
soit, le premier des réformés de cette fa-
mille qui nous ait laissé sa trace histori-
que est « sire Pierre France, borgeois de
Montauban, «• second consul de cette ville
en 1577. Il était à cette même époque, sous
le nom de « Pierre Defrance, » ancien du
consistoire de Montauban et trésorier de
l'Eglise réformée de cette ville. Son nom
s'écrivait avec la même incertitude que
tous les autres dans ce temps où on n'a-
vait pas la moindre idée du besoin d'uni-
formité que nous avons aujourd'hui et
dans son testament retenu par Boigion,
notaire royal en 1594. on voit le testateur
nommé « sire Pierre France » ses fils
« Pierre et Jean Defrances » et ses neveux,
fils de son frère Jean : « Pierre et autre
Pierre de France. »
Le consul de 1577 le fut de nouveau en
1586 et 1596. Il mourut en 160). Lui et ses
descendants possédèrent les liefs de La
Gravière et de La Mothe-Majouse dans le
Montalbanais, noms qui devinrent ceux
des deux branches de la famille montalba-
naise. Une autre branche se fixa à Castres
et prit le nom de la seigneurie de Mantloul
près de Lautrec. Plusieurs des membres
de cette famille furent consuls de Montau-
ban en 1605, 1610, 1639, 1641, 1668, etc.
= Ai'mes (enregistrées à l'Armoriai géné-
ral de 1696 (XIV fo 537 n» 135) au nom
de Mariet France de Mandoul) : an 1er et
au 4me canton, d'azur à une tour d'or ma-
çonnée de sable, sommée d'un fer de lance
d'argent, au 2n>e et 3™e de gueules au lion
rampant d'argent.
« Sire Jean de France seigneur de La-
gravière » fut longtemps au service dans
les armées du roi de Navarre, et il l'accom-
pagna en presque toutes ses campagnes,
dans l'une des compagnies do gens d'ar-
mes de ses ordonnances. Il fut ble.ssé à la
bataille d'Ivry en 1590: il y perdit une
jambe. Il se retira à Montauban où on le
trouve en 1610 au nombre des consuls.
695
FRANCE
696
sous le nom de : » Sire Jean de France,
puisné, sieur de Lagravière, gendarme, »
comme second consul.
De son mariage avec « demoiselle Ca-
therine de Bonnefoy, » contracté en 1603,
naquirent : Pierre, Marguerite, Marie,
Jean, Joseph, Jehan-Louis, Catherine,
Anne et autre Jean.
Plusieurs de ses fils prirent du service
dans les troupes huguenotles, ainsi que
quelques membres des autres branches de
leur famille. Deux d'entre eux étaient ca-
pitaines des milices protestantes de la gar-
nison de Montauban pendant le fameux
siège de 1621. On les voit figurer dans
les différents récits de ce siège sous les
noms de « France-Lamothe, » et « France-
Lagravière. » Ils se distinguèrent, particu-
lièrement le premier jour du siège, le 17
août, en allant reconnaître (voy. ci-des-
sus, t. m col. 878) les avant-gardes de
l'armée royale qui prenaient [losition près
de la corne Montmurat, et le 17 octobre
en soutenant de très grand courage un
violent assaut, sur la brèche que l'armée
royale venait de pratiquer au même en-
droit. Avec « dix mousquetaires » à la
brèche, et le reste de la compagnie dans
les retranchements voisins, « le capitaine
France » soutint deux retours offensifs et
les repoussa, avant qu'on eut le temps de
venir le secourir [Hist. partie, du siège
de Montauban, par Joly, p. 136).
France-Lamothe fut l'un des députés en-
voyés par la ville, le 3 nov. 1621, vers le
duc de Rohan, avec un sauf-conduit du
connétable.
Après le siège, tous les combats qui se
livrèrent sous les murs de la ville virent
quelque membre de cette famille. Jehan-
Louis de France « fils à feu noble Jean de
France seigneur de Lagravière. feust tué
le mercredi 23 may 1629, au siège du fort
de Malefigue (près la ville) et feust sé-
pulture le lendemain jeudy 24 may 1629
à Montauban. » (Etat civil de Montauban.
Décès; 1629 fo o). On en voit d'autres se
distinguer en 1625, pendant les attaques
des troupes du duc d'Epernon.
Le capitaine France-Lamothe mourut en
1633. « Le sieur de France-Lamothe, dé-
cédé au lieu de La Mothe le 27 mars 1635,
fut enseveli en fort belle et honorable
compaignie, au cimetière de Montauban. »
(État civil de Montauban.) Ajoutons, quoi
qu'il y ait incertitude sur ce nom : Honoré
de France, docteur et avocat, qui, premier
consul de Castres en 1633 fut nommé, l'an-
née suivante, représentant de celle ville
aux États du Languedoc.
(]etle famille est éteinte depuis quelques
années. Elle était alliée aux familles mon-
tai banaises : de Cassaing, D'Escorbiac, de
Bonnefoi, de Garrisson, de Vignier, etc.
Elle était restée fidèle aux principes de la
Réforme. Jusqu'aux derniers jours, ses
membres avaient compté coaime anciens
des Eglises. On trouve Elie de France, s""
de Lamolhe, encore an;*ien du consistoire
de Bruniquel en juin 1683. C'était à ce
moment, la seule église de toute la basse
Guienne qui eut encore son temple. Ce-
pendant aucun membre de cette famille
n'ayant abandonné le royaume à la révo-
cation on doit penser qu'elle fit acte d'ad-
hésion à la religion romaine '. A Montau-
ban, on vit, un d'entre eux figurer, le
23 août 1C83, parmi les nouveaux con-
vertis qui allèrent à l'évêché de Montau-
ban faire leur soumission à l'évêque, M. de
Colbert. Elle s'empressa d'ailleurs de ren-
trer dans le protestantisme dès l'établis-
sement de la liberté des cultes.
La branche établie à Castres dès 16iO,
avait suivi la fortune et les diverses rési-
dences de la chambre de l'édit de Langue-
doc. Quand celle-ci fut fixée à Castres,
« Jean France procureur en la chambre
du parlement séant à Castres » s'y établit,
et y acquit en 1651 les seigneuries de
Mandoul, Puechnautier et Saint-André,
qui donnèrent plus tard leurs noms à di-
vers de ses descendants. Plusieurs prirent
du service dans les armées du roi, comme
officiers, et l'un d'eux même, « Piurre De-
france seigneur de Penautier » chevalier
de Saint-Louis dès 1735, parvint au grade
d'exempt et sous-aide major des gardes du
corps et mestre de camp de cavalerie lé-
gère en 1747.
A celte branche appartiennent Jean
France de S^-André, étudiant à l'acad. de
Genève (Johannes France à S'-André cas-
trensis) inscrit le 3 fév. 1672, et plusieurs
anciens du consistoire de Castres. L'un
d'eux eu particulier, député par son église
1 De la même manière que la famille Fornier
de Clausonne (ci de.ssus col. 639) et une foule
d'autres, obligées à l'inscription sur les registres
du curé.
697
FRANCE — FRANCILLON
698
au synode de Saverdun, eu septembre
1678, fut spécialement chargé par celte as-
semblée, avec Isarn, ancien de Castelnau-
dary, de faire la répartition entre les égli-
ses des sommes à payer par chacune d'el-
les, en exécution d'un jugement qui avait
été rendu récenmient (Hist. de l'Albigeois,
par C. Rabaud, 37o).
La branche établie à Castres, alliée à
toutes les anciennes familles des officiers
de la chambre de l'Edit, les d'Olivier, les
de Salady, les Descorbiac^ les Bouflard-
Madiane, resta confinée dans sa terre de
Mandoul depuis la Révocation. Aucun de
ses membres ne sortit du royaume, mais
elle resta, malgré l'abjuration, attachée de
cœur à la religion proscrite. Elle existe
encore et a pour chef, actuellement, M. H.
de France-Mandoul, propriétaire à Castres,
ancien officier de marine, président du co-
mité des Orphelins protestants de Castres
et ancien du Consistoire. — Son frère, Au-
guste, entra dans la marine royale, devint
officier, et fut fait prisonnier par le sultan
Abd-el-Kader le 11 août 1836, dans les
environs d'Arzew. Après une longue cap-
tivité il fut échangé et reprit son service,
qu'il quitta bientôt, pour se marier àMoa-
tauban en 1845. Il fut élu ancien du Con-
sistoire. — Son fils, He.\rï, habite cette
viUe, consacrant ses loisirs à l'étude. Son
travail sur l'ancien temple des Huguenots
de Montauban (Bull, archéol. de Tarn et
Garonne, 1880) a permis de connaître un
édifice important entièrement disparu et
oublié. Son ouvrage sur les victimes de la
Révocation intitulé Les Montalbanais et le
Refuge; Montauban, Forestié, 1887, in-4o
600 p., fruit de longues recherches et d'un
vif sentiment filial, est de la plus grande
utilité pour débrouiller les origines de nos
exilés du Languedoc.
2. FRANCE. Plusieurs autres protes-
tants de ce nom sortirent de La Rochelle
et des îles de la Saintonge pour grossir le
refuge [Haag, V 16'.)] tels que : Michel et
Abel, Jeanne et Rachel France (M 667) ;
Arnaud France de l'île de Rhé, réfugié à
la Caroline en 1685 avec sa femme et deux
enfants (Tt 247 et Baird, Les Hug. en
Amer., p. 257) ; Jacob France mort à Du-
blin en 1688, etc. — Marthe France de St-
Chapt en Languedoc, morte à l'hôpital des
réfugiés de Lausanne, à 70 ans, septemb.
1714. — Pierre Franceson, d'Alais, ga-
zier, réfugié à Berlin avec sa femme et 2
enf., 1698; autre Pierre, d'Alais, assisté à
Genève, 1703. — Pierre Franchar, de
Lourmarin, porteur de chaise, réfugié à
BerUu avec femme et enf., 1698. — Louis
de Franchemont procureur au bailliage de
La Ferté-au-Col, marié au temple de Cha-
renton, juill. 1638, avec Louise fille de
Théodore Vuyriot, médecin, et de Marie
Mauclerc. Marie Franchemont, veuve de
Jean Garrigue et sa famille, réfugiés de la
sénéchaussée de Périgueux, 1685 (Tt 267).
Dam'ie Charlotte de Franchemont, de La
Ferté-au-Col de Brée, réfugiée à Berlin,
1698. — E. de Franchimont, à La Haye,
fév. 1607 (Epist. franc, par J. de Rives,
in-8o, 1614, p. 88). — Nicolas Franchesquin,
contraint à mourir de faim à Cabrières, 1562
(Crespin). — Marie de Franchecille, enfer-
mée dans un couvent d'Alençon, 1715 (Tr
270).— Marie Frartcftome, de Paris, 81 ans,
«veuve d'un marchand de point, «assistée
(10 liv.) à Londres, 1706. — David jPron-
chon, lapidaire et sa femme, de Nancy,
réfugiés à Berlin, 1698. — Judith Francier
[Haag, V, 57 note] fille d'Etienne Fran-
cier sieur de La Brière et de Marie Mois-
sart, devenue orpheline à sept ans est
faite catholique à l'âge de 11 ans, en
1674 ; elle avait été baptisée au temple de
Bourg-l'abbé^ 2 déc. 1663, par le pasteur
Bochart, présentée par Henri du Bourget
sr de Bonneval et Marie Hue fille du s^
de Carpignet (M 675).
FBANCILLON, nom d'une famille do-
miciliée depuis deux siècles à Genève et
surtout à Lausanne, lieu de son principal
établissement, où elle s'est acquis et con-
serve de nos jours une position considé-
rable. Cette famille est originaire de l'AI-
ben, en Dauphiné, d'où Jacques Francil-
lon vint à Genève, au grand refuge, comme
disent les registres de la Bourse française
de Lausanne, c'est-à-dire en 1685. La tra-
dition porte que ce proscrit vint en Suisse
dans le plus grand dénûment, ne possé-
dant que ses vêtements; mais il transmit à
ses descendants les habitudes d'ordre et de
travail qui ont été l'apanage et la cause du
succès de la fauiille Francillon, comme de
tant d'autres familles huguenottes réfugiées
pour cause de religion. Jacques Francillon
avait épousé Judith Cellier et en eut deux
fils Louis et François, qui s'établirent à
Lausanne.
699
FRANCILLON — FRANCO
700
I. Louis Francillon, né à Genève en
1696, acheta en 1726, en même temps
que son frère, la bourgeoisie de Coinsins,
au Pays de Vaud, et en 1728, celle de
Lausanne, où il était marchand drapier et
fabricant (Rôle des réfugiés de 1740). Sa
femme, Madeleine Ortet, du Dauphiné, lui
donna six enfants, parmi lesquels nous re-
marquons :
lo Jean-François, marchand drapier,
né en 17;H, mort en 1792, pendant 30 ans
membre de la direction des pauvres et
caissier de la Bourse française de Lau-
sanne. Il eut de sa femme Marie-Anne
Marignac. deux fils : Pierre-Louis et
François, également membres de la di-
rection de la Bourse française après la
mort de leur père ; 2° Abraham-Isaac, as-
socié de son frère, aussi époux d'une Ma-
rignac, et dont le petit-fils, François Fran-
cillon, a fondé un important établissement
à Puteaux, près Paris.
François Francillon , second fils de
Jacques, né à Genève en 1698, mort à
Lausanne en 1743. Fixé à Lausanne,
comme son frère, il y fonda en 1722 un
commerce de fers qui existe encore, con-
sidérablement développé, sous la raison
commerciale Francillon et fils. Il fut aussi
membre de la Direction de la Bourse fran-
çaise. Il épousa Marie-Elisabeth, fille de
Jean Candolle et de Marie-Madeleine Pa-
tron, qui lui donna quatre filles et deux
fils : Jacques-François et Jacob.
1» Jacques-François, né en 1731, bour-
geois de Lausanne dès 1768, continua le
commerce des fers. Il épousa Anne-Pau-
line Aubouin, également descendante de
réfugiés, et en eut une nombreuse famille,
entre autres Jacob, directeur de la Bourse
française de Lausanne en 1795 et dont la
descendance masculine s'est éteinte en
1880 ; plus François-David-Arraham. Ce-
lui-ci, né en 1773, mort en 1848, avait
aussi épousé une descendante de réfugiés,
nommée Jeanne-Louise Penserot, et eut
pour fils Marc, né en 1811, chef actuel de
la maison de commerce, avec ses fils Gus-
tave et Eugène. Marc Francillon a épousé
en 1833 Olympe -Henriette Agassiz, sœur
de l'illustre naturaliste. Il vit encore, en-
touré d'une nombreuse famille, savoir:
Ehnest, né en 1835, fabricant d'horloge-
rie à Si-lmier et membre du Conseil na-
tional suisse ; Emile, né eu 1836 ; Adèle
femme d'Auguste Serment, industriel à
Anzin : Gustave, né en 1841 ; Maurice,
né en 1843 ; Amélie, femme d'Alfred Cé-
résole, pasteur à Vevey ; Eugène, né en
1851. Tous les fils ont de nombreux reje-
tons masculins.
2o J.\coB Francillon. second fils de
François et de Marie Elisabeth (Candolle,
né à Lausanne en 1732, mort à Genève en
171*6, s'établit à Genève dont il acquit la
bourgeoisie en 1761. Il avait été consacré
au ministère en 1757, et fut pasteur à
Chancy en 1762, à Vandœuvres en 1769,
et à Genève en 1770. On a de lui les ou-
vrages suivants : Thèses de suicidio, Ge-
nève, 1755. in-8o. L'amour de la patrie,
sermon pour l'anniversaire de l'Escalade
de Genève, prononcé au temple nenf, le
12 déc. 1765; Genève, Chapuis, 1766.
in-8o, 40 pages. Histoire de la passion de
N. -Seigneur Jésus-Christ, Genève, 1779,
in-So ; 2me édit., Genève 1821. in-8o ; 3rae
édition, Valence, 1832, in-8o. Le pasteur
Jacob Francillon avait épousé Marie-Eli-
sab. Marignac qui lui donna trois filles,
dont la cadette, Elisabeth, fut femme de
J.-I.-P.C.ellerier, l'excellent pasteur deSa-
tigny au canton de Genève. (E. Chavannes)
A la même famille appartenaient proba-
blement [Haag, "V 170] : Henri Francillon,
de St-Maximin près Grenoble, longtemps
détenu à La Bastille à l'époque de la Ré-
vocation quoiqu'il se fût converti ; S.
Francillon, mentionné par Burn comme
pasteur de l'église de St-.lean à Londres et
Jean Francillon que le bibliographe Watt
cite comme auteur d'une Description of a
rare scarahxus from Potosi in South Ame-
rica, London, 1795, in-4''.
FRANCLIEU (M. et Mme de), de Paris,
enfermés aux Nouv. cathol., 1701 (E
3387).
FRANCO (Pierre), né à Turriers en
Provence [Haag, V 170] dans les premiè-
res années du XYI^e siècle, fut un des
chirurgiens les plus habiles et des auteurs
les plus originaux de son temps. Chassé
de France par les persécutions, il se re-
tira en Suisse, vers 1546. et fut chargé à
Berne de l'enseignement de l'anatomie.
Sur la fin de ses jours, il rentra pourtant
dans sa patrie et se fixa à Orange. On ignore
la date de sa mort. Franco s'est signalé
particulièrement dans la lithotomie et la
chirurgie des hernies. Entre autres inven-
701
FRANCO — FRANÇOIS
702
lions remarquables, on lui doit celle de la
taille par-dessus le pubis, qui révèle en lui
un génie éminemment chirurgical. Il n'a
laissé que deux ouvrages, aussi instructifs
par la richesse du fond qu'intéressants par
la naïve originalité de la forme. Nous
voulons parler de son Petit traité conte-
nant une des parties principales de la chi-
rurgie laquelle les chirurgiens herniaires
exercent (Lyon lî)56, in-8o), et de son
Traité des hernies, contenant une ample
description de toutes leurs espèces et autres
excellentes parties de la chirurgie (Lyon,
1561, in-8o). Au jugement de M. Dezeime-
ris, « ce qui distingue éminemment cet
ouvrage des écrits de la mrme époque,
c'est la place qu'y tient l'observalion, c'est
le bon sens qui en fait le fond, c'est la
justesse des jugements portés sur les opé-
rations qui y sont décrites. On admire
dans l'auteur, ajoute ce critique, la noble
franchise avec laquelle il fait l'aveu de
ses fautes ou le récit de ses insuccès. » On
ne sait ni la date de sa naissance ni celle
de sa mort, mais il avait en 1561 trente-
trois années d'exercice de sa profession.
1. FRANÇOIS. capitaine huguenot [Haag,
V 170] dans la première guerre civile
(1562). Ancien de l'église de Nantes,
François était un de ces zélés calvinistes
pour qui la présence d'une image dans une
église était un sacrilège, et celle d'un autel
une profanation. Aussi, l'amiral l'ayant
chargé, 13 août 1562, de défendre Châtil-
lon-sur-Loing, où il avait envoyé sa fa-
mille à cause de la peste, qui s'était dé-
clarée à Orléans, le premier soin du capi-
taine fut-il, bien qu'il n'eût qu'une tren-
taine d'hommes sous ses ordres et que la
majorité des habitants fussent catholiques,
de faire disparaître autels et images de
l'église, dont il mit ses coreligionnaires en
possession. Coligny ne tarda pas à rappe-
ler auprès de lui ses enfants et ceux de
son frère d'Andelot, que François eut ordre
d'escorter. Il partit en laissant le sieur de
Gigon dans le château avec ceux des habi-
tants qui professaient la religion réformée.
Délivrés de sa présence et enhardis par le
voisinage de l'armée royale, les catholi-
ques reprirent leur église ; cependant un
accord ne tarda pas à intervenir entre les
deux partis, et il fut décidé que le curé et
le ministre y célébreraient tour à tour le
service divin. La résolution était pleine
de sagesse; mais le traité fut bientôt
rompu, et cela par les protestants. Monta-
léon. chef de l'escorte que Condé avait
donnée à Boucart partant pour l'Allenja-
gne, étant entré dans la ville à son pas-
sage, chassa impitoyablement les prêtres
catholiques, sans égard pour la modéra-
tion dont ils avaient donné des preuves.
La violence ordinaire aux catholiques fut
parfois contagieuse.
2. FRANç6iS(Piehrk), sieur du Temps»,
quitta l'étude du droit pour embrasser la
carrière des armes. Il suivit Condé à la
prise de La Fère, en 1579, et après la ca-
pitulation de cette ville, il se retira à Fon-
tenay-le-Comte, où il fut nommé conseil-
ler du roi et remplit plus tard les fonctions
de maire. Il épousa, en 1599, Claude fille
de Jean Du Chasteau, conseiller du roi, et
de Jeanne Du Pont, d'où naquit Jeanne.
baptisée en 1601, et Etienne, né en 1603.
Sa femme étant morte, il se remaria, en
1("04, avec Hélène, fille de Pierre Choquet.
sieur de Moureau, et de Marie Bouhier :
de ce mariage il eut encore quatre en-
fants : Pierre, qui suit; Si.mon, sieur de
Chaillezais, qui épousa Gabrielle Marti-
neau et en eut, entre autres, François,
sieur de Chaillezais, lequel ne laissa
qu'une fille de son mariage avec Marie
Guillon ; Marie, femme de Jacques Bigot-
teau, président au conseil de La Rochelle;
et Marie-Catherine, mariée à François
Collardeau, sieur de Villepréau.
Né à Fontenay, en 1608, Pierre Fran-
çois succéda à son |ère dans l'office de
conseiller du roi en l'élection de cette
ville. Sa femme, Françoise De Jean, fille
de Claude De Jeow, conseiller en la maison
commune de Fontenay, et de Catherine
Picliard. le rendit père de sept enfants :
lo Pierre, né en 1644, conseiller du roi
en l'élection de Fontenay, qui n'eut pas
d'enfants de Jeanne Brisson ; — 2» Marie,
morte fille ; — 3» Marguerite, femme de
.Jacques de Gentet, sieur des Louches ; —
4° Simon, mort sans alliance ; — 5» Hé-
lène, femme de René Vigoureux, sieur de
La Saumernière ; — 6" Jean, né en 1652,
conseiller du roi, converti à la révoca-
tion; — 7o Jacques, sieur de La Cliesne-
lière, né en 1653, conseiller du roi en la
' fonf. d'autres Du Temps, ci-dessus t V,
1075-81.
FRANÇOIS
704
sénéchaussée de Fontenay, qui n'eut
qu'une fille de son mariage avec Catherine
de La Boucherie.
3. La famille François, de Fontenay,
était vraisemblablement apparentée à une
famille du même nom établie à La Ro-
chelle. Les registres de l'église réformée
de cette dernière ville nous font connaî-
tre ; Jean François marié à Marguerite
Prévost, parrain en 1561 ; Gilles F., mem-
bre du conseil extraordinaire du maire,
1561 ; Madelaine F., femme de Joël de
Laurière, 1598; Madelaine, femme de Jean
Bureau, 1617 ; Marie, femme de Jean Ni-
colas escuyer, s"" de Courcelles; Marie,
marraine, 18 août 1654, avec Ozée Lhom-
medieii, fugitif pour cause de religion en
1685. — Isaac François, de La Rochelle,
étudiant à Montauban en 1659, peut-être
le même qui fut ministre à Surgères, 1674 ;
à Gémozac, 1674-83.
4. FRANÇOIS (Nicolas) était vers 1550
un prêtre catholique, du versant lorrain
de la vallée de Sainte-Marie-aux Mines,
curé de l'église de S'e-Marie-Madelaine
et tonnant contre la Réforme avec une
grande âpreté (voy. Muhlenbeck, Hist. de
S'e-Marie-aux-Mines, p. 167). Mais au
souffle de la discussion, ses idées subirent
une transformation complète et lorsque
Jean Figon quitta l'église d'Eschery (ci-
dessus, col. 531), ce fut à lui qu'on son-
gea pour le remplacer, seulement les fidè-
les de la contrée voulurent d'abord une
enquête sévère sur ses opinions religieu-
ses ; ils le firent examiner par le ministre
de Metz, Pierre de Cologne (IV col. 530)
et il dut signer, 16 juill. 1562, cette pro-
fession de loi qui existe encore ' :
Je, Nicolas François, reconnais et certifie
que je vivrai et mourrai avec cette pensée
en Dieu que tout ce qui est contenu et écrit
dans l'ancien et le nouveau Testament et
accepté par la sainte église chrétienne que
/cela même est la vraie parole de Dieu, dic-
tée et confirmée par le saint Esprit, puis
transcrite et enregistrée par les prophètes
et les évangélistes pour l'édification des
saintes églises chrétiennes, et je crois que
le Symbole des saints apôtres en est le
sommai: e d'où vient qu'on les nomme vul-
gairement la grande déclaration de croyance
1 En allemand, autographe ; Ich Niklaus Fran-
ciscns, bekhenne und bestedig wiU... (Muhlen-
beck, p. 169).
et la petite. — Item je crois et reconnais
deux sacrements institués par N. S. J.-C,
1° le baptême qui doit être donné et admi-
nistré, à tous les fidèles, particulièrement
aux enfants, comme étant la semence d'A-
braham élue de Dieu ; 2° la sainte Cène
dans laquelle les }irécieux corps et sang du
Seigneur Jésus-Christ nous sont donnés
spirituellement et matériellement par la
foi. — Item je crois et reconnais aussi l'en-
seignement tel qu'il est institué dans les
églises contbnnément à la parole de Dieu.
— Item je reconnais que l'autoi-ité et le
magistrat sont d'institution divine et qu'on
leur doit respect et obéissance.
Il reçut la consécration au saint minis-
tère dans l'église d'Esehery le 27 juillet
suivant et resta attaché à cette église jus-
qu'en 1565. Sur la fin de 1566, il fut,
comme avait été Pierre de Cologne, minis-
tre du comte de Clervant, puis il alla à
Metz, et, de cette ville, alla prêcher l'Évan-
gile dans un grand nombre de villages du
pays messin : Silly, Lorry-devant-le-Pont,
Rurtoncourt, Courcelles-Chaussy. Il mou-
rut, en 1580, dans ce dernier lieu où le
ministre Claude Lerotj le remplaça. Il
s'était marié à Metz, car un acte nous ap-
prend qu'il avait deux filles dont l'une,
Marie, épousa, le 17 fév. 1585, un Lorrain
nommé Gerardin Le Dagu, de Rouxières-
sous-Froidmont '.
5. FRANÇOIS (Richard), dit Vauville,
ancien moine augustin, qui devint njinis-
tre et fut, au rapport de Théod. de Bèze
etValerand Poullain, un ministre excel-
lent. Il prêcha l'Évangile, avec beaucoup
de fruit, à Rourges, puis à Monldidier, en
1547. Il passa en Angleterre et fut, en
1550, un des quatre ministres fondateurs
de l'église de Londres. A l'avènement de
la reine Marie Tudor (1553), il quitta
l'Angleterre et vint s'établir à Strasbourg :
il joua un rôle, comme prédicateur, dans
la fâcheuse affaire du ministre Jean Gar-
nier (voy. ce nom), en 1555. De Stras-
bourg, il se retira à Francfort. — Jehan
Françoys « natif de S'-Maixans dioc. d'A-
myans en Picardie, » reçu habitant de Ge-
nève, avril 1557. — François François,
« de Gardane dioc. d'Aix au pais de Pro-
vence, id. juin 1559. — « Maistre Loys
Françoys, tondeur, a pris congié (à Lau-
sanne, de soy retirer en France, voyant le
1 Notes de M. le p' 0. Cuvier.
I
705
FRANÇOIS — FRANCŒUR
706
florissement de l'Évangile , « 10 mars
1562. — (André), ministre à Berneuil en
Saintonge, 1372-76. — Jean François,
d'Uzès, étudiant à Genève, 1623. — (Abra-
ham), officier dans l'armée hollandaise,
1700 et 1701. — François dit Germain,
pasteur du désert en Guyenne, 1758 (voy.
Ch. Coquerel, Hist. des ég. du désert, II
253).
6. FRANÇOYS (Claude) « de Metz en
Lorraine, mercier et gantier, » reçu habi-
tant de Genève, septemb. 1351. — (Jean),
bourgeois de Metz, procureur en la Jus-
tice, nommé pensionnaire (100 1. par an)
et avocat de la cité le 22déc. 1582 ; privé
de son ofifice en 1585 avtc 86 autres de
ses coreligionnaires. « En vertu de lettres
patentes du 7 septemb. 1585, le lieute-
nant général du Roy au gouvernement de
Metz, Philippe de Senneton, cita devant
lui le maître-échevin avec son Conseil,
pour exhorter les réformés ayant charge
publique à se réduire à l'union de l'Église
cath. apost. et romaine afin d'être main-
tenus dans leurs offices. Jean François
porta la parole au nom des autres, qui tous
refusèrent, sauf deux; sur quoi les refu-
sants furent interdits de l'exercice de leurs
offices. » Les registres de l'église de Metz
mentionnent encore : Anne, fille de Denys
François, épousant, 13 janv. 1566, Jean
Garnier, ministre de Metz; — Samuel
François, fondeur, nommé en 1597 grand-
juré des monnoyeurs et graveur de la
raonnoie de Metz; Joseph Rouppert lui
succéda en 1622 ; — Daniel François,
« maître garnissenr de canons, » marié en
1637 à Madeleine Rouppert. A Berlin on
trouve Suzanne François, veuve de David
Velonne maître d'école à Metz, laquelle se
remarie, 1694, avec Isaac Naudé, mar-
chand à Metz. — On lit dans les archives
du bailliage de Metz que Jean François,
jardinier, et sa femme Elisabeth Halanzy,
habitants de Jouy-aux-Arches, quoiqu'ils
eussent abjuré le protestantisme mépri-
saient la religion catholique et instrui-
saient dans l'hérésie leurs trois enfants
qu'ils n'envoyaient ni aux offices ni aux
instructions du curé. Dénoncés par celui-
ci, ils comparurent au bailliage de Metz
qui par sentence du 2 mai 1739 les con-
damna à 500 liv. d'amende envers le Roy
et à 100 1. pour orner l'église de Jouy et
la chapelle des prisons royales, leur enjoi-
gnant d'envoyer leurs enfants à la messe
et à l'instruction, sous peine que les en-
fants soyent enfermés, deux ans, à leurs
frais, dans la maison de la Propagation de
la foi ; dans cette affaire furent saisis chez
les condamnés, une vie de Jésus, les Évan-
giles latin-français et un catéchisme imp.
à Francfort en 1734 (0. Cuvier).
FRANCOEUR (Didier), « cordannier
natifz de Challons en Champaigne, » reçu
habitant de Genève, juillet 1549. Fran-
cœur, de Paris, manufacturier en soie,
assisté à Lausanne, décemb. 1689. — J.-
Pierre Françon, de Pierregourde en Viva-
rais, assisté à Genève et à Lausanne,
1699, allant avec sa femme et 4 enf. join-
dre la colonie de Neuhaldensleben en
Brandebourg. — Etienne Franconat, de
Tonneins en Guyenne, assisté à Lausanne,
allant en Hollande, 1698. — Gabriel Fran-
connet docteur es lois, ancien de l'église
de Pamiers au synode gén. de 1598. —
(François) réfugié avec sa famille (4 pers.)
à Mannheim, 1700 ; (Jacques) mort à Lon-
dres, 1710, enterré par l'assistance publi-
que. — Francourt, voy. ci-dessus Barbier
(I, col. 794). — François Franelle, d'El-
beuf, assisté à Genève d'un viatique pour
l'Allemagne, 1700. — Claude Franjeu
aliàs Franjoux, de Gien-sur-Loire, taffeta-
tier, ancien prosélyte, fugitif avec sa fem-
me et 3 enf. et une servante, assisté à Ge-
nève et à Lausanne, 1692. — Jehan
Franq, « du lieu de Turniers en Pro-
vence, dioc. d'Embrun, » reçu habitant
de Genève, octob. 1534. — Suzanne et
Madelaine Franque, de Corps en Dau-
phiné, assistées à Genève, d'un viatique
d'un écu pour passer en Suisse, 1693. —
De Franquefort, famille de La Rochelle;
en partie réfugiée à Portarlington (Irlande)
en 1685 ; obtient, en France, un juge-
ment de maintenue de noblesse, daté du
13 juin. 1698. = Armes: d'azur au che-
vron d'or accompagné en chef de 2 étoi-
les et en pointe d'un lion couronné et
armé. M"e de Franquefort enfermée au
couvent de N.-D. de Saintes en 1728. Une
partie de la famille se convertit cependant,
car Paul de Franquefort, s' de La Barro-
nère, de La Bange et du fief de La Ro-
chette était capitaine d'infanterie ; marié
vers 1730, il eut plusieurs enfants parmi
lesquels Jacques-Paul, lieutenant- colonel,
qui épousa, 29 juill. 1786, Marguerite
VI. 53
707
FRANQUEFORT — FRÉGEVILLE
708
Pelloutier. La famille est aujourd'hui ren-
trée dans le protestantisme. — Jean de
Francqueville, de Cambrai, marchand à
Londres en lo72 (Ogilvy) ; — Renauldine
Francville, femme de François de Lettre
marchand de Cambrai, retirée à Montdi-
dier en Picardie, pour cause de religion,
ainsi qu'Antoine Caron « murquinier et
coultier de toilettes qu'on fait exquises en
la même ville (de Cambrai), » et Claudine
sa femme, éLant un jour allés à Péronne,
y furent emprisonnés à la poursuite de
1 évêque de Cambrai et brûlés comme hé-
rétiques en juillet 1562. » La sentence de
mort fut exécutée en façon et spectacle si
horrible que la cruauté des plus félons y
deust avoir esté assouvie et rassasiée; une
partie du corps estoit bruslée quand l'au-
tre avait encore ses mouvemens, en exlrê-
mes tourmens » {Crespin, 636). Léon
Francqueville, tailleur à Douai, réfugié
avec femme et enf. et un domestique, à
Prenzlau, 1698 ; puis à Neustadt sur Dosse,
1700. — Isaac Franquiau, cordonnier à
Metz et Anne Fréminet sa femme, réfu-
giés à Berlin, 1686. — Charles Franquin,
orfèvre, ancien de l'église de Metz, lo97 ;
(Isaac), praticien du palais à Metz épouse,
1609, Eslher lille de Paul Boudaine ,
aman; (Anne) abjure en 1686 et s'enl'uit
du royaume la même année, laissant ses
biens qui sont confisqués ; (Judith) étant
morte relapse en 1702, est condamnée par
le Bailliage après sa mort, ses biens confis-
qués et sa mémoire abolie. — Yvert de
Franrepai7-e, assisté à Genève, « 3 fleu-
rins pour lui payer le port de ses bardes, »
déc. 1553. — Jean-Joachim Frantz, de
Strasbourg, auteur d'une Historia Caroli
magni, publiée avec la Vie de Charlema-
gne par Eginhard el une préface par J.-P.
Bœcler. Argentorati, 1644, in-4o [Haag, V
171]. — Jacq. Frapert, de Sedan, réfugié
à Berlin, 1698. — De Frasans, ancien
de Dijon, demande à Genève un ministre
pour son église, 1562. — Malt. Frasche,
tisserand, vaudois, fugitif avec sa femme
près d'accoucher, assisté à Lausanne, déc.
1697. — Claude Frat, de près Nîmes,
« venant des troupes de France, » assisté
à Genève d'un viatique pour l'Allemagne,
1702. — l'^abeau Frau, de Quint en Dau-
phiué, assistée à Lausanne 1689 ; (Pierre)
de Die, avec femme et 2 enf., assisté à
Genève, 1693 ; (Christine) du Dauphiné,
réfugiée à Berlin, 1698; (Pierre) de Quint,
id., 1709. — Maurice Fray, de Vergèze
en Dauphiné, assisté à Genève, 1705. —
Fraydier, ancien de l'église de Poitiers,
1561 {Bull. XIV 329). — Pierre Fray-
mont, de Digne, réfugié à Lausanne, 1569.
— Claude Frayon, de Pont-S^-Maxence,
70 ans et sa femme Elisabeth, 67 ans, as-
sistés (2 1. 16) à Londres, 1702, 1706. —
Pierre Frazié, de La Ferté en Brie, avec
sa femme et 3 enf., et Louis Frazié, de La
Ferté au Col, avec sa mère et sa sœur,
réfugiés à Berlin, 1698.
FREBOUL (Mlle de), de Montpellier,
avancée en âge et chargée de deux en-
fants, secourue à Lausanne pour rejoindre
son mari, malade, en Piémont, 1692. —
Jean Fréchas, fugitif de Lourmarin, avec
sa mère, sa femme et 2 enf., assisté à Lau-
sanne, 1698. — Louis Fréchet, de Greno-
ble, assisté à Genève, 1704. — Pierre
Frechon, du Vivarais, chapelier, réfugié
à Stargardt, 1700. — Charles Fredein,
de Meaux en Brie, ébéniste, 70 ans et
Magdeleine sa femme, 50, assistés (2 1. 2)
à Londres, 1705. — Félice Fredel, du
Poitou, fille de 28 ans, id. (5 1.), 1705.
— Jean Fredelinas, de Pont-de- Veyle,
« facturier de bas. » réfugié à Berlin,
1698. — Isaac Frederick est déboulé par
arrêt du bailliage de Metz du 3 janv. 1663
du droit de tenir école publique ou parti-
culière à Courcelles ; cependant sur l'ap-
pel de David de Dompiierre seigneur du
lieu, les réformés purent prouver leur droit
à tenir celle école et la gardèrent jusqu'en
1685. Jean Friederic, lecteur (de l'église)
etSam. Frederick, maître d'école, tous deux
de Metz, celui-ci avec femme et 3 enf.,
réfugiés à Halle, 1698. — Loys Fredet,
« natifz de Persac de Poilouz en France, »
reçu habilant de Genève, avril 1557. —
Etienne Frédier, de La Voulle en Viva-
rais, assisté à Genève, avec femme et en-
fant, 1702. — Antoine Fregaire, de S'-
Elienne en Vivarais, et Jeanne Fouchier
sa femme, assistés à Lausanne, 1689.
1. FRÉGEVILLE. Nous avons parlé plus
haut (V, col. 446) du capitaine Frégeville
dont le nom patronymique était Arnaud
Don, et qui commandait la milice de
Castres en 1598 {Mém. de Gâches, p. 387).
Ses descendants quittèrent le nom de Don
pour celui de Frégeville, mais il ne faut
pas les confondre avec les Frégeville ou
709
FRÉGEVILLE — FRÉMONT
710
Fréjeviile de Réalmont qui appartenaient à
la famille Gau ou Gaut. A Réalmont, deux
Antoine de Frégeville, père et fds, avaient
été condamnés à mort par le parlem. de
Toulouse en 1362 (t. II col. 64, 65).
i. FRÉGEVILLE. Le fds d'Arnaud Don
fut docteur en médecine et souvent consul
de Castres. 11 s'appelait Josias et épousa
d'abord Olympe de La Baume, qui lui
^onna : 1» Raymond, qui suit ; — 2°
Louis, sieur de Lastours, présenté au bapt.
par Jacob Raymond, capitaine, et par Es-
ther de La Baume, femme d'Isaac Ber-
nard, bourgeois de Montauban, 25 fév.
1625 ; il y fut avocat au parlement et se
maria avec Marguerite Dusson ; 3° Jac-
ques, présenté au bapt. par Jacques de La
Baume, écuyer, sgr de La Laugerie, frère
d'Olympe, 17 mars 1626 ; 7° Paul, prés,
par Paul de La Baume, avocat à la cham-
bre de l'édit, 9 sept. 1627 ; 5o Marie, 17
oct. 1628. — En secondes noces, Josias
épousa Suzanne de Teulet, veuve de M. de
Malbois, juge de Sommières, à Castres, le
5 fév. 1635.
Raymond, né en 1616, docteur en mé-
<iecine, comme son père, mourut cosei-
gneur de Burlats, 30 juill. 1694. Il avait
épousé Marie de Dumas qui lui donna :
lo Josias, bapt., 25 sept. 1643; 2o Phi-
lippe, 26 janv. 1646 ; 3° Louise, 13 juill.
1649 ; 4o Marguerite, 27 fév. 1651 ; 5°
Marie, 4 juin 1653; 6° Paul, 26 janv.
1656; 7° Raymond, bapt. 6 mars 1657. —
Philippe, second fds de Raymond, était
avocat. Il épousa Suzanne Affre qui lui
donna Raymond, le 3 mai 1685. Ce fut un
des derniers baptêmes protestants à Cas-
tres avant la Révocation.
Le général français Charles-Louis-Jo-
seph, marquis de Frégeville, appartenait
sans doute à cette famille (Pradel).
FRÉGIER (Bertrand), pendu à Aix en
1562 (Crespin). Jacques, Lucrèce, Etienne
Frégier et leurs familles, fugitifs d'Orange
et Jean, de Valence, assistés à Genève, de
1703 à 1709. Etienne Frégier, officier dans
l'armée hollandaise, 1742-46. — Etienne
de Frégodière, officier id., 1696-1752. —
André Frein, de l'élection d'Alençon, mé-
decin, fugitif avec 2 enfants, 1685 (Tr
270).
FRÉMAUT (Pierre), pasteur de l'église
réformée de Cologne [Haag, V 171], en
1621, fut appelé comme ministre à Emb-
den, en 1626, et mourut dans cette ville,
en 1661. On a de lui :
I. Gods Ondergericht in aller Menschen
Herten, 1648.
II. Traité de la ré formation et déli-
vrance de l'Église de la corruption et
servitude de Rome ; à Embden, par D.-H.
de Borckum, 1657 ; pet. in-8°, 649 p. avec
une préface (instructive pour l'histoire du
temps, adressée à l'Électeur Palatin ; trad.
en hollandais, 1658.
III. Gods toetsteen toi beproevinge van
Jobs Lydsemheit, 1658.
IV. Sentences remarquables et actes hé-
roïques des martyrs qui dès le temps de la
réformation ont souffert pour le nom de
Jésus : y joincts divers jugemens de Dieu
sur les persécuteurs ; qui est une addition
au Traité de la réforraation de l'Église;
Embden, D.-H. de Borcum, 1660, pet.
in-8o de 238 pages. Ce volume est un abré-
gé du martyrologe de Crespin précédé
d'une épître dédicatoire au seigneur Jean
Wolzoguen de Missingdorf; trad. en hol-
landais, 1671. — Jean Fremeau, labou-
reur, réfugié avec sa famille à Prenzlau,
1698. — La baronne de Fremecourt,
morte à Berlin, 1696 (Erman) ; probable-
ment de la même famille que d"e Alexan-
drine de Fremicourt, fugitive de Cambrai
établie à Berlin en 1698 (Dieterici). —
Isaac de Fremerie, étudiant à l'univ. de
Leyde, 1685. — « Les seigneurs Diacres
des pauvres estrangiers fransçois ont payé
le 25 mars 1586 dix écus soleil légués à
l'ospital par feu noble Jehan de Fremillion
gentilhomme fransçois » (Livre des rece-
veurs de l'hop. de Genève, 1579-94, i"
100 vo). — Thierry Fremin de Reims,
étudiant à Genève, 1624. (Jacques) ancien
de l'église de Rouci, 1649 {Bull. VIII). Jac-
ques Fremin, écuyer, si" de Marsilly, ma-
jor, fils du grand bailly du comté de Rou-
cy, épouse à Berlin, 12 janv. 1706, Cathe-
rine née à Metz, en 1670, fdle de Gédéon
Allion sr de Maizeroy médecin et d'Esther
Le Duchat, morte en 1763. Madelaine et
Marie Fremin, fugitives de Rouen, 1686.
— Fréminet, de Jamets, sellier, établi à
Metz, en 1609. Sa descendante Sara Fré-
minet veuve Mal fosse, née à Metz en 1665,
morte à Berhn en 1715. — Mathias de
Fréminet, de Clermont, étudiant à Genève
(Matthias Fremineti claromontanus), 1614.
1. FRÉMONT (Charles), «natif de
711
FREMONT
712
Quainvenielle (Canville ?) en Caux, reçu
habitant de Genève, novembre lp59; —
(Louis) de Caea, massacré pour avoir re-
fusé d'invoquer la Vierge, 1362 (Crespin).
— Frémont du Vigier, ministre à S'-Jean-
d'Angely, 1598. Pierre Frémont, impri-
meur, et Elisabeth Aumont (alias Osmont)
sa femme font baptiser au temple de Cha-
reuton, leur fils Jean-Édouard né le 12
janv. 1627 et leur fils Joël né le 26 sep-
temb. 1630. — Le sr Frémont, deSt-Bon-
net en Dauphiné, assisté à Genève d'un
viatique pour la Suisse, 1704.
2. FRÉMONT D'ABLANCOURT (Jean
Jacobé de), était fils [Haag, V 171] de Jean
Jacobé, de Vitry-le-Franeois, et de Marie
Perrot, sœur de Nicolas Perrot d'Ablan-
court. Né le 5 septemb. 1621, il mourut
à La Haye en 1693; Bayle marque dans
une de ses lettres que la bibliothèque du
défunt fut vendue dans le mois de décemb.
de cette année-là. Il paraît qu'il n'avait
jamais été marié. On ne doit donc pas le
confondre avec Nicolas de Frémont, con-
seiller secrétaire du roi, qui épousa l'une
des filles du célèbre financier Herwart,\A-
quelle devint veuve avant 168S. Jean
avait un frère cadet, Jérémie, marié à Sara
Le Goulon, de Metz, et une sœur Jeanne,
mariée à Christophe Boucherai, seigr d'A-
trye, qui tous deux moururent sans en-
fants {Bull. XI 373).
Jean et son frère furent élevés par le
célèbre Perrot d'Ablancourt leur oncle.
« Jamais enfans, dit Patru dans sa Vie
d'Ablancourt, n'eurent une éducation plus
heureuse. Le second est mort ; mais M. de
Frémont d'Ablancourt, qui estoit l'aisné
des deux, a bien fait voir qu'on n'avoit
pas travaillé sur un fonds stérile. » Le
grand Turenne l'ayant pris sous son pa-
tronage, il fut nommé, à sa demande, en
1663, à l'ambassade de Portugal. Les Mé-
moires qu'il a écrits, prouvent qu'il n'était
pas au-dessous de cette dignité. Puis, en
1673, il fut appelé à la Résidence de Stras-
bourg. Après la mort de Turenne, il re-
vint à Paris, où « il vécut tranquillement,
nous dit Bayle, dans la lecture des bons
livres et dans le commerce des gens d'es-
prit, jusqu'à ce que le dernier coup des
persécuteurs, la Révocation, le contraignît
à chercher la liberté de conscience dans
les pays étrangers. Il s'arrêta à Groningue
pendant quelque temps ; après quoi il vint
s'établir à La Haye, et y fut extrêmement
considéré de M. le prince et de M™e la
princesse d'Orange. Il fut même gratifié
d'une pension avec le titre d'historiogra-
phe. » C'était, au jugement du savant cri-
tique qui a dû le connaître personnelle-
ment, i un homme de mérite, fort zélé
pour la religion protestante et qui ne dé-
daigna point de composer un Catéchisme
françois. Il savoit une infinité de ces cho-
ses qui sont bonnes à débiter dans une^
conversation, et il les débitoit de fort
bonne grâce. » C'est ce que remarque aussi
Jean Rou (dans ses Mém. II, 128) disant
a qu'il se faisoit beaucoup plus goûter par
les jolis contes dont il avoit en sa mémoire
une source intarrissable que par la soli-
dité d'un véritable et profond savoir. Par
ce talent il s'étoit en cent lieux agréable-
ment insinué dans l'esprit des personnes
de la plus grande 'distinction et enfin dans
celui de M^e la princesse d'Orange, depuis
reine d'Angleterre, laquelle n'étoit pas
plus aise que quand elle l'avoit auprès
d'elle à ses heures de récréation. » Il était
en relation avec Richard Simon qui le cite
souvent dans ses lettres sous le nom de
Caraïte. Elles sont au nombre de 14,
adressées « au Caraïte, » sous la date de
1692. On voit par l'une d'elles que Fré-
mont l'avait prié de demander au chance-
lier Boucherai, son parent, l'autorisation
de rentrer en France, et que la démarche
était restée inutile, Frémont refusant d'ab-
jurer. Frémont a peu écrit; son principal
ouvrage n'a même été publié qu'après sa
mort. On a de lui :
I. Nouveau dictionnaire de rimes, (ano-
nyme), Paris, 1648, in-8o. — Frémont se
serait associé dans ce travail Richelet qui,
voyant le succès de l'ouvrage, le refit sur
un nouveau plan et en publia seul [1667]
une 2rae édit. très augmentée.
II. Dialogues de la santé, (anonyme,
Amst., 1684, in-12. — Cet ouvrage avait
d'abord paru à Paris, où il mérita, au dire
de Bayle, « T'approbation de MM. les
beaux-esprits, parmi lesquels l'auteur tient
depuis longtemps un rang très considéra-
ble. »
III. M. Perrot d'Ablancourt vengé, ou
Amelot de La Houssaye convaincu de ne
pas parler françois et de mal expliquer le
latin, Amst., 1686, in-12. — Frémont
établit juge du débat M^e de La Haye-
713
FRÉMONT — FRÈRE
714
Vantelai; la galanterie ne saurait être plus
aimable. Mais la vénération qu'il profes-
sait pour son onde, le fait quelquefois
sortir des bornes de la modération. Il s'a-
gissait de la traduction de Tacite, cette
belle infidèle, comme l'appelait Ménage.
Frémont i n'entreprend pas, nous apprend
Bayle, de justifier le célèbre M. d'Ablan-
court, car il le regarde comme un homme
dont la gloire est trop solidement établie
pour avoir besoin qu'on descende dans le
détail des reproches qui lui sont faits. Il se
borne donc à soutenir que M. de LaHous-
saye, qui s'est élevé contre une réputation
si générale, écrit très mal en françois et
ne traduit pas mieux le latin. >
IV. Mémoires concernant l'histoire de
Portugal, depuis le traité des Pyrénées
[16o9] jusqu'en 1668 avec les révolutions
arrivées, pendant ce temps-là, à la cour
de Lisbonne, Paris, 1701, in-12 ; réimpr.,
même année, à Amst. — Frémont revit la
traduction de la Description de l'Afrique
par Marmol-Carvajal, qui est due à son
oncle, et ajouta deux morceaux de sa fa-
çon à la fin de sa traduction des OEuvres
de Lucien : 1° Dialogue des Lettres de
l'Alphabet oii l'Usage et la Grammaire
parlent (pag. 424-60, édit. de Paris, 1707,
3 vol. pet. in-8o). Ce petit écrit, qui ne
serait pas indigne du sophiste grec, n'a
été mis là que pour tenir lieu du Jugement
des Voyelles que le traducteur n'avait pu
rendre dans notre langue, « avec toutes
ses naïvetés et ses grâces, « et qu'il avait
renoncé à traduire. — 2° Supplément de
l'Histoire véritable (pag. 461-522). » Lu-
cien, ayant dit à la fin du second livre de
son Histoire véritable qu'il alloit décrire
«nsuite les merveilles qu'il avoit vues aux
Antipodes, et cela ne se trouvant point,
soit que les livres ayent esté perdus ou
autrement, il a pris envie à celui qui a
fait le précédent Dialogue, de se jouer, à
son exemple, en des aventures étranges et
inouïes. Mais comme il n'y a rien de si
facile que de feindre des choses qui n'ont
aucun fondement dans la raison ni dans la
nature, il n'a pas cru le devoir imiter en
ce point, et n'a rien dit qui n'ait quelque
sens allégorique, ou quelque instruction
mêlée avec le plaisir. »
Outre le Catéchisme dont parle Bayle, on
attribue encore à Frémont VEpitre dédi-
catotre [à Bossuetj des Cérémonies et Cou-
tumes qui s'observent parmi les Juifs, par
Richard Simon.
Une branche collatérale de la famille de
Nicolas Frémont fournit aussi son contin-
gent au refuge. Par un rôle de Réfugiés
dressé en 1687, nous voyons que Judith
Du Pré, veuve de Pierre de Frémont, se-
crétaire du roi, réussit à passer en pays
étranger avec ses deux fils Pierre, sieur
de Bévanne, et Jean-François, sieur de
Vaine, abandonnant, nous apprend Quick,
une fortune de plus de 200,000 livres.
D'une autre branche descend Jean-Char-
les Frémont, né le 21 janv. 1813, voya-
geur intrépide et savant distingué, qui en
1861 commanda enchef pendant un temps
le principal corps de l'armée fédérale des
États-Unis.
FRÉMY (Claude), ministre à Montpel-
lier en 1S60 [Haag, X o5]; — (Claude),
de Sancerre, 60 ans, assisté (18 sh.) à
Londres, 1710; — (Jean), de Sedan, 19
ans, id. (2 sh. 6), Londres, 1710; con-
damné en 1736 pour s'être marié à l'étran-
ger (M 668). — Jean de Frêne, de Calais,
laboureur, réfugié avec sa femme et 3 enf.
à Sirasbourg en Uckermarck, 1698 ; voy.
Defresne, V 193. — Joseph de Prennes,
officier dans l'armée hollandaise, 1717-30.
— De Frenoi, famille bressane, établie
dans le pays de Vaud, vers 1550-84 ; —
Louis Frenoy, « conseiller inspecteur des
manufactures de la ville d'Arras, > réfugié
à Berlin avec sa femme, 3 enf. et une ser-
vante, 1698; — André de Fresnoy, olïi-
cier dans l'armée hollandaise, 1701. —
— Aubin Frèque, « de Pont-d'Aully en
Normandie, » reçu habitant de Genève,
fév. 1559. — Georges de Frérart, ancien
de l'église de Vitré, 1641 (Filleau, Décis.
cath. p. 246). — Frère, ancien de féglise
de Chirac, 1601 ; — Frère, maître des re-
quêtes, commissaire du roi pour l'établis-
sement de l'Édit de Nantes en Bourbon-
nais, 1603 [Bull. XII 388); — (Jean),
orfèvre, épouse au temple de Charenton
Rachel, fille de Pierre de France, archi-
tecte et de Marie Noiret, août 1640 ; —
(Jean) marchand à Pont-de-Veyle, 1669 ;
(François), de Pont-de-Veyle, étudiant à
Genève (Franciscus Frère ponsvellensis),
1682; — (Charles), de La Ferté-sous-
Jouarre, fondeur, assisté à Genève et à
Lausanne, 1698. (La veuve de Barthé-
lémy), de La Farté en Brie, serrurier, ré-
715
FRÈRE
FRETON
716
fugiée (5 pers.) à Berlin, 1700 ; — (René)
lils (iun bourgeois de S^-Maixent en Poi-
tou, assisté (61.) « pour le mettre en état
d'entrer chez un marchand, « Londres,
1706 ; — Susanne Frère « faisant la pré-
dicante, » enfermée au couvent de l'Union
chrétienne à Poitiers, 1722 (E 3560). —
De Frère, voy. Saluste. — Jean Fréron,
de l'Agenois, étudiant ta l'acad. de Genève
(J. Freronus agenensis), en 1564 ; minis-
tre à Montflanquin, 1578-1617 [Haag, X
271 ; Tt 313) ; — (Jean de) étudiant à
Genève (J.-F.vasco, sacrae theol. studens)
1596 ; ministre à Monheurt, 1597 ; à Tour-
non, 1603 ; — (Josué de), né à Montflan-
quin, étudiant à Genève (Josue Freronus
aquitanus et montflanquinensis), 8 octob.
1616.
FRESCARODE (Jean) né à Bergerac
[Haag, V 173], fit ses études de théologie
à l'acad. de Genève, où il s'inscrivit (J.
Frescarodeus brageracensis aquitanus) le
2 juin 1676. Il fut admis au ministère
évangélique par le synode provincial tenu
à Sainte-Foy en 1681 [VI 379 b], et appelé
à exercer les fonctions pastorales dans l'é-
glise de Montaud. En 1685 il se réfugia
en Hollande (Bull, des égl. wall. I, 142) et
fut placé dans l'église de Gouda qu'il des-
servit jusqu'en 1715. Son fils Jérémie,
qui l'avait accompagné dans sa retraite,
fut pasteur et professeur à Rotterdam. Il
fut élu secrétaire du synode de Gorcum,
en 1723 (ci-dessus IV 503) et publia en
1731 une Apologie pour les synodes et
pour M. Saur in ; Rotterdam, in-8o (Catal.
de la biblioth. wallonne de Leyde, p. 37).
Il s'agit, dans cet ouvrage de Jacques Sau-
rin (voy. ce nom) et de la question du
Mensonge. — Jean -Etienne Frescarode,
pasteur à Campen en 1725, puis à Haarlem
jusqu'en 1761, où il est fait pasteur émé-
rite; il meurt dans cette ville le 12 sep-
temb. 1770. — La famille subsiste encore
en Hollande.
FRESCHAIN (Jehan de), « tailleur, na-
tif de Villeneufve sur Verbrye en Picar-
die, î reçu habitant de Genève, janv.
1558. — Louis de Fresel, officier dans
l'armée hollandaise, 1714-30. — Fresens,
seigneurie de la maison de Chasteauver-
dun. « Le sieur de Montesquieu écrit à ses
amis, particulièrement aux deux frères de
Chasteau- Verdun, Bernard et Corbairan,
l'un sr de Fresens, l'autre s' de Lissac,
1586 (Gâches, 329). — Fresnay, voy. La
Taille. — Fresneau, de S'-Pierre d'Oleron ;
sa fille lui est enlevée, 1688; une autre
d"e Fresneau, du Poitou, accepte, 1715,
une pension de 200 1. pour entrer au cou-
vent ; famille Fresneau, réfugiée dans l'É-
tat de New- York en 1685, à laquelle ap-
partenaient sans doute : Philippe Fres-
neau , poète américain , secrétaire de
Jefferson, le 3me président des États-Unis
(1743-1826). — Arnaud Fressines, arti-
san, pendu par ordre de Monluc, 1563. —
Le sr Fressinel, de Nîmes, assisté à Ge-
nève d'un viatique, un écu, pour la Hol-
lande, 1698. — Pierre Fressinet, de Mon-
tagnac, assisté à Genève, 1704. — Fressol,
ministre, le même que Frezol ou Frezoul ;
voy. ce dernier nom. — Jacques Fret, de
Dieppe, assisté (5 sh.) k Londres, 1710.
— Marie Fretel, de La Ferté-sous-Jouarre,
couturière, réfugiée à Halle, 1710. —
« Messire Loys Fretel, chevalier, seig"" et
baron de Flex en Brie et y demeurant , et
estant de présent logé à Paris rue des Prou-
velles au logis d'un nommé Loys Massi-
cault, graveur et doreur, amené prisonnier
à la Conciergerie de Paris par le capitaine
Martin, comme estant de la nouvelle oppi-
nion ainsi qu'il a dict et confessé, » 23 juilL
1569 ; élargi moyennant caution le 12 août.
— Madelaine de Fretel, 33 ans et Françoise
sa sœur, 31 ans, damoiselles de la généra-
lité de Gaen (à Longueville), assistées à
Londres (12 et 14 liv.), 1702 et années sui-
vantes.
FRETON (Louis) ou Fretton, maréchal
de camp dans l'armée de Rohan [Haag, V
173], naquit, à ce qu'il paraît, à Calvis-
son. Porté par un goût naturel vers le mé-
tier des armes, Freton l'embrassa et ob-
tint une compagnie dans le régiment de
Châtillon, avec qui il passa en HoUanile,
en 1600. Le 2 juillet, il se trouva à la ba-
taille de Nieuport. De retour en France,
vers la fin de l'année, il repassa en Hol-
lande au mois de mai 1606 ; mais, dès le
15 juin, il revint en France, chargé d'y le-
ver une compagnie d'infanterie. Le 9 sept.,
il s'embarqua à Dieppe avec 300 hommes
qu'il avait recrutés, et arriva, le 20, à La
Brille, après avoir été forcé par les vents
contraires de relâcher à Portsmouth. Il
servit aux sièges de Lochem et de Groll,
contribua à la prise d'Erkelens, et assista,
en juin 1608, à la défaite de la garnison
717
FRETON
718
de Bois-le-Duc. Un an plus tard, nous le
retrouvons en France d'où il fut envoyé
en Italie par Lesdiguières avec la mission
dangereuse de reconnaître le château de
Milan et d'en lever le plan, ainsi que ceux
d'autres places du Milanais. La mort de
Henri IV ayant rompu brusquement les
projets de Lesdiguières, Freton retourna
en Hollande ; mais il n'y fit pas un long
séjour. Il revint auprès de Lesdiguières
qui l'envoya au secours de Genève. Le
duc de Savoie ayant désarmé, il se rendit
en Languedoc, de là en Hollande, où il
servit, en 1614, aux sièges d'Emerick et
de Rées. A la fin de la même année, U
était déjà de retour dans le Languedoc
auprès de Châtillon, qui l'employa à des
négociations avec le duc de Savoie, et qui,
en 1616, l'envoya assiéger le château
d'Aimargues que l'on fortifiait en dépit des
édits. Freton entra ensuite au service du
duc de Savoie, comme colonel d'un régi-
ment d'infanterie, et se signala au combat
de Lucedia où il fut fait prisonnier. La
paix de 1618 lui ayant rendu la liberté, il
repassa en Hollande. En 1620, il était déjà
de retour dans le Midi. Il fut un des dépu-
tés que les Privadois envoyèrent porter
leurs plaintes au roi. On sait qu'ils ne pu-
rent rien obtenir. Il se rendit ensuite à
l'assemblée politique de La Rochelle ',
comme représentant du Bas-Languedoc, et
dès son arrivée, il fut nommé membre de
la commission chargée de travailler à l'or-
dre général. Au mois d'août, ses collègues
lui donnèrent la plus haute marque d'es-
time en l'élisant président, avec La Cloche
pour adjoint, Malleray et Guérin pour se-
crétaires. Le mois de sa présidence n'of-
frit rien de particulièrement remarquable.
On en était encore aux préparatifs et l'u-
nique préoccupation de l'assemblée était
de presser les armements et surtout l'équi-
pement de la flotte, que Favier, Hespé-
rien et La Tour furent spécialement char-
gés de surveiller. Freton servit ensuite
avec le grade de maréchal de camp sous les
ordres de Soubise, et prit part à l'entre-
prise sur Royan. Au mois d'avril 1622, le
maire de La Rochelle le fit arrêter, on ne
nous apprend pas sous quel prétexte. Aus-
sitôt, sur la plainte de ses collègues Favier
1 Un sieur Freton, nous ne savons si c'est le
même, est député, en 1619, à l'assemblée de
Sommières (Tt 322).
et Rodil, l'assemblée envoya de Loubie,
d'Espinay et La Milletière du Poitou, de-
mander des explications aux magistrats
de La Rochelle sur cette atteinte à l'invio-
labilité de ses membres. Après de longs
pourparlers, il fut décidé que Freton se-
rait renvoyé devant le conseil de justice
auquel l'assemblée adjoindrait trois com-
missaires qui furent les deux La Mille-
tière et Montmesart. La sentence fut pro-
noncée le 5 août, et Freton déclaré inno-
cent. L'assemblée ne se contenta pas de
lui en faire témoigner sa joie, elle l'élut
une seconde fois président pour protester,
autant qu'il était en son pouvoir, contre
l'injure qu'on lui avait faite. Marchât fut
nommé vice-président ; La Grange et Mas-
siot secrétaires. La situation était bien
changée, les plus exaltés eux-mêmes ne
pouvaient plus songer qu'à conclure la
paix aux conditions les plus avantageuses
possible. Aussi, lorsque Rohan demanda
carte blanche pour traiter, l'assemblée lui
aurait-elle accordé sans difficulté de pleins
pouvoirs, si Mirande, Berthet et La Lande
n'étaient venus, au nom du corps de ville,
témoigner le mécontentement de ce que le
général huguenot avait de son propre chef
entamé des négociations pour la paix.
« Ils ne pouvoient celer que cette procé-
dure leur sembloit estrange, veu qu'estans
sy intéressez en affaire de telle impor-
tance, ils croyoient en devoir estre adver-
tis. » L'assemblée promit de ne prendre
aucune résolution sans en donner avis à la
municipalité rochelloise {Brienne,vo\. 225).
Peu de temps après la paix fut signée et
Freton retourna dans le Languedoc.
La guerre s'étant rallumée en 1623, Fre-
ton servit sous Rohan comme maréchal
de camp. Dans la nuit du 5 au 6 juillet,
il emporta Sommières au moyen d'un pé-
tard ; mais les protestants ayant été obli-
gés d'évacuer la ville, il reçut dans la re-
traite une blessure dont il mourut à Lezan,
le 29 août, ne laissant de son mariage avec
Madelaine de Montcalm, fille de Louis,
sieur de Saint- Véran et de Candiac, et
d'Anne de Clermont du Bosc, qu'une fille
nommée Madelaine, née le 9 fév. 1621 et
morte à Nîmes, le 8 mars 1690, étant
veuve de François de Rozel, lieutenant
principal au présidial de Nîmes qui était
lui-même mort à Paris en 1675.
Freton a laissé des Mémoires remplis de
719
FRETON — FRIQUAT
720
détails curieux sur sa vie et les événe-
ments contemporains. Ils ont été publiés
dans les Pièces fugitives d'Aubaïs.
FRÉVAL DU RozEL (Annibal de), de
Bernières en Normandie, « prosélyte laï-
que, T> 64 ans, assisté (15 1.) à Londres,
1702 ; l'est encore en 1706. — Desaulses
de Freycinet îàmille dauphinoise originaire-
ment protestante, et rentrée récemment
dans le protestantisme, à laquelle appar-
tiennent plusieurs navigateurs du com-
mencement de notre siècle dont le plus
connu est Louis-Charles Desaulses de
Freycinet, auteur du Voyage autour du
monde, exécuté par les corvettes l'Uranie
et la Physicienne pendant les années 1817
à 1820; Paris, Pillet, in-4o; il était né en
1779 et mourut dans sa terre de Freycinet
près Loriol le 18 août 1842. Son neveu,
Louis-Charles, né le 14 nov. 1828, ingé-
nieur des mines (lo nov. 1848), préfet à
Montauban et délégué à la guerre, à Tours
et à Bordeaux (en 1870), sénateur en 1876,
est devenu quatre fois ministre des affaires
étrangères et président du Conseil des mi-
nistres de la République française, du 28
déc. 1879 au 7 janvier 1886. — Robert
Freysse, rubantier, d'Auvergne, reçu habi-
tant de Genève, août loo4. — Abraham
Frézelles, maître d'école à Metz, mort en
1677. — Frézières, fugitif des Cévennes, as-
sisté à Lausanne, 1688. — Frézon, de Cas-
tres, « prosélyte, » id.,1707. — Madeleine
Frezonde, de Mens, id. à Genève, 1691.
— Pierre Frezoul, ministre à Barre en
1568, au Collet de Dèze, 1569-72; à S»-
Martin de Corconnac et Saumane, 1er janv.
1579-95 ; à St-Marcel 1596-1606; déchargé
en 1606 ; (Louis) de Lautrec en Langue-
doc, assisté à Genève, 1706.
FRIAND (Anne) de Mérindol, dont le
mari est allé joindre les Vaudois, assistée
à Lausanne, novemb. 1689. — Chrestien
Friart, de Marsal, apothicaire à Metz,
1579-1603 ; avait épousé avant 1579 Anne
Joly ; (Daniel) « apothicaire stipendié »
fournisseur de remèdes aux pestiférés,
mort en 1632 ; (Auguste), chirurgien au
régiment de Foug en 1658, au régim.
d'Arfeld en 1680; Suzanne, sa sœur, née
en 1655, épouse en 1674 Pierre Faisant
sr de La Roche et Grateloup ; en 1703,
son mari étant colonel des milices du pays
Messin, elle est enfermée au couvent de la
Propagation de la foi, par ordre de M. de
Varenne, commandant de la Généralité;
Auguste Friard, de Metz, perruquier, 45
ans, assisté à Londres (51.) avec sa fem-
me et 6 enf., 1702 ; voy. ci-dessus col. 519,
lig. 3 en rem. — Isaac Friau, de Va-
lence, assisté à Genève, 1705. — Ulrich
Fribergius, pseudonyme pris par Hubert
Languet. — Claude Fribour « natifz de
Treschateau auprès de Dijon, » reçu habi-
tant de Genève, avril 1559. — Marie Fri-
hourg, retenue au couvent des Nouv. ca-
thol. de Caen en 1781 ; elle y était depuis
1771 (Tt 302).
FRIED (Jean-Jacques), de Strasbourg
[Haag, V 174], fut nommé, en 1738, pro-
fesseur d'accouchement à l'hôpital civil de
sa ville natale. Il mourut en sept. 1769,
après avoir, pendant trente ans, rempli sa
charge avec la plus grande distinction.
Fried n'a rien écrit, mais il a fait mieux :
il a fondé la première école publique pour
l'instruction des sages-femmes, qui ait été
établie, soit en France, soit en Allemagne.
Son fds, Georges-Albert, étudia égale-
ment la médecine et fut reçu docteur, le 13
août 1760,. après avoir soutenu une thèse
publiée sous le titre de Dissertatio medico-
obstetricalis de fœtu intestinis plané nudis
extra abdomen propendentibus nato (Ar-
gent., 1760, in-4o). Il fut appelé à Copen-
hague comme professeur de médecine,
puis, à la mort de son père, il fut nommé
second professeur de l'école d'accouche-
ment de Strasbourg, place qu'il occupa
jusqu'à sa mort, arrivée à la fin de sept.
1773. Il est auteur d'un manuel d'accou-
chement dans lequel il refondit l'ouvrage
de Thebesius et qu'il mit au jour sous ce
titre : Anfangsgriinde der Geburtshûlfe
zum Gebrauche seiner Vorlesungen, Strasb.,
1769, in-8o ; 2me édit., 1787, in-S".
FRIES, pasteur dans l'Angoumois vers
1760; un autre, pasteur à Couthenans en
Franche-Comté, qui se retira chez les frè-
res moraves {Bull. XII 122). — Jean-
Pierre Frigoulier, d'Anduze, assisté à Ge-
nève, 1687. — Abraham Friolet, tabatier,
réfugié àManheim, 1700. — Pierre Frion,
d'Anduze, ayant déserté du service de
France, « admis à la paix de l'Église, » et
assisté, à Lausanne, 5 déc. 1699; (Jean),
de S'-Germain en Cévennes, assisté à Ge-
nève, 1706. — Samuel Friot, de Metz,
boulanger, réfugié (4 pers.) à Branden-
bourg, 1700. — Bernard Friquat, « de
721
FRIQUET — FRŒREISEN
722
Rigent en Gascoigne, » maréchal, habit,
de Genève, décemb. 1558. — Jean Fri-
quet, pasteur dans la vallée de Pragelas,
assisté à Lausanne avec sa famille de 1690
à 1699; ils gagnent l'Allemagne en 1699;
(Salomon), de Pragelas, établi à Berlin,
1700; (Etienne), des « Traverses en Praze-
las, » assisté à Genève d'un viatique pour les
Grisons, 1703; (Jean), officier dans l'ar-
mée hollandaise, 1700-171.3. Abraham Fri-
quet, maître passementier de Nîmes, 40
ans, mort à l'hôpital de Lausanne, avril
1690. Un fils de Jean-Louis Friquet de
Nîmes et de d'ie Marie Sellon, id., mai
1093. — Catherine Frisquet, de Sauve,
assistée à Genève d'un viatique pour la
Suisse, 1699. — Pierre Frise, étudiant en
droit à l'acad. de Genève (P. Frizius del-
phinas), 1584. — Pierre de Frise, de Val-
lon, réfugié à Berlin, 1700; Vincent de
Frise avec sa famille (7 pers.), id.. 1700.
— Jeanne Friston, de Poitiers, « fille in-
firme de la vue.» 50 ans, assistée (2 1. 10)
à Londres, 1702.
FRIT (Jean). Dans un recueil de vers,
manuscrit de la fin du XVI^e siècle et qui
semble parisien, nous trouvons la petite
pièce que voici :
Icy giet maistre Jean Fritns
Qui faisoit fort de l'antUnsi
Et du docteur scieiilifiqne ;
Mais d'autant qu'il fat Lértlique
Il fut jeté vif dans le feu.
Ce n'estoit pour avoir trop ben ;
Mais ce fast bien, ne vous dcsplaise
Pour son zèle chaud comme braise
Qu'il fat brnslé, fricassé, frit.
Ainsy mourut maistre Jean Frit
Nous n'avons rien trouvé d'autre sur ce
malheureux.
FROEREISEN (Isaac), né en 1590 et
mort le 5 juin 1032 [Haag, V 174], doc-
teur et professeur en théologie à l'univer-
sité de Slrasbourg. Il a publié :
I. De Verbo Dei et Scripturis sacris dis-
sertatio, Argent., 1021, in-4o.
II. Scnitininm Panopliœ Bellarminianse,
Argent., 1622-30, 3 vol.
m. Gymnasmata academica, Argent.,
1621, in-4o.
IV. Vindiciie synopticse pro sacrosando
Geneseos codice adv. Rob. Bellarminum,
Argent., 1624, in-4o; 1634, in-4o.
V. Anatomia seu exauctoratio draconis
fanatici, Argent., 1624.
* Opposant, rebelle.
VI. Anti-Christologia seu Apocalypsis
Antichristi, Argent., 1624.
VII. De septem verbis novissimis J.-Ch.
in crtice, Luc XXIII, 34; Argent., 1625,
in-4o ; 1697, in-4o. — Attritmé par d'au-
tres à Dannhauer.
VIII. De œdificio spirituali ex I Cor.
III, H-13, Argent., 1627, in-4».
IX. Scuium catholicae veritatis pro inve-
niendd verâ in his terris Ecclesid, Tho7nx
Henrico ejusque complicibus Jesuitis prsc-
latum, Argent., "1628 et 1630.
X. Dissertationes theologicx de August.
Confessionis materiâ, fundamento et for-
ma, unà cum methodicâ singulorum arti-
culorum resolutione. Argent., 1631. — Ne
serait-ce pas le même ouvrage que celui
qui est indiqué par Du Pin sous ce titre :
Ecrit adressé à Rob. Bellarmin sur son
jugement injuste de la Confession d'Augs-
bourg, Strasb., 1630?
Jcicher mentionne, en outre, sans autre
indication :
XI. Dissertationes contra Weigelianos.
XII. Apologeticum contra Carolum Sach-
sium calvinistam.
XIII. De angelis bonis, ad Matt. IV, 11.
Le bibliographe allemand paraît n'avoir
eu aucune connaissance des deux écrits
suivants, dont Du Pin donne ainsi les ti-
tres :
XIV. Le racloir scholastico-théologique
qui racle la paix erronée que Jean Herber
a répandue sur toute la théologie dans ses
assertions catholiques, Strasb., 1623; pu-
blié en latin. Argent., 1624, in-4o.
XV. Dispute du triomphe de J.-Ch. mo7i-
tant au ciel, Strasb., 1622.
Jôcher, d'accord avec Du Pin, lui attri-
bue encore beaucoup d'autres Disputes
théologiques ; mais ils ne nous en font pas
connaître les titres.
FROEREISEN (Jean-Léonard), né le 9
mai 1694 à Brau-Schwickerslein [Haag, V
175], village près de Strasbourg, dont son
père était le pasteur, et mort à Strasbourg,
le 13 janv. 1761. Il fit ses études dans sa
ville natale et fut reçu maître es arts en
1711. Après avoir suivi, pendant plusieurs
années, les cours des universités de Gies-
sen et d'Iéna, il revint dans sa patrie, en
1717, et quatre ans plus tard, il fut nom-
mé professeur au gymnase. A la mort de
Pfe^nger, il obtint la place de quatrième
professeur de théologie. En 1727, il prit
\
723
FRŒREISEN — FROMENT
724
le grade de docteur ; en 1731, il fut nom-
mé chanoine de Saint-Thomas et prési-
dent du consistoire; en 1741, il devint
pasteur du Temple-Neuf; mais, en 1751,
il résigna cette place à son gendre Jean-
Philippe Beyckert. On ne saurait sans in-
justice refuser à Frœreisen une grande
érudition ; malheureusement il manquait
de jugement et de prudence ; il appor-
tait dans sa polémique une âpreté, une
violence qui lui firent beaucoup d'enne-
mis. Voici les titres de ses ouvrages :
I. Disputatio de ostracismo, Argent.,
1711, in-4o.
II. Disp. de pœnitentiâ Dei, Argent.,
1714, in-4».
III. Disp. de infelici divitis felicitate, ad
Luc XVI, 19; Gissœ, in-4o.
IV. Disp. très de priejudiciis in studiis
historicis evitandis, lenae, 1716-17, in-4o.
V. De characteribus verie reformationis,
lenae, 1717, in-4o.
VI. Oratio de charlataneriâ theologo-
rum, Argent., 173o, in-4o ; et souvent de-
puis, entre autres, lense, 1737, in-4o,
avec les nos XIV et XV.
VII. Leichenpredigt ans Pred. III, 13,
Strasb., 1736, in-fol.
VIII. Disp. de hortulanis spiritualibus
in regno gratiœ. Argent., 1736, in-4o.
IX. De domesticis pastorum visitationi-
bus, Argent., 1737, in -4°.
X. Disp. sistens prsecipua momenta arti-
culorum Schmalcaldicorum, Argent., 1737,
in-4o.
XI. Thèses theologicse, Argent., 1737,
in-4o.
XII. Friedensrede, Strasb., 1739, in-4o.
Xïll. Rathspredigt, Frankf., 1741, in-8o.
— Contre Zinzendorf.
XIV. Disp. theol. de temerariâ provoca-
tione ad primitivam Ecclesiam, Argent.,
1741, in-4o.
XV. Hœchstnœthige und wohlgemeynte
Warnung filr der heut zu Tage grassiren-
den Zinzendorfischen Seelenpest, Frankf.,
1742, in-8o.
XVI. Oratio de misera ecclesise Augus-
tanœ Confessioni ad dictas permultis in lo-
cis statu, Arg., 1743, in-4o. — Cet écrit
fut supprimé par ordre du Sénat de Stras-
bourg ; mais les catholiques s'en emparè-
rent, le traduisirent et le répandirent en
profusion.
XVII. Abschilderung Mahomeds und
Zinzendorfs als seines heutigen Affen,
Strasb., 1747, in-4o ; trad. en latin et en
franc.
XVIII. Lobrede auf dem Grafen Moritz
von Sachsen, Strasb., 1751, in-4o.
XIX. Meletema theologicum judicia con-
tinens tam de iis qui seculo prsesente stu-
dio exegetico profuerunt, quàm qui eidem
nocuerunt. Argent., 1754, in-4'».
Frœreisen a mis, en outre, des Préfaces
à deux ouvrages de Kromeyer contre Zin-
zendorf.
FROGER, de Loudun, étudiant en 1589,
ministre à Loudun en 1598 (Tt 232, 236).
— Froger, famille saintongeoise. (Guil-
laume) parrain au temple de La Rochelle
en 1591. (Jean) épouse au prêche, en 1602,
Magdeleine Chevreau, — Michel-Joseph de
Froger, sr de l'Eguille, né à Marennes en
1702, de Michel de Froger sr de la Rigan-
dière et de Catherine Jarry de la Chaume,
fut un marin distingué ; il fit sa première
campagne en 1722 sur un navire, l'Apol-
lon, que son père commandait, et ne cessa
de servir glorieusement jusqu'en 1763,
époque où il reçut sa retraite étant appelé
au commandement de la marine de Roche-
fort ; il était capitaine de vaisseau depuis
1751 et chef d'escadre depuis 1757; sa
mort arriva le 5 septemb. 1772. — Jean-
André Froger, de Normandie, assisté (51.)
à Londres, 1705. — Frogier, ministre à.
Pamiers, 1597-1603; mort avant 1607
Autre, ministre à Puycasquier, 1651 ; à
Pamiers, 1656. — Jean Froide fond, de
Siderac près Rergerac, condamné par le
bailliage de Metz, en 1670, pour crime
d'apostasie, au bannissement à perpétuité
du pays messin après amende honorable. —
Geoffroi de Froisyeulx, de Valère en Dau-
phiné, habitant de Lausanne en 1565. —
Jean Fromageau, de Saintonge, assisté (5
liv.) à Londres, avec femme et enfant,
1705. — Renée-Esther J^rowifl^ef enfermée
au couvent des Nouvelles cathol. à Paris,
1727.
FROMENT (Antoine), né en 1509 à
Mens, dans le val de Trièves en Dauphi-
né [Haag, V 176], disciple et serviteur,
comme il disait, de son compatriote Guil-
laume Farel, fut un des premiers et des
plus ardents à répandre les doctrines de la
réformation religieuse. Tout jeune encore
il assistait Farel dans les courses de mis-
sionnaire qu'il fit en 1530 à travers le Jura
725
FROMENT
726
Bernois et sur les bords du lac de Neu-
châtel. M. Herminjard donne même quel-
ques raisons de croire qu'il avait com-
mencé cet apostolat dès 1528 ou 1529 dans
le district d'Aigle (cant. de Herne)^ alors
qu'il n'avait encore que 19 ou 20 ans {Cor-
resp. des Réf., t. II p. 132 et 264). Mais
en 1530, il paya bravement de sa per-
sonne. C'est lui-même qui le raconte :
Et de là s'en allèrent [Farel et lui] à la
comté de Neuf-Chastel ; et icelui Farel
preschoit, à. grande difficulté et grand dan-
gier de sa personne au milieu des places et
des rues : car les pi'ebstres ne la Seigneu-
rie ne vouloient permettre dans les temples,
ne moins dans la ville. Touttefoys luy fut
baillé place à prescher, par le commun
peuple, en l'hôpital : car aussi Jésus-Christ
est né en pauvre lieu ! Et en allant pres-
cher çà et là par les villaiges circonvoysins
recevoient souveutes fois leurs censés, as-
savoir cops et oltraiges. Et principalement
une fois à Valangin, où les femmes et les
prebstres les battirent tellement que le sang
y est demeuré, es pierres d'un petit tem-
ple *, plus de quatre ans. Et vouloient les
prebstres et les femmes que Farel adourât
une ymage de boys en disant « Crie merci
à Notre Dame. » Et iceluy disoit « Je crie
merci à Dieu et non à aultre ; c'est celui
que je ay offensé ; à aultre ne devons de-
mander grâce ne merci. » Et alors il le
battoient et prenoient sa teste contre les
murailles, si que ne se fallut gueres qu'ils
ne les tuèrent tous deux... {Actes et gestes de
Genève, pub. par G. Revilliod, pag. 11)'.
Il raconte aussi (p. 5 et suiv.) que Fa-
rel, assisté cette fois d'Antoine Saunier et
Robert Olivétan, ne fut pas moins rude-
ment accueilli à Genève la première fois
qu'il y vint prêcher l'Évangile, en lo32.
Farel en effet n'échappa qu'à grand'peine
aux mains des prêtres genevois et ne s'ar-
rêta qu'au bord du lac d'Yverdun, à Gran-
son. Là il retrouva Froment à qui les Ber-
nois avaient confié l'église d'un village
voisin, Yvonand. Au récit de la déconve-
nue de son maître, Froment loin de rien
craindre, se laissa persuader d'aller à Ge-
nève, essayer à son tour. Il y arriva le 3
* Une chapelle dédiée à la Vierge.
' Un récit plus détaillé de la même journée,
tirée de la Vie de Farel (mss. de la Biblioth. de
Genève n° 147), a été donné par Herminjard, II
270.
nov. et n'y trouva d'abord que des adhé-
rons « tant froitz, tant craintifs et si effa-
rouchés de ce qu'on avait faict à Farel »
qu'ils n'osoient pas même l'admettre en
leurs maisons. Cependant au bout de quel-
ques jours, il fit afficher l'avis suivant
dans tous les carrefours de la ville :
11 est venu ung homme en ceste ville
qui veult enseigner à lisre et escripre en
francoys dans ung mois à tous ceulx et cel-
les qui vouldront venir, petis et grandz,
hommes et femmes, mesme à ceulx qui ja-
mais ne furent en escolle. Et si dans le dit
mois ne scavent lisre et escripre ne deman-
de rien de sa peine. Le quel trouveront en
la grande salle de Boitet, près du MoUard
à l'enseigne de la Croix d'Or. Et si, guérit
beaucop de malladies pour néant.
L'école était en effet un moyen com-
mode pour les novateurs d'insinuer dou-
cement leurs idées dans les esprits. Le suc-
cès répondit si bien à la tentative de Fro-
ment qu'il osa, le 1er janv. 1533, monter
sur un banc dans la principale place pu-
blique de Genève, la place du Molard, et
prononcer un discours sur ce texte de Si-
Matthieu : « Donnés vous garde des faux
« prophètes qui viennent à vous en vête-
« ments de brebis et par dedans sont des
« loups ravissans \ » paroles qu'il déve-
loppait en disant : « Nous ne donnons pas
à entendre au pauvre peuple qu'il nous
apporte de son bien et que le sortirons du
purgatoire ; mais les vostres font tout au
contraire, en sorte qu'ils ont tiré par telle
couleur sous leur palte presque tous les
biens de la terre ; et si n'en fault dire
motj car celluy qui parlera sera soudain
mis à mort, ou excommunié, ou appelé hé-
rétique ou luthérien. » L'orateur a pris
soin de nous conserver sa harangue tout
entière (chap. 4 de sa chronique. Les actes
et gestes, etc.) mais les prêtres et les gens
de justice ne la lui laissèrent pas achever;
ils dissipèrent la foule et Froment, ne se
sentant plus en sûreté dans ce lieu^ s'en
retourna peu de jours après, sans bruit, à
son village d'Yvonand.
Il reparut à Genève à la fin de la même
année, llio), et prit de nouveau la parole
pour réfuter à haute voix dans la cathé-
drale un dominicain renommé, le docteur
Furbity^ qui prêchait l'Avent et chargeait
1 Conf. t. V col. 248.
727
FROMENT
728
d'injures les prédicateurs de l'Évangile.
Dès lors il demeura dans la ville, avec Fa-
rel et Viret, sous la protection des ambas-
sadeurs de Berne et prit part aux contro-
verses qui aboutirent à l'adoption de la
réforme par les Genevois en 1533. Il y
devint en 1337 l'un de leurs pasteurs et
fut chargé de l'église de S'-Gervais; mais
il la quitta dès le mois de septembre sui-
vant, ayant été envoyé à Thonon pour y
seconder le pasteur Christophe Fabri dit
Libertet. Il s'était marié, en 1533, avec
une veuve distinguée, Marie d'Ennetières
ou Dentière, dont nous avons fait ci -des-
sus l'histoire (V, 238), mais quoiqu'ils fus-
sent tous deux très ardents pour la reli-
gion, le mari ne fit pas beaucoup honneur
aux fonctions pastorales. Ses premiers suc-
cès de prédicateur étaient plutôt l'effet de
l'ardeur juvénile que d'un grand fonds de
savoir et de piété. Farel, Viret, Calvin,
dans leur correspondance ^, se plaignent
amèrement de lui, de ses prétentions exa-
gérées en matière de théologie, de son es-
prit brouillon, de son peu d'instruction
première et de sa mauvaise tenue*. Ré-
duit aux abois par la pauvreté, il avait
ouvert à Thonon une boutique d'épicerie,
ce qui choqua tellement que bien des an-
nées plus tard, en 1564, Calvin disait,
dans une de ses allocutions : « Ensuite, il
y avoit ce beau prescheur Froment qui
ayant laissé son devantier [son tablier],
montoit en chaire, puis s'en retournoit en
sa boutique où il jasoit ; et ainsi faisoit-il
double sermon '. » En effet l'on a une let-
tre adressée au Consistoire de Berne par
1 Farel à Calvin, 14 oct. 1538 : Frumentus
parum prudens et parum sollicitas de ecclesia.
— Farel à Libertet, 11 avril 1539 : De Fru-
mento audimus parum grata... At tanti nos fecit
satis contemptim habens omnes undè ofTendantur.
Dominus ipsum dirigat ; sanè opus habet insigni
admonitione. — Farel à Calvin, 6 fév. 1540 :
Triticeus noster primns domi post uxorem in lo-
lium degeneravit ; videntur hostium more agere.
— Calvin à Farel, 11 août 1547 : Frumentus
atrociter me liEsit. — Réponse de Farel : Fru-
mentus indoctus... imô quum in uxoris sit protes-
tate. — Calvin à Viret, 19 août 1542 : Il a été
tellement transporté d'avoir été admis en pré-
sence de la reine (Marguerite de Navarre, à Lyon)
■qu'il me paraît avoir totalement perdu le peu de
«erveau qui lui restait.
^ Bien d'autres traits sont épars dans leur
correspondance. Voy. notamment l'année 1540,
Opéra Calv. Brunswic. ; Theiaurvs eputolieus.
3 Cette curieuse lettre a été publiée par
les pasteurs de Thonon, au mois de dé-
cemb. 1541, dans laquelle ils dépeignent
avec une indignation débordante l'avidité
mercantile, tout-à-fait compromettante, de
leur collègue qui s'est fait, disent-ils, mar-
chand d'huile, maltôtier et accapareur de
vins. Cependant après Thonon, Froment
desservit l'église de Massongier près Dou-
vaine, en Ghablais, et il occupait encore
ce poste en 1548, mais toujours médiocre-
ment content et en médiocre estime (voy.
ci-dessus t. V, col. 247-48). Enfin il aban-
donna la carrière ecclésiastique et se re-
tira à Genève pour trouver quelque moyen
honorable d'existence. Précisément, l'his-
torien officiel de la république, Bonivard,
avait alors besoin d'un aide pour la trans-
cription de ses Chroniques et il indiqua
Froment au Conseil qui l'accepta, 1549.
On lui alloua un logis et un modeste gage
de deux écus par mois pour ce travail qui
l'occupa durant près de cinq années. En
1553, il se fit recevoir au nombre des no-
taires publics de Genève et les Genevois
lui firent hommage en même temps de la
bourgeoisie gratuite, i attendu qu'il a esté
u un des premiers ministres à prescher la
« parole de Dieu. » Cependant il trouva
moyen, dès l'année suivante, de mécon-
tenter gravement les magistrats. Sa colla-
boration aux travaux de Bonivard l'avait
amené à rédiger lui-même, de l'assentiment
de ceux-ci, une Chronique des » Actes et
gestes merveilleux de la cité de Genève *
que, malgré ses instances, la prudente
république ne se souciait pas de laisser
imprimer. Il pensa enlever l'autorisation
en publiant de suite une sorte de prospectus
de l'ouvrage sous ce titre :
Deux epistres préparatives aux histoires
et Actes de Genève : L'une dédiée au Sé-
nat ; Vautre, exhortatoire à tout le peuple
de Genève. Composées par Antoine Fro-
ment. A Genève, de l'imprimerie de Jean
Gérard ; 27 feuillets format in-18, non
paginés.
i" épître (4 pages 1/2) -^ très magnifi-
ques, redoutez et puissants Seigneurs mes-
sieurs les Sindiques et Sénat de Genève,
vostre obeyssant suject et humble bourgeois
Antoine Froment, salut et honneur. Ayant
l'eçu commandement de vous, très honorez
seigneurs, de rédiger en escrit les faicts et
M. Herminjard, Corresp. des Réf., en français
VI, 401 et en latin. Vil, 381.
729
FROMENT
73a
Actes merveilleux par les q. le Seigneur a
desployé sa grande vertu admirable en vos-
tre cité de Genève vous ayant retirez du
joug infernal de l'Antéchrist, soubz la pro-
tection de son fils J.-C, j'ay esté de pre-
mier assaut comme surpris de crainte d'o-
ser entreprendre tel labeur Toutes fois
sentant ma volonté sujecte àlavostre, j'ose
bien dire que si l'eschantillon vous agrée,
vous pourrez aussi avoir toute la pièce en-
tière en son temps avec l'aide du Seigneur ;
le quel je prie, puissans seigneurs, vous
faire augmenter en son honneur. De vostre
cité de Genève, ce 4' jour de septembre
1554. — ^"" épitre : Epistre exhortatoire
à tout le peuple de Genève, tant citoyens,
bourgeois, qu'habitans, vostre ancien ser-
viteur Antoine Froment désire salut, bien
et honneur par nostre S. J. -Christ. Si com-
me Froment par cy devant vous a semé
dans vostre cité de Genève du vray Fro-
ment duquel parlent les Prophètes, ayant
prins en vous non petite racine etc.
La suite de cette seconde épître était
une diatribe des plus violentes contre le
duc de Savoye et l'ancien évêque. Le Con-
seil ordonna la suppression du libelle et
s'en fit remettre tous les exemplaires déjà
tirés. Mais il fut moins disposé que jamais
à permettre l'impression des « Actes mer-
veilleux » qui durent attendre trois cents
ans avant de passer à la presse et de voir
enfin le jour. Un riche et généreux érudit
genevois, M. G. Revilliodl'a fait imprimer
de nos jours, sous ce litre :
Les actes et gestes merveilleux de la cité
de Genève, nouvellement convertie à l'E-
vangille. Faictz du temps de leur Re for-
mation. Et comment ih l'ont receue ; rédi-
gez par escript en fourme de Chroniques,
Annales ou Hystoires, commençant l'an
lo32, par Anthoine Froment. Mis en lu-
mière par Gustave Revilliod ; Genè\e, J.-
G. Fick, 1854, in-8o, X et 2oO p. ; plus
ccix p. d'Extraits des registres publics
(1532-36) par Jacques Flournois.
Cependant Froment fut élu membre du
Conseil des Deux-Cents en 1559 et il sut
obtenir, la même année, une autorisation
de faire imprimer un autre livret de sa
composition : Les dix commandements de
la loy de Dieu nouvellement translatez d'hé-
breu en français.
Malheureusement cet homme doué de
plus d'ardeur que de jugement était le pre-
mier à enfreindre les sages prescriptions
qu'il recommandait imprudemment aux
autres. Nous avons raconté son mariage
avec Marie D'Ennetières, ainsi que les pre-
mières phases de leur union. Cette union
cessa par la mort de la femme • et peu de
mois après, en 1561 , le mari convola en
secondes noces avec une de ses anciennes
paroissiennes de Massongier, Mye (ou Marie)
Blanc.
C'était une femme de 40 ans * et ce ma-
riage n'avait rien qui dût étonner; mais il
était conclu depuis très peu de temps lors-
que Froment fut accusé d'entretenir des
relations peu convenables avec la servante
d'un autre citoyen. La justice lui fit un
procès d'adultère, au mois de janvier 1562,
et ne le trouva pas très coupable car
elle le condamna seulement à trois jours-
de prison au pain et à l'eau ; cependant
par précaution contre un homme si léger,
elle y ajouta un arrêt de radiation comme
membre du Conseil et de bannissement des
terres de la République. Dix ans se pas-
sèrent, pendant lesquels Froment paraît
s'être retiré à Vevey, ville qu'habitaient
les parents de sa femme. Y étant tombé
malade, il fit, le 11 décemb. 1570, un tes-
tament par lequel il laissait partie de ses
biens à son frère, Claude Froment, habi-
tant de Cornillon du Trièves bailliage de
Grenoble « à cause que tant luy que ses
enfans ont beaucoup souffert et enduré
pour la religion, » partie à sa femme
(ceux qui étaient situés à Massongier) et Je
reste à sa fille Judith.
En 1572 il sollicita la permission de
rentrer à Genève et l'obtint « en souve-
nance des services qu'il a faicts du passé. »
Il sollicita aussi, 1573, celle de reprendre
son état de notaire, et fut refusé d'abord ;
mais en 1574, la requête lui fut accordée
€ pour avoir moyen de vivre en sa vieil-
lesse. » Dans le cour^iut de la même an-
née il se recommanda comme bon citoyen
par la remise qu'il fit à l'un des syn-
dics, Chateauneuf^ d'un mémoire ensei-
gnant » plusieurs secretz de feux artificiels
1 Vers 1548, avons-nous dit (V, 249 1. 16);
Amédée Ro;^et, historien genevois très autorisé
dit dans ses Etrennes genevoises, qu'elle mourut
seulement en 1561.
2 Registre des décès ; 1588 n" 267, Item Mye
relaissée de feu Anthoine Froment bourgeois est
morte d'une défluxion de cerveaux, âgée d'envi-
ron 67 ans ce 13 juillet 1588 en la rue du
Boule.
731
FROMENT
732
pour la défense de la ville. > Il pouvait
compter, sans doute, sur la protection de ce
Chateauneuf, car le frère de ce magistrat
avait épousé en 1538, Judith Froment, fille
de notre Antoine et de Marie d'Ennetières.
Le registre mortuaire de Genève porte :
« Ant. Froment, bourgeois, ministre de
« la parole de Dieu, est mort phtisique
« avec longue maladie, âgé de 90 ans, le
« 6 nov. 1581, en la rue du Boule. »
C'est un exemple à joindre à bien d'autres
pour faire voir que les allégations inscri-
tes dans des actes de l'état civil, rédigés à
la hâte, sur les vagues informations four-
nies par la famille, ont besoin de contrôle.
Froment a dit lui-même en racontant ses
vertueux eflorts à la suite de Farel pour
évangéliser le pays de Berne, qu'il était
âgé de 22 à 23 ans en 1532, c'est-à-dire
qu'il naquit vers 1509, date que confirment
les autres données de son histoire et qui
porte à 72 seulement le nombre d'années
qu'il vécut.
La vie décousue de Froment a beaucoup
nui à sa mémoire. Sa position de famille
et de fortune furent meilleures qu'il ne
semblerait. Il maria, comme on l'a vu, l'une
des filles de sa première femme avec un
de ces Mestrezat de Thonon qui furent la
souche d'une dynastie protestante très dis-
tinguée. Sa propre fille Judith, née de son
second mariage, s'allia à la plus pure aris-
tocratie de Genève en épousant Claude de
Chasteauneuf. On saisira mieux sa situation
en parcourant la série d'actes notariés que
voici :
1547, 21 sept.: Ant. Froment, ministre
à Massongier, traite pour la vente d'une
maison qui lui appartient à Dovaine (Cl.
Pvu, I 286).— 1553, 9 mai : François Mes-
trezat, appothicaire de Thonon , épouse
Marie Roberte veuve de feu commendable'
Martin Fiendaz cit. de Genève, laquelle se
constitue en dot une maison assise à Ge-
nève au bourg de fors dessoubz la porte du
chastel, plus 94 écus d'or, plus etc.; acte
passé en la maison d'habitation d'Ant. Fro-
ment (P. Duvernay, II 27); le mariage avait
eu lieu à Genève le 2 janv. — 1568, 2 sep-
temb. Testament de noble Claude de Chas-
* Martin Fiendaz était sans doute un descen-
dant de Guillaume, marchand à Turin, reçu gratis
bourgeois de Genève en 1506. Commendable, titre
usité à Genève avant la Réforme, était un inter-
médiaire entre noble et honorable (Louis DoFons).
teauneuf fils de noble Claude et de Margue-
rite d'Orsières ' ; legs nombreux *; il insti-
tue son enfant posthume et à défaut ses
frères nobles François, Janin et Ami de C.
acte passé à Troinex « en la voie publique »
(P. Vial, I 246). — 1568, 30 septembre :
Testament, passé au même lieu, de Judith
Froment femme du précédent, qui institue
son enfant ou enfans posthumes dont elle
est enceinte, et à défaut, son mari (Id. I
249). — 1570 : Noble Amied de Chasteau-
neuf fait don de ses biens et maison sis à
Ternier à son frère, noble Claude, en
échange de la maison de celui-ci sise place
de la Fusterie à Genève; acte passé au pont
d'Arve, égrège Amé Sauteur notaire de Ge-
nève se tenant sur le pont et maistre Phil.
Vial notaire ducal se tenant auprès, sur
terres de S. A. de Savoye. — 1581, 21 jan-
vier : Testament d'Ant. Froment, veuf en
premières noces de Marie d'Anthyers (sui-
vant acte de P. Montillet not. de Ballaison)
et en 2"" noces de Mye Blanc ; legs à ses
gendres Fr. Mestrezat et noble Claude de
Ch. père de Loys (Michel Try not.). — 1581,
13 août : Testament de Mye Blanc veuve
d'Ant. Froment ; elle institue Brissa Blanc,
sa sœur, veuve de Claude Boymont, de St-
Julien ; témoins noble Pierre Scarron et
Nicolas Voutron, peintre (M. Try, V 2m).
— 1590 : Noble Ennemond Froment, de La
Croix de Cornille en Trièves, prête 90 flor.
à, la veuve de Démêlais, libraire à Genève
(J. Crespin, III 37).'— 1599 : Mariage de
Pierre Froment, de La Croix de Cornillon,
ci-devant maître passementier, habitant de
G., avec Anne fille de Bi-andano Condelle,
bourgeois (Et. de Monthouz LXII, 89). —
' On serait porté à croire que c'était une pa-
rente de la mère de Farel (col. 394, note 2);
mais au lieu d'être du val de Trièves en Dau-
phiné, les d'Orsières dont elle était venaient de
la vallée d'Entremonts, bailliage de St-Maurice
en Valais, et avaient été admis à la bourgeoisie
genevoise en 1457. Ils avaient pour Armes : un
griffon ailé tenant une tour entre ses pattes. Ceux
du Danphiné portaient : = d'argent au chef de
gueules à. l'ours debout, de sable, tenant de ses
patte une couronne d'or.
2 Entre autres : à, Thievenin de Lachenal (son
associé dans l'exploitation des moulins de Bossey)
ung collet de peau de chièvre accoustré en cha-
mois bandé de velours jaulne, plus un propoinct
de bombasine, plus une chaize de camellot rouge
et le cuir d'escarlatine, plus ung chappeau noir
fleustré d'Espaigne, et à Pierre Portier, de Troy-
nex, unes chausses de peau picquées de soye
cramoysie avec ung propoinct picqué comme les
d. chauses, item ung manteau de drapt noir avec
les crochetz d'argent presque neufz.
733
FROMENT
FROMERY
734
1617 : Pierre de S. André met Daniel, son
fils, en apprentissage chez Pierre Froment,
passementier. — 1C33, 15 avril : Damoi-
selle Judith Gallatin, veuve de noble Paul
de Chapeaurouge, baille ses filles Marie et
Judith, à Anne Condello et à sa fille Pau-
line Froment, en apprentissage à faire tou-
tes sortes d'attaches, glands, boutous pour
fraises et rabats pendaut le temps de trois
mois, moyennant le salaire de 16 florins
(Salomon Gentil, Il 63). Etc.
2. De la même famille qu'Ant. Froment
descendait, selon le Schweizer. Lexikon
de Leu (1747-95), Paul de Froment, origi-
naire d'Uzès, qui se réfugia dans le Bran-
debourg avec son frère Denis, en 1685,
s'éleva au grade de colonel et fut nommé,
en 1720, par Frédéric-Guillaume, gouver-
neur de la principauté de Neuchâtel en
remplacement de M. de Lange. Il mourut
le 12 fév. 1737, à l'âge de 72 ans. Son
frère, lieutenant-colonel de dragons, l'avait
précédé dans la tombe. Tl était décédé, le
22 janv. 1722, à Berlin, ne laissant que
des filles de sa femme, Marie Godefroy, de
La Rochelle. Un troisième frère, également
colonel au service de Prusse, fat gouver-
neur du margrave de Baireuth, gendre de
Frédéric-Guillaume I (peut-être Philippe
de Froment, sr de St-Jean-de-Ceizargues).
On peut ajouter Jean- Jacques de Froment,
inscrit en 1585 sur une liste de fugitifs du
Languedoc (Tt 322), et Isabeaii de Fro-
ment probablemt sœur de Paul et Denis,
qui épousa, 22 déc. 1667, Jean-Jacques de
Brueys dont le fils Philippe de Brueys, ré-
fugié aussi dans le Brandebourg, succéda
en 1757 à Paul de Froment dans la charge
de gouverneur de la principauté de Neu-
châtel. Cette famille existe encore en
Prusse.
3. FROMENT (Claude) « natif de Pro-
vins en Brie, » reçu habitant de Genève,
6 août 1554 ; Racheline Goût, • femme de
Claude Froment menuisier, malade, » as-
sistée au mois de décemb. précédent par
la Bourse franc, de Genève. — Froment,
pasteur à Mazamet, délégué à l'assemblée
tenue à Pamiers en 1614. (Paul) épouse au
temple de La Rochelle, 29 janv. 1622, Su-
zanne Montjon ; en 2es noces Marie Gi-
raud. — (Madelaine) veuve de Hector
d'Astorg de Montbartier, s^ de La Perrière,
66 ans, enterrée au cimetière des SS. Pè
res, 9 juin 1679. — Froment, ancien de
Viane, député au synode de Réalraont,
septemb. 1679. — (François) poursuivi
par le parlem. de Grenoble en 1685 {Bull.
VII, 136). — (Etienne) . d'Alais, qui
vient de Vevey, » assisté à Genève (Bourse
franc.), 1696; puis reçoit un viatique pour
le Brandebourg, 1704. — (Abraham), de
Rouen, assisté à Genève d'un viatique pour
Magdebourg, 1700. — Plusieurs Froment
de Sedan, réfugiés à Berlin avec leurs fa-
milles : Jean, armurier avec sa femme et
3 enf. (5 pers.), Pierre, facturier de bas
(8 pers.), Samuel, lapidaire (6 personnes).
FROMENTAL (François), étudiant en
théologie, 1763; consacré en 1766; pas-
teur à S'-Jean-de-Ceizargues, à Bedarieux,
1767 ; à Montagnac, 1768; à Garrigues et
Moussac, 1770-93; à St-Chaptes, 1807.
Un Fromental, habitant de Moussac, em-
prisonné en 1775 pour avoir assisté à un
service religieux (P. Rabaut, ses lettres,
par Ch. Dardier). — Fromentin, ministre
à Moese, 1572-76 ; à Lhoumer, 1590. —
Pierre Fromentin, s"" de Ghatinat, ancien
de S'-Jean-d'Angely, au synode gén. d'A-
lais, 1620, — A La Rochelle : Jehan Fro-
mentin, ministre, épouse Marie Lhomme ;
d'oîi David, baptisé le le"" septemb. 1585 ;
Sara, 1587 et Pierre, 29 mai 1589 ; Michel
Fromentin, reçu en l'église de Dieu le 27
avril 1597. (Salomon) id., 23 mai 1613 ;
il épouse, 17 mai 1615, Suzanne Grollier.
— (Pierre), d'Uzès, assisté à Genève, 1705.
FROMERY (Pierre), excellent ouvrier
de Sedan [Haag, V 177], réfugié à Berlin
avec sa famille (8 pers.) en 1700, possé-
dait une habileté supérieure dans presque
toutes les branches des arts mécaniques.
Il rendit surtout de grands services à sa
patrie adoptive en perfectionnant l'arquebu-
serie qui était encore fort arriérée dans le
Brandebourg, et pour cette spécialité, il
eut de dignes émules en Jacques Munier,
Daniel Baudesson, Isaac Petit jean, de
Metz, et Henoul. Il n'était pas moins ha-
bile à travailler toutes sortes de métaux,
en sorte qu'à côté de sa profession d'armu-
rier, il exerçait aussi celles de bijoutier et
d'orfèvre. On raconte que l'Électrice
l'ayant fait appeler un jour pour le char-
ger de remonter ses pierreries, S. A. élec-
torale qui survint ne put s'empêcher de
témoigner à la princesse son étonnement
au sujet de sa confiance en un homme
dont il faisait d'ailleurs grand cas. « Mais
735
FROMONT
FROSSARD
736
c'est un réfugié, » répondit-elle. Ces qua-
tre mots en disent plus qu'un long pané-
gyrique en faveur de la bonne renommée
des vieux protestants.
FROMONT (Emon) « natifz du dioc. de
Sens, » reçu habitant de Genève, avril
1553. Jehan de Fromont, tailleur, natif de
Reims en Champaigne, id., mai 1559. A.
Fromont, de Lyon, mercier, id., noverab.
1572; (Jean) de Lyon, plumassier, id.,
octob. 1573 ; — César Fromont, ingénieur
du roi, marié au temple de Charenton, juill.
1669, avec Madeleine Rondot, veuve de
David Senegon , chirurgien du roi ; —
(Pierre et Jean) réfugiés à Grambzow avec
leurs familles, 1700. — Jérémie Fromy,
de Sedan, estaminier, réfugié à Berlin
avec sa femme et un apprenti, 1698. Ra-
chel Fromi, de Sedan, venant d'Allema-
gne, assistée à Genève pour y retourner,
1703. — Marie, veuve de Matthieu Fron-
tain, de Rouen, 40 ans, assistée (9 sh. 6)
à Londres, 1710. — Jeanne Fronteau, de
Châtillon-sur-Loire, arrêtée fuyant du
royaume, emprisonnée à Dieppe, puis à la
conciergerie de Rouen, 1688.
FRONTENAC. Nous avons mentionné
plus haut (III col. 342) une dame de Fron-
tenac morte en 1618, après avoir abjuré
la religion réformée entre les mains d'un
père jésuite. Celui-ci s'empressa de pu-
blier : L'heureuse conversion de il/me de
Frontenac à la religion Cat. Ap. et Rom.
sur l'instruction du rév. P. Arnoux, con-
fesseur et prédicateur ordinaire du Roy ;
Paris, Antoine Estienne ; 1618, in-8o de
36 p. (Biblioth. Maz. no 26331). On trouve
d'intéressants détails sur la famille de
Buade de Frontenac dans les Mémoires de
Saint-Simon, et aussi dans le Dictionn.
critique de Jal.
FRONTIN (Anatole"), neveu du poète
Claude Frontin, était originaire de la Fran-
che-Comté [Haag, V 178]. Il fit ses études
dans l'école que Gilbert Cousin, l'ami de son
oncle, avait établie à Nozeroy. Ses huma-
nités achevées, il alla suivre les cours de
droit à l'université de Bâle ; mais, vers
1360, renonçant à la jurisprudence, il se
voua à la théologie. M. Weiss, bibliothé-
caire de Besançon, l'un des meilleurs ré-
dacteurs de la Biogr. Univ. de Michaud,
affirme, nous ne savons sur quelle auto-
torité, qu'il fut un des ministres de Coli-
gny et qu'il périt de mort violente dans un
âge peu avancé. Peut-être fut-il une des
victimes de la Saint-Barthélémy. Outre
des Poésies imp. dans les Œuvres de Cou-
sin, on a de lui un petit manuel intitulé :
Tahéllx oratorise inventionis ; hoc est, loco-
rum omnium ex quibus non tractandx
modo verum etiam exaggerandse orationis
materia depromitur, dispositio ; qux ex
clarissim. quidem rhetorum prseceptis, sed
Anatolii Frontini studio et opéra absolu-
tum, etc., Basil., 1560, mense auguste y
in-8o, 34 p. et 7 feuill. non paginés. En
tête sont une lettre de Cselius Secundus
Curio adressée ta Frontin et une épître dédi-
catoire de celui-ci Nobilissimis adolescen-
tibus Erasmo et Antonio a Balma fratri-
bus geminis. — Jean Frontin , libraire,
fugitif de France en 1685. Son fils, Pierre,
marié à Madelaine Dupuy née en Angle-
terre, établi à Lisbonne, rentra en France,
1731, porteur d'une autorisation de séjour
ainsi conçue : « C'est l'intention de M. le
Controlleur général que l'on accorde tou-
tes sortes de protections au sr Frontin,.
marchand huguenot, et qu'il soit si bien
traité que la connoissance qui en parvien-
dra aux négocians de cette espèce les en-
gage de revenir dans le Royaume. » Ce
papier tomba entre les mains de l'évêque
d'Agen (Chabanne) qui protesta violem-
ment par une « Lettre à M. le Controlleur
« général contre la tolérance des hngue-
« nots dans le Royaume. » Antoine Court
répondit à cette lettre pleine de fiel par la
publication du Patriote françois et impar-
tial; voy. ce recueil p. 2 et ci-dessus t. IV
col. 815. — Jean, fils du précédent, né à
Lisbonne en 1739, épousa en 1766 Louise
de Bellecombe sœur de l'héroïque défen-
seur de Pondichéry.
FROSSARD, nom fort répandu dans la
Suisse romande, au pays de Vaud, et dont
les représentants forment une famille no-
table de la petite ville de Moudon. Cette
famille est devenue française vers la fin
du XVIIIme siècle {Armes de Frossard de
Saugy) ; voy. Mandrot, Armoriai vaudois :
= d'azur à la croix d'argent cantonnée de
quatre molettes de même.
Le plus ancien personnage de ce nom
qu'on voie figurer dans les Manuaux ou re-
gistres municipaux de Moudon est le « pro-
vide et vertueux Michael Frossard i men-
tionné en l'an 1500, clerc et bourgeois de
la ville, notaire, conseiller du gouverneur
737
FKOSSARD
738
de Vaud en 1508 et qui signa le 23 mai
1525, comme délégué de la ville, avec un
autre notaire, et après noble Fr. de Glan-
naz, seigneur de Vallardens, un acte so-
lennel de condamnation des opinions de
Luther, prononçant trois jours de prison
et trois coups d'estrapade contre les contre-
venants, plus en cas de récidive le supplice
du feu. Mais douze années ne s'étaient
pas écoulées que tout le pays de Vaud, y
compris les conseillers de Moudon et leurs
familles, s'étaient rangés aux doctrines
luthériennes. On croit que ce Michel était
l'un des fils de Humbert Frossard, seigneur
de Saugy (au canton de Fribourg) et cosei-
gneur de Brenles. reçu bourgeois de Mou-
don le 10 mai 1498. Quant à remonter plus
haut et vouloir établir (comme on l'a fait)
un lien entre ces Frossard et ceux qui pu-
rent exister dans le pays au temps du duc
Pierre de Savoie dit le petit Charlemagne
(1203-1268), c'est une tentative d'autant
plus vaine, qu'on ne peut pas même savoir
par quels liens étaient unis entre eux les
nombreux Frossard des XYI^e et XVIIme
siècles (le Manual de 1594 en menlionne
plus de 80) en sorte que la filiation sûre et
suivie de la famille dont nous parlions en
commençant, loin de remonter voire seu-
lement aux Frossard de Saugy, ne part que
de Je AN- Jacques Frossard né à Moudon vers
1660, époux de « honorable Marie Fros-
sard, » de la même ville, dont il eut trois
fils. L'aîné Jean-Daniel, né vers 1685, fut
seigneur banneret (c'est-à-dire maire) de
Moudon, et eut pour fils Gabriel, né en 1725,
capitaine dans les troupes bernoises et marié
à diie Jeanne-Fr. Ronzel. Six enfants naqui-
rent de cette union, dont le quatrième fut :
Benjamix-Sigismond [Haag, V 178], né
et baptisé à Nyon, 23 août 1734, mort à
Montauban, le 3 janvier 1830. S'il n'appar-
tient pas à la France protestante par sa
naissance, il lui appartient incontestable-
ment par tout ce qu'il a fait dans l'intérêt
des églises françaises au service desquelles
il a non seulement consacré sa vie, mais
voué quatre de ses fils.
A peine eût-il terminé ses études à Ge-
nève, qu'il fut appelé comme pasteur à
Lyon, 1777, et il y continua ses fonctions
sans interruption jusqu'à l'époque du siège
de cette ville, sauf un voyage qu'il fit
en Angleterre dans l'année 1784. Une
grande question commençait à préoccuper
beaucoup d'esprits élevés, d'âmes d'élite en
Amérique et dans la Grande-Bretagne. Fros-
sard résolut d'associer ses efforts à ceux
de ces philanthropes qui réclamaient l'é-
mancipation des Noirs. Il recueillit une
foule de renseignements exacts et détaillés
sur la traite des Nègres, et dès son retour
en France, il publia La cause des esclaves
nègres et des habitants de la Guinée portée
au tribunal de la justice, de la religion et
de la politique, Paris, 1788, 2 vol. in-8o.
Ce livre, où la question est traitée avec
talent, fit une sensation d'autant plus vive
qu'à l'exception de quelques lignes du phi-
losophe Raynal et des discours du protes-
tant Necker, la France n'avait pas entendu
une seule voix réclamer les droits de l'hu-
manité en faveur des malheureuses victimes
de la cupidité des Européens, depuis le
synode national d'Alençon, en 1637 ^
Vers le même temps, le pasteur de Lyon
entreprit un travail d'un autre genre, la
traduction des Sermons de Hugh Blair,
qu'il n'avait point encore terminée, quand
la Révolution brisa sa carrière. Il voulut
chercher dans le commerce des moyens
d'existence, mais il n'y réussit pas au
milieu des temps orageux qu'il avait à tra-
verser. L'établissement des écoles centra-
les lui offrit enfin une occupation qui con-
venait mieux à ses goûts *; il fut nommé
* Voici l'article décrété par ce synode :
Quoique les hommes aient un droit d'acheter
et de garder des esclaves et que cela ne soit pas
condamné par la Parole de Dieu, ni hors d'usage
parmi les clirétiens dans la plus grande partie de
l'Europe ; néanmoins, parce qu'on abuse de ce
droit-là et qu'il s'est glissé insensiblement une
coutume très inhumaine, surtout parmi les mar-
chands qui en font trafic et qui en disposent
comme de leur propre bien et de leur bétail ; qui
vont même sur les côtes d'Afrique et aux Indes
où ce commerce est permis, pour acheter, des
Barbares, â prix d'argent ou pour des marchan-
dises, des liommes et des femmes qu'ils vendent
dans les marchés publics ou qu'ils troquent pour
d'autres choses, — cette assemblée, confirmant
le canon fait à cette occasion par le synode pro-
vincial de Normandie, exhorte les fidèles de ne
pas abuser de cette liberté d'une manière qui soit
contraire aux règles de la charité chrétienne, et
de ne pas remettre ces infidèles au pouvoir des
Barbares qui pourroient les traiter inhumaine-
ment ni entre les mains de ceux qui sont cruels ;
mais de les donner à des chrétiens débonnaires et
qui soient en état d'avoir soin de leurs âmes pré-
cieuses et immortelles, en tâchant de les instruire
dans la religion chrétienne.
2 II a publié un écrit intitulé : Rapport sur
VI.
24
739
FROSSARD
740
professeur de morale à celle de Clermont-
Ferrand. En 1802, le gouvernement l'appela
avec Rabaut à travailler à la rédaction des
Articles organiques du culte réformé. En
1809, il fut chargé de l'exécution du décret
qui fonda à Montauban une Faculté de
théologie protestante. La tâche était diffi-
cile, les obstacles nombreux ; mais à force
de prudence et d'énergie, d'esprit d'ordre
et de discernement, Frossard, qui fit preuve
dans ces circonstances d'une rare capacité
administrative, les surmonta tous, en sorte
que la Faculté put être installée, en 1810 *.
Frossard y remplit les doubles fonctions
de doyen et de professeur de morale et
d'éloquence de la chaire, fonctions aux-
quelles il joignit celles de ministre et de
président du consistoire.
Un homme qui avait rendu de tels ser-
vices au protestantisme était désigné pour
essuyer la malveillance des réactionnaires
de 181S. Frossard fut brusquement desti-
tué de ses fonctions de doyen et de pasteur.
Plus tard, il est vrai, à la mort du ministre
Lescure, le gouvernement de Louis XVIII
se montra disposé à revenir sur une mesure
inique ; mais sourd aux vœux de la popu-
lation protestante de Montauban, Frossard
refusa de remonter dans sa chaire. « J'ai
été jugé par mes pairs, écrivit-il, le 12
janv. 1818, au consistoire, pour le remer-
cier de ses suffrages unanimes, j'ai été
déclaré innocent ; je suis assez vengé des
fanatiques et des méchants. »
Depuis sa destitution, Frossard se con-
sacra entièrement aux devoirs du professo-
rat, ne se délassant que par des travaux
littéraires. Il continua sa traduction des
Sermons de Hugh Blair (Lyon, 1784, 2 vol.
in-8° ; nouv. édit. augm., Paris et Montau-
ban, 1807-24, 5 vol. in-8o), et entreprit
celle d'un ouvrage remarquable de Wilber-
force, qu'il publia sous ce titre : Le chris-
tianisme des gens du monde mis en opposi-
tion avec le véritable christianisme (Mon-
taub., 1821, 2 vol. in- 8°). Cette publication
la formation de 24 écoles primaires dans la ville
de Lyon, par le citoyen B.-S. Frossard, adminis-
trateur et professeur de droit naturel et françois
à l'institut ; Lyon, imp. de Vatar-Delaroche,
1793, in-8°, 36 pages.
^ A cette occasion il fit paraître son discours
dans une brochure spéciale: Installation de la
faculté de théol. prot. de Montauban ; séance pu-
blique du 30 nov. 1810 (20 p.).
obtint aussi beaucoup de succès, et l'on
ne saurait douter qu'elle n'ait contribué
pour sa part au réveil religieux qui com-
mença à se manifester vers cette époque.
On doit encore au même orateur plusieurs
éloquents discours :
Sermon prononcé à Clermont-Ferrand
le lo avril 1792 dans l'église des ci-devant
Carmes, accordée aux protestants de cette
ville pour y faire l'inauguration de leur
culte religieux; Riom., 1872, in-8o, 40 p.
De l'influence de la liberté sur les mœurs;
Lyon, 30 frimaire, an II (24 p.).
Observations sur les protestants de France,
leur population, leur discipline et leur culte,
présentées au citoyen Portails, conseiller
d'Etat chargé de tout ce qui concerne les
cultes, rédigées par B.-S. Frossard (pub.
seulement en 1887, par son petit -fils,
Charles F., dans la Revue de droit et de
jurisp. à Vusage des églises prot.), 14 p.
Sermon d'actions de grâces pour le bien-
fait de la paix générale, prêché par ordre
du gouvernement dans le temple consisto-
rial de Montauban; Montaub., Fontanel,
1814, 29 p.
Discours sur les talents de l'esprit et les
qualités du cœur que doit posséder un aspi-
rant au ministère évangélique, adressé à
MM. les étudiants pour l'ouvei'ture des
cours; Montauban, Fontanel, 1817, in-12
de 27 p.
Hommage rendu à la mémoire de J.-F.
Pradel, prof, à la fac. de théol.; Montaub.,
1824, in-8o, 20 p.
Nous nous dispensons d'énumérer une
foule de brochures de circonstance, princi-
palement des mémoires adressés à quel-
qu'une des nombreuses sociétés savantes
auxquelles il était agrégé, comme la Société
royale d'agriculture de Lyon, dont il était
secrétaire pour la correspondance étrangère,
la Société d'agriculture de Bath, la Société
littéraire et scientifique de Manchester, les
Sociétés de Montpellier, de Villefranche et
de Bourg-en-Bresse. A son passage à Ox-
ford, la célèbre université de cette ville
lui avait conféré le titre honoraire de
docteur en droit, distinction rare dont il
se montrait fier à juste titre.
Benj.-Sig. Frossard avait épousé à Pa-
ris, à l'ambassade de Hollande en 1785,
d'ie Emmelie Drouin, de Sedan ; mariage
d'où naquirent : 1° André, sous-intendant
militaire, 1786-1867, auteur d'un Précis
741
FKOSSARD
742
historique sur la révolution des provinces
unies de l'Amérique du Sud ; Paris, 1819,
in-8o et d'une broch. in-4o : Excursion en
Corse; Ajaccio, 1833, 49 p.; 2» Lise,
1788-1838 ; 3° EMMAXUEL-Louis-Pierre, né
à Lyon, 9 janv. 1791, pasteur à Niort,
puis à Clairac, mort à Bagnères-de-Bigorre
le 8 oct. 1883; 4° Jenny, 1792-1874; 5o
Emile, né à Clerniont-Ferrand, 3 août
1794, pasteur à Londres, à Jersey, à Ams-
terdam et pendant 35 ans à Condé-sur-
JN'oireau, où il est mort, 24 juin 1883;
6o Olympe, 1797-1803; 7o Louis-François,
ne à Paris, 12 juill. 1798^ pasteur à La Ro-
chelle, St-Pierreville, Privas, Avignon (où
il a publié Avignon et lieux circonvoisins,
1841, et Les Vaudois de Provence, 1848),
S^-Martin-aux-Antilles et la Guadeloupe,
mort à la Basse-Terre (Guadeloupe) le 29
déc. 1873 ; 8° Benoit-Daniel-EMii.iEX, né
à Paris, 26 juin 1802, pasteur à Nîmes,
directeur du séminaire protestant à Mon-
tauban et pasteur à Bagnères-de-Bigorre,
où il mourut le 2o janv. 1881.
Dans le cours d'un ministère qui dura
56 ans, Emilien Frossard s'est montré con-
stamment attaché à la doctrine é vangélique ;
il a tenu une place honorable dans la chaire ;
ses écrits témoignent d'un talent littéraire
original. A son activité pastorale il a joint
le goût des sciences naturelles et des beaux
arts. Nous ne relèverons que trois faits de
sa longue carrière ecclésiastique : la fonda-
tion de la Maison de santé de Nîmes, en
1842; l'organisation de l'aumônerie protes-
tante de l'armée de Crimée en 1855 et, dans
les dernières années de sa vie, l'évangéli-
sation des Htes -Pyrénées où il a bâti trois
temples et une école. Il a laissé un grand nom-
bre de publications. Voici les principales :
L Accord entre le récit de Moïse sur
l'âge du genre humain et les phénomènes
géologiques, thèse physico-théologique sou-
tenue dans la faculté de théol. prot. de
Montauban le 27 mars 1824; in-8o 54 p.
IL Tableau des diverses religions pro-
fessées de nos jours, rédigé d'après les ob-
servations les plus récentes ; Nîmes, in-8o,
1827, 59 p.
III. Vues prises dans les Pyrénées fran-
çaises accomp. d'un texte descriptif ; Paris,
1829, in-fol. (25 planches dessinées par J.
Jourdan). Autre édit. en 1839.
IV. Catéchisme biblique à l'usage de la
jeunesse protestante ; ^imes, 1831, in-12.
V. Tableau pittoresque, scientifique et
moral de Nismes et de ses environs ; 1834-
38, 2 vol. in-8o; 2e éd. 1846; 3e éd. 1854.
VI. La prédication chrétienne proclamée
par le choléra; méditation religieuse; Nî-
mes, 1835, in-8o.
VII. De rinfiuence des femrnes dans la
diffusion de la foichrét.; Nîmes, 1836,in-8o.
VIII. L'ami de la famille. Lectures du
dimanche soir; Nîmes, 1837-39, 3 vol. in-4o.
IX. Archives protestantes ; recueil d'ar-
ticles biographiques, etc. ; Nîmes, 1840,
in-8o, 240 p.
X. Le Protestantisme français. Exposi-
tion de l'histoire, des doctrines, des céré-
monies, etc.. Nîmes, 1840, in-8o, 172 p.;
trad. en allem. ; Heilbron, 1843, in-12.
XI. Le Pasteur évangélique en présence
du rationalisme mod. ; Nîmes, 1840, in-8'.
XII. Archives évangéliques (en collabo-
rat, avec M. le pi" A. Borrel); douze an-
nées, en divers formats; Nîmes, Durand -
Belle, 1841-52.
XIII. Lettres écrites d'Orient par E. F.
l'un des pasteurs chargés de commencer
l'œuvre des aumôniers protestants auprès
de l'armée française; Toulouse, 1855,
in-8o, 264 p. ; 2me éd. 1856. Traduct.
anglaise, Edinburgh, 1856.
XIV. A summary account of the reli-
gions State and progress of protestantism
in France; Toulouse, 1857, in-12, 48 p.
XV. Guide du géologue dans les Pyré-
nées centrales ; Bagnères, 1858, in-12,
76 p.
XVI. Le manuel des chrétiens protes-
tants ; simple exposition des croyances et
des pratiques qui les caractérisent ; Tou-
louse, 1861, in-12. 234 p. ; 2me éd. 1866.
XVII. Trois conférences. La grandeur
morale ; L'influence de la nature sur l'es-
prit et le cœur ; Les Bohémiens; Bagnères,
1868, in-8o, 71 p.
XVIII. A los Espagnoles. Petit écrit de
propagande (14 p. in-16) imprimé clandes-
tinement à Madrid en 1869 et réimp. à
plusieurs reprises en Espagne.
XIX. Les origines du protestantisme et
de la Réforme ; Toulouse, 1870, in-12,
132 p.
Le même auteur a fourni un grand nom-
bre d'articles à divers journaux religieux
ou hcientifiques : le Courrier du Gard, le
Midi, le Courrier de Tarn-et-Garonne, la
Petite Gazette de Bagnères-de-Bigorre, le
743
FROSSARD
FROTTÉ
744
Bulletin de la Société Raniond et le Times
de Londres.
Emilien Frossard épousa en Angleterre,
2o juin. 1826, d'ie Isabella Trye, dont il
eut CHARLEs-Louis, né à Nîmes le 22 oct.
1827; EjMiLiEN-Sigismond, pasteur angli-
can, né à Nîmes le 6 mai 1829; Mary-
IsARELLA, mariée à M. le pasteur N. Recolin,
née à Nîmes, 19 nov. 1830; Jeanxe-Amklie,
née à Nîmes, 14 août 1835, mariée à M. le
pasteur D. Blanc. M. Charles Frossard fut
consacré au ministère évangéiique après
une thèse sur le Livre de Rulh soutenue à
la faculté de Montauban en 18ol. Il a été
pasteur à Lille, agent général de la Société
centrale proleslanle d'évangélisation, pas-
teur auxiliaire d'Orlliez, archiviste du sy-
node général en 1872, secrétaire de la So-
ciété biblique. On a de lui un grand nom-
bre (le r;ippo)is ou mémoires publiés k
l'occasion de ses fonctions, et d'articles
relatifs cà l'hisloire ou aux sciences exac-
tes, insérés dans divers recueils tels que
les Bulleiins de la Société des sciences de
Lille, de la Sociélé cenlrale prolestanle,
de l'Association géologique appelée Société
Ramond, de la Sociélé d'hisloire du pro-
testantisme français, les Archives évangé-
liques, l'Espérance, le Christianisme au
XlXme siècle, etc., plus divers ouvrages
dont les principaux sont : Cal pckisme pro-
testant; Lille, 1854, in 8o, lo6 p. ; 2e édit.
1859 ; 3e édit. 1860. — L'Eglise sous la
croix pendant la domination espagnole ;
Lille, 1857, in-8o, 352 p. et 20 fig. — La
liturgie ou l'ordre du service divin selon
l'usage des églises réf. de France; Lille,
1859, in-8o, 57 p. — Revision île la ver-
sion du N.-T. par Oslerwald ; 13 éditions,
1869-1886. — Synode général de l'Église
réformée de France tenu à Paris en 1872-
73; procès-verbaux et actes pub. par l'or-
dre du Synode; Paris, Martinet^ 1873,
in-4o de 659 p. — Livre généalogique de
la famille Frossard ; Paris, Maréchal, pet.
in-8o de 76 plus xxxiv pages, tiré à 100
exempt, et non publié.
1. FROTTÉ (Jean df) chancelier de la
reine Marguerite de Navarre ^ [Haag, V 1 SOj
1 On conserve dans les archives de la famille,
qui existe encore, un « Registre des finances de
maistre Jehan de Frotté contrôleur général et
secrétaire des finances des roy et reine de Na-
varre » pour l'année 15i8-49; voy. Notice bio-
graphique sur M. le M'' Charles-Henri-Gabriel
seigneur de Sey du chef de sa femme Jeanne
Le Coutelier, de Coulerne, Vieuxpont, puis
duMesnil,par acquisition, laissa quatre fds
de son mariage célébré en 1536; René,
souche de la branche de Sey ; Léon, sieur
de Vieuxpont, mort sans postérité; Fran-
çois, sieur du Mesnil, et Jean, sieur de
La Riniblière.
Branche de Seij. René de Frotté, sei-
gneur de Sey, né vers 1538, répondit à
l'appel de Condé, en 1568, et alla rejoin-
dre Andelot sur les bords de la Loire ;
mais il ne se signala par aucune action
d'éclat dans la longue campagne qui se
termina par la paix de Saint-Germain.
L'histoire ne nous fait connaître jusque-là
aucune particularité de sa vie ; il ne com-
mença à se distinguer parmi les chefs hu-
guenots de la Normandie qu'après la S*-
Barîbélemy, à laquelle il échappa grâce à
la précanlion qu'il avait eue de se loger
clans le faubourg Saint-Germain. Deux ans
après, il entra dans la conspiration ourdie
par La Mole, se saisit de Saint-Lô avec
Guitry et Colombiéres, et averti du départ
A&Montgommery, qui avait quitté l'Angle-
terre avec un corps de troupes pour ren-
trer en France, il alla le recevoir à son
débarquement. Nous raconterons ailleurs
la funeste issue de cette enireprise qui
coûta la vie à ses principaux chefs. Sey
qui s'était enfermé dans Domfront avec
Chauvigny, Du Breuil et Des Hayes, et
qui avait vaillamment secondé Monlgom-
mery dans la défense de celte place, sur-
vécut à cette malheureuse insurrection ;
selon ]ja Chênaie des Bois, il prolongea
même ses jours jusqu'en 1618; mais il ne
prii plus dès lors aucune part aux atTaires
de la Religion; au moins n'avons-nous
trouvé son nom ni dans les actes des as-
semblées politiques ou des synodes natio-
naux, ni même parmi ceux des capitaines
qui combattirent la Ligue.
René de Frotté avait épousé^ en 1570,
Françoise Mandat, fille de Guillaume Man-
dat, secrétaire de la reine de Navarre, et
il en eut, outre deux filles, nommées Ma-
rie et Anne, un fils appelé Benjamin. Ce
dernier, né en 1571^ épousa, en 1600, Su-
de Frotté, ancien préfet de l'Orne, par M. de La
F«i liére-Percy dans l'Annuaire normand de 1859.
Voye^i aussi, du même auteur, le vol. intitulé :
Marguerite d'Angouléme : son livre de dépenses,
1540-19 ; Paris, Aubry, 1862.
I
745
FROTTE
746
sanne fille de Jean de Refuge, baron de
Gallardon et de Coesmes, et de Clauda de
Monlgommery. Ses enfants furent, sans
parler de quatre filles, Claudine, Suzanne,
Madeleine et Judith, dont la destinée est
inconnue : 1° Gabriel, qui suit ; 2° Char-
les-Benjamin, sieur de Vieuxpont qui eut
un fils et une fille ^ de ses deux mariages
avec Catherine de Lourmeau et avec Su-
sanne de Mayerne ; 3» Daniel, sieur de
Préaux, père de deux enfants, qui profes-
saient encore la religion réformée en 1685
(Tt 270).
Gabriel, sieur de Couterne, ancienne-
ment Cotherne, nom que cette branche de
la famille Frotté prit dès le XVI™e siècle *,
naquit en 1602 et servit comme capitaine
dans le régiment de Montgommery. Il
épousa, en 1635, étant en garnison à Ver-
dun, Catherine de Rivetart, et resté veuf,
«n 1650, avec plusieurs enfants, il se re-
maria avec Susanne de Baillehache. Il mou-
rut en 1681. Des neuf enfants qu'il avait
eus de son premier mariage, six l'avaient
précédé dans la tombe. Le second, nom-
mé Gabriel, capitaine au régiment de la
reine, mourut à Nancy en 1675, et le hui-
tième. Benjamin, en 1673. Comme on
ignore la postérité de Charles, nous n'a-
vons à nous occuper que des descendants
de l'aîné, du nom de Daniel. Ce dernier
avait épousé, en 1663, Madeleine de Cal-
menil, qui lui donna trois enfants : Ga-
briel, Charles et Madelaine. Nous le
trouvons encore porté sur une liste des
protestants de Télection d'Alençon dressée
-en 1685 (Tt 270) ; mais il paraît qu'il ab-
jura peu de temps après.
Branche de La Rimblicre. Jean de Frotté
épousa Esther Troussard, dont il eut Jo-
siAs, sieur de L'Etang. Du mariage de ce
fils avec Ambroise Le Prévôt naquit Jean,
qui prit pour femme Marthe du Perche et
en eut Samuel, marié à Susanne de Clai-
ray, laquelle lui donna trois fils : Samuel,
Pierre-Jean et Jacques.
* Cette demoiselle fut enfermée dans un cou-
vent à la Révocation (E 3372).
* Dans les comptes de la reine Marguerite
pour 1548, on trouve inscrite parmi ses demoi-
selles d'honneur : M'" de Cotherne fille de J.
Frotté. Y figure aussi : Nicolas Frotté dit Belle-
fontaine, inscrit aux gages de cent liv. comme
étant l'un des quatre huissiers de la chambre de
la reine et de plus : Capitaine des château et
ville de Creil.
Nous ne savons comment rattacher à
cette famille Louise de Frotté, dame de
Windsor, dont Grégoire Léti fait un bril-
lant éloge dans son « Italia régnante. » On a
imp. dans le T. VI de la Biblioth. raison-
née la Lettre qu'elle écrivit à Bayle, au
mois de mai 1684, à l'occasion de la mort
de son frère.
2. FROTTÉ (Pierre), chanoine de Ste-
Geneviève, prieur-curé de la paroisse de
Souilly dans le diocèse de Meaux [Haag,
V 181], embrassa la religion protestante
en 1689, et se retira à Londres d'où il
adressa à Bossuet, en date du 1er février
1690, une Lettre, qui parut à Rotterdam,
en réponse à la fameuse Lettre pastorale
où le célèbre évêque de Meaux se glorifie
d'avoir réuni à l'Eglise romaine tous les
prétendus Réformés de son diocèse, sans
avoir fait souffrir à aucun d'eux la moin-
dre violence. Cette lettre ne nous est con-
nue que par la trad. anglaise qui en a été
publiée à Londres, 1691, in-4o. On nous
saura gré d'en citer quelques fragments :
« Appellerons-nous douceur , demande
Frotté, ce que vous avez fait à Claye ?
quand, de votre part, on y défendit à
Benjamin Gode, chirurgien, d'exercer sa
profession ; quand on ôta à la veuve Tes-
sard l'aîné de ses deux enfants ; quand on
enleva par votre ordre la femme Boisse-
leau, pour cette seule raison qu'elle savait
parfaitement son catéchisme et qu'elle en-
courageait merveilleusement ses compa-
gnes à tenir bon contre vos tentations?
Est-ce encore une grande modération à
vous d'avoir fait enfermer dans un cou-
vent le sieur Monceau [Maximilien de Mon-
ceaux ou Dumonceaux] , médecin de La
Ferté-sous-Jouarre, âgé de 80 ans, avec
des circonstances tout à fait cruelles ?
d'avoir envoyé huit ou dix dragons chez
le sieur Laviron, marchand de bois du
même lieu ? d'en avoir mis trente dans le
château de M. de La Sarmoise, gentil-
homme de Brie ? d'avoir fait transporter
dans un couvent de Meaux Mme sa femme
et M'ie sa fille ? etc. » — Cependant,
ajoute Frotté, l'évêque de Meaux ne dé-
ploya jamais plus de fureur que contre
Isaac Cochard de Claye, qui, ayant refusé
dt se convertir sur son lit de mort, fut
jeté à la voirie par ses ordres.
A ces exemples rapportés par l'ancien
curé de Souilly, il nous serait très facile
747
FKOUMENTEAU
74S
d'en ajouter d'autres : comme celui de deux
petites orphelines, Marie et Madelaine Mi-
rat, filles orphelines de Pierre Mirât et de
Charlotte Brouard, âgées l'une de onze
ans, l'autre de huit, qui furent, en 1683,
enlevées à leur tuteur protestant pour être
mises entre les mains de parents catholi-
liques (M 671 ; voy. Bull. IX, 65) ; ou
bien celui de Fossin de Meaux, qiii fut
jeté à la Bastille, en 1699, tandis que sa
fille était enfermée aux Nouvelles-Catholi-
ques de Paris (M 678). Mais à quoi bon
accumuler ici les preuves que le grand
Bossuet a trempé, aussi bien que ses col-
lègues, dans les persécutions exercées con-
tre les protestants ? Voy. Bull. IX, 350.
FBOUMENTEAU (N.), nom qui se lit,
comme étant celui de l'auteur, en tête et
dans le cours (quelquefois Fromenteau)
d'un pamphlet célèbre contenant la criti-
que amère de l'administration des finances
publiques en France depuis l'année 1549
jusqu'cà l'an 1581. Aucun des économistes,
des historiens, des biographes [Haag, V
181] qui s'en sont occupés n'a pu admet-
tre que ce fût un vrai nom, parce qu'il
n'est aucunement connu d'ailleurs et parce
que l'auteur d'un tel livre, surtout un hu-
guenot, qu'il était certainement, aurait
couru les plus grands dangers en ne se
cachant point '. Mais venons-en à l'ou-
vrage en question. Il y en a deux éditions :
la première a pour titre :
Le secret des thrésors de France,
descouvert et départi en deux livres, par
N. Froumenteau, et maintenant publié
pour ouvrir les moyens légitimes et néces-
saires de payer les dettes du Roy, descharger
ses sujets des subsides imposez depuis 31
ans et recouvrer tous les deniers prins à
Sa Majesté. Premier livre, contenant tous
les deniers que leurs Majestez ont levé et
despendu, depuis trente un ans, finis le
dernier jour de déc. 1580, avec le Bon
d'estat que le Roy a ou doit avoir en ses
coffres. MDLXXXI (sans lieu), suit une
1 Ce nom cependant n'est pas de pnre inven-
tion. Il y avait des Fromenteau à la Cour même
des Valois. On connaît un « François de Fermen-
« teau sieur de La Grange, l'un des cent gentils-
ï hommes de la maison du roi sous la charge de
« M. le comte de Sancerre, » en 1564, et une fa-
mille Fromenteau du Betoulaz de Caussade qui
se fit remarquer au siècle suivant. (Comptes de
la Maison du Roi et dossiers bleus du Cabinet
des titres no Y482).
seconde partie, intitulée : Le second livre^
du secret des thrésors de France, Repré-
sentant par le menu Testât de tous les de-
niers tirez des archeveschez, diocèses, sé-
néchaucées, bailliages, élections, prevoste:^
et chastellenies du Royme de France, —
Plus il monstre le nombre des archeves-
chez, eveschés, parroisses, maisons, fiefs
et arrière fiefz ; le roolle des ecclésiasti-
ques, nobles, roturiers, soldats françois
et estrangers, massacrez et occis durant
les troubles, le nombre des femmes et
filles violées, des villages et des maisons
bruslées et desiruites, — Semblablement
il représente Testât des deniers qui y ont
esté levez du temps du roy Loys XII, en-
semble le revenu du temporel que les ec-
clésiastiques y possèdent. MDLXXXI. Pe-
tit in-8o (grandeur d'un in-16) de 230 pag.
pour la Ire partie et 194 pour la seconde.
La question des finances de l'État agitait
alors tous les esprits. La misère du roi qui
devait cent millions et se trouvait sur le
point de n'avoir plus de quoi entretenir
sa maison, avait amené la convocation des
États généraux qui se réunirent à Blois
aux mois de décembre 1576 et janv. 1577
pour porter remède à la situation. L'ex-
posé des affaires qui fut fait au sein de
cette assemblée et les débats orageux qui
s'ensuivirent mirent le comble aux frayeurs
publiques et le seul bien qu'elle produisit
fut l'espérance de réformes administrati-
ves que devait opérer une nouvelle ordon-
nance, l'excellente ordonnance de Blois
(en 303 articles) signée au mois de mai
1579 et promulguée le 25 janv. 1580. Le
petit livre de Froumenteau parut donc au
moment le plus opportun et la 2me partie
n'était pas encore venue au jour que l'im-
primeur travaillait à une seconde édition ^
intitulée :
Le secret des finances de France des-
couvert en ses coffres. MDLXXXI.
[Suit :] Le second livre des finances de.
France, représentant par le menu que
les ecclésiastiques y possèdent. MDLXXXI.
In-8o ordinaire de 152 pages pour la l^e
partie et 472 pour la seconde. — Cette l^e
^ Commençant par ces mots : Amy lecteur, c&
labeur a esté fait et imprimé par manière de
dire en poste, tant a esté grande Timportunité de
plusieurs gens de bien qui brusloient après, jus-
ques à oster la feuille de dessus la presse à me-
sure qu'on l'y mettoit.
749
FROUMENTEAU
750
partie est une exacte reproduction de i'é-
dition première ; la â^e partie est complè-
tement refondue et d'une étendue pour le
moins triplée. Dans les deux éditions, cette
2me partie expose les faits en les divisant
par diocèses; seulement dans l'édition pre-
mière le premier diocèse cité est celui de
Rheims dont l'état financier est décrit en
détail comme servant de modèle pour l'ap-
préciation des autres diocèses dont l'état
n'est exposé que très succinctement ; tan-
dis que dans la 2me édition, le diocèse de
Rheims est remis à sa place géographique
entre Amiens et Châlons et l'état de tous
les diocèses est exposé avec un luxe de
détails égal pour tous. Et de plus, dans
cette 2me édition, l'énumération des dio-
cèses ayant pris sans doute une dimension
inattendue, l'imprimeur l'a coupée, entre
les diocèses de Senlis et de Bordeaux, par
un titre portant : Le troisiesme livre du
SECRET etc.. MDLXXI. (439 p.) — Il
existe une troisième édition, toujours de
la même année, que nous n'avons pas vue,
mais que De Bure cite, dans sa Biographie
instructive, en ces termes : Le Thrésor
des Thrésors de France ou Prêparatif pro-
pre et nécessaire pour payer les dettes du
Roy, descharger ses sujets et recouvrer les
deniers qui ont été dérobés à Sa Majesté ;
1581, 3 tom. en 1 vol. in-8o.
La préface est adressée au roi.
Au Roy de France et de Pologne, Henry
troisième de ce Nom, son prince et souve-
rain Seigneur, N. Froumenteau, paix et sa-
lut. — Le Royaume qui tousjours, a eu ré-
putation d'estre l'un des plus beau, plus
riche et plus opulent du monde, c'est ce-
luy, Sire, duquel vous portez la Couronne :
sa beauté très exquise gist en ce qu'il est
orné d'une parfaite abondance, variété et
beauté de toutes choses, ne plus ne moins
qu'un grand palais magnifique, bien et ri-
chement paré de tout ce qui luy est requis.
Car toutes ses Provinces sont si bien et
proprement marquées de villes et citez, si
bien traversées de fleuves et rivières qu'ou-
tre la douce et plaisante navigation d'icel-
les, le seul regard contente l'homme : ar-
rousant d'autre costé les prez et héritages
qui produisent en leur saison fertilité de
fruicts, si grande et si heureuse qu'il y a bien
peu de pays estrangers, prochains et loin-
tains, qui ne participent de son abondance.
On voit que le livre est de bon style et
part d'un esprit élevé. 11 poursuit en di-
sant au roi, respectueusement, que cette
richesse du pays procure à son gouverne-
ment des revenus d'une extrême abon-
dance, mais que par malheur les ménage-
ment et dispensation de ses linances ont
marché d'un piteux train, parce qu'elles
ont glissé par des mains trop gluantes et
faute d'avoir été fermées sous une bonne
clef à l'abri des serruriers et crocheteurs,
en sorte qu'il se trouve endetté de trente
millions d'écus lorsqu'il en devrait avoir
200 millions en ses coffres. Il ajoute :
Le remède est bien tout trouvé qui vou-
dra : car s'il vous plaist de voir d'un bon
œil le présent estât, je vous en dresseray
un auli'e par le moyen duquel aurez la porte
ouverte pour trouver le nid de ceux qui
tiennent aujourdhuy en propriété le bon de
cet Estât ; c'est-à-dire qu'on particulisera
dans une belle liste les noms et surnoms
de ceux qui ont touché les 200 millions
d'escus... Ou bieu, pour ne remuer tant de
choses, je suis bien d'advis, sous vostre bon
plaisir toutes fois, qu'il vous plaise vous
contenter de cent millions de livres que
vous pouvez devoir. En quoy faisant on spé-
cifiera seulement 274 familles, les unes ri-
ches de cent mille liv. de rente, autres de
quatre vingts etc. des quelles, la plus opu-
lente n'estoit riche auparavant de neuf ou
dix et telle a esté qui n'en avoit deux ou
trois cens et si se trouvera dans leurs cof-
fres 30, 40, 50, 60, et cent mille escus en
deniers contans, bagues et joyaux. Dans
cette mesme liste on n'y mettra que 338
thrésoriers qui s'aideront très volontiers h
y contribuer... pour une tant juste et équi-
table cause. Et j'ay la liste de 36 grandes
dames qui d'une bien bonne volonté y con-
tribueront, et si d'aventui'e les héritiers
d'aucunes font des rétifs, on pi'oduira pa-
piers et acquits, extraits du registre des
parties casuelles et chambre des comptes,
pour monstrer et faire apparoir qu'elles ont
touché de ce fonds assez pour payer la ving-
tiesme partie de toutes vos dettes. Mais,
Sire, pour ne leur donner l'alarme si chau-
de il me semble que d'eux-mesmes ils fe-
royent très bien de se cotiser, jusques h la
concurrence de 100 millions de livres ; cela
ne diminuera de beaucoup leur revenu. Je
m'offre h faire le département et de les éga-
ler, s'ils veulent et vous me le comman-
diez, si justement que pas un d'eux n'aura
occasion de se plaindre. Ils clorront par ce
moyen la bouche à Messieurs des Estats.
751
FROUMENTEAU
752
Et il termine son épître par cette salu-
tation :
Sire, je supplie le Créateur vous donner
en parfaite santé très longue et très heu-
reuse vie. A Pai'is ce pi'emier jour de jan-
vier, 1581.
L'auteur entre ensuite au cœur de son
travail en présentant VEstat au vray des
deniers ordinaires et extraordinaires, levez
tant du domaine du Roy que sur ses sujets
et gens des trois estats de son royaume, en-
semble des charges et despenses sur ce faites,
depuis l'adoénement à la Couronne du feu
Henri deuxième, jusques au dernier de
décembre 1581. Pendant cette période de
trente et un ans (s'arrêtant donc à 1579),
les recettes se seraient élevées, au compte
de l'auteur, à la somme de 1,453 millions
de livres, et les dépenses n'auraient pas
dépassé 927 millions 206 milles livres.
D'où résulterait un excédent d'un peu plus
de 526 millions. Et cependant, dit-il, les
caisses sont « vuides et épuisées. » Nous
ne saurions le suivre dans les détails infinis
de son exposé ; mais il termine par un
Estât final, ou résumé, dont voici la sub-
stance : « Nombre des occis, meurtris,
massacrez et assassinez durant les troubles :
Ecclésiastiques^ tant évesques, abbez,
prieurs, chanoines, prestres, moynes jaco-
pins, carmes, cordeliers : 8,760. Noblesse
françoise : Gentilshommes, tant de l'une
que de l'autre religion : 32,950. Massacrez,
non compris ceux du Comtat de Venisse et
principauté d'Orange : 36,300. Femmes et
filles massacrées, estranglées et noyées :
1,235. Soldats et autres, tous naturels fran-
çois, occis et tuez durant le temps du pré-
sent estât : 656,000. Italiens, Espagnols,
Anglois etc., occis : 32,600. Pour tout le
nombre des occis : 765,200. Femmes et
fdles violées [dans la plupart des diocèses,
cet état qui n'avait pas encore été dressé,
est resté en blanc] : 12,300. Villes brus-
lées et rasées : 9. Villages brusiez : 252.
Maisons bruslées : 4,256. Maisons des-
truites : 124,(X)0. « Cet estât final, s'écrie-
t-il, est une litière sur laquelle sont éten-
dus et morts plus de braves et excellens
hommes, que ne perdirent oncques ses pré-
décesseurs [de Henri III] : avec la quarte
partie d'iceux il pouvoit conquérir tout le
reste de l'Europe. Sur cette litière, la fleur
de la noblesse gist renversée... Mais ce
qui rend la litière fort triste et déplorable,
c'est qu'elle est regardée et contemplée de
trois millions et tant de personnes, tous
appauvris, ruinez et détruits ; ce sont ceux
auxquels on a fait payer cette somme im-
mense de 4 milliards 750 millions de livres ;
ce sont ceux qui sont journellement tra-
vaillez de tailles, subsides et imposts ; ce
sont ceux qui sont oppressez et tyrannisez,
tant de noblesse qu'autres gens de guerre ;
ce sont ceux qui portent et souffrent les
concussions et pilleries des ministres de
justice ; bref, ce sont ceux qui n'en peu-
vent plus, sinon de tendre les mains au
Ciel et requérir ce bon Dieu d'y pourvoir,
puisque ainsi est qu'ils sont si inhumaine-
ment abandonnez, b
Nous devons revenir sur l'explication
que l'auteur donne, en commençant, de
l'origine de son travail. La guerre qui
éclata bientôt après la tenue des Etats de
Blois, la guerre dite des Amoureux, n'avait
pas permis de donner suite au redresse-
ment des abus réclamé par les divers ordres.
Mais une fois cette guerre terminée par le
traité de Fleix, 26 nov. 1580, il se forma
des conciliabules où l'on s'occupa des
moyens propres à obtenir l'allégement des
charges publiques. Sur la question d'argent,
au moins, les trois ordres étaient d'accord.
Dans une assemblée, tenue à Paris en 1580,
il aurait été résolu qu'avant tout on dres-
serait un état de la situation des finances
du royaume. « Cette résolution prise, Ty-
vère [un des délégués] mit en avant que,
pour bien et fidèlement dresser un tel es-
tât, falloit y employer le sieur Fromenteau
[député de Guyenne], personnage assez
expérimenté au faict des finances, s'asseu-
rant que s'il en estoit requis, qu'il accepte-
roit volontiers ceste charge ; mais ceux du
Clergé n'y voulurent consentir, alléguant
qu'il estoit de la religion, et comme tel
n'avoit que faire qu'il descouvrist rien des
affaires du Clergé. Par quoy ayant appelé
plusieurs excellents financiers pour mettre
la main à si bonne œuvre, tous les ren-
voyèrent à Fromenteau; car, outre ce
(disoyent-ils) qu'il n'oubliera rien, il le
rendra faict et parfaict dans tel temps que
vous voudrez. Cela fit changer d'opinion à
ceux du Clergé, qui envoyèrent instamment
prier Fromenteau d'accepter cette commis-
sion ; mais ayant descouvert la deffiance
que le Clergé a voit de lui, se fit bien tirer
753
FROUMENTEAU
754
l'oreille avant que de trancher le mot qu'ils
désiroyent. Finalement, il offrit de dresser
Testât, à la charge toutefois qu'autre que
lui ne pourroit le présenter au Roy, non
pour gloire et récompense qu'il en puisse
espérer, ains seulement afin que si le Roy.
Messieurs de son conseil privé, ou bien
Inteudans des finances y trouvoyent quel-
que difficulté, Fromenteau puisse estre
appelé pour en rendre raison, comme il
appartiendroit ; car, dit-il, si j'y mets la
main, je veux respondre en mon propre
et privé nom qu'il n'y aura partie, soit en
recepte, soit en despense, sinon couchée
et employée comme il faut. Offre et sub-
mission qui donna bien grand contente-
ment à ceux du Clergé, et plus encore à
ceux de la Noblesse et du Tiers Estât, en-
tre les mains desquels Fromenteau toucha
la main, avec promesse que Testât serait
faict et parfaict dans trois mois, pour la
vérification duquel, et aussi pour le pré-
senter au Roy, arrestèrent que la compa-
gnie se représenteroit en ce temps-là à
Paris, au cloistre Nostre-Dame, en la mai-
son du seigneur Tyvère. » Froumenteau
tint parole, dit-il, et il ajoute que trois
mois s'étaient à peine écoulés, que son
état fut dressé, accepté des Etats malgré
les objections et les difficultés soulevées
par le seigneur de Béranque « courtisan
tout outré, » enfin présenté au roi, « lequel
y prit un très singulier plaisir. »
Tel est le cadre léger que s'est tracé
Tauteur pour se mouvoir à Taise au milieu
de ces innombrables chiffres. « L'igno-
rance de son nom ôte malheureusement
du prix aux renseignements contenus dans
le livre, dit l'économiste Jos. Garnier
(Dictionn. de l'économie polit., 1852) ; on
se demande si ces renseignements sont bien
exacts et bien authentiques, s'ils ont été
recueillis à des sources sûres. Toutefois il
est à remarquer que ces relevés sont donnés
avec des détails très précis, avec une ap-
parence d'exactitude bien difficile à imiter;
et il règne dans l'ouvrage entier une allure
vigoureuse, qui semble inspirée par la
vérité desservie par une grande intelligence
et une haute raison. » Ajoutons qu'un tra-
vail si spécial et si complet a été certaine-
ment rédigé par un honune du métier, par
un clerc ou un conseiller des finances, et
qu'il a dû sagement dissimuler son nom,
puisqu'il attaquait 274 personnages, 338
trésoriers et 36 très grandes dames ; il était
assez notoirement un défenseur du bien
publie et de l'immense majorité du peuple
pour ne pas craindre de laisser se soulever
un peu le voile dont il se couvrait. Or, on
vient de le voir mettre en scène, dans son
exposé des faits, deux personnages qu'il
affuble de noms déformés ; celui qui joue
le principal rôle au nom du roi dans les
Etats, Béranque, et celui que la foule en-
toure de plus de considération, Tyvère.
Qu'est-ce que ces deux appellatifs bizarres?
Le dernier désigne vraisemblablement quel-
que jurisconsulte hautement honoré qu'on
pouvait comparer au magistrat romain
Tubero, Tami de Cicéron, et pour l'autre,
MM. Haag ont déjà fait la remarque ingé-
nieuse que le seigneur de Béranque est pro-
bablement René de Birague, créahire de
Catherine de Médicis et chancelier de France
de 1572 à 1577. Serait-il trop téméraire de
proposer, sous toutes réserves, cette hypo-
thèse que Fromenteau pourrait bien être
quelque proche parent de ce Jean Frotté,
dont nous avons |arlé plus haut (col. 743),
sinon ce Frotté lui-même, qui était en 1548
le chef d'une famille très protestante et le
secrétaire des finances de la reine Margue-
rite, la protectrice des huguenots-?
Nous avons parlé (t. I col. 851) d'un
autre ouvrage que Ton hésite à attribuer
soit au prétendu Froumenteau soit à Nie.
Barnaud : Le cabinet du roy de France
dans lequel il y a trois jj^i'les précieuses.
Ce deuxième pamplilet est exactement dis-
posé comme le premier : Même division
en trois livres, mêmes longs titres en tête
de chacun d'eux, même accumulation de
renseignements et de comptes, même com-
mencement par une épître dédicatoire au
Roi ; seulement cette épître est signée des
initiales N. D. C. et terminée par la date :
Sire je supplie le Créateur vous donner,
en parfaite santé, très longue et très heu-
reuse vie. Ce premier Novembre J581.
C'est dans les initiales N. D. C. que le
critique Le Duchat et d'autres ont vu Ni-
colas (Barnaud) du Crest. C'est aussi une
supposition des plus hasardées. Ce qui
semble certain, c'est que malgré une cer-
taine similitude d'aspect, les deux livres
diffèrent essentiellement par le fonds. Au-
tant le Secret des trésors de France est un
mémoire sérieux et d'allure réservée, au-
755
FRUGÈRE — FUMÉE
756
tant le Cabinet du roy est un véritable
pamphlet et une satyre violente, dirigée
surtout contre le clergé catholique ^ Elle
n'a pas eu grand résultat, tandis que l'ou-
vrage de Froumenteau, en mettant devant
tous les yeux un bilan sincère et effrayant
de la dilapidation des finances, a beau-
coup fait pour préparer les esprits à la
bonne et sage administration de Henri IV.
FRUGÈRE (JoNAS de), capitaine, assis-
tant aux funérailles du margrave de Bran-
debourg, 1688. Pascal de Frugère, gentil-
homme languedocien, remarqué pour la cul-
ture du mûrier et du ver à soie en Alle-
magne (Erman). — Caleb Frumerie des-
cendant de Josua Frumerie, français réfu-
gié en Suède pour la religion. Caleb, né en
1670 en Ostrogotbie, prit part aux campa-
gnes du roi Charles XII, assista aux célèbres
batailles de Holofzin, Pultawa et Bender,
fut anobli en 1718, et mourut en 1736,
colonel du régiment de Calmar ; mort sans
postérité. — Olivier Fruchard, réfugié du
Poitou, 1681. — James Fruschard, membre
du comité de Londres chargé de la distri-
bution des secours aux réfugiés, de 1704 à
1710. — Jean-Michel Fuchs, de Strasbourg,
étudiant à Genève (J.-M. Fuchs argentinen-
sis), déc. 1601. — Pierre Fueiller, natif
de Faverolles en Valois, reçu habitant de
Genève, juin 15S8. — Jacques Fuemouze,
étudiant à l'université de Leyde, 1694. —
Fulgon, ministre à Montélimart, 1561
{Bull., VIII, 74). — Fully. ministre à St-
Jean en bas Languedoc, 1603. — Wilhelm-
Richard de Fumai, officier dans l'armée
hollandaise, 1738-1746; Jacob, id., 1750;
Pierre-Richard, id. 1750-52. — Jacques
Fumas, du Vivarais, assisté à Genève,
1706.
FUMÉE (Antoine), seigneur de Blandé
[Haag, V 186], né en 1511, aux Roches-
Saint-Quentin, était le troisième fils d'Adam
Fumée et le cousin d'un autre Antoine
Fumée, avec qui on l'a souvent confondu.
Reçu conseiller au parlement de Paris, 15
déc. 1536, Antoine Fumée acquit « la ré-
putation de bon juge, haïssant les vices,
résistant souvent aux grands, » ce qui, lit-
on dans les Mémoires de Condé, lui avait
' C'est peut-être cet ouvrage , très liostile aux
Couvents, qu'on a appelé un traité de polygamie
sacrée, et qu'on a vainement cherché sous ce der-
nier titre. Voy. Weiss dans la Biogr. univ. de
Michaud, art. Froumenteau.
attiré beaucoup d'ennemis. Nous avons
parlé ailleurs de la noble indépendance
avec laquelle il manifesta son opinion sur
la nécessité d'une réforme dans l'Eglise
(t. V, col. 571) ; mais lorsqu'il se vit en
face des juges qui avaient condamné Anne
Du Bourg, sa fermeté l'abandonna. Aux
questions qui lui furent adressées : S'il
avait mangé de la chair les jours défendus;
s'il n'avait pas marié à un prêtre la cham-
brière de sa femme ; s'il n'avait pas donné
asile chez lui à une femme bannie pour
cause de religion ; s'il n'avait pas assisté
aux assemblées des hérétiques, il opposa
des dénégations formelles, et comme le vent
de la Cour soufïlait d'un autre côté, la
reine-mère, sur les instances de Soubise,
ayant daigné écrire elle-même en sa faveur
aux juges, le parlement qui, dans d'autres
circonstances, n'aurait pas hésité à le faire
brûler, l'acquitta honorablement et le réta-
blit dans ses honneurs et ses dignités.
Selon les uns, il fut un des commissaires
chargés d'informer sur le tumulte de Saint-
Médard, et il essaya vainement d'éveiller
la voix de la justice dans le cœur de ses
collègues, en leur démontrant que les pre-
miers torts n'étaient pas du côté des hugue-
nots. Selon les autres, il accompagna An-
toine de Crussol en Provence. Ce qui est
certain, c'est que Fumée, après la condam-
nation d'Anne Du Bourg, s'enfuit de Paris
et reçut l'hospitalité au Parc - Soubise.
Resté suspect, quoique rentré dans ses
charges et président de la Chambre aux
enquêtes, il fut de nouveau obligé de
sortir de la capitale, en 1562, avec son fils
(t. IV, col. 563, note). Il se retira à Or-
léans, à ce que nous apprend une lettre
de condoléance qu'il écrivit à Jeanne d'Al-
bret au sujet de la mort d'Antoine de
Bourbon. Après la conclusion de la paix,
en 1563, il fut nommé conseiller au parle-
ment de Bretagne' ; mais en 1569, il fut
chassé de Rennes et dut chercher un asile
à Blain. Cependant il fut rétabli plus tard,
et il devint même, en 1572, premier prési-
dent, honneur qu'il n'aurait apparemment
pas obtenu s'il n'avait pas donné des gages
de son orthodoxie.
Antoine Fumée était fort instruit et pas-
sait pour un bon poète. Draudius attribue à
^ Ce parlement comptait d'autres protestants
parmi ses membres : Du Rardaz, François Loi-
sel, et Jean de Martigné, tous trois conseillers.
757
FUMÉE — FURSTEMBERG
758
un auteur de ce nom deux ouvrages publiés
en 1574 et dont nous n'aurions point à
nous occuper par conséquent, eussions-
nous la certitude qu'ils soient sortis de sa
plume. De son mariage avec Françoise
Dufau naquirent Adam, sieur de La Gras-
sière, Louis sieur de Bourdelles, et Jac-
ques, chevalier de Malte, ainsi que trois
filles. L'un de ses fils, probablement Louis,
qui fut gentilhomme de l'hôtel du roi de
Navarre, a joué un bien triste rôle dans la
première guerre civile. C'est celui qui s'était
retiré à Orléans avec son père, et avait
été condamné avec lui comme criminel de
lèse-majesté par le parlement de Paris.
C'était un homme à ne pas reculer devant
le meurtre, comme il le fit voir en préci-
pitant du haut d'une tour un pauvre vieux
chanoine tombé en enfance, après lui avoir
volé son argent. L'influence de son père
et sa parenté avec Du Chastellier-Portaut
le sauvèrent du châtiment exemplaire qu'il
méritait. Non seulement Condé lui pardonna,
mais il l'envoya même avec sa compagnie
à Gien, où il continua à se montrer digne
de sa détestable réputation par ses actes de
violence, sa mauvaise foi et sa vie disso-
lue. Fatigués de ses excès, les habitants
se plaignirent à Coligny qui remplaça Fu-
mée par La Bichonnière, gentilhomme des
environs, dont la modération et la pru-
dence tinrent la ville en paix jusqu'à l'ar-
rivée des compagnies de Ciperinne, La
Gotrinière et Blois. Quant à Fumée, il fut
envoyé à Bourges avec sa compagnie d'ar-
goulets pour renforcer la garnison, et du-
rant le siège il donna des preuves d'un
grand courage dans plusieurs sorties qu'il
commanda. A dater de cette époque nous
n'avons plus rencontré son nom. — Gilles
Fumée, gouverneur des enfants de ce sei-
gneur de Longaulnay qui fut tué à la ba-
taille d'Ivry, est auteur d'un livre publié
à Paris, lo7o, in-8o, sous ce titre : Le
miroir de loyauté ou l'histoire déplorable
de Zerbin, prince d'Ecosse, et d'Isabelle,
infante de Gallice, tirée de l' Arioste et mise
en vers. — Noble homme Adam Fumée,
épouse, au temple de La Rochelle, Renée
Muance, d'où un fils, René, baptisé le 7
juin. 1587.
FUMEL (Salomon), de Montauban, as-
sisté à Genève, 1693. — Fumeleau ou
Fumoleau, famille du Poitou, à laquelle
appartenait Charlotte Fumeleau, femme
d'un marchand, 47 ans, assistée à Londres
(4 1.), en 1702. — « A deux kilomètres
au S.-E. du chef-lieu de la commune de
Mouchamps, au hameau de la Boulaie, se
trouve une métairie exploitée de nos jours
par des protestants, qui fut cultivée de 1695
à 1770 par la famille Fumoleau, laquelle
fit forcément acte de catholicisme à l'épo-
que de la Révocation, mais qui n'en resta
pas moins protestante. Les registres catho-
liques de l'église de Mouchamps et les no-
tes des pasteurs du désert, mentionnent :
Daniel, mort le 13 mai 1707, relaps et
religionnaire opiniâtre ; Samuel, mort à
65 ans, en 1711, idem; Jean, époux de
Jeanne Paquier, mort à 42 ans, en octobre
1719, id. ; Pierre, époux de Charlotte
Guion, mort cà 46 ans, novemb., 1719, id.;
Mathurin, mort en déc. 1720, id. ; Perrine
Flandrois, femme de ce dernier, morte en
avril 1709, idem. La famille Fumoleau est
encore représentée en Vendée par de nom-
breux descendants qui tous appartiennent
à la religion réformée (B. Sarazin, secret.
du conseil presb. de Mouchamps). — Guil-
laume Furège, pasteur à Vire, 1762. —
Marie Furel, mise en apprentissage à
Londres, 1705. —Le s»" Furet, de Provence,
assisté à Lausanne, 1692. Esprit Furet,
d'Aiguë en Provence, boulanger, et sa
femme, réfugiés à Halle, 1698. — Furigny,
branche de la famille de Lestang. — Fw-
meyer, capitaine dauphinois, voy. Ram-
baud. — Jean de Fume, de Puylaurens,
étudiant à Montauban, 1673; à Genève,
1675.
FURSTEMBERG (Guillaume de), se-
cond fils de Wolfgang de Furstemberg et
d'Elisabeth de Solms, chef protestant en
Lorraine et un des plus zélés protecteurs
du réformateur Farel [Haag, V 17]. Il
avait servi en Italie dans les armées de
François 1er, et il était en faveur auprès
de ce monarque. Nous avons vu plus haut
(col. 390, note 2), qu'en 1536, il comman-
dait en Dauphiné un corps de 10,000 ret-
ires au service du roi. Souvent il intercéda
auprès de celui-ci pour les protestants de
France et il était en vénération parmi les
réformateurs de l'Alsace et de la Suisse ;
mais François lei' qui donnait facilement
« sa foi de gentilhomme » la tenait rare-
ment (Voy. Herminjard, Corresp. des réf.,
Y, 446).
La Réforme, nous l'avons dit ailleurs
759
FURSTEMBERG — FURSTENBERGER
760
(t. III 327, IV 530 etc.), avait trouvé à
Metz beaucoup de sectateurs dès l'instant
où elle y avait été prêches, et le nombre
s'en était accru, malgré les persécutions, à
tel point que, vers 1542, les partisans des
opinions nouvelles avaient osé demander
au magistrat l'autorisation de faire venir
un prédicateur de l'Evangile. Leurs Sup-
flications avaient été rejetées, et ce fut
dans ces circonstances que, soit à la prière
de ses coreligionnaires, soit de son propre
mouvement, Guillaume de Fiirstemberg
prit en main leur cause.
Le 9 juillet 1542, il entra dans Metz
sans opposition ; mais le jour même éclata
une émeute qui le força d'en sortir. Il se
retira à Gorze où il fit prêcher publique-
ment Farel, et pour punir les habitants
de Verdun du secours qu'ils avaient donné
aux catholiques de Metz, il mit le siège
devant le château de Boinville dont il se
rendit maître. Il ne cessait d'ailleurs d'in-
sister auprès des magistrats de Metz afin
qu'ils accordassent aux protestants la li-
berté du culte. Le landgrave de Hesse, les
villes de Francfort et de Strasbourg ap-
puyèrent ses réclamations, en sorte qu'après
bien des difficultés, un traité fut signé, le
16 mars 1343, entre Fiirstemberg et la
ville de Metz. Les bannis eurent la permis-
sion de rentrer dans leurs foyers, et la
chapelle de Saint-Nicolas de Neufbourg
leur fut accordée pour l'exercice de leur
-culte. Dès le 24 juin, le ministre Vautrin
Dubois commença d'y prêcher ^ A la nou-
velle de cet accord, le cardinal de Lorraine
supplia son frère, le duc Claude, de ven-
ger la religion catholique. Le duc leva des
troupes, surprit Gorze, le jour de Pâques
1543, et s'avança sur Metz où le protes-
tantisme venait de perdre son principal
appui. De Heu, dont la magistrature était
•expirée, avait été remplacé par un zélé
catholique, et déjà l'on s'était adressé à
l'empereur qui envoya, au mois d'octobre,
à Dubois l'ordre de sortir de la ville sous
trois jours, et aux magistrats l'invitation
de rétablir le catholicisme. En conséquence,
l'édit suivant fut rendu, le 15 oct. 1543 :
4° Nonobstant les permissions qui ont été
données auparavant de prêcher une nou-
velle doctrine, chacun se maintiendra en
i'ancienne religion, sans qu'il soit permis
* Voy. son article, ci-dessus V, 528.
dorénavant de prêcher ni d'enseigner, soit
en particulier, soit en public, aucune doc-
trine qui lui soit contraire ou répugnante,
sur peine de bannissement. — 2" Nul des
bourgeois n'assistera à de telles prédica-
tions, assemblées ou conférences, ni jour
ni nuit, ni en particulier ni en public ; nul
n'y prêtera faveur ou secours, ni dans ni
hors la ville, sur peine de punition corpo-
relle et de confiscation des biens. — 3o
Nul ne gardera ni ne composera aucun
livre contenant doctrine réprouvée et con-
traire aux constitutions de l'Eglise, ni ne
chantera les psaumes Marotines, sur peine
de dix livres de Metz. — 4» Nul ne blas-
phémera contre les sacrements de l'Eglise,
la messe, le service divin, la Vierge et les
Saints, ni ne méprisera ou touchera irré-
vérencieusement leurs images, sur peine
de châtiment imposé par le droit aux blas-
phémateurs. — 5o II n'est pas loisible
d'user de chair les jours destinés par
l'Eglise aux abstinences, en mémoire des
souffrances du Rédempteur, sinon en cas
de nécessité connue et permise par les su-
périeurs légitimes, sur peine d'exil et de
bannissement pour dix ans. — 6° Nul n'in-
juriera les catholiques ou personnes ecclé-
siastiques sur peine de chàliment arbitraire.
— 7o II ne sera loisible de tenir école
sans permission expresse, pour obvier aux
nouvelles doctrines qui pourraient être en-
seignées par des précepteurs hérétiques et
ennemis de l'Eglise, sur peine de dix livres
de Metz. — 8o Et d'autant que quelques-
uns, pour se maintenir plus librement en
leurs erreurs, se sont mis sous la protec-
tion des princes et des seigneurs qui leur
adhèrent, il est ordonné que si, dans qua-
rante jours, ils ne renoncent à cette protec-
tion, il seront condamnés à soixante livres
de Metz, perdront le nom et le privilège
de bourgeoisie et seront privés de leurs
offices s'ils en ont. — 9o II ne sera loisi-
ble aux libraires de vendre ni de garder
aucun livre contenant doctrine nouvelle et
réprouvée, sur peine de confiscation des
mêmes livres et de punition corporelle.
A partir de cette époque, nous perdons
de vue Guillaume de Furstemberg; nous
savons seulement qu'il ne laissa pas
d'enfant de sa femme Bonne de Neuchâtel.
FURSTENBERGER (JosuÉ), secrétaire
de la ville libre de Mulhouse [Haag, V188]
pendant 24 ans, et bourgmestre pendant
761
FUSIER
FUZY
762
32 ans, a rendu d'importants services à ses
concitoyens par la sagesse de son admi-
nistration, comme par l'habileté dont il fit
preuve dans les négociations dont il fut
chargé. Jl avait atteint l'âge de 86 ans
lorsqu'il fut assassiné en 1732. On lui doit
une Collection des statuts de Mulhouse et
une Continuation de la Chronique de Pé-
tri.
FUSIER ou Fuzier. Pierre Fuzier, de
Caunes, étudiant à Genève (Petrus Fuzierus
caunensis aquitanus), janv. et à Lausanne,
août 1678; Jean Fusier, du Rouergue, réfugié
à Magdebourg, 1700; (Catherine), de Beau-
monf en Daupliiné, assistée à Lausanne,
1690; (Suzanne), de Valence, assistée à Ge-
nève, 1708. — Pierre Fusillât, de Vans en
Languedoc, assisté à Genève, avec femme
et enfant, 1693. — Jehan de Fussemaigne,
secrétaire de Mme d'Apchon, natif de Ro-
chetaillier en Forest, et demeurant à Paris
au logis de lad. dame, amené prisonnier à
la Conciergerie pour hérésie et pour n'avoir
vuidé la ville suivant l'édit du Roi ; libéré
le lendemain 11 fév. 1568. — La veuve
de Samson Fuzille, de Bonne en Champa-
gne, réfugiée à Berlin, 1698.
FUZY ou Fusi (Antoine), né à Nancy
[Haag, V 188] dans une famille noble et
catholique, fit ses études à l'université de
Louvain vers 1590 à 1595 (voir son
Franc- Archer, p. 870) et se fit admettre
dans l'ordre des Jésuites, puis obtint le
grade de docteur en Sorbonne. De là il
s'éleva successivement aux titres de pro-
tonotaire apostolique, prédicateur et con-
fesseur de la maison du roi, enfin de curé
d'une paroisse de Paris, celle de Saint-
Barthélémy et de St-Leu-St-Gilles. Mais il
se prit de querelle avec les marguilliers
de cette église, principalement avec un
M. de Vivian, maître des comptes; il y
eut procès entre eux et combat de fac-
tums violents (1689 et ann. suiv.). On
l'accusait de penchants hérétiques, de
mauvaises mœurs et d'avoir un enfant ;
mais cette seconde imputation était faible-
ment articulée au regard de l'autre :
Il y a plus de 16 ans [c'était donc en
1602 ou 1603] que ce misérable semoit une
hérésie dans l'Eglise, mesme durant qu'il
avoit charge d'àmes, laquelle estoit tou-
chant les enfants morts-nais décédez sans
baptesme ; soutenant avec un ou deux de
ses collègues que les âmes des dits enfants
morts-nez n'estoient aucunement privez de
la vision beatifique de Dieu, pour ce qu'es-
tant baptisez, disoit-il, in fide parentiun,
ils estoient habiles à hériter la gloire, hé-
résie de Calvin, de Du Moulin et de tous
les hérétiques en général, condamnée par
l'Eglise assemblée, et convaincue de faux
par la Parole de Dieu couchée au chap. 3
de S. Jean : « Quiconque ne sera régénéré
par l'eau et le saint Esprit ne peut entrer
au royaume de Dieu. » Voy. ci-après La ban-
queroute de M" A. Fuzy, p. 5.
En outre ce curé n'aimait pas ses an-
ciens confrères, les Jésuites. Il refusait de
les laisser monter dans sa chaire et disait
t qu'il perdroit plutôt sa cure que d'en-
durer un Jésuite prêchant dans son
église » (Lestoile). Aussi les Jésuites su-
rent-ils agir dans son procès, commencé
en 1609. L'année suivante, après l'assas-
sinat de Henri IV, il ne se priva pas de
faire dans ses sermons des allusions, qui
en paroles couvertes et toutefois intelligi-
bles, désignaient comme les instigateurs
du forfait les Jésuites et tous ceux qui à
leur exemple soutenaient la suprématie du
Pape sur les Rois. « Je fis, dit-il, près de
« 140 prédications après icelle mort, qui
« ne concluoient qu'à machiner des ob-
« stades pour à l' advenir obvier à tels es-
« clandres. » En 1611 et 1612 il aggrava
sa situation en prenant parti contre la
compagnie de Jésus dans la guerre que
celle-ci fit alors au célèbre théologien Ed-
mond Richer qui s'était déclaré, contre
elle, le champion de l'université et du
parlement.
Il faut tenir grand compte du sentiment
de Pierre de Lestoile qui connaissait Fuzy
personnellement et qui déclare l'avoir
« toujoursreconnupour honnête homme. »
Mais il n'en perdit pas moins son procès
contre les marguilliers de sa paroisse. Le
maître des comptes, Vivian, qu'il avait
personnellement pris à partie, obtint con-
tre lui un décret de prise de corps par le-
quel il le fit arrêter, 12 juillet 1612, et
enfermer au grand ChAtelet. L'atTaire fut
portée à l'officialité, qui prononça une
sentence par laquelle il fut interdit de
toute fonction ecclésiastique, privé pour
toujours du pouvoir de dire la messe et
condamné au bannissement. Il en appela
au métropolitain, l'archevêque de Sens,
qui le condamna de nouveau, puis à l'ar-
763
FUZY
764
chevêque de Lyon^ primat des Gaules ;
mais il perdit encore une fois sa cause
(16 mars 1613), après avoir été obligé
pour être admis à la soutenir de garder
chaque fois la prison. Il eut ainsi quatre
ou cinq années d'emprisonnement à sup-
porter (Voy. Niceron et Moréri). On lui
conseillait d'en appeler à Rome, mais il
s'en abstint de peur de l'Inquisition, di-
sant, suivant le voyageur La Boullaye le
Goux qui le connut' beaucoup, qu'il ne
fallait qu'un petit fusil pour allumer du bois.
Cet échec définitif le décida. Au lieu de
se retirer dans quelque couvent et d'y pas-
ser sa vie dans la pénitence, seule res-
source qui restât à un prêtre dégradé, s'il
eût été vraiment catholique, il préféra
donner carrière aux inspirations héréti-
ques dont son esprit dès longtemps était
hanté. On a vu l'horreur qu'avaient ex-
cité, en 1603, ses idées particulières sur
le baptême. L'année d'après, il avait dû,
comme docteur de Sorbonne (c'était leur
charge à tour de rôle) assister et catéchi-
ser un pauvre tondeur de draps de Lyon,
nommé Poussin, qui fut pendu comme hé-
rétique en place de Grève, le 17 juillet
1604. Monté sur l'échelle fatale, le martyr
repoussa rudement les convertisseurs qui
s'empressaient encore, en leur criant « ar-
rière Satan ! » puis tirant de ses chausses
un psautier, il entonna le psaume VI et le
chanta ^ tranquillement jusqu'à la fin sans
que personne parmi la foule s'élevât pour
le faire cesser. « Ce que chacun trouva
étrange, » ajoute Pierre de Lestoile qui
raconte le fait. Et Prosper Marchant, qui
le répète, observe judicieusement : a Une
« pareille circonstance a très bien pu por-
« ter Fuzy à rechercher les raisons d'une
« semblable fermeté. »
C'est à Genève qu'il les trouva. Il s'y
retira vers l'an 1616. En l'année 1619 il
y publia son volumineux factum. Le franc-
archer ; il s'y maria le 11 juillet, et le 20
nov. suivant, il fut l'objet d'un décret par
lequel la Sorbonne le raya du nombre de
ses membres ^. Les Genevois lui firent un
' Lestoile dit : « Il se prit à chanter le
psaume VI, Ne veuillea pas, 6 Sire, etc. et le
chanta tout du long. » — Conf. ci-dessus, col.
588.
* La déclaration et l'arrêt de la Sorbonne de
Paris, faite en l'assemblée générale de tous les
docteurs contre les impiétés de M. Ant. Fusi,
accueil très favorable. Il y entra par son
mariage dans une très bonne famille, ori-
ginaire de Blois. Le contrat porte que :
Noble et spectable Anthoine fils de feu
Pierre Fusy, natif de Nansy en Lorraine,
habitant de Genève, épouse Elizabeth,
fille d'honorable Isaac Janvier ^ citoyen de
Genève et de deffuncte Elizabeth Roset sa
mère, assistant au contrat ses deux oncles
maternels noble Daniel Roset seigneur
conseiller de cesle cité, seigr de Chasteau-
vieux, et Michel Roset procureur général
(P. de Monthouz, not., II, 188). Sa femme
avait alors 44 ans, à peu près comme lui *.
Il reçut, gratuitement, le titre de bour-
geois de Genève, le 23 juin 1620; mais il
ne fut point appelé à exercer le saint mi-
nistère dans le pays. Ce fut loin de là, à
Romainmotier (Vaud) qu'il devint pas-
teur; nous l'y trouvons établi dès l'année
162o (Phil. Blondel, not., III 133); il
mourut sur la fin de 1628. Son bien et ce-
lui de sa femme étaient fort médiocres, car
de leurs deux enfants, la fille, Catherine,
mise en apprentissage à 13 ans « comme
faiseuse de cornettes et autres diverses
coiffures de femme » (P. Jovenon, not.,
VIII 966), épousa, vers 1638 (P. Gautier,
not., X 57) un horloger nommé J.-B. Du
Boule, et le fils, Pierre Fuzy ', fut au
même âge que sa sœur mis en apprentis-
sage chez un lapidaire (Is. de Monthouz,
not., VII 240). tfne partie de leur fortune
1619, in-S", 13 p. avec le texte latin du décret
(Moréri). — Arrêt du parlem. du 21 juill. 1612
et autres procédures contre messire Ant. Fuzy ;
Paris, 1620, in-8» (Lelong, IV 5945). — Arrêt
de la cour de parlem. contre M" Ant. Fuzy, à
Paris, pour Ant. du Breuil, rue de la Pelleterie,
aux Singes, 1620, in-8'', 15 p.
* Elle avait un frère, Michel Janvier, pasteur
en Dauphiné, à Roybon en 1630 et à Beaure-
paire en 1633.
2 Le Père Niceron est bien mal informé lors-
qu'il dit : A Genève, k il s'y maria d'abord et
épousa une fille âgée de 25 ans, qui étant morte
en travail, il en épousa une autre de 17 ans. »
Elisabeth Janvier mourut en 1675, à 90 ans.
Mais Niceron n'a fait que copier un très menson-
ger commentaire ajouté à la suite de l'arrest de
la Cour de parlem. imp. à Paris pour Ant. du
Breuil, 1620. — La seule accusation saisissable
articulée contre Fuzy dans ces procédures est
qu'il avait surchargé et dénaturé cinq actes de
baptême sur les registres de sa paroisse.
^ Le voyageur La Boullaye le Goux raconte
que ce fils étant à Constantinople se fit Turc, â
la suite d'un crime, pour échapper â la juridic-
tion du consul de France.
765
FUZY
766
consistait en une créance de 6000 liv. pour
une maison vendue par leur père à un ha-
bitant de Bar-le-duc, en 1608, quelques
années avant d'avoir quitté la France. Mais
il leur fallait compter avec la loi et la ma-
gistrature françaises. Les acquéreurs de
Fuzy soutinrent que ses enfants n'avaient
aucun droit à faire valoir et que le roi seul
était son héritier. Et après bien des débats et
des appels il fut dit, en parlement de Paris,
2o fév. 16i3, que tous enfants nés de pres-
tres, soient catholiques soient religionnai-
res, sont bâtards en France et incapables
de succession, quoique nés à Genève et
réputés légitimes d'après les lois de ce pays
(Filleau, Décis. cath., p. 222).
Voici la liste des ouvrages auxquels est
attaché le nom d'Antoine Fuzy :
I. Factum pour ilfe Ant. Fusi... contre
maître Nicolas Vivian et autres marguil-
liers de S^-Leu-S^-Gilles, et Marguerite Ri-
blet. Sans lieu ni date ; in-8o, 22 pages.
II. Le Mastigophore ou précurseur du
Zodiaque, auquel par manière apologétique
sont brisées les brides à veaux de maiUre
Juvain Solanicque [anagramme de Nie.
Vivian], pénitent repenti, seigneur de
Morddrect et d' Amplademus en partie, du
côté de la moite, traduit du latin en fran-
çais par Maître Victor Grevé, géographe
microcosmique; s. 1., 1609, in-S", 330 p.
— Écrit burlesque dépourvu de sens et
d'esprit. Fuzy le désavoua ; mais il en est
bien l'auteur.
III. Le franc-archer de la vraye Eglise,
contre les abus et énormités de la fausse,
par noble Anthoine Fusi, jadis prothono-
taire apostolique, Docteur sorboniste. Pré-
dicateur et Confesseur de la maison du
Roy, Curé des églises parochiales de S.
Barthelemi, S. Loup et S. Gilles à Paris,
aux despens de l'autheur, 1619. Petit
in-8o de 932 p. En tête : Au lecteur (10
p.) et Epitre apologétique adressée à Jac-
ques ler roi d'Angleterre. C'est un traité
complet de controverse, mais plus rempli
de sornettes que de raisons. « Au reste,
dit-il dans son avis au lecteur, je suis
phantassin des muses, arbalestrier de Mi-
nerve, carrabin de la religion réformée
pour tascher reformer le Pape, car s'il ne
vit selon S. Pierre, mais selon Néron ou
Domitian, comment vivrons nous selon le
Pape ? Il faut ramener le Pape à la pa-
pauté ou la Papauté à J. -G. et nous vivrons
dessous l'obéissance de son siège, pourvu
qu'il veuille vivre sous J.-G. ; autrement
il luy faut faire fermer sa boutique, con-
fisquer ses drogues, renvoyer au billon
son plomb, ses balles et tout ce débit illu-
soire qu'il conclud sub annulo piscatoris.
Que cela est moqueur de restraindre le
seau de sa chancellerie sous le cachet d'un
pescheur de quoy il scelle toutes ses des-
pesches et ce pendant usurper la tyrannie
du souverain monarque de tous les mo-
narques. Il se proclame serviteur des ser-
viteurs de Dieu et toutes les couronnes du
monde ne sçauroyent rassasier son ambi-
tion... » G'est le même style jusqu'à la
dernière phrase que voici : « Je vous re-
verray Messieurs [les moines] aussitôt que
me saluerés. Bien assailli, mieux défendu.
Je scay que je raseray ceux qui me vou-
dront tondre. J'ayplus à mordre que vous
à ronger : je mordray ceux qui m'esgrati-
gneront et accableray de vérités ceux qui
voudront m'ensevelir par le mensonge. »
Les réponses ne manquèrent pas. On
cite celles-ci : I. La banqueroute de mais-
tre Anthoine Fuzy, cy-devant curé de
St-Barthélemy et de St-Leu-S<-Gi]les à Pa-
ris, naguère devenu apostat à Genève, en-
semble le jugement donné contre son es-
crit détestable intitulé Franc-archer ca-
tholique, à Paris, chez Sylvestre Moreau,
au Palais; jointe la copie imp. à Lyon,
1619, in-8o 16 p. — La vie d'Antoine
Fuzy, cy-devant curé de S'-Barthélemy
et maintenant Apostat (s. n. ni 1.), 1619,
in-8o. C'est une simple traduction du dé-
cret de la Sorbonne rendu contre lui. —
III. Monitorium primum ad Fusium haere-
ticum, auctore C. I. M. D., Parisiis, typis
Francisci Julliot, 1620, in-8o, 70 p. C'est
le rapport très littéraire, après la lecture
duquel la faculté de théologie rendit son
décret d'expulsion. — IV. Nous devons
ajouter, non sans quelque doute : La chasse
faicte aux ministres par les miracles qu'ils
ont voulu faire, avec plusieurs autres dif-
ficultez éclaircies ; compris par maistre
Nicolas Fuzy, maistre es arts en l'univer-
sité de Paris ; Paris, 1625, in-8o, 16 p.
(Était naguère à la biblioth. de l'Arsenal).
Voyages et observations du s' de La Bonllaye
le Goux, 1653, in-l". — Mém. du P. Niceron, t.
XXXIV, p. 304. — Sénebier, Hist. litt. de Ge-
nève, II 237. — Dictionn. de Moréri. — Dio-
tionn. de Prosp. Marchand.
767
GA
GABET
768
1
GA (Gabrielle), dame de La Roche-
breuillet, veuve, o9 ans, réfugiée en Ir-
lande, et assistée par le comité de secours
aux protestants français institué à Lon-
dres, 1702 ; assistée de nouveau (14 liv.)
en 1704. On trouve ailleurs le même nom
écrit Guat et du Giia ; voy. ci-dessus, V,
col. 697. — Louis Ga, de Ganges en Lan-
guedoc, venant d'Allemagne et assisté à Ge-
nève d'un viatique pour y retourner, 1699.
GABAIN (David), de Valence en Dau-
phiné, réfugié de la Bévocation, établit
l'industrie de la ganterie à Halberstadt
(Erman). — Autres, originaires de S'-
Bome-de-Cernon (Aveyron) s'établirent à
Metz, Hambourg et Berlin. Georges-Gaspard
Gabain, entré au séminaire théologique de
Berlin, 23 août 1773, devient pasteur de la
colonie de Berkholz, 1779-1781, puis à Al-
tona. Autres, établis à Copenhague. — De
Gabain, capitaine au régiment de Hesse-
Cassel, vers 1790. — M'ie Gabin, enfermée
au couvent des filles de la foi à Pons, 1746.
— Gabal, pasteur à La Coste, 1617. —
Gabanon, de La Salle, en Cévennes, cardeur,
assisté à Lausanne, 1693.
GABABET, famille de marins de St-
Martin-de-Bhé, d'Oleron et de La Bochelle.
= Armes : d'azur à une étoile d'argent,
accomp. en chef d'une gerbe d'or et en
pointe d'un croissant de même. Mathurin
Gabaret avait atteint le grade de chef
d'escadre. Son fds, noble Jean Gabaret,
chevalier, seigr d'Angoulins, de Curzé et
de Longèves, capitaine de vaisseau le 26
mars 1653, fut chef d'escadre le 12 décemb.
1673 et abjura, 1er nov. 1689, pour obte-
nir le grade de lieutenant -général ; il
mourut à Bochefort, 26 mars 1697. Dès
lors, c'est sur les registres catholiques de
Si-Barthélemy et de St-Jean-du-Venot qu'il
faut chercher l'état-civil de ces nouveaux
convertis. Ils l'étaient cependant fort mal.
Le prévôt de la maréchaussée, peu de temps
après, dénonce une dame de Gabaret « de-
meurant à Chessons, parr. de S'-Just,
comme ayant recueilli un prédicant et
comme étant la principale cause de la fré-
quentation des assemblées dans le pays
par son mauvais exemple et ses dangereux
conseils, d'autant plus à craindre qu'elle
est femme d'esprit. L'ordre étant donné
de l'arrêter, elle a pris la fuite, mais étant
revenue à La Bochelle, elle y a été déte-
nue quelques mois à l'hôpital. Mn^e de
Lussandière (née Pandin), sa fille unique,
fit un testament à Marennes par lequel
elle léguait son bien de Chessons à son
cousin Froger de Bellevillette. Elle est
religionnaire et l'on soupçonne que n'ayant
pas d'autre fonds elle va passer avec cet
argent dans les pays étrangers- » (Arch.
Char.-inf., Intendance, C. 137). — M"e de
Gabaret, âgée de 16 ans, mise au couvent
de S'e-Croix à La Bochelle, se noie bien-
tôt après dans le puits du couvent, 1738
(E 3373). — Mme Gabaret de La Motte,
veuve d'un capitaine de brûlot, enfermée
avec sa fille au couvent des dames de S^e-
Claire de La Bochelle, 1745 (E 3580).
1. GABABT (Pierre), de St-George-lez-
Montagu en Poitou, solliciteur de procès,
30 ans, cruellement brfilé à Paris en 1557.
Crespin rapporte ses interrogatoires et au-
tres détails (Martyrol. fos 473 d-475 a).
2. GABABT (Jehan), natif d'Azay-le-
Faron en Touraine, reçu habitantde Genève,
lernov. 1557. — Gabard, ministre à Plassac,
1558-76 (Tt 235); — à Mornac, 1576.
— Autre, médecin réfugié de France à
Payerne (Vaud), 1380. — (François), mi-
nistre h Meschers, 1585-1607 (ït 236). —
Autre François, ministre à Gemozac, 1603-
1611^ déchargé de ses fonctions en 1620
(Tt 285). — La reine de Navarre octroie
à Guill. Gabasbielle, seigr de Luzan, vi-
comte de Marran, la permission d'exercer
le culte dans sa maison de Luzan, 1er mai
1567. — De Gabaudan, ministre à Cau-
mont en 1597 (Tt242). — Gabe, ministre
au bourg de Les Bordes, délégué au syilode
de Castres, 1651. — George Gabel, ancien
de l'église franc, de Copenhague en 1713.
GABET (Innocent), juge cà Vienne, mar-
769
GABET — GABILLON
770
tyrisé en 1572, voy. ci-dessus t. V, col. 797.
Ses deux fils Claude et Jacques Gabet , de
Ohatonnay, près la Côte-S^- André, reçus
habit, de Genève, 27 août 1373 et 13 fév.
1586; — Raphaël Gabet, étudiant à Genève
(R. Gabetus arausionensis) en 1608, à Die
en 1610, pasteur à La Coste en Provence,
1613; puis à Tulette, 1615-22; à Arvieux,
1626; à La Motte -Ghalençon, 1634-48; à
Anceion,1660; — Gaspar Gabet, de Vienne,
étudiant en théologie cà Genève en 1622.
Cette famille dauphinoise était habituée à
Genève. On y trouve encore : Mathieu
Gabet fils de feu Gaspard, vendant à Me Jean
Gabet, docteur es droit à Vienne, des im-
meubles situés à Crémieux, 1570 (Sauteur,
I, 237) ; — Alix Gabet, de Vienne, veuve
de noble Ant. Larchier, d'Orléans, mar-
chand habitant de Genève, épouse en se-
condes noces Luc fils de feu Guill. Seicher,
ministre à Mellery, 1584 (Jovenon, V, 438);
François Gabet, a de Chatteauney en Dau-
phiné » met son fils André en apprentissage
de chapelier à Genève, 1625 (Demonthouz,
V, 95). — Jean Gabie, né en Bourgogne,
tisserand de soie, et Jeanne sa femme, na-
turalisés à Londres en 1567 (Agnew).
GABILLON (Auguste) . Nous avons parlé
plus haut (voy. t. V, col. 288) de la cruelle
situation des prosélytes, surtout des prosé-
lytes ecclésiastiques, qui après avoir aban-
donné par conviction la religion romaine et
quitté la France, étaient accueillis à l'étran-
ger parmi leurs nouveaux coreligionnai-
res par la crainte et la défiance, en même
temps que poursuivis par la haine profonde
de leurs anciens frères. Quelques-uns, par
malheur, ne furent pas exempts des secrets
reproches qui se dressaient naturellement
contre eux. Auguste Gabillon, né à Paris
de maître Jean Gabillon, notaire au Châ-
telet, et de Geneviève Le Jay, fut baptisé
à St-Sulpice, le 20 seplemb. 1658, et mis de
bonne heure aux études dans diverses mai-
sons religieuses, le collège des Jésuites, le
séminaire St-Charles, le collège des Gras-
sins et le séminaire de St-Sulpice, son père
le destinant à l'état ecclésiastique et lui
ayant fait obtenir, à ce qu'il dit, « un bé-
néfice seigneurial qu'on appelait le Prieuré
de Ste-Marie de l'Espinassouse situé entre
La Rochefoucaut et Angoulême. » Après
avoir conquis les grades de maître es arts
et de bachelier en Sorbonne, il se fit reli-
gieux de l'ordre des Théatins, et resta
douze ans dans leur couvent de Paris. Il y
avait pris le rang d'un savant théologien
et d'un habile prédicateur, lorsqu'il dispa-
rut tout à coup. Le 3 jaitv. 1698, il s'était
échappé du couvent et avait pris la route de
Genève. Un petit écrit publié l'année sui-
vante {Lettre écrite de Hollande), raconte
ainsi son odyssée : « Le sieur Gabillon
était un religieux théatin du couvent de
Paris. C'est un grand garçon bien décou-
plé qui est sorti de France et de son cou-
vent depuis 15 ou 18 mois pour embrasser
la religion réformée. Il passa en Suisse, à
Genève, à Lausanne et à Berne où il fit
l'abjuration du Papisme. Dans tous ces
lieux-là il a prêché les motifs de sa con-
version, satisfait ses auditeurs et remporté
des éloges et des témoignages authentiques
de sa bonne conduite et de son savoir. Il
a aussi prêché en Allemagne, tant cà Franc-
fort qu'ailleurs avec le même applaudisse-
ment, jusqu'à ce que, arrivé à Wesel, à
Clèves et à Nimègue, sa réputation de grand
et excellent prédicateur s'est élevée à un
point qu'on couroit partout pour l'enten-
dre. Enfin il aborda à La Haye, chargé
d'attestations et de lettres de recomman-
dation pour plusieurs honnêtes gens et
particulièrement pour M. Jaquelot, minis-
tre réfugié qui s'empressa de le produire...»
Et plus haut : « Depuis qu'il est sorti de
France on n'a rien trouvé à redire à sa
vie ni à sa conduite, quelque perquisition
qui en ait été faite par ses ennemis et en
Suisse, et en Allemagne, et à La Haye.
C'est ce qu'il y a de plus important. » —
Les Etats-généraux de Hollande lui avaient
accordé comme à un réfugié fort méritant
une pension de 400 livres.
Mais le ministre Jaquelot, après lui
avoir fait quatre ou cinq fois l'honneur de
lui céder sa chaire, changea subitement
d'attitude et lui devint très hostile. Ceux à
qui plaisait le nouveau venu, et Gabillon
lui-même, expliquèrent ce revirement par
un sentiment de puérile jalousie ; mais la
vérité est que ce pasteur et d'autres per-
sonnes de Hollande avaient reçu de fâcheux
renseignements sur l'ancien ïhéatin. On
écrivait de France qu'il avait commencé
une carrière dissipée par être soldat aux
gardes, qu'il avait déserté à la suite de
quelque méfait, s'était sauvé en Angleterre
et revenu à Paris avait été placé à grand' -
peine chez les Théatins, dont son père
771
GABILLON
772
gérait les atraires,et où après avoir reçu la
consécration et les droits de la prêtrise, il
se les était fait interdire par l'archevêque
de Paris pour sa conduite peu édifiante et
pour sa légèreté dans ses fonctions de con-
fesseur. On ajoutait qu'il était allé jusqu'à
la friponnerie et qu'il avait subi de ce chef,
à Tours, quelques jours de prison. L'ac-
cusé répondit par une :
Lettre à leurs nobles Puissances, messeig.
les députez Conseillers de la province de
Hollande, pour servir d'Apologie au s^ Au-
guste de Gabillon, ci-devant prédicateur et
confesseur de l'Ordre des Théatins et à
présent prosélyte de la Religion réformée,
contre certaines lettres anonymes répandues
depuis quelque temps dans le public pour
noircir sa réputation (datée du 3 août
1699) ; La Haye, Abr. Troyel, 1699, in-4u
16 p. Le judicieux Bayle, dans sa Corres-
pondance [Œuvres div. t. IV, p. 783) dit :
« Cette lettre est assez bien écrite et l'au-
teur garde beaucoup de modération contre
ses parties; mais il s'y donne de l'encens.
Je viens d'apprendre que MM. les dépu-
tés ont défendu au libraire d'en distribuer
aucun exemplaire, sous de sévères peines.
Je n'en sais pas bien la raison ; mais je
crois que ces messieurs n'ont pas été con-
tents de la liberté que le sr Gabillon a
prise de leur écrire ainsi une lettre. Ce sont
des souverains et l'on a des mesures à
garder avec eux. Ce M. Gabillon est fort
imprudent et grand guascon bien qu'il soit
de Paris '. »
Quoique Bayle eut écrit cela très hâtive-
ment (sa lettre est du 17 août 1699), il
avait donc au moins le soupçon que l'Apo-
logie de Gabillon n'était pas exempte de
gasconnades. Elle commence : • Tout le
monde connaît mon nom à Paris, puisque
mon père y a fait sa résidence plusieurs
années en quahté de l'un des secrétaires
du Roi, maison et couronne de France.
Mais il est encore plus connu dans la pro-
vince de la Marche et dans le bas Poitou,
puisque mes parents y sont distinguez et y
possèdent une terre considérable qui porte
mon nom...» — A chacun de ces premiers
mots apparaît le déguisement. Il y avait
> Voy. aussi les Nouv. de la Rép. des Lettres,
de Jacq. Bernard, 1707, novemb. En même temps
que l'Apologie parut (s. 1.) l'écrit que nous avons
mentionné : Lettre écrite de Hollande aux réf. en
Angl. sur le sujet du s^ Gabillon, 1699, in-i".
bien dans la province qu'il indique une
très bonne famille de Gabillon (ou Gabil-
lon ; voy. plus bas), mais à laquelle maî-
tre Jean Gabillon, tout court sans aucun
titre de seigneurie , était probablement
étranger et quant à sa qualité de secrétaire
du Roi, on sait que beaucoup de ses con-
frères inscrivaient en tête de leurs actes :
En présence de moi notaire et secrétaire du
Roi, maison et couronne de France, mais
c'était une forme de style et tout autre
chose était la haute et importante charge de
secrétaire des commandements de Sa Ma-
jesté. [1 est intéressant de voir comment
l'auteur rend compte de sa conversion :
« Etant maître de la bibliothèque (du
couvent), je pouvois lire tous les livres
défendus tels que sont les Institutions de
maître Jean Calvin et ses Commentaires
sur l'Ecriture sainte, le Mystère d'iniquité
de M. Duplessis-Mornay, le Traité de l'eu-
charistie de M. Aubertin, les ouvrages de
MM. Daillé, Claude et plusieurs autres. La
curiosité me porta d'abord à lire ces livres
sans aucun dessein et je ne les ai jamais
quittés sans instruction. Plus je lisois ces
excellents auteurs et plus j'y trouvois de
plaisir ; et l'éclat de leur lumière me fai-
soit entrevoir quelques rayons de vérité.
Je trouvois les Institutions de Calvin si
bien écrites que je les traduisis en françois,
ouvrage qui me coûta neuf mois de tra-
vail et que je n'ai pu sauver de France. J
dirai même qu'un jour, en lisant Aubertin
sur le traité de l'Eucharistie, j'y découvris
plusieurs passages de saint Augustin qui
combattaient la présence réelle, alors je
fus à demi convaincu de la fausseté de
la Religion romaine. On s'en doutoit
dans la communauté et on m'y regardoit
déjà comme un homme suspect. Cepen-
dant il fallut me taire... Enfin il arriva cet
heureux moment marqué par la Provi-
dence où Dieu me lit sortir des ténèbres
d'Egypte. Tout le uionde sait que je prê-
chai l'octave dit du saint sacrement en 1698
à l'église Si- Paul, l'une des plus célèbres
paroisses de Paris. Comme je devais expli-
quer au peuple le dogme de la présence
réelle, j'avançai publiquement en chaire
que la Transsubstantiation étoit un dogme
des derniers siècles et que les Pères de
l'Eglise n'en avoient point parlé...» Sur ce,
dit-il, l'archevêque de Paris s'indigna ; il
lui commanda d'aller rendre visite à M.
1
773
GABILLON — GABRIAC
774
Bossuet pour s'instruire et de remonter en
«haire pour se rétracter. Gabilion ne craint
pas de raconter que Bossuet s'efTaça devant
ses arguments en alléguant que toute vé-
rité n'est pas bonne à dire, » et qu'il re-
monta en effet dans la chaire, mais pour
prêcher sur ces paroles de saint Paul :
« Nous avons un avocat auprès du Père
qui est Jésus-Christ. » Ces rodomontades
se réfutent d'elles-mêmes, car un prédica-
teur aussi nettement protestant eût été
Jeté immédiatement à la Bastille ; et en
effet, à cette Apologie menteuse, il fut ré-
pondu par une Instruction pour servir de
réponse à l'Apologie du s^ Gabilion ci-devant
religieux théatin (La Haye, Lhonoré, 1699,
in-4o, 3i p.), dans laquelle on le réfutait
de point en point et on produisait contre
lui des pièces justificatives accablantes.
On rapportait son acte de naissance, on
l'invitait à chercher sur la liste officielle
de secrétaires du Roi (dom Testereau,
Hist. de la chancellerie) le nom de son
père, on donnait un certificat du clergé de
S'-Paul attestant que foctave du saint sacre-
ment y avait été prêché en 1698 par
le père Dragon, jésuite, enfin on produisait
jusqu'à des pièces judiciaires attestant ses
petites escroqueries et son emprisonnement
passager. Mais il y a des audacieux auxquels
rien ne ferme la bouche et qui trouvent
toujours des adhérents pour les soutenir.
C'est ce que montre la série de publications
que voici :
I. Thesium in universam Theologiam
pars tertia quam, favente Deo, sub presidio
plurimum rev. et cl. V. D. a Marck, phil.
et S. S. Th. doct. in acad. Lugd. Batav.
prof, et ecclesiœ ibid. pastoris, publico
examini exponit Augustus de Gabilion pa-
risinus, ad diem 14 jul. 1700; Lugd. Bat.
apud Ab. Elzevier ; 1700. Dédié au seigr
Fréd. van Reede, baron de Renswood ;
20 p. in-4°.
II. La vérité de la Religion réformée
prouvée par l'Ecriture sainte et par l'anti-
quité, pour servir de Réponse à la lettre
pastorale de l'archev. de Paris ; La Haye,
1701^ in-12, 346 p. Cet ouvrage est exa-
miné dans les Nouv. de la Répuh. des lettres,
mai 1701.
III. Oraison funèbre de Guillaume III,
roi d'Angleterre, etc. (Sur 2 Sam. III. 31-
38) prononcée par ordre et en présence de
MM. les magistrats de Leyde dans la grande
Eglise françoise, le 18 may 1702, in-4o-
Réimp. dans les Laudationesfuneb.(Leipz.,
1703, iii-8o).
TV. Lettre aux Théatins ; La Haye,
1704, in-8o (anonyme).
On lit dans les Nouvelles de la Répuh.
des Lettres de Jacq. Bernard (nov. 1707)
que Gabilion avait écrit l'année précédente
un livre contre M. Le ,Clerc (le pasteur
Jean de Clerc auteur de la Bibliothèque
universelle). Ce livre contre M. Le Clerc
était probablement une réponse à l'écrit
de celui-ci intitulé : Lettre à M. Bernard
sur l'Apologie de Frédéric-Auguste Gabilion;
Amsterdam (réimprimée en 1708, in-8o).
Le Clerc y racontait que Gabilion avait eu
l'audace de se présenter chez divers théo-
logiens anglais, sous son propre nom à lui
Jean Le Clerc. Et Jacques Bernard ajoute
{Nouv. de la R. des L., nov. 1707) que
cette étrange comédie ayant paru pronosti-
quer quelque friponnerie, on avait publié
deux fois (4-7 oct. 1707) dans une Gazette
appelée le Post-Boy, un avis invitant les
théologiens anglais à se tenir en garde
contre le sr Gabilion. — Peut-être est-ce
de lui que descendait une honnête personne,
Charlotte-Amélie Gabilion, née à Schwerin,
qui fut directrice d'un pensionnat à Biilzow
et publia : I. Abécédaire avec des exercices
à la portée des petits enfans et un recueil
des synomjmes pour les adolescents, Rott.,
1815, in-8o. H. Mehr als ABC und Lese-
buch, nebst einer kurzen Anieitung zum
richtigen Buchstabiren filr meine Schii-
lerinnen ; Giistow, 1819, in-8t>. — Les s^s
de Gabillou, voy. Hautefort.
GABIOU (Florent), de SUean d'Angély,
reçu habitant de Genève, 3 mai lo8o. Jac-
ques Gabion, maire de Douhet en Sain-
tonge, fait baptiser sa fille Marie, au châ-
teau de Douhet, par Audibert Durand,
ministre du château. — Pierre Gaborit, mi-
nistre de l'église de S^-Fort-sur-Gironde en
1572 (reg. de l'égl. de Saintes). Peut-être
est-ce à son occasion qu'on appelait Marie
Bécaudelle, brûlée à Fontenay-le-Comte, en
1534, la Gaborite. — La veuve Gaborin et
sa fille, de S^-Savignen en Sainlonge, as-
sistées d'un viatique à Genève, 1699. —
Jeanne Gabourin, de Fontenay-le-Comte,
67 ans, assistée à Londres, 1702 ; et jus-
qu'en 1710 (1 1. à 1 1. 15).
1. GABRIAC (Claude de) seigneur de
Beaufort [Haag, V 189] mestre-de-camp
775
GABRIAC
776
1
dans l'armée de Rohan, s'est rendu célèbre
dans l'histoire de nos guerres civiles par
l'habileté avec laquelle il dirigea, depuis
Castres, la marche du secours qui, jeté
dans Montauban, détermina Louis XIII à
en lever le siège. « Beaufort, gentilhomme
des Cévennes, lit-on dans les Mémoires de
Richelieu, entreprit d'y faire entrer un se-
cours de loOO hommes, qu'il mena sûre-
ment jusqu'à Saint-Antonin ; duquel y
ayant deux chemins pour aller à Montau-
ban, l'un par une forêt, qui étoit le meil-
leur pour l'infanterie, l'autre par une
plaine découverte, il choisit celui de la
plaine, jugeant que, parce qu'il étoit le
plus dangereux et qu'on ne jugeroit jamais
qu'il l'eût pris, il y seroit aussi moins at-
tendu. Cela lui réussit assez bien. » Divi-
sant sa troupe en trois corps, Beaufort se
mit à la tête du premier, fort de 800 hom-
mes environ, et prit, en effet, la route la
plus directe pour arriver à Montauban.
Quoique le roi, sur l'avis de sa marche,
eût fait doubler et renforcer les gardes du
camp, Beaufort franchit l'Aveyron sans
obstacle, passa près d'une garde qui ne
l'aperçut pas ou qu'il força, comme le rap-
porte le sieur de Pontis, et entra dans la
ville. La seconde division, sous la con-
duite de Lautrec, fut moins heureuse ;
elle tomba dans une embuscade dressée par
Bassompierre et fut mise en déroute. La
troisième, commandée par Pagesy, essaya
de gagner la forêt ; mais vivement pour-
suivie par la cavalerie, elle fut sabrée avant
d'y atteindre. Beaufort était en sûreté,
lorsque, entendant le bruit du combat sou-
tenu par le corps de Lautrec, il voulut al-
ler à son secours. Malheureusement il
tomba au milieu des ennemis, fut renversé
de son cheval, gravement blessé et fait pri-
sonnier. Selon Castelnaut, il fut envoyé aux
galères. Richelieu affirme qu'il fut enfermé
à la Bastille. Outre un grand nombre de tués,
les protestants perdirent deux ou trois cents
prisonniers qui furent tous condamnés aux
galères. Le ministre qui accompagnait le
secours fut pendu (1622).
La paix ayant été conclue quelque temps
après, Beaufort fut remis en liberté. En
1626, il fut député, comme ancien de
l'église d'Avèze, au synode national de
Castres, qui le porta sur la liste des can-
didats h la députation générale. En 1627,
Rohan le nomma son lieutenant- général
dans les Cévennes, et le chargea de la
défense du pays de Foix. Beaufort prit pour
base de ses opérations Ramiers, ville assez,
grande, mais faible, et il faisait travailler
avec activité aux fortifications, lorsqu'il
fut attaqué par le prince de Condé. Le feu
commença le 6 mars 1628 ; deux jours
après, la brèche était praticable. Les habi-
tants offrirent alors de se rendre, la vie
sauve ; mais Condé ne voulut leur accor-
der aucune capitulation. Beaucoup essayè-
rent de fuir le sort affreux qui les atten-
dait, entre autres, Beaufort et Auras gou-
verneur de Mazères ; mais presque tous
furent rattrapés. Condé fit pendre 28 habi-
tants de Paniiers, au nombre desquels était
le premier consul Prat, h qui, dit-on, la
vie avait été promise; 120 furent en-
voyés aux galères, les autres furent don-
nés aux soldats pour être mis à rançon.
La ville fut abandonnée au pillage, et, de
l'aveu des écrivains catholiques, les royaux
y exercèrent des violences et des cruautés
inouïes. Quant à Beaufort et à Auros, ils
ne se rachetèrent point par une abjuration,
mais furent livrés au parlement de Toulouse
qui les fit exécuter.
Claude de Gabriac laissa de son mariage
avec Gabrielle de Vabres deux filles :
Louise, née en 1616, et Françoise, née en
1620, baptisées l'une et l'autre dans le
temple d'Avèze. La dernière eut pour par-
rain Tristan de Gabriac, sieur de Gardiac,
particularité qui prouve que d'autres bran-
ches de la famille de Gabriac professaient
aussi la religion réformée. Et cette preuve
n'est pas la seule, car nous trouvons sur le
rôle des réfugiés assistés à Genève par la
Bourse françoise en 1700 et 1701, un noble
Jean de Gabriac, de St-Michel en Cévennes,
qui appartenait évidemment à l'une d'elles.
Nous ne prendrons pas sur nous de déci-
der si Beaufort qui, selon Bèze, fut nommé,
en 1562, gouverneur de Milhau, et qui^
sur l'ordre de Crussol, reprit les armes, en
1563, pour marcher avec Baiidi7ié au se-
cours de Florac, était un ancêtre de Claude
de Gabriac ; mais nous pouvons, sans hési-
ter, le réclamer pour la France protestante,
ainsi que Gabriac, qui en 1562, à la tête
de 1500 Cévenols, prit Chanac, emporta
d'assaut et mit à feu et à sang Chirac, mais
échoua dans une entreprise sur Mende ; le
baron de Beaufort, gouverneur du Vigan,
en 1573 ; un de Beaufort, député en 158i
777
GABRIAC — GACHES
778
à l'assemblée de Montauban par la noblesse
du Bas-Languedoc ; Annibal de Gabriac Du
Gros de Ferrières, qui mourut prisonnier
dans la Tour de Constance, en 1686, et
quelques autres dont nous avons eu ou au-
rons l'occasion de parler.
2. GABRIAC (Jean-Pierre), pasteur du
désert, né en 1717 au Mas dit Combe, pa-
roisse de St-Michel en Hautes- Ce vennes; il
entra au séminaire de Lausanne en 1739,
obtint la consécration le 8 fév. 1741, et fut
dès lors adonné aux périlleux devoirs du
ministère jusqu'en 1786. Il exerça princi-
palement dans les Cévennes et quelque
temps (1763) en Agenais. Il parvint à
créer dans les Cévennes à La Salle-Mont-
vaillant, près de Florac, une école de théo-
logie que les synodes des Hautes-Cévennes
(voy. celui de 1761, art. 18) prirent sous
leur protection. Son jeune frère, Jacques,
qui suivit la même carrière, écrivait (en
17ol) : « Souvent son lit est sous une
roche ou dans quelque antre de la terre,
heureux de se garantir des mains de ses
ennemis furieux » {Corr. de Rabaut, par
C. Dardier). En comparant ce que nous
avons dit tout à l'heure (col. 776 lig. 40)
avec la note de police de l'année 1731 pub.
dans le Bull. t. VII, p. 464, on voit que
ces deux vaillants pasteurs appartenaient à
la noble maison de Gabriac.
GABRIEL (Damien) et Jehan son fds,
merciers à La Grave, dioc. de Grenoble,
admis à l'habitation à Genève, juin 1556 ;
— (Estienne), avocat au siège présidial de
Saintes, 1571. — Etienne Gabry, du Pont
de Camarès, 76 ans, condamné aux galères
(par contumace ^) 1754 (M 663). — De
Gachat, ancien de l'Isle Jourdain au synode
de Réalmont, 1658 (Tt 258).
GACHES (Pierre), né à Castres en
1523 [Haag, V 191] et simple marchand
de cette ville, fut un de ses premiers habi-
tants qui embrassèrent les doctrines évan-
géliques, pour lesquelles il montra un grand
zèle durant toute sa vie. Bravant les bû-
chers de l'inquisition, il osa recevoir chez
1 Ainsi que nous l'avons indiqué en note, col.
356, notre liste de galériens ci-dessus insérée,
col. 213-358, a été presque entièrement compo-
sée au moyen des Listes que l'on faisait courir
en France et à l'étranger pour appeler l'attention
sur les malheureux qui souffraient sur les galères.
Ceux qui avaient pu s'échapper, les contumaces,
ne s'y trouvent naturellement pas souvent.
lui Geoffroy Brun, lorsque celui-ci arriva à
Castres en 1560. C'était dans sa maison et
dans celle de son voisin Bernard Giraud
que se tenaient les assemblées des hugue-
nots, mais quelque soin que Brun mit à se
cacher, il fut découvert dès le mois d'oc-
tobre et dut retourner à Genève. Privés
de leur guide spirituel, les protestants
castrais persistèrent à se réunir en secret,
et ils continuèrent ainsi leurs assemblées
clandestines jusqu'à ce que les abominables
calomnies de leurs ennemis les forçassent
en quelque sorte, l'honneur parlant plus
haut que la crainte de la mort, à se mon-
trer au grand jour. Ils firent donc venir de
Toulouse Nicolas Folion, dit La Vallée ;
mais les poursuites du parlement mirent
promptement un terme à ses prédications.
11 eut pour successeur, au mois de février
1561, Lostan que Brun envoya de Genève,
et qui dut bientôt demander un aide, tant
la moisson était abondante. Barthe arriva,
le 18 avril, pour le seconder. Les conver-
sions se multiplièrent de telle sorte que,
peu de mois après, on comptait à Castres
400 familles protestantes, au nombre des-
quelles figuraient celles des quatre consuls,
l'avocat Deplanis, le notaire Etienne Vigne-
vieille, Pierre Séguier et Raimond Caii^e,
et celle du procureur du roi Melou. L'au-
dace des huguenots croissant avec leur
nombre, ils firent revenir Brun et ils osè-
rent même enterrer publiquement selon
le rite calviniste, un enfant de Jacques
Misse, membre de leur église. Cepentlant
les menaces de Joyeuse les obligèrent à
prendre plus de précautions, en attendant
des temps meilleurs.
Les progrès des réformés ne se ralenti-
rent pas néanmoins. Dès 1562, ils l'empor-
tèrent sur les catholiques dans les élections
pour le consulat. L'année suivante, Pierre
Gâches, qui n'avait pas médiocrement con-
tribué h ces succès, fut élu consul avec
François Bouisson, Bernard Bourjade et
Jean Bourdairac. Il signala sa magistrature
par sa charité pendant une peste horrible
qui désola Castres, et il fit jeter les premiers
fondements d'un temple protestant. C'est
lui probablement qui assista, après la Saint-
Barthélémy, à rassemblée de Pierresègade.
Elu premier consul en 1585 (ses collègues
étaient Jean Bissol, François Alari et Oli-
vier Lucas), il eut, en cette qualité, fhon-
neur de recevoir chez lui le roi de Navarre,
779
GACHES
780
lorsque ce prince passa par Castres. Il
mourut le 29 déc. 1593.
Son fils Jacques, né à Castres ', suivit la
carrière et les exemples de son père.
Nommé consul, en 1596, avec Hélias Le
Roi, Isaac Bernard et Pierre Aiméric, il
fut, une seconde fois, appelé à remplir les
mêmes fonctions, en 1604. On ne connaît
pas d'autre particularité de sa vie dont la
grande préoccupation fut la rédaction d'un
livre sur l'histoire de son temps, auquel il
attachait une grande importance et qui en
effet n'en manque pas. C'est un précieux
manuscrit dont l'original s'est perdu, mais
dont on a de nombreuses copies et qui a
été récemment imprimé avec beaucoup de
soin et d'érudition par M. Ch. Pradel. Dès
l'année 1623, on s'était occupé d'en pré-
parer l'impression. Le duc de Rohan étant
à Castres à cette époque, d'Aubigné le fit
prier de lui envoyer à Genève l'histoire du
S"" J. Gâches, pour corriger sa propre His-
toire des fautes qui s'y trouvaient en plu-
sieurs endroits, avec promesse solennelle
de restitution dans le temps accordé ; mais
le duc de Rohan ne put l'obtenir dudit
Gâches qui était fort jaloux de son œuvre
et qui consentit seulement à la prêter feuil-
let après feuillet pour la faire imprimer.
Ce projet d'impression n'eut pas de suite.
J. Gâches mourut vers 1646. Quoique
fort attaché à sa religion, il a su conserver
une grande impartialité dans ses Mémoires
qui comprennent l'histoire de tout ce
qui s'est passé à Castres et aux environs
depuis 1333 jusqu'en 1610. Gâches ra-
conte les événements en témoin oculaire,
et son récit a un air de bonne foi qui pré-
vient en faveur de sa véracité. Aussi dom
Vaissète lui a-t-il accordé ce témoignage :
« Cet auteur est un zélé religionnaire ; mais
il rend justice aux catholiques en bien des
choses, et il nous a paru exact et assez
désintéressé. » 11 a inscrit pour titre en
tête de son livre : Mémoires du sieur Jac-
ques Gâches où sont rapportées toutes les
choses qui se sont passées et faites en Lan-
guedoc, et particulièrement à Castres et ez
environs despuis l'année 1333. L'ouvrage
est divisé en trois parties : la première
comprend les guerres de religion propre -
' Le 14 janvier 1553, suivant les Biographies
castraises de Nayral ; vers 1555, suivant M. Ch.
Pradel.
ment dites de 1333 à 1373 ; la 2me, les
guerres de l'Union ou des Politiques en
Languedoc, de 1373 à 1384 ; laSme, les guer-
res de la Ligue et le règne de Henri IV,
1383-1610.
Les Mémoires de Jacques Gâches, pub.
par Ch. Pradel forment un vol. in-8° de
338 p. (Paris, Fischbacher, 1879, in-8o),
précédé du portrait de l'auteur et suivi
d'une trentaine de pièces et documents
inédits.
Un autre Jacques Gâches, contemporain
du précédent et son cousin ^ était avocat
et occupa longtemps la charge de juge du
comté de Laeaze pour le m's de Bourbon-
Malauze. II mourut à Vabre, âgé de 77 ans,
le 27 juin 1631. Il eut pour fils un pasteur
distingué, Raymond Gâches.
Né à Castres au commencement du
XVIIrae siècle, Raymond Gâches qui exer-
çait le saint ministère k St-Affrique depuis
1644, fut nommé, en 1649. ministre dans
sa ville natale. La réputation qu'il acquit
comme prédicateur le fit appeler à Paris,
en 1634, et il desservit l'église de Charen-
ton jusqu'à sa mort, arrivée au mois de
déc. 1668. Outre un assez grand nombre
de sermons où brillent une imagination
gracieuse et qui se lisent encore avec plai-
sir, Gâches, qui était membre de l'acadé-
mie de Castres, a laissé quelques pièces
de vers qui ne nous sont connues que par
leurs titres. Voici la liste de ses ouvrages :
I. Le consolateur promis aux apostres,
ou Sermon sur Jean XVI, 7; Charent., L.
Vendosme, 1634, in-8o ; 1633, in-8o ;
— Dédié à Mme la princesse de Turenne.
IL Le trioînphe de l'Evangile, ou Ser-
mon sur II Cor. II. prononcé au synode
deCarjac, oct. 1632; Charent., 1634, in-8o ;
1653, in-8o, 82 pages. — Dédié à M. de
Bourbon-Malauze .
III. Jésus dans l'Agonie, ou Sermon sur
Matt. XXVI, 37, 38; Charent., 1634, in-8o ;
1655, in-8o, 46 p. — Dédié à Mme la du-
chesse de la Trémoille.
IV. Actions de grâces pour la publication
de la paix entre l'Angleterre et les Provin-
1 Ils signent ensemble un contrat de mariage
de leur cousin Jean Gâches, fils d'Antoine, seig'
de Prades avec Elisabeth de Lacser, le 9 mai
1599 (Ch. Pradel, préf. p. VIII), — Conf. ci
dessus, col. 'ATà, n" 957. On trouve sur la liste
des gentilhommes assistés à Londres en 1702 :
Jean Antoine Gâches de Prades et sa femme.
781
GACHES
GACHON
782
ces-Unies, ou Sermon sur Ps. CXXII, 6,
prononcé dans l'hostel de Mgr l'ambassa-
deur des Provinces-Unies; Charent., 165i,
in-8o.
V. L'athéisme confondu, ou Sermon sur
ces pm-oles : L'insensé a dit en son cœur :
U n'y a point de Dieu; Charent., Samuel
Périer. '16o5, in-S».
VI. Le fondement de l'espérance du chré-
tien, ou Sermon sur Rom. V, 5; Charent.,
L. Vendosme, 1655, in-S».
VII. Sermon sur II Pierre I, 12-15;
Charent., 1655, in 80.
VIII. Sermon sur Jérémie III, 22; Cha-
rent., 1658, in-8o.
IX. Discours sur les songes divins,
1659, in-12. — Cité dans le Catal. de la
biblioth. du docteur Williams.
X. Quinze Sermons sur divers textes de
l'Ecriture; Gen., de Tournes, 1660, in-8o.
XI. Sermon sur la paix; Charent., 1660,
in-8o.
XII. Le succez de la grâce ou Sermon
sur le Ps. CXXX, v. 4; Charenton, Sam.
Périer, 1660, 64 p. in-8o.
XIII. Sermon sur l'epistre de St-Paul
aux Rom. (II, v. 45), prononcé à Charen-
ton le jeudy 21 juin 1662, jour de jeusne ;
Charenton, A. Cellier; 1662, 61 p. in-8o.
XIV. Préparation à la Sainte-Céne, publ.
avec le Voyage de Réthel par Fauquember-
gue (Voy. ce nom).
XV. Sonnet sur la mort du maréchal de
Gassion.
XVI. Recueil d'épigrammes latines.
XVII. Stances sur un père affligé de la
mort de son fils.
XVIII. Sur la détention à Vincennes du
prince de Conde.
XIX. Sonnet sur un flambeau.
XX. Elégie sur la mort de M. Dant.
XXI. Trad. du 2me livre de l'Iliade.
Trad. du 3"^^ livre des Odes d'Horace. —
N'ont pas été imprimées.
On trouve aussi dans le T. XIV de la
CoUect. Conrart quelques pièces sorties de
plume de notre pasteur : un Traité pour
l'instruction de deux personnes de qualité
faisant profession de la religion réformée ;
la trad. d'un fragment du Hierozoicon
de Bocliart relatif à la mâchoire d'âne de
Samson ; un Sermon sur la 21 '«e section du
catéchisme, et une Lettre au ministre de
Bordeaux Sarrau, datée de Charenton 18
mars 1663.
Raymond Gâches avait épousé Elisabeth
de Vignaux, dont il eut plusieurs enfants,
notamment un fds, comme lui nommé
Raymond et ministre, né en 1620 et mort
à Paris le 10 nov. 1665. — La Bourse
françoise de Genève inscrit au nombre de
ses assistés, en 1701 : « Franrois Gâche,
de Puylaurens, neveu de feu Gâche, mi-
nistre de Charenton et venant des îles du
Canada où il était officier ; » il reçoit un
viatique de deux écus pour passer en Hol-
lande. — Pierre Gâches, de Montauban,
pendu pour cause de religion, 1686 (Elie
Benoist). — (Jean-Jacques et Henry) clercs,
naturalisés en Angleterre, 1688 (Agnew).
— (Marguerite) de Mens, en Dauphiné, as-
sistée à Lausanne, allant en Allemagne,
1700. — (Joseph), de la Guienne (Nérac?)
établi à Staargardt, 1703. — (Samuel), de
Bédarieux, assisté à Genève d'un viatique
pour le Brandebourg, 1708.
GACHET(Bexjamix), assisté à Lausanne,
1684. — (André), cordonnier, originaire
de Metz, établi à Magdebourg, 1695. —
— (David), de Fontainebleau, et sa femme,
prosélytes, assistés à Londres, 1702. —
(Jeanne), 60 ans, femme de Jacques Ca-
chet, de Civray en Poitou, assistée (1 liv.
8) à Londres, 1705. —Cachet, deMarsilar-
gues, admis comme proposant en 1760,
consacré à Lausanne, en 1764, exerçant les
fonctions pastorales à Sommières, en 1766,
à Nîmes et aux environs, 1770-1806.
1. GACHON (Jran), massacré à Orléans,
1568 (Crespin); — (Jean), pasteur du dé-
sert, exerçait à Nîmes dès le milieu du
XVHIme siècle et y mourut en 1806. Son
fils, Jean-André, né à Marsillargues, en
1766, mort à Mazères, 29 déc. 1838, fit de
brillantes études à Genève et à Lausanne
et remplit successivement les fonctions
pastorales dans les églises de Vallon, Na-
ges, Codognan, St-Hyppolyte-du-Fort et
Mazères. C'était un savant homme qui
avait composé pour son usage particulier,
un recueil extrait de ses lectures et inti-
tulé . Siiccîis theologicus ex variis auctori-
bus depromptus ; mais il n'a rien publié.
2. GACHON (Arnaud de), ou Gaschon,
sieur de La Mothe [Haag, V 193] avocat
au parlement de Bordeaux, fut député, en
1601, par la basse Guienne, <à l'assemblée
politique de Sainte-Foy. Il y remplit les
fonctions de secrétaire, et fut chargé d'une
mission à Lyon, ou Henri IV se trouvait
783
GACHON — GAGNIER
784
alors, pour lui faire entendre les plaintes
des églises au sujet des obstacles que le
parlement de Bordeaux apportait à l'in-
stallation de la Chambre mi-partie {Brienne,
vol. 209). L'année suivante, par résigna-
tion d'Etienne Trelier, il fut pourvu de la
charge de conseiller au parlement de
Guienne, charge dans laquelle il eut pour
successeur son fils Pierre, en 1618). Du
mariage de ce dernier avec Sibile de Baca-
lan, naquirent deux fils que l'Armoriai de
Picardie appelle François et Jean. Le pre-
mier, sieur de La Salle et de Contre, du
chef de sa femme Marie de Soyecourt, fille
de Louis de Soyecourt, sieur de Contre, et
d'Anne de Martigny, qu'il avait épousée
en juillet 1636 (reg. de Cliarenton), aban-
donna le barreau de Bordeaux pour s'éta-
blir en Picardie. Ayant fait prêcher, en
1673, dans son château, il fut, à l'instiga-
tion de l'évêque d'Amiens, emprisonné
par le lieutenant-général de Clermont avec
son ministre Salomon Delbecq ou de Le
Becque ; mais cet excès précoce de zèle fut
réprimé, sur le rapport de Chàteauneuf,
et l'affaire évoquée au Conseil (Tt 284).
A la Révocation cependant, le seigneur de
Contre non seulement se convertit avec
ses deux filles, Marie et Madelaine ; mais
il entra dans les ordres et devint, en 1698,
curé de Gueschart. Son frère, au contraire,
se retira en Angleterre, lit-on dans l'Ar-
moriai. Erman et Réclarn parlent en eftét,
d'un Gachon qui remplissait à Londres, en
1680, les fonctions d'agent de la cour de
Berlin, mais il n'est pas sûr qu'il s'agisse
de François. Quoi qu'il en soit, le fils de
ce dernier, prénommé Henri, qui était
capitaine de cuirassiers lors de la révoca-
tion, ne suivit pas son père sur la terre
étrangère.
On doit sans aucun doute rattacher à
cette famille le capitaine La Mothe-Gachon
qui, vaillamment secondé par Bussac, La
Serre, Grateloup et Papus, défendit, en
1622, Montra vel contre le due d'Elbeuf,
et qui se fit tuer sur la brèche, plutôt que
de se rendre à discrétion.
GADEAU (Jean), proposant, exerça le
ministère en Poitou, vers 1714-1719. —
Jehan Gadoin, « de Cône en Bourbonnois,
ministre de la parole de Dieu, » admis- à
l'habitation <i Genève, 18 déc. 1572, sur
le témoignage de Jehan Hodoin et de Jehan
de Latinay, ministre de Vèzelay. — Jean
Gadon, collaborateur peu connu de Lefèvre
d'Etaples, mentionné en 1324 (voy. Her-
minjard Corresp. l, 222). — Deux frères
Gafarel, de Vais près Embrun, assistés à
Genève d'un viatique pour le Wiirtemberg,
1706. — Marie Gaffé, veuve de Jean Gatfé,
deMeaux, 72 ans, assistée (1 1. 16) à Lon-
dres, 1702. — Pierre Gaffet, de Dieppe,
ouvrier en soie, 64 ans et Catherine, sa
femme, 60 ans, assistés (1 1.) à Londres,
1702. — De Gafinières, ministre en Anjou,
1381. — Judith Gage, de Rouen, 70 ans,
assistée (2 1. 9) à Londres, 1703. — Seig''
de Gagemont, voy. Prévost. — Daniel Ga-
get, jardinier du pays messin, réfugié avec
sa femme et 4 enfants, à Halle, 1698. —
Jehan Gagnard, « de Buzançois en Berry,
sargier et drappier, » reçu habitant de Ge-
nève sous la caution de Pierre Nostr-e, mi-
nistre en Poitou, 17 oct. 1372. — Daniel
Gagne, officier de la marine à Rochefort,
forcé à l'abjuration, 1680. — Jehan Ga-
gnebin, natif d'Orléac, evesché de Caors,
en Querey, » reçu habitant de Genève, 8
juin 1339. — Jacques Gagnet, de Vitry en
Champagne, facturier de bas, réfugié à
Berlin, 1698; (Tobie), arrêté voulant fuir
du royaume ; gracié, 1702.
GAGNIER (Jean), savant orientaliste
[Haag, V 193], ne à Paris, en 1663, d'une
famille catholique, semblait destiné à ne
pas sortir du cloître où il entra de bonne
heure. Son père, employé à la suite de
l'ambassade de France en Danemark, étant
mort prématurément, sa mère, veuve déso-
lée, se fit religieuse à 24 ans au monastère
royal des Filles de S'e-Elisabeth, et voua
ses trois fils à l'ordre des Génovéfains où
ils entrèrent tous trois. L'aîné mourut peu
de temps après. Le second, Jean Gagnier,
fit ses humanités au collège de Navarre et
s'appliqua avec ardeur à l'étude des langues
sémitiques. Il devint bientôt chanoine ré-
gulier de Sainte-Geneviève ; mais, peu de
temps après, il quitta son couvent, poussé
par le dégoût de la vie religieuse, et de
plus, amené par la lecture des Livres saints
à la connaissance des abus de l'Eglise ro-
maine. A la révocation de l'Edit de Nan-
tes, il se retira en Angleterre et l'on peut
lire avec beaucoup de fruit quelques pages
éloquentes de son livre l'Eglise romaine
convaincue de dépravation (p. 8 à 11) sur
ce grave événement. « L'engagement où
nous nous sommes trouvés nous-mêmes
785
GAGNIER — GAGNIERES
786
dit-il, de travailler à ces belles conversions,
ou à instruire ceux, que d'autres mission-
naires plus habiles que nous, je veux dire
les Dragons, avaient converti bon gré mal-
gré, m'a donné l'occasion de lire les livres
de controverse avec plus d'attention en les
conférant avec les Saintes Ecritures, les
Conciles et les Pères de l'Eglise. » Il est
marqué, à Londres, comme assisté (10 1.),
dès 1702, en qualité de prosélyte réfugié et il
reçoit encore 10 liv., en 1710, au même
titre. Mais il avait apporté avec lui une
notoriété de savant qui le mit bientôt au-
dessus du besoin. L'évêque de Worcester
le prit pour chapelain et le mena à Oxford
où il enseigna pendant quelques années,
l'hébreu, tout en se livrant à d'importants
travaux littéraires. En 1715, il fut nommé
professeur de langues orientales. Il mourut,
le 2 mars 1740. On a de lui :
I. Historiœ judaicse lib. V; trad. latine
de Joseph Ben Gorion, enrichie d'une pré-
face et de notes, Oxf. 1706, in-4°.
II. L'Eglise romaine convaincue de dé-
pravation, d'idolâtrie et d' antichristianisme,
en forme de Lettre par Jean Gagnier, ci-
devant prêtre, chanoine régulier de l'abbaïe
royale de S'e-Geneviève au Mont de Paris,
à présent de l'Eglise anglicane et maître es
arts de l'Université de Canjbridge, au sieur
Germain Gagnier son frère, aussi chanoine
régulier, de St-Yvet de Braine-lès-Soissons,
de l'ordre dit de Prèmontré,eten sa personne
à tous les chanoines de l'une et de l'autre
congrégation; La Haye, Jean Kitto, 1706,
pet. in-8o de XX et 296 p., dédié aux Etats
généraux des Provinces-Unies des Païs-
Bas.
III. Tabula nova et accurata exhibens
paradigmata omnium conjugationum he-
braicarum, Oxf., 1710.
IV. Vindicix Kircherianœ, seu defensio
Concordantiarum- grsecarum Conradi Kir-
cheriadv. Abr. Trommii animadversiones,
Oxf., 1718, in-fol. et in-8o — Critique
acerbe d'un ouvrage d'ailleurs estimable.
V. De vità et rébus gestis Mahomedis,
moslemicse religionis auctoris et imperii
iaracenici fundatoris, ex cod. msc. Pococ-
hiano Bibliothecee Bodleianx textum arabi-
cum primus edidit, latine vertit, prxfa-
tione et notis illustravit J. Gagnier, Oxf.,
1723, in-fol.
VI. La vie de Mahomet, trad. et compi-
lée de l'Alcoran, des traditions authentiques,
de la Sonna et des meilleurs auteurs ara-
bes, Amst., 1732, 2 vol. in-8o ; 1748, 3 vol.
in-12.
On lui doit encore des Lettres sur les
médiiilles samaritaines, publiées dans les
Nouvelles de la rép. des lettres (1703), et
des Remarques sur l'édition de Joseph Ben
Gorion donnée par Breitbaupt, lesquelles
ont été ins. dans la Bibl. choisie de Le
Clerc (T. XXV). On lui attribue aussi les
Instructions pour les Nicodémites (Amst.,
1700, in-12) que MM.'Haag croyenl plutôt
l'œuvre de F. Graverai. La mort ne lui a
pas laissé le temps d'achever une trad.
latine de la Géographie d'Abulféda (dont
la moitié environ était déjà imprimée), et
du Sepher iEnuinot du R. Seedadiah.
Nous ignorons si le Traité de la petite vé-
role qu'il avait trad. de l'arabe de Rhazis,
à la demande du docteur Mead, a vu le
jour, en sorte qu'il ne nous reste à ajouter
à la liste de ses ouvrages que les Fragmenta
ex Catenâ in Pentateuchum a)-abicâ, syria-
cis descripta litteris et latine versa, que
Fabricius a publiés dans le T. II de son
édition de S'-IIyppolyte. — Il a laissé un
fils qui fut élevé à Oxford, prit le degré
de maître es arts en 1743 et suivit la car-
rière pastorale.
Voy. l'art, de la Biogr. Univ. de Michaud,
rédigé avec beaucoup de soin par M. Jourdain,
GAIGNAIRE (DUe Douce), native de
Champsaur, 38 ans, femme de Daniel
Gourbon, bourgeois de Costeville, meurt à
l'hôpital des réfugiés, à Lausanne, 1707.
— Barnabe Gaignard, vannier à Fontenay-
le-Comte, condamné à être pendu pour
avoir prêché la Réforme dans une forêt
voisine. — Plusieurs Gaigneur ou Le Gai-
gneur, inscrits sur les registres de l'église
de La Rochelle dès l'an 1561. — « Ordonné
de rescripre à noz souverains seigneurs
pour obtenir leur ayde et faveur pour avoir
mons"" Gaigneur pour ministre en l'église
de Lausanne ou lieu de M^e Jacques Lan-
gloys, » 22 avril 1572 (manuaux de Laus.).
— Marguerite Gaigneur, enfermée au cou-
vent des Nouvelles-Catholiques de ChrUons,
1686. — Isaac Gagnol, du Crest, étudiant
en théologie à Genève (Isaacus Gagnollus,
cristensis delphinas), avril 1661. — Marie
Gagnon, de la Bourgogne, assistée à Ge-
nève d'un viatique pour l'Allemagne, 1693.
— Gagnières, Gagnoux, Gagnyaud, famil-
787
GAGNIERES
GAILLARD
788
les réfugiées à Morges (Vaud) dès 1588 et
1603. — La veuve de Pierre Gaidet, de
Montauban, assistée à Genève., 1700. —
Thomas Gailbrailh, écossais de naissance,
venu à Montauban en 1616 pour étudier
la théologie, y devint un zélé disciple et
secrétaire du pasteur Daniel Charnier, et
fut nommé, 1619, premier régent et pro-
fesseur d'éloquence à l'acad. de Montauban.
— Gaillan, « ancien tailleur d'habits, avec
sa femme, 2 belles-sœurs et 2 enfants, très
meschant huguenot ; il est étranger à la
ville » (Rapport du commandant de Greno-
ble, 1685).
1 . GAILLARD . « Jehan-Ypolite Gail-
lard, marchant de Sansargue » (Sancerre?)
admis à l'habitation à Genève , 28 août
looO. — Genyn Gaillard, charpentier, na-
tif de St-Laurens près Charleux, dioc. de
Mascon, id., févr. 1556; — (Guillaume)
natif de Montségur en Bazadois, id. oct.
1557. — (Maurice) mercier à Paris, id. 18
juin 1573. — Gaillard, capitaine huguenot
qui en 1570 [Haag, V 198] se saisit du
bourg de Charmes en Provence pour faci-
liter à Montbrun le passage du Rhône par
cette diversion. — Plusieurs familles sain-
tongeoises de ce nom restées fidèles à la
Réforme jusqu'à la révocation de l'Edit
de Nantes, notamment celles que repré-
sentaient en 1593, Lancelot Gaillard sieur
de Saint Disant, François Gaillard sieur
de Laleu et vers le même temps les Gail-
lard sieurs de Saint-Marc, tous de l'élection
de La Rochelle. — Gaillard, capitaine de
corsaire, mort après une lutte désespérée,
30 juin 1617, soutenue dans la rivière de
Seudre contre le vice-amiral de Guienne
(Arcère, Hist. de la Rochelle, II, 148).
Voy. ci-dessus, t. II, col. 610. — Gaillard,
ministre à Tournon, 1596; à St-Fortunat.
1599. — Gaillard, membre de la Chambre
de l'édit à Bordeaux, 1600. — Gaillard du
Cousso, ministre à Salies de Béarn, 1609
(Arch. B.-Pyr. E 1205).— (Daniel) « sar-
gettier», de Musson en Saintonge, réfugié
avec sa famille en Amérique, à Bristol ;
1692. — (Pierre), de Cherveux en Poitou,
réfugié vers la même époque à New- York;
(Joachim) de Montpellier, à la Caroline du
Sud. — (Charles) « de Carentan en Norman-
die, » 86 ans, assisté à Londres, 3 1. 6 d.
par semaine pour sa nourriture, 1704. —
(François) membre du comité de Londres
pour la distribution des secours aux réfu-
giés, 1705-1710. — (Etienne), de Gap al-
lant à Berne, assisté à Lausanne, 1694. —
(Jacques) tanneur à Grenoble, mort à l'hô-
pital de Lausanne, oct. 1698. — (Louis),
de Metz, chandellier, avec sa femme, deux
enfants et une servante; (Estienne) de
Rouen, orfèvre, avec sa femme, quatre en-
fants, un compagnon et une servante;
(Melchior), de Laon, drapier, avec sa
femme et deux enfants, tous établis à Ber-
lin en 1698. — (Madelaine), « femme âgée
de La Mure en Dauphiné, » assistée à Ge-
nève, 1687; (Philippe) dauphinois, as-
sisté à Genève d'un viatique pour l'Alle-
magne, 1693 ; (Claude) maître d'école à
Chambon en Velay, et Antoine son fds,
id., 1700; (Pierre), de Chapareillan, avec
sa femme et deux enfants^ id., 1704. —
(Etienne), de Rouen, et Judith Montier sa
femme, fugitifs ayant abandonné leur mai-
son, 1686; (Marie-Madeleine), 18 ans, en-
fermée aux Nouvelles-cathol, de Rouen,
1772.
2. GAILLARD (Auger), charron de son
état, en même temps ménétrier et poète
[Haag, V 195], né à Rabasteins vers 1530.
Sa grande facilité à rimer, eu langue vul-
gaire du Midi, des pensées souvent origi-
nales, mais plus souvent encore licencieu-
ses, lui avait déjà acquis de la réputation
dans le Languedoc , lorsque la première
guerre civile éclata. Zélé partisan de la
Réforme, Gaillard déposa la tarière pour
l'épée et s'enrôla sous les ordres de Guil-
laume Lherm, sans oublier toutefois d'em-
porter son violon, sa dernière ressource,
depuis que les catholiques avaient pillé sa
boutique. Dans la seconde guerre, il reprit
les armes et marcha avec le vicomte de
Montclar, jusque sous les murs de Char-
tres. Le seul butin qu'il rapporta de ses
campagnes fut la connaissance du fran-
çais. Peu de temps après son retour dans
sa ville natale, il fut contraint de cher-
cher un asile à Montauban, où son talent
le fit accueillir avec empressement par les
plus puissants seigneurs des environs. Les
Panât, les Terride, les Gourdon, les Tu-
renne, lesRegniès. les Caumont-Montbeton,
se déclarèrent ses admirateurs, et Sallusle
Du Bartas ne dédaigna pas de diriger par
ses conseils le pauvre roudié ^ de Rabas-
teins. Lorsque les catholiques se rendi-
''■ Charron, rotarius, Royer,
789
GAILLARD
790
rent de nouveau maîtres de Montauban.
Gaillard se retira dans le Béarn où son vio-
lon et ses vers le firent également recher-
cher. Le caractère saillant de ses poésies,
est une extrême licence unie à une naï-
veté pleine de charme et à une simplicité
de tour et d'expression qui découlait de
l'ignorance d« poète. Point d'emprunts au
grec ni au latin, point d'allusions mytho-
logiques ; seulement abondance de citations
historiques souvent très hasardées et force
traits de l'école rabelaisienne. Aussi eut-il
maille k partir avec le Consistoire de Mon-
tauban qui le lit tancer par le pasteur Bi-
ronis et par un ancien, le licencié de Ca-
pelle K II vivait encore en 1592, comme
on l'apprend par sa requête à Catherine de
Navarre, de qui il sollicitait une pension*
de 30 écus. On ignore la date précise de
sa mort. Il a laissé un assez grand nom-
bre de pièces de vers en patois languedo-
cien, et quelques-unes en français. En
voici les titres :
I. Las Obros de Augié Gaillard, Bor-
deaux, Jacq. Olivier, 1579, in-8o. — Dé-
dié à François de Caumont, baron de
Monlbelon.
II. Lou Libre gras. — On ne connaît
pas un seul exemplaire de ce recueil de
poésies plus libres encore que Las Obros.
Gaillard adopta ce titre singulier, parce
que, dit-il, embarrassé des exemplaires
qui lui restaient de son premier livre,
« quoiqu'il se vendit mieux que la Bible et
les Psaumes, » il voulut faire comme les
bouchers qui ne donnent du bœuf gras
qu'à ceux qui en prennent du maigre,
trest sur cet ouvrage que tomba surtout
le juste blâme des pasteurs.
III. Recommandations d'Aiigié Gaillard
al rey, per estre mez en cabal per la sio
magestat, Lyon, sans date, petit in-4o, or-
né du portrait sur bois de l'auteur. — Les
pièces qui forment ce vol. ont été réimp.
avec le no V.
1 Voy. le Bull, de la Soc. archéol. de Tarn et
Garonne 1^72. Notes de M. Tam. de Lakroque.
* On trouve aussi dans les comptes de la mai-
son du roi de Navarre pour l'an 1585 : « A
Augier Gaillard de Rabastens 30 liv. t. des quel-
les le Roy lui a fait don, outre 60 autres que
S. M. lui â fait ci-devant bailler. — Au même
30 1. t. desquelles S. M. \m a fait don pour lui
donner moyen de faire un voyage en son pays de
Béarn. » (Revue d'Aquitaine, 3 868, t. XII, p.
418).
IV. Description du château de Pau et
des jardins d'iceluy, et la description de
la ville de Lescar, 1582 (1592), in-8o ; 2e
édit., Lyon, 1583, 8o.
V. Lou Banquet al cal banquet a bel cop
de sortos de meises per so que tout lou
moun n'es pas d'un goust, Paris, 1583, in-
8o, avec le portrait sur bois de l'auteur. —
On ne connaît pas un seul exemplaire de
cette première édit. qui avait été pourtant
tirée à 1200 exemplaires. Ceux de la se-
conde (Paris, 1584, in-12), sont eux-mê-
mes très rares. Les édit. les plus com-
plètes sont celles de Paris, 1592, in-4;
Paris 1610; Lyon 1614; 1619.
VI. Les Amours prodigiouses d'Augier
Gaillard, avec six ou sept requestes et au-
tres belles et plaisantes choses, sans nom de
lieu, 1592, petit in-4o, avec le portrait de
l'auteur.
Sous le titre de Poésies languedociennes
et françaises d'Auger Gaillard, dit lou rou-
dié de Rabastens, AIbi, 1843, in-18. M.
Gustave de Clausade a réimpr. un choix
des poésies d'Auger Gaillard. Joli vol.
contenant Las Obros, Lou Banquet, les
Becommandatious al rey et les Amours
prodigiouses, châtiés et débarrassés de tout
ce qui a paru à l'éditeur dépasser les bor-
nes de la décence.
Un de ses sonnets mettra le lecteur à
même de juger que ce charron poète n'était
pas tout à fait sans talent.
Pour me glorifier je n'ay point faict ce livre.
Ny pour penser aussi mon nom éterniser.
Js l'ay faict seulement pour voir et adviser
Si Testât de rimeur me donneroit à vivre.
J'ay un autre mestier, lequel je vondrois tuivre.
Qu'est Testât de rodier qu'il ne faut mépriser,
Mais il me cousteroit de faire authorisor,
Et tout le bien que j'ay ne vaut pas une livre.
J'ay garnie boutique à mon pays deux fois,
Que toujours m'ont pillé mes outils et mon bois :
Et me voyant pillé, il faut que je vous die
Que me suis mis à lire et à rimer aussi ;
Mais pour antre raison je n'ai point fait cecy,
Sinon tant seulement que pour gaiguer ma vie.
Enfin M. Soulice, bibliothéc. de Pau a
publié (Paris, 1874, in-8o) une plaquette
de 27 p. intitulée : L'Apocalypse ou Révé-
lation de S. Jean mise en vers français
avec les deux premiers psaumes de David,
l'Oraison dominicale en la^igue d'Albigez
et autres belles choses, par Augier Gaillard
1589.
3. GAILLABD (Paul), de Bevel, pas-
teur ci la Bastide-sur-Lers, 1617-22; à Pa-
791
GAILLARD
792
miers, 1623-36; à Revel, 163740 et àNé-
grepelisse 1641-66. A Pamiers il encourut
la disgrâce d'une partie de son église dont
le juge Dutocq (V, col. 1087) s'était fait
l'organe ; mais il fut défendu contre ces
injustes inimitiés par le synode de Castres,
qui maintint de même sa protection au
pasteur Courrai, de S'-Ambroix, contre
un parti « dont les passions désordonnées»
employaient jusqu'à la calomnie.
Jacques Gaillard, [Haag, V 196] fds de
Paul, né à Montauban vers 1620, y devint
pasteur et professeur de théologie. Aussi-
tôt que les catholiques avaient été rétablis
dans Montauban, en 1629, l'évêque s'était
empressé de réclamer un droit accordé par
Henri III à un de ses prédécesseurs, celui
de nommer les régents de l'académie. La
prétention paraîtra étrange ; mais elle ne
l'était pas à une époque où les idées les
plus extravagantes trouvaient accès auprès
des fonctionnaires de l'Etat, pour peu
qu'elles tendissent à molester les Réformés.
Celle-ci ne fut cependant pas accueillie,
non plus que la demande présentée en
1660 par les Dominicains de contraindre
les protestants de Montauban à reconstrui-
re l'église de leur couvent démolie un siè-
cle avant, sous Charles IX (Tt 253). Le
fameux intendant Foucault imagina un
compromis : il proposa aux protestants
montalbanais de contribuer aux frais de
construction d'un collège pour les enfants
catholiques, en très petit nombre, qu'on
comptait alors dans la ville. Les protes-
tants, mal inspirés, préférèrent céder la
moitié de leur collège aux Jésuites. Ce
voisinage ne pouvait manquer d'occasion-
ner des querelles, et les disciples de
Loyola, qui se sentaient appuyés par le
gouvernement, ne négligeaient rien pour
exciter des troubles, sûrs qu'ils étaient
d'en profiter. Dès 1660, ils dressèrent dans
la cour du collège un théâtre sur lequel
leurs élèves devaient représenter une tra-
gédie. Les étudiants protestants en deman-
dèrent avec menaces la démolition. Une
émeute éclata. Les consuls qui étaient ac-
courus pour apaiser le tumulte, furent in-
sultés et poursuivis à coups de pierre.
L'intendant parvint cependant à mettre la
main sur quelques-uns des coupables;
mais les portes des prisons furent enfon-
cées, les détenus délivrés, et l'intendant
lui-même, au rapport de Cathala-Couture,
courut risque de la vie. Saint-Luc reçut
ordre d'occuper militairement Montauban.
Les murailles de la ville furent rasées,
l'académie protestante transférée à Puy-
Laurens, le nombre des Réformés dans les
conseils réduit à dix, et le consulat mi-
parti aboli. Deux des chefs de l'émeute fu-
rent pendus, deux condamnés aux galères,
un autre au fouet; une trentaine furent
exécutés en effigie, et le ministre Gaillard
qui était accusé, à tort ou à raison, d'avoir
fomenté la rébellion, fut banni à perpé-
tuité. Le roi avait fait inviter le synode de
Loudun à l'envoyer dans une autre église;
mais le synode n'avait pas voulu y con-
sentir, avant de savoir s'il était ou non
coupable. Peut-être cette résistance fut-
elle la principale cause de son bannisse-
ment. Les protestants montalbanais con-
sternés firent partir sur-le-champ Vicose et
Pechels pour Paris, mais Louis XIV resta
sourd à leurs prières.
Gaillard se retira en Hollande où il fut,
dès 1662, appelé à desservir l'église wal-
lonne de Bois-le-Duc. En 1666 , il fut nom-
mé pasteur à Leyde , professeur de théologie
et recteur du collège français. Il avait épousé
à Montauban, avril 1649, Jeanne tille
de Jean Verdier, docteur en droit et en
médecine; puis en secondes noces, 23 juin
1657, Suzanne fille de Pierre Lavergne,
bourgeois, et sœur d'Isaac Lavergne pas-
teur à Mazamet. De ces deux mariages il
eut plusieurs enfants dont les uns trop
jeunes pour le suivre en exil, restèrent à
Montauban et furent élevés par Etienne
Gaillard son frère; les autres passèrent
aussi en Hollande, notamment sa fille Su-
zanne dont nous avons raconté ci-dessus
(I col. 1043) le romanesque mariage. Il
mourut à Leyde dans un âge avancé, 17
juin. 1688, laissant la réputation d'un es-
prit ferme jusqu'à l'opiniâtreté et d'un
pasteur plein de zèle pour les églises. On
a de lui :
I. L'homme de Dieu ou Sermon sur I
Timot. VI, 11-14 : prononcé en l'église
de langue française de Bois-le-Duc pour
donner l'imposition des mains à M. Fr.
Rigail; Leyden, Abr. Fortié, 1669, in-8o
de 62 pages plus la dédicace aux pas-
teurs, anciens et diacres de Bois-le-
Duc.
II. CoUegium logicum Leidense gallo-
belgicum, institutiones et disputationes lo-
793
GAILLARD
794
gica complectens; Leytle, 1671, in-4o de VI
et 113 p.
III. La généalogie de J.-Ch. avec le dé-
mêlement des difficultéz qui se rencontrent
dans cette généalogie, Leyden, 1683, in-8o.
IV. Spécimen quœstionum in novum in-
strumentum, de filio hominis, Lugd.Bat.,
1684, in^o. — « M. Gaillard, dit Bayle,
publie ici une vingtaine de problèmes sur
des points de théologie fort considérables,
et il en donne la résolution en homme qui
en a profondément examiné la matière et
qui médite sur ce qu'il dit. »
V. Melchisedecus Christiis unus , rex
justitiie, rex pacis, seu Exercitationes XII
de Melchisedeco, Lugd. Bat., 1686, in-8°.
— Douze dissertations. Voy, Bayle, Œu-
vres div., I 430.
Paul Gaillard fils, pasteur à Négrepe-
lisse de 1648 à 1668 ; déchargé en 1668.
4. GAILLARD (Michel), sieur de Long-
jumeau, [Haag, V 197] gentilhomme hu-
guenot, habitait à Paris, en lo61, une
maison << assise au Prey aux clercs. » On
le soupçonnait d'y tenir des assemblées
religieuses, et ce furent vraisemblablement
ces soupçons qui motivèrent l'arrêt rendu
le 26 avril, par le parlement de Paris,
pour défendre les assemblées et conventi-
cules, le port d'armes et les rassemble-
ments au Pré aux clercs ; car l'ordre fut
donné en même temps au sieur de Lonju-
meau de vider sa maison. Il n'obéit pas
assez promptement au gré de la populace
qui, dès le lendemain, alla assaillir son
logis. Gaillard et ses amis se défendirent
courageusement ; mais aucun d'eux ne
montra plus de bravoure que l'avocat jRwzé
qui, nous raconte Bruslart, « frappoit
d'une espée bien tranchante sur la pau-
vre commune, dont il y eust de fort na-
vrés jusques à la mort. » Michel Gaillard
porta plainte au parlement; mais la Jus-
tice lui répondit, le 29, par un ordre de
sortir de Paris avec toute sa famille. Gail-
lard se retira dans sa terre de Longju-
meau, où il ne fut pas plus en sûreté qu'au
Pré aux clercs, car lorsque « la pauvre
commune » de Paris se mit en campagne
contre les châteaux des gentilshommes hu-
guenots des environs, le sien fut un des
premiers pillés ; bien plus, malgré un
sauf-conduit du roi, sa femme fut cruelle-
ment maltraitée, même on tua l'instituteur
de ses enfants.
Nous ne connaissons pas d'autres parti-
cularités de la vie du sieur de Longju-
meau ; nous savons seulement qn'il avait
épousé Louise de Sains, qui mourut à
Paris en 1607 (reg. de Charen(on) et qu'il
en avait eu douze enfants : !« Michel,
sieur de Longjurneau, mort en 1607, très
vraisemblablement dans la religion ro-
maine ; — 2° Benjamin, sieur de Raucourt;
— 3o Charlotte, femme de Nicolas d'Au-
male, sieur de Haucourt ; — 4° Bernarde,
mariée à Jean de Montmorency, sieur de
Bours ; — oo Jeanne , épouse de Claude
de Touvigny, du Boulonais ; — 6° Rachel,
alliée à Jacques de Bouhers, sieur de Ber-
nàtre, d'une famille protestante de la Pi-
cardie; — 7o EsTHER, femme du sieur de
Launay en Normandie; — 8° Suzanne,
épouse du sieur Du Puiset; — 9» Elisa-
beth, femme de Louis Picot, sieur de
Centeny ; — 10° Renée, alliée à Louis de
Grailly, sieur de Chalette ; — 11° Anne,
qui épousa en secondes noces Paul Des
Champs, sieur d'Aucheville ; — 12° Louis,
baron de Gourcy, qui prit pour femme,
Marie Le Moine, lille de Daniel, sieur de
Vaux, et de Charlotte Teste, et mourut
sans postérité.
Selon le Dictionnaire de la Noblesse, un
descendant de Michel Gaillard alla s'éta-
blir à Aix en Provence et y fonda une
branche. Cette branche provençale profes-
sait la religion catholique ; mais un de ses
membres rentra dans le giron de l'Eglise
protestante en 1630. Nous voulons parler
de Gilles Gaillard, sieur de La Motte-
Lussan, qui se retira à Orange où il pu-
blia les motifs de sa conversion sous ce
titre : Le prosélyte évangéliqne, livre au-
quel le vray christianisme est solidement
establi et le papisme clairement réfuté, par
L. S. G. G. P. escuyer, docteur en droicts;
Orange, Est. Voysin, 1635, pet. in-4o de
XVIII f. et 736 p. ; 2^ édit. Le prosélyte
le vray christianisme est très clairement
démonstré par la Parole de Dieu contre la
tradition des hommes ; Genève, P. Chouet,
1642, in-8o de xxxv feuill., 372 et S03
p. ; cet ouvrage fut condamné par le par-
lement d'Aix. On doit aussi à Gilles Gail-
lard un panégyrique du prince de Nassau,
intitulé : Le Tableau de Frédéric- Henry,
prince d'Orange, Gen., 1641, in-4o ; mais
c'est à tort qu'on lui a attribué le traité
De supposito. qui appartient à Derodon.
795
GAILLARD — GAL
796
Gilles Gaillard (sur lequel voy. encore ci-
dessus, t. V col. 254 et 257) épousa, en
1639, Catherine de Colla, fille du prési-
dent au parlement d'Orange, dont il ri'eut
pas d'enfants.
5. GAILLARD (Annibal), dit VAlle-
mand [Haag, V 194]. parce qu'il avait fait
les guerres d'Allemagne, était natif de Fal-
guières. Brigadier d'une troupe camisarde,
où servait aussi son frère Alidor, il avait
accompagné Catinat dans son expédition
du Rouergue et était entré avec empresse-
ment dans la conspiration de Bouton (II,
col. 637). Le 12 avril 1705, il se glissa
dans Montpellier pour y préparer le sou-
lèvement. Basville, averti bientôt, mit ses
espions en campagne, et leurs rapports
venant confirmer les avis qu'il avait reçus
il résolut de faire fouiller toutes les mai-
sons capables de receler les conjurés. Une
des dernières qu'on visita fut celle de la
veuve Guitard, dite Larose. On y trouva
trois étrangers qui parurent suspects. Sur
l'ordre que le prévost leur donna de le
suivre chez l'intendant, ils comprirent
qu'ils étaient perdus, et l'un d'eux nommé
Flessières, saisissant des pistolets cachés
dans un coffre, fit feu sur le prévôt; mais
il le manqua et tomba lui-même percé
d'une balle. A la faveur du désordre, ses
deux compagnons s'enfuirent. Ils ne tar-
dèrent pas cependant à être arrêtés. Jean-
Louis, dit le Genevois, du lieu de sa nais-
sance, racheta sa vie en révélant tout ce
qu'il savait de la conspiration. Gaillard
montra, au contraire, une héroïque fer-
meté, et périt sur la roue, le 2 mai 1705.
Galard de Béarn; voy. B^arn, t. II,
col. 1.
GAILLARDET (André), d'Ambert en
Auvergne, reçu habitant de Genève, 20
juin. 1573. — Louis Gaillardy, membre
du comité de secours de Londres, 1708-10.
— Laurent Gaillet, de Lyon, reçu habi-
tant de Genève, 19 septemb. 1572. —
Gaillon, procureur de la communauté de
ceux de la Religion réf. de Saintes, 1624
(Filleau, Décis. p. 588).
GAILLIOT (Pierre), menuisier de Ma-
rennes [Haag, V 198]. Arrêté sous la pré-
vention « d'avoir construit avec Pierre
Manseau, une chaire qu'il sçavoit être des-
tinée pour servir aux prédicans lors des
assemblées de religionnaires, comme aussi
d'avoir tenu des discours séditieux à l'in-
stant de l'enlèvement de la dite chaire, et
violemment soupçonné d'avoir assisté à
des assemblées des religionnaires, » Gailliot
fut condamné par jugement de l'intendant
Barentin, en date du 27 août 1746, « à
être battu de verges sur les épaules nues
par l'exécuteur de la haute justice, ensuite
flétri sur l'épaule dextre d'un fer chaud en
forme de fleur-de-lys, » et banni pour neuf
ans de l'étendue de la généralité de La
Rochelle. Son complice Manseau, qui avait
travaillé à la chaire et était aussi violem-
ment soupçonné d'avoir assisté à des as-
semblées, fut également battu de verges,
flétri par le bourreau et banni pour sept
ans. L'un et l'autre furent, en outre, con-
damnés à trois livres d'amende au profit
du roi, et la chaire confisquée fut donnée
à l'hôpital général. L'arrêt est imprimé in
extenso dans le Bm//. t. III, p. 294. — Jacques
Gaillot, de Sedan, perruquier, réfugié à
Berlin avec sa femme, 4 enf. et 3 ouvriers,
1698. — « La di'e femme du sieur Moïse
Galiot, officier, de Melle en Poitou, et 5
enfants, id. 1698. — Samuel Galliot, an-
cien député de l'église d'Angoulême au
synode provincial de Barbezieux, oct. 1682.
En 1686, un s"" Galliot, d'Angoulême, dé-
terré et jeté à la voirie comme relaps. —
Galiot de Cambis, baron d'Alais, réfugié
de la Sologne, demande la permission de
rentrer en France, 1704 (E 3555). —
Marie Gain, de Barbezieux en Saintonge,
41 ans, assistée à Londres (15 sh), avec 2
enfants, 1702. — Jeanne de Gaing, voy.
Lescours.
GAL, famille cévenole qui a donné à
l'Eglise protestante deux de ses vaillants
pasteurs du désert [Haag, V 198]. L'un
d'eux, Jean Gai dit Pomaret, dit aussi
Jonval, né à S'-André de Valborgne,
alla faire ses études de théologie à Lau-
sanne en 1745, fut consacré en 1748 et
donné aux églises de Ganges et de S^-
Hippolyte. C'était un homme d'un ca-
ractère élevé, d'une érudition étendue, d'un
esprit que Voltaire appréciait et d'un ca-
ractère qui imposait à /.-/. Rousseau une
respectueuse sympathie. Il a laissé dans
ses montagnes natales la réputation d'un
prédicateur éloquent, et il pratiquait large-
ment la tolérance. « S'il est, écrivait-il en
1775, apparemment au sujet des ministres
dissidents Briatte et Bellanger, s'il est
dans certains pays du royaume des pasteurs
I
797
GAL — GALBERT
798
qui s'y soient établis contre les formes de
notre discipline, je ne voudrais pas qu'on
les poursuivît comme schismatiques
Ceux qui ne sont pas contre nous, sont pour
nous, disait notre divin maître, et nous
devons nous faire un devoir de parler et
d'agir comme lui. » Gal-Pomaret, dont la
vie ne présente d'ailleurs aucune circons-
tance notable, mourut à Ganges, le 17
août 1790, après 47 ans de travaux apos-
toliques. Dès 1738 il prêchait déjà. Il est
l'auteur d'un volume intitulé Le bon père
ou le chrétien protestant, Neuchâtel, 1786,
in-8o et d'une très remarquable Lettre à
Messieurs les évêques de France accompa-
gnée de quelques réflexions sur la tolérance,
par un ministre du Désert ; 24 p. in-8o,
éloquente admonestation dont l'idée pre-
mière avait été suggérée par J.-J. Rousseau
et qui avait pour but de « faire rougir les
évêques de leur intolérance » [Paul Rabaut
par Ch. Dardier, II, 442). On a imprimé
aussi quelques lettres de Gal-Pomaret à
Voltaire. Il a laissé, en outre : Le protes-
tant insti'uit et fortifié ; Le catéchumène
instruit et admis à la communion ; une
Lettre responsive à M. de Barrai, grand -
vicaire du diocèse de Montpellier (1759)^
et quelques Sermons, opuscules inédits qui
se sont conservés entre les mains de sa fa-
mille.
Frère de Gal-Pomaret, Antoine Gal-La
Devèze ne possédait pas autant de savoir,
mais il avait une piété solide, unie à beau-
coup de fermeté, à beaucoup de douceur
et à beaucoup de désintéressement. Consa-
cré par son frère, le 19 juin 1757, au mi-
nistère, Gal-La Devèze parcourut pendant
39 ans la périlleuse carrière qu'il avait
embrassée. 11 mourut au Vigan, le 4 mai
1796, à l'âge de 67 ans, avec la réputation
d'un prédicateur plein de chaleur et d'onc-
tion. Il a laissé quelques dissertations sur
les vérités de la religion chrétienne, des
lettres et un assez grand nombre de ser-
mons qui sont passés à ses honorables
successeurs : son petit-fils, M. Gal-La De-
vèze, mort pasteur à Meaux eu 1863, après
33 ans de ministère, et le fils de ce dernier,
pasteur dans l'Orne. — Gale, pasteur du
Carlo, délégué au synode de Milhau, 1660.
— Gales, pasteur de Les Bordes, 1651-72.
GALAFRÈS, ancien de l'église de Nî-
mes, 1604-160 ; — (Edouard), de Nîmes,
maître teinturier de draps, habitant à Ge-
nève, 1663 (Pasteur not. XXXV, 158). —
Jacques, de St-Chaptes au diocèse d'Uzès,
chirurgien, obtient à Lausanne une attes-
tation de foi pour se rendre à Berlin, 1694 ;
nommé en 1724 l'un des douze chirurgiens
reconnus et privilégiés de la colonie fran-
çaise de Berlin (III, col. 760) ; — (Margue-
rite), de S'-Chaptes, femme de Jacques Fa-
vre, morte à l'hôp. de Lausanne, 1696. —
Galafrès, de Nîmes, membre d'un comité
dévoué aux affaires protestantes, 1745
{Paul Rabaut par C. Dardier, t. I, p. 150,
etc.). — Le sieur Tristain Galafre, de Nî-
mes, est receu icy maistre teinturier en
donnant bonne et suffisante caution pour
la bonté de sa teinture, et lui baille-on le
logement d'Ouchy avec les chaudières qui
y sont pour l'espace de trois ans, après
quoy payera nos dits seigneurs, » 25 juin
1688 (manuaux de Lausanne). Le sr Es-
tienne Galaffré, de Nîmes, boutonnier,
réfugié à Berlin avec sa famille (5 pers.),
1698. — David Galais ou Gales, de Mon-
tauban, cordonnier, assisté à Genève,
1693, puis établi, avec sa famille, à Er-
langen. — Pierre Galais, mis aux Nouv.
Cath. de Paris, 1703. — (Julien), du Mans,
65 ans, infirme, et sa femme, assistés à
Londres, 1705. (Elisabeth), de Sumène
en Cévennes, dont le mari est [sous les
drapeaux] en Portugal, assisté à Londres
(2 1. 16 sh.) avec ses 3 enf., 1705. —
Maître Jehan Galet, avocat à Abbeville,
arrêté à Paris et mis à la Conciergerie,
comme étant de la nouvelle opinion, mai,
1569. — Jacq. Gallez, de Cornau en Bresse,
habit, de Genève, mai 1573. — André
Gallais, procureur, épouse, au temple de
La Rochelle, Elisabeth Sauvignan, d'une
vieille famille municipale. Leur fille, Su-
zanne, paraît avoir épousé, en 1626, Jac-
ques de Beaumont, sr de La Roche-d' Usseau .
— Servais Galle, ministre de l'église wal-
lonne de Haarlem, que Bayle écrit Galet,
et dont il loue un ouvrage intitulé : Dis-
sertationes de Sybillis earumque oraculis.
cum figuris xneis, Amstelod., 1688, in-4°,
658 p. Voy. Nouv. de la Rép. des lettres.
mai, 1688, p. 275. — MUe de Gallais, de
Si-Jean d'Angely, reçoit 151) 1. de pension
comme nouvelle convertie, 1686. — Amé-
dée Galbert, cousin du chevalier Anémond
de Coct (IV, col. 487), signalé comme
étant un chaud partisan de la Réforme à
Grenoble, en 1524 (Herminj., Corresp. des
799
GALBERT — GALICE
800
réf. t. I, p. 315). Suzanne Galbert d'Estape
de la Viilardière, dame noble de Grenoble,
réfugiée en Brandebourg, veuve en 1707
(ci-dessus, IV, col. 774 et Erman, IX,
128). Le sieur Laurent Galbert, de Gre-
noble, apothicaire et le si" Charles Galbert,
« dessineur, » réfugiés avec leurs familles
à Berlin, 1698 {Dieterici). — Galbert. sei-
gneur de Fons en Vivarais (voy. Les ma-
sures de l'île Barbe, p. 314). — Antoine
Galiber, magistrat de Castres en 1568
[Mém. de Gâches). Jean Galibert, de Cas-
tres, « jeune homme de fort bonne maison
qui a demeuré 3 mois à Genève et veut
rejoindre un parent qu'il a en Hollande, »
assisté à Lausanne en 1698. A Genève il
avait été assisté (1698) de 8 écus « pour
s'aider à apprendre l'état de perruquier. »
— Gaspard Galibert ou Galiberne, de Ma-
zamet, étudiant à l'acad. de Montauban en
1656; admis au saint ministère par le sy-
node de Réalmont, 1659, pasteur à Espe-
rausses, 1659-61; à Angles, 1661-72. — La
dame Galibert, de Montignargues, son mari
n'ayant pu être saisi, est emprisonnée à sa
place, avec 'son enfant à la mamelle et enfer-
mée au couvent des Filles de la Croix, à
Lavaur, 1745 (E 3506, Lettres de Rabaut).
GALATEAU (Nicolas), médecin borde-
lais, condamné à mort pour cause de reli-
gion par le parlem. de Bordeaux en 1569
(ci-dessus, I, col. 661). Les doctrines du
père passèrent au fds qui fut secrétaire du
consistoire de l'église de Bordeaux et l'un
des signataires de la lettre adressée par les
protestants de cette ville au duc de La
Force à l'occasion de la mort d'Henri IV.
Après la promulgation de l'Edit de Nan-
tes, il avait été élu jurât et fut chargé
avec un de ses collègues, le s^ de Loyac,
de la surveillance des écoles. — Pierre
Galdy, d'Uzès, assisté à Genève, 1706. —
Galerande, branche de la maison de Cler-
mont-d'Amboise (ci-dessus, IL col. 430).
— Claude Galleran, natif de Mormant,
marchand à Melun, écroué à la Concierge-
rie de Paris, 16 juill. 1559, comme appe-
lant du bailli de Melun d'amende honora-
ble et bannissement pour assemblées illi-
cites et crime d'hérésie. Le 5 fév. suivant,
condamné par le parlem. aux galères per-
pétuelles pour le dit crime ; mais admis
en vertu d'un arrêt du 28 août à jouir du
bénéfice du dernier édit de pacification,
c'est-à-dire qu'il est libéré.
GALI (Timothée), de Loriol, assisté à
Genève, 1728. — François Galy et sa
fenmie, de Nîmes, id. 1706. — -lean de
Galis (écrit aussi de Gallié et de Cailles),
très vieux réfugié du Vivarais, assisté avec
sa famille à Lausanne, 1691-93- — Jean
Gain ou de Gally, sieur de Gaujac [Haag,
V 206j, avocat à Nîmes, s'étant converti
à la Révocation fut le premier chez qui les
missionnaires de Louis XIV firent leurs
conférences, dans la même maison où ja-
dis avait prêché Viret (Ménard, Hist. de
Nîmes, VI, 289). Il avait épousé Catherine
Vieu, de qui il eut un fils, Pierre-Henri,
qui naquit à Nîmes vers 1655 et fit à l'aca-
démie de cette ville des études de théolo-
gie qu'il alla compléter à Genève où il
s'inscrivit sur le livre du recteur (Petrus
Galli Degaujac nemausensis) le 19 juin
1676 ; il fut admis au ministère par le
synode des Cévennes qui se tint au Vigan
le 26 août 1681 et il fut aussitôt envoyé
desservir l'église de Mandagout (Tt 288).
Le présidial de Nîmes le condamna, 3 juill.
1684, au supplice de la roue comme ayant
pris part à l'affaire de Brousson, mais il
put se sauver en Angleterre, et en 1720,
il fut appelé à y desservir l'église française
de Wapping {Burn, p. 181). Il mourut h
Londres en mars 1742 et eut pour succes-
seur François Beaupin. On a de lui une
Relation des sociétés établies en Angleterre
et en Irlande pour la ré formation desmœurs,
trad. de l'anglais, Rotterd. 1701, in-12, et
une histoire de la guerre des Cévennes
publiée en anglais sous ce titre : Memoir
of the ward of the Cévennes under colonel
Cavalier, London, 1726, in-8o ; 2me édit.
London, 1727, in-8o. Cet ouvrage n'est
pas, comme on l'a prétendu quelquefois et
comme Ant. Court l'admet, une traduction
en anglais de mémoires rédigés en français
par Cavalier, mais il a été vraisemblable-
ment composé d'après les conversations
que Galli avait entendues de la bouche du
chef des camisards ; toutefois il n'est pas
exempt d'erreurs et Court, dans son Histoire
des troubles des Cévennes, en relève quel-
ques-unes (Nicolas). — Etienne Gally, du
Rouergue, marchand, assisté à Londres
(4 1. 6), 1702. Jacques Gally, de Montpel-
lier, 63 ans, condamné à la transportation
en Amérique, réfugié et assisté (1 1. 10)
à Londres, 1705. — La femme de Jean
Galice, d'Orange, arrivant des prisons de
I
I
801
GALICE — GALAND
802
Grenoble à Genève avec 4 enf., assistée
par la Bourse françoise de Genève, 1703.
— Aaron Galichon et sa femme, assistés
(4 sh.) à Londres, 1706. — Urbain Gali-
cian, du lieu de Melgueil, reçu habitant
de Genève, 7 déc. loo6. — Galicien, min.
à Castagnols, loJ4-1693. — Jean Galié,
marchand à Chàteauthierry, réfugié avec
sa femme à Berlin, 1598. — François Gal-
lier, étud. en théol. à Saumur, 1648. —
— Pierre Galier ou Gallier, 30 ans, em-
prisonné il Dieppe, 1688. Autre Pierre, mis
au Nouv.-Cath. de Caen, 1781. — Fran-
çois Gallière, s'" d'Auvila et Marie de Fon-
tanon, sa femme, font baptiser leur (ils,
Jean, au temple de Charenton, nov. 1632.
— Pierre Gallieuse ou Galhouste, de Mon-
tauban, d'abord licencié en droit, puis mi-
nistre de la par. de Dieu ; il prêche à Albias
en 1556, il est ministre à Montaubaii en
1365, à Cajare en 1576^ au Mas Grenier
1597, à Figeac 1598, à Verlhae en 1602. Il
épouse, janv. 1565, Françoise de Lassus
sœur du ministre Jean de Lassus. Le 14
mars 1594, testament conjoint des deux
époux par lequel on voit qu'ils laissèrent
trois filles. — ^ Elisabeth Ga/tmond, assistée
(9 sh.) à Londres, 1702. — Pierre de GalUné,
de Clairac, étudiant à Montauban, 1647.
— Guillaume Galinier, « bonnetier, natifz
de Roquecorbe en Languedoc, » reçu ha-
bitant de Genève, 24 avril 15j9. — Anne
Galinier de Roquecourbe, veuve de César
Julie, emprisonnée à Castres et frappée de
3000 livres d'amende par l'Intendant de
Montpellier, J. Lenain, pour avoir exercé,
quoique protestante, sa profession d'accou-
cheuse, octob. 1748. — M"e des Galliniè-
res, enfermée au couvent des Nouv.-Cath.
d'Alençon, 1636. — Vincent Galis, de Ro-
mans, barbier, reçu hab. de Genève, 1572.
GALISSARD (Guill. de), seigr de La Li-
(juière, député à l'assemb. politique de Lu-
nel, 1613. — Jean Galissard, sa femme et
2 enf., assistés à Londres, 1702. — Pierre
Galissard, fils de Pierre, s^* de Marignac.
[Haag, V 200], natif d'Alais en 1712 et ré-
gent au collège de Genève, fut admis à la
bourgeoisie genevoise le 10 juin 1733 avec
ses fils, Pierre, François et Louis. Il est
mort en 1780, laissant un grand nombre
de vers médiocres et quelques opuscules :
I. Discours sur la dispute. II. Lettre criti-
que sur la religion essentielle. III. Epître
sur la poésie. IV. Le spectateur suisse.
V. Epître critique à M. d'Alembert sur
l'article Genève de l'Encyclopédie. — M'ie
Galissard de Marignac, l'une de ses des-
cendantes s'est fait connaître par un petit
livre intitulé : Le fond d'un portefeuille
pub. à Lausanne (1824 in-12) et, de nos
jours, son petit-fils, M. Charles G. de M.,
né en 1817, a occupé avec éclat la chaire
de professeur de chimie à Genève.
1. GALAND (Charles), « de Toraine,
valet de chambre de la royne de Navarre, »
reçu habitant de Genève le 16 oct. 1572.
On ne sait rien de plus sur cet échappé du
ujassacre de la St- Barthélémy [Haag, V
201], si ce n'est que rentré en France, il
épousa à Loudun, en 1576, Françoise
Herbelin (Tt 232). Il avait certainement
dans sa parenté, bien qu'on ignore à quel
degré, Auguste Galland, procureur géné-
ral du domaine de Navarre et conseiller
d'Etat, né à Tours, vers 1572, et enterré le
17 juin 1641 dans le cimetière de Charen-
ton (Reg. de Charent.).
Fils d'un officier de la maison de Na-
varre, que le Béarnais estimait à cause de
sa probité et de ses lumières, Auguste
Galland fut destiné au barreau et fit ses
études à Paris. Reçu avocat au parlement,
il y exerça sa profession avec succès, au
moins jusqu'à la mort de son père, à qui il
succéda dans ses emplois. On ne sait rien
de sa vie jusqu'en 1623 ^ A cette époque^
il était procureur général du domaine de
Navarre et membre des conseils d'Etat et
privé. Nous le voyons, pendant quelques
années, se mêler d'une manière très active
aux afiaires de ses coreligionnaires, mais
toujours comme l'agent du gouvernement,
comme l'homme du roi. C'est ainsi qu'en
1623, il assista, en qualité de commissaire
royal, au synode national de Charenton,
conformément aux lettres-patentes du 17
avril 1623 qui avaient ordonné qu'à l'ave-
nir les synodes se tiendraient en présence
d'un officier de la religion réformée chargé
de veiller à ce qu'il ne s'y fît rien de con-
traire aux édits. Les églises étaient mécon-
tentes d'une mesure qui semblait les mettre
en suspicion , et le synode résolut d'adres-
1 Si ce n'est que sa femme se nommait Marie
de Lorme et qu'ils firent baptiser une fille au
temple de Charenton, le 23 fév. 1614. — Mar-
guerite Bahuche, femme du s' Galland, receveur
général des tailles à Tours, fut enterrée, 14 juillet
1642, au cimetière de Charenton.
VI. 26
80^
GALAND
804
ser des plaintes au roi au sujet de cette dé-
claration. Mais ses remontrances furent
aussi inutiles que l'avaient été celles des
députés généraux Montmartin etManiald;
la déclaration subsista.
Galland fut encore ctioisi comme com-
missaire au synode national suivant, qui
s'assembla à Castres, en 1626. Dans le
discours qu'il adressa aux représentants
des églises, il se borna, en quelque sorte,
à leur notifier les ordres de Louis XIII. S.
M. promettait de maintenir le libre exer-
cice de la religion réformée ; au milieu de
la guerre même, loin de songer à abolir
les édits, elle n'avait cessé de témoigner
aux protestants la même bienveillance et
de les employer « dans les affaires les plus
importantes de l'Etat ; » elle leur avait en-
fin accordé une amnistie générale. En re-
tour, le roi demandait que les réformés
vécussent en bonne harmonie avec les ca-
tholiques ; il exigeait qu'ils n'entretinssent
ancun rapport avec l'étranger, et il espé-
rait que le synode national, pour lui donner
une preuve de son obéissance, sanctionne-
rait le canon du synode de Réalmont,
portant qu'il serait informé contre tous
les ministres qui avaient suivi la faction
espagnole, non pas dans l'intention de les
exclure de l'amnistie, mais seulement pour
faire briller d'un plus vif éclat la réputa-
tion de ceux qui avaient persisté dans
leur devoir. Enfin S. M. renouvelait la
défense déjà faite aux ministres d'assister
aux assemblées politiques ou de se mettre
au service de princes étrangers. La con-
duite de Galland vis-à-vis du synode fut
d'ailleurs pleine de courtoisie et de défé-
rence ; aussi les meilleurs rapports sem-
blent-ils avoir existé entre eux. C'est ainsi
qu'à la prière des députés des églises, le com-
missaire du roi écrivit au président du par-
lement de Toulouse en faveur de plusieurs
protestants, entre autres l'avocat Bérard,
qui avait été incarcéré à Sommières parce
qu'il avait embrassé la religion réformée.
Galland envoya sa lettre par sou propre
fils et par Petit, et le président du parle-
ment y fit la réponse la plus polie.
Rien jusqu'ici, dans la vie publique de
Galland, ne justifie les accusations portées
contre lui par quelques écrivains protes-
tants, par Rohan surtout, qui nous le peint
comme un homme habile, mais mercenaire,
sans honte et sans conscience. Nous avons
déjà eu l'occasion de le remarquer, les juge-
ments de Rohan ne doivent pas être admis
sans contrôle, lorsqu'il s'agit des adver-
saires de sa politique ; or personne peut-
être ne se montra plus opposé à ses desseins
que Galland, qui, disait-il, lui avait fait
plus de tort que les troupes royales. D'un
caractère doux et modéré, imbu- des doc-
trines de l'obéissance passive, persuadé
que la parole royale est sacrée et que le roi
tiendrait toutes ses promesses, Galland
devait voir avec chagrin les entreprises de
Rohan ; aussi ne cessait-il d'insister auprès
de ses coreligionnaires pour qu'ils se sou-
missent absolument aux ordres de Louis
XIII. Dans de telles dispositions, on com-
prend qu'il dut accepter avec empressement,
en 1627, la mission d'aller dans le Langue-
doc combattre les projets du duc. Il déploya
dans cette circonstance une activité et une
habileté remarquables. Il se mil en route
vers la fin de septembre, (son passeport que
nous avons eu entre les mains, est daté du
16), porteur de lettres du roi adressées à
Malauze, Saint-Germier sénéchal de Cas-
tres, Picheron d'Entragues et à d'autres
protestants influents (S. Genn. franc. 914.
15). Arrivé à Cahors, le 10 octobre, il y
trouva une lettre du président du parlement
de Toulouse qui lui peignait comme très
alarmant l'état des esprits à Montauban. Il
pouvait y avoir du danger pour le com-
missaire royal à entrer dans une ville aussi
agitée ; cependant il n'hésita pas à s'y
transporter sur-le-champ, et manda les
consuls à qui il fit connaître l'objet de sa
mission. Une assemblée générale fut con-
voquée ; Galland s'y rendit et par ses
promesses adroitement mêlées de menaces
indirectes, il produisit une telle impression
sur les esprits que, séance tenante, une
adresse fut votée au roi pour lui jurer fi-
délité. Parmi les signatures, nous citerons
comme les plus importantes, celles des
consuls La Bouissonade, Arbussy, Bardeau,
Lacaze et Solerme. Le 15, Galland partit
pour Briatexte, où il obtint le même suc-
cès ^ ; de là il alla à Castres où le parti de
la paix, à la tête duquel étaient les quatre
consuls, Pierre de Lacger, Pierre Jean,
1 La déclaration est signée par David Aimet
consul, Gillis, bossât, Paul de Garrigues sieur
du Puy, P. La Garde, F. Pélisson, Jean Bonfils,
Pierre Corbière, avocats, Loth Pinel, Gédéou
Montagut, etc. [Brienne, t. 213).
805
GALAND
806
Jean Hauly et Jean Galibert ; Samuel de
Landes, Jean de Landes sieur de La Gas-
carie, Samuel de Bouffard sieur de La
Garrigue, Jean de Bouffard sieur de Ma-
diane, Jean de Thomas sieur de L'IsIe,
David de L'Espinasse, Jacques de L'Espi-
nasse sieur de Lissac, Pierre Dumas, Ja-
cob Raimond, Jean Le Roy sieur de Cren-
nac, et le ministre Josion, s'était rendu
maître par l'expulsion de Saint-Germier,
chef de la faction contraire. Comme à
Monlauban, une adresse fut votée en as-
semblée générale, le 22 oct. '. Les jours
suivants, les villes de Pamiers, de Mazères,
de Saverdun. du Mas d'Azil, deContestet
de Sorrèze envoyèrent à Castres leurs con-
suls de La Fite et Bayle, Delmas et Hu-
bert, de Maissonnade et de La Porte, de
Langlois et de Gouttes, Brugnière, Bla-
quière et Raynaud, pour promettre en
leurs noms au commissaire du roi de ne
point se joindre à Rohan. Dès le 2i, les
consuls Jacq. de Bardin, David Pons et
Jean Pradelles, avaient invité Galland à
venir recevoir le serment de fidélité de
Puy-Laurens. Il s'y transporta le 24, et
obtint, sans opposition, une déclaration
semblable qui fut signée par Jérémie Du-
puy, conseiller du roi, Jacques Bertho-
mieu, Noé de Collerieu, Guillard d'Imbert,
Michel de Bedos, Jean de La Roque, Phi-
lippe de Gineste, Jean de Lacger, Jean de
1 On remarque parmi les signataires : Jacques
Sévérac, avocat. Jean Malecare, Antoine de Ro-
tolp sieur de La Devéze, Abel de Botolp sieur
de Crespinet, Jean Du. Poncet trésorier du do-
maine, Jacques de £issol avocat, Josias de Fré-
</eville, Jean Payleau sieur de Roquecaude, Jean
Olez sieur de La Fontaisié, Daniel de Lù/onnier,
Paul de La Bauve, Siméon de La Fontaine,
Pierre Vieu et Jean Cathala, avocats, Abel et
Jacques de Fos, médecins, Jean de Bissol sieur
de Maleean, Des Pradels, Jacques Dutilh, Pierre
Dounaditu, J. Armengaud, J. Molinier, Jacq.
de La Rivoire, Michel Pélissier, J. Cayrol et
Isaac Batailler, procureurs, P. Gâches, Paul
Caries, Daniel et David Viola, notaires, Jean
Bayer greffier, David Boyer apothicaire, Jean et
André Alari, bourgeois, etc., etc. Tels étaient
alors les chefs du parti conservateur à Castres.
Au mois de nov. de l'année précédente, les Cas-
trais avaient déjà juré au roi fidélité et obéissance,
€n protestant qu'ils détestaient les alliances faites
avec l'Espagne, et Galland avait été chargé de
remettre cette adresse signée par Jean Dumas
notaire, Pierre Bonnet et David Ricard, consuls,
Jacques de La Roque docteur et avocat, Jean de
Raimond procureur du roi (Brienne, t. 212).
Barreau, Paul d'Arnaud, Jacques Barba-
roux, et par beaucoup d'autres notables
habitants. De Puy-Laurens, Galland prit
la route de Réalmont, où il avait été en-
gagé dse rendre parle consul Raynaud. Son
intention était de visiter aussi Revel, dont
les consuls Durand et Dumas, lui avaient
assuré par écrit la fidélité des habitants ;
mais son voyage fut interrompu par une
douloureuse catastrophe ; son fils qui l'ac-
compagnait se noya au passage du bac de
Villemur. Il retourna donc à Castres où
les adresses continuèrent à lui arriver, de
Roquecourbe et de La Rastide-Saint-Amant,
le 4 nov. ; de Mazamet, le o ; de La Ras-
tide, le 20 : de La Cabarède, le 2'i \ Tou-
tes ces villes se prononcèrent de la ma-
nière la plus formelle contre l'entreprise de
Rohan, « tellement, lit-on danssesMémoires,
qu'il fut contraint de venir avec sa caval-
lerie à Roquecourbe, qui est une petite
ville située à une lieue de Castres et à deux
de Réalmont, d'où il tenta divers desseins
sur toutes ces villes mal alfectionnées. A
Castres il n'y put rien faire ; à Réalmont
ses persuasions y furent mieux reçues, et
les portes ayant été fermées au duc de
Montmorency, il y mit pour gouverneur
Maugis qui étoit celui qui principalement
l'y avoit servi et qui lui avoit été fidèle en
toutes les autres guerres. »
Il est donc évident que la révolte de
Rohan n'était point approuvée par la ma-
jorité des protestants du haut Languedoc.
Ce n'est pas qu'ils n'eussent des plaintes à
élever, nous en trouvons la preuve dans
l'adresse même de la ville de Castres ;
mais leurs griefs n'étaient pas assez graves
pour qu'ils crussent nécessaires d'en pour-
suivre le redressement par les armes.
L'impopularité de l'entreprise de Rohan
suffit pour expliquer le facile succès de la
mission de Galland.
En 1631, Galland qui, à plusieurs re-
prises depuis 1623, avait été employé
comme commissaire du roi auprès de di-
vers synodes provinciaux, notamment au-
près de ceux qui se tinrent, le 17 avril
1625 à Charenton, le 30 avril 1626 à
Houdan, le 11 mars 1627 à Clermont en
Reauvoisis (Fonds St-Magloire, n» 39 et 42) ,
assista de nouveau, en la même qualité,
' Ces adresses sont imp. dans le Mercure de
1627.
807
GALAND
80B
au synode national de Charenton. Après
avoir renouvelé les promesses de sa pro-
tection aux églises, si les réformés ces-
saient de se montrer hostiles à son gouver-
nement, Louis XIII, par l'organe de son
commissaire, réitéra la défense de donner
à des étrangers les places de ministres, et
aux pasteurs celle de sortir du royaume
sans permission ou de se mêler d'aftaires
politiques ; et en réponse aux remontrances
qui lui avaient été adressées touchant la
présence d'un commissaire royal aux sy-
nodes, il défendit absolument de les re-
nouveler. Au lendemain de la guerre qui
avait coûté à La Rochelle ses chers privi-
lèges, le moment eût été mal choisi pour
protester. Le synode se soumit donc avec
humilité, et il se soumit encore lorsque le
roi lui ordonna de nommer de concert avec
son commissaire, deux députés généraux.
Son choix s'arrêta sur Clennont-Galle-
rande et sur le fds d'Auguste Galland. Ce
fds, alors âgé de 27 ans, était avocat au
parlement et lieutenant au bailliage de
Clermont. Il se nommait aussi Auguste,
comme nous l'apprend un brevet de rete-
nue de conseiller au parlement qui lui fut
accordé, en 1631, en récompense des ser-
vices rendus par son père pendant qua-
rante-trois ans (St-Magloire, no 45). En
1637, le synode national d'Alençon le
remplaça dans sa charge de député général.
Voilà tout ce que l'on sait de sa vie. Il
mourut sans laisser de postérité. Un de
ses frères, Thomas, également avocat au
parlement, remplit, en 1634, les fonctions
de commissaire du roi auprès du synode
de l'Orléanais assemblé à Mer. Ne serait-il
pas identique avec le fds d'Auguste Gal-
land que les mémoires du temps désignent
sous le nom de M. de Gondran ? Quoi
qu'il en soit, Conrart, qui nous apprend,
dans ses Mémoires, qu'Auguste Galland et
son fds avaient laissé la meilleure réputa-
tion au Palais, nous peint ce M. de Gon-
dran comme un garçon brutal, ivrogne et
débauché, qui ne voulut jamais travailler
au Palais. Il mourut catholique en 1653,
sans laisser d'enfants, de Charlotte Bigot,
sa femme, qui s'était rendue de bonne
heure célèbre par la légèreté de sa con-
duite. Le cinquième fils d'Auguste Galland,
nommé Augustin, se convertit également
et devint prêtre de l'Oratoire. Il vivait en-
core en 1688.
Nous f avons déjà dit, la plupart des
écrivains protestants, adoptant sans exa-
men les rancunes de Rohan, ont jugé trop
sévèrement, à notre avis, la conduite
d'Auguste Galland. Nous ne croyons pas,
avec Le Vassor, qu'on doive le placer
parmi ces protestants que l'avarice ou
l'ambition rendirent les esclaves de la
Cour. Son dévouement absolu à la cause
royale découlait de ses principes, et son
royalisme admis, on doit reconnaître qu'il
se montra aussi honnête qu'habile à défen-
dre l'autorité du roi. Au reste, quelque
opinion qu'on se foruje sur son caractère,,
on ne pourra lui contester une grande éru-
dition. Les ouvrages qu'il a publiés sont :
I. Discours sur l'état de la ville de La
Rochelle et touchant ses anciens privilèges,
Paris, 1625, in-4o; réimp, sous ce titre :
Discours au roy sur la naissance, ancien
état, progrès et accroissement de la ville de
La Rochelle, Paris, 1629, in 8»; ins. dans
T. XIII du Mercure français. — Galland
veut prouver que les privilèges dont La
Rochelle se montrait jalouse, étaient « des
concessions gratuites et bienfaits, » et que
le roi pouvait, en conséquence, les révo-
quer selon son bon plaisir.
II. Traité du franc-alleu sans titre pré-
tendu par quelques provinces du droit écrit
au préjudice du roy; avec le texte des lois
données au pays des Albigeois et autres,
par Siinoti, comte de Montfort, Paris, 1629,
in-4o ;nouv.édit.plus ample sous ce titre :
Du Franc-alleu et de l'origine des droits
seigneuriaux, Paris, 1637, in-4o ; trad. en
latin et publ. dans le recueil de Schilter.
III. Des anciennes enseignes et étendarts
de France, de la chappe de S. Martin, de
l'office de grand sénéchal, etc., Paris, 1637,
4o ; ins. dans le T. II des Antiquités de Paris
par Sauvai; réimp., Paris, 1782, in-12.
IV. Mémoires justificatifs pour l'histoire
de Navarre et de Flandre, contenant le
droit du roi io au royaume de Navarre,
etc. ; 2» comme seigneur de Dunkerque, de
Bourbourg et Gravelines en Flandres, etc.,
Paris, 1648, in fol. — Ouvrage posthume
publié par son fils l'oratorien.
V. Plaidoyers prononcez au parlement
de Paris, Paris, 1656, in-4o.
Les ouvrages imprimés de Galland ne
forment que la moindre partie de son ba-
gage littéraire. Il a laissé un très grand
nombre de volumes mss. qui, des abbayes
809
GALAND
810
de Saint-Germain et de Saint-Magloire, des
Missions étrangères et de la Biblioth. de
Coëslin, ont presque tous passé soit à la
Bibliothèque nationale, soit à celle de l'Ar-
senal. En voici le catalogue :
I. Généalogies des illustres 7naisons de
l'Europe (Arsenal, Hist. 688^ et Bibl. nat.
St-Germain-fr. aujourd'hui mss. fr. 15409,
3 vol. in-fol.).
II. Généalogies des p^'incipales familles
de la ville de Paris (Arsenal, Hist. 7o8, et
Si-Germ.-fr. 674, aujourd'liui mss. franc.
18669, 678, 679; en tout cinq vol. in-fol.).
III. Traité du domaine de la couronne
de France (mss. franc. 18559, in-fol.).
IV. Traité pour prouver que l'union du
domaine privé des rois au domaine public
n'est pas de droit (mss. franc. 16673, in-
fol.).
V. Etat de divers procès concernant
l'ancien domaine du roi (mss. franc.
18557, in-fol.).
VI. Collections sur le droit (mss. franc.
16571, in-fol.).
VII. Recherches des fiefs et autres droits
seigneuriaux (mss. franc. 16176 à 16191,
18 vol. in-fol. et Cinq cents de Golbert, 2
vol. in-fol.). — Matériaux recueillis pour
«es ouvrages sur le franc-alleu.
VIII. Inventaire des titres d'Armagnac,
Périgord et Vendôme (mss. franc. 18558,
in-fol.).
IX. Tiltres de la ville et seigneurie
d'Enghien avec la généalogie des seigneurs
d'icelle, le tout recueilliz par M. Aug. Gal-
land (Bib. nat. mss. fr. 24004).
X. Mémoires de lamaison d'Albret {CoW.
DuPuy, vol. 387).
XI. Traité sur les affaires des Albigeois
et des Vaudois, Cabrièreset Mérindol (Bib.
nat. mss. franc. 17811, in-fol.).
XII. Affaires des églises réformées (mss.
fr. 15827 et 28 et St-Magloire, iXos 39, 49,
42; Bib. nat. mss. fr. 20961 et suiv.). —
Becueil de pièces relatives aux affaires des
églises dans la première moitié du wii^e
siècle, et notamment à la mission de Gal-
iand dans le Midi.
XIII. Extraits de divers auteurs (Bib.
nat. mss. 11928, in-fol.).
XIV. Varia (St-Germ. franc. 1263, in-
fol.). — Ce sont aussi des extraits de di-
vers auteurs.
XV. Loci communes {Kih. nat. mss. franc.
13130, in-fol.).
Dans sa Bibliotheca Bibliothecarum,
Montfaucon signale comme existant dans
la Bibliolh. Coëslin, le Livre rouge de Pa-
ris, en 2 vol., et le P. Lelong, dans sa
Biblioth. historique, parle d' nn Itiventaire
du trésor des Chartres de la Sainte-Cha-
pelle, in-fol., ain.si que d'un volume inti-
tulé : Titres et mémoires d'état concernant
l'Artois, la Franche-Comté, Bourgogne,
Brabant et Limbourg, qui se trouvaient de
son temps à la biblioth. de St-Germ. -des-
Prés. Galland avait entrepris une Histoire
de la Réforme en France dans le but de
réfuter les Mémoires de Rohan, restée
inédite malgré l'engagement pris par son
fds de la continuer. Nous n'avons point
retrouvé ces divers ouvrages, mais nous
avons eu entre les mains trois volumes du
Fonds Saint-Germ. franc, qui contiennent
des travaux d'un des fils de Galland : n»
299, in-fol. Mémoire concernant la souve-
raineté du Béarn et du comté de Foix, par
Georges Galland ; no 1778, in-4o Co//ecta-
nea, et no 1692, in-fol., Extraits de
Quintillien et d' Yves de Chartres, par Gal-
land fds. Le British Muséum {Bibl. har-
leian, no 4448. 1), possède un vol. mss.
qui porte la suscription d'Auguste Galland
fds et ce titre : Collectiones juridicse. En-
fin, le P. Lelong indique encore Traités
entre la France et la Hollande ou Mémoi-
res de Georges Galland.
2. GALLAN, pasteur à Romans vers
1660; autre, pasteur à Corps vers 1660.
Antre, à Freissinières. Autres pasteurs du
mêuie nom, à Chalançon, 1668-69; à S^^-
Honorine, 1675-82; au Mesnil-enjonc-du
Plein, 1680-85. Abraham Galland, pasteur
à Belleville (Bourgogne) 1654-76 (voy.
Bull. VII 332) ; suspendu en 1676, déposé
en 1678. — Jacques Galland, pasteur à
Schiedam (Hollande) 1688-95, à La Brille,
1695-1715.
3. GALAXD (Magdelaine) de Chastillon
en Dauphiné, veuve avec trois enfants,
réfugiée à Magdebourg, 1698. — Divers
artisans de ce nom (chapelier, tisserand,
corroyeur) réfugiés de Die, de Minglon,
de Vaidrôme avec leurs familles, assistés
à Genève et à Lausanne de 1697 à 1710.
— Pierre Galant et sa femme, Isabeau
Constant, réfugiés de Seyne en Provence
avec six enfants, et assistés à Lausanne,
1736. — Suzanne Monier, veuve d'Antoi-
ne Galant et demeurant à Nions, con-
811
GALAND — GALTIER
812
damnée à être fustigée, rasée, renfermée
et sa maison de Nions démolie, pour crime
de participation à une assemblée religieuse,
mai 1745.
GALLAUDET (Pierre-Elisée) médecin,
natif de Mauzé en Aunis, fugitif de France
à l'époque de la Révocation, était établi à
New -Rochelle dans l'État de New- York en
1711, où ses descendants, parmi lesquels
plusieurs pasteurs, se sont illustrés par la
fondation du premier institut de sourds-
muets qui ait existé en Amérique. — Adrien
Gallemand, natif de Haultcourt au pays de
Normandie, reçu habitant de Genève, 2
oct. 15o9. — Samuel Gallet, enquesteur
pour le Roi en Saintonge et Anne Jolly sa
femme, membres de l'église de Saintes,
1S71. — Marguerite, veuve d'Elie Gallien,
de Dieppe, 35 ans, assistée (2 sh. 6) avec
son enfant, à Londres, 1705. (Isaac), de S*-
Affrique, assisté à Genève, 1708. — La
veuve de François Galline, de (>halon, id.
1692. — Abraham Galliné, natif de Clai-
rac,vers 1630, étudia la diéologie ta Mon-
tauban et fut admis au ministère en octo-
bre 1651; il fut aussitôt placé dans l'égli-
se de Libourne en bas Agenais, et y resta
jusqu'en 1665 époque vers laquelle il dis-
paraît. On a de lui les deux sermons sui-
vantslo De l'abaissement deJ.-C. et de son
abandon en la croix ou Sermon sur Matt.
XXVII, 46, prononcé le dernier jour du sy-
node de Monflanquin; à Sedan, J. Jannon
impr. 1654, in-8o de VIII et 99 p., dédié à
la vicomtesse de Cabanac; 2» De l'éléva-
tion de J.-C. et de son exaltation en gloi-
re, ou Sermon sur Jean V, 5, prononcé au
synode de Nérac; Sedan, .1. Jannon, 1654,
in-8° de 76 p.— Guill. Galliol, de Rouen^
reçu habitant de Genève, octob. 1557 ; —
(Esther) assistée (1 1. 10) à Oxford, avec 2
enfants, 1705. Famille Galliot à Cozes en
Saintonge, 1650. — Esther Gallise, d'O-
range, chargée de six enfants, assistée à
Genève de 1707 à 1712. — Le sieur Ba!-
thazar Gallix, de Nîmes, notaire, réfugié
avec femme et enfants à Berlin, 1698. —
Marguerite et Pierrette Gallois, de Bussy
en Bourgogne, veuves, l'une de 70 l'autre
de 77 ans, mortes à l'hôpital de Lausanne
en 1699 et 17G0. Jean Galois, ministre à
Barjac, 1593-1620. De Gallois, ministre à
Sommières, 1660. — Barthélémy Galolx
de Sedan, assisté à Lausanne, allant en
Allemagne, 1693. — Rachel Galoy, de
Metz, 52 anSj assistée (2 1. 10) à Londres,
1705. — Israël de Galopin sieur d'Aran-
ges, commissaire du roi à l'assemblée de
Lunel, 1613. — Isaac Gallop, de Pont-de-
Veyle, avec sa belle-mère et trois enfants,
assisté à Genève, 1686. — Cléophas Gai-
lot, ministre à Crocy, 1571-97 ; à Seez en
1603. Noël Gallot, ministre de S'-Silvain,
en Poitou, 1620-45. Jean Gallot de la
Grave, espingher, avec sa femme et cinq
enfants, assisté à Genève, 1685. Gallot,
famille distinguée de médecins et d'écri-
vains de la Rochelle, inscrite sur les re-
gistres de l'Eglise réformée de cette ville
dès l'année 1574 et qui a persévéré jus-
qu'aujourd'hui dans ses sentiments protes-
tants. — Gallotvay, voy. Ruvigny.
GALTIER, noble famille des Cévennes
établie dans plusieurs châteaux voisins de
la petite ville de Meyrueis, et qui prit une
large part, vers le milieu du XVP'ie siècle,
dans les armées protestantes, aux guerres
de religion qui agitèrent ce pays. Nous
n'en trouvons point trace dans les histo-
riens, mais quelques actes notariés (que
nous tirons de la collection des carrés
d'Hozier, Bibl. nat.) mettent le fait en
pleine lumière :
Donation par d"" Gabrielle d'Albignac
femme de nob. André Galtier seig"" d'Aire
à Christophe Galtier son fils, seig"' de Mal-
levielle en favenr de son mariage avec
d"° Marguerite iille de feu Guion de Man-
dajors seig' des Plantiers, paroisse de Font-
fouillouze, dioc. de Nîmes. Acte passé, le
11 juin. 1584 dans la grande salle du châ-
teau d'Aires en présence de nob. Antoine
d'Albignac seig"" du dit lieu, M. M" Rai-
mond de Coustaing docteur es di'oits, juge
du lieu d'Aires, nob. Jean Galtier seig'' de
Fontanille, nob. Antoine de Foujols seig'' de
Vebron, M. M" François Thoron ministre
de l'église de Meyrueis, et M" Claude Lescot
notaire de S'-Marcel de Fontfouillouse. —
Contrat, après le mariage célébré le 26 janv.
1585 en l'église réformée de S'-Marcel en-
tre nob. Christophe Galtier seig' de Mal-
vielhe, demeurant dans la parr. d'Aires,
fils de nob. André Galtier et d"" Margue-
rite de Mandajors ; passé au lieu des Plan-
tiers en présence de uob. Ti'istan de Tézan
seig'' de Sens, d'Ant. Portallier seig'' d'Ar-
tigues, de nob. Jean de Mondai'dier seig''
du dit lieu, de nob. Pons de Caladon seig''
de Salvadou etc.
Extrait des délibérations de la ville de
813
GALTIER
814
Meirueis portant que le 1" jour de septemb.
1585, M" Antoine Valj^alier, procureur ju-
ridictionnel pour le roi de Navarre, s'était
présenté devant Jean Gualtier seig"" de Fon-
tanilhes, lieuten* gén^' du juge de la baro-
nie de Meyrueis et luy avoit remontré que
le seig'' de Pourcaïrès capitaine et com-
maud' pour le dit seig'' roi de Nav. au
chat, de Meyrueis étant allé vers Mg'' de
Montmorency pour les affaires communes
du dit pays sur le fait de la Religion et
ayant été tué en chemin près la ville du
Vigan dans les Cévennes, il etoit important
pour la conservation de la d. ville de faire
choix de quelque personnage d'une maison
honorable et de supplier S. M. de le pour-
voir de la dite charge de capitaine. Le dit
lieutenant après avoir pris les avis des
assistants qui etoient entre autres Antoine
de Foujol s'' de Vebron, Etienne d'Arsillan
consul de la d. ville, Jean Tiron min. de
la par. de Dieu, etc. tous habitants du dit
lieu de Meyrueis, lesquels avoient déclaré
unanimement que Sa dite Majesté le roi de
Navarre ne pouvoit pourvoir un person-
nag-e plus digne d'exercer la d. place de
capitaine du château et ville de Meyrueis
que noble Christol Galtier seig'' de Mala-
vielhe homme de maison fort religieux qni
avoit toute sa vie été nourri dans la reli-
gion réformée, ayant toujours pris les
armes pour sa défense depuis sa jeunesse
et toujours accompagné le dit feu de Pour-
caïrès en toutes les aifaires concernant la
vertu et qui n'avoit jamais été noté de cris
reprochables, et il avait été délibéré qu'on
supplieroit le Roi de pourvoir le dit Galtier
de la dite place de capitaine.
2 mars 1589. Testament de noble Jacob
Galtier dem* dans la ville de Meyrueis au
pays des Cévennes et gouverneur du châ-
teau de Rives pour le roi de Navarre, par
lequel blessé d'un coup d'arquebusade qui
lui avait coupé le bras droit, il veut estre
enterré selon l'ordre de l'église reformée. 11
donne aux pauvres de Dieu de l'église de
Meirueis la somme de 30 liv. et a ceux du
château de Ribes et del Trueil la somme de
20 liv. 11 lègue k nobles Jacob, Isaac, Paul
et Mathieu Galtier ses enfants de son ma-
riage avec d"" Judith de Monnes, a chacun
la somme de 1000 liv. moitié quand ils se
marieront et le surplus 5 ans après. 11
laisse à noble Christophe Galtier son neveu,
seig' d'Aires lès Meirueis, son cheval d'Es-
pagne, ses armes et son habillement de
guerre. Il lègue aux soldats de la garnison
de Rives la somme de 15 liv. payables le
jour de son décès Il institue sou héri-
tière universelle la d"° de Monnes sa femme
a condition de remettre le bien de lui tes-
tateur a l'uu de leurs enfants celui qu'elle
voudra nommer. Testament passé au châ-
teau de Rives par du Fieu notaire, en pré-
sence de Gabriel de Ribes seig"" de La Va-
caresse, de honorable homme M"' maitre
Charles de Montarnal min. de la par. de
Dieu au dit château, maitre Arnaud Arman-
gaud de Montauban, chirurgien de S*- Afri-
que etc. — Pierre de Galtier seig"" d'Ayres,
Jean de Galtier s"" de Laval et Jacques de
Galtier s'' de Piriniac assistaient à l'assem-
blée politique de Lunel en 1(513. — 27 oct.
1624. Contrat de mariage de nolde François
de Galtier s'' de Sirgas, demeur. au lieu
d'Aires, fils de feu noble Christophe de
Galtier s'' du lieu d'Aires et de d"^ Margue-
rite de Mandajors des Plantiers sa veuve,
pour être célébré dans l'église réfoi'mée,
avec d"" Marie d'Isard fille de feu nob. Ba-
tiste d'Isard s"" de Cartenet et de Villefort
et de d"« Isabeau de Camhis sa veuve, en
faveur duquel mariage la future se consti-
tue en dot la somme de 12000 1. assignée
sur les seigneuries de Pontperdu et de Val-
crose...
— Testament de noble Pierre de Galtier
seig'' de Pontperdu dem' au château d'Aires,
fait le I"' août 1660 par leq. il veut être
inhumé dans le cimetière de la ville de
Meirueis au tombeau de ses pi'édécesseurs
en attendant la résurrection des fidèles. 11
lègue aux pauvres de la Religion prêt. réf.
du d. lieu de Meirueis la somme de 50 1.
payable un an après son décès. Il donne a
dame Marie d'Izard sa mère 10 1. 11 lègue
a nob. Jean de Galtier son fils 3000 1. paya-
ble quand il aura atteint l'âge de 25 ans,
4000 I. à d"" Madeleine de Galtier sa fille.
Il institue son héritier universel Jean de
Galtier son oncle seig'' d'Aires, à la charge
de remettre son hérédité entière a la fin de
ses jours au dit Jean de G. fils du testa-
teur, et en cas de prédécès a Madelaine sa
fille et en cas que ses dits enfants meurent
en bas âge, il veut que tout retourne au d.
seig'' d'Aires. Fait au chat. d'Aires en pré-
sence de M. Pierre de Pages baron de
Pourca'ire-i, nob. Ant. de Vallat seig'" de
Lisside, Gabriel de Vallat seig'' de Labrée,
Gab. Ginot d'' en médecine, Pierre Coli-
gnou s'' de Claux, Louis Quati-efages, de
Bréau.
— 1"'' fév. 1667, testament de Jean de
Galtier s' d'Aires, par lequel il lègue aux
pauvres des lieux de Meirueis et d'Aires
815
GALTIER — GAMBIER
816
faisant profession de la religion prêt. réf.
la somme de 150 liv. qui leur seront dis-
tribuées par les gens du consistoire de Mei-
rueis. Legs à dame Judith de Valat sa
femme, a Madelaine de Galtier sa petite
nièce, fille de Pierre s'' de Pontperdu, à
Marguerite et Elisabeth, filles de son frère
François de Galtier s"' de Sirgas. Institu-
tion d'héritier universel en faveur de nob.
Jean de Galtier son petit neveu, fils du dit
s' de Pontperdu.
On trouve encore un Galtier assistant
en qualité d'ancien de l'église de La Caune
au synode de la Haute-Guyenne tenu à
S'-AntOTiin en 1682; puis désormais les
actes concernant la famille rentrent dans
les attributions des autorités catholiques.
GALTIER, ministre à Marguerites, près.
Nîmes, lo62. — Galtrin ministre à Metz,
1599-1602.
GAMAIN (Pierre) dit Moynier, dit
Lebrun, pasteur du désert en Poitou,
exerça ses périlleuses fonctions de 1742 à
1782 époque de .sa mort. En 1753, une
assemblée qu'il présidait fut poursuivie
dans les bois par les dragons et lui-même
fut blessé. On a une lettre touchante sur
sa vie et ses mérites écrite par son collègue
le pr Gobinaud en 1783 {Bull, X 82). —
Claire Gaman, de Die, assistée à Genève,
se rendant en Allemagne, 1709. — Pierre
Gamaurès, de Dieu-Je-fît, id. 1708.
GAMBIER [Haag V 206]. Longtemps
avant la révocation de i'édit de Nantes,
une branche de cette famille avait cherché
un asile dans la Grande-Bretagne, et s'était
établie à Cantorbéry. Dès 1608, Jean Gam-
bier épousa Judith Crignon dans l'église
française de cette ville. Son tils Gédéon
eut de Jeanne Broche, sa femme, Jacques
Gambier qui se maria, en 1693, avec
Jeanne MarseUe, fille de François Marselle
et de Madelaine Le Roy. Quelques années
plus lard, en 1700, André Gambier fit cé-
lébrer dans la même église son mariage
avec Madelaine, fille d'Abraham De Visme
et de Susanne Le Clerc, d'une famille ori-
ginaire de la Picardie, et c'est probable-
ment de cette alliance que naquit Marie
Gambier, qui épou.sa, en 1736, Jean-Bap-
tiste De Visme. (Voy. Burn.)
D'autres, du même nom, prirent le même
chemin, notamment un Gambier, banquier à
àCaen, qui fut poursuivi en 1686 pour avoir
tenté de partir. En 1688, trois d"es Gambier
étaient enfermées aux Nouvelles-Cathol. de
Gaen et Henri G., leur frère sans doute, était
aux Nouveaux-Convertis et n'en était pas
encore sorti en 1693 (Tt 317). Jessé Gam-
bier, aussi de Caen, figure parmi les réfu-
giés assistés (2 liv.) à Londres, en 1708.
Un autre Gambier, Nicolas, s'était établi
en Angleterre en 1690 et y donna naissance
à une importante lignée. Il eut deux fils,
James, né en 1692, et HexXri. Le premier
suivit la carrière de la jurisprudence et
commença la fortune de sa maison. Avocat
plaidant, il s'ouvrit par son mérite les
portes du conseil de la cité de Londres, et
les réfugiés lui témoignèrent leur estime
en l'élisant, 1729, directeur de leur hôpi-
tal. Sa femme Mary Mead lui donna un
grand nombre d'enfants, mais la plupart
moururent sans postérité, en sorte que
nous ne mentionnerons spécialement que
Susanne, femme de sir Samuel Cornish,
Marguerite, épouse de lord Barham, Ja-
mes, père de sir James Gambier, consul
général dans les Pays-Bas, et surtout John,
père d'un illustre amiral.
Second fils de John Gambier et de Dé-
bora Stiles des Bermudes, James naquit, le
13 oct. 1756, aux îles liahama dont son
père était gouverneur. Il débuta fort jeune
dans la marine, fut élevé, en 1778, au
grade de post-captain, et prit part à la
guerre d'Amérique dans laquelle il se
signala. Lorsque, en 1793, éclata entre la
France et l'Angleterre la lutte terrible qui
ne cessa qu'à la chute de Napoléon, Gam-
bier fut placé sous les ordres de lord Howe,
et se distingua d'une manière toute parti-
culière à la bataille du l"' juin 1794. Ca-
pitaine de La Défense il fut le premier
qui coupa la ligne ennemie, exploit qui
lui valut le grade de colonel de marine et
le commandement du Prince George de 94
canons. Créé contre-amiral au mois de
juin 1795, et vice-amiral au mois de fév.
1799, il quitta, en 1801, l'amirauté où
ses talents et son expérience lavaient fait
appeler dès le mois de mars 1795, pour
hisser son pavillon sur le Neptune et
prendre le commandement en troisième de
la flotte de la Manche. L'année suivante,
il fut nommé gouverneur de Terre-Neuve
et commandant de la flotte qui protégeait
les côtes de cette importante colonie. En
1804, il rentra à l'amirauté, et fut créé
amiral, au mois de nov. 1805. C'est sur
817
GAMBIER
GAMBS
81"8
lui que le choix du ministère s'arrêta, en
1807, pour diriger l'expédition qui se pré-
parait contre le Danemark. On sait que
cette puissance, sous la pression du gou-
vernement français, allait se déclarer pour
Napoléon et se soumettre au blocus conti-
nental. Résolu de s'y opposer à tout prix^
le ministère anglais lit partir pour la Bal-
tique l'amiral Gambier à la tête d'une flotte
de 22 vaisseaux de ligne et d'un nombre
proportionné de frégates et de bâtiments
légers. Gambier franchit le Sund^ 11 août
1807, jeta l'ancre à Elseneur, et débarqua,
le 16, un corps de troupes considérable à
Wisbeck, à dix milles au nord de Copen-
hague. Dès le lendemain, la capitale du
Danemark fut investie par terre et par mer,
et une proclamation des généraux anglais fit
connaître au gouvernement danois le but
de l'expédition et les conditions auxquelles
la paix serait maintenue. La principale était
la remise en dépôt des vaisseaux de ligne
danois, dont on craignait que les Français
ne s'emparassent. Cette proclamation étant
restée sans réponse, l'attaque commença
le 19. Après une énergique défense, la
citadelle, l'arsenal et la flotte furent livrés
aux Anglais, 7 septembre. De retour à
Londres, 2 nov., Gambier fut créé baron-
net, sous le nom de lord Gambier d'Yver,
avec jouissance d'une pension de 2000
livres. Il accepta le titre, mais refusa l'ar-
gent ; puis il reprit sa place à l'amirauté
qu'il quitta de nouveau, en 1808, pour se
mettre à la tète de la flotte de la Manche.
L'escadre de Brest ayant trompé sa surveil-
lance et opéré sa jonction avec celles de
Toulon et de Rochefort, il rallia le contre-
amiral Stropford et jeta l'ancre, 17 mars
1809, dans la rade des Basques. Le 11 au
soir, le feu commença, et la flotte française
fut presque entièrement détruite. Cochrane,
dont les brûlots avaient principalement
contribué à la victoire, voulait qu'on
anéantît les débris de la flotte française,
mais Gambier refusa de suivre son avis et,
le 29, il remit à la voile pour l'Angleterre;
aussi fut-il presque accusé de trahison par
son lieutenant, toutefois les chambres lui
votèrent des remercîmenfs. En 1811, il
rentra dans ses foyers. En 1813, il fut un
des commissaires chargés de poser les ba-
ses du traité de paix entre l'Angleterre et
les Etats-Unis. Ce fut le dernier service
qu'il rendit à sa patrie. Il mourut le 19
avril 1833, ne laissant pas d'enfants de sa
femme Louisa Matthevv.
Son frère aîné Samuel, commissaire de
la flotte royale, avait eu, au contraire, une
nombreuse postérité : Jane Matthew l'avait
rendu père de quatorze enfants, mais au-
cun d'eux n'a joué un rôle quelque peu con-
sidérable. Le plus connu de ses fds est
Robert, qui fut capitaine de vaisseau et
qui épousa, en 1815, Caroline-Gore Browne,
fille du gouverneur de Portsmouth. L'aî-
née des filles, Mary, devint, en 1813, la
femme de Thomas Parry. La troisième,
Emily-Ja.ne, se maria, en 1816, avec
Edward Morant Gale, et la cinquième, Ca-
roline-Pénélope, en 1819, avec James
Gordon Murdock.
Outre ses deux fils Samuel et James, et
sans parler des deux autres morts sans
enfants, John Gambier avait laissé quatre
filles qui contractèrent de grandes alliances.
Mary épousa l'amiral Samuel Cornish ;
SusANNE devint la femme de Richard Sum-
mer ; Harriet se maria avec Lascelles
Iremonger, prébendaire de Winchester, et
Margaret, épouse de Wilham Morton
Pitt, membre du parlement, lui donna une
fille, nommée Mary, qui s'allia, en 1806,
au comte de Romney.
Henri Gambier, né en 1694, ne nous
est connu que par un de ses dei-cendants,
savoir James-Edward Gambier, recteur
de Langley dans le Kent, et auteur d'une
Introduction ta the study of moral évidences,
or of that species of reasoning uHch relates
to rnatters of fact and practice, icith an
Appendix on debating for victory and not
for truth, Lond. 1806, 1808, 1810, in-12.
GAMBS, en latin Gamsius ou Gambsius
[Haag, V 208]. Six ou sept auteurs de ce
nom se sont fait connaître dans les lettres
à divers titres, tous de Strasbourg et pro-
bablement parents, mais nous ne saurions
dire à quels degrés. Le premier en date est
Paul, jurisconsulte, qui a laissé un traité
De usufructu, Strasb., 1614, in-4o. Vient
ensuite un autre Paul, docteur en droit,
qui vivait en 1641 et qui a publié Snmma-
ria delineatio quxstionis : Qux uxor mer-
catrix sit et propriè dicatur ? et l^otse ad
G. Redingii Pandectas camerales. Un troi-
sième, appelé aussi Paul, soutint, en 1650,
une Dissert, inauguralis de Pactis adjectif.
Peut-être est-il le même que Paul Gambs
dont Watt mentionne un Comment, in re-
819
GAMBS
GAMON
820
cessiim Imperii novissimum de anno 1634,
imp. à Francf., 1703, in-4o. Vers le même
temps florissait Jean-Sébastien Gambs qui,
selon Lipènius, soulint à Strasbourg, en
1644, sa Dissert, inauguralis et qui, selon
Jôcher, ne fut reçu docteur en droit qu'en
1654. Ce dernier bibliographe lui attribue :
Dissert, de pisistratismo et phalarismo per
Tiberium reprsesentatis ; — De pac.e regni
Numie ad Liviiim lib. I. cap. 21 ; — De
obligationibus in génère ; — De pœnitentià
juris ; — Quatenùs in contractus nomina-
tos et innominatos incidit : — De contrac-
tibus in génère ; — De attentatis ; — De
contractu mutui ; — Imperatorum roma-
nornm iUustri et libenv reipublicœ argen-
toratensi concessoriim privilegiorum triga ;
— De non evocando, de non appellando et
de aiistregis ; — Thesaiirxis locorum com-
munium juris ex axiomatibus A. Barhosx
et analectis J.-O. Taboris etc. Lipénius
nous apprend, en outre, que Fritscli a in-
séré une dissert. De alluvionibus du môme
jurisconsulte dans son édit. de Baptiste
Aymo (fenœ, 1675, in-4o). .Iean-Jacoues
Gambs ne nous est connu que par sa Dis-
sert, inauguralis de coloribus juris, Arg.
1653, in-4o, et Jean -Nicolas que par
l'opuscule qu'il a publié à Strasbourg, en
1715, in-4°, sous le titre : De pœnitentià
Ninivitarum, ad Jon. III, o et seqq. (Test
probablement de ce dernier que descendait
C.-K. Gambs. né à Strasbourg le 6 sept.
1759, chapelain de l'ambassade suédoise à
Paris, puis pasteur à Brème, qui fut appelé,
en 1814, à desservir l'église de Sainte-Au-
rélie dans sa ville natale, et dont on a :
I. Trad. allem. des quatre premiers vo-
lumes des Délassements de l'homme sensi-
ble, Strasb., 1782-83, in-8o.
II. Sermon prononcé à Paris dans la cha-
pelle royale de Suède, le 19 oct. 1806, Pa-
ris. 1806, in-8o.
III. Predigten gehalten in der St-Ansga-
rikirche zu Bremen, Bremen und Aurich,
1809, in-8o.
IV. Ueber christl. Vervollkommiing und
VoUkommenheit,drei Predigten, Brem. und
Aurich, 1809, in-8o.
V. Christl. Gesangbuch, Brem., 1812,
in-8o. — Publié avec J.-J. Stolz.
Gambs a été aussi un des collaborateurss
du Morgenblatt.
GAMEIL (Jean de), docteur- médecin,
en Agenois, 1783; voy. P. de La Roque,
médecin. — Alexis Gamel, de Castres, fa-
bricant de parchemin, assisté à Genève
d'un viatique pour la Hollande, 1701 ; —
Jeanne Gamel, 56 ans, veuve d'un bour-
geois de l'Agenois, assistée (10 I.) à Lon-
dres, 1702. — Marguerite Gamenel, de
Taulignan en Dauphiné, assistée à Lau-
sanne, 1691-96. — Maximilien Gamien.,
« d'Amian » (Amiens), reçu habitant de
Genève, 12 déc. 1558.
GAMON, famille qu'on trouve dès le
XVfne siècle établie en Vivarais, au ha-
meau des Chambons, paroisse des Vocances
[Haag, V 209]. Un Claude Gamon était
notaire à Vocaace de 1468 à 1481 et un au-
tre Claude, son fds probablement, dirigea
la même étude de 1483 cà 1508. Ce dernier
eut sept enfants : 1« François, mort céli-
bataire ; 2'i Antoine, juge et lieutenant
général au bailliage du Vivarais; 3° Lau-
rent, sire du Chambou ; 4° André, no-
taire à Si-Peray, mort en 1547 ; 5o Pierre,
notaire à Tournon *; 6° Marie, épouse en
1508 de noble Julien de Gléou, juge de la
terre de Moneslier en Vocance ; 7o Blan-
che, religieuse à Aiinonay. — Pierre, le
notaire de Tournon, épousa dans cette
ville, en 1529, Louise Boulot, des Boulot
qui devinrent seigneurs de Vaugrenand,
et fut le père d'un écrivain protestant di-
gne d'attention : Achille Gamon l'auteur
des Mémoires sur les guerres civiles du
Eaut-Vivarais (1558 à 1586) qu'Aubaïs a
publiés eu partie dans ses Pièces fugitives.
Achille Gamon, né à Tournon le 15 août
1530, fit ses études de droit à Valence et
les acheva à Toulouse où il fut admis au
grade de licencié, en fév. 1551. Il revint
ensuite à Annonay où il épousa la môme
année, Jeanne, fille d'Elienne Massabœuf,
notaire de cette ville. Ce fut un juriscon-
sulte honoré pour son savoir, son intégrité,
sa piété, qui ferme protestant comme on
l'était dans cette ville d'Annonay où la
Réforme avait été prêchée dès l'année
1528 * sut garder cependant au milieu des
violences de son temps, une conduite assez
modérée et un langage assez impartial pour
que MM. Haag l'aient cru resté catholique.
Il fut nommé ler consul d'Annonay en
1559 et assista en cette qualité aux Etats
1 Ses mimites pour l'an 1541 y existent encore
dans l'étude Manoha.
- Par le cordelier Macheville ou Machopolis.
I
821
GAMON
822
du Languedoc tenus en 1560. GrAce h la
situation qu'il occupait et cà la modération
de son esprit, ses Mémoires restent un do-
cument important. On peut y ajouter une
Lettre qu'il composa pour placer en tête
des Franchises d'Annonay • présentées à
la municipalité de cette ville en lo68 et
un Livre de raison qui commence par cette
sage explication dos livres de ce genre :
Divitiarum quiereiularum non soliim ra-
tionem habere oportet, sed etiam collocan-
darum, ut perpétues siimptus suppeditent,
nec solum necessarios sed etiam libérales.
Et hoc omnia qualiaciimque sint Deo Opt.
Max. bonorum omnium largitori accepte
ferenda sunt. Cui sit laus summa îeterna-
que gloria, in sœcula. — Livre journal ou
de raison des affaires domestiques de maître
Achille Gamon, licencié ez droits ^.
Achille Gamon mourut cà Annonay, le
22 déc. 1597 et fut enterré au cimetière du
Champ, encore aujourd'hui le lieu de sé-
pulture des protestants. Sa femme mourut
en 1599. Ils s'étaient fait un testament
mutuel (Guérin, not. lo87-161o) ; cette
pièce a disparu avec une quantité d'autres
dans un déplorable incendie qui a dévoré
l'hôtel de ville d'Annonay en 1870. Ils
avaient eu 14 enfants, dont 10 morts en
bas âge. Les «piatre qui ont vécu furent :
lo Blanche ; 2» Moxdon, marié, janvier
1588, à Catherine de La Rivoire (deux
petits-fds de Mondon, tous deux nommés
Christophe se tirent condamner en 1698,
comme usurpateurs de noblesse) ; .'}« Théo-
dore, sieur de La Lombardière, avocat au
bailliage, consul d'Annonay en 1607, ma-
rié le 30 mai 1596 à Madelaine de Gurin
(acte signé par le min. Jérôme Salve), mort
en 1620 ; cette branche de La Lombardière
portait pour Armes : d'azur au chevron
d'or accompagné de 2 étoiles en chef et
d'un arbre en pointe; elle s'est continuée
jusqu'à nos jours et eut pour dernier re-
présentant un lieutenant-colonel mort à
Seurre (Côte d'Or) en 1842 ; 4» Christo-
' Reproilnites dans les llonnments bistor. sur
Annonay et le Vivarais, par l'oncer ; Lyon. Per-
rin, 1835, et de nonveiui, en ee moment même
par les soins de M. Brnn-Dnrand dans le lltiU.
de la Société d'arehéol. de la Drôme.
2 Ce volume a été donné par un iiescendant
collatéral des Gamon, le baron de La Roque, à
la bibliolli. pub. d'Annonay en 1865.
PHLK, poète dont nous avons plus longue-
ment à parler.
Vainement ce poète nous a laissé un
bagage de plus de 25,000 vers ; on n'y
trouve pas cà relever un seul trait de sa vie.
Heureusement nous savons d'ailleurs (sur-
tout p.ar l'excellente notice de M. A. Mazon)
qu'il naquit à Annonay sur la fin de 1574,
que son père l'envoya faire ses études à
INîmes et que de là il passa « à la practique
des finances, à Montpellier. » On peut donc
penser qu'il fut un fonctionnaire dépen-
dant de la Cour des aides ou du Bureau
des finances de cette dernière ville ; mais
si telle fut sa profession ofTicielle, il tira
surtout profit de son séjour dans cette cité
savante pour se familiariser avec les con-
naissances qu'y enseignait la Ftaculté de
médecine. A chaque pas dans ses poésies
on en trouve le témoignage. Quelques-uns
disent cependant quïl était avocat, comme
son père. En 1607, il représenta sa ville
natale au synode de La Rochelle, comme
ancien de l'église réformée, et se rencontra
dans cette assemblée avec le pasteur P.
Perrin, auteur de l'Histoire des Viiudois.
Il lui fit présent d'une longue et belle ode
pour imprimer en tète de son livre (édit.
de Genève, 1618, in-12). On ne sait plus
rien de lui, si ce n'est qu'il mourut à An-
non.ay en 1621.
Christ, de Gamon fut un de ces heureux
esprits doués naturellement du génie poé-
tique, mais entraînés par la mode à tous
les écarts du plus mauvais goût de leur
temps, aveuglés qu'ils étaient par les louan-
ges de la foule et leur haute opinion d'eux-
mêmes. Les jeux de mots, les antithèses
forcées, les syllabes bissées, les diminutifs
afieclés. tout le néologisme ridicule repro-
ché à Ronsard et à Du Burtas, est encore
exagéré par lui au point que ses vers
demeurent souvent inintelligibles. Il com-
mença à publier quelques pièces sous le
voile de l'anonyme, puis s'enhardit à en
composer plusieurs recueils. « Quelques
unes des pièces de vers que j'étale icy, dit-
il, (préf. du Jardinet) ont esté autres fois
impriméeset m'ont occasionné de les reveoir
et tascher de mieux faire ; que si tu as
bien daigné les veoir seules, sans aveu et
rudes, ne desdaignes nifiintenant de les
reveoir accompaignées, avouées et mieux
polies...» Ce sont des pièces légères, des
odes à la nature, des bucoliques, ton qu'il
823
GAMON
824
garde dans des sujets plus graves, par
exemple quand voulant célébrer « l'esjouis-
sance du retour de la paix avec l'Espagne,»
sans doute le traité de Vervins, il com-
mence ainsi :
Mais je te pry, Georget, au frais de ces endettes
Reposons nos soucis et nos jambes lassettcs.
Il publia un autre poème du même
genre, La Muse divine, et aussi un poème
didactique sur les poissons, intitulé Les
pescheries. Au cours de ces différentes com-
positions, l'on rencontre nombre d'épiso-
des ou mêmes des pièces entières inspirées
seulement par la muse chrétienne aux
inspirations de laquelle il puise cet ana-
gramme de son nom, qu'il met en vedette
aux beaux endroits, particulièrement lors-
que en terminant son plus grand ouvrage,
la Semaine, il prend congé des lecteurs,
dit-il,
Pour voler au repos où chkist ponde ma loge".
Ce grand ouvrage qui ne compte pas
moins de 8600 vers, et qui s'intitule auda-
cieusement « La semaine de la création,
contre celle du sieur du Bartas, » mérite à
Christophe de Gamon, malgré ses erreurs,
malgré ses tirades obscures et ses vers ro-
cailleux, un très honorable souvenir. Le
génie de Du Bartas avait fait naître à sa
suite une foule d'admirateurs, d'imitateurs,
de traducteurs ; Gamon se montra le plus
ardent, tout en se posant comme contra-
dicteur. Son idée était que pour peindre le
sublime travail de la Création, l'œuvre de
Dieu lui-même. Du Bartas aurait dû se
contraindre à ne pas laisser échapper la
moindre inexactitude ; or l'amant de la
nature, le minutieux ichtyologiste, le zélé
chrétien, trouvant chez Du Bartas des no-
tions erronées en matière d'histoire natu-
relle aussi bien que de théologie (il le reprend
longuement sur la définition de la Trinité),
entreprit de refaire lui-même une Semaine
pure de pareilles taches. Inutile de dire
que c'était une puérile et vaine entreprise,
et que s'il corrige en effet quelques asser-
tions du maître, lui-même était si loin de
pouvoir se dire supérieur à la science de
son temps qu'il s'adonnait aux mystères
de l'alchimie et de la transmutation des
métaux. Il reste des vers qui ne manquent
' Il y joint la devise : Virtus mihi carier auro.
pas de feu, ni de couleur, ceux-ci par
exemple, au commencement de la 5'ne se-
maine :
Quand le docte tourneur eut arrondi les cieus
Sa dextre les sema de flambeaux radieux :
Quand l'univers naissant sa ferme baze eut eiie,
Il y fit surgeonner mainte race feuilliie :
De même ayant assis l'Amphitrite et les airs
Il les vent ce jourd'liuy peupler d'hostes divers.
Divers, mais qui pourtant ont certain parentage :
Le poisson a son aile et l'oiseau son plumage ;
L'un fend l'air transparent, l'autre un cristal ondeux.
L'un court, l'autre va vite et tons naissent dos euf? .
Mais ô Dieu que d'erreurs, ô vrai Dieu que de fables.
Par dedans maints escrits trompeuzement affables,
Des différents troupeaux des enfants de la mer
Et des peuples ramants ez campagnes de l'air.
Ma Muse, il est certain, jeune encore, s'est bien veiie
Suivant leur sente ombreuze avoir esté deceiie ;
Mon son œil qui plus mûr d;irde un ray plus ardant
■ Va d'un plus ferme aspect la clairté regardant.
Tant que l'aigle est jeunet chevauobant les nuages
Il tourne fois à fois ses yeux vers les ombrages :
Mais quand l'âge plus ferme a renforcé ses yeux
Fixe il va contemplant le soleil radieux.
Ainsi mon esprit ore à la clarté s'attache
Content pour toute gloire au moinsqu'un jour on sache
Combien mieux vaut le vray que l'escrit afronteur
Et combien un Gamon rechercha la candeur !
Voici la série de ses œuvres :
I. Les pescheries, divisées en deux parties,
oii sont contenus par un nouveau genre
d'écrire et sous des aussi beaux que divers
enseignemens, les plaisirs innocens de la
mer et de l'eau douce, Lyon, 1599, in-12 ;
portrait de l'auteur représenté à l'âge de
24 ans.
II. Le Jardinet de poésies de Chr. de G.
avec sa Muse divine, dans lequel se trouvent
des monologues servant d'addition aux Pes-
cheries, Lyon, 1600, in-12. — On trouve,
en outre, dans cette édition, le poème sur
l'alchimie intitulé le Trésor des Trésors.
III. La Semaine ou Création du Monde,
contre celle du sieur du Bartas, Lyon,
1609, in-12; Genève, par Gédéon Petit,
1609, in-12; Niort, 1615, in-12. Avec
cette épigraphe : 0 Seigneur, que tes œu-
vres sont diverses/ Tu les a toutes faites
avec sapience. La terre est pleine de ton do-
maine. Pseaume 104. Dédié au duc de
Vantadour, lieutenant-général en la pro-
vince du Languedoc, sous la date du
1er sept. 1608 ; 242 p., sans les pièces pré-
liminaires. Poème, en vers alexandrins,
divisé en sept chants ou journées.
IV. Commentaire de Henride Linthaut,
sieur de Mont-Lion, doct. en médecine, sur
le Trésor des Trésors de Chr. de Gamon,
825
GAMON
GAMOND
826
reveu et augm. par l'auteur, Lyon, 1610.
in-12, 177 p., sans les pièces prélini. ;
dédié au roi d'Angleterre. Le commentaire,
d'un fort bon style, est intercalé dans le
corps même du poème, sans doute pour
reposer l'esprit du lecteur. Dans sa pré-
face, Linthaut de Mont-Lion nous apprend
que Gamon a revu son poème qu'il a
augmenté « et repurgé des fautes nées
sous ceux qui l'ayant arraché de son Jar-
dinet de poésie, pour le transplanter dans
les Muses r'alliées, et depuis dans le Par-
nasse des Poètes, ont changé l'intitulation
de la pièce, celé le nom de l'auteur, et
corrompu les vers en une infinité de lieux :
faute jointe à la malice et cousine du sa-
crilège. » La génération de l'or et autres
métaux, tel est le sujet du poème.
La famille Gamon compta quelques pro-
testants qui ont souflert. Sur une liste de
fugitifs (M 667) se lit le nom d'ANToiNE
Gamon, d'Annonay. Un autre, Annibal
Gamon, réfugié en Angleterre exerçait le
saint ministère. Le bibliographe Watt cite
de lui un Sermon on Isaïah, I, o, London,
1689, in-4o. — Jacques Gamon, notaire à
Antraigues en 16)}0, issu d'André Gamon^
notaire à S^-Peray, l'un des oncles d'Achille
Gamon, eut pour arrière-petit-fils, Fran-
çois-Joseph Gamon, député à la Conven-
tion, condamné à mort comme Girondin
mais qui put s'échapper. 11 était poète à
ses heures et a laissé, outre trois tragédies^
quelques poésies plus légères ; mais rien
ne nous fait savoir s'il était encore protes-
tant.
Bayle. — Colletet. — L'abbé Goujot. — A. M.
— A. Mazon, Notice sur la vie et les œuvres
d'Achille Gamon et de Christopble de Gamon,
d'Annonay en Vivarais; Lyon et Paris, 1885,
in-8°.
GAMOND (Blanche) était une pieuse
jeune fille, habitant avec son père, sa
mère, et son plus jeune frère à Saint-Paul-
trois-Châteaux en Dauphiné. C'étaient des
bourgeois aisés ayant maison à la ville et
divers biens à la campagne. Blanche attei-
gnait ses 21 ans lorsqu'au mois de février
1683, six compagnies de soldats appelés
par l'évêque, furent logés à discrétion chez
les protestants^ le culte réformé ayant été
interdit l'année précédente à S'-Paul par
un arrêt du parlement. Ces soldats furent
là ce qu'ils étaient partout ; ils s'appli-
quaient à tourmenter leurs hôtes, à les
ruiner, et quelquefois à les mettre à la tor-
ture, par exemple en les pendant aux
chaînettes de la cheminée ou en leur pas-
sant les pieds nus sur les charbons ardents.
Les Gamond eurent leur part de ces dou-
leurs, mais lorsque le même spectacle, au
mois de septemb. 1683, s'apprêtait à re-
commencer de plus belle en l'honneur de
la Révocation, ils s'enfuirent à Orange où
ils avaient des parents; mais les soldats
envahirent Orange à son tour et cette fois
les malheureux fugitifs durent se cacher
dans les bois. Ils y vécurent un mois à la
belle étoile. Enfin Blanche, sa mère et son
frère prirent la résolution de quitter ce
funeste pays; ils gagnèrent Grenoble et
s'étant joints à deux autres fugitifs, un
ministre de la basse Guyenne nommé Cas-
sagne et sa sœur, ils prirent la route de
Genève; mais à peine avaient-ils franchi
une fiuble distance qu'une escouade de
dragons se jeta sur eux ; les hommes pu-
rent s'échapper * ; les femmes furent rame-
nées à Grenoble et jetées au cachot (2 avril
1686).
On nous fit descendre dans la basse fosse
et on nous y ferma. Nous étions 9 ou 10
femmes de la religion ou filles : pour des
bêtes, il n'y en manquoit pas, principale-
ment des souris. Il faisoit froid ; de plus,
il etoit extrêmement humide ; il y avoit plu-
sieurs fenêtres sans être fermées d'aucune
chose, tellement que nous souffrions beau-
coup du froid et le geôlier avoit enfermé
toutes nos hardes au cachot; ils ne voulu-
rent pas nous les donner. Le lendemain il
nous fallut demeurer sans manger jusqu'au
soir. Et comme on n'avoit pas fait de « né-
cessaire, » on nous donna seulement un
sceau de bois, et quand la seille étoit pleine,
on ne permettoit pas de la vuider; on la
laissoit des fois deux ou trois jours telle-
ment que la puanteur nous empestoit
Les papistes ne manquoient pas à nous
venir persécuter et nous dire de mauvaises
1 Le jeune Gamond gagna la Suisse ; « à Joas
Gamon, de S. Paul-trois Châteaux, en charité
4 flor. 3 sols pour luy ayder à passer chemin. >•
(Manuaux de Lausanne, 2 juill. 1684). En 1687
il était domicilié dans les Grisons. — Bourse
franc, de Genève, en 1699 ; « La femme de J.-J.
Gamon, de S. Paul trois châteaux, qui revient de
Hanovre avec un jeune garçon qui y est né ; on
ne peut s'en charger vu qu'il est né en Allema-
gne ; quant à elle on lui accorde diverses assis-
tances. »
827
GAMOND
828
nouvelles. Une d"" Guichard me tira à part
et me dit : « Je suis extrêmement touchée
de vous voir, car on va vous faire souffrir
de grands maux puisqu'il n'y a rien qui
puisse vous faire quitter votre religion, ny
cachot, ny basse fosse, ny autres choses
semblables. Ou va vous faire raser par la
main d'un bourreau ; ensuite on va vous
mettre la fleur de lys en chaque joue ^; plus
on vous donnera le fouet par toute la
ville » — 16 juin. 1686 : ...Alors le
guichetier et monsieur le grefrier avec un
grand papier à la main entrèi-ent en nous
disant : Voici vostre an-est; vous avez été
des rebelles, aussi vous souffrii'ez toute
vostre vie. « Je leur dis d'un air riant :
C'est peu de chose que les souffrances de
cette vie. » Alors il se mit a lire mon arr'est
qui portoit que nous étions jugées aux pri-
sons perpétuelles et tous nos biens contis-
qués, 20 liv. d'amende entre toutes deux 2,
rasées, mises à l'hôpital gênerai de Greno-
ble jusques a ce que le parlement eut trouvé
im lieu pour nous y mettre le reste de nos
jours, mais qu'on nous douneroit le pain
du Roi. — ...Comme la basse fosse etoit
un mauvais séjour extrêmement humide,
je tirai du venin, tellement que je tombai
dans une grande maladie... Me voyant
extrêmement mal je priai le geôlier qu'ils
eussent la bonté de me laisser voir ma mère,
que je voulois luy demander pardon. Trois
jours après on vint me rapporter que si je
voulois changer de religion, on laisseroit
entrer ma mère, mais hormis cela que je
ne la verrois jamais. Je leur dis : « Si vous
m'empêchez de voir ma mère dans ce
monde, je la verrai un jour dans le ciel
avec l'aide de mon Dieu » Et comme
j'étais assise sur le lict, je vis entrer M. le
grefrier et après luy trois chirurgiens. 11
me dit : Voici les chirurgiens qui viennent
exécuter l'arrest Je leur dis comment
voulez vous que je me mette? Ils me dirent
mettez vous a genoux. Et on me décoiffa
en me disant : « Vos cheveux sont bien
épais. » Et un des chirurgiens lia mes che-
veux, et l'auti-e les tira de toute sa force ;
' Ce n'étaient point de feintes menaces. Le
ministre Louvois écrivait à un commandant du
Languedoc : Sur ce que j'ai représenté au Roi
du peu de cas que font les femmes du pays où
vous êtes des peines ordonnées contre celles qui
se trouvent à des assemblées, Sa Majesté ordonne
que celles qui ne seront pas damoiselles seront
condamnées par M. de Basville au fouet et à la
fleur de lys (Lettre du 10 août 1686).
2 Marthe Cassagne avec Blanche Gamond.
ainsi je croyois qu'où m'arracheroit la tête :
l'un coupoit et l'autre continuoit de tirer.
Quand on eut achevé de couper mes che-
veux et qu'on les eut mis dans leurs poches,
je commençai h mettre mes coëffes sur la
tête h cause de la rigueur du temps ; car il
geloit et tomboit de la neige. Un des chi-
rurgiens me dit : « Ne vous coëffez pas car
nous avons ordi-e du parlement de vous
raser. » A même temps, il sortit des ra-
soirs qui etoient tout rouilles, a cause qu'il
y avoit long temps qu'il n'en avoit rien fait.
On passa le rasoir sur ma tête ; je ne sau-
rois assez dire les douleurs que je sentois,
car ma tête etoit extrêmement tendre, a
cause de la grande maladie que j'avois eue?
en outre de cela, on me coupa eu deux ou
trois parties, a la tête ou au col. C'étoit au
mois de novemb. 1686. — .... Ce fut le
23^ mai 1687 que nous entrâmes dans l'hô-
pital de Valonce conduit par La Rapine.
Nous avons eu déjà l'occasion ' de parler
de ce scélérat, Guichard, dit de La Rapine
ou d'Hérapine, et de décrire une faible
partie des horreurs qu'avec une douzaine
de serviteurs et servantes catlioUques, il
exerçait sur ses prisonniers et prisonniè-
res. Il faudrait reproduire en entier le
journal de Blanche Gamond pour s'imagi-
ner une telle barbarie. Il suffira de citer
un dernier épisode. Sans autre prétexte
que son obstination à rester protestante,
on lui avait donné les étrivières, c'est-à-
dire qu'on l'avait attachée nue jusqu'à la
ceinture à une poutre de la cuisine, et que
six servantes armées de baguettes d'osier
longues d'une aune, l'avaient fustigée non
pas seulement jusqu'au sang, mais jusqu'à
ce qu'elle tombât sans connaissance. Elle
continue :
Depuis les étrivières j'etois devenue
comme ladre : j'avois par tout mon corps
des ampoules qui etoient de la grosseur
d'un pois ; ce n'etoit pas de la gale, mais
du sang meurtry. Je ne dois pas laisser
passer ce qui m'etoit arrivé lorsque j'ôtois
les poux qui m'avoient entamée. C'etoit a la
pointe du jour pendant que les papistes
etoient dans le lict. Je croyois que personne
ne me voyoit ni ne me pouvoit voir ; mais
sitôt que je fus à la fenêtre et que je com-
mençois d'oter les poux de ma chemise, il
vint une de ces papistes [une des servantes].
Elle me douna un si grand coup sur le dos
1 Voy. tome V, col. 665 et 748.
I
829
GAMOND — GAND
830
qu'il m'ôta les croules des plaies de mes
épaules. Je m'écriai « mon Dieu, » puis je
me retournay vers elle en luy disant :
« Pourquoy me frappez vous ? Quel mal
ai-je fait ?» — « Quoy me dit elle, ne vous
a-ton pas défendu avec menaces de vous
ôter les poux ? Il faut que la vermine vous
manjie, puisque vous ne voulez pas changer.
Tout à l'heure vous aurez les étrivières, car
je m'en vay le rapporter a M. de La Ra-
pine. » Tout cela achevoit de m'affliger car
je ne pouvois plus me baisser pour balayer.
Cette meurtrière Marie [autre servante]
vint, portant un paquet de clefs à la main ;
elle me dit : « Tu n'as pas encore achevé
de torcher ces coffres, gueuse d'hugue-
notte ! » Elle n'eut pas plutôt dit cela
qu'elle leva la main pour me donner des
clefs au visage ; mais par un don de Dieu,
la muraille reçut le coup, qui emporta le
mortier; je vous donne à penser s'il ne
m'eut défait la face.
Ce martyre diminua d'intensité lors-
qu'au moment le plus inattendu (11 juillet)
d'Hérapine disparut tout d'un coup. Le
parlement de Grenoble avait rendu contre
lui un décret de prise de corps, non pas
à cause de ses cruautés, mais à cause
d'autres crimes que cet aventurier avait
commis. Les prisonnières eurent encore
beaucoup à souffrir ; mais il semble que la
conduite de d'Hérapine ait réveillé la pu-
deur et soulevé dans tout le pays une
secrète indignation. On fut bien aise de
laisser une partie d'entre elles s'évader; à
d'autres on offrit ouvertement la liberté
moyennant quelque somme d'argent. Blan-
che Gamond fut de ces dernières. Elle
sortit de cet enfer le 26 nov. 1687. C'était
le soir. Le nouveau recteur de l'hôpital
vint la trouver encore toute malade et lui
demander si elle se sentait la force de sor-
tir de l'hôpital. Lui-même s'offrit pour
l'aider à s'habiller. « Je ferais venir une
personne de l'hôpital, dit-il, mais je suis
bien ayse qu'aucun ne vous voye sortir,
ni qu'on le sçache. Vous seriez sortie plu-
tôt mais votre mère ne baille pas assez
d'argent. » Et lui-même la conduisit jus-
qu'à la porte avec la chandelle pour l'éclai-
rer. Elle resta quelques semaines à Va-
lence et à Grenoble afin de réparer sa santé
et elle était à Genève au mois de février
1688 ; elle se retira définitivement à Berne
au mois de novembre suivant. C'est là
qu'elle rédigea son journal sur la demande
de « Madame Scherer, à Saint-Gall \ » à
qui elle en fit la dédicace. Plus tard elle
passa de Berne à Zurich, mais dans quelle
triste situation! On lit dans les registres
de cette dernière ville : « 1717, don de
9 tlor. à Bl. Gamond qui a beaucoup souf-
fert pour sa foi. On lui permet de passer
l'hiver ici. — 1718, elle reçoit par mois
un secours de 2 florins 6 shellings; elle
est maintenant hydropique. Morte d'hy-
dropisie (1718 sans autre date) ; elle a été
enseveUe à Zurich. » {Bull. 1885, p. 140).
Jules Chavannes, Eécit des persécutions de
B. Gamond (le Chrétien évangélique, août 1867).
— Deux héroïnes de la foi Bl. G. et Jeanne
Terrasson; par Th. Claparède et Ed. Goty, 1880,
in-12.
GAMONET (Antoine) de Si-Bonet en
Auvergne et Jean Montagne, du même
lieu, reçus habitants de Genève, sous la
caution d'Ant. Beringer ministre. Autre
Antoine Gamonet, marchand à S'-Bonet,
id., mai lo85. — Gamonet, protestant fort
riche et fort religieux [Haag, V 212], ori-
ginaire de Gascogne, mais établi à Rennes
avec sa soeur, fut accusé faussement d'avoir
un jour de procession du S^-Sacrement,
4 juin 1654, fait tomber des ordures à
quelques pas d'un reposoir. C'était un
bruit de la foule ; aucun témoin n'avait vu
cela. Le parlement de Rennes n'en con-
damna pas moins le frère à 1600 liv.
d'amende et la sœur à être pendue. Ce
jugement inique fut cassé par la chambre
de l'édit et le temple qui avait été brûlé
par le peuple fut rétabli aux frais de la
ville. Le frère et la sœur allèrent s'établir
à Paris. Rien n'indique qu'ils fussent pa-
rents de Jacques Gamonet lapidaire à Paris,
fils d'Etienne Gamonet libraire et marié au
temple de Charenton, juin 1661, avec Anne
Bourgeois. — (Jean), de Privas, assisté à
Genève d'un viatique pour le Brandebourg.
GAND (de), prédicant à Antibes, 1642;
il est interdit de faire aucune fonction de
ministre, sur la plainte portée au Conseil
du roi par l'évêque de Grasse, Ant. Go-
deau, en ces termes : Encores que par les
edits de pacification faits en faveur de
ceux la R. P. P., soit deffendu qu'aucun
exercice d'icelle se fasse aux villes où il
n'est point accordé expressément, toute-
1 Ascendante directe de notre éminent écri-
vain, M. Edmond Scherer, sénateur.
831
GAND
GANTOIS
832
fois dans la ville d'Anlibes il se fait des
assemblées ordinaires chez un nommé Au-
gustin Serrât où un nommé Gand se mesle
de prescher à ceux qui s'y ramassent tant
des habitants de la d. ville, soldats et ofTi-
ciers de la garnison, ce qui cause un grand
scandale parmy les catholiques ; davantage
que les consuls de la d. ville ayant esté
condamnez a donner un cimetière aux dits
de la R. P., ils leur en ont assigné un
proche de l'église, et Tun ny l'autre n'es-
tant point clos, les os des fidèles chres-
tiens sont meslez souventes fois avec ceux
des hérétiques, ce qui est tout a fait con-
tre la piété et les bonnes mœurs, etc. (Fil-
leau, Décis. cath., p. 303). — Marie-Mo-
desle Gand, mise aux Nouv.-cath. de
Rouen, 1779. — Pierre Gandil, manufac-.
turier en tapisserie et teinturier, originaire
de Rurniquel en Guyenne, établi en 1692
à Magdebourg, avec ses fils Abraham et
Pierre, nés dans cette ville. — Ganneron.
famille parisienne de brodeurs sur étoffe,
signalée dans le recueil de Thoisy (impr.
Bibl.nat.; Matières ecclésiast. in-4o, t.LXI)
comme ayant été inquiétée pour la religion
en 16G9, en la personne d'Abraham Gan-
neron maître brodeur et Magdeleine Berny
sa femme. — Elizabeth Ganneron, de Paris,
femme d'un brodeur, confesseuse, assistée
(3 1.) à Londres, 1705. — J. Ganot, lapidé
à Forcalquier, lo62.
GANTOIS, nom d'une famille champe-
noise qui a donné plusieurs pasteurs aux
églises de Sedan et de Sancerre [Haag, V
213j. Eusèbe Gantois, né <à Chalon, étud.
à Genève (E. Gantellus Chatalaunensis),
juin 1583, ministre de Sedan, 1601-1630.
Il fut député en 1601, au synode national de
Gergeau. En 1603, il fut envoyé à celui de
Gap pour demander, au nom de son église,
d'être détachée de la province de 1 Isle-de-
France, la longueur des chemins occasion-
nant des frais trop considérables pour
qu'elle pût se faire représenter aux synodes
provinciaux. Sa demande lui fut accordée.
Nous avons déjà eu l'occasion de parler (I,
III, col. 726), de quelques Sermons de
Gantois. Dans une liasse de reçus, signés
des ministres et des régents de Sedan, qui
leur a été communiquée, MM. Haag en ont
trouvé d'Eusèbe Gantois jusqu'en 1630.
Pierre Gantois, de Sedan ; étud. à l'acad.
de cette ville en 1622.
Parmi les Thèses sedanenses, on en re-
marque une De homine soutenue par Pierre
Gantois, en 1622, sous la présidence
d'Abraham Rambours. Treize ans plus
tard, au nombre des étudiants de la même
académie se trouvait Jacques Gantois, qui
fut répondant à deux thèses de Pierre Du
Moulin, l'une De 7^eliquiis sanctorum et
eorum cuitu, et l'autre De fundamento fi-
dei ecdesiie romanx. Tous deux étaient de
Sedan, et probablement fds de notre Eu-
sèbe. Nous ne connaissons aucune particu-
larité de la vie du premier ; mais nous sa-
vons que Jacques desservit, avec Paul
Allard, l'église de Sancerre jusqu'en 1641,
que Condi> lui ordonna de sortir de la
ville. Il retourna à Sedan, d'où les Sancer-
rois le rappelèrent, en 1650, pensant que
la captivité de Condé leur fournissait une
occasion favorable pour rétablir leur exer-
cice ; mais ils avaient compté sans l'arche-
vêque de Bourges qui, se fondant sur l'ar-
ticle 5 des Articles secrets, porta plainte au
roi et fit de nouveau fermer le temple, le
22 oct. 1651. Les habitants protestants, au
nombre desquels figuraient Dargent, Grené,
J)a\'id Perrinet, Minot, Paul Renovard, Lé-
veillé, Dubois, Bourgeois, Lauverjat, etc.
demandèrent alors et obtinrent la permis-
sion de réédifier leur ancien temple à la
porte Oyson. Jacques Gantois put donc
continuer sans nouvelle interruption les
fonctions de son ministère jusqu'à sa mort
arrivée en 1667. La seule publication que
nous connaissions de lui. outre les thèses
citées plus haut, est un Sermon sur I Cor.
10, prononcé à Charenton, le 6 juillet 1664,
Sedan, Franc. Chayer, 1664, in-4o de 77 p.
Il avait épousé Rachel Renouard, dont la
sœur Esther avait été mariée à François
de Fougères, ministre d'Henrichemont
(voy. ci-dessus col. 655).
A la révocation de l'édit de Nantes,
Pierre Gantois se retira en Hollande, ainsi
que son fils et Jean Le Fèvre, le collègue
de ce dernier, qui plus tard rentra en
France, où il continua ses prédications
dans des assemblées secrètes en dépit des
dragons et des archers qui le traquaient.
Bientôt après son arrivée, Gantois fut ap-
pelé à desservir l'église de Gorcum, fonc-
tions qu'il remplit jusqu'en 1731 et dans
lesquelles il eut pour compagnon d' œuvre,
de 1686 à 1692, Jacques Gantois, son cou-
sin sans doute. Ce dernier avait été ministre
à Sedan, et c'est lui qui, lors de la signi-
I
833
GANTOIS
GARCIN
834
ficalion de l'Avertissement du clergé, y
avait répondu avec beaucoup de dignité et
de convenance {Fontette, Portef. 19).
GAPIAN, « ci -devant potier d'étain à
Grenoble, veuf avec 4 enfants, et à présent
commis de M. de La Tour d'Alliés pour
ses mines de cuivre et de plomb ; ne va
point à l'église et est meschant huguenot, >
■i685(Rapport du command.de Grenoble). —
Pierre Garachon, de Si- Amour en Bour-
gogne, reçu habitant de Genève, mai 1573.
— J. Garacol, ministre à Florac, 1620. —
.lehan Garaman, de Nègrepelice, ici. juill.
15oS. — Jean Garatte, du Rouergue, ré-
fugié à Magdebourg, 1708. — Suzanne
Garaud, de Vitré, 40 ans, assistée (2 sh.)
à Londres, 1708. — Jean Garaulois, pré-
cédemment nommé Garembois, déposé au
synode de lo72. — Clément Garcher, natif
de Fromentières, au pays d'Anjou, reçu
habitant de Genève, mai 1539. — Suzanne
Garrault, 63 ans, femme de Charles de
La Haye, s^ de la Jarie^ inhumée au cimet.
des SS. -Pères, 3 juin 1652. — Daniel
Garreau, de Luzignan, 57 ans, menuisier,
et sa femme, assistés (10 sh.) à Chelsey,
1705.
1 . GARCIN (Laurent), docteur en méde-
cine de la Faculté de Reims [Haag, V214],
né à Grenoble et mort à Neuchâtel. Comme
médecin au service de la Compagnie hollan-
daise des Indes orientales, Garcin fit plu-
sieurs voyages dans les îles de l'Océanie.
Au retour de l'une de ses navigations, il
s'arrêta au Cap de Bonne-Espérance où il
passa quelques années, et il profita de son
séjour dans cette magnifique colonie pour
étudier l'histoire naturelle du pays et en
particulier la flore de ces contrées presque
inconnues. A son arrivée en Europe, ses
travaux furent récompensés par les diplô-
mes de membre de la Société royale de
Londres, de l'Institut de Bologne et de
membre correspondant de l'académie des
sciences de Paris. Il passa les dernières
années de sa vie à Neuchâtel, où il obtint,
en 1732, les droits de bourgeoisie.
Laurent Garcin a été un actif collabora-
teur du Dictionnaire du commerce, de la
Bibliothèque raisonnée, du Journal helvé-
tique, et l'on trouve aussi plusieurs de ses
dissertations dans les Transactions philoso-
phiques. Il suffira d'indiquer les plus re-
marquables de ses productions ; elles n'of-
frent plus aujourd'hui un grand intérêt. Il
a inséré dans le Journal helvétique , outre
des Tables météorologiques, deux Lettres
sur la cause des principales descentes du
mercure dans le baromètre (sept. 1735 et
janv. 1736) ; — des Lettres à ilfme p.
contenant diverses particularités sur les
bains chauds, spécialement sur ceux d'Aix
en Savoye, et par occasion sur les causes
et la guérison du rhumatisme (1736); —
Lettre à l'occasion de quelques remèdes
nouveaux et expérimentés (1744) ; — Lettre
sur les œufs philosophiques (1745) ; —
Lettre sur le phénomène des grains trouvés
dans le canton de Berne, que l'on préten-
doit être tombés du ciel (1746) ; — Remar-
ques sur la lettre d'un anonyme contenant
quelques observations sur le système de
Telliamed (1751). Les Mémoires de Garcin,
publiés dans les Transact. philos., traitent
tous des sujets de botanique ; en voici les
titres : A neiv family of plants, called oxyo'i-
des (1730); — Remarks on a family of
plants namedmusa (1730) ; — Thehirudi-
nella marina or sea-leech (1730) ; — The
settling of a new genus of plants called,
after the Malayans, mangostans (1734) ; —
On the cypress of the ancients (1748); —
Of a neio genus of plants called salvadora
(1748).
Garcin laissa un fils nommé aussi Lau-
rent et né à Neuchâtel, en 1734, qui s'est
également fait connaître par quelques œu-
vres littéraires, dont voici la liste :
I. Le pouvoir de l'éloquence, petit poème
ins. dans l'Année littéraire (1759) avec
une lettre à Fréron.
II. La Ruillière, épître à M", Paris,
1760, in-12.
III. Traité du mélodrame ou Réflexions
sur la musique dramatique, Paris, 1772,
in-8o.
IV. Discours sur les romans et sur le
choix des amis, trad. du latin du P. Porée
et ins. dans le Choix littéraire de Vernes
et dans le Choix des anciens Mercures.
V. Odes sacrées ou les psaumes de David
en vers français, trad. nouv. par divers
auteurs, avec un discours préliminaire,
Amst. 1764, in-8o ; Yverdun, 1781, in-12.
Il est assez vraisemblable que Jacques
Garcin, qui ne nous est connu d'ailleurs
que par son Oratio inauguralis de utilitate
linguœgallicse, habita Franequerse (Franeq.,
1757, in-4o) appartenait à la même famille,
originaire du Dauphiné, d'où trois mar-
VI. 27
835
GARCIN
GARDESY
83G
chauds de ce nom, Philippe, Etienne et
Pierre Garcin, allèrent, après la Révoca-
tion, s'établir à Lausanne avec leurs fem-
mes Marie Alberge, Madelaine David et
Marie Jaquet. Si nous hésitons à l'y rat-
tacher, c'est que parmi les pasteurs réfu-
giés en Hollande en 1686 se trouvait un
Jacob Garcin, d'Orthez en Béarn.
2. GARCIN (Jean), ministre à Abriez,
Ristolas et Aiguitte dans l'Embrunois en
1620, puis à La Terrasse, non loin de Gre-
noble, et déposé en 1626 par le synode de
Castres; — Jean Garcin, de la Charité,
étud. à Genève (J. Garcinus Charitensis),
1679 ; past. à Nyons 1682 ; abjure et se
relève; puis en 1686 passe en Hollande
où il mourut en 16S9.
GARD (Pierre de), d'Elbeuf, marchand
de tabac, réfugié à Francfort, 1700. —
Marie Gardail, de Clérac, assistée à Ge-
nève, 1701. — Amiet Garde, coutelier de
Lyon, reçu habitant de Genève, IS dée.
1572 ; (Antoine), ministre à Calmont et
Gibel, 1577;à Alets, 1585.— Jean Gardes,
dit Armand, pasteur du désert dans le
haut Languedoc, présenté au synode du
bas Languedoc du 1er juin 1763. — Jean
Gardés, de Montauban, assisté à Genève
d'un viatique pour l'Allemagne, 1700 ;
(autre Jean), de Saint-Quentin en Picardie,
gazier, réfugié à Halberstadt, 1700.
GARDELLE. Dans une famille de ce
nom réfugiée du Languedoc à Genève,
étaient quatre frères, tous quatre plus ou
moins artistes; l'aîné fut un peintre médio-
cre, qui faisait de la miniature et des paysa-
ges d'invention, à la gouache. Il eut peu
de succès à Genève et s'établit en Angle-
terre, où il mourut.
Le second, Robert [Haag, V 215] eut
au contraire une carrière brillante. Né à
Genève en 1682, il abandonna les études
classiques, auxquelles ses parents l'avaient
destiné, pour se livrer au dessin. Il se
rendit en Allemagne, s'arrêta à Cassel et,
accueilli à la cour de Hesse, il y fit quel-
ques portraits. A Berlin où il alla ensuite,
il eut le même bonheur et peignit plusieurs
membres de la famille royale ; il y fit
aussi des copies de deux portraits de
Charles XII et d'Auguste, roi de Pologne.
qui sont à la Bibliothèque publique de
Genève. En repassant à Cassel, il peignit
le landgrave de Hesse et rentra à Genève
en 1712. Mais il sentit le besoin d'aller se
perfectionner à Paris dans la peinture à
l'huile et travailla toute une année dans
l'atelier du célèbre Largillière ; il copia
plusieurs ouvrages du maître avec un ta-
lent remarquable. De retour dans sa ville
natale, il y devint le peintre de toutes les
familles aisées et exécuta un nombre infini
de portraits dont beaucoup subsistent en-
core. Il parcourut aussi les pays de Vaud,
de Neuchâtel, de Berne, le pinceau à la
main, laissant partout, au rapport de son
premier et principal biographe (J. -C.
Fueslin ; Gesch. der besten Kiinstler in
der Schweitz, 5 vol. in-8o, 1769-79) des
témoignages de son habileté. Cependant
ses ouvrages sont généralement négligés,
parce que n'exigeant qu'une faible rému-
nération, il expédiait rapidement son
travail. Trois jours lui suffisaient pour
peindre de buste un personnage de gran-
deur naturelle. Aussi se contentait-il de 3
louis. Peu de peintres ont autant travaillé,
d'autant plus qu'il avait l'habitude de gar-
der une copie de presque tout ce qu'il livrait.
Il travaillait encore à 84 ans, lorsqu'il
mourut à la suite d'une chute (1766). Un
certain nombre de ses portraits ont été
gravés, et plusieurs par lui-même, notam-
ment trois grands théologiens de son temps '
Alph. Turrettini, de Genève ; Osterwald,
de Neuchâtel et Wehrenfels de Bâle. Il
peignit aussi, médiocrement, quelques
paysages, deux grandes vues de Genève et
des environs, publiées dans l'édit. in-4o de
l'Hist. de Genève par Spon (1730) ont été
gravées d'après lui par Ant. Chopy (voy.
IV, col. 350). A sa biographie de Gardelle,
Fueslin a joint (t. IV, p. 105) un joli por-
trait de ce laborieux portraitiste.
GARDESY (Jean), ministre à Metz. Ar-
rivé en 1575, il exerça son ministère dans
l'église de Burtoncourt^ et commença en
1578 à Montoy où s'assemblaient alors les
réformés messins, auxquels l'exercice était
interdit dans la ville. Cette même année,
après la Pentecôte, il alla se marier à Mon-
tauban. Soit qu'il fût originaire du midi,
soit à cause de son mariage, il quitta Metz,
ayant obtenu son congé le 17 déc. 1580.
En 1585, il était à Castres {Mém. de Gas-
ches, 298) ; en 1592 à S^-Antonin {Bull.
XXV, 551); en 1.598-1601 à Villemur
(Bull. XXXI, 307) à l'assemblée de Castres ;
le 25 déc. 1600, il signe le règlement de
l'acad. de Montauban {Bull. IX, 407) ; en
83'
GAEDESY — GAEENCIERES
838
1610, il était à Mauvesiii où se trouvait le
château de Tinel appartenant à une famille
réformée. Appelé à Metz, en 1611, pour
succéder à Buffet, il refuse. Sur son refus
le consist. de Metz adressa vocation à Paul
Ferry qui venait de terminer ses études et
n'avait pas encore quitté Montauban. Il
assista aussi à divers synodes, fut adjoint
du président au XXIme et secrétaire au
XlIIme (Cuvier).
GARDICHAT (Pierre), maître chirur-
gien de Vitry en Champagne, avec 2 enf.
et une servante, réfugié à Cologne, 1698.
— Jean Gardien-Givry était allé, de la ïie-
rache, faire ses études de théologie (.loan-
nes Gardien vervinensis thierarehinus) en
1670. Il commença d'exercer les fonctions
pastorales quelque temps avant la Révoca-
tion, et d'abord pendant sept ans au cluâ-
teau de S'-Loup-au-Bois, terre appartenant
à M. de Briquemaut, à cinq lieues de Se-
dan ; puis il parcourut le midi et six mois
après la Révocation il fut s'embarquer à
Bordeaux d'où il gagna l'Angleterre et y
étant arrivé il fut préposé par l'évêque
d'Exeter à l'église françoise de Plymouth
dont il fut le pasteur durant cinq ans et
demi. Il revint en France en 1691 et prê-
cha courageusement dans le désert en di-
verses provinces, notamment en Champa-
gne ; il linit par être arrêté en mai 1692,
et fut mis momentanément à la Bastille
(Archiv. de la 13., vol. IX). — « Anthoine
Gardillon, tailleur d'habitz, natif de Val-
lore en Auvergne, amené ;i la Conciergerie
de Paris comme estant de la nouvelle oppi-
nion et pour avoir été au camp du prince
de Conde et porté les armes, ainsi qu'il a
confessé, » 4 juin 1569.
GARDIN, capitaine huguenot [Haag, V
215]. Gardin commandait avec Ladout à
Rabasteins, lorsque cette ville fut assiégée
par Monluc en 1370. Le farouche Monluc
nous apprend lui-même, dans ses Mémoi-
res, que Rabasteins était voué à la destruc-
tion et que son parti était pris d'en passer
tous les habitants au fil de l'épée. Une
blessure grave qu'il reçut en conduisant ses
soldats à l'assaut, augmenta encore sa soif
de sang. Laissons parler maintenant l'abbé
Poeydavant, qui ne peut être suspect de
partialité : « De tous les habitans pris
dans Rabastens, il n'en etoit échappé que
quatre, dont deux étoient marchands
catholiques ; les deux autres rachetèrent
leur vie par des présens : la plupart des
autres du parti huguenot, y compris les
femmes qui périrent sur la brèche en jetant
des pierres sur les assiégeans, fut immolé
sans compassion. Cinquante ou soixante
personnes, parmi lesquelles étoient des
ministres et gens de consistoire, s'étoient
réfugiées au haut de la grande tour. Les
soldats les firent sauter de haut en bas, en
sorte qu'ils tombèrent dans la jirofondeur
des fossés remplis d'eau, où ils se noyèrent. »
En fait de barbaries, Des Adrets, comme on
voit, était inférieur à Monluc. — Six chefs
de famille du nom de Gardiol, fugitifs
d'Orange, assistés à Genève allant en Alle-
magne, 1703 ; et un septième, Barthélémy
Gardiol, d'Aignières en Provence, id.
1707. — César Gardon, d'Orange, et sa
femme, assistés à Lausanne d'un viatique
pour Schaffhouse, 1693. — Injonction si-
gnifiée par le parlement de Grenoble à
Jacques Gardy, de Pont en Royans, d'ab-
jurer le protestantisme dans trois mois à
compter de la signification sous peine
d'expulsion par les mains de la maréchaus-
sée, 1729 {Bull. XI. 242). — Thomas et
Jacques Garel, manufacturiers d'Uzès, éta-
blis vers 1680 à Magdebourg. Jean Garel,
du Vivarais, assisté à Lausanne, 1704. Ja-
cob Garel, de Montauban, assisté à Genève,
1706.
GARENCIÈRES (Théophile de), né à
Paris d'une famille catholique [Haag, V
216], se fit recevoir docteur en médecine
à Caen vers 1635. A l'âge de 20 ans, il
suivit à Londres, en qualité de médecin,
l'ambassadeur de France. Il embrassa en
Angleterre la religion protestante à la per-
suasion du pasteur Jean d'Espagne, fut ad-
mis dans le collège médical de Londres et
mourut, après 1676, dans une situation
peu fortunée. On a de lui :
I. Flagellum Anglise, seu tabès anglica
numeris omnibus absoluta, Lond., 1647,
in-4o et in-18.
II. A discourse concerning the nature of
the plague, Lond., 1665, 1666, in-4û.
III. The true prophecies or prognostics
of Michel Nostradamus, 1672, in-fol.
IV. Ofthe virtues andeffects of the tinc-
ture of corals in physick, Lond., 1676, in-
8o.
Un de ses descendants, nommé aussi
Théophile, nous est connu par la publica-
tion suivante ; General instructions, divi-
839
GARENCIERES
GARGOULLEAU
840
ne, moral, historical, etc. , sheiving the
progress of religion frorn the création to
this time and to the end ofthe world, Yorck,
1728,in-8o.
Vers 1694, un dénonciateur anonyme
signala au gouvernement deux habitants
d'Alençon, Garencières et Chemin -Tau-
nay, comme tenant chez eux des assem-
blées religieuses et y recevant des minis-
tres (M 670).
GARENJAUD (Pierre), « natif de Mon-
thelinard en Dauphiné, cordainier, » reçu
habitant de Genève, 23 août 15ol ; Jac-
ques Garinjaud, « cordainier, nat. de Mon-
tellimard, « id., 31 août. — Pierre Gare-
niol, « de Tours en Touraine, veloultier, »
id., juin. 1558. — Esaie Garés, de La
Motte Chalençon, assisté à Genève, 1702,
pour gagner la Suisse. — Nicolas Garet,
de Sauvigny en Lorraine, reçu habitant
de Genève, 5 septemb. lo72.
GARESCHÉ. famille notable de négo-
ciants et de marins de la Rochelle. Nathan
Garesché, religionnaire fugitif en 168S;
ses biens furent confisqués. Isaac Garesché
et ses quatre filles, Jeanne, Marie, Su-
zanne et Esther Garesché enfermés comme
religionnaires par lettre de cachet, 1727;
celles-ci au couvent des Filles de Notre-
Dame à Saintes. En 1727, l'intendant Bi-
gnon autorisa un jeune Garesché à se ren-
dre en Hollande pour y apprendre la langue
et le commerce, conformément à l'avis du
subdélégué que trois enfants de cette famille
avaient déjà été en Hollande dans ce but,
en étaient repartis régulièrement et étaient
devenus d'habiles et riches négociants (Ri-
chemond).
GARGOULLEAU, honorable famille de
la Rochelle à laquelle appartenait un éche-
vin de la ville, Louis GargouUeau, qui
mourut en 1566. Ce fut dans sa maison
que se firent les premières assemblées re-
ligieuses tenues parmi les Rochellois par-
tisans de la Réforme. Son fils, également
nommé Louis, éehevin à son tour, fut tué
pendant le siège de 1572. Un troisième
Louis Gargoulleau, maire en 1583, se
montra vaillant capitaine [Haag, V 116].
l\ s'était déjà distingué sous Puyviaut, au
siège de Niort, où il avait été blessé, lors-
que, en 1572, il fut nommé capitaine d'une
des huit compagnies de volontaires levées
par la Rochelle, après le massacre de la
Saint- Barthélémy, Les sept autres étaient
commandées par Jacques David, Pierre
Portier, Jean Collin, Charles Chalmot, Mé-
ri Marie, tous cinq pairs, et parMathurin
Le Grand et Bonnault '. En 1573, il entra
dans le conseil de guerre, alors composé,
sous la présidence du maire, de La Noue,
Languillier, La Roche-Esnard, Des Essarts,
Champagne et Le Grand, C'est lui qui fut
chargé d'arrêter le traître Du Lion qui se
fit tuer en se défendant (t. v, col. 737).
Après la retraite de la Noue, il continua
à faire partie du conseil de guerre avec
Des Essarts, Normand, La Rivière-le-Lys.
Le capitaine Sauvage ayant été tué, il le
remplaça comme sergent- major, et con-
tribua vaillamment à l'héroïque défense
de la Rochelle. On sait que le duc d'An-
jou, renonçant enfin à l'espoir de sou-
mettre le boulevart du protestantisme,
consentit à un traité de paix (au bas du-
quel Gargoulleau eut l'honneur d'apposer
son nom).
En 1575, Gargoulleau fut chargé, avec
Texier et Choisy, de porter au duc d'Alen-
çon le subside qui avait été imposé sur La
Rochelle, pour la solde de l'armée de
Jean-Casimir. En 1577, nous le trouvons
qui occupait Rochefort avec une faible gar-
nison. Instruit de la prise de Tonnay-
Charente par Mayenne, et ne se sentant
pas en état de résister avec quelques hom-
mes à une armée victorieuse, il prit le
parti d'évacuer la ville et de se retirer à la
Rochelle. La même année, le prince de
Condé essaya, mais inutilement, de le faire
nommer maire, les habitants ne voulant
pas pour leur premier magistrat d'un hom-
me dévoué à la noblesse. En 1586, Gar-
goulleau fut de l'expédition commandée
par Saint-Gelais, laquelle avait pour but de
fermer le port de Brouage, et en 1588, il
tenta sans succès de conduire des secours
à La Jarrie et à Bois-du-Lys, assiégés
dans Marans. La même année, il fut élu
maire, et ce fut en cette qualité qu'il as-
sista avec Mathurin Renauld et Jean de
Bourdigalle à l'assemblée politique de la
Rochelle.
A partir de cette époque, l'histoire de la
Rochelle ne parle plus de Gargoulleau.
Nons n'avons rien à ajouter aux rensei-
gnements qui nous sont fournis par Ar-
' Les Mémoires de Charles IX substituent les
noms de Sauvage, Bohineau et Pinaut à ceux de
Portier, Collin et Marie.
841
GARGOULLEAU
GARISSOLES
842
cère, si ce n'est qu'une demoiselle Gar-
gouUeau sortit de France à la Révocation
{Tt 2i7), tandis que Josué Gargoulleau,
sieur des Loges, fds de Louis Gargoulleau
sieur du Payault, né en 1600 mort en 1669,
et de Catherine du Tronchay, abjura la re-
ligion protestante, le 7 janv. 1686, avec sa
femme Marguerite Barbot fille de Pierre
Barbot et de Marie Elle, qu'il avait épou-
sée en 1666 dans le temple de Charenton.
Cet apostat avait un frère, nommé Michel
(reg. de Char.) qui suivit probablement
son exemple, tandis que leur belle-mère
Judith Benoît passa dans les pays étran-
gers.
GARILLIAN, marchand de Grenoble,
réfugié avec sa femme à Lausanne 1697 ;
il lègue 6 liv. aux autres réfugiés de cette
ville, 1712. — Françoise Garimond, de
S'-Mamet, dioc. d'Uzès, morte à Lausanne
1692. David Garimon, de Nîmes, assisté
à Genève de 40 s. de France et une che-
mise, 1700. Pierre Garimon ouvrier dans
une fabrique d'indiennes, assisté à Ge-
nève d'habits et d'un viatique de 4 écus
pour Rerlin, 1709. — André Garin, ministre
à Donzère en Dauphiné, 1609-12 ; — Jehan
Garin, de Cadanet en Provence, dioc. d' Aix,
reçu habit. deGenève, novemb. 1552. Sidrac
Garin, de Gap, assisté à Genève, allant en
Irlande avec sa femme et deux enf., 1693;
assisté de nouveau en y repassant, 1697.
Jean Garin de Bousset en Vivarais, id.,
1703. — Gariot, fjimille originaire de Bel-
fort, établie à Payerne (Vaud) dès 1644.
Jean Gariot « de la juridiction de Montau-
ban, » allant en Brandebourg, mais obligé
de rebrousser chemin à cause des guerres,
est assisté, 1689, à Lausanne.
GARIPUY, famille de Fezensaguet dont
plusieurs membres se distinguèrent dans
l'armée et la magistrature. Vers 1580 un
P. de Garipuy épousa une des filles de Do-
minique de Lascostes S^ de Barjeau. Plus
tard un autre Pierre de Garipuy fut pro-
cureur au présidial d'Auch. Au milieu du
XVIIIme siècle, nous trouvons à Mauvezin
un Sébastien Garipuy marié àDHede Bigos
et par là alliée à la famille d'Astugue d'En-
galin, et un Pierre Garipuy lieutenant au
régiment de Guyenne, qui épouse Marie
de Bridiers de la maison des Bridiers Vil-
lemor. Il existe encore des Garipuy, mais
dont nous ne pouvons établir la parenté
avec les précédents (Barjeau).
GARISSOLES ou Garrisoles (Antoine),
pasteur et professeur de théologie à Mon-
tauban [Haag, V 216], naquit dans cette
ville, de Guillaume Garissoles, marchand,
et de Marie Gauside, au mois de juin 1587.
Après avoir fait ses études dans sa ville
natale, il fut donné pour pasteur, en 1610,
à l'église de Puylaurens et la desservit jus-
qu'en 1620. A cette époque se tint à Alais
le synode national auquel les églises du
haut Languedoc l'envoyèrent pour les re-
présenter. Montauban, depuis quelques
années déjà, désirait l'avoir pour pasteur
et obtint du synode d' Alais qu'il lui serait
prêté pour six mois. Au bout des six mois,
les Montalbanais ne voulurent pas le lais-
ser partir et obtinrent du synode du haut
Languedoc que Garissoles fût attaché défi-
nitivement à leur église. Mais sur l'appel
de Puylaurens et malgré les efforts de leur
député, Dubois, le synode national de Cha-
renton leur ordonna, en 1623, de le ren-
dre à son ancien troupeau. Ne renonçant
pas toutefois à l'espoir d'enlever définiti-
vement un de leurs concitoyens qui jouis-
sait d'une légitime réputation de science
et d'éloquence, ils envoyèrent les consuls
Roques et Lacresse au synode national de
Castres, 1626, pour le demander comme
second professeur de théologie, et cette
fois, la requête leur fut accordée, bien que
Garissoles insistât pour rester à Puylau-
rens où l'attachaient des liens de famille.
Cette translation, confirmée par le synode
national de Charenton, en 1631, était déjà
un fait accompli, car le nouveau profes-
seur avait pris possession de sa chaire au
mois d'octobre 1627.
Il montra dans son professorat un carac-
tère et des vertus bien rares. La guerre
civile désolait le Languedoc et Montauban
était entouré des troupes royales qui le
menaçaient sans que son académie songeât
à suspendre ses leçons ; mais le gouverne-
ment ayant supprimé les allocations, les
professeurs n'avaient plus de traitement
et il était impossible de pourvoir au rem-
placement de ceux d'entre eux qui décé-
daient. Garissoles remplit à lui seul les
deux lacunes : à ses leçons de théologie il
ajouta bénévolement l'hébreu et la philo-
sophie en remplacement de collègues dé-
cédés et il paya de sa bourse, d'ailleurs
richement pourvue, les traitements de ceux
que l'État ne payait plus. M. Michel Ni-
843
GARISSOLES
844
colas mentionne {Hist. de Vacad. de Mont.,
1885, p. 171), cinq actes notariés par les-
quels cinq professeurs de l'académie, re-
connaissent avoir reçu leurs traitements
des deniers de Garissoles montant à 500,
à 800 et pour trois d'entre eux à plus de
mille livres. Enfin, il lui arriva plusieurs
fois, de 1630 à 1645, de se trouver le seul
professeur de l'académie enseignant à la
fois le grec, l'hébreu, la théologie et la
philosophie.
Garissoles, qui avait été député, en
1614, à l'assemblée de Pamiers avec d'/m-
hert et de Fournes par l'église de Puylau-
rens, le fut, en 1645, au synode national
de Charenton par le haut Languedoc; il en
fut élu modérateur, et en cette qualité, il
répondit au discours du commissaire royal
(voy. IV, col. 975). Après s'être félicité
de l'avènement de Louis XIV au trône
« cette étoile d'Orient qui a paru avec un
éclat qui fait revivre toutes les espérances
de ses fidèles sujets, et qui a rempli d'éton-
nement et d'admiration tous les peuples
du christianisme, » il se contente de pa-
raphraser le discours d'Abimélec de Cu-
mont. Il promet, au nom du synode, de se
soumettre à toutes les volontés du roi,
seulement il prie S. M. de bien vouloir
arrêter les entreprises du clergé catholique ;
il la supplie de se souvenir que la Confes-
sion de foi des églises réformées de Franco
date de cent ans et qu'on n'y peut rien
changer sans prévarication ; il proteste
que le synode ne saurait y toucher sans se
rendre cou[iable d'impostures et sans tra-
hir la foi réformée. Quant aux accusations
portées contre ses coreUgionnaires, il les
repousse avec force, sans sortir des bornes
de la modération, et prouve qu'elles sont
mal fondées ou au moins entachées d'une
singulière exagération. Sa réponse au re-
proche relatif aux écoles est surtout pleine
d'habileté et d'adresse : Si nous nous op-
posons, dit-il, à ce que les protestants en-
voient leurs enfants chez les jésuites, c'est
pour qu'ils ne sucent pas ces maudits prin-
cipes de certains casuistes romains qui ont
plongé le royaume dans une mer de pleurs
et d'amertumes. Nous ne sommes pas, au
reste, les seuls coupables, puisqu'à l'heure
même l'Université de Paris vient d'inten-
ter un procès aux jésuites pour avoir cor-
rompu la jeunesse et l'avoir empoisonnée
de leur morale. Le discours se termine
par une prière adressée au gouvernement
de ne pas se montrer plus sévère envers
les protestants qu'envers les autres Fran-
çais, et de ne pas défendre aux uns d'aller
étudier à Genève, tandis qu'il permet aux
autres de suivre les cours des Universités
de Padoue ou de Bologne. Rien dans
cette réponse ne justifie le bruit dont
un historien, Cathala-Couture, s'est fait
l'écho, que Garissoles et son collègue
Timothée Delon , ancien pasteur de
Montreuil-Bonnin qui desservait depuis
plus de vingt ans l'église de Montau-
ban, avaient promis d'appuyer le fa-
meux projet de réunion imaginé par
Richelieu, qui les aurait en conséquence
gratifiés de pensions.
Le synode députa au nouveau roi les
pasteurs Vincent et Chabrol et les anciens
de Pagnières ou Pannieuvre et de Cléré,
pour lui offrir ses félicitations sur son
avènement et le remercier d'avoir permis
la tenue d'un synode national. Le jeune
Louis XIV, la régente, le duc d'Orléans,
les principaux fonctionnaires firent à l'envi
les plus belles promesses, ce qui n'empê-
cha pas le gouvernement de porter, fort
peu de jours après, une grave atteinte aux
privilèges des réformés, en nommant di-
rectement, sans l'intervention des églises,
le baron d'Ai'zilliers pour remplacer le
marquis de Clermont dans la charge de
député général. Le synode, qui ne s'était
point encore séparé, « requit très humble-
ment S. M. d'accorder le rétablissement de
l'ancienne pratique. » Il s'occupa ensuite
à dresser le cahier des plaintes ; mais cette
fois, sur l'ordre du roi, il dut y travailler
en comité secret. De L'Angle, Cottiby,
Morande et Pellevé furent chargés de le
mettre entre les mains du prince. Au reste
le synode ne fit aucune addition à la Con-
fession, et il introduisit seulement quel-
ques modifications dans la Discipline. La
plus importante fut de permettre les ma-
riages entre beaux-frères et belles-sœurs et
entre beaux-fils et belles-mères. On trouve
aussi au nombre de ses décrets un formu-
laire de baptême pour les pa'iens, les juifs
et les mahométans qui se convertiraient.
La session close, Garissoles retourna à
Montauban oii il continua à s'acquitter de
ses doubles fcmctions avec un zèle remar-
quable, jusqu'à sa mort, arrivée le 20 mars
1651.
845
GAKRISSOLES — GARNAUD
846
Voici la liste de ses ouvrages. Nous
avons dit qu'il passait, de son temps, pour
un prédicateur habile ; nous ajouterons
qu'il cultiva aussi la poésie avec quelque
succès.
I. La voye du salut exposé en huit ser-
mons, Moutauban, 1637, in-12.
II. Decreti synodici Carentoniensis, de
imputatione primi peccati Adœ, explicatio
et defensio, Montalban. , 1646, in-4" ;
1648, in-8o.
III. Thèses theolog. de religione et cultu
sive adoratione religiosd, Montalb., 1648,
in-4o.
IV. Adolphidos, sive de Bello germanico
quod incomparabilis héros Gustavus Adol-
phus, magnus Suecorum, Gothorum, Van-
dalorumque rex, pro Germanise procerum
et statuum libertate gessit, Montalb., 1649,
in-4o. — Garissoles dédia ce poème héroï-
que en douze chants à la reine Christine,
à qui il le fit présenter par son fils.
V. Thèses theolog. adv. cultum sive ado-
rationem religiosam creaturarum, Mon-
talb., 1649, iu-4o.
VI. Disputationes elenchticœ de capitibus
fidei inter Reformatas et Pontificios con-
troversis in acad. Montalbanensi habitœ,
sub priesid. Ant. Garissolii et Joan. Ver-
derii, Montalb., 1650, in-12. — Quatre de
ces dissert, appartiennent à Jean Verdier,
les autres à Garissoles.
VII. Panegyricus super triumphalis co-
ronationis pompa serenissimœ potentissi-
mxque Christinœ Augustie, Amst., 1650,
in -fol.
VIII. Poème latin en l'honneur des can-
tons protestans de la Suisse. — Cité par
Watt, sans autre indication.
IX. Catecheseos ecclesiarum in Galliâ
reformatarum explicatio, Gen., P. Chouet,
1656, in-4o. — Ouv. posthume commencé
par son collègue Paul Charles que la mort
empêcha d'aller plus loin, et continue par
Garissoles depuis la 30«ie section du caté-
chisme.
X. Tractatus de Christo mediatore ; Ge-
nevœ, sumptibus P. Chonet, 1662, in-4o
de VI et 752 p., plus deux index. —
M. Michel Nicolas qui a refait toute cette
bibliographie de Garissoles avec un luxe
de détails où nous ne pouvons nous enga-
ger, mais qu'on fera bien de voir dans son
Hist. de l'acad. de Montauban, p. 182-84,
a publié dans le Bull., t. XXV, p. 93, un
acte notarié passé à Montauban, le 8 juin
1659, par lequel le libraire genevois
(>houet achète d'Antoine Garissoles, avo-
cat, fils aîné de l'auteur, ce Tractatus de
C. médiat, moyennant une somme de 300
liv. et deux exemplaires.
Garissoles avait épousé, juillet 1612,
Esther de Terson, de Puylaurens, qui mou-
rut peu de temps après son mariage, lais-
sant un fils Abe!,, mort jeune : il se rema-
ria avec Catherine de Bissol, veuve d'Ant.
Sabatier, avocat à Castres et en eut cinq
enfants : 1° Antoine, avocat, marié en
1653 à Esther Bardon et mort en mars
1681 ; 2o Abel, mort en nov. 1668 ; 3o
Jacques, né le 22 janv. 1636, étud. à Ge-
nève en 1649, ministre de l'église de Cas-
telmoron, puis de la maison du duc de
La Force, puis de Bergerac et retiré lors
de la Révocation en Hollande où il fut l'un
des pasteurs de l'église wallonne d'Amster-
dam ; 4o Paule, mariée à nob. Jean Co-
derc, de Montauban, escuyer, morte en
oct. 1663 ; 5o Françoise, mariée d'abord
à Jean d'Amalvy s"" de Farinièreset secon-
dement, mars 1661, au médecin Pierre de
Bédé sr de Cheru ; cette dernière paraît
avoir abjuré, avec son mari, en 1667 (Ni-
colas, ^cad. de Montaub., p. 182).
GARLAU, de Chalon-sur-Saône, voy.
Garlot. — Joannes Garlharsus vapincen-
sis, theolog. stud. Genevfe, 21 nov. 1654.
— Charles Garlin, de Clermont en Beau-
vaisis, manufacturier de bas, 1698 ; autre
Gh. G. de Clerm. en Beauv., charron, réfu-
giés à Berlin, 1700. — Susanne Garlot
mise à l'hôpital général de Dijon, 1688.
Antoine Garlot de Bussy en Bourgogne et
Olympe sa fen)me, assistés à Lausanne,
1691 ; (Théophile), marchand à Chalon-
sur-Saône, et sa femme Suzanne Lambert
sont assistés à Lausanne^ 1697, et y ob-
tiennent une attestation de foi, 9 juin 1699,
pour se rendre en Allemagne ; Théophile
Garlau (pour Garlot) et Pierre Garlaut,
Bourguignon, sont établis à Berlin en
1700.
1. GABNAUD, ministre dans l'Angou-
mois en 1579. — Jean Garnaud, de Châ-
tellerault, fut le premier proposant fran-
çais examiné et admis au saint ministère
à Berlin où il reçut l'imposition des
mains, le 28 oct. 1687. D'abord aumô-
nier de l'ambassade de Prusse à Stock-
holm il fut appelé, en octobre 1691,
847
GARNAUD — GARNIER
848
à remplir la charge de troisième pasteur
de la colonie de Francfort-sur-Oder, en
remplacement de Bancelin fds. C'était un
tiomme bien doué et instruit, excellent
père de famille, prédicateur de talent,
mais peu propre à la cure d'âmes. Il était
lié avec plusieurs Messins, le général de
Streif, le conseiller d'ambassade Le Goul-
lon sr de Régnier et autres. Le 11 sept.
1692, éclatèrent dans l'Église, des dissen-
sions dont il ne fut peut-être pas innocent
et qui ne cessèrent que le 17 fév. 1693.
La longue maladie, et la mort de sa femme
Esther de Vallay, fille d'un orfèvre de
Metz, la perte de deux de ses enfants qui
suivirent de près leur mère, altérèrent sa
santé et l'obligèrent à se décharger d'une
partie de ses fonctions qu'il ne reprit
entièrement qu'en 1703. Il quitta Franc-
fort en 1710 pour desservir l'église fran-
çaise de Magdebourg où il mourut en 1734.
Il s'était remarié en 170o à Berlin avec
Suzanne Nocré, de Metz (0. Cuvier).
A la même famille appartenait Anne
Garnault de La Maillardière, 39 ans, veuve
d'un officier, et demeurant à Chatellerault,
assistée à Londres, 1702 et années suiv. ;
et Mlle Garnault des Marsins, mise au
couvent des religieuses de Chatellerault en
1730, convertie en 1731 (E 3367).
2. GARxNAUD (JoACHiM), ci-devant lieu-
tenant au régiment de Champagne, et sa
femme, assistés à Genève d'un viatique de
6 écus pour aller en Hollande, 1691. —
Jacob Garnichat, maître chirurgien, né à
Vitry-Ie-François en 1647, réfugié à Lau-
sanne en 1688 et mort dans cette ville en
1694.
1. G ARMER (Je4n), successeur du mar-
tyr Pierre B^^ully (t. IIL col. 327). dans la
chaire de l'église française de Strasbourg
(Haag, V 219), fut digne d'une telle place
par son zèle et sa piété. Il avait été
d'abord religieux jacobin au couvent des
cordeliers d'Avignon. Plus tard, il s'accu-
sait lui-même d'avoir été plongé « jusques
oreilles » dans les superstitions papisti-
ques et d'avoir persécuté, voire jusqu'à la
mort, ceux qui outrageaient l'Élglise ro-
maine. Sa conversion l'ayant forcé de
prendre la fuite, il se retira à Strasbourg
et y remplit dès 1344 les fonctions pasto-
rales après Brully qui péril l'année sui-
vante à ïournay. En 1349, il fut de ceux
qui repoussèrent l'Intérim, c'est-à-dire le
mode de conciliation institué par Charles-
Quint et dut quitter Strasbourg, mais il y
revint quand l'Église eut repris sa liberté
en 1352, et dut la quitter encore en 1335,
par suite de l'opposition qu'il avait à subir
de la part des pasteurs luthériens. Malheu-
reusement le tolérant Bucer et ses collè-
gues avaient été remplacés par des luthé-
riens fanatiques, qui, s'il faut en croire
une lettre de Calvin S eurent recours à
d'indignes machinations pour le contrain-
dre à s'éloigner de nouveau. Peut-être
Garnier, de son côté, ne mit-il pas assez
de ménagements dans sa polémique contre
les doctrines luthériennes; ce qui est cer-
tain, c'est qu'il se fît des ennemis dans son
troupeau mémo, en essayant de maintenir
avec trop de rigueur la sévère discipline
introduite par Cahnn. Le conseil ecclésias-
tique le somma de se justifîer d'avoir pro-
féré des injures contre plusieurs membres
de son église et principalement d'avoir des
idées erronées sur le dogme de la présence
réelle. Garnier promit de s'en tenir sur
cette question à la Confession d' Augsbourg,
et probablement, l'affaire en serait demeu-
rée là sans l'imprudence de Richard Fran-
çois, dit Vauville, son collègue, qui devait
bientôt devenir son parent par alliance:
celui-ci prit trop vivement sa défense et
ne craignit pas de signaler en chaire les
accusateurs de Garnier comme des pertur-
bateurs du repos public. Le magistrat ne
voulut pas souffrir cette licence, et il le fit
mettre en prison. Garnier consentit alors
à un accommodement, qui fat lu en chaire,
le 23 mars 1335, par les délégués du ma-
gistrat ; mais soit qu'il se repentît de sa
condescendance, soit que l'accord eût été
réellement altéré dans quelqu'un de ses
articles, il osa se plaindre de ce qu'on
l'avait falsifié, et il n'échappa à un procès
criminel qu'en donnant sa démission. Vers
cette époque (1333-62) il fut professeur
de théologie à la Marbourg et prédicateur
à la cour de Cassel (Strieder, Hist. littér.
de la Hesse). II eut pour successeur à Stras-
bourg Pierre Boquin, qui fut remplacé, la
même année, par Pierre Alexandre, an-
glais réfugié à Strasbourg depuis 1354, et
par Jean Loqfwei, qui, comme Garnier, eu-
rent beaucoup à souffrir de l'intolérance
* Plusieurs lettres de Calvin qu'on trouve
dans les Opéra Calv. témoignent des relations
étroites de J. Garnier avec le réformateur.
849
GARNIEE
850
(lu clergé luthérien ; toutefois la guerre
n'éclata entre les deux communions que
pendant le ministère de Guillaume Olbrac
ou Holbrach, appelé aussi Aulprecht, élève
de Calvin, qui avait desservi pendant
quelque temps l'église française de Franc-
fort-sur-le-Mein. Dès l'année 1562, Olbrac
fut exclu du consistoire, et l'année sui-
vante, son église fut fermée.
Le 23 mai de cette même année 1562,
Jean Garnier arriva à Metz. L'église de
cette ville avait pris un tel accroissement
qu'il fallut à ses deux pasteurs Pierre de
Cologne et Jean Taxsin, en adjoindre deux
nouveaux qui furent Louis Desmazures et
Garnier sans compter plusieurs autres « de
moindre étoffe » : J. Poliander, Cl. Gau-
tier, le procureur Fr. Christophe, un ins-
tant Holbraque (en 1563) et Jean Albinus
qui exerçait encore en 1568. « Garnier
arriva, sans doute de la Hesse, et com-
mença de suite à prêcher, faisant sa se-
maine comme ses collègues. Au mois de
juillet il fit une courte absence pour se
rendre dans le comtat Venaissin auprès
de la comtesse de Sérignan, et il était de
retour à Metz le 8 novemb., après avoir
passé par Sedan. Ses prédications eurent
le plus grand succès auprès des Messins. »
Le dimanche 5 septemb. 1563, jour de
Cène, et le lendemain, le grand ministre
du Retranchement ' prêcha sur la messe
et la Cène. Le livre des drappiers de Metz
ajoute à ce témoignage : « En ceste pré-
sente année fut presché en public les
grands et merveilleux abus qui sont faicts
en la messe par les prêtres et moines. Il
fut desclairé, au jour de Cène, au temple
des évangèlistes, par un ministre nommé
Jehan Guernier et fust desclairés haute-
ment les abus et idolâtries qui sont faict
devant tout l'assemblée ". » C'est à l'occa-
sion de cotte prédication que Garnier fit
imprimer son Goliath, Conférence de la Messe
et de la Cène, 1565. A la Cène de l'année
suivante (septemb. 1566), il renouvela ses
attaques, dont le clergé catholique s'émut
cette fois au point d'obtenir du gouverneur
de la ville, le sire d'Ausanee^ l'expulsion
du prédicateur, malgré les instances de
ses partisans. Il avait épousé (en secondes
noces) au commencement de l'année (24
1 Le Retranchement de Guise, lieu où était si-
tué le temple réformé de Metz.
2 Notes de M. 0. Cuvier.
janv. 1566) Anne fille de feu Denys Fran-
çois.
Jean Garnier se montra plus conciliant
dans une dernière phase de son ministère
qui se passa à Strasbourg de 1569 à 1574.
Le nombre des réformés dans cette ville
s'était considérablement accru. « Par com-
misération, » est-il dit, le Conseil, en
1569, permit à Jean Garnier de leur prê-
cher la Parole de Dieu, à condition qu'il
ne toucherait point aux questions contro-
versées, qu'il n'administrerait pas les sa-
crements, qu'il ne célébrerait aucun ma-
riage, etc. Encore cette permission ne
fut-elle accordée que pour un hiver ; mais,
comme le ministre eut soin de se renfer
mer dans les bornes prescrites, le magis-
trat ferma les yeux, et l'église continua
à s'assembler. Garnier eut pour succes-
seur en 1575, Jean Grenon, qui, moins
prudent, s'opposa ouvertement aux pas
teurs allemands. Sur la plainte de ces
derniers, le Conseil intervint et ferma de
nouveau l'église française, le 20 février
1577.
De Strasbourg, Jean Garnier s'en revint
à Cassel, où il mourut le 6 janv. 1574.
Voici la liste de ce qu'il a écrit :
I. Briève et claire confession de la Foy
chrestienne, contenant cent articles, selon
Vordre du symbole des Apostres, fuite et
déclarée en Véglise françoise de Strasbourg,
par Jan Garnier ; préface datée du 24
juin. 1549 ; on n'en connaît pas d'édition
datée de cette année-là, mais cette préface
est reproduite dans l'édition suivante,
1552, s. 1., petit in-8o, marque de Nie.
Paris, imprimeur à Troyes ; réimpr. en
1555, Strasbourg, chez Jacques Poullain et
René Haudouyn ; 1558, Strasb., Poullain
et Ant. Reboul., in-16 ; 1562, traduction
anglaise, imp. à Londres, in-8o, — Ces
cent articles forment l'exposé de la doc-
trine des pasteurs attachés aux idées de
Calvin. Deux discours adressés par l'au-
teur à son troupeau, l'un en tête l'autre à
la suite de ses cent articles ont été repro-
duits par M. Ch. Schmidt, dans le Bull. VI,
180 ; avec ces mots pour terminer Quand
sera-ce.^ C'était sa devise.
IL Institutio linguœ gallicse in usum ju-
ventutis Germanise, Genève, ap. J. Crispi-
num, 1558; autre, 1591, in-8o.
III. De Epistola S. Pauli ad Hebrseos
declamatio, Marbourg, 1559, in-8o. Dis-
851
GARNIER
852
cours qu'il prononça en prenant posses-
sion de sa chaire de théologie.
IV. Le Goliath, Conférence de la Messe
et de la Sainte-Cène du Seigneur, Metz,
1566, in-8o (2me édition, est-il dit, avec
épître dédicatoire du 3 mars 1365) ; trad.
en allemand, Amberg, 1538, in-8o. — Un
de ses adversaires catholiques , Fremin
Capitis, lui répondit d'abord en chaire ;
puis par un livre intitulé : Triomphe de la
Sainte Messe, contre la conférence de la
dite Messe et de la Cène faicte par Jean
Garnier, mal garny de la foy, qui a dé-
laissé son état monachal et l'a conspué et
gasté par faulses et incestueuses noces. —
Autres exemplaires : ... par J. Garnier,
ministre des calvinistes de Metz avec am-
ple démonstration que la diversité des cé-
rémonies n'empesche l'efficace de la dicte
messe; par frère Fremin Capitis, dr en
théol., de l'ordre de S. François; à Ver-
dun, par V. Bacquenois, 1566, in-12, 39
feuill. avec dédicace à Nie. Psaulme, év.
de Verdun.
Peut-être Isaag Garnier, de Strasbourg,
étudiant à Genève en 1564 (Is. Garnerius
ai'gentinensis), était-il fils de Jean.
2. GARNIER (Isaag), de Châteaudun
[Haag, V 220], étudiant en théologie, en
1614, consacré en 1618, pasteur de Mar-
chenoir de 1618 à 1643. On a de lui un
petit ouvrage de controverse intitulé :
Réfutation de la procédure que tiennent
les nouveaux méthodistes ou Traitté mons-
trant l' injustice et l'impertinence de la Mé-
thode qu'employent quelques Docteurs de
l'Église Romaine, soit en leurs Escrits, soit
es Conférences qu'ils ont avec les Pasteurs
des Églises Réformées, par Is. Garnier,
min. de la p. de D. en l'Église de Marches-
noir et Lorges; Saumur, Is. Desbordes,
1641. In-8o de 10 et 67 p., précédé d'une
approbation des collègues de l'auteur, sa-
voir Himbert (Jacq. Imbert-Durand), min.
à Orléans, J. Taby, min. à la Charité, des
Ears Bédé, min. à Issoudun. Isaac Garnier
laissa de son mariage avec Marie Morin,
un lils, nommé Daniel sieur de Monzay,
né en 1626, et une fille, Ainne, qui épousa
Samuel Racicot sieur de Baudouin, et lui
donna six enfants : Daniel en 1653, Sa-
muel-Jean en 1657, Isaag en 1638, Jac-
ques en 1660, Anne en 1655, et Judith,
née posthume en 1663.
3. GARNIER (Philippe), natif d'Orléans
[Haag, V 220] maître de langue française
à Giessen, en 1608, et plus tard, à Leip-
zig, a publié :
I. Prsecepta gallici sermonis, Strasb.,
1607, in-8o; 1618, in-8o ; Orléans, 1621,
in-8o; Strasb., 1624, in-8o.
II. Gemmulœ gallicse linguœ, Strasb.,
1610, 1623, 1628, in-8o ; augment., Francf.,
1644, in-8o ; Leyde, 1648, in-8o.
III. Thésaurus adagiorum gallico-latino-
rum, Francf., 1612, 1623, in-12.
IV. Gemmulœ linguar^um lat., gallic,
Italie, et hispanic, Amstel., 1636, in-8o.
V. Gemmulœ linguarum lat.,gall., ital.
et german., Lugd. Bat., 1637, in-8o.
VI. Dialogues en cinq langues espagnole,
italienne, latine, françoise et allemande,
nouv. édit. revue et augm., Strasb., 1659,
in-8o.
4. GARNIER de Saint-Marsault, minis-
tre de l'église de La Jaudonnière en Poi-
tou, 1372 ; c'était une annexe de l'égl. de
Mouilleron; le culte y fut interdit en 1665.
— Garnier, ministre à Vandré, 1572 ; au-
tres à Château d'Oléron et à Tonnay-Cha-
rente, 1576 ; à la Charité, 1582. — Autre,
ministre à Sancerre en 1580, déchargé en
1603. — (Louis) fils d'Isaac, chirurgien ;
natif de Vitry en Champagne, étudiant à
Genève en 1661, et à Die, pasteur de
Chauny, 1667-69; d'Ay, 1679-81. Les
Garnier, de Vitry-le-François, auxquels
appartenait ce dernier pasteur, étaient une
famille notable du pays, remontant aux
Garnier sieurs du Tron, gens de robe,
dont la généalogie est en partie détaillée
dans le Bull. XI, 361. — « Le lieutenant-
colonel Garnier, originaire de Vitry et
bourgeois de la républ. de Basle, meurt à
Lausanne, 26 nov. 1739, léguant 60 liv.
aux réfugiés (Manuaux de Laus.).
5. GARNIER. « Réception de comman-
dable Francoys Garnier, marchant de
Sancerre, » à l'habitation Genevoise, 24
juin 1550. — (Rartholomy), « arquebutier
de Reauregard en Daulphiné, » id., août
1551. — (André), <> natif de Villeloing en
Touraine, » id., oct. 1557. — (Anthoine),
orfèvre, de Vitry en Pertois, id., nov.
1557. — (Morise), « du lieu de Sezut Mo-
noyse en Languedoc, id., déc. 1559. —
(Pierre), de Bouchevine en Anjouz, » id.,
avril 1559. — (Jehan), de la ville d'An-
goulesme, » id., avril 1559. — (Guillau-
me), cordonnier, natif de Cause en Nor-
853
GARNIER — GARRIGUES
854
mandie, id., mai 1559. — (Pierre), de
Roij,'nie près Chastillon, id., 14 oct. 1572.
— (Etienne), de Besancon, coustiirier, id.,
18 oct. 1572. — (François), de Verdun,
cordonnier, id., 4 mai 1573. — (Sylvain),
de Gien-sur-Loire, coutellier, id., 19 mars
1574.
6. GARNIER (Philippe), gentilhomme,
marié à Loudun, 1570, avec Marie Grenef,
de La Rochelle. — Garnier, famille nota-
ble de Saintes, dont les Garnier sieurs de
La Cour (1651), et les sieurs de Chante-
loup (1667); Jean Garnier, sr de Monti-
gnac, ancien de l'église de Pons, 1678. —
Daniel Garnier, marchand, Elisabeth Fa7i-
ton sa femme, Daniel Horry leur gendre,
et un grand nombre d'autres personnes
des mêmes noms réfugiées de l'île de Rhé
dans la Caroline du Sud et à New-York, à
l'épocjue de la Révocation (Baird, Rèfug.
huguen. en Amérique, p. 256). — La
veuve Garnier, emprisonnée à Cognac et
Marie-Suzanne Garnier, enfermée au cou-
vent de N.-D. de Saintes, en 1746. —
Isaacet Daniel Garnier. fugitifs de La Ro-
chelle en 1692, gagnent l'Amérique. —
L'Intendant de La Rochelle lance un ordre
interdisant à Charles Garnier, chapelier à
Charente et à Marguerite Glemet d'habiter
ensemble sous peine de prison, comme
ayant été mariés au désert par un pasteur,
8 nov. 1752. — (Jean et Abraham son
fils), de Mâcon, marchands confiseurs, as-
sistés à Lausanne en 1688, puis réfugiés à
Magdebourg avec divers parents du même
nom en 1699. — (La veuve de Jacques),
d'Alais, assistée à Genève, 1693. — (Sa-
muel), de Vassy, 42 ans, aveugle, assisté
à Londres, 1705. — Pierre Garnon, « de
Provins en Brie, practicien, » reçu habi-
tant de Genève, 5 nov. 1572. — Jean
Garny, « de Neufchastel près Clervaux,
cousturier, » id., 23 août 1574.
GAROSTE (Henry de), sr de Russas,
ancien de l'égl. de La Rochefoucauld, au
syn. de Barhezieux, oct. 1682. — De Ga-
votte, famille de l'Angoumois persécutée,
1686. — Mathieu GaroMsse, de Revel, assisté
à Genève, 1692. — Pierre Garouste, me-
nuisier, réfugié à Miincheberg, 1700. —
Garreau, nom protestant de La Rochelle
et de la côte de Saintonge. Un lieu de
culte datant des premiers temps de la Ré-
forme existait dans ces contrées et s'appe-
lait « Chez Garreau. » On trouve aussi
dans les rcg. de l'égl. réformée, en 1587,
Pierre Garreau sr de la Parentère, témoin
au mariage d'Isaac de Culant avec Anne
Ballanger. Mais dès lors, il faut passer à
la fin du XVIIIme siècle pour retrouver
dans l'histoire le nom de Garreau, glorieu-
sement représenté par plusieurs adminis-
trateurs roclielois et un marin célèbre,
Pierre-Élie Garreau, né en 1766, mort peu
après 1815. — Jacques Garrel, impri-
meur et libraire à Montauban, sa ville na-
tale, oii il avait épousé, 19 janv. 1653,
Marguerite Poncet. On connaît un assez
bon nombre de livres sortis de ses presses
notamment celui-ci : Pensées chrétiennes
composées par Jos. Hall... et mises en beau
français par M. D. G. B. sur la copie de
Quevilly; à Montaub. par Jacq. Garrel,
1685, in-16 de 16 feuill. et 371 p. Son
fils, Jean, retiré en Allemagne dès 1669,
établi imprimeur et libraire à Amsterdam
avant 1691. — Chai'les Garretier, prévôt
provincial de MM. les mareschaux de
France au gouvernem. de Metz, Toul et
Verdun, 1593-1608 ; Garretier sr de Beau-
lieu, 1614.— Jehan Gary, « orfèvre, na-
tif d'Orléans, reçu habitant de Genève,
août 1559. » — Autre Jean Gary (alias
Garin), de Montauban, pasteur à S'-Aiito-
nin, 1611-1620, plus tard au Mas-saintes-
Puelles; auteur d'un Porfj'rtù de l'Église
militante. Castres, 1616, in-8o. — Nicolas
Garry, de Caen, 74 ans, et sa femme, as-
sistés k Londres, 1702. — Jean Garrigon,
« cardeur de layne, natifz de Castel neufz
en Gratecambe, parlem. de Bordeaux, »
reçu habitant de Genève, avril 1559.
GARRIGUES (Jacques), de Pézenas en
Languedoc, cordonnier, admis à l'habita-
tion à Genève, juill. 1559. — (Centurion)
fils de Pierre et d'Anne de La Beaume,
baptisé au temple de Charenton (parr.
M. de Clermont d'Amboise, marr. M"e de
Lisle de Lespicheliére), fév. 1615. — Gar-
rigues, de xNîmes, proposant en 1652,
apostat pensionné en 1675. — (Jean), du
Périgord, sorti de France à la Révocation
avec Marie de Franchemont sa femme et
Rachel Garrigue, femme du ministre Ma-
thurin. — (Moïse), marchand joaillier,
originaire de Mazamet, réfugié en Prusse
et mort à Magdebourg en 1688. — (Marc-
Antoine), consacré en 1681, pasteur à Ba-
tin en Brandebourg, 1697-1703; à Berlin,
1703-1704, année de sa mort. Un autre
855
GARRIGUES
GARROS
850
pasteur Garrigues, peut-être fils de ce der-
nier, a trad. de l'anglais de Wollaston un
ouvrage intitulé Ébauche de la religion
naturelle, avec des additions considérables
(La Haye, 1726. in-4o ; 1756, 3 vol. in-12).
— (Barthélémy), de Lodève, admis à la
bourgeoisie genevoise avec ses fils, en
1706. — Garrigues, direcfr des. construct.
navales à La Rochelle, décédé en 1836.
GARRISSON (Pierre de), fils de Pierre
et de sa seconde femme Anne Latreille
qu'il avait épousée en 1637, était lieute-
nant particulier au présidial de Montau-
ban lorsqu'il reçut signification d'un arrêt
du Conseil d'État conçu en ces ternies :
Le Roy ayant esté informé que dans le
corps du présidial de Montauban il y' a
quatre ofriciers faisant profession de la R.
P. R. sçavoir le s'' Garrisson. lieut.-part.,
les s''* Delon et Darassus, conseillers et le
s"" de Rieupeyj^ouûs, advocat de sa S. M. et
estimant à propos pour le bien de sou ser-
vice et de ses sujets... ordonne qu'ils seront
tenus de se démettre de leurs oflices en fa-
veur de personnes catholiques capables de
les exercer, sinon à faute de ce faire... leurs
oflices seront déclarés vacants et impétra-
bles. Donné à Versailles, le 14 septemb.
1682.
Garrisson se soumit d'abord, mais le
remords l'assiégea bientôt et il s'enfuit du
royaume. Son fils Pierre, avocat, resté à
Montauban, converti et bientôt conseiller
au Sénéchal, reçut du pasteur Thomas Sa-
tur une lettre datée de Londres juill. 1687,
dans laquelle on lui racontait que le digne
magistrat était mort le 23 juin, huit jours
après être arrivé à Cantorbéry et que les
ministres de cette ville, MM. George et
Frouillard, rendaient témoignage « des
actes d'une humiliation, d'une résignation
et d'une confiance admirables » au Sei-
gneur, qu'il avait faits en leur présence.
Ce deuxième Pierre, conseiller, eut pour
fils aîné Etienne de Garrisson, né à Mon-
tauban, 13 oct. 1669, qui suivit l'exemple
donné par son grand-père et s'expatria
aussi, sur la fin de l'année 1691. On a de
lui une belle et curieuse lettre datée de
Berlin, 12 juill. 1692, dans laquelle il
explique à son père les dures nécessités
de sa fuite et en implore le pardon. Cet
Etienne s'établit à Amsterdam où il fonda
une maison de commerce de vins et de
grains qui avait ses navires à elle. Il mou-
rut le 5 avril 1740. Il avait épousé (18
juin 1700) une d'ie Delcruzel qui lui donna
de nombreux enfants, par lesquels cette
famille se continua en Hollande jusqu'à la
fin du dernier siècle, ainsi qu'on peut le
voir en détail dans Les Montalbanais et
le Refuge par H. de France (1887, in-8o_,
p. 276-292). A la même famille apparte-
nait Jonathan Garrisson, avocat, lequel
figure sur une liste de convertis de Mon-
tauban, du 24 août 1683 (Tt 253) et plu-
sieurs Garrisson réfugiés à l'époque de la
Révocation en Angleterre, à Dublin, puis
(1708) à New- York (voy. Baird). — A
Amsterdam existait aussi une autre fa-
mille du même nom, ayant la même ori-
gine montai banaise, mais différente en
réalité, et pauvre, au sujet de laquelle il
est plaisant de voir le gros négociant
d'Amsterdam, Etienne, écrire (15 septemb.
1732) en parlant d'un nommé Jean Gar-
risson, simple courtier de con)merce : « La
conformité de nom est chose déplorable,
car il est bien difficile de faire comprendre
aux gens du pays qu'il n'y a pas de pa-
renté entre personnes du même nom et de
la même ville. » (Les Montalb., p. 291.)
— De ious ces Garrisson de Montauban,
un seul, Jacob, étudia la théologie ; encore
fabandonna-t-il (en 1669) pour se faire
avocat.
GARROS (Pierre), poète gascon [Haag,
V 221], né à Lectoure, étudia le droit et
la théologie à Toulouse, et se rendit assez
habile en hébreu pour comprendre le texte
sacré dans la langue originale. Cette étude
ne lui fit pas négliger toutefois la poésie,
qu'il cultiva avec succès. Admirateur pas-
sionné de Clémence Isaure, il ne laissait
presque point se passer une seule année
sans adresser quelque pièce de vers à
l'Académie des Jeux floraux. Sa religion
l'ayant forcé de quitter Toulouse, il rega-
gna sa ville natale où il mourut dans un
âge très avancé. On a de lui Psalmes de
David, virais en rime gasconne, Toulouse,
1565, in-8o, et Poesias gasconas, Toulouse,
1567, petit in-4o, dédiées au prince de
Navarre comme les Psalmes l'avaient été
à Jeanne d'Albret. Ce sont de grandes ra-
retés bibliographiques. — Hubert Garrot,
ministre de l'église de Cotantin près Morat
(pays de Vaud) en 1536 (Herminj., Corr.
des R., IV 63).
81)7
GARSAULT
GASC
858
GARSAULT (Jehan), " cardeur, natif
(le Nemours au païs de France, » reçu ha-
bitant de Genève, juill. 1559. — De Gar-
saiilt, famille notable du Poitou : (M^'ede),
emprisonnée pour refus de se convertir,
quoique son père eut obéi, 1686; — « M. de
« Garsault, ci-devant commissaire de la
« marine, quoique né catholique, veut
« faire élever ses enfants dans la religion
« de sa femme qui est protestante ; sera
« mis à la Bastille ; il doit être arrivé du
« Poitou depuis quelques jours ; je ne sais
« oti il loge, mais il est frère de feu M. de
« Garsault, écuyer du roi, » 10 juin 1700.
(Lett. de M. de Pontchartrain, dans les
Arch. de la Bastille, X 235). La résistance
de M. de Garsault ne dura que deux mois.
L'ordre de le remettre en liberté est du
4 août, mais accompagné de ce billet :
« Dites-lui, s. v. p., qu'il me fasse savoir
'( où il se retirera, afin qu'on puisse être
■'. informé de la conduite qu'il tiendra et
.. s'il exécutera les promesses qu'il a faites
.( de vivre en bon catholique. » {Ibid.,
p. 257) ; — Renée de Garsault, veuve de
Pierre Civile (t. IV, col. 380, lig. 9), de-
mande la permission de vendre des biens
protestants séquestrés, 1712 (E 3398) ; —
Garsault, de Poitiers, son fils lui est retiré
pour être mis au collège des jésuites de
Ghatelleraut, 1723. — Pierre Garsaud
(Garsand?) incarcéré aux prisons de Thou-
ars, 1700. — Garsi, notaire à Pont-de-
Veyle, tiré du tombeau et traîné à la voi-
rie comme relaps, 1686. — René Garsin,
originaire de Provence (voy. t. III, col.
692) prêche la réforme à MAcon en 1560
(Th. de Bèze); — (Jean), proposant en
1674, pasteur àNyons en 1685, réfugié en
Hollande en 1686, mort à Zwolle, 13 oct.
1697 ; peut-être le même que J. Garcin ci-
dessus col. 835, lig. 13 à 17? — (Jacob), con-
sacré en 1665, pasteur à Orthez, 1676-85,
déposé en 1684 pour avoir mal parlé en
chaire de l'église romaine ; à Amsterdam,
1688-1709; (Jacques), pasteur à Veere en
Hollande, 1753; à Franeken, 17. ..-1796;
— Marguerite Garsin, de Romorantin,
morte à l'hôpital de Lausanne, 1691 ; An-
dré Garsin, de Grenoble, menuisier, réfu-
gié avec sa femme, sa fille et un compa-
gnon, à Berlin, 1698. — Maurice de Gar-
toule, notable huguenot de Castres, vers
1573 {Mém. de Gâches).
GASAGNE, étudiant à Nîmes en 1610,
pasteur à Navacelle, 1620 ; à Milhaud,
1623-31 ; à Bernis, 1637 ; à Vergèse,
1638 ; — (Salomon), pasteur à Beauvoisin,
1654 ; à Milhaud jusqu'en 1664 ; à Bernis,
1664-75 ; — (autre), fils de Salomon, pas-
teur à Caveirac, 1552-62 ; — autre, pas-
teur à Faugères, 1669-70; — autre, pas-
teur à Caveirac, 1676-81. — Gasaignes,
député de Nîmes à l'assemblée de Som-
mières, 1619 (Tt 322) ; — Paul Gasaignes,
de Brinon en Languedoc, poursuivi dans
l'aflaire du pasteur Roman, 1699; —
(Marguerite), de Brinon, assistée à Lau-
sanne, allant à Cassel, 1699. — « David
Gasan, des Plantiers en Cévennes, jeune
homme que Dieu par sa grâce, a appelé
dans ce temps difTieile et de persécution, à
fortifier par ses exhortations et exercices
de piété, nos frères de Languedoc et de
Guyenne... Arrivé ces jours passés en cette
ville, il désire s'appliquer aux études jus-
qu'à se rendre capable d'être reçu minis-
tre, » 1698 (Man. de Lausanne). — Hylaire
Gasault, « sargier, natif de Chasteaurenard
en Provence. • reçu habitant de Genève,
juin. 1554.
GASC, pasteur à Figeac, 1626. — (Jean),
de Revel en Languedoc, réfugié à Emme-
rich en 1698. — (Abraham), de S^-Jean
de Gardonenque, assisté à Genève d'un
viatique pour la Suisse, 1700. — (Jacques),
d'Alais, assisté d'un justaucorps; Genève,
1705. — (Ésaïe), né à Genève en 1748,
dans une famille de réfugiés français, fut
l'un des pasteurs de cette ville. Il se donna
d'abord tout entier à la politique genevoise
dans les rangs des libéraux avancés, car-
rière qui prit nécessairement fin lorsque
Genève fut annexé à la France (15 avril
1798). Il fut bientôt après nommé profes-
seur de théologie à la faculté nouvellement
fondée de Montauban. Là son esprit, aussi
libéral en théologie qu'en politique, lui sus-
cita de graves conflits, dont il se tira d'une
manière brillante, mais pour un court es-
pace de temps, car il mourut, le 28 oct.
1813, à Montauban. Voy. le vol. intitulé :
Ésaïe Gasc, sa politique et sa théologie, par
Ch.Dardier, Paris, 1876, in-8ode 500 p.—
De Gasques, s"" de Barjac, voy. Barjac, t.
I, col. 835; — de Gasques, ancien de l'é-
glise de Lamelouze, 1666 ; — Jacques Gas-
ques, sa femme et 2 enfants, assistés à Lon-
dres, 1702. — Joseph Gâches, de Guyenne,
boulanger, réfugié à Staargardt, 1698.
859
GASCHER — GASPARIN
860
GASCHER ou Gaschier (Siméon), origi-
naire d'Auvergne, étudiant à Genève (Sim.
Gaschius gergoviensis arvernus) en 1624
et à Sedan en 1632 ; pasteur au Plessis-
Marly en 1636, à Vitry en 1637, à Fontai-
nebleau en 1646, à Sezanne en 1649. —
Gascherie de Virzon et Etienne Gascherie,
fugitifs de l'île d'Oleron, 1686. — René
Gaschet, ancien de l'église de Latillé près
Poitiers, 1619 (Filleau, Décis. 294). —
Henri de Gaschon, conseiller à la chambre
de Guyenne, épouse à Charenton Jeanne
Marbault, 1662. Défense au s^ François
de Gaschon seigi' de Contre (Picardie) de
faire célébrer le prêche au dit lieu, 1665.
Antoine et Anne Gaschons, « du pays
d'Auvergne, » admis à l'habitation gene-
voise, novemb. 1557. — Pierre Gascon,
procureur du roi au siège royal de Saint-
Maixent, interdit de sa charge comme étant
de la religion, 1641 (Filleau, p. 531).
GASGHOT, notable famille de La Ro-
chelle. = Armes : mi -parti d'argent et
d'azur à deux croissants de l'un dans l'au-
tre. Jehan Gaschot seigr de Vuhé fut l'un
des députés qui, après le siège de 1573,
prêtèrent serment au duc d'Anjou au nom
de la ville. Son fils Jean, avocat, sr de
Vuhé, remplaça son père au corps de ville
en 1574 et conserva son mandat jusqu'en
1601. Un écrivain de ses compatriotes,
l'appelle « un luminaire de littérature en
ce pays. » Il épousa, dans l'un des temples
de La Rochelle, Marie Thevenin, dont il
eut entre autres enfants, Jehan et Es-
TiENNE. Ce dernier, baptisé au prêche, le
4 juin. 1594, fut nommé pair en 1626 et
commandant de la « galiote neuve, » le
jour même oti son frère Jean était appelé
à la tête de la flotte rocheloise. Ce Jean,
baptisé au prêche, le 22 déc. 1590, pair
en 1613," commandant des galères, mai
1622, fut procureur de la ville en 1624,
secrétaire des Conseils en 1628 ; il épousa
au temple Judith Mignonneau, 27 déc.
1620 et mourut le 7 juin 1661. De son
mariage naquirent six enfants dont le der-
nier, Michel, né le 11 juill. 1634, après
avoir passé six ans (1666-72) aux Indes
orientales, revenu dans sa patrie, abjura
pendant les dragonnades. — Un Estienne
Gaschot sr de la Maisonneuve, marié le
2 oct. 1618 à Judith, fille du pasteur P.
Merlin, acheta en 1628 son titre de pair
au prix des grains qu'il avait tenus en ré-
serve pendant le siège. Une de ses filles,
.luDiTH, née en 1629, épousa Jean Gasche-
rie, procureur ; une autre, Suzanne, née
en 1638, épousa Élie Nicolas s"" du Cail-
laud en Saint-Just ; un de ses fils, aussi
nommé Etienne, né le 1er avril 1641, oc-
cupait à La Rochelle le double emploi
municipal de directeur et receveur des
droits de marque sur les chapeaux fabri-
qués dans la ville et de commis ambulant
au bureau des vivres de la marine. Il avait
épousé au temple Snzânne Fontaine ; mais
il abjura la foi réformée durant les dra-
gonnades (Richemond).
GASCOIN DE Vair (Marie), fille noble
de Normandie, 50 ans, réfugiée à Jersey
et assistée par le comité de Londres (6 liv.,
lOliv., etc.), 1702 ; l'est encore en 1710.
— Des Gascougnolles, ancien de Mougon,
délégué au synode de St-Maixent, 1598.
— M. de Gasconnière, emprisonné à Niort,
se convertit, 1698. — Marie Gasfé, assistée
(1 1. 6) à Londres, 1710. — « René Gasille,
cidevant controlleur géni de l'arlillerye,
nahf de Mirebeau, demeurant à Paris, rue
des quatre filz Edmond, et dUe Marie My-
nier, femme de Me Pierre Derthrand, na-
guères trésorier de France en la généralité
de Languedoc, amenés prisonniers à la
Conciergerie de Paris comme estant de la
nouvelle oppinion ainsy qu'ilz ont dict et
confessé, pour ester adroict, » 25 septemb.
1569. Le dit Gasille mis hors, à la charge
de vivre catholiquement, le 2 mai 1570.
— Lucie Gaspard, A^'. Beaumont près Va-
lence, femme de Jacques Chevalier, assis-
tée à Lausanne, 1691 ; — Pierre Gaspard,
de Nîmes, assisté à Genève d'habits et
d'un viatique, 1703.
GASPARIN, famille originaire de la Corse
[Haag, V221] et constituant une branche
cadette de l'illustre maison de Gaspari,
établie vers le milieu du XVI™e siècle, avec
Ornano de Gaspari, dans la principauté
d'Orange et devenue protestante par le
mariage du même Ornano avec une fille
de Jean de Serres, l'historiographe de
Henri IV, nièce d'Olivier de Serres, le cé-
lèbre agronome. Elle possède encore, au
cap Corse, la torre dei Gaspari, qui lui a
été transmise en 1840 lors de l'extinction
de la branche aînée en la personne du
comte Luce de Gaspari-Belleval. L'église
de Morsiglia renferme plusieurs tombeaux
de ses aïeux.
I
801
GASPARIN
862
Le premier Gasparin que mentionne
l'histoire, Thomas-Augustin, naquit en
1750 à Orange, embrassa la carrière mili-
taire et remplissait en 1789 les fonctions
(le capitaine au régiment de Picardie. La
Révolution, loin de le froisser, fut saluée
par lui connue l'aurore d'un nouvel et meil-
leur ordre de choses. En 1791, ses soldats
qui tenaient garnison à Saarlouis en Lor-
raine et réclamaient vainement le lourd
arriéré de leur solde, étaient sur le point
de se révolter, lorsqu'il engagea, pour les
maintenir dans le devoir, sa fortune per-
sonnelle. Cette même année 1791, le dé-
partement des Bouches-du-Rhône envoya
Gasparin siéger à l'Assemblée législative
et le choisit en 1792 pour l'un de ses re-
présentants à la Convention nationale.
Nommé dans l'un et l'autre corps membre
du comité militaire, il y présenta et y fit
adopter diverses motions relatives à la
composition des conseils de guerre et à
l'assimilation des olTiciers des volontaires
nationaux aux olTiciers de l'armée régu-
lière (8 mai 1792). Le tact et la fermeté
dont il avait fait preuve dès les débuts de
sa carrière, le servirent avantageusement
au cours des délicates missions dont il fut
investi par le pouvoir exécutif : en avril
1792, au camp de Soissons, oti il prévint
un soulèvement de troupes ; le 24 septem-
bre de la même année, à l'armée des Al-
pes, pour annoncer au général Montes-
quieu sa révocation; en avril 1793, à
l'armée du Nord, où il rendit la confiance
aux soldats un moment ébranlés par la
défection de Dumouriez. L'énergie qu'il
déploya dans cette occasion critique, lui
ouvrit en juin 1793 les portes du Comité
du Salut public où il remplaça Treilhard,
mais le 27 juillet il cédait déjà sa place à
Robespierre, pour ne pas encourir la res-
ponsabilité des condamnations prononcées
par ses collègues. Dans les assemblées
elles-mêmes, ses votes furent constamment
acquis aux Montagnards ; le 3 janvier 1792
il accusa les Girondins d'entretenir de cou-
pables intelligences avec le monarque ; le
17 et le 19 il se prononçait pour la mort
de Louis XVI sans appel ni sursis. En 1794
la Convention envoya Gasparin sur sa de-
mande à Toulon, auprès de l'armée des
Alpes, pour surveiller les opérations du
siège en qualité de commissaire. Avec une
perspicacité qui lui fait honneur, il devina
les talents stratégiques de Bonaparte, alors
simple lieutenant d'artillerie, et le fit nom-
mer comn)andant en chef, en lieu et place
de l'incapable Carteaux. « C'est au repré-
sentant Gasparin, dit Las-Cases dans le
premier volume des Mémoires de Sainte -
Hélène, que Napoléon devait d'avoir vu
son plan, celui qui donna Toulon, triom-
pher des objections des comités de-la Con-
vention. Il en conservait un souvenir re-
connaissant : c'était Gasparin, disait-il,
qui avait ouvert sa carrière. » Les derniè-
res dispositions de l'empereur témoignè-
rent de sa gratitude. « Nous léguons, »
dit-il dans le quatrième codicille de son
testament en date du 21 avril 1821 àLong-
wood, « cent mille francs aux fils ou petits-
fils du député à la Convention Gasparin,
représentant du peuple à l'armée de Tou-
lon, pour avoir protégé et sanctionné de
son autorité le plan que nous avions donné,
qui a valu la prise de cette ville et qui
était contraire à celui envoyé par le Co-
mité du Salut public. Gasparin nous a mis
par sa protection à l'abri des persécutions
de l'ignorance des états-majors qui com-
mandaient l'armée avant l'arrivée de mon
ami Dugommier. » Le représentant du
peuple ne vécut pas assez longtemps pour
assister au succès des intelligentes mesures
prises par lui devant Toulon. Une fiuxion
de poitrine contractée pendant les fatigues
du siège l'emporta dans sa maison dOran-
ge le 7 nov. 1793. De solennelles funérail-
les lui furent faites dans sa ville natale,
mais son cœur fut envoyé à la Convention
qui décréta de le déposer au Panthéon,
L'arrêt ne fut pas exécuté et le cœur d'Au-
gustin-Thomas de Gasparin est demeuré
aux Archives (voy. pour plus de détails :
le Moniteur universel, année 1792, Nos 129-
139, 162, 263, 269 ; An premier. Nos 5 et
72).
Adrien-Etienne-Pierre, comte de Gas-
parin^ fils aîné du précédent, né à Orange
le 29 juin 1783, embrassa à l'exemple de
son père la carrière militaire, fut attaché
en qualité d'officier de cavalerie à l'état-
major de Murât et se signala en 1806 par
sa bravoure dans la campagne de Pologne,
mais il fut obligé par une blessure de quit-
ter prématurément l'armée et se retira
dans ses terres de la Vaucluse où, sollicité
par l'exemple d'Olivier de Serres, son il-
lustre aïeul, il se livra à d'ingénieuses
863
GASPARIN
864
recherches agronomiques et rédigea une
série de mémoires la plupart couronnés
par l'Institut.
Pendant toute la durée de la Restaura-
tion, ses propres convictions politiques,
tout autant que le souvenir de son père,
le retinrent dans l'opposition, mais la ré-
volution de juillet lui ouvrit la carrière des
fonctions publiques. Successivement préfet
de la Loire (août-septembre 1830), de
l'Isère (20 sept. 1830-28 nov. 183i), du
Rhône (28 nov. 1831-4 avril 183o), Adrien
de Gasparin déploya dans ces différents
postes, pendant une période troublée, des
qualités administratives de premier ordre.
En 1831 il arrêta près de Voiron dans
l'Isère un corps de révolutionnaires ita-
liens qui se disposait à envahir la Savoie;
en 1834 (14-22 fév.) il réprima à Lyon une
redoutable insurrection socialiste, dite des
mutualistes. Le gouvernement le récom-
pensa de la fermeté dont il avait fait preu-
ve dans cette crise terrible en l'élevant, le
19 avril 1834, à la pairie.
De Lyon il fut appelé en 1835 à Paris
en qualité de secrétaire du ministère de
l'intérieur. Le 6 septembre 1836, il en de-
vint titulaire dans le cabinet présidé par
M. Mole. M. de Gasparin apporta dans les
discussions parlementaires une parole nette
et facile, sinon brillante, et justifia les es-
pérances administratives qu'avait fait con-
cevoir sa gestion préfectorale par la sup-
pression de la chaîne des forçats et son
remplacement par le transport dans les
voitures cellulaires, par l'ouverture de
nombreuses routes en Corse, par l'intro-
duction de plusieurs réformes pratiques
dans l'organisation des hospices, la légis-
lation des aliénés, le régime des prisons.
La loi dite de disjonction, en vertu de la-
quelle les militaires étaient soustraits à la
juridiction civile pour les crimes de droit
commun, amena malheureusement, le 15
avril 1837, sa retraite des affaires publi-
ques et son remplacement par M. de Mon-
talivet. Le 31 mars 1839 le roi lui rendait
son ancien portefeuille avec l'intérim de
celui du commerce et des travaux publics
dans le cabinet de transition formé par
M. de Montebello, cabinet qui ne survécut
pas à l'émeute provoquée par Barbes,
Blanqui et Martial Bernard (12 mai 1839).
L'arrivée au pouvoir de M. Thiers (1er mars
1840) détermina M. de Gasparin à une re-
traite complète de la vie politique. La
deuxième république, désireuse de s'assu-
rer le concours d'un administrateur aussi
expert, l'appela dès les premiers mois de
1848 k la direction de l'institut agronomi-
que nouvellement créé à Versailles, un
poste qu'il conserva jusqu'à la suppression
de cet établissement, le 7 septembre 1852,
et pour lequel il rédigea un premier vo-
lume d'Annales.
Si importants qu'aient été les services
rendus par le comte Adrien de Gasparin
en qualité de préfet et de ministre de l'in-
térieur, la meilleure partie de son activité
fut consacrée au développement de l'agri-
culture, regardée par lui comme la source
la plus sûre et la plus abondante de riches-
ses pour un État. Très érudit dans ce do-
maine et personnellement renseigné par
de nombreux voyages sur les meilleures
méthodes adoptées à l'étranger, il tra-
vailla, plus qu'aucun autre de ses contem-
porains, à engager sa science favorite dans
les voies positives de l'expérimentation,
en la mettant d'une part en étroites rela-
tions avec l'économie politique, en la fai-
sant bénéficier de l'autre des découvertes
les plus solidement attestées de la géologie
et de la météorologie, de la physique et de
la chimie. Grâce à sa courageuse initiative
et à ses persévérants efforts, la France et
surtout la région du Midi entrèrent dans
une voie d'améliorations et de progrès
continus. De flatteuses distinctions prou-
vèrent à M. de Gasparin l'estime dans la-
quelle étaient tenues ses recherches par les
corps compétents. L'acad. des sciences
l'admit en 1840 dans sa section d'économie
rurale en remplacement de Turpin, la So-
ciété pour l'encouragement de l'agriculture
le choisit en 1845 pour l'un de ses vice-
présidents. Sa vigoureuse vieillesse s'écoula
à Orange où la mort vint le chercher le
7 septembre 1862. Une statue lui a été
élevée dans sa ville natale en 1864.
Voici l'énumération aussi complète que
possible des ouvrages et mémoires dus à la
plume féconde du comte Adrien de Gas-
parin : I. Du croisement des races, cou-
ronné par la Société d'agriculture de Lyon,
Lyon, 1810. — II. De la gourme des che-
vaux, mémoire qui obtint la médaille d'or
donnée par la Société d'agriculture de la
Seine, Lyon 1811. — III. De la culture
de la garance, Lyon, 1815. — IV. Histoire
805
GASPARIN
866
de la ville d'Orange et de ses antiquités,
1815. — V. Manuel de l'art vétérinaire à
l'usage des officiers de cavalerie, des agri-
culteurs et des artistes vétérinaires, Paris,
1817, in-8o, un ouvrage dans lequel M. de
Gasparin a réuni toutes les observations
faites par lui sur les chevaux malades dans
les dépôts dont il avait eu l'inspection pen-
dant sa carrière militaire. — VI. Des ma-
ladies contagieuses des bêtes à laine, mé-
moire qui remporta le prix proposé par la
Société d'agricult. de Lyon, 1821. — VII.
Des petites propriétés considérées dans leurs
rapports avec l'agriculture et le sort des
ouvriers, Paris, 1821. — VIII. Guide des
propriétaires de biens ruraux affermés,
Paris, 1829, un ouvrage couronné en 1828
par la Société royale d'agriculture. — IX.
Recueil de Mémoires d' agriculture et d'éco-
nomie rurale, 3 vol. in-8o, Paris, 1829-
1841, reproduisant la plupart des travaux
ci-dessus indiqués et en contenant d'autres
relatifs aux biens soumis au métayage, à
la culture du safran et de l'olivier, à l'in-
troduction des vers-à-soie en Europe. —
X. Cours d'agriculture, 5 vol. in-8o, Paris,
1843-1849, un ouvrage qui a fait longtemps
et justement autorité. — XI. Principes
d'agronomie, Paris, 1854, in-89. En dehors
de ces ouvrages de longue haleine, M. de
Gasparin a fréquemment inséré des articles
dans les Mémoires de la Société centrale
d'agriculture de France, V Annuaire météo-
rologique, la Bibliothèque universelle de
Genève, la Maison rustique au X/A'^e siè-
cle, les Mémoires de l'académie du Gard,
les Annales de voyage de Malte-Brun.
Auguste de Gasparin, deuxième fils
d'Augustin-Thomas, naquit à Orange le 9
décembre 1787. Capitaine de la garde na-
tionale dans sa ville natale en 1815, il se
prononça en faveur des Bourbons lorsque
Napoléon revint de l'île d'Elbe. Sous la
monarchie de juillet il fut maire d'Orange
et député de Montélimart (1837-1842). On
cite de lui différentes brochures de méca-
nique et d'économie agricole insérées dans
diverses revues départementales. M. Au-
guste de Gasparin est mort à Orange en
1857.
Agéxor-Étienne, comte de Gasparin,
fils aîné du comte Adrien, né à Orange le
12 juillet 1810. Par sa mère, Adèle de
Daunant, il se trouvait apparenté à une
des familles protestantes les plus considé-
rées de Nîmes. Son éducation, d'abord
commencée par un précepteur alsacien,
M. Scheffer, se continua depuis 1822 à
Paris au lycée Louis-le-Grand ; ensuite les
Facultés de Droit et des Lettres le comp-
tèrent parmi leurs pins brillants élèves.
Agénor de Gasparin appartint à cette jeu-
nesse enthousiaste de la Restauration qui
fut nourrie des Odes de Victor Hugo, des
ïambes de Barbier, des Messéniennes de
Casimir Delavigne, se pressa à la Sor-
lionne au pied des chaires de Victor Cou-
sin, Guizot, Villemain, applaudit à la
chambre des députés, les discours de Royer-
Collard, du général Êoy, du duc de Broglie.
Lorsque éclata la révolution de 1830, il fit
le coup de feu en qualité de garde natio-
nal, mais protégea, avec sa générosité na-
tive, des prisonniers que, dans l'exaspé-
ration de la lutte, ses compagnons se cÛs-
posaient à massacrer.
Le titre de licencié en droit ouvrit en
1834 à M. de Gasparin la carrière admi-
nistrative. En 1836 son père le choisit
pour chef de cabinet au ministère de l'in-
térieur, en 1837 il fut nommé maître des
requêtes au Conseil d'État. En 1842 les
électeurs de Bastia, le district corse d'où
sa famille était originaire, l'élurent pour
leur représentant à la Chambre des dépu-
tés. M. de Gasparin y conquit bientôt une
place distinguée par sa parole impétueuse
et convaincue, dénonçant tous les abus de
pouvoir, revendiquant toutes les libertés,
n'obéissant qu'à sa conscience. Malgré de
vives oppositions, ses collègues de toutes
les fractions de la Chambre se plurent à
rendre hommage à la droiture de son ca-
ractère et à la noblesse de ses pensées. Ses
principes conservateurs ne l'empêchèrent
nullement de signer avec MM. Saint-Marc
Girardin et d'Haussonville, contre le sys-
tème de corruption reproché à M. Guizot,
un amendement qui réglait l'admission aux
fonctions publiques.
La liberté religieuse posséda en lui un
infatigable champion. En toute occasion il
prit à la tribune la défense des Églises ré-
formées de France dont une administration
hostile ou timorée méconnaissait les justes
griefs, des évangélistes illégitimement con-
damnés, des colporteurs frappés de lour-
des amendes. « Songez y, » s'écriait-il le
6 avril 1846, « je vous le dis avec calme
et sérieux, parce que j'exprime ici une
VI. 28
867
GASPARIN
868
résolution bien arrêtée : si l'on nous re-
fuse la liberté que nous demandons, si
Ton oppose de nouvelles entraves à l'exer-
cice d'un droit nécessaire, eh bien ! nous
prendrons sur notre dos la balle du col-
porteur, nous irons vendre des bibles, af-
fronter vos procès et nous faire jeter en
prison ! »
La question de la traite des nègres et du
droit de visite passionnait sous la monar-
chie de juillet les esprits, moins par phi-
lanthropie que par lutte de politique inté-
rieure et antagonisme contre la Grande-
Bretagne. A. de Gasparin, dans son livre
Esclavage et Traite (1 vol. in-8o, Paris,
1838) se prononça en faveur de l'émanci-
pation immédiate et combattit aux côtés
du duc de Broglie qui travaillait ofïïcielle-
ment à la suppression de la servitude des
noirs dans les colonies. A cette période de
sa vie politique appartiennent également
deux brochures : De l'amortissement (Pa-
ris, 1834). La France doit-elle conserver
Alger? (Paris, 1835) sous le pseudonyme
d'un « auditeur au Conseil d'Etat. »
Les loisirs que fit en 1846 à M. de Gas-
parin son eloignement des alTaires publi-
ques furent mis par lui à profit pour un
voyage de plusieurs mois en Egypte et en
Syrie. Ce fut k Jéi'usalem que lui parvint
la nouvelle de la révolution de 1848. Il
écrivit des lieux mêmes une touchante
protestation de fidélité à la dynastie dé-
chue, un vigoureux refus aux olî'res qui
lui étaient faites de coopérer à la nouvelle
constitution de la France, mais après son
retour en Europe, au lieu d'habiter Paris,
il se fixa en Suisse ofi il se sentait attiré
depuis son mariage avec M^e Valérie Bois-
sier et oii se passèrent les vingt-trois der-
nières années de sa vie. Ses amis de l'autre
côté du Jura cherchèrent à de fréquentes
reprises, mais inutilement, à le rappeler
auprès d'eux. Le régime du deuxième em-
pire était odieux à son âme avide d'indé-
pendance et il avait besoin de vivre dans
un pays libre pour travailler fructueuse-
ment, par la parole et par la plume, au
triomphe des causes qui lui étaient chères.
Les débats ecclésiastiques et théologiques
qui agitaient l'Église réformée de France,
sollicitèrent de bonne heure son attention.
M. de Gasparin combattit dès sa jeunesse
aux premiers rangs de l'extrême droite et
soutint la nécessité, en matière de foi, d'une
règle infadiible avec la sincérité passion-
née qu'il apportait en toute chose, un cou-
rage qui ne connut ni les hésitations ni
les défaillances, une soumission absolue
à ce qu'il croyait être la vérité divine,
mais aussi, nous sommes contraints de
l'ajouter, avec une érudition des plus con-
testables et des plus fantaisistes, une ins-
tinctive aversion pour toute méthode
scientitique rigoureuse, une entière inca-
pacité à comprendre les arguments ad-
verses.
« Le clairon de .lésus » avait-il cou-
tume de dire, « ne sonne jamais la re-
traite. »
Secrétaire, en 1843, de la Société pour
les intérêts généraux du protestantisme
français, il entreprit de grouper les fidèles
sous l'étendard d'un formulaire dogmati-
que, plus simple, il est vrai, et plus con-
forme à l'Évangile que celui de La Ro-
chelle et ne recula pas devant l'exclusion
des récalcitrants {Lettre à M. Ath. Coque-
rel, broch., Paris, 1840. Lettre sur une
question posée par l'Espérance, broch.,
Paris, 1843. Intérêts généraux du protes-
tantisme français, 1 vol. in-8o, Paris,
1848). La crise d'intolérance qui sévit en
1846 sur le canton de Vaud, lui permit de
formuler en toute netteté dans son livre
intitulé : Christianisme et paganisme (2 vol.
in-8«, Genève, 1846) le principe de la sé-
paration de l'Église et de l'État. Le synode
officieux qui se réunit à Paris en 1848 re-
trouva A. de Gasparin à côté de Frédéric
Monod pour réclamer la réorganisation de
l'Église réformée sur une base positive.
Lorsque l'assemblée eut constaté « l'im-
possibilité dans les circonstances actuelles
de rédiger une profession de foi, » eux
seuls, parmi les membres de la droite,
donnèrent leur démission et se retirèrent
d'une Église tenue par eux pour infidèle à
sa mission (Réponse à la brochure de M.
Adolphe Monod : Pourquoi je reste dans
l'Église? Broch., Paris, 1849)..
En 18o0 la lutte se transporta du do-
[naine pratique dans la sphère théorique.
M. de Gasparin défendit dans les colonnes
des Archives du Christianisme, avec une
chevaleresque intrépidité, l'inspiration plé-
nière des Saintes-Écritures et se flatta
d'avoir répondu dans son livre : les Écoles
du doute et l'École de la foi (1 vol. in-8o,
Genève, 1834. 2rae édition, in-18, Paris,
I
869
GASPARIN
870
1874) à toutes les objections développées
dans la Revue de Strasbourg par MM. Co-
lani et Edm. Scherer. (Voir également :
La Bible défendue contre ceux qui ne sont
ni disciples ni adversaires de M. Scherer,
broch., Paris, 1854). Au printemps de
1870, à la suite de conférences données
par M. F. Buisson, un mouvement popu-
laire s'organisa en faveur du christianisme
libéral dans la Suisse romande. L'athlète,
quelque peu brisé par l'âge^ mais toujours
jeune de cœur, n'hésita pas à redescendre
dans l'arène et à opposer, aux maux dont
souffre actuellement le protestantisme, son
remède favori de la séparation, ce qui lui
attira, au nom de l'Église nationale, une
verte réplique du pasteur Oltramare. {Le
Christianisme libéral et la séparation de
l'Église et de l'État, broch., Lausanne,
1869.)
Dans la retraite volontaire qu'il s'était
choisie en Suisse, soit aux portes de Ge-
nève dans la belle villa du Rivage, soit
dans la solitude romantique de Valleyres
près d'Orbe au pied du Jura, le comte
Agénor de Gasparin, loin de rester inactif,
suivait avec une perspicace curiosité tou-
tes les phases de la politique européenne.
Travailleur infatigable, doué d'une forte
mémoire et d'une brillante facilité de ré-
daction, ;se sentant, comme chrétien, ci-
toyen de l'univers et estimant que rien ne
devait lui demeurer étranger, tantôt il en-
tassait des matériaux sans nombre pour de
futurs ouvrages, tantôt il écrivait dans les
colonnes d'un journal une série d'articles
sur un sujet religieux, politique ou écono-
mique, tantôt il se sentait forcé en quelque
sorte par un grand événement à publier
un de ces livres vibrants d'enthousiasme,
qui gagnait à une noble cause toutes les
sympathies.
En 1852, les époux Madiaï ayant été
condamnés aux galères par le grand-duc
de Toscane pour avoir lu et distribué la
bible, M. de Gasparin se rendit avec une
députation de l'Alliance évangélique à
Florence pour intercéder en leur faveur
et réclamer les droits de la liberté de con-
science. Lorsque en 1857 la Suisse fut me-
nacée par la Prusse à propos de la souve-
raineté de Neuchâtel, le châtelain de Val-
leyres prit immédiatement la plume pour
défendre sa patrie d'adoption {La question
de Neuchâlel. Un mot de plus sur... Der-
nières remarques, Genève, 1857). En 1860
éclatait de l'autre côté de l'Atlantique la
guerre de la sécession américaine : l'ancien
avocat de l'émancipation à la Chambre des
députés tint à honneur de redresser l'opi-
nion publique un peu hésitante au début
de la crise et publia coup sur coup ses
beaux livres : Un grand peuple qui se relève
(1 vol. in-8°, Paris, Ire édition, 1866.
6 éditions). L'Amérique devant l'Europe
(1 vol. in-8o, 1862, 2 éditions). Uneparole
de paix sur le différend entre l' Angleterre
et les États-Unis (Paris, 1862, broch).
Enfin l'année 1870 l'appela à passer par
les poignantes douleurs qu'éprouvèrent
tous les Français attachés à leur pays.
Loin de partager les illusions que se faisait
au début de la lutte la majorité de ses
compatriotes, il condamna avec sa sincé-
rité et sa vaillance accoutumées les erre-
ments diplomatiques de Napoléon III {La
déclaration de guerre, broch., Paris, 1870,
2 éditions). Après les premières victoires
de l'Allemagne et la prise de Strasbourg,
la neutralisation de l'Alsace et de la Lor-
raine fut proposée par lui comme la solu-
tion la plus équitable du conflit {La répu-
blique neutre d'Alsace, broch., Genève,
1870, 2 éditions, d'abord publiée dans les
colonnes du Journal de Genève). Son der-
nier cri de douleur, pour arrêter une effu-
sion de sang désormais inutile, fut adres-
sée à ses compatriotes sous le titre iV Appel
au patriotisme et au bon sens (broch., Ge-
nève, 1870, 2 éditions). Après sa mort
parut son testament politique, un modèle
de générosité et de sagesse : La France,
nos fautes, nos périls, notre avenir (2 vol.
in-18, Paris, 4 éditions, 1872). M. de Gas-
parin ne s'était pas dissimulé les difficultés
de la tâche qu'il avait entreprise, c Pour
« prendre en main, écrivait- il en 1870, les
« causes qui compromettent, pour se brouil-
« 1er avec les oracles, pour se refuser aux
« petites servitudes courantes, il faut avoir
« pris son parti à l'avance de beaucoup de
« douleurs et de beaucoup d'injustices. Un
« homme libre, c'est l'ennemi ; à son as-
« pect, notre moutonnerie s'alarme, nos
i camaraderies menacées s'apprêtent au
« combat. C'est un rude métier que celui
« de redresseur des torts et d'apôtre de la
« vérité : le monde n'avance qu'aux dé-
« pens de celui qui le pousse. »
Les livres de M. de Gasparin, quels que
871
GASPAEIN
872
soient leur nombre et leur mérite, ne re-
présentent qu'une faible part de l'activité
incessante déployée par lui en faveur de
ce qu'il croyait être le bien et le vrai.
L'orateur l'emportait de beaucoup chez lui
sur l'écrivain. Depuis qu'il se fut fixé à
Genève, il donna chaque hiver, devant des
auditoires de plusieurs milliers de per-
sonnes, d'où l'élément ouvrier n'était point
absent, des conférences dont le thème était
emprunté tour à tour à la religion, à l'his-
toire, à l'économie sociale. La sincérité de
ses convictions, l'entraînement de sa pa-
role, son irréprochable courtoisie vis-à-vis
de ses adversaires, l'art infini avec lequel
s'entremêlaient les raisonnements et les
anecdotes, les saillies humoristiques et les
appels partis du plus profond du cœur, lui
valurent de splendides triomphes, sans
qu'il eut jamais fait la moindre concession
aux préjugés et aux passions populaires,
et ont laissé d'impérissables souvenirs. La
plupart de ces conférences ont été publiées,
mais, dépouillées du charme inhérent à la
personne de M. de Gasparin, elles ont
perdu quelque peu de leur attrait : Inno-
cent III (1 vol. in-18, Paris, 1859, 4 édi-
tions). Les perspectives du temps présent
(1 vol. in-18, Paris, 1860). Le Bonheur
(1 vol. in-18, Paris, 1862, 7 éditions).
La Famille (2 vol. in-18, Paris, 186S, M
éditions). La liberté morale (2 vol. in-18,
Paris, 1868, 4 éditions). L'Égalité (1 vol.
in-12, Paris, 1869, 4 éditions). La Con-
science (1 vol. in-18, Paris, 1872, 6 édi-
tions). Luther et la Réforme (1 vol. in-18,
Paris, 1873, o éditions). Le bon vieux
temps (1 vol. in-18, Paris, 1873, 3 édi-
tions). L'ennemi de la famille (1 vol. in 18,
Paris, 1874. 5 éditions). Pensées de liberté
(1 vol. in-18, Paris, 1876, 3 éditions). Pa-
roles de vérité (1 vo!. in-8o, Paris, 1876,
2 éditions). Les droits du cœur (1 vol. in-
18, Paris, 1878. 3 éditions). L'Église selon
l'Évangile (2 vol. in-18, 1879). La Bible
(2 vol. in-18, 1879).
La Providence réservait au comte de
Gasparin la mort du soldat de Christ. Té-
moin à Valleyres de la retraite lamenta-
ble de l'armée de l'Est, il reçut chez lui
de nombreux internés et les soigna avec
le plus admirable dévouement. Les poi-
gnantes impressions qu'il ressentit de cet
effroyable désastre achevèrent de ruiner sa
santé déjà fort affaiblie depuis quelques
années. Un mal contagieux, contracté dans
les ambulances, l'emporta à sa villa du
Rivage, le 14 mai 1871.
Adrien JVaville-Rigaud. Journal de Genève du
16 mai 1871. Th. Borel : Le comte Agénor de
Oasparin, 1 vol. in-12 de 147 pages, Paris, 1879.
Catherine -Valérie Boissier, comtesse
de Gasparin, née à Genève, le lo sept.
1813, d'une riche famille patricienne, ori-
ginaire d'Anduze et émigrée à l'époque de
la Révocation de l'édit de Nantes, petite-
fdie du médecin Butini, sœur du botaniste
Edmond Boissier, parente rapprochée du
physicien Auguste de la Rive et de M. de
Rocca, le second mari de Mme de Staël, fut
élevée en majeure partie par sa mère, re-
çut pendant dix années l'enseignement de
M. Louis Vallette, plus tard pasteur luthérien
à Paris, joignit à ses précoces dispositions
littéraires des goûts artistiques non moins
prononcés et se livra avec ardeur à l'étude
du piano sous la direction de Listz. Son
mariage en 1837 lui donna vingt-quatre
années non interrompues d'intimité et de
bonheur. Les dix années qui suivirent
s'écoulèrent à Paris; en 1847, M. et M"e
de Gasparin s'embarquèrent pour l'Orient
et visitèrent la Grèce, l'Egypte, la pénin-
sule du Sinaï, la Palestine, la Syrie ; à
partir de 1848, ils se fixèrent dans la
Suisse romande. Depuis la mort du comte
Agénor, M^e de Gasparin s'est condamnée
à une profonde retraite dans sa campagne
du Rivage et s'occupe soit d'œuvres de
bienfaisance, soit de la publication et de
la diffusion des livres de son mari.
Miie de Gasparin qui n'a signé de son
vrai nom presque aucun de ses nombreux
ouvrages, débuta fort jeune dans la car-
rière des lettres. A l'âge de vingt ans, en
1833, elle faisait paraître, sous le pseudo-
nyme d'Antoine Goru, trois Nouvelles
(2me édition, 1845) et en 1835 sous le ti-
tre de Voyage d'une Ignorante, ses impres-
sions de touriste sur le Midi de la France
et l'Italie, deux volumes suivis en 1848
de trois autres : Journal d'un voyage dans
le Levant (4 éditions). Les sujets les plus
graves de la morale attirèrent d'abord son
attention et furent abordés par elle dans
le Mariage au point de vue chrétien (3 vol.,
1842, 3 éditions, abrégé et popularisé en
1845 dans : un Livre pour les Femmes
mariées), un ouvrage qui valut à son au-
873
GASPARIN
874
leur la grande médaille d'or de V Académie
française et dans lequel les convictions
théologiques les plus arrêtées, voire même
les plus aggressives, s'unissent avec une
singulière liberté de ton et d'allures. Sa
vaillante franchise à l'égard de ses amis
les plus chers et son impérieux besoin
d'indépendance lui dictèrent deux livres
de polémique dans lesquels elle s'éleva
tour à tour avec une spirituelle vivacité
contre quelques-uns des travers les plus
choquants des communautés issues du Ré-
veil : Quelques défauts des Chrétiens d'au-
jourd'hui (1853, 2 éditions) et condamna
l'institution des diaconesses protestantes
comme entachée de romanisme : Des cor-
porations monastiques au sein du Protes-
tantisme (2 vol., 1845). A cette même pé-
riode appartiennent quelques récits saisis-
sants dans leur simplicité : Allons faire
fortune à Paris (1844). Il y a des pauvres
à Paris et ailleurs (1846, plusieurs édi-
tions).
En 1858 s'ouvrit pour M^e de Gasparin
une voie des plus nouvelles et des plus
originales avec la publication d'esquisses
et récits fortement marqués du caractère
biblique, pleins d'élévation et de cordia-
lité, dont les héros sont le plus souvent
des vachers, des bûcherons^ des villageoi-
ses, et d'où la verve humoristique n'exclut
aucunement la compassion pour toutes les
souffrances humaines, des tableaux tout
pénétrés des saveurs agrestes des forêts et
des prairies, traduits dans une langue pit-
toresque, savoureuse, éblouissante de co-
loris, savante et raffinée sous son appa-
rente naïveté, « le Protestantisme dans la
nature et dans l'art au XlXme siècle, »
comme l'a dit Sainte-fieuve. En voici la
série : les Horizons prochains (1838, 8 édi-
tions) ; les Horizons célestes (1859, 9 édi-
tions) ; Vesper (1861, 5 éditions) ; les Tris-
tesses humaines (1863, 5 éditions) ; Dans
les prés et sous les bois (1887). Un roman :
Camille discute au point de vue protestant
orthodoxe la même thèse que Sybille d'Oc-
tave Feuillet au point de vue catholique
mondain : l'impossibilité de l'union en-
tre une chrétienne et un libre-penseur
(1866, 3 éditions). Tous ces ouvrages
sont signés : Vauteur des Horizons pro-
chains.
La même imagination primesaulière et
la même vitalité poétique dans la descrip-
tion animent une deuxième série de pro-
ductions réunie par Mme de Gasparin sous
le titre séduisant des Prouesses de la Bande
du Jura, d'aimables et joviales réminis-
cences de voyages entrepris en commun
avec quelques bons voisins de Valleyres,
des récits dont l'imprévu dégénère quel-
quefois en bizarrerie et dont la facilité
n'est point exempte de désinvolture : la
Bande du Jura (4 vol., 1865-1866). Au
bord de la mer (1866). A Constant inople
(1867). A travers les Espagnes (1868). La
guerre franco-allemande inspira k Mme de
Gasparin deux poèmes indignés : La chan
son des Vautours (1870). Le fait accompli
(1870). Il convient parmi les nombreux
livres de Vauteur des Horizons prochains
d'assigner une place à part au volume in-
titulé : Jésus, quelques scènes de sa vie ter-
restre (1885). Andalousie et Portugal
(1886).
Pendant les premières années de son
veuvage, Mme de Gasparin ne sortit de sa
retraite que pour écrire quelques brochures
populaires contre l'ivrognerie ou la prosti-
tution légale et pour adapter d'anglais en
français des œuvres d'imagination nées sur
le sol de la Grande-Rretagne ou des États-
Unis. En 1883, elle est intervenue avec
éclat dans les controverses suscitées par
l'apparition à Genève de Varmée du salut
et a, d'un vigoureux coup de fouet, expulsé
les vendeurs du temple : Lisez et jugez.
Armée (soi-disant) du salut, conseils ex-
traits des ordres et règlements. Rrochures
populaires : La lèpre sociale. A toi (1871,
contre la prostitution légale). Sept hommes
(1871, contre l'ivrognerie). Traductions :
La grande armée des misérables (1878).
L'Homme et la bête (1879). Jennett Cragg
(1879). Les hauts faits d'une année bis-
sextile par Macrie (1879). Les Américains
chez eux par Macrie (1880). Quatre ans de
prison (1881). Cinq fleurs transportées
dans le ciel par Mistress Tait (1881). Dot
de Dieu (1881). Le Masque arraché par
Talmage (1881). Un homme de cœur, bio-
graphie du révérend Charles Kingsley
(1886). Pures amours (1885).
Charles de Rémusat, Revue des Deux-Mondes,
15 décembre 1864. — Sainte-Beuve, Nouveaux
Lundis, 9 janvier 1865. — Edmond Sflierer,
Etudes sur la litle'rature contemporaine, 3°'" sé-
rie, 1865. — Jules Levallois, La Piété au XIX'"'
siècle, 1864. — Armand Pommier, M"" la com-
875
GASPARIN
876
tesse de Gasparin, écrivain calviniste, 186 i. —
Ph. Godet, Revue Chrétienne, novembre 1885. —
Cuvillier Fleury, Dernières étxtdes d'Histoire et
de Littérature, 1859. — A de Pontmartin, Nou-
veaux Samedis, troisième série, 1865.
(STRCœHLIN).
877
878
ADDITIONS ET CORRECTIONS
TOME II
Colonne 220, ajouter : BELLARDEL
(Jean) dit Crespin, soldat huguenot
pendu à Provins en 1572. « Requis
et admonesté de se retirer de sa pré-
tendue religion huguenoticque et de
se confesser à Dieu devant le prebstre
qui luy fut présenté, ce qu'il ne vo-
lut faire ains persista en sa folle opi-
nion... (Mém. de Haton, p. 704). Le
curé Haton ajoute à ce fait le récit du
zèle avec lequel une centaine d'enfants
de la ville s'emparèrent du cadavre et
par manière de jeu firent entre eux le
simulacre d'un procès d'appel intenté
au condamné, se fondant sur ce que la
qualité de huguenot aurait dft le faire
mettre non pas à la potence, mais au
feu. Et ils le brûlèrent avec mille
indignités.
Colonne 245, Belrieu. On trouve ce nom
cité en 1289 dans un acte d'arrente-
ment, fait par Arnauld de Belrieu,
fils de Guillaume de Belrieu (Périgord),
et l'on croit pouvoir, de cet ancêtre,
descendre par une suite d'actes authen-
tiques jusqu'en 1852, où le nom a
disparu avec Jean de Belrieu qui ne
laissait qu'une fille mariée à M. Louis
de Brugière '.
Tout porte à croire que la famille de
Belrieu dont nous avons signalé ci-
dessus (II, 245) quelques membres,
embrassa la Réforme avec Jean de
Belrieu, écuyer, baillif de Bergerac,
qui épousa Agnès de Frontus, le
5 octobre 1515. Il en eut deux fils.
L'aîné, Jean de Belrieu, écuyer, sei-
gneur de Saint-Dizier, qui succéda à
son père dans l'office de baillif de
• Cependant les Armes de la famille de Bel-
rieu, qui sont des armes parlantes avec une allu-
sion recherchée, ne confirment nullement cette
ancienneté = ; d'azur au croissant d'argent, issant
d'un ruisseau de même, au chef d'azur chargé de
3 étoiles d'argent. (H. B.).
Bergerac^ par lettres de provision du
16 juin 1544 ; le cadet, Jacques,
marié à Marguerite Lecomte. Ici la
famille se divise en trois branches :
[o La branche aînée, celle des sieurs de
Saint-Dizier qui se continue par Jean
de Belrieu et ses descendants mâles
jusqu'en 1852 ; 2° la branche cadette
qui se divise en deux : celle des ba-
rons de Virazel et Tiregant, et celle
des marquis de Belrieu.
Les archives d'où ces notes sont tirées
étant celles de la branche aînée, des
sieurs de Saint-Dizier, ne contiennent
que peu de renseignements sur la
branche cadette qui, d'ailleurs, est
certainement revenue au catholicisme.
Voici tout ce qu'on y trouve sur cette
dernière :
Barons de Virazel et Tiregant. Jacques de
Belrieu eut de son mariage avec Mar-
guerite Lecomte deux fils : l'aiué,
Jean de Belrieu, baron de Virazel
{allas Virasol) et Tiregant, dont le
fils, Chakles, baron de V. et T. fut
conseiller au parlem. de Bordeaux ;
Il eut lui-même un fils, Jacques,
baron de V. et T., qui fut président
au parlem. de Bordeaux. Ce dernier
n'eut qu'une fille mariée au président
d'Augeard. Tous ces magistrats étaient
catholiques.
Marquis de Belrieu. Le cadet des enfants de
Jacques de Belrieu, David^ donna
naissance à la branche des marquis
de Belrieu (Est-ce lui qui, exilé de
Bergerac, prit part à une entreprise
contre cette ville en 1621 ? Les ar-
chives de la famille ne disent rien de ce
fait). — David eut pour fils, Alexan-
dre, vicomte de Dammartin, marquis
de Belrieu, maréchal de camp, dont
les longs et brillants états de service
aux armées de Louis XIV, sont très
connus. Il mourut au mois d'octobre
1733. Ses deux fils, Pierre et Jean,
sont morts, jeunes encore, au service
879
ADDITIONS ET CORRECTIONS
880
du roi. Sa veuve, la marquise de Bel-
rieu, vivait encore en 1779. Il est de
toute évidence que ces derniers avaient
passé au catholicisme. Le seul fait
d'avoir des grades dans les armées de
Louis XIV dispense d'autres preuves.
Branche aînée : — Les sieurs de Saint-
Dizier. La branche aînée est toujours
restée fidèle à la Réforme pour la-
quelle plusieurs de ses membres ont
fait preuve d'un grand dévouement.
Le premier seigneur de Saint-Dizier,
Jean de Belrieu, qui succéda à son
père dans la charge de baillif de Ber-
gerac, fut nommé, plus tard, lieute-
nant-général de Bergerac par lettres
de provision du 22 août lo86, don-
nées par Henri de Navarre, premier
prince du sang. De son mariage avec
Marie de Bergues (voy. II, 330),
18 décembre 1608, il eut deux fils
dont l'aîné Jean-Jacques, eut lui-
même un fils, François, qui mourut
sans enfants, et fut le dernier des
Saint-Dizier.
La branche ainée continue avec le fils
cadet : Jkan-Pierre de Belrieu, s"" de
la Borie, qui épousa Marguerite de
Castelnau, 24 mai 1653. De ce ma-
riage naquirent : Philippe de Belrieu,
sieur de la Borie qui épousa Eh'sabeth
de Viiicens de Bourgognade, le 26 juill.
1682 ; et Pierre, capitaine de dra-
gons, mort célibataire à Valenciennes,
en 1702. Philippe eut un fils, Jean,
né le 16 juin 1683, baptisé par Ve-
dris, ministre de l'église de Montau
de Biron ; et 9 filles, dont deux seu-
lement furent baptisées protestantes :
une par G^-os, ministre de Castelnaud,
et une par Royal, mini.stre de Sainte-
Foy. Les autres furent baptisées, de
force, par les curés de Saint-Dizier et
du Canet. Toutes sont mortes jeunes.
Jean épousa, 8 juillet 1725, Elisabeth
Bayle de la Charbonnière. De 6 en-
fants qui naquirent de ce mariage,
trois seulement ont survécu : 1° Jean
de Belrieu de la Grâce, sieur de Couin,
né le 23 octobre 1729, marié à Marie
Masmontet des Rèaux, le 8 sept. 1749.
Ce fut lui qui, après bien des années
de réclamations opiniâtres, finit par
obtenir un arrêt du parlem. de Bor-
deaux enjoignant au curé de Vélines
d'effacer de ses registres de baptême,
la qualification de « naturels » qu'il
avait donnée aux enfants de Jean de
Belrieu, et d'y substituer celle de
« légitimes. » [Bull, août 1884, où
l'arrêt est reproduit). Ses enfants
avaient déjà été baptisés par les pas-
teurs : l'une, Gracille, par Gibert,
ainsi qu'IsAAC ; Jeanne, par Duga,<,
pasteur de Sainte-Foy. Pierre est le
seul qui ait survécu, né le 15 janv.
1762, il est mort en 1843; il avait
épousé M"e de Méric. Ils n'eurent
qu'une fille, morte sans enfants ce
son mariage avec M. de Luchet.
2» Jean-Daniei, de Belrieu de la Grâce,
né le 6 septembre 1731, qui se fit
tuer à Pons, le 22 fév. 1755, pour
sauver le pasteur Gibert qu'il accom-
pagnait dans une tournée pastorale.
(Voir dans le Bull, août 1884, le ré-
cit de cette atîaire, écrit par Gentelot
qui faisait partie de l'escorte de Gi-
bert).
3o Jean-Isaac de Belrieu de la Grâce,
né le 28 juin 1744. Il épousa Marie
(aliàs Jeanne) de Boyer, le 16 mars
1778 et en eut 2 enfants; une fille
morte célibataire en 1852 ; et un fils,
Jean, né le 4 août 1777 et mort en
1852, quelques jours après sa sœur.
Le 23 mai 1804, il avait épousé Mar-
the-Andrée de Bommartin dont il eul
deux enfants : un fils Jean-Jacques.
mort jeune (en 1831) et une fille ;
Jeanne-Célina, née le 17 mars 1805,
décédée le 6 mars 1871. Elle avait
épousé, le 19 janvier 1830. M. Pierre-
Louis de Brugière. C'est avec le
père de Jeanne-Célina, Jean, mort en
1852, que le nom de Belrieu et la
branche aînée perdent leur dernier
représentant mâle. La branche ca-
dette était éteinte depuis le milieu du
XVIlI'ne siècle. Aujourd'hui la fa-
mille est représentée par le fils de
Jeanne-Célina, petit-fils de Jean, M. D.
de Brugière, conseiller général de la
Gironde, qui a demandé et obtenu
l'autorisation de joindre à son nom le
nom de Belrieu. Ce nom restera attaché
aux descendants de la branche aînée,
par les femmes, dans la personne de
M. de Brugière et de ses deux fils
qui appartiennent à l'église réformée.
881
ADDITIONS ET CORRECTIONS
882
Dans le Bulletin de l'histoire du
Prot. (août 1844), on a dit que Margue-
rite de Castelnau avait été renfermée
dansun couvent de Libourne. C'est une
erreur ([ue les archives de la famille
de Belrieii nous permettent de recti-
fier. La prisonnière est la mère du
chevalier de Belrieu tué à Pons en
1755, Elisabeth Bayle de la Charbon-
nière. Elle fut renfermée dans le cou-
vent des Ursuliues de Libourne, et
elle y est morte vers 1766. Son testa-
ment, en date du 4 août 1758, a été
remis cà Chaperon, notaire royal, à
travers la grille du parloir, ainsi que
le constate l'acte de dépôt. II ne
devait être ouvert qu'après sa mort,
or l'acte d'ouverture porte la date du
3 avril 1766. Son corps fut, dit-on,
traîné sur la claie.
11 existe dans les archives de la fa-
mille do Belrieu des cahiers appelés
« Livres de raison, » qui contiennent
de curieux renseignements. En voici
un, entre autres, qui intéresse l'his-
toire de la Réformation. Il est copié
textuellement dans le livre de raison
tenu par Jean Bayle de la Charbon-
nière, frère d'Elisabeth ci-dessus nom-
mée : « aujourd'hui, 21 février 174o,
« il s'y est tenu une assemblée devant
« le Faugat le long de la rivière de
« Dourdogne. Dieu nous a fait la
« grâce de nous faire annoncer son
« Evangile par un ministre qui nous
« a distribué sa manne. Et la dite
« assemblée pouvait être d'environ
« douze à quatorze mille âmes. » Ce
chiffre est sans doute exagéré ; mais
de quelque façon qu'on le voulût
réduire, il en ressortirait encore une
preuve magnifique que, malgré les
peines sévères portées contre leurs
assemblées, les huguenots savaient
tout braver pour assister au culte du
désert. (D. Charruaud).
Colonne 606, lig. 38-41 : Blanchon (Jean),
ci-devant pasteur en Dauphiné (il doit
sans doute être identiiié avec l'étu-
diant de Genève de 1657 et le pasteur
de Vinsobres de 1663-06) obtient en
1671 du gouvernement de Berne un
« brevet » ordonnant aux classes du
Pays de Vaud de le nommer au premier
poste vacant. Il est établi la même
année diacre à Morges, place très con-
voitée, quoique pénible et rendue
moins attrayante encore par la pré-
sence d'un collègue difficile à vivre.
Des conflits ne tardent pas à se pro-
duire, soit au sujet de certains abus
que Blanchon avait entrepris de réfor-
mer, soit à cause d'une série de pré-
dications sur le Cantique des Canti-
ques qui n'étaient, paraît-il, pas du
goût du pasteur en titre. Celui-ci ne
voyait pas non plus de bon œil que
son diacre suivît la mode, nouvelle
alors, de porter en chaire la « grande
robe. » En 1677 Blanchon est promu
au poste de Crassier. C'était une des
« cures » les mieux reniées de la
classe de Morges, mais les fonctions
pastorales y étaient difficiles et, pour
un ministre réfugié surtout, elles
n'étaient même pas exemptes de péril,
à cause du voisinage du Pays de Gex.
Les protestants de cette contrée, pri-
vés de leurs lieux de culte et de la
plupart de leurs conducteurs spirituels,
recouraient souvent en secret au mi-
nistère du pasteur de Crassier, et ce-
lui ci, n'écoutant que son zèle et sa
charité, allait visiter leurs malades.
Pendant 43 ans, Blanchon demeura
tldèle à son poste, aidé, il est vrai,
les six ou sept dernières années de sa
vie, par un sutl'ragant qui était son
fils, François-Louis. Il est mort en
1720. Son fils est mort à S'-Cergues en
1729 au moment où il allait occuper à
son tour, comme pasteur titulaire, le
poste de Crassier. (H. Vuilleumer).
Colonne 880 : Boquin (Pierre) Cet article
a besoin d'être complété sur un point
qui n'est pas sans intérêt, et qui a
sans doute été omis parce que ['His-
toire ecclésiastique de Th. de Bèze a
commis à ce propos une erreur de
nom en attribuant à Jean B. une
missron dont fut chargé Pierre B. Il
s'agit de l'envoi, par l'Electeur pala-
tin, de Boquin et de Diller, le prédi-
cateur de la cour, au colloque de
Poissy en 1561 (voir sur le but de
cette mission et le rôle qu'on fit jouer
à Boquin, le travail de M. Delaborde
sur les Protestants de la cour de S'-
Germain., Paris, 1874, p. 44 sq.
48 sq., 60 sq., 66 sq). — Avant d'être
883
ADDITIONS ET CORRECTIONS
884
appelé à Lausanne, où il ne vint qu'en
1580, Pierre Boquin fut pendant deux
années pasteur à Payerne.
(H. Vuilleumier).
Aux deux précédents on doit ajou-
ter Boquin (Abraham) inscrit au Livre
du recteur de Genève en 1600 avec
l'indication Heidelbergensis, d'où l'on
peut inférer qu'il était fils de Pierre
Boquin, professeur à Heidelberg de
1557 à 1577. Après avoir rempli des
fonctions pastorales dans le Dauphiné
de 1602 à 1627, Abraham B. passa en
Suisse et, en vertu de lettres patentes
des seigneurs de Berne^ fut admis
dans les rangs du clergé de Vaud.
Diacre à Montreux 1627, pasteur à
Crassier 1628, à Vulliorens 1629; il
est mort l'année suivante.
Colonne 920 : de Bosque (.Jean). — Ce
qui est dit vers la fin du premier ali-
néa d'un ancien cordelier Bosque, qu'il
fut mené prisonnier à Toulouse et
qu'il y mourut empoisonné, ne peut
guère se rapporter à Jean de Bosque,
le pasteur de Thonon, de Lausanne
et de Castres. Celui-ci n'avait pas été
cordelier, mais jacobin, et d'après les
mémoires de Gâches il est mort à
Castres de mort naturelle. Ne faut-il
pas identifier plutôt cet autre Bosque
avec le nommé de Bosco, ministre,
qui figure (tome II, 51) dans la liste
des protestants condamnés par arrêt
du parlera, de Toulouse, du 10 juin
1562?
C'est sans doute à l'ancien pasteur
de Thonon et de Lausanne qu'il faut
rattacher Nazarien et Charles de
Bosco, qui reçoivent en 1559-60 un
subside du bailli de Lausanne. Le
premier reparaît en 1571 dans le Livre
du recteur de Genève sous le nom de
Nazarenus Boscanus Thononiensis. Le
second fit, dans la suite, partie du
clergé du pays de Vaud. Il était, vers
la fin du XVIme siècle, pasteur à
Gingins, en 1602 doyen de la classe
de Morges, et fut mis à la retraite
pour cause d'âge en 1617.
(Vuilleumirr).
Colonne 1105 : « Le vœu de ce digne
homme ne fut pas exaucé. » — On doit
ajouter que Charles Bourdin, par
ordre de LL. EE. de Berne, daté du
6 juin 1701, fut établi pour être le
premier ministre de la paroisse nou-
vellement constituée de Leysin. Ce
village le plus élevé des Alpes vau-
doises, avait été desservi jusqu'alors
par le diacre d'Aigle. Voici comment
la classe de Lausanne régla l'office
du nouveau pasteur : « Tous les di-
manches le prêche et le catéchisme ;
les jours de cène et de jeûne deux
prêches; tous les vendredis le caté-
chisme de semaine, sauf le vendredi
avant chaque seconde cène, où le caté-
chisme sera remplacé par un prêche
de préparation; en cas de besoin,
subsidier les ministres voisins d'Or
mont-dessous et d'Ormont-dessus ; eu
hiver il ne sera pas obligé de faire
l'action du soir le dimanche, non plus
que le jour où il prêchera pour ses
voisins. » (Vuilleumier).
TOME III
Colonne 6, lig. 37-44 : Bourguet. Dans ce
passage sont mentionnées, sans au-
cune observation, trois dissertations
du savant Louis Bourguet sur la lan-
gue étrusque. Il faut ajouter qu'elles
avaient été provoquées par l'attention,
et le souci, inspirés à plusieurs géné-
rations d'antiquaires, depuis l'année
1520, par sept tablettes de bronze
appelées Tables Eugubines du nom de
la ville de Gubbio, dans les Apennins,
où elles avaient été découvertes et,
sur lesquelles étaient gravées des in-
scriptions en lettres étrusques et en
lettres latines. Nous devons rendre à
Louis Bourguet la justice qui lui est
due et qui ne peut mieux être expri-
mée qu'en empruntant les paroles
d'un philologue des plus compétents,
M. Michel Bréal^ qui dans un résumé
de l'histoire des longs tâtonnements
que les Tables eugubines ont subi
{Revue des Deux-Mondes, nov. 1875,
p. 62), s'exprime ainsi :
« Dès l'année 1726, il se fonda dans
« l'antique ville de Cortone, une aca-
« demie étrusque » dont les Tables
eugubines attirèrent particulièrement
l'attention. Un groupe d'érudits s'en
occupa et parmi eux Bourguet tient
une place importante. Sous le pseudo-
885
ADDITIONS ET CORRECTIONS
886
nyme de Philalète, il publia d'abord
sur les tables 11 et VI un travail qui
n'est qu'un roman : mais peu de temps
après, il eut la bonne fortune de faire
une découverte qui a été d'une impor-
tance capitale dans l'histoire du déchif-
frement. 11 reconnut que la table VI
(en caractères latins) et la table I (en
caractères étrusques) donnent le même
texte. On devine le secours qui pouvait
dès lors être tiré de cette coïncidence :
en.s'aidant de la transcription en lettres
latines, on arrivait beaucoup plus faci-
lement à une lecture correcte de la
table en écriture étrusque. Bourguet
réussit h établir la vraie valeur de la
plupart des caractères. Quelques-unes
de ses identifications auraient même
mérité plus d'attention que les contem-
porams ne parurent leur accorder. »
ColoDiie 443, ajoutez : Cailhaud (Suzanne-
Marie et Marguerite de), de Vieille-
vigne, condamnées h la prison perpé-
tuelle et rasées pour avoir été trouvées
sur un navire anglais en dessein de
fuir à l'étranger, 1687.
Eglises réf. de Bretagne { ar Vaurigaud,
t. m, p. Lxxii.
Colonne 683, ajoutez : Camusat (Jaques-
Olivier) nommé en 16.39 diacre à
Nyon (Suisse). Dans une plainte adres-
sée en 1642 aux seigneurs de Berne
par la Classe de Morges au sujet de
« l'ordinaire insolence des Bourgui-
gnons réfugiez [c'est-à-dire habitants]
en ce pays, » de leurs « discours hau-
tains contre la religion et des scanda-
les qu'ils donnent, » est reproduit
comme pièce à l'appui un pasquil
« lequel de nuit a été affiché à la
porte du sieur Camusat, diacre à
Nyon, avec cire jaune. » Ce libelle
difTamatoire se compose de quatre
huitains, dont voici le second :
Diacre, tu as beau prescher,
Nous battons tons à empescher
Que tes sermons n'aynt efficace.
Nostre aura bien plus de vertu ;
Car il nous entretient en grâce
Kn ce pays. Maudit sois-tu
De prescher contre nous sans cesse,
Disant tant de mal de la messe!
L'auteur anonyme de ce placard se
vante d'avoir prévenu, lui et ses
compagnons, un édit leur enjoignant
de « changer de pays, » et d'avoir,
en dépit du ministre, fait des prosé-
lytes parmi les huguenots. En 1642,
Camusat est nommé pasteur à Pampi-
gny , près Cossonay. Ce ministre,
« d'heureuse mémoire, » est mort en
16o4. (Vuilleumier).
Colonne 839-41 : Castelnau de La Mau-
vissière en Touraine, ajoutez : La
famille des Castelnau est originaire du
comté de Bigorre et tire son nom de
la forteresse de Castelnau en Azun,
au bailliage de Lavedan, dans les Py-
rénées. Elle a formé plusieurs bran-
ches dont les principales sout : de la
Loubère, de Coarraze, de Miélan, de
Rouvres, de la Princerie, de Lévis, de
Bochetel, de la Mauvissière, et d'autres
encore. = Armes : Ecartele au l*"" et
4'ne d'azur au château ouvert d'argent,
maçonné de sable, crénelé et sommé
de trois donjons pavillonnés avec
leurs girouettes ; au 2^6 et 3m e d'or à
deux loups passants de sable qui sont
la Loubère, et sur le tout l'écusson
des Lévis qui est d'or à trois chevrons
de sable.
Les branches de la Loubère et de
Lévis ont-elles eu de leurs représen-
tants parmi les partisans de la Ré-
forme ? C'est probable, et c'est sûr si
Jean-Claude de Lévis, baron d'Audon
et son frère, Gaston de Lévis, sieur
de Léran appartiennent à cette famille.
Le petit-fds de ce dernier, Jean-Claude,
avait épousé, en 1629, Angélique de
Castelnau, fdle d'Etienne, baron de la
Loubère, leurs trois enfants étaient
protestants, car ils se convertirent au
catholicisme après la Révocation.
En tout cas une partie de la branche
de la Mauvissière embrassa la Réforme
au XVIJnie siècle. Le premier qui fait
acte de protestantisme est un petit
neveu du fameux Michel de Castelnau
de la Mauvissière dont les curieux
(f Mémoires » ont été édités et com-
mentés par le Laboureur. Ce neveu
s'appelait Louis de Castelnau ; il se
maria, le 2 décembre 1624, à S^e-Foy,
avec Marguerite de Tours, dame de
la Grâce, fille de Jean de Tours et de
Marguerite de Belrieu, deux familles
huguenotes ; le mariage fut exclusive-
ment protestant. Il en sortit 3 enfants :
Christophe, Gabriel et Marguerite.
887
ADDITIONS ET CORRECTIONS
88Î
Celle-ci épousa, 24 mai 1653, à Ber-
gerac, Jean-Pierre de Belrieu, seigneur
de la Borie, sieur de S^-Dizier (voir
t. II, col. 245). Christophe ne s'est pas
marié. Au moment de partir pour l'ar-
mée, appelé par le service du roi, le
5 février 1654, il fait son testament
par lequel il lègue aux pauvres de
l'Eglise réformée la somme de 20 liv.
qu'il veut être payées au syndic du
Consistoire et distribuées par lui sui-
vant la prudence et l'avis dudit Con-
sistoire et de son héritier qui est Ga-
briel de Castelnau, son frère. Pour
des causes qu'il ne fait pas connaître
et que nous ignorons, Christophe; fait
un autre testament, le 28 sept. 1666,
où il déclare qu'il veut être inhumé
comme vrai caiholique, et désire
mourir dans cette foi ; il lègue 30 liv.
pour réparer l'église du Canet, à la
convenance du curé; il déshérite son
frère Gabriel et institue pour héritière
sa sœur Marguerite. Gabriel épousa
Jeanne Charpentier. Le contrat de
mariage, en date du 27 mai 1C60,
porte que « les futurs époux feront
bénir leur mariage en l'Eglise réfor-
mée de Dieu. » Le 6 juin 1670, Mar-
guerite, leur sœur, épouse de Jean-
Pierre de Belrieu, fait son testament
par lequel elle veut que « son corps
soit enseveli dans les formes que mes-
sieurs de la Religion réformée ont
accoutumé de faire et à l'endroit que
désignera son mari. « Le 18 mars 1675,
son mari, Jean-Pierre de Belrieu fait
la même recommandation dans son
testament. De son mariage avec Jeanne
Charpentier , Gabriel eut un fils ,
PiERKK, qui épousa Jeanne Dauroux
dont il n'eut pas d'enfant. Il mourut
vers 1724, car le H juillet 1724 sa
mère fait un testament par lequel elle
institue pour son héritier Jean de
Belrieu, sieur de la Grâce, ce qu'elle
n'eût pas fait si son fils eut vécu à
cette date. Ces documents démontrent
évidemment qu'un rameau de la bran-
che des Castelnau de la Mauvissière
avait adopté la Réforme. Il a fourni
tout juste un siècle de protestantisme,
commençant avec Louis de Castelnau
par son alliance avec les familles de
Tours et de Belrieu, en 1624, et finis-
sant avec Pierre de Castelnau mort
sans postérité, vers 1724.
Notes tirées des archives de la famille de
Belrieu. (Charruaud).
TOME IV
Colonne 141, lig. 31, Jean Colmet, lisez
Colinet, et voy. VI, col. 20^ note.
Colonne 313, ajoutez : Le sieur Pierre
Chevalier, d'Orléans, se présente en
1651 devant le vén. colloque de Nyon,
requérant d'être reru pour maître
d'école à Crassier ; ce qui lui est ac-
cordé, comme aussi de pouvoir faire
quelquefois les prières publiques, vu
les bons témoignages qu'on a reçus de
lui. (H. Vuilleumier).
Colonne 332, ajoutez : CHIQUELLE (Jean),
originaire d'Ampilly-le-Sec en Bour-
gogne, reçu bourgeois de Genève le
26 janvier 1579, imprimait en 1587,
à Lausanne, le De fîde catholica apos-
tolica romana de Claude Aubéry
(v. Th. Diifour, Notice bibliog. sur le
catéchisme de Calvin, etc. Genève,
1878, pag. CXCVIII). — Un autre (?)
Jean Chiquelle meurt en 1632 comme
pasteur à Gimel (Vaud), après avoir
rempli successivement, depuis 1613,
les fonctions pastorales à Nyon, comme
diacre, à Coppet, Béguins, S^-Livres,
Etoy, Bursins. La tempérance ne pa-
raît pas avoir été sa vertu.
(Vuilleu.mier).
Colonne 403, ligne 12 : du Rouvre, lisez
du Roure.
Colonne 403, ligne 26 : d'Arzeliers, lisez
d'Aigaliers.
Colonne 505 : Collinet (Pierre). Il faut
distinguer deux Pierre Collinet, le
père et le fils. Le père fut de 1621 à
1625, année de sa mort, le premier
pasteur de la paroisse de Rolle, déta-
chée de celle de Perroy. Le fils, avant
d'être nommé en 1633 pasteur à Mor-
ges, avait également rempli les fonc-
tions pastorales à Rolle.
(Vuilleumier).
Colonne 735, ajoutez : COSTE (François),
ministre français réfugié, après avoir
desservi plusieurs postes, depuis 1763,
à titre de sutfragant, obtient des sei-
gneurs de Berne un « brevet » daté
du 21 mai 1765, portant qu'il est
889
ADDITIONS ET CORRECTIONS
890
apte à être nommé pour un « posie
d'entrée » dans les cinq Classes du
pays de Vaud. Malgré les n^présenta-
lions de quelques-unes des Classes qui
énoncent des doutes sur la suffisance
de ses études, et sur sa doctrine, et
craignant les conséquences de sem-
blables « brevets, » cette lettre de
faveur est confirmée en suite du té-
moignage favorable qui lui est rendu
par les seigneurs baillis des lieux où
il avait fonctionné. De plus, les Ex-
cellences de Berne expriment leur mé-
contentement de ce que, dans cette
occasion, les dites Classes « ont fait
passer l'intérêt particulier avant l'in-
térêt pour l'Eglise. » Reçu bourgeois
d'Aubonne , le ministre Costo est
nommé diacre de Cossonay en 1763,
et dix ans plus tard pasteur à Grancy
(non loin de cette petite ville). C'est là
qu'il est mort en 1796.
(Vuilleumier).
TOME V
Colonne 163 : Jean Davant, ministre
d'Aranjuzon. Lors de son abjuration,
il publia : Déclaration véritable des
raisons qui ont indvit maistre Jean
de Davant, cy-devant ministre en
Béarn, de quitter la R. P. R. pour
embrasser la R. C. A. et Romaine. Le
âl'i'*' jour de mars 1627. A Paris;
en la paroisse de St-Benoist, entre
les mains du R. P. Athanase Mole,
capucin, prédicateur apostolique, après
son sermon fait le jour de Feste du
dit sainct. Paris, Seb. Cramoisy, 1628;
40 p. ta la fin desquelles est une at-
testation délivrée à J. de Devant, par
les anciens de l'église d'Aranjuzon
(J. de Lachallet, de Menbielle, Decaz-
zère, P. Mouguet) comme ayant été
leur ministre avec grande éditication
depuis l'an 1605.
Omis à la colonne 188 : DECOURT, famille
originaire de Blois, établie dès le
XVIme siècle à La Rochelle. François
Decourt aurait, vers cette époque,
épousé Marie Deprignes, d'où une
nombreuse descendance dont on suit
çà et là les traces dans les registres
de l'église réformée à La Rochelle, à
Marennes et plus tard en Hollande, à
Dordrecbt. Voici les plus notables ;
Guy Decourt épouse à La Rochelle,
4 fév. 1606, Marie Joubert ; François,
épouse à Marennes, 4 fév. 1631,
Anne Villeneuve; autre François,
épouse à Marennes, 1° le 2 déc. 1665,
Madelaine Chaboisseau ; 2° Marie Fil-
lastreau de Boisrousseau ; autre Fran-
çois, épouse à, Dordrecbt, 30 oct. 1668,
Cornelia van den Linden ; d'où .lean,
marié à Catherine van Steenberger ;
puis Henri-François, marié à Margue-
rite Coignon ; puis Etienne-Jean, marié
à W. van Meeteren et aïeul de M. Or-
derwater Decourt, habitant aujour
d'hui Dordrecbt. Peu après la révo-
cation de l'Edit de Nantes, le curé de
l'église S'-Nicolas de La Rochelle
constatait que la famille Decourt était
restée protestante, car en inscrivant
la naissance d'un fils de François De-
court, banquier de cette ville, et de
Marie-Elisabeth Jamin, il ajoutait :
« qui se disent mariés, ce qui ne nous
« est pas apparu. »
Colonne 2t)l : Delacourt (Gervais), de
Soissons. Permission lui est donnée
en 1571 d'habiter pour quelque temps
la ville de Lausanne. Il est qualifié de
« maistre d'escripture, chiffrer et con-
ter, aussi en l'art de géométrie, soit
au regard de la théorique ou de la
pratique, aussi en astrologie et aultres
parties des sciences mathématiques. »
Dans deux opuscules astronomiques
d'Elie de Molery^ pasteur et astronome,
parus l'un et l'autre en 1606, Dela-
court est mentionné sous le nom de
Gervasius Curianus, comme « très
docte professeur de mathématiques
dans la célèbre académie de Lausanne. »
(H. Vuilleumier).
Colonne 232, ajoutez à : Denfert-Roche-
BEAU, que ses prénoms étaient ie^n-
Marie -Philippe -Aristide, ce dernier
étant celui qu'on lui donnait exclusi-
vement dans les relations sociales. Le
9 mai 1855 à la suite d'une blessure
grave reçue en Crimée, Denfert, alors
capitaine, fut décoré sur le champ de
bataille et revint en France. A la fin
de cette même année, il fut nommé
professeur à l'Ecole d'application de
Metz, pour le Cours de construction.
C'est alors qu'il composa son « Mé-
891
ADDITIONS ET CORRECTIONS
892
moire sur les voûtes en berceau, » qui
fut présenté à l'Institut par le maré-
chal Vaillant et publié en 1860, dans
la « Revue d'architecture, » de M. Cé-
sar Daly.
Envoyé en Algérie, Denfert eut
l'occasion d'appliquer les idées conte-
nues dans son « Mémoire » en faisant
construire sur le Tigaout, à Orléans-
ville, un pont passerelle, d'une seule
arche avec 27 mètres de portée, et
d'une solidité à toute épreuve. D'au-
tres travaux importants ont été égale-
lement exécutés, en Algérie, sous sa
direction. Il a publié dans la « Revue
politique et littéraire » (no du 13 déc.
1873), un travail qui a pour titre :
« Des droits politiques des militaires, »
où, à rencontre d'une proposition
faite à la Chambre des députés ten-
dant k exclure de la représentation
nationale, les militaires en activité de
service, il demande pour eux l'électo-
rat et Féhgibilité. A la même « Revue »
(no du 2 mai 1874), il a donné une
longue étude sur : « Les inilitaires et
le droit commun et sur La liberté d'é-
crire dans Varmèe. »
Denfert avait épousé M'ie Surleau,
fille du pasteur de Montbéliard ; union
d'où sont nés deux enfants : Marie,
l'aînée, qui a épousé M. Sabouraud,
capitaine du génie ; et un fils, Aristide,
capitaine du génie, qui après avoir
renoncé à la carrière mihtaire, a
épousé M"e Goquel, fille d'un banquier
de Paris.
Quant aux origines de la famille
Denfert-Rochereau ; d'après les re-
cherches de M. de Richemond, elle
serait originaire de la Vendée. Le
« Rochereau » qui leur a donné son
nom serait un fief aux portes de Fon-
tenay-le-Comte. Cet ancien fief s'ap-
pelle aujourd'hui « Roucherau. »
D'après des recherches spéciales et
récentes, de M. Denis de Thezan, les
Denfert, qui sont appelés dans quel-
ques actes, « Denfert de Rochereau »
et « sieur de Rouchereau, * auraient
été des premiers, à Fontenay-le-Comte,
à embrasser la Réforme, vers 1562.
Vers 1730, un autre Denfert pour
échapper aux persécutions qui sévis-
saient dans le Poitou, vint se fixer à
Jarnac. Les Denfert ont, en effet, été
tenus en haute estime dans le Consis-
toire de Jarnac pendant le XVIIIme
siècle. Enfin, de Jarnac, ils sont ve-
nus se fixer à Si-Maixent.
(D. Charruaud).
Colonne 237, ajoutez : Nicolle Denise,
conseiller au présidial de Provins,
déposé de sa charge comme étant « de
la Luthérerie, » en 1556 (Mém. de
Cl. Haton, p. 41 et 54).
Colonne 355, Des Ouches, ministre à
Montargis en 1568. Peut-être est-il le
même que Annet des Olches, ministre
à Ollon (Vaud) en 1557 ; démission-
naire en 1559 avec les ministres et
professeurs calvinistes ; reçu habitant
à Genève le 27 mars de la même an-
née. (Vuilleumier).
Colonne 380, lig. 6 : De Vaud (Gilbert).
Le pays dont il dit qu'il est sorti, est
le pays de Vaud. En effet, dans ses
comptes de 1562, le bailli de Lau-
sanne dit qu'il a payé 10 flor. 6 sols
à Gillebert de Vaulx pour des prédica-
tions qu'il avait faites par intérim à
Villette (paroisse entre Lausanne et
Vevey, (Vuilleumier).
Colonne 482 : Dragon. — Un M. de Cho-
miane (sic), jadis ministre en Dau-
phiné, est recommandé en 1635 à la
classe de Morges par les seigneurs de
Berne et présenté pour le poste de
Vich par le seigneur de Prangins, en
vertu de son droit de patronat sur
cette église. La classe le nomme « par
obéissance. » Mais la maison « minis-
tériale » étant en fort mauvais état,
et le dit seigneur un patron des plus
diffîcultueux, toujours en retard pour
le payement de la pension, M. de
Chomiane obtient dès 1637 d'être
transféré à Perroy (entre Rolle et Au-
bonne). Ce ministre paraît avoir été
bien en cour à Berne ; aussi ne tarde-
t-il pas à devenir un des membres
influents de sa classe. On le charge de
missions de confiance auprès du Sou-
verain et lui remet les fonctions par-
fois délicates de secrétaire. Il est
mort à Perroy en 1645.
(Vuilleumier).
Colonne 501 : Drelincourt. Il a été dit,
à cet endroit, que le 4rae fils du pasteur
Charles Drelincourt, baptisé le 5 mai
893
ADDITIONS ET CORRECTIONS
894
1641, reçut le prénom (J'Antoine,
étudia la médecine et la pratiqua
d'abord à Genève, où il reçut la
bourgeoisie gratuitement leSjuin 1(378,
puis à Orbe, en Suisse, où il mourut
sans postérité.
Celte dernière assertion nécessite
une rectilication.
Antoine Drelincourt, docteur en
médecine, est titré jar LL. EE. de
Berne ; antistes des médecins bernois
et fribourgeois. Il avait épousé Anne-
Marguerite Burlamachi. de Genève,
fille de noble Jacques Burlamachi et
et de Anne Diodati ; elle lui donna
trois enfants : 1« Makguerite-Elisa-
BETH-EvE, née à Genève le lo juillet
1676, mariée à Etienne de Martines,
fils de Jean-François de Martines,
seigneur de Bézenas et de Anne de
Pierrefleur ; 2° Charles, né à Orbe,
le 4 décembre 1679, et 3» Marie, née
à Orbe le 3 août 1684.
Il est assez probable que ce Charles,
fds du docteur Antoine, alla s'établir
à Paris et devint l'auteur d'une bran-
che des Drelincourt qui, durant tout
le XVIII'^e siècle, subsistait honora-
blement à MontreuXj canton de Vaud.
Cette branche remonte par titres à
Jean-Pierre Drelincourt, victime de
la révocation de l'Edit de iSaiites et
natif de Paris. Le 4 avril 1738, il
obtint des seigneurs de Berne la natu-
ralisation dans le Pays-de-Vaud et le
droit de bourgeoisie de Bussigny près
Oron. C'est à Chernex, hameau de
la paroisse de Montreux, qu'il fixa
sa demeure. Son fils unique, Jean-
Antoixe, qui s'était occupé tout par-
ticulièrement d'agriculture et de bota-
nique, laissa un iils et une fille. Ce
fils, Jean-François, fut eu Suisse le
dernier descendant mâle de la famille
Drelincourt ; né en 1777, il mourut à
Veytaux en mai 1853, après une vie
consacrée à l'enseignement. Susanne
Talon, de Vernex, sa femme, lui
donna une fille unique, Susanne-Fran-
çoise, née en 1806, qui épousa Jean-
Jacques-Vincent Masson, de Veytaux,
elle vit aujourd'hui (mars 1886) à
Montreux. La fille de Jean-Antoine
Drelincourt fut Louise-Françoisk, née
en 1775 et mariée en 1794 à Jean-
Pierre-David Diifour, qui mourut à
Veytaux, le 4 avril 1830. Elle fut la
grand-mère de Charles Dufour, pro-
fesseur à Morges, Louis Dufour, ancien
professeur à Lausanne et Marc Du-
four, docteur-médecin et directeur de
l'Asile des aveugles à Lausanne.
(A. DU Mont).
Colonne 510, ajoutez : Adrien Dltban,
d'Autun, inscrit en 1564 au livre du
recteur de Genève. Il a été pasteur
dans le pays de Vaud; en dernier
lieu, 1598 à 1610, à Aubonne, oii il
eut plus d'une fois maille h, partir soit
avec la baronne du lieu, qui se per-
mettait de venir à la Cène « avec les
mitons » et se comportait peu modes-
tement avec ses ministres, soit avec
son diacre Jérôme Viart, qui soute-
nait « que les petits enfants n'ont
point la foi. » Duban mourut en 1610,
tandis que la classe de Morges était en
instance auprès de LL. EE. de Berne
pour obtenir qu'il fût « déchargé, »
vu son âge et ses infirmités.
(Vuilleumier).
Colonne 569 : Anne du Bourg. « Vers
1520, il fut nommé professeur de
droit civil à l'Université d'Orléans. »
Ajoutez que depuis notre article sur
cet illustre martyr, il a paru une
« Notice sur Anne du Bourg » à l'Uni-
versité d'Orléans (Mém. de la Soc.
archéologique de l'Orléanais, t. XVIII),
par M. Jules Doiiiel, archiviste du
Loiret.
Colonne 595, lig. 4 et suiv. : Constant.
Corrigez la fin de cette généalogie
d'après la note que voici dont nous
remercions l'honorable auteur.
Le 14 novembre 1567, est la date
de l'inscription dans le Registre de
l'Eglise italienne de Genève du ma-
riage de hon. Augustino Costante
(Augustin Constant) de la ville d'Ayre
en Artois, habitant de Genève, avec
Elisabeth, fille de noble Nicolas Pel-
lissari aussi habitant de Genève.
Le 5 février 1570, ces époux firent
dresser leur contrat de mariage, au
bourg de saint Gervais, en la rue de
Coutance, par maître Jacques Bien-
venu, notaire. L'épouse apportait une
dot de mille écus d'Italie, dits pisto-
lets.
895
ADDITIONS ET CORIŒCTIONS
891
La vraie position sociale d'Augustin
Constant, de la ville d'Ayre, est de-
meurée jusqu'ici inconnue, mais rien
ne fait supposer qu'elle fût brillante.
On n'est pas mieux informé par des
documents historiques des motifs qui
décidèrent cet habitant de Genève à
quitter cette ville pour aller s'établir
à Lausanne, en 1390, avec ses deux
fils et cinq filles.
Hon. Augustin Constant, allié Pel-
lissari, termina sa carrière à Lausanne,
le 14 mai lo93. Les registres de l'état
civil de cette ville apprennent que sa
veuve mourut le 3 janvier 1611.
Hon. David Constant, né à Genève,
le 15 janvier 1587, est qualifié épicier
dans sa lettre de bourgeoisie de Lau-
sanne (du 31 octobre 1614). Il épousa
à Lausanne Jeaune Marion, fille de
hon. Jacques Marion, apothicaire d'An-
gers et de Marie Gazeau, de Mérindol.
Il acquit une certaine aisance dans le
commerce d'épicerie ; industrie conti-
nuée avec succès par son fils, hon.
Philibert Constant.
Ce sont les fils de ce dernier qui,
en faisant suivre leur nom de celui de
Rebecque, affichèrent pour la première
fois la prétention de descendre des
nobles Constant, seigneurs de Rebec-
que (dans les environs d'Ayre).
David Constant, pendant 59 ans
professeur à l'Académie de Lausanne,
employa tous les moyens imaginables,
à Berne et à Genève pour anoblir son
nom en cherchant à l'identifier avec
celui d'une famille illustre.
Les deux Augustin Constant ne doi-
vent pas être confondus. L'un soutint
avec éclat en France la cause du
protestantisme et ne séjourna point à
Genève; le second, originaire de la
ville d'Ayre en Artois, habita Genève
de 1567 à 1587, puis se fixa à Lau-
sanne en 1590, il y mourut en 1593.
Tandis qu'Augustin Constant, seigneur
de Rebecque vivait encore en 1621 .
(A. DU Mont).
Colonne 625 : du Chat (Eudothée), mi-
nistre à Claye, 1617-19. Il y a grande
apparence que ce ministre doit être
identifié avec Timothée du Chat ,
précédemment pasteur « es Clex près
Paris, » qui fut le premier pasteur de
l'église française de Berne. Cette église
fut établie en 1623, à la demande des
habitants du pays de Vaud, et surtout
sur les instances du comte de la Suze,
le constructeur des fortifications de
Berne. La population française de
cette ville s'étant considérablement
accrue par suite de l'établissement
de nombreux réfugiés français, un
second pasteur, ayant le titre de diacre,
fut établi en 1714. Les deux pasteurs
ne furent mis sur le même pied que
par une loi de 1860. Voici la liste des
pasteurs, parmi lesquels figurent plu-
sieurs noms d'origine française : 1624,
Timothée Du Chat ; 1629, Adam Du
Crest ; 1646, Jean-Louis de Rouvray;
1648, Rodolphe Clerc; 1681, George
Thurman ; 1684, Marc-Elie de Saus-
sure ; 1688, Moïse Hollard; 1720,
César- Auguste de Frey ; 1756, Elie
Bertrand; 1765, Jean-Philippe Dwfoit;
1775, Henri-François Vullyanioz; 1788
Jean-François iîéa/; 1799, Louis-Au-
guste Curtat; 1800, Elie d'Autun;
1816, Auguste Schaffter. Depuis la loi
de 1860, Timothée Delhorbe, précé-
demment diacre, et auparavant pas-
teur à Auxerre ; 1861, Edouard Lu-
der ; 1862, Louis - Aug. Bernard;
1863, Victor Gross. Les deux derniers
nommés sont les pasteurs actuels. Un
Antoine Du Chat était en 1636 « ac-
tuaire » de la classe de Lausanne, et
1634 à 1646, pasteur à Bex.
(Vuilleumier).
Colonne 717 : Du Jon; lig. 11 : <> juillet
1562, » lisez 1568. Lig. 20 : « Otter-
burg, » Usez Otterberg, église fran-
çaise près Kaiserslautern.
A la liste que nous avons donnée,
col. 718-726 des ouvrages du ministre
Franc. Du Jon, pasteur à Metz et pro-
fesseur à Heidelberg , il convient
d'ajouter que le « Catalogue des livres
condamnés par l'archev. de Paris, le
1er septemb. 1685, » mentionne ainsi
notre no VIII : Francisa Junii Indices
expurgatorii duo, testes fraudum ac
falsalionum ponti/iciarum.. Priorjussu
Philippi II régis Hisp. et Albani ducis
consilio concinnatus in Belgio ; pos-
terior editus jussu Gasp. Guiroga
cardinalis, adjecto indice librorum
prohibitorum concilii Tridentini. —
897
ADDITIONS ET CORRECTIONS
898
Une sœur de Du Jon, Jeanne, fut la
2me femme de nob. Antoine de Serriè-
res, d'une ancienne famille messine.
Elle mourut à Metz, le 20 mars 1632.
(0. Cuvier).
Colonne 742, lig. 25 : Dumarché (Pierre),
ministre réfugié à Vevey. 11 fut ap-
pelé en 1683 à occuper le poste de
sous-diacre, fondé la même année par
M. de Montlune dans le double but de
procurer un aide aux pasteurs de
Vevey et de fournir à un pasteur
français réfugié, victime de la persé-
cution, un asile honorable. Ce minis-
tère a été exercé jusqu'à la fin du
XYllInie siècle par les ecclésiastiques
suivants ; 1685, Pierre Dumarché ;
1712, Fleury Robert; 1719, Jaques-
Samuel Dw/V-esne; 1721, Abel Gilliard,
puis N. Hurtault ; 1728, Jean-Pierre
Secretan ; 1734, Jean-François Jayet;
1738, Abraham-Louis Decoppef ; 1739,
Antoine Maroger ; 1774, François
Chavannes; 1784, Charles Morin.
Par un décret de l'an 1837, le diaco-
nat de la fondation Montlune a été
converti en un poste de S^^ pasteur.
Voy. Jules Chavannes, Les réfugiés
français dans le Pays de Vaud, Lau-
sanne, 1874, page 148.
(Vuilleumier).
Colonne 783, ligne 5 : Ce n'est pas à La
Neuveville (Neuchâtel) que Guillaume
DU Moulin fut ministre, mais à No-
ville, dans le gouvernement (aujour-
d'hui district) d'Aigle. Lignes 9 et
suiv. En 1536 {lisez : en 1533), Du M.
avait remplacé son ami (lisez : Simon
Robert) dans sa chaire d'Aigle, et en
1527 {lisez : 1536) il exerçait le minis-
tère pastoral à Vevey (ajoutez : qu'il
quitta dès 1537). (Vuilleumier).
Colonne 854, lig. 24 : Ant. Pignet
et Ant. DU PiNET sont-ils le même?
Nous le croyons sans en pouvoir
donner la preuve. Nous aurions dû
ajouter que cette assimilation est ren-
due fort vraisemblable par la corres-
pondance de Calvin, où, il apparaît
encore aux dates des 15 sept. 1544
{Opéra Calv. Brunsw. t. XXI, 343 ;
oct. 1545 {ibid. 363) ; mars 1548 (t.
XII, 667 et cf. XXI. 422 et suiv.) ;
janv. 1549 (t. XIII, 140) ; juin 1562
(t. XIX, 474). La même correspon-
dance, 1544-49, montre qu'il avait
pris parti contre Calvin.
(Vuilleumier) .
Colonne 875, Duplessis, Charles et A.
c'est-à-dire Accasse ou Achats, sont
les deux frères Du Plessis d'ALBiAc,
dont il avait été déjà amplement
question au t. 1er col. 87-92. Cette
répétition malheureuse nous a cepen-
dant permis de mieux faire connaître le
talent de celui qui était poète, et nous
pouvons ajouter aujourd'hui d'après
les notes de M. Vuilleumier, que
Charles figure en 1552-53 et 1556-57
dans les comptes du bailli de Lau-
sanne parmi les pensionnaires de LL.
EE. de Berne.
Colonne 906 ; hg. 7 en rem. : Dupré.
« Autre, pasteur à Divonne 1637-63. >
Cet autre est Jean-Louis Dupré. Obligé
cette année-là (1663) de quitter le
pays de Gex, il vint offrir ses servi-
ces à la classe de Morges. A la recom-
mandation de M. de Balthazar, sei-
gneur de Prangins, il fut nommé,
1664, sufFragant du pasteur de Vich,
de qui dépendait l'église de Prangins,
et il paraît avoir rempli ces modestes
fonctions environ dix ans. En 1673,
les pasteurs de la classe font entre
eux une collecte en faveur du s"" Du-
pré, suffragant, pressé de maladie et
de pauvreté. (Vuilleumier).
DupuY. Parmi les nombreuses familles de
ce nom énumérées col. 910 à 951,
nous avons omis une famille Dupuy
de la Grange, qui s'écrit aujourd'hui
d« Pui, et qui réfugiée de la Guyenne
lors de la Révocation, s'établit à Leyde
où elle a été et est encore florissante.
Nous avons cependant cité plusieurs
de ses alliés, notamment Nicolas Bu-
caille (III, 343) et un Clignet (IV,
478). Le premier connu de ces Dupuy
était consul de Vicq en basse Guyenne,
et avait deux fils : Jean, également
consul de Vicq, et Charles, docteur
eu médecine. Le premier épousa Su-
zanne Delapierre, d'où un fils unique,
Antoine, né le 26 septembre 1665,
qui s'expatria en 1687 et après une
longue pérégrination par la France,
la Suisse et l'Allemagne, arriva dénué
de tout en Hollande vers 1689. Sur
les instances d'un ami, le pasteur
VI. 29
899
ADDITIONS ET CORRECTIONS
90(
Ronfange, qui avait été pasteur en
Guyenne et qui l'était alors de l'église
françoise d'Enkhuysen, il s'établit
dans cette ville de la Hollande septen-
trionale. Il épousa à Amsterdam, en
1690, Marie, fille de David de Mont-
sarrat, consul de Castres et de Cathe-
rine Tabariès, mariage d'où sont issus
dix enfants. Le seul de ceux-ci qui
ait laissé des descendants est Pierre
(1710-67), reçu docteur en médecine
en 1737, élu en 1763 représentant de
sa ville natale aux Etats-généraux de
Hollande, et après sa législature (qui
durait deux ans) membre du Conseil
d'Etat. De son mariage contracté en
1747 avec Marie Monsieur il laissa
quatre enfants, dont un seul Meinard-
SiMON (1754-1834) professeur en mé-
decine à l'Univ. de Leyde eut une
postérité. Il avait épousé en 1783,
Marthe-Digna Balhman, fille du pre-
mier magistrat de la ville de Kampen
(Over-Yssel) seul nom hollandais
qu'on voie dans la famille en l'espace
de deux siècles. Cette union lui donna
deux filles et un fils, Pierre -An-
toine (1783-1838), docteur en droite
secrétaire de l'administration de la
ville de Leyde, marié en 1818 à Ma-
rianne-Louise, fille de Nicolas Bu-
caille, Receveur général des contribu-
tions à Leyde, et de Rose-Céline Cli-
gnet; union d'oti sont nés sept enfants,
dont trois fils ; les deux aînés morts
célibataires en service aux Indes
orientales ; le cadet, Jean-Corneille,
docteur en droit, est greffier du tri-
bunal de police de Haarlem (charge
qui en Hollande est donnée par nomi-
nation du roi et non achetée). Il a
épousé diie Ursule-Hortense, fille de
Petrus-Isaacus de Fremerij (voy. ci-
dessus, col. 710, lig. 32), d'où deux
enfants, Marianne -Louise et Petrus
Isaacus.
Colonne 950, lig. 2 et suiv. : ■ Charles
« (du Puy de Montbrun), se retira en
« Hollande avec son fils Etienne. Ce
« dernier, né en 1718 dans le Langue-
« loc et mort à Maëstricht, 28 mars
« 1785, est l'humble auteur d'un Re-
« cueil de cantiques sacrez et d'Eté-
« mens de la lecture pour apprendre à
« ppeler et à lire correctement, 1769,
« in-8o. » — Ces mots « l'humble au-
teur » prouvent que nous étions très
étonnés de voir une famille héroïque
de guerriers transformée tout d'un
coup en la personne d'un petit maître
d'école. Cependant nous n'avions pas
de raison suffisante pour contester
des renseignements fournis par un
descendant de ce dernier et admis par
MM. Haag. Mais aujourd'hui nous
croyons que MM. Haag ont été induits
en erreur par ce descendant, M. Etienne
du Puy, résidant en 1857 au Honberg
près Lobith en Hollande (V, 951,
note 2), lequel s'est mépris en ce que
son ancêtre, Etienne du Puy, l'auteur
du Recueil de Cantiques n'était nulle-
ment le même que Etienne du Puy de
Montbrun. Il était seulement son ho-
monyme. C'est ce que rend évident
l'extrait (qui nous a été communiqué
depuis) du » Uittreksel uit een regis-
tergetiteld : Livre des fiançailles et
des mariages de l'église walonne de
Zée depuis l'an 1760, » extrait ainsi
conçu :
Novemb. 1763. Il y a promesse de
mariage entre Etienne Dupuy, veuf, na-
tif du Vigan en Languedoc et consola-
teur à Maëstricht d'une part et Suzanne
Lambermont, veuve de Charles Guyot,
native d'Amsterdam d'autre part.
Un du Puy de Montbrun n'a pas pu
être inscrit sans autre désignation et
en cette forme sommaire dans un acte
officiel. De plus, sauf la rencontre
fortuite des deux Etienne, la série
des prénoms dans les deux familles
est toute différente et en troisième
lieu nous avons eu communication
d'un cachet des Du Puy de Maëstricht
qui n'a aucun rapport avec le lion de
gueules en champ d'or des Montbrun,
car il porte deux écus juxtaposés, à
dextre un arbre sur sa terrasse ; à se-
nestre coupé, au 1er de quatre X (2et2),
au 2rae d'un oiseau passant à droite.
Les deux familles étaient donc parfai-
tement étrangères l'une à l'autre ce
qui explique très bien pourquoi le
correspondant de MM, Haag, en 1857.
s'excusait de n'avoir aucun titre entre
les mains qui justifiât sa filiation.
L'Etienne auteur du Recueil de Can-
901
ADDITIONS ET CORRECTIONS
902
tiques après avoir tenu un pensionnat
de jeunes gens à Maastricht, devint
proposant-consolateur de l'église wal-
lonne de cette ville. Il aspirait au
titre de ministre, non sans quelque
droit car il prêchait fort bien, mais
le synode de la province ne voulut
jamais l'admettre qu'à l'office de con-
solateur parce qu'il n'avait pas suivi
de cours de théologie et n'avait pas de
grade académique. Sur la tin de sa
vie il obtint la charge d'échevin de
la cour féodale de Dalhem (Limbourg
de Belgique).
Colonne 1014 : Durand, n» 13, Addition :
Jean Durand, pasteur d'Is- sur -Tille,
c'est-à-dire de Dijon , au XYII^e siè-
cle, était allié de la famille de Cam-
predon (t. III, col. 680, no 2). C'est
ce qu'on voit dans une série d'actes
qui ont été analysés par M. Louis Pa-
ris dans son recueil intitulé le Cabinet
historique, t. IX (1863), page 289,
savoir :
Contrat de mariage de noble Jacques
de Campredon, écuyer, fils de Jean,
seigneur du dit lieu (Le Dictionn. des
postes indique six villages de ce nom
dans l'Ariège, la Dordogne, l'Hérault
et le Var), fds de nob. Jean et de d'ie
Alix de Bayars, avec Jeanne, fille de
nob. Guillaume Le Noir sr de La Ro-
que et de d"e Marguerite Le Gras,
passé à Castres le 15 janvier 1590.
— Contrat de mariage de nob. Jacques
de C. fds de Jacques et de d'ie Le
Noir, accordé le 1er nov. 1630, avec
d'ie Judith, fdle de nob. David de
Durand, écuyer, et de di'e Jeanne de
La Page de la ville d'Anduse. —
Baptême en l'église réformée d'An-
duse, de Jacques de C, fils de Jac-
ques et de Judith de Durand, né le
23 octob. et bapt. le 3 nov. 1646. —
Extrait du registre des baptêmes de
régi. P. R. d'Issurtile, Me Jean Durant
étant ministre, portant que Jacques,
fils de sr Jacques de C, sr de Passa-
vant et d"e Anne-Marie Durant, né le
7 juin 1672; marraine dUe Anne
d'Aussy, femme du dit Durant minis-
tre. — Contrat de mariage de Jacques
de C, écuyer, seigr de Passavant
(puis de Lironcourt et de Vaugecourt),
conseiller du roi en ses conseils, fils
de Jacques de C. et de Anne-Marie
Durant, accordé le 11 avril 1711 à
Stockholm. Ce dernier, Jacques de
Campredon, arrivé à l'âge d'homme
abandonna la religion où il avait été
baptisé pour entrer brillamment dans
la carrière diplomatique. Dès 1693, il
servait en qualité de secrétaire à la
suite de M. de Bonrepos, ambassadeur
en Danemark et Hollande. En 1698,
le mis. de Bonac, neveu de ce dernier,
chargé des affaires du roi à La Haye.
se l'attacha et l'emmena avec lui eu
1700 lorsqu'il fut nommé ambassadeur
auprès du roi de Suède, Charles XII.
M. de Campredon continua de servir
la diplomatie française dans les Etats
du nord et particulièrement en 1719
comme secrétaire principal du comte
de Senee terre, ambassadeur en Ha-
novre, et il a laissé sur sa carrière
jusqu'à cette année un intéressant
mémoire, mais trop court (40 p.), qui
était resté en la possession d'une fa-
mille de Dijon (les de Bretaigne, con-
seillers au parlem. de Bourgogne) et
qui a été imprimé dans le Cabinet
historique. (Dannreuther).
Colonne 1031 : « DureiL, ministre à Bra-
deyrac, lisez à lîergerac. On trouve
dans les registres du (îonseil de Genève,
6 déc. 1558 > : Mes François de Du-
reil, Lucas Aube et Gilles partent de
Genève pour la Guyenne chacun à
l'endroit de l'élection de la compa-
gnie ; Dureil à Bergerac, Aube à Ste-
Foy, Gilles à Bordeaux.
Colonne 1074, lig. 3 en rem. : « Du Teil,
ministre à Lausanne, 1670; à Prilly,
près Lausanne, 1696. » A compléter
et à corriger : Bernard Du Teil (Tilia-
cus), fut diacre à Lausanne de 1636 à
1641. Il était disciple de Pierre Du-
moulin et avait été nommé à la de-
mande expresse du Conseil de la ville.
Vu ses méri tes, les seigneurs de Berne
lui permirent de prendre le titre de
troisième pasteur. — Du Teil (Samuel) ,
pasteur à Prangins 1674, à Ecublens
1676, à Prilly près Lausanne 1685 ;
mort en 1709. (Vuilleumier).
Colonne 1112 : Duvoisin (François-Samuel)
n'était pas pasteur en Provence, mais
à Provence, paroisse du bailliage (au-
jourd'hui district) de Grandson, Vaud.^
903
ADDITIONS ET COKRECTIONS
90^
Il n'était pas Français, mais il fit un
séjour à Paris en 1774 comme aide
temporaire de son oncle, le chapelain
de l'ambassade de Hollande, qui avait
épousé la fdle du malheureux Calas.
Voy. Tome III, col. 477, ligne 23.
(Vuilleumier).
TOME VI
Colonne 126-127 : Estienne. A l'indication
des travaux bibliques de Robert Es-
tienne il eut convenu d'ajouter l'indi-
cation des principales études du même
ordre qui ont été publiées en ces der-
niers temps. Ce sont principalement :
Bibliotheca novi Testamenti grseci ;
Brunswick, in-8o, 1872. Par Ed. Reuss.
Novum Testamentum textus Stepha-
nici; A. D. looO; edidit F. H. A.
Scrivener; Cambridge, 1877, in-18.
/. H. A. Scrivener ; a plain intro-
duction to the criticism of the N. T.;
:3ine édit.; Cambridge, in-8o. 1883.
J. Wordsworth, Old latin biblical-
texts : I ; Oxford, 1883, in-4o.
(S. Berger.)
Colonne 375, ajoutez : FALC (Pierre),
conseiller du roi, receveur et payeur
des officiers de la chambre mi-partie,
de Castres, dès 1596; puis trésorier
provincial de l'extraordinaire des
guerres en Languedoc (habitant Mont-
pellier), mourut à Roquecourbe, le
15 oct. 1630. Son fils, Jean, secrétaire
ordinaire de la chambre du roi, bour-
geois de Castres, épousa Rachel de
Ferret dont la sœur, Marguerite, était
mariée avec Etienne Gros, écuyer.
De l'union de Jean Falc naquirent à
Castres : 1° Daniel, qui suit, présenté
au baptême par Jean de Seguin, sieur
Des Homs et par Jeanne Falc, le
17 sept. 1642 ; — 2o Louis, présenté
par Paul de Falc et par Suzanne de
Froumen, le 18 septemb. 1659 ; —
3o Jean, sieur de Calmont, qui épousa
Suzanne, fille d'Abel Dejean et de
Suzanne de Massias, le 13 juillet 1700,
et qui mourut sans postérité le 17 août
1729, laissant ses biens à son neveu.
Noble N. de Falc, sieur de Puechber-
ton. — Daniel, avocat au parlement,
épousa Rachel de Vernoux qui lui
donna Jean, né le 18 mai 1665. —
(Jean), lieutenant en la judicature et
baronnie de Montredon, 1602, meurt
étant premier consul de Roquecourbe,
le 8 mars 1624. — (Jacques), docteur
et avocat, mourut aussi à Roque-
courbe, 25 novembre 1668.
(Pradel).
Colonne 379, lig. 14 en rem., Falquet
(Pierre), pasteur à Aubusson.
Colonne 376-78 : Falguerolles, famille
languedocienne. Ajoutez :
Ses Armes étaient = d'argent au
phénix de sable, les ailes éployées,
au chef d'azur chargé de trois molettes
d'or. HippoLYTE était fils d'Etienne
et de Catherine de Laversa. Sauveur,
habitant de Monoblet détenait le bé-
néfice de S. Romain de La Cadière,
viguerie de Sauve, en 1574. d'après
le curieux journal de Barthélémy,
publié à Montpellier à la suite de
l'Hist. des deux sièges de Sommières.
David épousa Marguerite de Pelet
(non de Valet). Jean, galérien, 1692-
1695. Sa femme, enfermée dans un
couvent, était Anne de Solier. Leur
fils, Charles, avait épousé une diie
de Moularen et laissa une fille, Louise.
Le pasteur de Nîmes, Claude de Fal-
guerolles, desservait aussi l'église de
S'-Brez, viguerie d'Anduze, en 1574,
et celle de Colognac l'année suivante
(Journ. de Barthélémy). Son fils,
Pierre, qui mourut jeune, était pro-
cureur à la chambre de l'édit en 1596 ;
Jean alla étudier à Genève ; le troi-
sième, Jacques, fut pourvu de l'office
de conseiller référendaire des chancel-
leries de France pour servir à la
chambre de l'édit, par lettres patentes
de 1595, confirmées plusieurs fois, la
dernière le 26 déc. 1607.
(Pradel).
Colonne 380 : Fanjeaux ou Fanjaux (An-
toine de), ajoutez : pasteur de Puylau-
rens. Il est signalé sous le nom de « Jean
Gineste dit Fanjeaux ou le médecin de
Lavaur, » dans unarrétdu parlem. de
Toulouse qui le condamne à mort, 10
juin 1562; voy. t. II, col. 51. Il était,
dit-on, originaire de Verfeil, ce qui
n'est pas improbable, plusieurs hugue-
nots de celte ville, chef-lieu de la tem-
poralité des archevêques de Toulouse,
s' étant réfugiés à Puylaurens après
905
ADDITIONS ET CORRECTIONS
906
Tanéantissement de l'église de Verfeil
(Mém. de l'acad. des se. de Toulouse,
1880). L'un de ces réfugiés, Arnaud
Bodet, lieutenant du juge de Verfeil
en i?)61, prévôt du diocèse de Castres
en 1569, devint notaire à Puylaurens
et rerut le généreux testament de son
compatriote Fanjeau\. Celui-ci présida
plusieurs colloques et synodes, en
particulier contre Olaxe. Il fut un de
ces pionniers inconnus qui sacrifièrent
leur vie h établir la Réforme dans le
haut Languedoc. Peut-être même est-
ce lui qui fut essorillé en pleine paix
par les très catholiques seigneurs de
Garrevaques (voy. Journal de Fau-
rin, p. 104). En lo96, il avait deux
frères, Gaspard et Jean, et quatre
«ufantsdesafemmeGaillarded'Imbert,
tille de Jean d'Imbert et de Sabine
Ghamhert. Il mourut le 16 déc. 1607,
laissant une belle bibliothèque com-
posée d'ouvrages de théologie, de mé-
decine et de droit que son fds, Paul,
vendit pour la somme considérable de
6000 livres.
Fanjaux eut deux filles dont l'une,
Anne , épousa Pierre Fournes , et
l'autre, Marie, un bourgeois de So-
rèze nommé Nathanaël David. Il eut
aussi deux fils, Paul, le plus jeune,
dont on a un diplôme de maître es arts,
daté (le Montauban, 9 septemb. 1610
(Biblioth. du Protestantisme Fr. ),
mourut sans enfants en 1665. L'aîné,
Barnabas, docteur en médecine et
plusieurs fois consul de Puylaurens,
décéda le 22 janvier 16oo. Il avait
épousé Marie de Nupces, morte le
8 mai 1666, qui lui avait donné :
lo Gaillarde, mariée avec Noël de
Térier, sieur de Saint-Alens en 16o5
et qui mourut le 8oct. 1672 : (... ayant
rendu l'esprit avec beaucoup de dou-
ceur, en la consolation et assistance
de M. David, escolier genevois, pro-
posant en l'acad. de Puylaurens) ; —
2o Antoine, né le 27 mars 1627,
avocat, longtemps membre du consis-
toire de Puylaurens et qui eut à souf-
frir à ce sujet au moment de la Révo-
cation, De son mariage avec di'e
Marthe, fille de Jacques Barrau et
d'Anne Rey, 2 avril 16o4, il n'eut que
deux filles. Marie, l'aînée, épousa
François de Terson, sieur de Lajon-
quière, fils d'Abel et de Paule de
Bouffard, mariage béni par Th. Ar-
bussy, professeur à l'académie de Puy-
laurens, le 8 déc. 167S. La seconde
fille d'Antoine de Fanjaux s'appelait
Anne. Elle avait épousé Philippe de
Bedos, sieur de Mirabel, d'une famille
très attachée au protestantisme et qui
mérita cette note remise à l'Intendant
du Languedoc vers 1700 : « M. de
'< Bedos, soixante ans, catholique fort
« ambigu; M. de Mirabel, père, qua-
'< tre-vingts ans, faux catholique et
« très obstiné dans ses préjugés ; M.
« de Mirabel, fils, trente ans, catho-
« lique fort suspect ; M. de Fonbas,
« son oncle, est fugitif. C'est le carac-
« tère de cette famille d'être distin-
o guée en mal dans Puylaurens, »
Archiv. de l'Hérault, c. 2'73.
(Pradel).
Colonne 418, ajoutez : FARGIS(Jean de),
lieutenant-général de Lisle-en-Jour-
dain, sénéchaussée d'Armagnac, con-
damné à une amende de mille livres,
en faveur de divers couvents, par ar-
rêt du pari, de Toulouse du 5 avril
1370. (Pradel).
Colonne 420, ajoutez : F ARGUES (Jean),
notaire, consul et membre du consis-
toire de Puylaurens, en 1628 et plus
tard, était fils de Géraud Fargues et
de Peyronne Roques. Il mourut le
28 mai 1660 laissant deux fils : André,
notaire, qui épousa Suzanne Favar
dont l'une des filles, Marguerite, se
maria à Castres avec Abel Pelissier ;
et Jean, consul de Puylaurens en 1667,
et autres années, marié en Suisse, à
Neufchâtel, en 1671, avec Barbely de
Guy d'Audanger, originaire de la
Champagne. C'est de lui, très proba-
blement, que parle Pierre Batjle dans
ses lettres à son père du 27 sept. 1671
et 2 juin. 1672. Il mourut en 1681.
Sa femme se remaria avec Philippe
de Bedo.'i, sieur de Fonbas, 16 janv.
1687, et se réfugia à La Haye. Il
laissa trois fils : André, qui épousa
Olympe de Bonvilar, fille de Pierre,
seigr de Lavernède et de Marguerite
de Gautran en 1711 ; Paul, mort mi-
litaire ; et Jean-Henry, né le 27 oct.
1664, présenté au baptême par Jean-
907
ADDITIONS ET CORRECTIONS
908
Henry d'Audanger, baron de Sorcy,
capitaine d'une compagnie franche
Suisse, frère de Mme Fargues. — Jean-
Henry Fargues^ avocat au parlement,
épousa Elisabeth de Lacger d'Algans.
François, marié avec Anne Terson,
fille de Jacques et de Madeleine Quin-
quiry, de St-Paul, au Désert, le 19
mars 17o4 ; — Jean, militaire ; Marie-
EsTHER, enlevée une première fois à
ses parents (mauvais catholiques) et
conduite^ ainsi que Marthe Lafon,
l'une dans le couvent de la Visitation,
l'autre dans celui des Ursulines, à
Toulouse, mars 1723. — Marie-Esther
fut relâchée quelque temps après, puis
de nouveau conduite à la Visitation
par lettre de cachet du 21 juill. 1731.
Transférée de Toulouse à Lavaur,
elle fut enfermée aux Filles de La
Croix, par une nouvelle lettre de
cachet du 14 oct. 1731. Elle écrivait
de là à l'Intendant du Languedoc, un
mois après : «... Quel sort plus triste
que le mien ! A l'âge de vingt-sept ans
enlevée pour la seconde fois d'entre
les bras de mes tendres père et mère,
réduite à ne plus leur parler, à ne
plus écrire et à verser des larmes con-
tinuelles à la suite de l'inhumanité
de pareils enlèvements qui n'ont d'au-
tres causes, je suis obligée de le dire
dans mon désespoir, que la haine que
M. Lacoste, doctrinaire et curé de
Puylaurens, a conçue depuis sept ou
huit ans contre mon père, et c'est moi,
innocente et malheureuse, qui sers
d'objet à cette vexation, tant par les
180 livres par an qu'on oblige mon
père à fournir au couvent, que par
mon exil, ne pouvant ni être servie
de mes parents, ni leur être utile. »
Ensuite, Marie-Esther réclame une
liberté qu'elle retrouva un peu tard,
sans doute, si l'on s'en rapporte à
l'époque de son mariage avec Fran-
çois de Terson, fils d'Abel, sieur de
Lajonquière et de Louise de Gineste.
Il fut célébré au Désert par le pasteur
Michel Viala, le 29 oct. 1744. Le
troisième fils de Jean-Henry Fargues,
appelé Paul, épousa Jeanne Estau-
nié, au Désert, le 22 nov. 1744. Il
mourut en 1775, âgé de 78 ans, — Un
autre Paul Fargues, son proche pa-
rent, avait épousé Elisabeth-Marie-
Anne-Judith d'Imbert dont il eut de
nombreux enfants. L'une de leurs fil-
les, Victoire-Marie-Benjaniine, épousa
le baron Jean- Pierre- Antoine Retj,
maréchal de camp, le 18 avril 1818.
Leur fils, Henry-David, s'était marié
avec Jeanne-Philippine de Gineste, le
7 juillet 1808, qui lui donna Paul-
Emile, le 7 juillet 1808, père de
M™e la comtesse actuelle de Bouffard-
Madiane. (Pradel).
Colonne 498, Omis : FERRIER (Michel),
de Cahors, musicien dont on a un
volume intitulé : Quarante et neuf
Psalmes de David avec le cantique de
Siméon et les commandemens de Dieu,
traduitz en rithmes françoises par Clé-
ment Marot et mis en musique à trois
parties selon le chant vulgaire, par
Michel Ferrier, de Cahors en Quercy ;
Paris, Nicolas Du Chemin, 1568, in-16.
C'est tout ce qu'on sait de cet artiste.
Voy. Haag, V, 97 et M. 0. Douen,
dans son Clément Marot, H, 54.
909 910
COLLABORATEURS AU PRÉSENT VOLUME
Arnaud (M. le pasteur), à Crest, 605.
Barjeau (M, J. Philip de), étudiant en théologie, 841.
Berger (M. Sam.), pasteur et professeur, 903.
Cazalis de Fondouce (M.), à Montpelher, -453, 674.
Charruaud (M. le past. Dés.), à Saint- Maixent, 881, 888, 892.
Chavannes (M. Ern.), à Lausanne, 358.
CuviER (M. le past. Othon), à Nancy, 486, 553, 569, 704, 706, 837, 849, 897.
Dannreuther (M. le past.), à Bar-le-Duc, 902, 903.
Dardier (M. le past. Ch.), à Nîmes, 490, 492.
Douen (M. le past. 0.), 358.
Du Mont (M. A.), bibliothécaire de Lausanne, 894, 895.
Enschedé (M.), bibliothécaire de Haarlem, 358.
Fonbonme-Berbinau (M. le past.), 358.
Maillart (M. le past. Th.), 364.
Nicolas (feu M. le prof. Michel), 597, 800.
Plan (feu M. Philippe), à Genève, et M'i^ Plan, 209.
Pradel (M. Charles), à Toulouse, 106, 107, 522, 566, 570, 680, 690, 904, 906,
908.
Richemond (M. de), archiviste de la Charente-Inférieure, 1, 54, 839, 860.
Sagnier (M. Charles), à Nîmes, 358, 497.
Strœhlin (M. Ern.), professeur à l'Acad. de Genève, 876.
Tamizey de Larroque (M.), à Gontaud, 54.
Teipsier (M. Ferd.), 26.
Vuilleumier (M. Henri), prof, à l'Acad. de Lausanne, 883, 884, 886, 888, 889,
890, 892, 894, 896, 897, 898, 902.
Weiss (M. N.), pasteur et bibliothécaire, 358.
913
PKINCIPALES MATIERES.
914
TABLE
DES PRINCIPALES MATIÈRES
Abbaye de S'-Sulpice près Bonrg {lisez Bourges)
possédée, 1602-1611, par un huguenot, 56.
— Abbaye en Béarn hypothéquée, 1627, pour
acheter un grade dans l'armée hollandaise. —
Voy. Gorze.
Abbé converti (1720) mis à Charenton comme
fou, 32.
Académiciens exclus comme protestants, 482.
Académie de Nîmes en 1603; col. 490.
Académie ou pension de jeunes gens, 61.
Actes et gestes merveilleux de la cité de Genève,
729.
Adolphidos, poème en l'honneur de Gustave-
Adolphe, roi de Suéde, 845.
Adulation (modèle d'), 612.
Aigle, ville du pays de Vaud, convertie en 1528
à la Réforme, o94.
Aloat, notaire à Gap, parent de Farel, 398.
Aiguefonde (seigneurs et château d'), 105.
Ambassadeurs des puissances protestantes; ri-
gueurs (1720) au sujet du service divin célébré
dans leurs demeures, 32.
Ames diverses de l'enfant avant sa naissance, 196.
Amour de la patrie (Sermon, en 1776, sur 1'),
col. 37; en 1765, col. 700.
Anatomia seu exauctoratio draconis fanatiei,
1624; coh 721.
Angoulême (Église d'), 559.
Angrogne (Synode, en 1532, du val d'), 398.
Antéchrist (Thèses sur 1'), 489, 497.
Anti-Duel (L'), 86.
Aphorismi doctrince christianœ, 544.
Apologie pour les Réformés, 524.
Apologie pour les synodes et pour M. Saurin,
1731; col. 715.
Apostolique (Histoire du siècle), 590.
Appel d'un chrétien aux gens de lettres, 471.
Argoulets huguenots à la bataille de Dreux, 535.
Aristote et Ramus, 194, 199.
Armoiries de Genève, 21.
Artillerie française, 173.
Assemblées pour prier Dieu, punies des galères
et de la potence, 48.
Assemblée de 12 â 14,000 fidèles au désert en
1745, col. 881.
Athanase Mole, capucin (1621), prédicateur du
roi, 113; 528 note.
Athéisme (La folie deV), 363.
A tous cœurs affamés du désir de la prédication
du S. Évangile, 413.
Aux pères et aux mères, sur l'éducation, 471.
Banque de France (Contre le privilège de la),
465.
Baptizoir de toile de Hollande, 23.
Bâton blanc porté â la main par des assiégés
sortant la vie sauve, 59.
Bavière (Dernier pasteur français, en 1810, des
églises de Swabach et Erlangen en), 1.
Béarn (Poème du Calvinisme en), 576.
Béarnais (Acte, de 1623, en langage), 92.
Berlin (Eglise française de), 37. — Voy. Collège.
Bertrami presbiteri de corpore et sanguine Do-
mini, 526.
Besse en Dauphiné. Trois hommes et quatre-
vingt-dix-sept femmes de ce lieu, condamnés
ceux-là aux galères, celles-ci au couvent, pour
avoir voulu fuir du royaume, 182.
Bévues littéraires, 38.
Bible de Robert Estienne, cause de ses graves
démêlés avec la Sorbonne, 118, 126.
Bible allemande de Piscator, 545.
Blaisois (La Réforvie en), 472.
Bois-Malesherbes, château servant de retraite en
1526 â quelques huguenots, 26.
Bonheur (Le système du vrai), 621.
Bossuet; prétendues conversions qu'il a faites,
512.
Botanique des anciens, 16.
Boucacous ou l'S et le T, comédie; 15.
915
PRINCIPALES MATIÈRES.
911
Bouche d'or, surnom donné au ministre Paul
Ferry, 513.
JBriève déclaration d'aucuns lieux nécessaires d
un chrétien, par Farel, 411.
Brûlement horrible, 707.
Bugeaud (Le maréchal) duc d'Isly, 479.
Burtoncourt (Église de), 39.
Cabinet inestimable de la femme, 196.
Caîn, mystère dramatique en trois actes, 205.
Calepin (Dictionn. de), 128.
Calotte, chambre haute et torture dans une pri-
son, 420, lig. 9 en rem.
Calvin et l'église de Genève, 470.
Camisards, 564.
Canons (Maître garnisseur de), 705, lig. 37.
Captivité (Récit de la) de Jeanne Faisses,
365.
Caractères d'imprimerie, le gothique et le romain,
116.
Cardite (Lettres au), 712.
Carme (Meurtre commis par un), 61.
Caroli, adversaire des Réformateurs, 402-405,
412.
Casaubon, 135, 138, 144.
Castres (Chambre de l'édit maintenue, 1615, â),
1504; supprimée en 1679, col. 72.
Castres (Église de), 555.
Catéchèse universelle, 636.
Catecheseos ecclesiarum in Gallid reformatarum
explicalio, 845.
Catéchisme de Christophe Fabri, 359.
Catéchisme évangéligue, par Ferd. Fontanès, 591.
Catéchisme général de la Réformation, 517.
Catherine de Médicis (Discours merveilleux de la
vie de), 153.
Catherine de Bourbon, 185.
Catholique (Le) d'État ou Discours politique des
alliances, 497.
Cène (La), 35-36.
Céocyre, poème (1578), col. 25.
Cérémonies anciennes (Traité des), 86.
Chaise-Dieu (Prise de l'abbaye de la), 606.
Chambière, ancien temple de Metz, 518 note.
Charnier, son traité de la Cène, 436 lig. 31.
Charlataneria theoiogorum, 723.
Chrestien (Florent), 147.
Christiade poème contenant l'histoire saincte (de
Jésus), 69.
Christianisme (Le) libéral, 590, 593.
Christus mediator, 845.
Cinq (Les), sous le deuxième Empire, 455.
Cœuvres (Prêche au château de), en Picardie,
établi vers 1563, col. 171.
Collège français de Berlin, 39.
Colmar (Consistoire de), 6.
Colonies françaises dans les États du roi de
l'russe, 38.
Comique écrivain, voy. Fischart, 540.
Commendable, titre honorifique, 731.
Communicata homini potestas a Christo, 436.
Confession de lafoy que tous habitants de Genève
doivent garder, 412.
Confiscation des biens ; exemple des moyens par
lesquels les huguenots pouvaient (vers 1550) y
échapper, 22.
Conversions de prêtres catholiques chargés de
convertir, 91.
Correspondance fraternelle des pasteurs, 1763;
col. 13.
Cotton (Le père) jésuite, 489.
Courcelles (École interdite à) près Metz, 1663,
col. 708.
Couvent (Toutes les religieuses d'un) devenues
protestantes, 594.
Craincallier, 9 lig. 30; quinquailleur, 602.
Création. Le vrai système du monde comparé
avec le récit de Moïse, par D. Encontre, pas-
teur et mathématicien, 15.
Curé marié, 539.
Curiosités (Pasteurs amateurs de), 498, 551.
Curtius (Dévouement digne de), 597.
Décalogue (Observations sur le), 88.
Découverte d'un bibliophile, sur un scandaleux
Guide du confesseur, 5.
Défaut de la foi catholique, 179.
« Déistes » (Une secte de) en 1574 à Castres,
106.
Dépopulation de la France en 1664, au profit de
pays étrangers, 71.
Dernier désespoir de la Tradition contre l'Écri-
ture, 515.
Diabolo (De),i38.
Dialogi duo puériles, 602.
Discours pompeux, 475.
Discours véritable en forme de dialogue touchant
la religion, 427.
Divinité de Jésus niée par un des premiers ré-
formateurs de Strasbourg, 2; — passée sous
silence de 1761 à 1815, par l'église de Ge-
nève, 12.
« Divins » sermons de Farel, mais il n'en reste
rien, 410.
Dogmes (Les), insignifiants aux yeux de Farel,
409.
Duelliste qui se battit vingt-deux fois, chaque fois
tuant son adversaire (vers 1600-1620), col. 58.
Du Faur dé Pibrac, 61.
École (Savants maîtres d'), 20.
917
PRINCIPALES MATIÈRES.
918
École protestante (Annonce d'une) déguisée, 726.
Édit de Nantes; plaintes en 1623 sur son inexé-
cution, 475.
Edit de tolérance de 1777, sujet d'un poème, 586.
Église Réformée; défense d'en parler sans ajou-
ter « Prétendue », 107.
Mitretiens des voyageurs sur la mer, 567.
Épicier (Scandale d'un pasteur se livrant au
commerce d'), 727.
Epistre à tous seigneurs et peuples, 1530, par
Farel, 411.
Epistre au due de Lorraine, 1543, par Farel, 412.
Epistre exhortatoire, 1544, par Farel, 413.
Epistres préparatoires aux histoires et Actes de
Genève, 728.
Érasme ; sa haine de Farel, 392.
Erreurs populaires concernant la religion, 86.
Eschery (Église d'), 530 et suiv.
Esclavage des nègres (Sur l'abolition de), 471.
Escaliers (Tragédie des cinq) de Berne, 21.
Evêque de Gap converti à la Réforme, 408.
Évêque (Débat entre un) et un galérien, 460.
Excommunication d'un ministre apostat, 495.
Exorcismes divins ou chrestiennes propositions,
425.
Extramundana prœsentia Dei in spatiis imagina-
riis, 436.
Fanenil-Hall. édifice, berceau de l'indépendance
américaine, donné â la ville de Boston par un
réfugié français huguenot, 380.
Fex (Église du château du), 523.
Femmes résistant à main armée aux édits du
roi, 615. — Autres femmes vaillantes, 534,
569.
Flammes chres tiennes, 519.
« Foi opérante par la charité », principe de
Farel, 409.
Eoy chrestienne (Briève et claire confession de
la), 850.
Forçats et galériens (Liste de 2224) pour la foi
214-358.
Forges françaises portées en Suède, 559.
Forme d'oraison pour demander à Dieu, 414.
Fraction et distribution du pain dans la sainte
Cène, 88.
« Fraichaille », viande fraîche, 168.
Franc-arbitre (Considérations sur les questions
du), 525.
France protestante (Division et organisation de la)
en dix provinces, 1594; col. 80-82.
Fugger (Typographe des), 131; voy. 140, 143.
Furbity, docteur catholique, 401.
Fustigé (Constance d'un), 458.
Galères; raisons du gouvernement, en 1763,
pour y maintenir les protestants, 209-213.
Galiffe, 124.
Gap (Église réformée établie, 1561, â), 407.
Gascon (Langage), 441, 860.
Gaspari (Ornano de), 860.
Gemitus ereaturarum, 437.
Généalogies erronées: Erard, 40; Estienne, 115;
Eynard, 188 ; Fontaine, 578 ; Constant de
Rebecque, 894 ; Du Puy de Montbrun, 899.
Genève, 27 août 1535, vote l'adoption de la Ré-
forme, 403.
Genevois (Langage), 50 note.
Gens-pille-hommes (gentilshommes), 184.
Gérontocratie (De la), 465.
Glaive de la parole véritable, 413.
Gloria immutabilitatis spiritus sancti, 436.
Goliath, conférence de la Messe et de la Cène,
849, 851.
Gorze (Prédications en 1543 à l'abbaye de), 405.
Grâce (Dissertations sur la), 177, 515.
Grec (Amour d'H. Estienne pour le), 129.
Grecs (Musique des), 206.
Grenoble (Église réformée, en 1561, à), 407.
Guides de fugitifs, exécutés à mort, 182.
Guillotiné (Pasteur de Strasbourg) en 1793, col.
517.
H
HeliodoriLs , ein schon neu comœdia, 1.
Henri IV. Ruses de publicité qu'il emploie, 67.
— Aimable lettre de lui, 83.
Histoire Sainte par demandes et par réponses,
591.
Histoire des protestants, 1767, par Formey, 626.
Hollande; ses relations avec le Brandebourg, 38.
Holomètre, instrument pour mesurer, 658.
Honnête (L') criminel, 207.
Honnêteté proverbiale des Réfugiés, 734.
Illuminé (Un), 1623-1644, col. 16.
Images (Culte des), 530,
Immortalitate (De) primi hominis, 437.
Imprimeurs anciens ; leur étonnante activité, 115,
131, 139.
Ingénieur militaire de Henri IV, voy, Errard,
col. 39-44.
Instituteurs protestants, interdits, 512.
Instruction des enfants (Livres, vers 1546-55,
pour 1'), col. 24.
Instruction (Briefve et utile) pour enseigner la
grammaire, 602.
919
PRINCIPALES MATIÈRES.
920
Interrogatoire ordinaire des hérétiques, 9.
Issoudun (Église réformée d'), voy. Enoch.
Jésuites (Menées des), 491 ; voy. encore 516.
Jésus (Controverse sur les mérites de), 543.
Jeux floraux de Toulouse, 529.
Journal de Jean Faurin, 435.
Jours fataux en bien et en mal, 89.
Jovye (Le père) jésuite, 557.
Jubilé (Le grand) évangélique, 429. — Les Ju-
bilés, 527.
Juges catholiques ; plaintes d'un magistrat pro-
testant contre leur iniquité, 1664; col. 71.
Jupiter et Europe, poème, 21.
Justificatio hominis peccatoris, 544, n° XVI.
Kirihina, nom latin de l'église d'Eschery, 531.
« Laisse m'en paix, » 102 lig. 27.
Lamartine (Le) de la théologie, 472.
Lampes (Invention des) à air inflammable, 6.
Langue (La) hébraïque restituée, 205.
La Rochelle, ses dissensions avec Favas vicomte
de Castets, 445 et suiv.
La Rochelle. Sa bibliothèque ouverte en 1606,
col. 111.
Latine (La langue), usuelle dans la famille des
Estienne imprimeurs, J17. — Ses différentes
prononciations, 392.
Le Havre aux mains des Anglais, 477, 501.
Lettres sincères d'un gentilhomme français, 567.
L'Évangéliste, 590.
Leyde (Université de), 526, 527 n" IV.
Libertet (Libertetus, Libertenus) sobriquet de
Christophe Fabri, ministre à Thonon, à Neu-
châtel etc., 358.
Libertins (Parti des) de Genève, 404, 406.
Ligue (Charles de Bourbon, roi de la), 51.
Lithographie et chromolithographie, 18-19.
Lucques et les Burlamachi, 191.
Lyon en 1562, col. 44-46; attaqué en 1560 par
les huguenots, 505.
M
Mâcon (Siège, en 1562, de), 27 et suiv.
Maladie nobiliaire, 115.
Malcontents (Discours consolatoires pour les),
113.
Malines (Famille d'artistes parisiens originaire
de) 3.
Manducation (Tjo) du corps de Christ, 87.
Manière de former le cœur et l'esprit des enfants,
469.
Mantes (Assemblée religieuse en 1593 à), 77-80.
Mariages et baptêmes du Désert (Rigueurs contre
les), 47.
Marins (Une famille de), voy. Forant, 597-600.
Martyre des Foucaudes, 649.
Mathématiques transcendantes (Pasteur nommé
au concours professeur de), 14.
Mazamet, 73 note 3.
Menasseh ben Israël, 89.
Mer (Église réformée de), 472.
Merveilles de Dieu en l'harmonie des temps, 88.
Messe. Profîctitio missce saerificio argumenta er-
ronea, 1551; col. 33.
Messie (Les merveilles du), 636.
Méthodistes (Réfutation de la procédure que tien-
nent les), 851.
Metz (Magistrats et ministres de), voy. Ferry,
col. 510 et suiv.
Metz (Église réformée de), 404, 407, 409.
Ministère évangélique (Du), 471.
Minisires (Pauvreté des), 426.
Mitons (gants) défendus pour venir à la Cône,
894.
Montbéliard (Le comté de) converti à la Réforme,
393.
Monheurt (Siège en 1617 de), 59.
Monluc; ses cruautés, 838.
Monnaie (Concession vers 1595 d'un privilège de
battre), 42.
Montauban. Sa facnlté de théologie, 14, 16. —
Désordres en 1628, col. 68. — Assemblée pro-
testante tenue en 1581, col. 76; voy. 562, 595.
Montbéliard (La réforme dans le comté de), 35-36.
Monts (Josserand de) gentilhomme dauphinois,
533, n" IV.
Mûhlenbeck (M. Eug.), liistorien inexact, 531.
Murquinier et coultier de toilettes, 707.
Mutualistes (Les), socialistes de Lyon, 863.
N
Nérac (École protestante à) supprimée, 1648;
col. 688-89.
Neucbâtel, en 1530, adopte la Réforme, 397,
404.
Nîmes (Troubles leligieux à), 493-96.
Noms ; la femme de Rob. Etienne, appelée indif-
féremment Des Champs et Du Chemin, 120.
Nom; du droit (en 1557) de changer son nom,
362 ; ressemblance des noms de famille, 856.
Observations sur le symbole de la foi, 87.
Observations sur le Décalogue, 88.
Olivier (1') de Robert Estienne, 117.
921
PRINCIPALES MATIERES.
922
Oraeulorum defectus, 43ô.
Oraison dominicale (Traité $ur V), 1524, par
Farel, 410; La très sainte oraison et Oraison
très dévote, 413.
Oraison dominicale (Usage de V), 87.
Orange (Ville et château d') vers 1580, col. 608.
Orléans, 1568; brutalité du peuple débordé con-
tre les huguenots, 27.
Orsiôres (d'), familles diverses de ce nom, 732.
Ossau (Val d'), 92.
Palais Eynard, à Genève, 191.
Papier sans fin, 678. — La papeterie française
portée à l'étranger, 554.
Paschal, poète toulousain, 529 note.
Pasteur et professeur (Garissoles) payant de sa
bourse le traitement de ses collègues, 842. —
Commandant, de même ses soldats, 861.
Pasteurs et leurs veuves; pourquoi ils se rema-
riaient promptement, 9.
Fastorum de domesticis visitationibus, 723.
Paulois, originaire de S'-Paul-en-Ternois, 522.
Peintre refusant de travailler pour Louis XIV,
col. 604.
Pendue (femme) la tête en bas, 175.
Pensées chrestiennes, par Jos. Hall, 854.
Pensionnat normal des jeunes filles, â Nîmes, 590.
Pentecôte (Traité de la), 438.
Pérégrination de l'enfant vertueux, 533.
Perfection (L'idée, la règle et le modèle de la),
621.
Périn (Léon) jésuite, 516 n» VI.
Pétards ou mascles, 10.
Philhellène (Un), 190.
Pilonia, femme d'Henri Estienne, 130.
Placard biblique imprimé par Rob. Estienne, 119
et note.
Placards de 1534, col. 483.
Planctus pœnitentialis Davides, 6.
Poésie française au XVI"" siècle ; sa faiblesse,
529, 533.
Porentruy; la Réforme y échoue, 406.
Portrait de l'Église militante, 854.
Portraits en buste à l'huile, â 3 louis par por-
trait, 836.
Pourtrait de l'homme mis à son jour, 200.
Position (De la) d'un corps en plusieurs lieux à
la fois par la puissance de Dieu, 181.
Postdam (Église française de), 39.
Poste. Plainte contre son peu de sûreté, en 1628,
pour les lettres, col. 68.
Précipités du haut d'une tour, 1563; col. 201.
Prédicante (La) des Cévennes, 534.
Prima rerum creatio, 436.
Prisonniers de guerre (Traitement des) entre
protestants et catholiques en 1562, col. 29-30.
Professeurs en théologie élus par honneur, sans
examen, 490.
Profession de foi imposée au pasteur de S'^-Marie-
aux-Mines, 703.
Prophètes camisards, 96. 361.
PropheticcB et apostolicce id est totius scripturœ
Thésaurus, 526.
Protecteur des églises, 80.
Protestants (Histoire des) de France depuis l'ori-
gine, 471.
Protestants disséminés (Œuvre des), 590.
Prénoms rares : Abdenago, 183, 468; Allard,
46; Andiette, 507; Bernarde, 104; Centurion,
527 ; Gatien, 247 ; Gratiane, 509 ; Josias, 562 ;
Magnus, 64; Mine, 602; Rostan, 221; Silas,
13; Simondine, 183; SufiFrenète, 425.
Providentia qv,atenus è natura innotescit, 436.
Psalmes de David virais en rime gasconne, et
Poesias gasconas, 856.
Psaumes mis en rimefrançoise, 692.
Psaume VI, col. 537 lig. 32, 588.
Publicité (Manœuvres de Henri IV pour faire de
la), 67.
Puissance légitime du prince sur le peuple et du
peuple sur le prince, 165.
Q
Quintuplex psalterium, 116.
R
Rabelais interné, août 1537, à Lyon, 400 note.
Racloir (Le) scholastico-théologique, 722.
Raison (Emploi de la) dans les études théologi-
ques, 588.
Ramus, voy. Aristote; ajouter 544 n" IV.
Rationalisme. De fanaticis in reetam rationem
injuriis, 479.
Béformation (L'esprit de la), 593.
Reformationis (De eharaeteribus verœ), 723.
Rejormatos inter et Pontificios, de capitibus fidei,
845.
Refuge en Prusse (Histoire du), 37.
Regum principumque institutio, 65,
Remonstrance aux princes chrestiens de donner
secours à l'égl. de Dieu et roy^" de France;
Londres, 1586; col. 46.
Réponte à la demande que Rome nous fait : Dû
étoit votre église avant Luther"! 180.
Réponses généreuses de quatre gentilshommes pro-
testants, 567.
Resurrectione (De) non credentium, 437.
Rétractation solennelle (acte de), en 1543, d'un
catholique qui s'était converti, 98.
Retranchement (Le), temple de Metz, 849.
Réunion (Projets de) des églises catholique et
protestante, 514.
Réveil (Le), 12.
923
PRINCIPALES MATIERES.
92^
Reveille- Matin des François traduit en allemand,
541.
Révocation. Malheurs de l'année 1685, col. 368.
Robe de pasteur. Porter en chaire « la grande
robe », 882.
Rohan (Benjamin de) duo de Soubise; son bap-
tême, 1583, col. 110.
Roma (Jean de) persécuteur des Vaudois), 412.
Rousseau (Un admirateur de J.-J.), 186. —
Voy. 463.
S
Saint-Barthélémy ; J. des Ursières, gouverneur de
Montpellier, sauve les protestants de cette ville.
Saint-Loup-au-bois (Eglise de), 524.
Saint-Paid (Notion de la foi d'après), 472.
Sainte-Catherine (M' de), agent français vers
1620 â Heidelberg, 552 note.
Sainte-Foy (Assemblée de), 1594, pour les affai-
res de religion, col. 80-82.
Saint-Loup-au-bois (Château et prêche de), 837.
Sainte - Marie - aux - Mines ( Commencements de
l'église de), 8- — Ouvrage sur son histoire,
530 et suiv.
Sainte-Cène (De la) de N. 8. Jésus-Christ, par
Farel, 419.
Sainte liberté des enfants de Dieu, 178.
Saints enthousiasmes, 519.
Salut (La voie du), 845.
Sanctœ Seripturœ elaritas, perfeetio et certitudo,
437.
Sauve (Baron de), 547.
Schad (Collection) à Strasbourg, 2,
Scholastique (La) orthodoxe, traité de notre salut,
515.
Sentences remarquables et actes héroïques des
martyrs dès le temps de la Réformation, 1660;
col. 710.
Septem verba novissima J. Christi in cruce, 722.
Serres (Jean de), 143 n" XVIII.
Servet, assisté avant de mourir par Farel, 405.
Shibboleth ou réformation de quelques passages
de la Bible, 88.
Solchiers (Les) de l'évêché de Metz, 510.
Sonnets mis en musique par J. Castro (1611),
col. 25.
Stephanos. Deux vers grecs sur ce nom, 146.
Strasbourg (Eckard, un des premiers réforma-
teurs de), 1 et 2. — (Luthériens et calvi-
nistes à), 848.
Symbole des apôtres, 592.
Synodes nationaux (Hist. des) de France, 471.
Tables Engubines, 884.
Talmont (Siège de), 522.
Taschereau de Baudry, lieutenant du roi, 1685,
à Tours, 84.
Taux des pensions accordées aux nouveaux con-
vertis, 575,
Tavannes (Le maréchal de), 28-31.
Thésaurus de Rob. Estienne, 122, 127, 149.
Thonon (Prédications protestantes en 1537 â),
403.
Tinel (Château de), 837.
Tour de Constance, 74.
Tournon (Lettres du cardinal de), 400.
Traicté de la Cène et de la Messe (1563), col. 33.
Traité de la Réformation et délivrance de l'Église,
1657; col 710.
Traître (P. de Boisse) assassiné (1620), col. 58.
Triomphe de J.-Christ montant au ciel, 722.
Typographe royal, 118.
U
Ubiquité (Doctrine de 1'), 542.
Union (Projet d') des luthériens et des calvinis-
tes, 1577, â Francfort, col. 76.
Upsal (Bibliothèque d'), 65.
Ursin, nom pris par Farel d'après celui de sa
mère, 394.
Usage de l'oraison dominicale, 87.
Vais en Vivarais (Église de), 32.
Vaudois (Opinions religieuses des), 399.
Veron, controversiste catholique, 426.
Véronique ou remède contre la morsure du ser-
pent, 426.
Vieillesse (Les avantages de la), 624.
Vmdiciœ synopticœ pro sacrosancto Oeneseos eor-
dice, 721.
Vision du Ciel et de l'Enfer; Divine Vision et
Révélation (vers 1625): col. 17.
Voix du colporteur biblique, 471.
Voyage de Béthel ou devoirs de l'âme fidèle, 429.
Voyageurs : Jacques Esprinchard, 110.
Vraie (La) gloire dw bon prêcheur, 550.
Vraie réunion des chrétiens en J.-C, 438.
Vray usage de la croix de J.-C, 1560, par Fa-
rel, 414.
W
Wolfienne (La belle) ou abrégé de la philosophie
de Wolf, 619.
Tableaux de la Vie et de la Mort, 25.
Tableau philosophique de la religion chrétienne,
469.
Zacharie ou la sainteté du mariage des ecclésias-
tiques, 426.
925
926
TABLE DES PERSONNES
Ablancourt, 711.
Abauzit, 213.
Abos, 213.
Abric, 14.
Abzac (d'), 424.
Achard, 213.
Acher, 429.
Acou (d'), 184.
Affre, 709.
Agard, 610.
Agassiz, 699.
Agier, 213.
Agret, 688.
Agulhon, 213.
Agulhonet (d'), 498.
Aiguefonde, 104.
Airebaudouze, 498.
Alary, 680, 805.
Alauzi, 213.
Alberic, 213.
Albert, 213.
Albigez, 47, 214.
Albos, 213.
Albouy, 107.
Alcais, 214.
Alby, 647,
Aleaume, 41.
Allamand, 214.
AUard, 214.
Allebant, 214.
Allègre, 214.
Allemans (d') 60.
AUeyrac (d'), 610.
Alliez, 214.
Allin, 214.
Allion de Maizeroy, 710.
Allix, 214.
Aima, 215.
Aimeras, 202.
Aloat, 398.
Alquier, 215.
Amadine, 75.
Amblard, 10.
Améric (d'), 167.
Amie, 215.
Amour, 215.
Anastaize, 125.
Ancillon, 513, 553.
Andabre, 215.
Andoze, 22.
André, 215, 409, 674.
Andrié (F.-J.-D.) 39.
Anglas, 215.
Anglicus, 19.
Annet, 167.
Anno, 215.
Antboine ,517.
Anton, 215.
Antraigues, 26.
Apeillyz (d"), 309.
Apolis, 216.
Apostoly, 216.
Appelvoisin (d'), 49, 84, 216.
Aramon (d'), 609.
Arbret, 216.
Archibaud, 216.
Ardent, 216.
Arembert, 53.
Argence (d'), 610.
Armand, 216, 611, 835.
Armengaud, 354.
Armentier, 216.
Arnafre (d'), 369.
Arnasson, 217.
Arnail, 216.
Arnal, 216.
Arnaud, 217.
Arros, (d') 94,*
Artigues, 217.
Artoul (d'), 378.
Arveys (d'), 675.
Aseldon, 217.
Aspremont, 54, 391.
Astier, 217.
Astruc, 217.
Aubert, 218.
Aubier, 218.
Aubin, 218.
Aubonin, 699.
Audemard, 611.
Audet, 354.
Audibert, 218.
Audiguay, 354.
Audoyer, 218.
Audra, 218.
Augereau, 218.
Augier, 218.
Augière, 218.
Augy (d'), 137.
Auiet, (d') 257.
Aumâdes, 218.
Aumont, 711.
Aunan, 218.
Auradour, 55.
Aurèle, 219.
Aurenches, 219.
Aurès, 219.
Aurivel, 219.
Ausin, (d'), 73.
Aussières ou Ausières, 219.
Aussy, 50, 219.
Austry, 219.
Auvergne, 219.
Auzeneau, 219.
Averly (d'), 184.
Avon, 219.
Aymar, 185.
Aymin, 186.
Babela, 219.
Babioul, 688.
Bâchasse, 219.
Baconnet, 82.
Bagat, 506.
Baheu, 219.
Bahucbe, 802.
Baille, 219.
Baillehache, 745.
Baine (de), 74.
Baldine, 638.
Balzac, 26.
Ban, 219.
Bancilbon, 219.
Bangeon, 354.
Banier, 220.
Banques, 220.
Bar (de), 433.
Baradon ou Barrandon, 220.
Barafort, 220.
Baraqua, 220.
Barathon, 220.
Barbasuc, 220.
Barbier, 220, 381.
Barbot, 484.
Barbusse, 220.
Barbut, 220.
Barcbon, 221.
Bard, 221.
Bardon, 431.
Bardonin, 60.
Bareire, 207.
Barely, 221.
Barentin, 370.
Baret, 485.
Bargeton, 103.
927
PERSONNES.
Bargin, 221.
Bargoin, 221.
Barière, 221.
Barillot, 221.
Barin, 84.
Barjac (de), 377.
Barlon ou Barton, 221.
Barnata(de), 221.
Barnaud, 221.
Barnavon, 221.
Barnier, 221.
Barque, 221.
Barrai, 221.
Barran, 47.
Barrau,221.
Barrault, 10.
Barraut, 561.
Barre, 46.
Barré, 685.
Barreiron, 222.
Barret, 222.
Barricave, 374.
Barrière, 222, 452.
Barry. 222.
Bartaragnon, 222.
Barthal, 222.
Barthe, 61, 222.
Barthès, 222, 646.
Bas, 222.
Bascoul, 222.
Basque, 222.
Bastide, 204, 222,
Batal, 222.
Battie, 222.
Baud, 223.
Baudan, 498.
Baudoin, 223.
Baudry, 90.
Baumelle, 223.
Baumes, 223.
Baunier, 223.
Baurain, 223.
Bautias, dit Ystrain ou Estrain,
223.
Baux, 223.
Bayard, 223.
Baymon, 223.
Bayonnette, 67.
Bearn (de), 93.
Beau, 223.
Beaucbamp, 223.
Beaud, 223.
Beaufort, 776.
Beaulieu, 223.
Beaumier, 223.
Beaumont, 11, 223, 354.
Beaurepaire, 672.
Beauthias, 223.
Beauvaine, 224.
Beauvais (de), 387.
Beauvière, 224.
Beauxhostes, 433.
Béchard, 224.
Bédard, 224.
Bedon, 224.
Bedos-Fonbas, 680.
Begnicour, 474.
Begon, 224.
Bejary, 654.
Bel, 224.
Belbêche, 224.
Belet, 224.
Bellardel, 877.
Bellefleur, 106.
Bellenove, 164.
Bellœil, 366.
Belremon, 224.
Belrieu, 877.
Benachôse, 435.
Benech, 224.
Beneteau ou Benton, 224.
Benique, 224.
Bennelle, 521.
Bennet, 225.
Benoît, 11, 225.
Benquet (de), 61.
Bentajon, 225.
Benys, 225.
Béranger, 225, 383.
Berard, 225.
Béraud, 76.
Beraudin, 381.
Beray, 225.
Berbigiers, 225.
Berbiguiers, 225.
Bergeon, 225.
Berger, 162, 177, 225.
Bergevin (Yves), 23.
Bergillac, 226.
Bérias, 226.
Bérion, 226.
Berle, 226.
Berlin, 226.
Berna, 226.
Bernabon, 226.
Bernadou, 226, 647.
Bernard, 176, 182, 226, 384.
Bernaton, 227.
Bernon (de), 653.
Bernouville, 10.
Berral, 674.
Berru, 227.
Bersot, 227.
Bertaud, 227.
Bertault, 378.
Bertezène,227.
Berthet, 227.
Berti, 227.
Bertin, 227.
Bertoud, 227.
Bertrand, 227.
Béru, 228.
Bessède, 228.
Besset, 228,
Bessonnet, 261.
Bets, 228.
Beuni, 228.
Beuniol, 224.
Beveteau, 228.
Beynac (de), 506.
Bezan, 228.
Bèze, 228.
Bèze (Théodore de), 154.
Bia, 228.
Bias, 228.
Bic. 229.
Bigot, 229.
Bigotteau, 702.
Bileaird, 229.
Biliaud, 229.
Billard, 229.
Bioro, 229.
Biozet, 229.
Bissol (de), 104, 805, 846.
Bissot, 229.
Bite, 228.
Bitre, 229.
Bizeul, 381.
Blache, 229,
Blacons (de), 605.
Blain, 229.
Blanc, 229.
Blancard, 312.
Blanchard, 230.
Blancher, 230.
Blanchet, 230.
Blanchon, 881.
Blauzac (Thabaud de), 644.
Boc, 230.
Boibeleau, 230.
Boine, 230.
Bois, 230.
Bois-Cargrois, 653.
Bois-de-la-Tour, 230.
Boisebart, 673.
Boisgélin (de), 383.
Boishardy (Foucquier de), 654.
Bois-Joly, 372.
Boisse (de), 54.
Boisseleau, 746.
Boisselier, 367.
Boissier, 230, 872.
Boisson, 73, 231, 369.
Boissy, 231.
Boistigier, 617.
Bonelle, 231.
Bon fils, 231.
Bonboste, 231.
Boniface-de-Saint-Aignan, 109.
Bonijol, 231.
Bonin, 231.
Boniol, 231.
Bonnabel, 355.
Bonnadieu, 231, 260.
Bonnafous, 628.
Bonnafoux, 231.
Bonnaud, 232, 644.
Bonneau, 232.
Bonnechose (de), 109.
Bonnefoi (de), 83, 695.
Bonnefous, 507.
Bonnet, 232, 355.
Bonneval, 673.
Bonniard, 233.
Bonniol, 233.
Bontoux, 233.
Bonvilar, 440.
Boquin, 882.
929
PERSONNES.
930
Borel, 167, 233.
Borgne, 233.
Bornizeau, 673.
Borreau, 233.
Borrel, 355.
Borrely, 233.
Bosc, 355.
Bosque(de), 883.
Bosquet, 233.
Bottian, 233.
Boubers (de), 794.
Boucairan, 233.
Boucarut, 233.
Bouchais, 233.
Boucher, 233.
Boucherat, 711.
Bouchât, 234, 355.
Boucheyer, 355.
Bouchiac, 422.
Boudet, 234.
Boudon, 234.
Bouet, 234, 310.
BouflFard, 234.
BoufFard-Lagrange, 112.
Bouffard-Madiane, 645.
Bouillanne, 234.
Bouillet, 234,
Bonin, 234.
Boulade, 234.
Boulard, 234.
Boule, 235, 610.
Boulier, 359.
Boulogne, 235.
Boulonnois, 235.
Bouneau, 235.
Bourbon (Catherine de), 171.
Bourbon-Malauze, 60.
Bourchenin, 14.
Bourdarier, 235.
Bourdeaux, 235.
Bourdier, 235.
Bourdil, 647.
Bourdin, 884.
Bourdy, 235.
Boureli, 355.
Bourelly, 235.
Bourgault, 235.
Bourguay, 235.
Bourguet, 235, 884.
Bouri, 236.
Bourlier, 236.
Bourray, 2 c 6.
Bourrel, 236.
Beurrier, 236.
Bourrillon, 236.
Bourry, 236.
Boursiquot, 583.
Bourthoumieu, 236.
Bourzolles, 55.
Bousigues, 237.
Bousqueneau, 237.
Bousquet, 237, 435, 509.
Boutaric, 685.
Boutaut, 82.
Boutou, 237.
Bouvène, 237.
Bouverin, 237.
Bouvet, 237.
Bouvier, 237.
Bouvilla, 238.
Bovet, 238,
Boyer, 238, 355.
Braconnier, 238.
Brageon, 238.
Braucourt, 238.
Bréal, 238.
Bregeon, 238.
Bregnard, 238.
Bremand, 203.
Bretauville, 76.
Bretinanld, 60.
Bretinauld de Plassay, 663.
Breton, 238, 239.
Brevais, 239.
Breville, 239.
Breynard, 239.
Brezun, 239.
Brian, 239.
Briançon, 239.
Bridon, 239.
Bridonceau, 239.
Bridyès (de), 96.
Brier, 239.
Briesse, 239.
Briest (de), 667.
Briguel, 239.
Brinhol, 239.
Briot, 3.
Briquemault, 523, 538.
Brisac, 23 <.
Broc, 355.
Brochon, 239,
Broscote, 240.
Brouard, 747.
Broussan, 240.
Brouzet, 103.
Bruc, 809.
Brueis, 498.
Bruet (de), 58.
Brueys, 733.
Brugier. 210.
Brugiêre, 880.
Brugueirolle, 240.
Bruguière, 240.
Brujat, 240.
Brully (Pierre), 8.
Brun, 240.
Brunel, 240.
Brunes, 241.
Brunet, 241.
Bruneteau, 685.
Bruniquel de Térondet, 680.
Brus (de), 680.
Brusses (de), 371.
Bruyère, 647.
Bruzun, 241.
Buade (de), 7S5.
Buat, 241.
Bucb, 4.
Bugeaud, 479.
Bugun, 241.
Buis, 241.
Buissier, 241.
Buisson, 241.
Buquet, 241.
Bureau, 703.
Busselot, 520.
Bussy-Cornet, 558.
Buteau, 241.
Butterie, 50.
Buttler, 241.
Buzac, 241.
G
Cabane, 241.
Cabanis, 242, 369.
Cabé, 242.
Cabernoux, 242.
Cabot, 242.
Cabrol, 242.
Cadur, 242.
Cafarel, 242.
Caget, 381.
Cagny, 84.
Cailhaud, 885.
Cailloué (de), 430.
Calas, 242, 903.
Caldesaigue, 356.
Caldié, 242.
Callor, 228.
Calme, 242.
Calmenil, 745.
Calvet, 242.
Calviére, 416.
Camanes (de), 94.
Cambette, 243.
Cambis, 167.
Cambon, 243.
Camic, 215.
Camoetes, 243.
Camont d'Ausin, 628.
Campdoumerc, 680.
Campet, 243.
Campion, 243.
Camproux, 243.
Camusat, 243, 885.
Can, 243.
Candolle, 699.
Canilhére, 243.
Canonge, 243.
Capdepy, 112.
Capdu, 242.
Capelain, 243.
Capelle, 243.
Capellier, 244.
Capieu, 244.
Cappelle, 57.
Carcabanes, 423.
Cardaillac, 563.
Cardenau, 96.
Careyron, 366.
Cariât, 356.
Caries, 174, 646.
Carlincas, 167.
Carlot (de), 434.
Camic, 214.
Carny, 259.
30
931
PERSONNES.
932
Caroly, 402.
Caron, 707.
Carpignet, G98.
Carra, 244.
Carrière, 244.
Cartier, 244.
Casaillot, 75.
Casaubon, 135.
Caseaux (de), 94.
Casenet, 276.
Cassan, 244.
Cassiau, 244.
Casson, 244.
Castagnier, 245.
Castalion, 20.
Castan, 245.
Castel, 245.
Castelnau, 886.
Castet (de), 373.
Castets, 60.
Cattaigne, 46.
Cattier, 483.
Caumont, 245, 450.
Caussade, 245.
Caussard, 366.
Cauvin, 245.
Cavailles, 47.
Cavaliés, 48, 245.
Cave, 166.
Cazalès, 245.
Cazallet, 245.
Cazemajor, 245.
Cazenave, 246,
Celce, 246.
Célier, 356.
Cellier, 246.
Cestayrols, 434.
Chabert, 246, 609.
Cbabrier, 246.
Chabrières, 246.
Chabris, 246.
Cbabrol, 246.
Cbabry, 246.
Chaigneau, 246.
Cbaillet, 359.
Chaillezais, 702.
Cbaillou, 581.
Chaissière, 247.
Cbalamon, 611.
Chaliac, 610.
Cbamaillard, 247.
Chambon, 247.
Chambrun, 494.
Champdolent, 52.
Champfleury, 654.
Champlouis, 479.
Champtes, 498.
Chanas, 247.
Changuion, 247.
Changy, 458, 506.
Cbanson, 84, 247.
Chantar, 247.
Chantegrel, 247.
Chapeaurouge, 733.
Chapel, 356.
Chapelier, 247.
Cliapelle, 247.
Chapon, 248.
Chapoulon, 248.
Chapponneaulx, 409.
Chardenon, 248.
Cbaréard, 383.
Charles, 248.
Charlet, 248.
Charmasson, 97.
Cliarpentier, 485,
Charreaux, 248.
Charriôres, 218.
Chartier, 248, 371.
Chassaigne (de), 442.
Chassebœuf, 356.
Chasteaiiniur, 50,
Chasteauneuf, 732.
Çhastel, 218.
Chastillon (Jér. de), 155.
Chastrefou des Foiilleries, 656.
Chàteauvieux (Luilin de), 191.
Cliatillon-d'Availles, 53.
Chatonnet, 248.
Chau, 248.
Chauffer, 248.
Chaulet, 248.
Chaumont, 248. .
Chaussegros, 166,
Chautard, 249.
Chauvet (de), 105.
Chauvin de Varengeville, 372.
Chavernange, 486.
Ché, 249.
Chebert, 249.
Chemin, 356.
Cheminon, 249.
Chenot, 249,
Chertier, 249.
Chérugue, 249.
Chesnevert, 538.
Chessier, 366.
Chevalier. 249, 888.
Cheverat, 249.
Chevet, 249.
Chevillon, 458.
Chezelles (de), 672.
Chion, 249.
Chiquelles, 888.
Chiraud, 249.
Choquet, sieur de Monreau, 702.
Choubert, 367.
Chouet, 249.
Chouppes, 76.
Chrestien (Florent), 147.
Ciany, 250.
Civile, 76, 527.
Clairay (de), 745.
Claissa, 250.
Claris, 250.
Claude, 250.
Clausel, 177.
Clausonne (de), 637.
Clave, 250.
Clavel, 250.
Claverie (de), 94.
Clavet, 250.
Claveyrolles,-250.
Clelles, 167.'
Clemenceau, 439.
Clément, 250.
Clerc, 250.
Clergues, 250.
Cléricy, 103.
Clérisse, 425.
(Jlermont du Bosc, 718.
Clos, 290.
Clôt (de), 105.
Cochard, 746,
Cochefer, 107.
Cochefilet, 52.
Cochet, 250.
Cochinard, 251.
Codonel, 251.
Cœuvres, 170.
Coignée (de), 84.
Coing, 251.
Colas, 251.
Colibet, 251.
Colignon, 251.
Colinet, 20, 162,
Collardeau, 702.
Colle, 683.
CoUerieu, 805.
Collinet, 888.
Collorgue, 251.
Colomb, 251.
Combalasse, 610.
Combasson, 251.
Combe, 251,
Combel, 251, 357.
Combernoux, 242, 251.
Combet, 252.
Combettes, 252.
Commère, 252.
Comminges-Péguilhem, 61.
Compan, 252.
Comte, 104, 252.
Conches (de), 610.
Concoules, 611.
Condorcet, 609.
Connilliôre, 252.
Constans, 498.
Constant, 52, 252, 894.
Contac, 252.
Conté, 252.
Contre (de), 783.
Contryres (de), 113.
Coppe, 605,
Coquerel, 5.
Corbier, 252.
Corbière, 253.
Cordelle, 253.
Cordier, 128, 253.
Cordil, 253.
Coréard, 253.
Corgnilleray, sieur du Pont, 165.
Coriolis, 167.
Corneillan, 432.
Cornuau, 253.
Corny (de), 510.
Corps, 253.
Corsage, 253.
933
PERSONNES.
934
Cosson, 241.
Costa, 253.
Coste, 253, 888.
Cotterel, 254.
Cottin, 251.
Coudrai, 254.
Coiiet, 485, 521.
Conlaines (de), 84.
Coulas, 254.
Coulet, 254.
Couliers, 254.
Coulin, 254.
Coullard, 254.
Courbart, 603.
('ourcbe, 254.
Courdire, 254.
Coursange, 253.
Courteis, 255.
Courteserre, 254.
Courtin, 427.
Courtisère, 254.
Courtois, 169, 255, 357.
Couse, 255.
Cousin, 255.
Couslet, 255.
Coutarel, 255,
Couterne (de), 745
Coutin, 255.
Couton, 255.
Couvert, 255.
Coyault, 255.
Crapers, 367.
Crepoy, 255.
Crespin (Théodore), 89.
Crignon, 815.
Crinquer, 255.
Cristol, 255.
Gros, 255.
Crouzet, 256, 688.
Cuillé (de), 383.
Cumenge, 647.
Curson, 256.
Curvalle (de), 106.
Cussac (de), 82.
Dablin, 256.
Dairès, 256.
Dalençon, 256.
Dalgues, 256.
Dallemagne, 482.
Damouin, 256.
Dangeau, 76.
Danton, 256.
Dardier, 13.
Dariat, 67.
Damier, 256.
Dasnières, 439.
Daubigny, 256.
Daudé, 256.
Daudet, 256, 257.
Daunis, 257.
Daupbin, 257.
Daure, 74.
Dautun. 204.
DavaHt, 889.
Davias, 257.
David, 257, 483.
Dayque, 371.
Dayre, 257.
Days, 507.
Debeau, 257.
Debled, 257.
Decourt, 889.
Defaux, 257.
Defer, 257.
Defrance, 694.
De Jean, 702.
Delascour, 257, 890.
Delaurens, 257.
Delcauzé, 257.
Delcruzel, 856.
Deleuze, 257.
Delo, 258.
Delon, 258.
Delor, 258.
Delpon, 258.
Delrieu, 258.
Delux, 258.
Demars, 258.
Denfert-Rocbereau, 890.
Denis, 423.
Denise, 892.
Denys, 258.
Deplanis, 778.
Depris, 258.
Deproux, 258.
Des Abreuvoirs, 430.
Desaulses, 719.
Descams, 258.
Des Cerisiers, 109.
Des Champs, 120.
Descostels, 258.
Des Essarts, 112.
Des Fareaux, 387.
Des Fougerais, 655.
Desgroulx, 259.
Desjoux, 259.
Des Micbeaux, 610.
Des Pilliers, 677.
Despinay, 109.
Despoir, 109.
Despolette, 97.
Des Pradels.
Destampes, 259.
Destiou, 259.
Desvignes, 259.
Détats, 259.
Detemps, 259.
Devèse, 259.
Devigne, 259.
Didier, 259.
Dincamps, 93.
Dintres, 259.
Dioville, 259.
Disié, 259.
Dissere, 259.
Dizon, 260.
Doalette, 260.
Dobigny, 260.
Dock, 260.
Dombre, 260.
Don, 708.
Donadieu, 74, 260, 440.
Donel, 260.
Donzel, 260.
Dorcenne, 23.
Dorince, 260.
Dormond, 260.
Dortbe, 260.
Dortial, 96.
Dossy, 260.
Doubigny, 260.
Douclion, 260.
Douesseau, 381.
Doulès, 260.
Doulette, 260.
Donlhiac, 260.
Douseau, 559.
Douvier, 260.
Doyer, 260.
Dozet, 260.
Dragon de Cbomiane, 892.
Drelincourt, 176, 892.
Drillaud, 261.
Drouin, 740.
Druet, 261.
Dubans, 894.
Dubédar, 261.
Dnbéron, 391.
Dubesson, 261.
Dublet, 261.
Dubois, 261.
Du Bort, 261.
Du Bourg, 894.
Du Bourget, 698.
Du Bousquet, 432.
Du Breil, 383.
Dubreuil, 261.
Dubriol, 261.
Dubuy, 261.
Ducayla, 261.
Du Chasteau, 702.
Du Chat, 895.
Du Chemin, 120.
Duchesne, 261.
Duclaux, 261,
Duclos, 261, 537.
Du Clusel, 262.
Du Condut, 262.
Du Couret, 53.
Ducros, 262.
Dufague, 262.
Dufau, 757.
Dufesc, 262.
Du Fou du Vigean, 52.
Dufour, 61, 262, 371.
Dugrez, 262.
Du Jardin, 498.
Du Jon, 546, 896.
Dulac, 262-
Duloup, 262.
Dumarché, 897.
Dumas, 262.
Du Mesnil, 393.
Dumets, 263.
Dumont, 384,
935
PERSONNES.
936
Dumoulard, 263.
Du Moulin, 172, 263, 393, 897.
Dunis, 263.
Du Parc d'Arcbiac, 653.
Du Perche, 745.
Du Perron, 109.
Du Pinet, 897.
Duplan, 263, 367.
Dnplessis, 263.
Du Plessis d'Albiac, 898.
Du Plessy-Bellay, 673.
Du Poncet, 805.
Dupont, 263.
Du Pré, 714, 898.
Dupré de Pomarède, 647.
Dupuy, 263.
Du Puy-Montbrun, 417,612,89 8.
Dur, 261.
Du Ramet, 54.
Durand, 261, 369, 901.
Durand de Cominges, 62.
Durant (de), 432.
Dureil, 902.
Durieux, 264.
Du Riou, 264.
Dusaux, 264.
Dussaut, 264.
Dusson, 474, 709.
Du Teil, 902.
Du Temps, 702.
Du Terrail, 488.
Dutile, 261.
Du Val (François), 22.
Duvaux, 264.
Du Verger, 382.
Du Vignaux, 91.
Duvoisin, 902.
Easme, 1.
Eberard, 1.
Ebray, 1.
Ebrui dit St-Paul, 1.
Eccard de Drubel, 1.
Echard, 1.
Eck, 1.
Ecman, 3.
Ecrivain, 3.
Ecroleau, 4.
Edeline, 4.
Ediene, 4.
Edon, 4.
Effrie, 4.
Egly, 265.
Egouin, 4.
Egoulan, 4.
Eguisier, 4.
Egulionne, 4.
Ehrlen, 4.
Ehrmann, 6.
Eimery, 265.
Eisen, 6,
Eisenmann, 6.
Eisenscbmid, 7.
Eissen, 5.
Eliale, 8.
Elie ou Ely, 8.
Eliézer, 9.
Elin, 10.
Elinck, 9.
Eliot, 10.
Elizant, 10.
Elle, 10, 480.
Elliers, 10.
Ellosposclerus, 541.
Ellyn, 10.
Elot, 10.
Eloy, 10.
Elzier, 10.
Elzière, 10.
Emar, 10.
Emblard, 10.
Emeric, 10.
Emeris, 10.
Emerson, 265.
Emery, 11.
Emmanuel, 265.
Emonon, 11.
Emonet, 11.
Emontre (Encontre?), 11.
Empaytaz, 11.
Empeyta, 11.
Enard, 12.
Enardon, 13.
Enaud, 13.
Enault, 13.
Encontre, 13.
Engel, 6.
Engelbert, 16.
Engelmann, 18.
Engelras, 19.
Englisch, 19.
Enguerrand, 19.
Enjaleras, 265.
Ennetiôres (d'), 730.
Enoch, 20.
Enouf, 265.
Enterieu, 25.
Enton, 265.
Entragues, 26.
Entremont, 33.
Entrevaux (d'), 610.
Epicime, 33.
Epinac (d'), 34.
Epine, 35.
Epinel, 35.
Erant, 35.
Erard, 39.
Erault, 35.
Erb, 35.
Erbaud, 36.
Erby (d'), 36.
Erasmus, 3.
Erconteau, 36.
Erdier, 36.
Erien (d'), ou Eyrieu ou Her-
rieu, 36.
Erignet, 37.
Erioud, 37.
Erman, 37.
Ermet, 46.
Ernal, 46.
Ernaudon, 46.
Ernault, 46.
Erne (d'), 46.
Emont, 46.
Erondelle, 46.
Erpase, 265.
Errain, 44.
Errard, 39,
Ersigny (d'), 46.
Erval (d'), 47.
Ervan, 265.
Er vieux, 47.
Ervin, 47.
Escaffi, 47.
Escaffre de la Veissière, 47.
Eseaig (d'), 373.
Escale, 47, 434, 646.
Escallier, 48.
Escamboux, 47.
Escande, 48.
Escaphit, 47.
Escarcel, 49.
Esearman, 49.
Escayrac, 49.
Esch (d'), 49.
Eschalier, 49,
Eschallard, 49.
Eschalon (d'), 49.
Eschard, 53.
Eschasseriaux, 53.
Eschauzier, 54.
Esclaud (d'), 51.
Escodéca (d'), 54.
Escoffier, 62, 265.
Escoire (d'), 82.
Escolliers (d'), 62.
Escom, 63.
Escomelt, 63.
Escoperies (d'), 63.
Escorbiac, 65.
Escoset, 74.
Escot, 74.
Escoulens, 74.
Escout (d'), 74.
Escroignard, 74.
Escudier, 75.
Escudier (d'), 201.
Escuyer, 75.
Esguillon (d'), 75.
Eslard, 75.
Eslayas, 75.
Esmein, 75.
Esmieu, 75.
Esmieux, 75.
Esnard, 75, 79, 82, 265.
Esnauld, 24.
Esné, 82.
Esneau, 82.
Esnout, 82.
Espagnac, 82, 367.
Espagne (d,), 82.
Espagnet (d'), 90.
Espagnol ou Lespagnol, 91.
Espagnon, 91.
Espaignac, 82, 91
937
PEKSONNES.
938
Espaignet, 91.
Espains (d'), 91.
Espalunque (d'), 91.
Esparbôs, 95.
Espardailler, 96.
Esparron, 96.
Espars (d'), 96.
Esparvais, 96.
Espelette, 97.
Espence (d'), 97.
Espenouse (d'), 97.
Espérandieu, 102, 265.
Espérandieu (d'), 433.
Espère, 107.
Esperou, 106.
Espert ou Expert, 107.
Espeyruc (d'), 422.
Espiard, 107.
Espic(d'), 107.
Espié (d'), 108.
Espierre (d'), 169.
Espinas, 108, 265,
Espinasse, 108.
Espinassou, 108.
Espinay, 109.
Espinoux, 108.
Espion, 265.
Esply (d') d'Heiicourt, 168.
Espondeilhan (d'), 110.
Esprinchard, 110.
Esqualet, 112.
Esquiro, 112,
Esquirol, 112.
Estade, 169.
Estadieu, 112.
Estague, 112.
Estaillard, 112.
Estain, 112.
Estai ve, 113.
Estampes-Valencay (d'), 175.
Estandau (d'), 94.
Estandeau, 112.
Estaunié, 112.
Esteinville (d'), 113.
Ester, 113.
Esteran, 170.
Estergou, 113.
Estêve, 113, 266.
Este vous, 113.
Estienne, 113, 266, 674, 903.
Estienne (d'), 167.
Estienvrot, 168.
Estier, 266,
Estignol, 168.
Estimeur, 168.
Estiot (d'), 168.
Estival (d'), 168.
Estivallet, 169.
Estivals, 168.
Estive, 169.
Estoard ou Astoard (d'), 169.
Estoc, 169.
Estoi, 169.
Estoile, 266.
Estoille, 169.
Estot, 169.
p:sloubie, 169.
Estouneau, 169.
Estoupignan, 169.
Estourneau, 169.
Estra, 169.
Estran, 170.
Estrave, 266.
Estre, 170.
Estrées, 170.
Estreman, 174.
Estuart, 174.
Esveillard, 174.
Etchequepar, 175.
Etienne, 266.
Eude, 175.
Eudelin, 176.
Eudeline, 176.
Eudelot, 176.
Eurre (d'), 176.
Eustaclie, 176.
Euzière, 266.
Evenot, 266.
Evêque, 266.
Everly, 184.
Evesque, 185.
Evrard, 185.
Exaget, 185.
Exchaquet, 185.
Expert, 185.
Eydieu,l85.
Eyma, 185.
Eymar, 185, 186.
Eymat, 186.
Eymer, 186.
Eymeri, 266.
Eymery (d'), 424.
Eymet, 186.
Eymin, 186.
Eynard, 188.
Eynardon, 192.
Eynesse (d'), 58.
Eyrard, 39.
Eyraut, 192.
Eyrieu, 192.
Eysenberg, 541.
Fabas, 193, 440, 450.
Faber ou Le Fôvre, 193.
Fabre, 200, 266.
Fabrega, 358.
Fabrôgue, 358.
Fabri, 198, 267, 358, 398.
Fabri dit Libertet, 727.
Fabrice, 358,
Fage, 360.
Fageau, 267.
Fagellos, 361,
Fagès, 361.
Faget, 362.
Fagnier, 363.
Faïe, 363.
Faigaux, 363.
Failly, 364.
Faisan, 365.
Faisant, 719.
Faisses, 365,
Falais, 370.
Falaise, 370, 477.
Falaiseau, 370.
Falaiz, 370.
Falantin, 373.
Falavei, 375.
Falavin, 375.
Falc, 903.
Falcb, 375.
Falcon, 375.
Falconet, 375.
Falenty, 373.
Falesche, 375.
Falgarette, 375.
Falgous, 375.
Falgueras, 375.
Falgueret, 375.
Falguerolles, 267, 376, 901.
Falguières, 378.
Falipon, 379.
Fallet, 379.
Fallot, 379.
Fallou, 379.
Falon, 267.
Faloquier, 379,
Falot, 267.
Falque, 379.
Falquet, 379.
Famars, 379.
Famier, 379.
Famy, 379.
Fanchon, 268.
Fanet, 379.
Faneuil, 380.
Fangan, 379.
Fanger,379.
Fangou, 380.
Fanier, 380.
Fanjeaux, 380, 680, 904.
Fanjoux, 380.
Fanlac, 424.
Fanlac (de), 422.
Fanton, 380.
Faranges, 380.
Faravel, 380,
Faravelon, 380.
Farci, 267.
Farcy, 380.
Fardeau, 385.
Farel, 385.
Faret, 416.
Farette, 549.
Farettes, 417.
Fargé, 418.
Farges, 418.
Fargia, 418.
Fargier, 267, 418.
Fargis (de), 906.
Fargot, 418.
Fargue, 418.
Fargues, 112, 267, 906.
Farie, 420.
Farignin, 421.
Farin, 421.
939
PERSONNES.
940
Fariniôre, 267.
Farinières, 421.
Farjon, 267, 421.
Farjot (de), 421.
Farley, 421.
Farnac, 421.
Farnex, 421.
Farnoux-la-Cloclieterie, 664.
Faron, 421.
Faronville, 421.
Faroy, 421.
Farreau, 421.
Farregie, 421.
Fasquet, 421.
Fasquoy, 421.
Fassion, 421.
Fastre, 422.
Fasvenque, 422.
Fatouville, 422.
Fau, 422.
Faubares (de), 422.
Faubert, 422.
p'aubournet, 422.
Fauché, 267.
Faucbe-Borel, 424.
Faucher, 425, 493.
Fauchereau, 427.
Fauchères, 427.
Fanchet, 427.
Faucheur, 427.
Faucheux, 427.
Fauchon, 268, 427.
Faucillon, 427.
Faucon, 427.
Fauconnet, 428.
Fauconnier, 428.
Faucquenot, 428.
Faucquereau, 428.
Fauger, 74, 428.
Faugère, 428.
Faugères, 268.
Faugeron, 368.
Faugiere de Bussy, 428.
Faugueroles, 428.
Faujean, 428.
Faulcheron, 427.
Fauliet, 268.
Faunex, 575.
Fauquembergue, 428.
Fauquier, 430.
Faur, 268.
Faure, 104, 268, 431.
Faur eau, 434.
Fauret, 268.
Faurette, 434.
Fauri, 434.
Fauriau, 434.
Fauriel, 74, 434.
Fauriès, 434.
Faurin, 435.
Fauris, 434.
Fauron, 435,
Faussetelle, 435.
Faust, 435.
Fauterel, 438.
Fautrard, 438.
Faulrier, 439.
Fauvart, 439.
Fau veau, 439.
Fauvety, 439.
Fauvite, 439.
Fauvre, 439.
Faux (de), 439.
Fauxolle, 439.
Favan, 268.
Favar, 112, 439.
Favarel, 440.
Favarger, 440.
Favargier, 409.
Favart, 440.
Favas, 268, 440.
Favatier, 451.
Favel, 268, 451.
Favelles, 451.
Faventines, 202, 451.
Favereau, 451.
Faverge, 451.
Faverolles, 268, 451.
Favette, 268.
Favie, 451.
Favier, 451.
Favier (de), 43 ï.
Faviéres, 453.
Favin, 453.
Faviol, 686
Favelles, 453.
Favon, 453.
Favoux, 454.
Favre, 266, 454.
Fay, 269, 457.
Fayan, 269, 459.
Fayard, 461.
Faye, 459.
Fayel, 461.
Fayes (de), 459.
Fayet, 461.
Fayole, 462.
FayoUe, 269.
Fayon, 462.
Fayot, 462.
Fayse, 269.
Fazi, 462.
Fébure,468.
Febvre, 468.
Fédon, 468.
Fégouex, 468.
Feitrier, 468.
Feizan, 468.
Félice, 469.
Félician, 473.
Félinard, 473.
Féline, 473.
Felip, 473.
Félix, 472.
Felles, 473.
Fellet, 473.
Felleu, 473.
Fellon, 473,
Felonnière, 473.
Felot, 473.
Feloz, 473.
Feneste (de), 474.
Fenet, 474.
Fenne (de), 474.
Fenouillet, 269.
Fer, 269.
Fer (de), 487.
Ferai, 269.
Ferand, 474.
Féranderie (de), 474.
Férart, 476.
Feras, 476.
Férat, 476.
Féraud, 477.
Féraut, 476.
Féray, 477.
Ferber, 479.
Ferdinand, 480.
Fêre, 483.
Féret, 483.
Fériet, 485.
Ferin, 486.
Ferlont, 616.
Fermandy, 486.
Fermant ,486.
Fermaud, 269.
Fermie, 486.
Fermin, 486.
Fermineau (de), 201.
Ferminet, 486.
Fernay, 486.
Fernes (de), 486.
Fernet, 486.
Fernez, 486.
Fermer, 486.
Fernouillet, 486.
Feron, 486.
Feronce, 486.
Férondet, 486.
Ferragut, 486.
Ferraline, 486.
Ferranche, 486.
Ferrand, 61, 269.
Ferrant, 474, 559.
Ferrari, 488.
Ferrât, 487.
Ferronat, 487.
Ferraulx, 487.
Ferraut, 477.
Ferré, 483, 487.
Ferret, 484, 487.
Ferrier, 269, 487.
Ferrier (Michel), 908.
Ferrières, 498.
Ferron, 509.
Ferrond, 486.
Ferrus, 487.
Ferruyau, 510.
Ferry, 510.
Ferry de Locre, 522.
Fert, 269.
Féru, 487.
Fésier, 269.
Fesques (de), 522.
Fesquet, 269, 522, 547.
Fessier, 523,
Festineau, 523, 654.
Feszant, 523.
941
PERSONNES.
942
Fétan (de), 523.
Fétizon, 523.
Fengerais, 525.
Feugère, 525.
Feugerolles, 526.
Feugiôre, 525.
Feugiieray, 526.
Feuilhade, 527.
Feuillet, 527.
Feuilleteau, 52".
Feuillot, 527.
Feutrier, 527.
Févot, 527.
Fèvre, 528.
Feydeau, 77, 528.
Fezan, 528.
Fezandier, 528.
Fiac, 528.
Fiales, 270.
Ficbet, 528.
Fiefbrun, 528.
Fiefclos, 528.
Fiendaz, 731.
Fienne, 528.
Fieret, 528.
Fierville, 528.
Fiés, 528.
Fiétet, 528.
Figaret, 270, 528.
Figaro!, 528.
Figeac, 529.
Fignels, 529.
Figol, 529.
Figon, 529.
Figues, 533.
Figuier, 270, 533.
Figuière, 534.
Filhet, 535.
Filleul, 537.
Filliol, 270.
Fillioux, 537.
Fillon, 365, 538.
Fillonnière, 538.
Fillot, 538.
Filon, 270.
Filosel, 538,
Filsant, 538.
Filteau, 538.
Fine, 538,
Finel, 538.
Finguerlin, 539.
Finiels, 675.
Finot (de), 201.
Fiquel, 539.
Fiquet, 539.
Firminy, 539.
P'irn, 539.
Firon, 539.
Fischart, 540.
Fischer, 270, 542, 546.
Fise, 270.
Fisquet, 547.
Fistaine, 547.
Fitis, 547.
Fitte, 547.
Fizes, 547.
Fizes (de), 376.
Flaissières, 553.
Flamant, 549.
Flamarre, 550.
Flambart, 550.
Flamens, 549.
Flammand, 549.
Flamoyre, 550.
Flanc, 550.
Flandin, 551.
Flandreau, 551.
Flandrin, 551.
Flandrois, 758.
Flandry, 551.
Flarenc, 551.
Flauger, 552.
Flavard, 552.
Flavart, 270.
Flavigny, 552.
Fleaud, 553.
Fléché, 553.
Fléchier, 553.
Fléchon, 553.
Flei.ssière, 270.
Flemme, 553.
Flennières, 553.
Flessières, 795.
Fleur, 553.
Fleurand, 553.
Fleureau, 553.
Fleuret, 554.
Fleureton, 554.
Fleuriau,553.
Fleurigny, 555.
Fleurisson, 555.
Fleuron (de), 555.
Fleurus, 555.
Fleury, 52, 555.
Flie (de), 559.
Flon, 559.
Floquet, 559.
Florac, 559.
Florentin, 561.
Floret, 270, 562.
Florian, 547.
Floriet, 562.
Floris, 562.
Flot, 562.
Floté, 565.
Flottard, 562.
Flotte, 270, 565.
Flottier, 562.
Flottiére, 566.
Floureaux, 566.
Floureux, 566.
Flournois, 566.
Flovy, 568.
Flumas, 568.
Flutot, 568.
Fobert, 569.
Fobier, 569.
Focart, 569.
Fœx, 569.
Foglarin, 569.
Foie (de), 569.
Foin, 569.
Foinche, 569.
Foissac, 569, 686.
Foissard,570.
Foisseau, 570.
Foissiat, 570.
Foissin, 570.
Fois (de), 570.
Fol, 573, 655.
Folcher, 270.
Folchier, 573.
Folens, 573.
Folio, 574.
Folion, 574.
FoUeville, 574.
Folion, 574.
Folville, 574.
Fomboine, 575.
Fompatour, 574.
Fonbas, 575.
Fonbel, 574.
Fonblanche, 271.
Fonbonne, 574.
Foncés, 575.
Fondeville, 575.
Fonds, 577.
Fongrave, 576.
Fonnereau, 577.
Fonnes, 577.
Fonquignon, 577.
Fons (de), 576.
Fonset, 577.
Fontable, 577.
Fontagneu, 577.
Fontaine, 271, 577.
Fontalier, 577.
Fontanel, 271.
Fontanes, 584.
Fontanès, 587.
Fontanier, 432, 593,
Fontanieu, 594.
Fontanille, 594.
Fontanon, 801.
Fontarèche, 594.
Fontaynevive, 594.
Fontbonne, 271.
Fontcouverte, 594.
Fontenelles, 653.
Fontfrède, 596.
Fontfroide, 597.
Fontjulianne, 597.
Fonton (de), 597.
Fontrailles, 597.
Fontenay, 594.
Fonteneau, 595.
Fontenel, 595.
Fontenelle, 428.
Fontenotte, 595.
Fontes (de), 595.
Fontte, 271.
Fontvieille, 597.
Foram, 271.
Forant, 597.
Forcade, 601.
Forchère, 601.
Fordrin, 601.
Fore, 601.
943
PERSONNES.
Forel, 602.
Forési, 602.
Forest, 602.
Forestier, 581, 612.
Forgeais, 614.
Forgeol, 614.
Forgeron, 614.
Forget, 614.
Forgue (de), 614.
Forgues, 614.
Fori, 614.
Forie, 614.
Forin, 614.
Foris, 616.
Formalaguer, 616.
Forman, 616.
Formerez, 616.
Formey, 616.
Formy, 631.
Fornel, 633.
Fornely, 634.
Fornerel, 634.
Forneret, 634.
•Fornerod,635.
Fornery, 637.
Fornes, 637.
Fornet, 637.
Former, 637.
Foron, 642.
Forres, 602.
Fors (de), 642.
Forstner, 642.
Fort, 268, 271, 642.
Fortanjeu, 642.
Forteau, 642.
Fortier,643.
Fortin, 643.
Fortineau, 643.
Forton, 643.
Forton (de), 202.
Fortry, 643.
Fortune, 643.
Forval, 643.
Fos, 643.
Fos (de), 643.
Fossal, 645.
Fossaty, 271.
Fosse, 272, 645.
Fosses (de), 645.
Fossin, 747.
Fossy, 648.
Fouasse, 648.
Fouasseau, 648.
Fouassin, 648.
Foubert, 648.
Foucarand, 648.
Foucard, 272, 648.
Foucault, 649.
Fouchard, 652.
Foncher, 653.
Fouchereau, 654.
Fouchet, 654.
Fouclinay, 655.
Foucquert, 654.
Foucqnes, 654.
Foucre, 655.
Foudrol, 655.
Foue, 655.
Fouet, 655;
Fougère, 272.
Fougère de Prinsay, 655.
Fougères, 655.
Fougereux de Grand'bois, 655.
Fougeron, 655.
Fouget, 656.
Fougier, 656.
Fouillot, 656.
Fouilloux (de), 656.
Fouilly, 656.
Foujon, 656.
Foulard, 656.
Foulcarand, 369.
Foulchier, 656.
Foule, 272.
Foulet (de), 656.
Foulle, 656.
Foullé, 656.
Foullon, 656.
Foulque, 660.
Foulques de Boisdabert, 661.
Foulquier, 272, 376.
Fouly, 661.
Fouqué, 272, 661.
Fouquerolles, 672.
Fouquet, 672.
Fonquier, 661.
Four, 272, 676.
Fouray, 677.
Fourdrain, 677.
Fourdrinier, 677.
Fouré (de), 677.
Fourgeau, 678.
Fourgeron, 678.
Fourges,679.
Fourgon, 678.
Fourjon, 678.
Fourmaud, 679.
Fourment, 679.
Fournaise, 679.
Fournatou, 272.
Fourneau, 272, 679.
Fournel, 272, 679.
Fournelet,633,679.
Fourneron, 679.
Fournes, 417, 679.
Fournet, 272, 680.
Fournier, 681.
Fourniere (de), 685.
Fournol, 685.
Fourque, 685.
Fourquié, 685.
Fourquin, 685.
Fourre, 685.
Fourreau, 685.
Fourrier, 686.
Foursinel, 686.
Foussa, 272.
Foussart, 686.
Foussier, 686.
Foussoles, 686.
Fouzillac, 686.
Foy (de), 086.
Foyart, 686.
Foys, 686.
Frachas, 686.
Frache, 272.
Frachet, 686.
Frachot, 686.
Fradel, 686.
Fradet, 686.
Fradin, 273, 687.
Fragier, 687.
Fraigneau, 687.
Frainquière, 687.
Fraisne (de), 687.
Fraisse, 273, 687.
Fraisse (de), 177.
Fraissinet, 687.
Fraissy (de), 688.
Fraizin, 688.
Frajon, 688.
Framberge, 688.
Framerge (de), 688.
Framonet, 688.
Fran, 688.
Franc, 174, 391,689.
France, 68, 694.
France (de), 696, 714.
Francesson, 697.
Franchar, 698.
Franchemont (de), 698.
Franchesquin, 698.
Francheville, 698.
Franchome, 698.
Franchon, 698.
Francier, 381, 698.
Francillon, 698.
Franclieu, 700.
Franco, 700.
P'rancœur, 706.
François,!, 46, 273, 701.
Françon, 706.
Franconat, 706.
Franconnet, 706.
Francourt, 706.
Francqueville, 707.
Franelle, 706.
Franq, 706.
Franquefort, 706.
Franquiau, 707.
Franquin, 707.
Franrepaire, 707,
Frantz, 707.
Frapert, 707.
Frasans, 707.
Frascbe, 707.
Frat, 707.
Frau, 707.
Fray, 708.
Fraydier, 708.
Fraymont, 708.
Frayon, 788.
Frazié, 708.
Freboul, 708.
Frécbas, 708.
Frécbet, 708.
Frechon, 708.
Fredein, 708.
945
PERSONNES.
946
Fredel, 708.
Fredelinas, 708.
Frédérich, 708.
Fredet,708.
Frédier, 708.
Frégaire, 708.
Frégeville, 433, 708, 805.
Frégier, 709.
Frégodière, 709.
Fregon, 273.
Freiman, 273.
Frein, 709.
Frémaut, 709.
Fremeau, 710.
Fremecourt, 710.
Fremerie, 710.
Fremillion, 710.
Fremin, 710.
Freminet, 707, 710.
Frémont, 710.
Frémy, 714.
Frêne (de), 714.
Frenoi (de), 714.
Fréon, 273.
Frèque, 714.
Frérart, 714.
Frère, 273, 714.
Fréron, 715.
Frescarode, 715.
Freschain, 715.
Fresel, 715.
Fresens, 715.
Fresneau, 716.
Fressinel, 716.
Fressines, 716.
Fressinet, 716.
Fressol, 716.
Fret, 716.
Fretel, 716.
Freton, 716.
Freval du Rozel, 719.
Freycinet (de), 719.
Freysse, 719.
Frézelles, 719.
Frézières, 719.
Frézon, 510, 719.
Frezondes, 719.
Frezoul, 719.
Friand, 719.
Friart, 519, 719.
Friau, 720.
Fribergius, 720.
Fribour, 720.
Fried, 720.
Frier, 273.
Fries, 720.
Frigoulier, 720.
Friolet, 720.
Frion, 720.
Friot, 720.
Friou, 273. .
Friquat, 720.
Friquet, 272, 317, 721.
Frise, 721.
Frisquet, 721.
Friston,721.
Frit, 721.
Frœreisen, 721.
Froger, 72L
Frogier, 724.
Froidefond, 724.
Froisyeuk (de), 724.
Fromageau, 724.
Froment, 397, ':24.
Fromental, 273,734.
Fromentin, 734.
Fromery, 734.
Fromont, 735.
Fromy, 735.
Frontain, 735.
Fronteau, 735.
Frontenac, 735.
Frontin, 735.
Frossard, 736.
Frotin, 273.
Frotté, 63.
Frotté, 743.
Froumenteau, 747.
Fruchard, 755.
Frugère, 755.
Frumerie, 755.
Fuchs, 755.
Fueiller, 755.
Fuemouze, 755.
Fulgon, 755.
Fully, 755.
Fumai (de), 755
Fumas, 755.
Fumée, 755.
Fumel, 757.
Fumeleau, 757.
Furège, 758.
Furol, 758.
Furet. 758.
Furigny, 758.
Furmeyer, 387, 758.
Fume (de), 758.
Fùrstemberg, 405, 758 ,
Furstenberger, 760.
Fusier, 273.
Fusillât, 761.
Fussemaigne, 761.
Fuzier, 761.
Fuzille, 761.
Fuzy, 761.
Ga, 767.
Gabain, 767.
Gabal, 767.
Gabanon, 767.
Gabaret, 767.
Gabart, 768.
Gabasbielle, 768.
Gabaudon, 768.
Gabe, 768.
Gabel, 768.
Gabet, 768.
Gabie, 769.
Gabillon, 769.
Gabillou (de), 774.
VI.
Gabinand, 815.
Gabiou, 774.
Gaborin, 774.
Gaborit, 774.
Gabre (de), 374.
Gabriac de Beaufort, 774.
Gabriel, 777.
Gabry, 777.
Gachat, 777.
Gâches, 273, 680, 777, 858.
Gachet, 782.
Gachon, 273, 782.
Gacbot, 581.
Gadal, 274.
Gadeau, 783.
Gadille, 274.
Gadoin, 783.
Gadon, 784.
Gafarel, 784.
Gaffé, 784.
Gaffet, 784.
Gafinières, 784.
Gage, 784.
Gagemont, 784.
Gagnard, 784.
Gagne, 784.
Gagnebin, 784.
Gagnet, 784.
Gagnier, 784.
Gagniôres, 786.
Gagnol, 786.
Gagnon, 786.
Gagnoux, 786.
Gagnyaud, 786.
Gaicher, 274. .
Gaidan, 274.
Gaidet, 787.
Gaignaire, 786.
Gaigneur, 786.
Gaignenx, 274.
Gailbrailh, 787.
Gaillan, 787.
Gaillard, 106, 274; 787, 795.
Gaillard de Loussanes, 77.
Gaillardet, 795.
Gaillardy, 795.
Gaillet, 795.
Gailliot, 796.
Gaillon, 795.
Gain, 796.
Gaing (de), 796.
Gai, 796.
Galabert, 274, 287.
Galafrés, 797.
Galais, 798.
Galafre, 798.
Galaffré, 798.
Galan, 274.
Galand, 802.
Galary, 274.
Galateau, 799.
Galbert, 798.
Galdy, 799.
Gale, 797.
Galerande, 799.
Galet, 798.
31
947
PERSONNES.
948
Galhouste, 801.
Gali, 800.
Galiberne, 799.
Galibert, 274, 799.
Galice, 274, 800.
Galician, 801.
Galichon, 801.
Galié, 801.
Galien, 274.
Galier, 801. Gallier, 275.
Galimond, 801.
Galiné (P. de), 801.
Galinier, 801.
Galis, 801.
Galissan, 275.
Galissard de Marignac, 801.
Galland, 67, 275, 802-811.
Gallatin, 733.
Gallaudet, 811.
Galle, 798.
Gallemand, 811.
Galleran, 799.
Gallet, 811.
Gallez, 798.
Gallien, 811.
Gallière, 801.
Gallieuse, 801.
Galline. 811.
Galliné, 811.
Gallinières, 801.
Galliot, 811,
Gallise, 811.
Gallois, 811.
Gallon, 812.
Gally (de), 800.
Galopin (de), 812.
Galoy, 811.
Galtier, 812.
Galtrin, 815.
Galzy, 275.
Gamain, 815.
Gaman, 815.
Gamant, 404.
Gamaurés, 815.
Gambier, 275, 815.
Gambs.818.
Gameil, 819.
Gamenel, 819.
Gamien, 819.
Gatnon, 820.
Gamond, 825.
Gamonet, 830.
Gan, 275.
Gancillon, 275.
Gand (de), 830.
Gandil, 831.
Gandouin, 275.
Ganneron, 831.
Ganot, 831.
Gantier, 275.
Gantois, 831.
Gapian, 833.
Garachon, 833.
Garacol, 833.
Garagnon, 275.
Garaman, 833.
Garatte, 833.
Garanlois, 833.
Garcher, 833.
Garcin, 182, 275, 833.
Gard (de), 835.
Garde, 835.
Gardes, 275.
Gardail, 835.
Gardelle, 835.
Gardepuys, 362.
Gardés, 835.
Gardesy, 836.
Gardichat, 837.
Gardien, 837.
Gardillon, 837.
Gardin, 837 .
Gardiol, 838.
Gardon, 610, 838.
Gardy, 838.
Garel, 838.
Garencières, 86, 838.
Garenjaud, 839.
Garesché, 839.
Garet, 839.
Gargoulleau, 839.
GariUan, 841.
Garimond, 841.
Garin, 841.
Gariot, 841.
Garipuy, 841.
Garissoles, 842.
Garlau et Gariot, 846.
Garlin, 420, 846.
Garnaud, 846.
Garnichat, 847.
Garnier, 847-853.
Garnier, 275, 587, 705.
Gamon, 853.
Garny, 853.
Garoste, 853.
Garotte, 853.
Garrault, 833.
Garreau, 276, 833, 853.
Garrel, 854.
Garretier, 854.
Garrigues, 276, 854.
Garrisson, 855.
Garros, 856.
Garsault, 857.
Garsi, 857.
Garsin, 857.
Gartoule, 857.
Gary, 276, 854.
Gas, 276.
Gasaignes, 858.
Gasajel, 276.
Gasan, 276, 858.
Gasault, 858.
Gasc, 858.
Gascherie, 859.
Gaschet, 859.
Gaschier, 859.
Gasebinard, 673.
Gaschon, 859.
Gaschot, 859.
Gaseonnière (de), 860.
Gascongnolles, 860.
Gascoin du Vair, 860.
Gascuel, 276.
Gasfé, 860.
Gasilles, 860.
Gaspard, 860.
Gasparin, 860-876.
Gasques (de), 79, 858.
Gasquet, 276.
Gassion, 94.
Gau, 709.
Gaucherat, 276.
Gauchon, 276.
Gaud, 276.
Gaudoyer, 109.
Gaudy, 277.
Gaulet, 277.
Gaumat, 277.
Gausse, 277.
Gaussen, 277.
Gauthier (de), sieur de Camiran,
450.
Gautier, 277.
Gautrand (de), 647.
Gauvin, 673.
Gauzorgues, 277.
Gazeau, 278.
Gay, 277.
Gaydan, 277.
Galafrès, 203.
Gellyer. 52.
Géminard, 278.
Gémy, 278.
Gênas, 166.
Gendre, 278.
Gendron, 551.
Geneste, 278.
Gennes (de), 381.
Gentelot, 278.
George, 371.
Gérard, 278.
Germain, 278.
Gervais, 278.
Gervières, 278.
Geslard, 381.
Gibert, 278.
Gille, 279.
Gillot, 41.
Gimbal, 279.
Ginac, 279.
Gineste (de), 440.
Ginoux, 279.
Girard, 279, 641.
Giraut, 279.
Girod, 279.
Givord, 367.
Glaude, 279.
Gleize, 279.
Glemet, 853.
Gobaille, 525.
Gode, 746.
Godefroy, 110, 733.
Godin, 3.
Goffin, 512, 521.
Goiran, 279.
Gondouin, 280.
949
PERSONNES.
950
Gonnal, 279.
Gontard, 279.
Gontaud (de), 450.
Gonyon, 84.
Gorbiôre, 279.
Gosse, 279.
Got, 73.
Gondin, 279.
Gouin, 280.
Goujon, 280.
Goulard, 280.
Goulart, 111.
Gourdon (de), 562.
Gourjault, 53.
Gourtol, 280.
Goût, 280, 733.
Gouvernet, 610.
Gouze, 280.
Gozelin, 280.
Graindorge, 11.
Gramond, 280.
Gran, 280.
Grandis, 169.
Grandjean, 280.
Graneau, 280.
Grange de la Ménardière, 280.
Grangier, 280, 281.
Granier, 281.
Gras, 281.
Grasse, 281.
Grassy, 281.
Gratian, 92.
Grau, 280.
Graveau, 281.
Gravelle du Pin, 138.
Gravier, 281.
Grefuhle, 281,
Grenier, 281.
Grenon, 850.
Gresle, 282.
Gresse, 282.
Greste, 282.
Griger, 282.
Grimai, 282.
Grimaldi, 416.
Grimaudet, 282, 371, 381.
Grimault, 282.
Griolet, 282.
Grisel, 282.
Grisot, 282.
Gristel, 385.
Grollier, 734.
Gros, 255, 282.
Grosjean, iJ82.
Grosse, 75.
Gruas, 366.
Gruger, 283.
Gubert, 366.
Gublaire, 283.
Gueidan, 283.
Guelie, 367.
Guérard, 283.
Guerdil, 283.
Guéri, 417.
Gueribald, 41.
Guerin, 283.
Guerre, 283,
Gueyle, 283.
Guichard, 367.
Guicharet, 283.
Guichenon, 367.
Guiennot, 580.
Guignard, 283.
Guigniard, 57,
Guiguer, 283.
Guillaume, 283.
Guillebert, 11.
Guillemot, 283.
Guillerane, 27.
Guillon, 384.
Guillot, 283, 383, 429.
Guilloton, 284.
Guimard, 284.
Guimbel, 284.
Guimenel, 284.
Guinebault, 673.
Guinedy, 284.
Guiot, 284.
Guiraud, 284.
Guiraud (de), 497.
Guiringuier, 284.
Guisard, 284.
Guitard, 284, 795.
Gumeny, 285.
Guyot, 357.
H
Haichelin, 285.
Hais, 285.
Halanzy, 705.
Hanat, 285.
Hautcastel, 54, 60.
Hautefort (de), 424.
Hauvart, 677.
Heesli. 285.
Heinsselin, 285.
Hellin, 171.
Helmondt, 285.
Hely, 9.
Hemps, 285.
Henrigué, 453.
Herbelin, 802.
Hersart, 285.
Hervieux, 47.
Hesnard, 75.
Hess, 285,
Hilaire, 285.
Hoche, 285.
Eoleron, 285.
Hollier, (d'), 374.
Holmann, 139.
Homas, 285.
Honguent, 285.
Honnaud, 285.
Honnim, 285.
Honoré, 285.
Honta (de), 75.
Horison, 286.
Hostin, 286.
Houmeau, 286.
Huet, 687.
Huet-Du Passage, 653.
Hugon, 286.
Hugues, 286.
Hulain, 286.
Hurault, 52.
Husson, 286.
Hymel, 286.
Illiers (d'), 109.
Imbert, 286, 484.
Irlande, 286.
Isaac, 286.
Isarn, 697.
Isnard, 286.
Issoire, 286.
Itier, 287,
Jacques, 287.
Jadot, 287.
Jalabert, 287.
Jalaguier, 287.
Jaminieux, 672.
Janoir, 287.
Japi, 287.
Jaquelin, 126.
Jaquelot, 770.
Jaques, 287,
Jaquet, 287.
Jaquinot (de), 440.
Jarjaye, 610.
Javel, 287.
Jean, 287.
Jenar, 287, 345.
Jensel, 287.
Jesuwald Pikhart, 541.
Job, 288.
Johanneau, 53.
Jolicœur, 97.
Jolly, S' d'Esnaux, 82.
Joly, 67, 511, 519.
Joncbôres, 288.
Jonquet, 288.
Jonquête, 367.
Joram, 271.
Joret, 370.
Josué, 288.
Jouan (de), 507.
Jouard, 371.
Joubert, 503.
Jouglas, 288.
Jouguet, 288.
Jourdân, 112, 288.
Joussaud, 288.
Jousteau, 288.
Joyeux, 288.
Juges (de), 433.
Julien, 288.
Julien (de), 378.
Jullien (de), 688.
JuUin, 109.
Jumet, 289.
Juventin, 289.
951
PERSONNES.
952
K
Kerveno de Laubonnière, 289.
Kriidner (M-"« de), 11.
Labaig (de), de Vialla, 59.
La Barthe de Lahaye, 61.
La Barthe (Thomas (de), 378.
La Bastide, 611.
La Baubinière, 75.
La Baume, 709.
La Bergerie, 289.
Labez, 289.
La Bichonnière, 757.
La Blache, 610.
La Boissonnade, 67.
Laborde, 289.
Labouchère, 478.
La Boucherie, 703.
La Boulaye, 49.
La Boutarié, 105.
La Broquère, 174.
La Brosse, 506, 673.
Labroue, 59.
La Burgade, 507.
Labuscagne, 289.
La Cacaudière, 522.
La Cam, 290.
Lacanne, 569.
La Cassagne, 104.
La Cazis, 290.
Lacger (de), 378.
Laeger du Roc, 680.
Lachard, 290.
La Chaume, 47, 290.
La Clan, 290.
La Colombie, 290.
La Combe, 290.
La Corne, 367.
La Coste, 290.
La Cour-Foresteer, 613.
La Cressonnière, 653.
La Croisette, 290.
Lacroix, 290.
La Croix (de), 1, 366.
La Curée, 535.
La Daguerie, 383.
La Douespe, 384.
Laduye, 290.
La Farelle, 641.
La Ferté-Imbault, 175.
Lafin (de), 506.
La Fin (de), 500.
La Flèche, 28.
Lafon, 290.
Lafont, 291.
La Forest, 57.
La Foucaudie, 173.
La Fourcade, 601.
La Garde, 291, 610.
La Gardie, 63.
Laget, 291.
Lagravère, 291.
Lagravière, 694.
La Grosonière, 391.
Laguerre, 291.
Lagut, 422.
La Haye, 833.
Laigneau, 376.
Laire, 291.
Lajonie, 57.
Lalondês, 202.
Lalouette, 75.
Lamarque, 75.
Lambastier, 291.
Lambert, 291, 366.
Lamberton, 292.
Lamberville, 427.
Lambrois, 292.
Lamente, 367.
La Meschinière, 25.
Lamiere, 292.
Lamigue, 684.
La Montagne, 168.,
Lamothe, 292.
La Mothe-Gachon, 783.
La Mothe-Pujols, 418.
La Motte, 369.
La Motte-Fouquée, 661.
Lampion, 292.
L'Amy, 215.
Langlois, 19.
Languet, 155, 185.
Lannery (de), 503.
La Nouaille, 653.
Lanquet, 292.
Lant, 292.
Lantayres, 292.
Lantheaume, 292.
Lapareille, 595.
Lapelle, 292.
La Pise, 292, 610.
La Piste, 292.
La Place, 292.
La Place (de), 643.
La Planche, 610.
La Plenne, 53.
Laporte, 293.
La Porte, 423.
La Porte (de), 59.
La Poupelière, 91.
Lapra, 74.
Lapraz, 108.
La Primaudaye, 653.
La Ramière, 424.
Larbie, 293.
Larchier, 769.
Lardent, 293.
La Rimblière, 745.
Larique, 293.
Lariverole, 293.
La Rivière (de), 374.
La Roche, 359, 367.
La Roche Breuillet, 767.
La Rochefoucaud, 59.
La Roche-Lambert, 202.
La Ronda, 372.
Laroque du Buisson, 647.
La Rue, 244.
La Salle, 94, 293.
La Sarmoise, 746.
Las Costes de Barjau, 91.
La Serre, 293.
La Serve, 424.
L^ssus (de), 801.
Latard, 293.
Lataune, 293.
Latelle, 167, 293.
La Tour de Poinsac, 610.
La Tour-Gouvernet, 611.
La Tour-Nageat, 293.
La Tournelle, 682.
Laubert, 293.
Laubonnière, 82.
Launay (de), 381, 783.
Laune, 293.
Launé, 417.
Lauré, 293.
Laurent, 294, 483.
Lauret, 294.
Laurière (de), 703.
Lauron, 294.
Lautrac, 294.
Lauze, 294.
Lavabre, 647.
Lavail, 294.
La Vallée, 574.
La Vallière, 76, 77.
Lavedan, 563.
La Venue, 294.
Lavergne (de), 59.
La Vigne, 294.
La Vignole, 385.
La Ville-du-Bois, 382.
Laviron, 746.
Le Bacbellé, 8.
Le Barbier, 291.
Le Bat, 294.
Le Bœuf, 294.
Le Bosc de Brejou, 295.
Le Bouché, 295.
Le Brun, 295.
Lebusius, 542.
Le Capelain, 295.
L'Echevin, 1.
Le Clerc (Jean), 774.
Le Comte, 295.
Le Coq, 295.
Le Coutelier, 744.
Le Dagu, 704.
Lédenon, 638.
Ledoux, 295.
Le Drapier, 405.
Ledrinton, 295.
Le Ducbat, 710.
Le Fevre, 295.
Le Forestier, 372.
Le Fort, 643.
Le Franc, 690.
Le Gagneur, 295.
Legris, 296.
Le Gaigneur, 786.
Le Jeune, 176.
Le Juge, 483.
Le Maistre, 672.
1
053
PERSONNES.
954
Leneuf, 295.
Lengevin, 295.
Lenoir, 295.
Lenteyrez, 292.
Lenud, 295.
Léonard, 296.
Leper, 296.
Lepicier, 296.
Le Pin, 429.
Lépine, 483.
Lépine (de), 380.
Le Poivre, 46.
Leporc, 296.
Leport, 296.
Le Poy, 423.
Le Preux, 137.
Le Prévôt, 745.
Lequel, 296.
Lequès, 296.
Le Roi, 687.
Le Roux, 296.
Le Royer, 92, 385.
Lers (de), 424.
Lescours (de), 55.
L'espée, 33.
Lespinagre, 108.
Lespinasse, 108.
Lespinay, 109.
Lespine, 34.
Lespingal, 485.
Lestang, 112.
Lestauchat, 296.
Lestoile, 266.
L'Estourneau de Beaumorlier,
169.
Lestrade, 169.
Letier, 296.
L'Etoile, 296.
Leuton, 296. "
Leuze (de), 204.
Le Vasseur, 84.
Levât, 294.
Leverrier, 507.
L'Evesque, 382.
Lezai, 610.
Lhomme, 734.
L'Hommeau, 580.
Lhommedieu, 703.
L'Hostalet, 298.
L'Hostier, 296.
Liais, 382.
Libertet, 358.
Libourel, 603.
Liège, 554.
Liepvre, 296.
Lieutart, 297.
Lieutaud, 297.
Ligonnier, 69.
Liorac, 297.
Liotard, 297.
Liron, 297.
Litre, 229.
Livas, 297.
Lodenot, 297.
Loire (de), 654.
Lombard, 366.
Lomé (de), 430.
Lommer, 297.
Longe, 297.
Longet, 297.
Longuerville, 297.
Longjumeau (S' de), 793.
Longueval (de). 173.
Lopin, 366.
Lorier, 297.
Lorme (de), 802.
Lorphelin, 297.
Losses (de), 677.
Lostanges, 654.
Loubié, 298.
Loucbe, 298.
Loudriére, 653.
Loudrière (de), 52.
Loup, 298.
Lourmeau, 745.
Loustalet, 298.
Lozinginé, 298.
Lucas, 176, 298.
Lugray, 553.
Lunadier, 298.
Lunau, 298.
Luppé, 91.
Luquot, 31.
Lusignac, 423.
Lussan (de), 94, 95.
Luya, 299.
M
Machault (de), 165.
Madré, 301.
Mafre, 299.
Mage, 299.
Mageron, 511.
Magnan, 299.
Magne, 299.
Mahias,299.
Mailhasson, 299.
Mailhé, 299.
Maille, 299.
Maillefaud, 299.
Maillet, 299.
Mailley, 300.
Mainette, 521.
Majou, 384,
Malabiou, 113.
Malbois, 709.
Malabrou, 96.
Malarte, 300.
Malauze, 804.
Malaval, 300.
Malblanc, 300.
Malchar, 485.
Maldanet, 300.
Malefosse, 300.
Malet, 300.
Malet de Graville, 26.
Maligny, 498.
Malinas, 300.
Mallerert de Feuillas, 58.
Malnoé (de), 382.
Malortie, 451.
Mandat, 440, 744.
Mandoul (de), 694.
Mânes, 300.
Manuel, 30Ù.
Maraval, 13.
Maravat, 77.
Marbaut, 378.
Marc, 301.
Marc (de), 682.
Marcé (de), 84.
Marcel, 301.
Marcelin, 301.
Marchais, 54, 301.
Marche, 301,
Marcheval, 367.
Marcilly, 484.
Marcodou, 301.
Marcombe, 367.
Marconnay, 673.
Marcourt, 397.
Marcous (de), 507.
Margarot, 301.
Mariette, 301.
Marignac, 699.
Marin, 48, 302.
Marionneau, 302.
Maries, 302.
Marlié, 302.
Marnay, 367.
Marolles, 302.
Marrbe, 302.
Marron, 12.
Mars, 302.
Marsan, 185.
Marteiihe, 302.
Martel, S02, 303.
Martel (de), 73.
Martigny, 783.
Martin, 103, 109, 303.
Martineau, 303, 702.
Martinenques, 304.
Martinet, 304.
Maruège, 304.
Masbernard, 304.
Massieu, 478.
Massip, 304, 433,
Masson, 304, 666.
Massy (de), 60.
Mathieu, 304.
Mathurain, 304.
Matieu, 46.
Maubernard, 304.
Mauclerc, 428, 698.
Maurel, 305.
Mauriès, 48, 305.
Mauriès (de), 105.
Maurin, 305.
Mauru, 305.
Maury, 305, 583.
Maussie, 305.
Mauvesin, 59.
Manvezin, 54.
Mauzac, 433, 507.
Maximilien, 305.
Mayerne, 745.
Maynadier, 305.
31*
955
PERSONNES.
956
Mayor, 300.
Maystre, 305.
Mazandier, 498.
Mazauric, 305.
Mazel, 306.
Mazel (de), 644.
Mazelier, 306.
Mazet, 306.
Mège, 308.
Mégond, 306.
Meilhard, 306.
Meinier, 306.
Méjanel, 306.
Méjean, 306.
Melgues, 306.
Melier, 306.
Mellon, 306.
Menant, 376.
Ménard, 306.
Menen, 307.
Menut, 307.
Mercier, 103, 307.
Mercier dit Descombes, 97.
Merle, 307.
Merlet, 307.
Mesebergue, 307.
Mestayer, 427,
Mestre, 307.
Mestrezat, 731.
Metge, 308.
Meunier, 308.
Meusnier, 3.
Meussac, 308.
Meynadier, 308.
Miaille, 308.
Micault, 308.
Michel, 308.
Miêlgues, 308.
Migault, 308.
Mignonneau, 859.
Millet, 309.
Millon, 309.
Mimet, 167.
Minet, 20, 23.
Mingau, 309.
Mirabel-Blacons, 608.
Mirambeau, 54, 57.
Miramont, 309, 374.
Mirât, 747.
Miremont (Bernard de), 139.
Miroir, 309.
Misaule, 309.
Moinier, 309.
Moissart, 698.
Moitié, 309.
Molery, 688.
Molines, 309.
Molinier, 309.
Molle, 309.
Mommas, 309.
Monain, 94.
Monbartier, 440.
Monceau, 746.
Mondelange, 485.
Monestet, 309.
Monfageon, 309.
Monfort, 310.
Monnet, 310.
Monnier, 310.
Monpouillan, 423, 450.
Monsarrat, 646.
Montagnac, 417.
Montagut, 310.
Montaniel, 310.
Moutansier (Mage de), 654.
Montarnal, 814.
Montasier, 310.
Montauzier, 653.
Montbarot, 653.
Montbartier, 733.
Montberon, 23.
Montblanc (de), 61.
Montboucber, 610.
Montcalm, 718.
Montclus, 70.
Monteil, 310.
Montesson, 310.
Montfarrat, 310.
Montferrand (de), 422.
Montjon, 733.
Montlaurens, 484.
Montlouet, 77,
Montorcier, 387.
Montozoir, 52.
Montpaon, 432.
Montpouillan, 612.
Montredon, 229.
Montrond, 610.
Montsavignac, 55.
Montvaillant, 202.
Moran, 310.
Moreau, 310, 371.
Morel, 310, 383.
Morel,S'de Villiers-L'Orme, 553.
Morembert, 616.
Morier, 311.
Morin, 305, 311.
Morlat, 311.
Morlot, 311.
Marnac (de), 168.
Mortier, 311.
Moucha, 311.
Moulaires, 689.
Moulin, 311.
Moulines, 311.
Moulinier, 311.
Moulon, 311.
Mouraille, 311.
Mouret, 312.
Mourgues, 312.
Mours, 312.
Moussier, 312.
Mousson, 312.
Mouton, 312,
Moynier de Fourques, 685.
Moze, 610.
Muchet, 312.
Muletier, 310.
Mulier, 312.
Munier, 312.
Muret, 312.
Musseton, 312.
Mussy, 312.
Mutonis, 408.
Myrigaux, 54.
N
Nadal, 312, 432, 685,
Nadau, 313.
Naudé, 705.
Naudy, 313.
Nautery, 313.
Nantonnier, 47, 313.
Nauze, 58.
Neau,313.
Nébaude, 313.
Nebous, 313.
Nègre, 313.
Nerbusson, 313.
Nerse, 313.
Nerville (de), 109.
Nevers, 682.
Neyret, 539.
Neys (de), de Coaraze, 92.
Nicolas, 313, 703, 860.
Nicolau, 112.
Niret, 314.
Nissoles, 314.
Nocré, 847.
Nœl, 314.
Noguet, 314.
Noguier, 314,
Noguier (de), 103.
Noireau, 314.
Noiret, 714.
Nolibois, 314.
Nompart de Caumont, 55, 59.
Normandie (de), 189.
Nostre, 784,
Nouail,385.
Nougarède, 314.
Nougier, 315.
Nousille, 314.
Nouy, 315.
Novis, 315.
Oberkampff, 479.
Obie, 315,
Oddes, 315.
Odet, 315,
Odon, 315.
Ogier, 315,
Olez de la Fontaisie, 805.
Olivet (d'), 204.
Olivier, 315.
Ollier, 366.
Orcières (d"), 387.
Orelle (d'), 315.
Orges, 555,
Orillon, 315,
Orsenne (d'), 23.
Orsières (d'), 394. 732.
Ortet, 699.
Ostali (d'), 202.
Ouche (Des), 892.
957
PERSONNES.
958
Oudet, 315.
Ouïes, 316.
Oulôs, 174.
Oullivier, 316.
Onlt, 316.
Onrches (d'), S' de Broussey,
43.
Pabion, 316.
Pachon, 250.
Pages-Pourcaïres (de), 202.
Pagot, 316.
Painel, 316, 381.
Palayer, 316.
Paledan, 316.
Palisse, 316.
Paly, 112.
Panassou, 508.
Panson, 316, 317.
Pape, 169.
Parât, 316.
Paraut, 316.
Pardaillan, 54.
Pardier (de), 94.
Pardiès (de), 432.
Paris, 316.
Parisson (de), 644.
Pascal, 316.
Pascaud, 317.
Pasquier, 317.
Pastel, 317.
Pastoureau, 62.
Pastre, 317.
Patonnier, 317.
Patrie, 60.
Patron, 699.
Pau, 317.
Paul, 317.
Paulet, 317.
Pausier, 317.
Pavie, 317.
Peaujét, 318.
Pechadergue, 318.
Pecheu, 318,
Peiregourde, 434.
Peirenc, 318.
Peirolle, 318.
Péladan, 318.
Pélanchon, 318.
Pelât, 318.
Pelegrin, 318.
Pelet, 318.
Pélissier, 318.
Pelissier-Tanon, 357.
Pelisson, 73.
Pellecœur, 318.
Pellerin, 318.
Pelletan, 319.
Pellican, 392.
Pellière, 319.
Penailh, 319.
Penchinade, 319.
Penserot, 699.
Pépin, 319.
Perachon, 521.
Peraud, 319.
Péraut (de), 457.
Perche, 319.
Perher, 319.
Péridier, 319.
Périer, 319.
Périsse, 385.
Pérols, 320.
Perpétuel, 367.
Peschier, 320.
Petel, 320.
Petit, 320, 633, 682.
Petur, 320.
Peyre, 320.
Peyre (de), 644.
Peyrebrune, 422.
Peyrobella, 321.
Peyront, 592.
Philarète, 524.
Piallat, 321.
Pic, 321.
Pichard, 702.
Picheron d'Entragues, 804.
Pichet, 321.
Picoron, 321.
Piednoel, 321.
Piémarin, 321.
Pierre, 321.
Pierre-Buffière, 450.
Pierret, 427.
Pigeon, 321.
Pigeot, 321.
Pignan, 321.
Piguet, 321.
Pilliet, 321.
Pillot, 130, 137, 146.
Piloty, 321.
Pin, 322.
Pinard, 322.
Pineau, 322, 372, 384.
Pinet, 322.
Pintard, 322.
Piozet, 322.
Piqnemil, 322.
Piquet, 322.
Piron, 322.
Piscator, 542.
Pitel, 322.
Pitet, 322.
Pitorre, 107.
Plan, 323.
Planchon-Cantobré, 674.
Plaigne, 322.
Planque, 323.
Plantât, 323.
Planteféve, 323.
Plantier, 323.
Platon, 323.
Pleurs (de), 109.
Ploos, 323.
Pœydarrer d'Arthex (de), 94.
Poissant, 323.
Poincin, 323.
Poitevin, 323.
Polet, 323.
Polge, 323.
Polis, 323.
Pomier de la Roquette, 647.
Pommier, 323.
Poncel (de), 690.
Poncet, 324.
Ponchat, 57.
Pons, 324.
Pons (de), 59, 84.
Ponsenat, 31.
Pont-Farcy, 383.
Pontié, 324.
Pontier, 324.
Pontlevoy, 654.
Pontovy, 324.
Porbère, 324.
Percheron, 324.
Portalier, 324.
Portes, 106.
Pessac (de), 415.
Pottier, 324.
Poudenac (de) ,45Q.
Poudrel, 324.
Pouget, 324.
Peugneau, 324.
Pougnol, 324.
Peulat, 325.
Poumier, 325.
Poupart, 138.
Pourat, 325.
Peurtaud, 325.
Poussard, 325.
Poussart, 652.
Povioulas, 325.
Poyan, 611.
Prades, 325.
Pradilles, 167.
Prat, 325.
Pratiste, 325.
Pravilierm, 325.
Premier, 325.
Prépetit, 382.
Pressac (de), 84.
Pressoir, 325.
Preval, 325.
Prévost, 387.
Prévost (Claude), 22, 24.
Priam, 609.
Prim, 325.
Prince, 325.
Privât, 325.
Prouvere (de), 381.
Prujat, 326.
Pruneau, 326.
Prunier, 326.
Puech, 326.
Puget, 326.
Pugnet, 326.
Pujelas, 103.
Pujelz, 418.
Puyguyen, 50.
Py, 326.
Quénot, 327.
959
PERSONNES.
960
Quentin, 327.
Quese, 327.
Quest, 327.
Quet, 327.
Rabat (de), 570.
Rabaut, 13.
Rabeau, 327.
Radias, 327.
Racolet, 327.
Racoule, 327.
Radret, 10.
Raffin, 327.
Rafinesque, 327.
Ragats, 357.
Rageau, 327.
Raillan, 327.
Raillance, 327.
Raillât, 327.
Raillon, 328.
Raimbault, 677.
Raimbert, 328.
Rambaud, 387, 408.
Ramé, 328.
Ramel, 328.
Ramon, 328.
Rampon, 328.
Ranc, 328.
Randon, 328.
Rapelin (de), 202.
Raspailb, 328.
Rassard, 328.
Rat, 328.
Raucbin, 597.
Ravaille, 375.
Ravenel (de), 382.
Raymond, 329, 709.
Raynard, 329.
Raynaud, 329.
Reboul, 329.
Rech de Laval, 440.
Réchias, 329.
Réclam, 37, 38.
Refuge, 745.
Rôge (de), 329.
Regnaud, 329.
Regoumier, 451.
Reince (de), 40.
Remigioux, 53.
Rémigoux (de), 110.
Renaud, 383, 381.
Rendau, 3S0.
Renée de Ferrare, 26.
Renée de France, 21.
Renouard, 655.
Renty, 62.
Renvoy, 512.
Réomal, 330.
Repen, 367.
Reselas, 330.
Retel, 330.
Révolte, 330.
Rey: 330.
Reynard, 330.
Reynaud, 330, 408.
Reynol, 330.
Riaille, 330.
Rialhon, 330.
Ribbitus, 164.
Ribery, 331.
Ribes, 331.
Riblet, 331.
Ribou,331.
Ricard, 331.
Ricart (de), 177.
Richard, 331.
Riehaud, 331.
Richère, 638.
Riéjaud, 331.
Rieu, 331.
Rigal, 331.
Rigaud, 331, 367.
Rion, 332.
Rioufol (de), 610.
Rioumal, 332.
Rioux (de), 653.
Riosc, 332.
Riquetti, 387.
Riredebras, 332.
Rivault, 332.
Rivet, 20.
Rivetart, 745.
Rivoire, 332.
Robais (Van), 478.
Robeline, 333.
Robert, 332.
Robert (de), 201.
Robert (Dubosc de), 410.
Robertet, 52.
Robillard (de), 664.
Rocayrol, 333.
Roche, 333.
Rochebiliôre, 333.
Rocheblave, 638.
Rochebois, 333.
Rochechouart, 53.
Rochefort, 59.
Rodez, 333.
Rodon (de), 372.
Rodot, 333.
Roger, 333.
Rohan (Jacqueline de), 21.
Roland, 334.
Roleron, 334.
Rollet (de), 643.
Rois, 334.
Romat, 334.
Romezi, 610.
Rondeau, 334.
Rondot, 735.
Roque, 334.
Roquecésiôre (de), 75.
Roquépine, 55.
Roques, 112, 384.
Roquette, 177, 334.
Roquevidal, 680.
Rosier, 334.
Rossel, 335.
Rossel (de), 103.
Rosselet, 177.
Rossiac, 62.
Rossière, 335.
Rossignol, 335.
Rogtain, 335.
Rostang, 335.
Rotolp (de), 680, 805.
Rou, 483.
Roubaud, 335.
Roubin, 335.
Roubineau, 335.
Rouch, 374.
Rouergat, 335.
Rouffiac, 335.
Rouget (Claude), 8.
Rougier, 335.
Roumain, 335.
Roumégeon, 335.
Roumiou, 336.
Rouplie, 161.
Rouques, 67.
Rouquette, 336.
Roure, 336.
Roure, 336.
Rousseau, 336.
Roussel, 336.
Rousselin,336.
Rousseron, 336.
Rousset, Sieur de Chalvars, 424.
Roussière, 336.
Roussin, 336.
Rousson, 307.
Rouverand, 337.
Rouvier, 337.
Rouvière, 73, 103, 337, 367.
Rouville (Gervais de), 641.
Roux, 337.
Rouzeran, 338.
Rovergas, 338.
Royan (de), 580.
Royer, 338.
Roy, Sieur de la Rollandiére, 109.
Rozier, 338.
Ruât, 338.
Rudelle, 374.
Ruelle, 338.
Rujol, 509.
Rulaud, 338.
Ruvignan (de), 485.
S
Sabarot, 338.
Sabatier, 338.
Sablairolle, 357.
Sabourin, 339.
Sagnier, 339.
Saillens, 339.
Saincian, 339.
Sains (de), 794.
Saint-Alby, 105.
Sainte-Colombe (de), 94.
Sainte-Rhue-Calmot, 76.
Saint-Faust (de), 91, 684.
Saint-Georges, 53.
Saint-Germain (de), 382.
Saint-Germier, 804.
n
9G1
PERSONNES.
962
Saint-Jean, 96, 339.
Saint-Julien, 610.
Saint-Laurent, 382.
Saint-Léger, 58.
Saint- Jlartin-de-La Coudre, 661.
Saint-Micljel, 74.
Saint-Orse. 422.
Saint-Privat,416, 417.
Saint-Quentin, 610.
Saint-Seurin, 661.
Saix, 339.
Salbert, 484.
Sales, 339.
Sallet, 339.
Salque, 339.
Saltet, 339.
Saluste, 69.
Salvandy, 479.
Samson, 48, 310.
Sanadas, 340.
Sancy, 77.
Sanseau, 645.
Sapin, 685.
Sarme (de), 162.
Sarrau, 41.
Sarret, 358.
Sasserie, 109.
Sancon, 340.
Saudrin, 340.
Saulcy (de), 75.
Saulnier, 3.
Saumade, 340.
Saunier, Sieur de Lamourat, 424.
Sanrice, 340.
Sauseau, 340.
Sansse, 340.
Saussine, 340.
Saussure (de), 137.
Saussure (de), Seigneur de Ver-
nant, 23.
Sautel, 610.
Sauvebois, 340.
Sauvet, 340.
Sauzet, 13, 340.
Savignac, 55, 58.
Savilet, 340.
Savonret, 174.
Say, 340.
Sayn, 341.
Schintz,341.
Schmoy, 341.
Schweighaeuser, 4.
Scorbiac, 66.
Sechat, 341.
Second, 341.
Séguier, 778.
Ségur, S' de Pardaillan, 59.
Sel, 341.
Sellier, 341.
Sellon, 721.
Semeynes, 341.
Semire, 841.
Senarpont, 171.
Senegat, 341.
Senegon, 735.
Sentenac, 374.
Sentouch (de). 373.
Serguières, 341.
Serières (de). 368.
Serment, 700.
Sermoz, 341.
Serrât, 831.
Serre, 341.
Serres, 341.
Serrette, 342.
Serrière, 342.
Serven, 342.
Servier, 204.
Servière, 342.
Serville, 312.
Servin, 126.
Séverac, 342, 644.
Sevin, 376.
Sey (de), 744.
Seyte, 342.
Shebert, 342.
Sibleyras, 342, 610, 611.
Siguier, 342.
Simars, 683.
Simon, 342.
Sitène, 342.
Sivart, 342.
Soleirol, 343.
Solier, 342.
Sorbier, 343.
Soûage, 343.
Soubeiran, 343.
Souchon, 313.
Soulages, 34^5.
Sonlègre, 680.
Souleyrol, 343.
Soulier, 343.
SouUié, 343.
Soult, 688.
Soussens (de), 684.
Soussignac, 59.
Soustelle, 344.
Soyecourt, 783.
Stangier, 383.
Steck, 341.
Stuart, 174.
Suaulx, 5S.
Suel, 344.
SufiFrein, 494.
Suffren, 498.
Sugla, 344.
Suleman, 344.
Sumeine, 344.
Suord, 341.
Sureau, 649.
Surville (de), 114.
Tacbard, 334.
Taillard, 344.
Talensac, 52.
Talin, 344.
Talon, 244.
Taradel, 344.
Tardieu, 344.
Targuet, 75.
Tarquaix, 110.
Taschereau, S' de Baudry, 84.
Tasserand, 344.
Tassy, 344.
Taureau, 344.
Tavernier, 344.
Tavernol, 610.
Tavert, 345.
Teanle, 345.
Teissier, 345.
Tempié.
Tenar, 345.
Terasson, 357.
Termin, 472.
Terrasson, 345.
Terson (de), 846.
Tessard, 746.
Teulet, 709.
Teulon, 345.
Teyssonnière, 345.
Thaulier, 345.
Théobon, 58, 59.
Théron, 346.
Thessan (de), 486.
Thierri, 346.
Thiers, 346.
Thollon, 611.
Tholozan (de) de Remoulon, 96.
Thomas, 67, 104, 346.
Thomas (de), 73.
Thompson, 346.
Thoron (Tiron?), 812, 813.
Tibaute, 357.
Ticoulet, 346.
Tiffine, 346.
Tilhos, 538.
Tiolet, 385.
Tiregant, 878.
Tissot, 191.
Tixeau, 346.
Tœule, 346.
Toffin, 346.
Tortel, 316.
Toucheronde, 685.
Toulouse-Lautrec (de), 434.
Tourchaires, 346.
Tournemine, 553.
Tourreil, 346.
Tourtelot, 347.
Tourtereau, 347.
Tourtoulon, 347.
Toussain, 26.
Toussaint, 347.
Touvenin, 347.
Trapier, 317.
Traversier, 347.
Treboulon, 347.
Tregon, 347,
Trémellius, 545.
Trial, 347.
Tribes, 347.
Tribout, 347.
Tridon, 347.
Trinques, 347.
Trinquier, 348.
Tromparent, 348.
963
PERSONNES.
964
Trouchand, 366.
Trouillet, 348.
Troussard, 745.
Troussel(de), 547.
Trachet, 22.
Turc, 348.
Turel, 348.
Turge,207.
Turges, 348.
Turpin, 348.
U
Dchard, 367.
Drdez (d'), 109.
Ursinus, 394.
Usson (d'), 374, 433.
Ustin, 348.
Uzille, 382, 383.
Vabres, 348, 776.
Vacher, 348.
Vachery, 349.
Vachet, 348.
Val, 349.
Valadier, 349.
Valedan, 52.
Valescure, 349.
Valescure (Tourtoulon de).
Valet (de), 376.
Valette, 349.
Valgalier, 349.
Vallat, 349.
Vallay (de), 847.
Vais, 349.
Vandeleur, 349.
Varay, 457.
Vardot, 349.
Vareilles, 349.
Varnède, 415.
Varnier, 349.
Vassal, 349.
Vasserot, 350.
Vauborel (de), 381.
Vaucienne, 350.
Vaud (de), 892.
Vaupilière, 350.
Vauvert (de), 177.
Vauville, 704.
376.
Vean, 350.
Veaute, 647.
Védel, 203.
Veillon, 595.
Veirrier, 350.
Velaux, 350.
Velonne, 705.
Velten, 455.
Ven, 350.
Venelles, 166.
Venet, 350.
Vénevelles (de), 83.
Ventouronx, 350.
Verchaut (de), 377.
Verdailhan, 350.
Verdier, 350.
Verdier-Allut, 641.
Verdusan, 61.
Verger, 350.
Vergnes (de), 77.
Vergnol, 351.
Verlhac, 62, 351.
Vermeil, 361.
Vernède, 638.
Vernejouls, 351.
Vernes, 351, 610.
Vernes (Jacob), 12.
Vernoux, 74.
Versel, 351.
Vestric (de), 451.
Venles (de), 175.
Vey, 351.
Veziat, 351.
Vial, 351.
Viala, 352.
Vialard, 352.
Viano, 352.
Viaud, 352.
Viçose, 73.
Vicose (de), 104.
Viçose (de), 450.
Vidal, 352, 357.
Vieljeux, 352.
Vielzen, 352.
Vierme, 352.
Vierne, 352.
Viette, 431.
Vieu, 647.
Vieux, 366.
Vieuxpont, 744.
Vigier, 352.
Vignaux, 352, 782.
Vignes, 352,
Vigneulles, 520, 553.
Vignevieille, 778.
Vignolles, 50.
Vignolles de Saint-Bonnet 376.
Vignon, 353.
Vuiguier, 353.
Vilardon, 685.
Villar, 353.
Villaret, 353.
Villebeau, 56.
Villeles (de), 169
Villenelle, 371.
Villespassant, 432.
Villet, 31.
Villette-Montledié, 106.
Villette-Montlédier(de), 74.
Villevain, 353.
Villom, 353.
Vilmat, 353.
Vilosse, 35â.
Vinatier, 353.
Vinay, 353.
Vincent, 353
Virazel, 878.
Viret, 34, 401.
Virieu, 457.
Virvot, 428.
Visme (de), 815.
Voiron, 354.
Vole, 354.
Volpellière, 350.
Vossiere, 354
Voyen, S' de Moyne-Gabet, 384.
Voysin de la Popelinière, 110.
Vuyrict, 698.
■w
Web, 354.
Wille-le-preudhon, 137.
Wiltœan, 5.
"Woelle, 354.
Yon, 341.
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